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sur Makina CorpusMakina Corpus Territoires annonce le lancement de GeoRivière-Public : une plateforme dédiée à la sensibilisation et à la participation citoyenne pour la protection des cours d’eau.
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Café géographique de Saint-Brieuc, 27 mars 2025 : « Le changement climatique en Bretagne », avec Vincent Dubreuil, géographe climatologue à l’Université de Rennes 2
sur Les cafés géographiques
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6:17
Bilan carbone Oslandia
sur OslandiaEn 2024, Oslandia a réalisé – à son initiative – un bilan de gaz à effet de serre, dans le cadre du programme Decarbon’Action proposé par Bpifrance, en partenariat avec l’ADEME et en collaboration avec l’ABC pour accélérer la décarbonation des entreprises.
Le processus de travail, suivi par la Coopérative Carbone de La Rochelle, s’est étalé de juin à décembre 2024 en 5 phases :
- Cadrage de l’étude
- Collecte des données
- Production et restitution du Bilan GES
- Co-construction du plan d’action
- Mise en transition de l’entreprise
Le bilan carbone a été évalué avec l’équipe Oslandia, intégrant les activités de l’ensemble des collaborateurs : déplacements des employés, en train, avion, voiture, déplacements vers les coworkings, immobilisations (matériel informatique, stockage des données, etc.), fournisseurs…
Sur l’année 2023, Oslandia totalise un bilan d’environ 42 tonnes équivalent CO2 (hors émissions logicielles scope 3 – Non prise en compte par manque de données et inadéquation du modèle sur l’utilisation par les utilisateurs des logiciels opensource développés ).
Ce résultat, qui équivaut à 1.7 teqCO2 par employé, peut être considéré comme très bon pour une société de service en 2023. Il vient confirmer par une analyse objective et complète l’orientation suivie par Oslandia depuis plusieurs années.
Nous avons pu constater que notre modèle 100% télétravail, en plus d’avoir une efficacité avérée et de proposer un confort de travail apprécié, permet également de limiter fortement l’impact environnemental de notre activité.
Cette organisation, ainsi que le propre de l’activité de prestation de service en logiciel, autorise le travail à distance et minimise les déplacements. Ainsi en 2023, malgré des contrats à l’international, nous n’avons effectué aucun déplacement professionnel en avion, et donc fortement limité les émissions liées à nos déplacements. À titre de comparaison, un aller-retour à Belém pour 1 personne aurait représenté 6% de nos émissions totales annuelles.
Pour 2023, La moitié des émissions d’Oslandia concerne les achats et les services associés. Ainsi Oslandia doit mobiliser et être accompagné par ses fournisseurs et prestataires pour poursuivre la voie de la décarbonation.
Dans la suite de la démarche, une sensibilisation aux enjeux Énergie / Climat a été réalisée en visioconférence à l’ensemble des salariés et des échanges initiés pour identifier des pistes d’amélioration :
- Continuer à limiter au maximum les déplacements en avion ;
- Optimiser les déplacements ;
- Prolonger la durée de vie du matériel informatique ;
- Sélectionner des prestataires à la démarche RSE forte et avérée ;
- Migrer vers une banque responsable ;
- Augmenter le nombre de repas végétariens durant les séminaires ;
- Participer à la régénération des puits de carbone ;
- Communiquer envers nos clients et partenaires sur les pratiques bas carbones.
Pierre Lapôtre, ingénieur carbone au sein de la Coopérative carbone de La Rochelle, a suivi le projet.
“Oslandia dispose déjà d’une politique carbone avancée au regard d’autres entreprises : télétravail, déplacements en train majoritairement, mais aussi au niveau de l’utilisation du matériel. Oslandia est en avance sur de nombreuses pratiques”.
Vincent Picavet, Président d’Oslandia :
“Ce bilan carbone est loin d’être une fin en soi. Le projet nous a permis de constater que nous étions sur la bonne voie mais nous pouvons encore progresser. On continue !”
Nous reviendrons dans de futurs articles sur certaines problématiques que nous avons identifiées au cours des réflexions, par exemple :
- Comment concilier conférences internationales et durabilité ?
- La loi de Moore autorise-t-elle les développeurs à sous-optimiser leur code ?
- La qualité logicielle se fait-elle au détriment de la qualité environnementale ?
- Comment démarche OpenSource et démarche environnementale forment-elles une logique cohérente ?
- Comment la réduction des émissions s’inclut-elle dans une politique de développement durable globale ?
Nous serions également très intéressés par un partage des réflexions sur le sujet métier de l’IT et impact carbone. Vous avez des retours à partager ? Contactez nous !
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15:04
L’ingénieur du roi Louis Nicolas de Clerville (1610-1677) dans les fonds de la Bibliothèque nationale de France
sur Cartes et figures du mondeIngénieur militaire talentueux, premier commissaire général des fortifications, cartographe au service de Louis XIV, Louis Nicolas de Clerville est un acteur important des grandes réformes architecturales militaire en France au XVII? siècle. Malgré tant l’accessibilité des sources d’archives que l’intérêt que suscitent ses productions, le « chevalier de Clerville » demeure encore trop méconnu…
Un Clerville inédit à la BnF ?Si Clerville est avant tout un ingénieur militaire, son rôle ne s’est pas limité à la construction des places fortes du royaume. Chargé par Colbert de plusieurs missions stratégiques, il s’est intéresse de près aux enjeux commerciaux et maritimes du royaume, contribuant à l’organisation du commerce en Méditerranée et à la cartographie des côtes françaises. De la réhabilitation du bastion de France, en Algérie, à l’inspection des ports de France, en passant par son engagement dans des opérations militaires et l’aménagement de Rochefort, Clerville est un acteur clé de la politique terrestre, maritime et économique du règne de Louis XIV. Ses archives, cartes, plans, mémoires, lettres et rapports, conservées à la BnF, offrent un précieux aperçu des aspects méconnus de ses multiples activités.
Les lettres de Clerville à ColbertGrâce à la grande diversité de ses missions, Clerville correspond avec Colbert sur de nombreux sujets, parmi lesquels le commerce, la stratégie militaire terrestre et navale, la fortification et la politique. Ainsi, il est missionné, en 1664, pour inspecter les ports de France, « pour les choses qui regarderaient le restablissement [sic] du commerce ». Il doit, à ce titre, enquêter auprès de « tous les plus habiles marchands et négociants » qu’il rencontre, et dévoile des « abus effroyables » liés à la perception de droits excessifs. Le mémoire qui correspond à cette mission est conservé dans le volume 122 de la série des Cinq cents de Colbert, au département des Manuscrits de la BnF. Clerville y fait part à Colbert de toutes les faiblesses des ports du royaume, proposant pour chacun des solutions pour rétablir l’ordre matériel (circulation, fortification…) et la justice (commerce, droit…).
Louis Nicolas de Clerville, Rapport du chevalier de Clerville sur les ports de Picardie et Normandie et sur quelques affaires du commerce, « Calais », 1664. Bnf, département des manuscrits, Cinq cents de Colbert, 122, f° 11. © Thibault de Warren. Clerville et la guerre
Clerville, au premier chef ingénieur militaire et cartographe, est donc souvent sollicité pour documenter le théâtre de la guerre où il conseille lors des campagnes militaires et des sièges les commandants sur les stratégies d’attaque et de défense. Ainsi, lors de la prise de Jijel (anciennement « Gigéri » puis « Djidjelli » en Algérie), toujours en 1664, Clerville reçoit l’ordre du duc de Beaufort, qui dirige l’opération, « d’aller près de la terre reconnaistre [sic] le lieu où l’on ferait la descente », alors que les vaisseaux du roi sont à portée de canon de la ville. Sur place, il repère les lieux de campement et lève les plans de fortification de la région. Ses efforts seront vains ! Les habitants reprenant la ville par force quelques semaines plus tard, il repart avec l’ensemble des troupes sur les îles du Levant, de Port-Cros et de Porquerolles.
Le mémoire concernant cette mission par plusieurs historiographes ayant assisté à la prise et à la perte de Jijel est aujourd’hui conservé dans un volume conservé au département des Manuscrits de la BnF coté « Français 18996 ». Par ailleurs, plusieurs cartes de « Gigeri », conservées au département des Cartes et Plans, dans la division 4 du portefeuille 106 du Service hydrographique de la Marine, complètent utilement ces témoignages.
Louis Nicolas de Clerville (?), Griffonement de Gigeri pour monsieur de Colbert fait pour luy expliquer l’article des ports dudit Gigery dont il luy est fait mention, 39 × 51 cm, 1664. BnF, département des cartes et plans, Servive hydrographique de la Marine, portefeuille 106, division 4, pièce 8 D. © Gallica, consultable en ligne. Clerville et la fortification
Une grande quantité de cartes et plans produits par Clerville sont conservées au département des Manuscrits de la BnF. Ces documents, qui sont des « pièces jointes », sont accompagnées de leurs correspondances. On les retrouve en grande partie dans la série des « Cinq cents de Colbert ». Parmi eux, on trouve des plans et mémoires concernant des forts urbains, tel le château Trompette (Bordeaux), des villes fortifiées ou en cours de fortification, comme Rochefort, Philippsbourg (anciennement « Philisbourg », Allemagne), Benfeld (anciennement « Benfeldt ») et bien d’autres places frontières. Les fortifications de Vieux-Brisach (images ci-dessous), dont Clerville a dessiné plusieurs plans à différentes échelles, pour différents usages, illustrent son approche méthodique, son attention à la sécurité intérieure et à l’adaptation de la défense des frontières aux réalités du terrain.
Louis Nicolas de Clerville, Plan de la ville de Brisac et du fort proposé à faire dans la grande isle aussy bien que de la demie lune projectée au bout des ponts, env. 40 × 60 cm, 1670. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 124, f° 77. © Thibault de Warren.
Louis Nicolas de Clerville, « Plan de l’ancienne closture de Brisac et de ses villes basses », env. 50 × 80 cm, 1670. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 124, f° 120. © Thibault de Warren. Comment trouver Clerville à la BnF ?
Les documents originaux de Louis Nicolas de Clerville sont consultables sur le site Richelieu de la BnF. Un grand nombre d’entre eux sont également accessibles via le portail Gallica.
Clerville au département des Cartes et plansLa plupart des documents iconographiques sont conservés au département des Cartes et Plans. On en trouve en particulier au sein du fonds du Service hydrographique de la Marine, qui est presque entièrement numérisé. Ce fonds rassemble un important corpus de cartes et plans des côtes de France et du monde entier, produites entre la fin du XVIIe et la fin du XVIIIe siècle (pour le fonds ancien) et classés par aires géographiques en 224 portefeuilles (Voir la notice). Au sein des portefeuilles consacrées aux côtes de France, la plupart des cartes de Clerville sont numérisées et accessibles sur Gallica.
Louis Nicolas de Clerville, Carte topographique des costes maritimes de l’une et de l’autre Biscaye depuis St. Sébastien jusqu’à Bayonne, 109 × 199 cm, [fin du XVIIe siècle]. BnF, département des cartes et plans, Servive hydrographique de la Marine, portefeuille 56, pièce 10. © Gallica, consultable en ligne. Clerville au département des Manuscrits
Les lettres de Clerville envoyées à Colbert sont conservées dans la série des « Mélanges de Colbert » au département des Manuscrits, dans les volumes 103 à 175 qui correspondent aux années 1661 à 1678. Elles y sont dispersées parmi toutes les autres lettres adressées au ministre. Le catalogue des « Mélanges de Colbert » est numérisé.
Une autre grande partie de la correspondance adressée par Clerville à Colbert est à chercher dans les « Cinq cents de Colbert » (volumes 122 à 125). Le catalogue des « Cinq cents de Colbert » est consultable sur Gallica.
Ces deux séries rassemblent de très nombreux documents cartographiques. Les cartes et plans, pour la plupart entoilés, sont conservés pliés. On y trouve de tous les formats, de 40 cm de long (double page) à plus de 2 mètres (chaque page pliée six fois) : leur manipulation demande donc beaucoup de délicatesse, et parfois même de l’aide !
Louis Nicolas de Clerville, Plan de Philipsbourg et des ouvrages qui y ont esté nouvellement projectés, env. 120 × 210 cm, 1671. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 125, f° 187. © Thibault de Warren
En définitive, l’étude des archives de Clerville révèle la figure d’un ingénieur militaire de premier plan, dont l’influence dépasse largement la seule question des fortifications. Son action en matière de cartographie, d’urbanisme et de stratégie maritime sous Louis XIV en fait une figure majeure de l’histoire militaire et administrative du Grand Siècle. Ses cartes sont une source précieuse pour l’histoire des représentations du littoral et des sites fortifiés en France au XVIIe siècle. La richesse iconographique des cartes de Clerville livre une image vivante des territoires et espaces d’Ancien régime. Si son œuvre reste encore aujourd’hui dans l’ombre de Vauban, une analyse approfondie de ses écrits et plans permettrait de mieux saisir ses apports fondamentaux pour la culture architecturale, urbaine et territoriale du XVIIe siècle.
Voici en image un petit aperçu de la production iconographique de Clerville, au département des Manuscrits :
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14:00
OSM Data : des données SIG jusqu'au serveur cartographique
sur GeotribuOSM DATA 3D : mécanismes d'ingestion de données jusqu'à leur diffusion en flux WFS/WMS.
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13:39
Appel à communications : “Les expositions cartographiques (19e-21e siècles), date-butoir : 10 mai 2024
sur Cartes et figures du mondeVendredi 14 novembre 2025
INHA (Paris) – salle Vasari
La commission Histoire du CFC organise une Journée d’études sur « Les expositions cartographiques » le 14 novembre 2025 à l’Institut national d’histoire de l’Art (INHA) à Paris.
Cette journée d’études s’inscrit dans le prolongement des rencontres précédentes sur « Art et cartographie » (2023) et « Cartographie et cinéma » (2024), dans lesquelles la cartographie et son histoire étaient abordées sous l’angle de leur mode de présence dans les cultures visuelles modernes et contemporaines. Il s’agit, dans le cadre de cette nouvelle journée, d’envisager les différents aspects de la rencontre entre la cartographie et le grand public.
Depuis fort longtemps, des cartes ont été exposées, de façon plus ou moins permanentes, dans les galeries des grands palais ou dans des édifices publics. Pensons par exemple à la Galerie des cartes du Vatican ou à la salle de la mappemonde du palais Farnèse à Caprarola. Mais ce n’est pas vers ces décors cartographiques pérennes, déjà bien connus, que cette Journée d’études veut faire porter les analyses, mais plutôt vers des dispositifs temporaires.
En effet, depuis le XIXe siècle, la cartographie a été le centre d’attention de très nombreuses expositions limitées dans le temps, qu’elles soient spécialisées ou plus généralistes. Les cartes, mais aussi les globes, les maquettes, les plans-reliefs, les instruments d’observation, étaient considérés, à l’instar des œuvres d’art ou des objets scientifiques, comme dignes de l’intérêt du public. On se souvient, par exemple, de l’engouement suscité par l’exposition intitulée « Cartes et figures de la Terre », présentée en 1980 au Centre Pompidou. A l’occasion de rencontres scientifiques (congrès de géographie ou de sociétés savantes), dans le cadre de foires internationales, et bien sûr dans les bibliothèques, les musées et les centres d’archives ont été régulièrement organisées des expositions consacrées à l’histoire de la cartographie ou certains de ses aspects.
Il s’agirait alors d’interroger ces événements qu’ont été les expositions cartographiques sous plusieurs aspects :
- Quels ont été les projets, les motivations, les objectifs, des concepteurs et conceptrices de ces expositions ?
- Dans quels contextes, scientifiques, artistiques, politiques, ces expositions ont-elles été organisées ?
- Quels ont été les documents cartographiques choisis ? En fonction de quels critères ? Avec quels buts ?
- Quelle a été la scénographie choisie ? Comment les choix scénographiques ont-ils évolué au cours des années ? Peut-on trouver des relations, voire des analogies, avec l’histoire des expositions artistiques ?
- Quelle a été la fréquentation du public, en termes quantitatifs ? Quel type de public, s’il est possible de le déterminer ? Quelles ont été les réactions de la presse devant les expositions ?
Les contributions attendues peuvent aborder la totalité ou bien une partie seulement de ces questions.
Les propositions de communication (environ 1500 signes), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à envoyer avant le 10 mai 2025 à l’adresse suivante : catherine.hofmann@bnf.fr.
Le comité de sélection se réunira mi-juin et communiquera les résultats de l’appel à communication début juillet.
Les communications retenues auront vocation à être publiées dans un numéro de la revue du Comité français de cartographie, Cartes & Géomatique, au courant de l’année 2026.
Appel à communications JE CFC 2025Télécharger
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11:00
Une carte de 330 millions de points pour représenter la répartition ethnique aux Etats-Unis
sur Cartographies numériques
La carte raciale des États-Unis a été supprimée en 2022 car elle n'était plus considérée comme fournissant une représentation fidèle de la répartition de la population du pays et de l'évolution de sa composition raciale. Créée par Dustin Cable, ancien chercheur en démographie au Weldon Cooper Center for Public Service de l'Université de Virginie, cette carte utilisait les données du recensement de 2010 pour placer un point de couleur pour chaque Américain, soit 308 745 538 points au total. La couleur de chaque point était déterminée par la "race", avec toutes les ambiguïtés liées à ce type de catégorisation.
Malgré ces limites, Luke Loreti a souhaité créer une nouvelle version en utilisant les données du recensement de 2020. Il a suivi exactement la même méthodologie que l'original, en utilisant des points colorés pour visualiser la composition raciale des États-Unis. Le résultat est assez inpressionnant.
Carte par points représentant la répartition ethnique aux Etats-Unis (source : censusdots.com)
Voici quelques faits intéressants sur la répartition raciale et ethnique aux États-Unis, tels que mis en évidence par la carte :- Concentration urbaine : les grandes villes comme New York, Los Angeles ou Chicago présentent une forte densité de population et une composition raciale diversifiée. Ces zones urbaines se caractérisent par un mélange important de groupes raciaux et ethniques vivant à proximité.
- Homogénéité rurale : à l'opposé, de nombreuses zones rurales présentent une diversité raciale moindre, souvent avec une population majoritairement blanche. La carte met en évidence les différences marquées dans la composition raciale entre les régions urbaines et rurales.
- Variations régionales : le Sud et le Sud-Ouest des États-Unis présentent respectivement une plus forte concentration de populations afro-américaines et hispaniques. Par exemple, des États comme le Texas et la Californie comptent une importante population hispanique, tandis que le Sud-Est est réputé pour ses communautés afro-américaines.
- Modèles de ségrégation : certaines villes présentent des modèles clairs de ségrégation raciale, où différents groupes raciaux et ethniques sont regroupés dans des quartiers distincts. Cette visualisation souligne les défis permanents de l'intégration raciale dans les zones urbaines.
- Évolution démographique : la carte mise à jour à partir des données de recensement 2020 reflète les changements survenus au cours de la dernière décennie, montrant des tendances telles que l’augmentation de la population hispanique et la diversité raciale croissante dans de nombreuses zones suburbaines.
Avec ses points colorés, la carte illustre assez nettement les divisions raciales souvent marquées dans de nombreuses communautés urbaines. Par exemple, à Saint-Louis, dans le Missouri, une nette division nord-sud apparaît, avec une population blanche dense au sud et une forte présence noire au nord. La fameuse Delmar Divide - du nom du boulevard Delmar - est particulièrement évidente sur la carte par points de recensement.
Le contraste ethnique de part et d'autre de la Delmar Divide à Saint-Louis (source : censusdots.com)
Une autre fonctionnalité intéressante de la carte est son URL dynamique, qui permet aux utilisateurs de se connecter directement à des endroits spécifiques. Cela facilite le partage de liens directs vers des lieux que l'on trouve intéressants.
Le croisement de cette carte avec la carte du « redlining » dans les années 1930 permet de voir la permanence de la ségrégation raciale aux Etats-Unis (voir des exemples sur Maps Mania).
La diversité ethnique à Los Angelès (source : censusdots.com)
Articles connexes
La suppression de la Racial Dot Map et la question sensible de la cartographie des données ethniques aux Etats-Unis
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Une erreur de recensement révèle des détails surprenants sur les hispaniques et les latinos américains aux Etats-Unis
Visualiser les niveaux de ségrégation à l'échelle de chaque quartier des États-Unis
Présentation de l'Opportunity Atlas et des problèmes d'interprétation qu'il pose
Monroe Work et la visualisation des inégalités scolaires dans l'entre-deux-guerres aux Etats-Unis
Etats-Unis : les États qui gagnent de la population ou qui en perdent au recensement de 2020
Les cartes par densité de points deviennent de plus en plus courantes et accessibles
Doit-on se méfier des cartes ethno-linguistiques ?
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7:42
Les inégalités femmes-hommes en matière d'emploi en France
sur Cartographies numériquesLe Système d'observation sur les femmes et d'information sur l'emploi (SOFIE), développé par l’ANCT, permet d’identifier les faiblesses et les pistes d’action de chaque territoire en matière d’insertion professionnelle des femmes. Ce site fournit toutes les données et les cartes utiles pour porter des politiques en faveur de l’égalité professionnelle. Il met à disposition des outils pour :
- réaliser un diagnostic de l’insertion professionnelle et des conditions d’emploi des femmes dans leur territoire ;
- identifier des leviers d’action afin d'améliorer l’accès à l’emploi des femmes.
Typologie des inégalités femmes-hommes en matière d’insertion professionnelle et de conditions d’emploi (source : Sofie ANCT)
Cette typologie est construite à partir de 5 indicateurs statistiques relatifs à l’insertion professionnelle et aux conditions d’emploi des femmes et des hommes :- La part des inactifs / inactives (hors étudiant.e.s et retraité.e.s)
- Le taux de chômage
- La part des salarié.e.s en contrat précaire (hors apprenti.e.s et stagiaires)
- La part des femmes / hommes travaillant à temps partiel
- La part des jeunes non inséré.e.s (ni en emploi, ni en études, ni en formation).
Les inégalités en matière d'emploi proviennent principalement du fait que les femmes occupent des emplois souvent plus précaires et moins rémunérés. Le temps partiel est considéré comme la principale raison de la moindre rémunération des femmes.Part des actives / actifs en emploi à temps partiel (source : Sofie ANCT)La rubrique Cartes et données du site Sofie de l'ANCT donne accès à de nombreuses cartes classées par thèmes. Le mode de calcul est expliqué pour chaque carte, de sorte que l'on peut les refaire avec ses propres outils cartographiques ou avec l'interface cartographique fournie par l'Observatoire des territoires de l'ANCT.
Typologies
- Insertion professionnelle et conditions d'emploi
- Inégalités femmes-hommes
- Freins potentiels
Insertion professionnelle et conditions d'emploi
- Inactivité
- Chômage
- Temps partiel
- Précarité
- Jeunes non insérés
Freins potentiels à l'accès à l'emploi des femmes
- Familles monoparentales
- Familles nombreuses
- Non-mixité de l'offre d'emploi
- Femmes peu diplômées
- Accueil des jeunes enfants
- Éloignement de l'école
- Trajet domicile-travail
Pour aller plus loin
« Droits des femmes : où en est l'égalité professionnelle ? » (Vie publique)
« Les inégalités entre les femmes et les hommes, de l'école au travail » (Cour des comptes)
« La dimension territoriale de l'accès à l'emploi des femmes » (Observatoire National de la Politique de la Ville)
Articles connexes
La condition des femmes dans le monde à travers les cartes
Renommer les stations de métro avec des noms de femmes célèbres
Other Cartographies, un projet pour mettre en valeur la contribution des femmes à la cartographie
Pour un spatio-féminisme. De l'espace à la carte (Nepthys Zwer)
Comparaison entre l'INSEE Statistiques locales et l'Observatoire des Territoires : deux sites de cartographie en ligne complémentaires
La France en 12 portraits : cartes et analyses dans le rapport de l'Observatoire des territoires (avril 2021)
Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)
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6:16
Oslandia et QWC : la suite ! (8/8)
sur OslandiaOslandia et QWC ( 1 / 8 )
Oslandia et QWC : améliorations fonctionnelles ( 2 / 8 )
Oslandia et QWC : interface d’administration ( 3 / 8 )
Oslandia et QWC : publier un projet directement depuis QGIS ( 4 / 8 )
Oslandia et QWC : Générique versus spécifique ( 5 / 8 )
Oslandia et QWC : Maintenance ( 6 / 8 )
Oslandia et QWC : déploiement et site de démo ( 7 / 8 )Dans cette série d’articles consacrée à QGIS Web Client, nous avons évoqué toute l’histoire qui liait Oslandia à ce SIG web OpenSource. Depuis 2020, nous avons pu réaliser de nombreuses installations de QWC pour des clients. Au fur et à mesure de ces installations, nous avons eu l’occasion d’enrichir cet écosystème en développant de nouvelles fonctionnalités (génériques pour tous les utilisateurs de QWC ou bien spécifiques, certaines financées par nos clients, d’autres par Oslandia via l’auto-investissement OpenSource) et en corrigeant certains problèmes. Nous avons également amélioré la publication de nouveaux projets QGIS sur la plateforme web en développant un plugin QGIS spécifique qui se connecte à l’instance QWC que l’on souhaite. Aussi, toute cette expérience accumulée nous a permis de nous améliorer sur le déploiement de cette application.
Les fonctionnalités qui ont été développées ces dernières années sont issues de cahiers des charges de clients, ou bien de feuilles de route des différentes entreprises offrant du support sur QWC (principalement Oslandia et Sourcepole).
À Oslandia, nous avons encore beaucoup d’idées de fonctionnalités à intégrer dans l’application en 2025. En voici une liste non exhaustive :
- plugin Panoramax (en cours de développement par l’EuroMétropole de Strasbourg)
- améliorations de l’interface d’administration pour continuer à faciliter la publication de projets
- améliorations des outils de dessin
- prise en compte de widgets avancés dans les formulaires d’édition
- améliorations du plugin QWC Tools
On peut noter qu’il y a un important travail en cours par SourcePole et Oslandia pour intégrer la bibliothèque de visualisation 3D Giro3D dans QWC. Nous ne manquerons pas de relayer les premiers cas d’usage que nous ferons une fois cette intégration terminée.
D’autres éléments de roadmap ont aussi été proposés lors de diverses présentations à des conférences :
- intégration d’un dashboard de statistiques
- gestion de documents
Pour finaliser cette série d’articles sur QWC, nous aimerions remercier tous les clients nous ayant fait confiance pour l’installation de ce SIG web dans leur infrastructure, et spécialement remercier les financeurs de fonctionnalités qui permettent à tous les utilisateurs de cet écosystème d’en profiter. Ce financement est une des façons de contribuer activement aux logiciels OpenSource.
D’autres moyens existent et sont également appréciés des développeurs et mainteneurs de ces solutions :
- aider à la traduction dans plusieurs langues
- compléter la documentation
- proposer des améliorations si vous avez les compétences de développement nécessaires
- proposer des corrections sur des problèmes que vous avez identifiés
- faire des rapports de bugs en ouvrant des tickets dans les dépôts de code correspondants
Si vous souhaitez tester QWC avant le déploiement de votre propre instance, vous pouvez vous rendre sur notre application de démo où de nombreuses fonctionnalités ont été configurées (mais pas toutes): [https:]]
Si vous êtes intéressé par le déploiement de QWC, une démo ou une demande d’implémentation de fonctionnalité, vous pouvez nous contacter: infos+qwc@oslandia.com
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20:18
Etats-Unis – Anatomie d’une démocratie
sur Les cafés géographiquesCet ouvrage, publié en 2024, a été réalisé par Thomas Snégaroff et Romain Huret, qui ont déjà publié dans la même collection, [Les Arènes / France Inter], un ouvrage sur Israël Palestine – Anatomie d’un conflit (2024).
Les Cartes et infographies sont réalisées par Delphine Papin, responsable de ce service au journal Le Monde, aidée par Floriane Picard, cartographe au journal Le Monde. Les Textes complémentaires sont Lucie Rondeau du Noyer.
L’interrogation des auteurs de cet ouvrage est plus que jamais nécessaire en ce début d’année 2025 : les Etats-Unis ont-ils une démocratie modèle ou s’agit-il de l’histoire d’un rêve a bout de souffle ? En 30 questions-réponses, les auteurs de l’ouvrage nous donnent des clés pour comprendre la situation présente. Six chapitres se succèdent, et s’articulent sur 6 dates jugées fondamentales, chronologiquement de 1776 jusqu’à l’assaut contre le Capitole en 2021.
Chapitre I : 1776, la peur de la démocratie« Rappelez-vous, la démocratie ne dure jamais longtemps. Elle gaspille, s’épuise et se meurt. Il n’y a jamais eu de démocratie qui ne se soit suicidée ». Cette lettre de John Adams, date du 17 décembre 1814. Cette critique étonne de la part de Adams, qui est l’un des Pères Fondateurs de la République et homme des Lumières .
En 1776, les treize colonies britanniques d’Amérique se révoltent contre une série de taxes imposées par le Parlement britannique, dont la célèbre taxe sur le thé.
C’est le général Washington qui mène les troupes patriotes à la victoire et c’est Thomas Jefferson qui rédige la déclaration d’indépendance le 4 juillet 1776, le 4 juillet devenant le jour de la Fête nationale.
Les troupes françaises du général Lafayette avaient contribué à la victoire des patriotes, pour se venger de la perte des colonies d’Amérique après la guerre de Sept Ans (1756-1763) contre les Anglais.
La Constitution de 1787, rédigée à Gettysburg, prévoit la séparation des trois pouvoirs : exécutif / législatif / judiciaire. Elle précise aussi que chaque Etat doit envoyer 2 sénateurs au Congrès quel que soit le nombre d’habitants. Elle a connu depuis 27 amendements, dont la suppression de l’esclavage en 1865 et le droit de vote des femmes en 1920.De 1863 à 1865 se déroule la Guerre Civile ou Guerre de Sécession, entre les Etats nordistes et les Etats sudistes. En 1865 est votée, l’abolition de l’esclavage (il y a alors environ 4 millions d’esclaves)
Mais en 1877, se mettent en place des lois de ségrégation dans l’espace public, dans les Etats Confédérés du Sud. Des panneaux proclament partout « Negroes and dogs not allowed » (interdit aux nègres et aux chiens). Ces panneaux d’une extrême violence sont « justifiés » par les Sudistes qui affirment qu’il existe deux populations égales mais séparées.
Cette discrimination ne va disparaître que dans les années 1960, après de nombreuses manifestations et de sit-in en faveur de l’intégration des Afro-Américains. Les manifestants sont violemment dispersés, certains même sont emprisonnés comme Martin Luther King. Mais en 1964 et 1965, deux lois assurent l’intégration définitive des Afro-Américains et c’est en 2008 que Barak Obama fut élu président de la république. Il a souvent rappelé qu’il était issu de la « middle class » afro-américaine, qui s’affirme dans les années 1970.
Mais ces avancées, en ce début du XXI ème siècle, sont remises en cause, à l’encontre des fractions les plus pauvres de la population. Une Amérique raciste subsiste.Chapitre II : 1898, la tentation impériale
Depuis les années 1920, les historiens ont emprunté l’expression de Gilded Age (âge du toc) à Mark Twain pour désigner la période entre la fin des années 1870 et la fin des années 1890 aux Etats-Unis. Elle est caractérisée par une forte croissance économique, une immigration massive et le creusement des inégalités.
Dans les années 1870, les Américains sont occupés à la conquête de l’Ouest, avec des compagnies ferroviaires, des industries minières. De grandes entreprises voient le jour, des trusts ou des robber barons (barons voleurs). La plus célèbre est la United Fruit Compagny qui s’impose jusqu’au Honduras et au Guatemala.
Les 13 Etats initiaux conquièrent les terres sises au-delà du Mississipi et atteignent le Pacifique avant la fin du XIX ème siècle. Les populations amérindiennes sont enfermées dans des réserves.
La doctrine Monroe (1823) va rester valide jusqu’à la fin du siècle : elle condamne toute intervention européenne dans les affaires des Amériques, tout comme celle des Etats-Unis dans les affaires européennes.
Ce n’est qu’en 1898, avec l’intervention à Cuba qui est alors sous l’emprise de l’Empire espagnol, que les Etats-Unis mettent fin à l’isolationnisme. Ils mettent en avant leur volonté d’aider les démocraties.Théodore Roosevelt (1859-1919) fait alors sien un proverbe africain : « Parle doucement et porte un gros bâton ».
Le poids de la religion reste fort jusqu’à aujourd’hui et les Etats-Unis se croient volontiers porteurs d’une mission civilisatrice. Ainsi, c’est pour lutter contre le communisme, « ce fléau antichrétien » que l’on justifie l’intervention au Vietnam (1955-1975).
C’est aussi pour apporter la démocratie dans le monde arabe que les Etats-Unis interviennent en Irak en 2003, dans la 2ème guerre du Golfe, en présentant Saddam Hussein comme un deuxième Hitler.Chapitre III : 1941, l’adieu à l’isolationnisme
En 1940 naît le Comité America first, dont le porte-parole le plus éminent est l’aviateur Charles Lindbergh. Il prône l’isolationnisme et s’oppose à tout soutien direct à l’effort de guerre britannique. Il s’oppose aussi à l’immigration juive et catholique, venues d’Europe de l’est et du Sud. C’est certainement la face la moins connue du prestigieux aviateur !
Mais c’est dès 1921, que des quotas sont mis en place car l’Amérique doit rester « wasp » c’est-à-dire blanche, anglo-saxonne et protestante. C’est aussi dans les années 1920 qu’émerge le KKK (Ku Klux Klan) qui s’oppose à l’abolition de l’esclavage.Le 7 décembre 1941, l’attaque surprise de la base américaine de Pearl Harbor (Hawaï) par les Japonais remet tout en cause. Immédiatement le Comité America first se dissout et l’ensemble de la population et de ses élites industrielles (Ford, Dupont de Nemours) soutenues par le Royaume Uni et le Canada s’engagent dans la guerre. Le projet Manhattan (1942-46) va développer des activités d’ingénierie militaire, d’enrichissement de l’uranium et d’espionnage.
Il faut attendre 2016 pour que les Etats-Unis reviennent à une volonté d’isolationnisme ou de partage des tâches dans le cadre de l’OTAN. La reprise du slogan par Donald Trump ne vient pas de nulle part … A chacun revient de prendre en charge sa défense !Chapitre IV : 1968, une guerre civile culturelle
En 1968, Richard Nixon, sur le point de gagner les élections présidentielles, estime que l’Amérique est malade.
Les hippies revendiquent l’héritage de l’Amérique des pionniers, allant parfois jusqu’à quitter les villes pour recréer des communautés rurales où l’on prône l’amour libre. Les féministes, qui ont obtenu le droit de vote en 1920, reprennent le combat pour l’égalité des droits. Le mouvement atteint son maximum d’influence lors du festival de musique de Woodstock en 1969.
Nixon, élu en 1969, est réélu en 1972, mais il fut emporté par le scandale du Watergate en 1974. Le Watergate est le nom d’un hôtel où se réunissaient les opposants politiques à Nixon et qu’il décide de placer sur écoute.
En interne, la violence politique n’a jamais cessé : émeutes raciales de Watts en 1962 dans les quartiers noirs des grandes villes ; assassinat de Martin Luther King en 1968 à Memphis, puis la même année de Bobby Kennedy, le frère de J.F. Kennedy.
Après Nixon, Jimmy Carter (1977-1981) arrive au pouvoir. C’est un démocrate. Nixon puis Carter ont dû faire face aux deux chocs pétroliers de 1973 et 1979.
Aux élections suivantes, Ronald Reagan, un républicain, l’emporte et se présente comme le sauveur de la démocratie et le retour à la prospérité. Il fut d’abord un acteur renommé d’Hollywood, qui sut promettre la fin de « l’âge des ténèbres ».Il fut réélu pour un deuxième mandat (1984-1988). Son slogan favori est : « Dans la crise actuelle, l’Etat fédéral n’est pas la solution à nos problèmes. C’est l’Etat fédéral qui est le problème ». Il s’empresse donc de réduire le nombre de services sociaux et les programmes d’aide. Vous l’avez bien compris, Donald Trump ne fait que reprendre le discours de Reagan… n’oublions pas qu’il fut lui-même présentateur de shows à la télévision.
A propos de Martin Luther King (1929-1968)- « I have a dream »
Grand lecteur de Thoreau et de Gandhi, il combat pour l’égalité des droits et son obtention par l’action non violente, dont la désobéissance civile. Il demande en 1955, le boycott des bus de Montgomery après que Rosa Park a refusé de céder sa place à un Blanc. Citations :
« Aujourd’hui, dans la nuit du monde et dans l’espérance de la Bonne Nouvelle, j’affirme avec audace ma foi dans l’avenir de l’humanité.
Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.
Je refuse de croire que l’être humain ne soit qu’un fétu de paille ballotté par le courant de la vie, sans avoir la possibilité s’influencer quoi en que ce soit le cours des événements.
Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme est à ce point captif de la nuit sans étoiles du racisme et de la guerre, que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir réalité.
La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que l’amour.
Je crois que, même au milieu des obus et des canons, il reste l’espoir d’un matin radieux ».Chapitre V: 2001, la démocratie brutalisée
Quelques dates des mandats présidentiels pour se repérer
George H.W ; 1989-1993 = Républicain
Bill Clinton 1993-2001 = Démocrate
George Bush = 2001-2009 Républicain
Barack Obama = 2009-2017 =Démocrate
Donald Trump 2017-2021 = RépublicainEn 1992, le politologue Francis Fukuyama publie un essai intitulé La Fin de l’histoire et le Dernier homme. Il se réjouit de la disparition de l’URSS en 1991; de la victoire des Etats-Unis dans la guerre froide et de celle d’un ordre mondial fondé sur la libre entreprise, les droits de l’homme et le multiculturalisme. Il crée le sentiment d’une mondialisation heureuse.
En 1994 sont signés les accords de libre-échange de l’ALENA, avec le Canada et le Mexique. La Chine adhère à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) en 2001. Le libre-échange doit à présent régner partout dans le monde.
A l’extérieur des frontières, et pour imposer la démocratie, les Etats-Unis se sont engagés dans de nouvelles guerres au Moyen Orient : en août 1990, pour arrêter l’expansionnisme de Saddam Hussein, le dictateur irakien; puis en 2001 la guerre en Afghanistan contre les Talibans et en 2003 celle en Iran contre les mollahs.
Mais le 11 septembre 2001 sonne le glas de cette illusion d’optique. Le choc du 11 septembre est similaire à celui de Pearl Harbor.
Les Etats-Unis votent le Patriot Act en octobre 2001. Il limite les libertés individuelles et octroie un plus grand pouvoir de police à l’Etat fédéral qui peut mettre sur écoutes ou perquisitionner les individus soupçonnés de terrorisme.
Depuis 2001, les Etats-Unis se considèrent comme « une société en guerre ». Chacun peut (et même doit) posséder une arme puisque le pays est menacé par l’islam et par l’effondrement du monde. Environ 30 tueries de masse ont bousculé le pays depuis 1984, faisant à chaque fois entre 10 et 61 morts.Chapitre VI : 2021, la prise du Capitole
Le démocrate Joe Biden devient président durant les années 2021-2024. Mais, Donald Trump refuse de reconnaître sa défaite et le 6 janvier 2021 il cautionne l’assaut du Capitole, où siègent les deux assemblées. Les partisans de Trump sont persuadés qu’ils viennent de sauver la démocratie, celle des Pères fondateurs.
La remise en cause des élections n’est pas nouvelle, elle a commencé dès le début des années 2000. En 2000, l’élection de Bush est contestée par Al Gore ; en 2008, celle de Obama qui est suspecté de n’être pas Américain. En 2016, la défaite de Hillary Clinton est constitutionnelle, mais elle avait eu plus de voix que Trump. Enfin, en 2020, Trump accuse les démocrates de tricheries sur les machines à voter électroniques.Pour avoir une idée de la fragmentation actuelle des Etats-Unis, j’ai choisi de reprendre, dans l’ouvrage, un tableau et deux cartes.
Epilogue
La campagne présidentielle de 2024 n’a semblé obéir à aucune règle : coups de feu, coups de semonce, coups de théâtre, la démocratie est entrée dans une zone de turbulences sans fin prévisible.
Trump n’est président que depuis quelques semaines, et pas un jour ne passe sans qu’il ne décrète des choses invraisemblables qui laissent sans voix ceux qui se croyaient leurs alliés, ceux qui croyaient dans les valeurs de la démocratie américaine.Maryse Verfaillie –compte rendu écrit le 1er mars 2025-
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12:50
Standup For Sciences 2025, Paris 7 mars
sur Carnet (neo)cartographiqueParce que les sciences sont un bien commun pour l’humanité.
9h30-11h – Conférence de presse ouverte au public
> au Collège de France (amphithéâtre Halbwachs)
avec des exposés courts de Patrick Boucheron (Professeur au Collège de France), Dominique Costagliola (Directrice de Recherche Emérite à l’Inserm), Valérie Masson-Delmotte (Directrice de recherche, CEA) et Claire Mathieu (Directrice de Recherche, CNRS), consacrés aux menaces contre les sciences et aux raisons de la mobilisation.11h30-13h – Conférence grand public
> à Jussieu (amphithéâtre 45B),
avec des interventions de Florence Débarre (Directrice de recherche CNRS en biologie évolutive), Johanna Siméant Germanos (Professeur de science politique, ENS), Michaël Zemmour (Professeur de sciences économiques à l’Université Lyon 2) et une table ronde “sciences de la durabilité dans la tourmente” avec Valérie Masson-Delmotte (CEA), Dorian Guinard (Université de Grenoble Alpes), Sébastien Barot (IEES-Paris) et Marine de Guglielmo Weber (IRSEM).13h30 – Rassemblement place Jussieu,
mêlant étudiants, citoyens, chercheurs et universitaires, avant une marche au travers du Quartier Latin (Jussieu – rue des Écoles – Place de la Sorbonne – Boulevard Saint-Michel – Port Royal) ponctuée de happenings et d’interventions au Collège de France et place de la Sorbonne.Téléchargez l’affiche et les tracts aux formats (A0, A3, A4) ici.
via le Le groupe de coordination de Stand Up For Science Paris et IDF -
9:55
Les hémisphères de Boggs
sur Carnet (neo)cartographiqueOù est le centre du Monde ? La Terre étant une sphère, son centre est évidemment son noyau. Mais cela intéresse davantage les géologues que les géographes. Qu’en est-il alors à la surface du globe ? Est-il possible de définir le centre des terres émergées à la surface de notre planète ? Voilà une vaste question qui a captivé de nombreux géographes et scientifiques au fil du temps. Dans ce billet cartographique, nous nous penchons sur l’approche originale de l’ancien chef de la division des cartes au département d’État des États-Unis : le géographe américain Samuel Whittemore Boggs (1889-1954). En 1945 justement, Boggs publie une étude visant à localiser le centre des terres émergées. Sa méthode repose sur un principe relativement simple : faire pivoter le globe dans toutes les directions jusqu’à trouver la face contenant la plus grande superficie de terres, tandis que la face opposée en présente le moins. Une fois cette orientation déterminée, le centre du cercle ainsi tracé définit le centre des terres émergées. Selon les calculs, les déterminations de ce centre varient légèrement. Une estimation le place à 47°13?N 1°32?W, en France dans la ville de Nantes ; une autre le situe à 90 kilomètres de là près de Piriac-sur-Mer. À l’échelle de la carte, cela représente à peine quelques pixels. Mais en tout cas, si vous vous rendez là-bas en vacances, vous pourrez raconter, sans mentir, que vous avez mangé des galettes au centre de la Terre !
Évidemment, cette méthode est discutable, et bien d’autres solutions techniques, sophistiquées ou non, sont possibles. Elles donnent d’ailleurs des résultats très différents. Google Maps, considère par exemple que ce centre du Monde se situe en Turquie. Pour le géographe français Élisée Reclus, celui-ci se localiserait à Londres. Les approches sont nombreuses et les résultats aussi divers que les méthodes utilisées. En réalité, cette question n’a pas vraiment de sens puisqu’en géographie, les vrais centres sont avant tout les lieux de pouvoir, qu’ils soient politiques ou économiques. Quoi qu’il en soit, la méthode proposée par Boggs en 1945 a tout de même un avantage. En considérant deux faces de la Terre en vis-à-vis, elle permet de définir, par construction, deux hémisphères opposés : l’un continental, qui contient plus de 80 % des terres émergées, et l’autre océanique, qui ne contient que 20 % de celles-ci.
La ligne séparant ces deux hémisphères alternatifs peut alors être représentée sur un planisphère traditionnel, pour peu, qu’on le façonne un peu. La cartographie c’est comme de la pate à modeler…
Source : [https:]]
Ingénieur de recherche CNRS en sciences de l'information géographique. Membre de l'UMS RIATE et du réseau MIGREUROP / CNRS research engineer in geographical information sciences. Member of UMS RIATE and the MIGREUROP network.
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8:06
Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800)
sur Cartographies numériquesLa thèse d'Émilie Dreyfus sur les animaux des cartes géographiques anciennes est disponible en téléchargement sur HAL :
Émilie Dreyfus. Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800) : espaces, savoirs et représentations. Thèse de géographie sous la direction de Gilles Palsky. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2023. [https:]]
Nova Africa par Hugo Allardt, XVIIe siècle (source : Gallica)
RésuméCette thèse s’intéresse aux motifs zoologiques figurés sur les cartes géographiques produites en Europe à l’époque moderne. Le point de départ repose sur l’hypothèse que l’animal n’est pas seulement là pour combler un blanc, ni que son rôle est exclusivement décoratif, mais qu’en fonction de son positionnement sur la carte et de son association avec un espace géographique déterminé, il est utilisé pour véhiculer un savoir zoologique, caractériser un territoire, ou pour construire une certaine vision du monde. Dans cet objectif, l’animal est envisagé à la fois comme un signe et une image. En croisant des perspectives spatiales (l’Europe et les autres parties du monde) et temporelles (de 1500 à 1800), et en étudiant les sources géographiques au prisme d’autres supports du savoir naturaliste (livres d’histoire naturelle, livres de voyage, catalogues de cabinets de curiosité), l’objectif est également de positionner la carte géographique au sein des différentes formes de « récits » ou « d’images » qui écrivent et décrivent le monde. Enfin, étant entendu que la carte géographique est une représentation politique du monde, la dernière partie explore des enjeux de domination : de l’homme sur l’animal, en utilisant la carte géographique comme source originale pour une étude géohistorique des relations homme-animal ; de l’Europe sur les territoires extra-européens, à travers la mise en lumière de l’animal comme élément de la construction d’espaces idéologiques, exotiques ou imaginaires.
L’objectif de cette thèse est ainsi de produire une réflexion géohistorique renouvelée sur le statut de l’iconographie animale en démontrant qu’elle fait partie intégrante du discours géographique produit par les cartographes de la première modernité. Elle s’inscrit à la croisée de plusieurs champs disciplinaires : histoire de la cartographie et de la géographie, histoire de l’édition, histoire de l’art et histoire des sciences, liées à la question des relations homme-animal (« géographie humanimale »). L'analyse s’appuie sur la création puis l’exploitation d’une base de données recensant 7 765 animaux sur 1 332 cartes et globes de toutes les parties du monde et 61 autres sources du savoir naturaliste.
Isle de Madagascar par Etienne de Flacourt, 1656 (source : Gallica)
Le blanc des cartes ou la dialectique du plein et du videLa thèse comporte des pages très intéressantes sur le blanc des cartes en lien avec la dialectique du plein et du vide. Les historiens de la cartographie datent « l’invention » des blancs de la carte du début du XVIIIe siècle (Surun, 2004, pp. 117-144). Dans un article sur les enjeux épistémologiques de la cartographie au XVIIIe siècle, Lucile Haguet montre cependant que dans la cartographie de l’Égypte, le vide semble la règle bien avant le siècle des Lumières et que s’il y a une mutation de l’objet cartographique au XVIIIe siècle, il s’agit plutôt d’une évolution du sens du « blanc » (Haguet, 2011). À la lumière de l’analyse de la présence de l’animal sur les cartes, ces deux postulats épistémologiques peuvent être complétés par un troisième : la représentation picturale de l’animal, avant de quitter l’intérieur de la carte, est remplacée par sa représentation textuelle. Loin d’avoir pour seule fonction de combler les blancs, l’iconographie animale, construit un espace géographique complexe, véhiculant, au-delà de la représentation topographique du territoire, de multiples discours sur le monde : naturalistes mais également politiques et symboliques.
La production cartographique de Nicolas de Fer constitue un exemple représentatif de la dialectique du vide et du plein et du remplacement de l’image par le texte. La mappemonde en deux hémisphères de 1694 laisse ainsi l’hémisphère sud totalement vide, tandis que les espaces inconnus sont occupés soit par la toponymie, le relief, les fleuves et rivières, le tracé des frontières, soit par des informations textuelles. Au nord des Montagnes de la lune, lieu supposé des sources du Nil depuis la cartographie de la Renaissance, la mention inscrite peut être considérée comme programmatique du projet cartographique en devenir de Nicolas de Fer. On y lit : « On a mieux aimé laisser cette Place Vide que de la remplir de particularités inconnues, ou imaginaires ». Ce qui frappe dans cette information c’est justement le fait qu’elle ne laisse pas vide l’espace géographique mais le remplit. Dans la production de Nicolas de Fer, les animaux se situent, à une exception près, exclusivement dans les marges des cartes, sous forme de vignettes le plus souvent ou associés aux cartouches, notamment dans les cartes de l’Europe. L’animal se replie donc dans les marges, et les espaces géographiques sont réservés aux figurés, aux représentations conventionnelles ou au texte. Cependant, certains cartographes assument de laisser des espaces vides sur les territoires inconnus ou non explorés, ces espaces sont très souvent occupés par des textes relatant les singularités relatives aux moeurs des peuples, à l’histoire naturelle, ou encore à l’histoire des explorations.
Références
SURUN, I. (2004). Le blanc de la carte, matrice de nouvelles représentations des espaces africains. Dans I. LABOULAIS (éd.), Combler les blancs de la carte : Modalités et enjeux de la construction des savoirs géographiques (XVIIe-XXe siècle). Presses universitaires de Strasbourg. [https:]]
HAGUET, L. (2011a). La carte a-t-elle horreur du vide ? Réexaminer les enjeux du tournant épistémologique du XVIIIe siècle à la lumière de la cartographie occidentale de l’Égypte. Cartes et géomatique, 210, 95-106. [https:]]
DREYFUS, É. (2022). Spectacle zoologique, inventaire de la nature ou encyclopédie naturaliste ? Approche épistémologique de la représentation des animaux sur quelques cartes murales des Amériques (XVIe-XVIIIe siècles). Bulletin du Comité Français de Cartographie, Cartes & Géomatique, 249, 13-29. [https:]]
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20:42
Géographie des pandémies
sur Les cafés géographiquesLes grandes pandémies ponctuent l’histoire du monde. Chacune est à replacer dans son contexte pour restituer la complexité des interactions et des interdépendances entre l’homme et son milieu naturel.
Guillaume Lachenal (à droite) et Gilles Fumey (photo J.-P. Némirowsky)
Mercredi soir 12 février, nous recevons Guillaume Lachenal, un scientifique agrégé de sciences de la vie et de la terre devenu historien des sciences et de la médecine, professeur des universités à Sciences Po et chercheur au laboratoire médialab de Sciences Po. Il répond aux questions de Gilles Fumey dans le cadre d’un entretien interactif qui s’appuie sur la récente publication de son atlas des épidémies (1).
Avez-vous été surpris par le covid ?
Oui et non. Oui par les formes et l’ampleur de la pandémie. Non car l’émergence d’un virus qui fait rapidement le tour de la planète est assez banal dans l’histoire récente de l’humanité. De plus, je travaillais déjà sur Ebola et d’autres virus. « L’évènement covid » est lié au fait que le virus a rencontré des sociétés âgées et des infrastructures de pays développés, ce qui a conduit au confinement pour protéger les systèmes de soins et la stabilité des sociétés. En Afrique, avec une démographie différente (population plus jeune), les effets sociaux ont été moindres.
Vous parlez du « cadeau empoisonné de la révolution du néolithique ». Pouvez-vous préciser cette expression ?
Les chasseurs-cueilleurs du paléolithique partageaient des maladies chroniques avec les autres primates, notamment des parasitoses intestinales, des herpès, « verrues » qui ont accompagné le processus d’hominisation. La nouveauté au néolithique avec la sédentarisation, le développement de l’agriculture, surtout de l’élevage, et le début de l’urbanisation c’est l’arrivée de nouveaux pathogènes portés et transmis par les animaux domestiques mais aussi par des rats attirés par les réserves de grains et par les moustiques. On pourrait parler d’une tragédie de la domestication des animaux, ainsi le virus de la peste bovine est étroitement apparenté à celui de la rougeole qui a des effets dévastateurs. L’archéologie prouve que les hommes n’étaient pas en bonne santé, probablement en raison de la circulation des maladies infectieuses qui devient plus importante à la fin du néolithique et au début de l’âge du bronze, en liaison sans doute avec le développement de l’urbanisation qui favorise des concentrations humaines plus fortes. C’est dans ce contexte que les épidémies sévères arrivent et peuvent se maintenir.
Qu’en est-il de la peste ? Vient-elle bien d’Asie du Sud et du Sud-Est ?
A ma connaissance l’Asie du Sud-Est n’est pas concernée, elle est plutôt le berceau des coronavirus via les chauves-souris. Les pestes identifiées comme telles (pestes de l’empire romain, peste noire médiévale, peste de Marseille en 1720) sont provoquées par le bacille Yersinia pestis originaire des rongeurs sauvages des steppes de Basse-Asie centrale et de Mongolie transmis aux rats puis aux puces lesquelles se nourrissent en piquant les hommes. La contagion interhumaine se fait par voie pulmonaire ou via des ectoparasites (le pou). Il peut y avoir (mais c’est un débat) des variantes de transmission avec des pestes dans les Alpes via les marmottes.
Quel rôle a joué l’Europe dans l’extinction de la population amérindienne ? Vous citez des chiffres : 90% de la population amérindienne aurait été affectés par les épidémies importées ; cette population serait passée en 150 ans de 60 à 5 millions. Ce désastre démographique est-il documenté par les travaux de chercheurs latino-américains ?
L’arrivée des Européens en Amérique a amené des échanges biologiques importants entre le nouveau et l’ancien monde qui concernent aussi des pathogènes dans le cadre d’un chassé-croisé asymétrique car ce sont les populations amérindiennes indigènes qui ont été affectées et décimées dans un premier temps, surtout par la variole et rougeole, puis par d’autres maladies virales et bactériennes venues d’Europe et liées aux foules. IL faut y ajouter les effets de la traite avec le déplacement massif des esclaves africains. On n’est pas certain que la syphilis qui se répand en Europe soit originaire d’Amérique.
L’idée d’un « contact fatal » est caricaturale car la perte démographique s’étale sur plusieurs décennies. La recherche s’oriente maintenant vers l’idée que l’effondrement démographique est surtout lié à l’effet conjoint des transformations de l’organisation sociale, des conditions de vie et de l’environnement, résultant de la conquête coloniale.
Quel lien peut être fait entre la décimation à 80% du corps expéditionnaire de Napoléon à Haïti (1802) par la fièvre jaune et la naissance d’un Etat ?
En effet, la fièvre jaune transmise par le moustique Aedes aegypti, venu d’Afrique subsaharienne sur les bateaux négriers, épargne les anciens esclaves insurgés mais fait 30 000 morts dans le corps expéditionnaire, y compris le général Leclerc. Comme l’avait anticipé Toussaint-Louverture, une saison des pluies favorable aux moustiques a suffi à défaire l’armée française largement dominatrice.
La fièvre jaune est la grande maladie coloniale, bien décrite par les médecins qui n’en comprennent ni l’origine ni la transmission attribuée aux « miasmes tropicaux ». Largement répandue sur les côtes d’Afrique occidentale, elle occasionnait des mortalités très fortes chez les colons. Le moustique responsable, tout comme le moustique tigre (originaire d’Asie), a besoin d’eau mais pas de grands marécages. L’environnement proto-industriel des plantations des Caraïbes, chaud et humide, avec du sucre et de nombreux petits récipients (type calebasse) est idéal pour sa prolifération. Les esclaves restent immunisés après la traversée et les épidémies qui affectent les plantations immunisent les enfants nés sur place. La mortalité est assez faible en Afrique ou dans les Caraïbes, là où la fièvre jaune est endémique dans des populations indigènes immunisées pendant leur enfance. Cependant, chez les adultes fraichement débarqués, colons et marins, la fièvre jaune tue dans 50% des cas.
Quid du choléra, la grande épidémie du XIXème siècle. En quoi est-elle liée à une connexion intercontinentale ?
On utilise le terme plus contemporain de pandémie pour désigner la première vague de choléra en Europe en 1831-32. Elle arrive à Paris où elle fait 40 000 morts via l’Allemagne et l’Angleterre. Là encore, il faut s’intéresser à l’environnement de plus en plus urbain avec des canaux et des réseaux d’adduction d’eau qui sont les vecteurs des épidémies. Le choléra disparaitra plus tard avec l’achèvement des réseaux de tout-à-l’égout. « L’autoroute » du choléra va des Indes à l’Europe avec des foyers endémiques dans le golfe du Bengale. Actuellement, il reste des cas en Afrique, à Haïti, à Mayotte.
Le sida : 60 millions de morts majoritairement jeunes. S’agit-il de la pire épidémie de l’histoire ? Pourquoi parlez-vous d’un « scandale moral pour la médecine occidentale » ?
L’impuissance médicale devant le retour d’une maladie infectieuse depuis la Seconde Guerre mondiale, après les « Trente glorieuses de la médecine » avec les énormes progrès liés à l’éradication de certaines maladies (la poliomyélite, la tuberculose…), la diffusion des vaccins, des antibiotiques, la démoustification … a été en effet un choc et a pu paraître scandaleuse. L’activisme autour du sida avec l’association Act up, née à New-York en 1987 puis importée à Paris, est historiquement intéressant : New-York et Paris ont pu être, de ce point de vue, considérées comme les capitales du sida. La diffusion importante du sida dans ces villes n’est pas seulement liée à l’importance des communautés homosexuelles mais elle coïncide aussi avec l’affaire du sang contaminé et la diffusion des drogues injectables, notamment l’héroïne avec l’usage multiple des seringues.
La présence du virus est bien établie dans les grandes villes d’Afrique coloniale dès le début du XXème siècle avec plusieurs épidémies de VIH différents, une diffusion exponentielle et une très forte mortalité dans les années 1980. Le VIH est alors passé en Haïti où il flambe dans les années 1970 puis se diffuse aux Etats-Unis et en Europe. Les trithérapies sont une victoire mais ne sont efficaces qu’à partir de 1996 et 10 ans plus tard dans les pays du Sud.
Vous parlez de la « magie » de la carte pour visualiser la diffusion des épidémies dans l’espace. De la même façon, les tableaux de chiffres, les statistiques inscrivent les épidémies dans l’ordre du savoir et font rentrer les épidémies dans une histoire scientifique.
Dans l’histoire des cartes épidémiologiques, celles de John Snow sur le choléra à Londres ont un statut mythique : elles ont pu démontrer la transmission à partir des points d’eau. La cartographie de la malaria avec les zones de marais a aussi été intéressante. Actuellement on constate que le moustique tigre s’installe dans un environnement typé : celui de la France pavillonnaire du sud de la France avec les bords de piscine et les eaux stagnantes des jardinières de fleurs.
Les colonies ont été des lieux importants dans l’émergence de l’épidémiologie scientifique car il y existe une administration rigoureuse à l’origine de rapports précis. Les enjeux de santé publique y sont importants avec la mise en place parfois de politiques autoritaires. La ségrégation est présentée comme la solution pour contrôler l’espace et protéger les colons des épidémies. Ainsi l’apartheid en Afrique du Sud en 1902 est supposé combattre l’épidémie de peste. La compréhension du rôle des microbes et des insectes dans la transmission des maladies infectieuses conduit à un durcissement du racisme colonial.
Comment est née l’idée d’isoler les malades ?
L’idée est ancienne, dès l’époque médiévale avec les léproseries. La mise en place de systèmes de quarantaine en Méditerranée autour des ports est attestée dès le XVème siècle avec les lazarets et connaît son apogée au XVIIIème siècle. Un système administratif se met en place, établissant un cordon sanitaire : les navires doivent prouver qu’il n’y a pas d’épidémie à bord alors même que l’origine de la maladie n’est pas vraiment connue et attribuée à des miasmes, d’où la nécessité de purifier les marchandises. Un grand lazaret comme à Marseille est organisé en deux parties : une pour l’équipage et une pour « purger » les marchandises soumises à diverses fumigations « purifiantes ». Au XIXème siècle, quand on comprend que les épidémies viennent d’Orient, alors que les marchands font pression pour libéraliser le commerce, les quarantaines vont être déléguées aux marges ottomanes de la mer Rouge et aux marges des empires coloniaux.
La ségrégation raciale urbaine est présente dans toutes les villes coloniales d’Afrique. Elle est mise en place après la révolution pastorienne dans les années 1910-1920 avec un quartier indigène, considéré comme un « réservoir de virus », et un quartier européen, ces quartiers étant séparés par une zone neutre dédiée aux bâtiments institutionnels officiels et au champ de courses. La médecine justifie le racisme colonial.
Pouvez-vous commenter votre carte sur le typhus dans le ghetto de Varsovie à l’été 1942 ?
Il y a eu une politisation du typhus par les Nazis. Les médecins allemands des années trente étaient pour beaucoup d’anciens médecins de l’empire colonial allemand, perdu en 1920. Ils ont transféré sur les Juifs leur racisme colonial dans le cadre du projet nazi de purification raciale. La médecine tropicale allemande se reconvertit ainsi en Europe. Elle met sur le même plan l’éradication des poux, vecteurs du typhus, largement développé sur les fronts russe et oriental pendant la Première Guerre mondiale, et la destruction des Juifs. La ghettoïsation des Juifs polonais a été justifiée par les Nazis au nom d’un impératif sanitaire. Les 450 000 Juifs du ghetto de Varsovie sont exposés à une épidémie de typhus en 1941 qui a pu être contrôlée par la mobilisation du personnel médical et de la population du ghetto.
Quel rôle et quel bilan pour l’OMS ?
L’OMS pose clairement, après 1946, le rapport entre le progrès social et la santé en s’inscrivant dans l’atmosphère d’optimisme des Trente Glorieuses. Les insecticides éradiquent la malaria. L’OMS a cherché à lancer en 1959 un plan pour se débarrasser du paludisme en Afrique en utilisant le DTT. Ce fut un échec notoire qui nourrira la critique écologique. Par ailleurs, l’OMS a lancé des programmes de vaccinations, notamment contre la variole, qui suscitent aussi la critique car ils sont souvent très coûteux.
Que pensez-vous du sanatorium ?
Cette institution médicale du XIXème siècle destinée à combattre la tuberculose, une fois découvert le bacille de Koch, correspond à un moment du modernisme européen des années de l’entre-deux-guerres avec leur architecture particulière. Leur période de gloire est assez brève (1930 à 1960) alors que les antibiotiques ne sont pas ou peu utilisés. Quand l’utilisation de ceux-ci se répand, on se retrouve avec ces énormes infrastructures obsolètes, abandonnées ou reconverties pour d’autres pathologies ou pour le tourisme.
Que dire de la narration des épidémies ?
Les récits d’épidémie dont certains sont très anciens (pensons à Thucydide) se contraignent les uns les autres à une répétition en installant l’idée d’un déroulement immuable des dramaturgies épidémiques.
Lyme : une épidémie du paysage ?
Lyme est une petite ville de la banlieue résidentielle de Newhaven (Connecticut), où un foyer a été détecté en 1970, et où on a identifié la transmission de la bactérie (genre Borellia) par les tiques dans un environnement typique de suburbanisation américaine avec un environnement fait d’habitat pavillonnaire avec jardin et espaces boisés abritant des multitudes d’écureuils et quelques cerfs. En Europe, les transformations écologiques des paysages et des modes de vie analogues permettent la progression de la maladie.
Questions de la salle
L’émergence accélérée de nouveaux pathogènes est-elle liée à la crise de la biodiversité ?
L’extension des surfaces agricoles et la déforestation sont à considérer mais la biomasse agro-industrielle avec l’élevage de masse est un facteur essentiel. Cf les travaux de Serge Morand (2).
Quels liens entre mondialisation et épidémies ?
On arrive à corréler sur deux ans de décalage les pics de peste en Europe au XVIème siècle avec les épisodes de sécheresse en Mongolie qui font sortir les marmottes et contaminent les rats. La grippe espagnole au début du XXème siècle se répand sur les quatre continents en trois semaines avec les navires à vapeur.
Quel lien entre épidémies et facteurs politiques ?
Le lien n’est pas évident. L’historien Patrick Boucheron remarque que dans une Europe constamment menacée par les vagues de peste à l’époque moderne on assiste à une grande stabilité des institutions politiques qui ne sont pas ébranlées par les épidémies récurrentes. Les révolutions du XIXème siècle ne sont pas corrélées aux épidémies de choléra : la révolution de 1832 échoue alors que sévit le choléra.
Les grandes épidémies de l’antiquité appelées « peste » sont-elles vraiment de cette nature ?
La peste justinienne (VIème-VIIème siècles) dans l’empire romain est bien documentée par l’archéologie. On trouve dans les sépultures le bacille largement séquencé. Pour les autres épidémies antérieures (peste d’Athènes, peste antonine, peste de Cyprien) les causes ne sont pas établies : il peut s’agir de typhus, de fièvre typhoïde, de variole ou de rougeole…
Quelles différences entre pandémie, endémie, épidémie ?
Les définitions sont assez « flottantes ». Pandémie est le terme le plus récent, datant du XIXème siècle, pour désigner un phénomène plus mondial. L’OMS a des critères plus précis qui engendrent des débats d’experts comme au début du COVID. Quand l’OMS décrète la pandémie, cela implique le déclenchement de mesures sanitaires liées à la réglementation internationale avec les problèmes engendrés par une surréaction ou une sous-réaction.
Notes :
- Guillaume Lachenal, Gaëtan Thomas, Atlas historique des épidémies, Editions Autrement, 2023
- Serge Morand, La prochaine peste : une histoire globale des maladies infectieuses, Editions Fayard, 2016
Micheline Huvet-Martinet, février 2025.
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11:17
[Webinaire] La collaboration autour de QGIS : témoignage de Bordeaux Métropole
sur OslandiaOslandia a le plaisir de vous inviter à un webinaire sur la collaboration autour de QGIS avec le témoignage de Julien Pagiusco de Bordeaux Métropole vendredi 4 avril à 11h.
Au programme : Intervention de Julien Pagiusco, Chef de projet numérique SIG chez Bordeaux Métropole :- Le contexte SIG à Bordeaux Métropole
- Utilisation de QGIS à Bordeaux Métropole
- Les projets réalisés
- Séquence de questions / réponses
- La problématique CMJN dans QGIS
- Comment le support CMJN a été financé
- Rappel du processus de contribution dans QGIS
- Comment la collaboration s’est faite dans la communauté OpenSource sur le CMJN
- Résultat et perspectives
Inscription gratuite mais obligatoire, le lien d’accès au webinaire vous sera adressé par email après votre inscription : [https:]]
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14:00
OSM DATA 3D : présentation
sur GeotribuCet article présente la plateforme OSM DATA et sa nouvelle version en 3D
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6:20
L'accessibilité ferroviaire concernant 250 villes dans le monde
sur Cartographies numériquesSource : Aniket Kali, Jeff Allen (2025). Rail Transit & Population Density. Comparing and ranking 250 cities around the world, School of Cities, University of Toronto.
1) L'intérêt des cartes d'accessibilité ferroviaire
Un bon système de transport en commun relie les gens aux différents lieux de la ville. Dans l'idéal, il doit être efficace et durable, avec des lignes et des stations de transport en commun desservant le plus grand nombre de personnes possible. Mais dans la réalité, l'efficacité de ce système varie considérablement au sein des villes et entre elles.
Pour étudier cette question, les auteurs ont créé des cartes des principales lignes et gares ferroviaires pour les trains rapides, les trains régionaux et le LRT (Light Rail Transit) regroupant aussi bien des tramways que des trains légers ou encore des métros lourds de petite capacité. Ils les ont superposées à la densité de population pour 250 régions urbaines qui figurent parmi les plus peuplées au monde. Les cartes sont à la même échelle (100 km de diamètre) de manière à être facilement comparables entre elles.
Densité de population et réseau de transport ferroviaire pour 250 villes (source : Kali & Allen, 2025).
À partir de ces cartes, plusieurs indicateurs permettent de saisir les caractéristiques du développement axé sur le transport en commun. En urbanisme, le développement axé sur le transport en commun (TOD) est un type de développement urbain qui maximise la quantité d'espaces résidentiels, commerciaux et de loisirs à proximité immédiate des transports publics. Il favorise une relation symbiotique entre une forme urbaine dense et compacte et l'utilisation des transports publics. Plus la densité de population vivant à proximité des transports ferroviaires est élevée, mieux la ville est desservie. Il est possible de faire des comparaisons selon les indicateurs choisis.
Les villes sont classées les unes par rapport aux autres en ce qui concerne les indicateurs suivants :
- population urbaine
- densité de population urbaine
- densité de population urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- part de population urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- part de l'aire urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- indice de concentration (ratio part de population / part de l'aire urbaine proche des transports ferroviaires)
2) Données et méthodes
Les données de population proviennent de GlobPOP et les données de transport ferroviaire d'OpenStreetMap. La liste de villes est issue de l'ensemble de données Natural Earth. Les auteurs de l'étude ont commencé avec la liste des 300 villes les plus peuplées, puis ont supprimé manuellement les cas où une ville était la banlieue d'une autre ville (par exemple, Howrah a été supprimée car elle est très proche de Kolkata), ainsi que les villes sans aucun transport ferroviaire.
Pour chaque ville, ils ont ensuite défini la région urbaine représentée sur les cartes par un cercle d'un rayon de 50 km à partir du point central. Le choix a été d'utiliser une taille de cercle standard plutôt que le périmètre des zones métropolitaines qui varient considérablement dans leur délimitation administrative. Le rayon de 50 km correspond approximativement à la distance à laquelle une personne se rend au centre-ville ou en revient le long d'un corridor ferroviaire majeur.
Les données de densité de population sont issues de GlobPOP, qui fournit des données de dénombrement et de densité de population à une résolution spatiale de 30 secondes d'arc (environ 1 km à l'équateur) à l'échelle du monde. Les mesures de densité de population urbaine sont calculées après avoir supprimé les zones où la densité de population est inférieure à 400 km², afin de tenir compte de la façon dont les régions varient en termes de superficie de terres agricoles et de surfaces inhabitables (par exemple, montagnes, eau, etc.). 400 km² est le seuil utilisé par Statistique Canada pour définir les lieux peuplés.
Les données ferroviaires et les gares ont été extraites d'OpenStreetMap (OSM) en utilisant l'outil Overpass Turbo avec cette requête. Les auteurs ont ensuite calculé des zones tampons de 1 km autour de chaque gare, puis estimé la population dans la zone tampon via une interpolation. OSM est une base de données collaborative, et bien que la qualité et l'exhaustivité des données OSM soient assez bonnes pour la plupart des villes, plusieurs villes ont des données manquantes ou incorrectes. Si vous constatez des erreurs, veuillez mettre à jour OSM ! Au fur et à mesure que les données OSM sont modifiées et améliorées, les auteurs s'efforceront de mettre à jour les cartes et les indicateurs.
Ces données sur le transport en commun présentent deux limites principales :
- Elles ne concernent que le transport ferroviaire, et non le transport par bus à haut niveau de service (BRT), qui dans de nombreuses villes offre un service comparable au transport ferroviaire.
- Elles ne tiennent pas compte de la fréquence (c'est-à-dire de l'intervalle) des trajets. Bien que de nombreuses agences de transport partagent leurs itinéraires et leurs horaires au format GTFS, qui comprend des informations sur la fréquence et souvent la technologie (bus, train, etc.), on constate que la disponibilité du GTFS à l'échelle mondiale n'était pas disponible partout, en particulier en dehors de l'Europe et de l'Amérique du Nord.
Bien sûr, le lieu de résidence des gens n’est qu’un élément parmi d’autres ; l’objectif ultime du transport en commun est d’amener les gens là où ils veulent aller (travail, école, loisirs, etc.). Il serait intéressant d’ajouter à ces cartes des données sur l’emploi et la localisation des activités pour examiner également la destination et analyser la connectivité des réseaux. Un point sur lequel il faudra travailler à l’avenir.
Pour plus d'informations sur le projet (code, données, etc...), vous pouvez aller consulter le site GitHub.
L’Autorité de régulation des transports (ART) publie son rapport intégral sur le marché français du transport ferroviaire en 2023. En 2023, comme en 2022, le mode ferroviaire a connu une forte hausse de fréquentation des voyageurs, en dépit d’une nouvelle baisse des circulations à grande vitesse, qui a affecté notamment les plus petites gares.
Lien ajouté le 3 mars 2025Interesting data about rail in France 12% fewer high speed train services, and some stations with even 20% fewer trains (all the red dots), BUT passenger numbers *up* (bigger trains, and filling them more) Source: www.autorite-transports.fr/actualites/l...
— Jon Worth (@jonworth.eu) 3 mars 2025 à 16:13
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16:50
Les enjeux de l’IA en défense : optimiser la prise de décision et le renseignement stratégique
sur Le blog de GeomatysLes enjeux de l’IA en défense : optimiser la prise de décision et le renseignement stratégique
- 28/02/2025
- Jordan Serviere
Dans un contexte où la rapidité et la précision de l’information sont déterminantes, l’intelligence artificielle devient un atout stratégique incontournable pour la défense. Grâce à des algorithmes avancés et à la puissance de calcul moderne, il est aujourd’hui possible de croiser des volumes massifs de données géospatiales, d’automatiser la surveillance et d’anticiper des menaces avec une précision accrue. Ces avancées permettent non seulement de renforcer la sécurité, mais aussi d’améliorer la réactivité et la prise de décision des forces armées.
Geomatys s’inscrit pleinement dans cette dynamique en développant des solutions de pointe capables d’exploiter l’IA pour optimiser la gestion et l’analyse des données militaires. Ces innovations s’appliquent aussi bien à la surveillance automatisée qu’à l’analyse avancée des flux de données stratégiques.
L’IA et la défense : un levier stratégique pour la supériorité opérationnelleL’intelligence artificielle transforme la manière dont les forces armées analysent, exploitent et sécurisent les données. La nécessité d’une IA de confiance, capable d’assurer transparence et fiabilité, devient un enjeu stratégique pour garantir des décisions militaires précises et responsables. Avec la croissance exponentielle des informations collectées via satellites, drones, capteurs terrestres et maritimes, l’enjeu principal réside dans la capacité à extraire rapidement des renseignements stratégiques et exploitables en temps réel.
Parmi les applications les plus avancées de l’IA dans la défense, on retrouve :
Surveillance automatisée d’objets à partir de plusieurs sources :
Images satellites, radar, nuages de point 3D, Lidar, SMF ; afin de détecter des activités suspectes ou anormales.Analyse prédictive et modélisation comportementale :
Identification des tendances et des schémas d’attaque à partir de données historiques.OSINT (Open Source Intelligence) :
Exploitation de sources ouvertes pour compléter le renseignement militaire et anticiper les évolutions géopolitiques.Cybersécurité et IA défensive :
Détection des cyberattaques en analysant les flux de données en temps réel.
Fonctionnement du Reinforcement Learning Geomatys et l’intelligence artificielle : des solutions pour l’analyse géospatiale en défense
Geomatys développe plusieurs technologies basées sur l’intelligence artificielle pour optimiser le traitement des données géospatiales et renforcer l’aide à la décision dans un contexte militaire. Ces solutions incluent :
Détection automatisée d’objets sur imagerie satellite :
Grâce au deep learning, Geomatys permet d’identifier rapidement des infrastructures, des navires ou des épaves avec un haut niveau de précision.Analyse comportementale et détection d’anomalies :
En combinant la capacité à traiter efficacement de très nombreuses sources d’information et de données ainsi que l’utilisation de modèles d’IA entraînés sur des données stratégiques, il est possible d’anticiper des comportements suspects (pêche illégale, transbordements) et de renforcer la sécurité des opérations militaires.- Capacité de traitement des flux d’acquisition à la volée :
Le temps d’analyse des multiples sources d’information pour la compréhension rapide du théâtre d’opération implique de pouvoir très rapidement (voire à la volée) positionner et croiser spatialement les différentes sources d’information. Le savoir faire historique de Geomatys dans les systèmes des références spatiaux et le traitement des données géospatiales est un atout indispensable au passage l’échelle des systèmes de Comand & Control M2MC.
Détection d’épaves grâce à un algorithme de Computer Vision
Examind C2 : l’IA au service de l’analyse en temps réel et de la prise de décisionAu sein de cette stratégie IA, Examind C2 apporte une dimension avancée de traitement et d’exploitation des données géospatiales. Grâce à ses capacités d’analyse en temps réel et de détection d’événements critiques, cette solution permet d’anticiper des situations complexes et de renforcer la prise de décision en milieu opérationnel. Parmi ses fonctionnalités IA :
Automatisation de la détection d’anomalies sur le terrain
Anticipation des actions potentielles grâce à une IA multi-agents
Modélisation et simulation de scénarios militaires basés sur des flux géospatiaux
Détection des transbordements potentiels sur Examind C2 grâce aux données AIS
L’intégration de ces capacités d’intelligence artificielle dans Examind C2 participe à l’évolution du Command & Control M2MC en fournissant une plateforme interopérable, évolutive et capable de traiter des volumes massifs de données en temps réel.
Conclusion : l’avenir de l’IA dans la défense et le Command & ControlL’intelligence artificielle appliquée à la défense ne cesse d’évoluer, apportant des améliorations majeures en matière de surveillance, d’analyse et d’optimisation des opérations militaires. Geomatys, à travers ses solutions innovantes, contribue activement à cette transformation en intégrant l’IA pour renforcer la compréhension des environnements complexes et la prise de décision stratégique.
L’éthique dans l’utilisation de ces technologies reste un enjeu central, notamment pour garantir un contrôle humain efficace et éviter toute dérive dans l’automatisation des décisions critiques. La nécessité d’une IA de confiance est primordiale pour assurer des résultats précis et exploitables par les forces de défense.
L’IA appliquée au domaine militaire continuera de jouer un rôle clé dans l’amélioration des capacités de Command & Control. Geomatys s’inscrit dans cette dynamique en développant des outils avancés combinant intelligence artificielle, SIG et interopérabilité, répondant ainsi aux enjeux stratégiques des armées modernes.
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16:30
Makina Corpus Territoires expose au Salon CYCL’EAU Montpellier-Occitanie 2025
sur Makina CorpusMakina Corpus Territoires participe au Salon CYCL’EAU Montpellier-Occitanie 2025 pour présenter ses solutions numériques innovantes dédiées à la gestion durable de l’eau. Retrouvez-nous sur le Village Innovation les 19 et 20 mars?!
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14:52
RPLL2025 | 15 mai 2025
sur OslandiaOslandia sponsorise la 5ème édition des Rencontres Professionnelles du Logiciel Libre [#RPLL2025] qui se tiendra jeudi 15 mai 2025 de 9h à 18h à l’Hôtel de la Métropole de Lyon.
Retrouvez Oslandia toute la journée sur son stand pour échanger sur vos projets, découvrir nos dernières réalisations et nos composants OpenSource !
Organisées par Ploss Auvergne Rhône-Alpes et soutenues par la Métropole de Lyon et l’Adullact, les #RPLL2025 s’adressent à toutes les entreprises, collectivités, associations, universités et écoles à la recherche de re?ponses open source à l’ensemble de leurs besoins numériques, techniques et fonctionnels.
- Plus d’informations et inscription : [https:]]
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10:00
Récolt'Ô & l'Open Booster Adapt'Action au Forum des Interconnectés 2025
sur Makina CorpusLauréat des Data Challenges Adapt’Action et l’outil Récolt’Ô a accéléré son développement grâce à l’Open Booster. Retrouvez la restitution du projet Récolt’Ô Adapt’Action au Forum des Interconnectés les 10 et 11 mars à Rennes.
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6:25
Les nouveautés Giro3D 0.42
sur OslandiaPièce jointe: [télécharger]
Giro3D est une bibliothèque de visualisation de données géospatiales sur le Web. Libre et open source, elle est compatible avec de nombreuses sources de données géospatiales (rasters, vecteurs, nuages de points…).
Meilleur support du format 3D TilesVoir la liste des changements complets de la version 0.42.
Avec l’intégration de la bibliothèque 3d-tiles-renderer, Giro3D améliore grandement son support du format 3D Tiles et élimine de nombreux bugs. La version 3D Tiles 1.1 (dite « Next ») est également supportée.
A noter que Giro3D supporte également les flux 3D Tiles de Google.
Éclairage dynamique et ombres portées sur les terrainsJusqu’à présent, les terrains Giro3D (via l’entité Map) ne supportaient qu’un modèle simplifié d’éclairage appelé hillshade. Il est désormais possible d’éclairer vos terrains dynamiquement avec des lumières three.js. Ajouter un nombre arbitraire de lumières directionnelles et ponctuelles dans la scène, et le terrain sera illuminé. Tous les paramètres des lumières sont gérés dynamiquement: position, intensité, couleur…
Il est également désormais possible de visualiser les ombres portées par les lumières three.js, afin par exemple de visualiser l’ombre des bâtiments sur le terrain, ou bien l’ensoleillement d’une vallée.
Support des géométries 3DVoir l’exemple dédié
Il est désormais possible de visualiser des géométries de type Simple Feature (via l’entité FeatureCollection) qui ont des parois verticales (comme les murs des bâtiments).
Voir l’exemple GeoJSON 3D
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19:26
Cartes et données sur les élections législatives en Allemagne (23 février 2025)
sur Cartographies numériquesDimanche 23 février 2025, les Allemands ont été appelés aux urnes pour élire 630 parlementaires destinés à siéger au Bundestag. La réforme électorale de juillet 2023 a encore renforcé le système proportionnel, les électeurs votant deux fois sur le même bulletin, une fois pour leur circonscription et une fois pour leur Land. Du fait de ce mode de scrutin, il est extrêmement rare qu’un parti obtienne la majorité à lui tout seul. La vie politique allemande est donc rythmée par la formation de coalitions entre partis qui se rassemblent pour gouverner après s’être affrontés dans les urnes (Le Monde).
La coalition conservatrice (CDU/CSU) a remporté le scrutin national avec 28,5%, tandis que l'l'extrême droite (AfD) a enregistré son plus haut score depuis 1945 (20,8%), en gagnant des voix et en s'implantant durablement dans la partie est de l'Allemagne. Les socialistes du SPD (16,4%) sont en net recul. Les Verts arrivent en 4e position avec 11,6%, tandis que le parti plus à gauche Die Linke fait un score inattendu de 8,8%. Les jeunes électeurs se sont déplacés massivement vers l’extrême gauche (Die Linke) et l’extrême droite (AfD). Les partis conservateurs (CDU/CSU) et socialistes (SPD) ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.
1) Cartes des résultats diffusées par les médias
Les cartes de résultats éléctoraux témoignent d'un fort différentiel est-ouest pour les « deuxièmes voix » (au niveau des Länder). Au niveau local, la « première voix » montre l’ancrage territorial du SPD dans ses bastions (Ruhr, Basse-Saxe, Hambourg, Brême), malgré la débâcle électorale au niveau national. L’AfD avec plus de 20% renforce son ancrage à l’Est (38,6% en Thuringe, 37,3% en Saxe ; à Görlitz, le chef du parti Tino Chrupalla fait 48,9%). Mais l’AfD progresse aussi à l’Ouest dans des « bastions » du SPD, notamment industriels : pour la première fois le parti arrive premier pour la « deuxième voix » dans des circonscriptions de l’Ouest à Kaiserslautern et Gelsenkirchen. Alors que l’AfD a renforcé son implantation à l’Est, Die Linke, malgré son fort succès (8,8%), a perdu, en partie, cette spécificité face à la concurrence de la BSW. Néanmoins le « plan » Silberlocken du parti Die Linke a doublement fonctionné : il gagne 6 circonscriptions directes (dont Bodo Ramelow en Thuringe et Gregor Gysi à Berlin) sur les 3 visées et nécessaires en cas d’échec pour dépasser la barre des 5%… qu’il dépasse largement (8,8%). Fait nouveau, Die Linke arrive en tête à Berlin où le parti gagne pour la première fois une circonscription à l’ouest (Neukölln). Il devient le premier parti des jeunes au détriment des Verts. Les libéraux du FDP sortent du parlement pour la deuxième fois de leur histoire. Malgré leur affaissement, les « bastions » restent inchangés (bourgeoisie-libérale à Bonn ou Cologne, Mittelstand du Bade-Wurtemberg…). Les Verts (Die Grünen) restent un parti ouest-allemand implanté dans les villes moyennes libérales et universitaires (Freiburg, Heidelberg…). Ils n’emportent aucune circonscription « rurale », pas même celle de Robert Habeck dans le Schleswig-Holstein (voir l'analyse de Paul Maurice, @Pl_Maurice).
Comparaison des résultats entre 2021 et 2025 (source : Le Monde - Les Décodeurs)
Les libéraux du FDP ainsi que la gauche populiste de l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW, 4,97%) manquent leur entrée au parlement. Avec les « petits » partis, près de 15% des électeurs ne seront pas représentés. Mais cela facilite la tâche pour la constitution d'une « grande coalition » par Friedrich Merz (CDU/CSU). Ayant exclu de s’allier avec l’AfD, Friedrich Merz devra probablement s’appuyer sur le SPD pour rassembler une majorité au Parlement. Une alliance avec les Verts (85 sièges) serait en effet insuffisante, et ils ne pourront pas compter sur les libéraux du FDP, qui ont perdu toute représentation parlementaire, faute d’avoir atteint le seuil de 5 % des voix nécessaire. Comme en France, cela va être compliqué pour les Allemands d'avoir un gouvernement stable.
On observe un clivage Est/Ouest très marqué pour l'ensemble des partis, et notamment pour le BSW, un peu moins pour l'AfD. L'électorat Die Linke est toujours ancré à l'est, mais nettement moins que dans le passé.
Les cartes codées par couleur selon le vainqueur local peuvent être trompeuses dans la mesure où les partis peuvent gagner des voix en restant en dessous du seuil nécessaire pour l'emporter au niveau de la circonscription. Le fait de choisir le bleu pour représenter l'AfD d'extrême droite à la place du noir (utilisé pour le CDU/CSU) peut également poser question. Depuis 2017, le soutien à l'AfD a augmenté parallèlement à l'Est et à l'Ouest à partir de bases différentes.
Les bastions par parti en Allemagne (source : Zeit-online)
Le vote différe beaucoup selon les tranches d'âge. Les jeunes électeurs se sont déplacés massivement vers l’extrême gauche (Die Linke) et l’extrême droite (AfD). Les plus de 60 ans ont voté davantage pour les partis traditionnels (CDU/CSU et SPD).
La répartition du vote par tranches d'âge (source : Tagesschau.de)- « Législatives en Allemagne : visualisez le score historique du parti d’extrême droite AfD en graphiques » (Le Monde)
- « Les élections allemandes ravivent de vieilles divisions » (Politico)
- « Allemagne : tous les résultats de l’élection par circonscription » (Le Grand Continent)
- « Les résultats des élections en détail par circonscription » (source : Zeit-online)
- « Résultats des élections fédérales allemandes » (Bloomberg)
- « La frontière Est/Ouest renaît de ses cendres après la victoire historique de l'AfD » (Rtbf.be)
- « Les résultats des élections allemandes expliqués en graphiques » (Deutsche Welle)
- « Voici comment l'Allemagne a voté » (Berliner Morgenpost)
- « Elections allemandes : les résultats et la composition du nouveau Bundestag » (Toute l'Europe)
- « Élections fédérales allemandes anticipées de 2025 : le comparatif des programmes des partis » (IFRI)
- « Élections fédérales allemandes anticipées de 2025 : le comparatif des programmes des partis » (The Conversation)
- « Élections en Allemagne : quelles fractures ? Avec Bénédicte Laumond » (Arte)
- « Avec un œil au beurre noir » (Republik). L’Allemagne se déplace vers la droite. Mais il y a aussi beaucoup de mouvements à gauche – et la démocratie est vivante. Six thèses sur la classification des élections fédérales.
- « Les électeurs du bloc de l'Est ont-ils voté de manière radicale ? Pas exactement » (Datajournalism.studio)
- « Allemagne, semaine 1 : les leçons positives des élections au Bundestag » (Le Grand Continent)
- « La fragmentation politique de l'Allemagne complique la formation d'une coalition » (Bloomberg)
- « Sélection de cartes et datavisualisations » (Datawrapper du 25 février et du 4 mars 2025)
- « Composition du Bundestag en 2021 et en 2025 » (Visactu)
Afin de montrer certains héritages, le site Brilliant">[https:] Maps propose une comparaison des élections de 1932 avec celles de 2025. L'élection de 1932 a marqué un tournant car c'était la première fois que les nazis remportaient la plus grande part des voix, même s'ils étaient loin d'avoir la majorité, ce qu'ils n'avaient jamais obtenu auparavant lors d'élections libres.
« Les premières élections d'après-guerre en Allemagne de l'Ouest (14 août 1949) » sur Rare Maps.
« Ces cartes des résultats des élections en Allemagne montrent les divisions héritées de l’histoire du pays » (Huffington Post).
Les partis d'extrême droite deviennent « les plus populaires en Europe ». A ce stade, ils restent exclus du pouvoir (car minoritaires dans l'absolu). Mais selon The Economist, plus leurs idées sont reprises et plus le cordon sanitaire s'effrite, plus ils se développent.
Le déclin des partis traditionnels et la montée de l'extrême-droite en Europe (source : The Economist)
2) Données et fonds de carte à télécharger
Les données officielles du scrutin législatif 2025 sont publiées sur le site Bundeswahlleiterin.de. Elles sont disponibles par Land et par circonscription sous forme de tableaux (voir l'atlas interactif donnant le nom des circonscriptions).
Il est possible de télécharger directement les résultats par candidats élus (fichier pdf et csv) ou par circonscriptions (pdf). En outre un fichier de synthèse permet de comparer les résultats 2021 et 2025. Pour avoir un aperçu de l'ensemble des données mises en open data, voir la page récapitulative par ici.
Le site Zeit-online donne également le détail des résultats par circonscription et par candidat. En cliquant sur une circonscription dans le tableau proposé, on accès à un grahique donnant l'évolution des scores par parti depuis 1949.
Les cartes avec la géométrie des circonscriptions pour les élections fédérales sont disponibles sous différents formats (ai, svg, shp, kml + descriptif en csv) :
Gregor Aisch, journaliste en données visuelles au journal Zeit.de, a documenté la manière de produire des cartogrammes sur un bloc-notes Observable.
Ansgar Wolsing partage son code R pour une animation qui superpose une carte choroplèthe et une carte par points de taille égale pour chaque circonscription : une manière de montrer que ce sont les populations qui votent, non les territoires.Articles connexes
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Cartes et données sur les communes allemandes à partir du recensement de 2022 (Wahlatlas.net)
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La répartition des noms de famille en Allemagne et dans d'autres pays
Les transferts de population à l'intérieur de l'Allemagne depuis 1991 à travers une infographie
Cartographica Helvetica, une revue d'histoire de la cartographie en langue allemande accessible en archive
Cartes et plans historiques sur l'Allemagne
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14:00
L'enjeu de la data au département du Gard
sur GeotribuComment le département du Gard valorise son patrimoine de données classiques et de géo-données au travers de différents outils numériques.
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9:00
Sciences participatives avec GeoRivière pour l'Agence de l'Eau Adour-Garonne
sur Makina CorpusL’Agence de l’Eau Adour-Garonne souhaite sensibiliser les élèves du bassin aux enjeux autour de la ressource en eau.
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6:25
[Témoignage client] Gilles Vache, Senior GIS Specialist Nadara
sur OslandiaFort de 30 ans d’expérience combinée dans le secteur, Nadara devient l’un des plus grands producteurs indépendants d’énergie renouvelable d’Europe. Nadara dispose d’un portefeuille de plus de 200 centrales (éoliennes terrestres, solaires, biomasse et stockage d’énergie) pour une puissance installée de 4,2 GW et d’un portefeuille projets de 18 GW en développement. L’entreprise est présente en Europe – notamment au Royaume-Uni, en Italie, en France, en Espagne et au Portugal – et aux États-Unis, et compte plus de 1 000 collaborateurs. Le nom de la société est inspiré du mot gaélique écossais « Nàdarra », qui signifie « naturel » – il incarne l’énergie naturelle que nous exploitons dans les centrales d’énergie renouvelable que nous développons, possédons et gérons.
L’entreprise a fait appel à Oslandia pour un audit de leur infrastructure SIG en ce qui concerne son périmètre européen.
Entretien avec Gilles Vache, Senior GIS Specialist au sein de Nadara :Nous avons sollicité Oslandia pour effectuer un audit des pratiques actuelles d’emploi de la donnée géospatiale au sein de Nadara avec pour objectif la définition d’une stratégie visant à structurer une compétence géomatique propre à notre organisation.
Des travaux préparatoires ont été opérés à la fois avec Oslandia pour évaluer le volume de l’audit et planifier les interventions, et en interne pour sélectionner et informer de la démarche nos experts au sein des départements pertinents, mais aussi pour les inviter à participer.
Pour cela, nous avons planifié des réunions en visioconférence par petits groupes, avec prise de note en direct par Oslandia.
Cela a représenté près de dix heures d’entretien, permettant une conversation semi-ouverte en anglais avec plus de 25 participants dans un contexte multiculturel couvrant cinq pays d’Europe.En parallèle, Oslandia a travaillé sur la production d’un démonstrateur technique pour la pile logicielle envisagée, engageant la coopération avec nos experts en interne. La synthèse des notes a quant à elle fait l’objet d’un rapport exécutif, présenté au management dans le respect des délais.
A quels enjeux répond ce projet ?Cet audit résulte d’une volonté de Nadara de structurer sa donnée géospatiale, ainsi que les outils et process internes y afférent. Il s’agit d’améliorer la sécurité, la stabilité et la disponibilité de la donnée, de la calibrer pour chaque besoin de l’entreprise, puis d’en valoriser tous les potentiels et garantir l’efficience de son emploi sur le temps long.
Comment s’est passée la collaboration avec les équipes d’Oslandia ?Excellente réactivité de la part d’Oslandia lors du processus d’appel d’offres, qui s’est confirmée lors de la collaboration pour l’audit. Qualité des échanges permise par l’implication des collaborateurs d’Oslandia et leur intérêt partagé pour la géomatique open source et performante.
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17:35
Mapping Prejudice, un projet pour cartographier les préjugés raciaux à Minneapolis
sur Cartographies numériques
Mapping Prejudice est un projet mené par une équipe de chercheurs et d'activistes de l'Université du Minnesota. Le projet identifie et cartographie les clauses raciales, c'est-à-dire les clauses insérées dans les actes de propriété pour empêcher les personnes qui n'étaient pas blanches d'acheter ou d'occuper des maisons.
La page de cartographie contient une animation qui montre la croissance de ces clauses raciales dans la région métropolitaine de Minneapolis-Saint Paul (de 4 en 1910 à plus de 32 000 en 1963).
Après le meurtre de George Floyd en 2020, Mapping Prejudice s'est retrouvé au centre d'un mouvement mondial en faveur de la justice raciale alors que des gens du monde entier essayaient de comprendre pourquoi cela avait commencé à Minneapolis. Une équipe interdisciplinaire collabore avec les membres de la communauté pour exposer l'histoire du racisme structurel et soutenir le travail de réparation.Les pactes raciaux ont été un outil puissant pour établir une ségrégation résidentielle qui reste enracinée aujourd'hui. Le lieu de résidence détermine l'accès aux biens communautaires et l'exposition aux risques. Les communautés de couleur ont plus de risques environnementaux comme les décharges et les autoroutes, avec un accès moindre aux soins médicaux et aux écoles bien dotées en ressources. Les quartiers à majorité blanche ont plus de parcs et de couvertures arborées.
À Minneapolis, les propriétés qui ont été soumises à des restrictions raciales valent 15 % de plus que les maisons identiques qui n’ont jamais été soumises à des restrictions raciales. À l’inverse, les maisons des quartiers « redlined », où les Noirs ont pu acquérir des biens, sont considérablement dévaluées.
La carte des restrictions raciales dans le comté de Hennepin a été la première visualisation complète des conventions raciales pour une ville américaine. En 2020, l'équipe a élargi son champ d'action pour inclure le comté voisin de Ramsey, où elle travaille avec un projet frère Welcoming the Dear Neighbor ? pour impliquer les membres de la communauté autour de cette histoire et de ces données.
Parallèlement, l'équipe de chercheurs bénévoles traite les registres fonciers de différentes régions du pays. Ils identifient et cartographient activement les conventions raciales dans les comtés de Dakota et d'Anoka au Minnesota, ainsi que dans le comté de Milwaukee au Wisconsin (au total 7 comtés déjà recensés). Ils travaillent également à la création d'une base de données complète des conventions raciales dans la zone métropolitaine de Twin Cities et chechent à établir des collaborations dans d'autres comtés du Minnesota.
Les ressources de Mapping Prejudice sont générées par la communauté et sont destinées à être partagées en libre accès.
- Accès aux données : 33 000 conventions raciales du Minnesota recensées par les bénévoles de Mapping Prejudice
- Story maps : une série d'histoires montrant le racisme structurel à Minneapolis et comment les pactes raciaux ont façonné la vie des habitants de la ville.
- Hystoryapolis : un projet pour mettre en lumière l'histoire de Minneapolis, inspirée par l'idée que l'histoire est un outil puissant pour le développement d'une communauté.
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- Accès aux données : 33 000 conventions raciales du Minnesota recensées par les bénévoles de Mapping Prejudice
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7:32
La projection Liquid Earth : une nouvelle projection à surfaces presque égales
sur Cartographies numériques
Source : Introducing the Liquid Earth projection (Robert Sargent)La projection de la Terre liquide (Liquid Earth) est une nouvelle projection cartographique proposée par Robert Sargent, étudiant diplômé en mathématiques de l'Université du Maryland. Cette projection présente une distorsion exceptionnellement faible au niveau des masses continentales (y compris les îles), tout en conservant une orientation classique (nord en haut) avec une forme assez familière. Elle convient donc assez bien pour des cartes du monde à usage général, des cartes physiques ou politiques. Bien que la projection ne soit pas exactement à surfaces égales, les écarts de surface sur terre sont imperceptibles à l'œil nu. Cela signifie qu'elle peut être utilisée pour toute application nécessitant des surfaces strictement équivalentes, comme par exemple les cartes de distribution de points. Liquid Earth représente chaque pays de manière équitable. La projection est en revanche plus déroutante en ce qui concerne les océans qui sont déformés afin de préserver la taille et la forme des continents.
La projection Liquid Earth avec les frontières politiques des pays (source : Robert Sargent)
1) Une projection qui déforme les océans, mais pas (ou peu) les masses continentalesIl existe d’autres projections qui présentent une très faible distorsion, telles Elastic I, Dymaxion et Cahill-Keyes. Cependant, ces projections ne sont pas orientées vers le nord et/ou présentent beaucoup plus d’interruptions que Liquid Earth, ce qui les rend moins pratiques. Ces projections sont également loin d’être rectangulaires, ce qui entraîne une perte d’espace importante lors de l’enregistrement sous forme d’image ou de l’impression. Si l'on s'en tient à ces critères, la projection Danseiji III serait la plus performante, mais elle divise l’Antarctique et présente une forme irrégulière. Ces quatre projections sont également beaucoup plus éloignées d’une surface égale que la projection Liquid Earth.
Liquid Earth déforme cependant fortement les océans. De ce fait, ce n'est pas un bon choix pour les cartes qui se rapportent à la longitude ou à la latitude, telles que les cartes des fuseaux horaires ou les cartes climatiques. De manière similaire aux projections élastiques, Liquid Earth fonctionne en commençant par un maillage du globe, puis en transformant le maillage. Cependant, alors que les projections élastiques placent directement les sommets du maillage sur le plan, Liquid Earth transforme le maillage sur la sphère, puis mappe la sphère sur le plan à l'aide d'une projection pseudo-cylindrique standard. C'est ce qui lui permet de conserver un bord extérieur régulier.
La projection Liquid Earth utilise deux maillages, le maillage initial et le maillage transformé. Le globe est projeté sur le maillage initial, puis chaque triangle est mappé sur le triangle correspondant sur le maillage transformé. Enfin, le résultat est mappé sur le plan à l'aide de la projection Equal Earth. Le maillage transformé anticipe la distorsion causée par Equal Earth, de sorte que le résultat présente le moins de distorsion possible des masses terrestres. Le maillage initial est octaédrique, avec les sommets de l'octaèdre alignés sur les axes de coordonnées.
2) Comment utiliser la projection Liquid Earth
Les fichiers de maillage Liquid Earth (au format csv et npy), ainsi que les modèles svg et png de la carte, sont disponibles ici. Ces fichiers sont tous dans le domaine public, bien que le fait de créditer soit apprécié. Le moyen le plus simple de créer une carte Liquid Earth est de modifier l'un des modèles svg. En utilisant un éditeur svg tel qu'Inkscape, il est facile d'ajouter une couleur personnalisée à chaque pays pour créer une carte choroplèthe. Il existe un choix de graticules de 5°, 10°, 15° et 30°.
Pour créer une carte Liquid Earth à partir de données vectorielles ou raster personnalisées, on peut utiliser les l'application outils de projection cartographique de Justin Kunimune qui propose la projection en option. Si quelqu'un souhaite l'implémenter dans un autre programme et souhaite obtenir de l'aide pour le faire, veuillez contacter Robert Sargent (rsargent@umd.edu).
En utilisant des techniques similaires, Robert Sargent a créé la projection Solid Earth. Semblable à Danseiji V et Elastic III, cette carte montre les terres à une plus grande échelle tout en comprimant les océans (projection dite "élastique"). Par rapport à Elastic III, Solid Earth est plus au nord et intègre les terres émergées plus efficacement dans un rectangle. Cette projection est un bon choix pour les cartes où l'espace est limité et où les seules informations pertinentes concernent les surfaces terrestres. Bien que cette carte ne soit pas de surfaces égales, l'échelle de surface est assez cohérente sur les terres non antarctiques. La formulation est la même que pour Liquid Earth, sauf que les maillages sont différents et le résultat assez différent. Les fichiers de maillage sont disponibles sur Github.
La projection Solid Earth avec les frontières politiques des pays (source : Robert Sargent)
Pour en savoir plus
Présentation des projections élastiques sur le blog Wuslopebologie.
En utilisant un tableau de nombres arbitrairement grand pour définir chaque projection plutôt que de simples formules mathématiques, les projections élastiques sont capables de contrôler leur distorsion avec une précision jusqu’alors inconnue, produisant des formes organiques qui se courbent autour des côtes pour mettre en évidence – et parfois même agrandir – les parties de la carte jugées les plus importantes. Bien qu'il existe encore de nombreuses situations qui justifient le choix d'une projection cartographique conventionnelle (cartes régionales, cartes des étoiles, cartes avec des caractéristiques terrestres et maritimes, cartes de données corrélées avec la latitude ou la longitude), les projections élastiques remplissent plusieurs niches beaucoup plus efficacement que les projections cartographiques existantes. La projection Elastic I présente une disposition similaire à celle de la projection Dymaxion de Fuller ou de la projection Danseiji IV, mais elle comporte moins d'interruptions au niveau des océans que ces deux dernières.
Si le sujet vous intéresse, le site Mapthematics propose un forum de discussion consacré aux projections cartographiques. On y trouve des projections originales, parfois surprenantes.Articles connexes
La projection Equal Earth, un bon compromis ?
Des usages de la projection Spilhaus et de notre vision du monde
Pourquoi les projections icosaédriques ont tendance à nous fasciner
Projections en étoile et représentation d'un monde monosphérique
La projection Peters, toujours aussi mal aimée ?
Des astrophysiciens de Princeton inventent un planisphère recto-verso avec très peu de déformations
Une carte topologique pour voir le monde autrement
Compare Map Projections. Un site pour comparer des projections cartographiques entre elles
World Map Creator, une application très pédagogique pour travailler sur les projections
Page de ressources sur les projections cartographiques
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13:38
Consultant Indépendant SIG : Loïc Moisan
sur GeomatickPrésentation de Loïc Moisan Indépendant SIG : Comment a débuté mon envie de lancement d’activité ? Avec une douzaine d’année d’expériences diverses dans le domaine d’activité des Systèmes d’Informations Géographiques, j’ai progressivement ressenti le besoin de façonner ma propre cohérence quant à mon parcours avec l’élaboration d’une stratégie professionnelle de… Continuer à lire →
L’article Consultant Indépendant SIG : Loïc Moisan est apparu en premier sur GEOMATICK.
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10:14
Quand l'Administration Trump fait disparaître des données sur les sites gouvernementaux
sur Cartographies numériquesL'Administration Trump a fait retirer des données sur le réchauffement climatique et différents sujets jugés sensibles (diversité, équité, inclusion) sur les sites gouvernementaux des Etats-Unis. En réaction, des chercheurs, des militants ou de simples citoyens s'organisent pour dénoncer cette censure et garantir un accès à ces données.
1) De nombreux sites gouvernementaux censurés par l'Administration Trump
Un des premiers sites concernés par ces mesures de « mise à jour » (censure) de données semble être celui du CDC (Center for Disease Control and Prevention), très impliqué dans la diffusion de données publiques au moment de la crise Covid et critiqué par les anti-vax. La suppression de ces directives crée une lacune majeure dans les informations scientifiques et met des patients en danger en ce qui concerne la prévention des infections et l’utilisation appropriée des antibiotiques, argue la Society for Healthcare Epidemiology of America. Dans une déclaration commune, les responsables de l'Infectious Diseases Society of America et de l'HIV Medicine Association ont déclaré que la suppression des ressources liées au VIH et aux LGBTQ du site Web du CDC « est profondément préoccupante et crée une lacune dangereuse dans les informations et les données scientifiques permettant de surveiller et de répondre aux épidémies de maladies » (Cidrap). La disparition des données inquiète particulièrement la Dre Rasmussen, qui est virologue. Par exemple, les données sur la propagation de la grippe aviaire aux États-Unis sont particulièrement importantes en ce moment pour le monde entier (Radio-Canada).
Cela concerne aussi certaines pages du ministère américain de l'Éducation (DEI), notamment celles consacrées au genre et aux discriminations raciales (Yahoo News). L'administration Trump a lancé un ultimatum : cesser d'utiliser les « préférences raciales » comme facteurs d'admission, sinon les écoles qui le font risquent de perdre de l'argent. Trump a même évoqué une possible suppression du ministère de l'Éducation (The Guardian). L'Université d'Hawaï a d'ores et déjà supprimé sa rubrique « diversité » dans le but de préserver son financement fédéral. Ces mesures sont liées à un décret de Trump, selon lequel il n'existe que deux genres (hommes et femmes) et qui impose aux agences de « supprimer toutes les déclarations, réglementations, communications ou autres messages » sur « l'idéologie du genre ». La censure s'étend aussi aux écoles. Les États-Unis subissent une vague inédite d'interdictions de livres ciblant principalement les ouvrages destinés à la jeunesse abordant les sujets de genre, racisme ou les questions LGBTQ+ (France 24).
En raison de cette censure morale et politique, la page « Erreur 404 » s'affiche sur de plus en plus de sites officiels des États-Unis. On retrouve des pages vidées de leur contenu sur les sites du département d’Etat, de la défense, des transports ou de l’agriculture. Les données se sont pour ainsi dire évaporées. Sur le site de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), la partie sur le changement climatique n’est plus accessible sur la page d’accueil, ni dans les onglets sur les « sujets environnementaux ».
Il arrive même que des sites complets soient désactivés. Le site web de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) a été mis hors ligne, alors que le gel de l'aide étrangère par Trump s'intensifie, suscitant des craintes que l'USAID perde son indépendance et soit absorbée par le département d'État (Le Monde). Par ailleurs, Trump a ordonné au ministère américain de l’Agriculture (USDA) de supprimer les sites Web faisant référence à la crise climatique (The Guardian).
L'Administration Trump a également licencié Colleen Shogan, l'Archiviste des États-Unis. Avant de devenir «?Archivist of the United States?», Colleen Shogan était vice présidente de la White House Historical Association (ArchiMag). Son « tort » ? Avoir accompli son devoir en exigeant que l’administration Trump transmette l’ensemble des documents et traces numériques de son premier mandat, y compris les messages échangés sur WhatsApp. Cette démarche, conforme aux principes fondamentaux de la démocratie américaine, avait notamment permis de révéler le scandale des documents classifiés retrouvés dans la résidence personnelle du Président à Mar-a-Lago (Le Soir).
La National Science Foundation (NSF), qui finance des recherches dans le monde entier, fait face à des licenciements potentiellement massifs et à des coupes budgétaires. L'agence du FBI n'est pas non plus épargnée par les licenciements. Emporté par sa vague de purge, le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) dirigé par Elon Musk a été jusqu'à licencier 300 personnes de la National Nuclear Security Administration, sans se rendre compte qu'une partie d'entre elles avaient en charge la gestion du stock d'armes nucléaires des États-Unis (CNN).
« Nous entrons dans un âge d’or de l’ignorance », prévient le professeur à l’université Stanford (Californie), tandis que la climatologue Valérie Masson-Delmotte, ex-coprésidente du groupe 1 du GIEC, y voit de l’« obscurantisme ». « Pour cette administration, les faits scientifiques sont dangereux, il faut les faire taire », observe-t-elle. Et de peser ses mots : « C’est l’héritage des Lumières qui est menacé. C’est sans précédent dans un pays démocratique, en dehors de périodes fascistes » (Le Monde). « Imaginez un immense autodafé numérique, où ce ne sont plus des livres qu’on brûle, mais des sites web, des pages Internet, des index, des bases de données » (Radio France).
Dans un livre publié en 2007, La Stratégie du choc (Actes Sud), l’essayiste et militante canadienne Naomi Klein montre que cette méthode, consistant à « intervenir immédiatement pour imposer des changements rapides et irréversibles à la société éprouvée par le désastre », a été théorisée depuis longtemps aux États-Unis. Les économistes néolibéraux préconisaient des thérapies de choc. Les cadres des services de renseignement et les militaires appliquaient des méthodes de torture par électrochocs afin de rendre les suspects amnésiques et parfaitement manipulables. Les libertés étaient rognées au nom de la lutte contre le terrorisme. « Les partisans de la stratégie du choc, affirme Naomi Klein, croient fermement que seule une fracture radicale – une inondation, une guerre, un attentat terroriste – peut produire le genre de vastes pages blanches dont ils rêvent. C’est pendant les moments de grande malléabilité – ceux où nous sommes psychologiquement sans amarres et physiquement déplacés – que ces artistes du réel retroussent leurs manches et entreprennent de refaire le monde » (Philosophie Magazine).
Les récentes déclarations outrancières de Donald Trump concernant Gaza, le Canada ou le Mexique font partie d’une stratégie de communication bien ficelée. Théorisée par l’ancien président américain Richard Nixon, la « madman theory » (théorie du fou, en français) joue sur l’imprévisibilité et la folie de son utilisateur pour s’assurer un avantage dans les rapports de force (Ouest-France).
2) La riposte s'organise pour continuer à assurer un accès à ces données
La bibliothèque de la faculté de droit de Harvard collecte des documents gouvernementaux et les met à la disposition de ses usagers depuis des siècles, et poursuit ce travail. Le Harvard Law School Library Innovation Lab a créé un coffre-fort de données permettant de télécharger, de signer comme authentiques et de mettre à disposition des copies des données gouvernementales publiques les plus utiles aux chercheurs, aux universitaires, à la société civile et au grand public dans tous les domaines. Ils ont commencé à collecter des parties importantes des ensembles de données suivis par Data.gov, les référentiels fédéraux Github et PubMed. Une source coopérative a été mise en place pour archiver les données de Data.gov. La collecte des données avait commencé avant le début du 2e mandat de Trump. Elle atteint 311 000 jeux de données récoltés entre 2024 et 2025. Les archives Internet disposent également d'un utilitaire la Wayback Machine, qui permet de parcourir et de capturer immédiatement les pages Web afin qu'elles soient intégrées sur Internet Archive (une mémoire du web elle-même menacée).
Les scientifiques réagissent en proposant des sites miroirs. C'est le cas par exemple pour les données environnementales de l'EPA qui dispose d'un groupe appelé « Environmental Justice Screening and Mapping ». L'application EJScreen est très utile pour mettre en évidence les zones de recensement défavorisées et marginalisés à partir de différents indicateurs socio-environnementaux. Ce visualiseur n'étant plus accessible, une version 2 a été déposée sur GitHub. Elle peut être directement consultée à partir d'un site miroir.
EJScreen. Environmental Justice Screening and Mapping Tool (Version 2.3)
« Des décennies de recherche ont montré que les communautés défavorisées se situent à l’intersection de niveaux élevés d’exposition aux risques et de pauvreté. Les outils géospatiaux de justice environnementale (JE), tels que l’outil de dépistage de la justice climatique et économique (CEJST) développé par le Conseil de la Maison-Blanche sur la qualité de l’environnement, sont conçus pour intégrer différents types de données sanitaires, sociales, environnementales et économiques afin d’identifier les communautés défavorisées et d’aider aux décisions politiques et d’investissement qui s’attaquent aux problèmes omniprésents, persistants et largement non résolus associés aux disparités environnementales aux États-Unis » (Constructing Valid Geospatial Tools for Environmental Justice, 2024).
On peut également retrouver des ensembles de données et des outils archivés sur le climat et la justice environnementale sur le site web des Public Environmental Data Partners. D’autres groupes archivent les données du portail américain Data.gov et les rendent accessibles ailleurs. Certains chercheurs mettent également en ligne des jeux de données dans des dépôts publics consultables comme OSF, géré par le Center for Open Science. « Si vous craignez que certaines données encore disponibles ne disparaissent, consultez cette checklist des bibliothèques du MIT. Elle indique les étapes à suivre pour contribuer à la sauvegarde des données fédérales. Ce qui n’est pas clair, c’est de savoir jusqu’où l’administration Trump ira pour supprimer, bloquer ou dissimuler les données et la science du climat, et surtout dans quelle mesure elle y parviendra. Le juge d’un tribunal fédéral a d’ores et déjà estimé que la suppression par les Centers for Disease Control and Prevention de ressources de santé publique sur lesquelles s’appuient les médecins était préjudiciable et arbitraire. Ces ressources ont été remises en ligne grâce à cette décision » (The Conversation). Pour rappeler leur droit à la liberté d’expression et protester contre des licenciements massifs dans les parcs nationaux, des employés du Yosemite Park ont accroché le drapeau américain à l'envers en guise de protestation (Explorersweb). Le fait de renverser le drapeau américain est très symbolique et n'est utilisé qu'en cas de danger extrême (AmericanFlags).
« Les informations sur Internet semblent être là pour toujours, mais elles ne sont permanentes que dans la mesure où certaines personnes choisissent de les rendre permanentes. Lorsque les ressources internet sont modifiées ou mises hors ligne, la méfiance s’installe à l’égard du gouvernement et de la science ». (The Conversation). Le maintien de l'accès aux données officielles constitue un enjeu majeur. Il ne peut y avoir d'étude scientifique sans disposer de jeux de données complets et pérennes. Ces suppressions de pages, parfois remises en ligne après avoir été expurgées de certains éléments, inquiètent de nombreux scientifiques. Passé le choc de la sidération, il s'organisent progressivement pour organiser la riposte.
Une mobilisation s'organise pour défendre la science en tant que bien public et pilier du progrès social, politique et économique. Elle se structure autour du collectif Stand Up for Science 2025. Le mouvement défend trois objectifs : assurer et accroître le financement scientifique ; mettre fin à la censure et à l’ingérence politique dans la science ; défendre la diversité, l’équité, l’inclusion et l’accessibilité dans la science. En écho à la journée Stand-up for science initiée aux États-Unis, Stand up for Science France appelle à des actions de mobilisation (marches, rassemblements, colloques, présentations expérimentales, etc.) le 7 mars 2025, dans chaque ville universitaire de France.Sources
« Les sites Web fédéraux américains suppriment les données sur les vaccins et les références LGBT » (BBC).
« Trump instaure son ministère de la vérité…». Le limogeage de Colleen Shogan, directrice des Archives nationales américaines, par Donald Trump ne relève pas d’un simple caprice. Il s’inscrit dans une dérive plus profonde, où le contrôle de l’histoire devient un outil de pouvoir, faisant écho au monde dystopique de «1984» de George Orwell (Le Soir).
« États-Unis. L’USAID pourrait passer de 10 000 à 290 employés ». Selon le New York Times, le gouvernement de Donald Trump veut réduire les effectifs de l’Agence des États-Unis pour le développement international à moins de 300 personnes, contre plus de 10 000 actuellement (Courrier international).
« La fin des programmes d’aide internationale des États-Unis (et leur baisse ailleurs) : une folle indifférence aux malheurs du monde » (The Conversation).
« Mon patron pleurait. La NSF fait face à des licenciements potentiellement massifs et à des coupes budgétaires ». Trump pourrait proposer de réduire le budget de l'agence de deux tiers (Science.org).
« Pourquoi les sociétés de prévision météorologique privées ne peuvent pas remplacer le service météorologique national ». La NOAA et le NWS fournissent des données météorologiques publiques que les entreprises privées ne peuvent pas recréer (American Scientific).
« États-Unis : une censure conservatrice "sans précédent" prive les écoles de milliers de livres » (France 24).
« États-Unis : des preuves de l'assaut du Capitole ont disparu d'un site officiel du gouvernement » (BFM-TV).
« Comment l’administration Trump censure les femmes et les minorités à l’université » (Mediapart).
« La liste des mots interdits par Trump qui pourraient faire signaler votre article à la NSF » (Gizmodo).
« DOGE a un accès en mode Dieu aux données gouvernementales ». La commission spéciale du président dispose désormais d’une capacité sans précédent de consulter et de manipuler les informations de nombreuses agences fédérales (The Atlantic).
« Licenciements à la NOAA (National Oceanic Atmospheric Administration) : des centaines de météorologues et de prévisionnistes licenciés dans le cadre des dernières coupes budgétaires du DOGE » (NBC Chicago).
« Connaissez-vous la "théorie du fou", utilisée par Trump pour instaurer un rapport de force ? » (Ouest-France).« Contre la purge sans précédent des sites ordonnée par Trump, les archivistes du numérique à l’offensive ». Des décrets signés par le nouveau président des Etats-Unis ont entraîné la disparition de milliers de pages, liées notamment au changement climatique ou aux politiques d’égalité. Plusieurs initiatives coordonnées cherchent à les préserver (Le Monde).
« Sauver les données scientifiques de la purge numérique de l’administration Trump ». Peu après l’assermentation de Donald Trump, des milliers de pages web du gouvernement fédéral américain ont disparu. Heureusement, des chercheurs canadiens et américains avaient déjà archivé numériquement une bonne partie de ces sites (Radio-Canada).
« Alors que l'administration Trump supprime les données en ligne, les scientifiques et les bibliothécaires numériques se précipitent pour les sauvegarder » (Salon.com).
« Des exemples de photos concernées par la purge » (Wikimedia). Pour avoir un aperçu du grand nettoyage ("Content Refresh") des bases de données publiques aux Etats-Unis, on peut prendre l'exemple de la DVIDS, immense bibliothèque numérique de l'armée américaine (plus de 6 millions de fichiers : articles, images, son, vidéos).
« Des héros de guerre et des premières militaires figurent parmi les 26 000 images signalées pour suppression dans le cadre de la purge DEI du Pentagone » (Associated Press).
« Comment retrouver les informations climatiques effacées par l’administration Trump » (The Conversation).
« La bibliothèque de droit de Harvard agit pour préserver les données gouvernementales dans un contexte de purges massives ». Les universitaires et chercheurs de domaines tels que la santé publique, les études climatiques et la sociologie se sont retrouvés dans une situation difficile. Le New York Times a rapporté avoir découvert que plus de 8 000 pages Web gouvernementales avaient été supprimées à la suite de la transition présidentielle. L'Innovation Lab a réussi jusqu'à présent réussi à préserver 311 000 ensembles de données copiés entre 2024 et 2025, soit 16 téraoctets de données (Reuters).
« La résistance universitaire au trumpisme. Entretien avec Joan W. Scott » (Mouvements). L’historienne Joan W. Scott est professeure émérite à l’Institute for Advanced Study de Princeton, New Jersey. Mondialement célèbre pour avoir introduit l’idée d’une perspective de genre en histoire, autrice de travaux importants sur les usages politiques de la laïcité en France, elle est également une spécialiste reconnue de la question des libertés académiques. Quelques jours après la deuxième élection de Donald Trump en novembre 2024, Joan Scott a publié un article dans le Chronicle of Higher Education, une revue très lue par les universitaires aux Etats-Unis, intitulé “We will have to resist”, "Nous allons devoir résister".
« Résister à Trump avec un manuel de sabotage des années 1940, un étonnant retour ». L’ouvrage gratuit qui caracole en tête des téléchargements actuellement est le “Simple Sabotage Field Manual”, écrit en 1944 par l'ancêtre de la CIA. Un succès qui n’étonne pas les historiens des services de renseignements à l'heure où une certaine résistance s'organise face aux premières actions de Donald Trump et d'Elon Musk. (France 24).
« Donald "se Trump" sur la science » (Le Monde). L’attaque anti-science du président américain pourrait accélérer le déclin des Etats-Unis, montre l’évolution de la production scientifique mondiale.
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Cartes et données sur la population mondiale (Population & Sociétés, 2024)
Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
Les données à composante géographique référencées sur le site Data.gouv.fr
Guide de l'Insee pour faciliter l’accès aux données
Guide de visualisation de données (Office des publications de l'Union européenne)
Open Source Places, une base de données de 100 millions de POI en open source (Foursquare)
AllThePlaces : géodonnées et vision du monde commercial à travers Internet
Rubrique Données -
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Démesures d'Abya Yala. Dé-cartographier - recartographier l'Amérique latine
sur Cartographies numériquesLe symposium en ligne "Démesures d'Abya Yala. Dé-cartographier - recartographier l'Amérique latine", se tiendra les 12, 13 et 14 mars de 14h à 18h30 (heure de Paris). Il réunira des chercheur·ses ainsi que des membres de collectifs militants et associatifs, qui discuteront différentes formes de cartographies alternatives en Amérique latine, de l'époque coloniale à nos jours. Les présentations seront en espagnol et portugais, avec une traduction simultanée en français.
Le site web du projet est accessible à l'adresse suivante desmensuras.com. Pour assister au colloque en traduction simultanée française, il convient de s’inscrire sur le site.
- Mercredi 12 mars. Cartographier plus que le territoire
14h15 - 17h – Présentations- Contre-cartographie de l'espace anarchiste de Santiago du ChiliPedro Palma Calorio (Universidad de Chile, ONG Observatorio CITé et Núcleo de Estudios de Geografía Anarquista) ; Gricel Labbé Céspedes (ONG Observatorio CITé, Universidad Católica Silva Henríquez) ; Ignacio Ayala Cordero (Centro Cultural Museo y Memoria de Neltume) ; Ignacio Arce Abarca (ONG Observatorio CITé) ; Francisco Peña Castillo (Universidad de Santiago de Chile) ; Roberto Salas (Uni. Alberto Hurtado).- Se souvenir du passé pour dessiner le territoire dans le Chaco argentinAlberto Preci (Sorbonne Université - Laboratoire Médiations, France).- Les tumulus autochtones como îles de mémoire : Contre-cartographies pour la construction d’une histoire décoloniale (Uruguay)Colmenarez Sabrina ; Gianotti Camila ; Febrero Valentina, Marín Suárez Carlos, Gazzán Nicólas ; Cancela - Cereijo Cristina et Sotelo Moira (Universidad de la República - CURE).- Cartographies des pratiques de soins communautaires dans les quartiers suds de Mar delPlata (Argentine)Valeria Alonso (Instituto Nacional de Epidemiología - Universidad Nacional de Mar del Plata) ; Mariano Olivera (Universidad de Buenos Aires) ; María Inés Benítez, María Graciela Zigalini (Asociación Vecinal de Fomento Playa Serena, Mar del Plata).- Du cheveu au fil : tresses et tissages comme langages cartographiques de résistanceDiana María de los Angeles Vicente Munarriz (Universidad Nacional Mayor de San Marcos, Pérou) et Brayan Stiven Bueno Herrera (Universidad de Antioquia, Colombie).- Se souvenir des cartes pour converser (Argentine et France)Juan Manuel Diez Tetamanti (Conicet, Argentine).
17h30 - 18h30 - Table ronde : pourquoi un Atlas des « Démesures » ?Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée, membres du collectif Desmensuras, Manuel BayónJiménez (Colegio de México et Karlsruhe Institute of Technology).- Jeudi 13 mars. Cartographier en contextes contestés et/ou controversés
17h30 - 18h30 - Table ronde : L'(im)possible décolonisation de la cartographie ?Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée + Henri Acselrad (Université fédérale de Rio de Janeiro).- Vendredi 14 mars. Cartographie et formation de collectifs
17h30 - 18h30 - Table ronde : Le contrôle social des données cartographiques partagéesParticipant.e.s : intervenant.e.s de la journée + Ana Parraguez- Samedi 15 mars. Cartographies et imaginaires
17h30 - 18h30 - Table ronde : Cartographies et art(s)Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée, Paula Serafini (University of London) Carla Lois (Conicet-Universidad de Buenos Aires)
Recueil de propositionsDans cette section, vous trouverez les propositions que nous avons reçues à ce jour. Certains ont été sélectionnés pour le Symposium de mars (voir le programme ici), mais nous en recevons encore d'autres pour la publication de l'Atlas, jusqu'en juillet 2025.
Ce colloque fait partie d’un projet à plus long terme d’Atlas des cartographies non conventionnelles de l’Amérique latine, pour lequel nous continuons à recevoir des propositions de contributions. Pour soumettre des propositions, cliquez ici.
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Semaine francilienne de la data et de l'IA
sur Conseil national de l'information géolocaliséeSemaine francilienne de la data et de l'IA
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14:00
Revue de presse du 21 février 2025
sur GeotribuRejoignez le côté QGIS de la Force au travers de cette RDP teintée de sabres géolaser, de mviewer, de paquets python de la MAIF et de l'INSEE, d'ipv6, de PostGIS qui bruissent et qui barrissent... Avec de la contribution externe que la Geotribu est ravie d'accueillir!
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13:33
Où les Parisiens sont-ils nés ? (Insee Analyses)
sur Cartographies numériquesSource : « Où les Parisiens sont-ils nés ? » (Insee Analyses Ile-de-France, 19 février 2025)
Plus des deux tiers des Parisiens sont nés hors de la capitale. Près de 30 % sont originaires de province, en particulier du sud du bassin parisien ou de l’ouest de la France, mais aussi des Antilles. Un quart des Parisiens sont nés à l’étranger. Le choix de la capitale, plutôt que d’autres territoires français, est prégnant pour les natifs des États-Unis et de certains pays d’Asie ou d’Afrique. Enfin, un Parisien sur sept est né dans un autre département d’Île-de-France. Selon leur lieu de naissance, les Parisiens ont des profils différents en matière d’âge, d’activité professionnelle, de catégorie sociale ou de conditions de logement. Cela fait de la population de Paris une mosaïque sociale qui évolue depuis 50 ans au gré des migrations : désormais, elle comprend relativement moins de natifs de Paris ou de province et plus de natifs de l’étranger.
Sommaire
- Moins d’un Parisien sur trois est né à Paris
- L’attractivité de Paris pour les natifs franciliens reste limitée
- Parmi les provinciaux, les natifs des Alpes-Maritimes sont les plus attirés par la capitale
- Paris exerce une forte attractivité sur les personnes nées à l’étranger
- La mosaïque sociale de Paris reflète la diversité des origines de ses habitants
- En 50 ans, une lente recomposition de la population parisienne
- La population née à l’étranger progresse, mais moins à Paris que dans le reste de la France
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Calculez sur GPU avec Python – Partie 3/3
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Loïc Bartoletti, ingénieur DAO / SIG, développeur logiciel
sur OslandiaUn parcours atypique se définit comme un parcours original qui ne semble pas suivre une ligne directrice…
Loïc est orienté très jeune vers un BEP Comptabilité « Je n’étais soi disant pas bon au collège ». Il suit son parcours mais décide de rejoindre la voie générale en « rattrapant » une seconde qui l’emmène jusqu’à un BAC Scientifique option Physique
Diplôme en poche, Loïc part en fac d’Histoire où il obtient une licence et un master. « Ce qui m’intéressait, c’était de voir comment les territoires évoluent, comment se sont forgées les identités des pays. »
Intéressé par l’urbanisme, il décide de s’inscrire en Master Projets urbains en Science des territoires, qu’il obtient grâce à la validation d’une deuxième année en apprentissage à la mairie de Megève. Il découvre les SIG à cette époque !
« J’étais affecté au service foncier pour effectuer du recensement de voiries avec l’utilisation d’un SIG. Cette mission était prévue pour 1 an, mais au final, elle m’a pris 3 mois, car j’ai tout automatisé. »
Loïc est embauché à la mairie de Megève pour travailler sur plusieurs projets : urbain, bâti, génie civil, réseaux, … gérés par un bureau d’étude qu’il dirige.
Il s’intéresse de plus en plus aux SIG et met la main dans le code. « J’ai travaillé sur la rationalisation des outils et sur le passage d’AutoCad vers QGIS. J’ai appris à utiliser Python à cette époque pour l’automatisation »
Il se forme en parallèle à l’INP Grenoble et grâce à une formation Python / QGIS dispensée par … Oslandia !
Loïc commence à créer des plugins de dessin ou de calcul topométrique / topographique. Certains plugins sont intégrés au cœur QGIS et tous attirent l’attention d’Oslandia !
Il est embauché en 2018 chez Oslandia où il apporte son expérience notamment sur les normes, projections spatiales, outils DAO, projections GPS et sa connaissance métier dans les secteurs des réseaux et des collectivités.
Core comitter sur QGIS et PostGIS, Loïc s’intéresse au Packaging système, ou comment compiler les logiciels dans des environnements complexes.
Projets emblématiques- Une série d’outils pour que la DAO soit présente dans QGIS ( LSCI, QompliGIS, Topaze, …) ces plugins permettent de répondre aux problématiques : Comment dessiner directement dans le SIG en intégrant des outils de dessin inspirés du monde de la DAO dans QGIS ; Comment intégrer des plugins pour les calculs topographiques directement dans QGIS. Plus d’infos
- SFCGAL : une bibliothèque C++ qui enveloppe CGAL, dans le but de prendre en charge les normes ISO 19107:2013 et OGC Simple Features Access 1.2 pour les opérations en 3D et de 2D avancées. Plus d’infos
La philosophie UNIX et par extension les systèmes BSD
Ta philosophie / ton mantraFaire simple, lisible et aller à l’essentiel !
Oslandia en 1 motOpen source !
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16:25
Carte imaginaire du royaume de Poyais : quand la carte fait le territoire
sur Cartographies numériquesLe royaume de Poyais, entre le Nicaragua et le Honduras, n’a jamais existé. Et pourtant, on en garde une carte datée de 1830 qui le décrit en détail. Celle-ci porte le nom de « carte de la Neustrie », du nom de la Compagnie de la Nouvelle Neustrie chargée de trouver des investisseurs et des colons pour son projet de colonisation de l'Amérique centrale. La carte est consultable en haute résolution sur le site Gallica. Retour sur l'une des plus grandes escroqueries cartographiques du XIXe siècle.
Carte de la Neustrie par Desmadryl jeune, 1830 (source : Gallica)
Le Poyais est un État fictif d'Amérique centrale imaginé par le mercenaire écossais Gregor MacGregor. L'aventurier Gregor MacGregor vécut en Amérique de 1812 à 1821. Il y participa aux guerres d'indépendance hispano-américaines en combattant notamment pour le Venezuela et la Nouvelle-Grenade. À son retour au Royaume-Uni en 1821, il affirma que le Roi de la Mosquitia George Frédéric Augustus Ier l'avait nommé cacique du Poyais, un territoire bordant le golfe du Honduras présenté comme une colonie développée avec une communauté de colons britanniques. Environ 250 colons vont se rendre vers le pays fictif. Ils ne trouveront que de la jungle, plus de la moitié d'entre eux trouvera la mort. Connu pour avoir mis en place de nombreuses escroqueries dans sa vie, MacGregor crée de toutes pièces le territoire du Poyais, sur lequel il prétend régner comme cacique, afin d'y attirer des investisseurs et colons français et britanniques. La supercherie, considérée comme l'une des fraudes les plus audacieuses de l'Histoire, dure seize ans de 1821 à 1837 (Wikipedia).
Dans son article, Atlas Obscura fait état des nombreux éléments utilisés par l’escroc pour crédibiliser son histoire. La carte a joué un rôle central : Gregor MacGregor a représenté un territoire imaginaire de manière extrêmement détaillée. Le document inclut des villes fictives comme St. Joseph, Lempira, et même une ville nommée MacGregor, en son honneur. Des précautions qui ont donné l’impression de villes et de routes clairement définies. L’ancien mercenaire savait que les cartes étaient perçues comme des documents légitimes qui faisaient foi. En proposant une cartographie détaillée, il renforçait l’idée que Poyais était un endroit réel, qu’il n’y avait plus qu’à le trouver. Cette représentation géographique lui a permis de manipuler la perception de ses victimes (Géo).
Il faut dire que la carte donne beaucoup de détails qui paraissent vraissemblables, tels des "etablissemens anglais abandonnés en 1786", une "hotellerie des voyageurs" ainsi que de nombreux noms de rivières, criques, baies, lacs, montagnes et autres éléments topographiques. Comportant une échelle exprimée en plusieurs unités et sourcée à partir de différentes autres cartes, elle est recommandée "chez tous les marchands de cartes et tous les principaux libraires de l'Europe". La carte présente ainsi tous les signes extérieurs d'une carte authentique. On y relève des détails mentionnant la découverte d'un eldorado, ainsi "la Neustria ou Grande Rivière du Cap, appelée aussi Rivière ou Fleuve d'Or". On en trouve une édition légèrement différente où l'imprimeur Desmadryl jeune est indiqué comme géographe, avec une seule échelle exprimée en lieues françaises assortie du commentaire "Pour la position géographique, voyez une bonne carte des Antilles ou du Golfe du Mexique en Amérique centrale" (sic). La carte est déposée "chez Picquet, géographe du Roi", ce qui lui donne un caractère encore plus officiel. Bien que datée également de 1830, cette 2e édition semble plus tardive, indiquant des mines d'or et le début du tracé d'un "Canal des deux Mers" (Europeana).
Pour l'un des établissements prévus dénommé Refugium, on dispose d'un plan remarquable projetant l'implantation humaine et l'exploitation future de cette colonie ("Description de la Moskitie où se fonde la Neustrie"). Le plan géométrique indique avec précision l'organisation spatiale de la colonie avec ses plantations, ses avenues rectilignes, ses places disposées régulièrement. Les noms des places valent en soi tout un programme : place des Fondateurs, place de l'Indépendance, place de l'Agriculture, place de l'Éducation avec, en plein centre du plan, la place Bolivar pour rappeler que MacGregor a combattu aux côtés du héros libérateur. On y retrouve le nom de négociants ayant investi dans la colonie tels Jacques Laffitte ou Joseph Merilhou. Les plantations portent des noms tout aussi idylliques : plantation Elizée, plantation Edorado, plantation Les Délices, plantation Sans souci, ou plus réaliste plantation Descorvées.
Neustrie. Plan du refugium (source : Wikipedia, disponible aussi sur Gallica)
La Compagnie de la Nouvelle-Neustrie était une petite société coloniale parisienne dirigée par Jean-François Lehuby, négociant, mandataire-général et administrateur de ladite société. Celui-ci a fait l'objet d'un procès en 1826 le condamnant, avec trois de ses associés, à 13 mois de détention pour escroquerie. MacGregor a, quant à lui, été jugé innocent. Ce dernier finira par abandonner son projet de colonie en Moskitie et décédera en 1845 à Caracas où « il repose au Panthéon national du Venezuela, bien que – ironie du sort – aucune plaque n’y atteste de sa présence » (Clavel, 2018).
Restée à l'état de territoire imaginaire, la Nouvelle Neustrie était censée être implantée dans une région assez hostile. La région correspond géographiquement à la Côte des Mosquitos, une région située sur le littoral est du Nicaragua et nord-est du Honduras. Elle comptait au XVIIe siècle parmi les repaires de corsaires, pirates et flibustiers, huguenots ou puritains. Sa partie hondurienne est une région de forêt humide, fortement sous-développée, avec peu de routes. Divers indiens Mosquitos y habitent, tels les Pechs et les Tawahkas. La région de la Côte des Mosquitos fut, à partir de 1661, le siège d'un royaume indigène, connu parfois sous le nom de royaume de Mosquitie. Celui-ci se plaça dès 1668 sous le protectorat de l'Angleterre, puis la Grande-Bretagne, qui ne s'exerça toutefois que de manière relativement informelle et intermittente jusqu'au milieu du XIXe siècle. La région passe ensuite sous le contrôle de la Nouvelle-Espagne. En 1821, la région est intégrée au Mexique. En 1823, à la chute de l'Empire mexicain, la région prend son indépendance avec comme capitale Bluefields, bien que le dernier roi miskito fut couronné à Belize.
La Côte des Mosquitos (1848). Par Great Britain. Foreign Office, domaine public (source : Wikimedia)
En 2015, l'artiste australien Cameron Hayes s’amuse à esquisser une carte fictive et uchronique de Poyais, représentant le monde au sein duquel le faussaire d’art Elmyr de Hory aurait parfaitement pu s’épanouir en 1969. « Sans fondement historique d’aucune sorte, cette réappropriation dudit territoire de MacGregor ne sert qu’à incarner allégoriquement les excès de l’avarice humaine et de la duperie financière » (Clavel, 2022).
Références« Le pays imaginaire de Poyais : l'histoire de la plus grande arnaque géographique du XIXe siècle » (Géo)
« This Map Shows a Fictional Country Created by a Con Man » (Atlas Obscura)
Clavel, Damian (2018). Fraude financière, dette souveraine et impérialisme d’affaires Une micro-histoire de l’échec de Poyais 1820-1824. Thèse présentée à l’Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement pour l’obtention du grade de Docteur en histoire internationale, sous la direction de Philippe Burrin, Genève (Institut de hautes études internationales et du développement)
Clavel, Damian (2022). Créer un pays, le royaume de Poyais. Gregor MacGregor, emprunts d’État et fraude financière 1820-1824, éditions Alphil (livre en pdf gratuit). Ce livre propose une déconstruction et une réécriture de l’histoire de Poyais. En retraçant minutieusement la genèse, le développement, et la chute du projet de Poyais à l’aune des multiples traces laissées par MacGregor, l’idée d’émettre un emprunt d'État sur le marché des capitaux londonien dans les années 1820 apparaît moins comme une fraude financière monumentale que comme une tentative ratée de financer l’établissement d’une colonie privée et de soutenir la création d’un nouveau pays en Amérique centrale.
Hayes, Cameron (2015). Elmyr de Hory, Fernand Legros and Real Lessard in the Republic of Poyais in 1969, huile sur toile de lin (NSW Art Gallery).
Catalina Toro-Pérez. La Mosquitia, protectorat anglais dans les colonies indépendantes. Lieu stratégique et forme de contrôle de la nature et des corps (Atlas Caraïbe). L'histoire coloniale et républicaine divise l'Amérique Centrale en deux parties, un Nord et un Sud, la première moitié étant dominée par l'Espagne et la seconde par les Anglais. Même après l'indépendance des Provinces Unies d'Amérique Centrale avec à la tête des Espagnols, les Anglais continueront d'exercer leur contrôle sur la Mosquitia jusqu'en 1860 et sur le territoire d'origine Maya actuellement contesté par le Guatemala (actuel Belize). Le contrôle "indirect" mis en place par la Grande-Bretagne dans les colonies d'Asie et d'Afrique sera également exercé sur la côte Caraïbe du Nicaragua et du Honduras et une zone intérieure faite d'écosystèmes de forêts humides, de savanes, de marécages et d'eaux navigables. Cette zone n'a pas été peuplée par des habitants hispanophones, pendant la colonisation espagnole et a conservé une influence anglophone.
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Satellite Stereoscopy for Water Resource Monitoring?
sur Séries temporelles (CESBIO)
=> In arid or semi-arid regions, where irrigation is widespread, monitoring agricultural water resources is essential to anticipate shortages. These resources may come from large dams, small reservoirs, or groundwater aquifers. This is the case in the state of Telangana, in South India, where numerous large dams (shown in cyan blue in the figure below) […]
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Oslandia rejoint l’Open Invention Network
sur OslandiaLes brevets logiciels sont une menace pour les biens communs et le logiciel libre ! Oslandia est donc naturellement membre de l’OIN ( Open Invention Network )
Les brevets logiciels peuvent restreindre la liberté des utilisateurs, malgré les licences de logiciels libres. De plus, ils reposent sur des bases juridiques variables suivant les pays, et sont parfois établis totalement en contradiction avec le droit (
hello les « Patent Trolls » ! ).
L’Open Invention Network (OIN [https:]] ) est une institution qui vise à limiter les risques liés aux brevets pour les logiciels libres. L’OIN met en commun les brevets de ses membres et en acquiert d’autres présentant un risque potentiel pour Linux et son environnement. Sa mission est donc de protéger les logiciels libres et Open Source de la menace des brevets logiciels.
L’OIN gère la plus grande et la plus ancienne licence croisée de brevets au monde et compte près de 3 millions de brevets et 4 000 membres, dont Oslandia ! Rejoignez-nous !
Les questions juridiques liées aux logiciels libres font également partie de notre expertise, qui est mise à contribution lors des études menés par nos consultants sur les questions stratégiques, de migration vers l’opensource ou d’audit de SI. Contactez-nous pour en savoir plus ( infos+conseil@oslandia.com ).
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17:25
La mondialisation appréhendée à travers un indice de connectivité mondiale
sur Cartographies numériquesSource : Steven A. Altman & Caroline R. Bastian, DHL Global Connectedness Report 2024 : An In-Depth Analysis of the State of Globalization.
Récemment, une attention particulière a été portée à la question de savoir si la mondialisation progressait ou reculait à l’échelle mondiale. La plupart des entreprises et des pays interagissent entre eux et non avec le monde entier. C’est pourquoi il est important de pouvoir mesurer la mondialisation en ce qui concerne chaque pays et ses principaux partenaires dans les échanges internationaux.
L’indice de connectivité mondiale DHL classe les pays en fonction de leurs échanges internationaux, de leurs capitaux, de leurs informations et de leurs flux de personnes. Il évalue ces flux selon deux dimensions : la profondeur (taille des flux internationaux par rapport à l’activité nationale) et l’ampleur (répartition des flux entre les pays d’origine et pays de destination). La connectivité mondiale reste à un niveau record, malgré les tensions et les incertitudes géopolitiques.
Flux globaux par région en 2022 (source : DHL Global Connectedness Report 2024)
L'étude conduite par la Stern School of Business de l’université de New York et la société de transport DHL fait ressortir 10 points clés concernant la mondialisation qui n'a jamais été aussi forte en dépit des tensions et incertitudes :
- La connectivité mondiale a atteint un niveau record en 2022. Elle est restée proche de ce niveau en 2023. La résilience et la croissance des flux internationaux d’échanges commerciaux, de capitaux, d’informations et de personnes face aux crises récentes vont à l'encontre de l’idée selon laquelle la mondialisation auarait fait marche arrière.
- Singapour est le pays le plus connecté au monde, suivi des Pays-Bas et de l’Irlande. Singapour a les flux internationaux les plus importants par rapport à l’activité nationale, tandis que les flux du Royaume-Uni sont les plus répartis dans le monde.
- Les liens entre les États-Unis et la Chine continuent de diminuer. Les parts des flux des deux pays impliquant l’autre ont diminué d’environ un quart depuis 2016. Le recul des échanges directs entre les États-Unis et la Chine s’est accéléré en 2023. Mais les États-Unis et la Chine sont toujours connectés par des flux plus importants que presque toutes les autres pays.
- La Russie et l’Europe se sont découplées, rompant des liens autrefois considérés comme essentiels pour les deux partenaires. Les échanges commerciaux de la Russie se sont éloignés des pays alignés sur l’Occident et les investissements étrangers en Russie se sont effondrés. Parmi les principales économies du G20, la Russie a connu en 2022 la plus forte baisse annuelle de connectivité mondiale jamais enregistrée.
- Les flux mondiaux ne montrent aucune division générale de l’économie mondiale entre les blocs géopolitiques rivaux. La part des échanges entre les blocs alignés sur les États-Unis et ceux alignés sur la Chine a augmenté pendant la pandémie de Covid-19, puis a diminué après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. Si l’on exclut la Russie, elle est désormais revenue à peu près à son niveau d’avant la pandémie.
- La mondialisation des entreprises continue de progresser. Les entreprises réalisent une plus grande partie de leurs ventes à l’étranger et la valeur de leurs projets d’expansion internationale annoncés est à son plus haut niveau par rapport au PIB mondial depuis plus d’une décennie. La part transfrontalière des fusions et acquisitions reste stable, tout comme la part de la production mondiale que les entreprises produisent en dehors de leur pays d’origine.
- La mondialisation n’a pas cédé la place à la régionalisation. La plupart des flux internationaux se déroulent sur des distances assez longues, avec une part en baisse au sein des principales régions géographiques. Si l’on se concentre spécifiquement sur le commerce, seule l’Amérique du Nord affiche une tendance claire à la délocalisation.
- La mondialisation des flux d’informations a augmenté plus que tous les autres aspects de la mondialisation au cours des deux dernières décennies, mais les dernières données montrent que cette tendance stagne.
- Les tensions entre les États-Unis et la Chine ont pesé sur la collaboration internationale en matière de recherche, et de nombreux pays ont imposé des restrictions sur les flux internationaux de données.
- Le niveau absolu de mondialisation du monde reste limité : les flux nationaux dépassent toujours de loin les flux internationaux. La profondeur actuelle de la connectivité mondiale n’est que de 25 % sur une échelle allant de 0 % (aucun flux ne traverse les frontières nationales) à 100 % (les frontières et la distance n’ont plus aucune importance).
Rapport et annexes à télécharger en pdf
Données à télécharger en xls
Outre les données récentes, l'intérêt de cette étude est de fournir des cartes par anamorphoses montrant chaque pays avec ses 10 principaux partenaires commerciaux. Avec le retour de Trump et de sa politique douanière, l'orientation de ces flux pourrait être en partie modifiée dans les années qui viennent. Le modèle de Bloomberg Economics sur les droits de douane proposés par Trump prévoit que les autres pays compenseront la majeure partie de leurs pertes commerciales avec les États-Unis en échangeant davantage entre eux. Cela laisse entrevoir la possibilité que la mondialisation continue à s'intensifier, mais sans les États-Unis en son centre (What's left of Globalization without the US ? Bloomberg)
Comparaison Etats-Unis et Chine (source : DHL Global Connectedness Report 2024)
Comparaison France et Royaume-Uni (source : DHL Global Connectedness Report 2024)
Pour compléter
« La mondialisation n’a jamais été aussi forte qu’en 2024 » (Le Grand Continent)
« Mondialisation : vers un capitalisme anti-libéral » (France Culture)
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Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
La route maritime de la soie. Connectivités mondiales, nœuds régionaux, localités (ouvrage en open edition)
- La connectivité mondiale a atteint un niveau record en 2022. Elle est restée proche de ce niveau en 2023. La résilience et la croissance des flux internationaux d’échanges commerciaux, de capitaux, d’informations et de personnes face aux crises récentes vont à l'encontre de l’idée selon laquelle la mondialisation auarait fait marche arrière.
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Déboguer des triggers SQL en cascade : une approche visuelle avec Matplotlib
sur Makina CorpusDans cet article, je vais partager mon expérience de débogage à l’aide de Matplotlib, un outil de visualisation Python puissant et flexible.
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Les évolutions de Python 3.9 à 3.13 : Typage
sur Neogeo TechnologiesSi on peut dire que la librairie standard Python est stable, on ne peut pas en dire autant de la partie typage qui est en pleine effervescence.
Pour mémoire, le typage en Python est optionnel, et c’est très bien pour les petits projets et les scripts. Dès que le projet prend de l’envergure, le typage des paramètres des fonctions aide à la rigueur et force à se poser les bonnes questions sur les flux de données dans le programme.
Version 3.9Dans la version 3.9 de Python, il y a une seule évolution dans le typage, mais qui va considérablement améliorer la lisibilité et simplifier le code dédié au typage : on peut désormais utiliser les types « built-ins » (list, disc…) pour déclarer notre typage.
class Foo: def add_items(self, items: list[str]) -> None: ...
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi ça réduit tellement le ticket d’entrée du typage que ça ne me dérangerais pas de l’intégrer même dans des petits scripts.
Version 3.10Depuis la version 3.10 de Python, on peut désormais utiliser l’opérateur | pour déclarer des unions de types (la fonction accepte plusieurs types différents, voir les rendre optionnels) :
class Foo: def set_color(self, color: str|Color|None) -> None: ... def get_color(self) -> Color|None: ...
Un gros effort a également été fait dans cette version pour proposer une généricité dans le typage. Par exemple quand on défini un décorateur, on ne connaît pas toujours à l’avance le type de la fonction décorée. Dorénavant, on peut utiliser ParamSpec pour dire que c’est un type qu’on ne connaît pas.
Un peu de clarté a aussi été apportée avec l’ajout de TypeAlias qui permet de donner un nom explicite à un type complexe.
StrCache: TypeAlias = 'Cache[str]'
Pour créer des petites fonctions qui vérifient le type (is_bool, is_string, etc…), les TypeGuards ont été introduits. Les TypeGuards sont utilisés pour une pratique assez complexe appelée rétrécissement de type. Cette dernière est utilisée pour les fonctions qui acceptent des variables d’entrée avec plusieurs types possibles. TypeGuard permet alors de mettre en place une vérification de type sur les variables d’entrée de la fonction.
Version 3.11L’utilisation des TypeGuards n’est pas très simple, je vous invite donc à aller regarder la documentation Python plus en détails si cela vous intéresse.
Toujours dans les ajouts complexes, la version 3.11 a introduit des Variadic générique pour gérer des ensembles d’éléments avec une taille fixes (un tenseur avec une taille fixée par exemple).
Un générique permet de préserver un type entre l’entrée et la sortie d’une fonction. Par exemple, si l’on prend la fonction de copie d’une variable, celle-ci prend une variable en entrée et cette dernière peut être de tout type, on la typera donc Any. Comme la fonction retourne une copie de la variable d’entrée, le type de retour de la fonction sera le même que celui de la variable en entrée (Any).
Le problème est qu’avec Any, on a aucun moyen de vérifier que les types de l’entrée et de la sortie sont les mêmes, et c’est ici que le générique entre en jeu.
def copy_of_1(value: Any) -> Any: # Le Any d'entrée et # le Any de sortie # ne sont pas forcés # d'être du même type return deepcopy(value) T = TypeVar("T") def copy_of_2(value: T) -> T: # Les variables en entrée # et en sortie sont forcées # d'être du même type return deepcopy(value)
Le Variadic générique, quant à lui, est plus complexe et permet de gérer des types multi-dimensionnels.
Là encore la mise en œuvre est subtile, je vous invite à aller lire la documentation officielle.
Par contre dans les petits ajouts qui peuvent servir à tout le monde, il y a les types Required et NotRequired dans les TypedDict :
class Shape(TypedDict): x: Required[int] y: Required[int] color: NotRequired[int]
Il y aussi le type Self qui a été ajouté, très pratique pour faire un constructeur :
class Shape: @classmethod def new(cls, x: int, y: int) -> Self: ...
Il y a aussi un type LiteralString ajouté. Il peut être utilisé pour indiquer qu’un paramètre de fonction peut être de n’importe quel type de chaîne littérale (chaîne de caractères écrite en dur dans le code, comme « Hello World ! »).
Ce type est principalement utile pour renforcer la sécurité
car il indique qu’une variable doit être codée en dur. Contrairement à un simple str, ce type garantit donc que la valeur provient directement du code source, sans transformation dynamique. Ainsi, LiteralString établit une distinction importante entre les chaînes définies explicitement dans le code et celles obtenues dynamiquement.
Si vous êtes du genre à aimer creuser (ou que vous êtes simplement têtu·e comme moi), voici ce que j’ai compris sur le fonctionnement de LiteralString :
Le LiteralString vous permet d’ajouter un peu de sécurité et de rigueur dans votre code sans pour autant avoir un typage trop drastique. Pour mieux visualiser, on peut prendre en exemple une fonction d’affichage des logs.
def log(level: str, message: str): if level == "Error": print(message) level = "Error" + "\u200b" # "Error" avec un caractère invisible (Zero Width Space) log(level, "Ce message s'affiche !")
Avec cette version de la fonction, on peut voir qu’il y a un problème de sécurité car notre message s’affichera alors que la variable level n’est pas exactement égale à Error. Pas bien grave me direz-vous. Et, en effet, ce n’est pas très important pour une fonction de logs, mais s’il s’agissait de la gestion de vos bases de données …
À l’inverse, on le Literal à l’extrême du typage :
from typing import Literal ERROR: Literal["Error"] = "Error" def log(level: Literal["Error"], message: str): if level == ERROR: print(message) log(ERROR, "Ce message s'affiche !") # Pas d'alert sur le type level = "Error" + "\u200b" # "Erreur" avec un caractère invisible (Zero Width Space) log(level, "Ce message ne s'affichera pas !") # Une erreur de type sera indiquée
Avec cette version de la fonction, on contrôle strictement le type de la variable level en entrée. Par contre, dès lors que l’on augmente le nombre de types possibles en entrée, la syntaxe devient laborieuse. De même, il est possible de ne pas connaître à l’avance tous les types d’entrée possible (dans le cas de composants extérieurs).
from typing import Literal INFO: Literal["Info"] = "Info" WARNING: Literal["Warning"] = "Warning" ERROR: Literal["Error"] = "Error" def log(external_component: ???, # Le type n'est pas connu level: Literal["Info", "Warning", "Error", ...], # On pourrait avoir beaucoup de types possibles message: str): if level == ERROR: print(message)
Pour remédier à ces deux situations, on a donc trouvé le compromis du LiteralString :
from typing import LiteralString, Literal INFO: Literal["Info"] = "Info" WARNING: Literal["Warning"] = "Warning" ERROR: Literal["Error"] = "Error" def log(external_component: LiteralString, level: LiteralString, message: str): if level == ERROR: print(message) log(INFO, "Ce message ne s'affichera pas !") # Pas d'alert sur le type log(WARNING, "Ce message ne s'affichera pas !") # Pas d'alert sur le type log(ERROR, "Ce message s'affiche !") # Pas d'alert sur le type
Il est également possible d’utiliser à la fois le Literal et le LiteralString :
from typing import LiteralString, Literal INFO: LiteralString = "Info" # On définit INFO avec un type moins précis WARNING: Literal["Warning"] = "Warning" ERROR: Literal["Error"] = "Error" def log(external_component: LiteralString, level: Literal["Warning", "Error"], # Level est soit du type Literal["Warning"] soit du type Literal["Error"] message: str): if level == ERROR: print(message) log(INFO, "Ce message ne s'affichera pas !") # Alerte sur le type log(WARNING, "Ce message ne s'affichera pas !") # Pas d'alerte sur le type log(ERROR, "Ce message s'affiche !") # Pas d'alerte sur le type log(WARNING+ERROR, "Ce message ne s'affichera pas !") # Pas d'alerte sur le type. Pas très intéressant mais pourquoi pas ...
Grâce aux deux exemples précédents, on peut donc en conclure que LiteralString regroupe tous les Literal[<…>] où <…> est une chaîne de caractères. Ainsi, on en déduit que LiteralString est le supertype de tous les types de chaînes littérales.
Donc, tout « sous-type » de LiteralString (Literal[« Error »] ou bien encore Literal[« Warning »]) est compatible avec LiteralString , mais pas l’inverse (se référer à la variable INFO de l’exemple précédent).
De même, le supertype LiteralString est lui-même un str, faisant de str un super supertype.
Finalement, avec la même logique que précédemment, on en déduit bien qu’un str n’est pas compatible avec un LiteralString . On entend par là qu’il est possible d’assigner un LiteralString à un str, mais pas l’inverse.
literal_string: LiteralString s: str = literal_string # OK literal_string: LiteralString = s # Erreur : # On attendait un # LiteralString, # on a un str literal_string: LiteralString = "hello" # OK
Une chaîne créée en composant des objets typés LiteralString est, quant-à-elle, acceptable en tant que LiteralString (comme pour les Literal).
literal_string_1: LiteralString = "Hello" literal_string_2: LiteralString = " World" composed_string: LiteralString = literal_string_1 + literal_string_2 + " !" # Toujours un LiteralString
Ce type est utile pour les API sensibles où des chaînes arbitraires générées par l’utilisateur peuvent générer des problèmes.
Pour plus d’exemples, vous pouvez vous référer à la documentation officielle de Python.
Du côté des décorateurs, la version 3.11 ajoute dataclass_transform qui est applicable à une classe, une métaclasse ou un décorateur. Ce décorateur permet de marquer un objet comme offrant un comportement de type dataclass tout en effectuant la vérification des types.
Pour rappel, le décorateur dataclass ajoute des méthodes générées et spéciales à une classe. On aura par exemple des méthodes comme __init__, __repr__ ou encore __eq__.
Version 3.12# Le décorateur create_model est défini par une bibliothèque. @typing.dataclass_transform() def create_model(cls: Type[T]) -> Type[T]: cls.__init__ = ... cls.__eq__ = ... cls.__ne__ = ... return cls # Le décorateur create_model peut désormais être utilisé # pour créer de nouvelles classes de modèles : @create_model class CustomerModel: id: int name: str c = CustomerModel(id=327, name="Eric Idle")
La version 3.12 quant à elle introduit l’utilisation du type dictionnaire TypedDict pour avoir un typage plus précis des arguments (**kwargs).
Avant cet ajout, les **kwargs pouvaient être typés à condition que tous les arguments de mot-clé qu’ils spécifient soient du même type. Or, ce comportement était très limitant. Par exemple, annoter **kwargs avec un type str signifie que le type **kwargs est en fait un dict[str, str] et donc que tous les arguments de mot-clé dans foo sont des chaînes de caractères.
def foo(**kwargs: str) -> None: ...
Malheureusement, il arrive souvent que les arguments de mots-clés véhiculés par **kwargs aient des types différents qui dépendent du nom du mot-clé. Dans ce cas, il n’était pas possible d’annoter le type des **kwargs.
Maintenant, en utilisant TypedDict pour typer les **kwargs, il est possible d’assigner un dictionnaire comme type des **kwargs. Ainsi, les **kwargs peuvent être typés séparément (par clé du dictionnaire).
from typing import TypedDict, Unpack class Movie(TypedDict): name: str year: int def foo(**kwargs: Unpack[Movie]): ...
Pour plus de détails, je vous invite à consulter la documentation officiel de Python.
La version 3.12 offre aussi un nouveau décorateur override qui sera sans doute utile pour une grande majorité. Ce dernier indique qu’une méthode dans une sous-classe est destinée à remplacer une méthode (ou un attribut) dans une classe parente.
Cette version apporte également de nouvelles caractéristiques syntaxiques pour créer des classes génériques et des fonctions de façon explicite et compacte.
def max[T](args: Iterable[T]) -> T: ... class list[T]: def __getitem__(self, index: int, /) -> T: ... def append(self, element: T) -> None: ...
De plus, une nouvelle façon de déclarer des alias de type est introduite. Comme présenté sur l’exemple suivant, l’instruction type est utilisée, ce qui crée une instance de TypeAliasType et rend la déclaration explicite.
Version 3.13type Point = tuple[float, float]
Avec la version 3.13, il est maintenant possible de définir une valeur par défaut pour les paramètres de type (TypeVar, ParamSpec, et TypeVarTuple).
T = TypeVar("T", default=int) # Si aucun type n'est spécifié, # T sera de type int @dataclass class Box(Generic[T]): value: T | None = None reveal_type(Box()) # Le type est Box[int] reveal_type(Box(value="Hello World!")) # Le type est Box[str]
Il également possible, depuis cette version, de marquer une classe ou une fonction comme dépréciée à l’aide du nouveau décorateur deprecated. Ainsi, on peut informer les développeurs lorsqu’ils utilisent ces classes et fonctions pour qu’ils mettent en place les migrations nécessaires.
Autre petit ajout très utile, le qualificatif ReadOnly pour le type TypedDict qui permet de définir certaines clés comme étant en lecture seule. L’utilisation correcte de ces clés en lecture seule est destinée à être appliquée uniquement par les vérificateurs de type statique et non pas par Python lui-même au moment de l’exécution.
Finalement, la version 3.13 revient sur son ajout de TypeGuard dans la version 3.10. Cette version propose une alternative plus intuitive à TypeGuard : TypeIs. Cette nouvelle forme permet l’annotation de fonctions pouvant être utilisées pour affiner le type d’une valeur.
from typing import assert_type, final, TypeIs class Parent: pass class Child(Parent): pass @final class Unrelated: pass def is_parent(val: object) -> TypeIs[Parent]: return isinstance(val, Parent) def run(arg: Child | Unrelated): if is_parent(arg): # Le type de ``arg`` est réduit à l'intersection entre # ``Parent`` et ``Child``, # ce qui équivaut à ``Child``. assert_type(arg, Child) else: # Le type de ``arg`` est réduit pour exclure ``Parent``, # de sorte qu'il ne reste que ``Unrelated``. assert_type(arg, Unrelated)
Contrairement à la forme spéciale TypeGuard existante, TypeIs peut affiner le type dans les branches if et else d’une condition. Cependant, TypeIs ne peut pas être utilisé lorsque les types d’entrée et de sortie sont incompatibles (par exemple, list[object] vers list[int]), ou lorsque la fonction ne renvoie pas True pour toutes les instances du type rétréci.
ConclusionPour plus de précisions, je vous renvoie vers la documentation officielle.
On constate que le typage en Python est en pleine évolution, avec chaque version apportant son lot d’améliorations pour le rendre plus expressif, plus robuste et plus facile à utiliser.
Les ajouts récents, comme Self, LiteralString, TypedDict ou encore override, montrent une volonté de rendre le typage plus intuitif et utile dans des scénarios concrets.
Avec la version 3.13, Python continue sur cette lancée en offrant des outils plus flexibles et en réajustant certaines décisions, comme l’alternative TypeIs pour TypeGuard.
En résumé, le typage en Python présente des avantages (et aussi, parfois, des inconvénients) qui méritent d’être pris en compte dans vos développements.
D’un côté, il apporte une meilleure sécurité en réduisant le risque de bugs et les attaques. En imposant des types clairs, il permet également une meilleure lisibilité du code, notamment lorsque les structures et les workflows deviennent plus complexes. Cela facilite non seulement la maintenance, mais aussi la reprise du code par d’autres développeurs, rendant ainsi la collaboration plus fluide.
Cependant, le typage en Python présente aussi quelques limites. Certains types ou fonctionnalités, comme TypeGuard, peuvent être difficiles à prendre en main. De plus, certains types, tels que LiteralString, n’apportent pas toujours une réelle valeur ajoutée au regard de leur complexité d’utilisation. Enfin, l’ajout de types peut parfois alourdir visuellement le code, ce qui peut nuire à sa lisibilité.
Pour ma part, je pense qu’il est essentiel de prêter attention au typage. Il contribue grandement à la compréhension et à la maintenance du code, notamment lorsqu’il s’agit de reprendre le travail de quelqu’un d’autre. À mon sens, il est au minimum nécessaire de typer les prototypes de méthodes, en précisant clairement les types des entrées et des sorties. Au final, le plus important reste de discuter des normes de typage avec son équipe afin d’adopter une approche cohérente et adaptée aux besoins du projet.
Quoi qu’il en soit, le langage Python gagne en maturité, mais le typage demeure un terrain d’innovation. Il nous tarde de découvrir ses prochaines évolutions !
P.S. : Pour en apprendre plus sur les évolutions de Python (hors typage), je vous invite à consulter notre article intitulé « Découvrez les évolutions majeures de Python de 3.9 à 3.13 ».
Auteur : Mathilde Pommier
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16:49
Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité
sur Cartographies numériquesSource : Milan Bonté (17 janvier 2025). « Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile ». Du béton et des plumes. Carnet de recherche sur le genre, les territoires et les minorités. [https:]]
A l’université de Lille, les étudiant-es de M2 Urbanisme et Aménagement disposent, début janvier, d’une semaine de formation en outils (SIG, croquis, dessin d’architecture, etc.) dans la perspective de leur très prochaine entrée dans le monde professionnel. Milan Bonté était chargé du module intitulé “Outils numériques au service des approches participatives“, dans lequel il avait pour mission d’initier un petit groupe d’étudiant-es aux outils cartographiques numériques qui peuvent être mobilisés lors de démarches de participation citoyenne. Il a saisi l’occasion d’inscrire ce module dans un vaste projet de recherche portant sur la “fabrique urbaine de l’indésirabilité” dans les espaces publics, financé par la défenseure des droits et coordonné par Muriel Froment-Meurice et Claire Hancock.
Durant l’ensemble de la semaine, le petit groupe s’est affairé à la création d’une application qui permette au grand public de cartographier, dans la France entière, les dispositifs qui contraignent les usages de l’espace public et produisent de facto des usages et usagers indésirables. On connait, à ce propos, le mobilier anti-SDF, qui vise à empêcher les siestes par des bancs à accoudoirs centraux ou des ornements rendant impossible toute tentative de se réfugier sous un porche pour une nuit.
Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile (source : Du béton et des plumes)
Vous pouvez consulter la carte et contribuer directement ici :
[https:]]L’application finale comprend une page d’accueil, sur laquelle le projet est expliqué, une carte qui recense l’ensemble des contributions et un formulaire, qui permet à n’importe qui de proposer l’ajout d’un dispositif. Ainsi, si vous avez connaissance d’un élément de mobilier urbain hostile, vous pouvez le prendre en photo et l’ajouter à la carte en cliquant sur “Ajouter un élément”.
Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité
[https:]]L’espace public, lieu de sociabilité et de diversité, reflète également les tensions sociales et les inégalités structurelles. Sa gestion et son aménagement peuvent générer des effets différenciés sur les individus, certains rencontrant des obstacles à s’y sentir légitimes ou à l'aise, modelant ainsi les usages de l’espace public. Ces ressentis sont façonnés par une combinaison de facteurs, qu’ils soient liés aux caractéristiques physiques des lieux, aux dispositifs de sécurité, ou aux dynamiques sociales et normatives qui s’y déploient.
En mars 2023, la Défenseure des droits a lancé un appel à recherche sur la gestion de l’espace public et les stratégies d’éviction des populations dites "indésirables". Cet appel vise à étudier les mécanismes formels et informels – qu’ils relèvent des infrastructures, des politiques urbaines ou des interactions sociales – qui participent à l’exclusion de certains usagers des espaces publics.
Dans le cadre du projet de recherche "La fabrique urbaine de l’indésirabilité", le site propose une démarche participative pour recueillir les dynamiques d’exclusion dans l’espace public. Le grand public est invité à contribuer à une cartographie participative recensant les dispositifs que chacun perçoit comme excluants, manquants ou ayant disparus et pouvant évincer certains individus.
Pour en savoir plus
Milan Bonté, Associé – jeune docteur auprès de l’UMR Géographie-cités, explique dans cet article comment, dans le cadre d’un cours de géomatique de niveau avancé, il a développé avec ses élèves une base de données collective portant sur le thème du mal logement dans la Métropole Européenne de Lille (MEL). [https:]]
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8:28
Cartographie électorale et big data. Pourquoi les clivages politiques urbains-ruraux ne sont pas généralisables
sur Cartographies numériquesSource : Noah Dasanaike (2025). Why Urban-Rural Political Cleavages Do Not (document de travail)
Les clivages entre zones urbaines et zones rurales sont considérés comme une division politique déterminante, principalement en Occident et aux Etats-Unis. Mais cette polarisation est-elle valable à l’échelle mondiale ? Noah Dasanaike étudie cette question en utilisant un ensemble de données originales de résultats électoraux granulaires et géocodés provenant de 106 pays (au niveau des bureaux de vote dans 70 pays). Dans cet ensemble de données qu'il appelle Small-Area Global Elections (SAGE), il teste des résultats standardisés correspondant à des limites spatiales artificielles ou réelles dans chaque démocratie et aux élections démocratiques précédentes de plusieurs autocraties actuelles.
Les résultats des élections sont collectés et compilés sur une période de 3 ans. Il fusionne ces 10 milliards de votes avec 2,3 milliards d'empreintes de bâtiments pour mesurer l'urbanité, une approche qui permet de mieux appréhender la façon dont les gens perçoivent les zones urbaines et rurales. Il valide cela par rapport à la densité de population. Les résultats révèlent des variations considérables entre les pays. Dans de nombreux pays, les différences entre les zones urbaines et rurales sont faibles, voire inversées idéologiquement (zones rurales de gauche, zones urbaines de droite), et cela ne s'explique pas uniquement par le développement économique ou l'activité industrielle. Pour expliquer en partie ces résultats, l'auteur élabore une théorie dans laquelle les clivages urbains-ruraux proviennent du regroupement spatial d’attributs distincts des électeurs qui permettent aux partis de recourir à des votes géographiquement ciblés. D’abord à l’échelle mondiale, puis dans un test à grande échelle du comportement électoral à travers l’Europe, Dasanaike constate que la dispersion géographique des conditions économiques structurelles, à savoir l’agrarisme, l’industrialisation et l’agglomération des connaissances, explique en partie la disposition idéologique des villes vis-à-vis des campagnes.
Urban–rural cleavages are seen as a defining political divide. But does this polarization hold worldwide? My new working paper tests this question using an original dataset of granular, geocoded election returns from 106 countries (polling station-level in 70). (1/8) pic.twitter.com/pb2dP00goe
— Noah Dasanaike (@dasanaike) February 14, 2025If you're interested in seeing any detailed election results from the Small-Area Global Elections (SAGE) archive, let me know in the replies. I'll start with parliamentary elections in Poland in 1991 and 2023. pic.twitter.com/emsFyPuJMw
— Noah Dasanaike (@dasanaike) February 14, 2025Articles connexes
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12:02
Cartographie critique de l'intelligence artificielle générative (collectif Estampa)
sur Cartographies numériques
Cartographie de l'IA générative (source : Generative AI Mapping)
L’ensemble des relations présentées ici forme une mosaïque difficile à appréhender car elle implique la mise en relation d’objets et de connaissances de types et d’échelles différents. Les discours sur l’IA sont souvent mythiques et accompagnés d’une série de métaphores et d’images récurrentes : des agents algorithmiques déconnectés de l’action humaine, une technologie non négociable imposée par le futur, l’universalité des données ou la capacité de produire des modèles exempts de préjugés ou de visions du monde. L’ensemble des discours qui entourent ces technologies, qu’ils soient spécialisés ou plus populaires, finissent par les façonner d’une manière ou d’une autre.
La carte, très détaillée, décrit les étapes sucessives de regroupement, filtrage, hébergement et distribution des données, avec à chaque étape les coûts induits que cela représente. Elle montre que l'IA repose dans ses fondements sur un modèle extraviviste de données (il faut beaucoup de données d'entraînement au départ), qu'elle nécessite de gros investissements de la part de start-ups capables de construire de gigantesques datacenters pour héberger les serveurs et fournir la puissance de calcul. Outre le coût financier, le côut environnemental est faramineux. Il faut des matériaux conducteurs (principalement de l'or), mais aussi du lithium pour les batteries, de l'eau pour refroidir les ordinateurs, ce qui se traduit par une forte pression sur les ressources.
Le projet Generative AI Mapping est motivé par la volonté d'offrir une carte conceptuelle qui couvre une grande partie des acteurs et des ressources impliqués dans cet objet complexe et multiforme qu'est l'IA générative. À partir d’une longue série de cartographies critiques vouées à montrer la fonction des cartes comme productrices de vérités hégémoniques, cette visualisation vise à cartographier le phénomène en tenant compte des tensions, des controverses et des écosystèmes qui le rendent possible. Les outils d’IA générative sont utilisés pour automatiser des tâches telles que l’écriture ou la génération d’images. On peut dire d'une certaine façon que les outils d’IA générative désassemblent le langage (visuel, textuel) pour le réassembler sur la base d’un calcul de probabilité. Cette capacité de généralisation est due au traitement d'ensembles de données beaucoup plus grands et hétérogènes qui lui permettent de répondre à tous types d'instructions. En conséquence, l’ampleur du changement dans l’IA générative est si grande qu’elle nécessite l’impulsion de nouvelles économies et une dépendance accélérée à l’égard de différents écosystèmes. En ce sens, Generative AI Mapping se veut un projet de contre-cartographie visant à dénoncer le "colonialisme numérique", qui aboutit à la domination des pays en avance en matière d'IA par rapport aux autres pays et territoires de fait dominés.
Estampa est un collectif de programmeurs, cinéastes et chercheurs travaillant dans les domaines de l’audiovisuel et des environnements numériques. Leur pratique se base sur une approche critique et archéologique des technologies audiovisuelles, sur la recherche des outils et des idéologies de l’intelligence artificielle et sur les ressources de l’animation expérimentale. Ce travail a été soutenu par les subventions pour la recherche et l'innovation dans les arts visuels de la Generalitat de Catalunya - Oficina de Suport a la Iniciativa Cultural (OSIC).
Pour aller plus loin
Crawford, K. (2021). Atlas of AI: power, politics, and the planetary costs of artificial intelligence. New Haven, Yale University Press.
« Que se passe-t-il lorsque l’intelligence artificielle sature la vie politique et épuise la planète ? Comment l’IA façonne-t-elle notre compréhension de nous-mêmes et de nos sociétés ? Dans ce livre, Kate Crawford révèle comment ce réseau planétaire alimente une évolution vers une gouvernance antidémocratique et une augmentation des inégalités. S’appuyant sur plus d’une décennie de recherche, de sciences et de technologies primées, Crawford révèle comment l’IA est une technologie d’extraction : de l’énergie et des minéraux nécessaires à la construction et à l’entretien de son infrastructure, aux travailleurs exploités derrière les services « automatisés », aux données que l’IA collecte auprès de nous. Plutôt que de se concentrer sur le code et les algorithmes, Crawford nous offre une perspective politique et matérielle sur ce qu’il faut pour créer une intelligence artificielle et sur les points sur lesquels elle se trompe. Si les systèmes techniques présentent un vernis d’objectivité, ils sont toujours des systèmes de pouvoir. Il s’agit d’un compte rendu urgent de ce qui est en jeu lorsque les entreprises technologiques utilisent l’intelligence artificielle pour remodeler le monde. »
Espinoza, M. I., Aronczyk, M. (2021). Big data for climate action or climate action for big data? Big Data & Society, 8(1). [https:]]
Sous la bannière « Data for Good », les entreprises des secteurs de la technologie, de la finance et de la vente au détail fournissent leurs propres ensembles de données aux agences de développement, aux ONG et aux organisations intergouvernementales pour les aider à résoudre toute une série de problèmes sociaux. l'ouvrage se concentre sur les activités et les implications de la campagne Data for Climate Action, un ensemble de collaborations public-privé qui exploitent les données des utilisateurs pour concevoir des réponses innovantes à la crise climatique mondiale. En s'appuyant sur des entretiens approfondis, des observations de première main lors d’événements « Data for Good », des rapports d’organisations intergouvernementales et internationales et sur la publicité médiatique, les auteurs évaluent la logique qui sous-tend les initiatives Data for Climate Action, en examinant les implications de l’application d’ensembles de données et d’expertises commerciales aux problèmes environnementaux. Malgré l’adoption croissante des paradigmes Data for Climate Action dans les efforts des gouvernements et du secteur public pour lutter contre le changement climatique, l'ouvrage montre que Data for Climate Action peut être considéré comme une stratégie visant à légitimer les pratiques d’extraction de données à but lucratif des entreprises plutôt que comme un moyen d’atteindre les objectifs mondiaux de durabilité environnementale.
« Référentiel de compétences IA pour les apprenants et pour les enseignants » (UNESCO)
L’intelligence artificielle (IA) offre des potentialités pour relever nombre de défis majeurs dans l’éducation, innover dans les pratiques d’enseignement et d’apprentissage et accélérer les progrès de l’ODD 4. Cependant, les évolutions technologiques rapides engendrent inévitablement de multiples risques et défis, car leur rythme a jusqu’à présent dépassé celui des débats politiques et des cadres réglementaires. L’UNESCO s’engage à aider les États membres à exploiter les potentialités des technologies d’IA pour réaliser l’Agenda Éducation 2030, tout en veillant à ce que son application dans le domaine éducatif réponde aux principes fondamentaux d’inclusion et d’équité. Étant donné l’opacité de la « boîte noire » qui sous-tend les méthodes utilisées par les systèmes d’IA, les enseignants doivent comprendre à la fois comment l’IA est entraînée et comment elle fonctionne. Ils doivent également être en mesure d’examiner d’un oeil critique l’exactitude des contenus générés par l’IA et de concevoir des méthodes pédagogiques appropriées pour guider l’utilisation du contenu synthétisé par l’IA dans l’enseignement et l’apprentissage.
« L'intelligence artificielle, une arme géopolitique » (France Culture)
Duel États-Unis-Chine, à coup de milliards de dollars et de modèles de langage toujours plus révolutionnaires. Sommet à Paris coprésidé par l'Inde et annonces d'ambitions démesurées dans le monde entier. L'IA est devenue une arme géopolitique majeure. Voici les clés historiques de ce développement crucial dans une série audio de la rédaction de France Culture, en 6 volets.
« Les sacrifiés de l'IA » (France 2).
Magiques, autonomes, toutes puissantes : les intelligences artificielles nourrissent les rêves comme les cauchemars. Tandis que les géants de la tech promettent l'avènement d'une nouvelle humanité, la réalité de leur production reste totalement occultée. Pendant que les data centers bétonnent les paysages et assèchent les rivières, des millions de travailleurs à travers le monde préparent les milliards de données qui alimenteront les algorithmes voraces des Big Tech, au prix de leur santé mentale et émotionnelle. Seraient-ils les dommages collatéraux dommages collatéraux de l'idéologie du "long-termisme" qui couve dans la Silicon Valley depuis quelques années ?Articles connexes
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La Commission européenne lance une consultation sur le GreenData4All et l'évolution d'INSPIRE
sur Conseil national de l'information géolocaliséeLa Commission européenne lance une consultation sur le GreenData4All et l'évolution d'INSPIRE
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Étude d’aide à la décision stratégique et technique / centre CEA de Grenoble
sur OslandiaOslandia a réalisé en 2024 une étude d’aide à la décision stratégique et technique pour le centre CEA de Grenoble, avec une prestation de nos consultants portant sur le système d’information géographique et la pertinence des outils OpenSource pour répondre aux besoins fonctionnels tout en prenant en compte les aspects budgétaires et organisationnels.
Nathalie TUR : « L’audit fonctionnel et technique réalisé par Oslandia a permis d’identifier les dysfonctionnements et les axes d’amélioration de notre SIG. Les consultants se sont distingués de par leur expertise et leur capacité à appréhender les contraintes et spécificités des périmètres Métiers du centre CEA de Grenoble »
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ASIE CENTRALE (300-850) Des routes et des royaumes – Etienne de la Vaissière
sur Les cafés géographiquesCaravane sogdienne et gardes turcs. Lit funéraire du Musée Miho, Chine, VIè siècle
Ecoutez ce que nous dit Etienne de la Vaissière, en guise d’introduction : « Cher lecteur, tu vas entrer en eaux profondes et rien ne sera familier, rien ne sera connu, de peuples étrangers en toponymes abscons. Plonge ! Accepte d’être perdu, va de carte en carte … tu découvriras un monde immense ».
Cet ouvrage exceptionnel ne compte pas moins de 125 cartes et illustrations diverses : peintures, miniatures, manuscrits, estampes et statues. Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager la carte ci-dessous. Elle vous sera nécessaire pour comprendre l’importance que cette région a et a eue depuis la nuit des temps.
A la fin de l’ouvrage, de cette somme devrais-je dire, qui compte plus de 600 pages, Etienne de la Vaissière nous propose une chronologie (en 6 pages) des faits essentiels qui se sont produits entre 300 et 850 de notre ère et un additif intitulé « Coulisses » de 30 pages dans lesquelles il explique sur quelles bases et avec quels outils, il a œuvré pour relier des textes très dispersés de Dunhuang à la Bactriane.
L’ouvrage compte 7 parties, précédées de l’analyse d’une lettre extraordinaire datant du IV ème siècle de notre ère, retrouvée en 1907 par l’explorateur Aurel Stein. Elle avait voyagé sur 2 600 km de pistes caravanières depuis le Gansu (actuelle province de Chine), jusqu’en Ouzbékistan. Rédigée en 303 par un marchand de Samarcande, elle témoigne de l’existence d’un commerce transasiatique de très grand rayon, reliant la Chine au monde iranien. Sogdiens, Indiens, Chinois, nomades s’y croisent, auxquels s’ajoutent à partir du VII ème siècle Arabes et Tibétains. Déjà le commerce de la soie est mentionné, de même que celui du précieux musc tibétain.
Tout cela sera bouleversé par l’arrivée des Huns, qui viennent de Mongolie à la fin du IV ème siècle. Puis le commerce repart, en suivant le sillage de la diffusion du bouddhisme et aux denrées précédentes s’ajoutent le lapis-lazuli et les fourrures de l’Oural.
Les grands géographes arabes et persans des IX et X ème siècles nommaient leurs ouvrages, « Livres des routes et des royaumes » et c’est bien de cela que le livre d’Etienne va nous parler.? Les maîtres de l’eau
L’Asie centrale peut-être définie comme une vaste interface, une zone de contact entre nomades et sédentaires. Les oasis se sont ceinturées de longs murs, de Samarcande à Boukhara. Ici, les cultivateurs s’aidaient souvent d’esclaves achetés par milliers sur les marchés centrasiatiques. Marchés sur lesquels on trouvait, outre les produits agricoles,des objets issus de la métallurgie (cuivre, argent, or, plomb, lapis-lazuli). Il est possible que l’oasis de Samarcande ait abrité jusqu’à 100 000 foyers, soit 500 000 personnes.
Tout nous est relaté aussi :
– de la mer d’Aral qui a maintes fois disparu avant que l’homme n’en soit responsable ;
– des routes de commerce disparues, comme de celles qui fonctionnent encore ;
– des riches terres irriguées déjà vers 2 000 ans av.n.ère, mises en valeur par des monastères ou colonisées par des envahisseurs successifs, oubliées parfois lorsque des pasteurs nomades venus de Mongolie, de Chine ou de Turquie, à cheval ou à dos de chameau, ne s’en souciaient guère.
L’Asie centrale fut aussi presque oubliée lorsque des variations climatiques intenses contribuèrent à la disparition des empires.Si l’historien fonde son travail sur l’archéologie, les textes retrouvés, la numismatique (les monnaies), il s’intéresse aussi à l’évolution économique et sociale.
Les nomades ont été perçus comme des clans familiaux regroupés en tribus, elles mêmes confédérées sous la coupe de grandes « seigneuries ». Ils se déplacent entre pâturages d’été et d’hiver, mais ils effectuent parfois de véritables migrations, lorsqu’un pouvoir militaire suffisamment fort peut aller conquérir des terres de sédentaires. Nul n’ignore le mouvement des Huns jusqu’à la Volga, ou celui des Turcs jusqu’en Sogdiane.
Les nomades conquérants vont édifier des châteaux forteresses, véritables nids d’aigles qui balisent leurs routes.Cependant l’espace centrasiatique reste discontinu, chaque oasis conserve la trace de son récit fondateur. La diversité linguistique (17 langues) atteste aussi des isolements. A l’ouest, les groupes linguistiques sont Khorezmien, Pehlevi, Sogdien, Bactrien. Ils dérivent des langues iraniennes. A l’est on va parler le Turc, le Chinois, le Mongol ou même le Tibétain.
? Le Grand Jeu : l’irruption des Turcs puis des Chinois et des Tibétains
Bien avant le « Grand Jeu Russo-Britannique » très connu du début du XX ème siècle, (opposant à Kachgar l’empire Britannique à la Russie), on a pu ici aussi, parler de Grand Jeu.
Au VI ème siècle, toute la steppe, de la Crimée à la Mandchourie est contrôlée par l’empire Turc, la plupart des élites en proviennent. Le commerce entre cet empire et la Chine est florissant. Au VII ème siècle, la Chine prend le dessus et les Turcs doivent reculer (640-670). Commence alors la période des raids impériaux qui pillent et massacrent ou exigent tribut.
Le millefeuille social hérité du peuplement iranien et des nomades se complexifie avec la turquisation. Au zoroastrisme se superpose le bouddhisme qui décore des grottes et de prestigieux monastères qui conserveront, entre autres, de nombreux manuscrits en chinois.A partir de 660, un empire Tibétain devient très puissant, son apogée date de 692. Puis les Chinois reprennent le dessus jusqu’en 750. En 751 se déroule la très célèbre bataille de Talas qui fait basculer la région dans l’islam et le monde Arabe (651-738).
Dans un premier temps, les structures de contrôle mises en place par les Chinois sont conservées : régime foncier, impôts, monnaie. Puis la soie reprend son rôle de monnaie d’échange dans le grand commerce eurasiatique.
? Epilogue
Les quatre empires, appelés ici « Les rois du monde » qui conquièrent tout ou partie de l’Asie centrale ont chacun des buts qui divergent, mais les méthodes de conquête et de contrôle sont les mêmes.
Il faut avoir des bases solides (forteresses, tours) situées au centre de zones de raids qui leur permettent de tenir des territoires sans commune mesure avec leurs effectifs militaires. Ensuite il faut disposer de garnisons sur les grandes routes qui sont autant routes de commerce que réseaux d’information. Il faut avoir enfin des fonctionnaires pour lever le tribut.Le chapitre sur Le livre des routes analyse minutieusement : les temps de parcours des caravanes de chameaux et des groupes de voyageurs, d’éclaireurs, mais aussi des « pillards professionnels » de ces convois. Des textes relatent la difficulté du passage des cols et des gués.
Ensuite vient l’étude de l’action des Etats qui contrôlent les déplacements entre steppes et oasis. Il fallait des laissez-passer et à chaque tour de gué était vérifié la composition de la caravane. Parfois des murailles étaient édifiées, comme en Chine. Enfin il fallait des temps de repos aux caravanes. Les caravansérails sont des lieux qui ont toujours attiré les curieux, historiens ou pas, car ici les échanges étaient aussi intellectuels et religieux.
Si du IV ème au IX ème siècle, se sont les marchands Sogdiens (Samarkand, Boukhara) qui dominent le monde des échanges, on a pu prouver qu’avant eux (dès le II è siècle avant n.è.) les marchands les plus influents étaient venus de l’actuel Afghanistan et du Nord-Ouest de l’Inde. Ils sont à l’origine de la diffusion du bouddhisme.Le chapitre suivant, intitulé Economie globale, remet en cause tous les à priori à l’aide de peintures, de textes surtout, mais aussi de reproduction de monnaies et de pièces d’orfèvrerie.
Cela représente un travail de titan, « une somme » captivante.
Etienne de la Vaissière insiste sur le sens Est – Ouest des échanges. L’Inde a fourni les épices (poivre, clou de girofle) ; Byzance fut fournisseur de corail et l’Iran d’argenterie. La fabrication du verre fut romaine puis iranienne. Le sucre raffiné fut produit d’abord par le savoir-faire indien. Le coton ne devient que tardivement un produit centrasiatique. Le papier arrive de Chine et atteint d’abord l’Est de l’Asie Centrale où il est fabriqué à partir du X ème siècle. A l’inverse la vigne ne connut longtemps aucun succès en Chine.? Figures des dieux
Les deux faces du ciel. Aux côtés des religions missionnaires (manichéisme, bouddhisme, christianisme) deux grands systèmes de croyances se partagent le monde centrasiatique, l’un régit par le culte du feu (zoroastrisme) et appartenant au domaine iranien et l’autre régi par le culte du ciel, répandu dans les steppes. Ils semblent n’avoir rien en commun, mais en réalité, un continuum, de plusieurs strates historiques se sont entrelacées avec des objets communs.
Les religions missionnaires ont laissé beaucoup plus de traces que ce soit le bouddhisme venu d’Inde depuis le Gandhara puis diffusé en Chine puis au Proche-Orient ; le judaïsme implanté à Merv depuis le IVème siècle puis diffusé jusqu’au nord-est de l’Afghanistan où l’on a retrouvé des ossuaires ou le christianisme.
Mais sait-on exactement à quoi servaient les temples et les stupas, les monastères, les sanctuaires rupestres des montagnes, ou les grottes extraordinaires découvertes par une expédition allemande au début du XX ème siècle ?L’économie bouddhique des mérites peut retenir l’attention. Elle fonctionne sur le don, le don qui vous apporte une protection spirituelle, qu’il soit modeste ou grandiose. En échange ont lieu des prêches aux laïcs, des cérémonies grandioses. Aux rois donateurs les bouddhistes fournissent des conseillers qui orientent la vie politique de l’Asie centrale…cela a-t-il changé ?
Comme partout les monastères sont de grands propriétaires terriens et leurs terres sont travaillées par des esclaves qui défrichent puis gèrent les domaines avant de construire des canalisations, des moulins et des pressoirs. Dans ce monde les moines sont autorisés à se marier, ils sont aussi marchands et accompagnent les caravanes. Ils peuvent aussi être artisans et artistes et produire sculptures, peintures, autels portatifs.Palimpsestes
Il s’agit de parchemins manuscrits dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte. Certains objets superposent les influences : une boite peinte, une enluminure, un manuscrit, etc.
Les reliques et les reliquaires ont servi de support ainsi que des masques et des instruments de musique. Les ventes et les vols de reliques sont innombrables surtouts si un bol ou un ongle ont appartenu à Bouddha !La boite, reproduite ci-après, est un reliquaire de Koutcha. Il est en bois de peuplier tourné, recouvert de tissu de chanvre peint. Il a été retrouvé à Kouchan, par une mission japonaise en 1903. Il date du VI ou VII ème siècle. Il s’agit d’un travail extraordinaire qui présente les amusements d’une ville.
Puis vint l’art du livre avec le rôle croissant de l’islam
Les livres écrits par les missionnaires comportent beaucoup d’images car chaque missionnaire était accompagné d’un peintre. Le livre était un objet luxueux, avant de devenir un objet de transmission de savoirs et de cultures : il fut rouleau, replié en accordéon, ou feuilles superposées, avant d’être imprimé au IX ème siècle.Sur cette peinture sur soie de Dunhuang, (fin IX ème siècle) on voit autour d’un Bouddha astral rayonnant de lumière, les cinq planètes : le guerrier de Mars, la belle Vénus, qui joue du luth pipa, le vieux Saturne, Jupiter et Mercure tenant une tablette. Quatre d’entre eux ont gardé dans leur coiffe leurs attributs égyptiens, l’âne pour Mars, le phénix pour Vénus, le bœuf d’Horus pour Saturne, le singe de Toth, dieu des scribes, pour Mercure. Seul le cochon qui sert de coiffe à Jupiter est d’origine inconnue.
Ce rouleau et cette peinture ouvrent sur une histoire véritablement mondiale des circulations de savoirs.La musique joue aussi un rôle important et au VII ème, la moitié des orchestres officiels de la cour de Chine sont centre-asiatiques : on y écoute luth, harpe, orgue à bouche, flûte de paon, percussions.
L’astrologie est alors la reine des sciences, reposant sur le mouvement des astres, surplombant tous les pays et chaque homme, répondant (ou pas) aux angoisses.
? Ruptures 738-840
- Trois dates sont essentielles pour comprendre la suite des événements :
742 : défaite des Turcs face à une coalition de leurs sujets,
749 : installation sur le trône califal, en Irak, pour un millénaire, de la dynastie des Abbassides, descendants de l’oncle de Mahomet, par une armée centre asiatique,
755 : rébellion d’An Lushan, général turco-sogdien, qui bouleverse l’empire des Tang.
A la fin du X ème, le géographe Muqaddasî écrit qu’en Asie centrale, tout le monde est musulman, à l’exception des juifs et de quelques chrétiens.
Un réseau de mosquées urbaines se met en place. A Boukhara, un temple préislamique de la Lune est remplacé par une mosquée. Pour ceux qui ne devenaient pas musulmans, existait le statut de dhimmi : ils étaient protégés en échange du paiement de la capitation. Appliqué d’abord aux juifs et chrétiens, il le fut ensuite aux bouddhistes. Beaucoup d’historiens ont souligné que si les temples bouddhistes avaient disparu, beaucoup de madrasas musulmanes s’étaient inspirées de leur plan et de leur architecture.Nouvelles frontières : confrontation Chinois / Ouïghours / Tibétains
De 744 à 840, un puissant empire Ouighour se met en place en Asie centrale et s’étend jusqu’à Kachgar à partir de 802. Les chevaux (du Ferghana) sont échangés contre de la soie. Cette période ouïghoure dans les steppes correspond à un changement majeur dans la façon d’habiter l’espace. Ils construisent des villes fortifiées, des palais et des lignes de fortins frontaliers. Mais des camps de tentes subsistent à l’extérieur et une « tente d’or, peut être dressée sur les terrasses du palais !
Un empire Tibétain partage l’Asie centrale avec l’empire Ouighour, lorsque le savoir faire dans le travail des métaux devient acquis, en particulier la confection des armures. Le commerce du musc reste aussi très lucratif.
La Chine inonde les routes maritimes avec un nouveau savoir faire : celui des céramiques. Le grès fut très apprécié avant que les porcelaines ne l’emportent.
Mais bientôt les routes maritimes se firent plus sûres et les routes terrestres entrèrent dans l’oubli.
Je cite Etienne de la Vaissière, en guise de conclusion :« L’Asie centrale est tout à la fois, un intermédiaire, dominé par les immenses pôles de ses voisins – production intellectuelle indienne, immense richesse, puissance et prestige de l’Etat chinois, légitimités et machines militaires turques et iraniennes – et un acteur.
A vous tous qui lisez ce compte rendu, si dans l’âme vous êtes un géographe, un voyageur, alors partez ! Vous découvrirez mille choses encore inconnues puis vous nous les apprendrez.
Maryse Verfaillie -février 2025
Je rappelle que l’ouvrage d’Etienne de la Vaissière est non seulement « une somme » magnifique sur le fond, mais qu’il est aussi sur la forme : plaisir des yeux, plaisir du toucher car le papier de ce volume sort, en décembre 2023 de l’imprimerie SEPEC à Péronnas (01960). Et l’ouvrage a été édité par la Société Les Belles Lettres, en 2024.
Au-delà de l’immense bibliographie contenue dans ce livre, je m’autorise à indiquer quelques liens sur des textes publiés récemment sur l’Asie centrale.( [cafe-geo.net] )
Bibliographie
Atlas des mondes musulmans médiévaux- CNRS Editions- Sylvie Denoix et Vanessa Van Renterghem-2022
Une carte par jour- Frank Tétart- autrement- 2018
L’Atlas des Civilisations – Le Monde Hors Série 2009
Les Empires en cartes – Le Monde Hors Série 2024
L’Asie centrale, des empires à la mondialisation, Julien Thorez Les Cafés Géo- mai 2016
L’Asie centrale- Renaissance et recomposition d’un espace régional oublié- Alain Cariou – Echogéo- septembre 2009
Le rêve chinois en Asie centrale Emmanuel Lincot // asialyst.com/fr/2024.
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Cycle de conférences en histoire de la cartographie à la BnF – Saison 3
sur Cartes et figures du mondeJacques Bertin, manuscrit de La graphique et le traitement graphique de l’information, avant 1977. BnF, Cartes et Plans, GE EE-8890.
Globes et atlas, cartes et plans à toutes les échelles exercent sur nous un véritable pouvoir de fascination.
D’où vient cette emprise ? Pourquoi dresse-t-on des cartes depuis la nuit des temps ? À quels besoins et usages répondent-elles ? Quels en sont les auteurs ?
Voici quelques-unes des questions auxquelles le département des Cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France se propose de répondre grâce à un cycle d’initiation à l’histoire de la cartographie, ouvert à tout public.
Sa troisième saison est dédiée aux nouvelles problématiques auxquelles la cartographie est confrontée : décentrement géopolitique du monde, questions écologiques, impact du numérique sur la représentation de l’espace.Informations pratiques :
BnF, site Richelieu | 5, rue Vivienne, Paris 2e | Salle des Conférences | de 18h15 à 20h.
Entrée gratuite. Réservation recommandée sur : [https:]] (ouverture des inscriptions un mois avant chaque conférence)
Expositions cartographiques et espaces urbains (Paris, XVIIIe-XXe siècle) 6 février 2025 Jean-Marc Besse, Directeur de recherche CNRS – Directeur d’études à l’EHESSLes opérations cartographiques n’ont pas toujours été limitées au monde des savants, des militaires et des ingénieurs, et les cartes ne sont pas toujours restées confinées à l’intérieur des bibliothèques et des dépôts d’archives. Que ce soit sous la forme d’objets symboliques exhibés lors d’événements publics, d’espaces architecturaux et décoratifs destinés à l’éducation, ou de supports matériels de projets politiques déterminés, les cartes et les globes, à différentes échelles, sont depuis longtemps présents aussi dans les espaces publics des grandes villes, favorisant ainsi la diffusion d’une culture géographique auprès des habitants et des passants. Le but de cette conférence est de présenter quelques-uns de ces installations et dispositifs cartographiques créés à Paris depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à la période contemporaine.
Le « Plan de Paris mis en carte géographique du Royaume de France » (plan ci dessous) accompagne la publication de la Géographie parisienne de l’abbé Étienne Teisserenc en 1754. Dans ce projet, le but est de rebaptiser les rues de Paris en leur attribuant des noms des régions de France. Comme si Paris devait incarner la France, et les lecteurs de la carte y apprendre à la fois Paris et le Royaume. Ce projet trouvera divers prolongements et reformulations, au cours de la Révolution française, puis sous la IIIe République.
Teisserenc, Étienne (Abbé), Géographie parisienne en forme de dictionnaire, contenant l’explication de Paris ou de son plan, mis en carte géographique du royaume de France, pour servir d’introduction à la géographie générale, Paris, Rue Robinot, 1754. BnF, 8-LK7-6020.
Les blancs des cartes dans un monde géonumérisé 13 mars 2025 Matthieu Noucher, Directeur de recherche au CNRS, Laboratoire PASSAGES (Bordeaux)Les cartographes ont longtemps cherché à remplir leurs cartes avec un maximum d’information. Combler les blancs des cartes s’est alors révélé être, au fil des siècles, un véritable défi, alimentant une soif d’aventure, un désir de conquête ou encore une volonté de connaissance toujours plus approfondie des territoires. Aujourd’hui encore, même face au déluge de données numériques, des fractures cartographiques demeurent et des blancs subsistent. L’exposé explorera différentes manières de les remplir et nous nous interrogerons sur la pertinence de vouloir les combler à tout prix.
Le Lac Parimé (dans la carte ci-dessous) : un mythe qui a longtemps été utilisé pour combler le blanc des cartes et servir différents projets de conquête coloniale. Nous verrons alors, qu’à l’heure de l’intelligence artificielle, de nouveaux mythes cartographiques semblent voir le jour…
Hondius, Jodocus II, Guiana sive Amazonum regio (avec des lieux imaginaires : lac Parimé et Eldorado), vers 1630. Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, R 2= 22 P. 67.
Contours de la contre-cartographie 10 avril 2025 Nephtys Zwer, Docteure en histoire, fondatrice du site [https:]]Qu’est-ce que la contre-cartographie ? La dénomination intrigue car elle recouvre les multiples expressions d’une géographie alternative. La caractéristique la plus saillante de la cartographie dite radicale, critique ou militante est qu’elle s’approprie le pouvoir performatif des cartes dans une démarche politique. Les cartes du Detroit Geographical Expedition and Institute en sont un exemple paradigmatique. Mais la nature de cette subversion s’inscrit aussi dans ses formes. Il convient alors d’appliquer l’étiquette à beaucoup de cartes conçues hors du régime de production habituel de l’information géographique. Il en est ainsi des cartes sensibles dressées par des non-cartographes pour visualiser leurs propres pratiques et perceptions de l’espace. Quels critères retenir alors pour y voir un peu plus clair ? Cette conférence propose d’explorer la généalogie et les manifestations de la contre-cartographie – encore perçue comme nouvelle – afin d’en dessiner les contours.
Dans la tradition des recueils d’Itinéraires et Royaumes, le géographe persan Istakhri a cartographié les sites importants du monde musulman. Cette représentation de la Méditerranée (image ci dessous) est orientée avec l’ouest en haut. Le dôme triangulaire, ici nommé Jabal al-Qil?l (« mont du bois »), représente le comptoir sarrasin du Fraxinet, probablement situé dans la région de la Garde-Freinet en Provence. Il marque la porte d’entrée à cette partie de la Méditerranée. Les trois cercles représentent, de haut en bas, la Sicile, la Crête et Chypre…
Abou Ishak Ibrahim ibn Mohammed el-Farisi, surnommé el-Istakhri, carte de la Méditerranée (détail), dans Kitab al-Masalik wa’l-Mamalik, début du Xe siècle. Fac-similé réalisé en 1819-1821 [Copie ? par Khv?nd M?r, Ghiy?s? al-D?n ibn Hum?m al-D?n (1475?-1535?). BnF, Manuscrits, Supplément persan 355.
Carte et communication. Map design, sémiologie graphique, géovisualisation 15 mai 2025 Gilles Palsky, Professeur émérite, Université de Paris 1 Panthéon-SorbonneLa cartographie connaît un changement de paradigme dans les années 1950-1960, avec la mise en avant de la capacité des cartes à communiquer de l’information. Cette association de la carte et de la communication s’incarne dans deux grands courants théoriques initiés en France par Jacques Bertin (la sémiologie graphique) et aux États-Unis par Arthur H. Robinson (le map-design). Tous deux ont pâti, à partir des années 1980, de la priorité donnée aux SIG (Systèmes d’information Géographique), aux données numériques et à leur traitement, faisant passer la dimension visuelle des cartes au second plan. La réflexion sur la communication graphique s’est cependant renouvelée dans le cadre d’une discipline intégratrice, la géovisualisation.
Dès les années 1950, le français Jacques Bertin (1918-2010) développe de premières recherches théoriques sur la cartographie, à l’occasion du travail d’illustration (illustration ci dessous) qu’il réalise pour l’étude collective dirigée par Paul Chombart de Lauwe sur l’espace social de la région parisienne (1952)…
P. H. Chombart de Lauwe, [et al.], Paris et l’agglomération parisienne, série B, tome 1, recherche graphique par Jacques Bertin, Paris, PUF, 1952, pl. 17. BnF, Philosophie, histoire, sciences de l’homme, 8-R-56004 (1,1).
Ce que l’ordinateur fait aux cartes 12 juin 2025 Henri Desbois, Maître de conférences en géographie, Université Paris-NanterreL’informatique, d’abord introduite à partir des années 1960 dans le traitement des données de la géographie militaire de la guerre froide a massivement transformé la manière de produire, de diffuser et d’utiliser les cartes entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe. Les cartes se sont multipliées, ont changé d’aspect, et même de nature en moins de deux décennies. On propose de retracer l’histoire de cette révolution autant culturelle que technique, en essayant de comprendre comment notre rapport avec l’espace géographique s’en trouve changé.
Un extrait de la carte OpenStreetMap ( [https:]] ). Cette carte collaborative, souvent comparée à Wikipédia, illustre certaines transformations dans la production et la diffusion des cartes à l’ère d’internet.
Que vous soyez curieux, amateur, passionné, ou connaisseur aguerri, ce cycle de conférences vous invite à explorer l’histoire et les enjeux actuels des cartes. Des premières représentations du monde aux révolutions du numérique, chaque séance sera l’occasion d’interroger le pouvoir des images cartographiques et leur impact sur notre perception de l’espace. Venez découvrir comment les cartes façonnent notre façon de voir le monde !
Programme – Histoire de la cartographie 2025Télécharger
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17:23
Utiliser les applications cartographiques uMap et Framacarte
sur Cartographies numériques
uMap est un outil open source qui permet de créer des cartes personnalisées à partir de fonds OpenStreetMap (données en libre accès). Il est possible d'importer des données géographiques en masse au format geojson, gpx, kml, osm. La gestion des calques offre des possibilités de superposition des données. L'application ne propose pas d'animation cartographique. En revanche, elle permet de rassembler un grand nombre de ressources et de les consulter à travers une seule interface cartographique. Le code source ouvert d'uMap est disponible sur GitHub. L'outil, assez simple d'usage, est très utilisé dans le domaine de l'enseignement et de la formation. Il est également mobilisé par des associations ou des mouvements pour développer des sites de cartographie participative. Pour une prise en main par étape, voir le tutoriel Maîtriser uMap en 12 leçons.
1) uMap et Framacarte, deux applications open source de cartographie en ligne
Dérivé du logiciel libre uMap, Framacarte, permet de dessiner, marquer, colorier, annoter les fonds de carte d’OpenStreetMap. L'application fait partie de la série d'outils libres proposés par Framasoft. Framacarte permet d'exporter le code et d'insérer la carte sur son site web (voir ce tutoriel).
Les applications en ligne uMap et Framacarte ne remplacent pas les outils de traitement cartograhique, tels Khartis ou Magrit. Leur vocation n'est pas de manipuler de la donnée statistique, mais plutôt d'assembler des ressources géolocalisées et de permettre une navigation entre ces ressources (cartes, images, textes...). Lorsqu'elles sont scénarisées, ces ressources géolalisées peuvent donner lieu à une narration et déboucher sur des story maps. Il s'agit d'outils de géovisualisation plus que de traitement cartographique. Vous pouvez vous reporter à la rubrique Globes virtuels et applicatifs pour accéder à d'autres outils de géovisualisation. Framasoft a fait également une page pour présenter la cartographie libre à vélo.
Carte participative des bassines contestées en France (source : uMap)
Exemples d'applications :- Carte des bassines contestées en France
- Cartocrise - Culture française tu te meurs
- L'Ile de France en Bandes Dessinées
- Nantes à vélo par CartoCités
- La guerre civile en Syrie
2) Présenter ses ressources pédagogiques avec uMap
Jean-Christophe Fichet, professeur agrégé dans l’Académie de Normandie et formateur, montre comment utiliser uMap pour présenter géographiquement une large palette de ressources pédagogiques (films, textes…).
Cartes à l’appui depuis son site Cartolycée, son témoignage ouvre des perspectives aux enseignants pour s’approprier les sujets, aux élèves pour plonger dans des documents variés, et à tous ceux qui veulent faire vivre des documents sur des cartes.
Lire son interview sur le blog d'uMap.
Exemples d'applications pédagogiques :- Carte de Lubrizol : Rouen face au risque technologique
- Carte de la Silicon Valley
- Carte des révoltes en musique
- Carte du goulag
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Globes virtuels et applicatifs -
15:27
Différences par sexe selon les pays dans l'utilisation des réseaux sociaux à partir des données Facebook
sur Cartographies numériques
Source : Cross-Gender Social Ties Around the World. Par Michael Bailey, Drew Johnston, Theresa Kuchler, Ayush Kumar, Johannes Stroebel (2025).Résumé
Les économistes, sociologues et autres spécialistes des sciences sociales s’intéressent depuis longtemps aux déterminants et aux effets des liens sociaux entre les sexes (par exemple, McPherson, Smith-Lovin et Cook, 2001 ; Currarini, Jackson et Pin, 2009). Cependant, en raison d’un manque de données représentatives et à grande échelle, les travaux empiriques ont généralement étudié les liens sociaux dans un seul contexte ou une seule zone géographique, empêchant une analyse systématique des variations spatiales ou autres, entre les sexes. Ici, est présenté et analyse un nouvel ensemble de données mondiales sur les "liens d’amitié" (followers) entre les sexes au niveau infranational pour près de 200 pays et territoires. Les mesures sont basées sur plus de 1,38 trillion de liens sociaux observés entre plus de 1,8 milliard d’utilisateurs sur Facebook, un service mondial de réseautage social en ligne. Les données agrégées sont disponibles en téléchargement sur le site HDX. Le but est de faciliter de nouvelles recherches visant à comprendre la dynamique qui façonne la formation des liens sociaux entre les sexes, ainsi que les effets de ces liens.
Cartes du ratio d'amitié entre les sexes parmi les 200 "meilleurs amis" (source : Bailey, Johnston & al, 2025)
Les auteurs ont mesuré les différences entre les sexes en utilisant le Cross-Gender Friending Ratio (CGFR), le rapport entre la part d'amies dans les réseaux d'hommes et la part d'amies dans les réseaux de femmes en fonction des lieux. Les hommes ont presque toujours une proportion plus faible d’amies féminines que les femmes, mais avec des degrés variés selon les pays. Dans tous les pays, le CGFR est un indicateur très prédictif des différences entre les sexes en termes de participation au marché du travail. Au sein des pays, on observe également une forte corrélation avec les attitudes liées au genre dans l'enquête World Values Survey, notamment les croyances sur l'aptitude des femmes à faire de la politique. Au delà des biais d'interprétation inhérents à ce type d'information, l'intérêt est de pouvoir les confronter avec d'autres jeux de données.
Accès aux données sur le site data.humdata.org
Accès à l'article sur le site de Drew Johnston
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15:16
La stéréoscopie par satellite pour le suivi des ressources en eau ?
sur Séries temporelles (CESBIO)
=> Dans les régions arides ou semi-arides, où l’irrigation est généralisée, le suivi de la ressource en eau agricole est primordial pour anticiper les pénuries. Cette ressource peut-être l’eau de grands barrages, de petits réservoirs ou provenant de l’aquifère. C’est le cas de l’état du Télangana, en Inde du Sud, où de nombreux grands barrages […]
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16:33
Café géo de Montpellier, 6 mars 2025 : La tourismophobie. Du « tourisme de masse » au « surtourisme », avec Jean-Christophe Gay
sur Les cafés géographiquesLe Jeudi 6 mars à 18h, un café géo est organisé au Gazette Café à Montpellier (6 rue Levat, Montpellier).
Nous accueillerons Jean-Christophe GAY, Professeur a? l’universite? Co?te d’Azur, laboratoire Urmis sur le thème : La tourismophobie. Du « tourisme de masse » au « surtourisme ».
Au cœur de la tourismophobie, il y a la question de la masse et les strate?gies de distinction entre ceux qui s’autode?signent « voyageurs » et les touristes. La persistance de la re?pulsion a? leur endroit et la continuite? de cette obsession, alors que les touristes ne sont plus les me?mes, que leur nombre est infiniment plus e?leve? aujourd’hui qu’hier, que les pratiques ont radicalement change? et que les lieux se sont multiplie?s, sera questionne?e. Il s’agira de sortir de l’ombre cet invariant culturel, reposant notamment sur l’e?litisme ou la nostalgie, et de comprendre les ressorts de cette posture sociale qui a pris un tour nouveau avec le de?re?glement climatique.
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14:00
Optimiser vos rasters et générer des mosaïques au format COG avec GDAL
sur GeotribuDécouvrez comment optimiser vos rasters et créer des mosaïques au format COG avec GDAL pour une gestion efficace des données raster géospatiales.
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10:48
Café géo de Paris, lundi 10 mars 2025 : « L’Afghanistan, un trou noir entre les empires », avec Régis Koetschet
sur Les cafés géographiquesLundi 10 mars 2025, de 19h à 21h, Café de Flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Ce café géo souhaite présenter la situation actuelle de l’Afghanistan sans négliger, bien sûr, les aspects plus anciens, notamment sur le plan géopolitique. Carrefour de civilisations, pays-témoin de la géopolitique, situé au cœur d’une région dont l’orientaliste René Grousset disait qu’on y entend les battements de cœur de l’Histoire universelle, l’Afghanistan se voit renvoyé à son malheur obscurantiste dont la situation faite aux femmes témoigne de manière révoltante. Pourtant, l’Afghanistan, en relation depuis un siècle avec la France, ne peut, du fait de sa centralité et de sa complexité, être dissocié des recompositions en cours entre Asie centrale et Moyen-Orient.
L’intervenant qui animera ce café géo, Régis Koetschet, a été ambassadeur de France à Kaboul entre 2005 et 2008. Il a publié aux Éditions Nevicata Afghanistan (2023) et L’Afghanistan en partage (2023). Il contribue régulièrement à la revue Les nouvelles d’Afghanistan. Il est également l’auteur de Diplomate dans l’Orient en crise, réédité en 2023 (Maisonneuve et Larose Hémisphères).
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10:38
Calculez sur GPU avec Python – Partie 2/3
sur Makina CorpusDans cette partie, vous apprendrez à utiliser votre GPU avec les librairies CuPy et PyCUDA. Vous commencerez à comprendre dans quelles conditions un GPU est préférable à un CPU.
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14:49
Vivre au bord de la mer
sur Les cafés géographiques90% des échanges (en tonnage) à l’échelle mondiale se font par voie maritime et atterrissent donc dans un port souvent industrialisé en bord de mer. Plus de 60% de la pop. mondiale habite à moins de 100km de la côte. Ces deux chiffres clés légitiment l’intérêt pour les littoraux qui ont longtemps été des lieux autant rêvés qu’effrayants et répulsifs mais qui sont aujourd’hui des espaces intégrés, attractifs, convoités et stratégiques
A.Oiry(à droite) et M.Huvet-Martinet au Flore le 19/01/2025. Photo. JP.Némirowsky.
C’est devant un public nombreux que nous avons accueilli au Flore Annaig Oiry (A.O) pour nous faire « Vivre au bord de la mer ». Maître de conférences à l’Université Gustave Eiffel, Annaig Oiry, est l’auteur d’une thèse de géographie sur l’éolien en mer. Elle est rattachée au laboratoire « analyse comparée des pouvoirs » et travaille sur le déploiement des énergies marines renouvelables ainsi que sur les questions nucléaires notamment en Bretagne.
Qu’est-ce que le bord de mer, c’est-à-dire le littoral ?
La définition est plus complexe qu’il n’y parait à priori car elle fait référence à différents critères : géomorphologiques et écologiques, paysagers, juridico-administratifs, économiques. A.O propose une définition synthétique : Le littoral une Interface influencée par des forces physiques marines, reliée au milieu marin par ses ressources propres (halieutiques, énergétiques, paysagères), ses activités (pêche, agriculture littorale, industries extractives, tourisme balnéaire), ses pratiques, mais relevant toujours de logiques terrestres. Cette définition concernerait en France d’après la loi littoral 1212 communes dont 975 riveraines de la mer.
Les littoraux sont maintenant des espaces attractifs.
Espaces stratégiques de la mondialisation
Les littoraux sont les réceptacles des échanges maritimes et le reflet des hiérarchies mondiales. L’Asie participe à 62,4% du trafic portuaire mondial. On trouve 7 ports chinois dans les 10 principaux ports mondiaux de conteneurs, reléguant les ports européens et américains loin derrière (Rotterdam à la 10ème place, Anvers 13 ème, Hambourg 17ème Los-Angeles 18ème, New-York 20ème). Les premiers ports français du Havre et de Marseille n’apparaissent plus dans le classement.
L’Afrique est en marge malgré un léger rattrapage depuis les années récentes mais en 2021 les ports africains ne représentaient que 3,9 % du trafic mondial de conteneurs, signe d’une bien faible intégration à la mondialisation.
A proximité des flux de la mondialisation
Les littoraux attirent les activités économiques pour être proches des flux de la mondialisation.
L’exemple chinois est révélateur de l’intégration économique dans l’espace mondialisé qui s’affirme à partir de la mise en place du processus de libéralisation et d’ouverture à la fin des années 1970.
Le port de Yangshan, construit dans les années 2000 en eaux profondes pour désengorger Shanghai est un parfait exemple de littoralisation économique. Il peut traiter annuellement 750 millions de tonnes en vrac et 40 millions de conteneurs. On y accède par une autoroute sur piles de 32 km. Pas un docker à l’horizon : c’est un port « sans hommes » où toutes les opérations sont entièrement contrôlées et pilotées par les ordinateurs de la tour de contrôle.
Malgré tout, la littoralisation économique est inégale en Chine : certaines parties ne sont pas concernées et restent pourvoyeuses de main d’œuvre.Le littoral en Chine et la baie de Shenzhen
In A. Oiry, 2020. Les littoraux. D.P 8138, CNRS éd.A forte attractivité démographique
Depuis le milieu du XIXème siècle le littoral français est devenu attractif notamment grâce au développement du tourisme balnéaire. Entre 1962 et 2016 la population littorale métropolitaine a connu une augmentation de 42%. La densité y est de 265 hab/km2 pour une densité moyenne de 104 hab/km2. Cette attractivité est liée à des facteurs économiques mais aussi culturels avec le développement des loisirs. Ce dynamisme est cependant contrasté : sur le littoral guyanais la densité est de 5 hab/km2 contre 529 hab/km2 en Provence côte d’Azur.Accueillir les flux de la mondialisation présente des revers :
Il faut constamment agrandir les ports, approfondir les chenaux.
Il faut gérer la démolition des navires en fin de vie, supportée largement par les pays en voie de développement particulièrement le subcontinent indien et dans une moindre mesure la Chine et la Turquie. Ceci en liaison avec le faible coût de la main-d’œuvre et une moindre application des réglementations environnementales envers les matières toxiques et polluantes. Au Bengladesh les chantiers de démolition emploient plus de 30 000 ouvriers et contribuent à ravager le littoral.
Les marées noires sont des risques récurrents comme en atteste l’exemple du littoral breton avec la difficulté de stocker les déchets des multiples accidents (naufrages, avaries, pertes de carburant).Le stockage des déchets des marées noires en Bretagne
In A. Oiry, Atlas mondial des littoraux, 2023Il existe aussi des littoraux très en marge, très peu connectés aux flux mondiaux : ce qui n’est pas forcément un mal. A. O cite la région d’Aysen en Patagonie chilienne, le Cap Horn un « bout du monde » difficile d’accès.
Les littoraux peuvent aussi être des espaces en tension.
Certains présentent des inégalités à l’intégration différenciée dans les circuits de la mondialisation. A.O présente le cas de Tanger, reflet d’une croissance inégalitaire.
Certaines inégalités sont liées à l’attractivité démographique des littoraux. L’exemple de la Bretagne est significatif avec les problèmes posés par l’importance des résidences secondaires. 12% des logements sont des résidences secondaires et les 2/3 sont à moins de 2km du rivage. Les 2/3 des propriétaires de résidences secondaires ont plus de 60 ans. Certaines communes accueillent plus de résidents secondaires que permanents (Arzon dans le Morbihan : 77% de résidences secondaires en 2019 ; plus de 70% dans les iles bretonnes (iles aux Moines, Hoëdic, Bréhat, Molène). Dans ces conditions la vie quotidienne des « locaux » est rendue compliquée surtout pour se loger.A une échelle plus fine, la plage peut aussi être espace en tension. Ainsi l’organisation spatiale des plages de Rio de Janeiro (Brésil) obéit à des logiques de ségrégation et même d’exclusion de populations jugées indésirables.
Les littoraux peuvent aussi être le réceptacle de tensions géopolitiques comme les bords de la mer Noire. Dès le début de l’agression, les Russes ont cherché à bloquer l’exportation des productions agricoles et industrielles ukrainiennes et aussi à établir une continuité avec le littoral de la Crimée annexée et la mer d’Azov ; d’où l’importance de la position de Marioupol et pour l’armée ukrainienne les attaques sur le pont de Crimée.
Le littoral ukrainien au cœur du conflit avec la Russie
In A. Oiry. Atlas mondial des littoraux, 2023
Certains espaces maritimes et littoraux comme ceux de la Manche sont des zones de conflictualités en raison des difficultés à partager des espaces saturés d’activités : zones de pêche, d’extraction de granulats marins, de protection environnementale Natura 2000…
Rajouter une activité crée nécessairement des tensions ce qui s’est vu quand l’Etat a décidé de lancer ses parcs éoliens sur des espaces de travail. Ainsi les conflits se sont exacerbés dans la baie de Saint-Brieuc avec les pécheurs. Le parc éolien qui mord légèrement sur le gisement de coquilles St-Jacques, est finalement fonctionnel depuis 2024 malgré les contestions et manifestations tant des résidents secondaires que des pécheurs et des associations environnementales redoutant les impacts sur la zone Natura 2000.
Concurrence en mer dans la baie de Saint-Brieuc
In OIRY A. Une transition énergétique sous tensions ? Contestations des énergies marines renouvelables et stratégies d’acceptabilité sur la façade atlantique française, Thèse en géographie, Université Paris 1, 2017.
Vivre au bord de la mer à l’heure du changement climatique.
Il est signalé que ce sujet a déjà été abordé aux cafés de géo ( [https:]] ).
A.O rappelle que les littoraux sont aux avant-postes des changements climatiques. Ils subissent l’élévation du niveau des mers (qui pourrait atteindre 110cm en 2100), l’exacerbation des risques de submersion-érosion, la multiplication d’évènements météorologiques extrêmes (tempêtes, cyclones) aggravés par les aménagements et l’artificialisation des bords de côtes en liaison avec l’urbanisation souvent importante.
Les techniques de défense et les dispositifs de lutte face aux risques ne sont pas toujours efficaces : endiguement, aménagement des dunes par végétalisation, rechargements de sables, pieux ne résistent pas toujours, notamment lors de tempêtes extrêmes comme Cynthia en Vendée (février 2010) ou la tempête Johanna en Bretagne (mars 2008).
La question se pose de savoir si, dans certains contextes territoriaux très précis de submersion/érosion forte, on devrait ne plus vivre en bord de mer. Certaines communes sont amenées à mettre en place des stratégies de repli en déclarant en péril certaines constructions et en les rasant ce qui est évidemment mal vu des populations locales.
Questions de la salle ont permis d’approfondir certains aspects.
Quels enjeux représentent les ZEE (Zones économiques exclusives) ?
Les ZEE ont été définies à la Conférence de Montego Bay (1982) et sont importantes pour l’exploitation des ressources halieutiques bien sûr mais aussi minières qui peuvent être aussi en haute mer hors ZEE sous juridiction internationale. Ce problème de l’exploitation des ressources mais aussi de leur protection et de la biodiversité, hors ZEE, a conduit à la signature en 2023 au siège de l’ONU d’un traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ), ratifié par la France. Même si la haute mer est un bien commun de l’humanité, certaines organisations régionales de pêche sont actives dans ces zones, ce qui peut entrainer des tensions entre Etats.Peut-on parler d’hypertrophie ou de sous-utilisation de certaines installations portuaires notamment à Tanger ?
A propos de Tanger, ces cas ne se posent pas. Il peut arriver que les infrastructures portuaires soient surdimensionnées si les flux de la mondialisation n’arrivent pas ou n’arrivent plus ou si l’environnement a changé. A.O cite l’exemple de la construction dans le port de Brest, sur un polder, d’une usine d’assemblage des pièces d’éoliennes destinées au parc de St-Brieuc qui est maintenant en sous-utilisation. Cette usine cherche à récupérer des commandes au Royaume-Uni ou de futures commandes en Bretagne sud pour maintenir ses activités mais il s’agit d’activités occasionnelles.Câbles sous-marins ?
Il y en a en effet beaucoup. Ils sont de nature diverse et sont des infrastructures stratégiques. : grands câbles de télécommunication transatlantiques ou câbles plus locaux notamment pour relier les parcs éoliens au réseau électrique terrestre. Ceci conduit à interdire les zones de parcs éoliens à la pêche pour éviter d’endommager les câbles ce qui posera des problèmes quand le nombre de parcs va augmenter : il est question d’une cinquantaine de parcs éoliens en France prochainement.Littoral de Calais et les migrants ?
En effet ce littoral est marqué par les vagues migratoires qui se sont dispersées dans l’espace depuis Sangatte depuis plusieurs années en se déplaçant au rythme des expulsions et en liaison aussi avec l’action des associations et mouvements solidaires. Le port est totalement bunkerisé et fermé par des barbelés.Quelle est l’attitude des populations locales dans les zones littorales très touristiques ?
Il est certain qu’à St-Tropez ou à l’île de Ré l’été les flux touristiques sont très importants et sont problématiques. La tendance est d’essayer de la part des élus locaux ou des mouvements citoyens de réguler les flux pour éviter le surtourisme, ce qui n’est pas toujours possible. Par exemple l’île de Bréhat (Côtes d’Armor) a institué dans les périodes estivales les plus tendues des quotas journaliers pour traverser et accéder à l’île. De même les autorités cherchent à faciliter l’accès au logement des populations locales en essayant de réguler les locations temporaires ou en augmentant la taxe d’habitation des résidences secondaires.Pour en savoir plus :
A.Oiry, Atlas mondial des littoraux, éditions Autrement, 2023
A.Oiry, Les littoraux, documentation photographique n°8138, CNRS éditions, 2020.
Benjamin Keltz & Joëlle Bocel, Bretagne secondaire, une année au pays des volets fermés, éditions coin de la rue, 2023.
Collectif droit à la ville Douarnenez, Habiter une ville touristique, Vue sur mer pour les précaires, , éditions du commun, 2023
Compte-rendu rédigé par Micheline Huvet-Martinet, février 2025.
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18:41
Quelle est la puissance des cartes ? (Arte)
sur Cartographies numériques
Quelle est la puissance des cartes ? (Arte, 42- La réponse à presque tout, 15 septembre 2024)« Combien de fois par jour dégainez-vous votre téléphone portable pour trouver votre chemin ? Et que voyez-vous à première vue sur l'écran ? A première vue, les cartes géographiques semblent neutres. A grande échelle, elle représentent les continents. A plus petite, notre environnement proche. Elles donnent à voir le monde tel qu'il est... enfin en principe. Les cartes racontent toujours une histoire. Elles sont de puissants narratifs. Et si les cartes n'étaient pas si neutres que cela ? Si elles avaient même le pouvoir de façonner notre vision du monde ? »
« Quelle est la puissance des cartes ? » (source : documentaire de la chaîne Arte)
Les cartes reflètent souvent un point de vue et sont un élément constitutif de l'identité des pays. L'émission propose de réfléchir à la puissance des cartes en interrogeant le choix de la projection, le choix du cadrage, mais aussi le tracé des frontières qui peut être artificiel (surtout lorsque les frontières sont tracées avant même de s'emparer du territoire). Sont abordés également les "silences cartographiques" par exemple dans Google Maps qui nous indique où nous garer ou faire du shopping, mais pas les lieux où l'on pourrait faire du skateboard ou encore là où l'on pourrait se poser sans avoir à consommer. Certains quartiers n'avaient tout simplement pas d'existence sur Google Maps et il a fallu des initiatives comme OpenStreetMap pour que la cartographie soit faite de manière participative C'est le cas par exemple du quartier de Kibera (200 000 habitants) dans la banlieue de Nairobi qui n'avait pas été cartographié dans Google Maps mais a pu trouver une existence dans OpenStreetMap grâce au projet communautaire open source Map Kibera. On peut citer également le travail de collecte de données et de cartographie humanitaire dans OSM lors du séisme de 2010 à Haïti.
Cartographie citoyenne émancipatrice (source : Map Kibera)
Ces contre-cartes ont le pouvoir de nous raconter une histoire alternative. Elles nous montrent qu'un autre monde existe. Trois groupes en particulier remettent en question le pouvoir des cartes : les pays du Sud global, les artistes et les cartographes critiques (voir par exemple cette carte du monde sans les Etats-Unis par les Surréalistes qui a inspiré l'artiste Greg Curnoe pour sa carte de l'Amérique du Nord). Comme il est rappelé dans l'émission, « les cartes sont l'expression de la diversité des regards sur le monde. La carte unique et neutre n'existe pas ».
Le monde au temps des Surréalistes - carte anonyme (source : Gallica)
Au total, la chaîne Arte propose là un bon documentaire pour prendre de la distance par rapport aux cartes qui ne sont jamais neutres. Elle montre que la puissance des cartes ne tient pas seulement au choix de la projection ou de l'orientation : les processus de sélection de l'information ou de concentration du pouvoir aboutissent à invisibiliser une partie du territoire (#BlancsDesCartes).
D'autres exemples pourraient être pris pour montrer tout à la fois la puissance et l'impuissance des cartes à restituer le réel. Ce n'est pas le moindre paradoxe de la cartographie que de mettre en visibilité tout en dérobant en même temps à notre regard une partie de l'information.
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Dire et changer le monde avec les cartes (émission "Nos Géographies" sur France-Culture)
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16:26
Les Rencontres de la Cartographie. Faire de la carte un levier de conscience et de démocratie
sur Cartographies numériquesLes Rencontres de la Cartographie. Faire de la carte un levier de conscience et de démocratie
[https:]]Une coalition d’acteurs engagés - l’IGN, la Banque des Territoires, OVHcloud, CY école de design (CY Cergy Paris Université), le Conseil national de l'information géolocalisée (CNIG), la Fabrique de la Cité, Leonard (Groupe Vinci) - lance une initiative pour faire de la carte et de l’information géographique un levier de démocratie au service de nos territoires.
- Repenser notre rapport au monde
- Réorienter la puissance transformatrice de la cartographie
- Pour une nouvelle alliance cartographique
- Un appel à renforcer l’initiative
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Blog SIG et IA générative : Quel intérêt?
sur GeomatickL’intelligence artificielle est partout. ChatGPT par-ci, Gemini par-là, et bien d’autres technologies révolutionnent la création de contenus. Un prompt sur mesure vous permet de créer un plugin QGIS en 10 minutes. Un assistant vous guide de vive voix pour manipuler QGIS avec une retranscription textuelle immédiate. Alors cette génération de… Continuer à lire →
L’article Blog SIG et IA générative : Quel intérêt? est apparu en premier sur GEOMATICK.
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13:53
27-28 mai 2025 à Tours: les Ateliers Archéomatiques 25.2 – SIG – RSA « Représentation squelettique animale »
sur archeomatic (le blog d'un archéologue à l’INRAP)Bonjour à tous ! Voici venu le temps de l’annonce des prochains Ateliers Archéomatiques qui auront lieu à la MSH Val de Loire à Tours et qui mêleront archéozoologie (une fois n’est pas coutume !) et notre cher logiciel QGIS. En effet Émeline Le Goff et Céline Bellimi nous présenterons un outil que dis-je… un […]
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10:54
Travailler en équipe avec l'outil Ma carte de l'IGN
sur Cartographies numériquesDepuis octobre 2024, l'application Ma carte de l'IGN permet à ses utilisateurs de travailler en équipe pour réaliser et diffuser des cartes sur Internet. Jean-Marc Viglino, ingénieur à l'IGN, propose un rapide retour d'expérience après 3 mois d'essai.
L'article montre l'intérêt de travailler en équipe ainsi que les étapes à suivre pour réaliser des cartes concues à plusieurs. Avec cette fonctionnalité, l'outil développé par l'IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) offre de nouvelles perspectives pour la création de cartes au sein d'une organisation et permet de mettre en place une véritable chaine de rédaction afin de contrôler la publication de vos cartes en ligne.
Pour plus d'informations sur Ma carte :
- Modèles de conception pour Ma carte
- Comment travailler en équipe : mes premiers pas
- Le replay des Masterclass
- Demander au chatbot
- Les cartes de Mathieu Chartier (Atlas IGN Édugéo)
- Une storymap sur le cyclone Chido à Mayotte (J-M Viglino)
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- La carte de Cassini en haute résolution (Cassini-BNF)
- L’empire romain : comment romaniser les populations ? (Carto-lycée)
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8:38
BIM World | Jumeaux Numériques – 2 & 3 avril 2025
sur OslandiaOslandia sera présent les 2 & 3 avril à Paris Expo – Porte de Versailles sur le Hub open source Systematic pour présenter des projets comme Giros360, un jumeau numérique pour la Garonne réalisé avec EGIS pour le Grand Port Maritime de Bordeaux.
BIM World | Jumeaux Numériques est l’évènement de référence, entièrement consacré au numérique et à l’innovation pour les bâtiments, les infrastructures et les territoires.
Retrouvez Vincent Picavet et Bertrand Parpoil sur le stand pour échanger sur vos projets, découvrir nos dernières réalisations et nos composants OpenSource pour la 3D : Giro3D, Piero, py3Dtiles, CityForge.
Nous disposons d’invitations, n’hésitez pas à nous contacter infos@oslandia.com, nous vous enverrons le code promo.
Inscription à BIM World : [https:]]
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6:18
Lofmyndir / Construire la carte 3D de l’Islande
sur OslandiaPièce jointe: [télécharger]
Loftmyndir ehf. est une entreprise islandaise fournissant des données géospatiales pour l’Islande, telles que la photographie aérienne, les données LIDAR et les modèles de terrain. Elle propose également des cartes en ligne adaptées aux besoins spécifiques des municipalités islandaises.
Ce qu’Oslandia fournit à LoftmyndirOslandia aide Loftmyndir à construire la Carte 3D de l’Islande en utilisant des technologies web Open Source telles que Giro3D et Vue.js.
Loftmyndir – Carte 3D de l’Islande
L’équipe de développement de Loftmyndir construit l’application avec l’aide d’Oslandia, lorsque l’expertise en visualisation 3D est nécessaire.
Les cartes 3D présentent des défis spécifiques, en termes de préparation des données, de performance et d’ergonomie. Par exemple, les environnements 3D sont moins intuitifs à naviguer et nécessitent une attention particulière pour aider l’utilisateur à se déplacer dans la dimension verticale. L’expertise d’Oslandia dans ce domaine peut vous aider à tirer parti de la valeur ajoutée par les données d’altitude dans les applications géospatiales.
Oslandia fournit une assistance dans les domaines suivants :
- préparation des données : conversion des rasters d’altitude en couches tuilées optimisées pour l’affichage web
- intégration de Giro3D dans l’application Vue.js
- implémentation de diverses fonctionnalités comme la navigation autour du terrain
- optimisation de Giro3D pour les plateformes mobiles
Galerie« Pendant des années, l’équipe de Loftmyndir a voulu développer une application de navigation web capable d’afficher toute l’Islande en 3D. Nous avions les données et des développeurs logiciels avec beaucoup d’expérience en SIG, mais il nous manquait une expertise 3D.
C’est là qu’Oslandia est intervenu.
Ce qui avait toujours semblé être une tâche intimidante s’est transformé en une expérience globalement agréable et éducative.
Les développeurs très compétents d’Oslandia ont toujours été rapides à répondre à nos questions, ce qui a abouti à un processus de développement rapide et à un projet de qualité dont nous sommes très fiers. »
RessourcesLoftmyndir / Terrain avec carte colorimétrique
Loftmyndir / Le glacier Mýrdalsjökull
Loftmyndir / Orthoimage infrarouge
Loftmyndir / Zone urbaine de Reykjavik
3d.map.is – La Carte 3D de l’Islande
giro3d.org – Le framework géospatial open source pour le web
loftmyndir.is
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17:41
Atlas radical de Ferguson
sur Cartographies numériques
Ferguson, dans le Missouri, est devenue l'épicentre des tensions raciales aux États-Unis après le meurtre de Michael Brown en 2014 et les manifestations qui ont suivi. Bien que cette banlieue, située dans la périphérie de Saint-Louis, puisse ressembler à une ville moyenne du Midwest, l'activisme qui s'y est développé après le meurtre de Brown a mis en évidence comment les politiques de planification municipale ont conduit à la ségrégation raciale, à la fragmentation, à la pauvreté et au ciblage policier.
Patty Heyda, Radical Atlas of Ferguson, Belt Publishing, 2024.
En une 100e de cartes, Patty Heyda retrace les forces systémiques qui ont modelé Ferguson et, plus largement, les périphéries urbaines aux Etats-Unis. À travers un examen approfondi des contradictions qui sous-tendent l'urbanisme et la conception des villes, elle met en lumière la manière dont les incitations fiscales, les codes du logement, l'urbanisme, la police, la philanthropie et même l'aménagement paysager vont souvent à l'encontre de l'amélioration de la vie des résidents. Au cœur de cette réflexion se trouve une question clé : pour qui nos villes sont-elles construites ?L'Atlas radical de Ferguson se veut une profonde réflexion sur ce que peuvent être les cartes. Il invite les urbanistes, les designers et les citoyens ordinaires à changer leur regard sur l'espace public. « Ce que nous observons à Ferguson et dans le nord du comté se produit dans toutes les villes américaines. Les tendances sont seulement plus prononcées ici. ». Pour l'auteure, les cartes du livre sont destinées à mobiliser également les résidents et les militants.
Quand on observe effectivement l'environnement bâti de Ferguson, cela ressemble à un patchwork d'espaces ségrégés. En août 2014, dans les rues de Ferguson, dans le Missouri, des manifestants ont réclamé justice pour Michael Brown et la reconnaissance de décennies d’inégalités accumulées. Cette lutte – à la fois politique, économique, sociale et historique – a mis en lumière un autre obstacle structurel, assez surprenant : l’environnement bâti de Ferguson lui-même : « L’espace public est censé aider les gens à s’exprimer. Mais lorsque les politiques publiques cèdent la place à la richesse privée et à l’économie de marché, le résultat est fragmenté, ségrégué et toxique. »
Le terme "radical" vient du latin qui signifie racine. « Pour moi, un atlas radical peut revisiter des données que nous connaissons déjà – sur la démographie, la pauvreté ou les écarts d’espérance de vie, par exemple. Ou il peut présenter de nouvelles conclusions. Mais l’objectif d’une cartographie radicale est de nous aider à identifier les systèmes racinaires sous-jacents. Ainsi, à Ferguson, lorsque nous examinons la santé, nous examinons également la disponibilité des assurances et les types de restauration rapide. Lorsque nous examinons les taux d’asthme, nous examinons également les autoroutes, l’industrie et la déréglementation.
Patty Heyda est professeure agrégée d'architecture et d'urbanisme à l'Université Washington de Saint-Louis. Elle est co-auteure de Rebuilding the American City (Routledge).
Pour en savoir plus
« Ce que Ferguson révèle du racisme systémique aux États-Unis » par Charlotte Recoquillon (Géoconfluences).
« The infrastructure of fragmentation. Heyda’s "Radical Atlas of Ferguson USA" explores the built environment » (WashU).
« In Radical Atlas, 100 maps show the what and why of Ferguson » (St Louis Public Radio).
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Pour un spatio-féminisme. De l'espace à la carte (Nepthys Zwer)
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Présentation de l'Opportunity Atlas et des problèmes d'interprétation qu'il pose
La cartographie des opportunités dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?
Le « redlining » : retour sur une pratique cartographique discriminatoire qui a laissé des traces aux Etats-Unis
La suppression de la Racial Dot Map et la question sensible de la cartographie des données ethniques aux Etats-Unis
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9:09
Calculez sur GPU avec Python - Partie 1/3
sur Makina CorpusCet article vous présente comment utiliser des GPU avec Python en passant par la présentation du choix du matériel jusqu’à sa mise en œuvre avec différentes librairies : Cupy, cuDF, xarray…
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6:52
Audit QGIS / EPTB Eaux & Vilaine
sur OslandiaL’établissement public territorial de bassin (EPTB) Eaux & Vilaine porte et met en œuvre les politiques publiques de l’eau sur le bassin de la Vilaine, en répondant aux défis environnementaux de qualité de l’eau et de biodiversité. Pour appuyer le diagnostic et les politiques publiques qu’il mène, il s’est doté d’une base de données PostgreSQL – PostGIS partagée entre ses agents et déploie des instances du logiciel QGIS en interne.
Eaux & Vilaine a choisi de réaliser un audit portant sur l’organisation, l’administration, la production et l’utilisation de ses données géographiques et le déploiement de QGIS en interne à ses équipes.
Les enjeux de cette mission confiée à Oslandia portent sur la rationalisation de l’usage des bases partagées, l’amélioration de la politique de sauvegarde pour offrir des capacités de restauration partielle des données pour les utilisateurs et l’optimisation de la configuration de la base pour minimiser les travaux de maintenance et d’administration.
Dans une seconde phase, l’EPTB Eaux & Vilaine a demandé à Oslandia de le conseiller sur la politique de déploiement de QGIS à l’aide de l’outil QDT, en créant des profils d’utilisation distincts selon les différents usages observés.
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20:45
Les quartiers de gare montpelliérains entre renouveau et intégration : regard croisé urbanisme-transport par Alexandre BRUN et Laurent CHAPELON (5 décembre 2024)
sur Les cafés géographiquesAlexandre Brun est Professeur de géographie à l’Université de Montpellier Paul-Valéry. Laurent Chapelon est Professeur en aménagement de l’espace et urbanisme à l’Université de Montpellier Paul-Valéry. Tous deux sont membres du Laboratoire de Géographie et d’Aménagement de Montpellier (LAGAM). Le 5 décembre 2024, ces deux enseignants-chercheurs ont présenté leurs travaux sur la place des deux gares montpelliéraines dans leurs tissus urbains respectifs, et leur accessibilité en transports collectifs urbains (réseau TaM), régionaux (TER) et nationaux (Intercités, TGV). La présentation s’intitule « Les quartiers de gare montpelliérains entre renouveau et intégration : regard croisé urbanisme-transport », dont un article a été publié dans la revue Géotransports en 2024 (numéro 22) avec Llewella Maléfant et Jean-Clément Ullès, doctorants au LAGAM.
Le paysage ferroviaire montpelliérain a récemment évolué avec la mise en service en 2018 de la gare exurbanisée Sud-de-France, en complément de la gare historique Saint-Roch. Depuis l’arrivée du TGV, les « doublets de gares » posent des défis d’intégration urbaine et de segmentation de l’offre ferroviaire. Les deux invités ont présenté les dynamiques urbaines contrastées des quartiers des deux gares, en mettant en lumière les enjeux et les défis liés à l’aménagement urbain porté par la Métropole et à l’organisation de l’offre ferroviaire.
1) La gare historique Saint-Roch : centralité et renouvellement urbain
La gare Saint-Roch, mise en service en 1845, occupe aujourd’hui une position centrale dans la ville de Montpellier. Initialement excentrée, elle a été intégrée au tissu urbain grâce à des projets d’urbanisation ambitieux, comme la création de la rue de Maguelone et du square Planchon, symboles de modernisation sous le Second Empire. Elle occupe une place également centrale dans la mobilité métropolitaine, régionale et nationale, avec une desserte assurée par quatre lignes de tramway, des TER, des Intercités et une partie des TGV.
Le quartier environnant, autrefois marqué par des friches industrielles et ferroviaires, connaît une profonde transformation avec le projet de la ZAC (Zone d’aménagement Concerté) Nouveau Saint-Roch. Sur 14 hectares, ce programme combine logements, bureaux, espaces verts et un parking, visant à rendre attractif le quartier dans une logique de mixité fonctionnelle. Le renouvellement urbain autour de la gare Saint-Roch illustre une dynamique attestée dans de nombreuses grandes agglomérations françaises. Ce processus s’inscrit dans une tendance à la standardisation des aménagements des quartiers de gare (souvent caractérisés par des équipements tels qu’un bâtiment emblématique conçu par un architecte renommé, un pôle d’échange multimodal, un hôtel 3 étoiles, ou encore un centre des congrès ou sportif, etc.).
2) La gare TGV Sud-de-France : le défi de l’intégration à Montpellier
Inaugurée en 2018, la gare TGV Sud-de-France est située en périphérie de Montpellier, ce qui lui vaut d’être qualifiée de gare « exurbanisée ». Son aménagement vise à optimiser les performances du réseau à grande vitesse (LGV), mais elle pâtit d’une intégration urbaine limitée. Cette gare se trouve déconnectée du centre-ville et repose sur une accessibilité routière, autoroutière et une navette de bus temporaire depuis/vers la station de tramway de la ligne 1 Place de France.
Le quartier de la gare Sud-de-France fait l’objet d’une ZAC baptisée Cambacérès, dont la programmation urbaine a longtemps demeuré instable. Initialement devant incarner un projet urbain novateur (vocabulaire de la Smart City) et écologique, à la mixité des fonctions urbaines (logements, bureaux, infrastructures de transport et de sport), force est de constater des modifications profondes par rapport au projet initial. Par exemple, aucun logement ne sera finalement construit au regard de la pollution générée par les deux autoroutes situées à proximité (Figure 1).
Figure 1 : Le projet d’urbanisation de la ZAC Cambacérès (situation actuelle)
3) Le doublet de gares : les enjeux de la segmentation de l’offre ferroviaire et de l’intégration urbaine
La gare Sud-de-France, dévolue uniquement aux TGV, accueille 40% des TGV desservant Montpellier, le reste étant maintenu à Saint-Roch (en plus de l’ensemble des TER et des Intercités). Cette répartition entraîne une fragmentation de l’offre ferroviaire, obligeant les voyageurs à composer avec des correspondances pénalisantes entre TGV et TER lorsqu’il est nécessaire de se déplacer d’une gare à l’autre (augmentation du temps de déplacement, utilisation des transports collectifs urbains, nécessité de se déplacer avec une valise, etc.).
Alors que la gare Saint-Roch bénéficie d’une intermodalité optimale grâce à la convergence de quatre lignes de tramway, Sud-de-France reste faiblement connectée aux transports collectifs urbains. Son accès repose sur une navette temporaire reliant une station de tramway, en attendant le prolongement de la ligne 1 prévu en octobre 2025 et, plus tard, le réseau de Bustram (Bus à Haut Niveau de Service). L’aire maximale accessible en 30 minutes pendant une journée type depuis les deux gares, en termes de surfaces desservies par les transports collectifs montpelliérains, met en évidence des différences notables, illustrant l’éloignement de la gare Sud-de-France du centre urbain (Figure 2).
Figure 2 : Aires maximales accessibles en transports collectifs en 30 minutes depuis chacune des deux gares de Montpellier
4) Conclusion :
L’exemple de la gare Saint-Roch montre qu’il faut plusieurs décennies pour qu’une gare s’intègre pleinement à son tissu urbain. En revanche, le quartier de la gare Sud-de-France, majoritairement consacré aux activités tertiaires, demeure en périphérie et peu intégré. Avec un sillon LGV situé à moins de 4 km du centre-ville, contrairement à d’autres gares TGV françaises (comme la gare TGV Nîmes Pont-du-Gard à 14 km de Nîmes), Sud-de-France bénéficie déjà d’une connexion au tissu métropolitain. Alexandre Brun souligne que la gare Sud-de-France, bien que mal connectée au centre-ville, semble s’être imposée, presque involontairement, comme la gare des habitants des périphéries montpelliéraines. Le manque d’anticipation des pouvoirs publics pour la desserte en transports collectifs urbains de la gare Sud-de-France se traduit par des temps de rabattement prolongés vers le centre-ville et une multiplication des ruptures de charge entre les modes de déplacement. Laurent Chapelon désigne cette difficulté comme une « limite des doublets de gares métropolitains ». Finalement, Montpellier dispose de deux gares aux fonctions différenciées, adaptées à des publics distincts et à des infrastructures spécifiques, reflétant une complémentarité partielle dans leur usage.
5) Échanges avec le public
Une question sur le risque d’inondation dû à la montée du niveau de la mer
Alexandre Brun : Les gares (Saint-Roch et Sud-de-France) sont à l’abri des inondations par submersion marine, même avec l’élévation du niveau de la mer d’ici 2100. La gare Sud-de-France est située suffisamment loin de la mer et en hauteur. Les enjeux liés à cette gare sont plutôt économiques, commerciaux et écologiques, car sa construction et la périurbanisation qu’elle génère vont à l’encontre des objectifs des outils de planification comme le PLU et le SCOT.
Une question sur l’augmentation possible des services de fret ferroviaire grâce à la création de Sud-de-France
Laurent Chapelon : Le fret ferroviaire reste en difficulté partout en France, notamment à cause de la concurrence de la route qui permet le transport de porte à porte. Le report d’une partie des TGV et des trains de fret sur le contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier a permis de libérer des sillons sur la ligne classique au profit du TER. Il est à noter que la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan devrait se caractériser également par une voie mixte voyageurs/fret qui laisse la porte ouverte au développement du fret ferroviaire sur l’arc méditerranée, en contrepartie d’un coût plus élevé de construction (cette ligne a un coût estimé à 6 milliards d’euros).
Une question sur l’impact potentiel de l’aménagement du quartier Sud-de-France sur le quartier Saint-Roch
Alexandre Brun : Il n’y a pas d’impact significatif immédiat sur Saint-Roch. Le renouvellement urbain de ce quartier a été réussi, avec un retour du commerce qui stimule l’urbanité. En revanche, le quartier Cambacérès, autour de Sud-de-France, est exclusivement dédié au tertiaire, sans logements prévus. Alexandre Brun exprime des doutes sur la capacité de Montpellier à absorber autant de constructions de bureaux sans d’abord attirer les entreprises.
Laurent Chapelon met en avant des résultats de recherches scientifiques montrant que les entreprises ne s’implantent pas dans les nouveaux quartiers de gare pour l’infrastructure de transport, mais surtout pour la disponibilité d’espaces de bureaux. Il y a souvent un décalage entre les équipements de transport et leur connexion au tissu économique local.
Une question sur l’évolution du trafic dans les gares Saint-Roch et Sud-de-France
Laurent Chapelon : La fréquentation de Sud-de-France augmente, mais c’est une croissance artificielle, car les voyageurs sont contraints d’utiliser cette gare. Les taux de remplissage des TGV sont optimisés par les ajustements tarifaires des opérateurs ferroviaires (yield management). À Saint-Roch, le trafic TER s’intensifie grâce à des cadences améliorées, rendues possibles par la libération de sillons consécutive à l’ouverture de la gare Sud-de-France et du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier. Alexandre Brun souligne l’absence de connexion entre l’aéroport de Montpellier et les autres infrastructures de transport. Cette lacune entrave l’intégration de l’aéroport dans le réseau de transport urbain.
Une dernière question sur les raisons pour lesquelles il n’y a pas de logements sociaux dans le quartier Cambacérès
Alexandre Brun : Initialement, la ZAC Cambacérès (anciennement ZAC Oz) devait inclure des logements pour équilibrer la programmation urbaine. Cependant, les nuisances sonores et la pollution (proximité des autoroutes) rendent la construction de logements impossible.
Prise de notes et compte-rendu : LLewella Maléfant et Jean-Clément Ullès, doctorants au LAGAM, Université Paul-Valéry Montpellier 3.
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20:28
Intervention de Matthieu Noucher Le blanc des cartes : quand le vide s’éclaire
sur Les cafés géographiquesInformationsDétails de l’intervention
- Date : Mercredi 20 novembre 2024
- Intervenant : Matthieu Noucher
- Titre : Le blanc des cartes, quand le vide s’éclaire
- Rédactrice : Sarah Traoré
Présentation du géographe et de ses spécialités
Matthieu Noucher est géographe, spécialiste des systèmes d’information géographique (SIG). Docteur en sciences de l’information géographique, il exerce comme chercheur au CNRS au sein du laboratoire PASSAGES à Bordeaux. Ses travaux s’intéressent particulièrement aux dimensions politiques et sociales des usages de la cartographie et des technologies numériques. En parallèle, il est directeur-adjoint du GdR MAGIS, réseau français de recherche en géomatique et chercheur associé au CRDIG de l’Université Laval à Québec.
Synthèse du sujetLe « blanc des cartes », loin d’être un simple vide, se révèle être un outil puissant, tantôt de protestation, tantôt d’omission stratégique. À travers divers exemples et en s’appuyant sur l’ouvrage qu’il a publié avec Sylvain Genevois (Université de La Réunion) et Xemartin Laborde (journal Le Monde) aux éditions Autrement, Matthieu Noucher a démontré comment ces zones peuvent simultanément dissimuler et éclairer des enjeux locaux et globaux. Dans un contexte marqué par une saturation d’informations, ces « fuites cartographiques » ne se contentent pas de refléter les dynamiques sociales, politiques et environnementales : elles les modèlent et les instrumentalisent, tout en s’affirmant parfois aussi comme une forme de résistance et de contestation.
InterventionIntroduction
La cartographie est souvent perçue comme un outil neutre et objectif. Cependant, Matthieu Noucher invite à déconstruire cette vision en explorant les « blancs » des cartes, espaces où silence et omission racontent une autre histoire. Ces zones vides, intentionnelles ou accidentelles, dévoilent des enjeux sociopolitiques complexes. À travers une approche critique, l’intervenant analyse le pouvoir symbolique des blancs des cartes et les tensions qu’elles révèlent
1. Cartographie critique : concepts et enjeux
La cartographie critique repose sur une remise en question des cartes en tant qu’outils objectifs de représentation. S’inscrivant dans la continuité de chercheurs tels que Brian Harley ou Jeremy Crampton, Matthieu Noucher analyse comment les cartes simplifient ou déforment la réalité en favorisant une perspective « vue d’en haut ». Il met alors Brian Harley : Il met en lumière leur rôle idéologique et les intérêts politiques ou économiques qu’elles peuvent servir. En s’inspirant des travaux de James Scott (Seeing Like a State), il explore notamment, comment les États-nations utilisent (non sans échec) les cartes pour imposer une lecture surplombante des territoires, marginalisant les réalités locales.
Dans ces travaux les plus récents, Matthieu Noucher mobilise les « blancs » des cartes comme focale d’analyse. Ces zones, loin de ne pouvoir être réduites qu’à des absences d’information, peuvent parfois (souvent ?) traduire des stratégies délibérées qui peuvent être multiples : de la protection d’informations sensibles à l’Iinvisibilisation de populations ou d’enjeux environnementaux.2. Exemple de la Guyane : entre invisibilisation et contestation cartographique
La Guyane française illustre parfaitement les dynamiques de « blanchiment » cartographique. Ce territoire, marqué par des conflits de territoires nombreux, offre un exemple éloquent de la manière dont les cartes participent à des stratégies de pouvoir.
- Effacement des populations autochtones : Les cartes historiques de la Guyane, bien qu’exceptionnelles en termes de détails topographiques, omettaient progressivement les populations locales. Ce processus reflétait une volonté de promouvoir la colonisation en invisibilisant les réalités humaines. La cartographie a ainsi pleinement contribué au mythe de la terra nullius.
- Données insuffisantes ou erronées : Malgré les référentiels nationaux de l’IGN, les cartes actuelles de la Guyane présentent encore des lacunes. Les transitions d’échelles (1/50 000 à 1/25 000) sont mal réalisées, et certains cours d’eau sont représentés de manière incohérente. Cette imprécision entrave le diagnostic et la planification des projets d’aménagement.
- Les mythes cartographiques et les « fake maps » : Certaines cartes historiques incluent des éléments fictifs, tels que des montagnes imaginaires, résultats d’erreurs ou d’un manque de vérification sur le terrain. Ces mythes perdurent parfois sous forme de « fake maps », révélant la fragilité des données géographiques numériques actuelles.
- Cartographie participative : une alternative critique : Pour pallier les insuffisances des cartes officielles, des initiatives participatives comme OpenStreetMap se développent. Ces approches, basées en partie sur des observations directes, impliquent les communautés locales dans la collecte et l’analyse des données. Elles n’en sont pas moins des initiatives qui restent soumises à des jeux de pouvoir qui méritent d’être déconstruits. Résultat : une lecture plus nuancée des réalités locales, qui remet en question les cartes institutionnelles et valorise les savoirs locaux.
3. Le blanc des cartes comme outil d’analyse
En reprenant la ligne éditoriale de l’ouvrage publié avec Xemartin Laborde et Sylvain Genevois (Blanc des cartes. Quand le vide s’éclaire), Matthieu Noucher explore les multiples dimensions du « blanc des cartes », illustrant comment ces espaces vides enrichissent notre compréhension des dynamiques spatiales.
- Un déluge de données inégalement réparties
Les grandes bases de données géographiques, comme Google Street View ou Seabed 2030, ne couvrent pas uniformément tous les territoires. Ces disparités reflètent des priorités politiques et économiques, laissant certaines régions marginalisées et leurs populations privées d’un capital informationnel équitable. La collecte de données de terrain, bien que cruciale pour appréhender les réalités locales, est souvent négligée faute de financements adéquats.
- Faire parler les silences cartographiques
Les « silences » des cartes révèlent des inégalités. Par exemple, l’absence de données sur les inégalités domestiques dans certains pays soulève des interrogations sur les mécanismes qui sous-tendent ces lacunes. Ces silences peuvent découler d’un manque de collecte, de choix politiques ou d’une rétention d’information délibérée. Ils invitent ainsi à questionner les intentions derrière ces absences.
- Représenter et interpréter le vide
Certaines cartes, comme celles représentant les zones éclairées la nuit, présentent des « vides » qui, en réalité, recouvrent des situations complexes (infrastructures non résidentielles telles que des stades éclairés sans habitants, autoroutes désertes ou territoires sous-développés). Ces vides nécessitent des analyses approfondies pour éviter des interprétations erronées.
- Révéler ou masquer le blanc
En Guyane, des cartographies militantes (issues de collectifs autochtones, d’ONG, etc.) mettent en lumière les enjeux liés à l’extractivisme minier et au pillage des savoirs traditionnels. Ces cartes alternatives viennent combler le blanc de cartes et servent à contester les représentations officielles et à défendre les droits des communautés marginalisées.
4. Applications militantes : la contre-cartographie
Le mouvement de contre-cartographie mobilise des expertises variées (scientifiques, artistiques, militantes) pour produire des cartes alternatives, avec trois objectifs majeurs :
- Fédérer des luttes territoriales : Les ZAD (Zones à Défendre), comme celle de Notre-Dame-des-Landes, utilisent des cartes pour illustrer l’impact des grands projets d’aménagement et fédérer les oppositions locales. De même, le mouvement contre les lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax mobilise la cartographie pour visualiser les implications sociales et environnementales des projets..
- Produire des diagnostics opposables : À Notre-Dame-des-Landes, des écologues ont réalisé des diagnostics environnementaux alternatifs pour contester les études officielles, en s’appuyant sur des cartes et des données détaillées. Ces cartes deviennent parfois des références officielles, qui donnent une crédibilité scientifique et juridique à ces contre-expertises.
- Sensibiliser le public : En médiatisant ces cartes, ces mouvements permettent une meilleure compréhension des enjeux liés à la manipulation ou au biais des données géographiques. Ces initiatives illustrent également une dimension sensible, où la collaboration entre militants, scientifiques et artistes contribue à créer des outils puissants, à la fois juridiques, politiques et culturels.
Un autre volet de la contre-cartographie consiste à s’opposer directement à des cartes existantes, qu’elles soient à vocation juridique ou officielle, en mettant en lumière leurs biais ou leurs omissions.
5. Les implications politiques et éthiques
Les questions soulevées lors de la discussion ont permis d’approfondir plusieurs dimensions des enjeux politiques et éthiques liés à la cartographie :
- Formation et appropriation des données : La cartographie participative, en formant des jeunes locaux, joue un rôle clé dans la démocratisation de l’accès et de l’usage des données géographiques. Ces jeunes, une fois formés, peuvent à leur tour devenir formateurs, renforçant ainsi un modèle de transmission locale et durable. Cependant, cette démarche nécessite un soutien institutionnel fort, notamment par la création d’établissements dédiés, avec des locaux, des équipements et une gouvernance inclusive intégrant des représentants de chaque ethnie.
- Réception institutionnelle : Les initiatives de contre-cartographie suscitent des réactions variées, allant de l’indifférence à des collaborations prometteuses. En Guyane, par exemple, une convention de recherche a été signée pour cartographier les sites d’orpaillage et les territoires autochtones. Pourtant, malgré ces engagements, les réalisations concrètes demeurent partielles, révélant des tensions entre les ambitions affichées et les moyens alloués..
- Le droit à l’opacité : En s’inspirant d’Édouard Glissant (Introduction à une poétique du divers, 1996, Gallimard, p. 71), Matthieu Noucher souligne que certains « blancs » doivent être préservés. Cela s’applique notamment en contexte de conflit, comme en Ukraine, où l’incertitude des données peut protéger les populations en maintenant une part de brouillard stratégique. Cette perspective invite à ne pas chercher systématiquement à combler tous les vides, mais à réfléchir aux implications de leur révélation.
Ces réflexions enrichissent le rapport à la propriété des données et soulignent les multiples facettes – politiques, éthiques et stratégiques – de la cartographie contemporaine.
Conclusion
L’intervention de Matthieu Noucher démontre que les cartes ne sont jamais neutres. Les « blancs » qu’elles contiennent, loin d’être de simples absences, sont porteurs de significations profondes. Ces espaces vides interrogent sur les dynamiques de pouvoir, les choix méthodologiques et les enjeux éthiques de la représentation spatiale.
Pour aller plus loin
Ces réflexions rejoignent les tensions entre le visible et l’invisible dans la représentation des territoires. Certaines zones, perçues comme des opportunités d’exploitation par des acteurs externes, sont parfois considérées par les communautés locales comme des espaces à préserver en raison de leur valeur culturelle, spirituelle ou symbolique. Ce décalage souligne la nécessité d’une approche respectueuse des perceptions et des pratiques locales.
En repensant la manière dont nous produisons, analysons et utilisons les cartes, la cartographie critique ouvre la voie à une compréhension plus nuancée et inclusive des territoires. Elle invite également à diversifier les études sur les zones floues et incertaines pour appréhender ces espaces avec des perspectives variées, évitant ainsi la réutilisation mécanique de chiffres ou de discours figés dans les débats publics.Ouvrages de Matthieu Noucher
- Le blanc des cartes, quand le vide s’éclaire (Sylvain Genevois, Matthieu Noucher, Xemartin Laborde, éditions Autrement, Mai 2024).
- Aperçu : [patiencesgeographiques.org]
- Blancs des cartes et boîtes noires algorithmiques (Édition CNRS, 2023, 408 p.).
- Disponible en libre-accès : [https:]]
- Atlas Critique de la Guyane (sous la direction de Matthieu Noucher et Laurent Polidori, Éditions CNRS, 2020, 330 p.).
- Aperçu : [patiencesgeographiques.org]
- Les petites cartes du web : Approche critique des nouvelles fabriques cartographiques (Éditions Rue d’Ulm, 2017, 70 p.).
- Disponible en libre-accès : [https:]]
Quelques références utilisées par l’auteur
- Google Street View
- VirtualStreets.org
- Fonds marins : Projet Seabed 2030 – [https:]]
- Chart of the Oceans (GEBCO) – [https:]]
- Sous les nuages : Copernicus Browser – [https:]]
- Bing Maps Aerial
- OpenStreetMap – https://osm-analytics.org
- Gender Equality : Banque Mondiale, Atlas 2023 – [https:]]
- Division de la carte des Nations Unies – [https:]]
- LiDAR : IGN – [https:]]
- Carte TOPO Guyane : Géoportail – [https:]]
- IGN BD Route 500 et IGN BD Route 120
- Balises AIS : GlobalFishingWatch – [https:]]
- Survol interdit : Organisation de l’Aviation Civile Internationale (ICAO) – [https:]]
- Armed Conf : Direction générale de l’aviation civile (DGAC) – [https:]]
- Null Island : Natural Earth Data
- Latitude Zéro : Natural Earth Data
- Point Nemo : Natural Earth Data
- Isohypse zéro : ETOPO Global Relief Model, NOAA
- Présidentielle 2022 : Ministère de l’Intérieur et des Outre-Mer – https://data.gouv.fr
- Géopolitique de la guerre : Institut pour l’Étude de la Guerre (ISW), Live Universal Awareness Map (Liveuamap), WarMapper, Brady Africk
- Indigenous and Community Lands : LandMark Global Platform – [https:]]
- Où sont les camps du voyage : William Acker, Inventaire critique des aires d’accueil (Éditions du Commun, 2022)
- Carto’friches : Centre d’Études et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement (Cerema)
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19:07
La Crise des eaux souterraines en Méditerranée : la gouvernance en question – François Molle
sur Les cafés géographiquesLes cafés géographiques de Montpellier ont reçu ce mardi 5 novembre François Molle. Diplômé de l’École polytechnique, il s’est spécialisé à l’ENGREF (aujourd’hui AgroParisTech) et est titulaire d’un doctorat en sciences de l’eau de l’Université de Montpellier. Il a 40 ans d’expérience dans la recherche pour le développement sur des sujets tels que les petits barrages, l’analyse des systèmes d’irrigation, la gouvernance des bassins hydrographiques, la gouvernance des eaux souterraines, les politiques de l’eau, l’interaction entre les sociétés, la technologie et l’environnement, etc., principalement au Brésil, au Mali, en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Directeur de Recherche à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement, France), il a été récemment (2010-2015) détaché à l’Institut International de Gestion de l’Eau en charge du développement du portfolio de recherche de l’IWMI (International Water Management Institute) dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Il est co-rédacteur en chef de la revue Water Alternatives.
Ainsi, son expérience sur le terrain, au plus près des acteurs concernés par la problématique de la crise des eaux souterraines en méditerranée (surtout dans ces zones spécifiques du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord où il a été détaché et où les problématiques hydriques sont exacerbées), le rend tout désigné pour nous parler de ce sujet complexe.
Tout d’abord la crise en chiffres :Alors que le monde est mû par une pression liée au réchauffement climatique et à la croissance démographique, la demande d’eau est au cœur des enjeux de développement humain, de justice sociale et de développement environnemental. Stockées à 99 % dans les roches poreuses et perméables des sous-sols, les réserves d’eau font l’objet d’un pompage intensif. Le pompage total mondial annuel est de 1000 milliards de m³ dont 43 % sont utilisés pour les besoins d’irrigation et 50 % pour des usages domestiques. En France, c’est 6 milliards de m³ (dont 55 % pour l’irrigation). Le déstockage mondial représente 250 milliards de m³ par an soit 1/4. Paradoxalement, ces réserves qui de fait constituent une ressource essentielle et vitale, sont souvent sous-évaluées, mal gérées et même surexploitées.
Plus spécifiquement, François Molle se centre sur le cas méditerranéen très éloquent pour évoquer ces défis entre demande croissante et gouvernance hasardeuse. Cette région est caractérisée par un climat semi-aride et une forte pression démographique, est particulièrement vulnérable aux pénuries hydriques. Un stress hydrique par ailleurs amplifié par le changement climatique avec une baisse attendue de 10% à 30% des précipitations d’ici à 2050. Une grande partie des eaux de surface sont des restitutions d’eaux souterraines (par exemple en France c’est 60%). Les eaux souterraines y constituent ainsi une ressource stratégique : l’estimation est à 5 à 6 millions de puits recensés, lesquels impliquent une diversité d’usages (agricole, industriel, domestique) et d’acteurs potentiellement divergents.
La grande diversité d’usagers et de dispositifs techniques dans la crise des eaux souterraines :
– Il y a tout d’abord les qanats, qui sont des galeries creusées initialement en Iran avec des puits servant à sortir des matériaux et à la maintenance. Les qanats se sont développés et se retrouvent en Afrique du Nord et jusqu’au Japon ou en Amérique du Sud). Les galeries sont horizontales au lieu de vertical, le système produit de l’eau tout en reflétant changement hydrologique.
– Il existe plusieurs types de puits (et exhaure) avec des pompes plus ou moins performantes (une pompe à succion peut pomper que jusqu’à 10 m par exemple, mais on peut descendre le corps de pompe dans le puits. Les pompes submergées peuvent être mues par un axe (comme au Maghreb), ou électriques (quand on creuse un forage).
– Ils sont aussi classés par leur catégorie : puits individuels, forages pour l’agrobusiness; puits avec vente d’eau (marchés du service de pompage, en Asie) ; puits collectifs avec investissement partagés ; puits collectif de coopératives (Turquie) ; puits public dévolu (Tunisie) ; puits public (AEP).
Plusieurs modèles de gouvernance de l’eau et des puits :
– 1) la gestion communautaire comme il en existe pour les puits collectifs ou les khettaras et les foggaras au Maroc, en Iran. La gestion peut se faire par des coopératives (Turquie, Algérie, Inde, Tunisie…) ou par des investissements privés conjoints (Maroc, Iran, Égypte…). Ce mode de gestion reste limité à des environnements sociaux et écologiques spécifiques. Il est rarement reproductible mais peut être efficace dans certains contextes. Ils sont souvent mis en danger par les systèmes technologiques (des puits toujours plus profonds), la rareté de la ressource et les concurrences entre les usagers, la tentation de la marchandisation de la ressource ou de systèmes productifs plus marchands (les producteurs tentés par la production intensive de pastèque au Maroc par exemple).
– 2) la gestion axée sur le marché (Bekka libanaise, Australie, EU, Chili). Cette gestion présente également plusieurs limites, parmi lesquelles la difficulté de suivi et de contrôle de la ressource lorsqu’elle dépend des acteurs privés. Le Chili est un cas paradigmatique de la libéralisation du marché de l’eau mais aussi des impacts hydrologiques et sociaux liés à cette privatisation.
– 3) la gouvernance des puits par l’État : dans les années 1980-1990, une majorité des pays du monde ont mis leurs eaux sous tutelle étatique (sous différentes formulations) si bien que l’acteur étatique entre en jeu dans cette gestion des puits. En 1985 par exemple, l’eau en Espagne devient un bien commun et un patrimoine national.
F. Molle distingue trois grandes catégories de politiques concernant les eaux souterraines et leur régulation :
a/ gestion de l’offre, politiquement plus acceptable et pour laquelle les États ont tendance à préférer « créer de la ressource » plutôt que la limiter (transferts, dessalement, recharges, stockage)
b/ contrôle du nombre et de l’expansion des puits (zonages de protection renforcés, imposer des quotas de puits, développer le régime de la déclaration). Des tentatives de fermeture des puits illégaux ont par exemple eu cours en Iran, au Maroc ou en Algérie. Les résultats restent partout limités. F. Molle explique notamment que seulement 15 % des puits du Roussillon étaient déclarés au début des années 2010.
c/ contrôle du pompage des puits existants. Au Maroc par exemple, en 2022, un comptage public des puits a été réalisé. Le résultat : 372000 puits (alors qu’on avançait auparavant le chiffre de 100 000), dont 90 % non autorisés.
La régulation par l’État peut passer par le rachat de puits et de licences, la fermeture de puits illégaux, la mise en place de compteurs etc. Cette police et régulation de l’eau sont dans l’ensemble limitées principalement par le coût très onéreux des investissements nécessaires et la grande difficulté à démanteler le système de puits illégaux.– 4) des modèles de cogestion (Etats-usagers) émergent lesquels permettent de concilier les intérêts des différents acteurs. Elle est encore trop rare dans le domaine des puits et des nappes phréatiques, selon le géographe.
Ces quatre modèles supposés répondre aux « crises » des eaux souterraines se révèlent en réalité insuffisants. Le problème central que François Molle évoque à propos de la gestion des eaux souterraines est le manque de volonté politique de l’État ou sa difficulté à imposer des règles face aux pressions des divers acteurs : intérêts particuliers prédominants, priorités nationales court-termistes au détriment d’une durabilité à long terme, concurrences bureaucratiques internes ou encore lobbyisme puissant en faveur d’un laissez-faire des pratiques aménagistes de l’eau. Ainsi, l’émergence d’une nouvelle culture de l’eau fondée sur des modèles de gestion et d’usage des aquifères plus égalitaires et plus respectueux de l’environnement est-elle freinée.
Questions du public :
=> Pourquoi n’y a-t-il pas plus de communication politique autour de ce problème ?
F.M – Les réponses politiques sont souvent des solutions réactives à des crises ponctuelles. Pour renverser la situation, il faudrait prendre des décisions impopulaires car c’est toute une économie qui s’est développée sur ces systèmes de pompage, et les conditions de vie de beaucoup d’acteurs en dépendent. C’est très difficile de revenir en arrière et de changer de modèle. Surtout quand les investissements faits sont considérables.
En Espagne, dans le bassin du Segura par exemple, les investissements pour assurer l’irrigation de systèmes à haute valeur ajoutée sont impressionnants : lorsque l’eau de la nappe est trop salée, ils peuvent pomper dans la 2e puis la 3e couche. Certains ont même des usines de dessalement individuels, ou sont connectés à une usine de dessalement étatique. Ils suivent la salinité de toutes ces sources et les mixent en conséquence pour que la qualité finale soit acceptable.
On observe des entrepreneurs itinérants, par exemple au Maroc, qui se rendent dans les espaces où l’eau souterraine est accessible et qui plient bagage quand la ressource s’épuise.=> L’Espagne importe-t-elle sa pénurie d’eau ?
F.M -Effectivement, elle investit partout en Méditerranée. Son modèle « marche bien ». Les Espagnols ont une maîtrise de la filière qui leur permet d’investir à l’étranger en reproduisant ce système agricole hydrophage.=> Une auditrice présente une initiative écocitoyenne positive dans les Bouches du Rhône autour de la nappe de Crau : l’objectif est une réappropriation territoriale de l’eau par les acteurs locaux et une collaboration entre gestionnaires des eaux humides/ agriculteurs/ citoyens à propos des puits et forages. L’initiative est financée par l’Agence de l’Eau et permet des espoirs.
F.M – Il y a effectivement des initiatives qui émergent et sont possibles quand le déséquilibre n’est pas trop grand et qu’il s’agit de stabiliser la situation. La Crau est quant à elle, encore largement rechargée par l’eau dérivée de la Durance. Les deux tiers de la nappe en sont issus. Donc, l’initiative de La Crau est une démarche prospective pour réfléchir à l’avance. C’est un cas encourageant qui a l’avantage de réunir de nombreux acteurs et des financements propres. Le contexte français est assez favorable à ce type d’action, il y a une multiplicité d’acteurs publics et d’études sur le sujet. Dans ce type de contexte, des initiatives peuvent permettre des marges d’ajustement de 15/20 %. Le contexte réglementaire et de gouvernance joue donc beaucoup.=> Un auditeur souligne la difficulté des acteurs du SAGE de Montpellier à réguler les pompages privés dans les jardins au moment des sécheresses.
Le schéma d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE) est un outil de planification, institué par la loi sur l’eau de 1992, visant la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau.
F.M – Effectivement, contrôler les petits usages diffus qui impactent la ressource en période de sécheresse est très compliqué.
La volonté collective de réguler émerge notamment au travers de la politique de gestion quantitative qui tente de quantifier les prélèvements possibles par nappe ou sous-bassin. Cela comporte un certain nombre de difficultés, en particulier quant à la connaissance imparfaite à la fois de la ressource et des prélèvements, mais la France a au moins le mérite de se poser la question de la limite quantitative de pompage… c’est un point plutôt positif !Par les étudiants de CPGE littéraire de Montpellier : Alexandre Molto et Sara Da Silva (Lycée J.Guesde) ; Majda Bouchami, Athénaïs Saint-Réal et Pellarin Perrine (Lycée Joffre)
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7:04
Carte des risques naturels en France métropolitaine (IGN)
sur Cartographies numériques
Source : « Risques naturels : comment se répartissent-ils sur le territoire ? » (IGN, 29 janvier 2025)Réalisée par l'IGN, cette carte montre la répartition des six principaux types de risques naturels en France hexagonale et en Corse. Les risques représentés sont assez divers : inondations, mouvements de terrain, séismes, submersion marine, feux de forêt et avalanches. L'Atelier de cartographie thématique de l'IGN a « pour vocation de venir en appui aux services publics dans la mise en valeur cartographique de leurs données et d'être un espace de réflexion autour de la sémiologie graphique et des façons les plus efficaces de représenter les évolutions des territoires ». Cette carte est intéressante. Elle n'est pas sans poser des problèmes de lecture et d'interprétation.
Répartition des six principaux types de risques naturels en France hexagonale et Corse (source : IGN)
Mode de construction
La carte a été réalisée à partir des données du site Géorisques, du Ministère de la Transition Écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche et du BRGM. Pour chaque cellule disposée sur une grille hexagonale (pas de 20 kilomètres), la carte révèle si au moins une commune comprise dans cette zone dispose d’un Plan de prévention des risques (PPR). Chaque couleur correspond à un type de risque identifié : avalanche (en rose), feu de forêt (en orange), inondation (en bleu), mouvement de terrain (en vert), séisme (en jaune) et submersion marine (en bleu). Les petites cartes situées au bas de la carte de synthèse détaillent de manière utile la répartition de chaque risque pris individuellement. Ce qui permet de faciliter la lecture de cette carte, quelque peu difficile à comprendre au premier coup d'oeil.
Message général délivré par la carte
Comme expliqué sur le site, il s'agit d' « illustrer la répartition des principaux risques naturels en France hexagonale et Corse », mais aussi de montrer « les menaces que le changement climatique intensifie, rendant indispensable une planification adaptée pour connaitre et anticiper les risques et développer notre capacité de résilience face aux aléas ». La carte a donc une double mission d'information et de sensibilisation.
Lorsqu'on observe la carte, apparaît une forte dominance de bleu et de vert. Elle montre bien que le risque inondation constitue le risque majeur, suivi par les mouvements de terrain. La carte met également en évidence la coexistence de différents risques sur le territoire national. Toutefois, le titre pose problème : il ne montre pas assez qu'il s'agit seulement des risques identifiés par les PPR. Il faut aller lire en détail la légende pour le comprendre. Or, toutes les communes françaises ne sont pas dotées d'un PPRN qui reste un zonage réglementaire et sert d'abord comme document opposable (voir la carte des communes disposant d'un PPRN sur Géorisques). Le risque est donc de confondre la répartition réelle des risques et celle traduite indirectement à travers un document d'aménagement (même s'il existe bien sûr un lien entre les deux).
Problèmes posés par les choix méthodologiques et sémiologiques
Au delà du titre de la carte, se pose aussi le problème de la pertinence de ramener une donnée acquise à l'échelle communale sur une grille hexagonale de 20 km. Certes, cela permet de spatialiser le risque de manière uniforme sur le territoire en faisant abstraction du découpage administratif des communes. Mais en même temps cela pourrait laisser penser qu'il s'agit de la maille d'acquisition de la donnée, qui de fait n'a pas ce degré de résolution.
Du point de vue du choix des variables visuelles (juxtaposition de triangles de couleur au sein d'une maille hexagonale), la carte peut s'avérer d'une lecture difficile dans les secteurs où différents risques coexistent. On peut être perturbé par l'effet "psychédélique" produit par le choix de figurés géométriques pour représenter des territoires à risques. D'autant qu'il s'agit de risques fort différents n'ayant pas les mêmes périmètres de risques et qui concernent des communes souvent dissemblables (cf cas spécifique des communes situées sur le littoral pour le risque de submersion marine). C'est l'un des défis posés par une carte de synthèse qui cherche à généraliser l'information.
Effet visuel produit par les figurés géométriques lorsque l'on zoome sur la carte (source : IGN)
Au total, cette carte vaut surtout pour son originalité. Elle mérite d'être recoupée avec d'autres cartes de risques (voir par exemple les cartes interactives proposées par Géorisques). Comme beaucoup de cartes produites par ordinateur, elle nécessite d'être décryptée et déconstruite pour en analyser et discuter le sens et en montrer les éventuels biais d'interprétation.
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4:48
Cartographie des pays ayant les États-Unis ou la Chine comme principal partenaire commercial (2001-2023)
sur Cartographies numériquesLa carte animée proposée par le Lowy Institute montre qui, des États-Unis ou de la Chine, est devenu le principal partenaire commercial de chaque pays sur la période 2001-2023. Elle permet de mesurer l'influence grandissante de la Chine au début du XXe siècle. Selon l'Institut Lowy, « environ 70 % des économies commercent davantage avec la Chine qu'avec les États-Unis, et plus de la moitié d'entre elles commercent deux fois plus avec la Chine qu'avec les États-Unis . Au début du siècle, la situation était très différente : plus de 80 % des pays commerçaient davantage avec les États-Unis qu'avec la Chine ».
L'application et le rapport qui l'accompagne ont été produits par le Centre de développement indo-pacifique du Lowy Institute, qui bénéficie du soutien financier du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce. Au delà du constat, il s'agit de prendre conscience de la domination de la Chine et d'organiser la riposte économique : « les actions de plus en plus virulentes des États-Unis et d’autres pays n’ont toujours pas réussi à arrêter les exportations chinoises. Mais une attaque bien plus importante est en cours » (sic). Par son contraste bleu/rouge, la carte fait penser à une carte géopolitique de la Guerre froide opposant pays de l'Est et pays de l'Ouest. Le fait de ne retenir que les Etats-Unis et la Chine a tendance à reduire le caractère multipolaire du commerce mondial aujourd'hui (voir la carte du Global Influence Index qui pose le même problème, malgré une vision plus nuancée du fait du plus grand nombre d'indicateurs pris en compte). En prenant en compte les 10 premiers partenaires commerciaux, le rapport 2024 sur la connectivité mondiale DHL donne une vision beaucoup plus nuancée.
Premier partenaire commercial par pays sur la période 2001-2023 (source : Lower Intitute)
Déplacez le curseur en bas de la carte pour voir l'évolution et comparez importations / exportations
L’ascension rapide de la Chine en tant que superpuissance commerciale mondiale remonte à 2001, année de son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). À l’époque, plus de 80 % des économies avaient davantage d’échanges bilatéraux avec les États-Unis qu’avec la Chine. En 2018, ce chiffre était tombé à un peu plus de 30 %, 139 des 202 économies pour lesquelles des données étaient disponibles ayant davantage d’échanges avec la Chine qu’avec les États-Unis. Cette tendance se confirme avec les dernières données, qui couvrent l’ensemble de l’année 2023 pour 205 économies. Environ 70 % du monde, soit 145 économies, commercent désormais davantage avec la Chine qu’avec les États-Unis.
Les dernières données montrent que l'avance de la Chine en matière d'intégration commerciale mondiale s'est encore accrue, notamment en termes d'intensité de ses relations commerciales. Mais cet approfondissement reste déséquilibré, alimenté par une forte hausse des exportations chinoises alors que ses importations n'ont pas suivi le rythme.
En termes d'exportations, les États-Unis restent une destination plus importante que la Chine pour plus de la moitié des économies dans le monde. Cependant, compte tenu des menaces constantes de Donald Trump d'imposer des droits de douane à d'autres pays, il est évident qu'il cherche à affaiblir l'attrait des États-Unis en tant que destination d'exportation. Ce qui est moins clair, c'est comment il compte accroître les exportations américaines.???????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?
Les données ayant servi à construire la carte sont issues des Statistiques sur la direction des échanges commerciaux (DOTS) du FMI. Elles présentent la valeur des exportations et des importations de marchandises désagrégées en fonction des principaux partenaires commerciaux de chaque pays. Les données sont disponibles de manière annuelle depuis 1947, de manière mensuelle et annuelle depuis 1960.
Pour prolonger
« Donald Trump signe les décrets sur les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine » (Le Monde).
Les nouvelles taxes commenceront à entrer en vigueur mardi 4 février. Les produits canadiens et mexicains seront taxés à 25 % – à l’exception des hydrocarbures canadiens taxés à 10 % – et les produits chinois à 10 %. Les réactions mexicaine, canadienne et chinoise sont vite arrivées : quelques heures plus tard, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum et le premier ministre canadien Justin Trudeau ont annoncé que des droits de douane seraient imposés en représailles sur les produits américains. De son côté, Pékin a dit s’« opposer fermement » aux taxes américaines et promis de répliquer avec des mesures « correspondantes ».
« La Chine va contester les droits de douane américains devant l’OMC » (Ouest-France).
La Chine va contester les droits de douane américains auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a déclaré dimanche 2 février le ministère chinois du commerce. La décision des États-Unis d’imposer des droits de douane « viole gravement » les règles de l’OMC, a déclaré le ministère dans un communiqué, exhortant Washington à « engager un dialogue franc et à renforcer la coopération ». Le président américain Donald Trump a signé samedi des décrets imposant des droits de douane au Mexique, au Canada et à la Chine, qui devraient entrer en vigueur mardi. Pékin s’est vu imposer des droits de douane de 10 %, en plus de ceux qui sont déjà appliqués à ses exportations aux États-Unis. « La Chine est vivement mécontente et s’oppose fermement » au relèvement des taxes, a fustigé le ministère du Commerce dans un communiqué, en annonçant des mesures «correspondantes pour protéger résolument» les «droits et intérêts» chinois. Le commerce sino-américain a représenté environ 500 milliards d’euros sur les 11 premiers mois de 2024 mais la balance est grandement en défaveur des Etats-Unis, avec un déficit de quelque 260 milliards d’euros sur la période, selon les chiffres de Washington.
Lien ajouté le 10 février 2025
? La bataille navale Chine-Etats-Unis pour dominer le commerce mondial ?? [https:]]
— Les Echos (@LesEchos) February 10, 2025
? Avec 90% des échanges internationaux transitant par voie maritime, la tension monte autour des points stratégiques comme le canal de Panama et les îles du Pacifique. pic.twitter.com/65ejIiFm2vLien ajouté le 21 février 2025
Charted: China’s Exports by Region (2000-2022) ?? [https:]] pic.twitter.com/tWKtWeCBpL
— Visual Capitalist (@VisualCap) February 21, 2025Lien ajouté le 25 février 2025
Ranked: Top U.S. Trade Partners by Import Value ?
Articles connexes
? Take control of your content feed. Customize your data-driven experience with the @VoronoiApp. [https:]] pic.twitter.com/xQ9VLlynfx— Visual Capitalist (@VisualCap) February 24, 2025Carte de l'influence mondiale de la Chine et des États-Unis
La mondialisation appréhendée à travers un indice de connectivité mondiale
Mesurer le rayonnement des grandes puissances à travers leurs réseaux diplomatiques
Comment la Chine finance des méga-projets dans le monde
Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance
Les pays bénéficiaires de l'aide des Etats-Unis depuis 1945
Utiliser les cartes du CSIS pour étudier les grandes questions géopolitiques du monde contemporain
Les visions multiples de la francophonie à travers les cartes
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9:34
Impact de l’exposition à la pollution de l’air ambiant sur la survenue de maladies chroniques (Santé publique France)
sur Cartographies numériquesSanté publique France a estimé, pour la première fois, l’impact de l’exposition à la pollution de l’air ambiant sur la survenue de maladies chroniques, en France hexagonale et en régions pour la période 2016-2019, dans une étude publiée le 29 janvier 2025. Les résultats soulignent qu’au-delà de ses impacts sur la mortalité, l’exposition à la pollution atmosphérique constitue un fardeau important pour la santé en France hexagonale en termes de survenue des huit maladies chroniques étudiées. La pollution de l’air, un fléau aux conséquences enfin chiffrées !
Huit maladies ont un lien scientifiquement avéré avec l’exposition aux particules PM2,5 et/ou au NO2, à savoir :
- au niveau respiratoire : cancer du poumon, broncho-pneumopathie chronique obstructive, asthme de l’enfant et de l’adulte, pneumopathie et autres infections aiguës des voies respiratoires inférieures (grippe exclue) ;
- au niveau cardiovasculaire : AVC (accident vasculaire cérébral), infarctus aigu du myocarde, hypertension artérielle ;
- au niveau métabolique : diabète de type 2.
Selon la maladie et le polluant étudié, cela représente :
- entre 12 et 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant (soit entre 7 000 et presque 40 000 cas),
- entre 7 et 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques chez l’adulte (soit entre 4 000 et 78 000 cas) sont attribuables annuellement à une exposition à long terme à la pollution d’origine anthropique en France hexagonale.
La réduction des concentrations en PM2,5 et NO2 à des niveaux équivalents aux valeurs guides de l'OMS permettrait d'éviter :
- 75 % de ces cas de maladies liées à l’exposition aux PM2,5 en lien avec les activités humaines
- près de 50 % pour le NO2.
À titre d’illustration, le respect de la valeur guide de l’OMS pour les PM2,5 permettrait d’éviter presque 30 000 nouveaux cas d’asthme chez l’enfant de 0 à 17 ans.
L'impact économique annuel en termes de santé et de bien-être pour les maladies étudiées est estimé à :
- 12,9 milliards d’euros en lien avec les PM2,5, soit presque 200 euros par an et par habitant,
- 3,8 milliards d’euros pour le NO2, soit 59 euros par an et par habitant.
Si les valeurs guides de l'OMS étaient respectées, ces bénéfices seraient respectivement de 9,6 milliards d’euros (soit 148 euros par an et par habitant) et 1,7 milliard d’euros (soit 26 euros par an et par habitant).
Les résultats de cette étude confortent l’importance en termes de santé publique de poursuivre et de renforcer les actions mises en place par les pouvoirs publics afin de répondre aux objectifs de la nouvelle directive européenne concernant la qualité de l’air ambiant et « Un air pur pour l’Europe ». Cette directive vise à abaisser dans un premier temps les normes de l’Union européenne en matière de qualité de l’air puis à les aligner à terme sur les valeurs guides les plus récentes de l’OMS. Ces actions se traduisent par la poursuite des efforts de réduction de la pollution sur toutes ses sources et sur l’ensemble du territoire, au travers des stratégies et plans d’action mis en œuvre aux niveaux national et local. Dans « Le pacte vert pour l’Europe », la Commission européenne s’est engagée à améliorer davantage la qualité de l’air et à aligner plus étroitement les normes de l’Union européenne sur les recommandations de l’OMS. Dans son plan d’action « zéro pollution », la Commission européenne s’engage ainsi à réduire, d’ici à 2030, l’incidence de la pollution atmosphérique sur la santé de plus de 55 %.
Pour consulter les résultats de l’étude :
Estimation de la morbidité attribuable à l’exposition à long terme à la pollution de l’air ambiant et de ses impacts économiques en France hexagonale, 2016-2019 (rapports et synthèse nationale)- volume 1 : Évaluation quantitative d’impact sur la santé (ÉQIS-PA)
- volume 2 : Évaluation des impacts économiques
La pollution de l'air est la première menace mondiale pour la santé humaine (rapport de l'EPIC, août 2023)
Pollution de l'air et zones urbaines dans le monde
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Des cartes pour alerter sur la pollution de l'air autour des écoles à Paris et à Marseille
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17:20
Deuxième Journée d’étude : Le Fleuve sur la carte. 25 février 2025.
sur Cartes et figures du mondeLe Fleuve sur la carte. Cartes régionales et mappemondes (monde latin, monde arabo-musulman) XIe -XVIe siècle
25 février 2025
9h30 – Accueil des participants et introduction
Jean-Charles Ducène, Nathalie Bouloux, Jean Sénié et Camille Serchuk10h – Les fleuves dans la cartographie du monde arabo-musulman
Des Pamirs à la mer d’Aral ? L’Amou Darya dans la cartographie arabe
Camille Rhoné (Université Aix-Marseille)Les fleuves d’Iran dans la cartographie d’Idrisi
Jean-Charles Ducène (EPHE)Discussions
14h – Les fleuves dans la cartographie du monde latin
Rivers of Paradise and Rivers of Communication
Felicitas Schmieder (FernUniversität in Hagen)Nuovi fiumi e nuovi mondi (secoli XV-XVI)
Marica Milanesi (professeur émérite Université de Pavie)Les fleuves sur les cartes marines (XIIIe-XVe siècle)
Emmanuelle Vagnon (CNRS-LAMOP)Entre cartographie locale et cartographie régionale : les représentations du Pô (XIVe-XVe siècle)
Nathalie Bouloux (Université de Tours-CESR)Discussions
Affiche et programme en PDF
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14:06
Café géo de Paris, mercredi 12 février 2025 : « Géographie des pandémies contemporaines », avec Guillaume Lachenal
sur Les cafés géographiquesMercredi 12 février 2025, de 19h à 21h, Café de flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Guillaume Lachenal, professeur des universités à Sciences Po Paris, est l’unique intervenant de ce café géo qui se tient de façon inhabituelle un mercredi : le 12 février 2025. Il est l’auteur avec Gaëtan Thomas d’un atlas historique des épidémies paru en 2023 aux éditions Autrement.
Les principales pandémies des XXe et XXIe siècles (grippe espagnole, sida, Covid-19, etc.) seront interrogées selon plusieurs notions géographiques comme les territoires, les lieux et les paysages. Ainsi la lutte contre les épidémies suscite la création d’espaces et de lieux de contrôle. Les lieux de confinement sont bien sûr liés à l’enfermement mais ils peuvent devenir également des lieux de réappropriation. De nombreuses questions ne manqueront pas d’être posées sur les liens multiples et mutuels des humains, des pathogènes, des êtres vivants et des territoires.
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9:33
[Webinaire] 3D open source : une nouvelle dimension !
sur OslandiaOslandia a le plaisir de vous inviter à un webinaire dédié à la 3D open source jeudi 13 mars 2025 à 11h.
Au programme :- Les enjeux de la 3D en 2025 : jumeaux numériques, publier de la donnée sur le web, partager la donnée, gérer la volumétrie, mutualiser les outils en OpenSource
- Cas d’usages
- Architecture technique
- Présentation des composants OpenSource Giro3D, Piero, py3Dtiles, CityForge
- Séquence d’échanges, questions / réponses
Inscription gratuite mais obligatoire, le lien d’accès au webinaire vous sera adressé par email après votre inscription : [https:]]
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17:41
L'Indice de performance environnementale (EPI)
sur Cartographies numériquesL’Environmental performance index (EPI, en français IPE), élaboré conjointement par les Universités de Yale et de Columbia, en réponse à une demande du Forum Économique Mondial de Davos, vise à comparer les performances environnementales des pays et ainsi contribuer à l’amélioration de leurs politiques en termes de protection des écosystèmes et de santé humaine. Chaque pays reçoit une note entre 0 et 100, 100 étant le meilleur score, selon différents critères statistiques. Un classement officiel est ensuite publié afin d’encourager les pays les plus éco-responsables et rappeler à l’ordre ceux qui ne le sont pas du tout.
À l’aide de 58 indicateurs de performance répartis sur 11 catégories (qualité de l’air et santé, qualité de l’eau, biodiversité et habitats, forêt, pêche, climat et énergie, pollution de l’air, ressources en eau, agriculture), l’IPE classe 180 pays en fonction de leur performance en matière de changement climatique, de santé environnementale et de vitalité des écosystèmes. Ces indicateurs fournissent une mesure de la proximité des pays par rapport aux objectifs de politique environnementale. L’IPE propose un tableau de bord qui met en évidence les leaders et les retardataires en matière de performance environnementale et fournit des conseils pratiques aux pays qui aspirent à évoluer vers un avenir durable.
58 indicateurs répartis en 11 catégories avec 3 objectifs principaux (source : epi.yale.edu)
Publiés depuis 2006, les indicateurs IPE permettent de repérer les problèmes, de fixer des objectifs, de suivre les tendances, de comprendre les résultats et d’identifier les meilleures pratiques en matière de politiques environnementales. Cette vue granulaire et cette perspective comparative peuvent aider à comprendre les déterminants des progrès environnementaux et à affiner les choix politiques. Comme tout indicateur synthétique, l'IPE donne une vue moyenne. Le résultat final reste très dépendant du choix des indicateurs élémentaires et des pondérations qui leur sont appliquées. D’autres choix peuvent conduire à des résultats très différents, ce qui conduit à s’interroger sur la nature véritablement scientifique de cette démarche. Le principe même de l’agrégation des données pose problème, aucune méthode ne faisant consensus pour mesurer sur une échelle commune de tels indicateurs. Le rang doit également être interprété avec discernement : beaucoup d’écarts de « notes » entre pays sont faibles comparés à l’imprécision des données (source : Les indicateurs de développement durable, INSEE). Il convient d'aller au-delà des scores globaux et d'analyser les données par catégorie de problème et par objectif politique.
La méthode de calcul de l’IPE évolue à chaque édition. C’est pourquoi du fait du changement fréquent de méthodologie, la comparaison du score d’un pays à celui de l’édition précédente ne s’avère pas pertinente. En outre, les résultats du classement de l’IPE mettent l’accent sur les enjeux des pays et reflètent leur situation économique et politique. Sans grande surprise, les pays riches et développés occupent majoritairement le haut du classement, puisqu’ils ont les moyens de financer les solutions écologiques. L'Europe et en particulier la France font plutôt bonne figure dans ce classement. Pour autant, certains indicateurs relatifs aux « services écosystémiques » se sont dégradés, notamment sur l'évolution du couvert forestier. Mais il faut relativiser la fiabilité des données, l'observation satellitaire pouvant être source d'erreurs. A titre d'exemple, les dégâts infligés au massif des Landes par la tempête Klaus ont été assimilés à de la déforestation (Classements internationaux sur l'environnement. Comment interpréter la place de la France ?).
L’Indice de performance environnemental (IPE) permet donc principalement de faire un tour d’horizon des pays éco-responsables et ceux qui ont un "retard écologique", par manque de moyens ou de volonté. Il n'a pas vocation à fournir un classement objectif des pays ni à distribuer les bons ou mauvais points entre pays, un grand nombre d'entre eux n'ayant tout simplement pas les moyens d'atteindre les objectifs fixés au niveau international.
Pour télécharger les ressources : rapport 2024 et données 2024 (les données sont actualisées tous les deux ans).
Block, S., Emerson, JW, Esty, DC, de Sherbinin, A., Wendling, ZA, et al. (2024). Indice de performance environnementale 2024. New Haven, CT : Yale Center for Environmental Law & Policy. epi.yale.edu
Romain Thomas a développé une application avec Maplibre qui permet de visualiser l'IPE global et de faire des comparaisons pour chacun des 11 indicateurs.
Naviguez à travers les résultats 2024 de l'Environment Performance Index à l'aide d'un outil réalisé avec la v5 de @maplibre. [https:]]
— Romain T. (@Romainsologne) January 27, 2025
Cet indice produit par @Yale et @Columbia est mis à jours tous les deux ans. (?l'outil n'est pas adapté sur mobile). pic.twitter.com/P40ARNbV0TArticles connexes
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17:16
Cartographie de l'ionosphère avec des millions de téléphones dans le monde
sur Cartographies numériques
Source : Smith, J., Kast, A., Geraschenko, A. et al. Mapping the ionosphere with millions of phones. Nature, 635, 365–369 (2024). [https:]]L'ionosphère est une couche de l'atmosphère caractérisée par une ionisation partielle des gaz s'étendant entre 50 et 1500 kilomètres au-dessus de la Terre. Le contenu électronique total de l'ionosphère varie en réponse à l'environnement spatial de la Terre, interférant avec les signaux du système mondial de navigation par satellite (GNSS). Il en résulte l'une des plus grandes sources d'erreur pour les services de positionnement, de navigation et de synchronisation. Les réseaux de stations GNSS terrestres de haute qualité fournissent des cartes du contenu électronique total de l'ionosphère pour corriger ces erreurs, mais d'importantes lacunes spatiotemporelles dans les données de ces stations signifient que ces cartes peuvent contenir des erreurs.
Nous démontrons ici qu'un réseau distribué de capteurs - sous la forme de millions de téléphones Android - peut combler bon nombre de ces lacunes et doubler la couverture de mesure, fournissant une image précise de l'ionosphère dans les zones du monde mal desservies par les infrastructures conventionnelles. En utilisant des mesures effectuées à l'aide de smartphones, nous déterminons des caractéristiques telles que les bulles de plasma au-dessus de l'Inde et de l'Amérique du Sud, la densité renforcée par les tempêtes solaires au-dessus de l'Amérique du Nord et un creux ionosphérique à moyenne latitude au-dessus de l'Europe. Nous montrons également que les cartes de l'ionosphère obtenues peuvent améliorer la précision de la localisation, ce qui est notre objectif principal. Ce travail démontre le potentiel de l'utilisation d'un grand réseau distribué de smartphones comme un puissant instrument scientifique de surveillance de la Terre.
Couverture géographique des téléphones et des stations de surveillance (source : Smith et al., 2024)
Les 9 036 stations de surveillance (points orange) contribuent à la base de données Madrigal, qui regroupe des dizaines de réseaux de stations mondiaux et régionaux. Les points bleus indiquent environ 100 000 emplacements où des mesures téléphoniques sont disponibles. Un emplacement dans une grande ville peut avoir des milliers de téléphones. La carte mondiale (a) montre que certaines parties du monde (comme les États-Unis et l'Europe) sont densément couvertes par des stations de surveillance. Un zoom sur l'Europe (b) montre que les téléphones ont une couverture encore plus dense. En Inde (c), la couverture relative des téléphones est encore plus grande. Les emplacements des stations ont été tirés de la base de données Madrigal (données sources à télécharger au format txt).
Les sources sont disponibles sous la forme d'une note Python.
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Alpes Open Source Software 2025
sur OslandiaAlpOSS, nouvel événement de l’écosystème open source local et régional, se tiendra jeudi 20 Février 2025 à la Mairie d’Échirolles.
Sponsor de la journée, Oslandia animera une présentation « La plateforme QGIS, un système d’information géographique opensource complet » avec Loïc Bartoletti à 16h30 en salle Solutions : [https:]]
Loïc Bartoletti et Thomas Muguet seront d’ailleurs présents toute la journée pour échanger sur vos projets et découvrir les dernières réalisations et contributions d’Oslandia !
Plus d’informations et inscription : [https:]]
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Contre-cartographie : ce que Google Maps ne vous montre pas
sur Cartographies numériques
Source : « Contre-cartographie : ce que Google Maps ne vous montre pas » (Tracks, ARTE)- 00:00 Introduction
- 01:01 Contre-cartographie : l'espace est politique
- 06:59 Cartographie sensible : dessiner ses émotions
- 13:01 Cartographie amoureuse : regarder l’environnement
Pour trouver son chemin, et de préférence avec l’itinéraire le plus rapide, nombreuses sont les cartes dans nos poches : Google Maps, Waze, etc. Elles peuvent nous géolocaliser en temps réel, mesurer les distances parcourues, mais aucune d’entre elles n’est capable de représenter les ressentis et les vécus liés à nos déplacements. La contre-cartographie vient rebattre les cartes, et bouscule notre rapport utilitaire à l’espace. Ici, pas question de suivre la supposée objectivité scientifique, on veut représenter le monde tel qu’on le vit pour mieux mettre en avant les problématiques invisibles à l'œil nu : dynamiques raciales, enjeux environnementaux ou même nos propres questionnements intérieurs.
Tracks part à la rencontre de celles et ceux qui spatialisent les enjeux sociétaux et cartographient notre intime. L’artiste canadienne Larissa Fassler dessine les contours des inégalités qu’elle lit dans les espaces publics. Le danseur et performeur Mathias Poisson porte son attention sur le vivant et suit ses sens pour cartographier sa subjectivité. Stéphanie Sagot, quant à elle, œuvre à retranscrire le monde sous un prisme éco-sensible avec des cartes-peintures de paysages.
Pour compléter
Bien que les globes virtuels ne puissent parvenir à traduire les réalités humaines et sociales depuis le ciel, il arrive que certaines d'entre elles se révèlent assez brutalement. C'est le cas par exemple de ces messages d'appel à l'aide ("HELP") inscrits au sol sur un terrain vague situé en plein coeur de Los Angelès et relevés par Google Maps en 2023 (ces inscriptions sont encore visibles aujourd'hui).
Le terrain vague se situe dans une zone abandonnée de Los Angelès coincée entre des voies de chemin de fer et d'autoroutes, repère de trafics en tout genre. Les mots "Help", "traffico", "Federal" et "LAPD" ont été inscrits au sol déclenchant une vague de spéculations
— Sylvain Genevois (@mirbole01) January 27, 2025
2/ pic.twitter.com/VWBHsreakPLe terrain vague avec ces inscriptions se situe à proximité de la station d'hélicoptères de la police et les policiers survolent constamment cette zone, ce qui laisse penser que ces inscriptions leur seraient peut-être destinées... [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) January 27, 2025
4/ pic.twitter.com/pTm4EVHmV1
Lien ajouté le 9 février 2025Ces messages énigmatiques de détresse et d'appel à l'aide sont visibles aussi dans le paysage urbain en dehors du terrain vague [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) January 27, 2025
6/ pic.twitter.com/LpTeQx8KuE
Articles connexes???Le Plan Carte™ nouveau est arrivé ! Dedans, il y a : - un mastodonte de la cartographie - des frontières qui apparaissent et disparaissent - une chanson absolument nécessaire Comment Google redessine le monde ? @lesechosfr.bsky.social www.youtube.com/watch?v=DRfi...
— Jules Grandin (@julesgrandin.bsky.social) 9 février 2025 à 21:24
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Veille des Cafés géographiques sur les littoraux – janvier 2025
sur Les cafés géographiquesAnnaïg Oiry [biographie et publications]. – Site de l’université Gustave Eiffel
Articles et publicationsLes littoraux, Annaïg Oiry. – La documentation photographique. 2021. – La Cliothèque, Clionautes
Développer les énergies marines renouvelables sur la façade atlantique française : entre contestation et planification, Annaig Oiry. – Géoconfluences (Lyon) Dossier Les systèmes socio-écologiques face aux changements globaux, 2018
L’aménagement-du-littoral-méditerranéen-face-aux-risques-liés-a-la-mer-et-aux-inondations, rapport de la Cour des comptes. 24 janvier 2025
Les littoraux français : indications bibliographiques (CAPES externe 2025, agrégations externes 2025). – Géoconfluences (Lyon), 2023
Droit et Littoral. – Géoconfluences, dans Glossaire,dernière modification, 2025
Les littoraux français : quelle utilité ? – Population & Avenir, n° 771, janvier-février 2025
PodcastsÉrosion du littoral, plages qui diminuent : à Marseille, les conséquences de la montée de la Méditerranée. – France culture. Publié le mardi 12 novembre 2024
Stratégie nationale pour la mer et le littoral : les élus des littoraux devront encore attendre. – France culture. Publié le lundi 24 juin 2024.
Chroniques littorales – France culture, 2?057 épisodes
La découverte et l’actualité des mers et de l’océan, des « Mériens » et des « Mériennes », de l’économie maritime et des territoires ultras marins. Les chroniques littorales larguent les amarres tous les jours…
Gérer le Littoral. – France Inter, 2011
Sites officielsGéolittoral
Conservatoire du littoral
Atout France – Littoraux
Martine Jouve, 25 janvier 2025
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18:36
Des changements multiformes dans la disponibilité en eau avec un climat plus chaud
sur Cartographies numériquesSource : Gu, B., Zhou, S., Yu, B., Findell, K. L. & Lintner, B. Multifaceted changes in water availability with a warmer climate, npj Climate and Atmospheric Science, 8, 31 (2025).
Des chercheurs de l'Université de Pékin analysent l’impact du réchauffement climatique sur la disponibilité en eau. L’étude montre une variabilité accrue entre zones humides et zones arides amplifiant inondations et sécheresses. Les zones humides (Amazonie, Asie du Sud-Est) connaîtront une hausse marquée des précipitations saisonnières (+20%), entraînant des inondations et affectant les écosystèmes aquatiques. Cette intensité des pluies menace aussi les infrastructures et les populations riveraines. En Afrique du Nord et en Asie centrale, l’aggravation des sécheresses affectera gravement les ressources agricoles. La diminution des précipitations et l’évaporation accrue réduiront les réserves hydriques, accentuant la vulnérabilité des communautés rurales.
Distribution globale des régimes hydroclimatiques (source : Gu & al., 2025)
Résumé
Le réchauffement climatique modifie les schémas spatiaux et saisonniers de la disponibilité en eau de surface, affectant le ruissellement et le stockage de l'eau terrestre. Cependant, une évaluation complète de ces changements dans divers hydroclimats reste manquante. Nous développons une approche d'ensemble multi-modèles pour classer l'hydroclimat terrestre mondial en quatre régimes distincts en fonction de la moyenne et de la saisonnalité de l'eau de surface. Celle-ci devrait devenir de plus en plus variable dans l'espace et le temps. Les régions humides à faible et forte saisonnalité sont susceptibles de connaître des augmentations plus concentrées jusqu'à 20 % du ruissellement en saison humide. j soulignant des augmentations potentielles de la vulnérabilité liée aux inondations. Les régions à faible saisonnalité présentent des augmentations plus rapides de l'humidité du sol pendant la saison humide et des diminutions plus rapides pendant la saison sèche, augmentant la probabilité de pénurie d'eau et de sécheresse. Inversement, les régions sèches à forte saisonnalité sont moins sensibles au changement climatique. Ces résultats soulignent les impacts multiformes du changement climatique sur les ressources en eau mondiales, nécessitant la nécessité de stratégies d'adaptation selon les différents régimes hydroclimatiques.
Disponibilité des données
Toutes les données utilisées dans cette étude sont disponibles en ligne. Les simulations du modèle CMIP6 sont accessibles au public ainsi que la réanalyse ERA5. L'évaporation GLEAM et les précipitations GPCC sont également mises à disposition.
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18:14
Voyager avec Michel Sivignon
sur Les cafés géographiquesCe texte du géographe Amaël Cattaruzza a été lu le 9 novembre 2024 par son auteur lors de l’hommage au géographe Michel Sivignon (1936-2024) organisé à l’Institut de géographie de Paris par l’association Les Cafés géographiques.
Contrairement à mes collègues (Julien Thorez et Jean Gardin), j’ai rencontré Michel Sivignon un peu plus tardivement après la soutenance de ma thèse. Je connaissais évidemment ses travaux sur la Grèce et les Balkans. Mais je n’avais pas eu l’occasion de le rencontrer réellement. Ma première vraie rencontre et discussion avec lui date d’un café géopolitique sur les Balkans organisé le 1er février 2007. A la fin de la conférence, on commence à discuter. Il me parle de son projet d’ouvrage sur la géopolitique des Balkans fondé sur son expérience de la Yougoslavie socialiste. Ce qui était très agréable pour moi, jeune docteur, c’était la simplicité et la proximité qu’il introduisait tout de suite avec ses interlocuteurs. On était tout de suite rassuré et en confiance. Et il avait un vrai talent de conteur, par rapport à son expérience des Balkans. Le courant est donc tout de suite passé. Et dans le fil de la discussion, il me demandait s’il serait possible de venir observer la situation des Balkans post-conflit avec moi.
A cette époque, j’étais en poste à l’Ambassade de France en Serbie et vivais à Belgrade. Je lui propose de l’inviter à intervenir à Belgrade et j’évoque aussi un voyage possible à Sarajevo et à Mostar en Bosnie-Herzégovine. Donc, très vite, on se met d’accord sur une date et un mois plus tard, je le reçois à Belgrade, avec un petit périple programmé en Bosnie-Herzégovine. Je garde du séjour que nous avons passé ensemble un souvenir ému, car voyager avec Michel, ce n’était pas simplement faire du terrain avec un collègue, c’était voyager avec un ami, et c’était partager une expérience humaine, car il avait une capacité à faire des rencontres qui était impressionnante. Dans toutes les situations, à tous les endroits, il pouvait engager une discussion avec un chauffeur de taxi, un marchand ambulant, ou un simple passant. Et tout était prétexte à échange. Enfin, voyager avec Michel, c’était aussi voir un géographe à l’œuvre. Je me souviens que tous les soirs, il passait, seul, une petite heure à restituer la journée sur un carnet de voyage et à constituer des notes de terrain dont je découvrirais plus tard quelques extraits dans son ouvrage Les Balkans. Une géopolitique de la violence (Belin, 2009).
Fin mars 2007, il arrivait donc chez moi à Belgrade. J’avais organisé une rencontre avec les collègues géographes de l’Université, en particulier Mirko Grcic, professeur de géographie politique avec qui nous avons fait un grand tour de la ville, observant la citadelle de Kalemegdan et surtout le centre-ville, avec les bâtiments détruits par l’Otan de l’ancien Ministère de la défense et les bâtiments de Radio Televizija Srbija. Je me souviens fort bien de la discussion que je traduisais entre le professeur Grcic et Michel, autour de l’histoire de la ville et des conflits récents. Je découvrais là à quel point Michel était de fait très sensible à ces moments d’échanges qui constituaient pour lui, je pense, l’une des grandes motivations du voyage, et je sentais qu’il prenait un vrai plaisir à dialoguer avec son collègue. Et de fait, en relisant l’ouvrage, je retrouve à différents endroits des analyses issus des discussions dont j’ai été l’interprète – avec cette capacité qu’il avait de se faire le traducteur en quelques mots de l’espace vécu par les différentes communautés.
Après Belgrade, la région la plus passionnante du voyage restait encore la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo et Mostar, villes divisées auxquelles il a consacré des chapitres entiers dans son ouvrage. Et cette partie du voyage commençait par le bus de nuit que nous sommes allés prendre à la gare routière de Belgrade. Ce trajet fut épique dans un bus bondé, où la musique folklorique turbo-folk nous a accompagné pendant les 6h de route. A 4h du matin, nous arrivions, sans avoir pu fermer les yeux de la nuit, dans la partie serbe de Sarajevo. Je m’inquiétais évidemment de la fatigue et des conditions de voyage, et regrettais de ne pas avoir pris ma voiture, mais Michel affichait toujours sa bonne humeur habituelle, et semblait ravi d’avoir entrepris ce périple.
Nous commencions notre voyage dans la Bosnie divisée, où nous avons passé quelques jours – à Sarajevo et à Mostar. Je me souviens de sa surprise dès l’arrivée dans le Sarajevo serbe, à 4h du matin, littéralement au milieu de nulle part – quand il a fallu trouver un taxi pour être accompagné dans la partie bosniaque de la ville, où se trouve le centre-ville et où nous avions notre hôtel. Nous expérimentions de fait dès notre arrivée la frontière interne de la ville sur laquelle il allait écrire de longs passages dans son livre. De fait, je sentais sa curiosité s’éveiller lors de nos périples dans ces deux villes, très surprenantes du fait de la division très nette entre les différentes communautés.
Dans le chapitre qu’il consacre dans son ouvrage aux villes divisées, j’ai eu la surprise de découvrir des encadrés avec quelques-unes de ses notes de terrain. Là aussi ces notes sont parlantes. Ainsi, en quelques mots, il restitue l’essence de la structure de Mostar et de sa géographie divisée, à plusieurs niveaux, tout en restant sensible au vécu de ses habitants.
Et sur Sarajevo, il rend compte d’une anecdote très parlante qui nous est arrivée lors de notre retour à Belgrade. Dans la ville divisée de Sarajevo, nous avions réservé notre bus de retour à 23h – toujours le bus de nuit – vers Belgrade. Mais par erreur, j’amenais Michel dans la gare de Sarajevo bosniaque, et non dans la gare de Srpsko Sarajevo.
Voilà pour mon expérience de voyage avec Michel. J’ai entretenu par la suite une relation qui, si elle n’était pas régulière, était toujours très sincère, très fidèle à ce qu’il était, c’est-à-dire simple, directe et bienveillante. Je lui suis toujours très reconnaissant d’avoir pris soin de relire les épreuves de l’ouvrage issu de ma thèse, qu’on avait d’ailleurs commencé à relire ensemble lors de ce voyage, et je me souviens encore de sa rigueur, et de son œil aiguisé et précis, lorsqu’il s’agit de relecture scientifique.
Au final, voyager avec Michel, c’était cela. Voyager avec un ami, toujours sensible aux événements du quotidien, prêt à s’intéresser à tout, pour en tirer plus qu’une anecdote, une information géographique sur l’esprit des lieux, les ressentis des habitants. Il avait dans ses échanges une vraie empathie, et savait mettre à l’aise ses interlocuteurs. Cela faisait de lui un observateur sensible sur le terrain, et nous permettait de vivre des rencontres et des expériences humaines fortes.
Amaël Cattaruzza, 9 novembre 2024
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18:07
L’exploration des grands fonds marins : pour quoi et comment ? « Les Mardis de la mer » à l’ICP, 14 janvier 2025
sur Les cafés géographiquesLa découverte des grands fonds marins nourrit autant l’imaginaire des poètes que des chercheurs chez qui le mythe de l’Atlantide trouve encore quelque écho. Ils gardent encore beaucoup de leurs mystères malgré les grands progrès accomplis depuis l’époque du capitaine Nemo. Pour nous en dévoiler quelques-uns, l’ICP reçoit ce mardi 21 janvier 2025 deux représentants d’Abyssa, compagnie française d’exploration des grands fonds sous-marins, fondée en 2019 : son président Jean-Marc Sornin, titulaire d’une thèse de géologie marine et ancien chercheur à l’IFREMER, et Carla Frier.
Pour quoi et pourquoi s’intéresser à ces grands fonds où la lumière ne pénètre pas ?Profiter de leurs richesses potentielles constitue une première réponse. Ces richesses sont d’abord biologiques avec plus de 5000 espèces répertoriées. Elles sont aussi minérales. Nodules polymétalliques, sulfures polymétalliques, terres rares suscitent bien des convoitises depuis plusieurs décennies. Mais toute activité se déroulant dans les grands fonds est supervisée par l’Agence internationale des fonds marins (1), créée en 1994 sous l’égide de l’ONU. C’est elle qui délivre les licences d’exploration-hors ZEE (2) des ressources minérales (manganèse, cobalt, cuivre, nickel) considérées comme « bien commun de l’humanité ».
Pour mieux protéger les grands fonds qui sont des milieux fragiles, on a besoin de mieux les connaître. C’est aussi le besoin d’une gestion durable qui motive leur exploration.
Avec son immense domaine maritime mondial, 11 millions de km2 répartis sur quatre océans (2ème rang mondial), la France joue un rôle important dans le domaine de la protection marine. Son savoir-faire date des années 1960/1970. Aussi l’IFREMER (3) a-t-il obtenu les premiers contrats d’exploration. Mais aujourd’hui les moyens alloués à cette activité semblent diminuer (la suppression d’un secrétariat à la mer dans le gouvernement Bayrou actuel (4) en est un signe inquiétant). Par manque de moyens notre pays risque de connaître un décrochage scientifique.
Quels moyens utiliser pour connaître les grands fonds ?
Jean-Marc Sornin fait un bref rappel historique.
Dès le 15ème siècle, les navigateurs portugais et espagnols sont capables de mesurer la température des océans, ce qui ne permettait pas de dresser des cartes sous-marines. Ce n’est qu’au 19ème siècle que sont réalisées les premières cartes des fonds marins et au début du 20ème siècle les cartes bathymétriques (5). En 1977 l’Américaine, Marie Tharp, cartographe, océanographe et géologue, publie la première carte mondiale de la topographie des fonds océaniques.
Comment mesure-t-on la profondeur des eaux ?
De l’Antiquité au 19ème siècle, on a utilisé des plombs de sonde. Aujourd’hui les outils de mesure sont nombreux, tels les carottiers multitubes, les enregistreurs acoustiques, les sonars et sondeurs multifaisceaux qui permettent de faire des mesures bathymétriques mais aussi de mesurer les anomalies magnétiques, la température et la fluidité des eaux, les courants.
Les caméras vidéo sont d’un grand intérêt pour les biologistes et les drones sous-marins permettent une approche multi-échelle (à différentes profondeurs). Un exemple nous est donné par l’exploration du parc naturel corse à l’aide de drones qui sont descendus jusqu’à moins 2500 m. On a pu ainsi réaliser une cartographie du fond et découvrir de nouvelles espèces. L’objectif de tels travaux est de protéger et surveilles les zones naturelles.
Pour l’étude des grands fonds, la France offre un contexte porteur. A la recherche académique produite par plusieurs Instituts et Universités s’associent un écosystème entrepreneurial riche (une centaine d’entreprises) et le soutien des pouvoirs publics (cf. le plan de relance de 2020).
Notes :
1-L’AIFM (Association internationale des fonds marins) comprend des Etats défendant un moratoire d’exploitation, comme la France et le Costa Rica, et d’autres favorables à l’exploitation des ressources minières comme la Chine, le Japon et l’Inde (les terres rares utilisées pour favoriser la transition énergétique sont particulièrement visées).
2-ZEE (zone économique exclusive) : espace maritime situé entre les eaux territoriales et les eaux internationales, sur lequel l’Etat riverain exerce sa souveraineté et dispose des ressources naturelles.
3-IFREMER : Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer
4-Le poste est intégré dans un grand ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche.
5-Cartes bathymétriques : cartes mesurant les profondeurs des océans et des mers et donc représentant la topographie des fonds marins.
Michèle Vignaux, janvier 2025
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7:23
Carte cosmographique jaïne du continent de la pomme rose
sur Cartographies numériquesSource : A Jain Cosmographic Map of the Rose?Apple Continent [Carte cosmographique jaïne du continent de la pomme rose], Leventhalmap.org
Le Leventhal Map and Education Center consacre une très belle storymap à une carte cosmographique issue du jaïnisme. Le jaïnisme, religion née en Inde au Ve siècle avant notre ère, met la connaissance au cœur de la foi. Elle s’est interrogée sur la place de l’homme dans le monde en développant une cosmologie détaillée, véritable pilier de son enseignement. Les cartes cosmographiques, peintes sur tissu, représentent le plus souvent le monde médian où vivent hommes et animaux. C'est celui qui a reçu le plus d’attention car c’est le lieu où l’on peut atteindre la délivrance. Des textes canoniques le décrivent avec précision et des peintures viennent lui apporter un support visuel. Ses cartes figurent parfois dans les manuscrits des traités consacrés à l’astronomie et à la cosmologie, disciplines, avec les mathématiques, qui ont toujours fait partie des bases de l’enseignement au sein des communautés monastiques jaïnas (Balbir & Petit, 2018).
Carte du continent des pommiers roses, XIXe siècle, Gujarat, Inde (source : collection MacLean SID 25250)
Autour du mont Meru, une haute montagne décrite aussi dans la mythologie brahmanique, se déploie l’île du Pommier rose (Jamb?dv?pa), qui désigne le continent indien pour les jaïnas, entourée par l’océan de Sel (Lava?asamudra). Au centre, le disque jaune bordé de rouge porte l'inscription Meru en écriture devanagari. Touchant à peine le disque jaune central se trouvent les quatre montagnes Gajadanta, littéralement en forme de « défenses d'éléphant », qui entourent le mont Meru. Les motifs géométriques reproduits de manière symétrique rappellent la technique des mandalas.
La collection MacLean possède deux autres cartes du XIXe siècle représentant les deux continents et demi (Adaidvipa) où le continent de la pomme rose (Jambudvipa) se trouve au centre. Ces deux cartes ont été peintes sur tissu et ont probablement été réalisées au Gujarat, en Inde.
Pour aller plus loin
Nalini Balbir, Jérôme Petit. La cosmologie jaïna. Revue de la Bibliothèque nationale de France, 2018, 56, pp.136-143. [https:]]
Jainpedia, the Jaine Universe online, [https:]]
L'Adaidvipa pata, carte cosmographique jaïn montrant les deux continents et demi (Adaidvipa) du monde médian (Wikipédia)
A?h??dv?pa. Peinture cosmologique jaïna. Gallica, [https:]]
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Story maps et autres cartes narratives
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Bilan 2024, voeux 2025
sur GeotribuDans un monde rythmé par les invectives, place à une rétrospective et des perspectives. Coup d'oeil dans le rétro 2024 avant de regarder la route 2025.
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17:49
Densité du trafic maritime mondial et effets sur le réchauffement climatique
sur Cartographies numériques
Source : Nikos Benas, Jan Fokke Meirink, Rob Roebeling, « Tracking the impact of shipping pollution on Earth's climate », 2024 (Eumetsat).Les observations par satellite révèlent comment la pollution maritime affecte les nuages, les effets locaux ayant des répercussions de grande envergure à l'échelle de la planète. L'Organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques (EUMETSAT) a consacré en février 2024 un article à la question de la pollution engendrée par le trafic maritime. Les traces de navires couvrent de grandes parties du globe et sont généralement concentrées dans des couloirs. La plupart de ces couloirs de navigation se situent dans l’hémisphère nord, comme ceux qui longent les côtes d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Europe, ou ceux qui traversent l’océan Pacifique.
Carte mondiale des émissions de dioxyde de soufre (SO?) du transport maritime international en 2010
(source : Eumetsat)Les données satellitaires sont l'une des rares sources d'information disponibles pour étudier l'effet du transport maritime sur les nuages ??et le bilan énergétique de la Terre. Les auteurs ont pu comparer les propriétés des nuages ??affectés par les aérosols de combustion avec celles des nuages ??non affectés, à partir d'un ensemble de données sur l'Afrique et l'Europe sur une période allant de 2004 à nos jours. L'étude confirme un signal clair de l'effet du transport maritime sur les nuages ??au-dessus du corridor.
En 2020, l'Organisation maritime internationale (OMI) a imposé de nouvelles réglementations visant à limiter l'utilisation du soufre dans le carburant des navires (IMO sulphur Limit 2020 for Ships Fuel Oil). Ces réglementations suggèrent que la réduction des émissions d'aérosols de combustion des navires a diminué la luminosité des nuages ??au-dessus des couloirs de navigation et, par conséquent, a pu affecter les températures mondiales. Depuis l'introduction des nouvelles réglementations, les nuages ??au-dessus du corridor de navigation ont des gouttelettes plus grosses qu'auparavant. Ce résultat est une indication claire de ce qui peut être réalisé en peu de temps avec des réglementations ciblées. Bien que les changements observés dans la région semblent confirmer le premier effet indirect des aérosols, ces résultats doivent être traités avec prudence. Comme la période d'application de la nouvelle réglementation ne couvre que trois ans (2020-23) et que l'augmentation observée du rayonnement solaire n'est pas directement imputable au corridor de navigation, il faudra conduire l'analyse sur davantage d'années avant de pouvoir en tirer des conclusions plus définitives. Les satellites du futur (radiomètre de température de surface de la mer et des terres de Sentinel-3 et imageur météorologique METImage) aideront à mieux surveiller les nuages ??de basse altitude à l'échelle mondiale.
Les données Meteosat sur la période 2004 à aujourd'hui sont issues du Climate Monitoring Satellite Application Facility (CM SAF). Les données sur la densité du trafic maritime mondial sont issues d'une collaboration entre la Banque mondiale et l'Organisation maritime internationale (OMI), dérivées des positions horaires des navires reçues par le système d'identification automatique (AIS) entre janvier 2015 et février 2021.
Pour compléter
« Y-a-t-il un lien entre la baisse des émissions de SO? des navires et les hausses de températures en Atlantique Nord ? » (Source : Citepa)
Le 3 juillet 2023 a été publié un article du site spécialisé Carbon Brief, repris par le World Economic Forum, écrit par les chercheurs Zeke Hausfather et Piers Forster, qui s’intéresse à l’impact des réductions d’émissions de SO? des navires sur le réchauffement climatique. Le 1er août 2023, un communiqué de l’agence européenne Copernicus (programme de l’UE pour l’observation et la surveillance de la Terre) a aussi publié un communiqué sur cette question. Les oxydes de soufre ont indirectement une action de refroidissement climatique car ils servent de noyaux de nucléation à des aérosols dont l’albédo est assez élevé. Les aérosols, en diffusant, réfléchissant ou absorbant la lumière du soleil, réduisent la quantité de rayonnement solaire atteignant les couches inférieures de l’atmosphère. Le SO? peut donc avoir un effet indirect refroidissant. Le Giec considère qu’il y a certes « des preuves solides indiquant un effet négatif significatif des aérosols sur le forçage radiatif » [autrement dit un effet refroidissant] mais qu’il reste « des incertitudes considérables » (source : Giec, AR6, WG1, Ch.7, section 7.3.3.4).
Il est donc possible que, pendant des années, les aérosols soufrés engendrés par les émissions de SO? des navires aient atténué une partie du réchauffement climatique induit par les émissions de gaz à effet de serre par ailleurs. La réduction drastique des émissions de SO? associée à la mesure dite OMI-2020 aurait alors pu réduire cet effet de refroidissement et donc donner un effet d’accélération au réchauffement, en particulier en Atlantique Nord. Les experts de Copernicus indiquent que le rôle du SO? dans le changement climatique fait l’objet de débats depuis longtemps, et qu’il n’y a pas encore de consensus clair. Ils rappellent cependant que, d’après les travaux de chercheurs chinois publiés en 2022, le transport maritime international ne serait responsable que d’environ 3,5% des émissions mondiales de SO?.Articles connexes
CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)
Global Fishing Watch, un site pour visualiser l'activité des navires de pêche à l'échelle mondiale
Cartes et données sur l'impact de la pêche sur les écosystèmes marins (Sea Around Us)
Vers de possibles variations dans la répartition des stocks de poissons (dans et hors ZEE) en raison du changement climatique
Une carte réactive de toutes les ZEE et des zones maritimes disputées dans le monde
Le site Marine Traffic permet de visualiser la densité des routes maritimes
Shipmap, une visualisation dynamique du trafic maritime à l'échelle mondiale
OpenSeaMap, la cartographie nautique libre
40 ans de piraterie maritime dans le monde (1978-2018) à travers une carte interactive
Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
L'effondrement du pont de Baltimore : quels effets sur le commerce maritime mondial ?
Calculer le bilan carbone de nos déplacements aériens
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17:09
Webinaire « Les défis de la mise à jour des PCRS raster et vecteur » le 6 février 2025
sur Conseil national de l'information géolocaliséeWebinaire « Les défis de la mise à jour des PCRS raster et vecteur » le 6 février 2025
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6:24
[Equipe Oslandia] Thomas Muguet, développeur SIG
sur OslandiaNé à Grenoble, c’est par coïncidence que Thomas revient dans sa ville natale pour entrer en école d’ingénieur en informatique et mathématiques appliquées à Grenoble INP – Ensimag puisqu’il passe son enfance à Chicago aux USA jusqu’à ses 6 ans puis en banlieue parisienne jusqu’à sa classe prépa.
Lui qui se destinait à être vétérinaire et fait d’ailleurs une première année pour exercer ce métier, se tourne vers une toute autre voie et revient dans les montagnes.
« Pendant mes études j’ai fait beaucoup d’informatique et j’ai découvert le champ des possibles de ce domaine. »
Diplôme en poche, Thomas multiplie les expériences : d’abord dans une ESN grenobloise pendant 3 ans puis dans la start-up Movea où il a pour mission de fournir les outils logiciels nécessaires aux autres équipes de R&D, et finit par assurer la fonction de Scrum master. Il vit le rachat de la start-up par une entreprise américaine puis par l’entreprise japonaise TDK, et passe ainsi de 50 à des milliers de collègues.
« J’ai évolué en même temps que la croissance de l’entreprise, puis j’avais envie de me lancer dans un autre projet »
Thomas rejoint la start-up upOwa qui installe des panneaux solaires au Cameroun, en tant que DSI pour travailler sur la stratégie de l’entreprise.
« Je passais près de 40% de mon temps au Cameroun car toutes les équipes étaient là bas, et le reste du temps en télétravail. »
Le covid passe et les possibilités de déplacement se réduisent…
Thomas avait gardé en tête le Podcast « Libre à vous » de l’April où il entend Vincent s’exprimer sur l’open source. Quelques mois plus tard, il envoie une candidature spontanée, c’était il y a 3 ans !
« J’ai tout de suite senti que je pourrais m’épanouir personnellement, l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle est privilégié chez Oslandia. »
Thomas est un couteau suisse : le web et la 3D, infrastructure et DevOps, sans oublier le volet base de données.
Projets emblématiquesPiero, l’application Web 3D SIG/BIM open source qu’il a principalement développée.
Une application web pour la gestion des travaux d’installation et de maintenance de la fibre pour une société qui pose de la fibre optique en Afrique de l’Est.
Technologies de prédilection« Je n’en ai pas vraiment ! je m’adapte et j’aime apprendre de nouvelles choses. »
Ta philosophieMettre la technologie au service des besoins.
Oslandia en 1 motÉpanouissement !
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19:12
Cshapes 2.0, un jeu de données SIG pour visualiser l'évolution des frontières de 1886 à 2019
sur Cartographies numériques
CShapes 2.0 est un jeu de données SIG qui cartographie les frontières des États et des territoires dépendants de 1886 à 2019. Il s'appuie sur le jeu de données précédent et l'améliore en étendant la couverture temporelle de 1946 à l'année 1886 (suite à la Conférence de Berlin sur le partage de l'Afrique) et en cartographiant les frontières des colonies et autres dépendances. Le jeu de données est fourni par site de l'École polytechnique fédérale de Zurich dans le cadre de travaux de recherche conduits sur les conflits internationaux.Il existe deux versions de l'ensemble de données, basées sur le codage de Gleditsch et Ward (1999) ou sur le codage Correlates of War des États indépendants. Les changements de frontières ont été codés sur la base de l'ensemble de données Territorial Change Dataset de Tir et al. (1998), de l'Encyclopedia of International Boundaries de Biger (1995) et de l'Encyclopedia of African Boundaries de Brownlie (1979). L'ensemble de données peut être téléchargé dans divers formats et est également accessible via le package R CShapes.
La version actuelle de CShapes peut être facilement consultée via le visualiseur interactif CShapes ou via le format pays-année prêt pour la recherche fourni par le portail GROW Research Front-End.
Le package R CShapes permet d'accéder facilement aux données de l'environnement statistique R. Vous pouvez également télécharger la dernière version (2.0) des données brutes CShapes directement au format CSV, TXT, GeoJSON, Shapefile, SQL et package R.
Le jeu de données, disponible en open data, est largement réutilisé notamment par des cartographes ou des journalistes (voir par exemple cette brève histoire de la Syrie en cartes par The Economist).
Pour en savoir plus :
Schvitz, Guy, Seraina Rüegger, Luc Girardin, Lars-Erik Cederman, Nils Weidmann et Kristian Skrede Gleditsch. 2022. Mapping The International System, 1886-2017: The CShapes 2.0 Dataset. Journal of Conflict Resolution 66(1): 144–61.
Carl Muller-Crepon, Guy Schvitz, Lars-Erik Cederman. 2022. Shaping States into Nations: The Effects of Ethnic Geography on State Borders.
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Données SIG sur les écorégions terrestres
Fonds de cartes pour utiliser dans un SIG
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14:00
Travailler avec du JSON et PostgreSQL
sur GeotribuStocker des données au format json dans PostgreSQL, les consulter... et tout ça avec les données du recensement de l'INSEE pour l'exemple.
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12:38
Émissions CO? de la consommation électrique en temps réel (Electricity Maps)
sur Cartographies numériquesLa mission d'Electricity Maps est d'organiser les données sur l'électricité mondiale pour favoriser la transition vers un système électrique véritablement décarboné. Le site de cette société fournit des données sur l'intensité carbone provenant de la consommation d'électricité de plus de 200 pays ou régions dans le monde.
Émissions CO? de la consommation électrique en temps réel (source : Electricity Maps)
La carte fait apparaître en vert les pays qui produisent une électricité moins carbonée du fait de leur choix de développer l'énergie hydroélectrique (Brésil, Norvège, Islande, Québec) ou l'énergie nucléaire (France). A l'opposé, en brun apparaissent les pays encore très dépendants des énergies fossiles pour la production de leur électricité (Allemagne, Pologne, Russie, Inde, États-Unis, Argentine). La carte peut varier en fonction du temps (cas des éloniennes ou du solaire qui fonctionnent davantage à certaines périodes de l'année). Il est possible de remonter jusqu'en 2017 pour mesurer les évolutions.
L'intensité carbone mesure le caractère propre de la consommation d'électricité dans une zone à un moment donné. Elle représente le nombre de grammes de dioxyde de carbone (CO?) libérés dans l'atmosphère pour chaque kilowattheure (kWh) d'électricité consommée.
En d'autres termes, l'intensité carbone représente l'empreinte carbone de 1 kWh consommé dans cette zone. Cette empreinte est mesurée en gCO?-eq (grammes d'équivalent CO?), ce qui signifie que chaque type de gaz à effet de serre peut être converti en son équivalent CO? en termes de potentiel de réchauffement climatique sur 100 ans (par exemple, 1 gramme de méthane émis a le même impact sur le réchauffement climatique pendant 100 ans qu'environ 34 grammes de CO? sur la même période). L'intensité carbone de la production d'électricité d'une zone est déterminée par le mix de production d'électricité et les facteurs d'intensité carbone associés. Il existe deux types de facteurs d'émission affichés sur la carte : les facteurs par défaut et les facteurs régionaux.
Les sources de données ayant servi pour la carte sont regroupées sur GitHub.
Pour compléter
« L’énergie solaire dépasse le charbon pour la première fois dans la production d’électricité de l’UE en 2024 » (Le Monde).
« Bilan de l'électricité européenne 2025 » (Ember). Le rapport sur l'électricité européenne analyse les données de production et de demande d'électricité pour l'année 2024 dans tous les pays de l'UE-27 afin de comprendre les progrès de la région dans la transition des combustibles fossiles vers l'électricité propre.
« Le charbon, une consommation toujours en hausse en dépit du changement climatique » (Géoconfluences).
« Comment le Royaume-Uni est devenu le premier pays du G7 à abandonner progressivement l'énergie au charbon » (CarbonBrief).Articles connexes
La cartographie des centrales électriques dans le mondeCartographie des projets de combustibles fossiles : comment réduire le risque de "bombes carbone" ?
Vers un registre mondial des combustibles fossiles
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9:30
Valider les types énumérés Django en base de données
sur Makina CorpusApprenez à mettre en place une contrainte SQL permettant de valider les types énumérés en base de données à l’aide de l’ORM Django.
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18:59
Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? (France Stratégie)
sur Cartographies numériques
Source : « Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? » (France Stratégie, rapport janvier 2025).Dans un rapport publié le 20 janvier 2025, France Stratégie étudie plusieurs « trajectoires d’évolution » de la demande en eau. Les scénarios sont marqués par une « demande pour l’irrigation [qui] augmente fortement », l’agriculture se substituant au secteur énergétique comme « le premier préleveur avec environ un tiers des prélèvements ». Elle entraîne, dans presque toutes les configurations, une hausse des volumes consommés (c’est-à-dire non directement restitués au milieu) notamment pendant les mois les plus chauds, alimentant de futurs conflits d’usage.
Ce travail, commandé à l’automne 2023 par la Première ministre, étudie entre 2020 et 2050 les évolutions théoriques des prélèvements en eau et des consommations associées, c’est-à-dire la part des prélèvements évaporée, selon trois scénarios prospectifs. Le premier, appelé « tendanciel », prolonge les tendances passées. Le deuxième, baptisé « politiques publiques », simule la mise en place de politiques publiques récemment annoncées. Le troisième, dit « de rupture », se caractérise par un usage sobre de l’eau. Entre 2020 et 2050, dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée, la demande annuelle stagne dans le scénario tendanciel (+ 1 %) et diminue dans les scénarios politiques publiques (- 24 %) et de rupture (- 47 %), notamment du fait de la baisse de la demande pour la production énergétique dans la vallée du Rhône. La demande pour l’irrigation augmente fortement et devient majoritaire. À la di érence de la production énergétique, l’irrigation consomme la majorité de l’eau prélevée en raison de l’évapotranspiration des plantes. Aussi les consommations augmentent-elles substantiellement dans les scénarios tendanciel (+ 102 %) et politiques publiques (+ 72 %). Dans ce dernier scénario, elles sont multipliées par plus de deux dans près d’un quart des bassins versants. Seul le scénario de rupture permet de contenir l’augmentation des consommations (+ 10 % par rapport à 2020) dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée. Avec l’augmentation de la part de l’agriculture dans les prélèvements, la demande en eau sera davantage concentrée au cours des mois les plus chauds de l’année, quand la ressource en eau est au plus bas dans les milieux aquatiques. Une prochaine publication de France Stratégie quantifiera les tensions entre la ressource en eau disponible et cette demande.
À télécharger :
Note d'analyse 148 - Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? - Janvier 2025)
Rapport - La demande en eau Prospective territorialisée à l’horizon 2050 - Janvier 2025)« Pour éviter de futurs conflits sur l’eau, il faudra moins en consommer, notamment dans l’agriculture, prédit France Stratégie » (Le Monde).
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Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)
L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse
Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)
Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security
Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eauEtudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI
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6:37
Étude d’aide à la décision stratégique et technique / R-GDS
sur OslandiaOslandia a réalisé en 2024 une étude d’aide à la décision stratégique et technique pour R-GDS, 1er distributeur de gaz naturel et de biométhane dans le Bas-Rhin, dans le cadre d’un remplacement futur de son SIG.
La prestation s’est portée sur la pertinence des outils OpenSource pour répondre aux besoins fonctionnels d’un exploitant de réseaux tout en prenant en compte les aspects budgétaires et organisationnels.
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3:34
Une carte en relief de 13 000 ans révélée par une collaboration internationale
sur Cartographies numériquesSource : « Une carte en relief de 13 000 ans révélée par une collaboration internationale mêlant archéologie, géologie et ingénierie » (Mines de Paris).
C’est en janvier 2025 que Médard Thiry, chercheur au centre de Géosciences de Mines Paris-PSL, et Anthony Milnes, chercheur à l’University of Adelaide, ont décrit une gravure datant de plus de 13 000 ans dans l’abri de La Ségognole 3, à Noisy-sur-École, en Seine-et-Marne, au sud de Paris. Cette gravure, identifiée comme la plus ancienne carte tridimensionnelle connue au monde, témoigne des capacités étonnantes des sociétés humaines du Paléolithique supérieur. Publiée dans l’Oxford Journal of Archaeology, cette étude révèle comment les humains préhistoriques utilisaient l’art et l’ingénierie pour représenter leur quotidien et leurs mythes [...]
L’abri de La Ségognole 3 est remarquable à plusieurs égards. En effet, il fait partie des trois seuls abris attribués au Paléolithique identifiés dans les grès de Fontainebleau. Ces abris constituent également les sites ornés paléolithiques les plus septentrionaux actuellement connus en Europe. Datant de la fin de la dernière glaciation, cet environnement se caractérise par des sols gelés pendant une grande partie de l’année. Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur y établissaient de grands campements en bordure de la Seine, stratégiquement positionnés sur les routes migratoires des grands gibiers, essentiels à leur subsistance [...]
La comparaison des reliefs et des écoulements gravés sur le site avec les caractéristiques géomorphologiques de la vallée de l’École, où se situe l’abri, révèle une correspondance frappante. La terrasse correspond aux platières de grès, parsemées de mares et de zones humides, qui dominent la vallée. Le réseau d’écoulement gravé rappelle les vallées divagantes et marécages tels qu’ils existaient avant les aménagements humains, tandis que les dépressions dans la partie basse évoquent les marais et étendues d’eau libre qui ponctuaient autrefois la vallée.
Cette découverte ne constitue pas une « carte » au sens moderne, avec ses distances, directions et indications précises. Elle s’apparente plutôt à une représentation tridimensionnelle miniature, illustrant le fonctionnement d’un paysage. Pour les peuples du Paléolithique, la direction des cours d’eau et les caractéristiques fonctionnelles du terrain semblaient primordiales, bien davantage que nos concepts contemporains de distance ou de temps.
Les communautés du Paléolithique supérieur n’avaient probablement pas besoin de cette carte pour se repérer dans un paysage qu’elles pouvaient observer directement depuis le sommet de la colline. Alors, pourquoi un tel aménagement ? Cette représentation tridimensionnelle miniature pourrait avoir rempli plusieurs fonctions : un outil pour planifier des chasses en visualisant les déplacements des animaux en fonction du relief, un marqueur territorial pour signifier des zones d’importance stratégique ou symbolique, ou encore un support de transmission des connaissances entre membres du groupe ou générations [...]
Pour aller plus loin :
Thiry, M., and Milnes, A. (2024), Palaeolithic map engraved for staging water flows in a Paris basin shelter. Oxford Journal of Archaeology, [https:]]
Communiqué de presse de l’University of Adelaide : World’s oldest 3D map discovered, [https:]]Articles connexes
L'histoire par les cartes : la dalle ornée de Saint-Bélec, la plus ancienne carte d'Europe ?
Cartes : des plans sur la planète (émission Eurêka sur France Culture)
L'histoire par les cartes : l'Atlas historique mondial de Christian Grataloup (avec la revue L’Histoire)
L'histoire par les cartes : l'Atlas historique de la France (L'Histoire - Les Arènes)
L'histoire par les cartes
Cartes et atlas historiques
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7:21
La carte des pays qui interdisent TikTok : une carte en constante évolution
sur Cartographies numériquesTikTok est une application mobile de partage de courtes vidéos et d'images, ainsi qu'un réseau social, lancée en 2016. Développée par l'entreprise chinoise ByteDance pour le marché non chinois, l'application accessible en Chine est dénommée Douyin (soumise à la vision du Parti communiste chinois sur les contenus et sources appropriés). TikTok est rapidement devenue très populaire chez les jeunes internautes atteignant, selon la plate-forme, plus d'un milliard d'utilisateurs dont 22 millions d'utilisateurs actifs mensuels en France (source : Wikipédia).
Dans le monde, plusieurs pays restreignent ou interdisent TikTok pour différentes motifs moraux ou politiques. L'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, la Jordanie, le Kirghizstan, le Népal, la Somalie ont totalement prohibé l'application chinoise pour des raisons religieuses, pour ne pas « promouvoir l'obscénité » ou préserver « l'harmonie sociale ». Pour ce qui est des pays occidentaux, le réseau social chinois fait aussi l'objet de critiques. S'il n'y a pas d'interdiction au sens propre du terme, des restrictions sont mises en place principalement pour « protéger les enfants » ou pour « préserver la souveraineté nationale », TikTok étant soupçonné de collecter des données pour la Chine.
Le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l'UE, les trois principaux organes de l'UE, ont tous interdit TikTok sur les appareils de leur personnel, invoquant des problèmes de cybersécurité. En France, l'application a été suspendue temporairement par le gouvernement français en mai 2024 en Nouvelle-Calédonie lors d'émeutes meurtrières contre un projet de réforme électorale. Elle est interdite également pour les administrations publiques. D'autres pays comme la Belgique, le Canada, le Danemark, la Norvège, la Nouvelle-Zélande ou encore le Royaume-Uni interdisent l'utilisation de TikTok sur les appareils professionnels ou à leurs collaborateurs.
Pays qui ont interdit ou retreint TikTok (source : Wikipédia)
- En rouge : pays où l'interdiction est complète
- En orange : pays n'autorisant qu'une version locale
- En rose : pays où TikTok n'est plus disponible en téléchargement
- En jaune : pays où des interdictions sont prévues
- En bleu : pays avec interdiction partielle pour les administrations
- En violet : pays où il existe des interdictions de jure, mais qui ne sont pas appliquées de facto
Cette carte, datée de février 2023, pourrait bien évoluer dans les semaines et mois qui viennent (la catégorie en violet a été ajoutée le 20 janvier 2025 pour tenir compte des déclarations de Trump). La décision de la Cour suprême d’interdire complètement TikTok aux États-Unis à partir de janvier 2025 pour des raisons de sécurité nationale vient relancer le débat et lui donner une tournure nettement politique. Les États-Unis deviendraient le premier grand pays occidental à interdire purement et simplement la plateforme à tous ses concitoyens. D'habitude, ces restrictions sont principalement le fait de gouvernements non démocratiques (voir la carte Statista des pays qui bloquent les réseaux sociaux). Dans le monde, ce sont plus de 3 milliards de personnes qui sont peu ou prou interdites d'utilisation de TikTok (voir la liste détaillée des pays avec les motifs invoqués sur Wikipédia).
TikTok conteste les accusations selon lesquelles il recueille plus de données sur les utilisateurs que les autres entreprises de médias sociaux et a qualifié les interdictions de « désinformation fondamentale », affirmant qu'elles avaient été décidées « sans délibération ni preuve ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire. Il faut dire que TikTok a grandement contribué au succès de Donald Trump dans sa campagne électorale auprès des jeunes. Le président américain a même invité Shou Chew, le patron de TikTok, à assister à son investiture, aux côtés des proches du républicain et d’officiels de haut rang. Il sera assis à côté d’autres dirigeants du secteur technologique dont Elon Musk, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos.
Les États-Unis sont loin de constituer l’unique marché du réseau social – il cumule aussi un grand nombre d’utilisateurs dans des pays comme l’Indonésie, le Brésil ou le Mexique, ainsi que dans de nombreux États européens. Entre 2023 et 2024, TikTok revendiquait par exemple 134 millions d’utilisateurs mensuels au sein de l’Union européenne et 325 millions en Asie du Sud-Est, contre 170 millions aux États-Unis. L’entreprise n’est pas cotée en Bourse et ne divulgue pas ses informations économiques essentielles mais, selon le Financial Times, les États-Unis représenteraient moins de 15 % de ses revenus mondiaux. En outre, Pékin gagnerait beaucoup à pouvoir dénoncer la censure de TikTok sur le territoire de son principal adversaire.
L’interdiction de TikTok sous couvert de « sécurité nationale » soulève de sérieuses questions sur les excès de pouvoir du gouvernement et leur impact sur la liberté d’expression. Elle est à replacer dans le débat sur l'influence des technologies et des réseaux de communication sur la vie quotidienne des citoyens. Elle interroge aussi la nature des liens entre États souverains et géants mondiaux de l'Internet. Twitter et Facebook véhiculent beaucoup de fake news et ne sont pas pour autant interdits par la justice américaine. Pour Florian Zandt, data journaliste qui a mis à jour sur Statista la carte des pays interdisant TikTok, « les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide ».Sources
« TikTok, réseau social chinois de partage de vidéo » (Wikipédia). Une bonne synthèse sur l'histoire, le fonctionnement, les principaux motifs d'interdiction de TikTok (addictions, harcèlement et agressions, censure et propagande, désinformation, protection des données, sécurité des États...).
« Quels pays ont interdit TikTok et pourquoi ? ». Si les États-Unis seront probablement le premier pays à interdire purement et simplement TikTok, de nombreux autres pays s'inquiètent des liens entre la plateforme et la Chine (Euronews).
« TikTok banni aux États-Unis : comment Trump espère sauver l’application malgré la décision de la Cour suprême ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire (Huffington Post).
« Dans le monde, quels sont les pays qui restreignent TikTok ? ». Dans le monde, plusieurs pays restreignent et interdisent TikTok. Pour la première fois en Europe, l'Albanie a décidé de bloquer le réseau social chinois dans son pays. (TV5 Monde).
« TikTok dans le viseur de la Commission européenne pour ses publicités visant les enfants ». La Commission souhaite que l’application phare des adolescents se conforme aux règles européennes en matière de publicités déguisées vis-à-vis des mineurs (Le Monde).
« Pour Thierry Breton, les géants d’Internet manipulent le concept de liberté de parole ». L’artisan de la législation européenne sur le numérique estime que les géants du web manipulent le concept de censure. Fake news, leur répond-il, l’Europe respecte de manière absolue la liberté de parole. (Ouest-France).
« L’étrange sauvetage de TikTok par Donald Trump ». A la lumière de l’affaire TikTok, il est difficile d’accuser l’Union européenne de vouloir limiter la liberté d’expression et brider l’innovation en régulant les plateformes américaines. Les Etats-Unis, eux, ne régulent pas, ils mettent au pas (Le Monde).
« Le concept de liberté d’expression est devenu une arme de guerre aujourd’hui, il a été complètement arsenalisé... La modération passe pour de la censure ». Asma Mhalla (Linkedin).
« Comment l'application TikTok échoue à protéger ses jeunes utilisateurs de la désinformation ». La viralité des contenus sur l'application de partage de vidéos facilite la diffusion de fausses informations auprès d'un public très jeune qui n'a, souvent, pas les armes pour démêler le vrai du faux (France Info).
« Dans les smartphones des écoliers : TikTok, ça nous rend fous… ». Plusieurs journalistes de l’AFP, membres de l’association Entre les lignes, ont animé des ateliers d’éducation aux médias dans des écoles primaires. Retour sur leur expérience. (Le Monde).
« Les ados ne vont pas sur TikTok uniquement par narcissisme ». Contrairement à d'autres réseaux sociaux, TikTok a un fort potentiel créatif (Slate).
« Blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie : retour sur un fiasco démocratique ». La théorie des « circonstances exceptionnelles » ne permet pas pour autant de sacrifier la liberté d’expression en ligne sur l’autel d’une sacro-sainte sécurité (La Quadrature du Net).
« L’ère TikTok : une histoire industrielle et politique ». Dans une enquête au long cours au cœur de la guerre des capitalismes politiques, Alessandro Aresu raconte l’histoire d’une plateforme qui a changé nos vies — et le basculement d’un monde dont la tiktokisation totale semble inévitable (Le Grand Continent).
« La TikTokisation du monde ». Cette plate-forme donne des sueurs froides aux autorités américaines et européennes. Mais ce n’est pas la seule raison qu’on peut avoir de s’inquiéter de TikTok. Le monde est en train de se « TikTokiniser », entendez par là que les modes et les manières d’exister sur la plateforme s’imposent dans tous les domaines de la vie sociale et culturelle (Serge Tisseron).
« X, Facebook et Instagram menacent nos écosystèmes d’information : quelles alternatives ? ». La tiktokisation (désinformation) du monde est en marche, mais elle concerne aussi les autres plateformes (The Conversation).
« Interdiction de TikTok : problèmes de sécurité ou sinophobie ? ». Alors que les autorités affirment qu'il n'est pas certain que le gouvernement chinois puisse extraire et utiliser les données des utilisateurs occidentaux de TikTok, ce qui pose un risque de sécurité très important, les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide (Statista).
« Deepseek : un code caché envoie les données à une entreprise proche de l'armée chinoise, selon des chercheurs » (BFM-TV). La nouvelle IA chinoise DeepSeek est également dans le collimateur. Certains chercheurs en cybersécurité auraient découvert dans la version web de l’application que les informations collectées seraient renvoyées vers China Mobile qui appartient au pouvoir.
« Intelligence artificielle : pourquoi certains pays interdisent-ils l’IA chinoise DeepSeek ? » (Ouest-France). La Chine a dénoncé les restrictions récemment imposées par plusieurs pays, y voyant une « politisation des questions économiques, commerciales et technologiques ».
#TikTok pic.twitter.com/QySCA0SHE3
— Nick Anderson/Political Cartoonist (@Nick_Anderson_) January 17, 2025
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L'indice de perception de la démocratie selon Dalia Research
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14:00
Revue de presse du 17 janvier 2025
sur GeotribuVoici la première GeoRDP de l'année, au quart de tour et à grandes foulées. Vous y découvrirez un mélange de confettis et d'actualités géo qui s'enchaînent, et ceci concocté à plusieurs mains