#1 Fri 07 March 2003 17:39
- IETI Consultants
- Invité
A propos de l'Ordnance Survey et de l'IGN
J'ai ecoute comme un certain nombre d'entre nous avec beaucoup d'interet l'intervention au geo-evenement de Vanessa Lawrence, directrice choc de l'Ordnance Survey depuis septembre 2000. Elle a fait rever beaucoup de monde, en presentant un OS tres proche de ce que beaucoup d'entre nous souhaiteraient trouver a l’IGN. Parmi les aspects les plus interessants, j'ai note l’orientation client, le developpement des partenariats, la focalisation sur les donnees de base, l’amelioration de la qualite des donnees (de fichiers graphiques dessin a des objets coherents topologiquement), le developpement d’une E.Strategie, et une philosophie interessante du business process reengineering de l'OS, basee sur la valorisation des ressources humaines (la fierte des personnels d’appartenir a l’OS). Bien sur que Vanessa nous a presente le bon cote des choses et qu'il nous manque le revers de la medaille.
Il me semble cependant qu’elle est arrivee dans un contexte plus positif et moins delicat que celui dans lequel se trouve l'IGN aujourd'hui. D’une part, l’OS etait deja un trading fund oblige de couvrir la totalite de ses depenses avec ses recettes et etait donc deja soumis a une pression du marche (pas de subventions pour boucler les fins de mois). D’autre part, a la difference de l’IGN, les bases de donnees couvraient deja tout le territoire a son arrivee et le business etait deja largement developpe. Enfin, il semble que les clients etaient globalement satisfaits de l’OS (c’est ce qu’elle dit) et que les personnels etaient fiers de leur appartenance a l’OS.
Il me semble donc qu’il faille etre realiste et ne pas croire que cette experience serait transposable en croyant qu'il suffirait de demander a une personnalite de choc (Francoise de Blomac me semblerait un bon equivalent francais de Vanessa Lawrence, excuses moi, Francoise !) de prendre la direction de l’IGN. Aucune des conditions precedentes ne me semble remplie a l’IGN, qui vit pour partie de subventions, dont les bases d’importance strategiques ne couvrent pas la totalite du territoire (RGE, BD TOPO...), dont les clients sont souvent critiques (voir par exemple les avis exprimes lors de la reunion du SPDG en novembre 2002) et dont les personnels sont souvent obliges d'adopter une position defensive devant le deferlement d’attaques concernant leur Institut. Si on ajoute qu’en France, il serait inconcevable de confier a une personnalite externe aux grands corps d’etat la Direction d’IGN, on voit qu’il n’y a pas matiere a rever.
La question reste donc : que faut-il faire pour ameliorer l'image et le positionnement de l'IGN et pour transformer ce venerable Institut dont nous pourrions etre fier des competences et performances techniques si nous n'etions pas sans cesse obliges de nous adapter aux contraintes qu'il impose au developpement de la geomatique ?
Au-dela des positions caricaturales qu'on peut avoir sur l'idee que les donnees publiques devraient etre gratuites (celles de l'OS ne sont pas specialement bon marche, mais la qualite du service rendu au client est indeniable) et des attaques frontales finalement steriles contre l'IGN, la question posee est de savoir s'il est possible de reformer l'IGN.
Qui a des idees sur la question ? Amities a tous
Je profite de l'occasion pour signaler que nous allons proceder cet ete a une grande mise a jour de l'Observatoire Geomatique en Ligne pour ce qui concerne les referentiels de donnees et les references de sites installes et que votre contribution est utile a tout le monde. Nous diffusons gratuitement ces donnees et comptons sur la collaboration de tous pour enrichir et fiabiliser l'Observatoire. Amities a tous.
Henri Pornon
IETI Consultants
9 rue Lacretelle, F-71000 Macon
ieti@ wanadoo.fr
Web:http://www.ieti.fr
#2 Mon 10 March 2003 09:32
- Georges Bertrandb
- Invité
Re: A propos de l'Ordnance Survey et de l'IGN
Bonjour
Henri a raison : la presentation de Vanessa Lawrence a ete d’un tres grand interet. J’espere qu’elle va pouvoir etre publiee et/ou faire l’objet de commentaires dans SIG la Lettre, sans parler de tous ceux qui voudront bien en parler sur la liste geomatique.
Il y a, a cote des aspects organisationnels, economiques, commerciaux, voire philosophiques (faire ce que l’on peut faire, sans attendre le produit parfait…), qui sont essentiels, des aspects techniques qui meritent un examen attentif. Comment l’Ordance Survey consacre l’essentiel de son activite a une gestion de flux de donnees, vers une base de donnees unique comprenant plus de 400 millions d’objets topographiques dotes d’un identifiant unique (avec integration tous les jours des mises a jour ; un objet modifie est considere comme un nouvel objet, ce qui permet une gestion fine des evolutions temporelles).
Peut-on transposer purement et simplement a la France ? Évidemment non.
Peut-on en tirer des lecons : evidemment oui, cent fois oui.
L’une d’elles est qu’on ne peut pas (c’est impossible) developper une activite commerciale importante si on garde le statut d’administration. Ce statut n’est justifie que par les missions
de service public. Des que les activites commerciales cessent d’etre marginales, elles entrent en contradiction forte (antagonique…) avec les missions de service public…
Ma modeste contribution au debat
Georges Bertrand