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Fiche n°4 : Les choix techniques

Introduction

La mise en place d'un SIG dans une commune, ou un groupement de communes, implique de recourir à des techniques le plus souvent inconnues du Maire, de ses adjoints ou des services municipaux. Il faut pourtant faire des choix techniques ! Et de cet ensemble de décisions, essentielles, dépend souvent le succès ou l'échec de l'opération.

Qu'est-ce qu'un bon choix technique ?

Les choix techniques en matière de SIG dépendent des besoins que l'on a diagnostiqués et des objectifs que l'on s'est fixés. Ils dépendent aussi des moyens disponibles sur place en matière topographique ou informatique, des formations et des motivations des personnels…
Ces choix prendront effet dans l'organisation locale particulière des services municipaux et des partenaires associés au projet. Savoir ce qu'il y a à faire, et quel personnel en sera chargé, est donc aussi déterminant pour l'avenir d'un projet que les choix techniques proprement dits. Un choix identique risque d'avoir des conséquences très différentes selon les cas de figure.

Une démarche de projet

Il faut d'abord situer les choix techniques concernant le SIG dans une démarche de projet définissant son champ d'application et ses objectifs. On s'interrogera ensuite sur certains aspects sensibles de ces choix.

D'où les questions suivantes :
* Faut-il aborder le projet dans son ensemble ou, au contraire, procéder par réalisations partielles et progressives ?
* Les premiers choix techniques doivent-ils ensuite s'imposer à tous ?
* Quels sont les enjeux des choix techniques concernant la structure des données ?
* Faut-il intégrer le SIG dans le système d'information municipal ?
* Enfin faut-il préférer des outils spécialisés et prêts à l'emploi ou des outils autorisant une évolution de l'usage interne du SIG ?

Choix techniques et démarche de projet

La mise en place d'un SIG est un “ projet ”. Il comporte des inconnues et donc des risques qu'il faut réduire au maximum. Ainsi, il ne prendra forme que si quelqu'un le porte et sait y associer tous ceux qui sont indispensables à son succès.

Qui faut-il associer au projet de SIG ?

Dans certains cas le Maire est personnellement à l'origine du projet. Ce peut être aussi le service du plan et de la topographie, le géomètre, le service informatique, des services, ou des partenaires extérieurs. Le SIG offre des possibilités très étendues et peut, de ce fait, toucher tous les services (opérationnels ou d'études) qui créent ou utilisent déjà des cartes ou des plans. Mais l'usage du SIG concerne également ceux qui jusqu'ici n'avaient pas recours à la représentation planimétrique.

Le propre des SIG est de permettre d'analyser et de représenter la dimension spatiale de l'information. Leur usage concerne donc tous ceux qui gèrent des données localisées ou localisables ainsi que tous ceux qui sont amenés à prendre des décisions à partir de telles données. Soit pratiquement tous les services municipaux. Mais chaque service aura un usage différent des données.

Faut-il tout faire tout de suite ?

Certes non ! Il faut évidemment commencer par ce qui paraît le plus urgent en termes de résultats attendus ou de coûts évités, avec les services les plus motivés et situés en amont de la chaîne d'information. Mais, même si l'on commence ainsi par un usage particulier du SIG, il ne faut pas ignorer la perspective de voir s'étendre ultérieurement son application. Cela suppose d'associer très vite les échelons de décision les plus élevés afin d'éviter de faire plus tard du SIG une chapelle ou un objet de conflits.

Choix unique ou choix à la carte ?

Les besoins - et donc les choix techniques - de chaque service pourront être très différents les uns des autres.

Le géomètre, ou le service du plan, seront très sensibles aux outils de lever et de restitution. S'ils mènent leur affaire de leur côté, ils risquent de négliger totalement d'autres dimensions des SIG, comme la possibilité de représenter des données figurant dans des fichiers à l'adresse.

Le service informatique, ou le bureau d'études, peuvent faire l'erreur inverse et ignorer totalement les outils d'acquisition de données ou les outils de lever.
Faut-il alors choisir le même outil sur toute la chaîne de l'information municipale de nature géographique, depuis la saisie des données jusqu'à leur analyse finale ou, au contraire, préférer des échanges de données entre un outil plus spécialisé dans l'acquisition des données planimétriques et un autre outil plus adapté à l'analyse de la dimension spatiale de l'information ?

En fait, dans la plupart des cas, les données planimétriques de base seront acquises auprès d'organismes spécialisés (Cadastre, IGN, BDU locale, etc.). Mais il arrivera souvent que le projet prévoie l'intégration de levers, réguliers ou non, effectués par la commune ou ses partenaires dans le cadre de travaux d'aménagement par exemple.

Si les métiers sont bien séparés, exercés par des personnes ou des organismes différents, il sera le plus souvent préférable de laisser à chacun la liberté d'optimiser son choix, en privilégiant des critères fonctionnels qui lui sont propres. Cela suppose impérativement de prévoir, dès le départ, comment les données produites par l'un pourront être utilisées par l'autre.

Choix techniques et données

Les choix techniques relatifs aux données sont quasiment irréversibles. Ils représentent souvent la plus grande part de l'investissement sur le projet. S'il est un choix à ne pas rater, c'est bien celui-là.

Au risque de simplifier, on peut dire qu'il y a trois organisations possibles des données :

A/ La première, de format “raster” ou “ trame”, est obtenue par scannage des plans existants, par photographie aérienne ou encore par imagerie satellitaire. Ce choix a l'avantage d'offrir rapidement un résultat visible (affichage écran, impression sur papier…) pour un coût relativement limité. Mais ce format ne convient pas pour certaines analyses de la dimension spatiale de l'information. Il ne faut surtout pas croire que cette lacune sera facilement comblée ultérieurement par “ vectorisation ” du raster, car il s'agit d'une opération délicate et coûteuse si l'on est, comme il se doit, exigeant sur le résultat.

B/ La deuxième organisation, de format “vecteur”, est celle qu'utilisent les logiciels de dessin assisté par ordinateur (DAO). La gamme de ses usages est beaucoup plus étendue. Il faudra cependant veiller à ce que cette organisation autorise l'identification de chaque objet cartographique ainsi que la gestion des liens entre ces objets. Supposons par exemple que l'on veuille représenter sur le plan de la ville les équipements publics. En mode “ vecteur DAO ” il sera facile d'affecter une couleur aux équipements selon leur catégorie (espaces verts, terrains de sport, écoles…) et de faire figurer le nom des principaux d'entre eux. Mais cela ne suffira pas si l'on veut, par la suite, représenter automatiquement sur le plan le sous-ensemble de ces équipements gérés par les services municipaux, ceux qui sont ouverts au public pendant les week-ends, ceux qui ont été rénovés depuis 6 ans… même si l'on dispose pourtant d'un fichier donnant ce type d'informations.

C/ La troisième organisation des données adopte également le format vecteur, mais elle offre dès le départ une structure qui prévoit explicitement de rattacher une ou plusieurs “primitives géométriques” à un objet géographique. Dans certains cas, elle sait également partager entre plusieurs objets géographiques des primitives géométriques communes : la limite mitoyenne entre deux parcelles n'est pas répétée, elle est partagée par les deux parcelles. Seule cette troisième organisation des données permet le plein usage de toutes les fonctions des SIG. Elle est indispensable, au moins sous la forme la plus simple, pour toutes les données cartographiques de type “ référence spatiale ”. Mais les données de type A et B peuvent apporter un enrichissement considérable à l'usage des données de référence de type C.

Une description et un cahier des charges de toutes les données à prévoir dans le SIG, avec leur source, leur type, leur mode de constitution, et les liens qu'elles auront entre elles et avec des données non directement cartographiques, est un préalable indispensable au lancement du projet. Il déterminera dans une large mesure le type de logiciel à retenir.

Choix techniques et système d'information

La notion de système d'information s'impose peu à peu, non plus comme un slogan mais comme une ambition susceptible d'apporter à la collectivité locale une grande maîtrise de son activité. La mise en place d'un SIG va faire apparaître de façon convaincante les avantages d'un système d'information digne de ce nom.

Une définition :

Le système d'information va consister à séparer les données des programmes qui les gèrent, à documenter ces données, à les partager, ce qui évitera leur prolifération anarchique, et à en faciliter l'usage, notamment pour l'aide à la décision, tout en les protégeant, le cas échéant, des regards indiscrets.

Dans une commune le SIG contiendra une ou plusieurs représentations cartographiques de la ville. Il sera vite évident que ces représentations doivent être documentées et partagées entre les services. De plus, le SIG sera utilisé pour l'aide à la décision, notamment s'il est possible de le relier aux différentes données localisées gérées par ailleurs (voir la notion de référence spatiale ci-dessus). Bien compris, le SIG de la ville se présente donc comme l'archétype du système d'information municipal.

Mais il y a plusieurs manières de concevoir ce système d'information. Aujourd'hui, sans revenir au cloisonnement récent des applications informatiques, on privilégie les approches modulaires, chaque domaine d'activité ayant ses propres ressources, souvent sa propre base de données et éventuellement son propre serveur. Le SIG n'est donc pas le noyau d'un système d'information réparti, il en est un domaine parmi d'autres.

C'est toutefois un domaine qui peut être structurant pour les autres, la notion de référence spatiale devant être la même pour le SIG et pour les différents domaines applicatifs susceptibles d'avoir recours à la cartographie. Les adresses, les voies, les parcelles ou les îlots, par exemple, seront enregistrés de la même manière partout. Mais cela peut se faire progressivement, domaine par domaine, sans alourdir le projet SIG proprement dit.
Dans la plupart des cas, il sera donc préférable de prévoir d'installer le SIG sur un petit nombre de postes de travail aptes à échanger des fichiers entre eux. En dessous d'une taille limite, ou si l'on sait fragmenter le territoire couvert, les micro-ordinateurs de la dernière génération, bien dimensionnés en mémoire vive, ont une puissance suffisante. Mais des traitements sur un territoire vaste et détaillé ou l'interface de la cartographie avec de gros fichiers alphanumériques pourront requérir parfois de puissantes stations UNIX.

Choix techniques et développements

Parmi les choix techniques, il est un critère concernant la nature du logiciel à acquérir qui doit faire l'objet d'une analyse plus particulièrement approfondie.
Dans de nombreux organismes, la mise en place du SIG conduit à spécialiser des personnels de niveau technique variable au départ, mais qui, en général, s'élèvent rapidement. Ils commencent, comme avec les outils bureautiques, par l'usage de commandes disponibles sous forme de menus déroulants ou d'icônes. Mais peu à peu, ils sont en mesure d'enchaîner des commandes plus complexes au moyen de langages associés ou associables au logiciel choisi. Des programmes spécifiques sont peu à peu écrits en interne pour répondre à certains besoins ou faciliter la tâche des personnels débutants.

Dans d'autres cas, au contraire, il paraîtra préférable d'utiliser un logiciel dont toutes les fonctions sont disponibles sous forme de menus ou d'icônes, sans aucune possibilité de développement interne. Dans ce cas, les adaptations seront entièrement confiées au fournisseur ou à des équipes de développement spécialisées.
Le choix entre ces deux solutions aboutit à des résultats radicalement différents en termes d'organisation. Il pourra conduire également à des appréciations très divergentes des divers logiciels SIG disponibles sur le marché. Chaque fois que possible, il sera préférable de faciliter l'émergence d'équipes de travail destinées à devenir compétentes dans l'usage élargi du SIG retenu et capables peu à peu de procéder aux développements et adaptations jugés indispensables.

Cette option se justifie par la multiplicité des usages des SIG, par leur potentiel généralement sous-exploité au départ et, enfin, par l'utilisation courante et quotidienne qui en sera faite. Le choix d'un logiciel fermé ne sera retenue qu'en l'absence totale de personnels adéquats et lorsqu'un logiciel existant semble convenir immédiatement pour atteindre la plupart des objectifs assignés au projet.

Conclusions

Les choix techniques relatifs à l'implantation d'un SIG dans une ville, et chez ses partenaires éventuels, ne peuvent être abordés en dehors d'une démarche de projet impliquant nécessairement les échelons de décision les plus élevés, le projet concernant en effet, à terme, une large fraction des services.
Plutôt que de prévoir, dès le départ, un champ d'application trop étendu, il est préférable en général de lancer le SIG sur les objectifs partiels propres aux services les plus motivés et situés, de préférence, en amont de la chaîne d'information.

Il faudra s'assurer cependant, par le moyen de cahiers des charges sur les données en entrée et en sortie, de la bonne adaptation de l'organisation des données - et tout particulièrement des références spatiales - à un usage étendu du SIG.
Il faudra éviter de faire du SIG le moyen de rénover le “ système d'information municipal ”. Implanté sur quelques postes de travail, le SIG ne sera en fait qu'une composante de ce système d'information, les adaptations réciproques devant être étudiées cas par cas et progressivement.

Enfin, il sera bénéfique, à terme, d'aborder de façon lucide l'introduction dans les services des techniques nouvelles liées aux SIG, en prévoyant notamment l'évolution des compétences et donc des qualifications des personnels destinés à mettre en œuvre le nouvel outil. Seuls des cas très particuliers justifieront le choix d'outils fermés et rigoureusement spécialisés face auxquels les personnels n'auraient irrémédiablement qu'un rôle d'exécutant.

Le plus souvent la mise en place d'un SIG dans une ville se fera en association avec un ou plusieurs partenaires : collectivités locales voisines, concessionnaires de réseaux, sociétés d'aménagement, constructeurs, observatoires, banques de données urbaines… Cela permet de partager une partie de l'investissement de départ et de mieux tirer partie des compétences localement disponibles.

Mais, même en ce cas, le projet tirera grand profit de l'intervention, dès le départ, d'un consultant extérieur qui pourra faire bénéficier les étapes préalables du projet de l'expérience acquise ailleurs. Ce consultant sera choisi pour sa capacité d'expertise en SIG, non réductible à une expertise informatique ou topographique.

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main/fiches_cnig/fiche_004.txt · Dernière modification: 2016/11/26 17:00 par Robin
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