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Cartographies numériques
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20:33
Le forum d'OpenstreetMap, un lieu d'échange autour des enjeux de la cartographie collaborative et de l'open data
sur Cartographies numériques
Le forum d'OpenStreetMap (@OSM_FR) est très intéressant à observer et à analyser pour appréhender les enjeux actuels concernant la cartographie collaborative et l'open data en matière de géodonnées.
Les débats concernent notamment la place et le rôle que doit jouer OpenStreetMap en tant que première plateforme de crowdsoucing, en lien avec la question délicate de la coopération possible (souhaitable ?) avec des entreprises privées. Voir par exemple le problème de la réutilisation d'images haute résolution venant d'autres fournisseurs (Maxar ou autres...). Il s'agit aussi d'anticiper les évolutions et réfléchir à la manière de faire évoluer le modèle de données ouvertes avec des enjeux importants sur la façon de valoriser le modèle attributaire d’OSM. Plus la quantité de données augmente et plus le besoin de standardiser les structures est important. OpenStreetMap présente l’avantage de n’avoir qu’un unique espace sémantique, obligeant la communauté à tenir en cohérence des concepts bien différents qui ne le sont habituellement pas (les bâtiments et la voirie proche, les routes et les réseaux électriques…). Voir la consultation de la communauté sur cette question d'évolution du modèle de données.
Les enjeux en termes d'éducation et formation ne sont pas oubliés, à travers une rubrique EducOSM. Sur cette page, est présenté notamment l'enseignement des Sciences numériques et Technologie (SNT) dans les établissements scolaires. Paru au bulletin officiel de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, le bulletin officiel spécial n°1 du 22 janvier 2019 fixe le programme d’enseignement de Sciences Numériques et Technologie de la classe de seconde générale et technologique. Dans le programme en annexe (page 15), dans la thématique Localisation, cartographie et mobilité, il est fait mention de contenus dans lesquels on trouve la capacité attendue "Contribuer à OpenStreetMap de façon collaborative". La communauté OpenStreetMap propose de comparer 7 manuels scolaires de seconde qui traitent de cette capacité (Les manuels scolaires et OSM, quels traitements en SNT ?). Des pistes d'activités pédagogiques sont également proposées autour de "Carto-parties" qui exploitent les données OSM et permettent d'initier à la cartographie collaborative (Carto-Partie au lycée agricole de Beaulieu). Les "bonnes pratiques" pour contribuer à OpenStreetMap en SNT sont décrites sur le site de la DANE de l'académie de Lyon, qui est mis à jour régulièrement. Une page OpenstreetMap, la cartographie collaborative ! présente en détail l'intérêt d'utiliser OSM et de construire des activités pédagogiques avec cet outil open source pour initier et faire réfléchir aux enjeux de la cartographie collaborative et de l'open data.
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13:36
Panoramax, l’alternative libre pour photo-cartographier les territoires
sur Cartographies numériquesPanoramax fédère les initiatives (des collectivités, des contributeurs OSM, de l’IGN...) pour favoriser l'émergence d'un géocommun de bases de vues immersives. Aujourd’hui l’utilisation de photos/vues immersives de rues via Google StreetView et/ou Mapillary, ou via des prestations privées (ESRI/Cyclomédia, SOGEFI etc.) ouvre pas mal d’opportunités en termes de rationalisation des déplacements, facilitation et accélération du recueil d’information nécessaire aux traitements de certaines procédures et finalement d’amélioration de la connaissance du territoire. La collecte, le partage et l’utilisation de ces données restent cependant compliqués : problème de licences, dépendance à des sociétés privées dont la stratégie n’est pas orientée vers l’ouverture des données ou dont la stratégie n’est pas claire, difficulté à partager des bonnes pratiques, à s’assurer de la pérennité d’une solution pour y appuyer des usages métiers à partager, etc.
A terme, Panoramax pourrait devenir une sorte de StreetView à la française, mais il est encore trop tôt pour savoir quel sera l'avenir du projet. Il existe déjà une application semblable Mapillary qui semble rencontrer un succès important à l'échelle mondiale, même si la finalité est un peu différente. Sur Panoramax, les photos sont fournies par la communauté, hébergées sur plusieurs instances, disponibles en licence CC-BY-SA 4.0 et téléchargeables en pleine résolution. Il est d'ores et déjà possible d'y déposer des images et de l'utiliser en lien avec différentes applications cartographiques (notamment QGIS).
- Interface de versement des photos sur le forum Géocommuns.
- Contribution sur GitHub
- Plugin Panoramax pour Q-Gis
- Synchronisation avec JOSM
L'équipe est portée par La Fabrique des géocommuns et sponsorisée par Institut national de l'information géographique et forestière : La Fabrique des géocommuns, incubateur de communs à l’IGN. Lancée en 2021, la Fabrique a pour ambition d'initier et d'accompagner le développement de services publics numériques construits autour de géocommuns.Articles connexes
Pour aider à géolocaliser des photographies, Bellingcat propose un outil de recherche simplifié à partir d'OpenStreetMap
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6:45
Cartes et données sur le séisme au Maroc (septembre 2023)
sur Cartographies numériques
Le Maroc a été touché dans la nuit du 8 au 9 septembre 2023 par un séisme d'une magnitude de 6,8 à 7 sur l'échelle de Richter dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville de Marrakech. Près de 3 000 personnes ont perdu la vie et on dénombre plus de 5 500 blessés. L’épicentre a été localisé dans la chaîne du haut Atlas, à une quarantaine de kilomètres du Djebel Toubkal, le point culminant du Maroc. L’épicentre est proche d’Amizmiz et à environ 70 km au sud-ouest de Marrakech et 140 km au nord-ouest de Ouarzazate. La profondeur du foyer a été estimée à 25 km. La secousse a été ressentie à Rabat, à Casablanca, à Agadir et à Essaouira, semant la panique parmi la population. Le séisme a été aussi ressenti dans le sud du Portugal et de l’Espagne, en Algérie et dans les îles de Lanzarote, de Fuerteventura et à Madère. Mais c'est dans le Haut-Atlas que les dégâts sont les plus importants. La province d'Al-Haouz, rurale et assez difficile d'accès, par ailleurs destination de prédilection pour les amoureux de la nature et du tourisme de montagne, déplore plus de la moitié des victimes.
Carte d'intensité du séisme au Maroc en septembre 2023 (Source : USGS, Wikipédia)
1) Traitement médiatique de la catastrophe
« Les images du séisme qui a fait plus de 2000 morts » (Le Parisien). Nombreux sont les Marocains à avoir passé la nuit dans la rue, par crainte de répliques. « Séisme au Maroc : une tragédie nationale en images » (Slate).
« Toulia, rescapée devenue le visage de la souffrance » (BFM-TV). Au lendemain du drame, son visage a fait la Une de nombreux médias français et étrangers. Elle est désormais sans domicile à Marrakech. Elle n'est "pas très heureuse d'être le symbole de tout ça". Toulia, une mère de famille âgée de 55 ans, est devenue sans le savoir l'un des visages horrifié de la catastrophe qui a frappé le Maroc. La même image médiatique a été reprise par Libération, BBC News, Washington Post, The Telegraph...
« Cartes : là où le tremblement de terre a frappé le Maroc » (New York Times) avec carte des séismes majeurs au Maroc depuis 1900. Des informations diffusées sur les réseaux sociaux ont indiqué que certains villages n'avaient toujours pas reçu d'assistance plus d'un jour après le séisme. La région compte de nombreuses maisons en briques crues et peu d’infrastructures parasismiques. En raison des routes coupées, de nombreux villages du haut Atlas restent isolés. Des dégâts ont aussi été signalés dans la vieille ville historique de Marrakech. La Médina, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO datant de plusieurs siècles et entourée de murs en grès rouge, a été endommagée et certains bâtiments se sont entièrement effondrés.
« Séisme au Maroc : pourquoi la catastrophe était imprévisible » (TV5 Monde).
Le Maroc se trouve à la frontière de la plaque tectonique africaine, qui s’étend de l’océan Atlantique jusqu’à la Syrie en traversant la mer Méditerranée. Cette situation géographique expose régulièrement le royaume à des séismes dévastateurs, comme celui d'Agadir en 1960, qui a fait plus de 12 000 morts et détruit 75% de la ville ; ou encore à Al Hoceïma en 2004, qui a causé la mort la mort de 628 personnes et des dégâts matériels considérables. Florent Brenguier, de l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Grenoble, précise cependant que la puissance du séisme de vendredi est inhabituelle : “les zones les plus concernées par les secousses sismiques sont situées à 25 kilomètres plus au Nord, vers les côtes et le Détroit de Gibraltar. Là, l’épicentre ne se situe pas à l'interface entre deux plaques tectoniques.
« Le tremblement de terre a pris les scientifiques de court par sa violence dans cette zone » (20 Minutes).
Le Maroc est exposé aux séismes, mais ils surviennent plutôt habituellement 500 km plus au nord, vers Gibraltar, dans une région frontière entre les plaques tectoniques africaine et européenne. On parle d’une bande de 50 à 100 km où l’activité sismique est soutenue, avec des mouvements d’un côté et de l’autre de cette frontière très rapides à l’échelle de la sismologie. De l’ordre de plusieurs millimètres par an. Certes, le Haut Atlas n’est pas très loin de cette zone frontière. Mais l’activité sismique y est considérée jusque-là comme modérée, avec historiquement des séismes de magnitude 4, mais pas plus.
« Séisme historique au Maroc avec une magnitude surprenante pour les experts ! » (Futura Science). Avec une magnitude de 6,8 à 6,9, il s’agirait là du plus puissant tremblement de terre enregistré jusqu’à présent dans le pays.
« Le tremblement de terre a pris les scientifiques de court par sa violence dans cette zone » (20 Minutes).
Le Maroc est exposé aux séismes, mais ils surviennent plutôt habituellement 500 km plus au nord, vers Gibraltar, dans une région frontière entre les plaques tectoniques africaine et européenne. On parle d’une bande de 50 à 100 km où l’activité sismique est soutenue, avec des mouvements d’un côté et de l’autre de cette frontière très rapides à l’échelle de la sismologie. De l’ordre de plusieurs millimètres par an. Certes, le Haut Atlas n’est pas très loin de cette zone frontière. Mais l’activité sismique y est considérée jusque-là comme modérée, avec historiquement des séismes de magnitude 4, mais pas plus.
« Les séismes de cette ampleur sont “rares mais pas inattendus” au Maroc » (Courrier international). Le séisme qui a secoué le Maroc vendredi serait le résultat de la rupture d’une faille inverse, le type de faille qui engendre les montagnes. La faible profondeur de son foyer et sa proximité avec une zone densément peuplée aux constructions fragiles expliquent l’ampleur des dégâts.
« Séisme au Maroc : Mohammed VI en première ligne » (Le Point). Mohammed VI a décrété un deuil national de trois jours, « avec mise en berne des drapeaux sur tous les bâtiments publics » ainsi que « l'accomplissement de la prière de l'absent dans l'ensemble des mosquées du royaume ». Face à l'ampleur des dégâts, la plus haute autorité de l'État a décidé de mettre en place immédiatement une commission interministérielle. Elle sera chargée du déploiement d'un programme d'urgence de réhabilitation et d'aide à la reconstruction des logements détruits dans les zones sinistrées dans les meilleurs délais. Mohammed VI se montre aussi soucieux de contrôler son image dans les médias qu'il semble se méfier de l'aide internationale. « Séisme au Maroc : le silence gênant de Mohammed VI » (France-Info).
« Un premier bilan du séisme au Maroc en 10 points et 5 cartes et graphiques inédits » (Le Grand Continent). L’efficacité de la réponse politique au séisme et à ses conséquences sociales pourrait se transformer en enjeu clef de politique intérieure. Le président turc Erdogan qui a remporté les élections de mai dernier, avait par exemple vu sa campagne mise en difficulté par les critiques de sa réponse au séisme et du défaut d’anticipation attribué à son gouvernement. Au Maroc, le séisme de 2004 à Al-Hoceima dans la région du Rif, qui avait fait le plus grand nombre de victimes depuis le séisme d’Agadir de 1960, a été suivi de séquences de protestation des populations de cette région qui compte parmi les plus pauvres du Maroc, dénonçant l’arrivée tardive des secours et la mauvaise gestion du gouvernement — région où devait naître 12 ans plus tard, en 2016, l’important mouvement populaire du Rif.
« À Marrakech, la peur des répliques, mais aussi celle de voir fuir les touristes » (Le Monde). Marrakech, qui compte un peu moins d'un million d'habitants, a été lourdement frappée par ce tremblement de terre, puisqu'elle n'est située qu'à quelques dizaines de kilomètres au nord de l'épicentre. Les Français sont nombreux à détenir des riads qu’ils louent sur place aux touristes. Ils tentent de rassurer leur clientèle et d’éviter que suite au séisme les voyageurs ne se détournent d’une destination qui retrouvait des niveaux de fréquentation d’avant le Covid. « Un moment de panique: au Maroc, un Français, propriétaire d'un hôtel près de Marrakech, a tout perdu » (BFM-TV).
« Pourquoi certains villages n'ont-ils pas été immédiatement secourus ? » (BFM-TV). Difficilement accessibles par les routes, qui ont été endommagées ou obstruées par des blocs de pierre, des villages isolés du Maroc sont toujours dans l'attente des secouristes, plus de 48 heures après le tremblement de terre.
« Une ONG française accuse Marrakech de bloquer l'aide humanitaire » (BFM-TV). Le président de l'association Secouristes sans frontières assure que ses équipes sur place n'ont "toujours pas" reçu l'accord du gouvernement marocain pour intervenir et être "bloquées" par Marrakech. Le Maroc a accepté l'aide officielle de quatre pays, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Emirats arabes unis. La France n'est pour l'instant pas dans le lot. Plus de 830 000 Marocains vivent en France tandis que plus de 30 000 Français vivent au Maroc, selon les données des autorités françaises.
« Rabat ne veut pas se comporter en pays meurtri que le monde viendrait charitablement secourir » (Le Figaro). Sylvie Brunel, ancienne présidente d'Action contre la Faim, estime que face aux offres d’aide humanitaire aux arrière-pensées géopolitiques, il est légitime que le Maroc se positionne en État souverain. « Les Marocains ont l'expérience des séismes... Il faut faire très attention car l'expérience des séismes montre que le grand risque, c'est l'afflux de bonnes volontés qui provoque un engorgement de l'aide et une impossibilité à agir efficacement... Le Maroc ne veut pas se retrouver dans la situation du proverbe qui dit que "la main qui donne est au dessus de la main qui reçoit" » (interview pour BFM-TV). Géopolitique et gestion des risques : « Pourquoi le Maroc n'accepte pas l'aide de la France ? » (Europe 1). « Maroc : La diplomatie du séisme » (débat sur Public Sénat).
« Maroc : géopolitique d'une catastrophe » (Le Dessous des cartes). Comment expliquer que la France ne fait pas partie des premiers pays sélectionnés pour apporter de l’aide ?
« Tremblement de terre au Maroc : le difficile acheminement de l’aide internationale humanitaire » (Libération). » Les premières vingt-quatre à quarante-huit heures sont cruciales pour sauver des vies. Des voix s'élèvent pour faire remarquer qu'en cas de séisme les premières heures sont déterminantes et qu'il peut être dommageable d'attendre une réponse officielle pour décider si le pays a besoin d'aide.
« L'UNICEF estime qu'environ 300 000 personnes n'ont plus de maisons. Parmi elles, il y aurait environ 100 000 enfants » (BFM-TV). « 530 écoles et 55 internats endommagés selon le ministère marocain de l'Education nationale » (France-Info).
« Séisme au Maroc : la technologie peut-elle aider à prévoir ou à prévenir les séismes ? (France-Info). Il faut savoir qu’aujourd’hui, presque tous les mobiles ont un capteur de mouvements suffisamment sensible pour détecter des ondes sismiques. En analysant les vibrations d’un seul téléphone, il y aurait pas mal de fausses alertes. Mais comme cette détection est désormais intégrée d’usine à tous les mobiles Android, cela permet de s’appuyer sur des milliers de téléphones. Notamment, les plus proches de l’épicentre pour prévenir tous les autres. Encore une fois, ce n’est pas une prédiction, mais une alerte.
« Le séisme au Maroc a aussi dévasté le patrimoine historique, endommageant palais, mosquées et minarets » (Le Monde). Au moins vingt-sept monuments emblématiques de la région de Marrakech ont été détruits ou endommagés par le tremblement de terre qui a tué plus de 2 900 personnes. « Séisme au Maroc : l'Unesco dresse un premier bilan des monuments touchés » (LeMatin.ma).
« Comment se relever ? Le défi maintenant, c’est que tout ne soit pas reconstruit en béton » (Libération). L’entrepreneur Oussama Moukmir, fondateur d’une coopérative dédiée à la bioconstruction, promeut un bâti conforme aux normes sismiques, mais confectionné à partir de matériaux locaux et durables, en usant de méthodes anciennes. « Séisme au Maroc : les maisons en terre crue critiquées à tort » (Reporterre).
« Le phénomène controversé des "lumières sismiques" intrigue internautes et scientifiques » (France-Info). Depuis le séisme du 8 septembre au Maroc, des vidéos amateurs montrant des phénomènes lumineux présentés comme liés au tremblement de terre circulent sur les réseaux sociaux. Ils sont parfois décrits comme des "lumières sismiques", un phénomène que la science peine à expliquer.
« Séisme au Maroc : raconter un événement exceptionnel à l’étranger, le défi de la presse régionale » (La rvue des médias). Sans bénéficier des mêmes moyens que la presse nationale, les quotidiens régionaux déploient des techniques pour articuler ces actualités à l'échelle locale. Aussi exceptionnel soit-il, un événement survenu à l’étranger n’est pas forcément traité en une. Pour les inondations survenues en Libye quelques jours après le séisme au Maroc, par exemple, la couverture médiatique de la PQR est moindre.
2) Pistes d'analyse scientifique en termes d'aléa/risque/vulnérabilité et enjeux
Séisme au Maroc : "C'est une rareté d'avoir de si gros séismes dans cette zone" (France24)Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a indiqué que le séisme était d'une magnitude de 6,8 degrés sur l'échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville de Marrakech. Il s'agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour. Un phénomène "surprenant", selon Florent Brenguier, sismologue à l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Grenoble, car la zone où se trouve l'épicentre ne se situe pas "à l'interface entre deux plaques tectoniques".
« Séisme au Maroc. "Marrakech n’est pourtant pas la zone la plus active du pays" » (Challenge.ma).
En Turquie, on était sur un mouvement horizontal, puisque la Turquie s’échappe en gros vers l’ouest, elle « part » vers la Grèce. Il y a un coulissement horizontal des plaques. Là, on est plutôt sur une convergence entre l’Afrique et l’Eurasie ou l’Ibérie, la partie espagnole, et sur des failles chevauchantes : le relief du Haut-Atlas est en train de monter sur l’avant-pays au nord. Mais on est toujours dans un contexte de limite de plaques. Il faut voir à quelle magnitude le séisme va se fixer. On est autour de 6,8 ou 6,9, ce qui est une intensité assez forte. Cela correspond en gros à un déplacement moyen sur la faille de l’ordre d’un mètre, en quelques secondes, sur plusieurs kilomètres. Forcément, ça secoue énormément la région (Philippe Vernant, enseignant-chercheur à l’université de Montpellier (sud) et spécialiste en tectonique active, notamment au Maroc).
En 2011, un nouveau règlement de construction parasismique (RPS 2000) a été mis en place, et est appliqué dans la majorité des nouvelles constructions des zones urbaines marocaines. Mais selon Philippe Guéguen, directeur de recherche à l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Grenoble, de nombreux bâtiments plus anciens et monuments historiques échappent à ces nouvelles normes : “la réglementation n’est pas faite pour ce type de bâtiment, il n’y a pas de règle particulière. Il faudrait les renforcer, ou les remplacer par des bâtiments plus récents, plus modernes. Mais personne ne fait ça. Et la mise en application des normes demande du temps.”
Michel Sébrier, Lionel Siame, El Mostafa Zouine, Thierry Winter, Yves Missenard, Pascale Leturmy (2006). Tectonique active dans le Haut Atlas marocain. Comptes Rendus Geoscience, Vol. 338, 1–2, January 2006, Pages 65-79. La révision critique des données sismologiques et structurales, associée à l'acquisition de nouvelles données topographiques, géomorphologiques et sur la géologie du Quaternaire permet de situer les failles actives majeures du Haut Atlas aux niveaux des failles bordières nord et sud. La segmentation de ces failles suggère qu'elles ont le potentiel pour générer des séismes de magnitude 6,1 à 6,4.
Taj-Eddine Cherkaoui & Ahmed El Hassani, Seismicity and Seismic Hazard in Morocco 1901-2010, Bulletin de l’Institut Scientifique de Rabat, section Sciences de la Terre, 2012, n° 34, p. 45-55. Voir également le site personnel de Taj-Eddine Cherkaoui sur la sismicité et l'aléa sismique au Maroc.
B. Theilen-Willige, R. Löwner, F. El Bchari, H. Wenzel (2013). Remote Sensing and GIS Contribution to the Detection of Areas Susceptible to Local Site Effects during Earthquakes and to Tsunami Waves in W-Morocco. Vienna Congress on Recent Advances in Earthquake Engineering and Structural Dynamics 2013 (VEESD 2013). Lorsque des tremblements de terre ou des tsunamis se produisent, des actions immédiates et efficaces sont nécessaires pour réduire les dommages matériels et les pertes humaines. Les techniques de télédétection et SIG sont étudiées dans le cadre du projet W-Maroc afin de contribuer à l'inventaire systématique et standardisé des zones les plus sensibles aux mouvements du sol.
Abdelouahad Birouk, Aomar Ibenbrahim, Azelarab El Mouraouah & Mohamed Kasmi (2020). New Integrated Networks for Monitoring Seismic and Tsunami Activity in Morocco. Annals of Geophysics, 63, 2, SE220, 2020. Un certain nombre de réseaux ont été déployés pour mesurer le niveau de la mer et surveiller l'activité sismique en temps réel au Maroc, qui a connu plusieurs tremblements de terre destructeurs au cours de son histoire. Ce nouveau réseau sismique consiste en un hub pour la gestion des données satellites et les 48 stations sismiques au sol, toutes reliées à une Unité centrale d’acquisition, de traitement et de stockage des données à Rabat. Par rapport au réseau précédent, le nouveau réseau a permis d'enregistrer cinq fois plus d'événements par an et a contribué à abaisser le seuil des magnitudes détectées. Une surveillance 24h/24 et 7j/7 a été mise en place pour cette surveillance et pour fournir une alerte sismique rapide aux autorités nationales compétentes dans le cadre de la gestion des risques sismiques.
Pour comprendre l'origine du séisme, l'Observatoire éducatif méditerranéen (EdumedObs) met à la disposition des enseignants un dossier à ouvrir dans Tectoglob3D. L'outil se présente comme un globe virtuel en 3D. Le logiciel Tectoglob3D permet d'étudier des sismogrammes, de réaliser des coupes, d'ajouter des foyers et de faire de la tomographie sismique. L'application peut être utilisée directement en ligne sur le site SVT de l'académie de Nice (voir cette vidéo de présentation).
« Maroc, Lybie, Grèce : plus la société est inégalitaire, plus la catastrophe est meurtrière » (Futura Sciences). L’investissement dans les biens communs, la répartition des richesses et celle du pouvoir déterminent la vulnérabilité des populations aux catastrophes naturelles, explique Jean-Paul Vanderlinden qui est professeur en économie écologique à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et membre du laboratoire CEARC (cultures, environnements, Arctique, représentations, climat) de l’Observatoire de Versailles Saint-Quentin. Ses travaux portent sur l’analyse du risque existentiel au niveau local et son articulation avec le changement climatique.
« Pour une analyse géographique des catastrophes : le cas du séisme du 8 septembre au Maroc » (Le Grand Continent). David Goeury rappelle la nécessité de procéder à une analyse géographique des catastrophes pour comprendre comment peut se déployer une aide d’urgence. La polémique stérile sur l’aide internationale est venue masquer la réalité du territoire touché et les spécificités du déploiement des secours d’urgence en zone de haute montagne. L’émotion, les élans de générosité et l’incompréhension de réalités territoriales complexes ont nourri des discours particulièrement confus.
« Séisme : géopolitique du désastre marocain » (Blast). Aboubakr Jamaï, Professeur des relations internationales à Aix-en Provence, décrypte et analyse ce que cet évènement tragique révèle de la situation politique et sociale du royaume chérifien ainsi que de ses relations diplomatiques, plus que tendues, avec la France.
3) Cartes et données SIG à visualiser en ligne ou à télécharger
Cartographie du tremblement de terre par l'United States Geological Survey (USG) avec l'intensité sismique, les failles tectoniques, la densité de population, etc...
Cartographie du séisme et de la zone impactée par l'United Nations Satellite Centre (UNOSAT-UNITAR) avec analyse de la population exposée.
Ressources fournies par le Global Disaster Alert and Coordination System (GDACS).
Ressources mises à disposition par le Centre Sismologique Euro-Méditerranée (CSEM).
Données SIG sur le Maroc mises à disposition sur Humanitarian Data Exchange (HDX), site dédié au partage de données humanitaires.
Cartographie des villages en attente d'aide (fichier kml sur Google Maps).
Tous les villages et douars situés à moins de 50 km de l’épicentre du séisme (fichier kml sur Google Maps).
Cartes et données SIG élaborées par le Service de gestion des urgences CopernicusEMS (dégâts estimés à partir de l'observation d'images satellites).
Images Maxar en haute résolution diffusées en données ouvertes avec possibilité de comparer les images avant et après la catastrophe sur le visualisateur en ligne. Inscription sur le site nécessaire pour pouvoir télécharger des images prêtes à l'analyse. Voir ce tutoriel pour optimiser le téléchargement et faciliter la réutilisation des images Maxar dans Q-Gis.
Fichiers des plaques tectoniques à télécharger au format shp ou geojson. Carte des séismes dans le monde sur la période 1900-2018 disponible en pdf.
Base de données des tremblements de terre dans le monde (NCEI - NOAA) avec la géolocalisation, la magnitude, la distance du foyer par rapport à l'épicentre, les pertes humaines, les dégâts matériels.
Séisme au Maroc : la déformation du sol vue par satellite (Futura Sciences). Les secours ont eu accès rapidement aux images satellitaires de la zone dévastée par le séisme au Maroc grâce à la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures ». Mais les satellites sont également capables d’observer très finement la déformation du sol. Des données essentielles pour mieux comprendre ce qui s’est passé dans la nuit du 8 au 9 septembre.2
Des images et des analyses à partir d'images satellites Pléiades (CNES) sont mises à disposition dans le cadre de la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures ». Cartes réalisées par UNITAR / UNOSAT. Certaines images permettent d'étudier la déformation au sol vue depuis les satellites.
4) Utilisation de la cartographie pour organiser l'aide humanitaire
La communauté OpenStreetMap s'est mobilisée en urgence pour mettre à jour la cartographie de la zone touchée par le séisme, faciliter les secours et organiser la logistique. L'équipe humanitaire HOT Osm (@hotosm) a appellé tous les volontaires à une grande opération de cartographie collaborative dans le cadre de la procédure « Disaster Response » qu'elle a mise en place pour couvrir ce type de catastrophe. Pour participer à cette cartographie à distance : [https:]]
Données SIG déjà mises à disposition sur le site HOT Osm. Les données concernant les bâtiments sont régulièrement mises à jour.
« Dans la province d’El Haouz, dans les zones rurales, les maisons sont construites en terre, les unes à coté des autres ce qui rend parfois difficile de séparer les bâtiments de leur entourage, surtout si il y des arbres à côté. Je propose de cartographier la bâtiment selon leur contour extérieur, indépendamment de la forme intérieur du bâtiment » (témoignage de Fatima Eddaoudi responsable Tasking Manager de HOT). Les discussions portent également sur le périmètre à prendre en compte (disponible en geosjson) et l'avancée du travail de saisie cartographique qui nécessite des processus réguliers de validation (voir la grille de tâches en geojson).
Rapport d'impact 2022-23 sur les opérations conduites par HOT Osm « Cartographions notre monde ensemble »
« Qualité des données : un voyage sur la plateforme humanitaire d'OpenStreetMap » (Geotribu). Delphine Montagne parle de son travail bénévole et solidaire de validation au sein des campagnes d'HOT OSM, le volet humanitaire d'OpenStreetMap.
Réponse au tremblement de terre en Turquie et en Syrie (février 2023) : les ressources mises à disposition permettent de mettre en évidence l'intérêt de la cartographie humanitaire et l'expérience déjà acquise par HOT Osm lors du séisme en Turquie et Syrie.
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12:42
Cartes et données sur le rugby en France et dans le monde
sur Cartographies numériquesLa Coupe du monde de rugby à XV, qui a lieu en France du 8 septembre au 28 octobre 2023, est l'occasion de s'intéresser à l'importance de ce sport à l'échelle de la France et du monde. Le rugby est devenu un sport mondialisé, mais ultra-polarisé au regard du petit nombre de pays participants. En France, ce sport s'est largement diffusé au delà de la région sud-ouest, qui reste malgré tout son fief d'origine avec des clubs historiques comme Toulouse ou Bayonne.
1) La géographie du rugby à l'échelle mondiale
Carte des pays participants à la Coupe du monde de rugby à XV 2023 (source : Wikipédia)
La Coupe du monde de rugby à XV est organisée tous les quatre ans depuis 1987. Depuis l’édition de 1991, cette compétition se déroule en deux phases : une phase de qualification et un tournoi final. Seules quatre nations figurent au palmarès de la Coupe du monde. La Nouvelle-Zélande a remporté trois fois le trophée en 1987, 2011 et 2015, tout comme l'Afrique du Sud en 1995, 2007 et 2019. L'Australie a gagné deux fois en 1991 et 1999 et l'Angleterre a gagné l'épreuve en 2003, seul pays de l'hémisphère Nord à s'emparer du trophée planétaire. La France a été présente trois fois en finale (1987, 1999, 2011). Malgré une ouverture aux différents continents et aux nouveaux venus par qualification, le bilan fait apparaître que la compétition est jusqu'ici dominée par cinq nations, trois de l'hémisphère Sud et deux européennes : l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud pour le Sud ; l'Angleterre et la France pour l'Europe. Seules ces cinq sélections nationales sont parvenues à se hisser en finale. Avec trois qualifiés en Coupe du monde, le rugby sud-américain est en pleine progression. Le Japon, qui a été le précédent pays organisateur en 2019, fait figure un peu d'exception en Asie.
Des données concernant la participation par nations, la fréquentation par nombre de spectateurs ou la présence dans les stades sont disponibles sur Wikipedia. Pour obtenir des données plus détaillées, consulter le site officiel rugbyworldcup.com.- Géographie du rugby (extrait de l'émission "Géographie à la carte", France Culture)
« En réalité, la Coupe du monde de rugby n’est pas si mondiale que ça : ce sont toujours les mêmes pays qui gagnent mais ce sont toujours aussi les mêmes qui participent. Lorsque l’on regarde quels sont les pays qui sont qualifiés pour la Coupe du monde 2023 – et la situation était similaire pour les éditions précédentes – , il y a 12 places qui sont déjà « trustées », et il n’y a que 20 nations qui participent, ce qui signifie que le reste du monde se partage seulement huit places. C’est une ouverture qui est un peu difficile. C’était le propos tenus par Jean-Pierre Augustin dans son étude géographique du rugby, qui expliquait que c’était une mondialisation inachevée et peut-être au fond, inachevable… Car cette pratique qui est née au début du XIXe siècle au Royaume-Uni s’est in fine assez peu développée. Aujourd’hui, on compte 132 fédérations nationales qui font partie de la fédération internationale, un chiffre qui, à l’échelle du sport, est tout petit, comparé à la FIFA ou à la fédération internationale de volley qui en compte plus de 220. La pratique du rugby est très ancrée dans certains pays, même si on observe un fléchissement, que les choses sont en train d’évoluer par le biais de différents canaux : la professionnalisation […], l’arrivée du rugby à 7 dans le programme olympique depuis les JO de Rio de 2016, et la féminisation, qui a permis de grossir les rangs des licencié.es et des pratiquant.e.s de rugby. »- « 10 points, 9 cartes et graphiques sur le monde du rugby » (Le Grand Continent)
Demain le XV de France défie les All Blacks pour l'ouverture de la Coupe du monde de rugby !
— Julien Migozzi (@JulienMigozzi) September 7, 2023
Mais d'ou viennent les Bleus ?
Petit thread pour explorer la géographie mondiale des 1165 joueurs du XV de France, avec ce site construit pour l'occasion : ?? [https:]]
1/9 pic.twitter.com/U3SLoLK7sw
La carte officielle de la coupe du monde de rugby : la projection d'Atlantis (1948) pic.twitter.com/JC8mrA7IdH
— Jules Grandin (@JulesGrandin) September 8, 2023
2) La géographie du rugby à l'échelle nationale
Hélène Joncheray, David Sudre et Antoine Lech, « Le monde de l’Ovalie et ses espaces », Norois, 244 | 2017.
« Le rugby en Lorraine : vers un nouvel "effet Coupe du monde" ? » (INSEE, 2015).
« Coupe du monde : le rugby a-t-il vraiment dépassé les frontières de l'Ovalie ? » (France-Info, 2023).
« Rugby : du combat celte au jeu occitan (L'Histoire).
« Rugby à la télévision : jusqu’en 1995, c’était le paléolithique » (La revue des médias).
« 200 ans de ballon ovale » (archives Gallica).
Même s'il peut exister un "effet coupe du monde", le sport ce n'est pas que la compétition et il peut être intéressant d'étudier les pratiques sportives à travers le nombre de clubs et de licenciés. Le rugby témoigne d'une diffusion à partir du Sud-Ouest, même si aujourd'hui sa pratique a tendance à se généraliser.
Part des licenciés de rugby en France métropolitaine en 2020 (source : Jean Dupin, INJEP, Data.gouv.fr)
Les données sont issues du recensement des licences et clubs auprès des fédérations sportives agréées par le ministère chargé des sports. Voir le site de l'INJEP pour utiliser les données du recensement 2021.
Il existe des inégalités entre les femmes et les hommes dans la pratique du sport. Les femmes pratiquent davantage le sport de manière encadrée ou en club, mais elles sont moins nombreuses à participer à des compétitions. Le rugby reste, avec le footbal, l'un des sports les plus inégalitaires en termes d'égalité homme/femme, si l'on prend comme critère le nombre d'inscrit.e.s par fédération sportive en France.
Le rugby, l'un des sports les moins pratiqués par les femmes (source : INJEP, 2021)
?La carte du rugby professionnel (depuis la saison 98-99 pour la première division et la saison 00-01 pour la deuxième)
— surlatouche.fr (@surlatouche_fr) May 4, 2020
31 départements sur 96 ont ainsi été représentés au niveau pro (35%) pic.twitter.com/ipMEQNn5c3
Articles connexesA l’occasion de la coupe du monde de rugby à XV qui commence aujourd’hui en France, j’ai dessiné la carte de tous les clubs emblématiques de rugby ? pic.twitter.com/mzAIGxmlIi
— Alcatela (@Alexismouss) September 8, 2023
L’Atlas des sports, le site qui interroge le monde sportif et ses dynamiques socio-spatiales
Approche multiscalaire des pratiques sportives. L'exemple des sports de « balle au pied »
La cartographie des clubs de football à travers les réseaux sociaux
Football : cartographie de tous les pays affrontés par les Bleus dans leur histoire
La cartographie du Tour de France d'hier à aujourd'hui
Cartes des pistes cyclables en Europe et en France
Classer les villes cyclables en France et dans le monde. Quels sont les indicateurs utilisés ?
Cartographier les espaces du tourisme et des loisirs -
8:26
L’Atlas des sports, le site qui interroge le monde sportif et ses dynamiques
sur Cartographies numériques
Véritable observatoire des pratiques sportives, l'Atlas des sports propose de représenter les différentes cultures du domaine et leurs formes de spatialisation. Les articles enrichis de figures analysent les combinaisons spécifiques à chaque pratique sportive, comme des comportements, des systèmes de valeurs et les rapports au corps qui sont mis en œuvre dans les situations motrices et les espaces appropriés.Ce projet qui rassemble de multiples contributions émanant de chercheurs et de chercheuses en sciences sociales est porté par des scientifiques du laboratoire Espaces et SOciétés (CNRS/Institut Agro/Le Mans Université/Nantes Université/Université d’Angers/Université de Caen Normandie/Université Rennes 2). Le laboratoire ESO propose par ailleurs une série d'Atlas sociaux sur Angers, Caen, Le Mans, Nantes et Rennes (voir ce billet de présentation).
Les cultures sportives, combinaisons spécifiques à chaque sport de pratiques, de comportements, de systèmes de valeurs et de rapports au corps (S. Darbon, 2010) mettent en œuvre des situations motrices dans des espaces appropriés (J-P Augustin, 2011). Ainsi, l’inscription des pratiques sportives dans des lieux nécessite des mises en ordre et des aménagements spatiaux. La sportivation qui caractérise le monde contemporain rassemble à la fois des sports de compétition et des ludo-sports, les activités sportives évoluant désormais à l’intersection entre ces deux formes de pratique, qu’elles soient individuelles ou collectives. C’est pourquoi les finalités de cet atlas sont à la fois de favoriser la création d’un réseau informel de chercheurs et de chercheuses, appartenant à différentes disciplines scientifiques et travaillant sur les multiples dimensions de la spatialisation de l’objet « sport », et d’analyser ce que les diverses contributions peuvent apporter les unes par rapport aux autres.
Un projet organisé autour de 12 thématiques :
- Patrimoine, patrimonialisation, enjeux de mémoire et hauts lieux du sport
- Diffusion spatiale des sports
- Pratiques sportives: inégalités et différenciations
- Mobilités et circulations des sportifs
- Fabrique des territoires du sport
- Les marchés du sport: enjeux économiques, flux financiers
- Polarisations, métropolisations
- Espaces du sport. Usages et conflits d’usages
- Enjeux géopolitiques et politiques
- Spectacles sportifs: du local au global
- Territoires du sport santé
- Problèmes sociaux
Ludovic Lestrelin, Yvonnick Le Lay, François Madoré et Stéphane Loret coordonnent le projet. Les auteur·e·s réalisent les traitements statistiques et cartographiques de leurs planches de manière autonome ou avec le soutien de Simon Charrier et Stéphane Loret. Stéphane Loret a mis en œuvre le site web du projet.
Parmi les premiers articles à découvrir :
- Les marathons en France : entre effet de métropolisation et dissémination
- Le surf fédéral en France : une activité sportive de moins en moins «régionalisée»
- De la réinvention touristique et culturelle des hauts-lieux de la production des sports équestres: le cas des Haras nationaux en France
- Castres Olympique, une particularité dans le Top 14
- La course à pied en France, marqueur de la ruralité
- Le Paris Saint-Germain : d’un club de football francilien à une franchise sportive mondiale
- L’irréversible métropolisation du rugby d’élite masculin français
Bibliographie :- Augustin J.-P., « Qu’est-ce que le sport ? Cultures sportives et géographie », Annales de géographie [En ligne] 2011/4 n° 680, pp. 361-382 http://www.cairn.info/revue-annales-de-géographie-2011-4-page-361.htm
- Darbon S., « Les pratiques sportives au filtre de l’anthropologie », La revue pour l’histoire du CNRS [En ligne] n° 26, 2010, pp. 24-29, DOI : 10.4000/histoire-cnrs.9268; [histoire-cnrs.revues.org] .
- Gillon P., Grosjean F., Ravenel L., Atlas du monde sportif. Business et spectacle : l’idéal sportif en jeu, Paris, Autrement, col. « Atlas/Monde », 2010, 80p.
Atlas national des fédérations sportives en France (2019)
[https:]]
Petit atlas du sport. Disponible sur le journal Zeit online (en allemand)
[https:]]
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18:14
Une histoire du conflit politique. Elections et inégalités sociales en France 1789-2022 (Julia Cagé, Thomas Piketty)
sur Cartographies numériquesLe nouveau livre de Julia Cagé et Thomas Piketty, « Une histoire du conflit politique », s'accompagne d'un site Internet très riche qui fournit les données des élections majeures en France depuis 1848, des tableaux de bord ainsi que des cartes permettant de conduire des comparaisons à l'échelle des communes.
Qui vote pour qui et pourquoi ? Comment la structure sociale des électorats des différents courants et mouvements politiques a-t-elle évolué en France de 1789 à 2022 ? En s’appuyant sur un travail inédit de numérisation des données électorales et socio-économiques couvrant plus de deux siècles, cet ouvrage propose une histoire des comportements électoraux et des inégalités socio-spatiales en France de 1789 à 2022. Pour la première fois, il devient possible de comparer la structure des électorats sur une longue période.
L'ensemble des données, graphiques et extraits du livre sont disponibles en ligne sur le site unehistoireduconflitpolitique.fr. Grâce à la numérisation des archives électorales au niveau des 36000 communes pour toutes les élections législatives et présidentielles de 1848 à 2022 et les principaux référendums de 1793 à 2005, il devient possible pour la première fois de comparer précisément qui vote pour qui.- Cartographie. Comment se répartissent les votes et les richesses dans l'hexagone depuis 1789 ?
Choisissez les élections (législatives, présidentielles, référendums) ou les caractéristiques socioéconomiques (revenu, capital immobilier, etc.) que vous souhaitez cartographier, puis zoomez sur le territoire de votre choix. - Conflit. Comment vote votre commune depuis deux siècles, et où se situe-t-elle dans la répartition des richesses ?
Visualiser la place de votre commune par rapport à la moyenne nationale et son évolution dans le temps, pour toutes les élections et les caractéristiques socioéconomiques. - Portrait. Qui a le vote le plus populaire et le plus bourgeois ?
Pour toutes les élections et les courants politiques, découvrez comment le score obtenu varie avec la richesse de la commune.
Le module cartographique permet de faire des comparaisons du vote par courants politiques et sur du temps long, ce qui est assez inédit.
On peut recroiser ces cartes avec les portraits par communes qui permettent d'étudier l'évolution politique sous forme de courbes cumulatives plus spécifiquement pour les communes que l'on souhaite.
Un générateur de graphiques permet de comparer différents candidats et courants politiques pour voir lesquels sont les plus "populaires" ou les plus "bourgeois". C'est très démonstratif pour mettre en évidence la sociologie du vote. En même temps, on peut discuter les termes "populaire" et "bourgeois" (il existe beaucoup de déciles intermédiaires) et questionner la significavité de la donnée qui est le revenu communal moyen.
Liens pour télécharger les ressources- Accès direct au module cartographique
- Page pour télécharger les données
- Cartes de l'ouvrage
- Cartes des annexes
- Graphiques du livre au format pdf
- Graphiques du livre au format xlxs
Commentaires dans les médias
« Julia Cagé et Thomas Piketty livrent une vision inédite de l’histoire politique française » (Le Monde).
« Les critiques ne manqueront pas face à l’ampleur et à l’ambition de l’ouvrage de Cagé et Piketty. Mais l'ouvrage des deux économistes se pose d’emblée comme une référence. Malgré des limites, son approche replace les inégalités sociales au cœur des études du vote » (Tribune de Vincent Tiberj, Le Monde).
« Julia Cagé et Thomas Piketty : le vote Macron est le plus bourgeois de l'Histoire ! » (interview des auteurs pour France Inter qui évoquent la notion de classes "géo-sociales").
« Les six enseignements à retenir du livre de Thomas Piketty et Julia Cagé, une nouvelle somme globalisante, un énorme pavé façon livre-enquête, deux siècles d’histoire électorale et une question simple : "Qui vote pour qui et pourquoi ?" » (Libération).
« Une histoire du conflit politique par Julia Cagé et Thomas Piketty, le livre qui relance la gauche » (L'Obs).
« Une histoire du conflit politique sans géographie » (Metropolitiques.eu). Julia Cagé et Thomas Piketty livrent une somme ambitieuse analysant les élections en France depuis la Révolution de 1789, qui accorde une place centrale à la notion de « classe géo-sociale ». Selon Frédéric Gilli, le livre comporte toutefois des limites méthodologiques importantes notamment dans l’usage des données géographiques.
« Une histoire du conflit politique sans géographie » (La Vie des idées). Pour Michel Offerlé, l'éco-histoire du conflit politique en France proposée par Julia Cagé et Thomas Piketty est une défense de la bipartition électorale : le clivage gauche-droite est le fondement de notre démocratie et il a permis le progrès social. Il faut donc travailler à le rétablir. Pour entrer dans le livre, il faut accepter cinq clés qui sont à la base de leur méthodologie et de leur démonstration et accepter la définition implicite du conflit qui est ici implicitement donnée.
« La thèse de Julia Cagé et Thomas Piketty est une fable historique », selon l’historien Nicolas Roussellier (L'Obs). Le spécialiste de l’histoire politique française regrette le « schématisme » du nouvel ouvrage des deux économistes. Selon lui, l’électorat de Macron n’est pas « le plus bourgeois de l’histoire ».
« Cagé et Piketty ne nous aveuglent-ils pas ? » (Alternatives économiques). Pour Christophe Ramaux, l’optimisme de la volonté de Julia Cagé et Thomas Piketty est louable. « Là où il y a une volonté, il y a un chemin » aurait dit Lénine. Encore faut-il avoir une bonne boussole… Car que les « faits sont têtus » !
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20:30
30e Conférence Internationale sur l’Histoire de la Cartographie (ICHC) - Lyon 1er-5 juillet 2024
sur Cartographies numériques
La 30e Conférence Internationale sur l’Histoire de la Cartographie (ICHC) aura lieu à Lyon du 1er au 05 juillet 2024 sur le thème « Confluences - Interdisciplinarité et nouveaux défis dans l'histoire de la cartographie ». La conférence est ouverte à tous ceux qui travaillent sur l'histoire de la cartographie, indépendamment de la région géographique, de la langue, de la période ou du sujet. La conférence encourage la coopération et la collaboration libres et sans entraves entre les spécialistes de la cartographie de nombreuses disciplines universitaires, les conservateurs, les collectionneurs, les marchands et les institutions par le biais de conférences illustrées, de présentations, d'expositions et d'un programme social.L’appel à contributions est ouvert sur le site [https:]] du 1er septembre 2023 au 20 novembre 2023 pour des communications orales individuelles, des sessions thématiques (groupe de communications individuelles), des posters et des ateliers sur les possibilités d’intégrer une démonstration technique d’analyse associées à l’histoire de la cartographie. La langue officielle de la conférence sera l’anglais, et toutes les présentations devront être faites dans cette langue (il n’y aura pas de traduction simultanée). Toute présentation (communication orale, poster ou atelier) implique que la personne responsable vienne à Lyon pour la faire en présentiel.
La 30e édition de l'ICHC encourage particulièrement des présentations sur les thèmes suivants :
- Cartographie des déplacements, voyages et rencontres en cartographie.
Englobe la production de cartes pour aider les voyageurs et les touristes à atteindre leurs objectifs, à organiser l'hébergement et le transport, et la manière dont les territoires sont mis en valeur.
- Cartes et réseaux - Utilisation, échange et circulation des cartes
Explore les interrelations entre les producteurs de cartes, en tenant compte de la diffusion de nouveaux champs d'intérêt, de nouvelles utilisations, de l'introduction de nouvelles techniques et des réseaux de partage.
- Cartographie de la nature, des espaces sauvages et de l'agriculture
Vise une nouvelle compréhension de la manière dont les espaces naturels, sauvages et agricoles ont été traités, y compris la végétation, les montagnes, les étendues d'eau, les productions agricoles, les environs des villes et les risques naturels.
- Le développement de l'urbanisme et de la cartographie
La planification implique ou suppose une connaissance précise de la réalité topographique, ce qui a conduit à des améliorations de la cartographie, tant au niveau des techniques de mesure que de la conceptualisation, et récemment à l'introduction de la cartographie numérique.
- Nouvelles perspectives sur la transition numérique
Étudie la manière dont la dématérialisation introduit de nouvelles problématiques : décomposition en couches vectorielles à assembler et organiser pour de nouveaux usages, nouveaux rapports entre données et expression graphique, big data, conservation (ou mise au rebut) des données historiques/anciennes et des cartes numériques.
- Et tout autre aspect de l'histoire de la cartographie.
L’appel à communications propose 4 types d’interventions :
- Communication orale : présentation de 15 à 20 minutes sur une recherche en cours
- Posters : présentation dédiée à montrer une analyse de dispositifs visuels accompagnées de textes succincts
- Ateliers/Workshops : possibilités d’intégrer une démonstration technique des possibilités d’analyse associées à l’histoire de la cartographie
- Session thématique : proposition d’une séance de communications orales (les résumés des différentes interventions doivent être communiqués au comité scientifique)
Dates importantes : appel à communications/ateliers/posters - du 01/09/2023 au 20/11/2023
Réponse du comité scientifique : janvier 2024
- Exposition Représenter le lointain : une vision européenne (2 avril - 13 juillet 2024)
Exposition organisée à la Bibliothèque Municipale de Lyon, dans le cadre des "Conférences Internationales d'Histoire de la Cartographie" (ICHC) 2024.
- Exposition | Traces papier - Cartes et images de voyages en France et ailleurs, XVIIe-XXIe siècle (15 mai - 29 septembre)
Exposition organisée à la Bibliothèque Denis Diderot, dans le cadre des "Conférences Internationales d'Histoire de la Cartographie" (ICHC) 2024.
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L'histoire par les cartes : une carte japonaise du XVIIe raconte le voyage d'Edo à Kyoto
sur Cartographies numériques
Source : The Scenic Route? The Library’s 117-foot Map from 17th-century Japan, 21 août 2023 (Library of Congress Blogs)Bien avant l'avènement de Google Earth et des livres de voyage, des cartes illustées servaient à guider les voyageurs sur leur route. La carte T?kaid? bunken ezu, peinte sur deux rouleaux, mesure plus de 3,6 mètres de long. La carte en rouleau illustré date de 1690. Elle est à découvrir sur le site de la Bibliothèque du Congrès.
Extrait de la carte "T?kaid? bunken ezu" à découvrir sur le site de la Bibliothèque du Congrès
Le cartographe Ochikochi Doin a étudié en 1651 la route de près de 500 km qui relie Edo (maintenant connue sous le nom de Tokyo) à Kyoto, et le célèbre artiste Hishikawa Moronobu a donné forme à ses découvertes en 1690 via cette carte illustrée à la plume et à l'encre. Une version non colorée est visible sur le site du British Museum. L'Université de Manchester en propose également une réimpression ultérieure.
La carte est un d?ch?zu (« carte routière ») imprimé sur bois. Elle reproduit les 486 kilomètres de ce parcours à une échelle de 1:12000. La carte représente cinq tronçons principaux de la route du Tokaido, fournissant un compte rendu détaillé des commodités, des points de repère et du terrain avec en fond des images de montagnes, de rivières et de mers. Elle montre les 53 stations ou villes postales, qui bordaient l'itinéraire pour fournir aux voyageurs hébergement et nourriture. Des monuments célèbres tels que le Mt Fuji et le Mt Oyama sont représentés sous plusieurs angles et à différentes stations.
Extraits du parchemin à découvrir sur le site de la Bibliothèque du Congrès
La carte emprunte au genre japonais de l’emaki (???, littéralement « rouleau peint »), noté souvent e-maki, un système de narration horizontale illustrée dont les origines remontent au VIIIe siècle au Japon.
La carte "T?kaid? bunken ezu", élaborée à la manière d'un guide quotidien comme pour un road trip, est aujourd'hui reconnue comme un grand artefact culturel : il est considéré comme un chef-d'œuvre de la cartographie japonaise.
Pour compléter
Les plus anciennes cartes itinéraires japonaises, ou Dochuzu, remontent au XVIIe siècle et suivent divers modèles durant la période d'Edo. Certaines adoptent une forme diagrammatique pour représenter les principaux axes de circulation terrestre de l'archipel, dont les célèbres Gokaid? conçues et développées au cours du shogunat Tokugawa. Longues de plusieurs centaines de kilomètres, ces cinq routes majeures, partant de la ville d'Edo sont jalonnées de stations (shukuba) comportant auberges, postes de contrôle et relais de chevaux. Achevé dès 1624, le T?kaid?, qui relie Edo à Ky?to, est la plus importante et la plus fréquentée d'entre elles : représentant une distance totale d'environ 500 km, longeant par endroits le littoral, la « route de la mer de l'Est », et ses cinquante-trois étapes, a inspiré de nombreux maîtres de l'estampe (Hokusai, Hiroshige). Source : Le Japon et la mer. Une cartographie asiatique (Paris Sorbonne)
Le médecin et naturaliste Philip Franz Siebold (1796-1866), qui a rassemblé une importante collection de cartes sur le Japon au XIXe, a produit une très belle carte de voyage « Mont Fuji et T?kaid? - Route de la mer orientale » (1840), d'après un livre de voyage japonais gravé sur bois en couleur du début du XVIIIe siècle. A découvrir sur le site de la collection David Rumsey.
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16:29
Cartographie nationale des lieux d'inclusion numérique
sur Cartographies numériques
La Cartographie nationale des lieux d'inclusion numérique agrège une 30e de jeux de données et compte près de 18 000 structures. Elle permet d'identifier, localiser et mettre en avant les centres et les espaces qui proposent un accompagnement et des ressources pour aider les citoyens à développer leurs compétences numériques. Le travail est piloté par l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT) et La MedNum avec l’appui de Datactivist.
Accès aux lieux d'inclusion numérique par région sur le portail cartographie.societenumerique.gouv.frLa large diffusion de la Cartographie permet de :
- contribuer à une meilleure orientation des bénéficiaires de services de médiation numérique ;
- promouvoir l'inclusion numérique, en mettant en avant les espaces d'inclusion numérique de notre territoire ;
- faciliter les partenariats locaux : la collaboration avec diverses organisations pour le déploiement de cet outil peut favoriser des partenariats solides et durables au sein de votre écosystème local.
Zoom sur un territoire permettant de repérer les lieux où l'on trouve un Conseiller numérique (en rouge)
Le schéma répond aux spécifications du schéma "Lieux de médiation numérique" élaboré collaborativement et disponible sur le site schema.data.gouv.fr. Il existe un réel besoin d’une vision nationale, complète et actualisée de l’offre de médiation numérique. Des acteurs de la médiation numérique, notamment les hubs, ont produit de nombreuses données de recensement des lieux et des offres de médiation mais souvent, ces productions ne respectent pas le même format, rendant alors impossible une vision formalisée, complète et partagée de l’offre nationale de médiation numérique. La standardisation permet de décrire l'offre de médiation numérique de manière harmonisée. Elle repose sur un travail de concertation dans lequel des utilisateurs représentatifs ont défini un schéma de données qui décrit le format des fichiers, les différents champs, les valeurs possibles.
Le jeu de données fourni par Data Inclusion est disponible au format json et csv sur Data.gouv.fr.
Une rapide représentation cartographique des données montre la forte inégalité dans la répartition des lieux d'inclusion numérique à l'échelle nationale (à recroiser avec la répartition de la population française). La base de données permet de mettre en évidence la diversité des lieux d'accueil (mairies, médiathèques, centres sociaux, maisons de quartier, missions locales, associations, fablabs...).
rd-mediation-num/
La stratégie nationale pour un numérique inclusif, initiée en 2018, a permis l’émergence et le développement de nombreux dispositifs dédiés à l’accompagnement des 14 millions de Françaises et de Français en fragilité avec le numérique, sous l’impulsion de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). La création de La MedNum participait de cette stratégie, pour structurer l’offre de médiation numérique et participer à la consolidation économique comme à l’augmentation de la capacité d’action des acteurs et actrices de ce secteur. Les évolutions de ces dernières années semblent cependant participer à une reconfiguration de cet écosystème : crise sanitaire, généralisation de la dématérialisation, déploiement d'infrastructures numériques, recrutement massif de 4000 conseillers et conseillères numériques, mise en œuvre de solutions numériques pour les aidants et aidantes et installation sur les territoires de Hubs territoriaux pour un numérique inclusif. Afin d'accompagner ces évolations a été mis en place en 2022 un Observatoire de l'inclusion numérique qui est au coeur des missions de La MedNum.
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Rapport sur les inégalités mondiales 2022 (World Inequality Lab)
Des inégalités dans l'équipement informatique des écoles primaires en France et outre-mer (rapport CNESCO, octobre 2020)
Un atlas des fractures scolaires par Patrice Caro et Rémi Rouault : comment lire et analyser les inégalités socio-spatiales en éducation ?
La cartographie des inégalités à travers l'Indice de privation multiple au Royaume-Uni (rapport 2019)
Géographies de l'exclusion numérique par Mark Graham et Martin Dittus
Monroe Work et la visualisation des inégalités scolaires dans l'entre-deux-guerres aux Etats-Unis
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Cartes et données sur les tremblements de terre au Japon depuis 1923
sur Cartographies numériquesA l'occasion du 100e anniversaire du grand tremblement de terre du Kant?, le quotidien japonais Nikkei propose une reconstitution cartographique de la façon dont près de la moitié de la ville de Tokyo a été détruite le 1er septembre 1923. Le séisme qui a touché le centre de la capitale avait une magnitude de 7,9. Frappant vers midi alors que les familles préparaient leurs repas, il a provoqué de nombreux incendies hatisés par des vents violents, particulièrement destructeurs du fait de constructions majoritairement en bois.
« Comment les incendies ont ravagé Tokyo pendant 46 heures » (une storymap proposée par Nikkei)
Tokyo a brûlé pendant 46 heures après le tremblement de terre. À l’époque, la superficie de la ville s’élevait à 79,4 kilomètres carrés. Sur ce total, les incendies ont brûlé 34,7 km², soit plus de 40 % du territoire urbain. À la suite du séisme massif de 2011 dans l'est du Japon, le gouvernement métropolitain de Tokyo a établi un « système de zones spéciales ignifuges » et a encouragé la démolition ou la reconstruction en dur de structures en bois vieillissantes.
Comparaison de trois séismes majeurs au Japon (supérieurs à une magnitude de 7)
Si on compare sur un siècle trois séismes supérieurs à une magnitude de 7, les dégâts humains et matériels ont globalement diminué au Japon. Mais les coûts financiers ont explosé du fait de l'essor urbain et de l'augmentation du nombre et de la valeur des biens. Le gouvernement japonais estime à environ 70 % les chances qu'un séisme de magnitude 7 se produise à nouveau d'ici 30 ans.
Le journal économique Nikkei a également commémoré le 100ème anniversaire du grand tremblement de terre de Kant? en créant une carte interactive qui montre l'épicentre et l'intensité des 13 680 tremblements de terre (supérieurs à une magnitude 5) qui ont frappé le Japon depuis 1923.
Tremblements de terre ayant eu lieu dans l'archipel japonais depuis 1923 (source : Nikkei)
L'épicentre de chaque séisme est représenté par une cercle proportionnel sur la carte. Plus le tremblement de terre est important, plus le cercle est gros. La couleur est modifiée en fonction de la magnitude (couleurs chaudes) et de la profondeur de l'épicentre (couleurs froides) : plus chacune devient grande (plus profonde), plus la couleur devient sombre.Les données utilisées pour réaliser cette carte sont issues du rapport mensuel sur les tremblements de terre (1er septembre 1923 - mars 2022) et la liste des lieux sismiques (avril 2022 - 31 juillet 2023) de l'Agence météorologique du Japon. Les données d'intensité sismique proviennent du rapport mensuel des tremblements de terre et de la base de données sur l’intensité sismique. Les valeurs de la liste des épicentres du séisme et de la base de données d'intensité sismique sont des valeurs provisoires. L'emplacement des limites de plaques tectoniques est basé sur les données publiées par l'Institut de recherche sur les tremblements de terre de l'Université de Tokyo. Les cartes estimant la probabilité de nouvaux tremblements de terre sont accessibles sur le site du Centre de promotion de la recherche sur les tremeblements de terre.
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Rechercher du texte sur les cartes de la collection David Rumsey
sur Cartographies numériquesMis en place en août 2023, le nouvel outil Text-on-Maps permet de rechercher du texte par reconnaissance de caractères sur les cartes de la collection David Rumsey (au total 100 millions de mots indexés sur 57 000 cartes). Jusque là, on ne pouvait interroger que les données et métadonnées du catalogue. Désormais il est possible de chercher des cartes en fonction du texte qu'elles contiennent. Qu'il s'agisse des noms de lieux, de rues, de monuments, de rivières, etc..., les cartes anciennes constituent une source inestimable d'informations historiques et géographiques. La reconnaissance automatique de caractères (OCR) permet d'identifier et d'extraire ces éléments, donnant la possibilité d'étudier et d'analyser l'évolution des paysages, de l'occupation du sol, de l'urbanisme ou des changements géographiques. Une fois le mot saisi et les résultats affichés, il suffit de cliquer sur les étiquettes pour accéder aux cartes correspondantes.
Résultats de recherche avec le mot "Reunion" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection
Il n'est pour l'instant pas possible de rechercher des mots dans des alphabets non latins, mais l'équipe du site travaille à améliorer les performances de l'outil de machine learning mapKurator afin qu'il soit progressivement utilisable dans toutes les langues. Les recherches ne sont pas sensibles à la casse et ne peuvent pas non plus accepter les expressions. Les recherches multi-mots sont toutefois possibles lorsque les mots adjacents se trouvent à une distance de moins de deux caractères par rapport aux deux points les plus éloignés du polygone de délimitation. On peut par exemple repérer les cartes qui utilisent les deux noms "Réunion" et "Bourbon". L'ordre des mots, les différences de graphie et le fait qu'ils soient indiqués (ou non) entre parenthèses apportent des informations intéressantes (pour savoir par exemple combien de temps le nom de Bourbon a été conservé sur les cartes).
Résultats de recherche avec les mots "Reunion" et "Bourbon" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection
La qualité des résultats varie en fonction des couleurs du fond, des polices de caractères, de la technique d'impression, de la langue, de l'état de conservation de ces cartes anciennes. La graphie d'un même nom a pu également évoluer. Il peut être intéressant par exemple de chercher comment on écrivait et représentait l'Équateur. On peut utiliser Text-on-Maps aussi pour trouver des points d'intérêt, par exemple une mine d'or, un phare, un moulin, une église, un bureau de poste, etc...
Résultats de recherche avec le mot "Equator" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection
Les utilisateurs de la collection David Rumsey sont invités à corriger les erreurs éventuelles en proposant une meilleure transcription et/ou à un cadre de délimitation plus précis. Il arrive que certaines cartes portent des noms légendaires ou renvoient à des lieux imaginaires, comme par exemple les fameux Monts de Kong en Afrique... qui n'ont j'amais existé ! On peut chercher des lieux mythiques, par exemple l'Eldorado, l'Atlantide, l'Enfer, le Paradis, etc...
Résultats de recherche avec le mot "Kong" (3 133 occurrences) - source : David Rumsey Collection
Il est possible retrouver des cartogrammes et des graphiques contenus dans des Atlas anciens en saisissant par exemple le terme "data"
Résultats de recherche avec le mot "data" (3 133 occurrences) - source : David Rumsey Collection
Si vous souhaitez affiner les résultats de votre requête avec des filtres basés sur les données du catalogue, vous devez utiliser les fonctionnalités de la recherche avancée. Consultez l'aide détaillée de Text-on-Maps pour obtenir des descriptions complètes sur l'utilisation de cette nouvelle fonctionnalité intéressante.
MapKurator est un outil de machine learning développé par le Knowledge Computing Lab de l'Université du Minnesota pour traiter un grand nombre d'images de cartes historiques numérisées. Les sorties incluent les étiquettes de texte, les polygones de délimitation des étiquettes, les étiquettes après correction post-OCR et un identifiant de géo-entité OpenStreetMap.
The mapKurator System : A Complete Pipeline for Extracting and Linking Text from Historical Maps :
[https:]]Pour accéder à mapKurator sur Github :
[https:]]
Pour compléterGoogle Lens, intégré au moteur Google Image, permet également de reconnaître des noms sur une image ou sur une carte, en important le fichier ou en saisissant simplement son URL. Ce qui permet de récupérer de nombreux toponymes et éventuellement de les traduire en français.
Détection automatique de texte sur des images ou des cartes avec Google Lens
Qu'il s'agisse du moteur interne du site David Rumsey ou du moteur de recherche sur Internet Google Lens, ces outils de reconnaissance de caractères à partir d'images numérisées viennent considérablement enrichir les possibilités de recherche, de sélection et d'analyse en utilisant les nomenclatures que l'on peut trouver sur les cartes. La carte, on l'oublie souvent, c'est du texte aussi bien que de l'image !
« De la reconnaissance de caractères au panoptisme historique en toponymie et cartographie ? Questions et premiers enseignements d’une évolution qui vient » (Géographies linguistiques).
Interview de D. Rumsey
— Sylvain Genevois (@mirbole01) September 18, 2023
"Les cartes dépassent les frontières de l’art et de la technologie. La construction de ma base de données en ligne de 125 000 cartes est devenue une œuvre d’art en soi : un collage d’éléments visuels reliés par des chemins menant à des lieux inattendus" [https:]]Articles connexes
Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques
Les nouvelles perspectives offertes par la cartographie des odonoymes et autres toponymes
Une carte des suffixes les plus fréquents par région des noms de villes françaises
Les monts de Kong en Afrique : une légende cartographique qui a duré près d'un siècle !
La Lémurie : le mythe d'un continent englouti. La cartographie entre science et imaginaire
L'histoire de La Réunion par les cartesL'histoire par les cartes : 18 globes interactifs ajoutés à la collection David Rumsey
Des cadres qui parlent : les cartouches sur les premières cartes modernes
Comment géoréférencer une carte disponible dans Gallica ?
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La pollution de l'air est la première menace mondiale pour la santé humaine (rapport de l'EPIC, août 2023)
sur Cartographies numériques
« La majeure partie de la planète respire un air insalubre, ce qui réduit de plus de deux ans l'espérance de vie dans le monde » (rapport de l'EPIC, août 2023)Selon un rapport de l'Institut de politique énergétique de l'université de Chicago (EPIC) sur la qualité de l'air au niveau mondial, la pollution aux particules fines – émises par les véhicules motorisés, l'industrie et les incendies – représente « la plus grande menace externe pour la santé publique » mondiale. Ce rapport, publié le 29 août 2023, montre que les régions du monde les plus exposées à la pollution de l’air sont celles qui reçoivent le moins de moyens pour lutter contre ce risque.
« L'essentiel de son impact sur l'espérance de vie mondiale est concentré dans six pays seulement », précise le rapport : le Bangladesh, l'Inde, le Pakistan, la Chine, le Nigeria et l'Indonésie. La capitale de l’Inde, New Delhi, fait figure de « mégalopole la plus polluée du monde », avec un taux moyen annuel de 126,5 ?g /m³. A l’inverse, la Chine, a « fait de remarquables progrès dans sa lutte contre la pollution atmosphérique » initiés en 2014, souligne Christa Hasenkopf, directrice des programmes sur la qualité de l’air de l’EPIC. La pollution moyenne de l’air dans le pays a ainsi diminué de 42,3 % entre 2013 et 2021, mais reste six fois supérieure au seuil recommandé par l’OMS. Si ces progrès se poursuivent dans le temps, la population chinoise devrait gagner en moyenne 2,2 ans d’espérance de vie. De nombreux pays pollués manquent d'infrastructures de base pour lutter contre la pollution de l'air. L'Asie et l'Afrique en sont les deux exemples les plus poignants. Ils représentent 92,7 % des années de vie perdues à cause de la pollution. Pourtant, seuls 6,8 % et 3,7 % des gouvernements d'Asie et d'Afrique, respectivement, fournissent à leurs citoyens des données totalement ouvertes sur la qualité de l'air.
Évolution de la pollution aux particules fines PM 2,5 par région entre 1998 et 2021 (source : rapport de l'EPIC, août 2023)
À côté, l'Europe fait presque figure de bonne élève. « Les habitants sont exposés à environ 23,5 % de pollution en moins qu'en 1998 ». Malgré cette amélioration notable, ce n'est pas suffisant : la presque totalité du continent « ne respecte toujours pas les nouvelles lignes directrices de l'OMS ». De plus, « la pollution est nocive pour la santé humaine, même aux faibles niveaux qui existent aujourd'hui dans la majeure partie des États-Unis et de l'Europe », précise le rapport. Selon les chercheurs américains, l'espérance de vie moyenne dans le monde augmenterait de 2,3 ans si les normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) - une exposition annuelle inférieure à 5 µg/m3 de PM 2,5 - étaient respectées. Ainsi, l'impact de la pollution aux particules fines sur l'espérance de vie est supérieur au tabac. En comparaison, l'alcool fait trois fois moins de dégâts, les accidents de voiture cinq fois, et le VIH/Sida sept fois.
Outre les rapports publiés sur l'indice d'espérance de vie lié à la qualité de l'air (AQLI) à l'échelle mondiale, le site de l'EPIC propose des cartes et des graphiques interactifs. L'un d'eux porte sur le gain potentiel en espérance de vie si l'on respirait de l'air pur. La carte interactive est assortie d'une chronologie qui permet de mesurer les évolutions dans le temps.
Combien de temps en plus pourriez-vous vivre si vous respiriez de l'air pur ? (voir la carte interactive sur le site de l'EPIC)Pour en savoir plus sur la méthodologie utilisée pour mesurer l'Indice d'espérance de vie lié à la qualité de l'air (AQLI), voir : [aqli.epic.uchicago.edu]
Lien ajouté le 20 septembre 2023
Carte interactive pour conduire des comparaisons de la pollution de l'air par région [https:]] pic.twitter.com/yuRIwCPlLv
— Sylvain Genevois (@mirbole01) September 20, 2023Articles connexes
Pollution de l'air et zones urbaines dans le monde
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Qualité de l'air et centrales thermiques au charbon en Europe : quelle transition énergétique vraiment possible ?L'empreinte carbone des villes dans le monde selon le modèle GGMCF
Le tourisme international et son impact sur les émissions de CO?
Des cartes pour alerter sur la pollution de l'air autour des écoles à Paris et à Marseille
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17:33
Photogrammar, une collection de photographies prises aux États-Unis entre 1935 et 1943
sur Cartographies numériquesPhotogrammar fournit une plate-forme de visualisation pour explorer les 170 000 photographies prises entre 1935 et 1943 par les agences Farm Security Administration (FSA) et l’Office of War Information (OWI) du gouvernement fédéral américain. Le projet est maintenu par le Digital Scholarship Lab et le Distant Viewing Lab de l'Université de Richmond.
On y trouve des scènes de la vie quotidienne pendant la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale. Même si le soutien aux politiques du New Deal était un objectif explicite, les objectifs du projet dépassaient l’opportunisme bureaucratique. Stimulés par l'intérêt des sciences sociales contemporaines pour la compréhension de la vie quotidienne des gens ainsi que par leur intérêt pour l'élaboration des archives historiques de l'époque, Stryker et les photographes de l'unité ont élargi le projet pour en faire un projet de documentation de l'Amérique.
Interface de navigation de la plateforme Photogrammar
L'interface du site permet différents parcours de découverte en utilisant la carte ou la chronologie, ou encore en effectuant des recherches par thèmes, par photographes, par Etats ou par villes.
Accès par thèmes aux photographies de Photogrammar
On y trouve notamment le travail de Dorothea Lange, dont les photographies poignantes des sans-abris a attiré l'attention de la Resettlement Administration devenue plus tard la Farm Security Administration, qui la recrute comme photographe officielle en 1935. Mais les photos de Walker Evans, l'une des plus grandes figures humanistes de la photographie du XXe siècle.Articles connexes
Plus de 400 000 photographies aériennes mises en ligne par les archives historiques de l'Angleterre
L'histoire par les cartes : les photographies de la Commission du Vieux Paris
Pour aider à géolocaliser des photographies, Bellingcat propose un outil de recherche simplifié à partir d'OpenStreetMap
Des images aériennes déclassifiées prises par des avions-espions U2 dans les années 1950 ouvrent une nouvelle fenêtre pour l'étude du Proche-Orient
Annoter et partager des images et des cartes numériques en haute résolution en utilisant des outils IIIF
Manga Map, une application qui transforme vos vues aériennes en images de type bande dessinée
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12:45
Publication d'un Atlas complet en open data sur Budapest
sur Cartographies numériques
L'équipe de journalisme visuel et de données Alto.Team, basée à Budapest, commémore le 150e anniversaire de l'unification de Buda, Pest et Óbuda avec une série de 50 cartes alternatives produites à partir de données open source. Les cartes couvrent le passé et le présent récents de Budapest, depuis ses caractéristiques physiques jusqu'aux activités humaines et aux réalités sociales de la capitale hongroise. L'objectif est de fournir une perspective différente de la vision traditionnelle. En cliquant sur les images, les cartes individuelles peuvent être visualisées en grande résolution. Les données sont téléchargeables gratuitement au format geojson, afin que chacun puisse en créer sa propre version.Atlas de Budapest avec 50 cartes a télécharger en open data (source : Alto.Team)
Sommaire (cliquez pour accéder au chapitre) :1. Budapest vue à vol d'oiseau2. Climat et météo3. Géographie et hydrographie4. Faits sociaux5. Traces d'activités humaines6. Méthodologie et notesAnnexe I. – CouchesAnnexe II. – Méthodes de représentationAnnexe III. - Comparaison
Les données et cartes peuvent être librement utilisées et modifiées à des fins pédagogiques, informatives et scientifiques avec référence à la source. Leur utilisation commerciale et lucrative n'est pas autorisée. Référence à citer : Attila Bátorfy, Budapest Open Data Atlasza, Budapest, 2023. URL : [https:]]
Les limites administratives de Budapest sont disponibles en open data sur le site d'OpenStreetMap qui fournit en outre des données sur le réseau routier, les chemins de fer, les bâtiments et l'utilisation du sol à l'échelle de la Hongrie.
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Cartes et données sur l'enseignement et la formation en Europe (source Eurostat)
Le vieillissement de la population européenne et ses conséquences
Rubrique fonds de cartes SIG
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7:52
Mapping China's Strategic Space : un site d'analyse géopolitique à base de cartes
sur Cartographies numériques
« Cartographie de l'espace stratégique de la Chine. Explorer comment Pékin envisage sa place dans un environnement géopolitique en évolution ».
Le projet Mapping China's Strategic Space s'appuie sur les travaux menés par le National Bureau of Asian Research visant à appréhender les tentatives des élites intellectuelles et politiques chinoises pour définir une vision de leur pays comme grande puissance sur la scène internationale. L'objectif du projet est de mieux comprendre ce qui constitue l'espace imaginé au-delà des frontières nationales de la Chine, que ses dirigeants considèrent comme vital pour poursuivre ses objectifs politiques, économiques et sécuritaires nationaux, et réaliser son ascension.Page d'accueil du site Mapping China's Strategic Space
Lancé en août 2023, le site s'organise autour de quatre rubriques principales :- Apprendre de l'histoire : cette section présente une collection d’études de cas historiques, utilisées à des fins comparatives, qui examinent comment les grandes puissances émergentes, dont la Chine, ont défini dans le passé leur espace stratégique et les facteurs qui les ont amenées à envisager de l’élargir au-delà des strictes délimitations de l'espace stratégique de leur territoire national.
- Géopolitique : un ensemble de contributions explore les fondements géopolitiques, les représentations spatiales et les nouvelles frontières de l'espace stratégique chinois.
- Multimédia : ressources vidéos et audios, témoignages et interviews d'experts et d'analystes
- Experts : présentation du groupe d'experts participant au projet Mapping China's Strategic Space
Parmi les articles déjà mis en ligne :- Comment les puissances terrestres et maritimes voient la carte par Jakub Grygiel
- La culture politique de l’impérialisme dans le Reich allemand par Woodruff D. Smith
- Cartes mentales, imagerie territoriale et stratégie : penser l'empire japonais par Alexis Dudden
Vidéos et podcasts à découvrir :- Le Myanmar et la frontière fluide de la Chine par Kelley Currie
- Conceptions de l’espace stratégique dans la Chine républicaine par Bill Hayton
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La carte, objet éminemment politique. Les tensions géopolitiques entre Taïwan et la Chine
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Tentative de "caviardage cartographique" à l'avantage de la Chine dans OpenStreetMap
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Etudier les densités en Chine en variant les modes de représentation cartographique
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16:00
Cartographier les particularismes régionaux de la langue française
sur Cartographies numériques1) L'Atlas sonore des langues régionales de France, une référence incontournable
Il existe une trentaine de langues régionales en France métropolitaine et dans les Outre-mer, sans compter les nombreux patois. Des chercheurs au CNRS les ont fidèlement répertoriées sur une carte interactive que l'on peut découvrir sur le site de l'Atlas sonore des langues régionales de France. Une fable d'Esope a été enregistrée dans 307 patois différents, révélant la grande richesse linguistique de la France. On peut aussi découvrir, dans le voisinage de la France, les langues et dialectes d'Italie, de Belgique, de Suisse, de la Péninsule ibérique et de l'Allemagne.
Souce : Atlas sonore des langues régionales de France
Pour compléter : Carte linguistique de la France au XXe siècle (Archives nationales), établie à partir du plan de classement de la Bibliographie des dictionnaires de patois galloromans publiée en 1969 par le linguiste Walther von Wartburg qui, dans son introduction, détaille le contour des aires selon lesquelles sont répartis les dictionnaires et glossaires dialectaux recensés.2) Les régionalismes cartographiés par Mathieu Avanzi
Le linguiste Mathieu Avanzi (@MathieuAvanzi) s'intéresse depuis plusieurs années aux régionalismes, ces mots qui désignent un même objet mais varient en fonction des régions. L'auteur étudie ces variations du langage en réalisant des cartes qu’il partage sur les réseaux sociaux. Il a créé, en octobre 2021, une application intitulée Français de nos régions . « Gratuite puis disponible sur l’Apple Store et Google Play, elle permet de s’exercer de manière ludique et interactive sur les expressions régionales, et de répondre aux enquêtes qui viendront nourrir de futures cartes. La géolinguistique devient ainsi une vraie science participative »
Après avoir été maître de conférences à Sorbonne Université (Paris IV) au sein de la chaire Francophonie et variété des français, Mathieu Avanzi a été nommé professeur ordinaire à l'université de Neuchâtel, où il dirige le Centre de dialectologie et d'étude du français régional. Ses travaux portent sur la géographie linguistique du français, sujet auquel il a consacré plusieurs articles et ouvrages.
Pour en savoir plus : Mathieu Avanzi, le chercheur qui décortique les mots du quotidien et les expressions de nos régions (Interview pour Ouest-France).
Pochon, poche, cornet… Comment appelle-t-on un « sac » dans votre région ? Répone ici [https:]] pic.twitter.com/9XtZ0gmqTm
— Mathieu Avanzi (@MathieuAvanzi) August 15, 2023Parmi les nombreux exemples de régionalismes qu'il a étudiés à travers des enquêtes, en voici quelques-uns célèbres (et d'autres moins connus) qui concernent la France, mais aussi la Belgique, la Suisse ou le Canada :
- Pain au chocolat vs chocolatine… Fight ! (voir son interview pour Brut fr)
- Pochon, poche, cornet… Comment appelle-t-on un « sac » dans votre région ? (voir son interview pour Brut fr)
- Faire l'école buissonnière, sécher ou faire péter les cours
- Les pâtisseries du mardi-gras : bugnes, merveilles, oreillettes, etc.
- Avoir un pantalon trop court, aller à la pêche aux moules, aller aux fraises...
- Les dénominations sur l'extrêmité du pain : cul, croûton, quignon...
- Dénomination de la fête patronale : fête, vogue, pardon...
- Petit billet utilisé pour tricher à l'école : pompe, carotte, antisèche...
- Etendoir, séchoir ou tancarville ?
- Serpillère, patte ou panosse ?
- Variations sur le pot d'eau : pot, cruche ou carafe ?
- Escargot, cagouille ou lima ?
- Le y dit neutre, un régionalisme de la grande région lyonnaise
- Remarques sur la prononciation du mot ‘foot’ en Suisse romande
- Taisez ce -p- que je ne saurais entendre, part. 1: ‘septembre’
- D’où viennent les gens qui disent cent-Z-euros ?
- Tu veux d'autres pâtes ?
Voir l'index des articles publiés sur le blog francaisdenosregions.com depuis sa création.
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Cartographie des noms qui servent à désigner les couleurs en Europe (Mapologies)
Pourquoi il n'y a que deux mots pour dire "thé" dans le monde
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19:14
L'histoire par les cartes : le mouvement des enclosures en Grande Bretagne aux XVIIIe et XIXe siècles
sur Cartographies numériquesL'enclosure désigne un processus juridique visant à clôturer les champs ouverts et les terres communes ou en restreindre l'utilisation à un seul propriétaire. Le mouvement remonte à la fin du Moyen Age, mais s'accèlère à partir du XVIIe siècle. Selon Géoconfluences, « l’enclosure est un mouvement cumulatif : chaque nouvel enclos tend à faire reculer les droits d'usage au profit du droit de propriété, et incite finalement à enclore de nouvelles parcelles ; à terme, la réduction des surfaces exploitables pour les paysans a nourri un premier exode rural et un transfert de main d’œuvre précoce de l’agriculture vers la manufacture. Le mouvement des enclosures est en ce sens l'une des racines de la première révolution agraire et industrielle ». Karl Marx considère que ce bouleversement économique et juridique est un point de départ du capitalisme. Pour Marc Bloch c'est « le mouvement révolutionnaire des enclosures qui a établi une séparation majeure entre l'Angleterre rurale passée et présente ».
Enclosure des terres communes de la paroisse de Snaith dans le nord du Yorkshire en 1751
(source : Howdenshire history). A comparer à cette carte de 1821.Les lois d'enclosure de 1801, 1836 et 1845 rendirent le processus plus facile, beaucoup d'enclosures datant de cette période. Ce "mouvement des enclosures parlementaires" (Inclosure Acts) concerne une grande partie de l'Angleterre.
Carte des communs enclos par actes du Parlement anglais
(source : The English Peasantry and the Enclosure of Common Fields par Gilbert Slater, 1907)Ces divisions parcellaires nécessitaient d'importantes opérations d'arpentage sur le terrain. Ce qui explique que l'échelle de ces plans d'enclosure soit souvent la chaîne d'arpentage elle-même, devenue unité de mesure officielle en Angleterre. Inventée au XVIIe siècle, la chaine de Gunter du nom d'un mathématicien britannique, mesurait 66 pieds soit environ 20 mètres.
La chaîne d'arpentage de Gunter (source : Wikipedia)
Certains plans fonciers reportent dans leur échelle l'unité de mesure en nombre de chaînes avec leur équivalence en pouces sur la carte : "6 Chains in 1 Inch" ou "3 Chains in 1 Inch". Voir par exemple cette barre d'échelle très décorative sur un plan d'enclosure de 1813 :
Plan d'une succession de William Chaytor par G Thornton, 1813
(source : Archives du comté du Nord Yorkshire)Les actes d'enclosure contiennent généralement le nom du propriétaire, l'étendue des parcelles et la nature du régime foncier (en pleine propriété, en fermage, etc...). Les plans et actes d'enclosure sont utiles pour suivre l'évolution de la propriété foncière, l'organisation du parcellaire, l'histoire rurale, etc. Les parcelles encloses (indiquées en général en vert) marquent la division des zones de communs.
Plan du canton de Wombleton et Harome Common par John Tuke, 1816
(source : Enclos et paysage : une étude de cas à Harome par Gail Falkingham)Le mouvement historique des enclosures concerne aussi le Pays de Galles. Le projet pilote Deep Mapping Estate Archives s'est concentré sur une petite zone du nord-est du Pays de Galles pour laquelle les cartes ont été vectorisées et superposées de manière à montrer la progression du mouvement des enclosures entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle.
Évolution des enclosures au Pays de Galles (source : Historic Enclosure Mapping - 1800-1830)
L'étude du mouvement des enclosures connaît aujourd'hui un regain d'intérêt, notamment par rapport à la question de la défense des Communs numériques face aux géants privés d'Internet. Ce « second mouvement des enclosures » à l'ère du numérique constituerait un emprunt trompeur selon Allan Greer qui montre, dans un article publié sur la Vie des idées, les points communs et les différences par rapport aux luttes agraires des siècles passés.
Pour aller plus loin
« Mouvement des enclosures ». Article de Wikipédia en version française.
« Enclosure ». Article de Wikipédia en version anglaise.
Les terres en jouissance collective en Angleterre 1700-1850 par Jeanette M. Neeson. In Demélas & Vivier, Les propriétés collectives face aux attaques libérales (1750-1914).
Les communautés villageoises dans l'évolution rurale britannique à la fin du XVIIIe siècle par Kate Tiller. Annales Historiques de la Révolution française - 1999
Guide des actes et des cartes d'enclosure au Royaume Uni (The National Archives).
Common Right and Private Interest. Rutland’s Common Fields and their Enclosure par Ian E Ryder (ouvrage à télécharger)
Cartes du village de Helpston montrant l'évolution du parcellaire avant et après enclosure (John Steane, The Northamptonshire Landscape, 1974).
Carte d'enclosure de Pirton (1818) avec base de données des parcelles.
« Des barbelés sur la prairie Internet : contre les nouvelles enclosures, les communs numériques comme leviers de souveraineté » (France Diplomatie).
« Confusion sur les Communs » par Allan Greer (La Vie des Idées).
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Fichiers des locaux et parcelles des personnes morales en open data (données MAJIC)
OneSoil, la carte interactive des parcelles et des cultures en Europe et aux Etats-Unis
EuroCrops, un ensemble de données harmonisées et en open data sur les parcelles cultivées au sein de l'UE
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Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100
sur Cartographies numériques
Source : Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100 (CNRS, 13 juillet 2023).
Seules 30 % des réserves d’eau douce de la planète sont accessibles, les 70 % restant sont sous forme de glace dans les glaciers. Cette eau douce exploitable est principalement constituée d’eaux souterraines contenues dans les aquifères (29 %), loin devant les eaux de surfaces (1 %) formant les rivières, les lacs, ou les zones humides. Comprendre l’impact du changement climatique à venir sur les eaux souterraines est donc essentiel pour améliorer les plans d'adaptation de la gestion de la ressource en eau à l’échelle mondiale.Dans une nouvelle étude réalisée dans un laboratoire rattaché au CNRS-INSU, une équipe de scientifiques a analysé, selon l'évolution climatique à l’horizon 2100, l’évolution du niveau des nappes souterraines dans les 218 principaux bassins aquifères non-confinés du monde, en suivant les derniers scénarios de changement climatique utilisés par le GIEC. Cette étude a été réalisée avec les deux modèles de climat du CNRM (CNRM-CM6-1 et CNRM-ESM2-1), capables de représenter les rétroactions entre le climat, le changement d’utilisation des terres et les processus liés aux eaux souterraines, mais pas les prélèvements anthropiques. Selon le scénario considéré, ces modèles simulent une hausse du niveau des nappes d’eau souterraines à la fin du 21ème siècle sur 33 % à 42 % des régions couvertes par les principaux bassins aquifères du monde, et une baisse du niveau de ces nappes sur 26 % à 37 % de ces régions. Ces estimations sont ensuite croisées avec des projections de densité de population afin de tenir compte des possibles effets liés aux prélèvements d’eau par les activités humaines.
L’équipe estime alors que 31 % à 43 % de la population mondiale en 2100 pourrait être affectée par ces modifications du niveau des nappes. La majorité (29 % à 40 % de la population mondiale), serait alors plus fréquemment confrontée à des problèmes de pénurie d'eau, liés à l’évolution du climat et/ou de la consommation d’eau par les activités humaines, alors que seulement 1,7 % à 2,2 % de la population mondiale verrait sa ressource en eau augmenter, entrainant un risque accru d’inondations.
Changements simulés de la profondeur des nappes d’eau souterraines (en %) entre la période historique (1985-2014) et la fin du 21ème siècle (2071-2100) - Source : Costantini & al., 2023
Légende
Changements simulés de la profondeur des nappes d’eau souterraines (en %) entre la période historique (1985-2014) et la fin du 21ème siècle (2071-2100) dans le scénario SSP370 mis en place pour le 6e rapport du GIEC. Les régions bleues et rouges correspondent à une hausse ou une baisse du niveau des nappes, respectivement. Les régions blanches correspondent aux zones où les changements simulés ne sont pas statistiquement significatifs à un niveau de confiance de 95 %. Ces estimations ne prennent en compte que les facteurs climatiques, l’impact des prélèvements anthropiques sont discutés dans l’étude.
Pour en savoir plus
Costantini, M., Colin, J., & Decharme, B. (2023). Projected climate-driven changes of water table depth in the world's major groundwater basins. Earth's Future, 11, e2022EF003068.
L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse
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16:56
Ces pays qui bloquent les réseaux sociaux (Statista)
sur Cartographies numériques
En réponse aux violences urbaines qui ont enflammé les banlieues françaises fin juin 2023, le président Emmanuel Macron a évoqué de potentielles mesures visant à bloquer l'accès aux réseaux sociaux en cas d'épisode de crise dans le pays. Ce genre de mesures, si elles venaient à être mises en place, constitueraient une première au sein des démocraties occidentales.
Source : « Ces pays qui bloquent les réseaux sociaux » par Tristan Gaudiaut (Statista, 10 juillet 2023).Depuis 2015, 62 pays ont bloqué l'accès à des réseaux sociaux ou des applications de messagerie selon une étude de Surfshark. Ces restrictions sont principalement le fait de gouvernements non démocratiques. Si l'on comptabilise les coupures et autres restrictions d'accès à Internet, ce chiffre grimpe à 77. C'est ce qui ressort d'une étude couvrant 196 pays réalisée par la société Surfshark, spécialisée dans la protection de la vie privée et la sécurité des données en ligne.
Ces restrictions sont principalement le fait de gouvernements non démocratiques. Comme le montre notre carte, la grande majorité des pays ayant bloqué l'accès à des réseaux sociaux ou messageries ces dernières années sont situés en Afrique et en Asie. Dans la plupart des cas, les restrictions sont temporaires et visent à limiter ou contrôler les flux d'informations lors de troubles et d'événements politiques (élections, manifestations, guerres, conflits, coups d'État, etc.). Parmi les cas les plus récents, on peut citer le Sénégal, où des coupures de plusieurs plateformes, dont Facebook, Twitter, Instagram, WhatsApp et Telegram, ont été rapportées le mois dernier lors des protestations contre la condamnation du leader de l'opposition Ousmane Sonko. L'accès à depuis été rétabli.
Selon Surfshark, des restrictions sont toujours en vigueur dans une vingtaine de pays (au 4 juillet 2023). En Chine, en Russie, en Corée du Nord, en Iran, au Myanmar et au Turkménistan, ce sont principalement les réseaux sociaux étrangers qui ont été bannis par les autorités, comme Twitter, Facebook et Instagram. Il convient de noter que la Chine a en parallèle développé son propre écosystème national d'applications, avec par exemple WeChat, Weibo et QQ. Quant aux pays de la péninsule Arabique - Émirats arabes unis, Qatar, Oman, Yemen - ils restreignent l'utilisation de WhatsApp, Telegram et plus généralement des appels passés via Internet (voix sur IP).
Source : « Ces pays qui bloquent les réseaux sociaux » (Statista, Licence Creative Commons CC BY-ND 3.0)
Pour compléter
La France pourrait-elle couper les réseaux sociaux ? Comprendre en trois minutes (Le Monde).
Violences après la mort de Nahel : pourquoi interdire les réseaux sociaux est une mauvaise idée (France 3)
Répression d'internet : la carte des coupures politiques (France Culture)
La cartographie d’une semaine d’émeutes en France (Le Monde - Les décodeurs)
La crise contre le mouvement : comprendre les émeutes en France (Le Grand Continent)
Les émeutes françaises montrent à quel point les inégalités sont enracinées (Financial Times)
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10:30
Créer ses propres palettes de couleurs avec Dicopal
sur Cartographies numériques
Dicopal est une bibliothèque JavaScript qui fournit des centaines de palettes de couleurs. Elle est basée sur Colorbrewer2, CARTOColors, cmocean, Matplotlib, MyCarta, Tableau et bien d'autres palettes. Nicolas Lambert a intégré Dicopal dans Observable et montre comment l'utiliser pour l'appliquer à des cartes. Même sans passer par Observable, il est possible de récupérer les codes couleurs de ces palettes et de les utiliser dans d'autres applications cartographiques.I) Découvrir Dicopal.js
Dicopal (Discrete color palettes) est une bibliothèque javascript qui intègre de nombreuses palettes de couleurs :
- Colorbrewer2
- Fabio Crameri's Scientific Colour Maps
- CARTOColors
- cmocean
- Light & Bartlein
- Matplotlib
- MyCarta
- Tableau
- The Wes Anderson Palettes blog
- Masataka Okabe and Kei Ito's Color Universal Design (CUD) palette
2) Combiner Dicopal.js et Bertin.js
Nicolas Lambert montre sur la plateforme Observable comment combiner les bibliothèques javascript Dicopal.js et Bertin.js. L'application interactive est très pratique : elle permet de jouer à la fois sur le choix de palette et le nombre de couleurs. Le rendu s'affiche directement sur la carte :
Outre la discrétisation, Dicopal peut être utilisé également pour créer des typologies avec des couleurs contrastées :
3) Récupérer les codes couleurs de DicopalNicolas Lambert donne la possibilité de copier directement les codes html des palettes que l'on a choisies.
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7:27
Bureaux de vote et adresses de leurs électeurs en France (INSEE)
sur Cartographies numériques
L’Insee rend public un extrait du Répertoire électoral unique (REU) de l’ensemble du territoire français, daté de septembre 2022. Ces données permettent de mettre en correspondance les bureaux de vote et les adresses des électeurs, ce qui est très utile pour conduire des analyses électorales à l'échelle infra-communale. Cette ouverture des données était attendue depuis longtemps et avait buté jusque-là sur des fins de non recevoir. Elle vient de trouver en partie une issue grâce à la publication des données par l'Insee, à qui a été confiée la gestion du REU. En extraire les contours des bureaux de vote demande cependant quelques compétences techniques, en attendant une publication complète des informations avec les données géométriques qui devrait faciliter leur réutilisation en open data.
« A voté » : à chaque bureau de vote ses électeurs (source : Lequien & Pramil, Blog de l'Insee)
1) Description du Répertoire électoral unique (REU)
Les fichiers de correspondance entre les bureaux de vote et les adresses des électeurs qui en dépendent permettent la construction des aires de bureaux de vote. Celles-ci facilitent la comparaison des données électorales avec les caractéristiques socio-démographiques des électeurs rattachés à ces aires. Ces fichiers sont élaborés à partir du Répertoire électoral unique (REU), institué par la loi n°2016-1048 du 1er août 2016 rénovant les modalités d’inscription sur les listes électorales, et qui a été mis en œuvre à partir du 1er janvier 2019.
Géré par l’Insee, le REU a pour finalité la gestion du processus électoral et la fiabilisation des listes électorales. Il permet la mise à jour en continu des listes électorales à l’initiative, soit des communes (et des consulats) qui procèdent aux inscriptions et radiations des électeurs, soit de l’Insee sur la base des informations transmises par différentes administrations (armées, justice, intérieur) et des données d’état-civil.
Le REU contient, entre autres, l’adresse des électeurs inscrits sur les listes électorales et leur bureau de vote, ce qui permet de les mettre en correspondance. À la suite de l’avis favorable rendu par la Commission d’accès aux documents administratifs sur la publication des adresses, et en concertation avec le ministère de l’Intérieur, l’Insee a développé une méthode permettant de publier cette correspondance adresses-bureaux de vote en données ouvertes (au format csv), tout en ne divulguant aucune information sur les noms et prénoms des personnes. Le projet a bénéficié de la collaboration de la DINUM (Etalab), l’organisme public qui coordonne la politique d’ouverture et de partage des données publiques.
2) Fichiers mis à disposition en open dataLes données brutes utilisées par l’Insee correspondent à une extraction des adresses du Répertoire Électoral Unique réalisée en septembre 2022. Le travail effectué sur cette extraction permet la diffusion de 2 fichiers, proposés aux formats csv et parquet :
- La table des adresses normalisées et géolocalisées du REU
- La table des bureaux de vote du REU
Trois fichiers de documentation sont disponibles en accompagnement des données :
- Le dictionnaire des variables de la table des adresses
- Le dictionnaire des variables de la table des bureaux de vote
- Un document méthodologique détaillant le travail effectué sur les données du REU
Ces fichiers de données et métadonnées sont à télécharger sur le site Data.gouv.fr. Le code associé aux traitements effectués est disponible sur Github.
Les grandes villes mettent souvent directement à disposition les découpages de bureaux de vote ainsi que leur évolution. C'est le cas de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse. Voir sur le site Data.gouv.fr pour une recherche plus avancée par communes.
3) Réutilisation des donnéesUn article du blog de l’Insee présente un exemple de réutilisation de ces données.
En résumé, il s'agit de poser les adresses sur une carte, puis de dessiner une limite autour de chaque groupe d’adresses appartenant au même bureau de vote.
Méthode proposée par Denis Vannier pour tracer les contours des bureaux de vote (source : Github)
Les fichiers geojson créés en sortie (un par département) nécessitent malgré tout une intervention au cas par cas dans un logiciel comme Qgis. Car le résultat est souvent chaotique lorsqu'on zoome sur les limites de bureaux de vote. Le découpage proposé par Etalab, impose d’ailleurs les mêmes corrections a posteriori. Cette limite s’explique principalement par les conditions de production des listes électorales dans chacune des 35 000 communes, et dans une moindre mesure par les erreurs de géolocalisation des adresses. Parfois, des électeurs sont rattachés à un autre bureau de vote que celui correspondant à leur domicile. Il arrive que des communes conservent des bureaux de vote répartis sur une base alphabétique malgré la réforme de 2016 (c’était encore le cas de Fonsorbes, en Haute-Garonne, à la veille de la présidentielle). Ces cas sont marginaux, mais suffisants pour mettre la pagaille dans un programme.
Etalab devrait prochainement publier un découpage en open data des bureaux vote à partir des données du REU. Affaire à suivre...
4) Exemples d'analyse électorale à l'échelle des bureaux de vote
Cartelec. Cartographie des grandes villes françaises à l’échelle des bureaux de vote. [cartelec.univ-rouen.fr]
Beauguitte, L. et Colange, C. 2013. Analyser les comportements électoraux à l’échelle du bureau de vote, mémoire scientifique de l’ANR CARTELEC.
Beauguitte, L. et Lambert, N. 2014. « L’HyperAtlas électoral parisien (2007?2012). Un outil pour l’analyse des dynamiques électorales intra-urbaines », Mappemonde, n° 114.
Éric Agrikoliansky, « Paris, 23 avril 2017 : un renouveau des clivages socio-politiques ? », Métropolitiques, 5 mai 2017.
Jean Rivière, 2023 : « La présidentielle 2022 au microscope. Continuités et ruptures avec le paysage électoral antérieur dans la Métropole », in F. Madoré, J. Rivière, C. Batardy, S. Charrier, S. Loret, Atlas Social de la métropole nantaise,Articles connexes
L'évolution du vote des Français sur la 1999-2019 sur le site du Politoscope
Dis-moi où tu vis, je te dirai ce que tu votes ? (Géographie à la carte, France Culture)
Analyser les cartes et les données des élections présidentielles d'avril 2022 en France
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S'initier à la cartographie électorale à travers l'exemple des élections présidentielles de novembre 2020 aux Etats-UnisCartographie électorale, gerrymandering et fake-news aux Etats-Unis
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14:23
Des cadres qui parlent : les cartouches sur les premières cartes modernes
sur Cartographies numériques
Source : Chet Van Duzer (2023). Frames that Speak. Cartouches on Early Modern Maps. Mapping the past, vol. 2 (ouvrage en accès libre)Cet livre richement illustré est la première exploration systématique des cartouches cartographiques, ces cadres décorés qui entourent le titre, ou d'autres textes ou images, sur des cartes historiques. L'ouvrage aborde l'histoire de leur développement, les sources utilisées par les cartographes pour les créer et les messages politiques, économiques, historiques et philosophiques que véhiculent leurs symboles. Les cartouches constituent les parties les plus attrayantes des cartes. Le cartographe utilise ces espaces de décoration pour montrer leurs intérêts. Les cartouches sont donc essentiels à l'interprétation des cartes. Le livre traite en détail de trente-trois cartouches, qui vont de 1569 à 1821, et ont été choisis pour la richesse de leur imagerie.
Chet Van Duzer est chercheur en résidence à la bibliothèque John Carter Brown et membre du conseil d'administration du projet Lazarus à l'Université de Rochester, qui fournit de l'imagerie multispectrale aux institutions culturelles du monde entier. Il a publié de nombreux ouvrages sur les cartes du Moyen Age et de la Renaissance. En 2018, il a publié un ouvrage chez Springer Henricus Martellus's World Map at Yale (c. 1491): Multispectral Imaging, Sources, and Influence. Il est l'auteur aussi d'un ouvrage sur la carte de Waldseemüller, Martin Waldseemüller's Carta marina of 1516 (disponible en accès libre). Il a récemment terminé une bourse de recherche David Rumsey à Stanford et à la bibliothèque John Carter Brown pour étudier la carte du monde manuscrite d'Urbano Monte de 1587.
Plan de l'ouvrage avec les cartes de référence
- Introduction
- Chapitre 1. Remplir le vide avec un espoir de paix
Gérard Mercator, Nova et aucta orbis terrae descriptio ad usum navigantium, 1569 - Chapitre 2. Le regard du monstre marin
Carte de la Sardaigne d' Ignazio Danti dans la Galleria delle carte geografiche, 1580–82 - Chapitre 3. Une médecine exotique issue des tombeaux d'Égypte
Daniel Cellarius, Asiae nova description, vers 1590 - Chapitre 4. Nouvelles personnifications des continents.
Jodocus Hondius, Nova et exacta totius orbis terrarum descriptio, 1608 - Chapitre 5. Cosmographes dans l'océan Austral.
Pieter van den Keere, Nova totius orbis mappa, vers 1611 - Chapitre 6. L'ingratitude mord la gentillesse.
Jodocus Hondius, Novissima ac exactissima totius orbis terrarum descriptio, 1611 / 1634 - Chapitre 7. L'eurocentrisme à l'honneur.
Arnold Floris van Langren, globe terrestre, 1630-1632 - Chapitre 8. Les plaisirs vertigineux de la mise en abyme.
Willem Hondius, Nova totius Brasiliae et locorum a Societate Indiae Occidentalis captorum descriptio, 1635 - Chapitre 9. L'autoportrait du cartographe.
Georg Vischer, Archiducatus Austriae inférioris, 1670 / 1697 - Chapitre 10. Comploter pour le contrôle dans le Nouveau Monde.
Claude Bernou, Carte de l'Amérique septentrionale et partie de la méridionale, vers 1682 - Chapitre 11. Dévoiler le texte, interpréter l'allégorie.
Vincenzo Coronelli, globe terrestre, 1688 - Chapitre 12. Dissimulation et révélation de la source du Nil.
Vincenzo Coronelli, L'Africa divisa nelle sue parti, 1689 - Chapitre 13. Propagande dans un cartouche.
Vincenzo Coronelli, Paralello geografico dell'antico col moderno archipelago, 1692 - Chapitre 14. Si ça saigne, c'est porteur.
David Funck, Infelicis regni Siciliae tabula, vers 1693 - Chapitre 15. Célébrer un triomphe de l'ingénierie.
Jean-Baptiste Nolin, Le canal royal de Languedoc, 1697 - Chapitre 16. La bataille entre la lumière et les ténèbres.
Heinrich Scherer, Repraesentatio totius Africae, 1703 - Chapitre 17. Une carte dans la carte comme prophétie.
Nicolas Sanson et Antoine de Winter, Geographiae Sacrae Tabula, 1705 - Chapitre 18. "L'une des histoires les plus singulières de difficultés extrêmes".
Pieter van der Aa, Scheeps togt van Iamaica gedaan na Panuco en Rio de las Palmas, 1706 - Chapitre 19. Splendeur cramoisie.
Nicolas Sanson, Théâtre de la Guerre en Flandre & Brabant, vers 1710 - Chapitre 20. Généraux présentant des cartes à l'empereur.
Johann Baptist Homann, Leopoldi Magni Filio Iosepho I . Augusto Romanorum & Hungariae Regi, vers 1705–11 - Chapitre 21. Comment construire un cartouche géant.
Nicolas de Fer, Carte de la mer du Sud et de la mer du Nord, 1713 - Chapitre 22. La publicité fait son entrée.
George Willdey, Carte de l'Amérique du Nord, 1715 - Chapitre 23. L'effondrement de la bulle du Mississippi.
Matthäus Seutter, Accurata delineatio Ludovicianae vel Gallice Louisiane, vers 1728 - Chapitre 24. « Le lien de la race humaine pour l'utilité et le plaisir ».
Matthäus Seutter, Postarum seu cursorum publicorum diverticula en mansiones per Germaniam, vers 1731 - Chapitre 25. Tuez les cannibales et convertissez les autres.
Jean-Baptiste Nolin, II , L'Amérique habillée sur les relations les plus récentes, 1740 - Chapitre 26. Le cartographe et le shogun.
Matthäus Seutter, Regni Japoniae nova mappa geographica, vers 1745 - Chapitre 27. Le rouleau illusionniste du cartouche.
Gilles et Didier Robert de Vaugondy, Carte de la terre des Hébreux ou Israélites, 1745 - Chapitre 28. Une loi d'équilibre cartographique.
Matthäus Seutter, Partie orientale de la Nouvelle France ou du Canada, vers 1756 - Chapitre 29. Frontière impartiale, cartouche partisane.
Juan de la Cruz Cano y Olmedilla, Mapa geográfico de America Meridional, 1775 - Chapitre 30. Une illusion tactile qui légitime la carte.
Henry Pelham, Un plan de Boston en Nouvelle-Angleterre avec ses environs, 1777 - Chapitre 31. Lutte contre la cartographie coloniale.
José Joaquim da Rocha, Mappa da Comarca do Sabará pertencente a Capitania de Minas Gerais, vers 1778 - Chapitre 32. Les acteurs commencent à quitter la scène.
Jean Janvier, Cartes de 1761, 1769 et 1774 ; Robert de Vaugondy, Carte de 1778 ; John Purdy, Carte de 1809 - Chapitre 33. Une carte sur une carte sur une carte.
John Randel, Jr., La ville de New York telle que présentée par les commissaires, 1821 - Conclusion
Pour compléterChet Van Duzer a publié aussi un article sur les symboles coloniaux présents dans les cartouches. ll y étudie l'imagerie colonialiste de la fin du XVIIe au début du XIXe siècle afin de montrer le vocabulaire visuel de cette imagerie et de stimuler des études plus approfondies sur le sujet. Chet Van Duzer (2021). Colonialism in the Cartouche: Imagery and Power in Early Modern Maps. Figura, vol.9, 2.
Les cartouches sont des caractéristiques importantes des cartes, comme en témoignent les superbes cartes conservées à la Bibliothèque royale de Belgique. La série Cartes et Plans de la Bibliothèque royale de Belgique (KBR) comporte plus de 100 000 cartes et plans, généralement de grand format ainsi que 600 atlas et une 30e de globes anciens.
Extrait d'une carte de Frederick De Witt représentant les côtes de l'Afrique 1671 (source : Bibiothèque royale de Belgique)
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Cartes et atlas historiques
L'histoire par les cartes
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Exposition de Mathieu Pernot L’Atlas en mouvement
sur Cartographies numériques
Source : Exposition de Mathieu Pernot L’Atlas en mouvement du 1er avril au 1er juillet 2023 à la Bibliothèque municipale de Lyon.
« Avec L’Atlas en mouvement, Mathieu Pernot propose une réflexion par l’image sur la manière de représenter les populations migrantes dans leurs déplacements. Ce projet d’envergure, réalisé sur plus de dix années, se compose de photographies ainsi que d’un ensemble de documents qui répertorie les savoirs partagés par toutes et tous. Planches botaniques, anatomiques, cartes et plans deviennent autant de matériaux avec lesquels interagissent les migrantes et les migrant-es rencontré-es par le photographe. Retournant le rôle du porteur des connaissances traditionnellement accordé au voyageur-explorateur occidental, Mathieu Pernot met ici en avant une transmission des savoirs véhiculée par des hommes et des femmes dont le départ n’a pas été choisi.A travers une connaissance universelle, celle qui traverse les siècles et s’affranchit des frontières, ce sont les expériences singulières que vient souligner l’auteur. Et tandis que l’Histoire se déploie dans un continuum temporel, Mathieu Pernot marque les points d’arrêts qui jalonnent le parcours d’individus, ayant dû quitter leurs pays et leurs proches. Les photographies prises à Mossoul ou à Lesbos, dans le camp de Mória ou encore à Calais, des villes détruites et des zones transitoires toujours plus nombreuses, mettent aussi en lumière la précarité des conditions migratoires. Elles appellent à l’urgence d’agir et à repenser autrement la question des déplacé-es.
Mettant en perspective, deux formes de savoir, la bibliothèque municipale de Lyon propose un dialogue entre l’Atlas en mouvement et ses propres collections. En écho aux périples des personnes en exil, ces résonances s’autorisent également des pas de côtés, en allant puiser dans les récits de certaines traversées oniriques. Les ouvrages et estampes patrimoniales présentées jouent sur l’allégorie, déplient les motifs présents dans le corpus du photographe, montrent des similitudes formelles ou encore thématiques. L’exposition s’organise de manière à parcourir l’expérience forgée par les migrant-es lors de leurs déplacements, en passant d’une vision macroscopique qui nous est commune, celle du ciel ou de la nature, jusqu’à une approche plus intime avec des récits de vie et du corps éprouvé.
De ce dialogue fructueux entre deux ensembles en construction émergent, enfin, des parallèles entre des manières de construire les savoirs, des savoirs en mouvement, qui placent l’origine de ceux qui les portent, les transmettent et les reçoivent à un niveau égal ».
Thaïva Ouaki, Commissaire d’exposition
Ce projet d’envergure, réalisé sur plus de dix années, se compose de photographies ainsi que d’un ensemble de documents qui répertorie les savoirs partagés par toutes et tous. Une partie des ressources de l'exposition peuvent être découvertes en ligne sur le site de la Bibliothèque municipale de Lyon :
- Partager les savoirs
- Sous les étoiles
- Dans la nature
- Des villes détruites
- Prendre la mer
- Autour du feu
- Eprouver son corps
- Raconter son histoire
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Cartes sensibles ou subjectives
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9:26
Webinaires "Carte blanche" sur les formes contemporaines de cartographies et de géovisualisations de données (GDR Magis)
sur Cartographies numériques
Format
Durée : Á partir de 12h30, pour 30mn de présentation en mode visioconférence + 30 mn d'échanges et de discussions. Le webinaire est animé et modéré par l'un.e des porteurs de l'AR 9 (Anne-Christine Bronner, Boris Mericskay, Etienne Côme, Françoise Bahoken, Nicolas Lambert).
Webinaires à venir- 6 juillet 2023 : Najla TOUATI et Laurent JÉGOU : De la carte climatique au chorotype climatique : propositions de modèles graphiques (animation Anne-Christine Bronner)
- 7 septembre 2023 : Jean-Philippe GAUTIER présentera www.cartostat.eu, une application web de cartographie statistique (animation Anne-Christine Bronner)
- 5 Octobre 2023 : Julien GAFFURI, Eurostats, @julgaf, gridviz (Animation Etienne Côme)
- 7 Novembre 2023 : [Maher BEN REBAH], UMR 7533 LADYSS, La plateforme ELYSSA de géovisualisation sur les élections (Animation Françoise Bahoken)
Webinaires passés- 11 mai 2023 : RAJERISON Mathieu, Cerema, @datagistips
Génération (de) cartes (animation Etienne Côme). ? Vidéo du Webinaire ? Ressources Slides
- lundi 17 avril 2023 : DOUET Aurélie, IE UMR Géographie-cités,
CartoDouetna.rm=TRUE. Requête, interactivité et gestion des données manquantes
? Vidéo du Webinaire ? Ressources
- Jeudi 2 février 2023 AUMOND Pierre (CR, Univ. Gustave Eiffel-CEREMA/UMRAE), @SoundCartograp1
Cartographie du paysage sonore urbain ? Vidéo du Webinaire
- Mercredi 7 décembre 2022 Philippe RIVIERE (Visions carto, Observable)
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- Mardi 8 novembre 2022 Colin KEROUANTON (IR, PACTE)
Effets spéciaux pour questions spatiales ? Vidéo du Webinaire
Intervenir dans le webinaire
Si vous êtes intéressé.e.s à venir présenter vos travaux ou expérimentations cartographiques vous êtes les bienvenus ! Que vous soyez dans le monde académique, dans le secteur privé ou passionné de cartographie et de géovisualisation contactez le collectif de l'AR9 : @ collectif de l'AR.
Informations nécessaires sur votre intervention :- un titre ;
- une image ;
- un résumé de 3-4 lignes ;
- vos noms, prénoms @ et affiliations.
Projet de l'action de recherche AR9 du GDR Magis
L'objectif général de cette action de recherche du GDR MAGIS est de fédérer des réflexions et des travaux scientifiques d’origines disciplinaires variées menés autour de la (carto)graphie contemporaine au sens large et de la (géo)visualisation de données. Pour ce faire, elle propose d’une part, de mener une veille théorique, méthodologique et technique sur les modalités de la fabrique des cartes et, d’autre part, de fédérer et d’animer une communauté de chercheurs (essentiellement géographes, géomaticiens, cartographes, informaticiens...) lors d’ateliers et de séminaires thématiques et méthodologiques. Lire le projet.
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Conférence Spatial Analysis and GEOmatics (SAGEO) 2023Des sources aux SIG : des outils pour la cartographie dans les Humanités numériques
Des outils pour la cartographie dans les humanités numériques (Plateforme géomatique de l'EHESS)
Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)
Utiliser l'application Observable pour créer ses propres visualisations de donnéesComment différencier infographie et data visualisation
- 6 juillet 2023 : Najla TOUATI et Laurent JÉGOU : De la carte climatique au chorotype climatique : propositions de modèles graphiques (animation Anne-Christine Bronner)
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Le site Thinking in Space et ses cartes originales (Andrew Rhodes)
sur Cartographies numériques
Sur son site Thinking in Space ("Penser dans l'espace"), Andrew Rhodes propose des cartes originales à télécharger gratuitement et des réflexions sur les cartes, la géographie et la géopolitique. Le site tient son nom de l'article qu'il a publié en 2019 dans la Texas National Security Review : Thinking in Space : The Role of Geography in National Security Decision-making. Pour l'auteur, « pouvoir penser dans l'espace constitue un outil crucial, mais souvent sous-estimé par les décideurs. Afin d'améliorer sa capacité à penser dans l'espace, la communauté qui travaille sur les questions de sécurité nationale doit pouvoir évaluer objectivement l'efficacité avec laquelle elle utilise l'information géographique et saisir toutes les occasions d'affiner ses compétences dans ce domaine ».Andrew Rhodes invite à regarder l'Asie et le Pacifique sous un angle différent et à discuter des enjeux géopolitiques et géostratégiques en Indopacifique. Selon lui, « invoquer la "tyrannie de la distance" est devenu un sujet de discussion habituel pour les responsables, soulignant les difficultés d'une réponse rapide et l'importance d'un déploiement avancé dans le Pacifique. Mais le contenu géographique est insuffisant pour prendre en charge ces éléments au-delà des anneaux de distance rudimentaires – qui sont souvent inexacts ». Reprenant les projections orthographiques de Richard Edes Harrison où il puise son inspiration, Andrew Rhodes invite à dépasser les visions imprimées par les projections traditionnelles. Sa carte murale de l'Asie orientale et du Pacifique vus de l'Eurasie est assez originale. Elle renverse le regard en privilégiant le point de vue de la Chine (cf ceintures de pays et d'îles voisines considérés sous son influence). La carte en haute résolution est téléchargeable en licence Creative Commons sur son site.
L'Asie orientale et le Pacifique vus depuis l'Eurasie
(source : A. Rhodes, Thinking in Space, licence Creative Commons, juin 2023)
Dans la même idée, Andrew Rhodes a élaboré la carte "Mahan's Yardstick" centrée à la fois sur l'île de Diego Garcia dans l'océan Indien et celle de Guam dans le Pacifique. L'idée est de reprendre la "distance standard" de 3500 milles nautiques établie en 1899 par Alfred Mahan estimée comme la zone d'intervention maximale pour conduire des opérations navales. Même si les moyens d'intervention militaires ont évolué depuis le XIXe siècle, la carte donne une perspective intéressante sur l'Indo-Pacifique (voir cet article) en soulignant les distances énormes à prendre en compte.
Carte reprenant la distance de 3 500 milles nautiques établie par Alfred Mahan pour appréhender l'immensité de la zone indo-pacifique (crédit : © A. Rhodes, Thinking in Space, 2021)Andrew Rhodes est l'auteur de plusieurs articles de réflexion croisant géopolitique et cartographie. La série de cartes en noir et blanc "Comment la Chine voit l'Asie" est à découvrir. Il cherche aussi à reproduire des cartes anciennes, telle cette carte murale DOD des années 1960. Il est par ailleurs l'auteur d'un article sur James Monteith, cartographe et auteur de manuels de géographie au XIXe qu'il considère comme « le maître des marges » (article en accès libre ici). Au travers de la géographie et des cartes, la visée pédagogique n'est jamais loin : il s'agit de comprendre le monde dans la complexité et la pluralité des regards. Avant de publier ses cartes, Andrew Rhodes les soumet souvent sur son compte Twitter pour voir les réactions qu'elles suscitent et pouvoir intégrer des améliorations en fonction des commentaires. Voir par exemple la carte de l'alliance militaire AUKUS (Australie - Royaume-Uni - Etats-Unis) telle qu'imaginée initialement et le projet cartographique repris et peaufiné quelques mois plus tard.
Compte Twitter de Rhodes Cartography : @RhodesCartogra1
Liens pour télécharger directement les cartes achevées sur le site Thinking in Space
Sélection de cartes invitant à décentrer le regard sur la zone Indopacifique avec les commentaires :- Mahan's (Indo-Pacific) Yardstick (2021)
- Bathymetry of the Pacific Ocean (2021)
- Composite China Poster (2022)
- Population Density in Asia (2022)
- New Wall Map: East Asia and the Pacific (2023)
- Andrew Rhodes, Thinking in Space: The Role of Geography in National Security Decision-Making, Texas National Security Review 2.4 (November 2019): 90-108.
- Andrew Rhodes, Go Get Mahan’s Yardstick, U.S. Naval Institute Proceedings 145.7 (July 2019)
- Andrew Rhodes, The Second Island Cloud: A Deeper and Broader Concept for American Presence in the Pacific Islands, Joint Force Quarterly 95 (Fourth Quarter 2019): 46-53.
- Andrew J. Rhodes, The Geographic President: How Franklin D. Roosevelt Used Maps to Make and Communicate Strategy, The Portolan, Washington Map Society (Spring 2020) : 7–16.
- Andrew Rhodes, Same Water, Different Dreams: Salient Lessons of the Sino-Japanese War for Future Naval Warfare, Journal of Advanced Military Studies 11.2 (Fall 2020): 35–50.
- Andrew S. Erickson, The Andrew Rhodes Bookshelf: Guiding Leaders across the Indo-Pacific through Geo-History, Strategy & Visual Communications, China Analysis from Original Sources, 12 May 2021.
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Limites planétaires. Des chercheurs expliquent dans Nature pourquoi la Terre menace de devenir inhabitable
sur Cartographies numériques
Accès à l'article scientifique
« Plus de 40 experts alertent, dans la revue Nature, sur le franchissement de 7 des 8 lignes rouges planétaires. Ces seuils fatidiques concernent principalement le climat, la biodiversité, l’eau douce, ainsi que les cycles de l’azote et du phosphore. Cette publication s’inscrit dans la longue lignée d’articles scientifiques dédiés aux « limites planétaires ». Théorisée en 2009, la notion englobe neuf paramètres écologiques indispensables à l’équilibre du « système Terre » et, par extension, se rapporte aux seuils limites de perturbation que ces derniers peuvent endurer sans mettre en danger, de manière irréversible, les fondamentaux naturels de la planète » (source : « Des chercheurs expliquent dans Nature pourquoi la Terre menace de devenir inhabitable », Libération).
Rockström, J., Gupta, J., Qin, D. et al. (2023). Safe and just Earth system boundaries. Nature [https:]] . Article publié sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International.
Lieux où les « limites planétaires » (ESB) ont déjà été dépassées (source : Rockström & al., 2023)
Résumé
La stabilité et la résilience du système Terre et le bien-être humain sont inséparablement liés, mais leurs interdépendances sont généralement peu reconnues ; ils sont par conséquent souvent traités indépendamment. Nous utilisons ici la modélisation et l'évaluation de la littérature pour quantifier, à l'échelle globale et sous-globale, les limites sûres et justes du système Terre (Earth System Boundaries) concernant le climat, la biosphère, les cycles de l'eau et des nutriments ainsi que les aérosols. Nous proposons des limites planétaires pour maintenir la résilience et la stabilité du système terrestre (ESB sûres) et minimiser l'exposition à des dommages importants pour les humains du fait des changements du système terrestre (une condition nécessaire, mais non suffisante pour la justice). Nos résultats montrent que ce sont les considérations de justice plus que les considérations de sécurité qui contraignent les ESB intégrés pour le climat et la charge d'aérosols atmosphériques. Sept des huit limites planétaires quantifiées à l'échelle mondiale et au moins deux ESB sûres et justes à l'échelle régionale sont déjà dépassées sur plus de la moitié de la superficie terrestre mondiale. Nous proposons que notre évaluation fournisse une base quantitative pour la sauvegarde des biens communs mondiaux, pour tous aujourd'hui et à l'avenir.
Visualisations concentriques (a) et parallèles (b) des « limites planétaires » ou ESB (crédit : Rockström & al., 2023)Disponibilité du code et des données
Le codes et les données utilisés pour produire les couches d'information et les figures sont disponibles dans l'article. Les chercheurs se sont appuyés sur plusieurs ensembles de données déjà publiés dans Nature, en ce qui concerne notamment les limites pour le climat, les limites pour l'azote (voir les fichiers modèles), le phosphore (voir les ventilations des scénarios), et un résumé des indicateurs de durabilité agricole, les excédents actuels pour l'azote (voir le référentiel) avec la limite critique de surplus d'azote soustraite, et la concentration sous-globale estimée de phosphate dans le ruissellement sur la base de sa charge estimée dans l'eau douce et des données locales de ruissellement.
L'intégrité fonctionnelle actuelle est calculée à partir de la carte d'occupation du sol WorldCover à résolution de 10 mètres de l'Agence spatiale européenne. La limite de sécurité et l'état actuel des eaux souterraines sont dérivés de l'expérience Gravity Recovery And Climate Experiment et du Global Land Data Assimilation System.
Pour compléter
La 6e limite planétaire est franchie : le cycle de l’eau douce (Bon pote)
Lien ajouté le 30 août 2023
Belle data visualisation interactive et en 3D du Berliner MorgenPost sur les lieux qui risquent de devenir inhabitables d'ici 2100 en raison de la crise climatique. Approche par risques.
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 13, 2022
Climate crisis : Mapping where the earth will become uninhabitable. [https:]] pic.twitter.com/cRH0YqnLlhArticles connexes
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L'histoire par les cartes : Biélorussie, histoire d'une nation (BnF-Gallica)
sur Cartographies numériques
La BnF propose des rendez-vous réguliers qui interrogent les notions d’État et de démocratie sur tous les continents, en présence de spécialistes et d’acteurs de la politique. La séance du 12 juin 2023 consacrée à la Biélorussie questionne en particulier les enjeux et les conséquences de la guerre en Ukraine pour ce pays.
Carte de la République démocratique Blanche-Ruthénienne, 1919 (source : Gallica)La couverture médiatique de la situation politique en Biélorussie est relativement faible alors qu’une vague de répression féroce s’abat sur les oppositions, sur la société civile mais aussi sur l’ensemble de la population à la suite du mouvement de contestation sans précédent de 2020 contre la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko pour un sixième mandat. Plus de 1 500 prisonniers politiques sont aujourd’hui détenus en Biélorussie dans des conditions particulièrement inhumaines parmi lesquels Ales Bialiatski, fondateur de l’ONG Viasna de défense des droits humains et co-lauréat du prix Nobel de la paix en 2022.
Depuis le 24 février 2022, la Russie utilise la Biélorussie comme base arrière dans son agression contre l’Ukraine. La Biélorussie représente donc un enjeu important de cette guerre. Le régime d’Alexandre Loukachenko, qui s’efforçait de préserver son pouvoir et son indépendance vis-à-vis du Kremlin, soutient désormais l’agression russe contre l’Ukraine. Le 25 mars 2023, Vladimir Poutine a même annoncé avoir conclu un accord avec Alexandre Loukachenko pour le déploiement d’armes nucléaires tactiques russes sur le territoire biélorusse.
Quel est l’impact de la nouvelle situation géopolitique sur le régime politique biélorusse et sur son positionnement régional ? Comment évolue la situation intérieure en Biélorussie ? Comment l’opposition biélorusse se structure-t-elle en exil ? Enfin, quelles pourraient être les perspectives d’intégration de la Biélorussie dans un nouvel ordre européen, dans le cas d’une résolution de la guerre de la Russie contre l’Ukraine ?
Table ronde organisée par la BnF et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, en français et en anglais avec traduction simultanée en français.
Avec Ryhor Astapenia, chercheur et directeur de l’initiative sur le Bélarus à Chatham House, Tatsiana Khomich, représentante du Conseil de coordination des prisonniers politiques biélorusses, et Tatyana Shukan, docteure en science politique et membre du projet de recherche BIELEXIL – Les exilés bélarusses en Europe centrale et orientale. La table ronde est animée par Faustine Vincent, journaliste au service international du Monde chargée de l’espace post-soviétique.
A cette occasion, le site Gallica consacre un dossier thématique à la « Biélorussie, histoire d'une nation », qui retrace la genèse de ce pays à partir de cartes historiques. Pour comprendre la concurrence des mémoires du passé biélorusse, il convient de revenir sur l’histoire politique de ce pays d’Europe de l’Est, bordé par la Russie au nord-est et à l’est, la Lettonie au nord, la Lituanie au nord-ouest, la Pologne à l’ouest et l'Ukraine au sud. Ayant fait office de confins pendant des siècles, son territoire a été un espace de contact entre les peuples slaves occidentaux et orientaux, entre le monde catholique et le monde orthodoxe, longtemps disputé entre Varsovie et Moscou. Indépendante depuis 1991 seulement, la Biélorussie a été successivement intégrée à la Rus’ de Kiev (Xème-XIIème siècle), au Grand-Duché de Lituanie (1236-1795), à l’Union des Deux-Nations (ou République de Pologne-Lituanie) (1569-1795), à l’empire russe (1795-1917), et enfin à l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) au sein de laquelle elle a été l’une des républiques soviétiques (1922-1991).
Sources
Article consacré à la Biélorussie sur Wikipédia.
Goujon, Alexandra, Nationalisme et identité en Biélorussie, in Dov Lynch (ed.), Changing Belarus, Chaillot Paper, n° 85, November 2005, pp. 13-24.
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