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    • sur [Témoignage client] Émilie Bigorne, géomaticienne EPTB Loire

      Publié: 16 April 2024, 7:00am CEST par Caroline Chanlon

      Émilie Bigorne est géomaticienne au sein de l’EPTB Loire, syndicat mixte qui couvre le bassin de la Loire et ses affluents.

      L’EPTB Loire emploie environ 70 agents et fédère 50 collectivités adhérentes (Région, Départements et EPCI). L’organisme a en charge plusieurs missions : la gestion des ouvrages de protection contre les inondations, la gestion des digues des collectivités territoriales, la mise en oeuvre de programmes de prévention des inondations et le suivi et la gestion de la ressource en eau.

      Administratrice de la base de données PostgreSQL / PostGIS, Émilie Bigorne garantit l’intégrité des données et fournit des outils aux agents dans le cadre de leurs missions.

       » J’ai travaillé avec Oslandia sur deux projets. En 2019, je me suis fait accompagner avec un audit de la base de donnée mise en place. Oslandia a pu me fournir des recommandations pour l’amélioration de la fluidité, des accès et de la configuration générale. Ils m’ont également donné des conseils dans le cadre du changement de version de PostgreSQL.

      En 2023, nous avons collaboré pour mettre en place l’outil « QGIS Deployment Toolbet« . Au vu de l’augmentation des effectifs, je n’arrivais plus à maintenir QGIS sur les postes de travail. La mise en place de cet outil me permet aujourd’hui l’installation automatisée de QGIS ainsi que l’installation de raccourcis personnalisés en fonction du périmètre d’action géographique et des missions de chaque agent. Le paramétrage se fait automatiquement, y compris sur les postes de travail des agents qui ne sont pas présents sur le site d’Orléans.

      QGIS Deployment Toolbet simplifie mon quotidien et celui des utilisateurs, c’est un gain de temps et d’énergie. Nous avons par ailleurs une meilleure utilisation de la base de données avec des outils plus maintenables.

      Je ne passe plus mon temps à installer QGIS sur les postes des utilisateurs !

      La collaboration avec Oslandia s’est vraiment très bien passée. A chaque étape, les personnes en face de moi étaient disponibles. J’ai appris énormément de choses sur QGIS et sa configuration, des petites choses annexes à ce qui était demandé initialement.

      Les équipes ont su m’écouter pour répondre à mes besoins et être forces de proposition. Oslandia consacre du temps à la communauté libre, je trouve que c’est hyper intéressant, on sent un vrai intérêt pour le libre. Je suis également dans cet état d’esprit de partage de connaissances !  »

      Plus d’informations sur QGIS Deployment Toolbet :
    • sur Le dessin du géographe n° 101. William Holmes et le Grand Canyon du Colorado

      Publié: 15 April 2024, 9:26pm CEST par r.a.

      Dans « les essentiels » de la Bibliothèque Nationale de France, se trouve un focus sur « L’Ouest, un mythe américain en image », par Jean-Louis Tissier et Jean-François Staszak, qui me permet d’introduire cette page. Commencé avec un portrait photographique de F.V. Hayden (un des 4 chefs d’expédition scientifique dans l’Ouest des Etats-Unis entre 1866 et 1879, avec C. L. King, G. M. Wheeler et J.W. Powell), il se termine par le formidable dessin suivant :

      Fig.1 : Panorama du Grand canyon du Colorado depuis le Point Sublime, vers le sud, par William Holmes (1882), lithographie 50,5 x 84 cm (Source : BNF, Société de Géographie)

      Cette image est certainement un des croquis panoramiques les plus connus de l’Ouest des États-Unis : le grand canyon du Colorado dessiné depuis le Point Sublime, du sommet du versant nord vers l’ouest. Le dessin original a dû être réalisé à la plume et au lavis d’encre sépia sur papier. Au vu des détails et des tracés de cet extraordinaire empilement de strates sédimentaires subhorizontales, on peut raisonnablement penser que le dessinateur William Holmes (1846-1933), qui fut le principal illustrateur de cette conquête scientifique de l’Ouest des États-Unis, a travaillé d’après une photographie pour produire une lithographie d’une telle précision picturale. Au droit du Point Sublime (2274 m), le Colorado coule à l’altitude de 1774 m et c’est donc 1500 m de sédiments qui s’entassent depuis le précambrien dans une histoire géologique complexe.

      Fig.2 : Vue aérienne de la partie centrale du Grand canyon du Colorado, à la verticale du Point Sublime, vers le sud, correspondant à la partie dessinée sur la figure 1 (Source : Google Earth)

      Jusqu’ici le « dessin du géographe » n’a publié aucun dessin d’un géographe d’origine américaine, et c’est une grave lacune, car l’exploration du double continent a produit au 19e siècle des images de grande qualité, en particulier de la part des géologues et géomorphologues qui se sont intéressés aux États-Unis. Les Montagnes Rocheuses, particulièrement riches en grands sites naturels, ont été parcourues pendant la seconde moitié du 19ème siècle par des scientifiques de renom (Hayden, Davis, Gilbert…) qui ont fait de très nombreuses observations originales et progresser à grands pas la science du relief du sol. Par exemple, la théorie du cycle d’érosion par le géographe William Davis : le premier dessin modélisateur d’un anticlinal de type jurassien soumis à l’érosion pourrait se trouver dans un article de The Geographical Journal publié par ce dernier en 1899 (Vol.14, No 5, p.492).

      Fig.3 : Folded Strata, a Great Geological Arch, Colorado, par William Holmes (1874), aquarelle et crayon sur papier (Source : Smithsonian American Art Museum).

      Le terme anglais « arch » ne se traduit pas ici par l’ « arche » française, mais par le « mont » anticlinal au sens « relief plissé » du terme. Curieusement, le catalogue en ligne du SAAM n’identifie pas la localisation géographique de ce mont, localisation qui permettrait d’en faire une analyse géomorphologique plus précise en s’aidant de la carte géologique.

      Sur la fig.3 on reconnaîtra aisément, dans un relief plissé, un crêt encadrant une hémicombe peut-être à ‘occasion d’une cluse traversant un axe anticlinal. Mais le dessin ne permet pas de voir la topographie du thalweg ; par contre, il semble que l’érosion dégage dans la combe un mont dérivé dans une couche de roche plus dure.

      W.H. Holmes, qui a commencé sa carrière de dessinateur scientifique en reproduisant des mollusques pour F.B. Meek, paléontologue de l’Institut Smithonian , a pratiqué ensuite le dessin et la peinture sur le terrain jusqu’à devenir un artiste reconnu, comme le montre l’aquarelle de la figure 3 prise sur le motif. Ce versant de son activité est mis en valeur par le SAAM sur son site internet : [https:]]

      Le Grand canyon du Colorado a continué à attirer les scientifiques et les artistes. Parmi les peintres contemporains le dernier en date est peut-être David Hockney. En cherchant de nouveaux moyens perspectifs pour présenter des espaces de très grande taille, il a trouvé dans ce site un bon exemple pour illustrer sa méthode des paysages peints par panneaux multiples avec des points de vue différents. L’exposition « J’aime les Panoramas » réalisée au MUCEM de Marseille par Laurence Madeline et Jean-Roch Bouiller en 2015-2016 en présentait un résultat « flashant » pris du même point de vue que Holmes :

      Fig.4 : David Hockney, A closer Grand Canyon, 1988, huile sur toile, 60 panneaux, 8,93 x 2,48m
      Collection Louisiana Museum of Modern Art, Humlebaek, Denmark © David Hockney, Photo Richard Schmidt

      Le peintre anglais évoque à cette occasion une qualité commune au dessinateur et au géographe, l’observation : « Lorsqu’on est sur place, au bord du canyon, on regarde… : on se tient debout et on commence à contempler » (David Hockney, in Martin Gayford Conversations avec David Hockney, 2022, p.139).

      Contemplation qui peut être alors à la source de la perception du Sublime, cette sensation nouvelle tirée de l’observation méditée de la nature au 19ème siècle par les poètes et les peintres, et qui a pu être partagée par les géographes sur le terrain de leurs propres recherches.

      Pour aller plus loin : L’Ouest, un mythe américain en images, par Jean-Louis Tissier et Jean-François Staszak  [expositions.bnf.fr]

       

      Roland Courtot, avril 2024

    • sur Hommage à Michel Sivignon, un grand géographe français

      Publié: 15 April 2024, 9:09pm CEST par r.a.

      A Michel, notre ami

      A peine arrivés à Paris au mitan des années quatre-vingt-dix, Michel Sivignon et son épouse Michèle (un seul prénom pour deux) sont invités au Café géo. Nous venons d’ouvrir la saison avec Yves Lacoste, Roger Brunet, Jean-Pierre Raison, Chantal Blanc-Pamard et Hervé Rakoto Ramiarantsoa et… très vite, Michel Sivignon nous parle de la Grèce, pays qu’il connaissait intimement pour y avoir fait sa thèse sur la Thessalie à la charnière des années 1960-1970, des Balkans, de l’Albanie… Dans les archives du Clermontois André Fel, nous retrouvons cette photo prise en Thessalie lors d’un voyage en 1992 : « Michel Sivignon, notre pâtre grec ».

      Au Café géo, nous avons été d’emblée séduits par cette voix de basse, profonde. Michel parlait toujours posément, non sans une certaine solennité pour imprimer son récit, avec un geste de main droite qui est souvent celui des enseignants aimant montrer un lieu sur une carte. Michel était un sage qui faisait prendre de la hauteur à tous les débats. Sans avoir d’avis sur tout et renvoyant souvent aux collègues « qui en savent plus que moi », Michel avait toujours un point de vue en surplomb, sans négliger les détails « qui parlent ». Amoureux de la controverse et du débat, Michel semblait avoir élu la Grèce aussi pour son apport démocratique à la civilisation occidentale.

      Les Cafés géo ont une dette incommensurable envers lui. Il est le premier universitaire qui a pris la mesure de ce qui s’y passait. Avec Michel, nous avions trouvé un ancêtre :  le géographe allemand Friedrich Ratzel (1844-1904) réunissant ses étudiants à Leipzig au café (peut-être là où Bach jouait sa célèbre cantate ?) après les cours pour refaire le monde. Avec Pierre Gentelle notre autre mentor du CNRS, Michel avait aimé qu’on put lui offrir un espace où discuter librement, loin des chapelles et leurs querelles, des idées qui germaient dans les laboratoires de recherche et qu’il fallait tamiser par le débat démocratique. Michel a ouvert son carnet d’adresses à ses collègues, ses étudiants, ses amis, géographes ou non, pour les inviter au Café.

      Au Café de Flore (Paris 6ème), Michel Sivignon (à droite) et Daniel Oster (à gauche) lors d’un café géo, le 11 décembre 2021 (photo de Jean-Pierre Némirowsky)

      Hors de son travail universitaire, Michel cultivait de nombreuses passions qu’il aimait partager. Celle de l’étymologie et, surtout, du dessin, avec l’Aixois Roland Courtot qui vaut aux Cafés géo une rubrique étonnante, éclairante par son évidence à montrer ce qui se révèle aux géographes par le crayon et la gomme, puis l’aquarelle jusqu’à l’image satellitale : « Le dessin du géographe ». Déjà cent contributions d’amateurs sollicités entre les articles de Michel et Roland (près des deux tiers des articles à eux deux) constituent une mine dont on pense qu’elle fournira un jour le matériau d’une thèse. Des explorations en tous sens : la déesse grecque Eugée, la frontière du rio Grande, l’affichiste R. Broders, le dessin colonial du Maroc…

      La deuxième passion partagée avec Michèle, était le symposion, mot grec qui fait référence aux nourritures et aux repas. Michel fut le premier à proposer en 1999 un « repas géo » dans un restaurant grec du XIVe arrondissement. On découvrit avec lui qu’une carte de restaurant vaut parfois carte de géographie. Que chaque mets, que l’ordonnancement des plats, que le boire, que les toasts et les gestes les plus banals et les moins évidents hors de leur culture font géographie. Grâce à cette aventure, un enseignement sur l’alimentation a germé à l’université où des jeunes et moins jeunes étudient pour comprendre quelle alimentation le changement climatique va faire naître. On peut entendre Michel et ses amis, chanter au cours du banquet qui a marqué les dix ans de l’association.

      La troisième passion partagée, ce sont les voyages. Ceux qu’il a accompagnés ou, plus nombreux encore, initiés, notamment en Asie centrale avec un mémorable café géo nomade sur les routes même de la Soie. Ceux qu’il a suscités en Charolais d’où était originaire sa famille, en Grèce, dans le Pélion, à Argalasti où il avait pied depuis ses années de thèse. Nombreux sont ses amis, ses étudiants qui firent le pèlerinage au bord de la mer, non loin de Volos, et goûtèrent le spetzofai, la fasolada, le kefalotyri, le tiropsomo, sans oublier le célèbre thé des montagnes (tsai tou vounou). Michel savait partager la saveur d’un lieu qui infusait alors en ceux qui l’écoutaient.

      Michel avait tant de talents qu’on ne fera pas injure à ceux qui l’ont connu de vouloir les évoquer tous. Il a donné à tous le modèle d’une vie lumineuse, exigeante, rayonnante jusque dans ses plus infimes attentions aux autres. Après plusieurs décennies à l’université, il s’est consacré pendant vingt-cinq ans au rayonnement des Cafés géo. Un maître de la transmission.

      Michel, notre ami, tu seras toujours des nôtres, avec ta curiosité insatiable et ta bienveillance qui nous donnent du courage devant les défis qui nous attendent.

       

      Gilles Fumey, Olivier Milhaud, Daniel Oster, avril 2024

    • sur Les nouveautés Giro3D 0.35

      Publié: 12 April 2024, 2:37pm CEST par Sébastien Guimmara

      Giro3D est une bibliothèque Javascript de visualisation de données géospatiales sur le Web. Notamment utilisée par l’application Piero, elle est compatible avec de nombreuses sources de données rasters et vecteurs, ainsi que 3D comme les nuages de points.

      La version 0.35 apporte de nombreuses évolutions, et notamment d’importantes améliorations de performance utiles pour les scènes complexes combinant de nombreuses sources de données.

      Améliorations de performances

      Ces améliorations touchent principalement à l’affichage des données rasters (couleur ou élevation) sur l’entité Map:

      • Réduction de l’usage mémoire des tuiles de Map
      • Réduction de la latence d’affichage des images sur la Map
      • Réduction du nombres de requêtes HTTP nécessaires
      • Augmentation de la vitesse de traitement des tuiles
      Nouvelles fonctionnalités Support du brouillard THREE.js

      ? Voir l’exemple interactif

      Les entités Map et les nuages de points supportent maintenant le brouillard THREE.js, permettant de donner des effets atmosphériques à vos scènes.

      Brouillard dans Giro3D

      Brouillard dans Giro3D

      Le graticule géographique

      ? Voir l’exemple dédié

      L’entité Map permet désormais d’afficher un graticule géographique entièrement paramétrable sur sa surface:

      • réglage du pas en X et en Y
      • origine du repère
      • couleur
      • opacité
      • épaisseur des traits
      graticule giro3d

      Le graticule avec un pas de 500 mètres.

      GeoTIFF YCbCr et masques de transparence

      ? Voir l’exemple interactif

      Les images GeoTIFF peuvent embarquer des masques de transparence. Ils sont désormais supportés dans Giro3D.

      Il est maintenant possible d’afficher des images GeoTIFF dans l’espace colorimétrique YCbCr. Cet espace colorimétrique, couplé à la compression JPEG, permet de réduire considérablement la taille des images couleur GeoTIFF (par rapport à des compressions comme LZW ou DEFLATE).

      Une image GeoTIFF compressée en JPEG, utilisant l'espace colorimétrique YCbCr et un masque de transparence. La bordure verte indique la limite de l'image.

      Une image GeoTIFF compressée en JPEG, utilisant l’espace colorimétrique YCbCr et un masque de transparence. La bordure verte indique la limite de l’image, et n’est pas visible par défaut.

       

    • sur Pollution lumineuse et trame noire à partir des données de radiance nocturne

      Publié: 11 April 2024, 7:01pm CEST

      Le Cerema fournit une cartographie départementale de la radiance nocturne à partir des données du satellite LuoJia. Une visualisation cartographique des données en ligne est proposée sur le portail Cartagene du Cerema.

      La livraison est sous forme d'un dossier compressé (.zip) par département (région pour l'Ile-de-France), contenant la cartographie raster (.tif), un fichier de style pour l'affichage sur le logiciel QGIS (.qml), un fichier vecteur indiquant les dates et heures d'acquisition (.shp), et les métadonnées (.xml).

      Que représentent ces cartes ? 

      Ces cartes représentent la radiance nocturne vue par le satellite LuoJia 1-01 en 2018, exprimée en nW.cm-2.sr-1, au pas de 130 m. Elles sont livrées par département. 

      De quand ces cartes sont-elles représentatives ? 

      Ces cartes sont représentatives de l’année 2018. Elles ont été construites par concaténation de toutes les images disponibles et exploitables du satellite LuoJia, acquises entre juin et octobre 2018. L’ancienneté de ces cartes implique des différences avec la situation actuelle, mais elles restent un excellent outil de pré-diagnostic de la trame noire. L’heure de passage locale du satellite se situe entre 22h30 et minuit. Les heures et jours précis d’acquisition sont disponibles dans les fichiers vecteur (.shp) qui accompagnent la donnée. 

      Pourquoi certains départements ne sont pas disponibles ? 

      80 départements sont disponibles. Les départements de la frange Ouest de la France ainsi que les DROMn’ont pas été capturés par le satellite nocturne utilisé (LuoJia 1-01). Il n’existe donc pas d’image disponible sur ces zones. D’autres départements du Nord de la France présentaient de nombreux nuages lors du passage du satellite : la plupart des sources lumineuses sont donc invisibles et les images ne sont pas exploitables. Cependant, certains départements ont été capturés partiellement (ou partiellement sans nuages) ; il est donc possible de produire à la demande les cartographies sur les EPCI ou villes disponibles. Sur certains départements (27, 32, et 61), la surface non disponible étant mineure, la cartographie a été réalisée et livrée, mais certaines zones du territoire ne contiennent pas de données. 

      Quelles sont les caractéristiques techniques de ces cartes ? 

      Ces cartes sont livrées au format raster GeoTiff (.tif), par département, avec un volume d’environ 3-5 Mo par fichier. Le système de coordonnées géographique est l’EPSG 2154 (système de coordonnées pour la France, projection Lambert 93). La résolution spatiale vaut 130 m x 130 m. La valeur attribuée aux no-data est 100000. Le reste des caractéristiques techniques des cartes est décrit dans le fichier de métadonnées (.xml) qui les accompagne. Les cartes peuvent être affichées et exploitées avec un logiciel SIG (QGIS ou ArcGIS par exemple).

      Quelle est l’unité de ces cartes et que représente-t-elle ? 

      nW.cm-2.sr-1 : nanowatts par centimètres carrés par stéradians. Elle représente la radiance (également appelée luminance énergétique) qui est la puissance d'un rayonnement émis par un élément de surface, dans une direction donnée, par unité de surface (centimètres carrés) et par unité d'angle solide (stéradians). Ce rayonnement peut être direct (ex : source émettant vers le ciel) ou indirect (ex : lumière réfléchie par la route). 

      Quel est le style associé à ces cartes ? 

      Lefichier de style proposé (.qml) se charge automatiquement dans QGIS à l’ouverture de la carte raster. Sinon, il peut être chargé via l’onglet « Propriétés de la couche » > « Symbologie » > « Style » > « Charger le style ». L’échelle proposée est logarithmique afin de visualiser correctement l’éclairage nocturne en zonesombre(rurale) commeéclairée(urbaine). Les plages decouleurssont les suivantes : les valeurs 0 et 100000 (no-data) sont affichées en transparence pour une meilleure visualisation. Un style secondaire avec une échelle logarithmique aux couleurs viridis (du jaune au bleu) est aussi disponible dans la section « Fichiers secondaires » de la page data.gouv.fr. L’utilisateur peut modifier le style de visualisation à sa guise, selon son besoin. 

      Pourquoi n’y a t’il pas de valeurs proches de 0 ? A qui s’adresse cette donnée ? 

      Les valeurs situées entre 0 et 2 nW.cm-2.sr-1 ont été seuillées à la valeur 0 afin d’éviter du bruit parfois trompeur et hétérogène dans les zones sombres. Cette cartographie de radiance est à destination des techniciens (SIG) des services publics en charge des sujets de l’éclairage, de la biodiversité et de l’énergie. Les entités publiques les plus à même d’exploiter ces données sont les syndicats d’énergie, les SCOT, les métropoles ou les régions. Les bureaux d’étude ou agences d’urbanismes sont aussi invités à se saisir de ces informations pour la construction d’un état initial d’un SCOT par exemple. 

      Comment interpréter et exploiter ces cartes ? 

      La résolution spatiale des cartes (130 m) permet de réaliser des études à l’échelle des quartiers, des communes, et des villes, mais elle n’est pas adaptée à des études plus fines, par exemple à l’échelle des rues ou des bâtiments. On ne peut pas discerner les points lumineux. Une observation depuis le ciel (par satellite ou avion) diffère d’une observation depuis le sol pour différentes raisons : orientation des sources lumineuses, réflexion sur le sol ou sur différents matériaux, recouvrement de la lumière par de la végétation ou des bâtiments, etc. Les radiances observées peuvent varier selon l’angle et l’heure de prise de vue, la météo, l’angle et la phase de la Lune, les résidus d’éclairement solaire en été, etc. Les valeurs absolues de radiance ne doivent donc pas être utilisées pour des comparaisons quantitatives. Par contre, ces cartes fournissent d’excellentes indications qualitatives sur les secteurs les plus émetteurs de lumière, publics et privés. 

      A quoi peut-elle servir et comment ?

      Des exemples d’exploitation réalisés par le Cerema sur la région Provence Alpes Côte d’Azur, la métropole Aix Marseille Provence, et la métropole de Nice Côte d’Azur sont présentés dans le rapport d’étude associé

      Quelle(s) autre(s) source(s) de données peut-on utiliser sur les départements non disponibles ? 

      Les utilisateurs peuvent se diriger vers les données du satellite VIIRS, qui acquiert une donnée chaque jour mais àplusfaible résolution (500 m) et qui couvre le monde entier. EOSDIS Worldview (nasa.gov) Si les applications souhaitées nécessitent une meilleure résolution, d’autres satellites comme Jilin ou SDGSAT-1 ( [https:]] ) permettent d’obtenir des cartographies plus fines. Les utilisateurs sont invités à contacter le Cerema ou des acteurs privés comme La TeleScop, qui détiennent une expertise de haut niveau sur le sujet. 

      Y aura-t-il une mise à jour de ces cartes ? 

      Ces cartes ne seront pas mises à jour car le satellite utilisé (LuoJia 1-01) était un satellite de démonstration qui n’a produit des images qu’en 2018. Cependant, le Cerema étudie la possibilité d’utiliser d’autres données plus récentes pour approfondir le sujet.

      Lien ajouté le 15 avril 2024

      Pollution lumineuse et biodiversité à La Réunion
      "Cilaos : plus de 150 pétrels retrouvés échoués cette nuit" [https:]]

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) April 15, 2024
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    • sur Étude EDF Indoor – déplacements & guidage en intérieur et réalisation d’un prototype

      Publié: 11 April 2024, 7:00am CEST par Caroline Chanlon

      EDF a sollicité les équipes d’Oslandia pour la réalisation d’une étude puis une preuve de concept sous forme de logiciel prototype. L’étude comprend un rapport et des préconisations sur la cartographie indoor, l’analyse des déplacements et le guidage à l’intérieur de bâtiments et plus spécifiquement de centrales nucléaires. Le prototype concerne le calcul d’itinéraires.

      Contexte

      Les centrales nucléaires sont des bâtiments complexes comprenant des zones pouvant être temporairement fermées à la circulation et / ou présentant une dangerosité pour le personnel. Les déplacements à l’intérieur de ces bâtiments nécessitent donc des calculs d’itinéraires, réalisés actuellement avant l’intervention. EDF R&D souhaite disposer d’une application mobile pour optimiser les déplacements de ses personnels de façon dynamique, et garantir leur sécurité.

      L’étude Oslandia

      Cette étude a permis de définir une architecture globale de la solution ainsi que différentes préconisations et scénarii concernant la technologie utilisée pour développer l’application mobile.

      Oslandia a proposé un modèle relationnel de données correspondant au besoin fonctionnel et compatible avec le standard IndoorGML, puis une proposition d’architecture logicielle globale de la solution, des différents flux applicatifs et les considérations de sécurité des données.

      Enfin, plusieurs scénarii basés sur des technologies différentes sont envisagés pour le développement de l’application mobile (QFIELD, OSMAND, application spécifique), avec pour chacun les avantages et inconvénients de la solution.

      Le prototype : calcul d’itinéraires

      Suite à l’étude, une demande de réalisation de POC (Proof Of Concept) a été commandée par EDF. Ce prototype concerne le calcul du graphe de déplacement et des itinéraires. Pour le calcul du graphe, les technologies PostgreSQL et PostGIS ont été utilisées. Concernant les calculs d’itinéraires, l’extension pgRouting de PostgreSQL a été mise en œuvre.

      Les étapes :
      • Nettoyage des données (topologie)
      • Extraction des sols et des murs par niveau
      • Découpage des sols en cellules à l’aide de l’algorithme de Voronoï
      • Ajout des ascenseurs, escaliers et crinolines pour la navigation entre les niveaux
      • Calcul du graphe de déplacement
      • Calcul des itinéraires avec pgRouting
      Certaines fonctionnalités ont aussi été ajoutées :
      • Fermeture des zones à forte radioactivité
      • Navigation entre différents équipements
      • Ajout de barrières infranchissables (zone de chantiers,…)
      • Possibilité d’utiliser des sols à des altitudes différentes dans un même étage (passerelles, escalier vers une plateforme surélevée).
      Voilà une vidéo de démo du prototype :

      Conclusion

      Ce travail a permis de valider la faisabilité d’une application mobile permettant d’optimiser les déplacements dans les environnements contraints et dangereux gérés par EDF. Le travail d’Oslandia sur un traitement de la donnée intelligent et des algorithmes adaptés ont levé les verrous sur la faisabilité fonctionnelle de l’optimisation des déplacements pour la sécurité des personnes.

      Le travail réalisé avec une modalité étude et le prototype ont montré une forte efficacité et une concrétisation des préconisations.

      Le chemin est désormais libre et optimisé pour la réalisation d’une application complète.

    • sur HUMAINS ET ANIMAUX, une géographie de relations

      Publié: 4 April 2024, 8:07pm CEST par r.a.

      De l’élevage aux productions industrielles, de l’abattage rituel au bien-être animal, des animaux de laboratoire aux antispécistes, de la zoophilie à l’extermination, les relations des humains avec les animaux nourrissent de nombreux débats parfois polémiques, souvent violents qui trouvent des réponses différentes en fonction des contextes et stimulent l’enquête géographique.

      D. Oster et J. Estebanez (Photo M.Huvet-Martinet)

      C’est devant un assez jeune public que nous avons accueilli Jean Estebanez (J.E) pour un café de géographie sociale et culturelle. Maître de Conférences à l’UPEC (Université Paris Est-Créteil), J.E est l’auteur d’une thèse sur « le zoo comme dispositif spatial » et a structuré son exposé autour des thèmes développés dans l’excellent dossier récemment publié à la documentation photographique*et qui fait le point sur la question.

      La mise en relation des humains avec d’autres mondes et notamment le monde animal passe par différents moyens. S’il semble plus facile de communiquer avec les grands mammifères, il y a néanmoins de multiples possibilités de communiquer avec d’autres animaux (les insectes, par exemple), dès lors qu’on fait l’effort de s’intéresser à ce qui compte pour eux : on ne s’adresse pas avec un scarabée, pour qui les vibrations sont essentielles, comme à son chien. Il y a donc une grande diversité dans ces relations. Par ailleurs, si les humains n’ont jamais été seuls sur terre, mais ont vécu entourés de multiples espèces (comme en attestent les peintures rupestres préhistoriques), il apparait essentiel d’explorer ce que sont les relations interspécifiques.

      Humains et animaux à l’âge de l’Anthropocène.

      Si on considère que ce sont les humains qui sont devenus la puissance motrice de transformation des écosystèmes et au-delà, de la géologie, l’Anthropocène est devenu le terme qui désigne notre rapport au monde vivant, caractérisé par un effondrement rapide de la biodiversité. Ce sont ainsi les relations avec le monde animal qui perdent en diversité avec la disparition d’espèces. Les relations avec les animaux peuvent relever de la symbiose, de l’exploitation, de l’amour, de la destruction, de la prédation. Une même pratique, la chasse par exemple, se détermine très différemment suivant les espaces considérés.

      La relation avec l’animal est socialement, anthropologiquement, historiquement située et donc extrêmement diversifiée.

      Diagramme de Voronoï représentant la composition de la biomasse. Source : Yimon Bar-On and Ron Mil, « the biomass distribution on Earth » PNAS, in J.Estebanez Doc.Photo 8149, CNRS Editions – Alexandre Nicolas

      Des chercheurs américains ont cherché à évaluer la biomasse globale et sa répartition. Ils ont représenté graphiquement par un diagramme de Voronoï cette biomasse et les ordres de grandeurs des différentes espèces la composant.   A gauche, la biomasse totale (A) ainsi que la répartition entre ses différents composants sont représentées par des surfaces de tailles proportionnelles (les formes n’ont pas de significations particulières). On prend alors conscience de la domination considérable des plantes terrestres pour 450 gigatonnes (GT), les animaux ne représentant que 2 GT de carbone. La répartition entre les catégories animales (B) à droite montre qu’elles sont principalement dominées par le groupe des arthropodes.  La part des humains apparait fort modeste comparée à la biomasse globale et à celle des animaux même si leur impact est décisif sur la recomposition générale de la biomasse.

      Les espaces et territoires des animaux.

      Dans un monde structuré essentiellement par les hommes, les animaux se sont adaptés même dans des espaces qu’on pense totalement dominés par l’homme en zones urbaines.
      L’exemple de Paris est significatif.

      Paris, niche écologique ? Source Atlas de la nature de Paris, ed de la ville de Paris, 2020, in J. Estebanez Doc.Photo 8149, CNRS Editions – Alexandre Nicolas

      La répartition géographique de quelques espèces à Paris met en évidence la grande diversité de la présence animale dans une métropole. Sa faune riche d’au moins 1618 espèces, si on y inclut les poissons et crustacés de la Seine. On est bien loin de l’idée reçue qu’il n’y aurait que des rats dans les égouts et des pigeons dans les rues. On remarque la présence animale importante dans les zones humides, le long de la petite ceinture mais aussi dans les bois de Vincennes et Boulogne. On repère également les espaces verts moins importants des Parcs Monceau, Montsouris, du Luxembourg, des Buttes-Chaumont qui accueillent chouettes, orvets, renards, escargots…

      A l’échelle du foyer domestique, dont ne rend pas compte cet atlas, les animaux sont également présents en nombre. Il s’agit bien sûr d’animaux familiers (chiens, chats…) mais aussi d’acariens, et de très nombreuses espèces d’insectes.

      La présence animale structurée dans des lieux spécifiques.

      Les abattoirs apparaissent ainsi comme un lieu central de notre relation à l’animal mais progressivement invisibilisé, au fur et à mesure de l’industrialisation et des exigences hygiénistes de la mise à mort. Dans les pays riches, on assiste progressivement à sa sortie de l’espace public. Il existe pour autant de fortes variations qui démontrent que l’abattage ne relève pas seulement de considérations techniques mais aussi de rapports sociaux à la mort.

      Par exemple, au Soudan, la mise à mort des animaux peut être effectuée devant les maisons et dans l’espace public, dans une atmosphère festive, sans que cela apparaisse comme une transgression de normes urbaines et morales.

      Le zoo atteste d’un autre type de rapports avec les animaux. Lieux de spectacle vivant des animaux, ils attirent chaque année plus de 600 millions de visiteurs venus pour voir des animaux qualifiés de « sauvages » ou « exotiques ».  Les animaux sont captifs et ont été très longtemps présentés dans des cages dont les barreaux étaient explicitement surdimensionnés ou ornés, pour affirmer un rapport de domination des humains sur les animaux. A compter du début du 20e siècle, les zoos ont progressivement été aménagés en suivant les principes de Carl Hagenbeck. Il propose de séparer les animaux des visiteurs par des fossés créant ainsi une sorte de continuité visuelle entre les uns et les autres, à l’aune d’une transformation de la relation homme/animal. Carl Hagenbeck crée ainsi une relation qui se veut apaisée entre ces animaux sauvages en « liberté », que le visiteur peut observer dans leur naturalité. Ce n’est plus l’enfermement qui est le thème central de la visite mais la continuité et la proximité. La plupart des zoos, notamment celui de Vincennes, ont appliqué ces principes.

      L’aménagement du zoo de Milwaukee (1961) suivant les principes de C.Hagenbeck utilise l’utilisation des fossés pour la composition du paysage photo David Hancocks, in J Estebanez, Doc photo 8149, CNRS Editions – Alexandre Nicolas.

      Les parcs à Chiens qui se développent récemment posent le problème de la place des animaux domestiques en ville.

      Les animaux ont toujours été présents dans les espaces urbains, notamment les animaux de traits (chevaux, bœufs, mulets, ânes…), pour le transport des personnes et des marchandises. Au début du XXème siècle, on pouvant ainsi compter de 80 000 à 100 000 chevaux à Paris. Il y a toujours eu de ce fait des équipements urbains adaptés à la présence animale (des écuries, des abreuvoirs…). La demande actuelle pour les parcs à chiens s’insère dans la problématique de la reconfiguration de la place des animaux en ville qui sont maintenant non plus d’abord des animaux de travail, mais des animaux familiers.  Les parcs à chiens sont des équipements qui participent du réaménagement des espaces publics urbains, parfois dans un contexte de gentrification dans lesquels se transforment des quartiers populaires. La création de parcs à chiens, très développés aux Etats-Unis, souvent à la demande d’associations de résidents, témoigne de la requalification et des nouveaux usages légitimes des espaces publics qui émergent. Des parcs fréquentés par des SDF ou des dealers peuvent ainsi être progressivement transformés. La diversité des races de chiens qui fréquentent ces parcs participent d’ailleurs à des logiques de classement des classes sociales.

      La chasse, une pratique controversée.

      La chasse est singulière en ce qu’elle ne dissimule pas la violence vis-à-vis des animaux mais qu’elle la met en scène et la socialise. Si l’abattoir est un dispositif technique qui cherche à invisibiliser la mise à mort, la chasse en fait un élément central. Dans les différentes formes de chasse pratiquées, se mêlent connaissance, respect, violence, égards, ruse dans le rapport aux animaux et aux territoires. Les chasseurs valorisent d’ailleurs les animaux pour leur capacité à fuir, à ruser. Le chasseur reconnait l’intelligence de l’animal et l’admire même, ce qui ne l’empêche pas de le tuer. Ce rapport est diamétralement opposé à celui d’une forme de compassion protectrice à l’égard de l’animal, dans lequel il faudrait se mettre à sa place, qui structure les positions de certains défenseurs du droit des animaux.

      Protéger les animaux : une relation morale.

      La marchandisation des animaux, très ancienne, est un rapport crucial aux animaux et peut prendre de multiples formes. Elle apparait comme un type relationnel spécifique dont on peut tirer des ressources dont on tire profit. Certaines espèces peuvent ainsi menacées par les effets de la surchasse ou du braconnage par exemple pour fournir des trophées. La marchandisation peut se faire par la chasse, le braconnage mais aussi le tourisme de vision au cours des grands safaris dans les parcs africains. Le cas des rhinocéros dont la corne est parée de vertus diverses, notamment aphrodisiaques, et dont le prix dépasse celui de son poids en or, est intéressant. Le braconnage des rhinocéros a pris des proportions dramatiques en Afrique du sud, alors même que le rhinocéros participe d’une économie du tourisme de vision importante ; on le protège en pratiquant une technique préventive qui consiste à lui retirer sa corne en la sciant sous anesthésie.

      Il existe dans le monde des aires protégées qui présentent une grande diversité de formes et qui apparaissent comme un outil majeur de préservation des populations animales (et végétales). En Afrique anglophone notamment, après avoir chassé intensivement les grands mammifères, les élites coloniales blanches ont mis en place des réserves cynégétiques où la chasse et le braconnage sont maintenant considérés comme une pratique autochtone à combattre.

      Se mobiliser pour ou contre les animaux.

      L’exemple des ours est significatif puisqu’il mobilise des manifestants dont les logiques s’opposent.  Ces mobilisations renvoient à des places divergentes des humains par rapport aux animaux. Les manifestations anti-ours, généralement organisées par les éleveurs, s’organisent suite à l’attaque de troupeaux ou de bergeries par un ours. Les éleveurs défendent une morale de l’élevage et s’opposent à l’introduction (comme en 1996, dans les Pyrénées) et à la protection des ours, même si l’Etat les indemnise pour les brebis perdues. Pour eux, l’enjeu n’est pas seulement monétaire mais moral car il s’agit de prendre soin de ses animaux : il n’est pas question de les laisser attaquer par un ours. D’un autre côté, les militants animalistes pro-ours valorisent la figure de l’animal unique et irremplaçable qu’il faut protéger.

      En ce qui concerne les souris de laboratoires reproduites en très grand nombre pour les besoins de la science, leur sacrifice fait l’objet de règles précises qui l’engagent dans un système de dons et contre-dons pour rendre sa mort acceptable. La mort de l’animal est justifiée par la production d’un bien plus grand qui est celui de la science.  Elle fait l’objet de protocoles stricts avec des dispositifs techniques validés par des comités d’éthique pour donner « la bonne mise à mort » dans le cadre du laboratoire, montrant que tuer n’est pas rien et ne peut se faire que dans un cadre spécifique.

      Le tabou de la zoophilie.

      La zoophilie met en jeu une relation intime et charnelle par la sexualité avec des animaux. Elle est significative des relations morales aux animaux car elle est associée à la déviance, et donc, par opposition à la fabrique de la normalité.  Elle tient une place importante dans beaucoup de mythologies, notamment grecque. On se souvient des épisodes relatant les multiples métamorphoses de Zeus en divers animaux pour séduire des mortelles. Dans ces récits mythiques, la zoophilie est fréquente mais peut parfois faire l’office de mise en garde contre des excès.

      La zoophilie est également une pratique contemporaine : même si les sources, essentiellement psychiatriques, religieuses et judicaires sont très lacunaires, elle concernerait de 4 à 6% de la population nord-américaine. J.E développe le cas d’un scandale dans l’Etat de Washington, lié à la mort d’un homme, suite à des relations sexuelles avec un cheval, en 2005. On s’aperçoit à cette occasion avec horreur qu’il n’y a aucun interdit légal à la bestialité. L’Etat décide alors de légiférer par une loi anti-bestialité. L’argumentation déployée pour développer la loi s’avère complexe : s’il est considéré que l’animal ne peut consentir à l’acte sexuel et qu’il doit donc être protégé, il s’avère qu’il ne consent pas non plus à être engraissé, abattu ou tenu en laisse. L’enjeu relève plutôt de la façon dont sont définies la consommabilité alimentaire et la non-consommabilité sexuelle du fait d’un exceptionnalisme humain. Les législateurs soulèvent le problème de l’élevage qui pratique la stimulation sexuelle et l’insémination. Il s’agit alors d’exclure ses pratiques de la sexualité. La distinction se fait donc entre la zoophilie, définie comme une sexualité non reproductive, et donc immorale, et une pratique sexuelle (l’insémination) destinée à la reproduction, et donc légitime.

       

      Les questions de la salle ont permis d’approfondir certains points.

      • L’intérêt de la géographie pour ce sujet des relations humains/animaux est ancien. On trouve chez Elisée Reclus (1830-1905) des propos sur la participation des animaux aux labeurs humains. Dans les années 1920-1930 des tableaux détaillent la grande variété des animaux. Dans les années1950 et surtout 1960-70, des travaux importants, principalement chez les géographes anglophones, structurent et approfondissent ce champ de recherche. La dimension spatiale de l’approche donne son caractère géographique aux recherches, notamment au regard de l’anthropologie. Les progrès considérables de l’éthologie ont permis de faire progresser ce champ d’études.
      • Les zoos bien que sous pression, demeurent des lieux très fréquentés (environ 600 millions de visiteurs/an) : c’est un espace sans équivalent car il présente des animaux vivants même s’ils sont dominés et enfermés. Les zoos ont actuellement un discours de légitimation en s’affirmant comme un lieu de protection d’espèces en voie de disparition, ce qui pose des questions car beaucoup d’espèces menacées ne sont pas présentées au public.
      • Les nuisibles sont des animaux définis comme indésirables, dans un processus de construction sociale. Les espèces définies comme nuisibles sont également déterminées légalement, de façon variable suivant les époques, les lieux et en fonction des usages : les insectes, une des plaies d’Egypte, souvent combattus, peuvent aussi être élevés comme source de protéines du futur. Le pigeon pensé comme nuisible à Paris est positivement associé à l’image de la ville à Venise.
      • Le trafic d’animaux est attesté au moins depuis l’Antiquité. Actuellement, c’est le deuxième trafic mondial après la drogue. Il participe à l’extinction de certaines espèces. C’est un marché très mondialisé avec une géographie des différents trafics. Le marché chinois est par exemple très demandeur en cornes de rhinocéros dont les braconniers d’Afrique du sud sont pourvoyeurs. L’interdiction en 1970 de fabriquer des objets en écailles de tortue génère aussi un trafic illicite important.
      • Les interfaces entre les territoires des animaux sauvages et espaces urbains posent le problème de l’extension des aires urbaines qui se déploient vers les territoires d’animaux sauvages, comme à Los Angeles, avec le cas du puma. La ville est aussi une niche écologique qui a des propriétés qui conviennent à certains animaux, qui y trouvent de la nourriture et de la chaleur en hiver. Les pies, animaux forestiers, sont ainsi devenues totalement urbaines.
      • La corrida est un véritable cérémonial, c’est exemple clair de la ritualisation de la mise à mort comme spectacle. La mort est l’aboutissement et le point d’orgue du combat de l’animal. L’idée de mettre en scène la mort est de moins en moins accepté, comme c’est également le cas dans le cadre de la chasse.
      • Les cirques eux aussi, comme les zoos, sont sous pression et sont accusés d’exploiter illégitimement les animaux, présentés comme maltraités voire dénaturés dans le cadre de spectacles dégradants. Contrairement aux zoos, les spectacles d’animaux au cirque n’ont pas réussi à se (re)légitimer par le biais de la protection d’espèces en voie de disparition.
      • Les animaux, auxiliaires de vie. Cette fonction atteste d’un nouveau rapport aux animaux familiers. Un procès en inutilité est fait par certains vis-à-vis de ces animaux auxquels trop de soins et d’attention seraient destinés. Les présenter comme des auxiliaires de santé, dont la compagnie a des effets bienfaisants y compris médicaux, est une façon de contrer ce discours. On voit ainsi des hôpitaux ou des Ephad accepter d’accueillir des animaux familiers. On peut aussi noter les cas d’utilisation d’animaux, comme les porcs, dans le cadre de greffes (reins).

       

      *Jean Estebanez, Humains et animaux, documentation photographique 8149, ed. CNRS, 2022

       

       Micheline Huvet-Martinet, relu par J.Estebanez, avril 2024

    • sur Votre application est-elle compatible avec la licence Affero GPL 3.0??? 

      Publié: 4 April 2024, 9:00am CEST par admin

      Lors du changement de licence sur OneGeo Suite, il est important d’examiner la compatibilité des dépendances avec Affero GPL. Au vu des implications qui en découlent, est-il surtout possible de vérifier que nos dépendances aient toujours une licence conforme ? 

      La compatibilité entre les licences? 

      La compatibilité de licences inclut deux éléments clé à prendre en compte :  

      • Le projet en lui-même (ex : un module Python, une bibliothèque de fonctions, etc.) ; 
      • Un travail dérivé (ex : un logiciel complet comme FireFox). Les travaux dérivés d’un projet, quant à eux, peuvent être des modifications du code du projet ou des produits intégrant le projet. 

      Une compatibilité des licences sera possible lorsque le travail dérivé possède une licence qui n’enfreint pas les règles de la licence du projet. 

      Les licences « copyleft » obligent à redistribuer les travaux dérivés sous la même licence (ou une compatible) pour protéger les libertés du code et de l’utilisateur. A contrario, les licences permissives autorisent le changement de licence, et il est également possible de faire un produit propriétaire, en intégrant des composants sous ce type de licence. Par exemple, Sony base son système d’exploitation propriétaire de la Playstation sur FreeBSD, qui est un logiciel libre sous licence FreeBSD.? 

      Source : [https:] (Creative Commons BY-SA-3.0)? 

      Dans ce schéma, le code en domaine public est intégrable dans un produit MIT, lui-même dans un produit sous licence BSD, lui-même dans un produit licence Apache 2.0, et ainsi de suite jusqu’à la licence Affero GPL 3. 

      Deux catégories supplémentaires sont introduites par ce schéma?: 

      • Weakly protective (faiblement protectrice)?: elle implique qu’une modification du code doit être sous la même licence (donc rester libre). Néanmoins, l’intégration du projet peut se faire dans un produit sous une autre licence (même propriétaire). 
      • Network Protective (protectrice des utilisateurs réseau)?: la licence GPL protège les utilisateurs de la machine. Dans le cadre d’applications client-serveur, la partie serveur protège l’utilisateur du serveur, donc l’administrateur système. Une conformité à la GPL existe dans le cas où l’administrateur système de OneGeo Suite a accès aux sources modifiées du produit, mais pas l’utilisateur de la partie client. Les licences Network Protective permet aussi de protéger la liberté des utilisateurs du client. 

      Notez bien les versions des licences : par exemple la licence Apache 2.0 est compatible avec la licence LGPL, alors que la version 1.1 ne l’est pas. 

      Pour vous aiguiller, voici quelques incompatibilités à souligner?: 

      • Apache 1.1 ou MPL 1.1 (Mozilla Public Licence) ne sont pas compatibles avec les licences GPL, alors qu’une clause explicite de compatibilité existe dans les versions 2.0 de ces mêmes licences ; 
      • CC-BY-3.0?empêche de changer la licence, donc impossible à changer en AGPL. La version 4.0 permet explicitement de changer la licence en GPL 3.0 et donc en AGPL 3.0 ; 
      • Licence originelle BSD?: elle forçait à indiquer une notice de copyright dans la documentation du produit final, ce qui peut poser problème quand il y a de nombreux composants avec cette licence dans un produit. 
      Vérifier la conformité

      En pratique, la conformité de licence peut se vérifier grâce au DevOps.  

      Pour illustrer nos projets, essentiellement en Python et Javascript, nous vous présentons deux outils simples qui pourront vous aider. Dans ces exemples, nous nous en servirons en ligne de commande, afin de comparer les licences des dépendances avec une liste validée de licences.? 

      Vérification des licences en Python? 

      L’outil « pylic » analyse tous les modules Python installés dans l’environnement virtuel et compare leurs licences avec une section du pyproject.toml. S’il trouve un module avec une licence non validée, il sort en émettant erreur que l’on pourra exploiter dans une CI. 

      Commençons par installer le programme?:? 

      $ pip install pylic? 

      Ensuite, nous indiquons à “pylic” les licences compatibles avec notre logiciel, en lui donnant une liste de licences compatibles AGPL 3.0, dans la section tool.pylic de notre pyproject.toml : 

      $ cat << EOF >> pyproject.toml?
      [tool.pylic]? 
      safe_licenses = [? 
      "Apache Software License", 
      "BSD License",? 
      "BSD",?  
      "MIT License",? 
      "MIT",?  
      "Mozilla Public License 2.0 (MPL 2.0)",?
      "GNU Library or Lesser General Public License (LGPL)",?
      "GNU Lesser General Public License v3 or later (LGPLv3+)",? 
      ? "Python Software Foundation License",? 
      "Historical Permission Notice and Disclaimer (HPND)"? 
      ? ]? 
      EOF? 

      Vous remarquerez que ces licences ont parfois des noms très similaires. En effet, “pylic”  s’appuie sur le nom déclaré par le mainteneur du module python (dans le setup.cfg/setup.py…) qui n’est pas normalisé. Nous devons déclarer comme « safe » les deux identifiants « MIT » et « MIT License », alors que nous aurions pu utiliser les identifiants de licence SPDX dans la configuration du module Python. 

      Revenons à “pylic” et lançons une vérification : 

      $ pylic check? 
      ✨ All licenses ok ✨? 

      Comment peut-on faire en cas de non-conformité ?  

      En commentant la licence « Apache Software License » de pyproject.toml, nous obtenons ce message : 

      $ pylic check? 
      Found unsafe licenses:?
      ? nltk (3.8.1): Apache Software License? 
      ? phonenumbers (8.13.8): Apache Software License? 
      ? importlib-metadata (6.1.0): Apache Software License
      ? bleach (6.0.0): Apache Software License? 
      ? cryptography (42.0.1): Apache Software License? 
      ? regex (2023.12.25): Apache Software License?
      ? django-onegeo-suite (1.0.2): Apache Software License?
      ? requests (2.31.0): Apache Software License? 
      ? packaging (23.2): Apache Software License?
      ? pyOpenSSL (24.0.0): Apache Software License?
      ? tzdata (2023.4): Apache Software License? 
      ? elasticsearch (7.17.9): Apache Software License?
      ? async-timeout (4.0.3): Apache Software License?
      ? josepy (1.14.0): Apache Software License? 
      ? django-onegeo-rproxy-mapstore2 (1.0.0b2): Apache Software License? 

      Plutôt simple, non??? 

       

      Vérification des licences en Javascript? 

      De la même façon, on peut vérifier les licences des projets javascript avec license-checker. ilIl n’est toujours pas au courant des licences qui existent donc il faudra construire la liste à la main.? 

      L’utilisation est plutôt simple?:? 

      $ npx license-checker --onlyAllow "CC-BY-4.0;ISC;Apache-2.0;BSD-3-Clause;Custom: [https:] Domain;CC0-1.0;MPL-2.0" --production?? 

      Package « @fortawesome/fontawesome-common-types@0.2.36 » is licensed under « MIT » which is not permitted by the –onlyAllow flag. Exiting.? 

      ?On obtient des erreurs pour chaque licence non autorisée.? 

      L’option «?–onlyAllow?» permet de lister les licences autorisées séparées par des point virgules «?;?». Tandis que l’option «?–production?» permet d’écarter les licences des modules de la section «?devDependencies?» du package.json.? 

      Pensez aussi à corriger la section «?license?» du package.json pour ne pas perturber l’outil?:? 

      ? "license": "AGPL-3.0-only",? 

      Je vous conseille aussi d’ajouter un script dans le package.json pour automatiser les vérifications?:? 

      cat package.json??
      {? 
      [...]? 
      ? "scripts": {?
      [...]??? "lint": "vue-cli-service lint",? 
      ??? "license-checker": "license-checker --onlyAllow \"MIT;CC-BY-4.0;ISC;Apache-2.0;BSD-3-Clause;Custom: [https:] Domain;CC0-1.0;MPL-2.0\" --production"
      ? },? 

      On peut ainsi lancer simplement?:? 

      $ npm run? license-checker? 

       

      Conclusion? 

      Il existe probablement des outils plus sophistiqués pour vérifier la compatibilité des licences des bibliothèque externes utilisées par votre projet, notamment en utilisant la matrice de compatibilité des licences de l’OSADL?: [https:]]

      Mais pour une utilisation légère et rapide dans une CI, ces deux outils feront l’affaire, en investissant néanmoins un peu de temps pour vérifier les nouvelles licences qui peuvent apparaître pendant la vie de votre projet.? ? 

      Sources?:? 

      [https:]] ?: image compatibilité? 

      [https:]] ?: informations sur les compatibilités avec la GPL? 

      [https:]] : compatibilité Apache 2.0 et GPL? 

      [https:]] : utilisation de license-checker? 

       

      Rédacteur : Sébastien DA ROCHA 

       

    • sur Le Dessin du Géographe n°100. Une aventure graphique et numérisée au long cours

      Publié: 3 April 2024, 1:12pm CEST par r.a.

      Au Festival international de Géographie 2020 de Saint-Dié-des-Vosges, le Dessin du Géographe présentait à la librairie Le Neuf une exposition-anniversaire de ses dix ans de parution sur le site internet de l’Association des « Cafés-géo » (cf. dessin n°83).

      Exposition en 2020 des « dessins du géographe » au FIG de Saint-Dié (photo de Roland Courtot)

      Début 2024 le dessin n°100 est atteint, Michel Sivignon prend sa retraite de la Rédaction de la page web, que deux nouveaux sont venus rejoindre depuis plusieurs années. Michel Sivignon a été « l’inventeur » de l’idée « dessin du géographe » et a entraîné Roland Courtot dans cette aventure graphique et numérisée au long cours. Simon Estrangin, aquarelliste et pédagogue du travail sur le motif, et Charles Le Cœur, géomorphologue des Massifs anciens et dessinateur de terrain, sont venus prêter main forte. Les collaborations des collègues et de quelques géographes étrangers n’ont pas manqué, mais jusqu’ici tout le champ du dessin géographique n’a pas été couvert et il reste certainement beaucoup à explorer. Essayons, dans le texte qui suit, de tirer quelques leçons de toutes ces images dessinées et parcourues, et des questions et réponses qu’elles peuvent (et doivent) poser et apporter.

      Roland Courtot, Simon Estrangin, Charles Le Cœur, Michel Sivignon

      Ce que le dessin peut apporter à la géographie (Simon Estrangin)

      En 2010, dans leur intention initiale, R.Courtot et M.Sivignon, proposaient de créer une rubrique qui travaille à faire « sortir de l’oubli une pratique [le dessin] et à la raccrocher au devenir de la géographie ». Aujourd’hui, la rubrique compte cent numéros et couvre une variété incroyable de dessins (croquis de terrain, caricature, illustration de manuel…), d’époques (avec une attention particulière au dessin contemporain), d’espaces, de courants géographiques. Elle propose donc un vaste panorama. À la parcourir on se convainc que le dessin est bel et bien un outil qui présente encore de nos jours de nombreux intérêts. La liste ci-dessous tente de les répertorier en associant à chaque point un ou deux numéros de la rubrique à titre illustratif.

      Un corpus à étudier
      Pour étudier les représentations qui portent sur un territoire, sur des paysages.
      n° 18 Gravures de Marc Théodore Bourrit, Roland Courtot
      n° 97 Visions d’Orient, Michel Sivignon

      Pour étudier l’histoire de la discipline.
      n° 19 : Un grand affichiste au service de la géographie, deux dessins de R.Broders, Roland Courtot, Michel Sivignon
      n° 77 : Maroc Le dessin colonial de Théophile Jean Delaye, Michel Sivignon, Jean-François Troin

      Le dessin sur le terrain
      Un outil qui accompagne les géographes dans leur (re)découverte d’un lieu et aiguillonne leur curiosité.
      n° 45 Un pont sur la Neretva, Anne Cadoret
      n° 89 Le dessin illustration du confinement, Martine Tabeaud

      Une pratique qui aiguise les sens et élargit le champ de la perception.
      n° 81 Les dessins en excursion géographique, Roland Courtot

      Un outil convivial qui crée un climat de confiance entre le dessinateur et ceux qu’il observe. Un moment d’échange.
      n° 17 : Les femmes de Marrakech, Elise Olmedo
      n°82 : Le dessinateur et le photographe : la photographie comme agression, Roland Courtot, Simon Estrangin et Michel Sivignon

      Le dessin permet une prise de note efficace et favorise la mémorisation.
      n° 25 : Une double-page du carnet de terrain d’Emmanuel de Martonne : la vallée d’Anies (Roumanie), Gaëlle Hallair
      n° 62 : Croquis d’Albert Demangeon en Limousin (1906-1911), Denis Wolff

      Un premier travail pour trouver et pointer ce qui est signifiant.
      90. Retour vers les montagnes d’Irlande du Nord : un changement de regard, Charles Le Cœur.

      Le dessin et la réflexion
      Le dessin peut fertiliser la recherche en soutenant un effort d’imagination et de visualisation.
      n° 91 Sous le pinceau de l’archéologue. Vues du passé de l’Amazonie, Stephen Rostain

      Les géographes recueillent des dessins auprès des enquêtés pour étudier leurs représentations de l’espace.
      n° 49 : Dessins pour interpréter les perceptions du rural par les citadins chinois d’aujourd’hui, Emmanuel Véron
      n° 57 L’enfant et la guerre : Dessin d’enfants bosniens représentant les combats (1991-1995), Bénédicte Tratnjek

      Le dessin peut encourager l’interdisciplinarité (botanique, entomologie, géologie…)
      n° 71 Le trait et la lettre dans les carnets d’Afrique de Christian Seignobos, Michel Sivignon
      n° 88 Dessin de géographe, dessin d’architecte : rencontres. Michel Sivignon

      Le dessin peut accompagner des pensées relativement abstraites (proposer notamment des modèles)
      n° 26 Jean Pierre Deffontaines: une modélisation paysagère depuis les fenêtres du TGV, Roland Courtot
      n° 11 La « coupe-synthèse » de Yves Lacoste et Raymond Ghirardi, Michel Sivignon,

      Enseigner, communiquer, diffuser

      Le dessin peut être une pratique pédagogique efficace.
      n° 31 : Paysages de montagnes et de glaciers, Eduardo Martínez de Pison, Roland Courtot

      Le dessin implique des choix graphiques (il souligne, omet, ajoute, recompose, crée des modèles) qui permettent la diffusion d’un propos
      n° 48 : Un bloc diagramme des falaises d’Ouessant, Julien Gayraud
      n° 56 : Carnet de voyage dans les îles Gotô (juillet 2009), Philippe Pelletier

      Le dessin peut s’appuyer sur l’émotion, l’humour, la narration (BD), et rendre un propos plus attractif et percutant.
      n° 29 : Humour et Géographie sur le littoral alicantin, Gabino Ponce Herrero, Roland Courtot
      n° 30 : Déforestation en Amazonie en bande dessinée, Hervé Régnaud

      Expérimenter ?
      Le dessin est propice à des descriptions des lieux qui intègrent des thèmes peu abordés comme l’ambiance, la lumière, le fugitif.
      n°86 : 100 ans de dessins de géographes dans les Écrins, Roland Courtot, Charles Le Coeur, Simon Estrangin

      Enfin, ce panorama peut se compléter et se prolonger par la lecture d’articles consacrés au dessin et publiés dans les revues scientifiques ces dernières années.

       

      Arango L., Guitard E., Lesourd C., et al. (2022), « Appréhender les relations à la nature en Afrique par le dessin sur le terrain » Sources. Materia & Fieldword in African Studies, n° 4, p. 381?408.
      Herrmann, L. (2021). « Dessiner à l’Université. Esquisse d’un cheminement», Echogéo, 55.
      Lascaux A.-A. et Rigaud A (2022)., « Dessiner son terrain pour le ressentir », EchoGéo, 62.
      Roussel F. et Guitard E. (2021), L’usage du dessin dans l’enquête de terrain en sciences sociales, État des lieux et perspectives depuis la géographie et l’anthropologie, Carnets de Terrain
      [https:]] .

       

      Dessin de terrain, de réflexion, d’enseignement, d’expérience sensible (Charles Le Cœur)

      Dessiner c’est d’abord regarder pour comprendre un paysage ou un espace. Ensuite le crayon peut traduire l’observation sur le carnet de terrain. Il peut aussi reconstituer l’organisation des éléments qui se combinent dans cet espace. Une simple esquisse, un schéma grossier, ou bien une perspective élaborée sur le motif sont des outils de travail.

      La question de l’échelle des objets devrait sans doute être mise en avant, puisque le dessin sélectionne les plans et choisi la dimension de la chose représentée. Entre la maison rurale et le paysage de campagne, entre la rue et le panorama de la ville, entre l’arbre et la forêt. Le dessin joue de ces rapports d’échelle en distinguant des plans. Le dessinateur choisit pour donner sens.

      Et je me suis interrogé (en géographe physicien) sur les dynamiques associées à ces différentes échelles qui renvoient souvent à des durées très différentes et parfois à des processus différents. Entre le biotope de la prairie fleurie et la forme d’échelle moyenne résultant de la dénudation à long terme, il y a le versant qui conserve les marques (et les dépôts) des évolutions quaternaires et fin-quaternaires mais aussi les formes façonnées par des sociétés qui se sont succédé avec des pratiques différentes. Le dessin séquentiel peut faire apparaître ces éléments emboîtés et les replacer dans un ensemble paysagé plus synthétique.

      Cela me pousse à différencier le dessin de paysage des croquis élémentaires qui sont des zooms sur des objets, ou encore des croquis-schémas, qui sont un autre outil pour penser la place des objets (sans nécessairement leur donner une forme précise). À ces schémas s’ajoutent les petits croquis pédagogiques, sortes de modèles synthétiques qui ont peuplé nos manuels de géographie ou les tableaux noirs de nos maîtres.

      Enfin je m’interroge sur la place du dessin dans les œuvres de géographie où la photographie ou les diagrammes ont remplacé les rares dessins et schémas. Il est vrai que le concours d’agrégation est un exercice de discours pour lequel nombre de khâgneux ont été formés. Le dire plutôt que le voir. Ainsi, une partie de la géographie française, dans ses textes, s’est appuyée sur des travaux de seconde main. L’acquisition directe de données est parfois longue et périlleuse et il est plus simple d’intégrer dans son discours des éléments (souvent disparates) qui sont tirés des travaux d’autres disciplines pour en esquisser une synthèse territoriale.

      Certes, l’observation directe demande du temps, et n’entre pas directement dans le discours. Mais le croquis peut être une étape dans la formulation des choses puisqu’il cherche à replacer des objets dans un espace avant de construire un lien conceptuel.

      Les tentations anciennes de la géographie se nourrissaient de statistiques (souvent sans analyse critique des sources) et cherchaient à s’intégrer dans les systèmes des aménageurs. Les explorations plus récentes s’embarquent dans des modèles très abstraits qui ne peuvent se traduire par des croquis figuratifs. Je crois avoir écrit dans un petit texte dans Hérodote, pour dénoncer « les mots de la géographie » de Brunet, Ferras et Théry (1992), qu’il s’agissait d’une vision cubiste de l’espace niant l’échelle et la perspective. Les SIG ont pris le relai, c’est l’ordinateur et ses logiciels qui effectuent les opérations d’analyse des données qu’on leur a confiées.

      Le dessin est un outil pour traquer l’hétérogénéité de nos espaces. Il nous demande de mettre les objets que nous voyons à leur place. Mais que peut faire le crayon pour évoquer les réseaux de valeurs invisibles ? Une géographie des flux financiers, une géographie des routes de dealers dans l’ombre, une géographie des intentions de vote, ou une géographie du genre ne s’inscrivent pas avec des traits sur le papier. Le dessin peut alors prendre une valeur de symbole. Comme les images des vieilles pages des bibles enluminées qui évoquent la sainteté, l’enfer ou les prières du jour.  Les entêtes de chapitres dessinés par F. Kupka pour « l’Homme et la Terre » d’Elisée Reclus ont cette fonction. Mais la géographie peut-elle être une allégorie ?

      Je m’interroge sur l’idée d’introduire le dessin dans les cursus de géographie, comme une géo-graphie d’apprentissage. C’est un rêve à contretemps de notre monde connecté et de ses écrans. Dans l’enseignement secondaire, la majorité des professeurs sont formés comme historiens et même s’ils sont familiers de la lecture d’image, ils sont souvent très loin du papier-crayon. Pour les cursus universitaires, ce sont les savoirs et la recherche intellectuelle à partir de modèles conceptuels qui sont mis en avant. Les « outils » qui étaient autrefois la cartographie et les statistiques ont été largement remplacés par la maîtrise des SIG, qui ont un tout autre intérêt. Si l’approche spatialisée a beaucoup gagné avec ces moyens techniques, les problématiques restent ancrées sur des constats visuels qui peuvent s’inscrire dans le dessin, souvent plus expressifs que la photographie.

      Cette rubrique montre combien la pratique du dessin de géographe apporte une expérience sensible : le papier porte les liens entre l’observateur et son décor, c’est un média qui sert à l’appropriation du terrain et guide sa compréhension.

      Formes et composition dans le dessin du géographe (Roland Courtot)

      Ma participation au développement de la page web du « Dessin du Géographe », en compagnie de Michel Sivignon, a favorisé pour moi, avec beaucoup d’immodestie, des essais dans la géographie de l’art : création d’un carnet scientifique dans « hypothese.org », analyses du contenu géographique de tableaux de paysages sur le site des « cafés-géo ». Cette expérience rédactionnelle et la lecture de cet énorme corpus des pages web a mis en avant, sans d’ailleurs en résoudre les problèmes, quelques questions qui rapprochent le dessinateur géographe de l’art pictural en général : celles de la forme et de la composition d’une œuvre graphique.

      Pour ce qui est des formes paysagères, le géographe dessinateur est évidemment l’héritier de l’histoire de l’art pour les questions de point de vue, de projection, de perspective. Son besoin de rester proche d’une vérité-terrain a pu l’empêcher de se libérer plus tôt que le peintre moderne ou contemporain  des servitudes que la recherche picturale a cherché à surmonter depuis la Renaissance (cubisme, perspective inversée, etc…).Mais sur le terrain, le géographe a souvent procédé comme le peintre par itinéraires et cheminements qui lui ont fourni une quantité de points de vue à partir desquels il a pu construire ses propres modèles de dessins : croquis panoramique, perspective aérienne, bloc-diagramme, coupe…

      Lorsque le peintre construit sa « présentation » d’un paysage terrestre ou marin, urbain ou rural, ou d’un événement historique dans son contexte environnemental, il compose son tableau en organisant à sa guise les objets, les personnages, les paysages réels ou inventés qui lui conviennent, dans sa recherche des émotions esthétiques qu’il veut communiquer. A partir de ses cheminements, le géographe peut, de la même façon, choisir les éléments signifiants du paysage et les organiser en un seul dessin de telle sorte qu’ils fassent « sens », que les relations entre les objets soient sensibles pour le « regardeur » : l’image paysagère peut alors être bien plus qu’un inventaire, et devenir une présentation des formes de l’espace géographique, donc d’un « système » spatialisé.

      Ceci entraîne alors une question qui fait différence : celle de la légende. Le tableau du peintre n’a besoin que d’un titre sur un cartel, car sa capacité à produire des impressions esthétiques doit se suffire à elle-même. Tandis que, à l’inverse de la carte géographique qui possède une légende détaillée par laquelle tous les objets qui y sont représentés sont clairement définis, le dessin géographique de terrain n’a pas cette possibilité, où sinon d’une façon très restrictive. Les éléments paysagers que le géographe rencontre sous ses yeux et traduit sur le papier au bout de son crayon sont très (trop) nombreux pour permettre une identification nécessaire aux interprétations qui doivent suivre. Le dessin a besoin de mots : simples notations griffonnées à la hâte sur le carnet en forme de phylactères, ou plus longs commentaires. Dans sa réforme du « croquis de géographie régional » par la chorématique (qui n’est pas pris en compte dans cet article mais qui a eu par ailleurs d’heureuses conséquences sur la figuration des formes d’organisation de l’espace), Roger Brunet a en partie achoppé sur cet écueil :  sa tentative de trouver les signes nécessaires à une taxonomie permettant de figurer ces logiques systémiques.

      Roland Courtot, Simon Estrangin, Charles Le Cœur, avril 2024

    • sur How do we use Remote Sensing data at CESBIO ?

      Publié: 3 April 2024, 10:12am CEST par Olivier Hagolle

      => 

      Several data access centres are being renovated at CNES, ESA, and their first versions often lack some of the features we need. Together with colleagues from CESBIO, we have made a presentation of the way we use remote sensing (RS) data: here is a text version of this presentation.

      Of course, there are as many ways of using the data as there are users, but we can find some recurring patterns in all CESBIO users. What about you ? How do you use RS data? Please specify that in the article’s comments. There are certainly other modes of use than ours, just as effective.

      What users are we ? CESBIO RS users in front of the lab ?

      At CESBIO, or among the laboratories we work with, we have different types of users:

      • Scientists with high skills in computer science, capable of developing their applications and managing the scaling-up of these processors over large territories
      • Non-coding specialist scientists, but able to write scripts, who are interested only in one or more AOIs, possibly over several years and with multiple sensors, who need help with scaling up.
      • Scientists who are uncomfortable with coding, or who no longer have the time (did you recognize me?), and who prefer already coded tools.

      Finally, in general, we rarely work as on the first illustration of the post, and some of us take pride at never looking at the images (but I know they are lying).

      Which data ?

      At CESBIO, we are observing vegetation using satellites, and we need a high enough resolution to access the agricultural plots, but we are also interested in large territories and their evolution. The Copernicus data fit our needs, in particular Sentinel-1 and -2, and later Trishna, LSTM, ROSE-L or CHIME will be very useful to us. These are global data, with a strong revisit and a good resolution. They volume is huge, and often distributed by granules covering fairly small territories.

      Some of us also use lower resolution global observations, such as SMOS, VIIRS, Sentinel-3, Grace, and if in general resolution is lower, the revisit frequency increases, and the volume remains high.

      We also need auxiliary data, such as weather data (analysis, forecasts, atmospheric components), field and validation data…

       

      Land cover maps of France, annually processed at CNES with CESBIO’s support, using a year of Sentinel-2, for THEIA land data center. How do we use them ?
      • The data we use often have a global coverage and frequent revisits. We almost never use a single image, we deal with large regions, and often whole years.
      • As researchers, we experiment, modify and improve our processors, which never work at first. We develop our own processing tools, so the data is processed many times until we are satisfied with the results
      • We sometimes develop interesting processors (yes, we do), and in this case we need to test their scalability to process slightly larger geographical areas..
      • Machine learning methods often require the use of  randomly distributed patches in different landscapes. In the learning phase, we do not need to use whole images.
      Deforested surfaces on Guyana plateau(left), and South East Asia, made by processing all Sentinel-1 data acquired since 2017, in the framework TropiSCO project.

       

      Data download

      It’s true that the trend is to process data close to the source, on remote servers (the Cloud), but downloading is still often necessary, for example when computing resources close to the data are limited or expensive.

      Given the quantities of data we use, it is absolutely impossible to download our data by clicking on each of them. We therefore make very little use of interactive data search interfaces, which are mainly useful for data discovery. Some distribution centers provide APIs (Rest, STAC), suitable for some users, but they require to spend time understanding these tools, coding  and maintaining them, as the interfaces change. Providing validated, command-line download tools is therefore very necessary, and often overlooked by data providers. For example, we have provided download tools (Peps_download, Theia_download, Sentinel_download, Landsat_download) for several servers, but we had largely underestimated the burden of documentation, maintenance and answering questions, since these tools have been successful. In our opinion, it’s up to the distribution centers to provide them, not up to the users.

      Patches from the Sen2VENµS dataset which provides pairs of Sentinel-2 and VENµS data acquired almost simultaneously, to train or validate Sentinel-2 super resolution methods.

      Automatic learning is often based on small patches randomly selected from the products. To save transfer time, it would therefore be useful for download tools to be able to select the area of interest, dates and spectral bands. For this, storing data in a web-optimized format, such as Cloud Optimized Geotiff (COG), would be very useful.

      Some of us need to cross-reference databases, for example to track simultaneous acquisitions between different satellites, often on different servers, taking into account cloud cover or camera angles, for example. An API opening up access to this information when querying the database is therefore very useful, with as few limitations as possible in terms of performance and number of accesses.

      On demand processing

      In the same way as for downloads, some sites offer on-demand processing. For example, launch an atmospheric correction or a super-resolution tool. Again, if we use them, it won’t be to run them on a single image, but to process large quantities of data. We therefore need to access this processing from the command line or by having a python API accessible on the server where the data is located.

      Cloud computing

      Processing data on the cloud saves download time, as the output of processing is often smaller than the input (for example, a land cover map produced from a year’s worth of Sentinel-2 data). However, this presents a number of difficulties, and we’d like to see the task made easier.

      From one cloud to another, the tools for automating processing, opening virtual machines and launching processes may differ. If the data we need is on different clouds, or if we want to be able to move our processing from one cloud to another, we need to learn the API protocols specific to these clouds, and adapt them from one cloud to another. This is not efficient.

      Our work almost always begins with the creation of data cubes, whose dimensions are spatial coordinates, time, spectral bands or any other useful information. The current format of Sentinel-2 data, for example, is a data cube, with a granularity by dates. However, it may be practical to make data cubes larger or smaller than the 100 x 100 km² data tiles. The use of an API that generates these data cubes on the fly, and allows you to apply processing to them, is therefore very interesting. This is the case with the OpenEO library. It’s not the only API of its kind, but it’s well done and has the good taste of being free software.

      Access to various clouds through the OpenEO APU (from r-spatial blog)

      To be able to use data distributed across several cloud servers, OpenEO library needs to be installed on the server side of these clouds. This is how OpenEO came up with the notion of data federation. Datacubes can be generated in parallel on several clouds, with each cloud preparing the part of the datacube for which it owns the data. Participating in this federation therefore also gives visibility to the data available on each cloud.

      We kindly urged CNES to install it, and CNES has added it to the GEODES road map and started a « proof of concept » study :).

      Help… Help…

      Finding information on all these solutions requires a great deal of researches, but should not be the main focus of researchers. What we really need is information, tutorials (but please not video tutorials, which take so much time to find the information you need) and announcements to anticipate changes and improvements. All this is costly and not always included in priorities.

      Conclusions

      Our colleagues who are developing the Geodes server at CNES seem to have understood our needs, and are preparing a data catalog, data server, a Virtual Research Environment, an information site, python download scripts and are working hard to implement Open EO on our cluster (which requires solving some technical issues apparently). Of course, it takes time, but we should get a lot of improvements compared to PEPS.

      The Copernicus dataspace is a bit ahead of us in using all these technologies, but to my knowledge, a good download tool is still missing.

       

       

       Beta version of Geodes interface and information portal, which will be available in a few weeks.

      Thanks !

      This post is the result of many discussions with my colleagues, with precious inputs provided by Sylvain Ferrant, Julien Michel Emmanuelle Sarrazin and Jordi Inglada at CESBIO.

    • sur [1’Tech by Oslandia] Réversibilité

      Publié: 2 April 2024, 7:00am CEST par Caroline Chanlon

      Dans cette minute Tech, nos collaborateurs vous proposent d’expliquer une technologie, une méthodologie, un concept. Après open source, LiDAR et webGL, on a brainstormé sur GitLab pour donner notre meilleure définition de la réversibilité.

      La réversibilité désigne l’opération de retour de responsabilité technique, par lequel le client reprend les prestations qu’il avait confiées à un prestataire à l’issue du projet. Elle comprend la fourniture de l’ensemble des éléments permettant de retrouver une autonomie avec la solution déployée initialement : logiciels exécutables, codes sources, documentation, paramétrage, supports de formation, données dans des formats ouverts.

      Les caractéristiques intrinsèques de l’open source offrent à l’utilisateur ces garanties : l’interopérabilité, le standard et la réversibilité, et ce à des coûts optimaux.

      La réversibilité, les prestations et les coûts associés sont souvent les grands oubliés lors d’un démarrage projet, alors qu’une analyse de TCO ( Total Cost of Ownership ) ne devrait pas les occulter. Elle est également un élément clé de la souveraineté du système d’information.

      Pensez à l’intégrer dès le démarrage de vos projets !

    • sur L’utilisation des données de télédétection au CESBIO

      Publié: 29 March 2024, 2:59pm CET par Olivier Hagolle

       =>

      Plusieurs centres d’accès aux données sont en train d’être renouvelés au CNES, à l’ESA, et il manque souvent dans les premières versions des caractéristiques dont nous aurions besoin. Avec des collègues du CESBIO, nous avons fait une présentation au CNES de la manière dont nous utilisons les données. Voici une version écrite de cette présentation.

      Bien évidemment, il y a autant de manière d’utiliser les données qu’il y a d’utilisateurs, mais nous pouvons cependant trouver quelques motifs récurrents chez tous les utilisateurs du CESBIO.

      Et vous, comment utilisez vous vos données ? N’hésitez pas à préciser dans les commentaires de l’article. Il y a certainement d’autres modes d’utilisation que les nôtres, tout aussi efficaces.

      Quels utilisateurs ? Les utilisateurs de données du CESBIO devant le laboratoire ?

       

      Au CESBIO ou chez nos proches collègues, nous avons différents types d’utilisateurs :

      • Des scientifiques compétents en informatique, capables de développer leurs applications et de gérer le passage à l’échelle de ces traitements sur de grands territoires
      • Des scientifiques non spécialistes de codage, mais capables d’écrire des scripts, qui s’intéressent uniquement à une ou plusieurs AOI, éventuellement sur plusieurs années et avec plusieurs capteurs, qu ont besoin d’aide pour le passage à l’échelle
      • Des scientifiques peu à l’aise avec le codage, ou qui n’en ont plus le temps (vous m’avez reconnu ?), et qui préfèrent des outils où l’on utilise des lignes de commandes déjà toute prêtes, voire même où l’on clique.

      Finalement, nous travaillons rarement comme le montre l’illustration en entête de cet article, et quelques uns d’entre nous sont fiers d’affirmer ne jamais regarder les images (mais je sais qu’il mentent).

      Quelles données ?

      Au CESBIO, nous observons la végétation par satellite, nous avons donc besoin d’une assez haute résolution pour accéder aux parcelles agricoles, mais nous nous intéressons aussi à de larges territoires, et à leur évolution. Les données Copernicus, et notamment Sentinel-1 et -2, et plus tard Trishna, LSTM, ROSE-L ou CHIME nous seront très utiles. Il s’agit de données globales, avec une forte revisite, une bonne résolution. Elles sont donc très volumineuses, et distribuées par granules couvrant des territoires assez réduits.

      Certains d’entre nous utilisent des observations globales, comme SMOS, VIIRS, Sentinel-3, Grace, et si en général leur résolution est inférieure, la fréquence de revisite augmente, et le volume reste élevé.

      Nous avons aussi besoin de données auxiliaires, comme des données météo (analyses, prévisions, composants atmosphériques), des données de terrain et de validation…

      Cartes d’occupation des sols sur la France, produites annuellement au CNES avec le support du CESBIO, avec une année de données Sentinel-2, pour le compte de THEIA. Comment utilisons nous ces données ?
      • les données que nous utilisons ont souvent une couverture globale et une revisite fréquente. Nous n’utilisons quasiment jamais une seule image, nous traitons de grandes régions, et souvent des années entières.
      • nous sommes chercheurs, nous tâtonnons, modifions et améliorons nos traitements qui ne marchent jamais du premier coup. Nous développons nos outils de traitement, et les données sont donc traitées à de nombreuses reprises, jusqu’à ce que nous soyons satisfaits des résultats.
      • il nous arrive de mettre au point des chaines de traitement intéressantes (si, si ), et nous avons dans ce cas besoin de tester le passage à l’échelle de ces traitements pour traiter des zones géographiques un peu plus étendues.
      • les méthodes d’apprentissage automatique nécessitent souvent l’utilisation de vignettes réparties aléatoirement dans des paysages différents. Dans la phase d’apprentissage, nous n’avons pas besoin d’utiliser des images entières
      • les données spatiales sont aussi utilisées à des fins pédagogiques, dans les cours et travaux dirigés de nos collègues enseignants chercheurs, ou à des fins de démonstration, pour mettre en évidence le potentiel d’applications des satellites, par exemple sur ce blog
      Cartes de surface déforestées sur le plateau des Guyanes, et en Asie du Sud-Est, réalisées avec le traitement de toutes les données Sentinel-1 depuis 2017, dans le cadre du projet TropiSCO.

       

      Téléchargement des données

      Certes, la mode est au traitement proche de la donnée, sur des serveurs à distance (le Cloud), mais le téléchargement reste souvent nécessaire, quand par exemple les ressources de calcul à proximité des données sont limitées, ou payantes et onéreuses.

      Vues les quantités de données que nous utilisons, il n’est absolument pas envisageable de télécharger les données en cliquant. Nous utilisons donc très peu les interfaces interactives de recherche des données, elles ne nous sont utiles que pour la découverte des données. Certains centres de distribution fournissent des API (Rest, STAC), qui conviennent à certains utilisateurs, mais elles nécessitent de dépenser du temps à comprendre ces interfaces, à les coder et les maintenir, car les interfaces changent. Fournir des outils de téléchargement validés, utilisables en lignes de commandes, est donc très important, et souvent oublié par les fournisseurs de données. Nous avons par exemple fourni des outils de téléchargement (Peps_download, Theia_download, Sentinel_download, Landsat_download), mais nous avions largement sous-estimé la charge de documentation, maintenance et de réponse aux questions, ces outils ayant rencontré du succès. A notre avis, c’est aux centres de diffusion de les fournir, ce n’est pas le rôle des utilisateurs.

      Vignettes du jeu de données Sen2VENµS qui associe des données Sentinel-2 et des données VENµS acquises au cours de la même journée, pour entrainer ou valider des méthodes de super-résolution appliquées à Sentinel-2.

      Les apprentissages automatiques sont souvent réalisés à partir de vignettes de petite taille sélectionnées aléatoirement dans les produits. pour économiser du temps de transfert, il serait donc utile que les outils de téléchargement permettent de sélectionner la zone d’intérêt, les dates et les bandes spectrales. Pour celà, le stockage des données en un format optimisé pour le web, comme le Cloud Optimised Geotiff (COG), serait bien utile.

      Certains d’entre nous ont besoin de croiser des bases de données, par exemple pour repérer des acquisitions simultanées entre différents satellites, souvent sur des serveurs différents, en prenant en compte par exemple la couverture nuageuse ou les angles de prise de vue. Une API ouvrant l’accès à ces informations lors de requêtes à la base de données est donc très utile, avec le moins de limitations possibles en termes de performances et de nombres d’accès.

      Traitement à la demande

      De la même manière que pour les téléchargements, certains sites proposent de lancer des traitements à la demande. Par exemple, lancer une  correction atmosphérique, ou un outil de super-résolution. La encore, si nous les utilisons, ce ne sera pas pour les faire tourner sur une seule image, mais pour traiter de grandes quantités de données. Nous avons donc besoin d’accéder à ces traitements en ligne de commande ou en lançant des scripts sur le serveur où se trouvent les données.

      Calcul proche des données

      Traiter les données sur le cloud permet d’économiser le temps de téléchargement, les données en sortie des traitements étant souvent moins volumineuses que celles en entrée (par exemple, une carte d’occupation des sols produite à partir d’une année de données Sentinel-2). Cela présente cependant de nombreuses difficultés, et nous aimerions que l’on nous facilite la tâche.

      D’un cloud à l’autre, les outils pour automatiser les traitements, ouvrir des machines virtuelles, lancer des processus peuvent différer. Si les données dont nous avons besoin sont sur des clouds différents, ou si nous souhaitons pouvoir déplacer nos traitements d’un cloud à l’autre, nous avons besoin d’apprendre les protocoles API propres à ces clouds, et de les adapter quand nous en changeons. Ce n’est pas efficace.

      Nos travaux commencent presque toujours par la constitution de cubes de données, dont les dimensions sont les coordonnées spatiales, le temps, les bandes spectrales ou des informations diverses. Le format actuel des données Sentinel-2 peut être vu comme un cube de données, avec une granularité par date. Cependant, il peut-être pratique de réaliser des cubes de données plus grands ou plus petits que les tuiles de 110 x 110 km² de données. L’utilisation d’une API qui génère ces cubes de données à la volée, et permet de leur appliquer des traitements est donc très intéressante. C’est le cas de la librairie OpenEO.  Ce n’est pas la seule API de ce genre, mais elle est bien faite et a le bon gout d’être un logiciel libre.

      Accès à différents clouds au travers de l’API OpenEO (à partir d’un article de blog de r-spatial)

      Pour pouvoir utiliser des données réparties sur plusieurs clouds, OpenEO doit être installée côté serveur sur ces clouds. OpenEO utilise donc la notion de fédération de données.  La génération des datacubes peut-être réalisée en parallèle sur plusieurs clouds, chaque cloud préparant la partie du datacube dont il possède les données. Pour un centre de distribution de données, participer à cette fédération donne donc aussi de la visibilité qu’il met à disposition.

      Nous avons quelque peu insisté auprès du CNES pour que ce soit mis en place, et le CNES a intégré cette demande a sa feuille de route et a lancé une étude du type « preuve de concept » ? .

      De l’aide… de l’aide…

      Trouver de l’information sur toutes ces solutions demande beaucoup de recherches, mais ne devrait pas être l’objet principal des recherches des chercheurs. Nous avons donc vraiment besoin d’information, d’exemples, d’annonces permettant d’anticiper les changements et améliorations. Tout cela est couteux et n’est pas toujours inclus dans les priorités.

      Nos collègues qui préparent le serveur Géodes au CNES semblent avoir bien pris en compte nos besoins, et nous préparent un portail d’accès, un site d’informations et support, des outils de téléchargement et travaillent à l’implémentation d’Open EO. Celà prend du temps bien sûr, mais devrait permettre un réel par rapport aux versions encore en activité comme PEPS.

       

      Version Beta de l’interface et du portail de Geodes, qui seront disponibles dans quelques semaines.

      Remerciements

      Cet article est le résultat de nombreuses discussions au CESBIO, avec des  contributions directes de Sylvain Ferrant, Julien Michel, Emmanuelle Sarrazin et Jordi Inglada. Merci à tous !

    • sur Que faire des mouches ?

      Publié: 29 March 2024, 12:42pm CET par r.a.

       

      Le café géo consacré à nos relations avec les animaux, en présence du géographe et spécialiste Jean Estebanez  le 26 mars 2024, a permis de montrer combien nos destins humains sont liés aux animaux. Y compris les plus petits comme les mouches qui altèrent la douceur de vivre à la campagne l’été. Faut-il déplorer qu’on ne vienne pas à bout de ces bestioles si fragiles ? Explications sur une lutte inégale des places hommes/animaux. (Gilles Fumey)

      Les citadins qui débarquent dans les campagnes l’été découvrent ces intruses dont ils ignorent l’existence en ville. Pauvres autochtones qui tapent, tempêtent, s’énervent. Sartre avait fait des mouches les déesses de la repentance dans une pièce de théâtre écrite sous l’Occupation en les chargeant de tous les péchés du monde. Salvador Dali les aimait pour confirmer sa méthode paranoïaque-critique. Cronenberg en a fait l’un des chefs d’œuvre du cinéma de science-fiction (La Mouche). Dans les tombes de l’Égypte antique, des pendentifs précieux en forme de mouche autour du cou des défunts rappellent que les mieux gradés de l’armée en étaient décorés, en hommage aux ennemis qu’ils avaient terrassés…

      Sur ce vitrail, entre les trois personnages dont saint Bernard (à droite), les mouches meurent sous le coup d’une excommunication alors qu’elles envahissent l’abbaye de Foigny lors de son inauguration le 11 juillet 1121 par le fougueux moine. Un épisode raconté sur un vitrail d’Altenberg (Allemagne) aujourd’hui à Shrewsbury (Grande-Bretagne). Pour François d’Assise, écologiste avant l’heure, les mouches (nécrophiles) représentaient le diable.

      Pullulant dans les régions d’élevage où le bétail les nourrit, les mouches s’infiltrent partout. Jusque dans les conversations à table, vibrionnant sous la tonnelle, nous cherchant sur le transat et, parfois, dans les chambres à coucher où la nuit peut tourner à la bataille. Malgré la traque dont elles sont l’objet, elles reviennent, se posent n’importe où. Sur le web, les astuces pour s’en débarrasser fourmillent : insecticides au pyrèthre, rouleaux collants, buvards mortels, moustiquaires, plantes carnivores, pièges électriques, rien n’y fait, les mouches sont toujours là.

      Et depuis longtemps. Les diptères apparaissent avant même le crétacé, il y a au moins 200 millions d’années, en coévolution avec les plantes à fleurs. Leur classement est interminable. Tout est bon pour les distinguer : saisons (mouches de mai), géographie (mouches d’Espagne), éthologie (mouche pisseuse, mouche à miel), couleur (mouche blanche), physiologie (mouche à scie), etc… Certaines espèces sont jugées utiles : elles pollinisent, elles attaquent d’autres insectes, elles servent de nourriture aux poissons, elles sont nécrophages… Ce qui fait problème ? Leur commensalité avec les humains : elles salissent les murs, elles transportent des bactéries, des microbes, des virus sur les aliments, elles sont associées à la souillure et la mort.

      De la souillure à l’asticothérapie

      Le choléra et le typhus voyagent avec elles, notamment pendant les guerres, les séismes. La maladie du sommeil, la maladie de Chagas et la leishmaniose transmises par la redoutable tsé-tsé qui tue cinquante mille personnes dans les pays du Sud chaque année. Sans compter les dégâts sur le bétail et les récoltes. Des millions d’euros sont dépensés par la communauté internationale pour en venir à bout. En vain, pour l’instant.

      Pourtant, que seraient nos déchets organiques, nos égouts sans les mouches ? Certains asticots de laboratoire ne cicatrisent-ils pas les plaies, en se régalant de chairs mortes et de pus ? Certaines mouches prédatrices n’aident-elles pas à combattre des ravageurs comme les chenilles ou les pucerons ? Et les mouches n’aident-elles pas les médecins légistes à déterminer le moment d’un décès en fonction des pontes d’œufs et des larves ?

      Faut-il aimer les mouches lorsqu’elles inspirent le généticien T.H. Morgan sur les drosophiles où il met en évidence pour la première fois les mutations génétiques sur des animaux ? Ou voir dans la peinture et le dessin des pionnières de l’art baroque, un art de l’illusion au moment où la science se met en quête de vérité ?

      ————-

      Sur le sujet, écouter l’excellente conférence de Benedetta Papasogli (professeure à l’université LUMSA de Rome) au Collège de France dans un colloque consacré à Pascal : « Des créatures sans un cantique : cirons, mouches, fourmis chez Pascal ».

      Maître de Francfort, Autoportrait de l’artiste et de sa femme, 1496. Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers

      Maître de Francfort (autoportrait avec sa femme), XVe siècle. La taille de la mouche sur la coiffe donne l’impression qu’elle est posée sur le tableau. Un premier cas de mise en abyme

         Gilles Fumey                         mars 2024

    • sur En direct des Journées Utilisateurs QGIS-fr !

      Publié: 28 March 2024, 2:52pm CET par Caroline Chanlon

      Une belle partie de l’équipe est présente pendant les Journées Utilisateurs QGIS-fr les 27 et 28 mars à Grenoble pour animer 5 ateliers et 2 conférences avec des clients : nouveautés QGIS 3D, créer et publier un joli projet sur QWC, cartographie avancée avec QGIS, initiation au déploiement rationalisé de QGIS avec PowerShell et QDT, collecter vos données sur le terrain avec QField, …

      Oslandia est Mécène Or des Rencontres utilisateurs QGIS-fr 2024. Au fil des projets réalisés et des expériences, Oslandia a acquis un statut d’acteur majeur français sur QGIS.

      Editeur open source QGIS depuis 2011, Oslandia contribue activement à la communauté, comme pendant ces deux jours ?

    • sur Cartographie et littérature

      Publié: 27 March 2024, 12:38pm CET


      La collection Libre cours des Presses Universitaires de Vincennes consacre un volume aux relations entre Cartographie et littérature, signé par Laurence Dahan-Gaida. L’ouvrage interroge l’impulsion cartographique qui nous conduit à dessiner des cartes pour nous orienter dans l’espace et y projeter nos déplacements virtuels. 

      Présentation de l'ouvrage

      La nécessité de nous orienter dans l’espace pour y projeter nos déplacements a donné aux cartes une importance cruciale pour notre existence. Cette impulsion cartographique est ici interrogée par le biais d’aller et retours entre géographie, cartographie et littérature. L’ouvrage interroge l’impulsion cartographique qui nous conduit à dessiner des cartes pour nous orienter dans l’espace et y projeter nos déplacements virtuels. Toute carte est une sorte de diagramme qui modélise l’espace grâce à une présentation spatiale et iconique de ses relations. Or le texte littéraire est aussi un dispositif de modélisation qui exploite les ressources du langage pour faire émerger un temps, un espace, un monde. Plutôt que d’opposer la cartographie des géographes à celle des écrivains, on les aborde ici comme des dispositifs cognitifs qui médient entre l’intelligible et le sensible pour générer à la fois un espace et un savoir sur cet espace.

      Laurence Dahan-Gaida est professeure de littérature comparée et directrice du Centre de Recherches Interdisciplinaires et Transculturelles. Elle dirige la revue en ligne Epistemocritique et est auteure de nombreuses études sur les relations sciences/littérature.


      Table des matières

      Introduction (à lire sur le site de l'éditeur)

      Chapitre 1 – La raison cartographique

      La carte et le diagramme                                             

      Épistémologie de la carte                                                                              

      Chapitre 2 – Les approches géocentrées de la carte en littérature

      La carte dans la littérature                                                            

      Lieu, espace, territoire     

      De la géographie humaine à la géographie littéraire               

      Chapitre 3 – Matérialités de la carte

      Le croquis topographique?: I?Wouldn’t Start from Here           

      De la carte papier à la carte numérique… et au tableau          

      Chapitre 4 – Géométries de l’espace?: lignes et fractales

      Cartographier par la ligne                                                              

      Le Chant des pistes                                                                          

      Lignes d’erre et lignes de trajectoires                                       

      De la représentation à la performance?: l’art nomade          

      La physionomie du combat                                                        

      Une cartographie fractale                                                           

      Chapitre 5 – L’art du tableau et la science du paysage

      La pensée du paysage                                                                  

      L’artialisation du paysage                                                            

      La physionomie du paysage, entre science et arts     

      Écrire le paysage                                                                           

      Cartographier le paysage                                                             

      Chapitre 6 – Cartographies de la littérature

      Entre géographie et géométrie?: les cartes-diagrammes de Moretti                                            

      De la carte à la trame                                                                   

      Conclusion                                                                                      

      Bibliographie       
                 

      Articles connexes   

      Décrire la carte, écrire le monde
      Au sujet du pouvoir émotionnel des cartes : « nous avons tous une carte en nous »
      Cartes invisibles. Réflexions littéraires et cinématographiques sur l’image cartographique
      Le tour de France des classiques de la littérature (Gallica - BNF)

      Le voyage d'Ulysse. Comment cartographier un mythe ?
      Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle) par Roger Chartier
      Un océan de livres : un atlas de la littérature mondiale
      Vers une carte interactive de la littérature de fiction dans le monde

      Carte des road trips les plus épiques de la littérature américaine

      Découvrir Paris à travers les grands classiques de la littérature
      Les story maps : un outil de narration cartographique innovant ?

      Fake Britain, un atlas de lieux fictionnels

      Rubrique Cartes et atlas imaginaires
    • sur Le changement de licence OneGeo Suite

      Publié: 26 March 2024, 8:00am CET par admin

      Aujourd’hui, l’implication de NEOGEO dans la communauté géomatique prend une autre dimension. En adoptant la licence Affero GPL pour nos logiciels OneGeo Suite et GeoContrib, nous souhaitons renforcer cet engagement. 

      Pourquoi ce changement ? 

      À travers l’adoption de cette nouvelle licence, l’objectif est double : 

      1. Protéger les innovations : Nous souhaitons garantir que les développements réalisés par Neogeo et nos clients demeurent libres. Cette démarche permet de préserver la richesse et la valeur ajoutée de notre travail. 

      2. Partager et collaborer : Lorsqu’un acteur, issu ou non du monde de la géomatique, décide de s’appuyer sur nos travaux, ses contributions seront accessibles à toute la communauté. C’est un cercle vertueux : plus nous collaborons, plus le logiciel s’enrichit pour le bénéfice de tous. 

      Ce changement sera effectif à partir de la version OneGeo Suite 1.1 et pour la version stable GeoContrib 5.4.

      Les 4 libertés du logiciel libre : Un rappel essentiel 

      La notion de logiciel libre repose sur 4 libertés fondamentales : 

      • Le droit d’utiliser le logiciel sans restriction 
      • Le droit d’étudier le logiciel 
      • Le droit de diffuser le logiciel 
      • Le droit de modifier le logiciel et de diffuser les modifications 

      Le Copyleftt : En la matière, le copyleft est un gage d’égalité et de liberté qui vise à empêcher la restriction des droits des utilisateurs.  

      Le logiciel peut être modifié mais sa licence doit rester compatible, tout en conservant notamment le droit de copier le code source.  Le copyleft garantit donc que les logiciels libres le restent. 

      Les licences libres en un coup d’œil

      Il existe actuellement plusieurs licences libres : 

      • Apache : Une licence permissive qui autorise la modification de la licence des fichiers modifiés exclusivement. 
      • GPL : Sans doute la licence libre la plus populaire et le pilier du copyleft. Elle exige que les produits dérivés et programmes associés adoptent une licence compatible, garantissant les mêmes droits aux utilisateurs. 
      • LGPL : Une variante de la GPL, la LGPL offre plus de flexibilité sur l’intégration du code dans un produit sous une autre licence (même non libre) tout en restant compatible avec la GPL. 
      • Affero GPL : La principale différence entre la GPL et l’AGPL réside dans la façon dont elles traitent l’utilisation du logiciel sur des serveurs distants. L’AGPL a été créée pour s’assurer que les services Web basés sur des logiciels libres donnent accès au code source aux utilisateurs distants (même s’ils n’ont pas téléchargé le logiciel).
      Des licences pas si libres

      D’autres licences sont également disponibles mais plus contraignantes en matière de libertés :  

      • SSPL (Server Side Public License) : utilisée par MongoDB et ElasticSearch, la licence limite la mise à disposition d’un logiciel sur des hébergeurs Cloud. Elle vise essentiellement les géants du cloud comme AWS. La plupart des utilisateurs peuvent continuer d’utiliser MongoDB et ElasticSearch comme avant. Cette licence n’est pas reconnue par l’OSI (Open Source Initiative) comme « open source » et celle-ci est parfois critiquée pour ses exigences jugées excessives ; 
      • Freemium (ou shareware) : les logiciels sont gratuits mais le plus souvent non modifiables 
      • CLAs (Contributor License Agreements) : À l’instar d’une NDA (Non Disclosure Agreement), l’agrément doit être signé par les contributeurs afin de céder leurs droits. Cette licence permet également à l’entreprise d’utiliser les contributions d’une manière qui ne serait pas permise par la licence open source sous laquelle le logiciel est publié (ex : changer de licence). 

      Le passage des solutions sur cette nouvelle licence traduit notre volonté de renforcer la liberté, la collaboration et l’innovation dans le domaine géomatique. Nous souhaitons également que ce changement profite à toute la communauté, ainsi que les évolutions qui en découleront.   

      Rédacteur : Sébastien DA ROCHA 

    • sur [Equipe Oslandia] Jean, ingénieur SIG

      Publié: 26 March 2024, 7:00am CET par Caroline Chanlon

      Après un diplôme d’ingénieur obtenu à Centrale Lille, Jean s’engage dans une thèse en Morphologie mathématique, orientée sur le traitement d’images numériques, aux Mines de Paris. Après sa thèse, il poursuit pendant 12 ans sa collaboration avec son entreprise d’accueil. Il travaille sur de nombreux projets de R&D et sur l’écriture d’algorithmes de traitements d’images ou sur des algorithmes de données SIG géolocalisées.

      Il découvre les SIG, QGIS, et … Oslandia, identifié comme un acteur majeur dans la communauté QGIS !

      « La culture open source m’intéresse, j’ai toujours utilisé des outils et logiciels OS et je faisais d’ailleurs de la contribution à titre perso. J’avais par ailleurs envie de travailler dans une société dans laquelle je pouvais être davantage partie prenante des décisions et des actions »

      Jean est ingénieur SIG chez Oslandia depuis 2022 et dispose d’une solide expérience en C++, le langage de programmation sur lequel est basé QGIS et sur le visualisateur QT. Il met à disposition ses compétences sur des projets variés comme le visualiseur de données 3D pour le CEA, de nouvelles fonctionnalités pour améliorer le chargement et la visualisation de nuages de points sur QGIS pour EDF,… ou encore la visualisation de données de l’IFREMER qui repose sur QGIS server.

      Projet emblématique

      Jean a développé avec son collègue Florent un plugin pour l’IFREMER « QDuckDB » permettant de lire des bases de données DuckDB, qui stockent des infos spatiales (points, polygones, lignes, …), dans QGIS.
      Ce plugin permet aujourd’hui de partager des fichiers « parquet » utilisés de plus en plus notamment par l’INSEE.
      « Comme tout est en open source, d’autres utilisateurs peuvent proposer de nouvelles fonctionnalités, on peut imaginer plein d’évolutions possibles ! »

      Technologies de prédilection

      Langages C, C++ et Python

      Philosophie

      Tout ce que je développe peut servir à la communauté, j’aime l’idée de contribuer à un bien commun.

      Oslandia en 1 mot

      Transparence !

    • sur Imaginer demain. Chroniques cartographiques d'un monde à venir

      Publié: 25 March 2024, 7:12pm CET


      Que vous connaissiez déjà ou non les cartes imaginaires de Julien Dupont, il faut aller découvrir le bel ouvrage qu'il vient de publier aux éditions Armand Colin Imaginer demain. Chroniques cartographiques d'un monde à venir (mars 2024). Vous y découvrirez des espaces imaginaires (pas si futuristes !) dans lesquels se déroulent déjà une partie de nos vies à l'ère de l'Anthropocène. En empruntant le chemin de l'art et de la cartographie, l'auteur nous y offre « des transpositions, des comparaisons, des allers-retours entre passé, présent et futur, en mêlant prospectives et prophéties, à travers des expériences cartographiques artisanales ».

      Julien Dupont, alias @Kartokobri

      Julien Dupont, que l'on peut suivre sur le réseau X-Twitter ou à travers son blog Kartokobri. Cartographies imaginaires, est professeur d'histoire-géographie en collège à Vaulx-en-Velin et grand passionné de cartographie. Il s'est fait connaître à travers une série de cartes réalisées quotidiennement pendant le premier confinement (voir par exemple sa cartographie de Clustland ou celle de Moncovideo). Pour le making-off, on peut se reporter aux explications sur le site Visionscarto ainsi qu'à l'interview de l'auteur pour le Café pédagogique.
      La cartographie imaginaire, c'est l'art de faire rêver et aussi d'attirer le regard par le choix des titres, par le découpage et le collage qui permettent de « créer des espaces improbables, en les fondant pour créer de nouveaux lieux, de nouvelles proximités » (voir par exemple sa carte dystopique de l'Europe, ses Continents à la dérive ou encore ses zones de guerre transposées). Les cartes qu'il dessine et peint à la main s'inscrivent dans un imaginaire réaliste. Ses fictions cartographiques oscillent entre sentiment d'émoi et humour face à l'actualité. Ce qu'il nous met sous les yeux, c'est à la fois la gravité du monde d'aujourd'hui et ce qui nous permet d'entrevoir d'autres possibles :
      Je dessine des cartes et les utilise comme supports pour formaliser des lectures du monde, en partant de l’idée qu’une carte peut raconter une infinité de choses vues, vécues, racontées, comprises et surtout peut-être, incomprises. À travers elles, j’essaye d’interroger des faits, de développer des histoires, de fixer des mémoires, en détournant les lignes, les contours, les toponymies... Je réalise ces cartes à la main (crayons de couleur, feutre, plus généralement à l’aquarelle), et elles sont donc, par nature, fausses, géométriquement suspectes. Les dessiner moi-même me permet de m’approprier ces morceaux de monde, d’y poser un récit, une histoire, une explication plausible, une extrapolation. 

      Présentation de l'ouvrage

      Comment s’imaginer le monde de demain ? Comment le représenter ? Quels vont être les impacts sur notre vie des changements climatiques, des crises migratoires, des inégalités qui se creusent, des guerres à venir ?

      Raconter demain, réfléchir aux possibles, c’est mieux se préparer aux grands défis qui nous attendent. Maniant une imagination réaliste, Julien Dupont propose dans ce livre une vision scénarisée de notre avenir par les cartes. S’appuyant sur des données scientifiques (les rapports du GIEC, les données de l’Office mondial des migrations, l’INSEE, des travaux universitaires) enrichies de ce que nous propose la fiction (littérature, cinéma, séries), il cartographie les espaces et met en avant, parfois de manière étonnante voire troublante, la manière dont notre environnement va changer dans les années à venir. Écosystèmes, habitat, ressources, frontières, migrations, technologies, etc., sont déclinés au fil de ces chroniques cartographiques, qui vont de la prospective réaliste à court terme à la dystopie la plus poussée.

      Une lecture subjective et sensible de l’auteur, qui encourage le lecteur à s’interroger à son tour et à construire sa vision personnelle des futurs de notre monde.

      Quelques cartes pour imaginer notre futur climatique

      Si Julien Dupont stimule notre imagination, ce n'est jamais gratuitement mais bien pour parler de notre monde et des menaces qui pèsent sur lui. Il ne cherche pas à imposer un regard, mais plutôt à suggérer des scénarios possibles. Et si ces scénarios peuvent paraître pessimistes, il s'agit le plus souvent d'éviter le pire : imaginer le futur, y compris dans ses scénarios les plus funestes, pour mieux déterminer nos choix dans le présent.

      Il est bien difficile de faire une sélection tant ses cartes imaginaires ont chacune leur originalité. En voici quelques-unes pour vous donner un avant-goût de ce qui nous attend si l'on ne prend pas des mesures pour ménager notre futur climatique :

      Quelques scénarios cartographiques pour imaginer le monde de demain @duno pic.twitter.com/FJ45sEpu4v

      — Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) March 24, 2024

      Ressources minières et fossiles de l'Antarctique. Vers la fin du XXIIIème siècle, après la fonte des derniers glaciers,la colonisation du dernier continent habitable s'accéléra. Des pistes furent ouvertes vers l'intérieur des terres
      "Imaginer demain" #armandcolin pic.twitter.com/eSHV2634ts

      — Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) March 18, 2024

      Une Afrique utopique (réseaux tgv et pistes cyclables, éoliennes et champs photovoltaïques, extension des surfaces agricoles...) Un autre monde est plausible ! In "Imaginer demain" @dun pic.twitter.com/PNm6cDfYEE— Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) March 16, 2024

      Sommaire de l'ouvrage

      Avant-propos. Quelques stations d'anticipation cinématographiques des années 1950 à nos jours - La littérature d'effondrement.

      1 – Scènes d'exposition. La scénarisation du futur. North Sentinell / North Oléron en 2124 : rester à l'écart - A propos des scénarios du Giec : nous sommes quelque part par-là (mais ça bouge tout le temps) - Planisphère de la montée des eaux après la fonte du dernier glacier et une élévation de la mer de 54 mètres - Cinq îles et archipels en voie de submersion - Comment représenter les inégalités de développement ? - Chamonix demain : trois scénarios de sortie de modèle.

      2 – Le premier rôle. La trace de l'Homme. Ile Cocos (Costa Rica) - Les zones sans doute inhabitables en 2100 - Des lacs en voie d'asséchement - Migingo, lac Victoria. L’Amazonie - De Manaus à l’Amasaônie - Désert d'Amazonhara, été 2224 - La vie de château en 2224 (Post-Anthropocène).

      3 – L'Épice. Nos ressources et nos besoins. Hashima : épuiser les ressources et puis évacuer les lieux - Les resources de la dernière chance ? - Pangea Proxima - Le XXIIe siècle chinois - Groenland, saison estivale 2224 - La ruée vers l'or en Antarctique - Pripiat et alentours - Loin des zones irradiées, survivre dans les hautes terres du Drômardèche vers 2124.

      4 – Le décor. Notre stream quotidien. Malé (Maldives) : la ville partout (et au-delà) - Villes et bidonvilles d'hier, aujourd'hui et demain - De l'île des Manhattes à la cité engloutie de Manhattan - Vivre dans les interstices : le rond-point de Croix-Luizet - QR Code City. Urbex (Exploration urbaine) - Paris, après les Grandes Pluies de la fin du XXIe siècle - La planète des câbles.

      5 – Les chemins et les lieux (mobiles, immobiles). Diego Garcia : être déplacé sur la Terre. L'impossible retour aux sources - Christmas Island (Australie) : un territoire schizophrène - La Méditerranée submergée - La Méditerranée évaporée - Pantelleria : le vent du sud - L'île de Sète, après la rupture des cordons littoraux (2124) - Un détail du vaisseau Aurora (Kim Stanley Robinson)

      6 – Happy End. Fin tragique ou Cliffhanger. Un autre monde est-il toujours plausible ? - Tikopia, une île résiliente ? - Le Sahara humide - Une Afrique utopique - Le Jour d'après ? Traverser la Manche et fuir les zones gelées (2124) - Collaps Peninsula : imaginer la fin du monde - Le monde de demain (en une soixantaine de langues).

      Articles connexes

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      Paul Crutzen et la cartographie de l'Anthropocène

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      La Lémurie : le mythe d'un continent englouti. La cartographie entre science et imaginaire

      La régate présidentielle ou course à l'Elysée 2022 en version carte imaginaire
      Utiliser des générateurs automatiques de territoires imaginaires

      La Terre du Milieu de Tolkien a désormais son SIG

      Rubrique Cartes et atlas imaginaires

    • sur Py3dtiles v7.0.0 est de sortie ! Des fonctionnalités, et une communauté qui se développe

      Publié: 25 March 2024, 9:51am CET par Augustin Trancart

      var spector; var captureOnLoad = false; var captureOffScreen = false; window.__SPECTOR_Canvases = [];

      (function() { var __SPECTOR_Origin_EXTENSION_GetContext = HTMLCanvasElement.prototype.getContext; HTMLCanvasElement.prototype.__SPECTOR_Origin_EXTENSION_GetContext = __SPECTOR_Origin_EXTENSION_GetContext;

      if (typeof OffscreenCanvas !== 'undefined') { var __SPECTOR_Origin_EXTENSION_OffscreenGetContext = OffscreenCanvas.prototype.getContext; OffscreenCanvas.prototype.__SPECTOR_Origin_EXTENSION_OffscreenGetContext = __SPECTOR_Origin_EXTENSION_OffscreenGetContext;

      OffscreenCanvas.prototype.getContext = function () { var context = null; if (!arguments.length) { return context; }

      if (arguments.length === 1) { context = this.__SPECTOR_Origin_EXTENSION_OffscreenGetContext(arguments[0]); if (context === null) { return context; } } else if (arguments.length === 2) { context = this.__SPECTOR_Origin_EXTENSION_OffscreenGetContext(arguments[0], arguments[1]); if (context === null) { return context; } }

      var contextNames = ["webgl", "experimental-webgl", "webgl2", "experimental-webgl2"]; if (contextNames.indexOf(arguments[0]) !== -1) { // context.canvas.setAttribute("__spector_context_type", arguments[0]); // Notify the page a canvas is available. var myEvent = new CustomEvent("SpectorWebGLCanvasAvailableEvent"); document.dispatchEvent(myEvent); this.id = "Offscreen"; window.__SPECTOR_Canvases.push(this);

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      Py3dtiles est une librairie et un outil Python en ligne de commande pour générer, lire et modifier des 3D Tiles. On peut l'utiliser seul ou l'intégrer dans sa propre application Python.

      La version 7.0.0 vient de sortir, il est temps de faire une petite rétrospective sur les dernières années !

      La communauté et un nouveau mainteneur

      Nous accueillons un nouveau mainteneur : Lorenzo Marnat (Liris). Le Liris a très significativement contribué à py3dtiles et a mené un travail de R&D conséquent sur leur fork et via l'application py3dtilers. Lorenzo réalise depuis quelques mois le travail d'intégration dans le tronc commun, véritable travail de fourmi ô combien nécessaire. L'intégrer à l'équipe était donc l'étape logique dans  ce processus.

      Cela signifie que py3dtiles n'est plus un projet uniquement Oslandien ! Ceci constitue une étape très importante dans le développement d'un projet réellement communautaire et nous sommes très heureux de l'avoir dans l'équipe.

      En conséquence, certains changements ont été adoptés afin que py3dtiles soit plus indépendant d'Oslandia. Nous espérons ainsi favoriser les contributions externes et l'implication d'autres entitées qu'Oslandia et le Liris:

      • Le dépôt de code a été déplacé vers sa propre organisation: [https:]] . Nous en avons profité pour renommer la branche principale en main à la place de master (afin de s'approcher du défaut de GitLab).
      • Le site web est maintenant hébergé sur [https:]] . Une redirection de l'ancien site a été mise en place, mais nous conseillons tout de même de mettre à jour vos signets web.
      • Nous avons maintenant un document décrivant la gouvernance: GOVERNANCE.md, qui décrit le fonctionnement de la communauté.
      • Et nous avons un canal de discussion instantané sur matrix.org !

      Lidar HD de l'ign converti en 3dtiles avec py3dtiles et visualisé avec giro3d

      Les évolutions fonctionnelles Améliorations du support de la spécification

      En version 2, py3dtiles souffrait encore de l'absence de ces quelques classes décrivant les concepts 3Dtiles, et qui sont maintenant présentes en version 7 :

      • BoundingVolumeBox
      • TileSet
      • Tile
      • Extension

      Les feature tables sont maintenant supportées pour les b3dm en plus des pnts.

      Nouveaux formats

      Py3dtiles supporte maintenant les fichiers PLY (en nuage de points uniquement) et LAZ.

      Le support XYZ et CSV a été amélioré, avec une auto-détection du format du CSV.

      py3dtiles merge

      Il s'agit d'une nouvelle commande permettant de générer un tileset à partir de 2 autres tilesets. Pour l'instant la génération des tuiles racines est assez naïve, mais devrait très bien fonctionner avec les nuages de points.

      Autres fonctionnalités

      Il est maintenant possible d'exporter les classifications des nuages de points dans les pnts.

      Le support des batch tables a été ajouté.

      Les évolutions techniques Des évolutions de packaging Les dépendances optionnelles

      Avec le support de formats additionnels, le nombre de dépendances de py3dtiles augmente de façon significative. Nous avons créé des sections de dépendances optionnelles, afin d'éviter de demander aux utilisateurs d'installer des librairies pour des formats qu'ils n'utilisent pas.

      Image Docker

      Nous publions maintenant des images docker sur le gitlab registry et docker hub.

      Support Windows

      Un premier travail pour supporter Windows a été effectué, mais du travail reste à accomplir pour produire un .exe facilitant le déploiement.

      La qualité du code

      De gros efforts ont été effectués pour rendre la contribution plus agréable et améliorer globalement la qualité du code. Des analyseurs automatiques de code ont été mis en place, notamment des linters et un SonarCloud.

      Nous avons fait un effort spécifique pour typer nos déclarations de fonctions et variables avec les nouvelles possibilités qu'offre les versions modernes de Python.

      À venir

      Le point principal sera le support des géométries dans le processus de conversion multiprocessus lancé par py3dtiles convert. Cela permettra ensuite d'avoir un support des formats géométriques, en particulier l'IFC ! (Mais également, l'amélioration du support PLY, des tables PostGIS, des OBJ, etc.).

      D'autres améliorations sont bien sûr dans les cartons.

      Impliquez-vous !

      Py3dtiles est un logiciel communautaire et se portera mieux si vous participez ! Tester, ouvrir des tickets, voire contribuer ou financer sont des actions qui sont très utiles pour le projet. Le guide de contribution de la communauté est ici. Alternativement, n'hésitez pas à nous contacter pour en discuter !

    • sur Taïwan : une île en état d’alerte ?

      Publié: 22 March 2024, 6:15pm CET par r.a.

      L’agression de l’Ukraine par la Russie a ravivé les inquiétudes sur la sécurité de Taïwan.
      La petite île doit-elle redouter une prochaine invasion de son grand voisin chinois ?

      Jacques Gravereau (Photo de J.-P. Némirowsky)

      Le Café de la Mairie était bondé pour écouter Jacques Gravereau nous parler de Taïwan, de sa société, de sa géographie particulière et surtout de ses relations avec la Chine. Grand expert des questions économiques et politiques liées à l’Asie, notre intervenant, président pendant 25 ans de l’Institut HEC-Eurasia, a une connaissance approfondie de la deuxième puissance mondiale dans laquelle il a fait 70 séjours. Et c’est sur un ton combinant humour et érudition qu’il analyse la situation d’une zone très sensible de notre monde.

      Les médias occidentaux s’intéressent de plus en plus à la Chine à partir de 1989, année de Tiananmen et de la bifurcation majeure de la trajectoire économique chinoise. C’est ce que constate Jacques Gravereau qui a également pratiqué de près la diplomatie multilatérale en représentant longtemps la France au PECC (Pacific Economic Coperation Council) dont la France est membre eu égard à sa position dans le Pacifique grâce à la Nouvelle Calédonie et à la Polynésie. Dans cette enceinte, Chinois et Taïwanais (sous l’appellation de « Chinese Taipei ») discutent beaucoup ensemble – J. Gravereau reviendra à plusieurs reprises sur ce fait.

       

      Que dire de la conjoncture actuelle ?

       Xi Jinping a-t-il des velléités d’empire ? Depuis son arrivée au pouvoir il y a 11 ans, ses discours multiplient les appels à la « réunification » de la Chine avec Taïwan. Les manœuvres d’intimidation chinoises dans les eaux qui entourent l’île sont nombreuses, comme l’actualité récente ne cesse de l’illustrer, notamment par des incursions menaçantes répétées de chasseurs chinois à proximité immédiate de Taïwan. Le détroit de Taïwan est toutefois juridiquement constitué d’eaux internationales libres de navigation. Ce que les navires de la septième flotte américaine rappellent périodiquement en y passant intentionnellement.

      Il est utile de rappeler brièvement l’histoire de Taïwan.

       Ce sont d’abord des Aborigènes du Pacifique qui ont peuplé l’île. Puis des paysans chinois, originaires du Fujian voisin, s’y installent à partir du XVe siècle. Peu nombreux et « mal reçus » dans un premier temps, ils constituent un flux continu de migrants au XVIIIe siècle, alors que les Européens, Portugais puis Hollandais, s’intéressent aussi à la grande île. Les Aborigènes seront progressivement repoussés dans les montagnes. Lorsqu’à la fin du XIXe siècle, en 1885, Taïwan devient une province dépendant de l’empereur de Chine, 4 millions de Chinois parlant la langue du Fujian y vivent. Dix ans plus tard, le traité de Shimonoseki, qui met fin à la guerre sino-japonaise, donne au Japon la souveraineté sur Taïwan. Taïwan ne retournera à la Chine – alors dirigée par Tchang Kaï-chek – qu’au moment de la capitulation japonaise dans la guerre du Pacifique, en 1945.

      En 1949 Tchang Kaï-chek, battu par les communistes sur le continent, installe à Taipei le gouvernement d’une « République de Chine ». De 1895 jusqu’à aujourd’hui, aucune autorité pékinoise, aucun soldat de Chine continentale, n’a mis les pieds sur le sol de Taïwan.

      L’histoire racontée par Xi Jinping dit que Taïwan a de tout temps été une province chinoise inaliénable. Elle est instrumentalisée dans le droit fil d’une vision impériale ancienne. Un empire, en effet, n’a pas de frontières fixes, il a des « marches » bonnes à être vassalisées. Cela a toujours été, en Chine comme en Russie ou dans l’empire ottoman.

      Depuis 1949, Taïwan et Chine ont connu deux évolutions différentes.

      Taïwan est d’abord menée de main de fer par Tchang et son parti unique, le Kuomintang. Après la mort du leader autoritaire (1975), son fils entreprend la démocratisation du régime, ce qui est facilité par la conjoncture internationale. On vit alors la période de la mondialisation « heureuse » (boom économique du Japon, puis des « quatre petits dragons » asiatiques, dont Taïwan. Les progrès fulgurants favorisent l’éclosion de classes moyennes éduquées et entrepreneuriales, soucieuses de vivre selon des règles stables affranchies de l’arbitraire. A la fin des années 1980, l’éclosion du multipartisme, servie par la transparence des élections accouchent d’une démocratie authentique. Les Taïwanais ne sont pas prêts à régresser sur ce plan (la situation de Hong Kong leur sert de repoussoir absolu). A 80% il se revendiquent comme « Taïwanais » ; seulement 2% se définissent « Chinois ». D’accord pour avoir des relations avec les Chinois, mais uniquement sur le plan du business. Lors des dernières élections présidentielles de 2023, c’est le candidat non prochinois qui a été élu, mais personne ne s’aventurerait à prononcer le mot tabou d’ « indépendance ».

      En Chine, Mao Zedong, arrivé au pouvoir en 1949, évoque à maintes reprises la « réunification de la province renégate » et envoie en 1955 et 1958 son armée bombarder les îles Kinmen et Matsu, tout proches du continent. Le mantra de la « réunification » est rabâché régulièrement par les successeurs de Mao, ce qui témoigne de la frustration des Chinois. Mais toute velléité d’attaque est obérée par les contraintes géographiques (éloignement des côtes, relief montagneux) et militaires (proximité de l’armée américaine).

      Après Mao, Deng Xiaoping met la croissance économique au centre de sa politique et fait profil bas en matière internationale. C’est l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en novembre 2012 qui remet au centre du « rêve chinois » les ambitions internationales de l’« empire du milieu ». On proclame : « la mer de Chine est à nous » (jusqu’aux Philippines) et on bétonne les petits atolls pour en faire des pistes d’atterrissage.

      La Chine fait des efforts considérables depuis quelques années pour se doter d’une imposante flotte de guerre. Elle a lancé en trois ans l’équivalent de toute la flotte de guerre française actuelle. Elle est encore en état d’infériorité sur les sous-marins et les porte-avions, mais ses ambitions sont grandes. De plus, la Chine est entourée d’une chaine d’iles (Japon, Philippines etc…) qui contraignent son déploiement dans les eaux profondes du Pacifique.

      Actuellement la stratégie de Xi pour soumettre Taïwan déploie une panoplie impressionnante en « zones grises », faite de cyberattaques (5 millions par jour !), de désinformations systématiques, de menaces de rétorsions en tout genre, de fait accompli hors du droit international (en mer de Chine en particulier). Les gesticulations militaires chinoises sont amples et récurrentes, par des moyens ou aériens, tels des masses de chasseurs fonçant dans la zone d’identification aérienne de Taïwan, avant de faire subitement demi-tour). Quand les Américains se montrent trop empressés à l’égard de Taïwan, les menaces montent de plusieurs crans, et l’incertitude devient difficile à gérer. C’est le but.

      Quels scénarios pour le futur ?

      Trois scénarios sont envisageables.

      Le « scénario vert » serait le statu quo avec la poursuite des échanges commerciaux. 40% des exportations taïwanaises partent en Chine et les Chinois ont besoin des entreprises taïwanaises implantées sur leur sol. Taïwan a sur son sol un joyau industriel unique : TSMC (Taïwan Semiconductor Manufacturing Company), qui contrôle actuellement 58% du marché mondial des semi-conducteurs de dernière génération.

      Dans le cas d’un « scénario orange », les Chinois pourraient intensifier leurs intimidations, en ajoutant par exemple à leur panoplie actuelle des actions de quarantaine ou d’embargo maritime et aérien pour isoler Taïwan, qui dépend évidemment de ses échanges avec l’étranger.

      Le « scénario rouge » aboutirait au lancement d’une attaque majeure sur l’ile, ce qui provoquerait un bain de sang. En effet, l’effet de surprise indispensable à une attaque amphibie est très hasardeux à cause du renseignement moderne et de l’importante flotte de missiles taïwanais. Néanmoins, si Taïwan est laissée à elle-même sans assistance extérieure, ses perspectives sont celles d’un champ de ruines.  Mais le « coût d’acquisition » pour la Chine serait hors de sens. Tout dépendrait alors des Etats-Unis, présents dans quatorze bases autour de l’île (Guam, Okinawa, Japon, Philippines, Corée du Sud…). S’ils n’interviennent pas, ils perdent stratégiquement l’océan Pacifique et dynamitent l’ensemble de leurs systèmes d’alliances majeures en Asie et sans doute dans le monde. S’ils interviennent, ils subissent de lourdes pertes, mais tous les wargames indiquent que la Chine ne peut pas l’emporter.

      La rationalité voudrait que Xi Jinping et les forces de rappel du Parti communiste chinois n’aillent pas jusque-là. Mais c’est une science inexacte !

      Questions de la salle

      A une question sur les relations entre Taïwan et Hong Kong, J. Gravereau confirme les liens étroits entre les deux territoires en matière de business, malgré la chape de plomb politique qui pèse sur la région administrative spéciale chinoise.

      Une étudiante qui, pour ses travaux de recherche, a travaillé chez TSMC, précise que, depuis trois ans, aucun équipement de dernière génération n’a été vendu à la Chine et que beaucoup d’entreprises taïwanaises ont quitté le continent à cause de l’arbitraire chinois qui peut s’exercer sur n’importe quelle personne. Le climat des affaires n’est pas bon.

      J. Gravereau n’est pas convaincu, comme le suggérait un auditeur, que l’« obsession chinoise » que subit Taïwan soit un voile pour masquer les actuels problèmes économiques chinois, car elle date de 1949.

      Peut-on dire que le régime chinois « tangue » actuellement comme pourraient le faire soupçonner les purges anti-corruption et la « disparition » de certains ministres comme celui des Affaires étrangères et celui de la Défense ? On ne peut rien affirmer, ni sur la solidité du régime, ni sur celle de la base du pouvoir de Xi Jinping.

      Une précision est donnée sur l’implication militaire des Etats-Unis : ils ne possèdent pas de base sur le territoire même de Taïwan mais lui vendent annuellement du matériel militaire d’une valeur de 500 millions $.

       

      Note :

      Jacques Gravereau vient de publier « Taïwan, une obsession chinoise » avec de nombreuses cartes en couleurs aux éditions Hémisphères, janvier 2024.

       

      Michèle Vignaux, relu par Jacques Gravereau, mars 2024

    • sur Le dessin du géographe n°99. Dessins pédagogiques de découverte du bocage (enfants de 3 à 9 ans)

      Publié: 21 March 2024, 3:30pm CET par r.a.

      Ces dessins sont ceux d’enfants de 3 à 9 ans que j’ai amenés dans un petit bocage (vallée du Valbonnais, massif des Écrins, printemps 2022) avec l’intention de leur en faire découvrir la richesse. Ce ne sont pas des dessins de géographes, ni géographiques, mais le dessin ici est un moyen de découverte pédagogique du milieu. L’activité se déroulait dans le cadre d’une association qui propose des « ateliers nature » et les objectifs en termes de contenus ou de compétences étaient relativement peu formalisés, alors que l’aspect convivial et le plaisir simple d’être en extérieur étaient centraux.

      Le bocage en question, où nous nous sommes rendus, est un endroit que les enfants connaissent mais qu’ils n’identifient pas comme tel. Je leur ai proposé successivement trois exercices : celui de dessiner un arbre ou arbuste, puis des plantes de la prairie, et enfin une vie ou une trace de vie animale (insecte, oiseau …). Une fois l’activité lancée j’ai incité individuellement ceux qui étaient les plus rapides à prêter attention à ce qui était en hauteur, à ce qui était au niveau du visage, ou à ce qui était au sol, avec l’idée qu’ils remarqueraient peut-être que des espèces différentes habitent ces étages des haies. Les consignes étaient des invitations et certains enfants se les sont réappropriés. Tel petit (3 ans) qui ne voulait pas dessiner a accepté de choisir un sujet que j’ai représenté pour qu’il le colorie (fig.1, rouge-gorge) ; tel enfant plus grand a préféré prendre des échantillons de feuilles pour les reproduire par frottage (fig.2, noisetier, cornouiller sanguin, érable…).
      Finalement nous avons regroupé nos dessins pour échanger. Il en est ressorti l’idée de milieux riches, avec des habitats variés et de nombreuses espèces entretenant des relations entre elles.
      Enfin, nous avons réfléchi sur l’origine d’un tel milieu, pour évoquer bien sûr la place de l’homme. Sans employer le terme il était question de co-suscitation des milieux (homme-nature).

      Le dessin a donc été un outil qui a servi d’abord de prétexte attrayant pour visiter le lieu et le parcourir (rando-croquis), ensuite pour y rester un long moment attentif et concentré. Puis a suivi un moment où exprimer de l’information et une sensibilité. Enfin, ce fut un temps de partage et de réflexion collective à partir des nombreuses observations.

      Cette approche s’inscrit dans le vaste cadre de la pédagogie par le dehors. Elle est source de connaissances, mais nourrit aussi le lien affectif et sensible des enfants à leur environnement.

      Fig.1 : Rouge-gorge Fig.2 : Feuilles diverses (cornouiller sanguin, pissenlit, noisetier…)
      Fig 3 : Ronce
      Fig 4 : Insectes variés (lacon souris, syrphe, larve de coccinelle etc.)
       Fig 5 : J’ai dessiné un des enfants lors de cet exercice.

       

      Simon Estrangin, mars 2024

       

    • sur La RSE n’est pas qu’un vague concept à Geomatys

      Publié: 21 March 2024, 11:09am CET par Isabelle Pelissier
      /*! elementor - v3.20.0 - 10-04-2024 */ .elementor-widget-image{text-align:center}.elementor-widget-image a{display:inline-block}.elementor-widget-image a img[src$=".svg"]{width:48px}.elementor-widget-image img{vertical-align:middle;display:inline-block} /*! elementor - v3.20.0 - 10-04-2024 */ .elementor-heading-title{padding:0;margin:0;line-height:1}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title[class*=elementor-size-]>a{color:inherit;font-size:inherit;line-height:inherit}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title.elementor-size-small{font-size:15px}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title.elementor-size-medium{font-size:19px}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title.elementor-size-large{font-size:29px}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title.elementor-size-xl{font-size:39px}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title.elementor-size-xxl{font-size:59px}La RSE et Geomatys
      • 21/03/2024
      • Isabelle Pelissier
      La RSE n’est pas qu’un vague concept chez Geomatys... /*! elementor - v3.20.0 - 10-04-2024 */ .elementor-widget-text-editor.elementor-drop-cap-view-stacked .elementor-drop-cap{background-color:#69727d;color:#fff}.elementor-widget-text-editor.elementor-drop-cap-view-framed .elementor-drop-cap{color:#69727d;border:3px solid;background-color:transparent}.elementor-widget-text-editor:not(.elementor-drop-cap-view-default) .elementor-drop-cap{margin-top:8px}.elementor-widget-text-editor:not(.elementor-drop-cap-view-default) .elementor-drop-cap-letter{width:1em;height:1em}.elementor-widget-text-editor .elementor-drop-cap{float:left;text-align:center;line-height:1;font-size:50px}.elementor-widget-text-editor .elementor-drop-cap-letter{display:inline-block}

      … Nous essayons, dans la mesure de nos possibilités de nous servir de notre spécificité pour aider les personnes qui en ont besoin d’une quelconque manière.

      C’est dans ce cadre que nous avons accueilli courant mars 2024 et durant 2 jours Vincent D. qui est en cours de réorientation. Après plusieurs semaines de recherche infructueuse, pour être accueilli en observation dans une entreprise d’informatique nous nous sommes organisés pour l’aider. Il souhaitait venir en entreprise pour rencontrer des développeurs et discuter avec eux afin de confirmer son aspiration pour entrer en formation dans le domaine.

      Nous avons tous consacré une partie de notre temps pour lui expliquer notre métier. Les développeurs et spécialistes de Geomatys ont joué le jeu en lui présentant aussi bien les spécificités du géospatial que les outils utilisés pour coder ainsi que pour lui faire un retour sur ce qu’ils aimaient dans ce métier et les inconvénients de ce type de travail.

      Vincent a eu droit aussi à un cours accéléré sur les  outils de management de projet ainsi que des infos sur comment une PME comme Geomatys voyait sa croissance, comment elle fonctionnait au quotidien et les qualités nécessaires pour travailler dans notre structure.

      Vincent a vécu 2 jours très denses et, est reparti avec les toutes les informations nécessaires à son choix d’orientation.

      C’est l’un des aspects de notre engagement sociétal et nous réfléchissons régulièrement à nos actions potentiels dans le domaine.

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    • sur CityBuilder : faciliter la reconstruction 3D

      Publié: 19 March 2024, 2:43pm CET par Bertrand Parpoil
      Contexte

      Oslandia participe aux côtés d’Eviden au projet CP4SC, mené dans le cadre de l’AMI Cloud lancé en 2021 par la Banque Publique d’Investissement.

      Le sigle CP4SC signifie Cloud Platform for Sustainable Cities et son objectif est d’aider les gouvernements à mettre en œuvre des politiques ambitieuses vers l’atteinte de la neutralité carbone par ingestion des données issues de différentes sources comme la mobilité, la gestion de l’énergie ou l’observation de la terre et de l’environnement

      LOD - level of detail Nuage de points De quoi s’agit-il ?

      La visualisation 3D de bâtiments est un attendu de nombreux acteurs de la planification urbaine, attendu qui se heurte à deux écueils :

      • les données 3D structurées à grande échelle sont peu nombreuses
      • il n’existe pas de solution logicielle mature permettant de travailler à grande échelle, même si certains éditeurs proposent des outils propriétaires capables de travailler à l’échelle des bâtiments

      Cependant, la disponibilité et la diffusion de nuages de points de grande taille, prend beaucoup d’ampleur ces dernières années : les méthodes et outils de levés terrain ont beaucoup évolué et de nombreux acteurs en ont profité pour acquérir des nuages de points (y compris à l’échelle nationale comme c’est le cas en France avec la couverture Lidar en cours de constitution par l’IGN).

      Mais si les nuages de points peuvent être acquis rapidement, ils ne sont pas immédiatement exploitables pour tous les types d’analyse.

      L’objectif d’Oslandia à travers le projet est donc de proposer une chaine industrielle de traitement permettant de créer des données structurées depuis des nuages de points, ainsi que des logiciels permettant d’exploiter ces informations, l’ensemble sous licence opensource à gouvernance ouverte bien entendu !

      Nous avons déja présenté ici les outils Giro3D et Piero qui permettent la visualisation des données spatiales 3D. Nous allons maintenant parler génération de CityJSON !

      Piero - application web de visualisation de données cartographiques et 3D CityBuilder

      Parmi les différentes actions menées par Oslandia dans le cadre du projet, CityBuilder simplifie la reconstruction de données 3D géoréférencées. Notre objectif dans un premier temps est de proposer un plugin QGIS pour faciliter l’accès des utilisateurs aux fonctionnalités des outils sous-jacents.

      En effet CityBuilder exploite :

      • la bibliothèque opensource geoflow, développée par l’université de Delft et la société 3DGI. Geoflow a notamment été utilisé pour générer le bâti 3D de l’ensemble des Pays-Bas
      • la cartographie du sol et sursol LIDAR produite par l’IGN
      • les fonctionnalités de visualisation 3D de QGIS

      Concernant la démarche projet, nous avons travaillé initialement sur la première version prototypale de CityBuilder conjointement à un projet de développement informatique (PDI), séquence des cycles Master1 Géomatique et Ingénieur (2e année) de l’ENSG mené en partenariat avec Oslandia.

      En 2024 les travaux ont constitué en amélioration du plugin afin d’utiliser au maximum les outils natifs à QGIS, optimiser ses performances et réduire sa dette technique. Nous avons également intégré une version du code utilisable en ligne de commande.

      processing QGIS pour geoflow

      Geoflow a donc été intégré dans un processing QGIS intégré à la barre d’outils de processing QGIS.

      Geoflow permet de générer un fichier de sortie JSON à partir d’un fichier de données de nuage de point et un autre de données d’emprise de bâtiments. Nous utilisons la dernière version de geoflow permettant d’avoir un niveau de detail (LOD Level of Detail) allant jusqu’au LOD2.2.

      Pour la version ubuntu l’image docker de geoflow utilisé est celle de l’IGN.

      Des données 3D, et maintenant ?

      La visualisation des données générées peut se faire directement dans QGIS. Ceci est notamment possible grâce aux travaux menés sur le sujet par Oslandia depuis deux ans, qui consistent en une reprise de la dette technique embarquée, l’ajout de tests, des correctifs d’anomalies et le développement de nombreuses fonctionnalités bas niveau qui permettent aujourd’hui de disposer d’une version bien plus stable de QGIS 3D.

      Le projet CP4SC étant cloud native, il s’appuie sur Giro3D et son application de visualisation, Piero pour afficher l’ensemble des données spatiales y compris 3D : les données urbaines reconstruites peuvent donc être aussi consultées sur le web.

      Visualisation de données 3D avec QGIS Démonstration Contactez-nous !

      Le sujet vous intéresse ? Vous souhaitez mutualiser les efforts de développement sur ces sujets ? Vous voudriez incorporer ces fonctionnalités sur vos plateformes IT ? N’hésitez pas à nous contacter pour en discuter : infos+3d@oslandia.com

      france relance france 2030

      Financé par l’Union européenne – Next Generation EU dans le cadre du plan France Relance

    • sur [Témoignage Client] Pierrick Yalamas, Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement – TerriSTORY®

      Publié: 19 March 2024, 7:00am CET par Caroline Chanlon

      Pierrick Yalamas est Directeur intelligence territoriale et observatoires à Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement. Initiateur et coordinateur au niveau national du consortium TerriSTORY®, portant l’outil d’aide au pilotage de la transition écologique et énergétique du même nom, il pilote l’équipe de l’agence régionale AURA-EE qui travaille sur le projet. Il revient sur les enjeux du projet ainsi que la collaboration avec les équipes d’Oslandia qui ont travaillé sur les volets techniques et fonctionnels dès 2018.

      A quels enjeux répond ce projet ?

      En tant qu’Agence régionale, nous sommes opérateurs depuis une vingtaine d’années d’Observatoires copilotés par l’Etat et la Région. Notre mission : collecter, produire, traiter et diffuser des données sur le climat, l’énergie, les déchets, les ressources, … afin de les mettre à disposition des territoires pour les accompagner sur les enjeux écologiques.
      Avant TerriSTORY®, nous disposions de tableaux et documents mis en forme qui s’avéraient insuffisants pour aider les territoires à passer à l’action.

      Avec TerriSTORY®, nous disposons aujourd’hui d’un véritable outil d’aide à la décision qui permet de :

      • Rendre les données plus appropriables, grâce aux technologies de datavisualisation, à des personnes non initiées aux enjeux énergies / climat, notamment les élus et décideurs du territoire.
      • Repositionner la transition écologique dans des enjeux de transition territoriale plus globale grâce au croisement de données sur l’énergie avec des données sur les mobilités, les ressources, les bâtiments, … Nous proposons aujourd’hui une approche systémique.
      • Donner les clés permettant de construire une trajectoire et établir des scénarios pour mesurer les différents impacts en termes énergétique, carbone, mais aussi économique ou sur la qualité de l’air.
      • Proposer des outils de pilotage des trajectoires et permettre un pilotage coordonné, dans une logique d’articulation entre les différents territoires.
      TerriSTORY® aujourd’hui ?

      L’outil a été initié en Auvergne-Rhône-Alpes et nous avons proposé à d’autres Régions de mutualiser les développements. Il est aujourd’hui mis à disposition de tous dans 6 régions qui ont accès au module dataviz mais aussi au module « Stratégie territoriale » pour aider au pilotage de la trajectoire.

      Comment s’est passée la collaboration avec les équipes d’Oslandia ?

      La collaboration s’est très bien passée. Nous avons travaillé en mode très agile avec la contrainte d’un budget limité au départ. Nous avons instauré une relation de confiance au cours de laquelle Oslandia a initié les développements et a formé nos équipes en interne pour qu’elles s’approprient les technologies. J’ai apprécié que cela se passe en totale coopération. Oslandia nous a également fait bénéficier de son expérience pour préparer le passage en open-source qui a eu lieu début 2023.

    • sur Appel à communications - La carte, œil de l’histoire (XVIe-XVIIIe siècle)

      Publié: 19 March 2024, 5:28am CET


      Appel à communications sur le site de la BnF : La carte, œil de l’histoire (XVIe-XVIIIe siècle)

      Selon le cartographe anversois Abraham Ortelius (1527-1598), la géographie est «?l’œil de l’histoire?», reprenant une expression déjà courante et en passe de devenir un véritable topos décliné en diverses formulations dans les siècles suivants. Cette expression illustre le lien étroit qui unit histoire et géographie, tout en posant une relation d’inféodation de la seconde par la première. Dans cette perspective, la géographie est perçue comme une discipline auxiliaire à l’histoire et un instrument utile à sa compréhension. La géographie permet ainsi de rendre visibles et lisibles les lieux dans lesquels s’est déployé le récit historique sous toutes ses formes. Il n’est pas surprenant que l’érudit français Pierre Le Lorrain de Vallemont (1649-1721), auteur des Éléments de l’histoire en cinq tomes, affirme à la fin du XVIIe siècle que «?l’Histoire est aveugle?» sans le secours de la géographie, puisqu’elle est sa «?mémoire locale?». Selon lui, il y aurait une différence notable entre un individu qui lit simplement l’histoire d’Alexandre et celui qui l’étudie à l’aide d’une carte géographique sous les yeux. Le premier n’aurait qu’une connaissance imparfaite sur le conquérant macédonien, tandis que le second serait le «?témoin?» direct de son expédition. Ici, Vallemont introduit la carte géographique comme un outil visuel indispensable pour comprendre l’histoire antique. La relation entre histoire et géographie, souvent étudiée de manière théorique, en se fondant sur les traités, les manuels d’histoire et de géographie, s’articule de manière spécifique si l’on pose l’objet cartographique comme point d’observation. La carte, dispositif graphique de visualisation de réalités spatiales, se prête largement à l’observation de phénomènes historiques. Par histoire, il faut ici l’entendre dans une acception élargie comme l’inscription de temporalités plurielles comprenant l’histoire sainte ou profane, l’histoire ancienne, médiévale ou moderne, jusqu’à l’histoire naturelle, civile ou militaire. L’objectif de cette journée d’étude est de réinvestir le couple carte et histoire dans l’empan chronologique du XVIe au XVIIIe siècle. Il s’agit d’interroger cette relation à travers l’étude des cartes elles-mêmes, comme objet d’un savoir historique et selon trois axes de recherche.

      Le premier axe porte sur les cartes dans l’enseignement et la lecture de l’histoire. L’expression d’«?œil de l’histoire?» suggère que la géographie – et en son sein la cartographie – est un complément aidant à l’apprentissage, à l’écriture et à la lecture de l’histoire. La carte apparaît comme un instrument essentiel pour connaître et reconnaître les phénomènes du passé. Dans le sillage des travaux de François de Dainville sur les collèges jésuites ou de ceux de Pascale Mormiche sur l’éducation des princes, cet axe vise à renouveler notre compréhension sur les relations entre géographie et histoire à partir de l’examen des discours et des pratiques attachées à l’usage des cartes dans l’enseignement de l’histoire du XVIe au XVIIIe siècle. Il pourra s’agir à la fois d’examiner les traités historiques et géographiques qui théorisent et tentent de normer cette relation, que les atlas qualifiés d’«?historiques?» revendiquant l’interconnexion entre les deux domaines savants, ou encore d’analyser les programmes d’enseignement de diverses structures éducatives. À partir de ces documents, il conviendra de se pencher sur les discours portés par les cartes, les atlas ou les ouvrages historiques afin d’y débusquer des traces matérielles qui renseignent sur les usages concrets des cartes dans les pratiques de lecture ou d’apprentissage de l’histoire : annotations manuscrites, cahiers d’écoliers, brouillons, etc.

      Le deuxième axe s’attache plus spécifiquement à documenter l’histoire sur et par les cartes. L’expression d’«?œil de l’histoire?», dans un sens premier, invite à penser la carte comme un lieu d’ordonnancement de savoirs historiques et de représentation de phénomènes du passé, notamment à travers la stratification de différents registres graphiques : tracé cartographique, toponymes, cartouches, vignettes historiées, textes ou données numériques (dates par exemple). Par sa capacité synoptique, la carte favorise la spatialisation d’une situation historique, qu’il s’agisse du tracé évolutif des frontières, de la forme changeante des villes, ou de la représentation de zones du globe récemment explorées. Les cartes servent autant à représenter l’histoire immédiate – à l’instar de celles qui sont produites pour suivre les événements militaires et diplomatiques dans le sillage de la naissance de l’imprimé d’actualité – que des situations plus éloignées dans le temps, en lien avec l’émergence progressive de la cartographie historique liée à l’histoire sainte, antique et médiévale. Cet axe invite à examiner les dispositifs visuels et textuels des cartes mobilisant l’histoire sous différentes formes (civile, militaire, naturelle) tout en réfléchissant aux enjeux politiques et épistémologiques déployés dans les cartes. On réfléchira aussi à leur place dans les ouvrages d’histoire, à leur articulation avec le matériau textuel et aux effets de leur mise en relation. 

      Enfin, un troisième axe invite à penser la porosité, voire l’indistinction, qui existe entre les producteurs de matériaux historiques et cartographiques. Les liens entre les deux domaines savants sont en effet manifestes si on s’intéresse à leurs acteurs. Les rédacteurs d’ouvrages historiques peuvent ainsi être impliqués dans la conceptualisation graphique de cartes accompagnant leurs écrits, tandis que l’ingéniosité de certains géographes favorise la mise en images de l’histoire sur les cartes. En outre, certains imprimeurs-libraires produisent et vendent à la fois des documents historiques et cartographiques, sans parler des graveurs parfois sollicités pour les deux types d’entreprises. Enfin, dans une période où la professionnalisation et l’institutionnalisation de l’histoire et de la géographie sont encore en construction, des individus porteurs des titres d’«?historiographe?», de «?géographe?» ou de «?cosmographe?» peuvent s’investir autant dans la production de savoirs cartographiques qu’historiques. On cherchera par exemple à comprendre comment les cartographes effectuent un véritable travail d’historiographe, par la recherche de sources et leur confrontation critique, quand à l’inverse les historiens manipulent et discutent le matériau cartographique. En dépit de l’expression d’«?œil de l’histoire?», ce dernier axe vise à repenser le lien de subordination entre carte et histoire, relation qui n’est plus aussi claire et évidente si on la pose du point de vue des producteurs et de leurs pratiques.

      Ces trois axes, qui peuvent être abordés simultanément, permettent de réfléchir à la relation entre l’objet cartographique et l’histoire entre les XVIe et XVIIIe siècles. Dans le cadre de cette journée d’étude, il conviendra de croiser les approches et d’associer les recherches en sciences humaines et sociales à d’autres historiographies. Le cadre géographique de cette journée d’étude s’articule principalement autour de l’Europe et ses extensions impériales, sans pourtant s’y restreindre. En effet, des communications sur d’autres espaces pourront être proposées afin d’élargir la perspective et la réflexion de la journée d’étude sur les liens entre carte et histoire.

      Modalités de soumission

      Les propositions en français ou en anglais, d’une longueur maximale de 300 mots, et accompagnées d’un bref curriculum vitæ, devront être envoyées à oeildelhistoire2024@gmail.com avant le 15 mai 2024.

      Modalités d’organisation

      Avec le soutien du Centre Alexandre-Koyré (CAK) et de la Bibliothèque nationale de France (BnF), la journée d’étude aura lieu le mardi 8 octobre 2024 dans la salle de conférences du département des Cartes et Plans de la BnF sur le site Richelieu (Paris).

      Les organisateurs prendront en charge les repas, les frais de déplacement, et dans la mesure du possible d’hébergement pour une nuit. La journée d’étude se déroulera exclusivement sur site.

      Organisateurs 

      Oury Goldman, docteur de l’EHESS et chercheur associé à TEMOS

      Lucile Haguet, docteure et conservatrice de la bibliothèque municipale du Havre

      Catherine Hofmann, conservatrice au département des Cartes et plans de la BnF

      Geoffrey Phelippot, docteur de l’EHESS et membre du CAK

      Bibliographie indicative

      Svetlana Alpers, « L’œil de l’histoire : l’effet cartographique dans la peinture hollandaise au 17e siècle », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 49, 1983, p. 71-101.

      Jean-Marc Besse, «?Historiae oculus geographia : cartographie et histoire dans le Parergon d’Ortelius?», Écrire l’histoire, vol. 4, 2009, p. 137-146.

      Jean-Marc Besse, Les Grandeurs de la Terre, Aspects du savoir géographique à la Renaissance, Lyon, Éditions de l’École normale supérieure, 2003.

      Grégoire Binois, «?La cartographie militaire au XVIIIe siècle, une cartographie historique???», Hypothèses, vol. 19, n° 1, 2016, p. 41-51.

      Jeremy Black, Maps and History. Constructing images of the Past, New Haven/Londres, Yale University Press, 1997.

      François de Dainville, La Cartographie, reflet de l’histoire, Genève/Paris, Slatkine, 1986.

      François de Dainville, « Les découvertes portugaises à travers des cahiers d’écoliers parisiens de la fin du XVIe siècle?», dans : Michel Mollat et Paul Adam (dir.), Aspects internationaux de la découverte océanique aux XVe et XVIe siècles, Paris, SEVPEN, 1966, p. 39-46.

      François de Dainville, La géographie des humanistes, Paris, Beauchesne, 1940.

      Matthew H. Edney, « History and Cartography », dans : Matthew H. Edney et Mary Sponberg Pedley (eds.), The History of Cartography, Volume 4: Cartography in the European Enlightenment, Chicago, University of Chicago Press, 2020, p. 624-631.

      Walter Goffart, Historical Atlases: The First Three Hundred Years, 1570–1870, Chicago, University of Chicago Press, 2003.

      Lucile Haguet, «?Comme des sœurs qui s’y tiennent par la main…?», Écrire l’histoire, vol. 3, 2009, p. 125-133.

      Catherine Hofmann, «?La genèse de l’atlas historique en France (1630-1800), pouvoirs et limites de la carte comme “œil de l’histoire”?», Bibliothèque de l’école des Chartes, t. 158, 2000, p. 97-128.

      Pascale Mormiche, « L’utilisation des images dans l’éducation des princes français (XVIIe-XVIIIe siècles) », dans Images et imagerie, Paris, Éditions du CTHS, 2012, p. 103-122.

      Pascale Mormiche, Devenir prince – L’école du pouvoir en France, Paris, CNRS Éditions, 2015.

      Daniel Nordman, «?La géographie, œil de l’histoire?», Espaces Temps, vol. 66-67, numéro spécial Histoire/géographie, 1. L’arrangement, 1998, p. 44-54.

      Monique Pelletier, «?Les géographes et l’histoire, de la Renaissance au siècle des Lumières?», dans : Apologie pour la géographie : mélanges offerts à Alice Saunier-Seïté, Paris, Société de Géographie, 1997, p. 145-156.

      Daniel Rosenberg et Anthony Grafton, Cartographies of Time: A History of the Timeline, Princeton, Princeton Architectural Press, 2013.

      Informations pratiques

      8 octobre 2024

      BnF, site Richelieu, département des Cartes et plans, salle des conférences

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      Rubrique Cartes et atlas historiques


    • sur Appel à communications : “La carte, «?œil de l’histoire?» (XVIe-XVIIIe siècle)” – date butoir : 15 mai 2024

      Publié: 18 March 2024, 1:33pm CET par catherinevhofmann
      La carte, «?œil de l’histoire?» (XVIe-XVIIIe siècle) 8 octobre 2024 Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, salle des conférences

       

      Journée d’étude organisée par le CAK (EHESS) et le département des Cartes et plans de la BnF  

       

      Appel_communication_Oeil_de_lhistoire-1Télécharger

      Argumentaire :

      Selon le cartographe anversois Abraham Ortelius (1527-1598), la géographie est «?l’œil de l’histoire?», reprenant une expression déjà courante et en passe de devenir un véritable topos décliné en diverses formulations dans les siècles suivants. Cette expression illustre le lien étroit qui unit histoire et géographie, tout en posant une relation d’inféodation de la seconde par la première. Dans cette perspective, la géographie est perçue comme une discipline auxiliaire à l’histoire et un instrument utile à sa compréhension. La géographie permet ainsi de rendre visibles et lisibles les lieux dans lesquels s’est déployé le récit historique sous toutes ses formes. Il n’est pas surprenant que l’érudit français Pierre Le Lorrain de Vallemont (1649-1721), auteur des Éléments de l’histoire en cinq tomes, affirme à la fin du XVIIe siècle que «?l’Histoire est aveugle?» sans le secours de la géographie, puisqu’elle est sa «?mémoire locale?». Selon lui, il y aurait une différence notable entre un individu qui lit simplement l’histoire d’Alexandre et celui qui l’étudie à l’aide d’une carte géographique sous les yeux. Le premier n’aurait qu’une connaissance imparfaite sur le conquérant macédonien, tandis que le second serait le «?témoin?» direct de son expédition. Ici, Vallemont introduit la carte géographique comme un outil visuel indispensable pour comprendre l’histoire antique. La relation entre histoire et géographie, souvent étudiée de manière théorique, en se fondant sur les traités, les manuels d’histoire et de géographie, s’articule de manière spécifique si l’on pose l’objet cartographique comme point d’observation. La carte, dispositif graphique de visualisation de réalités spatiales, se prête largement à l’observation de phénomènes historiques. Par histoire, il faut ici l’entendre dans une acception élargie comme l’inscription de temporalités plurielles comprenant l’histoire sainte ou profane, l’histoire ancienne, médiévale ou moderne, jusqu’à l’histoire naturelle, civile ou militaire. L’objectif de cette journée d’étude est de réinvestir le couple carte et histoire dans l’empan chronologique du XVIe au XVIIIe siècle. Il s’agit d’interroger cette relation à travers l’étude des cartes elles-mêmes, comme objet d’un savoir historique et selon trois axes de recherche.

      Le premier axe porte sur les cartes dans l’enseignement et la lecture de l’histoire. L’expression d’«?œil de l’histoire?» suggère que la géographie – et en son sein la cartographie – est un complément aidant à l’apprentissage, à l’écriture et à la lecture de l’histoire. La carte apparaît comme un instrument essentiel pour connaître et reconnaître les phénomènes du passé. Dans le sillage des travaux de François de Dainville sur les collèges jésuites ou de ceux de Pascale Mormiche sur l’éducation des princes, cet axe vise à renouveler notre compréhension sur les relations entre géographie et histoire à partir de l’examen des discours et des pratiques attachées à l’usage des cartes dans l’enseignement de l’histoire du XVIe au XVIIIe siècle. Il pourra s’agir à la fois d’examiner les traités historiques et géographiques qui théorisent et tentent de normer cette relation, que les atlas qualifiés d’«?historiques?» revendiquant l’interconnexion entre les deux domaines savants, ou encore d’analyser les programmes d’enseignement de diverses structures éducatives. À partir de ces documents, il conviendra de se pencher sur les discours portés par les cartes, les atlas ou les ouvrages historiques afin d’y débusquer des traces matérielles qui renseignent sur les usages concrets des cartes dans les pratiques de lecture ou d’apprentissage de l’histoire : annotations manuscrites, cahiers d’écoliers, brouillons, etc.

      Le deuxième axe s’attache plus spécifiquement à documenter l’histoire sur et par les cartes. L’expression d’«?œil de l’histoire?», dans un sens premier, invite à penser la carte comme un lieu d’ordonnancement de savoirs historiques et de représentation de phénomènes du passé, notamment à travers la stratification de différents registres graphiques : tracé cartographique, toponymes, cartouches, vignettes historiées, textes ou données numériques (dates par exemple). Par sa capacité synoptique, la carte favorise la spatialisation d’une situation historique, qu’il s’agisse du tracé évolutif des frontières, de la forme changeante des villes, ou de la représentation de zones du globe récemment explorées. Les cartes servent autant à représenter l’histoire immédiate – à l’instar de celles qui sont produites pour suivre les événements militaires et diplomatiques dans le sillage de la naissance de l’imprimé d’actualité – que des situations plus éloignées dans le temps, en lien avec l’émergence progressive de la cartographie historique liée à l’histoire sainte, antique et médiévale. Cet axe invite à examiner les dispositifs visuels et textuels des cartes mobilisant l’histoire sous différentes formes (civile, militaire, naturelle) tout en réfléchissant aux enjeux politiques et épistémologiques déployés dans les cartes. On réfléchira aussi à leur place dans les ouvrages d’histoire, à leur articulation avec le matériau textuel et aux effets de leur mise en relation. 

      Enfin, un troisième axe invite à penser la porosité, voire l’indistinction, qui existe entre les producteurs de matériaux historiques et cartographiques. Les liens entre les deux domaines savants sont en effet manifestes si on s’intéresse à leurs acteurs. Les rédacteurs d’ouvrages historiques peuvent ainsi être impliqués dans la conceptualisation graphique de cartes accompagnant leurs écrits, tandis que l’ingéniosité de certains géographes favorise la mise en images de l’histoire sur les cartes. En outre, certains imprimeurs-libraires produisent et vendent à la fois des documents historiques et cartographiques, sans parler des graveurs parfois sollicités pour les deux types d’entreprises. Enfin, dans une période où la professionnalisation et l’institutionnalisation de l’histoire et de la géographie sont encore en construction, des individus porteurs des titres d’«?historiographe?», de «?géographe?» ou de «?cosmographe?» peuvent s’investir autant dans la production de savoirs cartographiques qu’historiques. On cherchera par exemple à comprendre comment les cartographes effectuent un véritable travail d’historiographe, par la recherche de sources et leur confrontation critique, quand à l’inverse les historiens manipulent et discutent le matériau cartographique. En dépit de l’expression d’«?œil de l’histoire?», ce dernier axe vise à repenser le lien de subordination entre carte et histoire, relation qui n’est plus aussi claire et évidente si on la pose du point de vue des producteurs et de leurs pratiques.

      Ces trois axes, qui peuvent être abordés simultanément, permettent de réfléchir à la relation entre l’objet cartographique et l’histoire entre les XVIe et XVIIIe siècles. Dans le cadre de cette journée d’étude, il conviendra de croiser les approches et d’associer les recherches en sciences humaines et sociales à d’autres historiographies. Le cadre géographique de cette journée d’étude s’articule principalement autour de l’Europe et ses extensions impériales, sans pourtant s’y restreindre. En effet, des communications sur d’autres espaces pourront être proposées afin d’élargir la perspective et la réflexion de la journée d’étude sur les liens entre carte et histoire.

      Modalités de soumission

      Les propositions en français ou en anglais, d’une longueur maximale de 300 mots, et accompagnées d’un bref curriculum vitæ, devront être envoyées à oeildelhistoire2024@gmail.com avant le 15 mai 2024.

      Modalités d’organisation

      Avec le soutien du Centre Alexandre-Koyré (CAK) et de la Bibliothèque nationale de France (BnF), la journée d’étude aura lieu le mardi 8 octobre 2024 dans la salle de conférences du département des Cartes et Plans de la BnF sur le site Richelieu (Paris).

      Les organisateurs prendront en charge les repas, les frais de déplacement, et dans la mesure du possible d’hébergement pour une nuit. La journée d’étude se déroulera exclusivement sur site.

      Organisateurs 

      Oury Goldman, docteur de l’EHESS et chercheur associé à TEMOS 

      Lucile Haguet, docteure et conservatrice de la bibliothèque municipale du Havre

      Catherine Hofmann, conservatrice au département des Cartes et plans de la BnF

      Geoffrey Phelippot, docteur de l’EHESS et membre du CAK

      Bibliographie indicative

      Svetlana Alpers, « L’œil de l’histoire : l’effet cartographique dans la peinture hollandaise au 17e siècle », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 49, 1983, p. 71-101.

      Jean-Marc Besse, «?Historiae oculus geographia : cartographie et histoire dans le Parergon d’Ortelius?», Écrire l’histoire, vol. 4, 2009, p. 137-146.

      ———, Les Grandeurs de la Terre, Aspects du savoir géographique à la Renaissance, Lyon, Éditions de l’École normale supérieure, 2003.

      Grégoire Binois, «?La cartographie militaire au XVIIIe siècle, une cartographie historique???», Hypothèses, vol. 19, n° 1, 2016, p. 41-51. 

      Jeremy Black, Maps and History. Constructing images of the Past, New Haven/Londres, Yale University Press, 1997.

      François de Dainville, La Cartographie, reflet de l’histoire, Genève/Paris, Slatkine, 1986.

      ———, « Les découvertes portugaises à travers des cahiers d’écoliers parisiens de la fin du XVIe siècle?», dans Michel Mollat et Paul Adam (dir.), Aspects internationaux de la découverte océanique aux XVe et XVIe siècles, Paris, SEVPEN, 1966, p. 39-46.

      ———, La géographie des humanistes, Paris, Beauchesne, 1940.

      Matthew H. Edney, « History and Cartography », dans Matthew H. Edney et Mary Sponberg Pedley (eds.), The History of Cartography, Volume 4: Cartography in the European Enlightenment, Chicago, University of Chicago Press, 2020, p. 624-631.

      Walter Goffart, Historical Atlases: The First Three Hundred Years, 1570–1870, Chicago, University of Chicago Press, 2003.

      Lucile Haguet, «?Comme des sœurs qui s’y tiennent par la main…?», Écrire l’histoire, vol. 3, 2009, p. 125-133.

      Catherine Hofmann, «?La genèse de l’atlas historique en France (1630-1800), pouvoirs et limites de la carte comme “œil de l’histoire”?», Bibliothèque de l’école des Chartes, t. 158, 2000, p. 97-128.

      Pascale Mormiche, « L’utilisation des images dans l’éducation des princes français (XVIIe-XVIIIe siècles) », dans Images et imagerie, Paris, Éditions du CTHS, 2012, p. 103-122.

      ———, Devenir prince – L’école du pouvoir en France, Paris, CNRS Éditions, 2015.

      Daniel Nordman, «?La géographie, œil de l’histoire?», Espaces Temps, vol. 66-67, numéro spécial Histoire/géographie, 1. L’arrangement, 1998, p. 44-54.

      Monique Pelletier, «?Les géographes et l’histoire, de la Renaissance au siècle des Lumières?», dans Apologie pour la géographie : mélanges offerts à Alice Saunier-Seïté, Paris, Société de Géographie, 1997, p. 145-156.

      Daniel Rosenberg et Anthony Grafton, Cartographies of Time: A History of the Timeline, Princeton, Princeton Architectural Press, 2013.

    • sur La crise de l’eau en France

      Publié: 14 March 2024, 4:43pm CET par r.a.

       L’actualité de ces dernières années est marquée en France mais aussi partout dans le monde par la multiplication de crises de l’eau auxquelles nous étions peu habitués : sécheresses prolongées même dans des régions inhabituelles comme la Bretagne, inondations catastrophiques récurrentes (Pas de Calais, La Roya), pénuries d’eau potable généralisées à Mayotte, et surtout affrontements violents autour des ressources en eau et de projets hydrauliques (Sivens, Sainte-Soline). En général la DCE (Directive Cadre sur l’Eau) qui visait à atteindre le bon état écologique des masses d’eau a échoué.

      Daniel Oster présente David Blanchon (photo Micheline Huvet-Martinet)

      Mardi 6 février devant un auditoire fourni, David Blanchon, géographe, Professeur à L’Université Paris-Nanterre, auteur d’ouvrages liés aux problèmes de l’eau * et grand connaisseur  d’espaces comme les Etats-Unis, le Soudan et l’Afrique du Sud , est venu discuter de la crise, en fait des crises de l’eau, tout en s’interrogeant sur leur caractère conjoncturel ou structurel, mais surtout en cherchant à en comprendre la logique en introduisant des notions clés comme le nexus eau-énergie-alimentation et le cycle hydrosocial.

      Qui aurait pu prédire ces crises ?

      A priori tout le monde, à condition de s’y intéresser et de distinguer ce qui est neuf de ce qui est ancien : les climatologues et les hydrologues intéressés par le dérèglement climatique (qui aggrave la variabilité des pluies avec alternance année sèche/année humide), les urbanistes/aménageurs (bons connaisseurs de la vulnérabilité liée à l’arrachage des haies, l’artificialisation des sols qui renforce le ruissellement, les constructions en zones inondables qui aggravent les inondations…), les médecins qui peuvent estimer les effets de la pollution des eaux par l’usage des pesticides. Tous sont capables de prévoir les crises.

      Ces crises de la variabilité de l’eau sont connues depuis longtemps tout comme les remèdes. Ainsi La Restauration des Terrains de Montagne, créée en 1882 existe toujours comme service de l’ONF, de même les Grands Lacs de Seine (1969). Elles sont anciennes, multifactorielles modifiées par le changement climatique qui accélère les difficultés d’alimentation en eau d’autant qu’on n’a pas vraiment d’idées sur l’évolution future des précipitations car les modèles ne convergent pas nécessairement. Il semblerait que d’ici 2050 la France connaisse une hausse du débit des cours d’eau en hiver particulièrement dans le bassin méditerranéen et une baisse significative en été à peu près partout sur le territoire sauf dans la Manche et un peu en Bretagne. Le débit du Rhône pourrait être divisé par deux ainsi que celui de l’Isère et des petits fleuves côtiers méditerranéen, engendrant un énorme souci d’approvisionnement en eau même si chaque bassin versant risque d’évoluer différemment.

      De quoi cette crise est-elle le nom ? Analyse de la crise

      Etat de la situation.  En France la crise est beaucoup moins dramatique que celle d’autres pays (Espagne, Ouest américain, pays sahéliens…). Les volumes d’eau disponibles demeurent importants : le territoire français métropolitain bénéficie en moyenne de 480 milliards de m3 de pluie/an auxquels s’ajoutent 11 milliards de m3 provenant des fleuves transfrontaliers (sans le Rhin). Même si une grande partie s’évapore, restent disponibles environ 2800 m3/habitant/an auxquels s’ajoutent aussi les stocks des eaux souterraines et des eaux stagnantes de surface (lacs, étangs, barrages). La pression sur le prélèvement des ressources est faible soit un peu moins de 1/6ème des précipitations tombées, alors que certains pays sont à 90%. La situation française de ce point de vue reste donc relativement confortable.

       Il faut distinguer le prélèvement de la consommation car certaines activités prélèvent beaucoup sans forcément consommer car l’eau utilisée est rejetée et recyclée : ex : les centrales électriques prélèvent beaucoup mais consomment peu contrairement à l’agriculture qui est la première consommatrice avec 57% du total, devant l’eau potable (26%), le refroidissement des centrales électriques (12%) et les usages industriels (5%).

      Principal problème en France : crise du nexus-eau-énergie-alimentation c’est-à-dire le lien (nexus) entre ces trois éléments qui sont intimement liés. Les actions menées dans un domaine peuvent avoir un impact sur l’un des autres secteurs ou les deux autres ce qui rend les actions difficiles. Ce concept introduit par l’université des Nations-Unies en 2013 permet d’insister sur la nécessité de penser les trois pôles dans le même volume.

      En France la consommation moyenne d’eau courante est d’une centaine de litres d’eau/jour/habitant, mais elle est de 4500 l pour notre consommation alimentaire. Une grande partie de la production électrique dépend des cours d’eau non seulement pour l’hydroélectricité mais aussi pour le refroidissement des centrales nucléaires. La moitié de l’eau prélevée en France l’est pour la production électrique.

      En ce qui concerne le lien eau-alimentation le problème n’est pas seulement de la quantité mais aussi de la qualité. La Directive Cadre Européenne (DCE) de 2000 retranscrite dans le droit français en 2006 visait à atteindre le bon équilibre écologique des masses d’eau en 2015, mais l’échéance est constamment reportée et l’objectif ne sera probablement pas atteint en 2027. En effet, le bilan français est médiocre : 43% des masses d’eau de surface sont affectées par des pollutions diffuses, notamment nitrates et pesticides, 25,4% par des pollutions ponctuelles et 19,4% par des prélèvements d’eau excessifs. La situation est encore plus mauvaise ailleurs, notamment en Grèce et aux Pays-Bas.

      C’est inutile de mettre en place une politique de l’eau stricte si par ailleurs on n’agit pas sur les deux autres pôles du nexus

      Le modèle français de « gouvernance de l’eau » élaboré en 1964 et que beaucoup nous envient est en crise. Il a été élaboré par bassins hydrographiques en prenant les bassins versants comme base de gestion de l’eau. Ce modèle très articulé et décentralisé avec des agences de bassins, des comités locaux a été repris en 1992 par les Nations Unies. Maintenant on est arrivé au bout de ce modèle pas assez efficace pour résoudre les problèmes soulevés par la DCE concernant la qualité des masses d’eau. La hiérarchie administrative actuelle (communes, départements, régions) ne correspond plus aux bassins hydrographiques et il devient très compliqué pour les élus de se situer dans l’organigramme et de se retrouver parmi les compétences de chaque entité.

      La crise du modèle des cycles et territoires hydro-sociaux

       Le cycle hydro-social considère que l’eau, en plus de sa nature physique, a aussi une réalité sociale. Le cycle hydro-social souligne les dimensions culturelles et historiques de l’eau. Actuellement, l’attachement, la connaissance qu’avaient les Français de l’eau a quasiment disparu car ils ne savent plus d’où vient l’eau qu’ils boivent ; ils n’ont aucune idée de la quantité qu’ils consomment. Selon D. Moose « la gestion de l’eau reflète les divisions majeures de la société, les rangs, les statuts et les positions dominantes et elle occupe une place centrale dans l’ordre symbolique ». IL existait des sociétés de gestion de l’eau dès le Moyen Âge. L’eau est le miroir d’une société mais ce miroir est maintenant cassé.

      Que nous est-il permis d’espérer ?

      Pour ne pas rester négatif, il convient de souligner les progrès, notamment grâce aux stations d’épuration qui ont permis l’amélioration de la qualité des eaux. En 1992, la mise en place de politiques de l’eau permettait d’être assez optimiste mais maintenant, le dérèglement climatique remet en cause cette attitude et trois scénarios sont envisagés.

      • Crash and burn : on continue comme d’habitude dans le vieux monde, c’est business as usual comme dans les années 1950 en maintenant les bassines, construisant des barrages, au mieux en changeant a minima les modes de gouvernance mais sans se préoccuper du nexus ni du cycle hydro-social. Dans ce cas le risque d’un effondrement est très probable vers 2050 si le changement climatique continue ou prend de l’ampleur.  En Espagne ou dans l’Ouest américain, les barrages se vident déjà.
      • scénario plus rose : celui d’une « nouvelle culture de l’eau » qui rencontrerait des oppositions et une certaine résistance car il suppose une remise en cause radicale du nexus énergie/ alimentation pour passer à une société de sobriété.   Ceci conduit à une nouvelle vision de l’utilisation des cours d’eau, mais aussi à une révision des activités industrielles. Ce sont un peu les idées développées par le Parlement de Loire qui essaie de reconnecter les populations à la rivière en les sensibilisant à une nouvelle vision du fleuve.
      • scénario médian du bumpy road. C’est un peu ce scenario qui est en cours actuellement en France. Bumpy car la route est cabossée avec une alternance de bonnes et de mauvaises années. C’est celui d’une transition lente et douloureuse qui agit sur la demande (avec un plan sobriété), met en place du techno-solutionnisme (dessalement, repoldérisation…) sans agir sur le nexus, en insistant sur les solutions fondées sur la nature. Le problème est celui de la variabilité climatique : un bon hiver peut être effacé par une succession d’années sèches. Il y a alors multiplication des crises conjoncturelles.

      En conclusion, D. Blanchon se dit raisonnablement optimiste en observant la multiplication des initiatives locales. En effet, les acteurs locaux, notamment les agriculteurs, sont souvent beaucoup plus conscients des défis et des changements à mettre en place que les responsables au plus haut niveau de l’Etat qui bloquent sur le nexus.

      Les nombreuses questions témoignant de l’intérêt de l’auditoire ont permis d’approfondir certains points.
      • La gouvernance de l’eau en France et la D.C.E. les technocrates européens ont assez peu d’influence sur la politique de l’eau dans les différents pays. La D.C.E s’est traduite dans le droit français par la loi de 2006 qui permet de fixer des objectifs et de faire un travail précis pour répertorier les disponibilités et la qualité des masses d’eau en faisant régulièrement des bilans. La D.C.E a un rôle incitatif et le fait de ne pas accomplir l’objectif est révélateur des difficultés. La gestion de l’eau est sous le contrôle de six principales agences de bassins avec des sous-bassins versants qui ont eux-mêmes des sous-sections constituées par commissions locales de l’eau rassemblant les différents acteurs concernés, lesquels élaborent des schémas directeurs. Bien sûr ce n’est pas forcement idéal car il peut y avoir des jeux de pouvoir et des rivalités mais cette gestion intégrée autour des bassins ne fonctionne pas si mal et a été adoptée par beaucoup d’autres pays. Ce modèle décentralisé est parfois contesté puisqu’il n’arrive pas à régler tous les problèmes en partie parce que le découpage des agences de bassins ne correspond pas aux limites administratives quand le bassin versant est sur deux régions et plusieurs départements. Finalement les agences de l’eau rajoutent une couche au millefeuille administratif français.
      • Les bassines ont été élaborées depuis longtemps. Le problème n’est pas récent. Dans la région de Sainte-Soline le pompage des eaux sous-terraines remonte aux années 1980 créant déjà des conflits entre les agriculteurs irrigants et non irrigants car les rivières alimentant le marais poitevin s’assèchent sans qu’il soit possible d’identifier clairement les responsabilités. La création de bassines en surface a été considérée comme une solution pour résoudre les conflits antérieurs car elle a le mérite de mutualiser le pompage en identifiant clairement qui pompe, où et comment. Cette solution était considérée comme provisoire pour permettre progressivement de s’adapter aux nouvelles conditions : toute transition agricole nécessite la mise en place de nouvelles filières et est donc lente (10 à 15ans). C’est une aberration écologique de continuer à mettre en place des bassines sans considérer la nécessité de faire évoluer le nexus.
      • Le rôle des régimes politiques dans la gestion de l’eau. L’histoire montre que les régimes autoritaires n’ont pas réussi : l’URSS comme la Chine ont eu des politiques de l‘eau catastrophiques notamment avec la construction de grands barrages. Les systèmes les plus résilients sont ceux qui reposent sur une gestion décentralisée parfois collective comme au Moyen Âge car la gestion de l’eau est enchâssée dans la société et les territoires hydro-sociaux.
      • Concernant la Seine, il faut noter les progrès importants de la qualité de l’eau. Une inondation comme celle de 1910 n’est pas complètement exclue mais parait moins probable d’une part parce qu’il y a des aménagements en amont de Paris avec des retenues dont le niveau baisse mais qui soutiennent le débit de la Seine, d’autre part parce qu’on constate un changement dans le régime traditionnel des crues hivernales dans le bassin parisien liées autrefois à des neiges importantes dans le haut bassin de l’Yonne et de la Seine. Le changement climatique rend les neiges plus rares et peu abondantes. Par contre, on constate l’été des crues de type méditerranéen liées à des orages parfois violents avec pluies abondantes qui ruissellent sur des sols secs dans les bassins versants des petits affluents comme le Loing.
      • Etat des eaux en Bretagne. L’agro-industrie et l’intensité de l’élevage porcin (6 millions de porcs pour 3 millions d’habitants) ont rendu la situation inquiétante par une forte pollution des eaux.  Il y a une très forte conscience des problèmes mais il est très difficile et très long de sortir des filières même s’il y a une volonté par certains de remettre en cause le modèle. Il y a aussi de fortes résistances en raison des intérêts financiers. Les agences de l’eau sont peu impliquées. Comme le lien hydro-social avec l’eau est cassé, il n’y a pas de mobilisation forte malgré l’engagement de certaines associations qui cherchent à sensibiliser les populations.
      • Quel avenir pour la zone sahélienne très sèche ? le principal problème de cette zone est celui de la variabilité des précipitations associée à de très faibles investissements pour utiliser au mieux les précipitations qui peuvent être assez importantes certaines années. Il y a énormément d’incertitudes sur ce qui peut s’y passer. Le Sahara, pendant les périodes plus chaudes, était plus humide car la mousson africaine remontait plus au nord. A priori, on anticipe une accentuation de la sécheresse pendant la saison sèche et une saison humide avec un volume de précipitations probablement plus importante qui provoquerait des inondations ravageuses. La ressource en eau totale ne va sans doute pas diminuer. Ce ne sont pas les conditions climatiques qui sont le principal facteur de l’émigration qui est beaucoup plus complexe.

       

      *D. Blanchon, Atlas mondial de l’eau, défendre et protéger notre bien commun, Edition Autrement, 2022.

      D. Blanchon, Géopolitique de l’eau, entre conflits et coopérations, Edition Cavalier bleu, 2019.

       

      Compte-rendu de Micheline Huvet-Martinet, relu par D.Blanchon, mars 2024

    • sur Postdoc in Epidemic Risk Modeling

      Publié: 14 March 2024, 3:19pm CET par Jessica Abbate
      Join our Epiwise team! Rejoignez notre équipe Epiwise!
      • 14/03/2024
      • Jessica Abbate
      Infectious Disease Epidemic Risk Modeling Position in Montpellier, France

      Exciting opportunity to join an innovative startup team focused on developing disease forecasting tools that make use of big geospatial data (such as satellite imagery). Epiwise (ww.epiwise.com) is a commercial R&D project being incubated within an established French company (Geomatys www.geomatys.com) who specializes in geospatial data processing and application development, nestled between several research institutions known for their leadership in addressing emerging infectious diseases and the impacts of a changing climate. The Epiwise project is led by Dr Jessie Abbate ( [https:]] ), and we collaborate with researchers from around the world. We are currently working on Ebola and Dengue systems, are in immediate need of someone with skills that can be applied to modeling Dengue emergence, but are also open to exploring other systems for which there are demonstrated needs for solutions to global health threats. We are using both ML methods in addition to mechanistic (compartmental) models.

      Position: Research Scientist
      Location: Montpellier, France (on-site for first year, potential for some remote work after that)
      Start Date: ASAP!
      Length: 12 month CDD (short-term contract)
      Hours: 35 hours per week maximum (open to Full and Part Time candidates)
      Salary: Depends on experience and skillset
      NB: Length, hours and salary are flexible for the right candidate.
      Prospects for further employment: (CDD or CDI) depending on our funding situation and when we launch the new company. We are aiming for long-term retention, but it’s a team effort to get us there!

      You are:
      A post-doctoral researcher who wishes to gain experience in applied work for industry while staying involved in advancing the fields of disease ecology, epidemiology and emergence.

      With:

      • Ability to implement (and replicate from published sources) a variety of epidemic risk modeling methods.
      • Proficiency in R. Other programming languages a plus. If you prefer other open source tools for achieving the objectives, we are all ears!
      • Relevant publication history.
      • Strong organizational skills and capacity to document work.
      • Desire to integrate into a dynamic, polyvalent team of innovators.

      Strong Pluses:

      • Familiarity with geospatial datasets and tele-epidemiology methods.
      • Capacity to innovate, develop and implement new tools.
      • Ability to communicate with developers and collaborate in GitLab.
      • Experience in public health or field epidemiology.
      • An ability to discuss with users about their needs and requirements.
      • Desire to explore how your skills can be applied within industry for a variety of career paths beyond academia.

      Logistic Requirements:

      • Proficiency in English and French are both required, but levels are negotiable for the right candidate.
      • Must hold French residency with right to work or EU citizenship. We do NOT currently have resources available to help with navigating French residency (living accommodations, visa sponsorship, state health and family services etc.).

      To find out more or to apply, please send your CV and a brief self-introduction to epiwise@geomatys.com

      /*! elementor - v3.20.0 - 10-04-2024 */ .elementor-widget-divider{--divider-border-style:none;--divider-border-width:1px;--divider-color:#0c0d0e;--divider-icon-size:20px;--divider-element-spacing:10px;--divider-pattern-height:24px;--divider-pattern-size:20px;--divider-pattern-url:none;--divider-pattern-repeat:repeat-x}.elementor-widget-divider .elementor-divider{display:flex}.elementor-widget-divider .elementor-divider__text{font-size:15px;line-height:1;max-width:95%}.elementor-widget-divider .elementor-divider__element{margin:0 var(--divider-element-spacing);flex-shrink:0}.elementor-widget-divider .elementor-icon{font-size:var(--divider-icon-size)}.elementor-widget-divider .elementor-divider-separator{display:flex;margin:0;direction:ltr}.elementor-widget-divider--view-line_icon .elementor-divider-separator,.elementor-widget-divider--view-line_text .elementor-divider-separator{align-items:center}.elementor-widget-divider--view-line_icon .elementor-divider-separator:after,.elementor-widget-divider--view-line_icon .elementor-divider-separator:before,.elementor-widget-divider--view-line_text .elementor-divider-separator:after,.elementor-widget-divider--view-line_text .elementor-divider-separator:before{display:block;content:"";border-block-end:0;flex-grow:1;border-block-start:var(--divider-border-width) var(--divider-border-style) var(--divider-color)}.elementor-widget-divider--element-align-left .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:first-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-left .elementor-divider-separator:before{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-left .elementor-divider__element{margin-left:0}.elementor-widget-divider--element-align-right .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:last-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-right .elementor-divider-separator:after{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-right .elementor-divider__element{margin-right:0}.elementor-widget-divider--element-align-start .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:first-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-start .elementor-divider-separator:before{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-start .elementor-divider__element{margin-inline-start:0}.elementor-widget-divider--element-align-end .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:last-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-end .elementor-divider-separator:after{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-end .elementor-divider__element{margin-inline-end:0}.elementor-widget-divider:not(.elementor-widget-divider--view-line_text):not(.elementor-widget-divider--view-line_icon) .elementor-divider-separator{border-block-start:var(--divider-border-width) var(--divider-border-style) var(--divider-color)}.elementor-widget-divider--separator-type-pattern{--divider-border-style:none}.elementor-widget-divider--separator-type-pattern.elementor-widget-divider--view-line .elementor-divider-separator,.elementor-widget-divider--separator-type-pattern:not(.elementor-widget-divider--view-line) .elementor-divider-separator:after,.elementor-widget-divider--separator-type-pattern:not(.elementor-widget-divider--view-line) .elementor-divider-separator:before,.elementor-widget-divider--separator-type-pattern:not([class*=elementor-widget-divider--view]) .elementor-divider-separator{width:100%;min-height:var(--divider-pattern-height);-webkit-mask-size:var(--divider-pattern-size) 100%;mask-size:var(--divider-pattern-size) 100%;-webkit-mask-repeat:var(--divider-pattern-repeat);mask-repeat:var(--divider-pattern-repeat);background-color:var(--divider-color);-webkit-mask-image:var(--divider-pattern-url);mask-image:var(--divider-pattern-url)}.elementor-widget-divider--no-spacing{--divider-pattern-size:auto}.elementor-widget-divider--bg-round{--divider-pattern-repeat:round}.rtl .elementor-widget-divider .elementor-divider__text{direction:rtl}.e-con-inner>.elementor-widget-divider,.e-con>.elementor-widget-divider{width:var(--container-widget-width,100%);--flex-grow:var(--container-widget-flex-grow)} Poste modélisatr-ice-eur des risques épidémiques des maladies infectieuses à Montpellier, France

      Opportunité intéressante de rejoindre une équipe de startup innovante axée sur le développement d’outils de prédiction des maladies utilisant des bigdata géospatiales (telles que l’imagerie satellitaire). Epiwise (ww.epiwise.com) est un projet commercial de R&D incubé au sein d’une société française établie (Geomatys www.geomatys.com) spécialisée dans le traitement des données géospatiales et le développement d’applications, nichée entre plusieurs institutions de recherche connues pour leur leadership dans la lutte contre les maladies infectieuses émergentes et les impacts du changement climatique. Le projet Epiwise est dirigé par le Dr Jessie Abbate ( [https:]] ), et nous collaborons avec des chercheurs du monde entier. Nous travaillons actuellement sur les systèmes Ebola et Dengue, et nous avons immédiatement besoin d’une personne dont les compétences peuvent être appliquées à la modélisation de l’émergence de la Dengue, mais nous sommes également ouverts à l’exploration d’autres systèmes pour lesquels il existe des besoins avérés en matière de solutions aux menaces sanitaires mondiales. Nous utilisons à la fois des méthodes de modélisation linéaire et des modèles mécanistes (compartimentaux).

      Poste : Chercheur scientifique
      Lieu : Montpellier, France (sur place la première année, possibilité de travail à distance par la suite)
      Date de début : DÈS QUE POSSIBLE !
      Durée : CDD de 12 mois (contrat à court terme)
      Horaires : 35 heures par semaine maximum (ouvert aux candidats à temps plein et à temps partiel)
      Salaire : En fonction de l’expérience et des compétences
      NB : La durée, les horaires et le salaire sont flexibles pour le bon candidat.
      Perspectives d’emploi ultérieur : (CDD ou CDI) en fonction de notre situation financière et de la date de lancement de la nouvelle entreprise. Nous visons une rétention à long terme, mais c’est un effort d’équipe qui nous permettra d’y parvenir !

       

      Vous êtes :
      Un-e chercheur-euse post-doctoral-e qui souhaite acquérir de l’expérience dans des travaux appliqués pour l’industrie tout en restant impliqué dans l’avancement des domaines de l’écologie, de l’épidémiologie et de l’émergence des maladies.

      Avec :
      ? Une capacité à mettre en œuvre (et à reproduire à partir de sources publiées) une variété de méthodes de modélisation du risque épidémique.
      ? Maîtrise de R. D’autres langages de programmation sont un atout. Si vous préférez d’autres outils open source pour atteindre les objectifs, nous sommes tout ouïe !
      ? Historique des publications pertinentes.
      ? Solides compétences organisationnelles et capacité à documenter le travail.
      ? Désir d’intégrer une équipe dynamique et polyvalente d’innovateurs.

      Fortes plus-values :
      ? Familiarité avec les ensembles de données géospatiales et les méthodes de télé-épidémiologie.
      ? Capacité à innover, à développer et à mettre en œuvre de nouveaux outils.
      ? Capacité à communiquer avec les développeurs et à collaborer dans GitLab.
      ? Expérience en santé publique ou en épidémiologie de terrain.
      ? Une capacité à discuter avec les utilisateurs de leurs besoins et exigences.
      ? Un désir d’explorer comment vos compétences peuvent être appliquées au sein de l’industrie pour une variété de parcours de carrière au-delà du milieu universitaire.

      Exigences logistiques :
      ? La maîtrise de l’anglais et du français sont toutes deux requises, mais les niveaux sont négociables pour le bon candidat.
      ? Doit être titulaire d’une résidence française avec droit de travail ou d’une citoyenneté de l’UE. Nous n’avons PAS actuellement de ressources disponibles pour aider à naviguer dans la résidence française (logement, parrainage de visa, services de santé et de famille de l’État, etc.)

      Pour en savoir plus ou pour postuler, veuillez envoyer votre CV et une brève introduction à epiwise@geomatys.com.

      Menu logo-geomatys Linkedin Twitter Youtube

      The post Postdoc in Epidemic Risk Modeling first appeared on Geomatys.

    • sur Piero, l’application Web 3D SIG/BIM open source !

      Publié: 14 March 2024, 7:02am CET par Thomas Muguet
      Piero : une nouvelle application web 3D SIG/BIM OpenSource

      Oslandia annonce la sortie de Piero, une application opensource dédiée aux jumeaux numériques. Piero est une application web basée sur Giro3D et offrant des fonctionnalités de visualisation 3D de données géoréférencées, qu’elles viennent du monde BIM ou du monde SIG, de façon intégrée et ergonomique.

      Prête à l’emploi, Piero est disponible en démonstration à l’adresse suivante :

      [https:]]

      Des exemples de données sont pré-chargés, libres à vous de glisser-déposer vos données pour démarrer sans une seule ligne de code !

      Historique

      Giro3D est une bibliothèque logicielle permettant la visualisation et manipulation de données 2D, 2.5D et 3D cartographiques, directement dans le navigateur. Cette bibliothèque peut être intégrée dans n’importe quelle application web, ce qui la rend très versatile. On vous a notamment récemment parlé de LiDAR et de WebGL, deux technologies mises à profit dans Giro3D.

      Giro3D, en tant que bibliothèque, est dédiée aux développeurs et nécessite en contrepartie des efforts d’intégration. Afin de proposer d’adresser des cas d’utilisation plus larges, et également de montrer les fonctionnalités de Giro3D, Oslandia a développé une application complète mettant à profit les fonctionnalités de Giro3D, avec une interface utilisateur ergonomique, et proposant également des fonctionnalités avancées en terme de visualisation et d’analyse.

      Cette application, baptisée Piero, est aujourd’hui assez mature pour servir d’application Web clé en main. Tirant profit de Giro3D et du moteur 3D THREE.js pour fusionner les mondes SIG et BIM, Piero fournit une application complète reposant sur Vue.js. De la même façon que Giro3D, Piero est libre et open-source, et son code source est disponible sur la plateforme GitLab sous license MIT.

      Formats de données

      En plus des types nativement supportés par Giro3D, Piero couvre un large éventail de formats, allant du plus basique nuage de points CSV au très détaillé modèle IFC, en passant par CityJSON, GeoPackage, Shapefile, etc. Elle supporte également les webservices OGC.

      La liste complète est disponible sur la page du projet. Nous ajoutons le support de nouveaux formats en continu selon les besoins : si votre format préféré n’est pas encore supporté, n’hésitez pas à nous en faire part. Piero étant opensource et communautaire, il est également possible de contribuer pour ajouter des implémentations de formats de données.

      Fonctionnalités

      Piero va au-delà de la visualisation. De la simple identification, telle qu’on la retrouve dans QGIS, aux annotations et mesures, en passant par les plans de coupes ou la boîte de détourage, l’application fournit les outils pour exploiter facilement vos données 3D. La liste grandit au fil du temps, n’hésitez pas à faire un tour sur la page GitLab pour une information plus détaillée.

      Quelques fonctionnalités marquantes :

      • La mesure entre plans, avec une détection automatique des plans ( e.g. de mur à mur dans un bâtiment )
      • La « clipping box » permettant de découper l’intérieur d’une boîte, ou son extérieur pour mieux visualiser les éléments 3D. Très utiles pour les bâtiments.
      • L’interrogation des objets IFC avec tous leurs attributs
      • Les annotations et les geo-signets 3D

      Personnalisation

      Si la simple utilisation en glisser-déposer de données ne vous suffit pas, ou si vous avez des données situées en dehors de la France métropolitaine, vous pouvez héberger votre propre instance de Piero. Très simplement, en éditant la configuration via un simple fichier, vous pourrez modifier l’emprise et les sources de données. L’application étant statique (JavaScript et CSS), il suffira de regénérer l’application et déployer les fichiers sur un simple serveur web. En quelques lignes de commande, vous pouvez mettre à disposition votre propre Piero sans modifier une seule ligne de code source.

      Piero étant open-source et libre, vous pouvez également modifier le code source de l’application plus en profondeur si besoin ! Piero peut servir de base à des applications dédiées avec des fonctionnalités propres, ou des cas d’utilisation spécifiques.

      Plus d’information

      N’hésitez pas à nous contacter en créant un ticket sur le projet GitLab ! Par ailleurs, la gouvernance de Piero est communautaire et nous accueillons toutes les contributions ! Vous pouvez également contacter Oslandia si vous souhaitez de l’accompagnement en formation, développement, maintenance, intégration de données, ou si vous souhaitez établir un partenariat sur ces sujets : infos+3d@oslandia.com.

    • sur Transmettre un message percutant

      Publié: 12 March 2024, 6:29pm CET par Isabelle Coulomb

      Éric est régulièrement sollicité sur le thème de la sémiologie graphique, un de ses domaines d’expertise. Il intervient souvent pour des conférences, des exposés, des formations. Encore la semaine dernière, il était invité par SSPHub, le réseau des “datascientists” des services de la Statistique Publique, pour une visioconférence intitulée “La dataviz pour donner du sens aux données et communiquer un message”.

      Les présentations d’Éric se basent toujours sur des exemples concrets et récents, qu’il va piocher dans les publications des organismes qui font appel à lui. Il se base sur ces exemples pour les décortiquer, puis examiner quels seraient les ajustements possibles, en vue de les rendre plus signifiants. Ce petit jeu du “avant / après” est très éloquent ; c’est un outil pédagogique toujours efficace.

      Le jeu des différences avant / après

      J’ai le privilège d’être la première spectatrice des présentations qu’Éric prépare. C’est toujours un plaisir gourmand de découvrir quels nouveaux exemples il a réussi à dénicher. Pour la conférence en ligne pour SSPHub, Éric a puisé dans l’actualité de plusieurs services statistiques, l’Insee en premier lieu, évidemment, mais aussi les services statistiques des ministères de la Justice, de la Transition écologique, du Travail et de la Santé…

      Parmi la quinzaine d’exemples analysés, quelques-uns ont particulièrement retenu mon attention : ceux qui non seulement sont les plus marquants sur le contraste entre “avant” et “après”, mais surtout exposent des données originales et une information inédite. Mon préféré est un graphique publié dans une étude de la Drees, le service statistique du ministère en charge de la santé.

      Cette étude, publiée le mois dernier, est intitulée Des stéréotypes de genre encore très ancrés, notamment chez les hommes. Il s’agit d’un document de 8 pages qui rapporte les résultats d’une enquête d’opinion à propos des croyances sur les comportements masculins et féminins. Voilà qui tranche nettement avec les sujets couramment abordés par la statistique publique. Le graphique retenu par Éric pour son exercice de dissection parle de partage des tâches domestiques.

      Avant Après

      Parmi les cibles privilégiées d’Éric, se trouvent les diagrammes en barres empilées. Ils sont très fréquents dans les publications des services statistiques ; ils sont pourtant rarement efficaces. Mieux vaut séparer les messages que tout mettre sur une même représentation. UN graphique correspond à UN message. Objectif : réduire l’effort du lecteur.

      Ensuite, l’habillage compte aussi, jusque dans les détails : choisir un titre informatif, placer la légende au plus près des éléments graphiques, en utilisant astucieusement un code couleur, le tout sans surcharger inutilement. Au bout du compte, la note de lecture n’est plus indispensable : le graphique parle de lui-même.

      L’étude dont il est question ici comporte plusieurs autres graphiques. J’ai demandé à Éric d’en passer un autre dans sa moulinette “avant / après”. Le résultat présenté ci-dessous montre que les barres empilées ne sont pas toutes à rejeter. Elles trouvent leur utilité quand elles représentent une répartition en pourcentage dont le total donne 100 %. 

      Les présentations et les formations animées par Éric sont appréciées pour leur caractère concret et vivant, avec des exemples toujours renouvelés, choisis pour leur intérêt au regard du thème de la datavisualisation et de la  sémiologie graphique.

      Des dataviz pour éclairer les débats de société

      Au-delà de ces vertus pédagogiques, ils sont aussi instructifs par les messages qu’ils portent. Ils se rapportent souvent à la démographie ou à l’économie, domaines de prédilection de la statistique publique. Ils abordent aussi des thèmes plus sociaux, la justice, l’environnement ou… les inégalités hommes/femmes.

      Il est largement établi que la répartition des tâches domestiques repose encore largement sur les femmes. Il est encore plus édifiant de constater l’écart de vision entre les hommes et les femmes. Les hommes croient davantage qu’ils font leur part. Un grand merci aux statisticien·nes qui apportent ces éléments objectifs de mesure.

       

      La photo utilisée comme image mise en avant pour cet article provient d’une banque d’images libres de droit. Elle date de 1942. 

      Et pour vous, qu’est-ce que cela évoque, cette vieille photo en noir et blanc d’un couple faisant ensemble la vaisselle ?

      L’article Transmettre un message percutant est apparu en premier sur Icem7.

    • sur Un plugin QGIS pour QWC

      Publié: 12 March 2024, 5:03pm CET par Florent Fougères
      Etat des lieux

      QGIS Web Client (QWC) est un client web responsive modulaire de nouvelle génération pour QGIS Server, construit avec ReactJS et OpenLayers et qui fonctionne avec un système de service. Il permet donc de visualiser dans une application cartographique web des projets QGIS.

      Actuellement pour publier un projet QGIS il faut passer par l’interface d’administration web pour uploader le projet, ou bien le sauvegarder au bon endroit dans l’arborescence de l’instance QWC.

      L’objectif du travail qui a été réalisé est donc d’améliorer l’intégration entre QGIS et son client web en permettant de publier un projet dans une instance QWC directement depuis l’interface de QGIS. Ce développement a été financé par la Direction des Systèmes d’Information et des Usages Numériques des Agences de l’eau

      Pour atteindre cet objectif il a fallu développer deux choses.

      Premièrement un nouveau service de publication pour assurer l’interaction entre le client QGIS et son client web QWC.

      Et ensuite, un plugin QGIS pour interagir avec ce service de manière simple et intuitive.

      Côté QWC : Le service de publication

      Ce service de publication est nommé qwc-publish-service et est disponible sur notre GitLab.

      Il s’agit d’une API REST permettant une gestion des projets avec des opérations de type CRUD (Create Read Update Delete). Le service est donc constitué de toutes les routes API nécessaires à la gestion de l’arborescence (créer/supprimer et déplacer des dossiers) et également à la gestion des projets (publier/mettre à jour/supprimer des projets). Ces routes sont détaillées dans le readme du projet.

      Une option du service qwc-publish-service permet de générer automatiquement la configuration de l’application lors de chaque action. En cas d’échec de la génération, le service restaure l’état précédent (application d’un Rollback sur l’action). Il n’est par exemple pas possible de supprimer un projet qui est utilisé dans un thème ou bien de publier un projet vide.

      Côté QGIS : Le plugin QWC2 Tools

      Pour accompagner le service et rendre ces routes API utilisables de manière plus transparente nous avons développé un plugin QGIS nommé QWC2 Tools.

       Pour fonctionner, ce plugin nécessite obligatoirement que l’instance QWC soit associée au service qwc-publish-service. Si le service peut fonctionner sans le plugin, l’inverse n’est pas possible.

      Ce plugin fournit donc une interface intuitive et intégrée à QGIS. On y retrouve un explorateur dédié à QWC, dans lequel on retrouve l’arborescence des projets de l’instance.

      Cet arbre est surplombé d’un bandeau contenant toutes Les actions possibles :

      • Publier un projet
      • Mettre à jour un projet
      • Supprimer un projet ou un dossier
      • Créer un dossier
      • Rafraîchir l’arbre
      • Ouvrir tous les dossiers
      • Fermer tous les dossiers
      • Accéder à la fenêtre des paramètres de l’instance

      Certaines de ces actions sont également possibles par clic droit et double clic, directement dans l’arborescence. Pour déplacer un projet ou un dossier le drag and drop peut être utilisé.

      Toutes les actions disponibles sont visibles dans la documentation.

      Enfin ce plugin gère également la gestion de l’authentification aux instances QWC via le gestionnaire d’authentification natif de QGIS. Deux types d’authentification sont gérés, l’authentification simple avec utilisateur et mot de passe et l’authentification OIDC (OpenID Connect).

      Démonstration
    • sur La Birmanie, pivot stratégique entre la Chine et l’Inde

      Publié: 12 March 2024, 12:48pm CET par r.a.

      La salle du premier étage du Café de Flore est bien remplie en ce mardi 27 février 2024 pour accueillir l’historien Amaury Lorin. Celui-ci s’est spécialement déplacé depuis Dunkerque pour ce café géo consacré à la situation géopolitique de la Birmanie, sujet trop peu abordé en France alors qu’il représente un enjeu important du monde d’aujourd’hui. Amaury Lorin a récemment écrit un livre, Variations birmanes (Samsa éditions, Bruxelles, 2022, sélection Prix Pierre Loti 2023), où il donne quelques clés de compréhension de cette situation qu’il va évoquer.

      Amaury Lorin (à droite) et Michèle Vignaux (à gauche)

      Il se félicite de faire mieux connaître la Birmanie, petit pays asiatique mal connu en France, alors même qu’elle est déchirée par une guerre civile depuis le coup d’état de février 2021 de la junte militaire qui a renversé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi. La résistance de la population birmane de mieux en mieux organisée entraîne de nombreuses pertes humaines et d’importants déplacements de population (sans doute un million de personnes). Amaury Lorin propose de réfléchir à une question essentielle : où va la Birmanie ? Pour cela, en évitant tout déterminisme, il se demande dans un premier temps d’où vient la Birmanie. Il souhaite donc commencer par une rapide présentation géographique puis historique de la Birmanie, dont le nom officiel est devenu le Myanmar depuis 1989.

      Sur la première carte projetée, apparaît nettement l’opposition entre la plaine centrale irriguée par l’Irrawaddy et ses affluents, et les marges, essentiellement montagneuses et peuplées de différentes minorités ethniques.

      Carte reproduite avec l’aimable autorisation d’Amaury Lorin :
      « Birmanie (Myanmar) : une ouverture incertaine », Questions internationales
      (La Documentation française), n° 77, janvier-février 2016 p. 102-110

      La plaine centrale représente le centre historique et culturel du pays où vit l’ethnie majoritaire bamar (69% de la population birmane au dernier recensement de 2014). Le fleuve Irrawaddy est non seulement l’artère principale du pays mais aussi le centre du territoire incarnant l’identité birmane avec l’ancienne capitale Mandalay et l’actuelle capitale Naypyidaw. Pour évoquer la « birmanité » on utilise parfois la formule des « 3 b » (birman, bamar, bouddhiste) associant la nation, la majorité et la religion.

      Aux marges du pays se trouvent les 135 minorités ethniques officiellement recensées qui vivent dans sept États périphériques. Ces minorités ethniques forment 25% de la population nationale. Cette disposition marginale des montagnes et des forêts a protégé la Birmanie des invasions au cours de l’histoire, mais en même temps elle a favorisé un repli du pays sur lui-même et a donc longtemps entretenu le fantasme d’une Birmanie hermétique. D’autre part, des conflits interethniques persistants continuent de se déployer dans cette ceinture montagneuse.

      Plus de 50 millions d’habitants peuplent la Birmanie dont la superficie est plus vaste que celle de la France et du Benelux réunis. Une mosaïque ethnique caractérise cette population alors que 90% des habitants se revendiquent du bouddhisme (therav?da). Rappelons que 124 ans de colonisation britannique ont pris fin en 1948 avec l’indépendance birmane. Mais celle-ci n’a pas entravé la domination de l’ethnie majoritaire aux dépens des minorités ethniques, ainsi la langue bamar a été érigée comme la norme birmane. La règle de la supériorité bamar s’est comme enkystée dans la vie quotidienne des Birmans. Cette oppression commune à l’encontre des ethnies minoritaires a eu pour effet de liguer celles-ci face à la majorité bamar.

      Un fait majeur à souligner : la géographie physique de la Birmanie a sans doute joué un rôle essentiel dans la protection et l’isolement du pays par rapport à l’extérieur. À une autre échelle (celle de l’Asie du Sud-Est), ajoutons l’importance de la position de carrefour de la Birmanie, entre le monde indien et le monde chinois, entre deux géants démographiques « prédateurs ». Une situation géopolitique très particulière pour le moins inconfortable. Au même titre que le Tibet et le Pakistan, la Birmanie est un enjeu de la rivalité sino-indienne. Pour la Chine, la Birmanie appartient à sa périphérie méridionale, en rapport avec sa stratégie des deux océans (océan Pacifique et océan Indien). Soit un nouveau « grand jeu » autour de l’océan Indien entre les deux grandes puissances asiatiques. La Birmanie ne peut pas trop compter sur l’ONU, ni sur l’ASEAN (pays membre depuis 1997), la sous-région des pays du Mékong ou le Japon pour sortir de l’étau sino-indien.

      Après la présentation géographique de la Birmanie, Amaury Lorin aborde l’histoire du pays en insistant sur la succession ininterrompue des rois despotes pendant les huit siècles qui ont précédé la colonisation britannique du XIXe siècle. Celle-ci a été réalisée à la suite de trois guerres anglo-birmanes entre 1824 et 1885. Le dernier roi birman a été déposé en 1885 et la Birmanie a été dès lors rattachée au Raj britannique pour rejoindre l’Inde. 124 ans de colonisation britannique (1824-1948) ont été ressentis comme une expérience traumatisante par les Birmans. Les institutions coloniales ont remplacé brutalement la monarchie et les institutions traditionnelles, la modernité occidentale a été plaquée en faisant fi des héritages ancestraux birmans. Le rattachement au Raj a aussi engendré des tensions avec les Indiens, ce qui a laissé des traces.

      À la suite d’un coup d’État en 1962 (soit quatorze ans après l’indépendance), une junte militaire installe une dictature féroce jusqu’en 2011. Pendant toutes ces décennies, la Birmanie est coupée du monde extérieur, l’armée birmane se présentant comme l’unique pilier unificateur, la seule garante de la cohésion nationale. En 2011, de façon inattendue, le pouvoir est transféré à un gouvernement « quasi-civil » ; commence alors une ouverture incertaine qui est interprétée comme une « transition démocratique ». Les premières élections générales libres de 2015 profitent à la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991.

      Les élections de 2020 amplifient le succès du parti du prix Nobel de la Paix 1991, mais un coup d’État militaire met fin à cette transition le 1er février 2021. Depuis cette date, le mouvement de désobéissance civile a vite laissé place à une guerre civile qui prend de l’ampleur aujourd’hui.

      Sur le plan historique, l’intervenant souhaite insister sur deux points : la collusion entre l’armée et l’État depuis l’indépendance ; l’importance du clergé bouddhiste ; soit deux piliers qui ont noyauté toutes les institutions sociales.

      Une troisième partie de l’exposé préliminaire exploite le livre d’A. Lorin, Variations birmanes, recueil de quatorze chapitres-tableaux résultant d’enquêtes sur le terrain et de recherches historiques de son auteur. Ces petits reportages réalisés dans différentes régions de Birmanie présentent une exploration personnelle de la réalité birmane que la projection de photos permet d’approcher. Les relations avec l’Occident et avec l’Inde sont notamment évoquées, les problématiques religieuses ne sont pas négligées, ni les ressources minières et forestières, ni les aspects ethnologiques, etc. L’intérêt des questions abordées mérite incontestablement une lecture de l’ouvrage.

      Le déroulé des thèmes étudiés dans ces Variations birmanes se termine par la crise des Rohingya qui éclate dramatiquement en 2017 aux yeux du monde entier. Et A. Lorin de réfuter le simplisme de nombreuses analyses insistant sur l’antagonisme religieux entre musulmans et bouddhistes. L’origine foncière de la crise est en réalité déterminante avec l’arrivée de paysans venus d’Inde pour travailler dans les terres rizicoles de l’Arakan au temps de la colonisation britannique. L’antagonisme religieux entre bouddhistes et musulmans (4% seulement de la population birmane) n’est pas au cœur de la crise des Rohingya.

      L’intervenant achève sa présentation par l’évocation rapide de certains aspects fondamentaux, notamment géopolitiques. La Birmanie est un espace-clé pour la Chine qui s’y approvisionne en ressources minières et énergétiques et qui y projette ses intérêts stratégiques pour le contrôle de la grande route commerciale de l’océan Indien. La construction d’un oléoduc et d’un gazoduc reliant la Birmanie et la Chine illustre clairement ces intérêts tout comme la construction d’un port en eaux profondes par les Chinois dans le contexte des « nouvelles routes de la soie » et la stratégie chinoise du « collier de perles ». Un des avantages de la Birmanie pour la Chine est de « court-circuiter » le détroit de Malacca. De son côté, l’Inde voit la Birmanie comme un voisin fragile, particulièrement vulnérable face à la poussée stratégique de la Chine vers l’océan Indien.

      Carte reproduite avec l’aimable autorisation d’Amaury Lorin :
      « Birmanie : désastre humanitaire, déstabilisation régionale », Questions internationales
      (La Documentation française), n° 93, septembre-octobre 2018, p. 113-119

      Quant à la crise birmane actuelle à la suite du coup d’État militaire de février 2021, A. Lorin pose la question, sans réponse pour l’instant, des liens entre la crise des Rohingya et le coup d’Etat. Et de revenir une nouvelle fois sur le rôle de la colonisation britannique sur l’exacerbation des tensions ethniques. Et d’évoquer aussi la conférence de Panglong (1947) que le général Aung San, alors président du gouvernement intérimaire birman, avait organisé pour tenter de trouver un accord entre les différents groupes ethniques dans la nouvelle Birmanie indépendante. Un peu avant le putsch de 2021, Aung San Suu Kyi, fille du général Aung San, assassiné en 1947, avait tenté de ranimer « l’esprit de Panglong » pour la « paix ethnique ».

      La présentation se conclut par l’évocation rapide de certains aspects fondamentaux, notamment géopolitiques. La Birmanie est un espace-clé pour la Chine qui s’y approvisionne en ressources minières et énergétiques et qui y projette ses intérêts stratégiques pour le contrôle de la grande route commerciale de l’océan Indien. La construction d’un oléoduc et d’un gazoduc reliant la Birmanie et la Chine illustre clairement ces intérêts, tout comme la construction d’un port en eaux profondes par les Chinois dans le contexte des « nouvelles routes de la soie » et la stratégie chinoise du « colliers de perles ». Un des avantages de la Birmanie pour la Chine est de « court-circuiter » le détroit de Malacca. De son côté, l’Inde voit la Birmanie comme un voisin fragile, particulièrement vulnérable face à la poussée stratégique de la Chine vers l’océan Indien.

      Questions de la salle :

      Trois questions sont posées en ouverture des échanges entre l’intervenant et le public :

      1. Peut-on comparer l’action de l’armée birmane, issue de l’armée qui a combattu pour l’indépendance, et l’armée de libération nationale en Algérie ?
      2. L’action de la monarchie birmane pendant les huit siècles ayant précédé la colonisation britannique du XIXe siècle est-elle comparable à l’action de la monarchie française pendant de nombreux siècles en matière d’intégration progressive des différents peuples et régions du territoire devenu français aujourd’hui ?
      3. Peut-on mesurer le poids respectif de l’armée et de la religion (bouddhiste) dans la Birmanie actuelle ?

      Dans ses réponses A. Lorin a préféré développer certains points comme la comparaison entre les colonisations européennes en Asie orientale, les relations de l’armée birmane avec ses voisins (Chine et Inde), les dessous de la crise actuelle…

      Intervention de Tin Tin Htar Myint, présidente de l’association La communauté birmane de France :

      Cette intervention répond à une triple question posée sur la situation personnelle de cette personne en France, sur la diaspora birmane en France, sur l’analyse et les perspectives de la crise actuelle de la Birmanie. Elle a constitué un temps fort de ce café géo consacré à la Birmanie.

      Venue en France pour achever ses études grâce à une bourse de l’Alliance française, cette Birmane vit dans notre pays depuis ce moment. Elle estime la communauté birmane de France à un millier de personnes dont 200 environ vivent à Paris. C’est le coup d’État militaire de 2021 qui l’incite à devenir une activiste désireuse de participer à l’action politique pour la défaite de la junte militaire. Elle décrit l’évolution de la résistance du peuple birman qui a commencé par des manifestations pacifiques pour se transformer en résistance militaire, notamment dans certaines régions peuplées de minorités ethniques. C’est aujourd’hui une guerre civile entre l’armée dirigée par la junte militaire et les groupes armés de la résistance. Un gouvernement d’unité nationale en exil tente de coordonner l’action politique et militaire de cette résistance qui profite des livraisons d’armes de la Chine (double jeu de ce pays qui aide aussi la junte) et des défections de l’armée birmane. Le parallèle est fait avec la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. L’intervenante birmane croit dans la défaite des militaires et dans l’instauration future d’un régime fédéral où la notion de citoyenneté sera prédominante au-delà de la diversité ethnique et religieuse.

      Compte rendu rédigé par Daniel Oster, relu par Amaury Lorin, mars 2024

      Pour aller plus loin :

      Amaury Lorin, Variations birmanes, Bruxelles, Samsa, 2022, sélection Prix Pierre Loti 2023. – [https:]]

      ? « La crise des Rohingyas en Birmanie (depuis 2017) : un risque de déséquilibre pour l’océan Indien ? », Carnets de recherches de l’océan Indien, n° 7, 2021, p. 139-148. – [https:]]

      ? « La Birmanie et le drame des Rohingyas », www.vie-publique.fr, 2020.  – [https:]]

      ? « Birmanie : désastre humanitaire, déstabilisation régionale », Questions internationales (La Documentation française), n° 93, septembre-octobre 2018, p. 113-119. – [https:]]

      ? « Birmanie (Myanmar) : une ouverture incertaine », Questions internationales (La Documentation française), n° 77, janvier-février 2016, p. 102-110. – [https:]]

    • sur Décentrer le regard. Ce que la guerre en Ukraine fait aux sciences sociales

      Publié: 11 March 2024, 12:08pm CET par r.a.

      L’intervention d’Anna Colin Lebedev à l’Institut Catholique de Paris, ce 7 mars 2024, n’est pas une analyse supplémentaire sur le conflit russo-ukrainien. Cette enseignante-chercheuse, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre, se définit comme sociologue politique, spécialiste de ce qu’on appelle encore couramment le monde post-soviétique. Son objectif est de démontrer comment l’agression russe dès 2014 en Crimée remet en cause les grilles de lecture de l’histoire de la Russie puis de l’URSS utilisées par le monde académique occidental et particulièrement français. Ces grilles de lecture proposées par la Russie, plus facilement accessibles, la remettent toujours au centre. Ce sont donc des spécialistes de la Russie que les médias ont invités pour analyser l’« opération militaire spéciale » de Vladimir Poutine. On a pris un regard russe pour considérer l’Ukraine (c’est ce même regard qu’on applique aux pays d’Asie centrale, du Caucase…anciens membres de l’Empire).

      Qu’est-ce qui caractérise ce « regard russe » ? C’est d’abord le regard d’une puissance centrale dominante sur une périphérie. Il est accompagné d’un récit exaltant la grande culture russe, porteuse d’un universalisme culturel qui s’impose aux « petites » cultures, folkloriques, de la périphérie. Ce récit rappelle les grands hommes et les grands faits qui ont émaillé son histoire, particulièrement ceux de la Seconde Guerre mondiale, la « grande guerre patriotique » » (cette historiographie soviétique a été largement reprise par les historiens occidentaux). Donc les sources disponibles ont façonné notre regard.

      On peut en voir les effets à travers deux exemples dans le domaine culturel. Lors de la récente exposition (2021-2022) qui lui a été consacré au Petit Palais, Ilya Répine a été présenté comme « peintre de l’âme russe » alors qu’il est né à la périphérie de l’empire, en Ukraine, et est porteur de nombreuses influences autres que russes. Quant à Nicolaï Gogol, Ukrainien de naissance, il représente une figure d’hybridité et s’il a écrit en russe, c’est par obligation et non par attachement à la culture russe.

      Le monde de la recherche français a produit, ces dernières décennies, de nombreux travaux sur les territoires de l’ex-URSS (autant que sur les Etats-Unis). Or la Russie est surreprésentée dans les sujets de thèse par rapport aux 14 autres pays et les chercheurs qui s’y sont consacrés ont obtenu les meilleures positions académiques. Une observation des journalistes du Monde en 2022 semble conforter ce constat : les travaux sur l’Ukraine étaient surtout le fait des femmes et des jeunes.

      Depuis février 2022, la recherche évolue. La Russie est un terrain moins accessible et inquiétant alors que de plus en plus de chercheurs travaillent sur l’Ukraine (même si le terrain n’est pas facilement accessible non plus). Les nouvelles générations sont moins russocentrées. Nous assistons à un basculement dans la manière de construire les connaissances sur ces pays. Le décentrement du regard est indispensable.

      Le grand historien américain Timothy Snyder a fortement réagi au discours publié le 12 juillet 2021 par V. Poutine sur L’unité historique des Russes et des Ukrainiens où le maître du Kremlin évoque une unité « naturelle » (celle d’un même corps), unité que cherchent à déconstruire les Occidentaux en instillant le mensonge d’une identité propre dans l’esprit des Ukrainiens. Pour T. Snyder, ce discours annonce une « guerre de recolonisation » de la Russie et c’est une grille de lecture coloniale qui doit guider les travaux des chercheurs sur le passé mais aussi sur le présent.

      La guerre en Ukraine a des répercussions sur la façon dont les autres pays ex-soviétiques ont pensé leurs relations avec la Russie (par exemple la politique des nationalités qui a écrasé les cultures autres que russes).

      Cette grille de lecture coloniale très forte depuis le printemps 2022 suscite en France l’incrédulité de plusieurs intellectuels qui opposent des arguments plus ou moins pertinents. Le contexte colonial ne s’appliquerait qu’entre une métropole et des colonies lointaines. L’URSS ne peut être qualifiée de « colonisatrice » car elle proclamait l’égalité des droits entre tous les citoyens. Mais dans les faits les inégalités étaient importantes et la langue russe indispensable à toute carrière. L’URSS a été la grande amie de tous les mouvements de décolonisation dans le monde (argument qui est le plus percutant dans une France pas encore pacifiée avec son propre passé colonial).

      Les Américains ont adopté beaucoup plus facilement cette grille de lecture. Ils s’interrogent sur la pertinence de l’expression « ex-soviétiques » pour désigner des pays en Asie centrale ou au Caucase qui ont subi beaucoup d’influences (chinoises, persanes…). Les programmes des universités ont changé (les cours sur les littératures périphériques tendent à remplacer les cours de littérature russe). Et les bourses en études russes ont disparu !

      Au-delà d’une actualité qui nous touche particulièrement, cette conférence nous permet de réfléchir à la façon dont se construit le savoir dans les sciences humaines et nous invite à toujours questionner nos certitudes.

      Michèle Vignaux, mars 2024

    • sur Le dessin du géographe n°98. Une géographie subjective des Balkans. Skopje (Macédoine du Nord)

      Publié: 7 March 2024, 2:28pm CET par r.a.

      La géographie contemporaine (fin XXe siècle, XXIe siècle) emprunte de nouvelles voies pour représenter le monde qui nous entoure, un monde devenu particulièrement complexe avec l’accélération du processus de mondialisation. Parmi ces nouvelles voies, citons par exemple la géographie « engagée » qui se veut à l’écoute des populations, autrement dit une science appliquée et participative selon le géographe Antoine Bailly [https:]]

      Autre voie nouvelle qui nous intéresse ici : la géographie « subjective » ou « sensible ». L’hésitation à choisir la meilleure épithète possible traduit le fait que cette démarche géographique n’est pas encore clairement définie ou même validée par les géographes eux-mêmes. Pourtant, dès les années 1970, le géographe Armand Frémont évoque la notion d’« espace vécu » pour réintroduire « le sujet et la subjectivité dans l’espace de la géographie ». Et le même Armand Frémont de poursuivre en affirmant que « l’espace vécu réconcilie l’art et la géographie » ((A. Frémont, Aimez-vous la géographie ? Flammarion, 2005).

      La nouvelle collection Odyssée (ENS Editions) illustre cet objectif d’une géographie sensible, mâtinée de littérature de voyage, en proposant des portraits urbains originaux regroupés en ensembles géographiques européens. Les Cafés Géographiques en ont rendu compte dans plusieurs articles : [cafe-geo.net]  ; [https:]]  ; [cafe-geo.net]  ; [cafe-geo.net]    Dans l’introduction du volume sur les Balkans, l’accent est mis sur les impressions et les ressentis au service de la compréhension de l’espace, en rappelant l’originalité de la  collection qui est d’associer étroitement des géographes et des artistes.

      A propos de ces derniers, il est souligné qu’ils sont à l’origine de « propositions graphiques innovantes » pour localiser et surtout « renforcer l’exploration écrite », notamment en suggérant des ambiances, des impressions, voire des sentiments et des pensées. Pour cela, trois types de dessin sont proposés dans chaque volume : des « cartes subjectives » pour rendre compte de l’organisation et des dynamiques de chaque ville étudiée ; des « dessins de géographie embarquée », formule un peu trop sibylline à notre goût pour évoquer l’ambiance du lieu décrit à l’échelle de la rue ; des dessins de « géographie en mouvement », c’est-à-dire des « cartes de transition » pour représenter l’espace séparant deux villes voisines de la sélection proposée dans chaque ouvrage.

      Malgré ce cadre graphique commun à tous les livres de la collection, l’intérêt des productions graphiques varie beaucoup en fonction des choix esthétiques des artistes, des expériences de « l’habiter dans la ville » des auteurs et, bien sûr, de la réceptivité inégale des lecteurs. Pour rendre compte – très partiellement – de l’intérêt et de la diversité de ces dessins nous avons fait le choix de l’exemple de Skopje, la capitale de la Macédoine du Nord, qui a été illustrée, comme toutes les villes du volume sur les Balkans, par Julien Rodriguez, artiste et paysagiste qui pratique une cartographie « sensible » (voir [www.julienrodriguez.fr] ).

       

      Une carte subjective et sensible de Skopje (Macédoine du Nord)

      La carte « subjective et sensible » de Skopje, capitale de la Macédoine du Nord (illustration de Julien Rodriguez accompagnant le texte de Laurent Geslin auteur du chapitre sur Skopje (Dir. Jean-Arnault Dérens et Benoît Goffin, Balkans, ENS Editions, 2024)

      Il s’agit bien d’une carte, orientée selon les points cardinaux, qui représente l’organisation et les dynamiques de l’espace urbain d’une grande ville balkanique (Skopje). En fait elle relève davantage du schéma dans la mesure où la représentation graphique est délibérément simplifiée et s’exonère des règles habituelles de la cartographie scientifique (notamment l’échelle). Le cadre topographique est réaliste (rivière Vardar, montagnes environnantes, défilé de Ka?anik) mais une expression écrite, non limitée à la toponymie et parfois reliée à des flèches, invite le lecteur à mieux voir et mieux comprendre : ainsi l’exemple de l’horloge toujours figée à l’heure du tremblement de terre de 1963 est probant à cet égard.

      Un va-et-vient entre les analyses du texte (rédigé par Laurent Geslin) et les éléments de la carte conforte la compréhension de l’espace de Skopje. A juste titre, la présentation de la collection Odyssée par l’éditeur évoque une chambre d’écho pour évoquer les relations entre les textes des auteurs et les illustrations graphiques. Les déformations et les mises en valeur des phénomènes urbains observables sur la « carte » de Skopje cherchent sans doute à traduire les sentiments et les émotions de l’auteur du texte. La « carte » réalisée par Julien Rodriguez est de ce fait un bon exemple d’une cartographie « sensible » avec en prime des qualités esthétiques indéniables (grâce au choix des couleurs, au style graphique, à l’inclusion de drapeaux colorés, etc.).

      Comme le titre de la carte l’affirme, l’espace urbain de Skopje apparaît clairement divisé en deux, de part et d’autre du Vardar représenté par un épais trait bleu qui sépare la vile « turque et albanaise » au nord et l’ex- « ville nouvelle socialiste » au sud. Ce clivage s’accentue depuis le démembrement de la Yougoslavie, même si les autorités macédoniennes cherchent depuis plus de deux décennies à construire un nouveau récit national autour de la figure d’Alexandre le Grand comme en témoigne la nouvelle place de Macédoine à la jointure des deux parties de la ville.

       

      Un zoom graphique sur la place de Macédoine à Skopje

      La place de Macédoine à Skopje, capitale de la Macédoine du Nord(illustration de Julien Rodriguez accompagnant le texte de Laurent Geslin auteur du chapitre sur Skopje (Dir. Jean-Arnault Dérens et Benoît Goffin, Balkans, ENS Editions, 2024)

      A une échelle plus grande et plus précise, l’illustrateur représente la place de Macédoine à Skopje qui se trouve au débouché du vieux pont de pierre menant au bazar ottoman. Là se trouve depuis 2011 la statue d’Alexandre le Grand, monument emblématique du pouvoir macédonien désireux d’incarner dans l’espace urbain les « origines » de la population macédonienne, manière de rapprocher, autant que faire se peut, des populations et des héritages multiples au lendemain de la disparition de la Yougoslavie.

      Le choix de quatre couleurs (vert, bleu, deux ocres différents) et la mention de légendes précises insérées dans le dessin sont ici les deux outils graphiques de l’artiste qui, discrètement, peut aussi user d’une pointe d’humour (« en fait c’est Alexandre le Grand mais chut… »).

      Une « carte de transition » sur le défilé de Ka?anik (entre Skopje et Pristina)

      Le défilé de Ka?anik entre Skopje (Macédoine du Nord) et Pristina (Kosovo) (illustration de Julien Rodriguez accompagnant le texte de Laurent Geslin auteur du chapitre sur Skopje (Dir. Jean-Arnault Dérens et Benoît Goffin, Balkans, ENS Editions, 2024)

      Un troisième type de production graphique est utilisé pour réaliser des cartes dites « de transition » permettant de représenter un espace unissant deux villes voisines décrites dans les volumes de la collection Odyssée. Ce troisième type de dessin correspond à une troisième échelle, une échelle régionale adaptée à la cartographie d’un espace plus vaste que l’aire urbaine ; l’échelle d’ailleurs figure sur ce type de dessin, contrairement aux deux autres types. Sur la carte, apparaît nettement la nouvelle route (en fait, une autoroute avec des ouvrages d’art spectaculaires) doublant la vieille route sinueuse, aujourd’hui largement délaissée. L’illustrateur a réussi le tour de force d’insérer de nombreux détails sans nuire à la lisibilité et à l’esthétique de l’ensemble.

       

      Daniel Oster, mars 2024

    • sur [1’Tech by Oslandia] WebGL

      Publié: 7 March 2024, 7:00am CET par Caroline Chanlon

      Dans cette minute Tech, nos collaborateurs vous proposent d’expliquer une technologie, une méthodologie, un concept. Après « open source » et « LiDAR« , on a brainstormé sur GitLab pour donner notre meilleure définition de WebGL.

      Déf : WebGL est une interface de programmation graphique permettant l’affichage de scènes 2D et 3D interactives dans le navigateur. C’est le pont qui permet aux pages web d’utiliser la carte graphique des ordinateurs, ce qui est synonyme de multiplication des usages 3D !

      Par exemple, OpenLayers, librairie JavaScript, utilise WebGL pour dessiner des cartes en 2D. Three.js est une libraire javascript implémentant un moteur 3D complet: [https:]] .

      WebGL x Oslandia

      Oslandia travaille régulièrement sur des projets alliant cartographie et 3D. Giro3D est une librairie WebGL SIG ( [https:]] ) qui a été développée par nos équipes et permettant de visualiser des geodata dans son navigateur.

    • sur GeoIntelligence Maritime avec Examind

      Publié: 6 March 2024, 10:56am CET par Jordan Novais Serviere
      GeoIntelligence Maritime avec Examind
      • 06/03/2024
      • Jordan Novais Serviere
      Démonstration d'un cas d'usage d'Examind

      Nous vous proposons un focus sur certaines fonctions emblématiques de la suite logicielle Examind. Aujourd’hui, le renseignement maritime !

      /*! elementor - v3.20.0 - 10-04-2024 */ .elementor-widget-video .elementor-widget-container{overflow:hidden;transform:translateZ(0)}.elementor-widget-video .elementor-wrapper{aspect-ratio:var(--video-aspect-ratio)}.elementor-widget-video .elementor-wrapper iframe,.elementor-widget-video .elementor-wrapper video{height:100%;width:100%;display:flex;border:none;background-color:#000}@supports not (aspect-ratio:1/1){.elementor-widget-video .elementor-wrapper{position:relative;overflow:hidden;height:0;padding-bottom:calc(100% / var(--video-aspect-ratio))}.elementor-widget-video .elementor-wrapper iframe,.elementor-widget-video .elementor-wrapper video{position:absolute;top:0;right:0;bottom:0;left:0}}.elementor-widget-video .elementor-open-inline .elementor-custom-embed-image-overlay{position:absolute;top:0;right:0;bottom:0;left:0;background-size:cover;background-position:50%}.elementor-widget-video .elementor-custom-embed-image-overlay{cursor:pointer;text-align:center}.elementor-widget-video .elementor-custom-embed-image-overlay:hover .elementor-custom-embed-play i{opacity:1}.elementor-widget-video .elementor-custom-embed-image-overlay img{display:block;width:100%;aspect-ratio:var(--video-aspect-ratio);-o-object-fit:cover;object-fit:cover;-o-object-position:center center;object-position:center center}@supports not (aspect-ratio:1/1){.elementor-widget-video .elementor-custom-embed-image-overlay{position:relative;overflow:hidden;height:0;padding-bottom:calc(100% / var(--video-aspect-ratio))}.elementor-widget-video .elementor-custom-embed-image-overlay img{position:absolute;top:0;right:0;bottom:0;left:0}}.elementor-widget-video .e-hosted-video .elementor-video{-o-object-fit:cover;object-fit:cover}.e-con-inner>.elementor-widget-video,.e-con>.elementor-widget-video{width:var(--container-widget-width);--flex-grow:var(--container-widget-flex-grow)}

      Les capacités en matière d’exploitation de données G.H.O.M. (Géographiques, Hydrographiques Océanographiques et Météorologiques), d’analyse spatio-temporelle, et de fusion de données multi sources, a conduit les équipes de Geomatys à développer des algorithmes permettant d’analyser des données de trafic maritime mondial, de les combiner avec des informations environnementales pour identifier des comportements et pratiques caractéristiques d’une activité licite ou illégale.

      Ces traitements GeoInt (Géo-Intelligence), sont pour nous, une première étape pour l’entrainement d’algorithmes de Machine Learning, permettant de discriminer parmi des millions de trajectoires, ce qui relève d’une activité normale d’un comportement suspect.
      La brève vidéo ci-dessus illustre l’apport de la fusion de données G.H.O.M. pour mieux interpréter le comportement des navires.

      Menu logo-geomatys Linkedin Twitter Youtube

      The post GeoIntelligence Maritime avec Examind first appeared on Geomatys.

    • sur TerriSTORY®, un outil partenarial d’aide au pilotage de la transition des territoires

      Publié: 5 March 2024, 7:00am CET par Caroline Chanlon

      Co-construit avec les territoires et présent dans 6 régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Corse, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Pays de la Loire), TerriSTORY® est un outil d’aide à la décision et de visualisation de données énergie-climat territoriales. TerriSTORY® est une plateforme multi thématiques avec de nombreuses fonctionnalités, qui permet d’élaborer le diagnostic du territoire, de définir la stratégie, et de suivre la trajectoire de transition.

      Origine du projet

      Le projet TerriSTORY® est né en 2017, à l’initiative d’Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement dans le cadre de ses missions : collecter, produire, traiter et diffuser des données sur le climat, l’énergie, les déchets, les ressources, … afin de les mettre à disposition des territoires pour les accompagner sur les enjeux écologiques.

      Les acteurs du projet

      Le consortium TerriSTORY®, aujourd’hui en charge de la gestion et des choix d’évolution du projet, rassemble une vingtaine d’acteurs nationaux et régionaux ayant une mission de service public ou d’intérêt général.

      Le volet technique a été assuré entièrement par Oslandia en 2018 et 2019 puis partiellement de 2020 à de 2022, dans une logique de transfert de compétences. Les équipes d’Auvergne-Rhône-Alpes Energie Environnement assurent aujourd’hui elles-même l’ensemble des développements et opérations de maintenance.

      « Nous avons réalisé un POC au départ puis avons assuré les développements avec les équipes projets pendant quelques années. En parallèle et tout au long du projet, nous avons formé deux de leurs développeurs en interne. L’objectif était de leur permettre d’être complètement autonomes, et c’est le cas aujourd’hui ! » Vincent Picavet, co-fondateur et CEO d’Oslandia.

      Les technologies mobilisées

      Côté client, le choix s’est porté vers ReactJS, accompagné d’OpenLayers et ChartJS. L’API backend a été développée en Sanic (Python). Les données sont stockées et exploitées au sein d’une base de données PostgreSQL/PostGIS.

      Une application open source

      Le code TerriSTORY® est rendu disponible sous la licence publique générale GNU Affero (ou aGPL) version 3.

      Plus d’informations
    • sur Quel est l’angle solaire zénithal maximum dans les produits Sentinel-2 ?

      Publié: 28 February 2024, 7:42pm CET par Simon Gascoin

      Pour certaines applications il est utile de connaître l’angle solaire au moment de l’acquisition d’un produit Sentinel-2. Par exemple pour notre chaine de détection de la neige LIS nous avons besoin de pré-calculer les ombres créées par le relief à partir d’un MNT. Cela nous permet d’améliorer la détection de la neige dans les zones à l’ombre. Pour savoir si un pixel est à l’ombre, il faut tester si des pixels placés dans la direction du soleil ont une altitude assez élevée pour masquer le soleil. L’algorithme va devoir parcourir un nombre de pixels de plus en plus grands plus le soleil est bas à l’horizon, ce qui peut entrer en conflit avec la fenêtre du MNT chargée en mémoire. Comme notre chaîne tourne en contexte opérationnel nous devons être vigilants vis à vis des cas limites.

                                _____
                              x|     |  ^
                          x    |     |  | Height
                     x   __    |     |  |
            ____p_______|  |___|     |__v____________
                <-------------->
                    Distance
      

      Extrait de la docstring de la classe hillshade du logiciel rastertools.

      Schematic illustration of the Solar Zenith Angle (SZA) and Viewing Zenith Angle (VZA) for observations from satellite-based instrument.

      Nous avons ainsi été amenés à nous demander quel est l’angle solaire zénithal maximal possible dans les produits Sentinel-2 ? Je n’ai pas trouvé cette information dans la documentation de la mission Sentinel-2. Les utilisateurs de Sentinel-2 savent sans doute qu’il n’y a pas d’images en hiver dans les régions proches des pôles, car l’angle solaire zénithal est trop élevé à l’heure d’acquisition (~10:30 heure locale) si bien que la lumière est insuffisante pour éclairer la scène.

      Heureusement, la valeur de l’angle solaire zénithal est fournie dans les métadonnées de chaque produit (notamment la valeur moyenne dans la tuile). Il est donc possible d’évaluer empiriquement la distribution des angles solaires. Sur la période 01-Jan-2022 au 31-Dec-2022 la valeur maximale dans tous les produits L1 disponibles dans le catalogue de Google Earth Engine est 86,2°, soit une élévation solaire de 3,8° ! Autant dire un soleil déjà très rasant… On voit sur la carte ci-dessous que l’ESA pousse les acquisitions le plus tard possible en Europe du Nord

      Bien sûr la majorité des acquisitions est faite lorsque le soleil est plus proche du zénith, comme le montre l’histogramme ci-dessous également calculé à partir de tous les produits L1C de l’année 2022.

      Le code suivant permet de générer les résultats ci-dessus dans Earth Engine.

      // Earth Engine code
      var s2 = ee.ImageCollection("COPERNICUS/S2_HARMONIZED")
        .filterDate('2022-01-01','2022-12-31')//.limit(10000);
      var p = 'MEAN_SOLAR_ZENITH_ANGLE';
      var szamax = s2.aggregate_max(p);
      var get_sza = function(im){
        var sza = im.metadata(p).clip(im.geometry());
        return sza;
      };
      var s2sza = s2.map(get_sza);
      var im_szamax = s2sza.select(p).max();
      print('Max SZA of all products',szamax);
      print(ui.Chart.feature.histogram(s2, p, null, 1));
      Export.image.toDrive(im_szamax, 'SZA', 'GEE', 'SZA', null, null, 10000);
      Parc National Børgefjell (Norvège) le 2022-11-18 – Sentinel-2, composition colorée des bandes 8/4/3

      Photo en tête : © Steinar Johannesen, Børgefjell National Park (conseil : ne pas visiter leur site web ..)

    • sur SapienSapienS et le CNES nous expliquent l’observation de la terre

      Publié: 28 February 2024, 4:26pm CET par Olivier Hagolle

      Le CNES a confié à la société SapienSapienS la réalisation de belles vidéos pour le grand public, qui expliquent de manière très didactique, et en moins de 5 minutes, différentes thématiques d’observation de la terre. Trois d’entre-elles font la part belle aux travaux du CESBIO, et je suis très fier d’avoir contribué à la première (mais la créativité vient de SapienSapienS). Thierry Koleck et Stephane Mermoz (Globeo) ont contribué à la seconde, et Philippe Maisongrande (un ancien du CESBIO, maintenant au CNES) a suivi la réalisation de la cinquième. Vous trouverez les liens d’accès ci-dessous (ou sur la chaine Youtube du CNES) :

      • L’observation solaire en optique (spectre solaire réfléchi) : « Quand la maison brûle », avec Sentinel-2 et Pleiades (et je ne suis pour rien dans le choix de démarrer avec Jacques Chirac).

      • L’observation radar, avec Sentinel1 et TropiSCO: « Quand il fait noir »

      • L’altimétrie marine avec SWOT : « Quand la mer monte »

      • L’hydrologie continentale avec SWOT (et un peu de SMOS) : « Quand les plantes sèchent et les rivières débordent »

      • L’imagerie thermique (TRISHNA) et l’eau dans les plantes (un peu de SMOS, et les cartes OSO) : « Quand les plantes souffrent »

    • sur Le dessin du géographe n°97. Visions d’Orient

      Publié: 26 February 2024, 11:32pm CET par r.a.

      En 1978 Edward Saïd, alors professeur de littérature anglaise et comparée à Columbia University, publie « Orientalism » dont la traduction française « L’Orientalisme : l’Orient créé par l’Occident » paraît en 1990 aux éditions du Seuil. Cet ouvrage constitue un point de passage obligé pour qui s’intéresse à l’Orient. Il démontre comment une image détournée de l’Orient est devenue en Occident « son double, son contraire, l’incarnation de ses craintes et de son sentiment de supériorité tout à la fois ». E. Saïd s’appuie sur de nombreux ouvrages d’histoire et de sciences sociales. Il analyse par nécessité tous les ouvrages parus sur le sujet depuis le XVIIIe siècle, sa réflexion est celle d’un historien.

      Notre propos est plus modeste. On souhaite ici apporter un complément en évoquant non pas des ouvrages théoriques mais des illustrations moins ambitieuses, mises à jour par le remarquable travail de l’historienne Francine Saint-Ramond, « Les désorientés. Expériences des soldats français aux Dardanelles et à Salonique, 1915-1918 » (Presses de l’INALCO, 2020).

      L’expédition des Dardanelles puis celle de Salonique furent l’occasion de recycler un Orient imaginaire à l’usage des soldats du contingent intégrés dans « l’Armée d’Orient ». Cette dénomination, d’origine militaire, est en elle-même tout un programme. Dans cette perspective, la presse, les journaux satiriques et même les éditeurs de cartes postales jouèrent leur rôle quand il s’agissait de donner aux familles des nouvelles des mobilisés sur le front d’Orient. Le tout en utilisant des sources d’origine variée dont on ne vérifiait pas l’exactitude. C’était …  « bon pour l’Orient » ! Tout cela reposait sur une imagerie qui sous-tend l’abondante littérature du « voyage en Orient » dans les multiples récits de voyage du XIXe siècle. Voir à ce sujet « Le voyage en Orient » de Jean-Claude Berchet (Robert Laffont, collection Bouquins, 1985).

      Le but est alors de conforter une imagerie exotique propre à remonter le moral de la troupe en insistant sur des traits à l’opposé de ce qu’on savait sur la bataille de Verdun qui se déroulait au même moment sur le front de l’Ouest.

      Par exemple, les militaires chargés de mettre en œuvre des jardins à Salonique pour nourrir la troupe étaient nommés « les jardiniers de Sarrail », lequel était le commandant en chef de « l’armée d’Orient ». Ceci s’inscrivait dans la volonté de créer une image à l’inverse des souffrances subies dans les tranchées.

      Le premier thème de l’imagerie « orientale » est celui d’un érotisme que les soldats français sont censés trouver en Orient et plus spécifiquement à Constantinople.

      Ci-dessous une image de 1915 parue dans un journal satirique au moment de l’expédition des Dardanelles. Celle-ci se traduisit par un échec militaire et le repli sur Thessalonique. Et naturellement, la désillusion des soldats face à l’érotisme garanti fut grande.

      D’une autre nature sont les cartes postales détournées comme celles de l’imprimerie Grimaud fils et Cie (54 Rue Mazenod, Marseille).

      La carte postale ci-dessus appelle plusieurs remarques à propos de ces « voûtes d’un monastère en marbre blanc et noir près de Monastir » (Monastir était en Serbie, son nom actuel est Bitola). Il s’agit en réalité de la cathédrale de Cordoue, mosquée bâtie en Andalousie par les Arabes et transformée après l’éviction de ces derniers en cathédrale catholique par les Espagnols.

      Les détournements de photos intéressent aussi les populations.

      Impossible de prouver l’origine de cette photo, mais il y a toutes les chances qu’il s’agisse d’une photo d’Afrique du Nord et non pas de jeunes filles grecques de Salonique.  Peu importe, cela conviendra pour la « Campagne d’Orient 1914-1918 ». Les soldats et leurs destinataires s’en contenteront.

       

      Michel Sivignon, janvier 2024

    • sur La carte, objet éminemment politique. Carte-caricature et dispositif narratif

      Publié: 26 February 2024, 11:32am CET


      Ce billet est consacré à la présentation et l'analyse d'une carte humoristique extraite de la vidéo « Bienvenue en 2027 ». Produite par les Marioles (Blast), cette animation à caractère satirique met en scène Emmanuel Macron et Vincent Bolloré dans un bunker en 2027. L'occasion de mettre en évidence la place centrale des cartes dans le dispositif narratif. 

      Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast

      La vidéo repose sur une vision dystopique et parodique de la France à la veille des prochaines élections présidentielles :

      "Nous sommes en 2027, la France est à feu et à sang et tous les cauchemars d’aujourd’hui se réalisent. La température grimpe, les révoltes fracturent la France, l’économie chute. Emmanuel Macron se réfugie dans son bunker de l’Élysée où Vincent Bolloré l’a rejoint. Les deux hommes communiquent avec l’extérieur grâce à des moyens rudimentaires."

      La carte de France apparaît une première fois subrepticement au début de la séquence après un monologue du président invitant tous les Français à le rejoindre dans une Union sacrée. Comme il est réfugié dans un bunker, il leur demande de le suivre à distance sur Radio 49.3.

      Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 2mn 10s


      Cette carte de France en noir & blanc (plutôt prosaïque) contraste avec le planisphère en couleurs qui dans un plan précédent, montrait l'emprise mondiale de la Macronie depuis son bunker sous le palais de l'Elysée. Le planisphère est titré comme s'il s'agissait d'un jeu vidéo virtuel "Projet PC Jupiter 2024". Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 1mn 38s)

      Une troisème représentation cartographique intervient dans l'animation vidéo. Il s'agit d'un plan de Paris représenté sous la forme d'un plan de bataille, une sorte de jeu de plateau avec des troupes concentrées autour du palais de l'Élysée. Le plan est accompagné du dialogue suivant :    - « La vraie France, la nôtre, ne se résume plus qu'au 8e et au 16e arrondissement de Paris" (Macron)
          - « Comme toujours non ?" (Bolloré)
          - « Bien sûr" (Macron)

      Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 7mn 56s)

      Puis la vidéo revient sur la carte de l'Hexagone qui est montrée cette fois en gros plan. La carte joue un rôle central dans le dispositif narratif au moment où Vincent Bolloré essaie de convaincre Emmanuel Macron (desespéré de ne plus arriver à se maintenir au pouvoir) d'une stratégie politique pour reconquérir le pays :- « Là et là, pas d'intérêt...»
      - « Ici 4 millions d'islamo-gauchistes, écolos, communistes enragés, irrécupérables...»
      - « Là 6 millions de bons chrétiens, ton coeur de cible...» 

      Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 8mn 40s)

      Cette carte-caricature très réductrice est censée représenter la France d'en bas ("Les Ploucs", "Crétins des Alpes"), mais aussi les enjeux politiques et environnementaux qui menancent la France. Apparaissent pêle-mêle sur la carte "Le Pen" "Méluchon" "Les Chouans" "Sahara", mais aussi "terra incognita" (?) pour la Bretagne. 

      Présentée comme "de loin le meilleur épisode depuis le début de la série des Marioles", la vidéo de Blast est l'objet de commentaires mitigés sur Youtube. Émission satirique basée sur des marionnettes, elle constituerait un timide remake des Guignols de l'info. Concernant l'authenticité des personnages, l'utilisation de l'IA peine parfois à convaincre, malgré des voix assez ressemblantes. Le scénario est un peu poussif avec une vidéo qui dure tout de même 14 minutes. La chute finale avec l'irruption de Sandrine Rousseau et les discours aux connotations contradictoires sur le plan idéologique viennent un peu obscurcir le message. D'aucuns apprécient malgré tout le ton corrosif conforme à l'engagement militant de Blast qui se réclame d'un journalisme critique et indépendant, « accessible au plus grand nombre pour aiguiser l’esprit critique et donner envie de résister et d’agir ».

      Dans cette animation, on peut remarquer le rôle central joué par les représentations cartographiques. Au delà de son côté humoristique, cette carte de France vient inverser le référent en disant le réel, celui du monde "du dessus", par opposition à la vision "du dessous" à l'intérieur du bunker où sont reclus les décideurs coupés du monde réel. Une belle inversion des rôles par rapport à l'opposition classique entre la "France d'en haut" et la "France d'en bas". 

      Cette vidéo de Blast fournit un bon exemple de l'utilisation des cartes à des fins politiques et témoigne de leur place souvent centrale dans le dispositif narratif. Les cartes satiriques sont utilisées depuis longtemps pour critiquer le pouvoir politique en place. En cela, l'exemple n'a rien de véritablement original. Il semble cependant que le genre se renouvelle avec le pouvoir de l'IA qui rend le dispositif narratif plus efficace et avec les réseaux sociaux qui participent à la diffusion massive de ces cartes animées. A l'heure de la désaffection pour les médias traditionnels, la satire politique serait-elle devenue, en France comme aux Etats-Unis, l'infodivertissement dont raffolent les milléniaux ?

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      La carte, objet éminemment politique


    • sur Je soutiens le logiciel libre, je suis membre de l’APRIL !

      Publié: 26 February 2024, 7:00am CET par Caroline Chanlon

      Créée en 1996, l’April est la principale association de promotion et de défense du logiciel libre dans l’espace francophone. Depuis plusieurs années maintenant et du fait de son engagement dans la communauté open source, Oslandia soutient l’April en faisant partie des entreprises adhérentes.

      Par cette adhésion, nous apportons tout notre soutien aux actions de l’association et invitons les acteurs du Libre, entreprises, associations, collectivités, … à rejoindre le mouvement et soutenir la promotion du Libre en France !

      [https:]]

    • sur Volga, l’héritage de la modernité

      Publié: 25 February 2024, 4:48pm CET par r.a.

           La Volga, chère aux romanciers russes, a été transformée par les Bolcheviks au XXe siècle. Rêve ou cauchemar ? Au XXIe siècle, un nouveau destin s’ouvre devant elle, celui de devenir un fleuve d’Asie.

      Pascal Marchand, Volga. L’héritage de la modernité, CNRS Editions, 2023

      A tous les romantiques attachés à la « Petite Mère Volga » et à ses bateliers (en fait des haleurs) chantés par Ivan Rebrov, l’ouvrage du géographe Pascal Marchand provoquera un difficile retour à la réalité. Le majestueux fleuve de 3700 km est aujourd’hui une succession de barrages en béton et de lacs de retenue ; ses rives sont creusées par l’érosion ; son delta avance dans une mer Caspienne dont le niveau baisse ; et la pollution est un souci majeur. Qui est responsable de ce bilan ? C’est en grande partie l’homo sovieticus dont l’hubris a cru dompter les éléments naturels pour apporter en même temps et de façon massive électricité, irrigation, ressources halieutiques et voie de circulation.

      Carte de localisation du fleuve Volga [https:]

      Son axe Nord-Sud et sa faible pente (sa source est à 228 m) rendent difficile la gestion du fleuve. Les eaux d’amont sont retenues pendant les mois d’hiver dans une épaisse couche de glace sur laquelle la neige s’accumule. A partir de mars, les eaux peu à peu libérées s’écoulent lentement, inondant de vastes surfaces (les crues peuvent atteindre de 10 à 15 m) tandis qu’à la fin de l’été, la basse Volga, au sud de Volgograd, affectée d’un climat aride, peut connaître de sévères étiages.  Quelques rares travaux ont été envisagés au XIXe siècle, mais ce sont les bolcheviks qui ont voulu faire de la Volga un instrument majeur du développement du pays.

       Le plan Grande Volga, après plusieurs années d’études, est mis en œuvre à partir de 1937. Son objectif : utiliser l’eau de la crue majeure de printemps pour alimenter de gigantesques lacs de retenue barrés de centrales électriques et pour remplir des canaux d’irrigation dans les régions steppiques du sud. Il devait aussi développer la pêche (de nombreuses espèces anadromes remontaient le fleuve), particulièrement celle des légendaires esturgeons, fournisseurs du précieux caviar, et bien sûr réaliser une voie de transport fluvial entre la Baltique, la mer Blanche et la mer Caspienne grâce à des canaux de jonction. Lorsque le régime soviétique s’effondre en 1989, les travaux sont inachevés mais le paysage est transformé.

      Tous les objectifs du plan étaient-ils compatibles ? La gestion bureaucratique a rendu leur coordination impossible. Chaque activité dépendait d’un ministère sectoriel (Energie, Transports, Pêche…) soucieux de dépasser les chiffres du plan pour obtenir primes et promotions. Le ministère de l’Energie exerce le poids le plus lourd grâce aux 11 barrages hydroélectriques qui fournissent le courant pendant les pointes de consommation hivernale (1). 17 948 km2 de terres sont submergées et 500 000 personnes déplacées.

      Le développement de la pêche dans les retenues artificielles a impliqué une refonte de la faune aquatique (le remplacement des espèces adaptées aux eaux courantes par des espèces adaptées aux biotopes lacustres). Cette expérience s’est soldée par une succession d’échecs, en grande partie dus à la pollution des eaux engendrée par les grands combinats industriels installés sur les rives. Equipements médiocres, braconnage…la situation s’est dégradée jusqu’à ce que la chute de l’URSS mette fin à la pêche industrielle sur la Volga.

      Mais le Plan a-t-il au moins sauvé les prestigieux esturgeons qui quittent les eaux de la Caspienne pour frayer dans le fleuve ? Comment leur faire franchir les barrages ? Les ascenseurs à poissons ont été dédaignés par les esturgeons et les frayères artificielles en aval du barrage de Volgograd inutilisées. Aujourd’hui malgré l’interdiction de la pêche intentionnelle de l’esturgeon en Russie, les prises « accidentelles » sont nombreuses dans la Caspienne d’autant qu’elles sont orchestrées par des groupes mafieux. Peu d’esturgeons remontent donc le fleuve pour se reproduire. On peut ainsi évoquer leur quasi-extinction.

      Les besoins de la pêche en basse Volga étaient incompatibles avec un autre objectif du Plan : l’irrigation des steppes transvolgiennes. Au sud de Kazan un apport d’eau est indispensable à l’agriculture. Le Plan de 1969 prévoyait l’utilisation de la crue pour irriguer 6,3 millions d’ha de terres cultivables et équiper en abreuvoirs 13,4 millions d’ha de pâturages. La priorité a été donnée à la céréaliculture autant pour des raisons idéologiques qu’économiques.  Mais les bureaux accumulèrent les erreurs d’appréciation. Main-d’œuvre insuffisante et incompétente, sols châtains (forme dégradée des sols noirs par la sécheresse), remontées salines favorisées par l’irrigation…tous ces éléments expliquent la médiocrité des rendements (10 q/ha dans les années 1970/1980). Après la chute du régime soviétique, 90% des surfaces irriguées des steppes transvolgiennes sont abandonnées. C’est donc un échec cuisant.

      Les légendes et chansons célébrant les « bateliers de la Volga » relèvent-elles du pur imaginaire ? Avec son gel hivernal, ses crues de printemps et ses étiages d’été, le fleuve ne se prête guère naturellement à la navigation. Aussi pendant longtemps les voyageurs, à l’exception des Varègues, utilisèrent-ils les berges plutôt que le cours d’eau. Au XIXe siècle, les bateaux à voile qui s’aventurent sur le fleuve ont besoin de haleurs (bourlaki) lorsqu’ils remontent le courant, surtout à l’amont de Rybinsk. Les vapeurs ne fournirent pas de solution de remplacement car empêchés de naviguer par les glaces d’hiver et les basses eaux d’été. C’est le chemin de fer, à la fin du siècle, qui fit disparaitre le halage.

      Ce sont les soviétiques, dans le schéma Grande Volga, qui décidèrent la réalisation d’un grand axe de navigation reliant les cinq mers (mer Blanche, Baltique, mer d’Azov et mer Noire, Caspienne) (2). Il a fallu creuser plusieurs canaux barrés d’écluses et maintenir une profondeur minimale de 4m sur tout le parcours. Au début des années 1980, le trafic, intense dans l’ensemble, a atteint 232 millions/tonnes par an. En 2019 il n’était plus que de 39,5 millions/tonnes. L’effondrement du trafic a suivi celui du régime communiste. Dégradation de l’état de la flotte, manque de main-d’œuvre spécialisée, absence d’investissements des armateurs privés…

      La Volga va-t-elle reprendre son cours naturel ? Ce n’est pas sûr car aujourd’hui deux bouleversements risquent de l’affecter, le premier environnemental, le second géopolitique.

      La raréfaction de la neige dans la partie amont du fleuve et de ses affluents risque d’entraîner la disparition de la crue de printemps et donc de modifier toutes les activités qui y sont liées.

      Les sanctions occidentales provoquées par l’invasion de l’Ukraine en 2022 ont amené Moscou à se tourner vers l’Asie et le Sud. Le grand projet de corridor sud-nord de transport international (Inde-mer du Nord) retrouve alors toute son acuité. Il comporterait une double composante ferroviaire et navale : bateau de Bombay à Bandar Abbas dans le détroit d’Ormuz, chemin de fer de Bandar Abbas à la Caspienne et pour son contournement, bateau sur la Volga et sur les canaux Volga-Don et Volga-Baltique. Déjà un accord a été signé en 2017 avec l’Iran. L’intérêt de ce projet pour les Russes est d’attirer les flux internationaux   pour faire pendant à la Route de la soie et à celle du canal de Suez. Mais son coût est considérable et les polémiques environnementales nombreuses. Néanmoins il est suffisamment marquant pour que l’auteur se pose la question : si la Volga devient une voie majeure du commerce russe vers l’Asie, ne pourrait-elle être qualifiée de limite entre l’Europe et l’Asie à la place de l’Oural ?

      Cet ouvrage est très riche en informations précises (sur toutes les espèces de poisson, par exemple), notamment en données chiffrées. Il est dommage que la cartographie ait la portion congrue : une seule carte, très générale, oblige le lecteur à de longues recherches pour localiser les lieux cités. Le livre s’achève sur cette question fondamentale : la Volga est-elle d’Europe ou d’Asie ?

      Notes :

      1) Cf la déclaration de Lénine : « Le communisme, c’est le gouvernement des soviets plus l’électrification de tout le pays » dans Notre situation intérieure et extérieure et les tâches du parti, 1920.
      2) Les Russes appellent l’ensemble de ces voies d’eau EGS (Système Unifié à Grande profondeur).

       

      Michèle Vignaux, février 2024

    • sur [Equipe Oslandia] Augustin, développeur sénior

      Publié: 22 February 2024, 7:00am CET par Caroline Chanlon

      Chaque mois, nous avons le plaisir de vous présenter un membre de l’équipe, aujourd’hui c’est Augustin qui a répondu à nos questions ?

      Diplômé d’un double cursus ingénieur Supelec à Gif-sur-Yvette et d’un Master of Science « Advanced Computing » à Londres, Augustin commence en régie en tant que développeur Java avant de partir dans une agence web parisienne dans laquelle il découvre le front, à une époque où « JavaScript montait très fort ». C’est aussi l’occasion d’acquérir des compétences DevOps via des missions de gestion de la production, mise en production.

      En 2015, il quitte son emploi en même temps que la sortie de Firefox OS pour travailler avec une start-up spécialisée dans la personnalisation de l’OS et du roam cooking pour les opérateurs … dont l’aventure se termine prématurément avec l’abandon par Mozilla de Firefox OS … En 2016, il rejoint Oslandia, sans connaitre les SIG mais « convaincu par les choix open source » de l’entreprise.

      Augustin travaille beaucoup sur les projets Javascript pour la 3D avec WebGL et maintient deux librairies pour lequelles Oslandia est très impliqué : Py3dtiles (librairie Python) et Giro3D (librairie webGL).
      Adepte également du PostgreSQL et PostGIS, il est un soutien pour ses collègues sur les problématiques DevOps ou l’optimisation de requêtes PostGIS, un volet DevOps qu’il a également mis à contribution avec Ansible, pour l’infra Oslandia.

      Ses projets emblématiques
      • Projet avec le Shom (Service hydrographique et océanographique de la Marine) : conception de la base de données et des routines d’exploitation d’un référentiel des profondeurs sous marines (mesures batimétriques).
      • Développement d’un visualisateur 3D web pour un leader du transport en France avec des données de bâtiment, d’imagerie, des nuages de point, …
      Ses technologies de prédilection

      Ansible / Javascript / Typescript / webGL / PostGIS / univers Rust / Python

      Sa philosophie

      « Se questionner sans cesse pour produire du code pérenne, du code propre pour rendre service aux autres… et à moi-même. J’aime aussi beaucoup aider mes collègues et venir en soutien. »

      Oslandia en 1 mot

      Liberté dans le sens d‘autonomie et d’esprit d’initiative et d’action mais aussi liberté en lien avec le logiciel libre : la liberté de construire sur ce qu’on produit !

    • sur A sneak peak at the first SWOT hydrology products

      Publié: 22 February 2024, 1:54am CET par Simon Gascoin
      Pièce jointe: [télécharger]

      SWOT, the Surface Water and Ocean Topography mission was successfully launched more than a year ago (Dec 16, 2022). Hydrologists are eagerly awaiting the release of SWOT products, which will allow them to study for the first time the water levels variations of more than a million lakes and rivers around the globe!

      A first batch of products from the SWOT mission has been released by NASA and CNES. As explained in the release note, these SWOT products are « at a very early stage, with known limitations ». The hydrology products span only two weeks in April 2023.  However, I could not resist to have a look at the data… Hence I downloaded some level 2 hydrology products via the CNES Hydroweb.next portal ( [https:]] ). The datasets are distributed as shapefile and convenient to use. The Level 2 High Rate River Single Pass Vector Product provides river data – including water surface elevation of the river. Here is an example of the surface water elevation of the Oranje river in southern Africa.

      Water surface elevation of the Oranje river on April 07, 2023 from SWOT

      It is quite amazing to be able to map a river’s elevation profile from satellite measurements. Such data is key to estimate the river discharge [Durand et al] and therefore should enable us to make considerable progress in our understanding of the terrestrial water cycle. SWOT is expected to measure river surface elevation with an accuracy of approximately 10 cm at 100–200 m along-stream resolution [Langhorst et al.]. Several teams are already working to evaluate the actual accuracy depending on the river morphology.

      Similarly, the High Rate Lake Single Pass Vector Product provides the surface elevation of lakes. To begin with, I picked four artificial lakes in northern India near Varanasi (Benares). In this case, the lake polygons match well the water surfaces that can be seen in a Sentinel-2 image acquired four days earlier.

      Selected lakes in northern India. Background image is a Sentinel-2 false color image captured on 2023 April 05. White lines indicate the lake polygons provided in the SWOT lake product of 2023 April 09.

      In SWOT products, each lake has an ID. A lake’s attributes including its mean water surface elevation (wse) and uncertainty (wse_u) can be retrieved in a terminal using ogrinfo from a level 2 file:

      file="SWOT_L2_HR_LakeSP_(...).zip"
      id="4520103033" # lake ID
      ogrinfo /vsizip/$file -nomd -al -geom=NO -where "lake_id='${id}'"

      This is the output from all available preliminary SWOT products at these four Indian reservoirs.

      The top panel corresponds to the largest lake (Pipari dam): the data indicate that the water level dropped by 2 meters between April 21 and April 26 (from 168.5  to 166.5 m). This agrees well with the time series of Sentinel-2 images below, which show a reduction of the surface water area from April 20 to May 05 after a period of constant lake area. document.createElement('video'); [https:]]

       

      I am a bit more familiar with lakes in the French Pyrenees. There are many cases where SWOT lake polygons (red polygons in the map below) are off the actual lake position, both in the « obs » and « prior » products. Be careful if you use SWOT data in mountain regions!

      Some lakes in the north of the map (Bassiès) are correctly geolocated, especially this one (Etang Majeur de Bassiès, 21 hectares): Here, we see a quick increase of the water level after April 21, which is consistent with the snowmelt that happened over the same period as shown below from Sentinel-2 imagery. [https:]]

      Below is another example in western France near Pressac, where there are many small lakes and ponds. From the SWOT product, I selected 23 lakes with areas ranging from 3 to 19 hectares, all well located.

      All lakes follow the same decreasing trend. This may reflect the evolution of the regional water table but a 2 meters drop in two weeks only? Its seems really big for natural lakes. In conclusion, it is really exciting to have access to some SWOT products – even preliminary. Hydrology products are easy to obtain and to work with. This first release has indeed some limitations in lake geolocation but NASA and CNES engineers are probably working hard to improve the data. I look forward to the next release! __

      Top picture: Oranje river by yakovlev.alexey, CC BY-SA 2.0 [https:]] , via Wikimedia Commons

    • sur Paysans français, paysans indiens : mêmes combats ?

      Publié: 20 February 2024, 7:10pm CET par r.a.

      A quelques jours du Salon de l’Agriculture, le monde agricole français (et même européen) n’en finit pas de manifester son mécontentement. Au même moment, à des milliers de kilomètres de là, des dizaines de milliers de paysans entendent profiter de la tenue prochaine des élections générales en Inde pour converger vers New Delhi afin de protester contre leur situation actuelle. Les contextes sont certes différents mais néanmoins il existe des aspects communs aux deux événements, des aspects relatifs aux raisons de la colère et aux méthodes utilisées pour faire pression sur les autorités.

      En France comme en Inde, la méthode choisie pour inciter les pouvoirs publics à tenir compte des revendications du monde agricole vise l’efficacité et le symbole. L’efficacité en bloquant les routes en France, en organisant une nouvelle marche (après celle de 2020-2021) vers New Delhi en Inde. Le symbole avec les tentatives de bloquer les lieux du pouvoir (Paris d’un côté, New Delhi de l’autre). La prise en compte rapide des revendications paysannes en France comme en Inde a empêché la coagulation des mécontentements provenant d’autres secteurs d’activité et des oppositions politiques.

      En ce qui concerne les raisons de la colère il y a de nombreuses différences parmi lesquelles l’importance économique et sociale des deux mondes agricoles. En Inde, ce sont « les deux tiers de la population (qui) dépendent directement ou indirectement des revenus agricoles pour leur subsistance » (Le Monde, 20 février 2024). En France, l’agriculture représente certes le troisième excédent commercial après l’aéronautique et les cosmétiques mais sa part dans le PIB français n’était que de 3,4% en 2019 et le nombre d’agriculteurs exploitants est désormais inférieur à 400 000.

      Relevons cependant quelques traits communs aux deux situations agricoles et donc à la nature des revendications paysannes en France et en Inde. Cela n’est pas chose aisée car la situation agricole dans chacun des deux pays est marquée par une forte hétérogénéité. Comme en témoigne la diversité du syndicalisme agricole français malgré la prédominance de la FNSEA qui « tient les campagnes » en participant à une sorte de « cogestion » du système agricole national dominé par l’agriculture intensive. Comme en témoigne également la réponse du gouvernement indien qui propose de soutenir la diversification agricole, ce dont devraient profiter le Penjab et l’Haryana, deux riches régions agricoles, productrices de riz et de blé, d’où est partie la nouvelle marche vers la capitale.

      Deux traits communs principaux sont observables dans les crises « paysannes » en Inde et en France : la question du revenu des agriculteurs et la question environnementale. A l’évidence, le cœur de la colère paysanne réside, ici et là, dans le niveau du revenu et la volatilité des cours. En Inde, la crise de 2020-2021 avait pour objectif le retrait de trois lois de libéralisation des marchés agricoles. Toutes les promesses n’ayant pas été tenues, la crise agraire actuelle s’inscrit dans le même sillon que la crise précédente avec la revendication de tarifs minimum pour toutes les productions agricoles. Du côté français, la demande d’un revenu « décent » pour l’ensemble des agriculteurs constitue la priorité n°1 de la panoplie des revendications. Pour cela, la dérogation aux 4% de terres non cultivées ainsi que le respect de la loi EGalim (Loi « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable », promulguée en 2018) apparaissent comme des réponses favorables tout en étant insuffisantes.

      Deuxième trait commun à l’origine, au moins partielle, de la crise agraire dans les deux pays : la question environnementale. En Inde, les difficultés de la grande majorité des paysans se sont intensifiées avec le changement climatique et notamment le caractère de plus en plus erratique des précipitations et de la mousson. « Le modèle issu de de la révolution verte instaurée dans les années 1960 n’est plus tenable » (Le Monde, 20 février 2024). Le mode de production intensif a eu des conséquences environnementales catastrophiques : pollutions durables des sols, assèchement des nappes phréatiques, etc. D’où des solutions envisagées comme le soutien financier à la diversification de la production. Mais c’est tout un mode de production qui est à repenser. En France, la question environnementale se déploie largement à l’échelle européenne avec le Green Deal (Pacte vert), cet ensemble législatif qui doit permettre à l’Union européenne de respecter l’accord de Paris et donc de limiter les effets du réchauffement climatique. Aujourd’hui, le vent est devenu favorable à la « pause réglementaire ». La flambée des prix de l’énergie, la hausse des taux d’intérêt et la fin du gaz russe bon marché ont donné le signal des contestations du Pacte vert européen. En accédant aux demandes de la FNSEA, en reculant sur la protection de la santé et de la biodiversité, le gouvernement favorise d’une certaine façon les critiques sur la transition agroécologique d’autant plus que les sondages sur les élections européennes de juin 2024 semblent conforter les appels à une pause écologique et à la « souveraineté alimentaire ».

       

      Daniel Oster, février 2024

    • sur Appel à communications – Journée d’étude CFC 2024 : “Cartographie et cinéma” – date butoir : 1er mai 2024

      Publié: 20 February 2024, 2:28pm CET par Catherine Hofmann

      JOURNÉE D’ÉTUDES DE LA COMMISSION D’HISTOIRE DU COMITÉ FRANÇAIS

      DE CARTOGRAPHIE

      Vendredi 6 DÉCEMBRE 2024

      INHA – SALLE VASARI

      Dans le prolongement de la rencontre organisée le 25 novembre 2023 autour des croisements entre art et cartographie, la Commission Histoire du Comité Français de Cartographie organise le 6 décembre 2024 une Journée d’études intitulée « Cartographie et cinéma ».

      Comme chacun le sait, le cinéma, principal média de fiction développé au cours du XXe siècle, a été dès son origine tourné vers la représentation des espaces et des paysages les plus divers à la surface de la planète. La cartographie, sous toutes ses formes, a été mobilisée dans les multiples tentatives pour transformer les lieux et les espaces géographiques en un ensemble de supports et de foyers narratifs. La Journée d’études proposée par la Commission Histoire du Comité Français de Cartographie a pour ambition d’explorer quelques-unes des modalités de la présence de la cartographie dans l’histoire du cinéma de fiction ainsi que dans les opérations cinématographiques.

      1/ Une première piste de travail sera celle, classique, de l’analyse des formes de la présence et de l’utilisation des cartes elles-mêmes (et des autres objets cartographiques, comme par exemple les globes) dans les films. Les objets cartographiques comme éléments de décor, comme images du territoire dans lequel l’action va se dérouler, ou encore comme outils de navigation, instruments de conquête militaire, ou embrayeurs d’opérations de mémorisation, etc., apparaissent à des moments stratégiques du déroulement de la narration cinématographique. Le sens et la portée de ces apparitions, parfois furtives d’ailleurs, peuvent faire l’objet d’investigations spécifiques, à partir d’études de cas.

      2/ On peut envisager également un second type de contributions, au sein desquelles c’est le cinéma lui-même, dans la diversité de ses dispositifs matériels de production et de diffusion, qui ferait l’objet d’investigations et d’analyses cartographiques. Par exemple : la cartographie des lieux de tournage, la cartographie des salles de projection, ou celle des festivals, etc. Le cinéma étant envisagé ici comme une industrie culturelle obéissant à une géographie spécifique. Mais aussi, dans une perspective voisine, il est possible de s’intéresser aux lieux, réels et imaginaires, représentés dans les films, et d’en interroger la cartographie.

      3/ Une troisième piste de contributions possibles est plus théorique. Il s’agit, dans cette perspective, d’interroger la cartographie, dans ses différentes formes et opérations, comme un modèle possible pour la fabrication des narrations cinématographiques, et pour la compréhension des opérations filmiques. On connaît, par exemple, l’importance de la réflexion sur les atlas pour la définition des opérations de montage chez Eisenstein. La cartographie peut-elle, de manière générale, servir de modèle aux cinéastes ?

      4/ Enfin une quatrième piste de contributions, dans le prolongement de la précédente, pourrait considérer la carte (et les objets cartographiques) comme l’objet même de la fiction cinématographique, et pas seulement comme un support ou un outil à l’intérieur des stratégies narratives du cinéma.

      Cette Journée d’études, qui sera également l’occasion d’inviter quelques spécialistes de la question, est ouverte à toutes et tous.

      Bibliographie

      • Teresa Castro, La pensée cartographique des images. Cinéma et culture visuelle, Aléas 2011.
      • Tom Conley, Cartographic Cinema, The University of Minnesota Press, 2007.
      • The Cartographic Journal, n° special “Cinematic Cartography”, Vol. 46, 2001, 2009.
      • Cinétrens, n° spécial “Cartographie”, n° 2, 2016.

      Modalités pratiques

      Les propositions de communication (environ 1500 signes), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à envoyer avant le 1er mai 2024 à l’adresse suivante: catherine.hofmann@bnf.fr.

      Le comité de sélection se réunira en début juin et communiquera les résultats de l’appel à communication courant juin. Les communications retenues auront vocation à être publiées dans un numéro de la revue du Comité français de cartographie, Cartes & Géomatique, au courant de l’année 2025.

      Appel-a-communications-pour-la-JE-CFC-2024-Cartographie-et-cinemaTélécharger