Vous pouvez lire le billet sur le blog La Minute pour plus d'informations sur les RSS !
Feeds
10421 items (1 unread) in 53 feeds

-
Décryptagéo, l'information géographique
-
Cybergeo
-
Revue Internationale de Géomatique (RIG)
-
SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatique (1 unread)
-
Mappemonde
-
Imagerie Géospatiale
-
Toute l’actualité des Geoservices de l'IGN
-
arcOrama, un blog sur les SIG, ceux d ESRI en particulier
-
arcOpole - Actualités du Programme
-
Géoclip, le générateur d'observatoires cartographiques
-
Blog GEOCONCEPT FR
-
Géoblogs (GeoRezo.net)
-
Geotribu
-
Les cafés géographiques
-
UrbaLine (le blog d'Aline sur l'urba, la géomatique, et l'habitat)
-
Séries temporelles (CESBIO)
-
Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)
-
Cartes et figures du monde
-
SIGEA: actualités des SIG pour l'enseignement agricole
-
Data and GIS tips
-
Neogeo Technologies
-
ReLucBlog
-
L'Atelier de Cartographie
-
My Geomatic
-
archeomatic (le blog d'un archéologue à l’INRAP)
-
Cartographies numériques
-
Veille cartographie
-
Makina Corpus
-
Oslandia
-
Camptocamp
-
Carnet (neo)cartographique
-
Le blog de Geomatys
-
GEOMATIQUE
-
Geomatick
-
CartONG (actualités)
Toile géomatique francophone
-
22:12
Tempêtes et submersions historiques : l'IRSN dévoile sa nouvelle base de données
sur Cartographies numériques
L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) ouvre au grand public sa base de données, riche de plus de 800 événements sur 5 siècles, recensant les tempêtes et les submersions historiques sur le littoral Manche et Atlantique.Interface cartographique de la base de données tempêtes et submersions historiques (IRSN)
Dans le cadre des évaluations de sûreté des sites nucléaires localisés en bord de mer et de leur protection contre le risque de submersion, l’IRSN réalise des estimations statistiques des niveaux marins extrêmes. La prise en compte des niveaux d’eau historiques et notamment exceptionnels par leur intensité, observés localement ou régionalement, permet d’améliorer la fiabilité des modèles statistiques afin de réduire les incertitudes associées aux estimations (Comment réduire le risque de submersion marine des centrales nucléaires??).
L’IRSN a ainsi développé la base de données BDD TSH (Base De Données Tempêtes et Submersions Historiques) qui recense tout type de documents relatifs à des tempêtes ou des submersions historiques sur le littoral de la France métropolitaine (hors Méditerranée) et de pays voisins. La base de données recense plus de 800 événements dont les plus anciens datent du début du XVIe siècle. Grâce à des requêtes, il est possible d’extraire rapidement les informations relatives aux niveaux d’eau ou impacts mentionnés dans les sources. Les données disponibles dans la base sont entièrement publiques, la BDD TSH est soumise à la licence open source.
La base de données a pour vocation de compiler les informations liées à des évènements anciens non mesurés par les marégraphes (évènements dits historiques). Les évènements plus récents étant présents dans les séries de mesure, ils sont moins représentés dans la base de données.
En parallèle à l'élaboration de cette base de données, un groupe de travail pluridisciplinaire s'est constitué en 2016 avec des ingénieurs, chercheurs, statisticiens et historiens appartenant à différents organismes (Artelia, BRGM, Cerema, CUFR Mayotte, EDF, IRSN, Météo-France, Shom, Sonel, Université de Poitiers...). Un axe majeur de travail est l'analyse et la quantification des niveaux marins atteints lors d'événements de tempêtes et de submersions marines, reposant notamment sur les données disponibles dans la BDD TSH.
La base de données est accessible via une interface graphique et les données sont disponibles en format brut sur la page data.gouv.fr de l’IRSN.
Découvrir la base de données Tempêtes et Submersions Historiques
En savoir plus sur le GT « Tempêtes et Submersions historiques »
En savoir plus sur le BehrigArticles connexes
Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux
Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
Comment le changement climatique a déjà commencé à affecter certaines régions du monde
La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Tempête Alex et inondations dans les Alpes maritimes : accès aux cartes et aux images satellitaires
-
11:00
Développement de Geotrek Widget financé par le Parc Naturel Régional du Haut-Jura
sur Makina CorpusGeotrek Widget est un nouveau composant web permettant de valoriser une offre de contenus touristiques et de randonnées auprès des usagers du territoire.
-
10:05
Créer une application en tant que composant web avec Stencil
sur Makina CorpusMise en place dans le cadre de Geotrek, cette solution permet de se passer d'une iFrame pour afficher une application dans n'importe quel site
-
16:30
Qualité des données : un voyage sur la plateforme humanitaire d'OpenStreetMap
sur GeotribuOffrir des données de qualité quand elles sont produites par des centaines de personnes de niveaux différents est un défi. Focus sur les méthodes en cartographie humanitaire avec HOT OSM.
-
10:12
L’investissement open source d’Oslandia
sur OslandiaSavez-vous, ou bien vous êtes-vous déjà posé la question de la signification du nom d’OSlandia ? Dans cet article nous nous intéressons à la partie OS pour Open Source !
Oslandia est une entreprise d’expertise technique dans le domaine des SIG open source. QGIS est un des logiciels les plus connus de l’industrie géospatiale et un élément clef de notre modèle économique. Pour mieux détailler comment nous travaillons vraiment, cet article lève le voile sur nos mécanismes de contribution à l’écosystème open source.
PrincipesNotre modèle économique est basé sur les projets menés pour nos clients, qui conçoivent et développent ainsi des solutions répondant à leurs besoins et contraintes. Une partie des ces développements concerne le coeur des logiciels open source, ce qui nous permet de contribuer activement aux composants FOSS4G.
Cependant cette méthode de financement ne couvre pas la maintenance ou les travaux exploratoires, pas plus que la communication, l’implication communautaire… un ensemble de tâches moins visibles mais nécessaires au bon fonctionnement des projets opensource.
Pour y répondre nous avons mis en place un mécanisme interne d’appel à projets opensource.
Cet appel à projet matérialise l’auto-investissement de l’entreprise dans l’écosystème opensource. Il peut concerner de nouveaux projets, des projets existants ou de la R&D. Ce mécanisme génère plusieurs bénéfices :
- pour les projets opensource concernés : de la maintenance, de nouvelles contributions et de nouveaux contributeurs
- pour Oslandia : l’amélioration continue des produits avec lesquels nous travaillons quotidiennement, de la visibilité pour l’entreprise et de potentielles opportunités commerciales
- pour les membres de l’équipe : la possibilité de travailler sur des projets qui leur tiennent à cœur
Les appels à projets concernent un large éventail de tâches, car comme nous le disons souvent « l’implication opensource, n’est pas que du code« (nous préférons d’ailleurs parler de contributeurs plutôt que de développeurs). Chacun peut choisir le type d’implication sur lequel se concentrer : maintenance, documentation, traduction, animation, communication…
Nous différencions les budgets de maintenance des appels à projet destinés à faire évoluer les composants, que nous appelons en interne, des « mini-projets open source ». La maintenance consiste en refactoring, correction de bugs, packaging, gestion des releases… Toutes tâches nécessitant un temps dédié qu’on a du mal à faire financer directement par nos clients.
Les projets d’évolution sont des propositions spécifiques, soumises par n’importe quel membre de l’équipe. Nous votons une fois par an pour désigner celles qui seront financées, et chacun peut alors s’impliquer sur les projets en disposant d’un budget temps dédié.
Quelques chiffresNous dédions en tout, 10% du temps total de production à notre auto-investissement open source.
Ce temps est divisé en deux parties égales : 5% pour la maintenance de projets open source. En 2022, ce pourcentage correspond à 190 Jours de travail ; il a principalement été utilisé pour QGIS, PostGIS, QWC2, Giro3d (et quelques autres composants maintenus activement).
Nous dédions donc aussi 5% de notre temps de travail aux mini-projets opensource, de nouveau 190 jours dédiés : en tout Oslandia investit donc près de 400 jours par an auprès de l’écosystème opensource, en plus des contributions directes liées aux projets client.
Mini-projets opensource
Les propositions de sujets sont faites par les membres de l’équipe Oslandia et s’intéressent à diverses tâches et thématiques : innovation, développement, conception, proptotypage, communication…Elles doivent être rédigées avec un but clair, des livrables, un planning, une équipe et un budget. Les critères d’évaluation incluent :
- la cohérence de la proposition (livrables sv budget)
- l’alignement avec la stratégie d’entreprise
- le niveau d’innovation
- le potentiel commercial
- la motivation et l’aspect fun
- les impacts en matière de communication
- les liens avec d’autres projets internes
- les liens avec les projets de R&D financés
Une fois choisis, les projets opensource internes sont traités et pilotés comme des projets client.
Exemples QGISLa maintenance interne QGIS nous a permis de travailler sur les tâches suivantes :
- Bugfix
- Revue de code sur les PRs soumises par d’autres développeurs de la communauté
- Refactoring de code
- Documentation
- Chaîne de packaging
- Amélioration du packaging OSGeo4W
En 2022, nous avons également travaillé sur les projets suivants :
- refonte du site internet du chapitre francophone de l’OSGeo-fr
- Nouvelles fonctionnalités pour QWC2
- amélioration du plugin DICT pour QGIS
- amélioration du plugin QDeeplandia pour QGIS
- amélioration des outils de pilotage de la qualité pour QGIS
- amélioration de totalopenstation topography software (TOPS)
- amélioration du plugin LCSI pour QGIS
- amélioration du QGIS Plugin templater
- Chaine d’intégration continue pour les plugins QGIS
L’année 2023 nous verra continuer d’intervenir sur ces projets, et sur d’autres, par exemple pg_featureserv, py3dtiles, le site infoclimat (sous forme d’assistance spécifique), MapProxy, pgRouting…
ConclusionsCe mécanisme d’investissement permet à Oslandia de rester un pure player opensource en contribuant activement aux projets et à l’écosystème en général.
Si vous êtes intéressés par notre modèle de contribution, ou si vous avez des questions sur notre fonctionnement, n’hésitez pas à nous contacter : info@oslandia.com !
-
11:43
Un géo-visualiseur pour la préservation des mammifères et végétaux en Bretagne
sur Veille cartographieCet article Un géo-visualiseur pour la préservation des mammifères et végétaux en Bretagne est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Un géo-visualiseur est un outil cartographique interactif qui permet de mettre en valeur un objet d’étude de manière dynamique, où l’interactivité se situe entre l’utilisateur et le système informatique. Dans l’objectif de concevoir un tel outil, le Conservatoire Botanique National de Brest (CBNB) et le Groupe Mammalogique Breton (GMB) ont associés leurs données dans le […]
Cet article Un géo-visualiseur pour la préservation des mammifères et végétaux en Bretagne est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
18:20
Publication d'un site avec les icônes QGIS
sur GeotribuPour faciliter le travail d'intégration des icônes de QGIS par les développeurs de plugins, j'ai automatisé la génération et la mise à jour d'un site web : PyQGIS Icons Cheatsheet.
-
10:02
L’utilisation des drones dans l’agriculture : un nouvel atout pour la géomatique
sur Veille cartographieCet article L’utilisation des drones dans l’agriculture : un nouvel atout pour la géomatique est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Les drones dans l’agriculture : une révolution technologique Depuis quelques années, les drones font leur apparition dans l’agriculture. Ces petits engins volants sont équipés de capteurs qui permettent de collecter des données géographiques avec une grande précision. Ils offrent ainsi de nouvelles possibilités pour améliorer la gestion des cultures, tout en réduisant l’impact environnemental. […]
Cet article L’utilisation des drones dans l’agriculture : un nouvel atout pour la géomatique est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
21:37
Géopolitique du cyberespace russophone
sur Les cafés géographiquesC’est devant une audience nombreuse et curieuse d’aborder un nouveau champ d’étude de la géographie que Kévin Limonier est intervenu au café de Flore le 30 janvier 2023. Kévin Limonier, maître de conférences en géographie et en études slaves à l’Institut Français de Géopolitique (Université Paris 8) est également directeur adjoint de GEODE (Géopolitique de la dataspère), centre de recherches disciplinaires qui est l’un des deux Centres d’Excellence choisis en 2020 par le Ministère des Armées afin de promouvoir la relève stratégique de la France.
Kévin Limonier au Café de Flore lors du café géo du 31 janvier 2023
Géographe russophone spécialiste de la Russie, Kévin Limonier (K.L) a été amené à la géopolitique par sa thèse sur les anciennes villes fermées soviétiques et sur les processus de leur reconversion après 1991 (1). Il s’est intéressé au cyberespace assez fortuitement lors de son séjour au début des années 2000 à Doubna, grand centre de recherche nucléaire (oblast de Moscou) mais aussi par passion personnelle et par intérêt pour les relations internationales. Ses recherches portent actuellement sur le développement de nouvelles méthodes de cartographie du cyberespace et d’investigation numérique (OSINT) dans le contexte post-soviétique. Il est plus largement spécialiste de l’Internet russophone et de la géographie russe. Il s’intéresse en outre aux questions de méthodologie et d’épistémologie de la géopolitique. Récemment, il a codirigé le numéro 186 de la revue Hérodote consacré aux nouvelles pratiques d’enquête et d’investigations numériques regroupées sous le nom d’Osint (open source intelligence, en français : « renseignement d’origine source ouverte »).
Quels sont les enjeux géopolitiques de la révolution numérique ? En quoi le cyberespace est-il un objet géographique et géopolitique ? Est-il possible de le cartographier ? Comment ? Ce sont les questions qui ont été abordées à travers l’exemple du cyberespace russe et russophone.
L’intérêt de la géographie pour ce nouveau territoire.
Il est impossible actuellement d’envisager les processus de territorialisation sans envisager leur dimension numérique. Les géographes s’intéressent au cyberespace depuis la fin des années 1990 en tant que territoire numérique virtuel irrigué par des flux digitalisés mettant en communication des réseaux, reposant sur un ensemble de couches superposées. On distingue ainsi deux grandes couches basses : la couche physique, celle des infrastructures (les ordinateurs, câbles, satellites…) et la couche logique immatérielle qui permet aux données d’emprunter le réseau physique et que K.L compare à des aiguillages sur le réseau ferré pour optimiser et réguler le trafic permettant aux machines de communiquer entre elles. Les couches hautes (logicielle et sémantique) concernent la standardisation des formats et l’interprétation des données.
K.L insiste sur la distinction qui s’impose entre le cyberespace, nouvel espace (en plus de la terre, de la mer, des airs) de dimension stratégique et de communication interconnecté mais aussi d’affrontements et la datasphère, nouvelle notion émergente se référant à la fois au prolongement et au reflet de la sphère physique. Toutes les actions numériques laissent des traces, des données accumulées qui permettent de quantifier les interactions numérisées et consignées en attente d’être exploitées, analysées et comptabilisées. Ainsi les leaks, fuites de données, de plus en plus nombreuses, sont des exploitations de la datasphère. Beaucoup travaillent pour l’enquête numérique sur des bases de données : ce sont surtout des journalistes, des hackers…assez peu de chercheurs académiques.
L’exception numérique russe : vers un Runet souverain à partir de 2012
L’héritage soviétique a joué un rôle important. Les Russes sont les seuls avec les Chinois à disposer de leur plateforme d’intermédiation face aux GAFAM occidentaux mais, contrairement à la Chine, il n’y a pas eu, dans un premier temps, intervention de l’Etat sur l’Internet russe. Runet, néologisme apparu dans les années 2000, désigne le segment russophone d’internet. La première connexion, modeste, entre l’URSS et le reste du monde s’est faite en 1989 grâce à A. Soldatov, chercheur en biologie à l’institut Kourchatov qui met en place par hasard (ou par erreur ?) l’internet russe avec un simple serveur et un modem. Il n’a alors que 800 abonnés en 1990.
L’histoire du Runet est très originale. La situation héritée de la guerre froide a mis en évidence le manque complet d’infrastructures en URSS. Dans les années 1995-2005, époque de la libéralisation et des privatisations sous Elstine, le Runet se développe « sauvagement » dans un marché dérégulé autour de nombreux acteurs locaux. Ni les oligarques qui s’enrichissent avec le complexe industriel, ni les Siloviki (organes de pouvoir officiels comme les renseignements, l’armée…) ne s’intéressent au cyberespace qui leur est étranger. Hostile à l’Etat, Runet devient un contre-pouvoir pratiqué par des jeunes antisoviétiques. C’est aussi le paradis des pirates.
Les années 2005-2012 sont une période « idyllique » où le Runet est surtout un univers culturel. C’est le moment de l’inauguration de la TEA, le corridor de fibres qui permet le décloisonnement des plateformes locales. Les GAFAM se désintéressent alors totalement de la Russie. Ce n’est que dans les années 2010 que le Runet devient un projet géopolitique du pouvoir russe au moment des grandes manifestations de 2011-12 s’opposant au 3e mandat de V. Poutine, lequel va comprendre l’intérêt pour l’Etat de récupérer politiquement l’espace numérique russe. En effet, le pouvoir prend peur dans le contexte des printemps arabes en constatant que les manifestants se regroupent via les réseaux sociaux. Le retour de V. Poutine en mars 2012 amène un virage conservateur. Internet est perçu comme une menace au projet politique poutinien et à la stabilité du régime. Le nouveau discours de la propagande anti-occidentale conduit à la volonté d’assurer la souveraineté numérique de la Russie. Internet considéré comme un danger, une menace et un instrument de l’Occident devient une des premières cibles de la politique idéologique de V. Poutine
Les révélations de Snowden (2013) sur un gigantesque programme de surveillance du réseau, initié par la NSA font l’effet d’un coup de tonnerre et accélèrent la prise de conscience des failles de la sécurité du cyberespace. Elles vont faire l’affaire de V. Poutine en justifiant une véritable inflation législative pour mettre en place un Runet souverain déconnecté des autres pays, sous contrôle de l’Etat. Au nom de la défense de la souveraineté numérique, toute une série de lois dote l’Etat de moyens de contrôle du réseau de plus en plus puissants. Les lois Yorovaya (2016) notamment, relatives au renforcement de la surveillance, obligent les fournisseurs de télécommunications à stocker leurs métadonnées et à les transmettre au FSB. Enfin, un nouveau palier est franchi en 2019, avec la loi du Runet souverain, qui donne à l’État les moyens de contrôler les données entrantes et sortant du territoire russe, mais également d’isoler le Runet des autres réseaux mondiaux, ce qui suppose une véritable réorganisation du réseau avec l’installation de postes frontières numériques matérialisés par des boîtiers, ce qui est contraire aux principes fondamentaux du fonctionnement d’Internet.
La représentation cartographique et spatiale du cyberespace est très difficile voire impossible à mettre en œuvre, tant sa réalité est complexe. La cartographie suppose une énorme collecte de données pour les traiter et les représenter. Il faut donc travailler avec des mathématiciens pour essayer de représenter cette nouvelle spatialité et pouvoir envisager de lui donner sa signification stratégique pour comprendre les dynamiques de pouvoir dans l’espace. Doit-on représenter les boîtiers ? les câbles ? Il y a 40 opérateurs de câbles, 13000 fournisseurs d’Internet, d’où des réseaux extrêmement complexes qui se décomposent en sous-réseaux. Il y a donc une situation de morcellement très importante.
Au final, malgré tout l’appareil législatif déployé pour un Runet souverain, la stratégie de l’Etat russe d’un contrôle intégral des données circulant sur ses réseaux, avec l’ambition d’établir de véritables frontières numériques dans le cyberespace trouve ses limites : la Russie n’est pas parvenue à se couper totalement de l’Internet mondial. Sans doute est-ce dû à la multiplicité d’acteurs et à la complexité des réseaux et sous-réseaux développés précocement de façon assez anarchique sans aucune vision stratégique dans les années 1990-2010 avant le contrôle de l’Etat. De ce point de vue, le cas de la Chine qui, comme la Russie, affiche une évidente volonté de contrôle et d’autonomisation par rapport aux GAFAM occidentaux, est une meilleure réussite avec une très bonne efficacité en raison de la main mise très précoce de l’Etat Chinois sur son cyberespace et ses données. L’Internet chinois a été conçu dès le départ pour être sous contrôle de l’Etat.
De très nombreuses questions, certaines assez techniques, ont été posées par le public très intéressé
Les échanges entre les auditeurs et l’intervenant ont été fructueux, notamment sur la vulnérabilité du Runet et sur les conséquences à long terme de l’hémorragie des cerveaux russes souvent jeunes et compétents.
Une question à propos du conflit en Ukraine a fait l’objet d’un plus long développement en prolongement de l’exposé : comment en Ukraine, au-delà des fronts classiques, il y a ou il y a eu un front de rivalités numériques ? Quelle est la dimension cyber du conflit ? K.L évoque les manœuvres cybernétiques pour éviter les espaces ukrainiens non occupés. Dès 2014 les Russes ont cherché à déconnecter les systèmes autonomes pour les reconnecter au réseau russe, initiant ainsi une véritable occupation numérique du territoire. IL s’agit d’une sorte de guerre de position sur aiguillage des données.
(1) La thèse de Kévin Limonier « La cité scientifique de Doubna. De la « ville idéale » soviétique à la vitrine du renouveau de la Russie contemporaine, étude d’un territoire d’innovation mis au service d’un discours de puissance » (sous la direction de Béatrice GIBLIN et Jean-Robert RAVIOT) a été soutenue en 2014.Pour prolonger ce compte rendu :
-Lire l’entretien avec Kévin Limonier sur la souveraineté numérique russe en 5 questions publié sur le site de SciencesPo : [INTERVIEW] La souveraineté numérique russe en 5 questions avec Kevin Limonier – Sciences Po Chaire digital, gouvernance et souveraineté
-Lire le texte d’une rencontre avec Kévin Limonier paru sur le site de l’Université Paris 8 : Rencontre avec Kevin Limonier, maître de conférences en géographie et en études slaves à l’Institut Français de Géopolitique – Université Paris 8 (univ-paris8.fr)
-Lire le compte rendu d’un café géo qui s’est tenu le 17 janvier 2023 à Montpellier avec Louis Pétiniaud sur les enjeux territoriaux d’internet dans la guerre en Ukraine :
Compte rendu rédigé par Micheline Huvet-Martinet, relu par Daniel Oster, mars 2023
-
19:57
La carte, objet éminemment politique : quand la Chine se lance dans la "bataille des cartes"
sur Cartographies numériques
Nommer et délimiter son territoire constitue un acte fondamental pour exercer sa souveraineté. Ce qui explique que les pays attachent en général une grande importance à l'utilisation de cartes pour affirmer leur souveraineté territoriale. Dans le cas de la Chine, cette préoccupation semble aller très loin si l'on en juge par la véritable « guerre des cartes » qu'elle mène depuis plusieurs années, d'abord en imposant sa propre carte officielle, ensuite en s'attachant à traquer les cartes qu'elles juge dangereuses pour sa sécurité nationale.I) Imposer sa vision du monde à travers une nouvelle carte officielle
La projection de Hao Xiaoguang (Institut de l’Académie chinoise des sciences sociales) a été adoptée en 2013 comme carte officielle de la République populaire de Chine afin de montrer ses ambitions à la fois sur terre et sur mer.
Carte officielle de la Chine avec sa nouvelle projection verticale adoptée en 2013 (source : Hao Xiaoguang)
Ce type de projection transverse cylindrique est d'habitude plutôt réservé aux cartes marines. Son originalité est d'être dans un format vertical, ce qui fait qu'on a souvent tendance à la mettre à l'horizontal pour revenir au format habituel.La première carte du monde élaborée en 2002 (source : Hao Xiaoguang)
Hao Xiaoguang estime qu'il y a une grande différence entre regarder le monde horizontalement et le regarder verticalement. Selon l'auteur, si la carte du monde a longtemps eu sa version est-ouest (en référence à la carte du monde Kunyu de 1602 du missionnaire italien Matteo Ricci), elle doit désormais avoir sa version nord-sud. Déjà sino-centrée, la carte officielle de la Chine était jusque là horizontale : Comparaison de l'ancienne et de la nouvelle "projection globale" de la Chine(source : Hao Xiaoguang & Xue Huaiping, 2001)
La projection de Hao Xiaoguang favorise la représentation des nouvelles routes de la soie centrées sur l'Asie et l'Afrique (initiative Belt and Road Initiative ou BRI). Le fait que la carte ait été publiée simultanément avec l’annonce de la BRI par Xi Jinping en 2013 n'est pas une coïncidence. La carte permet de se décentrer de l'Europe, même si déjà antérieurement la « représentation d’un monde sino-centré dans les représentations cartographiques était profondément enracinée » (Alexeeva, Lasserre, 2022). Elle permet aussi de montrer l'importance stratégique de l'Arctique. Sur la carte verticale de l'hémisphère nord, l'océan Arctique devient la voie aérienne la plus courte reliant l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord. De plus, l'océan Arctique apparaît comme le centre, entouré par les continents nord-américain et eurasien, mettant plus directement en contact la Chine et les Etats-Unis.
Depuis sa création en 2013, la projection de Hao Xiaoguang avec sa représentation verticale est largement entrée à l'école. Déclinée en une série de cartes du monde (le plus souvent centrées sur la Chine), on la retrouve sous la forme de cartes murales ou dans les manuels scolaires. La projection officielle de la Chine y est présentée comme une projection plus juste pour rééquilibrer la vision imposée par l'Occident, voire comme une volonté d'assurer la paix en mettant en avant les expéditions scientifiques de la Chine en Arctique et en Antarctique.
II) Nommer et délimiter strictement son territoire en combattant les cartes jugées dangereuses pour sa sécurité nationale« La Chine défie la Russie en restaurant les noms chinois des villes à sa frontière ». Cette querelle est mise en avant par le journal ukrainien Kiyv Post pour montrer les limites dans l'entente entre les deux pays (cf entrevue Poutine - Xi Jinping en mars 2023). Elle révèle les prétentions de la Chine qui n'a jamais renoncé à siniser les noms sur les documents cartographiques officiels comme elle a pu le faire notamment au Tibet. S'agissant de la Sibérie, la tentation est d'autant plus grande qu'une partie de ce territoire lui appartenait au XIXe siècle.
La carte de 1851 de John Tallis montre une grande partie du territoire perdu par la dynastie Qing au profit de l'Empire russe
(source : © Wikipédia)
« En insistant pour donner des noms chinois aux villes de certains territoires russes, la Chine fait savoir à la Russie qu'elle n'a pas oublié les vastes territoires qu'elle considère comme historiquement chinois » (RFI international)Territoire chinois occupé par la Russie depuis 1860. La superficie fait environ trois fois la taille de la France et comprend la ville de Vladivostok (source : © Wikimédia Commons)
Le Ministère chinois des ressources naturelles a publié de nouvelles réglementations, qui exigent l'ajout d'anciens noms chinois aux noms géographiques fixés par la Russie. Cela concerne 8 villes le long de la frontière russo-chinoise (RFI en Chine).
Cette « bataille de noms » sur les cartes s'inscrit dans un contexte plus large. Depuis plusieurs années, la Chine cherche à interdire les "cartes problématiques" qu'elle estime dangereuses pour sa sécurité nationale. Cela concerne notamment les cartes ne respectant pas le principe d'une seule Chine avec Taïwan inclus (Global Times). Au delà des cartes, le différend territorial entre Moscou et Pékin à propos de la Sibérie contribuerait à expliquer pourquoi la Chine ne dit pas clairement si la Russie doit retirer ses troupes du Donbass et de la Crimée.
« La Chine présente-t-elle à la télé son projet de partage d'une Russie vaincue ? » La guerre de l'information se poursuit sur Internet avec ce type de fake news qui laisserait penser à un projet d'annexion d'une partie de la Sibérie par la Chine (LCI verif'). Cette "fake map" à usage de propagande (pour le coup plutôt dirigée contre la Chine) s'avère entièrement fausse. La carte a été détournée à partir d'une carte déposée sur Reddit, qui représente les pays voisins les plus proches en fonction de là où on habite en Russie.
C'est certainement en mer de Chine du Sud que les revendications territoriales de Pékin sont les plus perceptibles. Elles prennent la forme d’une ligne en neuf traits : une sorte de « langue de bœuf », selon l’expression consacrée, dessinée sur la quasi-intégralité de la carte de la mer de Chine du Sud. Nombre de pays se plaignent du fait que la Chine n’est jamais sortie de l’ambiguïté à ce sujet, refusant de publier les coordonnées exactes du parcours de cette ligne maritime qui, pourtant, fait fi des Zones économiques exclusives (ZEE) revendiquées par ses voisins.
Carte schématique des revendications en mer de Chine méridionale avec le tracé de la "langue de boeuf" en rouge
(source : Wikimedia communs)
La Chine considère, comme Taïwan, sur la base d’une exploration maritime particulièrement ancienne et retranscrite au fil des siècles par écrit, que ce qui est compris dans cette « langue de boeuf » lui appartient, y compris les ressources avérées ou supposées que ces eaux renferment (voir par exemple la carte éditée par le pouvoir nationaliste chinois de Nankin en 1947). On y retrouve notamment l’archipel des Paracels, revendiqué également par le Vietnam, ainsi que les îles Spratleys, revendiquées tout ou partie par le Vietnam, les Philippines, Brunei ou encore la Malaisie. Ces revendications territoriales en mer de Chine s'inscrivent dans la volonté de contrôler une sphère d'influence comme pouvait l'avoir la Chine au début du XXe siècle. Nostalgie de la Chine impériale et ambitions néo-nationalistes de Xi Jinping semblent aujourd'hui fusionner dans un même rêve, celui d'une Chine toute puissante prête à s'investir dans la « guerre des cartes ». Ce que la Chine considère elle-même comme une quête légitime pour mettre fin à un siècle d’humiliation et retrouver son "corps géographique" ou geobody (Cahan, 2009).
« Carte des territoires perdus et des eaux de la Répubique de Chine ». Cette carte "irrédentiste" est issue d'une brochure nationaliste Histoire de la perte territoriale chinoise (novembre 1925)
Références
« Quelle est différence importante entre regarder le monde horizontalement et verticalement ? Entretien avec Hao Xiaoguang, l'auteur de la carte verticale du monde » (Teller Report). Télécharger sa carte en haute résolution (Hxgmap.com)
Olga V. Alexeeva et Frédéric Lasserre, « Le concept de troisième pôle : cartes et représentations polaires de la Chine », octobre 2022 (Géoconfluences).
William Cahan, The Cartography of National Humiliation and the Emergence of China's Geobody, Public Culture, 21/1, 2009 (Academia).
« La Chine, les cartes anciennes, et la langue de bœuf » (France Culture).« La Chine se cartographie au centre du monde ». Révolutionnaire, cette vision de la planète, qui brise la représentation occidentale, a été adoptée par la défense nationale chinoise (Le Monde).
La projection de Hao Xiaoguang destinée à célébrer la puissance de la Chine présente simultanément les deux hémisphères Nord et Sud. Cette projection très géopolitique a connu différentes versions (SIPRI).
On retrouve cette projection dans les manuels de géographie. Par exemple, dans un manuel français de géographie de 2020 qui cite l'Atlas des nouvelles routes du Courrier International qui a servi d'inspiration, sans mentionner la projection elle-même qui est celle de Hao Xiaoguang. Un bon exemple de naturalisation de cette projection dans la géographie scolaire (fil Twitter).
Articles connexes
La carte, objet éminemment politique. Les tensions géopolitiques entre Taïwan et la Chine
La carte, objet éminemment politique. L'Argentine et sa carte officielle bi-continentale
La carte, objet éminemment politique : les manifestations à Hong Kong
La carte, objet éminemment politique : les camps de rééducation des Ouïghours au Xinjiang
Comment la Chine finance des méga-projets dans le monde
Etudier les conflits maritimes en Asie en utilisant le site AMTI
Tentative de "caviardage cartographique" à l'avantage de la Chine dans OpenStreetMap
Etudier les densités en Chine en variant les modes de représentation cartographique
Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance
L'histoire par les cartes : la carte retraçant les voyages du navigateur chinois Zheng He au XVe siècle en version interactive
Trois anciennes cartes de la Chine au XVIIIe siècle numérisées par l'Université de Leiden
-
18:00
Pasteur, la France et le monde
sur Les cafés géographiquesMaxime Schwartz et Annick Perrot (photographie de Denis Wolff)
Le 21 janvier 2023, les Cafés géo ont accueilli à l’Institut de géographie Annick Perrot, Maxime Schwartz et Agnès Desquand.
Isabelle Mazenc commence par les présenter rapidement : diplômée de l’Ecole du Louvre, conservateur de 2 musées, Annick Perrot a réalisé un énorme travail pour faire connaître Pasteur (42 expositions !) et a aussi dirigé la conception et la création de plusieurs musées en France et au Viêt-Nam.
Après une formation en biologie moléculaire (il s’agit d’expliquer tous les phénomènes biologiques par des interactions entre molécules), Maxime Schwartz a occupé de nombreux postes : directeur de recherche au CNRS, professeur et directeur général de l’Institut Pasteur, directeur scientifique de l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments).
Ils ont tous deux rédigé en collaboration un grand nombre d’ouvrages sur Pasteur (géographe de l’infiniment petit ?) et les Pasteuriens.
Quant à Agnès Desquand, diplômée de l’Ecole du Louvre, elle a écrit un livre sur Madame Pasteur.Deux livres récents rédigés par les conférenciers
On imagine souvent Pasteur cloîtré dans des lieux savants : son laboratoire, l’Ecole normale supérieure, l’Institut Pasteur… Pourtant, en France, de nombreux lieux conservent le souvenir de son passage. Il en va de même à l’étranger, même s’il a relativement peu voyagé. La construction de sa réputation dans le monde a suivi la progression de son œuvre scientifique.
Louis Pasteur est né le 27 décembre 1822 à Dole, que sa famille quitte rapidement pour habiter dans une petite ville voisine, Arbois, où le père de Pasteur avait installé une petite tannerie.
Pasteur y grandit avec ses trois sœurs. Cet élève sérieux ne manifeste aucun goût particulier, hormis le dessin. Artiste et observateur, il croque à quatorze ans le portrait de sa mère, puis de tout son voisinage. Il restera toute sa vie attaché à son Jura natal.
En 1843, Pasteur est reçu au concours de l’Ecole normale supérieure. Elève studieux et travailleur, il se découvre une passion pour la physique et la chimie, et notamment la cristallographie.
A l’issue de ses études, recruté en qualité d’agrégé-préparateur, il fait sa première découverte à propos de l’acide tartrique ; cet acide est présent dans le tartre qui se dépose au fond des cuves où se produit la fermentation alcoolique lors de la transformation du jus de raisin en vin. Pasteur découvre alors que les molécules composées des mêmes atomes peuvent être dissemblables en raison de la position desdits atomes. Elles sont donc des objets à trois dimensions. C’est l’émergence de la stéréochimie qui, bien plus tard, est à la base de la biologie moléculaire.En 1849, Pasteur, alors âgé de vingt-six ans, est nommé professeur suppléant de chimie à la faculté de Strasbourg. Pasteur rencontre la fille du recteur et l’épouse l’année même. Trois enfants naissent rapidement… alors que le papa poursuit ses travaux.
Il entreprend alors son premier voyage à l’étranger, en Allemagne et en Autriche ; il se rend alors compte que ses recherches sont connues en Allemagne et y noue des relations scientifiques.
Nommé professeur à Lille en 1854, il commence à s’intéresser aux fermentations. Depuis l’Antiquité, on fait appel à la fermentation dans la fabrication des boissons alcoolisées, du pain et du fromage, mais sans en comprendre le mécanisme. On a constaté depuis longtemps que ce processus est associé à la présence d’organismes vivants microscopiques (= ferments) mais sans connaître leur rôle. Pasteur démontre non seulement que les fermentations sont dues à l’action et à la croissance de microorganismes, mais également que chaque fermentation est liée à un microorganisme particulier ; si le processus de fermentation ne se produit pas correctement, c’est en raison de la présence de microorganismes contaminants.
Mais quelle est l’origine de ces microorganismes ? Selon la théorie de la génération spontanée, alors très en vogue, ils s’organisent spontanément à partir de la matière organique. Pasteur est rapidement convaincu que les microorganismes responsables des fermentations proviennent toujours du milieu extérieur.
Pasteur qualifie donc la génération spontanée de chimère, ce qui suscite de vives réactions dans la communauté scientifique internationale… et contribue à le faire connaître, même en dehors des milieux scientifiques. En effet, le débat qui touche à l’origine de la vie a des incidences philosophiques.En 1857, Pasteur devient chargé de la direction des études à l’Ecole normale supérieure à Paris. En 1860, la France et le Royaume-Uni signent un traité de libre-échange. Alors que les vins français commencent à envahir le marché anglais, un problème se pose : les vins français souffrent de multiples « maladies » : les bordeaux tournent, les bourgognes deviennent amers et le champagne devient filant. Cette qualité inconstante du vin français met en péril les exportations. Napoléon III fait donc appel à Pasteur pour « rechercher les causes des maladies des vins et les moyens de les prévenir ».
Selon Pasteur, les viciations du vin résultent de la présence de germes contaminants (en dehors de la levure responsable de la fermentation). Il entreprend une étude microscopique des vins d’Arbois : il identifie les microorganismes responsables de chacune des maladies. Pour protéger le vin contre les maladies, il faut donc empêcher ou arrêter le développement de germes contaminants. Pasteur propose pour cela un chauffage à 55° à l’issue de la fermentation : c’est la pasteurisation. En 1866, il donne à l’Empereur son remède au problème posé. Ce procédé, guère utilisé pour le vin aujourd’hui, est en revanche fort employé dans le monde entier pour conserver d’autres aliments.
Les applications de ses travaux à la production de vinaigre, de vin, et ultérieurement de bière, commencent à faire connaître Pasteur auprès du grand public.En 1865, Pasteur est appelé afin de sauver la sériciculture (la France produisait alors 10% de la soie mondiale). Or, les vers à soie sont alors décimés par une maladie épidémique. La production de soie est en chute libre. En cinq ans, il parvient à trouver un remède.
Entre 1859 et 1866, Pasteur perd successivement trois de ses filles de maladies. En 1869, il est frappé par un AVC : il devient hémiplégique mais l’intelligence est intacte.
Par ailleurs, en raison de la guerre de 1870, Pasteur, jusqu’alors germanophile, se met à haïr l’Allemagne. Humilié par la défaite française, il souhaite contribuer au relèvement de la patrie, d’où son intérêt pour la fabrication de la bière, domaine où l’Allemagne a une supériorité incontestable. Il voudrait que la France produire une bière de meilleure qualité qu’en Allemagne. Ce serait la « bière de la revanche ».
A son retour à Paris (il s’est réfugié à Clermont-Ferrand pendant la guerre), il installe une petite brasserie dans son laboratoire et dépose quatre brevets pour fabriquer et conserver la bière. Les techniques de Pasteur se répandent en Angleterre, au Danemark… puis dans le monde entier.
Selon Pasteur, la « théorie des germes » issue de ses travaux sur les fermentations, doit s’appliquer également aux maladies contagieuses. Un chirurgien anglais constate qu’en détruisant les microorganismes par des antiseptiques lors des opérations, le risque de gangrène et de septicémie diminue. Puis l’allemand Robert Koch démontre que le charbon des ovins et des bovins est causé par une bactérie. Pasteur n’apprécie alors pas qu’un jeune médecin de campagne allemand prétende confirmer SA théorie des germes. Il effectue des expériences plus rigoureuses qui confirment en fait les conclusions de Koch (1877). C’est la première fois qu’on peut imputer une maladie à un microbe. En 1882, Koch identifie la bactérie responsable de la tuberculose, le Bacille de Koch. C’est le début d’une rivalité féroce entre Pasteur et Koch…
En 1883, l’Egypte étant confrontée au choléra, Pasteur recommande au gouvernent français d’y envoyer une mission. Il est le premier à préconiser l’envoi d’une mission lorsqu’une épidémie survient (c’est fait systématiquement aujourd’hui, sous l’égide de l’OMS). Mais cette mission est un échec, et se conclut par la mort de Louis Thuillier, jeune collaborateur de Pasteur, alors que la mission allemande, dirigée par Koch, obtient les premières indications sur la bactérie responsable du choléra.Il est alors prouvé que les maladies contagieuses sont dues à des microbes. Pasteur s’attache alors à rechercher des moyens de protection : développement de l’hygiène (notamment l’asepsie lors des opérations), puis travaux sur les vaccins.
Le premier vaccin, contre la variole, avait été mis au point par le médecin anglais Edward Jenner en 1796. Il s’agissait de l’inoculation de la vaccine, maladie bénigne de vaches, proche de la variole. Cent ans plus tard, Pasteur est convaincu que la variole est due à un microbe et que le microbe de la vaccine doit être une forme atténuée de celui de la variole. Il montre alors, par ses travaux sur le choléra des poules, le charbon des ovins et des bovins, qu’en inoculant des formes atténuées des microbes, on peut protéger les animaux contre leur action nocive. A Pouilly-le-Fort (Seine-et-Marne), Pasteur se livre à une expérience publique : cinquante moutons sont mis à sa disposition, la moitié a été inoculée avec la bactérie atténuée puis, quelques semaines plus tard, tous ont été inoculés avec la bactérie virulente. Résultat : les vingt-cinq moutons préalablement inoculés avec le microbe atténué survivent et les vingt-cinq autres sont morts. C’est un triomphe pour Pasteur ; c’est à ce moment-là qu’il étend l’usage du mot « vaccination » jusqu’alors restreint à l’utilisation de la vaccine pour protéger contre la variole. La vaccination contre le charbon est introduite en France, puis dans le monde entier jusqu’en Australie.
Les éleveurs de porcs de la région de Bollène (Vaucluse) sont alors touchés par une autre maladie, le rouget du porc. En 1882, Louis Thuillier, élève de Pasteur, identifie la bactérie responsable du rouget. En 1883, Pasteur met au point le vaccin.
La découverte du vaccin contre la rage fait, plus que toute autre, la gloire de Pasteur. Maladie contractée après la morsure d’un animal enragé, le plus souvent un chien, elle n’est que peu fréquente en Europe… mais elle déchaîne l’imagination ! Pour Pasteur, vaincre une maladie aussi terrifiante donnera de la publicité à ses travaux. De plus, comme il s’agit d’une maladie animale, on peut faire des expérimentations sur des chiens avant de passer à l’homme. Il faut cinq ans de travaux pour obtenir le vaccin contre la rage. Il est particulier car il ne protège pas avant l’infection, mais après ; il n’est pas fabriqué à partir d’un microbe atténué, mais tué.
En 1885, le jeune alsacien Joseph Meister, mordu par un chien enragé, est conduit à l’Ecole normale supérieure par sa mère. Pasteur décide de lui faire injecter son vaccin pendant onze jours, avec des suspensions de moelle infectée de moins en moins atténuées et, pour finir, par la moelle virulente extraite d’un lapin mort la veille. Joseph Meister ne contracte pas la rage. Le prestige de Pasteur atteint alors des sommets : il est considéré comme un bienfaiteur de l’humanité. Peu après, quatre enfants américains s’embarquent vers la France pour être vaccinés, leur voyage étant payé par le New York Herald : ils ne contractent pas la rage. Dix-neuf paysans russes viennent ensuite à Paris…
En 1886, on lance une souscription internationale en vue de construire ce qui sera l’Institut Pasteur, édifié dans le quartier de Vaugirard. Inauguré en 1888, il n’est pas uniquement destiné à la prophylaxie contre la rage, mais aussi à la recherche scientifique, au perfectionnement et à l’enseignement de la microbiologie. Une nouvelle génération de chercheurs s’apprête à suivre le chemin tracé par Pasteur.
En novembre 1894, Pasteur est très malade ; il meurt en 1895. Le gouvernement décrète des funérailles nationales, dix ans après celles de Victor Hugo. Pasteur repose désormais au sein de l’Institut qu’il a créé.
Peu à peu se met en place un réseau international. Adrien Loir, neveu de Mme Pasteur, fonde en 1886 à Saint-Pétersbourg un centre antirabique qui devient ensuite un institut Pasteur. En 1888, il tente d’éliminer les lapins en Australie par une « guerre bactériologique » ; c’est un échec mais il crée à Sydney un institut Pasteur. En 1893, il est envoyé en Tunisie pour apporter une solution aux problèmes de vinification ; il fonde aussi un institut Pasteur. Albert Calmette, après avoir fait reculer la variole et la rage en Indochine, fonde en 1891 à Saigon un institut Pasteur qui existe encore aujourd’hui. Puis Alexandre Yersin, qui découvre le bacille de la peste, fonde l’institut Pasteur de Nha-Trang.
Ces instituts fondés par Calmette, Yersin et Loir sont les premiers d’un réseau qui compte actuellement trente-trois instituts, certains dans des colonies françaises devenues depuis indépendantes, et de nombreux autres, comme en Grèce, en Chine ou en Uruguay… En dehors des services apportés dans leurs pays respectifs, ils jouent un rôle majeur dans la surveillance mondiale des maladies épidémiques et participent à de nombreux programmes de recherche sur les maladies infectieuses.Les instituts Pasteur dans le monde
(© Institut Pasteur)L’exposé terminé, Isabelle Mazenc demande aux conférenciers de préciser ce qu’étaient les règles d’éthique au dix-neuvième siècle. Ainsi, lors de ses travaux sur le vaccin contre la rage, Pasteur propose à l’empereur du Brésil de vacciner des condamnés à mort, leur peine étant commuée en détention. On n’accepterait sûrement pas cela aujourd’hui (l’empereur a d’ailleurs refusé). Les règles éthiques n’étaient pas les mêmes à l’époque. D’ailleurs, Pasteur ne vaccine Joseph Meister qu’après mûre réflexion.
Question : Pasteur n’était pas médecin mais chimiste… Cela lui a-t-il posé problème (cf. la génération spontanée) ? Par ailleurs, il y a aujourd’hui du Pasteur bashing c’est-à-dire une remise en cause des vaccinations.
Réponse : Cela ne date pas d’aujourd’hui, les antivaccins ! Il y en a eu dès la variolisation (qui a précédé la vaccination), puis lors des premières vaccinations (cf. des caricatures montrant des gens vaccinés avec des cornes puisqu’on leur avait inoculé un produit venant des vaches !). Leurs prétextes sont divers : outre les raisons religieuses, ces personnes estiment qu’il faut laisser faire la nature, que les vaccins ne servent qu’à enrichir les industriels… Il y avait déjà eu des problèmes lorsqu’on a rendu des vaccins obligatoires pour les enfants, on en parle aujourd’hui en raison du vaccin contre la Covid… Pasteur a montré qu’on pouvait fabriquer des vaccins et a réussi à le faire. Pasteur est la victime indirecte de la vaccinophobie… mais ce n’est pas récent !Question : La polémique fait-elle progresser la science ? On pense à celle entre Pasteur et Koch. La science progresse-t-elle plus vite du fait d’une polémique ?
Réponse : Cela a fait progresser la science, Pasteur comme Koch essayant de faire mieux que l’autre. De manière générale, l’émulation est importante en science. Les scientifiques essaient de répondre à des questions… et aiment être les premiers à y répondre. L’émulation peut être très positive, sauf lorsqu’il y a une concurrence déloyale. Maxime Schwartz s’est occupé du problème du Sida entre Gallo et Montagnier. Gallo a vraiment essayé de s’approprier les résultats de Montagnier.Question : Pour revenir à Koch, il y aurait eu une tentative d’instrumentalisation politique par l’empereur allemand. Qu’en est-il des rapports entre Pasteur et le pouvoir politique français, notamment Napoléon III ?
Réponse : Pasteur était très conservateur et cherchait à être bien vu par le pouvoir. Il est proche de Napoléon III (qui lui demande de travailler sur le vin), puis proche du pouvoir républicain (le sénateur Dumas l’incite à travailler sur le ver à soie). Il cherche alors à devenir sénateur mais fait une très mauvaise campagne (plus scientifique que politique) et surtout, il ne veut pas serrer les mains car il craint de se faire contaminer !!
Koch a été très admiré en Allemagne après la découverte du bacille de la tuberculose puis du choléra. Il est très soutenu par les pouvoirs publics. Dans les années 1890, il veut trouver un remède contre la tuberculose. Il obtient des résultats préliminaires intéressants. Poussé par le pouvoir politique à faire une annonce lors d’un grand congrès à Berlin, il ne propose qu’une découverte partielle : la tuberculine, intéressante uniquement comme outil de diagnostic. Cela lui cause du tort. Après sa mort (1910), les nazis prennent Koch comme figure de la science allemande (réalisation d’un film). Cela nuit à sa réputation après la guerre. Aujourd’hui, Koch n’a pas en Allemagne la popularité que connaît Pasteur en France : il y a beaucoup moins de rues Koch en Allemagne que de rues Pasteur en France.Question : Peut-on visiter l’Institut Pasteur ? Quelles recherches y pratique-t-on ?
Réponse : Le musée Pasteur est fermé en raison de travaux pour quatre ans au moins. Actuellement, les visites ne peuvent être que virtuelles. Cela dit, le musée ne forme qu’une petite partie de l’Institut où les recherches se poursuivent, notamment sur un nouveau vaccin contre la Covid-19 : les vaccins actuels ne protégeant efficacement que pour six mois, on souhaiterait découvrir un vaccin pérenne. La moitié des unités de recherches de l’Institut Pasteur s’intéressent aux maladies infectieuses, les autres faisant de la recherche sur d’autres sujets, fondamentaux ou appliqués (cancer, maladies dégénératives…).Question : Outre le talent littéraire, que pensez-vous du livre de Patrick Deville, La peste et le choléra ?
Réponse : Patrick Deville s’est largement inspiré du livre de Henri Mollaret, pastorien, chercheur, et de Jacqueline Brossolet, historienne et assistante de Mollaret. Ils ont tous deux fait un travail considérable et ont collecté la correspondance entre Yersin et sa mère (actuellement aux archives de l’Institut Pasteur). Ils ont rédigé un très bel ouvrage consacré à Yersin, paru chez Belin puis dans une collection de poche. Patrick Deville a prétendu utiliser les archives de l’Institut Pasteur, mais en réalité, il s’est beaucoup inspiré des livres de Mollaret et Brossolet, mais sans les citer, ce qui est pour le moins choquant.Question : Compte tenu de la germanophobie de Pasteur, des instituts Pasteur ont-ils été créés dans les pays germaniques ?
Réponse : Il n’y a pas d’institut Pasteur en Allemagne ou en Autriche, ni dans les colonies allemandes de l’époque. Loir avait créé un institut Pasteur à Bulawayo (alors en Rhodésie du Sud, aujourd’hui au Zimbabwe) qui devait être pérenne mais, un an après, Koch est arrivé sur place et n’a rien fait pour le sauver…Question : Pourquoi le réseau Pasteur n’a-t-il pas réussi à mettre au point le vaccin contre la Covid-19 ?
Réponse : Maxime Schwartz rappelle que l’ARN-Messager a été découvert à l’Institut Pasteur en 1961 par une équipe composée de François Jacob, Jacques Monod et François Gros. A l’époque, personne ne songeait à l’utiliser comme vaccin car il s’agit d’une molécule très instable (durée de vie très courte). Par ailleurs, pourquoi chercher à cette époque une nouvelle méthode pour élaborer un vaccin ? On pouvait en fabriquer avec des microbes atténués, des microbes tués, des molécules issues des microbes… Ce n’est que dans les années 1990 que certains chercheurs s’intéressent à nouveau à l’ARN-Messager. Maxime Schwartz avoue sa stupéfaction lorsqu’il a appris qu’on allait l’utiliser dans le vaccin contre la Covid-19…
Au début de l’épidémie, environ cent cinquante institutions dans le monde se sont mises à chercher un vaccin. Les chercheurs de l’Institut Pasteur ont suivi une piste, a priori prometteuse, mais les essais cliniques ont montré que les résultats obtenus par ce vaccin étaient moins efficaces que ceux obtenus par l’ARN-Messager (90% de succès ; c’est rare pour des vaccins). La percée de l’ARN-Messager est extraordinaire, et pas seulement contre la Covid. Cela révolutionne l’industrie des vaccins : on va avoir des vaccins ARN-Messager contre beaucoup de maladies et l’ARN-Messager peut servir à beaucoup d’autres choses en médecine. C’est vraiment une percée extraordinaire… hélas non réalisée par l’Institut Pasteur, mais il ne peut pas être toujours le premier !Question : Qui a d’abord produit, au début du vingtième siècle, le vaccin contre la rage ? Est-ce aujourd’hui les mêmes industriels ? L’Institut Pasteur y tient-il encore une place ?
Réponse : Pendant longtemps, on vaccine contre la rage en utilisant de la moelle épinière, puis des cerveaux de moutons… mais, depuis de nombreuses années, on sait cultiver le virus de la rage. Encore aujourd’hui, ce vaccin permet de sauver un grand nombre de vies. Différents industriels fabriquent ce vaccin. Depuis les années 1970, l’Institut Pasteur ne produit plus de vaccins ; la production a été transmise à Pasteur-Vaccins qui, racheté par Mérieux, est alors devenu Pasteur-Mérieux, puis Sanofi-Pasteur.Question : Pasteur s’est beaucoup intéressé à la prévention. Aurait-il pu imaginer les antibiotiques ?
Réponse : Oui et non. Oui, car Pasteur avait fait une observation à l’origine des antibiotiques : lorsqu’il inoculait, en même temps que la bactérie du charbon une autre bactérie (on ignore laquelle), cela empêchait l’animal d’avoir le charbon. Il a donc l’idée d’antagonisme entre des microorganismes. S’il avait poursuivi cette expérience, il serait peut-être arrivé aux antibiotiques… Pasteur préférait prévenir, plutôt que guérir : il se concentrait plus sur les vaccins que sur les antimicrobiens.Question : A l’école primaire, on parlait de vaccin pour se protéger d’une maladie et de sérum comme remède lorsque la maladie est déclarée. Le vaccin contre la rage ne serait-il pas un sérum ?
Réponse : Sérum et vaccin sont deux choses différentes. Le vaccin protège à l’avance en faisant fabriquer des anticorps ; dans la sérothérapie, on va chercher des anticorps ailleurs, chez des animaux vaccinés, et on vous les injecte si vous êtes malade. Aujourd’hui, on n’utilise plus guère la sérothérapie. En revanche, il y a une branche de celle-ci qui est devenue fort importante : les anticorps monoclonaux, anticorps spécifiques contre telle ou telle maladie, comme certains cancers.
Dans le cas de la rage, on injecte le vaccin alors qu’on a déjà été mordu. La morsure est le début de l’infection mais on n’est alors pas encore malade parce qu’il faut plusieurs semaines pour que le virus migre du point de morsure jusqu’au cerveau, ce qui donne le temps à la défense immunitaire de se mettre en place. Mais on ne peut pas agir ainsi pour la plupart des autres maladies, d’abord parce qu’en général, il y a moins de temps entre l’infection et le début de la maladie et que, le plus souvent, on ne sait pas quand on a été infecté… Aujourd’hui, des vaccinations thérapeutiques ont pour objet de développer la réaction immunitaire alors qu’on est déjà malade (dans le cas des cancers, par exemple).Question : Certains produits non pasteurisés (Camembert au lait cru, bière…) apparaissent meilleurs gustativement que des produits pasteurisés… et ceux qui en consomment ne semblent pas plus frappés par une maladie microbienne que les autres.
Réponse : Il y a eu une évolution dans la conception de la pasteurisation. Initialement, elle était destinée à éviter que le lait ne tourne et qu’il n’y ait des contaminations qui rendent l’aliment impropre à la consommation mais, à l’époque, sans idée de maladie consécutive. Dans le cas, du vin, l’idée est qu’il reste agréable à boire. Plus tard, on craint une transmission de la tuberculose bovine à l’homme. La pasteurisation détruisait les bacilles tuberculeux potentiellement présents. Selon une idée répandue, on effectue la pasteurisation pour protéger les consommateurs contre les maladies… mais il y a peu de cas de maladies transmises par des aliments. On pasteurise surtout les aliments afin qu’ils restent bons.Question : Pasteur a révolutionné les mentalités au dix-neuvième siècle. Quelle a été l’attitude de l’Eglise ?
Réponse : La question se pose surtout à propos de la génération spontanée. Pasteur, catholique peu pratiquant, reste à un niveau scientifique. Il n’y a pas de polémique avec l’Eglise et il a même été dans son sens puisqu’il montre que la vie n’apparaît pas spontanément. Il y a même un peu de récupération de Pasteur par l’Eglise.Question : Pasteur avait-il établi la différence entre bactérie et virus ?
Réponse : Pasteur utilise indifféremment les deux termes. Selon lui, un virus est un microorganisme qui donne des maladies. Dans le cas de la rage, il n’arrive pas à le voir. Il s’est donc dit qu’il s’agissait d’un microbe trop petit. Cela dit, un virus ne se développe qu’à l’intérieur d’une cellule, ce que Pasteur ne savait pas. Les premiers virus sont identifiés à la fin du dix-neuvième siècle : d’abord la mosaïque du tabac… Ils n’ont véritablement été vus qu’après l’invention du microscope électronique, dans les années 1930. Pasteur a cultivé son virus en le transmettant d’animal à animal ; il a été virologue sans le savoir.Question : Quelle est la différence entre la pasteurisation et l’appertisation ?
Réponse : Nicolas Appert (1749-1841) avait déjà constaté que chauffer fortement des aliments favorise leur conservation. Pasteur n’a donc pas inventé la méthode mais il lui a donné une base rationnelle en expliquant que les aliments sont bien conservés parce que les microbes sont détruits (ce que ses prédécesseurs n’avaient pas compris).Question : Existe-t-il aujourd’hui un cadre juridique international sur les découvertes scientifiques ? Ou n’y a-t-il que des législations propres à chaque pays ?
Réponse : Pour protéger les résultats scientifiques et leurs applications industrielles, il faut prendre des brevets (sinon, pas de protection). Les transferts d’informations ne sont pas protégés ; il peut d’ailleurs y avoir des problèmes, comme dans le cas entre Gallo et Montagnier précédemment mentionné : Montagnier avait envoyé son virus à Gallo qui a fait semblant de le redécouvrir un an plus tard. Heureusement, des brevets avaient été pris et l’Institut Pasteur a pu se défendre. En 1994, le gouvernement américain finit par admettre que le virus de Gallo était en fait celui envoyé par Montagnier. Depuis, on tient scrupuleusement des cahiers de laboratoire, rigoureusement datés, ce qui peut permettre, le cas échéant, de prouver l’antériorité d’une découverte.Question : Une amibe s’est invitée dans la station spatiale internationale de Thomas Pesquet, le blob (nom scientifique : Physarum polycephalum)
Réponse : Au départ, il s’agit d’une amibe ; c’est un microorganisme qu’on ne peut voir qu’au microscope. Ce microbe se multiplie, mais ne se divise pas. Il peut mesurer plus d’un mètre et avoir différents noyaux. On n’a pas besoin d’un microscope pour le voir ! On en voit dans les forêts.Question : Quels sont les métiers de l’Institut Pasteur ? Combien de personnes y travaillent ?
Réponse : Ils sont fort variés. On peut être recruté (payé) par l’Institut Pasteur mais aussi par des organismes de recherche, tels le CNRS, l’INSERM ou l’Université. L’Institut Pasteur est une fondation privée reconnue d’utilité publique. Il est financé par l’Etat pour environ un tiers, par la générosité publique (dons et legs) pour un deuxième tiers et un dernier tiers provient des revenus des applications industrielles, des royalties sur les brevets et des contrats avec l’industrie… Deux mille cinq cents personnes y travaillent à l’heure actuelle, sans compter les instituts du réseau qui sont, pour la plupart, indépendants. En les intégrant, on arrive à environ dix mille Pasteuriens dans le monde.compte rendu rédigé par Denis Wolff et relu par Maxime Schwartz et Annick Perrot mars 2023
-
16:56
La géomatique fait grève
sur Veille cartographieCet article La géomatique fait grève est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La France est actuellement en proie à une grève nationale d’une ampleur sans précédent, à la suite de la réforme des retraites proposée par le gouvernement. Cette grève a entraîné la fermeture de nombreuses écoles, universités, transports publics, hôpitaux, ainsi que des perturbations importantes dans de nombreux secteurs d’activité. Dans ce contexte, la géomatique peut […]
Cet article La géomatique fait grève est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
9:30
CartONG sur le terrain dans le nord-est de la Syrie pour fournir un soutien SIG à Solidarités International
sur CartONG (actualités)En février, CartONG a mené une mission de deux semaines en Syrie pour accompagner l'équipe de Solidarités International (SI) en matière de Systèmes d'Information Géographique. Une mission qui s'inscrit dans le cadre d'une consultance plus large que CartONG mène pour les équipes de terrain de SI en Syrie depuis septembre 2022. Plus d'informations dans cet article.
-
16:36
Télédétection de l’orientation des cultures
sur Séries temporelles (CESBIO)(article publié aussi sur le site du labo-OT au CNES)
Pourquoi s’intéresser à l’orientation des cultures agricoles ? Au moins pour deux raisons. L’orientation des cultures par rapport à la pente du terrain contribue de façon importante au risque de ruissellement intense et par voie de conséquence à l’érosion des sols. Par ailleurs, connaitre l’orientation des cultures est indispensable pour corriger les effets directionnels qui perturbent l’interprétation des images spatiales. Le Lab’OT a donc mis au point une méthode permettant de déterminer l’orientation des cultures à partir d’un parcellaire et d’une image de télédétection à très haute résolution spatiale.
Contexte
La problématique de la détection de l’orientation des cultures agricoles est un enjeu central dans différents dossiers traités au Lab’OT. En effet, l’orientation des cultures en fonction de la pente a un impact fort sur le ruissellement de l’eau, et son changement d’orientation peut avoir des conséquences importantes sur le chemin de l’eau et l’érosion des sols. Ainsi, de nombreux acteurs sont intéressés par cette thématique, qu’ils soient institutionnels ou privés.
Parmi ces acteurs, nous pouvons citer SNCF-réseau qui est intéressé par l’orientation des cultures pour évaluer le risque d’incident sur voirie causé par le ruissellement. En effet, certaines voies de chemins de fer sont détruites suite à des glissements de terrain résultants de ce ruissellement. De plus, l’information du changement d’orientation de culture d’une année sur l’autre peut entrainer une augmentation très importante du risque. Repérer ces changement d’orientation de cultures à grande échelle à proximité des voies devient alors un outil précieux pour déterminer un plan de prévention. Autres acteurs mais même problématique au sein du projet SCO FLAude : les participants à ce projet qui vise à comprendre l’impact de différents éléments de l’aménagement du territoire sur les évènements extrêmes tels que les inondations, sont également intéressés par cette thématique.
Ensuite, connaitre l’orientation des cultures est indispensable pour étudier les effets directionnels dans les images de télédétection. Et prendre en compte ces effets est très important pour traiter correctement des séries temporelles d’images prises avec différentes géométries d’acquisition. C’est par exemple le cas pour les images prises à partir de 2 orbites relatives avec Copernicus/Sentinel-2. De son côté, la future mission franco-indienne Trishna, avec son champ de vue de plus de 1000km, sera largement plus impactée par ce phénomène.
- Images aériennes ou spatiales : notre algorithme a été testé avec succès sur des images BD_ORTHO (pixel à 20cm) et Pleiades (pixel à 50cm).
- Emprises de parcelles : notre méthode a été mise au point en utilisant le RPG.
- Un modèle numérique de terrain
Une publication décrivant de manière détaillée notre travail est en préparation, nous décrivons donc ici seulement de manière succincte la méthode.
La clé de voute du traitement est l’étape de détection de segments dans l’image, nous utilisons pour ce faire une méthode inspirée de von Gioi et al. 2012. Une deuxième étape du traitement concerne le filtrage des segments obtenus pour chaque parcelle, étape visant à supprimer les segments non pertinents car trop courts ou non représentatifs de l’orientation générale. L’orientation d’une parcelle est déduite de l’analyse de l’orientation des segments après filtrage. Pour faciliter l’usage ultérieur de l’orientation des cultures, des informations sur la pente du terrain sont également incluses dans les résultats.
Le traitement de départements entiers est rendu possible grâce à une architecture parallèle du code mis en place. Cette dernière prend en compte le tuilage éventuel des images d’entrée, une étape de découpage en patchs de taille plus faible et une concaténation des résultats de sortie en fin de traitement. La durée caractéristique du traitement d’un département entier est de 5 heures sur les moyens matériels du CNES.
En bleu, les départements déjà traités
11 département français (09, 11, 21, 31, 32, 33, 34, 35, 39, 68, 70, 71, 82) ont été traités à partir d’images de la BD_ORTHO datant de 2015 à 2020. Ce traitement a permis de déterminer l’orientation des cultures de plus de 320 000 parcelles, avec un taux d’orientations déterminées de près de 22%. Ce dernier chiffre relativement faible doit être relativisé : en effet, toutes les parcelles du RPG n’ont pas d’orientation, comme celles occupées par une prairie par exemple !
Exemples de résultats sur différents types de parcelles. En bleu, des cas simples de parcelles de vignes. En jaune des cas plus complexes, certains n’aboutissant pas. On constate qu’il est également possible de travailler sur des cultures pendant ou après récolte car l’étape de détection de segments peut fonctionner sur les traces laissées par le tracteur.
En réalité, deux limitations majeures sont rencontrées. Tout d’abord, l’absence d’information sur l’orientation dans l’image (parcelle non cultivée, friche, période d’interculture…). Cette limitation peut être compensée dans une certaine mesure en traitant plusieurs images sur la même zone, idéalement prises à différentes périodes de l’année. Le deuxième problème majeur vient de la définition des parcelles dans le RPG : une parcelle dans le RPG correspond régulièrement à plusieurs parcelles physiques avec différentes orientations. A ce sujet, nous sommes en train d’implémenter une étape de détection de parcelles multi-orientées qui améliore significativement notre taux de succès.
Détection de parcelles multi-orientées
Les cas rares dans lesquels notre traitement commet clairement une erreur sont reliés à la présence de structures linéaires dans les parcelles qui n’ont rien à voir avec leur culture comme par exemple une ligne haute tension, un chemin ou des traces laissées par un engin agricole pendant ou après la récolte.
Exemple de détection de segments sur une ligne haute tension au dessus d’une prairie induisant notre algorithme en erreur
Pour le moment, les résultats décrits dans cet article peuvent être mis à disposition sur simple demande, mais Theia pourrait bientôt les mettre à disposition.
-
14:20
Reconstitution d'images aériennes historiques
sur GeotribuReconstitution d'images aériennes historiques
-
16:46
A new downloader to access individual files within the zip distributed by THEIA
sur Séries temporelles (CESBIO)Downloading time series from Theia can take a while, depending on the area and the time period covered by the images. Also, it consumes a lot of storage locally, since all the archives in .zip format have to be downloaded (the GeoDataHub will probably distribute Cloud Optimized Geotifs). From my experience, a lot of people download an archive, extract the files, keep the files they need (or sometimes, compute what they want from the product, and store only the compressed result), delete the archive, then download the next archive. This approach is not very optimal!
Theia-picker is a small python package enabling to download archives, or individual files from the remote archive. When individual files are downloaded, only the bytes relative to the compressed file in the remote archive are downloaded. Then they are decompressed and written as the file. This is particularly interesting when only a few files are needed. No need to download the entire archive! Only the bytes for the requested files are downloaded. This should improve workflows that download the products archives just to grab 3 or 4 spectral bands…
To ensure that the downloads are correctly performed, theia-picker computes checksums (MD5 for the archives, CRC32 for the extracted individual files). When files checksums don’t match with the expected version, they are downloaded again.
How is it done? Compressed zip archives include information about their contents in a data block at the end of the file called the Central Directory [1]. From this data block, all the compressed files information can be retrieved.
To access this data block, one can use [HTTP-range] requests. These requests are HTTP GET with an additional header that specify a range of bytes to access {‘range’: ‘bytes=-‘}. This is enough to retrieve the files information, and also download and decompress them.
At least, this is the theory… In practice, you can still try that with the Theia server: it won’t work very well! I don’t know why exactly, but that is why every single packages for remote zip retrieval fail: the server just closes the connection before sending all the requested bytes. Theia-picker’s workaround consist in always asking all bytes after using byte-range headers {‘range’: ‘bytes=-‘} (which still enforces the standard [2]) and closes the connection when the desired length of bytes is received.
Theia-picker is open-source (Licence Apache-2.0) and anyone can open a PR on github. Currenlty, it has not been extensively tested, and feedbacks are welcome. Also, the API is quite minimal (in particular for the search of products) and contributions are welcome!
An example copied from github’s readme.
Rémi Cresson @ INRAE
References:[1] [https:]]
[2] [https:]]
-
16:14
L'histoire par les cartes : une carte exceptionnelle d'Amsterdam en 1625 acquise par le musée Allard Pierson
sur Cartographies numériques
Source : Allard Pierson acquires unique 17th century wall map of Amsterdam (Allardpierson.nl)Le musée Allard Pierson, qui met à disposition les collections de l'Université d'Amsterdam auprès du grand public, a acquis un exemplaire unique de la première édition de la grande carte murale d'Amsterdam, réalisée en 1625 par Balthasar Florisz van Berkenrode, gravée et imprimée par Philips Molenvliet. Cette carte mondialement connue et au dessin remarquable a pu, grâce à cette acquisition, revenir dans sa ville d'origine. La carte monumentale mesure plus de deux mètres carrés. Il s'agit de la représentation la plus détaillée et la plus fiable d'Amsterdam au XVIIe siècle. La carte de van Berkenrode témoigne de la croissance spectaculaire de la ville commerciale par rapport à la carte de Cornelis Anthonisz de 1544. Les bâtiments, les canaux, les jardins, les ponts, les quais, les navires, les moulins à vent et les murs défensifs sont reproduits avec beaucoup de soin. La ville est présentée de manière nouvelle : c'est la première fois qu'Amsterdam est représentée avec un plan orthogonal aussi détaillé "vu du dessus", offrant en même temps une vue en perspective qui permet une véritable plongée dans la ville. Les bâtiments sont dessinés en trois dimensions, ce qui donne une image vivante et réaliste de la ville commerçante en pleine croissance au XVIIe siècle.
Carte d'Amsterdam réalisée en 1625 par Balthasar Florisz. van Berkenrode (source : © Allardpierson.nl)
La carte est disponible en version couleurs en haute résolution. Elle peut être téléchargée également en version noir & blanc.
Pour accéder aux cartes de Balthasar Florisz van Berkenrode, voir les archives en ligne de la Bibliothèque municipale d'Amsterdam.
Cette copie de la carte d'Amsterdam de Van Berckenrode a été colorée à la main au moment de sa création. La carte murale est complète, elle se compose de neuf feuilles imprimées et comprend une gravure sur bois avec un titre en bandeau, dont le texte est le suivant : "Amstelredamum Emporium Hollandiæ Primarium Totiusque Europæ Celeberrimum" [traduction : Amsterdam, la place commerciale la plus importante de Hollande et la plus célèbre de toute l'Europe].
La carte existe en trois versions : la première date de 1625 ; la deuxième de 1648 a été complétée et mise à jour ; la troisième version de 1657 correspond à une nouvelle mise à jour. Il n'y a que cinq autres institutions dans le monde qui possèdent des copies de la première version. La carte achetée par le musée Allard Pierson est la seule copie connue qui a été colorée et qui porte le bandeau de titre mentionne.
Balthasar Florensz van Berckenrode (1591-1644) est issu d'une famille d'arpenteurs-géomètres. Il exerça lui-même comme cartographe et graveur à Amsterdam entre 1619 et 1634. Dès le début des années 1620, il attire l'attention des bourgeois d'Amsterdam avec la publication de sa carte murale de la province de Hollande, qui deviendra mondialement connue par son inclusion dans trois tableaux de Vermeer. Il collabore à l'élaboration de l'atlas d'Hondius en 1629 dans lequel il produit quelques planches. Afin de payer sa carte murale de la Hollande de 1621, il cartographia divers fiefs des Pays-Bas. Sa carte d'Amsterdam publiée en 1625 figure parmi ses plus grandes réalisations. La carte est exceptionnellement détaillée, elle témoigne du savoir-faire de la famille de cartographes-géomètres à laquelle appartient van Berckenrode. La date de 1625 est symbolique car c'est également la date de fondation de la Nouvelle-Amsterdam (New York) par les Hollandais.
Un détail intrigue encore aujourd'hui les spécialistes : des cercles en pointillés sur la place du Dam (source : © Allardpierson.nl)
Un détail a particulièrement intrigué et continue d'interroger les spécialistes. Il s'agit de cercles dessinés sur la place du Dam. La question est de savoir à quoi pouvaient bien servir ces cercles : s'agit-il de traces d'opérations d'arpentage, de symboles évoquant un centre du monde ou une forme de rayonnement ou encore de limites internes à la ville-elle même ? En l'absence de preuves tangibles, plusieurs explications ont été avancées (Hamelers, 2013). D'Ailly (1932) rapporte qu'Oldewelt a suggéré qu'il s'agissait d'une allusion à la procession annuelle des miracles, au cours de laquelle les fidèles devaient déambuler autour d'un autel sur la place. Une théorie dont D'Ailly lui-même n'était pas vraiment sûr. Une autre explication serait la suivante. Le cercle intérieur pourrait symboliser la ville elle-même. Le deuxième cercle représenterait une ligne de cent mètres et le troisième cercle une limite d'interdiction en cas d'expulsion de certains habitants (un élément historique qui entre en résonance avec un événement bien postérieur qui est la déportation des Juifs d'Amsterdam en 1941). On voit apparaître sur le dessin des postes frontières disposés en cercles tout autour de la ville pour en assurer la surveillance. Selon Jacqueline Abrahamse, toutes ces explications sont peut-être tirées par les cheveux et les cercles qui n'apparaissent que sur la première édition de la carte ont pu simplement être ajoutés au moment de la gravure et de l'impression (Abrahamse, 2021).
Cette nouvelle acquisition constitue le clou de la grande exposition cartographique Open map – from atlas to street map, qui se déroule au musée Allard Pierson à l'occasion de l'anniversaire des 150 ans de la Société royale de géographie des Pays-Bas. L'exposition commence avec cette grande carte d'Amsterdam de 1625 pleine de détails, et s'étend à l'ensemble du monde. Une attention particulière est accordée aux cartes des anciennes Indes néerlandaises, du Surinam et des Antilles. La collection de cartes et d'atlas du musée Allard Pierson est l'une des plus importantes des Pays-Bas et du monde. Ce qui n'est guère étonnant si l'on considère qu'Amsterdam était l'un des plus importants centres de production cartographique en Europe et dans le monde au XVIIe siècle. Le dépôt contient environ 135 000 cartes individuelles, 4 500 atlas et un certain nombre de globes. Une partie importante de la collection est issue de la bibliothèque et de la collection de cartes de la Royal Dutch Geographical Society (KNAG) fondée en 1873. La collection reflète largement l'histoire de la cartographie occidentale, en particulier néerlandaise. Plusieurs centaines de cartes sont décrites comme uniques ou très rares. Les deux groupes principaux, les collections de la KNAG et les collections acquises plus tard par la bibliothèque universitaire, témoignent d'une grande interdépendance matérielle et physique ; elles ont grandi ensemble pendant 125 ans.
Références
Abrahamse, Jacqueline (2021). Twee kaarten van Amsterdam. Een analyse door middel van Digitale Thematische Deconstructie. Dans cette étude disponible en téléchargement, l'auteure conduit une analyse très détaillée de la carte d'Amsterdam par Balthasar Florisz van Berkenrode (1625) en la comparant à la carte de Cornelis Anthonisz (1544). L'étude procède à une déconstruction thématique numérique à l'aide du logiciel QGIS, qui permet de décomposer les différents types d'objets (bâtiments d'habitation, monuments publics, arbres...) en fonction de leurs caractéristiques. Elle aborde la question des cercles énigmatiques de la place de Dam. L'étude s'inscrit dans une réflexion plus large sur le contexte et les significations multiples que l'on peut accorder à ces deux cartes.
Ailly, A.E. d' (1932), Balthasar Florisz.' plattegrond van Amsterdam. In: Jaarboek Amstehdamum 29, 1932, p. 103-130.
Hameleers, Marc (1993). Vier eeuwen Amsterdamse buurten in kaart Grootschalige kartografie bewaard in het Gemeentearchief Amsterdam, CAERT-THRESOOR n°1 [Cartographier quatre siècles de l'histoire d'Amsterdam]. A télécharger
Hameleers, Marc (2013). Kaarten van Amsterdam 1538-1865,Uitgeverij Thoth.
Articles connexes
L'histoire par les cartes : le plan et les bâtiments d'Amsterdam par dates de construction
L'histoire par les cartes : l'Atlas des villes des Pays-Bas (1550-1565) de Jacques de Deventer
L'histoire par les cartes : plus de 2000 cartes numérisées sur les Pays-Bas (partie centrale)
L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes
L'histoire par les cartes : une exposition virtuelle sur les cartes missionnaires (vers 1850 - 1950) par l'Université d'Utrecht
Le peintre hollandais Vermeer et les cartes
-
12:22
Géopolitique de l’Amérique latine
sur Les cafés géographiquesCe dossier a été réalisé par Maryse Verfaillie pour accompagner le récent voyage organisé par les Cafés géo en Colombie. Il fait le point sur les grandes étapes de l’histoire de l’Amérique latine et sur sa situation politique et économique actuelle.
-
11:49
UniMap, une IA pour aider à la sémantisation des données
sur Veille cartographieCet article UniMap, une IA pour aider à la sémantisation des données est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
HERE Technologies est une entreprise américano-néerlandaise spécialisée dans la cartographie et de la technologie de localisation permettant la planification d’itinéraires. Ils ont dévoilé ce 04 janvier 2023 au Consumer Electronics Show (CES) UniMap, une technologie basée sur une IA qui produit un contenu cartographique à jour à grande échelle pour aider à la conduite automatisée. […]
Cet article UniMap, une IA pour aider à la sémantisation des données est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
11:24
Derrière chaque carte, une histoire : la carte des chemins royaux dans les Cévennes (1703)
sur Cartographies numériques
A la fin du XVIIe siècle, De Basville, intendant de Louis XIV pour l'État du Languedoc, fait réaliser en Cévennes 22 chemins royaux "assez larges pour qu'on puisse mener du canon partout". Cette carte des Cévennes "où se retirent les Fanatiques du Languedoc" (1703) constitue un symbole politique et religieux. Dans le contexte de la guerre des Camisards, ces chemins royaux étaient d'abord destinés à traquer les protestants comme le montre le médaillon de la carte.
« Les montagnes des Sevennes ou se retirent les fanatiques de Languedoc et les plaines des environs ou ils font leurs courses, avec les Grands chemins royaux faicts par lordre du Roy pour rendre des Montagnes praticables » - carte éditée par Nolin en 1703 (source : © Gallica-BNF)
Assez vite, la carte des chemins royaux est déclinée en plusieurs versions et va devenir un document médiatique pour l'époque. Une première carte, dont la réalisation semble remonter à fin 1697, distingue les grands chemins royaux de 20 pas (en jaune), des chemins de traverse de 10 pas (en rose). Élaborée « sous les soins de M. de Basville » et imprimée à Paris par l'éditeur Nolin en 1703, la carte a été « dessiné sur les lieux » comme il est indiqué. Il est vraisemblable qu'elle ait été en fait réalisée par Henri Gautier, ingénieur du Roi et inspecteur des travaux, par ailleurs auteur d'un Traité de la construction des chemins (1693).
« Les montagnes des Sevennes où se retirent les Fanatiques de Languedoc... sous les soins de M. de Basville » - carte éditée par Nolin en 1703 (source : © Gallica-BNF)
Selon Philippe Joutard, deux versions de la carte ont vraisemblablement circulé de manière contemporaine. Celle évoquant "les Fanatiques" était destinée au camp des catholiques, celle parlant de "Malcontents" s'adressait davantage aux protestants d'Europe (cf carte traduite en néerlandais).
« Les Montagnes des Sevennes ou se retirent les Malcontents de Languedoc et les Plaines d'Environ ou ils font leurs Courses avec les Grands Chemins royaux » (source : © Det Kgl. Bibliotek)
Il est intéressant de voir, à travers ces deux cartes des Cévennes, comment la question du désenclavement par la route était, déjà au XVIIe siècle, liée à des considérations politiques (cf "rendre ces montagnes praticables" mais aussi pourchasser "les fanatiques").
Il convient de ne pas pas toujours se fier à la date d'édition des cartes. L'éditeur Jean-Baptiste Nolin a publié différentes versions datées de 1703. Certaines semblent antérieures comme par exemple la carte ci-dessous . "Suivant le copye" renvoie à une carte originelle (peut-être celle élaborée par Henri Gautier ?).
« Les montagnes des Sevenes dans le Languedoc et les plaines de Environs d'où les Mécontents font leurs courses - Levée par ordre du Roi de France » (source : © Gallica-BNF)
Jean-Baptiste Nolin (1657-1708), fils d’un graveur de la rue Saint-Jacques, devint géographe du duc d’Orléans puis géographe du roi. Les quatre collections de cartes de Nolin sont assez exceptionnelles (à découvrir sur Gallica). Trois d’entre elles se rapportent aux événements militaires des Pays Bas, d’Italie et d’Allemagne. La quatrième est une collection sur le monde, baptisée le Théâtre du monde dont fait partie le "Théâtre de la guerre dans les Sevennes avec les Montagnes et les Plaines des environs". Il est l'éditeur également d'une très belle carte du Canal royal de Languedoc. Jean-Baptiste Nolin s'était spécialisé comme éditeur de cartes à large diffusion. Ses cartes rapportant les événements militaires et autres faits de guerre lui apportèrent fortune et notoriété. Ce qui le conduisit, semble-t-il, à reproduire certaines cartes dont il n'était pas l'auteur comme en témoigne le procès pour plagiat qui l'opposa à Delisle.
En 1703, la même année où paraît la carte de Nolin, est éditée à Londres, puis à Berlin une « Description et état des Sevennes par rapport à ce qui s'y passe ajourd'hui » qui décrit bien les montagnes cévenoles comme lieux de refuge et de résistance pour les protestants :
« Les Sevennes sont un pays de montagne qui a environ 13 lieues de longueur et autant de largeur. Il y en a trois fort hautes du côté du septentrion, savoir Esperou, Lauzere et les Guals, d’où sortent quantité de petites rivières [...]. On n’y saurait y ranger une armée de mille hommes, n’étant pas possible d’y observer de la distance pour les bataillons si on y rangeait les bataillons à la queue l’un de l’autre [...]. Si ceux qui commandent dans les Sevennes entendent le métier de la guerre, ils attireront les troupes que le Roi y envoiera dans les lieux étroits où cent en pourront battre mille et mille dix mille, et bien qu’on y ait fait accommoder les chemins, tant ceux qui sont le long des rivières, que ceux par lesquels on monte jusqu’au sommet des montagnes, ou qu’un carrosse ou un chariot y puisse monter en tournoyant, les chemins sont pourtant si étroits qu’on n’y saurait mettre un bataillon en ordre de bataille. La cavalerie est absolument inutile en ces pays-là et ils y feraient plus de mal que de bien ».
Références
« La carte des chemins royaux des Cévennes » par Florence Arnaud (Découverte des Cévennes).
« Description et état des Sevennes par rapport à ce qui s'y passe ajourd'hui ». Ce texte anonyme de 1703 est reproduit in extenso dans la revue Le lien des chercheurs cévenols, n°160, janvier-mars 2010, p.14-16.
Numa Broc, Les montagnes au siècle des Lumières : perception et représentation, Paris, Edition du CTHS, 1991.
François de Dainville, Cartes anciennes du Languedoc, XVIe-XVIIIe siècles, Société languedocienne de Géographie à Montpellier, 1961. Les Chemins des Cévennes sont abordés dans le chapitre III : Cartes de Gouvernement, p. 77 à 81, avec la reproduction de la carte des "montagnes des Sevennes où se retirent les Fanatiques".
Localisation de la carte des chemins royaux sur une carte actuelle (Université d'Utrecht). L'occasion de découvrir que la carte est orientée vers l'ouest, ce qui pourrait correspondre à la vision des régiments de dragons venant de la vallée du Rhône.
Différentes versions de la carte des chemins royaux éditée par Jean-Baptiste Nolin (à consulter sur le site Gallica-BNF) : [https:]] [https:]] [https:]] [https:]]
La carte par Charles Allard en version bilingue (en français et en néerlandais) destinée aux protestants d'Europe :
[www5.kb.dk]
« Le Théâtre de la Guerre dans les Sevennes le Languedoc et le Pays aux Environs » par Pierre Mortier. Cette carte, imprimée à Amsterdam en 1704, donne une vision encore plus large du théâtre de la guerre contre les protestants :
[www5.kb.dk]
Le gouvernement général de Languedoc divisé en trois lieutenances générales par Jean-Baptiste Nolin (1697) : [https:]]
Numa Broc, Une affaire de plagiat cartographique sous Louis XIV : le procès Delisle-Nolin, Revue d'histoire des sciences, 1970, n°23-2, p. 141-153.
Articles connexes
Derrière chaque carte, une histoire. La cartographie du détroit de Magellan entre science et imaginaire
Derrière chaque carte, une histoire. La carte de Gough et les îles perdues de la baie de Cardigan
La guerre à l’époque moderne par les cartes
Comment cartographier la guerre à distance ?
La rhétorique derrière les cartes de propagande sur le coronavirus
L'histoire par les cartes
Cartes et atlas historiques
-
10:39
Nos présentations du FOSS4G
sur OslandiaNous avons toujours publié nos supports de présentation et de workshop : on peut tous les retrouver sur notre dépôt GitLab dédié.
On ne communique pas très souvent sur ces contenus, alors voici un peu de rattrapage !
2022 – FlorenceOn commence avec nos supports présentés lors du FOSS4G 2022 du mois d’aout.
foss4g_2022_vincent_picavet_postgresql_text
2021 – Buenos Aires
foss4G_presentation_cad_to_gis
foss4g_2022_rde_3d_segmentation
foss4g_2021_openLog_jfeEt on enchaîne avec nos présentations du Foss4G 2021 !
terristory_foss4g_sbeorchia
cog_foss4g_cabieces
3d_urban_data_in_qgis_bde
foss4g_2021_GIS_and_Mining_epa
foss4g_2021_giswater_bpa
foss4g_2021_innersource_picavet_parpoil
-
12:40
Fondement de la modélisation conceptuelle des bases de données géospatiales 3D
sur Veille cartographieCet article Fondement de la modélisation conceptuelle des bases de données géospatiales 3D est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La représentation en « 3D » a connu un succès considérable ces dernières années. Pour se rendre compte de cela, il suffit de faire une simple recherche sur internet avec pour mot clé « 3D ».
Cet article Fondement de la modélisation conceptuelle des bases de données géospatiales 3D est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
12:37
GeoNode, un outil pour optimiser la gestion de vos données géospatiales
sur Veille cartographieCet article GeoNode, un outil pour optimiser la gestion de vos données géospatiales est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Les données spatiales constituent la matière première d’un sigiste. Ce dernier est constamment appelé à interagir avec ces données. Cependant, dans un contexte où elles sont de plus en plus accessible, le géomaticien ou tout autre personne utilisant des données, peut donc avoir affaire à une quantité importante de flux de données. La gestion de toutes […]
Cet article GeoNode, un outil pour optimiser la gestion de vos données géospatiales est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
15:39
L'histoire par les cartes : l'Atlas des villes des Pays-Bas (1550-1565) de Jacques de Deventer
sur Cartographies numériquesLa série Cartes et Plans de la Bibliothèque royale de Belgique (KBR) comporte plus de 100 000 cartes et plans sous forme de feuilles, généralement de grand format, ainsi que 600 atlas et une 30e de globes anciens. L'Atlas des villes des Pays-Bas (1550-1565) de Jacques de Deventer fait partie de ses collections et peut être visualisé sous forme de cartes en haute résolution. La KBR contient aussi les archives numérisées de la Royal Geographical Society et de l'Institute of British Geographers.
L'Atlas des villes des Pays-Bas contient 73 planches levées entre 1550 et 1565 sous le règne de Charles Quint et de Philippe II d'Espagne. Il s'agit d'une oeuvre cartographique assez unique. L'Atlas représente les villes des Pays-Bas espagnols avec une très grande précision, ce qui en fait une source précieuse pour étudier le réseau urbain au XVIe siècle.
L’historiographie estime que Jacques de Deventer dressa les plans d’environ 260 villes. 316 plans sont encore conservés : 136 minutes et 180 dans l’atlas (Colin, 2022). Au total, ils représentent encore 225 localités. Il s’agit de documents manuscrits réalisés à partir d’arpentages du terrain, ce qui les rend très précis. En outre, l’ensemble présente une belle homogénéité dans l’utilisation des couleurs, l’orientation vers le nord magnétique ou l’échelle utilisée (entre 1/7 400 et 1/8 400 ou plus rarement, 1/10 000).
Bois-le-Duc. Extrait des plans de villes des Pays-Bas par Jacques de Deventer (source : © KBR)
Les plans de villes de Jacques de Deventer ont fait l’objet d’une série d’études spécialisées. « Depuis la seconde moitié du XXe siècle, plusieurs historiens et géographes se sont penchés sur le contenu cartographique des plans, sur la genèse et l’usage de la collection ou sur les rapports entre les deux séries des plans. Il faut cependant remarquer que la plupart de ces études ont été publiées par des chercheurs néerlandais. L’historiographie des plans de Jacques de Deventer est donc avant tout néerlandophone » (Vannieuwenhuyze, 2012).
Pour la plupart des localités, il s’agit de la plus ancienne représentation cartographique conservée. Ces plans de « villes » figurent également une partie des terres alentour. Depuis leur redécouverte au XIXe siècle, la plupart des recherches considéraient ces documents comme des instruments militaires ou comme le pur produit d’une cartographie scientifique. Colin Dupont en propose une interprétation novatrice en en explorant d'autres dimensions. « Vision de la ville, perception de l’espace, rôle de l’hinterland, procédés de représentation ou profil du cartographe sont autant d’aspects analysés. Ils permettent de comprendre que, malgré un résultat troublant de modernité, cette collection est largement tributaire des codes de son époque et relève plus du document politique que militaire. Plus largement, il s’agit de voir ce que cette réévaluation apporte à l’histoire du développement de la cartographie au XVIe siècle » (Colin, 2019).
Colin Dupont est responsable du département des Cartes et Plans la Bibliothèque royale de Belgique (KBR) et docteur en histoire de la Katholieke Universiteit Leuven. Ses recherches portent sur l'histoire de la cartographie ainsi que sur les questions de conservation des collections cartographiques. Il est membre du comité éditorial de la revue Imago Mundi (en charge de la bibliographie en collaboration avec Charlotta Forss).
Références
Vannieuwenhuyze, Bram (2012). Les plans de villes de Jacques de Deventer (XVIe siècle). État de la question et pistes de recherche. Revue du Nord, 2012/3, n° 396, p. 613-633? Consultable sur Cairn.
Dupont, Colin (2019). Cartographie et pouvoir au XVIe siècle. L'atlas de Jacques de Deventer. Brepols
Dupont, Colin (2022). Le Brabant en perspective royale : le duché dans l’atlas de Jacques de Deventer (XVIe siècle). In Actes du XIXe colloque La ville brabaçonne. « Ville et territoire. La perception et la représentation de la ville et du duché de Brabant », Bruxelles 15-16 octobre 2021. A télécharger
Articles connexes
L'histoire par les cartes : plus de 2000 cartes numérisées sur les Pays-Bas (partie centrale)
L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes
L'histoire par les cartes : une exposition virtuelle sur les cartes missionnaires (vers 1850 - 1950) par l'Université d'Utrecht
L'histoire par les cartes : une carte exceptionnelle d'Amsterdam en 1625 acquise par le musée Allard Pierson
L'histoire par les cartes : le plan et les bâtiments d'Amsterdam par dates de construction
Le peintre hollandais Vermeer et les cartes
Cartes et atlas historiques
L'histoire par les cartes
-
10:00
Festival Printemps des Cartes Éditions 2023
sur Veille cartographieCet article Festival Printemps des Cartes Éditions 2023 est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Festival de cartographie Depuis 4 ans, la commune de Montmorillon accueille Festival Printemps des Cartes. Ce festival permet à tous les amoureux de la cartographie et des domaines complémentaires de venir partager leurs passions soit en tant que visiteur ou bien en tant qu’intervenant. Le Festival permet de découvrir des approches novatrices et classiques du […]
Cet article Festival Printemps des Cartes Éditions 2023 est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
14:20
Revue de presse du 17 mars 2023
sur GeotribuGeotribu lance un appel à volontaires pour continuer à vous parler de QGIS, de PostgreSQL, du LiDAR, d'OpenStreetMap,...
-
16:47
La cartographie des ressources éducatives: Le Grand Bellevue
sur Veille cartographieCet article La cartographie des ressources éducatives: Le Grand Bellevue est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Le choix de la parentalité est propre à chacun, mais engendre parfois quelques difficultés. Les parents, mais aussi les enfants et adolescents ou les jeunes adultes ont parfois besoin d’aides pour diverses choses. Cependant, cela demeure difficile dans la mesure où ils ne savent pas qui peut les aider et surtout où chercher de l’aide. […]
Cet article La cartographie des ressources éducatives: Le Grand Bellevue est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
13:42
Frontières et fronts numériques : les enjeux territoriaux d’Internet dans la guerre en Ukraine
sur Les cafés géographiquesLouis Pétiniaud est docteur de l’Institut Français de Géopolitique et chercheur postdoctoral au sein du laboratoire IFG-Lab et du centre de recherche GEODE. Spécialiste d’Internet dans les conflits territoriaux, il a soutenu en novembre 2021 une thèse sur la fragmentation géopolitique et numérique de l’Ukraine sur la période 2013-2020. Il a récemment reçu le 1er prix scientifique de thèse de l’Institut des hautes Études de Défense Nationale. Le 17 janvier 2023, il est l’invité des Cafés Géo de Montpellier pour présenter les enjeux territoriaux d’Internet dans la guerre en Ukraine.
I. Aux origines du conflit : un pays aux frontières multiples ?
Marquée par de nombreuses tensions avec la Russie depuis la fin de l’ère soviétique, l’Ukraine connaît une escalade du conflit à partir de 2014 (notamment avec les manifestations pro-européennes « Euromaïdan », aussi appelées Révolution de la Dignité), au sommet de laquelle le pays est progressivement dépossédé de sa souveraineté sur deux enclaves territoriales : la Crimée et une partie du Donbass. Il existe en Ukraine un certain nombre de divergences nationales économiques, sociales, politiques, linguistiques et mémorielles anciennes et territorialement marquées, qui sont autant de fractures territoriales, entre inégalités économiques Est-Ouest, et rivalités nationalistes qui remontent aux années 1930, alors que l’armée collaborationniste opportuniste est reconnue dans l’Ouest comme la fondatrice de l’Ukraine contemporaine, tandis que l’Est la considère majoritairement comme ennemie collaborationniste.
Entre 2015 et 2021, l’Ukraine représente une zone chronologique tampon, avec deux territoires gérés de façon différente par la Russie :
– La Crimée, incorporée à la Russie du point de vue juridique, politique et infrastructurel, qui voit la création d’une frontière physique bien délimitée sur des bandes de terre bordées de fils barbelés et de caméras. – Le Donbass, zone grise géopolitique, qui est un territoire semi occupé, à travers des forces locales manipulées et russes, avec une frontière/front de guerre difficile à définir.Sur cette période, les fronts et les frontières ukrainiennes sont relativement stables, tandis que les capacités russes se renforcent et multiplient d’importantes cyberattaques, en Ukraine et ailleurs, et que la rhétorique de Moscou s’affirme, jusqu’à nier totalement en 2021 l’existence d’une nation ou d’un État ukrainien. Depuis février 2022, ce conflit est devenu une guerre de haute intensité.
II. Préalables techniques : la structure d’Internet
Les aspects infrastructurels d’Internet ont joué un rôle croissant dans la stratégie russe. Le réseau Internet constitue en effet un enjeu stratégique majeur, qui participe de la structuration de la puissance et du contrôle de la Russie sur les territoires ukrainiens.
En Crimée et dans une partie du Donbass, puis dans les territoires occupés en 2022, la modification de l’architecture du réseau Internet a effectivement conduit à une forte dépendance à la Russie pour l’accès à Internet. Ces transformations des infrastructures d’Internet entraînent des répercussions majeures sur l’équilibre des forces, et sur la manière dont les États ou les pouvoirs locaux peuvent contrôler ou non l’information, et par là, les territoires. L’observation du réseau montre comment cette architecture peut nous renseigner sur cette guerre, sur les pratiques stratégiques russes, et sur les contournements possibles.
En 2022, on constate une préservation initiale des infrastructures numériques. Au début du conflit, certains spécialistes pensaient qu’elles allaient être détruites par les Russes afin d’empêcher la communication. Mais il se trouve que, jusqu’à la seconde partie de la guerre (fin mars 2022), ce type d’infrastructure n’était pas vraiment visé. Le contrôle s’exerce en fait différemment : il ne concerne pas la couche physique du cyberespace (data centers, routeurs, câbles), mais plutôt sa couche logique, qui permet aux éléments physiques de communiquer entre eux.
Pour comprendre le routage des données numériques
Le cyberespace a une conception opérationnelle découpée en 3 ou 4 couches. La première est la couche physique (data centers, routeurs, câbles), et la deuxième est sa couche logique. En ce sens, la présence d’un câble ne veut pas dire qu’il y a une connexion Internet, la géographie des câbles ne donne qu’une indication parcellaire des routes de données.
En termes géographiques, à travers le prisme de la couche logique, Internet est un réseau mondial d’environ 120 000 « systèmes autonomes » (AS). Il s’agit d’un terme qui permet de considérer le réseau comme une somme de beaucoup d’unités différentes (fournisseurs d’accès comme SFR ou Bouygues, fournisseurs de transit, qui sont « les fournisseurs d’accès des fournisseurs d’accès », les fournisseurs de contenus (sites web, services VOD…) hébergés dans des data centers, etc.) dont l’interconnexion crée les chemins nécessaires à la circulation des données.
Issu du complexe militaro-industriel, Internet est conçu pour être le plus résistant possible ; il est donc résilient, car il a un très haut potentiel d’adaptation, afin d’assurer la circulation des données. En théorie, ce réseau peut être « distribué », c’est-à-dire qu’en cas de disparition d’un chemin, un autre est utilisé. En réalité, ce réseau n’est pas distribué mais décentralisé ; il existe des dépendances formelles entre certains points du réseau. Il peut être aussi considéré comme « concentrique », car les systèmes autonomes varient en importance et en rôle, donc le réseau a une forme déterminée, une architecture particulière. Par exemple, il est possible de déterminer l’itinéraire logique d’un ordinateur parisien vers vk.com, un réseau social russe hébergé en Russie. Les données empruntent un ensemble de routeurs et d’infrastructures, qu’on peut mettre en carte.
III. La connectivité comme phénomène géopolitique
La connectivité entre ces différents systèmes autonomes (AS) est à la fois la résultante et la cause de dynamiques géopolitiques. Les systèmes autonomes passent des accords pour avoir des accès avec d’autres systèmes autonomes, et un acteur du réseau va privilégier un « voisin » plutôt qu’un autre pour diverses raisons. Choisir un fournisseur est principalement motivé par son coût d’accès, mais la question des intentions du « voisin » est également importante, par exemple lorsqu’un fournisseur potentiel est enregistré dans un pays adversaire voire hostile.
L’architecture de la connectivité implique deux enjeux majeurs :
– Le contrôle étatique, à travers le contrôle de l’architecture d’un réseau national, notamment par la maîtrise du nombre de points de connexion avec l’extérieur. Par exemple, l’Iran a réorganisé son réseau pour le réduire à trois points de sorties, afin d’en faciliter le contrôle. – La dépendance, la puissance topologique, lorsqu’un territoire est fortement dépendant d’un Etat ou d’un acteur spécifique pour sa connexion au reste du réseau.IV. L’Ukraine, réseau décentralisé et résilient
Le réseau ukrainien est très décentralisé, et comporte de nombreux points de sortie vers l’extérieur. C’est l’un des marchés les moins concentrés du monde, avec peu de contrôle de l’État. Ce réseau est donc très résilient. Or, on observe à travers le réseau, une appropriation territoriale de la Russie par l’infrastructure logique.Entre 2016 et 2021, le Donbass et la Crimée connaissent une déconnexion progressive des fournisseurs ukrainiens, et une reconnexion simultanée à Internet à travers des fournisseurs d’accès russes contrôlés par l’Etat, qui déploient ainsi une « puissance topologique » via cette infrastructure logique. Il y a donc une séparation effective des réseaux. Il existe encore des câbles physiques reliant l’Ukraine au Donbass, mais ils ne sont plus utilisés. La Russie déploie ici sa puissance topologique, à travers sa capacité à modifier le réseau et à le structurer.
Si en 2018 le Donbass conserve quelques connexions ukrainiennes, la Crimée est désormais quant à elle exclusivement connectée au réseau russe. Ces deux régions ont subi des modes d’appropriations territoriales différentes ; en Crimée, on observe une appropriation plus directe du réseau depuis 2014, qui est claire et significative, et se joint à l’annexion politique et physique. Dans le Donbass, il y a bien une territorialité visible de la connectivité, mais avec des stratégies plus difficilement identifiables. Il existe des zones contrôlées par la Russie et une zone plutôt ukrainienne, que l’observation des fournisseurs d’accès permet d’établir, traçant un découpage assez marqué, au sein duquel Moscou accapare un rôle de plus en plus important, avec des coupures infrastructurelles progressives.
Cependant, le routage n’est pas le fait d’un seul acteur. En l’occurrence, à partir de 2014, les autorités ukrainiennes ont imposé des sanctions aux opérateurs ukrainiens qui voulaient s’interconnecter avec les opérateurs russes en Crimée. D’une certaine manière, le gouvernement ukrainien lui-même a provoqué sa perte de souveraineté sur les territoires qu’il revendiquait comme sien.
Les conséquences générales de la puissance topologique
Filtrage / blocage : contrôler l’accès internet à un pays est un moyen de pression, au même titre que le contrôle de ressources plus classiques comme le gaz ou le pétrole. Contrôler l’accès Internet d’une zone occupée permet de la déconnecter facilement en cas de problème, afin de générer un vacuum de communications et d’informations, engendrant de l’incertitude voire du chaos.
Espionnage : avoir la main sur les données qui passent par internet permet de détourner et d’inspecter les informations, y compris chiffrées.
Une appropriation territoriale par le réseau : appropriation des territoires disputés à travers l’architecture du réseau ; de fait, la Crimée et le Donbass sont intégrés au projet en cours du « Runet souverain », un projet d’Internet russe qui contrôle l’information et fait de la surveillance de masse, en censurant notamment des plateformes et services occidentaux, ce qui a un impact sur les services numérisés de l’État ukrainien, et qui entraîne sa perte de puissance régalienne.
L’appropriation territoriale par l’infrastructure logique est une stratégie opérationnelle russe très claire en 2022. Il s’agit d’un phénomène croissant, voire systématique dans les zones occupées. Le chargé du développement haut débit mobile au sein du ministère ukrainien pour la transformation numérique, Stanislav Prybytko, commentait ainsi : « The first thing the Russians do when they occupy Ukrainian territory is cut off the networks [from Ukraine] ».
Les enjeux spécifiques de l’accès à Internet en situation de conflit ouvert ou de haute intensité
Les communications interpersonnelles entre les territoires occupés ou non peuvent être coupées, la ligne de front sépare ainsi numériquement des territoires parfois très proches physiquement.
L’accès à l’information et à la diversité de l’information est compromis. L’organisation collective : la surveillance peut avoir des conséquences sur l’organisation de mouvements de résistance. Les services publics (Diia) comme privés (banques) sont perturbés.
Ces enjeux interrogent l’importance réelle du maintien du réseau, et plus précisément, d’un réseau indépendant. La réponse est complexe, mais il semble bien que depuis le début de la guerre en Ukraine, Internet apparaisse de manière croissante comme un besoin premier, au même titre que la nourriture ou le chauffage. Il s’agit donc de ce qu’on pourrait appeler une « weaponization » croissante des infrastructures logicielles, c’est-à-dire l’usage stratégique du routage des données par la Russie.
Conséquences annexes : la transformation de l’espace-temps des données
Ce nouveau routage implique également d’autres enjeux. En effet, si on se trouve d’un côté de la frontière ou de l’autre du front, on accède à des ressources à des vitesses différentes. Accéder à des ressources hébergées en Europe si on est à l’Est (Donetsk) est plus long que si on se trouve à l’Ouest (Kiev), car le chemin pris par les données y est rendu plus long et complexe. Par exemple, si l’on consulte un site d’information de presse français ou américain hébergé en Europe depuis une zone occupée en Ukraine, le temps de chargement sera plus long qu’en consultant un site russe. Cette différence est peu perceptible pour l’utilisateur, car elle est de l’ordre de 20 à 60 millisecondes, mais on peut faire l’hypothèse que cette latence rende l’accès à certaines ressources plus compliqué, et puisse avoir un impact sur les comportements en ligne.
Il reste à en mesurer l’impact réel ; la latence incite-t-elle davantage d’utilisateurs à ne lire que de la presse russe ? Cette question se pose également pour les services bancaires et financiers, qui en choisissant logiquement le réseau le plus rapide et le plus performant, les partenaires russes, risquent de restructurer les rapports économiques sur le long terme et renforcer l’appropriation du territoire.
Conclusions et ouvertures
L’architecture des réseaux de données offre à la Russie une forme de puissance topologique, qui se déploie à travers le réseau, dans les territoires occupés d’Ukraine. Cette puissance renforce l’appropriation territoriale russe, mais n’est pas toujours seulement une stratégie du pouvoir politique russe, puisqu’elle implique d’autres acteurs. La compréhension des stratégies actorielles nécessite un travail de terrain, dont les débuts ont eu lieu au Kirghizistan, et de nouvelles approches sociologiques des opérateurs Internet.
On constate une approche de plus en plus politique du routage par les acteurs étatiques, qui dans le cas de l’Ukraine, conduit à la consolidation d’une vision territoriale et stratégique du routage. Il s’agit de la première occurrence de re-routages systématiques dans un conflit ouvert.
Louis Pétiniaud met finalement l’accent sur la nécessité d’avoir plus de données sur le fonctionnement du réseau, au moyen d’une meilleure répartition des points d’observation du réseau, et sur le besoin de mieux comprendre le fonctionnement du réseau et les comportements des opérateurs et usagers, grâce à la pratique du terrain.
Remarques finales :
Les fronts se sont doublés d’une séparation numérique, alors que le cyberespace est conçu comme un espace sans frontières. Selon Louis Pétiniaud, le numérique ne rebat cependant pas toutes les cartes de la géographie, car on manque d’outils pour comprendre exactement les conséquences de cette « borderization » sur l’accès à telle ou telle ressource de chaque côté de ces « frontières numériques ». Il n’existe pas réellement une frontière numérique au sens propre, mais une distorsion. En fait, c’est l’espace-temps de la donnée qui est complètement modifié, et c’est cette distorsion qui fait frontière.
La ligne de front se trouve matérialisée dans le cyber-espace, bien que les connexions internet par satellite soient amenées à modifier progressivement cette vision.
Il existe en Ukraine une différence ville/campagne importante ; il y a donc des lieux où cette puissance topologique russe est sans effet, puisqu’elle dépend du niveau de développement du réseau et de la démographie.
Annabel Misonne et Marine Truffaut, mars 2023
-
10:15
A quoi ressemblera la Terre du futur (Earth 2050) ?
sur Veille cartographieCet article A quoi ressemblera la Terre du futur (Earth 2050) ? est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Fondé en 2017 par Kapersky, société russe de cyber sécurité, Earth 2050 est une carte interactive présentant des prédictions sur le monde de demain. Les prédictions et scénarios futuristes sont multiples et variés mais se concentrent tous sur le monde digital, les technologies, les développements sociaux et la manière dont ils modèleront le monde sur […]
Cet article A quoi ressemblera la Terre du futur (Earth 2050) ? est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
16:20
Visualiser la première loi de la géographie de W. Tobler ? L’auto-corrélation spatiale
sur Carnet (neo)cartographiquePréambule : Ce travail s’inscrit dans le cadre des réflexions collectives menées dans le cadre du projet Tribute to Tobler – TTT. pour redévelopper les méthodes de Tobler dans des environnements contemporains de géovisualisation.
Ce billet présente le Notebook Autocorrélation Spatiale [accéder] – English version : Spatial Autocorrelationréalisé par Laurent Jégou (Univ. de Toulouse 2/UMR LISST) et publié le 14 mars 2023.
“I invoke the first law of geography: everything is related to everything else, but near things are more related than distant things.”
« J’invoque la première loi de la géographie : tout interagit avec tout, mais les objets proches ont plus de relations que les objets éloignés. » Tobler, 1970.
Cette fameuse phrase est énoncée par Tobler en 1970, dans un article intitulé “A computer movie simulating urban growth in the Detroit region” publié dans la revue Economic geography, 46(sup1), 234-240 et disponible en ligne [PDF].
Laurent Jégou indique que Tobler a lancé cette idée un peu comme une boutade lors d’une réunion de l’International Geographical Union en 1969, puis a creusé cette question dans un article de 1970. L’époque étant aux premières réflexions sur l’utilisation d’un ordinateur en géographie, cette hypothèse est devenue une question de recherche fertile, qui a produit de nombreuses autres publications. Elle était déjà apparue chez R.A. Fisher en 1935, mais n’avait pas connu le contexte favorable de la géomatique pour se développer.
Cette “loi” est à l’origine des concepts de dépendance spatiale, de pondération des distances d’effets et d’autres analyses du rôle de l’espace et des distances. Nous allons nous intéresser ici à une famille d’indicateurs qui sont directement liés à la notion de relations spatialisées : l’autocorrélation spatiale.
***
L’autocorrélation spatiale est le degré selon lequel les objets proches sont plus reliés entre eux qu’avec des objets lointains. Ainsi, elle mesure la façon dont la valeur d’une variable est semblable pour des objets spatialement proches.
***
La mesure de l’autocorrélation spatiale implique donc de disposer d’une variable spatialisée et d’une métrique de distance, une façon de tenir compte de l’espacement géographique entre les objets.
Plusieurs recherches ont proposé des indicateurs pour mesurer cette autocorrélation spatiale. Laurent Jégou présente d’abord les indicateurs globaux qui correspondent à une valeur unique pour l’ensemble de la zone d’étude. Il s’agit de l’indice de contiguïté de Geary, ou “C de Geary” (Geary, 1954) et le I de Moran (1950). Le carnet présente ensuite les indicateurs locaux, tels que les versions locales du I de Moran et du C de Geary (Geary local et Getis&Ord) ; enfin ceux développés dans le champs de l’économétrie spatiale par Anselin (1995) sous le nom de LISA : Local Indicators of Spatial Association.
Le carnet propose de visualiser l’utilisation de ces indicateurs, en utilisant un jeu de données statistiques sur les logements, les ménages et des jeux de test sur les départements métropolitains français (Sources INSEE et IGN).
En fin de carnet, une carte interactive interactive est proposée représenter les différents indicateurs proposés, en jouant sur leurs paramètres : ci-après ceux qui ont permis de réaliser la carte précédente sur la part de résidences principales en 2019.
Accéder à la version interactive pour réaliser une carte
Réalisation : Laurent Jégou, 2023
Références :
– Laurent Jégou (2023) Autocorrélation Spatiale, Notebook Observable.
– Waldo R. Tobler (1970), A computer movie simulating urban growth in the Detroit region, Economic geography
– Anselin, L. (1995). Local indicators of spatial association—LISA. Geographical analysis, 27(2), 93-115. en ligne : [https:]]
– Getis, A., & Ord, J. K. (1992). The analysis of spatial association by use of distance statistics. Geographical analysis, 24(3), 189-206., en ligne : [https:]]Voir aussi :
TTT dans Neocarto
La collection TTT des travaux en français de et après Tobler : hal.archives-ouvertes.fr/TTT/
L’espace de travail collaboratif de TTT : ./tributetotobler/Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.
-
15:20
Quand les couleurs révèlent le contenu et la matérialité des cartes. L'exemple de l’Asie orientale du milieu du XVIIe au début du XXe siècle
sur Cartographies numériques
Source : Lange, D., Hahn, O. (2023). Colors on East Asian Maps. Their Use and Materiality in China, Japan and Korea between the Mid-17th and Early 20th Century. Brill Research Perspectives in Map History, p.1-87. Disponible en accès libre.
« Les couleurs sur les cartes de l’Asie de l'Est. Leur utilisation et leur matérialité en Chine, au Japon et en Corée entre le milieu du XVIIe et le début du XXe siècle ».Réumé
Pendant trois ans, des chercheurs ont étudié les couleurs sur les cartes d'Asie de l'Est, avec un accent mis sur les cartes réalisées entre le XVIIe et le XXe siècle. Le but était de saisir ces cartes dans leur matérialité (1) en explorant la signification et l'utilisation des couleurs et (2) en conduisant une analyse scientifique des couleurs utilisées dans le cadre d'une approche interdisciplinaire et d'une collaboration étroite entre sciences humaines et sciences naturelles. Le premier objectif a été atteint grâce à l'examen systématique et comparatif de la coloration de diverses cartes de la Chine, du Japon et de la Corée. A partir d'exemples limités mais représentatifs, l'étude donne un aperçu global des pratiques de coloration et de la signification de couleurs sur les cartes d'Asie de l'Est. Pour atteindre le deuxième objectif, les chercheurs ont entrepris des études scientifiques matérielles sur des cartes coloriées à la main de deux collections situées à Hambourg et à Berlin, qu'ils ont comparées avec les résultats scientifiques similaires de recherches sur les colorants ainsi que diverses sources textuelles tels que des manuels décrivant la production de pigments pour la peinture. Bien que le nombre de cartes soit limité, cette approche assez large a permis d'aboutir à un premier état des lieux concernant les colorants utilisés pour colorer les cartes en Asie de l'Est.
Ce que l'on peut retenir en résumé, c'est que les cartes imprimées n'étaient pas souvent coloriées à la main en Asie de l'Est. Des cartes manuscrites ont été produites pour un large gamme d'usages et sur une longue période, parallèlement aux cartes imprimées. C'est probablement une des causes qui expliquent qu'il n'existait pas de coloristes professionnels de cartes en Asie de l'Est. La coloration des cartes manuscrites était réalisée, selon toute vraisemblance, par ceux qui les dessinaient. Une forte baisse de l'activité de coloration à la main s'observe dès le XVIIIe siècle au Japon, du fait de l'essor du marché des estampes imprimées. Des pratiques typiques de coloration ont pu être identifiées pour les cartes d'Asie de l'Est en ce qui concerne leurs styles et leurs palettes de couleurs. Dans les trois régions, les couleurs en combinaison avec des signes ont été utilisées pour coder les informations sur les cartes. Les légendes permettant d'expliquer le code couleurs sont rares. Du fait qu'il était d'usage depuis des siècles de colorier les cartes manuscrites à la main, la coloration et le codage par couleurs étaient probablement stabilisés et tenus pour acquis.
Les investigations scientifiques matérielles ont montré que les couleurs utilisées dans les cartes étaient pour la plupart les mêmes que celles utilisées pour la peinture dans ces régions. L'analyse scientifique matérielle des colorants a été effectuée en utilisant exclusivement des méthodes non destructives, qui ont permis de préserver les matériaux en cours d'examen, mais ont limité aussi les conclusions. Il a été possible de distinguer les couleurs minérales et végétales et d'affiner leurs identifications, mais pas de tirer des conclusions quant aux régions d'origine des colorants. Il est probable que les couleurs minérales et végétales aient été obtenues principalement localement en Asie de l'Est, avec l'utilisation supplémentaire de colorants issu du commerce intercontinental. À partir de l'analyse des matériaux effectuée dans le cadre de ce projet, il a été constaté que de nouveaux colorants synthétiques venant d'Europe avaient été assez vite intégrés en Asie de l'Est dès le XIXe siècle. En ce qui concerne les systèmes de coloration des cartes, les chercheurs ont relevé des influences européennes, à travers principalement l'augmentation de la coloration fonctionnelle des masses terrestres à partir du XIXe siècle.
Les couleurs ont contribué à la fabrique des cartes, elles en ont affecté la matérialité, le contenu et l'utilisation. Comprendre le processus de coloration des cartes est essentiel pour l'étude de leur nature matérielle et de leur production ainsi que du contexte social, géographique et politique dans lequel elles ont été réalisées. La carte donne un aperçu des sociétés, des paysages et des territoires. De plus amples recherches seraient nécessaires, en particulier des études comparatives sur des cartes d'autres régions de l'Asie (Asie du Sud, du Sud-Est et Asie centrale). Il conviendrait également de conduire des analyses des matériaux pour les couleurs imprimées afin de pouvoir faire des comparaisons entre les couleurs utilisées pour l'impression et celles utilisées pour des cartes dessinées à la main. Il n'est pas toujours facile d'acquérir une compréhension complète des relations entre cartes et couleurs, entre coloration d'impression et coloration à la main avec leurs techniques de coloration respectives.
Les auteurs
Diana Lange est professeure invitée d'études sur l'Asie centrale à l'Université Humboldt de Berlin. Spécialiste de l'Asie centrale et orientale, elle s'intéresse à l'histoire et à l'exploration des savoirs, aux cultures matérielles et visuelles, à la cartographie et aux interactions culturelles.
Oliver Hahn est professeur d'archéométrie à Hambourg. Ses domaines de recherche comprennent l'analyse de manuscrits, de dessins, de peintures, de colorants et d'encres ainsi que la préservation du patrimoine culturel.
Articles connexes
Quand la couleur rencontre la carte (catalogue d'exposition à télécharger)
Cartographie des noms qui servent à désigner les couleurs en Europe (Mapologies)
Donnez-moi la couleur de votre passeport, je vous dirai où vous avez le droit d'aller (Neocarto)
Trois anciennes cartes de la Chine au XVIIIe siècle numérisées par l'Université de Leiden
L'histoire par les cartes : une carte japonaise de l'Afrique du début de l'ère Meiji (1876)
L'histoire par les cartes : la carte retraçant les voyages du navigateur chinois Zheng He au XVe siècle en version interactive
L'histoire par les cartes : Le Monde vu d’Asie, une histoire cartographique
L'histoire par les cartes : les représentations cartographiques de Kyoto pendant la période Tokugawa (1603–1868)
-
15:19
[VENµS] production of VM5 images restarts
sur Séries temporelles (CESBIO)We have had to cancel the production of VENµS L1C and L2A products for one month, because the footprints of VENµS images tend to change more than anticipated. The ground segment recognizes the sites by the coordinates of the corners, and the tolerances were not large enough. This problem has been understood and corrected by the VENµS team, and they managed to finally restart the production this week. The products are available from the CNES distribution site of Theia.
VENµS most recent products from the catalogue (screen copy on the 17th of March).
The level 1C (Orthorectified TOA reflectances) , and Level 2A (Surface reflectances with a cloud mask) are now produced with a short delay. We still need to fine tune some parameters for sites with a large snow cover. The L2A production has not started yet for some sites, as the level 2A production only starts when 8 L1C products are available (and L1C products are only produced when the images are cloud free).
We are very sorry for this difficult start of production, and apologize to our users who are waiting for the data. We now expect to have a much steadier production in the coming weeks.
-
21:36
Rendre la ville plus intelligente grâce à la géomatique
sur Veille cartographieCet article Rendre la ville plus intelligente grâce à la géomatique est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
1. Présentation L’ensemble des technologies numériques sont des vecteurs principaux de changements économiques et sociaux. Les technologies de la géomatique ont ceci de particulier qu’elles permettent la prise de décisions plus informée, se basant sur une connaissance du contexte spatial. Ainsi, la géomatique permet l’optimisation des services et de la gestion du territoire et de […]
Cet article Rendre la ville plus intelligente grâce à la géomatique est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
17:17
Journée d’études: “Numérisation 3D : le plan de Charleville, dit plan Dodet, 1724”, 6 avril 2023
sur Cartes et figures du mondeRésultats du projet et perspectives Jeudi 6 avril 2023, 13 h 30 – 17 h 30 Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine, auditoriumRéalisé en 1724 par l’architecte Nicolas Dodet pour Louis Henri de Condé, le plan dit Dodet est une représentation en trois dimensions de la ville de Charleville (Ardennes). Rappelant les plans reliefs construits à partir de la fin du XVIIe siècle, les élévations des façades des principaux bâtiments et des immeubles de la ville, dessinées sur papier fort, ont été collées perpendiculairement sur le réseau des rues et des places de sorte à former un plan « maquette ».
En 2021-2022, une campagne de numérisation et de captation 3D du plan Dodet a été entreprise dans le cadre d’un partenariat entre les Archives nationales et le Centre Roland Mousnier (CNRS, Sorbonne Université). Elle a permis de réaliser un « jumeau numérique » du plan destiné à constituer une base de données sociodémographiques de la population de Charleville, de sa création au début du XXe siècle.
Programme de la journée
Introduction :
13 h 45 : Un projet R&D mené en partenariat avec le Centre Roland Mousnier,
CNRS – Sorbonne Université,
par Bruno Ricard, directeur des Archives nationales
CONTEXTE DU PROJET
14 h
À l’origine, ANR MPF (mobilités, populations, familles)
par François-Joseph Ruggiu, professeur à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université, Centre Roland Mousnier (CNRS, Sorbonne Université) et Maison française d’Oxford (CNRS, MEAE et Université d’Oxford)
14 h 15
Le partenariat scientifique entre les Archives départementales des Ardennes et Sorbonne Université pour l’exploitation du fonds déposé des archives communales de Charleville
par Léo Davy, directeur des Archives départementales des Ardennes
14 h 30
Le plan Dodet comme source historique de la connaissance de Charleville
par Youri Carbonnier, professeur histoire moderne à l’Université d’Artois, Centre de Recherche et d’Etudes Histoire et Sociétés (CREHS), Arras
14H45
Le plan maquette de Charleville des Archives nationales : un objet original
par Nadine Gastaldi, Mission Cartes et Plans, Archives nationales
DE LA CONCEPTION A LA MODELISATION NUMERIQUE DU PLAN DODET
15 h
Conception et mise en place de la captation
par Sylvain Rassat, ingénieur d’études au CNRS ; Marc Paturange, responsable de l’atelier de photographie, et William Siméonin, photographe, Archives nationales
15 h 15
Lasergrammétrie
par Grégory Chaumet, ingénieur en numérisation et modélisation, Centre André Chastel, Sorbonne Université
15 h 30
La prise de vue
par William Siméonin
15 h 45
Les post traitements pour élaborer l’objet numérique
par Sylvain Rassat
16 h pause
PERSPECTIVES
16 h 15
Finalisation du modèle 3D
par Grégory Chaumet
16 h 30
Diffusion et médiation
par Carole Marquet-Morelle, directrice des musées de Charleville-Mézières
16 h 45
Diffusion et archivage
par Flore Hervé, responsable du département de l’image et du son, Archives nationales
Découvrir la vidéo de présentation de la modélisation du plan « Dodet » [https:]]
20230406_JE_Numerisation-3DTélécharger
-
10:34
Pyris: servir et visualiser des données socio-économiques publiques
sur OslandiaCombiner open source, géodata et visualisation de données est l’un de nos exercices favoris chez Oslandia. À ce petit jeu, le projet Pyris coche pas mal de cases et permet de nous exercer sur les données proposées par l’INSEE.
Fruit d’un effort initial de Damien Garaud, camarade Data Scientist qui a passé quelques années chez Oslandia (un grand merci à lui !), ce projet est poursuivi en interne depuis quelques temps déjà dans le cadre de l’investissement d’Oslandia en faveur de l’Open source. Pyris a connu une refonte récente qui change radicalement son aspect !
Pyris, qu’est-ce que c’est ?Pyris s’intéresse aux IRIS de l’INSEE, ces unités géographiques homogènes servant de découpage pour la construction des indicateurs socio-économiques, et étant notamment exploitées à chaque recensement de la population.
En termes de techno, le projet Pyris se décompose selon les briques suivantes :
- Une base PostGIS pour stocker les données socio-économiques de l’INSEE et les géométries associées aux IRIS (donnée IGN).
- Une API Flask pour servir la donnée stockée en base.
- Un front en React.js déployé sur data.oslandia.io/pyris en guise de site de démonstration.
Page d’accueil de Pyris
Évolutions récentesUne instance de Pyris est désormais branchée sur le site vitrine de nos applications data, au même titre que Jitenshea et Deeposlandia.
Par ailleurs, les données d’entrée ont été mise à jour, avec l’exploitation des derniers millésimes disponibles (census 2019 pour les données socio-économiques, version 2022 des contours IRIS)
En outre, la principale évolution qui a marqué la vie du projet dernièrement est la migration du front, de Bootstrap vers React.js. Le design de l’application web a été repensé, pour un résultat esthétiquement plus abouti. Voici une comparaison du rendu avant/après la refonte.
Page d’accueil, avant/après
Carte Leaflet, avant / après
Dashboard IRIS, avant/après
Feuille de routeDans les prochains mois, nous espérons poursuivre les efforts de développement sur ce projet, pour génériciser son approche. Parmi les tâches envisagées, nous comptons :
- simplifier les scripts d’agrégation de données ;
- intégrer au projet les IRIS des Outre-Mer ;
- considérer les évolutions sur plusieurs millésimes ;
- comparer des IRIS entre eux, ou un IRIS avec des moyennes locales et/ou nationales ;
- améliorer la qualité logicielle (lints, tests unitaires, CI).
Si vous aussi voulez participer à la vie de Pyris, rejoignez-nous sur le projet Gitlab, ou contactez-nous à infos@oslandia.com !
-
18:20
Préparez la conférence QGIS FR avec QDT
sur GeotribuAfin de suivre au mieux les rencontres 2023 des utilisateurs francophones de QGIS, je vous propose de déployer facilement un profil QGIS avec tout ce qu'il faut dedans pour suivre les ateliers et présentations. Bonne conférence !
-
18:20
Préparez la conférence QGIS FR avec QDT
sur GeotribuAfin de suivre au mieux les rencontres 2023 des utilisateurs francophones de QGIS, je vous propose de déployer facilement un profil QGIS avec tout ce qu'il faut dedans pour suivre les ateliers et présentations. Bonne conférence !
-
10:11
Evolution de l'implantation humaine en Espagne à partir de données multi-temporelles (1900-2020)
sur Cartographies numériquesSource : Uhl, J. H., Royé, D., Burghardt, K., Aldrey Vázquez, J. A., Borobio Sanchiz, M., and Leyk, S.: HISDAC-ES : Historical Settlement Data Compilation for Spain (1900–2020), Earth System Science Data, 2 Mar 2023, [https:]]
Résumé
Les mesures multi-temporelles permettant de quantifier les changements à la surface de la Terre sont essentielles pour comprendre de nombreux processus naturels, anthropiques et sociaux. Les chercheurs utilisent généralement des données de télédétection pour quantifier et caractériser ces changements dans l'utilisation des terres et la couverture terrestre (LULC). Cependant, ces sources de données sont limitées dans leur disponibilité avant les années 1980. Alors qu'une fenêtre d'observation de 40 à 50 ans est suffisante pour étudier les changements LULC les plus récents, des processus tels que l'urbanisation, l'aménagement du territoire et l'évolution des systèmes urbains opèrent souvent sur des périodes plus longues couvrant plusieurs décennies, voire des siècles. Ainsi, pour quantifier et mieux comprendre ces processus, des sources de données historiques et géospatiales alternatives sont nécessaires pour remonter plus loin dans le temps. Cependant, de telles données sont rares et le traitement est à forte intensité de main-d'œuvre, impliquant souvent un travail manuel.
Pour surmonter le manque de connaissances quantitatives sur les systèmes urbains et l'environnement bâti qui en résulte avant les années 1980, nous exploitons les données cadastrales qui comprennent l'utilisation du bâtiment et l'année de construction. Nous avons scrappé, harmonisé et traité plus de 12 000 000 d'empreintes de bâtiments, y compris les années de construction, pour créer une série de surfaces quadrillées à multiples dimension, décrivant l'évolution des établissements humains en Espagne de 1900 à 2020, avec une résolution spatiale de 100 m et une résolution temporelle de 5 ans. Ces surfaces comprennent des mesures de la densité de construction, de l'intensité bâtie et de l'utilisation des terres bâties. Nous avons évalué nos données par rapport à une variété de sources de données, y compris des données de télédétection sur les établissements humains et des données sur la couverture terrestre, des représentations historiques de l'utilisation des terres basées sur des modèles, ainsi que des cartes historiques et des images aériennes historiques, et trouver des niveaux élevés de correspondance. :
Les données concernant les établissements humains pour l'Espagne (HISDAC-ES) sont disponibles en téléchargement sous forme de fichiers raster :
[https:]]Settlement development in Spain from 1900 to 2020. Impressive change in the last 120 years. This animation is based on our new high-resolution dataset, already available as a preprint ? [https:]] #rstats #opendata #dataviz pic.twitter.com/jsiNH1uk9C
— Dr. Dominic Royé (@dr_xeo) March 10, 2023
Articles connexes[?ESTUDIO] ¿Os acordáis del mapa viral de la ciudad de Valencia? En colaboración con un equipo internacional hemos construido la primera superficie de 100x100m del desarrollo urbano en España basado en datos del Catastro 1900-2020 con una resolución temporal de 5 años. #ciudad? pic.twitter.com/xPoCc77PlW
— Dr. Dominic Royé (@dr_xeo) March 2, 2023
Cartographier l'empreinte humaine à la surface du globe
Les cartes par densité de points deviennent de plus courantes et accessibles
S'initier à la cartographie par densité de points sur le site Néocarto
Combien de châteaux en Espagne, 10 000 voire plus ? Une story map proposée par le journal El-Confidencial
Une cartographie détaillée des biens appartenant à l'Église en Espagne
L'histoire par les cartes : la recension des symboles franquistes en Espagne
La carte des résultats aux élections législatives en Espagne (scrutin du 28 avril 2019)
-
18:30
Un modèle géologique retraçant la surface de la Terre au cours des 100 derniers millions d'années
sur Cartographies numériques
Source : Hundred million years of landscape dynamics from catchment to global scale (Science, 2023, vol. 379, Issue 6635, p. 918-923)Le projet a débuté il y a environ trois ans lorsque les auteurs ont commencé à développer un nouveau modèle d'évolution du paysage à l'échelle mondiale, capable de simuler des millions d'années de changement. Ils ont également pu y ajouter d'autres informations de paléogéographie retraçant l'histoire des paysages de la Terre. Pour cette nouvelle étude, ils ont utilisé des reconstructions tectoniques de pointe et des simulations des climats passés à l'échelle mondiale.
Les simulations informatiques ont mobilisé l'infrastructure informatique nationale de l'Australie qui repose sur des centaines de processeurs informatiques. Chaque simulation a pris plusieurs jours, construisant une image complète pour reconstruire les 100 derniers millions d'années de l'évolution de la surface de la Terre. Cette puissance de calcul a permis d'aboutir à des cartes mondiales en haute résolution qui montrent les paysages terrestres en élévation, ainsi que les flux d'eau et de sédiments.
L'étude a révélé des détails sur le rôle que la surface de la Terre a pu jouer dans le mouvement des sédiments du sommet des montagnes aux bassins océaniques, régulant le cycle du carbone et les fluctuations climatiques de la Terre dans le temps.
L'évolution du paysage de la Terre au cours des 100 derniers millions d'années (licence Creative Commons)
Le logiciel scientifique goSPL utilisé pour cette étude est disponible sur [https:]] et la documentation du logiciel se trouve sur https://gospl.readthedocs.io.
Les auteurs fournissent également une série de blocs-notes Jupyter utilisés pour le pré- et le post-traitement des ensembles de données et des sorties de modèles qui peuvent être suivis pour reproduire certaines des simulations et des sorties présentées dans l'article et sont accessibles sur :
https://github.com /Geodels/gospl-global-workflows
La reconstruction de la paléoélévation PALEOMAP et les fichiers de rotation et de géométrie GPlates associés peuvent être téléchargés à partir de :
[https:]]
Les cartes de paléo-précipitations du modèle HadCM3BL-M2.1aD sont disponibles auprès de la Bristol Research Initiative for the Dynamic Global Environment (BRIDGE) :
https://www.paleo.bristol.ac.uk
Les résultats des simulations fournis sous forme de fichiers netcdf contiennent quatre paramètres : élévation, accumulation de débit rempli (rivières avec lacs), accumulation de débit (rivières uniquement) et bassin versant (bassins de drainage). Ils sont disponibles à un intervalle de 5 Myr à partir de ce référentiel.
Articles connexes
Un nouveau modèle de plaques tectoniques pour actualiser notre compréhension de l'architecture de la Terre
Cartes et données sur les séismes en Turquie et en Syrie (février 2023)
Cartes-posters sur les tsunamis, tremblements de terre et éruptions volcaniques dans le monde (NOOA, 2022)
Carte-poster des tremblements de terre dans le monde de 1900 à 2018 (USGS)
Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
Une anamorphose originale montrant l'exposition accrue des populations au risque volcanique
Les éruptions volcaniques et les tremblements de terre dans le monde depuis 1960
Carte lithologique de la France au 1/50 000e sur InfoTerre (BRGM)
Asteroid Launcher, un outil pour simuler l'impact d'un astéroïde sur la Terre
-
16:16
Appel à communications : “Art(s) et Cartographie(s)”, date-butoir : 30 avril 2023
sur Cartes et figures du mondeLa Commission Histoire du Comité Français de Cartographie organise le 25 novembre 2023 à l’Institut national d’histoire de l’art à Paris une Journée d’études intitulée « Art(s) et cartographie(s) ».
Par-delà les études classiques sur la place spécifique de la cartographie dans l’histoire des savoirs scientifiques, et les analyses répétées sur les engagements de la cartographie (et des cartographes) dans diverses opérations politiques, il est nécessaire d’envisager les relations de la cartographie avec les arts et les artistes ainsi que ses formes d’implication dans les cultures visuelles des sociétés modernes et contemporaines. Les recherches sur ce sujet sont déjà nombreuses, et fructueuses, et ont permis d’établir de façon décisive les multiples niveaux et formes d’interaction entre les mondes de la cartographie et les mondes de l’art.
Cette Journée d’études souhaiterait être l’occasion de rassembler et de confronter quelques-unes des pistes principales de la recherche actuelle et, en ce sens, elle accueillera des propositions dans plusieurs directions :
1/ Les artistes et la cartographie
Les artistes, depuis longtemps, ont mobilisé la cartographie dans leurs œuvres et ont eux-mêmes dessiné des cartes. Des peintres furent impliqués à la Renaissance dans la réalisation des cartes à grande échelle ; les « pourtraiteurs » au service des corps de ville ont pleinement participé au renouvellement de la cartographie urbaine et de la chorographie à l’époque moderne ; les ingénieurs des Ponts et Chaussées au XVIIIe siècle étaient formés à la cartographie comme au dessin de paysages. Aujourd’hui, de nombreux artistes font de la cartographie un domaine d’investigation privilégié. Ils et elles conçoivent des cartes, ou bien utilisent des cartes déjà faites, les transforment, les assemblent, ou les insèrent dans leurs œuvres. La cartographie est un champ d’actions artistiques très variées et, parfois même, une forme de l’art. On aimerait, au cours de cette Journée d’études, réunir des contributions qui viendraient à la fois illustrer et interroger cette longue fréquentation des artistes et de la cartographie. Les propositions peuvent aborder les périodes les plus anciennes comme les contemporaines.
2/ La cartographie et les métiers d’art
De façon plus spécifique, on aimerait aussi interroger les circulations professionnelles, les transferts et transmissions de pratiques, entre art et cartographie, là encore sur un temps long. Quels sont les métiers d’art impliqués dans les opérations de fabrication des cartes ? Comment, par exemple, s’articulent en termes de pratiques et d’identités professionnelles, les intentions scientifiques, informationnelles, et les motivations décoratives, ornementales, ou symboliques ? Ou bien, autre exemple, peut-on dégager la présence de « styles » ou d’« écoles » dans l’écriture des cartes ? Ou encore, peut-on repérer les trajectoires par lesquelles les cartes sont introduites, reproduites et mobilisées dans les entreprises de divertissement et plus généralement dans les cultures visuelles de leur époque ?
3/ Cartographie, collections, et marché de l’art
Les cartes sont des objets, parfois luxueux, souvent conservés et exhibés (ou au contraire dissimulés) comme des pièces précieuses. Et, à cet égard, elles sont recherchées par des spécialistes, des amateurs, des collectionneurs fortunés, mais aussi des institutions publiques de conservation et de documentation. Autrement dit les cartes, au-delà de leur dimension cognitive, ont d’autres valeurs, tout à la fois affectives, symboliques, patrimoniales, et marchandes, et à ce titre leur circulation dans le public dépend aussi des possibilités et des contraintes du marché. Cette Journée réunira des contributions qui voudront mener l’interrogation dans cette direction : la carte comme objet de collection, comme objet convoité, exhibé pour le prestige ou dissimulé à des fins de capitalisation. Elle aimerait mettre en lumière le rôle décisif des collectionneurs, curateurs, ou autres animateurs du marché, dans la circulation des objets cartographiques et, au-delà, des contenus de connaissance que ces objets véhiculent.
Modalités pratiques
Les propositions de communication (environ 1500 signes), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à envoyer à l’adresse suivante : catherine.hofmann@bnf.fr
avant le 30 avril 2023.
Le comité de sélection se réunira en mai et communiquera les résultats de l’appel à communication courant juin. Les communications retenues auront vocation à être publiées dans un numéro de la revue du Comité français de cartographie, Cartes & Géomatique, au courant de l’année 2024.
Bibliographie indicative
Ouvrages
Baynton-Williams Ashley, The curious map book. Chicago, The University of Chicago Press, 2015, 240 p.
Besse Jean-Marc et Tiberghien Gilles A. (ed.), Opérations cartographiques, Arles : Actes Sud ; [Versailles] : ENSP, 2017, 1 vol. (345 p.)
Béziat Julien, La carte à l’oeuvre : cartographie, imaginaire, création, Pessac : Presses universitaires de Bordeaux : Centre de recherche CLARE-ARTES, 2014, Collection ARTES, 1 vol. (162 p.)
Buci-Glucksmann Christine, L’oeil cartographique de l’art, Paris : Galilée, 1996, 1 vol. (177 p.)
Cartwright William, Gartner Georg, Lehn Antje (ed.), Cartography and art, New-York : Springer, 2009, collection : Lectures Notes in Geoinformation and Cartography, 1 vol. (391 p.)
Casey Edward S., Earth-mapping : artists reshaping landscape, Minneapolis : University of Minnesota Press, 2005, 1 vol. (242 p.)
Castro Terasa, La Pensée cartographique des images. Cinéma et culture visuelle, Lyon, Aléas, 2011.
Cosgrove Denis, Apollo’s eye : a cartographic genealogy of the earth in the western imagination. Baltimore ; London : Johns Hopkins university press, 2001, 1 vol. (331 p.)
Dorrian Mark and Pousin Frédéric (ed.), Seeing from above : the aerial view in visual culture. London : I.B. Tauris, 2013, 1 vol. (312 p.)
Dryansky Larisa, Cartophotographies : de l’art conceptuel au land art, [Paris] : CTHS : INHA, Institut national d’histoire de l’art, 2017, 1 vol. (335 p.)
Ferdinand Simon, Mapping beyond measure : art, cartography, and the space of global modernity, Lincoln : University of Nebraska Press, 2019, 1 vol. (298 p.)
Field Kenneth, Cartography : a compendium of design thinking for mapmakers, Redlands, California : Esri Press, 2018, 1 vol. (549 p.)
Harley John B. and Woodward David; Monmonier Mark; Edney Matthew H. and Pedley Mary Sponberg (ed.), The history of cartography, Chicago ; London : The University of Chicago press, 1987-, vol. 1- 4, 6. [Volumes 1, 2, 3 et 6 accessibles en ligne sur le site de l’éditeur : https://press.uchicago.edu/books/HOC/index.html]
Harmon Katharine, You are here : personal geographies and other maps of the imagination. New York : Princeton architectural press, 2004, 1 vol. (191 p.)
Hofmann Catherine (ed.), Tesson Sylvain (préf.), Artistes de la carte : de la Renaissance au XXIe siècle : l’explorateur, le stratège, le géographe, Paris : Autrement, 2012, 1 vol. (223 p.)
Landsman Rozemarijn, Vermeer’s maps, New York, The Frick Collection, DelMonico Books, 2022, 128 p.
Lewis-Jones Huw, The Writer’s map : an atlas of imaginary lands, Chicago : The University of Chicago Press, 2018, 1 vol. (256 p.)
Paez Roger, Operative mapping : maps as design tools. New York : Actar Publishers ; [Barcelona] : ELISAVA, 2019, 1 vol. (327 p.)
Rodney Shirley, Courtiers and cannibals, angels and amazons: the art of the decorative cartographic titlepage, GH Houten : HES & DE GRAAF, 2008, 1 vol. (272 p.)
Schulz Juergen, La cartografia tra scienza e arte : carte e cartografi nel Rinascimento italiano, Modena : F. C. Panini, 2006, 1 vol. (202 p.)
Woodward David (ed.), Art and cartography: six historical essays, Chicago ; London, University of Chicago press, 1987, collection : The Kenneth Nebenzahl Jr. lectures in the history of cartography, 1 vol. (249 p.)
Catalogues d’expositions (par ordre chronologique)
Cartes et figures de la terre [Exposition, Centre Georges Pompidou, Paris, 24 mai-17 novembre 1980]. Paris : Centre Georges Pompidou, Centre de création industrielle, 1980, 1 vol. (479 p.)
Monique Pelletier (ed.), Couleurs de la Terre : des mappemondes médiévales aux images satellitales. [Exposition. Paris, BnF, « Figures du ciel et Couleurs de la Terre », 8 octobre 1998-10 janvier 1999]. Paris : Seuil : BnF, 1998, 1 vol. (175 p.)
Barber Peter and Harper Tom, Magnificent maps : power, propaganda and art [Exposition. Londres, British Library. 2010]. London : The British Library, 2010. 1 vol. (176 p.)
Monsaingeon Guillaume (ed.), Mappamundi, art et cartographie [Exposition, Toulon, Hôtel des arts, Centre d’art du Conseil général du Var, 16 mars-12 mai 2013], Marseille : Parenthèses, impr. 2013, 1 vol. (190 p.)
Gehring Ulrike, Weibel Peter (ed.), Mapping spaces : networks of knowledge in 17th century landscape painting [Exposition, ZKM Museum of contemporary art, Karlsruhe, April 12 – July 13, 2014], Munich : Hirmer, 2014, 1 vol. (504 p.)
Harper Tom (ed.), Maps and the 20th century : drawing the line [Exposition, British Library exhibition, 4 November 2016 – 1 March 2017]. London : British Library, 2016, 1 vol. (256 p.)
Dumasy-Rabineau Juliette, Gastaldi Nadine, Serchuk Camille, Quand les artistes dessinaient les cartes : vues et figures de l’espace français, Moyen âge et Renaissance [exposition, Paris, Hôtel de Soubise-Musée des Archives nationales, 25 septembre 2019-6 janvier 2020], Paris : le Passage : Archives nationales, 2019, 1 vol. (239 p.)
-
15:41
La moitié des zones humides d'Europe, des États-Unis et de la Chine ont disparu en trois siècles
sur Cartographies numériques
Source : Fluet-Chouinard, E., Stocker, B.D., Zhang, Z. et al., Extensive global wetland loss over the past three centuries (Nature, 2023, vol. 614, p 281–286).L'étude scientifique, parue dans la revue Nature en février 2023, montre une perte mondiale de 20 % depuis 1700 - ce qui est moins que prévu. En Europe, aux États-Unis et en Chine c'est toutefois plus de la moitié des zones humides qui ont disparu depuis 1700. Ce qui équivaut à la disparition d'un territoire de la superficie de l'Inde.
Jusqu'à présent, on ne savait pas combien il restait de zones humides. Les estimations depuis 1700 variaient entre 28% et 87%, soit une fourchette énorme. Les chercheurs ont combiné des archives historiques à l'échelle mondiale avec des cartes de zones humides actuelles afin de pouvoir se forger une idée plus précise. Ils estiment qu'environ 20% des zones humides à la surface de la Terre ont été détruites. L'Europe est la zone la plus touchée, l'Irlande ayant perdu plus de 90 % de ses zones humides, l'Allemagne, la Lituanie et la Hongrie plus de 80 %, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Italie plus de 75 %.
Reconstruction des superficies de zones humides drainées, perdues ou converties entre 1700 et 2020
(source : Fluet-Chouinard, E., Stocker, B.D., Zhang, Z. et al., Nature, 2023)
Bien que certaines régions soient très durement touchées, l'analyse d'ensemble montre qu'il reste encore des espaces à sauvegarder. « C'est une bonne nouvelle, il n'est pas trop tard pour protéger la majorité des zones humides dans le monde », a déclaré l'auteur principal de l'étude Etienne Fluet-Chouinard (Université de Stanford). Pendant des milliers d'années, les zones humides ont été considérées par les agriculteurs comme des terres improductives. Au cours du siècle dernier, le taux de destruction a rapidement augmenté. Combiné à l'impact de la crise climatique, le prélèvement en eaux souterraines, les incendies et l'élévation du niveau de la mer ont contribué, selon les chercheurs, à faire des zones humides l'un des écosystèmes les plus menacés au monde.
Les estimations précédentes étaient probablement erronées car les scientifiques avaient tendance à se concentrer sur les régions où la perte était la plus importante (celles où vit la majorité de la population), puis à extrapoler ces chiffres. Mais de vastes quantités de tourbières et de plaines inondables existent encore dans des régions peu peuplées telles que le nord du Canada, la Sibérie, le Congo et l'Amazonie. Il y a aussi beaucoup de zones humides en Alaska, ce qui ramène la perte moyenne aux États-Unis à environ 40 %.
À l'échelle mondiale, plus de 60 % des pertes ont été causées par le drainage des terres destinées à la culture, suivi par la conversion pour faire des rizières (18 %) et la création de zones urbaines (8 %). Moins de 1 % a été perdu pour l'extraction de la tourbe. À l'échelle mondiale, les tourbières stockent deux fois plus de carbone que les forêts du monde , ce sont donc des écosystèmes cruciaux à préserver si l'on veut atteindre les objectifs climatiques.
Les zones humides sont importantes pour la biodiversité : jusqu'à 40 % des espèces de la planète y vivent et s'y reproduisent. Ils purifient également l'eau, protègent contre les inondations et améliorent le bien-être physique des habitants des zones urbaines.
« Maintenant que nous connaissons l'ampleur de la perte - et les avantages perdus avec les zones humides - nous pouvons prendre des décisions plus éclairées sur la façon dont nous voulons gérer nos paysages.
Les scripts utilisés pour traiter les données d'entrée, modéliser et calibrer la reconstruction de la perte des zones humides et produire les chiffres sont disponibles sur Github.
Articles connexes
L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse
Un jeu de données SIG sur les fleuves qui servent de frontières dans le monde
La cartographie des déchets plastiques dans les fleuves et les océans
Données de réanalyse hydrologique concernent les débits fluviaux et les inondations (GloFAS v4.0)
-
8:46
Meduseo : l’application qui vous aide à éviter les plages infestées de méduses
sur Veille cartographieCet article Meduseo : l’application qui vous aide à éviter les plages infestées de méduses est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Les méduses sont une préoccupation majeure pour les baigneurs sur les plages du monde entier, car elles peuvent provoquer des piqûres douloureuses et potentiellement dangereuses. Heureusement, une application appelée Meduseo est là pour vous aider à éviter les zones infestées de méduses. Meduseo a été créé en 2019 par Jérémy Deverdun, un chercheur en […]
Cet article Meduseo : l’application qui vous aide à éviter les plages infestées de méduses est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
23:34
La vraie carte du monde (Chéri Samba)
sur Carnet (neo)cartographiqueSamba wa Mbimba N’zingo Nuni Masi Ndo Mbasi dit Chéri Samba est un monument de l’art contemporain africain au point où je ne sais plus si je chérie ce Samba parce qu’il en est un porte-drapeau, de la peinture noire d’aujourd’hui, ou bien parce que j’apprécie ses œuvres, certaines d’entre elles mobilisant des représentations cartographiques du monde. CQFD.
Chéri Samba émerge sur la scène artistique internationale en 1989, dans l’exposition Magiciens de la Terre qui avait présenté une centaine d’artistes contemporains « non occidentaux » à Paris : au Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou et à la Grande Halle de la Villette, en même temps.
La vraie carte du monde est depuis lors très connue des férus de l’art contemporain africain. Acquise en 2012 par la Fondation Cartier pour l’art contemporain, cette œuvre a été notamment présentée en 2004, lors de l’exposition J’aime Chéri Samba ;, en 2011 lors de l’exposition Mémoires Vives et en 2015, lors de Beauté Congo 1926-2015 Congo Kitoko.
La Vraie Carte du Monde (200 x 300 x 3 cm) met en scène un auto-portrait de son auteur placé au milieu d’un planisphère évoquant celui de Peters, mais renversé et aplati dans son hémisphère sud. L’ensemble est présenté sur un fond sombre, bleu nuit qui semble traduire un environnement au froid intense, qui s’oppose à la chaleur de terres flamboyantes.
Le personnage apparaît comme incrusté dans la toile, au cœur même du planisphère. Il est vêtu d’un blouson aux motifs bleus (assortis au fond) qui évoquent un camouflage militaire ; il est surmonté d’un sweat-shirt zippé au ton blanc qui tranche à la fois avec le blouson et avec le col rayé de bandes rouge et noire.
A l’exception de quelques terres bleuies, situées aux confins de l’hémisphère sud, les pays du monde sont dans l’ensemble représentés dans un dégradé de tons chauds allant du rouge au blanc, jusqu’au jaune dans sa partie centrale.
La toile montre l’image d’un monde en feu en son cœur, qui pourrait logiquement évoquer l’urgence climatique contemporaine. Une urgence depuis laquelle émerge, tel un patriarche, un homme noir dénonçant en silence, avec un regard aussi profond que l’attitude et le sourire sont énigmatiques, le préoccupant état actuel du monde.
Chéri Samba indique qu’il a eu l’idée de faire cette carte après avoir consulté l’ouvrage Mes étoiles noires de Lilian Thuram, duquel il s’est senti proche et responsable.
C’est pourquoi il reprend un passage de l’ouvrage de Thuram qu’il mentionne telle une broderie, en fil blanc sur fond noir, au bas de la toile.
« Non, cette carte n’est pas à l’envers… Les cartes que nous utilisons généralement placent l’Europe en haut et au centre du monde. Elle paraît plus étendue que l’Amérique latine alors qu’en réalité elle est presque deux fois plus petite : l’Europe s’étend sur 9,7 millions de kilomètres carrés et l’Amérique latine sur 17,8 millions de kilomètres carrés. Cette présente carte questionne nos représentations. En effet, le géographe australien Stuart McArthur, en 1978, a placé son pays non plus en bas et excentré, mais en haut et au centre. Cette carte résulte aussi des travaux de l’Allemand Arno Peters, en 1974, qui a choisi de respecter les surfaces réelles de chaque continent. Il montre, par exemple, que l’Afrique avec ses 30 millions de kilomètres carrés, est deux fois plus grande que la Russie qui compte 17,1 millions de kilomètres carrés. Pourtant, sur les cartes traditionnelles, c’est le contraire… Placer l’Europe en haut est une astuce psychologique inventée par ceux qui croient être en haut, pour qu’à leur tour les autres pensent être en bas. C’est comme l’histoire de Christophe Colomb qui « découvre » l’Amérique, ou encore la classification des « races » au XIXe Siècle qui plaçait l’homme blanc en haut de l’échelle et les autres en bas. Sur les cartes traditionnelles, deux tiers de la surface sont consacrés au « Nord », un tiers au « Sud ». Pourtant, dans l’espace, il n’existe ni Sud ni Nord. Mettre le Nord en haut est une norme arbitraire, on pourrait tout aussi bien choisir l’inverse. Rien n’est neutre en termes de représentation. Lorsque le Sud finira de se voir en bas, ce sera la fin des idées reçues. Tout n’est qu’une question d’habitude. »
Cette longue citation accompagne ainsi la mise en scène par l’auteur de son auto-portrait pour souligner que c’est « L’Afrique qui fait que le Monde existe ».
L’auteur représente alors le continent noir telle qu’il le voit, selon ses dires. Il use pour cela d’une projection cartographique lui permettant de placer l’hémisphère sud au nord, et, de l’étendre de sorte qu’il occupe les trois quarts de la toile. Il balaie ainsi l’image usuelle du Monde renvoyée par la projection euro-centrée traditionnellement adoptée et qui permet à certains de se sentir injustement au-dessus des autres : « […] il y a des gens qui se croient supérieurs et qui se placent en haut alors que les autres sont placés en bas […]».
_____________
Visiter l’exposition J’aime Cheri Samba présentée en 2004 à Paris par la Fondation Cartier.
En français sous titré en allemand.Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.
-
17:14
Ancien atlas scolaire et vision nationale. L'exemple de l'Atlas de la République mexicaine (1899)
sur Cartographies numériques
Cet "Atlas méthodique de l'enseignement de la géographie de la République mexicaine" par Antonio Garcia Cubas est consultable sur le site de cartes historiques de David Rumsey. Edité d'abord en N&B lors de la première édition (1874), puis en couleur lors de l'édition de 1899, il constitue un ouvrage de référence pour enseigner la géographie du Mexique à la fin du XIXe siècle. On peut le voir comme un véritable programme politique pour célébrer la jeune nation mexicaine.« Atlas metodico para la ensenanza de la geografia de la Republica Mexicana » (source : David Rumsey)
L'atlas vise à donner une vision nationale unifiée de la jeune République fédérale avec ses "Estados Unidos" (à l'image des États-Unis d'Amérique) qui apparaissent en couleurs vives sur la carte générale du Mexique qui ouvre l'atlas.Cette unité nationale est cependant relative. A l'époque, la frontière sud-est du Mexique n'est pas encore bien stabilisée. La frontière a été établie par un traité en 1882 par lequel le Guatemala renonce définitivement au Chiapas. Mais le Mexique contrôle encore assez peu ce territoire à la fin du XIXe siècle.
La péninsule du Yucatan et la région du Chiapas restent encore aujourd'hui une zone de contentieux (cf zone de confins à la fois pour le Mexique). Jan de Vos, qui a participé aux pourparlers entre le gouvernement mexicain et l'Armée zapatiste de libération nationale dans les années 1990, aborde cette dimension dans son ouvrage Les frontières de la frontière sud :
Vos, Jan de, Las fronteras de la frontera sur : Resena de los proyectos de expansion que figuraron la frontera entre Mexico y Centroamérica, Universidad Juarez Autonoma de Tabasco-Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropologia Social, 1993.
Voir également cet ouvrage collectif qui contient de nombreuses contributions sur le sujet : Philippe Bovin (dir.), Las Fronteras del Istmo. Fronteras y sociedades entre el sur de Mexico y America Central, Geografía, Sociología y Ciencias Políticas, Centro de estudios mexicanos y centroamericanos, 2005.
L'atlas d'Antonio Garcia Cubas est entièrement en espagnol, qui est la langue nationale du Mexique. Il mentionne toutefois la présence de "certaines langues et dialectes anciens des nations qui habitaient autrefois cette partie riche et étendue des Amériques" (otomite, tarasque, mazahua, popoloco et maya).
Malgré l'emploi de l'espagnol, les cartes reprennent des toponymes indigènes. C'est le cas de la carte du Yucatan, où on observe par exemple la présence de la lettre ? sur plusieurs noms de lieux. Cette lettre était utilisée pour transcrire le son "ts" en maya.L'atlas reflète donc largement son époque et montre les différentes perspectives de l'enseignement de la géographie, entre finalités civiques et culturelles. Cette exaltation du sentiment national se retrouve dans beaucoup d'autres altas scolaires du XIXe et du début du XXe siècle.
L'auteur de cet atlas, Antonio Garcia Cubas (1832-1912) était à la fois historien, géographe et cartographe. Il est l'auteur de nombreuses cartes et de différents manuels à l'usage des écoles publiques. Il a produit en 1863 une grande carte du Mexique. Il est l'auteur d'une carte générale des Etats Unis mexicains en 1889 (visible sur la Bibliothèque du Congrès). Il a écrit également une Étude géographique, statistique, descriptive et historique des États-Unis mexicains, traduite en français et destinée à l'Exposition de Paris de 1889 (à découvrir sur Gallica).
Pour compléter
Il peut être intéressant de comparer avec la carte française du Mexique établie quelques décennies plus tôt par A. H. Brue :
Nouvelle Carte du Mexique et d'une partie des Provinces Unies de l'Amérique Centrale (1839). Dédiée à l'Académie Royale des Sciences de l'Institut de France. Par A.H. Brue, Géographe du Roi, Membre de la Société de Géographie de Paris, membre-honoraire de celle de Londres. Revue et augmentée par Ch. Picquet (à découvrir sur David Rumsey).
Deux encarts y montrent les environs de Mexico et de Vera Cruz, ainsi que la péninsule du Yucatan. Le Texas faisait à l'époque encore partie du Mexique. Le Bolsón de Mapimí, assez désertique et servant de refuge pour des rebelles indiens, y est représenté comme un État spécifique par rapport à l'Etat de Durango dont il fait normalement partie. C'est une erreur cartographique répétée sur de nombreuses cartes qui remonte aux problèmes rencontrés par Humboldt pour cartographier la région. Le géographe explorateur considérait sans doute que ce territoire insoumis ne faisait pas partie de la Nouvelle-Espagne. A moins qu'il ait simplement manqué des moyens techniques pour dresser une cartographie plus précise de la région :
Chantal Cramaussel (2001). Humboldt et la cartographie du nord de la Nouvelle-Espagne. Cahiers de l'Amérique latine, 36 | 2001, p. 163-181. [https:]]
Dans son ouvrage Mexique cartographique, Raymond B. Craib analyse le rôle puissant que l'exploration, l'arpentage et la cartographie ont joué dans la création de l'État mexicain moderne au XIXe et au début du XXe siècle :
Raymond B. Craib (2004). Cartographic Mexico. A History of State Fixations and Fugitive Landscapes. Latin America Otherwise [https:]]
La Carta Geografica General de la Republica Mexicana établie par le ministre de la guerre Pedro Garcia Conde (1845) constitue la première carte imprimée grand format produite à partir de sources mexicaines indigènes :
[https:]]
Comme le montre Raymond B. Craig, après la guerre américano-mexicaine, la nouvelle Carta General proposée par Garcia Cubas offrira "une image iconographique du nouvel État mexicain et remplira ce territoire des fantômes du passé, créant ainsi l'image d'un esprit national unifié" (pour plus de détails, voir le commentaire de la carte sur le site Rare Maps).Articles connexes
Cartographie de la mémoire : espace et histoire au Mexique au XVIe siècle
L'histoire par les cartes : la première carte murale de la Catalogne (1906) par le pédagogue Francesc Flos i Calçat
Exposition virtuelle. Figures d’un géographe, Paul Vidal de la Blache (1845-1918)
Lorsque la carte crée le territoire : l’invention de l’Alsace-Lorraine
« Mapping the classroom » ou comment on apprenait l'histoire et la géographie au XIXe siècle en Nouvelle-Angleterre
Un Atlas de géographie historique des États-Unis (1932) entièrement numérisé
Francisco Coello (1822-1898), pionnier de la cartographie moderne
L'histoire par les cartes : James Monteith, cartographe et éducateur (1831-1890)
Comment enseigner la géographie : en prenant en compte ou en dépassant le pays où l'on vit ?
Cartes et atlas à usage scolaire
-
16:14
La géomatique au service du cyclisme
sur Veille cartographieCet article La géomatique au service du cyclisme est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Le cyclisme Le cyclisme est un sport populaire qui peut être pratiqué de nombreuses manières, que ce soit pour la compétition ou simplement pour le loisir. Mais quelle que soit votre pratique, la géomatique peut vous aider à améliorer votre expérience et à optimiser vos performances. La géomatique dans le cyclisme […]
Cet article La géomatique au service du cyclisme est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
9:16
SCoT EN ACTION : vidéos de présentation et cas d'usage
sur Makina CorpusPour assurer la mise en œuvre des plans
-
19:06
Dessin du géographe n°91. Sous le pinceau de l’archéologue. Vues du passé de l’Amazonie
sur Les cafés géographiquesCarte archéologique simplifiée d’Amazonie avec la localisation des trois régions signalées dans le texte
La photographie est indispensable à l’archéologue pour rendre compte de manière fidèle ce qu’il exhume lors de ses fouilles. Mais, cette mémoire photographique doit nécessairement s’accompagner de relevés graphiques, de plans, de stratigraphies, de cartes de dispersion des vestiges et autres détails significatifs. J’ajoute un troisième volet à ces deux modes de l’image avec l’aquarelle, une technique moins rigide, plus apte à l’imagination et suscitant la liberté artistique.
Cimetière des gardiens de l’ancien bagne de l’île Saint-Joseph, au large de Kourou, en Guyane française
J’ai fait ces aquarelles et de nombreuses autres durant mes pérégrinations archéologiques de terrain en Guyane française, au Brésil, à Aruba, en Équateur et au Suriname. Parfois aussi, elles occupèrent mes nuits insomniaques à Cayenne, Paramaribo ou Quito.
Elles résultent toutes de moments où il me fallait exprimer graphiquement les impressions provoquées par les fouilles archéologiques et une nécessité de poser sur le papier une représentation de ce que j’imaginais du passé de ces territoires méconnus.
Ces aquarelles n’ont pas la prétention d’être des œuvres d’art, mais plutôt des bribes subjectives d’interprétations de faits archéologiques. Leur vocation est plus de saisir un moment de la réflexion artistico-scientifique que d’aspirer à une vérité universelle du passé amazonien. Réunies dans des carnets de route, elles ont permis de fixer graphiquement des idées surgies en cours de fouilles ou de voyages. Je ne dis pas que c’est juste, je dis que ça soulage. Lorsque les mots m’ont manqué, j’ai eu la consolation du pinceau.Reconstitution d’un village précolombien d’agriculteurs sur champs surélevés, de la côte occidentale de Guyane française
L’aquarelle vue d’en haut
Mes premiers pas sur le sol amazonien furent en Guyane dans les années 1980. Enfin, quand je dis sur le sol, ce serait plutôt en l’air, puisque très vite je m’envolais en ULM pour tenter l’archéologie aérienne. Perché à quelques centaines de pieds au-dessus des savanes inondables du littoral de Guyane, avec la pointe d’albâtre du lanceur spatial émergeant de la sylve au loin, je découvrais un paysage spectaculaire. Des milliers de petits tertres arrondis ou carrés s’alignaient dans les marais pour former d’insolites échiquiers amphibies d’anciens champs artificiels surélevés.
Dès lors, survoler le littoral des Guyanes n’est pas sans rappeler la vision qu’offrait le déploiement de l’armée romaine antique. Ce ne sont que centuries, manipules et cohortes de buttes tactiquement ordonnées en carré ou en tortue. Elles sont camouflées le long d’un talweg1 ou d’un cordon sableux, rangées en escadre prétorienne serrée dans une aire noyée ou disposées en phalange hoplitique2 sur toute l’étendue d’une savane. Elles ont en tout cas vaincu l’apparent capharnaüm de la nature côtière de ces tropiques. L’insouciante liberté de la nature s’est ici inclinée et a rendu les armes devant le génie amérindien. Le brin d’herbe, domestiqué, ne dépasse plus. L’humain l’a dompté, écrasé, annihilé, pour le remplacer par la végétation de son choix. On est loin de la bonhomme anarchie du terroir français qui donne à lire des siècles de ventes successives, de conflits de voisinage et d’héritages houleux. Ce parcellaire guyanais reflète bien au contraire une harmonie palpable et le souvenir d’un labeur communautaire florissant. Un généralissime a imposé sa loi et soumit le barbare naturel équatorial. Quels tribuns et centurions agricoles ont-ils donc organisés cette légion si disciplinée de structures ?En testant les monticules, j’ai pu démontrer que c’était bien les Amérindiens précolombiens qui avaient creusé et accumulé la terre sans relâche il y a près d’un millénaire, pour édifier de curieux petits champs au dessus du niveau d’inondation afin d’y cultiver diverses plantes.
Restitution du village précolombien de Tanki Flip sur l’île d’Aruba à partir des données de fouille
L’aquarelle sous les cocotiers
Pendant longtemps, on a supposé que la présence précolombienne avait laissé peu de traces en Amazonie. Pour soutenir cette idée, des tartufes de la science affirmaient que les populations forestières étaient semi-nomades, archaïques et sauvages. Tout cela est faux et, surtout, bien naïf.
Évidemment, ils ne bâtirent pas d’édifices pérennes de pierre, la roche étant absente dans la grande plaine alluviale. Le bois et la palme remplacèrent les matériaux manquants. Déceler l’empreinte de ces habitations est dès lors plus délicat, surtout dans ce milieu équatorial qui corrompt et dissout la plupart des matières. Toutefois, des approches adaptées permettent de révéler les restes des premiers habitants d’Amazonie. La fouille par décapage de grandes surfaces est, par exemple, très appropriée aux sites tropicaux.
J’ai ainsi eu l’occasion de mettre en place ce type de méthode en divers endroits d’Amazonie. Mais, l’un des chantiers les plus spectaculaires fut sans nul doute celui d’Aruba au large du Venezuela, une petite île de 30 par 9 kilomètres, autrefois colonie des Pays-Bas. Avec un collègue hollandais, nous avons organisé un décapage gigantesque d’environ 2300 m2, représentant près de 7,5 % du village originel de Tanki Flip, attribué à la culture Dabajuroïde et daté de 1000 à 1250 de notre ère. Grâce à cette méthode, le plan de l’implantation précolombienne fut mis au jour, comprenant plus de quinze structures d’habitat, une palissade qui fermait le village, des foyers en fosse remplis de roches de différents types, des sépultures primaires et secondaires, des fours à céramique, des caches avec divers contenus, des milliers de vestiges et artefacts. Un pan entier de la vie quotidienne et riuelle des anciens habitants se révélait à nous.Vision d’artiste d’une maison de culture Huapula au sommet d’un monticule artificiel de terre, en Amazonie équatorienne, à partir des données de fouille
L’aquarelle au pied du volcan
La même technique de fouille peut également être employée sur des sites plus restreints. Dans la vallée de l’Upano, dominée par le puissant volcan Sangay en Amazonie équatorienne, des familles de culture Huapula construisirent entre 800 et 1200 de notre ère leurs maisons au sommet de monticules artificiels de terre auparavant édifiés par leurs prédécesseurs. Ils ont ainsi récupéré les restes abandonnés d’une des plus grandes cités précolombiennes d’Amazonie, composée de tertres et de routes rectilignes creusées.
Les fouilles archéologiques sur un tertre ont divulgué un sol de maison très bien conservé, avec toute une série de traces et de vestiges. On reconnaissait des foyers, de gros outils de mouture, des jarres semi-enterrées brisées en place, de la vaisselle, des outils variés. Des graines calcinées de diverses plantes consommées furent également collectées.
L’étude spatiale de la dispersion des restes du sol d’occupation a permis la restitution d’une demeure amérindienne. Elle est très proche de celle des Shuar, groupe Chicham Aents (anciennement dénommés Jivaros), occupant aujourd’hui la région. La forte parenté des deux habitats plaide enfin pour une filiation culturelle. La culture Huapula représenterait ainsi les ancêtres directs des Shuar actuels.
Que ce soit depuis les airs ou le nez au sol, le passé de l’Amazonie se dévoile à ceux qui cherchent à le regarder. Comme l’écrivait John Steinbeck dans son livre « Dans la mer de Cortez » : « Chez certaines gens, il existe une pratique pernicieuse et mauvaise qui s’appelle voir ».Figure 6. Le volcan Sangay, culminant à 5320 mètres au-dessus de la forêt amazonienne d’Équateur, est parmi les plus actifs du globe
Stéphen Rostain
Derniers livres parus de Stéphen Rostain
Directeur de recherche au CNRS, Paris, mars 2023
La forêt vierge d’Amazonie n’existe pas, Le Pommier, 360 p., 2021.
Histoire de l’Amazonie, Que sais-je ? PUF, 127 p., 2022.
Amazonie. Un jardin sauvage ou une forêt domestiquée, Essai d’écologie historique, (2e édition, révisée), Actes Sud, 263 p., 2023.
2 Formation de fantassins lourdement armés dans la Grèce ancienne.
-
12:29
Comment utiliser l’intelligence artificielle afin d’optimiser les SIG : l’exemple du Machine Learning.
sur Veille cartographieCet article Comment utiliser l’intelligence artificielle afin d’optimiser les SIG : l’exemple du Machine Learning. est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Le Machine Learning, apprentissage automatique, est une sous-catégorie de l’intelligence artificielle. Elle consiste à laisser découvrir des « patterns », qui correspondent à des modèles récurrents, dans les ensembles de données. Ces données peuvent être des chiffres, des mots, des images, des statistiques etc. En décelant ces patterns, les algorithmes apprennent et améliorent leurs performances dans l’exécution […]
Cet article Comment utiliser l’intelligence artificielle afin d’optimiser les SIG : l’exemple du Machine Learning. est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
12:03
Protégé : Le GeoDataHub, futur centre d’accès aux données du CNES pour l’observation de la terre
sur Séries temporelles (CESBIO)ContexteRéseau de centres de données et de services du consortium de recherche Gaïa Data
En 2021, le CNES a décidé de mettre en œuvre un hub de services autour de la diffusion des données satellitaires d’Observation de la Terre (OT). Intégré dans un écosystème national et européen, dans le cadre de Data Terra et au service des communautés scientifiques et des projets du CNES, le projet Geo Data Hub (GDH) va offrir des services de diffusion, d’exploration, d’incubation et de gestion des données issues du spatial, afin de promouvoir et favoriser l’innovation et la science dans le domaine du « Système Terre ».
Les données considérées sont l’ensemble des données d’observation de la Terre pour lesquelles le CNES a eu une contribution majeure, ainsi que les données Sentinel 1 et 2. A partir de fin 2023, la diffusion des données Sentinel sera réalisée en France par la plate-forme GDH en remplacement de la plate-forme PEPS.
GDH sera aussi le nœud Toulousain de l’Infrastructure de Recherche (IR) DataTerra , bâtie sur les pôles de données et de services Aeris, ForM@Ter, ODATIS et Theia. Il est aussi intégré dans le projet Gaia-Data (ANR Equipex), présenté par DataTerra, en partenariat avec deux autres IRs, Climeri (Modélisation du climat) et PNDB (Biodiversité), et qui regroupe un consortium de 21 partenaires – dont Ifremer, INRAE, CNRS/INSU, IGN, IRD, Météo France. Gaïa Data a bénéficié d’un financement dans le cadre du Plan d’Investissement de l’Avenir.
La plate-forme GDH permettra bientôt :
- d’ingérer les données produites par les missions OT du CNES afin de les valoriser,
- de s’intégrer dans l’infrastructure de recherche Data Terra pour faciliter l’accès aux services et aux données pour les utilisateurs scientifiques
- d’inter-opérer avec les plateformes de services institutionnels (e.g. Géo Plateforme)
- De s’appuyer sur des relais privés quand nécessaire (hébergement Cloud ou autres services) pour favoriser le développement économique autour de l’usage de la donnée.
Pour répondre à ces enjeux et à une meilleure intégration dans l’écosystème, l’offre de services a été pensée en trois couches de services pour répondre aux différents types d’utilisation. Le schéma suivant présente de manière synthétique cette offre de service permettant d’adresser :- Services basiques: découvrir et explorer les données
- Services pour les communautés: permettre le développement et la maturation de nouveaux services,
- Services pour les projets et pôles: diffuser les données et produits à valeur ajoutée pour les centres de production du CNES ou de partenaires.
Les composants techniques de la plate-forme
- Un portail WEB pour les fonctions de communication : publication d’articles pour valoriser les activités OT du CNES (Missions OT, Contributions aux pôles, Labo OT, SCO, Programme Aval, Booster PEPS, …) et vulgariser l’utilisation des données satellitaires,
- Un Composant WEB SIG pour la découverte (consultation du catalogue), la visualisation, le téléchargement et le traitement à la demande sur les données
- Un composant DATALABS (comme JupyterLab) pour des traitements interactifs (maturation d’algorithmes de traitements sur les données).
L’interopérabilité avec d’autres plates-formes et l’intégration dans l’IR Data Terra sera assurée par l’utilisation de standards (OGC, STAC). D’autres sujets techniques sont en cours dans le cadre du projet Gaia Data tels que la fédération de l’authentification et des autorisations, l’échanges de données inter-centres, la fédération de services… Une attention particulière est portée sur le support et l’exploitation, l’accompagnement et l’expertise afin d’accompagner au mieux l’ensemble des utilisateurs sur les questions thématiques, technologiques, et d’exploitation. L’équipe s’appuie notamment sur les retours d’expérience de PEPS et des équipes d’exploitation du CNES.
La plate-forme résultante reposera sur deux moyens stratégiques du CNES qui sont en cours de renouvellement – stockage (DATALAKE) et calcul (HPC6G) – Elle décloisonnera l’ensemble des jeux de données OT que le CNES met à disposition actuellement et dans le futur. Ces infrastructures permettent une montée en charge importante, en considérant également un usage numérique responsable (stockage sur bande, suivi et optimisation énergétique du HPC).
Roadmap et évolutionsDes premières maquettes des interfaces du GDH ont été dessinées et soumises aux utilisateurs
La plate-forme est en cours de développement et s’appuie sur l’intégration et la réutilisation de composants logiciels génériques développés dans le cadre du projet Hysope II, appelés « Composants de la plateforme OT » (POTe). La méthode de développement retenue est une méthode Agile et DevOps intégrant également une démarche « UX Design » dans laquelle les utilisateurs sont mis à contribution pour nous aider à construire la solution la plus alignée avec leurs attentes et besoins. Le CNES a choisi de définir un périmètre « MVP » (Minimum Viable Product) pour la première phase de développement avec l’industriel retenu, Cap Gémini. Cette phase est prévue de septembre 2022 à juillet 2023. Elle permettra d’implémenter la reprise des services de PEPS et la diffusion des données THEIA / Muscate. La phase suivante consistera à implémenter les services additionnels et à ingérer les données éligibles à GDH. Les priorités seront définies selon la valeur ajoutée et les contraintes externes éventuelles. La migration des utilisateurs PEPS et l’ouverture de service officielle sera fin 2023.
Vos contactsCalendrier prévisionnel du projet Geo Data Hub, si tout avance comme prévu.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter le Chef de projet : Francois.jocteur-monrozier@cnes.fr ou les Product Owner : Benjamin.Husson@cnes.fr et Marjorie.Robert@cnes.fr pour des questions plus techniques. L’article a été principalement écrit par François Jocteur-Montrosier (mais pour une sombre raison, je n’ai pas réussi à le lui attribuer dans wordpress).
-
9:00
Évolution de l'accès aux données Copernicus
sur GeotribuÉvolution des portails d'accès aux données europénnes de la constellation satellites Sentinel en 2023
-
9:22
Édition 4D dans QGIS
sur OslandiaNous travaillons de longue date à l’amélioration des outils de dessin dans QGIS. Par exemple, la ville de Lausanne et le groupe utilisateur QWAT nous ont confié en 2020, la correction de l’édition topologique et la gestion de l’altitude dans ces outils. Ces travaux ont demandé plus de 14 PR / phases de correction, ~ 2000 lignes de code : désormais l’édition topologique et l’accrochage fonctionnent de façon cohérente sur les outils de dessin.
QGIS supporte depuis longtemps les géométries 2D (XY), 3D (XYZ ou XYM), 4D (XYZM) et même 5D si l’on ajoute la temporalité à XYZM. Néanmoins, la saisie des dimensions Z et M était laborieuse, car il fallait dessiner en 2D puis corriger les valeurs Z et M avec l’outil de nœud.
Pour corriger ce manque, nous avons ajouté la possibilité de saisir directement les valeurs Z et M dans le panneau de numérisation avancée, bien connu des dessinateurs experts de QGIS.
Derrière ce petit ajout fonctionnel se cachent d’autres corrections invisibles des utilisateurs, qui améliorent la stabilité des outils.
La dimension M est bien souvent oubliée dans nos SIG. Même si son utilité est très restreinte, nous nous devions de corriger les anomalies de numérisation afin de compléter les fonctionnalités et offrir un panel complet d’outils de numérisation.
Lors de nos développements et tests, nous avons notamment rencontré et corrigé des anomalies lorsque les systèmes de projections sont différents.
Comme un développement ouvre la voie à d’autres, cette nouvelle fonctionnalité a été reprise et intégrée quelques heures plus tard pour l’édition de mesh.
Nous remercions la métropole européenne de Lille qui nous a confié la réalisation de cette évolution et de ces corrections.
-
20:25
Retour vers les montagnes d’Irlande du Nord : un changement de regard
sur Les cafés géographiquesC’était un retour vers les Mourne Mountains, un massif granitique, situé à 60km au sud de Belfast, qui domine directement la mer d’Irlande et où j’avais réalisé une thèse voici plus de quarante ans.
Voici trois vues sur le massif des Mourne Mountains. Ces croquis, réalisés en 1978, recherchaient un « regard objectif » pour mettre en évidence les unités granitiques de la montagne.
Fig.1-La façade nord des Mourne Mountains vue de Newcastle
Les dômes de granite culminent à 850m au Slieve Donard. La montagne est échancrée par une vallée encaissée et des cirques glaciaires. Les reboisements de bas de versant ne dépassent pas l’altitude de 300m, en position abritée.
Fig. 2-Vue du Sud, un massif éventré
Une vaste cuvette s’ouvre sur le côté sud du massif, dominée par les sommets de Slieve Bearnagh (voir fig. 6) et Slieve Binnian, hérissés de puissants tors (1). En contrebas de cette montagne, on devine à peine l’entaille profonde de Silent Valley avec le barrage du grand réservoir d’eau.
Fig.3-Les Mourne de l’Ouest vues du Sud-Est
C’est un plateau tourbeux vers 550m. Quelques cirques s’inscrivent sur les pentes de vallées.
Un retour vers ces moyennes montagnes propose de nouveaux regards, sur les mêmes paysages. Les randonneurs sont plus nombreux, mais les sentiers ne sont pas mieux tracés. Les nuages peuvent défiler, les rochers de granite restent immobiles.
Le Nord de l’Irlande a largement échappé aux canicules qui ont marqué l’été 2022 en France et en Europe centrale. La fraicheur, le vent, la pluie et de belles éclaircies ont animé les paysages. Les prairies et les tourbières ont été copieusement arrosées. En Irlande, le temps perturbé est une donnée toujours changeante qui fait varier les lumières et masque parfois les lointains.
Fig. 4-L’arrivée d’un grain à l’ancienne jetée de Greencastle, sur le Carlingford Lough.
Le temps perturbé est marqué par de violentes averses. A l’arrivée de la pluie, le ciel s’obscurcit, le vent fraîchit, les promeneurs vont s’abriter. Le Carlingford Lough est un bras de mer qui échancre la côte orientale de l’île et fait frontière entre les deux Irlande. Un bac moderne assure désormais un passage régulier entre nord et sud.
Fig. 5-A la rencontre du vent.
Dans la montagne, le vent se renforce au passage d’un col. La marche dans la lande vers Slieve Binnian devient un exercice de force.
Fig. 6-Les tors du sommet de Slieve Bearnagh (739m), dans les Mourne Mountains.
Les gros rochers de granite qui marquent les sommets ont été en partie exploités au début du 20ème siècle pour la construction d’un mur qui ceinture la ligne de crête afin de protéger le grand réservoir d’eau qui alimente Belfast. Au loin le parcellaire régulier qui quadrille les drumlins (2) du comté de Down. Ce sont des paysages de montagnes atlantiques, un peu hors du temps.
Fig. 7-Un aperçu des Mourne de l’Ouest.
Au-dessus du Carlinford Lough, c’est un plateau bosselé qui porte de vastes tourbières. Les basses pentes sont reboisées au-dessus des prairies entourées de murets. (Voir fig. 3)
Le crayon cherche à transposer sur le carnet des images du moment (ciel, atmosphère, ambiance, vie sensible…), les formes, la rugosité du terrain. Le regard est subjectif et s’organise suivant la perspective des objets qu’il embrasse. Le croquis recompose l’espace autour de quelques éléments qui lui donnent signification.
Fig. 8-Localisation des Mourne Mountains (au sud-ouest de l’Ulster)
NOTES :
(1) Tors : ce terme d’origine cornique désigne un amas de boules et blocs granitiques ruiniformes, enracinés dans la pente, qui ont été dégagés par l’érosion. (2) Drumlins : ce terme irlandais désigne des collines morainiques allongées voire fuselées par le passage d’une nappe glaciaire au QuaternaireCharles Le Cœur, février 2023
-
14:34
MetroDreamin, une application en ligne pour imaginer le système de transports que vous aimeriez pour votre ville
sur Cartographies numériquesL'application en ligne MetroDreamin' permet de concevoir et de visualiser le système de transports que vous aimeriez pour votre ville. L'utilisateur a le choix entre deux possibilités :
- en partant de réseaux de métro existants
Choisissez une ville parmi les nombreux plans de métro proposés. Cliquez sur le plan pour ajouter une nouvelle station de métro à l'endroit de votre choix. MetroDreamin' nomme automatiquement votre nouvelle station en utilisant le nom de la rue la plus proche (vous pouvez lui attribuer aussi un nom de votre choix). Une fois que vous avez ajouté une station, il vous suffit de sélectionner la ou les lignes de métro que vous souhaitez qu'elle desserve et elle sera automatiquement connectée au reste de votre réseau. Il est possible inversement d'enlever des stations à partir du plan existant.
- en créant ex nihilo un réseau de transports fictif
Ajoutez des points sur la carte. L'application les relie automatiquement et simule des mouvements de rames de métro sur le réseau que vous avez créé. La carte est ensuite partageable sur Internet. Il faut cependant ouvrir un compte sur le site pour pouvoir l'enregistrer.
On dit qu'un qu'un système de métro commence à être rentable lorsqu'une ville dépasse le million d'habitants. Mais avec MetroDreamin', on peut implanter un métro où l'on veut et selon la configuration que l'on souhaite, sans se préoccuper du coût financier. Avis aux spécialistes des transports et de l'aménagement mais aussi aux imaginatifs. De quoi faire de l'aménagement urbain et également de la géographie prospective...
Pour compléter
"Les grandes villes où l'on circule le mieux sans voiture" (source : Statista, licence Creative Commons)
Le transport public est le moyen le plus efficace et le plus durable de véhiculer de grands groupes de personnes en milieu urbain, comme le rapporte l'étude "Urban Mobility Readiness Index 2022" du cabinet de conseil Oliver Wyman. Comme les prévisions indiquent que près de 70 % de la population mondiale vivra dans des villes en 2050, il est d'autant plus important que les métropoles conçoivent leurs systèmes de transport public en conséquence.
??? Quelle est la station de métro la plus proche de vous à Paris ?
— Jules Grandin (@JulesGrandin) February 2, 2023
Sur cette carte, chaque bâtiment est relié à la station de métro la plus proche, plus le lien est foncé plus la distance à la station la plus proche est élevée pic.twitter.com/qX2mN8J6hmArticles connexes
Les plans de métro : retour sur une représentation simplifiée, souvent détournée
Carto quiz : savez-vous situer les stations du métro parisien ?
Renommer les stations de métro avec des noms de femmes célèbres
Le Mobiliscope, un outil de géovisualisation pour explorer les mobilités urbaines heure par heure
Explorer la cartographie des réseaux de transports publics avec des données GTFS
Cartographie en temps réel des transports publics
-
14:20
Revue de presse du 3 mars 2023
sur GeotribuFini la neige et le vin chaud, on reprend le fil de l'actualité : QGIS, ChatGPT, INPN, un hackathon, un forum de la topo, des médailles au CNRS, Ingrid Kretschmer,...
-
12:46
La guerre à l’époque moderne par les cartes
sur Cartographies numériques
Source : « La guerre à l’époque moderne par les cartes ». Par Anthony Guyon (Nonfiction).L’époque moderne s’est construite par la guerre, comme en témoignent la guerre de Trente Ans (1618-1648) et la guerre de Sept Ans (1756-1763). L’ensemble des continents ont porté des innovations et repensé la place de la conflictualité dans le système politique par le recrutement, puis le financement. La guerre reste l'un des thèmes les plus abordés pour l'époque moderne mais son approche par la cartographie demeure limitée. Un Atlas remédie à cette lacune. Les éditions Autrement consacrent un tome à cette thématique et l’historienne Caroline Le Mao, qui a co-dirigé l’ouvrage, revient sur quelques spécificités de la guerre entre les XVIe et XVIIIe siècles (interview à lire sur Nonfiction).
ATLAS DES GUERRES A L'ÉPOQUE MODERNE (XVI? - XVII? - XVIII? siècles)
Par Olivier Aranda, Julien Guinand, Caroline Le Mao. Cartographe : Mélanie Marie
Atlas - Atlas Mémoires. Paru le 01/02/2023
A découvrir sur le site des éditions Autrement.
Pour feuilleter un extrait de l'Atlas.
Marignan, Lépante, Vauban, Pierre le Grand, Bonaparte… Ces noms résonnent dans l’histoire de la guerre moderne et ont traversé les époques : les XVI?, XVII?, XVIII? siècles restent les grands siècles de l’innovation dans le domaine de la guerre. La guerre moderne déferle sur terre et sur mer. Aucun lieu du globe n’est épargné. Les Européens, dans leur expansionnisme colonial, se confrontent d’abord aux populations locales. Puis ces champs de bataille deviennent des lieux de conflits entre les nations occidentales elles-mêmes, donnant à la guerre une dimension mondiale. Les révolutions scientifiques et techniques, les réformes tactiques et stratégiques vont servir empires et royaumes et favorisent le développement de nouvelles façons de combattre : poudre noire et canon, artillerie de campagne, guerre de course, création d’une administration étatique structurée…
Toutes ces transformations, représentées par plus de 230 cartes et documents, s’inscrivent dans un contexte de mutations politiques, financières, sociales et culturelles fondamentales qui feront basculer l’Europe et le monde dans la modernité.
Articles connexes
Forme du savoir, forme du pouvoir. Les atlas géographiques à l'époque moderne et contemporaine (Jean-Marc Besse)
La géographie et les cartes : des outils pour faire la guerre ? (France Culture)
Ukraine-Russie. Retour sur un an de guerre en cartes et en analyses (février 2022 - février 2023)
La carte, objet éminemment politique : la guerre en Ukraine
Comment cartographier la guerre à distance ? -
6:35
La carte des accidents de la route en France (ONISR) : un bel exemple d'artefact lié à l'outil de géovisualisation en ligne
sur Cartographies numériquesL'outil cartographique de l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR) permet de visualiser les accidents corporels de la circulation enregistrés par les forces de l'ordre, ainsi que les victimes de ces accidents, en France métropolitaine sur les dix dernières années. Il est aussi possible de superposer les emplacements des radars automatiques fixes. Par défaut, la carte affiche les accidents mortels en 2020.
La carte par interpolation (heatmap) proposée sur le site fait ressortir les lieux les plus accidentogènes qui correspondent aux grandes agglomérations. En réalité, cette carte thématique ne fait que refléter les densités de population, avec très logiquement une concentration des accidents en ville là où la population est la plus nombreuse.
Outil cartographique du site de l'ONISR montrant la distribution des accidents de la route mortels en 2020
Lorsqu'on zoome sur la carte, celle-ci fait apparaître plus précisément deux types de lieux d'accidents, dans les villes-centres et dans les périphéries.
A un niveau de zoom plus important, les données sont désagrégées et on accède à chaque lieu d'accident individuellement. Ce qui change complètement la vision du phénomène qu'on pouvait avoir initialement. En passant d'une carte par zones continues à une carte par points, la distribution des accidents semble beaucoup plus éparse et liée à des emplacements bien spécifiques (carrefours urbains, grands boulevards ou voies rapides...). De quoi mettre en évidence un bel artefact numérique créé par l'outil de géovisualisation en ligne qui change le mode de réprésentation en fonction du degré de zoom !Parallèlement, le Cerema a développé un outil de datavisualisation en ligne qui permet de visualiser l'évolution des données de mortalité routière sur un temps long (depuis 1968) et selon plusieurs types de variables. Il permet de proposer des graphiques simples d'utilisation qui mettent en avant des enjeux forts de sécurité routière. Le graphique sur la période 1968-2019 témoigne d'une baisse globale du nombre d'accidents mortels, même si le chiffre a tendance à stagner ces dernières années.
Évolution de la mortalité selon l'âge et le mode de transport sur la période 1968-2019 (source : Cerema)
La mortalité diffère très nettement en fonction des tranches d'âge, avec une surmortalité dans la tranche 18-25 ans :
De fait, contrairement à ce que semblait montrer la heatmap par interpolation (voir carte générale plus haut), ce sont plutôt les espaces hors agglomération qui s'avèrent les plus mortels, sans doute en raison des vitesses supérieures à celles enregistrées dans les agglomérations qui dénombrent néanmoins un plus grand nombre d'accidents. Les autoroutes restent en comparaison relativement plus sûres, bien que les accidents, moins nombreux, puissent s'y avérer très graves.
Comparaison de l'accidentologie selon le lieu, en nombre d'accidents et en nombre de tués 2015-2020
(source : datavisualisations du Cerema)
L'effet du couvre-feu lors de la crise Covid de 2020-21 est assez visible dans les statistiques du fait du recul général des mobilités. On observe une baisse passagère du nombre d'accidents et de tués sur la route, avant toutefois une nouvelle hausse en 2021-22 avec la reprise des mobilités en période post-Covid.L’ONISR met en ligne chaque année une base détaillée extraite du fichier national des accidents corporels de la circulation, éliminant tout risque d’identification des personnes. Les indicateurs élaborés à partir de ces données sont labellisés par l'Autorité de la statistique publique.
Les bases de données annuelles (depuis 2010) sont à télécharger sur le site de l'ONISR, avec le nombre de tués et de blessés, le type d'usagers, le milieu, la catégorie de route, la lumière et le sexe. Les données montrent que les accidents les plus mortels ont en fait souvent lieu hors agglomération et sont beaucoup plus le fait d'hommes que de femmes.
On trouve également des bases de données annuelles des accidents corporels de la circulation routière pour la période 2005-2021 sur le site Data.gouv.fr au format csv avec le fichier des métadonnées en pdf.
Articles connexes
Tableau de bord de la mobilité en Île-de-France
Des « œufs au plat » aux « œufs brouillés » : comment la crise Covid a remodelé nos villesLe Mobiliscope, un outil de géovisualisation pour explorer les mobilités urbaines heure par heure
Itinéraires piétons et aménités urbaines à Boston. Le projet Desirable Streets du MIT
Vers une loi universelle des mobilités urbaines ? (Senseable City Lab - MIT)2La ville du quart d'heure en cartes et en schémas
Big data et choix d'aménagement urbain pour les piétons et les cyclistes
Le rythme cardiaque de la ville : Manhattan heure par heure
Les types de voies dans les grandes villes du monde
-
13:50
Rencontres des Utilisateurs Francophones de QGIS
sur Veille cartographieCet article Rencontres des Utilisateurs Francophones de QGIS est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Les Rencontres des Utilisateurs Francophones de QGIS sont un événement annuel très attendu par les utilisateurs francophones de ce logiciel SIG (Système d’Information Géographique) open source. Cette année, l’événement se tiendra les 13 et 14 mars 2023 à Clermont Ferrand. Objectifs et public cible Les Rencontres des Utilisateurs Francophones de QGIS sont l’occasion pour les […]
Cet article Rencontres des Utilisateurs Francophones de QGIS est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
10:00
Cartographier les inégalités de santé
sur Veille cartographieCet article Cartographier les inégalités de santé est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
L’Institut Montaigne a cartographié les inégalités de santé en France. Pour se faire, il a été décidé de ne pas prendre en compte l’offre de soin (approche classique du sujet), mais des besoins des populations à l’échelle départementale, rapportés aux dépenses moyennes de santé par habitant. L’objectif est de mettre en exergue les […]
Cet article Cartographier les inégalités de santé est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
5:49
Monroe Work et la visualisation des inégalités scolaires dans l'entre-deux-guerres aux Etats-Unis
sur Cartographies numériques
Source : Pioneer in Black Data : Monroe N. Work and the Negro Year Book (Jason Forrest, Nightingale, 27 février 2023).Jason Forrest, concepteur de visualisation de données et rédacteur en chef au sein de la revue Nightingale, continue à explorer l'histoire des datavisualisations. Dans cet article, il s'intéresse aux travaux de Monroe Nathan Work afin de comprendre son impact sur l'histoire des données. Monroe N. Work était sociologue, érudit et chercheur afro-américain. Il a passé sa vie à collecter des données et à aider les autres à les comprendre. Le point culminant de son oeuvre est le Negro Year Book, une encyclopédie annuelle sur les Noirs publiée par l'Université Tuskegee de 1912 à 1952.
Le Negro Year Book constitue une source essentielle de données sur l'histoire des Noirs aux États-Unis pendant l'entre-deux-guerres. Moins connu que que ses contemporains WEB Du Bois et Booker T. Washington avec qui il a pourtant collaboré, Monroe Work s'est fixé pour tâche de sensibiliser le public aux données. Afin de porter à connaissance ces ensembles de données, il a dessiné à la main des graphiques sur l'éducation, les soins de santé ou encore la mortalité.
Jours de scolarisation par an si chaque enfant noir d'âge scolaire avait sa part - Negro Year Book, édition 1914-15
(source : © Jason Forrrest, Nightingale)Work s'est attaché tout particulièrement à rendre visible les inégalités scolaires. Il parvient à calculer le nombre de « jours de scolarité par an si chaque enfant noir d'âge scolaire avait sa part », ce qui lui permet de faire des moyennes et des comparaisons entre états des États-Unis. D'abord réalisés à la main, ces tableaux deviennent imprimés dans les éditions suivantes. Ses graphiques comparent les investissements dans les écoles blanches et dans les écoles noires. Ses travaux lui permettent aussi de dresser des cartes de l'analphabétisme afro-américain et de montrer que celui-ci différait selon l'âge et les régions. La profondeur de l'analphabétisme dans les États du Sud permet de comprendre la Grande migration qui se déroulera dans les années suivantes et poussera de nombreux Noirs à chercher de meilleures conditions de vie dans le nord des Etats-Unis.
Pourcentage d'analphabètes dans la population de 10 ans et plus en 1910 - Negro Year Book, édition 1916-17
(source : © Jason Forrrest, Nightingale)Jason Forrest s'interroge pour savoir si Monroe Work avait vu les cartes de l'Exposition de Paris de Du Bois ou s'il s'est inspiré d'autres cartes utilisées en sociologie. Des recherches supplémentaires seraient nécessaires. Il y a des références à des cartes de Work et à son institution, le Georgia State Industrial College à l'occasion de la Georgia State Fair de 1908 et dans certaines de ses brochures antérieures. Monroe Work et Richard Wright ont utilisé les données démographiques générées par la foire annuelle des Noirs en Géorgie pour produire et publier une étude sur les citoyens noirs de cet Etat. Ces données étaient importantes car elles étaient parmi les premières statistiques publiées par des Afro-Américains sur les Afro-Américains. Elles montraient les « progrès de la race noire dans cet état depuis l'émancipation ». Les statistiques compilées par le professeur Monroe Work, issues de la foire noire, montraient que l'analphabétisme avait diminué depuis l'émancipation de 96% à 12% pour la population en âge scolaire. Pour Richard Wright Jr. : « C'est extraordinaire compte tenu du fait que moins de la moitié des enfants en âge scolaire sont inscrits à l'école et, selon le recensement des États-Unis, moins de 8% des enfants fréquentent l'école plus de six mois en Géorgie ».
Comme le montre Kate E. Nowicki dans sa thèse (Race, Recreation and the American South : Georgia‘s Black State Fair 1906-1930), « ces statistiques sont difficiles à évaluer car nous ne savons pas quel âge peut être considéré comme « âge scolaire » et quel âge a été choisi pour mesurer le niveau d'alphabétisation, même s'il ne demeure pas moins qu'une partie des Noirs était plus alphabétisée que leurs ancêtres esclaves. Ces chiffres témoignent du désir des dirigeants noirs de prouver statistiquement les progrès des Afro-Américains depuis leur émancipation. L'apparition de nombreux établissements d'enseignement, d'enseignants et d'étudiants noirs fournissait un affichage important pour les autres Afro-Américains ; cela démontrait les progrès et invitait les autres à imiter l'exemple de l'élite ».
Les travaux de Monroe Work s'inscrivent dans une perspective "accommodationniste". Prôné par T. Washington, l'accommodement permettait aux Noirs et aux Blancs modérés d'interagir d'une manière jugée socialement acceptable par la communauté blanche. Une position modérée que ne partageait pas Web Du Bois qui exhortait les Afro-Américains à faire campagne publiquement pour que les Noirs puissent être représentés politiquement. Monroe Work était aussi en contact avec Web Du Bois et il se peut qu'il ait lui-même évolué dans ses positions. Son travail méthodique pour soutenir la cause des droits civils et sa manière d'utiliser des données pour soutenir une position critique serviront à la génération suivante qui s'engagera activement dans les années 1950-60 pour la reconnaissance des droits civiques des Noirs.
Pour en savoir plus, lire l'article très intéressant de Jason Forrest dans la revue de data visualisation Nightingale.
Pour accéder à tous ses documents de travail, voir le dossier Google Doc qu'il a mis à disposition en public.
Portrait de Monroe Work dans la National Portrait Gallery.
Site mettant en évidence la documentation de Work sur le lynchage.
Archives Tuskegee concernant le Negro Year Book.Articles connexes
La Grande Migration des Noirs aux Etats-Unis à travers les romans de Toni Morrison
Étudier les inégalités entre établissements scolaires à partir de l'Indice de position sociale (IPS)
-
16:53
La Géomatique chez les RH ?
sur Veille cartographieCet article La Géomatique chez les RH ? est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Cette discipline qui utilise des données géographiques et spatiales est souvent associée à des domaines tels que la cartographie ou l’environnement, mais elle peut également avoir sa place dans les services RH (Ressources Humaines). Eh oui, tu as bien entendu, la géomatique peut être utile pour aider les équipes RH à mieux gérer leurs missions […]
Cet article La Géomatique chez les RH ? est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
10:10
Un projet (open-source) ce n’est pas que du code : exemple avec PostGIS
sur OslandiaOn l’oublie trop souvent lorsqu’on est développeur (parfois un peu sciemment il faut l’avouer), mais un projet n’est pas que du code. La documentation par exemple, est un élément fondamental dans la bonne réussite d’un projet. Et dans un projet open-source, qui sera utilisé par de multiples personnes autour du monde, et donc dans plusieurs langues, la traduction de la documentation est également essentiel pour l’adoption du projet. Jacky nous avait parlé de la traduction de la documentation utilisateur du plugin QGIS LSCI dans un précédent article. Je profite aujourd’hui du temps open-source dédié chez Oslandia pour aborder la traduction de la documentation PostGIS. Vincent détaillera dans un article à venir très prochainement la philosophie du temps open-source chez Oslandia.
La traduction française de PostGIS n’est clairement pas à la hauteur de qualité du logiciel, avec certaines sections à peine traduites et peu de sections dépassant les 50%. Étant un gros utilisateur de PostGIS (je l’utilise sur 99% mes projets), il était tout naturel de contribuer en retour. Je trouve toujours enrichissant pour un développeur de s’éloigner de temps à autres du code pour avoir d’autres points de vue : là aussi les tâches de documentation sont assez naturelles pour moi. Par contre, la traduction, c’était quelque chose d’un peu nouveau, donc je me dis que partager mon expérience peut aider d’autres personnes à se lancer !
DémarrageFût un temps, la traduction c’était très pénible et peu ergonomique (coucou Qt Linguist). Désormais plus besoin de cloner le dépôt de code, d’installer un logiciel spécifique, de commit, et de se manger des conflits à gérer. L’OSGeo a mis en place une interface web, avec Weblate, pour la traduction des projets hébergés, dont PostGIS. Seul pré-requis pour contribuer : avoir un compte OSGeo, à créer sur leur site. Une fois le compte créé, on peut contribuer à OSGeo Weblate, en particulier à la section Français de PostGIS.
Sur le tableau de bord, on voit d’un coup d’œil le statut : en bleu les traductions validées, en vert les traductions remplies (en attente de validation), et en rouge les traductions manquantes ou avec des problèmes. Bref : il y a du boulot !
Mais avant de plonger dans la traduction en elle-même, je trouve qu’il est important de déjà lire un peu la documentation en elle-même, et ce qui a déjà été traduit pour s’imprégner du style, l’idée étant que le style soit cohérent tout au long de la documentation – ce qui n’est pas toujours évident car déjà en anglais il peut ne pas toujours être cohérent… Un exemple est la traduction du we, abondamment utilisé dans l’introduction de la documentation PostGIS : faut-il le traduire par nous ou par on ? Ici, la traduction existante utilise nous.
Une fois la vue d’ensemble absorbée, reste à savoir par où commencer. Pour moi, la documentation est une vitrine du logiciel, donc il faut particulièrement soigner les points d’entrée, autrement dit les sections par lesquelles un utilisateur peut être amené à arriver sur la documentation : introduction, installation, FAQ. Voilà déjà les trois sections sur lesquelles je me suis concentré pour démarrer !
Prise en mainL’ergonomie de Weblate est, je trouve, très réussie, car la prise en main est immédiate : à partir d’un composant on voit immédiatement ce qu’il reste à faire, et en cliquant sur, par exemple, « Untranslated strings » on file vers les traductions à effectuer, que l’on peut enchainer à grande vitesse.
TipsEt hop, c’est parti ! Je ne reviendrai pas sur les principes de comment faire une bonne traduction, mais d’après mes lointains souvenirs de prépa, je retiens que le mot-à-mot est à proscrire, et la question à se poser au moment de se relire est : « Est-ce que j’aurai écrit cela naturellement ? ».
Étant plutôt anglophone dans mon quotidien, j’avoue que je n’ai pas forcément les termes français en tête, mais on peut s’appuyer sur diverses sources pour s’aider lorsqu’il nous manque un terme. On peut donc tout à fait participer à la traduction d’un logiciel même si l’on est pas expert technique sur le sujet !
- Le premier réflexe est de voir si le terme a déjà été traduit. Weblate propose une interface recherche très complète, et nous permet de rechercher des mots. Par exemple, je recherchais le terme « index binding », et hop, je vois que ça a déjà été traduit en français par « liaison des index ».
- Parfois cela a déjà été traduit dans d’autres langues. Je ne lis pas l’italien, mais quand les traductions existent cela peut quand même dépanner.
- Nos propres supports de formation sont entièrement en français, cela donne une autre source,
- Pour les termes techniques, un peu de recherche via par exemples :
- Je n’en ai pas eu besoin jusqu’à présent, mais il ne faut pas oublier le support de la communauté, notamment via les canaux de discussion.
Et pour les aficionados des raccourcis clavier, Weblate permet d’effectuer beaucoup d’actions (si ce n’est toutes) au clavier. Quand on a beaucoup de petits textes inchangés (comme des noms), enchainer Ctrl+O, Ctr+Y et Alt+Enter, ça va quand même plus vite que trois clics.
ConclusionAprès seulement une journée, j’ai réussi à traduire les trois sections que je visais : l’introduction, l’installation et la FAQ PostGIS, ce qui est au-delà de mes espérances initiales. Et même si mes traductions n’ont pas encore été validées sur Weblate, elles sont déjà disponibles dans la version dev du manuel, ce qui est très valorisant. Prochain objectif : traduire les 77% restants !
-
6:06
La carte d'Ebstorf en version interactive et en téléchargement
sur Cartographies numériques
Source : Re-imagining the Ebstorf map (British Library).Créée vers 1300 par les religieuses du monastère d'Ebstorf dans le nord de l'Allemagne, la carte d'Ebstorf avec ses dimensions énormes (plus de 3m x 3m et composée de trente feuilles de parchemin) est la plus grande mappemonde connue au Moyen-Age. Elle a été détruite par les bombardements alliés à Hanovre pendant la Seconde Guerre mondiale. L'image présentée ici est un fac-similé numérique créé en 2008 à partir d'images de l'original conservé à la Leuphana Universität de Lüneburg.
Reproduction interactive © de la carte réalisée à la Leuphana Universität de Lüneburg
Selon la conception chrétienne de l'univers, la carte d'Ebstorf représente le monde comme le corps du Christ. Sa tête, qui représente l'Est, se trouve en haut de la carte. Ses pieds, marquant l'ouest, en bas, ses mains (pour indiquer le nord et le sud) sont à gauche et à droite de la carte. Jérusalem est au centre de cette carte médiévale, dite "T en O". Combinant des lieux réels, des lieux bibliques et des événements mythiques, la carte d'Ebstorf constituait en quelque sorte à l'époque une encyclopédie de l'histoire du monde.
La British Library a collaboré avec la School of Interactive and Real Time d'Escape Studios pour créer une version interactive de la carte d'Ebstorf. Une équipe d'étudiants et de chercheurs a participé à l'incubateur « Escape Pod » pour créer une version 3D de la carte à l'aide du fac-similé numérique de la Leuphana Universität à Lüneburg. La carte interactive, créée dans Unreal Engine, a été placée dans un scriptorium médiéval fictif pour restituer l'environnement dans lequel la carte a été fabriquée.
La carte est téléchargeable à partir de ce lien (attention le fichier zip fait 1,1 Go et il convient de disposer d'une bonne carte graphique). Une fois le dossier zip téléchargé, sélectionner l'application contenue dans le dossier intitulé «The Making of the Myth».
Articles connexes
Numérisée en haute résolution, la carte médiévale de Fra Mauro peut être explorée en détail
L'histoire par les cartes : les routes commerciales au Moyen Age (déjà une route de la soie)
L'histoire par les cartes : les collections numérisées de la Bibliothèque Vaticane
L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BNF)
L'histoire par les cartes : La France aux Amériques ou la naissance des mondes atlantiques (BnF)
L'histoire par les cartes : la septentrionalisation de l'Europe à l'époque de la Renaissance par Pierre-Ange Salvadori
L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes
Cartographie ecclésiastique et base de données sur les établissements religieux au Moyen-Age (projet Col&Mon)
Cartes et atlas historiques
-
18:26
Rencontres nationales QGIS 2023 : Rendez-vous à Clermont-Ferrand !
sur Veille cartographieCet article Rencontres nationales QGIS 2023 : Rendez-vous à Clermont-Ferrand ! est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Depuis de nombreuses années, la communauté d’utilisateurs de QGIS se réunit annuellement pour échanger et débattre sur les usages du logiciel dans le quotidien. Cette année, les rencontres nationales des utilisateurs du logiciel QGIS ont lieu à Clermont-Ferrand en co-organisation avec l’OSGeo-fr en partenariat avec le CRAIG le Centre Régional Auvergne Rhône-Alpes de l’Information Géographique. […]
Cet article Rencontres nationales QGIS 2023 : Rendez-vous à Clermont-Ferrand ! est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
17:51
Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)
sur Cartographies numériques
Source : Étude sur la diversité des ruralités « Typologies et trajectoires des territoires » (ANCT - Observatoire des territoires)Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda rural, une nouvelle définition des zones rurales basée sur la grille de densité communale de l’INSEE a été actée par le gouvernement en novembre 2020. Ainsi défini, le rural réunit 30% de la population nationale et plus de 80% des communes françaises. Dans la suite de ce travail, l’Agence nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) a engagé une étude visant à rendre une image actualisée de la diversité des ruralités.
Cette étude propose une nouvelle lecture de la France rurale, dans la continuité des travaux typologiques menés par la DATAR en 2003 et 2011. Elle vise à mettre en perspective les enjeux et défis qui se posent aux territoires ruraux, dans toute leur diversité, ainsi qu’aux politiques publiques qui les accompagnent. Elle comporte des cartes très utiles sur la typologie et les trajectoires des territoires ruraux, réalisées par l’équipe Acadie et Magali Talandier.
Typologie structurelle 2022. La diversité des communes rurales
(source : Étude sur la diversité des ruralités, © équipe Acadie et Magali Talandier)L’élaboration de cette étude a été suivie par un conseil scientifique réunissant des enseignants chercheurs spécialistes du développement et des dynamiques des territoires ruraux. Il était composé de : Laurence Barthe, maître de conférences en géographie et aménagement à l’Université de Toulouse Jean Jaurès, Laurent Rieutort, professeur de géographie à l’Université de Clermont-Ferrand et directeur de l’Institut Auvergne Rhône Alpes de Développement des Territoires (IADT), Dominique Royoux, professeur de géographie à l’Université de Poitie s, codirecteur du Lab Com (ANR) DESTINS et Martin Vanier, professeur de géographie à l’Ecole d’Urbanisme de Paris. Leur contribution se trouve en postface de cette étude.
Deux approches complémentaires sont proposées pour définir les fonctions qu’occupent les espaces ruraux :
- Une lecture structurelle, qui montre la pluralité des communes rurales de la France métropolitaine.
- Une lecture systémique, qui qualifie les contributions actuelles et potentielles des espaces ruraux aux grands enjeux de transitions.
L'étude s'appuie sur la nouvelle définition du rural (2021) dont les données sont disponibles à l'échelle communale sur le site de l'INSEE. Les autres données croisent plusieurs sources concernant les équipements et l'emploi. La France d’outre-mer est exclue de l’étude. La dernière partie de l'étude aborde la contribution des espaces ruraux aux différentes dimensions de la transition
Pour trouver une typologie des territoires ruraux qui s'en approche, voir France découverte (Géoclip).Articles connexes
L'Insee propose un nouveau gradient de la ruralité (La France et ses territoires, édition 2021)
L'accès aux services publics dans les territoires ruraux : éléments de débat à partir d'un rapport de la Cour des Comptes
Cartographier les espaces ruraux en France
EuroCrops, un ensemble de données harmonisées et en open data sur les parcelles cultivées au sein de l'UE
Atlas des centres. Mesurer les dynamiques des centres-villes français (FNAU)
Atlas du monde rural de la Catalogne (mise à jour 2022)
Cartographie des bassins urbains et ruraux à l'échelle mondiale (URCA - FAO)
-
9:00
Portails d'accès aux données Sentinel, 'the road so far'
sur GeotribuHistorique des portails d'accès aux données Sentinel en Europe et en France et description de leur grandes fonctionnalités
-
7:06
EuroCrops, un ensemble de données harmonisées et en open data sur les parcelles cultivées au sein de l'UE
sur Cartographies numériques
EuroCrops regroupe l'ensemble des données de parcelles cultivées autodéclarées au sein de l'Union européenne. Le projet est financé par l'Agence spatiale allemande du DLR pour le compte du Ministère fédéral des Affaires économiques et de l'Action pour le climat (BMWK). Ces données sont dérivées d'auto-déclarations par les agriculteurs recevant des subventions dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) de la Commission européenne.
Parcellaires agricoles dans la région frontalière Autriche-Slovaquie autour de Bratislava (source : EuroCrops )
Pendant un an et demi, les ensembles de données nationaux individuels sur les cultures ont été collectés manuellement, les classes de cultures ont été traduites en langue anglaise et transférées dans la nouvelle taxonomie hiérarchique des cultures et de l'agriculture (HCAT). EuroCrops est en amélioration continue grâce à une communauté d'utilisateurs actifs. Ce travail est sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International.En étant capables d'analyser les données agricoles à une échelle spatiale élargie qui s'étend de la Suède au Portugal, les auteurs espèrent que les chercheurs pourront mener leurs travaux au-delà des frontières et acquérir de nouvelles connaissances. Les données sont disponibles pour l'instant pour 16 pays de l'UE (avec la possibilité de conduire des comparaisons sur la période 2105-2021 pour certains pays).
Les 16 pays de l'UE qui participent aux données collectées par EuroCrops (en vert)
Alors que la population mondiale continue de croître et que le changement climatique mondial devient de plus en plus apparent, l'amélioration de l'efficacité et de la résilience de l'agriculture au niveau local et mondial constitue un défi crucial pour l'avenir de l'humanité. Les développements récents dans le domaine de l'observation de la Terre par satellite ont permis d'observer et d'analyser quasiment en temps réel les processus qui se produisent à la surface de la Terre. En tirant parti de l'apprentissage automatique et de l'intelligence artificielle, ont peut désormais extraire des informations de ces énormes volumes de données, qui peuvent éclairer le développement de modèles pour le suivi des cultures agricoles et la conception d'applications futures. Sur la base de ces informations, les agriculteurs sont en mesure de prendre des mesures à un stade précoce. Cela constitue une contribution décisive à la sécurité alimentaire, qui représente l'un des objectifs centraux des Objectifs de développement durable (ODD) énoncés par les Nations Unies. Cependant, ces possibilités sont souvent limitées par la disponibilité insuffisante de références qualitatives nécessaires à la création de modèles de processus fonctionnels sur la base de ces données d'observation de la Terre. Le projet EuroCrops vise à montrer comment cette lacune peut être comblée en compilant des données administratives évaluées dans le cadre du contrôle des subventions.
Les données vectorielles avec la taxonomie pour chaque pays sont disponibles sur Github et Zenodo.
Pour la France, les données sont issues du Registre parcellaire graphique, disponible sur Data.gouv.fr et consultable sur le Géoportail.
Pour en savoir plus
M. Schneider, T. Schelte, F. Schmitz & M. Korner (2023). EuroCrops : All you need to know about the Largest Harmonised Open Crop Dataset Across the European Union. ArXiv:2302.10202v1 [cs.OH] 20 Feb 2023. [https:]]
A. Nicolaus Fendrich, F. Matthews, E. Van Eynde, M. Carozzi, Z. Li, R. d'Andrimont, E. Lugato, Ph. Martin, Ph. Ciais, P. Panagos (2023). From regional to parcel scale : A high-resolution map of cover crops across Europe combining satellite data with statistical surveys, Science of the Total Environment, Volume 873, 15 May2023. [https:]]
Articles connexes
Publication des résultats du recensement agricole 2020
OneSoil, la carte interactive des parcelles et des cultures en Europe et aux Etats-Unis
Mise à jour de la base de données sur la couverture du sol aux Etats-Unis (NLCD)
Copernicus : accès libre et ouvert aux cartes concernant la couverture des sols (2015-2019)
WorldCover (ESA), une couverture terrestre de l'occupation du sol à 10m de résolution
Données CORINE Land Cover 2018 sur l'Europe
Données et cartes sur l'artificialisation des sols en France
Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)
Modéliser l'usage des terres à l'échelle mondiale en tenant compte des acteurs et de leur pouvoir réel de décision
La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
-
7:05
Atlas des centres. Mesurer les dynamiques des centres-villes français (FNAU)
sur Cartographies numériques
La Fédération nationale des Agences d'Urbanisme (FNAU) a mise en ligne en février 2023 un Atlas des centres dont l'objectif est de mesurer les dynamiques des centres-villes français.Projet d’observation des centres villes
Depuis les années 70, le centre-ville a semblé entrer dans une période de déclin. Victime de l’étalement urbain et du délitement des structures sociales traditionnelles, il s’est fragilisé. Ce phénomène inégal a plus particulièrement touché les petites centralités et les « villes moyennes ». Pourtant, depuis une dizaine d’années, de nouveaux processus sont à l’œuvre. La fin de l’ère des hydrocarbures et l’aspiration de certains groupes sociaux à un modèle de société « post industriel » centré sur des relations de proximité redonnent une pertinence toute nouvelle à cet espace.
De nombreux élus ont pris conscience de ces mutations et orientent désormais leurs choix vers la protection et la redynamisation de leur centre-ville afin d’en faire un atout pour leur commune. C’est également dans ce sens que des programmes nationaux d’aménagement du territoire ont vu le jour, à l’instar d’Action Cœur de ville ou de Petites villes de demain.
Les acteurs publics manquent cependant encore d’outils pour appréhender un espace aussi complexe que le centre-ville. Il n’existe par exemple pas de référentiel national pour servir de base de comparaison entre différentes communes. L’ambition de ce projet d’observation des centres villes est de fournir un outil de comparaison multithématique capable d’aider les acteurs des centres villes dans l’auto-diagnostic de leur centre et faciliter leurs prises de décision.
Un projet en réseau, en trois étapes
Ce projet s’inscrit plus largement dans le dispositif d’observation mutualisée des espaces urbains créé depuis 2013 par la Fnau, en partenariat avec France Urbaine et Intercommunalités de France (AdCF) qui mobilise un réseau d’experts très impliqués, issus des agences d’urbanisme et des collectivités territoriales.
Pour rappel, le projet d’observation des centres-villes s’inscrit sur un chantier de deux années autour de trois étapes.- Etape 1 : Identification des communes françaises exerçant des fonctions de centralité et réalisation d’une typologie. Cette première étape a été finalisée en mai 2021 et a donné lieu à un poster sur la typologie des centralités françaises
- Etape 2 : Délimitation des contours des centres villes des communes retenues dans l’étape 1
- Etape 3 : Production d’indicateurs statistiques pour établir un portrait de « l’état de santé » des centres-villes étudiés
L'atlas des centres de la FNAU est assorti d'un outil de cartographie interactive consultable par ici : [https:]]
La méthodologie d’identification des centres-villes (sur laquelle il n'y a pas vraiment de consensus) repose sur le choix de deux critères : 1) le rôle structurant de l'emploi et des équipements 2) la place dans le système territorial
L'étude a permis de déterminer 3 136 centralités réparties en 5 catégories :- polarité structurante (haut niveau d'emplois et d'équipements, attraction des actifs des territoires environnants)
- polarité multiconnectée (lieu d'emplois mais niveau d'équipements moins élevé, connectée à plusieurs polarités structurantes)
- centralité indépendante (bénéficie d'une certaine offre en équipements et emplois, mais pas d'aire d'influence)
- centralité relais (près de 70% des actifs se rend dans une polarité structurante pour travailler)
- centralité résidentielle (peu d'emplois, 80% des habitants travaillent ailleurs)
Les données détaillées sont à télécharger au format xlsx. Outre un tableau de bord des indicateurs, un onglet permet d'accéder à la typologie par communes avec un niveau détaillé de 11 types de centralités.
Pour compléter
Nicolas Lebrun (2023). Réinterroger la centralité marchande. Pôles, territoires, discontinuités et réseaux au service de la centralité Géographie. Université Paris 8 - Vincennes-Saint-Denis, 2023. [https:]]
Résumé de son HDR : Faire centre. Appréhender la centralité. Evaluer l’urbanité d’un espace central. Voilà un débat, aussi vieux que l’analyse spatiale, au coeur des préoccupations des chercheurs de l’ensemble des sciences sociales depuis bien longtemps. C’est notamment le cas lorsqu’on étudie la fonction marchande. L’auteur constate que l’évaluation de la centralité marchande va communément de pair avec le binôme centre-polarisation et avec le binôme accessibilité-attractivité. Pourtant, à trop réduire les logiques marchandes à ces éléments, nous sommes peut-être passé à côté de quelque chose. Ainsi, nos pratiques de consommation ont évolué notamment sur les 20 dernières années : nous sommes de plus en plus motiles et mobiles, et la consommation s’insère dans des chaînages de déplacements de plus en plus complexes. Mais en parallèle, lorsque nous consommons, le recours à la proximité ou à la livraison à domicile, n’ont jamais été autant sollicités. En conséquence l’offre marchande est de plus en plus polymorphe, le lieu de vente n’étant qu’un moyen parmi d’autres d’atteindre le client potentiel. La théorie développée ici par l’auteur est que le primat de la centralité marchande de polarisation est révolu. Il existerait autant de modes de centralité qu’il existe de formes spatiales de bases : le point, la ligne, l’aire, le réseau. La première partie propose d’aborder successivement les quatre modes de centralité ainsi constitués : la centralité de polarisation, la centralité de positionnement, la centralité d’ancrage, la centralité en distanciel. Il s’agit de voir en quoi chaque mode de centralité a ses propres logiques, interagit différemment avec la fonction marchande, correspond à des comportements de consommation différents, génère des formes et paysages marchands spécifiques. Mais reste à voir, dans une seconde partie, comment ces modes de centralité s’articulent entre eux, pour constituer la coloration marchande des lieux. Alors seulement sera abordée la question de la mise en valeur par l’usage de la centralité marchande théorique du lieu. Et c’est dans l’appréhension de la distorsion entre centralité théorique et usages réels que se trouve la clé d’une utilisation optimale de la fonction marchande comme levier d’urbanité. Le commerce pourra alors être envisagé comme constitutif d’une centralité apaisée.
Pour Nicolas Lebrun, en ce qui concerne la centralité marchande, il convient de distinguer différents types de centralités (d'ancrage, de positionnement, de polarisation). En conclusion de son HDR, il attire l'attention sur les quatre points suivants :- Faire centre n’est pas une fin en soi
- L’usage de la centralité suppose un rapport sensible à l’espace
- Une centralité marchande non valorisée n’est pas toujours gaspillée
- Différents niveaux de centralité
Articles connexes
Les villes moyennes toutes en déprise : vrai ou faux ? Une analyse du CGET
Avec la crise du Covid19, les villes moyennes ont-elles bénéficié d’un regain d’attractivité ?
L'INSEE propose une nouvelle typologie des aires urbaines en fonction de leur aire d'attraction
Temps de trajets vers les grands centres urbains à l’échelle du monde
Un atlas de l'expansion urbaine à partir de 200 villes dans le monde
Construire et analyser des cartes isochrones
Explorer la cartographie des réseaux de transports publics avec des données GTFS
-
22:18
Le succès actuel des cartes
sur Les cafés géographiques
Delphine Papin, Juliette Morel et Daniel OsterLe désir de comprendre l’évolution du conflit en Ukraine a donné au grand public un regain d’intérêt pour les cartes. C’est pourquoi nous étions particulièrement heureux de recevoir au Flore deux spécialistes de la cartographie utilisant les ressources informatiques, Juliette Morel, universitaire (1), et Delphine Papin, directrice du service Cartographie et Infographie du journal Le Monde (2).
A la question préalable de Daniel Oster « Qu’est-ce qu’une carte ? », les deux intervenantes sont d’accord pour la définir comme « la représentation réduite d’un espace, terrestre ou imaginaire, sur un format plat, ce qui suppose de faire des choix ».
Juliette Morel explique les différentes étapes du travail cartographique à partir de l’exemple de la carte du commerce mondial en 2012.Dans un premier temps, il faut choisir les éléments graphiques pour le fond de carte et la représentation des données statistiques. La réalisation du fond de carte suppose de choisir un mode de projection (passage de la forme sphérique à la carte plate), une orientation, une sémiologie graphique, un maillage et une toponymie (ce sujet ne sera pas traité).
Le commerce mondial en 2012 (source : la cartothèque de Sciences Po, 2014) (3)De nombreux paramètres interviennent qui peuvent changer, être modifiés par le ou la ou les cartographes et donner des images différentes. La carte en haut à droite a le défaut de faire apparaître l’Océanie comme hors des échanges internationaux. Les deux cartes de gauche sont des tentatives de rééquilibrage géographique pour visualiser la place effective de l’Océanie. Enfin, en bas à droite, le commerce mondial est représenté par un schéma dans lequel la position des cercles symbolisant les régions n’est plus déterminée par leur localisation géographique, mais par l’intensité de leurs échanges.
Il y a différents modes de projection obtenus par des modèles mathématiques qui déforment différemment les continents (formes, surfaces). Le choix est important, surtout à petite échelle (représentation de grands territoires). Longtemps le modèle de Mercator (1569) a prévalu jusqu’à ce que Peters (1973), très critique à l’égard d’une projection qui donnait trop d’importance à l’Europe, en propose un autre. Chaque modèle a ses partisans.
A gauche, projection de Mercator. A droite, projection de Peters. Source : (3)L’orientation des cartes a aussi changé au cours de l’histoire. Au Moyen Âge, les Européens indiquaient la direction de l’Est en haut des cartes car c’était la direction de Jérusalem. Plus tard, à l’époque des grandes découvertes européennes, on choisit le Nord. En 1979 un Australien, Stuart Mc Arthur a proposé une Carte du monde universelle corrigée qui place le Sud en haut et l’Australie au centre. Ainsi, dit-il, « Le Sud ne se vautrera plus dans une fosse d’insignifiance… enfin le Sud émergera au sommet ».
A gauche, carte « TO » (Isidore de Séville). A droite, carte de Mc Arthur (années 1970). Source : (3)La sémiologie graphique pose la question de la représentation visuelle des informations. Le choix des couleurs est alors arbitraire. Ainsi en France les champs sont laissés en blanc alors qu’aux Pays-Bas ils sont colorés en vert, ce qui crée une impression toute différente chez le lecteur qui a besoin de se référer à une légende. La représentation visuelle des quantités a été tardive. Sur une carte de 1782 il est encore nécessaire de consulter la légende pour en avoir connaissance tandis qu’au XIXe siècle on utilise différentes densités de couleur, puis des traits plus ou moins épais.
Mise en regard de 4 cartes de la fin du XVIIIe siècle ou du XIXe siècle témoignant de la difficulté de représenter graphiquement des quantités. En haut à gauche, une carte de l’Europe qui contient les produits les plus curieux, les lieux de commerce les plus commodes et la superficie des pays. En bas à gauche, la carte figurative de l’instruction populaire en France. En haut à droite, la carte du Vésuve. En bas à droite, la carte de la circulation des voyageurs par voitures publiques sur les routes entre Dijon et Mulhouse. Source : (3)Le choix d’un maillage plus ou moins serré (commune, département, Etat, continent…) dans la représentation de données statistiques influe fortement sur la conclusion qu’en tirera le lecteur.
A titre d’exemple critique, J. Morel présente alors une carte produite le 30 avril 2020 par le gouvernement sur la circulation active du Covid, afin de préparer la population à des sorties différenciées du confinement. On a choisi de représenter par des couleurs les différents taux de passage aux Urgences, ce qui est contestable, et les territoires d’Outre-mer sont mal reproduits.
Carte proposée par le gouvernement français le 30/04/2020 pour rendre compte de la circulation du coronavirus. Source : (3)En conclusion de cette première intervention, Juliette Morel et Delphine Papin sont d’accord pour insister sur la place importante des cartes dans les journaux du monde entier, cartes compréhensibles par des gens de cultures différentes.
Delphine Papin explique que, ces dernières années, l’actualité a donné de nombreuses occasions de s’épanouir à la cartographie qui dispose aujourd’hui de nombreux outils permettant un travail rapide et efficace. La carte est devenue le premier support dans les médias de la diffusion du COVID 19, des élections présidentielles françaises (avril 2022), de la guerre en Ukraine (début en février2022) et du séisme en Turquie et Syrie (février 2023).
Dans le cas des élections, il a fallu choisir un maillage très fin (commune) et travailler dans la nuit suivant le jour électoral, en collaboration avec les services du Ministère de l’Intérieur, afin de publier des cartes dès le lendemain matin. Un des choix difficiles à faire est celui des couleurs qui représentent partis et candidats. Ce n’est qu’après beaucoup d’hésitations que le jaune a été choisi pour Emmanuel Macron.
Les nombreuses cartes présentées à la télévision sur le conflit ukrainien ont donné aux spectateurs une bonne connaissance de la cartographie du pays. Pour leur réalisation, plusieurs questions se sont posées (par exemple, quelle place donner au relief et à l’eau : Dniepr, mer Noire ?)
Les cartes du séisme turc et syrien ont demandé deux jours et demi de travail afin de localiser les zones les plus touchées. Les cartographes devaient prendre en compte les données géographiques, politiques, économiques et comprendre la frontière turco-syrienne alors que le pouvoir syrien n’a pas la maîtrise du territoire. La frontière est désignée comme une « faille géopolitique ». Le nombre des éléments figurant sur les cartes a nécessité l’adjonction de légendes très détaillées.
Deux représentations du relief de la frontière turco-syrienne (source : Le Monde, février 2023)
Répartition de la population dans la zone du séisme en Turquie et Syrie. (Source : Le Monde, février 2023)Questions du public :
• La première question porte sur la lecture des cartes.
D. Papin témoigne que son équipe et elle ont un grand souci de la réception de leurs cartes et se demandent, par exemple, quel temps les lecteurs passent devant leurs cartes. La rédaction a constaté que les grands formats cartographiques amenaient de nouveaux abonnements.
J. Morel concède qu’il faut un minimum de formation pour bien comprendre une carte. Google Maps a entraîné un développement de la consultation des cartes, mais une carte papier ne se lit pas comme une carte web.• Comment cartographier le conflit ukrainien?
Les cartographes de presse disposent aujourd’hui de nombreuses ressources (Internet, différentes chaînes de TV etc…) et de plusieurs équipes de rédacteurs. Mais certains terrains sont plus difficiles que d’autres à cartographier.• Les « vraies » cartes ne mettent-elles pas en danger la vie des gens ?
D.Papin répond qu’on ne se pose jamais cette question et que, de toute façon, la précision des cartes n’est pas assez grande.• Les cartes sont-elles un support par rapport à l’écrit ?
La Cartographie est un service indépendant du journal où travaillent des « journalistes cartographes ». Le texte ne doit pas lire la carte et la carte ne doit pas répéter le texte.Notes :
(1) Maîtresse de conférences à l’Université Paris-Est Créteil où elle enseigne, outre la cartographie, la géomatique, les SIG… Elle a publié, entre autres, Les cartes en question. Petit guide pour apprendre à lire et interpréter les cartes, Autrement, 2021.
(2) Docteure en géopolitique de l’Institut de géopolitique. Elle a publié dernièrement Atlas géopolitique de la Russie, Les Arènes, 2022
(3) Toutes ces cartes sont extraites du livre de Juliette Morel, Les cartes en question. Petit guide pour apprendre à lire et interpréter les cartes, Autrement, 2021
Michèle Vignaux, Février 2023
-
19:44
Un caillou qui empêche de faire des travaux…
sur Veille cartographieCet article Un caillou qui empêche de faire des travaux… est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Tous les bâtiments placés dans un rayon de 500 mètres doivent faire une demande d’autorisation des travaux à l’ABF ( les architectes des bâtiments de France ). L’ABF, en tant qu’autorité administrative de la France, doit s’assurer que les projets de développement doivent respecter l’héritage architectural et urbain de la France tout en permettant une évolution raisonnée […]
Cet article Un caillou qui empêche de faire des travaux… est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
18:31
Un plugin QGIS sur le foot…
sur Veille cartographieCet article Un plugin QGIS sur le foot… est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Si vous êtes passionné(e) de football, vous devriez sans doute lire cet article… Présentation de QSoccer En effet, comme vous avez vu dans le titre il existe bien un plugin sur le foot sur QGIS : QSoccer un plugin de dataviz sur les statistiques des matchs de foot développé par Oslandia. Ce plugin est régulièrement […]
Cet article Un plugin QGIS sur le foot… est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
9:05
Un simulateur de ballon espion avec de vraies données atmosphériques
sur Cartographies numériquesLes trajectoires de vol sont calculées à partir des données atmosphériques ERA5 produites par le Copernicus Climate Change Service. Au bas de la carte, on peut choisir la durée de la simulation et les heures précises où l'on souhaite visualiser la trajectoire.
Comme le précise le panneau à l'accueil, ce démonstrateur est destiné seulement à "un usage récréatif, il n'est pas assez précis en tant que source crédible pour des informations militaires". Les auteurs du site souhaitent dissiper tout malentendu pour des utilisateurs qui y verraient des attaques d'OVNIS extraterrestres !
Pour compléter
Le Pentagone dit surveiller un ballon espion chinois détecté en train de survoler les États-Unis (The Guardian).
Les ballons chinois espionnent en escadrille, accuse Washington (Libération).Une start-up en IA utilise l'imagerie satellite pour tracer la trajectoire d'un ballon chinois (SpaceNews).
Le New York Times a travaillé avec la société d'intelligence artificielle Synthetaic pour détecter la trajectoire du ballon chinois à partir d’images satellites Planet Labs. La 1ère détection du ballon se situe au large de l'île chinoise de Hainan le 15 janvier 2023. L'étude est aussi en accès libre sur le site d'imagerie satellite Planet.
Après l'hystérie des ballons chinois, la carte des centres de commandement de la défense aérienne des Etats-Unis (@ThrustWR).
Souveraineté aérienne. La limite supérieure de l'espace aérien national n'est pas définie par le droit international (Wikipédia).
Ballon chinois abattu par les États-Unis : Pékin se « réserve le droit » de répliquer (Le Figaro).
Pourquoi la Chine utiliserait-elle un ballon espion alors qu'elle a des satellites ? (BBC).
Comment les États-Unis ont improvisé un plan pour faire face à un ballon chinois (The Washington Post)
Humour. En 1983 Nena avait déjà tout prévu en faisiant tirer sur des ballons pris pour des ovnis dans l'interprétation de sa chanson "99luftballons" (Youtube).
Articles connexes
Les apparitions d'OVNI : une cartographie plus intéressante qu'on pourrait croire pour chercher des (fausses) corrélations
Des images aériennes déclassifiées prises par des avions-espions U2 dans les années 1950 ouvrent une nouvelle fenêtre pour l'étude du Proche-Orient
-
17:41
Apport de la sonde Messenger : carte topographique de Mercure de 2016
sur Veille cartographieCet article Apport de la sonde Messenger : carte topographique de Mercure de 2016 est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Par Nicolas Le Maux (Nicolas_LX) Défi technologique d’une exploration La cartographie de Mercure représente un défi. Elle suppose tout d’abord la mise en orbite d’un satellite. C’est aussi la première planète de notre système solaire, la plus proche du soleil et la plus chaude. Les températures peuvent parfois atteindre plus de 350° Celsius. Cette planète […]
Cet article Apport de la sonde Messenger : carte topographique de Mercure de 2016 est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
14:10
Sentinel-2 Land Cover Explorer : la nouvelle application par Esri
sur Veille cartographieCet article Sentinel-2 Land Cover Explorer : la nouvelle application par Esri est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Esri a mis en place une nouvelle application permettant de visualiser, sur plusieurs années, le mode d’occupation du sol à l’échelle du monde entier. Elle se nomme Sentinel-2 Land Cover Explorer. Basée sur les imageries satellitaires de Sentinel 2, elle a été conçue dans le but de fournir un support pour les Etats en termes […]
Cet article Sentinel-2 Land Cover Explorer : la nouvelle application par Esri est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
14:09
Woosmap : la geolocalisation made in Montpellier
sur Veille cartographieCet article Woosmap : la geolocalisation made in Montpellier est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Woosmap est une entreprise montpelliéraine spécialisée dans la geolocalisation. Elle a inventé un logiciel permettant de repérer des hôtels, des restaurants et des commerces à proximité de son emplacement. Cette innovation a séduit de nombreux clients, notamment les grandes enseignes du secteur du tourisme. Un logiciel pour faciliter les déplacements Woosmap a été créé […]
Cet article Woosmap : la geolocalisation made in Montpellier est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
13:32
VigiRisks : la plateforme prédictive de tout risque naturel
sur Veille cartographieCet article VigiRisks : la plateforme prédictive de tout risque naturel est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Présentation du BRGM et de sa mission Le BRGM, Bureau de Recherches Géologiques et Minières, est un organisme français qui a pour mission de produire et diffuser des connaissances géologiques pour la gestion durable des ressources du sous-sol et la prévention des risques naturels. Dans ce cadre, le BRGM a développé une plateforme prédictive de […]
Cet article VigiRisks : la plateforme prédictive de tout risque naturel est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
12:39
Ukraine-Russie. Retour sur un an de guerre en cartes et en analyses (février 2022 - février 2023)
sur Cartographies numériques
Comme le note l'IFRI, « l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 constitue un tournant majeur des relations internationales. Les objectifs stratégiques de Vladimir Poutine n’ont pas été atteints et la suite de la guerre est incertaine. Les risques d’escalade – y compris nucléaire – sont réels et une extension régionale des hostilités ne saurait être exclue. Les conséquences de ce conflit sont d’ores et déjà mondiales : recomposition des alliances, hausse des prix de l’énergie, insécurité alimentaire grandissante ». Ce billet propose une revue cartographique en deux temps, d'abord en recensant les cartes et graphiques disponibles sur ce conflit, puis en renvoyant vers des pistes d'analyse et de débat.1) Retour en cartes et en graphiques sur un conflit géopolitique majeur
« À la Une : l’Ukraine, un an après…». Vendredi 24 février 2023, cela fait un an jour pour jour que l’invasion russe débutait en Ukraine. Bilans, rétrospectives, suppléments, éditions spéciales vont se succéder dans la presse tout au long de cette semaine (Revue de presse de RFI).
« Un an de guerre en Ukraine. Le Dessous des cartes » (Arte-TV). Les grands enjeux et les acteurs du conflit russo-ukrainien. Une analyse géopolitique et cartographique de l'émission Le Dessous des cartes pour mieux comprendre ce séisme majeur de l’histoire du XXIe siècle.
« Invasion de l'Ukraine : un monde a chaviré » (Les Échos). L'attaque de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022 a bouleversé la géopolitique mondiale. Pour la première fois depuis 1945, l'Europe est le théâtre d'un conflit de haute intensité.
????? La guerre en Ukraine dure depuis un an jour pour jour.
— Jules Grandin (@JulesGrandin) February 24, 2023
Pour @LesEchos, retour en cartes sur les 4 temps forts de l'invasion russe, de la guerre-éclair initiale à l'enlisement du conflit pic.twitter.com/Aqp3eoqQV8
« De l'invasion russe à la bataille de Bakhmout : un an de guerre en Ukraine raconté en cartes » (Le Figaro). Le Figaro retrace, en cartes animées et commentées, un an de batailles acharnées en Ukraine depuis les premiers jours de l'invasion russe.Si vous l'avez manqué, avec @darioingiusto, @HuguesMaillot et @amaurycoutansai nous avons retracé en cartes un an de guerre en #Ukraine [https:]]
— Stéphane Saulnier (@ssaulnier_FIG) February 23, 2023
« Les cartes de la guerre en Ukraine, depuis l’invasion russe de février 2022 » (Le Monde). Un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le journal Le Monde propose de visualiser l’évolution du conflit sur le terrain et ses conséquences dans le monde. Les cartes et infographies réunies dans cet article permettent de voir l’évolution des territoires contrôlés par les Russes en Ukraine depuis le 24 février, ainsi que les enjeux humanitaires, économiques et militaires du conflit. « L'espace mondial fragmenté par la guerre en Ukraine » (série de cartes).
« Résolution sur l’Ukraine à l’ONU : un indicateur du jeu des alliances planétaire » (France-Culture). À un an du déclenchement de la guerre en Ukraine, zoom sur le vote des 193 États à l’ONU concernant les résolutions sur l'Ukraine et la Russie. Voir la carte du journal Le Monde.
Comparaison des votes du 3 mars 2022 et du 23 février 2023 à l'Assemblée générale des Nations Unies vis-à-vis de la guerre en Ukraine (AB Pictoris).
« Comprendre le vote aux Nations unies du 23 février 2023 » (Le Grand Continent). On remarque relativement peu de changements entre le vote du 23 février 2023 et celui du 2 mars 2022. Il y a toutefois une majorité de la population mondiale qui vit dans un pays s’étant abstenu lors du vote (51,4%). Les gouvernements représentant 55,9 % de la population mondiale ont décidé de ne pas s’opposer frontalement à Moscou.
Après un an de guerre, la représentation cartographique la plus parlante : celle des pays ayant fourni des armes à l'#Ukraine ou pris des sanctions financières contre la #Russie. L'isolement du bloc démocratique libéral mené par les Etats-Unis est marquant. [https:]] pic.twitter.com/WmlPjcTv7I
— Corentin Sellin (@CorentinSellin) February 23, 2023
« Carte de l’Ukraine au 24 Février 2023, un an après l'invasion russe » (Edmaps).« Un an de guerre en Ukraine ». Carte évolutive co-publiée par AbPictoris et Diploweb pour identifier les ruptures (YouTube).
Carte chronologique interactive permettant de suivre les opérations jour par jour, avec les dates significatives du conflit surlignées en gris (Grid).
« Après un an de guerre en Ukraine, quelles perspectives pour la suite du conflit ? » (Géo).
« Les données des satellites révèlent l'étendue des combats en Ukraine » (The Economist). Les cicatrices de la guerre peuvent être trouvées bien au-delà des lignes de front.
« L'invasion de l'Ukraine par la Russie en cartes. Un guide visuel de la guerre » (Financial Times).
NEW Today marks one year since Putin invaded Ukraine. There were fears that Ukrainian troops could potentially be overrun in a matter of days. But that has not proved to be the case.
— Steven Bernard (@sdbernard) February 24, 2023
Keep up to date with the latest on the Ukraine invasion in maps [https:]] #dataviz pic.twitter.com/flxsOZUnHl
« 365 jours. Un an de guerre en Ukraine » (Zeit Online). Assaut, résistance, contre-offensive, guerre de tranchées : la Russie attaque l'Ukraine depuis un an. Une storymap montrant les principales phases de la guerre à partir de cartes et d'images satellites.
Le South China Morning Post revient sur un an de guerre avec des photos marquantes en N&B et une série de cartes et graphiques explicatifs.
Al Jazeera cartographie des principales batailles de la guerre en Ukraine à partir d'images aériennes ou au sol, assorties de cartes chronologiques.
« Le conflit un an plus tard, en cartes ». Une brève revue de "cartoblographie" à partir de morceaux choisis et de reportages (Kenneth Field).p
« Pendant la guerre en Ukraine, le Groupe Wagner tisse sa toile en Afrique » (France Culture). Alors que le conflit en Ukraine bat son plein, le groupe de mercenaires et outil de l’expansion russe soutient sur le continent africain des régimes autoritaires. Le tout en développant une logique de prédation visant à exploiter les ressources locales. Voir la carte du journal Le Monde.
« Guerre Ukraine-Russie - Faits et chiffres » (Statista).
« La guerre en Ukraine en données : un an de victimes, de violences et de déplacés » (Grid).
« Soldats morts par habitants dans les régions russes » (Reddit) d'après les décès identifiés par BBC-Mediazona. A partir de ces données, le journal allemand Spiegel a produit une datavisualisation impressionnante dans un article intitulé « Les morts sur lesquels Poutine cherche à garder le silence ». Avec une question récurrente concernant ces cartes et graphiques par points (dotmaps) : ces dataviz ne contribuent-elles pas paradoxalement, au lieu de mettre en visibilité, à invisibiliser de fait tous ces morts anonymes ? Une question qui se posait déjà à propos de la manière dont le data journalisme représentait les morts du Covid-19.
« De plus en plus d'Ukrainiens s'installent à l'étranger alors que la guerre se poursuit » (Bloomberg). Plus de 8 millions d'Ukrainiens, principalement des femmes et des enfants, ont fui le pays suite à l'invasion russe. Une datavisualisation montre la répartition par pays d'accueil. L'UNHCR estime que cela représente 19,5% de la population du pays, près d'un Ukrainien sur cinq a quitté son pays depuis un an.
« Un an de guerre en Ukraine : la galerie de dessins » (Chappatte).« L'invasion de l'Ukraine par la Russie : une tragédie post-soviétique. » Un dossier pédagogique de Julie Deschep pour Le Livre scolaire.
2) Pistes d'analyse et de débat
« Un an de guerre en Ukraine, l’émission spéciale de Mediapart » (Mediapart). Vladimir Poutine a, depuis l’automne, un discours non pas contre l’Ukraine mais contre l’Occident pris collectivement.
« 365 jours de guerre en Ukraine : plongée dans les sociétés russes et ukrainiennes » (France-Inter). Un an après, quel bilan les sociétés ukrainiennes et russes tirent-elles de cette guerre ?
« Le premier fil du premier jour de la guerre, il y a un an » (Anna Colin Lebedev). « Poutine est fou. Peut-être, mais peu importe, car nous avons surtout besoin de comprendre la rationalité interne de son action. Nous avons besoin de cerner l'étendue de son projet, de voir ses points saillants (l'Ukraine, et au-delà, les Etats-Unis, l'Occident) ». Pour suivre les analyses d'Anna Colin Lebedev (@colinlebedev), spécialiste de l'Ukraine et de la Russie post-soviétique.
« Ukraine-Russie, la guerre de propagande » (Arte-TV). Dans les médias et les réseaux sociaux, le conflit entre Moscou et Kiev est raconté, mis en scène. Tour d’horizon de la guerre de communication entre les deux pays.
« Ukraine-Russie, un an après..." Entretien avec Pierre Verluise directeur du site Diploweb, émission Planisphère (Radio Notre-Dame).
« L'innovation ukrainienne dans une guerre d'usure » (CSIS). La guerre en Ukraine est devenue une guerre d'usure. Aucune des deux parties n'a gagné beaucoup de territoire depuis les offensives réussies de l'Ukraine fin 2022, alors même que le nombre de victimes a augmenté.
« Guerre en Ukraine, un an après : que faire ? » (Pascal Boniface) Un an après le déclenchement de l'offensive russe sur l'Ukraine, quelles sont les perspectives du conflit ? Deux options se dessinent : l'enlisement ou l'embrasement. Il y a une sorte de prudence, d'hypocrisie. On ne dit rien sur les buts de guerre.
« La guerre en Ukraine refonde l’Europe en la soudant » (La Croix). Pour Sylvain Kahn et Jacques Lévy, auteurs du Pays des Européens (2019), il ne fait aucun doute que face à la guerre en Ukraine, l’Union européenne « agit », s’employant à « isoler l’agresseur », et devient ainsi « le catalyseur d’une alliance » des républiques démocratiques.
« Poutine veut une guerre éternelle » (Le Grand Continent). Le sociologue russe Grigori Yudin revient sur les buts poursuivis par Poutine. Il y inscrit la guerre d'Ukraine dans une perspective plus large – qui ne connaît pas de frontières.
« Ignorer la guerre : les sociétés civiles russes et l’Ukraine » (Le Grand Continent). Poutine n’a pas anéanti l’opposition — il a orchestré une apathie généralisée, une passivité mêlée à de la crainte, dans une confusion entretenue.
Déambulation historique avec Stéphane Audoin-Rouzeau, l'historien face à la guerre (France Culture).
« Armer l'hiver en Ukraine ». Un rapport de l'équipe Eyes on Russia révèle le changement délibéré des attaques de la Russie contre l'infrastructure énergétique de l'Ukraine pour militariser l'hiver (Centre for Information Resilience).
« Faut-il négocier la paix avec Poutine ? ». Décryptage dans l'édito de Patrick Cohen C à vous (France-TV).
« La Paix, c'est la guerre. Faut-il négocier maintenant avec Poutine ? ». Par Thorniké Gordadzé (Terra Nova).Articles connexes
La carte, objet éminemment politique : la guerre en Ukraine
La carte, objet éminemment politique. La vision réciproque de la Russie et de l'Europe à travers la guerre en Ukraine
La carte, objet éminemment politique. L'annexion de quatre territoires de l'Ukraine par la Russie
Comment cartographier la guerre à distance ?
Cartographier les dommages subis par les populations civiles en Ukraine (Bellingcat)
Les enjeux du projet de gazoduc Nord Stream 2 à partir de ressources disponibles sur Internet
La cartographie russe et soviétique d'hier à aujourd'hui
-
8:17
Mviewer, du webmapping autrement
sur Veille cartographieCet article Mviewer, du webmapping autrement est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Diffuser de l’information géographique est une chose, la rendre visible et compréhensible en est une autre. Mviewer est une application web cartographique initiée et développée par la région Bretagne sous le nom de Kartenn (carte en breton). Son code source est librement réutilisable depuis 2014. Elle a été développée en HTML, CSS et en Javascript. […]
Cet article Mviewer, du webmapping autrement est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
11:43
Implanter un panneau photovoltaïque chez soi
sur Veille cartographieCet article Implanter un panneau photovoltaïque chez soi est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Après le cadastre parcellaire mis au point par la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP), la France s’est vue dotée pour son territoire d’un nouvel type de cadastre pas des plus communs : le cadastre solaire. L’outil, développé et mis en place par Cythelia energy à travers leur suite de logiciel Archélios (Archélios Map) à l’aide […]
Cet article Implanter un panneau photovoltaïque chez soi est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
10:52
Une carte web au service de l’éolien
sur OslandiaDepuis 2003, WKN France développe, finance et réalise des projets éoliens et photovoltaïques.
Depuis 2015, cette société a fait le choix d’utiliser des outils de prospection et de suivi intégrant des fonctions géographiques. Ce sont des outils d’aide à la décision, d’automatisation de tâches par emprise géographique, qui prennent plusieurs formes, et étaient jusqu’à présent sous-utilisés aux vues de leur potentiel.
WKN France a souhaité mettre à niveau ses outils géomatiques pour répondre à de nouveaux besoins métiers et ont fait confiance à Oslandia pour mener à bien ce projet. La composante principale de ce projet a été de refondre le CRM géographique.
Et si on utilisait QGIS Web comme un CRM ?Avant notre intervention, et malgré les différentes tentatives de l’équipe géomatique, l’outil réellement utilisé par l’équipe de prospection à des fins de CRM était un fichier Excel.
Nous connaissons tous les avantages d’Excel. Mais il présente également de nombreux inconvénients pour ce type d’utilisation partagée :
- C’est quoi la dernière version déjà ?
- Comment, Bruno a modifié le fichier sur son ordinateur, mais moi aussi ! On va devoir fusionner maintenant
- Saint-Germain-en-Laye a fusionné avec Fourqueux depuis 2019 ? Ah, je n’étais pas au courant !
- Il me semble bien que Monsieur Dupont était le précédent maire… Il va falloir que je mette à jour les informations sur cette commune !
Sans parler de la personne en charge de sortir des indicateurs sur ce fichier, qui doit fusionner les versions de chacun en croisant les doigts pour que personne n’ait ajouté sa petite colonne ou décidé d’écrire un commentaire à la place de la surface.
Et puis regarder sur une carte l’évolution du statut des projets c’est bien plus sympa que de chercher dans des lignes d’un fichier Excel. Alors oui, on peut ouvrir son fichier Excel dans QGIS, réaliser une jointure sur notre couche géométrique préférée et ensuite imprimer sa carte, mais ce n’est pas à la portée de tout le monde…
C’est en partie pour ces raisons que WKN France a souhaité créer une application CRM cartographique web : étant déjà des utilisateurs de QGIS et sensibilisés à la thématique de stockage centralisé de la donnée, WKN France a choisi de nous faire confiance et d’exploiter les fonctionnalités de QGIS Web Client 2 pour répondre à leurs besoins.
QWC2 les a beaucoup séduit par la simplicité du processus de publication de cartes et de modification de cartes existantes (pour ajouter de nouvelles couches ou modifier un rendu par exemple).
Un autre élément différenciant, est le fait de ne pas rester liés à Oslandia : les travaux sont documentés et nous avons mis en place des sessions de transfert de compétences pour rendre administrateurs et utilisateurs autonomes dans l’évolution de l’interface cartographique.
Pour revenir à notre CRM : le projet comportait plusieurs dimensions. Il a fallu créer une base de données où la donnée de prospection puisse être centralisée pour être partagée pour les différents services, Eolien et Solaire.
Le paramétrage de la carte dans QGIS a permis de rendre disponible de nombreuses informations, en provenance de différentes sources sur une même carte, sans que ces données soient identifiables (pour ne pas polluer l’identification des objets principaux). En effet pour de nombreuses couches, l’important est de se rendre compte rapidement d’un type (par exemple la zone PLU) qui est très bien transcrit via le style de la couche.Dans QWC2, l’utilisateur peut personnaliser son rendu en choisissant les couches ou groupe de couches qu’il veut visualiser, en cochant ou décochant comme dans QGIS, et compléter son analyse avec des sources externes (en important des flux WMS ou WFS externes) pour visualiser ses données spécifiques sans les imposer à tout le monde ni surcharger l’interface.
Enfin le coeur de cet outil CRM est de pouvoir ajouter/modifier la donnée. La liste des champs est longue… Mais un service de QWC permet de générer les formulaires conçus dans QGIS en conservant leur mise en forme, notamment l’organisation en onglets ou l’apparition conditionnelle de champs. Cela permet dans QWC2 d’avoir une interface agréable pour remplir les informations d’intérêt.
Et comme tout le paramétrage est effectué via QGIS, les administrateurs SIG de WKN pourront faire évoluer cette interface même une fois la prestation terminée !
Un projet avec plus que du SIGCette prestation nous a mené également à la modification d’un portail web Django avec sa remise à niveau, l’ajout de nouvelles applications, un travail du style, la refonte de l’interface d’administration, …
Nous avons aussi réparé une partie d’une application maison d’import de données et de prospection préalablement mise en place en Python.
Nos fortes compétences en SQL ont permis d’accompagner WKN dans la mise en place des bases de données de référentiels ou applicatives répondant aux contraintes métier et aux contraintes SI.
Si vous aussi vous avez des projets d’amélioration d’applications existantes ou même de réparation, n’hesitez pas à nous contacter pour en parler.
-
9:16
Des standards OGS, le WMS et le WFS
sur Veille cartographieCet article Des standards OGS, le WMS et le WFS est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
L’OGC, Open Geospatial Consortium est une organisation internationale qui développe et promeut des standards ouverts dans le but de garantir l’interopérabilité des contenus, des services et des échanges dans les domaines de l’information géographique. Il s’agit d’un organisme de normalisation qui s’inscrit dans une démarche consensuelle afin de développer des services géospatiaux pour faciliter la […]
Cet article Des standards OGS, le WMS et le WFS est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
16:16
Dynmark : un outil de suivi des prix de l'immobilier à différentes échelles de territoire (Cerema)
sur Cartographies numériques
L'application Dynmark permet d'analyser le marché immobilier depuis 2010, d'explorer et de comparer des dynamique de marché par rapport à d'autres territoires. Elles contient les données de l'ensemble de la France (hors l'Alsace, la Moselle et Mayotte), pour différentes échelles géographiques (commune, EPCI, département et aire d'attraction des villes), avec une typologie de biens selon son type, sa taille et sa période de construction. L'application est en cours de lancement en version bêta.Ce travail de visualisation est basé sur une collaboration entre le Cerema et l'INRAe - unité écodéveloppement d'Avignon, dans le cadre du projet UrbanSIMUL dans sa version nationale.
Le Cerema utilise les données DV3F issues du retraitement et de l'enrichissement des données de Demandes de Valeurs Foncières de la DGFiP par les Fichiers Fonciers.
La Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) proposait déjà gratuitement et en open-data le fichier Demande de Valeurs Foncières (DVF) qui recense l'ensemble des mutations foncières à titre onéreux publiées dans les services de la publicité foncière. Cette donnée, riche et précise, restait néanmoins difficilement exploitable. Le Ministère du Logement a donc missionné le Cerema pour travailler à une structuration de la donnée (DVF) en y associant des données foncières complémentaires permettant des analyses plus fines.Ces travaux ont conduit à la constitution de la base de données DV3F ainsi qu'à des outils facilitant son exploitation. Pour les acteurs ne pouvant bénéficier de DV3F, les données open-data sont également disponibles librement sous un format "DVF+ - open-data" structuré et géolocalisé.
Téléchargement des données DV3F en open data : [https:]]
AppDVF, un outil libre pour l’exploitation de DV3F : [https:]] Accès aux bases de données en open data du site Datafoncier : [https:]]Articles connexes
Mise à disposition de la base Demandes de valeurs foncières (DVF) en open data
Fichiers des locaux et parcelles des personnes morales en open data (données MAJIC)
L’inégale abordabilité du logement dans les villes européennes (Cybergéo)
Data France, une plateforme de visualisation de données en open data
OpenDataSoft : une plateforme avec plus de 1800 jeux de données en accès libre
Utiliser Wikidata pour chercher des informations géographiques
Depuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites
-
14:04
La protection des données
sur Veille cartographieCet article La protection des données est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La protection des données est essentielle à l’ère du numérique. Pour cela, la législation a fortement évolué en ce sens. La première loi en ce sens date du 6 janvier 1978 et s’intitulait « Informatique et Libertés ». Ainsi, elle avait pour objectif la protection des individus du risque de fichage à partir de leur numéro de […]
Cet article La protection des données est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
11:51
Pléiades image of AFAD relief center at Hatay Stadium
sur Séries temporelles (CESBIO)In Turkey, the Disaster and Emergency Management Presidency (AFAD), affiliated to the Ministry of Interior, has completed the installation of 300 thousand tents in the provinces affected by the earthquakes.
On Feb 16, Pléiades captured such installation on the parking of the New Hatay Stadium near Antakya. I count about 400 tents in this picture.
Read more about the life in this camp in this report by CNN Turk.
Top picture from U.S. Department of State from United States — Aerial View of the Hatay Province in Turkey, Domaine public, [https:]
-
16:31
Du 30 mai au 1er juin 2023 à Aix en Provence : formation "savoir utiliser les Fichiers fonciers"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 20 février 2023Une session de formation "Savoir utiliser les Fichiers fonciers" se tiendra du 30 mai au 1er juin 2023 à Aix-en-Provence ( Rue Albert Einstein, sur le site du Cerema Méditerranée ) Nombre de participants : 8 Cette session est à destination des bénéficiaires des Fichiers fonciers et des bureaux d'études. Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique (…)
Lire la suite -
16:31
Du 26 au 28 septembre 2023 à Lille : formation "savoir utiliser les Fichiers fonciers"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 20 février 2023Une session de formation "Savoir utiliser les Fichiers fonciers" se tiendra du 26 au 28 septembre 2023 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille. Cette session est à destination des bénéficiaires des Fichiers fonciers et des bureaux d'études. Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique Accompagnement Inscription jusqu'au 1er septembre (…)
Lire la suite
-
9:00
Données Copernicus et Sentinel
sur GeotribuIntroduction et description des données d'observation de la terre produite dans le cadre du progamme européen Copernicus
-
15:55
De nouveaux arrivés chez Oslandia
sur OslandiaCorpo automne 2022
Corpo hiver 2023
Rappelez-vous, il y a deux ans, Oslandia accueillait QuyThy ; il s’en passe des choses en deux ans et nous nous sommes agrandis depuis.
Nouveaux développeurs, nouvelles fonctions transverses réparties sur toute la France en télétravail, Oslandia compte désormais 26 Oslandiennes et Oslandiens.
L’équipe de développement s’est vue renforcée par l’arrivée d’Antoine Facchini, Benoît Ducarouge, Julien Moura, Evren Pakyuz-Charrier et Thomas Muguet. Ces développeurs, aux expériences diverses, apportent de nouvelles compétences et perspectives pour les projets au sein d’Oslandia.
Côté QGIS, on note l’arrivée de Gwendoline Andres, Jacky Volpes, Jean-Marie Kerloch, Sophie Aubier, Vincent Bré et Florent Fougères. Cette équipe nous permet de répondre à beaucoup plus de sollicitations clients, et d’investir tout autant sur le développement coeur QGIS et de plugins variés.
N’oublions pas Jean Felder et Sébastien Guimmara qui renforcent les compétences 3D de l’équipe en apportant leurs expertises pour les projets en cours et futurs.
Ces nouveaux arrivants permettent à Oslandia de vous proposer également davantage de formations.
Cette croissance de l’équipe de développement a nécessité un renforcement des fonctions transverses. Ainsi, Miloud Chenine a fait son arrivée en tant que commercial dédié. Catherine Prêtre et Elodie Faury forment la nouvelle équipe admin et RH.
Oslandia recrute ! Consultez nos annonces d’Ingénieur(e) développement d’applications SIG senior , d’Ingénieur(e) développement front SIG 3D et d’Ingénieur(e) développement front SIG.
-
11:25
Géopolitique de la Turquie
sur Les cafés géographiquesPierre Raffard au Café de la Mairie (Paris 3ème)
Ce mardi 10 janvier, Pierre Raffard est l’unique intervenant d’un café géopolitique se tenant dans la salle, bien remplie, du premier étage du Café de la Mairie (Paris 3ème). Pierre Raffard a soutenu sa thèse de géographie en 2014. Cette thèse porte sur la géographie de l’alimentation ou plus exactement sur une approche culturelle de la cuisine turque en liaison avec l’agriculture du pays.
Pierre Raffard a résidé plusieurs années d’une part à Izmir et d’autre part dans l’est de la Turquie à Gaziantep. Il est actuellement rattaché comme enseignant et chercheur à l’ILERI fondé par René Cassin en 1952. Sa connaissance de la Turquie est fondée sur une pratique attentive du terrain avec une attention particulière aux zones rurales.
En introduction Pierre Raffard pose les caractéristiques de la politique extérieure de la Turquie : une stratégie d’équilibriste entre politique intérieure et politique extérieure.
Le politique intérieure de la Turquie d’aujourd’hui cultive un nationalisme qui permet de séduire la société et de gagner les élections. L’exaltation du nationalisme turc est de surcroît fondée sur la remise en cause de l’héritage de Mustapha Kemal. En ce sens, l’arrivée au pouvoir d’Erdogan constitue un tournant décisif. Erdogan né en 1954, est premier ministre depuis 2003. En 2014 il est élu président de la République. Les nouvelles élections présidentielles sont prévues pour 2023. Compte tenu de divers facteurs dont la dépression économique, tous les sondages désignent au premier rang des candidats le principal adversaire d’Erdogan, Eklem Imanoglou, maire d’Istanbul. Il lui faut donc réagir et si possible l’empêcher de se présenter.
Erdogan est porteur d’une idéologie anti-kémaliste. Il veut en finir avec cette république laïque et revenir aux aspects principaux de l’empire ottoman, éliminé en 1923. Il souhaite donner la première place à la famille et à la religion : création d’un ministère de la religion. Les imams sont devenus fonctionnaires d’Etat. Dans les lycées les cours de religion sont passés d’une heure à sept heures par semaine. Il agit par conviction religieuse personnelle, mais aussi par calcul politique : plutôt que de s’appuyer sur les grandes villes (Istanbul, Izmir) acquises à l’idéologie de Mustapha Kemal, il recherche l’agrément des zones rurales particulièrement à l’est du pays, zones qui ont toujours été réticentes à l’égard de la politique de Kemal. Durant des décennies la société rurale a été sous le tapis, le retour du religieux lui convient.
En outre Erdogan réforme la langue, le code civil, les questions agraires.
Cette politique s’inscrit dans une situation économique marquée par deux phases très différentes. Au-début de l’ère Erdogan tout va bien : prospérité qui profite au premier ministre puis au président de la République. Puis vient l’essoufflement et une crise profonde de l’économie. Le secteur du bâtiment est durement touché. Effondrement du cours de la monnaie, le litre de lait est passé de 3,5 à 35 livres turques. D’où une grande inquiétude pour les futures élections présidentielles. Erdogan a éliminé ses rivaux. Fethullah Gülen, prédicateur tout d’abord très proche de lui, a été accusé de coup d’état en 2016. Les universités qui s’inspiraient de ses vues ont été fermées, appel à la dénonciation.
En politique étrangère Erdogan a été sur tous les fronts, Pierre Raffard parle d’une stratégie d’équilibriste. En effet, les orientations de la politique extérieure correspondent souvent à une stratégie électorale.
La Turquie est intégrée dans l’OTAN depuis 1952 et bénéficie depuis 1964 d’un accord d’association à la CEE. Toutefois l’intégration dans la CEE devenue UE apparait compromise. Cette supposée intégration en ferait le membre le plus peuplé de l’UE, plus de 84 millions d’habitants.
En matière de politique étrangère on peut distinguer le proche du lointain. Dans l’étranger proche figurent : le Russie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan dont la langue est très proche du turc, mais aussi l’Iran, la Syrie, l’Irak. La Turquie est une plateforme de transit vers l’Iran qui joue un rôle dans le trafic de drogue. Le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) est un organisateur de la contrebande entre Irak et Turquie.
Si l’on sort de l’étranger proche on a le Turkménistan, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Sinkiang chinois : ce sont des pays de langue « turcique » qui rappellent l’origine des Turcs arrivés dans la Turquie actuelle en provenance de l’Asie centrale.
Pierre Raffard explique aussi l’influence des séries turques dans ces pays et au Moyen-Orient dans le domaine du soft-power : les séries turques tiennent une grande place, elles ont beaucoup de succès, les jeunes ont les yeux rivés dessus.
De proche en proche la Turquie a élargi son aire d’intervention y compris militaire : dans la Syrie voisine Erdogan a soutenu Bachar El-Assad par crainte de collusion entre les Kurdes irakiens et les Kurdes de Turquie. Ces derniers seraient 12 millions, groupés dans l’est du pays et constituent pour la république turque une menace de premier ordre compte tenu de la continuité entre population kurde de Turquie et populations kurdes de l’Iran, de l’Irak, de la Syrie.
Dans le bassin méditerranéen la Turquie se pose en héritière de l’empire ottoman en particulier en Libye où elle soutient les autorités de Tripoli face aux prétentions du maréchal Haftar en Libye orientale. Ce soutien procède de l’idée d’effacer les traces du conflit italo-ottoman de 1911 et en particulier de partager avec la Libye une Zone Economique Exclusive.
Cette ZEE maritime lui permet d’envisager des sondages en eau profonde à la recherche d’hydrocarbures. Ce qui introduit un conflit avec l’Egypte, Chypre et la Grèce, dont il ne sera pas question ici car il mériterait d’amples développements. Figure aussi la question des migrants à destination de l’Europe. La Turquie prétend utiliser cette ZEE, voisine de Tripoli, pour interdire les migrations illicites. Dans cette optique, elle sollicite l’aide financière européenne. Avec la Grèce les migrants servent aussi d’instruments pour faire pression : on les retient et en même temps on les encourage à quitter la Turquie soit en direction des îles grecques voisines soit en franchissant la rivière Evros en Thrace, à la frontière Grèce-Turquie.
En Afrique, la Turquie a encore élargi son aire d’intervention non seulement sur la côte de l’océan indien mais jusqu’en Afrique occidentale. L’extension du développement des vols des Turkish Airlines à destination des grandes villes africaines va dans ce sens.
C’est cette accumulation de cas qui justifie selon Pierre Raffard le terme du passage d’une stratégie d’intermédiaire à une stratégie d’équilibriste.
Michel Sivignon, le 12/02/2023
-
16:38
Géoréférencer des cartes anciennes sur le site de la Bibliothèque centrale de Zürich
sur Cartographies numériquesLa Bibliothèque centrale de Zurich, qui contient plus de 2 900 cartes numérisées issues de magnifiques atlas, propose aux personnes intéressées de géoréférencer elles-mêmes des cartes anciennes des XVe-XVIIe siècles.
La localisation géographique d'une carte avec le « Georeferencer » sur la plateforme web Old Maps Online est intuitive et ne nécessite en principe aucune connaissance préalable. La localisation se fait en quelques clics, elle peut s'avérer une tâche plus difficile dans certains cas (certaines cartes n'étant pas orientées au nord).
Au fur et à mesure des documents géoréférencés, le matériel cartographique est mis en accès libre sur la plateforme Old Maps Online.
Les copies numériques sont d'ores et déjà accessibles au public sur la plateforme e-rara dans la collection « Magnificent Atlases : From the Beginnings to the Golden Age ».
Voir par exemple les monstres et autres îles imaginaires découverts dans les cartes et atlas qui ont été numérisés.
L'initiative s'inscrit dans le cadre d'un projet de science citoyenne conduit par la Bibliothèque centrale de Zürich. Une fois numérisées, les cartes sont intégrées dans le projet Chronoscope qui intègre plus de 2000 cartes historiques consultables en open data à partir d'une seule interface cartographique.
Accès au catalogue en ligne de cartes et de vues panoramiques de la Bibliothèque centrale de Zürich.
Kartenportal.ch permet de rechercher dans les fonds de la ZB et dans les bibliothèques suisses à partir d'un moteur de recherche spatial.
Articles connexes
L'histoire par les cartes : les collections numérisées de la Bibliothèque Vaticane
Trois anciennes cartes de la Chine au XVIIIe siècle numérisées par l'Université de Leiden
L'histoire par les cartes : plus de 2000 cartes numérisées sur les Pays-Bas (partie centrale)
Un Atlas de géographie historique des États-Unis (1932) entièrement numérisé
Cartes et atlas historiques
L'histoire par les cartes
-
16:10
POPFLUX, une application pour visualiser les déménagements des Français avant et après le Covid-19
sur Cartographies numériques
L'application en ligne PopFlux permet de visualiser les déménagements qui ont eu lieu en France métropolitaine entre 2017 et 2022, à plusieurs échelles, en s'appuyant sur les données de flux migratoires issues des contrats de réexpédition de courrier souscrits auprès de La Poste. Le site permet de conduire des comparaisons sur plusieurs périodes et à partir de données postales peu utilisées jusque-là (à recouper avec d'autres critères tels que l'évolution démographique, le marché immobilier, l'emploi...).
Interface de l'application PopFlux développée par le programme POPSU Territoires
1) Une application cartographique en ligne proposée par le programme POPSU Territoires
L'application a été développée dans le cadre de l'étude « Exode urbain », pilotée par le programme POPSU Territoires grâce au financement du Réseau rural français et du Plan urbanisme construction architecture (Ministère de la transition écologique et de la Cohésion des territoires). Elle est le fruit d'une collaboration entre La Poste et une équipe de chercheurs du CESAER composée de Félix Baillet, Marie Breuillé, Camille Grivault, Julie Le Gallo et Olivier Lision.
L'application comprend deux interfaces cartographiques :- l'interface Soldes Migratoires propose des cartes interactives des soldes migratoires et de leur variation entre plusieurs périodes ;
- l'interface Flux de Déménagements permet de visualiser, sous forme de flux, les soldes migratoires entre deux territoires ainsi que leur variation. Elle fournit également pour chaque territoire le pourcentage de flux internes, de flux entrants et de flux sortants et leur variation par rapport à la période précédente.
Cet outil permet en particulier de caractériser l'évolution des flux de mobilité résidentielle depuis la crise de la Covid-19. Pour en savoir plus sur l'étude « Exode urbain : impacts de la pandémie de Covid-19 sur les mobilités résidentielles », rendez-vous sur la page dédiée.
2) L'exode urbain ? Petits flux, grands effetsExode urbain : mythe ou réalité ? Acclamée lors de la crise de la COVID-19, qu’en est-il réellement de la thèse du départ massif des urbains vers les campagnes ? Le Réseau Rural Français et le Plan Urbanisme Construction Architecture pilotent, depuis juin 2021, une étude intitulée « Exode urbain : impacts de la pandémie de COVID-19 sur les mobilités résidentielles », dont les premières conclusions (exploratoires) sont disponibles.
Les premiers travaux montrent, que la pandémie de Covid-19 n’a pas bouleversé de fond en comble les structures territoriales françaises qui restent marquées par la centralité des grands pôles urbains. Largement et bruyamment annoncé dans la presse et certains discours d’élus (pour l’espérer ou le craindre), l’exode urbain ne semble pas, pour l’instant, revêtir un caractère massif. Est-ce à dire que rien ne se passe dans les trajectoires résidentielles depuis le début de la crise sanitaire ? Les travaux menés repèrent des signaux faibles, qui viennent renforcer et accélérer des phénomènes déjà présents dans les territoires : processus de périurbanisation – qui s’étend à d’autres territoires et devient une « méga-périurbanisation » –, de « renaissance rurale », de renforcement de l’attractivité des espaces de villégiature, au coeur de circulations résidentielles entre bi-résidentialité et habiter polytopique. La sociologie des ménages engagés dans une démarche d’exode urbain est diverse et recoupe des réalités socio-économiques et spatiales variées. La pandémie fait néanmoins ressortir un nouveau modèle d’investissement immobilier, à la croisée de réflexes « collapsologiques » - soit en lien avec une anxiété croissante vis-à-vis des évolutions climatiques -, et des stratégies d’extraction de la rente foncière. En creux, dans certains territoires, le risque d’un renforcement de la précarité rurale et des difficultés d’accès au logement pour certaines catégories de la population émerge.
Derrière l’expression « exode urbain » se cacherait donc un double malentendu : d’une part il n’est pas question ici d’un déferlement massif de populations « urbaines » dans les « campagnes », sorte de retour de bâton d’un exode rural qui aurait marqué les mobilités résidentielles au XXe siècle. D’autre part, les premières analyses invitent à saisir la diversité des territoires, y compris urbains : si départs de population il y a, ils sont loin de concerner toutes les catégories de villes.
Résultats de l'étude à télécharger : "Exode urbain : mythe ou réalité ? La pandémie de Covid-19 a-t-elle déclenché le départ des habitants des grandes villes vers les communes rurales ?"
Bienvenue à la restitution de l’étude #Exodeurbain. Au programme : résultats des équipes de recherche et table-ronde acteurs-chercheurs. @FaureDominique, Ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité conclura nos travaux.
— PUCA-POPSU (@popsu_puca) February 17, 2023
? [https:]]... mais aussi à l'échelle régionale et locale avec un "exode urbain" qui est en fait souvent un redéversement sur les campagnes autour des villes comme ici autour de Rennes [https:]] pic.twitter.com/sRaGsE1Tuy
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 20, 2023
Les citadins ont-ils fui a la campagne après le Covid ? Ces cartes ont de quoi surprendre [https:]]
— Le HuffPost (@LeHuffPost) February 19, 2023
Une étude très intéressante à partir des données d'enquête EpiCOV (Inserm-Drees) du printemps 2020. L'article montre que les mobilités résidentielles ne se sont pas limitées aux déplacements "ville-campagne en résidence secondaire" fortement médiatisées pendant le confinement [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 14, 2023[#Déménagements]
— Insee (@InseeFr) March 16, 2023
Parmi les #ménages qui quittent les #métropoles, deux profils se détachent : #télétravailleurs d’une part, et #familles avec jeunes enfants d’autre part.
? [https:]] pic.twitter.com/vlYlKQYO9Z
Articles connexesGéographie du monde d'après : assiste-t-on à un "exode urbain" ?
Avec la crise du Covid19, les villes moyennes ont-elles bénéficié d’un regain d’attractivité ?
Quand la crise du Covid-19 bouleverse le marché de l'immobilier aux Etats-Unis
La cartographie des épidémies entre peur de la contagion et efforts de prévention. Exemple à travers la diffusion du coronavirus
Les inégalités sociales et géographiques face aux formes sévères de Covid-19
Comment expliquer les disparités territoriales de vaccinations Covid-19 en France ?
La rhétorique derrière les cartes de propagande sur le coronavirus
La carte, objet éminemment politique : la carte des départements "en alerte" Covid-19
La ville du quart d'heure en cartes et en schémas
- l'interface Soldes Migratoires propose des cartes interactives des soldes migratoires et de leur variation entre plusieurs périodes ;
-
18:52
Antakya before and after the earthquakes
sur Séries temporelles (CESBIO)We received satellite images of Antakya, Turkey acquired by Pléiades 10 days after the earthquake. The comparison with pre-event imagery leaves me speechless.
The post-event images were acquired by Pléiades PHR1A thanks to CNES Cellule d’Intervention et d’Expertise Scientifique et Technique nouvelle génération : CIEST²
( [https:]] ). I rectified the raw images using the SRTM digital elevation model and pan-sharpened the multispectral image. All processing done using the Orfeo Toolbox.
-
14:20
Revue de presse du 17 février 2023
sur GeotribuDe l'espace au terrain, la terre continue d'être cartographiée sous toutes les coutures.
-
9:30
Parcoursup : nouvelles données en open data
sur Veille cartographieCet article Parcoursup : nouvelles données en open data est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Parcoursup est une plateforme Web destinée à recueillir et gérer les vœux d’affectation des futurs étudiants de l’enseignement supérieur français. Elle a été mise en place par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Open data pour Parcoursup Les données de Parcoursup sont disponibles en open data sur le site data.gouv.fr. […]
Cet article Parcoursup : nouvelles données en open data est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
9:28
Cartes et données sur les séismes en Turquie et en Syrie (février 2023)
sur Cartographies numériques
Une série de tremblements de terre de forte magnitude (supérieure à 7,5 sur l'échelle de Richter) a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février 2023, causant des destructions massives et faisant plus de 45 000 morts (bilan au 1er mars 2023). Les secousses ont été enregistrées dans une bonne partie de l'Europe et jusqu'au Groenland, avec de nombreuses répliques dans les jours qui ont suivi. Ces séismes se sont produits dans des régions assez démunies, à l'est de la Turquie et au nord de la Syrie.
L'aide humanitaire peine à être acheminée et beaucoup de victimes n'ont pu être secourues. Des immeubles entiers ne respectant pas les normes anti-sismiques se sont effondrés. Le président Erdo?an se retrouve sous le feu des critiques pour avoir approuvé un vaste programme d'amnistie en 2018, qui a régularisé des millions de bâtiments non conformes aux normes sismiques, en dépit des précédents qu'a connus la Turquie en matière de catastrophe (le séisme d'Izmit en 1999 avait fait plus de 17 000 morts). En Syrie, la population, déjà très affectée par la guerre civile, se retrouve dans une situation de vulnérabilité accrue. Dans un contexte géopolitique très difficile à gérer, l'enjeu humanitaire se transforme en enjeu politique.
Face à une catastrophe de cette ampleur, il est important, en tant que géographes, de proposer des pistes d'analyse scientifique et des ressources didactiques qui sortent du catastrophisme ambiant. Ce billet de recension n'a pas vocation à être exhaustif, mais seulement à proposer des ressources pour enseigner. Il vise tout d'abord à distinguer les dimensions de traitement médiatique d'une catastrophe, des pistes d'analyse scientifique en termes d'aléa / risque / vulnérabilité mais aussi d'enjeux (économiques, sociaux, politiques, environnementaux...). Il propose également de montrer l'usage (et les limites) des outils de cartographie numérique pour la mise en visibilité des zones à risques, l'organisation de l'aide humanitaire mais aussi la modélisation et la simulation pour d'autres séismes (notamment à Istanbul).
Données de secousses sismiques enregistrées par l'Observatoire Kandilli et
l'Institut de recherche sur les tremblements de terre (KOERI)1) Traitement médiatique de la catastrophe
« Séismes en Turquie et en Syrie : visualisez l'épicentre et les zones touchées » (Le Monde).
« La Turquie, une longue histoire de séismes dévastateurs » (RFI). Il s'agit du cinquième séisme le plus meurtrier du XXIe siècle (Le Monde-Les Décodeurs).
« Les séismes du 6 février 2023 en Turquie et Syrie » (carte-infographie de Visactu). Voir le graphique des principaux séismes en Turquie depuis 1900.
« En Turquie et en Syrie, secousses sismiques, répliques politiques » (Le Monde). L’acheminement de l’aide à la Turquie et à la Syrie est conditionné à la fois à l’accessibilité des routes, à la météo, mais aussi au morcellement géopolitique de la région. Voir la carte du journal Le Monde et sa présentation par Delphine Papin dans le cadre de l'émission Cartes en mouvement (France Culture).
« Séismes, histoire d'un cataclysme politique » (Radio-France). De Voltaire à Aznavour jusqu’au drame humanitaire qui sévit aujourd'hui en Turquie et en Syrie, les séismes sont toujours, aussi, des cataclysmes politiques.
Les zones touchées par les séismes à l'échelle de la France (France Bleu). Si ce type de comparaison visuelle (#mapcomparison) permet de donner une idée générale de l'importance de la catastrophe, on compare ici des territoires et pas des populations dont la vulnérabilité, rappelons-le, n'est absolument pas la même.
« Comment la Turquie a été secouée par plus de 10 000 répliques depuis le tremblement de terre du 6 février » (Reuters). La datavisualisation proposée par Reuters Graphics permet de comparer quelques grands séismes avec leur nombre de répliques et de montrer que ces dernières peuvent être nombreuses, même si leur intensité décline progressivement. De grandes répliques peuvent se produire, mais elles ne sont pas la norme - et elles deviennent moins probables avec le temps.
La comparaison entre un article du New York Times et un article de la BBC permet d'observer deux types de traitement médiatique : le premier repose plutôt sur des cartes et des données satellitaires (data journalism), le deuxième est basé davantage sur des photographies au sol (visual journalism) à hauteur d'hommes. Dans les deux cas, on observe le rôle important de la géolocalisation. Au delà des images, Reuters propose un storytelling plus pédagogique avec des cartes montrant la fréquence des séismes et des schémas explicatifs concernant les types de failles (voir également cette storymap). Kenneth Field (@kennethfield) compare, à travers une revue cartographique, la manière dont les médias ont cartographié la catastrophe.
Comparateurs d'images aériennes et satellitaires avant et après la catastrophe : images Planet (voir le montage vidéo). Vue avant/après d'un impressionnant glissement de terrain dans une oliveraie près d'Hatay.
Reconstitution par le New York Times des façades de rues d'Antakya en surimpression des images de drones prises après le tremblement de terre. Cela fait penser aux images d'anastylose que l'on trouve d'habitude dans le domaine de l'archéologie (New York Times).
Densité de population et intensité des secousses (carte 3D par @Kontur Inc). Voir également la carte en relief proposée par @Riccarto pour rendre visuellement la forte intensité des séismes.
« Un village syrien d'Idlib emporté par une inondation après l'effondrement d'un barrage » (Arabnews). Voir la cartographie de la zone inondée par l'UNOSAT.
« Séisme en Turquie : un barrage fissuré fait craindre une nouvelle catastrophe » (reportage vidéo TF1-Info)
Séismes et effet de ricochet. Peu relayée pour l'instant, la question de la vulnérabilité des barrages (souvent en terre) en Turquie. Ils pourraient avoir joué eux-mêmes un rôle dans les mouvements tectoniques (Jordan News).
« La ville qui ne s'est pas effondrée : comment Erzin est devenue un refuge après le tremblement de terre en Turquie » (NBCNews). Cette ville de la province de Hatay, dans le sud de la Turquie, n'a subi aucun décès et n'a vu aucun bâtiment s'effondrer du fait de la décision de longue date de ne pas autoriser les constructions qui violent les lois du pays.
« Le président Erdo?an sous le feu des critiques pour avoir supervisé un vaste programme d'amnistie en 2018 ». Ce programme a régularisé des millions de bâtiments non conformes aux normes sismiques du pays, en dépit des précédents en matière de catastrophes (Financial Times). Les amnisties en la matière sont fréquentes en Turquie, surtout à l'approche des élections pour séduire les habitants et les promoteurs. Mais la campagne de régularisation de 2018 était sans précédent : plus de 7 millions de logements devenus "conformes" du jour au lendemain. Jusqu'à 75 000 bâtiments dans la zone du tremblement de terre ont bénéficié d'un tel sursis » (The Guardian).
« Pourquoi l’armée turque a-t-elle si peu réagi et est intervenue aussi tard après les tremblements de terre ? » (Foreign Policy).Si le terme de résilience revêt un sens fort dans le domaine de la géographie des risques, il convient de noter que le terme est récupéré politiquement par Erdogan qui a annoncé un "programme de reconstruction d’urgence et de résilience au profit des provinces sinistrées" (sic). Ce programme prévoit la fin des immeubles de grande hauteur (avec des petites unités limitées à 3 ou 4 étages maximum) ainsi que des études préalables tenant compte des conditions géologiques, géophysiques, géotechniques, hydrogéologiques, sismotectoniques et morphologiques. « Nous ne pouvons laisser nos villes se vider... Nous construirons et remplacerons chaque maison détruite par une nouvelle maison meilleure, plus belle et plus sûre », a déclaré le président de la Turquie.
2) Pistes d'analyse scientifique en termes d'aléa/risque/vulnérabilité et enjeux
« Séismes en Turquie et en Syrie : l'une des pires catastrophes naturelles depuis un siècle » (Radio-France). Avec Leïla Vignal géographe, professeure et directrice du département de géographie à l'École normale supérieure (ENS), spécialiste de la Syrie et du Moyen-Orient.
« Trois questions à Robin Lacassin sur les séismes du 6 février 2023 en Turquie ». Robin Lacassin, chercheur CNRS et géologue à l'IPGP et Université Paris Cité, revient en vidéo sur les mécanismes à l'origine de ces secousses (Chaîne IPGP).
« Séisme en Turquie et en Syrie : où sont les failles ? ». Avec Pascal Bernard, sismologue à l’Institut de physique du Globe de Paris et Michel Campillo, sismologue, professeur à l’Université Grenoble Alpes (Radio-France).
« Turquie / Syrie : les grands séismes de février 2023, entre aléa, risque vulnérabilité et résilience » (Géoimage). Un dossier proposé par Laurent Carroué et Pierre Ferrand à partir d'images satellites interprétées, qui montre que "cette catastrophe n’est en rien fatale ; elle témoigne des profondes impasses d’un modèle de croissance spéculatif, extensif et court-termiste. Elle pose surtout en termes nouveaux la question d’une véritable sortie de crise fondée sur une nouvelle résilience systémique".
« Un séisme qui intéresse autant la politique que la géologie ». Entretien vidéo avec Pierre Raffard qui analyse les conséquences immédiates et à plus long terme de cette tragédie (Société de Géographie).
« Série Turquie, Syrie : après le séisme » (France-Culture). Dans l'épisode 1 ("L’Etat turc face à ses responsabilités"), Yoann Morvan explique qu'"au-delà des bâtiments individuels et commerciaux, un certain nombre d’infrastructures publiques - l’une des fiertés du régime - ont aussi été détruites. Cela pose la responsabilité de l'État car certains bâtiments étaient censés servir de refuge aux populations comme des hôpitaux ou permettre l’arrivée des secours comme l’aéroport d’Antioche ». Pour Gülçin Erdi, « ce séisme est le miroir des dysfonctionnements du régime présidentiel et suscite de nombreuses interrogations sur les conditions de réalisation des élections [présidentielles de mai 2023] notamment dans les régions touchées par la catastrophe ». Pour Nouran Gad, "dans une société déjà en situation de crise économique avec une xénophobie antisyrienne latente, des rumeurs de pillages commises par des Syriens se sont rapidement diffusées et les cas de discriminations ont explosé". Dans l'épisode 2 ("Les sinistrés otages du régime syrien"), Ziad Majed rappelle que "les Nations unies ont souvent eu une politique attentiste vis-à-vis de la Syrie, les négociations avec son allié russe étant très lentes. Là, l’aide est urgente et elle va être nécessaire pendant longtemps sans attendre que la Syrie ou la Russie soient d'accord". Dans l'épisode 3 ("La puissance régionale turque ébranlée ?"), selon Jana Jabbour "ce séisme crée un contraste entre l’efficacité du gouvernement turc et l’apathie des gouvernements arabes en Syrie, au Liban et en Jordanie. Paradoxalement, ce séisme a relancé le débat autour du modèle turc." Pour Aurélien Denizeau, "chacun a des intérêts à envoyer ces aides humanitaires. Elles peuvent favoriser et accélérer la normalisation des relations avec certains États comme l’Egypte, Israël mais aussi l’Arménie. Elles servent aussi à des États comme la Grèce à montrer à l’opinion publique turque qu’on les aide et que les rivalités diplomatiques sont mises en scène par le président Erdogan."
« Séismes, inondations : penser le risque naturel » (France Culture, Géographie à la carte). Pour Magali Reghezza-Zitt géographe spécialiste des risques naturels, de la vulnérabilité urbaine et des stratégies de gestion, « il n'y a pas d'un côté une culture du risque et de l'autre un déni absolu du risque, ce n'est pas si simple. Ce n'est pas parce qu'on connaît le risque qu'on en a une mémoire, ce n'est pas parce que l'on sait en partie comment résoudre le problème que cela va marcher le jour J [...]. Il y a une dimension politique dans la gestion des risques et en amont dans la prévision des catastrophes. Dans certains cas, l'inaction, la non prise en compte des décisions, est un choix. Il y a, dans la catastrophe et l'après catastrophe, un récit de légitimation du pouvoir. Quels que soient les époques et les régimes, dans les Etats modernes et pré-modernes, la sécurité fait vraiment partie des prérogatives régaliennes. [...] Vous acceptez à un moment donné de vivre en société parce qu'un pouvoir vous garantit cette sécurité. Et donc la vacance du pouvoir est quelque chose de terrible qui rompt le pacte social. [...] Vous avez une mise en scène du pouvoir qui va se réaffirmer à travers la gestion de crise...».
Séisme en Turquie : « ce sont 400 kilomètres de faille qui ont été brutalement réactivées » (Futura Sciences). Mustapha Meghraoui, chercheur en paléosismologie à l’université de Strasbourg, apporte des éclaircissements sur ces terribles événements, qui étaient prévisibles en considérant les contraintes tectoniques accumulées.
Les données satellitaires montrent à quel point le séisme de 6,8 qui s'est produit en 2020 était proche géographiquement des récents séismes de 2023 (écart d'environ 55 km seulement entre les deux). Est-ce que l'on aurait pu s'y attendre ? C'est une question sur laquelle de nombreux scientifiques travailleront dans les semaines et les mois à venir (Dr Chris Milliner).
« Temporary seismic quiescence : SE Turkey » (Geophysical Journal). Même si le XXe siècle a été une période d'une relative quiétude, la mémoire du risque est à prendre en compte.
Le professeur de géophysique Diego Melgar (@geosmx) a reconstitué une modélisation 3D des tremblements de terre à partir des enregistrements.
Erdik, M., Tümsa, MBD, P?nar, A., Altunel, E. et Zülfikar, A preliminary report on the February 6, 2023 earthquakes in Türkiye (Tremblor). Le rapport commence par l'étude des mécanismes géologiques, mais aborde ensuite le problème du non respect des règles de construction (d'où des effondrements de bâtiments en crêpes particulièrement meurtriers), l'impact sur les infrastructures (routes, barrages, hôpitaux...), les questions spécifiques liées aux phénomènes de liquéfaction, l'absence de dispositif d'alerte précoce (le séisme a eu lieu de nuit) ainsi que la faible couverture du risque par les assurances (les pertes assurables sont difficiles à estimer mais pourraient dépasser les 4 milliards de dollars). Depuis 2000, l'assurance tremblement de terre est obligatoire pour les habitations privées situées en zones à risque. Elle est couverte par le pool turc d'assurance contre les catastrophes (TCIP, DASK en turc). Le système d'assurance obligatoire contre les tremblements de terre en Turquie devrait permettre de couvrir environ 55 % des bâtiments endommagés. Le pool couvre les montants jusqu'à un certain niveau, mais au-delà l'assurance est facultative et couverte par des assureurs privés.
Rashmin G, Escudero I., Anil O, Edward D-J. & al., Global Rapid Post-Disaster Damage Estimation (GRADE Report), 2023, februar 6, Kahramanmara? Earthquakes, Türkiye Report, Washington, DC (Banque mondiale). Ce rapport de la Banque mondiale estime à plus de 34 milliards de dollars les dommages causés par les séismes en Turquie, soit l'équivalent de 4 % du PIB du pays en 2021. Ce montant pourrait être deux fois supérieur du fait des coûts liés à la reconstruction. Les baisses de PIB dues aux perturbations économiques engendrées par les tremblements de terre en Turquie (plus de 10 000 répliques en un mois) viennnent s’ajouter aux dommages directs.
Taftsoglou M., Valkaniotis S., Karantanellis E., Goula E., Papathanassiou, Preliminary mapping of liquefaction phenomena triggered by the February 6 2023 M7.7 earthquake, Türkiye / Syria, based on remote sensing data (Zenodo). Ce rapport préliminaire sur la cartographie des phénomènes de liquéfaction est basé sur l'imagerie satellitaire optique (imagerie VHR Maxar, Planet, Copernicus Sentinel-2 et autres) ainsi que sur les orthophotos Copernicus Sentinel-1 SAR et UAV. Il cartographie 750 sites avec liquéfaction et étalement latéral. En raison de limitations (couverture de neige, disponibilité en images VHR), la cartographie a été limitée au tremblement de terre M7.7 le long de la zone de faille de l'Anatolie orientale et n'inclut pas la liquéfaction déclenchée par le tremblement de terre M7.6 d'Ekinözü.
Stein, R.S., Toda, S., Özbakir, A. D., Sevilgen, V., Gonzalez-Huizar, H., Lotto, G., Sevilgen, S., 2023, Interactions, stress changes, mysteries, and partial forecasts of the 2023 Kahramanmara?, Türkiye, earthquakes. Selon ce rapport, la rupture de la faille d'Anatolie orientale était prévue par deux études scientifiques depuis 20 ans. Mais aucune des deux études ne donnait de prévision au sens strict. Si les moyens techniques actuels permettent de mesurer les contraintes qui s'exercent sur les failles, il n'est pas possible de dire à quel moment il peut y avoir rupture. Ces deux études identifiaient néanmoins les lieux où un séisme était le plus susceptible de frapper le long de la faille de l'Anatolie orientale (Tremblor).
« Séismes de Turquie du 6 février 2023 : apports de la télédétection » (Planet-Terre). Caractérisation du rejet des failles par interférométrie RADAR et corrélation d’images. Contexte géodynamique de la plaque anatolienne.
3) Cartes et données SIG à visualiser en ligne ou à télécharger
Cartographie préliminaire des ruptures de faille réalisée à partir d'une analyse des données satellitaires post-séisme (USGS). Voir aussi la storymap qui donne l'essentiel des interprétations :
[https:]]Cartographie des zones impactées à partir d'images satellites en open data :
Carte des dommages élaborée par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA et le California Institute of Technology en Californie du Sud à partir des images satellites Copernicus Sentinel-1 de l'Agence spatiale européenne (ESA) : [https:]]
[https:]]Images mises en téléchargement par l'Observatoire de la Terre (EOS-RS) et le Centre d'imagerie et d'analyse rapides avancées de Singapour (ARIA-SG) :
[https:]]Données de secousses sismiques enregistrées par l'Observatoire Kandilli et l'Institut de recherche sur les tremblements de terre (KOERI) - Université du Bosphore :
[udim.koeri.boun.edu.tr]Cartes et données SIG mises à disposition par le service de gestion des urgences de Copernicus :
[https:]]
[https:]]Cartographie polygonale des zones impactées à partir de l'analyse des images Maxar (changements entre 2019 et 2023) :
[https:]]Carte d'évaluation des dommages aux bâtiments par Gece Yazilim, Yer Cizenler et ?htiyaç Haritas? :
[https:]]
Il s'agit d'une évaluation préliminaire au 20 février 2023 en fonction du niveau d'endommagement. Il peut y avoir plus de bâtiments endommagés que ceux représentés sur la carte. Cette cartographie d'estimation ne se substitue pas aux enquêtes détaillées qui ont lieu dans un deuxième temps (voir cet article).Une autre application en ligne peut être utilisée en complément. Il s'agit du géoportail de la Turquie qui fournit les images satellites suite aux tremblements de terre :
Carte des risques sismiques en Turquie élaborée en 2018 par l'AFAD (Agence chargée de la gestion des urgences et catastrophes au sein du Ministère turc de l'Intérieur). Destinée à remplacer la carte de 1996 qui n'était plus à jour, cette carte était censée aboutir à un renforcement des règles de construction parasismiques après le terrible séisme d'Izmit en 1999 (17500 morts). Mais l'absence de contrôles en a limité l'application. [https:]]
[https:]]
« Earthquake Insurance in Turkey ». Ce rapport de la Banque mondiale, publié en 2006, cherche à évaluer les critères de prise en charge du risque sismique par les assurances. Suite au séisme de 1999, il s'agit de réévaluer la sinistrabilité à l'échelle de tout le territoire de la Turquie (la carte en 5 zones reprend le même zonage que la carte des risques ci-dessus) : [https:]]
En l'absence de cartographie exhaustive concernant l'âge et la résistance des batiments à l'échelle de la Turquie, on peut néanmoins disposer de ce type de données pour Istanbul. Un article récent, publié en 2022, donne des modèles de simulation en cas de séisme.
Carte mondiale des risques sismiques (Global Earthquake Model). Cette carte de 2018 décrit la distribution géographique de l'accélération maximale du sol (PGA) avec une probabilité de 10 % d'être dépassée dans 50 ans. La carte a été élaborée à partir de modèles probabilistes de risques sismiques développés par diverses institutions et projets à l'échelle nationale et régionale ainsi que par des scientifiques de la Fondation GEM.
La carte interactive de Seismic Explorer permet de visualiser 40 ans d'activité sismique à la surface du globe, avec des informations sur la magnitude, la profondeur et l'emplacement de chaque tremblement de terre enregistré.
La base de données Active Faults of Eurasia (AFEAD), sortie fin 2022, dispose d'une carte interactive. En cliquant sur les failles, on accède à des descriptifs avec les articles scientifiques correspondant.4) Utilisation de la cartographie pour organiser l'aide humanitaire
« La région n'était pas prête à endurer cela : après le séisme en Syrie, le défi des secouristes pour acheminer l'aide humanitaire aux victimes » (France-Info).
« Acheminer l’aide humanitaire en Syrie après le séisme : le casse-tête devenu course contre la montre ». L'article pose plusieurs questions : faut-il rouvrir tous les points de passage, suspendre les sanctions, dépolitiser l'aide ? (RTBF).
« Les satellites, précieux alliés dans l’organisation des secours en Turquie et en Syrie » (Le Courrier International).
Cartographie collaborative à partir des données d'OpenStreetMap (HotOsm). Données SIG à télécharger sur le site Data.humdata.org (couches bâtiments, routes, zones peuplées, établissements de santé, ports et aéroports...).
A compléter par les rapports très détaillés du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (UNOCHA) qui publie des bulletins réguliers sur l'impact des séismes en Turquie et en Syrie.
Impact Initiatives est un "think-and-do tank" basé à Genève qui vise à améliorer l'impact de l'action humanitaire. Il montre, par une série de cartes, la grande vulnérabilité et les besoins des personnes résidant dans le nord-ouest de la Syrie.
Comment le système d'information rapide sur les tremblements de terre LastQuake, conçu par des sismologues du Centre Sismologique Euro-Méditerranéen (CESM), et le système de crowdsourcing ont-ils été utilisés immédiatement après le tremblement de terre. Voir le projet « Médias sociaux, sismologie citoyenne et réduction des risques sismiques » (SCOR).
Données de population 2021 de la Turquie par sexe, par âge et par niveaux administratifs sur le site Human data (Hdx).
Articles connexes
Simuler des scénarios de tremblement de terre en utilisant des cartes
Un nouveau modèle de plaques tectoniques pour actualiser notre compréhension de l'architecture de la Terre
Carte-poster des tremblements de terre dans le monde de 1900 à 2018 (USGS)
Cartes-posters sur les tsunamis, tremblements de terre et éruptions volcaniques dans le monde (NOOA, 2022)
Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
Une anamorphose originale montrant l'exposition accrue des populations au risque volcanique
Les éruptions volcaniques et les tremblements de terre dans le monde depuis 1960
-
8:55
OppServe, plateforme de visualisation pour les Observatoire Photographique des Paysages
sur Makina CorpusDéveloppé par Makina Corpus et Autonomens, OppServe est un observatoire cartographique pour la valorisation des banques de photographie
-
19:14
Géorivière : gérer et suivre ses cours d’eau !
sur Veille cartographieCet article Géorivière : gérer et suivre ses cours d’eau ! est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Géorivière est un outil permettant de suivre et de mieux gérer les milieux aquatiques. C’est un outil métier disposant d’une utilisation simplifiée, d’une application métier, et surtout un outil open source. Géorivière est un outil métier facilitant la structuration des observations faites sur le terrain pour mieux connaître et gérer les espaces d’un périmètre d’intervention. […]
Cet article Géorivière : gérer et suivre ses cours d’eau ! est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
15:23
Stella Gass, Directrice de la Fédération des SCoT, présente le Centre de Ressources "SCoT EN ACTION"
sur Makina CorpusStella Gass, Directrice de la Fédération des SCoT, explique les enjeux du Centre de Ressources « SCoT EN ACTION » et pourquoi elle a choisi Makina Corpus pour sa réalisation.
-
15:18
Vidéo : retour d'experience d'utilisateurs du Centre de Ressources pour la mise en œuvre des SCoT
sur Makina Corpus"Comment utilisez-vous SCoT EN ACTION, le Centre de Ressources ?" Écoutez le retour d'expérience de trois membres du Club technique de la Fédération des SCoT.
-
8:22
La trame blanche : un moyen de lutter contre le bruit en ville
sur Veille cartographieCet article La trame blanche : un moyen de lutter contre le bruit en ville est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Définition La notion de trame blanche est définie, par l’Institut de l’Écologie et de l’Environnement de Paris, comme étant une « formée de continuités écologiques silencieuses ». Cette trame contribue aux continuités écologiques au même titre que les trames bleues, vertes, brunes … Ainsi, il s’agit d’un outil pour lutter contre le bruit en ville. La trame […]
Cet article La trame blanche : un moyen de lutter contre le bruit en ville est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
19:05
LES PROVINCES DU TEMPS. Frontières fantômes et expériences de l’histoire (Béatrice von Hirschhausen, CNRS Editions, 2023)
sur Les cafés géographiquesBéatrice von Hirschhausen, Les provinces du temps : frontières et expériences de l’histoire, CNRS Editions, 2023
Disons-le d’entrée, Les provinces du temps est un ouvrage passionnant, même si sa lecture exige une attention soutenue du fait de la rigueur minutieuse de la réflexion et de l’extrême précision du vocabulaire. On se souvient que Béatrice von Hirschhausen est l’auteure d’un beau livre sur les campagnes roumaines post-socialistes (Les nouvelles campagnes roumaines. Paradoxes d’un « retour » paysan, collection Mappemonde, Belin, 1997). Géographe, directrice de recherche au CNRS (laboratoire Géographie-cités), elle travaille depuis une quinzaine d’années sur les longues durées géographiques à partir de terrains menés notamment en Allemagne, Roumanie et Pologne. Dans Les provinces du temps, elle interroge la spatialité, autrement dit la dimension géographique, des différences culturelles entre les sociétés de l’Europe centrale et orientale.
Les frontières fantômesL’auteure a proposé en 2009 d’appeler « frontières fantômes » les traces laissées par les entités politiques défuntes (comme l’Empire austro-hongrois ou l’Empire russe) dans les pratiques sociales contemporaines de l’Europe centrale et orientale. On peut lire Les provinces du temps comme un bilan d’étape d’une réflexion en cours qui se demande comment et pourquoi des limites territoriales, qui n’ont plus de réalité politique, peuvent réapparaître après plusieurs générations. La métaphore de la « frontière fantôme » permet à l’auteure d’enquêter sur « l’apparition de discontinuités d’ordre géoculturel », celles-ci pouvant à la fois relever du passé et des circonstances présentes, de la réalité et des imaginaires. En même temps, la métaphore du fantôme se démarque d’autres métaphores utilisées pour traiter des longues durées géographiques, comme les « prisons de longue durée » dont parlait Fernand Braudel.
L’Europe centrale et orientale est sillonnée, plus que d’autres régions, par d’anciennes frontières avec des tracés frontaliers maintes fois modifiés. Elle représente « un véritable laboratoire des relations entre espace, histoire et culture ». Mais l’auteure souhaite aller au-delà d’une compréhension des situations singulières étudiées et ainsi aboutir à une analyse de portée générale, d’où le choix d’un va-et-vient entre études de cas et élaboration conceptuelle.
Les questions que soulèvent les cartesNous reprenons ici le titre de la première partie de l’ouvrage, une partie particulièrement intéressante qui conduit à une longue réflexion théorique située au cœur du livre. Deux cartes de répartition des logements disposant d’eau courante en Roumanie sont proposées à partir des données statistiques des recensements de 2002 et de 2011. En 2002, on constate sans surprise un fort contraste entre les villes, mieux équipées, et les campagnes, sous-équipées. En 2011, il est visible que l’équipement des campagnes a nettement progressé mais un processus évident de différenciation s’est produit au sein même des campagnes : le sous-équipement rural est frappant en Moldavie, Munténie et Olténie (au sud et à l’est de la Roumanie actuelle, correspondant aux terres du Vieux Royaume) tandis que les campagnes les moins sous-équipées se trouvent au nord et à l’ouest du coude des Carpates (Transylvanie, Banat, Maramures).
Cette configuration géographique est intrigante pour plusieurs raisons : elle est médiocrement corrélée avec les niveaux de richesse ; cette asymétrie suit le tracé de la frontière qui organisa autrefois l’espace roumain actuel, entre l’Empire austro-hongrois (à l’ouest) et les principautés roumaines (le « Vieux Royaume », à l’est et au sud) ; enfin, le phénomène est récent (aucune différence repérable en 1994). Comment comprendre l’asynchronie géographique du processus de modernisation ? Si la trace de la frontière impériale est apparue de manière récurrente dans la géographie du vote ou dans la géographie des niveaux de qualification des lycéens, on l’observe plutôt rarement pour d’autres indicateurs (par exemple, pour la téléphonie mobile).
En fait, les géographies de l’accès à l’eau courante et de l’accès aux réseaux des nouveaux médias correspondent à deux régimes profondément différents de construction de leurs infrastructures. D’autre part, il faut aborder la question des imaginaires du territoire de l’Etat-nation roumain. Ces imaginaires sont des représentations du territoire participant aux modes de pensée et d’action partagés au sein de la société roumaine. L’auteur en cite trois : la polarité « territoires des Habsbourg/territoires du Vieux royaume », la polarité « foyer carpatique/périphérie des plaines », la polarité « villes/campagnes ». La place manque ici pour montrer comment ces trois polarités « organisent le sens et la valeur conférés dans ces imaginaires à différentes portions du territoire » en Roumanie ».
Les enjeux théoriques du rapport entre espaces, histoire et cultureToute la partie centrale de l’ouvrage est consacrée aux aspects théoriques de la réflexion de l’auteure. La question est d’importance : comment les choix des habitants, quand ils votent ou modernisent leur habitat, sont-ils liés aux legs historiques et aux imaginaires qu’ils mobilisent ? Pour cela, Béatrice von Hirschhausen doit se situer par rapport à plusieurs controverses scientifiques : la vieille question des déterminismes géographiques et des essentialisations culturelles, la pertinence scientifique des aires culturelles, la question de l’objectivisme. Après un résumé de ces controverses, l’auteure revendique une autre voie qu’elle expose longuement dans la deuxième partie de son livre, reconnaissant notamment tout ce qu’elle doit à Reinhart Koselleck, historien et théoricien de la pensée de l’histoire qui a défini les deux catégories d’ « espace d’expérience » et d’ « horizon d’attente ». Expérience et attente sont à la fois individuelles et collectives, elles varient aussi selon les lieux et entre les manières de se penser dans l’espace et dans le temps, dans l’histoire et dans la géographie de l’Europe. Cela conduit l’auteure à proposer le nouveau concept de « géorécit », terme inspiré de « géohistoire », pour qu’il puisse s’appliquer à d’autres lieux, d’autres temps, d’autres objets de recherche, que ceux analysés dans les études de cas de l’ouvrage. Le concept désigne une conception de l’histoire et un vécu du temps qui sont traduits en espace. Tout le chapitre 7, inclus dans la deuxième partie du livre (il y a au total 3 parties et 9 chapitres), constitue un « essai sur le concept de géorécit », c’est d’ailleurs le titre exact de ce chapitre.
Une autre frontière fantôme : l’Allemagne orientaleDans la troisième et dernière partie de l’ouvrage l’auteure poursuit son analyse de la réactivation des fantômes de territorialités défuntes, tout en restant dans le contexte de l’Europe post-socialiste. Elle interroge en particulier la singularité du « fantôme » de l’ex-RDA dans la géographie électorale de l’Allemagne contemporaine des trois dernières décennies. Cette singularité permet de mettre en évidence la dimension profondément géographique de ce qui s’est joué depuis 1990. Même une génération après l’unification allemande, ce sont « les appartenances territoriales et les identifications spatiales qui prennent le pas chez les électeurs pour motiver leurs choix politiques ». Pour expliquer ce phénomène B. von Hirschhausen analyse trois facteurs : les marques symboliques de l’espace quotidien par la puissance publique ; le processus de recomposition et d’inscription de la trace du passé dans le présent (l’Ostalgie est-allemande) ; les stigmates paysagers d’un « pays disparu ». Nous renvoyons ici le lecteur intéressé par ces analyses aux développements passionnants des pages 265-283 sur les recompositions du géorécit est-allemand
De quoi les fantômes de frontières anciennes sont-ils la trace ?La question des frontières fantômes dans l’Europe centrale et orientale comporte des enjeux particuliers car les Etats contemporains de la région se sont construits à partir de morceaux d’empires progressivement démembrés depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Mais le cœur de l’analyse vise à comprendre « une importante discontinuité spatiale dans la géographie de pratiques ordinaires et de niveaux d’équipement au long d’une frontière symbolique des imaginaires contemporains du continent » (européen). Les lectures courantes de phénomènes analogues suivent un modèle explicatif lié à des « mentalités » bien installées dans les comportements et supposées renvoyer à des niveaux de pénétration de la modernité. B. von Hirschhausen déplace la question en interrogeant les acteurs eux-mêmes sur les raisons de leurs choix. Et de conclure à la fin de l’ouvrage que « les frontières de nos géographies imaginaires, celles qui dramatisent les différences entre les sociétés et qui découpent les aires culturelles, dessinent des géographies de l’Histoire » (p. 347).
Daniel Oster, février 2023