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19:23
(im)ports (ex)ports pendant la pandémie de 2020
sur Carnet (neo)cartographiqueLa carte (im)ports (exports) illustre la persistance du mouvement des transport de marchandises par voie maritime, pendant la pandémie de 2020. Réalisée avec Nicolas Lambert, elle est publiée dans le Chapitre Flux must go on ! La circulation en trompe l’œil des marins de commerce de l’Atlas des migrations de Migreurop (2022).
Elle mobilise la superbe projection dite de Spilhaus, du nom de son créateur, Athelstan Frederick Spilhaus (1942), un géophysicien et océanographe États-unien d’origine Sud-africaine, qui combina en réalité deux projections : celle de Ernst Hammer et celle d’August Heinrich Petermann. La carte étant focalisée sur les espaces maritimes mondiaux, elle apparaît particulièrement adaptée à la représentation du transport maritime.
(im)ports (ex)ports
Crédit : Brigade d’interventions cartographiques, Migreurop (2022)
Plusieurs partis pris s’articulent sur cette carte, parmi lesquels la vision de la zone d’étude. A l’instar de tous les phénomènes mondialisés, il est intéressant d’adapter le choix de la projection cartographique au sujet, en l’occurrence d’utiliser des versions alternatives aux projections usuelles ( voir ici et là), si besoin, qui permettent de les représenter plus efficacement.
C’est le cas de la cartographie des mouvements des transports maritimes, dont le cœur du sujet (de la matrice de flux, donc) consiste à représenter des circulations, ainsi que leurs effets sur les marges de l’espace d’étude, à savoir les ports. C’est pourquoi il devient intéressant d’utiliser une projection (re)centrée sur le sujet, qui permet de visualiser clairement ces circulations avant leur effets sur la différenciation des lieux d’origine et de destination. D’une part, parce qu’elles font la part belle à l’espace maritime, qui est la zone d’intérêt de ces mouvements, de l’autre parce qu’elles modifient la vision cardinale usuelle du monde, celle européo-centrée, en ôtant à l’Europe de l’Ouest sa position sommitale sur la carte.
La cartographie reprojetée en Spilhaus focalise ainsi l’attention visuelle sur les mers et océans, centrées sur le Pôle sud, reléguant les ports en périphérie. Elle permet de montrer l’importance du trafic conteneurisé réalisé en 2020 et son inéluctabilité, c’est-à-dire au moment où le Monde entier était censé être cloué au sol, en raison de la pandémie mondiale.
En savoir plus …
Référence :Claire Flécher, Françoise Bahoken et Nicolas Lambert, 2022, Flux must go on ! La circulation en trompe l’œil des marins de commerce, in Migreurop (collectif), Atlas des migrations dans le monde, Armand Colin, pp. 82-83.
Billets liés :
Françoise Bahoken (2022), L’atlas des migrations dans le monde, Carnet de recherches Néocartographiques
Françoise Bahoken (2022) Cartographier le commerce maritime mondial vers 1940, Carnet de recherches du groupe fmr.
Françoise Bahoken (2021) Géo-graphie des circulations maritimes, Carnet de recherches Néocartographiques.
Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.
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13:39
L’Afigéo participe aux Rencontres régionales PIGMA 2025, le 12 juin à Bordeaux !
sur Évènements – AfigéoL’Afigéo participe aux Rencontres régionales PIGMA 2025, le 12 juin à Bordeaux ! L’Afigéo participe aux Rencontres régionales PIGMA 2025, le 12 juin à Bordeaux ! AfigéoOrganisée par la plateforme régionale PIGMA, cette journée incontournable mettra en lumière le rôle stratégique des données dans les transitions technologiques et territoriales. À travers le thème « Les données, carburants de l’innovation », collectivités, entreprises et experts partageront retours d’expériences et cas d’usage concrets autour de l’intelligence artificielle, des objets connectés ou encore des […]
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18:05
Cartes et données sur les élections fédérales de 2025 au Canada
sur Cartographies numériques
Donné largement perdant suite à la démission de Justin Trudeau, le Parti libéral a remporté les élections législatives anticipées au Canada le lundi 28 avril 2025. La formation du Premier ministre Mark Carney est assurée d'avoir assez de sièges pour former un gouvernement. Elle n'obtient en revanche pas la majorité à la Chambre des communes. Au terme d’une campagne dominée par les tensions entre le Canada et les Etats-Unis, les libéraux de Mark Carney disposent finalement de 169 sièges, soit 3 de moins que nécessaire pour pouvoir gouverner seuls. Cela représente cependant 9 élus de plus que lors des élections de 2021, une forme de vote utile ayant joué à leur avantage.
S’ils font mieux que lors des précédentes législatives avec 25 élus de plus, les conservateurs sont très nettement en deçà des résultats que leur promettaient les sondages avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump. Leur avance est allée jusqu’à 25 points sur les libéraux de Justin Trudeau, qui a passé la main à Mark Carney au début du printemps. Le chef de l’opposition conservatrice, Pierre Poilievre, a même perdu son siège dans la bataille, devancé de 5 points par son concurrent libéral.
Autres perdants, le Bloc québécois, qui chute de 10 sièges, et surtout le parti de gauche NPD qui perd près des trois quarts de ses élus et se retrouve avec 7 députés seulement au Parlement. Le vote utile a largement joué en la défaveur de ces deux partis. Au Québec, par exemple, le Bloc québécois a perdu 10 sièges, le parti libéral en a gagné 9. Les élus conservateurs sont majoritaires dans l’ouest du Canada, notamment en Alberta, où ils récoltent 34 sièges sur 37. Alors qu’à l’est, le Québec notamment reste un bastion partagé entre les Libéraux et le Bloc québécois, les conservateurs ne remportant que 11 sièges sur 59.La campagne électorale a oscillé principalement autour des enjeux économiques (coût de la vie, droits de douane américains et visées expansionnistes du président des États-Unis), de la pénurie de logements, de l'imposition de la taxe carbone. Il s'agit de la quatrième fois consécutive que le Parti libéral remporte ces élections après celles de 2015, 2019 et 2021, et la troisième fois qu'il forme un gouvernement minoritaire.I) Représentation et analyse des résultats dans les médias
« Les résultats des élections fédérales en direct » (Le Devoir).
« Canada : le résultat des élections législatives en chiffres et en cartes » (Libération). Avec une carte animée qui rapporte les territoires (en figurés surfaciques) à chaque élu par circonscription (en figurés ponctuels). Le Canada étant un très grand pays, la cartographie par aplats ne convient pas réellement.
« En cartes et en graphiques, voici où s’est jouée l’élection » (Radio Canda Info). Le paysage électoral au Canada est désormais un peu plus rouge et un peu plus bleu, mais moins orange. Survol des résultats des élections fédérales, région par région avec carte interactive comparant les résultats 2025 par rapport à 2021.
« Au Canada, Mark Carney et le Parti libéral remportent les élections législatives, mais échouent à obtenir la majorité absolue » (Le Monde).
« Résultats en direct des élections fédérales canadiennes de 2025 : victoire des libéraux ». Avec un cartogramme représentant les circonscriptions sous forme géométrique et une série de cartes montrant par des flèches les évolutions (The New York Times).
« Ce que les résultats des élections canadiennes signifient pour les Canadiens, Trump et les tarifs américains ». Les électeurs ont élu Carney malgré les menaces de Trump (The Washington Post).
« Les Canadiens votent lors d'élections éclipsées par les tarifs douaniers et les menaces d'annexion des États-Unis » (CNN).
« Ce ne sont pas les territoires, mais les gens qui votent » (MapPorn)
Land Doesn't Vote: Canadian Edition
— Brilliant Maps (@BrilliantMaps) April 30, 2025
Source: [https:]] pic.twitter.com/0NEr29gCu2II) Cartes et données à télécharger
Fonds de cartes vectoriels des circonscriptions électorales fédérales (mises à jour en 2023) pour usage dans un logiciel de cartographie ou un SIG (Open.canada.ca).
Cartes et descriptions des limites des circonscriptions (Elections.ca) avec résultats à télécharger par circonscriptions électorales.
La nouvelle carte électorale décortiquée (LaPresse.ca). Les Canadiens ont élu cinq députés de plus le 28 avril 2025. Tous les 10 ans, la carte électorale doit être redessinée. L’exercice a été fait après le recensement de 2021. L'article présente les principaux changements provoqués par ce passage de 338 à 343 sièges (voir cette carte pour comparer le découpage 2013 et 2023).
Élections fédérales canadiennes de 2025 (Wikipédia).
Carte des résultats de l'élection fédérale de 2021 pour pouvoir faire des comparaisons (ElectionsetDemocratie.ca).
Cartes et graphiques des élections au Canada depuis 1980 (election-atlas.ca).
Pour compléter
« Canada : un modèle en question » (France Culture). Au Canada, la campagne électorale des élections fédérales du 28 avril 2025 a questionné les piliers d'un pays contraint de se remettre en question. Une série d'émissions de Radio France consacrées au contexte politique des ces élections fédérales au Canada :« Un boycott canadien » (The New York Times). Depuis que le président Trump a intensifié son hostilité envers le Canada, le nombre de passages frontaliers a chuté.
Lien ajouté le 4 juin 2025
Articles connexeshere's a look at swings from 2021 to yesterday pic.twitter.com/8BCiTnrW8u
— matt mohn (@mattmxhn) April 30, 2025
Elections fédérales au Canada : l'intérêt de représenter les résultats électoraux sous forme de cartogrammes
Publication de cartes politiques et physiques en open data sur le site du Gouvernement du Canada
La carte, objet éminemment politique : quand Trump dessine sa carte du monde
Cartographie électorale, gerrymandering et fake-news aux Etats-UnisCartographie des résultats à la présidentielle de 2024 aux États-Unis
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15:57
BIOMASS, the third launched satellite mission designed at CESBIO !
sur Séries temporelles (CESBIO)
After SMOS in 2009, and VENµS in 2017, the CESBIO laboratory is very proud to see its third proposed mission, Biomass, reach orbit. As always, it has been a long journey from the idea, at the beginning of the century, to the selection in 2013 as the seventh Earth Explorer Mission by ESA, to the […]
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7:31
Cartographie de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis
sur Cartographies numériquesSource : Kenny Stancil, Carly Fabian (2025). Mapping the Home Insurance Crisis, Revolving Door Project (RDP). Article et cartes en open source mises à disposition par le projet Revolving Door et Public Citizen .
« Cartographier la crise de l'assurance habitation » propose une série de cartes et de tableaux interactifs pour aider à comprendre la crise de l'assurance habitation, alimentée par le changement climatique.
Partout aux États-Unis, les ménages sont confrontés à un coût nouveau et inattendu lié au changement climatique : une flambée des primes d’assurance habitation, ainsi que des non-renouvellements et des annulations de polices d'assurance. Des conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes et intenses augmentent les pertes liées aux catastrophes. Le secteur de l’assurance, mal préparé malgré sa connaissance du changement climatique depuis des décennies, s’efforce de répercuter ces coûts sur le public. Sans intervention, les conséquences pour les ménages pourraient déclencher une crise financière, avec une hausse des coûts d’assurance et des saisies immobilières.
La carte interactive a été élaborée à partir des données publiées par le Bureau fédéral des assurances du Trésor. Elle révèle l'ampleur de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis, selon sept indicateurs de disponibilité et d'accessibilité financière :
1) les taux de non-renouvellement,
2) les taux d'annulation pour non-paiement,
3) les autres taux d'annulation,
4) les taux de fréquence des sinistres,
5) les montants moyens des sinistres,
6) les ratios de sinistres payés
7) les primes moyennes par code postal à travers le pays de 2018 à 2022.Niveau de crise de l'assurance habitation selon sept indicateurs de disponibilité et d'accessibilité
financière de 2018 à 2022 (source : Revolving Door Project)Utilisez le menu déroulant en haut à droite de la carte pour choisir l'un des indicateurs. Comparez les années avec la barre chroologique en haut à gauche. Pas de données disponibles pour le Texas. Informations partielles pour sept autres États.
Les résultats montrent que l'assurance habitation est de moins en moins disponible et de plus en plus chère à travers le pays. Ces données couvrent la période 2018-2022 et incluent des informations sur les assurances habitation souscrites par des particuliers auprès de 330 compagnies d'assurance. Avec près de 250 millions de polices, elles couvrent environ 80 % du marché concernant 33 000 codes postaux. Afin de protéger la vie privée des assurés et des assureurs, la FIO n'a pas inclus dans les données publiées les données des codes postaux comptant moins de 10 assureurs ou moins de 50 polices d'assurance en vigueur.
Environ un mois avant la publication du rapport de la FIO, la commission sénatoriale du budget, dirigée par Sheldon Whitehouse (démocrate), a publié un rapport comprenant des données originales sur les taux de non-renouvellement dans les comtés américains de 2018 à 2023. Ces données incluent des données nationales sur les taux de non-renouvellement à l'échelle des comtés provenant de près d'une vingtaine de compagnies, couvrant 65 % du marché national de l'assurance habitation. Elles révèlent que les taux de non-renouvellement augmentent rapidement dans tout le pays, et que les comtés les plus exposés au risque climatique connaissent les hausses les plus rapides.
Taux de non-renouvellement au niveau des comté de 2018 à 2023 (source : Revolving Door Project)
Les futures collectes de données devraient être élargies afin de couvrir toute l'ampleur de la crise. Il est particulièrement important de documenter l'impact sur les locataires, qui paient des loyers plus élevés, tout comme les données sur la disponibilité des assurances pour les bailleurs sociaux, dont beaucoup peinent actuellement à trouver une couverture. Des données plus détaillées, idéalement à l'échelle des secteurs de recensement, permettront d'analyser l'accessibilité financière et la disponibilité des assurances pour des groupes démographiques particuliers. Les données sur l'adéquation des assurances (c'est-à-dire si la couverture d'un assuré est suffisante) deviendront également particulièrement importantes à mesure que davantage d'assurés subiront des pertes.
Pour compléter
Le New York Times a consacré une série d'articles sur le sujet, avec des cartes très intéressantes :
- « De plus en plus d'Américains, au risque de se ruiner, abandonnent leur assurance habitation ». C'est le cas dans les comtés les plus touchés par les incendies de forêt et les ouragans
- « Les assureurs abandonnent les propriétaires à mesure que les chocs climatiques s'aggravent ». Sans assurance, il est impossible d’obtenir un prêt hypothécaire ; sans prêt hypothécaire, la plupart des Américains ne peuvent pas acheter une maison
- « Les tarifs d'assurance habitation aux États-Unis sont largement faussés. Voici pourquoi ». Le changement climatique entraîne une hausse des taux, mais pas toujours dans les zones les plus à risque.
« Les Américains sont confrontés à une crise d'assurabilité alors que le changement climatique aggrave les catastrophes – un aperçu de la façon dont les compagnies d'assurance fixent les tarifs et la couverture » (The Conversation).
« Un système d'assurance qui prend l'eau » (France-Culture). Depuis fin 2022, l’assurance climatique et la réassurance se trouvent en situation de crise. Les acteurs de l’assurance-dommage, qui se trouvent aux avant-postes de la finance, n’avaient pas vu ni prévu le fait qu’ils seraient confrontés à autant de catastrophes.
Lien ajouté le 25 juin 2025
Dans son ouvrage Homeowners Insurance in an Era of Climate Change, la Brookings Institution cartographie les données du Bureau fédéral des assurances du Trésor américain pour montrer où l'assurance habitation devient plus coûteuse et plus difficile à obtenir pour des millions d'Américains. L'une des causes de ce phénomène est le non-renouvellement des assurances habitation. Un non-renouvellement survient lorsqu'une compagnie d'assurance décide de ne pas prolonger une police à son expiration, généralement parce que le bien est jugé trop risqué pour être assuré. Les propriétaires se retrouvent alors dans une situation délicate : ils doivent trouver une nouvelle couverture, souvent à des prix bien plus élevés ou par le biais d'options limitées, comme celles des assureurs publics.
La Sierra Nevada est fortement boisée et donc très exposée aux incendies de forêt, notamment pendant les étés et les automnes secs de Californie. La carte de la Brookings Institution met également en évidence un taux élevé de non-renouvellement d'assurance habitation le long de la côte atlantique. Ce phénomène est probablement dû à l'augmentation des risques liés aux ouragans et à la montée du niveau de la mer. Il est intéressant de noter que la Floride n'affiche pas un taux de non-renouvellement particulièrement élevé sur cette carte. Cela s'explique en grande partie par le fait que de nombreuses polices d'assurance habitation privées de l'État ont déjà été non renouvelées ces dernières années ou ont été transférées à des assureurs publics, comme la Citizens Property Insurance Corporation.
Articles connexes
Cartographie des incendies en Californie
Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité
Risques interconnectés de catastrophe (rapport de l'ONU)
Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux
Quand la crise du Covid-19 bouleverse le marché de l'immobilier aux Etats-Unis
Etudier la structure et l'évolution des logements dans 50 métropoles des Etats-Unis
L’inégale abordabilité du logement dans les villes européennes (Cybergéo)
Les shrinking cities, des villes toutes en déclin économique ?
Le « redlining » : retour sur une pratique cartographique discriminatoire qui a laissé des traces aux Etats-Unis
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11:47
[Le blog SIG & URBA] Petite introduction à l’IA
sur Géoblogs (GeoRezo.net)L'Intelligence Artificielle est LE sujet du moment pour les collectivités qui essayent de prendre le train en route le plus tôt possible, question de ne pas être dépassées dès les premiers tournants ! Je vais essayer ici de balayer le sujet à partir de ce que j'en ai compris et avec les mots qui me permettent de m'approprier le sujet, à partir de mon profil d'urbaniste, géomaticienne,>jusqu'où les salaires en géomatique et SIG peuvent-ils aller à l'avenir ?. Il peut être intéressant de construire une bibliothèque ressource de ces éléments de prompt. Des "prompts" qui, finalement, consistent à bien décrire son besoin comme on rédigerait un cahier des charges ? Il nous faut apprendre à converser avec les systèmes d'IA, leur demander des précisions ou des modifications dans la réponse. Voilà donc une nouvelle compétence à développer ! En attendant que bientôt ces systèmes n'aient même plus besoin d'une description précise pour parfaitement répondre à nos questions ? AI Act Face aux risques qu'engendrent les systèmes d'IA, l'Union Européenne a élaboré un Règlement sur l'Intelligence Artificielle (AI Act) qui est entré en vigueur en août 2024. Ce texte établit des règles harmonisées pour garantir que les systèmes d'IA respectent les droits fondamentaux, les valeurs européennes et les exigences de sécurité. Il repose sur une approche basée sur les risques, catégorisant les systèmes d'IA selon leur impact potentiel, du risque minimal au risque inacceptable. Depuis février 2025, sont interdits les systèmes d'IA présentant des risques jugés inacceptables tels que définis dans ce règlement. Mais dés le 1er niveau de risque, dit minimal, des dispositions sont conseillées comme la mise en place d'une charte. Les collectivités, an 2 Le sujet de l'IA dans les collectivités est, depuis l'année dernière, devenu un sujet central. On peut néanmoins dire que pour l'instant les exemples de déploiement sont plutôt de l'ordre de l'expérimentation que des solutions parfaitement consolidées. Dans de nombreux cas, les IA mises en place sont plutôt spécialisées, à l'inverse des IA génératives grand public qui sont globales. Cette spécialisation permet à la fois d'être "frugale" avec des champs de compétence limités aux sujets concernés, et respecter les règles de protection des données déjà évoquées en permettant un stockage en "local".
Les exemples préfigurés ou déployés dans les collectivités commencent à se développer :
Un projet dans une collectivité peut démarrer par une première étape de "sourcing", permise par la commande publique, en s'appuyant sur des partenariats avec d'autres collectivités et avec l'environnement universitaire et de recherche. Au delà des fonctionnalités attendues, il paraît important d'intégrer une série de questions et de fondamentaux :- Un outil professionnel et français d'ores et déjà commercialisé : Délib IA, qui permet d'accompagner l'agent dans la rédaction des délibération en intégrant les éléments propres à chaque collectivité : Accueil - Delibia
- Le projet de jumeau numérique Urba(IA), porté par la Communauté d'agglomération Paris-Saclay. Ce projet permet de générer des scénarios assistés par 5 modules d'intelligence artificielle en vue de mesurer en temps réel l'impact environnemental des décisions d'urbanisme prises sur le territoire et d'offrir aux Maires un outil pour travailler à une modification de PLU, analyser plus rapidement un permis de construire, ou concerter les habitants sur l'insertion d'un projet dans un quartier.
- Un chatbot intelligent qui facilite la lecture d'un PLU en combinant plusieurs "agents" spécialisés en juridique, en urbanisme, ...
- Dans le domaine de l'accueil et information du grand public, le Syane en Haute-Savoie a mis en place un outil "Expé'IA" permettant de faciliter l'orientation des publics.
- Les données sont-elles sensibles ?
- Où sont stockées les données ?
- Quel niveau de risque au sens de l'AI Act ?
- Comment documenter toute la démarche ? Comment intégrer l'humain à la fois pour construire le projet, mais également pour en évaluer les impacts ?
- L'impact environnemental que l'on peut qualifier de "monumental" versus les impératifs de sobriété assignés à notre société devant le dérèglement climatique.
- l'enjeu de la protection des données personnelles, telle que définie à l'échelle nationale et européenne, et qui est une notion indispensable à nos démocratie. Ce qui entraine des questions sur les outils utilisés, les lieux de stockage et la réglementation applicable à nos données.
- En corollaire, l'obligation de transparence qui nécessite d'informer l'usager, de conserver des formes de contrôle sur les données, ce qui paraît complexe compte tenu des volumes de données utilisées.
- L'enjeu humain à la fois du point de vue de l'évolution des emplois, de leur technicité, mais également pour l'impact que pourrait avoir l'IA sur le droit de propriété et la création artistique.
- Le risque de discrimination, tant l'IA porte en elle de nouvelles potentielles fractures dans nos sociétés. Ce qui peut nécessiter de véritables dispositifs d'accompagnement pour tous.
Quelques références La définition de l'intelligence artificielle sur Wikipédia : [https:]] Le comparateur d'IA conversationnelles : [https:]] La notion d'apprentissage profond : [https:]] Le règlement européen sur l'IA : [https:]] Le rapport du Sénat "L'intelligence artificielle (IA) va-t-elle révolutionner l'univers des collectivités territoriales ?" : [https:]] Manifeste - Faire de l'IA responsable une doctrine politique partagée - INTERCOMMUNALITES DE FRANCE [https:]] Les vidéos de Pascal Chevallot : [https:]] Webinaire DataGrandEst : IA et data dans les territoires: de quoi parle-t-on? [https:]] Un sujet dédié sur GeoRezo : Partager sa veille sur l'information géographique et l'IA
Merci à Pascal pour ses apports et à Bruno pour sa relecture attentive.
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9:34
Une évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel pour la pêche artisanale
sur Cartographies numériques
Source : Basurto, X., Virdin, J., Franz, N. et al. (2024). A global assessment of preferential access areas for small-scale fisheries. npj Ocean Sustain 3, 56. [https:]] (article sous licence Creative Commons Attribution)Des chercheurs du Marine Geospatial Ecology Lab de l'Université Duke ont co-écrit la première évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel, un outil spatial essentiel mais négligé pour sécuriser l'espace océanique pour la pêche artisanale. L'article, publié en novembre 2024, dans npj Ocean Sustainability, fournit une évaluation mondiale de l'état des zones d'accès préférentiel (ZAP), un outil politique relativement peu étudié pour régir la pêche artisanale. Les auteurs constatent que 44 pays, pour la plupart à revenu faible ou intermédiaire, ont établi un total de 63 ZAP couvrant 3 % de la superficie du plateau continental mondial. L'analyse d'un sous-échantillon ad hoc de douze pays sur trois continents pour lesquels des données étaient disponibles (2016-2017) a révélé que les ZAP soutenaient un volume de captures marines de la pêche artisanale, une valeur débarquée, une pêche pour l'autoconsommation et des espèces plus nutritives que les zones marines situées hors des ZAP. Cette évaluation préliminaire suggère que, si elles sont correctement appliquées grâce à une gouvernance partagée avec les pêcheurs et à des pratiques de pêche responsables, des zones océaniques relativement petites pourraient apporter d'importants avantages en termes de sécurité nutritionnelle, d'économie et d'emploi à des millions de personnes vivant dans les zones côtières. Les auteurs proposent un programme de recherche et d'action politique futur basé sur ces conclusions.
Zones d’accès préférentiel par niveau de revenu national de la Banque mondiale avec deux illustrations
au niveau des pays (source : Basurto et al., 2024).Articles connexes
Cartes et données sur l'impact de la pêche sur les écosystèmes marins (Sea Around Us)
Global Fishing Watch, un site pour visualiser l'activité des navires de pêche à l'échelle mondiale
Vers de possibles variations dans la répartition des stocks de poissons (dans et hors ZEE) en raison du changement climatique
La pêche, enjeu majeur des négociations autour du Brexit
Une carte réactive de toutes les ZEE et des zones maritimes disputées dans le monde
MPAtlas, un atlas de la protection marine pour évaluer les aires marines réellement protégées
Faut-il relancer les Zones marines d'importance écologique ou biologique ?
Cartes et données pour alimenter le débat sur les attaques de requins dans le monde
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18:30
Du 10 au 12 juin 2025 à Aix-en-Provence : formation "savoir utiliser les Fichiers Fonciers"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 10 janvier 2025Une session de formation "savoir utiliser les Fichiers Fonciers" se tiendra du 10 au 12 juin 2025 dans les locaux du Cerema à Aix-en-Provence.Cette session est à destination des bénéficiaires des Données Foncières (Fichiers fonciers et DV3F) et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 12 mai (…)
Lire la suite
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17:52
Qui sont les 4,6 millions de ménages locataires du parc social en France en 2022 ?
sur Cartographies numériques
Source : En 2022, la moitié des ménages locataires du parc social ont plus de 53 ans, Marine Seilles (Insee Première, n° 2047, avril 2025)Qui sont les 4,6 millions de ménages locataires du parc social (soit 10,5 millions de personnes) en France en 2022 ? Les principaux enseignement de cette étude de l' Insee montrent que :
- Le taux de pauvreté des ménages locataires du parc social augmente : +5 points en 6 ans, alors qu’il reste stable pour les locataires du privé et les propriétaires. En 2022, 34% des ménages locataires du social sont pauvres, contre 21% pour les locataires du privé et 8% pour les propriétaires.
- Les locataires du parc social déménagent moins souvent : 20% des ménages locataires du parc social ont emménagé dans leur logement il y a moins de 2 ans, contre 44 % dans le secteur libre. Cette part diminue entre 2016 et 2022 (-5 points), reflet des difficultés d’accès au parc social.
- Une fois installés, les ménages ont tendance à y rester plus longtemps que ceux qui sont locataires du secteur libre, qui sont souvent plus jeunes et deviennent plus souvent propriétaires dans les années qui suivent. Dans le parc social, les ménages sont plus hashtag#âgés : la moitié des ménages ont plus de 53 ans, contre 42 ans pour les locataires du parc privé.
- La part de ménages locataires du parc social est beaucoup plus élevée dans certaines intercommunalités, notamment en Ile-de-France et dans les Hauts de France. Elle dépasse 40 % dans la communauté urbaine de Creil (47%), de Lens-Liévin (41%) ou encore à Plaine Commune (45 %), contre 16% en moyenne nationale.
Le fichier démographique sur les logements et les individus (Fidéli) est constitué par l’Insee à partir de données fiscales (impôt sur le revenu, taxe d’habitation et taxe foncière). Il permet de décrire les logements ainsi que leurs occupants, en distinguant locataires et propriétaires. Dans Fidéli, les logements sociaux sont identifiés par appariement avec le répertoire des logements locatifs des bailleurs sociaux (RPLS), géré par le Service de la donnée et des études statistiques (SDES). Le nombre de ménages locataires du parc social estimé avec Fidéli (4,6 millions en 2022) et le nombre de logements sociaux occupés issu du RPLS (4,8 millions) diffèrent essentiellement du fait des logements dans lesquels Fidéli n’a pas réussi à localiser un ménage. Il diffère également des effectifs issus du recensement de la population, du fait de différences de concepts, ou de l’enquête Logement. L’étude porte sur les ménages vivant dans un logement ordinaire en France. Les ménages logés gratuitement sont exclus du champ de l’étude. Pour les analyses sur les revenus et le niveau de vie, le champ est restreint aux ménages résidant en France métropolitaine, à La Réunion et en Martinique.Part de ménages vivant dans le parc social en 2022 (Insee Première, n° 2047, avril 2025)
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Les données sur le logement social en France disponibles en open data
Portrait des nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville en France
Cartes et données sur les Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)
Etudier les établissements scolaires en lien avec la politique de la ville : intérêt et limites
Gentrification et paupérisation au coeur de l'Île-de-France (évolutions 2001-2015)
Quelle évolution de la ségrégation résidentielle en France ? (France Stratégie)
L’inégale abordabilité du logement dans les villes européennes (Cybergéo)
Etudier la structure et l'évolution des logements dans 50 métropoles des Etats-Unis
- Le taux de pauvreté des ménages locataires du parc social augmente : +5 points en 6 ans, alors qu’il reste stable pour les locataires du privé et les propriétaires. En 2022, 34% des ménages locataires du social sont pauvres, contre 21% pour les locataires du privé et 8% pour les propriétaires.
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11:15
Calculer votre potentiel de récupération d’eau de pluie avec Récolt'Ô : l’interview réalisée par Paroles d'élus
sur Makina CorpusVisionnez l’interview, réalisée par Paroles d’élus, de notre Responsable Innovation sur l’outil numérique Récolt’ô pour calculer votre potentiel de récupération d’eau de pluie.
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8:51
La carte des plages propices ou non à la baignade en France
sur Cartographies numériques
En France, 80 % des plages sont propices à la baignade, mais les informations sont parfois inexistantes, trop souvent peu visibles et jamais transparentes pour l'utilisateur. En 2024, l'association Eau & Rivières de Bretagne a créé le classement La Belle Plage qui permet de consulter la qualité de l’eau des plages en France métropolitaine et en Corse. En 2025, la carte a été mise à jour avec les dernières données disponibles, permettant de conduire des comparaisons. Ces données diffèrent de celles diffusées par le réseau des ARS qui s'en tient à un classement européen jugé peu efficace pour l'information des baigneurs.
La carte des plages polluées à éviter
Un code couleur de bleu à rouge (et noir pour les non classées, en raison de données manquantes) indique sur la carte l’intensité de la pollution. Les plages classées comme « à éviter » sont des zones soit à forte concentration humaine, soit à forte concentration d’animaux.
Classement des plages en France en 2025 (source : La Belle Plage - Eau et Rivières de Bretagne)Voici l’ensemble des résultats pour 2025 :
- Recommandé : 593 plages, soit 31,98 % d’entre elles
- Peu risqué : 814 plages, soit 43,91 % d’entre elles
- Déconseillé : 364 plages, soit 19,63 % d’entre elles
- À éviter : 83 plages, soit 4,48 % d’entre elles
On observe une dégradation globale sensible de la qualité des plages littorales entre 2024 et 2025. En 2025, 1407 eaux de baignade sont classées « recommandé » ou « peu risqué », soit 75,89 % des plages. En 2024, elles étaient 1445 au total, soit 77,94 %. Cela peut s’expliquer par un été 2024 pluvieux. En effet, les épisodes pluvieux intenses sont souvent à l’origine de dysfonctionnements des systèmes d’assainissement, et du lessivage des bassins versants dans les zones d’élevage, qui entrainent les pollutions vers les eaux de baignade.
Méthodologie et données à télécharger
Les données sont issues au départ des Agences régionales de santé (ARS). Chaque année, entre le 15 juin et le 15 septembre, les ARS effectuent des prélèvements sur les plages pour mesurer la qualité des eaux de baignade. Les plages sont classées suivant une grille européenne : « Excellent », « Bon », « Suffisant », « Insuffisant ». Ce classement, destiné à la comparaison à l’échelle européenne, décrit la qualité moyenne des eaux de baignade (voir la carte proposée sur le site baignades.sante.gouv.fr). Mais, selon l'association Eau & Rivières, ce classement ne reflète pas la réalité des risques sanitaires, information pourtant essentielle pour les baigneurs (voir la méthodologie utilisée par Eau et Rivières).
La directive européenne sur les eaux de baignade exige que les États membres identifient les lieux de baignade dans les eaux douces et côtières et les surveillent pour détecter les indicateurs de pollution microbiologique (et d'autres substances) tout au long de la saison balnéaire qui s'étend de mai à septembre (données 1990-2023 disponibles en téléchargement ou consultables à travers une carte interactive).
Pour la France, les données de rapportage de la saison balnéaire sont disponibles par année sur le site Data.gouv.fr. Les fichiers, mis en ligne depuis 2020, fournissent :
- la liste des sites de baignade (informations générales, origine de l'eau, coordonnées géographiques, etc.);
- les caractéristiques du site de baignade (classement, lien vers le document de synthèse du profil de baignade, etc.) ;
- les informations sur la saison balnéaire et les événements survenus en cours de saison (interdiction de baignade, pollution à court terme, situation anormale, etc.) ;
- les informations sur les résultats d'analyses.
Pour compléter
« Plages polluées : la carte des zones à éviter » (Reporterre)
« Carte des plages : la guerre des eaux est relancée entre Eau et Rivières et l’ARS » (France 3)
« Qualité des eaux de baignade : l'Agence régionale de santé a-t-elle manipulé les chiffres pour améliorer le classement des plages bretonnes ? » (France-Info)
« Évaluation de la fréquentation des plages en Cantabrie. Une approche basée sur l'IA » (Service de cartographie et SIG de Cantabrie)
« Les plages du monde changent à cause du changement climatique : une réflexion verte est nécessaire pour les sauver » (The Conversation)
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Détournement de Google Maps pour rendre visible les invisibles (Utopia 56)
sur Cartographies numériquesSource : « Quand l'association Utopia 56 pirate Google Maps pour rendre visible les "invisibles" » (Radio France)
L'association "Utopia 56" révèle son opération de communication autour du piratage de Google Maps. Pendant l'été 2024, en marge de l’organisation des Jeux olympiques, des milliers de personnes ont été déplacées vers d’autres villes pour faire place nette. Ces images de sans-papiers, de réfugiés, de travailleurs immigrés sommés de rentrer dans des cars des forces de l’ordre ont été assez violentes à regarder et de nombreuses associations comme Médecins du monde ou Emmaüs ont dénoncé un "nettoyage social". Mais la fête était trop belle, et l’opinion a focalisé son attention sur l’appel du podium, loin du revers de la médaille.
La firme américaine a fini par repérer ce gentil piratage de ses fonctionnalités et a supprimé tous les pin's. Ce grand nettoyage de printemps n’a pas découragé Utopia 56, qui poursuit aujourd’hui cette stratégie de sensibilisation en jouant sur le délai de réactivité, très variable, de la plateforme. Récemment, ce sont de nombreux pin's qui se sont ajoutés du côté de la Gaîté Lyrique pour décrire la violence des expulsions de mineurs isolés.
Ce qui est assez déroutant dans cette action de visibilisation de la précarité, c'est notre regard : accorderait-on plus plus d’importance à un pixel sur une carte numérique qu’à un humain sur le bitume ? Utopia 56 a réussi sa démarche de sensibilisation en utilisant la virtualité désincarnée du numérique pour mieux pointer la déshumanisation de nos sociétés connectées.
Pour en savoir plus
« Trêve hivernale : Utopia 56 détourne Google Maps pour recenser les sans-abris expulsés » (Libération). Sur Google Maps, les «pin's» servent habituellement à identifier des restaurants, des hôtels ou des lieux d'exposition. L’association qui combat le sans-abrisme a utilisé l’application de géolocalisation pour indiquer les lieux où des personnes en situation de grande précarité ont été déplacées de force. Après une première salve de censure par Google, le collectif poursuit son détournement de l’outil.
« Utopia56 - Cartographie des campements parisiens » (Dataforgood.fr).CartoCampement est un outil de cartographie collaborative des campements de personnes exilées à Paris, développé par Utopia 56 en partenariat avec Action Contre la Faim et la Croix-Rouge, pour optimiser l'aide humanitaire et améliorer la coordination entre associations.Articles connexes
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Matinée avec l’éditeur de la solution Digiforma
sur Makina CorpusEn tant qu’organisme de formation, nous suivons de près l’actualité de l’éditeur de la solution de gestion des formations que nous utilisons depuis plusieurs années : Digiforma.
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6:46
Données sur la localisation et l’accès de la population aux équipements (BPE)
sur Cartographies numériquesDescription des données
L'Insee met à disposition de nouvelles données sur la localisation et l'accès de la population aux équipements, accessibles librement sur data.gouv.fr. Ce jeu de données permet de s’intéresser aux temps d’accès aux équipements, en utilisant comme source principale la base permanente des équipements (BPE). Il fournit, pour chaque carreau de 200 mètres de côté, sa population (issue du dispositif Filosofi) ainsi que la distance et la durée par la route le séparant de son équipement le plus proche, pour chaque type d’équipement de la BPE. Il s’appuie sur le distancier Metric-OSRM, qui permet des calculs de trajets routiers en voiture optimaux, de point à point, avec une grande rapidité d’exécution.
Les données sont mises à jour à chaque nouveau millésime de la BPE. La description complète du jeu de données figure dans la note méthodologique à télécharger. Les bases sont au format parquet, partitionnées selon la région (variable reg). Un exemple de code R montre comment les exploiter à l’aide du package {duckdb}. Dans les publications où elles sont utilisées, il est demandé de citer les sources des données comme suit : "Sources : Insee, base permanente des équipements, distancier Metric-OSRM, © les contributeurs d’OpenStreetMap et du projet OSRM"
Pistes d'utilisation
C'est sur ces données notamment que s'appuie le zonage en bassins de vie, qui constitue un découpage utile pour la compréhension de phénomènes touchant aux territoires ruraux. Les bassins de vie, qu'ils soient urbains ou ruraux, reposent au départ sur la densité de population et sur leur degré d'attractivité en termes d'emplois par rapport aux grandes aires d'attractions urbaine. Au-delà des différences de morphologie, le degré de densité des bassins de vie va de pair avec la diversité des équipements qu’ils offrent. Si les bassins de vie, quel que soit leur degré de densité, disposent de la quasi-totalité des types d’équipement de la gamme de proximité (commerces de bouche, école, bibliothèque, artisans, médecin généraliste, pharmacie, poste, coiffeur, etc.), des écarts un peu plus prononcés les distinguent pour la gamme intermédiaire. En effet, les bassins de vie urbains, denses ou de densité intermédiaire, comportent en moyenne respectivement 35 et 32 types d’équipement de cette gamme sur les 35 qu’elle comporte, contre 28 dans les bassins de vie ruraux. Mais c’est surtout sur les équipements de la gamme supérieure (lycée, hypermarché, gare, médecins spécialistes, établissements de santé, cinéma, etc.) que les écarts entre bassins de vie se creusent : en moyenne, les bassins de vie urbains denses disposent de 45 types d’équipement sur les 47 de cette gamme quand les bassins urbains de densité intermédiaire en proposent 27 et les bassins ruraux seulement 15. Les données issues de la BPE croisées avec les données de répartition de la population permettent de produire des cartes d'accessibilité aux équipements en fonction de leur niveau et de leur distance-temps.
David Lévy, Virginie Mora, Simon Prusse (2023). Le nouveau zonage en bassins de vie 2022 : 1 700 bassins de vie façonnent le territoire national, Insee.
Une autre piste intéressante d'utilisation des données de la BPE est la possibilité de calculer un indicateur de concentration des équipements de proximité dans un rayon donné, afin d'identifier les centralités. Henry Ciesielski propose une carte des zones regroupant au moins 50 commerces et services de proximité dans un rayon de 500 mètres (à télécharger en kmz sur Google Maps). Cette carte fait ressortir les principales centralités urbaines à l'échelle de la France.
Couche géographique représentant les zones comprenant au moins 50 commerces, services de proximité et restaurants dans un rayon de 500 mètres à partir de la base permanente des équipements de 2021 (data.gouv.fr/)
D'autres types d'utilisation de la Base permanente des équipements (BPE) sont à découvrir sur le site Data.gouv.fr : proximité des services de première nécessité, calcul de zone de chalandise, mesure de l'efficacité du programme "Action Coeur de Ville" pour les commerces de proximité, temps d'accès à la grande gare la plus proche de chez soi, proximité des salles de théâtre...
Le site Koumoul propose une carte de la BPE avec la typologie des différents types d'équipements à l'échelle de la France (services aux particuliers, commerces, enseignement, santé et action scoiale, transports et déplacements, sports loisirs et cultures, tourisme).
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Atlas de l'absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne
sur Cartographies numériques
Source : Atlas de l'absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne (Technische Universität Berlin)Plus de 40 000 objets du Cameroun sont aujourd’hui conservés dans les musées publics de la République fédérale d’Allemagne – la plus grande collection au monde. Depuis la période coloniale allemande (1886-1916), ils sont conservés dans les dépôts des institutions et sont rarement montrés ou mis à disposition dans des publications. Les auteurs retracent pour la première fois cette présence invisible du Cameroun dans les musées allemands. Cela permet également de comprendre ce que signifie l’absence de patrimoine culturel pour le Cameroun.
Le projet
La publication est basée sur le projet « Histoire inversée des collections » financé par la Fondation allemande pour la recherche, sous la direction d'Albert Gouaffo (Université de Dschang) et de Bénédicte Savoy (Technische Universität Berlin). L'ouvrage a été présenté lors de la conférence « Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne. Constats et perspectives » du 1er au 3 juin 2023, à la Technische Universität Berlin.
Avec les contributions de :
Mikaél Assilkinga, Berlin/Dschang ; Lindiwe Breuer, Berlin ; Fogha Mc Cornilius Refem (alias Wan wo Layir), Potsdam ; Albert Gouaffo, Dschang ; Dieu Ly Hoang, Berlin ; Yann Le Gall, Berlin ; Yrine Matchinda, Dschang ; Andrea Meyer, Berlin ; Prince Kum'a Ndumbe III., Douala ; Philippe Rekacewicz, Arendal/Wageningen ; Bénédicte Savoy, Berlin ; Sébastien-Manès Sprute, Berlin ; Richard Tsogang Fossi, Berlin/Dschang ; Eyke Vonderau, Berlin.
Un atlas absolument à découvrir
Tous les éléments et résultats de l'enquête sont disponibles dans le dépôt ouvert par l'Université technique de Berlin Inventaires et données de recherche. Un livre issu de cette enquête a été publié en juin 2023, il est disponible en papier, mais il est aussi téléchargeable en pdf en accès libre Atlas der Abwesenheit. Kameruns Kulturerbe in Deutschland ou par chapitres sur le site de l'éditeur. Une traduction en français "L'Atlas de l’absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne" est également disponible.
Pour en savoir plus
« Présence invisible en Allemagne d’un patrimoine absent du Cameroun » (Visionscarto).
« Atlas de l’absence » : une spectaculaire enquête sur le « Cameroun fantôme » en Allemagne (Histoire coloniale). Le site Histoire coloniale revient sur la vision coloniale véhiculée par les musées ethnographiques de l'époque, qui ont longtemps manqué de transparence voire minoré leurs inventaires. Un revirement politique assez récent les a poussés à coopérer avec des chercheur·es externes à leurs institutions, à l’instar du groupe formé entre Dschang et Berlin.
Bénédicte Savoy et Albert Gouaffo, qui ont coordonné l'Atlas, présente les enjeux de cet ouvrage dans le but de rendre visibles ces biens culturels qui ont subi une double invisibilisation, du côté du Cameroun qui en a été séparé pendant plus d'un sicèle et du côté de l'Allemagne où les musées ont peu mis en valeur ces "objets" ou seulement de manière récente. Philippe Rekacewicz propose, sur le site Visionscarto, des cartes rendant compte de ce double processus d'invisibilisation qui a contribué largement à créer un « Cameroun fantôme ».
Pour compléter
« Au Quai Branly, une exposition interroge les conditions de collecte d’objets africains dans les années 30 » (Télérama). Des équipes africaines et françaises ont mené une vaste enquête sur la mission ethnographique Dakar-Djibouti de 1931. Le musée présente 300 des œuvres alors expédiées d’Afrique par la France, et détaille le contexte de leur prélèvement.
« Les Pays-Bas restituent plus de 100 bronzes du Bénin volés au Nigeria » (RFI). Les Pays-Bas ont rendu ce samedi 21 juin au Nigeria 119 sculptures anciennes. Des bronzes du Bénin, volés dans l'ancien royaume du Bénin il y a plus de 120 ans, durant l'époque coloniale.
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Que se cache-t-il derrière l'image Docker officielle de QGIS Server ?
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Lancement de l'expérimentation Récolt'Ô : une avancée pour la récupération des eaux pluviales
sur Makina CorpusLes partenaires du projet Récolt’Ô se sont réunis dans les locaux de Makina Corpus à Toulouse pour lancer officiellement l’expérimentation de cette solution innovante.
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21:06
Portrait des nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville en France métropolitaine
sur Cartographies numériquesL'INSEE a mis à jour au 1er janvier 2024 la liste et les contours des QPV pour la France métropolitaine, aboutissant à 1 362 quartiers prioritaires en France métropolitaine dans 776 communes et désormais tous les départements. Parmi eux, une large majorité (neuf QPV sur dix) sont issus de la liste des anciens QPV, avec un contour similaire ou modifié, tandis qu’une centaine de nouveaux QPV ont été créés. Seuls une cinquantaine de QPV sont intégralement sortis de la géographie prioritaire.
Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été créés par la loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine. Jusqu’en 2023, la France métropolitaine comptait 1 296 quartiers prioritaires, dans 754 communes. La géographie prioritaire était présente dans tous les départements, à l’exception de la Lozère. En France métropolitaine, un département comptait en moyenne 14 QPV, avec au minimum 1 QPV dans plusieurs départements (les Hautes-Alpes, le Cantal, la Creuse, le Gers, le Lot) et au maximum 91 dans le Nord.
Les départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte) comprennent 140 QPV (zonage de 2014 toujours en vigueur), avec 7 QPV en Martinique et jusqu’à 49 à La Réunion. De plus, 78 QPV sont recensés dans les collectivités d’outre-mer : 76 en Polynésie française et 2 à Saint-Martin. Une nouvelle génération de quartiers prioritaires est entrée en vigueur au 1er janvier 2025 pour les Outre-mer, par le décret n° 2024-1212 du 27 décembre 2024 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les collectivités régies par l'article 73 de la Constitution, à Saint-Martin et en Polynésie française.
Il y a désormais 1 362 QPV en France métropolitaine, localisés sur l’ensemble des départements mais répartis de façon très hétérogène sur le territoire. Représentant 8 % de la population, les 5,3 millions d’habitants des QPV diffèrent des habitants des environnements urbains voisins de ces quartiers selon plusieurs caractéristiques. Ils sont plus jeunes : ils ont 35 ans en moyenne, contre 41 ans dans les environnements urbains. Les ménages y sont plus souvent constitués de familles monoparentales (un ménage sur six, contre un sur dix dans les environnements urbains), tandis que les couples sans enfant y sont moins présents. Les ménages des QPV sont très majoritairement locataires, le plus souvent d’un logement social, et résident davantage dans des logements suroccupés. Enfin, les habitants de ces quartiers, par définition plus modestes que dans leur environnement urbain, ont un niveau de diplôme plus faible et sont confrontés à une plus grande précarité sur le marché du travail.
- La population des QPV est plus jeune que celle de leurs environnements urbains
- Un ménage sur six résidant dans un QPV est une famille monoparentale
- La suroccupation des logements est nettement plus fréquente dans les QPV
- La population des QPV est moins diplômée et moins présente sur le marché de l’emploi
Décret n° 2023-1314 du 28 décembre 2023 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les départements métropolitains, JORF no 0301 du 29 décembre 2023.
Décret n° 2024-1212 du 27 décembre 2024 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville pour les Outre-mer
Lien pour télécharger le découpage des QPV sur le site Data.gouv.fr.
Atlas de la géographie prioritaire de la politique de la ville 2024 tenant compte de cette mise à jour.
Pour compléter
« Les quartiers en politique de la ville, reflet des évolutions de la géographie sociale francilienne » (Institut Paris Région)
L'Île-de-France est la région la plus concernée par la politique de la ville, qui vise à améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers défavorisés. En 2024, les périmètres des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été actualisés : des quartiers intègrent la politique de la ville, d’autres la quittent ou voient leur contour redessiné. Cette nouvelle géographie traduit la paupérisation de certains secteurs ou, à l’inverse, la valorisation de quartiers transformés par une desserte améliorée, la diversification de l’habitat et l’arrivée de ménages plus aisés. Plus nombreux qu’en 2015, les QPV continuent de présenter, en 2024, des profils hétérogènes.- Une population en qpv inégalement répartie sur le territoire francilien
- Le plus grand nombre de nouveaux qpv en Seine-Saint-Denis
- Des qpv sortants à la suite des démolitions et de la diversification de l’habitat
- Des contours modifiés par la paupérisation et la gentrification
- Une population plus diplômée, active, familiale et immigrée
- Une hausse de la population en qpv dans les départements les plus concernés
- Des écarts inégalement marqués avec leur environnement
- Des politiques qui bougent elles aussi
- 1 Francilien sur 7 vit dans un QPV en 2024
- 1,7 million de Franciliens vivent dans un QPV (32 % des habitants de QPV à l'échelle nationale)
- 298 QPV en 2024 (272 en 2015) en Île-de-France
- 40 nouveaux QPV et 12 QPV sortants en 2024 en Île-de-France
Part de population en QPV au sein des EPCI de la région Ile-de-France (source : © Institut Paris Région)
De nouveaux contrats de ville "Engagements Quartiers 2030"Les nouveaux contrats de ville "Engagements Quartiers 2030" ont été signés localement en 2024. Ils assurent le cadre partenarial de l’engagement des acteurs publics et privés dans ces quartiers, conformément aux annonces du Comité interministériel des villes du 27 octobre 2023. Les mesures présentées lors de ce Comité interministériel d'octobre 2023 étaient axées autour de quatre points principaux :- la transition écologique ;
- la politique de la ville ;
- le plein emploi ;
- les services publics.
En contrepoint
Comment parler de "territoires délaissés" dégomme l'idée d'une France "périphérique" (France Culture). Carrément sans ministre à l'époque du gouvernement Barnier, la "politique de la ville" revient à l'agenda avec un Comité interministériel des villes le 17 avril 2025. Mais des chercheurs en sciences sociales proposent de changer de vocabulaire pour mieux décrypter les inégalités territoriales.
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Rapport de l'Observatoire des territoires sur l'impact des mobilités en France
Gentrification et paupérisation au coeur de l'Île-de-France (évolutions 2001-2015)
Intérêt et limites du zonage en aires urbaines
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9:51
Carte interactive du débat sur l'avenir industriel de Fos-Étang de Berre
sur Cartographies numériques« Projets industriels, impacts pour les territoires et alternatives. Débattons-en ! ». Pour le tout premier débat public en France consacré à l'avenir industriel du territoire de Fos-Étang de Berre, la Commission nationale du débat public (CNDP) a choisi de mettre à disposition des outils de diagnostic inédits. Et notamment cette carte interactive que Denis Vanier a réalisée avec Eclectic Experience à la demande de l'équipe du débat.
Fos - Étang de Berre, un avenir industriel en débat - Carte interactive proposée par Débat public
L'outil permet de localiser la trentaine de projets industriels en débat et d'ajouter des couches thématiques, en particulier en ce qui concerne les risques industriels, d'incendie et d'inondation-submersion. La carte ainsi que les fiches descriptives qui sont fournies permettent d'évaluer les enjeux pour la population, l'environnement, l'emploi, les transports. Son contenu va évoluer au cours des prochains mois en fonction des besoins (voir le dossier du débat). En l'état actuel, le fond de carte intègre les secteurs artificialisés et les zones d'habitat, dont l'empreinte a été calculée spécialement à partir de la BD Topo de l'IGN (voir la méthodologie).
L’Etat propose que la zone Fos-Berre devienne « un pôle industriel de référence en Europe du Sud pour les activités portuaires, l’industrie décarbonée et la logistique ». Le débat public porte aussi bien sur la vocation du territoire que sur les projets qui y contribuent et sur les enjeux liés (énergie, environnement, économie, santé, risques, mobilités, emploi, logements, etc.). Près de cinquante projets industriels ont été identifiés dans les secteurs de l’hydrogène, de l’acier, de la chimie ou de la pétrochimie, du secteur aérien, des énergies, des transports, de la logistique, etc. Ce débat public vise à informer et débattre de l’avenir du territoire (voir la carte des territoires concernés). Les thèmes du débat concernent les domaines suivants :
- Transition industrielle et décarbonation
- Emplois et formation
- Énergie et électricité
- Environnement
- Santé et qualité de vie
- Risques naturels et technologiques
- Mobilités et transports
- Aménagement du territoire
- Financement et gouvernance
Bien qu'il ne constitue pas en soi un outil de cartographie participative, l'objectif de ce type d'initiative citoyenne est de pouvoir alimenter le débat public en portant à connaissance les informations et les débats sur ce territoire, cartes à l'appui. Le site parviendra-t-il à aller au delà de la seule information du public ? Les éléments de débat, qui ont vocation à venir alimenter le site dans les mois qui viennent, permettront de le dire...
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Un débat public sur l'implantation des éoliennes en mer en Normandie -
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L'Atlas des déserts. Comment naît un atlas
sur Cartographies numériques
Source : Ninon Blond. L’Atlas des déserts. ArchéOrient - Le Blog (11 avril 2025)Ninon Blond, maîtresse de conférences en géographie à l’ENS de Lyon, spécialiste de géoarchéologie et d’évolution des socio-écosystèmes dans les milieux désertiques, revient sur la genèse de l'Atlas des déserts paru en 2025 aux éditions Autrement. Si beaucoup de thématiques ou d’espaces sont couverts, les objets spatiaux sont restés longtemps un peu dans l’angle mort de la collection : les forêts ont été traitées pour la première fois en 2022 et les glaciers très récemment, en septembre 2024. Il manquait encore à la collection un atlas des déserts, mettant en avant les problématiques et les enjeux propres à ces espaces.
- À l’origine du projet éditorial : recherche et belles rencontres
- Au centre du questionnement : définir les déserts
- Des cartes, des textes, et beaucoup d’échanges
- Embrasser la diversité
- Les déserts ont une longue histoire : la retracer permet de comprendre comment ils se sont formés, comment ils évoluent et quelles sont leurs spécificités.
- Ces espaces ont fait l’objet d’explorations scientifiques ou ayant pour finalité de dénicher les ressources et matières premières dont ils regorgent.
- Des modes de vie et une économie spécifiques s’y sont développés : nomadisme, agriculture, tourisme, construction de villes ultra-modernes…
- Espaces marginaux, les déserts servent de refuge ou de repli et les États tentent de contrôler ces marges stratégiques.
- Les déserts ont toujours fasciné l’homme, qui a développé tout un imaginaire autour de ces lieux : on le retrouve dans la religion, la littérature ou les jeux vidéo.
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Atlas présentés sur le blog Carto numérique
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9:00
Adapt’Canicules. Identifier les vulnérabilités des quartiers populaires face aux canicules
sur Cartographies numériquesLe site Adapt’Canicules permet d'identifier le risque caniculaire des quartiers prioritaires de la politique de la ville pour 130 agglomérations de l’hexagone. Développée par RésO Villes, l'application permet d’évaluer la vulnérabilité aux canicules et d'identifier les priorités d’actions à engager sur les quartiers les plus fragiles.
Quelles sont les vulnérabilités des populations ?
Pour comprendre comment se répartissent les vulnérabilités des populations à la canicule dans un territoire urbain, nous avons identifié les principaux facteurs de vulnérabilité :
- La pauvreté,
- Les enfants en bas âge (0-3 ans),
- Les plus de 65 ans et la situation résidentielle
- Les conditions de logement
Est-ce que l’environnement urbain est favorable en cas de canicule ?
Si l’exposition d’un territoire au risque est inégale, est-ce que ses différents secteurs fournissent des qualités d’environnement et de proximité d’équipements qui peuvent aider à minimiser ou accompagner les habitants lors de fortes chaleurs ? Nous avons cherché à analyser pour chacun des territoires si l’environnement urbain est favorable en cas de canicule, en particulier :
- Le couvert arboré
- L’accessibilité à des lieux extérieurs source de fraîcheur
- L’accessibilité à des lieux de soin
- La proximité à des lieux d’information
- L’accessibilité à des lieux intérieurs frais
Le croisement de ces 2 indicateurs permet d’obtenir un indicateur synthétique qui cumule risque et environnement (voir le détail de la méthodologie avec les différents indicateurs utilisés)
Une cartographie interactive est proposée pour les risques caniculaires des agglomérations suivantes :
- Métropole de Lyon
- Rennes Métropole
- Communauté d'agglomération de la Région Nazairienne et de l'Estuaire
- Montpellier Méditerranée Métropole
- Culture du risque - Les clefs pour mieux impliquer les populations, Guide du CEREMA
- Transformer mon territoire avec les habitants, ADEME
- Documenter son quartier pour se l’approprier, les jeunes derrière la caméra, LabO Cités
- Ilots de chaleur et ilots de fraîcheur ressentis : une carte interactive et participative à destination des habitants, MCE
- Ilots de chaleur : Agir dans les territoires pour adapter les villes au changement climatique, CEREMA
- Canicule et fortes chaleurs : définition et conséquences sur la santé, Ameli. 2022
- Canicule : comment garder son logement frais ? , ADEME
- Que faire en cas de canicule ou de fortes chaleurs ? , Ameli.fr . 2022
- Il fait (trop) chaud ? 5 conseils pour bien manger et s’hydrater MACIF. 2022
- Recensement, dépliant et carte interactive des lieux publics où se rafraîchir à Rennes
- Cartographie des lieux rafraîchis de la ville de Strasbourg
- Les solutions d’ombrage en ville, adaptaville
- Identifier finement les espaces à risque : Avec le générateur de « local climate zone maps »
- Les îlots de chaleur urbains à Paris. Cahier 2 : simulations climatiques de trois formes urbaines parisiennes et enseignements. APUR. 2014
- Les images satellite pour cartographier les îlots de chaleur urbains. CEREMA. 2020
- Rafraîchir les villes. Des solutions variées. Guide.ADEME.
- Des solutions grises concernant les infrastructures urbaines (revêtements, mobilier urbain, bâtiments). ADEME. 2021
- Une canopée pour la Métropole de Lyon ? Enseignement d’un benchmark international. Résumé de l’étude. Urbalyon. 2019
- Végétaliser : Agir pour le rafraîchissement urbain. Les approches variées de 20 projets d’aménagement. ADEME
- Des solutions vertes fondées sur la nature (végétal,eau). ADEME. 2021
- Aménager avec la nature en ville. Des idées préconçues à la caractérisation des effets environnementaux, sanitaires et économiques. Expertises. ADEME. 2018
- Mon Vademecum pour adapter Bordeaux métropole à la chaleur urbaine. A’urba
- La géothermie, une solution à la hausse des températures. La Gazette des Communes. 27/08/2020
- Améliorer le confort d’été dans l’habitat collectif. Guide de solutions pratiques à l’usage des décideurs du secteur de l’habitat social. E-cahiers du CSTB. 2008
- Adapter son logement aux fortes chaleurs. ADEME
Ilots de chaleur et inégalités urbaines en France
Cartographie des Zones Climatiques Locales (LCZ) dans les aires urbaines françaises
La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation (3e rapport du Haut Conseil pour le climat - 2021)
Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »
Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique
Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)
Comment la cartographie animée et l'infographie donnent à voir le changement climatique
Surmortalité attribuée à la chaleur et au froid : étude d'impact sur la santé dans 854 villes européennes
Cartes et données sur les Quartiers prioritaires de la Ville (QPV)
-
14:24
Risques interconnectés de catastrophe (rapport de l'ONU)
sur Cartographies numériques
Source : Interconnected Disaster Risks : Turning Over a New Leaf (rapport de l'ONU, avril 2025)Le rapport "Risques interconnectés de catastrophe 2025" de l'Université des Nations Unies (UNU-EHS) identifie 5 leviers pour un monde durable : mieux gérer les déchets, se reconnecter à la nature, répartir équitablement les responsabilités, penser à long terme et redéfinir la valeur. Il s’appuie sur des exemples concrets. Le rapport déplace l'accent du diagnostic des problèmes vers la définition de solutions. Il établit que nombre des solutions actuelles sont superficielles et que, pour créer un changement durable, nous devons remettre en question les structures sociétales et les mentalités qui perpétuent ces défis.
Malgré des décennies d'avertissements de la part des scientifiques, de nouveaux extrêmes négatifs font l'actualité presque quotidiennement. Les scientifiques nous indiquent ce qui doit changer : cesser d'utiliser les combustibles fossiles ; protéger et restaurer les écosystèmes ; vivre durablement.Néanmoins, nous progressons peu vers ces objectifs. On peut donc se demander : si nous savons ce que nous devons faire, pourquoi ne le faisons-nous pas ?
Les éditions précédentes du rapport « Risques de catastrophes interconnectés » ont analysé l'interdépendance des catastrophes que nous observons et les points de bascule que nous atteindrons si l'humanité continue d'affaiblir les systèmes dont nous dépendons tous. L'édition de cette année s'inscrit dans la continuité des précédentes éditions en posant la question centrale qui préoccupe beaucoup de personnes : comment changer de cap ? Le rapport 2025 Turning Over a New Leaf analyse à quoi pourrait ressembler le monde si nous procédions à ces changements, et ce qui nous en empêche.
Appliquée à l'exemple des déchets, la théorie du changement profond identifie les valeurs sous-jacentes en jeu, à savoir notre hypothèse selon laquelle la consommation matérielle est source de bonheur, ou que le « neuf » est meilleur que le vieux, ce qui nous pousse à accumuler toujours plus et à jeter les objets usagés. Tant que notre système reposera sur ces hypothèses, toute mesure de gestion des déchets peinera à être véritablement efficace. Le recyclage n'a qu'une certaine efficacité si nous continuons à produire des volumes toujours croissants de déchets. En fait, des recherches montrent que la possibilité de recycler peut même augmenter la quantité de déchets produits.
Si notre définition d'un avenir plus désirable est celle d'un monde sans déchets, nous devons remettre en question les croyances sous-jacentes du système. Si nous acceptions que les ressources soient limitées et précieuses, nos objectifs et nos structures seraient différents de ceux d'aujourd'hui. Nous pourrions, par exemple, valoriser davantage nos biens actuels et chercher à prolonger leur durée de vie. Pour y parvenir, il faudrait également adopter des structures différentes. Nous pourrions par exemple adopter des lois obligeant les entreprises à proposer la réparation des produits cassés, ou à les concevoir de manière à ce que les pièces puissent être remplacées afin de les maintenir en service le plus longtemps possible.
Des études ont montré que le public entend actuellement parler de manière disproportionnée d'une part restreinte de la science climatique : principalement des sciences naturelles, et surtout de projections négatives. Si ces projections doivent être prises au sérieux et peuvent faire la une des journaux, elles suscitent souvent la peur et une paralysie potentielle, le public se sentant condamné quoi qu'il arrive. De plus, face à des projections négatives, notre réaction naturelle est de réfléchir aux moyens de les prévenir. Cela se traduit par des objectifs et des cibles tels que « limiter le changement climatique » ou « prévenir la perte de biodiversité ». Cependant, le rapport soutient que nous ne devons pas nous contenter de stopper les pires impacts. Nous pouvons plutôt œuvrer activement à la création d'un monde où nous aimerions vivre. L'édition précédente Interconnected Disaster Risks avait mis en garde contre des points de basculement irréversibles en matière de risques. En 2025, les auteurs ont repris là où le dernier rapport s'était arrêté en développant une voie à suivre : la théorie du changement profond (ToDC). Cette théorie s'attaque aux causes profondes des problèmes mondiaux, identifiant les structures et les présupposés sociaux qui les entretiennent. Par exemple, lorsqu'une rivière est tellement encombrée de déchets plastiques qu'elle provoque des inondations catastrophiques, les citoyens pourraient critiquer le système de gestion des déchets et réclamer davantage de recyclage. Les scientifiques comparent leur modèle à un arbre, où les résultats visibles sont les fruits, mais les vrais problèmes se situent au niveau des racines : des racines pourries produisent des fruits pourris. La ToDC distingue deux types de leviers qui doivent se combiner pour créer un changement profond et durable : les leviers intérieurs et extérieurs.
Pour télécharger les ressources en pdf :
- Se reconnecter avec la nature
- Reconsidérer les responsabilités
- Redéfinir la valeur
- Réimaginer le futur
- Repenser les déchets
Répartition des décès dus aux catastrophes (1950-2020). Comment les schémas de mortalité liés aux catastrophes naturelles ont évolué au fil du temps. Cet exercice de datavisualisation proposé par Steven Pons propose de partir de graphiques existants et d'utiliser l'IA pour produire une représentation différente du phénomène de manière à mieux faire apparaître les courbes de crêtes (plus efficaces qu'une visualisation en barres empilées). [https:]]
Lien ajouté le 3 mai 2025Artilces connexes
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Les risques globaux prévus en 2021 selon le site Control RisksEtudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI
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Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatiqueLa France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
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Atlas climatique interactif Copernicus -
9:15
Les satellites de nouvelle génération cartographient les fonds marins depuis l'espace
sur Cartographies numériquesSource : Next-Generation Water Satellite Maps Seafloor From Space (NASA)
Des cartes plus précises basées sur les données de la mission SWOT (Surface Water and Ocean Topography) peuvent améliorer la navigation sous-marine et permettre une meilleure connaissance de la façon dont la chaleur et la vie se déplacent dans l'océan mondial. Les navires équipés d'instruments sonars peuvent effectuer des mesures directes et extrêmement détaillées des fonds marins. Cependant, à ce jour, seulement 25 % environ de ces fonds ont été étudiés de cette manière.
Pour obtenir une image globale des fonds marins, les chercheurs se sont appuyés sur des données satellitaires. Dans le cadre de ces efforts continus, une équipe soutenue par la NASA a récemment publié l'une des cartes les plus détaillées à ce jour des fonds océaniques, grâce aux données du satellite SWOT, fruit d'une collaboration entre la NASA et le Centre national d'études spatiales (CNES).
Topographie des eaux de surface et des océans (SWOT) - Source : Studio de visualisation scientifique de la NASA
Cette animation présente les caractéristiques des fonds marins dérivées des données SWOT concernant les régions au large du Mexique, de l'Amérique du Sud et de la péninsule Antarctique. Le violet indique les régions plus basses. Les zones plus élevées, comme les monts sous-marins, sont représentées en vert. L'Eötvös est l'unité de mesure des données gravimétriques utilisées pour créer ces cartes.
Des cartes plus précises des fonds marins sont essentielles à diverses activités maritimes, notamment la navigation et la pose de câbles de communication sous-marins. Elles sont également importantes pour mieux comprendre les courants et les marées des grands fonds, qui influencent la vie dans les abysses, ainsi que les processus géologiques comme la tectonique des plaques. Les montagnes sous-marines, appelées monts sous-marins, et d'autres formations océaniques, comme leurs cousins ??plus petits, les collines abyssales, influencent le mouvement de la chaleur et des nutriments dans les profondeurs et peuvent attirer la vie. Les effets de ces caractéristiques physiques se font même sentir à la surface par l'influence qu'elles exercent sur les écosystèmes dont dépendent les communautés humaines.
La cartographie des fonds marins n'est pas l' objectif principal de la mission SWOT. Lancé en décembre 2022, le satellite mesure la hauteur d'eau sur la quasi-totalité de la surface terrestre, y compris l'océan, les lacs, les réservoirs et les rivières. Les chercheurs peuvent exploiter ces différences de hauteur pour créer une sorte de carte topographique de la surface de l'eau douce et de l'eau de mer. Ces données peuvent ensuite être utilisées pour évaluer l'évolution de la banquise ou suivre la progression des inondations le long des rivières.
La carte des fonds marins basée sur SWOT a été publiée dans la revue Science en décembre 2024. On peut également la télécharger sur le site de la NASA (Seamounts and Abyssal Hills Mapped From Space).
Monts sous-marins et collines abyssales cartographiés depuis l'espace (Source : NASA)Articles connexes
Progression de la cartographie haute résolution des fonds marins (programme Seabed 2030 - GEBCO)
Prior Lake Database, une base de données complète sur les lacs dans le monde (données SWOT)
Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l'information
Les frontières maritimes des pays : vers un pavage politique des océans ?
La carte de protection des océans proposée par Greenpeace pour 2030 : utopie ou réalisme ?
MPAtlas, un atlas de la protection marine pour évaluer les aires marines réellement protégées
Densité du trafic maritime mondial et effets sur le réchauffement climatique
Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
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Une sélection d'atlas maritimes issus de la Harvard Map CollectionLa carte de la hauteur de la canopée dans le monde (NASA Earth Observatory)
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8:25
Atlas des paysages de La Réunion
sur Cartographies numériques
Atlas des paysages de La Réunion - DEAL Réunion - Agence Folléa-Gautier - 2023Le paysage est souvent appréhendé comme une notion subjective. En proposant un cadre d’analyse et des clefs de lecture, l’Atlas des paysages de La Réunion proposé par la DEAL Réunion et par l'Agence Folléa-Gautier, favorise un regard partagé sur les paysages actuels et sur leurs devenirs potentiels ou souhaités. Outil d’aide à la compréhension et à la décision pour les acteurs du territoire, il contribue à la préservation, à la valorisation et à la transmission des paysages réunionnais.
La multiplicité des thématiques traitées par l’Atlas des paysages (Eau douce, littoral, nature, agriculture, habitat, énergie, activités, équipements, déplacements) révèle l’interdisciplinarité de cette matière et la nécessité de porter sur les paysages des regards croisés. Toutes ces composantes, parties intégrantes du mode de vie des Réunionnais, sont traitées comme un tout indissociable. « Nos paysages, qu’ils soient grandioses ou plus banals, sont notre bien commun ».
- Plaquette de présentation (50 Mo)
- Projet QGIS de l’Atlas (270 Mo)
- Projet QGIS de l’Observatoire photographique (2,95 Go)
Pourquoi un Atlas des paysages de La Réunion ??
- Pour mieux connaître les paysages
- Pour mieux agir individuellement et collectivement sur les paysages
- Pour mieux construire le cadre de vie de demain
- Pour préserver les richesses paysagères de La Réunion
- Pour mieux faire connaître La Réunion?
Quels sont les intérêts et les limites de l’Atlas ?
L'Atlas a d’emblée été conçu sous la forme d’un site Internet, pouvant de ce fait être accessible à tous. Il articule les échelles de l’aménagement, depuis l’échelle stratégique d’ensemble jusqu’à l’échelle de sites ponctuels. Il propose une synthèse cartographiée et commentée des grands enjeux en matière d’aménagement qualitatif pour chaque unité de paysage. Il est très abondamment illustré de photographies de terrain, légendées, commentées et repérées sur SIG (Système d’Information Géographique). Leur repérage sous SIG rend possible en complément la construction d’un observatoire photographique des paysages pour mesurer les dynamiques d’évolution par reconduction des prises de vues géoréférencée. Il propose une représentation numérique en trois dimensions du territoire, sous forme de blocs-diagrammes, qui permettent une représentation synthétique de chaque unité de paysage. Il offre des cartographies pour chaque unité de paysage dont les référencements sous SIG rendent possibles leur complément, enrichissement et actualisation. Il offre plusieurs points d’entrées possibles, par cartes, par noms de lieux ou de communes ou par mots clefs. Il dispose d’un moteur de recherche qui facilite l’obtention des informations souhaitées.
En aucune façon l’atlas n’a vocation à se substituer aux réflexions plus localisées sur un territoire ou plus ciblées sur un thème, comme une révision de document d’urbanisme ou, a fortiori, un projet d’aménagement particulier.
Plus de 4000 illustrations accompagnent le texte (photographies légendées, cartographies, dessins, croquis, schémas et blocs–diagrammes…). Enfin l’Atlas Internet est facilement évolutif ; il a non seulement capacité mais aussi vocation à se préciser et se parfaire dans les années à venir.
Plan de l'Atlas
Galerie Photo
Accueil
Site d’observation
1. Tableau d’ensemble
2. Les fondements naturels et anthropiquesLes paysages et la géologie ?
3. Les fondements culturels
Les paysages et les reliefs?
Les paysages et les climats?
Les paysages et l’eau douce?
Les paysages et le littoral?
Les paysages, la forêt et les espaces naturels?
Les paysages et l’agriculture?
Les paysages, l’urbanisation et les infrastructures?
4. Les unités de paysageLes pentes de Saint?DenisLes pentes du nord?estLes pentes de Saint?BenoîtLes pentes de Sainte?Rose et Saint?PhilippeLes pentes du sudLes pentes de Saint?Pierre / Le TamponLes pentes de Saint?Louis / L’Étang?SaléLes pentes de l’ouestLes pentes de Saint?Paul / Le Port / La PossessionLes pentes de La Montagne11. Le cirque de SalazieLe cirque de MafateLe cirque de CilaosLa plaine de Bébour-BélouveLe massif du Piton de la FournaiseLa plaine des CafresLa plaine des Palmistes
5. Les processus, enjeux et orientations thématiquesIntroduction : puissance des transformations des 70 dernières annéesLes valeurs paysagères clefs de La Réunion?Les paysages de l’eau douceLes paysages du littoralLes paysages de natureLes paysages agricolesLes paysages de l’habitatLes paysages des mobilitésLes paysages des énergiesLes paysages des activités et des équipementsSynthèse : les enjeux majeurs de paysage
6. Synthèse des orientations et recommandations
Observatoire photographique
Documentation
Pour compléter
D'autres atlas des paysages sont à découvrir à l'échelle des départements en métropole et outre-mer :Carte interactive des Atlas de paysages en France
Les Atlas de paysages, conçus à l'échelle des départements et régions, obéissent à une méthodologie bien précise avec modèle conceptuel de données :Les Atlas de paysages. Méthode pour l’identification, la caractérisation et la qualification des paysages
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Atlas des territoires éducatifs à La Réunion
Atlas de l'architecture scolaire de La Réunion
L'histoire de La Réunion par les cartes
Découvrir les structures cachées du paysage grâce au lidar (Cesbio)
Carte détaillée du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique
Comment les frontières politiques façonnent les paysages. Une série d’images satellites Planet en haute résolution
Tentative de description du paysage sur la ligne à grande vitesse Paris-Lyon-Marseille
Environnement et justice dans les paysages anthropisés. Une exposition virtuelle du Leventhal Center
L'histoire par les cartes : l'empreinte de la guerre sur les paysages du Vietnam central
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11:25
Makina Corpus publie sa propre librairie d'authentification OpenID Connect pour Django
sur Makina CorpusNous publions en logiciel libre notre intégration du protocole OpenID Connect (OIDC) avec Django : django-pyoidc.
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9:03
Carte des tarifs douaniers imposés par les États-Unis : vers une guerre commerciale ?
sur Cartographies numériquesDonald Trump a annoncé le 2 avril 2025 une hausse spectaculaire des droits de douane pour de nombreux pays afin de compenser le déficit commercial des États-Unis qui a atteint 131 milliards de dollars en janvier 2025. La Maison Blanche parle de « Liberation Day » et se propose de disrupter la mondialisation. Une crise économique pourrait suivre cette hausse inédite des tarifs douaniers imposés par les États-Unis.
Un taux global de 10 % s’ajoute sur l’ensemble des importations américaines à partir du 5 avril 2025. Un taux personnalisé, annoncé pour un total de 60 pays dont l'UE, entre également en vigueur à partir du 9 avril. Le taux moyen des droits de douane aux États-Unis devrait ainsi atteindre autour de 30 %, soit le taux le plus élevé depuis plus d’un siècle. Le Canada et le Mexique semblent avoir évité le scénario du pire : les tarifs de 25 % sur les produits non couverts par l’accord de libre échange restent en vigueur. C'est toutefois un retour sans précédent du protectionnisme à l'échelle mondiale.
Si on observe sur une carte la distribution des tarifs douaniers appliqués par les États-Unis, on peut repérer quelques grandes logiques géographiques. Les droits de douane les plus bas concernent les pays du Moyen-Orient (notamment les pays exportateurs de pétrole), l'Amérique latine, le Royaume-Uni ainsi que d'autres pays faisant partie de la sphère d'influence américaine. A l'inverse, la Chine et une grande partie de l'Asie sont davantage taxées.
La carte a été réalisée avec l'application Magrit. Les données ont été prélevées sur le site de la Maison Blanche et rassemblées sous forme de fichier csv en incluant également des données sur les importations-exportations et sur la balance commerciale de chaque pays vis-à-vis des Etats-Unis. Le projet cartographique au format mjson peut être téléchargé et intégré directement dans Magrit.Lors de son discours, Trump s'en est pris à l'Union européenne, déclarant « ils nous ont arnaqués, c'est pathétique » et promettant des représailles : « Ils nous ont fait payer 39 %, nous allons leur faire payer 20 %. ». La proposition prévoit des tarifs proportionnels à ceux imposés par d’autres pays aux États-Unis. On peut noter quil ne s'agit pas vraiment de tarifs douaniers qui auraient calculés en fonction de chaque pays. Le mode de calcul global a consisté à prendre le déficit commercial et à le diviser par les importations américaines en provenance de chaque pays ou territoire. Ainsi par exemple, le déficit commercial avec la Chine (295,4 milliards de dollars) a été divisié par le montant des importations américaines en provenance de Chine (438,9 milliards de dollars), ce qui donne un taux de droit de douane de 67 %. Pour l'Europe, c'est 235,6 milliards de $ de déficit / 605,8 milliards $ d'importations = 39 % (voir la liste des pays et le détail du mode de calcul sur le site de la Maison Blanche). Ainsi la carte des droits de douane imposés par les Etats-Unis reproduit en gros celle de leur déficit commercial (voir la carte de leur balance commerciale proposée par Le Grand Continent).
La Russie, la Corée du Nord, la Biélorussie, le Burkina Faso, Cap-Vert, Cuba, Hong Kong, Macao, les Seychelles, la Somalie et la Gambie n’apparaissent pas parmi les pays ciblés directement dans les documents de la Maison-Blanche. On observe des incohérences au niveau des territoires français d'outre-mer : 37 % de droits de douane sur La Réunion et 10 % sur la Guyane, la Polynésie et Mayotte qui ne sont pas des pays, mais des parties intégrantes de la France et auraient donc dû être traités de la même manière que le reste du territoire de l’Union européenne avec un taux à 20%. S'agissant des territoires ultramarins mais aussi d'autres petites îles quasiment inhabitées, il semble que la Maison-Blanche ait utilisé le code iso international des pays et territoires. Ainsi les îles Heard Islands and Mac Donald’s sont taxées à 10% alors qu'elles sont globalement inhabitées sauf par des pingouins ou quelques scientifiques.
D'après Eurostat, en 2024, 20 des 27 Etats membres de l'UE avaient une balance commerciale excédentaire vis-à-vis des Etats-Unis, en ce qui concerne les échanges de biens. Il existe toutefois une grande différence de balance commerciale entre les biens et les services. Du côté des services, la tendance s'inverse. En ayant exporté pour 318,7 milliards d'euros vers les Etats-Unis en 2023 et importé pour 427,3 milliards d'euros, l'Union se retrouve cette fois en déficit commercial, à hauteur de 108,6 milliards d'euros. La « méthodologie » utilisée par la Maison-Blanche pour fixer les taux des droits de douane est largement contestée par les économistes. En prenant en compte les relations commerciales bilatérales des États membres avec les États-Unis, et non l’Union européenne dans son ensemble, les tarifs appliqués aux 27 varieraient de 10 à 47 %.
A partir du fichier csv proposé, qui contient des données sur les importations, les exportations et la balance commerciale des États-Unis vis-à-vis de chaque pays, Jean-Marc Viglino a proposé une carte bivariée qui croise les tarifs douaniers avec la balance commerciale en 2024. Il en ressort une typologie intéressante.
Carte bivariée des tarifs douaniers des pays et de la balance commerciale vis-à-vis des Etats-Unis(source : Macarte.ign.fr)
Références« Droits de douane : le choc mondial » (IRIS). La carte détaille le niveau des droits annoncés et la chronologie par zones géographiques.
« Les nouveaux droits de douane de Donald Trump. Comprendre la guerre commerciale » (Le Grand Continent). L'Union européenne essaie de se coordonner pour apporter une réponse commune. Les pays les plus pauvres sont visés par les tarifs douaniers les plus élevés.
« Trump annonce des "tarifs réciproques" mondiaux » (Le Monde). « Les conséquences seront désastreuses pour des millions de personnes dans le monde. Les produits alimentaires, les transports et les médicaments coûteront plus cher », a déclaré Mme von der Leyen.
« Les droits de douane imposés par Trump touchent même des îles reculées. L'une d'elles abrite principalement des manchots ». Les îles Heard et McDonald, un territoire subantarctique de l’Australie, figurent sur la liste des tarifs réciproques, tout comme une île volcanique isolée près du Groenland (Washington Post).
« Les décisions cachées derrière la formule tarifaire de Trump » (New York Times). La formule universelle est brutale : elle applique exactement les mêmes calculs aux pays, qu’ils aient de lourdes barrières commerciales ou des marchés largement ouverts. Elle ne prend en compte que l’ampleur du déficit commercial, et non les raisons de ce déficit. Comment les tarifs douaniers évolueraient si le déficit incluait les biens et les services ? Il est difficile de dire combien de temps cette formule restera telle quelle. M. Trump a déclaré qu'il était prêt à conclure des accords avec d'autres pays si les États-Unis obtenaient quelque chose de « phénoménal ».
« Quand les énormes droits de douane imposés par Trump frappent les petites économies africaines » (New York Times). La quantité de produits manufacturés exportés d'Afrique vers les États-Unis est infime. Mais pour le Lesotho par exemple, l'impact d'un tarif de 50 % est énorme.
« A combien s'élèvent les droits de douane sur les produits chinois ? C'est plus complexe qu'on ne le pense (New York Times). Quatre grandes catégories de droits de douane sont imposées sur les marchandises en provenance de Chine. Les taux dépendent en fin de compte de ce qui est importé, des matériaux utilisés (d'où ils proviennent), des taux spéciaux appliqués et des types de produits exonérés.
« La Réunion, Polynésie, Antilles, Saint-Pierre et Miquelon. Les Outre-mer également concernés par les droits de douane américains » (Outremers360.com).
« La taxe Trump pour La Réunion passe finalement de 37 à 10% » (Zinfos974). Trois jours après avoir sidéré la planète entière, l'administration Trump revient sur certaines de ses annonces choc. L’île de La Réunion voit ses droits de douane révisés à la baisse par rapport au niveau initialement annoncé.
« Quelle est la balance commerciale entre l'Union européenne et les Etats-Unis ? » (Toute l'Europe).
« Solde extérieur des biens et services en pourcentage du PIB » (OurWorldInData).
« La Chine riposte aux droits de douane américains et fait chuter les marchés financiers » (France24).
« Avec ses droits de douane, Donald Trump renvoie les États-Unis au niveau de taxation des années 1930 » (Le Figaro). Voir le graphique et les données montrant le virage protectionniste historique sur le site Coface.
« Trump va déchaîner ses pouvoirs alternatifs après le blocage des tarifs douaniers par la Cour suprême » (Rawstory). près qu'un tribunal a mis un terme brutal aux projets de taxes douanières du président Donald Trump, ce dernier va se tourner vers des « puissances alternatives » pour imposer son programme, selon The Economist .
Données et graphiques sur la composition du commerce sectorielle pays de l'UE - Etats-Unis (CEPII - Recherche et expertise sur l'économie mondiale).
Série de dessins satiriques et de caricatures concernant les tarifs douaniers par Trump sur X-Twitter et sur Bluesky.
Liens ajoutés le 13 avril 2025
« Comment Trump a changé d'avis sur les tarifs douaniers » (NBC News).
Le « Jour de la Libération » vient de céder la place au Jour de la Capitulation. Trump et les responsables de son administration ont reçu des appels de pays alliés et ses conseillers lui ont présenté des données inquiétantes sur les marchés obligataires. Le président Donald Trump a annulé mercredi 9 avril une série de tarifs douaniers sévères visant aussi bien ses amis que ses ennemis, dans une tentative audacieuse de remodeler l'ordre économique mondial. Trump a annoncé une pause de 90 jours qu'il compte utiliser pour négocier des accords avec des dizaines de pays qui se sont déclarés ouverts à une révision des conditions commerciales qui, selon lui, "exploitent les entreprises et les travailleurs américains". La Chine fait exception. Trump a augmenté les droits de douane sur le principal rival géopolitique du pays de 125 %, s'inscrivant dans une escalade de représailles et une guerre commerciale avec la Chine.
« Carte des tarifs douaniers américains du "Jour de la Libération" ». Le 9 avril 2025, ces droits de douane ont été suspendus pendant 90 jours, sauf pour la Chine. Nouveaux tarifs douaniers mis à jour au 10 avril 2025 (AB Pictoris).
« Droits de douane : trois graphiques pour visualiser l'ampleur du déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine » (France-Info). Washington et Pékin se sont engagés dans une nouvelle guerre commerciale, à coups de tarifs douaniers record. Initié par Donald Trump, ce bras de fer économique pourrait avoir de lourdes conséquences pour les deux premières puissances mondiales, très dépendantes l'une de l'autre.
« Les smartphones et les ordinateurs exemptés des surtaxes de Donald Trump » (Le Monde). Les Etats-Unis, en pleine guerre commerciale avec la Chine, ont décidé d’exempter les smartphones et les ordinateurs des récentes surtaxes douanières imposées par Donald Trump, selon une notice du service des douanes. Il y a un « espace de négociation », estime le ministre de l’économie français.
« La Chine suspend ses exportations essentielles alors que la guerre commerciale s'intensifie » (The New York Times). Pékin a suspendu les exportations de certains minéraux de terres rares et d'aimants essentiels aux industries mondiales de l'automobile, des semi-conducteurs et de l'aérospatiale.
Thomas Piketty : « La réalité est que les Etats-Unis sont en train de perdre le contrôle du monde » (Le Monde). Le président américain voudrait que la pax americana soit récompensée par un tribut versé par le reste du monde, de façon à financer éternellement ses déficits. Le problème est que la puissance états-unienne est déjà déclinante et qu’il faut imaginer le monde sans elle, explique l’économiste dans sa chronique.
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Rejets de PFAS par les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE)
sur Cartographies numériques
À partir des données recueillies par les Directions régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) auprès de près de 2700 installations classées (ICPE), Générations Futures dévoile les résultats de son analyse sur les rejets industriels de PFAS en France. L’étude révèle que 5,4% des établissements seraient responsables de plus de 99% des rejets quantifiés. Ces « polluants éternels » contaminent durablement l’environnement et l’eau potable. Selon cette association de défense des victimes de pesticides, « grâce à ces données nous savons où agir efficacement. Nous appelons les pouvoirs publics à prendre les mesures qui s’imposent et ce au plus vite ».
Source : « Rejets de PFAS par les Installations classées pour la protection de l’environnement - ICPE » (Générations futures, 1er avril 2025)L’étude des analyses obligatoires réalisées dans le cadre de l’arrêté du 20 juin 2023, rendues publiques et disponibles à la date du 25 mars 2025, met en évidence une réalité préoccupante : près de 60% des établissements ayant effectué leurs analyses ont détecté des PFAS dans leurs rejets.
Parmi ces établissements, 146 sites sont responsables à eux seuls de la quasi-totalité des émissions de PFAS vers le milieu naturel ou les stations d’épuration urbaines.
L'étude identifie également 79 sites supplémentaires présentant un indicateur préoccupant qui nécessitent une surveillance accrue. Au total, ce sont 225 sites industriels qui ont été identifiés et cartographiés.
Pour aller plus loin
« Visualisez les 380 sites industriels qui rejettent l’essentiel des PFAS en France » (Le Monde)
« Polluants éternels : explorez la carte d’Europe de la contamination par les PFAS » (Le Monde)
Lien ajouté le 7 mai 2025
« L’eau potable de votre commune est-elle contaminée au chlorure de vinyle monomère (CVM), ce gaz toxique et cancérogène ? » (Vert). En collectant les données des différentes sources disponibles, Vert a identifié plus de 5 500 communes.Vérifiez directement sur la carte interactive.Références
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Les ensembles de données démographiques quadrillées sous-représentent systématiquement la population rurale à l'échelle mondiale
sur Cartographies numériquesSource : Láng-Ritter, J., Keskinen, M. & Tenkanen, H. (2025). Global gridded population datasets systematically underrepresent rural population. Nature Communication 16, 2170. https://doi.org/10.1038/s41467-25-56906-7
L’étude de l’Université Aalto (Finlande), publiée dans Nature Communications, révèle que 53 à 84% des habitants des zones rurales isolées échappent aux bases de données comme WorldPop ou LandScan, ce qui biaise les estimations démographiques au niveau mondial. Les modèles actuels, basés sur la lumière nocturne ou sur des recensements incomplets, sous-évaluent fortement la population rurale, notamment en Afrique et en Asie. Or, 43% de l’humanité vit en zone rurale selon les chiffres officiels, sans doute bien plus en réalité. L’étude s’appuie sur 307 projets de barrages dans 35 pays pour comparer les estimations aux chiffres réels de relogement. Elle montre que les erreurs de 2010 se répètent en 2015 et 2020, ce qui fausse les estimations de population (population mondiale estimée à 8,2 milliards actuellement). L’étude appelle à intégrer des images satellites en haute résolution, des relevés de terrain, des données mobiles anonymisées. Une cartographie démographique plus juste permettrait une meilleure allocation des ressources et une planification plus équitable.
Pourcentages de biais moyens sur les cinq grilles de population dans les 35 pays avec
zones rurales évaluées (source : Láng-Ritter et al., 2025)
Les cinq ensembles de données de population quadrillées sont librement accessibles via les liens Web fournis dans ce tableau. L'ensemble de données GeoDAR 28 contenant les polygones de réservoir est disponible gratuitement en téléchargement sur Zenodo. Les attributs de réservoir doivent être achetés auprès de la Commission internationale des grands barrages par l'intermédiaire du Registre mondial des barrages. Le fichier de polygones résultant de cette étude est accessible au public. Il contient les 307 zones rurales évaluées et les estimations de population pour chaque zone rurale.
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L'histoire par les cartes. La mappa mundi de Leardo (1452)
sur Cartographies numériques
Source : « Le projet Lazarus va apporter un nouvel éclairage sur la plus ancienne carte de la collection de l'UWM » (Université du Wisconsin à Milwaukee)La mappa mundi de Leardo est une carte du monde dessinée à la main datant de 1452. Il s'agit de l'un des éléments phares de la collection de la bibliothèque de l'American Geographical Society, hébergée depuis près de 50 ans à l’University of Wisconsin Milwaukee (UWM). Le cartographe Giovanni Leardo a réalisé cette mappemonde à Venise pour un commanditaire inconnu – probablement un dignitaire religieux. La carte place Jérusalem en son centre, avec l'est pointé vers le haut. Dans le cercle qui l'entoure figure un calendrier, avec les phases de la lune, les fêtes des saints ainsi que d'autres informations.
La mappa mundi de Leardo - 1452 (source : Université du Wisconsin)
La bibliothèque de l'American Geographical Society contient aujourd'hui plus de deux millions d'ouvrages, dont des cartes, des photos, des atlas, des globes. Mais la carte de Leardo est l'ouvrage le plus ancien de la collection. L'original est conservé dans une pièce sombre et à température et humidité contrôlées, ce qui fait qu'elle était difficile à montrer aux visiteurs. L'obtention d'une reproduction de pointe est l'une des raisons pour lesquelles l'UWM accueille le Projet Lazarus à l'université en mars 2025. La numérisation en haute résolution pourrait mettre en lumière des détails qui se sont estompés au fil des siècles. Le projet Lazarus utilise l'imagerie multispectrale pour faire ressortir les détails manquants ou ternis sur des documents fragiles ou endommagés. Le traitement des photos prises sous différentes fréquences lumineuses permet d'en extraire de nouveaux détails. L'original est sur vélin ou peau d'animal traitée. La bibliothèque disposera désormais d'une image numérique pour un fac-similé de meilleure qualité, elle pourra l'imprimer sur un support semblable au vélin.
Outre l'Université du Wisconsin qui en propose une version numérique, la mappa mundi de Leardo est consultable sur le site de la bibliothèque du Congrès.
Extraits de la notice :"La plus ancienne carte du monde conservée à la bibliothèque de l'AGS est la Mappamundi de Leardo. Il s'agit de l'une des trois cartes du monde connues signées et datées par le cartographe vénitien du XVe siècle, Giovanni Leardo. Les deux autres, similaires mais non identiques, se trouvent à la Bibliothèque communale de Vérone, en Italie, et la troisième au Musée civique de Vicence, en Italie. Cette carte représente les régions du monde connues des Européens à la fin du Moyen Âge. Elle est considérée comme l'un des plus beaux exemples de carte du monde d'époque médiévale conservée dans l'hémisphère occidental."
"On sait peu de choses sur Giovanni Leardo, géographe et cosmographe vénitien du XVe siècle, si ce n'est que trois de ses cartes du monde, signées par leur auteur, datent de la fin du Moyen Âge. Il s'agit de la plus ancienne carte du monde conservée à la bibliothèque de l'American Geographical Society et elle est considérée comme le plus bel exemple de mappemonde médiévale de l'hémisphère occidental. Les deux autres cartes de Leardo, similaires mais non identiques, se trouvent en Italie, à la Bibliothèque communale de Vérone et au Musée civique de Vicence. La carte représente les régions du monde connues des Européens à la fin du Moyen Âge – l'Europe, l'Asie et l'Afrique – et, comme sur de nombreuses cartes murales médiévales, elle montre Jérusalem au centre et est oreintée vers l'est. Archer M. Huntington acheta la carte et la présenta à l'American Geographical Society en 1906. En 1928, la société publia un fac-similé en couleur grandeur nature accompagné d'un texte de John K. Wright, intitulé The Leardo Map of the World: 1452 or 1453. L'ouvrage de Wright consistait essentiellement en une description détaillée du tracé, des noms et des caractéristiques de la carte elle-même. Rand McNally reproduisit également la carte pour une carte de Noël en 1952."
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Carte détaillée du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique
sur Cartographies numériquesSource : Pritchard, H, Fretwell, P., Fremand, A. & al., « Bedmap3 updated ice bed, surface and thickness gridded datasets for Antarctica », Scientific Data, vol. 12, 414, 2025, [https:]] (article disponible sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International)
La carte la plus détaillée à ce jour du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique a été réalisée par une équipe de scientifiques internationaux dirigée par le British Antarctic Survey (BAS). Baptisée Bedmap3, elle intègre plus de six décennies de données acquises par avions, satellites, navires et même traîneaux à chiens.
Les résultats ont été publiés le 12 mars 2025 dans la revue Scientific Data. La carte nous donne une vue claire du continent blanc comme si ses 27 millions de kilomètres cubes de glace avaient été retirés, révélant les emplacements cachés des plus hautes montagnes et des canyons les plus profonds. Une révision notable de la carte concerne l'endroit où la couche de glace sus-jacente est la plus épaisse. Des relevés antérieurs situaient cet endroit dans le bassin de l'Astrolabe, en Terre Adélie. Cependant, une réinterprétation des données révèle qu'il se trouve dans un canyon anonyme à 76,052°S, 118,378°E, en Terre Wilkes. L'épaisseur de la glace à cet endroit est de 4 757 m.
Topographie de l'Antarctique d'après la Bedmap3 (source : Pritchard, Fretwell, Fremand & al., 2025)
Bedmap3 est désormais appelé à devenir un outil essentiel pour comprendre comment l’Antarctique pourrait réagir au réchauffement climatique, car il permet aux scientifiques d’étudier les interactions entre la calotte glaciaire et le lit. Bedmap3, comme son nom l'indique, est la troisième tentative de cartographie du substrat rocheux de l'Antarctique, entreprise en 2001. Cette nouvelle tentative représente une avancée considérable. Elle inclut plus du double de points (82 millions) par rapport aux précédents, représentés sur une grille de 500 m.
D’importantes lacunes dans les connaissances ont été comblées par des études récentes menées dans l’Est de l’Antarctique, notamment autour du pôle Sud, le long de la péninsule antarctique et des côtes de l’Antarctique occidental, ainsi que dans les montagnes transantarctiques. Le contour des vallées profondes est mieux représenté, tout comme les endroits où des montagnes rocheuses émergent de la glace. Les dernières données satellitaires ont également enregistré avec plus de précision la hauteur et la forme de la calotte glaciaire, ainsi que l'épaisseur des plateformes de glace flottantes qui s'avancent au-dessus de l'océan à la marge du continent.
La carte offre également une vue complète et nouvelle des lignes d’échouement à l’échelle du continent – ??les endroits où la glace au bord du continent rencontre l’océan et commence à flotter. Le paysage du lit rocheux sous la glace de l'Antarctique est détecté par diverses techniques, notamment le radar, la réflexion sismique (ondes sonores) et les mesures de gravité. En soustrayant cette topographie de la forme et de l’élévation de la glace au-dessus, on obtient des statistiques fascinantes sur le pôle Sud :
- Volume total de glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 27,17 millions de km³
- Superficie totale de la glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 13,63 millions de km²
- Épaisseur moyenne de la glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 1 948 m (hors plateformes de glace : 2 148 m)
- Élévation potentielle du niveau mondial des océans si toute la glace fondait : 58 m
« De manière générale, il est devenu évident que la calotte glaciaire de l'Antarctique est plus épaisse qu'on ne le pensait initialement et qu'elle contient un volume de glace plus important, reposant sur un lit rocheux situé sous le niveau de la mer. Cela accroît le risque de fonte de la glace en raison de l'incursion d'eaux océaniques chaudes aux confins du continent. Bedmap3 nous montre que l'Antarctique est légèrement plus vulnérable qu'on ne le pensait. »
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De villes en villes. Atlas des déplacements domicile-travail interurbains
sur Cartographies numériquesAnne Aguiléra, Benoit Conti, Sylvestre Duroudier, Florent Le Néchet, De villes en villes. Atlas des déplacements domicile-travail interurbains, Université Gustave Eiffel 2024, Les collections de l’IFSTTAR (ouvrage mis à disposition sous Licence Creative Commons 4.0 International).
Contenu et réalisation de l'Atlas
À travers une série de cartes régionales, cet Atlas interactif illustre les flux pendulaires depuis et vers les villes françaises de 50 000 à 700 000 habitants. Ce travail, mené par des chercheur.e.s du LVMT et de Géographie-cités dans le cadre d’un partenariat avec l’entreprise Transdev, offre un regard inédit sur ces mobilités et souligne aussi le manque d’offres de transport alternatives à l’automobile.
Cet Atlas a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre le Laboratoire Ville Mobilité Transport (LMVT), unité mixte de recherche (UMR) entre l'Université Gustave Eiffel et l’École nationale des ponts et chaussées et l’UMR Géographie-cités (avec la collaboration de Sylvestre Duroudier, maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’UMR), dans le cadre d’un partenariat avec Transdev. Il s’intéresse aux navettes interurbaines depuis et vers les villes françaises de 50 000 à 700 000 habitants, qui concernent 8 trajets interurbains sur 10. Il rend compte de la géographie régionale et intra-régionale de ces déplacements, du profil (âge et profession) des actifs concernés, et identifie les configurations plus ou moins favorables à l’usage des transports collectifs.
Les déplacements interurbains, grands oubliés des politiques de transport ?
En France continentale, plus de 3 millions de personnes vivent et travaillent dans deux villes distinctes (au sens de l’aire d’attraction de l’Insee). C’est 50 % de plus qu’en 1999. Pour rejoindre leur lieu d’emploi, ces actifs interurbains parcourent des distances importantes : entre 25 et 50 km pour les deux tiers d’entre eux, et plus de 50 km pour les autres. Selon l’Insee, ces navettes interurbaines, dont 9 sur 10 sont réalisées en voiture, comptent pour un tiers des émissions de l’ensemble des déplacements domicile-travail. Elles sont pourtant peu étudiées, et restent peu prises en compte dans les politiques de report modal vers les transports collectifs.
Si les trajets interurbains entre deux communes périurbaines sont nombreux en volume, leur géographie précise reste complexe à saisir finement car ces flux concernent principalement de petits effectifs, inférieurs à 10 actifs. Malgré leur nombre, ils sont donc peu visibles dans cet Atlas. Selon les régions, la part respective des navettes entre les différentes catégories de communes montre des disparités importantes (tableau ci-dessous). Par exemple, la part des échanges entre communes centres est particulièrement élevée (par rapport à la moyenne) en Occitanie, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Île-de-France, et la plus faible dans les Hauts-de-France. Les flux entre communes périurbaines sont les plus élevés en Auvergne-Rhône-Alpes, et les moins importants en Île-de-France.
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Revue de presse du 21 mars 2025
sur GeotribuLa GeoRDP arrive, avec un parfum de R'n'B des années 2000... Remastérisé avec des BD, des formats Cloud, un peu d'herbe et d'images aériennes anciennes, avec d'autres géotrucs.
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Prior Lake, une base de données complète sur les lacs dans le monde (données SWOT)
sur Cartographies numériquesSource : Wang, J., Pottier, Cl. Cazals, C & alii (2025). The Surface Water and Ocean Topography Mission (SWOT) Prior Lake Database (PLD) : Lake Mask and Operational Auxiliaries, Water Ressources Research, [https:]] (article et données en libre accès).
Résumé
Les lacs comptent parmi les réserves d'eau les plus répandues à la surface de la Terre. L'un des principaux objectifs de la mission satellite SWOT (Surface Water and Ocean Topography) est de surveiller l'élévation, la superficie et l'évolution des réserves d'eau de surface dans les lacs à l'échelle mondiale. Pour atteindre cet objectif, des informations préalables sur les lacs, telles que leur localisation et leur étendue de référence, sont nécessaires pour organiser les observations de SWOT et calculer la variation de leurs réserves au fil du temps. Nous présentons ici la base de données des Prior Lake (PLD) de la mission SWOT afin de répondre à cette exigence. Cet article met l'accent sur le développement de la « PLD opérationnelle », qui se compose (a) d'un masque haute résolution englobant environ 6 millions de lacs et réservoirs répondant au critère de taille minimale de 1 ha, tel que défini dans les objectifs scientifiques d'observation des lacs de SWOT, et (b) de multiples auxiliaires opérationnels qui soutiennent le masque des lacs dans la génération des produits de données vectorielles lacustres standard de SWOT. Nous avons construit le masque des lacs antérieurs en harmonisant l'ensemble de données mondiales sur les lacs Circa-2015 de l'UCLA et plusieurs bases de données de réservoirs de pointe. Des auxiliaires opérationnels ont été produits à partir de données géospatiales multithématiques afin de fournir des informations essentielles au fonctionnement du PLD, notamment sur les bassins versants et les zones d'influence des lacs, la phénologie des glaces, les relations avec les rivières antérieures SWOT et la couverture spatiotemporelle des survols SWOT. À l'échelle mondiale, plus des trois quarts des lacs antérieurs ont une superficie inférieure à 10 ha. Environ 97 % des lacs, soit la moitié de la superficie mondiale des lacs, sont intégralement observés au moins une fois par cycle orbital. Le PLD sera amélioré de manière récurrente tout au long de la mission et constitue un cadre essentiel pour l'organisation, le traitement et l'interprétation des observations SWOT sur les environnements lacustres, d'une importance fondamentale pour la science des systèmes lacustres.
Prior Lake est actuellement la base de données la plus complète sur les lacs (environ 6 millions) et leurs attributs associés. Elle sert également de base aux données SWOT sur les lacs.
Carte mondiale et répartition des lacs (source : Wang et al., 2025)
Données
Le PLD SWOT opérationnel est accessible en accès libre via la plateforme Hydroweb.next sous licence Etalab 2. GeoDAR est décrit dans Wang et al. (2022a) et la version 1.1 est accessible via Wang et al. (2022b) sous licence CC BY 4.0 sur le référentiel de données Zenodo. GREI-p2k est décrit dans Fan et al. (2024) et accessible via Song (2024) sous licence CC BY 4.0 sur la Banque de données scientifiques.
GRanD est décrit dans Lehner et al. (2011), et la version 1.3 est actuellement archivée et accessible via le site Web de Global Dam Watch (Mulligan et al., 2021).
HydroBASINS est décrit dans Lehner et Grill (2013), et la version 1.c est archivée et accessible via le site Web HydroSHEDS.
SWORD est décrit dans Altenau et al. (2021) et la version 17 est accessible en open data via Altenau et al. (2025) sur le référentiel de données Zenodo.
Les données SWOT Cal/Val et les bandes d'orbites scientifiques sont accessibles via le site Web des données altimétriques par satellite AVISO.
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sur Makina CorpusDécouvrez les nouveautés de la version 2 du DbToolsBundle, au programme : version Standalone, Docker et Laravel
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Quels pays censurent le plus Internet ?
sur Cartographies numériquesSource : « Internet Censorship : A Map of Internet Censorship and Restrictions » (Comparitech)
La carte montre quels pays censurent le plus Internet et lesquels exercent le moins de contrôle sur les sites en ligne. Elle est basée sur des données collectées par le site technologique Comparitech. Dans cette étude exploratoire, les chercheurs ont mené une comparaison pays par pays afin d'identifier les pays qui imposent des restrictions strictes sur Internet et ceux où les citoyens bénéficient au contraire d'une liberté maximale. Entre les deux extrêmes, on peut trouver des situations très variées. En 2025, près de 60 pays ont renforcé leur censure sur Internet, contre 50 lors de l'étude de 2024. La plupart des nouvelles restrictions concernent les réseaux sociaux et les applications de messagerie, les médias politiques et la pornographie. Avec l'introduction croissante de systèmes de vérification de l'âge dans des pays comme l'Australie, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Allemagne, et un nombre croissant de pays renforçant leur censure des médias sociaux malgré le fait qu'ils soient des pays relativement « libres », notre vie privée numérique est de plus en plus menacée. L'article s'interroge : « la censure en ligne est-elle en train de devenir la norme ? »
Carte de la censure et des restrictions sur Internet (source : Comparitech)
La carte a été produite avec l'application Datawrapper. Les données ayant servi à élaborer la carte sont mises à disposition sur le site au format csv. Ce qui permet de refaire la carte en choisissant ses seuils de discrétisation, la légende en dégradé continu étant peu lisible.
Méthodologie mise en oeuvre
Six critères ont été pris en compte : 1) les restrictions ou interdictions concernant le téléchargement de fichiers (torrenting), 2) la pornographie, 3) les réseaux sociaux, 4) l'usage de VPN, 5) les médias d'information et 6) les applications de messagerie/VoIP. Plus le score est élevé, plus la censure est importante. Cette méthodologie permet de disposer d'une grille commune, elle peut être discutée du fait que la censure peut s'exercer par des moyens plus ou moins visibles ou détournés.
- Torrenting ou partage de données en "peer to peer" (2 points)
Restreint, mais accessible (1 point)
Sites web interdits et/ou activement supprimés (1 point) - Pornographie (2 points)
Restreint, mais accessible (1 point)
Banni (1 point) - Médias politiques (2 points)
Restreint dans une certaine mesure, par exemple en exerçant une certaine censure (1 point)
Fortement censuré. Par exemple, les chaînes réservées au gouvernement et/ou journalistes risquent de lourdes peines de prison ou d'être tués (1 point). - Médias sociaux (3 points)
Une certaine censure a lieu, par exemple des personnes condamnées à des peines de prison pour du contenu publié sur les réseaux sociaux (1 point)
Restreint, par exemple preuve de démantèlement de plateformes lors de manifestations, d'examens scolaires, etc. et/ou surveillance étroite des plateformes (1 point)
Banni (1 point) - Usage de VPN (2 points)
Restreint (1 point)
Banni (1 point) - Applications de messagerie/VoIP (1 point)
Restreint. Certaines plateformes sont par exemple interdites (les fournisseurs de télécommunications gouvernementaux ou publics offrent souvent des alternatives) (1 point)
Pistes d'interprétation de la carteLes pires pays en matière de censure sur Internet sont la Corée du Nord, la Chine et l'Iran (note de 12/12), suivis de l'Irak, la Birmanie, le Pakistan, la Russie et le Turkménistan (11/12), l'Égypte, Oman, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (10/12). Même si les VPN sont techniquement bloqués dans certains pays, certains fonctionnent encore. De même, de nombreux sites web censurés créent des sites miroirs pour permettre l'accès à des personnes résidant dans des pays restreints, mais ceux-ci sont souvent bloqués dès que les autorités en prennent connaissance.
Aucun pays européen ne bloque ou n'interdit les réseaux sociaux, mais trois d'entre eux les restreignent (la Biélorussie, la Turquie et l'Ukraine). Au cours de la période couverte par le rapport, des centaines de citoyens biélorusses ont été emprisonnés et des milliers d'autres ont fait l'objet de sanctions pénales ou administratives pour leurs activités sur Internet. La Turquie et l'Ukraine surveillent également le contenu des réseaux sociaux de leurs citoyens. Ces trois pays, ainsi que l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Hongrie, la Lettonie et la France, ont également mis en place un certain niveau de surveillance/censure sur les réseaux sociaux.
Cuba est le seul pays d’Amérique du Nord à restreindre l’utilisation du VPN. Les restrictions imposées aux médias se sont intensifiées en Amérique du Sud, notamment en Équateur, en Colombie et au Paraguay. Dans ces deux pays, les journalistes et les médias sont fréquemment victimes de menaces, d'agressions et d'attaques, parfois même d'assassinats. Le Venezuela continue d'appliquer des restrictions et une censure sur les réseaux sociaux. Des cas de surveillance des réseaux sociaux ont été signalés en Argentine, au Brésil, en Colombie et en Équateur.
Vingt-deux pays asiatiques ont bloqué ou interdit des sites de torrent. Le Qatar et Oman ont multiplié leurs tentatives de blocage de sites web l'année dernière. La majorité des pays asiatiques ont des restrictions sur la pornographie en ligne (42 sur les 49 couverts), 31 d'entre eux connaissant des interdictions/blocages complets. En Asie, les médias d'information sont soumis à de fortes restrictions et à une censure sévère. Seuls deux pays – Taïwan et le Timor-Leste – n'imposent pas de restrictions importantes. La majorité des autres pays (38 au total) sont soumis à une censure sévère.
Parmi les pays africains étudiés, 38 appliquent des restrictions sur les réseaux sociaux, mais seule l'Érythrée est allée jusqu'à bloquer systématiquement l'accès à ces sites. Cependant, 44 pays appliquent une certaine surveillance/censure de ces plateformes.
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Cartographie du réseau social Mastodon
- Torrenting ou partage de données en "peer to peer" (2 points)
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[Le blog SIG & URBA] Ça roule pour la BAN
sur Géoblogs (GeoRezo.net)La chemin a été long pour aboutir à un véritable référentiel national en matière d'adresse. J'en parlais sur ce blog dés 2012 avec <a href=" [https:] initiatives de l'association des maires du Var</a>. Au fil des ans le sujet a été nourri : <a href=" [https:] <br> <br> L'organisation est maintenant bien calée. La Base Adresse Nationale s'appuie clairement sur les bases adresses locales.Plus de 5 000 nouvelles "BAL", Bases Adresses Locales, ont été publiées en 2024 en lien avec l'obligation de publication inscrite dans la loi 3DS. <br> <br> Ce qui est à souligner dans la démarche actuelle c'est tout l'accompagnement mis en place pour faciliter cette normalisation et cartographie de l'adresse par chacune des communes françaises. Cet accompagnement passe notamment pas le portail mes adresses :  [https:] En 2025, il portera en particulier sur la Polynésie Française et la Nouvelle Calédonie cette année avec un décret à paraître pour ces territoires. <br> <br> De leur côté les collectivités se sont organisées avec des modalités adaptées à chaque contexte : de la petite commune où les adresses ont été renseignées et saisies par un/une secrétaire de mairie ou par un/une responsable de service urbanisme aux dispositifs d'accompagnement mis en place par des régions (par exemple GEOPAL en Pays de Loire), des départements (par exemple Le Loiret,, ou des intercommunalités <br> <br> Cette année, dans le cadre du comité de déploiement de la Base Adresse Nationale, le <a href=" [https:] de travail</a> reste nourri en poursuivant le travail de mise en lien de l'adresse avec les autres bases et référentiels nationaux. L'interopérabilité est recherchée avec : <br> <br> <ul> <br> <li>le RNB, référentiel national des bâtiments,</li> <br> <li>le RIL, répertoire d'immeuble localisé utilisé par l'INSEE pour le recensement qui devrait converger progressivement avec la BAN</li> <br> <li>le COG, code officiel géographique</li> <br> <li>le RIAL Répertoire Inter-Administratif des Locaux, dont je découvre l'existence, proposé sous forme d'API [https:] qui permet la recherche de locaux au sens fiscal du terme</li> <br> <li>les réseaux routiers ...</li> <br> </ul> <br> Plus d'information sur la page dédiée du CNIG : <a href=" [https:] <br> <br> <img class="" src=" [https:] alt="icone_ban" width="94" height="71" /> <br> <br> A noter également la refonte du site national de l'adresse : <a href=" [https:] Un site qui montre toute la richesse de l'écosystéme mis en place : accompagnement, formations, partenaires, témoignages, ...
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Le choc climatique frappe déjà les villes les plus peuplées du monde (rapport WaterAid)
sur Cartographies numériques
Source : Water and climate Rising risks for urban populations, University of Bristol (WaterAid, March 2025)Cette étude universitaire, commandée par l'organisation à but non lucratif WaterAid, examine les 100 villes les plus peuplées du monde ainsi que 12 autres villes sélectionnées. Le rapport constate que 95 % d'entre elles affichent une nette tendance à un temps plus humide ou plus sec.
Une augmentation des épisodes extrêmes
- 15 % des villes étudiées dans ce rapport affichent une tendance à l'intensification, que les auteurs qualifient de « coup de fouet climatique », caractérisé par une augmentation substantielle des épisodes de sécheresse et d'humidité extrêmes. Ces épisodes extrêmes, qui se succèdent rapidement, peuvent rendre la préparation et le rétablissement des communautés particulièrement difficiles. Ces villes sont réparties dans le monde entier, de l'Asie au Moyen-Orient, en passant par l'Afrique et les États-Unis.
- L'Asie du Sud et du Sud-Est est un point chaud régional caractérisé par une forte tendance aux précipitations. Cette région connaît une augmentation des épisodes humides et extrêmement humides, ce qui accroît le risque d'inondations extrêmes. Nombre des plus grandes villes du monde se situent dans cette zone.
- L'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord connaissent une tendance à l'assèchement et sont susceptibles de connaître des sécheresses plus fréquentes et plus longues.
- Plus de 20 % des villes connaissent une inversion de leurs extrêmes climatiques. Environ 13 % évoluent vers un climat humide plus extrême, tandis qu'environ 7 % évoluent vers un climat sec plus extrême.
- La convergence des vulnérabilités sociales et infrastructurelles sous-jacentes avec ces modèles climatiques crée des points chauds de risque dans deux régions clés.
Tendances à l'humidification ou à l'assèchement pour 112 villes mondiales sur la période 2003-2023
comparée à 1982-2002 (source : WaterAid, 2025)Faire face aux aléas climatiques et aux fluctuations du climat dans les villes est extrêmement difficile. De nombreuses villes sont déjà confrontées à des problèmes d'approvisionnement en eau, d'assainissement et de protection contre les inondations, compte tenu de la croissance rapide de leur population. Mais le réchauffement climatique aggrave la situation : les infrastructures des pays riches, souvent vieillissantes, sont conçues pour un climat qui n'existe plus, et la multiplication des extrêmes climatiques rend la mise en place d'infrastructures indispensables encore plus difficile dans les pays à faible revenu.
La hausse des températures, due à la pollution par les combustibles fossiles, peut aggraver les inondations et les sécheresses, car l'air plus chaud peut absorber davantage de vapeur d'eau. Cela signifie que l'air peut aspirer davantage d'eau du sol pendant les périodes chaudes et sèches, mais aussi libérer des pluies plus intenses lors des pluies. « Notre étude montre que le changement climatique est radicalement différent à travers le monde », a déclaré la professeure Katerina Michaelides, de l'Université de Bristol, au Royaume-Uni. Son coauteur, le professeur Michael Singer, de l'Université de Cardiff, a qualifié cette tendance de « sensation d'étrangeté mondiale ».
Méthodologie
Les chercheurs ont analysé l’évolution du climat des villes à partir d’un indice normalisé des précipitations et de l'évapotranspiration (SPEI) combinant les précipitations et l’évaporation chaque mois de 1983 à 2023. Les valeurs de l’indice supérieures à un seuil largement utilisé ont été classées comme extrêmes. Afin d'évaluer l'évolution sur quatre décennies, les données ont été réparties en deux périodes de 21 ans. Les villes ayant connu au moins 12 mois d'un type de climat extrême (humide ou sec) et au moins 12 mois de l'autre type de climat extrême au cours de la seconde période de 21 ans ont été classées comme ayant connu un "retournement climatique". Les villes ayant connu au moins 5 mois ou plus d'extrêmes humidité et extrême sécheresse au cours de la seconde période ont été classées comme ayant connu un "coup de fouet climatique". Les tendances globales en matière d'humidité ou d'assèchement ont été déterminées à partir des données recueillies sur les 42 années.
Les données démographiques utilisées pour déterminer les 100 villes les plus peuplées sont basées sur la densité de population, et non sur les limites administratives des villes, de manière à reflèter plus fidèlement leur taille. La vulnérabilité sociale a été mesurée à l'aide de l'indice de développement humain standard, et les données relatives aux infrastructures d'eau et de déchets proviennent d'un ensemble de données mondiales publié en 2022.
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Jeu de données SEDAC sur l'évolution des villes dans le monde entre 1975 et 2030
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Carte historique et escape game. Mission secrète à Caen en 1450
sur Cartographies numériquesLes cartes historiques sont souvent utilisées dans les escape games. On peut utiliser des cartes anciennes pour aider les joueurs à naviguer dans un environnement historique spécifique ou pour dissimuler des indices et des énigmes à découvrir. C'est le cas par exemple du jeu Mission secrète à Caen en 1450. Développé par l'équipe éducative des Archives départementales du Calvados, cet escape game propose une activité pluridisciplinaire, adaptable à tout niveau, consacrée à Caen à la fin du Moyen Age.
Le plan de Belleforest (1575), document pivot de cette activité, est une des rares sources à offrir une assez grande facilité de lecture en même temps que des possibilités d'exploitation nombreuses. Bien que postérieur d’un siècle à la période médiévale, cette première représentation de Caen sous la forme d’un plan imprimé conserve de nombreuses caractéristiques de la ville au 15e siècle.
"Le vray pourtraict de la ville de Caen". Hors-texte de la Cosmographie universelle de tout le monde
par François de Belleforest 1575 (source : Archives du Calvados)
L'action du jeu se situe à la fin de la guerre de Cent Ans, au printemps 1450. Caen, occupée par les Anglais depuis 1417, est assiégée par les Français. Les élèves ont pour mission d'écourter le siège afin que la ville et ses habitants sortent sans grands dommages de cette épreuve de force. Pour ce faire, ils doivent rassembler des éléments leur permettant de sortir de Caen afin de communiquer au roi de France des informations sur l'organisation de la défense anglaise. La résolution des énigmes du jeu leur permettra de localiser la tour à partir de laquelle il pourront s'échapper; de se procurer une corde pour en descendre la paroi ainsi qu'un mot de passe afin de pouvoir, au préalable, circuler dans Caen la nuit sans prendre le risque de se faire arrêter.Cette activité est facilement modifiable à partir du cahier d'activités disponible dans l'espace enseignant du jeu, afin que vous puissiez la faire correspondre au mieux à vos objectifs et au temps que vous souhaitez y consacrer.
La résolution de la plupart de ces énigmes nécessite une impression papier préalable de leurs supports. Vous pourrez télécharger dans l'espace enseignant du jeu un cahier d'activités conçu comme le complément des pages numériques composant ce jeu.
Pour en savoir plus
« Millénaire de Caen 2025 : à la découverte de la ville de Guillaume le Conquérant au Moyen Âge » (France-Info)
« Tout savoir sur l'escape game » (escapegame.fr)
« Escape games et apprentissages » (DRANE Occitanie)
« 1991, un escape game pédagogique » (Num@lille)
« De nombreux escape games, testés et analysés » (scape.enepe.fr/)
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Un jeu géographique pour localiser des pays, reconnaître leurs drapeaux et les comparer
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Prague Squared ou comment un cartogramme quadrillé peut apporter de la lisibilité à l'information géographique
sur Cartographies numériques
Source : Münzberger, J. (2025). Prague Squared. Journal of Maps, 21 (1). URL : [https:]] . Article en libre accès et distribué selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 4.0.Le projet Prague Squared (« Prague au carré ») a pour objectif de visualiser efficacement les données statistiques de la ville de Prague en utilisant des méthodes de cartographie thématique, des principes de la perception visuelle et de l'infographie. L'objectif est d'offrir une méthode alternative et non conventionnelle pour communiquer visuellement et facilement les informations statistiques produites par les autorités municipales. Les divisions municipales irrégulières peuvent créer des conflits entre le contenu thématique, la structure géométrique et les annotations. Ce projet surmonte ces limitations grâce à une anamorphose cartographique (cartogramme de surface) où les découpages municipaux sont représentés sous forme de carrés géométriques tout en préservant la contiguïté spatiale. Une caractéristique géographique clé, la généralisation du cours de la Vltava, permet de garder un repère géographique pour s'orienter. Les noms des circonscriptions municipales sont également abrégés pour plus de clarté. Le projet utilise une combinaison de techniques choroplèthes et de symboles proportionnels, garantissant la lisibilité des différentes couches de données. Cette approche offre un moyen structuré, lisible et intuitif de comprendre les relations entre les données et peut révéler des connexions, des tendances ou des corrélations.
Prague Squarred (source : Münzberger, 2025) - Cartogramme disponible en haute résolution sur le site
L'article remonte aux origines de l'invention du cartogramme au XIXe siècle. Les origines du cartogramme quadrillé sont identifiables dans l'Atlas statistique de la population de Paris (1873) du statisticien français Toussaint Loua. Dans son Statistical atlas of the United States (1874), A. Walker a été l'un des premiers à utiliser des visualisations composées de carrés subdivisés indiquant les proportions relatives des variables pour chaque État. Une première version contiguë du cartogramme mosaïque est reconnaissable dans la visualisation des statistiques sur les cultures produites par l'Office impérial de statistique de l'Empire allemand (Statistisches Jahrbuch für das Deutsche Reich). La première apparition remonte à 1904, à partir de données de 1903, et ce type de visualisation a continué à être utilisé dans cet annuaire depuis lors. Les cartogrammes quadrillés sont souvent utilisés comme cadre pratique pour intégrer d'autres données sous forme de variations choroplèthes, de graphiques, de diagrammes ou de tracés. L'utilisation de la combinaison avec des variations de couleurs est évidente dès le début de la méthode. La réponse à la facilité de compréhension de ce concept se trouve dans le domaine de la perception visuelle et de la psychologie.Dès les années 1920, un groupe de psychologues allemands et autrichiens formule le Gestaltisme, une étude du fonctionnement de l'esprit humain. Ils introduisent un ensemble de règles et de principes fondamentaux de perception et d'organisation des éléments visuels, permettant de comprendre comment les individus perçoivent et interprètent l'information visuelle. Le Gestaltisme affirme que lorsqu'une personne regarde une image ou une scène particulière, les éléments ne sont pas perçus individuellement (puis assemblés pour former une image complète), mais la scène est perçue dans son ensemble (automatiquement et sans effort conscient). Ces découvertes, issues de la psychologie de la perception, ont également été appliquées aux domaines de la visualisation de données, du graphisme et de l'art.
La schématisation est un élément important de la cartographie thématique, qui permet de simplifier et de s'abstraire de la réalité spatiale au profit d'un message plus clair et plus compréhensible. Cependant, cette approche comporte des avantages et des inconvénients qu'il convient de prendre en compte attentivement lors de la création de cartes thématiques. Les avantages incluent une interprétation simplifiée des données. Dans le cas de Prague Squared, cette approche permet de minimiser les problèmes liés à la géométrie irrégulière des quartiers urbains. Parmi les autres avantages de la schématisation, on peut noter la mise en valeur des éléments thématiques. Un autre avantage réside dans la polyvalence et la portabilité. La nature schématique des cartes facilite le transfert d'informations vers différentes plateformes et supports. En revanche, une utilisation excessive des schémas risque de faire passer à côté de détails importants ou de relations entre les données. Un effort excessif de schématisation peut conduire à une abstraction, susceptible d'entraîner des conséquences indésirables : plus une image (carte) est abstraite, plus le goût personnel joue un rôle. De plus, des malentendus peuvent survenir, notamment chez les lecteurs de cartes peu expérimentés qui pourraient ne pas saisir l'intention du schéma et avoir des difficultés à relier les éléments schématiques à la réalité.
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De l'intérêt et des limites des cartes par anamorphose
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Les relations seigneuriales en Languedoc à travers les outils de l'analyse de réseau et un SIG historique
sur Cartographies numériquesAlexandre Vergos a conduit un remarquable travail d'analyse sur les relations seigneuriales en Languedoc, à l'aide des outils de l'analyse de réseau et un SIG. Au cours des XIe et XIIe siècles, les deux principales puissances se disputant l’hégémonie dans le comté en attirant de nombreux châtelains à leur cour sont les comtes de Melgueil et les seigneurs de Montpellier. Ces deux familles sont dans une rivalité sourde, entretenant un ensemble de relations de vassalité et de fidélité avec les seigneurs des environs pour asseoir leur pouvoir.
Pour visualiser les réseaux développés par les deux suzerains, Alexandre Vergos a tiré de la base de données toutes les familles ayant participé aux actes des deux suzerains, pour ensuite les représenter géographiquement à l’aide du logiciel QGIS. Chaque famille participante est représentée par un cercle (ou demi-cercle si elle se retrouve dans les deux entourages) dont la taille est proportionnelle au nombre de participations. La combinaison de l’analyse de réseaux au moyen de graphe et d’une représentation géographique par l’intermédiaire d'un SIG permet de croiser différents facteurs pour analyser, de la manière la plus pertinente possible, le développement et l’évolution des réseaux de familles aristocratiques ancrées géographiquement autour d’un centre de pouvoir. Dans le cadre d’un comté multipolaire comme l’est le comté de Melgueil, le contrôle des pôles de pouvoir est primordial pour la haute aristocratie afin de maintenir la fidélité de leurs vassaux face à leurs rivaux. L’analyse structurale du réseau global des familles châtelaines permet ainsi de mettre en évidence la quasi-absence de liens entre les familles les plus fidèles aux deux camps.
Liens entre familles de la moyenne aristocratie en Languedoc 1110-1143 (source : Vergos, 2021)
Cette démarche méthodologique s'inscrit dans le cadre d'une thèse de doctorat qui a été soutenue en mars 2024 :Alexandre Vergos (2024). Pôles de pouvoir et réseaux d'alliances dans le comté de Melgueil à la période féodale (XIe-XIIe siècles). Thèse sous la direction d’Hélène Débax et Vincent Challet (Université de Toulouse) [https:]]
Comme la thèse n'a pas encore été publiée, il est possible de se référer à cet article qui donne une idée de la méthodologie :
Alexandre Vergos (2021). Étudier et représenter les réseaux des familles aristocratiques aux XIe-XIIe siècles : le comté de Melgueil, Passerelles SHS, [https:]]
Articles connexes
Des sources aux SIG : des outils pour la cartographie dans les Humanités numériques
Cshapes 2.0, un jeu de données SIG pour visualiser l'évolution des frontières de 1886 à 2019
CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)
Cartes et atlas historiques
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Cartographie des institutions culturelles en accès libre dans le monde (Open GLAM)
sur Cartographies numériques
Open Glam est un réseau informel de personnes et d’organisations cherchant à favoriser l’ouverture des contenus conservés ou produits par les institutions culturelles (GLAM : Galleries, Libraries, Archives, Museums – Galleries, bibliothèques, archives et musées)Ouvrir les institutions culturelles passe par deux types d’action :
- l’ « open content » (ouverture des contenus) : ouverture des reproductions numériques d’œuvres qui sont elles-mêmes dans le domaine public
- l’ « open data » : ouverture des données concernant ces œuvres (catalogues, bases de données descriptives, etc...)
L'enquête Open GLAM fournit un aperçu des politiques et des pratiques d'accès libre concernant les galeries, les bibliothèques, les archives et les musées (GLAM) à l'échelle mondiale. L'enquête révèle des disparités importantes entre pays en matière d'accès ouvert aux institutions culturelles.
Cartographie des institutions culturelles en accès libre (source : enquête Open GLAM)
Plus de 1600 institutions ou organisations ont été répertoriées entre 2018 et 2024. L'enquête, réalisée sur une base contributive, n'a pas vocation à être exhaustive. Il convient également de distinguer le degré d'ouverture des données qui peut concerner l'intégralité ou seulement une partie des données. Pour télécharger les données par pays et organisations (sous licence CC BY 4.0 attribution internationale) :
Pays
Institutions culturelles en accès ouvert
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70
58
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44
43
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31
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Open Source Places, une base de données de 100 millions de POI en open source (Foursquare)
L'Overture Maps Foundation ambitionne de rivaliser avec Google et Apple
AllThePlaces : géodonnées et vision du monde commercial à travers Internet
Le monde de l'Internet en 2021 représenté comme un planisphère par Martin Vargic
Utiliser Wikidata pour chercher des informations géographiques
Une base de données historiques sur les personnages célèbres dans le monde (de 3500 avant JC à 2018)
Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques
OpenDataSoft : une plateforme avec plus de 1800 jeux de données en accès libre
Data France, une plateforme de visualisation de données en open data
Numbeo, une banque de données et de cartes sur les conditions de vie dans le monde
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Module cartographique de la plateforme « mySUN »
sur Makina CorpusLa radio associative SUN, diffusée en Pays de la Loire, dispose d’une plateforme en ligne, mySUN.
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L’ingénieur du roi Louis Nicolas de Clerville (1610-1677) dans les fonds de la Bibliothèque nationale de France
sur Cartes et figures du mondeIngénieur militaire talentueux, premier commissaire général des fortifications, cartographe au service de Louis XIV, Louis Nicolas de Clerville est un acteur important des grandes réformes architecturales militaire en France au XVII? siècle. Malgré tant l’accessibilité des sources d’archives que l’intérêt que suscitent ses productions, le « chevalier de Clerville » demeure encore trop méconnu…
Un Clerville inédit à la BnF ?Si Clerville est avant tout un ingénieur militaire, son rôle ne s’est pas limité à la construction des places fortes du royaume. Chargé par Colbert de plusieurs missions stratégiques, il s’est intéresse de près aux enjeux commerciaux et maritimes du royaume, contribuant à l’organisation du commerce en Méditerranée et à la cartographie des côtes françaises. De la réhabilitation du bastion de France, en Algérie, à l’inspection des ports de France, en passant par son engagement dans des opérations militaires et l’aménagement de Rochefort, Clerville est un acteur clé de la politique terrestre, maritime et économique du règne de Louis XIV. Ses archives, cartes, plans, mémoires, lettres et rapports, conservées à la BnF, offrent un précieux aperçu des aspects méconnus de ses multiples activités.
Les lettres de Clerville à ColbertGrâce à la grande diversité de ses missions, Clerville correspond avec Colbert sur de nombreux sujets, parmi lesquels le commerce, la stratégie militaire terrestre et navale, la fortification et la politique. Ainsi, il est missionné, en 1664, pour inspecter les ports de France, « pour les choses qui regarderaient le restablissement [sic] du commerce ». Il doit, à ce titre, enquêter auprès de « tous les plus habiles marchands et négociants » qu’il rencontre, et dévoile des « abus effroyables » liés à la perception de droits excessifs. Le mémoire qui correspond à cette mission est conservé dans le volume 122 de la série des Cinq cents de Colbert, au département des Manuscrits de la BnF. Clerville y fait part à Colbert de toutes les faiblesses des ports du royaume, proposant pour chacun des solutions pour rétablir l’ordre matériel (circulation, fortification…) et la justice (commerce, droit…).
Louis Nicolas de Clerville, Rapport du chevalier de Clerville sur les ports de Picardie et Normandie et sur quelques affaires du commerce, « Calais », 1664. Bnf, département des manuscrits, Cinq cents de Colbert, 122, f° 11. © Thibault de Warren. Clerville et la guerre
Clerville, au premier chef ingénieur militaire et cartographe, est donc souvent sollicité pour documenter le théâtre de la guerre où il conseille lors des campagnes militaires et des sièges les commandants sur les stratégies d’attaque et de défense. Ainsi, lors de la prise de Jijel (anciennement « Gigéri » puis « Djidjelli » en Algérie), toujours en 1664, Clerville reçoit l’ordre du duc de Beaufort, qui dirige l’opération, « d’aller près de la terre reconnaistre [sic] le lieu où l’on ferait la descente », alors que les vaisseaux du roi sont à portée de canon de la ville. Sur place, il repère les lieux de campement et lève les plans de fortification de la région. Ses efforts seront vains ! Les habitants reprenant la ville par force quelques semaines plus tard, il repart avec l’ensemble des troupes sur les îles du Levant, de Port-Cros et de Porquerolles.
Le mémoire concernant cette mission par plusieurs historiographes ayant assisté à la prise et à la perte de Jijel est aujourd’hui conservé dans un volume conservé au département des Manuscrits de la BnF coté « Français 18996 ». Par ailleurs, plusieurs cartes de « Gigeri », conservées au département des Cartes et Plans, dans la division 4 du portefeuille 106 du Service hydrographique de la Marine, complètent utilement ces témoignages.
Louis Nicolas de Clerville (?), Griffonement de Gigeri pour monsieur de Colbert fait pour luy expliquer l’article des ports dudit Gigery dont il luy est fait mention, 39 × 51 cm, 1664. BnF, département des cartes et plans, Servive hydrographique de la Marine, portefeuille 106, division 4, pièce 8 D. © Gallica, consultable en ligne. Clerville et la fortification
Une grande quantité de cartes et plans produits par Clerville sont conservées au département des Manuscrits de la BnF. Ces documents, qui sont des « pièces jointes », sont accompagnées de leurs correspondances. On les retrouve en grande partie dans la série des « Cinq cents de Colbert ». Parmi eux, on trouve des plans et mémoires concernant des forts urbains, tel le château Trompette (Bordeaux), des villes fortifiées ou en cours de fortification, comme Rochefort, Philippsbourg (anciennement « Philisbourg », Allemagne), Benfeld (anciennement « Benfeldt ») et bien d’autres places frontières. Les fortifications de Vieux-Brisach (images ci-dessous), dont Clerville a dessiné plusieurs plans à différentes échelles, pour différents usages, illustrent son approche méthodique, son attention à la sécurité intérieure et à l’adaptation de la défense des frontières aux réalités du terrain.
Louis Nicolas de Clerville, Plan de la ville de Brisac et du fort proposé à faire dans la grande isle aussy bien que de la demie lune projectée au bout des ponts, env. 40 × 60 cm, 1670. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 124, f° 77. © Thibault de Warren.
Louis Nicolas de Clerville, « Plan de l’ancienne closture de Brisac et de ses villes basses », env. 50 × 80 cm, 1670. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 124, f° 120. © Thibault de Warren. Comment trouver Clerville à la BnF ?
Les documents originaux de Louis Nicolas de Clerville sont consultables sur le site Richelieu de la BnF. Un grand nombre d’entre eux sont également accessibles via le portail Gallica.
Clerville au département des Cartes et plansLa plupart des documents iconographiques sont conservés au département des Cartes et Plans. On en trouve en particulier au sein du fonds du Service hydrographique de la Marine, qui est presque entièrement numérisé. Ce fonds rassemble un important corpus de cartes et plans des côtes de France et du monde entier, produites entre la fin du XVIIe et la fin du XVIIIe siècle (pour le fonds ancien) et classés par aires géographiques en 224 portefeuilles (Voir la notice). Au sein des portefeuilles consacrées aux côtes de France, la plupart des cartes de Clerville sont numérisées et accessibles sur Gallica.
Louis Nicolas de Clerville, Carte topographique des costes maritimes de l’une et de l’autre Biscaye depuis St. Sébastien jusqu’à Bayonne, 109 × 199 cm, [fin du XVIIe siècle]. BnF, département des cartes et plans, Servive hydrographique de la Marine, portefeuille 56, pièce 10. © Gallica, consultable en ligne. Clerville au département des Manuscrits
Les lettres de Clerville envoyées à Colbert sont conservées dans la série des « Mélanges de Colbert » au département des Manuscrits, dans les volumes 103 à 175 qui correspondent aux années 1661 à 1678. Elles y sont dispersées parmi toutes les autres lettres adressées au ministre. Le catalogue des « Mélanges de Colbert » est numérisé.
Une autre grande partie de la correspondance adressée par Clerville à Colbert est à chercher dans les « Cinq cents de Colbert » (volumes 122 à 125). Le catalogue des « Cinq cents de Colbert » est consultable sur Gallica.
Ces deux séries rassemblent de très nombreux documents cartographiques. Les cartes et plans, pour la plupart entoilés, sont conservés pliés. On y trouve de tous les formats, de 40 cm de long (double page) à plus de 2 mètres (chaque page pliée six fois) : leur manipulation demande donc beaucoup de délicatesse, et parfois même de l’aide !
Louis Nicolas de Clerville, Plan de Philipsbourg et des ouvrages qui y ont esté nouvellement projectés, env. 120 × 210 cm, 1671. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 125, f° 187. © Thibault de Warren
En définitive, l’étude des archives de Clerville révèle la figure d’un ingénieur militaire de premier plan, dont l’influence dépasse largement la seule question des fortifications. Son action en matière de cartographie, d’urbanisme et de stratégie maritime sous Louis XIV en fait une figure majeure de l’histoire militaire et administrative du Grand Siècle. Ses cartes sont une source précieuse pour l’histoire des représentations du littoral et des sites fortifiés en France au XVIIe siècle. La richesse iconographique des cartes de Clerville livre une image vivante des territoires et espaces d’Ancien régime. Si son œuvre reste encore aujourd’hui dans l’ombre de Vauban, une analyse approfondie de ses écrits et plans permettrait de mieux saisir ses apports fondamentaux pour la culture architecturale, urbaine et territoriale du XVIIe siècle.
Voici en image un petit aperçu de la production iconographique de Clerville, au département des Manuscrits :
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Appel à communications : “Les expositions cartographiques (19e-21e siècles), date-butoir : 10 mai 2024
sur Cartes et figures du mondeAppel à communications JE CFC 2025Télécharger
Vendredi 14 novembre 2025
INHA (Paris) – salle Vasari
La commission Histoire du CFC organise une Journée d’études sur « Les expositions cartographiques » le 14 novembre 2025 à l’Institut national d’histoire de l’Art (INHA) à Paris.
Cette journée d’études s’inscrit dans le prolongement des rencontres précédentes sur « Art et cartographie » (2023) et « Cartographie et cinéma » (2024), dans lesquelles la cartographie et son histoire étaient abordées sous l’angle de leur mode de présence dans les cultures visuelles modernes et contemporaines. Il s’agit, dans le cadre de cette nouvelle journée, d’envisager les différents aspects de la rencontre entre la cartographie et le grand public.
Depuis fort longtemps, des cartes ont été exposées, de façon plus ou moins permanentes, dans les galeries des grands palais ou dans des édifices publics. Pensons par exemple à la Galerie des cartes du Vatican ou à la salle de la mappemonde du palais Farnèse à Caprarola. Mais ce n’est pas vers ces décors cartographiques pérennes, déjà bien connus, que cette Journée d’études veut faire porter les analyses, mais plutôt vers des dispositifs temporaires.
En effet, depuis le XIXe siècle, la cartographie a été le centre d’attention de très nombreuses expositions limitées dans le temps, qu’elles soient spécialisées ou plus généralistes. Les cartes, mais aussi les globes, les maquettes, les plans-reliefs, les instruments d’observation, étaient considérés, à l’instar des œuvres d’art ou des objets scientifiques, comme dignes de l’intérêt du public. On se souvient, par exemple, de l’engouement suscité par l’exposition intitulée « Cartes et figures de la Terre », présentée en 1980 au Centre Pompidou. A l’occasion de rencontres scientifiques (congrès de géographie ou de sociétés savantes), dans le cadre de foires internationales, et bien sûr dans les bibliothèques, les musées et les centres d’archives ont été régulièrement organisées des expositions consacrées à l’histoire de la cartographie ou certains de ses aspects.
Il s’agirait alors d’interroger ces événements qu’ont été les expositions cartographiques sous plusieurs aspects :
- Quels ont été les projets, les motivations, les objectifs, des concepteurs et conceptrices de ces expositions ?
- Dans quels contextes, scientifiques, artistiques, politiques, ces expositions ont-elles été organisées ?
- Quels ont été les documents cartographiques choisis ? En fonction de quels critères ? Avec quels buts ?
- Quelle a été la scénographie choisie ? Comment les choix scénographiques ont-ils évolué au cours des années ? Peut-on trouver des relations, voire des analogies, avec l’histoire des expositions artistiques ?
- Quelle a été la fréquentation du public, en termes quantitatifs ? Quel type de public, s’il est possible de le déterminer ? Quelles ont été les réactions de la presse devant les expositions ?
Les contributions attendues peuvent aborder la totalité ou bien une partie seulement de ces questions.
Les propositions de communication (environ 1500 signes), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à envoyer avant le 31 mai 2025 à l’adresse suivante : catherine.hofmann@bnf.fr.
Le comité de sélection se réunira mi-juin et communiquera les résultats de l’appel à communication début juillet.
Les communications retenues auront vocation à être publiées dans un numéro de la revue du Comité français de cartographie, Cartes & Géomatique, au courant de l’année 2026.
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14:00
OSM Data : des données SIG jusqu'au serveur cartographique
sur GeotribuOSM DATA 3D : mécanismes d'ingestion de données jusqu'à leur diffusion en flux WFS/WMS.
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12:00
Une carte de 330 millions de points pour représenter la répartition ethnique aux Etats-Unis
sur Cartographies numériques
La carte raciale des États-Unis a été supprimée en 2022 car elle n'était plus considérée comme fournissant une représentation fidèle de la répartition de la population du pays et de l'évolution de sa composition raciale (nécessité de prendre en compte notamment les métissages). Créée par Dustin Cable, ancien chercheur en démographie au Weldon Cooper Center for Public Service de l'Université de Virginie, cette carte utilisait les données du recensement de 2010 pour placer un point de couleur pour chaque Américain, soit 308 745 538 points au total. La couleur de chaque point était déterminée par la "race", avec toutes les ambiguïtés liées à ce type de catégorisation (voir par exemple l'ambiguïté sur la catégorie "hispanique/latino").
Malgré ces limites, Luke Loreti a souhaité créer une nouvelle version en utilisant les données du recensement de 2020. Il a suivi exactement la même méthodologie que l'original, en utilisant des points colorés pour visualiser la composition raciale des États-Unis. Le résultat est assez inpressionnant, avec toutes les réserves que l'on peut émettre par rapport à ce type de cartographie "ethnique".
Carte par points représentant la répartition ethnique aux Etats-Unis (source : censusdots.com)
Voici quelques faits intéressants sur la répartition raciale et ethnique aux États-Unis, tels que mis en évidence par la carte :- Concentration urbaine : les grandes villes comme New York, Los Angeles ou Chicago présentent une forte densité de population et une composition raciale diversifiée. Ces zones urbaines se caractérisent par un mélange important de groupes raciaux et ethniques vivant à proximité.
- Homogénéité rurale : à l'opposé, de nombreuses zones rurales présentent une diversité raciale moindre, souvent avec une population majoritairement blanche. La carte met en évidence les différences marquées dans la composition raciale entre les régions urbaines et rurales.
- Variations régionales : le Sud et le Sud-Ouest des États-Unis présentent respectivement une plus forte concentration de populations afro-américaines et hispaniques. Par exemple, des États comme le Texas et la Californie comptent une importante population hispanique, tandis que le Sud-Est est réputé pour ses communautés afro-américaines.
- Modèles de ségrégation : certaines villes présentent des modèles clairs de ségrégation raciale, où différents groupes raciaux et ethniques sont regroupés dans des quartiers distincts. Cette visualisation souligne les défis permanents de l'intégration raciale dans les zones urbaines.
- Évolution démographique : la carte mise à jour à partir des données de recensement 2020 reflète les changements survenus au cours de la dernière décennie, montrant des tendances telles que l’augmentation de la population hispanique et la diversité raciale croissante dans de nombreuses zones suburbaines.
Avec ses points colorés, la carte illustre assez nettement les divisions raciales souvent marquées dans de nombreuses communautés urbaines. Par exemple, à Saint-Louis, dans le Missouri, une nette division nord-sud apparaît, avec une population blanche dense au sud et une forte présence noire au nord. La fameuse Delmar Divide - du nom du boulevard Delmar - est particulièrement évidente sur la carte par points de recensement.
Le contraste ethnique de part et d'autre de la Delmar Divide à Saint-Louis (source : censusdots.com)
Une autre fonctionnalité intéressante de la carte est son URL dynamique, qui permet aux utilisateurs de se connecter directement à des endroits spécifiques. Cela facilite le partage de liens directs vers des lieux que l'on trouve intéressants.
Le croisement de cette carte avec la carte du « redlining » dans les années 1930 permet de voir la permanence de la ségrégation raciale aux Etats-Unis (voir des exemples sur Maps Mania).
La diversité ethnique à Los Angelès (source : censusdots.com)
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Doit-on se méfier des cartes ethno-linguistiques ?
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8:42
Les inégalités femmes-hommes en matière d'emploi en France
sur Cartographies numériquesLe Système d'observation sur les femmes et d'information sur l'emploi (SOFIE), développé par l’ANCT, permet d’identifier les faiblesses et les pistes d’action de chaque territoire en matière d’insertion professionnelle des femmes. Ce site fournit toutes les données et les cartes utiles pour porter des politiques en faveur de l’égalité professionnelle. Il met à disposition des outils pour :
- réaliser un diagnostic de l’insertion professionnelle et des conditions d’emploi des femmes dans leur territoire ;
- identifier des leviers d’action afin d'améliorer l’accès à l’emploi des femmes.
Typologie des inégalités femmes-hommes en matière d’insertion professionnelle et de conditions d’emploi (source : Sofie ANCT)
Cette typologie est construite à partir de 5 indicateurs statistiques relatifs à l’insertion professionnelle et aux conditions d’emploi des femmes et des hommes :- La part des inactifs / inactives (hors étudiant.e.s et retraité.e.s)
- Le taux de chômage
- La part des salarié.e.s en contrat précaire (hors apprenti.e.s et stagiaires)
- La part des femmes / hommes travaillant à temps partiel
- La part des jeunes non inséré.e.s (ni en emploi, ni en études, ni en formation).
Les inégalités en matière d'emploi proviennent principalement du fait que les femmes occupent des emplois souvent plus précaires et moins rémunérés. Le temps partiel est considéré comme la principale raison de la moindre rémunération des femmes.Part des actives / actifs en emploi à temps partiel (source : Sofie ANCT)La rubrique Cartes et données du site Sofie de l'ANCT donne accès à de nombreuses cartes classées par thèmes. Le mode de calcul est expliqué pour chaque carte, de sorte que l'on peut les refaire avec ses propres outils cartographiques ou avec l'interface cartographique fournie par l'Observatoire des territoires de l'ANCT.
Typologies
- Insertion professionnelle et conditions d'emploi
- Inégalités femmes-hommes
- Freins potentiels
Insertion professionnelle et conditions d'emploi
- Inactivité
- Chômage
- Temps partiel
- Précarité
- Jeunes non insérés
Freins potentiels à l'accès à l'emploi des femmes
- Familles monoparentales
- Familles nombreuses
- Non-mixité de l'offre d'emploi
- Femmes peu diplômées
- Accueil des jeunes enfants
- Éloignement de l'école
- Trajet domicile-travail
Pour aller plus loin
« Droits des femmes : où en est l'égalité professionnelle ? » (Vie publique)
« Les inégalités entre les femmes et les hommes, de l'école au travail » (Cour des comptes)
« La dimension territoriale de l'accès à l'emploi des femmes » (Observatoire National de la Politique de la Ville)
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Comparaison entre l'INSEE Statistiques locales et l'Observatoire des Territoires : deux sites de cartographie en ligne complémentaires
La France en 12 portraits : cartes et analyses dans le rapport de l'Observatoire des territoires (avril 2021)
Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)
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13:50
Standup For Sciences 2025, Paris 7 mars
sur Carnet (neo)cartographiqueParce que les sciences sont un bien commun pour l’humanité.
9h30-11h – Conférence de presse ouverte au public
> au Collège de France (amphithéâtre Halbwachs)
avec des exposés courts de Patrick Boucheron (Professeur au Collège de France), Dominique Costagliola (Directrice de Recherche Emérite à l’Inserm), Valérie Masson-Delmotte (Directrice de recherche, CEA) et Claire Mathieu (Directrice de Recherche, CNRS), consacrés aux menaces contre les sciences et aux raisons de la mobilisation.11h30-13h – Conférence grand public
> à Jussieu (amphithéâtre 45B),
avec des interventions de Florence Débarre (Directrice de recherche CNRS en biologie évolutive), Johanna Siméant Germanos (Professeur de science politique, ENS), Michaël Zemmour (Professeur de sciences économiques à l’Université Lyon 2) et une table ronde “sciences de la durabilité dans la tourmente” avec Valérie Masson-Delmotte (CEA), Dorian Guinard (Université de Grenoble Alpes), Sébastien Barot (IEES-Paris) et Marine de Guglielmo Weber (IRSEM).13h30 – Rassemblement place Jussieu,
mêlant étudiants, citoyens, chercheurs et universitaires, avant une marche au travers du Quartier Latin (Jussieu – rue des Écoles – Place de la Sorbonne – Boulevard Saint-Michel – Port Royal) ponctuée de happenings et d’interventions au Collège de France et place de la Sorbonne.Téléchargez l’affiche et les tracts aux formats (A0, A3, A4) ici.
via le Le groupe de coordination de Stand Up For Science Paris et IDF -
10:55
Les hémisphères de Boggs
sur Carnet (neo)cartographiqueOù est le centre du Monde ? La Terre étant une sphère, son centre est évidemment son noyau. Mais cela intéresse davantage les géologues que les géographes. Qu’en est-il alors à la surface du globe ? Est-il possible de définir le centre des terres émergées à la surface de notre planète ? Voilà une vaste question qui a captivé de nombreux géographes et scientifiques au fil du temps. Dans ce billet cartographique, nous nous penchons sur l’approche originale de l’ancien chef de la division des cartes au département d’État des États-Unis : le géographe américain Samuel Whittemore Boggs (1889-1954). En 1945 justement, Boggs publie une étude visant à localiser le centre des terres émergées. Sa méthode repose sur un principe relativement simple : faire pivoter le globe dans toutes les directions jusqu’à trouver la face contenant la plus grande superficie de terres, tandis que la face opposée en présente le moins. Une fois cette orientation déterminée, le centre du cercle ainsi tracé définit le centre des terres émergées. Selon les calculs, les déterminations de ce centre varient légèrement. Une estimation le place à 47°13?N 1°32?W, en France dans la ville de Nantes ; une autre le situe à 90 kilomètres de là près de Piriac-sur-Mer. À l’échelle de la carte, cela représente à peine quelques pixels. Mais en tout cas, si vous vous rendez là-bas en vacances, vous pourrez raconter, sans mentir, que vous avez mangé des galettes au centre de la Terre !
Évidemment, cette méthode est discutable, et bien d’autres solutions techniques, sophistiquées ou non, sont possibles. Elles donnent d’ailleurs des résultats très différents. Google Maps, considère par exemple que ce centre du Monde se situe en Turquie. Pour le géographe français Élisée Reclus, celui-ci se localiserait à Londres. Les approches sont nombreuses et les résultats aussi divers que les méthodes utilisées. En réalité, cette question n’a pas vraiment de sens puisqu’en géographie, les vrais centres sont avant tout les lieux de pouvoir, qu’ils soient politiques ou économiques. Quoi qu’il en soit, la méthode proposée par Boggs en 1945 a tout de même un avantage. En considérant deux faces de la Terre en vis-à-vis, elle permet de définir, par construction, deux hémisphères opposés : l’un continental, qui contient plus de 80 % des terres émergées, et l’autre océanique, qui ne contient que 20 % de celles-ci.
La ligne séparant ces deux hémisphères alternatifs peut alors être représentée sur un planisphère traditionnel, pour peu, qu’on le façonne un peu. La cartographie c’est comme de la pate à modeler…
Source : [https:]]
Ingénieur de recherche CNRS en sciences de l'information géographique. Membre de l'UMS RIATE et du réseau MIGREUROP / CNRS research engineer in geographical information sciences. Member of UMS RIATE and the MIGREUROP network.
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9:06
Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800)
sur Cartographies numériquesLa thèse d'Émilie Dreyfus sur les animaux des cartes géographiques anciennes est disponible en téléchargement sur HAL :
Émilie Dreyfus. Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800) : espaces, savoirs et représentations. Thèse de géographie sous la direction de Gilles Palsky. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2023. [https:]]
Nova Africa par Hugo Allardt, XVIIe siècle (source : Gallica)
RésuméCette thèse s’intéresse aux motifs zoologiques figurés sur les cartes géographiques produites en Europe à l’époque moderne. Le point de départ repose sur l’hypothèse que l’animal n’est pas seulement là pour combler un blanc, ni que son rôle est exclusivement décoratif, mais qu’en fonction de son positionnement sur la carte et de son association avec un espace géographique déterminé, il est utilisé pour véhiculer un savoir zoologique, caractériser un territoire, ou pour construire une certaine vision du monde. Dans cet objectif, l’animal est envisagé à la fois comme un signe et une image. En croisant des perspectives spatiales (l’Europe et les autres parties du monde) et temporelles (de 1500 à 1800), et en étudiant les sources géographiques au prisme d’autres supports du savoir naturaliste (livres d’histoire naturelle, livres de voyage, catalogues de cabinets de curiosité), l’objectif est également de positionner la carte géographique au sein des différentes formes de « récits » ou « d’images » qui écrivent et décrivent le monde. Enfin, étant entendu que la carte géographique est une représentation politique du monde, la dernière partie explore des enjeux de domination : de l’homme sur l’animal, en utilisant la carte géographique comme source originale pour une étude géohistorique des relations homme-animal ; de l’Europe sur les territoires extra-européens, à travers la mise en lumière de l’animal comme élément de la construction d’espaces idéologiques, exotiques ou imaginaires.
L’objectif de cette thèse est ainsi de produire une réflexion géohistorique renouvelée sur le statut de l’iconographie animale en démontrant qu’elle fait partie intégrante du discours géographique produit par les cartographes de la première modernité. Elle s’inscrit à la croisée de plusieurs champs disciplinaires : histoire de la cartographie et de la géographie, histoire de l’édition, histoire de l’art et histoire des sciences, liées à la question des relations homme-animal (« géographie humanimale »). L'analyse s’appuie sur la création puis l’exploitation d’une base de données recensant 7 765 animaux sur 1 332 cartes et globes de toutes les parties du monde et 61 autres sources du savoir naturaliste.
Isle de Madagascar par Etienne de Flacourt, 1656 (source : Gallica)
Le blanc des cartes ou la dialectique du plein et du videLa thèse comporte des pages très intéressantes sur le blanc des cartes en lien avec la dialectique du plein et du vide. Les historiens de la cartographie datent « l’invention » des blancs de la carte du début du XVIIIe siècle (Surun, 2004, pp. 117-144). Dans un article sur les enjeux épistémologiques de la cartographie au XVIIIe siècle, Lucile Haguet montre cependant que dans la cartographie de l’Égypte, le vide semble la règle bien avant le siècle des Lumières et que s’il y a une mutation de l’objet cartographique au XVIIIe siècle, il s’agit plutôt d’une évolution du sens du « blanc » (Haguet, 2011). À la lumière de l’analyse de la présence de l’animal sur les cartes, ces deux postulats épistémologiques peuvent être complétés par un troisième : la représentation picturale de l’animal, avant de quitter l’intérieur de la carte, est remplacée par sa représentation textuelle. Loin d’avoir pour seule fonction de combler les blancs, l’iconographie animale, construit un espace géographique complexe, véhiculant, au-delà de la représentation topographique du territoire, de multiples discours sur le monde : naturalistes mais également politiques et symboliques.
La production cartographique de Nicolas de Fer constitue un exemple représentatif de la dialectique du vide et du plein et du remplacement de l’image par le texte. La mappemonde en deux hémisphères de 1694 laisse ainsi l’hémisphère sud totalement vide, tandis que les espaces inconnus sont occupés soit par la toponymie, le relief, les fleuves et rivières, le tracé des frontières, soit par des informations textuelles. Au nord des Montagnes de la lune, lieu supposé des sources du Nil depuis la cartographie de la Renaissance, la mention inscrite peut être considérée comme programmatique du projet cartographique en devenir de Nicolas de Fer. On y lit : « On a mieux aimé laisser cette Place Vide que de la remplir de particularités inconnues, ou imaginaires ». Ce qui frappe dans cette information c’est justement le fait qu’elle ne laisse pas vide l’espace géographique mais le remplit. Dans la production de Nicolas de Fer, les animaux se situent, à une exception près, exclusivement dans les marges des cartes, sous forme de vignettes le plus souvent ou associés aux cartouches, notamment dans les cartes de l’Europe. L’animal se replie donc dans les marges, et les espaces géographiques sont réservés aux figurés, aux représentations conventionnelles ou au texte. Cependant, certains cartographes assument de laisser des espaces vides sur les territoires inconnus ou non explorés, ces espaces sont très souvent occupés par des textes relatant les singularités relatives aux moeurs des peuples, à l’histoire naturelle, ou encore à l’histoire des explorations.
Références
SURUN, I. (2004). Le blanc de la carte, matrice de nouvelles représentations des espaces africains. Dans I. LABOULAIS (éd.), Combler les blancs de la carte : Modalités et enjeux de la construction des savoirs géographiques (XVIIe-XXe siècle). Presses universitaires de Strasbourg. [https:]]
HAGUET, L. (2011a). La carte a-t-elle horreur du vide ? Réexaminer les enjeux du tournant épistémologique du XVIIIe siècle à la lumière de la cartographie occidentale de l’Égypte. Cartes et géomatique, 210, 95-106. [https:]]
DREYFUS, É. (2022). Spectacle zoologique, inventaire de la nature ou encyclopédie naturaliste ? Approche épistémologique de la représentation des animaux sur quelques cartes murales des Amériques (XVIe-XVIIIe siècles). Bulletin du Comité Français de Cartographie, Cartes & Géomatique, 249, 13-29. [https:]]
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Blancs des cartes et boîtes noires algorithmiques
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Traces GPS et suivi des déplacements d'animaux
Cartes et atlas historiques
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OSM DATA 3D : présentation
sur GeotribuCet article présente la plateforme OSM DATA et sa nouvelle version en 3D
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7:20
L'accessibilité ferroviaire concernant 250 villes dans le monde
sur Cartographies numériquesSource : Aniket Kali, Jeff Allen (2025). Rail Transit & Population Density. Comparing and ranking 250 cities around the world, School of Cities, University of Toronto.
1) L'intérêt des cartes d'accessibilité ferroviaire
Un bon système de transport en commun relie les gens aux différents lieux de la ville. Dans l'idéal, il doit être efficace et durable, avec des lignes et des stations de transport en commun desservant le plus grand nombre de personnes possible. Mais dans la réalité, l'efficacité de ce système varie considérablement au sein des villes et entre elles.
Pour étudier cette question, les auteurs ont créé des cartes des principales lignes et gares ferroviaires pour les trains rapides, les trains régionaux et le LRT (Light Rail Transit) regroupant aussi bien des tramways que des trains légers ou encore des métros lourds de petite capacité. Ils les ont superposées à la densité de population pour 250 régions urbaines qui figurent parmi les plus peuplées au monde. Les cartes sont à la même échelle (100 km de diamètre) de manière à être facilement comparables entre elles.
Densité de population et réseau de transport ferroviaire pour 250 villes (source : Kali & Allen, 2025).
À partir de ces cartes, plusieurs indicateurs permettent de saisir les caractéristiques du développement axé sur le transport en commun. En urbanisme, le développement axé sur le transport en commun (TOD) est un type de développement urbain qui maximise la quantité d'espaces résidentiels, commerciaux et de loisirs à proximité immédiate des transports publics. Il favorise une relation symbiotique entre une forme urbaine dense et compacte et l'utilisation des transports publics. Plus la densité de population vivant à proximité des transports ferroviaires est élevée, mieux la ville est desservie. Il est possible de faire des comparaisons selon les indicateurs choisis.
Les villes sont classées les unes par rapport aux autres en ce qui concerne les indicateurs suivants :
- population urbaine
- densité de population urbaine
- densité de population urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- part de population urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- part de l'aire urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- indice de concentration (ratio part de population / part de l'aire urbaine proche des transports ferroviaires)
2) Données et méthodes
Les données de population proviennent de GlobPOP et les données de transport ferroviaire d'OpenStreetMap. La liste de villes est issue de l'ensemble de données Natural Earth. Les auteurs de l'étude ont commencé avec la liste des 300 villes les plus peuplées, puis ont supprimé manuellement les cas où une ville était la banlieue d'une autre ville (par exemple, Howrah a été supprimée car elle est très proche de Kolkata), ainsi que les villes sans aucun transport ferroviaire.
Pour chaque ville, ils ont ensuite défini la région urbaine représentée sur les cartes par un cercle d'un rayon de 50 km à partir du point central. Le choix a été d'utiliser une taille de cercle standard plutôt que le périmètre des zones métropolitaines qui varient considérablement dans leur délimitation administrative. Le rayon de 50 km correspond approximativement à la distance à laquelle une personne se rend au centre-ville ou en revient le long d'un corridor ferroviaire majeur.
Les données de densité de population sont issues de GlobPOP, qui fournit des données de dénombrement et de densité de population à une résolution spatiale de 30 secondes d'arc (environ 1 km à l'équateur) à l'échelle du monde. Les mesures de densité de population urbaine sont calculées après avoir supprimé les zones où la densité de population est inférieure à 400 km², afin de tenir compte de la façon dont les régions varient en termes de superficie de terres agricoles et de surfaces inhabitables (par exemple, montagnes, eau, etc.). 400 km² est le seuil utilisé par Statistique Canada pour définir les lieux peuplés.
Les données ferroviaires et les gares ont été extraites d'OpenStreetMap (OSM) en utilisant l'outil Overpass Turbo avec cette requête. Les auteurs ont ensuite calculé des zones tampons de 1 km autour de chaque gare, puis estimé la population dans la zone tampon via une interpolation. OSM est une base de données collaborative, et bien que la qualité et l'exhaustivité des données OSM soient assez bonnes pour la plupart des villes, plusieurs villes ont des données manquantes ou incorrectes. Si vous constatez des erreurs, veuillez mettre à jour OSM ! Au fur et à mesure que les données OSM sont modifiées et améliorées, les auteurs s'efforceront de mettre à jour les cartes et les indicateurs.
Ces données sur le transport en commun présentent deux limites principales :
- Elles ne concernent que le transport ferroviaire, et non le transport par bus à haut niveau de service (BRT), qui dans de nombreuses villes offre un service comparable au transport ferroviaire.
- Elles ne tiennent pas compte de la fréquence (c'est-à-dire de l'intervalle) des trajets. Bien que de nombreuses agences de transport partagent leurs itinéraires et leurs horaires au format GTFS, qui comprend des informations sur la fréquence et souvent la technologie (bus, train, etc.), on constate que la disponibilité du GTFS à l'échelle mondiale n'était pas disponible partout, en particulier en dehors de l'Europe et de l'Amérique du Nord.
Bien sûr, le lieu de résidence des gens n’est qu’un élément parmi d’autres ; l’objectif ultime du transport en commun est d’amener les gens là où ils veulent aller (travail, école, loisirs, etc.). Il serait intéressant d’ajouter à ces cartes des données sur l’emploi et la localisation des activités pour examiner également la destination et analyser la connectivité des réseaux. Un point sur lequel il faudra travailler à l’avenir.
Pour plus d'informations sur le projet (code, données, etc...), vous pouvez aller consulter le site GitHub.
L’Autorité de régulation des transports (ART) publie son rapport intégral sur le marché français du transport ferroviaire en 2023. En 2023, comme en 2022, le mode ferroviaire a connu une forte hausse de fréquentation des voyageurs, en dépit d’une nouvelle baisse des circulations à grande vitesse, qui a affecté notamment les plus petites gares.
Lien ajouté le 3 mars 2025Interesting data about rail in France 12% fewer high speed train services, and some stations with even 20% fewer trains (all the red dots), BUT passenger numbers *up* (bigger trains, and filling them more) Source: www.autorite-transports.fr/actualites/l...
— Jon Worth (@jonworth.eu) 3 mars 2025 à 16:13
[image or embed]Articles connexes
Temps de trajets vers les grands centres urbains à l'échelle du monde
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Se déplacer en ville : quatre siècles de cartographie des transports en commun à Boston
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Les enjeux de l’IA en défense : optimiser la prise de décision et le renseignement stratégique
sur GeomatysLes enjeux de l’IA en défense : optimiser la prise de décision et le renseignement stratégique
- 28/02/2025
- Jordan Serviere
Dans un contexte où la rapidité et la précision de l’information sont déterminantes, l’intelligence artificielle devient un atout stratégique incontournable pour la défense. Grâce à des algorithmes avancés et à la puissance de calcul moderne, il est aujourd’hui possible de croiser des volumes massifs de données géospatiales, d’automatiser la surveillance et d’anticiper des menaces avec une précision accrue. Ces avancées permettent non seulement de renforcer la sécurité, mais aussi d’améliorer la réactivité et la prise de décision des forces armées.
Geomatys s’inscrit pleinement dans cette dynamique en développant des solutions de pointe capables d’exploiter l’IA pour optimiser la gestion et l’analyse des données militaires. Ces innovations s’appliquent aussi bien à la surveillance automatisée qu’à l’analyse avancée des flux de données stratégiques.
L’IA et la défense : un levier stratégique pour la supériorité opérationnelleL’intelligence artificielle transforme la manière dont les forces armées analysent, exploitent et sécurisent les données. La nécessité d’une IA de confiance, capable d’assurer transparence et fiabilité, devient un enjeu stratégique pour garantir des décisions militaires précises et responsables. Avec la croissance exponentielle des informations collectées via satellites, drones, capteurs terrestres et maritimes, l’enjeu principal réside dans la capacité à extraire rapidement des renseignements stratégiques et exploitables en temps réel.
Parmi les applications les plus avancées de l’IA dans la défense, on retrouve :
Surveillance automatisée d’objets à partir de plusieurs sources :
Images satellites, radar, nuages de point 3D, Lidar, SMF ; afin de détecter des activités suspectes ou anormales.Analyse prédictive et modélisation comportementale :
Identification des tendances et des schémas d’attaque à partir de données historiques.OSINT (Open Source Intelligence) :
Exploitation de sources ouvertes pour compléter le renseignement militaire et anticiper les évolutions géopolitiques.Cybersécurité et IA défensive :
Détection des cyberattaques en analysant les flux de données en temps réel.
Fonctionnement du Reinforcement Learning Geomatys et l’intelligence artificielle : des solutions pour l’analyse géospatiale en défense
Geomatys développe plusieurs technologies basées sur l’intelligence artificielle pour optimiser le traitement des données géospatiales et renforcer l’aide à la décision dans un contexte militaire. Ces solutions incluent :
Détection automatisée d’objets sur imagerie satellite :
Grâce au deep learning, Geomatys permet d’identifier rapidement des infrastructures, des navires ou des épaves avec un haut niveau de précision.Analyse comportementale et détection d’anomalies :
En combinant la capacité à traiter efficacement de très nombreuses sources d’information et de données ainsi que l’utilisation de modèles d’IA entraînés sur des données stratégiques, il est possible d’anticiper des comportements suspects (pêche illégale, transbordements) et de renforcer la sécurité des opérations militaires.- Capacité de traitement des flux d’acquisition à la volée :
Le temps d’analyse des multiples sources d’information pour la compréhension rapide du théâtre d’opération implique de pouvoir très rapidement (voire à la volée) positionner et croiser spatialement les différentes sources d’information. Le savoir faire historique de Geomatys dans les systèmes des références spatiaux et le traitement des données géospatiales est un atout indispensable au passage l’échelle des systèmes de Comand & Control M2MC.
Détection d’épaves grâce à un algorithme de Computer Vision
Examind C2 : l’IA au service de l’analyse en temps réel et de la prise de décisionAu sein de cette stratégie IA, Examind C2 apporte une dimension avancée de traitement et d’exploitation des données géospatiales. Grâce à ses capacités d’analyse en temps réel et de détection d’événements critiques, cette solution permet d’anticiper des situations complexes et de renforcer la prise de décision en milieu opérationnel. Parmi ses fonctionnalités IA :
Automatisation de la détection d’anomalies sur le terrain
Anticipation des actions potentielles grâce à une IA multi-agents
Modélisation et simulation de scénarios militaires basés sur des flux géospatiaux
Détection des transbordements potentiels sur Examind C2 grâce aux données AIS
L’intégration de ces capacités d’intelligence artificielle dans Examind C2 participe à l’évolution du Command & Control M2MC en fournissant une plateforme interopérable, évolutive et capable de traiter des volumes massifs de données en temps réel.
Conclusion : l’avenir de l’IA dans la défense et le Command & ControlL’intelligence artificielle appliquée à la défense ne cesse d’évoluer, apportant des améliorations majeures en matière de surveillance, d’analyse et d’optimisation des opérations militaires. Geomatys, à travers ses solutions innovantes, contribue activement à cette transformation en intégrant l’IA pour renforcer la compréhension des environnements complexes et la prise de décision stratégique.
L’éthique dans l’utilisation de ces technologies reste un enjeu central, notamment pour garantir un contrôle humain efficace et éviter toute dérive dans l’automatisation des décisions critiques. La nécessité d’une IA de confiance est primordiale pour assurer des résultats précis et exploitables par les forces de défense.
L’IA appliquée au domaine militaire continuera de jouer un rôle clé dans l’amélioration des capacités de Command & Control. Geomatys s’inscrit dans cette dynamique en développant des outils avancés combinant intelligence artificielle, SIG et interopérabilité, répondant ainsi aux enjeux stratégiques des armées modernes.
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17:30
Makina Corpus Territoires expose au Salon CYCL’EAU Montpellier-Occitanie 2025
sur Makina CorpusMakina Corpus Territoires vous présente ses innovations numériques dédiées à la gestion durable de l’eau. Retrouvez-nous sur le Village Innovation les 19 et 20 mars?! -
11:00
Récolt'Ô & l'Open Booster Adapt'Action au Forum des Interconnectés 2025
sur Makina CorpusLauréat des Data Challenges Adapt’Action, l’outil Récolt’Ô a accéléré son développement grâce à l’Open Booster. Retrouvez la restitution du projet Récolt’Ô au Forum des Interconnectés les 10 et 11 mars à Rennes.
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20:26
Cartes et données sur les élections législatives en Allemagne (23 février 2025)
sur Cartographies numériquesDimanche 23 février 2025, les Allemands ont été appelés aux urnes pour élire 630 parlementaires destinés à siéger au Bundestag. La réforme électorale de juillet 2023 a encore renforcé le système proportionnel, les électeurs votant deux fois sur le même bulletin, une fois pour leur circonscription et une fois pour leur Land. Du fait de ce mode de scrutin, il est extrêmement rare qu’un parti obtienne la majorité à lui tout seul. La vie politique allemande est donc rythmée par la formation de coalitions entre partis qui se rassemblent pour gouverner après s’être affrontés dans les urnes (Le Monde).
La coalition conservatrice (CDU/CSU) a remporté le scrutin national avec 28,5%, tandis que l'l'extrême droite (AfD) a enregistré son plus haut score depuis 1945 (20,8%), en gagnant des voix et en s'implantant durablement dans la partie est de l'Allemagne. Les socialistes du SPD (16,4%) sont en net recul. Les Verts arrivent en 4e position avec 11,6%, tandis que le parti plus à gauche Die Linke fait un score inattendu de 8,8%. Les jeunes électeurs se sont déplacés massivement vers l’extrême gauche (Die Linke) et l’extrême droite (AfD). Les partis conservateurs (CDU/CSU) et socialistes (SPD) ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.
1) Cartes des résultats diffusées par les médias
Les cartes de résultats éléctoraux témoignent d'un fort différentiel est-ouest pour les « deuxièmes voix » (au niveau des Länder). Au niveau local, la « première voix » montre l’ancrage territorial du SPD dans ses bastions (Ruhr, Basse-Saxe, Hambourg, Brême), malgré la débâcle électorale au niveau national. L’AfD avec plus de 20% renforce son ancrage à l’Est (38,6% en Thuringe, 37,3% en Saxe ; à Görlitz, le chef du parti Tino Chrupalla fait 48,9%). Mais l’AfD progresse aussi à l’Ouest dans des « bastions » du SPD, notamment industriels : pour la première fois le parti arrive premier pour la « deuxième voix » dans des circonscriptions de l’Ouest à Kaiserslautern et Gelsenkirchen. Alors que l’AfD a renforcé son implantation à l’Est, Die Linke, malgré son fort succès (8,8%), a perdu, en partie, cette spécificité face à la concurrence de la BSW. Néanmoins le « plan » Silberlocken du parti Die Linke a doublement fonctionné : il gagne 6 circonscriptions directes (dont Bodo Ramelow en Thuringe et Gregor Gysi à Berlin) sur les 3 visées et nécessaires en cas d’échec pour dépasser la barre des 5%… qu’il dépasse largement (8,8%). Fait nouveau, Die Linke arrive en tête à Berlin où le parti gagne pour la première fois une circonscription à l’ouest (Neukölln). Il devient le premier parti des jeunes au détriment des Verts. Les libéraux du FDP sortent du parlement pour la deuxième fois de leur histoire. Malgré leur affaissement, les « bastions » restent inchangés (bourgeoisie-libérale à Bonn ou Cologne, Mittelstand du Bade-Wurtemberg…). Les Verts (Die Grünen) restent un parti ouest-allemand implanté dans les villes moyennes libérales et universitaires (Freiburg, Heidelberg…). Ils n’emportent aucune circonscription « rurale », pas même celle de Robert Habeck dans le Schleswig-Holstein (voir l'analyse de Paul Maurice, @Pl_Maurice).
Comparaison des résultats entre 2021 et 2025 (source : Le Monde - Les Décodeurs)
Les libéraux du FDP ainsi que la gauche populiste de l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW, 4,97%) manquent leur entrée au parlement. Avec les « petits » partis, près de 15% des électeurs ne seront pas représentés. Mais cela facilite la tâche pour la constitution d'une « grande coalition » par Friedrich Merz (CDU/CSU). Ayant exclu de s’allier avec l’AfD, Friedrich Merz devra probablement s’appuyer sur le SPD pour rassembler une majorité au Parlement. Une alliance avec les Verts (85 sièges) serait en effet insuffisante, et ils ne pourront pas compter sur les libéraux du FDP, qui ont perdu toute représentation parlementaire, faute d’avoir atteint le seuil de 5 % des voix nécessaire. Comme en France, cela va être compliqué pour les Allemands d'avoir un gouvernement stable.
On observe un clivage Est/Ouest très marqué pour l'ensemble des partis, et notamment pour le BSW, un peu moins pour l'AfD. L'électorat Die Linke est toujours ancré à l'est, mais nettement moins que dans le passé.
Les cartes codées par couleur selon le vainqueur local peuvent être trompeuses dans la mesure où les partis peuvent gagner des voix en restant en dessous du seuil nécessaire pour l'emporter au niveau de la circonscription. Le fait de choisir le bleu pour représenter l'AfD d'extrême droite à la place du noir (utilisé pour le CDU/CSU) peut également poser question. Depuis 2017, le soutien à l'AfD a augmenté parallèlement à l'Est et à l'Ouest à partir de bases différentes.
Les bastions par parti en Allemagne (source : Zeit-online)
Le vote différe beaucoup selon les tranches d'âge. Les jeunes électeurs se sont déplacés massivement vers l’extrême gauche (Die Linke) et l’extrême droite (AfD). Les plus de 60 ans ont voté davantage pour les partis traditionnels (CDU/CSU et SPD).
La répartition du vote par tranches d'âge (source : Tagesschau.de)- « Législatives en Allemagne : visualisez le score historique du parti d’extrême droite AfD en graphiques » (Le Monde)
- « Les élections allemandes ravivent de vieilles divisions » (Politico)
- « Allemagne : tous les résultats de l’élection par circonscription » (Le Grand Continent)
- « Les résultats des élections en détail par circonscription » (source : Zeit-online)
- « Résultats des élections fédérales allemandes » (Bloomberg)
- « La frontière Est/Ouest renaît de ses cendres après la victoire historique de l'AfD » (Rtbf.be)
- « Les résultats des élections allemandes expliqués en graphiques » (Deutsche Welle)
- « Les résultats des élections en données et graphiques » (Süddeutsche Zeitung)
- « Voici comment l'Allemagne a voté » (Berliner Morgenpost)
- « Elections allemandes : les résultats et la composition du nouveau Bundestag » (Toute l'Europe)
- « Élections fédérales allemandes anticipées de 2025 : le comparatif des programmes des partis » (IFRI)
- « Élections fédérales allemandes anticipées de 2025 : le comparatif des programmes des partis » (The Conversation)
- « Élections en Allemagne : quelles fractures ? Avec Bénédicte Laumond » (Arte)
- « Avec un œil au beurre noir » (Republik). L’Allemagne se déplace vers la droite. Mais il y a aussi beaucoup de mouvements à gauche – et la démocratie est vivante. Six thèses sur la classification des élections fédérales.
- « Les électeurs du bloc de l'Est ont-ils voté de manière radicale ? Pas exactement » (Datajournalism.studio)
- « Allemagne, semaine 1 : les leçons positives des élections au Bundestag » (Le Grand Continent)
- « La fragmentation politique de l'Allemagne complique la formation d'une coalition » (Bloomberg)
- « Sélection de cartes et datavisualisations » (Datawrapper du 25 février et du 4 mars 2025)
- « Composition du Bundestag en 2021 et en 2025 » (Visactu)
- « La CDU s’est-elle imposée sur le SPD ? Une analyse statistique des 2 740 phrases du contrat de coalition allemand » (Le Grand Continent)
Afin de montrer certains héritages, le site Brilliant">[https:] Maps propose une comparaison des élections de 1932 avec celles de 2025. L'élection de 1932 a marqué un tournant car c'était la première fois que les nazis remportaient la plus grande part des voix, même s'ils étaient loin d'avoir la majorité, ce qu'ils n'avaient jamais obtenu auparavant lors d'élections libres.
« Les premières élections d'après-guerre en Allemagne de l'Ouest (14 août 1949) » sur Rare Maps.
« Ces cartes des résultats des élections en Allemagne montrent les divisions héritées de l’histoire du pays » (Huffington Post).
Si on compare les résultats avec la carte de la répartition des étrangers en Allemagne, on s'aperçoit que l'Allemagne de l'est où le score de l'extrême droite est le plus élevé est la partie où il y a le moins d'étrangers.
Les partis d'extrême droite deviennent « les plus populaires en Europe ». A ce stade, ils restent exclus du pouvoir (car minoritaires dans l'absolu). Mais selon The Economist, plus leurs idées sont reprises et plus le cordon sanitaire s'effrite, plus ils se développent.
Le déclin des partis traditionnels et la montée de l'extrême-droite en Europe (source : The Economist)
2) Données et fonds de carte à télécharger
Les données officielles du scrutin législatif 2025 sont publiées sur le site Bundeswahlleiterin.de. Elles sont disponibles par Land et par circonscription sous forme de tableaux (voir l'atlas interactif donnant le nom des circonscriptions).
Il est possible de télécharger directement les résultats par candidats élus (fichier pdf et csv) ou par circonscriptions (pdf). En outre un fichier de synthèse permet de comparer les résultats 2021 et 2025. Pour avoir un aperçu de l'ensemble des données mises en open data, voir la page récapitulative par ici.
Le site Zeit-online donne également le détail des résultats par circonscription et par candidat. En cliquant sur une circonscription dans le tableau proposé, on accès à un grahique donnant l'évolution des scores par parti depuis 1949.
Les cartes avec la géométrie des circonscriptions pour les élections fédérales sont disponibles sous différents formats (ai, svg, shp, kml + descriptif en csv) :
Gregor Aisch, journaliste en données visuelles au journal Zeit.de, a documenté la manière de produire des cartogrammes sur un bloc-notes Observable.
Ansgar Wolsing partage son code R pour une animation qui superpose une carte choroplèthe et une carte par points de taille égale pour chaque circonscription : une manière de montrer que ce sont les populations qui votent, non les territoires.
Patrick Stotz revient sur les cartes politiques qu'il a créées pour le journal Der Spiegel. Consacrées aux élections primaires allemandes, ces cartes illustrent les régions où des coalitions potentielles ont réussi à obtenir une majorité.Articles connexes
Résultats des élections au Bundestag en Allemagne (26 septembre 2021)
Cartes et données sur les communes allemandes à partir du recensement de 2022 (Wahlatlas.net)
L'histoire par les cartes : les 30 ans de la chute du mur de Berlin (1989-2019)
La répartition des noms de famille en Allemagne et dans d'autres pays
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Cartographica Helvetica, une revue d'histoire de la cartographie en langue allemande accessible en archive
Cartes et plans historiques sur l'Allemagne
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L'enjeu de la data au département du Gard
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Sciences participatives avec GeoRivière pour l'Agence de l'Eau Adour-Garonne
sur Makina CorpusL’Agence de l’Eau Adour-Garonne souhaite sensibiliser les élèves du bassin aux enjeux autour de la ressource en eau.
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Mapping Prejudice, un projet pour cartographier les préjugés raciaux à Minneapolis
sur Cartographies numériques
Mapping Prejudice est un projet mené par une équipe de chercheurs et d'activistes de l'Université du Minnesota. Le projet identifie et cartographie les clauses raciales, c'est-à-dire les clauses insérées dans les actes de propriété pour empêcher les personnes qui n'étaient pas blanches d'acheter ou d'occuper des maisons.
La page de cartographie contient une animation qui montre la croissance de ces clauses raciales dans la région métropolitaine de Minneapolis-Saint Paul (de 4 en 1910 à plus de 32 000 en 1963).
Après le meurtre de George Floyd en 2020, Mapping Prejudice s'est retrouvé au centre d'un mouvement mondial en faveur de la justice raciale alors que des gens du monde entier essayaient de comprendre pourquoi cela avait commencé à Minneapolis. Une équipe interdisciplinaire collabore avec les membres de la communauté pour exposer l'histoire du racisme structurel et soutenir le travail de réparation.Les pactes raciaux ont été un outil puissant pour établir une ségrégation résidentielle qui reste enracinée aujourd'hui. Le lieu de résidence détermine l'accès aux biens communautaires et l'exposition aux risques. Les communautés de couleur ont plus de risques environnementaux comme les décharges et les autoroutes, avec un accès moindre aux soins médicaux et aux écoles bien dotées en ressources. Les quartiers à majorité blanche ont plus de parcs et de couvertures arborées.
À Minneapolis, les propriétés qui ont été soumises à des restrictions raciales valent 15 % de plus que les maisons identiques qui n’ont jamais été soumises à des restrictions raciales. À l’inverse, les maisons des quartiers « redlined », où les Noirs ont pu acquérir des biens, sont considérablement dévaluées.
La carte des restrictions raciales dans le comté de Hennepin a été la première visualisation complète des conventions raciales pour une ville américaine. En 2020, l'équipe a élargi son champ d'action pour inclure le comté voisin de Ramsey, où elle travaille avec un projet frère Welcoming the Dear Neighbor ? pour impliquer les membres de la communauté autour de cette histoire et de ces données.
Parallèlement, l'équipe de chercheurs bénévoles traite les registres fonciers de différentes régions du pays. Ils identifient et cartographient activement les conventions raciales dans les comtés de Dakota et d'Anoka au Minnesota, ainsi que dans le comté de Milwaukee au Wisconsin (au total 7 comtés déjà recensés). Ils travaillent également à la création d'une base de données complète des conventions raciales dans la zone métropolitaine de Twin Cities et chechent à établir des collaborations dans d'autres comtés du Minnesota.
Les ressources de Mapping Prejudice sont générées par la communauté et sont destinées à être partagées en libre accès.
- Accès aux données : 33 000 conventions raciales du Minnesota recensées par les bénévoles de Mapping Prejudice
- Story maps : une série d'histoires montrant le racisme structurel à Minneapolis et comment les pactes raciaux ont façonné la vie des habitants de la ville.
- Hystoryapolis : un projet pour mettre en lumière l'histoire de Minneapolis, inspirée par l'idée que l'histoire est un outil puissant pour le développement d'une communauté.
Lien ajouté le 1er avril 2025
« Les clauses restrictives sont un cruel rappel du passé raciste de Wake. Voyez comment elles se propagent » (The News & Observer). Une nouvelle carte vidéo en accéléré, publiée en mars 2025, montre la propagation des conventions raciales dans le comté de Wake entre 1906 et 1950. Ces conventions, qui ont créé des inégalités historiques à travers le pays, ont finalement été rendues inapplicables par une décision de la Cour suprême de 1948 et la loi sur le logement équitable de 1968. La vidéo fait désormais partie de ressources archivées dans le cadre du projet Racially Restrictive Covenants du comté de Wake en Caroline du Nord.
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Cartographie des fusillades de masse aux Etats-Unis : comment étudier et objectiver le phénomène ?
- Accès aux données : 33 000 conventions raciales du Minnesota recensées par les bénévoles de Mapping Prejudice
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8:32
La projection Liquid Earth : une nouvelle projection à surfaces presque égales
sur Cartographies numériques
Source : Introducing the Liquid Earth projection (Robert Sargent)La projection de la Terre liquide (Liquid Earth) est une nouvelle projection cartographique proposée par Robert Sargent, étudiant diplômé en mathématiques de l'Université du Maryland. Cette projection présente une distorsion exceptionnellement faible au niveau des masses continentales (y compris les îles), tout en conservant une orientation classique (nord en haut) avec une forme assez familière. Elle convient donc assez bien pour des cartes du monde à usage général, des cartes physiques ou politiques. Bien que la projection ne soit pas exactement à surfaces égales, les écarts de surface sur terre sont imperceptibles à l'œil nu. Cela signifie qu'elle peut être utilisée pour toute application nécessitant des surfaces strictement équivalentes, comme par exemple les cartes de distribution de points. Liquid Earth représente chaque pays de manière équitable. La projection est en revanche plus déroutante en ce qui concerne les océans qui sont déformés afin de préserver la taille et la forme des continents.
La projection Liquid Earth avec les frontières politiques des pays (source : Robert Sargent)
1) Une projection qui déforme les océans, mais pas (ou peu) les masses continentalesIl existe d’autres projections qui présentent une très faible distorsion, telles Elastic I, Dymaxion et Cahill-Keyes. Cependant, ces projections ne sont pas orientées vers le nord et/ou présentent beaucoup plus d’interruptions que Liquid Earth, ce qui les rend moins pratiques. Ces projections sont également loin d’être rectangulaires, ce qui entraîne une perte d’espace importante lors de l’enregistrement sous forme d’image ou de l’impression. Si l'on s'en tient à ces critères, la projection Danseiji III serait la plus performante, mais elle divise l’Antarctique et présente une forme irrégulière. Ces quatre projections sont également beaucoup plus éloignées d’une surface égale que la projection Liquid Earth.
Liquid Earth déforme cependant fortement les océans. De ce fait, ce n'est pas un bon choix pour les cartes qui se rapportent à la longitude ou à la latitude, telles que les cartes des fuseaux horaires ou les cartes climatiques. De manière similaire aux projections élastiques, Liquid Earth fonctionne en commençant par un maillage du globe, puis en transformant le maillage. Cependant, alors que les projections élastiques placent directement les sommets du maillage sur le plan, Liquid Earth transforme le maillage sur la sphère, puis mappe la sphère sur le plan à l'aide d'une projection pseudo-cylindrique standard. C'est ce qui lui permet de conserver un bord extérieur régulier.
La projection Liquid Earth utilise deux maillages, le maillage initial et le maillage transformé. Le globe est projeté sur le maillage initial, puis chaque triangle est mappé sur le triangle correspondant sur le maillage transformé. Enfin, le résultat est mappé sur le plan à l'aide de la projection Equal Earth. Le maillage transformé anticipe la distorsion causée par Equal Earth, de sorte que le résultat présente le moins de distorsion possible des masses terrestres. Le maillage initial est octaédrique, avec les sommets de l'octaèdre alignés sur les axes de coordonnées.
2) Comment utiliser la projection Liquid Earth
Les fichiers de maillage Liquid Earth (au format csv et npy), ainsi que les modèles svg et png de la carte, sont disponibles ici. Ces fichiers sont tous dans le domaine public, bien que le fait de créditer soit apprécié. Le moyen le plus simple de créer une carte Liquid Earth est de modifier l'un des modèles svg. En utilisant un éditeur svg tel qu'Inkscape, il est facile d'ajouter une couleur personnalisée à chaque pays pour créer une carte choroplèthe. Il existe un choix de graticules de 5°, 10°, 15° et 30°.
Pour créer une carte Liquid Earth à partir de données vectorielles ou raster personnalisées, on peut utiliser les l'application outils de projection cartographique de Justin Kunimune qui propose la projection en option. Si quelqu'un souhaite l'implémenter dans un autre programme et souhaite obtenir de l'aide pour le faire, veuillez contacter Robert Sargent (rsargent@umd.edu).
En utilisant des techniques similaires, Robert Sargent a créé la projection Solid Earth. Semblable à Danseiji V et Elastic III, cette carte montre les terres à une plus grande échelle tout en comprimant les océans (projection dite "élastique"). Par rapport à Elastic III, Solid Earth est plus au nord et intègre les terres émergées plus efficacement dans un rectangle. Cette projection est un bon choix pour les cartes où l'espace est limité et où les seules informations pertinentes concernent les surfaces terrestres. Bien que cette carte ne soit pas de surfaces égales, l'échelle de surface est assez cohérente sur les terres non antarctiques. La formulation est la même que pour Liquid Earth, sauf que les maillages sont différents et le résultat assez différent. Les fichiers de maillage sont disponibles sur Github.
La projection Solid Earth avec les frontières politiques des pays (source : Robert Sargent)
Pour en savoir plus
Présentation des projections élastiques sur le blog Wuslopebologie.
En utilisant un tableau de nombres arbitrairement grand pour définir chaque projection plutôt que de simples formules mathématiques, les projections élastiques sont capables de contrôler leur distorsion avec une précision jusqu’alors inconnue, produisant des formes organiques qui se courbent autour des côtes pour mettre en évidence – et parfois même agrandir – les parties de la carte jugées les plus importantes. Bien qu'il existe encore de nombreuses situations qui justifient le choix d'une projection cartographique conventionnelle (cartes régionales, cartes des étoiles, cartes avec des caractéristiques terrestres et maritimes, cartes de données corrélées avec la latitude ou la longitude), les projections élastiques remplissent plusieurs niches beaucoup plus efficacement que les projections cartographiques existantes. La projection Elastic I présente une disposition similaire à celle de la projection Dymaxion de Fuller ou de la projection Danseiji IV, mais elle comporte moins d'interruptions au niveau des océans que ces deux dernières.
Si le sujet vous intéresse, le site Mapthematics propose un forum de discussion consacré aux projections cartographiques. On y trouve des projections originales, parfois surprenantes.Articles connexes
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Pourquoi les projections icosaédriques ont tendance à nous fasciner
Projections en étoile et représentation d'un monde monosphérique
La projection Peters, toujours aussi mal aimée ?
Des astrophysiciens de Princeton inventent un planisphère recto-verso avec très peu de déformations
Une carte topologique pour voir le monde autrement
Compare Map Projections. Un site pour comparer des projections cartographiques entre elles
World Map Creator, une application très pédagogique pour travailler sur les projections
Page de ressources sur les projections cartographiques
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13:38
Consultant Indépendant SIG : Loïc Moisan
sur GEOMATICKPrésentation de Loïc Moisan Indépendant SIG : Comment a débuté mon envie de lancement d’activité ? Avec une douzaine d’année d’expériences diverses dans le domaine d’activité des Systèmes d’Informations Géographiques, j’ai progressivement ressenti le besoin de façonner ma propre cohérence quant à mon parcours avec l’élaboration d’une stratégie professionnelle de… Continuer à lire →
L’article Consultant Indépendant SIG : Loïc Moisan est apparu en premier sur GEOMATICK.
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11:14
Quand l'Administration Trump fait disparaître des données sur les sites gouvernementaux
sur Cartographies numériquesL'Administration Trump a fait retirer des données sur le réchauffement climatique et différents sujets jugés sensibles (diversité, équité, inclusion) sur les sites gouvernementaux des Etats-Unis. En réaction, des chercheurs, des militants ou de simples citoyens s'organisent pour dénoncer cette censure et garantir un accès à ces données.
1) De nombreux sites gouvernementaux censurés par l'Administration Trump
Un des premiers sites concernés par ces mesures de « mise à jour » (censure) de données semble être celui du CDC (Center for Disease Control and Prevention), très impliqué dans la diffusion de données publiques au moment de la crise Covid et critiqué par les anti-vax. La suppression de ces directives crée une lacune majeure dans les informations scientifiques et met des patients en danger en ce qui concerne la prévention des infections et l’utilisation appropriée des antibiotiques, argue la Society for Healthcare Epidemiology of America. Dans une déclaration commune, les responsables de l'Infectious Diseases Society of America et de l'HIV Medicine Association ont déclaré que la suppression des ressources liées au VIH et aux LGBTQ du site Web du CDC « est profondément préoccupante et crée une lacune dangereuse dans les informations et les données scientifiques permettant de surveiller et de répondre aux épidémies de maladies » (Cidrap). La disparition des données inquiète particulièrement la Dre Rasmussen, qui est virologue. Par exemple, les données sur la propagation de la grippe aviaire aux États-Unis sont particulièrement importantes en ce moment pour le monde entier (Radio-Canada).
Cela concerne aussi certaines pages du ministère américain de l'Éducation (DEI), notamment celles consacrées au genre et aux discriminations raciales (Yahoo News). L'administration Trump a lancé un ultimatum : cesser d'utiliser les « préférences raciales » comme facteurs d'admission, sinon les écoles qui le font risquent de perdre de l'argent. Trump a même évoqué une possible suppression du ministère de l'Éducation (The Guardian). L'Université d'Hawaï a d'ores et déjà supprimé sa rubrique « diversité » dans le but de préserver son financement fédéral. Ces mesures sont liées à un décret de Trump, selon lequel il n'existe que deux genres (hommes et femmes) et qui impose aux agences de « supprimer toutes les déclarations, réglementations, communications ou autres messages » sur « l'idéologie du genre ». La censure s'étend aussi aux écoles. Les États-Unis subissent une vague inédite d'interdictions de livres ciblant principalement les ouvrages destinés à la jeunesse abordant les sujets de genre, racisme ou les questions LGBTQ+ (France 24).
En raison de cette censure morale et politique, la page « Erreur 404 » s'affiche sur de plus en plus de sites officiels des États-Unis. On retrouve des pages vidées de leur contenu sur les sites du département d’Etat, de la défense, des transports ou de l’agriculture. Les données se sont pour ainsi dire évaporées. Sur le site de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), la partie sur le changement climatique n’est plus accessible sur la page d’accueil, ni dans les onglets sur les « sujets environnementaux ».
Il arrive même que des sites complets soient désactivés. Le site web de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) a été mis hors ligne, alors que le gel de l'aide étrangère par Trump s'intensifie, suscitant des craintes que l'USAID perde son indépendance et soit absorbée par le département d'État (Le Monde). Par ailleurs, Trump a ordonné au ministère américain de l’Agriculture (USDA) de supprimer les sites Web faisant référence à la crise climatique (The Guardian).
L'Administration Trump a également licencié Colleen Shogan, l'Archiviste des États-Unis. Avant de devenir «?Archivist of the United States?», Colleen Shogan était vice présidente de la White House Historical Association (ArchiMag). Son « tort » ? Avoir accompli son devoir en exigeant que l’administration Trump transmette l’ensemble des documents et traces numériques de son premier mandat, y compris les messages échangés sur WhatsApp. Cette démarche, conforme aux principes fondamentaux de la démocratie américaine, avait notamment permis de révéler le scandale des documents classifiés retrouvés dans la résidence personnelle du Président à Mar-a-Lago (Le Soir).
La National Science Foundation (NSF), qui finance des recherches dans le monde entier, fait face à des licenciements potentiellement massifs et à des coupes budgétaires. L'agence du FBI n'est pas non plus épargnée par les licenciements. Emporté par sa vague de purge, le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) dirigé par Elon Musk a été jusqu'à licencier 300 personnes de la National Nuclear Security Administration, sans se rendre compte qu'une partie d'entre elles avaient en charge la gestion du stock d'armes nucléaires des États-Unis (CNN).
« Nous entrons dans un âge d’or de l’ignorance », prévient le professeur à l’université Stanford (Californie), tandis que la climatologue Valérie Masson-Delmotte, ex-coprésidente du groupe 1 du GIEC, y voit de l’« obscurantisme ». « Pour cette administration, les faits scientifiques sont dangereux, il faut les faire taire », observe-t-elle. Et de peser ses mots : « C’est l’héritage des Lumières qui est menacé. C’est sans précédent dans un pays démocratique, en dehors de périodes fascistes » (Le Monde). « Imaginez un immense autodafé numérique, où ce ne sont plus des livres qu’on brûle, mais des sites web, des pages Internet, des index, des bases de données » (Radio France).
Dans un livre publié en 2007, La Stratégie du choc (Actes Sud), l’essayiste et militante canadienne Naomi Klein montre que cette méthode, consistant à « intervenir immédiatement pour imposer des changements rapides et irréversibles à la société éprouvée par le désastre », a été théorisée depuis longtemps aux États-Unis. Les économistes néolibéraux préconisaient des thérapies de choc. Les cadres des services de renseignement et les militaires appliquaient des méthodes de torture par électrochocs afin de rendre les suspects amnésiques et parfaitement manipulables. Les libertés étaient rognées au nom de la lutte contre le terrorisme. « Les partisans de la stratégie du choc, affirme Naomi Klein, croient fermement que seule une fracture radicale – une inondation, une guerre, un attentat terroriste – peut produire le genre de vastes pages blanches dont ils rêvent. C’est pendant les moments de grande malléabilité – ceux où nous sommes psychologiquement sans amarres et physiquement déplacés – que ces artistes du réel retroussent leurs manches et entreprennent de refaire le monde » (Philosophie Magazine).
Les récentes déclarations outrancières de Donald Trump concernant Gaza, le Canada ou le Mexique font partie d’une stratégie de communication bien ficelée. Théorisée par l’ancien président américain Richard Nixon, la « madman theory » (théorie du fou, en français) joue sur l’imprévisibilité et la folie de son utilisateur pour s’assurer un avantage dans les rapports de force (Ouest-France).
2) La riposte s'organise pour continuer à assurer un accès à ces données
La bibliothèque de la faculté de droit de Harvard collecte des documents gouvernementaux et les met à la disposition de ses usagers depuis des siècles, et poursuit ce travail. Le Harvard Law School Library Innovation Lab a créé un coffre-fort de données permettant de télécharger, de signer comme authentiques et de mettre à disposition des copies des données gouvernementales publiques les plus utiles aux chercheurs, aux universitaires, à la société civile et au grand public dans tous les domaines. Ils ont commencé à collecter des parties importantes des ensembles de données suivis par Data.gov, les référentiels fédéraux Github et PubMed. Une source coopérative a été mise en place pour archiver les données de Data.gov. La collecte des données avait commencé avant le début du 2e mandat de Trump. Elle atteint 311 000 jeux de données récoltés entre 2024 et 2025. Les archives Internet disposent également d'un utilitaire la Wayback Machine, qui permet de parcourir et de capturer immédiatement les pages Web afin qu'elles soient intégrées sur Internet Archive (une mémoire du web elle-même menacée).
Les scientifiques réagissent en proposant des sites miroirs. C'est le cas par exemple pour les données environnementales de l'EPA qui dispose d'un groupe appelé « Environmental Justice Screening and Mapping ». L'application EJScreen est très utile pour mettre en évidence les zones de recensement défavorisées et marginalisés à partir de différents indicateurs socio-environnementaux. Ce visualiseur n'étant plus accessible, une version 2 a été déposée sur GitHub. Elle peut être directement consultée à partir d'un site miroir.
EJScreen. Environmental Justice Screening and Mapping Tool (Version 2.3)
« Des décennies de recherche ont montré que les communautés défavorisées se situent à l’intersection de niveaux élevés d’exposition aux risques et de pauvreté. Les outils géospatiaux de justice environnementale (JE), tels que l’outil de dépistage de la justice climatique et économique (CEJST) développé par le Conseil de la Maison-Blanche sur la qualité de l’environnement, sont conçus pour intégrer différents types de données sanitaires, sociales, environnementales et économiques afin d’identifier les communautés défavorisées et d’aider aux décisions politiques et d’investissement qui s’attaquent aux problèmes omniprésents, persistants et largement non résolus associés aux disparités environnementales aux États-Unis » (Constructing Valid Geospatial Tools for Environmental Justice, 2024).
On peut également retrouver des ensembles de données et des outils archivés sur le climat et la justice environnementale sur le site web des Public Environmental Data Partners. D’autres groupes archivent les données du portail américain Data.gov et les rendent accessibles ailleurs. Certains chercheurs mettent également en ligne des jeux de données dans des dépôts publics consultables comme OSF, géré par le Center for Open Science. « Si vous craignez que certaines données encore disponibles ne disparaissent, consultez cette checklist des bibliothèques du MIT. Elle indique les étapes à suivre pour contribuer à la sauvegarde des données fédérales. Ce qui n’est pas clair, c’est de savoir jusqu’où l’administration Trump ira pour supprimer, bloquer ou dissimuler les données et la science du climat, et surtout dans quelle mesure elle y parviendra. Le juge d’un tribunal fédéral a d’ores et déjà estimé que la suppression par les Centers for Disease Control and Prevention de ressources de santé publique sur lesquelles s’appuient les médecins était préjudiciable et arbitraire. Ces ressources ont été remises en ligne grâce à cette décision » (The Conversation). Pour rappeler leur droit à la liberté d’expression et protester contre des licenciements massifs dans les parcs nationaux, des employés du Yosemite Park ont accroché le drapeau américain à l'envers en guise de protestation (Explorersweb). Le fait de renverser le drapeau américain est très symbolique et n'est utilisé qu'en cas de danger extrême (AmericanFlags).
« Les informations sur Internet semblent être là pour toujours, mais elles ne sont permanentes que dans la mesure où certaines personnes choisissent de les rendre permanentes. Lorsque les ressources internet sont modifiées ou mises hors ligne, la méfiance s’installe à l’égard du gouvernement et de la science ». (The Conversation). Le maintien de l'accès aux données officielles constitue un enjeu majeur. Il ne peut y avoir d'étude scientifique sans disposer de jeux de données complets et pérennes. Ces suppressions de pages, parfois remises en ligne après avoir été expurgées de certains éléments, inquiètent de nombreux scientifiques. Passé le choc de la sidération, il s'organisent progressivement pour organiser la riposte.
Une mobilisation s'organise pour défendre la science en tant que bien public et pilier du progrès social, politique et économique. Elle se structure autour du collectif Stand Up for Science 2025. Le mouvement défend trois objectifs : assurer et accroître le financement scientifique ; mettre fin à la censure et à l’ingérence politique dans la science ; défendre la diversité, l’équité, l’inclusion et l’accessibilité dans la science. En écho à la journée Stand-up for science initiée aux États-Unis, Stand up for Science France appelle à des actions de mobilisation (marches, rassemblements, colloques, présentations expérimentales, etc.) le 7 mars 2025, dans chaque ville universitaire de France.Sources
« Les sites Web fédéraux américains suppriment les données sur les vaccins et les références LGBT » (BBC).
« Trump instaure son ministère de la vérité…». Le limogeage de Colleen Shogan, directrice des Archives nationales américaines, par Donald Trump ne relève pas d’un simple caprice. Il s’inscrit dans une dérive plus profonde, où le contrôle de l’histoire devient un outil de pouvoir, faisant écho au monde dystopique de «1984» de George Orwell (Le Soir).
« États-Unis. L’USAID pourrait passer de 10 000 à 290 employés ». Selon le New York Times, le gouvernement de Donald Trump veut réduire les effectifs de l’Agence des États-Unis pour le développement international à moins de 300 personnes, contre plus de 10 000 actuellement (Courrier international).
« Fin de l’USAID : conséquences internationales et multisectorielles » (IRIS)
« La fin des programmes d’aide internationale des États-Unis (et leur baisse ailleurs) : une folle indifférence aux malheurs du monde » (The Conversation).
« Mon patron pleurait. La NSF fait face à des licenciements potentiellement massifs et à des coupes budgétaires ». Trump pourrait proposer de réduire le budget de l'agence de deux tiers (Science.org).
« Pourquoi les sociétés de prévision météorologique privées ne peuvent pas remplacer le service météorologique national ». La NOAA et le NWS fournissent des données météorologiques publiques que les entreprises privées ne peuvent pas recréer (American Scientific).
« États-Unis : une censure conservatrice "sans précédent" prive les écoles de milliers de livres » (France 24).
« États-Unis : des preuves de l'assaut du Capitole ont disparu d'un site officiel du gouvernement » (BFM-TV).
« Comment l’administration Trump censure les femmes et les minorités à l’université » (Mediapart).
« La liste des mots interdits par Trump qui pourraient faire signaler votre article à la NSF » (Gizmodo).
« DOGE a un accès en mode Dieu aux données gouvernementales ». La commission spéciale du président dispose désormais d’une capacité sans précédent de consulter et de manipuler les informations de nombreuses agences fédérales (The Atlantic).
« Licenciements à la NOAA (National Oceanic Atmospheric Administration) : des centaines de météorologues et de prévisionnistes licenciés dans le cadre des dernières coupes budgétaires du DOGE » (NBC Chicago).
« Connaissez-vous la "théorie du fou", utilisée par Trump pour instaurer un rapport de force ? » (Ouest-France).« Contre la purge sans précédent des sites ordonnée par Trump, les archivistes du numérique à l’offensive ». Des décrets signés par le nouveau président des Etats-Unis ont entraîné la disparition de milliers de pages, liées notamment au changement climatique ou aux politiques d’égalité. Plusieurs initiatives coordonnées cherchent à les préserver (Le Monde).
« Sauver les données scientifiques de la purge numérique de l’administration Trump ». Peu après l’assermentation de Donald Trump, des milliers de pages web du gouvernement fédéral américain ont disparu. Heureusement, des chercheurs canadiens et américains avaient déjà archivé numériquement une bonne partie de ces sites (Radio-Canada).
« Alors que l'administration Trump supprime les données en ligne, les scientifiques et les bibliothécaires numériques se précipitent pour les sauvegarder » (Salon.com).
« Des exemples de photos concernées par la purge » (Wikimedia). Pour avoir un aperçu du grand nettoyage ("Content Refresh") des bases de données publiques aux Etats-Unis, on peut prendre l'exemple de la DVIDS, immense bibliothèque numérique de l'armée américaine (plus de 6 millions de fichiers : articles, images, son, vidéos).
« Des héros de guerre et des premières militaires figurent parmi les 26 000 images signalées pour suppression dans le cadre de la purge DEI du Pentagone » (Associated Press).
« Comment retrouver les informations climatiques effacées par l’administration Trump » (The Conversation).
« La bibliothèque de droit de Harvard agit pour préserver les données gouvernementales dans un contexte de purges massives ». Les universitaires et chercheurs de domaines tels que la santé publique, les études climatiques et la sociologie se sont retrouvés dans une situation difficile. Le New York Times a rapporté avoir découvert que plus de 8 000 pages Web gouvernementales avaient été supprimées à la suite de la transition présidentielle. L'Innovation Lab a réussi jusqu'à présent réussi à préserver 311 000 ensembles de données copiés entre 2024 et 2025, soit 16 téraoctets de données (Reuters).
« La résistance universitaire au trumpisme. Entretien avec Joan W. Scott » (Mouvements). L’historienne Joan W. Scott est professeure émérite à l’Institute for Advanced Study de Princeton, New Jersey. Mondialement célèbre pour avoir introduit l’idée d’une perspective de genre en histoire, autrice de travaux importants sur les usages politiques de la laïcité en France, elle est également une spécialiste reconnue de la question des libertés académiques. Quelques jours après la deuxième élection de Donald Trump en novembre 2024, Joan Scott a publié un article dans le Chronicle of Higher Education, une revue très lue par les universitaires aux Etats-Unis, intitulé “We will have to resist”, "Nous allons devoir résister".
« Résister à Trump avec un manuel de sabotage des années 1940, un étonnant retour ». L’ouvrage gratuit qui caracole en tête des téléchargements actuellement est le “Simple Sabotage Field Manual”, écrit en 1944 par l'ancêtre de la CIA. Un succès qui n’étonne pas les historiens des services de renseignements à l'heure où une certaine résistance s'organise face aux premières actions de Donald Trump et d'Elon Musk. (France 24).
« Donald "se Trump" sur la science » (Le Monde). L’attaque anti-science du président américain pourrait accélérer le déclin des Etats-Unis, montre l’évolution de la production scientifique mondiale.
« L'obscurantisme est sans frontières » (Sciences Humaines). Dans une tribune à Sciences Humaines, le sociologue Bernard Lahire dénonce la « guerre contre la science » menée aux États-Unis, tout en rappelant que des mouvements similaires se développent en France.
« La destruction des données scientifiques aux États-Unis : un non-sens intellectuel, éthique mais aussi économique » (The Conversation). Dans un monde où l’information est devenue à la fois omniprésente et suspecte, la destruction délibérée de bases de données scientifiques évoque de sombres souvenirs historiques. Elle représente une menace sérieuse pour l’avenir de la connaissance partagée, le progrès scientifique global et, plus fondamentalement, la richesse des nations. L’Union européenne pourrait donc créer un véritable « sanctuaire numérique » pour les données scientifiques mondiales, garantissant leur préservation, leur accessibilité et leur utilisation éthique.
Liens ajoutés le 2 avril 2025
The Impact Project cartographie les effets directs et indirects des suppressions d'emplois par l'Administration Trump aux Etats-Unis theimpactproject.org/the-impact-m...
— Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 1 avril 2025 à 20:57
[image or embed]SCiMaP, une carte pour communiquer sur les coupes financières en recherche médicale via les NIH
[https:]]Maps Mania a publié une liste de cartes gouvernementales interactives censurées et supprimées par l'Administration Trump. La carte interactive de l'indice des risques futurs de la FEMA a notamment été victime de cette purge. Cette carte de la FEMA a été conçue pour aider les collectivités des États-Unis à se préparer au changement climatique. Elle prévoyait les pertes économiques potentielles liées aux risques environnementaux. Cette carte, accessible gratuitement, permettait aux Américains d'explorer l'impact potentiel du changement climatique sur leurs quartiers. Des données que l'administration Trump a tenté de dissimuler au public. Le Guardian a utilisé des données « conservées par le cabinet de conseil Fulton Ring » pour recréer l'indice des risques futurs aux États-Unis. Tout comme l'indice original de la FEMA, cette carte permet d'explorer les pertes économiques probables liées aux risques environnementaux tels que les inondations côtières, les chaleurs extrêmes, les incendies de forêt, les ouragans et les sécheresses, à l'échelle des comtés.
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Rubrique Données -
8:13
Démesures d'Abya Yala. Dé-cartographier - recartographier l'Amérique latine
sur Cartographies numériquesLe symposium en ligne "Démesures d'Abya Yala. Dé-cartographier - recartographier l'Amérique latine", se tiendra les 12, 13 et 14 mars de 14h à 18h30 (heure de Paris). Il réunira des chercheur·ses ainsi que des membres de collectifs militants et associatifs, qui discuteront différentes formes de cartographies alternatives en Amérique latine, de l'époque coloniale à nos jours. Les présentations seront en espagnol et portugais, avec une traduction simultanée en français.
Le site web du projet est accessible à l'adresse suivante desmensuras.com. Pour assister au colloque en traduction simultanée française, il convient de s’inscrire sur le site.
- Mercredi 12 mars. Cartographier plus que le territoire
14h15 - 17h – Présentations- Contre-cartographie de l'espace anarchiste de Santiago du ChiliPedro Palma Calorio (Universidad de Chile, ONG Observatorio CITé et Núcleo de Estudios de Geografía Anarquista) ; Gricel Labbé Céspedes (ONG Observatorio CITé, Universidad Católica Silva Henríquez) ; Ignacio Ayala Cordero (Centro Cultural Museo y Memoria de Neltume) ; Ignacio Arce Abarca (ONG Observatorio CITé) ; Francisco Peña Castillo (Universidad de Santiago de Chile) ; Roberto Salas (Uni. Alberto Hurtado).- Se souvenir du passé pour dessiner le territoire dans le Chaco argentinAlberto Preci (Sorbonne Université - Laboratoire Médiations, France).- Les tumulus autochtones como îles de mémoire : Contre-cartographies pour la construction d’une histoire décoloniale (Uruguay)Colmenarez Sabrina ; Gianotti Camila ; Febrero Valentina, Marín Suárez Carlos, Gazzán Nicólas ; Cancela - Cereijo Cristina et Sotelo Moira (Universidad de la República - CURE).- Cartographies des pratiques de soins communautaires dans les quartiers suds de Mar delPlata (Argentine)Valeria Alonso (Instituto Nacional de Epidemiología - Universidad Nacional de Mar del Plata) ; Mariano Olivera (Universidad de Buenos Aires) ; María Inés Benítez, María Graciela Zigalini (Asociación Vecinal de Fomento Playa Serena, Mar del Plata).- Du cheveu au fil : tresses et tissages comme langages cartographiques de résistanceDiana María de los Angeles Vicente Munarriz (Universidad Nacional Mayor de San Marcos, Pérou) et Brayan Stiven Bueno Herrera (Universidad de Antioquia, Colombie).- Se souvenir des cartes pour converser (Argentine et France)Juan Manuel Diez Tetamanti (Conicet, Argentine).
17h30 - 18h30 - Table ronde : pourquoi un Atlas des « Démesures » ?Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée, membres du collectif Desmensuras, Manuel BayónJiménez (Colegio de México et Karlsruhe Institute of Technology).- Jeudi 13 mars. Cartographier en contextes contestés et/ou controversés
17h30 - 18h30 - Table ronde : L'(im)possible décolonisation de la cartographie ?Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée + Henri Acselrad (Université fédérale de Rio de Janeiro).- Vendredi 14 mars. Cartographie et formation de collectifs
17h30 - 18h30 - Table ronde : Le contrôle social des données cartographiques partagéesParticipant.e.s : intervenant.e.s de la journée + Ana Parraguez- Samedi 15 mars. Cartographies et imaginaires
17h30 - 18h30 - Table ronde : Cartographies et art(s)Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée, Paula Serafini (University of London) Carla Lois (Conicet-Universidad de Buenos Aires)
Recueil de propositionsDans cette section, vous trouverez les propositions que nous avons reçues à ce jour. Certains ont été sélectionnés pour le Symposium de mars (voir le programme ici), mais nous en recevons encore d'autres pour la publication de l'Atlas, jusqu'en juillet 2025.
Ce colloque fait partie d’un projet à plus long terme d’Atlas des cartographies non conventionnelles de l’Amérique latine, pour lequel nous continuons à recevoir des propositions de contributions. Pour soumettre des propositions, cliquez ici.
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Où les Parisiens sont-ils nés ? (Insee Analyses)
sur Cartographies numériquesSource : « Où les Parisiens sont-ils nés ? » (Insee Analyses Ile-de-France, 19 février 2025)
Plus des deux tiers des Parisiens sont nés hors de la capitale. Près de 30 % sont originaires de province, en particulier du sud du bassin parisien ou de l’ouest de la France, mais aussi des Antilles. Un quart des Parisiens sont nés à l’étranger. Le choix de la capitale, plutôt que d’autres territoires français, est prégnant pour les natifs des États-Unis et de certains pays d’Asie ou d’Afrique. Enfin, un Parisien sur sept est né dans un autre département d’Île-de-France. Selon leur lieu de naissance, les Parisiens ont des profils différents en matière d’âge, d’activité professionnelle, de catégorie sociale ou de conditions de logement. Cela fait de la population de Paris une mosaïque sociale qui évolue depuis 50 ans au gré des migrations : désormais, elle comprend relativement moins de natifs de Paris ou de province et plus de natifs de l’étranger.
Sommaire
- Moins d’un Parisien sur trois est né à Paris
- L’attractivité de Paris pour les natifs franciliens reste limitée
- Parmi les provinciaux, les natifs des Alpes-Maritimes sont les plus attirés par la capitale
- Paris exerce une forte attractivité sur les personnes nées à l’étranger
- La mosaïque sociale de Paris reflète la diversité des origines de ses habitants
- En 50 ans, une lente recomposition de la population parisienne
- La population née à l’étranger progresse, mais moins à Paris que dans le reste de la France
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Revue de presse du 21 février 2025
sur GeotribuRejoignez le côté QGIS de la Force au travers de cette RDP teintée de sabres géolaser, de mviewer, de paquets python de la MAIF et de l'INSEE, d'ipv6, de PostGIS qui bruissent et qui barrissent... Avec de la contribution externe que la Geotribu est ravie d'accueillir!
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Calculez sur GPU avec Python – Partie 3/3
sur Makina CorpusDans cette troisième partie, nous comprendrons dans quelles circonstances un GPU est vraiment préférable à un CPU et comment compiler votre code Python sur GPU avec Numba.
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17:25
Carte imaginaire du royaume de Poyais : quand la carte fait le territoire
sur Cartographies numériquesLe royaume de Poyais, entre le Nicaragua et le Honduras, n’a jamais existé. Et pourtant, on en garde une carte datée de 1830 qui le décrit en détail. Celle-ci porte le nom de « carte de la Neustrie », du nom de la Compagnie de la Nouvelle Neustrie chargée de trouver des investisseurs et des colons pour son projet de colonisation de l'Amérique centrale. La carte est consultable en haute résolution sur le site Gallica. Retour sur l'une des plus grandes escroqueries cartographiques du XIXe siècle.
Carte de la Neustrie par Desmadryl jeune, 1830 (source : Gallica)
Le Poyais est un État fictif d'Amérique centrale imaginé par le mercenaire écossais Gregor MacGregor. L'aventurier Gregor MacGregor vécut en Amérique de 1812 à 1821. Il y participa aux guerres d'indépendance hispano-américaines en combattant notamment pour le Venezuela et la Nouvelle-Grenade. À son retour au Royaume-Uni en 1821, il affirma que le Roi de la Mosquitia George Frédéric Augustus Ier l'avait nommé cacique du Poyais, un territoire bordant le golfe du Honduras présenté comme une colonie développée avec une communauté de colons britanniques. Environ 250 colons vont se rendre vers le pays fictif. Ils ne trouveront que de la jungle, plus de la moitié d'entre eux trouvera la mort. Connu pour avoir mis en place de nombreuses escroqueries dans sa vie, MacGregor crée de toutes pièces le territoire du Poyais, sur lequel il prétend régner comme cacique, afin d'y attirer des investisseurs et colons français et britanniques. La supercherie, considérée comme l'une des fraudes les plus audacieuses de l'Histoire, dure seize ans de 1821 à 1837 (Wikipedia).
Dans son article, Atlas Obscura fait état des nombreux éléments utilisés par l’escroc pour crédibiliser son histoire. La carte a joué un rôle central : Gregor MacGregor a représenté un territoire imaginaire de manière extrêmement détaillée. Le document inclut des villes fictives comme St. Joseph, Lempira, et même une ville nommée MacGregor, en son honneur. Des précautions qui ont donné l’impression de villes et de routes clairement définies. L’ancien mercenaire savait que les cartes étaient perçues comme des documents légitimes qui faisaient foi. En proposant une cartographie détaillée, il renforçait l’idée que Poyais était un endroit réel, qu’il n’y avait plus qu’à le trouver. Cette représentation géographique lui a permis de manipuler la perception de ses victimes (Géo).
Il faut dire que la carte donne beaucoup de détails qui paraissent vraissemblables, tels des "etablissemens anglais abandonnés en 1786", une "hotellerie des voyageurs" ainsi que de nombreux noms de rivières, criques, baies, lacs, montagnes et autres éléments topographiques. Comportant une échelle exprimée en plusieurs unités et sourcée à partir de différentes autres cartes, elle est recommandée "chez tous les marchands de cartes et tous les principaux libraires de l'Europe". La carte présente ainsi tous les signes extérieurs d'une carte authentique. On y relève des détails mentionnant la découverte d'un eldorado, ainsi "la Neustria ou Grande Rivière du Cap, appelée aussi Rivière ou Fleuve d'Or". On en trouve une édition légèrement différente où l'imprimeur Desmadryl jeune est indiqué comme géographe, avec une seule échelle exprimée en lieues françaises assortie du commentaire "Pour la position géographique, voyez une bonne carte des Antilles ou du Golfe du Mexique en Amérique centrale" (sic). La carte est déposée "chez Picquet, géographe du Roi", ce qui lui donne un caractère encore plus officiel. Bien que datée également de 1830, cette 2e édition semble plus tardive, indiquant des mines d'or et le début du tracé d'un "Canal des deux Mers" (Europeana).
Pour l'un des établissements prévus dénommé Refugium, on dispose d'un plan remarquable projetant l'implantation humaine et l'exploitation future de cette colonie ("Description de la Moskitie où se fonde la Neustrie"). Le plan géométrique indique avec précision l'organisation spatiale de la colonie avec ses plantations, ses avenues rectilignes, ses places disposées régulièrement. Les noms des places valent en soi tout un programme : place des Fondateurs, place de l'Indépendance, place de l'Agriculture, place de l'Éducation avec, en plein centre du plan, la place Bolivar pour rappeler que MacGregor a combattu aux côtés du héros libérateur. On y retrouve le nom de négociants ayant investi dans la colonie tels Jacques Laffitte ou Joseph Merilhou. Les plantations portent des noms tout aussi idylliques : plantation Elizée, plantation Edorado, plantation Les Délices, plantation Sans souci, ou plus réaliste plantation Descorvées.
Neustrie. Plan du refugium (source : Wikipedia, disponible aussi sur Gallica)
La Compagnie de la Nouvelle-Neustrie était une petite société coloniale parisienne dirigée par Jean-François Lehuby, négociant, mandataire-général et administrateur de ladite société. Celui-ci a fait l'objet d'un procès en 1826 le condamnant, avec trois de ses associés, à 13 mois de détention pour escroquerie. MacGregor a, quant à lui, été jugé innocent. Ce dernier finira par abandonner son projet de colonie en Moskitie et décédera en 1845 à Caracas où « il repose au Panthéon national du Venezuela, bien que – ironie du sort – aucune plaque n’y atteste de sa présence » (Clavel, 2018).
Restée à l'état de territoire imaginaire, la Nouvelle Neustrie était censée être implantée dans une région assez hostile. La région correspond géographiquement à la Côte des Mosquitos, une région située sur le littoral est du Nicaragua et nord-est du Honduras. Elle comptait au XVIIe siècle parmi les repaires de corsaires, pirates et flibustiers, huguenots ou puritains. Sa partie hondurienne est une région de forêt humide, fortement sous-développée, avec peu de routes. Divers indiens Mosquitos y habitent, tels les Pechs et les Tawahkas. La région de la Côte des Mosquitos fut, à partir de 1661, le siège d'un royaume indigène, connu parfois sous le nom de royaume de Mosquitie. Celui-ci se plaça dès 1668 sous le protectorat de l'Angleterre, puis la Grande-Bretagne, qui ne s'exerça toutefois que de manière relativement informelle et intermittente jusqu'au milieu du XIXe siècle. La région passe ensuite sous le contrôle de la Nouvelle-Espagne. En 1821, la région est intégrée au Mexique. En 1823, à la chute de l'Empire mexicain, la région prend son indépendance avec comme capitale Bluefields, bien que le dernier roi miskito fut couronné à Belize.
La Côte des Mosquitos (1848). Par Great Britain. Foreign Office, domaine public (source : Wikimedia)
En 2015, l'artiste australien Cameron Hayes s’amuse à esquisser une carte fictive et uchronique de Poyais, représentant le monde au sein duquel le faussaire d’art Elmyr de Hory aurait parfaitement pu s’épanouir en 1969. « Sans fondement historique d’aucune sorte, cette réappropriation dudit territoire de MacGregor ne sert qu’à incarner allégoriquement les excès de l’avarice humaine et de la duperie financière » (Clavel, 2022).
Références« Le pays imaginaire de Poyais : l'histoire de la plus grande arnaque géographique du XIXe siècle » (Géo)
« This Map Shows a Fictional Country Created by a Con Man » (Atlas Obscura)
Clavel, Damian (2018). Fraude financière, dette souveraine et impérialisme d’affaires Une micro-histoire de l’échec de Poyais 1820-1824. Thèse présentée à l’Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement pour l’obtention du grade de Docteur en histoire internationale, sous la direction de Philippe Burrin, Genève (Institut de hautes études internationales et du développement)
Clavel, Damian (2022). Créer un pays, le royaume de Poyais. Gregor MacGregor, emprunts d’État et fraude financière 1820-1824, éditions Alphil (livre en pdf gratuit). Ce livre propose une déconstruction et une réécriture de l’histoire de Poyais. En retraçant minutieusement la genèse, le développement, et la chute du projet de Poyais à l’aune des multiples traces laissées par MacGregor, l’idée d’émettre un emprunt d'État sur le marché des capitaux londonien dans les années 1820 apparaît moins comme une fraude financière monumentale que comme une tentative ratée de financer l’établissement d’une colonie privée et de soutenir la création d’un nouveau pays en Amérique centrale.
Hayes, Cameron (2015). Elmyr de Hory, Fernand Legros and Real Lessard in the Republic of Poyais in 1969, huile sur toile de lin (NSW Art Gallery).
Catalina Toro-Pérez. La Mosquitia, protectorat anglais dans les colonies indépendantes. Lieu stratégique et forme de contrôle de la nature et des corps (Atlas Caraïbe). L'histoire coloniale et républicaine divise l'Amérique Centrale en deux parties, un Nord et un Sud, la première moitié étant dominée par l'Espagne et la seconde par les Anglais. Même après l'indépendance des Provinces Unies d'Amérique Centrale avec à la tête des Espagnols, les Anglais continueront d'exercer leur contrôle sur la Mosquitia jusqu'en 1860 et sur le territoire d'origine Maya actuellement contesté par le Guatemala (actuel Belize). Le contrôle "indirect" mis en place par la Grande-Bretagne dans les colonies d'Asie et d'Afrique sera également exercé sur la côte Caraïbe du Nicaragua et du Honduras et une zone intérieure faite d'écosystèmes de forêts humides, de savanes, de marécages et d'eaux navigables. Cette zone n'a pas été peuplée par des habitants hispanophones, pendant la colonisation espagnole et a conservé une influence anglophone.
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sur Cartographies numériquesSource : Steven A. Altman & Caroline R. Bastian, DHL Global Connectedness Report 2024 : An In-Depth Analysis of the State of Globalization.
Récemment, une attention particulière a été portée à la question de savoir si la mondialisation progressait ou reculait à l’échelle mondiale. La plupart des entreprises et des pays interagissent entre eux et non avec le monde entier. C’est pourquoi il est important de pouvoir mesurer la mondialisation en ce qui concerne chaque pays et ses principaux partenaires dans les échanges internationaux.
L’indice de connectivité mondiale DHL classe les pays en fonction de leurs échanges internationaux, de leurs capitaux, de leurs informations et de leurs flux de personnes. Il évalue ces flux selon deux dimensions : la profondeur (taille des flux internationaux par rapport à l’activité nationale) et l’ampleur (répartition des flux entre les pays d’origine et pays de destination). La connectivité mondiale reste à un niveau record, malgré les tensions et les incertitudes géopolitiques.
Flux globaux par région en 2022 (source : DHL Global Connectedness Report 2024)
L'étude conduite par la Stern School of Business de l’université de New York et la société de transport DHL fait ressortir 10 points clés concernant la mondialisation qui n'a jamais été aussi forte en dépit des tensions et incertitudes :
- La connectivité mondiale a atteint un niveau record en 2022. Elle est restée proche de ce niveau en 2023. La résilience et la croissance des flux internationaux d’échanges commerciaux, de capitaux, d’informations et de personnes face aux crises récentes vont à l'encontre de l’idée selon laquelle la mondialisation auarait fait marche arrière.
- Singapour est le pays le plus connecté au monde, suivi des Pays-Bas et de l’Irlande. Singapour a les flux internationaux les plus importants par rapport à l’activité nationale, tandis que les flux du Royaume-Uni sont les plus répartis dans le monde.
- Les liens entre les États-Unis et la Chine continuent de diminuer. Les parts des flux des deux pays impliquant l’autre ont diminué d’environ un quart depuis 2016. Le recul des échanges directs entre les États-Unis et la Chine s’est accéléré en 2023. Mais les États-Unis et la Chine sont toujours connectés par des flux plus importants que presque toutes les autres pays.
- La Russie et l’Europe se sont découplées, rompant des liens autrefois considérés comme essentiels pour les deux partenaires. Les échanges commerciaux de la Russie se sont éloignés des pays alignés sur l’Occident et les investissements étrangers en Russie se sont effondrés. Parmi les principales économies du G20, la Russie a connu en 2022 la plus forte baisse annuelle de connectivité mondiale jamais enregistrée.
- Les flux mondiaux ne montrent aucune division générale de l’économie mondiale entre les blocs géopolitiques rivaux. La part des échanges entre les blocs alignés sur les États-Unis et ceux alignés sur la Chine a augmenté pendant la pandémie de Covid-19, puis a diminué après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. Si l’on exclut la Russie, elle est désormais revenue à peu près à son niveau d’avant la pandémie.
- La mondialisation des entreprises continue de progresser. Les entreprises réalisent une plus grande partie de leurs ventes à l’étranger et la valeur de leurs projets d’expansion internationale annoncés est à son plus haut niveau par rapport au PIB mondial depuis plus d’une décennie. La part transfrontalière des fusions et acquisitions reste stable, tout comme la part de la production mondiale que les entreprises produisent en dehors de leur pays d’origine.
- La mondialisation n’a pas cédé la place à la régionalisation. La plupart des flux internationaux se déroulent sur des distances assez longues, avec une part en baisse au sein des principales régions géographiques. Si l’on se concentre spécifiquement sur le commerce, seule l’Amérique du Nord affiche une tendance claire à la délocalisation.
- La mondialisation des flux d’informations a augmenté plus que tous les autres aspects de la mondialisation au cours des deux dernières décennies, mais les dernières données montrent que cette tendance stagne.
- Les tensions entre les États-Unis et la Chine ont pesé sur la collaboration internationale en matière de recherche, et de nombreux pays ont imposé des restrictions sur les flux internationaux de données.
- Le niveau absolu de mondialisation du monde reste limité : les flux nationaux dépassent toujours de loin les flux internationaux. La profondeur actuelle de la connectivité mondiale n’est que de 25 % sur une échelle allant de 0 % (aucun flux ne traverse les frontières nationales) à 100 % (les frontières et la distance n’ont plus aucune importance).
Rapport et annexes à télécharger en pdf
Données à télécharger en xls
Outre les données récentes, l'intérêt de cette étude est de fournir des cartes par anamorphoses montrant chaque pays avec ses 10 principaux partenaires commerciaux. Avec le retour de Trump et de sa politique douanière, l'orientation de ces flux pourrait être en partie modifiée dans les années qui viennent. Le modèle de Bloomberg Economics sur les droits de douane proposés par Trump prévoit que les autres pays compenseront la majeure partie de leurs pertes commerciales avec les États-Unis en échangeant davantage entre eux. Cela laisse entrevoir la possibilité que la mondialisation continue à s'intensifier, mais sans les États-Unis en son centre (What's left of Globalization without the US ? Bloomberg)
Comparaison Etats-Unis et Chine (source : DHL Global Connectedness Report 2024)
Comparaison France et Royaume-Uni (source : DHL Global Connectedness Report 2024)
Pour compléter
« La mondialisation n’a jamais été aussi forte qu’en 2024 » (Le Grand Continent)
« Mondialisation : vers un capitalisme anti-libéral » (France Culture)
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Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité
sur Cartographies numériquesSource : Milan Bonté (17 janvier 2025). « Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile ». Du béton et des plumes. Carnet de recherche sur le genre, les territoires et les minorités. [https:]]
A l’université de Lille, les étudiant-es de M2 Urbanisme et Aménagement disposent, début janvier, d’une semaine de formation en outils (SIG, croquis, dessin d’architecture, etc.) dans la perspective de leur très prochaine entrée dans le monde professionnel. Milan Bonté était chargé du module intitulé “Outils numériques au service des approches participatives“, dans lequel il avait pour mission d’initier un petit groupe d’étudiant-es aux outils cartographiques numériques qui peuvent être mobilisés lors de démarches de participation citoyenne. Il a saisi l’occasion d’inscrire ce module dans un vaste projet de recherche portant sur la “fabrique urbaine de l’indésirabilité” dans les espaces publics, financé par la défenseure des droits et coordonné par Muriel Froment-Meurice et Claire Hancock.
Durant l’ensemble de la semaine, le petit groupe s’est affairé à la création d’une application qui permette au grand public de cartographier, dans la France entière, les dispositifs qui contraignent les usages de l’espace public et produisent de facto des usages et usagers indésirables. On connait, à ce propos, le mobilier anti-SDF, qui vise à empêcher les siestes par des bancs à accoudoirs centraux ou des ornements rendant impossible toute tentative de se réfugier sous un porche pour une nuit.
Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile (source : Du béton et des plumes)
Vous pouvez consulter la carte et contribuer directement ici :
[https:]]L’application finale comprend une page d’accueil, sur laquelle le projet est expliqué, une carte qui recense l’ensemble des contributions et un formulaire, qui permet à n’importe qui de proposer l’ajout d’un dispositif. Ainsi, si vous avez connaissance d’un élément de mobilier urbain hostile, vous pouvez le prendre en photo et l’ajouter à la carte en cliquant sur “Ajouter un élément”.
Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité
[https:]]L’espace public, lieu de sociabilité et de diversité, reflète également les tensions sociales et les inégalités structurelles. Sa gestion et son aménagement peuvent générer des effets différenciés sur les individus, certains rencontrant des obstacles à s’y sentir légitimes ou à l'aise, modelant ainsi les usages de l’espace public. Ces ressentis sont façonnés par une combinaison de facteurs, qu’ils soient liés aux caractéristiques physiques des lieux, aux dispositifs de sécurité, ou aux dynamiques sociales et normatives qui s’y déploient.
En mars 2023, la Défenseure des droits a lancé un appel à recherche sur la gestion de l’espace public et les stratégies d’éviction des populations dites "indésirables". Cet appel vise à étudier les mécanismes formels et informels – qu’ils relèvent des infrastructures, des politiques urbaines ou des interactions sociales – qui participent à l’exclusion de certains usagers des espaces publics.
Dans le cadre du projet de recherche "La fabrique urbaine de l’indésirabilité", le site propose une démarche participative pour recueillir les dynamiques d’exclusion dans l’espace public. Le grand public est invité à contribuer à une cartographie participative recensant les dispositifs que chacun perçoit comme excluants, manquants ou ayant disparus et pouvant évincer certains individus.
Pour en savoir plus
Milan Bonté, Associé – jeune docteur auprès de l’UMR Géographie-cités, explique dans cet article comment, dans le cadre d’un cours de géomatique de niveau avancé, il a développé avec ses élèves une base de données collective portant sur le thème du mal logement dans la Métropole Européenne de Lille (MEL). [https:]]
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Cartographie électorale et big data. Pourquoi les clivages politiques urbains-ruraux ne sont pas généralisables
sur Cartographies numériquesSource : Noah Dasanaike (2025). Why Urban-Rural Political Cleavages Do Not (document de travail)
Les clivages entre zones urbaines et zones rurales sont considérés comme une division politique déterminante, principalement en Occident et aux Etats-Unis. Mais cette polarisation est-elle valable à l’échelle mondiale ? Noah Dasanaike étudie cette question en utilisant un ensemble de données originales de résultats électoraux granulaires et géocodés provenant de 106 pays (au niveau des bureaux de vote dans 70 pays). Dans cet ensemble de données qu'il appelle Small-Area Global Elections (SAGE), il teste des résultats standardisés correspondant à des limites spatiales artificielles ou réelles dans chaque démocratie et aux élections démocratiques précédentes de plusieurs autocraties actuelles.
Les résultats des élections sont collectés et compilés sur une période de 3 ans. Il fusionne ces 10 milliards de votes avec 2,3 milliards d'empreintes de bâtiments pour mesurer l'urbanité, une approche qui permet de mieux appréhender la façon dont les gens perçoivent les zones urbaines et rurales. Il valide cela par rapport à la densité de population. Les résultats révèlent des variations considérables entre les pays. Dans de nombreux pays, les différences entre les zones urbaines et rurales sont faibles, voire inversées idéologiquement (zones rurales de gauche, zones urbaines de droite), et cela ne s'explique pas uniquement par le développement économique ou l'activité industrielle. Pour expliquer en partie ces résultats, l'auteur élabore une théorie dans laquelle les clivages urbains-ruraux proviennent du regroupement spatial d’attributs distincts des électeurs qui permettent aux partis de recourir à des votes géographiquement ciblés. D’abord à l’échelle mondiale, puis dans un test à grande échelle du comportement électoral à travers l’Europe, Dasanaike constate que la dispersion géographique des conditions économiques structurelles, à savoir l’agrarisme, l’industrialisation et l’agglomération des connaissances, explique en partie la disposition idéologique des villes vis-à-vis des campagnes.
Urban–rural cleavages are seen as a defining political divide. But does this polarization hold worldwide? My new working paper tests this question using an original dataset of granular, geocoded election returns from 106 countries (polling station-level in 70). (1/8) pic.twitter.com/pb2dP00goe
— Noah Dasanaike (@dasanaike) February 14, 2025If you're interested in seeing any detailed election results from the Small-Area Global Elections (SAGE) archive, let me know in the replies. I'll start with parliamentary elections in Poland in 1991 and 2023. pic.twitter.com/emsFyPuJMw
— Noah Dasanaike (@dasanaike) February 14, 2025Articles connexes
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Bureaux de vote et adresses de leurs électeurs en France (Répertoire électoral unique - INSEE)
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Cartographie critique de l'intelligence artificielle générative (collectif Estampa)
sur Cartographies numériques
Cartographie de l'IA générative (source : Generative AI Mapping)
L’ensemble des relations présentées ici forme une mosaïque difficile à appréhender car elle implique la mise en relation d’objets et de connaissances de types et d’échelles différents. Les discours sur l’IA sont souvent mythiques et accompagnés d’une série de métaphores et d’images récurrentes : des agents algorithmiques déconnectés de l’action humaine, une technologie non négociable imposée par le futur, l’universalité des données ou la capacité de produire des modèles exempts de préjugés ou de visions du monde. L’ensemble des discours qui entourent ces technologies, qu’ils soient spécialisés ou plus populaires, finissent par les façonner d’une manière ou d’une autre.
La carte, très détaillée, décrit les étapes sucessives de regroupement, filtrage, hébergement et distribution des données, avec à chaque étape les coûts induits que cela représente. Elle montre que l'IA repose dans ses fondements sur un modèle extraviviste de données (il faut beaucoup de données d'entraînement au départ), qu'elle nécessite de gros investissements de la part de start-ups capables de construire de gigantesques datacenters pour héberger les serveurs et fournir la puissance de calcul. Outre le coût financier, le côut environnemental est faramineux. Il faut des matériaux conducteurs (principalement de l'or), mais aussi du lithium pour les batteries, de l'eau pour refroidir les ordinateurs, ce qui se traduit par une forte pression sur les ressources.
Le projet Generative AI Mapping est motivé par la volonté d'offrir une carte conceptuelle qui couvre une grande partie des acteurs et des ressources impliqués dans cet objet complexe et multiforme qu'est l'IA générative. À partir d’une longue série de cartographies critiques vouées à montrer la fonction des cartes comme productrices de vérités hégémoniques, cette visualisation vise à cartographier le phénomène en tenant compte des tensions, des controverses et des écosystèmes qui le rendent possible. Les outils d’IA générative sont utilisés pour automatiser des tâches telles que l’écriture ou la génération d’images. On peut dire d'une certaine façon que les outils d’IA générative désassemblent le langage (visuel, textuel) pour le réassembler sur la base d’un calcul de probabilité. Cette capacité de généralisation est due au traitement d'ensembles de données beaucoup plus grands et hétérogènes qui lui permettent de répondre à tous types d'instructions. En conséquence, l’ampleur du changement dans l’IA générative est si grande qu’elle nécessite l’impulsion de nouvelles économies et une dépendance accélérée à l’égard de différents écosystèmes. En ce sens, Generative AI Mapping se veut un projet de contre-cartographie visant à dénoncer le "colonialisme numérique", qui aboutit à la domination des pays en avance en matière d'IA par rapport aux autres pays et territoires de fait dominés.
Estampa est un collectif de programmeurs, cinéastes et chercheurs travaillant dans les domaines de l’audiovisuel et des environnements numériques. Leur pratique se base sur une approche critique et archéologique des technologies audiovisuelles, sur la recherche des outils et des idéologies de l’intelligence artificielle et sur les ressources de l’animation expérimentale. Ce travail a été soutenu par les subventions pour la recherche et l'innovation dans les arts visuels de la Generalitat de Catalunya - Oficina de Suport a la Iniciativa Cultural (OSIC).
Pour aller plus loin
Crawford, K. (2021). Atlas of AI: power, politics, and the planetary costs of artificial intelligence. New Haven, Yale University Press.
« Que se passe-t-il lorsque l’intelligence artificielle sature la vie politique et épuise la planète ? Comment l’IA façonne-t-elle notre compréhension de nous-mêmes et de nos sociétés ? Dans ce livre, Kate Crawford révèle comment ce réseau planétaire alimente une évolution vers une gouvernance antidémocratique et une augmentation des inégalités. S’appuyant sur plus d’une décennie de recherche, de sciences et de technologies primées, Crawford révèle comment l’IA est une technologie d’extraction : de l’énergie et des minéraux nécessaires à la construction et à l’entretien de son infrastructure, aux travailleurs exploités derrière les services « automatisés », aux données que l’IA collecte auprès de nous. Plutôt que de se concentrer sur le code et les algorithmes, Crawford nous offre une perspective politique et matérielle sur ce qu’il faut pour créer une intelligence artificielle et sur les points sur lesquels elle se trompe. Si les systèmes techniques présentent un vernis d’objectivité, ils sont toujours des systèmes de pouvoir. Il s’agit d’un compte rendu urgent de ce qui est en jeu lorsque les entreprises technologiques utilisent l’intelligence artificielle pour remodeler le monde. »
Espinoza, M. I., Aronczyk, M. (2021). Big data for climate action or climate action for big data? Big Data & Society, 8(1). [https:]]
Sous la bannière « Data for Good », les entreprises des secteurs de la technologie, de la finance et de la vente au détail fournissent leurs propres ensembles de données aux agences de développement, aux ONG et aux organisations intergouvernementales pour les aider à résoudre toute une série de problèmes sociaux. l'ouvrage se concentre sur les activités et les implications de la campagne Data for Climate Action, un ensemble de collaborations public-privé qui exploitent les données des utilisateurs pour concevoir des réponses innovantes à la crise climatique mondiale. En s'appuyant sur des entretiens approfondis, des observations de première main lors d’événements « Data for Good », des rapports d’organisations intergouvernementales et internationales et sur la publicité médiatique, les auteurs évaluent la logique qui sous-tend les initiatives Data for Climate Action, en examinant les implications de l’application d’ensembles de données et d’expertises commerciales aux problèmes environnementaux. Malgré l’adoption croissante des paradigmes Data for Climate Action dans les efforts des gouvernements et du secteur public pour lutter contre le changement climatique, l'ouvrage montre que Data for Climate Action peut être considéré comme une stratégie visant à légitimer les pratiques d’extraction de données à but lucratif des entreprises plutôt que comme un moyen d’atteindre les objectifs mondiaux de durabilité environnementale.
« Référentiel de compétences IA pour les apprenants et pour les enseignants » (UNESCO)
L’intelligence artificielle (IA) offre des potentialités pour relever nombre de défis majeurs dans l’éducation, innover dans les pratiques d’enseignement et d’apprentissage et accélérer les progrès de l’ODD 4. Cependant, les évolutions technologiques rapides engendrent inévitablement de multiples risques et défis, car leur rythme a jusqu’à présent dépassé celui des débats politiques et des cadres réglementaires. L’UNESCO s’engage à aider les États membres à exploiter les potentialités des technologies d’IA pour réaliser l’Agenda Éducation 2030, tout en veillant à ce que son application dans le domaine éducatif réponde aux principes fondamentaux d’inclusion et d’équité. Étant donné l’opacité de la « boîte noire » qui sous-tend les méthodes utilisées par les systèmes d’IA, les enseignants doivent comprendre à la fois comment l’IA est entraînée et comment elle fonctionne. Ils doivent également être en mesure d’examiner d’un oeil critique l’exactitude des contenus générés par l’IA et de concevoir des méthodes pédagogiques appropriées pour guider l’utilisation du contenu synthétisé par l’IA dans l’enseignement et l’apprentissage.
« L'intelligence artificielle, une arme géopolitique » (France Culture)
Duel États-Unis-Chine, à coup de milliards de dollars et de modèles de langage toujours plus révolutionnaires. Sommet à Paris coprésidé par l'Inde et annonces d'ambitions démesurées dans le monde entier. L'IA est devenue une arme géopolitique majeure. Voici les clés historiques de ce développement crucial dans une série audio de la rédaction de France Culture, en 6 volets.
« Les sacrifiés de l'IA » (France 2).
Magiques, autonomes, toutes puissantes : les intelligences artificielles nourrissent les rêves comme les cauchemars. Tandis que les géants de la tech promettent l'avènement d'une nouvelle humanité, la réalité de leur production reste totalement occultée. Pendant que les data centers bétonnent les paysages et assèchent les rivières, des millions de travailleurs à travers le monde préparent les milliards de données qui alimenteront les algorithmes voraces des Big Tech, au prix de leur santé mentale et émotionnelle. Seraient-ils les dommages collatéraux dommages collatéraux de l'idéologie du "long-termisme" qui couve dans la Silicon Valley depuis quelques années ?Articles connexes
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Une vidéo sur l'évolution du réseau Internet (1997-2021) à partir des données du projet Opte
Une cartographie mondiale des points de connexion Wi-Fi réalisée dans le cadre du projet WiGLE
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SIG 2025, les 8 et 9 octobre 2025 à Paris
sur Évènements – AfigéoSIG 2025, les 8 et 9 octobre 2025 à Paris SIG 2025, les 8 et 9 octobre 2025 à Paris AfigéoSIG 2025, le Géo évènement aura lieu les 8 et 9 octobre prochain aux Docks de Paris et le 10 octobre en digital. C’est la conférence des utilisateurs francophone Esri dont l’objectif est de réunir la première communauté d’utilisateurs de SIG et par extension des personnes concernées par les usages de la dimension géographique. Cet évènement est depuis son origine […]
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19:53
Cycle de conférences en histoire de la cartographie à la BnF – Saison 3
sur Cartes et figures du mondeJacques Bertin, manuscrit de La graphique et le traitement graphique de l’information, avant 1977. BnF, Cartes et Plans, GE EE-8890.
Globes et atlas, cartes et plans à toutes les échelles exercent sur nous un véritable pouvoir de fascination.
D’où vient cette emprise ? Pourquoi dresse-t-on des cartes depuis la nuit des temps ? À quels besoins et usages répondent-elles ? Quels en sont les auteurs ?
Voici quelques-unes des questions auxquelles le département des Cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France se propose de répondre grâce à un cycle d’initiation à l’histoire de la cartographie, ouvert à tout public.
Sa troisième saison est dédiée aux nouvelles problématiques auxquelles la cartographie est confrontée : décentrement géopolitique du monde, questions écologiques, impact du numérique sur la représentation de l’espace.Informations pratiques :
BnF, site Richelieu | 5, rue Vivienne, Paris 2e | Salle des Conférences | de 18h15 à 20h.
Entrée gratuite. Réservation recommandée sur : [https:]] (ouverture des inscriptions un mois avant chaque conférence)
Expositions cartographiques et espaces urbains (Paris, XVIIIe-XXe siècle) 6 février 2025 Jean-Marc Besse, Directeur de recherche CNRS – Directeur d’études à l’EHESSLes opérations cartographiques n’ont pas toujours été limitées au monde des savants, des militaires et des ingénieurs, et les cartes ne sont pas toujours restées confinées à l’intérieur des bibliothèques et des dépôts d’archives. Que ce soit sous la forme d’objets symboliques exhibés lors d’événements publics, d’espaces architecturaux et décoratifs destinés à l’éducation, ou de supports matériels de projets politiques déterminés, les cartes et les globes, à différentes échelles, sont depuis longtemps présents aussi dans les espaces publics des grandes villes, favorisant ainsi la diffusion d’une culture géographique auprès des habitants et des passants. Le but de cette conférence est de présenter quelques-uns de ces installations et dispositifs cartographiques créés à Paris depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à la période contemporaine.
Le « Plan de Paris mis en carte géographique du Royaume de France » (plan ci dessous) accompagne la publication de la Géographie parisienne de l’abbé Étienne Teisserenc en 1754. Dans ce projet, le but est de rebaptiser les rues de Paris en leur attribuant des noms des régions de France. Comme si Paris devait incarner la France, et les lecteurs de la carte y apprendre à la fois Paris et le Royaume. Ce projet trouvera divers prolongements et reformulations, au cours de la Révolution française, puis sous la IIIe République.
Teisserenc, Étienne (Abbé), Géographie parisienne en forme de dictionnaire, contenant l’explication de Paris ou de son plan, mis en carte géographique du royaume de France, pour servir d’introduction à la géographie générale, Paris, Rue Robinot, 1754. BnF, 8-LK7-6020.
Les blancs des cartes dans un monde géonumérisé 13 mars 2025 Matthieu Noucher, Directeur de recherche au CNRS, Laboratoire PASSAGES (Bordeaux)Les cartographes ont longtemps cherché à remplir leurs cartes avec un maximum d’information. Combler les blancs des cartes s’est alors révélé être, au fil des siècles, un véritable défi, alimentant une soif d’aventure, un désir de conquête ou encore une volonté de connaissance toujours plus approfondie des territoires. Aujourd’hui encore, même face au déluge de données numériques, des fractures cartographiques demeurent et des blancs subsistent. L’exposé explorera différentes manières de les remplir et nous nous interrogerons sur la pertinence de vouloir les combler à tout prix.
Le Lac Parimé (dans la carte ci-dessous) : un mythe qui a longtemps été utilisé pour combler le blanc des cartes et servir différents projets de conquête coloniale. Nous verrons alors, qu’à l’heure de l’intelligence artificielle, de nouveaux mythes cartographiques semblent voir le jour…
Hondius, Jodocus II, Guiana sive Amazonum regio (avec des lieux imaginaires : lac Parimé et Eldorado), vers 1630. Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, R 2= 22 P. 67.
Contours de la contre-cartographie 10 avril 2025 Nephtys Zwer, Docteure en histoire, fondatrice du site [https:]]Qu’est-ce que la contre-cartographie ? La dénomination intrigue car elle recouvre les multiples expressions d’une géographie alternative. La caractéristique la plus saillante de la cartographie dite radicale, critique ou militante est qu’elle s’approprie le pouvoir performatif des cartes dans une démarche politique. Les cartes du Detroit Geographical Expedition and Institute en sont un exemple paradigmatique. Mais la nature de cette subversion s’inscrit aussi dans ses formes. Il convient alors d’appliquer l’étiquette à beaucoup de cartes conçues hors du régime de production habituel de l’information géographique. Il en est ainsi des cartes sensibles dressées par des non-cartographes pour visualiser leurs propres pratiques et perceptions de l’espace. Quels critères retenir alors pour y voir un peu plus clair ? Cette conférence propose d’explorer la généalogie et les manifestations de la contre-cartographie – encore perçue comme nouvelle – afin d’en dessiner les contours.
Dans la tradition des recueils d’Itinéraires et Royaumes, le géographe persan Istakhri a cartographié les sites importants du monde musulman. Cette représentation de la Méditerranée (image ci dessous) est orientée avec l’ouest en haut. Le dôme triangulaire, ici nommé Jabal al-Qil?l (« mont du bois »), représente le comptoir sarrasin du Fraxinet, probablement situé dans la région de la Garde-Freinet en Provence. Il marque la porte d’entrée à cette partie de la Méditerranée. Les trois cercles représentent, de haut en bas, la Sicile, la Crête et Chypre…
Abou Ishak Ibrahim ibn Mohammed el-Farisi, surnommé el-Istakhri, carte de la Méditerranée (détail), dans Kitab al-Masalik wa’l-Mamalik, début du Xe siècle. Fac-similé réalisé en 1819-1821 [Copie ? par Khv?nd M?r, Ghiy?s? al-D?n ibn Hum?m al-D?n (1475?-1535?). BnF, Manuscrits, Supplément persan 355.
Carte et communication. Map design, sémiologie graphique, géovisualisation 15 mai 2025 Gilles Palsky, Professeur émérite, Université de Paris 1 Panthéon-SorbonneLa cartographie connaît un changement de paradigme dans les années 1950-1960, avec la mise en avant de la capacité des cartes à communiquer de l’information. Cette association de la carte et de la communication s’incarne dans deux grands courants théoriques initiés en France par Jacques Bertin (la sémiologie graphique) et aux États-Unis par Arthur H. Robinson (le map-design). Tous deux ont pâti, à partir des années 1980, de la priorité donnée aux SIG (Systèmes d’information Géographique), aux données numériques et à leur traitement, faisant passer la dimension visuelle des cartes au second plan. La réflexion sur la communication graphique s’est cependant renouvelée dans le cadre d’une discipline intégratrice, la géovisualisation.
Dès les années 1950, le français Jacques Bertin (1918-2010) développe de premières recherches théoriques sur la cartographie, à l’occasion du travail d’illustration (illustration ci dessous) qu’il réalise pour l’étude collective dirigée par Paul Chombart de Lauwe sur l’espace social de la région parisienne (1952)…
P. H. Chombart de Lauwe, [et al.], Paris et l’agglomération parisienne, série B, tome 1, recherche graphique par Jacques Bertin, Paris, PUF, 1952, pl. 17. BnF, Philosophie, histoire, sciences de l’homme, 8-R-56004 (1,1).
Ce que l’ordinateur fait aux cartes 12 juin 2025 Henri Desbois, Maître de conférences en géographie, Université Paris-NanterreL’informatique, d’abord introduite à partir des années 1960 dans le traitement des données de la géographie militaire de la guerre froide a massivement transformé la manière de produire, de diffuser et d’utiliser les cartes entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe. Les cartes se sont multipliées, ont changé d’aspect, et même de nature en moins de deux décennies. On propose de retracer l’histoire de cette révolution autant culturelle que technique, en essayant de comprendre comment notre rapport avec l’espace géographique s’en trouve changé.
Un extrait de la carte OpenStreetMap ( [https:]] ). Cette carte collaborative, souvent comparée à Wikipédia, illustre certaines transformations dans la production et la diffusion des cartes à l’ère d’internet.
Que vous soyez curieux, amateur, passionné, ou connaisseur aguerri, ce cycle de conférences vous invite à explorer l’histoire et les enjeux actuels des cartes. Des premières représentations du monde aux révolutions du numérique, chaque séance sera l’occasion d’interroger le pouvoir des images cartographiques et leur impact sur notre perception de l’espace. Venez découvrir comment les cartes façonnent notre façon de voir le monde !
Programme – Histoire de la cartographie 2025Télécharger
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Utiliser les applications cartographiques uMap et Framacarte
sur Cartographies numériques
uMap est un outil open source qui permet de créer des cartes personnalisées à partir de fonds OpenStreetMap (données en libre accès). Il est possible d'importer des données géographiques en masse au format geojson, gpx, kml, osm. La gestion des calques offre des possibilités de superposition des données. L'application ne propose pas d'animation cartographique. En revanche, elle permet de rassembler un grand nombre de ressources et de les consulter à travers une seule interface cartographique. Le code source ouvert d'uMap est disponible sur GitHub. L'outil, assez simple d'usage, est très utilisé dans le domaine de l'enseignement et de la formation. Il est également mobilisé par des associations ou des mouvements pour développer des sites de cartographie participative. Pour une prise en main par étape, voir le tutoriel Maîtriser uMap en 12 leçons.
1) uMap et Framacarte, deux applications open source de cartographie en ligne
Dérivé du logiciel libre uMap, Framacarte, permet de dessiner, marquer, colorier, annoter les fonds de carte d’OpenStreetMap. L'application fait partie de la série d'outils libres proposés par Framasoft. Framacarte permet d'exporter le code et d'insérer la carte sur son site web (voir ce tutoriel).
Les applications en ligne uMap et Framacarte ne remplacent pas les outils de traitement cartograhique, tels Khartis ou Magrit. Leur vocation n'est pas de manipuler de la donnée statistique, mais plutôt d'assembler des ressources géolocalisées et de permettre une navigation entre ces ressources (cartes, images, textes...). Lorsqu'elles sont scénarisées, ces ressources géolalisées peuvent donner lieu à une narration et déboucher sur des story maps. Il s'agit d'outils de géovisualisation plus que de traitement cartographique. Vous pouvez vous reporter à la rubrique Globes virtuels et applicatifs pour accéder à d'autres outils de géovisualisation. Framasoft a fait également une page pour présenter la cartographie libre à vélo.
Carte participative des bassines contestées en France (source : uMap)
Exemples d'applications :- Carte des bassines contestées en France
- Cartocrise - Culture française tu te meurs
- L'Ile de France en Bandes Dessinées
- Nantes à vélo par CartoCités
- La guerre civile en Syrie
2) Présenter ses ressources pédagogiques avec uMap
Jean-Christophe Fichet, professeur agrégé dans l’Académie de Normandie et formateur, montre comment utiliser uMap pour présenter géographiquement une large palette de ressources pédagogiques (films, textes…).
Cartes à l’appui depuis son site Cartolycée, son témoignage ouvre des perspectives aux enseignants pour s’approprier les sujets, aux élèves pour plonger dans des documents variés, et à tous ceux qui veulent faire vivre des documents sur des cartes.
Lire son interview sur le blog d'uMap.
Exemples d'applications pédagogiques :- Carte de Lubrizol : Rouen face au risque technologique
- Carte de la Silicon Valley
- Carte des révoltes en musique
- Carte du goulag
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Différences par sexe selon les pays dans l'utilisation des réseaux sociaux à partir des données Facebook
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Source : Cross-Gender Social Ties Around the World. Par Michael Bailey, Drew Johnston, Theresa Kuchler, Ayush Kumar, Johannes Stroebel (2025).Résumé
Les économistes, sociologues et autres spécialistes des sciences sociales s’intéressent depuis longtemps aux déterminants et aux effets des liens sociaux entre les sexes (par exemple, McPherson, Smith-Lovin et Cook, 2001 ; Currarini, Jackson et Pin, 2009). Cependant, en raison d’un manque de données représentatives et à grande échelle, les travaux empiriques ont généralement étudié les liens sociaux dans un seul contexte ou une seule zone géographique, empêchant une analyse systématique des variations spatiales ou autres, entre les sexes. Ici, est présenté et analyse un nouvel ensemble de données mondiales sur les "liens d’amitié" (followers) entre les sexes au niveau infranational pour près de 200 pays et territoires. Les mesures sont basées sur plus de 1,38 trillion de liens sociaux observés entre plus de 1,8 milliard d’utilisateurs sur Facebook, un service mondial de réseautage social en ligne. Les données agrégées sont disponibles en téléchargement sur le site HDX. Le but est de faciliter de nouvelles recherches visant à comprendre la dynamique qui façonne la formation des liens sociaux entre les sexes, ainsi que les effets de ces liens.
Cartes du ratio d'amitié entre les sexes parmi les 200 "meilleurs amis" (source : Bailey, Johnston & al, 2025)
Les auteurs ont mesuré les différences entre les sexes en utilisant le Cross-Gender Friending Ratio (CGFR), le rapport entre la part d'amies dans les réseaux d'hommes et la part d'amies dans les réseaux de femmes en fonction des lieux. Les hommes ont presque toujours une proportion plus faible d’amies féminines que les femmes, mais avec des degrés variés selon les pays. Dans tous les pays, le CGFR est un indicateur très prédictif des différences entre les sexes en termes de participation au marché du travail. Au sein des pays, on observe également une forte corrélation avec les attitudes liées au genre dans l'enquête World Values Survey, notamment les croyances sur l'aptitude des femmes à faire de la politique. Au delà des biais d'interprétation inhérents à ce type d'information, l'intérêt est de pouvoir les confronter avec d'autres jeux de données.
Accès aux données sur le site data.humdata.org
Accès à l'article sur le site de Drew Johnston
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« Quelle est la puissance des cartes ? » (source : documentaire de la chaîne Arte)
Les cartes reflètent souvent un point de vue et sont un élément constitutif de l'identité des pays. L'émission propose de réfléchir à la puissance des cartes en interrogeant le choix de la projection, le choix du cadrage, mais aussi le tracé des frontières qui peut être artificiel (surtout lorsque les frontières sont tracées avant même de s'emparer du territoire). Sont abordés également les "silences cartographiques" par exemple dans Google Maps qui nous indique où nous garer ou faire du shopping, mais pas les lieux où l'on pourrait faire du skateboard ou encore là où l'on pourrait se poser sans avoir à consommer. Certains quartiers n'avaient tout simplement pas d'existence sur Google Maps et il a fallu des initiatives comme OpenStreetMap pour que la cartographie soit faite de manière participative C'est le cas par exemple du quartier de Kibera (200 000 habitants) dans la banlieue de Nairobi qui n'avait pas été cartographié dans Google Maps mais a pu trouver une existence dans OpenStreetMap grâce au projet communautaire open source Map Kibera. On peut citer également le travail de collecte de données et de cartographie humanitaire dans OSM lors du séisme de 2010 à Haïti.
Cartographie citoyenne émancipatrice (source : Map Kibera)
Ces contre-cartes ont le pouvoir de nous raconter une histoire alternative. Elles nous montrent qu'un autre monde existe. Trois groupes en particulier remettent en question le pouvoir des cartes : les pays du Sud global, les artistes et les cartographes critiques (voir par exemple cette carte du monde sans les Etats-Unis par les Surréalistes qui a inspiré l'artiste Greg Curnoe pour sa carte de l'Amérique du Nord). Comme il est rappelé dans l'émission, « les cartes sont l'expression de la diversité des regards sur le monde. La carte unique et neutre n'existe pas ».
Le monde au temps des Surréalistes - carte anonyme (source : Gallica)
Au total, la chaîne Arte propose là un bon documentaire pour prendre de la distance par rapport aux cartes qui ne sont jamais neutres. Elle montre que la puissance des cartes ne tient pas seulement au choix de la projection ou de l'orientation : les processus de sélection de l'information ou de concentration du pouvoir aboutissent à invisibiliser une partie du territoire (#BlancsDesCartes).
D'autres exemples pourraient être pris pour montrer tout à la fois la puissance et l'impuissance des cartes à restituer le réel. Ce n'est pas le moindre paradoxe de la cartographie que de mettre en visibilité tout en dérobant en même temps à notre regard une partie de l'information.
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L'article montre l'intérêt de travailler en équipe ainsi que les étapes à suivre pour réaliser des cartes concues à plusieurs. Avec cette fonctionnalité, l'outil développé par l'IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) offre de nouvelles perspectives pour la création de cartes au sein d'une organisation et permet de mettre en place une véritable chaine de rédaction afin de contrôler la publication de vos cartes en ligne.
Pour plus d'informations sur Ma carte :
- Modèles de conception pour Ma carte
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- Le replay des Masterclass
- Demander au chatbot
- Les cartes de Mathieu Chartier (Atlas IGN Édugéo)
- Une storymap sur le cyclone Chido à Mayotte (J-M Viglino)
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Ferguson, dans le Missouri, est devenue l'épicentre des tensions raciales aux États-Unis après le meurtre de Michael Brown en 2014 et les manifestations qui ont suivi. Bien que cette banlieue, située dans la périphérie de Saint-Louis, puisse ressembler à une ville moyenne du Midwest, l'activisme qui s'y est développé après le meurtre de Brown a mis en évidence comment les politiques de planification municipale ont conduit à la ségrégation raciale, à la fragmentation, à la pauvreté et au ciblage policier.
Patty Heyda, Radical Atlas of Ferguson, Belt Publishing, 2024.
En une 100e de cartes, Patty Heyda retrace les forces systémiques qui ont modelé Ferguson et, plus largement, les périphéries urbaines aux Etats-Unis. À travers un examen approfondi des contradictions qui sous-tendent l'urbanisme et la conception des villes, elle met en lumière la manière dont les incitations fiscales, les codes du logement, l'urbanisme, la police, la philanthropie et même l'aménagement paysager vont souvent à l'encontre de l'amélioration de la vie des résidents. Au cœur de cette réflexion se trouve une question clé : pour qui nos villes sont-elles construites ?L'Atlas radical de Ferguson se veut une profonde réflexion sur ce que peuvent être les cartes. Il invite les urbanistes, les designers et les citoyens ordinaires à changer leur regard sur l'espace public. « Ce que nous observons à Ferguson et dans le nord du comté se produit dans toutes les villes américaines. Les tendances sont seulement plus prononcées ici. ». Pour l'auteure, les cartes du livre sont destinées à mobiliser également les résidents et les militants.
Quand on observe effectivement l'environnement bâti de Ferguson, cela ressemble à un patchwork d'espaces ségrégés. En août 2014, dans les rues de Ferguson, dans le Missouri, des manifestants ont réclamé justice pour Michael Brown et la reconnaissance de décennies d’inégalités accumulées. Cette lutte – à la fois politique, économique, sociale et historique – a mis en lumière un autre obstacle structurel, assez surprenant : l’environnement bâti de Ferguson lui-même : « L’espace public est censé aider les gens à s’exprimer. Mais lorsque les politiques publiques cèdent la place à la richesse privée et à l’économie de marché, le résultat est fragmenté, ségrégué et toxique. »
Le terme "radical" vient du latin qui signifie racine. « Pour moi, un atlas radical peut revisiter des données que nous connaissons déjà – sur la démographie, la pauvreté ou les écarts d’espérance de vie, par exemple. Ou il peut présenter de nouvelles conclusions. Mais l’objectif d’une cartographie radicale est de nous aider à identifier les systèmes racinaires sous-jacents. Ainsi, à Ferguson, lorsque nous examinons la santé, nous examinons également la disponibilité des assurances et les types de restauration rapide. Lorsque nous examinons les taux d’asthme, nous examinons également les autoroutes, l’industrie et la déréglementation.
Patty Heyda est professeure agrégée d'architecture et d'urbanisme à l'Université Washington de Saint-Louis. Elle est co-auteure de Rebuilding the American City (Routledge).
Pour en savoir plus
« Ce que Ferguson révèle du racisme systémique aux États-Unis » par Charlotte Recoquillon (Géoconfluences).
« The infrastructure of fragmentation. Heyda’s "Radical Atlas of Ferguson USA" explores the built environment » (WashU).
« In Radical Atlas, 100 maps show the what and why of Ferguson » (St Louis Public Radio).
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Source : « Risques naturels : comment se répartissent-ils sur le territoire ? » (IGN, 29 janvier 2025)Réalisée par l'IGN, cette carte montre la répartition des six principaux types de risques naturels en France hexagonale et en Corse. Les risques représentés sont assez divers : inondations, mouvements de terrain, séismes, submersion marine, feux de forêt et avalanches. L'Atelier de cartographie thématique de l'IGN a « pour vocation de venir en appui aux services publics dans la mise en valeur cartographique de leurs données et d'être un espace de réflexion autour de la sémiologie graphique et des façons les plus efficaces de représenter les évolutions des territoires ». Cette carte est intéressante. Elle n'est pas sans poser des problèmes de lecture et d'interprétation.
Répartition des six principaux types de risques naturels en France hexagonale et Corse (source : IGN)
Mode de construction
La carte a été réalisée à partir des données du site Géorisques, du Ministère de la Transition Écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche et du BRGM. Pour chaque cellule disposée sur une grille hexagonale (pas de 20 kilomètres), la carte révèle si au moins une commune comprise dans cette zone dispose d’un Plan de prévention des risques (PPR). Chaque couleur correspond à un type de risque identifié : avalanche (en rose), feu de forêt (en orange), inondation (en bleu), mouvement de terrain (en vert), séisme (en jaune) et submersion marine (en bleu). Les petites cartes situées au bas de la carte de synthèse détaillent de manière utile la répartition de chaque risque pris individuellement. Ce qui permet de faciliter la lecture de cette carte, quelque peu difficile à comprendre au premier coup d'oeil.
Message général délivré par la carte
Comme expliqué sur le site, il s'agit d' « illustrer la répartition des principaux risques naturels en France hexagonale et Corse », mais aussi de montrer « les menaces que le changement climatique intensifie, rendant indispensable une planification adaptée pour connaitre et anticiper les risques et développer notre capacité de résilience face aux aléas ». La carte a donc une double mission d'information et de sensibilisation.
Lorsqu'on observe la carte, apparaît une forte dominance de bleu et de vert. Elle montre bien que le risque inondation constitue le risque majeur, suivi par les mouvements de terrain. La carte met également en évidence la coexistence de différents risques sur le territoire national. Toutefois, le titre pose problème : il ne montre pas assez qu'il s'agit seulement des risques identifiés par les PPR. Il faut aller lire en détail la légende pour le comprendre. Or, toutes les communes françaises ne sont pas dotées d'un PPRN qui reste un zonage réglementaire et sert d'abord comme document opposable (voir la carte des communes disposant d'un PPRN sur Géorisques). Le risque est donc de confondre la répartition réelle des risques et celle traduite indirectement à travers un document d'aménagement (même s'il existe bien sûr un lien entre les deux).
Problèmes posés par les choix méthodologiques et sémiologiques
Au delà du titre de la carte, se pose aussi le problème de la pertinence de ramener une donnée acquise à l'échelle communale sur une grille hexagonale de 20 km. Certes, cela permet de spatialiser le risque de manière uniforme sur le territoire en faisant abstraction du découpage administratif des communes. Mais en même temps cela pourrait laisser penser qu'il s'agit de la maille d'acquisition de la donnée, qui de fait n'a pas ce degré de résolution.
Du point de vue du choix des variables visuelles (juxtaposition de triangles de couleur au sein d'une maille hexagonale), la carte peut s'avérer d'une lecture difficile dans les secteurs où différents risques coexistent. On peut être perturbé par l'effet "psychédélique" produit par le choix de figurés géométriques pour représenter des territoires à risques. D'autant qu'il s'agit de risques fort différents n'ayant pas les mêmes périmètres de risques et qui concernent des communes souvent dissemblables (cf cas spécifique des communes situées sur le littoral pour le risque de submersion marine). C'est l'un des défis posés par une carte de synthèse qui cherche à généraliser l'information.
Effet visuel produit par les figurés géométriques lorsque l'on zoome sur la carte (source : IGN)
Au total, cette carte vaut surtout pour son originalité. Elle mérite d'être recoupée avec d'autres cartes de risques (voir par exemple les cartes interactives proposées par Géorisques). Comme beaucoup de cartes produites par ordinateur, elle nécessite d'être décryptée et déconstruite pour en analyser et discuter le sens et en montrer les éventuels biais d'interprétation.
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Quand la couleur rencontre la carte (catalogue d'exposition à télécharger)
Créer ses propres palettes de couleurs avec Dicopal
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Cartographie des pays ayant les États-Unis ou la Chine comme principal partenaire commercial (2001-2023)
sur Cartographies numériquesLa carte animée proposée par le Lowy Institute montre qui, des États-Unis ou de la Chine, est devenu le principal partenaire commercial de chaque pays sur la période 2001-2023. Elle permet de mesurer l'influence grandissante de la Chine au début du XXe siècle. Selon l'Institut Lowy, « environ 70 % des économies commercent davantage avec la Chine qu'avec les États-Unis, et plus de la moitié d'entre elles commercent deux fois plus avec la Chine qu'avec les États-Unis . Au début du siècle, la situation était très différente : plus de 80 % des pays commerçaient davantage avec les États-Unis qu'avec la Chine ».
L'application et le rapport qui l'accompagne ont été produits par le Centre de développement indo-pacifique du Lowy Institute, qui bénéficie du soutien financier du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce. Au delà du constat, il s'agit de prendre conscience de la domination de la Chine et d'organiser la riposte économique : « les actions de plus en plus virulentes des États-Unis et d’autres pays n’ont toujours pas réussi à arrêter les exportations chinoises. Mais une attaque bien plus importante est en cours » (sic). Par son contraste bleu/rouge, la carte fait penser à une carte géopolitique de la Guerre froide opposant pays de l'Est et pays de l'Ouest. Le fait de ne retenir que les Etats-Unis et la Chine a tendance à reduire le caractère multipolaire du commerce mondial aujourd'hui (voir la carte du Global Influence Index qui pose le même problème, malgré une vision plus nuancée du fait du plus grand nombre d'indicateurs pris en compte). En prenant en compte les 10 premiers partenaires commerciaux, le rapport 2024 sur la connectivité mondiale DHL donne une vision beaucoup plus nuancée.
Premier partenaire commercial par pays sur la période 2001-2023 (source : Lower Intitute)
Déplacez le curseur en bas de la carte pour voir l'évolution et comparez importations / exportations
L’ascension rapide de la Chine en tant que superpuissance commerciale mondiale remonte à 2001, année de son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). À l’époque, plus de 80 % des économies avaient davantage d’échanges bilatéraux avec les États-Unis qu’avec la Chine. En 2018, ce chiffre était tombé à un peu plus de 30 %, 139 des 202 économies pour lesquelles des données étaient disponibles ayant davantage d’échanges avec la Chine qu’avec les États-Unis. Cette tendance se confirme avec les dernières données, qui couvrent l’ensemble de l’année 2023 pour 205 économies. Environ 70 % du monde, soit 145 économies, commercent désormais davantage avec la Chine qu’avec les États-Unis.
Les dernières données montrent que l'avance de la Chine en matière d'intégration commerciale mondiale s'est encore accrue, notamment en termes d'intensité de ses relations commerciales. Mais cet approfondissement reste déséquilibré, alimenté par une forte hausse des exportations chinoises alors que ses importations n'ont pas suivi le rythme.
En termes d'exportations, les États-Unis restent une destination plus importante que la Chine pour plus de la moitié des économies dans le monde. Cependant, compte tenu des menaces constantes de Donald Trump d'imposer des droits de douane à d'autres pays, il est évident qu'il cherche à affaiblir l'attrait des États-Unis en tant que destination d'exportation. Ce qui est moins clair, c'est comment il compte accroître les exportations américaines.???????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?
Les données ayant servi à construire la carte sont issues des Statistiques sur la direction des échanges commerciaux (DOTS) du FMI. Elles présentent la valeur des exportations et des importations de marchandises désagrégées en fonction des principaux partenaires commerciaux de chaque pays. Les données sont disponibles de manière annuelle depuis 1947, de manière mensuelle et annuelle depuis 1960.
Pour prolonger
« Donald Trump signe les décrets sur les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine » (Le Monde).
Les nouvelles taxes commenceront à entrer en vigueur mardi 4 février. Les produits canadiens et mexicains seront taxés à 25 % – à l’exception des hydrocarbures canadiens taxés à 10 % – et les produits chinois à 10 %. Les réactions mexicaine, canadienne et chinoise sont vite arrivées : quelques heures plus tard, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum et le premier ministre canadien Justin Trudeau ont annoncé que des droits de douane seraient imposés en représailles sur les produits américains. De son côté, Pékin a dit s’« opposer fermement » aux taxes américaines et promis de répliquer avec des mesures « correspondantes ».
« La Chine va contester les droits de douane américains devant l’OMC » (Ouest-France).
La Chine va contester les droits de douane américains auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a déclaré dimanche 2 février le ministère chinois du commerce. La décision des États-Unis d’imposer des droits de douane « viole gravement » les règles de l’OMC, a déclaré le ministère dans un communiqué, exhortant Washington à « engager un dialogue franc et à renforcer la coopération ». Le président américain Donald Trump a signé samedi des décrets imposant des droits de douane au Mexique, au Canada et à la Chine, qui devraient entrer en vigueur mardi. Pékin s’est vu imposer des droits de douane de 10 %, en plus de ceux qui sont déjà appliqués à ses exportations aux États-Unis. « La Chine est vivement mécontente et s’oppose fermement » au relèvement des taxes, a fustigé le ministère du Commerce dans un communiqué, en annonçant des mesures «correspondantes pour protéger résolument» les «droits et intérêts» chinois. Le commerce sino-américain a représenté environ 500 milliards d’euros sur les 11 premiers mois de 2024 mais la balance est grandement en défaveur des Etats-Unis, avec un déficit de quelque 260 milliards d’euros sur la période, selon les chiffres de Washington.
Lien ajouté le 10 février 2025
? La bataille navale Chine-Etats-Unis pour dominer le commerce mondial ?? [https:]]
— Les Echos (@LesEchos) February 10, 2025
? Avec 90% des échanges internationaux transitant par voie maritime, la tension monte autour des points stratégiques comme le canal de Panama et les îles du Pacifique. pic.twitter.com/65ejIiFm2vLien ajouté le 21 février 2025
Charted: China’s Exports by Region (2000-2022) ?? [https:]] pic.twitter.com/tWKtWeCBpL
— Visual Capitalist (@VisualCap) February 21, 2025Lien ajouté le 25 février 2025
Ranked: Top U.S. Trade Partners by Import Value ?
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? Take control of your content feed. Customize your data-driven experience with the @VoronoiApp. [https:]] pic.twitter.com/xQ9VLlynfx— Visual Capitalist (@VisualCap) February 24, 2025Carte de l'influence mondiale de la Chine et des États-Unis
La mondialisation appréhendée à travers un indice de connectivité mondiale
Mesurer le rayonnement des grandes puissances à travers leurs réseaux diplomatiques
Comment la Chine finance des méga-projets dans le monde
Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance
Les pays bénéficiaires de l'aide des Etats-Unis depuis 1945
Utiliser les cartes du CSIS pour étudier les grandes questions géopolitiques du monde contemporain
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Impact de l’exposition à la pollution de l’air ambiant sur la survenue de maladies chroniques (Santé publique France)
sur Cartographies numériquesSanté publique France a estimé, pour la première fois, l’impact de l’exposition à la pollution de l’air ambiant sur la survenue de maladies chroniques, en France hexagonale et en régions pour la période 2016-2019, dans une étude publiée le 29 janvier 2025. Les résultats soulignent qu’au-delà de ses impacts sur la mortalité, l’exposition à la pollution atmosphérique constitue un fardeau important pour la santé en France hexagonale en termes de survenue des huit maladies chroniques étudiées. La pollution de l’air, un fléau aux conséquences enfin chiffrées !
Huit maladies ont un lien scientifiquement avéré avec l’exposition aux particules PM2,5 et/ou au NO2, à savoir :
- au niveau respiratoire : cancer du poumon, broncho-pneumopathie chronique obstructive, asthme de l’enfant et de l’adulte, pneumopathie et autres infections aiguës des voies respiratoires inférieures (grippe exclue) ;
- au niveau cardiovasculaire : AVC (accident vasculaire cérébral), infarctus aigu du myocarde, hypertension artérielle ;
- au niveau métabolique : diabète de type 2.
Selon la maladie et le polluant étudié, cela représente :
- entre 12 et 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant (soit entre 7 000 et presque 40 000 cas),
- entre 7 et 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques chez l’adulte (soit entre 4 000 et 78 000 cas) sont attribuables annuellement à une exposition à long terme à la pollution d’origine anthropique en France hexagonale.
La réduction des concentrations en PM2,5 et NO2 à des niveaux équivalents aux valeurs guides de l'OMS permettrait d'éviter :
- 75 % de ces cas de maladies liées à l’exposition aux PM2,5 en lien avec les activités humaines
- près de 50 % pour le NO2.
À titre d’illustration, le respect de la valeur guide de l’OMS pour les PM2,5 permettrait d’éviter presque 30 000 nouveaux cas d’asthme chez l’enfant de 0 à 17 ans.
L'impact économique annuel en termes de santé et de bien-être pour les maladies étudiées est estimé à :
- 12,9 milliards d’euros en lien avec les PM2,5, soit presque 200 euros par an et par habitant,
- 3,8 milliards d’euros pour le NO2, soit 59 euros par an et par habitant.
Si les valeurs guides de l'OMS étaient respectées, ces bénéfices seraient respectivement de 9,6 milliards d’euros (soit 148 euros par an et par habitant) et 1,7 milliard d’euros (soit 26 euros par an et par habitant).
Les résultats de cette étude confortent l’importance en termes de santé publique de poursuivre et de renforcer les actions mises en place par les pouvoirs publics afin de répondre aux objectifs de la nouvelle directive européenne concernant la qualité de l’air ambiant et « Un air pur pour l’Europe ». Cette directive vise à abaisser dans un premier temps les normes de l’Union européenne en matière de qualité de l’air puis à les aligner à terme sur les valeurs guides les plus récentes de l’OMS. Ces actions se traduisent par la poursuite des efforts de réduction de la pollution sur toutes ses sources et sur l’ensemble du territoire, au travers des stratégies et plans d’action mis en œuvre aux niveaux national et local. Dans « Le pacte vert pour l’Europe », la Commission européenne s’est engagée à améliorer davantage la qualité de l’air et à aligner plus étroitement les normes de l’Union européenne sur les recommandations de l’OMS. Dans son plan d’action « zéro pollution », la Commission européenne s’engage ainsi à réduire, d’ici à 2030, l’incidence de la pollution atmosphérique sur la santé de plus de 55 %.
Pour consulter les résultats de l’étude :
Estimation de la morbidité attribuable à l’exposition à long terme à la pollution de l’air ambiant et de ses impacts économiques en France hexagonale, 2016-2019 (rapports et synthèse nationale)- volume 1 : Évaluation quantitative d’impact sur la santé (ÉQIS-PA)
- volume 2 : Évaluation des impacts économiques
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18:20
Deuxième Journée d’étude : Le Fleuve sur la carte. 25 février 2025.
sur Cartes et figures du mondeLe Fleuve sur la carte. Cartes régionales et mappemondes (monde latin, monde arabo-musulman) XIe -XVIe siècle
25 février 2025
9h30 – Accueil des participants et introduction
Jean-Charles Ducène, Nathalie Bouloux, Jean Sénié et Camille Serchuk10h – Les fleuves dans la cartographie du monde arabo-musulman
Des Pamirs à la mer d’Aral ? L’Amou Darya dans la cartographie arabe
Camille Rhoné (Université Aix-Marseille)Les fleuves d’Iran dans la cartographie d’Idrisi
Jean-Charles Ducène (EPHE)Discussions
14h – Les fleuves dans la cartographie du monde latin
Rivers of Paradise and Rivers of Communication
Felicitas Schmieder (FernUniversität in Hagen)Nuovi fiumi e nuovi mondi (secoli XV-XVI)
Marica Milanesi (professeur émérite Université de Pavie)Les fleuves sur les cartes marines (XIIIe-XVe siècle)
Emmanuelle Vagnon (CNRS-LAMOP)Entre cartographie locale et cartographie régionale : les représentations du Pô (XIVe-XVe siècle)
Nathalie Bouloux (Université de Tours-CESR)Discussions
Affiche et programme en PDF
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18:41
L'Indice de performance environnementale (EPI)
sur Cartographies numériquesL’Environmental performance index (EPI, en français IPE), élaboré conjointement par les Universités de Yale et de Columbia, en réponse à une demande du Forum Économique Mondial de Davos, vise à comparer les performances environnementales des pays et ainsi contribuer à l’amélioration de leurs politiques en termes de protection des écosystèmes et de santé humaine. Chaque pays reçoit une note entre 0 et 100, 100 étant le meilleur score, selon différents critères statistiques. Un classement officiel est ensuite publié afin d’encourager les pays les plus éco-responsables et rappeler à l’ordre ceux qui ne le sont pas du tout.
À l’aide de 58 indicateurs de performance répartis sur 11 catégories (qualité de l’air et santé, qualité de l’eau, biodiversité et habitats, forêt, pêche, climat et énergie, pollution de l’air, ressources en eau, agriculture), l’IPE classe 180 pays en fonction de leur performance en matière de changement climatique, de santé environnementale et de vitalité des écosystèmes. Ces indicateurs fournissent une mesure de la proximité des pays par rapport aux objectifs de politique environnementale. L’IPE propose un tableau de bord qui met en évidence les leaders et les retardataires en matière de performance environnementale et fournit des conseils pratiques aux pays qui aspirent à évoluer vers un avenir durable.
58 indicateurs répartis en 11 catégories avec 3 objectifs principaux (source : epi.yale.edu)
Publiés depuis 2006, les indicateurs IPE permettent de repérer les problèmes, de fixer des objectifs, de suivre les tendances, de comprendre les résultats et d’identifier les meilleures pratiques en matière de politiques environnementales. Cette vue granulaire et cette perspective comparative peuvent aider à comprendre les déterminants des progrès environnementaux et à affiner les choix politiques. Comme tout indicateur synthétique, l'IPE donne une vue moyenne. Le résultat final reste très dépendant du choix des indicateurs élémentaires et des pondérations qui leur sont appliquées. D’autres choix peuvent conduire à des résultats très différents, ce qui conduit à s’interroger sur la nature véritablement scientifique de cette démarche. Le principe même de l’agrégation des données pose problème, aucune méthode ne faisant consensus pour mesurer sur une échelle commune de tels indicateurs. Le rang doit également être interprété avec discernement : beaucoup d’écarts de « notes » entre pays sont faibles comparés à l’imprécision des données (source : Les indicateurs de développement durable, INSEE). Il convient d'aller au-delà des scores globaux et d'analyser les données par catégorie de problème et par objectif politique.
La méthode de calcul de l’IPE évolue à chaque édition. C’est pourquoi du fait du changement fréquent de méthodologie, la comparaison du score d’un pays à celui de l’édition précédente ne s’avère pas pertinente. En outre, les résultats du classement de l’IPE mettent l’accent sur les enjeux des pays et reflètent leur situation économique et politique. Sans grande surprise, les pays riches et développés occupent majoritairement le haut du classement, puisqu’ils ont les moyens de financer les solutions écologiques. L'Europe et en particulier la France font plutôt bonne figure dans ce classement. Pour autant, certains indicateurs relatifs aux « services écosystémiques » se sont dégradés, notamment sur l'évolution du couvert forestier. Mais il faut relativiser la fiabilité des données, l'observation satellitaire pouvant être source d'erreurs. A titre d'exemple, les dégâts infligés au massif des Landes par la tempête Klaus ont été assimilés à de la déforestation (Classements internationaux sur l'environnement. Comment interpréter la place de la France ?).
L’Indice de performance environnemental (IPE) permet donc principalement de faire un tour d’horizon des pays éco-responsables et ceux qui ont un "retard écologique", par manque de moyens ou de volonté. Il n'a pas vocation à fournir un classement objectif des pays ni à distribuer les bons ou mauvais points entre pays, un grand nombre d'entre eux n'ayant tout simplement pas les moyens d'atteindre les objectifs fixés au niveau international.
Pour télécharger les ressources : rapport 2024 et données 2024 (les données sont actualisées tous les deux ans).
Block, S., Emerson, JW, Esty, DC, de Sherbinin, A., Wendling, ZA, et al. (2024). Indice de performance environnementale 2024. New Haven, CT : Yale Center for Environmental Law & Policy. epi.yale.edu
Romain Thomas a développé une application avec Maplibre qui permet de visualiser l'IPE global et de faire des comparaisons pour chacun des 11 indicateurs.
Naviguez à travers les résultats 2024 de l'Environment Performance Index à l'aide d'un outil réalisé avec la v5 de @maplibre. [https:]]
— Romain T. (@Romainsologne) January 27, 2025
Cet indice produit par @Yale et @Columbia est mis à jours tous les deux ans. (?l'outil n'est pas adapté sur mobile). pic.twitter.com/P40ARNbV0TArticles connexes
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Cartographie de l'ionosphère avec des millions de téléphones dans le monde
sur Cartographies numériques
Source : Smith, J., Kast, A., Geraschenko, A. et al. Mapping the ionosphere with millions of phones. Nature, 635, 365–369 (2024). [https:]]L'ionosphère est une couche de l'atmosphère caractérisée par une ionisation partielle des gaz s'étendant entre 50 et 1500 kilomètres au-dessus de la Terre. Le contenu électronique total de l'ionosphère varie en réponse à l'environnement spatial de la Terre, interférant avec les signaux du système mondial de navigation par satellite (GNSS). Il en résulte l'une des plus grandes sources d'erreur pour les services de positionnement, de navigation et de synchronisation. Les réseaux de stations GNSS terrestres de haute qualité fournissent des cartes du contenu électronique total de l'ionosphère pour corriger ces erreurs, mais d'importantes lacunes spatiotemporelles dans les données de ces stations signifient que ces cartes peuvent contenir des erreurs.
Nous démontrons ici qu'un réseau distribué de capteurs - sous la forme de millions de téléphones Android - peut combler bon nombre de ces lacunes et doubler la couverture de mesure, fournissant une image précise de l'ionosphère dans les zones du monde mal desservies par les infrastructures conventionnelles. En utilisant des mesures effectuées à l'aide de smartphones, nous déterminons des caractéristiques telles que les bulles de plasma au-dessus de l'Inde et de l'Amérique du Sud, la densité renforcée par les tempêtes solaires au-dessus de l'Amérique du Nord et un creux ionosphérique à moyenne latitude au-dessus de l'Europe. Nous montrons également que les cartes de l'ionosphère obtenues peuvent améliorer la précision de la localisation, ce qui est notre objectif principal. Ce travail démontre le potentiel de l'utilisation d'un grand réseau distribué de smartphones comme un puissant instrument scientifique de surveillance de la Terre.
Couverture géographique des téléphones et des stations de surveillance (source : Smith et al., 2024)
Les 9 036 stations de surveillance (points orange) contribuent à la base de données Madrigal, qui regroupe des dizaines de réseaux de stations mondiaux et régionaux. Les points bleus indiquent environ 100 000 emplacements où des mesures téléphoniques sont disponibles. Un emplacement dans une grande ville peut avoir des milliers de téléphones. La carte mondiale (a) montre que certaines parties du monde (comme les États-Unis et l'Europe) sont densément couvertes par des stations de surveillance. Un zoom sur l'Europe (b) montre que les téléphones ont une couverture encore plus dense. En Inde (c), la couverture relative des téléphones est encore plus grande. Les emplacements des stations ont été tirés de la base de données Madrigal (données sources à télécharger au format txt).
Les sources sont disponibles sous la forme d'une note Python.
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