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9:30
Lancement de GeoRivière-Public : une plateforme citoyenne pour la préservation des milieux aquatiques
sur Makina CorpusMakina Corpus Territoires annonce le lancement de GeoRivière-Public : une plateforme dédiée à la sensibilisation et à la participation citoyenne pour la protection des cours d’eau.
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5:31
Cartographie de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis
sur Cartographies numériquesSource : Kenny Stancil, Carly Fabian (2025). Mapping the Home Insurance Crisis, Revolving Door Project (RDP). Article et cartes en open source mises à disposition par le projet Revolving Door et Public Citizen .
« Cartographier la crise de l'assurance habitation » propose une série de cartes et de tableaux interactifs pour aider à comprendre la crise de l'assurance habitation, alimentée par le changement climatique.
Partout aux États-Unis, les ménages sont confrontés à un coût nouveau et inattendu lié au changement climatique : une flambée des primes d’assurance habitation, ainsi que des non-renouvellements et des annulations de polices d'assurance. Des conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes et intenses augmentent les pertes liées aux catastrophes. Le secteur de l’assurance, mal préparé malgré sa connaissance du changement climatique depuis des décennies, s’efforce de répercuter ces coûts sur le public. Sans intervention, les conséquences pour les ménages pourraient déclencher une crise financière, avec une hausse des coûts d’assurance et des saisies immobilières.
La carte interactive a été élaborée à partir des données publiées par le Bureau fédéral des assurances du Trésor. Elle révèle l'ampleur de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis, selon sept indicateurs de disponibilité et d'accessibilité financière :
1) les taux de non-renouvellement,
2) les taux d'annulation pour non-paiement,
3) les autres taux d'annulation,
4) les taux de fréquence des sinistres,
5) les montants moyens des sinistres,
6) les ratios de sinistres payés
7) les primes moyennes par code postal à travers le pays de 2018 à 2022.Niveau de crise de l'assurance habitation selon sept indicateurs de disponibilité et d'accessibilité
financière de 2018 à 2022 (source : Revolving Door Project)Utilisez le menu déroulant en haut à droite de la carte pour choisir l'un des indicateurs. Comparez les années avec la barre chroologique en haut à gauche. Pas de données disponibles pour le Texas. Informations partielles pour sept autres États.
Les résultats montrent que l'assurance habitation est de moins en moins disponible et de plus en plus chère à travers le pays. Ces données couvrent la période 2018-2022 et incluent des informations sur les assurances habitation souscrites par des particuliers auprès de 330 compagnies d'assurance. Avec près de 250 millions de polices, elles couvrent environ 80 % du marché concernant 33 000 codes postaux. Afin de protéger la vie privée des assurés et des assureurs, la FIO n'a pas inclus dans les données publiées les données des codes postaux comptant moins de 10 assureurs ou moins de 50 polices d'assurance en vigueur.
Environ un mois avant la publication du rapport de la FIO, la commission sénatoriale du budget, dirigée par Sheldon Whitehouse (démocrate), a publié un rapport comprenant des données originales sur les taux de non-renouvellement dans les comtés américains de 2018 à 2023. Ces données incluent des données nationales sur les taux de non-renouvellement à l'échelle des comtés provenant de près d'une vingtaine de compagnies, couvrant 65 % du marché national de l'assurance habitation. Elles révèlent que les taux de non-renouvellement augmentent rapidement dans tout le pays, et que les comtés les plus exposés au risque climatique connaissent les hausses les plus rapides.
Taux de non-renouvellement au niveau des comté de 2018 à 2023 (source : Revolving Door Project)
Les futures collectes de données devraient être élargies afin de couvrir toute l'ampleur de la crise. Il est particulièrement important de documenter l'impact sur les locataires, qui paient des loyers plus élevés, tout comme les données sur la disponibilité des assurances pour les bailleurs sociaux, dont beaucoup peinent actuellement à trouver une couverture. Des données plus détaillées, idéalement à l'échelle des secteurs de recensement, permettront d'analyser l'accessibilité financière et la disponibilité des assurances pour des groupes démographiques particuliers. Les données sur l'adéquation des assurances (c'est-à-dire si la couverture d'un assuré est suffisante) deviendront également particulièrement importantes à mesure que davantage d'assurés subiront des pertes.
Pour compléter
Le New York Times a consacré une série d'articles sur le sujet, avec des cartes très intéressantes :
- « De plus en plus d'Américains, au risque de se ruiner, abandonnent leur assurance habitation ». C'est le cas dans les comtés les plus touchés par les incendies de forêt et les ouragans
- « Les assureurs abandonnent les propriétaires à mesure que les chocs climatiques s'aggravent ». Sans assurance, il est impossible d’obtenir un prêt hypothécaire ; sans prêt hypothécaire, la plupart des Américains ne peuvent pas acheter une maison
- « Les tarifs d'assurance habitation aux États-Unis sont largement faussés. Voici pourquoi ». Le changement climatique entraîne une hausse des taux, mais pas toujours dans les zones les plus à risque.
« Les Américains sont confrontés à une crise d'assurabilité alors que le changement climatique aggrave les catastrophes – un aperçu de la façon dont les compagnies d'assurance fixent les tarifs et la couverture » (The Conversation).
« Un système d'assurance qui prend l'eau » (France-Culture). Depuis fin 2022, l’assurance climatique et la réassurance se trouvent en situation de crise. Les acteurs de l’assurance-dommage, qui se trouvent aux avant-postes de la finance, n’avaient pas vu ni prévu le fait qu’ils seraient confrontés à autant de catastrophes.
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7:34
Une évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel pour la pêche artisanale
sur Cartographies numériques
Source : Basurto, X., Virdin, J., Franz, N. et al. (2024). A global assessment of preferential access areas for small-scale fisheries. npj Ocean Sustain 3, 56. [https:]] (article sous licence Creative Commons Attribution)Des chercheurs du Marine Geospatial Ecology Lab de l'Université Duke ont co-écrit la première évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel, un outil spatial essentiel mais négligé pour sécuriser l'espace océanique pour la pêche artisanale. L'article, publié en novembre 2024, dans npj Ocean Sustainability, fournit une évaluation mondiale de l'état des zones d'accès préférentiel (ZAP), un outil politique relativement peu étudié pour régir la pêche artisanale. Les auteurs constatent que 44 pays, pour la plupart à revenu faible ou intermédiaire, ont établi un total de 63 ZAP couvrant 3 % de la superficie du plateau continental mondial. L'analyse d'un sous-échantillon ad hoc de douze pays sur trois continents pour lesquels des données étaient disponibles (2016-2017) a révélé que les ZAP soutenaient un volume de captures marines de la pêche artisanale, une valeur débarquée, une pêche pour l'autoconsommation et des espèces plus nutritives que les zones marines situées hors des ZAP. Cette évaluation préliminaire suggère que, si elles sont correctement appliquées grâce à une gouvernance partagée avec les pêcheurs et à des pratiques de pêche responsables, des zones océaniques relativement petites pourraient apporter d'importants avantages en termes de sécurité nutritionnelle, d'économie et d'emploi à des millions de personnes vivant dans les zones côtières. Les auteurs proposent un programme de recherche et d'action politique futur basé sur ces conclusions.
Zones d’accès préférentiel par niveau de revenu national de la Banque mondiale avec deux illustrations
au niveau des pays (source : Basurto et al., 2024).Articles connexes
Cartes et données sur l'impact de la pêche sur les écosystèmes marins (Sea Around Us)
Global Fishing Watch, un site pour visualiser l'activité des navires de pêche à l'échelle mondiale
Vers de possibles variations dans la répartition des stocks de poissons (dans et hors ZEE) en raison du changement climatique
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16:30
Du 10 au 12 juin 2025 à Aix-en-Provence : formation "savoir utiliser les Fichiers Fonciers"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 07 octobre 2024Une session de formation "savoir utiliser les Fichiers Fonciers" se tiendra du 10 au 12 juin 2025 dans les locaux du Cerema à Aix-en-Provence.Cette session est à destination des bénéficiaires des Données Foncières (Fichiers fonciers et DV3F) et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 12 mai (…)
Lire la suite
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16:16
Café géo de Paris, lundi 19 mai 2025 : « Saint-Marin et les micro-Etats », avec Leopoldo Guardigli et Bruno Fuligni
sur Les cafés géographiquesLundi 19 mai 2025, de 19h à 21h, Café de Flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Les Cafés Géo de Paris invitent Leopoldo Guardigli, ambassadeur de Saint-Marin en France, avec l’historien Bruno Fuligni, spécialiste des micronations et auteur de nombreux livres sur le sujet.
Quel destin pour les micro-Etats dans la mondialisation ? Sont-ils condamnés à être des paradis fiscaux et touristiques ? Saint-Marin, fondé il y a 17 siècles, est la plus ancienne république du monde. C’est un exemple de longévité qui donne des idées pour comprendre comment les micronations peuvent se penser dans le monde aujourd’hui.
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16:15
Café géo de Saint-Malo, samedi 24 mai 2025 : « Détroits et canaux, un système maritime mondial sous tension », avec Laurent Carroué
sur Les cafés géographiquesSamedi 24 mai 2025, de 16h30 à 18h30, salons de l’Hôtel de l’Univers, 12 place Chateaubriand, 35400 Saint-Malo
detroit3
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15:52
Qui sont les 4,6 millions de ménages locataires du parc social en France en 2022 ?
sur Cartographies numériques
Source : En 2022, la moitié des ménages locataires du parc social ont plus de 53 ans, Marine Seilles (Insee Première, n° 2047, avril 2025)Qui sont les 4,6 millions de ménages locataires du parc social (soit 10,5 millions de personnes) en France en 2022 ? Les principaux enseignement de cette étude de l' Insee montrent que :
- Le taux de pauvreté des ménages locataires du parc social augmente : +5 points en 6 ans, alors qu’il reste stable pour les locataires du privé et les propriétaires. En 2022, 34% des ménages locataires du social sont pauvres, contre 21% pour les locataires du privé et 8% pour les propriétaires.
- Les locataires du parc social déménagent moins souvent : 20% des ménages locataires du parc social ont emménagé dans leur logement il y a moins de 2 ans, contre 44 % dans le secteur libre. Cette part diminue entre 2016 et 2022 (-5 points), reflet des difficultés d’accès au parc social.
- Une fois installés, les ménages ont tendance à y rester plus longtemps que ceux qui sont locataires du secteur libre, qui sont souvent plus jeunes et deviennent plus souvent propriétaires dans les années qui suivent. Dans le parc social, les ménages sont plus hashtag#âgés : la moitié des ménages ont plus de 53 ans, contre 42 ans pour les locataires du parc privé.
- La part de ménages locataires du parc social est beaucoup plus élevée dans certaines intercommunalités, notamment en Ile-de-France et dans les Hauts de France. Elle dépasse 40 % dans la communauté urbaine de Creil (47%), de Lens-Liévin (41%) ou encore à Plaine Commune (45 %), contre 16% en moyenne nationale.
Le fichier démographique sur les logements et les individus (Fidéli) est constitué par l’Insee à partir de données fiscales (impôt sur le revenu, taxe d’habitation et taxe foncière). Il permet de décrire les logements ainsi que leurs occupants, en distinguant locataires et propriétaires. Dans Fidéli, les logements sociaux sont identifiés par appariement avec le répertoire des logements locatifs des bailleurs sociaux (RPLS), géré par le Service de la donnée et des études statistiques (SDES). Le nombre de ménages locataires du parc social estimé avec Fidéli (4,6 millions en 2022) et le nombre de logements sociaux occupés issu du RPLS (4,8 millions) diffèrent essentiellement du fait des logements dans lesquels Fidéli n’a pas réussi à localiser un ménage. Il diffère également des effectifs issus du recensement de la population, du fait de différences de concepts, ou de l’enquête Logement. L’étude porte sur les ménages vivant dans un logement ordinaire en France. Les ménages logés gratuitement sont exclus du champ de l’étude. Pour les analyses sur les revenus et le niveau de vie, le champ est restreint aux ménages résidant en France métropolitaine, à La Réunion et en Martinique.Part de ménages vivant dans le parc social en 2022 (Insee Première, n° 2047, avril 2025)
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- Le taux de pauvreté des ménages locataires du parc social augmente : +5 points en 6 ans, alors qu’il reste stable pour les locataires du privé et les propriétaires. En 2022, 34% des ménages locataires du social sont pauvres, contre 21% pour les locataires du privé et 8% pour les propriétaires.
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9:15
Calculer votre potentiel de récupération d’eau de pluie avec Récolt'Ô : l’interview réalisée par Paroles d'élus
sur Makina CorpusVisionnez l’interview, réalisée par Paroles d’élus, de notre Responsable Innovation sur l’outil numérique Récolt’ô pour calculer votre potentiel de récupération d’eau de pluie.
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6:51
La carte des plages propices ou non à la baignade en France
sur Cartographies numériques
En France, 80 % des plages sont propices à la baignade, mais les informations sont parfois inexistantes, trop souvent peu visibles et jamais transparentes pour l'utilisateur. En 2024, l'association Eau & Rivières de Bretagne a créé le classement La Belle Plage qui permet de consulter la qualité de l’eau des plages en France métropolitaine et en Corse. En 2025, la carte a été mise à jour avec les dernières données disponibles, permettant de conduire des comparaisons. Ces données diffèrent de celles diffusées par le réseau des ARS qui s'en tient à un classement européen jugé peu efficace pour l'information des baigneurs.
La carte des plages polluées à éviter
Un code couleur de bleu à rouge (et noir pour les non classées, en raison de données manquantes) indique sur la carte l’intensité de la pollution. Les plages classées comme « à éviter » sont des zones soit à forte concentration humaine, soit à forte concentration d’animaux.
Classement des plages en France en 2025 (source : La Belle Plage - Eau et Rivières de Bretagne)Voici l’ensemble des résultats pour 2025 :
- Recommandé : 593 plages, soit 31,98 % d’entre elles
- Peu risqué : 814 plages, soit 43,91 % d’entre elles
- Déconseillé : 364 plages, soit 19,63 % d’entre elles
- À éviter : 83 plages, soit 4,48 % d’entre elles
On observe une dégradation globale sensible de la qualité des plages littorales entre 2024 et 2025. En 2025, 1407 eaux de baignade sont classées « recommandé » ou « peu risqué », soit 75,89 % des plages. En 2024, elles étaient 1445 au total, soit 77,94 %. Cela peut s’expliquer par un été 2024 pluvieux. En effet, les épisodes pluvieux intenses sont souvent à l’origine de dysfonctionnements des systèmes d’assainissement, et du lessivage des bassins versants dans les zones d’élevage, qui entrainent les pollutions vers les eaux de baignade.
Méthodologie et données à télécharger
Les données sont issues au départ des Agences régionales de santé (ARS). Chaque année, entre le 15 juin et le 15 septembre, les ARS effectuent des prélèvements sur les plages pour mesurer la qualité des eaux de baignade. Les plages sont classées suivant une grille européenne : « Excellent », « Bon », « Suffisant », « Insuffisant ». Ce classement, destiné à la comparaison à l’échelle européenne, décrit la qualité moyenne des eaux de baignade (voir la carte proposée sur le site baignades.sante.gouv.fr). Mais, selon l'association Eau & Rivières, ce classement ne reflète pas la réalité des risques sanitaires, information pourtant essentielle pour les baigneurs (voir la méthodologie utilisée par Eau et Rivières).
La directive européenne sur les eaux de baignade exige que les États membres identifient les lieux de baignade dans les eaux douces et côtières et les surveillent pour détecter les indicateurs de pollution microbiologique (et d'autres substances) tout au long de la saison balnéaire qui s'étend de mai à septembre (données 1990-2023 disponibles en téléchargement ou consultables à travers une carte interactive).
Pour la France, les données de rapportage de la saison balnéaire sont disponibles par année sur le site Data.gouv.fr. Les fichiers, mis en ligne depuis 2020, fournissent :
- la liste des sites de baignade (informations générales, origine de l'eau, coordonnées géographiques, etc.);
- les caractéristiques du site de baignade (classement, lien vers le document de synthèse du profil de baignade, etc.) ;
- les informations sur la saison balnéaire et les événements survenus en cours de saison (interdiction de baignade, pollution à court terme, situation anormale, etc.) ;
- les informations sur les résultats d'analyses.
Pour compléter
« Plages polluées : la carte des zones à éviter » (Reporterre)
« Carte des plages : la guerre des eaux est relancée entre Eau et Rivières et l’ARS » (France 3)
« Qualité des eaux de baignade : l'Agence régionale de santé a-t-elle manipulé les chiffres pour améliorer le classement des plages bretonnes ? » (France-Info)
« Évaluation de la fréquentation des plages en Cantabrie. Une approche basée sur l'IA » (Service de cartographie et SIG de Cantabrie)
« Les plages du monde changent à cause du changement climatique : une réflexion verte est nécessaire pour les sauver » (The Conversation)
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Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité
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6:40
[Équipe Oslandia] Aurélie Bousquet, ingénieur SIG
sur OslandiaPassionnée de sciences en général, Aurélie se dirige vers une école d’Ingénieur en maths appliquées et informatique à l’INSA de Rouen. Elle réalise plusieurs stages dont un stage dans la recherche qui la motive à faire une thèse en recherche opérationnelle à Lyon à l’Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité.
« J’ai travaillé pendant ma thèse sur la construction d’algorithmes de chemins dans les réseaux de transports pour alimenter notamment les guidages GPS. Un sujet sur lequel je travaille toujours aujourd’hui. »
Après sa thèse, Aurélie passe un concours de la fonction publique « Ingénieur des travaux publics de l’État » puis travaille dans différents organismes toujours sur les thématiques transports et aménagement du territoire : DREAL à Lille, Cerema à Lyon puis dans une DDT à Mâcon.
« Pendant cette période de 13 ans, j’ai été amenée à réaliser des études, évaluer l’opportunité des aménagements, animer la communauté technique, développer des outils SIG notamment des plugins QGIS. »
Elle participe d’ailleurs à une formation dispensée par Oslandia
Aurélie fait le choix de la disponibilité pour rejoindre Oslandia en juin 2023 à un poste d’ingénieur SIG.
Son quotidien : le développement de plugins QGIS et la construction d’applications SIG en SQL et Python.
Projets emblématiques- Itineriz avec le calculateur sur la logistique urbaine : un projet développé en amont des Jeux Olympiques et Paralympiques pour orienter les livraisons des véhicules utilitaires dans Paris.
- Contribution à la bibliothèque PgRouting pour développer un algorithme de calcul d’itinéraires plus performant que ceux déjà en place. [https:]]
SQL et Python
PhilosophieFaire simple et léger quand c’est possible !
Oslandia en 1 motOpen source !
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17:39
TP : Entraîner efficacement mon premier réseau de neurones
sur Neogeo TechnologiesAprès avoir appris à créer votre premier réseau de neurones dans l’article Mon premier réseau de neurones et avoir étudié la théorie de l’optimisation d’un modèle dans l’article Optimisation simple d’un réseau de neurones, il est maintenant temps de s’exercer à entraîner efficacement un réseau de neurones !
Pour cela, nous allons reprendre ensemble la création du modèle de l’article Mon premier réseau de neurones. Nous allons effectuer plusieurs entraînements afin de déterminer l’importance du taux d’apprentissage (learning rate) dans l’entraînement d’un modèle. Si vous avez un doute sur la notion de learning rate, l’article Optimisation simple d’un réseau de neurones est là pour vous accompagner.
Préparation du NotebookBien ! Commençons d’abord par toutes les installations et imports dont nous aurons besoin lors de ce TP. Nous utiliserons encore une fois Jupyter pour développer.
On crée un environnement virtuel Python (inutile si vous l’avez déjà créé pour l’article Mon premier réseau de neurones) :
python3 -m venv test_ia
On active l’environnement virtuel Python :
cd test_ia . bin/activate
On installe Jupyter et on le lance :
pip install jupyter jupyter notebook
La dernière commande ouvre automatiquement Jupyter dans votre navigateur. Il vous suffit ensuite de créer un Notebook en allant dans « File » ? « New » ? « Notebook ». Copiez ensuite le code suivant dans le Notebook.
Installations & Imports *1*1 : Cette étape a également été faite dans le premier TP décrit dans l’article Mon premier réseau de neurones.
Il nous faut tout d’abord installer les bibliothèques suivantes :
- Pytorch, une des principales bibliothèques Python pour faire des réseaux de neurones. Ici on n’installe que la version CPU, la version de base fonctionne avec CUDA, la bibliothèque de calcul scientifique de Nvidia, mais celle-ci prend beaucoup de place sur le disque dur, restons frugaux.
- Pandas, la bibliothèque Python star de la data-science, basée elle-même sur Numpy (pour la gestion de listes).
- Matplotlib, pour faire de jolis graphiques.
!pip3 install torch --index-url [https:] !pip install pandas !pip install matplotlib
Une fois les installations effectuées, on peut passer à l’importation de ces bibliothèques ou bien des éléments spécifiques de ces dernières.
import torch import torch.nn.functional as F import pandas as pd import matplotlib.pyplot as plt from random import randint, seed # Nous n'avons pas eu besoin d'installer random car c'est une bibliothèque standard de Python
Tout est maintenant en place pour bien débuter le TP !
Création d’un jeu de donnéesLa première étape pour entraîner notre modèle est de créer un jeu de données adapté à notre problématique sur lequel nous pourrons entraîner notre modèle.
On prend cette fois en exemple un skieur en bas d’une montagne qui remonte la pente jusqu’au sommet de cette dernière.
Par conséquent, il nous faut un jeu de données qui représente la pente de cette montagne pour entraîner notre modèle.
Pour cet exemple, on prendra une pente très simple et linéaire d’équation f(x) = 2x. C’est donc cette fonction, une version simplifiée de l’article précédent, que l’on va utiliser pour créer notre jeu de données.
data = pd.DataFrame(columns=["x", "y"], data=[(x, x*2) for x in range(10)], ) data["x"] = data["x"].astype(float) data["y"] = data["y"].astype(float) # On peut visualiser le jeu de données d'entraînement ci-dessous plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.scatter(data["x"], data["y"], alpha=0.5) plt.title("Jeu de données d'entraînement") plt.xlabel("Position x") plt.ylabel("Altitude y") plt.grid(True) plt.show()
Création de notre modèle
Maintenant que notre jeu de données est prêt, on peut maintenant passer à la création de notre modèle.
On va créer un modèle très simple car notre problématique n’est pas très complexe. En effet, la pente de notre montagne est linéaire, par conséquence, notre modèle n’a besoin que d’une couche de neurones. Pour le créer, on va utiliser PyTotch avec une seed (graine) fixe pour avoir des résultats reproductibles.
Entraînement de notre modèletorch.manual_seed(1337) seed(1337) M = torch.randn((1,1)) M.requires_grad = True print(M)
Notre modèle ainsi que notre jeu de données étant prêts, on peut maintenant passer à l’entraînement de ce dernier.
Pour entraîner notre modèle, il nous manque encore deux variables à définir : epochs et lr.
- epochs (époques) représente le nombre de fois où l’on entraîne le modèle sur un échantillon de données
- lr est l’abréviation de learning rate et représente le taux de mise à jour des poids du modèle lors de la descente de gradient (backward pass ou backward propagation)
Affichage et interprétation des résultatsepochs = 700 lr = 0.1 losses = list() for epoch in range(epochs): # On sélectionne un point de données aléatoire parmi les 10 du dataset # Cela permet de varier les données vues à chaque epoch ix = randint(0, len(data) - 1) x = data.iloc[ix]["x"] y = data.iloc[ix]["y"] # Forward pass y_prevision = M @ torch.tensor([x]).float() # Calcul de la loss (perte) loss = F.l1_loss(y_prevision, torch.Tensor([y])) # Backward pass M.grad = None loss.backward() # Mise à jour du learning rate et de M lr = 0.1 # On conserve le même learning rate M.data += -lr * M.grad # stats : on stocke la loss pour suivre la progression de l'entraînement losses.append(loss.item())
Lors de l’entraînement, nous avons stocké la loss de chaque epoch, on peut maintenant visualiser comment cette loss a évolué au fil de l’entraînement du modèle.
plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.plot(range(epochs), losses, linestyle='-', color='b', label="Loss") plt.xlabel("Epochs") plt.ylabel("Loss") plt.title("Évolution de la loss au fil des epochs") plt.legend() plt.grid(True) plt.show()
On observe que notre modèle converge très vite, mais à tout de même du mal à se stabiliser (l’ampleur des oscillations reste identique tout au long de l’entraînement).
On peut aussi voir l’impact sur les prédictions des données. En d’autres termes, est-ce que les prédictions sont proches de la pente réelle ? Pour cela, il suffit d’appliquer notre modèle entraîné sur le jeu de données initial.
predictions = [] for x in data["x"]: # Pour chaque x du jeu de données original y_pred = (M * x).item() # On applique notre modèle entraîné : y = M * x predictions.append((x, y_pred)) plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.scatter(data["x"], data["y"], alpha=0.5, label="Données réelles") plt.plot([x[0] for x in predictions], [y[1] for y in predictions], label="Prédictions", color='r') plt.title("Données réelles vs Prédictions") plt.xlabel("Position x") plt.ylabel("Altitude y") plt.grid(True) plt.legend() plt.show()
On peut voir que notre modèle fait des prédictions assez proches des données réelles, mais qu’elles ne sont pas tout à fait exactes. Voyons si nous pouvons améliorer notre entraînement.
Entraînement alternatif du modèleAfin d’améliorer les prédictions de notre modèle, on peut essayer de jouer sur le learning rate.
Pour notre premier test, on a utilisé un learning rate élevé (0,1), ce qui signifie qu’à chaque itération, les paramètres (poids et biais) du modèle sont grandement ajustés (ce qui explique les oscillations sur la loss).
On va donc maintenant tenter le même entraînement, mais avec un learning rate faible (0,001).
torch.manual_seed(1337) seed(1337) M = torch.randn((1,1)) M.requires_grad = True print(M) epochs = 700 # On conserve le même nombre d'epochs que pour le modèle précédent lr = 0.001 # On choisit un learning rate plus faible pour voir son impact sur la convergence du modèle losses = list() for epoch in range(epochs): # Échantillon aléatoire ix = randint(0, len(data) - 1) x = data.iloc[ix]["x"] y = data.iloc[ix]["y"] # Forward pass y_prevision = M @ torch.tensor([x]).float() # Calcul de la loss loss = F.l1_loss(y_prevision, torch.Tensor([y])) # Backward pass M.grad = None loss.backward() # Mise à jour lr = 0.001 # On conserve le learning rate faible M.data += -lr * M.grad # stats losses.append(loss.item()) # Prédictions finales pour les comparer avec les données réelles plus tard predictions = [] for x in data["x"]: y_pred = (M * x).item() predictions.append((x, y_pred)) # Visualisation de la loss en fonction des epochs plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.plot(range(epochs), losses, linestyle='-', color='b', label="Loss") plt.xlabel("Epochs") plt.ylabel("Loss") plt.title("Évolution de la loss au fil des epochs") plt.legend() plt.grid(True) plt.show()
On peut observer qu’avec un learning rate faible, le modèle ne converge pas en 700 epochs (on a toujours une pente descendante et pas de plateau).
Un learning rate faible signifie qu’à chaque itération, les paramètres (poids et biais) du modèle sont très peu modifiés. On essaye de faire des petits ajustements sur ces derniers pour converger avec le moins d’oscillations possibles à la fin de l’entrainement.
Donc, pour converger avec un learning faible, il nous faut un nombre supérieur d’epochs, simplement pour laisser le temps au modèle de converger. Par conséquent, on va retenter l’entraînement précédent, mais cette fois, avec 1000 epochs.
torch.manual_seed(1337) seed(1337) M = torch.randn((1,1)) M.requires_grad = True print(M) epochs = 1000 # On augmente le nombre d'epochs pour voir si le modèle fini par converger avec un learning rate faible lr = 0.001 # On conserve le learning rate faible losses = list() for epoch in range(epochs): # Échantillon aléatoire ix = randint(0, len(data) - 1) x = data.iloc[ix]["x"] y = data.iloc[ix]["y"] # Forward pass y_prevision = M @ torch.tensor([x]).float() # Calcul de la loss loss = F.l1_loss(y_prevision, torch.Tensor([y])) # Backward pass M.grad = None loss.backward() # Mise à jour lr = 0.001 M.data += -lr * M.grad # stats losses.append(loss.item()) # Prédictions finales pour les comparer avec les données réelles plus tard predictions = [] for x in data["x"]: y_pred = (M * x).item() predictions.append((x, y_pred)) # Visualisation de la loss en fonction des epochs plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.plot(range(epochs), losses, linestyle='-', color='b', label="Loss") plt.xlabel("Epochs") plt.ylabel("Loss") plt.title("Évolution de la loss au fil des epochs") plt.legend() plt.grid(True) plt.show()
Là, on peut voir qu’avec un learning rate faible (0,001) mais un grand nombre d’epochs (1000), le modèle fini bien par converger.
Mais, est-ce que les prédictions du modèle sont plus justes ? C’est ce que l’on va voir juste après.
plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.scatter(data["x"], data["y"], alpha=0.5, label="Données réelles") plt.plot([x[0] for x in predictions], [y[1] for y in predictions], label="Prédictions", color='r') plt.title("Données réelles vs Prédictions") plt.xlabel("Position x") plt.ylabel("Altitude y") plt.grid(True) plt.legend() plt.show()
Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus, les prédictions du modèle sont bien meilleures avec un faible learning rate !
Entraînement optimale du modèleComme vu précédemment, les entraînements avec un learning rate élevé et un learning rate faible ont tous deux leurs avantages et inconvénients.
D’un côté, un learning rate élevé permet au modèle de converger très vite, mais avec de grandes oscillations, ce qui peut, parfois, dire que la loss ne se stabilise jamais et donc le modèle peut faire de mauvaises prédictions. De l’autre côté un learning rate bas permet d’avoir à coup sûr une loss stable à la fin de l’entraînement, mais avec un grand nombre d’epochs, donc un entraînement plus long et un plus grand coût de calculs.
Pour avoir le meilleur des deux mondes, on va tester d’entraîner notre modèle avec un learning rate adaptatif : élevé initialement pour converger rapidement, puis faible pour stabiliser la loss.
torch.manual_seed(1337) seed(1337) M = torch.randn((1,1)) M.requires_grad = True print(M) epochs = 150 # On repasse à un nombre d'epochs faible lr_initial = 0.1 # On commence à un learning rate élevé pour converger rapidement lr_final = 0.001 # On fini à un learning rate faible pour stabiliser la loss losses = list() for epoch in range(epochs): # Échantillon aléatoire ix = randint(0, len(data) - 1) x = data.iloc[ix]["x"] y = data.iloc[ix]["y"] # Forward pass y_prevision = M @ torch.tensor([x]).float() # Calcul de la loss loss = F.l1_loss(y_prevision, torch.Tensor([y])) # Backward pass M.grad = None loss.backward() # Mise à jour if epoch < 50: lr = lr_initial # Pour les 50 premières epochs, on conserve le learning rate initial (élevé : 0,1) else: lr = lr_final # Passé la barre des 50 premières epochs, on passe à au learning rate final (faible : 0,001) M.data += -lr * M.grad # stats losses.append(loss.item()) # Visualisation de la loss en fonction des epochs plt.figure(figsize=(25, 5)) plt.margins(0) plt.plot(range(epochs), losses, linestyle='-', color='b', label="Loss") plt.xlabel("Epochs") plt.ylabel("Loss") plt.title("Évolution de la loss au fil des epochs") plt.legend() plt.grid(True) plt.show()
On observe qu’avec un learning rate adaptatif, le modèle converge très bien et la loss se stabilise en un nombre d’epochs très faible !
Donc le learning rate adaptatif est une meilleure solution (en efficacité et performance) pour entraîner un modèle. Le coût d’entraînement est plus faible et le modèle fait de meilleures prédictions.
Cette fonction d’adaptation est en fait appelée un scheduler et elle sert à ajuster dynamiquement un hyperparamètre de l’entraînement. Dans notre cas l’hyperparamètre est le learning rate donc on parle plus précisément de lr scheduler.
Pour notre lr scheduler, nous avons fait une fonction très simple. En effet, on part avec un learning rate élevé, puis, passé 50 epochs, on passe à un learning rate faible.
Cependant, on pourrait également améliorer cette fonction en adaptant notre learning rate en fonction de la dernière loss calculée (et non l’epoch qui est une variable un peu naïve) : tant que la loss diminue on conserve le learning rate actuel, sinon, on le divise par deux. N’hésitez pas à tester cette version de votre côté si cela vous dit !
ConclusionPour conclure, dans ce TP, nous avons exploré les notions de learning rate et de scheduler, aspects fondamentaux de l’entraînement d’un réseau de neurones.
Grâce à différents entraînements, nous avons observé que :
La backward pass permet d’ajuster les paramètres d’un modèle en minimisant une fonction de loss.
Le choix du learning rate est crucial : trop élevé, la loss est instable ; trop faible, elle devient trop lente.
Un learning rate adaptatif permet d’accélérer la convergence au début et de stabiliser l’apprentissage ensuite.
Il existe plusieurs façons d’adapter le learning rate et les fonctions d’adaptation de ce dernier sont appelées des schedulers.
N’hésitez pas à prendre en main ce TP de votre côté pour bien maîtriser la création et l’entraînement d’un réseau de neurones. Vous pouvez par exemple tester différents learning rate ou lr schedulers pour l’entraînement de votre modèle !
Auteur : Mathilde POMMIER, Neogeo
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10:51
Détournement de Google Maps pour rendre visible les invisibles (Utopia 56)
sur Cartographies numériquesSource : « Quand l'association Utopia 56 pirate Google Maps pour rendre visible les "invisibles" » (Radio France)
L'association "Utopia 56" révèle son opération de communication autour du piratage de Google Maps. Pendant l'été 2024, en marge de l’organisation des Jeux olympiques, des milliers de personnes ont été déplacées vers d’autres villes pour faire place nette. Ces images de sans-papiers, de réfugiés, de travailleurs immigrés sommés de rentrer dans des cars des forces de l’ordre ont été assez violentes à regarder et de nombreuses associations comme Médecins du monde ou Emmaüs ont dénoncé un "nettoyage social". Mais la fête était trop belle, et l’opinion a focalisé son attention sur l’appel du podium, loin du revers de la médaille.
La firme américaine a fini par repérer ce gentil piratage de ses fonctionnalités et a supprimé tous les pin's. Ce grand nettoyage de printemps n’a pas découragé Utopia 56, qui poursuit aujourd’hui cette stratégie de sensibilisation en jouant sur le délai de réactivité, très variable, de la plateforme. Récemment, ce sont de nombreux pin's qui se sont ajoutés du côté de la Gaîté Lyrique pour décrire la violence des expulsions de mineurs isolés.
Ce qui est assez déroutant dans cette action de visibilisation de la précarité, c'est notre regard : accorderait-on plus plus d’importance à un pixel sur une carte numérique qu’à un humain sur le bitume ? Utopia 56 a réussi sa démarche de sensibilisation en utilisant la virtualité désincarnée du numérique pour mieux pointer la déshumanisation de nos sociétés connectées.
Pour en savoir plus
« Trêve hivernale : Utopia 56 détourne Google Maps pour recenser les sans-abris expulsés » (Libération). Sur Google Maps, les «pin's» servent habituellement à identifier des restaurants, des hôtels ou des lieux d'exposition. L’association qui combat le sans-abrisme a utilisé l’application de géolocalisation pour indiquer les lieux où des personnes en situation de grande précarité ont été déplacées de force. Après une première salve de censure par Google, le collectif poursuit son détournement de l’outil.
« Utopia56 - Cartographie des campements parisiens » (Dataforgood.fr).CartoCampement est un outil de cartographie collaborative des campements de personnes exilées à Paris, développé par Utopia 56 en partenariat avec Action Contre la Faim et la Croix-Rouge, pour optimiser l'aide humanitaire et améliorer la coordination entre associations.Articles connexes
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10:54
Matinée avec l’éditeur de la solution Digiforma
sur Makina CorpusEn tant qu’organisme de formation, nous suivons de près l’actualité de l’éditeur de la solution de gestion des formations que nous utilisons depuis plusieurs années : Digiforma.
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4:46
Données sur la localisation et l’accès de la population aux équipements (BPE)
sur Cartographies numériquesDescription des données
L'Insee met à disposition de nouvelles données sur la localisation et l'accès de la population aux équipements, accessibles librement sur data.gouv.fr. Ce jeu de données permet de s’intéresser aux temps d’accès aux équipements, en utilisant comme source principale la base permanente des équipements (BPE). Il fournit, pour chaque carreau de 200 mètres de côté, sa population (issue du dispositif Filosofi) ainsi que la distance et la durée par la route le séparant de son équipement le plus proche, pour chaque type d’équipement de la BPE. Il s’appuie sur le distancier Metric-OSRM, qui permet des calculs de trajets routiers en voiture optimaux, de point à point, avec une grande rapidité d’exécution.
Les données sont mises à jour à chaque nouveau millésime de la BPE. La description complète du jeu de données figure dans la note méthodologique à télécharger. Les bases sont au format parquet, partitionnées selon la région (variable reg). Un exemple de code R montre comment les exploiter à l’aide du package {duckdb}. Dans les publications où elles sont utilisées, il est demandé de citer les sources des données comme suit : "Sources : Insee, base permanente des équipements, distancier Metric-OSRM, © les contributeurs d’OpenStreetMap et du projet OSRM"
Pistes d'utilisation
C'est sur ces données notamment que s'appuie le zonage en bassins de vie, qui constitue un découpage utile pour la compréhension de phénomènes touchant aux territoires ruraux. Les bassins de vie, qu'ils soient urbains ou ruraux, reposent au départ sur la densité de population et sur leur degré d'attractivité en termes d'emplois par rapport aux grandes aires d'attractions urbaine. Au-delà des différences de morphologie, le degré de densité des bassins de vie va de pair avec la diversité des équipements qu’ils offrent. Si les bassins de vie, quel que soit leur degré de densité, disposent de la quasi-totalité des types d’équipement de la gamme de proximité (commerces de bouche, école, bibliothèque, artisans, médecin généraliste, pharmacie, poste, coiffeur, etc.), des écarts un peu plus prononcés les distinguent pour la gamme intermédiaire. En effet, les bassins de vie urbains, denses ou de densité intermédiaire, comportent en moyenne respectivement 35 et 32 types d’équipement de cette gamme sur les 35 qu’elle comporte, contre 28 dans les bassins de vie ruraux. Mais c’est surtout sur les équipements de la gamme supérieure (lycée, hypermarché, gare, médecins spécialistes, établissements de santé, cinéma, etc.) que les écarts entre bassins de vie se creusent : en moyenne, les bassins de vie urbains denses disposent de 45 types d’équipement sur les 47 de cette gamme quand les bassins urbains de densité intermédiaire en proposent 27 et les bassins ruraux seulement 15. Les données issues de la BPE croisées avec les données de répartition de la population permettent de produire des cartes d'accessibilité aux équipements en fonction de leur niveau et de leur distance-temps.
David Lévy, Virginie Mora, Simon Prusse (2023). Le nouveau zonage en bassins de vie 2022 : 1 700 bassins de vie façonnent le territoire national, Insee.
Une autre piste intéressante d'utilisation des données de la BPE est la possibilité de calculer un indicateur de concentration des équipements de proximité dans un rayon donné, afin d'identifier les centralités. Henry Ciesielski propose une carte des zones regroupant au moins 50 commerces et services de proximité dans un rayon de 500 mètres (à télécharger en kmz sur Google Maps). Cette carte fait ressortir les principales centralités urbaines à l'échelle de la France.
Couche géographique représentant les zones comprenant au moins 50 commerces, services de proximité et restaurants dans un rayon de 500 mètres à partir de la base permanente des équipements de 2021 (data.gouv.fr/)
D'autres types d'utilisation de la Base permanente des équipements (BPE) sont à découvrir sur le site Data.gouv.fr : proximité des services de première nécessité, calcul de zone de chalandise, mesure de l'efficacité du programme "Action Coeur de Ville" pour les commerces de proximité, temps d'accès à la grande gare la plus proche de chez soi, proximité des salles de théâtre...
Le site Koumoul propose une carte de la BPE avec la typologie des différents types d'équipements à l'échelle de la France (services aux particuliers, commerces, enseignement, santé et action scoiale, transports et déplacements, sports loisirs et cultures, tourisme).
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Atlas de l'absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne
sur Cartographies numériques
Source : Atlas de l'absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne (Technische Universität Berlin)Plus de 40 000 objets du Cameroun sont aujourd’hui conservés dans les musées publics de la République fédérale d’Allemagne – la plus grande collection au monde. Depuis la période coloniale allemande (1886-1916), ils sont conservés dans les dépôts des institutions et sont rarement montrés ou mis à disposition dans des publications. Les auteurs retracent pour la première fois cette présence invisible du Cameroun dans les musées allemands. Cela permet également de comprendre ce que signifie l’absence de patrimoine culturel pour le Cameroun.
Le projet
La publication est basée sur le projet « Histoire inversée des collections » financé par la Fondation allemande pour la recherche, sous la direction d'Albert Gouaffo (Université de Dschang) et de Bénédicte Savoy (Technische Universität Berlin). L'ouvrage a été présenté lors de la conférence « Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne. Constats et perspectives » du 1er au 3 juin 2023, à la Technische Universität Berlin.
Avec les contributions de :
Mikaél Assilkinga, Berlin/Dschang ; Lindiwe Breuer, Berlin ; Fogha Mc Cornilius Refem (alias Wan wo Layir), Potsdam ; Albert Gouaffo, Dschang ; Dieu Ly Hoang, Berlin ; Yann Le Gall, Berlin ; Yrine Matchinda, Dschang ; Andrea Meyer, Berlin ; Prince Kum'a Ndumbe III., Douala ; Philippe Rekacewicz, Arendal/Wageningen ; Bénédicte Savoy, Berlin ; Sébastien-Manès Sprute, Berlin ; Richard Tsogang Fossi, Berlin/Dschang ; Eyke Vonderau, Berlin.
Un atlas absolument à découvrir
Tous les éléments et résultats de l'enquête sont disponibles dans le dépôt ouvert par l'Université technique de Berlin Inventaires et données de recherche. Un livre issu de cette enquête a été publié en juin 2023, il est disponible en papier, mais il est aussi téléchargeable en pdf en accès libre Atlas der Abwesenheit. Kameruns Kulturerbe in Deutschland ou par chapitres sur le site de l'éditeur. Une traduction en français "L'Atlas de l’absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne" est également disponible.
Pour en savoir plus
« Présence invisible en Allemagne d’un patrimoine absent du Cameroun » (Visionscarto).
« Atlas de l’absence » : une spectaculaire enquête sur le « Cameroun fantôme » en Allemagne (Histoire coloniale). Le site Histoire coloniale revient sur la vision coloniale véhiculée par les musées ethnographiques de l'époque, qui ont longtemps manqué de transparence voire minoré leurs inventaires. Un revirement politique assez récent les a poussés à coopérer avec des chercheur·es externes à leurs institutions, à l’instar du groupe formé entre Dschang et Berlin.
Bénédicte Savoy et Albert Gouaffo, qui ont coordonné l'Atlas, présente les enjeux de cet ouvrage dans le but de rendre visibles ces biens culturels qui ont subi une double invisibilisation, du côté du Cameroun qui en a été séparé pendant plus d'un sicèle et du côté de l'Allemagne où les musées ont peu mis en valeur ces "objets" ou seulement de manière récente. Philippe Rekacewicz propose, sur le site Visionscarto, des cartes rendant compte de ce double processus d'invisibilisation qui a contribué largement à créer un « Cameroun fantôme ».
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Café géo de Paris, mardi 29 avril 2025 : « Littérature et géographie », avec Emmanuelle Loyer et Jean-Louis Tissier
sur Les cafés géographiquesMardi 29 avril 2025, de 19h à 21h, Café de Flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
La géographie n’hésite plus à explorer les territoires les plus divers, notamment en géographie culturelle. C’est ainsi qu’un regard géographique peut servir de révélateur – sans doute partiel – d’une œuvre littéraire qui interroge l’espace et les lieux.
Pour le démontrer une nouvelle fois, nous avons invité une historienne (Emmanuelle Loyer) et un géographe (Jean-Louis Tissier) qui réfléchiront ensemble aux relations entre la géographie et la littérature à partir du livre L’impitoyable aujourd’hui (Flammarion, 2022) qu’E. Loyer a écrit pendant le « confinement ».
L’historienne de la culture a organisé son essai en trois séquences dans lesquelles la littérature, selon elle, s’est confrontée aux épreuves contemporaines, voire à des « fins du monde ». E. Loyer sait que dans l’histoire-géo le trait d’union est important : l’histoire déroule et tend le fil du temps, mais les événements ont lieu ici et/ou là. Et c’est au Flore, ce 29 avril, que nous évoquerons les dangers que l’anthropocène fait courir à la biodiversité !
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Lancement de l'expérimentation Récolt'Ô : une avancée pour la récupération des eaux pluviales
sur Makina CorpusLes partenaires du projet Récolt’Ô se sont réunis dans les locaux de Makina Corpus à Toulouse pour lancer officiellement l’expérimentation de cette solution innovante.
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Questionnaire Qualité des données géographiques
sur Conseil national de l'information géolocaliséeQuestionnaire Qualité des données géographiques
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Portrait des nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville en France métropolitaine
sur Cartographies numériquesL'INSEE a mis à jour au 1er janvier 2024 la liste et les contours des QPV pour la France métropolitaine, aboutissant à 1 362 quartiers prioritaires en France métropolitaine dans 776 communes et désormais tous les départements. Parmi eux, une large majorité (neuf QPV sur dix) sont issus de la liste des anciens QPV, avec un contour similaire ou modifié, tandis qu’une centaine de nouveaux QPV ont été créés. Seuls une cinquantaine de QPV sont intégralement sortis de la géographie prioritaire.
Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été créés par la loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine. Jusqu’en 2023, la France métropolitaine comptait 1 296 quartiers prioritaires, dans 754 communes. La géographie prioritaire était présente dans tous les départements, à l’exception de la Lozère. En France métropolitaine, un département comptait en moyenne 14 QPV, avec au minimum 1 QPV dans plusieurs départements (les Hautes-Alpes, le Cantal, la Creuse, le Gers, le Lot) et au maximum 91 dans le Nord.
Les départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte) comprennent 140 QPV (zonage de 2014 toujours en vigueur), avec 7 QPV en Martinique et jusqu’à 49 à La Réunion. De plus, 78 QPV sont recensés dans les collectivités d’outre-mer : 76 en Polynésie française et 2 à Saint-Martin. Une nouvelle génération de quartiers prioritaires est entrée en vigueur au 1er janvier 2025 pour les Outre-mer, par le décret n° 2024-1212 du 27 décembre 2024 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les collectivités régies par l'article 73 de la Constitution, à Saint-Martin et en Polynésie française.
Il y a désormais 1 362 QPV en France métropolitaine, localisés sur l’ensemble des départements mais répartis de façon très hétérogène sur le territoire. Représentant 8 % de la population, les 5,3 millions d’habitants des QPV diffèrent des habitants des environnements urbains voisins de ces quartiers selon plusieurs caractéristiques. Ils sont plus jeunes : ils ont 35 ans en moyenne, contre 41 ans dans les environnements urbains. Les ménages y sont plus souvent constitués de familles monoparentales (un ménage sur six, contre un sur dix dans les environnements urbains), tandis que les couples sans enfant y sont moins présents. Les ménages des QPV sont très majoritairement locataires, le plus souvent d’un logement social, et résident davantage dans des logements suroccupés. Enfin, les habitants de ces quartiers, par définition plus modestes que dans leur environnement urbain, ont un niveau de diplôme plus faible et sont confrontés à une plus grande précarité sur le marché du travail.
- La population des QPV est plus jeune que celle de leurs environnements urbains
- Un ménage sur six résidant dans un QPV est une famille monoparentale
- La suroccupation des logements est nettement plus fréquente dans les QPV
- La population des QPV est moins diplômée et moins présente sur le marché de l’emploi
Décret n° 2023-1314 du 28 décembre 2023 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les départements métropolitains, JORF no 0301 du 29 décembre 2023.
Décret n° 2024-1212 du 27 décembre 2024 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville pour les Outre-mer
Lien pour télécharger le découpage des QPV sur le site Data.gouv.fr.
Atlas de la géographie prioritaire de la politique de la ville 2024 tenant compte de cette mise à jour.
Pour compléter
« Les quartiers en politique de la ville, reflet des évolutions de la géographie sociale francilienne » (Institut Paris Région)
L'Île-de-France est la région la plus concernée par la politique de la ville, qui vise à améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers défavorisés. En 2024, les périmètres des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été actualisés : des quartiers intègrent la politique de la ville, d’autres la quittent ou voient leur contour redessiné. Cette nouvelle géographie traduit la paupérisation de certains secteurs ou, à l’inverse, la valorisation de quartiers transformés par une desserte améliorée, la diversification de l’habitat et l’arrivée de ménages plus aisés. Plus nombreux qu’en 2015, les QPV continuent de présenter, en 2024, des profils hétérogènes.- Une population en qpv inégalement répartie sur le territoire francilien
- Le plus grand nombre de nouveaux qpv en Seine-Saint-Denis
- Des qpv sortants à la suite des démolitions et de la diversification de l’habitat
- Des contours modifiés par la paupérisation et la gentrification
- Une population plus diplômée, active, familiale et immigrée
- Une hausse de la population en qpv dans les départements les plus concernés
- Des écarts inégalement marqués avec leur environnement
- Des politiques qui bougent elles aussi
- 1 Francilien sur 7 vit dans un QPV en 2024
- 1,7 million de Franciliens vivent dans un QPV (32 % des habitants de QPV à l'échelle nationale)
- 298 QPV en 2024 (272 en 2015) en Île-de-France
- 40 nouveaux QPV et 12 QPV sortants en 2024 en Île-de-France
Part de population en QPV au sein des EPCI de la région Ile-de-France (source : © Institut Paris Région)
De nouveaux contrats de ville "Engagements Quartiers 2030"Les nouveaux contrats de ville "Engagements Quartiers 2030" ont été signés localement en 2024. Ils assurent le cadre partenarial de l’engagement des acteurs publics et privés dans ces quartiers, conformément aux annonces du Comité interministériel des villes du 27 octobre 2023. Les mesures présentées lors de ce Comité interministériel d'octobre 2023 étaient axées autour de quatre points principaux :- la transition écologique ;
- la politique de la ville ;
- le plein emploi ;
- les services publics.
En contrepoint
Comment parler de "territoires délaissés" dégomme l'idée d'une France "périphérique" (France Culture). Carrément sans ministre à l'époque du gouvernement Barnier, la "politique de la ville" revient à l'agenda avec un Comité interministériel des villes le 17 avril 2025. Mais des chercheurs en sciences sociales proposent de changer de vocabulaire pour mieux décrypter les inégalités territoriales.
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Rapport de l'Observatoire des territoires sur l'impact des mobilités en France
Gentrification et paupérisation au coeur de l'Île-de-France (évolutions 2001-2015)
Intérêt et limites du zonage en aires urbaines
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7:51
Carte interactive du débat sur l'avenir industriel de Fos-Étang de Berre
sur Cartographies numériques« Projets industriels, impacts pour les territoires et alternatives. Débattons-en ! ». Pour le tout premier débat public en France consacré à l'avenir industriel du territoire de Fos-Étang de Berre, la Commission nationale du débat public (CNDP) a choisi de mettre à disposition des outils de diagnostic inédits. Et notamment cette carte interactive que Denis Vanier a réalisée avec Eclectic Experience à la demande de l'équipe du débat.
Fos - Étang de Berre, un avenir industriel en débat - Carte interactive proposée par Débat public
L'outil permet de localiser la trentaine de projets industriels en débat et d'ajouter des couches thématiques, en particulier en ce qui concerne les risques industriels, d'incendie et d'inondation-submersion. La carte ainsi que les fiches descriptives qui sont fournies permettent d'évaluer les enjeux pour la population, l'environnement, l'emploi, les transports. Son contenu va évoluer au cours des prochains mois en fonction des besoins (voir le dossier du débat). En l'état actuel, le fond de carte intègre les secteurs artificialisés et les zones d'habitat, dont l'empreinte a été calculée spécialement à partir de la BD Topo de l'IGN (voir la méthodologie).
L’Etat propose que la zone Fos-Berre devienne « un pôle industriel de référence en Europe du Sud pour les activités portuaires, l’industrie décarbonée et la logistique ». Le débat public porte aussi bien sur la vocation du territoire que sur les projets qui y contribuent et sur les enjeux liés (énergie, environnement, économie, santé, risques, mobilités, emploi, logements, etc.). Près de cinquante projets industriels ont été identifiés dans les secteurs de l’hydrogène, de l’acier, de la chimie ou de la pétrochimie, du secteur aérien, des énergies, des transports, de la logistique, etc. Ce débat public vise à informer et débattre de l’avenir du territoire (voir la carte des territoires concernés). Les thèmes du débat concernent les domaines suivants :
- Transition industrielle et décarbonation
- Emplois et formation
- Énergie et électricité
- Environnement
- Santé et qualité de vie
- Risques naturels et technologiques
- Mobilités et transports
- Aménagement du territoire
- Financement et gouvernance
Bien qu'il ne constitue pas en soi un outil de cartographie participative, l'objectif de ce type d'initiative citoyenne est de pouvoir alimenter le débat public en portant à connaissance les informations et les débats sur ce territoire, cartes à l'appui. Le site parviendra-t-il à aller au delà de la seule information du public ? Les éléments de débat, qui ont vocation à venir alimenter le site dans les mois qui viennent, permettront de le dire...
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Un débat public sur l'implantation des éoliennes en mer en Normandie -
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L'Atlas des déserts. Comment naît un atlas
sur Cartographies numériques
Source : Ninon Blond. L’Atlas des déserts. ArchéOrient - Le Blog (11 avril 2025)Ninon Blond, maîtresse de conférences en géographie à l’ENS de Lyon, spécialiste de géoarchéologie et d’évolution des socio-écosystèmes dans les milieux désertiques, revient sur la genèse de l'Atlas des déserts paru en 2025 aux éditions Autrement. Si beaucoup de thématiques ou d’espaces sont couverts, les objets spatiaux sont restés longtemps un peu dans l’angle mort de la collection : les forêts ont été traitées pour la première fois en 2022 et les glaciers très récemment, en septembre 2024. Il manquait encore à la collection un atlas des déserts, mettant en avant les problématiques et les enjeux propres à ces espaces.
- À l’origine du projet éditorial : recherche et belles rencontres
- Au centre du questionnement : définir les déserts
- Des cartes, des textes, et beaucoup d’échanges
- Embrasser la diversité
- Les déserts ont une longue histoire : la retracer permet de comprendre comment ils se sont formés, comment ils évoluent et quelles sont leurs spécificités.
- Ces espaces ont fait l’objet d’explorations scientifiques ou ayant pour finalité de dénicher les ressources et matières premières dont ils regorgent.
- Des modes de vie et une économie spécifiques s’y sont développés : nomadisme, agriculture, tourisme, construction de villes ultra-modernes…
- Espaces marginaux, les déserts servent de refuge ou de repli et les États tentent de contrôler ces marges stratégiques.
- Les déserts ont toujours fasciné l’homme, qui a développé tout un imaginaire autour de ces lieux : on le retrouve dans la religion, la littérature ou les jeux vidéo.
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Atlas critique de la Guyane (par Matthieu Noucher et Laurent Polidori)
Atlas présentés sur le blog Carto numérique
Cartes et atlas thématiques
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7:00
Adapt’Canicules. Identifier les vulnérabilités des quartiers populaires face aux canicules
sur Cartographies numériquesLe site Adapt’Canicules permet d'identifier le risque caniculaire des quartiers prioritaires de la politique de la ville pour 130 agglomérations de l’hexagone. Développée par RésO Villes, l'application permet d’évaluer la vulnérabilité aux canicules et d'identifier les priorités d’actions à engager sur les quartiers les plus fragiles.
Quelles sont les vulnérabilités des populations ?
Pour comprendre comment se répartissent les vulnérabilités des populations à la canicule dans un territoire urbain, nous avons identifié les principaux facteurs de vulnérabilité :
- La pauvreté,
- Les enfants en bas âge (0-3 ans),
- Les plus de 65 ans et la situation résidentielle
- Les conditions de logement
Est-ce que l’environnement urbain est favorable en cas de canicule ?
Si l’exposition d’un territoire au risque est inégale, est-ce que ses différents secteurs fournissent des qualités d’environnement et de proximité d’équipements qui peuvent aider à minimiser ou accompagner les habitants lors de fortes chaleurs ? Nous avons cherché à analyser pour chacun des territoires si l’environnement urbain est favorable en cas de canicule, en particulier :
- Le couvert arboré
- L’accessibilité à des lieux extérieurs source de fraîcheur
- L’accessibilité à des lieux de soin
- La proximité à des lieux d’information
- L’accessibilité à des lieux intérieurs frais
Le croisement de ces 2 indicateurs permet d’obtenir un indicateur synthétique qui cumule risque et environnement (voir le détail de la méthodologie avec les différents indicateurs utilisés)
Une cartographie interactive est proposée pour les risques caniculaires des agglomérations suivantes :
- Métropole de Lyon
- Rennes Métropole
- Communauté d'agglomération de la Région Nazairienne et de l'Estuaire
- Montpellier Méditerranée Métropole
- Culture du risque - Les clefs pour mieux impliquer les populations, Guide du CEREMA
- Transformer mon territoire avec les habitants, ADEME
- Documenter son quartier pour se l’approprier, les jeunes derrière la caméra, LabO Cités
- Ilots de chaleur et ilots de fraîcheur ressentis : une carte interactive et participative à destination des habitants, MCE
- Ilots de chaleur : Agir dans les territoires pour adapter les villes au changement climatique, CEREMA
- Canicule et fortes chaleurs : définition et conséquences sur la santé, Ameli. 2022
- Canicule : comment garder son logement frais ? , ADEME
- Que faire en cas de canicule ou de fortes chaleurs ? , Ameli.fr . 2022
- Il fait (trop) chaud ? 5 conseils pour bien manger et s’hydrater MACIF. 2022
- Recensement, dépliant et carte interactive des lieux publics où se rafraîchir à Rennes
- Cartographie des lieux rafraîchis de la ville de Strasbourg
- Les solutions d’ombrage en ville, adaptaville
- Identifier finement les espaces à risque : Avec le générateur de « local climate zone maps »
- Les îlots de chaleur urbains à Paris. Cahier 2 : simulations climatiques de trois formes urbaines parisiennes et enseignements. APUR. 2014
- Les images satellite pour cartographier les îlots de chaleur urbains. CEREMA. 2020
- Rafraîchir les villes. Des solutions variées. Guide.ADEME.
- Des solutions grises concernant les infrastructures urbaines (revêtements, mobilier urbain, bâtiments). ADEME. 2021
- Une canopée pour la Métropole de Lyon ? Enseignement d’un benchmark international. Résumé de l’étude. Urbalyon. 2019
- Végétaliser : Agir pour le rafraîchissement urbain. Les approches variées de 20 projets d’aménagement. ADEME
- Des solutions vertes fondées sur la nature (végétal,eau). ADEME. 2021
- Aménager avec la nature en ville. Des idées préconçues à la caractérisation des effets environnementaux, sanitaires et économiques. Expertises. ADEME. 2018
- Mon Vademecum pour adapter Bordeaux métropole à la chaleur urbaine. A’urba
- La géothermie, une solution à la hausse des températures. La Gazette des Communes. 27/08/2020
- Améliorer le confort d’été dans l’habitat collectif. Guide de solutions pratiques à l’usage des décideurs du secteur de l’habitat social. E-cahiers du CSTB. 2008
- Adapter son logement aux fortes chaleurs. ADEME
Ilots de chaleur et inégalités urbaines en France
La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation (3e rapport du Haut Conseil pour le climat - 2021)
Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »
Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique
Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)
Comment la cartographie animée et l'infographie donnent à voir le changement climatique
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Cartes et données sur les Quartiers prioritaires de la Ville (QPV)
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Les routes de la soif. Voyage aux sources de la mer d’Aral (Cédric Gras, Stock, 2025)
sur Les cafés géographiques?
?
Le titre est un jeu de mots (« soif » / « soie ») qui donne deux clés essentielles de l’ouvrage, la localisation (l’Asie centrale parcourue par les antiques routes commerciales chinoises) et le thème majeur (le stress hydrique dont souffre cette région).
En seize petits chapitres, son auteur, Cédric Gras, écrivain/géographe/voyageur, nous conduit des rives kazakhes de la mer d’Aral (de ce qu’il en reste) aux hautes terres du Pamir en remontant l’Amou-Daria. En fait, la mer d’Aral n’a jamais été qu’un grand lac fermé dans lequel se jetaient deux fleuves, Amou-Daria et Syr-Daria (phénomène d’endoréisme) (1). Mais au milieu du XXème siècle elle accueillait une flotte hauturière importante dont la production était vendue sur tout le territoire soviétique. Aujourd’hui elle n’est plus constituée que de quelques flaques, son ex-fond est planté de saxaouls (2) et l’Amou-Daria se perd dans les sables. C’est pour comprendre ce phénomène que Cédric Gras et son comparse, le cinéaste Christophe Raylat, ont entrepris ce périple.
L’ouvrage est un récit de voyage avec ses descriptions de paysages, ses rencontres avec la population et les autorités, ses fatigues et ses bonnes surprises. Les deux compagnons ont du mérite car ils sont amoureux de la haute montagne mais peu amateurs de déserts (« J’ignore comment l’on peut passer sa vie dans ces steppes pelées ») qui constituent une grande partie des 2000 km parcourus. Il a fallu aussi se plonger dans les archives pour comprendre l’assèchement progressif de la mer d’Aral. Mais un des grands intérêts de ce livre est d’ordre géopolitique. L’Amou-Daria est un fleuve commun à quatre Etats, trois républiques ex-soviétiques et l’Afghanistan. Même s’il n’est pas question de poser un pied sur ce dernier Etat, les frontières entre les trois autres se révèlent difficiles à franchir. Cette situation est une des raisons de l’assèchement progressif de la mer (l’auteur rappelle opportunément l’étymologie commune aux mots « riverain » et « rival » : rivalis).
Le premier pays traversé est l’Ouzbékistan. C’est le plus agricole et c’est celui qui dépend le plus de l’Amou-Daria pour irriguer ses récoltes. Certes on trouve des traces d’irrigation dès l’Antiquité dans la région de Khiva mais les grands travaux datent de l’époque soviétique lorsque Khrouchtchev voulut faire de cette partie de l’Asie centrale un « grenier à coton » (3). L’eau du fleuve et le travail obligatoire des enfants et étudiants lors de la récolte devaient permettre de remplir facilement les objectifs du Plan. Les terres sèches furent quadrillées d’un réseau de canaux alimentés par l’Amou-Daria. La prospérité agricole entraîna une forte croissance démographique. Ces choix n’ont pas été remis en cause après l’indépendance du pays en 1991.
Abaissement du niveau des eaux du fleuve, division du cours entre des bancs de sable de plus en plus larges, infiltration des eaux dans le sous-sol et prélèvements en amont… Plus aucune goutte n’arrive dans la mer d’Aral. Pour les Ouzbeks, les responsables sont « les autres », c’est-à-dire les pays qui se trouvent en amont.
Le premier « autre » est le Turkménistan traversé par l’Amou-Daria dans sa partie orientale. Pierrailles et dunes occupaient ce territoire où la température pouvait excéder 52° à l’ombre en été, jusqu’à ce qu’en 1948 Staline ne décide du creusement d’un canal traversant le désert du Karakoum, de l’Amou-Daria à la Caspienne (1375 km) pour irriguer des terres agricoles. Les travaux se terminèrent dans les années 1980. Le grand « Plan de Transformation de la Nature » soviétique était réalisé mais l’évaporation et les infiltrations provoquent de lourdes pertes en eau.
Le deuxième pays d’amont est l’Afghanistan séparé de l’Ouzbékistan par une frontière de 137 km marquée par l’Amou-Daria. A Termez, ville-frontière, le fleuve a un cours ample et puissant. Il est alimenté par la Sukhandarya (premier affluent rencontré depuis la mer d’Aral), au régime nivo-glaciaire, coulant d’une petite chaîne frontalière du Tadjikistan. Le débit du fleuve susciterait l’optimisme si une récente annonce des talibans n’inquiétait fortement Ouzbeks et Turkmènes : la réalisation d’un canal de 285 km à partir de l’Amou-Daria (le canal de Qosh Tepa) pour irriguer 550 000 ha de terres. C’est un projet ancien, qui avait même été repris par les Américains après le 11 septembre et qui devrait voir sa mise en œuvre en 2028. Est-ce la fin annoncée du fleuve dans toute sa partie aval ?
La dernière étape conduit Cédric Gras et Christophe Raylat au Tadjikistan, dans le massif du Pamir où naissent les deux principales sources de l’Amou-Daria, le Piandj et le Vakhch qui assurent 90% du débit final. Les deux amis se trouvent enfin dans le milieu montagnard qu’ils affectionnent et vont pouvoir explorer le Fedchenko, plus long glacier de montagne du monde (77 km) aux ressources en eau considérables. Peu de temps avant la chute de l’URSS, les Soviétiques avaient conçu un projet de résurrection de la mer d’Aral par l’accélération de la fonte des neiges du Pamir. Le projet est resté sans suite et le Fedchenko continue de reculer. Les Tadjiks ne cherchent pas dans les cours d’eau de quoi irriguer leurs cultures mais de quoi produire de l’électricité. La vallée encaissée du Vakhch est barrée par le barrage en remblai de Nourek qui alimente une centrale électrique développant une puissance de 3 gigawatts utilisés en grande partie pour produire de l’aluminium. En 2028 devrait être achevé un second barrage en amont sur le Vakhch, celui de Rogoun qui pourra se prévaloir d’être le plus haut barrage du monde (335 m). Les deux barrages fourniront alors 93% des besoins en électricité du pays. Mais certaines vannes sont fermées en été, ce qui affaiblit le débit de l’Amou-Daria en Ouzbékistan et au Turkménistan…
Que les raisons en soient climatiques et/ou économiques, l’assèchement de la mer d’Aral devrait provoquer une réaction coordonnée entre tous les pays riverains pour être efficace. Or même s’il existe une Commission interétatique pour la coordination de l’eau en Asie Centrale, les relations entre les Etats sont difficiles ou inexistantes. Comme réponses aux questions que Cédric Gras a posées aux experts, c’est la langue de bois qui a prévalu niant les problèmes.
Avec l’Afghanistan la frontière est fermée. Le fleuve, entouré de barbelés, surveillé par de nombreux militaires, est franchi par un pont, toujours vide, construit au moment de l’invasion soviétique, dont le nom pourrait faire sourire s’il n’avait été témoin de nombreux drames, le « Pont de l’Amitié ». Aux Ouzbeks inquiets du creusement du canal de Qosh Tapa et voulant négocier avec les Afghans, il a été opposé une fin de non-recevoir.
Entre les trois Etats qui ont eu une histoire commune au sein de l’URSS, les relations sont à peine meilleures. Ils connaissent des régimes autoritaires à des degrés variés. L’Ouzbékistan est le plus démocratique (recul du nombre des prisonniers politiques et de la corruption) et ouvert sur le monde extérieur grâce au tourisme. Le Turkménistan et le Tadjikistan sont des dictatures.
Nos deux voyageurs ont dû interrompre leur remontée de l’Amou-Daria lorsque celui-ci a franchi la frontière ouzbéko-turkmène. Pas de visa. Le pays est fermé aux journalistes et aux curieux d’une manière générale, surtout lorsqu’ils sont munis de caméra ou d’appareils photo. Christophe a dû rester en Ouzbékistan et Cédric est passé par Istanbul pour atterrir à Achgabat, officiellement « invité par l’ambassadeur de France » pour faire des conférences sur la culture française ! il lui est interdit de prendre des photos, est contrôlé en permanence et n’a pu suivre le canal du Karakoum jusqu’à l’Amou-Daria. C’est en avion qu’il regagne l’Ouzbékistan. La population turkmène est entièrement coupée du monde extérieur par la censure et ignore tout des problèmes hydriques du pays. Peu traité dans la presse internationale, le régime politique turkmène est un des pires au monde et des plus extravagants. En témoignent les actes de son premier dirigeant après l’indépendance, Saparmourat Niazov Turkmenbachy (« le père des Turkmènes »), qui a conçu une nouvelle capitale tout en marbre blanc et décors dorés. Seules les voitures de couleur blanche sont autorisées à y circuler !
Le Tadjikistan, pays très pauvre, n’offre pas plus de signe d’ouverture démocratique. Tout le parcours de nos voyageurs était rythmé par des panneaux de propagande politique. Les contrôles militaires sont réguliers d’autant plus que dans le Haut-Badakhchag la population a des relations tendues avec la capitale. Il faut savoir ruser. C’est ainsi que les drones de Christophe Raylat ont été démantelés et les pièces détachées cachées au milieu du matériel.
Les problèmes de l’Amou-Daria sont mal connus de ses riverains. Toute tentative d’accord rationnel semble exclue dans la situation géopolitique actuelle. Le Fedchenko qui offre jusqu’à un km d’épaisseur de glace offre encore des réserves. Mais le réchauffement climatique et l’inconscience politique laisseront-ils encore longtemps les fleurs du cotonnier s’épanouir en Asie centrale ?
Notes :
(1) Endoréisme : mode d’écoulement des eaux superficielles aboutissant à une dépression fermée, sans exutoire vers la mer.
(2) Saxaoul : gros arbuste endémique des déserts et des steppes d’Asie centrale.
(3) « Grenier à coton » : Expression utilisée en URSS pour désigner l’Ouzbékistan devenu dans les années 1970-1980 une importante région productrice approvisionnant en coton toute l’industrie de l’Union.Michèle Vignaux, avril 2025
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12:24
Risques interconnectés de catastrophe (rapport de l'ONU)
sur Cartographies numériques
Source : Interconnected Disaster Risks : Turning Over a New Leaf (rapport de l'ONU, avril 2025)Le rapport "Risques interconnectés de catastrophe 2025" de l'Université des Nations Unies (UNU-EHS) identifie 5 leviers pour un monde durable : mieux gérer les déchets, se reconnecter à la nature, répartir équitablement les responsabilités, penser à long terme et redéfinir la valeur. Il s’appuie sur des exemples concrets. Le rapport déplace l'accent du diagnostic des problèmes vers la définition de solutions. Il établit que nombre des solutions actuelles sont superficielles et que, pour créer un changement durable, nous devons remettre en question les structures sociétales et les mentalités qui perpétuent ces défis.
Malgré des décennies d'avertissements de la part des scientifiques, de nouveaux extrêmes négatifs font l'actualité presque quotidiennement. Les scientifiques nous indiquent ce qui doit changer : cesser d'utiliser les combustibles fossiles ; protéger et restaurer les écosystèmes ; vivre durablement.Néanmoins, nous progressons peu vers ces objectifs. On peut donc se demander : si nous savons ce que nous devons faire, pourquoi ne le faisons-nous pas ?
Les éditions précédentes du rapport « Risques de catastrophes interconnectés » ont analysé l'interdépendance des catastrophes que nous observons et les points de bascule que nous atteindrons si l'humanité continue d'affaiblir les systèmes dont nous dépendons tous. L'édition de cette année s'inscrit dans la continuité des précédentes éditions en posant la question centrale qui préoccupe beaucoup de personnes : comment changer de cap ? Le rapport 2025 Turning Over a New Leaf analyse à quoi pourrait ressembler le monde si nous procédions à ces changements, et ce qui nous en empêche.
Appliquée à l'exemple des déchets, la théorie du changement profond identifie les valeurs sous-jacentes en jeu, à savoir notre hypothèse selon laquelle la consommation matérielle est source de bonheur, ou que le « neuf » est meilleur que le vieux, ce qui nous pousse à accumuler toujours plus et à jeter les objets usagés. Tant que notre système reposera sur ces hypothèses, toute mesure de gestion des déchets peinera à être véritablement efficace. Le recyclage n'a qu'une certaine efficacité si nous continuons à produire des volumes toujours croissants de déchets. En fait, des recherches montrent que la possibilité de recycler peut même augmenter la quantité de déchets produits.
Si notre définition d'un avenir plus désirable est celle d'un monde sans déchets, nous devons remettre en question les croyances sous-jacentes du système. Si nous acceptions que les ressources soient limitées et précieuses, nos objectifs et nos structures seraient différents de ceux d'aujourd'hui. Nous pourrions, par exemple, valoriser davantage nos biens actuels et chercher à prolonger leur durée de vie. Pour y parvenir, il faudrait également adopter des structures différentes. Nous pourrions par exemple adopter des lois obligeant les entreprises à proposer la réparation des produits cassés, ou à les concevoir de manière à ce que les pièces puissent être remplacées afin de les maintenir en service le plus longtemps possible.
Des études ont montré que le public entend actuellement parler de manière disproportionnée d'une part restreinte de la science climatique : principalement des sciences naturelles, et surtout de projections négatives. Si ces projections doivent être prises au sérieux et peuvent faire la une des journaux, elles suscitent souvent la peur et une paralysie potentielle, le public se sentant condamné quoi qu'il arrive. De plus, face à des projections négatives, notre réaction naturelle est de réfléchir aux moyens de les prévenir. Cela se traduit par des objectifs et des cibles tels que « limiter le changement climatique » ou « prévenir la perte de biodiversité ». Cependant, le rapport soutient que nous ne devons pas nous contenter de stopper les pires impacts. Nous pouvons plutôt œuvrer activement à la création d'un monde où nous aimerions vivre. L'édition précédente Interconnected Disaster Risks avait mis en garde contre des points de basculement irréversibles en matière de risques. En 2025, les auteurs ont repris là où le dernier rapport s'était arrêté en développant une voie à suivre : la théorie du changement profond (ToDC). Cette théorie s'attaque aux causes profondes des problèmes mondiaux, identifiant les structures et les présupposés sociaux qui les entretiennent. Par exemple, lorsqu'une rivière est tellement encombrée de déchets plastiques qu'elle provoque des inondations catastrophiques, les citoyens pourraient critiquer le système de gestion des déchets et réclamer davantage de recyclage. Les scientifiques comparent leur modèle à un arbre, où les résultats visibles sont les fruits, mais les vrais problèmes se situent au niveau des racines : des racines pourries produisent des fruits pourris. La ToDC distingue deux types de leviers qui doivent se combiner pour créer un changement profond et durable : les leviers intérieurs et extérieurs.
Pour télécharger les ressources en pdf :
- Se reconnecter avec la nature
- Reconsidérer les responsabilités
- Redéfinir la valeur
- Réimaginer le futur
- Repenser les déchets
Cartographie de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis
Artilces connexes
Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité
Carte de répartition des risques naturels en France métropolitaine (IGN)
Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux
Les risques globaux prévus en 2021 selon le site Control Risks
Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI
Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatiqueLa France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Data visualisation sur la responsabilité et la vulnérabilité par rapport au changement climatique
Atlas climatique interactif Copernicus
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7:25
[Replay] Webinaire – La collaboration autour de QGIS
sur OslandiaLe vendredi 4 avril 2025, Oslandia a co-animé un webinaire avec Bordeaux Métropole sur la collaboration autour de QGIS.
Un grand merci à Julien Pagiusco, Chef de projet numérique SIG chez Bordeaux Métropole qui a présenté le contexte SIG au sein de la Métropole et plus spécifiquement l’utilisation de QGIS et le financement du support CMJN.
En deuxième partie, Vincent Picavet a reparlé du support du CMJN, qui grâce au financement de Bordeaux Métropole, est désormais disponible dans QGIS 3.40, faisant définitivement tomber la dernière barrière empêchant leur migration complète depuis ArcGIS vers QGIS.
Un exemple de collaboration répondant pleinement aux valeurs de l’open source !
Cette nouvelle fonctionnalité a pu voir le jour grâce à Julien Cabieces, core Comitter QGIS chez Oslandia, notre partenaire privilégié sur Qt, KDAB, et plus précisément Giuseppe D’Angelo qui a réalisé les développements nécessaires et à QGIS.org qui a financé les développements sur Qt !
Vous souhaitez échanger sur vos projets QGIS, vous souhaitez contribuer ?Contactez-nous : infos+qgis@oslandia.com
Pour accéder au replay, répondez à notre questionnaire : [https:]]
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7:15
Les satellites de nouvelle génération cartographient les fonds marins depuis l'espace
sur Cartographies numériquesSource : Next-Generation Water Satellite Maps Seafloor From Space (NASA)
Des cartes plus précises basées sur les données de la mission SWOT (Surface Water and Ocean Topography) peuvent améliorer la navigation sous-marine et permettre une meilleure connaissance de la façon dont la chaleur et la vie se déplacent dans l'océan mondial. Les navires équipés d'instruments sonars peuvent effectuer des mesures directes et extrêmement détaillées des fonds marins. Cependant, à ce jour, seulement 25 % environ de ces fonds ont été étudiés de cette manière.
Pour obtenir une image globale des fonds marins, les chercheurs se sont appuyés sur des données satellitaires. Dans le cadre de ces efforts continus, une équipe soutenue par la NASA a récemment publié l'une des cartes les plus détaillées à ce jour des fonds océaniques, grâce aux données du satellite SWOT, fruit d'une collaboration entre la NASA et le Centre national d'études spatiales (CNES).
Topographie des eaux de surface et des océans (SWOT) - Source : Studio de visualisation scientifique de la NASA
Cette animation présente les caractéristiques des fonds marins dérivées des données SWOT concernant les régions au large du Mexique, de l'Amérique du Sud et de la péninsule Antarctique. Le violet indique les régions plus basses. Les zones plus élevées, comme les monts sous-marins, sont représentées en vert. L'Eötvös est l'unité de mesure des données gravimétriques utilisées pour créer ces cartes.
Des cartes plus précises des fonds marins sont essentielles à diverses activités maritimes, notamment la navigation et la pose de câbles de communication sous-marins. Elles sont également importantes pour mieux comprendre les courants et les marées des grands fonds, qui influencent la vie dans les abysses, ainsi que les processus géologiques comme la tectonique des plaques. Les montagnes sous-marines, appelées monts sous-marins, et d'autres formations océaniques, comme leurs cousins ??plus petits, les collines abyssales, influencent le mouvement de la chaleur et des nutriments dans les profondeurs et peuvent attirer la vie. Les effets de ces caractéristiques physiques se font même sentir à la surface par l'influence qu'elles exercent sur les écosystèmes dont dépendent les communautés humaines.
La cartographie des fonds marins n'est pas l' objectif principal de la mission SWOT. Lancé en décembre 2022, le satellite mesure la hauteur d'eau sur la quasi-totalité de la surface terrestre, y compris l'océan, les lacs, les réservoirs et les rivières. Les chercheurs peuvent exploiter ces différences de hauteur pour créer une sorte de carte topographique de la surface de l'eau douce et de l'eau de mer. Ces données peuvent ensuite être utilisées pour évaluer l'évolution de la banquise ou suivre la progression des inondations le long des rivières.
La carte des fonds marins basée sur SWOT a été publiée dans la revue Science en décembre 2024. On peut également la télécharger sur le site de la NASA (Seamounts and Abyssal Hills Mapped From Space).
Monts sous-marins et collines abyssales cartographiés depuis l'espace (Source : NASA)Articles connexes
Progression de la cartographie haute résolution des fonds marins (programme Seabed 2030 - GEBCO)
Prior Lake Database, une base de données complète sur les lacs dans le monde (données SWOT)
Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l'information
Les frontières maritimes des pays : vers un pavage politique des océans ?
La carte de protection des océans proposée par Greenpeace pour 2030 : utopie ou réalisme ?
MPAtlas, un atlas de la protection marine pour évaluer les aires marines réellement protégées
Densité du trafic maritime mondial et effets sur le réchauffement climatique
Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)
Une sélection d'atlas maritimes issus de la Harvard Map CollectionLa carte de la hauteur de la canopée dans le monde (NASA Earth Observatory)
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6:25
Atlas des paysages de La Réunion
sur Cartographies numériques
Atlas des paysages de La Réunion - DEAL Réunion - Agence Folléa-Gautier - 2023Le paysage est souvent appréhendé comme une notion subjective. En proposant un cadre d’analyse et des clefs de lecture, l’Atlas des paysages de La Réunion proposé par la DEAL Réunion et par l'Agence Folléa-Gautier, favorise un regard partagé sur les paysages actuels et sur leurs devenirs potentiels ou souhaités. Outil d’aide à la compréhension et à la décision pour les acteurs du territoire, il contribue à la préservation, à la valorisation et à la transmission des paysages réunionnais.
La multiplicité des thématiques traitées par l’Atlas des paysages (Eau douce, littoral, nature, agriculture, habitat, énergie, activités, équipements, déplacements) révèle l’interdisciplinarité de cette matière et la nécessité de porter sur les paysages des regards croisés. Toutes ces composantes, parties intégrantes du mode de vie des Réunionnais, sont traitées comme un tout indissociable. « Nos paysages, qu’ils soient grandioses ou plus banals, sont notre bien commun ».
- Plaquette de présentation (50 Mo)
- Projet QGIS de l’Atlas (270 Mo)
- Projet QGIS de l’Observatoire photographique (2,95 Go)
Pourquoi un Atlas des paysages de La Réunion ??
- Pour mieux connaître les paysages
- Pour mieux agir individuellement et collectivement sur les paysages
- Pour mieux construire le cadre de vie de demain
- Pour préserver les richesses paysagères de La Réunion
- Pour mieux faire connaître La Réunion?
Quels sont les intérêts et les limites de l’Atlas ?
L'Atlas a d’emblée été conçu sous la forme d’un site Internet, pouvant de ce fait être accessible à tous. Il articule les échelles de l’aménagement, depuis l’échelle stratégique d’ensemble jusqu’à l’échelle de sites ponctuels. Il propose une synthèse cartographiée et commentée des grands enjeux en matière d’aménagement qualitatif pour chaque unité de paysage. Il est très abondamment illustré de photographies de terrain, légendées, commentées et repérées sur SIG (Système d’Information Géographique). Leur repérage sous SIG rend possible en complément la construction d’un observatoire photographique des paysages pour mesurer les dynamiques d’évolution par reconduction des prises de vues géoréférencée. Il propose une représentation numérique en trois dimensions du territoire, sous forme de blocs-diagrammes, qui permettent une représentation synthétique de chaque unité de paysage. Il offre des cartographies pour chaque unité de paysage dont les référencements sous SIG rendent possibles leur complément, enrichissement et actualisation. Il offre plusieurs points d’entrées possibles, par cartes, par noms de lieux ou de communes ou par mots clefs. Il dispose d’un moteur de recherche qui facilite l’obtention des informations souhaitées.
En aucune façon l’atlas n’a vocation à se substituer aux réflexions plus localisées sur un territoire ou plus ciblées sur un thème, comme une révision de document d’urbanisme ou, a fortiori, un projet d’aménagement particulier.
Plus de 4000 illustrations accompagnent le texte (photographies légendées, cartographies, dessins, croquis, schémas et blocs–diagrammes…). Enfin l’Atlas Internet est facilement évolutif ; il a non seulement capacité mais aussi vocation à se préciser et se parfaire dans les années à venir.
Plan de l'Atlas
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Site d’observation
1. Tableau d’ensemble
2. Les fondements naturels et anthropiquesLes paysages et la géologie ?
3. Les fondements culturels
Les paysages et les reliefs?
Les paysages et les climats?
Les paysages et l’eau douce?
Les paysages et le littoral?
Les paysages, la forêt et les espaces naturels?
Les paysages et l’agriculture?
Les paysages, l’urbanisation et les infrastructures?
4. Les unités de paysageLes pentes de Saint?DenisLes pentes du nord?estLes pentes de Saint?BenoîtLes pentes de Sainte?Rose et Saint?PhilippeLes pentes du sudLes pentes de Saint?Pierre / Le TamponLes pentes de Saint?Louis / L’Étang?SaléLes pentes de l’ouestLes pentes de Saint?Paul / Le Port / La PossessionLes pentes de La Montagne11. Le cirque de SalazieLe cirque de MafateLe cirque de CilaosLa plaine de Bébour-BélouveLe massif du Piton de la FournaiseLa plaine des CafresLa plaine des Palmistes
5. Les processus, enjeux et orientations thématiquesIntroduction : puissance des transformations des 70 dernières annéesLes valeurs paysagères clefs de La Réunion?Les paysages de l’eau douceLes paysages du littoralLes paysages de natureLes paysages agricolesLes paysages de l’habitatLes paysages des mobilitésLes paysages des énergiesLes paysages des activités et des équipementsSynthèse : les enjeux majeurs de paysage
6. Synthèse des orientations et recommandations
Observatoire photographique
Documentation
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9:25
Makina Corpus publie sa propre librairie d'authentification OpenID Connect pour Django
sur Makina CorpusNous publions en logiciel libre notre intégration du protocole OpenID Connect (OIDC) avec Django : django-pyoidc.
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6:31
[Témoignage] Matthieu Tracol, UpFactor sur son utilisation de CityForge
sur OslandiaUpfactor est une entreprise qui réalise pour les collectivités des études afin de détecter le potentiel de surélévation des bâtiments à l’échelle d’un quartier, d’une ville ou d’une métropole. Upfactor modélise en 3D les règles d’urbanisme, définissant les gabarits des bâtiments, puis compare cette modélisation avec la 3D de l’existant pour obtenir le potentiel de surélévation de chaque zone urbaine.
Interview de Matthieu Tracol, chef de projet SIG UpfactorCityForge nous permet, à partir de données tel que le Lidar HD de l’IGN, de générer un modèle 3D simplifié d’une zone : qui va de l’échelle du quartier à une métropole.
Plus d’informations sur CityForge
Grâce à cette modélisation des villes en 3D, une suite d’algorithmes développés par Upfactor nous permet d’identifier les volumes de surélévations potentiels.
CityForge simplifie la reconstruction de bâtiments en 3D et nous permet d’être plus efficace qu’en utilisant la méthodologie plus lourde et coûteuse en temps que nous avions développé auparavant.
Les fichiers CityJSON générés par CityForge sont également partagés avec nos clients, afin qu’ils puissent les exploiter, et notamment pour travailler sur le jumeau numérique de leur ville.
La mise à jour de CityForge début 2025 est tombée à pic car nous avions une étude à réaliser pour la ville du Mans.
La collaboration avec Oslandia a été très satisfaisante, de la prise de contact à l’exploitation du plugin dont la documentation complète, nous a permis une mise en application en autonomie pour notre projet.
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16:59
Nous aurons toujours besoin des forêts
sur Les cafés géographiquesGigantesques incendies de forêts en Californie, déforestation en Amazonie, développement de la filière bois dans de nombreux pays… autant d’aspects qui soulignent l’importance des forêts dans le monde actuel. A l’heure de l’anthropocène, les écosystèmes forestiers présentent des enjeux environnementaux majeurs dans la mesure où leur rétraction spatiale contribue à l’accélération du changement climatique.
Laurent Testot (à droite) interviewé par Gilles Fumey (à gauche) Photo M. Huvet-Martinet
Mardi 25 mars nous avons reçu Laurent Testot (L.T), pour aborder les enjeux contemporains de la forêt en se plaçant dans une perspective géo-historique transdisciplinaire de longue durée et globale de l’humanité sur de longues distances. Laurent Testot, journaliste scientifique, est l’auteur de plusieurs ouvrages d’histoire environnementale et présente ce soir sa dernière publication : les Forêts *.
Les écosystèmes forestiers.
Les forêts existent depuis environ 400 millions d’années bien avant l’arrivée de l’homo Sapiens en Europe (vers -47 000 ans) ; elles couvraient alors les 2/3 de la surface terrestre et étaient plutôt constituées de grandes fougères avec des écorces très épaisses. Les forêts (actuellement un tiers de la surface terrestre mondiale, un tiers du territoire français) rendent de multiples (une quinzaine) services écosystémiques : fournissent de l’oxygène, de la fraicheur, de l’humus, du bois, protègent les sols de l’érosion, abritent la biodiversité…Le rôle de l’humus est essentiel mais pour qu’il se constitue positivement il faudrait laisser les forêts intactes en libre évolution.
« Le carbonifère : un enfer » ? Il y a 359 millions d’années, ce fut un moment important quand cette énorme masse végétale, largement composée d’écorces, se fait piéger avec des masses d’eau pour pourrir et fermenter sous fortes pressions et former un énorme capital énergétique : les couches de charbon actuellement exploitées. La parabole de l’enfer vient du fait qu’il reste suffisamment de réserve pour nous faire monter en enfer ; on brûle ce charbon en émettant du CO2 qui pollue l’atmosphère alors même qu’on déforeste. Ce charbon sera one shot : à priori on n’en reconstituera jamais une telle quantité.
« La forêt est notre mère » : les hominidés frugivores en sont en effet sortis il y a 10 millions d’années. Nous sommes les héritiers d’une sélection naturelle liée au fait que nous avons un gène qui nous permet de digérer l’alcool et qui nous a permis de manger les fruits trop mûrs tombés des arbres, riches en éthanol.
Les grands éléphantidés dont on estime qu’il y en avait 27 espèces sur les différents continents (y compris en Amérique), il y a 100 millions d’années, (il n’en reste plus que trois) ont été la force motrice du déboisement de la terre en créant des clairières et des corridors qui ont permis la progression des prairies. Ils se nourrissaient en se procurant du fourrage par les feuillages ou des fruits dont ils étaient friands.
Le facteur feu. Pour certains auteurs les brulis anthropiques remonteraient à 1,5million d’années en Afrique. Nos ancêtres ont maitrisé le feu probablement il y a 800 000 à 900 000 ans et avec certitude il y a 300 000 ans. Ils ont pratiqué très tôt l’écobuage c’est-à-dire mettre le feu dans un milieu déterminé pour y faire bruler la matière combustible. Les aborigènes d’Australie l’ont pratiqué depuis au moins 40 000 ans. L’homme de Néandertal le pratiquait aussi. Les Grandes Prairies d’Amérique du Nord auraient été créées et entretenues par les Amérindiens pour encourager les troupeaux de bisons qui constituaient leur réserve de nourriture. D’autres peuples avaient appris depuis longtemps à gérer les forêts pour dégager les sous-bois afin d’y fixer de grands herbivores tels les cerfs ou wapitis ou même des plus petits animaux comme les castors ou les dindons.
Rôle des glaciations. Les cycles glaciaires depuis 2,6 millions d’années ont duré depuis environ 1 million d’années sur des périodes glaciaires de 100 000 ans en alternance avec des périodes plus tempérées de 10 000 à 20 000 ans dont la dernière il y a 11 700 ans, l’Holocène correspond au néolithique. Les hommes ont contribué alors à la disparition de plus de la moitié des grands animaux qui régulaient la forêt et consommaient les graines des arbres en les déplaçant ce qui permettait de conquérir de nouveaux milieux. Ainsi la courge en Amérique aurait dû disparaitre en même temps que ces animaux mais les hommes sont parvenus à la replanter, la domestiquer et la cultiver en la déclinant sous diverses formes, empêchant les forêts de reprendre du terrain. Les humains en un processus assez lent ont co-évolué avec les forêts et les ont menées dans des états différents avec des biodiversités diverses, relativement pauvres dans les forêts européennes en comparaison des écosystèmes des régions tropicales. Il n’y a que 250 à 350 espèces d’arbres indigènes en Europe.
Les forêts permettent les économies d’énergie, sont les championnes du durable et de la biodiversité. Les arbres par leur réseau radiculaire sont essentiels pour le cycle de l’eau. Ils déploient leurs feuilles sur la canopée, captent le CO2 et limitent l’apport de lumière dans le sous-bois. L’eau afflue en grande quantité par leurs racines et les feuilles en évaporant une grande partie ce qui apporte de la fraicheur estivale. Les forêts fertilisent les sols par leur humus, abritent la biodiversité, filtrent l’air et régulent le cycle de l’eau.
La déforestation. Elle a été entamée très tôt par les hommes qui ont su fabriquer du charbon de bois, à forte valeur énergétique pour faire monter en température les fours des potiers puis ceux des sidérurgistes à l’âge des métaux. La forêt disparait alors progressivement car elle sert de combustible. Les Romains et les Chinois sont considérés comme de grands dévastateurs. Les Romains ont déboisé massivement car leur civilisation est une grosse consommatrice d’énergie notamment pour les hypocaustes des thermes ; ils ont été très loin jusqu’en Belgique et Anatolie pour trouver du bois. Ils voient la forêt comme un espace sauvage (désigné par le mot silva devenu selve en bas latin) vierge d’influence humaine où se multiplie le gros gibier. Le terme forêt apparait tardivement (vers le xième s) venu de selve forestis, désignant plutôt une réserve de chasse laissée aux nobles qui s’approprient progressivement les forêts d’Europe au moyen-âge et multiplient les droits (taxes) sur leurs multiples usages. La forêt devient alors le territoire des puissants aménagé en mode cynégétique.
Les aléas climatiques peuvent être importants. Quand il y a refroidissement la forêt repart par déprise, comme au haut moyen-âge quand la température baisse de de 2 à 3° C pendant quelques décennies entrainant une baisse démographique et une déprise agricole. Il peut y avoir alors des changements politiques : on expliquerait ainsi les successions dynastiques en Chine. Le cas de la Chine des Song (XIIe s) est à cet égard intéressant.
Le reboisement et le sauvetage des forêts sont liés à la surexploitation. A la fin du moyen-âge la forêt n’occupe en France que 25% du territoire, ce ne sera plus que 12% fin XVIIIe s et 8% début XIXème (ce sera le point le plus bas) car la Revolution Française a ouvert largement les à tous les habitants.
L’époque moderne a vu l’apparition d’administrations forestières dans les régions les plus menacées. C’est dans ce contexte qu’il faut replacer l’action essentielle de Colbert. C’est surtout la géopolitique qui a poussé la royauté à légiférer pour sauver ses forêts. La compétition se jouant sur mers, il fallait être capable aligner des marines de guerre de plus en plus puissantes pour contrôler les voies maritimes vers les colonies. La France est alors en retard sur ses concurrents britannique et hollandais. Les grands navires de l’époque étaient des forêts flottantes : chacun d’entre eux nécessitait plusieurs milliers de m3 de bois. Colbert, dès qu’il est nommé intendant des finances du roi, se saisit de cette question prioritaire et initie toute une série de mesures pour limiter les droits d’usage sur les forêts et surtout créer les fondements d’une exploitation rationnelle des forêts en plantant des futaies de hêtres et de chênes pouvant fournir les hauts mats nécessaires à la marine de guerre. Sachant qu’il faut environ deux siècles pour faire pousser de tels arbres, ils ne furent jamais utilisés pour la marine : Colbert ne pouvait pas anticiper les navires cuirassiers à vapeur fin XIXe s !
Une des grandes urgences au XIXe s c’est de replanter en Europe (alors qu’on continue à déforester la forêt tropicale dans les colonies notamment pour les plantations de sucre comme au Brésil) d’autant qu’avec la révolution industrielle la demande en bois est importante pour étayer les galeries des mines. On s’inspire des Allemands qui ont déjà reboisé essentiellement en résineux parce qu’ils poussent vite et droit. Une école royale forestière est créée à Nancy en 1824. Dès lors une véritable technocratie de la foresterie se développe en voulant souvent faire des forêts utiles donc le plus souvent monospécifiques, c’est-à-dire composées à plus de 75% d’une seule espèce d’arbres comme dans les Landes. Ces forêts sont fragiles et il faut s’en occuper : c’est le rôle de l’ONF créé en 1964 dans une optique productiviste. Les forêts les plus biodiverses proviennent de l’exode rural et de la déprise agricole.
Les forêts rendent de multiples services : sociétaux, économiques et surtout, à l’heure du réchauffement climatique, écologiques. Il faut arbitrer pour les préserver et ne pas compter sur l’action de l’Etat. De nombreux collectifs citoyens s’emparent de ces questions et s’investissent pour racheter des espaces forestiers qu’ils reboisent et laissent en libre évolution. La fondation Francis Hallé vise à reconstituer une forêt primaire d’environ 70 000 ha en Europe (en Alsace ou dans les Ardennes ?) : c’est un projet d’avenir unique puisqu’ il faudrait la laisser en libre évolution sans intervention humaine pendant 800 ans !
Les mégafeux sont hors normes et dévastateurs. Ils sont liés au fait que les espaces sont inhabités ou non entretenus alors qu’autrefois les habitants prélevaient de la biomasse qui maintenant s’accumule (elle a triplé en France au cours du XXe s). Les ronces, les branches ne sont plus prélevées accumulant du matériau qui avec les stress hydriques fournissent du combustible. Sur de grandes surfaces comme au Canada, Australie, Californie…ces feux créent eux-mêmes les conditions de leur entretien et se propagent très vite. Pour lutter il faut rétablir l’écobuage traditionnel et réhabiter les forêts. Le seul mégafeu répertorié comme tel en France a eu lieu dans les Landes en 1947.
Questions de la salle :
Forêt de Bialowieza : seule et dernière forêt primaire d’Europe ? Pas vraiment d’après L.T car elle a été une réserve de chasse royale et n’a été laissée » tranquille » que depuis 500 ans, ce qui est insuffisant. Il faudrait plutôt parler de « forêt ancienne » avec une grande richesse biologique et de biodiversité comme certaines forêts en Roumanie et Bulgarie. Pour L.T il n’y a plus de forêts primaires : il faut remonter avant l’holocène pour en trouver. Sur cette forêt déjà évoquée aux cafés de géo voir [https:]]
Rôle de la sécheresse actuelle sur la pousse des arbres ? Elle oblige, pour reboiser, à ne pas utiliser de graines à germer mais à planter les jeunes arbres génétiquement sélectionnés grandis préalablement, ce qui donne des racines superficielles : l’arbre est de ce fait moins résistant aux coups de vent mais supporte mieux les stress hydriques. Les arbres sont très résistants aux changements climatiques : ils s’adaptent bien notamment en élargissant leur période génétique. On connait mal encore les capacités d’adaptation des arbres mais elles sont considérables.
La forêt comme « bien commun ». L’idée était d’utiliser autrefois des ressources (hors la chasse) qui étaient dédaignées par les puissants souvent propriétaires des lieux, pour en laisser la jouissance au menu peuple, moyennant le plus souvent le paiement de droits très divers suivant les lieux : il s’agissait de ramasser du bois mort, des champignons, des glands (droit de glandée), de faire paitre des animaux… Il s’agissait aussi surtout, le plus souvent d’utiliser les landes qui ont énormément reculées en France. Les communautés paysannes savaient utiliser la biodiversité de ces écosystèmes pour en exploiter les diverses ressources. Les forêts d’autrefois étaient moins étendues et moins denses qu’actuellement avec moins de biomasse mais elles étaient beaucoup plus biodiverses donc d’une plus grande richesse.
*Laurent Testot, les forêts : des forêts primaires aux enjeux du XXIème siècle, Ed. Frémeaux & Associés, Paris 2024
Micheline Huvet-Martinet, avril 2025
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7:03
Carte des tarifs douaniers imposés par les États-Unis : vers une guerre commerciale ?
sur Cartographies numériquesDonald Trump a annoncé le 2 avril 2025 une hausse spectaculaire des droits de douane pour de nombreux pays afin de compenser le déficit commercial des États-Unis qui a atteint 131 milliards de dollars en janvier 2025. La Maison Blanche parle de « Liberation Day » et se propose de disrupter la mondialisation. Une crise économique pourrait suivre cette hausse inédite des tarifs douaniers imposés par les États-Unis.
Un taux global de 10 % s’ajoute sur l’ensemble des importations américaines à partir du 5 avril 2025. Un taux personnalisé, annoncé pour un total de 60 pays dont l'UE, entre également en vigueur à partir du 9 avril. Le taux moyen des droits de douane aux États-Unis devrait ainsi atteindre autour de 30 %, soit le taux le plus élevé depuis plus d’un siècle. Le Canada et le Mexique semblent avoir évité le scénario du pire : les tarifs de 25 % sur les produits non couverts par l’accord de libre échange restent en vigueur. C'est toutefois un retour sans précédent du protectionnisme à l'échelle mondiale.
Si on observe sur une carte la distribution des tarifs douaniers appliqués par les États-Unis, on peut repérer quelques grandes logiques géographiques. Les droits de douane les plus bas concernent les pays du Moyen-Orient (notamment les pays exportateurs de pétrole), l'Amérique latine, le Royaume-Uni ainsi que d'autres pays faisant partie de la sphère d'influence américaine. A l'inverse, la Chine et une grande partie de l'Asie sont davantage taxées.
La carte a été réalisée avec l'application Magrit. Les données ont été prélevées sur le site de la Maison Blanche et rassemblées sous forme de fichier csv en incluant également des données sur les importations-exportations et sur la balance commerciale de chaque pays vis-à-vis des Etats-Unis. Le projet cartographique au format mjson peut être téléchargé et intégré directement dans Magrit.Lors de son discours, Trump s'en est pris à l'Union européenne, déclarant « ils nous ont arnaqués, c'est pathétique » et promettant des représailles : « Ils nous ont fait payer 39 %, nous allons leur faire payer 20 %. ». La proposition prévoit des tarifs proportionnels à ceux imposés par d’autres pays aux États-Unis. On peut noter quil ne s'agit pas vraiment de tarifs douaniers qui auraient calculés en fonction de chaque pays. Le mode de calcul global a consisté à prendre le déficit commercial et à le diviser par les importations américaines en provenance de chaque pays ou territoire. Ainsi par exemple, le déficit commercial avec la Chine (295,4 milliards de dollars) a été divisié par le montant des importations américaines en provenance de Chine (438,9 milliards de dollars), ce qui donne un taux de droit de douane de 67 %. Pour l'Europe, c'est 235,6 milliards de $ de déficit / 605,8 milliards $ d'importations = 39 % (voir la liste des pays et le détail du mode de calcul sur le site de la Maison Blanche). Ainsi la carte des droits de douane imposés par les Etats-Unis reproduit en gros celle de leur déficit commercial (voir la carte de leur balance commerciale proposée par Le Grand Continent).
La Russie, la Corée du Nord, la Biélorussie, le Burkina Faso, Cap-Vert, Cuba, Hong Kong, Macao, les Seychelles, la Somalie et la Gambie n’apparaissent pas parmi les pays ciblés directement dans les documents de la Maison-Blanche. On observe des incohérences au niveau des territoires français d'outre-mer : 37 % de droits de douane sur La Réunion et 10 % sur la Guyane, la Polynésie et Mayotte qui ne sont pas des pays, mais des parties intégrantes de la France et auraient donc dû être traités de la même manière que le reste du territoire de l’Union européenne avec un taux à 20%. S'agissant des territoires ultramarins mais aussi d'autres petites îles quasiment inhabitées, il semble que la Maison-Blanche ait utilisé le code iso international des pays et territoires. Ainsi les îles Heard Islands and Mac Donald’s sont taxées à 10% alors qu'elles sont globalement inhabitées sauf par des pingouins ou quelques scientifiques.
D'après Eurostat, en 2024, 20 des 27 Etats membres de l'UE avaient une balance commerciale excédentaire vis-à-vis des Etats-Unis, en ce qui concerne les échanges de biens. Il existe toutefois une grande différence de balance commerciale entre les biens et les services. Du côté des services, la tendance s'inverse. En ayant exporté pour 318,7 milliards d'euros vers les Etats-Unis en 2023 et importé pour 427,3 milliards d'euros, l'Union se retrouve cette fois en déficit commercial, à hauteur de 108,6 milliards d'euros. La « méthodologie » utilisée par la Maison-Blanche pour fixer les taux des droits de douane est largement contestée par les économistes. En prenant en compte les relations commerciales bilatérales des États membres avec les États-Unis, et non l’Union européenne dans son ensemble, les tarifs appliqués aux 27 varieraient de 10 à 47 %.
A partir du fichier csv proposé, qui contient des données sur les importations, les exportations et la balance commerciale des États-Unis vis-à-vis de chaque pays, Jean-Marc Viglino a proposé une carte bivariée qui croise les tarifs douaniers avec la balance commerciale en 2024. Il en ressort une typologie intéressante.
Carte bivariée des tarifs douaniers des pays et de la balance commerciale vis-à-vis des Etats-Unis(source : Macarte.ign.fr)
Références« Droits de douane : le choc mondial » (IRIS). La carte détaille le niveau des droits annoncés et la chronologie par zones géographiques.
« Les nouveaux droits de douane de Donald Trump. Comprendre la guerre commerciale » (Le Grand Continent). L'Union européenne essaie de se coordonner pour apporter une réponse commune. Les pays les plus pauvres sont visés par les tarifs douaniers les plus élevés.
« Trump annonce des "tarifs réciproques" mondiaux » (Le Monde). « Les conséquences seront désastreuses pour des millions de personnes dans le monde. Les produits alimentaires, les transports et les médicaments coûteront plus cher », a déclaré Mme von der Leyen.
« Les droits de douane imposés par Trump touchent même des îles reculées. L'une d'elles abrite principalement des manchots ». Les îles Heard et McDonald, un territoire subantarctique de l’Australie, figurent sur la liste des tarifs réciproques, tout comme une île volcanique isolée près du Groenland (Washington Post).
« Les décisions cachées derrière la formule tarifaire de Trump » (New York Times). La formule universelle est brutale : elle applique exactement les mêmes calculs aux pays, qu’ils aient de lourdes barrières commerciales ou des marchés largement ouverts. Elle ne prend en compte que l’ampleur du déficit commercial, et non les raisons de ce déficit. Comment les tarifs douaniers évolueraient si le déficit incluait les biens et les services ? Il est difficile de dire combien de temps cette formule restera telle quelle. M. Trump a déclaré qu'il était prêt à conclure des accords avec d'autres pays si les États-Unis obtenaient quelque chose de « phénoménal ».
« Quand les énormes droits de douane imposés par Trump frappent les petites économies africaines » (New York Times). La quantité de produits manufacturés exportés d'Afrique vers les États-Unis est infime. Mais pour le Lesotho par exemple, l'impact d'un tarif de 50 % est énorme.
« A combien s'élèvent les droits de douane sur les produits chinois ? C'est plus complexe qu'on ne le pense (New York Times). Quatre grandes catégories de droits de douane sont imposées sur les marchandises en provenance de Chine. Les taux dépendent en fin de compte de ce qui est importé, des matériaux utilisés (d'où ils proviennent), des taux spéciaux appliqués et des types de produits exonérés.
« La Réunion, Polynésie, Antilles, Saint-Pierre et Miquelon. Les Outre-mer également concernés par les droits de douane américains » (Outremers360.com).
« La taxe Trump pour La Réunion passe finalement de 37 à 10% » (Zinfos974). Trois jours après avoir sidéré la planète entière, l'administration Trump revient sur certaines de ses annonces choc. L’île de La Réunion voit ses droits de douane révisés à la baisse par rapport au niveau initialement annoncé.
« Quelle est la balance commerciale entre l'Union européenne et les Etats-Unis ? » (Toute l'Europe).
« Solde extérieur des biens et services en pourcentage du PIB » (OurWorldInData).
« La Chine riposte aux droits de douane américains et fait chuter les marchés financiers » (France24).
« Avec ses droits de douane, Donald Trump renvoie les États-Unis au niveau de taxation des années 1930 » (Le Figaro). Voir le graphique et les données montrant le virage protectionniste historique sur le site Coface.
Données et graphiques sur la composition du commerce sectorielle pays de l'UE - Etats-Unis (CEPII - Recherche et expertise sur l'économie mondiale).
Série de dessins satiriques et de caricatures concernant les tarifs douaniers par Trump sur X-Twitter et sur Bluesky.
Liens ajoutés le 13 avril 2025
« Comment Trump a changé d'avis sur les tarifs douaniers » (NBC News).
Le « Jour de la Libération » vient de céder la place au Jour de la Capitulation. Trump et les responsables de son administration ont reçu des appels de pays alliés et ses conseillers lui ont présenté des données inquiétantes sur les marchés obligataires. Le président Donald Trump a annulé mercredi 9 avril une série de tarifs douaniers sévères visant aussi bien ses amis que ses ennemis, dans une tentative audacieuse de remodeler l'ordre économique mondial. Trump a annoncé une pause de 90 jours qu'il compte utiliser pour négocier des accords avec des dizaines de pays qui se sont déclarés ouverts à une révision des conditions commerciales qui, selon lui, "exploitent les entreprises et les travailleurs américains". La Chine fait exception. Trump a augmenté les droits de douane sur le principal rival géopolitique du pays de 125 %, s'inscrivant dans une escalade de représailles et une guerre commerciale avec la Chine.
« Carte des tarifs douaniers américains du "Jour de la Libération" ». Le 9 avril 2025, ces droits de douane ont été suspendus pendant 90 jours, sauf pour la Chine. Nouveaux tarifs douaniers mis à jour au 10 avril 2025 (AB Pictoris).
« Droits de douane : trois graphiques pour visualiser l'ampleur du déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine » (France-Info). Washington et Pékin se sont engagés dans une nouvelle guerre commerciale, à coups de tarifs douaniers record. Initié par Donald Trump, ce bras de fer économique pourrait avoir de lourdes conséquences pour les deux premières puissances mondiales, très dépendantes l'une de l'autre.
« Les smartphones et les ordinateurs exemptés des surtaxes de Donald Trump » (Le Monde). Les Etats-Unis, en pleine guerre commerciale avec la Chine, ont décidé d’exempter les smartphones et les ordinateurs des récentes surtaxes douanières imposées par Donald Trump, selon une notice du service des douanes. Il y a un « espace de négociation », estime le ministre de l’économie français.
« La Chine suspend ses exportations essentielles alors que la guerre commerciale s'intensifie » (The New York Times). Pékin a suspendu les exportations de certains minéraux de terres rares et d'aimants essentiels aux industries mondiales de l'automobile, des semi-conducteurs et de l'aérospatiale.
Thomas Piketty : « La réalité est que les Etats-Unis sont en train de perdre le contrôle du monde » (Le Monde). Le président américain voudrait que la pax americana soit récompensée par un tribut versé par le reste du monde, de façon à financer éternellement ses déficits. Le problème est que la puissance états-unienne est déjà déclinante et qu’il faut imaginer le monde sans elle, explique l’économiste dans sa chronique.
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Rejets de PFAS par les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE)
sur Cartographies numériques
À partir des données recueillies par les Directions régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) auprès de près de 2700 installations classées (ICPE), Générations Futures dévoile les résultats de son analyse sur les rejets industriels de PFAS en France. L’étude révèle que 5,4% des établissements seraient responsables de plus de 99% des rejets quantifiés. Ces « polluants éternels » contaminent durablement l’environnement et l’eau potable. Selon cette association de défense des victimes de pesticides, « grâce à ces données nous savons où agir efficacement. Nous appelons les pouvoirs publics à prendre les mesures qui s’imposent et ce au plus vite ».
Source : « Rejets de PFAS par les Installations classées pour la protection de l’environnement - ICPE » (Générations futures, 1er avril 2025)L’étude des analyses obligatoires réalisées dans le cadre de l’arrêté du 20 juin 2023, rendues publiques et disponibles à la date du 25 mars 2025, met en évidence une réalité préoccupante : près de 60% des établissements ayant effectué leurs analyses ont détecté des PFAS dans leurs rejets.
Parmi ces établissements, 146 sites sont responsables à eux seuls de la quasi-totalité des émissions de PFAS vers le milieu naturel ou les stations d’épuration urbaines.
L'étude identifie également 79 sites supplémentaires présentant un indicateur préoccupant qui nécessitent une surveillance accrue. Au total, ce sont 225 sites industriels qui ont été identifiés et cartographiés.
Pour aller plus loin
Visualisez les 380 sites industriels qui rejettent l’essentiel des PFAS en France (Le Monde)
« Polluants éternels » : explorez la carte d’Europe de la contamination par les PFAS (Le Monde)
Références
Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)
La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)
Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)
L'Indice de performance environnementale (IPE), un indicateur utile qui présente aussi des limites
Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI
Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security
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ArqTribu, le plugin Geotribu pour ArqGIS Pro
sur GeotribuÀ la pêche aux utilisateurices d'Esri
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L'HydroPortail disponible en version 3.3
sur Makina CorpusL’HydroPortail est désormais accessible en version 3.3?! Cette nouvelle version apporte des améliorations, notamment sur le plan technique, pour offrir une expérience plus fluide et sécurisée.
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Géopolitique du Groenland – Symphonie des glaces & Objet de toutes les convoitises
sur Les cafés géographiquesLe monde arctique fait la une des journaux depuis la mi-janvier 2025, c’est un fait aussi rare qu’inattendu et nous devons nous poser quelques questions : c’est quoi le Groenland ? C’est où ? Pourquoi tant de convoitises ? Cela remet-il en cause notre vision du monde ?
Le Groenland, une île géante à cheval sur le cercle polaire
– C’est un immense territoire, grand comme quatre fois la France mais recouvert de glace à 80 %. Il possède beaucoup de richesses, mais en réalité peu exploitables en raison du climat. Il faudrait que le réchauffement climatique soit intense pour que ces richesses, aujourd’hui « virtuelles » deviennent réellement exploitables.
– C’est un territoire autonome, sous souveraineté danoise, où la justice, la politique monétaire, étrangère et de défense dépendent du royaume du Danemark. Cependant, avec une capitale plus proche de New York que de Copenhague, le Groenland fait partie de la zone d’intérêt des Etats-Unis, mais aussi du Canada.Le Groenland, appartient « au peuple du froid »
– La population autochtone fut appelée peuples eskimos, avec deux traductions : « peuple mangeur de viande crue » ou « ceux qui attendent longtemps » ..la fin de la nuit, du froid ou du blizzard.
– Pour nous Européens, inventeurs de l’Arctique Inuit, ce sont nos explorateurs, lancés à la recherche du passage du Nord-Ouest, qui les ont trouvés grâce à Amundsen en 1905-06. Au XIX ème siècle, s’y intéressaient aussi des baleiniers venus du Royaume Uni et des Etats-Unis. Puis vint l’expédition de Knud Rasmussen, Inuit par sa mère groenlandaise et Danois par son père, qui part de Thulé en septembre 1921 et parcours 18 000 km en traîneau jusqu’au Pacifique et au détroit de Béring, qu’il atteint en septembre 1924, prouvant d’un océan à l’autre, l’unité du peuple Inuit.
– La civilisation de ce peuple consiste d’abord à identifier le climat, avec ses petits froids neigeux et ses grands froids secs et le vent, le célèbre blizzard, le grand maître des paysages, paysages qu’il transporte, qu’il accumule, qu’il sculpte.
Le vent peut disloquer la banquise. Avec la glace, on construit des iglous, avec la neige, on dispose de l’eau douce potable, pour faire le thé. Et sur la banquise on peut s’adonner à la pêche.
La maison du peuple autochtone change avec les saisons : faite de neige en hiver, l’iglou légendaire, elle se fait en peaux pour les tentes qui les abrite en été ou parfois en tourbe et bois. Elles sont toutes provisoires.
Actuellement, les maisons sont fixes et les foyers aussi bien équipés que les nôtres (cuisine, salle d’eau, chambres, etc.). Et pour aller d’un village à l’autre, on n’hésite pas à prendre l’avion !Sisimuit. Maisons sur le lac Nalunnguarfik. Photo de Michèle Vignaux
Sisimuit.. Vue sur le port. Photo de Michèle Vignaux
Le Groenland, 3 siècles de colonisation danoise et un rêve d’indépendance
– Après une colonisation Viking, l’île a appartenu au royaume du Danemark dont elle est devenue une colonie en 1721. Et en 1917, les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté du Danemark sur le Groenland.
Pendant la 2GM, le territoire a été occupé par le Royaume Uni, puis par les Etats-Unis, pour des raisons stratégiques (le contrôle des voies maritimes). Après la guerre, les Etats-Unis se sont retirés, ne conservant qu’une base militaire. L’île est repassée sous la souveraineté danoise. Néanmoins, en 1941, un accord entre les Etats-Unis et le Danemark autorise les Américains à construire des bases militaires au Groenland. En 1951, la base de Thulé, devient la plus grande base américaine de l’Arctique.
– Le sentiment nationaliste n’a émergé que dans les années 1960 -1970. L’île a commencé à se réapproprier sa langue et sa culture et a aussi pris conscience de l’écart de niveau de vie avec les Danois. Le royaume dût faire des concessions !
– Le territoire du Groenland est devenu autonome : depuis 1979 à la suite du Home Rule et d’un référendum en 2008 où 75 % des Groenlandais ont voté en faveur d’une autonomie accrue, une nouvelle loi leur accorde davantage de compétences : gestion des affaires internes, droit de signer des accords internationaux et de participer à des organisations internationales. Le Groenland a pris le contrôle de ses ressources naturelles, y compris les minéraux, le pétrole et les ressources maritimes. Le groenlandais (Kalaallisut) est devenu la langue officielle. Mais l’anglais et le danois restent largement pratiqués.Les inégalités sociales sont énormes et fragmentent la société
Le Groenland dépend largement des subventions versées par le gouvernement danois, environ 520 millions d’euros /an, soit plus de 20 % du PIB groenlandais.
On ne compte que 56 000 habitants, dont 19 000 dans la capitale, Nuuk, située au sud-ouest de l’île. Le territoire est donc largement « un désert », mais le taux de suicide est le plus élevé du monde. On retiendra tout de même que la longueur des nuits incite au suicide toutes les populations des cercles polaires et aussi à l’alcoolisme.
Nuuk, abrite aussi quelques centaines de sans abri… sous des latitudes où le mercure peut descendre à – 20 degrés.Les élections législatives du 11 mars 2025 :
Le centre droit remporte les élections, de façon inattendue. Jens Frederik Nielsen, le leader du Demokraatit est lui-même surpris d’avoir 30 % voix, devant le parti nationaliste Naleraq, avec 24 % des voix. Prudents, les élus locaux repoussent la tenue d’un référendum sur l’indépendance.
La veille des élections, Donald Trump avait posté un message où il promettait de continuer à assurer la sécurité de l’île, « comme les États-Unis l’ont fait depuis la 2GM et d’investir des milliards pour créer de nouveaux emplois et rendre riches les Groenlandais ».Changement climatique et nouvelles opportunités
Aujourd’hui, tout le monde (ou presque) redoute un réchauffement climatique. Une minorité de chercheurs envisage un déplacement du Gulf Stream et une nouvelle glaciation…
Carte parue dans Challenges -13 février 2025
Si le réchauffement climatique se poursuit, il est envisagé l’ouverture de 3 nouvelles routes maritimes. Elles raccourciraient les trajets entre l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Europe de 5 000 km entre Rotterdam et Shanghai. C’est énorme !
Les nouvelles routes maritimes éviteront de passer par le canal de Panama ou celui de Suez, autant de goulots d’étranglement très convoités.
La fonte des glaces et le réchauffement des eaux va aussi permettre la vie d’un nombre considérable de poissons.
N’oublions pas enfin que la fonte des glaces va augmenter le niveau des mers et que cela va submerger des littoraux, aux activités et peuplements denses.Richesses réelles ou virtuelles ?
Frank Tétart, Une carte par jour, autrement, 2018
Les deux piliers de l’économie restent la pêche et les transferts financiers de Copenhague.
Mais le boom minier mondial et les effets du réchauffement climatique ouvrent de nouvelles perspectives. De nombreuses concessions ont déjà été octroyées à des compagnies occidentales et chinoises, ce qui suscite les revendications nationalistes, voire indépendantistes.
L’Union Européenne a identifié la présence de 25 des 34 minéraux de matières premières essentielles, y compris des terres rares. Et les acteurs économiques cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement, en particulier lorsqu’il s’agit de la dépendance vis-à-vis de la Chine pour les terres rares.
Aujourd’hui seules deux mines sont exploitées : l’une de rubis et l’autre d’anorthosite, un métal qui contient du titane. Il y a aussi de l’uranium, mais la population s’est opposée à l’extraction de produits radioactifs.
Dans le sud, à Narsaq, une mine d’or, fermée depuis 2013, est en phase de redémarrage.
Mais les projets ont du mal à démarrer : certaines zones ne sont pas accessibles toute l’année, la main d’œuvre manque, et il faut en moyenne 16 ans pour passer du forage à la production.Le Groenland et l’ingérence de Donald Trump
Quelques dates en ce début d’année 2025
Le 20 janvier 2025, Donald Trump revient à la Maison Blanche pour un 2è mandat, mais dès le mardi 7 janvier, alors qu’il a envoyé son fils au Groenland, il réaffirme ses ambitions :
– refaire des Etats-Unis, la super puissance MAGA, c’est-à-dire Make America Great Again
– faire du Canada le 51 ème Etat des USA
– acheter le Groenland au Danemark
– rebaptiser le golfe du Mexique en Golfe d’Amérique
– menacer tous ceux qui ne se soumettraient pas à ses décisions, de taxes douanières exorbitantes.
Il considère l’Union Européenne comme n’étant plus son alliée et désormais ne parle qu’avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Le dessin ci-dessus, paru dans le journal Le Monde, résume sa vision du monde et celle des dirigeants actuels de la Russie (Vladimir Poutine veut l’Ukraine au motif qu’elle a appartenu à l’URSS) et Xi Jingping veut Taiwan au motif que l’on y parle le chinois !Trump est avant tout un homme d’affaires qui confond ses intérêts privés avec ceux de son pays. Il vise aussi le prix Nobel de la paix, car « il aura empêché une 3è guerre mondiale » et bien entendu, Dieu le protège puisqu’il a échappé à un attentat lors de la tentative de coup d’Etat au Capitole en janvier 2024.
Alors, Trump, faiseur de paix ou pyromane ?Maryse Verfaillie, 23 mars 2025
Compte rendu du FIG en 2018
[https:]]
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17:40
Les ensembles de données démographiques quadrillées sous-représentent systématiquement la population rurale à l'échelle mondiale
sur Cartographies numériquesSource : Láng-Ritter, J., Keskinen, M. & Tenkanen, H. (2025). Global gridded population datasets systematically underrepresent rural population. Nature Communication 16, 2170. https://doi.org/10.1038/s41467-25-56906-7
L’étude de l’Université Aalto (Finlande), publiée dans Nature Communications, révèle que 53 à 84% des habitants des zones rurales isolées échappent aux bases de données comme WorldPop ou LandScan, ce qui biaise les estimations démographiques au niveau mondial. Les modèles actuels, basés sur la lumière nocturne ou sur des recensements incomplets, sous-évaluent fortement la population rurale, notamment en Afrique et en Asie. Or, 43% de l’humanité vit en zone rurale selon les chiffres officiels, sans doute bien plus en réalité. L’étude s’appuie sur 307 projets de barrages dans 35 pays pour comparer les estimations aux chiffres réels de relogement. Elle montre que les erreurs de 2010 se répètent en 2015 et 2020, ce qui fausse les estimations de population (population mondiale estimée à 8,2 milliards actuellement). L’étude appelle à intégrer des images satellites en haute résolution, des relevés de terrain, des données mobiles anonymisées. Une cartographie démographique plus juste permettrait une meilleure allocation des ressources et une planification plus équitable.
Pourcentages de biais moyens sur les cinq grilles de population dans les 35 pays avec
zones rurales évaluées (source : Láng-Ritter et al., 2025)
Les cinq ensembles de données de population quadrillées sont librement accessibles via les liens Web fournis dans ce tableau. L'ensemble de données GeoDAR 28 contenant les polygones de réservoir est disponible gratuitement en téléchargement sur Zenodo. Les attributs de réservoir doivent être achetés auprès de la Commission internationale des grands barrages par l'intermédiaire du Registre mondial des barrages. Le fichier de polygones résultant de cette étude est accessible au public. Il contient les 307 zones rurales évaluées et les estimations de population pour chaque zone rurale.
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18:59
L'histoire par les cartes. La mappa mundi de Leardo (1452)
sur Cartographies numériques
Source : « Le projet Lazarus va apporter un nouvel éclairage sur la plus ancienne carte de la collection de l'UWM » (Université du Wisconsin à Milwaukee)La mappa mundi de Leardo est une carte du monde dessinée à la main datant de 1452. Il s'agit de l'un des éléments phares de la collection de la bibliothèque de l'American Geographical Society, hébergée depuis près de 50 ans à l’University of Wisconsin Milwaukee (UWM). Le cartographe Giovanni Leardo a réalisé cette mappemonde à Venise pour un commanditaire inconnu – probablement un dignitaire religieux. La carte place Jérusalem en son centre, avec l'est pointé vers le haut. Dans le cercle qui l'entoure figure un calendrier, avec les phases de la lune, les fêtes des saints ainsi que d'autres informations.
La mappa mundi de Leardo - 1452 (source : Université du Wisconsin)
La bibliothèque de l'American Geographical Society contient aujourd'hui plus de deux millions d'ouvrages, dont des cartes, des photos, des atlas, des globes. Mais la carte de Leardo est l'ouvrage le plus ancien de la collection. L'original est conservé dans une pièce sombre et à température et humidité contrôlées, ce qui fait qu'elle était difficile à montrer aux visiteurs. L'obtention d'une reproduction de pointe est l'une des raisons pour lesquelles l'UWM accueille le Projet Lazarus à l'université en mars 2025. La numérisation en haute résolution pourrait mettre en lumière des détails qui se sont estompés au fil des siècles. Le projet Lazarus utilise l'imagerie multispectrale pour faire ressortir les détails manquants ou ternis sur des documents fragiles ou endommagés. Le traitement des photos prises sous différentes fréquences lumineuses permet d'en extraire de nouveaux détails. L'original est sur vélin ou peau d'animal traitée. La bibliothèque disposera désormais d'une image numérique pour un fac-similé de meilleure qualité, elle pourra l'imprimer sur un support semblable au vélin.
Outre l'Université du Wisconsin qui en propose une version numérique, la mappa mundi de Leardo est consultable sur le site de la bibliothèque du Congrès.
Extraits de la notice :"La plus ancienne carte du monde conservée à la bibliothèque de l'AGS est la Mappamundi de Leardo. Il s'agit de l'une des trois cartes du monde connues signées et datées par le cartographe vénitien du XVe siècle, Giovanni Leardo. Les deux autres, similaires mais non identiques, se trouvent à la Bibliothèque communale de Vérone, en Italie, et la troisième au Musée civique de Vicence, en Italie. Cette carte représente les régions du monde connues des Européens à la fin du Moyen Âge. Elle est considérée comme l'un des plus beaux exemples de carte du monde d'époque médiévale conservée dans l'hémisphère occidental."
"On sait peu de choses sur Giovanni Leardo, géographe et cosmographe vénitien du XVe siècle, si ce n'est que trois de ses cartes du monde, signées par leur auteur, datent de la fin du Moyen Âge. Il s'agit de la plus ancienne carte du monde conservée à la bibliothèque de l'American Geographical Society et elle est considérée comme le plus bel exemple de mappemonde médiévale de l'hémisphère occidental. Les deux autres cartes de Leardo, similaires mais non identiques, se trouvent en Italie, à la Bibliothèque communale de Vérone et au Musée civique de Vicence. La carte représente les régions du monde connues des Européens à la fin du Moyen Âge – l'Europe, l'Asie et l'Afrique – et, comme sur de nombreuses cartes murales médiévales, elle montre Jérusalem au centre et est oreintée vers l'est. Archer M. Huntington acheta la carte et la présenta à l'American Geographical Society en 1906. En 1928, la société publia un fac-similé en couleur grandeur nature accompagné d'un texte de John K. Wright, intitulé The Leardo Map of the World: 1452 or 1453. L'ouvrage de Wright consistait essentiellement en une description détaillée du tracé, des noms et des caractéristiques de la carte elle-même. Rand McNally reproduisit également la carte pour une carte de Noël en 1952."
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11:55
Le « Security Project for QGIS » : contribuez maintenant !
sur OslandiaLe « Security project for QGIS » est désormais public ! Participez maintenant !
L’objectif de ce projet est de mutualiser des financements pour améliorer la sécurité de QGIS et porter le projet à un niveau de cybersécurité élevé.
Oslandia et d’autres partenaires investis, en particulier OPENGIS.ch sont des “pure players” opensource et les principaux contributeurs de QGIS. Ce projet est une initiative d’Oslandia et est soutenu par l’association QGIS.org. Nous travaillons de façon rapprochée avec la communauté de développeurs, utilisateurs et parties prenantes de QGIS. Ce projet est mené par des committers « core » de QGIS désireux de faire avancer les pratiques de cybersécurité.
Contexte globalDe nouvelles réglementations telles que NIS2 et le CRA en Europe, ainsi que d’autres réglementations internationales ou locales vont être activées dans les prochaines années. Elles requièrent l’amélioration des pratiques de cybersécurité des logiciels et des producteurs de logiciel. Les logiciels OpenSource, bien que bénéficiant d’un traitement spécifique, sont également concernés. Une estimation de l’impact du CRA sur les coûts logiciels est projeté à des montants de +30% do coûts supplémentaires.
Concernant QGIS, nous considérons que le projet est actuellement en deçà de ce qui serait nécessaire pour être conforme à ces législation. Il ne répond également pas pour le moment à certains prérequis des utilisateurs finaux en terme de qualité globale concernant la sécurité, les processus en place pour assurer la confiance dans la chaîne de production logicielle, et la culture de la cybersécurité dans le projet.
Nous avons échangé sur ce sujet avec des clients ayant des déploiements importants de QGIS et QGIS serveur, et ils ont confirmé que la cybersécurité est une de leurs principales préoccupations, et qu’ils souhaiteraient faire avancer le projet QGIS dans ce domaine autant que possible. QGIS fait en effet face au risque des départements IT possédant des chartes de sécurité pouvant empêcher son déploiement si le projet n’a pas assez de processus en place.
De plus, on note que les sollicitations de security@qgis.org ont récemment connu une forte augmentation.
Objectifs du projetOslandia, avec d’autres partenaires, et soutenu par des clients et des utilisateurs finaux, lance donc le “Security project for QGIS” : nous avons identifié les points-clé où des amélioration de sécurité peuvent être réalisés, nous les avons classifiés, détaillés, et nous avons créé des « work packages » avec estimations budgétaires.
- L’objectif principal est simple : améliorer significativement le niveau de cybersécurité du projet QGIS
- Il s’agit ensuite de se conformer aux contraintes et prérequis des réglementations et des utilisateurs finaux
- Enfin, nous voulons faire de QGIS un exemple de projet OpenSource prenant en compte la cybersécurité, et pouvant inspirer d’autres projets de l’OSGeo
QGIS et QGIS Server sont les deux principaux composants concernés par ce projet, mais améliorer la sécurité de QGIS de façon globale nous fait également considérer les bibliothèques sous-jacentes ( e.g. GDAL/OGR, PROJ, GEOS…).
Ce projet est un effort spécifique pour améliorer le niveau de sécurité du projet QGIS. Maintenir ce niveau sur le long terme nécessitera de nouveaux efforts, et nous vous encourageons également à financer directement QGIS.org en devenant un sponsor officiel du projet ( « Sustaining member » ).
La sécurité mémoire, la signature des binaires, la gestion de la chaîne d’approvisionnement logicielle, les process de contribution, la sécurité des plugins, les audits de sécurité et bien d’autres sujets sont inclus dans ce projet. Vous pouvez voir l’ensemble des sujets ainsi que les work packages sur le site dédié :
Organisation projet – Contribuez !Toute organisation intéressée pour améliorer la sécurité de QGIS peut participer au financement. Nous recherchons un total de financement estimé de 670K€, divisé en 3 work packages
Contribuez dès maintenant !
Une fois le financement démarré, Oslandia et ses partenaires vont commencer à travailler sur le Work Package 1 en 2025. Nous avons l’intention de travailler de façon rapprochée avec la communauté QGIS, l’association QGIS.org, les partenaires intéressés et les utilisateurs finaux. Une partie du travail consiste en l’amélioration du système actuel, d’autres demanderont des changements de process ou d’habitudes de développement. Travailler de façon rapprochée avec les communautés d’utilisateurs et de développeurs pour améliorer la culture de cybersécurité des contributeurs est une partie essentielle du projet.
Nous livrerons des améliorations dès 2025 et jusque 2027. Vous pouvez voir la liste complète des sujets et les work packages, ainsi que les budgets correspondants sur la page du projet : security.qgis.oslandia.com .
Vous êtes invités à contribuer financièrement, mais vous pouvez également passer le mot, et convaincre d’autres organisations de contribuer !
Nous tenons à remercier particulièrement Orange France pour son support de longue date à l’OpenSource en général et à QGIS en particulier. Ce sont les premiers financeurs du « Security Project for QGIS ».
Si vous avez des questions sur le projet, ou souhaitez obtenir plus de renseignements ou de matériel de présentation du projet à diffuser, n’hésitez pas à nous contacter !
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15:52
Carte détaillée du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique
sur Cartographies numériquesSource : Pritchard, H, Fretwell, P., Fremand, A. & al., « Bedmap3 updated ice bed, surface and thickness gridded datasets for Antarctica », Scientific Data, vol. 12, 414, 2025, [https:]] (article disponible sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International)
La carte la plus détaillée à ce jour du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique a été réalisée par une équipe de scientifiques internationaux dirigée par le British Antarctic Survey (BAS). Baptisée Bedmap3, elle intègre plus de six décennies de données acquises par avions, satellites, navires et même traîneaux à chiens.
Les résultats ont été publiés le 12 mars 2025 dans la revue Scientific Data. La carte nous donne une vue claire du continent blanc comme si ses 27 millions de kilomètres cubes de glace avaient été retirés, révélant les emplacements cachés des plus hautes montagnes et des canyons les plus profonds. Une révision notable de la carte concerne l'endroit où la couche de glace sus-jacente est la plus épaisse. Des relevés antérieurs situaient cet endroit dans le bassin de l'Astrolabe, en Terre Adélie. Cependant, une réinterprétation des données révèle qu'il se trouve dans un canyon anonyme à 76,052°S, 118,378°E, en Terre Wilkes. L'épaisseur de la glace à cet endroit est de 4 757 m.
Topographie de l'Antarctique d'après la Bedmap3 (source : Pritchard, Fretwell, Fremand & al., 2025)
Bedmap3 est désormais appelé à devenir un outil essentiel pour comprendre comment l’Antarctique pourrait réagir au réchauffement climatique, car il permet aux scientifiques d’étudier les interactions entre la calotte glaciaire et le lit. Bedmap3, comme son nom l'indique, est la troisième tentative de cartographie du substrat rocheux de l'Antarctique, entreprise en 2001. Cette nouvelle tentative représente une avancée considérable. Elle inclut plus du double de points (82 millions) par rapport aux précédents, représentés sur une grille de 500 m.
D’importantes lacunes dans les connaissances ont été comblées par des études récentes menées dans l’Est de l’Antarctique, notamment autour du pôle Sud, le long de la péninsule antarctique et des côtes de l’Antarctique occidental, ainsi que dans les montagnes transantarctiques. Le contour des vallées profondes est mieux représenté, tout comme les endroits où des montagnes rocheuses émergent de la glace. Les dernières données satellitaires ont également enregistré avec plus de précision la hauteur et la forme de la calotte glaciaire, ainsi que l'épaisseur des plateformes de glace flottantes qui s'avancent au-dessus de l'océan à la marge du continent.
La carte offre également une vue complète et nouvelle des lignes d’échouement à l’échelle du continent – ??les endroits où la glace au bord du continent rencontre l’océan et commence à flotter. Le paysage du lit rocheux sous la glace de l'Antarctique est détecté par diverses techniques, notamment le radar, la réflexion sismique (ondes sonores) et les mesures de gravité. En soustrayant cette topographie de la forme et de l’élévation de la glace au-dessus, on obtient des statistiques fascinantes sur le pôle Sud :
- Volume total de glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 27,17 millions de km³
- Superficie totale de la glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 13,63 millions de km²
- Épaisseur moyenne de la glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 1 948 m (hors plateformes de glace : 2 148 m)
- Élévation potentielle du niveau mondial des océans si toute la glace fondait : 58 m
« De manière générale, il est devenu évident que la calotte glaciaire de l'Antarctique est plus épaisse qu'on ne le pensait initialement et qu'elle contient un volume de glace plus important, reposant sur un lit rocheux situé sous le niveau de la mer. Cela accroît le risque de fonte de la glace en raison de l'incursion d'eaux océaniques chaudes aux confins du continent. Bedmap3 nous montre que l'Antarctique est légèrement plus vulnérable qu'on ne le pensait. »
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La carte, objet éminemment politique. L'Argentine et sa carte officielle bi-continentale
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7:17
De villes en villes. Atlas des déplacements domicile-travail interurbains
sur Cartographies numériquesAnne Aguiléra, Benoit Conti, Sylvestre Duroudier, Florent Le Néchet, De villes en villes. Atlas des déplacements domicile-travail interurbains, Université Gustave Eiffel 2024, Les collections de l’IFSTTAR (ouvrage mis à disposition sous Licence Creative Commons 4.0 International).
Contenu et réalisation de l'Atlas
À travers une série de cartes régionales, cet Atlas interactif illustre les flux pendulaires depuis et vers les villes françaises de 50 000 à 700 000 habitants. Ce travail, mené par des chercheur.e.s du LVMT et de Géographie-cités dans le cadre d’un partenariat avec l’entreprise Transdev, offre un regard inédit sur ces mobilités et souligne aussi le manque d’offres de transport alternatives à l’automobile.
Cet Atlas a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre le Laboratoire Ville Mobilité Transport (LMVT), unité mixte de recherche (UMR) entre l'Université Gustave Eiffel et l’École nationale des ponts et chaussées et l’UMR Géographie-cités (avec la collaboration de Sylvestre Duroudier, maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’UMR), dans le cadre d’un partenariat avec Transdev. Il s’intéresse aux navettes interurbaines depuis et vers les villes françaises de 50 000 à 700 000 habitants, qui concernent 8 trajets interurbains sur 10. Il rend compte de la géographie régionale et intra-régionale de ces déplacements, du profil (âge et profession) des actifs concernés, et identifie les configurations plus ou moins favorables à l’usage des transports collectifs.
Les déplacements interurbains, grands oubliés des politiques de transport ?
En France continentale, plus de 3 millions de personnes vivent et travaillent dans deux villes distinctes (au sens de l’aire d’attraction de l’Insee). C’est 50 % de plus qu’en 1999. Pour rejoindre leur lieu d’emploi, ces actifs interurbains parcourent des distances importantes : entre 25 et 50 km pour les deux tiers d’entre eux, et plus de 50 km pour les autres. Selon l’Insee, ces navettes interurbaines, dont 9 sur 10 sont réalisées en voiture, comptent pour un tiers des émissions de l’ensemble des déplacements domicile-travail. Elles sont pourtant peu étudiées, et restent peu prises en compte dans les politiques de report modal vers les transports collectifs.
Si les trajets interurbains entre deux communes périurbaines sont nombreux en volume, leur géographie précise reste complexe à saisir finement car ces flux concernent principalement de petits effectifs, inférieurs à 10 actifs. Malgré leur nombre, ils sont donc peu visibles dans cet Atlas. Selon les régions, la part respective des navettes entre les différentes catégories de communes montre des disparités importantes (tableau ci-dessous). Par exemple, la part des échanges entre communes centres est particulièrement élevée (par rapport à la moyenne) en Occitanie, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Île-de-France, et la plus faible dans les Hauts-de-France. Les flux entre communes périurbaines sont les plus élevés en Auvergne-Rhône-Alpes, et les moins importants en Île-de-France.
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Vers une loi universelle des mobilités urbaines ? (Senseable City Lab - MIT)
Un atlas de l'expansion urbaine à partir de 200 villes dans le monde
Étudier la progression de l'étalement urbain aux Etats-Unis depuis 2001Étudier les mobilités résidentielles des jeunes Américains à partir du site Migration Patterns
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14:00
Revue de presse du 21 mars 2025
sur GeotribuLa GeoRDP arrive, avec un parfum de R'n'B des années 2000... Remastérisé avec des BD, des formats Cloud, un peu d'herbe et d'images aériennes anciennes, avec d'autres géotrucs.
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6:17
[Équipe Oslandia] Benoît Blanc, développeur SIG
sur OslandiaBenoît obtient un DUT Informatique à Lyon en 2010. Et c’est dans son village natal que son avenir se précise : une entreprise locale spécialisée dans les instruments de mesure et les services pour l’étude des mousses l’informe qu’elle aurait bien besoin d’une compétence en informatique
Benoît s’engage alors en licence professionnelle Informatique embarquée et mobile. L’entreprise pour l’accueillir en alternance est déjà trouvée !
De 2011 à 2018, il a en charge le développement en Delphi des logiciels qui pilotent les instruments de mesure fabriqués par l’entreprise composés notamment de caméras et modules d’acquisition de données nécessaires pour analyser et caractériser les propriétés chimiques des produits testés par les clients.
En 2018, licenciement économique … et virage technologique !
« J’ai eu quelques enseignements sur les SIG en licence. Je me suis renseigné sur mon temps personnel et j’ai découvert QGIS ce qui m’a donné envie de reprendre une formation : un Master Géographies Numériques. Je voulais continuer dans le développement informatique mais me spécialiser dans les SIG »
Benoît alterne pendant 2 ans, 6 mois de cours et 6 mois de stage avec un premier stage chez GiSmartware, un éditeur de logiciel de SIG propriétaire et un deuxième stage chez Oslandia !
« Un collaborateur d’Oslandia donnait des cours sur PostGIS dans mon master, j’avais identifié l’entreprise et suis allé proposer mon CV pour un stage en fin de cours, ça m’intéressait de découvrir l’open source ! »
Suite à son stage, Benoît est embauché chez Oslandia en tant que développeur SIG.
« Au quotidien, je fais essentiellement du web : du déploiement d’applications chez nos clients et des contributions sur de nouvelles fonctionnalités pour QWC et QFieldCloud notamment. En ce moment, je travaille au développement d’une application web pour la gestion des travaux d’installation et de maintenance de la fibre pour une société qui pose de la fibre optique en Afrique de l’Est. »
Projet emblématique« QWC – QGIS Web Client, c’est mon fil rouge depuis que je suis arrivé en stage ! J’ai découvert l’application, je l’ai déployée chez des clients (beaucoup de clients !) en apportant de nouvelles fonctionnalités dans la solution. Je suis même devenu core committer depuis quelques années ».
Technologies de prédilectionPython, React, Ansible, Docker
PhilosophieApporter des solutions techniques tout en maintenant un lien humain fort avec les clients.
Oslandia en 1 motExpertise
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14:44
Prior Lake, une base de données complète sur les lacs dans le monde (données SWOT)
sur Cartographies numériquesSource : Wang, J., Pottier, Cl. Cazals, C & alii (2025). The Surface Water and Ocean Topography Mission (SWOT) Prior Lake Database (PLD) : Lake Mask and Operational Auxiliaries, Water Ressources Research, [https:]] (article et données en libre accès).
Résumé
Les lacs comptent parmi les réserves d'eau les plus répandues à la surface de la Terre. L'un des principaux objectifs de la mission satellite SWOT (Surface Water and Ocean Topography) est de surveiller l'élévation, la superficie et l'évolution des réserves d'eau de surface dans les lacs à l'échelle mondiale. Pour atteindre cet objectif, des informations préalables sur les lacs, telles que leur localisation et leur étendue de référence, sont nécessaires pour organiser les observations de SWOT et calculer la variation de leurs réserves au fil du temps. Nous présentons ici la base de données des Prior Lake (PLD) de la mission SWOT afin de répondre à cette exigence. Cet article met l'accent sur le développement de la « PLD opérationnelle », qui se compose (a) d'un masque haute résolution englobant environ 6 millions de lacs et réservoirs répondant au critère de taille minimale de 1 ha, tel que défini dans les objectifs scientifiques d'observation des lacs de SWOT, et (b) de multiples auxiliaires opérationnels qui soutiennent le masque des lacs dans la génération des produits de données vectorielles lacustres standard de SWOT. Nous avons construit le masque des lacs antérieurs en harmonisant l'ensemble de données mondiales sur les lacs Circa-2015 de l'UCLA et plusieurs bases de données de réservoirs de pointe. Des auxiliaires opérationnels ont été produits à partir de données géospatiales multithématiques afin de fournir des informations essentielles au fonctionnement du PLD, notamment sur les bassins versants et les zones d'influence des lacs, la phénologie des glaces, les relations avec les rivières antérieures SWOT et la couverture spatiotemporelle des survols SWOT. À l'échelle mondiale, plus des trois quarts des lacs antérieurs ont une superficie inférieure à 10 ha. Environ 97 % des lacs, soit la moitié de la superficie mondiale des lacs, sont intégralement observés au moins une fois par cycle orbital. Le PLD sera amélioré de manière récurrente tout au long de la mission et constitue un cadre essentiel pour l'organisation, le traitement et l'interprétation des observations SWOT sur les environnements lacustres, d'une importance fondamentale pour la science des systèmes lacustres.
Prior Lake est actuellement la base de données la plus complète sur les lacs (environ 6 millions) et leurs attributs associés. Elle sert également de base aux données SWOT sur les lacs.
Carte mondiale et répartition des lacs (source : Wang et al., 2025)
Données
Le PLD SWOT opérationnel est accessible en accès libre via la plateforme Hydroweb.next sous licence Etalab 2. GeoDAR est décrit dans Wang et al. (2022a) et la version 1.1 est accessible via Wang et al. (2022b) sous licence CC BY 4.0 sur le référentiel de données Zenodo. GREI-p2k est décrit dans Fan et al. (2024) et accessible via Song (2024) sous licence CC BY 4.0 sur la Banque de données scientifiques.
GRanD est décrit dans Lehner et al. (2011), et la version 1.3 est actuellement archivée et accessible via le site Web de Global Dam Watch (Mulligan et al., 2021).
HydroBASINS est décrit dans Lehner et Grill (2013), et la version 1.c est archivée et accessible via le site Web HydroSHEDS.
SWORD est décrit dans Altenau et al. (2021) et la version 17 est accessible en open data via Altenau et al. (2025) sur le référentiel de données Zenodo.
Les données SWOT Cal/Val et les bandes d'orbites scientifiques sont accessibles via le site Web des données altimétriques par satellite AVISO.
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22:04
L’Afghanistan, un trou noir entre les empires
sur Les cafés géographiquesBeaucoup de monde ce mardi 10 mars au Flore pour écouter parler d’un pays, l’Afghanistan, dont le comportement extravagant des dirigeants suscite toujours beaucoup d’émotion. L’intervenant, Régis Koetschet, est doublement engagé comme homme de terrain et de réflexion. Ambassadeur de France à Kaboul de 2005 à 2008, il travaille aujourd’hui dans des organisations humanitaires auprès de la diaspora afghane en France.
Régis Koetschet au Café de Flore lundi 10 mars 2025 (photo de J.-P. Némirowsky)
Un pays pas comme les autres ? C’est ce qu’ont dit beaucoup d’observateurs. Pour Babur, fondateur de l’Empire moghol au début du XVIe siècle comme pour Nicolas Bouvier, écrivain voyageur suisse du XXe siècle, « Kaboul est au centre du monde habité ».
Situation géographique
Ce pays de très hautes montagnes ne voit ses frontières stabilisées qu’au XIXe siècle après l’intervention anglaise. Au Nord-Est (la « queue de la casserole »), c’est le Pamir, strié de routes par les Chinois, qui fait frontière avec la Chine. Au Nord, l’Amou-Daria sert de frontière avec les pays d’Asie centrale qui furent des Républiques soviétiques jusqu’en 1991. Le fleuve représentait alors la cassure entre la modernité soviétique et l’archaïsme afghan. A l’Est, les 1000 km de frontières avec l’Iran sont perméables au trafic de drogue. Au Sud, la frontière tracée par les Britanniques en 1893 divise le peuple pachtoune entre Afghanistan et Pakistan. Non reconnue officiellement, elle est le lieu de nombreux accrochages.
Malgré le relief tourmenté et élevé, le pays ne souffre pas d’enfermement grâce à ses vallées profondément creusées. Les Afghans ont un sentiment d’unité nationale. Aujourd’hui la région est « aspirée » par les pays du Golfe où la diaspora afghane est nombreuse, elle sert d’axe Nord/Sud entre Asie centrale et océan Indien.
Population
La population est difficile à évaluer précisément (entre 35 et 42 millions habitants), mais la pression démographique est importante (forte croissance depuis les années 1960).
Les quatre groupes qui la constituent ont de nombreux membres au-delà des frontières. Les plus nombreux sont les Pachtounes (entre 38 et 42%), suivis par les Tadjiks (entre 25 et 32%), de culture persane, puis par les Hazaras (entre 9 et 19%), méprisés car chiites. Les Ouzbeks, de culture turque, forment le dernier groupe.
Peut-on parler de « tribus » ? Ce terme n’est pertinent que pour les Pachtounes qui ont un code d’honneur oral structurant le fonctionnement de la société. Fondé essentiellement sur la protection de la réputation des familles, il irrigue aujourd’hui l’ensemble de la société afghane.
La population urbaine a fortement augmenté depuis les années 60. En 2023 elle était de 26,93 %. Cela s’explique par des raisons politiques et climatiques. Le pays est très exposé au changement climatique (fonte des glaciers, déforestation, fragilité des sols…), ce qui entraîne le dépeuplement des villages. La croissance de Kaboul est même hors de contrôle par manque de ressources hydriques. La pauvreté est donc très forte (90% de la population au-dessous du seuil de pauvreté).
Aspects géopolitiques
L’Afghanistan est le lieu du pivot eurasiatique car il se trouve au cœur d’une région où se sont développées de fortes entités (Inde, Turquie …). Aujourd’hui, il est traversé par les « routes de la soie » ferroviaires et routières et par les oléoducs qui transportent le gaz turkmène vers l’Inde. Donc à son corps défendant, ce pays est au cœur d’un écheveau dont on ne sait pas comment il va évoluer.
Histoire
L ’Afghanistan a connu tous les régimes.
La monarchie est établie en 1926 avec le souci de moderniser le pays, de sortir de l’isolationnisme, de scolariser la population (des étudiants sont envoyés en France). Cette période correspond à un âge d’or mythique que l’on retrouve dans les romans de J. Kessel comme Les Cavaliers.
La monarchie est renversée par un coup d’Etat en 1973. Mohammad Daoud Khan instaure la République avant d’être renversé par le parti communiste (PDPA), en 1978, ce qui entraîne une guerre civile. Pour soutenir leur candidat, les Soviétiques envahissent le pays en 1979. S’ensuivent 10 années de guerre civile où les troupes soviétiques affrontent les moudjahidines (« combattants de la liberté »). Le départ de l’Armée rouge en 1989 n’entraîne pas la fin de la guerre civile où s’opposent désormais différents groupes de moudjahidines. Cette guerre civile a fait le lit du régime des talibans qui prétendent faire la paix. Ceux-ci, fondamentalistes islamiques, installent leur pouvoir à Kaboul de 1996 à 2001, sous la direction du mollah Omar. La violence ravage le pays (lutte entre combattants et massacres de civils), ce qui suscite une grande méfiance au sein de la communauté internationale d’autant plus qu’il accueille l’association terroriste Al-Qaïda et son chef Oussama Ben Laden. Les attentats du 11 septembre 2001 à New York, planifiés par Ben Laden, amènent l’intervention des Etats-Unis à la tête d’une coalition internationale. Le pouvoir taliban est rapidement balayé et un nouveau pouvoir est installé. Mais peu à peu les Américains, préoccupés par la situation en Irak, s’intéressent moins à l’Afghanistan et retirent leurs troupes en 2021. Les talibans prennent à nouveau le contrôle de Kaboul puis de tout le pays.
L’engagement en faveur des Afghans
Régis Koetschet insiste sur les énormes souffrances subies par les Afghans, ce qui motive son engagement dans des organisations caritatives cherchant à aider la population afghane.
Si le mouvement taliban est hétérogène, ce sont les plus conservateurs qui imposent une « purification » forcenée de la société. L’oppression des femmes qui disparaissent de l’espace public est sans fondement religieux. Les ONG constituent leur prochaine cible. C’est un des principaux enjeux du moment car il est important de rester en Afghanistan pour ne pas laisser les Afghans seuls.
Diaspora afghane
Les Afghans ont une tradition de déplacement. C’est un peuple « marcheur », poussé à partir par la pauvreté de leurs terres. Aujourd’hui, la majorité des femmes voudraient quitter le pays.
Parmi de nombreux pays, la France accueille un courant migratoire important alimenté par beaucoup de jeunes qui se sentent menacés par les talibans et sont poussés par leur famille à partir. Parmi eux certains ont un parcours brillant comme Atiq Rahimi, écrivain et réalisateur, qui a obtenu le prix Goncourt en 2008 pour son roman Syngué sabour (Terre de patience). En France, les jeunes Afghans courent deux risques : la reconstitution des communautés (pachtoune, hazara…) et l’appel à des discours violents. Aujourd’hui ces exilés, grâce aux téléphones portables, gardent des liens étroits avec leur famille.
Poésie
Elle constitue le principal espace de liberté des Afghans qui y consacrent des soirées entières. Les femmes occupent une place importante dans la création poétique. On peut consulter Le cri des femmes afghanes (éditions Bruno Doucey, 2022), anthologie établie par Leili Anvar qui rassemble les textes de 41 poétesses. Le sort de Nadia Anjuman, auteur de plusieurs recueils de poèmes et tuée par son mari à 23 ans, témoigne du courage de ces femmes afghanes dont la créativité s’exerce malgré la violence sociale.
Afghanistan et France
Devenu roi d’Afghanistan, Amanullah se tourne vers la France pour moderniser son pays. En 1922 après des premiers contacts à Téhéran est créée une Délégation archéologique française en Afghanistan. Les premières fouilles sont réalisées sous la direction d’Alfred Foucher. Des écoles sont aussi mises en place. On peut dire que la culture a précédé la diplomatie, ce sur quoi a insisté de Gaulle en évoquant « des liens surtout culturels » entre les deux pays.
Questions de la salle :
1-Les talibans sont-ils des « créatures » des Américains ?
Il n’y a pas de continuité entre les moudjahidines et les talibans. Les premiers sont marqués par un fonctionnement traditionnel. Il se battaient pour leur liberté et étaient hostiles au mouvement révolutionnaire agraire des communistes. Les seconds sont issus d’un mouvement parti des madrasas (écoles coraniques) du Pakistan.
2-Quelle place occupe la culture du pavot dans les finances des talibans ?
Un rapport récent de l’ONU indique qu’officiellement on n’en cultive plus en Afghanistan, mais il est difficile de savoir ce qui se passe dans les vallées reculées.
3-Le régime taliban est-il totalement répressif ? Y a-t-il une absence totale d’opposition ?
Les observateurs évoquent une certaine fluidité que peuvent expliquer plusieurs raisons. En premier lieu, la population, fatiguée, trouve une certaine sécurité dans la situation actuelle. Mais il ne faut pas sous-estimer le caractère policier du régime qui opprime une opposition sans appuis extérieurs. Le pays reste largement enfermé, même s’il y a une reprise du tourisme chinois, européen…et de nouveaux investissements venus du Golfe.
Les pays européens n’ont pas repris de relations diplomatiques avec l’Afghanistan mais ont eu des contacts avec le régime taliban à Doha en juin 2024 lors de la rencontre organisée par l’ONU.
4-Dans la salle, un participant afghan insiste sur la situation des femmes afghanes menacées en France même, la France qui a accueilli beaucoup d’intellectuels et d’artistes. Ces exilés son soutenus par de nombreuses associations comme la Fondation Aga Khan.
Michèle Vignaux, mars 2025
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21:17
Café géo d’Albi, 19 mars 2025 : « Retiens la Nuit : quels enjeux pour la lutte contre la pollution lumineuse ? »
sur Les cafés géographiquesCentième café albigeois, mercredi 19 mars 2025, à 18h, au Shamrock (6 rue du Dr Camboulives).
Le thème est : « Retiens la Nuit : quels enjeux pour la lutte contre la pollution lumineuse ? »
20250319_#100_CafeGeoAlbigeois_Nuit_Challeat
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OSM Data : Extrusion des données en 3D
sur GeotribuOSM DATA 3D : des données 2D à leur représentation en 3D
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sur Makina CorpusDécouvrez les nouveautés de la version 2 du DbToolsBundle, au programme : version Standalone, Docker et Laravel
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Décret n° 2025-240 du 14 mars 2025 relatif à la mise à disposition par les communes de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie des données relatives à la dénomination des voies et à la numérotation des maisons et autres constructions
sur Conseil national de l'information géolocaliséeDécret n° 2025-240 du 14 mars 2025 relatif à la mise à disposition par les communes de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie des données relatives à la dénomination des voies et à la numérotation des maisons et autres constructions -
17:56
Décret n° 2025-240 du 14 mars 2025 relatif à la mise à disposition par les communes de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie des données relatives à la dénomination des voies et à la numérotation des maisons et autres constructions
sur Conseil national de l'information géolocaliséeDécret n° 2025-240 du 14 mars 2025 relatif à la mise à disposition par les communes de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie des données relatives à la dénomination des voies et à la numérotation des maisons et autres constructions
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17:44
Votre chatbot OneGeo Chat : décryptage technique
sur Neogeo TechnologiesLes chatbots sont partout, OneGeo Chat ne se limite pas à des réponses génériques : il exploite vos jeux de données ! Grâce à l’architecture RAG (Retrieval Augmented Generation), il interroge et croise les informations disponibles pour fournir des réponses précises et contextualisées, adaptées à votre domaine.
Un chatbot, mais pas n’importe lequel !Cet article s’adresse à celles et ceux qui veulent aller plus loin et découvrir l’envers du décor : architecture, choix technologiques, infrastructure… On vous embarque dans les coulisses du développement de OneGeo Chat !
Derrière l’écran : l’équipe aux manettes
Derrière OneGeo Chat, c’est nous, l’équipe du service Innovation de Neogeo Toulouse, qui sommes aux manettes : Sébastien Da Rocha et Mathilde Pommier. Passionnés par les avancées en traitement du langage naturel (NLP : Natural Language Processing), nous nous sommes appuyés sur les recherches les plus récentes pour concevoir un chatbot à la fois performant et réellement utile. Plutôt que de développer un assistant générique, nous avons voulu créer un outil capable d’exploiter vos jeux de données, afin de fournir des réponses précises et adaptées à votre contexte métier.
Pourquoi OneGeo Chat ?
L’idée de OneGeo Chat est née de l’observation de certains défis récurrents rencontrés par nos utilisateurs dans leur manière de rechercher des jeux de données. Nous disposons déjà de OneGeo Explorer, un outil performant pour la recherche full-text. Ce dernier présente une limite : si l’utilisateur ne connaît pas précisément les termes exacts présents dans les jeux de données qu’il cherche, il risque de ne pas le trouver. Ce constat a révélé un besoin : celui d’une recherche plus flexible, adaptée à des utilisateurs qui ne savent pas toujours comment formuler leur requête.
Un autre besoin que nous avons identifié est celui de questionner les jeux de données sur des sujets vastes et complexes. Lorsque l’utilisateur se lance dans la recherche d’informations, il n’a pas toujours une idée claire de tous les aspects du sujet qu’il explore. Il manque souvent une interaction dynamique qui permettrait d’approfondir la recherche au fur et à mesure, de poser des questions spécifiques et d’obtenir des réponses contextualisées. C’est pour cela que nous avons choisi le format du chatbot : offrir un échange fluide, comme une conversation, pour guider l’utilisateur dans sa recherche.
Enfin, un autre point important est que, souvent, les utilisateurs effectuent des recherches similaires ou cherchent à retrouver des informations qu’ils ont déjà consultées. Le chatbot permet donc de garder une trace des recherches en les enregistrant dans différentes conversations. Cela permet de classer et de retrouver plus rapidement des données pertinentes, facilitant ainsi les futurs échanges.
C’est en réponse à ces besoins que OneGeo Chat a vu le jour : une solution qui permet non seulement de questionner les jeux de données de manière plus naturelle, mais aussi de garder une trace de ses recherches et de faciliter l’exploration même pour les sujets les plus complexes.
Une intégration aux petits oignons
Dès la phase de conception, OneGeo Chat a été pensé pour s’intégrer de manière fluide dans la plateforme OneGeo Suite, afin d’offrir une expérience unifiée aux utilisateurs. Tout comme OneGeo Explorer, l’objectif était de créer un point d’entrée unique où les utilisateurs peuvent gérer, rechercher et visualiser leurs jeux de données, sans avoir à jongler entre plusieurs outils. Cette intégration permet de centraliser l’accès aux données tout en optimisant la fluidité de l’expérience utilisateur.
Cependant, nous avons également pris en compte le besoin de flexibilité. Ainsi, OneGeo Chat a été conçu pour fonctionner en stand-alone, de manière totalement autonome, pour les utilisateurs ayant des besoins plus modestes ou spécifiques. Cette modularité de la solution, à la fois en termes d’intégration dans un environnement plus large ou de déploiement indépendant, permet à OneGeo Chat de s’adapter à différentes configurations et de répondre à une large variété de cas d’usage.
Dans les coulisses du codeC’est ici que ça se corse !
On plonge maintenant au cœur de la technique et des choix qui ont façonné OneGeo Chat. Préparez-vous à découvrir comment ce projet a été conçu, les technologies utilisées et l’infrastructure qui permet à ce chatbot de fonctionner sans accroc.
Les fondations du projet Le principe de RAG (Retrieval Augmented Generation)
Au cœur de OneGeo Chat se trouve une architecture puissante qui combine deux technologies : la génération de texte par IA et la récupération d’informations métier. Ce modèle, appelé RAG, permet à notre chatbot d’aller au-delà de la simple génération de réponses. Plutôt que de s’appuyer uniquement sur des connaissances internes, il interroge une base de données vectorielle contenant vos jeux de données pour y chercher des informations pertinentes, puis génère une réponse en fonction de ces données.
Le processus se déroule en deux étapes principales : d’abord, le moissonnage (harvest) des différentes sources de données afin de remplir une base de données vectorielle qui servira au modèle lors de son utilisation (inférence). Puis, l’étape d’inférence où l’utilisateur pose sa question au chatbot et où l’application répond grâce à un modèle d’IA.
Cette seconde étape est elle-même divisée en deux avec, il y a d’abord la phase de récupération des données pertinentes pour la question de l’utilisateur (le retrieval). Ici, le chatbot consulte la base de données vectorielle précédemment remplie dans l’étape de harvest pour récupérer des documents en lien avec la question posée.
Plutôt que de rechercher une correspondance exacte (full-text, comme dans OneGeo Explorer), le modèle se base sur la proximité vectorielle des termes. Autrement dit, il évalue la similarité sémantique entre la question de l’utilisateur et les documents stockés, ce qui lui permet d’identifier des réponses pertinentes même si les termes exacts ne sont pas présents dans les jeux de données. Cela implique donc de vectoriser à la fois les documents en base et la question de l’utilisateur avec un seul et même modèle sémantique.
Une fois les documents pertinents récupérés, ces derniers forment ce qu’on appelle un contexte qui va venir nourrir un LLM (Large Language Model : modèle d’IA générative). En somme, ce contexte offre une base à l’IA et l’oriente dans la bonne direction pour générer une réponse précise à la question de l’utilisateur. Ainsi, la technique utilisée est la même que celle que vous employez quand vous détaillez votre demande dans d’autres chatbots.
C’est donc ainsi que s’achève le modèle de RAG, qui permet donc au modèle d’IA de générer des réponses basées sur les jeux de données de l’utilisateur. Un RAG classique se termine ainsi, mais on verra par la suite que le nôtre comprend une étape supplémentaire.
Le RAG de OneGeo ChatMaintenant que le principe général du RAG est clair, passons aux spécificités de son implémentation dans OneGeo Chat. Notre approche va plus loin qu’un simple Retrieval Augmented Generation classique en intégrant des mécanismes avancés pour optimiser la récupération et l’exploitation des informations.
Lors de la phase de moissonnage, notre base de données vectorielle est enrichie avec les jeux de données issus de la plateforme OneGeo Suite. Cette dernière push (pousse) ses méta-données publiées et celles moissonnées dans la base de données vectorielle de OneGeo Chat. Bien sûr, seules les données accessibles en anonymes sont disponibles. La base vectorielle peut aussi (mais ce n’est pas obligatoire) être alimentée en pull (tirant) des données de notre application de management de projet : Redmine. À l’avenir, d’autres sources de données seront ajoutées, vous pourrez également rajouter les votres. Ainsi, ces deux mécanismes (de push et pull) remplissent ainsi la base de données vectorielle de OneGeo Chat avec vos données.
Plus concrètement, la recherche sémantique n’est réalisable et efficace que sur de petits morceaux de texte de quelques centaines de caractères. De ce fait, les documents ne sont pas conservés tels quels dans la base de données vectorielle de OneGeo Chat. Ces derniers sont donc découpés en phrases avant que celles-ci ne soient indexées grâce à cette représentation vectorielle. Bien sûr, chaque phrase est enregistrée avec un lien vers son document d’origine pour que l’on puisse remonter jusqu’à ce dernier.
De plus, OneGeo Chat ne se limite pas à récupérer les documents les plus pertinents dans une base vectorielle, en effet, ce dernier adopte une approche plus complète et modulaire. Nous avons mis en place un système de chaînage de retrievers, permettant d’agréger plusieurs types d’informations pour former le contexte à envoyer au modèle génératif :
- Une pré instruction codée en dur : avant même de chercher des documents, le chatbot récupère un ensemble de directives définissant son comportement (langue de réponse, citation des sources, etc.).
- L’historique de conversation : pour assurer une réelle continuité dans l’échange, le chatbot prend en compte les messages précédents de la conversation en cours.
- Les titres de documents les plus pertinents : afin d’affiner la recherche, nous utilisons un premier filtre basé sur les titres des documents les plus proches de la requête utilisateur. Cela permet d’orienter efficacement le processus de récupération.
- Les documents les plus pertinents dans la base vectorielle : une fois ces étapes réalisées, le chatbot interroge la base vectorielle pour récupérer les documents les plus en adéquation avec la question posée. On récupère uniquement les données pertinentes d’un point de vue sémantique : le titre, la description et autres métadonnées (mais pas les dates par exemple).
Grâce à cette architecture modulaire, il est possible d’ajouter, d’orchestrer ou de retirer des retrievers à tout moment, offrant ainsi une grande flexibilité pour tester et sélectionner différents algorithmes de récupération et de génération.
Finalement, OneGeo Chat possède une dernière particularité s’ajoutant au RAG classique : un bloc supplémentaire nommé Document Searcher. Ce module intervient une fois la réponse générée par le LLM et se concentre sur le cas d’utilisation de la recherche documentaire. Pour cela, ce module prend en entrée la question initiale ainsi que la réponse générée. Il effectue des recherches sémantiques dans la base de données vectorielle sur ces données d’entrées. À l’issue de ce processus, les cinq documents les plus pertinents sont sélectionnés et présentés à l’utilisateur, accompagnés d’un lien, d’une description et de son score.
Ainsi, le chatbot OneGeo Chat vous permet d’accéder directement aux jeux de données les plus pertinents en lien avec votre question initiale.
Vous trouverez l’ensemble des modules composants OneGeo Chat dans le schéma suivant.
Un savant mélange de technos libres au cœur de OneGeo Chat
OneGeo Chat repose sur plusieurs technologies qui assurent son bon fonctionnement, aussi bien côté intelligence artificielle que sur les aspects backend, frontend et validation.
Pour la partie IA, deux modèles sont utilisés : Llama 3.1:8b pour la génération LLM des réponses et paraphrase-multilingual-MiniLM-L12-v2 pour la recherche sémantique. Vous avez d’ailleurs déjà pu voir ces modèles sur le schéma précédent. Nous avons sélectionné ces modèles non seulement pour leurs performances, mais aussi pour leur taille réduite, ce qui facilite leur exécution (le temps de réponse). De plus, ils sont disponibles via Ollama, une solution qui simplifie la gestion, l’utilisation et l’interchangeabilité des modèles.
Le backend est développé en Python et avec le framework Django. Pour ce qui est de la base de données vectorielles, nous avons fait le choix de QDrant, qui permet d’effectuer facilement les recherches sémantiques. Cette base de données vectorielle est également légère et facilement déployable. Pour gérer la communication en temps réel, nous utilisons Django Channels, qui permet d’intégrer facilement les WebSockets à Django. Cette technologie nous permet de facilement gérer les conversations. Par ailleurs, Django REST Framework (DRF) facilite l’interaction avec la base de données et les échanges entre le frontend et le backend.
Côté frontend, l’interface est construite avec VueJS 3 et TypeScript. On a opté pour TypeScript plutôt que JavaScript afin de bénéficier de ses règles de typage, ce qui permet de limiter les bugs, d’améliorer la clarté du code et de faciliter sa maintenance sur le long terme.
Également, au service innovation de Neogeo, nous accordons une grande importance à la qualité et à la fiabilité de nos développements. Pour garantir un code robuste et maintenir un haut niveau de tests et validation, nous avons mis en place une CI (Intégration Continue) dans le GitLab du projet OneGeo Chat.
Nous utilisons notamment MyPy pour l’analyse statique du code backend Python, ce qui nous permet de détecter les incohérences de typage avant même l’exécution du programme. Pour le suivi de la qualité du code, SonarQube analyse notre code en profondeur afin de détecter d’éventuels bugs, code smells et évaluer notre couverture de code. Quant aux tests en eux-mêmes, Pytest est notre outil principal pour l’exécution des tests unitaires et d’intégration backend. Côté frontend, nous avons quelques tests Cypress, mais ces derniers restent basiques et ne sont pas intégrés dans la CI, mais exécutables manuellement.
Aussi, nous avons l’outil Pip-audit qui nous aide à identifier les vulnérabilités de sécurité dans les dépendances Python et à garantir que notre application repose sur des bibliothèques à jour et sécurisées. Pour finir, puisque OneGeo Chat est open-source, nous utilisons Pylic afin de vérifier que toutes les bibliothèques et API que nous intégrons respectent bien les licences adéquates.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur les compatibilités entres licences, je vous invite à consulter notre article sur la licence Affero GPL 3.0
Enfin, le déploiement est géré via Docker, ce qui permet non seulement d’avoir un environnement isolé et reproductible, mais aussi de simplifier la gestion des dépendances et de garantir que OneGeo Chat fonctionne de manière cohérente, peu importe l’environnement. Aussi, Docker simplifie grandement le déploiement et l’exécution des dépendances. En résumé, Docker rend le processus de déploiement de OneGeo Chat rapide, fiable et facile à maintenir, c’est pour cela que nous l’avons adopté.
Une infrastructure qui tient la route
OneGeo Chat a été conçu pour fonctionner aussi bien sur GPU que sur CPU, offrant ainsi une flexibilité en fonction des ressources disponibles. Toutefois, en pratique, les performances sur GPU sont largement supérieures : les temps de génération sont bien plus rapides et l’expérience utilisateur s’en trouve grandement améliorée.
Le mode CPU reste une alternative, mais il demande une quantité importante de RAM et entraîne des temps de réponse nettement plus longs. C’est pourquoi nous recommandons fortement l’utilisation d’un GPU pour tirer pleinement parti de l’application.
Afin de faciliter l’adaptation du déploiement à votre infrastructure, le fichier docker-compose.yml inclut des sections spécifiques pour les GPU. Par défaut, la configuration utilise le CPU pour plus de compatibilité, mais vous pouvez activer la prise en charge des GPU en décommentant les parties correspondantes. Cela permet de tirer parti des capacités de votre matériel tout en maintenant une configuration unique et facile à gérer. Pour pouvoir utiliser le mode GPU, il vous faudra disposer d’un GPU Nvidia avec au moins 8Go de RAM et avoir installé le Nvidia Container Toolkit. Nous n’avons pas testé avec un GPU AMD, même si c’est théoriquement possible. Encore une fois, l’utilisation de conteneurs avec Docker simplifie grandement le déploiement de OneGeo Chat.
D’ailleurs, pour tester localement OneGeo Chat, suivez les instructions détaillées dans la section Run Locally du README du projet. Vous y trouverez toutes les étapes pour configurer et exécuter l’application en local.
Le mot de la finPour conclure, si vous cherchez un moyen simple et rapide pour rechercher et échanger efficacement autour de vos données, géomatiques ou non, alors OneGeo Chat est fait pour vous. Ce projet étant toujours en pleine évolution, nous souhaitons y apporter des améliorations et de nouvelles features.
Nous souhaitons notamment renforcer la validation en ajoutant plus de tests fonctionnels avec Cypress et en intégrant Ragas pour évaluer la pertinence du modèle. Ragas est une bibliothèque qui fournit des outils pour améliorer l’évaluation des applications LLM.
L’optimisation des réponses générées est aussi une priorité afin d’améliorer encore la qualité des résultats. Par ailleurs, nous ambitionnons de faire de OneGeo Chat un pilote de notre plateforme OneGeo Suite.
Enfin, nous aimerions aller plus loin dans l’interprétation des données géomatiques en exploitant non seulement les titres et descriptions des jeux de données, mais aussi les attributs et la géométrie de ces derniers.
Pour rester informé sur l’évolution de OneGeo Chat, vous pouvez consulter le site officiel de Neogeo, poser vos questions et échanger avec la communauté sur notre forum, et suivre notre actualité sur LinkedIn.
Rédactrice : Mathilde Pommier
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VirtualTer les 26, 27 et 28 mai 2025 à Caen
sur Conseil national de l'information géolocaliséeVirtualTer les 26, 27 et 28 mai 2025 à Caen -
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VirtualTer les 26, 27 et 28 mai 2025 à Caen
sur Conseil national de l'information géolocaliséeVirtualTer les 26, 27 et 28 mai 2025 à Caen
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Quels pays censurent le plus Internet ?
sur Cartographies numériquesSource : « Internet Censorship : A Map of Internet Censorship and Restrictions » (Comparitech)
La carte montre quels pays censurent le plus Internet et lesquels exercent le moins de contrôle sur les sites en ligne. Elle est basée sur des données collectées par le site technologique Comparitech. Dans cette étude exploratoire, les chercheurs ont mené une comparaison pays par pays afin d'identifier les pays qui imposent des restrictions strictes sur Internet et ceux où les citoyens bénéficient au contraire d'une liberté maximale. Entre les deux extrêmes, on peut trouver des situations très variées. En 2025, près de 60 pays ont renforcé leur censure sur Internet, contre 50 lors de l'étude de 2024. La plupart des nouvelles restrictions concernent les réseaux sociaux et les applications de messagerie, les médias politiques et la pornographie. Avec l'introduction croissante de systèmes de vérification de l'âge dans des pays comme l'Australie, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Allemagne, et un nombre croissant de pays renforçant leur censure des médias sociaux malgré le fait qu'ils soient des pays relativement « libres », notre vie privée numérique est de plus en plus menacée. L'article s'interroge : « la censure en ligne est-elle en train de devenir la norme ? »
Carte de la censure et des restrictions sur Internet (source : Comparitech)
La carte a été produite avec l'application Datawrapper. Les données ayant servi à élaborer la carte sont mises à disposition sur le site au format csv. Ce qui permet de refaire la carte en choisissant ses seuils de discrétisation, la légende en dégradé continu étant peu lisible.
Méthodologie mise en oeuvre
Six critères ont été pris en compte : 1) les restrictions ou interdictions concernant le téléchargement de fichiers (torrenting), 2) la pornographie, 3) les réseaux sociaux, 4) l'usage de VPN, 5) les médias d'information et 6) les applications de messagerie/VoIP. Plus le score est élevé, plus la censure est importante. Cette méthodologie permet de disposer d'une grille commune, elle peut être discutée du fait que la censure peut s'exercer par des moyens plus ou moins visibles ou détournés.
- Torrenting ou partage de données en "peer to peer" (2 points)
Restreint, mais accessible (1 point)
Sites web interdits et/ou activement supprimés (1 point) - Pornographie (2 points)
Restreint, mais accessible (1 point)
Banni (1 point) - Médias politiques (2 points)
Restreint dans une certaine mesure, par exemple en exerçant une certaine censure (1 point)
Fortement censuré. Par exemple, les chaînes réservées au gouvernement et/ou journalistes risquent de lourdes peines de prison ou d'être tués (1 point). - Médias sociaux (3 points)
Une certaine censure a lieu, par exemple des personnes condamnées à des peines de prison pour du contenu publié sur les réseaux sociaux (1 point)
Restreint, par exemple preuve de démantèlement de plateformes lors de manifestations, d'examens scolaires, etc. et/ou surveillance étroite des plateformes (1 point)
Banni (1 point) - Usage de VPN (2 points)
Restreint (1 point)
Banni (1 point) - Applications de messagerie/VoIP (1 point)
Restreint. Certaines plateformes sont par exemple interdites (les fournisseurs de télécommunications gouvernementaux ou publics offrent souvent des alternatives) (1 point)
Pistes d'interprétation de la carteLes pires pays en matière de censure sur Internet sont la Corée du Nord, la Chine et l'Iran (note de 12/12), suivis de l'Irak, la Birmanie, le Pakistan, la Russie et le Turkménistan (11/12), l'Égypte, Oman, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (10/12). Même si les VPN sont techniquement bloqués dans certains pays, certains fonctionnent encore. De même, de nombreux sites web censurés créent des sites miroirs pour permettre l'accès à des personnes résidant dans des pays restreints, mais ceux-ci sont souvent bloqués dès que les autorités en prennent connaissance.
Aucun pays européen ne bloque ou n'interdit les réseaux sociaux, mais trois d'entre eux les restreignent (la Biélorussie, la Turquie et l'Ukraine). Au cours de la période couverte par le rapport, des centaines de citoyens biélorusses ont été emprisonnés et des milliers d'autres ont fait l'objet de sanctions pénales ou administratives pour leurs activités sur Internet. La Turquie et l'Ukraine surveillent également le contenu des réseaux sociaux de leurs citoyens. Ces trois pays, ainsi que l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Hongrie, la Lettonie et la France, ont également mis en place un certain niveau de surveillance/censure sur les réseaux sociaux.
Cuba est le seul pays d’Amérique du Nord à restreindre l’utilisation du VPN. Les restrictions imposées aux médias se sont intensifiées en Amérique du Sud, notamment en Équateur, en Colombie et au Paraguay. Dans ces deux pays, les journalistes et les médias sont fréquemment victimes de menaces, d'agressions et d'attaques, parfois même d'assassinats. Le Venezuela continue d'appliquer des restrictions et une censure sur les réseaux sociaux. Des cas de surveillance des réseaux sociaux ont été signalés en Argentine, au Brésil, en Colombie et en Équateur.
Vingt-deux pays asiatiques ont bloqué ou interdit des sites de torrent. Le Qatar et Oman ont multiplié leurs tentatives de blocage de sites web l'année dernière. La majorité des pays asiatiques ont des restrictions sur la pornographie en ligne (42 sur les 49 couverts), 31 d'entre eux connaissant des interdictions/blocages complets. En Asie, les médias d'information sont soumis à de fortes restrictions et à une censure sévère. Seuls deux pays – Taïwan et le Timor-Leste – n'imposent pas de restrictions importantes. La majorité des autres pays (38 au total) sont soumis à une censure sévère.
Parmi les pays africains étudiés, 38 appliquent des restrictions sur les réseaux sociaux, mais seule l'Érythrée est allée jusqu'à bloquer systématiquement l'accès à ces sites. Cependant, 44 pays appliquent une certaine surveillance/censure de ces plateformes.
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- Torrenting ou partage de données en "peer to peer" (2 points)
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Le choc climatique frappe déjà les villes les plus peuplées du monde (rapport WaterAid)
sur Cartographies numériques
Source : Water and climate Rising risks for urban populations, University of Bristol (WaterAid, March 2025)Cette étude universitaire, commandée par l'organisation à but non lucratif WaterAid, examine les 100 villes les plus peuplées du monde ainsi que 12 autres villes sélectionnées. Le rapport constate que 95 % d'entre elles affichent une nette tendance à un temps plus humide ou plus sec.
Une augmentation des épisodes extrêmes
- 15 % des villes étudiées dans ce rapport affichent une tendance à l'intensification, que les auteurs qualifient de « coup de fouet climatique », caractérisé par une augmentation substantielle des épisodes de sécheresse et d'humidité extrêmes. Ces épisodes extrêmes, qui se succèdent rapidement, peuvent rendre la préparation et le rétablissement des communautés particulièrement difficiles. Ces villes sont réparties dans le monde entier, de l'Asie au Moyen-Orient, en passant par l'Afrique et les États-Unis.
- L'Asie du Sud et du Sud-Est est un point chaud régional caractérisé par une forte tendance aux précipitations. Cette région connaît une augmentation des épisodes humides et extrêmement humides, ce qui accroît le risque d'inondations extrêmes. Nombre des plus grandes villes du monde se situent dans cette zone.
- L'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord connaissent une tendance à l'assèchement et sont susceptibles de connaître des sécheresses plus fréquentes et plus longues.
- Plus de 20 % des villes connaissent une inversion de leurs extrêmes climatiques. Environ 13 % évoluent vers un climat humide plus extrême, tandis qu'environ 7 % évoluent vers un climat sec plus extrême.
- La convergence des vulnérabilités sociales et infrastructurelles sous-jacentes avec ces modèles climatiques crée des points chauds de risque dans deux régions clés.
Tendances à l'humidification ou à l'assèchement pour 112 villes mondiales sur la période 2003-2023
comparée à 1982-2002 (source : WaterAid, 2025)Faire face aux aléas climatiques et aux fluctuations du climat dans les villes est extrêmement difficile. De nombreuses villes sont déjà confrontées à des problèmes d'approvisionnement en eau, d'assainissement et de protection contre les inondations, compte tenu de la croissance rapide de leur population. Mais le réchauffement climatique aggrave la situation : les infrastructures des pays riches, souvent vieillissantes, sont conçues pour un climat qui n'existe plus, et la multiplication des extrêmes climatiques rend la mise en place d'infrastructures indispensables encore plus difficile dans les pays à faible revenu.
La hausse des températures, due à la pollution par les combustibles fossiles, peut aggraver les inondations et les sécheresses, car l'air plus chaud peut absorber davantage de vapeur d'eau. Cela signifie que l'air peut aspirer davantage d'eau du sol pendant les périodes chaudes et sèches, mais aussi libérer des pluies plus intenses lors des pluies. « Notre étude montre que le changement climatique est radicalement différent à travers le monde », a déclaré la professeure Katerina Michaelides, de l'Université de Bristol, au Royaume-Uni. Son coauteur, le professeur Michael Singer, de l'Université de Cardiff, a qualifié cette tendance de « sensation d'étrangeté mondiale ».
Méthodologie
Les chercheurs ont analysé l’évolution du climat des villes à partir d’un indice normalisé des précipitations et de l'évapotranspiration (SPEI) combinant les précipitations et l’évaporation chaque mois de 1983 à 2023. Les valeurs de l’indice supérieures à un seuil largement utilisé ont été classées comme extrêmes. Afin d'évaluer l'évolution sur quatre décennies, les données ont été réparties en deux périodes de 21 ans. Les villes ayant connu au moins 12 mois d'un type de climat extrême (humide ou sec) et au moins 12 mois de l'autre type de climat extrême au cours de la seconde période de 21 ans ont été classées comme ayant connu un "retournement climatique". Les villes ayant connu au moins 5 mois ou plus d'extrêmes humidité et extrême sécheresse au cours de la seconde période ont été classées comme ayant connu un "coup de fouet climatique". Les tendances globales en matière d'humidité ou d'assèchement ont été déterminées à partir des données recueillies sur les 42 années.
Les données démographiques utilisées pour déterminer les 100 villes les plus peuplées sont basées sur la densité de population, et non sur les limites administratives des villes, de manière à reflèter plus fidèlement leur taille. La vulnérabilité sociale a été mesurée à l'aide de l'indice de développement humain standard, et les données relatives aux infrastructures d'eau et de déchets proviennent d'un ensemble de données mondiales publié en 2022.
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Carte historique et escape game. Mission secrète à Caen en 1450
sur Cartographies numériquesLes cartes historiques sont souvent utilisées dans les escape games. On peut utiliser des cartes anciennes pour aider les joueurs à naviguer dans un environnement historique spécifique ou pour dissimuler des indices et des énigmes à découvrir. C'est le cas par exemple du jeu Mission secrète à Caen en 1450. Développé par l'équipe éducative des Archives départementales du Calvados, cet escape game propose une activité pluridisciplinaire, adaptable à tout niveau, consacrée à Caen à la fin du Moyen Age.
Le plan de Belleforest (1575), document pivot de cette activité, est une des rares sources à offrir une assez grande facilité de lecture en même temps que des possibilités d'exploitation nombreuses. Bien que postérieur d’un siècle à la période médiévale, cette première représentation de Caen sous la forme d’un plan imprimé conserve de nombreuses caractéristiques de la ville au 15e siècle.
"Le vray pourtraict de la ville de Caen". Hors-texte de la Cosmographie universelle de tout le monde
par François de Belleforest 1575 (source : Archives du Calvados)
L'action du jeu se situe à la fin de la guerre de Cent Ans, au printemps 1450. Caen, occupée par les Anglais depuis 1417, est assiégée par les Français. Les élèves ont pour mission d'écourter le siège afin que la ville et ses habitants sortent sans grands dommages de cette épreuve de force. Pour ce faire, ils doivent rassembler des éléments leur permettant de sortir de Caen afin de communiquer au roi de France des informations sur l'organisation de la défense anglaise. La résolution des énigmes du jeu leur permettra de localiser la tour à partir de laquelle il pourront s'échapper; de se procurer une corde pour en descendre la paroi ainsi qu'un mot de passe afin de pouvoir, au préalable, circuler dans Caen la nuit sans prendre le risque de se faire arrêter.Cette activité est facilement modifiable à partir du cahier d'activités disponible dans l'espace enseignant du jeu, afin que vous puissiez la faire correspondre au mieux à vos objectifs et au temps que vous souhaitez y consacrer.
La résolution de la plupart de ces énigmes nécessite une impression papier préalable de leurs supports. Vous pourrez télécharger dans l'espace enseignant du jeu un cahier d'activités conçu comme le complément des pages numériques composant ce jeu.
Pour en savoir plus
« Millénaire de Caen 2025 : à la découverte de la ville de Guillaume le Conquérant au Moyen Âge » (France-Info)
« Tout savoir sur l'escape game » (escapegame.fr)
« Escape games et apprentissages » (DRANE Occitanie)
« 1991, un escape game pédagogique » (Num@lille)
« De nombreux escape games, testés et analysés » (scape.enepe.fr/)
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Arrêté du 10 mars 2025 modifiant l'arrêté du 5 mars 2019 relatif aux références géodésiques (modifications pour Mayotte et Wallis-et-Futuna)
sur Conseil national de l'information géolocaliséeArrêté du 10 mars 2025 modifiant l'arrêté du 5 mars 2019 relatif aux références géodésiques (modifications pour Mayotte et Wallis-et-Futuna) -
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Prague Squared ou comment un cartogramme quadrillé peut apporter de la lisibilité à l'information géographique
sur Cartographies numériques
Source : Münzberger, J. (2025). Prague Squared. Journal of Maps, 21 (1). URL : [https:]] . Article en libre accès et distribué selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 4.0.Le projet Prague Squared (« Prague au carré ») a pour objectif de visualiser efficacement les données statistiques de la ville de Prague en utilisant des méthodes de cartographie thématique, des principes de la perception visuelle et de l'infographie. L'objectif est d'offrir une méthode alternative et non conventionnelle pour communiquer visuellement et facilement les informations statistiques produites par les autorités municipales. Les divisions municipales irrégulières peuvent créer des conflits entre le contenu thématique, la structure géométrique et les annotations. Ce projet surmonte ces limitations grâce à une anamorphose cartographique (cartogramme de surface) où les découpages municipaux sont représentés sous forme de carrés géométriques tout en préservant la contiguïté spatiale. Une caractéristique géographique clé, la généralisation du cours de la Vltava, permet de garder un repère géographique pour s'orienter. Les noms des circonscriptions municipales sont également abrégés pour plus de clarté. Le projet utilise une combinaison de techniques choroplèthes et de symboles proportionnels, garantissant la lisibilité des différentes couches de données. Cette approche offre un moyen structuré, lisible et intuitif de comprendre les relations entre les données et peut révéler des connexions, des tendances ou des corrélations.
Prague Squarred (source : Münzberger, 2025) - Cartogramme disponible en haute résolution sur le site
L'article remonte aux origines de l'invention du cartogramme au XIXe siècle. Les origines du cartogramme quadrillé sont identifiables dans l'Atlas statistique de la population de Paris (1873) du statisticien français Toussaint Loua. Dans son Statistical atlas of the United States (1874), A. Walker a été l'un des premiers à utiliser des visualisations composées de carrés subdivisés indiquant les proportions relatives des variables pour chaque État. Une première version contiguë du cartogramme mosaïque est reconnaissable dans la visualisation des statistiques sur les cultures produites par l'Office impérial de statistique de l'Empire allemand (Statistisches Jahrbuch für das Deutsche Reich). La première apparition remonte à 1904, à partir de données de 1903, et ce type de visualisation a continué à être utilisé dans cet annuaire depuis lors. Les cartogrammes quadrillés sont souvent utilisés comme cadre pratique pour intégrer d'autres données sous forme de variations choroplèthes, de graphiques, de diagrammes ou de tracés. L'utilisation de la combinaison avec des variations de couleurs est évidente dès le début de la méthode. La réponse à la facilité de compréhension de ce concept se trouve dans le domaine de la perception visuelle et de la psychologie.Dès les années 1920, un groupe de psychologues allemands et autrichiens formule le Gestaltisme, une étude du fonctionnement de l'esprit humain. Ils introduisent un ensemble de règles et de principes fondamentaux de perception et d'organisation des éléments visuels, permettant de comprendre comment les individus perçoivent et interprètent l'information visuelle. Le Gestaltisme affirme que lorsqu'une personne regarde une image ou une scène particulière, les éléments ne sont pas perçus individuellement (puis assemblés pour former une image complète), mais la scène est perçue dans son ensemble (automatiquement et sans effort conscient). Ces découvertes, issues de la psychologie de la perception, ont également été appliquées aux domaines de la visualisation de données, du graphisme et de l'art.
La schématisation est un élément important de la cartographie thématique, qui permet de simplifier et de s'abstraire de la réalité spatiale au profit d'un message plus clair et plus compréhensible. Cependant, cette approche comporte des avantages et des inconvénients qu'il convient de prendre en compte attentivement lors de la création de cartes thématiques. Les avantages incluent une interprétation simplifiée des données. Dans le cas de Prague Squared, cette approche permet de minimiser les problèmes liés à la géométrie irrégulière des quartiers urbains. Parmi les autres avantages de la schématisation, on peut noter la mise en valeur des éléments thématiques. Un autre avantage réside dans la polyvalence et la portabilité. La nature schématique des cartes facilite le transfert d'informations vers différentes plateformes et supports. En revanche, une utilisation excessive des schémas risque de faire passer à côté de détails importants ou de relations entre les données. Un effort excessif de schématisation peut conduire à une abstraction, susceptible d'entraîner des conséquences indésirables : plus une image (carte) est abstraite, plus le goût personnel joue un rôle. De plus, des malentendus peuvent survenir, notamment chez les lecteurs de cartes peu expérimentés qui pourraient ne pas saisir l'intention du schéma et avoir des difficultés à relier les éléments schématiques à la réalité.
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Les relations seigneuriales en Languedoc à travers les outils de l'analyse de réseau et un SIG historique
sur Cartographies numériquesAlexandre Vergos a conduit un remarquable travail d'analyse sur les relations seigneuriales en Languedoc, à l'aide des outils de l'analyse de réseau et un SIG. Au cours des XIe et XIIe siècles, les deux principales puissances se disputant l’hégémonie dans le comté en attirant de nombreux châtelains à leur cour sont les comtes de Melgueil et les seigneurs de Montpellier. Ces deux familles sont dans une rivalité sourde, entretenant un ensemble de relations de vassalité et de fidélité avec les seigneurs des environs pour asseoir leur pouvoir.
Pour visualiser les réseaux développés par les deux suzerains, Alexandre Vergos a tiré de la base de données toutes les familles ayant participé aux actes des deux suzerains, pour ensuite les représenter géographiquement à l’aide du logiciel QGIS. Chaque famille participante est représentée par un cercle (ou demi-cercle si elle se retrouve dans les deux entourages) dont la taille est proportionnelle au nombre de participations. La combinaison de l’analyse de réseaux au moyen de graphe et d’une représentation géographique par l’intermédiaire d'un SIG permet de croiser différents facteurs pour analyser, de la manière la plus pertinente possible, le développement et l’évolution des réseaux de familles aristocratiques ancrées géographiquement autour d’un centre de pouvoir. Dans le cadre d’un comté multipolaire comme l’est le comté de Melgueil, le contrôle des pôles de pouvoir est primordial pour la haute aristocratie afin de maintenir la fidélité de leurs vassaux face à leurs rivaux. L’analyse structurale du réseau global des familles châtelaines permet ainsi de mettre en évidence la quasi-absence de liens entre les familles les plus fidèles aux deux camps.
Liens entre familles de la moyenne aristocratie en Languedoc 1110-1143 (source : Vergos, 2021)
Cette démarche méthodologique s'inscrit dans le cadre d'une thèse de doctorat qui a été soutenue en mars 2024 :Alexandre Vergos (2024). Pôles de pouvoir et réseaux d'alliances dans le comté de Melgueil à la période féodale (XIe-XIIe siècles). Thèse sous la direction d’Hélène Débax et Vincent Challet (Université de Toulouse) [https:]]
Comme la thèse n'a pas encore été publiée, il est possible de se référer à cet article qui donne une idée de la méthodologie :
Alexandre Vergos (2021). Étudier et représenter les réseaux des familles aristocratiques aux XIe-XIIe siècles : le comté de Melgueil, Passerelles SHS, [https:]]
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Rencontres QGIS-fr – Avignon du 10 au 12 juin 2025
sur OslandiaOslandia sera présent aux prochaines rencontres des utilisateurs francophones de QGIS qui auront lieu du 10 au 12 juin 2025 à Avignon. A cette occasion et dans le cadre de l’appel à conférences et ateliers, vous pourrez nous retrouver sur plusieurs sujets !
- Traiter un levé topographique avec QGIS/Topaze/Land Survey Codes Import
- Comprendre et optimiser les performances de son projet QGIS
- Manipuler des géométries avec SFCGAL
- Apprendre à dessiner avec QGIS
- QGIS comme ETL
- Et si on préparait un projet pour QWC
- Initiation à la contribution au projet QGIS
Oslandia est Mécène Or des Rencontres utilisateurs QGIS-fr 2025.
Plus d’informations
Au fil des projets réalisés et des expériences, Oslandia a acquis un statut d’acteur majeur français sur QGIS. Depuis 2011, Oslandia est éditeur open source QGIS et contribue activement à la communauté.
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Café géo de Paris, mardi 25 mars 2025 : « Nous aurons toujours besoin des forêts », avec Laurent Testot
sur Les cafés géographiquesMardi 25 mars 2025, de 19h à 21h, Café de Flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Gigantesques incendies de forêts en Californie, déforestation en Amazonie, développement de la filière bois dans de nombreux pays… autant d’aspects qui soulignent l’importance des forêts dans le monde actuel. Surtout, à l’heure de l’anthropocène, les écosystèmes forestiers présentent des enjeux environnementaux majeurs dans la mesure où leur rétraction spatiale contribue à l’accélération du changement climatique.
Pour une meilleure compréhension des enjeux contemporains de la forêt (un tiers de la surface terrestre mondiale, un tiers du territoire français), une perspective historique présente de nombreux avantages, notamment celui d’inventorier les expériences du passé et ainsi mieux anticiper les forêts de demain.
L’intervenant qui animera ce café géo, Laurent Testot, est journaliste scientifique et spécialiste en France de l’approche historique globale, et plus spécialement des interactions entre humains et milieux sur le temps long. Il est l’auteur d’un livre récent sur le sujet : Les forêts. Des forêts primaires aux enjeux du XXIe siècle, Frémeaux et associés, mai 2024.
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19:19
Cartographie des institutions culturelles en accès libre dans le monde (Open GLAM)
sur Cartographies numériques
Open Glam est un réseau informel de personnes et d’organisations cherchant à favoriser l’ouverture des contenus conservés ou produits par les institutions culturelles (GLAM : Galleries, Libraries, Archives, Museums – Galleries, bibliothèques, archives et musées)Ouvrir les institutions culturelles passe par deux types d’action :
- l’ « open content » (ouverture des contenus) : ouverture des reproductions numériques d’œuvres qui sont elles-mêmes dans le domaine public
- l’ « open data » : ouverture des données concernant ces œuvres (catalogues, bases de données descriptives, etc...)
L'enquête Open GLAM fournit un aperçu des politiques et des pratiques d'accès libre concernant les galeries, les bibliothèques, les archives et les musées (GLAM) à l'échelle mondiale. L'enquête révèle des disparités importantes entre pays en matière d'accès ouvert aux institutions culturelles.
Cartographie des institutions culturelles en accès libre (source : enquête Open GLAM)
Plus de 1600 institutions ou organisations ont été répertoriées entre 2018 et 2024. L'enquête, réalisée sur une base contributive, n'a pas vocation à être exhaustive. Il convient également de distinguer le degré d'ouverture des données qui peut concerner l'intégralité ou seulement une partie des données. Pour télécharger les données par pays et organisations (sous licence CC BY 4.0 attribution internationale) :
Pays
Institutions culturelles en accès ouvert
291
158
112
82
78
70
58
55
53
50
44
44
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33
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Module cartographique de la plateforme « mySUN »
sur Makina CorpusLa radio associative SUN, diffusée en Pays de la Loire, dispose d’une plateforme en ligne, mySUN.
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Bilan carbone Oslandia
sur OslandiaEn 2024, Oslandia a réalisé – à son initiative – un bilan de gaz à effet de serre, dans le cadre du programme Decarbon’Action proposé par Bpifrance, en partenariat avec l’ADEME et en collaboration avec l’ABC pour accélérer la décarbonation des entreprises.
Le processus de travail, suivi par la Coopérative Carbone de La Rochelle, s’est étalé de juin à décembre 2024 en 5 phases :
- Cadrage de l’étude
- Collecte des données
- Production et restitution du Bilan GES
- Co-construction du plan d’action
- Mise en transition de l’entreprise
Le bilan carbone a été évalué avec l’équipe Oslandia, intégrant les activités de l’ensemble des collaborateurs : déplacements des employés, en train, avion, voiture, déplacements vers les coworkings, immobilisations (matériel informatique, stockage des données, etc.), fournisseurs…
Sur l’année 2023, Oslandia totalise un bilan d’environ 42 tonnes équivalent CO2 (hors émissions logicielles scope 3 – Non prise en compte par manque de données et inadéquation du modèle sur l’utilisation par les utilisateurs des logiciels opensource développés ).
Ce résultat, qui équivaut à 1.7 teqCO2 par employé, peut être considéré comme très bon pour une société de service en 2023. Il vient confirmer par une analyse objective et complète l’orientation suivie par Oslandia depuis plusieurs années.
Nous avons pu constater que notre modèle 100% télétravail, en plus d’avoir une efficacité avérée et de proposer un confort de travail apprécié, permet également de limiter fortement l’impact environnemental de notre activité.
Cette organisation, ainsi que le propre de l’activité de prestation de service en logiciel, autorise le travail à distance et minimise les déplacements. Ainsi en 2023, malgré des contrats à l’international, nous n’avons effectué aucun déplacement professionnel en avion, et donc fortement limité les émissions liées à nos déplacements. À titre de comparaison, un aller-retour à Belém pour 1 personne aurait représenté 6% de nos émissions totales annuelles.
Pour 2023, La moitié des émissions d’Oslandia concerne les achats et les services associés. Ainsi Oslandia doit mobiliser et être accompagné par ses fournisseurs et prestataires pour poursuivre la voie de la décarbonation.
Dans la suite de la démarche, une sensibilisation aux enjeux Énergie / Climat a été réalisée en visioconférence à l’ensemble des salariés et des échanges initiés pour identifier des pistes d’amélioration :
- Continuer à limiter au maximum les déplacements en avion ;
- Optimiser les déplacements ;
- Prolonger la durée de vie du matériel informatique ;
- Sélectionner des prestataires à la démarche RSE forte et avérée ;
- Migrer vers une banque responsable ;
- Augmenter le nombre de repas végétariens durant les séminaires ;
- Participer à la régénération des puits de carbone ;
- Communiquer envers nos clients et partenaires sur les pratiques bas carbones.
Pierre Lapôtre, ingénieur carbone au sein de la Coopérative carbone de La Rochelle, a suivi le projet.
“Oslandia dispose déjà d’une politique carbone avancée au regard d’autres entreprises : télétravail, déplacements en train majoritairement, mais aussi au niveau de l’utilisation du matériel. Oslandia est en avance sur de nombreuses pratiques”.
Vincent Picavet, Président d’Oslandia :
“Ce bilan carbone est loin d’être une fin en soi. Le projet nous a permis de constater que nous étions sur la bonne voie mais nous pouvons encore progresser. On continue !”
Nous reviendrons dans de futurs articles sur certaines problématiques que nous avons identifiées au cours des réflexions, par exemple :
- Comment concilier conférences internationales et durabilité ?
- La loi de Moore autorise-t-elle les développeurs à sous-optimiser leur code ?
- La qualité logicielle se fait-elle au détriment de la qualité environnementale ?
- Comment démarche OpenSource et démarche environnementale forment-elles une logique cohérente ?
- Comment la réduction des émissions s’inclut-elle dans une politique de développement durable globale ?
Nous serions également très intéressés par un partage des réflexions sur le sujet métier de l’IT et impact carbone. Vous avez des retours à partager ? Contactez nous !
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15:04
L’ingénieur du roi Louis Nicolas de Clerville (1610-1677) dans les fonds de la Bibliothèque nationale de France
sur Cartes et figures du mondeIngénieur militaire talentueux, premier commissaire général des fortifications, cartographe au service de Louis XIV, Louis Nicolas de Clerville est un acteur important des grandes réformes architecturales militaire en France au XVII? siècle. Malgré tant l’accessibilité des sources d’archives que l’intérêt que suscitent ses productions, le « chevalier de Clerville » demeure encore trop méconnu…
Un Clerville inédit à la BnF ?Si Clerville est avant tout un ingénieur militaire, son rôle ne s’est pas limité à la construction des places fortes du royaume. Chargé par Colbert de plusieurs missions stratégiques, il s’est intéresse de près aux enjeux commerciaux et maritimes du royaume, contribuant à l’organisation du commerce en Méditerranée et à la cartographie des côtes françaises. De la réhabilitation du bastion de France, en Algérie, à l’inspection des ports de France, en passant par son engagement dans des opérations militaires et l’aménagement de Rochefort, Clerville est un acteur clé de la politique terrestre, maritime et économique du règne de Louis XIV. Ses archives, cartes, plans, mémoires, lettres et rapports, conservées à la BnF, offrent un précieux aperçu des aspects méconnus de ses multiples activités.
Les lettres de Clerville à ColbertGrâce à la grande diversité de ses missions, Clerville correspond avec Colbert sur de nombreux sujets, parmi lesquels le commerce, la stratégie militaire terrestre et navale, la fortification et la politique. Ainsi, il est missionné, en 1664, pour inspecter les ports de France, « pour les choses qui regarderaient le restablissement [sic] du commerce ». Il doit, à ce titre, enquêter auprès de « tous les plus habiles marchands et négociants » qu’il rencontre, et dévoile des « abus effroyables » liés à la perception de droits excessifs. Le mémoire qui correspond à cette mission est conservé dans le volume 122 de la série des Cinq cents de Colbert, au département des Manuscrits de la BnF. Clerville y fait part à Colbert de toutes les faiblesses des ports du royaume, proposant pour chacun des solutions pour rétablir l’ordre matériel (circulation, fortification…) et la justice (commerce, droit…).
Louis Nicolas de Clerville, Rapport du chevalier de Clerville sur les ports de Picardie et Normandie et sur quelques affaires du commerce, « Calais », 1664. Bnf, département des manuscrits, Cinq cents de Colbert, 122, f° 11. © Thibault de Warren. Clerville et la guerre
Clerville, au premier chef ingénieur militaire et cartographe, est donc souvent sollicité pour documenter le théâtre de la guerre où il conseille lors des campagnes militaires et des sièges les commandants sur les stratégies d’attaque et de défense. Ainsi, lors de la prise de Jijel (anciennement « Gigéri » puis « Djidjelli » en Algérie), toujours en 1664, Clerville reçoit l’ordre du duc de Beaufort, qui dirige l’opération, « d’aller près de la terre reconnaistre [sic] le lieu où l’on ferait la descente », alors que les vaisseaux du roi sont à portée de canon de la ville. Sur place, il repère les lieux de campement et lève les plans de fortification de la région. Ses efforts seront vains ! Les habitants reprenant la ville par force quelques semaines plus tard, il repart avec l’ensemble des troupes sur les îles du Levant, de Port-Cros et de Porquerolles.
Le mémoire concernant cette mission par plusieurs historiographes ayant assisté à la prise et à la perte de Jijel est aujourd’hui conservé dans un volume conservé au département des Manuscrits de la BnF coté « Français 18996 ». Par ailleurs, plusieurs cartes de « Gigeri », conservées au département des Cartes et Plans, dans la division 4 du portefeuille 106 du Service hydrographique de la Marine, complètent utilement ces témoignages.
Louis Nicolas de Clerville (?), Griffonement de Gigeri pour monsieur de Colbert fait pour luy expliquer l’article des ports dudit Gigery dont il luy est fait mention, 39 × 51 cm, 1664. BnF, département des cartes et plans, Servive hydrographique de la Marine, portefeuille 106, division 4, pièce 8 D. © Gallica, consultable en ligne. Clerville et la fortification
Une grande quantité de cartes et plans produits par Clerville sont conservées au département des Manuscrits de la BnF. Ces documents, qui sont des « pièces jointes », sont accompagnées de leurs correspondances. On les retrouve en grande partie dans la série des « Cinq cents de Colbert ». Parmi eux, on trouve des plans et mémoires concernant des forts urbains, tel le château Trompette (Bordeaux), des villes fortifiées ou en cours de fortification, comme Rochefort, Philippsbourg (anciennement « Philisbourg », Allemagne), Benfeld (anciennement « Benfeldt ») et bien d’autres places frontières. Les fortifications de Vieux-Brisach (images ci-dessous), dont Clerville a dessiné plusieurs plans à différentes échelles, pour différents usages, illustrent son approche méthodique, son attention à la sécurité intérieure et à l’adaptation de la défense des frontières aux réalités du terrain.
Louis Nicolas de Clerville, Plan de la ville de Brisac et du fort proposé à faire dans la grande isle aussy bien que de la demie lune projectée au bout des ponts, env. 40 × 60 cm, 1670. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 124, f° 77. © Thibault de Warren.
Louis Nicolas de Clerville, « Plan de l’ancienne closture de Brisac et de ses villes basses », env. 50 × 80 cm, 1670. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 124, f° 120. © Thibault de Warren. Comment trouver Clerville à la BnF ?
Les documents originaux de Louis Nicolas de Clerville sont consultables sur le site Richelieu de la BnF. Un grand nombre d’entre eux sont également accessibles via le portail Gallica.
Clerville au département des Cartes et plansLa plupart des documents iconographiques sont conservés au département des Cartes et Plans. On en trouve en particulier au sein du fonds du Service hydrographique de la Marine, qui est presque entièrement numérisé. Ce fonds rassemble un important corpus de cartes et plans des côtes de France et du monde entier, produites entre la fin du XVIIe et la fin du XVIIIe siècle (pour le fonds ancien) et classés par aires géographiques en 224 portefeuilles (Voir la notice). Au sein des portefeuilles consacrées aux côtes de France, la plupart des cartes de Clerville sont numérisées et accessibles sur Gallica.
Louis Nicolas de Clerville, Carte topographique des costes maritimes de l’une et de l’autre Biscaye depuis St. Sébastien jusqu’à Bayonne, 109 × 199 cm, [fin du XVIIe siècle]. BnF, département des cartes et plans, Servive hydrographique de la Marine, portefeuille 56, pièce 10. © Gallica, consultable en ligne. Clerville au département des Manuscrits
Les lettres de Clerville envoyées à Colbert sont conservées dans la série des « Mélanges de Colbert » au département des Manuscrits, dans les volumes 103 à 175 qui correspondent aux années 1661 à 1678. Elles y sont dispersées parmi toutes les autres lettres adressées au ministre. Le catalogue des « Mélanges de Colbert » est numérisé.
Une autre grande partie de la correspondance adressée par Clerville à Colbert est à chercher dans les « Cinq cents de Colbert » (volumes 122 à 125). Le catalogue des « Cinq cents de Colbert » est consultable sur Gallica.
Ces deux séries rassemblent de très nombreux documents cartographiques. Les cartes et plans, pour la plupart entoilés, sont conservés pliés. On y trouve de tous les formats, de 40 cm de long (double page) à plus de 2 mètres (chaque page pliée six fois) : leur manipulation demande donc beaucoup de délicatesse, et parfois même de l’aide !
Louis Nicolas de Clerville, Plan de Philipsbourg et des ouvrages qui y ont esté nouvellement projectés, env. 120 × 210 cm, 1671. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 125, f° 187. © Thibault de Warren
En définitive, l’étude des archives de Clerville révèle la figure d’un ingénieur militaire de premier plan, dont l’influence dépasse largement la seule question des fortifications. Son action en matière de cartographie, d’urbanisme et de stratégie maritime sous Louis XIV en fait une figure majeure de l’histoire militaire et administrative du Grand Siècle. Ses cartes sont une source précieuse pour l’histoire des représentations du littoral et des sites fortifiés en France au XVIIe siècle. La richesse iconographique des cartes de Clerville livre une image vivante des territoires et espaces d’Ancien régime. Si son œuvre reste encore aujourd’hui dans l’ombre de Vauban, une analyse approfondie de ses écrits et plans permettrait de mieux saisir ses apports fondamentaux pour la culture architecturale, urbaine et territoriale du XVIIe siècle.
Voici en image un petit aperçu de la production iconographique de Clerville, au département des Manuscrits :
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14:00
OSM Data : des données SIG jusqu'au serveur cartographique
sur GeotribuOSM DATA 3D : mécanismes d'ingestion de données jusqu'à leur diffusion en flux WFS/WMS.
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13:39
Appel à communications : “Les expositions cartographiques (19e-21e siècles), date-butoir : 10 mai 2024
sur Cartes et figures du mondeAppel à communications JE CFC 2025Télécharger
Vendredi 14 novembre 2025
INHA (Paris) – salle Vasari
La commission Histoire du CFC organise une Journée d’études sur « Les expositions cartographiques » le 14 novembre 2025 à l’Institut national d’histoire de l’Art (INHA) à Paris.
Cette journée d’études s’inscrit dans le prolongement des rencontres précédentes sur « Art et cartographie » (2023) et « Cartographie et cinéma » (2024), dans lesquelles la cartographie et son histoire étaient abordées sous l’angle de leur mode de présence dans les cultures visuelles modernes et contemporaines. Il s’agit, dans le cadre de cette nouvelle journée, d’envisager les différents aspects de la rencontre entre la cartographie et le grand public.
Depuis fort longtemps, des cartes ont été exposées, de façon plus ou moins permanentes, dans les galeries des grands palais ou dans des édifices publics. Pensons par exemple à la Galerie des cartes du Vatican ou à la salle de la mappemonde du palais Farnèse à Caprarola. Mais ce n’est pas vers ces décors cartographiques pérennes, déjà bien connus, que cette Journée d’études veut faire porter les analyses, mais plutôt vers des dispositifs temporaires.
En effet, depuis le XIXe siècle, la cartographie a été le centre d’attention de très nombreuses expositions limitées dans le temps, qu’elles soient spécialisées ou plus généralistes. Les cartes, mais aussi les globes, les maquettes, les plans-reliefs, les instruments d’observation, étaient considérés, à l’instar des œuvres d’art ou des objets scientifiques, comme dignes de l’intérêt du public. On se souvient, par exemple, de l’engouement suscité par l’exposition intitulée « Cartes et figures de la Terre », présentée en 1980 au Centre Pompidou. A l’occasion de rencontres scientifiques (congrès de géographie ou de sociétés savantes), dans le cadre de foires internationales, et bien sûr dans les bibliothèques, les musées et les centres d’archives ont été régulièrement organisées des expositions consacrées à l’histoire de la cartographie ou certains de ses aspects.
Il s’agirait alors d’interroger ces événements qu’ont été les expositions cartographiques sous plusieurs aspects :
- Quels ont été les projets, les motivations, les objectifs, des concepteurs et conceptrices de ces expositions ?
- Dans quels contextes, scientifiques, artistiques, politiques, ces expositions ont-elles été organisées ?
- Quels ont été les documents cartographiques choisis ? En fonction de quels critères ? Avec quels buts ?
- Quelle a été la scénographie choisie ? Comment les choix scénographiques ont-ils évolué au cours des années ? Peut-on trouver des relations, voire des analogies, avec l’histoire des expositions artistiques ?
- Quelle a été la fréquentation du public, en termes quantitatifs ? Quel type de public, s’il est possible de le déterminer ? Quelles ont été les réactions de la presse devant les expositions ?
Les contributions attendues peuvent aborder la totalité ou bien une partie seulement de ces questions.
Les propositions de communication (environ 1500 signes), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à envoyer avant le 10 mai 2025 à l’adresse suivante : catherine.hofmann@bnf.fr.
Le comité de sélection se réunira mi-juin et communiquera les résultats de l’appel à communication début juillet.
Les communications retenues auront vocation à être publiées dans un numéro de la revue du Comité français de cartographie, Cartes & Géomatique, au courant de l’année 2026.
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11:00
Une carte de 330 millions de points pour représenter la répartition ethnique aux Etats-Unis
sur Cartographies numériques
La carte raciale des États-Unis a été supprimée en 2022 car elle n'était plus considérée comme fournissant une représentation fidèle de la répartition de la population du pays et de l'évolution de sa composition raciale (nécessité de prendre en compte notamment les métissages). Créée par Dustin Cable, ancien chercheur en démographie au Weldon Cooper Center for Public Service de l'Université de Virginie, cette carte utilisait les données du recensement de 2010 pour placer un point de couleur pour chaque Américain, soit 308 745 538 points au total. La couleur de chaque point était déterminée par la "race", avec toutes les ambiguïtés liées à ce type de catégorisation (voir par exemple l'ambiguïté sur la catégorie "hispanique/latino").
Malgré ces limites, Luke Loreti a souhaité créer une nouvelle version en utilisant les données du recensement de 2020. Il a suivi exactement la même méthodologie que l'original, en utilisant des points colorés pour visualiser la composition raciale des États-Unis. Le résultat est assez inpressionnant, avec toutes les réserves que l'on peut émettre par rapport à ce type de cartographie "ethnique".
Carte par points représentant la répartition ethnique aux Etats-Unis (source : censusdots.com)
Voici quelques faits intéressants sur la répartition raciale et ethnique aux États-Unis, tels que mis en évidence par la carte :- Concentration urbaine : les grandes villes comme New York, Los Angeles ou Chicago présentent une forte densité de population et une composition raciale diversifiée. Ces zones urbaines se caractérisent par un mélange important de groupes raciaux et ethniques vivant à proximité.
- Homogénéité rurale : à l'opposé, de nombreuses zones rurales présentent une diversité raciale moindre, souvent avec une population majoritairement blanche. La carte met en évidence les différences marquées dans la composition raciale entre les régions urbaines et rurales.
- Variations régionales : le Sud et le Sud-Ouest des États-Unis présentent respectivement une plus forte concentration de populations afro-américaines et hispaniques. Par exemple, des États comme le Texas et la Californie comptent une importante population hispanique, tandis que le Sud-Est est réputé pour ses communautés afro-américaines.
- Modèles de ségrégation : certaines villes présentent des modèles clairs de ségrégation raciale, où différents groupes raciaux et ethniques sont regroupés dans des quartiers distincts. Cette visualisation souligne les défis permanents de l'intégration raciale dans les zones urbaines.
- Évolution démographique : la carte mise à jour à partir des données de recensement 2020 reflète les changements survenus au cours de la dernière décennie, montrant des tendances telles que l’augmentation de la population hispanique et la diversité raciale croissante dans de nombreuses zones suburbaines.
Avec ses points colorés, la carte illustre assez nettement les divisions raciales souvent marquées dans de nombreuses communautés urbaines. Par exemple, à Saint-Louis, dans le Missouri, une nette division nord-sud apparaît, avec une population blanche dense au sud et une forte présence noire au nord. La fameuse Delmar Divide - du nom du boulevard Delmar - est particulièrement évidente sur la carte par points de recensement.
Le contraste ethnique de part et d'autre de la Delmar Divide à Saint-Louis (source : censusdots.com)
Une autre fonctionnalité intéressante de la carte est son URL dynamique, qui permet aux utilisateurs de se connecter directement à des endroits spécifiques. Cela facilite le partage de liens directs vers des lieux que l'on trouve intéressants.
Le croisement de cette carte avec la carte du « redlining » dans les années 1930 permet de voir la permanence de la ségrégation raciale aux Etats-Unis (voir des exemples sur Maps Mania).
La diversité ethnique à Los Angelès (source : censusdots.com)
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Doit-on se méfier des cartes ethno-linguistiques ?
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7:42
Les inégalités femmes-hommes en matière d'emploi en France
sur Cartographies numériquesLe Système d'observation sur les femmes et d'information sur l'emploi (SOFIE), développé par l’ANCT, permet d’identifier les faiblesses et les pistes d’action de chaque territoire en matière d’insertion professionnelle des femmes. Ce site fournit toutes les données et les cartes utiles pour porter des politiques en faveur de l’égalité professionnelle. Il met à disposition des outils pour :
- réaliser un diagnostic de l’insertion professionnelle et des conditions d’emploi des femmes dans leur territoire ;
- identifier des leviers d’action afin d'améliorer l’accès à l’emploi des femmes.
Typologie des inégalités femmes-hommes en matière d’insertion professionnelle et de conditions d’emploi (source : Sofie ANCT)
Cette typologie est construite à partir de 5 indicateurs statistiques relatifs à l’insertion professionnelle et aux conditions d’emploi des femmes et des hommes :- La part des inactifs / inactives (hors étudiant.e.s et retraité.e.s)
- Le taux de chômage
- La part des salarié.e.s en contrat précaire (hors apprenti.e.s et stagiaires)
- La part des femmes / hommes travaillant à temps partiel
- La part des jeunes non inséré.e.s (ni en emploi, ni en études, ni en formation).
Les inégalités en matière d'emploi proviennent principalement du fait que les femmes occupent des emplois souvent plus précaires et moins rémunérés. Le temps partiel est considéré comme la principale raison de la moindre rémunération des femmes.Part des actives / actifs en emploi à temps partiel (source : Sofie ANCT)La rubrique Cartes et données du site Sofie de l'ANCT donne accès à de nombreuses cartes classées par thèmes. Le mode de calcul est expliqué pour chaque carte, de sorte que l'on peut les refaire avec ses propres outils cartographiques ou avec l'interface cartographique fournie par l'Observatoire des territoires de l'ANCT.
Typologies
- Insertion professionnelle et conditions d'emploi
- Inégalités femmes-hommes
- Freins potentiels
Insertion professionnelle et conditions d'emploi
- Inactivité
- Chômage
- Temps partiel
- Précarité
- Jeunes non insérés
Freins potentiels à l'accès à l'emploi des femmes
- Familles monoparentales
- Familles nombreuses
- Non-mixité de l'offre d'emploi
- Femmes peu diplômées
- Accueil des jeunes enfants
- Éloignement de l'école
- Trajet domicile-travail
Pour aller plus loin
« Droits des femmes : où en est l'égalité professionnelle ? » (Vie publique)
« Les inégalités entre les femmes et les hommes, de l'école au travail » (Cour des comptes)
« La dimension territoriale de l'accès à l'emploi des femmes » (Observatoire National de la Politique de la Ville)
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Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)
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6:16
Oslandia et QWC : la suite ! (8/8)
sur OslandiaOslandia et QWC ( 1 / 8 )
Oslandia et QWC : améliorations fonctionnelles ( 2 / 8 )
Oslandia et QWC : interface d’administration ( 3 / 8 )
Oslandia et QWC : publier un projet directement depuis QGIS ( 4 / 8 )
Oslandia et QWC : Générique versus spécifique ( 5 / 8 )
Oslandia et QWC : Maintenance ( 6 / 8 )
Oslandia et QWC : déploiement et site de démo ( 7 / 8 )Dans cette série d’articles consacrée à QGIS Web Client, nous avons évoqué toute l’histoire qui liait Oslandia à ce SIG web OpenSource. Depuis 2020, nous avons pu réaliser de nombreuses installations de QWC pour des clients. Au fur et à mesure de ces installations, nous avons eu l’occasion d’enrichir cet écosystème en développant de nouvelles fonctionnalités (génériques pour tous les utilisateurs de QWC ou bien spécifiques, certaines financées par nos clients, d’autres par Oslandia via l’auto-investissement OpenSource) et en corrigeant certains problèmes. Nous avons également amélioré la publication de nouveaux projets QGIS sur la plateforme web en développant un plugin QGIS spécifique qui se connecte à l’instance QWC que l’on souhaite. Aussi, toute cette expérience accumulée nous a permis de nous améliorer sur le déploiement de cette application.
Les fonctionnalités qui ont été développées ces dernières années sont issues de cahiers des charges de clients, ou bien de feuilles de route des différentes entreprises offrant du support sur QWC (principalement Oslandia et Sourcepole).
À Oslandia, nous avons encore beaucoup d’idées de fonctionnalités à intégrer dans l’application en 2025. En voici une liste non exhaustive :
- plugin Panoramax (en cours de développement par l’EuroMétropole de Strasbourg)
- améliorations de l’interface d’administration pour continuer à faciliter la publication de projets
- améliorations des outils de dessin
- prise en compte de widgets avancés dans les formulaires d’édition
- améliorations du plugin QWC Tools
On peut noter qu’il y a un important travail en cours par SourcePole et Oslandia pour intégrer la bibliothèque de visualisation 3D Giro3D dans QWC. Nous ne manquerons pas de relayer les premiers cas d’usage que nous ferons une fois cette intégration terminée.
D’autres éléments de roadmap ont aussi été proposés lors de diverses présentations à des conférences :
- intégration d’un dashboard de statistiques
- gestion de documents
Pour finaliser cette série d’articles sur QWC, nous aimerions remercier tous les clients nous ayant fait confiance pour l’installation de ce SIG web dans leur infrastructure, et spécialement remercier les financeurs de fonctionnalités qui permettent à tous les utilisateurs de cet écosystème d’en profiter. Ce financement est une des façons de contribuer activement aux logiciels OpenSource.
D’autres moyens existent et sont également appréciés des développeurs et mainteneurs de ces solutions :
- aider à la traduction dans plusieurs langues
- compléter la documentation
- proposer des améliorations si vous avez les compétences de développement nécessaires
- proposer des corrections sur des problèmes que vous avez identifiés
- faire des rapports de bugs en ouvrant des tickets dans les dépôts de code correspondants
Si vous souhaitez tester QWC avant le déploiement de votre propre instance, vous pouvez vous rendre sur notre application de démo où de nombreuses fonctionnalités ont été configurées (mais pas toutes): [https:]]
Si vous êtes intéressé par le déploiement de QWC, une démo ou une demande d’implémentation de fonctionnalité, vous pouvez nous contacter: infos+qwc@oslandia.com
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20:18
Etats-Unis – Anatomie d’une démocratie
sur Les cafés géographiquesCet ouvrage, publié en 2024, a été réalisé par Thomas Snégaroff et Romain Huret, qui ont déjà publié dans la même collection, [Les Arènes / France Inter], un ouvrage sur Israël Palestine – Anatomie d’un conflit (2024).
Les Cartes et infographies sont réalisées par Delphine Papin, responsable de ce service au journal Le Monde, aidée par Floriane Picard, cartographe au journal Le Monde. Les Textes complémentaires sont Lucie Rondeau du Noyer.
L’interrogation des auteurs de cet ouvrage est plus que jamais nécessaire en ce début d’année 2025 : les Etats-Unis ont-ils une démocratie modèle ou s’agit-il de l’histoire d’un rêve a bout de souffle ? En 30 questions-réponses, les auteurs de l’ouvrage nous donnent des clés pour comprendre la situation présente. Six chapitres se succèdent, et s’articulent sur 6 dates jugées fondamentales, chronologiquement de 1776 jusqu’à l’assaut contre le Capitole en 2021.
Chapitre I : 1776, la peur de la démocratie« Rappelez-vous, la démocratie ne dure jamais longtemps. Elle gaspille, s’épuise et se meurt. Il n’y a jamais eu de démocratie qui ne se soit suicidée ». Cette lettre de John Adams, date du 17 décembre 1814. Cette critique étonne de la part de Adams, qui est l’un des Pères Fondateurs de la République et homme des Lumières .
En 1776, les treize colonies britanniques d’Amérique se révoltent contre une série de taxes imposées par le Parlement britannique, dont la célèbre taxe sur le thé.
C’est le général Washington qui mène les troupes patriotes à la victoire et c’est Thomas Jefferson qui rédige la déclaration d’indépendance le 4 juillet 1776, le 4 juillet devenant le jour de la Fête nationale.
Les troupes françaises du général Lafayette avaient contribué à la victoire des patriotes, pour se venger de la perte des colonies d’Amérique après la guerre de Sept Ans (1756-1763) contre les Anglais.
La Constitution de 1787, rédigée à Gettysburg, prévoit la séparation des trois pouvoirs : exécutif / législatif / judiciaire. Elle précise aussi que chaque Etat doit envoyer 2 sénateurs au Congrès quel que soit le nombre d’habitants. Elle a connu depuis 27 amendements, dont la suppression de l’esclavage en 1865 et le droit de vote des femmes en 1920.De 1863 à 1865 se déroule la Guerre Civile ou Guerre de Sécession, entre les Etats nordistes et les Etats sudistes. En 1865 est votée, l’abolition de l’esclavage (il y a alors environ 4 millions d’esclaves)
Mais en 1877, se mettent en place des lois de ségrégation dans l’espace public, dans les Etats Confédérés du Sud. Des panneaux proclament partout « Negroes and dogs not allowed » (interdit aux nègres et aux chiens). Ces panneaux d’une extrême violence sont « justifiés » par les Sudistes qui affirment qu’il existe deux populations égales mais séparées.
Cette discrimination ne va disparaître que dans les années 1960, après de nombreuses manifestations et de sit-in en faveur de l’intégration des Afro-Américains. Les manifestants sont violemment dispersés, certains même sont emprisonnés comme Martin Luther King. Mais en 1964 et 1965, deux lois assurent l’intégration définitive des Afro-Américains et c’est en 2008 que Barak Obama fut élu président de la république. Il a souvent rappelé qu’il était issu de la « middle class » afro-américaine, qui s’affirme dans les années 1970.
Mais ces avancées, en ce début du XXI ème siècle, sont remises en cause, à l’encontre des fractions les plus pauvres de la population. Une Amérique raciste subsiste.Chapitre II : 1898, la tentation impériale
Depuis les années 1920, les historiens ont emprunté l’expression de Gilded Age (âge du toc) à Mark Twain pour désigner la période entre la fin des années 1870 et la fin des années 1890 aux Etats-Unis. Elle est caractérisée par une forte croissance économique, une immigration massive et le creusement des inégalités.
Dans les années 1870, les Américains sont occupés à la conquête de l’Ouest, avec des compagnies ferroviaires, des industries minières. De grandes entreprises voient le jour, des trusts ou des robber barons (barons voleurs). La plus célèbre est la United Fruit Compagny qui s’impose jusqu’au Honduras et au Guatemala.
Les 13 Etats initiaux conquièrent les terres sises au-delà du Mississipi et atteignent le Pacifique avant la fin du XIX ème siècle. Les populations amérindiennes sont enfermées dans des réserves.
La doctrine Monroe (1823) va rester valide jusqu’à la fin du siècle : elle condamne toute intervention européenne dans les affaires des Amériques, tout comme celle des Etats-Unis dans les affaires européennes.
Ce n’est qu’en 1898, avec l’intervention à Cuba qui est alors sous l’emprise de l’Empire espagnol, que les Etats-Unis mettent fin à l’isolationnisme. Ils mettent en avant leur volonté d’aider les démocraties.Théodore Roosevelt (1859-1919) fait alors sien un proverbe africain : « Parle doucement et porte un gros bâton ».
Le poids de la religion reste fort jusqu’à aujourd’hui et les Etats-Unis se croient volontiers porteurs d’une mission civilisatrice. Ainsi, c’est pour lutter contre le communisme, « ce fléau antichrétien » que l’on justifie l’intervention au Vietnam (1955-1975).
C’est aussi pour apporter la démocratie dans le monde arabe que les Etats-Unis interviennent en Irak en 2003, dans la 2ème guerre du Golfe, en présentant Saddam Hussein comme un deuxième Hitler.Chapitre III : 1941, l’adieu à l’isolationnisme
En 1940 naît le Comité America first, dont le porte-parole le plus éminent est l’aviateur Charles Lindbergh. Il prône l’isolationnisme et s’oppose à tout soutien direct à l’effort de guerre britannique. Il s’oppose aussi à l’immigration juive et catholique, venues d’Europe de l’est et du Sud. C’est certainement la face la moins connue du prestigieux aviateur !
Mais c’est dès 1921, que des quotas sont mis en place car l’Amérique doit rester « wasp » c’est-à-dire blanche, anglo-saxonne et protestante. C’est aussi dans les années 1920 qu’émerge le KKK (Ku Klux Klan) qui s’oppose à l’abolition de l’esclavage.Le 7 décembre 1941, l’attaque surprise de la base américaine de Pearl Harbor (Hawaï) par les Japonais remet tout en cause. Immédiatement le Comité America first se dissout et l’ensemble de la population et de ses élites industrielles (Ford, Dupont de Nemours) soutenues par le Royaume Uni et le Canada s’engagent dans la guerre. Le projet Manhattan (1942-46) va développer des activités d’ingénierie militaire, d’enrichissement de l’uranium et d’espionnage.
Il faut attendre 2016 pour que les Etats-Unis reviennent à une volonté d’isolationnisme ou de partage des tâches dans le cadre de l’OTAN. La reprise du slogan par Donald Trump ne vient pas de nulle part … A chacun revient de prendre en charge sa défense !Chapitre IV : 1968, une guerre civile culturelle
En 1968, Richard Nixon, sur le point de gagner les élections présidentielles, estime que l’Amérique est malade.
Les hippies revendiquent l’héritage de l’Amérique des pionniers, allant parfois jusqu’à quitter les villes pour recréer des communautés rurales où l’on prône l’amour libre. Les féministes, qui ont obtenu le droit de vote en 1920, reprennent le combat pour l’égalité des droits. Le mouvement atteint son maximum d’influence lors du festival de musique de Woodstock en 1969.
Nixon, élu en 1969, est réélu en 1972, mais il fut emporté par le scandale du Watergate en 1974. Le Watergate est le nom d’un hôtel où se réunissaient les opposants politiques à Nixon et qu’il décide de placer sur écoute.
En interne, la violence politique n’a jamais cessé : émeutes raciales de Watts en 1962 dans les quartiers noirs des grandes villes ; assassinat de Martin Luther King en 1968 à Memphis, puis la même année de Bobby Kennedy, le frère de J.F. Kennedy.
Après Nixon, Jimmy Carter (1977-1981) arrive au pouvoir. C’est un démocrate. Nixon puis Carter ont dû faire face aux deux chocs pétroliers de 1973 et 1979.
Aux élections suivantes, Ronald Reagan, un républicain, l’emporte et se présente comme le sauveur de la démocratie et le retour à la prospérité. Il fut d’abord un acteur renommé d’Hollywood, qui sut promettre la fin de « l’âge des ténèbres ».Il fut réélu pour un deuxième mandat (1984-1988). Son slogan favori est : « Dans la crise actuelle, l’Etat fédéral n’est pas la solution à nos problèmes. C’est l’Etat fédéral qui est le problème ». Il s’empresse donc de réduire le nombre de services sociaux et les programmes d’aide. Vous l’avez bien compris, Donald Trump ne fait que reprendre le discours de Reagan… n’oublions pas qu’il fut lui-même présentateur de shows à la télévision.
A propos de Martin Luther King (1929-1968)- « I have a dream »
Grand lecteur de Thoreau et de Gandhi, il combat pour l’égalité des droits et son obtention par l’action non violente, dont la désobéissance civile. Il demande en 1955, le boycott des bus de Montgomery après que Rosa Park a refusé de céder sa place à un Blanc. Citations :
« Aujourd’hui, dans la nuit du monde et dans l’espérance de la Bonne Nouvelle, j’affirme avec audace ma foi dans l’avenir de l’humanité.
Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.
Je refuse de croire que l’être humain ne soit qu’un fétu de paille ballotté par le courant de la vie, sans avoir la possibilité s’influencer quoi en que ce soit le cours des événements.
Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme est à ce point captif de la nuit sans étoiles du racisme et de la guerre, que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir réalité.
La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que l’amour.
Je crois que, même au milieu des obus et des canons, il reste l’espoir d’un matin radieux ».Chapitre V: 2001, la démocratie brutalisée
Quelques dates des mandats présidentiels pour se repérer
George H.W ; 1989-1993 = Républicain
Bill Clinton 1993-2001 = Démocrate
George Bush = 2001-2009 Républicain
Barack Obama = 2009-2017 =Démocrate
Donald Trump 2017-2021 = RépublicainEn 1992, le politologue Francis Fukuyama publie un essai intitulé La Fin de l’histoire et le Dernier homme. Il se réjouit de la disparition de l’URSS en 1991; de la victoire des Etats-Unis dans la guerre froide et de celle d’un ordre mondial fondé sur la libre entreprise, les droits de l’homme et le multiculturalisme. Il crée le sentiment d’une mondialisation heureuse.
En 1994 sont signés les accords de libre-échange de l’ALENA, avec le Canada et le Mexique. La Chine adhère à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) en 2001. Le libre-échange doit à présent régner partout dans le monde.
A l’extérieur des frontières, et pour imposer la démocratie, les Etats-Unis se sont engagés dans de nouvelles guerres au Moyen Orient : en août 1990, pour arrêter l’expansionnisme de Saddam Hussein, le dictateur irakien; puis en 2001 la guerre en Afghanistan contre les Talibans et en 2003 celle en Iran contre les mollahs.
Mais le 11 septembre 2001 sonne le glas de cette illusion d’optique. Le choc du 11 septembre est similaire à celui de Pearl Harbor.
Les Etats-Unis votent le Patriot Act en octobre 2001. Il limite les libertés individuelles et octroie un plus grand pouvoir de police à l’Etat fédéral qui peut mettre sur écoutes ou perquisitionner les individus soupçonnés de terrorisme.
Depuis 2001, les Etats-Unis se considèrent comme « une société en guerre ». Chacun peut (et même doit) posséder une arme puisque le pays est menacé par l’islam et par l’effondrement du monde. Environ 30 tueries de masse ont bousculé le pays depuis 1984, faisant à chaque fois entre 10 et 61 morts.Chapitre VI : 2021, la prise du Capitole
Le démocrate Joe Biden devient président durant les années 2021-2024. Mais, Donald Trump refuse de reconnaître sa défaite et le 6 janvier 2021 il cautionne l’assaut du Capitole, où siègent les deux assemblées. Les partisans de Trump sont persuadés qu’ils viennent de sauver la démocratie, celle des Pères fondateurs.
La remise en cause des élections n’est pas nouvelle, elle a commencé dès le début des années 2000. En 2000, l’élection de Bush est contestée par Al Gore ; en 2008, celle de Obama qui est suspecté de n’être pas Américain. En 2016, la défaite de Hillary Clinton est constitutionnelle, mais elle avait eu plus de voix que Trump. Enfin, en 2020, Trump accuse les démocrates de tricheries sur les machines à voter électroniques.Pour avoir une idée de la fragmentation actuelle des Etats-Unis, j’ai choisi de reprendre, dans l’ouvrage, un tableau et deux cartes.
Epilogue
La campagne présidentielle de 2024 n’a semblé obéir à aucune règle : coups de feu, coups de semonce, coups de théâtre, la démocratie est entrée dans une zone de turbulences sans fin prévisible.
Trump n’est président que depuis quelques semaines, et pas un jour ne passe sans qu’il ne décrète des choses invraisemblables qui laissent sans voix ceux qui se croyaient leurs alliés, ceux qui croyaient dans les valeurs de la démocratie américaine.Maryse Verfaillie –compte rendu écrit le 1er mars 2025-
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12:50
Standup For Sciences 2025, Paris 7 mars
sur Carnet (neo)cartographiqueParce que les sciences sont un bien commun pour l’humanité.
9h30-11h – Conférence de presse ouverte au public
> au Collège de France (amphithéâtre Halbwachs)
avec des exposés courts de Patrick Boucheron (Professeur au Collège de France), Dominique Costagliola (Directrice de Recherche Emérite à l’Inserm), Valérie Masson-Delmotte (Directrice de recherche, CEA) et Claire Mathieu (Directrice de Recherche, CNRS), consacrés aux menaces contre les sciences et aux raisons de la mobilisation.11h30-13h – Conférence grand public
> à Jussieu (amphithéâtre 45B),
avec des interventions de Florence Débarre (Directrice de recherche CNRS en biologie évolutive), Johanna Siméant Germanos (Professeur de science politique, ENS), Michaël Zemmour (Professeur de sciences économiques à l’Université Lyon 2) et une table ronde “sciences de la durabilité dans la tourmente” avec Valérie Masson-Delmotte (CEA), Dorian Guinard (Université de Grenoble Alpes), Sébastien Barot (IEES-Paris) et Marine de Guglielmo Weber (IRSEM).13h30 – Rassemblement place Jussieu,
mêlant étudiants, citoyens, chercheurs et universitaires, avant une marche au travers du Quartier Latin (Jussieu – rue des Écoles – Place de la Sorbonne – Boulevard Saint-Michel – Port Royal) ponctuée de happenings et d’interventions au Collège de France et place de la Sorbonne.Téléchargez l’affiche et les tracts aux formats (A0, A3, A4) ici.
via le Le groupe de coordination de Stand Up For Science Paris et IDF -
9:55
Les hémisphères de Boggs
sur Carnet (neo)cartographiqueOù est le centre du Monde ? La Terre étant une sphère, son centre est évidemment son noyau. Mais cela intéresse davantage les géologues que les géographes. Qu’en est-il alors à la surface du globe ? Est-il possible de définir le centre des terres émergées à la surface de notre planète ? Voilà une vaste question qui a captivé de nombreux géographes et scientifiques au fil du temps. Dans ce billet cartographique, nous nous penchons sur l’approche originale de l’ancien chef de la division des cartes au département d’État des États-Unis : le géographe américain Samuel Whittemore Boggs (1889-1954). En 1945 justement, Boggs publie une étude visant à localiser le centre des terres émergées. Sa méthode repose sur un principe relativement simple : faire pivoter le globe dans toutes les directions jusqu’à trouver la face contenant la plus grande superficie de terres, tandis que la face opposée en présente le moins. Une fois cette orientation déterminée, le centre du cercle ainsi tracé définit le centre des terres émergées. Selon les calculs, les déterminations de ce centre varient légèrement. Une estimation le place à 47°13?N 1°32?W, en France dans la ville de Nantes ; une autre le situe à 90 kilomètres de là près de Piriac-sur-Mer. À l’échelle de la carte, cela représente à peine quelques pixels. Mais en tout cas, si vous vous rendez là-bas en vacances, vous pourrez raconter, sans mentir, que vous avez mangé des galettes au centre de la Terre !
Évidemment, cette méthode est discutable, et bien d’autres solutions techniques, sophistiquées ou non, sont possibles. Elles donnent d’ailleurs des résultats très différents. Google Maps, considère par exemple que ce centre du Monde se situe en Turquie. Pour le géographe français Élisée Reclus, celui-ci se localiserait à Londres. Les approches sont nombreuses et les résultats aussi divers que les méthodes utilisées. En réalité, cette question n’a pas vraiment de sens puisqu’en géographie, les vrais centres sont avant tout les lieux de pouvoir, qu’ils soient politiques ou économiques. Quoi qu’il en soit, la méthode proposée par Boggs en 1945 a tout de même un avantage. En considérant deux faces de la Terre en vis-à-vis, elle permet de définir, par construction, deux hémisphères opposés : l’un continental, qui contient plus de 80 % des terres émergées, et l’autre océanique, qui ne contient que 20 % de celles-ci.
La ligne séparant ces deux hémisphères alternatifs peut alors être représentée sur un planisphère traditionnel, pour peu, qu’on le façonne un peu. La cartographie c’est comme de la pate à modeler…
Source : [https:]]
Ingénieur de recherche CNRS en sciences de l'information géographique. Membre de l'UMS RIATE et du réseau MIGREUROP / CNRS research engineer in geographical information sciences. Member of UMS RIATE and the MIGREUROP network.
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8:06
Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800)
sur Cartographies numériquesLa thèse d'Émilie Dreyfus sur les animaux des cartes géographiques anciennes est disponible en téléchargement sur HAL :
Émilie Dreyfus. Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800) : espaces, savoirs et représentations. Thèse de géographie sous la direction de Gilles Palsky. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2023. [https:]]
Nova Africa par Hugo Allardt, XVIIe siècle (source : Gallica)
RésuméCette thèse s’intéresse aux motifs zoologiques figurés sur les cartes géographiques produites en Europe à l’époque moderne. Le point de départ repose sur l’hypothèse que l’animal n’est pas seulement là pour combler un blanc, ni que son rôle est exclusivement décoratif, mais qu’en fonction de son positionnement sur la carte et de son association avec un espace géographique déterminé, il est utilisé pour véhiculer un savoir zoologique, caractériser un territoire, ou pour construire une certaine vision du monde. Dans cet objectif, l’animal est envisagé à la fois comme un signe et une image. En croisant des perspectives spatiales (l’Europe et les autres parties du monde) et temporelles (de 1500 à 1800), et en étudiant les sources géographiques au prisme d’autres supports du savoir naturaliste (livres d’histoire naturelle, livres de voyage, catalogues de cabinets de curiosité), l’objectif est également de positionner la carte géographique au sein des différentes formes de « récits » ou « d’images » qui écrivent et décrivent le monde. Enfin, étant entendu que la carte géographique est une représentation politique du monde, la dernière partie explore des enjeux de domination : de l’homme sur l’animal, en utilisant la carte géographique comme source originale pour une étude géohistorique des relations homme-animal ; de l’Europe sur les territoires extra-européens, à travers la mise en lumière de l’animal comme élément de la construction d’espaces idéologiques, exotiques ou imaginaires.
L’objectif de cette thèse est ainsi de produire une réflexion géohistorique renouvelée sur le statut de l’iconographie animale en démontrant qu’elle fait partie intégrante du discours géographique produit par les cartographes de la première modernité. Elle s’inscrit à la croisée de plusieurs champs disciplinaires : histoire de la cartographie et de la géographie, histoire de l’édition, histoire de l’art et histoire des sciences, liées à la question des relations homme-animal (« géographie humanimale »). L'analyse s’appuie sur la création puis l’exploitation d’une base de données recensant 7 765 animaux sur 1 332 cartes et globes de toutes les parties du monde et 61 autres sources du savoir naturaliste.
Isle de Madagascar par Etienne de Flacourt, 1656 (source : Gallica)
Le blanc des cartes ou la dialectique du plein et du videLa thèse comporte des pages très intéressantes sur le blanc des cartes en lien avec la dialectique du plein et du vide. Les historiens de la cartographie datent « l’invention » des blancs de la carte du début du XVIIIe siècle (Surun, 2004, pp. 117-144). Dans un article sur les enjeux épistémologiques de la cartographie au XVIIIe siècle, Lucile Haguet montre cependant que dans la cartographie de l’Égypte, le vide semble la règle bien avant le siècle des Lumières et que s’il y a une mutation de l’objet cartographique au XVIIIe siècle, il s’agit plutôt d’une évolution du sens du « blanc » (Haguet, 2011). À la lumière de l’analyse de la présence de l’animal sur les cartes, ces deux postulats épistémologiques peuvent être complétés par un troisième : la représentation picturale de l’animal, avant de quitter l’intérieur de la carte, est remplacée par sa représentation textuelle. Loin d’avoir pour seule fonction de combler les blancs, l’iconographie animale, construit un espace géographique complexe, véhiculant, au-delà de la représentation topographique du territoire, de multiples discours sur le monde : naturalistes mais également politiques et symboliques.
La production cartographique de Nicolas de Fer constitue un exemple représentatif de la dialectique du vide et du plein et du remplacement de l’image par le texte. La mappemonde en deux hémisphères de 1694 laisse ainsi l’hémisphère sud totalement vide, tandis que les espaces inconnus sont occupés soit par la toponymie, le relief, les fleuves et rivières, le tracé des frontières, soit par des informations textuelles. Au nord des Montagnes de la lune, lieu supposé des sources du Nil depuis la cartographie de la Renaissance, la mention inscrite peut être considérée comme programmatique du projet cartographique en devenir de Nicolas de Fer. On y lit : « On a mieux aimé laisser cette Place Vide que de la remplir de particularités inconnues, ou imaginaires ». Ce qui frappe dans cette information c’est justement le fait qu’elle ne laisse pas vide l’espace géographique mais le remplit. Dans la production de Nicolas de Fer, les animaux se situent, à une exception près, exclusivement dans les marges des cartes, sous forme de vignettes le plus souvent ou associés aux cartouches, notamment dans les cartes de l’Europe. L’animal se replie donc dans les marges, et les espaces géographiques sont réservés aux figurés, aux représentations conventionnelles ou au texte. Cependant, certains cartographes assument de laisser des espaces vides sur les territoires inconnus ou non explorés, ces espaces sont très souvent occupés par des textes relatant les singularités relatives aux moeurs des peuples, à l’histoire naturelle, ou encore à l’histoire des explorations.
Références
SURUN, I. (2004). Le blanc de la carte, matrice de nouvelles représentations des espaces africains. Dans I. LABOULAIS (éd.), Combler les blancs de la carte : Modalités et enjeux de la construction des savoirs géographiques (XVIIe-XXe siècle). Presses universitaires de Strasbourg. [https:]]
HAGUET, L. (2011a). La carte a-t-elle horreur du vide ? Réexaminer les enjeux du tournant épistémologique du XVIIIe siècle à la lumière de la cartographie occidentale de l’Égypte. Cartes et géomatique, 210, 95-106. [https:]]
DREYFUS, É. (2022). Spectacle zoologique, inventaire de la nature ou encyclopédie naturaliste ? Approche épistémologique de la représentation des animaux sur quelques cartes murales des Amériques (XVIe-XVIIIe siècles). Bulletin du Comité Français de Cartographie, Cartes & Géomatique, 249, 13-29. [https:]]
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20:42
Géographie des pandémies
sur Les cafés géographiquesLes grandes pandémies ponctuent l’histoire du monde. Chacune est à replacer dans son contexte pour restituer la complexité des interactions et des interdépendances entre l’homme et son milieu naturel.
Guillaume Lachenal (à droite) et Gilles Fumey (photo J.-P. Némirowsky)
Mercredi soir 12 février, nous recevons Guillaume Lachenal, un scientifique agrégé de sciences de la vie et de la terre devenu historien des sciences et de la médecine, professeur des universités à Sciences Po et chercheur au laboratoire médialab de Sciences Po. Il répond aux questions de Gilles Fumey dans le cadre d’un entretien interactif qui s’appuie sur la récente publication de son atlas des épidémies (1).
Avez-vous été surpris par le covid ?
Oui et non. Oui par les formes et l’ampleur de la pandémie. Non car l’émergence d’un virus qui fait rapidement le tour de la planète est assez banal dans l’histoire récente de l’humanité. De plus, je travaillais déjà sur Ebola et d’autres virus. « L’évènement covid » est lié au fait que le virus a rencontré des sociétés âgées et des infrastructures de pays développés, ce qui a conduit au confinement pour protéger les systèmes de soins et la stabilité des sociétés. En Afrique, avec une démographie différente (population plus jeune), les effets sociaux ont été moindres.
Vous parlez du « cadeau empoisonné de la révolution du néolithique ». Pouvez-vous préciser cette expression ?
Les chasseurs-cueilleurs du paléolithique partageaient des maladies chroniques avec les autres primates, notamment des parasitoses intestinales, des herpès, « verrues » qui ont accompagné le processus d’hominisation. La nouveauté au néolithique avec la sédentarisation, le développement de l’agriculture, surtout de l’élevage, et le début de l’urbanisation c’est l’arrivée de nouveaux pathogènes portés et transmis par les animaux domestiques mais aussi par des rats attirés par les réserves de grains et par les moustiques. On pourrait parler d’une tragédie de la domestication des animaux, ainsi le virus de la peste bovine est étroitement apparenté à celui de la rougeole qui a des effets dévastateurs. L’archéologie prouve que les hommes n’étaient pas en bonne santé, probablement en raison de la circulation des maladies infectieuses qui devient plus importante à la fin du néolithique et au début de l’âge du bronze, en liaison sans doute avec le développement de l’urbanisation qui favorise des concentrations humaines plus fortes. C’est dans ce contexte que les épidémies sévères arrivent et peuvent se maintenir.
Qu’en est-il de la peste ? Vient-elle bien d’Asie du Sud et du Sud-Est ?
A ma connaissance l’Asie du Sud-Est n’est pas concernée, elle est plutôt le berceau des coronavirus via les chauves-souris. Les pestes identifiées comme telles (pestes de l’empire romain, peste noire médiévale, peste de Marseille en 1720) sont provoquées par le bacille Yersinia pestis originaire des rongeurs sauvages des steppes de Basse-Asie centrale et de Mongolie transmis aux rats puis aux puces lesquelles se nourrissent en piquant les hommes. La contagion interhumaine se fait par voie pulmonaire ou via des ectoparasites (le pou). Il peut y avoir (mais c’est un débat) des variantes de transmission avec des pestes dans les Alpes via les marmottes.
Quel rôle a joué l’Europe dans l’extinction de la population amérindienne ? Vous citez des chiffres : 90% de la population amérindienne aurait été affectés par les épidémies importées ; cette population serait passée en 150 ans de 60 à 5 millions. Ce désastre démographique est-il documenté par les travaux de chercheurs latino-américains ?
L’arrivée des Européens en Amérique a amené des échanges biologiques importants entre le nouveau et l’ancien monde qui concernent aussi des pathogènes dans le cadre d’un chassé-croisé asymétrique car ce sont les populations amérindiennes indigènes qui ont été affectées et décimées dans un premier temps, surtout par la variole et rougeole, puis par d’autres maladies virales et bactériennes venues d’Europe et liées aux foules. IL faut y ajouter les effets de la traite avec le déplacement massif des esclaves africains. On n’est pas certain que la syphilis qui se répand en Europe soit originaire d’Amérique.
L’idée d’un « contact fatal » est caricaturale car la perte démographique s’étale sur plusieurs décennies. La recherche s’oriente maintenant vers l’idée que l’effondrement démographique est surtout lié à l’effet conjoint des transformations de l’organisation sociale, des conditions de vie et de l’environnement, résultant de la conquête coloniale.
Quel lien peut être fait entre la décimation à 80% du corps expéditionnaire de Napoléon à Haïti (1802) par la fièvre jaune et la naissance d’un Etat ?
En effet, la fièvre jaune transmise par le moustique Aedes aegypti, venu d’Afrique subsaharienne sur les bateaux négriers, épargne les anciens esclaves insurgés mais fait 30 000 morts dans le corps expéditionnaire, y compris le général Leclerc. Comme l’avait anticipé Toussaint-Louverture, une saison des pluies favorable aux moustiques a suffi à défaire l’armée française largement dominatrice.
La fièvre jaune est la grande maladie coloniale, bien décrite par les médecins qui n’en comprennent ni l’origine ni la transmission attribuée aux « miasmes tropicaux ». Largement répandue sur les côtes d’Afrique occidentale, elle occasionnait des mortalités très fortes chez les colons. Le moustique responsable, tout comme le moustique tigre (originaire d’Asie), a besoin d’eau mais pas de grands marécages. L’environnement proto-industriel des plantations des Caraïbes, chaud et humide, avec du sucre et de nombreux petits récipients (type calebasse) est idéal pour sa prolifération. Les esclaves restent immunisés après la traversée et les épidémies qui affectent les plantations immunisent les enfants nés sur place. La mortalité est assez faible en Afrique ou dans les Caraïbes, là où la fièvre jaune est endémique dans des populations indigènes immunisées pendant leur enfance. Cependant, chez les adultes fraichement débarqués, colons et marins, la fièvre jaune tue dans 50% des cas.
Quid du choléra, la grande épidémie du XIXème siècle. En quoi est-elle liée à une connexion intercontinentale ?
On utilise le terme plus contemporain de pandémie pour désigner la première vague de choléra en Europe en 1831-32. Elle arrive à Paris où elle fait 40 000 morts via l’Allemagne et l’Angleterre. Là encore, il faut s’intéresser à l’environnement de plus en plus urbain avec des canaux et des réseaux d’adduction d’eau qui sont les vecteurs des épidémies. Le choléra disparaitra plus tard avec l’achèvement des réseaux de tout-à-l’égout. « L’autoroute » du choléra va des Indes à l’Europe avec des foyers endémiques dans le golfe du Bengale. Actuellement, il reste des cas en Afrique, à Haïti, à Mayotte.
Le sida : 60 millions de morts majoritairement jeunes. S’agit-il de la pire épidémie de l’histoire ? Pourquoi parlez-vous d’un « scandale moral pour la médecine occidentale » ?
L’impuissance médicale devant le retour d’une maladie infectieuse depuis la Seconde Guerre mondiale, après les « Trente glorieuses de la médecine » avec les énormes progrès liés à l’éradication de certaines maladies (la poliomyélite, la tuberculose…), la diffusion des vaccins, des antibiotiques, la démoustification … a été en effet un choc et a pu paraître scandaleuse. L’activisme autour du sida avec l’association Act up, née à New-York en 1987 puis importée à Paris, est historiquement intéressant : New-York et Paris ont pu être, de ce point de vue, considérées comme les capitales du sida. La diffusion importante du sida dans ces villes n’est pas seulement liée à l’importance des communautés homosexuelles mais elle coïncide aussi avec l’affaire du sang contaminé et la diffusion des drogues injectables, notamment l’héroïne avec l’usage multiple des seringues.
La présence du virus est bien établie dans les grandes villes d’Afrique coloniale dès le début du XXème siècle avec plusieurs épidémies de VIH différents, une diffusion exponentielle et une très forte mortalité dans les années 1980. Le VIH est alors passé en Haïti où il flambe dans les années 1970 puis se diffuse aux Etats-Unis et en Europe. Les trithérapies sont une victoire mais ne sont efficaces qu’à partir de 1996 et 10 ans plus tard dans les pays du Sud.
Vous parlez de la « magie » de la carte pour visualiser la diffusion des épidémies dans l’espace. De la même façon, les tableaux de chiffres, les statistiques inscrivent les épidémies dans l’ordre du savoir et font rentrer les épidémies dans une histoire scientifique.
Dans l’histoire des cartes épidémiologiques, celles de John Snow sur le choléra à Londres ont un statut mythique : elles ont pu démontrer la transmission à partir des points d’eau. La cartographie de la malaria avec les zones de marais a aussi été intéressante. Actuellement on constate que le moustique tigre s’installe dans un environnement typé : celui de la France pavillonnaire du sud de la France avec les bords de piscine et les eaux stagnantes des jardinières de fleurs.
Les colonies ont été des lieux importants dans l’émergence de l’épidémiologie scientifique car il y existe une administration rigoureuse à l’origine de rapports précis. Les enjeux de santé publique y sont importants avec la mise en place parfois de politiques autoritaires. La ségrégation est présentée comme la solution pour contrôler l’espace et protéger les colons des épidémies. Ainsi l’apartheid en Afrique du Sud en 1902 est supposé combattre l’épidémie de peste. La compréhension du rôle des microbes et des insectes dans la transmission des maladies infectieuses conduit à un durcissement du racisme colonial.
Comment est née l’idée d’isoler les malades ?
L’idée est ancienne, dès l’époque médiévale avec les léproseries. La mise en place de systèmes de quarantaine en Méditerranée autour des ports est attestée dès le XVème siècle avec les lazarets et connaît son apogée au XVIIIème siècle. Un système administratif se met en place, établissant un cordon sanitaire : les navires doivent prouver qu’il n’y a pas d’épidémie à bord alors même que l’origine de la maladie n’est pas vraiment connue et attribuée à des miasmes, d’où la nécessité de purifier les marchandises. Un grand lazaret comme à Marseille est organisé en deux parties : une pour l’équipage et une pour « purger » les marchandises soumises à diverses fumigations « purifiantes ». Au XIXème siècle, quand on comprend que les épidémies viennent d’Orient, alors que les marchands font pression pour libéraliser le commerce, les quarantaines vont être déléguées aux marges ottomanes de la mer Rouge et aux marges des empires coloniaux.
La ségrégation raciale urbaine est présente dans toutes les villes coloniales d’Afrique. Elle est mise en place après la révolution pastorienne dans les années 1910-1920 avec un quartier indigène, considéré comme un « réservoir de virus », et un quartier européen, ces quartiers étant séparés par une zone neutre dédiée aux bâtiments institutionnels officiels et au champ de courses. La médecine justifie le racisme colonial.
Pouvez-vous commenter votre carte sur le typhus dans le ghetto de Varsovie à l’été 1942 ?
Il y a eu une politisation du typhus par les Nazis. Les médecins allemands des années trente étaient pour beaucoup d’anciens médecins de l’empire colonial allemand, perdu en 1920. Ils ont transféré sur les Juifs leur racisme colonial dans le cadre du projet nazi de purification raciale. La médecine tropicale allemande se reconvertit ainsi en Europe. Elle met sur le même plan l’éradication des poux, vecteurs du typhus, largement développé sur les fronts russe et oriental pendant la Première Guerre mondiale, et la destruction des Juifs. La ghettoïsation des Juifs polonais a été justifiée par les Nazis au nom d’un impératif sanitaire. Les 450 000 Juifs du ghetto de Varsovie sont exposés à une épidémie de typhus en 1941 qui a pu être contrôlée par la mobilisation du personnel médical et de la population du ghetto.
Quel rôle et quel bilan pour l’OMS ?
L’OMS pose clairement, après 1946, le rapport entre le progrès social et la santé en s’inscrivant dans l’atmosphère d’optimisme des Trente Glorieuses. Les insecticides éradiquent la malaria. L’OMS a cherché à lancer en 1959 un plan pour se débarrasser du paludisme en Afrique en utilisant le DTT. Ce fut un échec notoire qui nourrira la critique écologique. Par ailleurs, l’OMS a lancé des programmes de vaccinations, notamment contre la variole, qui suscitent aussi la critique car ils sont souvent très coûteux.
Que pensez-vous du sanatorium ?
Cette institution médicale du XIXème siècle destinée à combattre la tuberculose, une fois découvert le bacille de Koch, correspond à un moment du modernisme européen des années de l’entre-deux-guerres avec leur architecture particulière. Leur période de gloire est assez brève (1930 à 1960) alors que les antibiotiques ne sont pas ou peu utilisés. Quand l’utilisation de ceux-ci se répand, on se retrouve avec ces énormes infrastructures obsolètes, abandonnées ou reconverties pour d’autres pathologies ou pour le tourisme.
Que dire de la narration des épidémies ?
Les récits d’épidémie dont certains sont très anciens (pensons à Thucydide) se contraignent les uns les autres à une répétition en installant l’idée d’un déroulement immuable des dramaturgies épidémiques.
Lyme : une épidémie du paysage ?
Lyme est une petite ville de la banlieue résidentielle de Newhaven (Connecticut), où un foyer a été détecté en 1970, et où on a identifié la transmission de la bactérie (genre Borellia) par les tiques dans un environnement typique de suburbanisation américaine avec un environnement fait d’habitat pavillonnaire avec jardin et espaces boisés abritant des multitudes d’écureuils et quelques cerfs. En Europe, les transformations écologiques des paysages et des modes de vie analogues permettent la progression de la maladie.
Questions de la salle
L’émergence accélérée de nouveaux pathogènes est-elle liée à la crise de la biodiversité ?
L’extension des surfaces agricoles et la déforestation sont à considérer mais la biomasse agro-industrielle avec l’élevage de masse est un facteur essentiel. Cf les travaux de Serge Morand (2).
Quels liens entre mondialisation et épidémies ?
On arrive à corréler sur deux ans de décalage les pics de peste en Europe au XVIème siècle avec les épisodes de sécheresse en Mongolie qui font sortir les marmottes et contaminent les rats. La grippe espagnole au début du XXème siècle se répand sur les quatre continents en trois semaines avec les navires à vapeur.
Quel lien entre épidémies et facteurs politiques ?
Le lien n’est pas évident. L’historien Patrick Boucheron remarque que dans une Europe constamment menacée par les vagues de peste à l’époque moderne on assiste à une grande stabilité des institutions politiques qui ne sont pas ébranlées par les épidémies récurrentes. Les révolutions du XIXème siècle ne sont pas corrélées aux épidémies de choléra : la révolution de 1832 échoue alors que sévit le choléra.
Les grandes épidémies de l’antiquité appelées « peste » sont-elles vraiment de cette nature ?
La peste justinienne (VIème-VIIème siècles) dans l’empire romain est bien documentée par l’archéologie. On trouve dans les sépultures le bacille largement séquencé. Pour les autres épidémies antérieures (peste d’Athènes, peste antonine, peste de Cyprien) les causes ne sont pas établies : il peut s’agir de typhus, de fièvre typhoïde, de variole ou de rougeole…
Quelles différences entre pandémie, endémie, épidémie ?
Les définitions sont assez « flottantes ». Pandémie est le terme le plus récent, datant du XIXème siècle, pour désigner un phénomène plus mondial. L’OMS a des critères plus précis qui engendrent des débats d’experts comme au début du COVID. Quand l’OMS décrète la pandémie, cela implique le déclenchement de mesures sanitaires liées à la réglementation internationale avec les problèmes engendrés par une surréaction ou une sous-réaction.
Notes :
- Guillaume Lachenal, Gaëtan Thomas, Atlas historique des épidémies, Editions Autrement, 2023
- Serge Morand, La prochaine peste : une histoire globale des maladies infectieuses, Editions Fayard, 2016
Micheline Huvet-Martinet, février 2025.
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11:17
[Webinaire] La collaboration autour de QGIS : témoignage de Bordeaux Métropole
sur OslandiaOslandia a le plaisir de vous inviter à un webinaire sur la collaboration autour de QGIS avec le témoignage de Julien Pagiusco de Bordeaux Métropole vendredi 4 avril à 11h.
Au programme : Intervention de Julien Pagiusco, Chef de projet numérique SIG chez Bordeaux Métropole :- Le contexte SIG à Bordeaux Métropole
- Utilisation de QGIS à Bordeaux Métropole
- Les projets réalisés
- Séquence de questions / réponses
- La problématique CMJN dans QGIS
- Comment le support CMJN a été financé
- Rappel du processus de contribution dans QGIS
- Comment la collaboration s’est faite dans la communauté OpenSource sur le CMJN
- Résultat et perspectives
Inscription gratuite mais obligatoire, le lien d’accès au webinaire vous sera adressé par email après votre inscription : [https:]]
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14:00
OSM DATA 3D : présentation
sur GeotribuCet article présente la plateforme OSM DATA et sa nouvelle version en 3D
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6:20
L'accessibilité ferroviaire concernant 250 villes dans le monde
sur Cartographies numériquesSource : Aniket Kali, Jeff Allen (2025). Rail Transit & Population Density. Comparing and ranking 250 cities around the world, School of Cities, University of Toronto.
1) L'intérêt des cartes d'accessibilité ferroviaire
Un bon système de transport en commun relie les gens aux différents lieux de la ville. Dans l'idéal, il doit être efficace et durable, avec des lignes et des stations de transport en commun desservant le plus grand nombre de personnes possible. Mais dans la réalité, l'efficacité de ce système varie considérablement au sein des villes et entre elles.
Pour étudier cette question, les auteurs ont créé des cartes des principales lignes et gares ferroviaires pour les trains rapides, les trains régionaux et le LRT (Light Rail Transit) regroupant aussi bien des tramways que des trains légers ou encore des métros lourds de petite capacité. Ils les ont superposées à la densité de population pour 250 régions urbaines qui figurent parmi les plus peuplées au monde. Les cartes sont à la même échelle (100 km de diamètre) de manière à être facilement comparables entre elles.
Densité de population et réseau de transport ferroviaire pour 250 villes (source : Kali & Allen, 2025).
À partir de ces cartes, plusieurs indicateurs permettent de saisir les caractéristiques du développement axé sur le transport en commun. En urbanisme, le développement axé sur le transport en commun (TOD) est un type de développement urbain qui maximise la quantité d'espaces résidentiels, commerciaux et de loisirs à proximité immédiate des transports publics. Il favorise une relation symbiotique entre une forme urbaine dense et compacte et l'utilisation des transports publics. Plus la densité de population vivant à proximité des transports ferroviaires est élevée, mieux la ville est desservie. Il est possible de faire des comparaisons selon les indicateurs choisis.
Les villes sont classées les unes par rapport aux autres en ce qui concerne les indicateurs suivants :
- population urbaine
- densité de population urbaine
- densité de population urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- part de population urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- part de l'aire urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- indice de concentration (ratio part de population / part de l'aire urbaine proche des transports ferroviaires)
2) Données et méthodes
Les données de population proviennent de GlobPOP et les données de transport ferroviaire d'OpenStreetMap. La liste de villes est issue de l'ensemble de données Natural Earth. Les auteurs de l'étude ont commencé avec la liste des 300 villes les plus peuplées, puis ont supprimé manuellement les cas où une ville était la banlieue d'une autre ville (par exemple, Howrah a été supprimée car elle est très proche de Kolkata), ainsi que les villes sans aucun transport ferroviaire.
Pour chaque ville, ils ont ensuite défini la région urbaine représentée sur les cartes par un cercle d'un rayon de 50 km à partir du point central. Le choix a été d'utiliser une taille de cercle standard plutôt que le périmètre des zones métropolitaines qui varient considérablement dans leur délimitation administrative. Le rayon de 50 km correspond approximativement à la distance à laquelle une personne se rend au centre-ville ou en revient le long d'un corridor ferroviaire majeur.
Les données de densité de population sont issues de GlobPOP, qui fournit des données de dénombrement et de densité de population à une résolution spatiale de 30 secondes d'arc (environ 1 km à l'équateur) à l'échelle du monde. Les mesures de densité de population urbaine sont calculées après avoir supprimé les zones où la densité de population est inférieure à 400 km², afin de tenir compte de la façon dont les régions varient en termes de superficie de terres agricoles et de surfaces inhabitables (par exemple, montagnes, eau, etc.). 400 km² est le seuil utilisé par Statistique Canada pour définir les lieux peuplés.
Les données ferroviaires et les gares ont été extraites d'OpenStreetMap (OSM) en utilisant l'outil Overpass Turbo avec cette requête. Les auteurs ont ensuite calculé des zones tampons de 1 km autour de chaque gare, puis estimé la population dans la zone tampon via une interpolation. OSM est une base de données collaborative, et bien que la qualité et l'exhaustivité des données OSM soient assez bonnes pour la plupart des villes, plusieurs villes ont des données manquantes ou incorrectes. Si vous constatez des erreurs, veuillez mettre à jour OSM ! Au fur et à mesure que les données OSM sont modifiées et améliorées, les auteurs s'efforceront de mettre à jour les cartes et les indicateurs.
Ces données sur le transport en commun présentent deux limites principales :
- Elles ne concernent que le transport ferroviaire, et non le transport par bus à haut niveau de service (BRT), qui dans de nombreuses villes offre un service comparable au transport ferroviaire.
- Elles ne tiennent pas compte de la fréquence (c'est-à-dire de l'intervalle) des trajets. Bien que de nombreuses agences de transport partagent leurs itinéraires et leurs horaires au format GTFS, qui comprend des informations sur la fréquence et souvent la technologie (bus, train, etc.), on constate que la disponibilité du GTFS à l'échelle mondiale n'était pas disponible partout, en particulier en dehors de l'Europe et de l'Amérique du Nord.
Bien sûr, le lieu de résidence des gens n’est qu’un élément parmi d’autres ; l’objectif ultime du transport en commun est d’amener les gens là où ils veulent aller (travail, école, loisirs, etc.). Il serait intéressant d’ajouter à ces cartes des données sur l’emploi et la localisation des activités pour examiner également la destination et analyser la connectivité des réseaux. Un point sur lequel il faudra travailler à l’avenir.
Pour plus d'informations sur le projet (code, données, etc...), vous pouvez aller consulter le site GitHub.
L’Autorité de régulation des transports (ART) publie son rapport intégral sur le marché français du transport ferroviaire en 2023. En 2023, comme en 2022, le mode ferroviaire a connu une forte hausse de fréquentation des voyageurs, en dépit d’une nouvelle baisse des circulations à grande vitesse, qui a affecté notamment les plus petites gares.
Lien ajouté le 3 mars 2025Interesting data about rail in France 12% fewer high speed train services, and some stations with even 20% fewer trains (all the red dots), BUT passenger numbers *up* (bigger trains, and filling them more) Source: www.autorite-transports.fr/actualites/l...
— Jon Worth (@jonworth.eu) 3 mars 2025 à 16:13
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Se déplacer en ville : quatre siècles de cartographie des transports en commun à Boston
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16:50
Les enjeux de l’IA en défense : optimiser la prise de décision et le renseignement stratégique
sur Le blog de GeomatysLes enjeux de l’IA en défense : optimiser la prise de décision et le renseignement stratégique
- 28/02/2025
- Jordan Serviere
Dans un contexte où la rapidité et la précision de l’information sont déterminantes, l’intelligence artificielle devient un atout stratégique incontournable pour la défense. Grâce à des algorithmes avancés et à la puissance de calcul moderne, il est aujourd’hui possible de croiser des volumes massifs de données géospatiales, d’automatiser la surveillance et d’anticiper des menaces avec une précision accrue. Ces avancées permettent non seulement de renforcer la sécurité, mais aussi d’améliorer la réactivité et la prise de décision des forces armées.
Geomatys s’inscrit pleinement dans cette dynamique en développant des solutions de pointe capables d’exploiter l’IA pour optimiser la gestion et l’analyse des données militaires. Ces innovations s’appliquent aussi bien à la surveillance automatisée qu’à l’analyse avancée des flux de données stratégiques.
L’IA et la défense : un levier stratégique pour la supériorité opérationnelleL’intelligence artificielle transforme la manière dont les forces armées analysent, exploitent et sécurisent les données. La nécessité d’une IA de confiance, capable d’assurer transparence et fiabilité, devient un enjeu stratégique pour garantir des décisions militaires précises et responsables. Avec la croissance exponentielle des informations collectées via satellites, drones, capteurs terrestres et maritimes, l’enjeu principal réside dans la capacité à extraire rapidement des renseignements stratégiques et exploitables en temps réel.
Parmi les applications les plus avancées de l’IA dans la défense, on retrouve :
Surveillance automatisée d’objets à partir de plusieurs sources :
Images satellites, radar, nuages de point 3D, Lidar, SMF ; afin de détecter des activités suspectes ou anormales.Analyse prédictive et modélisation comportementale :
Identification des tendances et des schémas d’attaque à partir de données historiques.OSINT (Open Source Intelligence) :
Exploitation de sources ouvertes pour compléter le renseignement militaire et anticiper les évolutions géopolitiques.Cybersécurité et IA défensive :
Détection des cyberattaques en analysant les flux de données en temps réel.
Fonctionnement du Reinforcement Learning Geomatys et l’intelligence artificielle : des solutions pour l’analyse géospatiale en défense
Geomatys développe plusieurs technologies basées sur l’intelligence artificielle pour optimiser le traitement des données géospatiales et renforcer l’aide à la décision dans un contexte militaire. Ces solutions incluent :
Détection automatisée d’objets sur imagerie satellite :
Grâce au deep learning, Geomatys permet d’identifier rapidement des infrastructures, des navires ou des épaves avec un haut niveau de précision.Analyse comportementale et détection d’anomalies :
En combinant la capacité à traiter efficacement de très nombreuses sources d’information et de données ainsi que l’utilisation de modèles d’IA entraînés sur des données stratégiques, il est possible d’anticiper des comportements suspects (pêche illégale, transbordements) et de renforcer la sécurité des opérations militaires.- Capacité de traitement des flux d’acquisition à la volée :
Le temps d’analyse des multiples sources d’information pour la compréhension rapide du théâtre d’opération implique de pouvoir très rapidement (voire à la volée) positionner et croiser spatialement les différentes sources d’information. Le savoir faire historique de Geomatys dans les systèmes des références spatiaux et le traitement des données géospatiales est un atout indispensable au passage l’échelle des systèmes de Comand & Control M2MC.
Détection d’épaves grâce à un algorithme de Computer Vision
Examind C2 : l’IA au service de l’analyse en temps réel et de la prise de décisionAu sein de cette stratégie IA, Examind C2 apporte une dimension avancée de traitement et d’exploitation des données géospatiales. Grâce à ses capacités d’analyse en temps réel et de détection d’événements critiques, cette solution permet d’anticiper des situations complexes et de renforcer la prise de décision en milieu opérationnel. Parmi ses fonctionnalités IA :
Automatisation de la détection d’anomalies sur le terrain
Anticipation des actions potentielles grâce à une IA multi-agents
Modélisation et simulation de scénarios militaires basés sur des flux géospatiaux
Détection des transbordements potentiels sur Examind C2 grâce aux données AIS
L’intégration de ces capacités d’intelligence artificielle dans Examind C2 participe à l’évolution du Command & Control M2MC en fournissant une plateforme interopérable, évolutive et capable de traiter des volumes massifs de données en temps réel.
Conclusion : l’avenir de l’IA dans la défense et le Command & ControlL’intelligence artificielle appliquée à la défense ne cesse d’évoluer, apportant des améliorations majeures en matière de surveillance, d’analyse et d’optimisation des opérations militaires. Geomatys, à travers ses solutions innovantes, contribue activement à cette transformation en intégrant l’IA pour renforcer la compréhension des environnements complexes et la prise de décision stratégique.
L’éthique dans l’utilisation de ces technologies reste un enjeu central, notamment pour garantir un contrôle humain efficace et éviter toute dérive dans l’automatisation des décisions critiques. La nécessité d’une IA de confiance est primordiale pour assurer des résultats précis et exploitables par les forces de défense.
L’IA appliquée au domaine militaire continuera de jouer un rôle clé dans l’amélioration des capacités de Command & Control. Geomatys s’inscrit dans cette dynamique en développant des outils avancés combinant intelligence artificielle, SIG et interopérabilité, répondant ainsi aux enjeux stratégiques des armées modernes.
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16:30
Makina Corpus Territoires expose au Salon CYCL’EAU Montpellier-Occitanie 2025
sur Makina CorpusMakina Corpus Territoires vous présente ses innovations numériques dédiées à la gestion durable de l’eau. Retrouvez-nous sur le Village Innovation les 19 et 20 mars?!
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14:52
RPLL2025 | 15 mai 2025
sur OslandiaOslandia sponsorise la 5ème édition des Rencontres Professionnelles du Logiciel Libre [#RPLL2025] qui se tiendra jeudi 15 mai 2025 de 9h à 18h à l’Hôtel de la Métropole de Lyon.
Retrouvez Oslandia toute la journée sur son stand pour échanger sur vos projets, découvrir nos dernières réalisations et nos composants OpenSource !
Organisées par Ploss Auvergne Rhône-Alpes et soutenues par la Métropole de Lyon et l’Adullact, les #RPLL2025 s’adressent à toutes les entreprises, collectivités, associations, universités et écoles à la recherche de re?ponses open source à l’ensemble de leurs besoins numériques, techniques et fonctionnels.
- Plus d’informations et inscription : [https:]]
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10:00
Récolt'Ô & l'Open Booster Adapt'Action au Forum des Interconnectés 2025
sur Makina CorpusLauréat des Data Challenges Adapt’Action, l’outil Récolt’Ô a accéléré son développement grâce à l’Open Booster. Retrouvez la restitution du projet Récolt’Ô au Forum des Interconnectés les 10 et 11 mars à Rennes.
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6:25
Les nouveautés Giro3D 0.42
sur OslandiaPièce jointe: [télécharger]
Giro3D est une bibliothèque de visualisation de données géospatiales sur le Web. Libre et open source, elle est compatible avec de nombreuses sources de données géospatiales (rasters, vecteurs, nuages de points…).
Meilleur support du format 3D TilesVoir la liste des changements complets de la version 0.42.
Avec l’intégration de la bibliothèque 3d-tiles-renderer, Giro3D améliore grandement son support du format 3D Tiles et élimine de nombreux bugs. La version 3D Tiles 1.1 (dite « Next ») est également supportée.
A noter que Giro3D supporte également les flux 3D Tiles de Google.
Éclairage dynamique et ombres portées sur les terrainsJusqu’à présent, les terrains Giro3D (via l’entité Map) ne supportaient qu’un modèle simplifié d’éclairage appelé hillshade. Il est désormais possible d’éclairer vos terrains dynamiquement avec des lumières three.js. Ajouter un nombre arbitraire de lumières directionnelles et ponctuelles dans la scène, et le terrain sera illuminé. Tous les paramètres des lumières sont gérés dynamiquement: position, intensité, couleur…
Il est également désormais possible de visualiser les ombres portées par les lumières three.js, afin par exemple de visualiser l’ombre des bâtiments sur le terrain, ou bien l’ensoleillement d’une vallée.
Support des géométries 3DVoir l’exemple dédié
Il est désormais possible de visualiser des géométries de type Simple Feature (via l’entité FeatureCollection) qui ont des parois verticales (comme les murs des bâtiments).
Voir l’exemple GeoJSON 3D
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19:26
Cartes et données sur les élections législatives en Allemagne (23 février 2025)
sur Cartographies numériquesDimanche 23 février 2025, les Allemands ont été appelés aux urnes pour élire 630 parlementaires destinés à siéger au Bundestag. La réforme électorale de juillet 2023 a encore renforcé le système proportionnel, les électeurs votant deux fois sur le même bulletin, une fois pour leur circonscription et une fois pour leur Land. Du fait de ce mode de scrutin, il est extrêmement rare qu’un parti obtienne la majorité à lui tout seul. La vie politique allemande est donc rythmée par la formation de coalitions entre partis qui se rassemblent pour gouverner après s’être affrontés dans les urnes (Le Monde).
La coalition conservatrice (CDU/CSU) a remporté le scrutin national avec 28,5%, tandis que l'l'extrême droite (AfD) a enregistré son plus haut score depuis 1945 (20,8%), en gagnant des voix et en s'implantant durablement dans la partie est de l'Allemagne. Les socialistes du SPD (16,4%) sont en net recul. Les Verts arrivent en 4e position avec 11,6%, tandis que le parti plus à gauche Die Linke fait un score inattendu de 8,8%. Les jeunes électeurs se sont déplacés massivement vers l’extrême gauche (Die Linke) et l’extrême droite (AfD). Les partis conservateurs (CDU/CSU) et socialistes (SPD) ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.
1) Cartes des résultats diffusées par les médias
Les cartes de résultats éléctoraux témoignent d'un fort différentiel est-ouest pour les « deuxièmes voix » (au niveau des Länder). Au niveau local, la « première voix » montre l’ancrage territorial du SPD dans ses bastions (Ruhr, Basse-Saxe, Hambourg, Brême), malgré la débâcle électorale au niveau national. L’AfD avec plus de 20% renforce son ancrage à l’Est (38,6% en Thuringe, 37,3% en Saxe ; à Görlitz, le chef du parti Tino Chrupalla fait 48,9%). Mais l’AfD progresse aussi à l’Ouest dans des « bastions » du SPD, notamment industriels : pour la première fois le parti arrive premier pour la « deuxième voix » dans des circonscriptions de l’Ouest à Kaiserslautern et Gelsenkirchen. Alors que l’AfD a renforcé son implantation à l’Est, Die Linke, malgré son fort succès (8,8%), a perdu, en partie, cette spécificité face à la concurrence de la BSW. Néanmoins le « plan » Silberlocken du parti Die Linke a doublement fonctionné : il gagne 6 circonscriptions directes (dont Bodo Ramelow en Thuringe et Gregor Gysi à Berlin) sur les 3 visées et nécessaires en cas d’échec pour dépasser la barre des 5%… qu’il dépasse largement (8,8%). Fait nouveau, Die Linke arrive en tête à Berlin où le parti gagne pour la première fois une circonscription à l’ouest (Neukölln). Il devient le premier parti des jeunes au détriment des Verts. Les libéraux du FDP sortent du parlement pour la deuxième fois de leur histoire. Malgré leur affaissement, les « bastions » restent inchangés (bourgeoisie-libérale à Bonn ou Cologne, Mittelstand du Bade-Wurtemberg…). Les Verts (Die Grünen) restent un parti ouest-allemand implanté dans les villes moyennes libérales et universitaires (Freiburg, Heidelberg…). Ils n’emportent aucune circonscription « rurale », pas même celle de Robert Habeck dans le Schleswig-Holstein (voir l'analyse de Paul Maurice, @Pl_Maurice).
Comparaison des résultats entre 2021 et 2025 (source : Le Monde - Les Décodeurs)
Les libéraux du FDP ainsi que la gauche populiste de l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW, 4,97%) manquent leur entrée au parlement. Avec les « petits » partis, près de 15% des électeurs ne seront pas représentés. Mais cela facilite la tâche pour la constitution d'une « grande coalition » par Friedrich Merz (CDU/CSU). Ayant exclu de s’allier avec l’AfD, Friedrich Merz devra probablement s’appuyer sur le SPD pour rassembler une majorité au Parlement. Une alliance avec les Verts (85 sièges) serait en effet insuffisante, et ils ne pourront pas compter sur les libéraux du FDP, qui ont perdu toute représentation parlementaire, faute d’avoir atteint le seuil de 5 % des voix nécessaire. Comme en France, cela va être compliqué pour les Allemands d'avoir un gouvernement stable.
On observe un clivage Est/Ouest très marqué pour l'ensemble des partis, et notamment pour le BSW, un peu moins pour l'AfD. L'électorat Die Linke est toujours ancré à l'est, mais nettement moins que dans le passé.
Les cartes codées par couleur selon le vainqueur local peuvent être trompeuses dans la mesure où les partis peuvent gagner des voix en restant en dessous du seuil nécessaire pour l'emporter au niveau de la circonscription. Le fait de choisir le bleu pour représenter l'AfD d'extrême droite à la place du noir (utilisé pour le CDU/CSU) peut également poser question. Depuis 2017, le soutien à l'AfD a augmenté parallèlement à l'Est et à l'Ouest à partir de bases différentes.
Les bastions par parti en Allemagne (source : Zeit-online)
Le vote différe beaucoup selon les tranches d'âge. Les jeunes électeurs se sont déplacés massivement vers l’extrême gauche (Die Linke) et l’extrême droite (AfD). Les plus de 60 ans ont voté davantage pour les partis traditionnels (CDU/CSU et SPD).
La répartition du vote par tranches d'âge (source : Tagesschau.de)- « Législatives en Allemagne : visualisez le score historique du parti d’extrême droite AfD en graphiques » (Le Monde)
- « Les élections allemandes ravivent de vieilles divisions » (Politico)
- « Allemagne : tous les résultats de l’élection par circonscription » (Le Grand Continent)
- « Les résultats des élections en détail par circonscription » (source : Zeit-online)
- « Résultats des élections fédérales allemandes » (Bloomberg)
- « La frontière Est/Ouest renaît de ses cendres après la victoire historique de l'AfD » (Rtbf.be)
- « Les résultats des élections allemandes expliqués en graphiques » (Deutsche Welle)
- « Les résultats des élections en données et graphiques » (Süddeutsche Zeitung)
- « Voici comment l'Allemagne a voté » (Berliner Morgenpost)
- « Elections allemandes : les résultats et la composition du nouveau Bundestag » (Toute l'Europe)
- « Élections fédérales allemandes anticipées de 2025 : le comparatif des programmes des partis » (IFRI)
- « Élections fédérales allemandes anticipées de 2025 : le comparatif des programmes des partis » (The Conversation)
- « Élections en Allemagne : quelles fractures ? Avec Bénédicte Laumond » (Arte)
- « Avec un œil au beurre noir » (Republik). L’Allemagne se déplace vers la droite. Mais il y a aussi beaucoup de mouvements à gauche – et la démocratie est vivante. Six thèses sur la classification des élections fédérales.
- « Les électeurs du bloc de l'Est ont-ils voté de manière radicale ? Pas exactement » (Datajournalism.studio)
- « Allemagne, semaine 1 : les leçons positives des élections au Bundestag » (Le Grand Continent)
- « La fragmentation politique de l'Allemagne complique la formation d'une coalition » (Bloomberg)
- « Sélection de cartes et datavisualisations » (Datawrapper du 25 février et du 4 mars 2025)
- « Composition du Bundestag en 2021 et en 2025 » (Visactu)
- « La CDU s’est-elle imposée sur le SPD ? Une analyse statistique des 2 740 phrases du contrat de coalition allemand » (Le Grand Continent)
Afin de montrer certains héritages, le site Brilliant">[https:] Maps propose une comparaison des élections de 1932 avec celles de 2025. L'élection de 1932 a marqué un tournant car c'était la première fois que les nazis remportaient la plus grande part des voix, même s'ils étaient loin d'avoir la majorité, ce qu'ils n'avaient jamais obtenu auparavant lors d'élections libres.
« Les premières élections d'après-guerre en Allemagne de l'Ouest (14 août 1949) » sur Rare Maps.
« Ces cartes des résultats des élections en Allemagne montrent les divisions héritées de l’histoire du pays » (Huffington Post).
Si on compare les résultats avec la carte de la répartition des étrangers en Allemagne, on s'aperçoit que l'Allemagne de l'est où le score de l'extrême droite est le plus élevé est la partie où il y a le moins d'étrangers.
Les partis d'extrême droite deviennent « les plus populaires en Europe ». A ce stade, ils restent exclus du pouvoir (car minoritaires dans l'absolu). Mais selon The Economist, plus leurs idées sont reprises et plus le cordon sanitaire s'effrite, plus ils se développent.
Le déclin des partis traditionnels et la montée de l'extrême-droite en Europe (source : The Economist)
2) Données et fonds de carte à télécharger
Les données officielles du scrutin législatif 2025 sont publiées sur le site Bundeswahlleiterin.de. Elles sont disponibles par Land et par circonscription sous forme de tableaux (voir l'atlas interactif donnant le nom des circonscriptions).
Il est possible de télécharger directement les résultats par candidats élus (fichier pdf et csv) ou par circonscriptions (pdf). En outre un fichier de synthèse permet de comparer les résultats 2021 et 2025. Pour avoir un aperçu de l'ensemble des données mises en open data, voir la page récapitulative par ici.
Le site Zeit-online donne également le détail des résultats par circonscription et par candidat. En cliquant sur une circonscription dans le tableau proposé, on accès à un grahique donnant l'évolution des scores par parti depuis 1949.
Les cartes avec la géométrie des circonscriptions pour les élections fédérales sont disponibles sous différents formats (ai, svg, shp, kml + descriptif en csv) :
Gregor Aisch, journaliste en données visuelles au journal Zeit.de, a documenté la manière de produire des cartogrammes sur un bloc-notes Observable.
Ansgar Wolsing partage son code R pour une animation qui superpose une carte choroplèthe et une carte par points de taille égale pour chaque circonscription : une manière de montrer que ce sont les populations qui votent, non les territoires.
Patrick Stotz revient sur les cartes politiques qu'il a créées pour le journal Der Spiegel. Consacrées aux élections primaires allemandes, ces cartes illustrent les régions où des coalitions potentielles ont réussi à obtenir une majorité.Articles connexes
Résultats des élections au Bundestag en Allemagne (26 septembre 2021)
Cartes et données sur les communes allemandes à partir du recensement de 2022 (Wahlatlas.net)
L'histoire par les cartes : les 30 ans de la chute du mur de Berlin (1989-2019)
La répartition des noms de famille en Allemagne et dans d'autres pays
Les transferts de population à l'intérieur de l'Allemagne depuis 1991 à travers une infographie
Cartographica Helvetica, une revue d'histoire de la cartographie en langue allemande accessible en archive
Cartes et plans historiques sur l'Allemagne
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14:00
L'enjeu de la data au département du Gard
sur GeotribuComment le département du Gard valorise son patrimoine de données classiques et de géo-données au travers de différents outils numériques.
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9:00
Sciences participatives avec GeoRivière pour l'Agence de l'Eau Adour-Garonne
sur Makina CorpusL’Agence de l’Eau Adour-Garonne souhaite sensibiliser les élèves du bassin aux enjeux autour de la ressource en eau.
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6:25
[Témoignage client] Gilles Vache, Senior GIS Specialist Nadara
sur OslandiaFort de 30 ans d’expérience combinée dans le secteur, Nadara devient l’un des plus grands producteurs indépendants d’énergie renouvelable d’Europe. Nadara dispose d’un portefeuille de plus de 200 centrales (éoliennes terrestres, solaires, biomasse et stockage d’énergie) pour une puissance installée de 4,2 GW et d’un portefeuille projets de 18 GW en développement. L’entreprise est présente en Europe – notamment au Royaume-Uni, en Italie, en France, en Espagne et au Portugal – et aux États-Unis, et compte plus de 1 000 collaborateurs. Le nom de la société est inspiré du mot gaélique écossais « Nàdarra », qui signifie « naturel » – il incarne l’énergie naturelle que nous exploitons dans les centrales d’énergie renouvelable que nous développons, possédons et gérons.
L’entreprise a fait appel à Oslandia pour un audit de leur infrastructure SIG en ce qui concerne son périmètre européen.
Entretien avec Gilles Vache, Senior GIS Specialist au sein de Nadara :Nous avons sollicité Oslandia pour effectuer un audit des pratiques actuelles d’emploi de la donnée géospatiale au sein de Nadara avec pour objectif la définition d’une stratégie visant à structurer une compétence géomatique propre à notre organisation.
Des travaux préparatoires ont été opérés à la fois avec Oslandia pour évaluer le volume de l’audit et planifier les interventions, et en interne pour sélectionner et informer de la démarche nos experts au sein des départements pertinents, mais aussi pour les inviter à participer.
Pour cela, nous avons planifié des réunions en visioconférence par petits groupes, avec prise de note en direct par Oslandia.
Cela a représenté près de dix heures d’entretien, permettant une conversation semi-ouverte en anglais avec plus de 25 participants dans un contexte multiculturel couvrant cinq pays d’Europe.En parallèle, Oslandia a travaillé sur la production d’un démonstrateur technique pour la pile logicielle envisagée, engageant la coopération avec nos experts en interne. La synthèse des notes a quant à elle fait l’objet d’un rapport exécutif, présenté au management dans le respect des délais.
A quels enjeux répond ce projet ?Cet audit résulte d’une volonté de Nadara de structurer sa donnée géospatiale, ainsi que les outils et process internes y afférent. Il s’agit d’améliorer la sécurité, la stabilité et la disponibilité de la donnée, de la calibrer pour chaque besoin de l’entreprise, puis d’en valoriser tous les potentiels et garantir l’efficience de son emploi sur le temps long.
Comment s’est passée la collaboration avec les équipes d’Oslandia ?Excellente réactivité de la part d’Oslandia lors du processus d’appel d’offres, qui s’est confirmée lors de la collaboration pour l’audit. Qualité des échanges permise par l’implication des collaborateurs d’Oslandia et leur intérêt partagé pour la géomatique open source et performante.
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17:35
Mapping Prejudice, un projet pour cartographier les préjugés raciaux à Minneapolis
sur Cartographies numériques
Mapping Prejudice est un projet mené par une équipe de chercheurs et d'activistes de l'Université du Minnesota. Le projet identifie et cartographie les clauses raciales, c'est-à-dire les clauses insérées dans les actes de propriété pour empêcher les personnes qui n'étaient pas blanches d'acheter ou d'occuper des maisons.
La page de cartographie contient une animation qui montre la croissance de ces clauses raciales dans la région métropolitaine de Minneapolis-Saint Paul (de 4 en 1910 à plus de 32 000 en 1963).
Après le meurtre de George Floyd en 2020, Mapping Prejudice s'est retrouvé au centre d'un mouvement mondial en faveur de la justice raciale alors que des gens du monde entier essayaient de comprendre pourquoi cela avait commencé à Minneapolis. Une équipe interdisciplinaire collabore avec les membres de la communauté pour exposer l'histoire du racisme structurel et soutenir le travail de réparation.Les pactes raciaux ont été un outil puissant pour établir une ségrégation résidentielle qui reste enracinée aujourd'hui. Le lieu de résidence détermine l'accès aux biens communautaires et l'exposition aux risques. Les communautés de couleur ont plus de risques environnementaux comme les décharges et les autoroutes, avec un accès moindre aux soins médicaux et aux écoles bien dotées en ressources. Les quartiers à majorité blanche ont plus de parcs et de couvertures arborées.
À Minneapolis, les propriétés qui ont été soumises à des restrictions raciales valent 15 % de plus que les maisons identiques qui n’ont jamais été soumises à des restrictions raciales. À l’inverse, les maisons des quartiers « redlined », où les Noirs ont pu acquérir des biens, sont considérablement dévaluées.
La carte des restrictions raciales dans le comté de Hennepin a été la première visualisation complète des conventions raciales pour une ville américaine. En 2020, l'équipe a élargi son champ d'action pour inclure le comté voisin de Ramsey, où elle travaille avec un projet frère Welcoming the Dear Neighbor ? pour impliquer les membres de la communauté autour de cette histoire et de ces données.
Parallèlement, l'équipe de chercheurs bénévoles traite les registres fonciers de différentes régions du pays. Ils identifient et cartographient activement les conventions raciales dans les comtés de Dakota et d'Anoka au Minnesota, ainsi que dans le comté de Milwaukee au Wisconsin (au total 7 comtés déjà recensés). Ils travaillent également à la création d'une base de données complète des conventions raciales dans la zone métropolitaine de Twin Cities et chechent à établir des collaborations dans d'autres comtés du Minnesota.
Les ressources de Mapping Prejudice sont générées par la communauté et sont destinées à être partagées en libre accès.
- Accès aux données : 33 000 conventions raciales du Minnesota recensées par les bénévoles de Mapping Prejudice
- Story maps : une série d'histoires montrant le racisme structurel à Minneapolis et comment les pactes raciaux ont façonné la vie des habitants de la ville.
- Hystoryapolis : un projet pour mettre en lumière l'histoire de Minneapolis, inspirée par l'idée que l'histoire est un outil puissant pour le développement d'une communauté.
Lien ajouté le 1er avril 2025
« Les clauses restrictives sont un cruel rappel du passé raciste de Wake. Voyez comment elles se propagent » (The News & Observer). Une nouvelle carte vidéo en accéléré, publiée en mars 2025, montre la propagation des conventions raciales dans le comté de Wake entre 1906 et 1950. Ces conventions, qui ont créé des inégalités historiques à travers le pays, ont finalement été rendues inapplicables par une décision de la Cour suprême de 1948 et la loi sur le logement équitable de 1968. La vidéo fait désormais partie de ressources archivées dans le cadre du projet Racially Restrictive Covenants du comté de Wake en Caroline du Nord.
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Cartographie des fusillades de masse aux Etats-Unis : comment étudier et objectiver le phénomène ?
- Accès aux données : 33 000 conventions raciales du Minnesota recensées par les bénévoles de Mapping Prejudice
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7:32
La projection Liquid Earth : une nouvelle projection à surfaces presque égales
sur Cartographies numériques
Source : Introducing the Liquid Earth projection (Robert Sargent)La projection de la Terre liquide (Liquid Earth) est une nouvelle projection cartographique proposée par Robert Sargent, étudiant diplômé en mathématiques de l'Université du Maryland. Cette projection présente une distorsion exceptionnellement faible au niveau des masses continentales (y compris les îles), tout en conservant une orientation classique (nord en haut) avec une forme assez familière. Elle convient donc assez bien pour des cartes du monde à usage général, des cartes physiques ou politiques. Bien que la projection ne soit pas exactement à surfaces égales, les écarts de surface sur terre sont imperceptibles à l'œil nu. Cela signifie qu'elle peut être utilisée pour toute application nécessitant des surfaces strictement équivalentes, comme par exemple les cartes de distribution de points. Liquid Earth représente chaque pays de manière équitable. La projection est en revanche plus déroutante en ce qui concerne les océans qui sont déformés afin de préserver la taille et la forme des continents.
La projection Liquid Earth avec les frontières politiques des pays (source : Robert Sargent)
1) Une projection qui déforme les océans, mais pas (ou peu) les masses continentalesIl existe d’autres projections qui présentent une très faible distorsion, telles Elastic I, Dymaxion et Cahill-Keyes. Cependant, ces projections ne sont pas orientées vers le nord et/ou présentent beaucoup plus d’interruptions que Liquid Earth, ce qui les rend moins pratiques. Ces projections sont également loin d’être rectangulaires, ce qui entraîne une perte d’espace importante lors de l’enregistrement sous forme d’image ou de l’impression. Si l'on s'en tient à ces critères, la projection Danseiji III serait la plus performante, mais elle divise l’Antarctique et présente une forme irrégulière. Ces quatre projections sont également beaucoup plus éloignées d’une surface égale que la projection Liquid Earth.
Liquid Earth déforme cependant fortement les océans. De ce fait, ce n'est pas un bon choix pour les cartes qui se rapportent à la longitude ou à la latitude, telles que les cartes des fuseaux horaires ou les cartes climatiques. De manière similaire aux projections élastiques, Liquid Earth fonctionne en commençant par un maillage du globe, puis en transformant le maillage. Cependant, alors que les projections élastiques placent directement les sommets du maillage sur le plan, Liquid Earth transforme le maillage sur la sphère, puis mappe la sphère sur le plan à l'aide d'une projection pseudo-cylindrique standard. C'est ce qui lui permet de conserver un bord extérieur régulier.
La projection Liquid Earth utilise deux maillages, le maillage initial et le maillage transformé. Le globe est projeté sur le maillage initial, puis chaque triangle est mappé sur le triangle correspondant sur le maillage transformé. Enfin, le résultat est mappé sur le plan à l'aide de la projection Equal Earth. Le maillage transformé anticipe la distorsion causée par Equal Earth, de sorte que le résultat présente le moins de distorsion possible des masses terrestres. Le maillage initial est octaédrique, avec les sommets de l'octaèdre alignés sur les axes de coordonnées.
2) Comment utiliser la projection Liquid Earth
Les fichiers de maillage Liquid Earth (au format csv et npy), ainsi que les modèles svg et png de la carte, sont disponibles ici. Ces fichiers sont tous dans le domaine public, bien que le fait de créditer soit apprécié. Le moyen le plus simple de créer une carte Liquid Earth est de modifier l'un des modèles svg. En utilisant un éditeur svg tel qu'Inkscape, il est facile d'ajouter une couleur personnalisée à chaque pays pour créer une carte choroplèthe. Il existe un choix de graticules de 5°, 10°, 15° et 30°.
Pour créer une carte Liquid Earth à partir de données vectorielles ou raster personnalisées, on peut utiliser les l'application outils de projection cartographique de Justin Kunimune qui propose la projection en option. Si quelqu'un souhaite l'implémenter dans un autre programme et souhaite obtenir de l'aide pour le faire, veuillez contacter Robert Sargent (rsargent@umd.edu).
En utilisant des techniques similaires, Robert Sargent a créé la projection Solid Earth. Semblable à Danseiji V et Elastic III, cette carte montre les terres à une plus grande échelle tout en comprimant les océans (projection dite "élastique"). Par rapport à Elastic III, Solid Earth est plus au nord et intègre les terres émergées plus efficacement dans un rectangle. Cette projection est un bon choix pour les cartes où l'espace est limité et où les seules informations pertinentes concernent les surfaces terrestres. Bien que cette carte ne soit pas de surfaces égales, l'échelle de surface est assez cohérente sur les terres non antarctiques. La formulation est la même que pour Liquid Earth, sauf que les maillages sont différents et le résultat assez différent. Les fichiers de maillage sont disponibles sur Github.
La projection Solid Earth avec les frontières politiques des pays (source : Robert Sargent)
Pour en savoir plus
Présentation des projections élastiques sur le blog Wuslopebologie.
En utilisant un tableau de nombres arbitrairement grand pour définir chaque projection plutôt que de simples formules mathématiques, les projections élastiques sont capables de contrôler leur distorsion avec une précision jusqu’alors inconnue, produisant des formes organiques qui se courbent autour des côtes pour mettre en évidence – et parfois même agrandir – les parties de la carte jugées les plus importantes. Bien qu'il existe encore de nombreuses situations qui justifient le choix d'une projection cartographique conventionnelle (cartes régionales, cartes des étoiles, cartes avec des caractéristiques terrestres et maritimes, cartes de données corrélées avec la latitude ou la longitude), les projections élastiques remplissent plusieurs niches beaucoup plus efficacement que les projections cartographiques existantes. La projection Elastic I présente une disposition similaire à celle de la projection Dymaxion de Fuller ou de la projection Danseiji IV, mais elle comporte moins d'interruptions au niveau des océans que ces deux dernières.
Si le sujet vous intéresse, le site Mapthematics propose un forum de discussion consacré aux projections cartographiques. On y trouve des projections originales, parfois surprenantes.Articles connexes
La projection Equal Earth, un bon compromis ?
Des usages de la projection Spilhaus et de notre vision du monde
Pourquoi les projections icosaédriques ont tendance à nous fasciner
Projections en étoile et représentation d'un monde monosphérique
La projection Peters, toujours aussi mal aimée ?
Des astrophysiciens de Princeton inventent un planisphère recto-verso avec très peu de déformations
Une carte topologique pour voir le monde autrement
Compare Map Projections. Un site pour comparer des projections cartographiques entre elles
World Map Creator, une application très pédagogique pour travailler sur les projections
Page de ressources sur les projections cartographiques
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13:38
Consultant Indépendant SIG : Loïc Moisan
sur GeomatickPrésentation de Loïc Moisan Indépendant SIG : Comment a débuté mon envie de lancement d’activité ? Avec une douzaine d’année d’expériences diverses dans le domaine d’activité des Systèmes d’Informations Géographiques, j’ai progressivement ressenti le besoin de façonner ma propre cohérence quant à mon parcours avec l’élaboration d’une stratégie professionnelle de… Continuer à lire →
L’article Consultant Indépendant SIG : Loïc Moisan est apparu en premier sur GEOMATICK.
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10:14
Quand l'Administration Trump fait disparaître des données sur les sites gouvernementaux
sur Cartographies numériquesL'Administration Trump a fait retirer des données sur le réchauffement climatique et différents sujets jugés sensibles (diversité, équité, inclusion) sur les sites gouvernementaux des Etats-Unis. En réaction, des chercheurs, des militants ou de simples citoyens s'organisent pour dénoncer cette censure et garantir un accès à ces données.
1) De nombreux sites gouvernementaux censurés par l'Administration Trump
Un des premiers sites concernés par ces mesures de « mise à jour » (censure) de données semble être celui du CDC (Center for Disease Control and Prevention), très impliqué dans la diffusion de données publiques au moment de la crise Covid et critiqué par les anti-vax. La suppression de ces directives crée une lacune majeure dans les informations scientifiques et met des patients en danger en ce qui concerne la prévention des infections et l’utilisation appropriée des antibiotiques, argue la Society for Healthcare Epidemiology of America. Dans une déclaration commune, les responsables de l'Infectious Diseases Society of America et de l'HIV Medicine Association ont déclaré que la suppression des ressources liées au VIH et aux LGBTQ du site Web du CDC « est profondément préoccupante et crée une lacune dangereuse dans les informations et les données scientifiques permettant de surveiller et de répondre aux épidémies de maladies » (Cidrap). La disparition des données inquiète particulièrement la Dre Rasmussen, qui est virologue. Par exemple, les données sur la propagation de la grippe aviaire aux États-Unis sont particulièrement importantes en ce moment pour le monde entier (Radio-Canada).
Cela concerne aussi certaines pages du ministère américain de l'Éducation (DEI), notamment celles consacrées au genre et aux discriminations raciales (Yahoo News). L'administration Trump a lancé un ultimatum : cesser d'utiliser les « préférences raciales » comme facteurs d'admission, sinon les écoles qui le font risquent de perdre de l'argent. Trump a même évoqué une possible suppression du ministère de l'Éducation (The Guardian). L'Université d'Hawaï a d'ores et déjà supprimé sa rubrique « diversité » dans le but de préserver son financement fédéral. Ces mesures sont liées à un décret de Trump, selon lequel il n'existe que deux genres (hommes et femmes) et qui impose aux agences de « supprimer toutes les déclarations, réglementations, communications ou autres messages » sur « l'idéologie du genre ». La censure s'étend aussi aux écoles. Les États-Unis subissent une vague inédite d'interdictions de livres ciblant principalement les ouvrages destinés à la jeunesse abordant les sujets de genre, racisme ou les questions LGBTQ+ (France 24).
En raison de cette censure morale et politique, la page « Erreur 404 » s'affiche sur de plus en plus de sites officiels des États-Unis. On retrouve des pages vidées de leur contenu sur les sites du département d’Etat, de la défense, des transports ou de l’agriculture. Les données se sont pour ainsi dire évaporées. Sur le site de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), la partie sur le changement climatique n’est plus accessible sur la page d’accueil, ni dans les onglets sur les « sujets environnementaux ».
Il arrive même que des sites complets soient désactivés. Le site web de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) a été mis hors ligne, alors que le gel de l'aide étrangère par Trump s'intensifie, suscitant des craintes que l'USAID perde son indépendance et soit absorbée par le département d'État (Le Monde). Par ailleurs, Trump a ordonné au ministère américain de l’Agriculture (USDA) de supprimer les sites Web faisant référence à la crise climatique (The Guardian).
L'Administration Trump a également licencié Colleen Shogan, l'Archiviste des États-Unis. Avant de devenir «?Archivist of the United States?», Colleen Shogan était vice présidente de la White House Historical Association (ArchiMag). Son « tort » ? Avoir accompli son devoir en exigeant que l’administration Trump transmette l’ensemble des documents et traces numériques de son premier mandat, y compris les messages échangés sur WhatsApp. Cette démarche, conforme aux principes fondamentaux de la démocratie américaine, avait notamment permis de révéler le scandale des documents classifiés retrouvés dans la résidence personnelle du Président à Mar-a-Lago (Le Soir).
La National Science Foundation (NSF), qui finance des recherches dans le monde entier, fait face à des licenciements potentiellement massifs et à des coupes budgétaires. L'agence du FBI n'est pas non plus épargnée par les licenciements. Emporté par sa vague de purge, le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) dirigé par Elon Musk a été jusqu'à licencier 300 personnes de la National Nuclear Security Administration, sans se rendre compte qu'une partie d'entre elles avaient en charge la gestion du stock d'armes nucléaires des États-Unis (CNN).
« Nous entrons dans un âge d’or de l’ignorance », prévient le professeur à l’université Stanford (Californie), tandis que la climatologue Valérie Masson-Delmotte, ex-coprésidente du groupe 1 du GIEC, y voit de l’« obscurantisme ». « Pour cette administration, les faits scientifiques sont dangereux, il faut les faire taire », observe-t-elle. Et de peser ses mots : « C’est l’héritage des Lumières qui est menacé. C’est sans précédent dans un pays démocratique, en dehors de périodes fascistes » (Le Monde). « Imaginez un immense autodafé numérique, où ce ne sont plus des livres qu’on brûle, mais des sites web, des pages Internet, des index, des bases de données » (Radio France).
Dans un livre publié en 2007, La Stratégie du choc (Actes Sud), l’essayiste et militante canadienne Naomi Klein montre que cette méthode, consistant à « intervenir immédiatement pour imposer des changements rapides et irréversibles à la société éprouvée par le désastre », a été théorisée depuis longtemps aux États-Unis. Les économistes néolibéraux préconisaient des thérapies de choc. Les cadres des services de renseignement et les militaires appliquaient des méthodes de torture par électrochocs afin de rendre les suspects amnésiques et parfaitement manipulables. Les libertés étaient rognées au nom de la lutte contre le terrorisme. « Les partisans de la stratégie du choc, affirme Naomi Klein, croient fermement que seule une fracture radicale – une inondation, une guerre, un attentat terroriste – peut produire le genre de vastes pages blanches dont ils rêvent. C’est pendant les moments de grande malléabilité – ceux où nous sommes psychologiquement sans amarres et physiquement déplacés – que ces artistes du réel retroussent leurs manches et entreprennent de refaire le monde » (Philosophie Magazine).
Les récentes déclarations outrancières de Donald Trump concernant Gaza, le Canada ou le Mexique font partie d’une stratégie de communication bien ficelée. Théorisée par l’ancien président américain Richard Nixon, la « madman theory » (théorie du fou, en français) joue sur l’imprévisibilité et la folie de son utilisateur pour s’assurer un avantage dans les rapports de force (Ouest-France).
2) La riposte s'organise pour continuer à assurer un accès à ces données
La bibliothèque de la faculté de droit de Harvard collecte des documents gouvernementaux et les met à la disposition de ses usagers depuis des siècles, et poursuit ce travail. Le Harvard Law School Library Innovation Lab a créé un coffre-fort de données permettant de télécharger, de signer comme authentiques et de mettre à disposition des copies des données gouvernementales publiques les plus utiles aux chercheurs, aux universitaires, à la société civile et au grand public dans tous les domaines. Ils ont commencé à collecter des parties importantes des ensembles de données suivis par Data.gov, les référentiels fédéraux Github et PubMed. Une source coopérative a été mise en place pour archiver les données de Data.gov. La collecte des données avait commencé avant le début du 2e mandat de Trump. Elle atteint 311 000 jeux de données récoltés entre 2024 et 2025. Les archives Internet disposent également d'un utilitaire la Wayback Machine, qui permet de parcourir et de capturer immédiatement les pages Web afin qu'elles soient intégrées sur Internet Archive (une mémoire du web elle-même menacée).
Les scientifiques réagissent en proposant des sites miroirs. C'est le cas par exemple pour les données environnementales de l'EPA qui dispose d'un groupe appelé « Environmental Justice Screening and Mapping ». L'application EJScreen est très utile pour mettre en évidence les zones de recensement défavorisées et marginalisés à partir de différents indicateurs socio-environnementaux. Ce visualiseur n'étant plus accessible, une version 2 a été déposée sur GitHub. Elle peut être directement consultée à partir d'un site miroir.
EJScreen. Environmental Justice Screening and Mapping Tool (Version 2.3)
« Des décennies de recherche ont montré que les communautés défavorisées se situent à l’intersection de niveaux élevés d’exposition aux risques et de pauvreté. Les outils géospatiaux de justice environnementale (JE), tels que l’outil de dépistage de la justice climatique et économique (CEJST) développé par le Conseil de la Maison-Blanche sur la qualité de l’environnement, sont conçus pour intégrer différents types de données sanitaires, sociales, environnementales et économiques afin d’identifier les communautés défavorisées et d’aider aux décisions politiques et d’investissement qui s’attaquent aux problèmes omniprésents, persistants et largement non résolus associés aux disparités environnementales aux États-Unis » (Constructing Valid Geospatial Tools for Environmental Justice, 2024).
On peut également retrouver des ensembles de données et des outils archivés sur le climat et la justice environnementale sur le site web des Public Environmental Data Partners. D’autres groupes archivent les données du portail américain Data.gov et les rendent accessibles ailleurs. Certains chercheurs mettent également en ligne des jeux de données dans des dépôts publics consultables comme OSF, géré par le Center for Open Science. « Si vous craignez que certaines données encore disponibles ne disparaissent, consultez cette checklist des bibliothèques du MIT. Elle indique les étapes à suivre pour contribuer à la sauvegarde des données fédérales. Ce qui n’est pas clair, c’est de savoir jusqu’où l’administration Trump ira pour supprimer, bloquer ou dissimuler les données et la science du climat, et surtout dans quelle mesure elle y parviendra. Le juge d’un tribunal fédéral a d’ores et déjà estimé que la suppression par les Centers for Disease Control and Prevention de ressources de santé publique sur lesquelles s’appuient les médecins était préjudiciable et arbitraire. Ces ressources ont été remises en ligne grâce à cette décision » (The Conversation). Pour rappeler leur droit à la liberté d’expression et protester contre des licenciements massifs dans les parcs nationaux, des employés du Yosemite Park ont accroché le drapeau américain à l'envers en guise de protestation (Explorersweb). Le fait de renverser le drapeau américain est très symbolique et n'est utilisé qu'en cas de danger extrême (AmericanFlags).
« Les informations sur Internet semblent être là pour toujours, mais elles ne sont permanentes que dans la mesure où certaines personnes choisissent de les rendre permanentes. Lorsque les ressources internet sont modifiées ou mises hors ligne, la méfiance s’installe à l’égard du gouvernement et de la science ». (The Conversation). Le maintien de l'accès aux données officielles constitue un enjeu majeur. Il ne peut y avoir d'étude scientifique sans disposer de jeux de données complets et pérennes. Ces suppressions de pages, parfois remises en ligne après avoir été expurgées de certains éléments, inquiètent de nombreux scientifiques. Passé le choc de la sidération, il s'organisent progressivement pour organiser la riposte.
Une mobilisation s'organise pour défendre la science en tant que bien public et pilier du progrès social, politique et économique. Elle se structure autour du collectif Stand Up for Science 2025. Le mouvement défend trois objectifs : assurer et accroître le financement scientifique ; mettre fin à la censure et à l’ingérence politique dans la science ; défendre la diversité, l’équité, l’inclusion et l’accessibilité dans la science. En écho à la journée Stand-up for science initiée aux États-Unis, Stand up for Science France appelle à des actions de mobilisation (marches, rassemblements, colloques, présentations expérimentales, etc.) le 7 mars 2025, dans chaque ville universitaire de France.Sources
« Les sites Web fédéraux américains suppriment les données sur les vaccins et les références LGBT » (BBC).
« Trump instaure son ministère de la vérité…». Le limogeage de Colleen Shogan, directrice des Archives nationales américaines, par Donald Trump ne relève pas d’un simple caprice. Il s’inscrit dans une dérive plus profonde, où le contrôle de l’histoire devient un outil de pouvoir, faisant écho au monde dystopique de «1984» de George Orwell (Le Soir).
« États-Unis. L’USAID pourrait passer de 10 000 à 290 employés ». Selon le New York Times, le gouvernement de Donald Trump veut réduire les effectifs de l’Agence des États-Unis pour le développement international à moins de 300 personnes, contre plus de 10 000 actuellement (Courrier international).
« Fin de l’USAID : conséquences internationales et multisectorielles » (IRIS)
« La fin des programmes d’aide internationale des États-Unis (et leur baisse ailleurs) : une folle indifférence aux malheurs du monde » (The Conversation).
« Mon patron pleurait. La NSF fait face à des licenciements potentiellement massifs et à des coupes budgétaires ». Trump pourrait proposer de réduire le budget de l'agence de deux tiers (Science.org).
« Pourquoi les sociétés de prévision météorologique privées ne peuvent pas remplacer le service météorologique national ». La NOAA et le NWS fournissent des données météorologiques publiques que les entreprises privées ne peuvent pas recréer (American Scientific).
« États-Unis : une censure conservatrice "sans précédent" prive les écoles de milliers de livres » (France 24).
« États-Unis : des preuves de l'assaut du Capitole ont disparu d'un site officiel du gouvernement » (BFM-TV).
« Comment l’administration Trump censure les femmes et les minorités à l’université » (Mediapart).
« La liste des mots interdits par Trump qui pourraient faire signaler votre article à la NSF » (Gizmodo).
« DOGE a un accès en mode Dieu aux données gouvernementales ». La commission spéciale du président dispose désormais d’une capacité sans précédent de consulter et de manipuler les informations de nombreuses agences fédérales (The Atlantic).
« Licenciements à la NOAA (National Oceanic Atmospheric Administration) : des centaines de météorologues et de prévisionnistes licenciés dans le cadre des dernières coupes budgétaires du DOGE » (NBC Chicago).
« Connaissez-vous la "théorie du fou", utilisée par Trump pour instaurer un rapport de force ? » (Ouest-France).« Contre la purge sans précédent des sites ordonnée par Trump, les archivistes du numérique à l’offensive ». Des décrets signés par le nouveau président des Etats-Unis ont entraîné la disparition de milliers de pages, liées notamment au changement climatique ou aux politiques d’égalité. Plusieurs initiatives coordonnées cherchent à les préserver (Le Monde).
« Sauver les données scientifiques de la purge numérique de l’administration Trump ». Peu après l’assermentation de Donald Trump, des milliers de pages web du gouvernement fédéral américain ont disparu. Heureusement, des chercheurs canadiens et américains avaient déjà archivé numériquement une bonne partie de ces sites (Radio-Canada).
« Alors que l'administration Trump supprime les données en ligne, les scientifiques et les bibliothécaires numériques se précipitent pour les sauvegarder » (Salon.com).
« Des exemples de photos concernées par la purge » (Wikimedia). Pour avoir un aperçu du grand nettoyage ("Content Refresh") des bases de données publiques aux Etats-Unis, on peut prendre l'exemple de la DVIDS, immense bibliothèque numérique de l'armée américaine (plus de 6 millions de fichiers : articles, images, son, vidéos).
« Des héros de guerre et des premières militaires figurent parmi les 26 000 images signalées pour suppression dans le cadre de la purge DEI du Pentagone » (Associated Press).
« Comment retrouver les informations climatiques effacées par l’administration Trump » (The Conversation).
« La bibliothèque de droit de Harvard agit pour préserver les données gouvernementales dans un contexte de purges massives ». Les universitaires et chercheurs de domaines tels que la santé publique, les études climatiques et la sociologie se sont retrouvés dans une situation difficile. Le New York Times a rapporté avoir découvert que plus de 8 000 pages Web gouvernementales avaient été supprimées à la suite de la transition présidentielle. L'Innovation Lab a réussi jusqu'à présent réussi à préserver 311 000 ensembles de données copiés entre 2024 et 2025, soit 16 téraoctets de données (Reuters).
« La résistance universitaire au trumpisme. Entretien avec Joan W. Scott » (Mouvements). L’historienne Joan W. Scott est professeure émérite à l’Institute for Advanced Study de Princeton, New Jersey. Mondialement célèbre pour avoir introduit l’idée d’une perspective de genre en histoire, autrice de travaux importants sur les usages politiques de la laïcité en France, elle est également une spécialiste reconnue de la question des libertés académiques. Quelques jours après la deuxième élection de Donald Trump en novembre 2024, Joan Scott a publié un article dans le Chronicle of Higher Education, une revue très lue par les universitaires aux Etats-Unis, intitulé “We will have to resist”, "Nous allons devoir résister".
« Résister à Trump avec un manuel de sabotage des années 1940, un étonnant retour ». L’ouvrage gratuit qui caracole en tête des téléchargements actuellement est le “Simple Sabotage Field Manual”, écrit en 1944 par l'ancêtre de la CIA. Un succès qui n’étonne pas les historiens des services de renseignements à l'heure où une certaine résistance s'organise face aux premières actions de Donald Trump et d'Elon Musk. (France 24).
« Donald "se Trump" sur la science » (Le Monde). L’attaque anti-science du président américain pourrait accélérer le déclin des Etats-Unis, montre l’évolution de la production scientifique mondiale.
« L'obscurantisme est sans frontières » (Sciences Humaines). Dans une tribune à Sciences Humaines, le sociologue Bernard Lahire dénonce la « guerre contre la science » menée aux États-Unis, tout en rappelant que des mouvements similaires se développent en France.
« La destruction des données scientifiques aux États-Unis : un non-sens intellectuel, éthique mais aussi économique » (The Conversation). Dans un monde où l’information est devenue à la fois omniprésente et suspecte, la destruction délibérée de bases de données scientifiques évoque de sombres souvenirs historiques. Elle représente une menace sérieuse pour l’avenir de la connaissance partagée, le progrès scientifique global et, plus fondamentalement, la richesse des nations. L’Union européenne pourrait donc créer un véritable « sanctuaire numérique » pour les données scientifiques mondiales, garantissant leur préservation, leur accessibilité et leur utilisation éthique.
Liens ajoutés le 2 avril 2025
The Impact Project cartographie les effets directs et indirects des suppressions d'emplois par l'Administration Trump aux Etats-Unis theimpactproject.org/the-impact-m...
— Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 1 avril 2025 à 20:57
[image or embed]SCiMaP, une carte pour communiquer sur les coupes financières en recherche médicale via les NIH
[https:]]Maps Mania a publié une liste de cartes gouvernementales interactives censurées et supprimées par l'Administration Trump. La carte interactive de l'indice des risques futurs de la FEMA a notamment été victime de cette purge. Cette carte de la FEMA a été conçue pour aider les collectivités des États-Unis à se préparer au changement climatique. Elle prévoyait les pertes économiques potentielles liées aux risques environnementaux. Cette carte, accessible gratuitement, permettait aux Américains d'explorer l'impact potentiel du changement climatique sur leurs quartiers. Des données que l'administration Trump a tenté de dissimuler au public. Le Guardian a utilisé des données « conservées par le cabinet de conseil Fulton Ring » pour recréer l'indice des risques futurs aux États-Unis. Tout comme l'indice original de la FEMA, cette carte permet d'explorer les pertes économiques probables liées aux risques environnementaux tels que les inondations côtières, les chaleurs extrêmes, les incendies de forêt, les ouragans et les sécheresses, à l'échelle des comtés.
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Rubrique Données -
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Démesures d'Abya Yala. Dé-cartographier - recartographier l'Amérique latine
sur Cartographies numériquesLe symposium en ligne "Démesures d'Abya Yala. Dé-cartographier - recartographier l'Amérique latine", se tiendra les 12, 13 et 14 mars de 14h à 18h30 (heure de Paris). Il réunira des chercheur·ses ainsi que des membres de collectifs militants et associatifs, qui discuteront différentes formes de cartographies alternatives en Amérique latine, de l'époque coloniale à nos jours. Les présentations seront en espagnol et portugais, avec une traduction simultanée en français.
Le site web du projet est accessible à l'adresse suivante desmensuras.com. Pour assister au colloque en traduction simultanée française, il convient de s’inscrire sur le site.
- Mercredi 12 mars. Cartographier plus que le territoire
14h15 - 17h – Présentations- Contre-cartographie de l'espace anarchiste de Santiago du ChiliPedro Palma Calorio (Universidad de Chile, ONG Observatorio CITé et Núcleo de Estudios de Geografía Anarquista) ; Gricel Labbé Céspedes (ONG Observatorio CITé, Universidad Católica Silva Henríquez) ; Ignacio Ayala Cordero (Centro Cultural Museo y Memoria de Neltume) ; Ignacio Arce Abarca (ONG Observatorio CITé) ; Francisco Peña Castillo (Universidad de Santiago de Chile) ; Roberto Salas (Uni. Alberto Hurtado).- Se souvenir du passé pour dessiner le territoire dans le Chaco argentinAlberto Preci (Sorbonne Université - Laboratoire Médiations, France).- Les tumulus autochtones como îles de mémoire : Contre-cartographies pour la construction d’une histoire décoloniale (Uruguay)Colmenarez Sabrina ; Gianotti Camila ; Febrero Valentina, Marín Suárez Carlos, Gazzán Nicólas ; Cancela - Cereijo Cristina et Sotelo Moira (Universidad de la República - CURE).- Cartographies des pratiques de soins communautaires dans les quartiers suds de Mar delPlata (Argentine)Valeria Alonso (Instituto Nacional de Epidemiología - Universidad Nacional de Mar del Plata) ; Mariano Olivera (Universidad de Buenos Aires) ; María Inés Benítez, María Graciela Zigalini (Asociación Vecinal de Fomento Playa Serena, Mar del Plata).- Du cheveu au fil : tresses et tissages comme langages cartographiques de résistanceDiana María de los Angeles Vicente Munarriz (Universidad Nacional Mayor de San Marcos, Pérou) et Brayan Stiven Bueno Herrera (Universidad de Antioquia, Colombie).- Se souvenir des cartes pour converser (Argentine et France)Juan Manuel Diez Tetamanti (Conicet, Argentine).
17h30 - 18h30 - Table ronde : pourquoi un Atlas des « Démesures » ?Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée, membres du collectif Desmensuras, Manuel BayónJiménez (Colegio de México et Karlsruhe Institute of Technology).- Jeudi 13 mars. Cartographier en contextes contestés et/ou controversés
17h30 - 18h30 - Table ronde : L'(im)possible décolonisation de la cartographie ?Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée + Henri Acselrad (Université fédérale de Rio de Janeiro).- Vendredi 14 mars. Cartographie et formation de collectifs
17h30 - 18h30 - Table ronde : Le contrôle social des données cartographiques partagéesParticipant.e.s : intervenant.e.s de la journée + Ana Parraguez- Samedi 15 mars. Cartographies et imaginaires
17h30 - 18h30 - Table ronde : Cartographies et art(s)Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée, Paula Serafini (University of London) Carla Lois (Conicet-Universidad de Buenos Aires)
Recueil de propositionsDans cette section, vous trouverez les propositions que nous avons reçues à ce jour. Certains ont été sélectionnés pour le Symposium de mars (voir le programme ici), mais nous en recevons encore d'autres pour la publication de l'Atlas, jusqu'en juillet 2025.
Ce colloque fait partie d’un projet à plus long terme d’Atlas des cartographies non conventionnelles de l’Amérique latine, pour lequel nous continuons à recevoir des propositions de contributions. Pour soumettre des propositions, cliquez ici.
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