Le portail francophone de la géomatique

Bonjour,
vous souvenez de cette carte magique :
http://migrationsmap.net/#/AFG/departures
dont quelques chiffres m'avaient surpris

Je n'étais pas le seul : il y a eu une grande discussion sur le réseau
Migreurop  dont je vous donne la conclusion par Alain Morice de l'université
Paris Diderot :

"En effet, beaucoup de doutes existent sur la méthodologie de cette carte
"interactive". Absolument pas interactive, puisque notre initiative est
réduite à poser des questions à un imaginaire "Je-sais-tout" de la
migration.

Beaucoup de correspondants de la liste ont repéré des anomalies par rapport
à leurs connaissances. Moi aussi : par exemple il n'y aurait aucun migrant
ouest-africain au Maroc, ni aucun Chinois en Roumanie. Le cas de la France
est de même assez douteux. La carte pour la Somalie laisse non moins
perplexe. Recenser toutes les erreurs prendrait inutilement du temps.

Mais, pour bien critiquer la démarche, il faut au moins partir du petit
lien en bas, "learn more" (en savoir plus"), où l'on indique :

-- la "source" unique, à savoir Global Origin Migrant Database, en
précisant la définition des stocks de personnes prises en considération, et
non des flux annuels ou autres : on dénombre ici les "personnes nées dans un
pays X et vivant maintenant dans un pays Y". Avec quelque lucidité, nous
sommes invités à prendre cette carte avec "un peu de méfiance" (with a grain
of salt").

Ce n'est en effet pas une "source", mais la production, mise à jour en mars
2007, d'un Centre de recherche en développement sur la migration de
l'Université du Sussex (GB) dont la méthode n'est pas connue. Pour des
phénomènes migratoires, avec tous les désordres internationaux, la date de
mars 2007, c'est déjà bon pour la poubelle (sauf pour les historiens, bien
sûr), quand on sait que précisément les migrations sont dans une phase
d'extrêmes volatilité et labilité (voir ce qui a pu se passer en Tunisie et
en Libye dans l'espace de quelques mois en 2011) .

Et l'on découvre sur le site de ce centre que le copyright de la "database"
(base de données) d'origine est de 2003 : alors, triple méfiance quant à la
qualité des mises à jour sur tous les pays de la planète. Ou bien ce Centre
dispose de plus de moyens que la CIA.

De toute manière, non seulement les statistiques dépendent de ce que les
gouvernements apportent comme "données", mais jamais elles ne tiennent
compte des migrations dites clandestines.

En plus, si l'on parle de "migrations", la logique de stock n'a pas
beaucoup d'intérêt, puisque le décompte des personnes revient en fait à
chiffrer les minorités présentes dans un pays (tout en faisant croire aux
usagers peu avertis qu'on a mesuré les flux annuels d'entrée).

-- les indicateurs et les chiffres qui sont fournis par l'Interface de
programme d'application (sic) de la Banque mondiale (World Bank API) datent
eux aussi de 2007, mais si on a la patience d'ouvrir les fenêtres
d'information sur un pays donné, on trouvera souvent des chiffres bien plus
anciens, ou non datés, ou incertains.

Conclusion : la seule chose qui ne fait pas de doute est qu'on ne peut rien
tirer de certain de cette carte, ni en valeurs absolues, ni dans la durée
(puisque toute dimension de temps est écartée), ni comparativement. Il est
possible que, accidentellement, certaines données soient bonnes, ce qui rend
le document encore plus dangereux.

Car par contraste, une autre chose retient l'attention : c'est sa
présentation séduisante, qui va inévitablement pousser des gens à lancer des
statistiques dans la nature, sans preuve et pas forcément toujours avec de
bonnes intentions."

bien cordialement
Yves Montenay

Young Aimee Elliot from New-Zealand called her map that represented the major continents on the soles of her sport shoes: “Globe trotting is getting easier”

« Bandes à Gaza » : que savent les étudiants du conflit israélo-palestinien ?

lundi 7 novembre 2011, par Chloé Yvroux

Que savons-nous du monde et de ses conflits, vraiment ? Rien... Ou si peu. Nous recevons des médias d’énormes masses d’informations qui nous arrivent plus ou moins filtrées, et ces informations, ces images, notre cerveau les filtre à nouveau. C’est dire la distance qui, bien souvent, nous sépare de la réalité. Notre perception du monde est dès lors largement pervertie.

Chloé Yvroux s’est livrée à une expérience – riche d’enseignements – auprès d’un groupe d’étudiants en deuxième année d’histoire-géographie à l’université de Montpellier, en leur demandant leur vision du conflit israélo-palestinien à travers une série de questions simples. Pour un groupe a priori mieux informé que la moyenne de la population, les résultats sont tout simplement ahurissants.

Aux Etats-Unis, la police prévoit les crimes par ordinateur

Pour ne plus se laisser surprendre par la récidive ou réorienter les patrouilles, justice et police, aidées d'IBM et autres, apprivoisent tableurs et Google Maps.

[...]

En Floride, un logiciel antirécidive

L'année dernière, la société américaine IBM et l'agence de la délinquance juvénile de Floride ont annoncé leur collaboration. L'agence utilise depuis un logiciel conçu par IBM qui permet de prévoir la récidive des mineurs délinquants.

En fonction d'un certain nombre de paramètres – comme l'âge, l'environnement familial, le casier judiciaire ou les fréquentations –, il fait office d'« aide à la décision » pour l'officier de probation, en fonction du risque de récidive. Ainsi, l'administration peut « orienter plus efficacement les adolescents vers les meilleurs programmes de réhabilitation », précise IBM.

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Voici un recueil de cartes tirées de TERRITOIRES 2040 (DATAR). Certaines des cartes y sont merveilleusement incompréhensibles... En témoigne la page 3 du document où l'on notera parmi les critiques le caractère "pas assez accessible sans traduction" de cette étude.

L'initiative reste cependant louable mais son exploitabilité très réduite...

http://cpdt.wallonie.be/sites/default/f … 3%A8ge.pdf