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7:00
L’IA sera-elle la tronçonneuse des libertariens ?
sur Dans les algorithmesPour TechPolicy Press, Kevin De Liban de TechTonic Justice et Alice Marwick de Data & Society soulignent que l’IA s’apprête à être la tronçonneuse de Musk au département de l’efficacité gouvernementale, puisque c’est grâce à elle que devrait être trouvé les 2000 milliards d’économies promises. C’est l’IA qui doit permettre d’identifier le personnel à licencier pour dégraisser la bureaucratie et c’est elle qui sera chargée d’effectuer leurs tâches une fois le personnel parti.
Bien évidemment, l’IA va surtout réduire la capacité des services publics à accomplir leurs missions, ce qui va éroder la confiance, conduisant à de nouvelles coupes budgétaires… L’IA permet de promettre des solutions rapides à des problèmes complexes. Mais c’est oublier que l’IA a un bilan désastreux dans les utilisations gouvernementales à enjeux élevés, comme le pointait le récent rapport de TechTonic. Opaque, difficile à contester, biaisée et erronée, l’IA dans les services publics n’a pas fait les preuves de ses qualités, au contraire. Même dans le secteur privé, l’impact de l’IA sur la productivité est resté marginal, rappelait récemment The Economist, qui soulignait que l’adoption reste faible, que beaucoup d’entreprises qui s’y sont mises ont mis au rencart leurs projets pilotes. Que la productivité des travailleurs est restée stable et que les marchés du travail n’ont pas connu de bouleversements. « L’IA n’a eu pratiquement aucun impact sur l’économie américaine, le chômage restant très bas et la croissance de la productivité faible ». En fait, l’usage de l’IA en entreprise progresse peu. « Les dépenses d’investissement dans les pays riches restent assez faibles, ce qui suggère que les entreprises n’investissent pas dans les outils qui permettraient à l’IA de leur donner un gros coup de pouce en matière de productivité. La question pour l’année à venir est de savoir combien de temps cette déconnexion entre les marchés financiers et l’économie réelle sur l’utilité de l’IA peut perdurer ».
L’utilisation de l’IA par le secteur privé suggère qu’il est peu probable qu’elle atteigne une efficacité à grande échelle, rappellent De Liban et Marwick. Et l’intégration de l’IA dans le gouvernement ne ferait que rendre le secteur public plus dépendant des riches entreprises technologiques qui la possèdent. « Compte tenu des dommages que l’IA inflige aux communautés les plus vulnérables, utiliser « l’efficacité gouvernementale » comme excuse pour remplacer les décideurs humains par des systèmes mal conçus ne fera qu’aggraver ces dommages, rendant des verdicts opaques et incontestables qui auront un impact profond sur la vie des gens. Pour quiconque croit que les institutions publiques devraient réellement servir le public, il s’agit d’un leurre inacceptable ».
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6:00
L’ubérisation de la santé
sur Dans les algorithmesLe Roosevelt Institute vient de publier un rapport sur l’ubérisation dans le secteur du soin infirmier. Les applications de travail à la demande proposent désormais aux infirmières et aides-soignantes de postuler aux tarifs les plus bas – plusieurs applications proposent même des enchères inversées pour renforcer la compétition entre les infirmières postulantes. Les prises de postes sont souvent annulées au dernier moment, sans dédommagement et les heures imprévues ne sont pas payées. Toutes les plateformes facturent des frais aux infirmières à chaque prise de poste et ont parfois des frais pour encaissement immédiat des sommes dues. Les infirmières y sont évaluées selon des processus opaques. Les travailleurs du soin rejoignent des établissements à la demande, sans formation ni accompagnement aucun, au risque de défaillances dans la continuité des soins.
Dans The Guardian, Katie Wells du collectif Ground Work Collaborative et co-autrice du rapport, explique que c’est parce que nous ne payons pas bien ces travailleurs qu’ils se tournent vers l’économie du travail à la tâche, pour prendre un semblant de contrôle sur leur propre vie, qu’ils n’ont pas autrement. « Qu’une personne qui ne connaît pas un hôpital, ses patients, ses antécédents médicaux ou ses structures de gestion puisse simplement arriver un jour et reprendre le travail du travailleur précédent qui a terminé son quart de travail aurait été inimaginable il y a seulement quelques années », affirme le rapport. Jacobin dénonce des plateformes créées pour résoudre une pénurie d’infirmières qui n’existe pas vraiment. « La seule pénurie, c’est celle des bons emplois d’infirmières ».
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10:30
Understanding the socio-spatial determinants of online shopping through household delivery option choices
sur CybergeoHouseholds increasingly buy goods online and use various delivery services, such as home deliveries and pick-up or click-and-collect services. Drawing on a questionnaire survey of 633 households in France, this article seeks to deepen understanding of the factors influencing online shopping practices, focusing on the type of goods purchased (food or non-food) and the chosen delivery services. The findings refine the innovations and efficiency hypotheses, that these factors have a greater influence on the choice of delivery methods than on the likelihood of shopping online.
Beyond standard socio-demographic factors, residential location does not significantly impact the frequency of online purchases but significantly influences the selection of delivery options. Specifically, households in areas perceived or characterized as less densely populated, with fewer local stores and collection points, are more likely to opt for home delivery. Conversely, those in neighbourhoods perceived as... -
10:30
Concilier croissance économique, durabilité environnementale et ambitions professionnelles : le dilemme des responsables municipaux en Chine
sur CybergeoAprès des décennies d'industrialisation et d'urbanisation accélérées, la Chine a pris le tournant du développement durable en définissant sa propre vision, qui met l'accent sur l'innovation technologique et la modernisation industrielle. Alors que les grandes métropoles bénéficient de ressources humaines, matérielles et financières considérables pour s'adapter à ce changement, les petites villes situées dans des régions reculées ne bénéficient pas des mêmes avantages. Comment les cadres des petites villes parviennent-ils à développer des projets de développement territoriaux conciliant des exigences contradictoires de productivité et de durabilité environnementale ? Cet article examine les stratégies menées par deux mandatures municipales successives à Xianju, une petite ville située dans une région enclavée de l'est de la Chine, au prisme des trois grands défis de l’urbanisation en Chine : l’injonction au productivisme, la décentralisation asymétrique et le déficit structurel des b...
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10:30
Transitioning farming systems in mainland France: A geography of contrasts and change, 2010 to 2020
sur CybergeoIn light of the decarbonization objectives in agriculture, environmental preservation, and the resulting challenges of economic sustainability and food security, both European (Farm to Fork) and French policies are encouraging a profound transition within agri-food systems. Consequently, the transformation of agricultural production methods has become imperative. This article delineates the landscape of transitioning farms across mainland France. It relies on a categorization of farms that integrates their agricultural production methods (organic or conventional) and their product marketing approaches (short circuits or long channels), drawing on data from the 2010 and 2020 agricultural censuses. The analysis yields a detailed map (INSEE canton level) illustrating the evolution of transitional farming from 2010 to 2020, opening the way for discussion on the factors favoring the emergence of certain transition types over others. The outcome reveals a complex geography influenced by s...
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10:30
Towards an annual urban settlement map in France at 10 m spatial resolution using a method for massive streams of Sentinel-2 data
sur CybergeoThe size of urban settlements is rapidly increasing worldwide. This sprawl triggers changes in land cover with the consumption of natural areas and affects ecosystems with important ecological, climate, and social transformations. Detecting, mapping, and monitoring the growth and spread of urban areas is therefore important for urban planning, risk analysis, human health, and biodiversity conservation. Satellite images have long been used to map human settlements. The availability of the Sentinel constellation (S2) allows the monitoring of urban sprawl over large areas (e.g., countries) and at high frequency (with possible monthly updates). This massive data stream allows the proposal of new types of urban products at a spatial resolution of 10 meters. In this context, we developed a fully automated and supervised processing chain (URBA-OPT) using open-source libraries and optimized for rapid calculation on high-performance computing clusters. This processing chain has been applied ...
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10:30
L’artificialisation des sols dans la presse française. Évolution (1982-mars 2024) et disparités spatiales : d’une notion floue à un objet juridique aux représentations multiples
sur CybergeoL’artificialisation des sols, objet sociotechnique à la définition floue, est devenue un objet juridique à travers une succession de dispositifs législatifs dont la loi Climat et Résilience de 2021. Après une rétrospective sur la formalisation de cette notion depuis 1982, une analyse de la presse française révèle que le nombre d’articles en rapport est en forte augmentation et que les registres lexicaux correspondent à des représentations protéiformes incluant notamment le changement climatique, la biodiversité, la gouvernance ou les projets urbains. La presse nationale et régionale produit et diffuse des informations d’ordre juridique, environnemental, sociétal et conflictuel sur ce paradigme désormais affirmé de l’urbanisme. Les lieux cités dans la presse du Nord de la France tend à démontrer que l’artificialisation des sols est employée à la fois dans les centres urbains les plus importants, leurs périphéries et les zones moins denses et plus agricoles, notamment lors de risques ...
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10:30
Les gratuités des transports collectifs : quels impacts sur les politiques de mobilité ?
sur CybergeoLa gratuité des transports urbains fait partie du paysage français. Elle concerne des réseaux de taille variée, selon des modalités de mise en œuvre différentes, au point où il semble plus pertinent de parler de gratuités des transports au pluriel. Ces gratuités alimentent de nombreux débats ayant trait à la soutenabilité financière de telles mesures et à leur potentielle incidence sur la capacité des autorités organisatrices des mobilités à poursuivre la mise en œuvre de politique des mobilités durables. L’instauration de la gratuité d’un réseau de transports publics semble être perçue comme un frein à la poursuite du développement d’un réseau de transports collectifs en raison d’une baisse des moyens financiers des autorités organisatrices des mobilités. Cet article propose une analyse des conséquences des mesures de gratuité sur les politiques publiques locales de mobilité. En s’appuyant sur trois exemples de réseaux urbains passés à la gratuité durant les quatre dernières années...
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10:30
Les territoires en déprise, espaces privilégiés de l’accueil d’exilés ? Une analyse des dynamiques du dispositif Asile et intégration dans la région Auvergne-Rhône-Alpes
sur CybergeoCet article porte sur l’hébergement des demandeurs d’asile dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et questionne la part des espaces en déprise dans l’accueil de ces personnes. Il analyse la répartition du parc d’hébergement qui leur est dédié dans le cadre du dispositif national français Asile et intégration, à l’aide d’une base de données inédite fournie par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités Auvergne-Rhône-Alpes en 2023. Cette étude est complétée par des entretiens semi-directifs avec des responsables de centre d’accueil. L’analyse à l’échelon fin de la commune permet de faire ressortir plusieurs points. D’une part, la dynamique de dispersion du parc Asile et intégration se poursuit entre 2017 et 2022, mais tend désormais à privilégier les agglomérations urbaines au détriment des espaces ruraux et les petites villes. D’autre part, on observe une tendance à un rééquilibrage territorial du parc d’hébergement des communes en déprise vers des...
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10:30
Delineating African cities (large urban regions) to compare them within global urban networks
sur CybergeoAn important issue for Africa is evaluating cities' capacities to leverage global networks effectively to foster local development. However, this evaluation is complicated by the absence of a unified framework and criteria, making it difficult to compare African cities to both each other and with cities around the world. The first step, therefore, is to establish a basis for comparing African cities. In this paper, we address the challenges of defining urban boundaries for cities across Africa's 54 countries. We outline our methodology and present the results of adapting the concept of Large Urban Regions (LURs) (Rozenblat, 2020), which encompass regional urbanized areas surrounding the main African cities. In total, we delineated 304 African Large Urban Regions, covering 5,522 Local Administrative Units (LAU). This delineation of LURs enables African urban areas to be comparable with others worldwide and paves the way for evaluating their integration into global urban networks, esp...
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10:30
Los gemelos digitales: una mediación territorial a vigilar
sur CybergeoExisten distintas soluciones tecnológicas digitales que resultan eficientes para ser utilizadas regularmente en las ciudades. Sin embargo, estas suscitan críticas. Un ejemplo es cuando se habla de “Smart cities”- las cuales no funcionan de correcta manera cuando se enfrentan a la diversidad de formas y funciones urbanas (Caruso, Pumain & Thomas, 2023). Otra, corresponde al concepto de “mobility-as-a-service”, el cual induce efectos no anticipados sobre la equidad del acceso (Pangbourne et al. 2020). También es posible apreciar el caso de las “city dashboards” que no ofrecen más que una vista muy limitada de los procesos urbanos y que cuestionan problemáticas éticas (Kitchin & McArdle, 2017). En este sentido, actualmente el concepto que se impone para las ciudades y territorios corresponde al de Gemelos Digitales ¿Será este un nuevo instrumento que propicie mayor utilidad?
El gemelo digital de un sistema es una representación informatizada que simula los procesos internos y que intera...
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10:30
Digital twins: a territorial mediation to watch
sur CybergeoDigital technological solutions, supposedly turnkey and always effective, are regularly offered to cities. They can however attract many criticisms: for example, if they are "smart cities" - which work with difficulty when they clash with the diversity of urban forms and functions (Caruso, Pumain & Thomas, 2023); or if it is the concept of "mobility-as-a-service" that induces unanticipated effects on accessibility equity (Pangbourne et al., 2020); or "city dashboards" that ultimately offer only a very limited view of urban processes and raise ethical issues (Kitchin & McCardle, 2017). In this vein, it is the concept of Digital Twin that becomes the most fashionable for cities and territories. Would this new instrument be more convincing?
In the strict sense, the digital twin of a system is a computerized representation that simulates its internal processes and interacts with it in real time by two-way coupling (Batty, 2018). When it applies to the city, the practical meaning of the c...
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9:32
De l'or pour votre jumeaux numérique
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiqueLes Trophées des jumeaux numériques constituent le premier concours mettant en compétition des jumeaux numériques dans la construction et les territoires. Organisée par Twin+ et BuildingSmart France dans le cadre du salon BIM World Jumeaux numériques, cette troisième édition bénéficie du soutien d’Autodesk et Sogelink. Vous pouvez vous inscrire dès maintenant. (frais de participation offerts par Twin+). Les dossiers de candidature (1 vidéo de présentation, 1 formulaire et 4 images) sont à déposer d’ici le 7 février 2025. Les projets seront évalués par un jury d’experts présidé par Nabil Anwer. Cinq trophées sont à décrocher dans l’une des catégories Process, Ouvrage, Territoire, R&D et International. Les candidats peuvent aussi se voir attribuer le prix spécial du jury, celui de la « Continuité numérique des données pour une construction durable », décerné par les co-organisateurs ou le prix du public qui votera sur twinplus.fr. Tentez votre chance !
+ d'infos :
t-jn.fr
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9:30
Enfrichement des côtes rocheuses : analyse de la dynamique du paysage et de la végétation
sur MappemondeCette étude porte sur deux secteurs littoraux enfrichés de la commune de Moëlan-sur-Mer soumis à un projet de remise en culture. Il s’agit ici d’interroger l’hétérogénéité paysagère et la diversité spécifique de ces espaces enfrichés. L’analyse des dynamiques d’ouverture et de fermeture du paysage depuis les années 1950 montre une pluralité de rythmes et de trajectoires selon les zones, l’action humaine et les contraintes écologiques. Les résultats font ressortir une diversité des formes végétales et des trajectoires, remettant en cause une uniformisation du paysage des friches littorales.
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9:30
Geodatadays 2023
sur MappemondeLes GéoDataDays constituent un évènement national indépendant dédié à la géographie numérique en France. Ces rencontres annuelles sont organisées par l’AFIGÉO et DécryptaGéo depuis cinq ans, en partenariat avec une plateforme régionale d’information géographique et des collectivités territoriales. Au cœur de cet évènement, le Groupement de recherche CNRS MAGIS, consacré à la géomatique, co-organise depuis quatre ans un concours, les CHALLENGES GEODATA, qui vise à faire connaître et à récompenser les innovations du monde académique par un jury indépendant et multipartite (recherche, collectivités et services de l’État, industriels). Les domaines d’application sont très variés et touchent à la collecte, au traitement, à l’analyse et à la visualisation de données géographiques (ou géolocalisées). Les six critères retenus par le jury permettent de comparer et d’évaluer ces propositions souvent hétérogènes : originalité, public ciblé, potentiel de dissémination, qualité et justesse des m...
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9:30
MapDraw. Un outil libre d’annotation de cartes en ligne
sur MappemondeLes enquêtes et questionnaires reposent souvent sur l’utilisation de supports papier, et les cartes ne font pas exception. En effet, ces dernières permettent une grande flexibilité, notamment en termes d’annotations, de dessins, etc. Mais la conversion et l’exploitation des données ainsi récoltées dans un SIG peuvent s’avérer fastidieuses, et cela peut bien souvent limiter la quantité de données récoltée. Cet article présente un outil libre en ligne, MapDraw, permettant de prendre des notes sur une carte interactive et d’exporter ces données dans un format utilisable par un SIG.
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9:30
HedgeTools : un outil d’analyse spatiale dédié à l’évaluation de la multifonctionnalité des haies
sur MappemondeLes haies jouent des rôles clés dans les paysages agricoles, mais leur caractérisation automatique par analyse spatiale est complexe. Dans cet article, nous décrivons les principales fonctionnalités d’un outil open source — HedgeTools — qui permet de calculer une diversité d’indicateurs contribuant à évaluer la multifonctionnalité des haies. Il permet de créer la géométrie des objets, de les redécouper en fonction de divers critères et d’extraire leurs caractéristiques à différents niveaux d’agrégation. HedgeTools vise à faciliter la gestion et la préservation des haies en permettant d’évaluer leur état et leurs fonctions dans les paysages, avec des perspectives d’amélioration et d’extension de ses fonctionnalités.
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9:30
Visualisation de données issues des réseaux sociaux : une plateforme de type Business Intelligence
sur MappemondeTextBI est un tableau de bord interactif destiné à visualiser des indicateurs multidimensionnels sur de grandes quantités de données multilingues issues des réseaux sociaux. Il cible quatre dimensions principales d’analyse : spatiale, temporelle, thématique et personnelle, tout en intégrant des données contextuelles comme le sentiment et l’engagement. Offrant plusieurs modes de visualisation, cet outil s’insère dans un cadre plus large visant à guider les diverses étapes de traitement de données des réseaux sociaux. Bien qu’il soit riche en fonctionnalités, il est conçu pour être intuitif, même pour des utilisateurs non informaticiens. Son application a été testée dans le domaine du tourisme en utilisant des données de Twitter (aujourd’hui X), mais il a été conçu pour être générique et adaptable à de multiples domaines. Une vidéo de démonstration est accessible au lien suivant : [https:]]
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9:30
Atlas du développement durable. Un monde en transition, Autrement, 2022
sur MappemondeL’Atlas du développement durable, proposé par Yvette Veyret et Paul Arnould est paru aux éditions Autrement en mars 2022 ; il s’agit d’une 2e édition, mettant à jour partiellement la première, parue deux ans auparavant.
Les auteurs sont tous deux professeurs émérites, de l’université Paris-Nanterre pour Yvette Veyret et de l’École normale supérieure de Lyon pour Paul Arnould. Les représentations graphiques et cartographiques ont été réalisées par Claire Levasseur, géographe-cartographe indépendante.
Après une introduction qui définit le développement durable dans ses composantes écologique, économique et sociale et présente les nouveaux objectifs définis dans l’Agenda pour 2030 (adopté lors du sommet des Nations Unies de 2015), cet atlas est divisé en trois parties : en premier lieu, un bilan mondial, puis les réponses globales apportées pour assurer un développement durable à l’échelle du globe, enfin les solutions proposées à l’échelle nationale française. Chaque partie est composée...
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9:30
La géographie des chefs étoilés : du rayonnement international a l’ancrage territorial
sur MappemondeCe texte de rubrique se situe en complémentarité de l’article sur la géographie des restaurants étoilés et s’intéresse plus particulièrement aux hommes et aux femmes qui se cachent derrière les étoiles, et donc aux « grands chefs ». Pour des raisons liées aux informations dont on peut disposer sur les sites spécialisés ou dans la littérature, ainsi qu’au nombre bien trop important de chefs qui ont une ou deux étoiles, ce qui suit concerne principalement les chefs triplement étoilés, soit trente personnes en 2021.
À partir de l’analyse de leurs lieux d’exercice et/ou d’investissement actuels, on peut dessiner une « géographie » des chefs étoilés et les diviser en trois groupes : les internationaux, les régionaux et les locaux. De même, l’observation de leur plus ou moins grand investissement dans la vie socio-économique locale, ainsi que leurs circuits d’approvisionnement nous permettront d’approcher leur rôle dans les dynamiques de développement local.
En ce qui concerne l’analyse du ...
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9:30
Mappa naturae, 2023
sur MappemondeLe collectif Stevenson, du nom de Robert Louis Stevenson, écrivain écossais et grand voyageur, connu dans le monde entier pour son roman L’Ile au trésor, publié en 1883, est composé de six auteurs spécialisés, peu ou prou, dans de multiples formes d’études des cartographies et de leurs usages à travers les époques : Jean-Marc Besse, philosophe et historien, Milena Charbit, architecte et artiste, Eugénie Denarnaud, paysagiste et plasticienne, Guillaume Monsaingeon, philosophe et historien, Hendrik Sturm, artiste marcheur (décédé le 15 août 2023), et Gilles A. Tiberghien, philosophe en esthétique. Ce collectif a déjà publié chez le même éditeur, en 2019 Mappa Insulae et, en 2021, Mappa Urbis. À l’image de leurs deux dernières parutions, Mappa Naturae se présente comme un recueil d’images cartographiques sélectionnées pour leur esthétique, leur ingéniosité ou, parfois, leur nouveauté. Le collectif ne donne pas d’informations synthétisées sur la provenance concrète des cartes. Les sourc...
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9:30
Représenter la centralité marchande : la coloration marchande et ses usages
sur MappemondeLa centralité marchande est le potentiel marchand détenu par un lieu. Elle peut être générée par différents types de configurations spatiales (les modes de centralité). L’article propose de voir comment représenter graphiquement cette centralité, afin de bien appréhender ses dimensions qualitatives. Nous qualifions de coloration marchande la proportion entre les différents modes de centralité : l’outil graphique proposé repose sur la couleur, entendue comme élément facilitant de la compréhension des situations spatiales. L’utilisation d’un même procédé graphique permettra de mieux discerner potentiel marchand d’un espace et usages réels (les modes d’usages) de celui-ci. Cet outil devrait permettre une meilleure prise en compte de la diversité des situations marchandes dans la production des cadres de l’urbanisme commercial.
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9:30
La géohistoire du royaume d’Abomey (1645-1894), dans le récit national et dans la formation territoriale du Bénin contemporain
sur MappemondeLa géohistoire du royaume d’Abomey, appuyé sur le groupe humain, la langue des Fon et sur la religion vaudou, couvre trois siècles et demi (1645 à 1894). Ce petit État-nation guerrier, esclavagiste, partenaire des négriers européens (Français, Portugais, Anglais, Danois), perd sa souveraineté à la fin du XIXe siècle, en intégrant la colonie française du Dahomey. Il abrite une des civilisations les plus brillantes de l’Afrique subsaharienne, qui fonde le soft power culturel (restitutions de l’art africain, mémoire de l’esclavage, constructions de musées, tourisme culturel), de l’actuelle République du Bénin.
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7:00
L’ogre logistique
sur Dans les algorithmesSur la place, deux grands hangars blancs ont été montés pour accueillir le marché de Noël. Mais les marchés sont fermés et la place est plongée dans la nuit. Il faut patauger dans la boue pour atteindre la MJC Fernand Léger de Corbeil-Essonne en ce soir décembre, à la veille des vacances.
Les militants sont déjà là. Dans l’amphithéâtre, ils préparent la sono, mettent une banderole. A l’entrée, un libraire est venu avec quelques livres. Les gens se connaissent, comme un réseau d’acteurs qui se retrouve. A côté de l’entrée, on entend des élèves suivre un cours de guitare. La salle se remplit peu à peu.
Le dernier RER pour Paris est à 21h55 nous prévient-on d’entrée. Le militant qui fait l’introduction ressemble un peu à Marcel Mouloudji. Il explique que la soirée est consacrée à présenter les impacts sociaux et écologiques des entrepôts logistiques qui se déploient partout en France et notamment ici, en Essonne. Ces entrepôts, conséquences directes des modes de production et de consommation génèrent de la pollution, de l’artificialisation des sols… et surtout de la précarité et de la pénibilité pour les centaines de milliers de travailleurs qui s’y épuisent. Ici, le développement des entrepôts a des conséquences concrètes, bien au-delà du travail, et permet d’inter-relier des luttes, locales comme globales, sociales comme politiques, en interrogeant la question du transport et du fret, la transformation de la Seine comme la lutte des travailleurs sans papiers…
Rapidement, la parole est donnée au jeune chercheur David Gaborieau venu évoquer avec simplicité ce que le développement de la logistique, ici, transforme. La logistique n’est plus un secteur invisible, attaque-t-il. On en parle désormais beaucoup et on en a beaucoup parlé, notamment durant la pandémie. On a longtemps pensé qu’Amazon n’était qu’un site internet. Depuis les gens ont découvert que ses entrepôts, eux, n’avaient rien de numérique. Mais si le secteur est mieux connu, nul ne sait ce qu’il se passe à l’intérieur. David Gaborieau a interviewé nombre d’ouvriers du flux, comme on les appelle. Manutentionnaires, préparateurs de commandes, pickers, injecteurs (ceux qui alimentent les tapis roulants), agents de quai, caristes… Selon leurs qualifications, ce sont là les principaux métiers des entrepôts logistiques. Le chercheur explique qu’il a aussi fait de l’intérim dans ces entrepôts pour comprendre ce travail de l’intérieur, pour bien saisir l’objet de ses recherches.
La révolution logistique, infrastructure de la globalisationSi Amazon est l’emblème du secteur, la logistique va bien au-delà. Carrefour a plus d’entrepôts qu’Amazon, rappelle-t-il… et si le e-commerce a transformé le secteur ces dernières années, la grande distribution et l’industrie sont d’importants moteurs de son développement qui se concentre autour des axes de circulation à proximité des grandes métropoles. On parle d’ailleurs de « révolution logistique » pour dire « qu’elle transforme l’économie contemporaine comme la révolution industrielle a transformé l’économie du XIXe siècle ». La logistique est née avec l’émergence de la grande distribution après la seconde guerre mondiale. D’abord utile au stockage, dans les années 80, elle va progressivement servir la délocalisation de la production, c’est-à-dire qu’elle va permettre « l’accroissement de la distance entre les lieux de production et de consommation ». Efficace et peu coûteuse, elle s’impose comme « l’infrastructure de la globalisation ». « Elle ne sert pas qu’à transporter et stocker des produits, elle gère la distance entre les différents lieux de production ». Un iPhone par exemple passe par plus de 40 unités productives avant d’arriver dans les mains de son propriétaire : il a fait 20 fois le tour du monde avant qu’on ne l’achète ! On comprend alors que cette révolution logistique transforme les systèmes de production, notamment en renforçant la délocalisation et la sous-traitance dont elle est à la fois le moteur et le carburant. La logistique est synonyme d’externalisation : on produit dans un réseau de sous-traitance et la logistique permet de gérer la distance entre tous les points de sous-traitance, lui permettant de s’étendre et se renforcer. Ce qui a bien sûr des impacts politiques, rappelle le chercheur : les grandes usines productives d’autrefois sont désormais éclatées entre sites qui se font concurrence, faisant disparaitre les bastions ouvriers d’antan.
« Avant on disait toujours que la sphère de production était au cœur de l’économie, désormais, elle est bousculée par la sphère de la circulation qui est devenu le cœur de la création de valeur économique »… Tant et si bien que quand un porte-conteneur obstrue le canal de Panama en 2021, c’est toute l’économie mondiale qui ralentie.
Ces transformations ont également des conséquences sur l’emploi. Un quart des ouvriers en France relèvent de la logistique et du transport. Les métiers ouvriers de la chimie, du textile ou de la métallurgie ont diminué au profit de ceux du transport, de la logistique et du déchet. Les ouvriers n’appartiennent plus au monde de l’industrie, mais sont désormais majoritairement des ouvriers du tertiaire : « 50% des ouvriers en France sont des ouvriers du secteur tertiaire ». Ainsi, d’anciens caristes des usines Renault le sont désormais dans des entrepôts logistiques. Ils font le même métier, mais ne relèvent plus du même secteur. « Dans les entrepôts de la logistique, 80% de l’emploi est ouvrier. A l’inverse, dans le secteur automobile, il n’y a plus que 40% d’ouvrier, tout le reste sont des cadres et ingénieurs ». La logistique est devenu le bastion d’un monde ouvrier qui a profondément muté.
Enfin, le secteur de la logistique est particulièrement concentré en Île-de-France, notamment autour de Roissy, d’Orly et de Marne-la-Vallée. « Sur 1 million de personnes qui travaillent dans la logistique en France, l’Île-de-France concentre 350 000 employés ».
Dans les usines à colisDans les « usines à colis », on trouve beaucoup de nouvelles technologies qui servent à faire du taylorisme moderne. Gaborieau s’est beaucoup intéressé à la commande vocale (comme l’illustrait une enquête de Cash Investigation de 2017), qui indique aux préparateurs de commande où se rendre dans l’entrepôt pour prendre chaque éléments d’une commande à assembler. Une voix numérique leur donne des indications en continue à laquelle ils doivent obéir en validant d’un OK, plusieurs centaine de fois par jour. « La machine ordonne et les humains continuent de porter les produits à la force des bras ». La manutention s’est moins mécanisée qu’on le pense.
La commande vocale est apparue au début des années 2000, rappelle le sociologue. Elle est très présente dans la grande distribution, alors que le secteur du e-commerce repose lui, plus souvent, sur le Pad, une tablette que les employés portent au bras ou au poignet. Ces outils sont très normatifs. Ils renforcent les cadences. Font perdre beaucoup de savoir-faire ouvriers et individualisent le travail. Pour bien faire son travail, il faut suivre les ordres de la machine. Cela a pour conséquence première d’avoir intensifié le travail. Selon l’INRS, les cadences aurait progressé de 10 à 15% dans le secteur. Une intensification soutenue également par des primes : ceux qui suivent les cadences, qui tiennent les objectifs des machines, reçoivent des primes conséquentes. 250 à 300 euros de primes sur un Smic relève d’une forte incitation. Enfin, ces déploiements techniques produisent un très fort contrôle de l’activité. On sait en continue où sont les ouvriers, leur rythme de travail… « tant et si bien que les cadres se plaignent parfois de n’avoir plus rien à faire », rapporte le sociologue. Il y a d’autres modalités de contrôle dans la logistique, comme le GPS des camions ou désormais le développement des tapis roulants. « La commande vocale a fabriqué les ouvriers spécialisés (OS) des colis ». Mais ceux-ci se déplacent encore. Avec le retour des convoyeurs, on revient aux Temps Modernes de Chaplin, avec un travail posté, très répétitif. Quel que soit ses formes, le travail d’OS est en plein essor dans le secteur.
« Si le secteur parle beaucoup d’automatisation, celle-ci révèle bien plus d’un mirage qu’autre chose », explique David Gaborieau… Un mirage sans cesse répété et renouvelé depuis le début de l’industrialisation. La promesse de la disparition du travail physique n’est pas nouvelle, dans le secteur textile au XIXe siècle, on l’envisageait déjà. Dans la réalité, il y a très peu d’entrepôts entièrement automatisés. L’automatisation coûte chère et ne fonctionne pas toujours très bien. En réalité, la logistique concentre surtout une forte présence du travail manuel, très contrôlé. Et ce n’est pas amené à changer radicalement à l’avenir, estime le sociologue. Derrière les convoyeurs où circulent les colis, il y a d’abord des masses de travailleurs qui travaillent à la chaîne. Qui coûtent bien moins chers que des robots qui tombent trop souvent en panne.
En matière d’emploi, la logistique est l’un des secteurs qui a le plus recours à l’intérim. Le sociologue Lucas Tranchant parle d’ailleurs d’intérim de masse. On compte 25% d’intérimaires dans le secteur, contre 7% il y a 20 ans. L’intérim est structurel et fonctionne comme un système de déqualification. « En fait, quel que soit le temps que vous passez en entrepôt, celui-ci ne permet pas d’évoluer ou de se qualifier. C’est un secteur où il n’y a pas d’évolution professionnelle, pas de formation. Les 80% d’ouvriers du secteur ne peuvent pas accéder aux 20% de postes d’encadrement ». Quant à la dégradation de l’emploi, elle n’est pas très bien répartie. Les femmes sont très minoritaires dans le secteur, mais subissent les emplois les plus dégradés, comme les ouvriers d’origine étrangère. C’est également un secteur qui se masculinise fortement (80% des employés sont des hommes).
« Comment les ouvriers perçoivent-ils tout cela ? », interroge le chercheur. « Ils disent tous à la fois, qu’ils sont devenus des robots et qu’ils ne sont pas des robots. Ce terme est un moyen de désigner la perte d’autonomie et le risque de déshumanisation qu’ils vivent ». « Mais ils ont des problèmes de santé que n’auraient pas les robots ». Les problèmes de santé dans la logistique apparaissent très rapidement quand on est manutentionnaire. Ils apparaissent plus rapidement que dans le secteur automobile par exemple. Dès 4 à 5 ans de travail dans le secteur, contre 8 années dans l’automobile. L’usure accélérée des corps se caractérise par des troubles musculo–squelettiques (TMS) et des lombalgies notamment. Ces problèmes de santé spécifiques arrivent dans d’autres mondes ouvriers. Dans le secteur automobile, les ouvriers peuvent parfois évoluer vers des postes un peu plus protecteurs. Mais dans les entrepôts de la grande distribution alimentaire, où 65% des postes sont des postes de préparateurs de commande, il n’y a pas d’autres fonctions disponibles. Cela explique que, les perspectives professionnelles des OS de la logistique, « c’est d’en sortir », de ne pas rester trop longtemps pour ne pas s’abimer la santé.
Les ouvriers de la logistique n’en ont pas moins une forte contre-culture ouvrière. Dans les entretiens menés, on constate une forte distinction entre « nous et eux », distinguant le monde ouvrier du monde de l’encadrement. Dans les entrepôts, on voit beaucoup de scènes de solidarité, de micro-résistances conflictuelles… On bouscule le chef d’équipe, on se moque de la commande vocale… On trouve même une part importante de vol, relativement tolérée, rapporte le chercheur.
La logistique contre les territoiresLe développement de la logistique a été beaucoup présentée comme une opportunité pour des territoires où les usines disparaissent. Le problème, c’est que les entrepôts du tertiaire sont plus coûteux socialement que les usines. L’emploi y est plus dégradé. Les entrepôts ont un coût plus élevé pour les territoires en termes d’infrastructures routières, de coûts environnementaux, mais également de coûts sociaux et de santé. Mais surtout, « les activités logistiques sont très labiles : elles se déplacent très vites ». Si le cours du pétrole évolue, on peut déplacer un entrepôt bien plus rapidement qu’une usine.
Les entrepôts sont un terrain de lutte très convoité, rappelle Gaborieau. Les Gilets jaunes en ont beaucoup bloqué pour tenter de bloquer les flux. Pour autant, le secteur n’est pas très syndiqué (le taux de syndication est de 4%, contre 10% dans l’ensemble du monde ouvrier) notamment parce que les établissements sont souvent petits, et que la précarité et l’intérim rendent la syndicalisation difficile. D’autant que les syndicats sont parfois à cheval à plusieurs secteurs (commerce, logistique, transport). Reste que la syndicalisation progresse. Les conflits aussi. « Ce secteur est une cocotte-minute qui pourrait déborder à un moment ou autre ». D’autant que les luttes des ouvriers du secteur, viennent en croiser d’autres, écologiques notamment, contre le développement routier et autoroutier, et contre les projets de développement des entrepôts eux-mêmes. Les citoyens se mettent à réfléchir à l’utilité sociale des entrepôts, à l’image de l’opposition contre le projet Greendock qui se présente comme le nouveau corridor logistique sur la Seine. Ces contestations citoyennes et sociales se développent avec le développement de l’emprise urbaine des entrepôts. Chaque année, on construit 2 millions de m2 d’entrepôts en France : autant que de surface de bureaux.
Dans les luttes, un faux paradoxe apparaît, celui de l’emploi. Les entrepôts prennent beaucoup de place mais proposent, proportionnellement, peu d’emploi. L’emploi est d’ailleurs souvent le prétexte que mobilisent élus, promoteurs et responsables d’entreprises pour pousser à leur développement. En vérité, les entrepôts bougent beaucoup. Non seulement ils participent à créer des friches, mais également des dégâts sociaux, car ces déplacements ont un impact sur les ouvriers. La durée de vie d’un entrepôt est assez basse, à Marseille, l’entrepôt ID logistics implanté dans les quartiers Nord, a été déplacé à 135 kilomètres à peine 3 ans après son ouverture. Enfin, ces entrepôts ne sont pas que des usines à colis, ils sont surtout des « usines à camion ». Le fret ferroviaire ou fluvial pourrait paraître comme une solution, mais tant que le fret routier restera si peu cher et disponible, rien ne changera (et ce, alors que le fret ferroviaire est en plein démembrement). Au Havre, le développement du fret ferroviaire volontariste n’a pas pris. « Les coûts logistiques sont si bas qu’ils rendent difficiles de penser la relocalisation à moins de l’encadrer plus sérieusement qu’elle n’est ». Dans les rapprochements entre luttes écologiques et sociales, on voit naître des contre-projets promouvant une logistique utile, comme le contre-projet à Greendock ou le contre-projet à l’A69. Reste que l’Île-de-France ne peut pas se passer d’approvisionnement. Seuls les ouvriers de ces secteurs peuvent aider à créer et penser des contre-projets, conclut le chercheur.
La convergence des luttes par l’exempleL’un des militants sur scène, rappelle qu’en Essonne, l’emprise logistique s’est accélérée. L’urbanisation galopante à fait fleurir une France moche. Les entrepôts, après avoir conquis le péri-urbain, colonisent désormais le Sud de l’Essonne rurale. Dans son livre, Nos lieux communs, l’écrivain Michel Bussi, dépeint le développement incontrôlé du capitalisme sur les territoires, plus subit qu’accéléré par les responsables politiques locaux. Partout, on bétonne. Partout, on bitume… dans un non-sens écologique qui aggrave les conflits d’usages à toutes les échelles. Avec les agriculteurs comme avec les riverains, avec les salariés, comme avec les écologistes.
Pour Julien conducteur de train et responsable à l’Union syndicale des transports, le démantèlement du fret ferroviaire ne va pas améliorer la situation. Pour lui, il est essentiel de lutter pour améliorer les conditions de travail des travailleurs et défendre la notion de service public pour le transport de marchandise comme de voyageurs. « Nous devrions lutter pour un grand service public des transports et de la distribution multimodale, afin de sortir la logistique de sa logique de profits délétère et répondre aux enjeux écologiques auxquels le capitalisme ne sait pas répondre ».
Anne, de Solidaires Sud Emploi, rappelle que dans le secteur de la logistique, « on voit de moins en moins des emplois. Seulement du travail ». Contrairement à ce qu’on entend, la mécanisation recule et la manutention explose. Le secteur, désormais, recrute via des sociétés d’insertion des gens qui n’ont jamais travaillé. « Ce n’est plus de l’insertion par l’emploi, mais de l’insertion par le travail ». Ils filent à l’entrepôt comme on allait à la mine, sans formation. Les contrats sont très courts. Le secteur abuse des carences, pour permettre aux ouvriers épuisés de se remettre de leurs problèmes de santé entre deux contrats. Les demande de travail handicapé augmentent. Le travail logistique casse physiquement ses salariés et pose la question collective de ce que nous ferons d’eux quand ils ne pourront plus faire ce métier.
Une personne dans le public vient prendre la parole pour l’association des « Vergers vivants de Lieusaint », une association pour défendre les vergers agricoles en Essonne. Longtemps, le Sud de l’Essonne a été considéré comme un territoire vide. Désormais, c’est un territoire qu’il faut valoriser. En 2020 à Saint-Pierre-du-Peray, on a récupéré un verger sans gestionnaire qu’on a tenté d’exploiter avec des bénévoles. Face à des projets de bureaux, nous sommes allés envahir le siège de l’établissement public d’aménagement, explique le défenseur du verger. Pour l’instant, le verger est toujours là du fait de notre résistance locale. Mais fasse au rouleur compresseur de « l’aménagement économique », pour combien de temps ?
Un travailleur de la logistique sans papier témoigne à son tour. Il rappelle que les conditions de travail sont très précaires et très dures : les colis sont bien souvent plus lourds qu’on ne pense. Pour lui, ce secteur ressemble à l’esclavage. On y menace les gens, notamment les plus précaires qui craignent de ne plus pouvoir travailler s’ils défendent leurs droits. Il rigole en évoquant les robots. Pendant un an, ils ont tenté de les mettre dans l’entrepôt où il travaillait : « ça n’a jamais marché ! » Olivier pour la CGT évoque lui aussi l’esclavage en évoquant les conditions de travail du secteur. En 2022, il y aurait eu 1700 déclarations d’accident de travail pour le seul entrepôt d’Amazon à Bretigny-sur-Orge, « même si, Amazon, socialement, c’est peut-être le moins pire ». Le turnover s’envole. Les syndicats n’ont pas même le temps d’installer les choses que tout est à recommencer. A Amazon, l’intérim, n’est plus à 26%, mais à 33% désormais. « Du boulot de merde, il y en a », rappelle le syndicaliste. Et le pire est que bien des gens en ont besoin.
Joseph, salarié d’Amazon et représentant syndical explique que oui, la logistique créé des emplois. « Quand l’entrepôt d’Amazon à ouvert à Bretigny en août 2020, il y avait 600 salariés en CDI. En 2024, ils sont 4700 ». Le reste (soit plus de 2300), ce sont des intérimaires. Le site fonctionne avec 5 équipes qui se relaient 24h/24, semaine et week-end compris. Le Conseil départemental dans son soutien au développement du secteur ne regarde que la création d’emplois, pas ce qu’il se passe à l’intérieur. Amazon a réalisé 4 milliards de bénéfices. La logistique génère beaucoup de richesses, mais pas pour ses ouvriers. Un autre militant évoque le développement d’une formation dédiée, lancée par Amazon, en apprentissage. Mais il est difficile d’envoyer de « la chair à patron » dans ces formations d’exécutants. Comme le rappelait le reportage du magazine Complément d’enquête sur les formations déployées par les grandes enseignes : bien souvent, la formation y est inexistante.
Un représentant de « La voie du village », association d’habitants d’Evry pour améliorer la qualité de vie, rappelle que la Vallée de la Seine est un territoire très convoité, en très forte densification, où l’aménagement est souvent imposé sans concertation. Il dénonce le risque de transformer la Seine en autoroute fluviale, pour acheminer des conteneurs et du vrac depuis Rouen ou Le Havre. « Les bords de Seine ne sont plus considérés comme des espaces naturels, mais des opportunités de dessertes, au détriment du bien-être des habitants ». Pourtant, rappelle-t-il, l’État joue un rôle très important dans ces aménagements, notamment via les établissements publics qu’il met en place pour prélever le foncier tout le long du fleuve. « Les bords de Seine qui sont un endroit gratuit et accessibles à tous, sont menacés de devenir bientôt inaccessibles aux habitants ». Un autre habitant témoigne à son tour : « une politique publique alternative est à construire ». Le problème, c’est que nous n’en prenons pas le chemin. Le démantèlement du fret ferroviaire, la spéculation sur les zones de triage très convoitées pourraient bien durablement interdire toute perspective d’alternative au tout routier.
La grande diversité des témoignages, rappelait la complexité des enjeux. Derrière l’ogre logistique, ce sont nos lieux de vies qui sont menacés. Contrairement à ce que l’on pense souvent, le sort des ouvriers du flux est profondément lié à celui des bourgeois qui vivent sur les bords de Seine. Le développement du territoire impacte la vie de tous.
Hubert Guillaud
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8:47
ModelBuilder arrive dans ArcGIS Online
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiqueLa dernière version d’ArcGIS Online, disponible depuis la mi-novembre, confirme une nouvelle fois que les capacités d’un SIG en ligne seront bientôt équivalentes à celles d’un outil bureautique. Elle s’enrichit (en bêta jusqu’en février 2025) de l’ajout de ModelBuilder (photo). Cette application permet de créer, de mettre à jour et de gérer des modèles et ainsi de construire facilement un processus de traitement ou d’analyse de données. Bien évidemment, il reste possible d’exécuter un par un les outils et de voir les résultats intermédiaires. Bien connue des utilisateurs d’ArcGIS Pro ou ArcMap, ModelBuilder est appréciée pour son côté très graphique de création de diagrammes visuels de workflows de géotraitement. À tel point que son arrivée dans ArcGIS Enterprise semble imminente.
+ d'infos :
pro.arcgis.com/fr
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7:00
Spotify, la machine à humeur
sur Dans les algorithmesCela fait des années que la journaliste indépendante Liz Pelly observe Spotify. Son essai, Mood Machine: The Rise of Spotify and the Costs of the Perfect Playlist (Simon & Schuster, 2025) estime que la musique est devenue un utilitaire plus qu’un art. Pour les fans de musique, le streaming est, malheureusement, un « produit spectaculaire » : « un jukebox universel et infini ». Pour les musiciens cependant, Spotify a été une menace plus existentielle que la révolution du partage de fichiers qui l’a précédée, car le streaming, lui, a reçu le vernis de la légitimité, explique le Washington Post dans sa critique du livre. Mais Spotify a surtout détourné les bénéfices de la musique a son profit, tout en préparant le terrain pour remplacer les musiciens par de la musique générée par l’IA. Le secteur d’ailleurs s’y prépare : un récent rapport de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac) annonce la chute de la rémunération des artistes et le déferlement à venir de la musique générée par IA
La musique, une activité purement fonctionnelleLiz Pelly rappelle que les origines de Spotify plongent directement dans The Pirate Bay, l’emblème du téléchargement illégal de musique du début des années 2000, notamment parce que le service était une réponse au comportement des gens et à l’envolée du téléchargement illégal. Pour le fondateur de Spotify, la musique a été considérée comme Amazon a considéré les livres : un cheval de Troie pour exploiter les clients. La recette de la suprématie auditive de Spotify a surtout reposé sur les playlists, spécifiques, homogènes et de plus en plus automatisées, descendant monotone de la radio commerciale et des musiques d’ambiance. Nos habitudes d’écoute culturelles ont été peu à peu déformées par la domination de Spotify. « Les auditeurs ont été encouragés à aborder la musique comme une activité purement fonctionnelle – pour dormir, étudier ou meubler un lieu public – sans avoir à fournir aucun investissement particulier dans des artistes individuels et identifiables ». En fait, Spotify vise avant tout à maintenir ses clients dans leur zone de confort. Spotify incarne « un modèle de créativité axé sur le service client qui conduit à une stagnation esthétique », explique Pelly. Le « son Spotify » ressemble à la décoration des appartements sur Airbnb, partout identique.
« À quel moment un système de recommandation cesse-t-il de recommander des chansons et commence-t-il à recommander une idée complète de la culture ? » demande Pelly. Spotify préfère que vous vous engagiez de la manière la plus passive et la plus distraite possible. Comme en politique, les superstructures panoptiques fonctionnent mieux lorsque leurs sujets ne leur accordent pas trop d’attention. Comme l’aurait dit un jour Daniel Ek, le fondateur de Spotify, « notre seul concurrent est le silence ». Dans le New Yorker, le prof de littérature Hua Hsu qui discute du même livre, parle d’un syndrome Spotify comme d’un syndrome de Stockholm. « Tout comme nous entraînons l’algorithme de Spotify avec nos goûts et nos dégoûts, la plateforme semble, elle, nous entraîner à devenir des auditeurs 24 heures sur 24 ». Pelly soutient, en fait, que la plus grande innovation de Spotify a été sa compréhension de l’affect, de la façon dont nous nous tournons vers la musique pour nous remonter le moral ou nous calmer, nous aider à nous concentrer sur nos devoirs ou simplement nous dissocier. Contrairement aux maisons de disque, son but n’était pas de nous vendre un tube dont on se lasse, mais de nous vendre un environnement sonore permanent. Quand on écoutait MTV ou la radio, nous pouvions parfois tomber sur quelque chose de différent ou d’inconnu. Désormais, la personnalisation « laisse présager d’un avenir sans risque, dans lequel nous ne serons jamais exposés à quoi que ce soit que nous ne voudrions pas entendre ». Sur Spotify, « les sons flottent en grande partie sans contexte ni filiation ». Les artistes y sont finalement assez invisibles. La musique décontextualisée de son histoire.
Internet était censé libérer les artistes de la monoculture, en offrant les conditions pour que la musique circule de manière démocratique et décentralisée. Certes, elle circule plus que jamais, mais la monoculture, elle, s’est terriblement renforcée.
Spotify, une ubérisation comme les autresDans les bonnes feuilles du livre que publie Harpers, Pelly évoque une autre dimension des transformations qu’a produit la plateforme, non pas sur les utilisateurs et clients, mais sur la musique et les musiciens eux-mêmes. Elle décrit les artistes fantômes de la plateforme, une polémique où les playlists populaires de Spotify semblaient se peupler de musiques de stock et d’artistes qui n’existaient pas. Pelly montre que Spotify avait en fait, malgré ses longues dénégations, bel et bien des accords avec des sociétés de productions pour produire des flux de musique moins chers. Ce programme, baptisé Perfect Fit Content (PFC, que l’on peut traduire par « contenu parfaitement adapté »), offrait des conditions de rémunération moindre et visait clairement à réduire les droits payés par Spotify aux artistes, normalisant des titres bons marchés pour remplir les playlists. « Au milieu des années 2010, le service s’est activement repositionné pour devenir une plateforme neutre, une méritocratie axée sur les données qui réécrivait les règles de l’industrie musicale avec ses playlists et ses algorithmes ». En se rendant compte que de nombreux abonnés écoutaient de la musique en fond sonore, Spotify a opté pour une solution qui lui permettait de réduire les dividendes qu’elle versait au majors (représentant quelques 70% de ses revenus) afin de devenir bénéficiaire. Pour cela, elle a misé sur les recommandations par playlists d’humeur qui se sont peu à peu peuplées de titres PFC – et ce alors que Spotify se défend de faire des placements de chansons dans ses playlists.
De nombreuses entreprises fournissent désormais Spotify en musique libre de droits à petits budgets, au détriment d’artistes indépendants. Loin d’être la plateforme de la méritocratie musicale qu’elle prétend être, Spotify, comme bien des entreprises, « manipule secrètement la programmation pour favoriser le contenu qui améliore ses marges ». Pour les musiciens précarisés qui produisent ces musiques, cela ressemble surtout à une ubérisation à marche forcée, avec des enregistrements à la chaîne et des musiques écrites sur un coin de table pour correspondre à un style précis, qui signent des contrats avec des droits réduits. « La musique de fond est à certains égards similaire à la musique de production, un son produit en masse sur la base d’un travail à la demande, qui est souvent entièrement détenu par des sociétés de production qui le rendent facilement disponible pour la publicité, la sonorisation de magasin, la production de films… » Ce que l’on appelle « la musique de production » est d’ailleurs en plein essor actuellement, explique Pelly, notamment pour créer des fonds sonores aux micro-contenus vidéo de Youtube, Insta ou TikTok, afin d’éviter des accords de licences compliqués voire la suppression de contenus lié à la violation du droit d’auteur. Pour ces entreprises qui produisent de la musique à la chaîne, comme Epidemic Sound, la musique n’est rien d’autre qu’une « activité de données », aplanissant les différences entre les musiques, produisant un brouillage des frontières esthétiques.
Les musiciens de l’Ivors Academy, une organisation britannique de défense des auteurs-compositeurs, affirment que les « frictions » que des entreprises comme Epidemic cherchent à aplanir sont en fait des protections industrielles et de droit d’auteur durement gagnées. Nous sommes entrés dans une course au moins disant, explique un producteur. Quand ces morceaux décollent en audience, ils génèrent bien plus de revenus pour Spotity et les labels fantômes que pour leurs auteurs, par contrat. « Ce traitement de la musique comme rien d’autre que des sons de fond – comme des pistes interchangeables de playlists génériques et étiquetées en fonction de l’ambiance – est au cœur de la dévalorisation de la musique à l’ère du streaming. Il est dans l’intérêt financier des services de streaming de décourager une culture musicale critique parmi les utilisateurs, de continuer à éroder les liens entre les artistes et les auditeurs, afin de faire passer plus facilement de la musique à prix réduits, améliorant ainsi leurs marges bénéficiaires. Il n’est pas difficile d’imaginer un avenir dans lequel l’effilochage continu de ces liens érode complètement le rôle de l’artiste, jetant les bases pour que les utilisateurs acceptent la musique créée à l’aide de logiciels d’IA générative. » Epidemic Sound a déjà prévu d’autoriser ses auteurs à utiliser les outils d’IA pour générer des pistes musicales. Et Spotify, pour sa part, a fait part ouvertement de sa volonté d’autoriser la musique générée par l’IA sur la plateforme.
L’exploitation de l’IA par Spotify ne s’arrête pas là. Elle est toujours corrélée à des initiatives pour réduire les coûts, rappelle Pelly, en évoquant par exemple le Discovery Mode, un programme de promotion automatique où les artistes qui acceptent d’y participer acceptent également une redevance inférieure. Bien sûr, Discovery Mode a attiré l’attention des artistes, des organisateurs et des législateurs et il est probable que PFC attise également les critiques… Mais « les protestations pour des taux de redevance plus élevés sont plus difficiles quand les playlists sont remplies d’artistes fantômes ».
La couverture du livre de Liz Pelly, Mood Machine. -
7:00
Ralentir la traduction ?
sur Dans les algorithmesDans un passionnant article pour la revue Traduire, la traductrice indépendante Laura Hurot explique comment le secteur de la traduction a changé ces dernières années, sous la forme d’une ubérisation silencieuse.
Nombre d’agences de traduction imposent de travailler sur des plateformes dotées d’un système de chronométrage intégré qui évalue la productivité des traductrices et traducteurs. Mais cette accélération n’affecte pas seulement la phase traductionnelle : des agences recourent également à des systèmes de révision et de contrôle qualité en partie automatisés reposant sur des outils de catégorisation des erreurs. Ces changements conduisent à une accélération de la productivité et à une perte d’autonomie, des savoir-faire et du bien-être des traducteurs indépendants plateformisés. D’ailleurs, on ne parle plus de traduction, mais de post-édition, pour désigner une correction de traduction automatique, dont la conséquence première est de lisser les tarifs de traduction vers le bas.
Dans un article plus récent de la même revue, le collectif en chair et en os, qui défend une traduction humaine contre la généralisation des machines, souligne que dans l’édition, la traduction automatique touche d’abord certains genres littéraires dont la langue n’est pas plus facile à prendre en charge par la machine, mais des genres qui sont périphériques dans la hiérarchie culturelle et où la précarité est depuis longtemps plus forte (les secteurs de la romance, des livres pratiques, des livres pour les jeunes ou des sciences humaines sociales sont également des secteurs où les rémunérations sont moindres et les statuts plus précaires… et ils se sont précarisés avec la forte féminisation du secteur depuis les années 80). Et les auteurs de rappeler qu’“un outil développé puis déployé à des fins d’économie n’est pas qu’un outil : il est l’élément d’un système”. Et de rappeler que la traduction automatique n’a pas été conçue à des fins professionnelles mais pour produire une traduction moins chère et suffisante. Pour les acteurs de la tech, traduire un texte consiste en effet à le transposer en miroir, dans une vision purement mathématique, en remplaçant simplement un mot par un autre mot, même si désormais ces agencements sont largement statistiques. Ce n’est pourtant pas si simple, surtout quand les textes sont complexes et les langues rares, comme le pointent les limites à l’utilisation croissante d’outils de traduction automatiques pour accomplir des tâches trop complexes pour eux, comme pour remplir des formulaires de demandes d’asiles sans maîtrise de la langue, conduisant à des erreurs multiples et aux rejets massives des demandes.
Il n’y a pas que la traduction depuis des langues rares qui se révèle complexe, dans leur numéro de décembre, les Cahiers du Cinéma revenaient, à la suite d’une tribune de l’Association des traducteurs et adaptateurs de l’audiovisuel (Ataa), sur la perte de qualité des sous-titres des films, trop souvent réalisés automatiquement. Le problème n’est pas seulement économique et lié au fait que le sous-titrage ou le doublage viennent en bout de chaîne de la production, qui échappe souvent à la production, que de savoir à qui elle incombe : producteur, distributeur, diffuseur… Un conflit de responsabilité qui permet de justifier la perte de qualité. Le plus fascinant pourtant est de constater combien la traduction automatique échoue sur des phrases assez simples, même depuis l’anglais. Ainsi cet « How’s my room? » traduit par « Comment va ma chambre? » au lieu de « Où en est ma chambre?« , nous montrant toutes les limites de l’approche de la traduction statistique, qui se révèle bien moins performante qu’on ne le pense souvent.
L’observatoire de la traduction automatique rappelait récemment que sa tribune de 2023 demandant la transparence réelle des données d’entraînements de l’IA générative, la possibilité de refuser que le travail de traduction serve à l’entraînement des machines qui détruisent le métier, que les aides publiques soient exclusivement réservées aux créations humaines ou que les produits culturels créés avec de l’IA soient obligatoirement signalés… n’avait toujours reçu aucune réponse des autorités.
Signalons enfin que le 10e numéro de la revue Contrepoint, la revue du Conseil européen des associations de traducteurs littéraires, est entièrement consacré à la question de la traduction sous IA. Pour Damien Hansen, qui rappelle que la traduction automatique reste incapable de comprendre le texte, “le problème n’est pas tant l’outil en soi que le fait qu’on l’impose aux professionnels et qu’on l’emploie pour des raisons purement économiques”. Plutôt que de venir aider et soutenir le traducteur, la traduction automatique est produite pour le contraindre voire le faire disparaître. L’utilisation de l’IA comme outil de contrôle montre à nouveau que leur orientation vers des outils de contrainte plutôt que d’assistance, contrairement à ce qui nous est asséné, risque de devenir une limite forte à son développement.
Dans son article, Laura Hurot, rappelle, à la suite du livre du spécialiste de la cognition, Olivier Houdé, L’intelligence humaine n’est pas un algorithme (Odile Jacob, 2019), que la clé de l’intelligence réside certainement bien plus dans le ralentissement de la pensée plutôt que dans son accélération. A l’heure où la vitesse est une idole indétrônable, il faudrait pouvoir mieux mesurer ce qu’elle nous fait perdre.
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7:01
Moraliser les machines
sur Dans les algorithmes« L’éthique de l’IA, à l’image de l’IA, ne peut se réduire à une application de règles et de principes, elle doit se confronter aux situations vécues », rappellent les chercheurs Carlo Andrea Tassinari, Sara De Martino et Yann Ferguson dans un article de recherche sur les limites de la moralisation des machines. Les chercheurs observent les questionnements éthiques que posent des développements concrets de l’IA et montrent qu’ils sont très éloignés des enjeux universalistes et moraux que l’on retrouve le plus souvent dans les préconisations éthiques. Ils sont au contraire situés et discutés.
Comme le soulignaient déjà Antoinette Rouvroy et Manuel Zacklad dans leur article sur l’éthique située, c’est la possibilité de contester les décisions des machines qui est seule à même d’assurer leur robustesse et leur légitimité. La valeur morale n’est pas tant immanente que située et nécessite un public pour la discuter. « Une démarche éthique doit s’assurer de contribuer à la puissance d’agir des communautés concernées, c’est-à-dire garantir les modalités de leur participation aux décisions techniques qui sont aussi toujours des décisions politiques – qui les concernent », comme le dit Joëlle Zask à la suite de John Dewey. « La transcription ou l’enregistrement de la réalité sociale sous forme de données numériques ne la purge bien évidemment pas des inégalités mais les « naturalise », faisant passer les données pour des « faits » en faisant oublier que les « faits » sont toujours produits, et que les données ne traduisent jamais que les « effets » des rapports de force et des phénomènes de domination », rappellent Rouvroy et Zacklad. Les problèmes de qualité des données et d’explicabilité sont inhérents au fonctionnement de l’IA et n’ont pas de correctifs. Quant aux valeurs, les décisions à fort impact humain et social ne peuvent être réduites à des principes sous-traités à des dispositifs. Pour Rouvroy et Zacklad, l’éthique ne devrait pas viser pas à atténuer l’impact d’une technologie, mais consiste à remettre en cause les présupposés de scientificité qui justifient le recours à la technologie, par et avec le public. -
7:00
Re-centralisation
sur Dans les algorithmes« L’IA est un projet idéologique visant à déplacer l’autorité et l’autonomie des individus vers des structures de pouvoir centralisées ». Ali Alkhatib
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11:17
SYDEO optimise la gestion de son réseau avec 1Water
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiqueSYDEO est un acteur du service public de l'eau en Ardèche. C’est un Syndicat Mixte qui assure la production et la distribution de l’eau potable sur un territoire de 35 communes avec un réseau de plus de 870 km. Les 35 communes de son territoire concentrent 167 réservoirs à travers 54 sites (51 stations de pompage et 3 stations de traitement). L'organisation vient de déployer 1Water, la solution proposée par 1Spatial pour une gestion optimisée de l’eau. Ce nouvel outil lui permet de connecter les équipes terrain aux données patrimoniales, offrant une gestion plus dynamique et collaborative des réseaux.
Les fonctionnalités de 1Water incluent un accès terrain aux données actualisées, une gestion centralisée des remontées d’information, des modules métier pour les interventions (comme les coupures d’eau), et des outils de reporting. «« Nous avons choisi 1Water parce que la solution répondait à l’ensemble de nos préoccupations, aussi bien patrimoniales qu’opérationnelles, » explique Guillaume Alligier, Directeur Général des Services de SYDEO. La surcouche 1Water sur plateforme ArcGIS, nous apporte une vision métier et une vision terrain que nous n’avions pas dans d’autres outils. Elle allie une approche métier a une grande fluidité d’utilisation. » Avec cette solution, le SYDEO s’engage à offrir une gestion de l’eau plus performante, réactive et collaborative, adaptée aux défis actuels.
+ d'infos :
sydeo.fr/
1spatial.com/fr/
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7:00
Nous avons besoin de bases partagées de ce que les modèles censurent
sur Dans les algorithmesLe nom du professeur de droit Jonathan Zittrain fait partie des quelques noms qui sont censurés de ChatGPT. Pour The Atlantic, Zittrain explique que cette exclusion, grossière, pour laquelle il n’a pas reçu d’explication convaincante d’OpenAI, permet de saisir les enjeux du contrôle des modèles. Les interventions et les réglages de modération des modèles devraient être accessibles, car ils peuvent « représenter des jugements sociaux et moraux plutôt que de simples jugements techniques ». Nous pourrions pour se faire nous fonder sur ce qui se pratique déjà comme La base de données Lumen du Berkman Klein Center qui sert depuis longtemps de référentiel unique en temps quasi réel des modifications apportées à Google Search en raison d’exigences juridiques en matière de droits d’auteur et autres. Ou encore comme PhotoDNA , la base de données d’images pédopornographiques initiée par Microsoft en 2009 et gérée par le Centre national pour les enfants disparus et exploités (NCMEC)… Ou encore la base de données de contenus terroristes créée en 2016 par Microsoft, Youtube, Facebook et Twitter pour les identifier et faciliter leurs pratiques de modération automatisée et gérée par le Global Internet Forum to Counter Terrorism.
Si un chatbot ne dit rien de ce qu’il s’est passé sur la place Tiananmen en 1989, nous devons pouvoir comprendre pourquoi, défend Zittrain. « Ceux qui construisent des modèles ne peuvent pas être les arbitres silencieux de la vérité des modèles. »
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10:30
Understanding the socio-spatial determinants of online shopping through household delivery option choices
sur CybergeoHouseholds increasingly buy goods online and use various delivery services, such as home deliveries and pick-up or click-and-collect services. Drawing on a questionnaire survey of 633 households in France, this article seeks to deepen understanding of the factors influencing online shopping practices, focusing on the type of goods purchased (food or non-food) and the chosen delivery services. The findings refine the innovations and efficiency hypotheses, that these factors have a greater influence on the choice of delivery methods than on the likelihood of shopping online.
Beyond standard socio-demographic factors, residential location does not significantly impact the frequency of online purchases but significantly influences the selection of delivery options. Specifically, households in areas perceived or characterized as less densely populated, with fewer local stores and collection points, are more likely to opt for home delivery. Conversely, those in neighbourhoods perceived as... -
10:30
Transitioning farming systems in mainland France: A geography of contrasts and change, 2010 to 2020
sur CybergeoIn light of the decarbonization objectives in agriculture, environmental preservation, and the resulting challenges of economic sustainability and food security, both European (Farm to Fork) and French policies are encouraging a profound transition within agri-food systems. Consequently, the transformation of agricultural production methods has become imperative. This article delineates the landscape of transitioning farms across mainland France. It relies on a categorization of farms that integrates their agricultural production methods (organic or conventional) and their product marketing approaches (short circuits or long channels), drawing on data from the 2010 and 2020 agricultural censuses. The analysis yields a detailed map (INSEE canton level) illustrating the evolution of transitional farming from 2010 to 2020, opening the way for discussion on the factors favoring the emergence of certain transition types over others. The outcome reveals a complex geography influenced by s...
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10:30
Concilier croissance économique, durabilité environnementale et ambitions professionnelles : le dilemme des responsables municipaux en Chine
sur CybergeoAprès des décennies d'industrialisation et d'urbanisation accélérées, la Chine a pris le tournant du développement durable en définissant sa propre vision, qui met l'accent sur l'innovation technologique et la modernisation industrielle. Alors que les grandes métropoles bénéficient de ressources humaines, matérielles et financières considérables pour s'adapter à ce changement, les petites villes situées dans des régions reculées ne bénéficient pas des mêmes avantages. Comment les cadres des petites villes parviennent-ils à développer des projets de développement territoriaux conciliant des exigences contradictoires de productivité et de durabilité environnementale ? Cet article examine les stratégies menées par deux mandatures municipales successives à Xianju, une petite ville située dans une région enclavée de l'est de la Chine, au prisme des trois grands défis de l’urbanisation en Chine : l’injonction au productivisme, la décentralisation asymétrique et le déficit structurel des b...
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10:30
Towards an annual urban settlement map in France at 10 m spatial resolution using a method for massive streams of Sentinel-2 data
sur CybergeoThe size of urban settlements is rapidly increasing worldwide. This sprawl triggers changes in land cover with the consumption of natural areas and affects ecosystems with important ecological, climate, and social transformations. Detecting, mapping, and monitoring the growth and spread of urban areas is therefore important for urban planning, risk analysis, human health, and biodiversity conservation. Satellite images have long been used to map human settlements. The availability of the Sentinel constellation (S2) allows the monitoring of urban sprawl over large areas (e.g., countries) and at high frequency (with possible monthly updates). This massive data stream allows the proposal of new types of urban products at a spatial resolution of 10 meters. In this context, we developed a fully automated and supervised processing chain (URBA-OPT) using open-source libraries and optimized for rapid calculation on high-performance computing clusters. This processing chain has been applied ...
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10:30
L’artificialisation des sols dans la presse française. Évolution (1982-mars 2024) et disparités spatiales : d’une notion floue à un objet juridique aux représentations multiples
sur CybergeoL’artificialisation des sols, objet sociotechnique à la définition floue, est devenue un objet juridique à travers une succession de dispositifs législatifs dont la loi Climat et Résilience de 2021. Après une rétrospective sur la formalisation de cette notion depuis 1982, une analyse de la presse française révèle que le nombre d’articles en rapport est en forte augmentation et que les registres lexicaux correspondent à des représentations protéiformes incluant notamment le changement climatique, la biodiversité, la gouvernance ou les projets urbains. La presse nationale et régionale produit et diffuse des informations d’ordre juridique, environnemental, sociétal et conflictuel sur ce paradigme désormais affirmé de l’urbanisme. Les lieux cités dans la presse du Nord de la France tend à démontrer que l’artificialisation des sols est employée à la fois dans les centres urbains les plus importants, leurs périphéries et les zones moins denses et plus agricoles, notamment lors de risques ...
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10:30
Les gratuités des transports collectifs : quels impacts sur les politiques de mobilité ?
sur CybergeoLa gratuité des transports urbains fait partie du paysage français. Elle concerne des réseaux de taille variée, selon des modalités de mise en œuvre différentes, au point où il semble plus pertinent de parler de gratuités des transports au pluriel. Ces gratuités alimentent de nombreux débats ayant trait à la soutenabilité financière de telles mesures et à leur potentielle incidence sur la capacité des autorités organisatrices des mobilités à poursuivre la mise en œuvre de politique des mobilités durables. L’instauration de la gratuité d’un réseau de transports publics semble être perçue comme un frein à la poursuite du développement d’un réseau de transports collectifs en raison d’une baisse des moyens financiers des autorités organisatrices des mobilités. Cet article propose une analyse des conséquences des mesures de gratuité sur les politiques publiques locales de mobilité. En s’appuyant sur trois exemples de réseaux urbains passés à la gratuité durant les quatre dernières années...
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10:30
Les territoires en déprise, espaces privilégiés de l’accueil d’exilés ? Une analyse des dynamiques du dispositif Asile et intégration dans la région Auvergne-Rhône-Alpes
sur CybergeoCet article porte sur l’hébergement des demandeurs d’asile dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et questionne la part des espaces en déprise dans l’accueil de ces personnes. Il analyse la répartition du parc d’hébergement qui leur est dédié dans le cadre du dispositif national français Asile et intégration, à l’aide d’une base de données inédite fournie par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités Auvergne-Rhône-Alpes en 2023. Cette étude est complétée par des entretiens semi-directifs avec des responsables de centre d’accueil. L’analyse à l’échelon fin de la commune permet de faire ressortir plusieurs points. D’une part, la dynamique de dispersion du parc Asile et intégration se poursuit entre 2017 et 2022, mais tend désormais à privilégier les agglomérations urbaines au détriment des espaces ruraux et les petites villes. D’autre part, on observe une tendance à un rééquilibrage territorial du parc d’hébergement des communes en déprise vers des...
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10:30
Delineating African cities (large urban regions) to compare them within global urban networks
sur CybergeoAn important issue for Africa is evaluating cities' capacities to leverage global networks effectively to foster local development. However, this evaluation is complicated by the absence of a unified framework and criteria, making it difficult to compare African cities to both each other and with cities around the world. The first step, therefore, is to establish a basis for comparing African cities. In this paper, we address the challenges of defining urban boundaries for cities across Africa's 54 countries. We outline our methodology and present the results of adapting the concept of Large Urban Regions (LURs) (Rozenblat, 2020), which encompass regional urbanized areas surrounding the main African cities. In total, we delineated 304 African Large Urban Regions, covering 5,522 Local Administrative Units (LAU). This delineation of LURs enables African urban areas to be comparable with others worldwide and paves the way for evaluating their integration into global urban networks, esp...
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10:30
Los gemelos digitales: una mediación territorial a vigilar
sur CybergeoExisten distintas soluciones tecnológicas digitales que resultan eficientes para ser utilizadas regularmente en las ciudades. Sin embargo, estas suscitan críticas. Un ejemplo es cuando se habla de “Smart cities”- las cuales no funcionan de correcta manera cuando se enfrentan a la diversidad de formas y funciones urbanas (Caruso, Pumain & Thomas, 2023). Otra, corresponde al concepto de “mobility-as-a-service”, el cual induce efectos no anticipados sobre la equidad del acceso (Pangbourne et al. 2020). También es posible apreciar el caso de las “city dashboards” que no ofrecen más que una vista muy limitada de los procesos urbanos y que cuestionan problemáticas éticas (Kitchin & McArdle, 2017). En este sentido, actualmente el concepto que se impone para las ciudades y territorios corresponde al de Gemelos Digitales ¿Será este un nuevo instrumento que propicie mayor utilidad?
El gemelo digital de un sistema es una representación informatizada que simula los procesos internos y que intera...
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10:30
Digital twins: a territorial mediation to watch
sur CybergeoDigital technological solutions, supposedly turnkey and always effective, are regularly offered to cities. They can however attract many criticisms: for example, if they are "smart cities" - which work with difficulty when they clash with the diversity of urban forms and functions (Caruso, Pumain & Thomas, 2023); or if it is the concept of "mobility-as-a-service" that induces unanticipated effects on accessibility equity (Pangbourne et al., 2020); or "city dashboards" that ultimately offer only a very limited view of urban processes and raise ethical issues (Kitchin & McCardle, 2017). In this vein, it is the concept of Digital Twin that becomes the most fashionable for cities and territories. Would this new instrument be more convincing?
In the strict sense, the digital twin of a system is a computerized representation that simulates its internal processes and interacts with it in real time by two-way coupling (Batty, 2018). When it applies to the city, the practical meaning of the c...
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9:30
Enfrichement des côtes rocheuses : analyse de la dynamique du paysage et de la végétation
sur MappemondeCette étude porte sur deux secteurs littoraux enfrichés de la commune de Moëlan-sur-Mer soumis à un projet de remise en culture. Il s’agit ici d’interroger l’hétérogénéité paysagère et la diversité spécifique de ces espaces enfrichés. L’analyse des dynamiques d’ouverture et de fermeture du paysage depuis les années 1950 montre une pluralité de rythmes et de trajectoires selon les zones, l’action humaine et les contraintes écologiques. Les résultats font ressortir une diversité des formes végétales et des trajectoires, remettant en cause une uniformisation du paysage des friches littorales.
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9:30
Geodatadays 2023
sur MappemondeLes GéoDataDays constituent un évènement national indépendant dédié à la géographie numérique en France. Ces rencontres annuelles sont organisées par l’AFIGÉO et DécryptaGéo depuis cinq ans, en partenariat avec une plateforme régionale d’information géographique et des collectivités territoriales. Au cœur de cet évènement, le Groupement de recherche CNRS MAGIS, consacré à la géomatique, co-organise depuis quatre ans un concours, les CHALLENGES GEODATA, qui vise à faire connaître et à récompenser les innovations du monde académique par un jury indépendant et multipartite (recherche, collectivités et services de l’État, industriels). Les domaines d’application sont très variés et touchent à la collecte, au traitement, à l’analyse et à la visualisation de données géographiques (ou géolocalisées). Les six critères retenus par le jury permettent de comparer et d’évaluer ces propositions souvent hétérogènes : originalité, public ciblé, potentiel de dissémination, qualité et justesse des m...
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9:30
MapDraw. Un outil libre d’annotation de cartes en ligne
sur MappemondeLes enquêtes et questionnaires reposent souvent sur l’utilisation de supports papier, et les cartes ne font pas exception. En effet, ces dernières permettent une grande flexibilité, notamment en termes d’annotations, de dessins, etc. Mais la conversion et l’exploitation des données ainsi récoltées dans un SIG peuvent s’avérer fastidieuses, et cela peut bien souvent limiter la quantité de données récoltée. Cet article présente un outil libre en ligne, MapDraw, permettant de prendre des notes sur une carte interactive et d’exporter ces données dans un format utilisable par un SIG.
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9:30
HedgeTools : un outil d’analyse spatiale dédié à l’évaluation de la multifonctionnalité des haies
sur MappemondeLes haies jouent des rôles clés dans les paysages agricoles, mais leur caractérisation automatique par analyse spatiale est complexe. Dans cet article, nous décrivons les principales fonctionnalités d’un outil open source — HedgeTools — qui permet de calculer une diversité d’indicateurs contribuant à évaluer la multifonctionnalité des haies. Il permet de créer la géométrie des objets, de les redécouper en fonction de divers critères et d’extraire leurs caractéristiques à différents niveaux d’agrégation. HedgeTools vise à faciliter la gestion et la préservation des haies en permettant d’évaluer leur état et leurs fonctions dans les paysages, avec des perspectives d’amélioration et d’extension de ses fonctionnalités.
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9:30
Visualisation de données issues des réseaux sociaux : une plateforme de type Business Intelligence
sur MappemondeTextBI est un tableau de bord interactif destiné à visualiser des indicateurs multidimensionnels sur de grandes quantités de données multilingues issues des réseaux sociaux. Il cible quatre dimensions principales d’analyse : spatiale, temporelle, thématique et personnelle, tout en intégrant des données contextuelles comme le sentiment et l’engagement. Offrant plusieurs modes de visualisation, cet outil s’insère dans un cadre plus large visant à guider les diverses étapes de traitement de données des réseaux sociaux. Bien qu’il soit riche en fonctionnalités, il est conçu pour être intuitif, même pour des utilisateurs non informaticiens. Son application a été testée dans le domaine du tourisme en utilisant des données de Twitter (aujourd’hui X), mais il a été conçu pour être générique et adaptable à de multiples domaines. Une vidéo de démonstration est accessible au lien suivant : [https:]]
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9:30
Atlas du développement durable. Un monde en transition, Autrement, 2022
sur MappemondeL’Atlas du développement durable, proposé par Yvette Veyret et Paul Arnould est paru aux éditions Autrement en mars 2022 ; il s’agit d’une 2e édition, mettant à jour partiellement la première, parue deux ans auparavant.
Les auteurs sont tous deux professeurs émérites, de l’université Paris-Nanterre pour Yvette Veyret et de l’École normale supérieure de Lyon pour Paul Arnould. Les représentations graphiques et cartographiques ont été réalisées par Claire Levasseur, géographe-cartographe indépendante.
Après une introduction qui définit le développement durable dans ses composantes écologique, économique et sociale et présente les nouveaux objectifs définis dans l’Agenda pour 2030 (adopté lors du sommet des Nations Unies de 2015), cet atlas est divisé en trois parties : en premier lieu, un bilan mondial, puis les réponses globales apportées pour assurer un développement durable à l’échelle du globe, enfin les solutions proposées à l’échelle nationale française. Chaque partie est composée...
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9:30
La géographie des chefs étoilés : du rayonnement international a l’ancrage territorial
sur MappemondeCe texte de rubrique se situe en complémentarité de l’article sur la géographie des restaurants étoilés et s’intéresse plus particulièrement aux hommes et aux femmes qui se cachent derrière les étoiles, et donc aux « grands chefs ». Pour des raisons liées aux informations dont on peut disposer sur les sites spécialisés ou dans la littérature, ainsi qu’au nombre bien trop important de chefs qui ont une ou deux étoiles, ce qui suit concerne principalement les chefs triplement étoilés, soit trente personnes en 2021.
À partir de l’analyse de leurs lieux d’exercice et/ou d’investissement actuels, on peut dessiner une « géographie » des chefs étoilés et les diviser en trois groupes : les internationaux, les régionaux et les locaux. De même, l’observation de leur plus ou moins grand investissement dans la vie socio-économique locale, ainsi que leurs circuits d’approvisionnement nous permettront d’approcher leur rôle dans les dynamiques de développement local.
En ce qui concerne l’analyse du ...
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9:30
Mappa naturae, 2023
sur MappemondeLe collectif Stevenson, du nom de Robert Louis Stevenson, écrivain écossais et grand voyageur, connu dans le monde entier pour son roman L’Ile au trésor, publié en 1883, est composé de six auteurs spécialisés, peu ou prou, dans de multiples formes d’études des cartographies et de leurs usages à travers les époques : Jean-Marc Besse, philosophe et historien, Milena Charbit, architecte et artiste, Eugénie Denarnaud, paysagiste et plasticienne, Guillaume Monsaingeon, philosophe et historien, Hendrik Sturm, artiste marcheur (décédé le 15 août 2023), et Gilles A. Tiberghien, philosophe en esthétique. Ce collectif a déjà publié chez le même éditeur, en 2019 Mappa Insulae et, en 2021, Mappa Urbis. À l’image de leurs deux dernières parutions, Mappa Naturae se présente comme un recueil d’images cartographiques sélectionnées pour leur esthétique, leur ingéniosité ou, parfois, leur nouveauté. Le collectif ne donne pas d’informations synthétisées sur la provenance concrète des cartes. Les sourc...
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9:30
Représenter la centralité marchande : la coloration marchande et ses usages
sur MappemondeLa centralité marchande est le potentiel marchand détenu par un lieu. Elle peut être générée par différents types de configurations spatiales (les modes de centralité). L’article propose de voir comment représenter graphiquement cette centralité, afin de bien appréhender ses dimensions qualitatives. Nous qualifions de coloration marchande la proportion entre les différents modes de centralité : l’outil graphique proposé repose sur la couleur, entendue comme élément facilitant de la compréhension des situations spatiales. L’utilisation d’un même procédé graphique permettra de mieux discerner potentiel marchand d’un espace et usages réels (les modes d’usages) de celui-ci. Cet outil devrait permettre une meilleure prise en compte de la diversité des situations marchandes dans la production des cadres de l’urbanisme commercial.
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9:30
La géohistoire du royaume d’Abomey (1645-1894), dans le récit national et dans la formation territoriale du Bénin contemporain
sur MappemondeLa géohistoire du royaume d’Abomey, appuyé sur le groupe humain, la langue des Fon et sur la religion vaudou, couvre trois siècles et demi (1645 à 1894). Ce petit État-nation guerrier, esclavagiste, partenaire des négriers européens (Français, Portugais, Anglais, Danois), perd sa souveraineté à la fin du XIXe siècle, en intégrant la colonie française du Dahomey. Il abrite une des civilisations les plus brillantes de l’Afrique subsaharienne, qui fonde le soft power culturel (restitutions de l’art africain, mémoire de l’esclavage, constructions de musées, tourisme culturel), de l’actuelle République du Bénin.
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7:00
Vers un internet plein de vide ?
sur Dans les algorithmesSur la plupart des réseaux sociaux vous avez déjà du tomber sur ces contenus génératifs, pas nécessairement des choses très évoluées, mais des contenus étranges, qui n’ont rien à dire, qui hésitent entre développement personnel creux, blague ratée ou contenu sexy. Des vidéos qui ânonnent des textes qui ne veulent rien dire. Les spécialistes parlent de slop, de contenus de remplissages, de résidus qui peu à peu envahissent les plateformes dans l’espoir de générer des revenus. A l’image des contenus philosophiques générés par l’IA que décortique en vidéo Monsieur Phi.
IA slop : de la publicité générative à l’internet zombiePour l’instant, ces contenus semblent anecdotiques, peu vus et peu visibles, hormis quand l’un d’entre eux perce quelque part, et en entraîne d’autres dans son flux de recommandation, selon la logique autophagique des systèmes de recommandation. Pour l’analyste Ben Thompson, l’IA générative est un parfait moteur pour produire de la publicité – et ces slops sont-ils autre chose que des contenus à la recherche de revenus ? Comme le dit le philosophe Rob Horning : « le rêve de longue date d’une quantité infinie de publicités inondant le monde n’a jamais semblé aussi proche ». Pour Jason Koebler de 404 Media, qui a enquêté toute l’année sur l’origine de ce spam IA, celui-ci est profondément relié au modèle économique des réseaux sociaux qui rémunèrent selon l’audience que les créateurs réalisent, ce qui motive d’innombrables utilisateurs à chercher à en tirer profit. Koebler parle d’ailleurs d’internet zombie pour qualifier autant cette génération de contenu automatisée que les engagements tout aussi automatisés qu’elle génère. Désormais, ce ne sont d’ailleurs plus les contenus qui sont colonisés par ce spam, que les influenceurs eux-mêmes, notamment par le biais de mannequins en maillots de bains générés par l’IA. A terme, s’inquiète Koebler, les médias sociaux pourraient ne plus rien avoir de sociaux et devenir des espaces « où le contenu généré par l’IA éclipse celui des humains », d’autant que la visibilité de ces comptes se fait au détriment de ceux pilotés par des humains. Des sortes de régies publicitaires sous stéroïdes. Comme l’explique une créatrice de contenus adultes dont l’audience a chuté depuis l’explosion des mannequins artificiels : « je suis en concurrence avec quelque chose qui n’est pas naturel ».
Ces contenus qui sont en train de coloniser les réseaux sociaux n’ont pas l’air d’inquiéter les barons de la tech, pointait très récemment Koebler en rapportant les propose de Mark Zuckerberg. D’autant que ces contenus génératifs semblent produire ce qu’on attend d’eux. Meta a annoncé une augmentation de 8 % du temps passé sur Facebook et de 6 % du temps passé sur Instagram grâce aux contenus génératifs. 15 millions de publicités par mois sur les plateformes Meta utilisent déjà l’IA générative. Et Meta prévoit des outils pour démultiplier les utilisateurs synthétiques. Le slop a également envahi la plateforme de blogs Medium, explique Wired, mais ces contenus pour l’instant demeurent assez invisibles, notamment parce que la plateforme parvient à limiter leur portée. Un endiguement qui pourrait ne pas résister au temps. A terme, les contenus produits par les humains pourraient devenir de plus en plus difficile à trouver sur des plateformes submergées par l’IA.
On voudrait croire que les réseaux sociaux puissent finir par s’effondrer du désintérêt que ces contenus démultiplient. Il semble que ce soit l’inverse, l’internet zombie est en plein boom. Tant et si bien qu’on peut se demander, un an après le constat de l’effondrement de l’information, si nous ne sommes pas en train de voir apparaître l’effondrement de tout le reste ?
Les enjeux du remplissage par le videDans sa newsletter personnelle, le chercheur et artiste Eryk Salvaggio revient à son tour sur le remplissage par l’IA, dans trois longs billets en tout point passionnants. Il souligne d’abord que ce remplissage sait parfaitement s’adapter aux algorithmes des médias sociaux. Sur Linked-in, les contenus rédigés par des LLM seraient déjà majoritaires. Même le moteur de recherche de Google valorise déjà les images et les textes générés par IA. Pour Salvaggio, avec l’IA générative toute information devient du bruit. Mais surtout, en se jouant parfaitement des filtres algorithmiques, celle-ci se révèle parfaitement efficace pour nous submerger.
Jesus Schrimp, image symbolique des eaux troubles de l’IA produisant son propre vide.Salvaggio propose d’abandonner l’idée de définir l’IA comme une technologie. Elle est devenue un projet idéologique, c’est-à-dire que « c’est une façon d’imaginer le monde qui devient un raccourci pour expliquer le monde ». Et elle est d’autant plus idéologique selon les endroits où elle se déploie, notamment quand c’est pour gérer des questions sociales ou culturelles. « L’optimisation de la capacité d’un système à affirmer son autorité est une promesse utopique brillante des technologies d’automatisation ». « L’un des aspects de l’IA en tant qu’idéologie est donc la stérilisation scientifique de la variété et de l’imprévisibilité au nom de comportements fiables et prévisibles. L’IA, pour cette raison, offre peu et nuit beaucoup au dynamisme des systèmes socioculturels ». Les gens participent à l’idéologie de l’IA en évangélisant ses produits, en diffusant ses résultats et en soutenant ses avancées pour s’identifier au groupe dominant qui l’a produit.
La production par l’IA de contenus de remplissage nécessite de se demander à qui profite ce remplissage abscons ? Pour Salvaggio, le remplissage est un symptôme qui émerge de l’infrastructure même de l’IA qui est elle-même le résultat de l’idéologie de l’IA. Pourquoi les médias algorithmiques récompensent-ils la circulation de ces contenus ? Des productions sensibles, virales, qui jouent de l’émotion sans égard pour la vérité. Les productions de remplissage permettent de produire un monde tel qu’il est imaginé. Elles permettent de contourner tout désir de comprendre le monde car elle nous offre la satisfaction immédiate d’avoir un « sentiment sur le monde ». « L’AI Slop est un signal vide et consommé passivement, un symptôme de « l’ère du bruit », dans lequel il y a tellement de « vérité » provenant de tant de positions que l’évaluation de la réalité semble sans espoir. »
Notre désorientation par le videEryk Salvaggio se demande même si le but de l’IA n’est pas justement de produire ce remplissage. Un remplissage « équipé », « armé », qui permet d’essaimer quelque chose qui le dépasse, comme quand l’IA est utilisée pour inonder les réseaux de contenus sexuels pour mieux essaimer le regard masculin. Les productions de l’IA permettent de produire une perspective, un « regard en essaim » qui permet de manipuler les symboles, de les détourner. « Les images générées par l’IA offrent le pouvoir de façonner le sens dans un monde où les gens craignent l’impuissance et l’absence de sens en les invitant à rendre les autres aussi impuissants et dénués de sens qu’eux ». Ces images « diminuent la valeur de la réalité », suggère brillamment Salvaggio. Elles créent « une esthétisation », c’est-à-dire rend la représentation conforme à un idéal. La fonction politique de ce remplissage va bien au-delà des seules représentations et des symboles, suggère-t-il encore. L’IA appliquée aux services gouvernementaux, comme les services sociaux, les transforme à leur tour « en exercice esthétique ». Notre éligibilité à une assurance maladie ou à une couverture sociale n’est pas différente de l’IA Slop. C’est cette même infrastructure vide de sens qui est pointée du doigt par ceux qui s’opposent à l’algorithmisation de l’Etat que ceux qui fuient les boucles de rétroactions délétères des médias sociaux.
Le projet DOGE d’Elon Musk, ce département de l’efficacité gouvernementale qui devrait proposer un tableau de bord permettant aux internautes de voter pour éliminer les dépenses publiques les plus inutiles, semble lui-même une forme de fusion de médias sociaux, d’idéologie de l’IA et de pouvoir pour exploiter le regard en essaim de la population et le diriger pour harceler les fonctionnaires, réduire l’État providence autour d’une acception de l’efficacité ultra-réductrice. Au final, cela produit une forme de politique qui traite le gouvernement comme une interface de médias sociaux, conçue pour amplifier l’indignation, intimider ceux qui ne sont pas d’accord et rendre tout dialogue constructif impossible. Bienvenue à la « momusocratie« , le gouvernement des trolls, de la raillerie, explique Salvaggio, cette Tyrannie des bouffons chère à l’essayiste Christian Salmon.
Mais encore, défend Salvaggio, le déversement de contenus produit par l’IA générative promet un épuisement du public par une pollution informationnelle sans précédent, permettant de perturber les canaux d’organisation, de réflexion et de connexion. « Contrôlez le filtre permet de l’orienter dans le sens que vous voulez ». Mais plus que lui donner un sens, la pollution de l’information permet de la saturer pour mieux désorienter tout le monde. Cette saturation est un excellent moyen de garantir « qu’aucun consensus, aucun compromis, ou simplement aucune compréhension mutuelle ne se produise ». Cette saturation ne vise rien d’autre que de promouvoir « la division par l’épuisement ». « Le remplissage est un pouvoir ».
« L’idéologie de l’IA fonctionne comme une croyance apolitique trompeuse selon laquelle les algorithmes sont une solution à la politique » qui suppose que les calculs peuvent prendre les décisions au profit de tous alors que leurs décisions ne sont qu’au profit de certains, en filtrant les données, les idées, les gens qui contredisent les résultats attendus. Alors que l’élection de Trump éloigne les enjeux de transparence et de régulation, l’IA va surtout permettre de renforcer l’opacité qui lui assure sa domination.
Vers un monde sans intérêt en boucle sur lui-mêmeDans la dernière partie de sa réflexion, Salvaggio estime que le remplissage est un symptôme, mais qui va produire des effets très concrets, des « expériences désintéressées », c’est-à-dire des « expériences sans intérêt et incapables de s’intéresser à quoi que ce soit ». C’est le rêve de machines rationnelles et impartiales, omniscientes, désintéressées et qui justement ne sont capables de s’intéresser à rien. Un monde où l’on confie les enfants à des tuteurs virtuels par soucis d’efficacité, sans être capable de comprendre tout ce que cette absence d’humanité charrie de délétère.
L’IA s’est construite sur l’excès d’information… dans le but d’en produire encore davantage. Les médias sociaux ayant été une grande source de données pour l’IA, on comprend que les contenus de remplissage de l’IA soient optimisés pour ceux-ci. « Entraînée sur du contenu viral, l’IA produit du contenu qui coche toutes les cases pour l’amplification. Le slop de l’IA est donc le reflet de ce que voient nos filtres de médias sociaux. Et lorsque les algorithmes des médias sociaux en reçoivent les résultats, il les reconnaît comme plus susceptibles de stimuler l’engagement et les renforce vers vers les flux (générant plus d’engagement encore). » Dans le tonneaux des Danaïdes de l’amplification, l’IA slop est le fluidifiant ultime, le contenu absurde qui fait tourner la machine sans fin.
Combattre ce remplissage par l’IA n’est une priorité ni pour les entreprises d’IA qui y trouvent des débouchés, ni pour les entreprises de médias sociaux, puisqu’il ne leur porte aucun préjudice. « Les contenus de remplissage de l’IA sont en fait la manifestation esthétique de la culture à médiation algorithmique » : « ils sont stylisés à travers plus d’une décennie d’algorithmes d’optimisation qui apprennent ce qui pousse les gens à s’engager ».
Face à ces contenus « optimisés pour performer », les artistes comme les individus qui ont tenté de partager leur travail sur les plateformes sociales ces dernières années ne peuvent pas entrer en concurrence. Ceux qui ont essayé s’y sont vite épuisés, puisqu’il faut tenir d’abord le rythme de publication infernal et infatigable que ces systèmes sont capables de produire.
Dépouiller les symboles de leur relation à la réalité« Les images générées par l’IA peuvent être interprétées comme de l’art populaire pour servir le populisme de l’IA ». Elles visent à « dépouiller les symboles de leur relation à la réalité » pour les réorganiser librement. Les gens ne connaissent pas les films mais ont vu les mèmes. Le résultat de ces images est souvent critiqué comme étant sans âme. Et en effet, le texte et les images générés par l’IA souffrent de l’absence du poids du réel, dû à l’absence de logique qui préside à leur production.
« L’ère de l’information est arrivée à son terme, et avec elle vient la fin de toute définition « objective » et « neutre » possible de la « vérité ». » L’esthétique du remplissage par l’IA n’est pas aléatoire, mais stochastique, c’est-à-dire qu’elle repose sur une variété infinie limitée par un ensemble de règles étroites et cohérentes. Cela limite notre capacité à découvrir ou à inventer de nouvelles formes de culture, puisque celle-ci est d’abord invitée à se reproduire sans cesse, à se moyenniser, à s’imiter elle-même. Les images comme les textes de l’IA reflètent le pouvoir de systèmes que nous avons encore du mal à percevoir. Ils produisent des formes de vérités universalisées, moyennisées qui nous y enferment. Comme dans une forme d’exploitation sans fin de nos représentations, alors qu’on voudrait pouvoir en sortir, comme l’expliquait dans une note pour la fondation Jean Jaurès, Melkom Boghossian, en cherchant à comprendre en quoi les algorithmes accentuent les clivages de genre. Comme s’il devenait impossible de se libérer des contraintes de genres à mesure que nos outils les exploitent et les renforcent. Cet internet de contenus absurde n’est pas vide, il est plein de sens qui nous échappent et nous y engluent. Il est plein d’un monde saturé de lui-même.
A mesure que l’IA étend son emprise sur la toile, on se demande s’il restera encore des endroits où nous en serons préservés, où nous pourrons être mis en relation avec d’autres humains, sans que tout ce qui encode les systèmes ne nous déforment.
Du remplissage à la fin de la connaissanceDans une tribune pour PubliBooks, la sociologue Janet Vertesi estime que les recherches en ligne sont devenues tellement chaotiques et irrationnelles, qu’elle a désormais recours aux dictionnaires et encyclopédies papier. « Google qui a fait fortune en nous aidant à nous frayer un chemin sur Internet se noie désormais dans ses propres absurdités générées par elle-même ». Nous voici confrontés à un problème d’épistémologie, c’est-à-dire de connaissance, pour savoir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Au XXe siècle, les philosophes ont définis la connaissance comme une croyance vraie justifiée. La méthode scientifique était le moyen pour distinguer la bonne science de la mauvaise, la vérité du mensonge. Mais cette approche suppose souvent qu’il n’y aurait qu’une seule bonne réponse que nous pourrions connaître si nous adoptons les bonnes méthodes et les bons outils. C’est oublier pourtant que la connaissance ne sont pas toujours indépendantes de l’expérience. Ludwig Wittgenstein a utilisé la figure du canard-lapin pour montrer comment des personnes rationnelles pouvaient en venir à avoir des points de vue irréconciliablement différents sur une même réalité. Les épistémologues se sont appuyés sur cette idée pour montrer que les personnes, selon leurs positions sociales, ont des expériences différentes de la réalité et que la connaissance objective ne pouvait naître que de la cartographie de ces multiples positions. Les sociologues de la connaissance, eux, examinent comment différents groupes sociaux en viennent à légitimer différentes manières de comprendre, souvent à l’exclusion des autres. Cela permet de comprendre comment différents faits sociaux circulent, s’affrontent ou se font concurrence, et pourquoi, dans les luttes pour la vérité, ceux qui détiennent le pouvoir l’emportent si souvent… Imposant leur vérités sur les autres.
Mais ces questions ne faisaient pas partie des préoccupations de ceux qui ont construit internet, ni des systèmes d’IA générative qui s’en nourrissent. Depuis l’origine, internet traite toutes les informations de manière égale. Le réseau ne consiste qu’à acheminer des paquets d’informations parfaitement égaux entre eux, rappelle la sociologue. A cette neutralité de l’information s’est ajoutée une autre métaphore : celle du marché des idées, où chaque idée se dispute à égalité notre attention. Comme dans le mythe du libre marché, on a pu penser naïvement que les meilleures idées l’emporteraient. Mais ce régime épistémique a surtout été le reflet des croyances de l’Amérique contemporaine : un système de connaissance gouverné par une main invisible du marché et entretenue par des conservateurs pour leur permettre de générer une marge bénéficiaire.
« Pourtant, la connaissance n’est pas une marchandise. La « croyance vraie justifiée » ne résulte pas non plus d’une fonction d’optimisation. La connaissance peut être affinée par le questionnement ou la falsification, mais elle ne s’améliore pas en entrant en compétition avec la non-connaissance intentionnelle. Au contraire, face à la non-connaissance, la connaissance perd. » L’interrogation du monde par des mécanismes organisés, méthodiques et significatifs – comme la méthode scientifique – peut également tomber dans le piège des modes de connaissance fantômes et des impostures méthodologiques. « Lorsque toute information est plate – technologiquement et épistémologiquement – il n’y a aucun moyen d’interroger sa profondeur, ses contours ou leur absence ». En fait, « au lieu d’être organisé autour de l’information, l’Internet contemporain est organisé autour du contenu : des paquets échangeables, non pondérés par la véracité de leur substance. Contrairement à la connaissance, tout contenu est plat. Aucun n’est plus ou moins justifié pour déterminer la vraie croyance. Rien de tout cela, au fond, n’est de l’information. »
« En conséquence, nos vies sont consumées par la consommation de contenu, mais nous ne reconnaissons plus la vérité lorsque nous la voyons. Et lorsque nous ne savons pas comment peser différentes vérités, ou coordonner différentes expériences du monde réel pour regarder derrière le voile, il y a soit une cacophonie, soit un seul vainqueur : la voix la plus forte qui l’emporte. »
Contrairement à Wikipédia, encore relativement organisé, le reste du Web est devenu la proie de l’optimisation des moteurs de recherche, des technologies de classement et de l’amplification algorithmique, qui n’ont fait que promouvoir le plus promouvable, le plus rentable, le plus scandaleux. « Mais aucun de ces superlatifs n’est synonyme de connaissance ». Les systèmes qui nous fournissent nos informations ne peuvent ni mesurer ni optimiser ce qui est vrai. Ils ne s’intéressent qu’à ce sur quoi nous cliquons. Et le clou dans le cercueil est enfoncé par l’intelligence artificielle qui « inonde Internet de contenu automatisé plus rapidement que l’on ne peut licencier une rédaction ». Dans ce paysage sous stéroïdes, aucun système n’est capable de distinguer la désinformation de l’information. Les deux sont réduits à des paquets de même poids cherchant leur optimisation sur le marché libre des idées. Et les deux sont ingérés par une grande machinerie statistique qui ne pèse que notre incapacité à les distinguer.
Aucun système fondé sur ces hypothèses ne peut espérer distinguer la « désinformation » de « l’information » : les deux sont réduites à des paquets de contenu de même valeur, cherchant simplement une fonction d’optimisation dans un marché libre des idées. Et les deux sont également ingérées dans une grande machinerie statistique, qui ne pèse que notre incapacité à les discerner. Le résultat ne promet rien d’autre qu’un torrent indistinct et sans fin, « où la connaissance n’a jamais été un facteur et d’où la connaissance ne peut donc jamais émerger légitimement ». « Sans topologie de l’information, nous sommes à la dérive dans le contenu, essayant en vain de naviguer dans une cascade d’absurdités sans boussole ».
« Il est grand temps de revenir à ces méthodes et à ces questions, aux milliers d’années de gestion de l’information et d’échange de connaissances qui ont transmis non seulement des faits ou du contenu, mais aussi une appréciation de ce qu’il faut pour faire émerger des vérités », plaide Vertesi. « Il n’est pas nécessaire que ce soit un projet colonial ou réductionniste. Les connaissances d’aujourd’hui sont plurielles, distribuées, issues de nombreux lieux et peuples, chacun avec des méthodes et des forces d’ancrage uniques. Cela ne signifie pas non plus que tout est permis. Le défi consiste à s’écouter les uns les autres et à intégrer des perspectives conflictuelles avec grâce et attention, et non à crier plus fort que les autres ».
« Alors que nos vies sont de plus en plus infectées par des systèmes d’IA maladroits et pilleurs et leurs flux hallucinatoires, nous devons apprendre à évaluer plutôt qu’à accepter, à synthétiser plutôt qu’à résumer, à apprécier plutôt qu’à accepter, à considérer plutôt qu’à consommer ».
« Notre paysage technologique contemporain exige de toute urgence que nous revenions à une autre des plus anciennes questions de toutes : « Qu’est-ce qui est vraiment réel ? » »
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11:27
Un anniversaire unique
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatique« Née en 1994 sur la base d’une technologie naissante réservée à des spécialistes, l’Association pour le système d’information du territoire s’est fixée l’objectif de faciliter l’accès aux géodonnées et de promouvoir le partage dans ce domaine », rappelait à l’occasion du 30e anniversaire de l’Asit Daniel Gnerre, son actuel Président. « Aujourd’hui, la diversification est de plus en plus importante auprès des acteurs publics ou privés, et depuis 2020, l’Asit s’implique hors du territoire Vaudois. La géo information n’est pas qu’une affaire technique, mais une source d’inspiration, ouverte à tous ». Montée par les étudiants en arts de l’Eracom et du CEPV, l’expo « Cartographies de pixels et d’argile » en était une belle illustration pourtant fugace. En effet, la quarantaine d’oeuvres n’aura été visible que trois jours autour de la salle. Un parcours ludique vécu comme le temps qui passe sans s’arrêter. Cette approche de l’éphémère persistait à la salle del Castillo, lors du diner d’anniversaire ouvert par Antoine Dormond, municipal de l’urbanisme et mobilité de Vevey. Quelque 200 invités y écoutaient les cartographes de presse Jules Grandin et Clara et, avec le chercheur et artiste sonore Christophe Felley, des topographies sonores de vallées : un moment unique.
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assit-aso.ch
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8:05
Pour une IA favorable aux travailleurs
sur Dans les algorithmes« Lorsqu’une technologie ne permet pas encore d’améliorer significativement la productivité, son déploiement massif en remplacement des travailleurs humains aboutit à tous les inconvénients, sans aucun avantage. » Daron Acemoglu
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8:00
Internet n’explique rien
sur Dans les algorithmes« Internet est plus doué pour raconter des histoires que pour donner du sens ». « Notre quête d’un motif, d’une explication, ne va bien souvent nulle part ». Charlie Warzel « Nous avons atteint la fin d’Internet en tant que système d’information ». Ian Bogost.
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7:30
Les avantages sociaux du privé… ne durent pas
sur Dans les algorithmesLe monde de la tech a longtemps été célèbre pour ses avantages sociaux extravagants et tape à l’œil, comme les cantines exotiques ou les salons de massages. Des commodités fantaisistes, luxueuses ou pro-sociales généreuses. Mais discrètement, ces avancées ont partout reculé, rapporte le New York Times. Netflix a toujours un congé parental généreux, mais l’entreprise a invité ses employés à moins l’utiliser. Les cuisines exotiques et artisanales de Google ont fermé. Même le télétravail a reflué. Et avec les licenciements massifs du secteur (254 000 emplois en 2023, 100 000 en 2022), les travailleurs de la technologie ont peut-être perdu leur plus grand avantage : la sécurité de l’emploi.
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7:00
De notre éblouissement
sur Dans les algorithmes
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17:59
Normandie : les géodonnées au coeur des politiques
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiqueLa Région Normandie met en œuvre de manière très concrète la diffusion, l’ouverture et la valorisation des données géolocalisées, au-delà de la seule cartographie. L’équipe Service Information Géographique et Open Data déploie des solutions dans ses nombreux domaines d’intervention. Avec son littoral long de 640 km et huit ports de commerce tournés vers la mer la plus fréquentée du monde, la Normandie est l’une des régions les plus connues au monde. Elle a la chance de disposer d’offres uniques qui fondent sa notoriété mondiale comme le Mont-Saint-Michel, le tourisme de mémoire autour notamment du Débarquement, l’Impressionnisme ou le patrimoine médiéval. Sa réputation s’est aussi construite autour de sa gastronomie et de son art de vivre. La Normandie n’est pas en reste sur le plan économique. La région regroupe les 1er et 6e plus grands ports français. (Le Havre, Rouen) et c’est également une région industrielle (automobile, pétrochimie), leader dans le domaine de l’énergie. Depuis une dizaine d’années, elle accueille des activités innovantes avec le développement de l’éolien off-shore et la structuration d’une filière de l’hydrogène. Sans oublier l’agriculture et l’élevage, autant de sujets qui sont évalués et cartographiés dans les nombreuses applications proposées sur le portail « Normandie à la Carte » mis en place par l’équipe du SIG Normandie.
Retrouvez la suite de cette enquête dans le magazine SIGMAG N°43
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7:00
L’IA n’est qu’un miroir
sur Dans les algorithmesDans son livre, The AI mirror (Oxford university press, 2024), la philosophe Shannon Vallor de l’Edinburgh Futures Institute, compare l’IA au Cloud Gate, cette sculpture monumentale de l’artiste Anish Kapoor qui se trouve à l’extérieur, dans la ville de Chicago, et qui ressemble à un miroir en forme de haricot géant. Quand on regarde le monde depuis ce miroir, tout y est déformé, selon l’endroit d’où on regarde. Parfois les choses sont agrandies, d’autres fois rétrécies ou tordues. Cela rappelle l’apprentissage automatique, « reflétant les modèles trouvés dans nos données, mais d’une manière qui n’est jamais neutre ou « objective » », explique la spécialiste de l’IA. Une métaphore qui est devenue la base de ses cours et de son livre, rapporte Fast Company. « Les miroirs de l’IA nous ressemblent beaucoup parce qu’ils reflètent leurs entrées et leurs données d’entraînement, avec tous les biais et particularités que cela implique. Et alors que d’autres métaphores pour désigner l’IA peuvent donner l’impression que nous sommes confrontés à une intelligence vivante (comme les perroquets stochastiques), celle du miroir semble plus approprié parce qu’elle montre que l’IA n’est pas sensible, juste une surface plane et inerte, nous captivant avec ses illusions de profondeur délirantes ». Avec le risque, que comme Narcisse, notre propre humanité soit sacrifiée à ce reflet. « Les systèmes d’IA peuvent refléter une image du comportement ou des valeurs humaines, mais, ils ne connaissent pas plus l’expérience vécue de la pensée et du sentiment que nos miroirs de chambre à coucher ne connaissent nos maux et nos douleurs intérieures ». Nos machines n’optimisent que l’efficacité et le profit, au risque de perdre de vue toutes les autres valeurs.
Dans Vox, la philosophe expliquait que le risque existentiel de l’IA n’est pas qu’elle nous submerge, mais qu’elle nous manipule et nous fasse renoncer à notre propre pouvoir, à notre autonomie et notre liberté, qu’on pense que nous devrions confier notre avenir à l’IA parce qu’elle serait plus rationnelle ou objective. Le problème fondamental du sens de l’existence c’est que nous devons le créer nous-mêmes, l’autofabriquer disait le philosophe José Ortega y Gasset. Or, la rhétorique autour de la puissance de l’IA nous invite à renoncer à notre liberté. La technologie ne peut pas nous servir à tomber dans un profond anti-humanisme. « Il y a une sorte de vide dans le transhumanisme en ce sens qu’il ne sait pas ce que nous devons souhaiter, il souhaite juste avoir le pouvoir de créer autre chose – de créer la liberté de dépasser notre corps, la mort, nos limites. Mais il s’agit toujours de liberté de, mais jamais de liberté pour. Liberté pour quoi ? Quelle est la vision positive vers laquelle nous voulons nous diriger ? (…) Pour moi, cette abstraction – l’idée d’une morale universelle pure selon laquelle des créatures qui sont complètement différentes de nous pourraient d’une manière ou d’une autre faire mieux que nous – je pense que cela ne fait que méconnaître fondamentalement ce qu’est la moralité. »
« Nous devons reconstruire notre confiance dans les capacités des humains à raisonner avec sagesse, à prendre des décisions collectives », explique-t-elle encore dans une interview pour Nautil.us. « Nous ne parviendrons pas à faire face à l’urgence climatique ou à la fracture de la démocratie si nous ne parvenons pas à réaffirmer notre confiance dans la pensée et le jugement humains, alors que toute la pensée de l’IA va à l’encontre de cela ». L’IA n’est que le miroir de la performance humaine, pas son dépassement. Elle est très douée pour faire semblant de raisonner.
Geoffrey Hinton a suggéré qu’un LLM peut avoir des sentiments. Mais il n’y parvient qu’en supprimant le concept d’émotion et en le transformant en simple réaction comportementaliste. « À partir de là, il devient très facile d’affirmer une parenté entre les machines et les humains, car vous avez déjà transformé l’humain en une machine sans esprit. » L’intelligence n’est pas ce que nous faisons, rappelle Vallor. Pour Sam Altman, l’AGI est une machine qui peut effectuer toutes les tâches économiquement utiles que les humains font. « Tout ce que nous avons comme objectif de l’IA générale, c’est quelque chose par lequel votre patron peut vous remplacer », ironise la philosophe. « Il peut être aussi insensé qu’un grille-pain, à condition qu’il puisse faire votre travail. Et c’est ce que sont les LLM : ce sont des grille-pain insensés qui font beaucoup de travail cognitif sans réfléchir ».
« Ce qui nous déroute, c’est que nous pouvons ressentir des émotions en réponse à une œuvre d’art générée par l’IA. Mais ce n’est pas surprenant, car la machine renvoie des permutations des modèles que les humains ont créés (…) et notre réponse émotionnelle n’est pas codée dans le stimulus, mais construite dans nos esprits ». Mais en tant qu’humains, nous ne sommes pas enfermés dans les modèles que nous avons ingérés, nous pouvons par exemple affirmer de nouvelles revendications morales.
Dans la Silicon Valley, l’efficacité est une fin en soi. Mais il n’y a pas de solution efficace au problème de la justice, rappelle la philosophe. Les thuriféraires de l’IA cherchent surtout à justifier le fait de priver les humains de leur capacité à se gouverner eux-mêmes. Le risque, c’est que par leurs excès, ils encouragent surtout les humains à s’éloigner de la technologie et à en provoquer le rejet. « Les outils ont été des instruments de notre libération, de notre création, de meilleures façons de prendre soin les uns des autres et des autres formes de vie sur cette planète, et je ne veux pas laisser passer cela, pour renforcer cette division artificielle entre l’humanité et les machines. La technologie, à la base, peut être une activité aussi humaine que n’importe quelle autre. Nous venons de perdre ce lien. »
La couverture du livre de Shannon Vallor, AI mirror.
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8:12
Ça coule de source
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiqueGrande compagnie de gestion d’eau potable et des eaux usées en Région flamande, De Watergroep déploie depuis des années l’usage des SIG dans son organisation. Jusqu’en 2010, c’est avec un départ hésitant vers la numérisation que les SIG ont peu à peu pris leurs places. Élaborer un inventaire précis des actifs et évaluer le réseau d’eau potable, représentaient les premiers besoins. Après une collaboration avec SIGGIS et Esri BeLux, la vitesse supérieure est passée pour étendre la technologie à toutes les applications opérationnelles. Deux visualiseurs Web ont été intégrés en 2014. Depuis, 7 outils de ce genre et 5 portails de gestion ont suivi, exploités chaque jour par au moins 500 employés. De la gestion du réseau aux décisions commerciales, la compagnie a pu s’adapter rapidement aux demandes de ses partenaires avec ArcGIS.
+ d'infos :
dewatergroep.be
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7:00
Pour une IA coopérative
sur Dans les algorithmesAujourd’hui, presque toutes les étapes du développement des modèles d’IA, de l’infrastructure de calcul aux données de formation, sont contrôlées par une poignée de grandes entreprises technologiques, rappelle la chercheuse Sarah Hubbard dans une tribune pour le Ash Center pour la gouvernance démocratique et l’innovation de Harvard. Pour que l’IA serve mieux l’intérêt public, il nous faut penser une propriété alternative et des structures de gouvernance plus partagées, défend-t-elle, en proposant de mieux explorer le modèle coopératif. A l’heure où la concentration des infrastructures est toujours plus forte, nous devrions promouvoir des alternatives pour rétablir de la concurrence, à l’image des projets coopératifs Coop-Cloud ou Common Cloud… voir défendre, comme le proposaient Nathan Sanders, Bruce Schneier et Norman Eisen, une IA publique, ou, comme le proposaient les chercheurs Tejas Narechania et Ganesh Sitaraman, des alternatives d’IA coopératives, voire encore des coopératives de données, comme Superset ou Aya, ou encore la possibilité de créer des modèles coopératifs pour que les travailleurs des données deviennent propriétaires des systèmes d’IA qu’ils contribuent à créer. Pour Sarah Hubbard nous devrions « explorer davantage les modèles opérationnels qui donnent aux utilisateurs finaux, en tant que parties prenantes, un pouvoir de décision sur les systèmes d’IA ».
De plus en plus d’initiatives de la société civile plaident en faveur d’une IA gouvernée collectivement. Le Collective Intelligence Project organise des assemblées d’alignement qui visent à intégrer la contribution du public dans le développement des systèmes d’IA. D’autres efforts sont déployés, comme les assemblées citoyennes que nous avions évoquées, ou encore les « sorties vers la communauté », c’est-à-dire les propositions pour que les entreprises du numérique passent sous contrôle coopératif de la communauté, comme Nathan Schneider l’avait envisagé pour Twitter ou comme l’avait proposé le milliardaire Franck McCourt pour TikTok.
Face à des entreprises surpuissantes, la piste coopérative peut sembler une alternative incapable de passer à l’échelle. La démocratisation de la technologie reste pourtant la seule voie pour rétablir de la confiance et de la décentralisation face à l’avenir technologique qui s’annonce. -
7:00
Les agents IA, moteurs de manipulation
sur Dans les algorithmesPour Wired, Kate Crawford estime que les assistants personnels sous IA que nous nous apprêtons à intégrer dans nos vies vont nous donner un sentiment de confort lié à l’illusion que nous nous engageons avec quelque chose qui semble humain, qui nous comprend trop bien parce que nous lui donnons accès à toutes nos données et aux services qu’on utilise. Pourtant, ces agents vont rester des systèmes qui servent des priorités industrielles qui ne sont pas nécessairement en phase avec nos propres priorités.
Nous allons surtout donner plus de pouvoir à ces priorités industrielles pour qu’elles décident pour nous de ce que nous achetons, de là où nous allons, de ce à quoi nous accédons. Ils sont conçus pour nous faire oublier leur véritable allégeance. Ce sont des « moteurs de manipulation commercialisés » qui se présentent comme des amis « pour nous rendre plus vulnérables à leur manipulation ». Le philosophe Daniel Dennett le répétait pourtant : les systèmes d’IA qui imitent les humains nous font courir un grave danger, celui d’accepter notre propre soumission. Les agents IA promettent un contrôle cognitif qui va au-delà de la publicité comportementale, puisqu’ils proposent de façonner les contours de la réalité à laquelle nous accédons. Pour Crawford, cette influence ouvre un régime psychopolitique parce qu’elle s’inscrit au coeur de notre intimité, de notre subjectivité. Alors que les formes traditionnelles de contrôle idéologique reposaient sur des mécanismes manifestes (censure, propagande, répression), désormais, elles promettent d’internaliser ces logiques, sans plus aucun moyen pour les contester, puisque leur commodité est la raison même de notre aliénation.
« Dans ce jeu de l’imitation, en fin de compte, c’est nous qui sommes joués ».
Sur les agents IA, voire également notre veille mise à jour.
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10:30
Transitioning farming systems in mainland France: A geography of contrasts and change, 2010 to 2020
sur CybergeoIn light of the decarbonization objectives in agriculture, environmental preservation, and the resulting challenges of economic sustainability and food security, both European (Farm to Fork) and French policies are encouraging a profound transition within agri-food systems. Consequently, the transformation of agricultural production methods has become imperative. This article delineates the landscape of transitioning farms across mainland France. It relies on a categorization of farms that integrates their agricultural production methods (organic or conventional) and their product marketing approaches (short circuits or long channels), drawing on data from the 2010 and 2020 agricultural censuses. The analysis yields a detailed map (INSEE canton level) illustrating the evolution of transitional farming from 2010 to 2020, opening the way for discussion on the factors favoring the emergence of certain transition types over others. The outcome reveals a complex geography influenced by s...
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10:30
Concilier croissance économique, durabilité environnementale et ambitions professionnelles : le dilemme des responsables municipaux en Chine
sur CybergeoAprès des décennies d'industrialisation et d'urbanisation accélérées, la Chine a pris le tournant du développement durable en définissant sa propre vision, qui met l'accent sur l'innovation technologique et la modernisation industrielle. Alors que les grandes métropoles bénéficient de ressources humaines, matérielles et financières considérables pour s'adapter à ce changement, les petites villes situées dans des régions reculées ne bénéficient pas des mêmes avantages. Comment les cadres des petites villes parviennent-ils à développer des projets de développement territoriaux conciliant des exigences contradictoires de productivité et de durabilité environnementale ? Cet article examine les stratégies menées par deux mandatures municipales successives à Xianju, une petite ville située dans une région enclavée de l'est de la Chine, au prisme des trois grands défis de l’urbanisation en Chine : l’injonction au productivisme, la décentralisation asymétrique et le déficit structurel des b...
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10:30
Towards an annual urban settlement map in France at 10 m spatial resolution using a method for massive streams of Sentinel-2 data
sur CybergeoThe size of urban settlements is rapidly increasing worldwide. This sprawl triggers changes in land cover with the consumption of natural areas and affects ecosystems with important ecological, climate, and social transformations. Detecting, mapping, and monitoring the growth and spread of urban areas is therefore important for urban planning, risk analysis, human health, and biodiversity conservation. Satellite images have long been used to map human settlements. The availability of the Sentinel constellation (S2) allows the monitoring of urban sprawl over large areas (e.g., countries) and at high frequency (with possible monthly updates). This massive data stream allows the proposal of new types of urban products at a spatial resolution of 10 meters. In this context, we developed a fully automated and supervised processing chain (URBA-OPT) using open-source libraries and optimized for rapid calculation on high-performance computing clusters. This processing chain has been applied ...
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10:30
L’artificialisation des sols dans la presse française. Évolution (1982-mars 2024) et disparités spatiales : d’une notion floue à un objet juridique aux représentations multiples
sur CybergeoL’artificialisation des sols, objet sociotechnique à la définition floue, est devenue un objet juridique à travers une succession de dispositifs législatifs dont la loi Climat et Résilience de 2021. Après une rétrospective sur la formalisation de cette notion depuis 1982, une analyse de la presse française révèle que le nombre d’articles en rapport est en forte augmentation et que les registres lexicaux correspondent à des représentations protéiformes incluant notamment le changement climatique, la biodiversité, la gouvernance ou les projets urbains. La presse nationale et régionale produit et diffuse des informations d’ordre juridique, environnemental, sociétal et conflictuel sur ce paradigme désormais affirmé de l’urbanisme. Les lieux cités dans la presse du Nord de la France tend à démontrer que l’artificialisation des sols est employée à la fois dans les centres urbains les plus importants, leurs périphéries et les zones moins denses et plus agricoles, notamment lors de risques ...
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10:30
Les gratuités des transports collectifs : quels impacts sur les politiques de mobilité ?
sur CybergeoLa gratuité des transports urbains fait partie du paysage français. Elle concerne des réseaux de taille variée, selon des modalités de mise en œuvre différentes, au point où il semble plus pertinent de parler de gratuités des transports au pluriel. Ces gratuités alimentent de nombreux débats ayant trait à la soutenabilité financière de telles mesures et à leur potentielle incidence sur la capacité des autorités organisatrices des mobilités à poursuivre la mise en œuvre de politique des mobilités durables. L’instauration de la gratuité d’un réseau de transports publics semble être perçue comme un frein à la poursuite du développement d’un réseau de transports collectifs en raison d’une baisse des moyens financiers des autorités organisatrices des mobilités. Cet article propose une analyse des conséquences des mesures de gratuité sur les politiques publiques locales de mobilité. En s’appuyant sur trois exemples de réseaux urbains passés à la gratuité durant les quatre dernières années...
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10:30
Les territoires en déprise, espaces privilégiés de l’accueil d’exilés ? Une analyse des dynamiques du dispositif Asile et intégration dans la région Auvergne-Rhône-Alpes
sur CybergeoCet article porte sur l’hébergement des demandeurs d’asile dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et questionne la part des espaces en déprise dans l’accueil de ces personnes. Il analyse la répartition du parc d’hébergement qui leur est dédié dans le cadre du dispositif national français Asile et intégration, à l’aide d’une base de données inédite fournie par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités Auvergne-Rhône-Alpes en 2023. Cette étude est complétée par des entretiens semi-directifs avec des responsables de centre d’accueil. L’analyse à l’échelon fin de la commune permet de faire ressortir plusieurs points. D’une part, la dynamique de dispersion du parc Asile et intégration se poursuit entre 2017 et 2022, mais tend désormais à privilégier les agglomérations urbaines au détriment des espaces ruraux et les petites villes. D’autre part, on observe une tendance à un rééquilibrage territorial du parc d’hébergement des communes en déprise vers des...
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10:30
Delineating African cities (large urban regions) to compare them within global urban networks
sur CybergeoAn important issue for Africa is evaluating cities' capacities to leverage global networks effectively to foster local development. However, this evaluation is complicated by the absence of a unified framework and criteria, making it difficult to compare African cities to both each other and with cities around the world. The first step, therefore, is to establish a basis for comparing African cities. In this paper, we address the challenges of defining urban boundaries for cities across Africa's 54 countries. We outline our methodology and present the results of adapting the concept of Large Urban Regions (LURs) (Rozenblat, 2020), which encompass regional urbanized areas surrounding the main African cities. In total, we delineated 304 African Large Urban Regions, covering 5,522 Local Administrative Units (LAU). This delineation of LURs enables African urban areas to be comparable with others worldwide and paves the way for evaluating their integration into global urban networks, esp...
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10:30
Los gemelos digitales: una mediación territorial a vigilar
sur CybergeoExisten distintas soluciones tecnológicas digitales que resultan eficientes para ser utilizadas regularmente en las ciudades. Sin embargo, estas suscitan críticas. Un ejemplo es cuando se habla de “Smart cities”- las cuales no funcionan de correcta manera cuando se enfrentan a la diversidad de formas y funciones urbanas (Caruso, Pumain & Thomas, 2023). Otra, corresponde al concepto de “mobility-as-a-service”, el cual induce efectos no anticipados sobre la equidad del acceso (Pangbourne et al. 2020). También es posible apreciar el caso de las “city dashboards” que no ofrecen más que una vista muy limitada de los procesos urbanos y que cuestionan problemáticas éticas (Kitchin & McArdle, 2017). En este sentido, actualmente el concepto que se impone para las ciudades y territorios corresponde al de Gemelos Digitales ¿Será este un nuevo instrumento que propicie mayor utilidad?
El gemelo digital de un sistema es una representación informatizada que simula los procesos internos y que intera...
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10:30
Digital twins: a territorial mediation to watch
sur CybergeoDigital technological solutions, supposedly turnkey and always effective, are regularly offered to cities. They can however attract many criticisms: for example, if they are "smart cities" - which work with difficulty when they clash with the diversity of urban forms and functions (Caruso, Pumain & Thomas, 2023); or if it is the concept of "mobility-as-a-service" that induces unanticipated effects on accessibility equity (Pangbourne et al., 2020); or "city dashboards" that ultimately offer only a very limited view of urban processes and raise ethical issues (Kitchin & McCardle, 2017). In this vein, it is the concept of Digital Twin that becomes the most fashionable for cities and territories. Would this new instrument be more convincing?
In the strict sense, the digital twin of a system is a computerized representation that simulates its internal processes and interacts with it in real time by two-way coupling (Batty, 2018). When it applies to the city, the practical meaning of the c...
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Les jumeaux numériques : une médiation territoriale à surveiller
sur CybergeoDes solutions technologiques numériques, supposées clé-en-main et toujours efficaces sont régulièrement proposées aux villes. Pourtant, elles s’attirent maintes critiques : par exemple si ce sont des “smart cities” - qui fonctionnent difficilement quand elles se heurtent à la diversité des formes et fonctions urbaines (Caruso, Pumain & Thomas, 2023) ; ou s’il s’agit du concept de “mobility-as-a-service” qui induit des effets non anticipés sur l’équité d’accessibilité (Pangbourne et al., 2020) ; ou encore des “city dashboards” qui n’offrent finalement qu’une vue très limitée des processus urbains et qui soulèvent des enjeux éthiques (Kitchin & McArdle, 2017). Dans cette veine, c’est le concept de Jumeau Numérique qui devient le plus à la mode pour les villes et les territoires. Ce nouvel instrument serait-il plus probant ?
Au sens strict, le jumeau numérique d’un système est une représentation informatisée qui simule ses processus internes et interagit avec celui-ci en temps réel par ...
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Enfrichement des côtes rocheuses : analyse de la dynamique du paysage et de la végétation
sur MappemondeCette étude porte sur deux secteurs littoraux enfrichés de la commune de Moëlan-sur-Mer soumis à un projet de remise en culture. Il s’agit ici d’interroger l’hétérogénéité paysagère et la diversité spécifique de ces espaces enfrichés. L’analyse des dynamiques d’ouverture et de fermeture du paysage depuis les années 1950 montre une pluralité de rythmes et de trajectoires selon les zones, l’action humaine et les contraintes écologiques. Les résultats font ressortir une diversité des formes végétales et des trajectoires, remettant en cause une uniformisation du paysage des friches littorales.
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Geodatadays 2023
sur MappemondeLes GéoDataDays constituent un évènement national indépendant dédié à la géographie numérique en France. Ces rencontres annuelles sont organisées par l’AFIGÉO et DécryptaGéo depuis cinq ans, en partenariat avec une plateforme régionale d’information géographique et des collectivités territoriales. Au cœur de cet évènement, le Groupement de recherche CNRS MAGIS, consacré à la géomatique, co-organise depuis quatre ans un concours, les CHALLENGES GEODATA, qui vise à faire connaître et à récompenser les innovations du monde académique par un jury indépendant et multipartite (recherche, collectivités et services de l’État, industriels). Les domaines d’application sont très variés et touchent à la collecte, au traitement, à l’analyse et à la visualisation de données géographiques (ou géolocalisées). Les six critères retenus par le jury permettent de comparer et d’évaluer ces propositions souvent hétérogènes : originalité, public ciblé, potentiel de dissémination, qualité et justesse des m...
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MapDraw. Un outil libre d’annotation de cartes en ligne
sur MappemondeLes enquêtes et questionnaires reposent souvent sur l’utilisation de supports papier, et les cartes ne font pas exception. En effet, ces dernières permettent une grande flexibilité, notamment en termes d’annotations, de dessins, etc. Mais la conversion et l’exploitation des données ainsi récoltées dans un SIG peuvent s’avérer fastidieuses, et cela peut bien souvent limiter la quantité de données récoltée. Cet article présente un outil libre en ligne, MapDraw, permettant de prendre des notes sur une carte interactive et d’exporter ces données dans un format utilisable par un SIG.
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9:30
HedgeTools : un outil d’analyse spatiale dédié à l’évaluation de la multifonctionnalité des haies
sur MappemondeLes haies jouent des rôles clés dans les paysages agricoles, mais leur caractérisation automatique par analyse spatiale est complexe. Dans cet article, nous décrivons les principales fonctionnalités d’un outil open source — HedgeTools — qui permet de calculer une diversité d’indicateurs contribuant à évaluer la multifonctionnalité des haies. Il permet de créer la géométrie des objets, de les redécouper en fonction de divers critères et d’extraire leurs caractéristiques à différents niveaux d’agrégation. HedgeTools vise à faciliter la gestion et la préservation des haies en permettant d’évaluer leur état et leurs fonctions dans les paysages, avec des perspectives d’amélioration et d’extension de ses fonctionnalités.
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9:30
Visualisation de données issues des réseaux sociaux : une plateforme de type Business Intelligence
sur MappemondeTextBI est un tableau de bord interactif destiné à visualiser des indicateurs multidimensionnels sur de grandes quantités de données multilingues issues des réseaux sociaux. Il cible quatre dimensions principales d’analyse : spatiale, temporelle, thématique et personnelle, tout en intégrant des données contextuelles comme le sentiment et l’engagement. Offrant plusieurs modes de visualisation, cet outil s’insère dans un cadre plus large visant à guider les diverses étapes de traitement de données des réseaux sociaux. Bien qu’il soit riche en fonctionnalités, il est conçu pour être intuitif, même pour des utilisateurs non informaticiens. Son application a été testée dans le domaine du tourisme en utilisant des données de Twitter (aujourd’hui X), mais il a été conçu pour être générique et adaptable à de multiples domaines. Une vidéo de démonstration est accessible au lien suivant : [https:]]
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9:30
Atlas du développement durable. Un monde en transition, Autrement, 2022
sur MappemondeL’Atlas du développement durable, proposé par Yvette Veyret et Paul Arnould est paru aux éditions Autrement en mars 2022 ; il s’agit d’une 2e édition, mettant à jour partiellement la première, parue deux ans auparavant.
Les auteurs sont tous deux professeurs émérites, de l’université Paris-Nanterre pour Yvette Veyret et de l’École normale supérieure de Lyon pour Paul Arnould. Les représentations graphiques et cartographiques ont été réalisées par Claire Levasseur, géographe-cartographe indépendante.
Après une introduction qui définit le développement durable dans ses composantes écologique, économique et sociale et présente les nouveaux objectifs définis dans l’Agenda pour 2030 (adopté lors du sommet des Nations Unies de 2015), cet atlas est divisé en trois parties : en premier lieu, un bilan mondial, puis les réponses globales apportées pour assurer un développement durable à l’échelle du globe, enfin les solutions proposées à l’échelle nationale française. Chaque partie est composée...
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La géographie des chefs étoilés : du rayonnement international a l’ancrage territorial
sur MappemondeCe texte de rubrique se situe en complémentarité de l’article sur la géographie des restaurants étoilés et s’intéresse plus particulièrement aux hommes et aux femmes qui se cachent derrière les étoiles, et donc aux « grands chefs ». Pour des raisons liées aux informations dont on peut disposer sur les sites spécialisés ou dans la littérature, ainsi qu’au nombre bien trop important de chefs qui ont une ou deux étoiles, ce qui suit concerne principalement les chefs triplement étoilés, soit trente personnes en 2021.
À partir de l’analyse de leurs lieux d’exercice et/ou d’investissement actuels, on peut dessiner une « géographie » des chefs étoilés et les diviser en trois groupes : les internationaux, les régionaux et les locaux. De même, l’observation de leur plus ou moins grand investissement dans la vie socio-économique locale, ainsi que leurs circuits d’approvisionnement nous permettront d’approcher leur rôle dans les dynamiques de développement local.
En ce qui concerne l’analyse du ...
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Mappa naturae, 2023
sur MappemondeLe collectif Stevenson, du nom de Robert Louis Stevenson, écrivain écossais et grand voyageur, connu dans le monde entier pour son roman L’Ile au trésor, publié en 1883, est composé de six auteurs spécialisés, peu ou prou, dans de multiples formes d’études des cartographies et de leurs usages à travers les époques : Jean-Marc Besse, philosophe et historien, Milena Charbit, architecte et artiste, Eugénie Denarnaud, paysagiste et plasticienne, Guillaume Monsaingeon, philosophe et historien, Hendrik Sturm, artiste marcheur (décédé le 15 août 2023), et Gilles A. Tiberghien, philosophe en esthétique. Ce collectif a déjà publié chez le même éditeur, en 2019 Mappa Insulae et, en 2021, Mappa Urbis. À l’image de leurs deux dernières parutions, Mappa Naturae se présente comme un recueil d’images cartographiques sélectionnées pour leur esthétique, leur ingéniosité ou, parfois, leur nouveauté. Le collectif ne donne pas d’informations synthétisées sur la provenance concrète des cartes. Les sourc...
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Représenter la centralité marchande : la coloration marchande et ses usages
sur MappemondeLa centralité marchande est le potentiel marchand détenu par un lieu. Elle peut être générée par différents types de configurations spatiales (les modes de centralité). L’article propose de voir comment représenter graphiquement cette centralité, afin de bien appréhender ses dimensions qualitatives. Nous qualifions de coloration marchande la proportion entre les différents modes de centralité : l’outil graphique proposé repose sur la couleur, entendue comme élément facilitant de la compréhension des situations spatiales. L’utilisation d’un même procédé graphique permettra de mieux discerner potentiel marchand d’un espace et usages réels (les modes d’usages) de celui-ci. Cet outil devrait permettre une meilleure prise en compte de la diversité des situations marchandes dans la production des cadres de l’urbanisme commercial.
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9:30
La géohistoire du royaume d’Abomey (1645-1894), dans le récit national et dans la formation territoriale du Bénin contemporain
sur MappemondeLa géohistoire du royaume d’Abomey, appuyé sur le groupe humain, la langue des Fon et sur la religion vaudou, couvre trois siècles et demi (1645 à 1894). Ce petit État-nation guerrier, esclavagiste, partenaire des négriers européens (Français, Portugais, Anglais, Danois), perd sa souveraineté à la fin du XIXe siècle, en intégrant la colonie française du Dahomey. Il abrite une des civilisations les plus brillantes de l’Afrique subsaharienne, qui fonde le soft power culturel (restitutions de l’art africain, mémoire de l’esclavage, constructions de musées, tourisme culturel), de l’actuelle République du Bénin.
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7:00
Réguler la surveillance au travail
sur Dans les algorithmesComme nous le disions dans la précédente partie de notre dossier sur la surveillance au travail, les technologies numériques ont permis une expansion sans précédent du volume et du type de données collectées sur les travailleurs. La capacité à les analyser permet aux employeurs de tirer d’innombrables conclusions sur la productivité de leurs salariés…
Pourtant, concrètement, ces analyses sont bien souvent problématiques quand ce n’est pas défaillantes. En rendant fonctionnelles les statistiques, les indicateurs rétroagissent sur les comportements. La granularité et l’individualisation des métriques permettent de multiplier et d’accroître les pressions au travail, tous les dysfonctionnements étant renvoyés aux pratiques individuelles, « faisant peser toutes les contraintes sur le plus petit et le plus faible maillon de la chaîne », comme l’explique la sociologue Karen Levy dans son livre. Enfin, parce que dans le contexte du travail, les connaissances acquises par les données réorganisent et renforcent d’abord des déséquilibres de pouvoirs majeurs. La régulation de la surveillance n’arrive pas à limiter la recherche de l’amélioration de la production que la surveillance vise à faire advenir. Nous sommes confrontés à une surveillance qui se démultiplie sans parvenir à renforcer les protections légales des travailleurs, seules à même de les protéger d’une exploitation renforcée.
La lutte contre la surveillance devrait nous mobiliser« Des caméras alimentées par l’IA qui suivent l’attention des camionneurs aux scanners portables qui surveillent la vitesse d’emballage et de tri des colis des employés des entrepôts d’Amazon, en passant par les logiciels de vidéoconférence qui surveillent les conversations des employés pendant les réunions, dans de nombreux secteurs les entreprises utilisent de plus en plus d’outils automatisés pour collecter des données sur les travailleurs, puis utilisent ces données pour prendre des décisions automatisées sur les tâches et les horaires des travailleurs, les salaires, les promotions, la discipline et même les licenciements », explique le politologue Alexander Hertel-Fernandez sur le blog du LPE Project. Hertel-Fernandez est l’auteur d’une étude sur le management automatisé et la surveillance des travailleurs qui montre que les 2/3 des travailleurs Américains sont sous surveillance sur leur lieu de travail. Cette surveillance est désormais aussi commune pour les cols bleus que pour les cols blancs. Bien qu’elle soit souvent invisible, masquée sous les outils numériques que tous utilisent au quotidien, elle n’est pas sans conséquences : elle a un impact sur la santé et la sécurité des travailleurs.
Pour le chercheur, la montée de la surveillance nécessite d’établir des protections adaptées qui devraient recevoir du soutien de tous les travailleurs, tant celle-ci transcende les classes sociales, les professions et les secteurs. Les organisations du travail ont largement documenté comment cette surveillance érode les droits à l’action collective, intensifie les rythmes de travail, discrimine les femmes, les travailleurs âgés ou les travailleurs handicapés. Le problème pourtant, c’est que le régulateur manque de données sur cette surveillance, d’où l’importance de son enquête. Celle-ci montre d’ailleurs, que le facteur prédictif principal de l’adoption de la surveillance électronique est la taille de l’entreprise : plus l’entreprise est grande, plus la surveillance est intense et variée. L’étude montre également que plus les travailleurs sont soumis à une surveillance intensive, plus l’anxiété grimpe, notamment parce que l’intensité de la surveillance signifie d’abord une intensification des cadences. Ce couplage intensification/anxiété se retrouve dans tous les secteurs, et pas seulement les plus documentés, comme la logistique ou l’industrie. Enfin, les effets négatifs sur la santé et le bien être sont plus forts là où la surveillance est mobilisée pour renforcer la discipline et limiter l’expression. Pour le chercheur, ces résultats suggèrent que ce n’est pas nécessairement la surveillance qui est problématique, mais la manière dont elle est utilisée par le management. Parmi les mesures à prendre pour rétablir l’équilibre, le politologue suggère d’améliorer la transparence de la surveillance, des indicateurs de productivité et des quotas. Mais si le problème est l’intensité de la surveillance, la documenter ne suffira pas à la faire refluer.
L’impossible transparence de la surveillancePourtant, c’est à l’exact inverse que l’on assiste. La surveillance et ses indicateurs relèvent partout d’une opacité qui ne cesse de se renforcer, comme pour toujours mieux s’invisibiliser, à l’image des calculs d’Uber qui ne cessent d’évoluer pour échapper à la documentation comme à la régulation. En 2020, les livreurs de la plateforme Shipt, qui appartient à la chaîne de grande distribution américaine Target, ont vu leurs salaires s’effondrer. Ils ont alors créé un outil pour comprendre l’évolution de l’algorithme, expliquait la chercheuse Dana Calacci pour IEEE Spectrum, qui rappelle que l’asymétrie d’information est un moyen de contrôle (et ce d’autant que ces travailleurs indépendants, par contrat, n’ont pas de droits sur les données). Les livreurs ont utilisé les résultats de l’Observatoire des algorithmes des travailleurs, qui corroboraient l’effondrement de rémunération constaté, pour appuyer leurs revendications pour un salaire minimum garanti. Dans un rapport, le Worker Info Exchange estime que les applications de covoiturage et de livraisons devraient être contraintes de publier des données sur la charge de travail des chauffeurs et les rémunérations, d’autant que le déficit de données actuel pourrait même dissimuler d’importants vols de salaires (et pas seulement des pourboires). Des exemples qui rappellent qu’il n’y a pas d’alternative à la transparence des données, ce qui n’empêche pas celle-ci de continuer à échapper à tous. Accéder aux données reste le premier levier pour observer la surveillance et la limiter.
Image : Page d’accueil de l’observatoire algorithmique des travailleurs.L’année dernière, le LPE Project avait publié plusieurs articles pour questionner les limites de la surveillance. La chercheuse Karen Levy y montrait que non seulement la surveillance s’opacifie, mais que les autorités en favorisent l’extension, plutôt que de chercher à la contraindre et à la limiter. La sociologue parle d’ailleurs « d’interopérabilité de la surveillance » pour pointer la compatibilité des différentes formes de surveillance, que ce soit celle des autorités de contrôle, comme celle des employeurs ou celle des tiers auxquels les employeurs accordent des accès.
L’extension, l’intensification et l’élargissement de la surveillance se fait au détriment des employés, pris en tenaille par de nouvelles injonctions liées aux objectifs multiples et contradictoires de tous ceux qui ont accès aux données produites par ces surveillances. Les surveillances “gouvernementales, patronales et commerciales” se superposent pour créer de nouvelles rigidités au travail. Le problème est que cette conjonction d’objectifs complémentaires laisse peu d’espace aux travailleurs pour résister à ces pressions concomitantes, pour résister à “un régime de surveillance supérieur à la somme de ses parties”. La surveillance est d’autant plus opaque qu’elle sert les intérêts de trop d’acteurs pour devenir transparente. Cette surveillance alimente en données des acteurs avec lesquels les entreprises ont des partenariats commerciaux, comme leurs clients. Mais pas seulement. Outre la police et les services sociaux, de plus en plus d’intermédiaires de données tentent d’en tirer profit, à l’image de services de crédits qui proposent des avances sur salaires aux employés.
La surveillance produit les cadences, modifie les conditions d’emploiLa spécialiste de l’économie des plateformes, Sarrah Kassem , auteure de Work and Alienation in the Platform Economy: Amazon and the Power of Organization, expliquait quant à elle que les travailleurs des entrepôts d’Amazon sont dépendants d’un « régime de productivité algorithmique », qui les pousse à respecter des taux « d’unités par heure », c’est-à-dire rien d’autre que des cadences, imposées par les tâches, les volumes, et les moyennes productives des autres employés auxquelles chacun est comparé. Si les solidarités collectives et les résistances sont possibles, elles sont rendues très difficiles, du fait des innombrables types de contrats qui se rencontrent dans les entrepôts (fixes, intérimaires, sous-traitants, indépendants… avec des horaires fluctuants…) et des manœuvres anti-syndicales d’Amazon.
Dans les chaînes de production numériques hyper-taylorisées du Mechanical Turk d’Amazon par contre, la surveillance, elle, est totale. La grande précarité du travail et l’absence de relation avec les autres travailleurs rend l’organisation collective encore plus compliquée, même si, à l’initiative des travailleurs, des espaces alternatifs de solidarité et de lutte ont parfois réussi à émerger. Pour le chercheur Reed Shaw, qui s’est lui aussi intéressé aux entrepôts d’Amazon, la surveillance modifie les conditions d’emploi. Si le taux de blessure y est deux fois supérieur à la moyenne nationale, c’est que l’unité de mesure du travail d’Amazon, focalise sur le temps pendant lequel les travailleurs sont inactifs entre deux colis scannés. Le nombre d’unités traitées par heure favorise l’intensification du travail qui génère en réponse une augmentation du risque de blessure et d’accident. Pour Shaw, c’est l’intensification que le taylorisme numérique produit le coupable : c’est donc sur la régulation des cadences qu’il faut pouvoir agir. D’autant que les systèmes de mesures ne s’adaptent pas à certains types d’employés, comme les femmes enceintes ou les travailleurs handicapés, qui sont encore plus sévèrement punis par les systèmes qui évaluent les cadences sans aménagements. Pour Shaw, “la surveillance généralisée des employés devrait être considérée comme modifiant le contexte de l’emploi d’une manière qui menace un large éventail de lois et de protections du droit du travail”.
Vers une surveillance sans échappatoirePour le professeur de droit Matthew Bodie, co-auteur de Reconstructing the Corporation: From Shareholder Primacy to Shared Governance, la surveillance des employés procède d’une nouvelle collecte de données et propose une nouvelle création de valeur permettant aux employeurs de tirer une nouvelle valeur de la relation de travail, explique-t-il, sans qu’il n’y ait de recours ni de droits pour les travailleurs fournisseurs de données, ni de modalités pour exercer leur pouvoir collectifs sur ces données. Pour Bodie, la frontière traditionnelle entre les informations de travail et les informations personnelles, est en train de devenir totalement floue. Toutes sortes d’informations personnelles peuvent désormais être convoquées comme “pertinentes” pour évaluer la performance individuelle au travail : notre santé, nos relations avec nos collègues, nos opinions politiques, notre consommation de caféine, notre disposition au conflit… (sans que cette “pertinence” ne soit jamais évaluée, comme le soulignaient les chercheurs Mona Sloane, Rumman Chowdhury et Emmanuel Moss dans un excellent article qui dénonçait la prétention à la connaissance des systèmes). La réponse instinctive à ce problème consisterait à renforcer la protection de la vie privée sur les lieux de travail, mais cette réponse ne convainc pas Bodie, notamment parce qu’il suffit d’un pseudo consentement imposé dans une relation de travail par nature déséquilibrée pour vider ce renforcement de sa substance.
“La relation aux données ne cesse de devenir de plus en plus déséquilibrée”, constate le chercheur. C’est par les données sur les chauffeurs et leurs clients que les entreprises de covoiturage fixent les prix et affectent les chauffeurs, sans que les conducteurs puissent avoir la main sur ce qui leur est soustrait. Bodie est pessimiste : désormais, “la relation de travail nécessite un flux de données trop important pour espérer ne jamais l’arrêter”. Selon lui, les travailleurs ont besoin de plus de droits sur leurs données et leur utilisation, à l’image de ceux que déploient le RGDP en Europe (comme le droit de limitation des finalités ou les droits d’opposition à certains types de prise de décision automatisée). Reste pourtant à trouver les modalités d’action collectives. Ici, Bodie dresse un comparatif avec l’hypersurveillance des athlètes de haut niveau, qui, malgré la démultiplication d’information sur leurs performances, gardent des droits sur leurs données voire des voix collectives pour négocier la portée de la collecte de données par les équipes. Les organisations syndicales devraient avoir la capacité de négocier avec les employeurs par l’accès aux données et leur partage – mais seulement 6% des employés du secteur privé sont syndiqués aux États-Unis. Les travailleurs sans représentation collective n’ont donc aucune perspective de pouvoir collectif sur la collecte. D’autres structures organisationnelles pourraient également faire levier, allant de l’actionnariat salarié aux coopératives de plateformes, en passant par la codétermination… et invite à imaginer des “conseils de données” habilitées à examiner toute collecte ou utilisation de données des employés. “Nous devons donner aux travailleurs la possibilité d’avoir leur mot à dire dans la gestion des données et les droits sur les données qu’ils fournissent.” Oui ! Mais là encore la contribution ne trouve pas le levier de cette activation.
On pourrait croire à lire ces billets, que le RGPD est l’alpha et l’omega de la solution. C’est oublier pourtant, comme le rappelle son intitulé complet, que celui-ci n’est pas qu’une protection vis-à-vis du traitement des données à caractère personnelles, mais qu’il organise également leur libre circulation, sous conditions.
Les calculs sont surtout opaques pour invisibiliser leurs incohérences et renforcer leur opacitéCe que ces billets disent assez imparfaitement, c’est ce que change cette surveillance, ses impacts et les modalités de cet impact. Ce qui se joue dans le renforcement de la surveillance au travail est pourtant très fort au niveau RH et plus encore au niveau de la question salariale. Les données sont de plus en plus utilisées pour produire des indicateurs de performances souvent problématiques sur de plus en plus d’employés, comme s’en émouvait un article du Washington Post prédisant l’arrivée du licenciement algorithmique. La surveillance a un impact direct sur l’employabilité, le recrutement et sur la rémunération. C’est ce qu’expliquait dans un autre billet du LPE Project la professeure de droit Veena Dubal. Dans le monde des plateformes de livraison ou de transport, la rémunération n’est pas fixe. Elle est à la fois “imprévisible, variable et personnalisée”. En cas de forte demande par exemple, les prix des courses vont augmenter et les revenus des coursiers également. Mais il n’y a pas que cette tension entre l’offre et la demande qui explique les variations, et même quand c’est cette explication qui domine, les variations demeurent incohérentes. En fait, la rémunération algorithmique n’est pas du tout une forme applicative et parfaite du marché, comme elle voudrait nous le faire croire. Au contraire.
La surveillance pour produire des discriminations
Les incohérences sont nombreuses, explique Dubal. Parfois vous pouvez obtenir une prime si vous acceptez un trajet supplémentaire, mais bien souvent cette prime n’est pas proposée à un collègue qui a le même historique de circulation. La modularité des incitations de ce type varie sans arrêt, sans que les travailleurs ne parviennent à comprendre leur logique. A l’inverse, vous pouvez attendre ce trajet et cette prime liée à un certain nombre de courses à accomplir, sans que l’algorithme ne vous donne de course, alors que d’autres conducteurs en obtiennent. Le problème, c’est que tout cela n’est pas une question de marché, de malchance ou de hasard, mais bien le résultat d’un calcul. La manipulation des données des conducteurs permet de leur faire croire que les variations de leurs rémunérations tiennent d’un Casino, expliquait dans Fortune Stephanie Vigil, conductrice pour DoorDash, qui rappelle par exemple que les pourboires que les clients donnent ne sont pas attribués directement à leurs livreurs, mais obscurcies par les plateformes pour que les chauffeurs ne privilégient pas les courses avec pourboire. Pour elle, les conducteurs doivent récupérer l’accès à leurs données, comme le défend l’association DriverRights. Les bas salaires et les pourboires sont devenus la règle chez les plateformes de livraison de nourriture, rappelait Inayat Sabhikhi de One Faire Wage dans Points, l’année dernière, rappelant qu’elles ont toutes pratiqué le vol de pourboires et que toutes les organisations réclament désormais la transparence sur ceux-ci… sans l’obtenir.De plus en plus de travailleurs du transport et de la logistique sont confrontés à un salaire constamment fluctuant lié à la gestion algorithmique du travail, explique encore Dubal. “Dans le cadre de ces nouveaux régimes de rémunération, les travailleurs perçoivent des salaires différents – calculés à l’aide de formules opaques et en constante évolution reflétant l’emplacement, le comportement, la demande, l’offre et d’autres facteurs de chaque conducteur – pour un travail globalement similaire.” Le problème de ces situations, n’est pas seulement celui d’une rémunération variable basée sur la performance, mais la conjonction de cette variabilité avec une autre : celle de la répartition du travail basée non seulement sur le comportement des travailleurs, mais également sur d’autres critères liés eux à la profitabilité que le calcul opère pour l’entreprise entre tous les critères. Elle produit une “discrimination salariale algorithmique” (voir également son papier de recherche) qui permet aux entreprises de personnaliser et différencier les salaires d’une manière inconnue à ceux que ce calcul impacte, en les payant pour qu’ils se comportent de la manière dont l’entreprise le souhaite, à la limite de ce qu’ils sont disposés à accepter. L’asymétrie d’information laisse à l’entreprise toute latitude d’ajustement. Enfin, “la discrimination salariale algorithmique crée un marché du travail dans lequel des personnes qui effectuent le même travail, avec les mêmes compétences, pour la même entreprise, en même temps, peuvent percevoir une rémunération horaire différente”, le tout via un système obscur qui ne permet ni de prédire ni de comprendre sa rémunération.
Pourtant, rappelle la chercheuse, les lois internationales du travail rappellent qu’à travail égal salaire égal, et que les entreprises ne peuvent pas introduire de règles nouvelles ou opaques pour obscurcir le calcul du salaire. “Si un mineur devait être payé en fonction de la quantité de charbon qu’il extrayait, la société minière ne pouvait pas peser le charbon après l’avoir fait passer à travers un tamis”. Pourtant, c’est ce que font les calculs algorithmiques. Ils ruinent les logiques d’équité, notamment parce que le salarié ne peut pas connaître les critères que l’entreprise a déterminé pour évaluer son travail ou le planifier, et que le calcul rend le salaire de chaque personne différent, même si le travail est le même au même moment, comme c’est le cas entre les conductrice et les conducteurs d’Uber : les femmes gagnant 7% de moins que les hommes.
En plus de saper l’équité salariale, la rémunération algorithmique est sans cesse changeante, ce qui fait que des pratiques rémunératrices peuvent ne plus le devenir d’une manière qui semble aléatoire au travailleur, alors qu’elles sont calculées. Les conducteurs parlent d’une “mécanique de casino”. Pour la chercheuse, le fait de reconnaître les coursiers comme des salariés ou de fixer des prix planchers pourraient améliorer les choses bien sûr. Mais la rémunération variable automatisée nécessite, elle, une réglementation supplémentaire. La contre-collecte de données (organisés par les travailleurs indépendants pour documenter les algorithmes auxquels ils n’ont pas accès, à l’image de ce que le Worker Info Exchange a mis en place pour et avec les chauffeurs d’Uber) ou les appels à une plus grande transparence des calculs oeuvrent dans le bon sens, mais sont également insuffisants. La chercheuse invite à aller plus loin via une “abolition de l’extraction de données au travail”. L’extraction de données au travail n’est pas nécessaire à la gestion du travail, rappelle-t-elle en invitant à en finir avec le calcul algorithmique au travail. Radical !
Réguler le croisement de donnéesSans être aussi radical qu’elle, il me semble que le problème, ici, tient du fait que nous sommes en train d’autoriser des croisements de données qui ne devraient pas l’être. A l’ère de l’Intelligence artificielle, les entreprises ont intégré l’idée que pour améliorer leurs calculs, elles devaient disposer de toujours plus de données et que de leurs croisements sortiront des indicateurs de performance toujours plus optimaux. Mais on ne s’est jamais posé la question de savoir si certains croisements n’étaient pas souhaitables, voire contraires à l’esprit du droit du travail. Que se passe-t-il quand le calcul du salaire est corrélé au planning afin d’optimiser les deux, voire l’un plus que l’autre, comme le montrait le scandale Orion à la SNCF, où dans les entrepôts du hub logistique néerlandais, où les informations de planning sont corrélées avec le calcul de primes, pour les limiter. C’est typiquement ce que montre Veena Dubal quand elle souligne que la prime devient inaccessible à un chauffeur parce que son obtention vient en conflit avec l’objectif de réduction des coûts que programme également le système d’Uber. Pour ma part, il me semble qu’à l’heure où l’on promet de pouvoir croiser toutes les données les unes avec les autres, il est temps de se demander quelles données RH ne doivent pas être croisées entre elles. Pour poser la question des limites à la surveillance, il est nécessaire de regarder ce que produit l’interconnexion de ces données et de montrer qu’il y a des croisements de données, des calculs qui ne devraient pas être possibles. A l’heure où les entreprises partent du principe que toutes les données sont associables pour produire de meilleurs calculs et de meilleurs indicateurs, la piste qui n’est jamais évoquée dans cette libération des calculs, c’est la régulation de leurs croisements. Peut-être que certains croisements ne devraient pas être rendus possibles, parce qu’ils transforment profondément l’esprit de la loi qui régit le code du travail. En tout cas, à l’heure où tous les croisements de données sont autorisés, nous interroger sur ce qui ne devrait pas être corrélé est assurément un exercice qui pêche par son absence.
Pas de transparence sans lutte socialeEn fait, les appels à la transparence se démultiplient sans être suivis d’effets, d’abord parce que le régulateur n’incite pas à la transparence, mais surtout, parce qu’à elle-seule, la transparence ne suffit pas à produire le progrès social.
En septembre, la Stanford Social Innovation Review publiait un dossier sur les questions de technologies au travail. Parmi les contributions, celle de Christina Colclough et Kate Lappin revenait sur la nécessité de se mobiliser pour que le développement technique au travail soit plus maîtrisé qu’il n’est (on avait déjà rencontré les stimulantes réflexions de Christina Colclough en défense de l’algogouvernance). « Les systèmes numériques au travail sont souvent présentés comme augmentant l’efficacité et la productivité et rendant les décisions plus neutres, en supprimant la subjectivité humaine. Mais trop souvent, les algorithmes reproduisent et intensifient les inégalités et les préjugés, conduisent à une demande croissante de productivité des travailleurs et utilisent les données des employés de manière à la fois opaque et abusive. Aujourd’hui, les travailleurs n’ont aucune idée des données qui sont collectées par devers eux ni de la manière dont elles sont utilisées pour évaluer leurs performances, alors que des jugements sont souvent effectués par des systèmes automatisés tiers, dont les fonctionnements ne sont jamais explicités ». Alors que les cas problématiques documentés sont nombreux, la même cause produit les mêmes effets : « lorsque les travailleurs n’ont pas accès aux algorithmes utilisés par les employeurs, il est presque impossible de prouver qu’il y a eu discrimination ». La transparence en matière de salaires et de conditions de travail est censée être la règle, mais les systèmes numériques propriétaires sapent ce principe.
Construire des syndicats puissants pour dominer le bossware de l’IA.Pour l’améliorer, plusieurs initiatives sont mobilisables, comme la formation en négociation sur la numérisation dispensée par le syndicat Public Service International ou encore le guide de la gouvernance des systèmes algorithmiques au travail du Why Not Lab, le cabinet de conseil de Colclough, qui permet aux syndicats d’adresser des questions aux directions sur les systèmes utilisés ou encore la clause du droit d’entrée numérique que les syndicats proposent d’introduire dans les conventions collectives, afin que les technologies utilisées par les employeurs soient mieux documentées. Les deux autrices défendent une gouvernance inclusive des systèmes avec ceux qui sont affectés par eux. Le Community and Public Sector Union australien qui représente les travailleurs qui gèrent le système de protection sociale a négocié avec succès un ensemble de clauses dans sa nouvelle convention collective pour permettre aux travailleurs sociaux de dénoncer des utilisations d’algorithmes contraire à l’éthique, afin qu’à l’avenir un scandale comme celui du robot-dette (un programme gouvernemental qui a envoyé des demandes de remboursement de dettes à plus de 400 000 bénéficiaires de prestations sociales) ne puisse plus être possible. Reste, rappellent les deux chercheuses et militantes, qu’aucun des progrès obtenus par des travailleurs n’a été obtenu facilement : tous sont le résultat d’une lutte soutenue, et celle-ci doit désormais se faire jusqu’aux outils numériques !
Un autre article sur la surveillance des lieux de travail, explique que celle-ci n’a plus du tout comme enjeu le déploiement de caméras de surveillance. La surveillance des cadences et des comportements est désormais l’objet d’innombrables dispositifs embarqués… La pandémie a favorisé l’essor de systèmes de surveillance, comme le montrait un rapport de Data & Society sur « le patron perpétuel ». Le rapport de Coworker sur le déploiement des « petites technologies de surveillance », mais omniprésentes (qu’on évoquait dans cet article) rappelait déjà que c’est un essaim de solutions qui se déversent désormais sur les employés. A l’image des outils de surveillance des postures comme StrongArm ou Modjul qui commencent à coloniser les entrepôts de Walmart et d’Amazon et qui transforment la question de la sécurité au travail en score que les employés doivent respecter.
Le patron perpétuel, un rapport de Data & SocietyLes conséquences sont diverses : augmentation de la discrimination, de la surveillance, atteintes à la vie privée et aux droits d’organisation collective, marchandisation des données, impossibilité de se déconnecter… « La surveillance n’est pas simplement une pratique commerciale invasive, mais un principe opérationnel visant à contrôler les travailleurs et à optimiser les profits ».
Le Bossware : « une pratique commerciale déloyale »Avec sa verve à nulle autre pareille, Cory Doctorow explique que les logiciels du patronat sont aussi défaillants que l’a été la gestion scientifique du travail inventée par « l’escroc » Frederic Taylor. Taylor a fait croire aux riches industriels qu’il pouvait augmenter la productivité des ouvriers en « transformant leur travail en une sorte de kabuki de l’obéissance ». Les employés n’étaient pas plus efficaces, mais avaient l’air plus obéissants, ironise-t-il, à la plus grande satisfaction de leurs patrons. Les employeurs ont pourtant bien remarqué que leurs revenus ne s’amélioraient pas avec le taylorisme, mais Taylor leur a fait croire que c’était parce que cette gestion scientifique n’était pas encore assez aboutie. « Plus ses conseils étaient mauvais, plus il y avait de raisons de le payer pour plus de conseils ». « Le taylorisme est une arnaque parfaite pour les riches et les puissants. Il alimente leurs préjugés et leur méfiance envers leurs employés, et leur confiance mal placée en leur propre capacité à comprendre le travail de leurs employés mieux que leurs employés. »
Ce management scientifique du travail est désormais disponible sous formes d’innombrables applications, explique Doctorow. C’est ce qu’on appelle le « bossware », le matériel du patron. « Les travailleurs indépendants sont au cœur du bossware ». Alors que le travailleur indépendant rêve de devenir son propre patron, il est en fait totalement dépendant d’un téléphone qui le surveille et le discipline en continue. Et l’IA vient renouveler cette bulle du bossware, qui continue à venir convaincre les patrons que l’IA va pouvoir faire votre travail à votre place, comme il a été convaincu que la gestion scientifique du travail allait améliorer la productivité.
Pour Alvaro Bedoya, commissaire à la Commission fédérale du travail américaine (FTC) qui s’intéresse à la protection des travailleurs, cette gestion algorithmique du travail devrait être considérée comme illégale, explique-t-il dans une stimulante défense. En moyenne, rappelle ce dernier, un employé d’un centre d’appels est soumis à au moins 5 formes de surveillance qui pèsent sur lui, le dénigrent et ne tolèrent aucune discussion. A savoir, une surveillance vidéo sous IA, une surveillance vocale sous IA qui prétend mesurer leur empathie, une IA qui chronomètre leurs appels, une autre qui analyse les sentiments durant l’appel et une dernière qui évalue la réussite des employés à atteindre des objectifs arbitraires. Bedoya estime que ces surveillances pourraient être qualifiées de pratiques commerciales déloyales… Prouver une pratique commerciale déloyale nécessite de démontrer qu’elle cause un « préjudice substantiel », qu’elle ne peut pas être « raisonnablement évitée » et qu’elle n’est pas corrigée par un « avantage compensatoire ». Dans son discours, Bedoya fait valoir que la gestion algorithmique du travail satisfait à ces trois critères… et que la FTC qui est chargée de réguler les pratiques commerciales déloyales devrait être capable d’agir. Par exemple, il est clair que l’augmentation des cadences que produit le bossware conduit à des préjudices sur la santé des employés. Que l’autoritarisme des applications de surveillance des chauffeurs-livreurs ne peut pas être évité. Enfin, elles ne proposent aucun avantage compensatoire, au contraire. La gestion algorithmique du travail produit surtout des sanctions arbitraires, comme quand les opérateurs de centres d’appels qui ont un accent, du Sud des Etats-Unis ou des Philippines, sont évalués négativement par les IA qui sont chargés de détecter leur émotion. « Les travailleurs devraient avoir le droit de savoir quelles données les concernant sont collectées, par qui elles sont partagées et comment elles sont utilisées. Nous devrions tous avoir ce droit. »
« Les gens riches peuvent rester irrationnels plus longtemps que vous ne pouvez rester solvables. Les marchés ne résoudront pas ce problème, mais le pouvoir des travailleurs le peut », conclut Doctorow.
Reste que démontrer l’arbitraire et pire encore l’absurdité des calculs reste extrêmement difficile.
Dans un autre billet, l’infatigable Doctorow revient sur le travail d’un groupe de chercheurs et de hackers européens, Reversing Works (une division spécialisée du collectif AI Forensics, ex-Tracking Exposed), qui ont contribué à un travail d’ingénierie inversée sur l’application de livraison italienne Glovo/Foodinho, multicondamnée par les autorités italiennes pour atteinte à la vie privée. Dans un rapport publié par l’Institut syndical européen en novembre 2023, on apprenait que l’application démultipliait l’utilisation de données problématiques, surveillait les travailleurs au-delà de leurs heures de travail, utilisait un score de notation des travailleurs et envoyait d’innombrables informations confidentielles à des tiers. Pour Doctorow, ce mode d’enquête et de révélation présente un réel potentiel pour les organisations syndicales qui cherchent à protéger les travailleurs et promet également de développer des outils d’action directe qui permettent aux travailleurs de retrouver du pouvoir. « Ce n’est qu’en s’emparant des moyens de calcul que les travailleurs et les syndicats peuvent renverser la situation face au système de domination, à la fois en modifiant directement les conditions de leur emploi et en produisant les preuves nécessaires à ces démonstrations. Autant d’outils que les régulateurs pourraient également utiliser pour forcer les employeurs à rendre ces changements permanents. » Comme l’expliquait le collectif dans un communiqué, le RGPD est insuffisamment utilisé par les syndicats, notamment parce que « la vie privée est un droit individuel qui n’est pas considéré comme un outil de lutte des travailleurs », alors qu’il permet de contester nombre de pratiques déloyales.
Reste que la production de « contre-données » – comme l’ont fait Reversing Works avec Glovo, le Worker Info Exchange ou le Stop-Club au Brésil ou encore Driver’s seat, une coopérative de chauffeurs qui aide les conducteurs à utiliser leurs données pour optimiser leurs revenus – n’est pas si simple. Le problème, bien sûr, c’est que ces collectes sont compliquées et fragiles à mettre en place et leurs résultats pas toujours assurés. En 2021 par exemple, des livreurs de Doordash avaient mis au point un outil pour observer les pourboires qu’ils recevaient sur l’application pour veiller à ce que l’entreprise ne les accapare pas… jusqu’à ce que l’entreprise ferme l’accès aux données. Sans compter que bien souvent, le législateur ne permet pas aux employés de produire des données en parallèle de celles de l’employeur.
Pas plus qu’il n’oblige les entreprises au partage de données à leurs employés et à leurs représentants… Le problème, c’est que le RGPD en consacrant exclusivement un droit aux données personnelles a oublié d’armer le droit aux données collectives. C’est bien souvent au prétexte que les données mobilisées par les entreprises sont personnelles que les collectifs de travail et les syndicats ne peuvent y avoir accès, alors que leur traitement collectif, lui, est possible pour les entreprises.
Limiter les cadences comme on lutte contre le morcellement des horairesAutre piste d’action pour limiter la surveillance au travail : mettre des seuils aux cadences que la convergence des systèmes de surveillance numérique tentent d’optimiser ! La réponse consiste alors pour le régulateur à poser des limites aux cadences (à l’image d’une récente loi californienne et de la décision de la Cnil contre Amazon Logistic) tout comme il intervient parfois pour définir des limites aux morcellement horaires du travail en définissant par exemple des durées minimales de travail journalier.
Reste que légiférer pour faire que les outils de contrôle du travail rendent des comptes est difficile, comme le montre l’échec de la loi new-yorkaise à imposer des audits aux outils d’embauches automatisés qui continuent à proposer peu de recours et de garantie aux chercheurs d’emplois (voir notre article sur la question, qui pointait les limites de la régulation des outils de recrutement automatisés).
Autre risque : le caractère discrétionnaire et opaque des promotions et avantages, à l’image du titre de « Master » qu’Amazon attribue à certains travailleurs du Mechanical Turk selon un score de confiance confidentiel : une forme de plafond de verre algorithmique que dénonçait la chercheuse Lilly Irani. Même chose quand Amazon finalement note les travailleurs de ses entrepôts selon leur rapidité d’exécution ou leur taux d’erreur, sans prendre en compte les particularités de ses employés, indifférent aux situations, au genre, au handicap… ou au taux d’accident provoqué. Ajoutez à cela le fait que les données permettent de fixer des objectifs dynamiques, des performances changeantes et opaques… et vous avez un cocktail de paramètres opaques qui vient directement impacter et fragiliser le droit du travail.
Il n’y aura pas de limites à la surveillance sans consacrer un droit d’accès aux données pour les travailleursQui décide de la signification que les traitements produisent depuis les données ? Telles sont les questions que pose un intéressant travail sur la dataification du travailleur réalisé par la chercheuse Alexandra Mateescu pour Data & Society. La chercheuse y rappelle simplement que le management algorithmique ne peut pas remplacer les règles qui garantissent des droits équitables, comme le pointait déjà l’AI Now Institute. Quant à l’information des salariés sur la collecte et le traitement des données les concernant, elle est bien souvent insuffisante pour remédier aux problèmes. Le management algorithmique ne peut pas remplacer les droits des travailleurs, bien au contraire, il les sape.
Pour dépasser ces problèmes, nombre de travailleurs tentent de s’organiser pour reprendre la main sur leurs données, explique Alexandra Mateescu. Mais ces tentatives nécessitent de leur part une organisation, une expertise et des moyens dont ils ne disposent pas toujours.
Les syndicats sont néanmoins de plus en plus conscients de l’impact des données et tentent de plus en plus souvent d’inclure des dispositions relatives à celles-ci dans leurs négociations, comme le montrait la chercheuse Lisa Kresge dans un rapport pour le Labor Center de Berkeley. Une coalition de syndicats de services publics européens a mis en place un espace de ressource (en français) pour faciliter les négociations sur les enjeux numériques. Reste que la question des données et de leur accès demeure trop souvent secondaire dans les négociations syndicales. On le comprend. Mais il n’y aura pas de limites à la surveillance sans consacrer un droit d’accès et de traitement pour les travailleurs et leurs représentants.
Hubert Guillaud
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sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiquePrincipal événement de la Suisse Romande consacré aux usages de la géodonnée et des outils de la géomatique, la 4e édition de la journée romande de la géoinformation se tiendra le 13 novembre 2025 à Lausanne. Un appel à communication est ouvert jusqu’au 25 février aux professionnels du secteur public, privé ou académique. Les prises de paroles, en français, seront attachées à 8 thématiques : prises de décision grâce aux géodonnées, démarches participatives et outils collectifs, jumeaux numérique et geoBIM, architecture GeoIT, visualisation des données, data-science, enjeux énergétiques et adaptation au changement climatique ou info géo pour les situations de crise. Plus de 800 participants sont attendus.
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georomandie.com
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9:48
Agglo immersive
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiqueDéambuler à la façon d’un Google Streetview dans les rues des quinze communes de l’Agglo de ValParisis est désormais possible pour les géomaticiens de cette collectivité, mais aussi pour tous. Depuis 2022, le territoire s’est lancé dans une collecte de vue 360° pour répondre à de nouveaux besoins. Avec des prises de vues aériennes de 5 cm de résolution, complétées d’un recensement terrain à l’aide de tablettes et des outils Esri, de nombreuses données peuvent être caractérisées. Entre 2022 et 2024, ce sont environ 2.178 km qui ont été couverts. À la naissance de Panoramax en 2023, ces images ont rapidement alimenté le géocommun numérique, puisque les équipes de la communauté l’ont intégré immédiatement. Elles sont donc accessibles librement et sont réutilisables. À noter que « Panoramax for ArcGIS » a été annoncé lors de SIG 2024, ce qui facilitera encore plus les échanges entre le géocommun et son SIG.
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panoramax.fr
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10:30
Transitioning farming systems in mainland France: A geography of contrasts and change, 2010 to 2020
sur CybergeoIn light of the decarbonization objectives in agriculture, environmental preservation, and the resulting challenges of economic sustainability and food security, both European (Farm to Fork) and French policies are encouraging a profound transition within agri-food systems. Consequently, the transformation of agricultural production methods has become imperative. This article delineates the landscape of transitioning farms across mainland France. It relies on a categorization of farms that integrates their agricultural production methods (organic or conventional) and their product marketing approaches (short circuits or long channels), drawing on data from the 2010 and 2020 agricultural censuses. The analysis yields a detailed map (INSEE canton level) illustrating the evolution of transitional farming from 2010 to 2020, opening the way for discussion on the factors favoring the emergence of certain transition types over others. The outcome reveals a complex geography influenced by s...
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Concilier croissance économique, durabilité environnementale et ambitions professionnelles : le dilemme des responsables municipaux en Chine
sur CybergeoAprès des décennies d'industrialisation et d'urbanisation accélérées, la Chine a pris le tournant du développement durable en définissant sa propre vision, qui met l'accent sur l'innovation technologique et la modernisation industrielle. Alors que les grandes métropoles bénéficient de ressources humaines, matérielles et financières considérables pour s'adapter à ce changement, les petites villes situées dans des régions reculées ne bénéficient pas des mêmes avantages. Comment les cadres des petites villes parviennent-ils à développer des projets de développement territoriaux conciliant des exigences contradictoires de productivité et de durabilité environnementale ? Cet article examine les stratégies menées par deux mandatures municipales successives à Xianju, une petite ville située dans une région enclavée de l'est de la Chine, au prisme des trois grands défis de l’urbanisation en Chine : l’injonction au productivisme, la décentralisation asymétrique et le déficit structurel des b...
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10:30
Towards an annual urban settlement map in France at 10 m spatial resolution using a method for massive streams of Sentinel-2 data
sur CybergeoThe size of urban settlements is rapidly increasing worldwide. This sprawl triggers changes in land cover with the consumption of natural areas and affects ecosystems with important ecological, climate, and social transformations. Detecting, mapping, and monitoring the growth and spread of urban areas is therefore important for urban planning, risk analysis, human health, and biodiversity conservation. Satellite images have long been used to map human settlements. The availability of the Sentinel constellation (S2) allows the monitoring of urban sprawl over large areas (e.g., countries) and at high frequency (with possible monthly updates). This massive data stream allows the proposal of new types of urban products at a spatial resolution of 10 meters. In this context, we developed a fully automated and supervised processing chain (URBA-OPT) using open-source libraries and optimized for rapid calculation on high-performance computing clusters. This processing chain has been applied ...
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10:30
L’artificialisation des sols dans la presse française. Évolution (1982-mars 2024) et disparités spatiales : d’une notion floue à un objet juridique aux représentations multiples
sur CybergeoL’artificialisation des sols, objet sociotechnique à la définition floue, est devenue un objet juridique à travers une succession de dispositifs législatifs dont la loi Climat et Résilience de 2021. Après une rétrospective sur la formalisation de cette notion depuis 1982, une analyse de la presse française révèle que le nombre d’articles en rapport est en forte augmentation et que les registres lexicaux correspondent à des représentations protéiformes incluant notamment le changement climatique, la biodiversité, la gouvernance ou les projets urbains. La presse nationale et régionale produit et diffuse des informations d’ordre juridique, environnemental, sociétal et conflictuel sur ce paradigme désormais affirmé de l’urbanisme. Les lieux cités dans la presse du Nord de la France tend à démontrer que l’artificialisation des sols est employée à la fois dans les centres urbains les plus importants, leurs périphéries et les zones moins denses et plus agricoles, notamment lors de risques ...
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10:30
Les gratuités des transports collectifs : quels impacts sur les politiques de mobilité ?
sur CybergeoLa gratuité des transports urbains fait partie du paysage français. Elle concerne des réseaux de taille variée, selon des modalités de mise en œuvre différentes, au point où il semble plus pertinent de parler de gratuités des transports au pluriel. Ces gratuités alimentent de nombreux débats ayant trait à la soutenabilité financière de telles mesures et à leur potentielle incidence sur la capacité des autorités organisatrices des mobilités à poursuivre la mise en œuvre de politique des mobilités durables. L’instauration de la gratuité d’un réseau de transports publics semble être perçue comme un frein à la poursuite du développement d’un réseau de transports collectifs en raison d’une baisse des moyens financiers des autorités organisatrices des mobilités. Cet article propose une analyse des conséquences des mesures de gratuité sur les politiques publiques locales de mobilité. En s’appuyant sur trois exemples de réseaux urbains passés à la gratuité durant les quatre dernières années...
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10:30
Les territoires en déprise, espaces privilégiés de l’accueil d’exilés ? Une analyse des dynamiques du dispositif Asile et intégration dans la région Auvergne-Rhône-Alpes
sur CybergeoCet article porte sur l’hébergement des demandeurs d’asile dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et questionne la part des espaces en déprise dans l’accueil de ces personnes. Il analyse la répartition du parc d’hébergement qui leur est dédié dans le cadre du dispositif national français Asile et intégration, à l’aide d’une base de données inédite fournie par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités Auvergne-Rhône-Alpes en 2023. Cette étude est complétée par des entretiens semi-directifs avec des responsables de centre d’accueil. L’analyse à l’échelon fin de la commune permet de faire ressortir plusieurs points. D’une part, la dynamique de dispersion du parc Asile et intégration se poursuit entre 2017 et 2022, mais tend désormais à privilégier les agglomérations urbaines au détriment des espaces ruraux et les petites villes. D’autre part, on observe une tendance à un rééquilibrage territorial du parc d’hébergement des communes en déprise vers des...
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10:30
Delineating African cities (large urban regions) to compare them within global urban networks
sur CybergeoAn important issue for Africa is evaluating cities' capacities to leverage global networks effectively to foster local development. However, this evaluation is complicated by the absence of a unified framework and criteria, making it difficult to compare African cities to both each other and with cities around the world. The first step, therefore, is to establish a basis for comparing African cities. In this paper, we address the challenges of defining urban boundaries for cities across Africa's 54 countries. We outline our methodology and present the results of adapting the concept of Large Urban Regions (LURs) (Rozenblat, 2020), which encompass regional urbanized areas surrounding the main African cities. In total, we delineated 304 African Large Urban Regions, covering 5,522 Local Administrative Units (LAU). This delineation of LURs enables African urban areas to be comparable with others worldwide and paves the way for evaluating their integration into global urban networks, esp...
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10:30
Los gemelos digitales: una mediación territorial a vigilar
sur CybergeoExisten distintas soluciones tecnológicas digitales que resultan eficientes para ser utilizadas regularmente en las ciudades. Sin embargo, estas suscitan críticas. Un ejemplo es cuando se habla de “Smart cities”- las cuales no funcionan de correcta manera cuando se enfrentan a la diversidad de formas y funciones urbanas (Caruso, Pumain & Thomas, 2023). Otra, corresponde al concepto de “mobility-as-a-service”, el cual induce efectos no anticipados sobre la equidad del acceso (Pangbourne et al. 2020). También es posible apreciar el caso de las “city dashboards” que no ofrecen más que una vista muy limitada de los procesos urbanos y que cuestionan problemáticas éticas (Kitchin & McArdle, 2017). En este sentido, actualmente el concepto que se impone para las ciudades y territorios corresponde al de Gemelos Digitales ¿Será este un nuevo instrumento que propicie mayor utilidad?
El gemelo digital de un sistema es una representación informatizada que simula los procesos internos y que intera...
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10:30
Digital twins: a territorial mediation to watch
sur CybergeoDigital technological solutions, supposedly turnkey and always effective, are regularly offered to cities. They can however attract many criticisms: for example, if they are "smart cities" - which work with difficulty when they clash with the diversity of urban forms and functions (Caruso, Pumain & Thomas, 2023); or if it is the concept of "mobility-as-a-service" that induces unanticipated effects on accessibility equity (Pangbourne et al., 2020); or "city dashboards" that ultimately offer only a very limited view of urban processes and raise ethical issues (Kitchin & McCardle, 2017). In this vein, it is the concept of Digital Twin that becomes the most fashionable for cities and territories. Would this new instrument be more convincing?
In the strict sense, the digital twin of a system is a computerized representation that simulates its internal processes and interacts with it in real time by two-way coupling (Batty, 2018). When it applies to the city, the practical meaning of the c...
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10:30
Les jumeaux numériques : une médiation territoriale à surveiller
sur CybergeoDes solutions technologiques numériques, supposées clé-en-main et toujours efficaces sont régulièrement proposées aux villes. Pourtant, elles s’attirent maintes critiques : par exemple si ce sont des “smart cities” - qui fonctionnent difficilement quand elles se heurtent à la diversité des formes et fonctions urbaines (Caruso, Pumain & Thomas, 2023) ; ou s’il s’agit du concept de “mobility-as-a-service” qui induit des effets non anticipés sur l’équité d’accessibilité (Pangbourne et al., 2020) ; ou encore des “city dashboards” qui n’offrent finalement qu’une vue très limitée des processus urbains et qui soulèvent des enjeux éthiques (Kitchin & McArdle, 2017). Dans cette veine, c’est le concept de Jumeau Numérique qui devient le plus à la mode pour les villes et les territoires. Ce nouvel instrument serait-il plus probant ?
Au sens strict, le jumeau numérique d’un système est une représentation informatisée qui simule ses processus internes et interagit avec celui-ci en temps réel par ...
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9:30
Enfrichement des côtes rocheuses : analyse de la dynamique du paysage et de la végétation
sur MappemondeCette étude porte sur deux secteurs littoraux enfrichés de la commune de Moëlan-sur-Mer soumis à un projet de remise en culture. Il s’agit ici d’interroger l’hétérogénéité paysagère et la diversité spécifique de ces espaces enfrichés. L’analyse des dynamiques d’ouverture et de fermeture du paysage depuis les années 1950 montre une pluralité de rythmes et de trajectoires selon les zones, l’action humaine et les contraintes écologiques. Les résultats font ressortir une diversité des formes végétales et des trajectoires, remettant en cause une uniformisation du paysage des friches littorales.
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9:30
Geodatadays 2023
sur MappemondeLes GéoDataDays constituent un évènement national indépendant dédié à la géographie numérique en France. Ces rencontres annuelles sont organisées par l’AFIGÉO et DécryptaGéo depuis cinq ans, en partenariat avec une plateforme régionale d’information géographique et des collectivités territoriales. Au cœur de cet évènement, le Groupement de recherche CNRS MAGIS, consacré à la géomatique, co-organise depuis quatre ans un concours, les CHALLENGES GEODATA, qui vise à faire connaître et à récompenser les innovations du monde académique par un jury indépendant et multipartite (recherche, collectivités et services de l’État, industriels). Les domaines d’application sont très variés et touchent à la collecte, au traitement, à l’analyse et à la visualisation de données géographiques (ou géolocalisées). Les six critères retenus par le jury permettent de comparer et d’évaluer ces propositions souvent hétérogènes : originalité, public ciblé, potentiel de dissémination, qualité et justesse des m...
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9:30
MapDraw. Un outil libre d’annotation de cartes en ligne
sur MappemondeLes enquêtes et questionnaires reposent souvent sur l’utilisation de supports papier, et les cartes ne font pas exception. En effet, ces dernières permettent une grande flexibilité, notamment en termes d’annotations, de dessins, etc. Mais la conversion et l’exploitation des données ainsi récoltées dans un SIG peuvent s’avérer fastidieuses, et cela peut bien souvent limiter la quantité de données récoltée. Cet article présente un outil libre en ligne, MapDraw, permettant de prendre des notes sur une carte interactive et d’exporter ces données dans un format utilisable par un SIG.
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HedgeTools : un outil d’analyse spatiale dédié à l’évaluation de la multifonctionnalité des haies
sur MappemondeLes haies jouent des rôles clés dans les paysages agricoles, mais leur caractérisation automatique par analyse spatiale est complexe. Dans cet article, nous décrivons les principales fonctionnalités d’un outil open source — HedgeTools — qui permet de calculer une diversité d’indicateurs contribuant à évaluer la multifonctionnalité des haies. Il permet de créer la géométrie des objets, de les redécouper en fonction de divers critères et d’extraire leurs caractéristiques à différents niveaux d’agrégation. HedgeTools vise à faciliter la gestion et la préservation des haies en permettant d’évaluer leur état et leurs fonctions dans les paysages, avec des perspectives d’amélioration et d’extension de ses fonctionnalités.
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Visualisation de données issues des réseaux sociaux : une plateforme de type Business Intelligence
sur MappemondeTextBI est un tableau de bord interactif destiné à visualiser des indicateurs multidimensionnels sur de grandes quantités de données multilingues issues des réseaux sociaux. Il cible quatre dimensions principales d’analyse : spatiale, temporelle, thématique et personnelle, tout en intégrant des données contextuelles comme le sentiment et l’engagement. Offrant plusieurs modes de visualisation, cet outil s’insère dans un cadre plus large visant à guider les diverses étapes de traitement de données des réseaux sociaux. Bien qu’il soit riche en fonctionnalités, il est conçu pour être intuitif, même pour des utilisateurs non informaticiens. Son application a été testée dans le domaine du tourisme en utilisant des données de Twitter (aujourd’hui X), mais il a été conçu pour être générique et adaptable à de multiples domaines. Une vidéo de démonstration est accessible au lien suivant : [https:]]