Le portail francophone de la géomatique

Bonjour,
Excusez-moi si je fais quelques redites mais je n’ai pas lu tout le fil de discussion. Cependant, je voudrais quand même apporter mon point de vue.

Personnellement, j’apprécie beaucoup le terme de géomaticien. Et cela m’insupporte d’entendre le terme de SIGiste. D’une part parce que notre spécialité à un vrai nom et qu’il est bon de l’utiliser. Et d’autre part, comme l’évoque Christophe, cela cantonne notre métier au logiciel et du coup efface toute la notion de Système d’ Information.

Je donne un cours sur le logiciel libre géomatique en Licence Pro à Nancy (où je vais de Qgis à OpenLayers, en passant par PostGIS, GeoKettle, GeoServer). Quand je débute mon cours j’évoque la notion de SiiG : de Système d’Information d’Informations géographiques.   Il me semble important de considérer l’IG comme une composante supplémentaire au SI classique. Pour faire un parallèle avec les bases de données, c’est simplement l’ajout d’un champ géométrique à une table alphanumérique. Et cela n’est pas sans conséquence sur l’approche que l’on a des données en termes de modélisation, de représentation (la carte), d’analyse (spatiale), de support (papier, Web) .. Et c’est ce qui fait la richesse de notre métier et sa spécificité par rapport aux informaticiens classiques.

Par ailleurs, dans les petites structures, le géomaticien est aussi un peu, plus ou moins, l’informaticien de service. Et que suivant le moyen à sa disposition, c’est soit lui qui doit mettre en œuvre l’infrastructure informatique de travail (serveur de base de données, serveur carto,..), soit il devra échanger avec de purs informaticiens de sa DSI ou des prestataires. Mais en tout cas, il doit au moins savoir ce que se passe derrière le logiciel. Je pense ici à des questions liées aux sauvegardes de données, au partage des données dans un réseau local ou sur le Web, la gestion des droits d’accès. Pour ce qui est du Web, il faut aussi appréhender des notions comme les client/serveur, des architectures n-tiers, …  Je pense que ces notions sont maintenant obligatoire pour un géomaticien.

Enfin, il n’est pas rare d’avoir recours à des compétences informatiques plutôt spécifiques (Python, Javascript , ETL, Html, sans parler du SQL) pour répondre aux différents besoins et gagner en productivité. Et l’on entend de plus en plus parler de virtualisation, de cloud computing, de big data pour la géomatique.

Après, il y a peut-être un souci dans le cadre universitaire pour bien appréhender, montrer et donner envie d’utiliser des outils « informatiques » spécifiques pour répondre à un besoin métier. Cela m’arrive de me rendre compte que j’ai perdu des étudiants durant un cours parce que j’aborde quelque chose d’assez pointu avec des cas d’utilisations que ne leurs parle pas. Mais ensuite, pour certains, durant leurs stages, comprennent mieux parce qu’ils sont réellement confronter au métier.

Donc de mon point vue, pour reprendre un peu le 1er message de la discussion, le géomaticien doit réellement avoir une double compétence en géo* et en informatique et que l’aspect informatique est fondamentale, en constante évolution et qu’il ne faut la passer à la trappe.

Voilà pour mon point vue.

Cordialement

Un papier publié récemment par Matt Duckhamm dans la revue "Transactions in GIS" donne une vision synthétique (mais anglo-saxonne et académique) des thématiques et compétences déclarées comme utiles dans le métier de scientifique en information géographique :

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1 … 6/abstract

(accès libre).

La figure 1 (graphique) montre l'importante de la citation des mots-clés "informatiques", mais il ne s'agit pas d'une spécialisation, car, comme i'auteur le résumé en conclusion :