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Lancement de GeoRivière-Public : une plateforme citoyenne pour la préservation des milieux aquatiques
sur Makina CorpusMakina Corpus Territoires annonce le lancement de GeoRivière-Public : une plateforme dédiée à la sensibilisation et à la participation citoyenne pour la protection des cours d’eau.
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7:23
Climate Change Tracker, un tableau de bord pour étudier le changement climatique global
sur Cartographies numériques
La plateforme Climate Change Tracker vise à fournir des tableaux de bord interactifs, des visualisations, des données et des informations fiables et facilement accessibles sur le changement climatique à l'échelle mondiale.
1) Un tableau de bord pour sensibiliser un large public
L'objectif est de fournir des informations en temps réel pour une action coordonnée et une éducation du public. Il s'agit également de sensibilier les décideurs politiques impliqués dans les négociations de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et les acteurs de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique. Climate Change Tracker prévoit de mettre à jour les indicateurs clés plusieurs fois par an, offrant ainsi une vision actualisée des indicateurs du changement climatique.
Indicateurs du changement climatique mondial (source : Climate Change Tracker)
Les différents tableaux de bord mis à disposition sont les suivants :- Indicateurs du changement climatique mondial
- Réchauffement climatique
- CO2 Dioxyde de carbone
- CH4 Méthane
- N2O Protoxyde d'azote
Anomalie de la température moyenne annuelle observée (source : Climate Change Tracker)
Élévation annuelle moyenne du niveau de la mer à l'échelle mondiale (source : Climate Change Tracker)
2) Référence scientifique
Un groupe international de 61 scientifiques issus de 17 pays a produit une troisième mise à jour des indicateurs clés de l’état du système climatique tels que définis dans l’évaluation du 6e rapport de synthèse sur le changement climatique du GIEC (AR6), en s’appuyant sur les éditions précédentes de 2023 et 2024 :Forster et al. (2025). Indicators of Global Climate Change 2024: annual update of key indicators of the state of the climate system and human influence [Indicateurs du changement climatique mondial 2024 : mise à jour annuelle des indicateurs clés de l'état du système climatique et de l'influence humaine]. Earth System Science Data, vol. 17, 6, 2641–2680, [https:]] (article en libre accès)
Les auteurs de l'article évaluent les émissions, les concentrations, les températures, les transferts d’énergie, les bilans radiatifs et le rôle de l’activité humaine. Bien que la variabilité naturelle du climat ait également joué un rôle, ils concluent que les températures record observées en 2024 ont été dominées par l’activité humaine et le budget carbone qui reste par rapport au seuil de 1,5° C n'a jamais été aussi réduit. La mise à jour 2024 comprend deux indicateurs supplémentaires : l’élévation du niveau moyen mondial de la mer et les précipitations terrestres mondiales. Entre 2019 et 2024, le niveau moyen mondial de la mer a également augmenté d’environ 26 mm, soit plus du double du taux à long terme de 1,8 mm par an observé depuis le début du XXe siècle. Les précipitations terrestres mondiales ont quant à elles affiché une grande variabilité interannuelle en raison d’El Niño.
Parmi les autres conclusions clés, on peut citer :
- Les émissions de gaz à effet de serre, provenant principalement de la combustion de combustibles fossiles, mais également liées à la déforestation, restent à un niveau élevé et persistant.
- Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère mondiale continuent d’augmenter.
- L’amélioration de la qualité de l’air réduit simultanément la force du refroidissement par aérosol.
- Le déséquilibre énergétique de la Terre continue de s’accroître, avec des flux de chaleur sans précédent dans les océans de la Terre.
- Les températures moyennes observées à la surface de la planète continuent d’augmenter.
- Le réchauffement climatique d’origine humaine continue d’augmenter à un rythme sans précédent dans les données instrumentales.
(source : Forster et al., 2025, licence Creative Common)
3) Sources des données et téléchargement
La publication de ces données actualisées et librement accessibles, qui se fondent sur les méthodologies du GIEC, offre un moyen de suivre et de surveiller l’influence humaine sur le climat entre la publication des rapports du GIEC. Dans les tableaux de bord, toutes les données sont traçables jusqu'à leurs sources.
Le calcul du budget carbone est disponible sur Github (Lamboll et Rogelj, 2025). Le code et les données utilisés pour produire les autres indicateurs sont disponibles dans les référentiels (Smith et al., 2025b). Toutes les données sont disponibles sur Zenodo (Smith et al., 2025a). Les données sont fournies sous licence CC-BY 4.0.
Pour compléter« Limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C est désormais impossible » (Le Monde). Selon un collectif de scientifiques, l’objectif fixé par l’accord de Paris en 2015 ne pourra pas être atteint en raison de l’incapacité des pays à diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
« Niveau des mers, émissions… Plusieurs indicateurs climatiques dans le rouge, alerte une étude » (La Croix)
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9:16
Quelles sont les surfaces qui pourraient être reboisées dans le monde ? (Reforestation Hub)
sur Cartographies numériquesL'organisation Nature Conservancy a publié une nouvelle carte interactive identifiant 195 millions d'hectares dans le monde où la couverture forestière pourrait être restaurée. Le reboisement de ces zones pourrait permettre de capter 2,2 milliards de tonnes de CO? par an, soit l’équivalent de la suppression de 481 millions de véhicules de tourisme circulant pendant un an.
La carte interactive du reboisement
La carte du Reforestation Hub permet de découvrir pour chaque pays quelle quantité de terres pourrait être reboisée, combien de tonnes de CO? cela permettrait de capturer chaque année et combien cela représente en émissions annuelles de véhicules de tourisme.
Carte du reboisement global avec les estimations (Reforestation Hub)La carte montre les estimations au niveau juridictionnel de la zone présentant une opportunité potentielle de reboisement (en unités d’hectares) et la quantité de carbone que ces zones pourraient capturer (en unités de tonnes métriques, ou mégagrammes, de dioxyde de carbone par an). La carte s'appuie sur de nouvelles recherches menées par le programme Futur Ecosystems for Africa de l'Université du Witwatersrand. L'étude a identifié les zones où la restauration des arbres pourrait apporter un maximum de bénéfices climatiques sans nuire aux communautés ni aux écosystèmes. Toutes les terres sélectionnées pour le reboisement devaient répondre à trois critères clés :
- Potentiel de couverture arborée élevé : seules les zones capables de supporter une couverture arborée de 60 % ou plus ont été prises en compte.
- Utilisation actuelle des terres : les zones déjà boisées ou couvertes en permanence par l'eau (en 2020) ont été exclues.
- Mesures de précaution : les terres agricoles ont été exclues pour éviter les impacts sur la sécurité alimentaire.
En sélectionnant le bouton « Voir le site américain » , vous pouvez explorer le potentiel de reforestation aux Etats-Unis à l'échelle des comtés. Cette carte est basée sur des études menées par The Nature Conservancy.
Références et données scientifiques
Fesenmyer et al. (2025). Addressing critiques refines global estimates of reforestation potential for climate change mitigation [La réponse aux critiques permet d'affiner les estimations mondiales du potentiel de reforestation pour l'atténuation du changement climatique]. Nature Communications. [https:]]
L'article montre que la reforestation est une solution rentable, évolutive et éprouvée face au changement climatique. Les solutions climatiques naturelles, comme la reforestation, représentent des moyens de collaborer avec la nature pour contribuer à limiter la crise climatique. Globalement, elles correspondent à des mesures de protection, de restauration et d'amélioration de la gestion des terres. À l'échelle mondiale, les solutions climatiques naturelles peuvent fournir jusqu'à 11,3 milliards de tonnes d'équivalent CO2 par an, soit un tiers des réductions d'émissions de gaz à effet de serre nécessaires à la stabilisation du climat.
Il est important de comprendre l'ampleur globale des opportunités de reboisement, ainsi que leurs concentrations, pour soutenir l'élaboration des politiques et mobiliser les ressources vers les zones présentant les plus grandes opportunités. De nouvelles recherches menées par des scientifiques de The Nature Conservancy et d'autres institutions de premier plan fournissent des estimations « à la juste mesure » des zones où le reboisement est le plus réalisable, compte tenu des limites écologiques, des compromis entre biodiversité et disponibilité de l'eau, de la concurrence pour l'utilisation des terres, ainsi que des besoins et des droits des communautés locales. Ces nouvelles recherches identifient jusqu'à 195 millions d'hectares de terres présentant des opportunités de reboisement. La restauration des forêts sur l'ensemble de cette zone permettrait de séquestrer 2,2 milliards de tonnes d'équivalent CO2 par an.
Les auteurs identifient neuf scénarios d'opportunités de reboisement avec des objectifs variés. Tous les scénarios commencent par une carte d'opportunités de reboisement de base qui applique plusieurs mesures de protection afin de fournir une estimation prudente des zones où le reboisement est à la fois réalisable et susceptible de nécessiter peu de compromis. Il s'agit de la carte globale d'opportunités de reboisement sous contrainte. Les autres scénarios appliquent des contraintes supplémentaires pour vous aider à évaluer différentes motivations ou facteurs d'intérêt.
La carte des opportunités de reboisement sous contrainte totale diffère des autres cartes mondiales de reboisement sur trois points principaux. Premièrement, elle définit la forêt de manière beaucoup plus conservatrice, comme des zones pouvant accueillir 60 % ou plus de couvert forestier. De ce fait, les cartes présentées ici n'identifient pas les opportunités de reboisement dans les prairies, les savanes, les forêts ou autres écosystèmes où le potentiel de couvert forestier est limité par les précipitations, les incendies ou d'autres facteurs. Deuxièmement, elle utilise des cartes d'occupation et d'utilisation des terres datant de 2020 pour représenter les zones où le reboisement pourrait être concrètement mis en œuvre. Par exemple, les cartes n'identifient pas les opportunités de reboisement dans les zones déjà boisées ou présentant des points d'eau permanents en 2020. Enfin, la carte des opportunités de reboisement sous contrainte est prudente et applique des mesures de protection pour minimiser les effets pervers potentiels du reboisement. Par exemple, les cartes n’identifient pas les terres agricoles comme des opportunités de reboisement en raison des préoccupations concernant les impacts sur l’approvisionnement alimentaire et n’identifient pas les opportunités de reboisement dans les zones où la couverture forestière peut exacerber, plutôt que réduire, le réchauffement climatique en raison des changements d’albédo.
En quoi cette carte est-elle différente des cartes précédentes ? Les cartes mondiales de reforestation précédemment élaborées ont été critiquées pour plusieurs raisons liées à la manière dont elles définissaient la notion de forêt, aux données utilisées pour la cartographie et à l'absence de garanties que les zones cartographiées pour le reboisement aient un impact positif réel sur le climat. L'analyse a cherché à répondre à ces critiques et à présenter des estimations plus prudentes de la superficie mondiale où le reboisement pourrait être pertinent.
Les ensembles de données SIG de tous les scénarios à une résolution de 1 km sont disponibles en téléchargement sur FigShare (1,43 Go).
Pour compléter
« Face aux défis posés par le réchauffement climatique, nous pouvons trouver de la force dans la nature – et les uns dans les autres – pour développer des communautés résilientes au climat » (The Nature Conservancy)
Future Ecosystems for Africa permet aux scientifiques africains d’utiliser leurs données et leurs connaissances pour éclairer les décisions de développement importantes sur le continent.
« Climat. L’Afrique émet dorénavant plus de dioxyde de carbone qu’elle n’en absorbe » (Courrier international).
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Makina Corpus : conférence sur le DbToolsBundle au BreizhCamp 2025
sur Makina CorpusNotre expert Symfony anime une conférence sur le DbToolsBundle au BreizhCamp 2025, du 25 au 27 juin à Rennes.
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6:33
Map Myths, un blog à découvrir sur les mythes cartographiques
sur Cartographies numériquesLe blog Map Myths, créé par Henry Patton, s'intéresse aux histoires et légendes associées à des lieux figurant sur des cartes historiques aujourd'hui disparus. Pourquoi ont-ils disparu et comment les cartographes ont-ils imaginé ces espaces vides au-delà du monde connu ? Une carte interactive donne accès à l'ensemble des mythes cartographiques commentés sur le site.
Map Myths a débuté sous la forme d'une carte interactive, mêlant une géographie fantomatique à une vision du monde moderne. Le blog a été lancé fin 2024 pour approfondir l'histoire et les personnages de ces mythes.
Carte interactive donnant accès aux différentes histoires et légendes (source : Map Myths)
Henry Patton (@mapmyths.com), créateur et auteur de ce site web, est titulaire d'un doctorat en glaciologie. Il a toujours été passionné par les cartes et leur histoire. « J'adore passer des heures à fouiller dans les archives et les sources originales des cartographes, explorateurs, pirates, baleiniers du passé, pour vous livrer ces récits fascinants des profondeurs de l'histoire ».
Articles disponibles (juin 2025) :
- Les 5 erreurs de cartographie les plus notoires de l'ère moderne
- Meurtre au pôle Nord ?
- Ce qui était faux (et étonnamment vrai) dans la carte de l'Arctique de Mercator de 1595
- « Le plus grand menteur du Pacifique »
- Les Chinois ont-ils découvert l’Amérique 1 000 ans avant Colomb ?
- La rivalité autour du Groenland un siècle avant Trump
- L'homme derrière le mythe qui préfigurait l'Antarctique
- La ruée vers l'or du XVIe siècle qui a divisé le Groenland en deux
- Comment une île perdue a paniqué les astronomes
- La double vie de Giles Land
La Lémurie : le mythe d'un continent englouti. La cartographie entre science et imaginaire
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L'histoire par les cartes : les créatures marines monstrueuses d'Olaus Magnus
Les monts de Kong en Afrique : une légende cartographique qui a duré près d'un siècle !
Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)
Cartes et atlas historiques
Cartes et atlas imaginaires
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9:00
Où en est Geotrek-Admin en 2025 ?
sur Makina CorpusDepuis 2023, Goetrek-Admin connait de nombreuses évolutions tant du côté fonctionnel que technique et son écosystème continue de se structurer, de s’enrichir grâce aux contributions de la communauté, et de s’ouvrir à d’autres outils.
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6:58
Vérifications et corrections géométriques et topologiques
sur OslandiaEnclosure: [download]
Crédits : Pixabay (Pixabay Content License)
L’importance de la mise en conformitéUne couche d’information géographique doit respecter de nombreuses règles de conformité.
Par exemple :
Géométriques Topologiques règles arbitraires – pas d’angle de moins de 15°
– pas de polygone de moins de 0.3 m²– pas de polygone à l’intérieur d’un autre
– pas de trouerreurs de dessin – polygone de moins de 3 points
– ligne unique dans une multi-ligne– nœud en double
– auto-intersectionsVérifier la conformité d’une couche géographique est une étape indispensable dans la validation des données, pour détecter des erreurs, ou pour s’assurer de ne pas corrompre le système d’information dans lequel elle sera intégrée.
Lorsque c’est possible, pouvoir corriger les erreurs automatiquement permet alors d’automatiser entièrement l’étape de mise en conformité des données.
Et dans QGIS ?Le plugin de vérification géométrique et topologique est disponible pour effectuer ces vérifications à l’aide d’un assistant pas-à-pas.
Après un long travail de mise à niveau du code, de création des traitements, et d’homogénéisation des méthodes, toutes ces vérifications et corrections ont été mises à disposition dans la boîte à outils de traitements !
À partir de QGIS 3.44 il est possible d’effectuer ces traitements en lot, et de les intégrer dans un modeleur graphique pour créer votre propre chaîne de vérification et correction.
Avec 21 traitements de vérification, et 10 traitements de correction, il est maintenant possible de créer des enchaînements automatiques de validation de conformité.
Ils sont disponibles dans la catégorie « Vérification de géométrie » et « Correction de géométrie ».
Les nouveaux traitementsDémonstration pour la détection et correction de petits polygones et petits angles :
document.createElement('video'); [https:]]Chaque traitement repose sur la même logique d’entrées/sorties, afin de pouvoir les enchaîner de la même manière.
Traitement global sur-mesure : démonstrationIl est ainsi possible de créer un traitement sur-mesure basé sur les blocs disponibles. Exemple ici d’un traitement qui vérifie et répare les petits polygones et les petits angles.
[https:]] Schéma des entrées-sorties des nouveaux traitementsChaque traitement suit la même logique d’entrée/sortie, ce qui les rend faciles à enchaîner dans les flux de travail.
Et ensuite…??La mise à disposition de ces traitements permet d’ouvrir la voie à l’amélioration d’outils comme QompliGIS (lien vers le plugin QGIS), d’envisager une version web où l’on pourra déposer des couches à vérifier et à réparer selon des contraintes sur-mesure, pré-définies.
N’hésitez pas à tester ces nouveaux algorithmes de traitement. Nous sommes à votre disposition pour vous accompagner, vous proposer des formations sur QGIS et les géo-traitements, ou pour configurer votre chaîne de vérification de conformité. N’hésitez pas à nous contacter à infos+qgis@oslandia.com
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6:12
Terre Australe, projection d'un monde à l'envers vu depuis l'hémisphère sud
sur Cartographies numériques
Les cartes du monde ne sont pas forcément orientées avec le nord en haut. Tom Patterson propose une nouvelle carte du monde à l'envers, vu depuis l'hémisphère sud. Il s'agit d'une version spéciale de la projection Equal Earth, centrée sur l'Océanie (150° Est), qui a été inversée.
« Tout ce qui était autrefois familier semble désormais inconnu. L'eau domine l'hémisphère sud reculé, encerclant la planète sans interruption près de l'Antarctique. Je n'ai pas pu résister à l'envie d'y ajouter un albatros. »
Austral Earth, une vision du monde depuis l'hémisphère sud (source : Shaderelief, T. Patterson)
Choisissez la version qui vous convient le mieux :- Image JPEG de qualité moyenne, 200 DPI, 21 Mo (avec plus de 4 000 étiquettes)
- Fichier Adobe Illustrator en couches avec géoréférencement MAPublisher et art du terrain (193 Mo)
- Terrain géoréférencé avec hydrographie (GeoTIFF, 350 DPI, 187 Mo)
Visitez également le site web principal d'Equal Earth pour des versions de cette carte avec le Nord en haut, disponible en plusieurs langues.
Le site Shaderelief de Tom Patterson fournit de nombreuses autres cartes physiques à télécharger en haute résolution ainsi que des tutoriels pour les réaliser.
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12:06
Cartographie des Zones Climatiques Locales (LCZ) dans les aires urbaines françaises
sur Cartographies numériques
Source : « Cartographie des zones climatiques locales (LCZ) de 83 aires urbaines de plus de 50 000 habitants en France » (Cerema)
Le Cerema met à disposition l’outil Zones climatiques locales (LCZ), qui permet d’accéder aux données et cartes indiquant le degré d’exposition au phénomène d’îlot de chaleur des quartiers de 12 000 communes de France : 88 aires urbaines les plus densément peuplées sont ainsi couvertes, soit 44 millions d’habitants. Ce service est unique car il donne pour tous les territoires un accès gratuit et compréhensible à des données uniformisées, permettant de classer les zones urbaines en fonction de leur exposition potentielle au phénomène d’îlot de chaleur.
Visualisateur cartographique des Zones climatiques locales (Cerema)
Le Cerema répond ainsi à un besoin essentiel des territoires et une priorité du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3). L’évolution du climat en cours (+1,7°C en moyenne en France hexagonale depuis 1900) s’accompagne d’épisodes de forte chaleur plus fréquents et plus intenses. Le 3e Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3) rendu public le 10 mars 2025 par le Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, retient l’un des scénarios de référence du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), pour préparer la France : une hausse des températures moyennes de 4 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. L’outil « LCZ » du Cerema répond à la mesure 13 du PNACC3 : « Renaturer les villes pour améliorer leur résilience face au changement climatique ».
État des lieux de la sensibilité des 88 plus grandes aires urbaines de l’Hexagone aux fortes chaleurs
L’outil dit « LCZ » couvre 88 plus grandes aires urbaines de l’Hexagone, soit 44 millions d’habitants (Outre-mer à l’étude en 2025). Il est disponible pour 12 000 communes (sur 34 826 en Hexagone) dont 248 communes de 20 000 à 50 000 habitants, 79 communes de 50 à 100 000 habitants et les 40 communes de plus de 100 000 habitants.- Plus de 5 millions d’habitants vivent dans des quartiers à forte sensibilité aux fortes chaleurs
- Plus de 20 000 hectares (200 km2, soit 2 fois la surface de la ville de Paris) de zones bâties sont à forte ou très forte sensibilité à l’effet d’îlot de chaleur et demanderaient des actions d’adaptation importantes.
- Dans les plus grandes villes (> 400 000 habitants), ces zones représentent près de 20 % des tissus urbanisés.
- Sur l’ensemble des villes de plus de 20 000 habitants, 4,2 millions de personnes vivent dans des quartiers à forte ou très forte sensibilité, soit 20 % de la population totale de ces communes
- Sur les villes de plus de 400 000 habitants, 2 millions de personnes vivent dans des secteurs à forte ou très forte sensibilité, soit 50 % de la population
- Sur les villes de 200 à 400 000 habitants, 350 000 personnes sont dans des secteurs à forte ou très forte sensibilité, soit 18 % de la population
- Ce taux est de 16 % pour les villes de 100 000 à 200 000 habitants, et il est plus faible (7 %) pour les villes de 20 000 à 50 000 habitants
L'outil LCZ. Un pré-diagnostic simple pour agir face aux fortes chaleurs
Une Zone Climatique Locale (ou LCZ pour "Local Climate Zone" en anglais), concept adopté par la communauté scientifique internationale du climat urbain depuis les travaux de Stewart et Oke [2012], est une unité de surface urbaine, de la taille de quelques îlots ou d’un quartier, avec une homogénéité de composition urbaine entraînant un comportement climatique homogène. 17 classes de LCZ différentes, réparties en deux grandes catégories selon qu’il s’agit d’une zone artificialisée ou non, permettent de qualifier l’exposition de chaque zone à la surchauffe urbaine.Ce concept se fonde sur une classification géo-climatique des territoires urbanisés ; une classification éprouvée et internationalement reconnue, issue de travaux de recherche. Il consiste à découper un territoire en zones uniformes du point de vue de l’occupation du sol (artificialisée ou naturelle), de la structure urbaine, des matériaux, et des activités humaines en supposant que ces zones ont un comportement climatique homogène. Ces zones peuvent s’étendre de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres de large. 17 classes de LCZ permettant de caractériser les territoires ont été définies par des travaux de recherche : 10 classes LCZ « bâties » et 7 classes LCZ « naturelles ».
Le pôle satellitaire du Cerema a développé une méthode originale basée sur des images satellite à très haute résolution spatiale ainsi que des bases de données ouvertes pour cartographier les LCZ et identifier ainsi les quartiers particulièrement exposés à la surchauffe urbaine et susceptibles de contribuer à l’effet d’îlot de chaleur urbain.
Accès aux ressources- Visualiseur cartographique
- Données téléchargeables sur Data.gouv.fr
- Guide méthodologique
- Guide utilisateurs
- Webinaire de présentation
Cette donnée LCZ peut être utilisée comme diagnostic à grande échelle du phénomène d'Îlot de Chaleur Urbain (ICU) sur votre territoire. Elle constitue un pré-diagnostic climatique tenant compte de la morphologie urbaine et de l'occupation du sol : le but est de localiser les îlots/quartiers à enjeux sur lesquels affiner les analyses et prioriser les actions.
La plateforme CartoClimate de la Fondation CNRS Geomanum permet également d'accéder à une cartographie des Zones Climatiques Locales (LCZ). La cartographie des LCZ permet d'appréhender la réponse d’un territoire aux vagues de chaleur estivale (comportement thermique, potentiel de rafraîchissement d’une zone) et de connaître in fine les secteurs potentiellement propices à l’effet d'Îlot de Chaleur Urbain (ICU). Il convient de noter cependant que la cartographie des LCZ n'est pas une modélisation de l'Îlot de Chaleur Urbain.
En cliquant sur un îlot de la carte, vous accédez au détail de celui-ci (CartoClimate)
Références scientifiques
La typologie LCZ (Stewart et Oke, 2012) est une typologie urbaine universelle qui permet de distinguer les zones urbaines, en tenant compte de la combinaison des couvertures terrestres à micro-échelle et des propriétés physiques associées. Le schéma LCZ se distingue des autres schémas d'utilisation et d'occupation du sol par l'accent mis sur les types de paysages urbains et ruraux, qui peuvent être décrits par l'une des 17 classes qu'il contient. Sa forte valeur ajoutée réside dans la diversité des classes urbaines, facilement interprétables et globalement cohérentes, qui capturent la variabilité intra-urbaine des formes de surface et des fonctions du sol.
Stewart, I. D., and T. R. Oke, 2012: Local Climate Zones for Urban Temperature Studies [Zones climatiques locales pour les études de température urbaine]. Bull. Amer. Meteor. Soc., 93, 1879–1900, https://doi.org/10.1175/BAMS-D-11-00019.1
Demuzere, M., Kittner, J., Martilli, A., Mills, G., Moede, C., Stewart, ID, van Vliet, J., et Bechtel, B. (2022). A global map of local climate zones to support earth system modelling and urban-scale environmental science [Une carte mondiale des zones climatiques locales pour soutenir la modélisation du système terrestre et la science environnementale à l'échelle urbaine]. Earth Syst. Sci. Data, 14, 3835-3873, [https:]]
Le site LCZ-generator fournit une cartographie mondiale des zones climatiques locales à une résolution spatiale de 100 m, dérivée de plusieurs ensembles de données d'observation de la Terre et d'étiquettes de classe LCZ expertes.
Carte des zones climatiques locales à l'échelle mondiale (source : LCZ-generator)
Sur les 17 classes de ZCL, 10 reflètent l'environnement bâti, et chaque type de ZCL est associé à des descriptions numériques génériques des principaux paramètres de la canopée urbaine, essentiels à la modélisation des réponses atmosphériques à l'urbanisation. De plus, les ZCL ayant été initialement conçues comme un nouveau cadre pour les études sur les îlots de chaleur urbains , elles contiennent également un ensemble limité (7) de classes d'occupation du sol « naturelles » pouvant servir de zones de « témoin » ou de « référence naturelle ». Ces sept classes naturelles du schéma ZCL ne permettant pas de saisir l'hétérogénéité des écosystèmes naturels existants, il est conseillé, si nécessaire, de combiner les classes de ZCL construites avec tout autre produit d'occupation du sol offrant un éventail plus large de classes d'occupation du sol naturelles.
Ensemble des données disponibles à l'échelle mondiale en téléchargement sur Zenodo.
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Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »
Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique
Le choc climatique frappe déjà les villes les plus peuplées du monde (rapport WaterAid)
Surmortalité attribuée à la chaleur et au froid : étude d'impact sur la santé dans 854 villes européennes
R4RE, une plateforme cartographique d'analyse de résilience pour les bâtiments (Observatoire de l'immobilier durable)
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8:58
Cartes et complotisme. Quand les cartes de pieuvres déploient leurs nombreuses tentacules
sur Cartographies numériquesSource : Puerta, E., Spivak, S. C., Correll, M. (2025). « The Many Tendrils of the Octopus Map ». CHI '25: Proceedings of the 2025 CHI Conference on Human Factors in Computing Systems, n° 970, 1-20, [https:]] (article en accès libre).
Dans cet article, des chercheurs américains explorent le fonctionnement des cartes de pieuvres comme arguments visuels à travers l'analyse d'exemples historiques et une étude participative sur la façon dont les données sous-jacentes et l'utilisation de métaphores visuelles peuvent contribuer à des interprétations négatives ou conspirationnistes. Ils montrent que certaines caractéristiques de données ou de styles visuels peuvent conduire à une pensée « de type pieuvre » dans les visualisations, même sans l'utilisation explicite d'un motif de pieuvre. Ils concluent en appelant à une analyse plus approfondie de la rhétorique visuelle de ces cartes, en soulignant le potentiel des datavisualisations à contribuer à une pensée néfaste ou conspirationniste.
En représentant une entité centrale aux multiples bras tentaculaires, ces cartes-pieuvre suggèrent un contrôle diffus, hostile et souvent dissimulé. L'un des premiers exemples connus de carte de pieuvre a été publié par Fred W. Rose en 1877 pendant la guerre russo-ottomane. La carte représente les pays européens par des figures humaines, tandis que la Russie est représentée par une pieuvre déployant ses tentacules sur les pays voisins. Ce type de cartes est à rattacher au courant de la cartographie persuasive qui s'intéresse au pouvoir rhétorique des cartes. L'une des fonctions de ces cartes sensationnalistes est de présenter l'ennemi comme une menace, ce qui peut être également réalisé à travers l'utilisation de lignes ou de flèches, de la couleur, de l'ombrage ou encore de la projection. On peut retrouver la métaphore visuelle de la pieuvre dans la visualisation des graphes ayant émergé au XIXe siècle avec les organigrammes, et au XXe siècle avec les sociogrammes. Ces sociogrammes ont établi de nombreuses conventions de conception dans les diagrammes de nœuds-liens modernes, telles que l'utilisation de la couleur et de la forme pour désigner les attributs des nœuds et des arêtes.
Les métaphores aident à la compréhension d'un domaine en l'ancrant dans un autre, ce qui est particulièrement le cas avec l'utilisation d'images anthropomorphes et zoomorphes. L'utilisation de monstres ou d'autres animaux en cartographie a une longue histoire, par exemple pour désigner (ou peupler) des régions inconnues du monde sur les cartes européennes depuis au moins la Renaissance. Dans d'autres cas, l'entité elle-même est utilisée comme métonymie pour un pays dans son ensemble, avec des exemples bien connus comme l'Europa Regina du XVIe siècle (où le continent européen est représenté sous la forme d'une reine avec divers pays dessinant ses parties constitutives) ou encore Leo Belgicus (où les Pays-Bas sont représentés sous la forme d'un lion, avec des informations géographiques représentées à l'intérieur de son « corps »). Bien que de nombreux animaux aient été utilisés pour symboliser des empires, des pays, des religions et des entités sociales et politiques, la pieuvre est unique par son utilisation répandue et cohérente à travers les époques, les régions et les cultures. Elle a été utilisée pour susciter la peur, l’indignation, la sympathie, le dégoût et le nationalisme, généralement dans le cadre d’un appel à l’action.
Les cartes de pieuvres peuvent être réparties en différentes sous-catégories. Bien qu'il puisse exister des pieuvres bienveillantes, ces cartes présentent généralement le même argument visuel implicite : un organisme centralisé et néfaste utilise de multiples leviers de contrôle pour envahir ou affaiblir de larges pans d'une région ou d'un système. Il existe occasionnellement des variations ou des exceptions à cette forme générale, par exemple, en établissant un lien entre la pieuvre et la gorgone ou l'hydre, sémiotiquement similaires. L'étude participative qui a été conduite auprès de 256 participants avait pour objectif d'évaluer l'impact rhétorique des composantes visuelles et structurelles d'une carte-pieuvre d'un territoire fictif le Huskiland, à partir de 6 composantes :- Centralité : Huskiland est une puissance militaire centrale dans la région.
- Tentacularité : Huskiland étend sa portée militaire.
- Portée : Huskiland est déjà présent dans de nombreux pays de la région.
- Intentionnalité : le placement des bases de Huskiland fait partie d'une stratégie militaire intentionnelle.
- Saisie : Huskiland utilise ces bases pour exercer un contrôle militaire ou politique sur ses voisins.
- Menace : Huskiland constitue une menace pour la paix et la stabilité de la région.
Les concepteurs de visualisations (notamment académiques) sont tentés de considérer (à tort) leur travail comme « le simple compte rendu ou la structuration de faits objectifs », la persuasion ou les appels rhétoriques étant considérés comme l'apanage exclusif d'acteurs malveillants ou manipulateurs. Les résultats suggèrent cependant que la cartographie et la visualisation ne peuvent être clairement distinguées entre cartes et graphiques sensationnalistes et « persuasifs » et graphiques plus « neutres » sans intention rhétorique manifeste. Les lecteurs, eux aussi, apportent leurs propres attentes et contextes aux cartes et aux graphiques, ce qui rend impossible une dichotomie claire entre visions neutres ou sensationnalistes des données. La bonne intention des concepteurs de visualisations ne suffit pas à éviter la culpabilité morale quant à la manière dont les visualisations peuvent être mal interprétées ou détournées à des fins conspirationnistes. Un exemple est l'utilisation rhétorique des visualisations de données sur la COVID-19, où des activités de littératie des données apparemment bien conduites, comme le questionnement des sources, l'évaluation du positionnement et la réalisation d'analyses alternatives, ont été utilisées pour étayer la pensée conspirationniste.
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12:18
Quelles seraient les conséquences d'un effondrement de l'AMOC ?
sur Cartographies numériques
Que se passerait-il si la principale circulation océanique de l’Atlantique, qui régule le climat mondial et européen, venait à s’effondrer ? C'est ce qu'analyse une étude néerlandaise parue en juin 2025 dans la revue Geophysical Research Letters en proposant plusieurs scénarios :René M. van Westen, Michiel L. J. Baatsen (2025). European Temperature Extremes Under Different AMOC Scenarios in the Community Earth System Model, Geophysical Research Letters, vol. 52, 12, 11 June 2025.
La circulation méridienne de retournement Atlantique (en anglais AMOC) est le principal système de courants océaniques de l'Atlantique. Une grande partie du transfert de chaleur dans l'Atlantique est due au Gulf Stream, un courant de surface qui transporte l'eau chaude vers le nord depuis les Caraïbes. Alors que le Gulf Stream dans son ensemble est uniquement entraîné par les vents, son segment le plus septentrional, le courant nord-atlantique tire une grande partie de sa chaleur des échanges thermohalins dans l'AMOC. Ainsi, l'AMOC transporte jusqu'à 25 % de la chaleur totale vers l'hémisphère nord, jouant un rôle majeur dans le climat de l'Europe du nord-ouest.
La circulation méridionale de retournement de l'Atlantique (AMOC) modère le climat européen. Un affaiblissement substantiel de l'AMOC sous l'effet du changement climatique pourrait entraîner une Europe plus froide dans un monde plus chaud. L'objectif dans cet article scientifique est de quantifier l'évolution des températures européennes selon différents scénarios d'AMOC et de changement climatique à l'aide du Modèle Communautaire du Système Terrestre (CESM).
Températures extrêmes en Europe selon différents scénarios d'AMOC à partir du Modèle communautaire du système terrestre (source : van Westen & Baatsen, 2025)
Lorsque l'AMOC s'effondre complètement sans les effets du changement climatique, les extrêmes de température hivernale en Europe du Nord-Ouest s'intensifient (avec une chute pouvant atteindre 15 °C par endroits). L'intensification des extrêmes de froid est liée à la présence de glace de mer près de l'Europe du Nord-Ouest. Si l'on considère un AMOC réduit sous des conditions intermédiaires de réchauffement climatique : la limite de la banquise recule vers le nord et les impacts sur la température sont moindres, mais restent considérables. Outre les variations de température, les tempêtes hivernales devraient s'intensifier et entraîner d'importantes fluctuations de températures quotidiennes dans le cadre d'un AMOC nettement plus faible. Les températures européennes du futur seront déterminées par la force de l'AMOC et l'ampleur du réchauffement climatique.
L'article est accompagné d’une carte interactive qui permet de visualiser les changements avec +2° de réchauffement climatique et un AMOC effondré. Les données de cet outil en ligne sont issues du Modèle Communautaire du Système Terrestre. Les simulations climatiques ont été réalisées sur le supercalculateur national néerlandais Snellius dans le cadre du projet NWO-SURF 2024.013. Les données complètes sont disponibles sur Zenodo.Articles connexes
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CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)
Faut-il relancer les Zones marines d'importance écologique ou biologique (ZIEB) ?
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14:00
Revue de presse du 13 juin 2025
sur GeotribuUne GeoRDP rédigée à 100% par des plumes humaines, comme d'habitude. Au menu : une enquête sur la qualité de vos données géo, de la géo en Romandie, des nouvelles de la galaxie QGIS locale et globale, des tuiles, de l'art, et des vaches.
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7:54
Rencontres utilisateurs QGIS-fr
sur OslandiaOslandia est un contributeur essentiel de ce SIG open source. Avec une équipe de contributeurs et de « core committers » QGIS, Oslandia s’implique en tant que « pure player », à améliorer le cœur de QGIS, à corriger les bugs et à transmettre son expérience !
Une partie de l’équipe était présente aux Rencontres Utilisateurs QGIS-fr organisées par l’OSGEO du 10 au 12 juin 2025 à Avignon.
Le premier jour était l’occasion d’animer 6 ateliers :
- Traiter un levé topographique avec QGIS/Topaze/Land Survey Codes Import – Loïc Bartoletti et Jean-Marie Arsac
- Comprendre et optimiser les performances de son projet QGIS – Jacky Volpes-Chartoire et Julien Cabieces
- Manipuler des géométries avec SFCGAL – Jean Felder et Florent Fougères
- Apprends à dessiner avec QGIS – Loïc Bartoletti et Jacky Volpes-Chartoire
- QGIS comme ETL – Florent Fougères et Julien Cabieces
- Et si on préparait un projet pour QWC ? – Benoît Blanc et Gwendoline Andres
La deuxième journée était consacrée aux conférences et de retours d’expérience, bravo et merci à nos clients qui ont pris la parole :
- Démarche de la Métropole de Lyon vers l’open source SIG
- Utilisation de QGIS en cellule de crise inondation pour la surveillance des digues. Exercice 2024 sur une crue de la Loire dans le département du Loiret
- Plugin Qgis Géoplateforme
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9:41
Atlas conjoncturel de la France en crise
sur Cartographies numériques
L’Atlas conjoncturel de la France en crise, proposé par le géographe Arnaud Brennetot, est disponible sous la forme d’un site Internet en accès libre. L'Atlas propose une analyse critique des transformations géographiques de la France métropolitaine depuis le début du XXIe siècle.Cet atlas conjoncturel a la particularité d’être évolutif car il est appelé à s’enrichir au gré des capacités de l'auteur à l’alimenter, mais aussi du déploiement de la crise elle-même et des retours, critiques et suggestions que les lecteurs intéressés souhaiteraient éventuellement lui adresser. Conçu et lancé dans le cadre d’une démarche itérative sur les réseaux sociaux en juillet 2024, cet atlas assume une position engagée, combinant analyse cartographique et géographie critique, ouverte au dialogue et à la controverse.
Contexte
Face à la polycrise mondiale, dont les ressorts sont autant écologiques, géoéconomiques que géopolitiques, la France, comme la plupart des démocraties libérales, se trouve confrontée à des défis immenses. Or, après plusieurs décennies de néolibéralisation, les instruments de l’action publique ne sont pas nécessairement adaptés à ce nouveau contexte. L'émergence d’une gouvernance multiniveau mobilisant une pluralité d’institutions territoriales s’est traduite par une focalisation collective sur les questions locales et par le délaissement concomitant des enjeux nationaux. Face à l’abandon par l’État d’une véritable stratégie pour le territoire national, les fantasmes et les diagnostics catastrophistes se sont multipliés sans frein dans le débat public, alimentant la crise politique nationale et la délégitimation du régime et des institutions, sans pour autant dégager d'alternatives crédibles.
Objectifs de l'Atlas
Face à la double dérive du laisser-aller de l’État et de l’outrance des débats, cet Atlas de la France en crise vise à proposer une géoscopie des mutations du territoire de la France métropolitaine à travers :- L’analyse des transformations induites par les marchés les plus influents (l’emploi, l’activité productive, le parc immobilier)
- Les moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics pour réguler ces mutations spatiales et promouvoir leurs valeurs et leurs objectifs.
Fonctionnement
L’Atlas de la France en crise est construit à partir de données publiques (INSEE, URSSAF, CEREMA, etc.) et mobilise la plateforme Magrit ( [https:]] ) mise à disposition par l’UMR Géographie-Cités. Les cartes et leur commentaire sont enrichis et actualisés de façon progressive.
Les analyses menées pour aboutir à cet Atlas résultent d’une initiative personnelle et n’engagent que leur auteur, lequel reste disponible pour recevoir tous commentaires et questions.
Présentation de l'Atlas
Auteur : Arnaud Brennetot
Introduction
1. La mise en marché du territoire1.1 Le PIB
2. Une régulation publique en crise
1.2 L'évolution de l'emploi
1.3 Une réindustrialisation fragile
1.4 L'ouverture internationale
1.5 Les revenus d'activité
1.6 Le marché immobilier
1.7 La consommation foncière2.1 Les revenus disponibles
Publications associées
2.2 Les ressources des collectivités territoriales
2.3 La présence publique dans les territoires
2.4 La recherche publique
2.5 Le problème de la santé
Articles connexes
Les inégalités femmes-hommes en matière d'emploi en France
La carte de la pauvreté en France en trois dimensions (Observatoire des inégalités)
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Avec la crise du Covid19, les villes moyennes ont-elles bénéficié d’un regain d’attractivité ?
Cartographie de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis
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17:00
[Expo] Les cartes du Monde de Malala Andrialavidrazana
sur Carnet (neo)cartographiqueJ’ai découvert récemment le travail de Malala Andrialavidrazana autour et avec les cartes géographiques, au détour de l’exposition FEMMES, organisée par Louise Thurin dans la somptueuse galerie Perrotin, à Paris, en mars 2025. Cette exposition collective présenta 39 œuvres sélectionnées par le célèbre musicien africain-américain, Pharell Williams, pour célébrer les femmes, la féminité, leur nécessaire émancipation ; des femmes de tous âges, mais essentiellement noires, issues d’une diaspora africaine.
Centrée sur des artistes, ces ” – Soldiers of Love – qui transforment le monde par le pouvoir de leurs mains“, l’exposition mit à l’honneur plusieurs artistes pour leurs œuvres remarquables, des installations grandioses, des sculptures telles une revisite de la Venus hottentote, des photographies et des tableaux, parmi lesquels l’un de Malala Andrialavidrazana intitulé Figures 1856. Geological structures 2018. Celui qui m’intéresse aujourd’hui est cependant tout autre. Lisez plutôt.Malala Andrialavidrazana est architecte de formation (formée à l’ENSA de Paris la Villette), artiste peintre et photographe malgache. Née en 1971 à Madagascar, elle réside à Paris depuis 1983 d’où elle sillonne le Monde pour nourrir son intérêt pour l’altérité, les mouvements globaux notamment de la période coloniale et ses conséquences sur les signes et les représentations sociales des différentes populations humaines qui découlent de l’esclavage.
Malala A. s’attache en effet à changer le regard que les Nords portent sur les Suds, en particulier sur l’océan Indien, l’une des premières économies globales du monde. Elle s’intéresse pour cela à l’exploration du Monde de la période impériale et coloniale du XIXe siècle, aux grandes conquêtes qui ont en relation différents mondes, pour montrer leur ancienneté, la pérennité de ces relations et les représentations que nous en avons aujourd’hui. L’un de ses matériaux de prédilection est la carte papier, (apparemment) issue des grands atlas tels ceux de la fin du XIXe-début du XXe siècle qu’elle combine avec d’autres objets.
Dans le projet Figures (qu’elle initie en 2015 et présenta au Palais de Tokyo à Paris en 2024), Malala A. examine les “nombreuses permutations de la mondialisation du XIXe siècle” en usant de cartes géographiques qui superposent différentes réalités historiques et géographiques, parfois contradictoires, pour représenter des relations issues de la colonisation, souvent de domination. Sont ainsi combinées et superposées des cartes, des photographies, des dessins (de dieux ou de temples occidentaux, des toises, par exemple) mais aussi des pagnes à de la peinture mise en scène.
Le tableau ci-dessous est une véritable planche cartographique, repérable par son cadre et sa grille (il s’agit de la Plate III, comme dans les grands atlas de la période coloniale allemande) repérable par ses graticules et ses coordonnées géographiques apparentes. Des motifs évoquant des morceaux de carte choroplèthe sont visibles sur les bords et en arrière-plan, comme pour contextualiser l’ensemble.
Cette planche représente “les principaux pays du monde”, sous la forme d’une mappemonde qui évoque directement (en même temps), un billet de banque. Elle met en scène deux protagonistes : une femme noire, d’apparence ordinaire, et, un homme, sobre, mais il ne s’agit pas de n’importe qui : c’est un homme politique, c’est Nelson Rolihlahla Mandela.
Figures 1867, Principal countries of the World
Les deux cercles de cette mappemonde-billet symbolisent, comme toutes les mappemondes, ses deux hémisphères continentaux : les Amériques, sur la gauche, servent de cadre à la femme et le reste du monde sur la droite, abrite l’homme politique.
La femme est présentée de dos à l’inverse de l’homme, à sa gauche, qui apparaît quasiment de face. Le buste tourné de trois-quart, le regard filant sur la gauche, elle regarde droit devant elle en arborant un grand sourire aux lèvres tandis qu’il esquisse à peine un rictus, le regard comme tourné sur l’avenir. Elle arbore les apparats de beauté de la femme noire africaine authentique, que l’on devine antillaise (ou créole ?) : de larges anneaux dorés aux oreilles (des créoles ?), que l’on suppose en or ; plusieurs rangées de perles, que l’on suppose aussi en verre (ou en plastique recyclé ?), surplombent des vêtements en wax, blouse en pagne et foulard. Le tissu symbole de l’Afrique subsaharienne, héritage flamboyant de la colonisation et de l’esclavage est rehaussé ici par la carte du monde, plus précisément celle du continent américain, placé comme une partie décorative du foulard.
L’homme apparaît au second plan, en mode portrait dans un cadre resserré, en noir et blanc derrière la carte du reste du monde qui lui fait de l’ombre plus qu’elle ne l’abrite. Placé devant la case, il apparaît comme effacé ou en retrait et pour cause, la dite case m’évoque son long emprisonnement à Robben Island. Son revêtement en terre battue décrit les motifs d’un tissu traditionnel, de type Shweshwe, également hérité de la colonisation allemande.
Cette présence monétaire, en référence au capitalisme évoquerait-t’elle le symbole d’une réussite ? Je pose cette question car la partie gauche du tableau m’évoqua en première intention un autre symbole, celui celui des Nana Benz à la réussite éclatante grâce au commerce de ces pagnes, dans les pays du Golfe de Guinée, dès les années 1950. A la réflexion, ce tableau est bien en lien avec la colonisation, l’un des thèmes privilégié d’étude de Malala Andrialavidrazana.
Nombre d’autres œuvres de l’artiste de ce projet Figures articulent en effet les attraits des colonies, les “principales découvertes” (au titre original en français) des premiers explorateurs, comme ci-dessous.
Figures 1862, Le Monde Principales découvertes
Ce qui intéressant dans le travail de Malala Andrialavidrazana réside dans l’usage de la carte du Monde, pour ce qu’elle, le théâtre de l’impérialisme à l’époque des grandes ouvertes, mais aussi son traitement à la fois en tant que support du récit et élément de ce dernier. Architecte et artiste-plasticienne, l’artiste use de représentations cartographiques variées du monde : sur le globe ou sur le plan – voir le tableau intitulé Figures 1876, Planisphère Elémentaire (2018) sur le site du Fonds d’art contemporain, jouant alors avec différents projections cartographiques et centrages des cartes – ci-dessus, sur l’océan Indien dont elle est originaire.
Au final, une belle découverte des travaux de Malala Andrialavidrazana qui reçu par ailleurs le prix HSBC de la Photographie pour sa série “d’Outres-Monde” (1983), focalisant l’attention sur les villes contemporaine.
En savoir plus, sur le site de l’artiste : andrialavidrazana.com
Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.
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9:30
Portail Hautes-Alpes rando : nouvelle page d’accueil
sur Makina CorpusInterface revisitée pour valoriser les activités de pleine natureLe site Hautes-Alpes Rando, le portail départemental des sports de nature dans les Hautes-Alpes, bénéficie d’une nouvelle page d’accueil.
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21:08
Faut-il relancer les Zones marines d'importance écologique ou biologique (ZIEB) ?
sur Cartographies numériquesSource : Dunn, D.C., Cleary, J., DeLand, S. et al. (2025). What is an ecologically or biologically significant area ? npj Ocean Sustain 4, 28. [https:]] (article en accès libre)
1) Qu'est-ce qu'une Zone marine d'importance écologique ou biologique (ZIEB) ?Les zones d'importance écologique et biologique (ZIEB, en anglais EBSA) sont des zones au sein des eaux océaniques que des évaluations scientifiques officielles ont désignées comme ayant une importance écologique et biologique particulière par rapport à l'écosystème marin environnant. Créées en 2011 par la Convention sur la diversité biologique, ces zones regroupent des milieux variés?: zones côtières (55%), océaniques (17%) et grands fonds (28%). Certains sites abritent des espèces clés comme des tortues, des oiseaux ou des mammifères marins, d'autres des habitats critiques (mangroves, monts sous-marins, zones d’upwelling). Amorcée en 2011, la première vague du processus des ZIEB touche à sa fin. Pendant plus d'une décennie, 15 ateliers régionaux ont été organisés, impliquant plus de 400 participants, couvrant 75,7 % de l'océan et identifiant 338 ZIEB.
Les 336 ZIEB délimitées spatialement (sur 338) décrites dans 15 ateliers régionaux (source : Dunn et al., 2025)
2) Quelles sont les lacunes de ce dispositif ?
La majorité des ZIEB ne bénéficient d’aucune mesure de gestion renforcée. Dans les eaux internationales, seuls 7% d'entre elles incluent une aire protégée. Plus la zone est vaste, dynamique et en haute mer, plus elle échappe à une régulation efficace. Les systèmes côtiers fréquemment regroupés dans les descriptions des ZIEB, présentent différents niveaux de vulnérabilité à divers facteurs de stress. Une différenciation et une délimitation plus poussées sur ces zones côtières seraient probablement nécessaires afin que des mesures de gestion puissent être envisagées. De nombreuses lacunes subsistent : peu de données sur les grands fonds, faible représentation des herbiers ou macroalgues, participation limitée de certains États. Des régions très riches comme les mers de Chine ou les archipels indonésiens restent peu couvertes. Les États-Unis et le Canada ont choisi de ne pas inclure leurs ZEE dans le processus des ZIEB, indiquant qu'ils avaient des processus internes en cours.
3) Pistes pour permettre une gestion amélioréeAttribuer une valeur à un lieu et attirer l'attention sur ce point est une chose, convaincre les autorités réglementaires de mettre en œuvre des mesures significatives pour assurer la pérennité de cette valeur et de prévoir un budget pour financer sa gestion, y compris un suivi de base permettant de comprendre la valeur existante ou perdue, en est une autre. Une reconnaissance internationale est importante pour stimuler et soutenir les initiatives nationales de gestion, en particulier dans les pays aux capacités scientifiques limitées. L'adoption du Traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ), signé par 115 États en 2023, a ouvert la voie à une nouvelle approche pour attribuer une valeur écologique afin d'orienter et de hiérarchiser l'élaboration de mesures de surveillance et de gestion. La société a déployé des efforts considérables pour mieux comprendre (à savoir collecter, analyser et synthétiser les données scientifiques et autres sources de connaissances) et ainsi pouvoir attribuer une valeur à ces lieux en tant que zones d'importance écologique et biologique . « Nous avons accumulé un océan de connaissances grâce au processus ZIEB, mais, comme pour notre océan mondial, la grande majorité reste à comprendre et à protéger adéquatement ».
4) Disponibilité des donnéesLe référentiel ainsi que les informations sur les ZIEB sont disponibles sur le site officiel de la Convention sur la biodiversité biologique (CBD). Leurs périmètres sont à télécharger au format geojson dans la partie description des ZIEB examinées par la Conférence des Parties à la CDB (voir la carte interactive des dépôts).
Les critères scientifiques adopté en 2008 par la 9e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP9) pour définir les zones d'importance écologique ou biologique (ZIEB) étaient les suivants. Ils peuvent être vus comme un peu larges, mais ils ont le mérite d'exister :
- Unicité ou rareté de la zone
- Importance particulière pour les stades du cycle biologique des espèces
- Importance pour les espèces et/ou les habitats menacés, en voie de disparition ou en déclin
- Vulnérabilité, fragilité, sensibilité ou rétablissement lent
- Productivité biologique
- Diversité biologique
- Dimension naturelle
Pour aller plus loin
Un indispensable sommet sur l’océan (Le Monde). La troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC-3) se tient à Nice, du 9 au 13 juin, en présence de 60 chefs d’Etat ou de gouvernement, sans les Etats-Unis. Même si les objectifs paraissent modestes, cette conférence doit permettre d’entretenir la mobilisation en faveur d’une cause qui concerne l’humanité tout entière.
Sommet sur les océans à Nice : on vous résume le débat sur les aires marines protégées (TF1). En amont de l'UNOC-3, Emmanuel Macron a annoncé vouloir "limiter l'activité" des chaluts de fond dans certaines zones des aires marines protégées françaises. Le sujet est central pour la protection des océans. Mais l'efficacité de ces zones conçues pour assurer une conservation pérenne des écosystèmes marins fait débat.
Obtenir des aires marines réellement protégées (Bloom). Selon cette association "entièrement dévouée à l’océan et à ceux qui en vivent", la France s’illustre par sa médiocrité en matière de protection de la biodiversité océanique. L'association Bloom préconise 11 règles d'or pour une pêche sociale et écologique. Ce rapport présente les travaux scientifiques d’une trentaine des plus grands spécialistes de l’océan à l’échelle mondiale. L’article scientifique "Repenser la durabilité des pêcheries marines pour une planète en évolution rapide" qui relate leurs travaux a été publié en septembre 2024 dans la revue npj Ocean Sustainability du journal Nature.
Protection des océans : des ONG portent plainte à Bruxelles pour l’arrêt du chalutage de fond dans les aires marines « protégées » (Libération). Cinq collectifs ont saisi la Commission européenne. Elles accusent la France, l’Italie et l’Allemagne de manquer à leur devoir de sauvegarder quinze écosystèmes marins, en violation d’une directive européenne datant de 1992.
Le sommet de l’ONU sur l’océan s’achève à Nice, avec un cap clair sur la haute mer (Le Temps). La ratification du traité sur la haute mer par une cinquantaine de pays, actée lundi à Nice, permet d’espérer une entrée en vigueur rapide de cet accord. Une COP dédiée est prévue dès 2026. Plusieurs pays, de la Colombie aux Samoa, annoncent de nouvelles aires marines protégées (AMP) ou renforcent celles existantes. L’océan passe ainsi de 8,34% à plus de 10% d’AMP. En France, seuls 4% des eaux sont mieux protégés, décevant les ONG. Le sommet pointe les « effets néfastes » du climat sur l’océan mais la déclaration finale ne parle pas d’une sortie des énergies fossiles, principale cause de l’acidification.
Programmes de l’UNESCO pour l’océan (2025). L’UNESCO propose plusieurs programmes pour mieux connaître, préserver et valoriser durablement les milieux océaniques.La mer, un objet hautement politique. La privatisation des territoires et ressources maritimes en acte (VertigO)
Comment l'océan est-il construit socialement ? Cela a été appréhendé à travers les méthodes des sciences sociales par la géographie, le droit, l'économie et l'histoire, mais peu par la sociologie, l'anthropologie ou encore la science politique. Les articles de ce numéro spécial de [VertigO] – La revue électronique en science de l'environnement contribue à combler cette lacune en partant de différentes approches et en mobilisant l'anthropologie, la sociologie politique, le droit et la géopolitique dans l'analyse de l'objet « gouvernance des mers et des océans ».Articles connexes
La carte de protection des océans proposée par Greenpeace pour 2030 : utopie ou réalisme ?
MPAtlas, un atlas de la protection marine pour évaluer les aires marines réellement protégées
Blanchissement des coraux et suivi satellitaire par la NOAA
Global Fishing Watch, un site pour visualiser l'activité des navires de pêche à l'échelle mondiale
Une évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel pour la pêche artisanale
Vers de possibles variations dans la répartition des stocks de poissons (dans et hors ZEE) en raison du changement climatique
Une carte réactive de toutes les ZEE et des zones maritimes disputées dans le monde
Données cartographiques sur les énergies marines renouvelables consultables sur le Géoportail
Progression de la cartographie haute résolution des fonds marins (programme Seabed 2030 et GEBCO)
DeltaDTM : un modèle numérique de terrain côtier à l'échelle mondiale
Cartes et données pour alimenter le débat sur les attaques de requins dans le monde
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Medieval Murder Maps. Un site de cartographie interactive sur les meurtres en Angleterre à la fin du Moyen Âge
sur Cartographies numériquesLe site Medieval Murder Maps offre un aperçu unique de la violence et de la justice à la fin du Moyen Âge en Angleterre. Son fondateur, Manuel Eisner a repéré des centaines de meurtres à cette époque. En utilisant des registres du XIVe siècle et d'autres sources d'archives, l'historien directeur de l'Institut de criminologie de l'Université de Cambridge, a passé 15 ans à travailler sur des outils interactifs qu'il appelle « cartes de meurtres » avec l'aide d'une équipe. Réunis et analysés dans un article à comité de lecture, leurs résultats offrent un aperçu des dessous sombres de la vie médiévale à Londres, Oxford et York. Ils révèlent également des tendances qui pourraient surprendre les lecteurs d'aujourd'hui : certains des foyers les plus meurtriers se trouvaient dans les quartiers les plus aisés, et les étudiants universitaires figuraient parmi les tueurs les plus fréquents. Les auteurs ont également constaté que les meurtres avaient tendance à se concentrer dans les zones extérieures très fréquentées et que la majorité des tueurs bénéficiaient de l'impunité.
Référence scientifique
Eisner, M., Brown, S.E., Eisner, N. et al. (2025). Spatial dynamics of homicide in medieval English cities: the Medieval Murder Map project [Dynamique spatiale des homicides dans les villes médiévales anglaises : le projet Medieval Murder Map], Criminal Law Forum, [https:]] (article en accès libre).
Cette étude examine les schémas spatiaux des homicides dans trois villes anglaises du XIVe siècle – Londres, York et Oxford – à travers le projet Medieval Murder Map, qui visualise 355 cas d'homicides issus d'enquêtes judiciaires. En intégrant la criminologie historique aux théories contemporaines de la criminalité spatiale, les auteurs esquissent une nouvelle criminologie historique de l'espace, montrant la manière dont les environnements urbains ont façonné les schémas de violence meurtrière du passé. Les résultats révèlent des similitudes entre les trois villes. Les homicides étaient fortement concentrés dans des lieux clés de la vie urbaine tels que les marchés, les places et les voies publiques. Les schémas temporels indiquent que la plupart des homicides se produisaient le soir et le week-end, ce qui concorde avec la théorie des activités routinières. Oxford présentait des taux d'homicides bien plus élevés que Londres et York, ainsi qu'une proportion plus élevée de violences collectives organisées, suggérant des niveaux élevés de désorganisation sociale et d'impunité. Les analyses spatiales révèlent des zones distinctes liées aux conflits entre la ville et l'université et à la violence alimentée par les factions étudiantes. À Londres, les résultats suggèrent des groupes distincts d'homicides reflétant des différences de fonctions économiques et sociales. Dans les trois villes, certains homicides ont été commis dans des espaces à forte visibilité et à forte signification symbolique. Ces résultats mettent en évidence l'influence historique de l'espace public sur la violence urbaine. L'étude soulève également des questions plus larges sur le déclin à long terme des homicides, suggérant que les changements dans la gouvernance urbaine et l'organisation spatiale pourraient avoir joué un rôle crucial dans la réduction de la violence meurtrière.
Le site Medieval Murder Map
Le site Medieval Murder Maps ( [www.medievalmurdermap.co.uk] ) comprend trois villes : Londres, York et Oxford. Les sites ont été sélectionnés selon plusieurs critères : leur importance en tant que centres urbains dans l'Angleterre médiévale ; la disponibilité d'enquêtes de coroners s'étalant sur plusieurs années ; l'accès à des cartes historiques numériques de haute qualité ; et des considérations pratiques telles que l'expertise et les contraintes de temps. Les coroners étaient des fonctionnaires locaux représentant les intérêts de la Couronne, chargés principalement de mener des enquêtes sur les morts violentes ou suspectes. Leur rôle garantissait la protection des intérêts financiers royaux et la présentation des informations pertinentes aux tribunaux pour la mise en accusation lors des procès.Les cartes montrent les lieux d'homicides recensés au XIVe siècle. Le bleu indique les meurtres impliquant des hommes ; le rouge indique une victime ou un agresseur de sexe féminin. Les symboles indiquent les armes utilisées. Il est possible de sélectionner les données en fonction du genre de l'agresseur ou de la victime (homme ou femme), du jour et de l'heure de la semaine, du type d'arme utilisé, du lieu de l'événement.
Interface du site Medieval Murder Maps
L'auteur Manuel Eisner et son équipe
Manuel Eisner a étudié l'histoire à l'Université de Zurich et est titulaire d'un doctorat en sociologie. Il aa publié plusieurs ouvrages, comme auteur ou directeur de publication, ainsi que plus d'une 100e d'articles et chapitres de livres en anglais, allemand, espagnol et français. Ses travaux universitaires portent sur l'explication des causes, des conséquences et de la prévention de la violence interpersonnelle dans les sociétés humaines. ses recherches visent à répondre aux questions suivantes : comment décrire et expliquer les variations des niveaux de violence entre les sociétés et au cours de l'histoire humaine ? Quels mécanismes psychologiques et sociaux expliquent l'évolution et la stabilité des comportements violents au cours de la vie ? Quelle combinaison de prévention, d'intervention et de contrôle est la plus adaptée pour réduire la violence interpersonnelle dans différentes sociétés du monde ?
L'équipe de Murder Maps : Manuel Eisner, Sam Barnes, Dr Stéphanie Emma Brown, Birgitte Bruun, Simone Castello, Dr Nora Eisner, Charlie Inman, Jeremy Ries, Michael Rice, Ruth Schmid, Liam Kelly, Steve Hankey.
Pour aller plus loin
- « Just how bloody was medieval England ? A ‘murder map’ holds some surprises » (The Washington Post)
- « Who Killed the Innkeeper With a Sword in 1315 ? » (The New York Times)
- « Noblewoman may have ordered brazen murder of priest outside St Paul’s in 1337 » (The Guardian)
Numérisée en haute résolution, la carte médiévale de Fra Mauro peut être explorée en détail
La carte médiévale d'Ebstorf en version interactive et en téléchargement
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7:48
Cartes des taux d'application des pesticides dans l'Union européenne à une résolution spatiale de 250 m
sur Cartographies numériquesSource : Porta, G.M., Casse, L., Manzoni, A. et al. (2025). Pesticides application rate maps in the European Union at a 250?m spatial resolution. Science Data 12, 725 (article en open access), [https:]]
Les auteurs proposent une cartographie des taux d'application de pesticides dans l'Union européenne à une résolution spatiale de 250 mètres pour 53 ingrédients actifs en 2018. Les données sources comprennent des estimations mondiales des apports de pesticides, des cartes de cultures à haute résolution et l'utilisation de pesticides rapportée par les chiffres officiels d'EUROSTAT. Les taux d'application mondiaux de pesticides précédemment publiés dans PEST-CHEMGRIDS sont utilisés comme premières estimations. Ceux-ci sont ensuite ajustés à l'aide d'un ensemble de données d'étalonnage recueillies à partir de l'utilisation des pesticides en agriculture. L'estimation de la masse appliquée par pays et par type de culture est ensuite combinée à des cartes de cultures à haute résolution. La procédure prend explicitement en compte la qualité et l'incertitude des données grâce à une procédure d'estimation du maximum de vraisemblance. Ce produit de données présente des distributions spatiales détaillées des apports de pesticides, facilitant l'évaluation du devenir et du transport des pesticides, des transformations biogéochimiques ainsi que de l'évaluation des risques environnementaux.
Cartes des taux d'application des pesticides dans l'Union européenne à une résolution spatiale de 250 m (source : Porta, Casse, Manzoni et al., 2025).
Les cartes sont fournies au format géoréférencé (geotiff) utilisant les coordonnées projetées EPSG:3035. Pour chaque ingrédient actif les auteurs fournissent une carte d'estimation haute (H), médiane (M) et basse (L). Les données comprennent également une distribution d'indice de précision spatiale, qui indique la fidélité des cartes produites par rapport à l'ensemble de données d'étalonnage. La carte des cultures EUCM-CORINE-250 est également fournie, ainsi que les données sur les taux d'application. Toutes les données sont disponibles sur Figshare (7,8 Go de données à télécharger).Articles connexes
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Un Atlas de la PAC pour une autre politique agricole commune
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14:00
Transformation des features Mapillary avec dbt
sur GeotribuTransformation avec dbt des features extraites via les API de Mapillary au sein de la Modern Data Stack du Gard.
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9:07
Appel à participants - GT plans départementaux d'itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR)
sur Conseil national de l'information géolocaliséeAppel à participants - GT plans départementaux d'itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR)
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9:00
Makina Corpus participe et sponsorise State of the Map 2025
sur Makina CorpusDu 13 au 15 juin 2025 à Tours, Makina Corpus a le plaisir d’annoncer sa participation à State of the Map 2025 et d’apporter son soutien à l’événement de la communauté OpenStreetMap en le sponsorisant.
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Neogeo est ravie d’annoncer la date de ...
sur Neogeo TechnologiesNeogeo est ravie d’annoncer la date de la seconde édition du séminaire dédié à OneGeo Suite, solution web open source permettant de partager, diffuser et valoriser les données cartographiques d’un territoire.
Que vous utilisiez déjà la solution, que vous contribuiez à son développement ou que vous soyez simplement passionné, cet événement est l’opportunité idéale pour découvrir les nouveautés, enrichir vos compétences et rencontrer la communauté.
Ce séminaire a pour but de :- Faire le point sur les avancées : Explorez les dernières innovations et mises à jour de OneGeo Suite depuis le précédent séminaire.
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Participer à ce séminaire vous permettra de :
- Contribuer activement à l’évolution de la solution : Faites entendre vos besoins et vos idées pour co-construire les prochaines fonctionnalités avec l’équipe produit.
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- Obtenir des réponses à vos questions : Interagissez directement avec les développeurs et les formateurs de la solution.
Pour participer à ce séminaire exceptionnel, inscrivez-vous dès maintenant –> lien.
Les inscriptions sont gratuites et obligatoires, ne tardez pas à réserver votre place.
En conclusionNe manquez pas cette occasion, en amont des Géodatadays 2025, afin de consolider vos connaissances et de renforcer votre utilisation de OneGeo Suite. Rejoignez-nous pour un moment riche en apprentissage, en échanges et en inspiration.
Nous sommes impatients de vous accueillir et de partager ce moment à vos côtés.
L’équipe OneGeo Suite
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21:28
L’Istrie ou l’identité plurielle en partage
sur Les cafés géographiquesInspirée par Daniel Oster, cette escapade organisée pour les Cafés géographiques par Isabelle Mazenc du 11 au 15 mai 2025 a bénéficié des éclairages de Henry Jacolin et Denis Wolff. La péninsule istrienne, située à l’extrémité nord-ouest des Balkans et divisée en trois pays (Croatie, Slovénie et Italie), est une région où trois peuples se rencontrent : les Slaves, les Italiens et les Germaniques. Trieste est la ville-symbole de ces trois influences. Ljubljana, capitale de la Slovénie et propice à un vol direct depuis Paris, fut le point de départ de ce voyage.
Carte de l’Istrie [https:]
UNE GEOGRAPHIE CONSTITUTIVE D’UNE IDENTITE PLURIELLE Une géologie porteuse de mémoire, une géographie propice aux échanges et à l’enracinementL’Istrie est une péninsule qui s’avance dans la mer Adriatique, située entre le golfe de Trieste et le golfe de Kvarner. Cette situation entre mer et continent en fait depuis toujours un espace de passage, de contact et de transit. Des ports istriens comme Porec (Parenzo), Rovinj (Rovigno) ou Pula (Pola), ont été des interfaces avec l’Italie, l’Europe centrale et l’Orient. Mais l’Istrie n’est pas seulement un espace maritime, c’est aussi un territoire aux caractéristiques géologiques très particulières. Elle est divisée en trois zones géomorphologiques : l’Istrie blanche, l’Istrie rouge et l’Istrie grise, chacune ayant façonné des modes de vie distincts.
La chaîne montagneuse de Cicarija et le massif de l’Ucka (1396 m) du nord-est de la Croatie qui appartiennent aux Alpes dinariques forment l’Istrie blanche où le calcaire domine. Elle est caractérisée par ses reliefs karstiques et un réseau hydrographique complexe, en partie souterrain. Nous l’avons traversée le deuxième jour entre Ljubljana et Trieste. Le terme « Karst » qui vient du slovène « kast » a été théorisé dans le milieu scientifique austro-hongrois du XIXème siècle. Le géographe serbe Jovan Cviji? (1865-1927) a été un des premiers à étudier les formes de relief karstique dans les Balkans.
Le karst se caractérise par des formes d’érosion spécifiques : grotte, poljé, doline, aven, ponor, etc. Il prédomine autour de Trieste, où le plateau du Carso (« karst » en italien) façonne le paysage mais aussi les pratiques agricoles (pastoralisme, sylviculture) et les modes de peuplement. Ce plateau karstique au climat continental qui descend de Ljubljana vers Trieste est parfois fouetté par la bora, un vent catabatique (descendant la pente montagneuse) capable de renverser un train. Ce paysage, souvent aride, a vu se développer des sociétés attachées à la terre et à l’identité forte.
Dans « Danube » (1986), Claudio Magris décrit ce terrain comme un symbole des couches multiples de la culture du centre de l’Europe, à l’image de la roche karstique : « ce sol qui s’effondre parfois, comme nos certitudes. »
Ces paysages karstiques sont les espaces d’une douloureuse mémoire de la deuxième guerre mondiale. Les « foibe », profondes cavités ramifiées, ont été utilisées comme charniers lors des violences entre les fascistes italiens et les partisans yougoslaves. Ces violences ont fait entre 5 000 et 10 000 morts, principalement parmi la population italienne de la région. Aujourd’hui encore, ces lieux sont l’objet de mémoires conflictuelles, entre silence, commémoration et instrumentalisation politique.Partant de Porenc en direction de Groznjan et de Morovun avec notre guide croate Natacha, nous avons d’abord traversé l’Istrie rouge pour aborder ensuite l’Istrie grise. Riche en fer et fertile, l’Istrie rouge couvre principalement le littoral occidental et le sud-ouest de la péninsule. Elle offre un paysage de collines douces parsemées de vignes, d’oliviers et de céréales, souvent associés à de petits bois de chênes et de pins Cette Istrie rouge garde la mémoire des cultures de l’Antiquité et des marchés vénitiens. Quant à l’Istrie grise, elle forme une zone intérieure en direction des montagnes de l’Est. Le sol argileux est de couleur gris-brun ou même bleuté. Le relief est vallonné avec des collines aux pentes parfois raides et souvent couronnées de villages (comme Motovun) qui ont servi de refuges face aux menaces ottomanes (XV-XVIIème siècles) ou dans le cadre de conflits régionaux entre Habsbourg et République de Venise. Les vallées sont traversées par de petites rivières comme la Mirna. La végétation est majoritairement composée de forêts mixtes (chênes, charmes, frênes). Moins intensément cultivée que l’Istrie rouge, cette région produit des truffes (voir notre belle expérience à Buzet en 3e partie).
Trieste, seuil d’identités et d’horizons entre karst et mer.« Trieste est un paysage de limite suspendu entre le monde continental et le monde méditerranéen, le Karst et la mer. » (Gianni Cimador, « Trieste di carta », 2020)
Trieste n’existe pleinement que dans sa relation à un arrière -pays.
Le Karst triestin, en continuité géologique avec le karst slovène, borde la ville et forme à la fois une barrière et un seuil. C’est un espace de passage que les routes, les chemins de fer et les anciennes voies commerciales ont traversé depuis des siècles. Ce relief calcaire commun à toute l’Istrie a façonné les formes d’occupation humaine et les dynamiques d’échange : marchés, transhumance, transport de vin, de pierre ou de bois. Trieste dès le XVIIIème siècle est pensée par Marie-Thérèse d’Autriche comme le débouché maritime d’un arrière-pays impérial et multiculturel. Le quartier du Borgo Teresiano témoigne de cet héritage avec son urbanisme moderne inspiré par Marie-Thérèse d’Autriche. Des routes sont tracées pour relier la ville aux terres intérieures jusqu’à Llubljana, Graz, Vienne, mais aussi aux localités istriennes : Koper, Piran, Pazin. Elle devient un point d’articulation entre les montagnes, les plateaux et la mer, entre les villages ruraux et les réseaux commerciaux internationaux. Le chemin de fer Südbahn (Vienne-Trieste, 1857) en est un symbole fort : il transforme la ville en tête de pont de l’Empire, où transitent marchandises et cultures. La ville portuaire joue jusqu’en 1918 un rôle de relais économique et culturel entre les Balkans, l’Europe centrale et l’Italie dans une logique adriatique et multiculturelle. La diversité linguistique et religieuse des quartiers (slovène, juif, grec, arménien…) reflète cette ouverture fonctionnelle et humaine vers l’Est.
La formule de Tjana, notre guide slovène à Ljubljana (« Pour nous, Ljubljana est le cœur, Trieste les poumons ») illustre la pérennité de ce lien qui, au-delà des cassures géopolitiques fortes du XXème siècle, unit Trieste à son arrière-pays.
Un urbanisme modelé par sa pluralité géographique : Trieste n’est pas une ville née de la mer comme Gênes ou Venise, ni une ville de collines classique de l’Italie centrale. C’est une ville façonnée par la rencontre entre relief karstique, espace maritime et expansion impériale. La mer pousse la ville contre les pentes calcaires du Karst, l’oblige à se faufiler, à s’étirer le long des axes logistiques Le relief karstique empêche l’urbanisme radial. L’arrière -pays karstique (Carso) reste peu construit, mais habité symboliquement : il est la frontière, le refuge, parfois l’exil.
Une ville vécue et racontée à l’échelle d’un espace partagé. Des écrivains triestins porteurs d’héritages linguistiques et culturels variés témoignent de la circulation entre ville et arrière-pays, entre mer et montagne, entre exil et enracinement. Par leurs récits, leurs personnages, leurs paysages mentaux, ils révèlent une géographie partagée. Italo Svevo, juif de langue italienne et de culture austro-hongroise met en scène le personnage de Zeno qui navigue entre « inspirations » germanique, italienne ou balkanique. Claudio Magris, intellectuel italien marqué par la culture germanique voit Trieste comme un point de départ pour penser toute l’Europe centrale. L’oeuvre de Boris Pahor, membre de la communauté slovène de Trieste est ancrée dans la ville mais aussi tournée vers l’arrière-pays karstique entre conflictualité et coexistence. Fulvio Timizza, né d’une famille italienne dans l’Istrie croate, décrit un imaginaire triestin riche d’un arrière-pays vécu comme territoire de mémoire, de perte et d’origine.
La cohérence territoriale était donc aussi une cohérence humaine et sociale que les bouleversements du XXème siècle sont venus brusquement heurter. Ce contraste entre ouverture maritime et isolement karstique crée une tension identitaire ; à la fois tourné vers l’extérieur et ancré dans un espace contraignant, l’habitant d’Istrie développe un attachement particulier à sa terre tout en étant habitué aux échanges. Cette relation intime entre espace et identité se prolonge dans l’histoire tourmentée de la région, marquée par les ruptures et les discontinuités frontalières.
LA FRONTIERE POUR IDENTITE ? Un territoire marqué par des dominations successivesLa presqu’île du vieux Rovinj dominée par la cathédrale Ste-Euphémie. (Photo Claudie Chantre 2025)
A la croisée des influences italienne, slovène et croate, l’Istrie a connu une histoire marquée par des dominations successives.
Du Ier siècle avant J.C au Vème siècle après J.-C. elle est intégrée à l’Empire romain. Pula devient un important centre économique, administratif et militaire comme en témoigne le très bel amphithéâtre que nous avons découvert le dernier jour. A Porec, avec Tamara, notre guide croate, nous avons emprunté un cardo et un decumanus qui en ont même gardé le nom. Après la chute de l’Empire romain d’Occident, l’Istrie passe sous le contrôle de l’Empire byzantin (Vème-VIIIème siècles). En témoigne la basilique euphrasienne de Porec que nous avons visitée avec notre guide croate Tamara le 3éme jour. Après la domination carolingienne (VIIIe-IXème siècles), la région connaît la domination de Venise (XIIIe-XVIIIe siècle). Les villes côtières telles que Pula, Koper, Rovinj sont intégrées au système commercial vénitien. Après la chute de la République de Venise en 1797, l’Istrie y compris Trieste, est intégrée à l’Empire des Habsbourg.Trieste devenu port franc en 1719, est le débouché maritime de l’Empire d’Autriche-Hongrie. L’unité politique renforce les échanges internes et favorise l’émergence d’un espace multiculturel. Les populations italiennes (urbaines), slovènes (rurales du nord) et croates (de l’est et du sud) cohabitent dans une forme de pluralisme contrôlé. Les autorités impériales prônaient, dans un objectif de stabilité et de prospérité économiques, une politique de tolérance religieuse vis-à-vis des catholicismes latin et oriental, de l’orthodoxie, du protestantisme et du judaïsme que nos visites du 2e jour (la cathédrale San Giusto dans la ville haute, la grande synagogue, l’église grecque orthodoxe,) nous ont permis de mieux appréhender grâce aux explications de notre guide italienne Lisa. Après avoir été longtemps ignoré, cet héritage de tolérance et d’intégration (on parlait souvent plusieurs langues) est revendiqué aujourd’hui. En témoigne, ce Thaler géant placé au cœur du Borgo Teresiano et inauguré en 2023. Cet hommage à l’impératrice émane de la société civile. Une consultation publique a été organisée pour choisir le design du monument.
En 1809, par le traité de Schönbrunn et après la victoire de Napoléon, l’Autriche doit céder des territoires à la France. Napoléon crée les Provinces illyriennes qui s’étendent de la Slovénie aux bouches de Kotor en englobant l’Istrie. La France gouverne directement ces territoires de 1809 à 1813. Ce court épisode a néanmoins un impact culturel et administratif durable dans l’histoire slovène et croate, ce que nous avons fortement ressenti car nos guides Tjana en Slovénie et Natacha en Croatie ont insisté sur les retombées positives de l’occupation française. Des réformes juridiques et économiques inspirées du Code Napoléon ont été introduites, on a construit des routes et on a modernisé l Etat. A Ljubljana, Tjana cite Napoléon comme le Français le plus célèbre du pays. Elle nous fait découvrir la statue de Valentin Vodnik (1758-1819), le premier écrivain à utiliser largement le slovène et à le promouvoir comme langue de culture et d’instruction. Vodnik soutenait les réformes napoléoniennes car elles promouvaient la laïcisation de l’enseignement, l’égalité devant la loi, l’enseignement du slovène et son usage dans l’administration. Il voyait dans Napoléon un libérateur du peuple slovène des structures féodales et de la germanisation autrichienne. Cette statue érigée en 1889 pour le centenaire de la révolution française est parée d’un ornement : « A Vodnik » en français avec les lettres RF, offert en 1929 par la France pour le 120è anniversaire de la création des provinces illyriennes, conforte cette perception de reconnaissance réciproque. En 1929, à Laibach (Ljubljana),dans leur ancienne et sur la place de la Révolution française, on a érigé un monument aux Provinces illyriennes Il symbolise l’impact de cette période qui est restée dans la conscience nationale slovène comme le point de départ du nationalisme slovène.
Des frontières mouvantes et des populations déplacées« Trieste est une ville qui a perdu son empire. Elle regarde la mer, mais elle a cessé de parler à ses montagnes. » (Claudio Magris, 1982)
Après la Première Guerre mondiale, l’Istrie est cédée à l’Italie par le traité de Rapallo (1920). En intégrant l’Italie, Trieste se retrouve isolée de son hinterland historique désormais intégré au royaume des Serbes, Croates et Slovènes (future Yougoslavie). Elle perd l’essentiel de ses débouchés continentaux. Ce n’est plus un centre mais une marge. La période fasciste (1922-1943) est caractérisée par une politique d’italianisation forcée qui brise la coexistence culturelle : suppression des institutions slovènes et croates, langue et culture italiennes imposées, écoles slovènes fermées, toponymie modifiée, exil d’une partie de la population slave. Un sentiment d’étrangeté émerge alors chez les Triestins. Cette période marque une tentative d’effacement de l’identité plurielle dans la région.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Trieste est occupée par l’Allemagne nazie puis par les partisans de Tito en 1945. La ville devient un enjeu territorial entre l’Italie et la Yougoslavie, aboutissant à la création d’un « Territoire libre de Trieste » en 1947, divisé en zones A et B. En 1954, le Protocole d’accord de Londres attribue la zone A comprenant Trieste à l’Italie tandis que la zone B est administrée par la Yougoslavie. Jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989, Trieste se trouve donc amputée d’un arrière-pays désormais situé à l’est du rideau de fer. Elle est aussi en situation marginale en Italie.
Avec l’indépendance de la Croatie et de la Slovénie en 1991, l’Istrie devient à 90 % une région de la Croatie indépendante. Un différend concernant la préservation d’un débouché maritime slovène oppose alors la Croatie et la Slovénie. Pendant des années la Slovénie qui a rejoint l’UE en 2004 a bloqué les négociations d’adhésion de la Croatie à cause de ce conflit. La cour pénale internationale de la Haye a tranché en 2017 et la Slovénie a gardé un débouché de 47 km sur la côte ce qui explique que nous ayons traversé deux frontières le 3e jour de ce voyage. . Ayant quitté Trieste, nous avons traversé la partie littorale de la Slovénie, dégusté des vins près de Piran puis avons poursuivi notre route côté croate en direction de Porec.
A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, violences et changements de souveraineté ont entraîné l’exode de centaine de milliers d’Italiens principalement des Istriens et Dalmates qui ont fui vers l’Italie ou l’étranger plus lointain. Entre 230 000 et 350 000 personnes principalement des Italiens fuient vers ‘Italie, l’Amérique, l’Australie et l’Afrique du Sud. Trieste assiste à l’arrivée de milliers de réfugiés italiens fuyant les violences des « foibe » et l’exode de l’Istrie.
UNE REGION MODELE POUR L’EUROPE ? Une région transfrontalière au cœur de l’Europe élargie où la diversité est valorisée. Un cadre favorable pour réactiver son identité plurielle.Depuis l’élargissement de l’Union européenne à l’Est, l’Istrie occupe une position stratégique. Partie intégrante de la Croatie et de la Slovénie depuis l’indépendance de 1991, elle entre dans l’UE avec la Slovénie en 2004 puis avec la Croatie en 2013. La Croatie, la Slovénie, membres depuis 2004, et l’Italie, membre fondateur, forment un territoire transfrontalier par excellence, situé à la jonction de trois Etats membres. L’effacement progressif des frontières, notamment grâce à l’espace Schengen (avec la Slovénie depuis 2007et la Croatie depuis 2023) favorise la mobilité des biens, des personnes et des idées. Les populations frontalières retrouvent une fluidité qu’elles avaient perdue au XXème siècle.
Le multilinguisme
Les minorités sont reconnues et protégées. Le système scolaire reflète cette intégration dans la coopération transfrontalière même s’il y a des différences notables dans la manière dont le multilinguisme est intégré dans l’éducation en raison des divers héritages historiques et politiques.
En Slovénie, on peut parler d’un multilinguisme intégré perçu comme un atout culturel et économique. Le slovène est la langue officielle mais l’italien bénéficie également d’un statut officiel dans l’Istrie slovène en raison de la minorité italienne vivant dans la région frontalière. La minorité italienne dispose d’un enseignement bilingue complet du primaire au secondaire. En plus de l’italien, des programmes sont offerts pour les autres langues minoritaires comme le hongrois ou le serbe en fonction des populations locales.
En Croatie, dans le Comitat d’Istrie, l’italien est langue co-officielle et des écoles publiques offrent des cursus bilingues croate-italien. Les sciences humaines, l’histoire et la géographie sont enseignées en italien. En plus de l’italien, des langues d’autres minorités locales comme le serbe ou le bosnien sont enseignées dans les régions où ces minorités sont présentes.
En Vénétie Julienne, le multilinguisme repose sur une tradition historique d’interactions avec les Slaves (principalement les Slovènes) et les Allemands mais c’est l’italien qui est la langue dominante. La minorité slovène bénéficie d’écoles en langue slovène, notamment à Trieste et Gorizia, bien que la reconnaissance soit plus limitée.Des symboles visibles jouent un rôle essentiel et affirme une coexistence des cultures. Le bilinguisme (slovène-italien, croate-italien) est visible dans les panneaux routiers, noms de rues et administrations locales. Le drapeau de l’Istrie (fond bleu, chèvre dorée) est affiché dans les institutions régionales des trois pays. Dans les régions istriennes de la Croatie et de la Slovénie, le drapeau italien cohabite avec le drapeau national. A Trieste ou Koper, les drapeaux slovène et italien peuvent coexister. En Italie, le drapeau slovène peut être utilisé dans les manifestations officielles des minorités mais il n’a pas de statut co-officiel dans l’espace public. Dans les manifestations transfrontalières les trois drapeaux peuvent être arborés conjointement. Cette reconnaissance publique est essentielle dans la revalorisation des identités régionales, autrefois réprimées.
La représentation politique des minorités est un élément important pour comprendre la manière dont ces trois territoires gèrent la diversité culturelle. En Croatie, les élections locales (communes, comtés et régions) ayant lieu les 18 mai et 1er juin 2025, Goran, notre guide à Rovinj a développé la question devant un panneau électoral. Au Parlement croate, 8 sièges sont réservés aux minorités nationales dont 1 pour la minorité italienne. Aux élections locales (communes, comtés) les minorités ont droit à un représentant quand leur poids démographique est de 5 à 15 % de la population. Plus de 15 % donnent droit à une représentation proportionnelle au sein du conseil local. Les conseils nationaux des minorités permettent à la minorité italienne de gérer des domaines comme la culture, l’éducation, les médias et les institutions.
En Slovénie, les minorités italienne et hongroise bénéficient d’une représentation politique garantie au Parlement. Un siège leur est réservé à l’Assemblée nationale indépendamment des résultats électoraux par un vote des membres de la minorité. Au niveau local dans les communes où la minorité est significative (Koper, Izola, Piran) elle est représentée dans les conseils municipaux et les institutions publiques par un double vote, un pour un candidat « ordinaire » et un pour un représentant de sa communauté.En Frioul-Vénétie Julienne, la minorité slovène a des droits garantis en matière de représentation à l’échelle communale et régionale depuis la loi de 2001 mais l’Italie ne réserve pas de sièges spécifiques aux minorités nationales au sein du Parlement.
Une valorisation de la diversité comme atout économique et culturel.Vue depuis les remparts de Motovun, village perché au coeur de l’Istrie. (Photo Claudie Chantre 2025)
Un tourisme différent
L’identité multiculturelle de l’Istrie est aujourd’hui revalorisée comme une richesse, en particulier dans le secteur du tourisme. On cherche à développer un tourisme différent. Les villes du littoral comme Rovinj, Porec, attirent aussi des visiteurs pour leur patrimoine vénitien, leurs festivals multilingues et leur architecture composite. Dans l’arrière-pays, le tourisme rural et œnogastronomique est porté par l’agence de développement rural de l’Istrie (AZRRI) soutenue par le programme européen Interreg Italie-Croatie qui veut mettre en valeur les traditions locales mêlant influences slaves, italiennes et autrichiennes.
Citons notre expérience Karlic au cœur de l’Istrie, à Buzet, en compagnie de notre guide croate Natacha. Précédé d’une chasse à la truffe guidée avec des chiens dressés par le petit-fils de la maison, c’est un repas gastronomique mettant en valeur les truffes blanches et noires dans des plats traditionnels (œufs, pâtes…) que la famille Karlic propose. L’expérience met en avant l’huile d’olive locale. La cuisine préparée par un membre de la famille est faite dans la grande salle de restaurant ouverte sur la belle campagne environnante. Un écran permet de suivre les gestes en temps réel. L’approche valorise l’agrotourisme durable et le slow-food. A travers cette expérience, Karlic fait découvrir non seulement un produit mais tout un mode de vie rural istrien. C’est aussi un exemple de succès entrepreneurial alliant tradition et modernité. En 1966 Ivan Raspolic, le grand-père d’Ivan Karlic, commence à récolter des truffes. C’est sa fille Radmila qui dans les années 1990 structure l’activité familiale et crée « Karlic Tartufi ». Aujourd’hui trois générations participent à l’aventure.
Trieste ou le sens de nulle part ?
« La ville semble toujours sur le point de glisser, non pas dans la mer mais dans un autre monde. » (Jan Morris, Trieste ou le sens de nulle part, 2001).
TRIESTE. Piazza dell’Unita d’Italia. (Photo Claudie Chantre 2025)
Citons Trieste comme une figure du tourisme à contre-courant. Elle a longtemps souffert d’un passé géopolitique complexe et marginalisant et elle était perçue comme « étrangère » en Italie. Sa proximité avec le rideau de fer l’a tenue à l’écart des circuits touristiques occidentaux jusque dans les années 1990. Depuis l’entrée de la Slovénie et de la Croatie dans l’UE et l’espace Schengen, Trieste a retrouvé sa fonction de carrefour adriatique et alpin.
C’est un nouveau type de tourisme, lent, culturel et transfrontalier, en pleine émergence en Europe, qui permet de comprendre la nouvelle attractivité de Trieste. On peut peut-être y ajouter le charme d’un lieu qui a perdu ses repères, d’un lieu qui n’est pas instantanément visible dans l’imagination et aussi « son rapport ambigu au territoire. » Je cite ici Jan Morris dans son « Trieste ou le sens de nulle part ».Le tourisme est une plate-forme pour réconcilier les identités et renforce le sentiment d’appartenance à une identité istrienne commune.
L’exemple d’une Europe des régions« L’Europe ne vit pas dans les capitales, mais dans ses régions, là où les frontières racontent l’histoire des peuples. » (Claudio Magris).
L’Istrie profite des programmes de coopération européenne comme Intereg qui favorise les projets communs dans des domaines variés : développement durable, transports, culture, patrimoine, éducation. Elle est aussi intégrée dans l’euro-région Adriatique-Ionienne créée en 2006 avec La Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et l’Albanie. Plusieurs projets transfrontaliers récents entre les trois pays soutenus par l’Union européenne illustrent la coopération régionale dans des domaines variés.
Dans le cadre du projet Intereg Central Europe Sustance, citons la nouvelle ligne de train reliant Trieste à Rijeka via la Slovénie lancée en 2024. On met ici l’accent sur la valorisation du patrimoine culturel littoral.
Quant au projet trilatéral CROssing ITA-SLOwly, c’est une initiative innovante qui réunit les programmes Interreg Italie-Slovénie et Italie-Croatie pour promouvoir un tourisme durable le long de la côte adriatiqueSe développe ainsi un espace de coopération, entre régions du pourtour adriatique.
L’identité locale tend à dépasser les nationalismes et contribue à une appartenance européenne partagée. En Croatie, le Parti démocratique d’Istrie (IDS-DDI) reflète la volonté d’autonomie culturelle et politique dans le cadre de l’État croate et de l’Union européenne.En 2025, Nova Gorica (Slovénie) et Gorizia (Italie) partagent ensemble le titre de Capitale européenne de la culture. Elles faisaient partie de la même entité urbaine avant 1945. Il s’agit d’une première historique. C’est la première fois qu’une candidature transfrontalière entre deux villes de pays différents est retenu pour ce titre. Elles sont unies dans un projet commun baptisé « GO ! 2025 » (un jeu de mots sur le nom des deux villes et l’idée de mouvement) qui symbolise l’ouverture, la réconciliation et la coopération transfrontalière. Ce projet souligne le rôle de la culture comme pont entre les peuples et comme force de guérison dans une région autrefois marquée par les divisions politiques et idéologiques.
ConclusionL’intégration européenne a donné à l’Istrie un cadre favorable pour réactiver son identité plurielle. La région se présente comme un modèle de coexistence culturelle où les héritages conflictuels du passé sont transformés en opportunités de mémoire partagée et de dialogue. Cette réussite reste conditionnée à une gestion équilibrée des mémoires, des inégalités, des identités, des territoires. Grâce à ses politiques transfrontalières, à sa valorisation du patrimoine et à sa capacité d’adaptation, elle se présente aujourd’hui comme un laboratoire de l’Europe multiculturelle.
Claudie Chantre, juin 2025
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20:20
Le Chili, une « folie géographique » Mémoire et identité
sur Les cafés géographiquesPartir au Chili c’est aller à la rencontre d’une excentricité géographique affirmée et constitutive de l’identité nationale. C’est parfois aussi s’y engager sur les traces d’une géographie qui a servi de cadre à des formes de contrôle de la population, notamment pendant la dictature de Pinochet (1973-1990).
Désert d’Atacama. Vallée de la Lune (2265m). (Photo Claudie Chantre, 2025)
GEOGRAPHIE CHILIENNE ET RECHERCHE D’IDENTITE Une « folie géographique » qui renforce la question de l’identité« Nuit, neige et sable modèlent la forme de ma patrie déliée, tout le silence est dans sa longue ligne, toute l’écume sort de sa barbe marine. » (Pablo Neruda, « Chant général »).
« Le Chili, cette folie géographique », c’était le titre d’un livre de Benjamin Subercaseaux commenté par Fernand Braudel dans un article des Annales de Géographie en 1948. « Chile una loca geografia » évoque surtout ce que Braudel appelle le « déchaînement des forces hostiles » que l’on peut percevoir même à l’échelle d’un modeste voyage de tourisme via les nombreux panneaux d’évacuation en cas de tsunami par exemple ou à la perception de légères secousses sismiques dans le désert d’Atacama. Si l’on s’en tient aux simples contours cartographiés du pays, on est confronté à cette excentricité chilienne que le voyage viendra affirmer. Dans le film de Patricio Guzman, « Le bouton de nacre » sorti en 2015, Emma Malig, artiste plasticienne, déploie sur une pièce entière son immense « Carta de Chile », une carte poétique en papier japonais qui accompagne les souvenirs du cinéaste. Guzman se souvient qu’à l’école, il n’y avait pas de mur assez grand pour un si long pays. Dans les classes, il y avait (il y a) donc trois cartes, celle du Nord, celle du Centre et celle du Sud. Le Chili long et étroit s’étend sur 4300 km du nord au sud, englobant une exceptionnelle diversité de milieux géographiques et générant des difficultés de communication, d’unification et dans certaines régions, un sentiment d’abandon. En y arrivant d’Europe par avion, on survole la Cordillère des Andes, le désert d’Atacama, avant de découvrir l’horizon du Pacifique et la capitale Santiago-du-Chili. Cette diversité combinée à un sentiment d’éloignement, compte tenu de l’étirement en latitude, a façonné des perceptions variées de l’espace. Il suffit de visiter des régions aussi différentes que le littoral proche de Santiago, la région des lacs et l’île de Chiloé, le désert d’Atacama et l’île de Pâques (rattachée au Chili en 1888) comme je l’ai fait pour constater ces perceptions différenciées de l’espace chilien par la population et renforcées par la distance. En avion, de Santiago, il faut 1h45 pour aller à Puerto Montt dans la région des lacs, 3h pour Calama dans le désert d’Atacama et 3h30 pour rejoindre l’île de Pâques (Rapa Nui). La diversité géographique a façonné une identité chilienne plurielle. Les habitants s’identifient à leur région d’origine dont l’identité est d’autant plus marquée que les distances sont grandes entre les territoires.
Le mythe du métissage
En 1974, le régime de Pinochet supprime les 25 provinces et décide un découpage et une numérotation des régions du nord au sud avec des chiffres romains de I à XVI. Ceci s’intègre dans le cadre d’une réforme administrative visant à renforcer le contrôle de l’État sur le territoire national. Ce système a perduré jusqu’en 2018.
Ce « svelte territoire » comme l’appelle Isabel Allende est borné au nord par le désert d’Atacama, au sud par les glaces de l’Antarctique et à l’est par la Cordillère des Andes, couronnée de volcans culminant à plus de 6000 mètres. Les Chiliens qui escortent les touristes le définissent souvent comme une « île. » Ils semblent déplorer cette situation insulaire mais certains d’entre eux sont fiers de cet isolement qui les rendrait plus proches de l’Europe que de leurs voisins d’Amérique latine malgré les 14 heures d’avion qui séparent Paris de Santiago-du-Chili.Le dialogue avec les guides sur place met en évidence l’importance d’une réflexion identitaire ambiante dans la société chilienne. Dans les régions de Santiago et de l’île de Chiloé, les guides Carolina et Inti, la cinquantaine, se questionnent sur leur part d’européanité. Inti dont les parents sont issus de familles européennes porte un prénom mapuche et se passionne pour l’histoire et les traditions de ce peuple précolombien. Il se sent résolument attaché à cette région du Chili située au Sud du fleuve Rio Bio où les Mapuches ont résisté à la colonisation espagnole.
Une affirmation des peuples autochtones
A Atacama, Guillermo, notre guide originaire de Santiago, archéologue de formation, établi à San Pedro, pose clairement la question de son identité. Faisant ouvertement référence à son aspect physique, c’est sa part d’« indianité » qu’il évoque.
Enfant, avant d’arriver à l’île de Pâques, notre guide Vaitea, de père français et de mère rapanui a beaucoup voyagé entre Polynésie française et France métropolitaine. Elle regrette ce qu’elle appelle sa « non appartenance à un territoire ». Pour que son fils ait une vraie terre d’attache, elle dit vouloir rester à Rapa Nui jusqu’à ce qu’il ait atteint l’âge adulte.
Au début du XXème siècle, le Chili a promu l’idée d’une nation homogène, fondée sur le métissage entre les colons espagnols et les populations amérindiennes. On attendait des peuples indigènes qu’ils s’intègrent au modèle occidental. L’indianité était souvent associée à des stéréotypes négatifs. Le métis chilien se définissait par sa distance par rapport à l’indien. Cette vision a contribué à la marginalisation des peuples autochtones dans le récit national. Entre 1833 et 1925, les manuels scolaires chiliens ont joué un rôle central dans la diffusion de ce mythe. Depuis les années 1990, le Chili a entrepris des démarches pour intégrer la diversité culturelle dans son système éducatif.
La constitution actuelle (constitution adoptée sous Pinochet et amendée depuis) ne reconnaît pas le Chili comme un Etat plurinational Elle ne reconnaît pas spécifiquement les peuples autochtones. La tentative de réforme de 2022 a été rejetée par référendum en septembre 2022 (62 % contre). La nouvelle constitution rédigée après le mouvement social de 2019 proposait de reconnaître le Chili comme un Etat multinational avec des droits spécifiques pour les peuples autochtones.
Contrairement à certains pays comme la Bolivie, le Chili ne reconnaît pas de statut d’autonomie politique pour les peuples autochtones. Il n’existe pas de gouvernements ou de conseils autochtones élus avec un pouvoir officiel sur leurs territoires. Les autochtones peuvent être élus comme maires, députés… mais à titre individuel. Il n’existe pas de quotas ou de sièges réservés au niveau local. Le vote n’est pas organisé par « nation » ou « territoire autonome ».Le voyageur dans la région de Chiloé, dans le désert d’Atacama et à Rapa Nui, est frappé par l’investissement des autochtones dans les activités touristiques et par leur influence au plan environnemental et culturel.
Ils sont aujourd’hui plus de 2 millions, c’est-à-dire près de 12 % de la population chilienne. Les Mapuches sont le groupe le plus important avec environ 1,7 millions de personnes, suivis des Aymaras (156 000 personnes). A Rapa Nui, 40 % des 7750 habitants sont d’origine autochtone rapanui. 65 % vivent en ville et se sont éloignés des genres de vie traditionnels. 35 % résident en milieu rural dans les régions historiques de peuplement comme l’Araucanie et la région des lacs pour les Mapuches et l’altiplano pour les Aymaras.
Que ce soit à Chiloé pour les Mapuches, en Atacama pour les Atacamenos (Lickan Antay) ou pour les Rapanuis à l’île de Pâques, les programmes scolaires intègrent, depuis 2019, et dans le cadre de la matière « Langue et culture des peuples autochtones et ancestraux » un contenu validé par les représentants des communautés concernées. Ces programmes sont mis en œuvre dans les écoles publiques comptant au moins 20 % d’élèves autochtones.
Les autochtones ont pris en main la cogestion des sites touristiques emblématiques et s’engagent pour défendre la protection de l’environnement.
Dans le désert d’Atacama, la réserve nationale Los Flamencos créée en 1990 est le premier exemple au Chili d’une aire protégée cogérée par l’État et les communautés Lickan Antay.
Elles participent activement à la gestion de sites tels que la vallée de la Lune, le salar (1) de Tara et la lagune de Cejar. Elles en régulent l’accès, limitent le nombre de visiteurs et encadrent les activités pour préserver les sites et leur culture. En tant que touriste, on le perçoit fortement. Toutes les entrées sur ces sites sont attribuées dans un créneau horaire strict, il est désormais absolument interdit de consommer boisson et nourriture dans l’enceinte des parcs et les guides contrôlent avec sérieux et autorité l’attitude de leurs touristes. Fini les apéritifs au coucher du soleil dans la vallée de la Lune ! Les revenus générés par le tourisme sont en grande partie réinvestis dans les communautés locales et servent souvent à financer des projets communautaires et à maintenir un contrôle sur les ressources naturelles.Rapa Nui – A l’île de Pâques, les Moaï tournent le dos à la mer. (Photo Claudie Chantre, 2025)
A Rapa Nui, le tourisme représente 80 % de l’économie locale. Le Conseil des Anciens (36 membres représentant les familles originelles de l’île) joue un rôle consultatif auprès des autorités chiliennes dans le but de préserver la culture, la langue et les traditions Rapa Nui. Ici on peut parler d’une autonomie culturelle.
En décembre 2017, le gouvernement chilien a transféré la gestion du parc national de Rapa Nui à Ma’u Henua, une organisation indigène rapa nui. Cette décision a permis à la communauté de reprendre le contrôle de ses terres ancestrales et de gérer directement les revenus issus du tourisme et de la billetterie du parc. Les fonds générés sont désormais utilisés pour la conservation du patrimoine, le développement local et la préservation de la culture rapa nui.
Pour visiter les sites archéologiques de l’île de Pâques, il faut respecter les règles strictes établies par la communauté Ma’u Hanua. Depuis mars 2018, il est obligatoire d’être accompagné d’un guide local accrédité. Les tarifs d’entrée distinguent les enfants et adultes étrangers des enfants et adultes nationaux. Les étrangers paient des entrées 4 fois plus élevées que les nationaux qu’ils soient adultes ou enfants (respectivement 80 et 40 dollars US pour l’ensemble du parc et pour une validité de 10 jours).
Les conditions d’entrée à l’Ile de Pâques pour un séjour touristique ou pour obtenir un permis de résidence sont strictes et ceci « dans un esprit de développement harmonieux et respectueux de l’île, de préservation de son identité culturelle et de son environnement fragile » est-il précisé.Le touriste doit s’enregistrer à l’avance auprès des autorités compétentes, justifier d’un passeport, d’un billet d’avion aller-retour et d’un logement. Sa durée de séjour ne peut excéder 30 jours. Quant à l’installation à Rapa Nui, elle est conditionnée à l’une de ces obligations strictes : avoir un lien familial avec un Rapanui, être professionnellement lié à l’île, y avoir vécu depuis avant le 24 janvier 2016 ou avoir une autorisation spéciale.
Outre la gestion des sites touristiques, on peut parler d’une affirmation des communautés autochtones quant à la gestion et à l’exploitation de leur patrimoine culturel. Les pratiques archéologiques dans le désert d’Atacama ont été perçues comme coloniales par les communautés autochtones ce qui explique l’arrêt ou la suspension de certains chantiers. En ce qui concerne le projet du nouveau musée de San Pedro de Atacama qui pour l’instant n’a pas abouti, ces communautés ont exprimé des préoccupations concernant le manque de consultation et de respect de leurs droits culturels.
La géographie du Chili joue un rôle fondamental dans la construction et l’évolution de son identité nationale. L’étirement en latitude, les conditions naturelles, l’historicité de l’installation des différents groupes humains conditionnent les rapports sociaux, la relation au pouvoir central et les représentations culturelles. Le Chili est en pleine redéfinition de son identité nationale et les défis restent grands.
L’ESPACE CHILIEN PORTEUR DE MEMOIRE ET D’OUBLI Mémoire ou non mémoire de la population chilienneCompte tenu de leur âge nos trois guides pour le Chili continental ont des souvenirs de la dictature de Pinochet (1973-1990). Carolina de Santiago me confie en privé qu’avec des parents de gauche et un grand-père pro-Pinochet il n’était pas question de parler politique le dimanche à table. Mais elle se souvient aussi de ce déjeuner dominical au milieu des années 80, où ce même grand-père, à la stupéfaction de tous, avait exprimé l’impossibilité de continuer à accepter certaines pratiques répressives.
La géographie instrumentalisée sous Pinochet
Inti, notre guide dans la région des lacs, évoque son père qui, journaliste, fut traqué par la DINA et incarcéré au début de la dictature. Inti décrit sa mère, se présentant en vain devant un centre d’incarcération susceptible d’être le lieu de détention de son père. Ce dernier libéré finit par être plus sévèrement menacé et la famille est contrainte de quitter le Chili. Ils choisissent la France, pays d’origine de sa famille maternelle. C’est à Angoulême que la famille passera ses années d’exil. Ses frères sont restés en France mais lui, le plus jeune des enfants, est rentré. De cette enfance il a le souvenir d’un père qui a nourri, avec exagération dit-il, un récit d’attachement fort au pays et une mémoire douloureuse du coup d’état.
C’est en Belgique que Guillermo, notre guide dans le désert d’Atacama est parti pendant la dictature. Guillermo a dix ans de moins que Carolina et Inti. C’est un sujet qu’il ne souhaite pas aborder. A mes questions en privé sur un Chili qui ne s’approprie pas cette histoire récente, il restera plus que distant. « Il faut encore une génération » fut sa réponse. Une nouvelle génération pour intégrer la mémoire de la dictature ou au contraire la balayer ?
De leur exil, Inti et Guillermo ont rapporté la maîtrise de notre langue. Leur exil a nourri aussi chez eux un rapport spécifique à l’Europe.Désert d’Atacama. Vallée de la Lune (2265m). (Photo Claudie Chantre, 2025)
Pour un touriste, aborder les questions relatives à la mémoire de la dictature avec des Chiliens est donc délicat. Pour ce même touriste, admirer les paysages grandioses du désert d’Atacama, de la Cordillère ou des rivages Pacifique c’est aussi réactiver des souvenirs amers, ceux qui ont pu lui être transmis de façon livresque ou via des œuvres d’art et qui lui ont appris l’instrumentalisation de la géographie chilienne par le régime dictatorial. Ce régime a transformé des lieux en instruments de répression et a rendu invisible le sort des victimes, ce qui a renforcé la terreur chez les opposants. Dès les premières années de la dictature, le régime a exploité le caractère isolé de certaines régions montagneuses, désertiques ou insulaires pour y établir des centres de détention clandestins. Ces lieux étaient choisis parce qu’ils étaient difficilement accessibles ce qui permettait de neutraliser toute tentative de fuite et surtout de cacher la vérité à la population. Le désert d’Atacama, un des déserts les plus arides du monde, a été un lieu central dans la stratégie de disparition des corps qui ont été enterrés dans des fosses communes ou jetés depuis des hélicoptères. La cordillère des Andes, colonne vertébrale du pays, a aussi servi à masquer les déplacements forcés, à établir des zones d’exclusion ou à isoler des groupes entiers. Dans l’Océan Pacifique on a largué depuis des hélicoptères des corps lestés de rails de chemin de fer. L’Océan qui ne laisse ni tombe ni trace a été un outil d’effacement absolu. Le but était de renforcer la terreur chez les opposants et de supprimer la mémoire collective.
Des paysages mémoire
Le relief chilien fut un outil de répression, de dissimulation et même d’effacement de la mémoire sous Pinochet. On peut parler d’une utilisation stratégique du relief.« Les paysages parlent mais il faut savoir les écouter. Le sol chilien est une archive géologique de la douleur. » (Maria Angelica Painemal, « Territorio y memoria »)
Puna au nord-est de San Pedro de Atacama à 5000 m d’altitude. (Photo Claudie Chantre, 2025)
Dans de nombreux témoignages, les survivants parlent de la « mémoire des lieux ». Des artistes cherchent à faire parler la terre et leurs œuvres ont joué un rôle crucial dans cette réappropriation du territoire. Ces paysages gardent une mémoire qu’une partie de la population veut encore ignorer.
Dans trois films documentaires, Patricio Guzman explore les liens entre la géographie, la mémoire de la dictature et celle d’une histoire plus ancienne. Il interroge le rapport du Chili à son passé et à ses paysages.
Dans « Nostalgie de la lumière » (2010) le désert d’Atacama sert de toile de fond à trois explorations parallèles : celle des astronomes, celle des archéologues et celle des mères des disparus politiques entre 1973 et 1990. Ces dernières fouillent le sol à la recherche des restes de leurs enfants, victimes de Pinochet. Les trois groupes sont à la recherche de vérité et de lumière face à l’oubli.Dans « Le bouton de nacre » (2015), Patricio Guzman évoque les peuples autochtones disparus mais aussi les fosses marines où ont été jetés les corps des opposants politiques sous Pinochet.
L’eau est une métaphore de la mémoire engloutie, un symbole de l’oubli imposé par la dictature. Elle peut aussi devenir témoin.Dans « La Cordillère des songes » (2019), la montagne est une métaphore de l’histoire chilienne. Ses fissures géologiques symbolisent les fractures sociales et politiques. La Cordillère des Andes porte en elle les traces d’un passé douloureux.
ConclusionLe territoire chilien avec ses contrastes extrêmes et sa fragmentation n’est pas un décor. Il a façonné des identités régionales fortes et un sentiment d’appartenance. Il a aussi servi de cadre à l’exclusion, à l’effacement de certaines mémoires. Les paysages chiliens sont des témoins silencieux mais puissants des identités et mémoires du pays. Ils incarnent les luttes, les résistances et les résiliences des peuples qui les habitent.
A l’heure où le Chili cherche à se redéfinir à travers une nouvelle Constitution et un débat plus ouvert sur son passé, ce territoire est profondément impliqué dans les nouvelles définitions de l’identité nationale et dans les dynamiques mémorielles.
Claudie Chantre, mai 2025
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7:00
[Témoignage client] Juliette Buret, Chargée de projet écotourisme et fréquentation chez Asters- Conservatoire d’espaces naturels
sur OslandiaEn 2024, Asters-CEN74 a lancé [https:]] , une plateforme de réservation en ligne pour encadrer le bivouac dans les réserves naturelles de Haute-Savoie.
À quels enjeux répond ce projet ?Ce projet répond à un besoin de gestion de la fréquentation en espaces naturels et accompagne les nouvelles réglementations interdisant ou limitant la pratique bivouac dans certaines zones.
La plateforme permet :
- de réserver un emplacement sur une carte,
- de visualiser les zones interdites,
- de remplir un questionnaire de sensibilisation aux bonnes pratiques.
L’objectif principal n’est pas seulement de réserver un bivouac, mais de comptabiliser la fréquentation et de sensibiliser les usagers aux impacts environnementaux du bivouac.
Comment s’est passée la collaboration avec Oslandia ?La société Oslandia a assuré le développement technique en open source. Cette collaboration a été fructueuse de l’explication de notre problématique à la réalisation et le développement du site.
Plus d’infos sur la plateforme dans le billet de Vincent Bré : [https:]]
Pour programmer votre bivouac, rendez-vous sur [https:]]
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18:34
[Le blog SIG & URBA] Outils carto à dispo
sur Géoblogs (GeoRezo.net)Il n’a jamais été si facile de produire des cartes. La palette des outils accessibles est large mais je fais ici le choix de zoomer sur deux solutions : Ma carte IGN, et uMap, pour vous donner envie d’aller plus loin. Dans le contexte actuel, je suis ravie de disposer de solutions que l’on peut qualifier de souveraines en particulier avec Ma carte IGN, libres et opensource. Les codes de ces 2 applications sont disponibles. <br> <br> <br> <h2>Ma carte IGN</h2> <br> <a href=" [https:] class="alignleft" src=" [https:] alt="Interface macarte.ign" width="342" height="193" /></a>Ma carte IGN permet de créer des cartes personnalisées à partir de la formidable « bibliothèque de plans » de notre vénérable Institut National de l’Information Géographique et Forestière, qui a su se renouveler pour offrir des outils en sus de toutes les données qu’elle tient à jour. <br> Cette solution est parfaite pour créer des cartes, des représentations statistiques, pour mettre tout ça sous forme d’atlas ou d’histoire (story map avec textes et illustrations), pour <a href=" [https:] en équipe</a> ou pour les <a href=" [https:] à disposition</a>. <br> On est là dans la catégorie des outils que l’on peut qualifier de grand public. On peut rapidement réaliser la carte que l’on souhaite et la partager. <br> Il existe des exemples de cartes dans l’atlas proposé sur le site : <a href=" [https:] <br> Pour en admirer une série particulièrement élaborée, réalisée par Jean-Marc Viglino, chef de projet à l’IGN, dans le cadre des #30DayMapChallenge, c’est ici :<a href=" [https:] https://viglino.github.io/MapChallenge2024/</a>. <br> Côté urbanisme, l’<a href=" [https:] du CAUE du Nord</a> est particulièrement abouti et on retrouve nombre de leurs réalisations dans l’Atlas. <br> A terme, Ma carte IGN doit intégrer <a href=" [cartes.gouv.fr">cartes.gouv.fr<] le service public des cartes et données du territoire. <br> <br> <br> <h2>uMap</h2> <br> uMap est un outil carto en ligne, qui permet d’intégrer des données dynamiques sur les fonds de plan d’OpenStreetMap, vue aérienne et fond IGN ou ses propres fonds de cartes. <br> Ce n’est pas un outil spécifiquement français. Il s’appuie sur une organisation décentralisée avec des « instances » qui permettent au plus grand nombre d’utiliser cette solution. En France, il existe deux instances en particulier<a href=" [https:] uMap OSMFr</a> et<a href=" [https:] FramaCarte</a>. <br> Depuis mai 2023, est développée également une instance plus spécifique pour les collectivités, portée par<a href=" [https:] L’Incubateur des Territoires</a> de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires et la DIrection du NUMérique. Comme il est de mise dans ce type de projet, toute une animation accompagne la démarche. <br> C’est une solution à la fois simple à mettre en place et riche en fonctionnalités pour ceux qui veulent aller plus loin, jusqu’à la gestion des droits utilisateurs. Il est possible de rajouter des calques ou même de se connecter avec son compte OSM pour faire des modifications de carte. <br> J’aime bien cet article qui explique comment créer une carte uMap rédigé par Hortense Chevalier sur son site :<a href=" [capnum.io] http://capnum.io/creer-une-carte-umap-dynamique-avec-un-jeu-dopen-data/</a>. <br> <br> <br> <blockquote>Pour aller plus loin : <br> <ul> <br> <li>Discussion sur Ma Carte (IGN) :<a href=" [https:] https://georezo.net/forum/viewtopic.php?hl=carte+ign&pid=372275#p372275</a></li> <br> <li>Site Ma carte IGN :<a href=" [https:] https://macarte.ign.fr/</a></li> <br> <li>uMap sur l’incubateur des territoires : <a href=" [https:] <br> <li>Instance uMap OSM : <a href=" [https:] <br> <li>Plateforme du projet : <a href=" [https:] <br> </ul> <br> </blockquote> <br> <em>Merci à Sophie et Jean-Marc pour leur relecture.</em>
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9:00
La situation financière des communes selon le revenu moyen par habitant
sur Cartographies numériques
Source : Guillaume Leforestier (2025). La situation des communes en 2023 selon les revenus de leurs habitants, Bulletin d'Information Statistique de la Direction générale des collectivités locales, n°194, avril 2025.La Direction générale des collectivités locales publie la situation des communes en 2023 selon les revenus de leurs habitants. Les communes dont les habitants disposent d'un revenu moyen élevé sont situées principalement sur le littoral, les régions frontalières avec la Suisse, l'Allemagne et le Luxembourg, ainsi que dans les zones périphériques des grands centres urbains. Cette géographie diffère de celle des communes analysées selon leurs recettes de fonctionnement par habitant, en raison notamment de leur modèle de financement, qui ne repose que partiellement sur les revenus des habitants. Pour autant, la situation financière des communes ayant des habitants à hauts revenus présente certains traits communs. Leurs recettes et des dépenses de fonctionnement par habitant sont un peu plus importantes. Au regard des différents indicateurs financiers, leur situation financière se révèle glo-balement plus favorable, surtout pour les communes de moins de 50 000 habitants. Pour ces der-nières, les différents ratios financiers sont sensibles au revenu des habitants, contrairement aux communes plus peuplées, hormis l'effort d'investissement. Les communes aux habitants les plus aisés consacrent une part plus importante de leurs dépenses dans certains domaines: culture, sport et jeunesse, santé et action sociale, ou encore transports, routes et voirie.
Le revenu moyen par habitant est appréhendé ici à travers le revenu fiscal de référence. Le modèle économétrique utilisé répartit les communes selon leur quartile de revenu moyen par habitant en 2022 et leur quartile de recettes de fonctionnement en 2023. Plus le revenu de leurs habitants est élevé, plus les communes appartiennent à des aires d'attraction des villes de grande taille. La situation est plus favorable pour les communes de moins de 50 000 habitants aux habitants à hauts revenus. Les efforts d'investissement et d'équipement sont globalement plus soutenus dans les communes aux habitants aisés. Les cartes et données peuvent être consultées sur le site de l'Observatoire des territoires.
La Direction générale des collectivités locales publie régulièrement des analyses statistiques. Pour accéder aux différents numéros du Bulletin d'Information Statistique (BIS) de la DGCL, cliquez sur ce lien. Voir notamment le numéro concernant les structures territoriales au 1er janvier 2025.
Pour compléter
L'INSEE fournit chaque année des données sur la structure et la distribution des revenus ainsi que l'inégalité des niveaux de vie en France. Ces données sont issues du dispositif Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) et sont disponibles à différents niveaux géographiques (régions, départements, arrondissements, EPCI, EPT, CTCD, communes, aires d'attraction des villes, unités urbaines, zones d’emploi).
L'Observatoire des inégalités a publié en février 2025 un palmarès des villes françaises les plus inégalitaires.
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Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
Données sur la localisation et l’accès de la population aux équipements (BPE) en France
L'INSEE propose une nouvelle typologie des aires urbaines en fonction de leur niveau d’attraction
L'Insee propose un nouveau gradient de la ruralité
Cartes et données sur les « déserts médicaux » en France
La carte de la pauvreté en France en trois dimensions (Observatoire des inégalités)
Étudier les inégalités entre établissements scolaires à partir de l'Indice de position sociale (IPS)
Etudier la métropolisation et les dynamiques urbaines en France avec les données INSEE
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14:00
Extraction et chargement des features Mapillary avec Apache Airflow
sur GeotribuUtilisation des API de Mapillary au sein de la Modern Data Stack du Gard pour extraire et charger des objets détectés (features) sur les images.
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11:49
Nantes Métropole lance son Observatoire de la Biodiversité Métropolitaine
sur Makina CorpusNouvel outil pour suivre la biodiversité à Nantes MétropoleAccessible en ligne à l’adresse observatoire-b
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7:54
Un micro-Etat : la république de Saint-Marin
sur Les cafés géographiquesUn coin de terre, abrité autour du Mont-Titano au cœur de l’Italie, entre l’Emilie-Romagne et les Marches abrite la plus ancienne République du monde, l’un des huit micro-Etats d’Europe. Ceci nous amène à nous interroger sur le sort des micro-Etats dans la mondialisation : sont-ils condamnés à n’être que des paradis fiscaux et/ou touristiques ?
Pour répondre à cette problématique, nous recevons au Flore le 19 mai, pour notre dernier café de la saison, Leopoldo Guardigli, ambassadeur de Saint-Marin en France, l’historien Bruno Fuligni et Luca Saibene, stagiaire à l’ambassade.
De gauche à droite : B.Fuligni, Leopoldo Guardigli, Luca Saibene, au Flore, le 19 mai 2025. Photo M.Huvet-Martinet
Micro-Etats et micronations.Bruno Fuligni introduit le propos en rappelant quelques généralités et en insistant sur l’intérêt de ces micro-Etats reconnus par l’ONU par leur pleine souveraineté et définis essentiellement par la taille de leur population (moins de 100 000 habitants). Un quart des 193 Etats représentés à l’assemblée générale de l’ONU est constitué de micro-Etats. Le terme n’est pas un statut juridique mais une catégorie descriptive. Il s’agit non pas seulement d’anciennes entités politiques européennes mais aussi de plus jeunes Etats issus de la décolonisation, le plus souvent insulaires dans les Caraïbes et l’océan pacifique. Saint-Marin est restée longtemps la plus ancienne et plus petite république avant d’être remplacée en 1968 par Naurou (en Micronésie).
A côté des micro-Etats reconnus par la communauté internationale, Il existe aussi des entités qui ont des lois constitutionnelles ou des statuts particuliers tout en étant sous la coupe d’un Etat plus grand : cas de la république autonome monastique du Mt Athos, avec des particularités fortes même si elle ne siège pas à l’ONU.
On assiste aujourd’hui à une explosion de micronations (#Etats) entités qui revendiquent leur souveraineté mais qui ne sont reconnues par aucune organisation internationale. Elles sont fictives ou utopiques, autoproclamées symboliquement sur des bases variées (artistique, ludique, environnementale…) telle la micronation virtuelle du royaume de Talossa.
Il y aurait actuellement environ 400 micronations.
Le Mont Titano (739 m) se présente comme une grande terrasse d’où on voit la vallée de la Marecchia qui débouche sur Rimini.
https://commons.wikimedia.org/wiki/San_Marino#/media/
File:View_of_Mount_Titano_-_San_Marino.jpgSaint-Marin : fiche signalétique de la république de Saint-Marin, « ce petit rond qu’on voit sur les cartes, la rosette que l’Italie porte à la boutonnière » (citation de Valéry Larbaud).
Sur 61 km2 Saint-Marin accueille une population de 34 000 habitants dont 5000 étrangers, 18 000 résidents sont à l’étranger (dont 2500 en France). A 15 km de la mer Adriatique, le Mont Titano qui appartient aux Apennins, conserve les vestiges de l’ancienne communauté du fondateur Saint Marin venu trouver refuge pour échapper aux persécutions engagées contre les Chrétiens par l’empereur Dioclétien (fin IIIème siècle ap.J.C). La tradition d’hospitalité et de refuge est donc ancienne à Saint-Marin qui a accueilli Garibaldi en 1849, 100 000 réfugiés italiens pendant la Seconde Guerre mondiale et plus récemment 3000 Ukrainiens.
La République possède de très anciennes institutions, uniques au monde, attestées depuis 1243, mettant en exergue le partage du pouvoir à tous les niveaux. Le gouvernement est assuré par deux Capitaines-Régents, chefs de l’Etat, élus par le Grand Conseil Général, parlement de 60 députés élus au scrutin proportionnel. Les 1er avril et 1er octobre a lieu la cérémonie d’investiture du Capitaine-Régent (qui reste en fonction six mois), fondée sur un protocole très ancien et très strict. IL y a un Conseil des ministres mais pas de Premier ministre.
Les San-Marinais ont leur plaque d’immatriculation, leur chaine TV, leur service postal et leur passeport qui les dispense de visa en Chine.
Saint-Marin : un pays riche ?Longtemps pays pauvre, La République a maintenant un PIB/habitant de 55 000 USD ce qui est un très bon score. Le taux de chômage structurel est de 3%.
L’économie autrefois traditionnelle est maintenant diversifiée. Les secteurs manufacturier et financier représentent la moitié du PIB.
L’agriculture, longtemps dominante est encore représentée par la viticulture, l’olivier et l’élevage qui donnent des produits de haute qualité certifiée par un label alimentaire unique pour les vins, les pâtes et l’huile d’olive.
Le travail de la pierre et surtout celui de la céramique sont anciens : des ateliers continuent de produire et font la renommée de la République.
Le textile, le packaging alimentaire sont des activités manufacturières plus récentes.
La philatélie et la numismatique ont un caractère prestigieux et unique pour les collectionneurs.
Le tourisme se développe depuis les années 1960 sur la base de séjours courts de touristes venus passer la journée à partir de Rimini : pour développer des séjours plus longs, la République organise des événements festifs comme l’Etnofestival ou des journées médiévales, et la fête de la fondation de la République en septembre. Les activités sportives notamment le Grand Prix de moto à Rimini et un tournoi de tennis ATP attirent du monde tout comme au mois de mai le passage de la compétition des Mille Miglia destinées à des voitures anciennes. Il y a maintenant 2 millions de touristes par an
La fonction publique est plutôt hypertrophiée en raison de la taille réduite de la République et de l’exercice souverain d’institutions étatiques régaliennes, santé, enseignement …
Saint-Marin : un paradis fiscal ?Oui quand le secret bancaire était officiellement reconnu mais ce n’est plus le cas. L’opacité a pris fin avec la crise financière de 2008. Des accords ont été signés avec les pays de l’OCDE pour rendre transparents les flux financiers. Les impôts sur les sociétés sont à 17% soit plus qu’en Suisse où qu’en Irlande (15%). Il existe un système de détaxe pour certains montants d’achats faits par des non-résidents et non Italiens.
Un territoire enclavé en Italie.Saint-Marin n’est pas membre de l’U.E mais se sent profondément européenne et est fortement liée à l’U.E à travers des accords douaniers et monétaires : l’Euro est la monnaie officielle. Saint-Marin ne fait pas partie de l’espace Schengen mais les frontières avec l’Italie sont ouvertes : 6000 Italiens viennent y travailler quotidiennement. Un accord d’association est en cours de négociation avec l’U.E et devrait être signé prochainement.
La République a du mal à mener une politique étrangère autonome (malgré sa présence à l’ONU) compte tenu de son enclavement géographique sur le territoire italien d’autant que Saint-Marin n’a ni ressources énergétiques ni ressources hydriques. Faute d’avoir une armée, la défense est assurée par l’Italie. Le chemin de fer ne fonctionne plus ; l’accès à la mer se fait par Rimini où se trouve l’aéroport le plus proche avec nombreux vols sur l’Europe de l’Est d’où viennent beaucoup de touristes. Sinon les vols se font par Bologne (135km).
Quel avenir ?La République est engagée dans un processus irréversible de transparence et d’intégration européenne avec la modernisation et la diversification de son l’économie. Très attachés au multilatéralisme, à la paix, au dialogue, les San-Marinais sont très respectueux du respect du droit international qui garantit leur existence. Saint-Marin n’a pas les moyens d’avoir des ambassades dans le monde entier ; elle n’en a que sept, là où siègent des organisations internationales en Europe (Paris, Bruxelles, Rome, Genève, Vienne, Strasbourg) et à New-York. Saint -Marin est un pays de traditions, capable de changer pour prospérer.
Témoignage de Luca Saibene.Italien de Milan, étudiant à Sciences-po Paris, Luca a découvert Saint-Marin et les San-Marinais à travers ses stages aux ambassades de Saint-Marin à Vienne et à Paris.
Il a découvert les neuf différentes petites municipalités et leur appartenance au patrimoine de l’UNESCO. Il ne s’agit pas d’un musée à ciel ouvert. Saint-Marin est une République très ouverte qui pratique le multilatéralisme et une démocratie très vivante autour de multiples partis politiques, étonnamment nombreux pour une population de 34 000 habitants. IL a été marqué par l’équilibre entre la tradition et la modernité, la façon dont les San-Marinais sont très fiers de leur histoire et aussi par le dynamisme de l’Université.
Dans ses missions il a remarqué que la République est mal connue et qu’il y a un contraste entre l’image perçue à l’extérieur d’un Etat sans influence, un peu folklorique et la réalité intérieure bien plus complexe. Il a eu l’occasion de découvrir que Saint-Marin n’est pas seulement une curiosité géographique ou historique mais aussi un petit pays dynamique tourné vers l’avenir et l’extérieur, membre de nombreuses organisations internationales.
Questions de la salle :Sur l’histoire de San Marin. Au XVè siècle la République a réussi à se tenir à l’écart des confits entretenus entre les grandes cités-Etats d’Italie car elle était souvent ignorée. De même au XIXè siècle elle a échappé curieusement au processus d’unification de l’Italie alors qu’elle n’a jamais eu d’armée. Montesquieu, dans ses Carnets de voyage en juillet 1729, a sans doute la réponse à cette indépendance de Saint-Marin : « Ce peuple n’a jamais été soumis, parce que cela n’en valait pas la peine et il n’a jamais pu attaquer personne. Ils sont très jaloux de leur château car il constitue leur liberté ».
Système éducatif et universitaire.
L’enseignement primaire et secondaire est calqué sur celui de l’Italie tout comme le système de santé. Un institut d’enseignement bilingue avec Italien/anglais est mis en place récemment à titre expérimental. L’Université (UNIRSM) fondée en 1985, est en croissance significative ces dernières années. Elle compte plus de 2000 étudiants inscrits et propose de nombreux programmes académiques d’excellence dans ses différents départements, parfois en partenariats avec des universités italiennes renommées et abrite plusieurs centres de recherches. Un assistant dans le public signale avoir participé au programme très pointu du centre d’études historiques qui dispose d’une excellente bibliothèque, témoignant ainsi de la politique culturelle de la République.Relations avec le Vatican.
Il s’agit d’un autre micro-Etat, en Italie. Les San-Marinais sont catholiques. Jean-Paul II était venu en visite à Saint-Marin. Les relations avec le Vatican sont donc bonnes maintenant ce qui n’a pas forcément toujours été le cas historiquement du temps où les Etats Pontificaux étaient plus menaçants territorialement en Italie. Par ailleurs, Saint-Marin a des relations diplomatiques avec pratiquement tous les Etats du monde.Vie politique.
60 députés et 10 partis politiques pour 34 000 habitants ! Avant les années 1970, le paysage politique était proche de celui d l’Italie avec les Démocrate- chrétiens, les socialistes, communistes…Maintenant Le nombre des partis s’est multiplié, la vie politique est plus intense notamment sur les problèmes locaux. Actuellement c’est la démocratie chrétienne qui reste majoritaire dans le cadre d’une coalition avec quatre partis.Quel intérêt de développer le tourisme sur un territoire si petit ?
Pour éviter le surtourisme estival il convient de développer le tourisme toute l’année en multipliant les évènements. Mise en valeur des traditions culinaires et gastronomiques. Musée de l’alimentation traditionnelle, projet d’un Spa…Quelles relations avec les autres micro-Etats ?
Beaucoup sont lointains et insulaires, les relations avec eux sont peu développées. Ils doivent faire face à des problématiques particulières comme le relèvement du niveau de la mer qui ne concerne pas Saint-Marin. Par contre, avec les autres micro-Etats européens les relations sont plus développées par exemple avec Monaco mais plus particulièrement avec Andorre dans le cadre des discussions menées depuis 2015 pour négocier un accord avec l’U.E.Micheline Huvet-Martinet, mai 2025
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8:06
Les Géodata Days les 10 et 11 septembre 2025 à Marseille
sur Conseil national de l'information géolocaliséeLes Géodata Days les 10 et 11 septembre 2025 à Marseille
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6:45
[Équipe Oslandia] Catherine Prêtre, Directrice administrative, financière et RH
sur OslandiaDiplômée en comptabilité, Catherine débute son parcours professionnel au sein de grands groupes avant de (vite!) préférer travailler en cabinet comptable, séduite par la diversité des entreprises et des missions (comptabilité, fiscalité, RH, paie). Elle poursuit ensuite son parcours au cœur de start-ups, PME et PMI, où elle apprécie la dimension transversale des postes et la vision globale qu’ils offrent sur l’entreprise.
« Ses douze dernières années, j’ai eu la chance d’intégrer Akuiteo qui m’a fait découvrir le domaine du développement et ensuite Oslandia avec le monde du SIG orienté open source. Ces expériences m’ont fait réaliser à quel point je suis attirée par les structures à taille humaine, pour leur diversité, leur dimension collaborative et la richesse des échanges. «
Chez Oslandia, Catherine s’occupe de l’ensemble des aspects financiers et administratifs (gestion budgétaire, bilan, organisation des corpos, COPIL…) et a également dans ses missions un gros volet RH en participant activement aux entretiens annuels, les prises de pouls, le recrutement, au CSE, au Comité RH …
« Ce que j’aime c’est la confiance et la vraie bienveillance. On se remet constamment en question, dans une dynamique constructive, pour progresser ensemble. J’aime particulièrement le caractère transversal de mon poste »
Projet emblématiquePas un projet emblématique à proprement parler, mais la mise en place de l’ERP Dolibarr a été une étape clé. Cet outil nous a permis de structurer notre comptabilité tout en gagnant en autonomie et en efficacité au quotidien.
Ta philosophie« Trouver le juste équilibre, ensemble, pour avancer collectivement. »
Oslandia en 1 motLe champ des possibles !
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9:00
Mise en place d'une passerelle API entre Geotrek et Cirkwi
sur Makina CorpusCet article présente le développement de la passerelle bidirectionnelle permettant l’échange de données entre Cirkwi et Geotrek, ainsi que la configuration nécessaire à sa mise en service sur une instance Geotrek.
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13:20
Café géo d’Orléans, 4 juin 2025 : « La ville de papier. Représentation des espaces urbains dans la bande dessinée », par Christophe Meunier
sur Les cafés géographiquesMercredi 4 juin 2025, à 19h, à La Ruche, 24bis rue de la Tour neuve à Orléans
Planche extraite de Winsor McCay. Little Nemo in Slumberland, 2023
Du Yellow Kid d’Outcault (1985) aux deux orphelins d’Amer Béton de Taiyo Matsumoto (1997), en passant par Les Cités Obscures de Schuiten et Peeters, la ville est omniprésente dans la bande dessinée, peut-être parce que la bande dessinée nait dans les villes pour parler aux citadins.
Quelle image la BD renvoie-t-elle de la ville ? Quelles évolutions historiques ? Quelles mutations géographiques ?
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13:05
Prix du Livre de géographie 2025
sur Les cafés géographiques
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9:19
[Webinar] Open source 3D: a new dimension!
sur OslandiaOslandia is pleased to invite you to a webinar dedicated to open source 3D on Thursday, July 3, 2025 at 5pm (Paris time).
[in English] Program:- 3D challenges in 2025: digital twins, publishing data on the web, sharing data, managing volume, sharing OpenSource tools
- Use cases
- Technical architecture
- Presentation of OpenSource components Giro3D, Piero, py3Dtiles, CityForge
- Question and answer session
Registration is free but mandatory. The webinar access link will be emailed to you after registration: [https:]]
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6:42
Plugin French Locator : sortie de la version 1.3.0
sur OslandiaEnclosure: [download]
Nous n’avons pas eu le temps de communiquer sur la version 1.2.0 du plugin French Locator Filter qu’une version 1.3.0 vient tout juste de sortir !
Pour rappel ce plugin permet simplement une recherche sur la BAN (Base Nationale des Adresses) depuis la barre de recherche de QGIS (en bas à gauche de l’interface principale).
On en profite donc pour vous faire un petit point sur les nouvelles fonctionnalités.
En version 1.2.0:
- support de Qt6, le plugin est prêt pour QGIS 4
- passage vers l’API Géoplateforme qui remplace maintenant l’API BAN
En version 1.3.0 les fonctionnalités sont plus visibles:
- utilisation de l’interface QgsGeocoderInterface pour permettre une intégration plus poussée à QGIS. L’adresse sélectionnée est maintenant affichée dans QGIS.
- ajout d’un traitement QGIS pour du géocodage d’adresse en lot.
Pensez à réinitialiser des paramètres par défaut pour utiliser les nouvelles valeurs par défaut pour l’API Géoplateforme.
Toutes ces nouvelles fonctionnalités sont financées par l’IGN dans le cadre du développement de plugins utilisant la Géoplateforme.
De nouveaux développements sont prévus pour les prochains mois, toujours sur le thème de l’utilisation de la Géoplateforme. Restez connectés !
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15:50
Renouvellement de la plateforme GéoJura pour le SIDEC
sur Neogeo TechnologiesLe Syndicat Mixte d’Énergies, d’Équipements et de E-Communication du Jura (SIDEC) a inauguré en octobre 2024 ses outils de gestion territoriale avec le projet GéoJura, réalisé par NEOGEO en partenariat avec SOGEFI. Ce projet vise à renouveler la plateforme cartographique départementale, offrant des solutions innovantes et performantes pour les collectivités adhérentes. Grâce à une collaboration étroite, NEOGEO et SOGEFI ont conçu une plateforme sur mesure qui combine expertise technique et solutions métiers éprouvées, transformant ainsi la gestion des données géographiques et des infrastructures dans le Jura.
Une plateforme cartographique nouvelle générationLa plateforme GéoJura se distingue par son architecture modulaire et évolutive, basée sur des technologies open source. Elle se compose de trois grands blocs fonctionnels :
- Un entrepôt de données : centralisation et structuration des données géographiques pour une gestion optimisée.
- Un portail collaboratif : interface intuitive pour la publication et la valorisation des contenus géographiques.
- Des applications métiers et un générateur d’applications : outils d’aide à la décision et de gestion quotidienne, avec des fonctionnalités avancées de visualisation et d’exploitation des données.
Cette architecture permet une gestion centralisée des données, tout en offrant des outils puissants pour leur exploitation et leur valorisation.
Des fonctionnalités avancées pour une gestion efficaceLa plateforme GéoJura intègre une multitude de fonctionnalités avancées, conçues pour répondre aux besoins spécifiques des collectivités :
- Catalogage et partage des données : outils de gestion et de mise à jour des référentiels de données, avec des fonctionnalités de recherche et de consultation avancées.
- Applications métiers : solutions clés en main pour la gestion des réseaux humides et secs, le cadastre, les autorisations d’urbanisme, et bien plus encore.
- Outils de visualisation et d’analyse : modules de datavisualisation, de cartographie interactive et de tableaux de bord pour une exploitation optimale des données.
- Interopérabilité et mobilité : compatibilité avec les standards OGC, et accessibilité sur ordinateur, mobile et tablette pour une utilisation en tout lieu et à tout moment.
NEOGEO et SOGEFI sont de fervents défenseurs de l’open source, garantissant ainsi une solution souveraine, sécurisée et évolutive. La plateforme GéoJura est conçue pour être pérenne, avec une dynamique d’innovation ouverte et une communauté active d’utilisateurs. Cette approche permet de bénéficier des dernières avancées technologiques tout en assurant une indépendance vis-à-vis des éditeurs de logiciels propriétaires.
Un accompagnement sur mesure pour une mise en œuvre réussiePour garantir le succès du projet, nous avons proposé au SIDEC un accompagnement sur mesure, incluant:
- Formation et transfert de compétences : sessions de formation pour les administrateurs et les utilisateurs référents, permettant une prise en main rapide et autonome de la plateforme.
- Support et maintenance : service d’assistance technique et support téléphonique, avec une plateforme d’assistance dédiée pour le suivi des problèmes et des demandes.
- Veille technologique et évolutions : mise à jour régulière des composants technologiques et intégration des nouvelles fonctionnalités pour une plateforme toujours à la pointe de la technologie.
Le projet GéoJura marque une avancée significative dans la gestion territoriale du Jura. Grâce à la collaboration avec notre partenaire SOGEFI, le SIDEC et ses collectivités adhérentes bénéficient désormais d’une plateforme cartographique moderne, performante et évolutive. Cette initiative illustre parfaitement comment l’innovation technologique peut transformer la gestion des données géographiques et des infrastructures, offrant ainsi de nouvelles perspectives pour un développement territorial durable et efficace.
Découvrez le témoignage de Guillaume Malaterre, directeur adjoint à l’informatique au SIDEC :
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20:39
Café géo de Saint-Brieuc, jeudi 22 mai 2025 : « La marginalité sociale à Vancouver », avec Benoît Raoulx
sur Les cafés géographiquesJeudi 22 mai 2025, à 18h, Amphithéâtre du lycée Renan, Saint-Brieuc, La marginalité sociale à Vancouver avec Benoît Raoulx, maître de conférences à l’Université de Caen Normandie
Vancouver, métropole canadienne sur les rives du Pacifique, présente plusieurs visages. Ville dynamique, elle abrite toutefois des populations marginalisées importantes, juste à côté du centre ville, à Downtown Eastside. Parmi cette population, les « binners » (de bin : poubelle) s’adonnent au ramassage des canettes et des bouteilles consignées dans les poubelles et bennes à ordure de la ville. L’intervention s’organisera autour d’un film réalisé dans le cadre d’une recherche en immersion dans cette communauté et un exposé qui replace cette activité dans les dynamiques urbaines et sociales de la ville des années 1960 à aujourd’hui.
FLYERS CAFE GEO MAI 2025
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17:07
2e séminaire du progamme CartAsia de la BnF, 27 juin 2025
sur Cartes et figures du mondeLa cartographie d’Asie de l’Est à la BnF :
construction et composition d’une collection nationale (XVIIe-XXe siècle)BnF- site Richelieu, salle des conférences
27 juin 2025Entrée libre dans la limite des places disponibles
https://www.bnf.fr/fr/agenda/lasie-de-lest-en-cartes
Le programme CartAsia, lancé en 2024 dans le cadre du plan quadriennal de la recherche de la Bibliothèque nationale de France, étudie un important corpus cartographique en provenance d’Asie de l’Est conservé dans les collections de la Bibliothèque. Mené par le département des Cartes et plans, avec l’appui de nombreux partenaires scientifiques et institutionnels en France et dans le monde, il a pour objectif de faire connaître et donner accès à cet ensemble dispersé et jusqu’ici difficile à identifier.
Cette seconde journée d’étude se penche sur le corpus coréen et sur les grandes collections de cartographie d’Asie de l’Est conservées dans les institutions parisiennes.
9:00 Accueil
9:15 Eve Netchine, BNF
Le programme de recherche CartAsia : résultats et perspectives
9:30 Haengri Cho, OKCHF- Eve Netchine, BNF
Décrire les cartes coréennes : un partenariat OKCHF-BNF
9:45 Professor Kihyuk Kim, Pusan National University
Les cartes coréennes anciennes de la BNF et leurs liens avec les cartes des collections coréennes
10:30 Jungki Cho, EHESS-OKCHF-BNF, Catherine Hofmann, BNF
Provenances et circulation des cartes du fonds coréen de la BnF
Pause
11:15 Pierre-Emmanuel Roux, CCJ – EHESS
Les cartes hybrides, support du transfert de connaissance
12:00 Romain Lefebvre, BNF, département des Manuscrits, Julie Garel-Grislin, BNF, département des Cartes et plans
Présentation des cartes coréennes de la BNF
Déjeuner libre
14:30 Les collections de cartes d’Asie de l’Est à Paris, table ronde animée par Eve Netchine
Benjamin Guichard, Bibliothèque Universitaire des Langues et Civilisations
Cristina Cramerotti, bibliothèque du Musée National des Arts Asiatiques-Guimet
Delphine Spicq, bibliothèque d’études chinoises, Collège de France
Katia Juhel, bibliothèques de l’École française d’Extrême OrientPause
16:00 Vera Dorofeeva-Lichtmann , CCJ, EHESS
Les atlas coréens comportant des cartes circulaires du monde: origines et histoire de leur étude
16:45 Echanges et conclusionsAccès
5, rue Vivienne ou 58 rue Richelieu 75002 Paris
[https:]
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6:43
pgPointcloud, un compromis différent pour le stockage de nuage de points
sur OslandiaKésako
pgPointcloud est une extension PostgreSQL permettant de stocker des nuages de points dans une base PostgreSQL. Cet article présente ses différentes caractéristiques, ses compromis et cas d’usages principaux.
ProblématiqueLe besoin de créer pgPointcloud est venu de l’émergence de l’acquisition de nuages de points très volumineux, pouvant contenir des centaines de millions, voire des milliards de points. Comment stocker ces points ainsi que leurs attributs tout en profitant de la puissance de PostgreSQL et de PostGIS ?
Un stockage naïf en format
POINT
est à déconseiller. En effet, cela implique d’avoir une ligne par point dans la table, ce qui ne passera pas à l’échelle pour les index géographiques lorsque la quantité de points sera supérieure à quelques dizaines de millions.De plus, l’index géographique de PostGIS est peu adapté aux points. Il se base, en effet, sur une hiérarchie de boîtes englobantes. Si cette hiérarchie est toujours utile pour les points, le calcul d’une boîte englobante d’un point est… le point lui-même ! On se retrouve donc à dupliquer le stockage de la table dans l’index.
On préfère ainsi les solutions qui regroupent les points en ensembles géographiques cohérents permettant de garder une taille d’index raisonnable.
MULTIPOINT
Une solution possible est bien sûr d’utiliser le type géographique
MULTIPOINT
, en regroupant les points en suivant un découpage géographique. Cette solution permet de faire passer à l’échelle l’index géographique, mais a deux limitations :- Ce format n’est pas compressé
- Il ne permet pas de stocker facilement les métadonnées liées à chaque point.
Pour ce dernier point, on peut utiliser un
pgPointcloudMultiPointM
et détourner cette dimension M pour stocker un identifiant de métadonnée pouvant participer à la condition d’unJOIN
par exemple.pgPointcloud offre une autre façon de stocker les points en les groupant dans des « patchs ». Par comparaison avec le
MULTIPOINT
, pgpointcloud permet deux choses supplémentaires :- la compression d’un patch de point ;
- la définition d’un format spécifique de points.
pgPointcloud peut donc se comparer au multipoint, tout en apportant un compromis différent en termes de stockage et de format de donnée.
La compressionpgPointcloud supporte la configuration d’une méthode de compression. Les trois possibles sont :
- pas de compression ;
- compression LAZ ;
- compression dimensionnelle. Elle regroupe les données par dimension (X, Y, Z) car elles ont plus de chance d’être similaires, puis utilise différentes stratégies de compression.
Le site officiel de pgPointcloud détaille davantage ces méthodes. Ces compressions permettent de compresser avec un ratio entre 3:1 et 5:1.
Déclaration du formatpgPointcloud permet de déclarer un format de point. Principalement utile pour déclarer des attributs supplémentaires aux classiques X, Y et Z. Il est ainsi possible d’embarquer dans chaque point l’intensité, la classification, le nombre de retour, etc. sans recourir à des jointures. La déclaration du format se fait avec un schéma XML.
AvantagesStocker des points en base de données avec PostGIS apporte deux principaux bénéfices :
- la possibilité d’avoir des mises à jour et des modifications transactionnelles, ce qui apporte une sécurité et de meilleures garanties de cohérence?;
- la possibilité de faire des croisements avec d’autres tables géographiques en utilisant les index géographiques.
Ce type de stockage peut ne pas convenir à tous les cas d’usage. En effet, le fait de stocker un grand nombre de points dans une base de données va mécaniquement l’alourdir, ce qui peut complexifier les opérations de maintenance et de maintien en condition opérationnelle (sauvegarde, restauration, migration, etc.).
Par rapport à d’autres types de stockage comme le
MULTIPOINT
, la compression va nécessairement ralentir les opérations de lecture.Enfin, pgPointcloud, bien que permettant un requêtage par zone efficace, n’est pas utilisable seul pour de la visualisation, car il n’implémente pas de notion de niveau de détail. Ces niveaux doivent être mis en place par ailleurs, par exemple, avec une table additionnelle. On peut alors utiliser pg_tileserv et une fonction SQL qui interrogera la table contenant les niveaux de détails pour les vues d’ensemble et la table de référence pour les vues plus détaillées.
Une table pgpointcloud branchée sur pg_tileserv et visualisée dans QGIS
Cas d’usagepgPointcloud pourra donc être choisi si :
- On souhaite absolument un stockage transactionnel
- Le croisement avec des données géographiques est fréquent et nécessaire
- On veut optimiser le stockage plutôt que la rapidité d’interrogation
- Le format de point est spécifique
Voici un petit diagramme résumant les points clés de décision.
Diagramme de décision pour pgpointcloud
Ce diagramme résume les critères, mais le choix réel dépendra bien sûr du contexte d’utilisation. Retenons tout de même que pgPointcloud pourra être envisagé pour des cas d’usage comme un référentiel de donnée (où l’intégrité est très importante) ou comme étape pouvant débloquer des calculs géographiques complexes.
Infos pratiques InstallationpgPointcloud est présent dans les dépôts de paquets officiels d’Ubuntu et debian (par exemple
postgresql-16-pointcloud
pour ubuntu 24.10). Pour avoir accès à plus de versions ou pour les dépôts rhel, centos etc., il est possible d’ajouter le dépôt de paquet du projet postgresql (pgdg) correspondant à votre distribution, qui contient un paquet pour pgpointcloud.Pour Windows, pgPointcloud est inclus dans le bundle PostGIS officiel.
Chargement et extractions des donnéesPour charger et extraire les données, PDAL reste un outil de choix, car il possède un reader et un writer pgPointcloud.
Toute la puissance SQL est également à votre disposition, en utilisant les fonctions pgPointcloud et les fonctions PostGIS.
Par exemple, voici une requête extrayant les points au format MVT sur une étendue donnée, en incluant le Z comme propriété :
ConclusionWITH mvtgeom AS ( SELECT pc_get(points, 'z') AS z, st_asmvtgeom(st_transform(points::geometry, 3857), bounds.geom) point FROM points, -- pc_explode "ouvre" le patch de points pour traiter chaque point séparement LATERAL pc_explode(sonde.patch) v(points) WHERE pc_intersects(patch, polygon) ) SELECT st_asmvt(mvtgeom) FROM mvtgeom;
pgPointcloud présente une solution intéressante pour le stockage et le traitement de nuage de point. Profitant de la puissance de SQL, de la sécurité de PostgreSQL et des fonctionnalités de PostGIS, il offre un compromis intéressant lorsqu’on souhaite construire un référentiel ou croiser des couches entre elles.
Si cette technologie vous intéresse, n’hésitez pas à nous contacter pour évaluer si elle répond à votre cas d’usage.
Pour aller plus loin :
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9:23
Webinar « Security Project for QGIS »
sur OslandiaOslandia and partners ( e.g. OPENGIS.ch) publicly launch the « Security Project for QGIS » : a mutualized funding effort to increase QGIS cybersecurity.
Oslandia is pleased to invite you to a webinar presenting the “Security Project for QGIS” on Thursday June 19th at 5pm (Paris time).
During this 45 min talk, will detail the project with the following program.
The context : new regulations are coming ( CRA, NIS2 ), cyberattacks increase, software see a growing complexity, and QGIS legacy makes it difficult to increase security.
Benefits :
- Tech & process security enhancement
- Compliance with CRA & modern requirements
- Security risk reduction
- Improved trust
- Better enterprise IT integration
- Control software supply chain
Do not miss this opportunity, and register soon : [https:]]
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9:00
RODolPh : un écho médiatique révélateur d’un enjeu national
sur Makina CorpusDepuis son lancement, RODolPh suscite un vif intérêt auprès des collectivités et des médias spécialisés. Découvrez les retombées presse liées à la plateforme pour optimiser la gestion de la Redevance d’Occupation du Domaine Public.
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7:14
SFCGAL 2.1.0 : Nouvelles fonctionnalités et améliorations
sur OslandiaEnclosure: [download]
SFCGAL 2.1.0 : Nouvelles fonctionnalités et améliorationsLa version 2.1.0 de SFCGAL sera bientôt disponible, apportant avec elle un lot de nouvelles fonctionnalités et d’améliorations pour cette bibliothèque dédiée à la géométrie spatiale 3D.
Quoi de neuf ?SFCGAL 2.1.0 introduit plusieurs ajouts significatifs :
- Alpha Wrapping 3D : Un nouvel algorithme qui permet de reconstruire des surfaces à partir de nuages de points.
- Wrapper pour la simplification 2.5D de CGAL : Ce wrapper prend en charge les coordonnées Z et M, facilitant ainsi les simplifications géométriques.
- Traitement unifié des surfaces : Les PolyhedralSurface et TriangulatedSurface sont désormais traitées comme une seule entité, plutôt que comme une simple collection de polygones ou de triangles.
Dans un souci de standardisation et pour répondre à des besoins plus courants, cette version propose également :
- Nouvelles opérations sur les coordonnées : Ajout des fonctions
force_z
,
force_m
,dropZ
,dropM
etswapXY
. - Fonctions d’analyse géométrique : De nouvelles fonctions pour calculer le centroïde, la
longueur, la frontière et la dimension.-
AlphaWrapping 3D :
« Standford Bunny de CGAL »
Lapin 3D vue maillée avec le nuage de points
« Standford Bunny de CGAL »
Lapin 3D vue du dessus
« Standford Bunny de CGAL »
Lapin 3D vue de face
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Simplification :
France Simplification 10000
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AlphaWrapping 3D :
Cette mise à jour comprend également de nombreuses corrections et optimisations :
- Correction d’un problème de segmentation : Résolution d’un bug dans l’algorithme d’Alpha
Wrapping avec gcc 15.1. - Optimisations des allocations : Améliorations dans la gestion des allocations mémoire dans les
fonctions géométriques pour une meilleure performance. - Vérifications de validité : Ajout de contrôles dans l’algorithme de partition.
- Documentation enrichie : Amélioration de l’API C pour une meilleure compréhension.
- Modernisation du système de build : Mise à jour avec CMake pour une intégration plus fluide.
PySFCGAL, la version Python de SFCGAL, a également été mise à jour afin d’incorporer l’ensemble des nouveautés apportées par cette nouvelle version de SFCGAL. Autre nouveauté : un guide d’utilisation est désormais disponible. Il propose des extraits de code et plusieurs exemples concrets pour illustrer l’usage de PySFCGAL en complément de la documentation existante. Nous prévoyons de l’enrichir dans les prochaines versions.
Intégration avec d’autres outils SIGLes nouvelles fonctionnalités de SFCGAL 2.1.0 seront intégrées dans PostGIS 3.6.0 et devraient également être
disponibles dans les prochaines versions de QGIS. Cela permettra aux utilisateurs de ces logiciels de profiter de
traitements avancés en matière de géométries 3D.Cette version renforce les outils disponibles pour gérer des géométries 3D complexes dans les systèmes d’information
Infrastructure et maintenance
géographique.La version 2.1.0 améliore également l’infrastructure de développement :
- Mise à jour des pipelines d’intégration continue : Pour garantir une meilleure qualité de code.
- Tests sur de nouvelles plateformes : Cette fois, nous avons élargi notre compatibilité aux
systèmes BSD, notamment FreeBSD, NetBSD et OpenBSD, ainsi qu’à macOS. - Documentation et contrôles de qualité : Renforcement des ressources documentaires et des
processus de vérification.
Si vous êtes intéressé par l’utilisation de SFCGAL pour vos projets SIG 3D ou si vous souhaitez contribuer à son
développement, n’hésitez pas à nous contacter !
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8:13
[La Minute GeoRezo] State of the map (SOTM) France - 13 au 15 juin 2025 à Tours
sur Géoblogs (GeoRezo.net)<a href=" [https:] class="aligncenter size-full wp-image-4725" src=" [https:] alt="sotm2025" width="850" height="226" /></a> <br> <br> La onzième édition des <a href=" [https:] Nationales OpenStreetMap</a> (SOTM pour les initiés) arrivent à Tours. <br> <br> Les 13-14-15 juin 2025, durant 3 jours, contributeurs, utilisateurs, représentants de collectivités et d'entreprises gravitant autour du Web et de l'information géographique, chercheurs, mais aussi personnes curieuses de découvrir cette « base de données libre du monde » que représente OSM, se retrouveront pour partager leurs expériences, se tenir informé, se former, découvrir l'écosystème et les multiples applications – existantes ou à imaginer – autour d'OpenStreetMap.
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9:30
Calendrier des prochaines formations sur les Données Foncières
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 20 août 2023Retrouvez le calendrier des formations sur les données foncières Sessions sur les Fichiers fonciersFormation certifiée Qualiopi Sessions sur DV3FFormation certifiée Qualiopi Sessions sur les Données Foncières (Fichiers fonciers + DV3F)Formation certifiée (…)
Lire la suite
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11:45
Géographie et littératureavec Jean-Louis Tissier et Emmanuelle Loyer
sur Les cafés géographiquesDaniel Oster, Emmanuelle Loyer, Jean-Louis Tissier. Photo de Denis Wolff
Pour traiter ce vaste sujet, « Géographie et littérature », nous avons reçu au Café de Flore ce mardi 29 avril une historienne, Emmanuelle Loyer, spécialiste d’histoire culturelle à Sciences Po Paris, et un géographe, Jean-Louis Tissier, professeur émérite à Paris1 Panthéon-Sorbonne, qui a notamment beaucoup travaillé sur l’œuvre littéraire de Julien Gracq. Ce Café a porté plus particulièrement sur L’impitoyable aujourd’hui, essai écrit par E. Loyer pendant le confinement.
L’historienne explique qu’elle a emprunté son titre à Jean Guéhenno qui a anticipé la défaite de 1940 et vécu un présent cataclysmique. Celui-ci évoque la façon dont chaque génération est orpheline de son passé, ce dont témoignent les changements urbains et la disparition progressive des us et coutumes du monde rural traditionnel.
J.-L. Tissier cite le chapitre 14, « Halluciner l’histoire », qui montre une histoire confrontée en permanence à des catastrophes qui sont de différents types (guerres, génocides…). La dernière d’entre elles a été la crise sanitaire, imposant un confinement qui a été accompagné de livres. Ces livres ont joué le rôle de « vaccins ». Nous vivons actuellement un moment incertain de l’anthropocène.
E. Loyer explique que ses tropismes géographiques sont essentiellement européens (Italie, Allemagne…) avec quelques embardées transatlantiques. Elle est en effet profondément imprégnée de l’œuvre de Lévi-Strauss (1), mais aussi de celles de Fernand Braudel et de Patrick Leigh Fermor, remarquable écrivain-voyageur britannique (1915-2011), qui prend l’Europe en écharpe entre géographie et littérature.
Pour J.-L. Tissier, les tropismes se situent au Mezzogiorno, dans le Black Country anglais, sur la Drina (2) et sur la montagne héroïque des Arméniens. Il est aussi très marqué par l’œuvre de W. G. Sebald (1944-2001) qui, dans Les Anneaux de Saturne, traite du récit de voyage, du mythe et des mémoires. Dans ce dernier livre, le marcheur-rêveur érudit décrit minutieusement les paysages quasi-déserts de l’East Anglia tout en rappelant combien ils sont chargés d’histoire.
D. Oster interroge les intervenants sur les relations entre sciences et littérature, telles qu’elles ont été traitées par Vincent Debaene dans son ouvrage L’adieu au voyage (3).
E. Loyer explique que V. Debaene décortique les rapports entre littérature et géographie et étudie le statut de l’anthropologie. A la fin du XIXe siècle il y avait concurrence entre littérature et sciences sociales. Tristes Tropiques, publié par l’ethnologue Lévi-Strauss (4), a failli avoir le prix Goncourt, ce qui témoigne du statut indécis de ce livre.
Les premières études ethnologiques du XIXe siècle montrent un monde paysan en train de disparaître, ce qu’ont bien exposé certains romans comme La Petite Fadette de George Sand parue en 1849. Ce « roman champêtre » ajoute à la fiction toute une richesse folklorique et invente sa propre langue à partir des parlers berrichons (5).
D. Oster demande à J.-L. T. de développer ce qui le passionne dans Les Anneaux de Saturne déjà évoqués (6).
Pour J.-L.Tissier, la découverte de W.G. Sebald a été un choc littéraire. Cet écrivain allemand qui a vécu en Angleterre a fait des enquêtes ayant valeur fictionnelle. Il joue sur les noms de lieux et incorpore au livre sa pratique de l’espace. Le monde construit par Sebald est un monde transeuropéen : la « Sebaldie ».
D. Oster interroge E. L. sur les Vies minuscules de Pierre Michon (7) qui intègrent beaucoup de géographie.
D. Loyer répond que P. Michon est très marqué par sa terre natale, cette région très pauvre de la Marche où s’effectue le passage entre langue d’oc et langue d’oïl (8). Son ouvrage est à la fois un roman littéraire et un livre de sciences humaines. Il s’intéresse aux bas-fonds, aux marges, aux « culs-terreux » … Dans sa présentation d’une « ruralité exotique », il fait l’ethnologie du pauvre proche. E. L. précise : « c’est ainsi qu’il les célèbre, par une poétique du milieu pauvre… ».
Sur le thème de l’ethnologie du proche, on peut aussi citer La Fin des paysans d’Henri Mendras (9). Cette ethnologie du proche est souvent le fait des femmes. On en a un exemple avec l’étude que quatre ethnologues ont menée à Minot (10) dans les années 1970 portant particulièrement sur les relations de parenté et les représentations de l’histoire locale.
A ce propos D. Oster cite le chapitre 1 de la première partie (« Mondes d’hier, savoirs du crépuscule ») de l’ouvrage d’E. Loyer, où elle rapproche Le Dernier des Mohicans de James Fenimore Cooper (11) de Dersou Ouzala de Vladimir Arseniev (12). Autant que l’ethnologie, la littérature réussit dans ces deux cas à montrer la disparition d’un monde, celui de la communauté, Mohican pour le premier, et Golde pour le second.
Daniel Oster remarque que Julien Gracq a eu beaucoup d’influence sur le travail d’E. Loyer.
En approbation de cette remarque, J.-L. Tissier cite Les Eaux étroites (13) qui rassemblent huit petits essais sur le cours de l’Evre, petit affluent de la Loire. De nombreux souvenirs d’enfance de l’auteur prennent place dans cette vallée étroite aux versants abrupts figurant les rangées de sa bibliothèque. Cette vallée représente un moment heureux de la vie de l’auteur.
Gracq montre que le rapport de l’homme à la nature est médiatisé (polders, ponts, tunnels…), on peut parler d’un « quaternaire historique ». Il développe le thème du basculement du monde dans les années 1970 alors que certaines espèces disparaissent. Son séjour aux Etats-Unis à l’Université du Wisconsin en 1970 lui fait découvrir la nature à une autre échelle.
E. Loyer rappelle que parler de Gracq c’est parler de beaucoup de choses. La littérature permet d’enrichir notre rapport au monde. Elle recommande la lecture d’Une femme à Berlin de Marta Hillers (14) qui raconte les viols des femmes allemandes par les soldats de l’Armée Rouge à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
QUESTIONS DE LA SALLE
1. Gilles Fumey indique que « Paysage urbain de Besançon chez Stendhal et Balzac » a été proposé comme sujet de maîtrise.
E. Loyer explique qu’il y eut en France une sacralisation de la littérature, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Mais un commentaire de géographie peut être aussi profond qu’un commentaire de poème.
2. Henry Jacolin rappelle que la Drina qui a été citée (roman de Ivo Andric) a servi de frontière entre l’empire d’Orient et l’empire d’Occident. Il rappelle aussi les ouvrages de Panaït Istrati, de Joseph Roth, de Lampedusa…
OUVRAGES CITES PENDANT LE CAFE GEO :
- Voir E. LOYER, Claude Lévi Strauss, Flammarion, 2015. Cette biographie a reçu le prix Femina Essai.
- Lire Le pont sur la Drina d’Ivo ANDRIC, 1945, traduction française de Pascale Delpech, Belfond,1999
- Vincent DEBAENE, L’adieu au voyage, Gallimard, 2010
- Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, Plon, 1955
- La petite Fadette vit dans l’aire linguistique du Croissant, aire de transition entre langue d’oïl et occitan.
- G. SEBALD, Les Anneaux de Saturne, 1995, traduction française chez Actes Sud, 1999.
- Pierre MICHON, Vies minuscules, Gallimard, 1984.
- La Marche est une ancienne province française qui se trouve aujourd’hui en Creuse et en Haute-Vienne. La Marche décrite par Pierre Michon s’inscrit précisément dans un triangle géographique de la Creuse entre Guéret, La Souterraine et Bourganeuf.
- Henri MENDRAS, La Fin des paysans, Editions Sédéis, 1967
- Le village de Minot se trouve en Bourgogne du Nord
- F. COOPER, Le Dernier des Mohicans, 1826, dernière édition française Gallmeister, 2020
- Vladimir ARSENIEV, Dersou Ouzala, 1921, édition française Payot 1939
- Julien GRACQ, Les Eaux étroites, José Corti, 1976
- Marta HILLERS, Une femme à Berlin, 1955, version française Gallimard, 2006
Michèle Vignaux, mai 2025
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18:27
Flux de migrants en zone endémique paludéenne (2010)
sur Carnet (neo)cartographiqueLe site du World Population Project propose depuis quelques années au téléchargement, un jeu de données intéressant sur les flux de migrants internes à la zone endémique paludéenne africaine. Je me suis souvent dit qu’il fallait que je réalise une carte à partir de ces données rendues accessibles librement et gratuitement par un collectif de collègues rassemblé autour de Alessandro Sorichetta, Tom J. Bird et Nick W. Ruktanonchai. C’est chose faite aujourd’hui.
Les cartes ont été réalisées avec la version 2 de Arabesque en cours de test, dans le cadre de sa consolidation – j’en parlerai plus tard. Pour celles et ceux intéressées, la version de développement est toujours accessible ici.
Cette première carte décrit l’ensemble des données de ces données de mobilités liées à la malaria, qui concernent plus de 22 millions de migrants circulant entre différentes localités de l’Afrique subsaharienne.
L’attention est attirée sur le fait que ces valeurs ne sont pas des données réelles, c’est-à-dire observées sur le terrain, mais des valeurs théoriques. Elles ont été estimées à partir d’un modèle d’interactions spatiales de type gravitaire [voir] à partir de données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la prévalence du paludisme (malaria) dans les zones endémiques. Les données ont été modélisées en 2010 et publiées en 2016 pour chacun des pays, d’où cette apparente limitation des mobilités à l’intérieur des États – il n’en est rien, ou, plutôt, ce n’est pas le sujet ici : les flux internationaux n’étant pas mobilisés.
Pour aller un peu plus loin que cet effet spaghetti, il est possible de ne représenter que les flux les plus importants en volume. La carte ci-dessous décrit les 40% des plus importants (ceux qui supérieurs à 2678 personnes) et qui concernent 8 millions de personnes qui ont migré entre 55% des localités.
Au-delà de la partition des pays (non représentée ici, car peu pertinente), il est intéressant de visualiser la concentration spatiale des flux les plus importants dans les zones humides ou en eau affectionnées par les anophèles. D’abord dans la région des grands lacs de l’Est : celle du lac Victoria et autour du Tanganyka jusqu’au lac Malawi. Aussi le long de la côtière, du Cap-Vert au sud du fleuve Congo, en passant par le Cap des Palmes et le Cap de la Baie des îles Bonny au large de Malabo, en Guinée Équatoriale ; la prévalence du paludisme étant visible sur de larges zones marquées par un réseau de mobilités qui s’étend depuis l’embouchure des grands fleuves (Bandama, Volta, Niger, Sanaga et Congo) jusqu’à leurs arrière-pays. Observez sa densité sur quasiment tout le parcours du fleuve Niger ou de la Sanaga par exemple. Les capitales et grandes villes ne sont pas en reste, avec des effectifs notables qu’elle polarise à Yaoundé et Douala, Porto-Novo, Kaduna et Kano, Ouagadougou, mais aussi et plus à l’ouest : Abidjan, Bamako, Djourbel et Dakar.
Références :
Sorichetta, A., Bird, T., Ruktanonchai, N. et al. Mapping internal connectivity through human migration in malaria endemic countries. Sci Data 3, 160066 (2016). [https:]
Sorichetta A. et al. Data Descriptor Mapping internal connectivity through human migration in malaria endemic countries. Sci Data 3, 160066 (2016). [https:]
World Population data Hub : Migration flows Africa
Notes : Ces deux cartes ont été éditées en sortie d’Arabesque avec un logiciel de retouche d’images, pour le seul ajout des textes. Elles ne présentent pas de légende ni des nœuds et ni des liens, j’en suis consciente. Arabesque ne sait pas encore dessiner correctement à mon sens les légendes. Un verrou technique que nous essaierons de dénouer prochainement.
Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.
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10:54
Agroclimat2050, un outil pour prévoir l'impact des événements météorologiques sur la production agricole
sur Cartographies numériquesSerge Zaka (sergezaka.bsky.social), qui est ingénieur agronome et docteur en agroclimatologie, s'est fait connaître en tant que lanceur d'alerte sur les impacts du changement climatique sur la production agricole. Il a créé le site Agroclimat2050 (agroclimatologie.com) qui entend devenir le premier service cartographique agroclimatique de France.
L'outil « gratuit, sans compte et ouvert à tous » vise à cartographier les risques agroclimatiques. Il propose actuellement les pertes de fleurs dues au gel, à une résolution de 1,3 km² sur toute la France, et de 5 à 12 km² sur l’ensemble de l’Europe. La pomme et la mirabelle ont également été ajoutés. A terme, d'autres cultures et arbres fruitiers vont rejoindre la danse. Les données sont issues du modèle ARPEGE (Météo-France) et de l'opendata du gouvernement français. Les prévisions s'appuient également sur les données des modèles de prévisions numériques Global Forecast System (GFS/NOAA) et AROME (Météo-France).
À terme, le site proposera :
- L’accessibilité des parcelles agricoles
- Des indices de stress thermique pour une dizaine d’animaux d’élevage
- Des indices de développement pour plusieurs maladies et ravageurs
- L’échaudage des céréales et le stress thermique et hydriques pour toutes les grandes cultures.
- La vitesse de croissance des légumes potagers, en irrigué ou non ou des grandes cultures.
- Les cumuls de degrés-jours pour toutes les espèces agricoles en France
Il s’agit encore d’un prototype. « Soyez indulgents : ce projet est entièrement autofinancé, développé avec mes propres moyens, au service du monde agricole ». Ces prévisions ne doivent pas être utilisées pour la protection des biens et des personnes. En aucun cas la responsabilité de leur auteur ou d'Agroclimat2050 ne pourrait être engagée. Ainsi, Agroclimat2050 souligne que ses prévisions sont informatives et ne remplacent pas les informations officielles des services météorologiques nationaux.
[Surprise] Une révolution dans le paysage agricole : voici le 1er service cartographique agroclimatique de France ! agroclimatologie.com Cela fait un an que je travaille, en toute discrétion, sur un outil GRATUIT, SANS COMPTE, OUVERT A TOUS, pour cartographier les risques agroclimatiques. 1/6
— Dr. Serge Zaka (@sergezaka.bsky.social) 6 avril 2025 à 23:51
[image or embed]Pour compléter
Interview de Serge Zaka pour la Chambre d'agriculture de l'Ain.
« Il se consacre à l’étude de l’impact du changement climatique sur l’agriculture, qu’il s’agisse des grandes cultures, du maraîchage, de l'arboriculture, de la viticulture, de l’élevage. Son mot d’ordre : anticiper. Grâce à une approche scientifique rigoureuse, il s’efforce de mieux comprendre et prévoir ces transformations afin d’identifier des stratégies d’adaptation et d’atténuation. L’objectif est clair : préserver une production agricole durable, résiliente et de qualité afin que la France garde son indépendance agricole d’ici 2050. Serge ZAKA répond à nos questions. »Il faut sortir de la politique pansement, court-termiste : pour révolutionner l'agriculture, les pistes de l'agroclimatologue Serge Zaka (FranceInfo).
« Nouvelles cultures, gestion de l'eau, travail du sol : face aux pertes de plus en plus importantes des agriculteurs, l'agroclimatologue Serge Zaka nous présente ses solutions pour faire face au changement climatique dans la région. »Articles connexes
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7:10
Résultats d'enquête dans 125 pays concernant le soutien réel et perçu à l’action climatique
sur Cartographies numériques
Source : Andre, P., Boneva, T., Chopra, F. et al. (2024). Globally representative evidence on the actual and perceived support for climate action. Nature Climate Change, 14, p. 253–259 (article disponible en open access), [https:]]Des chercheurs ont interrogé environ 130 000 personnes dans 125 pays à travers le monde sur le changement et le réchauffement climatique. Ils ont constaté que 89 % des personnes souhaitaient davantage d’action politique pour lutter contre le changement climatique. Comme il s'agit de données déclaratives, l'enquête reflète plus des perceptions que des pratiques. Cette enquête mondiale sur le changement climatique permet malgré tout de remettre en cause la représentation commune selon laquelle l'opinion serait frileuse par rapport à l'action climatique.
Résumé
L'atténuation du changement climatique nécessite une coopération mondiale, mais les données mondiales sur la volonté d'agir des individus restent rares. Dans cette étude, les chercheurs ont conduit une enquête représentative dans 125 pays, auprès d'environ 130 000 personnes. Les résultats révèlent un large soutien à l'action climatique : 69 % de la population mondiale se déclare prête à contribuer à hauteur de 1 % de son revenu personnel, 86 % adhère aux normes sociales pro-climat et 89 % exige une action politique renforcée. Les pays confrontés à une vulnérabilité accrue au changement climatique affichent une volonté de contribuer particulièrement élevée. Malgré ces statistiques encourageantes, on constate que le monde est plongé dans une forme d'ignorance généralisée, où les individus sous-estiment systématiquement la volonté d'agir de leurs concitoyens. Ce décalage de perception, combiné à un comportement individuel coopératif conditionnel, pose des défis pour la poursuite de l'action climatique. Par conséquent, sensibiliser au large soutien mondial à l'action climatique devient crucial pour promouvoir une réponse unifiée au changement climatique.
Un soutien mondial généralisé à l'action climatique (source : Andre et al., 2024).
a, c, e Proportions moyennes mondiales de répondants disposés à contribuer à hauteur de 1 % de leur revenu (a), approuvant les normes sociales pro-climatiques (c) et exigeant une action politique (e). Des pondérations ajustées en fonction de la population sont utilisées pour garantir la représentativité au niveau mondial.
b, d, f Cartes du monde dans lesquelles chaque pays est coloré en fonction de sa proportion de répondants disposés à contribuer à hauteur de 1 % de leur revenu (b), approuvant les normes sociales pro-climatiques (d) et exigeant une action politique (f). Des pondérations ont été effectuées pour tenir compte de la procédure d'échantillonnage stratifié.
Les chercheurs ont conçu cette enquête mondiale sur le changement climatique afin d'obtenir des données représentatives à l'échelle mondiale sur la volonté d'agir contre le changement climatique. L'enquête a été menée dans le cadre du sondage mondial Gallup 2021/2022 auprès d'un ensemble vaste et diversifié de pays (N =125) en utilisant une méthodologie d'échantillonnage et d'enquête commune (voir la méthodologie). Les pays inclus dans cette étude représentent 96 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), 96 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et 92 % de la population mondiale. Afin de garantir la représentativité nationale, chaque échantillon de pays a été sélectionné aléatoirement parmi la population résidente âgée de 15 ans et plus. Les entretiens ont été menés par téléphone (courant dans les pays à revenu élevé) ou en face à face (courant dans les pays à faible revenu), avec des numéros de téléphone ou des adresses tirés au sort. La plupart des échantillons nationaux comprennent environ 1 000 répondants, et l'échantillon mondial comprend un total de 129 902 personnes.
Les données de l'Enquête mondiale sur le changement climatique sont disponibles à l'adresse [https:]] . Les références et la documentation des données externes et propriétaires, telles que celles du sondage mondial Gallup, sont disponibles dans les Informations supplémentaires.
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8:51
Atlas de l'architecture scolaire de La Réunion
sur Cartographies numériques
En partenariat avec la DAC-Réunion et le laboratoire ICARE (Université de La Réunion), nous avons le plaisir de mettre en ligne un Atlas de l'architecture scolaire de La Réunion.
1) Histoire du bâti scolaire à La RéunionLa démocratisation de la fréquentation scolaire à La Réunion s'inscrit dans un processus au long terme qui débute avec les premiers effets de la départementalisation de mars 1946 et les politiques de « rattrapage » menées à partir des années 1960. L'augmentation massive de la population scolaire s'accompagne de la nécessité de favoriser l'accueil des élèves et donc de prévoir la construction de bâtiments spécifiquement dédiés à l'enseignement. L'île étant très largement sous-équipée en infrastructures scolaires au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les autorités utilisent le plus souvent des expédients, comme la construction de classes « semi-provisoires » à coût réduit de type « Éclair », avant de pouvoir envisager leur mise aux normes, d'abord de manière timide, puis plus exclusivement à partir des années 1970-1980. Divers fonds et crédits sont alors mobilisés pour stimuler une expansion rapide du système éducatif de l'île. Comme en métropole, cette mise aux normes des bâtiments scolaires a été pensée pour mieux contrôler les coûts grâce à l'industrialisation de la production d'éléments de construction. Pour répondre à ce besoin pressant, des instructions sont établies afin de mettre en œuvre des programmes de construction répondant à des normes précises conçues sous la forme de plans d'écoles et de modèles de constructions destinés à en faciliter l'exécution.
Les choix architecturaux résolument novateurs adoptés à partir des années 1950-1960 sont à mettre en lien avec l'influence de quelques cabinets d'architectes métropolitains qui s'adaptent par l'intermédiaire d'architectes réunionnais des normes architecturales pensées pour l'hexagone. La construction à partir des années 1960 de deux importantes cités scolaires à Saint-Benoît et à Saint-Denis entérine l'adoption de principes architecturaux uniformes, mettant l'accent sur une utilisation maximale de la préfabrication, tout en jouant avec les motifs des façades, la superposition de galeries ouvertes et de salles de cours traversantes, la fonctionnalité étant recherchée pour les divers espaces.
Ces évolutions illustrent l'influence des mouvements architecturaux résolument modernes. Les bâtiments sont conçus en fonction de leur utilité et de leur destination, avec une attention particulière accordée à l'efficacité. La simplicité est envisagée comme une esthétique moderne. L'utilisation de nouveaux matériaux tels que le béton ou l'acier est privilégiée. Une attention particulière est accordée à la luminosité naturelle et à la connexion visuelle avec l'environnement. Les espaces intérieurs sont conçus selon des plans libres, souvent dépourvus de murs porteurs, offrant une flexibilité dans l'organisation de l'espace. Enfin, les toits plats ou terrasses sont exploités.
Malgré les difficultés d'approvisionnement en matériaux modernes, l'inadéquation de certaines modalités des structures au foncier et des ouvrants aux conditions climatiques, ces nouvelles normes architecturales ont été largement dominantes à La Réunion jusqu'aux années quatre-vingt où les projets moins génériques s'ouvrent quelque peu à la diversité des styles en vue d'une adaptation plus poussée au contexte. Les questions liées à l'hygiène et à la santé des élèves ont pu guider un certain nombre de choix. De même, la question des enseignements est parfois évoquée pour expliquer la présence d'espaces dédiés à certaines disciplines ou encore l'intégration de nouvelles normes technologiques dans les apprentissages. Pourtant, il semble bien que le moteur de cette inflation normative soit purement financier et économique. Un autre constat montre que la normalisation reste par bien des points identiques à celle exploitée pour les établissements en métropole mais s'inscrivent dans une temporalité bien spécifique. Pensées pour des établissements dans des contextes territoriaux et politiques bien différents, les normes architecturales appliquées à La Réunion ont nécessité de nombreuses adaptations de la part des responsables locaux et certaines adaptations de la part du législateur.
Sources des données (dont images) : Étude d'identification d'édifices scolaires et universitaires remarquables construits à La Réunion entre les années 1920 et 1990, commandée par la DAC-Réunion et réalisée par l'agence Bruno Decrock.
2) Mode d'emploi de l'Atlas en ligne
Depuis la page d'accueil du site, vous pouvez filtrer les données par "type d'établissement" puis "voir l'échantillon des exemples architecturaux illustrés". Il est possible de cliquer directement sur un établissement de votre choix sur la carte interactive.
L'Atlas permet de zoomer sur l'environnement de l'établissement à l'échelle du quartier et de faire apparaître sa fiche (notice historique et description détaillée des bâtiments). Des vues au sol ainsi que des plans d'établissements sont présentés dans les différentes notices.L'Atlas de l'architecture scolaire de La Réunion s'inscrit dans le cadre du projet GEORUN - Matériaux pour une géographie de l’école réunionnaise, porté par l'Institut coopératif austral de recherches en éducation (Icare, EA 7389) au sein de l'université de La Réunion. Il fait partie de l'Atlas des territoires éducatifs à La Réunion.
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20:17
Cartographie de la qualité des données d'enquêtes dans 33 pays d'Afrique subsaharienne
sur Cartographies numériquesSource : Seidler, V., Utazi, E.C., Finaret, A.B. et al. (2025). Subnational variations in the quality of household survey data in sub-Saharan Africa. Nature Communications, 16, 3771, [https:]]
On suppose souvent que les enquêtes nationales auprès des ménages sont uniformes et de bonne qualité. Une nouvelle étude révèle d’énormes différences infranationales dans la qualité des données dans 35 pays d'Afrique. L'étude, publiée dans Nature Communications, analyse les données géocodées à une résolution de 5 km. Elle met en lumière des défis pour l'élaboration des politiques de santé et de développement. Les chercheurs se concentrent sur trois types d’erreurs de données : l'âge incomplet (mois ou année de naissance manquant), l'âge cumulé (âges se terminant par 0 ou 5), les données manquantes ou invraisemblables sur la taille des enfants. Ce sont des indicateurs largement utilisés qui garantissent la qualité des données. À l'aide de modèles géostatistiques, ils ont cartographié ces indicateurs à haute résolution spatiale. Ils ont ensuite agrégé les résultats aux niveaux régional et national, pondérés par la population. Les résultats montrent une variation extrême au sein d'un même pays. Par exemple, au Nigéria, la répartition par âge entre 2006 et 2019 variait de 25 % à plus de 60 % selon les districts. Au Tchad, les données manquantes sur l'âge variaient de 8 % à plus de 90 % selon les régions. Une découverte majeure : la qualité des données se dégrade à mesure que l’on s’éloigne des zones habitées. Dans les zones rurales et reculées, les données manquantes, les mesures imprécises et autres erreurs deviennent beaucoup plus fréquentes.
Des données de mauvaise qualité peuvent induire en erreur les décideurs politiques, entraîner une mauvaise allocation des ressources et ne pas permettre de saisir les véritables besoins des populations isolées. À défaut d'identifier ces problèmes, les interventions risquent de manquer leurs objectifs. Les chercheurs proposent un outil de visualisation en ligne pour analyser la qualité des données en Afrique. Cet outil aidera les utilisateurs à évaluer les risques et à ajuster leurs analyses en conséquence.
Lien vers l'application cartographique :
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17:23
(im)ports (ex)ports pendant la pandémie de 2020
sur Carnet (neo)cartographiqueLa carte (im)ports (exports) illustre la persistance du mouvement des transport de marchandises par voie maritime, pendant la pandémie de 2020. Réalisée avec Nicolas Lambert, elle est publiée dans le Chapitre Flux must go on ! La circulation en trompe l’œil des marins de commerce de l’Atlas des migrations de Migreurop (2022).
Elle mobilise la superbe projection dite de Spilhaus, du nom de son créateur, Athelstan Frederick Spilhaus (1942), un géophysicien et océanographe États-unien d’origine Sud-africaine, qui combina en réalité deux projections : celle de Ernst Hammer et celle d’August Heinrich Petermann. La carte étant focalisée sur les espaces maritimes mondiaux, elle apparaît particulièrement adaptée à la représentation du transport maritime.
(im)ports (ex)ports
Crédit : Brigade d’interventions cartographiques, Migreurop (2022)
Plusieurs partis pris s’articulent sur cette carte, parmi lesquels la vision de la zone d’étude. A l’instar de tous les phénomènes mondialisés, il est intéressant d’adapter le choix de la projection cartographique au sujet, en l’occurrence d’utiliser des versions alternatives aux projections usuelles ( voir ici et là), si besoin, qui permettent de les représenter plus efficacement.
C’est le cas de la cartographie des mouvements des transports maritimes, dont le cœur du sujet (de la matrice de flux, donc) consiste à représenter des circulations, ainsi que leurs effets sur les marges de l’espace d’étude, à savoir les ports. C’est pourquoi il devient intéressant d’utiliser une projection (re)centrée sur le sujet, qui permet de visualiser clairement ces circulations avant leur effets sur la différenciation des lieux d’origine et de destination. D’une part, parce qu’elles font la part belle à l’espace maritime, qui est la zone d’intérêt de ces mouvements, de l’autre parce qu’elles modifient la vision cardinale usuelle du monde, celle européo-centrée, en ôtant à l’Europe de l’Ouest sa position sommitale sur la carte.
La cartographie reprojetée en Spilhaus focalise ainsi l’attention visuelle sur les mers et océans, centrées sur le Pôle sud, reléguant les ports en périphérie. Elle permet de montrer l’importance du trafic conteneurisé réalisé en 2020 et son inéluctabilité, c’est-à-dire au moment où le Monde entier était censé être cloué au sol, en raison de la pandémie mondiale.
En savoir plus …
Référence :Claire Flécher, Françoise Bahoken et Nicolas Lambert, 2022, Flux must go on ! La circulation en trompe l’œil des marins de commerce, in Migreurop (collectif), Atlas des migrations dans le monde, Armand Colin, pp. 82-83.
Billets liés :
Françoise Bahoken (2022), L’atlas des migrations dans le monde, Carnet de recherches Néocartographiques
Françoise Bahoken (2022) Cartographier le commerce maritime mondial vers 1940, Carnet de recherches du groupe fmr.
Françoise Bahoken (2021) Géo-graphie des circulations maritimes, Carnet de recherches Néocartographiques.
Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.
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16:05
Cartes et données sur les élections fédérales de 2025 au Canada
sur Cartographies numériques
Donné largement perdant suite à la démission de Justin Trudeau, le Parti libéral a remporté les élections législatives anticipées au Canada le lundi 28 avril 2025. La formation du Premier ministre Mark Carney est assurée d'avoir assez de sièges pour former un gouvernement. Elle n'obtient en revanche pas la majorité à la Chambre des communes. Au terme d’une campagne dominée par les tensions entre le Canada et les Etats-Unis, les libéraux de Mark Carney disposent finalement de 169 sièges, soit 3 de moins que nécessaire pour pouvoir gouverner seuls. Cela représente cependant 9 élus de plus que lors des élections de 2021, une forme de vote utile ayant joué à leur avantage.
S’ils font mieux que lors des précédentes législatives avec 25 élus de plus, les conservateurs sont très nettement en deçà des résultats que leur promettaient les sondages avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump. Leur avance est allée jusqu’à 25 points sur les libéraux de Justin Trudeau, qui a passé la main à Mark Carney au début du printemps. Le chef de l’opposition conservatrice, Pierre Poilievre, a même perdu son siège dans la bataille, devancé de 5 points par son concurrent libéral.
Autres perdants, le Bloc québécois, qui chute de 10 sièges, et surtout le parti de gauche NPD qui perd près des trois quarts de ses élus et se retrouve avec 7 députés seulement au Parlement. Le vote utile a largement joué en la défaveur de ces deux partis. Au Québec, par exemple, le Bloc québécois a perdu 10 sièges, le parti libéral en a gagné 9. Les élus conservateurs sont majoritaires dans l’ouest du Canada, notamment en Alberta, où ils récoltent 34 sièges sur 37. Alors qu’à l’est, le Québec notamment reste un bastion partagé entre les Libéraux et le Bloc québécois, les conservateurs ne remportant que 11 sièges sur 59.La campagne électorale a oscillé principalement autour des enjeux économiques (coût de la vie, droits de douane américains et visées expansionnistes du président des États-Unis), de la pénurie de logements, de l'imposition de la taxe carbone. Il s'agit de la quatrième fois consécutive que le Parti libéral remporte ces élections après celles de 2015, 2019 et 2021, et la troisième fois qu'il forme un gouvernement minoritaire.I) Représentation et analyse des résultats dans les médias
« Les résultats des élections fédérales en direct » (Le Devoir).
« Canada : le résultat des élections législatives en chiffres et en cartes » (Libération). Avec une carte animée qui rapporte les territoires (en figurés surfaciques) à chaque élu par circonscription (en figurés ponctuels). Le Canada étant un très grand pays, la cartographie par aplats ne convient pas réellement.
« En cartes et en graphiques, voici où s’est jouée l’élection » (Radio Canda Info). Le paysage électoral au Canada est désormais un peu plus rouge et un peu plus bleu, mais moins orange. Survol des résultats des élections fédérales, région par région avec carte interactive comparant les résultats 2025 par rapport à 2021.
« Au Canada, Mark Carney et le Parti libéral remportent les élections législatives, mais échouent à obtenir la majorité absolue » (Le Monde).
« Résultats en direct des élections fédérales canadiennes de 2025 : victoire des libéraux ». Avec un cartogramme représentant les circonscriptions sous forme géométrique et une série de cartes montrant par des flèches les évolutions (The New York Times).
« Ce que les résultats des élections canadiennes signifient pour les Canadiens, Trump et les tarifs américains ». Les électeurs ont élu Carney malgré les menaces de Trump (The Washington Post).
« Les Canadiens votent lors d'élections éclipsées par les tarifs douaniers et les menaces d'annexion des États-Unis » (CNN).
« Ce ne sont pas les territoires, mais les gens qui votent » (MapPorn)
Land Doesn't Vote: Canadian Edition
— Brilliant Maps (@BrilliantMaps) April 30, 2025
Source: [https:]] pic.twitter.com/0NEr29gCu2II) Cartes et données à télécharger
Fonds de cartes vectoriels des circonscriptions électorales fédérales (mises à jour en 2023) pour usage dans un logiciel de cartographie ou un SIG (Open.canada.ca).
Cartes et descriptions des limites des circonscriptions (Elections.ca) avec résultats à télécharger par circonscriptions électorales.
La nouvelle carte électorale décortiquée (LaPresse.ca). Les Canadiens ont élu cinq députés de plus le 28 avril 2025. Tous les 10 ans, la carte électorale doit être redessinée. L’exercice a été fait après le recensement de 2021. L'article présente les principaux changements provoqués par ce passage de 338 à 343 sièges (voir cette carte pour comparer le découpage 2013 et 2023).
Élections fédérales canadiennes de 2025 (Wikipédia).
Carte des résultats de l'élection fédérale de 2021 pour pouvoir faire des comparaisons (ElectionsetDemocratie.ca).
Cartes et graphiques des élections au Canada depuis 1980 (election-atlas.ca).
Pour compléter
« Canada : un modèle en question » (France Culture). Au Canada, la campagne électorale des élections fédérales du 28 avril 2025 a questionné les piliers d'un pays contraint de se remettre en question. Une série d'émissions de Radio France consacrées au contexte politique des ces élections fédérales au Canada :« Un boycott canadien » (The New York Times). Depuis que le président Trump a intensifié son hostilité envers le Canada, le nombre de passages frontaliers a chuté.
Lien ajouté le 4 juin 2025
Articles connexeshere's a look at swings from 2021 to yesterday pic.twitter.com/8BCiTnrW8u
— matt mohn (@mattmxhn) April 30, 2025
Elections fédérales au Canada : l'intérêt de représenter les résultats électoraux sous forme de cartogrammes
Publication de cartes politiques et physiques en open data sur le site du Gouvernement du Canada
La carte, objet éminemment politique : quand Trump dessine sa carte du monde
Cartographie électorale, gerrymandering et fake-news aux Etats-UnisCartographie des résultats à la présidentielle de 2024 aux États-Unis
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BIOMASS, the third launched satellite mission designed at CESBIO !
sur Séries temporelles (CESBIO)
After SMOS in 2009, and VENµS in 2017, the CESBIO laboratory is very proud to see its third proposed mission, Biomass, reach orbit. As always, it has been a long journey from the idea, at the beginning of the century, to the selection in 2013 as the seventh Earth Explorer Mission by ESA, to the […]
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[La Minute GeoRezo] GeoDataDays 2025
sur Géoblogs (GeoRezo.net)<p style="text-align: left;"><a href=" [https:] class="alignleft size-full wp-image-4709" src=" [https:] alt="banniere-site-gdd25-1280x200" width="900" height="140" /></a></p> <br> La 8ème édition des <a id="m_3178415369395574577OWAf9a750ae-e1cb-3cd2-c294-26c22f884674" title=" [https:] href=" [https:] target="_blank" data-saferedirecturl=" [https:] tiendra les 10 et 11 septembre au Parc Chanot de Marseille. L'<a href=" [https:] nous fait le plaisir de nous compter parmi les sponsors "associations" et nous serons ravis de vous retrouver sur notre petit stand, avec au moins Clément et Bruno. <br> <br> Après la Normandie (2018), les Hauts-de-France (2019), l'Occitanie (2020), l'Auvergne-Rhône-Alpes (2021), la Nouvelle-Aquitaine (2022), le Grand Est (2023) et les Pays de la Loire (2024), il est temps d'aller gouter la bouillabaisse ;) <br> <br> Il reste quelques régions à découvrir dans les prochaines années, mais si l'on met de coté les DOM, il en reste seulement 4 depuis <a href=" [https:] dernière réforme territoriale</a>. <br> <br> Au plaisir de nous retrouver en septembre!
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5:31
Cartographie de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis
sur Cartographies numériquesSource : Kenny Stancil, Carly Fabian (2025). Mapping the Home Insurance Crisis, Revolving Door Project (RDP). Article et cartes en open source mises à disposition par le projet Revolving Door et Public Citizen .
« Cartographier la crise de l'assurance habitation » propose une série de cartes et de tableaux interactifs pour aider à comprendre la crise de l'assurance habitation, alimentée par le changement climatique.
Partout aux États-Unis, les ménages sont confrontés à un coût nouveau et inattendu lié au changement climatique : une flambée des primes d’assurance habitation, ainsi que des non-renouvellements et des annulations de polices d'assurance. Des conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes et intenses augmentent les pertes liées aux catastrophes. Le secteur de l’assurance, mal préparé malgré sa connaissance du changement climatique depuis des décennies, s’efforce de répercuter ces coûts sur le public. Sans intervention, les conséquences pour les ménages pourraient déclencher une crise financière, avec une hausse des coûts d’assurance et des saisies immobilières.
La carte interactive a été élaborée à partir des données publiées par le Bureau fédéral des assurances du Trésor. Elle révèle l'ampleur de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis, selon sept indicateurs de disponibilité et d'accessibilité financière :
1) les taux de non-renouvellement,
2) les taux d'annulation pour non-paiement,
3) les autres taux d'annulation,
4) les taux de fréquence des sinistres,
5) les montants moyens des sinistres,
6) les ratios de sinistres payés
7) les primes moyennes par code postal à travers le pays de 2018 à 2022.Niveau de crise de l'assurance habitation selon sept indicateurs de disponibilité et d'accessibilité
financière de 2018 à 2022 (source : Revolving Door Project)Utilisez le menu déroulant en haut à droite de la carte pour choisir l'un des indicateurs. Comparez les années avec la barre chroologique en haut à gauche. Pas de données disponibles pour le Texas. Informations partielles pour sept autres États.
Les résultats montrent que l'assurance habitation est de moins en moins disponible et de plus en plus chère à travers le pays. Ces données couvrent la période 2018-2022 et incluent des informations sur les assurances habitation souscrites par des particuliers auprès de 330 compagnies d'assurance. Avec près de 250 millions de polices, elles couvrent environ 80 % du marché concernant 33 000 codes postaux. Afin de protéger la vie privée des assurés et des assureurs, la FIO n'a pas inclus dans les données publiées les données des codes postaux comptant moins de 10 assureurs ou moins de 50 polices d'assurance en vigueur.
Environ un mois avant la publication du rapport de la FIO, la commission sénatoriale du budget, dirigée par Sheldon Whitehouse (démocrate), a publié un rapport comprenant des données originales sur les taux de non-renouvellement dans les comtés américains de 2018 à 2023. Ces données incluent des données nationales sur les taux de non-renouvellement à l'échelle des comtés provenant de près d'une vingtaine de compagnies, couvrant 65 % du marché national de l'assurance habitation. Elles révèlent que les taux de non-renouvellement augmentent rapidement dans tout le pays, et que les comtés les plus exposés au risque climatique connaissent les hausses les plus rapides.
Taux de non-renouvellement au niveau des comté de 2018 à 2023 (source : Revolving Door Project)
Les futures collectes de données devraient être élargies afin de couvrir toute l'ampleur de la crise. Il est particulièrement important de documenter l'impact sur les locataires, qui paient des loyers plus élevés, tout comme les données sur la disponibilité des assurances pour les bailleurs sociaux, dont beaucoup peinent actuellement à trouver une couverture. Des données plus détaillées, idéalement à l'échelle des secteurs de recensement, permettront d'analyser l'accessibilité financière et la disponibilité des assurances pour des groupes démographiques particuliers. Les données sur l'adéquation des assurances (c'est-à-dire si la couverture d'un assuré est suffisante) deviendront également particulièrement importantes à mesure que davantage d'assurés subiront des pertes.
Pour compléter
Le New York Times a consacré une série d'articles sur le sujet, avec des cartes très intéressantes :
- « De plus en plus d'Américains, au risque de se ruiner, abandonnent leur assurance habitation ». C'est le cas dans les comtés les plus touchés par les incendies de forêt et les ouragans
- « Les assureurs abandonnent les propriétaires à mesure que les chocs climatiques s'aggravent ». Sans assurance, il est impossible d’obtenir un prêt hypothécaire ; sans prêt hypothécaire, la plupart des Américains ne peuvent pas acheter une maison
- « Les tarifs d'assurance habitation aux États-Unis sont largement faussés. Voici pourquoi ». Le changement climatique entraîne une hausse des taux, mais pas toujours dans les zones les plus à risque.
« Les Américains sont confrontés à une crise d'assurabilité alors que le changement climatique aggrave les catastrophes – un aperçu de la façon dont les compagnies d'assurance fixent les tarifs et la couverture » (The Conversation).
« Un système d'assurance qui prend l'eau » (France-Culture). Depuis fin 2022, l’assurance climatique et la réassurance se trouvent en situation de crise. Les acteurs de l’assurance-dommage, qui se trouvent aux avant-postes de la finance, n’avaient pas vu ni prévu le fait qu’ils seraient confrontés à autant de catastrophes.
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Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux
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9:47
[Le blog SIG & URBA] Petite introduction à l’IA
sur Géoblogs (GeoRezo.net)L'Intelligence Artificielle est LE sujet du moment pour les collectivités qui essayent de prendre le train en route le plus tôt possible, question de ne pas être dépassées dès les premiers tournants ! <br> <br> Je vais essayer ici de balayer le sujet à partir de ce que j'en ai compris et avec les mots qui me permettent de m'approprier le sujet, à partir de mon profil d'urbaniste, géomaticienne, data-analyst et chef de projet … Autant d'informations à préciser dans un "bon prompt". <em>Je m'appuie sur une présentation faite par Pascal Chevallot dans le cadre d'un séminaire interne (ancien participant du groupe de travail national sur la dématérialisation des documents d'urbanisme, aujourd'hui spécialiste de ces questions et intervenant au CNFPT) et les nombreux échanges qui peuplent les réseaux sociaux.</em> <br> <br> <h2>L'IA n'est pas nouvelle</h2> <br> <strong>I comme Intelligence ? </strong>Le terme Intelligence est ici plutôt issu de l'anglais où il correspond plutôt au traitement de données qu'à l'intelligence tel qu'on l'entend en français. Cette Intelligence, dite Artificielle, permet à la fois de rédiger des textes "comme un humain", de traiter les images pour reconnaître leur emplacement, de traduire des langues, et bien sûr de résoudre des problèmes de toutes sortes. <br> <br> Si l'on définit l'IA comme un système informatique capable de réaliser des tâches nécessitant l'intelligence humaine, capable d'apprentissage et possédant une certaine autonomie, on voit que l'IA n'est pas née en novembre 2022 avec l'ouverture de Chat GPT au grand public. <br> <blockquote><strong>On distingue différents types d'IA :</strong> <br> <ul> <br> <li>l'IA analytique qui fonctionne par déduction logique et permet d'automatiser l'analyse des données, tout particulièrement utilisée en "Business Intelligence" (BI) et en analyse décisionnelle. Elle permet d'analyser des gros volumes de données et facilite l'utilisation de ces données. Elle est notamment utilisée en géomatique pour interpréter des données telles que les données d'imagerie satellitaire.</li> <br> <li>l'IA statistique qui exploite des lois de probabilité et des modèles mathématiques, les fameux "algorithmes" qui retiennent nos comportements sur le web. On parle ici de "Machine Learning".</li> <br> <li>Et l'IA dite générative qui est inspirée du cerveau pour développer ce que l'on appelle un réseau de neurones. Les données sont ici à la fois la source mais également la base pour construire des règles d'apprentissage qui permettent ensuite à l'IA d'acquérir une certaine autonomie. Tous ces éléments se combinent dans un gigantesque millefeuille que l'on appelle le "Deep Learning" ou apprentissage profond qui utilise ces réseaux de neurones pour résoudre des tâches complexes qui vont bien au-delà des simples questions posées jusqu'alors sur internet.</li> <br> </ul> <br> </blockquote> <br> <h2>La révolution de l'IA générative</h2> <br> Le développement à grande vitesse de l'IA générative depuis 2018 marque les esprits car ça devient une technologie accessible au grand public, utilisant notre propre langage dit "naturel". <br> <br> Ces IA traitent un grand nombre de données pour constituer leur base de connaissance et pour tester leurs règles d'apprentissage. Elles nous font passer dans l'ère de la "très BIG DATA". Toutes les données en entrée et leurs relations, y compris dans le domaine complexe du langage (on parle ici de LLM Large Langage Model), sont ensuite codées en langage informatique. <br> <blockquote>L'IA s'immisce partout <br> <ul> <br> <li>IA pour l'accessibilité : Sonar vision, neuralink, traduction en temps réel</li> <br> <li>IA dans les transports : véhicules autonomes, optimisation du trafic, maintenance prédictive</li> <br> <li>IA pour l'environnement : prévisions climatiques, suivi de la biodiversité</li> <br> <li>Jumeaux numériques : une représentation de l’espace géographique en version numérique telle que développée en géomatique, une technique qui vient du monde de l'industrie avec des maquettes numériques qui permettent de simuler avant de produire à grande échelle.</li> <br> </ul> <br> </blockquote> <br> <h2>Le prompt parfait</h2> <br> Les publications pullulent en la matière. On peut retenir qu'il est essentiel de définir le "persona" c’est-à-dire de bien décrire qui est le demandeur : domaine d'activité, débutant ou confirmé, etc …. Il est utile de compléter avec des éléments de contexte comme les outils utilisés et, bien sûr, préciser la tâche demandée avec son niveau de précision et même ses caractéristiques comme le style demandé. Tout bêtement, préciser son pays permet de ne pas avoir une réponse qui est inspirée d'un modèle anglo-saxon ! Je pense à cette discussion sur le GeoRezo concernant les salaires des géomaticiens : <a href=" [https:] les salaires en géomatique et SIG peuvent-ils aller à l'avenir ?</a>. <br> <br> Il peut être intéressant de construire une bibliothèque ressource de ces éléments de prompt. Des “prompts” qui, finalement, consistent à bien décrire son besoin comme on rédigerait un cahier des charges ? Il nous faut apprendre à converser avec les systèmes d'IA, leur demander des précisions ou des modifications dans la réponse. Voilà donc une nouvelle compétence à développer ! En attendant que bientôt ces systèmes n'aient même plus besoin d'une description précise pour parfaitement répondre à nos questions ? <br> <br> <h2>AI Act</h2> <br> Face aux risques qu'engendrent les systèmes d'IA, l'Union Européenne a élaboré un Règlement sur l'Intelligence Artificielle (AI Act) qui est entré en vigueur en août 2024. <br> Ce texte établit des règles harmonisées pour garantir que les systèmes d'IA respectent les droits fondamentaux, les valeurs européennes et les exigences de sécurité. Il repose sur une approche basée sur les risques, catégorisant les systèmes d’IA selon leur impact potentiel, du risque minimal au risque inacceptable. Depuis février 2025, sont interdits les systèmes d'IA présentant des risques jugés inacceptables tels que définis dans ce règlement. Mais dés le 1er niveau de risque, dit minimal, des dispositions sont conseillées comme la mise en place d'une charte. <br> <br> <h2>Les collectivités, an 2</h2> <br> Le sujet de l'IA dans les collectivités est, depuis l'année dernière, devenu un sujet central. On peut néanmoins dire que pour l'instant les exemples de déploiement sont plutôt de l'ordre de l'expérimentation que des solutions parfaitement consolidées. <br> <br> Dans de nombreux cas, les IA mises en place sont plutôt spécialisées, à l'inverse des IA génératives grand public qui sont globales. Cette spécialisation permet à la fois d'être "frugale" avec des champs de compétence limités aux sujets concernés, et respecter les règles de protection des données déjà évoquées en permettant un stockage en "local". <br> <blockquote><strong>Les exemples préfigurés ou déployés dans les collectivités commencent à se développer :</strong> <br> <ul> <br> <li>Un outil professionnel et français d'ores et déjà commercialisé : Délib IA, qui permet d'accompagner l'agent dans la rédaction des délibération en intégrant les éléments propres à chaque collectivité :<a href=" [https:] Accueil - Delibia</a></li> <br> <li>Le projet de jumeau numérique<a href=" [https:] Urba(IA)</a>, porté par la Communauté d’agglomération Paris-Saclay. Ce projet permet de générer des scénarios assistés par 5 modules d’intelligence artificielle en vue de mesurer en temps réel l’impact environnemental des décisions d’urbanisme prises sur le territoire et d'offrir aux Maires un outil pour travailler à une modification de PLU, analyser plus rapidement un permis de construire, ou concerter les habitants sur l’insertion d’un projet dans un quartier.</li> <br> <li>Un chatbot intelligent qui facilite la lecture d'un PLU en combinant plusieurs "agents" spécialisés en juridique, en urbanisme, ...</li> <br> <li>Dans le domaine de l'accueil et information du grand public, le Syane en Haute-Savoie a mis en place un outil "Expé’IA" permettant de faciliter l'orientation des publics.</li> <br> </ul> <br> Et toutes les réutilisations d'information permettant de rédiger des articles ciblés, de créer une vidéo de synthèse, de rédiger rapidement des communications en situation de crise</blockquote> <br> Un projet dans une collectivité peut démarrer par une première étape de "sourcing", permise par la commande publique, en s'appuyant sur des partenariats avec d'autres collectivités et avec l'environnement universitaire et de recherche. Au delà des fonctionnalités attendues, il paraît important d'intégrer une série de questions et de fondamentaux : <br> <ul> <br> <li>Les données sont-elles sensibles ?</li> <br> <li>Où sont stockées les données ?</li> <br> <li>Quel niveau de risque au sens de l'AI Act ?</li> <br> <li>Comment documenter toute la démarche ? Comment intégrer l'humain à la fois pour construire le projet, mais également pour en évaluer les impacts ?</li> <br> </ul> <br> ... en gardant à l'esprit 2 notions fondamentales de l'IA frugale et publique : utilité et confiance. <br> <br> <h2>Les défis de l'IA</h2> <br> Ce développement à très grande vitesse de l'IA ouvre des questionnements multiples pour tous les acteurs et encore plus pour les collectivités, soucieuses du développement d'une IA éthique ou "IA de confiance", responsable et conforme aux valeurs du service public : <br> <ul> <br> <li>L'impact environnemental que l'on peut qualifier de "monumental" versus les impératifs de sobriété assignés à notre société devant le dérèglement climatique.</li> <br> <li>l'enjeu de la protection des données personnelles, telle que définie à l'échelle nationale et européenne, et qui est une notion indispensable à nos démocratie. Ce qui entraine des questions sur les outils utilisés, les lieux de stockage et la réglementation applicable à nos données.</li> <br> <li>En corollaire, l'obligation de transparence qui nécessite d'informer l'usager, de conserver des formes de contrôle sur les données, ce qui paraît complexe compte tenu des volumes de données utilisées.</li> <br> <li>L'enjeu humain à la fois du point de vue de l'évolution des emplois, de leur technicité, mais également pour l'impact que pourrait avoir l'IA sur le droit de propriété et la création artistique.</li> <br> <li>Le risque de discrimination, tant l'IA porte en elle de nouvelles potentielles fractures dans nos sociétés. Ce qui peut nécessiter de véritables dispositifs d'accompagnement pour tous.</li> <br> </ul> <br> Tout un programme ! <br> <br> <br> <blockquote><strong><span style="text-decoration: underline"><em>Quelques références</em></span></strong> <br> <br> La définition de l'intelligence artificielle sur Wikipédia : <a href=" [https:] target="_blank"> [https:] <br> <br> Le comparateur d'IA conversationnelles : <a href=" [https:] target="_blank"> [https:] <br> <br> La notion d'apprentissage profond : <a href=" [https:] target="_blank"> [https:] <br> <br> Le règlement européen sur l'IA : <a href=" [https:] target="_blank"> [https:] <br> <br> Le rapport du Sénat "L’intelligence artificielle (IA) va-t-elle révolutionner l’univers des collectivités territoriales ?" : <a href=" [https:] target="_blank"> [https:] <br> <br> Manifeste – Faire de l’IA responsable une doctrine politique partagée - INTERCOMMUNALITES DE FRANCE <a href=" [https:] target="_blank"> [https:] <br> <br> Les vidéos de Pascal Chevallot : <a href=" [https:] target="_blank"> [https:] <br> <br> Webinaire DataGrandEst : IA et data dans les territoires: de quoi parle-t-on? <a href=" [https:] target="_blank"> [https:] <br> <br> Un sujet dédié sur GeoRezo : <a href=" [https:] target="_blank">Partager sa veille sur l’information géographique et l’IA</a></blockquote> <br> <em>Merci à Pascal pour ses apports et à Bruno pour sa relecture attentive.</em>
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Une évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel pour la pêche artisanale
sur Cartographies numériques
Source : Basurto, X., Virdin, J., Franz, N. et al. (2024). A global assessment of preferential access areas for small-scale fisheries. npj Ocean Sustain 3, 56. [https:]] (article sous licence Creative Commons Attribution)Des chercheurs du Marine Geospatial Ecology Lab de l'Université Duke ont co-écrit la première évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel, un outil spatial essentiel mais négligé pour sécuriser l'espace océanique pour la pêche artisanale. L'article, publié en novembre 2024, dans npj Ocean Sustainability, fournit une évaluation mondiale de l'état des zones d'accès préférentiel (ZAP), un outil politique relativement peu étudié pour régir la pêche artisanale. Les auteurs constatent que 44 pays, pour la plupart à revenu faible ou intermédiaire, ont établi un total de 63 ZAP couvrant 3 % de la superficie du plateau continental mondial. L'analyse d'un sous-échantillon ad hoc de douze pays sur trois continents pour lesquels des données étaient disponibles (2016-2017) a révélé que les ZAP soutenaient un volume de captures marines de la pêche artisanale, une valeur débarquée, une pêche pour l'autoconsommation et des espèces plus nutritives que les zones marines situées hors des ZAP. Cette évaluation préliminaire suggère que, si elles sont correctement appliquées grâce à une gouvernance partagée avec les pêcheurs et à des pratiques de pêche responsables, des zones océaniques relativement petites pourraient apporter d'importants avantages en termes de sécurité nutritionnelle, d'économie et d'emploi à des millions de personnes vivant dans les zones côtières. Les auteurs proposent un programme de recherche et d'action politique futur basé sur ces conclusions.
Zones d’accès préférentiel par niveau de revenu national de la Banque mondiale avec deux illustrations
au niveau des pays (source : Basurto et al., 2024).Articles connexes
Cartes et données sur l'impact de la pêche sur les écosystèmes marins (Sea Around Us)
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Du 10 au 12 juin 2025 à Aix-en-Provence : formation "savoir utiliser les Fichiers Fonciers"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 10 janvier 2025Une session de formation "savoir utiliser les Fichiers Fonciers" se tiendra du 10 au 12 juin 2025 dans les locaux du Cerema à Aix-en-Provence.Cette session est à destination des bénéficiaires des Données Foncières (Fichiers fonciers et DV3F) et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 12 mai (…)
Lire la suite
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16:16
Café géo de Paris, lundi 19 mai 2025 : « Saint-Marin et les micro-Etats », avec Leopoldo Guardigli et Bruno Fuligni
sur Les cafés géographiquesLundi 19 mai 2025, de 19h à 21h, Café de Flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Les Cafés Géo de Paris invitent Leopoldo Guardigli, ambassadeur de Saint-Marin en France, avec l’historien Bruno Fuligni, spécialiste des micronations et auteur de nombreux livres sur le sujet.
Quel destin pour les micro-Etats dans la mondialisation ? Sont-ils condamnés à être des paradis fiscaux et touristiques ? Saint-Marin, fondé il y a 17 siècles, est la plus ancienne république du monde. C’est un exemple de longévité qui donne des idées pour comprendre comment les micronations peuvent se penser dans le monde aujourd’hui.
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16:15
Café géo de Saint-Malo, samedi 24 mai 2025 : « Détroits et canaux, un système maritime mondial sous tension », avec Laurent Carroué
sur Les cafés géographiquesSamedi 24 mai 2025, de 16h30 à 18h30, salons de l’Hôtel de l’Univers, 12 place Chateaubriand, 35400 Saint-Malo
detroit3
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15:52
Qui sont les 4,6 millions de ménages locataires du parc social en France en 2022 ?
sur Cartographies numériques
Source : En 2022, la moitié des ménages locataires du parc social ont plus de 53 ans, Marine Seilles (Insee Première, n° 2047, avril 2025)Qui sont les 4,6 millions de ménages locataires du parc social (soit 10,5 millions de personnes) en France en 2022 ? Les principaux enseignement de cette étude de l' Insee montrent que :
- Le taux de pauvreté des ménages locataires du parc social augmente : +5 points en 6 ans, alors qu’il reste stable pour les locataires du privé et les propriétaires. En 2022, 34% des ménages locataires du social sont pauvres, contre 21% pour les locataires du privé et 8% pour les propriétaires.
- Les locataires du parc social déménagent moins souvent : 20% des ménages locataires du parc social ont emménagé dans leur logement il y a moins de 2 ans, contre 44 % dans le secteur libre. Cette part diminue entre 2016 et 2022 (-5 points), reflet des difficultés d’accès au parc social.
- Une fois installés, les ménages ont tendance à y rester plus longtemps que ceux qui sont locataires du secteur libre, qui sont souvent plus jeunes et deviennent plus souvent propriétaires dans les années qui suivent. Dans le parc social, les ménages sont plus hashtag#âgés : la moitié des ménages ont plus de 53 ans, contre 42 ans pour les locataires du parc privé.
- La part de ménages locataires du parc social est beaucoup plus élevée dans certaines intercommunalités, notamment en Ile-de-France et dans les Hauts de France. Elle dépasse 40 % dans la communauté urbaine de Creil (47%), de Lens-Liévin (41%) ou encore à Plaine Commune (45 %), contre 16% en moyenne nationale.
Le fichier démographique sur les logements et les individus (Fidéli) est constitué par l’Insee à partir de données fiscales (impôt sur le revenu, taxe d’habitation et taxe foncière). Il permet de décrire les logements ainsi que leurs occupants, en distinguant locataires et propriétaires. Dans Fidéli, les logements sociaux sont identifiés par appariement avec le répertoire des logements locatifs des bailleurs sociaux (RPLS), géré par le Service de la donnée et des études statistiques (SDES). Le nombre de ménages locataires du parc social estimé avec Fidéli (4,6 millions en 2022) et le nombre de logements sociaux occupés issu du RPLS (4,8 millions) diffèrent essentiellement du fait des logements dans lesquels Fidéli n’a pas réussi à localiser un ménage. Il diffère également des effectifs issus du recensement de la population, du fait de différences de concepts, ou de l’enquête Logement. L’étude porte sur les ménages vivant dans un logement ordinaire en France. Les ménages logés gratuitement sont exclus du champ de l’étude. Pour les analyses sur les revenus et le niveau de vie, le champ est restreint aux ménages résidant en France métropolitaine, à La Réunion et en Martinique.Part de ménages vivant dans le parc social en 2022 (Insee Première, n° 2047, avril 2025)
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La carte des plages propices ou non à la baignade en France
sur Cartographies numériques
En France, 80 % des plages sont propices à la baignade, mais les informations sont parfois inexistantes, trop souvent peu visibles et jamais transparentes pour l'utilisateur. En 2024, l'association Eau & Rivières de Bretagne a créé le classement La Belle Plage qui permet de consulter la qualité de l’eau des plages en France métropolitaine et en Corse. En 2025, la carte a été mise à jour avec les dernières données disponibles, permettant de conduire des comparaisons. Ces données diffèrent de celles diffusées par le réseau des ARS qui s'en tient à un classement européen jugé peu efficace pour l'information des baigneurs.
La carte des plages polluées à éviter
Un code couleur de bleu à rouge (et noir pour les non classées, en raison de données manquantes) indique sur la carte l’intensité de la pollution. Les plages classées comme « à éviter » sont des zones soit à forte concentration humaine, soit à forte concentration d’animaux.
Classement des plages en France en 2025 (source : La Belle Plage - Eau et Rivières de Bretagne)Voici l’ensemble des résultats pour 2025 :
- Recommandé : 593 plages, soit 31,98 % d’entre elles
- Peu risqué : 814 plages, soit 43,91 % d’entre elles
- Déconseillé : 364 plages, soit 19,63 % d’entre elles
- À éviter : 83 plages, soit 4,48 % d’entre elles
On observe une dégradation globale sensible de la qualité des plages littorales entre 2024 et 2025. En 2025, 1407 eaux de baignade sont classées « recommandé » ou « peu risqué », soit 75,89 % des plages. En 2024, elles étaient 1445 au total, soit 77,94 %. Cela peut s’expliquer par un été 2024 pluvieux. En effet, les épisodes pluvieux intenses sont souvent à l’origine de dysfonctionnements des systèmes d’assainissement, et du lessivage des bassins versants dans les zones d’élevage, qui entrainent les pollutions vers les eaux de baignade.
Méthodologie et données à télécharger
Les données sont issues au départ des Agences régionales de santé (ARS). Chaque année, entre le 15 juin et le 15 septembre, les ARS effectuent des prélèvements sur les plages pour mesurer la qualité des eaux de baignade. Les plages sont classées suivant une grille européenne : « Excellent », « Bon », « Suffisant », « Insuffisant ». Ce classement, destiné à la comparaison à l’échelle européenne, décrit la qualité moyenne des eaux de baignade (voir la carte proposée sur le site baignades.sante.gouv.fr). Mais, selon l'association Eau & Rivières, ce classement ne reflète pas la réalité des risques sanitaires, information pourtant essentielle pour les baigneurs (voir la méthodologie utilisée par Eau et Rivières).
La directive européenne sur les eaux de baignade exige que les États membres identifient les lieux de baignade dans les eaux douces et côtières et les surveillent pour détecter les indicateurs de pollution microbiologique (et d'autres substances) tout au long de la saison balnéaire qui s'étend de mai à septembre (données 1990-2023 disponibles en téléchargement ou consultables à travers une carte interactive).
Pour la France, les données de rapportage de la saison balnéaire sont disponibles par année sur le site Data.gouv.fr. Les fichiers, mis en ligne depuis 2020, fournissent :
- la liste des sites de baignade (informations générales, origine de l'eau, coordonnées géographiques, etc.);
- les caractéristiques du site de baignade (classement, lien vers le document de synthèse du profil de baignade, etc.) ;
- les informations sur la saison balnéaire et les événements survenus en cours de saison (interdiction de baignade, pollution à court terme, situation anormale, etc.) ;
- les informations sur les résultats d'analyses.
Pour compléter
« Plages polluées : la carte des zones à éviter » (Reporterre)
« Carte des plages : la guerre des eaux est relancée entre Eau et Rivières et l’ARS » (France 3)
« Qualité des eaux de baignade : l'Agence régionale de santé a-t-elle manipulé les chiffres pour améliorer le classement des plages bretonnes ? » (France-Info)
« Évaluation de la fréquentation des plages en Cantabrie. Une approche basée sur l'IA » (Service de cartographie et SIG de Cantabrie)
« Les plages du monde changent à cause du changement climatique : une réflexion verte est nécessaire pour les sauver » (The Conversation)
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6:40
[Équipe Oslandia] Aurélie Bousquet, ingénieur SIG
sur OslandiaPassionnée de sciences en général, Aurélie se dirige vers une école d’Ingénieur en maths appliquées et informatique à l’INSA de Rouen. Elle réalise plusieurs stages dont un stage dans la recherche qui la motive à faire une thèse en recherche opérationnelle à Lyon à l’Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité.
« J’ai travaillé pendant ma thèse sur la construction d’algorithmes de chemins dans les réseaux de transports pour alimenter notamment les guidages GPS. Un sujet sur lequel je travaille toujours aujourd’hui. »
Après sa thèse, Aurélie passe un concours de la fonction publique « Ingénieur des travaux publics de l’État » puis travaille dans différents organismes toujours sur les thématiques transports et aménagement du territoire : DREAL à Lille, Cerema à Lyon puis dans une DDT à Mâcon.
« Pendant cette période de 13 ans, j’ai été amenée à réaliser des études, évaluer l’opportunité des aménagements, animer la communauté technique, développer des outils SIG notamment des plugins QGIS. »
Elle participe d’ailleurs à une formation dispensée par Oslandia
Aurélie fait le choix de la disponibilité pour rejoindre Oslandia en juin 2023 à un poste d’ingénieur SIG.
Son quotidien : le développement de plugins QGIS et la construction d’applications SIG en SQL et Python.
Projets emblématiques- Itineriz avec le calculateur sur la logistique urbaine : un projet développé en amont des Jeux Olympiques et Paralympiques pour orienter les livraisons des véhicules utilitaires dans Paris.
- Contribution à la bibliothèque PgRouting pour développer un algorithme de calcul d’itinéraires plus performant que ceux déjà en place. [https:]]
SQL et Python
PhilosophieFaire simple et léger quand c’est possible !
Oslandia en 1 motOpen source !
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17:39
TP : Entraîner efficacement mon premier réseau de neurones
sur Neogeo TechnologiesAprès avoir appris à créer votre premier réseau de neurones dans l’article Mon premier réseau de neurones et avoir étudié la théorie de l’optimisation d’un modèle dans l’article Optimisation simple d’un réseau de neurones, il est maintenant temps de s’exercer à entraîner efficacement un réseau de neurones !
Pour cela, nous allons reprendre ensemble la création du modèle de l’article Mon premier réseau de neurones. Nous allons effectuer plusieurs entraînements afin de déterminer l’importance du taux d’apprentissage (learning rate) dans l’entraînement d’un modèle. Si vous avez un doute sur la notion de learning rate, l’article Optimisation simple d’un réseau de neurones est là pour vous accompagner.
Préparation du NotebookBien ! Commençons d’abord par toutes les installations et imports dont nous aurons besoin lors de ce TP. Nous utiliserons encore une fois Jupyter pour développer.
On crée un environnement virtuel Python (inutile si vous l’avez déjà créé pour l’article Mon premier réseau de neurones) :
python3 -m venv test_ia
On active l’environnement virtuel Python :
cd test_ia . bin/activate
On installe Jupyter et on le lance :
pip install jupyter jupyter notebook
La dernière commande ouvre automatiquement Jupyter dans votre navigateur. Il vous suffit ensuite de créer un Notebook en allant dans « File » ? « New » ? « Notebook ». Copiez ensuite le code suivant dans le Notebook.
Installations & Imports *1*1 : Cette étape a également été faite dans le premier TP décrit dans l’article Mon premier réseau de neurones.
Il nous faut tout d’abord installer les bibliothèques suivantes :
- Pytorch, une des principales bibliothèques Python pour faire des réseaux de neurones. Ici on n’installe que la version CPU, la version de base fonctionne avec CUDA, la bibliothèque de calcul scientifique de Nvidia, mais celle-ci prend beaucoup de place sur le disque dur, restons frugaux.
- Pandas, la bibliothèque Python star de la data-science, basée elle-même sur Numpy (pour la gestion de listes).
- Matplotlib, pour faire de jolis graphiques.
!pip3 install torch --index-url [https:] !pip install pandas !pip install matplotlib
Une fois les installations effectuées, on peut passer à l’importation de ces bibliothèques ou bien des éléments spécifiques de ces dernières.
import torch import torch.nn.functional as F import pandas as pd import matplotlib.pyplot as plt from random import randint, seed # Nous n'avons pas eu besoin d'installer random car c'est une bibliothèque standard de Python
Tout est maintenant en place pour bien débuter le TP !
Création d’un jeu de donnéesLa première étape pour entraîner notre modèle est de créer un jeu de données adapté à notre problématique sur lequel nous pourrons entraîner notre modèle.
On prend cette fois en exemple un skieur en bas d’une montagne qui remonte la pente jusqu’au sommet de cette dernière.
Par conséquent, il nous faut un jeu de données qui représente la pente de cette montagne pour entraîner notre modèle.
Pour cet exemple, on prendra une pente très simple et linéaire d’équation f(x) = 2x. C’est donc cette fonction, une version simplifiée de l’article précédent, que l’on va utiliser pour créer notre jeu de données.
data = pd.DataFrame(columns=["x", "y"], data=[(x, x*2) for x in range(10)], ) data["x"] = data["x"].astype(float) data["y"] = data["y"].astype(float) # On peut visualiser le jeu de données d'entraînement ci-dessous plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.scatter(data["x"], data["y"], alpha=0.5) plt.title("Jeu de données d'entraînement") plt.xlabel("Position x") plt.ylabel("Altitude y") plt.grid(True) plt.show()
Création de notre modèle
Maintenant que notre jeu de données est prêt, on peut maintenant passer à la création de notre modèle.
On va créer un modèle très simple car notre problématique n’est pas très complexe. En effet, la pente de notre montagne est linéaire, par conséquence, notre modèle n’a besoin que d’une couche de neurones. Pour le créer, on va utiliser PyTotch avec une seed (graine) fixe pour avoir des résultats reproductibles.
Entraînement de notre modèletorch.manual_seed(1337) seed(1337) M = torch.randn((1,1)) M.requires_grad = True print(M)
Notre modèle ainsi que notre jeu de données étant prêts, on peut maintenant passer à l’entraînement de ce dernier.
Pour entraîner notre modèle, il nous manque encore deux variables à définir : epochs et lr.
- epochs (époques) représente le nombre de fois où l’on entraîne le modèle sur un échantillon de données
- lr est l’abréviation de learning rate et représente le taux de mise à jour des poids du modèle lors de la descente de gradient (backward pass ou backward propagation)
Affichage et interprétation des résultatsepochs = 700 lr = 0.1 losses = list() for epoch in range(epochs): # On sélectionne un point de données aléatoire parmi les 10 du dataset # Cela permet de varier les données vues à chaque epoch ix = randint(0, len(data) - 1) x = data.iloc[ix]["x"] y = data.iloc[ix]["y"] # Forward pass y_prevision = M @ torch.tensor([x]).float() # Calcul de la loss (perte) loss = F.l1_loss(y_prevision, torch.Tensor([y])) # Backward pass M.grad = None loss.backward() # Mise à jour du learning rate et de M lr = 0.1 # On conserve le même learning rate M.data += -lr * M.grad # stats : on stocke la loss pour suivre la progression de l'entraînement losses.append(loss.item())
Lors de l’entraînement, nous avons stocké la loss de chaque epoch, on peut maintenant visualiser comment cette loss a évolué au fil de l’entraînement du modèle.
plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.plot(range(epochs), losses, linestyle='-', color='b', label="Loss") plt.xlabel("Epochs") plt.ylabel("Loss") plt.title("Évolution de la loss au fil des epochs") plt.legend() plt.grid(True) plt.show()
On observe que notre modèle converge très vite, mais à tout de même du mal à se stabiliser (l’ampleur des oscillations reste identique tout au long de l’entraînement).
On peut aussi voir l’impact sur les prédictions des données. En d’autres termes, est-ce que les prédictions sont proches de la pente réelle ? Pour cela, il suffit d’appliquer notre modèle entraîné sur le jeu de données initial.
predictions = [] for x in data["x"]: # Pour chaque x du jeu de données original y_pred = (M * x).item() # On applique notre modèle entraîné : y = M * x predictions.append((x, y_pred)) plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.scatter(data["x"], data["y"], alpha=0.5, label="Données réelles") plt.plot([x[0] for x in predictions], [y[1] for y in predictions], label="Prédictions", color='r') plt.title("Données réelles vs Prédictions") plt.xlabel("Position x") plt.ylabel("Altitude y") plt.grid(True) plt.legend() plt.show()
On peut voir que notre modèle fait des prédictions assez proches des données réelles, mais qu’elles ne sont pas tout à fait exactes. Voyons si nous pouvons améliorer notre entraînement.
Entraînement alternatif du modèleAfin d’améliorer les prédictions de notre modèle, on peut essayer de jouer sur le learning rate.
Pour notre premier test, on a utilisé un learning rate élevé (0,1), ce qui signifie qu’à chaque itération, les paramètres (poids et biais) du modèle sont grandement ajustés (ce qui explique les oscillations sur la loss).
On va donc maintenant tenter le même entraînement, mais avec un learning rate faible (0,001).
torch.manual_seed(1337) seed(1337) M = torch.randn((1,1)) M.requires_grad = True print(M) epochs = 700 # On conserve le même nombre d'epochs que pour le modèle précédent lr = 0.001 # On choisit un learning rate plus faible pour voir son impact sur la convergence du modèle losses = list() for epoch in range(epochs): # Échantillon aléatoire ix = randint(0, len(data) - 1) x = data.iloc[ix]["x"] y = data.iloc[ix]["y"] # Forward pass y_prevision = M @ torch.tensor([x]).float() # Calcul de la loss loss = F.l1_loss(y_prevision, torch.Tensor([y])) # Backward pass M.grad = None loss.backward() # Mise à jour lr = 0.001 # On conserve le learning rate faible M.data += -lr * M.grad # stats losses.append(loss.item()) # Prédictions finales pour les comparer avec les données réelles plus tard predictions = [] for x in data["x"]: y_pred = (M * x).item() predictions.append((x, y_pred)) # Visualisation de la loss en fonction des epochs plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.plot(range(epochs), losses, linestyle='-', color='b', label="Loss") plt.xlabel("Epochs") plt.ylabel("Loss") plt.title("Évolution de la loss au fil des epochs") plt.legend() plt.grid(True) plt.show()
On peut observer qu’avec un learning rate faible, le modèle ne converge pas en 700 epochs (on a toujours une pente descendante et pas de plateau).
Un learning rate faible signifie qu’à chaque itération, les paramètres (poids et biais) du modèle sont très peu modifiés. On essaye de faire des petits ajustements sur ces derniers pour converger avec le moins d’oscillations possibles à la fin de l’entrainement.
Donc, pour converger avec un learning faible, il nous faut un nombre supérieur d’epochs, simplement pour laisser le temps au modèle de converger. Par conséquent, on va retenter l’entraînement précédent, mais cette fois, avec 1000 epochs.
torch.manual_seed(1337) seed(1337) M = torch.randn((1,1)) M.requires_grad = True print(M) epochs = 1000 # On augmente le nombre d'epochs pour voir si le modèle fini par converger avec un learning rate faible lr = 0.001 # On conserve le learning rate faible losses = list() for epoch in range(epochs): # Échantillon aléatoire ix = randint(0, len(data) - 1) x = data.iloc[ix]["x"] y = data.iloc[ix]["y"] # Forward pass y_prevision = M @ torch.tensor([x]).float() # Calcul de la loss loss = F.l1_loss(y_prevision, torch.Tensor([y])) # Backward pass M.grad = None loss.backward() # Mise à jour lr = 0.001 M.data += -lr * M.grad # stats losses.append(loss.item()) # Prédictions finales pour les comparer avec les données réelles plus tard predictions = [] for x in data["x"]: y_pred = (M * x).item() predictions.append((x, y_pred)) # Visualisation de la loss en fonction des epochs plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.plot(range(epochs), losses, linestyle='-', color='b', label="Loss") plt.xlabel("Epochs") plt.ylabel("Loss") plt.title("Évolution de la loss au fil des epochs") plt.legend() plt.grid(True) plt.show()
Là, on peut voir qu’avec un learning rate faible (0,001) mais un grand nombre d’epochs (1000), le modèle fini bien par converger.
Mais, est-ce que les prédictions du modèle sont plus justes ? C’est ce que l’on va voir juste après.
plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.scatter(data["x"], data["y"], alpha=0.5, label="Données réelles") plt.plot([x[0] for x in predictions], [y[1] for y in predictions], label="Prédictions", color='r') plt.title("Données réelles vs Prédictions") plt.xlabel("Position x") plt.ylabel("Altitude y") plt.grid(True) plt.legend() plt.show()
Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus, les prédictions du modèle sont bien meilleures avec un faible learning rate !
Entraînement optimale du modèleComme vu précédemment, les entraînements avec un learning rate élevé et un learning rate faible ont tous deux leurs avantages et inconvénients.
D’un côté, un learning rate élevé permet au modèle de converger très vite, mais avec de grandes oscillations, ce qui peut, parfois, dire que la loss ne se stabilise jamais et donc le modèle peut faire de mauvaises prédictions. De l’autre côté un learning rate bas permet d’avoir à coup sûr une loss stable à la fin de l’entraînement, mais avec un grand nombre d’epochs, donc un entraînement plus long et un plus grand coût de calculs.
Pour avoir le meilleur des deux mondes, on va tester d’entraîner notre modèle avec un learning rate adaptatif : élevé initialement pour converger rapidement, puis faible pour stabiliser la loss.
torch.manual_seed(1337) seed(1337) M = torch.randn((1,1)) M.requires_grad = True print(M) epochs = 150 # On repasse à un nombre d'epochs faible lr_initial = 0.1 # On commence à un learning rate élevé pour converger rapidement lr_final = 0.001 # On fini à un learning rate faible pour stabiliser la loss losses = list() for epoch in range(epochs): # Échantillon aléatoire ix = randint(0, len(data) - 1) x = data.iloc[ix]["x"] y = data.iloc[ix]["y"] # Forward pass y_prevision = M @ torch.tensor([x]).float() # Calcul de la loss loss = F.l1_loss(y_prevision, torch.Tensor([y])) # Backward pass M.grad = None loss.backward() # Mise à jour if epoch < 50: lr = lr_initial # Pour les 50 premières epochs, on conserve le learning rate initial (élevé : 0,1) else: lr = lr_final # Passé la barre des 50 premières epochs, on passe à au learning rate final (faible : 0,001) M.data += -lr * M.grad # stats losses.append(loss.item()) # Visualisation de la loss en fonction des epochs plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.plot(range(epochs), losses, linestyle='-', color='b', label="Loss") plt.xlabel("Epochs") plt.ylabel("Loss") plt.title("Évolution de la loss au fil des epochs") plt.legend() plt.grid(True) plt.show()
On observe qu’avec un learning rate adaptatif, le modèle converge très bien et la loss se stabilise en un nombre d’epochs très faible !
Donc le learning rate adaptatif est une meilleure solution (en efficacité et performance) pour entraîner un modèle. Le coût d’entraînement est plus faible et le modèle fait de meilleures prédictions.
Cette fonction d’adaptation est en fait appelée un scheduler et elle sert à ajuster dynamiquement un hyperparamètre de l’entraînement. Dans notre cas l’hyperparamètre est le learning rate donc on parle plus précisément de lr scheduler.
Pour notre lr scheduler, nous avons fait une fonction très simple. En effet, on part avec un learning rate élevé, puis, passé 50 epochs, on passe à un learning rate faible.
Cependant, on pourrait également améliorer cette fonction en adaptant notre learning rate en fonction de la dernière loss calculée (et non l’epoch qui est une variable un peu naïve) : tant que la loss diminue on conserve le learning rate actuel, sinon, on le divise par deux. N’hésitez pas à tester cette version de votre côté si cela vous dit !
ConclusionPour conclure, dans ce TP, nous avons exploré les notions de learning rate et de scheduler, aspects fondamentaux de l’entraînement d’un réseau de neurones.
Grâce à différents entraînements, nous avons observé que :
La backward pass permet d’ajuster les paramètres d’un modèle en minimisant une fonction de loss.
Le choix du learning rate est crucial : trop élevé, la loss est instable ; trop faible, elle devient trop lente.
Un learning rate adaptatif permet d’accélérer la convergence au début et de stabiliser l’apprentissage ensuite.
Il existe plusieurs façons d’adapter le learning rate et les fonctions d’adaptation de ce dernier sont appelées des schedulers.
N’hésitez pas à prendre en main ce TP de votre côté pour bien maîtriser la création et l’entraînement d’un réseau de neurones. Vous pouvez par exemple tester différents learning rate ou lr schedulers pour l’entraînement de votre modèle !
Auteur : Mathilde POMMIER, Neogeo
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10:51
Détournement de Google Maps pour rendre visible les invisibles (Utopia 56)
sur Cartographies numériquesSource : « Quand l'association Utopia 56 pirate Google Maps pour rendre visible les "invisibles" » (Radio France)
L'association "Utopia 56" révèle son opération de communication autour du piratage de Google Maps. Pendant l'été 2024, en marge de l’organisation des Jeux olympiques, des milliers de personnes ont été déplacées vers d’autres villes pour faire place nette. Ces images de sans-papiers, de réfugiés, de travailleurs immigrés sommés de rentrer dans des cars des forces de l’ordre ont été assez violentes à regarder et de nombreuses associations comme Médecins du monde ou Emmaüs ont dénoncé un "nettoyage social". Mais la fête était trop belle, et l’opinion a focalisé son attention sur l’appel du podium, loin du revers de la médaille.
La firme américaine a fini par repérer ce gentil piratage de ses fonctionnalités et a supprimé tous les pin's. Ce grand nettoyage de printemps n’a pas découragé Utopia 56, qui poursuit aujourd’hui cette stratégie de sensibilisation en jouant sur le délai de réactivité, très variable, de la plateforme. Récemment, ce sont de nombreux pin's qui se sont ajoutés du côté de la Gaîté Lyrique pour décrire la violence des expulsions de mineurs isolés.
Ce qui est assez déroutant dans cette action de visibilisation de la précarité, c'est notre regard : accorderait-on plus plus d’importance à un pixel sur une carte numérique qu’à un humain sur le bitume ? Utopia 56 a réussi sa démarche de sensibilisation en utilisant la virtualité désincarnée du numérique pour mieux pointer la déshumanisation de nos sociétés connectées.
Pour en savoir plus
« Trêve hivernale : Utopia 56 détourne Google Maps pour recenser les sans-abris expulsés » (Libération). Sur Google Maps, les «pin's» servent habituellement à identifier des restaurants, des hôtels ou des lieux d'exposition. L’association qui combat le sans-abrisme a utilisé l’application de géolocalisation pour indiquer les lieux où des personnes en situation de grande précarité ont été déplacées de force. Après une première salve de censure par Google, le collectif poursuit son détournement de l’outil.
« Utopia56 - Cartographie des campements parisiens » (Dataforgood.fr).CartoCampement est un outil de cartographie collaborative des campements de personnes exilées à Paris, développé par Utopia 56 en partenariat avec Action Contre la Faim et la Croix-Rouge, pour optimiser l'aide humanitaire et améliorer la coordination entre associations.Articles connexes
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A l'ère numérique, les cartes à punaises ont-elles vraiment disparu ?
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10:54
Matinée avec l’éditeur de la solution Digiforma
sur Makina CorpusEn tant qu’organisme de formation, nous suivons de près l’actualité de l’éditeur de la solution de gestion des formations que nous utilisons depuis plusieurs années : Digiforma.
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4:46
Données sur la localisation et l’accès de la population aux équipements (BPE)
sur Cartographies numériquesDescription des données
L'Insee met à disposition de nouvelles données sur la localisation et l'accès de la population aux équipements, accessibles librement sur data.gouv.fr. Ce jeu de données permet de s’intéresser aux temps d’accès aux équipements, en utilisant comme source principale la base permanente des équipements (BPE). Il fournit, pour chaque carreau de 200 mètres de côté, sa population (issue du dispositif Filosofi) ainsi que la distance et la durée par la route le séparant de son équipement le plus proche, pour chaque type d’équipement de la BPE. Il s’appuie sur le distancier Metric-OSRM, qui permet des calculs de trajets routiers en voiture optimaux, de point à point, avec une grande rapidité d’exécution.
Les données sont mises à jour à chaque nouveau millésime de la BPE. La description complète du jeu de données figure dans la note méthodologique à télécharger. Les bases sont au format parquet, partitionnées selon la région (variable reg). Un exemple de code R montre comment les exploiter à l’aide du package {duckdb}. Dans les publications où elles sont utilisées, il est demandé de citer les sources des données comme suit : "Sources : Insee, base permanente des équipements, distancier Metric-OSRM, © les contributeurs d’OpenStreetMap et du projet OSRM"
Pistes d'utilisation
C'est sur ces données notamment que s'appuie le zonage en bassins de vie, qui constitue un découpage utile pour la compréhension de phénomènes touchant aux territoires ruraux. Les bassins de vie, qu'ils soient urbains ou ruraux, reposent au départ sur la densité de population et sur leur degré d'attractivité en termes d'emplois par rapport aux grandes aires d'attractions urbaine. Au-delà des différences de morphologie, le degré de densité des bassins de vie va de pair avec la diversité des équipements qu’ils offrent. Si les bassins de vie, quel que soit leur degré de densité, disposent de la quasi-totalité des types d’équipement de la gamme de proximité (commerces de bouche, école, bibliothèque, artisans, médecin généraliste, pharmacie, poste, coiffeur, etc.), des écarts un peu plus prononcés les distinguent pour la gamme intermédiaire. En effet, les bassins de vie urbains, denses ou de densité intermédiaire, comportent en moyenne respectivement 35 et 32 types d’équipement de cette gamme sur les 35 qu’elle comporte, contre 28 dans les bassins de vie ruraux. Mais c’est surtout sur les équipements de la gamme supérieure (lycée, hypermarché, gare, médecins spécialistes, établissements de santé, cinéma, etc.) que les écarts entre bassins de vie se creusent : en moyenne, les bassins de vie urbains denses disposent de 45 types d’équipement sur les 47 de cette gamme quand les bassins urbains de densité intermédiaire en proposent 27 et les bassins ruraux seulement 15. Les données issues de la BPE croisées avec les données de répartition de la population permettent de produire des cartes d'accessibilité aux équipements en fonction de leur niveau et de leur distance-temps.
David Lévy, Virginie Mora, Simon Prusse (2023). Le nouveau zonage en bassins de vie 2022 : 1 700 bassins de vie façonnent le territoire national, Insee.
Une autre piste intéressante d'utilisation des données de la BPE est la possibilité de calculer un indicateur de concentration des équipements de proximité dans un rayon donné, afin d'identifier les centralités. Henry Ciesielski propose une carte des zones regroupant au moins 50 commerces et services de proximité dans un rayon de 500 mètres (à télécharger en kmz sur Google Maps). Cette carte fait ressortir les principales centralités urbaines à l'échelle de la France.
Couche géographique représentant les zones comprenant au moins 50 commerces, services de proximité et restaurants dans un rayon de 500 mètres à partir de la base permanente des équipements de 2021 (data.gouv.fr/)
D'autres types d'utilisation de la Base permanente des équipements (BPE) sont à découvrir sur le site Data.gouv.fr : proximité des services de première nécessité, calcul de zone de chalandise, mesure de l'efficacité du programme "Action Coeur de Ville" pour les commerces de proximité, temps d'accès à la grande gare la plus proche de chez soi, proximité des salles de théâtre...
Le site Koumoul propose une carte de la BPE avec la typologie des différents types d'équipements à l'échelle de la France (services aux particuliers, commerces, enseignement, santé et action scoiale, transports et déplacements, sports loisirs et cultures, tourisme).
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Atlas de l'absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne
sur Cartographies numériques
Source : Atlas de l'absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne (Technische Universität Berlin)Plus de 40 000 objets du Cameroun sont aujourd’hui conservés dans les musées publics de la République fédérale d’Allemagne – la plus grande collection au monde. Depuis la période coloniale allemande (1886-1916), ils sont conservés dans les dépôts des institutions et sont rarement montrés ou mis à disposition dans des publications. Les auteurs retracent pour la première fois cette présence invisible du Cameroun dans les musées allemands. Cela permet également de comprendre ce que signifie l’absence de patrimoine culturel pour le Cameroun.
Le projet
La publication est basée sur le projet « Histoire inversée des collections » financé par la Fondation allemande pour la recherche, sous la direction d'Albert Gouaffo (Université de Dschang) et de Bénédicte Savoy (Technische Universität Berlin). L'ouvrage a été présenté lors de la conférence « Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne. Constats et perspectives » du 1er au 3 juin 2023, à la Technische Universität Berlin.
Avec les contributions de :
Mikaél Assilkinga, Berlin/Dschang ; Lindiwe Breuer, Berlin ; Fogha Mc Cornilius Refem (alias Wan wo Layir), Potsdam ; Albert Gouaffo, Dschang ; Dieu Ly Hoang, Berlin ; Yann Le Gall, Berlin ; Yrine Matchinda, Dschang ; Andrea Meyer, Berlin ; Prince Kum'a Ndumbe III., Douala ; Philippe Rekacewicz, Arendal/Wageningen ; Bénédicte Savoy, Berlin ; Sébastien-Manès Sprute, Berlin ; Richard Tsogang Fossi, Berlin/Dschang ; Eyke Vonderau, Berlin.
Un atlas absolument à découvrir
Tous les éléments et résultats de l'enquête sont disponibles dans le dépôt ouvert par l'Université technique de Berlin Inventaires et données de recherche. Un livre issu de cette enquête a été publié en juin 2023, il est disponible en papier, mais il est aussi téléchargeable en pdf en accès libre Atlas der Abwesenheit. Kameruns Kulturerbe in Deutschland ou par chapitres sur le site de l'éditeur. Une traduction en français "L'Atlas de l’absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne" est également disponible.
Pour en savoir plus
« Présence invisible en Allemagne d’un patrimoine absent du Cameroun » (Visionscarto).
« Atlas de l’absence » : une spectaculaire enquête sur le « Cameroun fantôme » en Allemagne (Histoire coloniale). Le site Histoire coloniale revient sur la vision coloniale véhiculée par les musées ethnographiques de l'époque, qui ont longtemps manqué de transparence voire minoré leurs inventaires. Un revirement politique assez récent les a poussés à coopérer avec des chercheur·es externes à leurs institutions, à l’instar du groupe formé entre Dschang et Berlin.
Bénédicte Savoy et Albert Gouaffo, qui ont coordonné l'Atlas, présente les enjeux de cet ouvrage dans le but de rendre visibles ces biens culturels qui ont subi une double invisibilisation, du côté du Cameroun qui en a été séparé pendant plus d'un sicèle et du côté de l'Allemagne où les musées ont peu mis en valeur ces "objets" ou seulement de manière récente. Philippe Rekacewicz propose, sur le site Visionscarto, des cartes rendant compte de ce double processus d'invisibilisation qui a contribué largement à créer un « Cameroun fantôme ».
Pour compléter
« Au Quai Branly, une exposition interroge les conditions de collecte d’objets africains dans les années 30 » (Télérama). Des équipes africaines et françaises ont mené une vaste enquête sur la mission ethnographique Dakar-Djibouti de 1931. Le musée présente 300 des œuvres alors expédiées d’Afrique par la France, et détaille le contexte de leur prélèvement.
« Les Pays-Bas restituent plus de 100 bronzes du Bénin volés au Nigeria » (RFI). Les Pays-Bas ont rendu ce samedi 21 juin au Nigeria 119 sculptures anciennes. Des bronzes du Bénin, volés dans l'ancien royaume du Bénin il y a plus de 120 ans, durant l'époque coloniale.
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Café géo de Paris, mardi 29 avril 2025 : « Littérature et géographie », avec Emmanuelle Loyer et Jean-Louis Tissier
sur Les cafés géographiquesMardi 29 avril 2025, de 19h à 21h, Café de Flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
La géographie n’hésite plus à explorer les territoires les plus divers, notamment en géographie culturelle. C’est ainsi qu’un regard géographique peut servir de révélateur – sans doute partiel – d’une œuvre littéraire qui interroge l’espace et les lieux.
Pour le démontrer une nouvelle fois, nous avons invité une historienne (Emmanuelle Loyer) et un géographe (Jean-Louis Tissier) qui réfléchiront ensemble aux relations entre la géographie et la littérature à partir du livre L’impitoyable aujourd’hui (Flammarion, 2022) qu’E. Loyer a écrit pendant le « confinement ».
L’historienne de la culture a organisé son essai en trois séquences dans lesquelles la littérature, selon elle, s’est confrontée aux épreuves contemporaines, voire à des « fins du monde ». E. Loyer sait que dans l’histoire-géo le trait d’union est important : l’histoire déroule et tend le fil du temps, mais les événements ont lieu ici et/ou là. Et c’est au Flore, ce 29 avril, que nous évoquerons les dangers que l’anthropocène fait courir à la biodiversité !
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9:00
Lancement de l'expérimentation Récolt'Ô : une avancée pour la récupération des eaux pluviales
sur Makina CorpusLes partenaires du projet Récolt’Ô se sont réunis dans les locaux de Makina Corpus à Toulouse pour lancer officiellement l’expérimentation de cette solution innovante.
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8:32
Questionnaire Qualité des données géographiques
sur Conseil national de l'information géolocaliséeQuestionnaire Qualité des données géographiques
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19:06
Portrait des nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville en France métropolitaine
sur Cartographies numériquesL'INSEE a mis à jour au 1er janvier 2024 la liste et les contours des QPV pour la France métropolitaine, aboutissant à 1 362 quartiers prioritaires en France métropolitaine dans 776 communes et désormais tous les départements. Parmi eux, une large majorité (neuf QPV sur dix) sont issus de la liste des anciens QPV, avec un contour similaire ou modifié, tandis qu’une centaine de nouveaux QPV ont été créés. Seuls une cinquantaine de QPV sont intégralement sortis de la géographie prioritaire.
Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été créés par la loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine. Jusqu’en 2023, la France métropolitaine comptait 1 296 quartiers prioritaires, dans 754 communes. La géographie prioritaire était présente dans tous les départements, à l’exception de la Lozère. En France métropolitaine, un département comptait en moyenne 14 QPV, avec au minimum 1 QPV dans plusieurs départements (les Hautes-Alpes, le Cantal, la Creuse, le Gers, le Lot) et au maximum 91 dans le Nord.
Les départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte) comprennent 140 QPV (zonage de 2014 toujours en vigueur), avec 7 QPV en Martinique et jusqu’à 49 à La Réunion. De plus, 78 QPV sont recensés dans les collectivités d’outre-mer : 76 en Polynésie française et 2 à Saint-Martin. Une nouvelle génération de quartiers prioritaires est entrée en vigueur au 1er janvier 2025 pour les Outre-mer, par le décret n° 2024-1212 du 27 décembre 2024 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les collectivités régies par l'article 73 de la Constitution, à Saint-Martin et en Polynésie française.
Il y a désormais 1 362 QPV en France métropolitaine, localisés sur l’ensemble des départements mais répartis de façon très hétérogène sur le territoire. Représentant 8 % de la population, les 5,3 millions d’habitants des QPV diffèrent des habitants des environnements urbains voisins de ces quartiers selon plusieurs caractéristiques. Ils sont plus jeunes : ils ont 35 ans en moyenne, contre 41 ans dans les environnements urbains. Les ménages y sont plus souvent constitués de familles monoparentales (un ménage sur six, contre un sur dix dans les environnements urbains), tandis que les couples sans enfant y sont moins présents. Les ménages des QPV sont très majoritairement locataires, le plus souvent d’un logement social, et résident davantage dans des logements suroccupés. Enfin, les habitants de ces quartiers, par définition plus modestes que dans leur environnement urbain, ont un niveau de diplôme plus faible et sont confrontés à une plus grande précarité sur le marché du travail.
- La population des QPV est plus jeune que celle de leurs environnements urbains
- Un ménage sur six résidant dans un QPV est une famille monoparentale
- La suroccupation des logements est nettement plus fréquente dans les QPV
- La population des QPV est moins diplômée et moins présente sur le marché de l’emploi
Décret n° 2023-1314 du 28 décembre 2023 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les départements métropolitains, JORF no 0301 du 29 décembre 2023.
Décret n° 2024-1212 du 27 décembre 2024 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville pour les Outre-mer
Lien pour télécharger le découpage des QPV sur le site Data.gouv.fr.
Atlas de la géographie prioritaire de la politique de la ville 2024 tenant compte de cette mise à jour.
Pour compléter
« Les quartiers en politique de la ville, reflet des évolutions de la géographie sociale francilienne » (Institut Paris Région)
L'Île-de-France est la région la plus concernée par la politique de la ville, qui vise à améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers défavorisés. En 2024, les périmètres des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été actualisés : des quartiers intègrent la politique de la ville, d’autres la quittent ou voient leur contour redessiné. Cette nouvelle géographie traduit la paupérisation de certains secteurs ou, à l’inverse, la valorisation de quartiers transformés par une desserte améliorée, la diversification de l’habitat et l’arrivée de ménages plus aisés. Plus nombreux qu’en 2015, les QPV continuent de présenter, en 2024, des profils hétérogènes.- Une population en qpv inégalement répartie sur le territoire francilien
- Le plus grand nombre de nouveaux qpv en Seine-Saint-Denis
- Des qpv sortants à la suite des démolitions et de la diversification de l’habitat
- Des contours modifiés par la paupérisation et la gentrification
- Une population plus diplômée, active, familiale et immigrée
- Une hausse de la population en qpv dans les départements les plus concernés
- Des écarts inégalement marqués avec leur environnement
- Des politiques qui bougent elles aussi
- 1 Francilien sur 7 vit dans un QPV en 2024
- 1,7 million de Franciliens vivent dans un QPV (32 % des habitants de QPV à l'échelle nationale)
- 298 QPV en 2024 (272 en 2015) en Île-de-France
- 40 nouveaux QPV et 12 QPV sortants en 2024 en Île-de-France
Part de population en QPV au sein des EPCI de la région Ile-de-France (source : © Institut Paris Région)
De nouveaux contrats de ville "Engagements Quartiers 2030"Les nouveaux contrats de ville "Engagements Quartiers 2030" ont été signés localement en 2024. Ils assurent le cadre partenarial de l’engagement des acteurs publics et privés dans ces quartiers, conformément aux annonces du Comité interministériel des villes du 27 octobre 2023. Les mesures présentées lors de ce Comité interministériel d'octobre 2023 étaient axées autour de quatre points principaux :- la transition écologique ;
- la politique de la ville ;
- le plein emploi ;
- les services publics.
En contrepoint
Comment parler de "territoires délaissés" dégomme l'idée d'une France "périphérique" (France Culture). Carrément sans ministre à l'époque du gouvernement Barnier, la "politique de la ville" revient à l'agenda avec un Comité interministériel des villes le 17 avril 2025. Mais des chercheurs en sciences sociales proposent de changer de vocabulaire pour mieux décrypter les inégalités territoriales.
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Rapport de l'Observatoire des territoires sur l'impact des mobilités en France
Gentrification et paupérisation au coeur de l'Île-de-France (évolutions 2001-2015)
Intérêt et limites du zonage en aires urbaines
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7:51
Carte interactive du débat sur l'avenir industriel de Fos-Étang de Berre
sur Cartographies numériques« Projets industriels, impacts pour les territoires et alternatives. Débattons-en ! ». Pour le tout premier débat public en France consacré à l'avenir industriel du territoire de Fos-Étang de Berre, la Commission nationale du débat public (CNDP) a choisi de mettre à disposition des outils de diagnostic inédits. Et notamment cette carte interactive que Denis Vanier a réalisée avec Eclectic Experience à la demande de l'équipe du débat.
Fos - Étang de Berre, un avenir industriel en débat - Carte interactive proposée par Débat public
L'outil permet de localiser la trentaine de projets industriels en débat et d'ajouter des couches thématiques, en particulier en ce qui concerne les risques industriels, d'incendie et d'inondation-submersion. La carte ainsi que les fiches descriptives qui sont fournies permettent d'évaluer les enjeux pour la population, l'environnement, l'emploi, les transports. Son contenu va évoluer au cours des prochains mois en fonction des besoins (voir le dossier du débat). En l'état actuel, le fond de carte intègre les secteurs artificialisés et les zones d'habitat, dont l'empreinte a été calculée spécialement à partir de la BD Topo de l'IGN (voir la méthodologie).
L’Etat propose que la zone Fos-Berre devienne « un pôle industriel de référence en Europe du Sud pour les activités portuaires, l’industrie décarbonée et la logistique ». Le débat public porte aussi bien sur la vocation du territoire que sur les projets qui y contribuent et sur les enjeux liés (énergie, environnement, économie, santé, risques, mobilités, emploi, logements, etc.). Près de cinquante projets industriels ont été identifiés dans les secteurs de l’hydrogène, de l’acier, de la chimie ou de la pétrochimie, du secteur aérien, des énergies, des transports, de la logistique, etc. Ce débat public vise à informer et débattre de l’avenir du territoire (voir la carte des territoires concernés). Les thèmes du débat concernent les domaines suivants :
- Transition industrielle et décarbonation
- Emplois et formation
- Énergie et électricité
- Environnement
- Santé et qualité de vie
- Risques naturels et technologiques
- Mobilités et transports
- Aménagement du territoire
- Financement et gouvernance
Bien qu'il ne constitue pas en soi un outil de cartographie participative, l'objectif de ce type d'initiative citoyenne est de pouvoir alimenter le débat public en portant à connaissance les informations et les débats sur ce territoire, cartes à l'appui. Le site parviendra-t-il à aller au delà de la seule information du public ? Les éléments de débat, qui ont vocation à venir alimenter le site dans les mois qui viennent, permettront de le dire...
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Un débat public sur l'implantation des éoliennes en mer en Normandie -
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L'Atlas des déserts. Comment naît un atlas
sur Cartographies numériques
Source : Ninon Blond. L’Atlas des déserts. ArchéOrient - Le Blog (11 avril 2025)Ninon Blond, maîtresse de conférences en géographie à l’ENS de Lyon, spécialiste de géoarchéologie et d’évolution des socio-écosystèmes dans les milieux désertiques, revient sur la genèse de l'Atlas des déserts paru en 2025 aux éditions Autrement. Si beaucoup de thématiques ou d’espaces sont couverts, les objets spatiaux sont restés longtemps un peu dans l’angle mort de la collection : les forêts ont été traitées pour la première fois en 2022 et les glaciers très récemment, en septembre 2024. Il manquait encore à la collection un atlas des déserts, mettant en avant les problématiques et les enjeux propres à ces espaces.
- À l’origine du projet éditorial : recherche et belles rencontres
- Au centre du questionnement : définir les déserts
- Des cartes, des textes, et beaucoup d’échanges
- Embrasser la diversité
- Les déserts ont une longue histoire : la retracer permet de comprendre comment ils se sont formés, comment ils évoluent et quelles sont leurs spécificités.
- Ces espaces ont fait l’objet d’explorations scientifiques ou ayant pour finalité de dénicher les ressources et matières premières dont ils regorgent.
- Des modes de vie et une économie spécifiques s’y sont développés : nomadisme, agriculture, tourisme, construction de villes ultra-modernes…
- Espaces marginaux, les déserts servent de refuge ou de repli et les États tentent de contrôler ces marges stratégiques.
- Les déserts ont toujours fasciné l’homme, qui a développé tout un imaginaire autour de ces lieux : on le retrouve dans la religion, la littérature ou les jeux vidéo.
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Atlas critique de la Guyane (par Matthieu Noucher et Laurent Polidori)
Atlas présentés sur le blog Carto numérique
Cartes et atlas thématiques
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7:00
Adapt’Canicules. Identifier les vulnérabilités des quartiers populaires face aux canicules
sur Cartographies numériquesLe site Adapt’Canicules permet d'identifier le risque caniculaire des quartiers prioritaires de la politique de la ville pour 130 agglomérations de l’hexagone. Développée par RésO Villes, l'application permet d’évaluer la vulnérabilité aux canicules et d'identifier les priorités d’actions à engager sur les quartiers les plus fragiles.
Quelles sont les vulnérabilités des populations ?
Pour comprendre comment se répartissent les vulnérabilités des populations à la canicule dans un territoire urbain, nous avons identifié les principaux facteurs de vulnérabilité :
- La pauvreté,
- Les enfants en bas âge (0-3 ans),
- Les plus de 65 ans et la situation résidentielle
- Les conditions de logement
Est-ce que l’environnement urbain est favorable en cas de canicule ?
Si l’exposition d’un territoire au risque est inégale, est-ce que ses différents secteurs fournissent des qualités d’environnement et de proximité d’équipements qui peuvent aider à minimiser ou accompagner les habitants lors de fortes chaleurs ? Nous avons cherché à analyser pour chacun des territoires si l’environnement urbain est favorable en cas de canicule, en particulier :
- Le couvert arboré
- L’accessibilité à des lieux extérieurs source de fraîcheur
- L’accessibilité à des lieux de soin
- La proximité à des lieux d’information
- L’accessibilité à des lieux intérieurs frais
Le croisement de ces 2 indicateurs permet d’obtenir un indicateur synthétique qui cumule risque et environnement (voir le détail de la méthodologie avec les différents indicateurs utilisés)
Une cartographie interactive est proposée pour les risques caniculaires des agglomérations suivantes :
- Métropole de Lyon
- Rennes Métropole
- Communauté d'agglomération de la Région Nazairienne et de l'Estuaire
- Montpellier Méditerranée Métropole
- Culture du risque - Les clefs pour mieux impliquer les populations, Guide du CEREMA
- Transformer mon territoire avec les habitants, ADEME
- Documenter son quartier pour se l’approprier, les jeunes derrière la caméra, LabO Cités
- Ilots de chaleur et ilots de fraîcheur ressentis : une carte interactive et participative à destination des habitants, MCE
- Ilots de chaleur : Agir dans les territoires pour adapter les villes au changement climatique, CEREMA
- Canicule et fortes chaleurs : définition et conséquences sur la santé, Ameli. 2022
- Canicule : comment garder son logement frais ? , ADEME
- Que faire en cas de canicule ou de fortes chaleurs ? , Ameli.fr . 2022
- Il fait (trop) chaud ? 5 conseils pour bien manger et s’hydrater MACIF. 2022
- Recensement, dépliant et carte interactive des lieux publics où se rafraîchir à Rennes
- Cartographie des lieux rafraîchis de la ville de Strasbourg
- Les solutions d’ombrage en ville, adaptaville
- Identifier finement les espaces à risque : Avec le générateur de « local climate zone maps »
- Les îlots de chaleur urbains à Paris. Cahier 2 : simulations climatiques de trois formes urbaines parisiennes et enseignements. APUR. 2014
- Les images satellite pour cartographier les îlots de chaleur urbains. CEREMA. 2020
- Rafraîchir les villes. Des solutions variées. Guide.ADEME.
- Des solutions grises concernant les infrastructures urbaines (revêtements, mobilier urbain, bâtiments). ADEME. 2021
- Une canopée pour la Métropole de Lyon ? Enseignement d’un benchmark international. Résumé de l’étude. Urbalyon. 2019
- Végétaliser : Agir pour le rafraîchissement urbain. Les approches variées de 20 projets d’aménagement. ADEME
- Des solutions vertes fondées sur la nature (végétal,eau). ADEME. 2021
- Aménager avec la nature en ville. Des idées préconçues à la caractérisation des effets environnementaux, sanitaires et économiques. Expertises. ADEME. 2018
- Mon Vademecum pour adapter Bordeaux métropole à la chaleur urbaine. A’urba
- La géothermie, une solution à la hausse des températures. La Gazette des Communes. 27/08/2020
- Améliorer le confort d’été dans l’habitat collectif. Guide de solutions pratiques à l’usage des décideurs du secteur de l’habitat social. E-cahiers du CSTB. 2008
- Adapter son logement aux fortes chaleurs. ADEME
Ilots de chaleur et inégalités urbaines en France
Cartographie des Zones Climatiques Locales (LCZ) dans les aires urbaines françaises
La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation (3e rapport du Haut Conseil pour le climat - 2021)
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Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)
Comment la cartographie animée et l'infographie donnent à voir le changement climatique
Surmortalité attribuée à la chaleur et au froid : étude d'impact sur la santé dans 854 villes européennes
Cartes et données sur les Quartiers prioritaires de la Ville (QPV)
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14:59
Les routes de la soif. Voyage aux sources de la mer d’Aral (Cédric Gras, Stock, 2025)
sur Les cafés géographiques?
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Le titre est un jeu de mots (« soif » / « soie ») qui donne deux clés essentielles de l’ouvrage, la localisation (l’Asie centrale parcourue par les antiques routes commerciales chinoises) et le thème majeur (le stress hydrique dont souffre cette région).
En seize petits chapitres, son auteur, Cédric Gras, écrivain/géographe/voyageur, nous conduit des rives kazakhes de la mer d’Aral (de ce qu’il en reste) aux hautes terres du Pamir en remontant l’Amou-Daria. En fait, la mer d’Aral n’a jamais été qu’un grand lac fermé dans lequel se jetaient deux fleuves, Amou-Daria et Syr-Daria (phénomène d’endoréisme) (1). Mais au milieu du XXème siècle elle accueillait une flotte hauturière importante dont la production était vendue sur tout le territoire soviétique. Aujourd’hui elle n’est plus constituée que de quelques flaques, son ex-fond est planté de saxaouls (2) et l’Amou-Daria se perd dans les sables. C’est pour comprendre ce phénomène que Cédric Gras et son comparse, le cinéaste Christophe Raylat, ont entrepris ce périple.
L’ouvrage est un récit de voyage avec ses descriptions de paysages, ses rencontres avec la population et les autorités, ses fatigues et ses bonnes surprises. Les deux compagnons ont du mérite car ils sont amoureux de la haute montagne mais peu amateurs de déserts (« J’ignore comment l’on peut passer sa vie dans ces steppes pelées ») qui constituent une grande partie des 2000 km parcourus. Il a fallu aussi se plonger dans les archives pour comprendre l’assèchement progressif de la mer d’Aral. Mais un des grands intérêts de ce livre est d’ordre géopolitique. L’Amou-Daria est un fleuve commun à quatre Etats, trois républiques ex-soviétiques et l’Afghanistan. Même s’il n’est pas question de poser un pied sur ce dernier Etat, les frontières entre les trois autres se révèlent difficiles à franchir. Cette situation est une des raisons de l’assèchement progressif de la mer (l’auteur rappelle opportunément l’étymologie commune aux mots « riverain » et « rival » : rivalis).
Le premier pays traversé est l’Ouzbékistan. C’est le plus agricole et c’est celui qui dépend le plus de l’Amou-Daria pour irriguer ses récoltes. Certes on trouve des traces d’irrigation dès l’Antiquité dans la région de Khiva mais les grands travaux datent de l’époque soviétique lorsque Khrouchtchev voulut faire de cette partie de l’Asie centrale un « grenier à coton » (3). L’eau du fleuve et le travail obligatoire des enfants et étudiants lors de la récolte devaient permettre de remplir facilement les objectifs du Plan. Les terres sèches furent quadrillées d’un réseau de canaux alimentés par l’Amou-Daria. La prospérité agricole entraîna une forte croissance démographique. Ces choix n’ont pas été remis en cause après l’indépendance du pays en 1991.
Abaissement du niveau des eaux du fleuve, division du cours entre des bancs de sable de plus en plus larges, infiltration des eaux dans le sous-sol et prélèvements en amont… Plus aucune goutte n’arrive dans la mer d’Aral. Pour les Ouzbeks, les responsables sont « les autres », c’est-à-dire les pays qui se trouvent en amont.
Le premier « autre » est le Turkménistan traversé par l’Amou-Daria dans sa partie orientale. Pierrailles et dunes occupaient ce territoire où la température pouvait excéder 52° à l’ombre en été, jusqu’à ce qu’en 1948 Staline ne décide du creusement d’un canal traversant le désert du Karakoum, de l’Amou-Daria à la Caspienne (1375 km) pour irriguer des terres agricoles. Les travaux se terminèrent dans les années 1980. Le grand « Plan de Transformation de la Nature » soviétique était réalisé mais l’évaporation et les infiltrations provoquent de lourdes pertes en eau.
Le deuxième pays d’amont est l’Afghanistan séparé de l’Ouzbékistan par une frontière de 137 km marquée par l’Amou-Daria. A Termez, ville-frontière, le fleuve a un cours ample et puissant. Il est alimenté par la Sukhandarya (premier affluent rencontré depuis la mer d’Aral), au régime nivo-glaciaire, coulant d’une petite chaîne frontalière du Tadjikistan. Le débit du fleuve susciterait l’optimisme si une récente annonce des talibans n’inquiétait fortement Ouzbeks et Turkmènes : la réalisation d’un canal de 285 km à partir de l’Amou-Daria (le canal de Qosh Tepa) pour irriguer 550 000 ha de terres. C’est un projet ancien, qui avait même été repris par les Américains après le 11 septembre et qui devrait voir sa mise en œuvre en 2028. Est-ce la fin annoncée du fleuve dans toute sa partie aval ?
La dernière étape conduit Cédric Gras et Christophe Raylat au Tadjikistan, dans le massif du Pamir où naissent les deux principales sources de l’Amou-Daria, le Piandj et le Vakhch qui assurent 90% du débit final. Les deux amis se trouvent enfin dans le milieu montagnard qu’ils affectionnent et vont pouvoir explorer le Fedchenko, plus long glacier de montagne du monde (77 km) aux ressources en eau considérables. Peu de temps avant la chute de l’URSS, les Soviétiques avaient conçu un projet de résurrection de la mer d’Aral par l’accélération de la fonte des neiges du Pamir. Le projet est resté sans suite et le Fedchenko continue de reculer. Les Tadjiks ne cherchent pas dans les cours d’eau de quoi irriguer leurs cultures mais de quoi produire de l’électricité. La vallée encaissée du Vakhch est barrée par le barrage en remblai de Nourek qui alimente une centrale électrique développant une puissance de 3 gigawatts utilisés en grande partie pour produire de l’aluminium. En 2028 devrait être achevé un second barrage en amont sur le Vakhch, celui de Rogoun qui pourra se prévaloir d’être le plus haut barrage du monde (335 m). Les deux barrages fourniront alors 93% des besoins en électricité du pays. Mais certaines vannes sont fermées en été, ce qui affaiblit le débit de l’Amou-Daria en Ouzbékistan et au Turkménistan…
Que les raisons en soient climatiques et/ou économiques, l’assèchement de la mer d’Aral devrait provoquer une réaction coordonnée entre tous les pays riverains pour être efficace. Or même s’il existe une Commission interétatique pour la coordination de l’eau en Asie Centrale, les relations entre les Etats sont difficiles ou inexistantes. Comme réponses aux questions que Cédric Gras a posées aux experts, c’est la langue de bois qui a prévalu niant les problèmes.
Avec l’Afghanistan la frontière est fermée. Le fleuve, entouré de barbelés, surveillé par de nombreux militaires, est franchi par un pont, toujours vide, construit au moment de l’invasion soviétique, dont le nom pourrait faire sourire s’il n’avait été témoin de nombreux drames, le « Pont de l’Amitié ». Aux Ouzbeks inquiets du creusement du canal de Qosh Tapa et voulant négocier avec les Afghans, il a été opposé une fin de non-recevoir.
Entre les trois Etats qui ont eu une histoire commune au sein de l’URSS, les relations sont à peine meilleures. Ils connaissent des régimes autoritaires à des degrés variés. L’Ouzbékistan est le plus démocratique (recul du nombre des prisonniers politiques et de la corruption) et ouvert sur le monde extérieur grâce au tourisme. Le Turkménistan et le Tadjikistan sont des dictatures.
Nos deux voyageurs ont dû interrompre leur remontée de l’Amou-Daria lorsque celui-ci a franchi la frontière ouzbéko-turkmène. Pas de visa. Le pays est fermé aux journalistes et aux curieux d’une manière générale, surtout lorsqu’ils sont munis de caméra ou d’appareils photo. Christophe a dû rester en Ouzbékistan et Cédric est passé par Istanbul pour atterrir à Achgabat, officiellement « invité par l’ambassadeur de France » pour faire des conférences sur la culture française ! il lui est interdit de prendre des photos, est contrôlé en permanence et n’a pu suivre le canal du Karakoum jusqu’à l’Amou-Daria. C’est en avion qu’il regagne l’Ouzbékistan. La population turkmène est entièrement coupée du monde extérieur par la censure et ignore tout des problèmes hydriques du pays. Peu traité dans la presse internationale, le régime politique turkmène est un des pires au monde et des plus extravagants. En témoignent les actes de son premier dirigeant après l’indépendance, Saparmourat Niazov Turkmenbachy (« le père des Turkmènes »), qui a conçu une nouvelle capitale tout en marbre blanc et décors dorés. Seules les voitures de couleur blanche sont autorisées à y circuler !
Le Tadjikistan, pays très pauvre, n’offre pas plus de signe d’ouverture démocratique. Tout le parcours de nos voyageurs était rythmé par des panneaux de propagande politique. Les contrôles militaires sont réguliers d’autant plus que dans le Haut-Badakhchag la population a des relations tendues avec la capitale. Il faut savoir ruser. C’est ainsi que les drones de Christophe Raylat ont été démantelés et les pièces détachées cachées au milieu du matériel.
Les problèmes de l’Amou-Daria sont mal connus de ses riverains. Toute tentative d’accord rationnel semble exclue dans la situation géopolitique actuelle. Le Fedchenko qui offre jusqu’à un km d’épaisseur de glace offre encore des réserves. Mais le réchauffement climatique et l’inconscience politique laisseront-ils encore longtemps les fleurs du cotonnier s’épanouir en Asie centrale ?
Notes :
(1) Endoréisme : mode d’écoulement des eaux superficielles aboutissant à une dépression fermée, sans exutoire vers la mer.
(2) Saxaoul : gros arbuste endémique des déserts et des steppes d’Asie centrale.
(3) « Grenier à coton » : Expression utilisée en URSS pour désigner l’Ouzbékistan devenu dans les années 1970-1980 une importante région productrice approvisionnant en coton toute l’industrie de l’Union.Michèle Vignaux, avril 2025
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12:24
Risques interconnectés de catastrophe (rapport de l'ONU)
sur Cartographies numériques
Source : Interconnected Disaster Risks : Turning Over a New Leaf (rapport de l'ONU, avril 2025)Le rapport "Risques interconnectés de catastrophe 2025" de l'Université des Nations Unies (UNU-EHS) identifie 5 leviers pour un monde durable : mieux gérer les déchets, se reconnecter à la nature, répartir équitablement les responsabilités, penser à long terme et redéfinir la valeur. Il s’appuie sur des exemples concrets. Le rapport déplace l'accent du diagnostic des problèmes vers la définition de solutions. Il établit que nombre des solutions actuelles sont superficielles et que, pour créer un changement durable, nous devons remettre en question les structures sociétales et les mentalités qui perpétuent ces défis.
Malgré des décennies d'avertissements de la part des scientifiques, de nouveaux extrêmes négatifs font l'actualité presque quotidiennement. Les scientifiques nous indiquent ce qui doit changer : cesser d'utiliser les combustibles fossiles ; protéger et restaurer les écosystèmes ; vivre durablement.Néanmoins, nous progressons peu vers ces objectifs. On peut donc se demander : si nous savons ce que nous devons faire, pourquoi ne le faisons-nous pas ?
Les éditions précédentes du rapport « Risques de catastrophes interconnectés » ont analysé l'interdépendance des catastrophes que nous observons et les points de bascule que nous atteindrons si l'humanité continue d'affaiblir les systèmes dont nous dépendons tous. L'édition de cette année s'inscrit dans la continuité des précédentes éditions en posant la question centrale qui préoccupe beaucoup de personnes : comment changer de cap ? Le rapport 2025 Turning Over a New Leaf analyse à quoi pourrait ressembler le monde si nous procédions à ces changements, et ce qui nous en empêche.
Appliquée à l'exemple des déchets, la théorie du changement profond identifie les valeurs sous-jacentes en jeu, à savoir notre hypothèse selon laquelle la consommation matérielle est source de bonheur, ou que le « neuf » est meilleur que le vieux, ce qui nous pousse à accumuler toujours plus et à jeter les objets usagés. Tant que notre système reposera sur ces hypothèses, toute mesure de gestion des déchets peinera à être véritablement efficace. Le recyclage n'a qu'une certaine efficacité si nous continuons à produire des volumes toujours croissants de déchets. En fait, des recherches montrent que la possibilité de recycler peut même augmenter la quantité de déchets produits.
Si notre définition d'un avenir plus désirable est celle d'un monde sans déchets, nous devons remettre en question les croyances sous-jacentes du système. Si nous acceptions que les ressources soient limitées et précieuses, nos objectifs et nos structures seraient différents de ceux d'aujourd'hui. Nous pourrions, par exemple, valoriser davantage nos biens actuels et chercher à prolonger leur durée de vie. Pour y parvenir, il faudrait également adopter des structures différentes. Nous pourrions par exemple adopter des lois obligeant les entreprises à proposer la réparation des produits cassés, ou à les concevoir de manière à ce que les pièces puissent être remplacées afin de les maintenir en service le plus longtemps possible.
Des études ont montré que le public entend actuellement parler de manière disproportionnée d'une part restreinte de la science climatique : principalement des sciences naturelles, et surtout de projections négatives. Si ces projections doivent être prises au sérieux et peuvent faire la une des journaux, elles suscitent souvent la peur et une paralysie potentielle, le public se sentant condamné quoi qu'il arrive. De plus, face à des projections négatives, notre réaction naturelle est de réfléchir aux moyens de les prévenir. Cela se traduit par des objectifs et des cibles tels que « limiter le changement climatique » ou « prévenir la perte de biodiversité ». Cependant, le rapport soutient que nous ne devons pas nous contenter de stopper les pires impacts. Nous pouvons plutôt œuvrer activement à la création d'un monde où nous aimerions vivre. L'édition précédente Interconnected Disaster Risks avait mis en garde contre des points de basculement irréversibles en matière de risques. En 2025, les auteurs ont repris là où le dernier rapport s'était arrêté en développant une voie à suivre : la théorie du changement profond (ToDC). Cette théorie s'attaque aux causes profondes des problèmes mondiaux, identifiant les structures et les présupposés sociaux qui les entretiennent. Par exemple, lorsqu'une rivière est tellement encombrée de déchets plastiques qu'elle provoque des inondations catastrophiques, les citoyens pourraient critiquer le système de gestion des déchets et réclamer davantage de recyclage. Les scientifiques comparent leur modèle à un arbre, où les résultats visibles sont les fruits, mais les vrais problèmes se situent au niveau des racines : des racines pourries produisent des fruits pourris. La ToDC distingue deux types de leviers qui doivent se combiner pour créer un changement profond et durable : les leviers intérieurs et extérieurs.
Pour télécharger les ressources en pdf :
- Se reconnecter avec la nature
- Reconsidérer les responsabilités
- Redéfinir la valeur
- Réimaginer le futur
- Repenser les déchets
Répartition des décès dus aux catastrophes (1950-2020). Comment les schémas de mortalité liés aux catastrophes naturelles ont évolué au fil du temps. Cet exercice de datavisualisation proposé par Steven Pons propose de partir de graphiques existants et d'utiliser l'IA pour produire une représentation différente du phénomène de manière à mieux faire apparaître les courbes de crêtes (plus efficaces qu'une visualisation en barres empilées). [https:]]
Lien ajouté le 3 mai 2025Artilces connexes
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Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatiqueLa France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Data visualisation sur la responsabilité et la vulnérabilité par rapport au changement climatique
Atlas climatique interactif Copernicus
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7:25
[Replay] Webinaire – La collaboration autour de QGIS
sur OslandiaLe vendredi 4 avril 2025, Oslandia a co-animé un webinaire avec Bordeaux Métropole sur la collaboration autour de QGIS.
Un grand merci à Julien Pagiusco, Chef de projet numérique SIG chez Bordeaux Métropole qui a présenté le contexte SIG au sein de la Métropole et plus spécifiquement l’utilisation de QGIS et le financement du support CMJN.
En deuxième partie, Vincent Picavet a reparlé du support du CMJN, qui grâce au financement de Bordeaux Métropole, est désormais disponible dans QGIS 3.40, faisant définitivement tomber la dernière barrière empêchant leur migration complète depuis ArcGIS vers QGIS.
Un exemple de collaboration répondant pleinement aux valeurs de l’open source !
Cette nouvelle fonctionnalité a pu voir le jour grâce à Julien Cabieces, core Comitter QGIS chez Oslandia, notre partenaire privilégié sur Qt, KDAB, et plus précisément Giuseppe D’Angelo qui a réalisé les développements nécessaires et à QGIS.org qui a financé les développements sur Qt !
Vous souhaitez échanger sur vos projets QGIS, vous souhaitez contribuer ?Contactez-nous : infos+qgis@oslandia.com
Pour accéder au replay, répondez à notre questionnaire : [https:]]
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7:15
Les satellites de nouvelle génération cartographient les fonds marins depuis l'espace
sur Cartographies numériquesSource : Next-Generation Water Satellite Maps Seafloor From Space (NASA)
Des cartes plus précises basées sur les données de la mission SWOT (Surface Water and Ocean Topography) peuvent améliorer la navigation sous-marine et permettre une meilleure connaissance de la façon dont la chaleur et la vie se déplacent dans l'océan mondial. Les navires équipés d'instruments sonars peuvent effectuer des mesures directes et extrêmement détaillées des fonds marins. Cependant, à ce jour, seulement 25 % environ de ces fonds ont été étudiés de cette manière.
Pour obtenir une image globale des fonds marins, les chercheurs se sont appuyés sur des données satellitaires. Dans le cadre de ces efforts continus, une équipe soutenue par la NASA a récemment publié l'une des cartes les plus détaillées à ce jour des fonds océaniques, grâce aux données du satellite SWOT, fruit d'une collaboration entre la NASA et le Centre national d'études spatiales (CNES).
Topographie des eaux de surface et des océans (SWOT) - Source : Studio de visualisation scientifique de la NASA
Cette animation présente les caractéristiques des fonds marins dérivées des données SWOT concernant les régions au large du Mexique, de l'Amérique du Sud et de la péninsule Antarctique. Le violet indique les régions plus basses. Les zones plus élevées, comme les monts sous-marins, sont représentées en vert. L'Eötvös est l'unité de mesure des données gravimétriques utilisées pour créer ces cartes.
Des cartes plus précises des fonds marins sont essentielles à diverses activités maritimes, notamment la navigation et la pose de câbles de communication sous-marins. Elles sont également importantes pour mieux comprendre les courants et les marées des grands fonds, qui influencent la vie dans les abysses, ainsi que les processus géologiques comme la tectonique des plaques. Les montagnes sous-marines, appelées monts sous-marins, et d'autres formations océaniques, comme leurs cousins ??plus petits, les collines abyssales, influencent le mouvement de la chaleur et des nutriments dans les profondeurs et peuvent attirer la vie. Les effets de ces caractéristiques physiques se font même sentir à la surface par l'influence qu'elles exercent sur les écosystèmes dont dépendent les communautés humaines.
La cartographie des fonds marins n'est pas l' objectif principal de la mission SWOT. Lancé en décembre 2022, le satellite mesure la hauteur d'eau sur la quasi-totalité de la surface terrestre, y compris l'océan, les lacs, les réservoirs et les rivières. Les chercheurs peuvent exploiter ces différences de hauteur pour créer une sorte de carte topographique de la surface de l'eau douce et de l'eau de mer. Ces données peuvent ensuite être utilisées pour évaluer l'évolution de la banquise ou suivre la progression des inondations le long des rivières.
La carte des fonds marins basée sur SWOT a été publiée dans la revue Science en décembre 2024. On peut également la télécharger sur le site de la NASA (Seamounts and Abyssal Hills Mapped From Space).
Monts sous-marins et collines abyssales cartographiés depuis l'espace (Source : NASA)Articles connexes
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Une sélection d'atlas maritimes issus de la Harvard Map CollectionLa carte de la hauteur de la canopée dans le monde (NASA Earth Observatory)
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6:25
Atlas des paysages de La Réunion
sur Cartographies numériques
Atlas des paysages de La Réunion - DEAL Réunion - Agence Folléa-Gautier - 2023Le paysage est souvent appréhendé comme une notion subjective. En proposant un cadre d’analyse et des clefs de lecture, l’Atlas des paysages de La Réunion proposé par la DEAL Réunion et par l'Agence Folléa-Gautier, favorise un regard partagé sur les paysages actuels et sur leurs devenirs potentiels ou souhaités. Outil d’aide à la compréhension et à la décision pour les acteurs du territoire, il contribue à la préservation, à la valorisation et à la transmission des paysages réunionnais.
La multiplicité des thématiques traitées par l’Atlas des paysages (Eau douce, littoral, nature, agriculture, habitat, énergie, activités, équipements, déplacements) révèle l’interdisciplinarité de cette matière et la nécessité de porter sur les paysages des regards croisés. Toutes ces composantes, parties intégrantes du mode de vie des Réunionnais, sont traitées comme un tout indissociable. « Nos paysages, qu’ils soient grandioses ou plus banals, sont notre bien commun ».
- Plaquette de présentation (50 Mo)
- Projet QGIS de l’Atlas (270 Mo)
- Projet QGIS de l’Observatoire photographique (2,95 Go)
Pourquoi un Atlas des paysages de La Réunion ??
- Pour mieux connaître les paysages
- Pour mieux agir individuellement et collectivement sur les paysages
- Pour mieux construire le cadre de vie de demain
- Pour préserver les richesses paysagères de La Réunion
- Pour mieux faire connaître La Réunion?
Quels sont les intérêts et les limites de l’Atlas ?
L'Atlas a d’emblée été conçu sous la forme d’un site Internet, pouvant de ce fait être accessible à tous. Il articule les échelles de l’aménagement, depuis l’échelle stratégique d’ensemble jusqu’à l’échelle de sites ponctuels. Il propose une synthèse cartographiée et commentée des grands enjeux en matière d’aménagement qualitatif pour chaque unité de paysage. Il est très abondamment illustré de photographies de terrain, légendées, commentées et repérées sur SIG (Système d’Information Géographique). Leur repérage sous SIG rend possible en complément la construction d’un observatoire photographique des paysages pour mesurer les dynamiques d’évolution par reconduction des prises de vues géoréférencée. Il propose une représentation numérique en trois dimensions du territoire, sous forme de blocs-diagrammes, qui permettent une représentation synthétique de chaque unité de paysage. Il offre des cartographies pour chaque unité de paysage dont les référencements sous SIG rendent possibles leur complément, enrichissement et actualisation. Il offre plusieurs points d’entrées possibles, par cartes, par noms de lieux ou de communes ou par mots clefs. Il dispose d’un moteur de recherche qui facilite l’obtention des informations souhaitées.
En aucune façon l’atlas n’a vocation à se substituer aux réflexions plus localisées sur un territoire ou plus ciblées sur un thème, comme une révision de document d’urbanisme ou, a fortiori, un projet d’aménagement particulier.
Plus de 4000 illustrations accompagnent le texte (photographies légendées, cartographies, dessins, croquis, schémas et blocs–diagrammes…). Enfin l’Atlas Internet est facilement évolutif ; il a non seulement capacité mais aussi vocation à se préciser et se parfaire dans les années à venir.
Plan de l'Atlas
Galerie Photo
Accueil
Site d’observation
1. Tableau d’ensemble
2. Les fondements naturels et anthropiquesLes paysages et la géologie ?
3. Les fondements culturels
Les paysages et les reliefs?
Les paysages et les climats?
Les paysages et l’eau douce?
Les paysages et le littoral?
Les paysages, la forêt et les espaces naturels?
Les paysages et l’agriculture?
Les paysages, l’urbanisation et les infrastructures?
4. Les unités de paysageLes pentes de Saint?DenisLes pentes du nord?estLes pentes de Saint?BenoîtLes pentes de Sainte?Rose et Saint?PhilippeLes pentes du sudLes pentes de Saint?Pierre / Le TamponLes pentes de Saint?Louis / L’Étang?SaléLes pentes de l’ouestLes pentes de Saint?Paul / Le Port / La PossessionLes pentes de La Montagne11. Le cirque de SalazieLe cirque de MafateLe cirque de CilaosLa plaine de Bébour-BélouveLe massif du Piton de la FournaiseLa plaine des CafresLa plaine des Palmistes
5. Les processus, enjeux et orientations thématiquesIntroduction : puissance des transformations des 70 dernières annéesLes valeurs paysagères clefs de La Réunion?Les paysages de l’eau douceLes paysages du littoralLes paysages de natureLes paysages agricolesLes paysages de l’habitatLes paysages des mobilitésLes paysages des énergiesLes paysages des activités et des équipementsSynthèse : les enjeux majeurs de paysage
6. Synthèse des orientations et recommandations
Observatoire photographique
Documentation
Pour compléter
D'autres atlas des paysages sont à découvrir à l'échelle des départements en métropole et outre-mer :Carte interactive des Atlas de paysages en France
Les Atlas de paysages, conçus à l'échelle des départements et régions, obéissent à une méthodologie bien précise avec modèle conceptuel de données :Les Atlas de paysages. Méthode pour l’identification, la caractérisation et la qualification des paysages
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Découvrir les structures cachées du paysage grâce au lidar (Cesbio)
Carte détaillée du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique
Comment les frontières politiques façonnent les paysages. Une série d’images satellites Planet en haute résolution
Tentative de description du paysage sur la ligne à grande vitesse Paris-Lyon-Marseille
Environnement et justice dans les paysages anthropisés. Une exposition virtuelle du Leventhal Center
L'histoire par les cartes : l'empreinte de la guerre sur les paysages du Vietnam central
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9:25
Makina Corpus publie sa propre librairie d'authentification OpenID Connect pour Django
sur Makina CorpusNous publions en logiciel libre notre intégration du protocole OpenID Connect (OIDC) avec Django : django-pyoidc.
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6:31
[Témoignage] Matthieu Tracol, UpFactor sur son utilisation de CityForge
sur OslandiaUpfactor est une entreprise qui réalise pour les collectivités des études afin de détecter le potentiel de surélévation des bâtiments à l’échelle d’un quartier, d’une ville ou d’une métropole. Upfactor modélise en 3D les règles d’urbanisme, définissant les gabarits des bâtiments, puis compare cette modélisation avec la 3D de l’existant pour obtenir le potentiel de surélévation de chaque zone urbaine.
Interview de Matthieu Tracol, chef de projet SIG UpfactorCityForge nous permet, à partir de données tel que le Lidar HD de l’IGN, de générer un modèle 3D simplifié d’une zone : qui va de l’échelle du quartier à une métropole.
Plus d’informations sur CityForge
Grâce à cette modélisation des villes en 3D, une suite d’algorithmes développés par Upfactor nous permet d’identifier les volumes de surélévations potentiels.
CityForge simplifie la reconstruction de bâtiments en 3D et nous permet d’être plus efficace qu’en utilisant la méthodologie plus lourde et coûteuse en temps que nous avions développé auparavant.
Les fichiers CityJSON générés par CityForge sont également partagés avec nos clients, afin qu’ils puissent les exploiter, et notamment pour travailler sur le jumeau numérique de leur ville.
La mise à jour de CityForge début 2025 est tombée à pic car nous avions une étude à réaliser pour la ville du Mans.
La collaboration avec Oslandia a été très satisfaisante, de la prise de contact à l’exploitation du plugin dont la documentation complète, nous a permis une mise en application en autonomie pour notre projet.
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16:59
Nous aurons toujours besoin des forêts
sur Les cafés géographiquesGigantesques incendies de forêts en Californie, déforestation en Amazonie, développement de la filière bois dans de nombreux pays… autant d’aspects qui soulignent l’importance des forêts dans le monde actuel. A l’heure de l’anthropocène, les écosystèmes forestiers présentent des enjeux environnementaux majeurs dans la mesure où leur rétraction spatiale contribue à l’accélération du changement climatique.
Laurent Testot (à droite) interviewé par Gilles Fumey (à gauche) Photo M. Huvet-Martinet
Mardi 25 mars nous avons reçu Laurent Testot (L.T), pour aborder les enjeux contemporains de la forêt en se plaçant dans une perspective géo-historique transdisciplinaire de longue durée et globale de l’humanité sur de longues distances. Laurent Testot, journaliste scientifique, est l’auteur de plusieurs ouvrages d’histoire environnementale et présente ce soir sa dernière publication : les Forêts *.
Les écosystèmes forestiers.
Les forêts existent depuis environ 400 millions d’années bien avant l’arrivée de l’homo Sapiens en Europe (vers -47 000 ans) ; elles couvraient alors les 2/3 de la surface terrestre et étaient plutôt constituées de grandes fougères avec des écorces très épaisses. Les forêts (actuellement un tiers de la surface terrestre mondiale, un tiers du territoire français) rendent de multiples (une quinzaine) services écosystémiques : fournissent de l’oxygène, de la fraicheur, de l’humus, du bois, protègent les sols de l’érosion, abritent la biodiversité…Le rôle de l’humus est essentiel mais pour qu’il se constitue positivement il faudrait laisser les forêts intactes en libre évolution.
« Le carbonifère : un enfer » ? Il y a 359 millions d’années, ce fut un moment important quand cette énorme masse végétale, largement composée d’écorces, se fait piéger avec des masses d’eau pour pourrir et fermenter sous fortes pressions et former un énorme capital énergétique : les couches de charbon actuellement exploitées. La parabole de l’enfer vient du fait qu’il reste suffisamment de réserve pour nous faire monter en enfer ; on brûle ce charbon en émettant du CO2 qui pollue l’atmosphère alors même qu’on déforeste. Ce charbon sera one shot : à priori on n’en reconstituera jamais une telle quantité.
« La forêt est notre mère » : les hominidés frugivores en sont en effet sortis il y a 10 millions d’années. Nous sommes les héritiers d’une sélection naturelle liée au fait que nous avons un gène qui nous permet de digérer l’alcool et qui nous a permis de manger les fruits trop mûrs tombés des arbres, riches en éthanol.
Les grands éléphantidés dont on estime qu’il y en avait 27 espèces sur les différents continents (y compris en Amérique), il y a 100 millions d’années, (il n’en reste plus que trois) ont été la force motrice du déboisement de la terre en créant des clairières et des corridors qui ont permis la progression des prairies. Ils se nourrissaient en se procurant du fourrage par les feuillages ou des fruits dont ils étaient friands.
Le facteur feu. Pour certains auteurs les brulis anthropiques remonteraient à 1,5million d’années en Afrique. Nos ancêtres ont maitrisé le feu probablement il y a 800 000 à 900 000 ans et avec certitude il y a 300 000 ans. Ils ont pratiqué très tôt l’écobuage c’est-à-dire mettre le feu dans un milieu déterminé pour y faire bruler la matière combustible. Les aborigènes d’Australie l’ont pratiqué depuis au moins 40 000 ans. L’homme de Néandertal le pratiquait aussi. Les Grandes Prairies d’Amérique du Nord auraient été créées et entretenues par les Amérindiens pour encourager les troupeaux de bisons qui constituaient leur réserve de nourriture. D’autres peuples avaient appris depuis longtemps à gérer les forêts pour dégager les sous-bois afin d’y fixer de grands herbivores tels les cerfs ou wapitis ou même des plus petits animaux comme les castors ou les dindons.
Rôle des glaciations. Les cycles glaciaires depuis 2,6 millions d’années ont duré depuis environ 1 million d’années sur des périodes glaciaires de 100 000 ans en alternance avec des périodes plus tempérées de 10 000 à 20 000 ans dont la dernière il y a 11 700 ans, l’Holocène correspond au néolithique. Les hommes ont contribué alors à la disparition de plus de la moitié des grands animaux qui régulaient la forêt et consommaient les graines des arbres en les déplaçant ce qui permettait de conquérir de nouveaux milieux. Ainsi la courge en Amérique aurait dû disparaitre en même temps que ces animaux mais les hommes sont parvenus à la replanter, la domestiquer et la cultiver en la déclinant sous diverses formes, empêchant les forêts de reprendre du terrain. Les humains en un processus assez lent ont co-évolué avec les forêts et les ont menées dans des états différents avec des biodiversités diverses, relativement pauvres dans les forêts européennes en comparaison des écosystèmes des régions tropicales. Il n’y a que 250 à 350 espèces d’arbres indigènes en Europe.
Les forêts permettent les économies d’énergie, sont les championnes du durable et de la biodiversité. Les arbres par leur réseau radiculaire sont essentiels pour le cycle de l’eau. Ils déploient leurs feuilles sur la canopée, captent le CO2 et limitent l’apport de lumière dans le sous-bois. L’eau afflue en grande quantité par leurs racines et les feuilles en évaporant une grande partie ce qui apporte de la fraicheur estivale. Les forêts fertilisent les sols par leur humus, abritent la biodiversité, filtrent l’air et régulent le cycle de l’eau.
La déforestation. Elle a été entamée très tôt par les hommes qui ont su fabriquer du charbon de bois, à forte valeur énergétique pour faire monter en température les fours des potiers puis ceux des sidérurgistes à l’âge des métaux. La forêt disparait alors progressivement car elle sert de combustible. Les Romains et les Chinois sont considérés comme de grands dévastateurs. Les Romains ont déboisé massivement car leur civilisation est une grosse consommatrice d’énergie notamment pour les hypocaustes des thermes ; ils ont été très loin jusqu’en Belgique et Anatolie pour trouver du bois. Ils voient la forêt comme un espace sauvage (désigné par le mot silva devenu selve en bas latin) vierge d’influence humaine où se multiplie le gros gibier. Le terme forêt apparait tardivement (vers le xième s) venu de selve forestis, désignant plutôt une réserve de chasse laissée aux nobles qui s’approprient progressivement les forêts d’Europe au moyen-âge et multiplient les droits (taxes) sur leurs multiples usages. La forêt devient alors le territoire des puissants aménagé en mode cynégétique.
Les aléas climatiques peuvent être importants. Quand il y a refroidissement la forêt repart par déprise, comme au haut moyen-âge quand la température baisse de de 2 à 3° C pendant quelques décennies entrainant une baisse démographique et une déprise agricole. Il peut y avoir alors des changements politiques : on expliquerait ainsi les successions dynastiques en Chine. Le cas de la Chine des Song (XIIe s) est à cet égard intéressant.
Le reboisement et le sauvetage des forêts sont liés à la surexploitation. A la fin du moyen-âge la forêt n’occupe en France que 25% du territoire, ce ne sera plus que 12% fin XVIIIe s et 8% début XIXème (ce sera le point le plus bas) car la Revolution Française a ouvert largement les à tous les habitants.
L’époque moderne a vu l’apparition d’administrations forestières dans les régions les plus menacées. C’est dans ce contexte qu’il faut replacer l’action essentielle de Colbert. C’est surtout la géopolitique qui a poussé la royauté à légiférer pour sauver ses forêts. La compétition se jouant sur mers, il fallait être capable aligner des marines de guerre de plus en plus puissantes pour contrôler les voies maritimes vers les colonies. La France est alors en retard sur ses concurrents britannique et hollandais. Les grands navires de l’époque étaient des forêts flottantes : chacun d’entre eux nécessitait plusieurs milliers de m3 de bois. Colbert, dès qu’il est nommé intendant des finances du roi, se saisit de cette question prioritaire et initie toute une série de mesures pour limiter les droits d’usage sur les forêts et surtout créer les fondements d’une exploitation rationnelle des forêts en plantant des futaies de hêtres et de chênes pouvant fournir les hauts mats nécessaires à la marine de guerre. Sachant qu’il faut environ deux siècles pour faire pousser de tels arbres, ils ne furent jamais utilisés pour la marine : Colbert ne pouvait pas anticiper les navires cuirassiers à vapeur fin XIXe s !
Une des grandes urgences au XIXe s c’est de replanter en Europe (alors qu’on continue à déforester la forêt tropicale dans les colonies notamment pour les plantations de sucre comme au Brésil) d’autant qu’avec la révolution industrielle la demande en bois est importante pour étayer les galeries des mines. On s’inspire des Allemands qui ont déjà reboisé essentiellement en résineux parce qu’ils poussent vite et droit. Une école royale forestière est créée à Nancy en 1824. Dès lors une véritable technocratie de la foresterie se développe en voulant souvent faire des forêts utiles donc le plus souvent monospécifiques, c’est-à-dire composées à plus de 75% d’une seule espèce d’arbres comme dans les Landes. Ces forêts sont fragiles et il faut s’en occuper : c’est le rôle de l’ONF créé en 1964 dans une optique productiviste. Les forêts les plus biodiverses proviennent de l’exode rural et de la déprise agricole.
Les forêts rendent de multiples services : sociétaux, économiques et surtout, à l’heure du réchauffement climatique, écologiques. Il faut arbitrer pour les préserver et ne pas compter sur l’action de l’Etat. De nombreux collectifs citoyens s’emparent de ces questions et s’investissent pour racheter des espaces forestiers qu’ils reboisent et laissent en libre évolution. La fondation Francis Hallé vise à reconstituer une forêt primaire d’environ 70 000 ha en Europe (en Alsace ou dans les Ardennes ?) : c’est un projet d’avenir unique puisqu’ il faudrait la laisser en libre évolution sans intervention humaine pendant 800 ans !
Les mégafeux sont hors normes et dévastateurs. Ils sont liés au fait que les espaces sont inhabités ou non entretenus alors qu’autrefois les habitants prélevaient de la biomasse qui maintenant s’accumule (elle a triplé en France au cours du XXe s). Les ronces, les branches ne sont plus prélevées accumulant du matériau qui avec les stress hydriques fournissent du combustible. Sur de grandes surfaces comme au Canada, Australie, Californie…ces feux créent eux-mêmes les conditions de leur entretien et se propagent très vite. Pour lutter il faut rétablir l’écobuage traditionnel et réhabiter les forêts. Le seul mégafeu répertorié comme tel en France a eu lieu dans les Landes en 1947.
Questions de la salle :
Forêt de Bialowieza : seule et dernière forêt primaire d’Europe ? Pas vraiment d’après L.T car elle a été une réserve de chasse royale et n’a été laissée » tranquille » que depuis 500 ans, ce qui est insuffisant. Il faudrait plutôt parler de « forêt ancienne » avec une grande richesse biologique et de biodiversité comme certaines forêts en Roumanie et Bulgarie. Pour L.T il n’y a plus de forêts primaires : il faut remonter avant l’holocène pour en trouver. Sur cette forêt déjà évoquée aux cafés de géo voir [https:]]
Rôle de la sécheresse actuelle sur la pousse des arbres ? Elle oblige, pour reboiser, à ne pas utiliser de graines à germer mais à planter les jeunes arbres génétiquement sélectionnés grandis préalablement, ce qui donne des racines superficielles : l’arbre est de ce fait moins résistant aux coups de vent mais supporte mieux les stress hydriques. Les arbres sont très résistants aux changements climatiques : ils s’adaptent bien notamment en élargissant leur période génétique. On connait mal encore les capacités d’adaptation des arbres mais elles sont considérables.
La forêt comme « bien commun ». L’idée était d’utiliser autrefois des ressources (hors la chasse) qui étaient dédaignées par les puissants souvent propriétaires des lieux, pour en laisser la jouissance au menu peuple, moyennant le plus souvent le paiement de droits très divers suivant les lieux : il s’agissait de ramasser du bois mort, des champignons, des glands (droit de glandée), de faire paitre des animaux… Il s’agissait aussi surtout, le plus souvent d’utiliser les landes qui ont énormément reculées en France. Les communautés paysannes savaient utiliser la biodiversité de ces écosystèmes pour en exploiter les diverses ressources. Les forêts d’autrefois étaient moins étendues et moins denses qu’actuellement avec moins de biomasse mais elles étaient beaucoup plus biodiverses donc d’une plus grande richesse.
*Laurent Testot, les forêts : des forêts primaires aux enjeux du XXIème siècle, Ed. Frémeaux & Associés, Paris 2024
Micheline Huvet-Martinet, avril 2025
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7:03
Carte des tarifs douaniers imposés par les États-Unis : vers une guerre commerciale ?
sur Cartographies numériquesDonald Trump a annoncé le 2 avril 2025 une hausse spectaculaire des droits de douane pour de nombreux pays afin de compenser le déficit commercial des États-Unis qui a atteint 131 milliards de dollars en janvier 2025. La Maison Blanche parle de « Liberation Day » et se propose de disrupter la mondialisation. Une crise économique pourrait suivre cette hausse inédite des tarifs douaniers imposés par les États-Unis.
Un taux global de 10 % s’ajoute sur l’ensemble des importations américaines à partir du 5 avril 2025. Un taux personnalisé, annoncé pour un total de 60 pays dont l'UE, entre également en vigueur à partir du 9 avril. Le taux moyen des droits de douane aux États-Unis devrait ainsi atteindre autour de 30 %, soit le taux le plus élevé depuis plus d’un siècle. Le Canada et le Mexique semblent avoir évité le scénario du pire : les tarifs de 25 % sur les produits non couverts par l’accord de libre échange restent en vigueur. C'est toutefois un retour sans précédent du protectionnisme à l'échelle mondiale.
Si on observe sur une carte la distribution des tarifs douaniers appliqués par les États-Unis, on peut repérer quelques grandes logiques géographiques. Les droits de douane les plus bas concernent les pays du Moyen-Orient (notamment les pays exportateurs de pétrole), l'Amérique latine, le Royaume-Uni ainsi que d'autres pays faisant partie de la sphère d'influence américaine. A l'inverse, la Chine et une grande partie de l'Asie sont davantage taxées.
La carte a été réalisée avec l'application Magrit. Les données ont été prélevées sur le site de la Maison Blanche et rassemblées sous forme de fichier csv en incluant également des données sur les importations-exportations et sur la balance commerciale de chaque pays vis-à-vis des Etats-Unis. Le projet cartographique au format mjson peut être téléchargé et intégré directement dans Magrit.Lors de son discours, Trump s'en est pris à l'Union européenne, déclarant « ils nous ont arnaqués, c'est pathétique » et promettant des représailles : « Ils nous ont fait payer 39 %, nous allons leur faire payer 20 %. ». La proposition prévoit des tarifs proportionnels à ceux imposés par d’autres pays aux États-Unis. On peut noter quil ne s'agit pas vraiment de tarifs douaniers qui auraient calculés en fonction de chaque pays. Le mode de calcul global a consisté à prendre le déficit commercial et à le diviser par les importations américaines en provenance de chaque pays ou territoire. Ainsi par exemple, le déficit commercial avec la Chine (295,4 milliards de dollars) a été divisié par le montant des importations américaines en provenance de Chine (438,9 milliards de dollars), ce qui donne un taux de droit de douane de 67 %. Pour l'Europe, c'est 235,6 milliards de $ de déficit / 605,8 milliards $ d'importations = 39 % (voir la liste des pays et le détail du mode de calcul sur le site de la Maison Blanche). Ainsi la carte des droits de douane imposés par les Etats-Unis reproduit en gros celle de leur déficit commercial (voir la carte de leur balance commerciale proposée par Le Grand Continent).
La Russie, la Corée du Nord, la Biélorussie, le Burkina Faso, Cap-Vert, Cuba, Hong Kong, Macao, les Seychelles, la Somalie et la Gambie n’apparaissent pas parmi les pays ciblés directement dans les documents de la Maison-Blanche. On observe des incohérences au niveau des territoires français d'outre-mer : 37 % de droits de douane sur La Réunion et 10 % sur la Guyane, la Polynésie et Mayotte qui ne sont pas des pays, mais des parties intégrantes de la France et auraient donc dû être traités de la même manière que le reste du territoire de l’Union européenne avec un taux à 20%. S'agissant des territoires ultramarins mais aussi d'autres petites îles quasiment inhabitées, il semble que la Maison-Blanche ait utilisé le code iso international des pays et territoires. Ainsi les îles Heard Islands and Mac Donald’s sont taxées à 10% alors qu'elles sont globalement inhabitées sauf par des pingouins ou quelques scientifiques.
D'après Eurostat, en 2024, 20 des 27 Etats membres de l'UE avaient une balance commerciale excédentaire vis-à-vis des Etats-Unis, en ce qui concerne les échanges de biens. Il existe toutefois une grande différence de balance commerciale entre les biens et les services. Du côté des services, la tendance s'inverse. En ayant exporté pour 318,7 milliards d'euros vers les Etats-Unis en 2023 et importé pour 427,3 milliards d'euros, l'Union se retrouve cette fois en déficit commercial, à hauteur de 108,6 milliards d'euros. La « méthodologie » utilisée par la Maison-Blanche pour fixer les taux des droits de douane est largement contestée par les économistes. En prenant en compte les relations commerciales bilatérales des États membres avec les États-Unis, et non l’Union européenne dans son ensemble, les tarifs appliqués aux 27 varieraient de 10 à 47 %.
A partir du fichier csv proposé, qui contient des données sur les importations, les exportations et la balance commerciale des États-Unis vis-à-vis de chaque pays, Jean-Marc Viglino a proposé une carte bivariée qui croise les tarifs douaniers avec la balance commerciale en 2024. Il en ressort une typologie intéressante.
Carte bivariée des tarifs douaniers des pays et de la balance commerciale vis-à-vis des Etats-Unis(source : Macarte.ign.fr)
Références« Droits de douane : le choc mondial » (IRIS). La carte détaille le niveau des droits annoncés et la chronologie par zones géographiques.
« Les nouveaux droits de douane de Donald Trump. Comprendre la guerre commerciale » (Le Grand Continent). L'Union européenne essaie de se coordonner pour apporter une réponse commune. Les pays les plus pauvres sont visés par les tarifs douaniers les plus élevés.
« Trump annonce des "tarifs réciproques" mondiaux » (Le Monde). « Les conséquences seront désastreuses pour des millions de personnes dans le monde. Les produits alimentaires, les transports et les médicaments coûteront plus cher », a déclaré Mme von der Leyen.
« Les droits de douane imposés par Trump touchent même des îles reculées. L'une d'elles abrite principalement des manchots ». Les îles Heard et McDonald, un territoire subantarctique de l’Australie, figurent sur la liste des tarifs réciproques, tout comme une île volcanique isolée près du Groenland (Washington Post).
« Les décisions cachées derrière la formule tarifaire de Trump » (New York Times). La formule universelle est brutale : elle applique exactement les mêmes calculs aux pays, qu’ils aient de lourdes barrières commerciales ou des marchés largement ouverts. Elle ne prend en compte que l’ampleur du déficit commercial, et non les raisons de ce déficit. Comment les tarifs douaniers évolueraient si le déficit incluait les biens et les services ? Il est difficile de dire combien de temps cette formule restera telle quelle. M. Trump a déclaré qu'il était prêt à conclure des accords avec d'autres pays si les États-Unis obtenaient quelque chose de « phénoménal ».
« Quand les énormes droits de douane imposés par Trump frappent les petites économies africaines » (New York Times). La quantité de produits manufacturés exportés d'Afrique vers les États-Unis est infime. Mais pour le Lesotho par exemple, l'impact d'un tarif de 50 % est énorme.
« A combien s'élèvent les droits de douane sur les produits chinois ? C'est plus complexe qu'on ne le pense (New York Times). Quatre grandes catégories de droits de douane sont imposées sur les marchandises en provenance de Chine. Les taux dépendent en fin de compte de ce qui est importé, des matériaux utilisés (d'où ils proviennent), des taux spéciaux appliqués et des types de produits exonérés.
« La Réunion, Polynésie, Antilles, Saint-Pierre et Miquelon. Les Outre-mer également concernés par les droits de douane américains » (Outremers360.com).
« La taxe Trump pour La Réunion passe finalement de 37 à 10% » (Zinfos974). Trois jours après avoir sidéré la planète entière, l'administration Trump revient sur certaines de ses annonces choc. L’île de La Réunion voit ses droits de douane révisés à la baisse par rapport au niveau initialement annoncé.
« Quelle est la balance commerciale entre l'Union européenne et les Etats-Unis ? » (Toute l'Europe).
« Solde extérieur des biens et services en pourcentage du PIB » (OurWorldInData).
« La Chine riposte aux droits de douane américains et fait chuter les marchés financiers » (France24).
« Avec ses droits de douane, Donald Trump renvoie les États-Unis au niveau de taxation des années 1930 » (Le Figaro). Voir le graphique et les données montrant le virage protectionniste historique sur le site Coface.
« Trump va déchaîner ses pouvoirs alternatifs après le blocage des tarifs douaniers par la Cour suprême » (Rawstory). près qu'un tribunal a mis un terme brutal aux projets de taxes douanières du président Donald Trump, ce dernier va se tourner vers des « puissances alternatives » pour imposer son programme, selon The Economist .
Données et graphiques sur la composition du commerce sectorielle pays de l'UE - Etats-Unis (CEPII - Recherche et expertise sur l'économie mondiale).
Série de dessins satiriques et de caricatures concernant les tarifs douaniers par Trump sur X-Twitter et sur Bluesky.
Liens ajoutés le 13 avril 2025
« Comment Trump a changé d'avis sur les tarifs douaniers » (NBC News).
Le « Jour de la Libération » vient de céder la place au Jour de la Capitulation. Trump et les responsables de son administration ont reçu des appels de pays alliés et ses conseillers lui ont présenté des données inquiétantes sur les marchés obligataires. Le président Donald Trump a annulé mercredi 9 avril une série de tarifs douaniers sévères visant aussi bien ses amis que ses ennemis, dans une tentative audacieuse de remodeler l'ordre économique mondial. Trump a annoncé une pause de 90 jours qu'il compte utiliser pour négocier des accords avec des dizaines de pays qui se sont déclarés ouverts à une révision des conditions commerciales qui, selon lui, "exploitent les entreprises et les travailleurs américains". La Chine fait exception. Trump a augmenté les droits de douane sur le principal rival géopolitique du pays de 125 %, s'inscrivant dans une escalade de représailles et une guerre commerciale avec la Chine.
« Carte des tarifs douaniers américains du "Jour de la Libération" ». Le 9 avril 2025, ces droits de douane ont été suspendus pendant 90 jours, sauf pour la Chine. Nouveaux tarifs douaniers mis à jour au 10 avril 2025 (AB Pictoris).
« Droits de douane : trois graphiques pour visualiser l'ampleur du déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine » (France-Info). Washington et Pékin se sont engagés dans une nouvelle guerre commerciale, à coups de tarifs douaniers record. Initié par Donald Trump, ce bras de fer économique pourrait avoir de lourdes conséquences pour les deux premières puissances mondiales, très dépendantes l'une de l'autre.
« Les smartphones et les ordinateurs exemptés des surtaxes de Donald Trump » (Le Monde). Les Etats-Unis, en pleine guerre commerciale avec la Chine, ont décidé d’exempter les smartphones et les ordinateurs des récentes surtaxes douanières imposées par Donald Trump, selon une notice du service des douanes. Il y a un « espace de négociation », estime le ministre de l’économie français.
« La Chine suspend ses exportations essentielles alors que la guerre commerciale s'intensifie » (The New York Times). Pékin a suspendu les exportations de certains minéraux de terres rares et d'aimants essentiels aux industries mondiales de l'automobile, des semi-conducteurs et de l'aérospatiale.
Thomas Piketty : « La réalité est que les Etats-Unis sont en train de perdre le contrôle du monde » (Le Monde). Le président américain voudrait que la pax americana soit récompensée par un tribut versé par le reste du monde, de façon à financer éternellement ses déficits. Le problème est que la puissance états-unienne est déjà déclinante et qu’il faut imaginer le monde sans elle, explique l’économiste dans sa chronique.
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Source : « Rejets de PFAS par les Installations classées pour la protection de l’environnement - ICPE » (Générations futures, 1er avril 2025)L’étude des analyses obligatoires réalisées dans le cadre de l’arrêté du 20 juin 2023, rendues publiques et disponibles à la date du 25 mars 2025, met en évidence une réalité préoccupante : près de 60% des établissements ayant effectué leurs analyses ont détecté des PFAS dans leurs rejets.
Parmi ces établissements, 146 sites sont responsables à eux seuls de la quasi-totalité des émissions de PFAS vers le milieu naturel ou les stations d’épuration urbaines.
L'étude identifie également 79 sites supplémentaires présentant un indicateur préoccupant qui nécessitent une surveillance accrue. Au total, ce sont 225 sites industriels qui ont été identifiés et cartographiés.
Pour aller plus loin
« Visualisez les 380 sites industriels qui rejettent l’essentiel des PFAS en France » (Le Monde)
« Polluants éternels : explorez la carte d’Europe de la contamination par les PFAS » (Le Monde)
Lien ajouté le 7 mai 2025
« L’eau potable de votre commune est-elle contaminée au chlorure de vinyle monomère (CVM), ce gaz toxique et cancérogène ? » (Vert). En collectant les données des différentes sources disponibles, Vert a identifié plus de 5 500 communes.Vérifiez directement sur la carte interactive.Références
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Géopolitique du Groenland – Symphonie des glaces & Objet de toutes les convoitises
sur Les cafés géographiquesLe monde arctique fait la une des journaux depuis la mi-janvier 2025, c’est un fait aussi rare qu’inattendu et nous devons nous poser quelques questions : c’est quoi le Groenland ? C’est où ? Pourquoi tant de convoitises ? Cela remet-il en cause notre vision du monde ?
Le Groenland, une île géante à cheval sur le cercle polaire
– C’est un immense territoire, grand comme quatre fois la France mais recouvert de glace à 80 %. Il possède beaucoup de richesses, mais en réalité peu exploitables en raison du climat. Il faudrait que le réchauffement climatique soit intense pour que ces richesses, aujourd’hui « virtuelles » deviennent réellement exploitables.
– C’est un territoire autonome, sous souveraineté danoise, où la justice, la politique monétaire, étrangère et de défense dépendent du royaume du Danemark. Cependant, avec une capitale plus proche de New York que de Copenhague, le Groenland fait partie de la zone d’intérêt des Etats-Unis, mais aussi du Canada.Le Groenland, appartient « au peuple du froid »
– La population autochtone fut appelée peuples eskimos, avec deux traductions : « peuple mangeur de viande crue » ou « ceux qui attendent longtemps » ..la fin de la nuit, du froid ou du blizzard.
– Pour nous Européens, inventeurs de l’Arctique Inuit, ce sont nos explorateurs, lancés à la recherche du passage du Nord-Ouest, qui les ont trouvés grâce à Amundsen en 1905-06. Au XIX ème siècle, s’y intéressaient aussi des baleiniers venus du Royaume Uni et des Etats-Unis. Puis vint l’expédition de Knud Rasmussen, Inuit par sa mère groenlandaise et Danois par son père, qui part de Thulé en septembre 1921 et parcours 18 000 km en traîneau jusqu’au Pacifique et au détroit de Béring, qu’il atteint en septembre 1924, prouvant d’un océan à l’autre, l’unité du peuple Inuit.
– La civilisation de ce peuple consiste d’abord à identifier le climat, avec ses petits froids neigeux et ses grands froids secs et le vent, le célèbre blizzard, le grand maître des paysages, paysages qu’il transporte, qu’il accumule, qu’il sculpte.
Le vent peut disloquer la banquise. Avec la glace, on construit des iglous, avec la neige, on dispose de l’eau douce potable, pour faire le thé. Et sur la banquise on peut s’adonner à la pêche.
La maison du peuple autochtone change avec les saisons : faite de neige en hiver, l’iglou légendaire, elle se fait en peaux pour les tentes qui les abrite en été ou parfois en tourbe et bois. Elles sont toutes provisoires.
Actuellement, les maisons sont fixes et les foyers aussi bien équipés que les nôtres (cuisine, salle d’eau, chambres, etc.). Et pour aller d’un village à l’autre, on n’hésite pas à prendre l’avion !Sisimuit. Maisons sur le lac Nalunnguarfik. Photo de Michèle Vignaux
Sisimuit.. Vue sur le port. Photo de Michèle Vignaux
Le Groenland, 3 siècles de colonisation danoise et un rêve d’indépendance
– Après une colonisation Viking, l’île a appartenu au royaume du Danemark dont elle est devenue une colonie en 1721. Et en 1917, les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté du Danemark sur le Groenland.
Pendant la 2GM, le territoire a été occupé par le Royaume Uni, puis par les Etats-Unis, pour des raisons stratégiques (le contrôle des voies maritimes). Après la guerre, les Etats-Unis se sont retirés, ne conservant qu’une base militaire. L’île est repassée sous la souveraineté danoise. Néanmoins, en 1941, un accord entre les Etats-Unis et le Danemark autorise les Américains à construire des bases militaires au Groenland. En 1951, la base de Thulé, devient la plus grande base américaine de l’Arctique.
– Le sentiment nationaliste n’a émergé que dans les années 1960 -1970. L’île a commencé à se réapproprier sa langue et sa culture et a aussi pris conscience de l’écart de niveau de vie avec les Danois. Le royaume dût faire des concessions !
– Le territoire du Groenland est devenu autonome : depuis 1979 à la suite du Home Rule et d’un référendum en 2008 où 75 % des Groenlandais ont voté en faveur d’une autonomie accrue, une nouvelle loi leur accorde davantage de compétences : gestion des affaires internes, droit de signer des accords internationaux et de participer à des organisations internationales. Le Groenland a pris le contrôle de ses ressources naturelles, y compris les minéraux, le pétrole et les ressources maritimes. Le groenlandais (Kalaallisut) est devenu la langue officielle. Mais l’anglais et le danois restent largement pratiqués.Les inégalités sociales sont énormes et fragmentent la société
Le Groenland dépend largement des subventions versées par le gouvernement danois, environ 520 millions d’euros /an, soit plus de 20 % du PIB groenlandais.
On ne compte que 56 000 habitants, dont 19 000 dans la capitale, Nuuk, située au sud-ouest de l’île. Le territoire est donc largement « un désert », mais le taux de suicide est le plus élevé du monde. On retiendra tout de même que la longueur des nuits incite au suicide toutes les populations des cercles polaires et aussi à l’alcoolisme.
Nuuk, abrite aussi quelques centaines de sans abri… sous des latitudes où le mercure peut descendre à – 20 degrés.Les élections législatives du 11 mars 2025 :
Le centre droit remporte les élections, de façon inattendue. Jens Frederik Nielsen, le leader du Demokraatit est lui-même surpris d’avoir 30 % voix, devant le parti nationaliste Naleraq, avec 24 % des voix. Prudents, les élus locaux repoussent la tenue d’un référendum sur l’indépendance.
La veille des élections, Donald Trump avait posté un message où il promettait de continuer à assurer la sécurité de l’île, « comme les États-Unis l’ont fait depuis la 2GM et d’investir des milliards pour créer de nouveaux emplois et rendre riches les Groenlandais ».Changement climatique et nouvelles opportunités
Aujourd’hui, tout le monde (ou presque) redoute un réchauffement climatique. Une minorité de chercheurs envisage un déplacement du Gulf Stream et une nouvelle glaciation…
Carte parue dans Challenges -13 février 2025
Si le réchauffement climatique se poursuit, il est envisagé l’ouverture de 3 nouvelles routes maritimes. Elles raccourciraient les trajets entre l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Europe de 5 000 km entre Rotterdam et Shanghai. C’est énorme !
Les nouvelles routes maritimes éviteront de passer par le canal de Panama ou celui de Suez, autant de goulots d’étranglement très convoités.
La fonte des glaces et le réchauffement des eaux va aussi permettre la vie d’un nombre considérable de poissons.
N’oublions pas enfin que la fonte des glaces va augmenter le niveau des mers et que cela va submerger des littoraux, aux activités et peuplements denses.Richesses réelles ou virtuelles ?
Frank Tétart, Une carte par jour, autrement, 2018
Les deux piliers de l’économie restent la pêche et les transferts financiers de Copenhague.
Mais le boom minier mondial et les effets du réchauffement climatique ouvrent de nouvelles perspectives. De nombreuses concessions ont déjà été octroyées à des compagnies occidentales et chinoises, ce qui suscite les revendications nationalistes, voire indépendantistes.
L’Union Européenne a identifié la présence de 25 des 34 minéraux de matières premières essentielles, y compris des terres rares. Et les acteurs économiques cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement, en particulier lorsqu’il s’agit de la dépendance vis-à-vis de la Chine pour les terres rares.
Aujourd’hui seules deux mines sont exploitées : l’une de rubis et l’autre d’anorthosite, un métal qui contient du titane. Il y a aussi de l’uranium, mais la population s’est opposée à l’extraction de produits radioactifs.
Dans le sud, à Narsaq, une mine d’or, fermée depuis 2013, est en phase de redémarrage.
Mais les projets ont du mal à démarrer : certaines zones ne sont pas accessibles toute l’année, la main d’œuvre manque, et il faut en moyenne 16 ans pour passer du forage à la production.Le Groenland et l’ingérence de Donald Trump
Quelques dates en ce début d’année 2025
Le 20 janvier 2025, Donald Trump revient à la Maison Blanche pour un 2è mandat, mais dès le mardi 7 janvier, alors qu’il a envoyé son fils au Groenland, il réaffirme ses ambitions :
– refaire des Etats-Unis, la super puissance MAGA, c’est-à-dire Make America Great Again
– faire du Canada le 51 ème Etat des USA
– acheter le Groenland au Danemark
– rebaptiser le golfe du Mexique en Golfe d’Amérique
– menacer tous ceux qui ne se soumettraient pas à ses décisions, de taxes douanières exorbitantes.
Il considère l’Union Européenne comme n’étant plus son alliée et désormais ne parle qu’avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Le dessin ci-dessus, paru dans le journal Le Monde, résume sa vision du monde et celle des dirigeants actuels de la Russie (Vladimir Poutine veut l’Ukraine au motif qu’elle a appartenu à l’URSS) et Xi Jingping veut Taiwan au motif que l’on y parle le chinois !Trump est avant tout un homme d’affaires qui confond ses intérêts privés avec ceux de son pays. Il vise aussi le prix Nobel de la paix, car « il aura empêché une 3è guerre mondiale » et bien entendu, Dieu le protège puisqu’il a échappé à un attentat lors de la tentative de coup d’Etat au Capitole en janvier 2024.
Alors, Trump, faiseur de paix ou pyromane ?Maryse Verfaillie, 23 mars 2025
Compte rendu du FIG en 2018
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17:40
Les ensembles de données démographiques quadrillées sous-représentent systématiquement la population rurale à l'échelle mondiale
sur Cartographies numériquesSource : Láng-Ritter, J., Keskinen, M. & Tenkanen, H. (2025). Global gridded population datasets systematically underrepresent rural population. Nature Communication 16, 2170. https://doi.org/10.1038/s41467-25-56906-7
L’étude de l’Université Aalto (Finlande), publiée dans Nature Communications, révèle que 53 à 84% des habitants des zones rurales isolées échappent aux bases de données comme WorldPop ou LandScan, ce qui biaise les estimations démographiques au niveau mondial. Les modèles actuels, basés sur la lumière nocturne ou sur des recensements incomplets, sous-évaluent fortement la population rurale, notamment en Afrique et en Asie. Or, 43% de l’humanité vit en zone rurale selon les chiffres officiels, sans doute bien plus en réalité. L’étude s’appuie sur 307 projets de barrages dans 35 pays pour comparer les estimations aux chiffres réels de relogement. Elle montre que les erreurs de 2010 se répètent en 2015 et 2020, ce qui fausse les estimations de population (population mondiale estimée à 8,2 milliards actuellement). L’étude appelle à intégrer des images satellites en haute résolution, des relevés de terrain, des données mobiles anonymisées. Une cartographie démographique plus juste permettrait une meilleure allocation des ressources et une planification plus équitable.
Pourcentages de biais moyens sur les cinq grilles de population dans les 35 pays avec
zones rurales évaluées (source : Láng-Ritter et al., 2025)
Les cinq ensembles de données de population quadrillées sont librement accessibles via les liens Web fournis dans ce tableau. L'ensemble de données GeoDAR 28 contenant les polygones de réservoir est disponible gratuitement en téléchargement sur Zenodo. Les attributs de réservoir doivent être achetés auprès de la Commission internationale des grands barrages par l'intermédiaire du Registre mondial des barrages. Le fichier de polygones résultant de cette étude est accessible au public. Il contient les 307 zones rurales évaluées et les estimations de population pour chaque zone rurale.
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Données carroyées de population à l'échelle mondiale sur le site WorldPop
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18:59
L'histoire par les cartes. La mappa mundi de Leardo (1452)
sur Cartographies numériques
Source : « Le projet Lazarus va apporter un nouvel éclairage sur la plus ancienne carte de la collection de l'UWM » (Université du Wisconsin à Milwaukee)La mappa mundi de Leardo est une carte du monde dessinée à la main datant de 1452. Il s'agit de l'un des éléments phares de la collection de la bibliothèque de l'American Geographical Society, hébergée depuis près de 50 ans à l’University of Wisconsin Milwaukee (UWM). Le cartographe Giovanni Leardo a réalisé cette mappemonde à Venise pour un commanditaire inconnu – probablement un dignitaire religieux. La carte place Jérusalem en son centre, avec l'est pointé vers le haut. Dans le cercle qui l'entoure figure un calendrier, avec les phases de la lune, les fêtes des saints ainsi que d'autres informations.
La mappa mundi de Leardo - 1452 (source : Université du Wisconsin)
La bibliothèque de l'American Geographical Society contient aujourd'hui plus de deux millions d'ouvrages, dont des cartes, des photos, des atlas, des globes. Mais la carte de Leardo est l'ouvrage le plus ancien de la collection. L'original est conservé dans une pièce sombre et à température et humidité contrôlées, ce qui fait qu'elle était difficile à montrer aux visiteurs. L'obtention d'une reproduction de pointe est l'une des raisons pour lesquelles l'UWM accueille le Projet Lazarus à l'université en mars 2025. La numérisation en haute résolution pourrait mettre en lumière des détails qui se sont estompés au fil des siècles. Le projet Lazarus utilise l'imagerie multispectrale pour faire ressortir les détails manquants ou ternis sur des documents fragiles ou endommagés. Le traitement des photos prises sous différentes fréquences lumineuses permet d'en extraire de nouveaux détails. L'original est sur vélin ou peau d'animal traitée. La bibliothèque disposera désormais d'une image numérique pour un fac-similé de meilleure qualité, elle pourra l'imprimer sur un support semblable au vélin.
Outre l'Université du Wisconsin qui en propose une version numérique, la mappa mundi de Leardo est consultable sur le site de la bibliothèque du Congrès.
Extraits de la notice :"La plus ancienne carte du monde conservée à la bibliothèque de l'AGS est la Mappamundi de Leardo. Il s'agit de l'une des trois cartes du monde connues signées et datées par le cartographe vénitien du XVe siècle, Giovanni Leardo. Les deux autres, similaires mais non identiques, se trouvent à la Bibliothèque communale de Vérone, en Italie, et la troisième au Musée civique de Vicence, en Italie. Cette carte représente les régions du monde connues des Européens à la fin du Moyen Âge. Elle est considérée comme l'un des plus beaux exemples de carte du monde d'époque médiévale conservée dans l'hémisphère occidental."
"On sait peu de choses sur Giovanni Leardo, géographe et cosmographe vénitien du XVe siècle, si ce n'est que trois de ses cartes du monde, signées par leur auteur, datent de la fin du Moyen Âge. Il s'agit de la plus ancienne carte du monde conservée à la bibliothèque de l'American Geographical Society et elle est considérée comme le plus bel exemple de mappemonde médiévale de l'hémisphère occidental. Les deux autres cartes de Leardo, similaires mais non identiques, se trouvent en Italie, à la Bibliothèque communale de Vérone et au Musée civique de Vicence. La carte représente les régions du monde connues des Européens à la fin du Moyen Âge – l'Europe, l'Asie et l'Afrique – et, comme sur de nombreuses cartes murales médiévales, elle montre Jérusalem au centre et est oreintée vers l'est. Archer M. Huntington acheta la carte et la présenta à l'American Geographical Society en 1906. En 1928, la société publia un fac-similé en couleur grandeur nature accompagné d'un texte de John K. Wright, intitulé The Leardo Map of the World: 1452 or 1453. L'ouvrage de Wright consistait essentiellement en une description détaillée du tracé, des noms et des caractéristiques de la carte elle-même. Rand McNally reproduisit également la carte pour une carte de Noël en 1952."
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Le « Security Project for QGIS » : contribuez maintenant !
sur OslandiaLe « Security project for QGIS » est désormais public ! Participez maintenant !
L’objectif de ce projet est de mutualiser des financements pour améliorer la sécurité de QGIS et porter le projet à un niveau de cybersécurité élevé.
Oslandia et d’autres partenaires investis, en particulier OPENGIS.ch sont des “pure players” opensource et les principaux contributeurs de QGIS. Ce projet est une initiative d’Oslandia et est soutenu par l’association QGIS.org. Nous travaillons de façon rapprochée avec la communauté de développeurs, utilisateurs et parties prenantes de QGIS. Ce projet est mené par des committers « core » de QGIS désireux de faire avancer les pratiques de cybersécurité.
Contexte globalDe nouvelles réglementations telles que NIS2 et le CRA en Europe, ainsi que d’autres réglementations internationales ou locales vont être activées dans les prochaines années. Elles requièrent l’amélioration des pratiques de cybersécurité des logiciels et des producteurs de logiciel. Les logiciels OpenSource, bien que bénéficiant d’un traitement spécifique, sont également concernés. Une estimation de l’impact du CRA sur les coûts logiciels est projeté à des montants de +30% do coûts supplémentaires.
Concernant QGIS, nous considérons que le projet est actuellement en deçà de ce qui serait nécessaire pour être conforme à ces législation. Il ne répond également pas pour le moment à certains prérequis des utilisateurs finaux en terme de qualité globale concernant la sécurité, les processus en place pour assurer la confiance dans la chaîne de production logicielle, et la culture de la cybersécurité dans le projet.
Nous avons échangé sur ce sujet avec des clients ayant des déploiements importants de QGIS et QGIS serveur, et ils ont confirmé que la cybersécurité est une de leurs principales préoccupations, et qu’ils souhaiteraient faire avancer le projet QGIS dans ce domaine autant que possible. QGIS fait en effet face au risque des départements IT possédant des chartes de sécurité pouvant empêcher son déploiement si le projet n’a pas assez de processus en place.
De plus, on note que les sollicitations de security@qgis.org ont récemment connu une forte augmentation.
Objectifs du projetOslandia, avec d’autres partenaires, et soutenu par des clients et des utilisateurs finaux, lance donc le “Security project for QGIS” : nous avons identifié les points-clé où des amélioration de sécurité peuvent être réalisés, nous les avons classifiés, détaillés, et nous avons créé des « work packages » avec estimations budgétaires.
- L’objectif principal est simple : améliorer significativement le niveau de cybersécurité du projet QGIS
- Il s’agit ensuite de se conformer aux contraintes et prérequis des réglementations et des utilisateurs finaux
- Enfin, nous voulons faire de QGIS un exemple de projet OpenSource prenant en compte la cybersécurité, et pouvant inspirer d’autres projets de l’OSGeo
QGIS et QGIS Server sont les deux principaux composants concernés par ce projet, mais améliorer la sécurité de QGIS de façon globale nous fait également considérer les bibliothèques sous-jacentes ( e.g. GDAL/OGR, PROJ, GEOS…).
Ce projet est un effort spécifique pour améliorer le niveau de sécurité du projet QGIS. Maintenir ce niveau sur le long terme nécessitera de nouveaux efforts, et nous vous encourageons également à financer directement QGIS.org en devenant un sponsor officiel du projet ( « Sustaining member » ).
La sécurité mémoire, la signature des binaires, la gestion de la chaîne d’approvisionnement logicielle, les process de contribution, la sécurité des plugins, les audits de sécurité et bien d’autres sujets sont inclus dans ce projet. Vous pouvez voir l’ensemble des sujets ainsi que les work packages sur le site dédié :
Organisation projet – Contribuez !Toute organisation intéressée pour améliorer la sécurité de QGIS peut participer au financement. Nous recherchons un total de financement estimé de 670K€, divisé en 3 work packages
Contribuez dès maintenant !
Une fois le financement démarré, Oslandia et ses partenaires vont commencer à travailler sur le Work Package 1 en 2025. Nous avons l’intention de travailler de façon rapprochée avec la communauté QGIS, l’association QGIS.org, les partenaires intéressés et les utilisateurs finaux. Une partie du travail consiste en l’amélioration du système actuel, d’autres demanderont des changements de process ou d’habitudes de développement. Travailler de façon rapprochée avec les communautés d’utilisateurs et de développeurs pour améliorer la culture de cybersécurité des contributeurs est une partie essentielle du projet.
Nous livrerons des améliorations dès 2025 et jusque 2027. Vous pouvez voir la liste complète des sujets et les work packages, ainsi que les budgets correspondants sur la page du projet : security.qgis.oslandia.com .
Vous êtes invités à contribuer financièrement, mais vous pouvez également passer le mot, et convaincre d’autres organisations de contribuer !
Nous tenons à remercier particulièrement Orange France pour son support de longue date à l’OpenSource en général et à QGIS en particulier. Ce sont les premiers financeurs du « Security Project for QGIS ».
Si vous avez des questions sur le projet, ou souhaitez obtenir plus de renseignements ou de matériel de présentation du projet à diffuser, n’hésitez pas à nous contacter !
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15:52
Carte détaillée du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique
sur Cartographies numériquesSource : Pritchard, H, Fretwell, P., Fremand, A. & al., « Bedmap3 updated ice bed, surface and thickness gridded datasets for Antarctica », Scientific Data, vol. 12, 414, 2025, [https:]] (article disponible sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International)
La carte la plus détaillée à ce jour du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique a été réalisée par une équipe de scientifiques internationaux dirigée par le British Antarctic Survey (BAS). Baptisée Bedmap3, elle intègre plus de six décennies de données acquises par avions, satellites, navires et même traîneaux à chiens.
Les résultats ont été publiés le 12 mars 2025 dans la revue Scientific Data. La carte nous donne une vue claire du continent blanc comme si ses 27 millions de kilomètres cubes de glace avaient été retirés, révélant les emplacements cachés des plus hautes montagnes et des canyons les plus profonds. Une révision notable de la carte concerne l'endroit où la couche de glace sus-jacente est la plus épaisse. Des relevés antérieurs situaient cet endroit dans le bassin de l'Astrolabe, en Terre Adélie. Cependant, une réinterprétation des données révèle qu'il se trouve dans un canyon anonyme à 76,052°S, 118,378°E, en Terre Wilkes. L'épaisseur de la glace à cet endroit est de 4 757 m.
Topographie de l'Antarctique d'après la Bedmap3 (source : Pritchard, Fretwell, Fremand & al., 2025)
Bedmap3 est désormais appelé à devenir un outil essentiel pour comprendre comment l’Antarctique pourrait réagir au réchauffement climatique, car il permet aux scientifiques d’étudier les interactions entre la calotte glaciaire et le lit. Bedmap3, comme son nom l'indique, est la troisième tentative de cartographie du substrat rocheux de l'Antarctique, entreprise en 2001. Cette nouvelle tentative représente une avancée considérable. Elle inclut plus du double de points (82 millions) par rapport aux précédents, représentés sur une grille de 500 m.
D’importantes lacunes dans les connaissances ont été comblées par des études récentes menées dans l’Est de l’Antarctique, notamment autour du pôle Sud, le long de la péninsule antarctique et des côtes de l’Antarctique occidental, ainsi que dans les montagnes transantarctiques. Le contour des vallées profondes est mieux représenté, tout comme les endroits où des montagnes rocheuses émergent de la glace. Les dernières données satellitaires ont également enregistré avec plus de précision la hauteur et la forme de la calotte glaciaire, ainsi que l'épaisseur des plateformes de glace flottantes qui s'avancent au-dessus de l'océan à la marge du continent.
La carte offre également une vue complète et nouvelle des lignes d’échouement à l’échelle du continent – ??les endroits où la glace au bord du continent rencontre l’océan et commence à flotter. Le paysage du lit rocheux sous la glace de l'Antarctique est détecté par diverses techniques, notamment le radar, la réflexion sismique (ondes sonores) et les mesures de gravité. En soustrayant cette topographie de la forme et de l’élévation de la glace au-dessus, on obtient des statistiques fascinantes sur le pôle Sud :
- Volume total de glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 27,17 millions de km³
- Superficie totale de la glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 13,63 millions de km²
- Épaisseur moyenne de la glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 1 948 m (hors plateformes de glace : 2 148 m)
- Élévation potentielle du niveau mondial des océans si toute la glace fondait : 58 m
« De manière générale, il est devenu évident que la calotte glaciaire de l'Antarctique est plus épaisse qu'on ne le pensait initialement et qu'elle contient un volume de glace plus important, reposant sur un lit rocheux situé sous le niveau de la mer. Cela accroît le risque de fonte de la glace en raison de l'incursion d'eaux océaniques chaudes aux confins du continent. Bedmap3 nous montre que l'Antarctique est légèrement plus vulnérable qu'on ne le pensait. »
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