Le portail francophone de la géomatique

Bonjour,

lors de la présentation d'hier au Festival international de géographie, à St-Dié, le coût de l'abonnement a été présenté par Pierre Laulier, chef du projet à l'IGN, comme devant être "aux environs de 500€ par établissement". Ce prix serait voué à baisser par la suite. Le discours économique est centré sur le thème : "nous visons un abonnement en masse de la part des Conseils généraux et des Conseils régionaux", y compris par l'inspecteur général de l'éducation national Hagnerelle (de l'inspection générale de géographie). Le coût par élève dépendra du nombre d'élèves couverts, aux environ de 0,5€ par élève avec un prix dégressif qui pourrait atteindre 0,3€ par élève.

Le principe est : le MEN et l'IGN payent le développement, mais le fonctionnement est laissé à la charge du seul IGN.

Les questions ont surtout porté sur ce montant jugé exhorbitant par les enseignants ("je vais devoir choisir entre la sortie pédagogique et l'abonnement à Edugéo", une enseignante de Grenoble), et sur l'inégalité territorial d'accès aux ressources, sous les applaudissements d'une partie de la salle.

Le Doyen Hagnerelle a répondu sur la faiblesse des crédits pédagogiques des sciences humaines par rapports aux sciences exactes, qui doit évoluer vers un renforcement des crédits des sciences humaines, et sur les importants moyens que les collectivités investissent parfois dans des outils à destination du secondaire, sans qu'ils soient adaptés aux besoins et aux programmes : un investissement dans Edugéo serait alors un progrès.

Commentaire : pas de commentaire.

Ce mode de financement ne doit pas faire oublier des outils bien attrayants (réalisation de croquis cartographiques : polygones, toponymie ou désignations, mise en forme graphiques des contours, des emprises et des textes, sauvegarde, partage des sauvegarde....). J'espère que ces outils seront un de ces jours sur le Géoportail, avec sauvegarde en kml... Je n'ai pas réussi à avoir de confirmation de l'IGN ici, on attendra avec impatience.

Votre envoyé spécial à St-Dié

Bonjour,

Comme le savent bien les utilisateurs de cartes anciennes, la date d'édition d'une carte ne signifie pas que tous les objets de la réalité ont été mis à jour à cette date. Une carte est souvent composite. Certains objets correspondent à la date des levés d'origine ou aux photographies qui ont servi de référence. D'autres sont plus récents et correspondent à des mises à à jour partielles. Sans  compter les erreurs inévitables.

C'est une pratique ancienne, les cartographes du XIXème grattaient les plaques de cuivre pour actualiser les cartes et donc tous les objets repérables sur une carte ne sont pas forcément contemporains. Par ailleurs, certaines cartes anciennes intégraient des projets qui n'ont pas été réalisés. Cela est moins vrai dans les temps récents, mais je peux montrer une carte au 1:100 000 de l'Est de Lyon des années 70-80 qui cartographie le lac de Miribel-Jonage  avec l'extension prévue à l'époque, extension qu'il n'atteindra jamais.

D'un point de vue pédagogique, c'est très intéressant car cela conduit à réfléchir au statut de la carte topographique, de la carte en général et même, au-delà, des dispositifs de représentation de la surface terrestre. Ceux-ci sont souvent utilisés comme référents objectifs de la réalité (c'est très évident avec Google Earth), comme un moyen de résumer et synthétiser celle-ci pour comprendre un espace ou un problème. En fait il faut plutôt les concevoir comme des documents, construits en fonction d'objectifs parfois contradictoires et selon des modèles plus ou moins formalisés et explicités ou socio-politiquement orientés. Cela nécessite un peu de sens critique et de réflexion historique, très utiles pour enseigner aux élèves à ne pas prendre toute information brute publiée sur le Net comme vraie. Mais il faut en effet être capable de décrire les caractéristiques des documents dans les métadonnées distribuées pour aider les enseignants à faire ce travail. 

C'est donc un excellent exercice pédagogique et les enseignants chanceux dont les conseils généraux seront prêts à payer pour EDUGEO doivent se féliciter d'avoir accès à un outil de ce genre.

Bonjour,
Je ne voulais pas dire qu'il fallait laisser se tromper l'élève avant de lui révéler la vérité. Par ailleurs, je ne pense pas qu'il soit question d'erreur volontairement intégrée. Je crois que même les enseignants et même les cartographes avertis peuvent tomber dans des pièges d'interprétation de ces documents complexes que sont les cartes topographiques ou assimilées, surtout quand on remonte dans le temps et qu'on ne connait pas bien la région que l'on étudie. C'est plus un rappel à garder l'oeil ouvert et l'esprit critique dans la recherche de la réalité qui a servi de référent à la carte qu'on étudie. C'est d'ailleurs un des exercices traditionnels de l'apprenti-géographe.

Pour ce qui est du public admis moyennant finance à ce service, la question que vous posez est très pertinente et peut-être des géorésonautes de l'IGN pourraient y répondre ...
TJ

Bonjour,

Je profite du calme de cette belle journée (à la capitale) pour essayer d'avoir des retours sur Edugéo.
Des enseignants peuvent-ils s'exprimer (librement)?

Bruno

A noter la mise à disposition (prochaine ?) d'un client lourd basé sur QGIS par l'IGN dans le cadre d'EduGeo (cf AO de l'été 2009).

A l'heure des annonces récentes faites par l'état sur l'eEducation, EduGeo a de beaux jours devant lui !

David

------------------------------------------------
David JONGLEZ
Consultant - Associé SiGeo
Mobile : 00 33 6 62 40 92 16
Phone : 00 33 4 79 72 91 36