Vous pouvez lire le billet sur le blog La Minute pour plus d'informations sur les RSS !
Canaux
4923 éléments (168 non lus) dans 55 canaux
- Cybergeo (40 non lus)
- Revue Internationale de Géomatique (RIG)
- SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatique (13 non lus)
- Mappemonde (40 non lus)
- Dans les algorithmes (19 non lus)
- Imagerie Géospatiale
- Toute l’actualité des Geoservices de l'IGN (2 non lus)
- arcOrama, un blog sur les SIG, ceux d ESRI en particulier (8 non lus)
- arcOpole - Actualités du Programme
- Géoclip, le générateur d'observatoires cartographiques
- Blog GEOCONCEPT FR
- Géoblogs (GeoRezo.net)
- Conseil national de l'information géolocalisée (1 non lus)
- Geotribu (4 non lus)
- Les cafés géographiques (8 non lus)
- UrbaLine (le blog d'Aline sur l'urba, la géomatique, et l'habitat)
- Icem7 (5 non lus)
- Séries temporelles (CESBIO)
- Datafoncier, données pour les territoires (Cerema) (2 non lus)
- Cartes et figures du monde
- SIGEA: actualités des SIG pour l'enseignement agricole
- Data and GIS tips
- Neogeo Technologies (1 non lus)
- ReLucBlog
- L'Atelier de Cartographie
- My Geomatic
- archeomatic (le blog d'un archéologue à l’INRAP) (1 non lus)
- Cartographies numériques (14 non lus)
- Veille cartographie
- Makina Corpus (5 non lus)
- Oslandia (5 non lus)
- Camptocamp
- Carnet (neo)cartographique
- Le blog de Geomatys
- GEOMATIQUE
- Geomatick
- CartONG (actualités)
Toile géomatique francophone (39 non lus)
-
14:00
Travailler avec du JSON et PostgreSQL
sur GeotribuStocker des données au format json dans PostgreSQL, les consulter... et tout ça avec les données du recensement de l'INSEE pour l'exemple.
-
12:38
Émissions CO? de la consommation électrique en temps réel (Electricity Maps)
sur Cartographies numériquesLa mission d'Electricity Maps est d'organiser les données sur l'électricité mondiale pour favoriser la transition vers un système électrique véritablement décarboné. Le site de cette société fournit des données sur l'intensité carbone provenant de la consommation d'électricité de plus de 200 pays ou régions dans le monde.
Émissions CO? de la consommation électrique en temps réel (source : Electricity Maps)
La carte fait apparaître en vert les pays qui produisent une électricité moins carbonée du fait de leur choix de développer l'énergie hydroélectrique (Brésil, Norvège, Islande, Québec) ou l'énergie nucléaire (France). A l'opposé, en brun apparaissent les pays encore très dépendants des énergies fossiles pour la production de leur électricité (Allemagne, Pologne, Russie, Inde, États-Unis, Argentine). La carte peut varier en fonction du temps (cas des éloniennes ou du solaire qui fonctionnent davantage à certaines périodes de l'année). Il est possible de remonter jusqu'en 2017 pour mesurer les évolutions.
L'intensité carbone mesure le caractère propre de la consommation d'électricité dans une zone à un moment donné. Elle représente le nombre de grammes de dioxyde de carbone (CO?) libérés dans l'atmosphère pour chaque kilowattheure (kWh) d'électricité consommée.
En d'autres termes, l'intensité carbone représente l'empreinte carbone de 1 kWh consommé dans cette zone. Cette empreinte est mesurée en gCO?-eq (grammes d'équivalent CO?), ce qui signifie que chaque type de gaz à effet de serre peut être converti en son équivalent CO? en termes de potentiel de réchauffement climatique sur 100 ans (par exemple, 1 gramme de méthane émis a le même impact sur le réchauffement climatique pendant 100 ans qu'environ 34 grammes de CO? sur la même période). L'intensité carbone de la production d'électricité d'une zone est déterminée par le mix de production d'électricité et les facteurs d'intensité carbone associés. Il existe deux types de facteurs d'émission affichés sur la carte : les facteurs par défaut et les facteurs régionaux.
Les sources de données ayant servi pour la carte sont regroupées sur GitHub.
Pour compléter
« Le charbon, une consommation toujours en hausse en dépit du changement climatique » (Géoconfluences).
« Comment le Royaume-Uni est devenu le premier pays du G7 à abandonner progressivement l'énergie au charbon » (CarbonBrief).Articles connexes
La cartographie des centrales électriques dans le mondeCartographie des projets de combustibles fossiles : comment réduire le risque de "bombes carbone" ?
Vers un registre mondial des combustibles fossiles
Calculer le bilan carbone de nos déplacements aériens
Les plus gros émetteurs directs de CO?, en France en 2019
Climate Trace, une plateforme pour visualiser et télécharger des données sur les émissions de gaz à effet de serre (GES)
Quand la lutte contre les émissions de CO? passe par la dénonciation des entreprises les plus concernées
L'empreinte carbone des villes dans le monde selon le modèle CGMCF
Le tourisme international et son impact sur les émissions de CO?
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
-
9:30
Valider les types énumérés Django en base de données
sur Makina CorpusApprenez à mettre en place une contrainte SQL permettant de valider les types énumérés en base de données à l’aide de l’ORM Django.
-
18:59
Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? (France Stratégie)
sur Cartographies numériques
Source : « Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? » (France Stratégie, rapport janvier 2025).Dans un rapport publié le 20 janvier 2025, France Stratégie étudie plusieurs « trajectoires d’évolution » de la demande en eau. Les scénarios sont marqués par une « demande pour l’irrigation [qui] augmente fortement », l’agriculture se substituant au secteur énergétique comme « le premier préleveur avec environ un tiers des prélèvements ». Elle entraîne, dans presque toutes les configurations, une hausse des volumes consommés (c’est-à-dire non directement restitués au milieu) notamment pendant les mois les plus chauds, alimentant de futurs conflits d’usage.
Ce travail, commandé à l’automne 2023 par la Première ministre, étudie entre 2020 et 2050 les évolutions théoriques des prélèvements en eau et des consommations associées, c’est-à-dire la part des prélèvements évaporée, selon trois scénarios prospectifs. Le premier, appelé « tendanciel », prolonge les tendances passées. Le deuxième, baptisé « politiques publiques », simule la mise en place de politiques publiques récemment annoncées. Le troisième, dit « de rupture », se caractérise par un usage sobre de l’eau. Entre 2020 et 2050, dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée, la demande annuelle stagne dans le scénario tendanciel (+ 1 %) et diminue dans les scénarios politiques publiques (- 24 %) et de rupture (- 47 %), notamment du fait de la baisse de la demande pour la production énergétique dans la vallée du Rhône. La demande pour l’irrigation augmente fortement et devient majoritaire. À la di érence de la production énergétique, l’irrigation consomme la majorité de l’eau prélevée en raison de l’évapotranspiration des plantes. Aussi les consommations augmentent-elles substantiellement dans les scénarios tendanciel (+ 102 %) et politiques publiques (+ 72 %). Dans ce dernier scénario, elles sont multipliées par plus de deux dans près d’un quart des bassins versants. Seul le scénario de rupture permet de contenir l’augmentation des consommations (+ 10 % par rapport à 2020) dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée. Avec l’augmentation de la part de l’agriculture dans les prélèvements, la demande en eau sera davantage concentrée au cours des mois les plus chauds de l’année, quand la ressource en eau est au plus bas dans les milieux aquatiques. Une prochaine publication de France Stratégie quantifiera les tensions entre la ressource en eau disponible et cette demande.
À télécharger :
Note d'analyse 148 - Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? - Janvier 2025)
Rapport - La demande en eau Prospective territorialisée à l’horizon 2050 - Janvier 2025)« Pour éviter de futurs conflits sur l’eau, il faudra moins en consommer, notamment dans l’agriculture, prédit France Stratégie » (Le Monde).
Articles connexes
Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100
La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)
Une cartographie réglementaire incohérente menace silencieusement les rivières et les ruisseaux
Progrès en matière d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène dans les écoles (2015-2023)
Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)
L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse
Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)
Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security
Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eauEtudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI
-
6:37
Étude d’aide à la décision stratégique et technique / R-GDS
sur OslandiaOslandia a réalisé en 2024 une étude d’aide à la décision stratégique et technique pour R-GDS, 1er distributeur de gaz naturel et de biométhane dans le Bas-Rhin, dans le cadre d’un remplacement futur de son SIG.
La prestation s’est portée sur la pertinence des outils OpenSource pour répondre aux besoins fonctionnels d’un exploitant de réseaux tout en prenant en compte les aspects budgétaires et organisationnels.
-
3:34
Une carte en relief de 13 000 ans révélée par une collaboration internationale
sur Cartographies numériquesSource : « Une carte en relief de 13 000 ans révélée par une collaboration internationale mêlant archéologie, géologie et ingénierie » (Mines de Paris).
C’est en janvier 2025 que Médard Thiry, chercheur au centre de Géosciences de Mines Paris-PSL, et Anthony Milnes, chercheur à l’University of Adelaide, ont décrit une gravure datant de plus de 13 000 ans dans l’abri de La Ségognole 3, à Noisy-sur-École, en Seine-et-Marne, au sud de Paris. Cette gravure, identifiée comme la plus ancienne carte tridimensionnelle connue au monde, témoigne des capacités étonnantes des sociétés humaines du Paléolithique supérieur. Publiée dans l’Oxford Journal of Archaeology, cette étude révèle comment les humains préhistoriques utilisaient l’art et l’ingénierie pour représenter leur quotidien et leurs mythes [...]
L’abri de La Ségognole 3 est remarquable à plusieurs égards. En effet, il fait partie des trois seuls abris attribués au Paléolithique identifiés dans les grès de Fontainebleau. Ces abris constituent également les sites ornés paléolithiques les plus septentrionaux actuellement connus en Europe. Datant de la fin de la dernière glaciation, cet environnement se caractérise par des sols gelés pendant une grande partie de l’année. Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur y établissaient de grands campements en bordure de la Seine, stratégiquement positionnés sur les routes migratoires des grands gibiers, essentiels à leur subsistance [...]
La comparaison des reliefs et des écoulements gravés sur le site avec les caractéristiques géomorphologiques de la vallée de l’École, où se situe l’abri, révèle une correspondance frappante. La terrasse correspond aux platières de grès, parsemées de mares et de zones humides, qui dominent la vallée. Le réseau d’écoulement gravé rappelle les vallées divagantes et marécages tels qu’ils existaient avant les aménagements humains, tandis que les dépressions dans la partie basse évoquent les marais et étendues d’eau libre qui ponctuaient autrefois la vallée.
Cette découverte ne constitue pas une « carte » au sens moderne, avec ses distances, directions et indications précises. Elle s’apparente plutôt à une représentation tridimensionnelle miniature, illustrant le fonctionnement d’un paysage. Pour les peuples du Paléolithique, la direction des cours d’eau et les caractéristiques fonctionnelles du terrain semblaient primordiales, bien davantage que nos concepts contemporains de distance ou de temps.
Les communautés du Paléolithique supérieur n’avaient probablement pas besoin de cette carte pour se repérer dans un paysage qu’elles pouvaient observer directement depuis le sommet de la colline. Alors, pourquoi un tel aménagement ? Cette représentation tridimensionnelle miniature pourrait avoir rempli plusieurs fonctions : un outil pour planifier des chasses en visualisant les déplacements des animaux en fonction du relief, un marqueur territorial pour signifier des zones d’importance stratégique ou symbolique, ou encore un support de transmission des connaissances entre membres du groupe ou générations [...]
Pour aller plus loin :
Thiry, M., and Milnes, A. (2024), Palaeolithic map engraved for staging water flows in a Paris basin shelter. Oxford Journal of Archaeology, [https:]]
Communiqué de presse de l’University of Adelaide : World’s oldest 3D map discovered, [https:]]Articles connexes
L'histoire par les cartes : la dalle ornée de Saint-Bélec, la plus ancienne carte d'Europe ?
Cartes : des plans sur la planète (émission Eurêka sur France Culture)
L'histoire par les cartes : l'Atlas historique mondial de Christian Grataloup (avec la revue L’Histoire)
L'histoire par les cartes : l'Atlas historique de la France (L'Histoire - Les Arènes)
L'histoire par les cartes
Cartes et atlas historiques
-
7:21
La carte des pays qui interdisent TikTok : une carte en constante évolution
sur Cartographies numériquesTikTok est une application mobile de partage de courtes vidéos et d'images, ainsi qu'un réseau social, lancée en 2016. Développée par l'entreprise chinoise ByteDance pour le marché non chinois, l'application accessible en Chine est dénommée Douyin (soumise à la vision du Parti communiste chinois sur les contenus et sources appropriés). TikTok est rapidement devenue très populaire chez les jeunes internautes atteignant, selon la plate-forme, plus d'un milliard d'utilisateurs dont 22 millions d'utilisateurs actifs mensuels en France (source : Wikipédia).
Dans le monde, plusieurs pays restreignent ou interdisent TikTok pour différentes motifs moraux ou politiques. L'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, la Jordanie, le Kirghizstan, le Népal, la Somalie ont totalement prohibé l'application chinoise pour des raisons religieuses, pour ne pas « promouvoir l'obscénité » ou préserver « l'harmonie sociale ». Pour ce qui est des pays occidentaux, le réseau social chinois fait aussi l'objet de critiques. S'il n'y a pas d'interdiction au sens propre du terme, des restrictions sont mises en place principalement pour « protéger les enfants » ou pour « préserver la souveraineté nationale », TikTok étant soupçonné de collecter des données pour la Chine.
Le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l'UE, les trois principaux organes de l'UE, ont tous interdit TikTok sur les appareils de leur personnel, invoquant des problèmes de cybersécurité. En France, l'application a été suspendue temporairement par le gouvernement français en mai 2024 en Nouvelle-Calédonie lors d'émeutes meurtrières contre un projet de réforme électorale. Elle est interdite également pour les administrations publiques. D'autres pays comme la Belgique, le Canada, le Danemark, la Norvège, la Nouvelle-Zélande ou encore le Royaume-Uni interdisent l'utilisation de TikTok sur les appareils professionnels ou à leurs collaborateurs.
Pays qui en février 2023 avaient interdit TikTok (source : Wikipédia)
- En rouge : pays où l'interdiction est complète
- En orange : pays n'autorisant qu'une version locale
- En rose : pays où TikTok n'est plus disponible en téléchargement
- En jaune : pays où des interdictions sont prévues
- En bleu : pays avec interdiction partielle pour les administrations
- En violet : pays où il existe des interdictions de jure, mais qui ne sont pas appliquées de facto
Cette carte, datée de février 2023, pourrait bien évoluer dans les semaines et mois qui viennent (la catégorie en violet a été ajoutée le 20 janvier 2025 pour tenir compte des déclarations de Trump). La décision de la Cour suprême d’interdire complètement TikTok aux États-Unis à partir de janvier 2025 pour des raisons de sécurité nationale vient relancer le débat et lui donner une tournure nettement politique. Les États-Unis deviendraient le premier grand pays occidental à interdire purement et simplement la plateforme à tous ses concitoyens. D'habitude ces restrictions sont principalement le fait de gouvernements non démocratiques (voir la carte Statista des pays qui bloquent les réseaux sociaux). Dans le monde, ce sont plus de 3 milliards de personnes qui sont peu ou prou interdites d'utilisation de TikTok (voir la liste détaillée des pays avec les motifs invoqués sur Wikipédia).
TikTok conteste les accusations selon lesquelles il recueille plus de données sur les utilisateurs que les autres entreprises de médias sociaux et a qualifié les interdictions de « désinformation fondamentale », affirmant qu'elles avaient été décidées « sans délibération ni preuve ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire. Il faut dire que TikTok a grandement contribué au succès de Donald Trump dans sa campagne électorale auprès des jeunes. Le président américain a même invité Shou Chew, le patron de TikTok, à assister à son investiture, aux côtés des proches du républicain et d’officiels de haut rang. Il sera assis à côté d’autres dirigeants du secteur technologique dont Elon Musk, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos.
Les États-Unis sont loin de constituer l’unique marché du réseau social – il cumule aussi un grand nombre d’utilisateurs dans des pays comme l’Indonésie, le Brésil ou le Mexique, ainsi que dans de nombreux États européens. Entre 2023 et 2024, TikTok revendiquait par exemple 134 millions d’utilisateurs mensuels au sein de l’Union européenne et 325 millions en Asie du Sud-Est, contre 170 millions aux États-Unis. L’entreprise n’est pas cotée en Bourse et ne divulgue pas ses informations économiques essentielles mais, selon le Financial Times, les États-Unis représenteraient moins de 15 % de ses revenus mondiaux. En outre, Pékin gagnerait beaucoup à pouvoir dénoncer la censure de TikTok sur le territoire de son principal adversaire.
L’interdiction de TikTok sous couvert de « sécurité nationale » soulève de sérieuses questions sur les excès de pouvoir du gouvernement et leur impact sur la liberté d’expression. Elle est à replacer dans le débat sur l'influence des technologies et des réseaux de communication sur la vie quotidienne des citoyens. Elle interroge aussi la nature des liens entre États souverains et géants mondiaux de l'Internet. Twitter et Facebook véhiculent beaucoup de fake news et ne sont pas pour autant interdits par la justice américaine. Pour Florian Zandt, data journaliste qui a mis à jour sur Statista la carte des pays interdisant TikTok, « les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide ».Sources
« TikTok, réseau social chinois de partage de vidéo » (Wikipédia). Une bonne synthèse sur l'histoire, le fonctionnement, les principaux motifs d'interdiction de TikTok (addictions, harcèlement et agressions, censure et propagande, désinformation, protection des données, sécurité des États...).
« Quels pays ont interdit TikTok et pourquoi ? ». Si les États-Unis seront probablement le premier pays à interdire purement et simplement TikTok, de nombreux autres pays s'inquiètent des liens entre la plateforme et la Chine (Euronews).
« TikTok banni aux États-Unis : comment Trump espère sauver l’application malgré la décision de la Cour suprême ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire (Huffington Post).
« Dans le monde, quels sont les pays qui restreignent TikTok ? ». Dans le monde, plusieurs pays restreignent et interdisent TikTok. Pour la première fois en Europe, l'Albanie a décidé de bloquer le réseau social chinois dans son pays. (TV5 Monde).
« TikTok dans le viseur de la Commission européenne pour ses publicités visant les enfants ». La Commission souhaite que l’application phare des adolescents se conforme aux règles européennes en matière de publicités déguisées vis-à-vis des mineurs (Le Monde).
« Pour Thierry Breton, les géants d’Internet manipulent le concept de liberté de parole ». L’artisan de la législation européenne sur le numérique estime que les géants du web manipulent le concept de censure. Fake news, leur répond-il, l’Europe respecte de manière absolue la liberté de parole. (Ouest-France).
« L’étrange sauvetage de TikTok par Donald Trump ». A la lumière de l’affaire TikTok, il est difficile d’accuser l’Union européenne de vouloir limiter la liberté d’expression et brider l’innovation en régulant les plateformes américaines. Les Etats-Unis, eux, ne régulent pas, ils mettent au pas (Le Monde).
« Le concept de liberté d’expression est devenu une arme de guerre aujourd’hui, il a été complètement arsenalisé... La modération passe pour de la censure ». Asma Mhalla (Linkedin).
« Comment l'application TikTok échoue à protéger ses jeunes utilisateurs de la désinformation ». La viralité des contenus sur l'application de partage de vidéos facilite la diffusion de fausses informations auprès d'un public très jeune qui n'a, souvent, pas les armes pour démêler le vrai du faux (France Info).
« Dans les smartphones des écoliers : TikTok, ça nous rend fous… ». Plusieurs journalistes de l’AFP, membres de l’association Entre les lignes, ont animé des ateliers d’éducation aux médias dans des écoles primaires. Retour sur leur expérience. (Le Monde).
« Les ados ne vont pas sur TikTok uniquement par narcissisme ». Contrairement à d'autres réseaux sociaux, TikTok a un fort potentiel créatif (Slate).
« Blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie : retour sur un fiasco démocratique ». La théorie des « circonstances exceptionnelles » ne permet pas pour autant de sacrifier la liberté d’expression en ligne sur l’autel d’une sacro-sainte sécurité (La Quadrature du Net).
« L’ère TikTok : une histoire industrielle et politique ». Dans une enquête au long cours au cœur de la guerre des capitalismes politiques, Alessandro Aresu raconte l’histoire d’une plateforme qui a changé nos vies — et le basculement d’un monde dont la tiktokisation totale semble inévitable (Le Grand Continent).
« La TikTokisation du monde ». Cette plate-forme donne des sueurs froides aux autorités américaines et européennes. Mais ce n’est pas la seule raison qu’on peut avoir de s’inquiéter de TikTok. Le monde est en train de se « TikTokiniser », entendez par là que les modes et les manières d’exister sur la plateforme s’imposent dans tous les domaines de la vie sociale et culturelle (Serge Tisseron).
« X, Facebook et Instagram menacent nos écosystèmes d’information : quelles alternatives ? ». La tiktokisation (désinformation) du monde est en marche, mais elle concerne aussi les autres plateformes (The Conversation).
« Interdiction de TikTok : problèmes de sécurité ou sinophobie ? ». Alors que les autorités affirment qu'il n'est pas certain que le gouvernement chinois puisse extraire et utiliser les données des utilisateurs occidentaux de TikTok, ce qui pose un risque de sécurité très important, les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide (Statista).
#TikTok pic.twitter.com/QySCA0SHE3
— Nick Anderson/Political Cartoonist (@Nick_Anderson_) January 17, 2025
Articles connexes
Ces pays qui bloquent les réseaux sociaux (Statista)
La carte, objet éminemment politique : les cartes de manifestations à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux
La carte, objet éminemment politique : le monde vu à travers les tweets de Donald Trump
Mesurer la liberté de la presse dans le monde en 2022. Reporters Sans Frontières modifie sa méthodologie
La liberté de la presse dans le monde selon Reporters sans frontières
Cartographie des journalistes tués ou emprisonnés dans le monde
Carte de l'indice de perception de la corruption (Transparency International)
L'indice de perception de la démocratie selon Dalia Research
Géographies de l'exclusion numérique par Mark Graham et Martin Dittus
Quand Facebook révèle nos liens de proximité
Cartographie du réseau social Mastodon
-
14:00
Revue de presse du 17 janvier 2025
sur GeotribuVoici la première GeoRDP de l'année, au quart de tour et à grandes foulées. Vous y découvrirez un mélange de confettis et d'actualités géo qui s'enchaînent, et ceci concocté à plusieurs mains
-
6:29
Le modèle organisationnel Oslandia
sur OslandiaDepuis sa création, Oslandia s’est appuyée sur ses valeurs pour co-construire son modèle organisationnel : autonomie, confiance et transparence.
Au fil des années et de la croissance de l’entreprise, de nouveaux process, des méthodologies et modes de fonctionnement organisationnels se sont développés grâce à un travail collectif et collaboratif . L’objectif : conserver son ADN qui place l’humain comme moteur de sa croissance !
Voici différentes initiatives mises en place :
Comité RHLe comité RH est en charge de l’application opérationnelle de la politique RH d’Oslandia, et donc de prises de décision sur le suivi RH individuel de l’équipe, dans une optique de délégation et de responsabilité collective. Ce comité met en application la politique RH, il veille notamment à la bonne application de la grille salariale et de la transparence salariale. Après un travail sur le plan de formation du collaborateur, le comité a entamé un travail de refonte de la cartographie des compétences de l’équipe.
Les prises de poulsLa prise de pouls est un rendez-vous individuel de 20 minutes en visio entre chaque collaborateur de l’entreprise et la responsable RH, et a pour objectif :
- « prendre le pouls » de chacun régulièrement, et identifier des problèmes qui n’auraient pas autrement fait surface dans un contexte 100% télétravail
- identifier les besoins nécessitant des réunions collectives et/ou d’assistance interne et aiguiller vers les bons interlocuteurs
- identifier les sujets relatifs au fonctionnement général de l’entreprise
- communiquer (« faire remonter ») les sujets de satisfaction ou non-satisfaction
Les sessions WTF (« Wonderful Team Federation » sont des sessions en visio-conférence qui permettent d’échanger entre membres de l’équipe. Leur fréquence est fixe et la présence est facultative. Une WTF est une présentation d’une thématique par une ou plusieurs personnes. L’objectif est de partager l’information, la veille technique ou de faire du brainstorming ensemble et créer de l’émulation ! Les thèmes sont libres et pas forcément techniques. Une WTF peut s’apparenter à une “éclairation” sur un projet, ou un retour d’expérience. Les WTF ont lieu tous les 15 jours.
Le COPIL et ses invitésUn comité de pilotage d’une journée est organisé en présentiel toutes les 6 semaines avec les membres de la direction, et la particularité que pour chaque session, deux invités tournants, collaborateurs d’Oslandia sont conviés à participer ! Un copil visio plus court permet de traiter les affaires courantes entre chaque réunion en présentiel.
Ask Me AnythingOslandia possède de multiples canaux de communication et d’organisation, tels que le COPIL, le Comité RH, les prises de pouls, les rôles de support, les groupes de travail transverses ou l’accompagnement externe, chacun possédant ses propres fonctions et modalités. En complément des espaces de communication existants, Oslandia a mis en place le principe d’« AMA » pour « Ask Me Anything« (terme original par Reddit ) avec le président, Vincent Picavet, pour permettre de garder un accès direct et garanti des collaborateurs à la direction. Tous les sujets sont admis !
Accompagnement psycho-social externeUne « Hotline » est mise à disposition de tous les collaborateurs pour des échanges téléphoniques avec une accompagnante spécialiste des questions psycho-sociales, Nathalie Guigues ( Reconnessens ). Ce regard tiers et expert permet parfois de débloquer plus facilement des situations que les autres canaux de communications ne pourraient pas résoudre.
IntégrationOslandia a mis en œuvre un parcours d’intégration pour ses nouveaux arrivants. Chaque nouvel arrivant participe à une journée d’intégration en présentiel où l’on aborde le fonctionnement général d’Oslandia, son histoire et ses valeurs. C’est également l’occasion de passer le test MBTI, qui permet d’avoir un éclairage sur les fonctionnements individuels et une meilleure communication au sein de l’équipe. Le parrainage est mis en place pour faciliter l’arrivée du nouvel embauché et fournir une aide à l’insertion dans l’équipe, la prise en main des outils et des procédures Oslandia.
Mini ProjetLe Mini projet est un travail collectif, planifié pour une durée limitée et réduite, sur un sujet de fond pour Oslandia non directement lié à la production. Un budget temps est allouée annuellement à ces mini-projets. Un exemple : Définir le fonctionnement du tutorat chez Oslandia.
CorpoLes Corpos sont des événements en présentiel qui mobilisent tous les collaborateurs. Elles ont lieu 3 fois par an et sont organisées de manière tournante par une équipe de 4 personnes dont 2 membres de l’équipe de production, qui réfléchissent et planifient les ateliers ainsi que les extras !
-
5:21
La presse des XVIe et XVIIe siècles en Espagne accessible à travers une interface cartographique
sur Cartographies numériquesSource : La BNE edita un mapa para geolocalizar relaciones de sucesos de los siglos XVI a XVIII (Biblioteca Nacional de España)
Les relaciones de sucesos désignent les journaux et canards à succès diffusés dans l'Espagne du Siècle d'or. Ces "relationes" au sens de récits d'époque constituent une source incomparable sur les événements des XVIe et XVIIe siècles lorsque l'Espagne dominait le monde. Les relaciones sont un genre historico-littéraire qui, avec les notices, a précédé le journalisme lui-même aux XVIe et XVIIe siècles. Nieves Pena Sueiro les définit comme des textes occasionnels dans lesquels des événements sont relatés afin d'informer, de divertir et d'émouvoir le destinataire. Habituellement considérés comme des prédécesseurs de la presse actuelle, ils couvrent tous les aspects traités par celle-ci dans ses différentes sections, à l'exception du fait que chaque rapport fait généralement référence à un seul événement. Ils abordent des thèmes variés : fêtes (entrées, mariages royaux, funérailles, béatifications, canonisations...), politiques et religieuses (guerres, autodafés...), extraordinaires (miracles, catastrophes naturelles, malheurs personnels), voyages. , etc. Leur forme et leur longueur sont variables : ils peuvent être brefs (écrits sur une simple feuille de papier, une feuille de papier ou un livre de ficelle), ou étendus (et atteindre la forme d'un livre, qui peut être volumineux) et sont distribués sous forme manuscrite ou imprimée (source : Wikipedia).
La carte de géolocalisation proposée par la Biblioteca Nacional de España (BNE) fournit un nouveau mode d'accès à la riche collection des relaciones de sucesos impresas (journaux imprimés).
Interface cartographique pour accéder aux Relaciones de sucesos (source : BNE)
Sur cette carte, vous pouvez localiser les relations, en fonction de l'endroit où se trouvent les récits, avec une brève description, la référence qui permet de les localiser dans le catalogue et de les insérer dans la numérisation. La localisation n'est pas toujours précise, car dans certains cas le contenu du document ne permet pas de préciser le lieu. Le choix a été alors de fournir une localisation approximative. Dans d'autres cas, plusieurs lieux apparaissent et il a été nécessaire d'en choisir un.
Les sources ont été classées par domaines thématiques de manière à ce que l'utilisateur puisse sélectionner les sujets qui l'intéressent. Les domaines thématiques sont les suivants :- Phénomènes naturels : terrestres et ouragans, inondations, tempêtes, incendies, éruptions volcaniques et phénomènes astronomiques
- Faits historico-politiques : armada, diplomacie, politique, récits de guerre et piraterie
- Solennités et fêtes : fêtes, entrées triomphales, décès et funérailles, voyages, naissances et baptêmes, mariages, couronnements et autres solennités
- Religion : miracles, autodafés, martyres, conversions et islam
- Crimes et délits : homicides et autres
- Curiosités et merveilles : merveilles, monstres et sorcellerie
- Autres succès : thèmes divers, pestes et épidémies, naufrages, us et coutumes
Articles connexes
Europe : 12 cartes et un projet (exposition virtuelle de la Bibliothèque nationale d'Espagne)
Combien de châteaux en Espagne, 10 000 voire plus ? Une story map proposée par le journal El-Confidencial
Une cartographie détaillée des biens appartenant à l'Église en Espagne
L'histoire par les cartes : la recension des symboles franquistes en Espagne
Le monde luso-hispanique à travers les cartes : un guide de la Bibliothèque du Congrès
L'histoire par les cartes : la première carte murale de la Catalogne (1906) par le pédagogue Francesc Flos i Calçat
-
14:54
La carte de la pauvreté en France en trois dimensions (Observatoire des inégalités)
sur Cartographies numériques
L’Observatoire des inégalités publie la première carte de France qui affiche à la fois le taux de pauvreté mais aussi le nombre de ménages pauvres, représentés en trois dimensions. Cette carte permet d’explorer la France à une échelle très fine. Elle a été réalisée par le géographe Romain Thomas à partir des données carroyées à 200 mètres fournies par l'Insee.
Carte de la pauvreté en France en trois dimensions (source : Observatoire des inégalités)
La pauvreté en France en trois dimensions
La carte a été réalisée à partir de données qui portent sur des carreaux de 200 mètres de côté, elle présente deux indicateurs. Le premier (en couleur) est la proportion de ménages pauvres. Plus les carreaux sont foncés, plus le taux est élevé. Le second indicateur (en relief) est le nombre de ménages pauvres : plus la colonne est haute, plus les ménages pauvres sont nombreux. Cette représentation en relief constitue une nouveauté. La carte permet de survoler l’ensemble du territoire et d’observer où vivent les ménages pauvres en visualisant leur nombre.
Les carreaux ont le grand intérêt de permettre une visualisation à un niveau très fin, qui ne dépend pas des limites administratives des territoires. Certaines zones très marquées par la pauvreté peuvent devenir invisibles quand on observe uniquement la moyenne d’une commune, c’est le cas par exemple des quartiers nord-est de la ville de Paris. D’autres zones s’étendent de part et d’autre des limites communales.
L’immense majorité des travaux sur la pauvreté à l’échelle locale portent sur les taux. On mesure alors, dans une zone donnée, la concentration de personnes démunies. Ce faisant, on masque l’effet de la densité de population et donc le nombre de personnes pauvres. Ce qui conduit à une mauvaise compréhension : en fonction de sa population, la même surface d’une carte peut représenter quelques ménages pauvres comme des milliers.
Concrètement, quand on observe notre carte d’en haut, en supprimant le relief, des taches foncées ressortent fortement en milieu rural, mais ne représente qu’un très petit nombre de ménages contre des milliers en ville. Quand on incline la carte, le nombre de ménages apparaît en trois dimensions. On voit très nettement où vivent ces derniers : massivement dans les villes et leurs banlieues proches. Là où se trouvent les emplois et les logements sociaux.
On a beaucoup insisté sur la pauvreté en milieu rural ou en milieu périurbain en raisonnant à partir de taux de pauvreté en oubliant la densité et le nombre de personnes pauvres. Notre outil permet une nouvelle lecture, complémentaire. Même si on est peu nombreux, vivre dans un environnement qui concentre la pauvreté n’est pas la même chose que dans un territoire plus mixte.
Les limites de l’outil
Cette carte, expérimentale, a une vocation pédagogique. L'objectif est de la perfectionner en améliorant sa rapidité d’affichage et la possibilité de dézoomer plus largement sur des régions plus vastes. Pour l’instant, elle ne comprend pas les départements d’outre-mer. Les données utilisées sont celles de 2019 (les dernières disponibles) de l’Insee.
Toute la population n’est pas représentée : pour garantir le secret statistique (pour éviter que l’on puisse savoir dans les territoires peu peuplés si tel ou tel ménage est pauvre), chaque carreau de 200 m de côté comprend au moins 11 ménages. Dans le cas contraire, l’Insee donne au carreau une valeur moyenne qui dépend des carreaux voisins. Quand la population est vraiment trop faible, rien ne s’affiche. Par ailleurs, l’Insee ne prend pas en compte les sans-abri, ni les personnes qui vivent en collectivité (une maison de retraite par exemple).
Le seuil de pauvreté utilisé par l’Insee est celui fixé à 60 % du niveau de vie médian, le seul disponible à ce niveau. Ce n’est pas celui que l’Observatoire des inégalités utilise habituellement car il constitue une conception extensive de la pauvreté. Nous représentons des ménages, et non des personnes, car nous ne disposons pas de données individuelles. Un ménage = un logement individuel, pour l’Insee. Celui-ci peut comprendre une ou plusieurs personnes. La taille des ménages est en moyenne de deux individus. En représentant de la même manière les personnes seules et les familles, nous minimisons le poids de la pauvreté dans les logements sociaux car ils comprennent plus souvent des familles.
L'Observatoire des inégalités
L’Observatoire des inégalités est un organisme indépendant de toute institution, entreprise privée ou autre organisation. Fondé en 2003, il dresse un état des lieux le plus fidèle possible des inégalités en France, en Europe et dans le monde. "Nous défendons l’expression d’une pluralité d’opinions pour définir les inégalités qui doivent être considérées comme justes ou injustes. Au-delà des droits, le problème n’est pas celui de l’inégalité en soi mais de la justice sociale. Nous revendiquons que s’expriment des positions morales différentes, mais celles-ci doivent être fondées sur des éléments factuels. Les prises de position sont clairement signalées comme telles."
Articles à lire sur le site- La pauvreté, préoccupation majeure des Français
- Les pauvres vivent principalement dans les grandes villes
- Pauvreté dans les Dom : où sont les chiffres
- DOM : une grande pauvreté, cinq à dix fois plus élevée qu’en métropole
- Les vingt quartiers prioritaires les plus pauvres de France
- Les villes où vivent les riches les plus riches
Articles connexes
Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
Des différentes manières de cartographier la pauvreté dans le monde
La cartographie de la pauvreté dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?
Les aires d'accueil des gens du voyage en France : des territoires marginalisés
L'insécurité alimentaire dans le monde (rapport du FSIN)
Calculer l'indice de richesse relative à une échelle infra-nationale pour les pays pauvres ou intermédiaires
Quand l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique permettent de repérer des bidonvilles à partir d'images satellitaires et aériennes
La cartographie de la pauvreté à Londres à la fin du XIXe siècle
-
6:47
CityForge 1.0.0 disponible sur le dépôt QGIS !
sur OslandiaIl y a un an l’idée de créer un plugin capable de générer des modèles de bâtiments CityJSON directement dans QGIS germait chez Oslandia. Grâce au travail préparatoire d’étudiants de l’ENSG ainsi qu’au projet CP4SC nous pouvons vous présenter la version 1.0.0 de CityForge en anglais et français !
Cette première version permet de générer un modèle CityJSON directement dans QGIS sur Windows ou d’autres OS tels que Linux.
Pour Windows (ou pour les plus téméraires qui n’ont pas peur de compiler sur leur machine) nous appelons en tâche de fond geoflow sous forme d’exécutable préalablement téléchargé. Pour les autres OS nous appelons l’image Docker fournie par l’IGN préalablement construite.Le plugin prend en argument d’entrée un fichier de nuage de point (laz/las) ainsi que l’emprise de bâtiment (shp ou gpkg). Il est possible d’utiliser une couche enregistrée dans un répertoire ou une couche présente dans les couches QGIS.
Le plugin gère la détection du CRS et prévient l’utilisateur si les deux fichiers ne partagent pas le même CRS.
Le plugin propose de créer le CityJSON avec tous les niveaux de détails (LoD 0.0 à LoD 2.2) ou uniquement le niveau de détails le plus abouti.Une fois le CityJSON créé, il est possible de le visualiser sur QGIS via le plugin CityJSON loader ou dans Piero.
Le plugin, désormais disponible sur le dépôt QGIS, est donc installable directement dans QGIS depuis le gestionnaire d’extensions. Le plugin nécessite toutefois toujours certains pré-requis, notamment sur l’installation de Geoflow : toutes les informations sont disponibles sur le site web du plugin.
Pour la suite, on a quelques idées
Démo vidéoCe projet est financé par l’Union européenne – Next Generation EU dans le cadre du plan France Relance.
-
19:44
Café géo de Chambéry-Annecy, 22 janvier 2025 : « Métagéographies. Des découpages majeurs pour dire le monde », avec Christian Grataloup
sur Les cafés géographiquesMercredi 22 janvier 2025, 18h30, O’Cardinal.’S, PLace Métropole, Chambéry
Christian Grataloup, professeur émérite de géographie, Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
-
16:49
Appel à commentaires sur le projet de standard Opérations d'aménagement
sur Conseil national de l'information géolocaliséeAppel à commentaires sur le projet de standard Opérations d'aménagement
-
14:00
Vidéos, présentations et interviews des journées QGIS FR 2024
sur GeotribuLa Geotribu était bien présente aux journées QGIS FR 2024. Julien a assuré l'animation de la journée de conférences et avec Florian, ils ont renouvelé les mini-interviews.
-
9:18
La répartition des zones de compétence entre la police et la gendarmerie nationales en France : une carte incohérente ?
sur Cartographies numériquesSource : « La répartition des zones de compétence entre la police et la gendarmerie nationales » (rapport de la Cour des Comptes, 13 janvier 2025)
Résumé
En France, la police et la gendarmerie nationales assurent conjointement les missions de sécurité et de paix publiques. Depuis le rattachement de la gendarmerie au ministère de l’intérieur en 2009, elles dépendent de la même autorité politique. Les forces de sécurité intérieure emploient 253 000 policiers et gendarmes et bénéficient depuis plusieurs années d’un budget en hausse. Pour autant, la répartition territoriale des zones de compétence de la police et de la gendarmerie nationales a peu évolué au cours des 80 dernières années, malgré les modifications intervenues tant sur le plan de la démographie qu’en termes de délinquance. Entre lourdeurs décisionnelles et concurrence entre les deux forces, la carte des zones de compétence est totalement figée depuis dix ans. Face à ce constat, la Cour a analysé la répartition territoriale des forces de sécurité dans la double perspective de répondre au mieux aux besoins de la population en matière de sécurité et d’optimiser l’allocation des moyens publics. La répartition actuelle des forces, datée et incohérente, est source de dysfonctionnements et d’inefficiences au détriment du service rendu à la population. Il est désormais urgent que le ministère de l’intérieur s’empare de ce sujet et procède aux ajustements nécessaires.
Plan et données du rapport
I- Une carte incohérente, source de difficultés et de plus en plus contournée
II- Une conduite des transferts à revoir pour dépasser les rigidités de gestion des forces
III- Sortir de l’immobilisme pour répondre aux enjeux de sécurité publique des territoires
Usages des cartes
A l'appui de ses analyses, la Cour des Comptes propose plusieurs cartes dont l'objectif est de montrer la mauvaise répartition des moyens et les logiques parfois discutables de découpage entre zones urbaines et zones rurales. En 2021 avait été mis en avant l’établissement d’une carte globale fondée sur des seuils de population, de densité et d’intensité de la délinquance. Mais le projet n'a pas été mis en oeuvre. La répartition des zones de compétence entre police et gendarmerie fournit un bon exemple pour interroger les logiques de découpage administratif en France et les déséquilibres entre population et territoire.
Répartition départementale de la délinquance (à gauche, nombre de faits constatés) et des forces de sécurité intérieure (à droite, nombre d’ETP pour 1 000 habitants)
La métropole de Toulouse – zones police et gendarmerieArticles connexes
Cartes et données sur la géographie de la délinquance à l'échelle communale
La carte, objet éminemment politique : la carte de la Technopolice en France
La carte, objet éminemment politique : la cartographie des inégalités urbaines à Marseille
Cartes et données sur la population carcérale en Europe
Cartographie des fusillades de masse aux Etats-Unis : comment étudier et objectiver le phénomène ?
La cartographie des opportunités dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?
-
9:15
Drupal SEO Recipe
sur Makina CorpusL’émergence de « recettes » (recipes) dans Drupal me permet enfin de proposer ce que je considère comme la meilleure configuration par défaut pour le SEO dans Drupal.
-
6:39
Les nouveautés Giro3D 0.41
sur OslandiaGiro3D est une bibliothèque de visualisation de données géospatiales sur le Web. Libre et open source, elle est compatible avec de nombreuses sources de données géospatiales (rasters, vecteurs, nuages de points…).
Voir la liste des changements complets de la version 0.41.
Support des nuages de points LASGiro3D 0.41 ajoute le support très attendu des nuages de points au format LAS. Cela inclut:
- Les fichiers LAS/LAZ simples
- Les LAS optimisés au format COPC
- Les nuages de points Potree au format LAZ
Ces nuages de points sont affichés via la nouvelle entité PointCloud, qui peut être branchée à plusieurs sources de données:
- LASSource pour des fichiers LAS non hiérarchiques
- COPCSource pour des fichiers LAS optimisés en COPC
- PotreeSource pour des jeux de données Potree
- AggregatePointCloudSource permettant de combiner plusieurs sources en une seule (voir plus bas)
Il est également facile d’implémenter de nouvelle source pour des formats de nuages de points tels que XYZ, ou Entwine EPT…
Le format COPCLe format COPC (pour Cloud Optimized Point Cloud), permet de charger un fichier LAS distant en l’optimisant pour le streaming sur le Web. Les points sont structurés selon un index spatial de type octree, qui crée une hiérarchie virtuelle de groupes de points que Giro3D récupère à la demande.
Autzen Stadium
Les bénéfices du format COPC sont multiples:
- Un seul fichier permet de servir des millions, voire des dizaines de millions de points
- Un fichier COPC étant un fichier LAS standard, il est lisible par toutes les applications compatibles avec les fichiers LAS, même si elles ne bénéficient pas des optimisations offerte par la structure hiérarchique propre au COPC.
- Compatible avec toutes les variantes de la spécification LAS (Point Data Record).
- Permet de stocker tous les attributs d’un nuage de points: couleur, intensité, classification, nombre de retours…
Pour illustrer la puissance du format COPC et son implémentation dans Giro3D, visitez l’exemple suivant: [https:]] .
Cet exemple combine 180 fichiers COPC fournis par le programme LIDAR HD de l’IGN, totalisant plus de 3 milliards de points. Ces fichiers sont regroupés au sein d’une AggregatePointCloudSource, permettant de fournir une interface unifiée à toutes les sources sous-jacentes (COPC ou autre).
Les intensités de nuage de points L’élévation colorisée selon une rampe de couleur
Les filtres de nuages de pointsLes sources LASSource et COPCSource fournissent une fonctionalité de filtres par critère. Ces critères s’appliquent sur les attribus existants dans la source de données (intensité, classification, couleur, élévation…).
Filtrage des points par critères
Dans cette illustration, seuls les points répondant aux critères suivants sont affichés:
- l’élévation (Z) est supérieure à zéro
- la classification vaut 2 (correspondant à la végétation)
- le nombre de retours LIDAR est supérieur à 1
Voir cet exemple interactif pour un récapitulatif de toutes les fonctionnalités offertes par les nuages de points LAS dans Giro3D
-
18:35
Comment les cartes étaient colorées autrefois (blog de la Bibliothèque du Congrès)
sur Cartographies numériques
Source : « Adding color to the world : how maps got toned » [Ajouter de la couleur au monde : comment les cartes étaient teintées autrefois] (Library of Congress, 10 janvier 2025)Le blog de la Bibliothèque du Congrès consacre un article à l'introduction progressif de la couleur dans les cartes. Il s'agit d'un article de Seanna Tsung, spécialiste du catalogage à la Division de géographie et de cartographie, qui fait partie de la série Fabriquer le monde.
Pendant deux siècles et demi, de 1600 à 1850 environ, la grande majorité des cartes commerciales de style européen publiées en Europe et aux Amériques étaient gravées, principalement sur des plaques de cuivre. Ces cartes étaient imprimées en monochrome, l'encre noire épaisse de l'imprimeur qui restait dans les lignes gravées dans le cuivre étant pressée à l'envers sur le papier. Entre chaque impression, les plaques étaient encrées puis nettoyées pour éliminer toute trace d'encre sur les surfaces planes de la plaque, ce qui permettait au papier de transparaître. En raison des exigences spécifiques et des aspects économiques de ce processus de création de cartes, notamment la possibilité d'ajouter et de modifier les plaques, le grand niveau de détail réalisable et, au fil du temps, la conviction du public que c'est ainsi que les cartes devaient se présenter, la plupart des développements esthétiques des technologies d'impression observés dans l'estampe en tant que forme d'art n'ont pas eu d'incidence sur la production de cartes.
Si vous êtes amateur de cartes imprimées de ces périodes et de ces lieux, vous saurez que de nombreux exemples ne sont pas monochromes. Ils sont plutôt peints à la main. Il existe deux principaux types de peinture à la main pour les cartes, les atlas et les vues. Le premier, parfois appelé « style hollandais », utilise de plus grandes zones de couleurs saturées et vise à ajouter une touche esthétique à la carte ou à certaines parties de celle-ci. Ce style est souvent utilisé pour les pages de titre des atlas et pour les cartouches et les cadres décoratifs. Moins souvent, il est utilisé pour une carte ou une vue entière, comme dans cette carte de Paris tirée de Civitates orbis terrarum de Braun et Hogenberg, un atlas en six volumes publié entre 1612 et 1618.
Le deuxième type général de coloriage à la main utilisait principalement des couleurs pastel pour mettre en évidence les limites, l'hydrologie, les routes ou d'autres caractéristiques des cartes. Il était utilisé pour compléter ou mettre en valeur les données cartographiques fournies par la carte plutôt que pour colorier entièrement l'image ou ajouter aux qualités décoratives de la carte. Il s'agit du type de coloriage à la main le plus courant, en particulier aux XVIIIe et XIXe siècles. Vous trouverez un exemple d'une grande carte du monde de 1754 de Nicolas de Fer, dans laquelle la couleur est utilisée pour indiquer les frontières continentales et autres. Les figures mythologiques sont laissées monochromes.
Certains éditeurs de cartes avaient des coloristes en interne, d'autres sous-traitaient le travail. On pense qu'une certaine partie de la coloration au cours de la période en question était effectuée à domicile par des femmes, qui étaient généralement exclues de la production de cartes commerciales, sauf si elles étaient filles, épouses ou veuves de cartographes, graveurs ou éditeurs de sexe masculin. Les cartes individuelles étaient souvent vendues par les éditeurs, colorées ou non, tout comme les atlas, qui étaient également souvent vendus non reliés ou dans des reliures temporaires, dans l'idée que les acheteurs les feraient relier selon leur goût.
En tant qu’acheteur de matériel cartographique, vous pouviez faire un certain nombre de choix, en fonction de décisions financières et esthétiques, ainsi que de l’usage auquel la carte était destinée. Les exemples de cartes murales, qui ne sont pas conservées en grand nombre parce qu’elles étaient souvent appliquées aux murs ou accrochées pendant de longues périodes exposées à la lumière, aux excès climatiques, à la fumée et à d’autres polluants, incluent généralement beaucoup de couleurs car elles étaient destinées à être lues dans de grands espaces. Les explorateurs, cartographes et érudits pouvaient préférer des cartes non colorées ou légèrement colorées, dans lesquelles aucun détail de la gravure ne serait masqué par la coloration. Même des productions de luxe comme la Civitates orbis terrarum mentionnée précédemment, qui se distingue par sa coloration magnifique et détaillée clairement supervisée, étaient également vendues en monochrome.
Le développement de la lithographie commercialement viable à partir du milieu du XIXe siècle a conduit à la disparition de la coloration à la main, mais ce processus s'est fait progressivement. La Division de géographie et de cartes possède un certain nombre d'atlas allemands des années 1850 et 1860 qui contiennent à la fois des cartes gravées et des cartes lithographiées en couleur coloriées à la main. Les éditeurs semblent avoir continué à utiliser leur stock de cartes coloriées à la main jusqu'à ce qu'elles soient épuisées ou que des événements mondiaux nécessitent une nouvelle carte d'une certaine zone. La coloration à la main était également utilisée sur les cartes produites par lithographie, photocopie et autres techniques d'impression parmi les nombreuses développées à partir du milieu du XIXe siècle. De nombreux atlas fonciers, départementaux et autres atlas locaux publiés aux États-Unis jusqu'au début du XXe siècle contenaient à la fois des cartes locales lithographiées et coloriées à la main et des cartes imprimées en couleur d'États et de pays.
Pour déterminer si une carte est imprimée en couleur ou coloriée à la main, regardez les bords de la couleur, ainsi que les variations de ton typiques de l'aquarelle. Vous voyez sur ce détail d'une planche d'atlas de 1879 de la région de Washington, DC, publiée à Philadelphie, qu'il y a des variations de ton et de petites bosses et tirets de couleur au-delà des lignes imprimées.
De plus, l'utilisation de pochoirs pour colorier à la main, principalement sur les cartes du XIXe siècle, peut entraîner une accumulation de couleurs le long des frontières. Si vous avez la carte ou l'atlas en main, la façon la plus précise de déterminer si la couleur est imprimée ou peinte à la main est d'utiliser une loupe grossissante d'environ 10x. Vous verrez des points individuels dans la couleur imprimée plutôt que les subtiles gradations des aquarelles.
De nombreuses cartes authentiques gravées entre 1600 et 1850 étaient, et sont encore parfois, coloriées à la main pour le marché secondaire des collectionneurs de cartes, des décorateurs et d'autres personnes qui trouvent les cartes en couleur plus attrayantes visuellement et sont prêtes à payer plus cher pour les obtenir. Il est difficile pour l'amateur de déterminer si la couleur a été ajoutée à l'époque de la publication originale de la carte ou au XIXe ou au XXe siècle, d'autant plus que de nombreuses cartes anciennes uniques proviennent d'atlas ou de livres non reliés et n'ont donc pas de provenance. Sans connaissance spécialisée des pigments et sans capacité à faire des tests sur eux, il est pratiquement impossible de dater la coloration à la main, bien que la coloration plus flamboyante de « style hollandais » soit beaucoup plus susceptible d'être un ajout ultérieur que la coloration des limites, qui ajouterait beaucoup moins de valeur monétaire et visuelle.
Pour terminer, on peut prendre un exemple excentrique et exubérant de coloriage à la main du milieu du XIXe siècle. Datant d'environ 1858, il s'agit d'une carte murale avec une projection depuis le pôle Nord, censée être destinée à l'enseignement général. Il s'agit d'une carte lithographique imprimée en bleu, qui montre à la fois des couleurs indiquant les frontières et des couleurs décoratives dans les figures des heures de la journée. Elle est entourée d'un anneau représentant les montagnes, d'un anneau représentant les constellations et de six figures féminines représentant les moments de la journée. Nous ne savons pas si le cartographe a fait le coloriage à la main, ou si c'est l'oeuvre de quelqu'un d'autre dont le nom est inconnu. Lorsque vous regardez des cartes coloriées à la main, pensez aux hommes et aux femmes méconnus qui ont rendu notre monde un peu plus lumineux avec leurs pinceaux !
Nuovo planisferio cosmografico orografico universale ed orologico mondiale per uso di generale istruzione. Ignazio Villa, 1858 ? (source : Library of Congress)
Articles connexes
Créer ses propres palettes de couleurs avec Dicopal
Quand les couleurs révèlent le contenu et la matérialité des cartes. L'exemple de l’Asie orientale du milieu du XVIIe au début du XXe siècle
Quand la couleur rencontre la carte (catalogue d'exposition à télécharger)
Cartographie des noms qui servent à désigner les couleurs en Europe (Mapologies)
Donnez-moi la couleur de votre passeport, je vous dirai où vous avez le droit d'aller (Neocarto)
Ressources de la Bibliothèque du Congrès
-
17:36
Café géo de Paris, mardi 28 janvier 2025 : « Vivre au bord de la mer », avec Annaig Oiry
sur Les cafés géographiquesMardi 28 janvier 2025, de 19h à 21h, Café de flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Le premier café géo de la rentrée hivernale porte sur la question de géographie des concours d’enseignement (CAPES et agrégations) de l’année 2025. Mais en dehors des étudiants concernés par ces concours, le grand public curieux des grandes questions géographiques de la planète, et en premier lieur lieu du territoire français, aura l’occasion d’aborder les principaux aspects des espaces littoraux, en particulier ceux qui sont en rapport avec le changement climatique et l’aménagement du territoire.
L’intervenante qui animera ce café géo, Annaig Oiry, est maître de conférences en géographie à l’université Gustave Eiffel de Marne-la-Vallée et l’auteur de deux ouvrages récents : Les littoraux (Documentation Photographique, dossier n°8138, CNRS éditions, 2021) et Atlas mondial des littoraux (éditions Autrement, 2023).
-
17:35
Café géo de Saint-Brieuc, jeudi 6 février 2025 : « Avoir un toit en Amérique latine : une approche des inégalités », avec Jean-François Valette
sur Les cafés géographiquesJeudi 06 février 2025, à 18h
Amphithéâtre du lycée Renan à Saint-Brieuc
« Avoir un toit en Amérique latine : une approche des inégalités »
avec Jean-François VALETTE, maître de conférences en géographie – Université Paris 8
FLYERS CAFE GEO FEV 2025
-
12:41
Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité
sur Cartographies numériquesLe site climate-conflict.org propose une vue combinée de l’exposition aux risques climatiques, aux risques de conflit et à la vulnérabilité. Il s'agit d'une collaboration de recherche entre les partenaires scientifiques de l'Université de la Bundeswehr de Munich et de l'Institut de recherche sur l'impact climatique de Potsdam avec le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères. La carte de l'indice de vulnérabilité aux conflits climatiques (CCVI) identifie les zones du monde où le changement climatique et les conflits sont susceptibles de se produire, et où les populations sont vulnérables à ces risques. L'Afrique et le Moyen Orient font partie des zones particulièrement vulnérables.
Méthodologie
L’indice de vulnérabilité au climat et aux conflits (CCVI) cartographie les risques mondiaux actuels en intégrant les risques climatiques et de conflit aux vulnérabilités locales. L’indice comprend un ensemble harmonisé de couches de données et une méthodologie de notation transparente pour rendre les régions comparables à l’échelle mondiale. Les données sont mises à jour trimestriellement et quadrillées à 0,5 degré.
Le CCVI est composé de 44 indicateurs provenant de 29 sources de données ouvertes différentes (voir la liste des indicateurs). Tous les indicateurs sont cartographiés sur la même grille spatiale et temporelle et transformés à l'aide d'une méthodologie de notation standardisée. Les scores des indicateurs sont échelonnés de 0 à 10. Le score reflète le niveau de risque relatif ou de vulnérabilité d'un indicateur en fonction de sa distribution mondiale et de son évolution dans le temps, du plus faible au plus élevé. Conformément à la définition du GIEC, les mesures des risques climatiques et de conflit prennent en compte les dangers, l’exposition et la vulnérabilité.Intérêt de ce type de carte
Le principal intérêt est d'aborder les risques de manière systémique et de traiter la question du changement climatique en lien avec d'autres types de risques.
Les dangers ne créent des risques qu’en combinaison avec l’exposition et la vulnérabilité. Par exemple, le fait qu’une sécheresse (aléa) entraîne des pertes de récoltes dépend non seulement de l’événement lui-même, mais aussi du fait qu’il se soit produit là où il y a des cultures (exposition) et que les champs soient irrigués et qu’une quantité suffisante d’eau provenant d’autres sources soit ou non disponible (vulnérabilité). Il est essentiel de comprendre et d’évaluer ces interactions pour gérer et atténuer les impacts négatifs des risques climatiques et des conflits dans un contexte de changement climatique.
Utilisation des données
Les données du CCVI sont sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International - pas d’utilisation commerciale. Elles sont disponibles en téléchargement au format tsv et parquet. La maille de résolution est celle de carrés de 55 km de côté environ à l'échelle de la planète.
Lien ajouté le 16 janvier 2025
Le rapport de l'IofA Planetary Solvency – finding our balance with nature. Global risk management for human prosperity publié en janvier 2025 met en évidence notre sous-estimation collective du risque climatique. Il existe une large gamme d’estimations de pertes de PIB allant de moins de 5 % à environ 25 % en 2050. Les auteurs affirment que « ces dommages dépassent déjà les coûts d’atténuation nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 2°C », c’est-à-dire qu’il sera extrêmement positif sur le plan économique de limiter le réchauffement climatique. Cependant, cette estimation exclut bon nombre des risques les plus graves auxquels on s’attend désormais si nous ne parvenons pas à limiter le réchauffement climatique. Outre l’hypothèse selon laquelle une récession économique est impossible, quelle que soit la gravité des chocs climatiques, l’approche ne prend pas en compte les impacts des points de basculement climatiques, les événements extrêmes liés au climat, les impacts sur la santé humaine, les conflits liés aux ressources ou aux migrations, les tensions géopolitiques, les risques liés à la nature ou à l’élévation du niveau de la mer.Les auteurs eux-mêmes reconnaissent que si ces facteurs supplémentaires étaient pris en compte, l’impact économique réel serait probablement plus important que celui estimé dans leur étude. Cela revient à effectuer une évaluation des risques de l’impact du Titanic sur un iceberg, mais en excluant de notre modèle la possibilité que le navire puisse couler, la pénurie de canots de sauvetage et la mort par noyade ou l’hypothermie. Les résultats modélisés seraient rassurants mais dangereux car ils sous-estimeraient considérablement le niveau de risque. En d’autres termes, même si les résultats montrent une réduction très importante du PIB de 15 % d’ici 2050, il se peut qu’il s’agisse d’une sous-estimation car elle ne tient pas compte de tous les risques à prévoir.
Cependant, certains décideurs politiques continuent d’utiliser l’estimation des dommages de Nordhaus pour justifier l’affirmation selon laquelle bien que le changement climatique soit préoccupant, il ne constitue pas une priorité immédiate en raison de l’impact négligeable attendu de 2 % du PIB d’ici 2100 avec un réchauffement de 3 °C. Une analyse plus approfondie des hypothèses sous-jacentes à cette estimation montre qu’en plus d’exclure de l’analyse de nombreux risques actuellement attendus, elle exclut également 87 % de l’économie de l’analyse, en supposant qu’un certain nombre de secteurs seront négligeablement affectés par le changement climatique. Bien que les modèles fournissent généralement une documentation complète des hypothèses et des limites, peu de décideurs politiques sont susceptibles de les comprendre pleinement. Cela augmente la probabilité que les décisions politiques soient basées sur des résultats de modèles qui sous-estiment considérablement les risques et ne sont pas cohérents avec la science du climat. En d’autres termes, les décideurs politiques qui utilisent ces résultats de modèles peuvent accepter des niveaux de risque bien plus élevés qu’ils ne le pensent.
Articles connexes
Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux
Les risques globaux prévus en 2021 selon le site Control Risks
Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI
Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatique
La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Data visualisation sur la responsabilité et la vulnérabilité par rapport au changement climatique
Atlas climatique interactif Copernicus -
9:16
Étude des mobilités étudiantes à partir des données INSEE et Parcoursup
sur Cartographies numériquesSource : « En 2022, 58 % des nouveaux bacheliers quittent leur zone d’emploi en entrant dans l’enseignement supérieur » (Insee Première, n° 2031, janvier 2025).
L'INSEE a publié début janvier 2025 une étude intéressante sur les mobilités étudiantes à partir des données Parcoursup. L'analyse est conduite à partir des données de 2022 et à l'échelle des 306 zones d'emploi en France (une échelle d’analyse géographique de la mobilité plus fine que les académies). Elle concerne aussi bien l'hexagone que les départements d'outre mer.
En 2022, 58 % des nouveaux bacheliers quittent leur zone d’emploi en entrant dans l’enseignement supérieur. Peu de zones d’emploi sont dépourvues d’établissement d’enseignement supérieur, mais l’offre de formation postbac est plus concentrée dans les grandes agglomérations que la population des lycéens. En 2022, parmi un demi-million de néo-bacheliers résidant en France, 58 % quittent la zone d’emploi de leur domicile au moment du baccalauréat pour rejoindre la formation qu’ils ont acceptée, et 17 % changent de région du fait de cette inadéquation.
Les néo-bacheliers sont plus mobiles quand ils viennent d’une zone d’emploi peu pourvue en formations, sont d’origine sociale favorisée au regard des chances de réussite scolaire, ou obtiennent un baccalauréat général ou une mention Très bien. Ils se déplacent aussi plus souvent pour rejoindre les filières les plus concentrées sur le territoire comme les écoles d’ingénieurs et de commerce. Ces facteurs de mobilité se retrouvent à la fois dans les vœux confirmés sur Parcoursup et dans les vœux acceptés.
Part de néo-bacheliers ayant quitté leur zone d’emploi d’origine à leur entrée dans l’enseignement supérieur (source : Insee)
Parmi les néo-bacheliers mobiles, ceux d’origine sociale très favorisée, provenant de lycées privés ou rejoignant une école de commerce, une école d’ingénieurs ou une classe préparatoire aux grandes écoles sont aussi ceux qui se déplacent le plus loin de leur domicile au moment du baccalauréat. À l’inverse, les néo-bacheliers qui changent le moins souvent de région pour leurs études se destinent à un PASS (5 %), à un BTS ou à une licence accès santé (LAS). Les zones d’emploi dont l’offre est inférieure de plus de 20 % au nombre de néo-bacheliers ont 7 fois moins d’entrants que de sortants. C’est le cas des zones d’emploi résidentielles, ou spécialisées dans les secteurs de l’industrie, du tourisme ou de l’agriculture : plus de 80 % des néo-bacheliers les quittent à l’entrée dans l’enseignement supérieur.
L'un des principaux intérêts de cette étude est de montrer que les mobilités étudiantes ne dépendent pas uniquement de l'offre de formation. Elles sont liées également à l'origine sociale, au sexe, au niveau et au profil des étudiants. Les données disponibles en téléchargement permettent de conduire des analyses plus détaillées et de produire ses propres cartes. Une série d'études à l'échelle régionale permet aussi d'approfondir l'analyse :
- « Orientation post-bac : les bacheliers préfèrent la filière à la proximité. Enseignement supérieur en Auvergne-Rhône-Alpes » (Insee Analyse Auvergne-Rhône-Alpes).
- « Plus d’entrées en BTS qu’ailleurs, peu de départs vers l’Hexagone. Orientations et mobilités post-bac à La Réunion » (Insee Analyse Réunion).
Articles connexes
Géographie de la formation et de la mobilité étudiante d'après une étude de l'Insee
Cartographier les flux de mobilité étudiante en Europe et dans le monde
Publication des données Parcoursup en open data sur le site Data.gouv.fr
Que vaut la data map qui géolocalise les voeux des candidats sur Parcoursup ?
Etudier les mobilités scolaires à partir des données de déplacements domicile-études de l'Insee
Étudier les mobilités résidentielles des élèves à partir des statistiques de la DEPP
Étudier les mobilités résidentielles des jeunes Américains à partir du site Migration Patterns
Le Mobiliscope, un outil de géovisualisation pour explorer les mobilités urbaines heure par heure
Portail des mobilités dans le Grand Paris (APUR)
CAPAMOB, un guide du Cerema pour réaliser des diagnostics de mobilités en territoire rural ou péri-urbain - « Orientation post-bac : les bacheliers préfèrent la filière à la proximité. Enseignement supérieur en Auvergne-Rhône-Alpes » (Insee Analyse Auvergne-Rhône-Alpes).
-
18:12
Café géo de Saint-Malo, 18 janvier 2025 : Géohistoire des humains sur la Terre, avec Marion Chalot
sur Les cafés géographiquesSamedi 18 décembre 2025, de 16h30 à 18h30, Salons de l’Hôtel de l’Univers, Place Chateaubriand, Saint-Malo
microcentrale6
-
11:27
Itinéraires de randonnée hivernale sur les massifs montagneux français (Géoportail)
sur Cartographies numériquesLa Fondation Petzl, en coopération avec le site Skitourenguru.ch, a entrepris de numériser la plupart des itinéraires de randonnée hivernale des Alpes pour les diffuser sur le Géoportail, le portail national de la connaissance du territoire mis en œuvre par l’IGN. Depuis l’automne 2021, la fondation Petzl et Skitourenguru.ch numérisent l’ensemble des courses classiques de ski de randonnée et de raquettes à neige des Alpes françaises. Près de 4000 itinéraires sont actuellement tracés à l’aide d’un logiciel de cartographie également appelé “système d’information géographique” (SIG).
Le principe consiste à tracer les itinéraires les plus sûrs en évitant autant que possible les terrains avalancheux. Le numériseur peut afficher plusieurs couches d’informations qui lui permettent de louvoyer à l’écart des zones les plus critiques. Sur une carte IGN classique au 1 : 25 000, il consulte la carte des pentes, la carte des terrains avalancheux (ATHM, Avalanche Terrain Hazard Map), la photo satellite en condition estivale ou hivernale et les traces GPS enregistrées par les pratiquants lors de leurs sorties pour tenir compte des passages réellement empruntés.
Après les cartes des pentes, la Fondation Petzl et l’IGN ont conclu un nouveau partenariat en 2023 pour diffuser gratuitement les itinéraires de randonnée hivernale sur le Géoportail.
Les traces de randonnée hivernale proposées par la Fondation Petzl en coopération avec Skitourenguru.ch (traits orange) sont intégrées au fur et à mesure du cycle de production et de diffusion de la carte IGN au 1: 25 000 (SCAN 25®) . Durant cette phase transitoire, les nouvelles traces (orange) vont coexister avec les anciennes traces (traits bleus), puis progressivement les remplacer. Les pratiquants sont invités à privilégier les tracés orange proposés par la Fondation Petzl et Skitourenguru.
Voir les traces sur le Géoportail
Pour accéder à la collection de traces de randonnée hivernale : aller dans le menu Cartes (en haut à gauche de l’écran) ? Données thématiques ? Développement durable ? Risques ? Traces de randonnée hivernale
L'objectif est d’optimiser le tracé des itinéraires en période hivernale en vue de réduire le risque d’avalanche et de glissade dangereuse dans les passages délicats (voir le détail des explications dans cet article). Pour télécharger une trace sous format GPX et préparer vos courses, il est possible d'utiliser les applications Skitourenguru et Yéti
Articles connexes
Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)
Etudier les villes moyennes en France en utilisant les cartes au 1/25 000 du Géoportail
La carte de Cassini embellie sur le site du Géoportail
Globes virtuels et applicatifs
-
12:05
Le data storytelling des populations annuelles
sur Icem7Cas d’école du data storytelling, la mise à jour annuelle des populations communales (dites « de référence ») se dévoile chaque décembre dans un ballet parfaitement réglé : l’Insee publie le même jour un « Focus » national et 17 « Flash » régionaux, immédiatement amplifiés par la presse locale et nationale.
Grande gagnante de la remise des prix : l’Occitanie ! À vrai dire, ce n’est pas nouveau, la vitalité démographique de cette région est régulièrement soulignée. Mais cette année, deux seuils symboliques sont en passe d’être franchis.
Capitale régionale, Toulouse (la commune) parait sur le point de dépasser Lyon, en nombre d’habitants au 1er janvier 2022 – date de référence de la mise à jour. Avec Montpellier, elle continue de progresser à vive allure, avec les plus forts taux de croissance observés parmi les villes de plus 200 000 habitants. Plus globalement, la région Occitanie talonne désormais la Nouvelle-Aquitaine, après avoir doublé, l’année précédente, les Hauts-de-France. C’est parmi les régions de l’Hexagone celle qui progresse le plus vite. Au niveau national, seules la Guyane et la Corse la devancent (peut-être aussi Mayotte, dont les chiffres ne sont pas connus).
Ce qui explique le dynamisme occitan, ce n’est pas la natalité, mais bien plutôt la formidable attractivité de la région : des étudiants et des jeunes actifs viennent aimantés par les métropoles de Toulouse et de Montpellier ; des retraités affluent de régions plus septentrionales, tout particulièrement friands des franges méditerranéennes.
Voilà pour le storytelling, même s’il provient davantage des commentaires enthousiastes de la presse et des politiques que des plus posés statisticiens de l’Insee Occitanie. Ceux-ci s’efforcent, dans leur analyse, d’en dire un peu plus ; mais le discours technique qu’ils ont appris à tisser est, pour le profane, parfois difficile à démêler.
Car si la notion de population parait simple à saisir, il n’en va pas de même pour la méthode de mesure (l’enquête annuelle de recensement), les indicateurs clés (taux d’évolution annuel moyen, solde naturel et solde migratoire apparent…) ou les grilles géographiques (qu’est-ce qu’une ville, une métropole, comment définir le rural et ses divers degrés de « profondeur » ?).
L’Occitanie, c’est aussi ma région, et la pédagogie par les graphiques, une de mes passions. Voyons maintenant comment résumer et expliquer en 15 images la vive progression de la population occitane. L’outil graphique, bien maitrisé, est un puissant révélateur ; il permet aussi de mieux mémoriser les trouvailles les plus marquantes. J’expliquerai mes choix, y compris dans la présentation des chiffres, endossant l’habit de l’explorateur statisticien et sémiologue.
L’Occitanie, c’est où, c’est quoi ?Faut-il le rappeler, l’Occitanie est une construction administrative toute récente : ce qui est évident pour les services de l’État et les collectivités territoriales de cette région – sa localisation, et surtout son étendue – ne l’est pas forcément pour tout le monde.
Une carte doit donc poser le décor : l’Occitanie est délimitée en rouge, et pour bien se figurer la croissance de la population, exprimons-là d’abord en volume (habitants perdus ou gagnés) et par an.
Rares sont les régions qui ont perdu de la population entre 2016 et 2022.
L’ordre de grandeur des sept plus forts gains annuels est celui de la population d’une ville moyenne, entre 30 000 et 50 000 habitants. C’est une concrétisation assez facile à se représenter. Dans un bel ensemble, plusieurs services régionaux de l’Insee en filent du reste l‘image dans leurs « Flash » : chaque année, Paca « gagne l’équivalent de la population d’une commune comme Montélimar », la Nouvelle-Aquitaine s’accroit d’un nouvel Angoulême, et pour l’Occitanie l’Insee donne l’équivalence de Sète ou d’Alès (j’aurais, en bon Midi-Pyrénéen, proposé aussi Tarbes). Quoi qu’il en soit, c’est bien en Occitanie que le gain, en valeur absolue, est le plus élevé.
Bien que les chiffres soient mis à jour chaque année, la population et ses évolutions s’analysent par fenêtres de 5 ou 6 ans. En effet, le recensement de la population est désormais un sondage glissant. En 5 ans (ou 6 ans dernièrement du fait de la pause Covid), chaque habitant des petites communes (moins de 10 000) aura été recensé, et 40 % de ceux des grandes. Ce recul de 5 ou 6 ans est donc nécessaire pour disposer d’une photographie précise des évolutions. La période 2016-2022 sera par la suite comparée à la période précédente : 2011-2016.
Place aux départements, dont le maillage est plus équilibré que celui des régions, ce qui rend les comparaisons en volume un peu plus pertinentes. Avec +18 010 habitants par an, la Haute-Garonne est dans le duo de tête avec la Gironde.
J’ai bien en tête que vous, lecteur et lectrice, ne savez pas tous forcément où se trouvent la Haute-Garonne et la Gironde, mais j’en ai dit et dessiné assez pour que vous les situiez…
Face à la Nouvelle-Aquitaine ou Auvergne – Rhône-Alpes, considérez la belle assise de l’Occitanie, bénéficiant de la poussée combinée des métropoles de Toulouse et Montpellier.
Qu’est-ce qu’un taux d’évolution annuel moyen ?Par la suite, et pour asseoir plus correctement les comparaisons entre territoires, je vais rapporter ces progressions à la population de départ, comme le fait l’Insee. Le taux d’évolution de la population sur 2016-2022 est calculé en progression annuelle, pour qu’on puisse le comparer avec le taux observé entre 2011 et 2015, dont le pas est différent (6 ans versus 5 ans).
À l’échelle de l’Occitanie, le taux d’évolution 2016-2022 s’établit à 0,77 %, il est très proche de celui observé entre 2011 et 2016.
Comme la plupart des pourcentages, il est difficile de se représenter un tel chiffre, surtout quand il est très faible. En fait, cela veut dire que, chaque année sur la période 2016-2022, la population est multipliée par 1,0077.
Ainsi, pop2022 = pop2016 * 1,0077 * 1,0077 * 1,0077 * 1,0077 * 1,0077 * 1,0077
Ce 0,77 % se calcule donc à partir de la racine sixième de pop2022 / pop2016, mais je vous fais grâce de la formule…
On peut dire aussi que pour 10 000 habitants au départ, on se retrouve un an plus tard avec 77 personnes de plus !
Les deux moteurs des mouvements de populationL’Occitanie progresse à un rythme deux fois plus élevé que la moyenne française.
J’arrondis ici un peu violemment, car le rapport exact entre ces deux rythmes est de 0,77 / 0,35 = 2,2, mais truffer son discours de chiffres et de décimales le rend rarement plus lisible. Le lecteur retiendra bien mieux un ordre de grandeur et ira dans les tableaux chercher, s’il le souhaite, les valeurs exactes.
Comme le détaille le graphe suivant, le taux d’évolution peut – et c’est magique – se décomposer en deux facteurs : le solde migratoire exprime la différence entre les arrivées et les départs de personnes, le solde naturel entre les naissances et les décès. Et c’est bien ainsi que bouge en continu la population de ma commune : des enfants naissent, des personnes meurent, de nouveaux ménages s’installent dans ce lotissement récent, mes voisins déménagent et une famille moins nombreuse les remplace…
Alors qu’en moyenne en France, solde naturel et solde migratoire contribuent de façon égale à la progression, en Occitanie, ce sont les seules migrations qui expliquent le gain de population. Pour 10 000 habitants en moyenne en France, un an plus tard on en a 18 de plus avec les migrations et 16 du fait de la balance naturelle. En Occitanie, on se retrouve avec 77 personnes de plus, en quasi-totalité du fait des migrations.
Le détail des 13 départements de la région Occitanie expose trois autres faits remarquables : partout la population progresse (même si très faiblement en Lozère) et les contributions migratoires sont significatives (>= 0,5 %). Elles contrebalancent l’effet du solde naturel, négatif ou quasi nul presque partout, sauf en Haute-Garonne où les deux composantes se renforcent mutuellement.
Ce qui dans la note de l’Insee était un tableau alphabétique mérite vraiment d’être mis en graphe, trié par ordre décroissant. Je présente le solde migratoire avant le solde naturel pour une meilleure continuité visuelle.
Le lecteur attentif aura noté la différence de précision entre les deux premières lignes et celles détaillées par département : deux chiffres après la virgule, ou un seul. Curieusement, alors que les populations de référence font historiquement l’objet d’un culte « à l’unité près » (voir le titre « 6 080 731 habitants en Occitanie »), l’Insee diffuse ses taux d’évolution avec un seul chiffre, comme si soudain il n’était plus aussi sûr de la précision de ses données. Le « Focus » national y fait exception, et c’est pour cela que dans le graphique précédent, les taux nationaux ont deux décimales et les taux des départements occitans une seule.
Je suis pour ma part partisan de l’arrondi (à la dizaine ou la centaine), toujours plus lisible, des chiffres de population dès qu’ils sont agrégés au delà de la commune, mais en faveur d’un taux d’évolution à deux chiffres quand il faut comparer deux valeurs.
Par exemple, les taux d’évolution de population à Toulouse et Montpellier sont respectivement, recalculés par mes soins, de 1,23 % et 1,45 %, soit un écart de 0,22 point, mais publiés avec un écart apparent de 0,3 point sous la forme arrondie 1,2 % / 1,5 %.
Qu'est-ce qui a changé ces dix dernières années ?Le portrait dressé jusqu’à présent, sur la période 2016-2022, n’est pas très différent de l’analyse que l’on pouvait faire, il y a un an, de la fenêtre précédente (2015-2021). Élargissons donc la perspective en remontant le temps, et comparons 2011-2016 et 2016-2022.
Apparait alors un autre fait remarquable : le moteur migratoire accélère (ou se maintient) dans la plupart des départements. Et plutôt nettement dans des territoires assez peu peuplés comme la Lozère, l’Ariège ou le Lot. C’est peut-être bien là l’information majeure à retenir des chiffres publiés cette année.
Ce graphique, trié selon l’intensité de la variation d’une période à l’autre (la largeur des flèches), met en évidence quatre groupes, soulignés par un léger dégradé de couleurs.
À ce stade, le lecteur peut s’interroger : mais qu’est-ce qui explique cette attractivité forte et même croissante de l’Occitanie ? L’exercice annuel de l’Insee est très cadré (en nombre de caractères et de graphiques) et ne répond pas vraiment à cette légitime curiosité. Les Flash et Focus sur les populations de référence pour l’essentiel commentent des tableaux à partir des dernières données de comptage du recensement et de l’état civil, ils ne cherchent pas à faire de la pédagogie sur les causes.
Je suis donc allé chercher des réponses dans la bibliothèque et, bonne pioche, l’Insee a publié en partenariat avec la Région un dossier fouillé sur les migrations résidentielles en Occitanie. C’était fin 2020, ce n’est pas si vieux, je fais l’hypothèse que les migrations obéissent à des lois relativement stables à court-moyen terme.
En voici quelques extraits : « La quasi-totalité des territoires bénéficient de l’attractivité de la région et gagnent des habitants au jeu des migrations externes. 60 % des nouveaux arrivants viennent des trois régions voisines ou de l’Île-de-France. 18 % de l’étranger, mais cette part est inférieure à la moyenne nationale.
Outre étudiants et cadres réputés mobiles, les nouveaux arrivants sont aussi des chômeurs et des seniors. L’Occitanie est plus attractive vis-à-vis des couples sans enfant, des chômeurs et des seniors que les autres régions métropolitaines. Dans de nombreux territoires du littoral ou de l’arrière-pays méditerranéen, au moins un arrivant sur cinq est retraité. »
En réalité, l’Occitanie brasse beaucoup : « C’est une région que l’on quitte aussi, mais les arrivants (25 pour 1 000 hab. chaque année) sont plus nombreux que les sortants (15 pour 1 000 hab.). »
La baisse des naissances s’accélère,
le déficit naturel se creuseDepuis 2012, les naissances reculent dans la région, alors que les décès augmentent. Le solde naturel est devenu négatif en 2017 et ne cesse de se creuser depuis. Les derniers chiffres 2023 confirment cette tendance et laissent supposer que le dynamisme de la population occitane ne sera plus aussi vif à l’avenir – ou alors il faudrait que les migrations augmentent encore davantage…
Le graphique ci-dessus est reconstruit à partir d’une étude récente de l’Insee, qui prodigue d’éclairantes explications : « En Occitanie, la baisse de la fécondité explique à elle seule le fort recul des naissances en 2023, car la population en âge d’avoir des enfants progresse légèrement. En 2023, la fécondité recule fortement. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,53 enfant par femme contre 1,67 en 2022 . L’Occitanie est la 4e région de France où les femmes ont le moins d’enfants, derrière la Corse, Grand Est et Nouvelle-Aquitaine. » Villes et campagnes, quelles différences ?Le graphique suivant par catégorie d’espace, tiré du Flash de l’Insee Occitanie, est à l’origine de cet article : n’y voyant rien de facilement mémorisable, j’ai voulu en construire une version plus pédagogique. Certes, il est correct sur le plan sémiologique : les barres sont proportionnelles à la valeur de l’indicateur, la couleur distingue les deux périodes. Mais ce rouge vif fait mal aux yeux, et il met en évidence non pas la dernière période, mais la précédente. Le graphique est trié selon l’ordre de la nomenclature et pas en fonction des valeurs, si bien que l’on voit alterner des ralentissements et des progressions : en faire la synthèse demande un gros effort cognitif.
Enfin, je me suis demandé d’où venait cette typologie des catégories d’espace, et notamment la définition du rural non périurbain, dont le graphique laisse d’ailleurs à penser, si l’on n’est pas attentif, qu’il ne représente rien en Occitanie…
Mais sur le fond, ce qui m’a troublé le plus, c’est qu’après avoir vu vanter dans le Flash Insee la vigoureuse croissance de Toulouse et Montpellier, son accélération même en 2016-2022, voilà que la catégorie « grands centres urbains » de la région m’apparait globalement ralentir ! Quels sont donc, au juste, ces grands centres urbains d’Occitanie ?
Après quelques efforts pour comprendre et reconstruire cette typologie communale (elle n’est pas explicitée dans l’étude), j’isole 5 grands centres urbains, qui se divisent en 3 groupes :
- Toulouse et Montpellier, en accélération,
- Béziers, en croissance un peu ralentie,
- Nîmes et Perpignan, qui soudain marquent le pas (et même décroissent un peu).
Que se passe-t-il donc à Nîmes et Perpignan ? Voilà un nouvel angle d’exploration pour souligner ce qui est en train de changer dans la région. Mais je n’ai pas de quoi éclairer ce retournement.
Cette catégorie des grands centres urbains m’apparait donc trop hétérogène pour figurer dans un graphique.
Examinons maintenant la forte évolution opposée, l’accélération des « centres urbains intermédiaires ». Une carte les présentant arrive bientôt. J’isole dans le graphique suivant les villes les plus importantes et, par la couleur, je souligne les inflexions majeures, qui expliquent la montée en force de cette catégorie d’espace.
Alès et Tarbes, en particulier, rebondissent de façon spectaculaire, affichant une vive croissance après une période de baisse – baisse assez ancienne dans le cas de Tarbes.
Que se passe-t-il donc à Alès et Tarbes, voire Castres ou Carcassonne ? Je n’ai pas d’explication à ce stade. Mais c’est à nouveau un bel angle journalistique.
Voici donc ma reconstruction du graphique de synthèse de l’Insee, celui avec les barres rouges et bleues : j’isole Toulouse et Montpellier, et je dégage trois groupes de croissance, chacun trié. La stabilité du rural non périurbain est cette fois-ci clairement indiquée, et c’est aussi un fait marquant : les campagnes et bourgs ruraux éloignés des grands pôles urbains ne perdent globalement pas de population, et c’est grâce aux migrations.
Pas très documentée par l’Insee, cette nouvelle typologie des catégories d’espaces est un hybride de deux typologies mieux connues : la grille communale de densité et le zonage en aires d’attraction des villes (AAV). Mise en carte, cette typologie apparait assez élégante – et j’ai toujours eu un faible pour les typologies spatiales.
Ce qui dans la grille communale de densité est décrit comme rural, dans cette nouvelle catégorisation se subdivise :
- en un « rural périurbain », des communes rurales dans une aire d’attraction des villes de plus de 50 000 habitants,
- et le reste du rural, dénommé « non périurbain ».
Ainsi, l’Ariège ou la Lozère sont presque entièrement, hors quelques villes, dans un « rural non périurbain », car les aires d’attraction de Saint-Girons (ouest de l’Ariège), Foix-Pamiers ou Mende comptent moins de 50 000 habitants.
En Occitanie, ces catégories d’espace traduisent un bel équilibre, elles représentent chacune une part substantielle de population, et quatre d’entre elles voisinent ou dépassent le million d’habitants.
J’arrondis ici les chiffres à la centaine, pour un abord bien plus amical.
Qu’est-ce qu’une ville ?À la lecture des publications de l’Insee sur les populations de référence, lecteurs et lectrices peuvent ressentir un léger flottement face aux multiples définitions d’une ville, par exemple comme Toulouse : il peut s’agir de la commune, de l’agglomération ou d’un « grand centre urbain ».
Mais cette diversité d’approches se justifie. Pour accueillir de nouveaux habitants, une commune se verra contrainte par ses limites, ses réserves foncières ou ses possibilités de transformation de friches industrielles en espaces habitables. En conséquence, la commune n’est pas le cadre le plus adapté pour comparer deux pôles en expansion, qui vont « s’étaler » en densifiant les communes périphériques.
L’agglomération se définit d’abord par la reconnaissance d’espaces où le bâti est continu (moins de 200 m) et regroupe au moins 2 000 habitants. Si une commune comprend un tel espace, elle est urbaine. Si de plus la moitié de sa population au moins réside dans cet espace continu, cette commune est susceptible de former avec une autre voisine et répondant au même critère une « agglomération ».
Ainsi, une agglomération peut s’étendre assez loin autour d’un centre, voire de multiples centres, tout en comprenant de vastes zones agricoles ou naturelles.
L’agglomération de Toulouse comprend 81 communes.
Le grand centre urbain est le cœur dense de l’agglomération : la méthode de délimitation, européenne, ignore elle-aussi dans un premier temps les limites communales et agrège des carreaux contigus de 1 km², chacun d’au moins 1 500 hab. et qui rassemblés finissent par dépasser 50 000 habitants. Un tel agrégat dense, ou « cluster » conduit à définir le « grand centre urbain » comme l’ensemble des communes dont la moitié de la population au moins réside dans ce cluster.
L’aire d’attraction des villes (AAV) dépasse ces critères morphologiques, comme « vus du ciel », pour y associer des communes encore plus périphériques, mais dont une part significative de la population active (15 % au moins) travaille dans le pôle centre. L’AAV de Toulouse englobe ainsi 527 communes !
Comment s’analyse le dynamisme démo-graphique de Toulouse et Montpellier selon ces différentes définitions ? Dans les deux cas, la population croit plus vite si l’on élargit le périmètre au grand centre urbain ou à l’agglo (et même à l’AAV dans le cas de Toulouse). Choisir la bonne délimitation n’est donc pas un geste neutre.
Le duel haletant Toulouse / LyonAprès la conférence de presse de l’Insee, la Dépêche du Midi, le quotidien régional, n’a pas craint d’affirmer : « Il y aurait désormais plus d’habitants à Toulouse qu’à Lyon ». Et le maire de Toulouse de surenchérir : « En considérant ces résultats, nous pourrions être, aujourd’hui, la 3e ville de France. »
Au 1er janvier 2022, ce n’était pas encore le cas. Mais vu la différence de rythme avant 2022, on peut en effet imaginer que, début 2025, la commune de Toulouse a déjà dépassé celle de Lyon.
Mais il faut tout de même relativiser. En superficie, Toulouse est 2,5 fois plus grande que Lyon. Toulouse disposait et dispose encore de vastes surfaces constructibles, ce qui la rend bien plus apte à se densifier que Lyon, où la densité de population est déjà très élevée.
Tentons une comparaison plus équitable, en étendant le cadre de comparaison aux agglomérations et aux aires d’attraction : alors que, on l’a vu, la commune de Toulouse fait jeu égal avec Lyon, l’agglo ou l’aire d’attraction (AAV) de Toulouse ne représentent que les deux tiers de la population de l’agglo ou de l’AAV de Lyon. Ces deux métropoles ne sont pas encore comparables en volume, loin de là.
Mais, comme le montre le graphe suivant, il se confirme tout de même que la métropole toulousaine (AAV ou agglo) croit bien plus vite que la lyonnaise !
Pour en savoir plus Publications- Population de référence au 1er janvier 2022 : 6 080 731 habitants en Occitanie, Insee Occitanie
- En 2023, forte baisse des naissances en Occitanie, Insee Occitanie
- Migrations résidentielles en Occitanie, Insee et Région Occitanie
- Les populations de référence des communes au 1er janvier 2022, Insee
Savoir compter, savoir conter, Daniel Temam & al., Courrier des statistiques 2009
Données et nomenclaturesPour mener mon exploration, j’ai utilisé dans un 1er temps l’outil Statistiques locales, déjà très puissant par ses capacités de sélection de zonages et de croisement d’indicateurs.
Ensuite, j’ai rassemblé les différentes ressources nécessaires, souvent disponibles dans un format excel zippé – ce qui n’est pas le plus commode – mais qui, après extraction, se manipulent fort bien avec mon outil de requête favori, DuckDB.
Cet article vous a plu ?
Découvrez nos formations sur mesure à la sémiologie graphique et au data storytelling.
L’article Le data storytelling des populations annuelles est apparu en premier sur Icem7.
-
11:10
La carte, objet éminemment politique : quand Trump dessine sa carte du monde
sur Cartographies numériquesA peine élu et avant même de prendre officiellement ses fonctions pour un second mandat, le président américain Donald Trump a esquissé sa carte du monde lors d'une conférence de presse qui s'est tenue le 7 janvier 2025 depuis Mar-a-Lago. Le Canada devrait, selon lui, devenir le 51e état des États-Unis pour des raisons économiques. Le Groenland sur lequel il avait déjà manifesté des vues expansionnistes, devrait être annexé au territoire américain pour des questions de sécurité nationale. Trump souhaiterait aussi récupérer le canal de Panama pour contrecarrer l'influence de la Chine. Le Golfe du Mexique devrait être renommé Golfe de l'Amérique. A l'appui de ces revendications territoriales, le président américain a publié sur son réseau Truth Social une carte fusionnant les États-Unis et le Canada avec un drapeau américain couvrant tout le territoire.
Pour un président qui ne se prive pas de dénoncer les fausses rumeurs (fakes), cette fakemap ne manque pas de saveur. Il faut dire que Donald Trump n'en est pas à son premier coup d'essai et qu'il s'était déjà arrangé avec la réalité lors du passage du cyclone Dorian en montrant une carte de trajectoire du cyclone dessinée à sa façon (#SharpieGate).
— Kenneth Field (@kennethfield) January 16, 2025
Le pouvoir performatif de la carte dont use et abuse Donald Trump a largement été relayé par les médias et les réseaux sociaux qui ont pris souvent ses déclarations au pied de la lettre, tout en s'en moquant pour une partie d'entre eux (voir par exemple cette carte-caricature de la Donroe Doctrine par le New York Post en référence à la doctrine Monroe revisitée par Donald Trump).
Le président Trump, qui se plaint régulièrement des relations avec le Canada et le Mexique qui côutent trop chères aux États-Unis selon lui, s'est dit prêt à user de la force économique si nécessaire pour parvenir à ses fins. Il est probable que ces déclarations provovatrices soient destinées à obtenir des accords commerciaux plus favorables pour les États-Unis. Les menaces d’annexion visent surtout à mettre une pression maximale sur le Panama pour réduire les droits de douane pour les navires américains. Pour rappel, le contrôle du canal de Panama achevé par les Etats-Unis en 1914, a été entièrement rendu à l'Etat du Panama en 1999, en vertu d'un accord signé par le président américain démocrate Jimmy Carter en 1977.
Dans le cas du Groenland, ce sont les richesses naturelles promises par la fonte de la banquise qui l'intéressent. L’intérêt de Trump pour le Groenland est lié à ses gisements de terres rares, essentiels pour des technologies comme les semi-conducteurs, les F-35 et l’IA. Avec 90 % des terres rares contrôlées par la Chine et la Russie, le Groenland est à même d'offrir une indépendance stratégique. L'objectif est également géopolitique de manière à contrebalancer la présence russe dans la région arctique. Le Groenland constitue un enjeu depuis l'époque de la Guerre froide avec la base américaine de Thulé.
[1/5] Donald Trump évoque l'annexion militaire du #Groenland, territoire stratégique de 2,16 M km² riche en minerais et crucial pour le passage du N-Ouest. L’île attire les convoitises, avec 25% de ses exportations dépendant de transferts danois couvrant 25% de son PIB. #HGGSP #geography #Greenland
— Patrick Marques (@pmarques35.bsky.social) 9 janvier 2025 à 10:27
[image or embed]
Cuba, Sicile, Philippines, Islande, port de Brême...
— Le Grand Continent (@Grand_Continent) January 7, 2025
Derrière les plans de Trump pour le Canada et le Groenland se trouve un projet impérialiste de «Grande Amérique»
Cartes exclusives et analyses à lire absolument [https:]] pic.twitter.com/4zsNW3Ypxh
Face aux vélléités trumpiennes d'expansion territoriale, les réactions n'ont pas tardé à se manifester dans différents pays. La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a riposté à la proposition de Donald Trump de renommer le golfe du Mexique, en suggérant que le territoire américain qui faisait auparavant partie du Mexique puisse s'appeler « Amérique mexicaine ». A l'appui de cette proposition, la présidente du Mexique a utilisé une carte du Mexique datant de 1607 montrant une partie des États-Unis actuels sous contrôle du Mexique (ce que l'on nomme aujourd'hui la Mexamerica).Claudia Sheinbaum was responding to the US president-elect's call for the Gulf of Mexico to be renamed the 'Gulf of America'. [https:]] pic.twitter.com/PfSxHS80od
— Financial Times (@FT) January 9, 2025
À la différence des dirigeants du Canada ou de Panama, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’a pas répondu aux menaces de Donald Trump proférées à Mar-a-Lago où le président élu exprimait sa volonté de s’en prendre au Danemark par la force ou par le rachat, s’il refusait de vendre le Groenland aux États-Unis. D. Trump entend peser de tout son poids pour arriver à arracher des concessions. Paris et Berlin ont condamné les menaces d’annexion. La Russie a également semblé être inquiète par les propos de D. Trump. Le Danemark a déclaré que son territoire n’était pas à vendre.[1/5] Le réchauffement climatique redessine la géopolitique mondiale. Alice Hill, experte au Council on Foreign Relations, explique que la fonte rapide des glaces en Arctique rend le Groenland stratégique pour ses ressources minières, tandis que la sécheresse perturbe le canal de Panama. #geography
— Patrick Marques (@pmarques35.bsky.social) 14 janvier 2025 à 11:55
[image or embed]
Bien qu'elles soient à prendre au sérieux pour les conséquences géopolitiques et géoéconomiques qu'elles risquent d'entraîner dans les années qui viennent, les vélléités impérialistes de Donald Trump peuvent prêter à sourire tant elles paraissent irréalistes...? URGENT : Donald Trump envisage d’annexer le Listenbourg pour son intérêt géostratégique. pic.twitter.com/PMXeFvEws6
— Olivier Varlan (@VarlanOlivier) January 8, 2025
Vilains rêves carto ?? Par Michael de Adder
— Le Cartographe ??? (@lecartographe.bsky.social) 13 janvier 2025 à 00:27
[image or embed]
Earth is flat
— Emad Hajjaj Cartoons (@EmadHajjaj) January 22, 2025
????? ???????? #Trump pic.twitter.com/mVRDUPqoG1Liens ajoutés le 20 janvier 2025
Paru en février 2019, l'ouvrage de Daniel Immerwahr How to Hide an empire. A history of the Greater United States met en lumière le côté expansionniste de l’Amérique. Nous connaissons les cartes qui délimitent les cinquante États. Nous savons aussi que les États-Unis sont un « empire » qui exerce son pouvoir dans le monde entier. Mais qu'en est-il des territoires réels – les îles, les atolls et les archipels – que ce pays a gouvernés et habités ? Le mot « empire » occupe une place particulière dans le lexique américain : il s’applique facilement à d’autres pays, mais rarement voire jamais aux États-Unis eux-mêmes (voir la conférence donnée par l'auteur en 2019 pour le Chicago Institute for the Humanities).
Le Danemark n'est pas une petite nation ! (Reddit.com/r/imaginarymaps/)Inspirée d'une ancienne carte coloniale portugaise, cette carte de propagande publiée sur Reddit est destinée à montrer l'étendue du Danemark avec ses possessions d'outre-mer. L'empire colonial danois était de fait plus étendu que celui du Portugal. Au lieu de simplement établir de petites stations commerciales le long de la Côte d'or et ailleurs, le Danemark règnait sur de vastes colonies en Inde (Tamil Nadu) et en Afrique de l'Ouest (Ghana). De plus, le Danemark possèdait la Tasmanie et les « îles Mikkelsen » de l'archipel arctique. Le Groenland, l'Islande, le Svalbard et les îles Féroé ont tous été découverts et colonisés par les Norvégiens. Ils faisaient alors partie de la Norvège (ou en font encore partie) jusqu'à ce qu'ils soient unis au Danemark. Puis, après les guerres napoléoniennes, la Suède a pris la Norvège, mais le Danemark a pu garder les territoires d'outre-mer (à l'exception du Svalbard).
Liens ajoutés le 22 janvier 2025Sur le site officiel de la Maison Blanche, l'ordonnance prise par D. Trump est présentée comme une volonté de "Restaurer les noms qui honorent la grandeur de l'Amérique" (sic).
Le changement de nom du point culminant de l'Alaska en Mont McKinley se veut tout un symbole :
"Le président William McKinley, 25e président des États-Unis, a mené héroïquement notre nation à la victoire dans la guerre hispano-américaine. Sous sa direction, les États-Unis ont connu une croissance économique et une prospérité rapides, y compris une expansion des gains territoriaux pour la nation. Le président McKinley a défendu les tarifs douaniers pour protéger l'industrie manufacturière américaine, stimuler la production nationale et porter l'industrialisation américaine et la portée mondiale vers de nouveaux sommets. Il a été tragiquement assassiné lors d'une attaque contre les valeurs de notre nation et notre succès, et il devrait être honoré pour son engagement indéfectible envers la grandeur américaine."
Concernant le golfe du Mexique rebaptisé "Golfe d'Amérique", tout un paragraphe est consacré à l'intérêt économique et stratégique de la région :"La région autrefois connue sous le nom de Golfe du Mexique a longtemps été un atout essentiel pour notre nation autrefois en plein essor et est restée une partie indélébile de l'Amérique. Le Golfe était une artère cruciale pour les premiers échanges commerciaux de l'Amérique et du monde. C'est le plus grand golfe du monde, et le littoral des États-Unis le long de cette remarquable étendue d'eau s'étend sur plus de 1 700 milles et contient près de 160 millions d'acres. Ses ressources naturelles et sa faune restent aujourd'hui au cœur de l'économie américaine. La géologie abondante de ce bassin en a fait l'une des régions pétrolières et gazières les plus prodigieuses du monde, fournissant environ 14 % de la production de pétrole brut de notre nation et une abondance de gaz naturel, et favorisant constamment de nouvelles technologies innovantes qui nous ont permis d'exploiter certains des réservoirs de pétrole les plus profonds et les plus riches du monde. Le Golfe abrite également des pêcheries américaines dynamiques regorgeant de vivaneaux, de crevettes, de mérous, de crabes de pierre et d'autres espèces, et il est reconnu comme l'une des pêcheries les plus productives au monde, avec le deuxième plus grand volume de débarquements de pêche commerciale par région du pays, contribuant à hauteur de plusieurs millions de dollars aux économies locales américaines. Le Golfe est également une destination préférée pour le tourisme et les activités de loisirs des Américains. En outre, le Golfe est une région vitale pour l'industrie maritime américaine de plusieurs milliards de dollars, offrant certains des ports les plus grands et les plus impressionnants du monde. Le Golfe continuera de jouer un rôle central dans le façonnement de l'avenir de l'Amérique et de l'économie mondiale, et en reconnaissance de cette ressource économique florissante et de son importance cruciale pour l'économie de notre pays et sa population, je demande qu'il soit officiellement rebaptisé Golfe d'Amérique."Il semble que ce paragraphe ainsi que certains autres passages des 46 décrets pris par l'Administration Trump aient été rédigés à l'aide de l'IA : un "travail bâclé et profondément discutable" selon certains analystes. La page de discussion de l’article de Wikipédia sur le Golfe du Mexique a explosé du fait que des utilisateurs sont venus exiger le changement de nom. "Quelle que soit votre opinion sur la rhétorique de Trump selon laquelle le golfe du Mexique fait partie intégrante des États-Unis, le nom du golfe du Mexique est antérieur à ce statut... vous ne pouvez forcer personne à utiliser le nouveau nom" (source : MapRoomBlog qui consacre un article à l'historique des cartes et de la manière de nommer le golfe du Mexique). Fait assez exceptionnel : l'ordonnance demande la modification du GNIS (Système d'information sur les noms géographiques), la base de données des noms officiels aux États-Unis.Sources
« Donald Trump : Etats-Unis + Canada + Groenland + canal de Panama… Le monde vu par le président américain en une carte » (20 minutes)
« Groenland, Panama : Donald Trump renoue avec l’impérialisme de Theodore Roosevelt » (Le Monde)
« Nouvelle nomination du golfe du Mexique : la toponymie est à l’avant-garde d’un projet impérialiste aux conséquences incommensurables » (Le Monde)
« Donald Trump Jr. au Groenland : le projet impérial trumpiste d’une Grande Amérique en deux cartes exclusives » (Le Grand Continent)
« Donald Trump dessine les contours d’un nouvel impérialisme états-unien » (Mediapart)
« La présidente du Mexique demande à ce que certaines régions des États-Unis soient rebaptisées Amérique mexicaine » (The Financial Times)
« Trump peut-il faire main basse sur le Groenland ? » (Les Echos)
« Groenland : la Première ministre danoise dit à Trump que c’est au territoire de décider de son indépendance ou non » (Libération)
« Canal de Panama : en réponse à Donald Trump, le pays affirme que sa souveraineté sur l'axe maritime n'est "pas négociable" » (France-Info)
« C'est ironique : comment la crise climatique alimente la campagne de Trump contre le Groenland et le Panama » (The Guardian)
Articles connexesLe monde vu à travers les tweets de Donald Trump
L'attaque du Capitole reconstituée en cartes et en vidéosQu'est-ce que le Listenbourg, ce nouveau pays fictif qui enflamme les réseaux sociaux ? (fake map)
Les nouvelles façons de « faire mentir les cartes » à l'ère numérique
La carte, objet éminemment politique
-
10:30
Du 23 au 25 septembre et du 5 au 6 novembre 2025 à Lille : formation "Données Foncières"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 08 janvier 2025Une session de formation sur les "Données Foncières" se tiendra du 23 au 25 septembre et du 5 au 6 novembre 2025 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille.Cette session est à destination des bénéficiaires des fichiers données foncières (Fichiers Fonciers et DV3F) et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 31 août (…)
Lire la suite
-
10:30
Labellisation Aqua-Valley du projet Récolt'Ô
sur Makina CorpusLe projet Récolt’Ô labellisé par le pôle Aqua-Valley : une reconnaissance pour l’innovation au service de la gestion de l’eau.
-
9:30
Du 24 au 26 juin 2025 à Lille : formation "savoir utiliser DV3F" - Cloned
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 08 janvier 2025Une session de formation "Savoir utiliser DV3F" se tiendra du 24 au 26 juin 2025 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille.Cette session est à destination des bénéficiaires des fichiers DV3F et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 23 mai (…)
Lire la suite
-
9:26
18-19 mars 2025 à Bordeaux: RDV autour de l’archéomatique en archéologie funéraire
sur archeomatic (le blog d'un archéologue à l’INRAP)4e séminaire-atelier : Production et analyse d’images en anthropologie et archéologie funéraire Programme et pré-inscriptions Bonjour à tous ! Voici venu le temps de l’annonce de la quatrième et dernière édition des Rendez-Vous autour de l’archéomatique en archéologie funéraire qui auront lieu à la MSH de Bordeaux. Cette collaboration fructueuse entre les Ateliers Archéomatiques et […]
-
13:12
Conférence de Michel Bruneau sur le Cambodge, Institut de Géographie (Paris), samedi 18 janvier 2025
sur Les cafés géographiquesSamedi 18 janvier 2025, de 10h à 12h, à l’Institut de Géographie, 191 rue Saint-Jacques, 75005 Paris, le géographe Michel Bruneau viendra animer une conférence sur le Cambodge.
Dans son ouvrage Parcours d’un géographe de transitions (L’Harmattan, 2023), Michel Bruneau revient sur le chemin qui l’a conduit de la géographie tropicale à la géographie critique. Après sa thèse sur la Thaïlande, il est devenu un éminent spécialiste de l’Asie du Sud-Est qui a proposé notamment un modèle d’organisation de l’espace du Cambodge.
Source : Michel Bruneau, Carte reproduite dans BAGF ( [https:]] )
Au-delà d’une meilleure compréhension de l’organisation de l’espace cambodgien, il faudra se demander si la relation entre les structures territoriales de l’Etat-nation actuel et celles de la période précoloniale est toujours lisible.
A lire sur le site des Cafés Géo : Les Cafés Géo » Michel Bruneau, un « géographe de transitions »
-
12:42
Café géo d’Orléans, 15 janvier 2025 : « La révolution du millet en Inde du Sud. La souveraineté alimentaire au défi du changement climatique et de la santé » avec Bertrand Sajaloli
sur Les cafés géographiques -
22:31
Géohistoire des humains sur la Terre
sur Les cafés géographiquesCafé de Flore, Paris, mardi 17 décembre 2024, C. Grataloup et D. Oster (de droite à gauche, photo de M. Huvet-Martinet)
Ce mardi soir, un public nombreux assiste au Café géo dont le sujet porte sur la « géohistoire des humains sur la Terre ». Pour aborder cette question un unique intervenant : Christian Grataloup, le géohistorien bien connu qui incarne largement la réflexion géohistorique depuis de nombreuses années. Auteur d’un livre d’une ambition rare (Géohistoire. Une autre histoire des humains sur la Terre, Les Arènes, 2023), C. Grataloup se propose durant cette soirée d’éclairer ce que l’histoire des sociétés doit à leur espace. Rien que cela !
DO : Ton livre Géohistoire paru l’année dernière marque l’aboutissement d’un long cheminement dans ta réflexion géohistorique. C’est peut-être pour cela que tu as choisi de le titrer sobrement Géohistoire, même si un sous-titre plus explicite l’accompagne : Une autre histoire des humains sur la Terre.
CG : En fait, le titre Géohistoire est un choix éditorial qui montre bien que l’expression créée par Fernand Braudel est tout à fait passée dans le domaine public.
DO : Les médias qui t’ont interviewé n’ont pas manqué de te demander une énième fois ta définition de la géohistoire. Tu réponds souvent qu’il s’agit d’éclairer ce que l’histoire des sociétés doit à leur espace. Dans ce livre tu évoques une synthèse de deux types de relations : les relations entre les sociétés et les relations avec le reste de la biosphère. Peux-tu préciser cet objectif ?
CG : La géohistoire assume sa bâtardise (histoire et géographie). Il faut articuler constamment les logiques d’organisation spatiale avec les processus de temporalité. Il faut tenir compte de tous ces éléments. Certains journalistes aiment dire que je suis le plus historien des géographes. Mais peut-être suis-je le plus géographe des historiens ?
Pour moi, par exemple, un des éléments clés du livre est la distance, c’est-à-dire l’éloignement ou la proximité entre les différentes sociétés, soit un élément géographique fondamental de l’évolution historique. Je parle d’un « singulier pluriel » pour une seule espèce humaine et des sociétés très différentes les unes des autres. L’histoire humaine est prise entre proximité et mobilité. Cette diversité des sociétés est un élément essentiel en même temps que le regroupement, les fusions, les diminutions, par exemple du nombre des langues D’où l’importance à mes yeux de la carte des langues au XVe siècle (17 000 à cette époque contre 6 000 aujourd’hui).
DO : Ton travail consiste à faire de la géohistoire à l’échelle mondiale comme le prouvent les titres de la plupart de tes livres. Mais il est bien sûr possible de faire de la géohistoire à une autre échelle, par exemple nationale ou locale.
CG : C’est vrai qu’aujourd’hui, en France, la géohistoire est rangée dans la catégorie de l’histoire globale. Je pense que la première est particulièrement bien adaptée à la seconde. Mais le problème de distance entre les différents acteurs sociaux est le même à toutes les échelles. Par exemple, c’est ce que j’ai essayé de faire avec l’Atlas historique de la France (Les Arènes-L’Histoire, 2019).
DO : On te questionne souvent sur ton utilisation de l’histoire contrefactuelle qu’on appelle aussi l’histoire des possibles. Peux-tu rappeler ce qu’est ce type d’histoire et pourquoi tu y as recours quelquefois ?
CG : L’uchronie raisonnée est une démarche expérimentale dans un processus temporel, elle aide à la réflexion et notamment permet de relativiser. Par exemple, si le monde avait été tissé par les Polynésiens, le monde aurait été totalement différent de ce qu’il est devenu à partir du XVIe siècle, lorsque les Européens ont influencé considérablement les interrelations entre les sociétés humaines.
DO : Abordons maintenant l’histoire des humains sur la Terre avec la préhistoire, plus précisément le paléolithique, avant donc la révolution néolithique. C’est le moment où l’animal humain sort de la savane arborée pour migrer vers des environnements très divers. Une carte très intéressante représente l’aire de diffusion des homo erectus, elle est titrée très pertinemment « sortir de son écosystème : le propre des humains ». Peux-tu expliquer ce titre ?
CG : Il y a actuellement des discussions à propos de la traduction du titre de l’ouvrage (5 traductions en cours). Les Néerlandais ont choisi de titrer le livre en utilisant l’expression De la savane à la ville. Ceci pour dire que ce qui me semble caractériser l’espèce humaine par rapport à tous les autres primates, c’est son ubiquité : il y a des humains partout. Ce processus a commencé il y a 2 millions d’années quand homo erectus est sorti d’Afrique ; les différentes espèces humaines ont su vivre dans des milieux qui n’étaient pas biologiquement le leur grâce à la maîtrise du feu, à la maîtrise du vêtement, à la construction de logements complexes, donc grâce à leur capacité à produire des micro-milieux. C’est vrai pour Sapiens depuis 300 000 ans.
Ce qui est à l’origine d’une part, de l’unité de l’espèce, et d’autre part, du fractionnement en de multiples sociétés (diversité des langues, des modes de vie, etc.)
DO : Sapiens vit donc dans tous les milieux. On peut parler de diffusion-dispersion avec pour corollaire le fractionnement en sociétés sans contact. A cet endroit du livre, tu cites la controverse de Valladolid et La Planète des singes de l’écrivain Pierre Boulle. Pourquoi cela ?
CG : Selon l’Eglise, ce qui prouvait l’humanité des populations autochtones rencontrées lors des « Grandes Découvertes » c’était l’interfécondité entre ces populations et les Européens. Quant au livre La planète des singes, il montre à sa manière comment le romancier Pierre Boulle s’est emparé de la question d’une commune espèce humaine.
DO : Evoquons maintenant l’avènement du Néolithique qui se caractérise par la domestication du vivant (végétaux et animaux) et la sédentarisation des populations. Au lieu du néolithique tu préfères parler des néolithiques, sans doute à cause de la dispersion des foyers de néolithisation dans le monde. Comment peut-on expliquer la simultanéité relative de cette dispersion ?
CG : Effectivement, les premières domestications sont apparues dans plusieurs foyers très dispersés sur la terre (Proche-Orient, Chine, Asie méridionale, Afrique occidentale, etc.) mais dans une fourchette de temps assez réduite. Pourquoi ces foyers indépendants de domestication ? Une première explication : l’absence de communications avérées. Une autre cause : la très forte coïncidence chronologique a empêché le déploiement d’un processus de diffusion. Il faut donc admettre le polygénisme des sociétés agricoles.
DO : Qu’en est-il des conséquences de la synchronie hétérogène au niveau des domestications (« le lama et la vache ») ?
CG : Les deux grands ensembles géographiques de plantes et d’animaux domestiqués (l’Eufrasie et l’Amérique) diffèrent par les potentialités préalables de domestication. Il semble bien s’agir d’une question d’offre. Le déséquilibre est flagrant dans le domaine animal. L’Amérique ne disposait d’aucun gros mammifère domesticable comme le cheval ou le dromadaire. Cela a eu des conséquences pour l’alimentation, le transport, le travail et même l’art militaire.
DO : Un chapitre passionnant traite des dernières diffusions spatiales, notamment en Amérique et en Océanie. La science archéologique progresse au point de donner aujourd’hui une profondeur historique à des espaces tels que les grandes plaines centrales d’Amérique du Nord et l’Amazonie. Prenons l’exemple de cette dernière qui illustre parfaitement ce qu’on appelle les « peuples sans histoire ». Que sait-on de nos jours de l’histoire de l’Amazonie ?
CG : Des régions entières n’ont entretenu que des liens rares et distendus avec l’axe de l’Ancien Monde. Certaines sociétés ont tout de même été partiellement reliées à cet axe comme celles du littoral de l’est africain. D’autres sociétés étaient entièrement coupées de cet axe comme les sociétés amérindiennes qui ont vécu indépendamment de l’histoire de l’Eufrasie et qui de ce fait ont eu une histoire de pandémies tout à fait particulière.
Grâce aux progrès de l’archéologie, deux grandes régions ont acquis une profondeur historique à peine perçue jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle : les grandes plaines centrales d’Amérique septentrionale et l’Amazonie.
DO : La carte « L’Axe de l’Eufrasie au début de notre ère » montre un monde connecté de la Chine à Rome en l’an 200. Depuis le Néolithique, une zone de forte densité humaine (au moins les deux tiers de l’humanité) s’est structurée des mers de Chine à la Méditerranée. Au IIe siècle, elle est organisée autour de grands empires. Ceux-ci font face, au nord, aux peuples des steppes, éleveurs et caravaniers. Plus au sud se trouvent des ensembles plus petits. C’est une « première mondialisation » avec les routes de la soie et celles des épices maritimes. Peux-tu développer ce que tu appelles « l’origine axiale du Monde ».
CG : Depuis plusieurs milliers d’années, entre Chine et Méditerranée, l’axe de l’Ancien Monde regroupe approximativement les trois quarts de l’humanité. Là, les sociétés sont nécessairement interconnectées puisque voisines ; quand une société a une innovation, celle-ci va se répandre chez les autres. Il y a d’ailleurs toutes sortes de passages : des mers littorales, des axes fluviaux, des steppes qui vont être peuplées par des peuples faisant le choix de l’élevage. Se sont donc développées des sociétés très différenciées : au sud, des sociétés « à racines » (des cultivateurs) ; au nord, des sociétés « à pattes » (des pasteurs).
DO : Abordons maintenant « la bifurcation du Monde » avec les « Grandes Découvertes » et l’Europe qui devient le centre du Monde. Pourquoi le succès de l’Europe (des hasards et des envies) ?
CG : La connexion avec les sociétés autres que celles de l’axe de l’Ancien Monde ne pouvait a priori être faite que par une société de l’Ancien Monde. Ensuite pourquoi les Européens ? La situation d’extrême occident de l’Europe pouvait inciter ses sociétés à l’aventure maritime. Madère et les Açores furent les premières îles à sucre des Européens qui n’eurent plus qu’à déplacer vers l’ouest au XVIe siècle le complexe socio-économique de la plantation.
DO : Et si le Sud avait créé le Nord ?
CG : Une petite uchronie radicale. Imaginons un rapport Nord-Sud inversé avec des sociétés tropicales qui auraient eu envie de produits tels que le lait ou la viande produits sur des terres avec hivers. Tout ceci pour dire que la péjoration du Sud n’est pas un phénomène naturel.
DO : Pour terminer, quels sont les principaux aspects géohistoriques du XXe siècle et du début du XXIe siècle ? Peut-on distinguer ceux qui se situent dans la continuité du siècle précédent et ceux qui sont en rupture avec lui ? Il me semble que le tableau de notre monde actuel met en jeu trois données fondamentales : une interdépendance accrue, les fractures profondes entre les sociétés, la gestion indispensable de la planète.
CG : Commençons par une mutation fondamentale : la croissance démographique avec un milliard d’habitants sur la Terre en 1800 et plus de 8 milliards aujourd’hui. Les humains sont devenus une espèce invasive qui détruit la mince pellicule de vie végétale et animale. Rien qu’à cause de cela, toutes les sociétés sont interconnectées. La question centrale c’est comment affronter ensemble, avec des sociétés si différentes, ce problème de gestion de notre unique bien commun qui est cette pellicule de vie. Aujourd’hui, on est à la fois dans une urgence d’agir en commun et de prendre en compte la diversité liée souvent à l’héritage colonial… La réflexion géohistorique traduit la nécessité de comprendre le fractionnement des sociétés et de pouvoir contribuer à essayer de le dépasser.
Un deuxième élément de réponse réside dans les rejeux d’héritages. Dans la diversité des sociétés on a des types de configurations sociales qui se sont construites en position les unes par rapport aux autres. Le planisphère politique est un puzzle, celui des Etats-nations. Parmi les plus grandes pièces du puzzle se trouvent en particulier les Etats héritiers des anciens empires de l’Axe (Chine et Russie). Parmi les plus petites pièces du puzzle, il y a de nombreux supports à des activités qui se jouent de l’international (paradis fiscaux, narcotrafic, etc.). Au total, on a un certain nombre d’éléments qui nous posent d’énormes problèmes pour pouvoir organiser ensemble la gestion de notre Planète.
Questions de la salle :
Q1 : Peut-on imaginer l’évolution du monde si Néandertal l’avait emporté ?
CG : Le Musée de l’homme a organisé récemment une exposition sur Néandertal. Celle-ci montre que Néandertal a changé de statut. Il y a 30 ans on le représentait comme une brute épaisse, contrairement à l’Homo Sapiens, qui lui apparaissant comme un civilisé (en devenir). Cela traduisait une vision du monde, celle qui opposait le sauvage à l’homme civilisé (c’est-à-dire l’Européen). Aujourd’hui, une parfaite inversion oppose Néandertal, le « gentil écolo », à Sapiens « qui recherchait le profit et avait tous les défauts ». En fait, on apprendra peut-être que Sapiens avait quelques avantages (sur les possibilités langagières ?) par rapport à Néandertal. Des processus historiques très différents n’auraient sans doute pas existé si Néandertal l’avait emporté.
Q2 : L’Europe affectée à la fin du Moyen Age par le « précapitalisme » a-t-elle bénéficié de ces conditions pour impulser à son profit la mondialisation amorcée par les « Grandes Découvertes » ?
CG : Là, vous posez la question des configurations sociales internes des sociétés. Ma réflexion géohistorique a fait le choix de s’intéresser avant tout aux logiques externes, c’est-à-dire essentiellement aux interrelations entre les sociétés (connexion, pas connexion, hiérarchie ou égalité dans les connexions, etc.). Ce qui se passe à l’intérieur des sociétés n’a pas été un élément important de ma réflexion mais mon livre donne les éléments de contextualisation qui peuvent permettre ensuite de s’intéresser aux structures internes (chinoises, indiennes, ottomanes, etc.) qui sont des éléments importants.
Q3 : Et si Napoléon n’avait pas vendu la Louisiane ?
CG : La Louisiane est très largement un mythe. Au XVIIIe siècle, la Louisiane française (la Nouvelle-France) forme un vaste espace entre le Saint-Laurent et le delta du Mississipi, peuplé (modestement) de colons, l’essentiel étant constitué de territoires où une poignés de Français et de « coureurs des bois » s’adonnent au commerce avec les nations amérindiennes. La configuration géopolitique principale dans le sud des Grandes Plaines était la Comancheria (l’empire comanche, qu’on peut qualifier d’« empire cavalier »), qui avait une réalité plus importante que la Nouvelle-France des chancelleries. Napoléon qui n’avait pas la maîtrise des mers a préféré vendre la Louisiane qu’il n’avait pas la possibilité de contrôler, ni de développer.
Compte rendu rédigé par Daniel Oster, décembre 2024
-
11:58
Géopolitique de l’Ouzbékistan dans une Asie centrale très convoitée
sur Les cafés géographiquesC’est au retour d’un voyage en Ouzbékistan que Maryse Verfaillie retrace le rôle qu’a eu ce pays au cœur de l’Asie pendant plus de deux millénaires d’histoire.
-
14:00
LMFP : LE catalogue magique !
sur GeotribuUne extension QGIS peut-être (trop) méconnue : Layers Menu From Project permet de simplifier la vie des administrateurs ET des utilisateurs, retour d'expérience à deux voix.
-
11:23
2024 chez Geomatys
sur Le blog de Geomatys2024 chez Geomatys- 23/12/2024
- Jordan Serviere
Alors que 2024 s’achève, Geomatys se distingue une fois de plus comme un acteur clé dans le domaine de l’information géospatiale, des systèmes d’information environnementale et de la défense. Cette année a été marquée par des avancées technologiques concrètes, des reconnaissances importantes et des collaborations stratégiques qui ont renforcé notre position dans des secteurs en constante évolution. Retour sur ces douze mois faits de projets ambitieux et de réalisations collectives.
Examind C2 : réinvention de la gestion tactiqueLe lancement d’Examind C2 représente une étape cruciale en 2024, tant pour Geomatys que pour les secteurs de la défense, de la cybersécurité et de la gestion de crise. Cette plateforme de Commande et Contrôle (C2), conçue pour répondre aux besoins complexes des environnements multi-milieux et multi-champs, se distingue par son interopérabilité avancée et son traitement en quasi-temps réel. Les visualisations dynamiques qu’elle propose offrent une supériorité informationnelle essentielle pour optimiser les prises de décision dans des situations critiques. Avec des capacités étendues en traitement de données spatiales, Examind C2 anticipe également les attentes futures des utilisateurs. Pour une analyse approfondie de ses capacités et de ses cas d’utilisation, rendez-vous sur le site officiel.
AQUALIT : vers une gestion durable de l’eau potableEn 2024, Geomatys a franchi une nouvelle étape avec la commercialisation d’AQUALIT, une plateforme novatrice destinée à l’analyse des mesures d’eau. Conçue spécifiquement pour les producteurs d’eau potable, AQUALIT leur fournit des outils puissants pour surveiller, analyser et optimiser la qualité de leurs ressources. Cette solution intègre des fonctionnalités avancées en gestion des données hydrologiques, en analyse prédictive et en visualisation cartographique. Dans un contexte où la gestion durable de l’eau est devenue un enjeu prioritaire, AQUALIT illustre parfaitement l’engagement de Geomatys en faveur de l’environnement et de l’innovation. Pour en savoir plus et découvrir toutes ses fonctionnalités, consultez le site d’AQUALIT.
OPAT devient ShoreInt : une évolution pour mieux répondre aux besoins côtiersEn 2024, notre projet OPAT a connu une évolution majeure en devenant ShoreInt. Cette transition reflète notre désir d’offrir une solution toujours plus adaptée aux enjeux complexes de la gestion des zones côtières. ShoreInt intègre des données issues de technologies comme l’AIS, les images satellites et la modélisation spatiale pour fournir une analyse précise des activités maritimes et des dynamiques environnementales. Avec une interface ergonomique et des outils avancés de visualisation, ShoreInt est conçu pour aider les décisionnaires à gérer les interactions complexes entre les activités humaines et les écosystèmes côtiers. Pour en savoir plus sur cette solution innovante, consultez le site de ShoreInt.
Lauréat du Concours d’innovation avec EpiwiseUn des temps forts de 2024 est sans conteste la distinction obtenue par Geomatys pour son projet Epiwise lors des Concours d’innovation de l’État. Soutenu par France 2030, ce projet épidémiologique figure parmi les 177 initiatives lauréates reconnues pour leur potentiel à transformer durablement leur secteur. Cette récompense reflète notre capacité à innover tout en répondant à des besoins sociétaux majeurs, tels que la prévention des pandémies et la modélisation épidémiologique. En s’appuyant sur des technologies de machine learning et de traitement des big data, Epiwise offre des perspectives nouvelles pour la santé publique.
Collaboration et continuité : une stratégie collectiveAu-delà de ces projets phares, Geomatys a maintenu en 2024 un rythme soutenu de collaboration dans des initiatives d’envergure. Parmi elles, FairEase, le portail Géosud et nos partenariats stratégiques avec Mercator Ocean et l’Office Français de la Biodiversité. Ces travaux, axés sur la valorisation des données spatiales, l’interopérabilité et la gestion des ressources naturelles, témoignent de notre engagement à développer des solutions ouvertes, accessibles et adaptées aux enjeux environnementaux contemporains. Ces projets, loin de s’arrêter en 2024, constituent un socle solide pour notre développement en 2025 et au-delà.
Et en 2025...Alors que nous nous tournons vers 2025, Geomatys se prépare à renforcer son impact et à ouvrir de nouvelles perspectives. En poursuivant nos investissements dans la recherche et le développement, notamment en télédétection, modélisation environnementale et gestion des données massives, nous ambitionnons de créer des solutions toujours plus performantes et adaptées aux besoins d’un monde en mutation rapide. L’année à venir sera marquée par le renforcement de nos relations avec nos partenaires stratégiques, dans une perspective de collaboration continue et durable. Nous adressons nos sincères remerciements à nos collaborateurs, dont l’engagement et les compétences sont le moteur de nos réussites, ainsi qu’à nos clients et partenaires pour leur soutien indéfectible. Ensemble, faisons de 2025 une année riche en projets et accomplissements. Toute l’équipe vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année. Rendez-vous en 2025 !
Menu Linkedin Twitter YoutubeThe post 2024 chez Geomatys first appeared on Geomatys.
-
11:50
Appel à participants - GT Dessertes pour les transports de bois
sur Conseil national de l'information géolocaliséeAppel à participants - GT Dessertes pour les transports de bois
-
19:01
« TERRES ». Dossier spécial FIG 2024 de la revue La Géographie (n°1594, automne 2024)
sur Les cafés géographiquesCe dossier s’intéresse aux « Terres », thème du Festival international de géographie de Saint-Dié en octobre 2024.
Parmi les articles, nous retrouvons ceux d’amis des Cafés géographiques comme Amaury Lorin et Gilles Fumey. Le premier nous avait fait le plaisir de traiter au Café de Flore le sujet évoqué ici, La Birmanie : pivot stratégique entre l’Inde et la Chine, en février dernier ( [https:]] ). Le second alerte sur le vol des terres à leurs premiers habitants dans Terres convoitées, terres accaparées. Le phénomène remonte à l’Antiquité mais prend au XXIe siècle la forme d’un accaparement dû à quelques Etats mais surtout aux firmes de pays riches dans un but financier. En France, seuls quelques vignobles de prestige sont aux mains de sociétés étrangères mais la financiarisation du foncier est défavorable à l’installation des jeunes agriculteurs. Grands acheteurs de terres dans les pays en développement, surtout en Afrique subsaharienne, la Chine et les pays du Golfe invoquent leur souci d’assurer la sécurité alimentaire à leurs populations. En fait beaucoup d’investissements fonciers servent à produire des agrocarburants. Seules des ONG cherchent à lutter contre ces spoliations, parfois avec succès.
François-Michel Le Tourneau explique quels enjeux fonciers se cachent derrière la déforestation de l’Amazonie. Il rappelle d’abord que si la baisse de la déforestation en Amazonie a été notable en 2023 (elle a dépassé 30% par rapport à 2022), ce qui a donné une image positive au gouvernement de Lula, la hausse a été très importante dans les savanes du Centre (« cerrado »). Il s’est donc agi d’un choix essentiellement politique. L’objectif d’une déforestation zéro semble impossible à atteindre car la déforestation peut être légale. Une partie du patrimoine public forestier est devenu privé au profit de ceux qui occupaient ces terres depuis plus de 10 ans. En ont profité les petits propriétaires puis les grands. La délivrance des titres de propriété est néanmoins conditionnée à la mise en valeur des terres, ce qui favorise la déforestation, souvent au profit de l’élevage bovin.
C’est à l’échelle mondiale que Paul Arnould pose la question du statut foncier de la forêt. Ce n’est pas une question marginale car la forêt occupe le tiers des terres émergées. Sur le plan juridique, le bilan est simple : 76% de la terre forestière appartiennent à un Etat, 20% à des propriétaires privés (en général, de grands groupes multinationaux, à l’exception de la France où la propriété est très émiettée), 4% n’ont pas de propriétaires identifiés. Mais en dehors du droit, les situations sur le terrain sont plus complexes. Des droits d’usage anciens sont fortement revendiqués par leurs bénéficiaires, sans être reconnus par la loi. Pour beaucoup de randonneurs contemporains, il va de soi que la forêt est un bien public où tout est permis (cueillette des champignons et des baies etc…). Trois impératifs s’opposent : rationalité économique, situation écologique, réalités sociales. Les situations des terres forestières sont donc très diverses selon les lieux.
Forêts et autres lieux ont été nommés par les hommes qui inscrivent ainsi leur pouvoir dans les paysages. Camille Escudé s’est particulièrement intéressée au « renaming » (pour « changement de nom ») des territoires autochtones. Une des formes du pouvoir colonial a consisté à supprimer les noms donnés par les autochtones aux lieux pour les rebaptiser. Ainsi Chuquiago Marka (« vallée de l’or ») en Amérique du sud est devenue Nuestra Senora de la Paz après la conquête espagnole de 1548. Supprimer aujourd’hui ces noms donnés par le colonisateur fait partie des pratiques de décolonisation et de résistance au pouvoir dominant. Le territoire autonome du Nunavut au Canada, administré par les Inuit, en donne de nombreux exemples. Frobisher Bay (nom d’un explorateur britannique) s’appelle aujourd’hui Iqaluit (« les poissons » en inuktitut).
C’est donc la diversité des approches qui fait tout l’intérêt de cette revue consacrée à un sujet fondamentalement géographique : les terres.
Michèle Vignaux, décembre 2024
-
7:25
[Equipe Oslandia] Sophie Aubier, développeuse SIG
sur OslandiaAprès le BAC, le rêve de Sophie, c’est de tailler des pierres précieuses. Elle effectue un stage chez un artisan parisien où elle se rend vite compte que c’est un travail précaire qui est soumis à des règles qui ne lui conviennent pas.
Elle décide d’en apprendre plus sur la formation des roches et s’oriente vers une Licence de Géosciences à Paris Sorbonne puis un master de Physique de l’Océan, de l’Atmosphère et du Climat qu’elle complète avec un Master d’Hydrogéologie à Paris Saclay pour « plus de pratique et moins de théorie ».« Je me suis intéressée à la géologie pour finalement plus me passionner pour le calcaire que pour les pierres précieuses ! »
Pendant ses études, Sophie réalise plusieurs stages pendant lesquels elle mobilise les grands modèles utilisés par le GIEC pour les prédictions afin de réaliser des modélisations du climat.
« J’ai beaucoup utilisé Python dans mes stages et c’est ce qui me plaisait. J’avais envie d’apprendre encore sur le code, résoudre des problèmes scientifiques avec du code informatique. »
Sophie postule à une offre d’emploi chez Oslandia à un poste de développeur SIG junior. Elle est embauchée en janvier 2022 pour notamment développer des plugins QGIS en Python.
Projets emblématiques- Développement du plugin Cityforge : intégration de bâtiments 3D dans QGIS. Un plugin réalisé dans le cadre de la R&D Oslandia.
- Développement du plugin ELAN pour INRAE : un plugin d’outils de gestion des eaux urbaines.
« C’est un outil d’aide à la décision pour le traitement des eaux usées, le déversement des eaux de pluie et des eaux usées «
Python
PhilosophieApprendre !
Oslandia en 1 motAutonomie
-
14:00
Suivre le Vendée Globe 2024 depuis un SIG - Partie 2
sur GeotribuAprès avoir récupéré, nettoyé et visualisé les données SIG du Vendée Globe 2024 dans QGIS, voyons comment automatiser tout cela et développer une application application Web de suivi avec MapLibre.
-
9:30
Regard d'Altitude : recenser les effets du changement climatique sur les milieux alpins
sur Makina CorpusLe projet Regard d’Altitude vise à structurer et centraliser de manière collaborative les observations des phénomènes naturels se produisant en montagne.
-
7:18
Petite histoire du logo Oslandia
sur OslandiaFin 2009, Oslandia est sur le point d’être créée… et a besoin d’une identité visuelle. Vincent contacte son ancien collègue Sylvain pour travailler sur un logo.
Le cahier des charges est lancé !Le logo doit être identifiable immédiatement, le plus simple possible (“ça va ensemble” dixit Sylvain), déclinable au trait (N&B), niveau de gris, quadrichromie, 256 couleurs et couleurs pleines. Il faut aussi qu’il soit symbole de dynamisme, avec une symbolique rattachée au métier, et ne ressemblant à rien de connu !
La première série d’idées ne se fait pas attendre, voilà quelques logos proposés :
Les partages d’idées se font via des emails et sont centralisés sur un wiki. Les premiers échanges débutent ! Et une série de modifications qui donne lieu à une nouvelle itération.
On avance !
Pour s’approcher d’une version finale Qui ne tarde pas à arriver ! Retour d’expérience de Sylvain« J’ai exclusivement travaillé avec Inkscape, toujours en vectoriel et uniquement à la souris. Sur ce type d’exercice, je n’ai pas besoin de crayon pour élaborer des ébauches, je pars souvent d’une forme géométrique simple ou d’un texte. Je me suis basé sur mon intuition pour les premières séries et les itérations m’ont permis d’avancer pas à pas. «
Au final, le logo Oslandia représente une sorte d’intersection spatiale entre des courbes de niveau ( une île ? ) et un rectangle, qui fait le lien avec le nom de l’entreprise.
Certains y voient cependant plutôt des attracteurs étranges, ce qui in fine pourrait aussi nous caractériser !
Le logo s’est construit à l’image d’Oslandia : de manière collaborative, démocratique, par itération et tout cela dans un soucis d’excellence et de travail bien fait
Depuis, le logo a évolué pour aboutir à la version actuelle. Cette nouvelle version, largement inspirée de la précédente, est simplifiée et modernisée. Elle est toujours facile à intégrer sur des pages web, des affiches ou des documents, et elle corrige le bug de la version précédente : un affichage possible au format carré !
-
20:28
Qu’est-devenue la Yougoslavie ? Avec Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin
sur Les cafés géographiquesDe gauche à droite, Jean-Arnault Dérens, Laurent Geslin et Daniel Oster, mardi 26 novembre 2024, au Café de la Mairie (Paris 3ème) (Photo Denis Wolff)
La salle du premier étage du Café de la Mairie (Paris 3ème) était comble mardi soir 26 novembre pour écouter deux éminents spécialistes des Balkans, Jean-Arnault Dérens (JAD) et Laurent Geslin (LG). Les intervenants, tous deux journalistes, notamment au Courrier des Balkans et pour de nombreux organes de presse (Le Monde diplomatique, Mediapart, etc.), auteurs de plusieurs livres sur la région des Balkans, étaient présents pour faire le point sur la situation de l’espace ex-yougoslave, trente ans après la dislocation de la Yougoslavie socialiste de Tito.
J-A.D. : D’où vient l’idée yougoslave, c’est-à-dire l’idée de réunir tous les Slaves du Sud dans un même Etat ?
Cette idée apparaît au XIXème siècle, dans les années 1860, portée par des intellectuels croates, vivant donc dans l’Empire des Habsbourg. Elle est contemporaine du mouvement des nationalités qui se développe alors en Europe, notamment dans les Etats italiens et germaniques. Dès 1850, une base grammaticale commune a été fixée par une convention pour le serbo-croate, langue commune de ces populations slaves du Sud. Malgré leurs différences historiques et confessionnelles, ces populations formaient donc un ensemble ayant toute légitimité à se regrouper au même titre que les populations italiennes ou allemandes par exemple. Les guerres balkaniques de 1912-1913 et la Grande guerre de 1914-1918 favorisent la formation en 1918 d’un Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes qui prend le nom de royaume de Yougoslavie en 1929. Cet Etat est en réalité une construction politique grand-serbe qui nie tous les rêves d’unification de ces peuples slaves du Sud.La Seconde Guerre mondiale provoque la naissance d’une « seconde Yougoslavie », fédérative et socialiste, proclamée le 29 novembre 1943, qui va durer 45 ans avec une représentation assez équilibrée de toutes les nationalités (6 républiques, 2 républiques autonomes, soit le modèle de l’organisation étatique de l’URSS). Cette Yougoslavie « titiste » (Tito la dirige de 1943 à 1980, date de sa mort) s’effondre pour des raisons externes et internes. Sur le plan extérieur, elle perd son importance géopolitique de « pont » entre les deux parties du monde bipolaire de la guerre froide, elle est en quelque sorte la principale victime collatérale de la chute du mur de Berlin. Sur le plan intérieur, elle a évolué vers une sorte de confédéralisme marqué par des tensions accrues entre les républiques, principalement de nature économique. Les républiques les plus riches (la Slovénie grâce à son industrie, la Croatie grâce au tourisme) ne supportent plus de verser beaucoup d’argent en direction des républiques les plus pauvres (phénomène comparable entre le Nord et le Sud en Italie).
L’éclatement tragique de la Yougoslavie dans les années 1990 se fait dans la guerre. Aujourd’hui, le souvenir de la Yougoslavie reste bien présent dans les pays qui en sont issus. Face aux crises à répétition que traverse l’espace post-yougoslave, nombreux sont ceux qui regrettent « ce passé où l’on vivait mieux ». C’est la « yougonostalgie ».
A l’issue des guerres yougoslaves, les nouveaux Etats créés à partir des anciennes républiques étaient tous supposés rejoindre l’Union européenne. Ce qui est le cas pour la Slovénie en 2004 et finalement pour la Croatie en 2023. Mais constatons qu’il n’en est rien pour tous les autres Etats qui sont toujours candidats pour entrer dans l’UE (et même « candidat potentiel » pour le Kosovo). L’absence de frontières cadastrées en Serbie, en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro facilite dans les années dans les années 2010 d’ailleurs les contentieux interétatiques même si l’émergence d’une « yougosphère » émerge dans les années 2010 avec les incertitudes de l’intégration européenne et la prise en compte de similitudes, notamment culturelles, dans tout l’espace autrefois yougoslave.
L.G. : Où en est-on aujourd’hui ?
Depuis 20 ans, l’espace post-yougoslave fait l’objet d’un double discours : d’un côté, l’UE et les dirigeants régionaux rappellent l’objectif d’entrée dans l’UE ; d’un autre côté, l’UE comme les dirigeants des Balkans occidentaux se satisfont de la situation politique actuelle. Plusieurs raisons à cela. Pour l’UE les Balkans occidentaux représentent, surtout depuis 2010, un sas sur la route migratoire qui aboutit à l’Europe occidentale. Ce sas permet de freiner et de contrôler les flux migratoires, des camps de rétention sont installés, des subsides sont versés aux pays de transit. Les Balkans forment ainsi une barrière et jouent un rôle d’amortisseur à la migration.Il y a également des raisons d’ordre démographique au maintien du statu quo politique entre l’UE et les Balkans occidentaux. Malgré les difficultés actuelles, ceux-ci ont des populations bien formées grâce à des systèmes éducatifs qui restent de bonne qualité. Les pays d’Europe occidentale, en particulier l’Allemagne, considèrent le Sud-Est de l’Europe comme un réservoir de main d’œuvre, très qualifiée (médecins…) et peu qualifiée (boulangers, plombiers…). Ces départs d’actifs aggravent la situation démographique marquée par un déficit des naissances accentué, déficit qui existe d’ailleurs dans une grande partie du continent européen.
Un autre fait constitue un grand problème pour les populations des Etats ex-yougoslaves, celui des lacunes récurrentes de l’état de droit. Ce phénomène est largement ignoré par les dirigeants de l’UE. Les manipulations électorales, la corruption, sont monnaie courante dans les Balkans occidentaux. On comprend que certains dirigeants des Etats de la région ne souhaitent pas forcément l’adhésion à l’UE qui signifierait le strict respect des règles de l’état de droit.
Tout ceci sans compter deux points de blocage qui empêchent l’intégration européenne d’avancer : en Bosnie-Herzégovine (entre Croates et Bosniaques) et au Kosovo (non reconnu par 5 Etas de l’UE). Ajoutons la guerre en Ukraine depuis 2022 qui a rebattu les cartes géopolitiques avec, par exemple, la décision de la Serbie de ne pas soutenir les sanctions de l’UE prises contre la Russie. Une majorité des Etats de l’UE vient de décider que l’élargissement européen n’était pas encore opportun.
J-A.D. : Quel est le rôle des puissances comme la Chine, la Turquie et le Moyen-Orient dans l’espace autrefois yougoslave ?
Au début du XXème siècle, la situation dans les Balkans montrait les rapports complexes entre les petits Etats balkaniques et les grandes puissances de l’époque, soucieux de jouer des rapports de force afin de renforcer leurs intérêts respectifs. Aujourd’hui, il en va de même avec les petits Etats anciennement yougoslaves qui exploitent la concurrence, notamment entre les Occidentaux et les Chinois ou les Turcs. Dans le même temps, les grandes puissances investissent dans la région pour pousser leurs pions économiques et/ou géopolitiques.Alors que l’UE apparaît comme le principal acteur extérieur depuis la crise de 2008, de nouveaux acteurs jouent un rôle important dans cette partie de l’Europe : avant tout la Turquie, la Russie, la Chine, les pays du Golfe arabo-persique. Au point que des questions se posent aujourd’hui avec plus ou moins de pertinence : la Turquie est-elle de retour dans les Balkans ? La Serbie est-elle le cheval de Troie dans la région ? La Chine est-elle en train d’acheter les Balkans ? Pourquoi les pays du Golfe investissent-ils dans cet espace européen ?
Depuis l’arrivée au pouvoir d’Erdogan et de l’AKP, les investissements turcs se sont généralisés dans les pays post-ottomans mais différents facteurs internes et externes ont modifié les priorités d’Ankara, mobilisée sur d’autres fronts. Et aujourd’hui la Turquie mise davantage sur la Serbie que sur la Bosnie-Herzégovine ou l’Albanie.
Les intérêts économiques de la Russie sont relativement modestes dans les Balkans, mais la région occupe une place symbolique importante dans les préoccupations du Kremlin. Si la Serbie n’a pas adopté les sanctions européennes contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine, elle s’oppose en revanche à l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout Etat membre de l’ONU (sans doute en pensant au cas du Kosovo).
Ce n’est que depuis la fin des années 2000 que les Balkans sont devenus une cible importante de la projection de la Chine à l’étranger (lancement en 2013 de la « Nouvelle route de la soie » entre Pékin et l’Union européenne). Plusieurs chantiers chinois ont été réalisés en Serbie et au Monténégro, particulièrement dans les infrastructures de transports, les minerais et l’éolien.
Quant aux pays du Golfe (Arabie saoudite et Emirats arabes unis, leurs investissements privilégient le tourisme, l’immobilier et l’armement, notamment en Serbie.
L.G. : Qu’en est-il de l’évolution de certaines régions comme la Dalmatie croate ou d’espaces particuliers comme les îles ?
La Dalmatie a connu un important essor du tourisme dès les années 1970-1980. Elle profite largement de la reprise touristique depuis la fin de la guerre civile à la fin des années 1990 au moment même où la transition économique post-communiste provoque la désindustrialisation de la côte adriatique (disparition des chantiers navals, etc.). Les méfaits du surtourisme sont aggravés par le manque de main d’œuvre régionale (Indonésiens, Philippins et d’autres nationalités sont employés pendant la saison touristique). Avec Airbnb c’est une société à deux vitesses qui se développe en bénéficiant aux propriétaires de maisons et d’appartements pouvant être loués tandis que le reste des populations locales subit surtout les prix élevés à Split, Zadar, etc. Les îles de la mer Adriatique sont particulièrement affectées par les difficultés et la déprise démographique.QUESTIONS DE LA SALLE :
Q1 : Pourquoi les Etats anciennement yougoslaves ne connaissent-ils pas des mobilisations populaires comme celles qui ont existé (Ukraine) ou qui existent (Géorgie) ?
Les mobilisations populaires existent dans les Balkans occidentaux, notamment en Serbie et au Monténégro, mais elles ne brandissent plus les drapeaux européens contrairement à ce qu’elles faisaient il y a 15 ans. Les raisons de ces manifestations peuvent être d’ordre écologique (par exemple, contre l’ouverture de mines de lithium en Serbie), ou dénoncer la corruption (par exemple, à la suite de l’accident mortel lié à un effondrement en gare de Novi Sad en novembre 2024). Sur tous ces problèmes les ambassades européennes se taisent, laissant les gouvernements locaux réagir …ou ne pas agir. De plus, le départ massif des actifs vers l’Europe occidentale entame la capacité de réaction de la société civile.Q2 : Comment décrire la situation actuelle au Kosovo ?
Les relations entre la Serbie et le Kosovo sont à la fois intimes, complexes et mauvaises. Pour les Serbes le Kosovo représente le centre historique et religieux de la Serbie au Moyen Age. Mais les albanophones, musulmans pour la plupart, forment aujourd’hui plus de 90% de la population. Pour comprendre cette évolution, il faut remonter à la « grande migration » de 1689. Une grande part de la population chrétienne, notamment serbe, quitte le Kosovo en suivant les armées autrichiennes par crainte de la répression ottomane. Depuis, la balance démographique n’a cessé de peser en faveur des Albanais et au détriment des Serbes. L’exode des Serbes (mais aussi des Roms, voire des Bosniaques) après la guerre de 1998-1999 a renforcé un processus engagé de longue date.Le dialogue entre le Kosovo et la Serbie a-t-il une chance d’aboutir alors que l’indépendance proclamée par le Kosovo en 2008 est toujours contestée par la Serbie. L’UE a pris en 2011 l’initiative d’initier un dialogue « technique » sur les problèmes concrets des citoyens concernés. Constatons que l’existence des Serbes au Kosovo est plus compliquée de jour en jour, ceux-ci d’ailleurs étant utilisés comme des pions par Belgrade.
Q3 : Quel rôle ont joué et jouent encore les différentes religions dans l’espace autrefois yougoslave ?
Rappelons que les guerres de Yougoslavie n’ont pas été des guerres de religion. D’ailleurs la Yougoslavie socialiste a été touchée par une vague profonde de sécularisation. Pendant la guerre civile, les religions orthodoxe, catholique et musulmane ont été utilisées, manipulées par les pouvoirs politiques, comme marqueur identitaire (durant le conflit en Croatie) et surtout comme facteur de légitimation politique. De leur côté, les hiérarchies religieuses ont commis l’erreur de ne pas se distancier assez clairement de cette récupération politique. Encore aujourd’hui, la clé du problème réside moins dans les Eglises que dans la manière dont les pouvoirs utilisent ces Eglises et les communautés confessionnelles. Ajoutons, pour le cas de l’islam, la lutte d’influence entre la Turquie et les pays du Golfe pour le contrôle des communautés islamiques.Q4 : Les Cafés géographiques organisent en mai 2025 un voyage à Trieste et en Istrie (Slovénie et Croatie). Que retenir de ce petit morceau de l’ancienne Yougoslavie, aujourd’hui faisant partie de l’Union européenne ?
Trieste, l’Istrie et la Dalmatie, c’est-à-dire la plus grande partie du rivage oriental de la mer Adriatique, forment une ligne de fracture majeure de l’espace européen. « Rideau de fer », « frontières de sang », frontières fantômes », sont quelques expressions qui ont été utilisées à propos de Trieste et de ce petit morceau de Yougoslavie appartenant aujourd’hui à l’Union européenne. Et les deux intervenants d’évoquer un voyage maritime qu’ils ont fait des Balkans au Caucase à partir de Trieste, voyage qui a donné lieu à la publication d’un beau récit en 2018.ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES :
Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin, Les Balkans. Carrefour sous influences, Tallandier, 2023
Sous la direction de Jean-Arnault Dérens et Benoît Goffin, Balkans, collection Odyssées, ENS Editions, 2024
Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin, Là où se mêlent les eaux, La Découverte, 2018
Jean-Arnault Dérens, Adriatique. La mer sérénissime, collection L’âme des peuples, Editions Nevicata, 2024Compte rendu rédigé par Daniel Oster, décembre 2024
-
17:23
ICHC LYON 2024- Compte rendu d’une conférence réussie
sur Cartes et figures du monde30e Conférence internationale sur l’histoire de la cartographie [ICHC], 1er au 5 juillet 2024- « Confluences – Interdisciplinarité et nouveaux défis dans l’histoire de la cartographie »
30th International Conference on the History of Cartography, 01-05 juillet 2024 – “Confluences – Interdisciplinarity and new Challenges in the History of Cartography”/
ICHC LYON 2024- Un projet collectifLa Conférence internationale sur l’histoire de la cartographie [ICHC] est le seul congrès consacré exclusivement à l’histoire des cartes et de la cartographie dans le monde. Depuis 1964, elle promeut une collaboration libre et sans entraves entre les cartographes de toutes les disciplines, les conservateurs, les collectionneurs, les marchands et les institutions. L’événement est fait de conférences illustrées, de posters, d’expositions et d’un programme social. Afin de mieux faire connaître les enjeux et les ressources, chaque conférence est parrainée par des institutions éducatives et culturelles de premier plan. Les conférences ont lieu tous les deux ans et sont administrées par des organisateurs locaux en collaboration avec Imago Mundi Ltd ( [https:]] ). La première participation française eut lieu en 1987 à Paris. La candidature de Lyon a été proposée et retenue pour 2024, après Amsterdam en 2019 et Bucarest en 2022.
Le comité d’organisation a été piloté par le professeur Bernard Gauthiez et sa collègue Enali De Biaggi, à l’Université Jean Moulin Lyon 3/UMR 5600 EVS (ichc2024@univ-lyon3.fr) et a compté avec la participation de nombreux collègues d’EVS.
Comité d’organisation
Enali De Biaggi (Université Jean Moulin – UMR 5600 EVS)
Bernard Gauthiez (Université Jean Moulin – UMR 5600 EVS)
Catherine Hofmann (BnF Département des cartes et plans)
Emmanuelle Vagnon – Chureau (Université de Paris I CNRS –
UMR 8589 – LAMOP)
Quentin Morcrette (CY Cergy Paris Université)
Claire Cunty (Université Lumière – UMR 5600 EVS)
Axelle Chassagnette (Université Lumière – LARHRA)
Damien Petermann (Université Jean Moulin – UMR 5600
EVS)
Marc Bourgeois (Université Jean Moulin – UMR 5600 EVS)
Virginie Chasles (Université Jean Monnet – UMR 5600 EVS)
Hélène Mathian (École Normale Supérieure CNRS – UMR
5600 EVS)Comité scientifique : Wouter Bracke, Tony Campbell,
Axelle Chassagnette, Imre Demhardt, Bernard Gauthiez, Nick
Millea, Emmanuelle Vagnon-Chureau
Secrétariat et comptabilité : Carla Wehbé
Communication : Emmanuelle Bruyas, Jean-Loup Miquel
Networking : Marine Préault
IT support : Jérémie Fernandes ; English editorial support : Francis HerbertUn grand merci aux étudiants et volontaires qui ont accompagné les invités !
La réalisation de la conférence à Lyon autour du thème : Confluences- Interdisciplinarité et nouveaux défis dans l’histoire de la cartographie visait également à renforcer les liens établis depuis les dernières années entre la communauté académique et les différences instances culturelles et administratives de la ville autour de l’approche cartographique, le tout avec une ouverture internationale. Ainsi, pendant la période allant d’avril à septembre 2024, 5 expositions ont été organisées (voir liste ci-dessous) et toute une série de conférences, visites guidées, master class et ateliers ont eu lieu pour discuter et rendre accessible à un public très large l’histoire de la cartographie, français et anglophone (traduction des cartels des expositions). Les partenaires pour les expositions ont été la Bibliothèque municipale de Lyon, les Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, les Archives Municipales de Lyon, la Bibliothèque Diderot de Lyon à l’ENS, la Bibliothèque de la Manufacture de l’Université Jean Moulin Lyon 3
La réalisation d’un site web dédié ( [https:]] ) a été prise en charge par les services de l’université de Lyon 3, engagés également dans les services de logistique, sécurité, audiovisuel et accueil en général de l’événementiel. La Bibliothèque nationale de France a aussi été associée, de même que nombreuses autres institutions françaises : l’Université Lumière Lyon 2, le Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes LARHRA, le Laboratoire de Médiévistique occidentale de Paris LAMOP, le Comité Français de Cartographie/CFC, CY Cergy Paris Université. La conférence a pu compter sur le mécénat de l’Afigéo – Association française pour l’information géographique, de Business Geografic, CS Carto – Cyrille Suss Cartographe, de l’IGN et de Latitude Cartagène.
ProgrammeSix jours, du lundi 01/07/2024 au vendredi 05/07/2024 :
- 4 Séances plénières, 24 sessions de communications et une séance de posters
- Des vernissages autour d’un programme d’expositions originales le soir.
- 4 ateliers/workshops organisés en parallèle
- Une Map Fair
- Un espace d’exposition partenaires
Quelques thèmes déjà présents dans les conférences antérieures ont particulièrement été proposés :
- Évolution de la cartographie des villes et de leur planification.
- Nouvelles perspectives de la transition numérique.
- Imagerie du monde : cartes et autres images (livres d’art, manuscrits, guides, imprimés…).
- Cartes et environnement.
- Et tous autres aspects de l’histoire de la cartographie ont été abordés, selon les propositions faites par les participants.
Deux cérémonies ont ouvert et clôturé la conférence, dans des lieux prestigieux : le Grand Amphithéâtre de l’Université de Lyon 2 et au Musée des Confluences. Le reste de la semaine a eu lieu dans les locaux de l’IUT Lyon 3 et à l’UdL.
Une grande diversité de participants : Nous nous sommes attachés à donner la voix à différentes sensibilités et regards, respectant avec autant que possible la parité Homme-Femme, une plus grande représentativité des différents pays et régions (32 pour l’édition lyonnaise à partir de 35 pays d’origine des propositions) avec la conviction que nous ne pouvons qu’apprendre de la diversité.
Plus de 300 personnes se sont inscrites pour les différentes journées, dont 115 pour la présentation de communication orales et 20 pour la session de posters. Le recrutement de 8 étudiants.e.s-vacataires a permis de compléter une équipe de 10 personnes ressources. Le retour à un événement présentiel insistait sur l’occasion de renforcer nos liens d’amitié et d’imaginer de nouvelles formes de coopération pour la suite.
Expositions- Représenter le lointain : un regard Européen / Representing the far away: an European perspective (Bibliothèque Municipale de Lyon) – 2 avril – 13 juillet 2024
Représenter le lointain : un regard européen (1450-1950)
Qu’est-ce que le lointain ? Un autre monde, une contrée, un bout de terre ou de mer, un morceau d’univers qu’il est difficile – parfois impossible – d’atteindre et d’appréhender. Sa perception évolue dans le temps, en fonction des modes de vie, des projets politiques, des moyens techniques de celles et ceux qui le saisissent. Nous adopterons un point de vue : le lointain vu d’Europe et par les Européens entre 1450 et 1950 en s’interrogeant sur la dimension critique de ces représentations.
Evènements associés :
- Cartes marines et oeuvres d’art. Les atlas portulans de la Bibliothèque municipale de Lyon (XIVe-XVIIe siècle) – Emmanuelle Vagnon-Chureau, le 21/05/2024 ( [https:]] )
- Les écrivains américains et la cartographie – Julien Nègre, le 11/06/2024 ( [https:]] )
- L’exploration du monde : une autre histoire des Grandes Découvertes – Guillaume Calafat, le 6/06/2024 ( [https:]] )
- Mondes inférieurs et terres célestes : les géographies verticales de la modernité – Jean-Marc Besse, le 13/06/2024 ( [https:]] )
- Éditathon Wikipédia “Représenter le lointain” – le 13 juin 2024
- Le détail et l’ensemble. Cartes et images du territoire rhodanien et lyonnais / The detail and the whole. Maps and images of the Rhône and Lyon area (Archives départementales et Métropolitaines) – 4 avril – 12 juillet 2024
Les Archives départementales et métropolitaines proposent de suivre au fil du temps, la façon dont la représentation de l’espace de ces territoires a évolué. Les cartes doivent répondre à des fonctions différentes, de plus en plus variées et complexes. Certaines demandes s’observent cependant à toutes les périodes, comme lorsqu’il s’agit de valoriser des terres ou de fortifier des places. Lyon occupe naturellement une place à part : les villes ont très tôt fait l’objet de l’attention du politique et du militaire, et les enjeux de cartographie y sont particulièrement importants.
Evènements associés :
- Cartographier Lyon : quelle histoire en comparaison des autres villes ? Bernard Gauthiez et Agnès de Zolt, le 18/04/2024
- La grande histoire des cartes (Les rendez-vous avec l’INA) Film d’Eric Wastiaux, le 15 mai 2024
- La Guillotière depuis 200 ans : du cadastre napoléonien à nos jours – Pierre Chico-Sarro et Guy Milou, le 30 mai 2024
- Documentaires sur la cartographie (Les rendez-vous avec l’INA) : Projection de 3 documentaires : – La carte de France : son histoire (film de Gérard Dolet – 23′ – 1979) – Jeux de cartes (film de Dominique Planche – 25’ – 1990) – Pierre Novat, panoramiste alpin (Alpes Sud – 8’ – 1992), le 5 juin 2024
- Vulnérabilité … qu’en disent les cartes ? / Vulnerability … what do maps say? (Archives Municipales de Lyon) – 3 mai – 28 septembre 2024
La ville de Lyon est vulnérable à des événements variés, soudains ou au cheminement long et indécelable, jusqu’au moment où ils s’imposent et menacent. La plupart d’entre eux n’ont laissé que des mots, bien insuffisants à nous permettre de comprendre ce qui s’est passé, ni comment les hommes composaient avec. Cette histoire est parfois représentée sur des cartes ou par des images qui nous permettent d’en saisir l’ampleur et les particularités. La carte, de ce point de vue, est venue tardivement, accompagnant une vision de plus en plus nourrie scientifiquement. Cette exposition interroge la ville sous l’angle de ses vulnérabilités, au travers de documents rarement vus et encore moins montrés, alors que la ville d’aujourd’hui regorge de dispositifs instaurant la plus grande sécurité.
Evénements associés :
- Risques et territoire : le pari du paysage – CAUE 69, le 16 mai 2024
- Risques et mémoire : un tandem subtil ! – Antoine Le Blanc en partenariat avec la Géothèque, le 30 mai 2024
- À vos cartes – Mapathon/Atelier de cartographe sensible/Découverte des jeux cartographiques – le 1er juin 2024
- Projection & rencontre : Brise-lames de Jérémy Perrin et Hélène Robert et en avant-première Ingérentes et incurables, de Marie Cornen – Cinéma Comoedia et à partir de 14h, aux archives municipales, le 8 juin 2024
- La fabrique des cartes – atelier gratuit ouvert à tous, le 13 juin 2024
- Les défenses de Lyon – Pierre-Jean Souriac, le 13 juin 2024
- La carte de l’insurrection des canuts en 1834 et ses suites – Bernard Gauthiez, le 20 juin 2024
- Déjouer les risques (matinée jeux en famille) – le 12 juillet 2024
- Fabriquer une carte de A à Z – IGN, le 5 septembre 2024
- Cartes et archéologie à Lyon – Conférence de Mélanie Foucault et Hervé Tronchère, le 12 septembre 2024
- Chemins de papier – Cartes et images du voyage en France et ailleurs, XIXe-XXIe siècle / Paper paths – Maps and images of travel in France and elsewhere, 19th-21st century (Bibliothèque Diderot de Lyon)15 mai – 22 septembre 2024
Les mobilités, phénomènes complexes, mêlent – entre autres – des dimensions technique, politique et culturelle. Pour les périodes récentes, elles s’accompagnent de la diffusion d’une grande variété de documents imprimés aux fonctions diverses, qu’il s’agisse d’aider le voyageur (guide ou carte touristique), de le faire rêver (fiction, iconographie), ou encore de reproduire le voyage (récit et itinéraire d’exploration). Entre le XIXe et le XXIe siècle, les mobilités individuelles se complexifient et s’intensifient en Europe. En lien avec celles-ci, les cartes et les guides, instruments indissociables du voyage et de sa représentation, connaissent de nombreuses transformations. Cette exposition retrace ces évolutions, depuis le guide imprimé jusqu’à l’écran tactile numérique.
Evènements associés :
- Parlez-nous de… Cartes et voyages – Quentin Morcrette et Damien Petermann, 23 mai 2024
- Enjeux et défis de la cartographie contemporaine à l’usage des voyageurs. Christophe Biez, Quentin Morcrette, Damien Petermann, Cyrille Suss, le 25 septembre 2024
- Teaching maps : sur les traces de la cartographie à l’université de Lyon/ Teaching maps: on the trail of cartography at the University of Lyon / (Bibliothèque universitaire de la Manufacture des Tabacs Lyon 3)
L’approche cartographique a accompagné les mutations de l’enseignement de la géographie depuis le XIXème siècle, toujours présente, sa place s’est peu à peu affirmée au sein de l’université de Lyon. C’est par le biais des productions et collections cartographiques des différents géographes et cartographes qui se sont succédés au sein des différentes universités de Lyon que nous vous proposons de suivre 150 ans d’analyses géographiques, parfois locales, parfois lointaines élaborées sur place. 18 juin – 22 septembre 2024
Evènements associés :
- Les cartes postales anciennes de Lyon (fin XIXe-milieu XXe siècle) – master class – Présentation par Enali De Biaggi, Michaël Douvégheant et Damien Petermann du projet d’indexation et de spatialisation des cartes postales anciennes de Lyon : étude géohistorique et valorisation numérique
- Mapathon : un atelier de cartographie collaborative sur OpenStreetMap – le 25 juin 2024
- Visites guidées de l’exposition – le 18 juillet 2024, le 9 septembre 2024, le 19 septembre 2024, le 20 septembre 2024, le 21 septembre 2024 (Journées du Patrimoine)
- Podcast Commun Campus – Le dessous des cartes ( [https:]] )
-
9:30
Récolt’Ô est le lauréat des Trophées Innovation aux Aqua Business Days 2024
sur Makina CorpusL’application Récolt’Ô de valorisation de l’eau de pluie remporte les Trophées Innovation Aqua Business Days 2024. Avec Récolt’Ô préservez votre territoire.
-
6:25
IASBIM, ou l’IA au service du BIM
sur OslandiaPièce jointe: [télécharger]
Oslandia s’est récemment illustré au côté de Bimdata et le LIRIS dans le cadre du projet IASBIM, un projet R&D Booster financé par la région Auvergne Rhône-Alpes.
L’occasion nous était donnée d’explorer les relations entre les données BIM et le couple Py3dtiles/Giro3D, ainsi que de découvrir le potentiel de la segmentation sémantique appliquée aux nuages de points en 3D.
Contexte du projetLe projet IASBIM se proposait de mettre en avant les méthodes Scan-to-bim pour les acteurs du bâtiment et de la construction, en comblant le fossé entre les nuages de points 3D (captés notamment par Lidar) et les maquettes BIM (au format IFC). Dans cette optique, il s’agissait d’employer des méthodes d’intelligence artificielle et de reconstruction géométrique. Construire une méthodologie de scan-to-bim automatisée ou semi-automatisée peut ainsi permettre de participer à la transformation numérique du secteur de la construction.
Scan-to-BIM: du nuage de points à la maquette BIM
Ainsi, à partir de scans 3D opérés sur le terrain fournis par Bimdata, Oslandia a ainsi eu l’opportunité de mettre en oeuvre un algorithme de segmentation sématnique 3D pour produire des nuages de points annotés. Cette information, une fois transmise au LIRIS, a alimenté les algorithmes de reconstruction géométrique développé par le laboratoire. Enfin, les géométries obtenues ont été récupérées par Bimdata, pour finalement être transformées en maquette BIM. Ces maquettes sont proposées en visualisation dans la plateforme Bimdata, qui a la particularité d’exploiter Giro3D.
Chaîne de traitement de données construite à l’occasion de IASBIM
Réalisations OslandiaLes principaux chantiers pris en charge par Oslandia sont d’une part la visualisation web 3D, se décomposant en une partie backend représentée par Py3dtiles, pour le traitement amont des données 3D et une partie frontend représentée par Giro3D, et d’autre part, l’annotation sémantique de nuage de points, travail réalisé au moyen d’une implémentation de l’algorithme KPConv.
Visualisation web 3DPour la partie backend, nous avons pu établir l’importance de la hiérarchisation de la donnée BIM, avec le format 3DTiles ( [https:]] ), et détailler les éléments nécessaires à sa conversion vers ce format, notamment en respectant la hiérarchie intrinsèque des éléments constituant un jeu de données BIM ( [https:]] ).
Hiérarchie naturelle d’une donnée BIM
Du côté de la partie frontend, on peut noter qu’IASBIM a permis à la Giro3D de supporter l’affichage de maquettes BIM au format .ifc ( [https:]] ).
Affichage d’une maquette BIM au format IFC avec Giro3D
En guise de transition avec la partie suivante, dédiée à la segmentation sémantique, on notera également le support de la classification sémantique dans le viewer 3D ( [https:]] ).
Segmentation sémantique 3DEn guise de dernière partie impactante, notons enfin les avancées en matière de segmentation sémantique 3D, qui ont permis à Oslandia de se positionner sur cette technologie via une implémentation de l’algorithme KPConv. Nous avons choisi de travailler à partir de l’implémentation en Pytorch proposée par Hugues Thomas, et lui avons apporté un certain nombre de fonctionnalité pertinentes dans le cadre de IASBIM, via un fork ( [https:]] ). Cela nous a conduit à produire nos premières inférences sur des jeux de données exploités pendant IASBIM ( [https:]] ), ainsi qu’une feuille de route pour les prochaines étapes sur ce sujet !
Exemple de prédiction par KPConv en contexte outdoor, on note les murs en marron, le sol en bleu, les avancées de toiture en jaune, notamment
Pour aller plus loinSi vous désirez en savoir plus sur IASBIM, vous pourrez retrouver quelques informations supplémentaires sur le blog dédié au projet ( [https:]] ).
Vous êtes intéressés par les interactions entre modèles 3D et maquettes BIM, ou par la visualisation web de données 3D de manière plus générale ? N’hésitez pas à nous contacter via infos@oslandia.com pour en savoir plus !
-
6:21
L'Overture Maps Foundation ambitionne de rivaliser avec Google et Apple
sur Cartographies numériques
L'Overture Maps Foundation, constituée d'Amazon, Meta, Microsoft, Tom-Tom et d'autres "géants" de l'Internet, ambitionne de rivaliser avec Google et Apple dans les années à venir, avec de la donnée ouverte. Sa mission déclarée est « d'alimenter les produits cartographiques actuels et de nouvelle génération en créant des données cartographiques ouvertes, fiables, faciles à utiliser et interopérables »
1) Les objectifs du projet OvertureFondé en 2022, le projet Overture s'adresse aux développeurs qui créent des services cartographiques ou utilisent des données géospatiales. L’approvisionnement et la conservation de données cartographiques de haute qualité, à jour et complètes provenant de sources disparates sont difficiles et coûteux. Overture vise à intégrer des données cartographiques provenant de plusieurs sources, notamment des membres d'Overture, des organisations civiques et des sources de données ouvertes. L'enjeu est la création de cartes collaboratives.
Au delà de l'ouverture des données, l'objectif est également de proposer un système de référence partagé. Plusieurs ensembles de données font référence aux mêmes entités du monde réel en utilisant leurs propres conventions et leur propre vocabulaire, ce qui les rend difficiles à fusionner et à combiner. Overture Maps vise à simplifier l’interopérabilité en fournissant un système reliant les entités de différents ensembles de données aux mêmes entités du monde réel. Overture souhaite définir et favoriser l’adoption d’un schéma de données commun, bien structuré et documenté pour créer un écosystème de données cartographiques facile à utiliser.
Les données cartographiques sont vulnérables aux erreurs et aux incohérences. Les données d'Overture Maps seront soumises à des contrôles de validation pour détecter les erreurs cartographiques, les cassures et le vandalisme afin de garantir que les données cartographiques puissent être utilisées dans les systèmes de production.
2) Les données mises à disposition
Les données sont disponibles au format GeoParquet V1.1.0, une norme en cours d'incubation de l'Open Geospatial Consortium qui ajoute des types géospatiaux interopérables au format Apache Parquet, via Amazon AWS et Microsoft Azure.
La première publication de données comprenait quatre « thèmes » :
- Lieux - Données sur les points d'intérêt (POI) sur environ 60 millions de lieux dans le monde
- Bâtiments - données sur l'empreinte et la hauteur des bâtiments pour 785 millions de bâtiments dans le monde
- Transports - données sur le réseau routier
- Limites administratives - limites administratives pour le niveau 2 (niveau du pays) et le niveau 4 (subdivisions de premier niveau sous le pays) dans le monde.
Ces données sont régulièrement enrichies et mises à jour. La version des données Overture 2024-10-23.0 est désormais disponible. Overture Maps Explorer permet d'avoir un aperçu des données mises à disposition. Les instructions pour accéder aux données sont disponibles sur le référentiel de données Overture Maps.
Le projet Overture se veut complémentaire du projet OpenStreetMap, et la fondation encourage les membres à contribuer directement aux données du projet OSM. On peut cependant s'interroger dans quelle mesure ces données sont vraiment ouvertes. Deux des quatre « thèmes » d'Overture Maps Foundation sont disponibles sous une licence ODbL et deux des thèmes sont disponibles sous une licence CDLA Permissive v 2.0.
This could be big... Even huge?
— Christopher Beddow (@cbed32) July 26, 2023
Overture Maps releases a global POI open dataset, an aggregate of Microsoft @bingmaps and @Meta places data.
Read more: [https:]] #openstreetmap #opendata #gischat pic.twitter.com/bYTFHigtRe? Unlock the power of Overture Maps data with Leafmap and MapLibre! Explore open-access global-scale data on buildings, transportation, places, addresses, basemaps, and more. Integrate open-access data into your workflow with Python ?
— Qiusheng Wu (@giswqs) August 22, 2024
? Notebook: [https:]]
?… pic.twitter.com/qBt8oCGkXUDay 29. Overture #30DayMapChallenge Comparative Analysis of Building Data: OpenStreetMap vs Overture Maps Foundation in Ukraine pic.twitter.com/BZn7LKSAtD
— gontsa ?? (@gontsa) November 29, 2024#30daymapchallenge · JOUR 29 : "Source de données : Overture" ?#cartographie #map #carte #overture #sncf pic.twitter.com/l7Hp0dUISz
— Alexandre Médina (@A_Lex_Map) November 29, 2024Articles connexes
Open Source Places, une base de données de 100 millions de POI en open source (Foursquare)
AllThePlaces : géodonnées et vision du monde commercial à travers Internet
Cartes et données sur la population mondiale (Population & Sociétés, 2024)
Guide de l'Insee pour faciliter l’accès aux données
Jeu de données SEDAC sur l'évolution des villes dans le monde entre 1975 et 2030
Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques
OpenDataSoft : une plateforme avec plus de 1800 jeux de données en accès libre
Data France, une plateforme de visualisation de données en open data
Numbeo, une banque de données et de cartes sur les conditions de vie dans le monde
-
4:12
Des images satellites déclassifiées révèlent les impacts de la guerre du Vietnam
sur Cartographies numériques
Source : « Declassified satellite photos reveal impacts of Vietnam War » (Science.org)Pendant la guerre du Vietnam, les États-Unis ont largué plus de 8 millions de tonnes de bombes et 74 millions de litres d’Agent orange ainsi que d’autres herbicides sur le Vietnam, le Cambodge et le Laos. Près de 50 ans après la fin de la guerre, les conséquences mortelles de ces campagnes militaires persistent : les munitions non explosées continuent de mutiler et de tuer, tandis que des points chauds de dioxine, une toxine puissante présente dans les herbicides, sont suceptibles de contribuer à des cancers et des malformations congénitales. Aujourd’hui, grâce à des photos satellites militaires déclassifiées, des scientifiques ont identifié les emplacements probables de ces zones à risque, ce qui pourrait aider à orienter les opérations de repérage et de nettoyage.
Il est difficile d’identifier ces zones à risque dans le paysage moderne. La végétation tenace a depuis longtemps masqué les cicatrices de la guerre, et les archives historiques sur les missions de bombardement et les épandages d’herbicides sont à la fois incomplètes et imprécises. C'est pourquoi Philipp Barthelme, étudiant diplômé en géosciences à l'Université d'Édimbourg, et ses collègues se sont tournés vers des photos satellites déclassifiées des missions KH-9 HEXAGON et KH-4a/b CORONA, qui étaient suffisamment nettes pour révéler des détails à des échelles très fines (60 cm).
Bien que les données satellite ne permettent pas à elles seules d'identifier les bombes non explosées, les chercheurs ont supposé qu'elles se trouvaient probablement dans les régions qui ont été lourdement bombardées. Les cratères des bombes explosées ressortent sur les images satellite sous forme de taches blanches brillantes. Les chercheurs ont utilisé l'apprentissage automatique, une sorte d'intelligence artificielle, pour repérer plus de 500 000 de ces cratères dans la province vietnamienne de Quang Tri, qui a été la plus bombardée pendant la guerre, ainsi que dans une région proche des frontières du Vietnam, du Laos et du Cambodge.
Les données satellite peuvent également aider à suivre l’impact des conflits modernes, explique Sergii Skakun, chercheur à l’Université du Maryland qui utilise l’imagerie satellite pour suivre la manière dont la guerre en cours en Ukraine endommage les terres agricoles et la production agricole. Skakun, qui a présenté une affiche lors de la réunion de l’AGU, a identifié plus de 3,8 millions de cratères d’artillerie dans son analyse de quelque 31 000 kilomètres carrés d’Ukraine en 2022. Les drones civils sont interdits dans la région, note Skakun, ce qui signifie que les images satellites commerciales et gouvernementales accessibles au public sont le seul moyen de surveiller les impacts en temps réel.
Sources scientifiques
Philipp Barthelme, Eoghan Darbyshire, Dominick V. Spracklen, Doug Weir, Gary R. Watmough. Combining Historical Records and Declassified U.S. Spy Satellite Imagery to Assess the Long-term Impacts of the Vietnam War (AGU24). [Combinaison de documents historiques et d'images satellites d'espionnage américain déclassifiées pour évaluer les impacts à long terme de la guerre du Vietnam]. [https:]]New data on Agent Orange use during the US’s secret war in Laos. Conflict and Environment Observatory (CEOBS) . [https:]]
Pulvérisation d’herbicides pendant la guerre secrète américaine au Laos (source : CEOBS)
Philipp Barthelme, Eoghan Darbyshire, Dominick V. Spracklen, Gary R. Watmough, Detecting Vietnam War bomb craters in declassified historical KH-9 satellite imagery, [Détection de cratères de bombes de la guerre du Vietnam dans des images satellite historiques déclassifiées du KH-9], Science of Remote Sensing, Volume 10, 2024. [https:]]Cibles de bombardement au-dessus de l'Asie du Sud-Est pendant la guerre du Vietnam (source : Barthelme et al. 2024)
Pour compléter
« Des images satellites d'espionnage déclassifiées révèlent un ancien site de bataille en Irak » (Geo).
« Des sites romains découverts sur des images déclassifiées » (Ça m'intéresse).
« Des images satellites datant de la Guerre froide permettent d'évaluer les changements environnementaux » (Sciences et Avenir).Articles connexes
Des images aériennes déclassifiées prises par des avions-espions U2 dans les années 1950 ouvrent une nouvelle fenêtre pour l'étude du Proche-Orient
Plus de 400 000 photographies aériennes mises en ligne par les archives historiques de l'Angleterre
Les ventes d'armes des Etats-Unis et de la Russie (1950-2017)
Cartes sur le débarquement en Normandie (6 juin 1944)
Cartes et données sur les conflits et violences dans le monde (ACLED)
Ukraine : comment cartographier la guerre à distance ?
Des différents modes de visualisation pour comparer des images aériennes ou satellitaires
Cartes et atlas historiques -
8:00
Carte du déploiement de la fibre optique en France
sur Cartographies numériquesIl était jusqu'à récemment difficile de se rendre compte des disparités entre la desserte du réseau cuivre et de celle de la fibre alors que le second est appelé à remplacer le premier. Le site cuivre.infos-reseaux propose une vue cartographique du programme de fermeture du réseau cuivre et de la complétude FTTH associée dans chaque commune. Le programme se déroule selon un calendrier progressif sur 10 ans, partant d'expérimentations sur des périmètres réduits jusqu'à des phases industrielles de plusieurs millions de locaux. Il est donc particulièrement utile de disposer d'outils efficaces pour en comprendre le déroulement. Cette application prétend répondre à une partie de ces besoins.
« Le cuivre raccroche. Préparez la transition vers la fibre optique » (source : cuivre.infos-reseaux.com)
Si l'on zoome sur la carte, on voit apparaître les foyers connectés au réseau cuivre (en rose) et ceux connectés au réseau fibre (en vert). La carte permet ainsi d'analyser l'inégale couverture de la fibre optique sur le territoire national à l'échelle de chaque commune et de chaque adresse. Les territoires ultramarins sont également représentés.Etat du déploiement de la fibre optique dans la région lyonnaise (source : cuivre.infos-reseaux.com)
Les données très précises sont celles de l'ARCEP. L'article 28 de la décision ARCEP 2023-2802 encadre la publication des données utilisées par cette application. Cette publication ne prévoit pas la géolocalisation des adresses. Les positions ne sont donc pas données par Orange mais obtenues à partir de la BAse Adresse Nationale (BAN), dont la complétude et l'exactitude sont in fine de la responsabilité des mairies.
Les données descriptives des adresses desservies par les réseaux fibre sont publiées par l'ARCEP dans le cadre de ses études de marché du Très Haut Débit et de sa collecte de données auprès des opérateurs. Elles sont disponibles sur le site gouvernemental data.gouv.fr.
Les données relatives au programme de fermeture et les adresses desservies par le réseau cuivre sont aussi publiées par Orange France
La carte des déploiements fibre (FttH) est aussi visible sur le site de l'ARCEP. On y trouve en plus la carte des débits en réception pour chaque adresse.
Articles connexes
Carte mondiale des antennes-relais mobiles à partir des données ouvertes d'OpenCelliD
Infrastructures numériques : un accès encore inégal selon les pays
La carte mondiale de l'Internet selon Telegeography
Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l'information
Une cartographie mondiale des points de connexion Wi-Fi réalisée dans le cadre du projet WiGLE
Cartographie nationale des lieux d'inclusion numérique (ANCT - MedNum)
L'essor parallèle de la Silicon Valley et d'Internet : du territoire au réseau et inversement
La carte des tiers-lieux en France
-
14:46
Mappae mundi (VIIIe-XIIe siècle)- Patrick Gautier Dalché
sur Cartes et figures du mondeMAPPAE MUNDI (VIII e –XII e siècle). Catalogue codicologique par Patrick Gautier Dalché
Turnhout, Brepols, 2024
2 vols, 1237 pages, 230 x 315 mm
Brepols – Mappae mundi (VIIIe-XIIe siècle)
On appelle mappae mundi ou mappemondes, des représentations de l’ensemble de la sphère terrestre, ou de sa partie habitée. Dans les manuscrits du Moyen Âge occidental, ces croquis accompagnent fréquemment des traités historiques et géographiques, mais aussi mathématiques et astronomiques. Jusqu’à présent, leur recensement systématique n’avait jamais été réalisé.
Fruit d’un patient travail de recherche, mené depuis de longues années par Patrick Gautier Dalché, cette somme imposante décrit dans le détail des centaines de diagrammes et de cartes plus détaillées, insérés dans des manuscrits médiévaux, principalement latins, entre le VIIIe et la fin du XIIe siècle.
Chaque exemplaire est présenté dans sa matérialité, son contexte codicologique et intellectuel, et accompagné d’une reproduction commentée. Un instrument de travail indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à la géographie et à la pensée de l’espace au Moyen Âge.
-
13:06
Bande dessinée : Geographia- L’odyssée cartographique de Ptolémée
sur Cartes et figures du mondeGeographia, L’odyssée cartographique de Ptolémée
Coédition Futuropolis et Éditions de la BnF
160 pages en couleur, 150 illustrations 22 x 29,8 cm 23 euros
En librairie le 6 novembre 2024
En suivant les pérégrinations imaginaires de Ptolémée au Paradis, à la rencontre des spécialistes du domaine, la bande dessinée érudite et humoristique Geographia, l’odyssée cartographique de Ptolémée raconte l’épopée de cet art.
Convaincu que l’œuvre de sa vie, la Géographie, a marqué l’histoire des sciences après lui, Ptolémée tombe des nues : non seulement, son nom est peu connu, mais surtout, son rival de toujours, Marin de Tyr, a reçu le titre de meilleur géographe de l’Antiquité latine.
A l’aide d’Ota, une panotéenne, créature légendaire aux longues oreilles pendantes, Ptolémée entreprend donc de retrouver la trace de sa Géographie à travers le temps et l’espace pour faire la preuve de son succès.
Cette aventure, aussi instructive qu’amusante, est racontée par deux spécialistes, Jean Leveugle auteur et géographe et Emmanuelle Vagnon, professeure agrégée et docteure en histoire médiévale, chargée de recherche au CNRS.
Un dossier pédagogique avec de nombreuses cartes anciennes issues des collections de la BnF complète le récit.
En coédition Editions Futuropolis et BnF éditions, disponible en librairies
-
15:04
La cartographie des médias locaux en France (Ouest Médialab)
sur Cartographies numériques
Ouest Médialab a recensé 2 644 rédactions locales en France en 2024. Après un premier chantier lancé en 2019, cette étude unique est le fruit d’un travail de collecte de données doublé d’un appel à contribution auprès des médias locaux. Elle prend en compte les rédactions des journaux, télévisions, radios et médias en ligne qui composent le paysage médiatique en régions.
La carte des médias locaux par Ouest Médialab
Les médias locaux en??France, une??diversité à??préserver
Le paysage de l’info de proximité est bien plus divers et pluriel qu’il n’y paraît. On y dénombre aujourd’hui 2644 rédactions locales. Cette diversité s'observe aussi dans certains territoires d'outre-mer.
Cette diversité est précieuse. Elle garantit une forme de pluralisme de l’information. Elle évite aussi que des territoires deviennent demain des déserts médiatiques, avec les conséquences désastreuses que l’on peut observer dans d’autres démocraties, comme aux Etats-Unis. Mais ce paysage reste fragile, il faut le préserver et le cultiver.
Liste des rédactions et méthodologie
Cette base de données d’utilité publique pour mieux comprendre le paysage médiatique, est mise à disposition de tous : professionnels des médias, chercheurs ou étudiants et grand public. La liste des rédactions est disponible avec leur nom, leur type (presse, radio, télé, pure-player), leur groupe d'appartenance, leur commune et leur département. Ces données ont été collectées auprès des organisations professionnelles, des institutions et des médias eux-mêmes, agrégées puis cartographiées par le datajournaliste Denis Vannier, du studio Le Plan, et l’équipe de Ouest Médialab.
Un traitement automatique des données a été effectué par Nino Auriède, étudiant-chercheur de Polytech Nantes avec le soutien de Jeanpierre Guédon, professeur en informatique de l’Université de Nantes et cofondateur de Ouest Médialab.
Il a permis d’automatiser la collecte des données des différentes sources et leur tri en passant en revue 5 000 sites web. En analysant le contenu des pages d’accueil des sites d’information, le recours à l’intelligence artificielle a contribué à déterminer le caractère local d’un média.
Cette deuxième version de la cartographie des médias locaux comprend près de 1 100 médias de plus qu’en 2019 qui avait recensé 1 512 rédactions. 724 radios locales ont été intégrées grâce à la liste d’adhérents du Syndicat National des Radios Libres (SNRL), additionnées du résultat de contributions volontaires de grands groupes de presse et syndicats professionnels.
Il est possible de contribuer en ajoutant un média qui ne figure pas sur la carte ou en complétant des informations déjà présentes dans la base de données.
La base de données mise à disposition par Ouest Medialab permet de faire des analyses. Par exemple ici les villes d'implantation de la presse régionale. Avec possibilité de comparer avec la radio ou la télévision.Articles connexes
CLEMI : la carte des médias scolaires
La liberté de la presse dans le monde selon Reporters sans frontières
Mesurer la liberté de la presse dans le monde en 2022. Reporters Sans Frontières modifie sa méthodologie
Cartographie des journalistes tués ou emprisonnés dans le monde
Carte de l'indice de perception de la corruption (Transparency International)
L'indice de perception de la démocratie selon Dalia Research
L’état de la liberté académique dans le monde
La carte, objet éminemment politique : peut-on évaluer la qualité d'une démocratie ?
La carte comme outil d'accès et d'analyse de l'information à l'échelle internationale
-
13:34
Chef-Cheffe de projets web junior : climat, agriculture et environnement
sur Makina CorpusContrat : CDI
Lieu : Toulouse
-
9:00
ANITI Days 2024 : une plongée au cœur des innovations en intelligence artificielle
sur Neogeo TechnologiesLes 25 et 26 novembre dernier, j’ai eu la chance de participer aux ANITI Days, organisés à la Cité de Montaudran à Toulouse. Ces journées dédiées à l’intelligence artificielle sont orchestrées par l’ANITI (Artificial and Natural Intelligence Toulouse Institute), un institut de recherche de pointe en Occitanie spécialisé dans l’intelligence artificielle.
Rencontres enrichissantes autour du Retrieval-Augmented Generation (RAG)Parmi les nombreux exposants, j’ai particulièrement apprécié échanger autour des avancées sur le Retrieval-Augmented Generation (RAG), une approche mêlant récupération d’information et génération de contenu.
- Avec les chercheurs de LIEBHERR, j’ai découvert une bibliothèque prometteuse visant à optimiser le RAG en fonction des types de documents à traiter. Une solution qui ouvre des perspectives fascinantes pour améliorer l’adaptabilité et l’efficacité de cette technologie.
- De leur côté, les équipes de Synalinks m’ont présenté leurs travaux sur des agents RAG hybrides combinant IA symbolique et modèles de langage (LLM). Ces agents, capables de s’auto-améliorer, marquent une étape vers des systèmes d’IA toujours plus autonomes et performants.
Plus d’une douzaine de conférences ont rythmé ces deux jours, mettant en lumière les avancées scientifiques majeures dans différents domaines de l’IA. Voici quelques moments forts :
- Ellie Pavlick (en visioconférence) a exploré la compréhension des réseaux de neurones, notamment à travers des heat maps pour visualiser l’influence des neurones sur les réponses. Elle a introduit les notions de fonctions extractives et fonctions abstraites, illustrant les mécanismes par lesquels les modèles génèrent leurs réponses.
- Julie Hunter de Linagora a dévoilé un projet ambitieux : un modèle de langage entièrement libre nommé Lucie. Contrairement à d’autres modèles comme LLaMA, Lucie promet une transparence totale, en fournissant à la fois les poids, les scripts d’entraînement et les données utilisées. Un pas décisif vers une IA éthique et reproductible, essentielle pour garantir la sécurité et la fiabilité des systèmes.
- Chloé Braud a présenté des recherches préliminaires sur l’entraînement de modèles avec peu de données, une approche prometteuse pour réduire les coûts en ressources de calcul tout en maintenant des performances élevées.
- Eliot Chane s’est intéressé au pilotage robotique, utilisant des simulations d’environnements et des vidéos de documentaires animaliers pour former des agents dans un cadre d’apprentissage non supervisé.
- Rufin VanRullen a introduit le concept de Global Latent Workspace, un réseau de neurones multimodal intégrant langage, vision et mouvement. Cette approche innovante montre des résultats impressionnants pour le pilotage de robots.
Le deuxième jour, des thématiques tout aussi captivantes ont été abordées :
- Claire Monteleoni a exploré les applications de l’IA dans le cadre des défis climatiques.
- Vincent Martin a présenté des projets innovants utilisant les données du CNES, avec des applications allant de la météo à la bathymétrie.
- Plusieurs conférences se sont concentrées sur les enjeux de confiance et de garanties dans les réseaux de neurones, avec des interventions remarquées de Matthieu Serrurier, Mélanie Ducoffe et Paul Novello, sur des stratégies pour certifier, valider et encadrer les résultats des modèles.
La journée s’est conclue avec une présentation d’Urtzi Ayesta, démontrant qu’un apprentissage par renforcement pouvait modéliser un système à nombre d’états indéterminés, une avancée significative dans l’étude des systèmes complexes.
Un événement inspirantCes deux jours furent une immersion riche en découvertes, rencontres et échanges, révélant les défis et opportunités qui façonnent l’avenir de l’intelligence artificielle. Que ce soit pour les passionnés, les chercheurs ou les professionnels, les ANITI Days illustrent à quel point l’IA est au cœur des transformations technologiques et sociétales en cours.
J’ai hâte de voir comment ces avancées se concrétiseront dans les années à venir et suis convaincu que l’Occitanie continuera de jouer un rôle clé dans cet écosystème en plein essor.
Auteur : Sébastien Da Rocha (Service Innovation, Neogeo)
-
7:50
Premières images radar du satellite Sentinel-1C (Copernicus)
sur Cartographies numériques
Source : « Sentinel-1C captures first radar images » (European Spatial Agency, 10 décembre 2024)Moins d’une semaine après son lancement, le satellite Copernicus Sentinel-1C a livré ses premières images radar de la Terre, offrant un aperçu de ses capacités de surveillance dans le domaine de l'environnement. Lancé le 5 décembre 2024 depuis le Centre Spatial Guyanais à bord d'une fusée Vega-C, Sentinel-1C est équipé d'un radar à synthèse d'ouverture (SAR) en bande C. Cette technologie de pointe permet au satellite de fournir des images haute résolution de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques, pour des applications critiques telles que la gestion de l'environnement, la réponse aux catastrophes et la recherche sur le changement climatique.
Le nouveau satellite a désormais livré sa première série d’images radar au-dessus de l’Europe, traitées par le segment au sol de Copernicus. Ces images présentent un niveau exceptionnel de qualité des données pour les images initiales, soulignant les efforts remarquables de toute l’équipe Sentinel-1 au cours des dernières années. Ces premières images montrent des régions d’intérêt, notamment le Svalbard en Norvège, les Pays-Bas et Bruxelles en Belgique.
Image des Pays Bas captée par Sentinel-1C (Source : © ESA)
Cette image Sentinel-1C des Pays-Bas fait écho à la toute première image SAR acquise par la mission européenne de télédétection (ERS) en 1991, qui a capturé le polder de Flevoland et l'IJsselmeer, marquant ainsi la première image radar européenne jamais prise depuis l'espace.
La Commission européenne supervise Copernicus, qui coordonne divers services visant à protéger l'environnement et à améliorer la vie quotidienne. L'ESA, responsable de la famille de satellites Sentinel, assure un flux constant de données de haute qualité pour soutenir ces services. Simonetta Cheli, directrice des programmes d'observation de la Terre à l'ESA, a déclaré : « Ces images mettent en évidence les capacités remarquables de Sentinel-1C. Bien qu'il soit encore trop tôt pour le dire, les données montrent déjà comment cette mission va améliorer les services Copernicus au profit de l'Europe et au-delà. »
Depuis son lancement, Sentinel-1C a subi une série de procédures de déploiement complexes, notamment l'activation de son antenne radar de 12 mètres de long et de ses panneaux solaires. Bien que le satellite soit encore en phase de mise en service, ces premières images soulignent son potentiel à fournir des informations exploitables dans toute une gamme d’applications environnementales et scientifiques.
Ramon Torres, chef de projet de l'ESA pour la mission Sentinel-1, a déclaré à propos du lancement de Sentinel-1C : « Sentinel-1C est désormais prêt à poursuivre le travail essentiel de ses prédécesseurs, en dévoilant les secrets de notre planète, de la surveillance des mouvements des navires sur les vastes océans à la capture des reflets éblouissants de la glace de mer dans les régions polaires et des subtils changements de la surface de la Terre. Ces premières images incarnent un moment de renouveau pour la mission Sentinel-1. »
Les données de Sentinel-1 contribuent à de nombreux services et applications Copernicus, notamment la surveillance de la banquise arctique, le suivi des icebergs, la cartographie de routine de la banquise et les mesures de la vitesse des glaciers. Elles jouent également un rôle essentiel dans la surveillance marine, comme la détection des déversements d'hydrocarbures, le suivi des navires pour la sécurité maritime et la surveillance des activités de pêche illégale.
En outre, il est largement utilisé pour observer les déformations du sol causées par les affaissements, les tremblements de terre et l'activité volcanique, ainsi que pour cartographier les forêts, les ressources en eau et en sol. Cette mission est essentielle pour soutenir l'aide humanitaire et répondre aux crises dans le monde entier.
Toutes les données Sentinel-1 sont disponibles gratuitement via l'écosystème Copernicus Data Space, offrant un accès instantané à une large gamme de données provenant à la fois des missions Sentinel et des missions contributives Copernicus.
Articles connexes
Le satellite Sentinel-2C livre ses premières images (ESA - Copernicus)
Les images satellites Spot du CNES (1986-2015) mises à disposition du public
Images satellites Spot 6-7 accessibles en open data
Images satellites Maxar à télécharger en open data
Images satellites Landsat 9 mises à disposition par l'USGS
Blanchissement des coraux et suivi satellitaire par la NOAA
La NASA met à disposition plus de 11 000 vues satellitaires prises ces 20 dernières années
Les photos de la Terre prises par Thomas Pesquet lors de ses missions spatiales
Animer des images satellites Landsat avec Google Earth Engine et l'application Geemap
Comment les frontières politiques façonnent les paysages. Une série d’images satellites Planet en haute résolution
Cartographier les bâtiments en Afrique à partir d'images satellites
Carte des précipitations mondiales (2007-2021) enregistrées par les satellites du programme EUMETSAT
Rubrique outils et images satellitaires
-
16:08
Appel à commentaire sur le rapport phase 1 du Groupe de travail Routes
sur Conseil national de l'information géolocaliséeAppel à commentaire sur le rapport phase 1 du Groupe de travail Routes
-
6:57
Les effets atmosphériques avec Giro3D
sur OslandiaPièce jointe: [télécharger]
Cet article concerne des fonctionnalités en cours de développement et sujettes à évolution.
Dans le cadre du développement du mode globe de Giro3D (voir notre article à ce sujet), voyons de plus près les effets atmosphériques proposés en complément de la nouvelle entité Globe: Glow, Atmosphere et SkyDome.
Ces trois entités sont totalement indépendantes de l’entité Globe (et de toutes les autres entités de Giro3D) et peuvent donc être utilisées dans des scènes ne comportant aucun globe (par exemple en remplaçant les globes par de simples sphères colorées).
L’entité GlowCette entité permet de représenter un simple halo lumineux sphérique. Il permet de représenter un objets émettant de la lumière (comme le Soleil), ou bien une atmosphère très simplifiée (en terme de puissance de calcul graphique requise). Elle n’est pas sensible à l’éclairage de la scène.
Création d'un halo lumineux de la taille du soleilconst SUN_RADIUS = 696_340_000; const glow = new Glow({ color: '#ff7800', ellipsoid: Ellipsoid.sphere(SUN_RADIUS), });
Le globe du soleil seul
Le halo du soleil seul
Globe et halo combinés
L’entité AtmosphereCette entité permet de représenter fidèlement une atmosphère vue de l’espace. Elle requiert une position du soleil pour fonctionner, via la méthode
Atmosphere.setSunPosition()
.
Création d'une atmosphère autour de la terreconst atmosphere = new Atmosphere({ ellipsoid: Ellipsoid.WGS84 }); const sunLatitude = 5; const sunLongitude = 45; const sunPosition = Ellipsoid.WGS84.toCartesian( sunLatitude, sunLongitude, 50_000_000, ); atmosphere.setSunPosition(sunPosition);
L’entité Atmosphere combinée à une simple sphère bleue
Une fois combiné avec un Globe paramétré avec des couches images appropriées, voici le résultat:
Globe terrestre et atmosphère combinés
L’entité SkyDomeCette dernière entité est le pendant de l’entité Atmosphere, mais vu depuis l’intérieur. Elle permet de représenter la diffusion Rayleigh, c’est à dire la diffusion des rayons du soleil dans le ciel (ce qui donne sa couleur au ciel). Le disque solaire est également représenté avec fidélité selon la position apparente du soleil par rapport à l’horizon.
Ajout d'un _Skydome_ à l'instance Giro3Dconst skyDome = new SkyDome(); instance.add(skyDome); atmosphere.setSunPosition(sunPosition);
Un crépuscule
Une heure plus avancée
ConclusionCombinées aux éclairages dynamiques et aux ombres portées, ces trois nouvelles entités permettront aux utilisateurs de créer de belles scènes réalistes, de l’échelle locale à celle du système solaire.
-
16:11
Une nouvelle plaquette de présentation du CNIG !
sur Conseil national de l'information géolocaliséeUne nouvelle plaquette de présentation du CNIG !
-
15:54
Evolution de l’altitude de la ligne de neige au cours des 40 dernières années dans le bassin versant du Vénéon (Oisans)
sur Séries temporelles (CESBIO)Pour contribuer à caractériser les conditions hydrométéorologiques lors de la crue torrentielle qui a frappé la Bérarde en juin, j’ai analysé une nouvelle série de cartes d’enneigement qui couvre la période 1984-2024 [1]. Grâce à la profondeur temporelle de cette série, on constate que l’altitude de la ligne de neige dans le bassin versant du […]
-
15:22
Stages 2025 !
sur Le blog de GeomatysStages Geomatys pour 2025- 10/12/2024
- Jordan Serviere
Geomatys propose pour 2025 deux nouvelles offres de stages :
Montpellier – 3 à 6 mois
Traitement de données géospatiales pour un outil cartographique de prédictions de risques d’émergence de maladies infectieuses
En savoir plusMontpellier – 3 à 6 mois
Entre mars et septembre 2025
Développement d’un algorithme de Machine Learning pour la prévision des pics de turbidité
En savoir plus Menu Linkedin Twitter YoutubeThe post Stages 2025 ! first appeared on Geomatys.
-
15:00
Adapt’Action : contribuez au futur de Récolt'Ô, participez au Hackathon Open Booster
sur Makina CorpusLe 30 octobre dernier, Récolt’Ô a été nommé lauréat des Data Challenges Adapt’Action. Pendant les 10 semaines du Hackathon à venir, nous unirons nos efforts pour accélérer le développement de communs numériques dédiés à l’adaptation au changement climatique?! ?
-
17:29
Les cafés géographiques d’Albi : programme 2023-2024
sur Les cafés géographiquesProgramme 2023-2024- 25 octobre 2023 : La géographie appliquée en bureau d’études : mieux accompagner les territoires dans leurs transitions ?, avec Brice Navereau, Géographe, Directeur de bureau d’études, Chercheur associé au Laboratoire LISST-CIEU (UMR 5193)
- 15 novembre 2023 : Cartographie et observation de la terre : nouveaux métiers, nouveaux usages ? avec Michaël Tonon et Frédéric Martorell (Responsable de l’équipe « Satellite Data Science » chez Airbus Defense et Espace et Responsable de l’Observatoire des territoires du Tarn à la DDT)
- 20 décembre 2023 : Jeux olympiques et aménagement urbain : des stades à la Cité ? avec Raphaël Languillon (Chercheur à l’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise de Tokyo, UMIFRE 19 MEAE-CNRS)
- 24 janvier 2024 : Le surtourisme : une réalité géographique ? avec Philippe Duhamel (Professeur des Universités en Géographie à l’UMR 6590 Espaces et Sociétés, Université d’Angers)
- 14 février 2024 : Technologie et Transhumanisme : une remise en question(s) du corps ? avec David Doat (Maître de conférences en philosophie, Université Catholique de Lille)
- 20 mars 2024 : La ville à l’épreuve du handicap ? avec Noémie Rapegno (Ingénieure de recherche à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) et membre du laboratoire Arènes (UMR 6051))
- 24 avril 2024 : La revanche du train ? avec Nacima Baron-Yelles et Pierre Messulam (Professeur des universités au Loboratoire Ville Mobilité Transport, Université Gustave Eiffel et Ancien Directeur de la Stratégie Ferroviaire, de la Recherche et de la Régulation de la SNCF)
Programme du colloque sur l’intelligence artificielle des 5 et 6 octobre 2023.
-
9:14
Lancement de Récolt’Ô, plateforme innovante pour encourager la récolte de l'eau de pluie en France
sur Makina CorpusMakina Corpus Territoires lance Récolt’Ô, une plateforme innovante dédiée à la valorisation de l’eau de pluie pour dimensionner la taille de la cuve nécessaire.
-
17:08
Comparer les temps de trajets en Angleterre et au Pays de Galles de 1680 à nos jours
sur Cartographies numériques
Travelintimes est un planificateur de voyage historique, qui permet de planifier des voyages en Angleterre et au Pays de Galles vers 1680, vers 1830 et en 1911. Le site permet d'explorer la nature des déplacements et la façon dont ils se sont améliorés au cours du temps. Fondé sur des recherches historiques, il s'appuie sur les résultats de plusieurs projets de recherche conduits au sein de l'Université de Cambridge.
1) Un planificateur de voyage pour mesurer l'évolution historique des transportsLe planificateur de voyage est encore en phase de développement. Il permet pour l'instant les choix suivants :
- Planifiez un voyage à cheval à travers l'Angleterre et le Pays de Galles vers 1680 ;
- Planifiez un voyage en diligence à travers l'Angleterre et le Pays de Galles vers 1830 ;
- Planifiez un voyage en train à travers l'Angleterre et le Pays de Galles, en utilisant un vélo pour vous rendre à la gare la plus proche.
Un quatrième choix propose un itinéraire actuel basé sur la voiture, en utilisant OpenStreetMap, à titre de comparaison. Le planificateur permet de fixer son trajet entre deux points au choix sur la carte, de connaître le cas échéant la localisation des arrêts de nuit et de calculer le coût du voyage, exprimé de différentes manières (dans la monnaie et les prix de l'époque, en nombre d'heures de travail adulte non qualifié nécessaires pour payer le voyage, en monnaie actuelle en se référant aux heures de travail non qualifié du salaire minimum actuel).
2) Pourquoi ce choix de dates vers 1680, vers 1830 et en 1911 ?
Ces dates ont été choisies pour illustrer les aspects clés du développement des systèmes de transport. En 1680, l'amélioration du réseau routier apportée par les Turnpike Trusts (qui percevaient des péages) n'existait pas et l'ère moderne de la construction de canaux n'avait pas encore débuté. En 1830, le réseau de routes à péage était à son apogée, couvrant environ 20 000 miles, ainsi que le réseau de canaux. Le premier chemin de fer à vapeur pour passagers au monde, la ligne Liverpool-Manchester, a ouvert en 1830, mais en 1911, le réseau ferroviaire était à son apogée tandis que le vélo se répandait rapidement à partir des années 1890.
En 1680, l'état des routes était très mauvais et de nombreuses routes étaient impraticables aux véhicules à roues pendant une grande partie voire la totalité de l'année, ce qui faisait du déplacement à cheval (en amazone pour les femmes à cette époque) la seule alternative à la marche pour la plupart des voyages de passagers longue distance.
En 1830, il existait un réseau très étendu de routes à péage, qui permettaient de circuler même la nuit. Le réseau de lignes de diligences était très développé, ce qui permettaient à ceux qui en avaient les moyens de parcourir le pays beaucoup plus rapidement qu'en 1680 et dans un confort bien plus grand.
En 1911, grâce à un réseau ferroviaire dense, les déplacements à travers le pays étaient beaucoup plus rapides qu'en 1830, plus confortables, plus sûrs et moins chers. Les billets de troisième classe permettaient à une grande partie de la classe ouvrière de voyager en train. L'invention et la diffusion du vélo a également grandement démocratisé l'accès aux transports, les riches pouvant désormais se déplacer en voiture.
D'autres types de trajets, pour le fret de marchandises (notamment le charbon), seront ajoutés sur le site.
3) Un projet de recherche qui témoigne du « spatial turn » des recherches historiques
Les données à l'origine de ce site web ont été créées à partir d'une série de projets de recherche du département de géographie et de la faculté d'histoire de l'Université de Cambridge. Ces projets ont été financés par le Conseil de recherche économique et sociale, le Leverhulme Trust, la British Academy et l'Isaac Newton Trust (Cambridge).
Plusieurs projets ont été menés par le Dr Leigh Shaw-Taylor et le professeur Sir EA Wrigley entre 2003 et 2012, axés sur la reconstruction de la structure professionnelle de l'Angleterre et du Pays de Galles depuis la fin du Moyen Âge. Ils se sont assez rapidement intéressés au rôle des changements dans les infrastructures de transport, dans la géographie de la population et dans les structures professionnelles locales. À partir de 2006, le Dr Max Satchell a travaillé sur le projet qui a connu ensuite un « tournant spatial ». Avec des collègues en Espagne (dirigés par le professeur Jordi Marti-Henneberg), ils ont créé des cartes numériques du réseau ferroviaire et des gares pour chaque année de 1825 à 2010 à partir de l'atlas de Michael Cobb, The Railways of Great Britain. Max Satchell a ensuite créé des cartes des rivières et canaux navigables d'Angleterre et du Pays de Galles pour chaque année de 1600 à 1947. En 2012, ils ont lancé un nouveau projet financé par le Leverhulme Trust avec le professeur Dan Bogart (Université de Californie à Irvine) qui a obtenu un financement supplémentaire de la National Science Foundation américaine. Le Dr Xuesheng You, Mme Annette MacKenzie, le Dr Eduard Alvarez et le Dr Alan Rosevear ont rejoint l'équipe. Satchell et Rosevear ont cartographié les routes à péage pour chaque année de 1660 jusqu'à la disparition finale du système en 1897. Satchell, Alvarez et d'autres chercheurs ont créé des cartes des ports et des routes de navigation côtière.
Alvarez a connecté tous les réseaux de transport pour produire une version « multimodale » avec trois dates de référence (vers 1680, vers 1830 et en 1911). Cette dernière étape a reposé sur l'utilisation d'un logiciel d'analyse de réseau pour étudier les caractéristiques du réseau et modéliser les trajets. Les chercheurs espèrent que ce site web intéressera le grand public et qu’il sera largement utilisé à des fins d’enseignement en histoire et en géographie dans les écoles et les collèges.
4) Références scientifiques
L. Shaw-Taylor, D. Bogart et AEM Satchell. The Online Historical Atlas of Transport, Urbanization and Economic Development in England and Wales c.1680-1911 [Atlas historique en ligne des transports, de l'urbanisation et du développement économique en Angleterre et au Pays de Galles vers 1680-1911]. TravelinTimes.org
Chapter 1. Navigable waterways and the economy of England and Wales 1600-1835
Max Satchell (2017)Chapter 2. The Turnpike Roads of England and Wales
Dan Bogart (2017)
Chapter 3. The development of the railway network in Britain 1825-1911
Dan Bogart, Leigh Shaw-Taylor and Xuesheng You (2018) : L. Shaw-Taylor, D. Bogart and A.E.M. Satchell
Articles connexes
Cartographie du choléra à Londres et en Angleterre à l’époque victorienne
Plus de 400 000 photographies aériennes mises en ligne par les archives historiques de l'Angleterre
Se déplacer en ville : quatre siècles de cartographie des transports en commun à Boston
MetroDreamin', une application en ligne pour imaginer le système de transports que vous aimeriez pour votre ville
Temps de trajets vers les grands centres urbains à l’échelle du monde
Construire et analyser des cartes isochrones
Explorer la cartographie des réseaux de transports publics avec des données GTFS
-
15:52
Bilan des activités de l’organisme de formation Makina Sapiens 2018-2023
sur Makina CorpusMakina Sapiens, entité de formation de Makina Corpus, a connu une évolution marquante au cours des cinq dernières années.
-
10:00
Regard d’Altitude : un outil open source pour comprendre et agir face aux risques en montagne
sur Makina CorpusImage
-
12:16
Café géo de Paris, 17 décembre 2024 : Géohistoire des humains sur la Terre, avec Christian Grataloup
sur Les cafés géographiquesMardi 17 décembre 2024, de 19h à 21h
Café de Flore, 172 Boulevard Saint-Germain, 75006 Paris (salle du premier étage)
On ne présente plus Christian Grataloup, professeur émérite à l’université Paris-Diderot, qui ne cesse d’approfondir la réflexion géohistorique. Il vient d’ailleurs de faire paraître aux éditions des Arènes un nouvel opus de la collection d’atlas historiques qu’il dirige, cette fois-ci avec Pierre Léna (Atlas historique du ciel, Les Arènes, 2024).
C’est l’occasion pour nous de revenir sur son maître-livre Géohistoire (Les Arènes, 2023) où il dessine une formidable histoire des sociétés humaines. Merci à Christian Grataloup d’avoir accepté l’invitation des Cafés géographique pour nous éclairer sur cet immense sujet.
-
14:00
Retour sur le SotM 2024
sur GeotribuRomain Lacroix était au State of the Map France 2024 à Lyon et nous livre ce qui l'a marqué et ce qu'il a retenu.
-
9:58
Les frontières n’en finissent pas de tuer
sur Carnet (neo)cartographiqueDepuis le début des années 2000, près de 68 000 personnes — femmes, hommes et enfants — ont péri en tentant de rejoindre l’Europe, un nombre équivalent à la population d’une ville comme Calais, Colmar, Bourges ou Valence. Noyades, asphyxies, accidents, écrasements, empoisonnements, explosions sur des champs de mines, morts de faim, de soif, d’épuisement, absence de soins médicaux, violences policières, etc. : autant de tragédies humaines qui auraient pu être évitées. Ces vies brisées sont le lourd tribut d’une politique migratoire marquée par l’indifférence et la répression, là où la solidarité aurait pu offrir à tout le monde un autre destin. Ces décès constituent une manifestation aussi évidente que tragique de la vulnérabilité des migrants et de violence des politiques migratoires qu’ils subissent.
Une histoire en cartesEn 2002, le géographe Olivier Clochard, chercheur au laboratoire Migrinter et fondateur du réseau Migreurop, réalisait la toute première carte des morts de la migrations (voir). À cette époque, aucune source officielle ne recensait les décès liés aux migrations. Ce travail inédit et pionnier s’appuie alors sur les données de l’organisation néerlandaise UNITED against Racism et celles de l’association des amis et des familles des victimes de l’immigration clandestine (AFVIC). Cette carte marque un tournant : elle déplace le regard du fait divers vers une lecture géographique et systémique. Elle rend visible une réalité jusqu’alors fragmentée, exposant la logique implacable et territoriale de la répression aux frontières. La carte montre que ces décès ne sont pas des incidents isolés, mais le résultat d’un système qui se dévoile à travers des lieux clés : le détroit de Gibraltar, le détroit de Sicile, le canal d’Otrante, la mer Égée, etc. À partir de 2004, Olivier Clochard enrichit cette carte en collaboration avec Le Monde diplomatique. Ce partenariat lui confère alors une résonance inédite, transformant cette carte en une arme politique majeure.
Au fil du temps, de nouvelles sources de données apparaissent. D’abord, l’incroyable travail du journaliste italien Gabriele Del Grande, qui, à travers son blog Fortress Europe, raconte ces drames invisibilisés aux frontières de l’Europe. Puis, en 2014, c’est l’émergence du projet de data journalisme “The Migrant’s file”, qui s’illustre par son remarquable travail de vérification des faits. Aujourd’hui, les données proviennent en grande partie du projet Missing Migrants de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), consolidant ainsi une cartographie plus précise et plus complète.
Grâce à ces nouvelles données, la “carte des morts” a été mise à jour à plusieurs reprises par le réseau Migreurop, en 2009, 2012, 2015 et 2017. À chaque révision, la géographie de la frontière migratoire se précise, se dessine, se réorganise, à mesure que les dispositifs de contrôle se renforcent. Mais ces dispositifs, loin de freiner les migrations, n’ont pour effet que de dévier les routes migratoires, les rendant toujours plus périlleuses. Oui, il faut le dire haut et fort : ce sont bien ces politiques migratoires, cruelles et inefficaces, qui portent la responsabilité de cette hécatombe silencieuse. Dans ce billet, dans la lignée des travaux du réseau Migreurop, nous proposons une actualisation de cette carte selon les mêmes codes. L’échelle temporelle choisie est 1993 – 2024, mais libre à vous de la faire varier en cliquant ici.
Source : [https:]]
La liberté de circulation en questionEn 1952, dans Peau Noire, Masques Blancs, Frantz Fanon écrivait les mots suivants : « Il ne faut pas essayer de fixer l’Homme, puisque son destin est d’être lâché ». Cette phrase résonne ici avec force. Oui, depuis la préhistoire, l’humanité s’est toujours déplacée à la surface du globe, mais également sous l’eau et dans l’espace. La mobilité fait partie intégrante de l’histoire humaine. Ce qui l’est moins, c’est cette volonté d’empêcher ces mouvements. Notez, qu’ils ne sont pas empêchés pour tous. Il est très facile de traverser les frontières et voyager à travers le Monde dès lors que l’on est un riche habitant d’un pays riche. Mais cette mobilité est systématiquement entravée pour les ressortissants des pays du Sud. La frontière est donc profondément inégalitaire et dissymétrique. Elle matérialise un rapport de domination entre les pays du Nord et les pays du Sud. Alors que faire ? Bien sur, contester cet ordre mondial. Mais aussi, rappeler que le lieu de naissance est un hasard de la vie. Qu’il n’y a pas de crise migratoire mais une crise de l’accueil et de la solidarité. Et comme dirait Patrick Chamoiseau, rappeler que nos “frères migrants” ne sont pas des menaces mais des camarades de luttes. Une conclusion s’impose. Elle se résume en ces deux points : Prolétaires de tous les pays unissez-vous. Liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous.
Article à retrouver également sur l’Humanité.fr : [https:]]
Ingénieur de recherche CNRS en sciences de l'information géographique. Membre de l'UMS RIATE et du réseau MIGREUROP / CNRS research engineer in geographical information sciences. Member of UMS RIATE and the MIGREUROP network.
-
6:17
(En) [Story] Oslandia x QWC : épisode 7 / 8
sur OslandiaDésolé, cet article est seulement disponible en Anglais Américain.
-
11:00
Nos projets nominés aux Trophées Innovation et Makina Corpus participe aux Aqua Business Days
sur Makina CorpusMakina Corpus participe aux Aqua Business Days 2024, un événement dédié à l’innovation dans le domaine de l’eau, avec deux projets nominés pour les Trophées Innovation.
-
10:54
Le dessin du géographe n° 102. Michel Sivignon : une géographie sensible
sur Les cafés géographiquesMichel Sivignon a disparu au printemps dernier.
Parmi les multiples facettes de son œuvre de géographe, la rubrique « Le Dessin du Géographe » du site internet des Cafés Géographiques tient une place à part qui révèle un peu une face cachée de son talent. Par-delà une grande érudition, un souci de recherche des nœuds entre géographie, histoire et cultures, il prenait le dessin comme un moyen de développer une géographie spontanée (comme il l’a décrite dans un texte de Géographie Humaine de 2016).
Michel Sivignon croqué par Roland Courtot au cours de l’excursion de géographie rurale en Thessalie en 2001 (Le Dessin du Géographe n°81, 2020)
« Le Dessin du Géographe »
Michel Sivignon a créé avec Roland Courtot cette rubrique originale portée par les Cafés Géographiques. Au demeurant peu académique, cette série est destinée à mettre en valeur les croquis et dessins dont nombre de géographes anciens ou plus récents se sont servi pour explorer un paysage, nourrir leurs analyses ou pour illustrer leur propos. La série compte désormais une centaine de livraisons.
Un caïque à Volos (Grèce). Aquarelle de Michel Sivignon publiée dans la rubrique « cartes postales » des cafés géographiques en 2006
Si Michel Sivignon dessinait beaucoup à côté de ses recherches de géographie rurale, historique et culturelle, il n’a, par modestie, publié aucun de ses dessins dans la rubrique du dessin du géographe. Le seul qu’héberge le site de l’association des Cafés Géographiques se trouve sur une autre rubrique, celle des cartes postales.
A côté de ses recherches de géographie rurale, historique et culturelle, Michel Sivignon dessine beaucoup. Mais ses dessins ne figurent pas dans la rubrique. Quelques croquis de voyage au japon et en Italie qui nous ont été confiés par Michèle, son épouse, pourront ici illustrer son talent.
Michel Sivignon a développé une géographie sensible. Le dessin est pour lui un outil formidable pour appréhender le monde qu’il parcourt. De la Thessalie autour de son ancrage à Volos, jusqu’aux aux nombreux voyages de recherche ou de loisirs, le carnet et le crayon sont ses outils. Sa perception s’attache à donner sens aux paysages, aux constructions ou aux pratiques sociales. Son regard éclaire aussi les personnages qu’il pouvait croiser. Et il a du talent pour exécuter rapidement des paysages ou des scènes observées. La palette de Michel est variée. Dessinateur infatigable, son œil accroche ce qui éclaire la scène, et son trait est plein de générosité et d’humour.
PaysagesAu cours d’un voyage au Japon, voici la région d’Hiroshima
Une aquarelle réalisée à partir sommet de l’île de Itsukushima, en face d’Hiroshima. Dessin de Michel Sivignon
Quelques arbres au premier plan, quelques îlots dans la mer du Japon, un lointain de collines. Le paysage est simple et apaisé. Il s’accompagne de notes évoquant la bombe atomique de 1945 et l’histoire d’une survivante. Ces quelques phrases font entrer dans la mémoire directe du bombardement. Un croquis d’Osaka vue d’une tour. Michel Sivignon
La vue du centre-ville d’Osaka à travers Google Earth
Un petit croquis rapide pour une vue plongeante depuis une grande tour située au-dessus de la « gare gigantesque » d’Osaka, trace un faisceau d’autoroutes urbaines et de ponts ferroviaires sur la rivière. On devine une rame de train, les rives vertes au milieu d’un monde tours qui se concentrent sur les deux rives du fleuve. Cette sorte de gribouillis place les éléments du centre-ville avec son réseau d’autoroutes.
Scènes de vie sociale et culturelleUn dessin de rizières étagées sous le grand sanctuaire shinto de Ise près de Matsuaka (à l’Est d’Osaka). Dessin de Michel Sivignon
Le cayon retient un temple mineur intégré dans le paysage rural. Une image pour comprendre la culture à travers un paysage. C’est l’économie du trait, qui donne force au schéma dans un paysage reconstruit. Des personnages croisés dans le train pour Ise et des notes sur la culture Shintoïste. Dessin de Michel Sivignon
Le dessin rapide reste moins intrusif vis-à-vis du sujet qu’une photographie prise à la volée. Le crayon présente des personnages dont la silhouette se télescope avec les notes éparses dans une recherche des traces de l’histoire culturelle japonaise Une scène matinale dans le train vers Takamatsu (dans l’île de Sikoku) et un tampon des portes du parc de Ritsurin crée à l’époque Edo. Dessin de Michel Sivignon
Cette image montre le souci de saisir un moment de la vie japonaise entre vie quotidienne et sites culturels. « Un certain nombre de géographes dessinent lors d’excursions sur le terrain ou de missions scientifiques. Certains en ont même fait une activité régulière, et en illustrent leur production. Mais cette activité demeure presque confidentielle. Beaucoup de dessins restent dans les tiroirs, n’ayant bénéficié que d’un regard furtif et admiratif des collègues qui jettent un coup d’œil sur le carnet. » ainsi s’ouvre la série du « Dessin du Géographe »
Le projet de la rubrique est donc de mettre en valeur des croquis de terrain ou des esquisses plus élaborées qui ponctuent les travaux de certains géographes. Cette initiative se veut à contre-courant de la tendance actuelle des universitaires à multiplier les prises de vue par photographie ou cinéma, à construire des raisonnements sur des plan zonés, des images satellitaires, des diagrammes statistiques sans lien immédiat avec le réel sensible.
Les livraisons reprennent les dessins d’anciens maitres comme des croquis de Paul Vidal de La Blache ou des blocs-diagramme de Emmanuel De Martonne, ou encore des paysages ruraux de Pierre Deffontaines. Ce sont aussi des croquis d’artilleurs qui replacent les images dans le champ de l’histoire. Ou encore des images métaphoriques illustrant des ouvrages généraux. Ainsi les Dessins du Géographe tracent une trajectoire de croquis à travers plus d’un siècle. La rubrique a offert une place à des générations différentes de géographes, des gens venus d’horizons différents (graveurs, affichistes, archéologues…), et des dessins de nature différente (caricature, illustration de manuel). C’est un lieu de rencontre des images, des perspectives, des questionnements des géographes ou d’autres qui ont appréhendé une portion du monde par des outils graphiques. Il s’agit aussi de faire connaitre des travaux originaux à travers un outils qui n’est pas démodé, le carnet et le crayon. Il s’agit encore de susciter les gribouillis, les croquis de terrain, les schémas qui font naitre les idées par-delà le discours académique. Le carnet de terrain peut ainsi être exposé et prendre sa place dans les perspectives sensibles de l’enquête, les interrogations et même esquisser des interprétations.
La série dans sa diversité met en valeur l’outil graphique comme moyen de perception et d’échange autour des paysages ou de scènes sociales. C’est aussi un support pour des constructions ou des reconstructions, voire de modèles empiriques d’un espace.
Le Dessin du Géographe est conçu par Michel Sivignon avec Roland Courtot pour accueillir les images dans leur diversité pour en expliciter le sens. Il est finalement resté très pudique avec ses propres dessins et s’est attaché à valoriser ceux des autres. Il y avait là une vraie générosité. La rubrique, au fil des livraisons, s’est construite comme une défense et illustration du dessin. Elle a rassemblé avec une grande ouverture d’esprit des images riches de sens qui éclairent la diversité de la démarche géographique.
Michel Sivignon a ouvert une fenêtre, une belle fenêtre, où s’établit un dialogue entre géographie, culture et histoire autour de dessins plus ou moins aboutis, mais qui sont riches de sens. Ces rencontres qui passent autant par l’image que par les mots pourront se donner un bel avenir.
Nous sommes reconnaissants à Michel Sivignon de la réussite de son projet.
Une rue de Bologne (Italie) dessin et lavis de Michel Sivignon
Cette image montre l’économie du trait et le jeu des volumes pour saisir cet espace construit. La perspective inscrit l’histoire dans cette rue. Elle traduit aussi une certaine recherche esthétique.
Charles Le Cœur, Roland Courtot et Simon Estrangin, novembre 2024
-
15:37
Sixième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2024)
sur Cartographies numériques
La 6e édition du défi cartographique du #30DayMapChallenge s'est terminée fin novembre 2024. Lancé en 2019 par Topi Tjukanov, un cartographe finlandais, le défi est devenu au fil des années un projet de cartographie sociale qui se déroule chaque année au mois de novembre. L'édition 2024 introduit des thèmes nouveaux concernant la cartographie collaborative, les conflits, la mémoire, la planète bleue, le micomapping, les heatmaps. L'Arctique remplace l'Antarctique qui était au défi de l'an dernier, deux couleurs remplace noir & blanc. Une place importante est réservée aux données (Data : HDX - Data : my data - Data : OpenStreetMap - Data : overture). Enfin le dernier challenge (The final map) laisse une grande liberté.
Les réalisations peuvent être retrouvées à partir du hashtag #30DayMapChallenge sur différents réseaux sociaux :30 cartes pour voir le territoire autrement (IGN)
[https:]]#30DayMapChallenge J29 ??#OVERTURE
— IGN France (@IGNFrance) November 29, 2024
Pourquoi partir à l'autre bout du monde quand on peut simplement se rendre dans le massif des Bauges ?
Avec ses 14 sommets de plus de 2000 m, il est surnommé "Le Petit Himalaya", en référence aux 14 sommets de plus de 8000 m de la chaîne de… pic.twitter.com/NXFf9m5pRz#30DayMapChallenge day 30: c'est fini ?
— Jean-Marc Viglino (@jmviglino) November 30, 2024
? J'ai fait 2??4?? cartes, dont 3 avec @IGNFrance
? visible sur mon #github ?? [https:]]
? Thanks everyone for the beautiful maps, as usual#mappymeme #cartography #geomatique pic.twitter.com/RnBuNFbMac#30DayMapChallenge, Day 30, The final map:
— Georgios Karamanis (@geokaramanis) November 30, 2024
A basketball globe with cities with population >5000
Code: [https:]] #dataviz #map #Rstats pic.twitter.com/MNi7GsRKCkSuperficie de l'Algérie : 2 382 000 km²
Superficie du Groënland : 2 166 000 km²
— Kevin Prieur (@KevinGis) November 26, 2024
Si vous êtes curieux, découvrez ce site : [https:]] #ArcGIS #Maps pic.twitter.com/cBghJf5osEAnother masterpiece from Jo Wood. His #30DayMapChallenge 2024 is absolutely incredible. Very inspiring. #Observable #JavaScript #VintageCartography [https:]] pic.twitter.com/kaU1CGA8wp
— Nicolas Lambert (@neocartocnrs) November 27, 2024Cette carte animée depuis #ArcGIS Online se base sur les données du modèle numérique d'évolution de l'océan établi par l'HYCOM.#Cartographie #Ocean pic.twitter.com/reU8AJi9or
— Kevin Prieur (@KevinGis) November 28, 2024#30DayMapChallenge Jour28/ Day28 - Planète bleue / Bonne journée de la Méditerranée pic.twitter.com/8HUEJdLZvr
— Joseph Benita (@JsphBen) November 28, 2024
Articles connexes
Cinquième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2023)
Quatrième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2022)
Troisième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2021)
Deuxième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2020)
Un défi cartographique de 30 jours en novembre 2019 (#30DayMapChallenge)
Le #30DayChartChallenge, un défi communautaire pour réaliser la meilleure datavisualisation
Les cartes et data visualisations de Topi Tjukanov : entre art et cartographie
La cartographie du monde musulman et ses nombreux mapfails
Vidéos des présentations au congrès cartographique NACIS 2022
Comment différencier infographie et data visualisation ?
-
19:31
La carte de Cassini embellie sur le site du Géoportail
sur Cartographies numériquesSource : « Une nouvelle version interactive de la carte de Cassini, la première carte intégrale du royaume (XVIIIe siècle), a été mise en ligne sur le Géoportail » (BNF-IGN, Communiqué de presse du 28 novembre 2024).
- Lien vers le Géoportail (Cartes >> Culture et patrimoine >> Carte de Cassini)
- Lien vers Ma Carte IGN (avec liens directs à partir du tableau d'assemblage)
La Bibliothèque nationale de France (BnF) et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) ont noué un partenariat afin de rendre accessible sur le Géoportail, portail web permettant l’accès à des services de recherche et de visualisation de données géographiques ou géolocalisées, une nouvelle version numérisée de la célèbre carte de Cassini. Il s’agit de la première carte générale et détaillée du royaume de France réalisée entre 1756 et 1815 par la famille de cartographes Cassini.
La "Carte générale de la France" est réalisée par la famille de cartographes Cassini entre 1756 et 1815. L’exemplaire conservé @laBnF est aquarellé à la main (1780). Chaque feuille est découpée en 21 rectangles collés sur une toile de jute pour permettre le pliage et le transport pic.twitter.com/Xh199eCOoc
— Bibliothèque BnF (@laBnF) November 28, 2024Composée de 180 feuilles accolées, cette carte exceptionnelle conservée au département des Cartes et plans de la BnF, est l’un des rares exemplaires aquarellés à la main réalisé dans les années 1780. Elle donne une vision d’ensemble du royaume dans ses frontières de l’époque, ce qui explique l’absence de Nice, de la Savoie et de la Corse, mais aussi la présence de villes aujourd’hui belges, luxembourgeoises ou allemandes. Chaque feuille a été découpée en 21 rectangles collés sur une toile de jute afin d’en permettre le pliage et le transport. Grâce à ce partenariat, les utilisateurs peuvent naviguer de façon interactive à travers une version assemblée de la carte, tout en la superposant à des cartes modernes ou à des prises de vues aériennes actuelles. Cette version est de bien meilleure qualité, avec une résolution et un contraste plus importants que celle diffusée précédemment sur le Géoportail. Numérisée en 2015 par la BnF en haute résolution, la Carte de Cassini est également accessible sur Gallica la bibliothèque numérique de la BnF, ainsi que sur l’application mobile Cartes IGN et le site « Remonter le temps ».
Déjà numérisée en 2015 par @laBnF en haute résolution, la Carte de Cassini est également accessible sur @GallicaBnF et sur l’application mobile Cartes @IGNFrance et le site « Remonter le temps » : [https:]]
— Bibliothèque BnF (@laBnF) November 28, 2024La nouvelle version est vraiment plus précise. La possibilité de zoomer sur des traits permet de placer les moulins, notamment, avec plus de précision. Toutefois les versions ayant été aquarellées à la main ont parfois des petites différences qui méritent d'être comparées ponctuellement. La carte de Cassini intégrée dans le Géoportail est la version en couleur (feuilles gravées et aquarellées) issue de l’exemplaire dit de « Marie-Antoinette » du XVIIIe siècle. La légende qui accompagne la carte de Cassini sur le Géoportail vaut le coup d'oeil par la précision et la beauté de ses symboles (à télécharger en pdf). Jean-Marc Viglino en a tiré une police svg utilisable dans un SIG.
Au même titre que les autres couches du Géoportail, la carte de Cassini peut être intégrée dans un SIG sous la forme de flux WMTS (voir les Geoservices WMS/WMTS sur le site de l'IGN). Exemple ici d'intégration de la carte dans QGIS.
On ne dispose pas de cartes de Cassini pour l'outre-mer. Le Géoportail comporte malgré tout une belle carte du XVIIIe siècle pour la Guyane. En toute logique, le Géoportail devrait mettre d'autres cartes du XVIIIe pour les autres territoires d'outre-mer. Pour la Corse, il y a le plan Terrier du XVIIIe disponible via les Géoservices de l'IGNPour compléter
« Portrait cartographique du Royaume de France : l’aventure des Cassini » (La Fabrique de l'Histoire).
Au XVIIIe siècle, la France a vu naître une œuvre cartographique sans précédent : la carte de Cassini, la première représentation géométrique et topographique de tout le territoire national. Réalisée sur plus de 70 ans par quatre générations d’une même famille d’astronomes et cartographes, cette carte est bien plus qu’un simple outil : elle est un témoignage historique, scientifique et technique unique. Débutée sous Louis XV, la carte de Cassini a marqué une rupture avec les anciennes méthodes. Grâce à des techniques comme la triangulation et des relevés sur le terrain, elle a permis de produire une carte rigoureuse et détaillée. Ses créateurs ont relevé de nombreux défis, alliant innovation scientifique, observation astronomique et expertise topographique. La carte de Cassini ne se contente pas de montrer les frontières et les routes : elle représente les clochers, moulins, forêts, cours d’eau, et autres éléments essentiels à la vie des territoires. Elle reflète une vision civique et scientifique, tout en ayant une utilité militaire stratégique. Aujourd’hui, les avancées numériques permettent de superposer les cartes de Cassini aux représentations modernes, offrant un regard unique sur l’évolution des territoires. Un véritable trésor scientifique et culturel pour comprendre le passé et planifier l’avenir. La carte de Cassini témoigne de valeurs de persévérance et de transmission. Ce projet ambitieux, fruit de décennies de travail, continue d’inspirer par sa précision et son utilité. Une nouvelle version interactive est désormais accessible sur le Géoportail de l’IGN.
« Naviguer dans les cartes de Cassini avec Eve Netchine et Bernard Bèzes » (France Culture)
La carte de Cassini, première représentation cartographique du royaume de France établie en 1744, a été numérisée pour la première fois de façon continue. Comment cette carte a-t-elle été créée ? Comment a-t-elle, au cours de l'histoire, façonné notre représentation du territoire ?
« Chez les Cassini, les cartes c’est de famille ! » (France Culture)
Aux 17e et 18e siècles, la famille Cassini donne à la science plusieurs astronomes, cartographes et géodésiens. Depuis l’Observatoire de Paris, génération après génération, ils participent à l’élaboration d’une Carte générale de la France, singulière par sa précision et son étendue.Articles connexes
L'histoire par les cartes : histoire du quartier Richelieu à Paris (1750-1950)
Plans et rues de Paris d'hier à aujourd'hui
Parcours guidé dans le plan routier de la ville et des faubourgs de Paris en 1789 (Gallica - BnF)
L'histoire par les cartes : Gens de la Seine, un parcours sonore dans le Paris du XVIIIe siècle
L'histoire par les cartes : une cartographie historique du Paris populaire de 1830 à 1980
Les plans historiques de Paris de 1728 à nos jours (APUR - Cassini Grand Paris)
Cartes et atlas historiques
-
16:35
Café géo de Montpellier, 5 décembre 2024 : Les deux quartiers gare de Montpellier : regards croisés urbanismes-transport
sur Les cafés géographiquesavec Laurent Chapelon et Alexandre Brun
jeudi 5 décembre 2024: Gazette Café, 6 rue Levat, Montpellier, 18H
-
14:00
Revue de presse du 29 novembre 2024
sur GeotribuUne GeoRDP bourrée de hashtags, en plein #30DayMapChallenge, à lire avec son smartphone orienté vers le Sud
-
6:47
Eclairez vos terrains avec Giro3D
sur OslandiaPièce jointe: [télécharger]
Cet article concerne des fonctionnalités en cours de développement et sujettes à évolution.
L’éclairage dans Giro3DL’éclairage est un élément déterminant dans une scène 3D, et permet d’améliorer la lisibilité des volumes et du relief, notamment du terrain.
Giro3D dispose de deux modes d’éclairage pour les terrains: simplifié et réaliste.
L’éclairage simplifié (hillshading)Ce mode d’éclairage n’est compatible qu’avec l’entité Map dans un système de coordonnées projeté.
Il s’exprime par un couple de valeurs (azimut, zénith) décrivant la position du soleil telle que perçue depuis le centre de la scène. C’est un mécanisme très similaire à celui proposé par QGIS par exemple.
L’avantage de ce système est qu’il est très simple d’emploi, et familier des utilisateurs d’outils cartographiques.
Son inconvénient majeur, en revanche, est qu’il ne fonctionne pas avec le mode globe, puisque l’axe des rayons du soleil n’est pas le même en tout point du globe (alors qu’il l’est en tout point d’une carte plane).
Son autre inconvénient est l’absence de support de multiples sources lumineuses ainsi que les ombres portées.
Une couche d’élévation sans éclairage actif
La même couche éclairé par l’éclairage simplifié
L’éclairage réalisteCe mode d’éclairage n’était jusqu’ici pas supporté par l’entité Map.
Le mode d’éclairage réaliste utilise les mécanismes du moteur three.js comme l’éclairage physiquement réaliste et les ombres portées pour produire une scène plus réaliste.
Ce système permet d’utiliser un nombre arbitraire de sources lumineuses représentées par des objets 3D:
- Lumière d’ambiance permettant de simuler une lumière douce sans source précise comme le ciel,
- Lumière directionnelle permettant notamment de simuler la lumière du soleil,
- Lumières ponctuelles permettant de simuler des sources lumineuses comme les lampadaires ou autre éclairage artificiel local.
La même couche d’élévation éclairée par une lumière directionnelle, une lumière d’ambiance et des ombres portées
Les ombres portéesLe système d’éclairage réaliste permet également de visualiser des ombres portées ouvrant la voie à de nombreux cas d’usage, comme par exemple:
- visualisation de l’ensoleillement d’une vallée à une heure donnée,
- visualisation des ombres portées par des bâtiments sur une rue
Les ombres portées par le Grand Canyon se combinent à celle de la sphère
ConclusionLe support complet de l’éclairage three.js pour l’entité Map s’inscrit dans la philosophie de Giro3D de s’intégrer de façon aussi transparente que possible à l’écosystème three.js.
Les ombres portées représentent une addition intéressante pour améliorer la qualité visuelle des scènes et aider à la prise de décision lors des analyses d’ensoleillement.
Vous retrouverez toutes les fonctionnalités de Giro3D sur le site web et sur la page d’exemples interactifs.
Si vous souhaitez en savoir plus, intégrer Giro3D dans votre système d’information, utiliser ces fonctionnalités pour de nouveaux usages, n’hésitez pas à contacter notre équipe à infos+3d@oslandia.com ! Nous serons ravis d’échanger avec vous.
-
22:43
[EXPO] “Migrations, une odyssée humaine” au Musée de l’Homme à Paris
sur Carnet (neo)cartographiqueLe Musée national d’histoire naturelle (Musée de l’Homme) à Paris propose une exposition temporaire sur les mouvements de populations qui façonnent l’espace de nos sociétés depuis la préhistoire. Justement intitulée Migrations : une odyssée humaine [Accéder au site…], cette exposition multiplie les regards et les points de vue sur ce sujet qui est actuellement très malmené dans l’actualité : dans la voix des autorités et par une grande partie des médias qui les suivent.
Cette exposition déconstruit ainsi des idées reçues, remet en perspective des processus migratoires anciens et contemporains et montre l’indéniable enrichissement liés aux métissages [voir Billet] qui en émanent.Loin d’être un phénomène nouveau, les migrations ont façonné notre humanité. Elles font partie de notre passé, notre présent et notre avenir, sans oublier l’ensemble du vivant.
L’exposition est très ancrée dans notre époque, à la fois dans son style et sa muséographie. Elle propose des dispositifs variés permettant au public de se re présenter lui même des migrations humaines et leurs enjeux, en termes d’accueil par exemple, comme pour ressouder un peu nos liens. Elle présente des mots de notre vocabulaire français, ceux de la migration bien sûr (expatrié/migrant…) et ceux qui tissent et maintiennent nos liens avec l’ailleurs ; des objets de notre quotidien : de noter alimentation (les café/thé, le piment d’Espelette, le manioc entre autres), ceux qui nous accompagnent ou encore ceux qui témoignent de nos mélanges. J’avais hâte de découvrir l’histoire de ces dents datant de 54 000 ans qui rappellent la cohabitation ancienne – en France – de diverses populations. L’exposition remonte en effet aux premières migrations historiques de l’Homo Sapiens parti d’Afrique qu’elle explore, après avoir posé son regard sur des mobilités plus contemporaines, des parcours de vie individuels à écouter ou bien à voir, pour mieux nous projeter, nous rendre compte de cette expérience particulière du voyage qu’est la migration et qui n’est jamais anodin.
Regards sur les Cartes
L’exposition s’ouvre par une section dédiée aux Cartes, à laquelle Nicolas Lambert et moi-même avons contribué. Elle propose un éclairage sur cinq cartographies de migrations, qu’elles soient historiques comme les remarquables “Carte figurative et approximative représentant pour l’année 1858 les émigrés du globe” de Charles-Joseph Minard (1862) et “Courants migratoires” de Georg Ernst Ravenstein (1885), ou plus contemporaines, telle celle qui représente le parcours de Wyem depuis Kaboul à Hambourg en Allemagne, précédemment publiée dans l’Atlas des migrants (Migreurop, 2017), ou celle sur des Ukrainien.nes ayant trouvé refuge dans un pays limitrophe, actuellement exposée au Palais de la porte dorée (Musée nationale de l’Histoire de l’Immigration), mais actualisée (novembre 2024) pour l’occasion.
Cliché : N. Lambert, 2024.
A noter la nouvelle version de la carte de Wyem dissociée de celle de Frontex (située juste au-dessus) et présentée seule, avec un nouveau nom – la version précédente étant disponible en ligne dans l’exposition Expériences migratoires réalisée dans le cadre du colloque international Cartographier les mobilités (2020).
Le parcours de Wyem face aux flux de Frontex
Un dispositif multimédia de cartographie complète cet espace. Il appelle le public à venir jouer pour faire une carte, sa propre carte, sur des migrations … syriennes. L’exemple proposé s’appuie en effet sur l’exercice de cartographie critique Méfiez-vous des cartes, pas des migrants (voir) qui est mis en scène par un bonhomme-globe qui guide les publics dans leurs intensions cartographiques, ci-dessous pour le choix des couleurs des cercles.
Les cartes font partie des modes de représentation privilégiés des migrations y compris dans cette exposition qui fait d’ailleurs la part belle à des modalités de présentation sortant de l’ordinaire. Mais je ne vais pas tout spoiler ! Alors, j’arrête là pour vous laisser prendre votre bâton de pèlerin pour prendre la route vers cette odyssée, si vous le pouvez, bien sûr.
Billet lié :
Méfiez-vous des cartes, pas des migrants : les réfugiés syriens.Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.
-
14:01
Conférence des Cafés Géo de Paris, 30 novembre 2024 : Trieste et l’Istrie
sur Les cafés géographiquesInstitut de Géographie, 191 rue Saint-Jacques, Paris 5ème
Samedi 30 novembre 2024, de 10h à 12h30L’association des Cafés géographiques propose à ses adhérents un voyage de 5 jours en mai 2025 dont l’intitulé est « Trieste et l’Istrie ». Dans cette perspective nous avons pensé qu’une matinée à l’Institut de géographie pouvait être utile aux adhérents inscrits à ce voyage ainsi qu’à d’autres personnes curieuses d’en savoir plus sur cette région fascinante marquée par son identité de frontière.
Pour cela nous vous proposons deux petites conférences. Dans un premier temps, Daniel Oster a choisi de mettre en valeur quelques faits, essentiellement historiques, permettant de décrire un espace particulièrement complexe situé sur l’une des principales lignes de fracture de l’Europe. Dans un second temps, Henry Jacolin, ancien ambassadeur de France, se propose de présenter certains aspects de cette région dont il a une connaissance intime depuis longtemps. Il restera un peu de temps en fin de matinée pour des échanges entre les conférenciers et le public.
-
6:03
OpenSource eXperience – 4 & 5 Décembre 2024
sur OslandiaOslandia sera présent à OSXP les 4 et 5 décembre 2024 à Paris. Le salon OpenSource eXperience est la grande rencontre annuelle des acteurs de l’open source.
Retrouvez Vincent et Bertrand sur le stand de notre partenaire et client Orange E14 pour échanger sur vos projets ! Nous pourrons également vous présenter nos dernières réalisations.
Le Groupe Orange a d’abord été utilisateur de produits open source, puis contributeur et éditeur. L’opensource est désormais une direction stratégique du groupe, avec un réel engagement pour être un acteur moteur de l’écosystème. En tant que premier partenaire OpenSource d’Orange, Oslandia est fière d’accompagner ce mouvement !
L’entrée est gratuite, vous pouvez créer votre badge ici : [https:]]
-
7:18
[Story] Oslandia x QWC : épisode 6 / 8
sur OslandiaNous avons détaillé précédemment notre activité de développement fonctionnel autour de QWC, et les ajouts que nous avons pu réaliser. Aujourd’hui, nous évoquons la maintenance !
En plus de ces fonctionnalités, nous sommes confrontés lors des développements ou via des remontées de clients à des anomalies dans QWC. Oslandia réalise donc un travail continu de maintenance corrective sur la solution, pour améliorer sa qualité et sa robustesse.
Nous avons résolu ces dernières années plusieurs problèmes dont:
- l’amélioration du plugin de Ligne de temps (qui permet d’utiliser les données temporelles) où beaucoup de petits problèmes cumulés faisaient crasher l’application
- certains bugs dans la fonctionnalité de recherche
- Divers soucis sur les services QWC ont été corrigés
- problèmes de génération de la configuration
- problèmes de permissions pour l’édition de données
La maintenance des produits OpenSource est un sujet critique, et souvent plus difficile à financer que les développements fonctionnels. Concernant QWC, la maintenance est possible grâce à :
- la collaboration et la mutualisation de la maintenance entre les différents contributeurs ( e.g. SourcePole )
- l’auto-investissement OpenSource d’Oslandia, dont une partie est dédiée à la maintenance des composants clef de nos infrastructure SIG
- les contrats de maintenance QWC attribués à Oslandia
Si vous souhaitez garantir la pérennité de vos applicatifs QGIS web, le meilleur moyen est d’opter pour un contrat de maintenance. Vous aurez ainsi une assurance contre toute mauvaise surprise. Contactez-nous ( infos+qgis@oslandia.com ) !
-
21:58
Carte du Vendée Globe 2024 en direct : classement et parcours [Partie 1]
sur GeomatickLe Vendée Globe 2024 est lancé depuis le 10 novembre. Si vous suivez le blog depuis des années, vous vous souvenez certainement de l’article sur les requêtes spatiales PostGIS du Vendée Globe 2020. Pour cette nouvelle édition de la course à la voile, Geomatick vous propose une série d’articles. On… Continuer à lire →
L’article Carte du Vendée Globe 2024 en direct : classement et parcours [Partie 1] est apparu en premier sur GEOMATICK.
-
14:00
Créer un environnement virtuel Python pour le développement de plugin QGIS avec VS Code sous Windows
sur GeotribuPour le bonheur d'Intellisense
-
18:51
Open Source Places, une base de données de 100 millions de POI en open source (Foursquare)
sur Cartographies numériques
Source : « Foursquare Open Source Places : A new foundational dataset for the geospatial community » (Foursquare)La plate-forme Foursquare, qui se présente comme « leader du secteur pour tout ce qui concerne le géospatial », lance Open Source Places, un ensemble de données ouvertes comprenant 100 millions de lieux d’intérêt (POI) classés selon 22 attributs de base. La carte reflète la diversité des lieux d'intérêt dans le monde. L'inégale densité de l'information traduit l'inégale répartition de la population (les pleins et les vides de l'oekoumène). Cette couverture inégale est aussi celle de millions d'utilisateurs qui ont contribué à saisir l'information (principalement dans les zones développées bénéficiant de bonnes connexions et d'utilisateurs bien équipés). D'une certaine manière, la carte reflète l'inégale géonumérisation du monde.
L'inégale densité des « lieux d'intérêt » ou POI selon Open Source Places (source : Foursquare)1) Diffuser des POI en open source, un enjeu majeur
Les données rassemblent des informations livrées par des sociétés « à partir de sources tierces faisant autorité ainsi que de milliards de photos, de conseils et d'avis générés par les utilisateurs, issus de 10 ans d'expérience en matière de collecte de commentaires des consommateurs ». Ces données POI sont destinées selon Foursquare à « stimuler l'innovation dans l'ensemble de la communauté géospatiale ». Étant donné leur origine, il n'est pas étonnant de voir dominer les données concernant des lieux ayant un usage commercial.
Même si ces données sont gratuites, il s'agit pour Foursquare de valoriser son image d'entreprise spécialisée dans le géospatial. Les POI fournissent souvent la couche fondamentale pour le développement open source. Foursquare a bâti nombre de ses applications à partir de ces données ouvertes. Foursquare Places a été construit sur un système de crowdsourcing, à partir des données d'utilisateurs utilisant ses applications mobiles. Tout l'enjeu est désormais de parvenir à maintenir une base de données synchronisée avec le monde réel. C'est certainement l'une des raisons qui ont conduit à la mise à disposition de ces données POI en open source : poursuivre, voire amplifier le travail de saisie et de mise à jour de ces données sur une base contributive, ce qui est l'objectif de sa Placemaker Community, souvent mise en avant par Foursquare comme une des spécificités de l'entreprise.
2) L'accès aux données au format parquet
L’ensemble des données est fourni au format parquet. Il est prévu qu'il soit mis à jour mensuellement. Ces données peuvent être filtrées par catégories et par type de lieux commerciaux ou non commerciaux (voir le schéma de base ici).
L'extraction des données à partir de gros fichiers au format parquet nécessite des compétences techniques. On peut utiliser l'interface Fused qui permet de faire des extractions simples à partir d'un secteur géographique (téléchargement des données au format geojson). Mark Litwintschik et Simon Willison fournissent des conseils pour procéder à des extractions avec DuckDB ou pour les récupérer sur Github (plus de 10 Go de données à télécharger en plusieurs fichiers).
Certains data analystes comme Tim Wallace soulignent l'intérêt de pouvoir disposer d'une telle masse de données ouvertes. Mais comme pour tout jeu de données, ouvert ou non, il est bon de savoir à quoi on a affaire. Bien que Foursquare garantisse des données gratuites et de haute qualité, certaines données sont quelque peu incohérentes ou mal renseignées. Avec le temps, il devrait être possible d'éliminer ces bizarreries.
3) La consultation à travers une interface cartographique
Les données peuvent être visualisées directement à travers l'interface cartographique Fourquare Studio
À mesure que l'on zoome, on voit apparaître les cellules géométriques qui donnent la somme de lieux et leurs grandes catégories (vente de détail, manger et boire, voyage et transports, services aux entreprises et professionnels, événementiel). Pour aller plus loin, il faut s'abonner à l'application Studio. D'où l'intérêt de télécharger les données dans un SIG pour pouvoir faire des analyses plus fines à l'échelle des sous-catégories. A noter cependant : on ne dispose pas de la nature et de la géolocalisation précises des données, celles-ci ayant été catégorisées et agrégées avant diffusion à l'échelle de chaque cellule. En cela, le jeu de données Open Source Places montre bien l'intérêt et les limites du big data et de l'open data tels qu'ils sont mis en oeuvre aujourd'hui par les grandes entreprises.
Articles connexes
L'Overture Maps Foundation ambitionne de rivaliser avec Google et Apple
AllThePlaces : géodonnées et vision du monde commercial à travers Internet
Le monde de l'Internet en 2021 représenté comme un planisphère par Martin Vargic
Guide de l'Insee pour faciliter l’accès aux données
Cartes et données sur la population mondiale (Population & Sociétés, 2024)
Jeu de données SEDAC sur l'évolution des villes dans le monde entre 1975 et 2030
Cartographier l'empreinte humaine à la surface du globe
Utiliser Wikidata pour chercher des informations géographiques
Une base de données historiques sur les personnages célèbres dans le monde (de 3500 avant JC à 2018)
Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques
OpenDataSoft : une plateforme avec plus de 1800 jeux de données en accès libre
Data France, une plateforme de visualisation de données en open data
Numbeo, une banque de données et de cartes sur les conditions de vie dans le monde
-
6:23
La cartographie dans la tradition islamique : ??rat al-Ar?
sur Cartographies numériques
Source : Mapping in the Islamic Tradition : ??rat al-Ar? (2024). Library of Congress.Dans une présentation intitulée « ??rat al-Ar? : des manières de voir les représentations islamiques du monde et au-delà », Karen Pinto, chercheuse associée en études religieuses à l'Université du Colorado, présente la vision du monde du point de vue de la tradition cartographique islamique. Dans cette tradition dite ??rat al-Ar? (Configuration du monde d'après le célèbre ouvrage d'Ibn Haqwal), l'art, la géographie, la religion et la philosophie fusionnent pour présenter des images aux origines cosmographiques et à l'identité spatiale orientée vers le Sud. À partir des messages codés dans ces cartes, la chercheuse nous fait découvrir des récits historiques longtemps cachés et nous permet de revisiter les contributions de cette tradition cartographique à l'histoire de la cartographie de notre monde. Cette conférence fait partie de la présentation d'automne 2024 de la Philip Lee Phillips Society, « Cartographie dans la tradition islamique ».
Karen Pinto, originaire de Karachi au Pakistan, formée à Dartmouth et à Columbia, s'est spécialisée dans l'histoire de la cartographie islamique et ses intersections entre les traditions cartographiques ottomanes, européennes et autres au niveau mondial. Elle a passé trois décennies à traquer des cartes dans les collections de manuscrits orientaux du monde entier. Elle possède un référentiel de 3 000 images de cartes islamiques, dont beaucoup n'ont jamais été publiées auparavant. Son livre Medieval Islamic Maps and Exploration a été publié par la University of Chicago Press en novembre 2016, et a remporté le prix Outstanding Academic Title Award 2017 de Choice. Elle a également remporté le prix Ibn Khaldun pour son travail sur la Méditerranée dans l'imaginaire cartographique islamique. En plus de ses études sur le Moyen-Orient et l'Islam, elle s'intéresse aux humanités numériques, aux études spatiales et au développement de modèles 3D pour améliorer notre compréhension des cartes médiévales.
Quelques extraits de la conférence
« Aujourd'hui nous sortons notre téléphone et Google Maps, nous disons que nous voulons aller ici, là et partout... Mais comment faisions-nous au VIIe siècle ? Tous ces musulmans partant à la conquête du monde, comment savaient-ils où ils allaient ? C'est une question fascinante. »
« La première chose que je fais est de dire à mes étudiants, rangez tous vos livres, prenez un morceau de papier et dessinez la première carte qui vous vient à l'esprit. Combien d'entre eux font celle qui montre le nord en haut avec l'Amérique au centre ? Ils font ce type de carte, mais certains d'entre eux en dessinent d’autres différentes. C'est vraiment intéressant de voir, quelle est la carte qui tourne dans leur tête ? Quelle est votre carte mentale ? Où est votre carte mentale ? »
« L'océan qui nous entoure c'est, comme vous le savez, le motif de toutes les cartes pré-modernes. Au début de la période moderne, soudainement on voit apparaître l'Atlantique et le Pacifique. Étaient-ils été divisés ? Non. Vous pensez qu'ils sont divisés. Mais si vous regardez Google Maps sous un angle particulier, vous verrez que les océans sont tous connectés. Nous avons toujours un océan qui nous entoure. »
« J'ai passé des heures et des heures à regarder ces cartes en me demandant, qu'est-ce que c'est ? Des lignes et des cercles étranges et quelques créatures ornementales, et puis vous commencez à lire et vous commencez à dire, oh, ce sont des noms de lieux que je reconnais. Oh, c'est le golfe Persique, vraiment ? Et ça ce n'est pas l'Afrique et l'Espagne ? »
« Ce que tous les amateurs de cartes aiment universellement, c'est d'identifier des lieux et déterminer quel lieu se trouve où. Sur ces cartes, un certain nombre de lieux ont disparu. Je suis allé sur le terrain à la recherche de lieux car ils ne figurent pas dans les manuscrits. Ils ont été oubliés. Et la seule façon de les trouver est d'aller sur place. J'ai donc été sur place en Syrie et en Turquie, à la recherche de lieux sur la carte de la Méditerranée, c'est dire à quel point les gens qui s'intéressent aux cartes sont obsédés. »
« C'est juste comme ça que sont les cartes. C'est quand vous ne les comprenez pas, quand elles n'ont aucun sens, quand vous devez aller creuser pour trouver le sens derrière ces cartes ou ce qu'elles essaient de vous montrer, c'est ce qui est fascinant. »
« Et puis cette idée : si on commençait à regarder le monde avec une autre direction en haut, en particulier avec les musulmans, avec le sud en haut, ils privilégient l'Afrique, n'est-ce pas ? Ils regardent vers l'Afrique. Ils ne privilégient pas l'Europe. Donc le sud est en haut. »
« Si vous prenez une goutte de cartographie chinoise pré-moderne, une goutte de cartographie européenne pré-moderne, une goutte de cartographie africaine pré-moderne, vous les prenez et les additionnez, qu'est-ce que vous obtenez ? Vous obtenez une carte islamique. Parce que le truc à propos du monde musulman, qui est si intéressant et qui est représenté ici, c'est la figure de la péninsule arabique qui est au centre des cartes. Donc ils sont au carrefour. Le centre de la croix. Ils sont au centre de la croix du monde. Et même maintenant, quand vous pensez au monde, si vous pensez simplement à la carte, la péninsule arabique est juste là connectant l'Afrique à l'Asie, à l'Europe. Vous avez donc cette connectivité incroyable ».
Pour compléter
« Quand j'étais étudiant diplômé à Columbia en 1991, ma professeure, la regrettée mais incroyablement grande Olivia Remie Constable (1961-2014), m'a suggéré d'écrire un article de séminaire sur les géographes musulmans médiévaux. Cela m'a envoyé dans les recoins sombres de la collection d'histoire et de géographie islamiques au 11e étage de la bibliothèque Butler. Là, je suis littéralement tombé sur les 6 volumes de Konrad Miller de la fin des années 1920 : Mappae Arabicae : Arabische Welt und Länderkarten des 9–13. Jahrunderts. (6 vol. Stuttgart, 1926–1931) réimpressions en noir et blanc de centaines de cartes islamiques médiévales cachées dans des manuscrits orientaux jusqu'alors peu connus dans le monde de l'histoire de la cartographie occidentale.
« L'harmonie masque le conflit : la Méditerranée dans l'imaginaire islamique médiéval » (exposition de Karen Pinto)
« Tout est dans la carte » (New York Review of Books)
Articles connexes
L’attachement des Etats à leurs frontières et le déclin des dynasties ne s’expliquent pas uniquement pas des facteurs idéologiques ou politiques. Dès le XIVe siècle, l’historien arabe Ibn Khaldoun, souligne le rôle que jouent la géographie et la morphologie géophysique d’un pays dans son destin et celui de sa région. Dans cet article de la New York Review of Books traduit par Books en janvier 2014, Malise Ruthven souligne notamment toutes les significations que peuvent prendre une simple carte pour une nation, et nous réapprend à penser le monde autrement.Le nord en haut de la carte : une convention qu'il faut parfois savoir dépasser
Désaxer la carte pour porter un autre regard, mais lequel ?
Atlas ptolémaïques de la Bibliothèque du Congrès : un guide de ressources
Le monde luso-hispanique à travers les cartes : un guide de la Bibliothèque du Congrès
Atlas stratégique de la Méditerranée et du Moyen-Orient (FMES)
Numérisée en haute résolution, la carte médiévale de Fra Mauro peut être explorée en détail
La carte médiévale d'Ebstorf en version interactive et en téléchargement
Cartes et atlas historiques
-
15:30
Du 24 au 26 juin 2025 à Lille : formation "savoir utiliser DV3F"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 22 novembre 2024Une session de formation "Savoir utiliser DV3F" se tiendra du 24 au 26 juin 2025 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille.Cette session est à destination des bénéficiaires des fichiers DV3F et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 23 mai (…)
Lire la suite -
15:30
Du 13 au 15 mai 2025 à Lille : formation "savoir utiliser les Fichiers Fonciers"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 22 novembre 2024Une session de formation "savoir utiliser les Fichiers Fonciers" se tiendra du 13 au 15 mai 2025 dans les locaux du Cerema à LILLE.Cette session est à destination des bénéficiaires des Données Foncières (Fichiers fonciers et DV3F) et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 18 avril (…)
Lire la suite
-
12:58
Cartographie du surpoids et de l’obésité aux États-Unis et dans le monde
sur Cartographies numériques
Source : Ng, Marie et al., National-level and state-level prevalence of overweight and obesity among children, adolescents, and adults in the USA, 1990–2021, and forecasts up to 2050. [Prévalence du surpoids et de l’obésité aux États-Unis (1990-2021) et prévisions jusqu’en 2050]. The Lancet, article en accès ouvert.
Présentation
D’après la définition de l’OMS, une personne est en surpoids lorsque son indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 et elle est obèse lorsque celui-ci est supérieur à 30. Le surpoids et l’obésité ne cessent d'augmenter aux États-Unis. L'obésité a presque triplé au cours des 50 dernières années. Le monde compte plus d'un milliard de personnes obèses dont l'indice de masses corporelle (IMC) dépasse les 30 kg/m2. Il convient de comprendre les tendances actuelles et les trajectoires futures au niveau national et au niveau des États pour évaluer le succès des interventions actuelles et éclairer les futurs changements de politique de santé. Dans cet article, les auteurs ont estimé la prévalence du surpoids et de l’obésité de 1990 à 2021 avec des prévisions jusqu’en 2050 pour les enfants et les adolescents (âgés de 5 à 24 ans) et les adultes (âgés de plus de 25 ans). En outre, ils ont établi des estimations et des projections spécifiques pour chaque État concernant les adolescents âgés de 15 à 24 ans et les adultes pour les 50 états et Washington DC.Prévalence estimée du surpoids et de l'obésité dans 50 États américains en 2021 chez les adolescents et les adultes, par sexe (source : The Lancet)
Principaux résultats
En 2021, on estime qu'environ 15,1 millions d'enfants et jeunes adolescents (âgés de 5 à 14 ans), 21,4 millions d'adolescents (âgés de 15 à 24 ans) et 172 millions d'adultes (âgés de plus de 25 ans) étaient en surpoids ou obèses aux États-Unis.
Le Texas avait la prévalence standardisée selon l'âge la plus élevée concernant le surpoids ou l'obésité chez les adolescents de sexe masculin (âgés de 15 à 24 ans), soit 52,4 % (47,4-57,6), tandis que le Mississippi avait la prévalence la plus élevée chez les adolescentes (âgées de 15 à 24 ans), soit 63,0 % (57,0-68,5).
Chez les adultes, la prévalence du surpoids ou de l'obésité était la plus élevée dans le Dakota du Nord pour les hommes, estimée à 80,6 % , et dans le Mississippi pour les femmes à 79,9 % . La prévalence de l'obésité a dépassé l'augmentation du surpoids au fil du temps, en particulier chez les adolescents.
Entre 1990 et 2021, la variation en pourcentage de la prévalence standardisée de l'obésité selon l'âge a augmenté de 158,4 % chez les adolescents de sexe masculin et de 185,9 % (139,4–237,1) chez les adolescentes. Chez les adultes, la variation en pourcentage de la prévalence de l'obésité était de 123,6 % chez les hommes et de 99,9 % chez les femmes.
Les résultats des prévisions suggèrent que si les tendances et les schémas passés se poursuivent, 3,33 millions d'enfants et de jeunes adolescents supplémentaires, 3,41 millions d'adolescents et 41,4 millions d'adultes supplémentaires seront en surpoids ou obèses d'ici 2050. Le nombre total d'enfants et d'adolescents en surpoids et obèses atteindra 43,1 millions et le nombre total d'adultes en surpoids et obèses atteindra 213 millions en 2050. Dans la plupart des états des États-Unis, on prévoit qu'un adolescent sur trois et deux adultes sur trois souffriront d'obésité. Bien que les États du Sud, tels que l’Oklahoma, le Mississippi, l’Alabama, l’Arkansas, la Virginie-Occidentale et le Kentucky, devraient continuer à connaître une prévalence élevée de l’obésité, les changements de pourcentage les plus élevés à partir de 2021 sont prévus dans des États comme l’Utah pour les adolescents et le Colorado pour les adultes.
Interprétation
Les politiques actuelles n’ont pas réussi à lutter contre le surpoids et l’obésité. Sans réforme majeure, les tendances annoncées seront dévastatrices au niveau individuel et collectif, le poids de la morbidité et les coûts économiques associés continueront d’augmenter. Une gouvernance plus forte est nécessaire pour soutenir et mettre en œuvre une approche systémique multidimensionnelle visant à lutter contre les facteurs structurels du surpoids et de l’obésité aux niveaux national et local. Bien que les innovations cliniques doivent être exploitées pour traiter et gérer de manière équitable l’obésité existante, la prévention au niveau de la population reste au cœur de toute stratégie d’intervention, en particulier pour les enfants et les adolescents.
Les données et les cartes sont disponibles dans les annexes de l'article.
Fiche d'information de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l'obésité et le surpoids.
Pour compléter
« Tendances mondiales de l'insuffisance pondérale et de l'obésité de 1990 à 2022 : une analyse groupée de 3 663 études représentatives de la population portant sur 222 millions d'enfants, d'adolescents et d'adultes » (The Lancet). Accès aux données de l'article sur Zenodo ou sur le site de la Ncdrisc (National Adult Body-Mass Index).
« Quel État américain a le taux d’obésité le plus élevé ? » (Visual Capitalist, 30 juillet 2024).
Taux d'obésité chez les adultes en 2022 par État et territoire des États-Unis. L'obésité est définie comme un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 30. Les chiffres proviennent des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies et sont mis à jour en janvier 2024. Les chiffres sur l'obésité sont basés sur la taille et le poids autodéclarés. Accès aux données sur le site du CDC (Centers for Disease Control and Prevention)« Une personne sur huit vit désormais avec de l’obésité dans le monde » (Organisation mondiale de la Santé).
« L'obésité touche surtout les personnes d'âge moyen et les pauvres » (Robert Wood Johnson Foundation).
« Cartes. Géographie de l’obésité ». Par Hervé Théry, Patrick Caron (Diploweb, 30 octobre 2019).Il existe, dans nombre de pays du monde, une correspondance entre offre abondante de viande et obésité.
« Comment les villes aggravent l'épidémie d'obésité » (Fast Company).Le mythe selon lequel l'obésité n'est qu'une question personnelle ne tient pas compte du rôle que jouent les villes pour décourager les modes de vie sains.
« Relation entre obésité et vote électoral des États américains » (Data Is Beautiful).
On sait que l’obésité est liée au statut socio-économique, qui est lui-même l'un des déterminants du vote électoral. Si les États qui comptent le plus d'obèses votent républicain, il faut cependant faire la distinction entre corrélation et causalité. D'autres facteurs entrent en considération tels que l’appartenance religieuse ou l'éducation. Il convient de conduire des études au niveau individuel et non uniquement au niveau des Etats ou des comtés. Étant donné que les systèmes politique, économique et de santé aux États-Unis sont très différents de ceux d'autres pays, les recherches menées aux États-Unis sont difficilement généralisables (voir cette étude sur le Royaume-Uni).Articles connexes
L'insécurité alimentaire dans le monde (rapport du FSIN)
L’autosuffisance alimentaire est-elle possible pour La Réunion ?
Les grands enjeux alimentaires à travers une série de story maps du National Geographic
Des différentes manières de cartographier la pauvreté dans le monde
-
9:27
Découvrez les évolutions majeures de Python de 3.9 à 3.13
sur Neogeo TechnologiesPython, le langage de programmation dynamique créé par Guido van Rossum, est devenu l’un des outils les plus populaires pour les développeurs en raison de sa simplicité, de sa flexibilité et de sa puissance. À Neogeo, nous l’utilisons pour développer le backend de nos applications, pour faire des scripts d’administration et de la data-science.
Pour marquer la sortie de Python 3.13 le 7 Octobre dernier, nous allons passer en revue les changements importants qui ont été introduits dans les versions 3.9 (dernière version encore maintenue) à 3.13 de Python.
Ces nouvelles versions apportent des améliorations significatives en termes de performances, avec l’optimisation du code JIT et la suppression du GIL, véritable goulot d’étranglement pour les applications multi-thread. Elles offrent également des évolutions syntaxiques comme l’expression « matching ».
Autres nouveautés : la librairie standard de Python a elle aussi été mise à jour. La gestion du typage en Python a également été améliorée, avec l’introduction de types dynamiques. Nous verrons ces changements dans un article dédié.
Dans cet article, nous allons vous guider dans l’exploration des principaux changements apportés par Python 3.9 à 3.13, et nous vous proposerons des exemples pour exploiter ces nouvelles fonctionnalités et améliorer vos applications.
PerformancesDans la version 3.9 de Python, les performances de certaines structures built-in telles que dict, list ou set ont été améliorées. L’accès aux variables Python depuis les modules C a aussi été accéléré (nous n’aborderons pas ce sujet dans cet article).
La version 3.11 a été beaucoup optimisée, la documentation parle de 25% de gain de performances en moyenne, entre 10% et 60% d’amélioration selon le type de tâches.
Les travaux sur le GIL ont porté leurs fruits sur les versions 3.12 et 3.13. Le GIL, Global Interpreter Lock, est un mécanisme de Python qui évite l’accès simultané à une variable par plusieurs threads. Très simple pour le développeur, cela empêche la création de programmes multi-thread efficaces en Python. À une époque où on multiplie les CPU et les cores, c’est un fardeau pour notre petit langage. Les développeurs ont travaillé à retirer ce mécanisme, mais ils doivent procéder par étapes. Dans la version 3.12, Python peut désormais utiliser un GIL par interpréteur, on peut même le désactiver en ligne de commande dans la 3.13.
On peut noter qu’asyncio a été optimisé dans la version 3.12, avec jusqu’à 75% de gains de performances. Cette version de Python bénéficie d’une nouvelle API pour faire du monitoring de façon moins intrusive (impactant moins les performances).
En complément, la version 3.13 bénéficie aussi d’un compilateur JIT expérimental, il est activable en ligne de commande. La documentation indique que les gains de performances sont modestes. On peut imaginer que les versions suivantes de Python intégreront un compilateur JIT plus sophistiqué et plus performant.
Évolutions syntaxiquesLa version 3.9 de Python voit l’introduction d’opérateurs d’union de dictionnaire | et | =. Sans être révolutionnaire, on peut toujours utiliser la fonction update pour faire la même chose, mais c’est plus simple à écrire.
Peut-être moins impactant, on peut désormais utiliser des expressions Python comme décorateur. Cela permet de faire des appels de fonctions ou demander un élément d’une liste quand on utilise le décorateur :
Par ailleurs, les chaînes de caractère ont deux nouvelles méthodes pour supprimer les suffixes et préfixes :
Le pattern matching est enfin arrivé en Python dans la version 3.10. C’est l’équivalent du célèbre switch-case existant en C ou en Java. Je reprends l’exemple de la documentation :
Le Structural Pattern Matching est très puissant en Python car on peut faire du unpacking de paramètres, de l’assignation de variables, rajouter des conditions, je vous recommande de parcourir la PEP636 pour plus de détails.
L’autre évolution syntaxique de Python 3.10 est la possibilité d’utiliser des parenthèses dans une clause with, notamment pour pouvoir utiliser plusieurs lignes :
La version 3.11 de Python a vu la création de groupes d’exceptions. On peut désormais envoyer plusieurs exceptions en même temps. Cela peut-être utile pour passer dans plusieurs sections except pour corriger plusieurs problèmes. Voici l’exemple très explicite de la documentation qui permet de comprendre comment s’en servir (encore merci la documentation pour l’exemple) :
L’autre ajout dans les Exceptions qui me semble très utile est la fonction add_note() qui permet d’ajouter des détails lors de l’interception/renvoi d’exception :
Si vous regardez bien dans les messages d’erreur de Python (dans le traceback notamment), vous verrez désormais que l’interpréteur indique plus précisément où l’erreur se situe dans la ligne et pas seulement dans quelle ligne est l’erreur.
La version 3.12 a vu une petite modification de syntaxe mais qui va simplifier l’utilisation des f-strings : on peut désormais utiliser les mêmes séparateurs de string dans le contexte que celui de la chaîne parente :
Par contre, il n’y a pas de changement syntaxique dans la version 3.13. Il y a tout de même des améliorations dans les messages d’erreurs et l’interpréteur retournera des messages d’erreurs en couleur.
Librairie standardDe moins en moins d’évolutions sont apportées à la bibliothèque standard. Dans la version 3.9 de Python, on note juste l’ajout d’un module zoneinfo pour gérer les fuseaux horaires :
Il y a aussi un nouveau module de tri topologique graphlib.
Dans la version 3.10 de la librairie standard, la fonction zip possède un nouveau paramètre strict qui permet de vérifier que la taille des deux itérateurs en entrée sont identiques.
La version 3.11 de la librairie voit un nouveau module tomllib permettant de lire le format de fichier TOML (mais pas de l’écrire). L’API est similaire à celle du module json :
ConclusionOn voit que Python est un langage de plus en plus stable, il y a peu de chose à rajouter à sa syntaxe pour améliorer la lisibilité du code. On peut dire la même chose de sa bibliothèque de fonctions standard.
Un gros travail pour améliorer les performances et le nettoyage de la bibliothèque standard a été entrepris et porte petit à petit ses fruits.
Nous avons hâte de profiter des avancées de cette nouvelle version 3.13 dans nos projets.
Ce qui bouge le plus dans Python en ce moment, c’est clairement le typage. Mais ça, ce sera pour un prochain article !
Rédacteurs : Mathilde Pommier et Sébastien Da Rocha
-
8:52
"La donnée, langage commun de nos territoires", table ronde au Salon des Maires 2024
sur Conseil national de l'information géolocalisée"La donnée, langage commun de nos territoires", table ronde au Salon des Maires 2024
-
6:48
[Equipe Oslandia] Julien Moura, consultant SIG
sur OslandiaAprès son BAC, Julien s’oriente vers une prépa littéraire Khâgne et Hypokhâne au Prytanée national militaire à la Flèche. Il fait ce choix pour profiter de la méthodologie de travail et du challenge qu’offrent la prépa et poursuit son cursus en géographie : Licence de Géographie Urbanisme et Environnement puis le Master parcours Carthagéo à la Sorbonne.
« J’ai depuis toujours associé la géographie au mouvement, et c’est une discipline intéressante qui en croise plein d’autres : environnement, géopolitique, statistiques, mathématiques, … c’est ce qui m’a donné envie de rejoindre cette voie »
Dans le cadre de ses études, il part à Madagascar pour un stage de cartographie prospective sur le traitement et la valorisation des déchets en milieu urbain dense, puis direction La Réunion où Julien est embauché à l’Établissement Public Foncier de la Réunion (EPF Réunion) pour identifier le foncier éligible à des projets d’intérêt général. En parallèle de cet emploi, il s’engage !
« J’aime l’associatif et le partage de connaissances, je commence à donner des cours en géomarketing à l’IAE de la Réunion, je m’investis dans le Club Géomatique de la Réunion pour animer des groupes notamment sur GéoSource (pour INSPIRE), QuantumGIS (l’ancien nom de QGIS) et je rejoins Geotribu ».
Après 3 ans passés à La Réunion, Julien décide de partir du Vénézuela avec son sac à dos comme seul compagnon et parcourt l’Amérique du Sud jusqu’à un coup du hasard dans une gare routière en Équateur où il voit sur GeoRezo une proposition de VIA (Volontariat International en Administration) de l’IRD à Lima !
2 ans plus tard, Julien décide de rentrer en France et reprend des études : le Mastère SILAT – Systèmes d’informations localisées pour l’aménagement des territoires orienté en gestion de projet à Montpellier qu’il réalise en partenariat avec Isogeo, une start-up dédiée à la gouvernance des données géographiques.
Pendant 6 ans, il enchaîne les missions et les postes chez Isogeo : de chef de projet à directeur de produit tout en continuant à contribuer à Geotribu et à donner des cours à l’ESIPE (École supérieure d’ingénieurs de Paris-Est) et l’ENSG, l’école de référence en géomatique en France.
Après une période en indépendant, Julien est embauché chez Oslandia en 2020 en tant que Consultant SIG. Julien est embauché chez Oslandia en 2020 en tant que Consultant SIG.
Projets emblématiques
Très orienté qualité logicielle et DevOps, Julien apporte son expertise sur l’industrialisation de process, des projets de déploiement de QGIS sur des gros parcs, des audits de systèmes complexes et hybrides, recommandations sur les flux de la donnée géographique tout en continuant à donner des cours, notamment à l’École Urbaine de Sciences Po Paris, à animer Geotribu et à s’investir à l’OSGeo FR.« La Géoplateforme de l’IGN où j’ai assuré la coordination interne du projet. Pour cette fin d’année et 2025, j’anime une dynamique action visant à entraîner et accompagner les métropoles dans une migration open source avec comme fenêtre d’opportunité le décomissionnement de la suite Elyx d’une part et le renouvellement des licences ELA Esri d’autre part, le Grand Lyon faisant office de tête de pont. »
Technologies de prédilectionPython et CI/CD (YAML)
Ta philosophieFaire du travail sérieux sans se prendre au sérieux, plutôt que l’inverse !
Oslandia en 1 motOVNI !
-
15:01
Naofix.com : module Helpdesk
sur Makina CorpusNotre partenaire sur le Salon des Maires et des Collectivités Locales Nautilux lance Naofix, le module Helpdesk qui transforme la gestion des services d’assistance avec des fonctionnalités avancées, combinant productivité, personnalisation et automatisation.
-
14:00
Suivre le Vendée Globe 2024 depuis un SIG
sur GeotribuCréer et visualiser les données SIG de l'avancement de la course du Vendée Globe 2024 à partir des tableurs officiels.
-
9:00
Nouvelle Journée Technique du PRNSN : le numérique dans les pratiques sportives de nature
sur Makina CorpusLe 27 novembre 2024, Montpellier accueille la 18e Journée technique du réseau national des sports de nature, organisée par le PRNSN.
-
7:10
Ajout du support de géométries 3D complexes dans QGIS 3.40
sur Oslandia[Un PolyhedralSurface de la forme d’un lapin dans le canvas 2D de QGIS]
Initialement conçu pour la cartographie 2D, QGIS a vu apparaitre des capacités 3D ces dernières années. Suite aux efforts continus de développement portés par Oslandia depuis 3 ans sur cette composante de l’application, QGIS supporte désormais dans sa version 3.40 l’affichage et la manipulation de géométries 3D complètes, comme les surfaces polyhédrales et les réseaux triangulés irréguliers (TIN). Cela permet de visualiser des formes en 3D bien plus réalistes et complexes que de simples polygones.
Pour mieux comprendre, voici une définition simple de ces géométries :
- Une surface polyhédrale est une surface 3D composée de multiples facettes planes (des polygones ou des triangles) qui sont assemblées pour créer une forme en volume, avec un rendu réaliste de courbes et de reliefs.
- Un réseau triangulé irrégulier (TIN) est une surface polyhédrale dont le maillage est constitué exclusivement de triangles de taille et d’angle variables.
Ce nouveau support offre désormais la possibilité d’effectuer des traitements 3D (comme découper, fusionner, déplacer, etc.) via le plugin QSFCGAL. Ces avancées élargissent les perspectives pour les projets nécessitant une analyse 3D.
Ces développements ont été rendus possible grâce au financement du CEA ainsi qu’à nos travaux de R&D financés par l’Union européenne – Next Generation EU dans le cadre du plan France Relance et du projet Cloud Platform for Smart Cities.
Ces évolutions permettent ainsi de répondre aux besoins concrets de nos clients, par exemple en représentant des couches géologiques et en permettant de réaliser des coupes afin de connaitre la nature du sous-sol.
Des PolyhedralSurface visualisés dans QGIS 3D. En rouge, un nuage de points. La géométrie représente une enveloppe concave du nuage de points calculé grâce à SFCGAL.
Extraction d’une section d’une géométrie 3D grâce au plugin QSFCGAL
Si vous êtes intéressés par le rendu ou la manipulation de données 3D dans QGIS, n’hésitez pas à nous contacter !
-
4:48
Ilots de chaleur et inégalités urbaines en France
sur Cartographies numériques
Céline Grislain-Letrémy, Julie Sixou, Aurélie Sotura. « En milieu urbain, les ménages modestes sont en général plus exposés aux îlots de chaleur » (Insee Analyses, octobre 2024).Les vagues de chaleur se traduisent par des températures significativement plus élevées en milieu urbain que dans la campagne environnante. Au sein même des villes, ce phénomène d’îlot de chaleur affecte différemment les quartiers selon la densité et la qualité des bâtiments, selon la végétation et selon les niveaux d’activité humaine. À Paris, Bordeaux, Lille et Nantes, ce sont à la fois les ménages les plus aisés et les plus modestes qui sont les plus exposés, car ils habitent dans les centres-villes. À Lyon, Marseille, Montpellier, Nice et Strasbourg, les ménages modestes sont les plus exposés au phénomène d’îlot de chaleur urbain et les ménages aisés sont les moins exposés, car ils habitent dans des quartiers périphériques moins denses, plus verts et aux constructions récentes. De façon générale, les ménages pauvres avec au moins une personne particulièrement jeune ou âgée sont exposés à des températures en moyenne légèrement plus élevées que les autres ménages. Ces ménages sont plus vulnérables aux fortes températures, et disposent de moins de possibilités pour y faire face : ils ont notamment plus rarement la climatisation ou une résidence secondaire.
Au sein même des villes, certains quartiers sont davantage exposés aux îlots de chaleur en raison notamment de différences de densité, de caractéristiques des bâtiments, de végétation et de niveaux d’activité humaine [Institut Paris Région, 2010]. Le centre des agglomérations est ainsi nettement plus exposé aux îlots de chaleur, comme l’illustrent les exemples de Paris et Lyon. Selon leur lieu de résidence, souvent très lié au revenu, certaines populations sont ainsi davantage exposées. La relation entre niveau de vie et exposition aux îlots de chaleur découle principalement de l’organisation spatiale des villes. Parmi les neuf villes étudiées ici, deux configurations apparaissent.Indice d’îlot de chaleur nocturne, Paris et Lyon été 2017 (source : (Insee Analyses, octobre 2024)
Les autres exemples de villes françaises sont disponibles dans le rapport complet de l'INSEE :
Céline Grislain-Letremy, Julie Sixou, Aurélie Sotura. « Urban Heat Islands and Inequalities : Evidence from French Cities » (Insee, octobre 2024)
Pour compléter
Fontès-Rousseau C., Lardellier R., Soubeyroux J.-M., « Un habitant sur sept vit dans un territoire exposé à plus de 20 journées anormalement chaudes par été dans les décennies à venir » (Insee Première n°1918, août 2022).
Institut Paris Région, « Les îlots de chaleur urbains », Répertoire de fiches connaissance (Institut Paris Région, novembre 2010).
Articles connexes
La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation (3e rapport du Haut Conseil pour le climat - 2021)
Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »
Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique
Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)
Comment la cartographie animée et l'infographie donnent à voir le changement climatique
Surmortalité attribuée à la chaleur et au froid : étude d'impact sur la santé dans 854 villes européennes
-
3:54
12 événements cartographiques qui ont bouleversé notre monde (Maphappenings.com)
sur Cartographies numériques
Le site MapHappenings.com, dédié à l'information et à la réflexion sur l'industrie de la cartographie, consacre une série de billets sur 12 événements cartographiques qui ont bouleversé notre monde. Racontées par James Killick, cartographe qui a travaillé sur le projet Mapquest, puis pour ESRI et Apple Maps, ces histoires renvoient à un passé qui semble déjà ancien, celui du début de l'ère informatique et de l'essor du géoweb. Que les initiatives proviennent de la sphère publique ou de la sphère privée (souvent des deux), on y découvre l'importance des grands projets qui ont permis l'essor des technologies et de la cartographie numérique.
Vous pouvez découvrir ces histoires en anglais. Votre navigateur devrait facilement faire la traduction si vous n'êtes pas familier avec la langue de Shakespeare. En voici les principales entrées thématiques :- Part 1 — The First Map
« La première carte » est difficile à déterminer, tout dépend de ce que l'on appelle carte (une représentation rupestre, une tablette d'argile, un papyrus...) - Part 2 — The Birth of Coordinates
« La naissance des coordonnées » remonte au moins à Eratosthène qui a inventé le système des latitudes et des longitudes, mais il faut attendre le XVIIIe siècle pour qu'on soit capable de mesurer avec un peu d'exactitude la longitude. - Part 3 — Road Maps !
« Cartes routières » : les atlas routiers ont une longue histoire. Aujourd'hui, la plupart des jeunes savent à peine lire une carte papier, et encore moins s'en servir (l'index des rues, ça vous dit quelque chose ?). Les cartes routières papier existent pourtant encore ! Au cas où vous ne me croiriez pas… - Part 4 — The Epic Quest for Longitude
« La quête épique de la longitude » a une longue histoire qui remonte au moins au début du XVIIIe siècle. - Part 5 — The Dawn of Tube Maps
« L’aube des plans de métro ». Depuis la carte d'Harry Beck publiée pour la première fois en 1933, les cartes de métro ont beaucoup évolué gagnant en complexité et schématisme. Est-ce à dire qu'elles ont perdu leur simplicité attrayante au profit de la complexité et de l'incohérence ? - Part 6 — The Advent of Computer Based Mapping
« L’avènement de la cartographie assistée par ordinateur ». Premier programme civil à avoir réussi à mettre au point un ordinateur en 1943, UNIVAC I a joué un rôle clé dans l'avènement de l'ère informatique. Il faut attendre les années 1960 pour que le Harvard Laboratory for Computer Graphics invente le système de cartographie synagraphique (SYMAP). - Part 7 — Those Views from Above…
« Ces vues d’en haut…». C'est au cours de la Première Guerre mondiale qu'apparaissent les premières images prises par avion. En 1972, la NASA lance le premier satellite Landsat annonçant une nouvelle ère, celle de la télédétection terrestre depuis l'espace. - Part 8 — Oh Brother, Where Art Thou?
« Oh frère, où es-tu ? ». Ce n'est qu'en 2016 que la pénétration mondiale des smartphones a dépassé les 50 %, on peut donc affirmer que cela ne fait que 8 ans que la majorité des gens sur cette planète sont capables de déterminer rapidement leur emplacement. Retour sur les techniques de positionnement, leur histoire et celles qui se profilent pour demain. - Part 9 — A Curious Phenomenon Called ‘Etak’
« Un phénomène curieux appelé Etak ». En 1985, les systèmes de navigation GPS n'existaient pas encore. Etak Navigator, lors de sa sortie, en étant le premier système de navigation automobile au monde, faisait figure de produit révolutionnaire. - Part 10 — A Relentless Quest for Maps
« Une quête incessante de cartes » revient sur l'histoire de Mapquest, un projet de 1996 qui semble déjà ancien. A son lancement, MapQuest ne fournissait même pas d'itinéraire. Il ne faisait qu'une chose : il affichait une carte statique pour une adresse, et seulement si cette adresse se trouvait aux États-Unis. Mais MapQuest savait où vous vouliez aller. MapQuest a donc été le premier site à proposer des publicités « géocentriques ». Les hôtels, les compagnies aériennes et les chaînes de restauration rapide ont adoré.
Pour compléter
Minds behind maps. « Les cartes sont partout. Internet a fait exploser le besoin de savoir ce qui se passe, où et quand. Ce sont les conversations avec des personnes derrière les cartes qui alimentent le monde moderne. De longues conversations qui prennent le temps de poser le contexte et d'expliquer la complexité de ces projets ». Voir l'interview de James Killick, cartographe qui a travaillé sur le projet Mapquest, puis chez ESRI et Apple et qui administre le site Map Happenings.
Articles connexes
Avant l'invention du globe virtuel, les stéréoscopes permettaient déjà une forme de voyage visuel
Europe : 12 cartes et un projet (exposition virtuelle de la Bibliothèque nationale d'Espagne)
L'histoire par les cartes : 18 globes interactifs ajoutés à la collection David Rumsey
Les plans de métro : retour sur une représentation simplifiée, souvent détournée
L'histoire par les cartes
Cartes et atlas historiques
- Part 1 — The First Map
-
18:56
[Book] Traitements et cartographie de l’information géographique
sur Carnet (neo)cartographiqueLe domaine « Géographie et Démographie » de l’encyclopédie SCIENCES ISTE dirigé par Denise PUMAIN, a récemment publié le troisième des quatre volumes[1] qu’il consacre au champs de la cartographie, coordonné par Colette CAUVIN-REYMOND. Le volume dont il est question porte sur les traitements et la cartographie de l’information géographique.
Cet ouvrage collectif a été coordonné par Claire CUNTY (Université Lyon 2/UMR EVS) et Hélène MATHIAN (CNRS/UMR EVS) et préfacé par Colette CAUVIN-REYMOND (LIVE, CNRS, Université de Strasbourg).
Il suit les deux objectifs suivants : d’une part, de présenter « des méthodes et techniques d’exploitation et de transformation des informations » à des fins de cartographie thématique, en portant une attention tant aux composantes spatiales et temporelles que thématique, en mettant en œuvre des traitement allant de la production d’indicateurs à la modélisation spatio-temporelle des données mobilisées ; d’autre part, de souligner « l’importance et l’interdépendance des différentes étapes de la construction cartographique, ou l’étape des traitements est centrale ».Cet ouvrage est par conséquent focalisé sur la cartographie de données statistiques, réalisée dans le cadre d’une approche quantitative de l’analyse cartographique, plus précisément d’une approche d’analyse spatiale des données [et non seulement d’analyse des données spatiales ou localisées]. Il suit ainsi des principes rigoureux s’intéressant à la sélection des données ; aux traitements numériques et géo-carto-graphiques (du calcul d’indicateurs aux modélisations spatio-temporelles) à effectuer, incluant donc des « transformations cartographiques » (voir Figure 1) et à leur modalités de représentations « qui découlent des traitements choisis » ; tout cela, pour produire une image cartographique sensée, productrice de connaissance sur des structures spatiales.
Cette précision m’apparaît essentielle à l’heure du geoweb et de la popularisation du support-écran qui ont conduit à la prolifération de cartographies et d’images thématiques de toutes sortes, qui mettent d’avantage l’accent sur le design de la carte, sur son apparence visuelle plutôt que sur les traitements et opérations cartographiques réalisés en amont de la stylisation de la carte.Figure 1. Les transformations cartographiques
L’enjeu de cet ouvrage est, d’après les deux coordinatrices, de présenter les opérations de transformations qui relèvent des composantes spatiales (X,Y), thématiques (Z) dans une perspective cartographique (transformations d’état et de positions) qui correspondent aux entrées T2a, T2b et T3 du diagramme proposé par Colette CAUVIN (2008).
Ces différentes opérations cartographiques sont présentées, décomposées et systématiquement détaillées suivant différents contextes thématiques dans huit chapitres qui s’enchaînent selon une suite de progression assez logique, tout en restant nécessairement interreliés.
Chapitre 1. Cartes et graphiques pour explorer des relations statistiques (Jean-Benoit BOURON, Claire CUNTY, Hélène MATHIAN et Myriam BARON)
Chapitre 2. Intégration de données hétérogènes et représentations cartographiques du Géoweb (Marianne GUÉROIS et Malika MADELIN)
Chapitre 3. Données environnementales et objets cartographiques (Étienne COSSART)
Chapitre 4. Cartographier et identifier les formes géographiques : l’exemple de la ségrégation (Sylvestre DUROUDIER)
Chapitre 5. Carte et modèle statistique pour explorer l’hétérogénéité spatiale (Mohammed HILAL et Julie LE GALLO)
Chapitre 6. Cartographier les phénomènes temporels (Claire CUNTY et Hélène MATHIAN)
Chapitre 7. Cartogrammes, anamorphoses : des territoires transformés (Anne-Christine BRONNER)
Chapitre 8. Exploration, agrégation et visualisation spatiotemporelle de données massives (Claude GRASLAND)La description de ces chapitres fait l’objet d’une magnifique carte des chapitres montrant « ce qui les relie, les notions qui les jalonnent » présentée dans l’introduction proposée en accès libre, sur le site de l’éditeur.
Figure 2. La carte des chapitres de l’ouvrage Traitements et cartographie de l’information géographique
Source : Cunty C. et Mathian H. (2023)
Les enjeux liés aux supports contemporains de la cartographie ne sont pas en reste, l’ouvrage abordant également la dimension heuristique de la production cartographique par le prisme des modalités d’exploration et de géovisualisation où la carte est « une interface et devient le résultat temporaire du report d’information thématique sur un fond de carte pour en connaître la répartition spatiale. L’apport de connaissances et parfois le pouvoir révélateur de ces dispositifs ne sont pas à démontrer », lorsqu’ils sont mis en œuvre de manière non génériques, comme le précisent les coordinatrices dans la conclusion, afin de ne pas « appauvrir la production cartographique ».
Pour finir, un très bel ouvrage qui met l’accent sur une approche réflexive de la production cartographique contemporaine… qui mériterait de se trouver au pied de votre sapin !
Commander l’ouvrage sur le site de l’éditeur
___________________________________
[1] Les trois autres volumes portant sur la cartographie sont consacrés à 1) l’histoire de la cartographie, à 2) l’information géographique et à la cartographie et 4) la communication cartographique publiée en français (MERICSKAY, coord. 2021) et en anglais (MERICSKAY, coord. 2024).
—–
Références :
CAUVIN C., ESCOBAR F., SERRADJ (2008), Cartographie thématique. Des voies nouvelles à explorer. Hermès Lavoisier.
MERICSKAY B. (coord.), 2021, Communication cartographique : sémiologie graphique, sémiotique et géovisualisation, ISTE Editions. Accéder
MERICSKAY B. (coord.), 2024, Cartographic communication: graphic semiology, semiotics and Geovizualisation, ISTE Editions. Accéder
—–
Billet lié : [Book] Communication cartographique
Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.
-
8:42
Une cartographie du génocide à Gaza (Forensic Architecture)
sur Cartographies numériques
« Une cartographie du génocide : la conduite d'Israël à Gaza depuis octobre 2023 » (Forensic Architecture).Depuis le début de la campagne militaire israélienne à Gaza en octobre 2023, Forensic Architecture collecte des données relatives aux attaques contre les civils et à la destruction des infrastructures par l'armée israélienne. L'analyse de ces activités révèle la destruction quasi totale de la vie civile à Gaza. Le site a collecté et analysé également les ordres d'évacuation émis par l'armée israélienne dirigeant les civils palestiniens vers des zones de Gaza désignées comme « sûres ». Ces ordres ont entraîné des déplacements répétés et à grande échelle de la population palestinienne à travers Gaza, souvent vers des zones qui ont ensuite été attaquées par Israël.
Les conclusions de Forensic indiquent que la campagne militaire israélienne à Gaza est organisée, systématique et vise à détruire les conditions de vie et les infrastructures civiles nécessaires à la vie.
À cette fin, la plateforme « Une cartographie du génocide » et le rapport qui l’accompagne élaborent une cartographie complète de la conduite militaire à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Elle déploie une gamme de méthodes pour observer la manière dont les opérations militaires d’Israël ont engendré des dommages généralisés et suggère comment ces observations pourraient éclairer des évaluations plus larges de la conduite militaire d’Israël pendant cette période.
Le terme « génocide » est utilisé au sens du juriste polonais Raphaël Lemkin, dont la réflexion a été déterminante pour la définition formulée à l'article II de la Convention de 1948. Le génocide, selon Lemkin, signifie un plan coordonné d'actions visant à la destruction des fondements essentiels de la vie des groupes nationaux, dans le but d'annihiler ces groupes eux-mêmes.
Les résultats de plus d'un an de surveillance et de recherche sont disponibles en ligne :
- Une plateforme cartographique interactive : « Une cartographie du génocide »
- Un rapport de 827 pages : « Une analyse spatiale de la conduite de l'armée israélienne à Gaza depuis octobre 2023 »
Les données collectées et analysées permettent de mettre en évidence 6 catégories spécifiques de conduite militaire :
- Contrôle spatial – le façonnage physique de Gaza selon une conception stratégique ;
- Déplacement – les déplacements répétés et forcés de civils et une évaluation des « mesures humanitaires » d’Israël ;
- Destruction de l’agriculture et des ressources en eau – destruction des champs, des vergers, des serres, des infrastructures agricoles et hydrauliques ;
- Destruction des infrastructures médicales – ciblage systématique des hôpitaux et du personnel de santé ;
- Destruction des infrastructures civiles – ciblage des services publics, des routes, des écoles, y compris celles servant d’abris, des édifices religieux et des bâtiments gouvernementaux ;
- Ciblage de l’aide – ciblage systématique des infrastructures et du personnel nécessaires au transport et à la distribution de l’aide humanitaire et à la préparation de la nourriture.
Voir aussi :- Cartographie des massacres – une carte des atrocités commises par le Hamas le 7 octobre.
- Carte des dégâts causés à Gaza - évaluation des dégâts causés aux bâtiments à Gaza
- Comment la guerre entre Israël et le Hamas a transformé Rafah à Gaza - cartographie des bâtiments endommagés à Rafah
- Comment Gaza sera reconstruite – cartographie des niveaux de dégâts à Gaza
- Quels pays ont soutenu la procédure de l'Afrique du Sud contre Israël auprès de la CIJ pour génocide ? (Le Grand Continent)
- Yann Jurovics et Iannis Roder, « Parler de génocide à Gaza est un non-sens juridique » (Le Monde)
- Amos Goldberg, historien israélien : « Ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus » (Le Monde)
- « Cartographie du génocide : pourquoi Netanyahou a effacé la Palestine de la carte » (Middle East Monitor)
- Olivier Beauvallet, « Lemkin, une œuvre en un mot : l’invention du génocide » (Les Cahiers de la Justice, 2014)
Liens ajoutés le 18 novembre 2024UNOSAT Bande de Gaza 7e évaluation complète des dommages - mai 2024
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 5, 2024
Environ 55 % du total des structures de la bande de Gaza et 135 142 logements endommagés, selon les estimations
Données SIG à télécharger [https:]] pic.twitter.com/Ib8GCNhya6Des images satellite montrent des Gazaouis contraints de s'entasser dans la ville de campement d'Al-Mawasi (une parcelle de terre côtière de la taille de l'aéroport d'Heathrow sur la côte méditerranéenne de Gaza ) [https:]] pic.twitter.com/N8PrqVEhi2
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 17, 2024
Lien ajouté le 23 novembre 2024Urbicide à Gaza
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 25, 2024
Suivi des dommages matériels sur les logements et équipements publics (écoles, hopitaux, bâtiments officiels...). Plus de 60% des infrastructures détruites [https:]]
5/ pic.twitter.com/ndvNBPjIEP
Articles connexesEthnic cleansing is unfolding in northern Gaza. We are witnessing an intensification and acceleration of military tactics previously used by the Israeli military throughout the Strip, this time aimed at enforcing large-scale displacement from the north. Analysis of Israeli ground… pic.twitter.com/IcRU7deWJj
— Forensic Architecture (@ForensicArchi) November 22, 2024
Israël-Hamas. Cartographie des massacres du 7 octobre 2023
Décrypter le conflit Israël-Hamas à partir de cartes
Palestine Open Maps, un site pour obtenir des cartes et des données spatiales sur la Palestine
Le Moyen-Orient, une construction instable et récente : la preuve en cartes et en schémas
La carte, objet éminemment politique : la cartographie du Moyen-Orient entre représentation et manipulation
La carte, objet éminemment politique. Les manifestations pro-palestiniennes aux États-Unis et dans le monde
La carte, objet éminemment politique : l’Etat islamique, de la proclamation du « califat » à la fin de l’emprise territoriale
La carte, objet éminemment politique : Nétanyahou menace d'annexer un tiers de la Cisjordanie s'il est réélu
La carte, objet éminemment politique : la montée des tensions entre l'Iran et les Etats-Unis