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Bonjour.
Les données dont vous avez besoin pour représenter les alentours du site sur lequel vous agissez peuvent être principalement de deux sortes:
- des données de relief, cela s'appelle un MNT (modèle numérique de terrain). C'est ce que vous appelez nuage de points ou modèle 3D.
- des données image, c'est la photo aérienne (ou satellite), qu'on vient "plaquer" sur le relief. On parle aussi de "drappage". Ces photos aériennes doivent être redressées, pour que les collines ne soient pas "penchées", cela s'appelle l'orthorectification, et la photo est une orthophoto.

Certaines de ces données peuvent être gratuites. Le MNT de la NASA, appelé SRTM, est une grille de points au pas de 90 m sous nos latitudes. C'est très lâche, et la modélisation du relief n'est pas du tout fidèle. Tout est "lissé", et les reliefs marqués, les cassures de pentes, les falaises, les ravins, les crêtes n'apparaissent pas. Certaines imagées satellites peuvent éventuellement être obtenues gratuitement, mais ceci est difficile.

Une petite question: pourquoi posez-vous comme prérequis que ces données, à haute valeur ajoutée, devraient être gratuites?

Merci de m'éclairer sur ce point.

Si cela sert a quelqu'un c'est que cela a de la valeur.
Pourquoi payer un architecte alors qu' un macon peut construire une maison ?

Bonjour.

Les données géographiques sont souvent à la fois coûteuses à produire et génératrices de valeur: elles permettent une gestion du territoire qui peut:
- engendrer des économies substancielles (exemple: optimisation de tournées, géomarketing),
- sauver des vies (ex: innondations, gestion de crise, risques industriels...), et...
- redonner du souffle à la démocratie, grâce à la possibilité, par les cartes (voire les maquettes 3D) de consulter les citoyens sur des projets d'aménagement.

Dans cette dernière catégorie significative, on peut imaginer, par exemple, le cas d'un architecte qui voudrait donner de la visibilité à son projet immobilier, montrer comment l'ensemble s'intègre à merveille dans son environnement, de quels endroits on voit quoi, de quels endroit les constructions sont masquées, comment l'infrastructure dans son ensemble interagit avec les alentours, sur tous les plans (sociaux, environnementaux, esthétiques, économiques, acoustiques, éoliens, électromagnétiques, politiques, que sais-je encore?).

Produire une photo aérienne et un MNT suffisamment précis et détaillés sur une dizaine de kilomètres carrés (autour du projet immobilier) nécessite:
- d'acheter une caméra numérique (coût: entre 100 et 1000 K€) ou de l'amortir si elle a déjà été achetée, sans parler de l'assurance et de l'entretien.
- d'acheter un avion (50 à 1000 K€) ou de l'amortir si il a déjà été acheté, sans parler de l'assurance et de l'entretien.
- d'acheter une centrale inertielle, un système GPS différentiel (encore des centaines de K€).
- de payer un pilote professionnel et un navigateur.
- de préparer le plan de vol (autorisations, calculs des altitudes de vol, lien avec les stations GPS des alentours, ...)
- d'attendre une météo favorable. Il y a des reliefs? Plus de probabilités d'avoir des nuages, c'est thermodynamique, on n'y peut rien. Tout ce temps d'attente, l'avion attend avec son personnel.
- de faire la prise de vue (2,5 €/L de carburant, 35 à 500 L/h en fonction des zincs).
- de décharger les données.
- d'acheter des ordinateurs de dernière génération, genre double pentium quadruple coeur.
- d'acheter des stations de restitution stéréo (très cher).
- d'acheter des logiciels spéciaux de photogrammétrie (encore plus cher).
- d'embaucher des spécialistes de la photogrammétrie, rares, donc chers.
- d'embaucher des restituteurs qualifiés, qui voient en 3D.
- de traiter les données: aérotriangulation, calcul du MNT par corrélation automatique, reprises manuelles, saisie manuelle des ouvrages d'art, orthorectification, mozaïquage, corrections radiométriques, transformations finales de formats ou de systèmes de référence, contrôles finaux, gravure, livraison.

A la fin, on se retrouve avec une description très fidèle et très détaillée du territoire, en 3D (orthophoto + MNT), avec des résolutions au sol de l'ordre de 15 à 40 cm par pixel et des précisions géométriques de 25 à 70 cm. Avec de telles données, l'impact au niveau communication est sensiblement différent de celui qu'aurait la même maquette plongée dans des données plus ou moins gratuites, ou récupérées plus ou moins légalement.

Je vous invite à essayer...
Seulement, ces données ne sont pas gratuites. Cette démonstration était destinée à en expliquer les raisons.

Je vous remercie de votre attention, et vous souhaite la bienvenue dans le monde de l'information géographique professionnelle.

Bonjour,

L'acquisition de données à partir de ballon captif, de mat téléscopique ou de drône permet de s'affranchir des coûts d'acquisition à partir d'avion (sans compter le côté "bienfait pour la planète").
Voir aussi le projet "Open AerialMap" ( http://openaerialmap.org/ ), Et pourquoi pas un "OpenDTMMap" ?

Bonjour,

Pict'Earth et L'avion jaune par exemple, c'est déjà plus que des présages, non ?