#1 Thu 18 December 2003 03:49
- Geomaticien
- Invité
Raster, vecteurs, svg, flash, ecw, web-mapping, web-gis.
Bonjour a toutes, et a tous,
Il y a eu ces derniers temps de nombreux messages fort interessants, mais
aussi quelques imprecisions, et meme quelques fausses pistes ...
C'est pourquoi je voudrais - modestement - offrir un petit retour
d'experience.
1) opposition raster/vecteur : c'est a mon sens un faux debat: les
applications traitent toutes des vecteurs, et affichent toutes des rasters
;-) ... Pour l'utilisateur final, seuls les temps de reponses comptent. Des
qu'on a en back-office de vrais bases de donnees geo (volumineuses), la vraie
question est de savoir comment on effectue des requetes, qu'on les traitent
sous forme vectorielle ou non cote client. Pour l'utilisateur final, c'est a
peu pres transparent, a un gros detail pres: la necessite de charger un
plugin pour le vectoriel cote client.
Je travaille sur des applis web-gis qui offent online de meilleurs temps de
reponse qu'un SIG-Desktop de reference , qui lui ne tourne qu'en local .
Lors de demos, la question recurrente est mais vous etes online, la ? ;-)
2) flash/svg: j'ai fait pas mal d'experiences avec svg lors de sa sortie, en
tout cas assez pour en voir les limites, qui tiennent essentiellement a la
pietre implementation des plugins svg ... En ce qui concerne le volume de
donnees transmis, un argument anti-svg recurrent, il revele seulement une
meconnaissance du sujet (cf svgz). Les arguments anti-flash sont souvent
pertinents, mais l'enorme diffusion de flash les contrebalancent au moins
partiellement. Et avec open swf, flash n'est pas si proprietaire que ca, meme
si ce n'est pas une norme w3c.
shockymap, dryade (trop meconnu) , et les realisation du talentueux Eric
MAUVIERE montrent bien qu'on peut faire de jolis choses avec l'un comme avec
l'autre ...
Et pour repondre a Elisabeth BEAUJARD, oui, on peut superposer du svg sur de
l'ecw, comme sur n'importe quelle autre image. Il existe differentes
techniques pour cela.
3) Les solutions proprietaires: ca n'engage que moi, mais je n'aime pas trop
mapguide, comme toutes les solutions proprietaires issues d'entreprises dont
l'envergure n'est pas suffisante pour en assurer la perennite: le client
prend un gros risque avec ce genre de solutions. Est-ce que vous acheteriez
un traitement de texte a la ssii du coin ? ou meme a IBM ? Non ? Vous prenez
du Micro ? En geomatique, c'est pareil, il y a ESRI. Rendont toutefois
justice a ESRI: ce n'est pas Microsoft, et le respect du client y est
superieur. Neanmoins, les memes causes (la logique proprietaire) produisant
les memes effets, ESRI se fait regulierement incendier pour certains choix
strategiques (cf liste geomatique ces jours-ci). Je ne dit pas qu'il faut
acheter ESRI: je dit qu'il est aussi absurde de ne pas etudier une solution
ESRI en SIG que de ne pas consulter Microsoft en bureautique ...
4) Du web-mapping au web-gis: jusque la, je n'ai parle que de webmapping, ce
qui focalise trop le debat sur le poste client. Or les utilisateurs ont
besoin de veritables bases de donnees geographiques, de mises a jour,
d'interoperabilite, de requetes spatiales, de traitements geographiques plus
ou moins sophistiques, et de web-services. Et la, il n'existe pas 36
solutions ... La plus puissante, et la plus polyvalente, est le tandem
MapServer-PostGIS. En plus, c'est gratuit: il s'agit de logiciels libres. Il
serait tout aussi absurde de ne pas examiner cette famille de solutions que
d'acheter au prix fort Micro office sans avoir evalue openoffice
(www.openoffice.org: c'est gratuit, c'est libre, et ca marche aussi sous
windaube). Certains grands comptes ne s'y sont pas trompes ... Cote client,
on utilisera indifferement une sortie sous forme d'image pour une conformite
w3c totale, du swf, du svg, ou du pdf ...
J'ai realise recemment (pour camptocamp.com) un web-gis qui offre l'upload, le
download, les requetes spatiales, et tout un ensemble de fonctionnalites
encore hier reservee au SIG desktop, et fort peu courantes sur le web ...
5) Enfin, qu'on s'oriente vers du libre ou du proprietaire , il faut
raisonner en terme de TCO, et ne pas s'arreter au prix (ou a la gratuite) des
seuls logiciels & donnees ... Pour comparer vraiment, il faut tout compter,
et bien compter ;-)
Aussi, sans preconiser telle ou telle solution generique completement
deconnectee d'une analyse des besoins d'un projet precis, je voudrais
proposer quelques elements utiles a prendre en compte par celles et ceux qui
devront realiser des cahiers des charges:
- conformite w3c stricte (les fioritures devant etre facultatives, selon
l'equipement de l'internaute ou de l'intranaute ).
- separation fonctionnelle entre sgbd geo, serveur d'appli et serveur web.
- separation entre logique applicative, design du site, textes, donnees. ...
- respect des normes mondiales (w3c, OGC, ISO, ...)
- examen systematique des alternatives open-source (a fortiori pour les
organismes publics, tenus de respecter la circulaire du 4-12-2002 - cf site
ADAE).
Il ne s'agit que la ni plus ni moins que des canons actuels de developpement
d'applications web, qui evoluent toutes peu ou prou vers la notion de
web-service. A l'heure des WMS et des WFS, il serait absurde que les web-gis
restent a l'ecart des evolutions generales des applications web, car c'est le
chemin de l'interoperabilite.
Geomatiquement votre,
--
Daniel FAIVRE, webmaster@ geomaticien.com
#2 Fri 19 December 2003 09:20
- LECUYER Yann-Vari
- Invité
Re: Raster, vecteurs, svg, flash, ecw, web-mapping, web-gis.
Bonjour a tous,
Je suis votre liste depuis quelques temps mais n'etait pas encore intervenu.
M. Faivre m'en donne l'opportunite car je souhaite reagir a 2 de ses remarques.
Concernant le logiciel MAPGUIDE, je concois parfaitement que l'on puisse ne pas apprecier cette solution
(pour ma part je le trouve correct pour certains types de besoins).
Cependant je ne pense pas qu'Autodesk ait le profil d'une SSII du coin ...
Autre point, sur le libre. Je suis tout a fait d'accord avec M. Faivre. Il me semble que les motivations
qui peuvent pousser une structure public ou prive a acheter du libre ne doit pas etre le cote financier.
En effet, si on considere le TCO,le critere financier se s'avere pas forcement determinant.
Cordialement
Yann-Vari LECUYER
Responsable SIG
Ville de Cannes
#3 Fri 19 December 2003 10:50
- Eric Mauvière
- Invité
Re: Raster, vecteurs, svg, flash, ecw, web-mapping, web-gis.
Bonjour a tous,
en complement au message didactique de l'excellent Daniel Faivre,
quelques remarques, dans le meme souci de precision :
1) raster/vecteur
vous induisez une equivalence, en termes de confort pour l'utilisateur,
entre image bitmap et image vectorielle, en faisant justement remarquer
qu'au final, un ecran ou une imprimante affichent des trames de points.
Mais si je veux consulter confortablement une carte sur toute la surface
libre de mon ecran, combien de temps vais-je devoir attendre pour que le
serveur ait fini de la numeriser, de generer un enorme fichier bitmap et
de me la transmettre via les tuyaux de l'Internet ? Et pour la moindre
operation basique en cartographie (zoom, info sur un objet survole ou
clique, analyse thematique...), pourquoi dois-je dependre a nouveau d'un
serveur et de son bon vouloir, alors que c’est si rapide cote client ?
J'ai active, en lecteur docile de cette liste, le lien propose hier par
Eve Rousseau sur les parcs naturels mondiaux. C'est effectivement un
magnifique contre-exemple en termes de lenteur, de pauvrete ergonomique
et de mauvaise preparation des fonds
Se lier a un serveur internet equipe de logiciels non standards chez les
hebergeurs (c'est a dire typiquement en dehors php/mySql), c'est etre
dependant d'un prestataire cartographique specialise qui vous loue a
l'annee a des prix tres etudies son serveur tout specialement configure.
Dans 90 % des cas, de mon point de vue, ce n'est pas necessaire.
2) Java et le tout-terrain
en general, les tenants des technologies serveur commencent par
expliquer que la cartographie ainsi generee passe sur tous les
navigateurs, et vous font immediatement une demo en Java (pour une
ergonomie dite 'amelioree', l'amelioration etant tres relative). Qui
rappelle que Java, malgre ses pretentions a l'universalite, repose, cote
navigateur, sur un plugin comme les autres, que le langage est propriete
d'une entreprise privee, Sun, et que le plugin pese 13 Mo ? Quand
l'application fait planter ma machine, experience malheureusement
frequente avec Java cote client, je me vois expliquer qu'il me faut sans
doute installer la derniere version du plugin (la machine 'virtuelle'),
et si possible celle de Sun, parce que celle de Microsoft que j'ai par
defaut est buggee... D'une facon generale combien de demo allechantes en
salle climatisee, sous eclairage tamise, sur machine specialement
preparee, qui s'effondrent lamentablement a l'air libre et sauvage de
l'Internet grand public ?
3) standards, ouverture, libre, etc.
Je travaille de preference avec des technologies efficaces et
standardisees, c'est-a-dire adoptees largement, au comportement stable
quelles que soient leurs usagers et leurs conditions d'utilisation. Et
quand la technologie est issue d'un projet collectif, portee par des
gens visionnaires, competents, organises et enthousiastes, c'est le
paradis. Je range php et mysql dans cette categorie. Mais combien de
technologies boiteuses, baclees, a l'avenir incertain, dont
l'installation ou l'usage relevent du parcours du combattant, dont les
aficionados s'imaginent qu'il suffit de porter l'etendard de la liberte
ou de l'ouverture pour convaincre ? Et pourquoi faudrait-il se conformer
strictement aux recommandations du 3WC ? Est-ce grave si on ne le fait
pas tout le temps ? On risque une excommunication ? Vit-on en 2003 dans
un pays adepte de la philosophie des lumieres ou faut-il obeir a des
oukazes relevant davantage d'un discours theologique que d'une analyse
purement technologique ou de la recherche de la satisfaction de
l'utilisateur final ? Pour ma part, j'aime bien me construire une
opinion en fonction de mes propres criteres.
Deux instituts statistiques europeens, l'Insee en France et le Statec au
Luxembourg viennent de choisir, apres etude approfondie, une technologie
vectorielle (Flash en l'occurrence...) couplee a des SGBD standards
pour la cartographie dynamique de la nouvelle version de leur portail
grand public, en conformite d'ailleurs avec le « volet geomatique du
cadre commun d'interoperabilite des systemes d'information publics »
publie en fevrier 2003 sur le site de l’ADAE (agence pour le
developpement de l’administration electronique, voir
http://www.adae.pm.gouv.fr/upload/docum … 2_IG.pdf).
Selections geographiques, generation de couches a la volee, analyses
thematiques seront ainsi proposes a tous sans besoin d'un quelconque
serveur cartographique specialise.
Eric Mauviere
http://www.geoclip.net/fr/