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Printemps des cartes 2024

#1 Thu 03 October 2002 15:05

Frédéric POUGET
Invité

Le projet Galileo est retarde par des rivalites

ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU MONDE DU 04.10.02

Historique, strategique, le projet europeen Galileo de radionavigation et de
positionnement par satellite revet desormais des aspects tres politiques en
raison d'une opposition entre Rome et Berlin.

Les deux capitales s'affrontent au sein de l'Agence spatiale europeenne
(ESA), appelee a fournir la moitie du budget de 3,4 milliards d'euros prevu
pour le developpement de l'entreprise commune qui sera chargee de gerer ce
projet. L'autre moitie des fonds sera apportee par le budget communautaire
de la recherche.

La rivalite entre l'Italie et l'Allemagne, desireuses l'une et l'autre de
s'assurer le leadership du programme pour beneficier aussi bien d'une image
forte que des retombees economiques les plus interessantes, bloque la mise
en place de la direction de l'entreprise, ainsi que le choix des operateurs
prives. L'operation avait pourtant ete presentee comme cruciale pour une
Europe refusant la vassalisation par les Etats-Unis, selon l'expression de
Jacques Chirac.

Le Conseil europeen des telecommunications, reuni jeudi 3 octobre a
Luxembourg, est invite par la Commission a se saisir du dossier de la
contribution respective des 15 Etats concernes (la Grece et le Luxembourg ne
sont pas membres de l'ESA mais la Norvege et la Suede l'ont rejointe). Les
ministres ne devraient pas prendre de decision dans l'immediat, attendant
les resultats de contacts entre Rome et Berlin.

LA THÉORIE DU JUSTE RETOUR

Le retard accumule inquiete les industriels interesses par Galileo, un
programme approuve en fevrier, lorsque les dirigeants allemands ont fini par
s'y rallier alors qu'ils l'avaient longtemps juge trop couteux. Quittant le
camp des opposants, ou ils cotoyaient notamment la Grande-Bretagne, ils
pensaient, semble-t-il, que leur ralliement devait etre recompense. Ils ont
donc revendique pour leur pays le titre de premier contributeur au sein de
l'ESA, position qui, en vertu de la theorie du juste retour prevalant dans
une organisation intergouvernementale, permet au plus gros payeur d'etre
aussi le plus gros beneficiaire. Or le developpement du marche de la
radionavigation promet d'innombrables retombees commerciales a Galileo, qui
devrait etre exploite des 2008 et sera utile aux camions, aux avions, aux
bateaux ou aux 160 millions de voitures en circulation dans l'UE. L'Italie a
fait les memes calculs et invoque qu'actuellement elle n'a aucun role de
premier plan dans les projets spatiaux europeens.

Cette polemique a ete prudemment evoquee dans une communication de la
Commission. Une sorte d'etat des lieux qui devait etre examine a Luxembourg
et plaide pour l'urgence, compte tenu du travail qui doit encore etre
accompli et des frequences a decrocher des 2003. Les services qu'offrira le
reseau et les negociations a mener avec les pays candidats a l'adhesion,
futurs coproprietaires de Galileo, tout cela aussi doit encore etre regle.
Comme des questions d'ordre strategique, qui opposent l'Union et les
Etats-Unis. Ces derniers avaient multiplie les tentatives pour empecher la
naissance d'une initiative concurrente de leur systeme GPS (Global
Positioning System), qu'ils considerent comme un standard mondial. Ils
negocient desormais un accord avec Bruxelles. Ces pourparlers achoppent sur
l'un des futurs services de Galileo, le PRS (Public Regulated Service),
crypte, capable de resister aux interferences et aux brouillages et reserve
a Europol, aux forces europeennes de securite et de renseignement, etc. Le
PRS permettra, par exemple, de mieux surveiller les frontieres exterieures
de l'UE et d'observer les bateaux rapides de trafiquants qui, aujourd'hui,
echappent a la police grace a des brouilleurs.

Washington redoute que des terroristes soient un jour capables d'interferer
sur les signaux de radionavigation. Or l'une des bandes de frequences du
futur PRS devrait se superposer a l'un des signaux militaires americains,
dit code M , du GPS. Les Americains entendent des lors pouvoir bloquer, si
necessaire, le systeme europeen et affirment que le debat doit etre porte au
niveau de l'OTAN. L'Union refuse, plaidant la confiance reciproque, mais
precise qu'elle est prete a creer une structure de securite qui serait
l'interlocuteur des services americains. Une nouvelle rencontre est prevue,
dans quelques semaines, a Bruxelles.

Jean-Pierre Stroobants

 

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