#1 Wed 16 May 2007 21:54
- Guigui55
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- Messages: 1
Le libre est il un mirage ?
Bonjour à tous,
Je suis passé au dernier géoévènement, notamment sur le village opensource. Je ne suis pas forcément un grand expert en la matière, mais j'ai été surpris par le fait que beaucoup de logiciels dit libres ne le sont pas réellement. Ou bien je suis à côté de la plaque ?
En effet, d'après ce que j'ai compris, un logiciel libre c'est la liberté de d'utiliser, de copier, d'étudier et de modifier.
Or, après le géoévènement, je suis allé sur la plupart des sites internet des sociétés que j'ai vues sur le village opensource; afin de pouvoir télécharger et tester les logiciels libres que l'on m'avait présentés, ou que j'ai vu dans les conférences.
Quelle ne fut pas ma surprise quand je me suis aperçu qu'à part deux ou trois des sociétés présentes, aucun des logiciels présentés comme libres n'était téléchargeable; pour que je puisse l'utiliser, le copier, l'étudier et le modifier à ma guise.
J'ai l'impression du coup que c'est un peu un mirage cette affaire. Les logiciels présentés utilisent peut être des composants libres et open source, mais le résultat n'est en aucun cas libre; puisque ne répondant pas aux différents critères précédents.
Du coup, voici les questions que je me pose à ce sujet :
- pour être libre, le logiciel doit il être obligatoirement téléchargeable par n'importe qui ?
- si on ne peut pas le télécharger librement, est ce alors un logiciel libre ?
- le libre n'est il pas surtout utilisé comme une approche marketing dans ces cas là ?
Cependant, je suis quand même bien conscient que certains jouent vraiement le jeu du libre; mais j'ai l'impression que beaucoup d'autres ne sont en fait que des intégrateurs de composants libres et que leur intégration n'est pas libre du tout (et ni gratuite d'ailleurs).
Il faudrait alors que le discours soit cohérent avec les actes non ?
Bref, je serai content d'avoir votre éclairage sur la question.
Guillaume
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#2 Thu 17 May 2007 11:22
Re: Le libre est il un mirage ?
Bonjour
Attention, libre ne veut pas automatiquement dire gratuit, il me semble que cela veut surtout dire que le code source du logiciel en question est accessible, à la différence des logiciels propriétaires.
Vous avez donc la possibilité d'accéder à ce code et vous pouvez modifier ce code avec également des contraintes sur la licence de ce nouveau code et le redistribuer.
Donc, pour répondre à vos question, je dirais que non pour être libre un logiciel ne doit pas obligatoirement être téléchargeable par n'importe qui. Ce qui répond également à la deuxième question, oui un logiciel non téléchargeable peut être libre, dans la mesure où il respecte la licence libre qu'il utilise.
Et non je ne crois pas que ce soit exactement une approche marketing dans ce cas là. Enfin je m'explique, il semble effectivement que de nombreuses entreprises se mettent au libre, il faut bien entendu que ces entreprises vivent et souvent au lieu de vendre une application, elles vont vendre un service. C'est à mon sens une des plus grosses avancée, on n'achètera plus forcément un logiciel classique avec les fonctionnalités de tout le monde, mais on devrait pouvoir demander une spécification de ces fonctionnalités ainsi qu'un suivi du projet. Finalement au lieu "d'acheter" un produit (même si le libre n'est pas forcément gratuit) on achètera un service autour de ce produit qui permettra de coller au mieux à nos attentes.
Voila pour mon avis
PS : un logiciel gratuit dont les sources ne sont pas disponibles, n'est pas un logiciel libre (ou open source)
Dernière modification par Ludo (Thu 17 May 2007 11:23)
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#3 Thu 17 May 2007 13:50
- Laurent Jégou
- Participant assidu
- Lieu: Toulouse
- Date d'inscription: 5 Sep 2005
- Messages: 447
- Site web
Re: Le libre est il un mirage ?
Une bonne présentation des différentes définitions avait été données lors du Colloque "SIG Libres" en juin 2006 à l'EPTEGE, par JC Becquet d'Apitux :
http://perso.orange.fr/sge/libre/le-monde-du-libre.pdf
En résumé, un véritable logiciel libre doit être libre dans son utilisation, sa copie, l'étude de son code et la modification de ce dernier.
Enseignant-Chercheur en Géomatique
UT2J - Dept Géo / CNRS UMR LISST-Cieu / Master Sigma - Revue Mappemonde
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#4 Thu 17 May 2007 18:39
Re: Le libre est il un mirage ?
Bonjour,
Je ne suis pas d'accord avec ta réponse ludovic. Il y a une différence à faire
entre le Logiciel Libre (Free Software) et le Logiciel a code ouvert (Open
Source Software).
Le logiciel à code ouvert n'a pas forcement libre... Mais, de mon point de vue,
quand on dit libre ... c'est libre ... gratuit, ouvert,.... Et donc, de mon
point de vue toujours, téléchargeable par tout le monde après cela devient du
propriétaire sur base de libre.
D'autre part, beaucoup font du code ouvert par obligation... c'est
principalement le cas des applis Web en Php... Pas facile de fermer le code
d'un langage de script.
Il faut aussi différencier les boites qui prennent des briques libres pour faire
leurs produits et c'est tout ... Et celles qui, pareil, font leurs produits mais
reversent des éléments dans la communauté... L'exemple le plus flagrant étant
Autocad qui a contribué en donnant MapGuide OpenSource. Cela dépend de la
philosophie de l'entreprise...
Un autre point de vue...
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#5 Thu 17 May 2007 19:25
Re: Le libre est il un mirage ?
Bonjour,
Je ne suis pas d'accord avec ta réponse ludovic. Il y a une différence à faire
entre le Logiciel Libre (Free Software) et le Logiciel a code ouvert (Open
Source Software).
Effectivement nous ne sommes pas tout à fait d'accord, peut être simplement dû à une différence de vocabulaire. Lorsque tu dis que libre = Free software, c'est équivalent à un freeware ?
Personnellement pour moi un freeware est effectivement gratuit par contre son code source n'est pas disponible, alors qu'un Free softaware est un logiciel libre mais dans le sens de la liberté et non du prix. Et du coup je me retrouve assez bien dans la présentation citée par Laurent
Un autre point de vue...
Oui en fait cette notion de libre semble un peu ambigu, de mon coté j'essaie de parler d'un coté d'open source (qui dans mon esprit équivaut à libre) et de l'autre de freeware (gratuit mais pas de code source).
Je mets également une autre référence provenant de framasoft http://www.framasoft.net/article4127.html sur ces histoires de logiciels libres et autres, qui peut être intéressante
Dernière modification par Ludo (Thu 17 May 2007 19:34)
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#6 Fri 18 May 2007 08:52
- Laurent Jégou
- Participant assidu
- Lieu: Toulouse
- Date d'inscription: 5 Sep 2005
- Messages: 447
- Site web
Re: Le libre est il un mirage ?
Il n'y a pas de liaison entre le fait d'être libre et celui d'être gratuit dans la définition qui fait référence, celle de la Free Software Foundation. De plus, la liberté de modifier et de redistribuer entraîne l'ouverture du code.
Je suis d'accord avec l'auteur du sujet pour dire que le flou autour de ces questions semble être savamment entretenu, et que l'on essaye d'attirer le chaland avec le terme de "libre", avec des offres qui sont en fait loin de l'être selon la définition FSF.
Enseignant-Chercheur en Géomatique
UT2J - Dept Géo / CNRS UMR LISST-Cieu / Master Sigma - Revue Mappemonde
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#7 Fri 18 May 2007 10:06
Re: Le libre est il un mirage ?
Bonjour,
Bonjour à tous,
Je suis passé au dernier géoévènement, notamment sur le village opensource. Je ne suis pas forcément un grand expert en la matière, mais j'ai été surpris par le fait que beaucoup de logiciels dit libres ne le sont pas réellement. Ou bien je suis à côté de la plaque ?
Non, bien dessus, mais bon il faut faire attention elle est chaude !
Cependant, je suis quand même bien conscient que certains jouent vraiement le jeu du libre; mais j'ai l'impression que beaucoup d'autres ne sont en fait que des intégrateurs de composants libres et que leur intégration n'est pas libre du tout (et ni gratuite d'ailleurs).
Il faudrait alors que le discours soit cohérent avec les actes non ?
Je partage à 100% ton analyse. Ce n'est pas qu'une simple impression, c'est tout simplement la réalité...
Certains l'affichent très clairement (" mes produits sont construits à partir de composants OS de qualité, ce n'est pas autant qu'ils sont libres"), d'autres sont plus discrets sur la redistribution de leurs outils.
Le problème est avant tout d'ordre économique.
Comment une petite pousse peut-elle survivre avec un produit aux fonctionnalités innovantes redistribué en OS sans se faire reprendre toutes ces idées par une entreprise déjà bien implantée ? (protection investissement...)
Le libre est à la mode, mais pour qu'il dure, il va falloir avant tout organiser les communautés d'utilisateurs et de développeurs pour mettre en avant leurs atouts.
Nicolas
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#8 Fri 18 May 2007 11:02
Re: Le libre est il un mirage ?
Je suis d'accord avec l'auteur du sujet pour dire que le flou autour de ces questions semble être savamment entretenu, et que l'on essaye d'attirer le chaland avec le terme de "libre", avec des offres qui sont en fait loin de l'être selon la définition FSF.
Oui là je suis complètement d'accord.
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#9 Fri 18 May 2007 11:55
Re: Le libre est il un mirage ?
Bonjour,
Ne serait-il pas opportun, à l'heure ou les acteurs du libre géomatique francophone sont en train de se monter en structure (association ?) via l'OSGEO francophone, "d'étiqueter" les différentes sociétés en fonction de leur degré de "libre" ?
Bien évidemment cet étiquetage ne doit pas être vu de manière négative, car comme le précise Nicolas, il faut bien que les jeunes structures puissent se monter. Mais il est bien entendu que toute société "libre" doit tendre vers la diffusion de son code.
Il ne faut pas négliger que le code peut-être diffusé ailleurs que sur le site des sociétés car si elles contribuent à des projets c'est sur les sites des projets que l'on trouvera leurs contributions.
En guise de post-scriptum, que penser d'une société, présente sur le village opensource, qui a retiré le copyright d'une application web et gratuite pour le remplacer par le sien ?
Fred
Dernière modification par Fred (Fri 18 May 2007 11:56)
GeoRezo vous aide ==> Aidez GeoRezo !
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#10 Fri 18 May 2007 12:18
Re: Le libre est il un mirage ?
Comme dit précédemment il faut commencer par distinguer clairement :
* Libre
* Opensource
* Gratuit
Le logiciel libre. Le terme Free Software est utilisé en anglais, bien qu'il soit source de confusion, car "Free" peut signifier "Free as in beer" ou "Free as in speech". Et c'est bien du second dont il est question pour le logiciel libre. On préférera donc "Libre Software" pour clarifier.
Le logiciel libre est celui qui correspond à la définition de la FSF, et respecte les 4 libertés fondamentales :
* http://fr.wikipedia.org/wiki/Logiciel_l … projet_GNU
OpenSource. Un logiciel Open Source est un logiciel dont on dispose du code source. Un logiciel libre est donc OpenSource. L'inverse n'est pas forcément vrai.
Le mouvement OpenSource, porté par l'OSI, a au départ été créé pour promouvoir le Logiciel OpenSource, avec une définition de celui ci très proche de la FSF. Il a cependant apporté la confusion entre LL et OSS, et selon les référents, le terme OpenSource ne désigne pas forcément la même chose. Au sens large, il ne s'agit que de disposer du code source, mais selon l'OSI par exemple, il peut correspondre au LL. Le terme a également été complètement usurpé par certaines entreprises qui "font de l'opensource" sous pretexte que leur produit propriétaire fonctionne sous linux...
Gratuité. Rien n'oblige un logiciel libre à être gratuit. Cependant il pourra ensuite être librement redistribué , ce qui contraint fortement la façon de le faire payer. Les modèles économiques basés sur le logiciel libre sont donc en très grande majorité basés sur la vente de service autour du logiciel et pas sur la vente du logiciel proprement dit (la vente de licence dans le modèle propriétaire).
Freeware, shareware, CC-By-NC-Sa... Sont non libres.
On voit que déja dans la définition, les choses ne sont pas forcément faciles. Si on en reste à LL = FSF, c'est deja un peu plus clair.
beaucoup de logiciels dit libres ne le sont pas réellement
Donc ici on peut répondre de manière simple : si le code est sous une licence libre au sens de la FSF, c'est libre. Sinon non.
Cependant, je suis quand même bien conscient que certains jouent vraiment le jeu du libre; mais j'ai l'impression que beaucoup d'autres ne sont en fait que des intégrateurs de composants libres et que leur intégration n'est pas libre du tout (et ni gratuite d'ailleurs).
Il faudrait alors que le discours soit cohérent avec les actes non ?
Enlevons d'abord le problème de la gratuité, qui n'a rien à voir avec le fait que le résultat soit libre.
Parlons de "jouer le jeu du libre". Pour moi, cela signifie :
1) Respecter les licences des logiciels.
Ce point est fondamental, car il relève du droit. Ne pas respecter la GPL, par exemple en ajoutant des fonctionnalités sous licence BSD à GeoServer, équivaudrait à pirater un logiciel propriétaire. C'est illégal.
2) Etre clair dans le discours et l'acter
Ne pas annoncer qu'on fait du libre si effectivement on n'est intégrateur de produits libres et que le code d'intégration en lui même n'est pas libre.
Annoncer qu'on fait du libre et le faire : publier sous licence libre les logiciels développés, contribuer les modifications sur les briques libres au code source originel, écrire de la documentation, faire des traductions, des conférences, de l'information, du lobbying...
3) Respecter la communauté
Le libre est une communauté, et même des communautés. Il faut savoir les comprendre, et les respecter. Ce n'est de toutes façons que de cette manière qu'un acteur peut devenir acteur du libre. L'image d'un acteur dans le monde du libre est importante, et elle est faite par un jugement des discours et des actes par tous les membres de ces communautés.
Si on parle du monde des SIG en particulier, dans un contexte de prestataire de service en logiciel libre, on peut effectivement voir de tout dans les propositions :
* Des intégrateurs, qui ont des solutions propriétaires autour de produits libres et dont le discours est clair
* Des intégrateurs, qui ont des solutions propriétaires autour de produits libres sans le dire clairement
* Des produits 100% libres, en complément d'autres produits propriétaires
* Uniquement des produits libres
* Des produits libres et des produits "non distribués"
Si les premiers cas comportent effectivement des opportunistes, d'autres sont clairs, et le "tout libre" n'est pas forcément le but d'une société qui "fait du libre". le libre et le propriétaire ne sont pas forcément incompatibles. Tant que le discours est clair.
Les véritables SSLL elles sont la plupart du temps dans les deux derniers cas, et c'est normal. Avoir des produits "non distribués" est tout à fait cohérent dans la façon de travailler des SSLL. Celles ci vendent du service autour de logiciel libre. Souvent du développement à façon de logiciel avec des briques existantes. Si elles jouent le jeu de libre, elles reversent à la fin du projet les développement faits directement sur ces briques existantes. Si le code est propre. Si le code est documenté. Si le code est accepté en amont. Ces dernières conditions sont souvent couteuses à remplir, et c'est pourquoi un certain nombre de développements restent "non contribués", meme quand ils touchent des briques libres.
D'autre part, le développement à façon n'est souvent pas distribué pour des raisons similaires : il faudrait pour cela en faire un produit suffisamment générique, propre, documenté et packagé. C'est coûteux et parfois ce n'est pas intéressant, pour de multiples raisons (fonctionnalités trop spécifiques, technologies utilisées vieillissantes ou trop spécifiques, etc...). Il faut bien noter que le logiciel libre implique que le logiciel redistribué soit libre, mais en aucun cas il n'oblige cette redistribution.
Mais cela reste du logiciel libre, sans ambiguité. Et les SSLL, meme si ce n'est pas facile, font des efforts pour reverser le plus de code possible à la communauté, pour faire vivre leurs projets libres, et c'est par le partage des sources que cela est possible.
Comment une petite pousse peut-elle survivre avec un produit aux fonctionnalités innovantes redistribué en OS sans se faire reprendre toutes ces idées par une entreprise déjà bien implantée ? (protection investissement...)
C'est tout le mode de développement collaboratif qui permettra cela. Et les licences associées qui garantiront que ce mode de développement est respecté.
Une jeune pousse n'a d'ailleurs que rarement des produits aux fonctionnalités innovantes. Et dans ce cas, si on veut lui reprendre ses idées/produits, il faudra se mettre au développement opensource, avec ce que cela comprend : modèle de développement ouvert, contribution, etc.
Je suis passé au dernier géoévènement, notamment sur le village opensource. Je ne suis pas forcément un grand expert en la matière, mais j'ai été surpris par le fait que beaucoup de logiciels dit libres ne le sont pas réellement. Ou bien je suis à côté de la plaque ?
A la création du village du libre au géoévenement, une charte a été rédigée pour clarifier les conditions que devaient remplir une société pour y etre présente.
Dans le milieu du libre, on connait en général "l'image" d'une société en regard du libre, car elle transparait dans la communauté. Peut etre effectivement que pour les utilisateurs, faire cette distinction est plus difficile.
Il y aurait effectivement pour moi la place pour une "association des entreprises du libre en SIG" avec des critères d'acceptation qui comportent un "code de conduite" du libre, et qui servirait de label pour les SSLL. Ceci étant, comme on l'a vu aux dernieres réunions de l'OSGeo, ce n'est pas dans ce cadre, l'OSGéo étant un groupement d'individus, et ne laissant la place aux entreprises que pour le sponsoring.
Des gens qui font du libre, clairement, et entièrement, il y en a.
Mais c'est un sujet complexe, mais une chose est sure, c'est que la communication et l'explication du monde opensource (libre! aux non-initiés est toujours nécessaire et essentielle.
En espérant avoir apporté quelques éléments à la discussion,
Vincent
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#11 Fri 18 May 2007 13:46
Re: Le libre est il un mirage ?
Bonjour,
je voudrais parler ici d'un cas concret que je connais bien.
C'est l'exemple du framework IsiGéo que je développe depuis 5 ans et qui présente grosso modo les mêmes fonctionnalités que cartoweb...
La question de la libération du code de ce framework est omniprésente dans notre pensée..
Pour autant l'exercice n'est pas si aisé..
Pour moi, libérer un framework et le rendre disponible, c'est avant tout s'imposer un cahier des charges :
Il faut par exemple :
- documenter le code.
- Proposer des règles de nommage
- internationaliser l'interface et la documentation
- animer la communauté qui s'intéresse à ce code en proposant des forums, de l'aide à la prise en main de l'outils.
- Avoir la capacité de manager le projet, et de gérer en retour ce qui pourrait être produit par cette communauté.
Déjà vous comprendrez aisément que l'ensemble de ces travaux nécessite de l'énérgie sous la forme de moyens humains et financiers.
Ceci étant dit, nous y travaillons... plutôt deux fois qu'une... et notre souhait le plus sincère est d'arriver à poser notre petite pierre à ce bel édifice...
En attendant, toutes les personnes qui utilisent nos solutions ont accès aux quatre degrés de libertés qui définissent la notion de logiciel libre.
Ensuite, lorsque nous effectuons une proposition commerciale pour mener à bien une réalisation, nous n'incluons jamais de notion de licence ou de tarifs d'acquisition de nos outils mais nous dimmensionnons simplement le temps nécessaire à la conduite du projet, c'est a dire le temps nécessaire pour adapter le code et mettre en place un outil qui colle point par point à la définition du cahier des charges qui nous est confié.
Enfin, et rapidement notre framework généraliste est basé sur le principe de spip. Il présente donc une somme de fonctionnalités standards que nous étoffons à travers des contributions pour répondre à des scénarii d'utilisation précis et professionnels.
Ces contributions sont notre fond de commerce. Ce sont elles qui nous font vivre. Comme nous l'avons évoqué plus haut nous travaillons pour libérer notre framework généraliste mais il me parait un peu plus difficile de complètement lacher l'ensemble de nos travaux pour la bonne et simple raison que trivialement, nous devons également achalender les étagères de notre frigo.
Pour terminer, on évoque rarement deux notions qui viennent se greffer au 4 degrés de libertés définissant un logiciel libre.
- Le premier, c'est la paternité.. qui doit être respectée.. je ne saborde pas l'entête du code pour me l'approprier.
- le second, c'est la contagion.. si votre code utilise des briques libres, il est fort à parier que par extension votre code soit libre.. et là je ne sais pas s'il est possible juridiquement de proposer une licence payante pour un développement utilisant des briques libres )
En conclusion, je dois dire que même en baignant dans tout ça depuis quelques années, il faut admettre que le sujet est complexe et que l'exercice revient à être en constant dilemne entre sa propre philosophie et son instinct de survie..
Bien sur, nous restons preneur de tous conseils éclairés en la matière..
Bonne journée à vous,
fx
Dernière modification par fx gamoy (Fri 18 May 2007 13:49)
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#12 Mon 21 May 2007 09:57
Re: Le libre est il un mirage ?
Bonjour,
Je voulais réagir mais le pont m'en a empêché Je voudrais préciser quelque chose que fx gamoy a un peu évoqué. Une licence libre a 4 liberté évoqué plus haut, mais dans cette licence ou ces 4 libertés, il n'y a aucune référence à l'obligation de diffuser (gratuitement ou non) et distribuer le logiciel. Mais dans le cas où il le serait, il est obligatoire de fournir le code source (ainsi que les 4 libertés fondamentales).
Fx Gamoy l'a évoqué en disant que leur client qui ont financé le développement de leur framework, on la possibilité de modifier, diffuser, ... le logiciel qu'ils ont reçu puisqu'ils ont accès au code (et non il existe des moyens d'empêcher de lire du code php - ie cryptage du code -, ou juste d'en compliquer la tâche -ie donner des noms de variables illisibles -
Je possède du code php que j'ai mis automatiquement sous licence GPL (geocodage avec affichage des résultats sous OpenLayer, modif, import d'adresse, ...) mais je ne le diffuse pas, parce que le code n'est pas très correct (fonctionnalité incomplète, etc.)
Y.
Yves Jacolin, bénévole de l'association GeoRezo.net, agit au nom et pour le compte de l'association - Partageons ce qui nous départage !! - GeoRezo vous aide ? Aidez GeoRezo !
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#13 Mon 21 May 2007 12:08
Re: Le libre est il un mirage ?
Même si j'entrevois leurs sens, les abrévations de vincentp sont un peu obscurs.
Pourrait-on avoir des précisions à propos de LL, OSS et SSLL ?
Jérôme Cuinet
L'avantage de la Chine, c'est que le soleil se couche plus tard !
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#14 Mon 21 May 2007 12:19
Re: Le libre est il un mirage ?
Bonjour,
LL : Logiciel libre
OSS : Open Source Software
SSLL : Société de services en logiciels libres
Cordialement,
Hors ligne
#15 Wed 23 May 2007 18:09
- CONVERS Yann - CERTU/SYS/GEO
- Invité
Re: Le libre est il un mirage ?
Bonjour,
LL= Logiciel libre
OSS = Open Source Software (logiciel dont le code source est accessible)
SSLL = Société de Service en Logiciel Libre (Oserais-je dire que c'ets la même chose qu'une SS2I sauf que c'est à la mode...)
#16 Wed 23 May 2007 18:54
- David JONGLEZ
- Participant actif
- Lieu: Le Bourget-du-Lac
- Date d'inscription: 22 Sep 2005
- Messages: 93
Re: Le libre est il un mirage ?
Face à cette tendance des SS2I généralistes à reprendre le "Buzzword"
(*) SS2L, la communauté Open Source distingue : les SS2L, des Editeurs
(de composants Open Source) Orientés Services (EOS) qui eux sont des
purs players du libre puisque publiant leurs composants ou
développements sous licence de LL et vivant des prestations de services
liées à ces logiciels. Les SS2L/SS2I sont souvent des intégrateurs de
composants alors que les EOS joue le rôle d'éditeur et apporte une
expertise fine sur le code source de ces composants. L'intégration peut
(mais pas nécessairement) faire parti de l'offre de service d'un EOS.
(*) Eh oui, l'Open Source est devenu une réalité économique ... Qui
l'eusse cru il y a encore quelques années ! ;-)
>SSLL = Société de Service en Logiciel Libre (Oserais-je dire que c'ets la même chose qu'une SS2I sauf que c'est à la mode...)
>
>
>
David JONGLEZ
Hors ligne
#17 Thu 24 May 2007 11:56
- Francois Badet
- Invité
Re: Le libre est il un mirage ?
Bonjour à tous,
Je voudrais apporter ma contribution et quelques remarques à ce fil de
discussion sur différents points qui me paraissent importants.
1/ Sur le vocabulaire: comme déjà indiqué précédemment on (pronom
indéfini) utilise indifférement LL (Logiciel Libre) ou FS (Free
Software) et OSS (Open Source Software). Des considération sur le
caractère "Free" qui en anglais est utilisé à la fois pour signifier
"Libre" ou "Gratuit" ont conduit certains à utiliser FLOSS (Free Libre
Open SOurce Software) en accolant le mot français "Libre" afin de
préciser le sens du mot anglais "Free". Voir plus loin mes remarques sur
la gratuité.
2/ Sur le "4 libertés" du logiciel libre:
La notion de logiciel libre repose sur 4 libertés et 1 OBLIGATION.
Liberté 1: liberté d'utilisation sans restriction
Liberté 2: liberté d'étudier le fonctionnement (pour cela le code source
doit-être disponible)
Liberté 3: liberté de modifier le logiciel (pour cela le code source
doit-être disponible)
Liberté 4: liberté de redistribuer le logiciel modifié ou non
De cela on déduit que le caractère Open Source (disponibilité du code
source) est une conséquence des libertés 2 et 3, et non l'inverse. Un
logiciel libre est donc nécessairement Open Source. Inversement, un
logiciel Open Source n'est pas forcément libre. Dans la pratique cela
reste un peu théorique.
La liberté 4 est assortie d'une obligation très importante (et c'est à
ce niveau que se situe l'invention juridique fondamentale de Richard
Stallman). C'est l'OBLIGATION, en cas de redistribution du logiciel
,d'accorder les mêmes 4 libertés et d'imposer cette obligation à tous
ceux à qui on distribue le logiciel. De ce fait un logiciel libre
restera toujours libre.
3/ Sur la gratuité:
Ce n'est pas parce qu'un logiciel est Open Source ou même libre qu'il
est gratuit. Cela a déjà été indiqué dans les messages précédents.
Cependant, ce qui fait la force d'un logiciel Open Source c'est la
communauté d'utilisateurs et la communauté de développeurs qui peut se
former autour. La qualité du logiciel augmente avec le nombre
d'utilisateurs (qui détectent des bugs ou qui suggèrent des
amélioration) et avec le nombre de développeurs (qui corrigent les bugs
et développent les améliorations). Si le logiciel Open Source est payant
(c'est tout à fait possible juridiquement), cela restreint le nombre
d'utilisateurs et le nombre de développeurs car tous devront payer une
licence avant de commencer à utiliser ou améliorer le logiciel. La
gratuité est une condition nécessaire du succès du Logiciel Libre.
D'autre part, un logiciel libre peut-être librement distribué. Le
développeur pourrait éventuellement "vendre" la première copie, mais la
probabilité d'en vendre plusieurs est quasi nulle. Il n'y a donc pas de
modèle économique possible basé sur la vente de licences d'utilisation
de logiciel libre.
Pour qu'un logiciel libre soit un succès, il faut nécessairement qu'il
soit gratuit et librement accessible. Autrement il restera d'utilisation
confidentielle.
3/ Sur la difficulté à créer une communauté Open Source:
Il est de notoriété publique que la création et l'animation d'une
communauté Open Source est une tâche difficile. En effet, il faut que le
code soit de bonne qualité et bien documenté. Ensuite, il faut animer la
communauté. Cela demande des ressources techniques et humaines non
négligeables et des efforts en communication. Le témoignage de FX GAMOY
le prouve et je pense que David JONGLEZ ne le contredira pas.
4/ Sur les logiciels "propriétaire"
D'un point de vue économique, un logiciel est un bien informationnel.
Ces biens ont la particularité d'être "non rivaux". Cela veut dire que
le fait de "donner" ce type de bien à un autre, ne vous empêche pas de
continuer à profiter des bénéfices qu'il apporte. Concrètement, donner
une copie d'un logiciel à un autre ne vous empêche pas de continuer à
l'utiliser vous-même. Au contraire, donner à quelqu'un la pomme de terre
que vous aviez l'intention de manger vous empêchera de la manger. La
pomme de terre est un "bien rival" comme tous les biens matériels. Ce
qui caractérise les biens rivaux c'est la rareté, il ne sont pas
disponibles à l'infini. Traditionnellement, depuis la révolution
industrielle, nos économies sont organisées pour lutter contre cette
rareté et les lois économiques telle que la loi de l'offre et la demande
sont basées sur cet état de fait.
Au milieu des années 80, c'est à dire à une époque ou du fait de la
popularité des ordinateurs personnels (PC, Mac, etc..) la demande en
logiciels prêts à l'emploi (progiciels) à fortement augmenté (demande
exprimée de la part d'utilisateurs/prescripteurs n'ayant qu'une
connaissance simplement fonctionelle et non pas une connaissance
technique), les acteurs ont cherché (et trouvé) une solution pour
traiter ce type de bien non rival comme un bien rival. Pour cela il a
fallut (oserai-je dire artificiellement ?) organiser la rareté en
inventant la licence d'utilisation (dite propriétaire, car seul celui
qui détient la propriété intellectuelle peut accorder ce type de
licence) assortie de restrictions très fortes, notamment l'interdiction
de copier et de redistribuer (sans quoi il n'y a pas de rareté). Comme
cela, "vendre" un logiciel c'est la même chose que vendre une pomme de
terre (si ce n'est les problèmes liés au "piratage"). Les lois
économiques connues continuent à s'appliquer et on peut se raccrocher à
des modèles économiques connus pour faire des affaires.
Il est intéressant de noter que la notion de logiciel libre est apparue
exactement en même temps (au milieu des années 80), justement pour
contrer cette tendance, jugée néfaste par ceux qui ont une connaissance
technique des logiciels (c'était le cas de Richard Stallman !).
5/ Sur l'économie du logiciel libre
De ce qui précède, il semble tout à fait illusoire d'imaginer un modèle
d'affaire classique (business model) basé sur du logiciel libre. La
réalité est en fait tout autre. Ce n'est pas parce qu'un logiciel est
librement accessible qu'il est facilement utilisable et modifiable. Des
4 libertés accordées par les licences libre, les libertés d'utiliser et
de distribuer sont à la portée de tout le monde. Par contre les libertés
d'étudier et de modifier demandent des compétences et du temps.Autant,
il est facile et peu coûteux de copier/télécharger/ installer un
logiciel sur un ordinateur, autant il est difficile d'en acquérir une
connaissance de son fonctionnement et la capacité à le modifier (pour
l'adapter à ses propres besoins ou pour l'améliorer). En effet, ouvert
ou fermé, le code source est incompréhensible pour la majorité des
utilisateurs bien qu'ils aient légitimement vocation à bénéficier des
avantages des logiciels libres (gratuité des licencres, qualité,
adaptabilité, flexibilité,etc.). Ceci nécessite un transfert de
compétence entre cerveaux humains et n'est pas automatisable ! C'est sur
cet aspect que des modèles d'affaire sont possibles et vous l'aurez
deviné, c'est sur ce point que se base la stratégie de nombreux acteurs
du libre, dont WaynaSoft.
Pour alimenter votre réflexion, voici quelques articles fort intéressants:
http://www.adullact.org/IMG/pdf/doc-157.pdf Microsoft pris dans la
toile...chronique d'une mort annoncée
http://www.adullact.org/IMG/pdf/doc-221.pdf Logiciels libres : free as a
beer
http://perso.enst.fr/~yboureau/files/di … tLibre.pdf *Projet
IRIS* Le financement du logiciel libre
Bonne lecture et à votre disposition pour en discuter.
Francois Badet
WaynaSoft
12, avenue des Prés
BL 207 Montigny-le-Bretonneux
78059 Saint Quentin §Yvelines Cedex
France