#1 Fri 04 June 2010 10:26
Cartographie marée noire
Je souhaitais faire écho d'une démarche tout à fait intéressante en cours pour la cartographie de la marée noire, principalement sur les impacts au niveau des côtes. Au delà des images acquises par satellite et diffusées notamment sur Google Earth, une organisation, GrassRoots Mapping, http://grassrootsmapping.org/ a procédé à l'acquisition d'images à partir d'un ballon gonflé à l'hélium tracté par bateau. Après pas mal d'heures de traitement et d'huile de coude il a été possible de réaliser des cartes d'assez bonne résolution (voir site). Un spécialiste y verra les imperfections mais ce travail offre un témoignage important de la situation et de son évolution.
Cette approche "communautaire" (au sens internet) de la production de donnée pour une juste cause est déjà intéressante en elle même (on peut faire le parallèle avec un journaliste bloggeur au coeur de l'action vs journaliste pro plus formaté).
La dimension de contribution communautaire passe aujourd'hui à la vitesse supérieur avec la possibilité pour tout un chacun de financer cette démarche http://www.kickstarter.com/projects/jyw … =spotlight.
Appliqué jusqu'à présent à la production de disques et de films, ce principe de financement par la communauté se voit aujourd'hui appliqué à une noble cause, la production de connaissance spatiale.... et ça marche.
En discutant avec un des animateurs du projet, il me faisait part de sa surprise en voyant l'importance du soutien (en autre financier) qui leur été accordé.
Sans vouloir disserter entre "une bande de jeunes qui s'amusent avec un ballon et un appareil photo" et "naissance d'un nouveau modèle de financement et de production d'information géographique", cette approche met simplement à nouveau en avant que plus que la performance des outils, ce qui compte ce sont les bonnes idées.
Amicalement
David Riallant
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#2 Fri 04 June 2010 12:06
Re: Cartographie marée noire
C'est "une bande de jeunes qui s'amusent avec un ballon et un appareil photo" ou c'est simplement le retour d'un fonctionnement d'une démarche de "bien public" avec des ressources plus proches du donateur, en opposition aux ONG devenus le plus souvent grosse et ayant une part non négligeable de leur budget en gestion des dons ?
Je reproche à ceux qui analysent ce genre de situation de voir du neuf alors que l'aspect communautaire n'a de neuf que le média. Et même s'il faut le remarquer, il ne faut pas prendre des airs extasié parce que c'est fait sur internet. Internet ne refait pas le monde, mais permet de le voir d'une façon différente.
Par contre, oui ce qui est neuf, c'est la façon dont un travail artisanal peut avoir comme répercussions. Le travail communautaire peut produire de l'information géographique tout autant qu'un institut national ou une grande entreprise. Et cela sans que les problèmes de qualité soient rédhibitoires.
Sur ce dernier point, je conseille la lecture du dossier "Un point de vue sur la qualité des données collaboratives : cas d'Open Street Map" paru dans le dernier numéro de Sign@ture (consultation libre)
Jérôme Cuinet
L'avantage de la Chine, c'est que le soleil se couche plus tard !
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