#1 Wed 16 April 2008 22:24
- Jean@topo
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Auscultation dans le bâti
Bonjour à tous,
Je viens de lire le sujet sur la transformation d'un système de coordonnées locales en coordonnées WGS84, pour une auscultation de barrage: très interèssant.
Ayant observé les compétences des différents intervenants en matière d'auscultation, j'en profite pour "vous" demander quelques conseils, tuyaux, à ce sujet (auscultation toujours).
Je m'explique:
Nous (notre entreprise) intervenons sur un chantier de démolition au coeur d'une ville (Besançon) pour y observer chaque semaine des cibles positionnées sur des bâtiments à proximité de ceux destinés à être démolis, pour y contrôler, vous l'aurez devinnés, l'évolution dans le temps de leur stabilité (en XYZ bien évidement).
Le système de coordonnées préconiser (par nous) est totalement indépendant, en planimètrie comme en altimètrie (système local de projection plane).
Notre gros soucis porte principalement sur le choix des points d'appuis, qui en théorie, sont présumés êtres fixes et immobiles dans le temps.
Le quartier étant le centre ville avec de minuscules ruelles et courettes, au milieux d'immeubles anciens et situé quasi au bord du Doubs (importante rivière qui n'est pas un fleuve puisque ne se jettant pas dans une mer, mais qui y ressemble beaucoup de par ses dimensions), les visées sur cibles (à contrôler) et points d'appuis n'exèdent pas 60 m.
Bon, nous disposons tout de même de tachéomètres (Leica TCRP 1201) et de niveaux numériques (DNA03), qui ne sont pas les moins précis du marché (), mais avec des ref à moins de 60m situées sur des bâtiments centennaires pas certifiés "immobiles", c'est comme, si vous me le permettez, "donnez du lard à un cochon"...
Aussi, nous utilisons le principe de centrage forcé avec des supports métalliques fixés sur les bâtiments (supposés immobiles..), mais que pensez-vous de la méthode "station libre" sur au moins 4 points répartis favorablement en géomètrie, est-ce aussi précis que le centrage focré?, auriez-vous d'autres solutions (ou laquelle préconniseriez-vous)?, sachant que les seuils (écarts-ou valeurs- au delà desquels nous devons en informer urgement nos commanditaires), qui ont été fixés par un bureau d'étude (supposé être compétant en la matière), sont de 5 mm (nous leur avons informés que 2 mm étaient un peu juste dû justement à la nature du site).
Merci à tous.
Dernière modification par Jean@topo (Sun 20 April 2008 14:36)
Jean
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#2 Wed 16 April 2008 23:32
- ChristopheV
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Re: Auscultation dans le bâti
Bonjour,
[HS] : je suis né à Montbéliard (donc le sujet m'intéresse)!
Concernant les stations libres dans le cadre de mon activité normale (mise à jour du bâti cadastral) , j'utilise deux trépieds et une station reflectorless de Sokkia (je sais ce n'est pas du Leica), en travaillant en centrage forcé, en mode x,y,z direct (comme le permettent les stations actuelles), visées avant et arrière on obtient en travaillant proprement sur des portées de l'ordre de 30 à 100 m un écart de 4mm en position.Qui grimpe rapidement au cm sur terrain meuble ou sur goudron l'été. La principale problématique étant la mise en station et le "débullage" que tout topographe connaît. L'avantage support fixe est en ce sens évident, qui plus est dans le cadre de mesures répétées. Tout en sachant qu'un travail propre avec double retournement et tout et tout... doit donner quelque chose de plus précis. Mais les mises en station répétées c'est source d'erreurs.
Coté terrain ne pouvez vous pas profiter du Doubs et caler un triangle de contrôle sur les berges ?
A+
Christophe
Christophe
L'avantage d'être une île c'est d'être une terre topologiquement close
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#3 Thu 17 April 2008 13:36
- Jean@topo
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Re: Auscultation dans le bâti
Merci pour votre première réponse (en éspèrant qu'il y en aura d'autres).
Pour le canevas sur les berges du Doubs, cela va être difficile, car le chantier se situe dans une rue parallèle à la rivière, à moins de 30m, mais séparé par des immeubles sur toute la longueur (rue Claude Pouillet, quartier Pasteur, pour ceux qui connaissent le coin).
Je précise ma question initiale:
Quelle serait la méthode la plus précise et la plus fiable pour pouvoir observer des écarts de quelques millimètres en position et en altimètrie:
Station Libre, avec tachéomètre sur trépied (sur des sols relativement stables) positionné, chaque semaine, à peu près au même endroit mais volontairement pas sur un point connu afin d'éliminer l'erreur de centrage, et relevement (avec les distances en plus) sur des cibles réparties favorablement à une trentaine se mètres environ, et bien évidement en mode ATR (pointé automatique) sur prisme avec 4 ou 5 double-retournement sur chaque points d'appuis et cibles à contrôler,
ou
Centrage Forcé, avec tachéomètre fixé sur support métal fixe et références (prisme circulaire) également centré sur support métal avec embase et nivelle sphérique (au minimum 2), ou même référence angulaire éloignée (bord de cheminée ou de bâtiment), en sachant que la hauteur instrumentale n'est pas simple à déterminée (ce qui n'est pas nécessaire avec la méthode "station libre"), et évidement avec le même mode opératoire (double-retournement et tout et tout..)?
Jean
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#4 Thu 17 April 2008 13:53
Re: Auscultation dans le bâti
Bonjour Jean,
Je crois que dans votre cas, il n'est pas interdit de cheminer jusqu'à une zone stable.
Vous pouvez avoir des points stables sur la berge, traverser une rue qui va vers votre rue parallèle à la berge, puis repartir dans le sens de la rue jusqu'au chantier.
Je pense qu'en faisant bien les choses, le rajout d'une station ou deux ne va pas faire perdre la précision gagnée en se basant sur des points fixes.
Le choix entre la station libre ou le centrage forcé va vraiment dépendre de la stabilité de votre terrain.
Si sur place, le support installé a de grandes chances d'avoir la stabilité requises, pas de soucis.
Si les références visées lors du référencement de la station libre sont suffisamment stables, et que leurs visées sont assez précises (références éloignées) pas de soucis.
Sinon, prendre la méthode proposée en début de message : référencement loin mais là où c'est stable, et cheminer...
Jérôme Cuinet
L'avantage de la Chine, c'est que le soleil se couche plus tard !
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#5 Fri 18 April 2008 07:45
- Jean@topo
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Re: Auscultation dans le bâti
Bonjour et merci Jérome C,
Le cheminement est une bonne idée, mais il y aurait plus que 2 stations pour trouver des points très stables, bon , il est vrai qu'il faut relativiser et ne pas tout remettre en question, sinon, on ne fait pas grand chose, mais l'idéal pour nous serait de trouver de la roche à proximité (ce n'est pas ce qui manque dans la région, mais il faut sortir du centre-ville).
Et aussi, il faut admettre que le temps d'ascultation (de chaque semaine) nous est compté:
il faut rendre des résultats en début d'après-midi alors que les observations sont réalisées le matin même (les démolisseurs sont tributaires de nos résultats et pour eux aussi, le temps est compté, pour tout le monde me direz-vous).
Nous avons tentez d'expliquer, au maître d'ouvrage ainsi qu'au bureau d'étude de la maîtrise d'oeuvre de démolition, que la mise en oeuvre de sessions d'auscultation de plus de 40 cibles dispersées dans différentes courettes, sur des murs mitoyens en hauteur, necessitant un minimum de 8 ou 10 stations (centrées sur des supports fixes ou en station libre), avec tous les soins et modes opératoires indispensables à ce genre d'exercice (température, pression, contrôle de la stabilité des supports, des références, etc), qui plus est pour accèder à des précisions millimètriques, sans parler des contraintes permanentes présentent dans ce type de chantier, n'était pas réalisable en une seule matinée (traitements, calculs, tableaux, diagrammes et rapport des observations compris), sans parler des 30 fissuromètres inclus dans la session d'observations..
Il serait inconcevable de se "presser" pour ce genre d'intervention.
Je voulais donc votre avis sur la précision d'une station libre dans des conditions favorables par rapport à un centage sur support fixe. (la station libre étant tout de même beaucoup plus simple à mettre en oeuvre),
Qu'en pensez-vous?
Dernière modification par Jean@topo (Sat 19 April 2008 20:05)
Jean
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#6 Sat 02 May 2009 18:35
- loicledreau
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Re: Auscultation dans le bâti
Bonjour,
Nouveau sur ce forum, j'ai cru lire que ce n'était pas un site de formation.Je profite tout de même de ce sujet pour faire appel à vos connaissances : pouvez m'expliquer le différence entre la méthode "station libre" et "centrage forcé".Je précise que je suis une formation de géomètre topographe ( à distance "école chez soi ")
Je vous remercie par avance de vos réponses.
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#7 Sat 02 May 2009 19:24
Re: Auscultation dans le bâti
Si vous êtes en formation, vous devrez bien l'apprendre assez rapidement.
Mais si vous êtes pressé, je crois que le dernier paragraphe de cette discussion est assez clair :
Je voulais donc votre avis sur la précision d'une station libre dans des conditions favorables par rapport à un centage sur support fixe. (la station libre étant tout de même beaucoup plus simple à mettre en oeuvre),
Qu'en pensez-vous?
Avec le centrage forcé, vous avez un dispositif de centrage qui force la position de votre embase sur laquelle vous fixez votre appareil de mesure.
La station libre, c'est avec le trépied que vous devez connaitre, mis au-dessus d'un lieu pour lequel la position est inconnue.
Jérôme Cuinet
L'avantage de la Chine, c'est que le soleil se couche plus tard !
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#8 Sun 03 May 2009 19:13
- Pierre Dolez
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Re: Auscultation dans le bâti
Bonjour,
A moins que le vocabulaire n'ait changé, le centrage forcé et la station libre sont deux notions qui ne peuvent pas se comparer.
Le centrage forcé est la mise en oeuvre qui consiste à déplacer les appareils de mesure et mires visées, en gardant toujours la même embase, c'est à dire la même mise en station. Pour des mesures en continu, l'embase sera peut-être scellée dans un massif de béton, ou au contraire, si on mesure une polygo en centrage forcé, on a besoin de 3 trépieds, et on échange voyant et théodolyte au fur et à mesure de l'avancement.
La station libre signifie qu'on se met en station n'importe où, c'est à dire qu'il n'y a pas de repère sous l'appareil, et pour connaître sa position, on fait des observations (angle et distance) sur des points connus. La position de la station est calculée à partir de ces observations.
Supposont que l'on veuille faire un levé sur un tronçon, Le départ peut être fait avec une station libre, puis on continue en centrage forcé (3 trépieds) et on se referme avec une station libre.
Mais comme le dit Jérôme, c'était une question à poser à votre professeur distant.
Cordialement.
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#9 Mon 04 May 2009 11:08
- 36blanche
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Re: Auscultation dans le bâti
Bonjour,
Pour satisfaire le cahier des charges annoncé par Jean@Topo mieux vaut laisser les trépieds à la maison et oublier les stations au sol, même (et surtout) libres.
Pour éviter d'être mis en cause devant un tribunal en cas de pépin, j'opterais pour des observations faites à partir d'un canevas de piliers équipés de plaques de centrage, dont les positions ont été déterminées avec un distancemètre de précision et tout ce qui va avec (loués éventuellement pour l'occasion). Les observations courantes étant faites par visées d'intersection sur cibles (avec tous les retournements et décalages d'usage) au théodolite à 1", on s'affranchi ainsi des mesures de distances, trop aléatoires. Au final calcul par intersection spatiale, qui utilise à la fois et avec le même poids l'azimut et le zénith dans la détermination du point et procure des résidus d'observations dans les trois dimensions qui tiennent la route et situent exactement la qualité du travail (utile si on doit se justifier).
Cordialement.
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#10 Mon 04 May 2009 11:42
Re: Auscultation dans le bâti
Petite observation : loicledreau a repris cette conversation de 2008 pour demander des précisions sur les termes employés. Mais j'espère pour Jean@Topo qu'il a pu faire son auscultation comme il fallait, même si on peut toujours en discuter.
Pour l'abandon des stations sur trépieds pour une auscultation, je pense que c'est surtout une affaire d'investissement, car comme le disait Jean@Topo, la station libre est plus simple à mettre en oeuvre.
Je me rappelle une auscultation de deux mois où les mesures étaient faites par intersection courtes, à partir de quatre stations sur trépieds qui étaient positionnées à chaque fois à partir des repères de la polygo. Le site était idéal, il n'y avait pas de masques comme des bâtiments. Si on a le matériel pour positionner convenablement à chaque fois les stations libres, et que mettre en place des piliers est trop ardu, cette méthode n'est pas à exclure.
Deux mois, c'était le temps limite, à la fin, tout le monde en avait marre, trois auscultations par semaine au milieu des camions et pelleteuses...
Jérôme Cuinet
L'avantage de la Chine, c'est que le soleil se couche plus tard !
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#11 Mon 04 May 2009 12:20
- 36blanche
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Re: Auscultation dans le bâti
Petite observation : loicledreau a repris cette conversation de 2008 pour demander des précisions sur les termes employés. Mais j'espère pour Jean@Topo qu'il a pu faire son auscultation comme il fallait, même si on peut toujours en discuter.
D
Affirmatif, j'avais pas remarqué que le sujet était comme moi, plus tout jeune.
Ceci expliquant sans doute celà.
Dernière modification par Schwob (Mon 04 May 2009 12:21)
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#12 Thu 21 May 2009 22:36
- Jean@topo
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Re: Auscultation dans le bâti
ReBonjour à tous et encore merci pour vos avis précieux qui me serviront par la suite.
L'auscultation "dans le bâti" s'est terminée il y a un peu moins d'un an, mais devrait reprendre, si tout va bien, dans quelques mois.
Du coup, j'ai utilisé les deux méthodes (stations libres et centrage sur support métal) et je vais être franc (et peut être "froisser" quelques puristes de la topomètrie): La station libre est quoique qu'on en dise nettement plus simple (avec des calculateurs modernes bien sure pour les calculs..) et bien plus rapide qu'un mode opératoire long et laborieux tel que le centrage sur support.
Du moins, tout cela est relatif (comme beaucoup de chose me direz vous..), et ce parce-que chaque chantier est différent, mais pour celui-ci précisement, l'emploi de piliers bétonnés ou de supports à fixer sur des bâtiments classés n'était guère envisageable, de plus, les démollisseurs ne se soucient guère de vos visées hebdomadaires (je ne leurs en veux pas du tout) et une pelleteuse ou un camion est trop souvent garé "en plein dedant".. (les topos me comprendrons), et puis la hauteur instrumentale influe tellement sur les résultats et n'est pas si simple à mesurer sur un TCRP 1201 (ceux qui on déjà pratiqué cette instrument, qui () appart ça et vraiment un monstre de technologie robotique, connaissent le problème), à moins d'installer une règle fixe (permanente) sur un mur proche du Tachéo, de règler Angle V à 100 gon, de viser la règle et de constater l'écart par rapport à la mesure initiale, et du coup d'en déduire l'altitude des tourillons.. c'est une méthode pratique et plutot précise mais qui rajoute encore un peu plus de temps à la mise station.
Donc, dans un tel contexte (d'auscultation dans le bâti), et après en avoir éxpérimenté, ou plutot testé (à ma petite echelle) les différentes méthodes, je constate (et ce n'est que très subjectif) que la fiabalité des instruments modernes (encore faut-il qu'ils soient règlés et utilisés correctement), combinée à leur précision angulaire infinitésimale (1" ou 0.3mg et même pour certain 0.5" ou 0.15mg), soit une finesse angulaire d'à peine une tête d'épaingle à 200 m, ainsi qu'à l'évolution des distancemètres ultra précis (+/- 2mm, voir 0.6mm + quelques ppm pour les + récents), et sans oublier la puissance des processeurs intégrée aux stations modernes, notament les programmes de calculs topo (COGO) et toutes les "routines" de contrôle pouvant être effectuées sur place (terrain),
me permette de dire que la méthode "station libre" a de beaux jours devant elle et un futur certainement assuré. Le centrage forcé n'est pas mort, et reste la solution "ultime" pour des chantiers adéquats (génie civil, barrages, ponts, etc), mais le GPS ne l'aide pas vraiment, surtout en matière de canevas géodésiques (sauf en forêt et en souterrain)..
En tous cas, il est très interressant d'avoir l'avis de chacun sur le sujet et je suis encore et toujours preneur.
Bonne "topo" à toutes et à tous..
Jean
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