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Bonjour,

Il est vrai que le géomarketing s'est principalement développé autour des activités mercantiles. La notion de marketing est une composante non négligeable de la discipline. De plus, les problématiques liées au points de vente sont plus fréquentes que celles associées à l'analyse de clientèle qui est bien souvent traitée en datamining pur.

Concernant l'énergie, il y a plusieurs approches possibles : prospection, simulation de production, transport et logistique, distribution et marketing client pour ne citer que les principales.

- Pour la partie prospection, il existe une autre discipline inventée par feu Georges Matheron dans les années 60 ; la geostatistique (basée sur les travaux de Krige qui sont chers à notre confrère Philippe Latour). Elle est née à l’Ecole des Mines de Paris et s’attache aux problématiques d’estimation de potentiel des gisement miniers. D’autres applications se sont vues adaptées aux domaines de la biologie, de la climatologie et de l’écologie. Vous comprendrez que ces méthodes traitent de phénomènes physiques et sont difficilement transposables à la géographie humaine.

- En prenant le cas de la simulation de production, nous pouvons citer les exemples (plus SIG que Geomarketing) des études d'implantation d'éoliennes (années 90 notamment), de panneaux solaires, ou de sites de production.

- Le transport et la logistique font également appel à la composante géographique mais via des algorithmiques spécifiques (planification, logistique, schématique,…). On y retrouve deux types d’activités ; la gestion du réseau physique (RTE et Veolia sont de gros utilisateurs de SIG par exemple) et celle des interventions. Dans ce cas, il est possible de retrouver de la logique géomarketing pour des approches de sectorisation et d’optimisation des déplacements.

- Au niveau distribution et marketing client, les approches sont presque « classiques » pour des marchés B2B et B2C sans point de vente. Lorsqu’il y a un réseau de distribution, je me souviens par exemple de Total qui étudiait l’impact du prix à la pompe sur l’ensemble d’un territoire vis-à-vis de sa concurrence (au même titre qu’un fabricant sur ces produits en grande distribution). Ce que nous pouvons noter, depuis la déréglementation progressive des différents marchés de l’énergie, c’est l’émergence d’une nouvelle notion qui est très prisée des acteurs du géomarketing ; le churn (attrition en bon français). Il s’agit d’évaluer voire d’estimer les taux de « change » and « turn » (d’où le mot churn) des consommateurs qui voient leur offre de fournisseurs s’agrandir (GDF, Poweo, Electrabel pour ne citer qu’eux ont étudiés ces phénomènes). Ces problématiques se retrouve aussi chez les opérateurs de téléphonie mobile.
Ces études sont d’ailleurs souvent des préalables au (géo)marketing communication.

Pour terminer, si le géomarketing sert principalement à gagner de l’argent (augmenter le nombre de clients, les fidéliser, optimiser l’offre, réduire les coûts), il est clair qu’il existe de nombreuses applications dans les domaines du service public (sécurité, santé, services, social, économie,…). Et l’énergie me direz-vous ?
Cela fait longtemps qu’elle ne fait plus partie des fonctions régaliennes et qu’elle répond à des règles marchandes , le géomarketing a donc toute sa place

De quels types de bases parlez-vous ? Sites de production, réseaux de distribution, prospection de clientèles, ... ?
Je comprends l'intérêt des agences bancaires ou des GMS, mais le secteur de l'énergie est faible en réseau de distribution (commercial bien sûr), d'où ma question.