#1 Tue 09 December 2008 07:07
- bernard lortic
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erreur lors d'une transformation
Bonjour,
Je tente, malgré des connaissances peu nombreuses, de récupérer des cartes anciennes.
Je n'ai pas une connaissance correcte de la géodésie. Et j'ai du mal à estimer l'erreur produite lorsque je passe, un peu brutalement d'une carte en système local au système national Ethiopien Adindan, avec bien sur Clarke 80 M .
Description de mon processus :
1) je mosaique , j'assemble des scans des vielles cartes, en général 1990, sur une grille a pas de 100 metres crée par mon soft (SavGis) . Nombre de feuilles : entre 10 et 40. Je crée cette grille bidon en me plaçant dans Adindan. Je recale l'ensemble des feuilles par une méthode de tesselation avec un point pour chaque graticule. Ceci pour rattraper les déformations du papier et du scanner. Bien évidement je ne rattrape pas les erreurs de fabrication et d'impression de la carte. -
2) ensuite , prenant la carte comme correcte, je fais une simple transformation en translation-rotation. Je choisi un premier point pivot bien identifiable sur la carte et au sol, je mesure ce lieu par GPS. Je fais la même chose sur un deuxième point , aussi éloigné que possible pour déterminer la rotation.
Jusqu'à maintenant je considérais cela comme acceptable, compte tenu du fait que je produit de la carte pour Master Plan. Mais les ethiopiens sont des pinailleurs. Ils veulent du 10 cm de précision !
J'ai donc a répondre à des questions concernant la précision.
Quelle est l'erreur que l'on fait lorsque l'on recale de cette façon une carte au 1:2000 , coordonnées locales sur un système Géodésique Adindan. A mon avis , quasiment négligeable, par rapport au erreurs commises lors de la fabrication de la carte originale. Mais pouvez vous me donner des chiffres ?
Très cordialement.
Bernard LORTIC IRD 93143 Bondy
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#2 Tue 09 December 2008 16:21
- Pierre Dolez
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Re: erreur lors d'une transformation
Bonjour,
A mon avis, il est impossible d'évaluer l'erreur de façon théorique, trop de paramètres entrent en ligne de compte.
Par contre, un nombre de points de base, c'est à dire connus dans les deux systèmes, plus important que nécessaire (plus de 2 et 6 de préférence) permettent de mettre en évidence la précision obtenue.
Il ne faut pas oublier que même si les erreurs de papier, de scan ont été minimisées par la première opération, un calage avec un transformation affine avec pour points de base les points GPS est dans tous les cas préférable.
Cordialement.
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#3 Tue 09 December 2008 17:31
Re: erreur lors d'une transformation
Généralement, les géomètres disent qu'ils ont une précision au 1/10 mm, soit 10^-4 m. Avec une carte au 1:2000, cette super précision correspond à une précision de 0,2 m soit 20 cm. (simple règle de trois)
Cette précision de 20 cm est respectée :
- s'il n'y a aucune erreur dans le calage
- si chaque point sur la carte est l'image exacte du terrain (or une carte n'est pas le plan, un décalage n'est pas exclu et n'est absolument pas hérétique (au contraire même !))
- s'il n'y a pas d'erreur de fabrication (déformation lors de l'impression...)
- que le système local soit cohérent avec le système géodésique utilisé (pour la carte au 1:2000 la différence ne devrait pas être visible).
Pour évaluer la précision de la transformation en elle-même, la meilleure solution a toujours été celle de l'estimation a posteriori, et 6 points, oui, je pense que c'est bien pour avoir une assurance du résultat sur la précision.
Jérôme Cuinet
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#4 Wed 10 December 2008 10:45
- philmap
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Re: erreur lors d'une transformation
D'accord avec Jerome C.
Mais j'aurai plutot tendance a dire que la precision graphique est de 3/10 de mm sur une carte papier -> ce qui nous donnerait plutot une approximation a 60cm.
Se rajoute:
la precision de la carte en elle-meme
les deformations papier
l'incertitude sur les parametres de transormations entre les systemes WGS84 et Adindan
Pour avoir travaille sur des plans au 1/2000 (type cadastre) et compte tenu des elements precedent:
je peux affirmer sans crainte qu'une precision inferieure au metre est illusoire,
Et que 2 ou 3 m me semble plus realiste.
Si vous voulez 10 cm, effectuer un nouveau levé de la zone concernée !
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#5 Wed 10 December 2008 12:43
- Bertrand BOULLARD
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Re: erreur lors d'une transformation
De mes souvenirs d'école (ingénieur géomètre), j'avais plutôt 3/10 de mm
comme incertitude pour la mesure d'une coordonnée ou d'une distance sur un
plan papier.
Et pour un opérateur bien entrainé! Regardez sur un kutch ce que cela donne.
Cordialement
Bertrand BOULLARD, bertrand_boullard@ toposat.fr
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#6 Wed 10 December 2008 13:07
- Pierre Dolez
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Re: erreur lors d'une transformation
Bonjour,
Je pense qu'il n'est question pour B. Lortic de s'imaginer que par un coup de baguette magique il pourra améliorer la précision intrinsèque de la carte.
A mon avis la question est "étant donné une carte existante, on veut en faire une image raster géoréférencée, quelle méthode utiliser et quelle précision peut-on obtenir"
L'erreur sur l'opération est la différence que l'on pourrait trouver entre la lecture de la carte d'origine et celle de la carte résultante.
Je ne connais pas la méthode décrite au point 1 (mosaique).
Mais si on compare avec la digit du cadastre :
1- habituellement le cadastre refuse la compensation des différentes feuilles entre elles
2- le cadastre refuse la transformation affine et n'accepte qu'une compensation Translation-Homothétie-Rotation. (Cas standard)
Le cas de B. Lortic est complètement différent : dans un premier temps il compense les plans les uns par rapport aux autres, puis les met à l'échelle.
Il manque un certain nombre d'informations
1- les plans sont-ils carroyés ?
2- en quoi consiste exactement la première opération avec un pas de 100 m2, soit 10m. x 10m.
3- quelle est la précision du GPS de l'ordre du cm, de 10cm ?
4- quelle est la précision du scanner? la différence entre longueur et largeur sera corrigée par la transformation affine, mais il y d'autres sources d'erreur qui peuvent être non négligeables.
L'idéal serait de trouver un mode opératoire qui n'altère pas la précision intrinsèque des plans.
Cordialement.
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#7 Wed 10 December 2008 18:46
- bernard lortic
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Re: erreur lors d'une transformation
Salut a tous,
je voudrais d'abord remercier Geozero pour vos réponse et vous remercier individuellement pour chacune d'elles. Je vais les relire, de nombreuses fois et les digérer doucement.
Mais je crois que ma question a été mal comprise :
J'ai une carte parfaite : chaque trait a une épaisseur d'un angstrœm,
les amorces tracées , que j'ai eu le tord d'appeler "graticules" sont impeccables.
Dans un système local dont je n'ai, malheureusement , aucune possibilités de connaitre les paramètres. Mais je suppose, ou fait semblant, que c'est un travail parfait.
Ma question est : quelle est l'erreur en bord de carte en transformant dans le système le "plus" adapté a la zone, Adindan, UTM 37.
a priori mon point de pivot est parfait.
Bien évidemment , je considère que mon GPS me donne le millimètre.
J'essaye de répondre, partiellement, aux différents intervenants , dans l'ordre :
Pierre Dolez :
"la compensation des différentes feuilles entre elles" je ne sais pas ce qu'est la compensation
"n'accepte qu'une compensation Translation-Homothétie-Rotation. (Cas standard)"
je ne fait pas d'homothétie.
- bien sur que les plans sont carroyés !
- le pas n'ai pas de 100 m2 mais de 100 m. Sur un plan au 1:2000 !
Precision du GPS : mililmetre
precision du scanner : 24000 dpi
qu'est-ce que la précision intrinsèque des plans ?
Pour bertrand Boulard :
dans mon cas j'ai le dizieme d'angstrœm.
Pour Jerome :
je cherche l'erreur théorique pas celle a posteriori qui est impossible a définir vu les erreurs intrinsèques du dessin de la carte
Bon, en relisant vos reponses, je vois que cela viens de topographes alors que je demandais une reponse de geodesiste.
Pierre Dolez :
"trop de parametres "
quels sont-ils ? c'est justement ce que je recherche.
Grandement merci
Bernard LORTIC IRD 93143 Bondy
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#8 Wed 17 December 2008 14:49
- Pierre Dolez
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Re: erreur lors d'une transformation
Bonjour,
Je précise la question.
Soit un ensemble de plans dessinés dans des systèmes locaux indépendants.
Les plans sont supposés parfaits.
On se propose de géoréférecer ces plans dans une projection unique. Quelle est la différence que l'on pourra constater entre une mesure de distance sur le terrain, appelée distance vraie et celle mesurée à partir des coordonnées cartésiennes calculées sur la projection appelée longueur.
Une distance vraie diffère d'un longueur par plusieurs facteurs
1- réduction au niveau 0 de la projection, habituellement le niveau de la mer. cette distance vraie a été mesurée à une certaine altitude la correction vaut D x dZ / R par exemple pour dZ = 500m, on aura eD x 8.10-5, soit près de 10cm /Km
Il ne faut pas oublier aussi que les distances sont mesurées suivant le géoïde, surface mal connue, et qui peut être différent de l'ellipsoïde d'une centaine de mètres.
2- la différence de latitude entre le point le plus au Nord de l'Ethiopie et le point le plus au sud est de l'ordre de 2 fois la même différence que pour la France. En France, le différence entre une distance et une longueur est de l'ordre de 2 pour mille (0.2%) avec la projection LT93.
Pour calculer les différences exactes, il faudrait connaitre la définition de la projection concernée.
Maintenant que l'on possède des appareils de mesure très précis on se pose des questions qui n'existaient pas avant. Toute mesure de grande distance était réalisée à partir l'observation sur des points fixes, connus, répertoriés etc (clochers, châteaux d'eau, points au sol), les calculs étaient longs, difficiles, et on savait appliquer les corrections nécessaires. Maintenant, ces points fixes, connus sont des satellites, et les mesures sont immédiates avec un résultat en coordonnées géographiques. La transformation en coordonnées de la projection est nécessaire, et les différences sont loin d'être négligeables.
Je peux développer tous ces points seulement effleurés.
Pour terminer, un petit exemple (source IGN) soit une distance de 200 Km, suivant les hypothèses que l'on prend pour le rayon de la terre, on a des différences de 200m sur la valeur de cette distance. Et on est toujours en coordonnées géographiques, c'est à dire que les corrections entre un point de la sphère (ou de l'ellipsoïde) et sa projection dans le système concerné seront à rajouter.
Cordialement.
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#9 Wed 17 December 2008 16:46
Re: erreur lors d'une transformation
Je suis allé trop vite dans l'explication et suis passé tout de suite à la solution pratique.
Donc reprenons nos hypothèses parfaites :
- Système local parfait
- Système national parfait
- Mesures GPS parfaites (on reste des années entières pour avoir l'angstrœm)
- Mesures sur la carte parfaite
Dans ce cas, il n'y a aucune erreur dû à la transformation.
Comme on veut garder les deux dernières hypothèses, on est obligé de se rabattre sur les deux premières. Et effectivement ces deux hypothèses posent des problèmes comme les autres.
Regardons ce que signifie un système de coordonnées parfait. C'est un canevas de points qui matérialise un repère tout à fait immatériel. Personne n'a dessiné un axe X et axe Y et n'a pris des mesures des orthogonales à ces axes depuis chaque point qui constitue le canevas. Si on essaye de construire ces axes à partir du canevas, puis de replacer les points du canevas en faisant des mesures correspondant aux coordonnées, on ne tombera pas exactement sur les mêmes points.
Ce défaut de géométrie du système de coordonnées, on peut le compenser en créant un grille de tranformation, où pour chaque élément de la grille, on calcule des paramètres de transformation. Mais on ne peut pas savoir a priori comment les deux systèmes sont tordus, et donc quelle sera l'erreur d'après la méthode de réalisation. C'est pour cela que je proposais une méthode a posteriori.
Pour un peu plus de détails voir la fiche CNIG n°50 relatif au cas de la France.
Un peu de vrac pour la fin :
Lortic : "precision du scanner : 24000 dpi" : Mesurer le micron, on n'est pas loin du scanner idéal.
Dolez : "Il ne faut pas oublier aussi que les distances sont mesurées suivant le géoïde, surface mal connue, et qui peut être différent de l'ellipsoïde d'une centaine de mètres." En géodésie, on appelle cela la déviation de la verticale. Et ce n'est pas la différence de hauteur d'une centaine de mètre, mais la différence de la variation de hauteur (d'où le nom déviation de la verticale). Mais comme les mesures sont faites par GPS, il n'y a pas de raison de s'inquiéter à ce propos.
Dolez : "2- [...] Pour calculer les différences exactes, il faudrait connaitre la définition de la projection concernée." On peut même n'avoir aucune correction à faire dans certains cas, mais je crois que la question n'est pas là.
Jérôme Cuinet
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#10 Wed 17 December 2008 17:25
- Pierre Dolez
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Re: erreur lors d'une transformation
Désolé, je maintiens mes affirmations.
Je n'ai pas parlé de la déviation de la verticale, justement parce que les mesures sont faites au GPS, et que ça n'intervient pas. Pourquoi parler d'un problème qui n'a aucune influence.
Concernant les écarts de mesure d'une distance sur une sphéroïde et la longueur calculée sur la projection, par définition, ils ne peuvent être nuls. Le Lambert 3 zones (+ la Corse) avait minimisé cet écart, en faisant 3 Zones différentes. Vers Dunkerque l'écart était de 35 cm au Km, maintenant, avec LT93 il est de l'odre de 2 mètres.
Il est vrai que dans certains cas il n'y a aucune correction à faire, c'est le long de la ligne de contact (ou d'intersection) de l'ellipsoïde avec la surface de projection (cône ou cylindre).
J'avais déjà consulté la fiche du CNIG, et d'autres aussi.
La question de notre ami Lortic se rapporte uniquement à l'erreur introduite par la projection. Il sait bien qu'il y a d'autres erreurs, mais ce n'est pas sa question.
Cordialement.
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#11 Wed 17 December 2008 19:07
Re: erreur lors d'une transformation
L'absence de correction à cause de la projection abordée à la fin de mon message était pour l'anecdote, comme pour les cas de ligne de contact, mais aussi les projections azimuthales équidistantes où les distances prises à partir du centre sont vraies.
Jérôme Cuinet
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#12 Sat 20 December 2008 16:11
- bernard lortic
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Re: erreur lors d'une transformation
Salut a vous,
grand merci pour vos réponses.
J'ai pas tout compris de ce que racontaient Jerome et Pierre, même près relectures nombreuses.
Mais cela m'a aidé beaucoup, je crois, ce qu'il y a de bien avec un forum comme Georezo, c'est que le fait de poser des questions et de lire les reponses, vous fait réfléchir.
Voici ou j'en suis :
je crois que ma question était un peu bête et que j'avais la réponse dans ce que j'enseigne :
Il me semble qu'il me suffit de savoir ou se situent mes cartes par rapport aux deux méridiens sécants de la projection UTM.
Et de calculer le facteur d'échelle que j'ai à appliquer. Si je suis sur un des meridiens sécants : aucun changement. Si je suis sur le meridien central, j'applique pour créer ma grille de recalage le facteur d'echelle 0.9996. Etc, je pense pouvoir trouver la formule qui puisse me permettre de calculer le bon facteur d'échelle.
Suis-je complètement à coté de la plaque ? D'après vous ?
Merci encore.
Bernard LORTIC IRD 93143 Bondy
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#13 Sat 20 December 2008 16:28
- bernard lortic
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Re: erreur lors d'une transformation
re-Salut,
donc si je poursuit mon raisonnement. J'ai fait une grave erreur en ne tenant pas compte du facteur d'échelle car je ne suis qu'a 31 minutes du meridien central et j'ai appliqué un facteur d'échelle de 1.0000.
La différence n'est pas du tout négligeable.
Bernard LORTIC IRD 93143 Bondy
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#14 Sat 20 December 2008 18:11
- Pierre Dolez
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Re: erreur lors d'une transformation
Bonjour Bernard,
Je pense que vous avez compris que Jérôme et moi ne sommes pas tout à fait d'accord sur de nombreux points. Je vais essayer de préciser ma pensée.
Les hypothèses sont les suivantes:
1- Il existe une projection nationale en Ethiopie. Comme son nom l'indique, une projection est une représentation plane d'une surface sphérique (ou ellipsoïdique). Cette projection possède une certaine définition, sous forme de divers paramètres, type (cylindrique - conique - plane) rayon du grand axes, aplatissement, méridien origine etc. Cette projection peut être définie par zones, comme le Lambert (avant LT93), ou non. La seule chose importante est qu'elle est parfaitement définie en tout point et biunivoque.
2- Vous posséder un certain nombre de plan supposés parfaits. Ces plans correspondent à l'image du terrain, sur de petites distances. Ce sont en quelque sorte des projections planes sur la surface arpentée qui est le géoïde. Etant donné la faible étendue des plans, l'écart entre la forme approximativement sphérique du géoïde et le plan de projection est négligeable, c'est à dire imperceptible. Imaginons que vous vouliez assembler ces plans. Etant donné qu'ils sont supposés parfaits, vous ne pourrez pas les assembler autrement qu'en formant une surface plus ou moins sphérique. C'est à dire que vous ne pourrez pas les assembler sur une grande table. Faites l'expérience avec deux cartes IGN au 1/25000, soit papier, soit sur écran, vous serez tout de suite convaincu.
3- Vous désirez homogénéiser tous ces plans, et la seule solution est de les géoréférencer (j'aime pas ce mot), c'est à dire effectuer la transformation nécessaire pour qu'ils soient tous dans le même système, c'est à dire dans le système de projection national.
En supposant les méthodes de repérage, digitalisation, reproduction parfaites, La projection nationale ci-dessus décrite donne un résultat qui peut être étalé sur une table plane, puisque c'est une projection. Or, on a vu que l'assemblage de vos plans ne pouvait pas être étalé sur une table, d'où des écats entre des distances vraies et des distances calculées suivant la projection.
Vous parlez d'un facteur d'échelle, il ne peut être que local, c'est à dire qu'il est possible d'établir une grille de correction des distances.
Il existe un système de projection par facettes, la projection stéréographique, je doute que ce soit celle là qui ait été utilisée. Il existe aussi la projection de Bonne, on n'utilise jamais les coordonnées rectangulaires Bonne.
Pour résumer de façon simple, la terre est ronde, et il est impossible de représenter un espace de dimensions non négligeable sans tirer sur les bords.
Cordialement
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#15 Sat 20 December 2008 19:07
- Pierre Dolez
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Re: erreur lors d'une transformation
Petit complément à mon message précédent : le géoréférencement.
Soit un plan comportant un certain nombre de points parfaitement identifiés a(i) connus en coordonnées système local (cad indépendant) et les valeurs X et Y des points a, dans le système général (projection nationale), que je noterai A(i) Le nombre de ces points doit être au moins 4. Un nombre de point de 6 à 8 parait valable.
c'est à dire à a(x,y) correspond le point A(X,Y) identique à a(x,y), dans le système général.
Les coordonnées des points a sont lues sur le plan (par exemple par digitalisation) les coordonnées des points A correspondants sont fournis par un autre moyen, pas exemple relevé GPS.
La transformation qui permet de calculer un pont M (XM,YM) s'écrit sous la forme suivante
XM = TX + XX xm + XY ym
YM = TY + YX xm + YY ym
où TX TY XX XY YX YY sont les 6 paramètres de la transformation et xm,ym les coordonnées du point m(xm,ym) lu sur le plan.
Les 6 paramètres se calculent à partir des points a(i) et leur correspondant A(i)
Ce système d'équation comporte 6 inconnues. Mathématiquement, 3 points dits de base sont suffisants. Mais il en faut au moins 4 et de préférence 6 à 8.
Le nombre de signes négatifs des paramètres XX XY YX YY est forcément impair
En valeur absolue XX est proche de YY et YX proche de XY
J'ai une fonction qui calcule tout cela.
Bon dimanche.
Dernière modification par Pierre Dolez (Sat 20 December 2008 19:12)
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#16 Sun 21 December 2008 08:24
- bernard lortic
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Re: erreur lors d'une transformation
Salut Pierre,
la projection utilisée en Ethiopie est de l'UTM, zone 36, 37 ou 38 selon les régions.
Dans mon SIG j'utilise le système international Ellipsoïde Clarke 80 modified, datum adindan ethiopia. Car je suis bien sur obligé d'en choisir un, comme pour tout systeme SIG, je suppose.
Justement je ne veux pas employer la méthode standard de géoreférencement. D'abord parce que je pense que je n'ai affaire qu'à une seule carte, même si celle-ci est découpée en plusieurs bouts de papier. Une carte que l'on pouvait étaler à plat sur une table, comme vous dites. Je fais l'hypothèse que je peux les ré-assembler en respectant le carroyage cartésien que je peut y lire. Ensuite parce que la détermination des paramètres me semble grandement impossible : Les points d'appuis que je peux avoir sont des maisons. Et je sais par expérience avec des carte similaires sur des lieux qui me sont parfaitement connus et ou j'avais les photos aériennes correspondantes, que celles ci sont tracées d'après la position des toits sur l'"orthophoto". Ces toits peuvent être grandement décalés par rapport à l'embase du batiment car les photos aériennes ne sont pas verticales partout. Comme je n'ai pas précisément le plan de vol et que meme si je pouvais le reconstituer, il me serait très long de repérer ces décalages.
J'en suis donc encore à estimer l'erreur théorique que je fais, en cm ou sous-multiples
Bernard LORTIC IRD 93143 Bondy
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#17 Sun 21 December 2008 15:54
- Pierre Dolez
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Re: erreur lors d'une transformation
Bonjour Bernard,
D'abord, il n'y a PAS d'autre méthode de géoréférencement que la méthode "standard".
Je m'explique. Un géomètre M.G. fait un plan qu'une ville A, y compris quelques faubourgs. Etant donné qu'autour, c'est le désert, il fait son plan en coordonnées locales, et réalise pour ses besoins propres une polygonation locale.
Quelques temps plus tard, M.G. fait le plan de la ville B voisine, pour les mêmes raisons, en coordonnées locales, tout aussi indépendantes.
Pour différentes raisons, l'espace désertique situé entre les deux villes est aménagé. On demande à M.G. de réaliser le plan des travaux pour relier ces deux villes.
Il a deux solutions, soit il part de la ville A, fait un cheminement jusqu'à la ville B et "rattache" la polygo de la ville B au système de la ville A, C'est à dire qu'il recalcule tous les points de polygonale et tous les points levés. Les villes A et B sont maintenant dans le même système, indépendant, soit, mais il pourra travailler. Ses plans pourront être accolés puis qu'il travaille dans un système local indépendant.
Autre solution, M.G. pressent que une troisième ville C va se développer aussi. Il sait qu'il ne pourra pas étendre indéfiniment son réseau polygonal local, parce qu'il sait que la terre est ronde et que les écarts "imperceptibles" sur la ville A, faibles sur la ville B deviendront inacceptables pour la ville C. Il décide donc de transformer ses coordonnées de A et B dans le système national. Ensuite, il pourra réalise son plan de la ville C et il n'y aura pas de problème de liaison inter-ville.
Toute la question est de savoir comment il pourra trouver les paramètres de transformation (les 6 paramètres) pour passer de son sysytème local au système général.
Première solution, il effectue les opérations topométriques et astronomiques nécessaires pour calculer son réseau polygonal de chacune des villes permettant de recalculer les coordonnées de tous les points.
Seconde solution. C'est la solution qu'il utilisera si il ne possède pas d'archives numériques. Il identifie sur ses plans des points bien identifiables, des intersections de voies par exemple. Par un moyen quelconque il mesurera les coordonnées locales (x,y) de ces points, puis à l'aide d'un GPS, notera les coordonnées dans le système de projection national, pour chaque point en allant sur le terrain. Ensuite avec les deux listes de coordonnées, il pourra calculer les paramètres de la transformation.
Il n'est pas indispensable d'aller physiquement sur le terrain, ces coordonnées, dans le système général peuvent être mesurées sur des documents existants (orthophotoplans par exemple)
Dans tous les cas, la formule de transformation indique la précision obtenue. Ce sera probablement de l'ordre du mètre.
Ceci est la seule méthode possible.
Maintenant votre cas précis.
Il n'est évidemment pas question de faire une transformation du système local vers le système général pour la simple raison que vous ne connaissez pas les paramètres de la transformation. Quelle que soit la méthode employée, vous n'aurez pas un écart, mais une faute, et la première mesure avec un point connu la mettra en évidence. En imaginant que votre point de rotation, l'angle de rotation et le rapport d'homothétie soit parfaits, vous pouvez vous attendre à des différences de plusieurs (dizaines de) mètres.
A titre d'exemple, les écarts, compte tenu que toutes les corrections qu'on voudra, entre les coordonnées Lambert et les coordonnées LT93 vont jusqu'à 5 mètres, en France. Il ne s'agit pas là de fautes, mais d'écarts.
Je me répète et j'insiste, il n'y a pas d'autre méthode.
Cette méthode est utilisée depuis une quinzaine d'années, et les résultats obtenus sont généralement de qualité surprenantes (en bien naturellement).
Il est évident que si on a des doutes sur la qualité des points il peut être sage d'en prévoir une douzaine pour se réserver la possibilité d'en supprimer parce qu'il ne sont pas assez bons.
Bon courage
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#18 Tue 23 December 2008 14:12
- bernard lortic
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Re: erreur lors d'une transformation
salut,
"Je me répète et j'insiste, il n'y a pas d'autre méthode."
dialogue de sourds.
Bon , merci beaucoup. Sans blagues !
Bernard LORTIC IRD 93143 Bondy
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#19 Tue 23 December 2008 18:44
- Pierre Dolez
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Re: erreur lors d'une transformation
En tout le problème est de savoir si vous voulez travailler dans le même système que les SIG que vous chercherez à utiliser, donc avoir des images comparables, ou si c'est juste pour avoir des coordonnées avec beaucoup de chiffres.
Je dirai d'une autre façon, si vous avez trouvé une méthode nouvelle et forcément plus simple, ce serai bien de l'expliquer, et naturellement d'évaluer les écarts qui en résultent. Je suis sûr que des tas de gens seraient intéressés.
Cordialement.
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#20 Tue 23 December 2008 20:20
- ChristopheV
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Re: erreur lors d'une transformation
Bonsoir,
Je me permet d'apporter une modeste contribution à votre débat, sachant que si je résume:
Des rasters plan dans un système local, : objectif assembler cela dans le système de coordonnées de la projection nationale.
Je pratique cela assez régulièrement, mais pas selon la méthode présentée par Pierre Dolez. Car dans le cas ou l'on possède plusieurs "cartes" comportant des bords ou des parties communes, il est judicieux d'utiliser un calcul en bloc. C'est le type de calcul qui est utilisé pour l'aéro triangulation, il peut être simplifié dans ce cas précis à un modèle deux dimensions.
Les résultats obtenus (deux méthodes pour les points d'appui mesuré : soit GPS soit Ortho) avec des planches cadastrales variant de 1000 à 4000 pour les échelles, région montagneuse (0 à 2000 m) , environ 1500 planches cadastrales traitées.
de 1.10 à 2.5 m d'Emq sur les appuis et de 0.30 à 1.2 m d'Emq sur les liaisons.
A+
Christophe
L'avantage d'être une île c'est d'être une terre topologiquement close
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#21 Wed 24 December 2008 13:53
- Pierre Dolez
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Re: erreur lors d'une transformation
Bonjour Christophe,
Il y un bout de temps que nous n'avions pas croisé le fer.
Je ne restreindrai le débat à la méthode de compensation en bloc qui a des arguments tout à fait respectables. (Si je me souvient bien, notre différent reposait sur le fait que cette méthode n'était pas acceptée par la plupart des services de la DGI)
Ce que cherche à faire Bernard Lortic est une transformation local -> général avec un seul
point de base et un seul point de référence.
La méthode de calcul en bloc, non seulement se calcule sur plusieurs points d'appui, mais surtout les liaisons constituent des points d'appui supplémentaires. Autrement dit, si la méthode "standard" utilise de 6 à 8 points d'appui, pour un même espace, la méthode de compensation en bloc en utilise un vingtaine, voire plus. Il en résulte que les Emq sont de l'ordre de 1.50, soir une erreur probable de 1 mètre et une erreur maximum de 4 mètres.
On est loin de la précision de 10 cm espérée par Bernard.
Cordialement.
Dernière modification par Pierre Dolez (Wed 24 December 2008 13:59)
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