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    Dans la presse Dans la presse

    Toile géomatique francophone

     
    • sur [Equipe Oslandia] Augustin, développeur sénior

      Publié: 22 February 2024, 7:00am CET par Caroline Chanlon

      Chaque mois, nous avons le plaisir de vous présenter un membre de l’équipe, aujourd’hui c’est Augustin qui a répondu à nos questions ?

      Diplômé d’un double cursus ingénieur Supelec à Gif-sur-Yvette et d’un Master of Science « Advanced Computing » à Londres, Augustin commence en régie en tant que développeur Java avant de partir dans une agence web parisienne dans laquelle il découvre le front, à une époque où « JavaScript montait très fort ». C’est aussi l’occasion d’acquérir des compétences DevOps via des missions de gestion de la production, mise en production.

      En 2015, il quitte son emploi en même temps que la sortie de Firefox OS pour travailler avec une start-up spécialisée dans la personnalisation de l’OS et du roam cooking pour les opérateurs … dont l’aventure se termine prématurément avec l’abandon par Mozilla de Firefox OS … En 2016, il rejoint Oslandia, sans connaitre les SIG mais « convaincu par les choix open source » de l’entreprise.

      Augustin travaille beaucoup sur les projets Javascript pour la 3D avec WebGL et maintient deux librairies pour lequelles Oslandia est très impliqué : Py3dtiles (librairie Python) et Giro3D (librairie webGL).
      Adepte également du PostgreSQL et PostGIS, il est un soutien pour ses collègues sur les problématiques DevOps ou l’optimisation de requêtes PostGIS, un volet DevOps qu’il a également mis à contribution avec Ansible, pour l’infra Oslandia.

      Ses projets emblématiques
      • Projet avec le Shom (Service hydrographique et océanographique de la Marine) : conception de la base de données et des routines d’exploitation d’un référentiel des profondeurs sous marines (mesures batimétriques).
      • Développement d’un visualisateur 3D web pour un leader du transport en France avec des données de bâtiment, d’imagerie, des nuages de point, …
      Ses technologies de prédilection

      Ansible / Javascript / Typescript / webGL / PostGIS / univers Rust / Python

      Sa philosophie

      « Se questionner sans cesse pour produire du code pérenne, du code propre pour rendre service aux autres… et à moi-même. J’aime aussi beaucoup aider mes collègues et venir en soutien. »

      Oslandia en 1 mot

      Liberté dans le sens d‘autonomie et d’esprit d’initiative et d’action mais aussi liberté en lien avec le logiciel libre : la liberté de construire sur ce qu’on produit !

    • sur A sneak peak at the first SWOT hydrology products

      Publié: 22 February 2024, 1:54am CET par Simon Gascoin
      Pièce jointe: [télécharger]

      SWOT, the Surface Water and Ocean Topography mission was successfully launched more than a year ago (Dec 16, 2022). Hydrologists are eagerly awaiting the release of SWOT products, which will allow them to study for the first time the water levels variations of more than a million lakes and rivers around the globe!

      A first batch of products from the SWOT mission has been released by NASA and CNES. As explained in the release note, these SWOT products are « at a very early stage, with known limitations ». The hydrology products span only two weeks in April 2023.  However, I could not resist to have a look at the data… Hence I downloaded some level 2 hydrology products via the CNES Hydroweb.next portal ( [https:]] ). The datasets are distributed as shapefile and convenient to use. The Level 2 High Rate River Single Pass Vector Product provides river data – including water surface elevation of the river. Here is an example of the surface water elevation of the Oranje river in southern Africa.

      Water surface elevation of the Oranje river on April 07, 2023 from SWOT

      It is quite amazing to be able to map a river’s elevation profile from satellite measurements. Such data is key to estimate the river discharge [Durand et al] and therefore should enable us to make considerable progress in our understanding of the terrestrial water cycle. SWOT is expected to measure river surface elevation with an accuracy of approximately 10 cm at 100–200 m along-stream resolution [Langhorst et al.]. Several teams are already working to evaluate the actual accuracy depending on the river morphology.

      Similarly, the High Rate Lake Single Pass Vector Product provides the surface elevation of lakes. To begin with, I picked four artificial lakes in northern India near Varanasi (Benares). In this case, the lake polygons match well the water surfaces that can be seen in a Sentinel-2 image acquired four days earlier.

      Selected lakes in northern India. Background image is a Sentinel-2 false color image captured on 2023 April 05. White lines indicate the lake polygons provided in the SWOT lake product of 2023 April 09.

      In SWOT products, each lake has an ID. A lake’s attributes including its mean water surface elevation (wse) and uncertainty (wse_u) can be retrieved in a terminal using ogrinfo from a level 2 file:

      file="SWOT_L2_HR_LakeSP_(...).zip"
      id="4520103033" # lake ID
      ogrinfo /vsizip/$file -nomd -al -geom=NO -where "lake_id='${id}'"

      This is the output from all available preliminary SWOT products at these four Indian reservoirs.

      The top panel corresponds to the largest lake (Pipari dam): the data indicate that the water level dropped by 2 meters between April 21 and April 26 (from 168.5  to 166.5 m). This agrees well with the time series of Sentinel-2 images below, which show a reduction of the surface water area from April 20 to May 05 after a period of constant lake area. document.createElement('video'); [https:]]

       

      I am a bit more familiar with lakes in the French Pyrenees. There are many cases where SWOT lake polygons (red polygons in the map below) are off the actual lake position, both in the « obs » and « prior » products. Be careful if you use SWOT data in mountain regions!

      Some lakes in the north of the map (Bassiès) are correctly geolocated, especially this one (Etang Majeur de Bassiès, 21 hectares): Here, we see a quick increase of the water level after April 21, which is consistent with the snowmelt that happened over the same period as shown below from Sentinel-2 imagery. [https:]]

      Below is another example in western France near Pressac, where there are many small lakes and ponds. From the SWOT product, I selected 23 lakes with areas ranging from 3 to 19 hectares, all well located.

      All lakes follow the same decreasing trend. This may reflect the evolution of the regional water table but a 2 meters drop in two weeks only? Its seems really big for natural lakes. In conclusion, it is really exciting to have access to some SWOT products – even preliminary. Hydrology products are easy to obtain and to work with. This first release has indeed some limitations in lake geolocation but NASA and CNES engineers are probably working hard to improve the data. I look forward to the next release! __

      Top picture: Oranje river by yakovlev.alexey, CC BY-SA 2.0 [https:]] , via Wikimedia Commons

    • sur Paysans français, paysans indiens : mêmes combats ?

      Publié: 20 February 2024, 7:10pm CET par r.a.

      A quelques jours du Salon de l’Agriculture, le monde agricole français (et même européen) n’en finit pas de manifester son mécontentement. Au même moment, à des milliers de kilomètres de là, des dizaines de milliers de paysans entendent profiter de la tenue prochaine des élections générales en Inde pour converger vers New Delhi afin de protester contre leur situation actuelle. Les contextes sont certes différents mais néanmoins il existe des aspects communs aux deux événements, des aspects relatifs aux raisons de la colère et aux méthodes utilisées pour faire pression sur les autorités.

      En France comme en Inde, la méthode choisie pour inciter les pouvoirs publics à tenir compte des revendications du monde agricole vise l’efficacité et le symbole. L’efficacité en bloquant les routes en France, en organisant une nouvelle marche (après celle de 2020-2021) vers New Delhi en Inde. Le symbole avec les tentatives de bloquer les lieux du pouvoir (Paris d’un côté, New Delhi de l’autre). La prise en compte rapide des revendications paysannes en France comme en Inde a empêché la coagulation des mécontentements provenant d’autres secteurs d’activité et des oppositions politiques.

      En ce qui concerne les raisons de la colère il y a de nombreuses différences parmi lesquelles l’importance économique et sociale des deux mondes agricoles. En Inde, ce sont « les deux tiers de la population (qui) dépendent directement ou indirectement des revenus agricoles pour leur subsistance » (Le Monde, 20 février 2024). En France, l’agriculture représente certes le troisième excédent commercial après l’aéronautique et les cosmétiques mais sa part dans le PIB français n’était que de 3,4% en 2019 et le nombre d’agriculteurs exploitants est désormais inférieur à 400 000.

      Relevons cependant quelques traits communs aux deux situations agricoles et donc à la nature des revendications paysannes en France et en Inde. Cela n’est pas chose aisée car la situation agricole dans chacun des deux pays est marquée par une forte hétérogénéité. Comme en témoigne la diversité du syndicalisme agricole français malgré la prédominance de la FNSEA qui « tient les campagnes » en participant à une sorte de « cogestion » du système agricole national dominé par l’agriculture intensive. Comme en témoigne également la réponse du gouvernement indien qui propose de soutenir la diversification agricole, ce dont devraient profiter le Penjab et l’Haryana, deux riches régions agricoles, productrices de riz et de blé, d’où est partie la nouvelle marche vers la capitale.

      Deux traits communs principaux sont observables dans les crises « paysannes » en Inde et en France : la question du revenu des agriculteurs et la question environnementale. A l’évidence, le cœur de la colère paysanne réside, ici et là, dans le niveau du revenu et la volatilité des cours. En Inde, la crise de 2020-2021 avait pour objectif le retrait de trois lois de libéralisation des marchés agricoles. Toutes les promesses n’ayant pas été tenues, la crise agraire actuelle s’inscrit dans le même sillon que la crise précédente avec la revendication de tarifs minimum pour toutes les productions agricoles. Du côté français, la demande d’un revenu « décent » pour l’ensemble des agriculteurs constitue la priorité n°1 de la panoplie des revendications. Pour cela, la dérogation aux 4% de terres non cultivées ainsi que le respect de la loi EGalim (Loi « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable », promulguée en 2018) apparaissent comme des réponses favorables tout en étant insuffisantes.

      Deuxième trait commun à l’origine, au moins partielle, de la crise agraire dans les deux pays : la question environnementale. En Inde, les difficultés de la grande majorité des paysans se sont intensifiées avec le changement climatique et notamment le caractère de plus en plus erratique des précipitations et de la mousson. « Le modèle issu de de la révolution verte instaurée dans les années 1960 n’est plus tenable » (Le Monde, 20 février 2024). Le mode de production intensif a eu des conséquences environnementales catastrophiques : pollutions durables des sols, assèchement des nappes phréatiques, etc. D’où des solutions envisagées comme le soutien financier à la diversification de la production. Mais c’est tout un mode de production qui est à repenser. En France, la question environnementale se déploie largement à l’échelle européenne avec le Green Deal (Pacte vert), cet ensemble législatif qui doit permettre à l’Union européenne de respecter l’accord de Paris et donc de limiter les effets du réchauffement climatique. Aujourd’hui, le vent est devenu favorable à la « pause réglementaire ». La flambée des prix de l’énergie, la hausse des taux d’intérêt et la fin du gaz russe bon marché ont donné le signal des contestations du Pacte vert européen. En accédant aux demandes de la FNSEA, en reculant sur la protection de la santé et de la biodiversité, le gouvernement favorise d’une certaine façon les critiques sur la transition agroécologique d’autant plus que les sondages sur les élections européennes de juin 2024 semblent conforter les appels à une pause écologique et à la « souveraineté alimentaire ».

       

      Daniel Oster, février 2024

    • sur Appel à communications – Journée d’étude CFC 2024 : “Cartographie et cinéma” – date butoir : 1er mai 2024

      Publié: 20 February 2024, 2:28pm CET par Catherine Hofmann

      JOURNÉE D’ÉTUDES DE LA COMMISSION D’HISTOIRE DU COMITÉ FRANÇAIS

      DE CARTOGRAPHIE

      Vendredi 6 DÉCEMBRE 2024

      INHA – SALLE VASARI

      Dans le prolongement de la rencontre organisée le 25 novembre 2023 autour des croisements entre art et cartographie, la Commission Histoire du Comité Français de Cartographie organise le 6 décembre 2024 une Journée d’études intitulée « Cartographie et cinéma ».

      Comme chacun le sait, le cinéma, principal média de fiction développé au cours du XXe siècle, a été dès son origine tourné vers la représentation des espaces et des paysages les plus divers à la surface de la planète. La cartographie, sous toutes ses formes, a été mobilisée dans les multiples tentatives pour transformer les lieux et les espaces géographiques en un ensemble de supports et de foyers narratifs. La Journée d’études proposée par la Commission Histoire du Comité Français de Cartographie a pour ambition d’explorer quelques-unes des modalités de la présence de la cartographie dans l’histoire du cinéma de fiction ainsi que dans les opérations cinématographiques.

      1/ Une première piste de travail sera celle, classique, de l’analyse des formes de la présence et de l’utilisation des cartes elles-mêmes (et des autres objets cartographiques, comme par exemple les globes) dans les films. Les objets cartographiques comme éléments de décor, comme images du territoire dans lequel l’action va se dérouler, ou encore comme outils de navigation, instruments de conquête militaire, ou embrayeurs d’opérations de mémorisation, etc., apparaissent à des moments stratégiques du déroulement de la narration cinématographique. Le sens et la portée de ces apparitions, parfois furtives d’ailleurs, peuvent faire l’objet d’investigations spécifiques, à partir d’études de cas.

      2/ On peut envisager également un second type de contributions, au sein desquelles c’est le cinéma lui-même, dans la diversité de ses dispositifs matériels de production et de diffusion, qui ferait l’objet d’investigations et d’analyses cartographiques. Par exemple : la cartographie des lieux de tournage, la cartographie des salles de projection, ou celle des festivals, etc. Le cinéma étant envisagé ici comme une industrie culturelle obéissant à une géographie spécifique. Mais aussi, dans une perspective voisine, il est possible de s’intéresser aux lieux, réels et imaginaires, représentés dans les films, et d’en interroger la cartographie.

      3/ Une troisième piste de contributions possibles est plus théorique. Il s’agit, dans cette perspective, d’interroger la cartographie, dans ses différentes formes et opérations, comme un modèle possible pour la fabrication des narrations cinématographiques, et pour la compréhension des opérations filmiques. On connaît, par exemple, l’importance de la réflexion sur les atlas pour la définition des opérations de montage chez Eisenstein. La cartographie peut-elle, de manière générale, servir de modèle aux cinéastes ?

      4/ Enfin une quatrième piste de contributions, dans le prolongement de la précédente, pourrait considérer la carte (et les objets cartographiques) comme l’objet même de la fiction cinématographique, et pas seulement comme un support ou un outil à l’intérieur des stratégies narratives du cinéma.

      Cette Journée d’études, qui sera également l’occasion d’inviter quelques spécialistes de la question, est ouverte à toutes et tous.

      Bibliographie

      • Teresa Castro, La pensée cartographique des images. Cinéma et culture visuelle, Aléas 2011.
      • Tom Conley, Cartographic Cinema, The University of Minnesota Press, 2007.
      • The Cartographic Journal, n° special “Cinematic Cartography”, Vol. 46, 2001, 2009.
      • Cinétrens, n° spécial “Cartographie”, n° 2, 2016.

      Modalités pratiques

      Les propositions de communication (environ 1500 signes), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à envoyer avant le 1er mai 2024 à l’adresse suivante: catherine.hofmann@bnf.fr.

      Le comité de sélection se réunira en début juin et communiquera les résultats de l’appel à communication courant juin. Les communications retenues auront vocation à être publiées dans un numéro de la revue du Comité français de cartographie, Cartes & Géomatique, au courant de l’année 2025.

      Appel-a-communications-pour-la-JE-CFC-2024-Cartographie-et-cinemaTélécharger
    • sur Une carte animée des opérations militaires en Europe pendant la 2nde Guerre mondiale

      Publié: 14 February 2024, 11:08am CET

       

      Cette cartographie animée reconstitue jour par jour les conquêtes territoriales de l'Allemagne hitlérienne puis, à partir de 1943, la poussée des armées alliées jusqu'à l'effondrement du IIIe Reich. Le principal intérêt de cette animation est de donner une représentation visuelle extrêmement précise des conquêtes territoriales en indiquant le nombre de soldats engagés et les faits marquants à chaque instant de la guerre : une sorte de récit visuel du conflit par la carte. La vidéo est agrémentée d'une bande sonore restituant des discours d'époque. Les couleurs tranchées permettent de reconnaître facilement les belligérants regoupés ici en trois camps (Allemagne nazie en noir, Américains en bleu, Soviétiques en rouge), alors que les Etats-Unis et l'URSS étaient encore alliés à l'époque. Ce faisant, la vidéo déroule un certain narratif autour de l'avancée rapide des Soviétiques à l'est par rapport aux Américains à l'ouest : une sorte de course à Berlin préfigurant les rivalités de la Guerre froide. 

      World War II Every Day with Army Sizes (source : vidéo Youtube de @stoferr)

      L'auteur de cette carte animée (@stoferr) dit avoir mis un an pour rassembler toutes les informations et réaliser le montage vidéo. Il est l'auteur d'autres timelapses à vocation informative sur la Seconde guerre mondiale qu'il met à disposition sur Youtube. Le grand nombre d'informations réunies dans cette vidéo n'empêche pas des erreurs ou approximations comme par exemple la Corse qui reste encore allemande en mai 1945 : un oubli certainement de l'auteur qui se dit prêt à faire des modifications si besoin. Cette dataviz animée met bien en évidence les grandes dynamiques, sans négliger certains encerclements que l'on aurait du mal à percevoir sans une carte animée. Il est possible de faire des arrêts sur image à des moments-clés du conflit et de s'interroger sur les pistes d'interprétation possibles générées conjointenement par l'animation graphique, les textes et la bande son (pas toujours convergents, en tout cas source de plusieurs lectures possibles). Ce type de cartographie grand public n'est pas sans poser des questions sur le message qui est délivré. 

      La carte animée a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux (notamment X-Twitter) et a suscité des avis très divergents, soit pour en célébrer la précision des informations et l'efficacité visuelle, soit pour en dénoncer le message simplificateur voire tendancieux. Elle pose la question des narratifs que l'on met derrière ce type de carte animée. Pour certains, elle permet de montrer l'essentiel de l'effort de résistance puis de reconquête par l'Armée Rouge. Même si le débarquement allié n'avait pas eu lieu, l'Allemagne battait déjà en retraite. Pour d'autres au contraire, la carte ne montre pas tout l'effort industriel américain. Elle occulte le débarquement en Afrique du Nord, l’effort anglo-américain sur l’Atlantique et l’aide matérielle des Etats-Unis à l’égard de l’Armée Rouge notamment au Moyen-Orient. Surtout elle se limite au front européen et ne montre pas le front dans le Pacifique, donnant une vue très partielle des opérations à l'échelle mondiale. Résumer une guerre mondiale par une carte européenne peut sembler un peu dérisoire. D'aucuns soupçonnent la vidéo de nourrir un certain révisionnisme poutinien vis à vis de la Seconde guerre mondiale. Il est probable que cela ne faisait pas partie des intentions de l'auteur, mais en circulant massivement sur Internet, la carte animée se voit accompagnée de nombreux commentaires et faire l'objet de détournements possibles.

      Elle fournit en tout cas un bon exemple pour s'interroger sur l'intérêt et les limites de la cartographie animée pour rendre compte d'un conflit. Cela fait écho aujourd'hui au storytelling des cartes de suivi du front en Ukraine qui tentent de résumer le conflit aux pertes ou aux gains territoriaux réalisés chaque jour par les belligérants. 

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      Des images aériennes déclassifiées prises par des avions-espions U2 dans les années 1950

      Les ventes d'armes des Etats-Unis et de la Russie (1950-2017)

      La carte, objet éminemment politique. L'annexion de quatre territoires de l'Ukraine par la Russie

      Ukraine : comment cartographier la guerre à distance ?

    • sur Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)

      Publié: 14 February 2024, 5:53am CET

       

      Source : Les stations de montagne face au changement climatique (Rapport de la Cour des comptes, février 2024)

      Synthèse du rapport

      Si la France est une destination majeure pour le tourisme hivernal (2e rang mondial après les Etats-Unis), le modèle économique du ski français s’essouffle. Ce phénomène est accentué par le changement climatique qui se manifeste en montagne de manière plus marquée qu’en plaine, avec une hausse des températures, en accélération depuis les années 2010. Inégalement vulnérables en fonction de leur exposition au risque climatique, du poids de l’activité économique et de la surface financière de l’autorité organisatrice, toutes les stations seront plus ou moins touchées à horizon de 2050. Quelques stations pourraient espérer poursuivre une exploitation au-delà de cette échéance. Celles situées au sud du massif des Alpes seront en revanche plus rapidement touchées que les autres. Avec une gouvernance centrée sur l’échelon communal et des regroupements insuffisants, l’organisation actuelle ne permet pas aux acteurs de la montagne de s’adapter aux réalités du changement climatique à l’échelle d’un territoire pertinent. Afin de permettre l’adaptation dans une approche non concurrentielle, les très fortes inégalités entre stations et le montant important des fonds publics déjà mobilisés justifieraient la mise en place d’une solidarité financière entre collectivités. Ainsi, devrait être mis en place d’un fonds d’adaptation au changement climatique destiné à financer les actions de diversification et de déconstruction des installations obsolètes, alimenté par la taxe locale sur les remontées mécaniques. 

      Schéma systémique concernant l'altération du moteur de la croissance des stations de ski au début du XXIe siècle
      (source : Rapport de la Cour des comptes, février 2024)


      Récapitulatif des recommandations 

      1. Mettre en place un observatoire national regroupant toutes les données de vulnérabilité en montagne accessibles à tous les acteurs locaux (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires). 
      2. Faire évoluer le cadre normatif afin que les autorisations de prélèvements d’eau destinés à la production de neige tiennent compte des prospectives climatiques (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires). 
      3. Formaliser des plans d’adaptation au changement climatique, déclinant les plans de massifs prévus par la loi Climat et résilience (autorités organisatrices, ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires). 
      4. Conditionner tout soutien public à l’investissement dans les stations au contenu des plans d’adaptation au changement climatique (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, régions, départements). 
      5. Mettre en place une  gouvernance des stations de montagne ne relevant plus du seul échelon communal (ministère de l’intérieur et des outremer, collectivités territoriales). 
      6. Mettre en place un fonds d’adaptation au changement climatique destiné à financer les actions de diversification et de déconstruction des installations obsolètes, alimenté par le produit de la taxe sur les remontées mécaniques (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, ministère de l’économie et des finances et de la souveraineté industrielle et numérique). 


      Données disponibles sur les stations de ski

      S'il n'existe pas encore de véritable observatoire national permettant de regrouper toutes les données, le site du Stationoscope du massif des Alpes permet d'obtenir des informations sur les types de station, leurs altitudes moyennes, leurs remontées mécaniques, leur mode de gestion. Les données téléchargeables sous forme de fichier Excel concernent l'ensemble des massifs montagneux en France. 

      Aperçu de l'interface de consultation du site du Stationoscope du massif des Alpes


      Une base mondiale des stations de ski est disponible sur le site Openskimap, qui reprend les données collaboratives d'OpenStreetMap. Concernant les stations en Europe, l'Agence européenne de l'environnement fournit une cartographie des massifs montagneux en Europe (fichier shp à télécharger).

      Voir également le site Esquiades.com qui rassemble les cartes de grands domaines skiables dans le monde.

      Pour compléter

      « Les stations de ski vont-elles disparaître avec le réchauffement climatique ? » (Huffington Post). Une nouvelle étude donne l’alerte sur l’avenir des stations de ski européennes avec le réchauffement climatique. L’étude publiée dans Nature Climate Change n’annonce rien de bon pour celles situées sur le continent européen. Elles représentent la moitié des stations de ski dans le monde et sont toutes menacées par la raréfaction de la neige à cause du réchauffement climatique. Dans un scenario à +4 °C, la quasi-totalité d’entre elles devraient faire face à un manque de neige malgré l’utilisation de la neige artificielle.

      « Dans les Alpes, des vacances au ski de plus en plus élitistes » (Le Monde). Des résidences et des commerces plus luxueux, des forfaits de plus en plus chers, des prix de l’immobilier prohibitifs. Avec la « montée en gamme » des grandes stations d’altitude, la clientèle française ne cesse de se réduire.

      « Les stations de ski fantômes : mythes et réalité d’un angle mort de la géographie du tourisme » par Pierre-Alexandre Metral (Les Cafés géographiques). La « fin touristique » : normalité ou anomalie ? Pourquoi un domaine skiable ferme-t-il ? Quelle est la géo-histoire du phénomène de fermeture ? Les stations fantômes sont-elles réellement des stations ? Une incarnation de la station fantôme : la friche touristique. Vers la fin des friches touristiques ? La reconversion des anciennes stations de ski. 
      « Dans les Hautes-Alpes, les stations de ski à l’épreuve du changement climatique » (The Conversation). Une diversification ski-centrée. Une diversification hésitante. Des usages spontanés par les usagers.
      « Les stations de ski survivent au changement climatique. Avec plus d'argent et moins de neige » (Bloomberg). Les stations de ski disposant de plus de ressources financières, situées à une altitude plus élevée ou dont la plupart des pistes sont orientées vers le nord sont en principe mieux placées pour résister aux chocs du réchauffement climatique, selon une étude. Le changement climatique n’est donc pas la fin pour l’industrie, mais seuls les plus aptes survivront.
      « Production de neige : le piège de la dépendance pour les stations de ski ? » (The Conversation). Dans un article scientifique récemment publié, les auteurs ont décrypté les mécanismes de dépendance présents dans l’industrie des sports d’hiver vis-à-vis de cette production de neige. Voici les principaux enseignements de notre recherche.
      « On ne peut pas abandonner le ski" : dans les Pyrénées-Orientales, la station de Font-Romeu à fond sur la neige artificielle » (France Info). Dans un département confronté à une sécheresse historique, la station réalise une de ses meilleures saisons. Et compte sur ses canons pour survivre jusqu'en 2050.
      « Les stations de ski, c’est fini ? » (France Culture). "Partir à la neige", c’est peut-être bientôt terminé. Changement climatique, disparition de la neige, sites inadaptés, la période de gloire des stations touche-t-elle à sa fin ? Et pourquoi les politiques de l’après-guerre ont-elles vendu à tout prix le rêve des fameuses vacances à la neige ?
      « Avec les JO d’hiver 2030, les Alpes sont sur la mauvaise pente » (Libération). En concentrant les moyens sur une infime partie du massif pour seulement quinze jours de compétition, les Jeux risquent d’aggraver les fractures territoriales et freiner l’adaptation de la région au réchauffement climatique. Un total contresens, estime la présidente de l’ONG Mountain Wilderness France, Fiona Mille.
      Du blanc sur beaucoup de vert, l'image des stations avec neige artificielle en hiver (France Inter).
      « Dessinateur de pistes : un métier qui sent bon le sapin » (Graphein). Pierre Novat est le dessinateur de plans de pistes de ski français. De l'autre côté de l'Atlantique, même métier pour un seul et unique homme à l'origine des plans des meilleures pistes de ski américaines : James Niehues.
      Cartes en 3D des grands domaines skiables dans le monde (Esquiades.com).

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      Cartographier les espaces du tourisme et des loisirs


    • sur ICHC Map Curators Meeting in Paris, June 29th, 2024

      Publié: 13 February 2024, 4:26pm CET par Catherine Hofmann

      The map curators will gather in Paris at the Bibliothèque nationale de France (site Richelieu) for a day long meeting leading up to the International Conference on the History of Cartography, with the support of the Comité français de cartographie. 

      ICHC_Curators_Meeting-1Télécharger

      Program

      9:00-10:00Registration, coffee, welcome
      10:00-11:00Panel 1: The Use of AI for Map Collections
      11:00-12:00Panel 2: Collecting Born Digital Maps
      12:00-1:00Tours of the BnF Richlieu Site
      1:00-2:00Lunch in the BnF cafeteria
      2:00-3:00Identifying fakes: Presentation and discussion
      3:30-5:00Tours of the cartographic collections held in the Archives Nationales and Service Historique de la Défense

      About the tours
      Everyone will participate in the tour of the BnF as it can be broken up into two groups.

      For the tours of the Archives Nationales and the Service Historique de la Défense, you will need to choose one, there is not the possibility to do both tours.

      The tour of the Archives Nationales at the Pierrefite-sur-Seine site will highlight the facilities dedicated to the conservation of maps.

      The tour of the Service historique de la Défense will highlight the military cartographic archives

      Registration
      Please register for the meeting here: [https:]]

      Lodging

      If you will be staying in Paris, you are urged to make your hotel booking as soon as possible as hotels are booking up quickly due to the Summer Olympics. Here are three suggestions for hotels which are located near Gare de Lyon.

      HotelCostWebsite
      CitizenM Paris Gare de Lyon165€https://www.citizenm.com/hotels/europe/paris/paris-gare-de-lyon-hotel
      Hotel Mercure Paris Bastille Saint Antoine150€https://all.accor.com/hotel/8652/index.en.shtml
      Hotel des Arts-Bastille145€ [https:]]

      Transportation
      Trains run regularly between Paris and Lyon. The train ride between the cities is approximately 2 hours, with an additional 30 minutes or so to arrive at the BnF in Paris.

      Venue

      Bibliothèque nationale de France, site Richelieu
      Département des Cartes et plans
      5 rue Vivienne 75002 Paris
      See the location map below

    • sur Oslandia recrute : H/F Assistant(e) administratif et comptable

      Publié: 13 February 2024, 11:31am CET par Vincent Picavet
      OSL2402A – H/F Assistant(e) administratif et comptable Oslandia

      Oslandia est une société de service en informatique spécialisée dans les logiciels de système d’information géographique opensource. SAS générant un chiffre d’affaires d’environ 2M€, Oslandia organise son activité autour de 4 types de prestations : conseil, développement, support et formation. Forte de 15 années d’existence, la société compte aujourd’hui 26 collaborateurs, dont 23 de profil ingénieurs-développeurs, répartis en télétravail sur toute la France. L’organisation interne et le modèle managérial de l’entreprise reposent à la fois sur une forte autonomie des collaborateurs et un modèle collaboratif à distance approfondi induisant une implication individuelle forte dans le projet d’entreprise. Valeurs de l’open source, excellence technique, transparence, entraide et cohésion d’équipe font partie des ingrédients forts de la culture d’entreprise.

      Oslandia dispose de plusieurs fonctions supports dont un directeur, une directrice administrative, financière et RH. Ces fonctions support sont complétées par plusieurs rôles contribuant au pilotage et à l’organisation de l’activité : responsable de production ou membres du comité RH.

      Nous recherchons

      Oslandia recherche un(e) assistant(e) administratif et comptable à temps plein basé(e) sur la région IDF, en télétravail.

      Missions confiées

      Vous serez amené.e à travailler en étroite collaboration avec la directrice administrative et financière basée sur la région Parisienne, sur les missions décrites ci-dessous. Le poste est en 100 % télétravail avec possibilité de coworking ponctuellement.

      Comptabilité
      • Banque (état de rapprochement, cession créance BPI, réglements, …) ;
      • Facturation client (établir les factures, déposer les factures sur les plateformes appropriées, relance, encaissements) ;
      • Factures/NDF (saisie des factures, vérification des ndf, préparation des OD paie et tva) ;
      • Vérifications comptables (lettrage, aide à l’élaboration de la situation semestrielles et clôture comptable annuelle) ;
      • Déclarations (DES, CMIE, préparation TVA) ;
      • Matériel (suivi du matériel Oslandia et collaborateur sur l’ERP, commandes du matériel).
      Gestion administrative du personnel
      • Paie (transmission au cabinet comptable, vérification, classement…) ;
      • Gestion admin des entrées et sorties des colloborateurs (DPAE, affiliation mutuelle et prévoyance, maj dossiers individuels, visites médicales, conformité électriques, …) ;
      • Saisie des éléments de tableau indicateurs RH (absences, salaires, données du contrat de travail …).
      Gestion des services généraux
      • Qualification et affectation des appels et mails entrants ;
      • Gestion du courrier (scan, transfert, …) ;
      • Classement des documents comptables ;
      • Gestion administrative : location de salle, achats et gestion des stocks ;
      • Organisation logistique de séminaires et événements ;
      • Relations clients et fournisseurs ;
      • Gestion administrative de l’activité formation d’Oslandia (définition du besoin, courriers, …).
      Compétences recherchées

      Au-delà de votre formation (Niveau BAC ou BAC+2 Comptabilité/Gestion/Administratif), nous serons davantage attentifs aux compétences acquises par l’expérience dans des fonctions proches ou similaires.

      • Travail à distance
      • Comptabilité
      • Administration du personnel
      • Maîtrise des logiciels bureautiques
      • Adaptabilité aux outils numériques
      Qualités humaines recherchées
      • Organisation
      • Rigueur
      • Autonomie
      • Sens du service
      • Capacité à gérer plusieurs projets en même temps
      • Réactivité et gestion des priorités
      Conditions
      • CDI en 100 % télétravail avec possibilité de coworking
      • Localisation en Île de France
      • 37h hebdomadaire, non-cadre avec accord collectif ( 1RTT / mois )
      • Temps plein, possibilité de temps partiel 80 %
      • Rémunération entre 27 et 30 K€ annuels en fonction du profil et de l’expérience
      • Poste à pourvoir rapidement
      Nous offrons

      Oslandia est une société au modèle organisationnel atypique, avec des valeurs affirmées et une cohérence forte entre son objectif de développement des outils OpenSource et son mode de fonctionnement interne.

      Nous offrons un pack de rémunération composé notamment des aspects suivants :

      • Salaire en fonction de l’expérience
      • Transparence salariale interne
      • Accord d’intéressement collectif avec répartition égalitaire
      • Mutuelle d’entreprise fortement couvrante intégrant les ayant-droits
        prise en charge à 75% par l’entreprise
      Candidater

      Effectuez votre candidature par l’intermédiaire de notre formulaire dédié. La référence de l’annonce est OSL2402A

      Nous vous demandons notamment :

      • Un CV détaillé et à jour
      • Un texte présentant votre motivation à nous rejoindre

      Nous reviendrons vers vous sous peu si votre candidature retient notre attention.

      Notre processus de recrutement est présenté sur notre page web et vous sera explicité lors des premiers entretiens. Il comporte plusieurs entretiens individuels avec différents collaborateurs de notre équipe, sur des aspects techniques ainsi que de savoir-être. À l’issue de processus, nous mettons en place un plan d’intégration personnalisé qui vous permet une arrivée la meilleure possible parmi nous.

      Nous avons hâte de vous rencontrer, alors n’hésitez pas !

    • sur ZFE.green, faciliter la logistique urbaine durable

      Publié: 13 February 2024, 7:00am CET par Caroline Chanlon

      Une loi d’août 2021 rend la mise en place obligatoire des ZFE (Zone à Faibles Émissions) dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants avant le 31 décembre 2024. A l’initiative du groupement d’acteurs privés et publics InTerLUD (Innovations Territoriales et Logistique Urbaine Durable),  l’application ZFE.green permet aux professionnels de disposer d’informations précises et de visualiser rapidement les contraintes de circulation des ZFE-m (-mobilité) spécifiques à chaque territoire.

      En entrant les caractéristiques de son véhicule, le type de vignette Crit’Air mais aussi la nature de son activité, le professionnel accèdera aux ZFE-m actives et en projet et identifiera très rapidement les zones à circulation autorisées ou interdites.

      L’application permet par ailleurs de visualiser son itinéraire de circulation avec les ZFE-m traversées et un itinéraire bis sans ZFE-m.

      Itinéraire de circulation :

      Itinéraire bis sans ZFE-m :

      Origine du projet

      Le projet ZFE.green s’inscrit dans le cadre d’un programme CEE – Certificat d’Economie d’Energie incitant les entreprises de certains secteurs tels que celui de l’énergie, à compenser leur impact en finançant des projets générant des économies d’énergie. InTerLUD a souhaité mettre en œuvre un outil pour faciliter la logistique urbaine durable et s’est pour cela entretenu avec les collectivités et les fédérations de professionnels (logisticiens mais aussi artisans) afin de signer une charte pour une logistique plus douce. InTerLUD souhaitant privilégier les technologies open source et open data, s’est entouré d’ALLOHOUSTON et d’Oslandia pour la mise en œuvre technique du projet.

      Les acteurs du projet
      • ALLOHOUSTON est venu en conseil pour proposer un outil sur mesure à InTerLUD : interview des utilisateurs, ateliers, conception fonctionnelle, …
      • Oslandia a apporté son expertise sur les volets cartographiques et calcul d’itinéraires.
      Les technologies mobilisées
      • ALLOHOUSTON : framework MeteorJS, front en ReactJS, OpenLayers, Mongo DB
        Oslandia : fonds de carte IGN, PG routing pour le calcul d’itinéraires, PostgreSQL

      Aurélien Debacq, Co-fondateur ALLOHOUSTON « Oslandia a apporté son expertise technique à la fois dans la conception technique de l’ensemble, dans le choix des data, des référentiels, le choix des librairies à utiliser. Oslandia travaille sur la nouvelle géoplateforme de l’IGN et c’est une voie envisagée pour une évolution future »

      Le développement technique a débuté le 1er semestre 2022 pour une utilisation effective en septembre 2022.

      La deuxième phase du programme CEE InTerLUD, co-porté par le Cerema, Logistic Low Carbon et Rozo a été lancée fin 2022 sous l’appellation CEE LUD+. ALLOHOUSTON et Oslandia poursuivent leur collaboration sur ce programme ?

      A terme, l’application ZFE.green devrait être versée en open source à la communauté.

      Plus d’infos
    • sur La qualité logicielle dans QGIS

      Publié: 9 February 2024, 7:00am CET par Julien Cabieces

      Selon la définition de la qualité logicielle qu’en donne Wikipédia

      Une appréciation globale de la qualité tient autant compte des facteurs extérieurs, directement observables par l’utilisateur, que des facteurs intérieurs, observables par les ingénieurs lors des revues de code ou des travaux de maintenance.

      J’ai fait le choix dans cet article de ne parler brièvement que des seconds. La qualité d’un logiciel et plus précisément QGIS ne se limite donc pas à ce qui est décrit ici. Il y aurait encore beaucoup à dire sur:

      • La prise en compte des retours utilisateurs,
      • le processus de rédaction de la documentation,
      • la gestion de la traduction,
      • l’interopérabilité via l’implémentation des standards,
      • l’extensibilité permise par une API toujours plus riche,
      • la réversibilité et la résilience du modèle open source…

      Ce sont des sujets qui nous tiennent à coeur, mais qui mériteraient chacun leur propre article.

      Je me concentrerai ici sur la problématique suivante : QGIS est un logiciel libre et permet à quiconque doté des compétences nécessaires de modifier le logiciel. Mais comment s’assurer alors que les multiples propositions de modifications du logiciel contribuent bien à son amélioration et ne portent pas préjudice à sa maintenance future?

      L’auto-discipline

      Les développeurs contribuant au code de QGIS n’appartiennent pas tous à la même organisation. Ils ne vivent pas tous dans le même pays, n’ont pas forcément la même culture et ne partagent pas forcément les mêmes intérêts ou ambitions pour le logiciel. Ils partagent cependant la conscience de modifier un bien commun et l’envie d’en prendre soin.

      Cette conscience transcende la conscience professionnelle, le développeur n’a pas seulement une responsabilité vis à vis de son employeur, mais aussi envers l’ensemble de la communauté d’utilisateurs et de contributeurs du logiciel.

      Cette auto-discipline est le fondement de la qualité des contributions d’un logiciel comme QGIS.

      Cependant, l’erreur est humaine et il est indispensable de procéder à des vérifications lors de chaque proposition de modification.

      Les vérifications automatiques

      À chaque proposition de modification (appelées Pull Request ou Merge Request ), la plateforme GitHub de QGIS lance automatiquement un ensemble de vérifications automatiques.


      Exemple de proposition de modification


      Résultat des vérifications automatiques sur une proposition de modification

      La première de ces vérifications est de construire QGIS sur les différents systèmes sur lesquels il est distribué (Linux, Windows, MacOS) en intégrant la modification proposée. Il est inconcevable d’intégrer une modification qui empêcherait de construire l’application sur l’un de ces systèmes.

      Les tests

      La première problématique posée par une proposition de modification est la suivante « Comment être sur que ce qui va être introduit ne casse pas ce qui existe déjà ? ».

      Pour valider cette assertion, on s’appuie sur des tests automatiques. Il s’agit d’un ensemble de micro-programmes que l’on nomme tests, dont le seul but est de valider qu’une partie de l’application se comporte comme attendue. Par exemple, il existe un test qui valide que lorsque l’utilisateur ajoute une entrée dans une couche de donnée, alors cette entrée est ensuite bien présente dans la couche de donnée. Si une modification venait à casser ce comportement, alors le test échouerait et la proposition serait refusée (ou plus vraisemblablement corrigée).

      Cela permet notamment d’éviter les régressions (on les appelle très souvent tests de non régression) et aussi de qualifier le comportement attendu.

      Il y a approximativement 1,3 Millions de lignes de code pour l’application QGIS et 420K de lignes de codes de tests, soit un rapport de 1 à 3. La présence de tests est obligatoire pour l’ajout de fonctionnalité, par conséquent la quantité de code tests augmente avec la quantité de code applicatif.

       

      En bleu le nombre de lignes de code dans QGIS, en rouge le nombre de lignes de tests

      On compte à l’heure actuelle dans QGIS plus de 900 groupes de tests automatiques qui s’exécutent pour la plupart en moins de 2 secondes, pour un temps d’exécution total d’environ 30 minutes.

      On constate par ailleurs que certaines parties du code de QGIS – les plus récentes – sont mieux couvertes par les tests que d’autres plus anciennes. Les développeurs s’efforcent au fur et à mesure d’améliorer cette situation pour résorber la dette technique.

      Les vérifications de forme

      De manière analogue à l’utilisation d’un correcteur orthographique lors de la rédaction d’un document, on procède à un ensemble de vérifications de forme sur le code source. On vérifie par exemple que la proposition de modification ne contient pas de mots mal orthographiés ni de mots « bannis », que la documentation de l’API a bien été rédigée ou encore que le code modifié respecte certaines règles de forme du langage de programmation.

      Nous avons eu l’occasion récémment d’ajouter une vérification basé sur l’outil clang-tidy. Ce dernier s’appui sur le compilateur Clang. Il est capable de détecter des erreurs de programmation en procédent à une analyse statique du code.

      Clang-tidy est par exemple capable de détecter les « narrowing conversions ».

      Exemple de détection de « narrowing conversions »

      Dans l’exemple ci-dessus, Clang-tidy détecte qu’il y a eu « narrowing conversion » et que la valeur du port utilisé dans la configuration du proxy réseau « peut » être altérée. En l’occurence, ce problème a bien été reporté sur la plateforme d’anomalies de QGIS et a dû être corrigé.

      A l’époque, clang-tidy n’était pas en place. Son utilisation aurait permis d’éviter cette anomalie et toutes les étapes qui ont menées à sa correction (description exhaustive de l’anomalie, multiples échanges pour permettre sa reproduction, investigation, correction, revue de la modification), soit une quantité conséquente de temps humain qui aurait ainsi pu être évité.

      La revue par les pairs

      Une proposition de modification qui validerait l’ensemble des vérifications automatiques décrites ci-dessus ne serait pas forcément intégrée dans le code de QGIS de façon automatique. De fait, son code est peut-etre mal conçu ou la modification mal pensée. La pertinence de la fonctionnalité est peut être douteuse, ou fait doublon avec une autre. L’intégration de la modification entrainerait donc potentiellement un fardeau pour les personnes responsables de la maintenance corrective ou évolutive du logicielle.

      Il est donc indispensable d’inclure une revue humaine dans le processus d’acceptation d’une modification.

      Il s’agit plus d’une relecture de fond de la proposition que de forme. Pour ces dernières, on priviligie les vérifications automatiques décrites précédemment en vue d’alléger le processus de revue.

      Par conséquent, la relecture humaine prends du temps, et cet effort est grandissant avec la quantité de modifications proposées dans le code de QGIS. La question de son financement se pose, et des discussions sont en cours. L’association QGIS.org dédie notamment une partie conséquente de son budget pour financer les revues de code.

      Plus de 100 propositions de modification ont été revues et intégrées sur le mois de décembre 2023. Plus de 30 personnes différentes ont contribué. Plus de 2000 fichiers ont été modifiés.

      Par conséquent l’attente d’une relecture peut parfois être longue. C’est aussi souvent le moment où s’exprime les désaccords. C’est donc une phase qui peut s’avérer frustrante pour les contributeurs, mais c’est un moment important et riche de la vie communautaire d’un projet libre.

      A suivre !

      En tant que développeur cœur QGIS, et en tant que société pure player OpenSource, nous pensons qu’il est fondamental de nous impliquer dans chacune des étapes du processus de contribution.

      Nous nous investissons dans le processus de relecture, l’amélioration des vérifications automatiques, et dans le processus qualité de QGIS de façon générale. Et nous continuerons à nous investir dans ces problématiques afin de contribuer à faire de QGIS un logiciel pérenne et stable.

      Si vous souhaitez contribuer ou simplement en savoir plus sur QGIS, n’hésitez pas à nous contacter à infos+qgis@oslandia.com et consulter notre proposition de support à QGIS.

    • sur Balkans

      Publié: 8 February 2024, 1:23pm CET par r.a.

      Où visiter dans un même espace urbain mosquées et églises, forteresses ottomanes et palais habsbourgeois ? C’est dans les Balkans. Les villes y ont une histoire ancienne et un présent douloureux.

      Jean-Arnauld DERENS et Benoît GOFFIN (sous la direction de), ENS EDITIONS, 2024

      Quatrième ouvrage (1) de la collection « Odyssée, villes-portraits », consacrée à la géographie subjective qui entrelace savoirs et expériences personnelles, rationalité et subjectivité, Balkans nous emmène dans quelques villes de cette Europe du Sud-Est considérée souvent comme étrange et étrangère par les autres Européens. Vestiges de l’Empire ottoman côtoyant des palais habsbourgeois, populations musulmanes, mosaïque de peuples divers et opposés…cette région européenne « différente » a laissé de plus une image inquiétante dans les livres d’Histoire, celle de « poudrière balkanique ». Aujourd’hui libérés des empires dont le dernier a été l’empire communiste, ces Etats cherchent à s’ « occidentaliser » et à intéger l’Union européenne (2). Aussi ce livre a-t-il pour but de nous les rendre plus familiers grâce aux récits d’auteurs divers, anthropologues, géographes, historiens, journalistes qui ont une connaissance intime de villes dans lesquelles ils et elles ont vécu.

      Si la première étape est Vienne, ce n’est pas en mémoire des Habsbourg dont l’empire a intégré les Balkans du nord, c’est par intérêt pour les « Yougos » qui constituent 10% de la population viennoise. Au-delà du Gurtel qui ceinture les quartiers huppés du centre, s’étendent les 15e et 16e arrondissements où vivent les immigrés les plus anciens et leurs descendants, ceux qui sont arrivés dans les années 1960 pour travailler, grâce aux accords signés entre l’Autriche désireuse de main d’œuvre et la R.S.F.Y. (République socialiste fédérative de Yougoslavie) de Tito. Les nombreux logements sociaux construits par les municipalités socialistes successives ont facilité l’installation de ces « gastarbeiters ». Aujourd’hui cafés, restaurants, lieux culturels et un grand marché de 160 stands entretiennent la « yougonostalgie ». A ces « turbo-Yougos » se sont ajoutés les réfugiés des guerres de Yougoslavie dans les années 1990, plus diplômés, qui fréquentent les quartiers du centre pour leurs loisirs.

       Pour atteindre la deuxième étape, Zagreb, il faut traverser les Alpes autrichiennes puis slovènes avant d’entrer en Croatie. Comme les trois pays sont membres de l’U.E., la traversée des frontières ne pose pas de problème.

      Zagreb qui fut austro-hongroise de 1850 à 1918 avant d’être yougoslave jusqu’en 1991, puis capitale de la Croatie, est la plus « occidentale » des villes présentées (Vienne exceptée). Occupant une position stratégique entre les collines balkaniques et la plaine pannonienne, elle a arrêté, pendant plusieurs siècles,  les envahisseurs venus de l’est, les Tatars puis les Ottomans. Aujourd’hui, elle est membre de l’U.E. (depuis 2013), a intégré la zone euro et l’espace Schengen (depuis 2023).

      Ce sont deux bourgs situés sur des collines mitoyennes qui ont formé, au Moyen Âge, la ville haute, Gornji Grad. A partir du XVIIIe siècle la ville s’étend sur la plaine, avec ses nombreux quartiers résidentiels où maisons individuelles et jardins s’étagent à flanc de côteau. C’est cette ville basse, Donji Grad, qui séduit beaucoup l’auteur de l’article. Une ville où l’on retrouve les fastes de l’Empire des Habsbourg : façades très décorées, promenades arborées avec pavillons de musique, théâtres…Malheureusement les deux tremblements de terre de 2020 l’ont fortement endommagée. Mais cette douceur de vivre évoquée par la ville d’avant 1914 se retrouve, au grand étonnement du visiteur,  dans Novi Zagreb, la ville construite à l’époque socialiste pour faire face à l’industrialisation et à l’exode rural. Ce qui attache l’auteur à ces quartiers, c’est la qualité de vie offerte par les grands parcs et petits jardins, l’abondance des commerces et ateliers d’artisans, les marchés et surtout les cafés, indispensables à la sociabilité quotidienne. On les fréquente à tout moment de l’année comme à Vienne et le « petit noir » y est toujours bon comme en Italie !

      L’ « autoroute de la Fraternité » conduit directement de Zagreb à Belgrade. Ce qualificatif que l’on doit à Tito semble bien mal convenir à cette route bordée de fermes abandonnées et des traces des combats des années 1990.

      Zagreb était attirante. Belgrade, sous la plume de l’auteur de l’article, est repoussante. Tragique par son passé, grisâtre aujourd’hui (Beograd signifie pourtant « la ville blanche »). Une grande partie du texte est consacrée à la rafle des Juifs et des Roms en 1941 par les nazis. Fusillés puis ensevelis dans les sables du Danube, ils restent présents grâce au monument qui immortalise leur mémoire dans l’ancien parc des expositions, lieu de rencontre des petits revendeurs de drogue.

      La ville reconstruite sur les ruines de la IIe Guerre mondiale est une « utopie de béton » développée sans plan d’urbanisme, embrumée par la grisaille du smog produit par les fumées des centrales électriques. Seule touche poétique à la fin du texte : l’arôme d’un condiment aux poivrons embaumant une cour d’immeuble.

      Pour atteindre Skopje, capitale de la Macédoine du Nord, la route file plein sud. Un peu avant la frontière, un mur de barbelés traverse les collines serbes. Construit pour arrêter les réfugiés de Syrie, il est un des obstacles de la « route des Balkans ».

      Si l’auteur aime revenir régulièrement à Skopje, ce n’est ni pour le pittoresque de son site, ni pour la beauté de ses monuments, c’est parcequ’il y mange bien et qu’il y retrouve des amis avec qui il est agréable de discuter dans la chaleur écrasante des soirées estivales. De nombreux plats sont cités, cevapi, kajmak, lahmaçun…sans doute délicieux mais qui ne sont ni traduits ni décrits. Une petite recherche nous apprend qu’il s’agit de cuisine ottomane. Est-ce une clé pour comprendre la ville ?

      La ville a une longue histoire. L’archéologie a mis au jour des traces datant du 4ème millénaire avant notre ère puis plus « récemment » se sont succédé les dominations grecque, romaine, byzantine, normande, bulgare, serbe et turque. C’est donc bien le pouvoir ottoman qui s’est exercé le plus longtemps, de 1392 à 1912. Si aujourd’hui le macédonien est la langue officielle, on parle aussi aujourd’hui à Skopje, albanais, turc, rom et serbe. Mais des vestiges laissés par toutes ces cultures, il reste peu de choses car un séisme en 1963 a détruit 80% de l’agglomération, essentiellement les quartiers des XIXe et XXe siècles. Actuellement il y a donc deux villes. La vieille cité, la Carsija, turque et albanaise, déploie son bazar et ses mosquées sous la protection d’une forteresse. La ville nouvelle qui abrite surtout des slaves orthodoxes,  a été reconstruite par la R.S.F.Y. selon les principes de l’architecture fonctionnaliste (un pôle pour chaque fonction de la vie).

      Depuis l’indépendance en 1991, les communautés que Tito avait voulu mélanger, se distinguent de plus en plus. Des partis ethniques se sont constitués et on n’envisage pas d’avenir en commun. La volonté des autorités de construire une nouvelle identité nationale fondée sur le passé antique pré-slave (cf. la statue d’Alexandre le Grand érigée sur la place de la Macédoine) saura-t-elle y remédier ?

      De Skopje à Pristina au Kosovo, il n’y a qu’un seul passage, le défilé de Kaçanik emprunté aujourd’hui par une autoroute moderne qui enchaîne les viaducs et les tunnels dans la traversée des Monts Sar.

      Qu’est-ce qui attire l’écrivain Mathias Enard à Pristina, capitale d’un Etat que ne reconnaissent que 97 Etats à l’ONU, dont l’urbanisme se réduit à de grands bâtiments entourés de friches, où la corruption est généralisée, la nourriture monotone (poivrons à tous les repas) et la pollution forte ? C’est l’amour pour la poésie persane et orientale que cet ancien de l’INALCO partage avec les intellectuels kosovars rencontrés à la Bibliothèque nationale. C’est par la littérature que M. Enard est d’abord entré à Pristina puisqu’il a fait d’un poète ottoman du XVe siècle, Mesihi de Pristina, le héros d’un de ses romans, ce qui lui vaut ici une grande popularité.

      On ne sait s’ils sont tous amateurs de poésie persane, mais les jeunes sont nombreux et dynamiques. Ils parlent anglais et allemand et il semble que leur idéal soit la Suisse, facile à atteindre par les airs (un vol quotidien vers plusieurs villes suisses) mais difficile à imiter comme modèle politique.

      Pour aller de Pristina à la frontière serbe, on suit la rivière Ibar jusqu’à Mitrovica où elle sépare un quartier sud peuplé d’Albanais et un quartier nord majoritairement serbe. On traverse ensuite un paysage de montagne où vivent des Serbes qui ne reconnaissent pas l’autorité de Pristina.

      Au sud-ouest de la Serbie, Novi Pazar, ancienne capitale du sandjak qui porte son nom, et ville bien déshéritée aujourd’hui, concentre beaucoup des caractéristiques des Balkans occidentaux : une histoire compliquée d’affrontements entre Slaves et Turcs, puis entre Serbes, Albanais, Bosniaques, une culture marquée par la longue présence ottomane (du XVe à la fin du XIXe siècle), la juxtaposition de différentes communautés qui ont accueilli chacune leur lot de réfugiés fuyant les guerres de la fin du XXe siècle. Musulmans et orthodoxes s’y côtoient pacifiquement mais sans se mélanger.

      La ville a perdu son caractère oriental avec la disparition progressive des bâtiments qui rappelaient le passé ottoman (mosquée, hammam…) dans la vieille Casija au profit du « brutalisme yougoslave » de l’architecture du temps de Tito. Certes on continue à faire une forte consommation de café turc et à déguster pita, burek, mantije…Mais la vie quotidienne est difficile avec un fort taux de chômage que ne résoud pas la fabrication des contrefaçons de jeans copiés sur les grandes marques internationales. La vie politique laisse aussi peu de de place à l’optimisme avec la domination qu’a pu exercer sur la ville le mufti Muamer Zukorlic (mort en 2021), député à Belgrade, qui s’est enrichi en vendant des diplômes et en mettant la main sur de nombreux bâtiments.

       

      Entre la frontière serbe et le cœur du Monténégro, l’étroite route traditionnelle traverse  un paysage de montagne magnifique mais propice aux accidents. Qu’à cela ne tienne! Le grand frère chinois a proposé de financer une autoroute reliant Belgrade à Podgorica et à Bar (port sur l’Adriatique), une des plus coûteuses au monde (26 millions € par kilomètre). Aujourd’hui un tronçon central a été construit. Catastrophe environnementale et catastrophe financière !

      Il faut plus d’une heure de route pour atteindre Cetinje à partir de Podgorica à travers un paysage de cols et de vallées encaissées. C’est une petite ville de 12 500 habitants, située sur un plateau à 700 m d’altitude, entourée de hautes montagnes karstiques. Est-ce un gros bourg paisible comme le laissent à penser ses ruelles tranquilles, sa population homogène, slave et orthodoxe à 95% ? Cetinje n’a pas connu la domination ottomane – c’est sa grande fierté -. Pourtant cette ville qui apparaît sans histoires aux yeux du touriste curieux de visiter la « capitale historique et culturelle » du Monténégro avec ses monuments anciens (monastère, églises, palais, sépultures anciennes…) est fracturée par l’Histoire. Fondée par un Serbe au XVe siècle, elle a été la capitale de la dynastie monténégrine des Petrovic Njegos de la fin du XVIIe s à 1918, date à laquelle ils ont été remplacés par la dynastie serbe des Karadjordjevic en 1918 au sein du nouveau Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Aujourd’hui le clivage identitaire est violent, que renforce l’affrontement entre l’Eglise orthodoxe serbe et l’Eglise orthodoxe monténégrine autocéphale. Mêmes dogmes, même liturgie mais, à chaque fête, des manifestations dédoublées qui doivent être encadrées par la police !

      Direction plein sud. A partir de la frontière entre Monténégro et Albanie, la route longe le lac de Shköder puis file, parallèle à l’Adriatique, jusqu’à Tirana au pied du mont Dajti.

      Tirana a eu aussi une histoire compliquée. Domination ottomane pendant des siècles, brève période d’indépendance après la Ière Guerre balkanique (1912), annexion italienne au début de la IIème Guerre Mondiale et longue dictature communiste de 1944 à 1991. Mais l’auteur ne recherche pas de vestiges du passé dans la ville actuelle. Il est atterré par les transformations que connaît la ville depuis la fin de la dictature dans les années 1990. Dans un premier temps, le maire Edi Rama a quelque peu égayé le paysage en repeignant de couleurs vives les immeubles communistes en béton tout en conservant les vieilles maisons en pisé. Mais depuis quelques années il y a une frénésie de construction de gratte-ciel de plus en plus hauts, collés les uns aux autres, sans arrière-cours, un entassement qui laisse peu de place à la lumière. Ces tours de luxe qui font exposer le prix du foncier dans un des pays les plus pauvres d’Europe, sont le produit de la corruption et du blanchiment d’argent. Pour nous réconcilier avec Tirana, il n’y a même pas ici un arôme de cuisine !

      Nous remontons vers le nord et enfin rencontrons la mer, l’Adriatique, avec ses sites classés comme Kotor au Monténégro et Dubrovnik en Croatie, et ses plages bondées de touristes. Mais c’est dans une ville intérieure de l’Herzégovine que nous nous arrêtons, Mostar.

      Que connaît-on de Mostar quand on n’est pas spécialiste des Balkans ? Son pont, le Stari Most (le « vieux pont ») qui a donné son nom à la ville. Ce pont construit au XVe siècle par un architecte ottoman puis fortifié par deux tours au XVIIe siècle enjambe la Neretva de son unique arche. Trait d’union entre les communautés, il a été détruit par les Croates (destruction matérielle et symbolique) lors de la guerre civile de 1993 puis reconstruit à l’identique sous l’égide de l’UNESCO en 2004. Mais l’auteure ne veut pas s’attarder dans la vieille ville ottomane située à proximité du pont, trop touristique sans doute. Elle veut découvrir la ville secrète, loin du centre, qui se cache derrière de hauts murs, celle des espaces vides qui garde une forte mémoire de la guerre. Elle aime flâner dans le quartier des sokaci, ces ruelles accueillantes aux chats qui s’y promènent et aux enfants qui y jouent. Elles sont bordées de maisons anciennes mais aussi de cours fraîches (avlija) et de jardins qu’on ne peut que deviner. Ailleurs comme sous la colline de Hum, la végétation encore plus foisonnante fait pousser ses rosiers et ses cerisiers sauvages au milieu de maisons vides, en partie détruites. Le vide, c’est aussi le sort des anciennes usines, abandonnées après leur privatisation. Mostar a des secrets bien gardés et sa découverte demande des efforts.

      Pour le touriste, la route qui relie Mostar à Bihac  est l’occasion d’admirer les montagnes de Bosnie, de goûter aux agneaux rôtis devant eux, de faire étape à Sarajevo. Pour les réfugiés qui empruntent la route des Balkans, elle est le dernier tronçon qui les amène près de Bihac, à la frontière de la Croatie, c’est-à dire de l’Union européenne.

      Comme beaucoup de villes visitées, Bihac a un long passé de domination slave puis ottomane. Mais nous ne saurons rien de son histoire ni de son urbanisme. Lorsque l’auteur y séjourne en 2019, un sujet l’emporte sur tous les autres : la crise des réfugiés. Le canton d’Una-Sana au centre duquel se trouve Bihac, est le cul-de-sac de la route des Balkans. Repoussés (après maintes tentatives successives) par les gardes-frontières croates dont les violences ont été dénoncées par la Commission européenne en 2020, les migrants s’entassent dans des camps à Bihac ou à proximité. Dans un premier temps les habitants leur firent bon accueil, puis sont devenus plus réservés et finalement hostiles. De cette évolution les autorités locales sont largement responsables en rendant les réfugiés responsables des difficultés économiques et sociales (chômage, corruption…) de la ville. A Bihac on préfère d’autres voyageurs du Moyen-Orient, les riches touristes  du Golfe venus découvrir la Bosnie-Herzégovine. Mais la cohabitation des deux goupes n’est pas possible !

      Chaque chapitre de l’ouvrage est accompagné d’une carte et d’un plan de ville. Là aussi il s’agit de « cartographie subjective » sous forme de dessins de type « carnet de voyage », tracés d’un trait rapide et égayés de quelques couleurs. On y trouve des informations complémentaires de celles du texte.

      De ce voyage dans les Balkans occidentaux, la subjectivité l’emporte parfois sur la géographie. Certaines villes attirent, d’autres repoussent. Toutes ont une histoire compliquée qui laisse des cicatrices bien loin d’être refermées. Les affrontements entre communautés sont vifs, communautés religieuses – même là où la population est entièrement orthodoxe, le conflit est entre deux Eglises ! -, mais surtout ethniques. Au tragique ancien s’ajoute le tragique contemporain. La « route des Balkans » n’est malheureusement pas une route touristique.

      Notes :

      1) [cafe-geo.net]

      [cafe-geo.net]

      [cafe-geo.net]

      2) Ont reçu le statut de pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne : la Macédoine du Nord (2005), le Monténégro (2010), la Serbie (2012), l’Albanie (2012), la Bosnie-Herzégovine (2022)

      Michèle Vignaux, février 2024

    • sur [Book] Cartographic communication

      Publié: 7 February 2024, 4:35pm CET par Françoise Bahoken

      The ‘Geography and Demography’ section of the SCIENCES ISTE encyclopaedia, directed by Denise PUMAIN, has just published the english version [read a french of the post version here] of the volumes[1] dedicated to thematic cartography, a section coordinated by Prof. Colette CAUVIN-REYMOND (LIVE, CNRS, Université de Strasbourg).

      This new volume Cartographic communication is coordinated by Boris MERICSKAY (ESO, Université de Rennes 2). Its focuses on the function of communicating information by and through the contemporary map, which is often referred today as geovisualisation.

      Read the foreword on the publisher’s website

      This volume is composed of 7 chapters which, according to B. Mericskay, provide “keys to reading and understanding the issues involved in transmitting spatial information using maps in the digital age and on the Web. It deciphers the communicative uses and challenges of today’s maps and offers an overview of the issues of cartographic communication, graphic semiology and geovisualisation, drawing on theoretical, conceptual and methodological contributions from various fields of research“.

      Download the Table of contents

      Since a picture is worth a thousand words, the different chapters are presented below using a selection of cartographic documents or images, which are not necessarily representative of their entire content, given the richness of information they contain.

      Chapitre 1. Christine ZANIN – The Multiple Facets of the Cartographer: Communication between Rules and Attraction

      Chapitre 2. Laurent JÉGOU – Cartography as a Communication Tool: Thoughts on Models

      Chapitre 3. Nicolas LAMBERT, Timothée GIRAUD et Ronan YSEBAERT –  Communication Challenges in Reproducible Multi-representation

      Chapitre 4. Françoise BAHOKEN – Mapping Flows and Movements

      Chapitre 5. Matthieu NOUCHER – Cartographic Communication on the Geoweb: Between Maps and Data

      Chapitre 6. Boris MERICSKAY – Rethinking Cartography on the Geoweb: Principles, Tools and Modes of Representation

      Chapitre 7. Sidonie CHRISTOPHE – Geovisualization and Cartographic Communication: Style and Interaction

      May these [four] books help everyone [mapping specialists and non-specialists alike] to be aware of what they are producing and to use all these tools with discernment.”
      Prof. Colette Cauvin-Reymond, 2021.

      ____

      The illustrations shown are those selected (in the French version) by Boris Mericskay and published on his X/Twitter account here.

      ____

      [1] The other three volumes on cartography are devoted to 1) the history of cartography, 2) geographical information and cartography, and 3) the processing and cartography of geographical information.

       

      _____

      Références :
      Mericskay B. (coord.), 2021, Communication cartographique : sémiologie graphique, sémiotique et géovisualisation, © ISTE Editions 2021. Accéder

      Mericskay B. (coord.), 2024, Cartographic communication: graphic semiology, semiotics and Geovizualisation, © ISTE Editions 2021. Accéder

      Robinson, A.H. (1952). The look of maps. An examination of cartographic design. Thèse de doctorat, Université de Wisconsin, Madison.

      Robinson, A.H. (1953). Elements of cartography. Wiley, New York.

      Tobler, W.R. (1959). Automation and Cartography. The Geographical Review, 49(4), 526–534.

      Waldo Tobler (1966). L’automation dans la préparation des cartes thématiques. International Yearbook of Cartography, 6, pp.81-93, 1966.

      Françoise Bahoken

      Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.

      More Posts

    • sur Développement d’un jumeau numérique pour la Terre et les océans

      Publié: 7 February 2024, 3:16pm CET par Jordan Novais Serviere
      Développement d'un jumeau numérique multi-milieux
      • 07/02/2024
      • Jordan Novais Serviere

      Une présentation de notre travail de 2 ans de R&D et l’aboutissement de notre jumeau numérique multi-milieux couvrant la terre et les océans.

      Cette vidéo présente les capacités de notre système à traiter un grand nombre de données hétérogènes et volumineuses s’appuyant sur différents standards OGC et formats de données :

      • API de génération 3D s’appuyant sur le standard OpenAPI pour la génération du terrain et plancher océanique.
      • Standards OGC : WMS, WPS, WMTS, Coverage Tile, Tiles, Map
      • Données d’élévation, de bathymétrie, d’images satellites, etc.
      • Processus d’agrégation de données,
      • Formats 3D/4D : Quantized Mesh, 3D Tiles, CZML.
      • Modélisation du dioptre (Niveau des mers et océans) avec la prise en compte des datums locaux
      • Gestion des marées, états de mers,
      • Visualisation 3D/4D avec le moteur de jeu UnrealEngine et le plugin CesiumForUnreal
      • Algorithme de calcul de propagation de la lame d’eau sur les terres en cas de montée des eaux pour déterminer l’impact sur les habitations, etc.,
      • GeoInt pour le traitement et l’analyse des données AIS et A-DSB (trajectoires, transbordements potentiels, etc.)
      • Simulation et situation tactique (SITAC) avec symbologie OTAN.
      • Technologie souveraine.

      Geomatys redouble d’efforts pour fournir un jumeau numérique qui non seulement intègre les dernières avancées technologiques en matière de traitement de données géospatiales, mais qui également assure une prise de décision rapide grâce à des fonctionnalités avancées de simulation et d’analyse.

      Menu logo-geomatys Linkedin Twitter Youtube

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    • sur [1’Tech by Oslandia] LiDAR

      Publié: 7 February 2024, 7:00am CET par Caroline Chanlon

      Dans cette minute Tech, nos collaborateurs vous proposent d’expliquer une technologie, une méthodologie, un concept. Après « open source« , on a brainstormé sur GitLab pour donner notre meilleure définition du LiDAR (Light Detection And Ranging).

      Déf : Un LiDAR est un capteur permettant grâce à un laser d’extraire des informations géophysiques de l’environnement, notamment des coordonnées X, Y, Z, et une intensité lumineuse. On dispose en sortie d’un nuage de points 3D que l’on peut exploiter pour la visualisation ou de nombreux autres usages.
      L’IGN, via le programme LiDAR HD, met à disposition une cartographie 3D de l’intégralité du sol et du sursol de la France en données LIDAR.

      LiDAR x Oslandia

      Nous avons utilisé la technologie LiDAR sur plusieurs projets et notamment dans Giro3D qui dispose d’une visualisation de LiDAR avec un pre-processing via py3dtiles, un module Python développé pour les formats 3DTiles.

      Nos équipes ont également travaillé sur des projets liés à la reconstruction de bâtiments à partir de LiDAR : par exemple dans Giro3D via notre plugin QGIS CityBuilder visualisable dans QGIS 3D.

    • sur Le ballet des icebergs autour de l’Antarctique

      Publié: 6 February 2024, 11:22pm CET par Simon Gascoin
      Pièce jointe: [télécharger]

      Les icebergs de taille significative* sont répertoriés et nommés par l’agence américaine U.S. National Ice Center. Moyennant un peu de web scraping, j’ai récupéré tous les fichiers qui donnent la position hebdomadaire de ces icebergs depuis novembre 2014. Les librairies pandas et matplotlib ont fait le reste (code) ! Voyez comment les icebergs sont d’abord entrainés autour du continent Antarctique d’est en ouest avant d’être embarqués au large par le courant circumpolaire dans le sens inverse.

      [https:]]

       

      Parmi les icebergs notables, on voit notamment A23A, actuellement le plus gros iceberg au monde (4000 km2), qui prend le large depuis la mer de Weddell, 37 ans après s’être détaché de la plate-forme de glace de Filchner [2].

      A23AAnimation : A23A (Série d’images Sentinel-3)

      On voit aussi B22A s’en aller après quelques années à l’ombre de son géniteur, l’immense glacier Thwaites (je vous en parlais ici).

      [https:]]

      Animation : B22A (Série d’images Sentinel-1)

      Enfin, le plus gros de tous est A68, qui a sérieusement amputé la barrière de glace Larsen C lorsqu’il s’est décroché en 2017 (voir aussi ici)…
      [https:]]

      Notes

      [1] 20 milles marins carrés soit environ 70 km2 ( [https:]] )

      [2] Altendorf, D. ; Gascoin, S. 37 ans plus tard, l’iceberg A23a remet les voiles. La Météorologie, 124, 2-3, 2024. 10.37053/lameteorologie-2024-0002

    • sur Rencontres QGIS-fr – Grenoble 27 & 28 mars 2024

      Publié: 6 February 2024, 12:02pm CET par Caroline Chanlon

      Oslandia sera présent aux prochaines rencontres des utilisateurs francophones de QGIS qui auront lieu les 27 et 28 mars 2024 à Grenoble. A cette occasion et dans le cadre de l’appel à conférences et ateliers, vous pourrez nous retrouvez sur plusieurs sujets ?

      Nouveautés QGIS 3D par Jean Felder et Benoit De Mezzo

      QGIS intègre un visualiseur 3D prenant en charge une variété de formats de données 2D et 3D. Cet atelier vous présentera les fonctionnalités bases (vues, caméra, chargement de données) ainsi que des avancées. Vous y découvrirez la manipulation des données 3D : chargement, configuration des vues et caméra ainsi que le chargement de données tels que les modèle numérique de terrain, les tuiles 3D (3dtiles), les nuages de points et PostGIS 3D. Vous pourrez exploiter des outils comme la boundingbox ou l’élévation de profils et des méthodes d’analyse adaptées à cet environnement tridimensionnel.

      Créer et publier un joli projet sur QWC par Gwendoline Andres et Florent Fougeres

      Durant cet atelier vous découvrirez comment publier une jolie carte web sur QWC à partir de votre projet QGIS. Vous verrez ce qu’il est possible de réaliser au niveau visuel (sur la carte), comment mettre en valeur ses attributs et le paramétrage de l’impression de cartes.
      Ensuite nous aborderons la publication de vos projets QGIS depuis l’interface d’administration de QWC. Pour finir, nous découvrirons le nouveau plugin QGIS pour publier confortablement depuis QGIS.

      Cartographie avancée avec QGIS par Julien Cabièces et Jacky Volpes

      Après un bref rappel sur les concepts de base de la réalisation de symbologie dans QGIS, cet atelier vous propose d’explorer les fonctionnalités de symbologies avancées sur des données vectorielles ou images. Nous aborderons entre autres : le rendu par catégorie ou via un ensemble de règles, les masques sélectifs, l’utilisation du générateur de géométrie, comment intégrer la dimension temporelle dans vos cartes. Enfin, nous présenterons quelques notions à connaître pour réussir l’intégration de ces cartes dans vos mises en pages et rapport.

      Initiation au déploiement rationalisé de QGIS avec PowerShell et QDT par Julien Moura et Florent Fougeres

      Automatisez vos installations de QGIS avec PowerShell et rationalisez le déploiement des profils QGIS plus efficacement avec QGIS Deployment Toolbelt (QDT). Apprenez à : 1) installer, désinstaller et mettre à jour QGIS en mode silencieux, 2) rationaliser, stocker et versionner vos profils QGIS avec un fichier profile.json et Git, 3) concevoir un scénario de déploiement pour automatiser le déploiement des profils avec QDT.  Bref une bonne occasion de mettre le pied à l’étrier pour optimiser votre flux de travail d’administrateur/ice QGIS !

      Collecter vos données sur le terrain avec QField par Loïc Bartoletti

      QField permet une intégration transparente avec QGIS, propose des fonctionnalités essentielles pour capturer, éditer et synchroniser aisément des données géographiques en temps réel sur vos appareils mobiles. L’atelier explorera comment importer des couches cartographiques de QGIS vers QField, ainsi que les méthodes de travail hors ligne et synchronisé sur les données collectées. Vous découvrirez comment QField optimise la saisie précise des données terrain, améliorant ainsi la productivité et la qualité des données recueillies. Cette présentation conjointe entre Oslandia, promoteur QField France et OpenGIS, développeur suisse de QField, sera l’occasion de partager astuces et bonnes pratiques ainsi que des retours d’expérience pour optimiser l’utilisation de QField dans votre SIG.

      Les conférences de nos clients
      • Notre client, Les Agences de l’eau, animera un atelier sur le sujet : Un plugin QGIS et un service de publication pour QGIS Web Client (QWC)
      • Orange animera une conférence sur QGIS Server : composant principal du SIG d’Orange
      Oslandia x QGIS

      Oslandia est Mécène Or des Rencontres utilisateurs QGIS-fr 2024.
      Au fil des projets réalisés et des expériences, Oslandia a acquis un statut d’acteur majeur français sur QGIS. Depuis 2011, Oslandia est éditeur open source QGIS et contribue activement à la communauté.

      Plus d’infos

      RDV les 27 et 28 mars à Grenoble !

       

    • sur Transition climat-énergie : appétit d’espace, soif de justice socio-écologique

      Publié: 5 February 2024, 4:31pm CET par r.a.

      Olivier Labussière est géographe et chargé de recherche au CNRS. Spécialisé sur les relations entre énergie, espace et société en contexte de transition climat-énergie, il est rattaché au laboratoire Pacte à Grenoble en sciences sociales et membre de l’équipe Environnements. Il a soutenu en 2007 une thèse consacrée aux défis esthétiques des aménagements liés à la transition. Adoptant une approche géographique de la question énergétique, son objet de travail est l’habitabilité de l’environnement, qu’il aborde selon une méthode qualitative fondée sur des terrains et des entretiens, sans modèles.

      Le 4 avril 2023, il est l’invité des Cafés Géo de Montpellier pour aborder les problèmes d’habitabilité, de justice et de gouvernance que les politiques contemporaines dites de transition climat-énergie suscitent, par le vaste mouvement de colonisation de l’espace par les infrastructures de production d’énergie qu’elles entraînent. L’intervention d’Olivier Labussière s’appuie en effet sur le constat de l’appétit d’espace des infrastructures de production énergétique en France, qui peut être perçu comme une forme de colonisation de l’espace. De plus, en tant que nouvelle question, encore difficile à cerner et à aborder, elle génère parallèlement une soif de justice.

      1. Politiques de transition climat-énergie

      Tout d’abord, le processus de « transition » peut s’envisager de plusieurs manières, selon le pays et son héritage infrastructurel, ou le monde énergétique auquel il appartient. En France, cet héritage est le réseau électrique. Le terme de « transition » est lui-même une expression critiquée, puisqu’il s’agit en fait d’un processus invisible et de toute façon incomplet, puisque l’on continue d’utiliser des énergies fossiles en parallèle du développement de l’énergie éolienne et de la géothermie par exemple. De plus, le développement d’un certain type d’énergie renouvelable dans un pays ne dit pas nécessairement la transition ; l’éolien revêt en fait des aspects insoutenables. Il faut aussi envisager plusieurs « briques » à la transition (exploration de gaz non conventionnel, photovoltaïque…).

      L’éolien est l’une des politiques publiques les plus polémiques en France. L’arrivée de l’éolien en mer est une initiative de la Direction Générale à l’Énergie et au Climat (DGEC). La visite du président Emmanuel Macron à St Nazaire en 2022 du premier parc éolien de France, avec 80 éoliennes, constitue un tournant politique qui annonce la progression de l’éolien en mer, ainsi que, aux yeux du chercheur, la nécessité d’analyser les effets de ce phénomène à plusieurs échelles. Il introduit une analogie avec la théorie des grands ensembles : au même titre que ceux-ci ont pu être entendus comme un macro objet permettant de penser un changement de paradigme sur la définition de la ville, y amenant des questions systémiques, le déploiement de parcs éoliens en mer modifierait notre rapport avec l’espace marin.

      Les objectifs quantitatifs des parcs éoliens sont croissants ; après sa visite du parc de St Nazaire, le président Macron a annoncé qu’on irait jusqu’à 37 giga watts d’éolien en terre. La capacité actuelle est à 20 giga watts, ce qui implique de la doubler d’ici à 2050. En mer, l’objectif est de 40 giga watts, mais cet objectif semble plus ambitieux car le solde actuel est nul pour la même période. On peut à ce titre caractériser notre période comme un moment d’accélération des politiques éoliennes.

      En dressant un rapide historique des politiques françaises de l’éolien sur presque vingt-cinq ans, on s’aperçoit qu’elles sont plutôt le fruit de grands textes législatifs et des objectifs fixés par l’État. La production singulière du parc éolien en France a connu un démarrage industriel et privé qui procédait par l’intéressement financier des propriétaires. Ce modèle se distingue des trajectoires d’autres pays tels que l’Allemagne et le Danemark, qui ont plutôt connu des investissements citoyens. La France a aussi vu s’ériger sur son territoire des parcs éoliens de taille industrielle, avec des techniques à prendre en main, sans coopération citoyenne. Une autre particularité française est que le démarrage de l’éolien a été associé à un tarif économique, assurant prix fixe et visibilité ; en dehors du tarif d’achat, l’éolien s’est développé sans politique d’aménagement du territoire. Le problème est que l’espace a donc été lu en termes de métriques ; l’implantation des parcs n’a été décidée qu’en fonction des localisations où le vent était puissant, et n’a pas suscité de questionnement quant à leur densité par exemple. C’est l’une des raisons pour laquelle cet éolien français industriel a suscité de nombreuses oppositions.

      Une évolution que l’on peut aujourd’hui observer est le fait que les régions aient pris du pouvoir dans la gouvernance du territoire français. Les régions sont les chefs de file de la planification éolienne, mais induisent une distance au terrain. Par exemple, il est difficile de décider de l’implantation de tels aménagements dans l’Aveyron depuis Toulouse : nos administrations ne sont pas forcément en capacité de gérer les implantations.

      De même, la logique économique de l’éolien a longtemps fonctionné sur le principe du tarif d’achat ; aujourd’hui, elle repose davantage sur l’appel d’offre, et l’État sélectionne ce qui est le plus compétitif. On observe toutefois l’émergence d’initiatives citoyennes autour de l’énergie partagée, nourries par la loi transition énergie en France puis en Europe.

      2. Recompositions bio-socio-spatiales

      Olivier Labussière liste différentes approches, différentes métriques et systèmes d’arbitrages qui existent pour qualifier l’espace marin éolien ; selon la perspective des technicités, on considère l’espace en fonction de son exposition au vent. Il s’agit également de considérer, selon les vents et les animaux, la façon de faire relation avec cet espace de façon humaine et non humaine. Il recommande l’utilisation du site Nasa Earth Observatory, dédié à la veille environnementale de grands phénomènes comme la montée des eaux et l’érosion, qui observe notamment le développement des parcs énergétiques.

      L’auteur retrace son itinéraire de recherche, entamé en 2006 dans un parc éolien aveyronnais de petite taille, qui l’a conduit à des parcs de plus en plus grands. Cet itinéraire fait écho à celui du développement des parcs. En montrant une photo d’un parc marin éolien en mer du nord, l’auteur décrit une figure à la fois belle et bouleversante ; il s’agit d’une vue satellitaire avec des courants et des flux de sédiments, mais aussi une multitude de points blancs dont chacun représente une éolienne. Le seul parc concerné en contient 175. L’exemple de ce parc, visible depuis l’espace, témoigne d’interactions avec le milieu d’accueil, car les embases y créent des turbulences avec les sédiments. Cette photographie montre que l’éolien n’est pas qu’une question énergétique, mais également bio-socio-spatiale, qui fait entrer en jeu les déplacements de poissons, de larves, de sédiments et de pêcheurs. Il s’agit au fond d’un sujet stratigraphique, biologique et sociétal.

      Il s’attache à montrer la diversité des scénarios possibles pour stabiliser le réchauffement climatique à 1,5 degrés ; aucun choix technologique n’est neutre, car tous portent une vision de la société qui comporte des arbitrages économiques et politiques. Ainsi, parmi les options de décarbonisation, une large place est actuellement donnée à la production électrique, réactualisée par la question de la mobilité durant la pandémie de Covid-19, mais l’auteur rappelle que la solution électrique n’est pas sans coût, puisqu’elle nécessite toujours des matériaux et des matières premières minérales et métalliques.

      3. L’espace, un facteur critique de la transition

      L’auteur aborde un troisième aspect de la question et change de contexte en prenant l’exemple d’un article étasunien faisant état de la notion « d’energy sprowl » ou étalement énergétique, un processus majeur aux États-Unis. Cette idée, empruntée à celle de l’étalement urbain, n’allait pourtant pas de soi. Cet article ne s’arrête pas à la question de l’éolien mais s’intéresse aussi au gaz de schiste.

      Ce phénomène a été historiquement abordé en termes de densité énergétique (Watt au m2), par Vaclav Smil, qui a proposé un ratio du rapport de la production à l’espace. Ce ratio permet de mesurer le nombre de mètres carrés occupés par les technologies de production de l’énergie par rapport à leur production effective. La question qui se pose est donc la suivante : a-t-on l’espace suffisant pour les déployer ? La littérature scientifique constate que les énergies thermiques (charbon et pétrole) ont le meilleur rendement, suivies par l’énergie photovoltaïque, l’hydraulique, la géothermie, la biomasse et l’éolien. Toutes ces composantes génèrent de moins en moins d’énergie par rapport à l’espace occupé. On s’inquiète donc au fond du « combien d’espace ? », et les analyses qui en découlent prennent trois chemins distincts :

      – Le premier est le calcul des empreintes moyennes des technologies, mais cette approche n’est pas satisfaisante car il ne s’agit que d’une estimation qui ne tient pas compte des différents modèles d’éoliens, et la question de l’impact demeure un point aveugle.

      – Le deuxième est la projection spatiale, qui dresse un scénario à l’horizon de 2050 : en imaginant atteindre les objectifs des besoins humains en termes de chaleur à l’aide de l’exploitation du bois, on peut connaître la proportion du volume nécessaire des massifs forestiers, avec des modèles économiques plus ou moins intensifs, par exemple avec l’Angleterre ; mais bien que ce scénario montre des points de tensions, subsistent des mutations écologiques et sociales que ces analyses n’attrapent pas, et l’impossible quantification de ce que cela peut produire en termes de changements d’usage.

      – Le troisième est le management by design and land planning, qui fait tenir ensemble développement et conservation sous la forme d’une simulation, avec un présupposé d’harmonisation ; l’enjeu de la justice y est donc invisibilisé car la simulation ne tient pas compte des questions de saturations et des effets de cumuls qui peuvent peser sur des communes.

      4. Enjeux de justice énergétique et environnementale

      La question de la transition s’est posée autour des années 2010 à l’aune de la précarité ; les gens s’inquiètent de l’insuffisance de leurs ressources pour vivre. La littérature s’est peu à peu intéressée aux énergies renouvelables, en s’interrogeant sur les possibles situations d’injustice produites.

      L’auteur définit tout d’abord la justice dans le contexte de l’implantation des parcs éoliens comme le fait de se considérer comme égaux devant la loi en termes de principes (chacun reçoit la même part), mais la littérature à ce sujet est foisonnante :

      – La justice distributive : la répartition des risques et des bénéfices est inégale, on fait état d’effets de cumuls, des impacts sur des localités ou des minorités.
      Il est à noter que dans d’autres pays, on peut rencontrer d’autres problématiques : accaparement de terres, parcs fermés et militarisés…

      – La justice de reconnaissance : la hiérarchie de valeurs et d’attitudes à l’encontre de l’éolien est aussi un enjeu de justice, car on ne peut pas disqualifier des opposants sous prétexte qu’ils ne sont pas d’accord avec des normes implicites, qui interrogent ce qu’est un savoir légitime : qui a la connaissance de l’éolien en mer, les administrations en charge connaissent-elles les temporalités de la mer ? Avec quelle amplitude s’ouvre- t- on aux pratiques ?

      – La justice procédurale : des personnes exclues des processus de décisions, en raison de leur appartenance, de leur genre, ou de difficultés d’accès aux procédures ; exemple : l’autorisation d’un permis de construire éolien est-elle toujours le fruit d’une consultation équitable ? L’éolien pose ici des questions de citoyenneté, quand tout le monde ne connaît pas ses droits.

      Exemple 1 : La plaine

      L’auteur prend l’exemple du partage d’une plaine ouverte entre agriculteurs, riverains, et parc éolien, dans le contexte d’une politique agricole locale dont la synergie est très ancienne. Les conseils municipaux sont en effet composés d’agriculteurs. Dans cet espace, la question de l’éolien n’est pas finalement pas sortie de leur cercle, les intérêts publics et personnels étaient donc trop proches, ce qui a causé des dysfonctionnements démocratiques.

      La mise en place d’une zone de développement éolien y a créé une implosion sociale : des habitants qui n’avaient pas forcément d’opinion se sont retrouvés devant le fait accompli et sont donc devenus des opposants radicaux à l’éolien. Cet exemple pose la question de la radicalisation, qui intervient lorsqu’une situation n’est pas discutable. Olivier Labussière insiste sur la nécessité de ne pas considérer ces personnes comme des égoïstes, puisque ce discrédit ne permet pas de saisir les questions qu’elles se posent et leur désir légitime de discussion. À la suite d’entretiens avec les habitants où une carte leur était présentée avec l’instruction de délimiter des zones interdits, ceux-ci ne dessinaient pas simplement autour de leur maison, mais autour de plusieurs communes.

      Exemple 2 : La question animale

      Un deuxième exemple s’intéresse au partage du vent entre les oiseaux et les éoliennes et questionne les porte-paroles de cet arbitrage. L’État a décidé de cartographier les littoraux en l’espace de trois ans pour ouvrir la mer à l’éolien, afin d’identifier les zones de moindre impact environnemental, mais cette période est trop courte pour en juger.

      Dans la Narbonnaise, entre les Corbières et la Méditerranée où passent beaucoup d’infrastructures, la région de Port-la-Nouvelle a connu des développements éoliens précoces. Il s’agit d’un cas de repowering rare, c’est-à-dire une situation de démantèlement et de réinstallation du parc, qui a donné lieu à des échanges avec des ornithologues. Ces spécialistes ont changé leur façon d’observer ; faisant habituellement des sessions de comptage des flux d’espèces protégées aux jumelles, leur expertise a été mobilisée pour répondre à la question de leur capacité à franchir les éoliennes en place. Un système d’observation avec des ornithologues qui se relaient pour observer l’itinéraire plus que la seule espèce et la catégorie de protection a vu le jour. En conclusion, de nombreux oiseaux d’espèces différentes avaient les mêmes problématiques de vols : les plus épuisés évitent le périmètre du parc, d’autres passent entre les pales ou en dessous, d’autres encore changent d’itinéraire et s’épuisent dans leur migration. Ce savoir nouveau a permis d’arbitrer les implantations.

      Conclusions et ouvertures sur le monde qui vient

      • Changer d’énergie est un enjeu majeur de notre époque, mais n’est pas forcément soutenable. Les ressources énergétiques diffuses induisent des problématiques particulières, car contrairement au pétrole, les ressources ne sont pas concentrées, ce qui rend leur exploitation plus difficile et cause un nouveau processus de colonisation de l’espace, comme des implantations fixes dans l’eau. L’éolien induit des composantes nouvelles.

      • Selon Bernard Stiegler, il existe des disruptions possibles ; des écosystèmes peuvent être mis en stress au risque de perdre de leur cohérence. Face à ces mutations, il convient de prendre la mesure des responsabilités humaines et éthiques qui accompagnent nécessairement la colonisation de milieux qui ne nous ont pas attendus pour être dynamiques.

      • De nouvelles manières de penser l’espace sont aussi introduites : de nouvelles normes et métriques, un nouveau système de compensation naturelle qui ne règle pas tout (ce n’est pas parce qu’on ferme un espace qu’en ouvrir un autre règle le problème). Il semble aussi au fond possible de décrire les attachements et les négociations, qui sont des enjeux qualitatifs auquel il faut donner de l’importance.

      Remarques finales :

      • Les conflits d’implantation d’éoliennes sont plus complexes qu’il n’y parait, en ce qu’ils réactivent d’anciens conflits territoriaux qui ne sont pas spécifiques à l’installation mais émergent à nouveau, stimulé par l’éolien. Par exemple, des associations de défense de l’environnement se sont constituées autour d’autres objets, et d’autres acteurs se sont remobilisés autour de l’éolien, en France et en Europe. Ce constat renvoie aux modes de concertation, notamment l’enquête publique, et conduit aussi à observer une radicalisation progressive des positions car personne ne cherche véritablement à rendre discutable l’éolien pour lui-même. Cette réserve est immédiatement assimilée à une position rétrograde, ce qui sabote la discussion.

      • La place d’une approche qualitative pour penser l’espace autrement qu’en termes de métrique reste difficile à trouver, bien que tous les corps soient touchés. Ainsi, l’observatoire pour l’arrivée de l’éolien en mer utilise la DGEC. Ces deux bureaux opposés ont des vocations naturalistes ou socio-économiques et ne se sont pas concertés alors qu’il aurait fallu les coordonner, or en France, la réponse a été qu’il était difficile de prendre le temps de le faire à cause du retard énorme de la France sur l’éolien.

      • L’avenir de l’éolien en France semble tourné vers une accélération du déploiement des parcs, qui se fait à travers des lectures de l’espace assez frustes qui ne tiennent pas compte des acteurs ou des paysages. On observe aussi des expériences de coopératives citoyennes, qui ne visent pas forcément le plus haut niveau de rentabilité, mais s’enquièrent par exemple d’un cahier des charges sur la qualité paysagère ou architecturale, afin de sortir de la rentabilité comme seule modèle d’occupation de l’espace.

      • Les modèles participatifs changent dans le secteur de l’énergie éolienne ; il est possible d’organiser en France des appels à capitaux et des financements participatifs partiellement encadrés dont certains projets se prévalent, qui voient des gens de tout le territoire soutenir des projets qui seront implantés loin d’eux. Le participatif n’est pas l’objet de beaucoup de développeurs, il est plutôt question du montage de projet et d’évaluation du « gisement » avant que le projet soit revendu sous cinq ans. Des composantes sociales peuvent aussi parfois être majoritaire dans certains villages et avoir des effets de clan, et aussi connaitre des projets qui fonctionnent très bien. Par exemple en Allemagne du nord, on observe des réorganisations citoyennes constantes mêmes pour de grands parcs.

      • L’auteur referme son intervention en reprenant l’analogie avec les grands ensembles, sur les éventuels effets inattendus du vieillissement de ces aménagements sur l’environnement.

      Annabel Misonne, janvier 2024

    • sur GPT, capturez-les tous !

      Publié: 5 February 2024, 4:12pm CET par admin

      ChatGPT est un agent conversationnel qui peut vous aider au quotidien. Néanmoins, vous ne savez pas réellement ce que OpenAI, son créateur, fait de vos conversations. Il n’est, d’ailleurs, pas conseillé de lui parler de sujets confidentiels.

      Si vous souhaitez l’utiliser dans vos produits, l’API peut rapidement coûter très cher (compter environ 3 centimes pour le traitement de cet article par exemple, multiplié par le nombre de requêtes par utilisateur, multiplié par les demandes de chaque utilisateur…). Heureusement, la communauté Open Source propose petit à petit des alternatives.

      La première étape était la publication de Llama par Meta (Facebook). Il s’agit d’un modèle d’intelligence presque libre et limité à 500 millions d’utilisateurs. Au-delà, il faut les contacter pour avoir le droit de l’utiliser. Il est également possible de le récupérer sur nos ordinateurs et de s’en servir de façon strictement privée.

      Pour télécharger le modèle, il faut néanmoins montrer patte blanche en remplissant un formulaire et recevoir un lien, par mail, avec une durée de vie limité. En cas d’expérimentation, cela peut vite devenir contraignant.

      Démocratisation technique

      Les développeurs de llama.cpp (surtout Georgi GERGANOV) ont optimisé ce moteur qui vous permet de discuter avec les modèles Llama2.

      Les modèles de Llama2

      Llama2 est disponible en plusieurs tailles (nombre de paramètres) : 7B, 13B et 70B. L’unité « B » correspond à des milliards de paramètres.  

      Sachant que chaque paramètre est stocké sur 2 octets (des flottants de demi-précision), il faut au moins 16Go de RAM pour charger le petit modèle 7B. Les gros modèles sont plus pertinents, mais beaucoup plus lents. 

      Les optimisations

      Les développeurs de LLama.cpp ont travaillé sur 2 optimisations :

        • Pouvoir lancer les calculs (appelés «?inférence?») sur le CPU en utilisant au maximum ses capacités (optimisation M1, AVX-512 ou AVX2…) et en codant le moteur d’inférence en C++ et sûrement des morceaux en assembleur? ;
        • Compresser le modèle sans trop perdre de pertinence.

      Pour ce dernier point, ils ont développé un codage flottant du 4bits : q4_0 (d’autres variantes avec plus de bits existent). Nous pouvons désormais utiliser un modèle 7B avec 4Go de RAM?! À noter que l’on peut tout de même un peu perdre en pertinence.

      Le travail de llama.cpp est prodigieux mais difficile à utiliser : il arrive que le modèle réponde de manière erronée ou ne rende pas la main après la réponse.

      Ollama

      Désormais la relève existe : Ollama !

      Considéré comme le docker des LLM, il nous permet de télécharger, questionner, supprimer des modèles en une ligne de commande. Concernant les performances, Ollama est une surcouche en Go et utilise llama.cpp.

      Les instructions d’installation sont disponibles ici : [https:]

      Une fois installé, vous pouvez télécharger un modèle aussi simplement que :

      ollama pull llama2

      Une fois téléchargé, vous pouvez le questionner comme ceci :

      ollama run llama2
      >>> comment faire une jointure entre 2 dataframes Pandas ?
      There are several ways to join two pandas DataFrames. Here are a few methods:
      
      1. `merge()`: This is the most common method for joining two DataFrames. It joins the two DataFrames based on a common column, called the "join key". The joined DataFrame will have the columns from both DataFrames.
      "`
      df_left = pd.read_csv('left_data.csv')
      ...

      Attention, Ollama installe aussi un service Systemd en arrière plan. Si vous préférez le lancer à la main, au hasard pour contrôler la RAM de disponible sur votre machine :

      # désactiver le démarrage auto avec la machine
      sudo systemctl disable ollama.service
      # Couper réellement le service 
      sudo systemctl stop ollama.service
      Quel modèle ?

      Llama a apporté son lot de révolutions, mais d’autres équipes de chercheurs ont repris le flambeau, notamment Mistral AI qui a réussi à créer des petits modèles très efficaces.

      Récemment, Hugging Face (l’équivalent de Github dans la sphère IA) a encore amélioré Mistral en créant Zephyr, un petit modèle qui a de très bons résultats pour parler dans plusieurs langues.

      $ ollama run zephyr:7b
      >>> comment faire une jointure entre 2 dataframes Pandas ?
      Pour joindre deux DataFrames en Pandas, vous pouvez utiliser la méthode `merge()`. Ci-dessous une explication de comment utiliser cette méthode :
      
      1. Assurez-vous que les deux DataFrames ont une colonne commune sur laquelle joindre les données. Soit df1 et df2, on appellera cette colonne 'common_column'.
      ...

      Zephyr n’a pas de clause de restriction à 500 millions d’utilisateurs (licence Apache 2.0), il répond en français et sera plus économe en ressources. 

      Ci-dessous, une liste de quelques modèles : 

      S’il en détecte un, Ollama va automatiquement utiliser le GPU. Sinon, il se rabat sur le CPU en essayant de tirer parti des instructions disponibles (AVX2, AVX512, NEON pour les M1/M2…)

      Docker

      Si vous utilisez l’image docker de Ollama, il faut penser à couper le service Ollama ou à changer de port TCP d’écoute dans le docker-compose.yaml.

      Voici un docker-compose minimaliste :

      ---
      version: '3.8'
      
      services:
        ollama:
          image: ollama/ollama:latest
          ports:
            - "11434:11434"
          volumes:
            - ollama:/root/.ollama
          restart: unless-stopped
      
      volumes:
        ollama:

      Ensuite, un petit docker compose up -d pour lancer le serveur.

      Comment pouvons-nous lancer une inférence ?

      $ docker compose exec ollama ollama run zephyr:7b
      >>> Salut
      Bonjour,
      
      Je suis heureux d'aider quelqu'un aujourd'hui. Votre expression "Salut" est une forme courante de salutation en français. En France, c'est souvent utilisé entre amis ou entre personnes qui connaissent déjà l'un l'autre. Dans les 
      situations où vous souhaitez être plus formel ou professionnel, vous pouvez utiliser "Bonjour" ou "Bonsoir" suivi du prénom de la personne ou simplement "Madame" ou "Monsieur" si vous ne connaissez pas le prénom.
      
      J'espère que cela vous a été utile. Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à me contacter.
      
      Bien à vous,
      [Votre nom]
      >>>

      En revanche, utiliser la console de l’image n’est pas pratique, sauf si vous souhaitez télécharger une image et plus jamais y retoucher. Et surtout, nous pouvons utiliser l’API HTTP :

      $ curl -X POST [localhost:11435] -d '{ "model": "zephyr:7b", "prompt": "raconte moi une courte histoire drôle"}'
      {"model":"zephyr:7b","created_at":"2024-01-11T15:27:47.516708062Z","response":"Il","done":false}
      {"model":"zephyr:7b","created_at":"2024-01-11T15:27:47.534749456Z","response":" y","done":false}
      ...

      Pour faciliter la lecture de l’inférence, vous pouvez afficher le texte token par token dans notre app. Il est également possible de s’en servir en python. Voici un exemple de client inclut dans le dépôt :

      [https:]]

      Il est toujours possible d’utiliser le client installé précédemment ollama en ligne de commande, pour requêter le serveur à distance :

      $ OLLAMA_HOST=127.0.0.1:11435 ollama run zephyr:7b-beta-q6_K "raconte moi une courte histoire drôle"
      Docker et l’accélération avec une carte graphique Nvidia

      Vous remarquerez que l’inférence dans le docker n’est pas très rapide. En effet, docker ne laisse pas le container accéder à la carte graphique, par conséquent l’inférence se fait sur le CPU.

      Pour cela, il faut installer un paquet fourni par Nvidia afin de configurer le docker proprement :

      $ curl -fsSL [https:] | sudo gpg --dearmor -o /usr/share/keyrings/nvidia-container-toolkit-keyring.gpg \
        && curl -s -L [https:] | \
          sed 's#deb [https:] [signed-by=/usr/share/keyrings/nvidia-container-toolkit-keyring.gpg] [https:] | \
          sudo tee /etc/apt/sources.list.d/nvidia-container-toolkit.list
      
      $ apt update
      $ apt install -y nvidia-container-toolkit

      Une fois ce paquet installé, il faut utiliser l’outil fournit pour configurer docker :

      $ nvidia-ctk runtime configure --runtime=docker

      Cela va modifier votre configuration de docker /etc/docker/daemon.json pour activer un runtime nvidia :

      {
      	"runtimes": {
      		"nvidia": {
      			"args": [],
      			"path": "nvidia-container-runtime"
      		}
      	}
      }
      
      

      Ensuite, il suffit de redémarrer docker :

      $ systemctl restart docker

      Désormais, vous devriez pouvoir accéder à votre GPU Nvidia depuis le container :

      $ docker run --rm --runtime=nvidia --gpus all ubuntu nvidia-smi
      Unable to find image 'ubuntu:latest' locally
      latest: Pulling from library/ubuntu
      a48641193673: Already exists 
      Digest: sha256:6042500cf4b44023ea1894effe7890666b0c5c7871ed83a97c36c76ae560bb9b
      Status: Downloaded newer image for ubuntu:latest
      Thu Jan 11 15:46:38 2024       
      +-----------------------------------------------------------------------------+
      | NVIDIA-SMI 525.147.05   Driver Version: 525.147.05   CUDA Version: 12.0     |
      |-------------------------------+----------------------+----------------------+
      | GPU  Name        Persistence-M| Bus-Id        Disp.A | Volatile Uncorr. ECC |
      | Fan  Temp  Perf  Pwr:Usage/Cap|         Memory-Usage | GPU-Util  Compute M. |
      |                               |                      |               MIG M. |
      |===============================+======================+======================|
      |   0  NVIDIA GeForce ...  On   | 00000000:2D:00.0  On |                  N/A |
      | 31%   33C    P5    32W / 225W |   1778MiB /  8192MiB |      2%      Default |
      |                               |                      |                  N/A |
      +-------------------------------+----------------------+----------------------+
                                                                                     
      +-----------------------------------------------------------------------------+
      | Processes:                                                                  |
      |  GPU   GI   CI        PID   Type   Process name                  GPU Memory |
      |        ID   ID                                                   Usage      |
      |=============================================================================|
      +-----------------------------------------------------------------------------+

      Une fois cela terminé, l’accès doit être donné à votre container en modifiant le docker-compose.yaml:

      ---
      version: '3.8'
      
      services:
        ollama:
          image: ollama/ollama:latest
          ports:
            - "11435:11434"
          volumes:
            - ollama:/root/.ollama
          restart: unless-stopped
          deploy:
            resources:
              reservations:
                devices:
                  - driver: nvidia
                    capabilities: [gpu]
                    count: all
      
      
      volumes:
        ollama:

      Grâce au docker compose up -d, notre inférence est désormais beaucoup plus rapide.

      Conclusion

      Nous avons découvert comment utiliser les LLM libre, avec des projets comme Ollama et Zephyr, qui rendent l’IA plus démocratique et accessible à un plus grand nombre. Plus besoin de se soucier des coûts prohibitifs de l’API OpenAI, lorsque vous pouvez exploiter ces modèles de langage gratuits et Open source.

      Que vous soyez un développeur, un chercheur ou un professionnel de l’IA, Ollama offre des opportunités passionnantes pour innover, créer et résoudre des problèmes. Le monde de l’IA est désormais entre vos mains.

      Sources

      [https:]]

      [https:]]

      [https:]]

      [https:]]

      [https:]]

       

      Rédacteur : Sébastien DA ROCHA

       

    • sur Cartogrammer par points

      Publié: 5 February 2024, 12:04pm CET par Nicolas Lambert

      Pour comprendre les ressorts d’une carte, le mieux est probablement de jouer avec les différents paramètres qui sont utilisés pour produire l’image.

      L’application ci-dessous vous propose de découvrir des cartographies par points de données bien connues que sont la répartition de population du monde et de sa richesse. Les données statistiques ont été construites et mises librement à disposition par le projet Maddison, de l’Université de Groningen. L’information géographique provient de Natural Earth Data.

      Construire un cartogramme par points, consiste à jouer avec différents paramètres en fonction du type de carte.
      A vous de jouer !

      Exemple 1. Cartogramme par points  – version initiale.
      Population (POP) et du Produit intérieur brut (PIB/GDP)

      Radius = rayon d’un point
      Dots value (pop) = valeur d’un point (1-> n) pour les données de population
      Dots value (GDP) = valeur d’un point (1-> n) pour les données de PIB
      Span = portée spatiale (en km)
      Nb. d’interactions = nombre d’iterations

      Exemple 2. Cartogramme par points – version initiale combinée à une typologie
      – Répartition régionale du Produit intérieur brut (en millions)

      Radius = rayon d’un point
      Dots value (in billion) = valeur d’un point en millions (1-> n) pour les données de PIB
      Span = portée spatiale du semis
      Nb. d’iteractions = nombre d’itérations

       

      Billets liés :

      Bahoken F. & Lambert N. 2024, Le cartogramme par points
      Lambert N., 2023, Un cartogramme par points interactif sur le PIB et la POP mondiale.

      Bibliothèques

      Geoviz : Let’s design a “dot cartogram”
      BertinJS : dotcartogram

      Nicolas Lambert

      Ingénieur de recherche CNRS en sciences de l'information géographique. Membre de l'UMS RIATE et du réseau MIGREUROP / CNRS research engineer in geographical information sciences. Member of UMS RIATE and the MIGREUROP network.

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    • sur GPT, capturez-les tous !

      Publié: 5 February 2024, 9:00am CET par admin

      ChatGPT est un agent conversationnel qui peut vous aider au quotidien. Néanmoins, vous ne savez pas réellement ce que OpenAI, son créateur, fait de vos conversations. Il n’est, d’ailleurs, pas conseillé de lui parler de sujets confidentiels.

      Si vous souhaitez l’utiliser dans vos produits, l’API peut rapidement coûter très cher (compter environ 3 centimes pour le traitement de cet article par exemple, multiplié par le nombre de requêtes par utilisateur, multiplié par les demandes de chaque utilisateur…). Heureusement, la communauté Open Source propose petit à petit des alternatives.

      La première étape était la publication de Llama par Meta (Facebook). Il s’agit d’un modèle d’intelligence presque libre et limité à 500 millions d’utilisateurs. Au-delà, il faut les contacter pour avoir le droit de l’utiliser. Il est également possible de le récupérer sur nos ordinateurs et de s’en servir de façon strictement privée.

      Pour télécharger le modèle, il faut néanmoins montrer patte blanche en remplissant un formulaire et recevoir un lien, par mail, avec une durée de vie limité. En cas d’expérimentation, cela peut vite devenir contraignant.

      Démocratisation technique

      Les développeurs de llama.cpp (surtout Georgi GERGANOV) ont optimisé ce moteur qui vous permet de discuter avec les modèles Llama2.

      Les modèles de Llama2

      Llama2 est disponible en plusieurs tailles (nombre de paramètres) : 7B, 13B et 70B. L’unité « B » correspond à des milliards de paramètres.

      Sachant que chaque paramètre est stocké sur 2 octets (des flottants de demi-précision), il faut au moins 16Go de RAM pour charger le petit modèle 7B. Les gros modèles sont plus pertinents, mais beaucoup plus lents.

      Les optimisations

      Les développeurs de LLama.cpp ont travaillé sur 2 optimisations :

      • Pouvoir lancer les calculs (appelés « inférence ») sur le CPU en utilisant au maximum ses capacités (optimisation M1, AVX-512 ou AVX2…) et en codant le moteur d’inférence en C++ et sûrement des morceaux en assembleur ;
      • Compresser le modèle sans trop perdre de pertinence.

      Pour ce dernier point, ils ont développé un codage flottant du 4bits : q4_0 (d’autres variantes avec plus de bits existent). Nous pouvons désormais utiliser un modèle 7B avec 4Go de RAM ! À noter que l’on peut tout de même un peu perdre en pertinence.

      Le travail de llama.cpp est prodigieux mais difficile à utiliser : il arrive que le modèle réponde de manière erronée ou ne rende pas la main après la réponse.

      Ollama

      Désormais la relève existe : Ollama !

      Considéré comme le docker des LLM, il nous permet de télécharger, questionner, supprimer des modèles en une ligne de commande. Concernant les performances, Ollama est une surcouche en Go et utilise llama.cpp.

      Les instructions d’installation sont disponibles ici : [https:]] .

      Une fois installé, vous pouvez télécharger un modèle aussi simplement que :

      ollama pull llama2

      Une fois téléchargé, vous pouvez le questionner comme ceci :

      ollama run llama2
      
      >>> comment faire une jointure entre 2 dataframes Pandas ?
      
      There are several ways to join two pandas DataFrames. Here are a few methods:
      
      1. `merge()`: This is the most common method for joining two DataFrames. It joins the two DataFrames based on a common column, called the "join key". The joined DataFrame will have the columns from both DataFrames.
      
      ```
      
      df_left = pd.read_csv('left_data.csv')
      
      ...

      Attention, Ollama installe aussi un service Systemd en arrière-plan. Si vous préférez le lancer manuellement, au hasard pour contrôler la RAM de disponible sur votre machine, vous devez :

      # désactiver le démarrage auto avec la machine
      
      sudo systemctl disable ollama.service
      
      # Couper réellement le service
      
      sudo systemctl stop ollama.service
      Quel modèle ?

      Llama a apporté son lot de révolutions, mais d’autres équipes de chercheurs ont repris le flambeau, notamment Mistral AI qui a réussi à créer des petits modèles très efficaces.

      Récemment, Hugging Face (l’équivalent de Github dans la sphère IA) a encore amélioré Mistral en créant Zephyr, un petit modèle qui a de très bon résultats pour parler dans plusieurs langues.

      ollama run zephyr:7b
      
      >>> comment faire une jointure entre 2 dataframes Pandas ?
      
      Pour joindre deux DataFrames en Pandas, vous pouvez utiliser la méthode `merge()`. Ci-dessous une explication de comment utiliser cette méthode :
      
      1. Assurez-vous que les deux DataFrames ont une colonne commune sur laquelle joindre les données. Soit df1 et df2, on appellera cette colonne 'common_column'.
      
      ...

      Zephyr n’a pas de clause de restriction à 500 millions d’utilisateurs (licence Apache 2.0), il répond en français et sera plus économe en ressources.

      Ci-dessous, une liste de quelques modèles :

      S’il en détecte un, Ollama va automatiquement utiliser le GPU. Sinon, il se rabat sur le CPU en essayant de tirer parti des instructions disponibles (AVX2, AVX512, NEON pour les M1/M2…)

      Docker

      Si vous utilisez l’image docker de Ollama, il faut penser à couper le service Ollama ou à changer de port TCP d’écoute dans le docker-compose.yaml.

      Voici un docker-compose minimaliste :

      ---
      
      version: '3.8'
      
      services:
      
        ollama:
      
          image: ollama/ollama:latest
      
          ports:
      
            - "11434:11434"
      
          volumes:
      
            - ollama:/root/.ollama
      
          restart: unless-stopped
      
      volumes:
        ollama:

      Ensuite, un petit docker compose up -d pour lancer le serveur.

      Comment pouvons-nous alors lancer une inférence ?

      $ docker compose exec ollama ollama run zephyr:7b
      
      >>> Salut
      
      Bonjour,
      
      Je suis heureux d'aider quelqu'un aujourd'hui. Votre expression "Salut" est une forme courante de salutation en français. En France, c'est souvent utilisé entre amis ou entre personnes qui connaissent déjà l'un l'autre. Dans les situations où vous souhaitez être plus formel ou professionnel, vous pouvez utiliser "Bonjour" ou "Bonsoir" suivi du prénom de la personne ou simplement "Madame" ou "Monsieur" si vous ne connaissez pas le prénom.
      
      J'espère que cela vous a été utile. Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à me contacter.
      
      Bien à vous,
      
      [Votre nom]
      
      >>> 

      En revanche, utiliser la console de l’image n’est pas pratique, sauf si vous souhaitez télécharger une image et plus jamais y retoucher. Et surtout, nous pouvons utiliser l’API HTTP :

      curl -X POST [localhost:11435] -d '{ "model": "zephyr:7b", "prompt": "raconte moi une courte histoire drôle"}'
      
      {"model":"zephyr:7b","created_at":"2024-01-11T15:27:47.516708062Z","response":"Il","done":false}
      
      {"model":"zephyr:7b","created_at":"2024-01-11T15:27:47.534749456Z","response":" y","done":false}
      
      ...

      Pour faciliter la lecture de l’inférence, vous pouvez afficher le texte token par token dans notre app. Il est également possible de s’en servir en python. Voici un exemple de client inclut dans le dépôt :

      [https:]]

      Il est toujours possible d’utiliser le client installé précédemment ollama en ligne de commande, pour requêter le serveur à distance :

      OLLAMA_HOST=127.0.0.1:11435 ollama run zephyr:7b-beta-q6_K "raconte moi une courte histoire drôle"
      Docker et l’accélération avec une carte graphique Nvidia

      Vous remarquerez que l’inférence dans le docker n’est pas très rapide. En effet, docker ne laisse pas le container accéder à la carte graphique, par conséquent l’inférence se fait sur le CPU.

      Pour cela, il faut installer un paquet fourni par Nvidia afin de configurer le docker proprement :

      curl -fsSL [https:] | sudo gpg --dearmor -o /usr/share/keyrings/nvidia-container-toolkit-keyring.gpg \
      
        && curl -s -L [https:] | \
      
          sed 's#deb [https:] [signed-by=/usr/share/keyrings/nvidia-container-toolkit-keyring.gpg] [https:] | \
      
          sudo tee /etc/apt/sources.list.d/nvidia-container-toolkit.list
      
      apt update
      
      apt install -y nvidia-container-toolkit

      Une fois ce paquet installé, il faut utiliser l’outil fournit pour configurer docker :

      sudo nvidia-ctk runtime configure --runtime=docker

      Cela va modifier votre configuration de docker /etc/docker/daemon.json pour activer un runtime nvidia :

      {
      
              "runtimes": {
      
                     "nvidia": {
      
                             "args": [],
      
                             "path": "nvidia-container-runtime"
      
                     }
      
              }
      
      }

      Ensuite, il suffit de redémarrer docker :

      systemctl restart docker

      Désormais, vous devriez pouvoir accéder à votre GPU Nvidia depuis le container :

      $ docker run --rm --runtime=nvidia --gpus all ubuntu nvidia-smi
      
      Unable to find image 'ubuntu:latest' locally
      
      latest: Pulling from library/ubuntu
      
      a48641193673: Already exists
      
      Digest: sha256:6042500cf4b44023ea1894effe7890666b0c5c7871ed83a97c36c76ae560bb9b
      
      Status: Downloaded newer image for ubuntu:latest
      
      Thu Jan 11 15:46:38 2024      
      
      +-----------------------------------------------------------------------------+
      
      | NVIDIA-SMI 525.147.05   Driver Version: 525.147.05   CUDA Version: 12.0     |
      
      |-------------------------------+----------------------+----------------------+
      
      | GPU  Name        Persistence-M| Bus-Id        Disp.A | Volatile Uncorr. ECC |
      
      | Fan  Temp  Perf  Pwr:Usage/Cap|         Memory-Usage | GPU-Util  Compute M. |
      
      |                               |                      |               MIG M. |
      
      |===============================+======================+======================|
      
      |   0  NVIDIA GeForce ...  On   | 00000000:2D:00.0  On |                  N/A |
      
      | 31%   33C    P5    32W / 225W |   1778MiB /  8192MiB |      2%      Default |
      
      |                               |                      |                  N/A |
      
      +-------------------------------+----------------------+----------------------+
      
      +-----------------------------------------------------------------------------+
      
      | Processes:                                                                  |
      
      |  GPU   GI   CI        PID   Type   Process name                  GPU Memory |
      
      |        ID   ID                                                   Usage      |
      
      |=============================================================================|
      
      +-----------------------------------------------------------------------------+

      Une fois cela terminé, l’accès doit être donnée à votre container en modifiant le docker-compose.yaml:

      ---
      
      version: '3.8'
      
      services:
      
        ollama:
      
          image: ollama/ollama:latest
      
          ports:
      
            - "11435:11434"
      
          volumes:
      
            - ollama:/root/.ollama
      
          restart: unless-stopped
      
          deploy:
      
            resources:
      
              reservations:
      
                devices:
      
                  - driver: nvidia
      
                    capabilities: [gpu]
      
                    count: all
      
      volumes:
      
        ollama:

      Grâce au docker compose up -d, notre inférence est désormais beaucoup plus rapide.

      Conclusion

      Nous avons découvert comment utiliser les LLM libre, avec des projets comme Ollama et Zephyr, qui rendent l’IA plus démocratique et accessible à un plus grand nombre. Plus besoin de se soucier des coûts prohibitifs de l’API OpenAI, lorsque vous pouvez exploiter ces modèles de langage gratuits et Open source.

      Que vous soyez un développeur, un chercheur ou un professionnel de l’IA, Ollama offre des opportunités passionnantes pour innover, créer et résoudre des problèmes. Le monde de l’IA est désormais entre vos mains.

      Sources :

      [https:]]

      [https:]]

      [https:]]

      [https:]]

      [https:]]

      Rédacteur : Sébastien DA ROCHA 

    • sur Topomine, une application web pour visualiser des données relatives à la toponymie en France

      Publié: 4 February 2024, 8:04am CET

      Topomine est une application web permettant d'explorer et de visualiser des données relatives à la toponymie en France. Agrégeant plusieurs bases de données issues de différents producteurs, l'outil Topomine allie une recherche avancée par mots-clés qui permet de faire émerger et de révéler des logiques spatiales sous-jacentes à certains phénomènes d'études en histoire, en géographie, en études environnementales, en littérature, en études du genre ou encore en généalogie. Les données exploitables représentent plus de 5 millions de lieux interrogeables (communes, lieux-dits habités et non-habités, arbres singuliers, pics et sommets, grottes, etc...), 2,5 millions de voies nommées et 200 000 hydronymes en France.

      Topomine a récemment été mis à jour avec de nouveaux fonds de cartes (cartes de Cassini, cartes d'état major et de l'IGN). Ainsi, il devient possible d’assembler des bases de données entières portant une information toponymique et de les rendre interrogeables pour l’ensemble du territoire français formant ainsi une mine de données à explorer. 

      Application web Topomine (exemple de requête sur les toponymes ayant un suffixe en -ville)

      Aujourd’hui, les bases de données relatives à la toponymie sont éparses et maintenues par différents producteurs de données thématiques, nationaux ou locaux : l’IGN, le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, le SANDRE, l’École des Chartes, l’EHESS (voir par exemple l’application DicoTopo). La décentralisation et l’hétérogénéité de ces bases de données ne permet actuellement pas leur interrogation croisée de manière aisée, et de fait, leur comparaison et leur visualisation, en particulier cartographique. Cette interrogation est possible au prix d’une intégration parfois laborieuse et donc chronophage, puisque requérant des compétences multiples en matière de SIG, de programmation et de gestion de bases de données. C’est dans l’idée de pallier à ces multiples problématiques que l’application Topomine a été initialement pensée et conçue.

      À ce jour, Topomine intègre 5 bases de données différentes :

      • un assemblage des noms de lieux présents dans plusieurs thèmes de l’ensemble des départements de la BDTOPO v3 de l’IGN, à l’exception pour l’instant des DROM-TOM ;
      • un assemblage des voies nommées issues également de la même BD TOPO v3 de l’IGN ;
      • la base de données Carthage du SANDRE pour l’hydronymie ;
      • la base de données FANTOIR qui ne  contient initialement pas d’éléments de géométrie mais un code de commune INSEE, qui a été joint avec la base de données GeoFla ;
      • la base de données de l’EHESS dite base de données démographiques Cassini : Des chefs-lieux de Cassini aux communes de France (1756-1999).
      La vraie valeur ajoutée de Topomine tient dans l’aspect offert par les possibilités d’interrogation de la base de données (par préfixes ou suffixes, par opérateurs booléens, par expressions régulières ou regex...), accessibles à travers son outil de recherche avancée. Une fois les résultats obtenus, on peut les exporter sous forme de couche au format geojson. L’application et sa documentation sont disponibles ici. L'API est à récupérer à cette adresse.

      Pour en savoir plus

      Mermet, E, Grosso, E. (2023). Topomine une application web d'exploration itérative de la toponymie française, [https:]]

      Articles connexes

      L'histoire par les cartes : DicoTopo, un outil pour étudier la toponymie et l’histoire

      Les nouvelles perspectives offertes par la cartographie des odonoymes et autres toponymes

      Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques

      Une carte des suffixes les plus fréquents par région des noms de villes françaises

      Rechercher du texte sur les cartes de la collection David Rumsey

      La répartition des noms de famille en Allemagne et dans d'autres pays

      Répartition géographique et sociologie des prénoms en France

      L'histoire par les cartes : recensement des noms de rues en Italie portant des noms de personnes ayant résisté ou combattu contre le fascisme

    • sur Cartographie des statues de Lénine encore en place ou démontées un siècle plus tard

      Publié: 2 February 2024, 7:16pm CET


      En Union soviétique, ainsi que dans certains pays du bloc de l'Est, de nombreuses villes possédaient des monuments à la mémoire de Lénine. Ces statues, qui se comptent en milliers, s'inscrivent dans un culte de la personnalité voué à Lénine après sa mort. De manière qui peut paraitre surprenante, 80% des 10 000 statues érigées à la gloire de Lénine sont encore en place un siècle plus tard. C'est ce que montre une étude publiée par Kometa. La carte interactive réalisée par Denis Vannier répertorie les monuments actuels et passés et montre une concentration des statues dans l'ancienne URSS. Il s'agit seulement des statues en pied installées en plein air sur des places, et non celles, très nombreuses, présentes dans les institutions d’enseignement, dans les administrations ou dans les usines. 

      On observe que les monuments démontés concernent principalement l'Ukraine et les Pays baltes qui, après la chute de l'URSS, sont devenus indépendants et ont « déboulonné » beaucoup de statues. En Ukraine, on compte deux vagues de retrait des statues de Lénine : après l'indépendance en 1991 et après la révolution orange de 2004. On en compte cependant encore en Crimée, retournée à la Russie en 2014, et dans les territoires de Donetsk et de Lougansk contrôlés par des pro-russes (source : Wikipedia).

      Statues de Lénine qui sont encore en place (en rouge) ou démontées (en bleu). Source : Kometa



      La carte de Denis Vannier permet d'y avoir accès directement à partir de l'interface interactive. Il est difficile de toutes les dénombrer tant ces statues sont nombreuses. On estime qu'au moins 7 000 monuments et bustes de Lénine ont été érigés en Russie. Il en reste environ 6000 aujourd'hui.
      Les deux sources utilisées pour réaliser cette carte sont la base de données des Monuments à Lénine et Wikipedia. Le site des Monuments à Lénine contient 10 588 monuments avec pour chaque monument une photographie et une description. Les monuments sont classés par région. Une page spécifique est consacrée aux monuments qui ont été démontés ou qui sont encore présents en Ukraine (avec une carte interactive réalisée sous Google Maps permettant de télécharger le fichier kmz).
      La seule statue de Lénine en France se situe à Montpellier. Inaugurée par George Frêche, elle fait partie d'un groupe de 10 statues d'hommes politiques ayant marqué le XXe siècle. Le 17 septembre 2010, les statues de Jaurès, Churchill, Lénine, Roosevelt et de Gaulle ont été inaugurées à Montpellier. Puis cinq autres statues sont arrivées, deux ans plus tard, celles de Mao Zedong, Gandhi, Golda Meir, Mandela et Nasser.
      Pour compléter
      « Le sort réservé aux statues de Lénine, révélateur du fossé entre la Russie et l’Ukraine » (The Conversation).
      Dominique Colas (2023). Poutine, l'Ukraine et les statues de Lénine, Paris, Les Presses Sciences Po. Le néologisme d’origine ukrainienne Leninopad, maître mot de cette étude, désigne la démolition des statues de Lénine.
      « Combien y a-t-il de monuments à Lénine au total ? » (Lenin.tilda.ws). Cette étude assortie de graphiques vise à comparer le nombre de statues en 1991 et en 2021. Le site Lenin.tilda.ws administré par Dmitri Kudinov est une mine d'informations pour savoir quels sont les types de monuments érigés à la gloire de Lénine, quels sont les plus hauts, les projets non réalisés, l'ampleur du phénomène de démolition (Leninopad) selon les régions...
      Julie Deschepper (2023). Effritement idéologique, érosion patrimoniale. L'Oukase « Sur la répression des profanations de monuments liés à l'histoire de l'État et à ses symboles » Parlement[s], Revue d'histoire politique 2023/4, n°39, p. 191-197. Comme le démontre l'oukase signé par Mikhaïl Gorbatchev le 13 octobre 1990, les gestes iconoclastes envers les monuments soviétiques débutent avant 1991 et ne sont pas le résultat de la chute de l'URSS, mais en accompagnent plutôt le processus. 
      « En Ukraine, statues de Lénine et drapeaux soviétiques réapparaissent dans les villes occupées » (Slate). La Russie cherche à réimposer les symboles de l'empire déchu dans les territoires occupés, tout en gommant l'identité nationale ukrainienne.

      Lien ajouté le 28 février 2024

      Mediazona publie les données sur les personnes recherchées par les forces de sécurité russes. Parmi elles, des 10e de responsables politiques européens (dont Kaja Kallas 1ère ministre en Estonie) accusés d'avoir démonté des statues et mémoriaux soviétiques [https:]] pic.twitter.com/bcHbDeSVJS

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) February 28, 2024
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      Avec le temps, Oslandia a pu appliquer son expertise SIG de nombreuses fois dans le domaine des transports, et plus particulièrement, celui des calculs d’itinéraires. Si le développement logiciel et les bases de données sont nos portes d’entrée naturelles dans la thématique, nous ne perdons pas de vue les questions algorithmiques !

      Ainsi, nous nous intéressons depuis peu à l’algorithme-roi dans la discipline, permettant d’atteindre des performances en temps de calcul parmi les plus intéressantes : les Contractions Hiérarchiques.

      Les Contractions Hiérarchiques, qu’est-ce que c’est ?

      L’algorithme des Contractions Hiérarchiques repose sur une phase de pré-traitement permettant d’accélérer drastiquement les requêtes de plus court chemin.

      Les caractéristiques principales de cet algorithme sont les suivantes :

      • Des arcs virtuels, dits « raccourcis », sont définis pour compacter l’information contenue dans le graphe. Les noeuds court-circuités par ces raccourcis sont dits « contractés ».
      • Les noeuds sont classés par ordre d’importance pendant le pré-traitement, de telle façon que les noeuds les plus hauts dans la hiérarchie seront les plus susceptibles d’être empruntés par les meilleurs chemins (typiquement, des grands carrefours urbains ou des sections autoroutières fréquentées), et les moins susceptibles d’être contractés.
      Séquences de noeuds et besoin de raccourcis

      Mécanisme de création de raccourcis : on contracte un noeud intermédiaire « u » uniquement s’il est plus bas que la source « s » et la destination « d » dans la hiérarchie « l », et s’il n’existe pas de meilleur chemin alternatif « P » (cas (c) et (g)).

      • La recherche de plus court chemin exploite la hiérarchie des noeuds et les raccourcis définis pendant le pré-traitement, et se découpe en deux composantes : une recherche en avant à partir de la source, et une recherche à rebours à partir de la destination. Ces deux composantes convergent au plus haut niveau dans la hiérarchie des noeuds.
      Chemins et hiérarchie

      Type de chemin mis en valeur par la procédure des contractions hiérarchiques, entre une source « s » et une destination « d »

      Est-ce utilisable dans une base de données PostgreSQL ?

      Il existe des implémentations des Contractions Hiérarchiques dans plusieurs projets Open Source. Citons par exemple RoutingKit, un projet initié par l’équipe de recherche à l’origine des Contractions Hiérarchiques, ou encore le projet OSRM.

      Côté PostgreSQL, le moyen le plus rapide pour bénéficier des algorithmes de routing est l’extension pgRouting. Malheureusement, cette extension n’inclut aujourd’hui pas les Contractions Hiérarchiques.

      PgRouting propose toutefois des algorithmes de contraction plus légers, qui permettent de gérer les impasses ainsi que les corridors (enchaînement de tronçons consécutifs sans carrefour).

      Graphe exemple pour les contractions dans PGRouting

      Dans cet exemple tiré de la documentation de pgRouting, le noeud 1 sera par exemple contracté en temps qu’impasse, et le noeud 8 en temps que corridor.

      Pour l’illustration, un test grandeur nature sur les données de la BDCarto pour la France métropolitaine peut être effectué. Le graphe de départ contient environ 1.12M noeuds et 1.65M arcs. Après application de ces deux types de contraction, le graphe résultat comporte environ 0.86M noeuds et 1.48M arcs, soit des réductions de respectivement 22.9 % et 10.2 %.

      Exemples de contraction sur la BDTopo

      Exemples de résultat des contractions sur la BD Carto, en rouge le réseau avant traitement et en noir après

      Les gains de temps de calcul à attendre sont donc limités avec un algorithme de type Dijkstra, au maximum de l’ordre de 30 %. Les contractions hiérarchiques, elles, permettent des améliorations bien plus importantes, et constituent donc une contribution de choix dans pgRouting.

      Oslandia, Open source et Contractions Hiérarchiques

      Comme évoqué dans un précédent article, Oslandia consacre des jours de développement aux projets Open Source de l’écosystème SIG. pgRouting entre pleinement dans ce cadre, et l’intégration des Contractions Hiérarchiques dans cette extension PostgreSQL nous apparaît comme un challenge particulièrement attrayant !

      Si vous êtes intéressés par le sujet, et que vous souhaitez nous accompagner dans cette aventure, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse [info@oslandia.com] !

    • sur Atlas du nucléaire et cartographie engagée. L'exemple de l'Atlas populaire du Colorado nucléaire

      Publié: 30 January 2024, 8:01am CET

      A People's Atlas of Nuclear Colorado invite les utilisateurs à explorer les géographies du nucléaire, les questions politiques, les réponses artistiques et les réflexions personnelles et universitaires sur le complexe nucléaire américain. Le Colorado constitue un microcosme pour étudier l’appareil nucléaire des États-Unis. A partir des années 1940 et pendant la guerre froide, cet État a connu l’exploitation minière de l’uranium, le traitement du plutonium, l'implantation de postes et laboratoires de défense souterrains, de bases aériennes, de bases d'essais et d'entraînements nucléaires, ainsi que le déversement puis l'oubli des déchets. L'Atlas utilise le cycle du combustible nucléaire comme cadre conceptuel et principe organisateur. Il documente les sites et développe les problèmes soulevés par l'extraction et le traitement du minerai, le raffinage et la fabrication de composants nucléaires, l'assemblage et le déploiement d'armes, ainsi que le stockage, la dépollution et la surveillance des déchets. 

      Cet Atlas engagé se propose d’explorer le côté obscur de ces activités : les travailleurs malades, les rivières polluées, les économies en expansion et en récession et le problème insoluble des déchets nucléaires. Les radiations demeurent un risque omniprésent et le danger intrinsèque du cycle nucléaire jette une ombre sur les promesses optimistes d’une énergie illimitée. Là où il y a de l'exploitation minière et du broyage, il y a des morts-terrains et des expositions au risque ; là où il y a production, il y a friction ; là où il y a la glorification de grands projets, il y a des déchets avec de nombreux impacts sur la santé environnementale. 

      Un Atlas de réflexion critique sur le nucléaire à explorer à partir du cycle du combustible(source : A People's Atlas of Nuclear Colorado)


      Édité par Sarah Kanouse et Shiloh Krupar et comptant plus de quarante contributeurs à ce jour, cet Atlas en ligne cherche à rassembler diverses manières de percevoir, de comprendre et de réagir à l’héritage nucléaire. Il restitue le contexte géographique des sites nucléaires avec des images d'archives, des illustrations, assorties de nombreuses références et études scientifiques. Les dossiers thématiques abordent l’histoire, la politique, la gouvernance et les facteurs géologiques et environnementaux liés au nucléaire. Il offre un aperçu scientifique de ces héritages, faisant ressortir la complexité et éclairant les controverses qui persistent encore aujourd'hui. S'opposant à la tendance des politiques et de la recherche universitaire à l'abstraction, l'Atlas comprend des récits personnels et des réponses artistiques qui situent le nucléaire dans l'expérience vécue, matérielle et sensorielle. Presque chaque élément de contenu réapparaît au cours du chemin proposé, offrant à l’utilisateur de multiples points d’entrée dans le réseau de complexité, de controverse et de connexion qui est une caractéristique déterminante de la condition nucléaire. 

      Accès direct à la carte interactive de l'Atlas documentant chaque site nucléaire
      (source : A People's Atlas of Nuclear Colorado)


      L'Atlas populaire du Colorado nucléaire se veut être une ressource numérique vivante. Il souhaite s'associer à des éducateurs, des musées et des organisations locales pour compléter le nombre de sites et élargir les perspectives qu'il contient. En tant que document évolutif, il peut insuffler au débat souvent abstrait sur la politique nucléaire et son héritage environnemental des formes humanistes d’enquête et d’engagement du public. En fin de compte, l'Atlas entend être une plate-forme engageante et inclusive permettant aux membres de la communauté, aux universitaires, aux anciens combattants, aux travailleurs, aux artistes et aux activistes de façonner l'héritage des armes nucléaires au Colorado grâce à une interprétation continue et active.

      Pour compléter 

      « Three Nuclear Atlases and their Worlds : A Response to A People’s Atlas of Nuclear Colorado » (Society and Space). "Les atlas populaires peuvent être déroutants ou illisibles si vous commencez par chercher la carte du monde". L'article replace l'Atlas populaire du Colorado nucléaire dans le double héritage de la cartographie populaire comme par exemple l'Atlas de stratégie mondiale. Guerre et paix à l'ère du nucléaire de Lawrence Freedman paru en 1985 et dans celui de la cartographie radicale telle que représentée par l'Atlas de la guerre nucléaire de William Bunge publié en 1988.
      « The Nuclear War Atlas » de William Bunge (American Geographical Society Library Digital Map). La carte a été publiée pour la première fois sous forme d'affiche recto-verso en 1982 par la Society for Human Exploration et a été réédité sous forme de livre en 1988. L' Atlas de la guerre nucléaire reste « l'un des exemples les plus célèbres de lutte sociale radicale et de cartographie engagée de l’après-guerre » (Barnes, 2021).
      « The Cold War. Defence and Deterrence » (OTAN). Sur les représentations de la course aux armes nucléaires et "l'équilibre de la terreur", voir les documents déclassifiés sur le site de l'OTAN.
      « Bending Lines : Maps and Data from Distortion to Deception » (Leventhal Map & Education Center at the Boston Public Library, 2020).
      « Cartographier la guerre nucléaire avec William Bunge » par Alexandre Chollier (Visionscarto, 2017).
      « Atlas mondial de l’uranium. Faits et données relatifs à la matière première de l'ère atomique » publié en 2022 par la fondation Rosa-Luxemburg, la fondation Nuclear-Free-Future et le Réseau "Sortir du nucléaire" (à télécharger en pdf).


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    • sur La France, l’Allemagne et l’Europe : le regard d’un ambassadeur

      Publié: 29 January 2024, 10:48pm CET par r.a.

      Les relations internationales sont l’objet de nombreuses études de journalistes, de politologues et d’historiens. Mais le témoignage des diplomates, participants discrets aux négociations entre les Grands, est précieux. Claude Martin, notre intervenant, a œuvré à la tête de deux ambassades prestigieuses à Pékin et à Berlin.

      Claude Martin et Henry Jacolin au Flore (photo de Micheline Huvet Martinet)

      Mardi 19 décembre Claude Martin (C.M) qui fut ambassadeur de France en Chine (1990-93) puis ambassadeur de France en Allemagne (1999 – 2008) est venu au Flore faire part de sa vision personnelle du rapport entre la France, l’Allemagne et l’Europe.

      Passionné très jeune par l’Allemagne et sa culture au point de parcourir à vélo l’été de ses 14 ans la distance entre Chambon sur Lignon et Francfort afin de de visiter la maison natale de Goethe, il découvre alors la langue, la culture et les qualités de ce pays encore maudit à l’époque.

      Après lEP, l’ENA et l’INALCO (où il étudie le chinois et le russe) il gravit les échelons diplomatiques jusqu’à devenir ambassadeur de France en Chine, expérience racontée dans son livre La diplomatie n’est pas un dîner de gala. Au retour de Chine il constate les désaccords entre la France et l’Allemagne, situation qu’il regrette.  Il est devenu ambassadeur de France à Berlin à la demande de J.Chirac. C’est ce qu’il raconte dans son dernier livre intitulé Quand je pense à l’Allemagne la nuit (titre tiré des premiers vers des Poésies nocturnes de Heine en exil à l’époque à Paris), ouvrage dont il va tirer les éléments pour traiter le thème du jour.

      D’emblée Claude Martin tient à dire que les deux livres se tiennent. Il les a écrits comme un récit, un témoignage de ce qu’il a vu personnellement même si avec le recul certains peuvent considérer qu’il a fait preuve d’un excès de candeur. Il dresse également le portrait des personnages qu’il a connus.

      Il montre dans son premier livre comment la Chine était devenue puissante et comment l’Europe n’avait pas su répondre à ce défi. Il explique ensuite que dans son 2e livre il a voulu se concentrer sur l’Europe car après avoir consacré 25 ans de sa vie à la Chine, il a passé 25 ans à participer à la construction européenne à partir de l’Allemagne autour de ce qu’on appelle le couple franco-allemand en se demandant pourquoi l’Europe n’a pas été au RDV face au défi chinois qui nous pressait d’organiser la construction européenne.

      Dans cet avant-propos, il dit à deux reprises que le but de la construction européenne était le rapprochement des peuples et que la réconciliation franco-allemande à laquelle il a cru et participé dans le cadre de négociations très difficiles l’a déçu. Ce sont les difficiles relations franco-allemandes qui sont à l’origine de bien des dysfonctionnements car la France et l’Allemagne auraient dû être davantage un moteur pour exercer une dynamique positive dans la construction européenne surtout au moment des élargissements. C.M a suivi dès le début toutes les étapes de la réconciliation franco-allemande contemporaine de la construction de l’Europe. Il dit que le défi chinois aurait dû inciter l’Europe à mieux s’organiser dans sa construction. C.M considère que de ce point de vue, il s’agit d’un échec et s’interroge sur ses raisons. Préalablement il précise deux points. Le récit qui s’arrête à son départ de Berlin est un témoignage personnel dont le but est de susciter l’opinion du lecteur. Le terme « couple franco-allemand » n’est pas approprié : il vaut mieux parler de « moteur ». Il n’y a pas eu de couple mais des couples selon les époques en fonction des réactions personnelles entre les dirigeants des deux Etats.

      Les rapports France-Allemagne et la construction de l’Europe au fil de la succession des couples.

      Le premier couple De Gaulle-Adenauer est celui de la réconciliation. C.M a vécu avec beaucoup de passion les épisodes qui ont mené au traité de 1963. Avec K.G. Kiesinger en 1966, De Gaulle n’a plus vraiment de partenaire. Un peu plus tard le couple Pompidou-Willy Brandt a vu l’émergence du rôle de la Grande Bretagne. Pompidou était plus méfiant vis-à-vis de W. Brandt dont on connaissait mal le passé. Il a commencé à mener son Ostpolitik, ce qui amène Pompidou à regarder vers un contrepoids en ouvrant les négociations avec la Grande-Bretagne que De Gaulle avait refusées par deux fois car il considérait qu’elle n’était pas prête. C.M a été chargé du dossier. Après 3 ans, les pourparlers aboutissent. C.M avait pu constater la bonne foi de la G.B qui était décidée à participer à la construction européenne ce qui, pour lui, était un bon point car la G.B pouvait être un complément de l’Allemagne et non un contre-feu. C.M considère qu’au fur et à mesure des élargissements qui se concrétisaient il fallait plus qu’un duo. Un trio avec la G.B serait un moteur positif.

      Ensuite le couple V. Giscard d’Estaing-H. Schmidt fonctionne bien. Ils sont tous les deux d’anciens ministres des finances et ont une vision de l’Europe. Il y a une complémentarité de caractères des deux hommes, entre la superbe de VGE et la simplicité de H. Schmidt qui est un homme solide, ni keynésien, ni libéral qui pense qu’il faut faire des investissements et faire du déficit (il passe alors pour un hérétique) et sait tenir tête à Nixon au moment où celui-ci abandonne l’étalon-or (1991). Ce fut le meilleur couple de tous car il avait le souci commun de la solidarité, du soutien aux faibles et non pas celui de la rigueur. Les années VGE- H.M sont les « années d’or » des relations franco-allemandes et de la construction européenne grâce à un vrai souci de solidarité de l’Allemagne vis-à-vis de ses partenaires.

       La relation F. Mitterrand-H. Kohl, qui laisse un souvenir positif est en fait beaucoup plus compliquée mais les deux dirigeants en tirent avantage ce qui facilite le tournant de la rigueur et leur accord sur le choix de J.Delors à la tête de la Commission européenne. J.D sera la « cheville ouvrière » des relations entre les deux hommes. Mitterrand détestait Schmidt, ce socialiste qui lui donnait des leçons de rigueur budgétaire et l’arrivée de Kohl a été une « bénédiction » pour lui. En effet Kohl qui n’est pas un intellectuel, admire Mitterrand et a besoin d’une entente avec la France pour poursuivre sur la lancée de VGE/ H.S. Les deux hommes se comprennent et savent faire les compromis nécessaires face à M. Thatcher. En 1989, après la chute du mur, les choses changent. La réunification inquiète le président français qui redoute que l’Allemagne ne soit tentée par le retour à l’idée d’un espace vital. Mitterrand veut arrimer l’unification allemande à la construction de l’Europe et pratiquer une ouverture commune vers l’Est. D’où Maastricht dont le contenu est beaucoup plus favorable à l’Allemagne qu’à tous les autres pays car les négociations ont été menées à un moment où ce pays avait pris du poids.

      Selon C.Martin la politique extérieure de l’époque aurait dû être prioritaire. Mais la France se focalise sur la création de la monnaie européenne alors qu’en réalité le vrai problème était la mise en place d’une politique extérieure commune de l’Union. Les Allemands pensent que dans ce domaine il faut pratiquer la recherche du consensus, et « l’abstention positive » en cas de désaccord, alors que la France qui possède l’arme nucléaire et un siège au conseil de sécurité de l’ONU n’accepte pas de s’aligner sur cette position. Finalement toutes les négociations vont se concentrer sur la monnaie. Au même moment, dans l’éclatement de la Yougoslavie, l’Allemagne va jouer le premier rôle en reconnaissant l’indépendance de la Croatie pour plaire aux électeurs bavarois. Après, l’Europe a essayé d’apporter la paix mais n’y est pas parvenue. Elle n’a pas empêché la guerre et l’éclatement de la Yougoslavie.

      Le processus européen se poursuit en élargissant considérablement le champ de coopération entre les Etats, notamment sur les plans diplomatique et judiciaire. C.M considère que l’élargissement a été trop important en intégrant des pays microscopiques dont certains, issus de l’ex bloc soviétique, sont dirigés par d’anciens dirigeants communistes devenus ultra- libéraux et entourés de conseillers américains. En entrant dans l’Europe, ils veulent surtout entrer dans l’OTAN pour assurer leur sécurité militaire. C.M qui a mené les négociations a pu constater que ce qui motivait ces nouveaux entrants n’était pas d’appliquer les règles communes et d’affirmer la puissance européenne dans le monde.  En réalité, ils veulent intégrer plus entrer le camp occidental pour mettre un mur entre eux et la Russie. Dans ces négociations qu’il a menées, C.M reconnait que la coopération franco-allemande a bien fonctionné dans le cas de la Pologne. Les négociations ont duré cinq ans dans le cadre du « triangle de Weimar ». Tout a été accéléré en 2004 pour l’entrée dans l’U.E. des dix nouveaux venus de l’Est et du Sud.

       G.Schröder, le successeur de H. Kohl, est hostile à la PAC qu’il trouve trop favorable aux agriculteurs français et s’appuie sur Tony Blair pour réduire la place de la France, ce qui met J.Chirac mal à l’aise car il avait bien conscience de la popularité de H.Kohl. Les relations Schröder-Chirac sont d’abord conflictuelles et même deviennent violentes lors d’un conseil européen à Nice où les deux protagonistes se quittent sans se serrer la main. C’est George W. Bush qui permettra de nouveau la reprise de relations plus cordiales entre J.Chirac et G.Schröder qui s’opposent à la guerre en Irak.  A partir de là C.M en poste à Berlin voit se développer une relation de confiance et d’affection entre J.Chirac et G.Schröder qui prennent l’habitude de se téléphoner souvent. C.M voit deux limites à cette relation : G. Schröder fait des réformes courageuses qui font souffrir ses électeurs en misant sur des résultats positifs à terme dans l’espoir d’être réélu (ce qui ne sera pas le cas en 2005) alors qu’en France, J. Chirac, au pouvoir jusqu’en 2007, ne fait pas les réformes nécessaires ce qui a créé un déséquilibre surtout économique entre les deux pays.

      Angela Merkel que C.M connait bien pour avoir négocié avec elle le protocole de Kyoto, poursuit la politique de G.Schröder et progressivement noue une bonne relation avec Jacques Chirac qu’elle admire pour son expérience et son audience internationale,  lequel le lui rend bien en ayant de l’admiration pour une femme capable de s’imposer à la CDU et à la chancellerie.

      Avec N. Sarkozy, ce sera « effroyable » et comme le dit N.Sarkozy dans ses mémoires la relation avec Angela Merkel a été « un long chemin de croix ». Dès le départ, elle ne pouvait pas le supporte car C.M pense qu’elle avait espéré l’arrivée de Villepin pour qui elle avait une grande estime. De plus, Obama sème la division dans le couple franco-allemand en rendant de fréquentes visites à Angela Merkel qu’il considère comme le pilier de l’Europe. Le problème des relations avec la Russie et l’Ukraine s’est très vite posé. Alors que Jacques Chirac et Gerhard Schröder pensaient qu’il fallait négocier à deux avec Poutine pour encourager une politique de « bon voisinage », à partir de 2006-2007, les pays de l’ex bloc soviétique récemment entrés dans l’UE, préfèrent privilégier les relations avec l’Ukraine. Dans le même temps, N.Sarkozy  décidait la ré-intégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN dans laquelle G.W Bush voulait faire entrer l’Ukraine. N.Sarkozy était pour mais Merkel contre. Il est finalement décidé en 2008 que « l’Ukraine sera un jour membre de l’OTAN ». Pour C.M, c’est le début de l’engrenage infernal du problème ukrainien. Les mauvaises relations N.S/A.M ne le sont pas seulement sur le plan personnel mais elles le sont aussi sur le fond car les positions ne sont plus les mêmes : en effet Angela Merkel veut poursuivre sa politique allemande active vers l’est.

      A partir de 2012, les relations personnelles de François Hollande et Angela Merkel sont aussi très mauvaises alors que les économies allemande et française continuent de diverger davantage.

      E. Macron intéresse A. Merkel un temps, mais ses deux discours de la Sorbonne et de la Pnyx brisent son image. Les Allemands, plus préoccupés par le déficit français, comprennent mal les ambitions européennes d’E. Macron qu’ils prennent pour un intellectuel. La compétition Macron-Merkel est avivée par l’arrivée de Donald Trump, anti-allemand que Macron « cajole » dans un premier temps.

      Conclusion : le point de vue de C.M sur les leçons à tirer :

      • L’Europe depuis l’après-guerre, c’est, dans la continuité de la déclaration Schumann de 1950, celle de la réconciliation France-Allemagne
      • Peu de politiques communes ont été menées en dehors de la PAC. Ce sont les Allemands qui ont poussé aux convergences budgétaires et monétaires.
      • Il n’y a pas eu de solidarité franco-allemande forte car ces deux pays ont été progressivement « noyés » dans un cercle de plus en plus large et hétérogène avec des pays de plus en plus prêts à contester le couple franco-allemand à l’image de ce que pensent souvent les Polonais.
      • Le Brexit a été très dommageable
      • L’Europe actuelle est très éloignée du rêve originel. Elle peut être un facteur de divisions entre ses membres comme on l’a vu au moment de la guerre de Yougoslavie ou au moment du Brexit avec les positions de l’Ecosse et de Irlande.
      • L’entreprise initiale de rassembler les peuples a vu les liens entre ceux-ci se distendre par l’exaspération entre ses membres. Il aurait fallu imposer des règles plus strictes de solidarité et notamment l’interdiction de sortir de l’Union après y être entré.
      • L’UE n’a pas de politique étrangère. A 27 membres, l’Europe est impotente et la conduite d’une politique extérieure commune est impossible car il faut de la souplesse. Il n’y a pas de politique commune ni vis-à-vis de l’Ukraine, ni dans le conflit israélo-Hamas.
      • L’Allemagne est très frustrée, voire irritée de ne pas siéger au Conseil de sécurité de l’ONU alors que c’est le cas de la France

      Questions de l’auditoire

      Elles ont permis à C M d’apporter les précisions, les explications et les compléments suivants :

      • Le Brexit est catastrophique car le trio France-Allemagne-G.B. était très opérationnel dans certains dossiers. Les Anglais étaient franchement pro-européens au moment de leur entrée. C.M. pense qu’on a commis des erreurs à leur égard en se faisant parfois entrainer par l’Allemagne. On a sans doute imposé des règles trop communautaires. L’Europe est devenue progressivement « à la carte » pour les Anglais.
      • La coopération diplomatique n’a rien à voir avec la coopération économique et commerciale. La politique étrangère demande de la discrétion et du poids. La diplomatie c’est l’art du sur-mesure, donc c’est la spécialisation. Il faut connaitre les interlocuteurs, parler leur langue. La diplomatie c’est la continuité. Il ne faut pas briser du jour au lendemain des grandes alliances.
      • Toute la construction européenne est fondée sur le respect des intérêts nationaux. Le problème en ce moment, c’est l’exacerbation des nationalismes.
      • Les Italiens sont les plus européens de tous les Européens, mais de façon passionnée et presque doctrinale. Il faut aussi compter avec la fierté et l’instabilité italiennes car les Italiens se comparent toujours aux Allemands. L’échec du traité d’Amsterdam en 1997 pour former une espèce de conseil de sécurité à quatre (Allemagne, France, Italie, Grande Bretagne) plus l’Espagne et la Pologne est lié en partie à l’attitude nationaliste de l’Italie qui s’est emportée contre l’Espagne.
      • L’Allemagne doit être connue. Il faut parler l’allemand. L’Allemagne a toujours des gouvernements de coalition et donc il faut en tenir compte quand on négocie. Il faut toujours avoir en tête que l’industrie est capitale pour elle et que cela interfère dans sa diplomatie.

      C’est là que Claude Martin termine sur une pirouette : « Il faut faire des Airbus dans tous les domaines car là on a un intérêt commun ».

          Marie-Thérèse Le Corre           janvier 2024

    • sur Iota2 can also do regression

      Publié: 29 January 2024, 5:09pm CET par fauvelm

      Iota2 is constantly evolving, as you can check at the gitlab repository. Bugs fix, documentation updates and dependency version upgrade are done regularly. Also, new features are introduced such as the support of Landsat 8 & 9 images, including thermal images, or for what concerns us in this post, the support of regression models.

      In machine learning, regression algorithms are supervised methods1 used to estimate a continuous variable from some observations (see more here: [https:]] ). In remote sensing, regression is used to recover biophysical or agronomic variables from satellite images. For instance, it is used in SNAP ( [https:]] ) to estimate LAI from Sentinel-2 surface reflectance.

      At the beginning, iota2 was designed to perform classification (estimation of categorical values) whose framework shares a lot with regression but has also some significant differences. To cite the main ones: the loss function as well as how the data are split differ between classification and regression. Some other differences may exist depending on the algorithm. Fortunately, since the end of 2023, iota2 is also able to perform regression with satellite image time series.

      In this post, we are going to illustrate the workflow of the regression builder on a simple case: estimate the red band value of one Sentinel-2 date having observed other Sentinel-2 dates. Full information can be found in the online documentation: [https:]] .

      1. Iota2 configuration 1.1. Data set

      To illustrate iota2 capability, we set-up the following data set: One year of Sentinel2 data over the tile T31TCJ, starting on the 2018-02-10 until the 2018-12-10, from which we try to infer the red band of 2018-12-17. Yes, it is not a real problem but since Sentinel2 data are free and open-source, we can put online this toy data to let you reproduce the simulation: [https:]] .

      The area in pixel size is 909*807, see figure below. We have randomly extracted pixel values from the red band for training and validation and put everything in a shapefile.

      emprise.png

      Figure 1: Area of interest (background image © OpenStreetMap contributors)

      1.2. Configuration file

      As usual with iota2, the configuration file contains all the necessary information and it is very similar to what is required for classification (see [https:]] for a more detailed discussion on the configuration file). We use the following one

      chain:
      {
          s2_path: "<<path_dir>>/src/sensor_data"
          output_path: "<<path_dir>>/Iota2Outputs/"
          remove_output_path: True
          list_tile: "T31TCJ"
          ground_truth: "<<path_dir>>/src/vector_data/ref_small.shp"
          data_field: "code"
          spatial_resolution: 10
          proj: "EPSG:2154"
          first_step: "init"
          last_step: "validation"
      }
      
      arg_train:
      {
          runs: 1
          ratio : 0.75
          sample_selection:
          {
              "sampler": "periodic",
              "strategy": "all",
          }
      }
      scikit_models_parameters:
      {
          model_type:"RandomForestRegressor"
          keyword_arguments:
          {
              n_estimators : 200
              n_jobs : -1
          }
      }
      python_data_managing:
      {
          number_of_chunks: 10
      }
      builders:
      {
          builders_class_name: ["i2_regression"]
      }
      sentinel_2:
      {
          temporal_resolution:10
      }
      
      1.3. Results

      146,579 pixels were used to train the random forest with 200 trees, and 48,860 pixels were used as test samples to compute the prediction accuracy. Iota2 returns the following accuracy results for the test set (we normalize the data to have reflectance and not digital number):

      max error mean absolute error mean squared error median absolute error r2 score
      0.200 0.005 6.383e-5 0.003 0.894

      Well, the results are good ? Given one year of data, it is possible to infer most of the pixel values 7 days later. Congrats iota2 !

      If we look at the map, we can see that most of the errors are made over areas with light clouds. It would have been the case also for areas with rapid changes since we have done nothing particular to deal with changes in the regression set-up. Figures below show the true red band, the estimated one and the prediction error, computed as the normalized absolute error.

      true.png

      Figure 2: True Sentinel-2 red band.

      pred.png

      Figure 3: Predicted Sentinel-2 red band.

      error.png

      Figure 4: Prediction error in percentage; \(\frac{|true-pred|}{true}\).

      2. Discussion

      Iota2 offers many more possibilties, as for the classification framework: multi-run, data augmentation or spatial stratification for instance. The online documentation ( [https:]] ) provides all the relevant information: please check it if needed.

      In this short post, we have used random forest, but other methods are available, in particular deep learning based methods. For now, it is possible to regress only one parameter at time. A possible extension would be to regress several variables simultaneously.

      This new feature has been used to map moving date of permanent grasslands at the national scale for year 2022. This work is in progress, but you can see current results on zenodo (draft map: [https:]] ). Iota2 has simplified greatly the production of such large scale map.

      3. Acknowledgement

      Iota2 development team is composed of Arthur Vincent and Benjamin Tardy, from CS Group. Hugo Trentesaux spent 10 months (October 2021 – July 2022) in the team and started the development of the regression. Then, Hélène Touchais continued the IT developments since November 2022 and has concluded this work at the end of 2023.

      Developments are coordinated by Jordi Inglada, CNES & CESBIO-lab. Promotion and training are ensured by Mathieu Fauvel, INRAe & CESBIO-lab and Vincent Thierion, INRAe & CESBIO-lab.

      The development was funded by several projects: CNES-PARCELLE, CNES-SWOT Aval, ANR-MAESTRIA and ANR-3IA-ANITI with the support of CESBIO-lab and Theia Data Center. Iota2 has a steering committee which is described here.

      We thank the Theia Data Center for making the Sentinel-2 time series available and ready to use.

      Footnotes:

      1

      Need some ground truth.

       

    • sur BIM World les 3 et 4 avril 2024

      Publié: 29 January 2024, 12:00pm CET par Caroline Chanlon

      Oslandia vous donne RDV au BIM World les 3 et 4 avril 2024 à Paris Expo, Porte de Versailles sur le Hub open source Systematic.

      Ce salon, dédié à la construction numérique et digital building, est l’occasion pour Oslandia de présenter des projets et des compétences des équipes dans ce domaine.

      A noter qu’en 2023, Oslandia avait remporté les Trophées des Jumeaux Numériques pour le projet Giros360 réalisé avec EGIS pour le Grand Port Maritime de Bordeaux.

      Ces Trophées, décernés par un jury d’experts, valorisent les développements remarquables dans les secteurs de la construction, de l’immobilier et de l’aménagement urbain.

    • sur La projection Peters, toujours aussi mal aimée ?

      Publié: 26 January 2024, 12:50pm CET

      Sur son blog Mapping as Process, Matthew Edney consacre un long billet à Arno Peters et son travail cartographique. Pour rappel, le cartographe Arno Peters (1916-2002) a cherché à créer une nouvelle projection cartographique du monde afin de donner un poids égal aux surfaces des continents et favoriser l'image d'un monde équitable. C'est la publication de sa carte dans le rapport de Willy Brandt paru en 1980 qui a contribué à faire connaître la projection Peters dans la perspective d'une nouvelle vision des rapports Nord-Sud.
      Page de couverture du rapport « Nord-Sud : un programme de survie, par la
      Commission indépendante sur le développement international » (1980)

      Bien que la projection Peters, très populaire dans les années 1980, soit « largement tombée en désuétude et que ses arguments spécifiques se soient révélés pour le moins tendancieux », il s'agit pour Matthew Edney de replacer le cartographe et son oeuvre dans son contexte. Son article se présente comme « une tentative d'organiser les informations sur Peters d'une manière qui a du sens, c'est-à-dire de manière historique ». Pour rappel, Matthew Edney est un historien très connu de la cartographie. Il est l'auteur de nombreuses publications dans ce domaine et a notamment dirigé le volume 4 de la monumentale History of Cartography publiée aux presses de l'Université de Chicago.
      L'article s'organise autour de 7 points destinés à présenter la vision du cartographe et à discuter les arguments qu'il a mis en avant pour défendre l'idée d'une projection plus équitable du monde. La perspective de l'article est assez critique et cherche à déconstruire ces arguments (un point de vue à discuter).
      1. Arno Peters (1916-2002)

      Il s'agit d'abord de rappeler brièvement la biographie de l'auteur qui est né et a grandi à Berlin au sein d’une famille de communistes alignés sur le groupe Spartacus de Rosa Luxemburg et qui est resté socialiste toute sa vie. 
      2. La quête de l’équité historique et géographique
      Pour Peters, les atlas existants sont généralement euro-centrés et tendent à perpétuer l’estime de soi de l’homme blanc, en particulier de l’Européen, et à maintenir les gens de couleur dans la conscience de leur impuissance. Il s'en prend aux projections « Mercator » ou « pseudo-Mercator », sans toujours bien les définir. Pour rappel, contrairement à la projection Mercator qui conserve les contours mais pas les surfaces (projection conforme), la projection Peters est une projection équivalente, où les continents et les pays sont représentés à part égale. 
      3. Une carte du monde équitable
      Si elle accède à la notoriété dans les années 1980, la projection Peters à zone égale a en réalité été décrite dès 1967 devant l'Académie hongroise des sciences et a fait l'objet d'une première publication cinq ans plus tard en 1972. Des conférences de presse pour le grand public ont suivi, ainsi que des publications, un livre Die Neue Kartographie/The New Cartography (Peters 1983), enfin la publication d'atlas utilisant uniquement sa projection (Peters, 1985 ; Peters, 1990). L'ensemble des références figure en bibliographie à la fin de l'article.
      4. Les trois stratégèmes rhétoriques de Peters
      Selon Matthew Edney, Peters a utilisé trois stratagèmes sur le plan rhétorique pour persuader un public non spécialisé que sa projection cartographique du monde était non seulement la meilleure, mais qu'elle était la seule à générer une image appropriée et correcte du monde. Le premier stratagème consistait à associer des cartes du monde sur la projection de Mercator qui mettaient en évidence deux régions avec quelques chiffres de superficie afin de démontrer sans équivoque que la projection de Mercator déformait intrinsèquement le monde en le centrant sur l'Europe. Le deuxième stratagème rhétorique était d'inventer plusieurs propriétés permettant d'évaluer la pertinence des projections, sachant que seule sa projection répondait à tous ces critères. Enfin, le troisième stratagème rhétorique de Peters consistait à fournir un récit partiel et déformé de l'histoire de la cartographie visant à expliquer pourquoi les Européens ont adopté la projection de Mercator de 1569 (en raison de sa tendance à surreprésenter le Nord) et à positionner la propre projection de Peters comme le point culminant de l’histoire de la cartographie. 
      5. Réponses essentielles au travail cartographique de Peters
      Les scientifiques ont la plupart du temps ignoré les démonstrations de Peters concernant les distorsions spatiales de la projection de Mercator, du fait simplement que de telles déformations sont inhérentes à toute projection. Des cartographes universitaires ont dénoncé à plusieurs reprises la manière méprisante et frauduleuse avec laquelle Peters avait écarté un siècle d'analyse technique des projections cartographiques « uniquement pour produire des cartes assez laides » (sic). Enfin, les critiques ont rejeté l'historiographie de Peters comme étant « remplie de généralisations et d'affirmations douteuses » s'écartant de la théorie des projections cartographiques. Ce que Peters présentait comme sa propre invention avait déjà été décrit en 1855 par le géographe écossais James Gall. L’ensemble de ces critiques a abouti à appeler cette projection la « projection de Gall-Peters ». Plus récemment, un certain nombre de politologues ont examiné le rôle de Peters dans la politique contemporaine, considérant son travail comme un produit de la Guerre Froide.
      Peter Vujakovi? a analysé la nature des discours concurrents que le phénomène Peters a engendrés au sein des cercles cartographiques et au-delà. « Les motivations de Peters ont été considérées soit comme une promotion égoïste de son propre matériel à des fins personnelles, soit comme une véritable tentative de renverser une cartographie traditionaliste qui perpétuait une vision du monde eurocentrique, tandis que les motivations de l'establishment cartographique ont été considérées comme étant une tentative égoïste de protéger leur statut de "guilde" et de maintenir une illusion de la cartographie en tant que science objective, ou bien, comme un effort sincère pour démasquer Peters comme un charlatan qui trompait le public et était déterminé à discréditer leur profession à des fins égoïstes » (Vujakovi?, 2003).
      6. Quatre réponses à l’idée selon laquelle les cartes peuvent être politiques
      Finalement Matthew Edney en arrive à la question centrale qui est d'interroger le rôle politique des cartes. Il distingue quatre grands types de réponses :
      1. les réponses de géographes centrés sur la cartographie analytique et les technologies émergentes des SIG qui considèrent les cartes comme des agrégations uniquement et strictement normatives de données métriques et les projections cartographiques comme des transformations géométriques : ces chercheurs ne peuvent concevoir que les cartes puissent être politiques ; 
      2. les réponses qui reconnaissent le caractère normatif des cartes et rejettent en même temps leurs dimensions proprement politiques ;
      3. les réponses qui considèrent que les cartes sont politiquement subjectives (point de vue « individualiste » pouvant aller jusqu'à des approches « marxistes », « postmodernistes » ou « déconstructionnistes ») ; 
      4. enfin les réponses qui reconnaissent la nature profondément politique des cartes qui véhiculent souvent des discours (approche discursive de la cartographie montrant que l'objectivité n'existe pas). Ces catégories établies par l'auteur peuvent éventuellement se recouper, elles méritent en tous les cas d'être interrogées et discutées.

      7. Réflexions
      Pour l'auteur, les écrits d'Arno Peters sur l'histoire, la géographie et la persuasion sont tout à fait conformes à la conception « individualiste » de l'idéal de la cartographie. Dans le chapitre 6 remanié de son ouvrage The Map : Concepts and Histories, il prend le "phénomène Peters" comme un exemple de la manière dont les cartes de propagande ont été comprises et étudiées dans l'après-guerre. Bien qu'argumenté, le jugement de Matthew Edney sur la projection Peters est assez sévère. Cela rappelle l'article d'Arthur Robinson (1985) « Tous les cartographes devraient baisser la tête et avoir honte si l’on en croit Peters. Cet historien allemand a décidé de sauver l’humanité de ce que nous avons fait ». Pour Robinson, la carte de Peters ressemble à « des sous-vêtements d'hiver longs, mouillés et en lambeaux suspendus pour sécher » en référence aux continents qui paraissent terriblement allongés comme si on les avait étirés (voir la représentation humoristique qu'en donne Kenneth Field).
      Même si cette projection a pu souvent rebuter du fait qu'elle déforme beaucoup les contours des continents, d'autres auteurs ont pu en apprécier l'ambition et la portée politique. La carte publiée pour la première fois par le magazine New Internationalist (1983) a rencontré un énorme succès. La palette de couleurs harmonieuse a été choisie pour mettre en valeur les liens entre les pays d’une même région plutôt que les divisions politiques. La carte de Peters a été reprise par l'ONU, les agences humanitaires, les écoles (plus de 80 millions d'exemplaires publiés dans le monde jusqu'à aujourd'hui).  En cela, Arno Peters peut être comparé à un autre cartographe assez original qui entendait complètement révolutionner notre vision du monde par sa projection, Richard Buckminster Fuller (Kuchenbuch, 2021). 
      Références 
      Matthew Edney, « Arno Peters and his Map Work » (Mapping as Process, 2024). 
      David Kuchenbuch, « Welt-Bildner. Arno Peters, Richard Buckminster Fuller und die Medien des Globalismus, 1940-2000 » (Böhlau Verlag Köln, 2021).
      Peter Vujakovic, « Damn or Be Damned: Arno Peters and the Struggle for the New Cartography. » Cartographic Journal 40, no. 1: 61–67  (Cartographic Journal, 2003)
      Arthur Robinson, « Arno Peters and His New Cartography », American Cartographer 12, no. 2: 103–11 (American Cartographer, 1985)
      La carte de Peters publiée pour la première fois en 1983 par le magazine New Internationalist (New Internationnalit, 1983). 
      La carte de Peters questionne nos représentations du monde, a fortiori lorsqu'elle est renversée (la carte Peters du CCFD-Terre Solidaire).
      La Vraie Carte du monde de Chéri Samba (2011) reprend la projection Peters inversée (Exposition du Mucem, « Mondialités, d'autres possibles ? »)
      Vincent Capdepuy, « La ligne Nord-Sud, permanence d’un clivage ancien et durable » (Géoconfluences, janvier 2024).
      Lapon, L., Kristien O., De Maeyer, Ph (2020). The Influence of Map Projections on People’s Global-Scale Cognitive Map : A Worldwide Study, ISPRS International Journal of Geo-Information 9, no. 4: 196.

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      Une carte topologique pour voir le monde autrement

      Compare Map Projections. Un site pour comparer des projections cartographiques entre elles

      World Map Creator, une application très pédagogique pour travailler sur les projections
      The Impossible Map (1947), un court métrage d'animation d'Evelyn Lambart pour montrer pourquoi les projections cartographiques sont trompeuses
      Page de ressources sur les projections cartographiques


    • sur Géopolitique du rail

      Publié: 25 January 2024, 3:13pm CET par r.a.

      Antoine Pecqueur et Henry Jacolin au Café de la Mairie (cliché de Denis Wolff)

      Antoine Pecqueur qui nous présente son ouvrage, Géopolitique du rail (1), ce lundi 15 février au Café de la Mairie fait partie de ces amoureux des trains dont la passion remonte à l’enfance.  Aujourd’hui journaliste, spécialiste des questions culturelles et économiques, il a écrit ce livre pendant la crise sanitaire alors qu’on ressentait la nécessité de repenser les mobilités. Les « beaux livres » sur les chemins de fer ne manquent pas, mais peu en ont étudié la géographie et la géopolitique. A. Pecqueur a donc voulu faire un travail documenté analysant les enjeux du ferroviaire à plusieurs échelles, tout en faisant part de son expérience personnelle, celle d’un homme pour qui le train est non seulement un moyen de déplacement mais aussi un moyen de rencontre. Nous allons donc faire avec lui un tour du monde de deux heures en chemin de fer, nous posant à chaque étape une question récurrente : y a-t-il actuellement une renaissance du train ?

      Le voyage commence en Ukraine où le chemin de fer joue un rôle majeur dans le conflit. La compagnie ferroviaire ukrainienne, minée par la corruption avant l’invasion russe, doit répondre aujourd’hui à trois défis : assurer l’acheminement des réfugiés vers l’ouest du pays et les frontières polonaise, slovaque et roumaine, transporter le fret, notamment les céréales, qui ne peuvent plus utiliser les ports de la mer Noire (la différence d’écartement des rails complexifie la circulation chez les voisins européens), et assurer le transport militaire (troupes et matériel).

       Le rail est aussi le lieu d’une bataille symbolique avec la Russie qui a cherché à « annexer la Crimée par le rail ». Le franchissement du détroit de Kertch (2) par un pont routier (mai 2018) puis ferroviaire (décembre2019) est un événement majeur pour les Russes car il permet une liaison directe entre la Crimée et le territoire russe. En octobre 2022 et juillet 2023 le pont est affecté par des explosions qui interrompent la circulation, sans doute dues à la marine ukrainienne.

      Avant la guerre russo-ukrainienne, les Chinois avaient choisi la traversée de l’Ukraine comme un des axes de leurs Nouvelles routes de la soie reliant la Chine à l’Europe occidentale dans lesquelles le train joue un rôle crucial.

      La Chine est la première puissance ferroviaire au monde. Le chemin de fer a servi à la mainmise idéologique du pouvoir central sur les cultures minoritaires, tibétaine et ouïghoure, grâce à la construction des lignes Pékin-Lhassa et Pékin-Ürümqi. Mais le système ferroviaire a connu récemment un essor stupéfiant de la grande vitesse. Premier fabricant mondial de TGV, le pays peut ainsi répondre aux besoins de déplacement d’une classe moyenne en expansion. Cette compétence lui ouvre le marché de nombreux pays asiatiques et, au-delà de l’Asie, de l’Amérique latine.

      L’Amérique latine est le théâtre d’un grand projet, la réalisation d’un corridor ferroviaire bi-océanique reliant la côte Pacifique du Pérou à la côte Atlantique du Brésil en traversant la Bolivie. Ce « nouveau canal de Panama » est d’un coût économique et écologique très élevé. C’est Pékin qui doit financer ce projet – inabordable pour les pays sud-américains – qui servira ses intérêts commerciaux, particulièrement ses importations de soja et de minerais comme le cuivre. Cet ambitieux projet n’est pas sans susciter quelques inquiétudes sur les ambitions chinoises.

      Antoine Pecqueur attire notre attention sur une utilisation tragique des chemins de fer en Amérique centrale. Les migrants cherchant à atteindre la frontière des Etats-Unis se hissent sur les conteneurs des trains de fret au péril de leur vie. On les appelle les « trains de mort ».

      Les Etats-Unis sont par excellence le pays pionnier de la conquête territoriale par le chemin de fer. Le pays s’est unifié par le rail. Mais au XXe siècle, le train a connu une décadence continue au profit de la voiture pour le transport des passagers. C’est le fret qui fait la prospérité des compagnies ferroviaires. Pourtant dans ces premières décennies du XXIe siècle, un homme cherche à redonner au ferroviaire toute sa place ; c’est Joë Biden, un « amoureux du rail » qui utilise le train pour ses déplacements. Vice-président puis président, il cherche à assurer le renouveau du train, ce qui n’a pas forcément bonne presse dans un pays où ce mode de transport est considéré comme « communiste ». Il a voulu réaliser des « corridors ferroviaires » sur les côtes Est et Ouest. Ces travaux nécessitent de gros investissements publics. Malgré l’effort fourni, ceux-ci sont insuffisants. Le projet de la côte Est peut néanmoins être considéré comme une réussite, mais J. Biden n’en a tiré aucun bénéfice politique.

      Autre espace où les capitaux chinois trouvent à s’investir dans le ferroviaire, l’Afrique subsaharienne. Dès les années 70, un chemin de fer Tanzanie-Zambie, le TAZARA, est construit pour désenclaver la Zambie avec, en partie, des capitaux chinois. 50 000 ouvriers chinois participent aussi aux travaux dans des conditions pénibles et dangereuses. Actuellement Pékin a surtout le souci de permettre un accès direct des matières premières de l’intérieur du continent aux grands ports. De nouvelles lignes sont construites et des lignes coloniales reprises, mais les Chinois ont beaucoup de difficultés à faire fonctionner les lignes de train.

      Les équipements ferroviaires ont aussi attiré les intérêts privés. On peut citer le projet de V. Bolloré de construire une boucle ferroviaire Côte d’Ivoire- Bénin. Ce fut un échec car le groupe a préféré investir dans les médias plutôt que dans les infrastructures.  Aujourd’hui celles-ci sont à l’abandon et les rails perdus, ce qui contribue à alimenter un sentiment anti-français.

      Certains pays gèrent eux-mêmes leurs lignes de chemin de fer, comme la Mauritanie dont le train minéralier, longeant le Sahara occidental, est considéré comme le plus long du monde (2,5 km).

      Nous terminons notre voyage en Europe dont les différents Etats présentent des situations très différentes, notamment en matière de tarification. Les CFF suisses sont un modèle en matière de ponctualité et d’accessibilité, même dans les zones les plus isolées. Grand avantage pour l’environnement, tout le fret est obligé de circuler par train. La situation est plus complexe en France, comme en témoigne la question des trains de nuit. Alors qu’en 2019 un rapport sénatorial hostile avait accéléré leur disparition, on annonce actuellement le grand retour des trains de nuit. Il est dommage qu’entre temps les voitures aient été vendues et que les nouvelles commandes prennent des années. Cette décision a profité à l’Autriche qui a racheté le matériel SNCF à bas prix.

      A l’échelle de l’U.E. on envisage de relier les grandes villes européennes par des trains de nuit. Un grand projet ferroviaire européen, le rail Baltica, prioritaire dans le cadre du réseau transeuropéen de transport, reliera en 2030 la Finlande, les pays baltes et la Pologne, en évitant la Russie (Kaliningrad) et la Biélorussie. La liaison ferrée Varsovie-Talinn sera prolongée par une portion empruntant un tunnel sous-marin entre Talinn et Helsinki. Dans cette réalisation, d’un coût colossal, l’OTAN est partie prenante car la ligne, essentiellement réservée au transport des passagers et du fret, doit aussi servir au passage du fret militaire. Intérêt de l’OTAN, participation chinoise au financement du tunnel, vives critiques russes qui en exagèrent la portée militaire…Ce projet résume bien le rôle crucial du train dans la géopolitique.

      A Pecqueur répond à plusieurs questions de l’auditoire très intéressé par son exposé.

      • Les différences d’écartement des voies ralentissent le passage des frontières. C’est le cas notamment entre la France et l’Espagne. Les trains Talgo ont bénéficié d’un système de changement d’écartement automatique dans les principales gares sur la frontière franco-espagnole. Aujourd’hui l’Espagne préfère les LGV pour contourner le problème.
      • Les gros écarts de tarification entre pays voisins s’expliquent par le coût des péages que les compagnies ferroviaires doivent payer aux gestionnaires des réseaux. Très chers en France, ils sont bien meilleur marché en Italie.
      • Les trains à sustentation électromagnétique sont-ils l’avenir ? on peut citer le train aéroport-ville à Shangaï et surtout le train polonais, le Maglev, récemment testé, « en lévitation » au-dessus d’une voie classique. Mais A. Pecqueur pense qu’il faut renoncer à la course à la vitesse.
      • L’ancien Premier ministre (2020-2022) Jean Castex a fait acte de militantisme auprès d’E. Macron pour relancer le train (3).
      • Quel problème environnemental pose le train ? De la fabrication à l’exploitation, a-t-il moins d’impact environnemental que les autres modes de transport ? on ne peut faire de réponse générale. Les situations varient selon les cas. Le prolongement d’une ligne à grande vitesse a plus d’impact que celui d’une ligne classique. Quant à l’artificialisation des sols provoquée par les chemins de fer, elle est difficile à mesurer. Certes l’emprise des rails est très faible, mais il faut tenir compte de toutes les infrastructures adjacentes.
      • La ligne POLT (Paris, Orléans, Limoges, Toulouse), un moment célèbre à l’époque du Capitole, est un exemple de ces lignes vétustes délaissées par la SNCF au profit du TGV. Elle devrait être rénovée.
      • En France la séparation de l’ancien système ferroviaire intégré en deux entités, infrastructures et exploitation, pose problème. Le TGV n’aurait pas pu être construit après cette séparation.

       

      1) Antoine PECQUEUR, Géopolitique du rail, Autrement, 2021 2) Le détroit de Kertch relie la mer Noire à la mer d’Azov. Il est bordé à l’ouest par la Crimée et à l’est par la Russie 3) J. Castex a montré son intérêt pour l’histoire des chemins de fer en publiant en 2017 La ligne de chemin de fer de Perpignan à Villefranche. Prélude de la ligne de Cerdagne

       

      Michèle Vignaux ,  Janvier 2024
    • sur Corpo Oslandia – 24 & 25 janvier 2024

      Publié: 25 January 2024, 12:08pm CET par Caroline Chanlon

      Oslandia se veut une structure atypique, avec des valeurs affirmées basées sur l’autonomie, la confiance et l’ouverture. Des valeurs que nous retrouvons dans notre organisation : nous avons depuis la création de l’entreprise, misé sur un fonctionnement en télétravail avec des collaborateurs répartis dans la France entière.

      Un fonctionnement qui permet à toutes et tous une organisation libre des missions et de la journée de travail ! Mais nous avons aussi grand plaisir à nous retrouver, c’est le cas pendant 2 jours à Lyon pour notre Corpo d’hiver les 24 et 25 janvier 2024.

      Ces journées sont l’occasion de partager des moments privilégiés et d’échanger sur des sujets de fonds. Pendant ces deux jours à Lyon, on a plus spécialement abordé la mise en place de Superset chez Oslandia et la définition d’indicateurs.

    • sur La carte, objet éminemment politique. Quels niveaux de soutien ou de critique vis à vis de la Chine ?

      Publié: 25 January 2024, 9:20am CET


      La situation des droits de l'homme en Chine a été examinée pour la quatrième fois par le groupe de travail sur « l'Examen périodique universel » (EPU) du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, lors d'une réunion à Genève le 23 janvier 2024. L'ambassadeur de Chine à Genève, Chen Xu, a dirigé une délégation d'une vingtaine de ministères chinois lors de cet examen. Il a souligné les progrès de la Chine dans l'éradication de la pauvreté, a déclaré que les citoyens participaient à des « élections démocratiques » et a assuré que la liberté de croyance religieuse était préservée en Chine. Les pays occidentaux ont profité de cet examen du bilan de la Chine en matière de droits de l'homme pour faire pression afin qu'elle respecte la liberté d'expression, les droits des minorités ethniques et qu'elle abroge une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. La Chine est accusée par Amnesty International de vouloir en retour faire pression sur les pays pour qu'ils vantent son bilan en matière de droits humains avant l'examen du Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU.
      A partir de ces données, Nathan Ruser (@Nrg8000) a codé les déclarations des pays qui mentionnaient de manière positive ou négative la Chine à propos de diverses questions touchant aux droits humains, aux minorités ethniques au Tibet ou au Xinjiang, à la peine de mort, au travail forcé, à la liberté d'expression, à la liberté religieuse, etc. La carte donne une image du soutien ou au contraire de la défiance à l'égard de la Chine au niveau international. Au total, d'après les déclarations lors cet examen EPU 2024, 6 pays se sont montrés favorables à la Chine, 77 assez favorables, 32 neutres et 42 critiques. 

      Niveaux de soutien ou de critique à l’égard de la Chine lors de l’EPU 2024 (source : Datawrapper)


      La carte réalisée avec l'outil de cartographie en ligne Datawrapper repose sur un dégradé de couleurs du rouge au bleu, censé refléter le degré de critique ou de soutien vis à vis de la Chine. On peut noter que le dégradé pourrait être inverse (du bleu au rouge), sachant que la Chine comme la Russie ont longtemps été classées parmi les pays communistes. La carte aurait dans ce cas davantage ressemblé à celle de l'opposition Est-Ouest de la Guerre Froide. Mais en même temps le clivage Nord-Sud n'est pas absent comme grille de lecture de la carte, sachant qu'une bonne part des pays du Sud ont aujourd'hui une attitude de soutien sinon de neutralité par rapport à la Chine. 

      Bien qu'il s'agisse d'une carte statistique, son objectif est de mesurer un sentiment global reposant sur plusieurs variables avec une dimension qualitative liée à l'appréciation des points attribués à chaque critère. On peut se référer au tableau de codage qui donne les indicateurs et les points attribués de manière positive ou négative. Ce tableau permet de comprendre la méthodologie utilisée par Nathan Ruser et de refaire la carte en distinguant chacun des indicateurs (éventuellement en les pondérant entre eux). On peut s'apercevoir que 51 pays ont salué les efforts positifs de la Chine en matière de réduction de la pauvreté et qu'aucun pays n'a critiqué la Chine sur ce plan. En revanche, 28 pays ont critiqué les droits de l'homme de la Chine au Xinjiang, contre 6 qui l'ont mentionné positivement. 32 pays ont exhorté la Chine à ratifier les traités relatifs aux droits de l’homme qu’elle ne respecte toujours pas. 19 pays ont critiqué le bilan de la Chine en matière de droits de l'homme à l'égard de Hong Kong (contre 4 qui l'ont salué). 28 pays ont critiqué le traitement réservé aux défenseurs des droits humains, aux journalistes et aux avocats – ou au système judiciaire en général (contre 8 qui en ont fait l'éloge). 12 pays ont évoqué les disparitions forcées par Pékin. 19 pays ont spécifiquement critiqué sa politique au Tibet, contre 1 (le Pakistan) qui l'a salué. 18 pays ont également critiqué son recours à la peine de mort.

      Certains analystes estiment que le contexte mondial a évolué. La Chine apparaît en position de force lors de ce quatrième cycle d’EPU. Cela lui permet de faire taire les critiques, notamment de la part des pays du Sud, qui entretiennent des liens économiques étroits avec elle – notamment dans le cadre de l’initiative des « Nouvelles routes de la soie » – et qui craignent donc qu’une confrontation à l’ONU ne nuise à leurs relations bilatérales. En d'autres termes, il s'agirait plus d'une attitude de suivisme du Sud global qu'un véritable soutien à la politique conduite par la Chine en matière de droits de l'homme. Mais l'analyse mérite d'être conduite aussi à l'échelle nationale tant les positionnements politiques et idéologiques, les intérêts économiques ou les liens culturels avec la Chine peuvent varier d'un pays à l'autre.

      Pour compléter

      « À l’ONU, l’examen périodique de la Chine met sous pression les pays du Sud » (Swiss Info).
      « La Chine tente de mettre le feu à la communauté internationale lors de l'examen des droits de l'homme par l'ONU » (Amnesty International).
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    • sur [Equipe Oslandia] Vincent, développeur Full-Stack SIG

      Publié: 23 January 2024, 7:30am CET par Caroline Chanlon

      Chaque mois, nous avons le plaisir de vous présenter un membre de l’équipe, aujourd’hui c’est Vincent qui a répondu à nos questions ?

      Etudiant en licence Géographie et Aménagement, Vincent découvre les SIG et décide que la tech fera partie de sa vie professionnelle ? Avec un master pro Système d’Information Géographique et Analyse des Territoires en poche, il enchaîne les expériences avec une préférence pour les missions orientées écologie et développement durable.

      Depuis mai 2022, Vincent est développeur SIG back-end et front-end chez Oslandia. Formateur QGIS, conseil et support, il contribue également à la communauté open source, comme tout récemment avec la traduction française de la documentation PostGIS ?

      [Chez Oslandia, 10% du temps de travail est consacré à la contribution open source]

       

      Ses projets emblématiques

      Giros 360, un projet développé en partenariat avec Egis et récompensé au BIM World. Le projet : produire des jumeaux numériques pour le développement durable de l’estuaire de la Gironde. Un projet très technique qui a été étendu au Canada sur le fleuve Saint Laurent.

      Transitec, un observatoire de la mobilité sur 3 villes indiennes (Kochi, Ahmedabad, Nagpur). Le projet : développer une plateforme WebSIG alliant cartographie et data visualisation (base de données spatiales, une API REST Python, un front-end avec React, OpenLayers, Chart.JS). Un projet versé en open source qui devrait très prochainement équiper la ville de Rabat au Maroc.

      Ses technologies de prédilection

      « Aucune et toutes ! j’aime toucher à tout ! bases de données, API et frontend ? »

      Sa philosophie

      « Apprendre en permanence, faire de la veille pour pouvoir maitriser toute la chaîne des SIG, un domaine en perpétuel mouvement ! »

      Oslandia en 1 mot

      Confiance !

    • sur L’Iran, une puissance en mouvement

      Publié: 22 January 2024, 11:43am CET par r.a.

      Thierry COVILLE (1), L’Iran, une puissance en mouvement, Editions Eyrolles, 2022

      Ecrit un an avant que le Hamas ne déclenche un conflit majeur en Israël, dans lequel de nombreux politologues mettent en cause le rôle de l’Iran, l’ouvrage de T. Coville analyse les aspirations de l’Etat chiite à être « la » grande puissance régionale du Moyen-Orient. Destiné à un lectorat de non-spécialistes ayant une image souvent manichéenne et simpliste de l’Iran actuel, il a deux mérites principaux : replacer les décisions des dirigeants politiques dans une histoire de long terme – l’influence culturelle de la Perse sur le Moyen-Orient et l’Asie centrale se compte en millénaires – et montrer la complexité et les paradoxes de la société iranienne contemporaine.

      L’auteur pose une question qui pourrait sembler superflue à beaucoup d’Occidentaux, tant la réponse leur semble évidente : la République islamiste (instaurée en 1979) est-elle une théocratie ? Pourtant sa réponse n’est pas catégorique ; c’est un « oui, mais ».

      Certes le système politique est contrôlé par le « Guide » (docteur en jurisprudence islamique) qui décide de la politique générale de l’Etat, arbitre les conflits entre les pouvoirs, est le chef du pouvoir judiciaire et le directeur de l’audiovisuel. Et le Conseil des Gardiens de la Constitution veille à la compatibilité entre les lois de l’Islam et la Constitution. Mais il a fallu concilier des institutions de nature autoritaire et des institutions de nature démocratique (élection d’un Président de la République et de parlementaires). Et Khomeiny lui-même a déclaré en 1988 qu’on devait faire prévaloir la raison d’Etat sur la loi religieuse si cela était nécessaire. Dans plusieurs domaines le pragmatisme l’emporte, comme dans la Justice où certaines dispositions du Code pénal islamique sont considérées comme inapplicables. On peut donc parler d’un projet hybride politico-religieux.

      Les islamistes au pouvoir depuis 1979 ne forment pas un bloc compact. Ils sont divisés en plusieurs courants qui débattent de la place de l’Etat de droit, des relations avec le reste du monde, de l’identité islamique. On peut distinguer une extrême-droite qui ne reconnait que la charia, une droite voulant allier la prééminence de l’ordre moral islamique avec l’ouverture économique au monde extérieur, une droite pragmatique favorable à un ordre moral moins sévère et à une libéralisation de l’économie, et des « réformateurs » privilégiant l’exportation de la révolution et la réduction des inégalités.

      Les élections parlementaires de 2020 ont ramené les radicaux au pouvoir et le Président élu en 2021 est un ultraconservateur, Ebrahim Raïssi. Pourquoi cet échec des réformateurs ? Il ne traduit pas un enthousiasme populaire pour l’extrémisme religieux car le pourcentage d’abstentions a été très élevé, mais une déception des classes moyennes à l’égard du gouvernement précédent qui n’a pas su redresser une situation économique désastreuse (l’inflation a été de 36,4% en 2020).

      Principaux responsables de cette paupérisation de la population qui est un frein à la démocratisation du régime, les choix politiques américains. Alors que sous la présidence de Rafsandjani, en 1989, l’Iran renouait des contacts avec les républiques d’Asie centrale et l’Arabie saoudite mais aussi normalisait ses relations avec les Européens, les tensions avec les Etats-Unis restaient fortes. Dans les années 2000 (présidence d’Ahmadinejad), le programme militaire iranien faisant une large place à l’enrichissement de l’uranium amène les E.U. et l’U.E. à prendre des sanctions économiques : réduction des exportations pétrolières et gel des avoirs iraniens à l’étranger, ce qui entraine une forte récession économique en 2012. Les négociations reprennent sous la présidence du modéré Rohani. Un Accord international (2) est signé en juillet 2015 à Vienne, qui prévoit la levée des sanctions contre l’Iran en échange de son engagement à réduire le taux d’enrichissement de l’uranium. Mais la décision de D. Trump de sortir de cet accord nucléaire en mai 2018 engendre un traumatisme sur la scène politique iranienne. Elle affaiblit les modérés. Face aux représailles américaines à l’égard de toute entreprise commerçant avec l’Iran, les Européens sont incapables de défendre leur « souveraineté économique ». Les exportations pétrolières s’effondrent. Cette nouvelle crise favorise la mouvance proche du « Guide » et l’élection du radical Ebrahim Raïssi.

      Le fossé est croissant entre les dirigeants et la société, mais ce qui soude les Iraniens, c’est leur « nationalisme de résistance », appuyé sur une identité originale nourrie par une langue et une culture très anciennes (3). Au XIXe siècle il s’est manifesté contre les Russes et les Anglais qui imposaient leur domination économique.  Aujourd’hui, il est facile de désigner les Etats-Unis et Israël comme les ennemis majeurs de l’Iran. Même si une grande part de la société est opposée au Velayat-e-faqih (primauté du religieux sur le politique), elle ne souhaite pas un affrontement avec le pouvoir qui mènerait au chaos que connaissent les voisins irakien et syrien. Le nationalisme assure la cohésion.

      Dans un contexte régional instable, l’Iran cherche à appuyer sa politique de « profondeur stratégique » sur les chiites. La république islamique a favorisé et subventionné la création de milices chiites en Irak (al-Hashd al Shaabi) et au Liban (Hezbollah), soutient les alaouites en Syrie et les Houthis zaïdites au Yémen. Mais le gouvernement des mollahs fait aussi preuve de pragmatisme en entretenant de bonnes relations avec des Etats voisins non chiites, comme l’Arménie chrétienne, le Tadjikistan et a un accord de partenariat avec la Russie contre l’Azerbaïdjan, pays pourtant à majorité chiite. Quant aux relations avec l’Afghanistan, elles sont complexes : faut-il célébrer la victoire des talibans contre les Etats-Unis ou combattre des sunnites radicaux ? Dans son soutien à l’« axe de résistance » contre Israël, l’Iran défend les Palestiniens, ce qui explique le rôle central du Hezbollah dans sa politique régionale. Mais peut-il assumer le rôle de grande puissance régionale alors que son poids économique est bien inférieur à celui des deux poids lourds du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite et la Turquie ?

      Le pays dispose pourtant d’atouts économiques notables : des réserves pétrolières et gazières considérables, des infrastructures de qualité dans lesquelles l’Etat a beaucoup investi, un positionnement géographique central entre Europe et Asie, une société moderne urbanisée (75% de la population en 2019) et éduquée (4). La situation économique désastreuse a donc des raisons politiques, externes et internes. L’effet des sanctions internationales (5) est primordial, mais aussi le choix d’une économie rentière basée sur le clientélisme dans les années 1990 puis exacerbée sous la présidence d’Ahmadinejad. Peu d’emplois sont créés, ce qui crée la colère des jeunes diplômés et la « fuite des cerveaux ». La crise économique se double d’une crise environnementale profonde (pollution atmosphérique et pénurie d’eau).

      Les aspirations de l’Iran à être la grande puissance régionale du Moyen-Orient dépendent donc de facteurs internes (succès des modérés ou des radicaux) et de facteurs externes (l’Iran pourrait remplacer la Russie sanctionnée dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz, mais son implication dans le nouveau conflit israélien risque de renforcer son isolement).

       

      Notes :

      (1) Thierry Coville est chercheur à l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques). Docteur en sciences économiques, il effectue depuis près de 20 ans des recherches sur l’Iran contemporain et a publié de nombreux articles et plusieurs ouvrages sur ce sujet.

      (2) Le Plan d’action global commun est signé par l’Iran, le P5+1 (les cinq membres du Conseil de Sécurité et l’Allemagne) et l’Union européenne.

      3) Les lecteurs les plus âgés se souviennent sans doute du fastueux Festival des arts de Shiraz-Persépolis organisé par le chah Mohammad Reza Pahlavi en 1971/1972 pour célébrer le 2500e anniversaire de la fondation de l’Empire perse. Les dirigeants du monde entier y furent invités.

      4) Paradoxalement le régime islamique a favorisé la scolarisation des filles des milieux traditionnalistes en rassurant les parents.

      5) Aux sanctions américaines s’ajoute le placement de l’Iran sur la liste noire du GAFI, organisation mondiale de surveillance du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Le refus de transparence financière des Iraniens s’explique par leur souci de ne pas dévoiler leur soutien au Hezbollah et aux groupes palestiniens.

       

      Michèle Vignaux, janvier 2024

    • sur End-to-end learning for land cover classification using irregular and unaligned satellite image time series

      Publié: 19 January 2024, 10:08am CET par Valentine Bellet

      The results presented here are based on published work : V. Bellet, M. Fauvel, J. Inglada and J. Michel, « End-to-end Learning For Land Cover Classification Using Irregular And Unaligned SITS By Combining Attention-Based Interpolation With Sparse Variational Gaussian Processes, » in IEEE Journal of Selected Topics in Applied Earth Observations and Remote Sensing, doi: 10.1109/JSTARS.2023.3343921.

      This work is part of the PhD of Valentine Bellet supervised by Mathieu Fauvel and Jordi Inglada. Since 2016, the CESBIO team works on the improvement of the algorithms and the tools (the iota2 processing chain) for the CES OSO land cover map. If you want to learn more about this land cover map, you can refer to the different articles on this blog: validation, contextual classification.  Also, a very good article explained how iota2 is now able to perform classification with deep neural networks.

      Context and introduction

      Satellite image time-series (SITS) covering large continental surfaces with a short revisit cycle, such as those provided by Sentinel-2, bring the opportunity of large scale mapping. For example, land use or land cover (LULC) maps provide information about the physical and functional characteristics of the Earth’s surface for a particular period of time. To produce these LULC maps from massive SITS, automatic methods are mandatory. In the last years, Machine Learning (ML) and then Deep Learning (DL) methods have shown outstanding results in terms of performance accuracy.

      Currently, most conventional ML and DL classifiers work with a representation of the data as a vector of fixed length. Each pixel is described by a vector of constant size where components represent the same type of information, i.e. the value of a given band on a given date and in the same order. However, in general, SITS are not acquired as regular time series of fixed size. Firstly, not all pixels are acquired on the same dates. In large areas, there are different revisit cycles because of satellite orbits (2 or 3 days difference between 2 adjacent swaths). For example, in our case in the South of France using Sentinel-2 data, five orbits cover the study area, as illustrated in Figure 1.

      Figure 1: The study area is located in the south of metropolitan France and is composed of 27 Sentinel-2 tiles (each blue square corresponds to one tile). Five different orbits cover the study area.

      Secondly, not all the acquisitions in a swath contain the same dates. As such, the time series are irregularly sampled in the temporal domain: observations are not equally spaced in time due to the presence of clouds or cloud shadows. Indeed, if clouds are present in an image, the reflectance corresponds to the one of the clouds and not to the one of the land cover. Therefore, dates for which the image consists essentially of clouds (i.e. images containing more than 90% of clouds are not processed to the level 2A at THEIA) are removed. Figure 2 represents the temporal grids for three tiles (T30TXQ, T31TCH, T31TFL) and shows the misalingment phenomenon.

      Figure 2: Temporal grids for three different tiles: T31TFL, T31TCH, T30TXQ.

      Finally, locally, different meteorological conditions, such as clouds, haze, mist or cloud shadow can cause technical artifacts for one pixel at a given date. This information is considered as corrupted and the pixel is declared as invalid. Therefore, the information at this date can be removed for this pixel leading to irregular temporal sampling. Therefore, the sampling of very close pixels may also be different. Figure 3 represents the NDVI profile for three pixels from these same tiles (T30TXQ, T31TCH, T31TFL). Both valid dates and cloudy / shadow dates are represented in this figure. A valid date corresponds to an acquired observation where no cloud or cloud shadow is detected by the level 2A processor. The pixel from the tile T31TFL has long periods without valid dates. The pixel from the tile T31TCH is the least impacted by the cloudy / shadow dates.

      Figure 3: NDVI time series for three pixels from different tiles: T30TXQ, T31TCH, T31TFL. Filled dots correspond to valid observations, transparent dots correspond to observations flagged as clouds or cloud shadows in level 2A masks. Pixels were selected randomly, and the NDVI has been renormalised between -1 and 1, as it is a common practice in machine learning methods. The last example corresponds to a water pixel.

      To cope with the clouds, cloud shadows and different temporal sampling betweem the tiles, the data can be linearly resampled onto a common set of virtual dates with an interval of ten days, for a total of 37 dates, as it is currently done in iota2. The first date corresponds to the day 1 of the year and the last day corresponds to the day 361 of the year. Figure 4 represents the linear interpolation for the three pixels described previously.

      Figure 4: The black circled markers correspond to the linear interpolation of the valid dates with an interval of 10 days for a total of 37 dates.

      However, linear interpolation is performed independently of the classification task, i.e., the final task.  Li et al. [Li and Marlin, 2016] showed that an independent interpolation method directly followed by a classification method performed worse in terms of classification accuracy than methods trained end-to-end. Therefore, in the following, we propose to learn a representation optimized for the classification task.

      Data set and experimental set up

      The study area covers approximately 200 000 km2 in the south of metropolitan France and it is composed of 27 Sentinel-2 tiles, as displayed in Figure 1. All available acquisitions of level 2A between January and December 2018 were used (the preprocessing of the data is described more in detail in the paper) . Combining the five orbits, 303 unique acquisition dates are available.

      Pixels were randomly sampled from polygons over the full study area to create three spatially disjoint data subsets: training, validation and test, as illustrated in Figure 5. The polygons are disjoint between the three data sets. The three data sets are class-balanced: 4 000 pixels per class in the training data set, 1 000 pixels per class in the validation data set and 10 000 pixels per class in the test data set. Therefore, we have 92 000 pixels for the training data set, 23 000 pixels for the validation data test and 230 000 pixels for the test data set.

      Figure 5: Example of polygon selection. Red, green and blue polygons correspond to training, validation and testing polygons, respectively.

      The reference data used in this work is composed of the 23 land cover classes from the OSO land cover map. The nomenclature and the color-code of the classes is given in Figure 6.

      Figure 6: OSO nomenclature. Method

      We propose to use end-to-end learning by combining a spatially informed interpolator called Extended multi Time Attention Networks (EmTAN) (first block) with a Stochastic Variational Gaussian Processes (SVGP) classifier, (second block), as illustrated in Figure 7. The model made of the EmTAN combined with the SVGP classifier is called EmTAN-SVGP.

      Figure 7 represents the workflow for the classification of one irregular and unaligned pixel time series X* of size D × T through its learned latent representation Z of size D’ × R, with D the number of spectral features, T the total number of observations (in our case 303 unique acquisition dates), D’ the number of latent spectral (we take the liberty of using the term « spectral » as a misnomer, as it does not concern the temporal dimension) features and R the number of latent dates.

      The EmTAN is a spatially informed interpolator as the spatial coordinates are integrated in the processing by means of spatial positional encoding. Besides, a spectro-temporal feature reduction is performed. Indeed, by taking R < T , the EmTAN allows to perform feature reduction in the temporal domain. Moreover, with D’ < D, a spectral reduction is performed. The spectro-temporal reduction allows to reduce the complexity of the SVGP classifier. The EmTAN is optimized by maximizing the classification accuracy, not the reconstruction error as it is conventionally done with standard interpolation methods. A more detailed description of the EmTAN and of the SVGP classifiers are provided in our articles: 10.1109/JSTARS.2023.3343921 and 10.1109/TGRS.2023.3234527.

      Figure 7: EmTAN-SVGP, end-to-end learning for the classification of one irregular and unaligned pixel time series X* and its associated representation Z. The parameters, ?1 and ?2, of the EmTAN and the SVGP, respectively, are optimized using the loss L. Competitive methods

      Four different classification methods are defined as competitive methods:

      1. Gapfilled-SVGP: A SVGP classifier feeds with time series linearly interpolated every 10 days, as illustrated in Figure 8.

      Figure 8: Gapfilled-SVGP, classification of one pixel series X produced by linear interpolation. The parameters ?1 of the SVGP are optimized using the loss L.

      2. EmTAN-MLP: A Multi-layer Perceptron (MLP) classifier combined with the EmTAN, as illustrated in Figure 9.

      Figure 9: EmTAN-MLP, end-to-end learning for the classification of one irregular and unaligned pixel time series X* and its associated representation Z. The parameters, ?1 and ?2, of the EmTAN and the MLP, respectively, are optimized using the loss L.

      3. EmTAN-LTAE: A Light Temporal Attention Encoder (LTAE) classifier combined with EmTAN, as illustrated in Figure 10.

      Figure 10: EmTAN-LTAE, end-to-end learning for the classification of one irregular and unaligned pixel time series X* and its associated representation Z. The parameters, ?1 and ?2, of the EmTAN and the LTAE, respectively, are optimized using the loss L.

      4. raw-LTAE: A LTAE classifier without EmTAN. Unlike SVGP or MLP classifiers, the LTAE classifier uses attention mechanisms. It may be redundant to use attention mechanisms both in the EmTAN and in the LTAE classifier. However, the LTAE classifier was not defined to deal with the irregular and unaligned time series pixels. Thus, we provide the mask m as an additional feature, as illustrated in Figure 11.

      Figure 11: raw-LTAE, classification of one pixel series X* with the LTAE classifier. The parameters ?1 of the LTAE are optimized using the loss L. The mask m is provided as an additional feature.

      A more detailed description of these methods are provided in our article (10.1109/JSTARS.2023.3343921).

      Results Quantitative results

      Figure 12 represents the overall accuracy (OA) for the five methods (Gapfilled-SVGP, EmTAN-SVGP, EmTAN-MLP, EmTAN-LTAE, raw-LTAE). For information, from previous works, we found that Gapfilled-SVGP is above the baseline, the Gapfilled-RF (Random Forest with linearly interpolated data every 10 days) from CES OSO [https:] Therefore, these results are not represented in Figure 12.

      The learned latent representation Z obtained by the EmTAN contains more meaningful information for the classification task for the SVGP classifier compared to the linearly interpolated data. Besides, the SVGP model took greater advantage of the interpolator than the MLP or the LTAE models. Indeed, the OA of the EmTAN-SVGP model is seven points above the EmTAN-MLP model and around four points above the EmTAN-LTAE model. Besides, the EmTAN-SVGP model is the model with the smallest dispersion. On the other hand, the EmTAN-SVGP model is in average two points below the raw-LTAE model. However, to compute the inference on a specific area (e.g. on a specific Sentinel-2 tile), the raw-LTAE requires the whole set of observed dates used during the training step (e.g. observed dates from all tiles) . This is not the case for our proposed model which is able to process pixels with a set of observed dates (e.g. the corresponding dates for one Sentinel-2 tile).  See our article (10.1109/JSTARS.2023.3343921) for more details.

      Figure 12: Boxplots of the OA for each studied model (computed over 9 runs). Qualitative results

      Figure 13 represents the land cover maps obtained for four methods (EmTAN-SVGP, EmTAN-MLP, EmTAN-LTAE, raw-LTAE) on a agricultural area around Toulouse. In the forest areas, it appears that the raw-LTAE model does not correctly predict the BLF class. In contrast, the predictions are homogeneous for the models using the EmTAN : EmTAN-SVGP, EmTAN-MLP and EmTAN-LTAE. For the mTANe-MLP and mTANe-LTAE models, the majority of the crops are surrounded by the class VIN whereas it would appear to be hedges instead. Finally, the results obtained for the EmTAN-SVGP, EmTAN-MLP and EmTAN-LTAE models showed that the main structures of the map are clearly represented (i.e. crop field borders). Therefore, these models provide the spatial information in the EmTAN without spatial over-smoothing.

      Figure 13: Comparison of land cover maps obtained with each model on an agricultural area around Toulouse (tile T31TCJ). Topography information (30-meter STRM, contours are in meters) and Sentinel-2 image (RGB) (acquisition date: 5/05/18) of the specific zone are provided. Some clouds are visible in the Sentinel-2 image. The studied area is relatively flat (min: 180m, max:260m). There are different types of landscape: towns, crop fields, a lake, forests, etc. The OSO nomenclature is represented in Figure 6. Reconstruction

      Figure 14 represents the comparison of three NDVI time series profiles from one pixel labeled as corn: the raw data, the linearly interpolated data and the learned latent representation obtained by the EmTAN. The latent representation Z clearly does not minimize the reconstruction error of the original time series. For instance, the second minimum of the NDVI observed around the day of the year 280 is not reconstructed. Yet, this is the representation that conducts to minimize the classification loss function of the SVGP. Besides, latent dates do not necessarily correspond to real dates, so time distortion can occur. The aim is to align the data in order to maximize classification performance.

      Figure 14: NDVI time series profiles for a pixel labeled as corn. The blue points correspond to the raw data X* (before the EmTAN) (observations flagged as clouds or cloud shadows have been removed). The red points correspond to the values obtained with a linear interpolation (10 days interval). The green points correspond to the latent representation Z obtained with the EmTAN. Conclusion and perspectives

      In this work, we have developed an end-to-end model that combines a time and space informed kernel interpolator (EmTAN) with the SVGP classifier. We were able to process irregular and unaligned SITS without any temporal re-sampling preprocessing. This method outperformed the simple SVGP classifier with linearly preprocessed interpolated data. Therefore, from previous works, it also outperformed the CES OSO based approach (RF classifier with linearly preprocessed interpolated data and spatial stratification) in our study area. A perspective could be to apply the model over all metropolitan France, as it is done for OSO and to compare with the CES OSO based approach.

      Another perspective could be to use pluriannual time series instead of a one-year time series (i.e. multitemporal data fusion). The EmTAN could learn periodic patterns over the years. Besides, another perspective could be to combine multi-modal time series. Adding a radar sensor (i.e. Sentinel-1) or other type of optical sensors (i.e. Landsat 8 with its thermal bands) could improve the representation for the classification task. The ability of the EmTAN to process unaligned time series would make the fusion of multi-sensor data straightforward.

      Acknowledgements

      Our warmest thanks go to Benjamin Tardy, from CS Group – France, for his support and help during the generation of the different data sets and the production of land cover classification maps with the iota2 software. We would also like to thank CNES for the provision of its high performance computing (HPC) infrastructure to run the experiments presented in this paper and the associated help.

      This work was supported by the Natural Intelligence Toulouse Institute (ANITI) from Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées under grant agreement ANITI ANR-19-PI3A-0004 (this PhD is co-founded by CS-Group and by Centre National d’Études Spatiales (CNES)).

    • sur [En image] Giros 360 : un jumeau numérique pour la Garonne

      Publié: 18 January 2024, 7:30am CET par Caroline Chanlon

      Oslandia a collaboré avec EGIS dans le cadre du développement de l’application GIROS 360 pour le Grand Port Maritime de Bordeaux : un outil cartographique d’aide à la décision pour la préservation et l’exploitation de l’estuaire de la Garonne.

      Les équipes d’Oslandia sont fières d’avoir participé à ce projet collaboratif, open source, permettant d’accélérer la résilience des acteurs du territoire face aux défis climatiques.

      Un exemple de notre capacité à intégrer des problématique scientifiques complexes au sein de projets IT ?

      Plus d’informations Le projet Giros360 en 1 image :

    • sur Dev Full Stack

      Publié: 17 January 2024, 4:32pm CET par Isabelle Pelissier
      Développeur(se) Full Stack

      17/01/2024  Isabelle Pelissier

      Venez nous rejoindre..?

      Société en pointe sur le développement de solutions logicielles dans les domaines du Spatial, du Maritime et de la Défense, nous recherchons un(e) développeur(euse) Full Stack (Bac+5 ou Ecole d’ingénieur.) capable d’évoluer sur plusieurs langages, principalement Java et python ou C++, , et maîtrisant au moins un framework front-end ou mobile tel qu’Angular ou Flutter.

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      Qui sommes-nous ?

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    • sur Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime

      Publié: 17 January 2024, 8:55am CET

       

      Antoine Annie, Landais Benjamin (dir), Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime, Presses universitaires de Rennes, 2023. Avec le soutien du centre Norbert Elias (UMR 8562) et du laboratoire CReAAH (UMR 6566). Voir le site de l'éditeur.

      Résumé

      Comment cartographiait-on les parcellaires ruraux avant la généralisation des cadastres géométriques d’État ? Si certaines représentations datant du XVe au XVIIIe siècle relèvent indéniablement d’une approche scientifique, la plus grande part se rattache à une époque où les cartes n’ont pas le degré d’abstraction qui triomphera ensuite. Utilisant le langage des artistes peintres, elles servent à montrer et à expliquer. Et elles n’en sont que plus significatives. Trois questions sous-tendent l’analyse de nombreux corpus spécifiques au sein de l’Europe moderne : celle de la genèse de ces cartes (contexte de leur création, commanditaires, réalisateurs, utilisateurs) ; celle de leur transmission et de leur classement par les archivistes ; celle enfin de leurs exploitations par les chercheurs, avec ce que permettent aujourd’hui les méthodes des disciplines historiques, géographiques et archéologiques. Plus d’une centaine de cartes en couleur ont été reproduites à l’appui de cette étude.

      Introduction (disponible en ligne)

      « Rares au Moyen Âge, fréquents aux XVIe et XVIIe siècles, produits en quantité au XVIIIe siècle, les plans du parcellaire rural n’ont pas attendu les cadastres géométriques d’État du XIXe siècle pour s’imposer comme un genre cartographique majeur en Europe. Fierté des archives locales, ces documents sont depuis longtemps le clou d’expositions retraçant le passé d’un village ou d’un terroir. Grâce à leur numérisation et leur mise en ligne massive, ils ornent désormais les sites internet des collectivités et deviennent accessibles à tous, satisfaisant tout autant la curiosité des habitants que les besoins des chercheurs. La place d’honneur réservée à ces plans tient principalement à leurs qualités esthétiques et à leur capacité à évoquer un lieu, à la manière d’un tableau ou d’une estampe.

      Malgré leur visibilité institutionnelle, ces cartes restent le plus souvent considérées comme des sources de second rang, subordonnées à un corpus écrit qui fournirait, seul, la matière légitime d’une étude historique. Les ruralistes ont pourtant très tôt compris le profit que l’on pouvait tirer de ces témoignages sur l’organisation spatiale, économique et sociale des campagnes d’Ancien Régime. L’article que leur consacra Marc Bloch il y a presque 100 ans, dans le tout premier numéro des Annales, l’atteste (Bloch, 1929). Le recensement systématique de ces documents, dispersés à travers les archives européennes, ainsi que la mise en commun des travaux produits par des traditions historiographiques locales et nationales semblaient alors à portée de main. Un siècle plus tard et ce, en dépit des indéniables progrès de la recherche sur le sujet, du développement des outils informatiques et de la multiplication des projets internationaux, nous restons encore loin du compte (Benedetti, 2016)... »

      Table des matières 

      Annie Antoine et Benjamin Landais, Introduction. Cartographier le parcellaire des campagnes européennes  d’Ancien Régime : de la production aux usages.

      Première partie : LE POINT DE VUE DE L’ARCHIVISTE 

      Introduction.
      Thomas Horst, Cartographier le parcellaire en Bavière : de la Renaissance au siècle des Lumières
      Nadine Gastaldi, L’un et le multiple. Les plans parcellaires aux Archives nationales (France), le cas des registres de la série N, XVIe-XVIIIe siècles.
      Cyril Daydé et Christine Mary, L’Atlas du marquisat de Château-Gontier : analyse archivistique  d’un parcellaire en Haut-Anjou à la veille de la Révolution.
      Grégoire Binois, Les militaires et la cartographie parcellaire au XVIIIe siècle.

      Deuxième partie : L’EUROPE  DES MUTATIONS PRÉCOCES

      Introduction.
      William D . Shannon, La cartographie contentieuse dans l’Angleterre des Tudor.
      Pieter De Reu, Les pratiques cadastrales dans les Pays-Bas méridionaux et en Belgique, XVIIe-XIXe siècle.
      Tim Soens, Maïka de Keyzer et Iason Jongepier, La cartographie et les droits de propriété privée  dans la Flandre rurale, du XVIe au XVIIIIe siècle.
      Camillo Berti, Massimiliano Grava et Anna Guarducci, La cartographie parcellaire à l’époque moderne en Toscane et sa valorisation digitale.
      Chiara Devoti, Les plans terriers (cabrés) de l’ordre mauricien :  l’arpentage du territoire et la construction d’images d’un statut social.

      Troisième partie : L’EUROPE DES SEIGNEURIES RURALES

      Introduction.
      Juliette Dumasy-Rabineau, Cartes et plans parcellaires en France avant 1550.
      Florent Hautefeuille, Plans parcellaires pré-révolutionnaires et analyse  des paysages ruraux dans le sud-ouest de la France.
      Alexandre Verdier, Xavier Rochel et Jean-Pierre Husson, La place du saltus en Lorraine  d’après le plan terrier de l’abbaye de Gorze (1746-1751).
      Clément Venco, Les cartes des possessions du duc d’Antin en Comminges  par l’arpenteur Hippolyte Matis (1716-1717). Une source pour l’histoire des terroirs pyrénéens sur la longue durée.
      François Chancerel, Le plan au service de la réorganisation des forêts poitevines  à la fin de l’Ancien Régime : « Juger en jetant un coup d’œil par ce plan ».

      Quatrième partie : L’EUROPE DES ESPACES À CONQUÉRIR OU À RÉORGANISER

      Introduction.
      Olof Karsvall, La cartographie à grande échelle des terres agricoles dans la Suède du XVIIe siècle.
      Tomas ?elkis, Les cartes parcellaires, de « nouveaux documents »  dans le grand-duché de Lituanie du XVIe au XVIIIe siècle.
      Enik? Török, Le relevé urbarial du domaine royal d’Óbuda.
      Benjamin Landais, Des plans pour fixer le parcellaire : cartographie seigneuriale  et planification agraire dans le Banat du XVIIIe siècle.
      Michal Vokurka, De la cartographie des forêts à la cartographie de la société dans la Bohême du XVIIIe siècle.
      Boris Deschanel, Plans parcellaires de Saint-Domingue au XVIIIe siècle :  quelques pistes pour une analyse des inégalités foncières.
      Gérard Chouquer, Conclusion. La difficile genèse de la carte parcellaire dans la longue durée
      Bibliographie générale.
      Les auteurs.

      Articles connexes
      Parcellaires agraires et dynamiques d'exploitation du sol dans la longue durée (projet Parcedes)
      La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)

      Atlas archéologique de la France

      L'histoire par les cartes : la carte archéologique de Paris

      L'histoire par les cartes : le mouvement des enclosures en Grande Bretagne aux XVIIIe et XIXe siècles
      La grille de Jefferson ou comment arpenter le territoire américain

      Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie

      Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)



    • sur Le dessin du géographe n°96. Croquer le terrain au tournant du siècle : un carnet de Vidal de la Blache

      Publié: 15 January 2024, 6:59pm CET par r.a.

      Le terrain… un mot mythique pour des générations de géographes qui, ne se contentant pas d’une recherche livresque, sortent de leur bureau, munis d’un appareil photos et d’un carnet de notes. Mais ces carnets ont le plus souvent disparu. On en retrouve parfois, tels ceux d’Albert Demangeon en Limousin au début du XXe siècle, que nous avons dénichés dans les archives de la Bibliothèque Mazarine.
      Auparavant, à la fin des années 1970, on découvre par hasard les 33 carnets de terrain de Vidal de la Blache dans un tiroir de l’Institut de géographie de Paris. Un travail de transcription et d’étude commence alors. Symboliquement, les Cafés géographiques inaugurent en 2010 la série des Dessins du géographe par un dessin de Vidal de la Blache !
      En 2019, on publie le carnet n°9 qui rapporte les notes prises par Vidal [1] lors d’un voyage en Allemagne en 1885. Pour notre part, nous nous sommes intéressé au carnet 22 [2] qui correspond à des déplacements postérieurs, effectués en 1899 et 1900 : deux brèves escapades à Saint-Gobain (Aisne) et à Lille (mai-juin 1899), puis des voyages dans le Jura (août 1899), en Corse (avril 1900) pour terminer par un périple dans les Vosges, le Jura et en Suisse romande (juillet 1900).
      Au cours de ces voyages, Vidal écrit sur ses carnets, mais il dessine également. Nous voudrions ici évoquer les croquis qu’il a esquissés. Ce sont, le plus souvent, de petits dessins, dans les limites de la taille du carnet (en l’occurrence, 95 x 142 mm). Avec seulement une brève indication sur la localisation, certains feraient plutôt penser à une photographie, telle cette représentation du Monte d’Oro. Il en est de même pour un second sur une vue de l’ouest de ladite montagne corse.

      Dessin n° 1 [3] Vue de face Monte d’Oro . Vidal de la Blache

       

      Mais, le plus souvent, texte et dessins sont intimement liés : c’est particulièrement frappant sur cette double page qui en comporte en fait trois : lac des Rousses, Dent de Vaulion et la Dôle (deux sommets du Jura suisse).

      Dessin n°2. Trois croquis. Vidal de la Blache

       

      Les indications sont parfois purement factuelles, comme sur cet autre dessin de la Dôle.

      Dessin 3. La Dôle [Route de la vallée des Dappes. Dôle – Arête de roches séparant 2 croupes de pâturages à gentianes (gentianes centaurées) ; ciel couvert sur le Jura (cirro-cumuli) – Gde échancrure de ciel bleu sur le lac – Barre de cumuli sur les Alpes]. Vidal de la Blache

      Cela dit, le plus souvent, Vidal ne se limite pas aux informations factuelles, : il donne des explications et pose des problèmes. Ainsi, en face du croquis de la Dent de Vaulion (Dessin n°2), : « Forme des roches, polies (…) produites probablement par le passage des glaciers venant de la désaltération de la Dent de Vaulion, donc en sens inverse du drainage actuel. » Il esquisse même des coupes géologiques : on distingue ici aisément un superbe anticlinal. Au-dessous, Vidal donne l’altitude de quelques lieux (Morez, Morbier, St-Laurent…) ; ces indications sont-elles en rapport avec la coupe ?

      Dessin n°4. Coupe géologique. [Décomposition de la roche – roches calcaires jaunes, bleuâtres aux cassures – tranchée haute (gare de Morez). Sol végétal très mince, cailloux et blocs – Strates légèrement émincées]. Vidal de la Blache

      Vidal travaille aussi à grande échelle et s’intéresse à l’habitat rural. Il livre ici le croquis d’une maison en précisant où se trouve la grange, les écuries, le jardin… Et, à Saint-Cergue (station suisse), il dessine une maison, mais aussi la place du village avec prés et forêt en arrière-plan.

      Dessin n°5. Une maison rurale. Vidal de la Blache

      Dessin n°6. Saint-Cergue (Suisse). [Pignon – Revêtement en bois par devant la façade. Sur le côté, large porte cintrée en pierre]. Vidal de la Blache

      Quoiqu’extraits d’un seul carnet (sur une trentaine), ces dessins sont révélateurs de la manière de faire de Vidal : croquer sur le vif, apposer les indications nécessaires, qu’il s’agisse de localisation, de végétation, de relief, de nature de roche, de maison… et éventuellement donner une explication. Dans d’autres cas non représentés ici, il fait des comparaisons avec d’autres lieux parcourus auparavant : les réminiscences sont fréquentes. Vidal a un goût et une maîtrise du dessin qui en dit souvent plus qu’un long discours. N’est-ce pas non plus ce que les Cafés géo cherchent à démontrer au fil de la série des Dessins du géographe ?

       

      Denis Wolff, janvier 2024

       

      P.S. Si l’on s’intéresse aux carnets de Vidal de la Blache, commencer par « visiter » trois expositions en ligne : la première sur le site de l’ ENS (Ecole normale supérieure, rue d’Ulm), la seconde sur le portail du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et la dernière, spécifiquement dédiée à ses carnets sur celui de la BIS (Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne).

      [1] Les crochets au-dessous des dessins encadrent la transcription du texte ; celle-ci n’est pas systématique. Les abréviations de Vidal de la Blache ont été conservées.

      [2] Paul VIDAL DE LA BLACHE, Carnet 9, Allemagne et Varia, Présentation par Marie-Claire ROBIC et Jean-Louis TISSIER, Paris, Macula, 2019, 200 p.

      [3] Vidal n’a pas numéroté ses carnets. Leur numérotation a quelque peu fluctué au fil de leur découverte.

    • sur Meilleurs vœux 2024 !

      Publié: 15 January 2024, 10:35am CET par Caroline Chanlon

      ? Oslandia vous présente ses vœux pour 2024, une année qui verra le 15ème anniversaire de l’entreprise. Nous prévoyons un évènement dédié en fin d’année et espérons que vous serez nombreux à nous y rejoindre.

      ? Stay tuned !

      ? Au moment de passer ce cap, nous sommes plus que jamais impliqués et moteurs dans la production de code géomatique open source de qualité industrielle. Notre objectif principal reste de fournir aux utilisateurs les meilleures solutions à leurs besoins tout en garantissant leur souveraineté numérique.

      Parmi d’autres réalisations et évènements marquants, cette volonté s’est traduite en 2023 par :

      Ces actions menées au sein des communautés open source sont rendues possibles grâce à nos clients qui les financent directement et indirectement, ainsi que par notre programme volontariste d’investissement. Nous sommes fiers d’apporter ces contributions significatives au bien commun !

      Nous espérons que nous aurons l’opportunité de travailler ensemble durant cette année qui s’amorce, et vous souhaitons de nouveau au nom de toute l’équipe, une bonne année 2024 !

      Vincent Picavet et l’équipe Oslandia

    • sur [1’Tech by Oslandia] open source

      Publié: 15 January 2024, 7:30am CET par Caroline Chanlon

      Dans cette minute Tech, nos collaborateurs vous proposent d’expliquer une technologie, une méthodologie, un concept. Pour commencer cette série et car il pouvait difficilement en être autrement, on a brainstormé sur GitLab pour donner notre meilleure définition de l’open source.

      Notre définition de l’open source

      open source, dans le sens équivalent à logiciel libre, désigne un logiciel ou un composant logiciel dont le code source est mis à disposition, et peut être modifié et redistribué librement. La notion de logiciel libre inclut en supplément des éléments de gouvernance sur les projets.

      L’open source chez Oslandia

      « OS » dans « Oslandia » c’est « Open Source » ! L’open source est au cœur de la culture Oslandia, aujourd’hui éditeur du SIG open source QGIS notamment. Oslandia est un « pure player » open source qui intègre, édite, maintient et développe des composants logiciels FOSS4G (Free Software for Geomatics), en collaboration forte avec la communauté de développeurs et d’utilisateurs.

    • sur Géographie des datacenters dans le monde

      Publié: 14 January 2024, 12:57pm CET


      Le site VisualCapitalist propose une carte des 50 plus grands datacenters dans le monde d'après leur consommation énergétique. La carte met en évidence une répartition très inégale selon les continents. La concentration est forte aux Etats-Unis, en Europe et en Asie du sud et de l'est, tandis que l'Afrique et l'Amérique du Sud sont peu représentées.

      Répartition des 50 plus grands datacenters en 2023 (source : VisualCapitalist)

      Les données proviennent de la société Cushman & Wakefield qui a publié en 2023 un rapport destiné à mettre en lumière, dans un but économique et financier, les plus grands marchés des centres de données. Il s'agit de données très évolutives tant le nombre de datacenters évoluent rapidement chaque année. On estime qu’il existe plus de 8 000 datacenters dans le monde. L'équipe de Brightlio a compilé une liste complète de statistiques sur les centres de données. On peut se référer également à la DataCenter Map qui recence les centres de données depuis 2007.

      Répartition des datacenters dans le monde (source : DataCenter Map)



      A titre de comparaison, on peut comparer avec la carte des datacenters de l'Atlas Espace mondial publié par SciencesPo en 2018.  
      Pour compléter
      Qu'est-ce qu'un data center ? (Numérama)
      L’expansion des data centers dans le monde (Veille Carto 2.0)
      Data-centers : les ogres énergivores d'Internet (France Culture)

      Articles connexes

      Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance
      Telegeography met à jour sa carte des câbles sous-marins (version 2020 à 2023)

      Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l'information

      Le monde de l'Internet en 2021 représenté comme un planisphère par Martin Vargic

      Une vidéo sur l'évolution du réseau Internet (1997-2021) à partir des données du projet Opte

      Une cartographie mondiale des points de connexion Wi-Fi réalisée dans le cadre du projet WiGLE


    • sur Bruitparif, la plateforme cartographique du bruit en Île-de-France

      Publié: 13 January 2024, 10:54am CET


      La plateforme carto.bruitparif.fr est produite par Bruitparif, l'observatoire du bruit en Île-de-France. Bruitparif est une association à but non lucratif qui réalise différentes missions d'intérêt général :

      • Caractériser le bruit en Île-de-France par la réalisation de mesures et de modélisation du bruit sur le territoire régional, la conduite d'études et d'enquêtes ;
      • Faire progresser les connaissances relatives aux impacts sanitaires et socio-économiques du bruit ;
      • Accompagner les acteurs institutionnels dans l'élaboration et la mise en oeuvre de politiques efficaces de lutte contre le bruit, notamment pour établir des Plans de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) ;
      • Informer et sensibiliser le grand public en ce qui concerne les problèmes de nuisances sonores de manière à les réduire.

      I) Présentation de la plateforme cartographique Bruitparif 
      Interface de la plateforme cartographique Bruitparif (source : carto.bruitparif.fr)


      Cette plateforme permet de consulter les cartes stratégiques de bruit (CSB) élaborées au sein de la région Île-de-France, dans le cadre de la mise en œuvre de la directive européenne 2002/49/CE. Il s’agit d’un outil de référence en matière d’information du public. Trois sources de bruit sont cartographiées (routes, voies ferrées, trafic aérien) avec la possibilité de les cumuler. Accès aux statistiques d'exposition des populations pour les différents échelons territoriaux, téléchargement des cartes, module de localisation par saisie d'adresse... les fonctionnalités de la plateforme sont nombreuses. Un tutoriel permet de découvrir les différentes fonctionnalités de la plateforme :
      Tutoriel de présentation de la plateforme cartographique du bruit en Île-de-France Bruitparif

      L'objectif des cartes de bruit est d'aider à la décision pour prévenir et réduire les expositions au bruit, l'objectif final étant d'améliorer le cadre de vie et la santé des riverains. Les cartes sont réalisées non par prélèvement direct du bruit, mais par modélisation informatique à partir de différentes sources (données de topographie, de trafic à différents horaires, de révêtement de chaussées ou de nature des voies ferrées, de composition du parc automobile...). Pour chaque zone, on peut obtenir des statistiques sur le niveau d'exposition de la population. Il est possible d’accéder aux données de la 4ème échéance, les plus récentes (produites en 2023), mais aussi aux données relatives à la période 2017-2022 (3ème échéance), et à la période 2007-2012 (1ère et 2ème échéances). 
      D'après les données 2023, ce sont plus de huit millions et demi de Franciliens (soit 80% des habitants de la région) qui sont exposés à des niveaux de bruit supérieurs à 53 décibels, objectif recommandé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), en raison du trafic routier. Plus d'un million se situent au-delà de la limite réglementaire française, moins stricte. Si le nombre de personnes exposées au bruit ferroviaire a tendance à diminuer, les nuisances sonores aériennes, elles, se sont aggravées en raison de la densification de certaines communes survolées par les avions et de la hausse du trafic aérien. 
      II) Les indicateurs utilisés pour élaborer des cartes de bruit
      Le niveau sonore sur une carte de bruit est représenté à partir d'indicateurs de bruit. L’intensité sonore d’une source donnée varie au cours du temps sur une journée et la perception de l’intensité sonore par l’être humain est différente le jour, le soir et pendant la nuit. C’est la raison pour laquelle on décompose une journée de 24h en trois périodes : le jour entre 6h et 18h, le soir entre 18h et 22h et la nuit entre 22h et 6h et que l’on exprime les niveaux sonores à l’aide de moyennes énergétiques sur ces périodes de temps considérées :
      • Ld (pour Level day) correspond à la moyenne de bruit sur la période 6h-18h
      • Le (pour Level evening) correspond à la moyenne de bruit sur la période 18h-22h
      • Ln (pour Level night) correspond à la moyenne de bruit sur la période 22h-6h
      Deux indicateurs réglementaires, définis au niveau européen, doivent être utilisés a minima pour produire les cartes de bruit. Ils sont issus ou dérivés de ces indicateurs par période. Il s’agit du :
      • Lden (pour Level day evening night) qui correspond à un indicateur de bruit global perçu au cours de la journée qui tient compte de la sensibilité plus forte des individus au bruit sur les périodes de soirée et de nuit. Ainsi, l’indicateur Lden est calculé à partir des indicateurs Ld, Le et Ln en appliquant des pondérations de +5 dB(A) et de +10 dB(A) respectivement aux niveaux de bruit de soirée et de nuit.
      • Ln ou Lnight qui correspond à la moyenne énergétique de bruit sur la période 22-6h.
      Ces indicateurs sont exprimés en dB(A) – décibel pondéré A – qui est l’unité utilisée pour évaluer le niveau sonore perçu par l’oreille humaine. Il faut savoir en effet qu’un bruit émis est composé de plusieurs sons allant du grave à l'aigu (le spectre fréquentiel) et que notre oreille ne perçoit pas de la même manière ces différentes fréquences. Elle est plus sensible aux moyennes et hautes fréquences qu’aux basses fréquences. Le filtre A est utilisé pour représenter cette sensibilité de l’oreille aux différentes fréquences.
      Les cartes de bruit représentent les valeurs de ces indicateurs évalués pour une journée moyenne annuelle sous la forme d’aplats de couleur par tranche de 5 en 5 dB(A). Afin de faciliter la lecture des cartes, une échelle de couleurs est appliquée aux différents niveaux de bruit. Sur l’échelle réglementaire, établie selon la norme NF S 31 130, les zones les plus bruyantes apparaissent en violet alors que le vert fait ressortir les secteurs plus calmes.
      Des cartes de dépassement de seuil sont également produites. Elles permettent de représenter les zones susceptibles de contenir des bâtiments dont les façades sont exposées à un niveau sonore moyen qui excède les valeurs limites réglementaires définies par la France. Ces valeurs limites dépendent de la source de bruit et de l’indicateur.
      Carte des zones de dépassement de la valeur limite réglementaire de 68 dB(A) pour l’indicateur Lden.


      Articles connexes
      Une carte du bruit à l'échelle mondiale (projet Noise Planet)

      Écouter le monde : une carte mondiale des sons

      Signaler les enfants bruyants dans sa rue : Dorozoku, un site cartographique controversé au Japon

      Drive & Listen, un site web pour s'immerger en voiture dans les rues des grandes villes mondiales

      Radio Garden : un globe terrestre pour écouter des stations de radio du monde entier

      L'histoire par les cartes : Gens de la Seine, un parcours sonore dans le Paris du XVIIIe siècle

      The arrogance of space : un outil cartographique pour montrer la place allouée à l'automobile en milieu urbain

      Une cartographie du niveau de pollution de l'air à Paris


    • sur Des outils d'IA gratuits pour identifer un lieu à partir d'une photographie

      Publié: 11 January 2024, 11:32am CET

       

      Vous connaissez peut-être le jeu Geoguessr (65 millions de joueurs en 2023) où il s'agit, à partir d’une image Street View, d'identifier son emplacement. Il se pourrait que les nouvelles applications de géolocalisation en ligne viennent offrir une sérieuse concurrence à ce jeu. La géolocalisation d'images à l'échelle planétaire constitue un problème sérieux en raison de la diversité des images et de la difficulté à les interpréter. Même si l'on en est encore à l'aube des outils de géolocalisation par intelligence artificielle, ceux-ci progressent rapidement et donnent des résultats de plus en plus précis. Ce billet présente quelques outils en ligne gratuits permettant d'identifier un lieu à partir d'une simple photographie.

      I) GeoSpy, un outil récent mais déjà prometteur
      L'application GeoSpy est sortie fin décembre 2023 dans une version beta. La version 0.1 montre des résultats prometteurs, notamment en milieu urbain. L'utilisation est assez simple : il suffit de déposer une photographie d'un lieu et l'application en recherche les coordonnées géographiques. Les résultats ne sont pas toujours précis, mais le taux d'erreur reste acceptable. Il est conseillé d'utiliser des plans un peu larges prenant en compte plusieurs bâtiments, sinon l'application a tendance à se focaliser sur tel ou tel détail architectural. Malgré quelques imperfections, l'outil est en train de gagner en popularité auprès de la communauté du renseignement open source. Le site Bellingcat, qui s'intéresse également à la géolocalisation d'images par des chatbots, est en train de le tester pour l'intégrer à sa panoplie d'outils. L'application peut s'avérer très pratique pour lancer des défis ou accompagner des enquêtes OSINT. Cyber-Détective donne un exemple d'utilisation de GeoSpy avec Openstreetmap pour géolocaliser des panneaux routiers
      Contrairement aux méthodes traditionnelles, GeoSpy ne nécessite aucune interrogation par écrit. Son efficacité est liée à la méthode CLIP de lecture d'image par clustering d'OPenAI décrite dans cet article "PIGEON : Predicting Image Geolocations". Le système utilise une combinaison de modèles : CLIP pour comprendre les images dans le contexte du langage naturel, OCR (Optical Character Recognition) pour extraire le texte des images et LLM (Large Language Models) pour comprendre et générer du texte. Dans les prochaines versions, Geospy utilisera des graphes de connaissances, ce qui devrait constituer une avancée significative.

      Interface de l'application GeoSpy version 0.1 (source : GeoSpy)


      II) Picarta, un service de base gratuit
      Picarta, qui vend des services de géolocalisation aux entreprises, offre un service de base pour géolocaliser des images. Il faut cependant s'inscrire pour afficher les résultats sur une carte. Dans l'exemple pris ici, l'application a bien reconnu qu'il s'agissait d'une image de favela au Brésil. Elle a même réussi à indentifier la ville, Rio de Janeiro. Les coordonnées géograhiques restent toutefois un peu imprécises par rapport à la localisation exacte de la favela de Rocinha (écart d'environ 500m).

      Interface de l'application Picarta (source : Picarta)


      III) Geolocation Estimation, un outil adapté également aux paysages naturels
      Alors que la plupart des outils d'IA sont plutôt adaptés au milieu urbain où les batiments sont plus facilement reconnaissables, Geolocation Estimation procède par détection automatique de scènes selon une méthode décrite dans cet article. Ce qui permet de l'utiliser pour des paysages ruraux ou naturels peu denses. L'application propose plusieurs lieux possibles selon les degrés de probabilité indiqués sur une heatmap. Elle permet aussi de récupérer les données EXIF de l'image, si elles sont disponibles. Comme dans les cas précédents, on relève quelques approximations dans la géolocalisation même si l'île de la Réunion a bien été identifiée pour la photographie choisie.

      Interface de l'application Geolocation Estimation (source : Geolocation Estimation)



      IV) Kosmos-2, une application utile pour commenter une image
      Kosmos-2 ne permet pas de récupérer les coordonnées géographiques d'un lieu. Mais l'application peut s'avérer utile pour en obtenir une description sommaire. Une fois la photographie téléchargée et analysée, on obtient un commentaire de l'image où chaque élément du descriptif renvoie à une partie de l'image avec un code couleurs permettant d'associer les deux.
      Interface de l'application Kosmos-2 (source : Kosmos-2)

      Pour compléter 
      « A partir d'une simple photo, cette intelligence artificielle peut vous géolocaliser instantanément » (BFM-TV)
      « PIGEON : Predicting Image Geolocations » (arXiv:2307.05845)
      Férus de Géographie (@FerusdeGeo) propose de reconnaître des lieux géographiques à partir de photographies, avec le hashtag #geofinding. Il devient si facile d'utiliser des outils de géolocalisation pour résoudre les énigmes qu'il est bien préciser : "N’oubliez pas de justifier le mode opératoire qui vous a permis de trouver le lieu, c’est cela qui détermine la Victory".

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      Publié: 8 January 2024, 11:30am CET
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      Une session de formation "Savoir utiliser les Fichiers fonciers"&nbsp;se tiendra&nbsp;du 19 au 21 mars 2024 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille.Cette session est à destination des bénéficiaires des Fichiers fonciers et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 15 février (…)

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