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Rencontres QGIS 2025

L'appel à participation est ouvert jusqu'au 19 janvier 2025!

#1 Tue 29 January 2002 12:56

Y Ardouin
Invité

Vendre ou ne pas vendre

1
Bonjour,

Au fur et a mesure qu'un projet SIG avance, et que cela se sait, de plus en plus de demandes de fourniture de donnees sont formulees ; a des titres differents, sur des formats differents... mais les demandes sont la.

Je reflechis a la mise en place ou non d'une tarification sur certaines donnees qui nous sont propres, mais me pose la question prealable du bien fonde de cette demarche. Je sais que certaines collectivites facturent quand d'autres non, et j'aimerais avoir des retours d'experiences a ce sujet. Cette question en appelle certainement d'autres, sur la notion de service public notamment, et sans doute certains abonnes de la liste ont-ils eu un jour a trancher sur ce point. Pour ou contre une tarification -intelligente si possible-?

Merci de me (nous) communiquer vos analyses a ce sujet.

Cordialement

Yannick Ardouin
Mairie de Meylan
Responsable SIG
y.ardouin@texte-a-enlever.mairie-meylan.fr

 

#2 Tue 29 January 2002 13:06

GAL Brice
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

2
Salut Yannick,

tu poses la une question fort interessante. Voici une premiere reaction a
chaud, en esperant que s'ouvre un petit debat sur la
question...
Je reponds en mon nom propre et non pas en celui de ma collectivite.
Toutefois mes propos sont forcement biaises par mon rattachement
professionnel au service public.

Je pars du principe que le probleme se pose avec la definition que l'on se
donne du service public.
Une collectivite locale est financee par des deniers publics, nos impots.
Donc les donnees gerees dans un SIG n'existent que parce que c'est la
collectivite qui paie :
son administrateur SIG, la realisation de ses propres donnees...
Le fait de voir deux collectivites s'echanger des donnees en les facturant
peut paraitre choquant... on paie une deuxieme fois ce que le contribuable a
deja paye.
Certes on peut faire valoir la valeur  ajoutee qui consiste a mettre en
forme la donnee (traitement, metadonnees...) pour qu'elle soit exploitable
par celui qui va l'acquerir. Et dans ce cas on peut considerer que c'est un
travail facultatif de la part de la collectivite pourvoyeuse.. et donc une
depense de temps inutile et donc couteuse pour cette collectivite Mais cela
beneficie a celle qui recupere ces donnees, et lui evite par la meme
d'engendrer une depense qui a deja ete realise par la premiere
collectivite...
C'est un peu le cercle vicieux....

De collectivite a collectivite, la preservation du denier public voudrait
que la facturation ne se fasse pas, mais qu'un partenariat s'etablisse de
maniere a equilibrer les taches qui incombent a chacune des parties... Cecei
afin d'eviter les doublons dans les travaux engages sans concertation tout
en n'alourdissant pas la charge de travail de la collectivite pourvoyeuse .
Cette derniere ne ne doit pas non plus se transformer en prestataire de
service...
Ce cas s'envisage probablement avec des prestatires de donnees prives qui
s'appuie aujourd'hui sur les collectivites pour etayer leur offre en donnees
a grande echelle...
Il me parait moins choquant de viser une sorte de benefice quand on parle de
public a prive et vice et versa...

Ce n'est qu'une reaction a chaud .... Si on extrapole un peu, se pose
egalement la question des donnees IGN payantes alors que le contribuable en
paie deja une partie... Grand debat recurrent !

B. GAL

 

#3 Wed 30 January 2002 12:58

Eric Murie
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

3
Bonjour,

La reaction de M. GAL peut paraitre fondee mais qu'en est-il au quotidien ?
Dans le cadre de la realisation d'un orthophotoplan sur notre territoire
(700KF), les differents partenaires publics ont ete sollicites pour mettre
la main a la poche et se partager le produit.
Seule la DDE01 a repondu favorablement et pour 80 000 Frs a eu acces a
toutes les donnees.
Par la suite des organismes comme la DIREN, l'ONF sont arrives et ont
demande a l'utiliser.
Nous avons donc mis en place une tarification pour la divulgation de ces
donnees qui a ete adoptee par l'assemblee deliberante.
Nous avions meme envisage de faire payer un forfait a chaque commune dans le
but de provisionner une ligne de budget dans le cadre de la future mise a
jour. Ce fut l'occasion d'une levee de boucliers et la proposition a ete
rejetee.

Voici notre exemple. Je sais que la Communaute Urbaine de Lyon a un
catalogue complet de ses produits sur etagere avec les couts de chaque
operation (gravure de CD, heure de technicien, etc.).

Bien a vous

Eric MURIE
Responsable du Systeme d'Informations Geographiques
Communaute de Communes du Pays de Gex
Departement de l'Eau et de l'Assainissement
426 Chemin des Meuniers
01280 PREVESSIN MOËNS

E-Mail emurie@texte-a-enlever.cc-pays-de-gex.fr

 

#4 Wed 30 January 2002 13:00

Y Ardouin
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

4
Re bonjour,

... de meme pour la Communaute Urbaine de Strasbourg qui manifestement a
deja pese le pour et le contre de cette question : un tarif plus que
detaille est propose sur le site web, demarche qui a le merite de presenter
les choses tres clairement a tout eventuel acquereur.

Les reponses a ma questions continuent d'etre formulees -continuez ;o) - et
je proposerai en temps voulu une petite synthese.
Cordialement

Yannick Ardouin
Mairie de Meylan
Responsable SIG
DAUDD
y.ardouin@texte-a-enlever.mairie-meylan.fr

 

#5 Wed 30 January 2002 13:02

GAL Brice
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

5
Pour nuancer ma reponse, je ne m'etais pas du tout place dans le cas de
l'achat d'une orthophotoplan... qui est l'oeuvre d'un prestataire... Mais je
pensais uniquement a tout ce qui est produit par le service meme et alimente
la base SIG: objets graphiques et alpha.
Dans ce cas, la collectivite s'apparente plus a une sorte de prestataire...
et la mise a disposition payante semble moins choquante... Dans la mesure ou
la realisation concertee n'est pas en vigueur pour aboutir a un partage des
couts.

B. GAL

 

#6 Wed 30 January 2002 13:03

Pascal Chambon
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

6
Quelques reflexions personnelles sur le sujet de la diffusion payante ou pas
de donnees produites par une administration (Etat ou collectivite locale) :

La donnee a generalement ete produite dans le cadre d'une de
l'administration, pour laquelle la production de la donnee est necessaire.
Cette production est donc generalement financee par le budget de
l'adiministration.

Dans ce cas, il n'y a pas de raison justifiant vraiment de faire payer la
donnee, au-dela du cout de diffusion, qui est evidemment tres bas avec les
moyens actuels. La decision de faire payer des couts modiques ou de ne rien
faire paye est assez simple a prendre.

La situation est bien differente quand la production de la donnee (ou sa
mise a jour) n'est pas entierement financee par ailleurs (cas des
producteurs nationaux de donnees pa exemple).

Pascal CHAMBON
DDE du Val-de-Marne -Service de l'Amenagement et de la Prospective
12-14, rue des Archives, 94011 CRETEIL Cedex

 

#7 Thu 14 February 2002 13:10

Anne Jolly
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

7
L'Office National des Forets est egalement de plus en plus sollicite, au fur et a mesure que les donnees de notre SIG se completent et s'enrichissent.
Par rapport a une collectivite locale ou a un service ministeriel, la reponse a ce type de sollicitation est compliquee par le statut de l'ONF qui est un EPIC (etablissement a caractere industriel et commercial) et dont le financement n'est donc que partiellement assure par des fonds publics. D'autre part nous n'avons pas de mission officielle de production de donnees.

Face a ces sollicitations, nous avons decide de mener une reflexion permettant de definir les conditions de diffusion de nos donnees geographiques.

L'objectif essentiel de cette analyse etait double :
- permettre a nos responsables regionaux, pour chaque sollicitation, de donner une reponse, homogene quelle que soit la region et qui soit raisonnee
- ensuite mettre en place les elements (outils informatiques, conventions-types, baremes eventuels de diffusion, etc) necessaires a cette diffusion.

Actuellement seule l'analyse du premier point est bien avancee. Les resultats sont en cours de validation au niveau de notre direction generale car ils impliquent des decisions strategiques et des choix entre diverses positions. En l'absence de telle validation, il m'est pas possible de faire etat ici de ces resultats; mais ceux-ci ne seraient de toute maniere pas generalisables.

Ce qui me semble assez generalisable, c'est la methode de travail que nous avons retenue et qui devrait pouvoir etre adaptee a de nombreux cas.

1) Synthese juridique, portant sur :
- les statuts de l'etablissement, ses missions
- les obligations liees a ce statut ou a ces missions
- les modes de financement des missions (part des fonds publics dans ces financements)
- les textes de lois en vigueur: de nombreuses circulaires, lois, projets de lois, directives europeennes, ou conventions internationales ont un impact sur la diffusion ou sur l'acces aux donnees…
NB : ces textes ne sont generalement pas specifiques aux donnees geographiques.
Cette partie de l'analyse a montre que les regles qui s'appliquent sont differentes selon le type de donnees (d'ou la partie suivante de l'analyse)

2) Classification des donnees produites ou detenues et consequences sur les regles de diffusion qui s'y appliquent:
- donnees dont l'acces doit ou peut etre refuse, en application de la reglementation (exemples les plus evident: donnees nominatives, ou donnees dont on ne detient qu'une licence d'utilisation)
- donnees dont la diffusion est obligatoire en application de la reglementation
- autres donnees
NB : A contenu identique, l'affectation d'une donnee dans une classe peut dependre de l'etablissement (statuts, financement, missions, …). Les resultats que nous avons obtenus ne sont donc pas generalisables.

3) Analyse strategique, portant surtout sur:
- les modalites de diffusion des autres donnees , dont la diffusion peut se faire de deux manieres: diffusion reactive (= reponse ponctuelle a une sollicitation) ou proactive (=strategie de mise a disposition tres large et volontariste)
- les baremes de diffusion

Pour finir, je precise que cette analyse a ete menee avec le concours de Georges Bertrand (cabinet URBATIQUE). D'autres consultants comme le cabinet IETI d'Henri Pornon me semblent aussi avoir de bonnes references dans ce domaine. Le sujet est complexe (notamment l'analyse juridique) et je crois qu'il ne faut pas hesiter a faire appel a une aide exterieure!

Anne JOLLY

Office National des Forets
Direction Generale - Departement Informatique
5 Rue Girardet - CS 5219
54052 NANCY CEDEX (France)
email : anne.jolly@texte-a-enlever.onf.fr

 

#8 Tue 29 January 2002 13:23

Francoise De Blomac
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

8
Pour alimenter le debat, je vous signale qu'il y a aura une conference
sur une collectivite locale peut-elle diffuser ses donnees, a quel
tarif ? pendant le prochain Geo-Evenement. C'est Georges Bertrand qui
la fera car il a beaucoup travaille sur le sujet, a la fois pour des
collectivites locales (le Grand Lyon par exemple) et des administrations.
La conference est payante. Vous trouverez plus de precisions sur le site
du salon d'ici 2 semaines environ.

Cordialement

F de Blomac

Francoise de Blomac
SIG La Lettre - Site Web : www-sig-la-lettre.com
Redaction : 157 chemin des Processions - 34730 Saint Vincent de Barbeyrargues

 

#9 Fri 01 February 2002 13:09

IETI Consultants
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

9
Bonjour a tous, notre societe ayant deja ete confrontee a cette question
de la diffusion payante de donnees publiques dans le cadre de plusieurs
missions effectuees notamment pour des collectivites, je me permet
d'apporter notre vision des choses, de deux points de vue qui ne me
semblent pas avoir ete abordes : rentabilite du dispositif et
partenariats.
1) rentabilite du dispositif : une raison qui me semble precher en
faveur d'une diffusion gratuite est le fait que dans la plupart des cas,
le cout de fonctionnement de la regie de recette est tres superieur au
chiffre d'affaires ainsi realise. Plusieurs collectivites ont certes mis
en oeuvre des systemes de tarification, mais combien peuvent aujourd'hui
affirmer que le systeme est rentable, c'est a dire que les montants
encaisses chaque annee depassent le cout de la diffusion et du
dispositif de gestion mis en oeuvre ? Je souhaite bien sur que quelqu'un
me contredise sur cette liste !
2) Partenariats : il me semblerait beaucoup plus judicieux que la
collectivite remplace la vente par du troc, et envisage de mettre ses
donnees a disposition en echange d'autres susceptibles de l'interesser.
Il n'est deja pas facile d'echanger des donnees. Un comportement
mercantile de la part de la collectivite renforcera les autres
organismes dans leur mefiance du point de vue des echanges potentiels.
Le summum de l'absurdite me semble effectivement atteint dans le cas ou
l'intercommunalite, d'une part, tente de facturer des donnees a ses
communes adherentes, et pretend par ailleurs avoir acces a certaines de
leurs donnees. Bien sur, on n'a pas forcement besoin d'echanger avec
tout le monde...

Ces deux arguments sont purement techniques et donne le point de vue
d'un consultant. Un troisieme argument, citoyen celui-la, me conduirait
a penser qu'une facon d'ameliorer la gestion globale d'un territoire par
les divers organismes qui interviennent sur ce territoire est, pour une
collectivite, de diffuser largement des donnees qui permettront a ces
intervenants de mieux faire leur travail. Mais je conviens que c'est un
point de vue de citoyen et que c'est aux elus de decider.

Amities a tous, ce debat sera d'autant plus passionnant que chacun
apportera son eclairage.
--

Henri PORNON
IETI Consultants
9 rue Lacretelle, F-71000 Macon
ieti@texte-a-enlever.wanadoo.fr
Web:http://www.ieti.fr

 

#10 Fri 01 February 2002 13:19

Y Ardouin
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

10
Bonjour,

Les trois points de vue que vous presentez sont au coeur de la question que
je me pose, et c'est peut etre l'idee du citoyen qui est la plus forte :

Le point de vue citoyen voudrait que, au nom de la collectivite qui
m'emploie, je favorise une diffusion des donnees dont nous disposons, mais
pourquoi pas aussi du savoir, de l'experience que nous engrengeons au fur
et a mesure de l'avancee d'un projet SIG. Une diffusion gratuite encourage
effectivement un echange, et leve en tous cas toute eventuelle barriere
financiere qui limiterait ces echanges. Si l'information circule
librement , c'est autant de possibilites d'une meilleure apprehension du
territoire qui sont offertes a tous les acteurs de ce meme territoire. Et
je pense que cette solution est souhaitable. De plus, tout ce que je peux
proposer aujourd'hui ou demain resulte finalement d'investissements publics
donc en poussant a l'extreme, je ne suis proprietaire de rien du tout. Je
ne peux facturer ce qui ne m'appartient pas.

Mais c'est aussi ce point de vue citoyen qui, a mon avis, peut dans
certains cas pousser a facturer de la donnee. Si ce que je propose
gratuitement est issu d'argent public, est il normal que je doive depenser
de l'argent public pour acquerir de l'information aupres de partenaires ou
institutions eux aussi finances sur des fonds publics -theme recurrent sur
cette liste ;o)- ? Si tous les acteurs jouent le jeu, aucun probleme, tout
s'echange, tout se troque. Mais a partir du moment ou un certain type
d'information est payant, j'ai aussi le sentiment qu'il est citoyen
d'essayer d'adopter le principe du donnant/donnant , ou si ce n'est pas
possible, de facturer alors ce que l'on fournit : c'est aussi un moyen de
generer des profits qui, une fois integres a la collectivite, sont
investis au service du citoyen...

J'ai en ce moment sur mon bureau un courrier d'un organisme public dont je
tairai le nom, qui me demande si je peux lui fournir certaines donnees
-dont je dispose- et a quelles conditions? Le troc me semblait le plus
approprie, mais je suis manifestement le seul de cet avis. Aussi pourquoi
donner gratuitement ce que je possede quand ce meme demandeur me fera
allegrement payer ce qu'il aura genere a partir de mon don?!

A ce stade il importe en effet de savoir si cette logique genere reellement
une plus value auquel cas pourquoi ne pas facturer lorsque le troc est
impossible, ou si comme vous le dites, les systemes mis en place ne sont
pas forcement rentables. D'une intention louable on passe alors a un
surcout eventuellement lourd de consequences, ce qui ne semble pas
souhaitable.

Les collectivites qui ont adopte ce principe ont elles etudie le retour sur
investissement de tels choix -politiques-?

Une adresse pour illustrer ce debat : http://www.sig-strasbourg.net/

Cordialement.

Yannick Ardouin
Mairie de Meylan
Responsable SIG
DAUDD
y.ardouin@texte-a-enlever.mairie-meylan.fr

 

#11 Fri 01 February 2002 13:21

Julien Mercé
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

11
Compte tenu du caractere public de ce debat, pouvez-vous preciser l'identite et
les volontes de l'organisme public dont vous parlez ?
Merci d'avance,
Julien Merce.

 

#12 Fri 01 February 2002 13:10

Y Ardouin
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

12
Je n'ai pas l'impression que l'identite de l'organisme auquel je fais
allusion soit essentielle au debat. Nous savons tous plus ou moins,
utilisateurs d'information, ou en est la diffusion d'infos en France
aujourd'hui, et ou resident les eventuels freins. Je cherche plus a
connaitre de maniere globale la position des personnes ayant eu a traiter
de ces questions plutot que de savoir comment une collectivite peut ou doit
entretenir des relations avec tel ou tel partenaire .
Ceci pourrait etre l'objet d'un nouveau sujet de debat sur le forum?!...

Yannick Ardouin
Mairie de Meylan
Responsable SIG
DAUDD
y.ardouin@texte-a-enlever.mairie-meylan.fr

 

#13 Fri 01 February 2002 13:14

Julien Mercé
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

13
Je pense egalement que cela peut faire l'objet d'un debat.
Encore faut-il que tout le monde sache de qui ou de quoi l'on parle.

 

#14 Mon 04 February 2002 13:12

MEUNIER Thibaud
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

14
Bonjour a tous,

Mon intervention se situe un peu en marge du debat puisqu'elle est un peu
plus technique.

L'OpenGIS consortium (http://www.opengis.org/ tente de definir une
normalisation des services cartographiques
sur le WEB. Le but est de pouvoir partager ce type d'information entre les
differents sources.
Grace a ces normes, il serait possible d'assembler sa carte en allant
chercher des donnees sur les differents
sites de leurs producteurs.

Certains d'entre vous ont-ils l'experience de ce type de projet ?

Cette approche pourrait peut-etre eclairer le debat d'une nouvelle facon.
Si chaque collectivite decide de mettre en ligne les donnees qu'elle produit
pour ses besoins propres,
la notion de partenariat change legerement de forme (du moins me
semble-t-il).

La technologie apporte donc peut-etre des pistes de reponse

Thibaud MEUNIER, Chef de Projet Informatique
D.I.T. - C.U.B.
6 bd de l' Europe
29200 Brest
[thibaud.meunier@texte-a-enlever.cub-brest.fr]

 

#15 Tue 05 February 2002 13:15

Nicolas Lesage
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

15

MEUNIER Thibaud a écrit:

Mon intervention se situe un peu en marge du debat puisqu'elle est un peu plus technique.
L'OpenGIS consortium (http://www.opengis.org/ tente de definir une normalisation des services cartographiques sur le WEB. Le but est de pouvoir partager ce type d'information entre les
differents sources. Grace a ces normes, il serait possible d'assembler sa carte en allant chercher des donnees sur les differents sites de leurs producteurs.
Certains d'entre vous ont-ils l'experience de ce type de projet ?


Je crois qu'il faut etre prudent sur ce que l'on peut esperer des travaux de l'OpenGIS. D'une part, il s'agit d'un consortium d'industriels qui envisage plus les solutions technologiques sous l'angle du profit que sous l'angle de la satisfaction des besoins des utilisateurs. D'autre part, la participation de l'industrie et de l'administration francaises est marginale, voire nulle.
Quand on considere l'investissement des militaires americains dans l'OpenGIS (NIMA) et finalement le peu de controle qu'ils en retirent, on peut facilement imaginer la maniere dont les besoins des collectivites locales francaises seront pris en compte. Il est par contre evident que les travaux de l'OpenGIS impacteront le domaine de la geographie numerique dans les prochaines annees, notamment parce que les technologies etudiees par l'OpenGIS se retrouveront dans les solutions commerciales de demain (au moins dans celles des majors americaines).
Plus ces solutions commerciales seront subies, plus leur mise en oeuvre sera difficile.

> Cette approche pourrait peut-etre eclairer le debat d'une nouvelle facon.
> Si chaque collectivite decide de mettre en ligne les donnees qu'elle produit
> pour ses besoins propres,
> la notion de partenariat change legerement de forme (du moins me
> semble-t-il).
> La technologie apporte donc peut-etre des pistes de reponse


J'ai le sentiment que la technologie peut difficilement influencer la politique de diffusion des donnees ; elle peut au mieux rendre l'acces a l'information et sa diffusion plus simple, pas forcement moins couteuse. La gratuite de l'information geographique acquise sous financement public (acces limite au paiement des frais de diffusion) est, il me semble, inscrite dans la loi americaine. Pour autant, la mise a disposition de ces donnees est realisee sans utilisation des technologies de l'OpenGIS.
Les relations de partenariat entre les collectivites locales seraient certainement plus simples s'il en etait de meme en France ou en Europe.
Les politiques ont des raisons que ma raison n'entend pas.

Cordialement

Nicolas LESAGE
DCE/CTA/GIP/MIG
16 bis, avenue Prieur de la Cote D'or
94114 ARCUEIL Cedex - FRANCE
Email: nlesage@texte-a-enlever.etca.fr

 

#16 Tue 05 February 2002 13:23

MEUNIER Thibaud
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

16
Bonjour,

Loin de moi l'idee d'adherer a ce consortium.
Ce sont les concepts et l'approche qui m'interessent.

Au niveau des concepts, il me semble important de disposer d'un mecanisme de partage de l'information geographique. Il est intellectuellement interessant d'imaginer que pour construire une carte, je vais aller chercher chaque couche aupres de l'organisme qui la produit. Ce dernier maintient cette donnee parce que cela rentre dans le cadre de sa mission. Le cout de la mise en ligne me parait assez negligeable, surtout si on tient compte du fait que des
solutions existent dans le monde du logiciel libre. En carto, c'est surtout le cout d'acquisition qui est important.

Quant a l'approche, c'est celle des technologies WEB en general.
Ce qui est interessant c'est que la specification est publique et gratuite (cf la personne qui recherche encore une source gratuite pour la description d'EDIGEO).
Cette disponibilite permet 2 choses :
Pour le client, il est facile de confirmer les pretentions d'un editeur
Pour un technicien, il est toujours possible d'implementer une solution conforme a la norme mais adaptee a un besoin specifique (plateforme, instruments de collecte, base de donnees
proprietaire, ...)

Pour finir, cela aboutit generalement a des specifications dont l'approche est pragmatique.
Souvent on se garde bien d'y donner autre chose que des concepts et des interfaces, sans prejuger du detail de l'implementation ou des formats de fichier. Par opposition a des spec. tres theoriques mais tres difficle a mettre en oeuvre ...

Thibaud MEUNIER

 

#17 Wed 06 February 2002 13:20

Marc LEOBET
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

17
Bonjour,

sur ce point particulier de l'apport de la technologie dans la diffusion de donnees : il est certain que les ameliorations apportees l'annee derniere aux principaux serveurs geographiques sur internet rendent la diffusion de donnees geographiques plus simples, et partant moins couteuses (developpements/exploitation/utilisation par les usagers). La tendance a la disparition des plug-in ou autres applets, ou l'incorporation generalisee des techniques ECW ou MrSid, constatee avec plusieurs produits, diminue le temps de connexion des visiteurs, par exemple.

Sur un autre aspect, et sans s'etendre sur l'apport d'Oracle 8 et 9i, certains editeurs travaillent sur une integration plus facile des donnees dans les serveurs geographiques, ce qui entraine des ecarts de 1 a 2 (au minimum, et en l'absence d'etude specifique) dans la charge d'integration des donnees selon que l'on travaille avec tel produit ou tel autre : cette partie representant, sur mes projets, 25% des couts, vous voyez que l'apport technologique a un impact fort (30 000 euros cette annee?) sur nos activites, y compris dans la mise a disposition.

Sinceres salutations

Marc Leobet
responsable de www.prim.net
adjoint au chef du bureau de l'information
et de la coordination interministerielle
Sous-direction de la prevention des risques majeurs
MATE/DPPR

 

#18 Tue 12 February 2002 13:20

JeanLucien SELIGMANN
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

18
La situation est bien differente quand la production de la donnee (ou sa mise a jour) n'est pas entierement financee par ailleurs (cas des producteurs nationaux de donnees par exemple).

C'est bien ce que denonce le SPDG et d'autres: la situation actuelle de financement a 50% de certains produits est la porte ouverte a une tarification arbitraire ( souvent trop haute ) de la part de l'IGN; c'est pourquoi nous souhaitons que certains produits de bases reconnus par une majorite des utilisateurs soient subventionnes a 100% et les autres a 0% (voir http://SPDG.org )
Le nouveau projet de contrat de plan IGN/ ETAT ne prevoit a ma connaissance aucun changement dans la liste des produits subventionnes a 100% qui est stable depuis au moins 30 ans (selon ma memoire peut etre defaillante)
JL Seligmann
spdg@texte-a-enlever.csi.com

 

#19 Wed 13 February 2002 13:22

Pascal Chambon
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

19
Oui, bien sur, si on changeait le mode de financement des donnees publiques (plus de donnees financees par l'impot a 100 %), on changerait la situation, et c'est peut-etre souhaitable, en partie, et a terme.

Mais on ne fait un rapport Lengagne que tous les 15 ans, le dernier est tout recent et ses suites n'ont visiblement pas conclu a changer radicalement la donne (un tout petit peu quand meme !).

Alors, quand on est pris par les preoccupations du court (ou moyen) terme, il faut etre pragmatique, et il vaut mieux finalement que les donnees existent.

Que mon ton un peu desabuse n'empeche pas d'autres internautes d'avoir des pensees plus reformatrices , et plus prospectives, je serai le premier a les soutenir si elles vont dans le bon sens.

Pascal CHAMBON
DDE du Val-de-Marne -Service de l'Amenagement et de la Prospective
12-14, rue des Archives, 94011 CRETEIL Cedex

 

#20 Wed 20 February 2002 13:17

Alain PRALLONG
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

20
Bonjour,
Je ne suis pas intervenu dans ce debat car mes idees s'y sont trouvees largement exposees par de nombreux participants. Je souhaite juste ici faire un rappel.
Si les suites du rapport Lengagne sont ce qu'elles sont (je suis d'accord pour dire qu'il y a une timide evolution dans le bon sens, mais largement insuffisante) ce n'est pas faute d'actions de la part de certains parmi nous, pour memoire :
- en juin 2000 le SPDG, l'AIVF et l'APCIG ont conjointement soumis au ministre de l'Equipement un ensemble de propositions pour l'application complete des preconisations du rapport Lengagne,
- en novembre 2000, les memes ont co-organise un debat appuye sur ces propositions lors du salon des maires, debat auquel ont participe (entre autres) 2 deputes, MM Lengagne et Caillaud, le DG de l'IGN, le president du CNIG, le sous-directeur du cadastre, etc. au cours de ce debat les utilisateurs se sont clairement exprimes sur ce qu'ils attendaient.
J'ajouterai a ce qui precede que lors de la seance pleniere du CNIG ou le sujet a ete aborde, au moins deux membres de cette assemblee ont rappele la position defendue par le groupe ci-dessus, il s'agissait du depute Dominique Caillaud et de votre serviteur.

Tout cela relativement en vain, ou pour un maigre resultat. Je suis comme P Chambon desabuse et j'ai le sentiment que les inerties et les vieilles peurs du changement guident encore les decisions qui sont prises.

Bien cordialement a tous.

Alain PRALLONG - REALIA
7 rue de la Croix Martre
F-91873 Palaiseau Cedex
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#21 Wed 20 February 2002 13:18

Y Ardouin
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

21
Bonjour,

... tentative de synthese, car a la question vendre ou ne pas vendre de la
donnee au nom d'une collectivite, il ne semble pas y avoir de reponse
simple au dela d'un choix politique drastique en faveur de l'une ou l'autre
attitude.

Sujet recurrent en France, sans doute ailleurs, les nombreuses
interventions sur le forum prouvent en tous cas que la communaute developpe
a ce sujet une hypersensibilite bien normale.

Si l'on evacue le choix politique, qui lui ne nous appartient pas -ou
alors, serions nous deja en technocratie?! ;o)- des constantes se degagent
des temoignages a ce sujet :

- La tendance generale est de tendre vers la diffusion de l'information;
dans ce contexte, la gratuite ne peut que favoriser l'echange. Le cadre
juridique a ce sujet s'etoffe, mais se complexifie tout autant avec des
imbrications de droit europeen et national. Les contraintes/opportunites
juridiques sont de toutes facons a considerer avec attention.

- Cette notion de gratuite n'est que relative, puisque les couts existent
toujours, avoues ou caches, et que ceux ci sont deja payes par tout un
chacun (citoyen imposable, internaute abonne....). Pour ne pas reproduire
les modeles -le debat devient freudien!- que nous denoncons regulierement,
il semble discutable de facturer ce que l'argent public paye deja. En
revanche, ce souhait de voire circuler l'information que la Loi promeut de
plus en plus, implique un veritable travail de lecture et d'analyse de la
donnee et de ses usages, afin de distinguer ce qui incluerait de la valeur
ajoutee, en l'etat ou en puissance. A ce stade, l'idee d'une facturation
deviendrait tolerable. Il semble que, pour de nombreuses structures, la
formule de conventions d'echange soit privilegiee a la mise en place de
veritables catalogues de donnees ; ces catalogues existent, mais pour des
structures si importantes qu'elles sont quotidiennement sollicitees pour
fournir, et souvent fournir a des organisations a but lucratif. Dans les
autres cas, des conventions specifiques multilaterales viennent regir les
echanges entre interlocuteurs. La tarification serait en quelques sortes un
paliatif a d'impossibles conventions.

- Cette tarification, quand elle est mise en place, est veritablement
lourde de consequences bien au dela de l'aspect philosophique de la
demarche : elle induit une rigueur au(x) service(s) gestionnaire(s) qu'il
semble difficile d'assurer pour des structures de taille reduite a moyenne.
Elle induit egalement des couts car cette nouvelle activite marchande
est consequente sur les taches memes de la structure emettrice : le retour
sur investissement est alors sans doute discutable, pour une majorite des
structures potentiellement concernees en tout cas. En contrepartie, la
tarification permet une lisibilite de la politique de la structure en la
matiere, ainsi qu'une diffusion homogene et encadree. La facturation des
couts materiels induits par la diffusion sont eux majoritairement acceptes
et pratiques.

Voici quelques tendances qui emanent de vos reponses a ma question. Si le
choix de la collectivite qui m'emploie ne m'appartient pas, je pense que
vos temoignages orienteront en revanche la proposition que je ferai a mes
elus... j'ai quand meme le sentiment que dans un choix ou dans l'autre, ou
dans un subtil melange des deux, la mise en place d'une politique de
diffusion est un lourd travail a mettre en place et qui necessite du temps
a y consacrer. Je ne vous dirai donc pas des demain le choix que nous
ferons...

Merci pour vos interventions.

Yannick Ardouin
Mairie de Meylan
Responsable SIG
DAUDD
y.ardouin@texte-a-enlever.mairie-meylan.fr

 

#22 Wed 20 February 2002 13:20

Ludovic LESTRAT
Invité

Re: Vendre ou ne pas vendre

22
Merci et bravo pour ce travail de synthese qui reprend bien l'essentiel des
idees percues au travers de nos differents temoignages.

Ludovic

LESTRAT Ludovic, Geo-Hyd
386 rue du rond d'eau
45590 Saint Cyr en Val

 

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