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6:50
Surveillance Watch, un site pour documenter et dénoncer l'industrie de la surveillance
sur Cartographies numériquesSurveillance Watch est une carte interactive qui documente les connexions cachées au sein de l’industrie opaque de la surveillance. Il s'agit de « retracer le réseau complexe des entreprises qui compromettent notre vie privée en toute impunité ».
Les technologies de surveillance et les logiciels espions sont utilisés partout dans le monde pour cibler et réprimer les journalistes, les dissidents et les défenseurs des droits de l’homme. Fondé par des défenseurs de la vie privée, dont la plupart ont été personnellement lésés par ces technologies de surveillance, le site a pour objectif de mettre en lumière les entreprises qui profitent de cette exploitation et de dénoncer leurs abus. En cartographiant le réseau complexe des sociétés de surveillance, de leurs filiales, de leurs partenaires et de leurs bailleurs de fonds, les auteurs espèrent exposer les personnes qui alimentent les violations massives des droits de l’homme par cette industrie, en veillant à ce qu’ils ne puissent échapper à leur responsabilité. Surveillance Watch est une initiative communautaire et entend aller plus loin dans la collecte de données concernant la surveillance. Le site invite à défendre le droit à la vie privée et à partager cette carte en restant informé.
Il est possible de consulter le site par entreprises de surveillance ou par cibles connues. Certains pays font l'objet de plus de surveillance que d'autres, mais la carte montre globalement que le réseau de surveillance couvre l'ensemble de la planète.
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La carte, objet éminemment politique : quel sens accorder à la carte officielle du déconfinement ? -
13:28
Écrire avec les cartes
sur Cartographies numériquesLiouba Bischoff, Raphaël Luis et Julien Nègre publient un ouvrage Ecrire avec les cartes dans Épistémocritique. Revue de littérature et savoirs (à télécharger en PDF). L'ouvrage correspond aux actes du colloque « Récits avec Cartes », organisé à l’ENS de Lyon en février 2023.
« Qu’elle renvoie à des lieux réels ou fictifs, qu’elle permette de parcourir les océans ou de signaler des espaces périurbains oubliés, la carte est ici envisagée dans toute sa matérialité : elle n’est ni une métaphore visant à donner un caractère spatial aux phénomènes littéraires (carte des représentations mentales, carte cherchant à situer la littérature dans l’espace du savoir, etc.), ni un outil de modélisation des textes. Aussi passionnantes que soient les expériences permises par les méthodes de cartographies narratives, l’objectif des textes réunis ici est bien d’étudier les cartes comme objet littéraire, au même titre que les personnages ou la narration, et non comme méthode d’analyse » (extrait de l'introduction)Table des matières et résumés
1. Introduction
2. « La vue à vol d’oiseau de l’homme » : usages génétiques de la carte et mise en récit dans Les Travailleurs de la mer de Victor Hugo (1866). Par Delphine Gleizes
3. Les trésors de la carte : explorations cartographiques et intrigue aventureuse chez R. L. Stevenson et H. G. Wells. Par Julie Gay
4. L’ouverture par les cartes dans les récits réalistes et les fables de Rudyard Kipling. Par Élodie Raimbault
5. Cartographismes : Peter Sís ou l’imagier des espaces. Par Christophe Meunier
6. Tentative d’inventaire d’une carte inventée : Description d’Olonne de Jean-Christophe Bailly. Par Aurélien d’Avout
7. Faire le tour du propriétaire : défamiliariser le chez soi selon Thomas Clerc et Christophe Boltanski. Par Laurent Demanze
8. Récits d’aventure et matérialité de l’objet-livre : usages ludiques de la carte dans trois romans américains contemporains. Par Gaëlle Debeaux
9. Cartographies d’outre-tombe : la postérité cartographique de la Nouvelle-Angleterre imaginaire de Lovecraft. Par Henri Desbois
10. La matrice des cartes dans Atlas der abgelegenen Inseln de Judith Schalansky. Par Mandana Covindassamy
11. Les voyages d’Olivier Hodasava : le globe virtuel de Google, une machine à fabriquer des histoires. Par Nathalie Gillain
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Cartographie et littérature
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Cartes invisibles. Réflexions littéraires et cinématographiques sur l’image cartographique
Le tour de France des classiques de la littérature (Gallica - BNF)
Le voyage d'Ulysse. Comment cartographier un mythe ?
Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle) par Roger Chartier
Un océan de livres : un atlas de la littérature mondiale
Vers une carte interactive de la littérature de fiction dans le monde
Carte des road trips les plus épiques de la littérature américaine
Découvrir Paris à travers les grands classiques de la littérature
Les story maps : un outil de narration cartographique innovant ?
Fake Britain, un atlas de lieux fictionnels
Rubrique Cartes et atlas imaginaires -
15:24
Carte de l'influence mondiale de la Chine et des États-Unis
sur Cartographies numériques
La concurrence stratégique entre les États-Unis et la Chine est un élément déterminant du paysage géopolitique dont les décideurs, aussi bien du secteur public que du secteur privé, doivent tenir compte pour conduire leurs actions. La carte de l'indice d'influence mondiale (GII) montre l'influence réciproque des États-Unis et de la Chine dans 191 pays. Le GII utilise 28 critères différents répartis selon 3 principaux domaines (économique, politique et sécuritaire).??????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ???????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????? ???????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?Les pays sont colorés du vert au rouge, de manière à indiquer s'ils sont plus en phase avec la Chine ou avec les États-Unis. Le vert correspond à l'alignement avec les États-Unis et le rouge à l'alignement avec la Chine. Si on clique sur « Stories », on accède à des visites guidées à l'échelle de grandes zones régionales (Afrique, Moyen-Orient, Europe, Amérique latine et Indo-Pacifique).
Global Influence Index (source : CESI)
Selon le GII, les États-Unis exercent actuellement une influence prépondérante en Europe. Cette influence est en partie due aux liens historiques entre l'Europe et les États-Unis, mais aussi aux inquiétudes croissantes de l'Europe face à la menace stratégique que représente la Chine. Dans de nombreuses autres régions du monde, par exemple en Afrique, les États-Unis sont en train de perdre la bataille de l'influence face à la Chine. Selon le GII, la Chine a poursuivi « un engagement soutenu et délibéré avec les nations de toute l'Afrique », ce qui se reflète dans son influence croissante dans la région.Selon le GII, « l'Indo-Pacifique est l'épicentre de la concurrence stratégique entre les États-Unis et la Chine ». L'Australie, l'Inde, la Corée du Sud et le Japon entretiennent des liens économiques et stratégiques très forts avec les États-Unis. Cependant, de nombreux autres pays de la région développent des liens très forts avec la Chine.
Une ventilation complète des variables et de la méthodologie utilisée pour déterminer les scores d'influence de chaque pays est disponible sur le site. Les données avec les scores d'influence sont téléchargeables au format csv. Il est possible de conduire une analyse globale ou sur chaque critère séparément.
L'indice d'influence mondiale est un produit de la China Economic & Strategy Initiative (CESI). La CESI est une organisation de recherche à but non lucratif qui s'engage à promouvoir les valeurs américaines et à développer une stratégie économique pour concurrencer et gagner contre la Chine. Le GII fait partie de la mission principale de la CESI, qui consiste à fournir aux décideurs politiques une base pour visualiser et analyser le paysage géopolitique, afin que des décisions puissent être prises sur la manière dont les États-Unis et leurs alliés doivent se positionner pour une concurrence stratégique avec la Chine.?????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????????? ????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????
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15:08
La Nouvelle-Aquitaine en 100 cartes
sur Cartographies numériques
La Plateforme de Ressources Territoriales de la Région Nouvelle-Aquitaine a publié le 5 septembre 2024 un ouvrage collectif sous la direction d'Olivier Bouba-Olga La Nouvelle-Aquitaine en 100 cartes. Cet ouvrage, disponible en téléchargement, couvre un ensemble large de sujets : il explore au fur et à mesure des chapitres les dynamiques démographiques, les dynamiques d’emploi, les spécialisations économiques, les niveaux de vie et les inégalités de revenu, les mobilités, les questions d’accessibilité en général, celles plus précises d’accessibilité à la santé, des questions liées aux dépenses d’énergie, d’autres à la consommation foncière…Où sont les "jeunes", où sont les "vieux" ? Où sont les "riches", où sont les "pauvres" ? Où travaillent-ils et comment s'y rendent-ils ? Combien dépensent-ils pour leurs déplacements en voiture ? Quand ils déménagent, c'est pour aller où ? A quelle distance vivent-ils d'une boulangerie, d'un bureau de poste ou d'un théâtre ? Combien vivent dans des déserts médicaux ?
C'est à ces questions du quotidien que répond cet ouvrage, sous forme de cartes, à l'échelle des territoires de la Nouvelle-Aquitaine, restituées le plus souvent dans l'ensemble de la France hexagonale. 100 cartes originales, qui donnent à voir de manière simple des phénomènes complexes et qui révèlent progressivement la diversité des territoires néo-aquitains et la richesse qu'elle constitue.
Cet ouvrage est issu des travaux de la Direction de l'intelligence territoriale, de l'évaluation et de la prospective (DITEP) du Pôle DATAR de la Région Nouvelle-Aquitaine.
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Avec la crise du Covid19, les villes moyennes ont-elles bénéficié d’un regain d’attractivité ?
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20:11
Les cartes de l'Ordnance Survey irlandaise ont 200 ans
sur Cartographies numériquesL'Irlande est connue pour être l'un des premiers pays à avoir été systématiquement cartographié au début du XIXe siècle. De 1825 à 1846, l'Ordnance Survey irlandaise a entrepris un relevé très détaillé de l'ensemble du pays afin de créer des cartes à l'échelle de 6 pouces pour 1 mile (environ 1:10 000). Par la même occasion, l'Ordnance Survey a recueilli des informations géographiques, archéologiques et toponymiques, notamment sur les coutumes locales, les monuments, les noms de lieux et les caractéristiques topographiques. Ces documents reflètent les paysages de l'Irlande tels qu'ils existaient dans les années 1820-1830 , ainsi que les pratiqus agricoles, la langue, le folklore, les métiers et la religion.
Les documents laissés par l’Ordnance Survey (OS) pour l’Irlande sont particulièrement importants car ils nous permettent de mieux comprendre les processus et les pratiques de cette enquête nationale qui à eu un impact profond sur le gouvernement, la politique, la société et l’économie de l’Irlande des XIXe et XXe siècles. Ces documents de l’OS dirigée par les Britanniques n’ont pas été conservés en Grande-Bretagne mais à Dublin. En effet, contrairement aux premiers documents de l’OS sur la Grande-Bretagne en grande partie détruits pendant la Seconde Guerre mondiale, les comptes rendus de l’OS sur l’Irlande ont survécu. Ces comptes rendus offrent une opportunité majeure de faire progresser notre compréhension non seulement de la cartographie de l’Irlande sous domination britannique, mais aussi de la manière dont ce pouvoir a été exercé par le biais d’activités mises en œuvre localement « sur le terrain ». Les opérations de l'OS en Irlande ont eu un impact et une influence plus larges sur les levés topographiques et la cartographie dans d'autres parties du globe. Par exemple, la mesure de la ligne de base du Lough Foyle par le colonel Colby (1827-1828) a attiré l'attention de George Everest, qui a ensuite adopté ce qu'il a appelé le « beau système » de Colby pour le Grand relevé trigonométrique de l'Inde.
Le projet OS200 « Recartographie numérique du patrimoine de l'Ordnance Survey d'Irlande », lancé par des chercheurs de l'Université de Limerick, s'appuie sur les quatre sources principales de l'Ordnance Survey créées lors de la première mission d'observation de l'Irlande : les cartes de 6 pouces, les mémoires, les lettres et les livres de noms de lieux. L'importance de ces sources réside dans leur description de l'Irlande d'avant la Grande famine.
Les sources réunies sur le site [OS200] (source : irelandmapped.ie)
Les cartes elles-mêmes sont extrêmement détaillées et magnifiquement dessinées. Grâce au travail de numérisation du projet OS200, on peut explorer ces cartes originales de l'Ordnance Survey d'Irlande dans les moindres détails sous forme de cartes interactives.
Le projet vise à rassembler des cartes et des textes historiques de l'Ordnance Survey (OS) pour former une seule ressource en ligne, librement accessible à l'usage des universitaires et du public. Les résultats numériques de l'OS200 permettent non seulement de faire progresser notre compréhension de la manière dont l'Irlande a été cartographiée il y a deux siècles, mais ouvrent à un nouveau public l'héritage et les impacts de l'OS, reconnaissant l'importance durable de ce qui a été accompli et marquant le bicentenaire de son instigation.
Le projet est soutenu par la Royal Irish Academy, le Public Record Office d'Irlande du Nord, la Bibliothèque nationale d'Irlande et le Digital Repository of Ireland.
Pour compléter
L’Ordnance Survey Ireland (OSI) (en gaélique Suirbhéireacht Ordanáis na hÉireann) est l’agence gouvernementale de cartographie de l'Irlande. Il est l’équivalent de l’IGN français. Cet organisme a pris la succession en 1922 de la division irlandaise de l’Ordnance Survey du Royaume-Uni qui existait depuis 1824. Tout son travail prend sa source dans les différentes missions menées entre 1815 et 1845 par des officiers anglais du Royal Engineers et par des membres du service des Mines qui ont à ce moment-là rédigé un ensemble de cartes d’une précision jamais atteinte sur l’île. En collaboration avec son alter ego en Irlande du Nord, cet organisme est destiné à cartographier à différentes échelles l’ensemble de l’île d’Irlande.
L’Irlande (comme le Royaume-Uni) n’utilise généralement pas les latitudes et les longitudes pour décrire un lieu qui se trouve sur leur territoire national. Ils ont mis en place un système de référence spécifique. L’île d’Irlande est divisée en 20 cases de 100 km de côté, chacune identifiée par une lettre. Chaque case possède une graduation numérique en partant du coin sud ouest. Par exemple G0305 signifie Case G 3 km est, 5 km nord. Il existe également des tirages dit Discovery Series de l'OSI. L’île d’Irlande est ainsi divisée en cases de 30 km de côté, par 40 km en largeur, à l'échelle de 1:50 000 chacune identifiée par un numero (1 à 89). Voir plan, ref: No. 41 ~ Centre de Westmeath (source : Wikipedia)
OS200. Digitally Re-Mapping Ireland’s Ordnance Survey Heritage
Irish Townland and Historical Map Viewer
PRONI Historical Map (uniquement Irlande du Nord)
GeoHive. Ireland's National Geospatial Data Hub
Ireland Mapped website
Lilley, K.D & Porter, C. (2022) 'A Journey Through Maps: Exploring Ireland’s Cartographic Heritage'" Public lecture for Armagh Robinson Library (video Youtube)
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L'histoire par les cartes : le mouvement des enclosures en Grande Bretagne aux XVIIIe et XIXe siècles
Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime
L'histoire par les cartes : la mappe sarde du XVIIIe siècle
La grille de Jefferson ou comment arpenter le territoire américain
La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
Derrière chaque carte, une histoire : découvrir les récits de la bibliothèque Bodleian d'Oxford
Cartes et atlas historiques
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20:12
La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)
sur Cartographies numériquesL’eau est essentielle à la santé humaine et planétaire, ainsi que les objectifs internationaux qui la sous-tendent, notamment le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité, le Cadre de Sendai pour la réduction des risques et l’Accord de Paris sur l'atténuation et l'adaptation au changement climatique. Pourtant, la triple crise planétaire – celle du changement climatique, de la perte de nature et de biodiversité, de la pollution et des déchets – affecte l'eau du point de vue de sa disponibilité, sa quantité, sa qualité et sa distribution.
Dans la moitié des pays du monde, un ou plusieurs types d’écosystèmes d’eau douce sont dégradés, notamment les rivières, les lacs et les aquifères. Le débit des rivières a considérablement diminué, les masses d’eau de surface se réduisent ou disparaissent, l’eau ambiante est de plus en plus polluée et la gestion de l’eau est en retard. Telles sont quelques-unes des conclusions de trois rapports de suivi des progrès en matière d’eau douce, publiés par ONU-Eau et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Ces trois rapports d’étape à mi-parcours pour les indicateurs de l’ODD 6 sur l'eau font état d'un retard alarmant et montrent qu’il faut accélérer les actions. Pour la plupart des indicateurs de l’ODD 6, le rythme actuel des progrès n’est pas assez rapide pour combler l’écart d'ici 2030. Ces priorités peuvent être respectées à consition de réaliser des investissements adéquats dans les institutions, les infrastructures, l’information et l’innovation, où une action concertée et une cohérence institutionnelle sont nécessaires, et si de nouvelles idées, de nouveaux outils et de nouvelles solutions sont développés en s’appuyant sur les connaissances existantes et les pratiques autochtones.
Initiatives conduites par l'ONU dans le cadre de l'ODD 6 sur l'eau (source : Agenda 2030)
En collaboration avec des partenaires dans le cadre de l’Initiative de surveillance intégrée de l’ODD 6 menée par l’ONU-Eau, le PNUE a officiellement publié, en août 2024, des rapports sur les trois indicateurs de l’ODD 6 dont il est le garant. Ces rapports sur les indicateurs sont les suivants :
- ODD 6.3.2 – Progrès en matière de qualité de l’eau ambiante, en mettant l’accent sur la santé avec les données par pays, région et pour le monde entier.
La cible 6.3 des ODD est la suivante : « D'ici à 2030, améliorer la qualité de l'eau en réduisant la pollution, en éliminant les déversements et en minimisant les rejets de produits chimiques et de matières dangereux, en réduisant de moitié la proportion d'eaux usées non traitées et en augmentant considérablement le recyclage et la réutilisation en toute sécurité à l'échelle mondiale ». Pour suivre les progrès vers la cible, l’indicateur ODD 6.3.2 surveille la proportion de masses d’eau dont la qualité de l’eau ambiante est bonne, conformément aux normes nationales et/ou infranationales de qualité de l’eau et sur la base de mesures de cinq paramètres de qualité de l’eau qui renseignent sur les pressions les plus courantes sur la qualité de l’eau au niveau mondial. - ODD 6.5.1 – Progrès dans la mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau, en mettant l’accent sur le changement climatique avec les données par pays, région et pour le monde entier.
La cible 6.5 des ODD est la suivante : « D’ici à 2030, mettre en œuvre une gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux, y compris par la coopération transfrontière, le cas échéant. ». Pour suivre les progrès vers la cible, l’indicateur 6.5.1 surveille le degré de mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), en évaluant les quatre dimensions clés de la GIRE : environnement propice, institutions et participation, instruments de gestion et financement. - ODD 6.6.1 – Progrès relatifs aux écosystèmes liés à l’eau, en mettant l’accent sur la biodiversité avec les données par pays, région et pour le monde entier.
La cible 6.6 des ODD est la suivante : « D’ici à 2020, protéger et restaurer les écosystèmes liés à l’eau, notamment les montagnes, les forêts, les zones humides, les rivières, les aquifères et les lacs ». Pour suivre les progrès vers la cible, l’indicateur 6.6.1 suit les changements au fil du temps dans les écosystèmes liés à l’eau tels que les lacs, les rivières, les zones humides et les mangroves, à l’aide d’observations de la Terre.
Chaque rapport est accompagné de tableaux de données et de visuels (cartes + graphiques) utilisables pour traiter des questions relatives à la gestion de l'eau, à l'environnement, à la santé.
Il est possible de consulter l'ensemble des rapports d'avancement de l'ODD 6 sur le site ONU-Eau (UN Water).
Peu de pays disposent d'instruments pour contôler la pollution de l'eau, mais leur niveau de mise en oeuvre progresse
(source : rapport sur l'ODD 6.5.1)Pour aller plus loin
- ONU-Eau
- Eau, assainissement et hygiène (OMS)
- Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2022 : eaux souterraines : rendre visible l’invisible
- Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2021 : la valeur de l'eau (UNESCO)
- Le droit à l'eau et à l'assainissement (UNESCO)
- Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et les droits à l’eau et à l’assainissement
- Rapporteur spécial sur les droits à l’eau et à l’assainissement
- Journée mondiale de l'eau (22 mars)
- Journée mondiale des toilettes (19 novembre)
Articles connexes
Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eau
Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI
Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security
Cartes et données SIG sur les petits et moyens réservoirs d'eau artificiels dans le monde
L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse
Les barrages vieillissants constituent une menace croissante dans le monde (rapport de l'ONU)
Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100
Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)
Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)
- ODD 6.3.2 – Progrès en matière de qualité de l’eau ambiante, en mettant l’accent sur la santé avec les données par pays, région et pour le monde entier.
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19:41
Jeu de données SEDAC sur l'évolution des villes dans le monde entre 1975 et 2030
sur Cartographies numériques
Un nouvel ensemble de données sur les polygones et points urbains mondiaux est disponible sur le site SEDAC de la NASA. Le jeu de données (GUPPD, 1975-2030, v1) comprend 123 034 agglomérations avec noms de lieux et chiffres de population urbaine pour les années 1975-2030.
Le jeu de données s'appuie sur la base de données 2015 des établissements humains mondiaux (Global Human Settlement, GHS) et les centres urbains (UCDB) du Centre commun de recherche (JRC). L'ensemble de données du modèle d'établissement du JRC (GHS-SMOD) comprend une hiérarchie d'établissements urbains, du centre urbain (niveau 30) au groupe urbain dense (niveau 23) et au groupe urbain semi-dense (niveau 22). L'UCDB ne comprend que le niveau 30, tandis que le GUPPDv1 ajoute les niveaux 22 et 23, et utilise des sources de données ouvertes pour vérifier et valider les noms attribués par le JRC à ses polygones UCDB et pour étiqueter les établissements nouvellement ajoutés. La méthodologie décrite dans la documentation a permis d'étiqueter systématiquement un pourcentage plus élevé de polygones UCDB que ceux précédemment étiquetés par le JRC.
Les données sont disponibles aux formats Geodatabase (.gdb) et GeoPackage (.gpkg) sous forme de polygones et de points (2,9 Gigaoctets). Il faut au préalable s'inscrire sur le site pour pouvoir les télécharger.
Un affichage rapide du fichier Geodatabase dans le logiciel QGIS permet de voir qu'il est possible de faire des comparaisons entre villes et par tranches de 5 ans de 1975 à 2030.
En plus de ces données chiffrées, on dispose également de l'emprise spatiale des aires urbaines.
Le site femaFHZ.com a mis à disposition une interface interactive pour visualiser les données sans avoir à les télécharger. Les points sont affichés si la population est supérieure à 200 000 entre les niveaux de zoom 1 et 6. Au-delà du niveau de zoom 6, tous les polygones sont affichés. En cliquant sur un point ou un polygone, on obtient le graphique de la population de 1975 à 2030 de la ville que l'on souhaite.
Pour rappel, les données SEDAC ne reposent pas sur des recensements de population, mais sur des estimations à partir de la densité du bâti. La méthode GHSL (Global Human Settlement Layer) repose sur un continum urbain-rural visant à dégager des degrés d'urbanisation. Seuls l'urbain dense et semi-dense sont pris en compte ici.
La grille d'urbanisation qui a servi de référence pour l'élaboration de ce jeu de donnée est celle de 2019 (Urban Centre Database UCDB R2019). L'extension spatiale des aires urbaines est donc référée à cette année et ne reflète pas les évolutions entre 1975 et 2030. Voir la documentation détaillée.
Articles connexesCartographier l'empreinte humaine à la surface du globe
Utiliser la plateforme Urban TEP pour étudier les régions urbaines dans le monde
Un atlas de l'expansion urbaine à partir de 200 villes dans le monde
Data visualisations pour étudier l'expansion urbaine
Pollution de l'air et zones urbaines dans le monde
Urbanisation horizontale ou verticale : un enjeu majeur notamment pour les métropoles du Sud
Africapolis, un projet pour cartographier au plus près l'Afrique urbaine
Jeu de données SIG sur le classement des métropoles mondiales
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14:57
Air quality stripes, un site pour comparer la pollution de l'air en ville depuis 1850
sur Cartographies numériquesLe site AirQualityStripes.info s'est inspiré des bandes climatiques (climate stripes) du professeur Ed Hawkins de l'Université de Reading. Créé par des scientifiques, ce site permet de comparer la qualité de l'air de 1850 à 2021 dans des villes du monde entier.
Les données PM2,5 proviennent du modèle climatique UKESM combiné à des observations par satellite. L'échelle de couleurs a été élaborée par un artiste qui a analysé des images Google de la pollution de l'air. Les couleurs bleu clair représentent le ciel bleu pur, tandis que les rouges et les bruns plus foncés indiquent des quantités croissantes de pollution atmosphérique.
« Les images montrent qu’il est possible de réduire la pollution de l’air. L’air de nombreuses villes européennes est beaucoup plus propre aujourd’hui qu’il y a 100 ans, ce qui améliore notre santé. Nous espérons vraiment que des améliorations similaires pourront être obtenues dans le monde entier. »
« En fin de compte, la pollution de l'air est l'un des principaux facteurs de risque de décès dans le monde. On estime qu'elle est responsable d'un décès sur dix dans le monde. Les bandes de qualité de l'air montrent la diversité des tendances et des concentrations à travers le monde. Nos bandes démontrent qu'il reste encore beaucoup à faire pour réduire l'exposition des personnes à une mauvaise qualité de l'air, et dans certains endroits, beaucoup plus ! »
Air Quality Stripes contribue à faire prendre conscience du problème et à sensibiliser la population ainsi que les décideurs afin de réduire la pollution de l'air en milieu urbain. Ces schémas peuvent être aussi utilisées pour comparer les effets de la mise en place de mesures de limitation de la pollution (très variables selon les villes). De manière indirecte, ils reflètent les vagues d'industrialisation et de désindustrialisation à travers le monde.
Mais il convient de prendre ces graphiques et ces données avec précaution, car tout ce qui s'est passé avant 1998 a été modélisé et non observé. Pour les années les plus récentes (2000-2021), le site utilise un ensemble de données qui combine des observations au niveau du sol et par satellite des concentrations de particules PM2,5 de Van Donkelaar et al. (2021, résolution V5 0,1 degré), cet ensemble de données peut être trouvé ici . Les observations par satellite de particules PM2,5 ne sont en revanche pas disponibles pour les années antérieures à 1998. Les auteurs ont donc utilisé des modèles informatiques pour dégager les tendances historiques concernant la pollution atmosphérique (Turnock 2020). Les données de modèles accessibles au public ont été tirées du Coupled Model Intercomparison Project (CMIP6) mis à disposition gratuitement via la Earth System Grid Federation (ESGF). Ce sont les modèles climatiques qui ont été utilisés pour le rapport d'évaluation du GIEC. La modélisation des concentrations mondiales de polluants est très difficile, et les modèles sont continuellement réévalués par rapport aux observations afin d'améliorer leur représentation des processus physiques et chimiques. Il s'agit des premières versions des bandes de qualité de l'air. Elles seront mises à jour au fur et à mesure que des simulations et des observations améliorées seront disponibles.
Les données qui ont servi à faire ces graphiques sont disponibles sur Zenodo.
Pour compléter
Les bandes climatiques peuvent-elles changer notre façon de penser la pollution de l’air ? (The Guardian)
Articles connexes
La pollution de l'air est la première menace mondiale pour la santé humaine (rapport de l'EPIC, août 2023)
L'empreinte carbone des villes dans le monde selon le modèle GGMCF
Pollution de l'air et zones urbaines dans le monde
Les plus gros émetteurs directs de CO2 en FranceUtiliser la plateforme Urban TEP pour étudier les régions urbaines dans le monde
Un atlas de l'expansion urbaine à partir de 200 villes dans le monde
Data visualisations pour étudier l'expansion urbaine
Urbanisation horizontale ou verticale : un enjeu majeur notamment pour les métropoles du Sud
Africapolis, un projet pour cartographier au plus près l'Afrique urbaine
Jeu de données SIG sur le classement des métropoles mondiales
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19:42
Typologie communale de l'accessibilité aux soins de premier recours en France (IRDES)
sur Cartographies numériques
L'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) propose une typologie communale de l'accessibilité aux soins de premier recours en France.Dans un contexte de raréfaction et de répartition inégale des médecins généralistes sur le territoire, il apparaît nécessaire de renouveler la description de l'accessibilité aux soins de premier recours en considérant la présence d'un ensemble de professionnels de santé aux côtés du médecin généraliste.
Cette typologie à l'échelle de la commune décrit ainsi l'accessibilité aux soins de premier recours en tenant compte du médecin généraliste, de ses partenaires du quotidien (infirmier?ière?s, kinésithérapeutes, pharmacies), de ceux servant d'appui au diagnostic (laboratoires et radiologues) et des services d'urgence. Elle s'appuie sur un classement des communes selon leur niveau d'accessibilité, son évolution récente et les besoins potentiels de soins.
La typologie repose sur trois critères principaux :
- le classement des communes selon leur niveau d'accessibilité à partir d'une matrice de distance (temps d'accès moyen en voiture)
- l'évolution récente de l'offre en densité de soins (en fonction du type de soins)
- les besoins potentiels en fonction du type de population (âge et revenu), ce qui permet de définir une accessibilité potentielle localisée (APL).
La méthode utilisée est la classification ascendante hiérarchique (CAH) qui permet de classer les communes en catégories selon les différentes dimensions (groupes de professions, offre dynamique et besoins de soins). Elle permet de dégager 7 niveaux d'accessibilité :
- Classe 1 : communes avec la moins bonne accessibilité aux soins tous services confondus
- Classe 2 : communes avec une faible accessibilité aux soins, en désertification médicale et avec de forts besoins
- Classe 3 : communes avec une faible accessibilité aux soins de proximité et favorisées aux plans socio-économique et sanitaire
- Classe 4 : communes maintenant une bonne accessibilité aux médecins généralistes mais avec une faible accessibilité aux autres soins
- Classe 5 : communes avec une accessibilité aux soins relativement bonne qui se raréfie et avec de forts besoins
- Classe 6 : communes favorisées sur le plan socio-sanitaire avec une bonne accessibilité aux soins
- Classe 7 : communes avec l’accessibilité aux soins la plus élevée pour tous les types de soins
La répartition des clusters dessine principalement deux types de structures spatiales : un gradient urbain-rural et des contrastes régionaux nord/sud pour la France métropolitaine. Tout d’abord, cette classification fait apparaître un gradient urbain/rural classique pour les services d’urgence et les partenaires diagnostiques intermédiaires avec une meilleure accessibilité au centre urbain (clusters 7 et 5), puis une bonne accessibilité en première couronne (cluster 6), pour se déplacer progressivement vers les banlieues plus éloignées avec une accessibilité moyenne (cluster 3) et enfin une plus faible accessibilité dans les marges rurales (clusters 4, 1 et 2). Cependant, ce gradient n’est pas le même pour les services de proximité les plus proches comme les médecins généralistes, les infirmières, les kinésithérapeutes et les pharmacies. Au-delà de l’opposition classique urbain/rural, c’est l’importance des petites centralités dans l’accessibilité aux services de proximité qui est soulignée. Le cluster 4, bien que situé dans des zones rurales isolées, présente un niveau d’accessibilité aux médecins généralistes aussi élevé que les clusters 5 et 6, voire meilleur que le cluster 3, plus proche des grands centres urbains. Cela tient au fait que le cluster 4 est structuré en petites villes qui jouent le rôle de centralités locales et leur permettent d’être bien desservies par les services de proximité. Cela illustre le rôle des petites villes dans l’offre de soins en milieu rural. L'accessibilité ne dépend plus de l'éloignement des grandes villes mais de l'éloignement des centres de services et d'équipements locaux.
Cette typologie de l'IRDES permet de nuancer la notion de "déserts médicaux". Construite à l'échelle des communes, elle est plus précise que celle établie à l'échelle des départements ou des bassins de vie.
Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet prOmoting evidence-bASed rEformS on medical deserts (OASES), financé par la Commission européenne (Programme 2020 du 3e Programme sur la santé). Il a donné lieu à une publication :
Bonal M., Padilla C., Chevillard G., Lucas-Gabrielli V. (2024). A French classification to describe medical deserts: A multi-professional approach based on the first contact with the healthcare system. International Journal of Health Geographics, vol.23, 5.
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20:09
Analyser les cartes et les données des élections législatives de 2024 en France
sur Cartographies numériques
Les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet sont les dix-septièmes élections législatives sous la Cinquième République. À bien des égards, elles apparaissent comme un scrutin exceptionnel : décision surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République au soir des élections européennes du 9 juin, perspective d’une alternance gouvernementale à l’issue du second tour du scrutin, formation de nouvelles coalitions électorales à gauche comme à droite du système partisan pendant la campagne, contexte politique particulièrement anxiogène.L'objectif de ce billet est de fournir une approche critique des cartes et des graphiques que l'on peut trouver dans les médias. Il s'agit de donner accès aux données et à la fabrique de l'information, mais aussi de comparer les choix opérés par les médias en regard des cartes et analyses proposées par des géographes, des sociologues ou des politistes.
I) Analyser les cartes et les données du 1er tour des législatives (30 juin 2024)
1) Accès aux données
Le taux de participation a été de 66,7% au 1er tour, soit nettement au dessus du taux de participation aux législatives de 2022 qui était de 48,5%. A lui seul, le Rassemblement national a rassemblé 29,25% des voix au 1er tour. En deuxième position, le Nouveau Front populaire obtient 27,99% des suffrages. Le camp présidentiel n'arrive, lui, qu'en troisième place, avec 20,04% des voix. Loin derrière, avec leurs alliés Divers droite, Les Républicains qui ont refusé de suivre Eric Ciotti dans une alliance avec le RN, obtiennent 10,23% des suffrages.
Seulement 76 candidats ont été élus au premier tour. C’est le Rassemblement National et la France insoumise qui ont le plus de candidats élus au premier tour le 30 juin 2024.
Liste des candidats au 1er tour avec leur parti et leur profession (Data.gouv.fr)
Résultats définitifs du 1er tour des élections législatives du 30 juin 2024 (Data.gouv.fr)2) Cartes des résultats dans les médias
- La carte des résultats des législatives au premier tour et le tableau des candidats qualifiés (Le Monde)
- Législatives 2024 : voici les résultats définitifs du premier tour, parti par parti (Le Parisien)
- Les résultats du premier tour des législatives 2024 dans chaque circonscription (Libération)
- Résultats du 1er tour des législatives 2024 : découvrez les scores des candidats et les députés qualifiés (France Info)
- Législatives 2024 : la carte des résultats du premier tour (Les Echos)
- Élections législatives 2024: découvrez les résultats définitifs dans votre circonscription et dans votre ville (Le Figaro)
- Législatives : le Rassemblement National aurait la majorité absolue au deuxième tour sans désistement généralisé ou front républicain - projection exclusive (Le Grand Continent)
- Cartographie électorale et symbolisme des couleurs. Le choix du bleu marine (au lieu du brun) pour représenter le RN et ses alliés n'est pas anodin. On le retrouve par exemple pour l'AFP, France Info ou Le Parisien. Au contraire, Libération et Les Echos font le choix de représenter le RN en noir, Le Monde et Mediapart en brun. Le Figaro n'est pas très clair dans ses choix sémiologiques (violet pour le candidat RN en tête et bleu lorsqu'il est élu). Voir cet article de Wikipedia sur le symbolisme des couleurs en politique.
- Triangulaires : le désistement de la gauche change la donne dans 160 circonscriptions. Quels scénarios pour le second tour ? (Le Grand Continent)
- Outre les triangulaires qui devraient se réduire avec certains désistements, le site Contexte identifie les points chauds où l'écart de points est faible entre le 1er et le 2e candidat (cela ne présage pas des reports de voix en provenance d'autres candidats).
- Législatives : et revoilà les fragiles projections de sièges. Les grandes chaînes continuent d'afficher des diagrammes qui n'ont aucune valeur (Arrêt sur Images)
3) Piste d'analyses pour approfondir
- Décryptage des résultats au lendemain du 30 juin 2024 par Pierre-Henri Bono (Cevipof - SciencesPo)
- Sociologie des électorats et profil des abstentionnistes (sondage IPSOS - 30 juin 2024)
- Quelles circonscriptions peuvent faire basculer les élections ? (The Conversation). Accès à l'outil de cartographie interactive proposé par Claude Grasland
- Votes aux législatives : explorations géographiques (Olivier Bouba-Olga)
- « Ce qui explique vraiment les différences de vote RN entre les villes et les campagnes » par Olivier Bouba-Olga et Vincent Grimault (Alternatives économiques)
- Législatives 2024 : vote des champs et vote des villes, une question de diplômes plus que de géographie (Le Monde)
- Eric Charmes, géographe : « Face à l’extrême droite, les autres forces politiques devront imposer une lecture différente de la France périphérique » (Le Monde)
- Carte des résultats du premier tour des élections législatives 2024 par bureau de vote (Julien Gaffuri)
- Tendances politiques des quartiers de Nantes Métropole selon les résultats des législatives du 30 juin 2024 (Martin Vanier)
- « Entre foyers pauvres et modestes, une classe d'écart mais des votes aux antipodes » (Charivari). Hervé Mondon croise les résultats du premier tour des législatives avec le niveau de vie de chaque circonscription (données issues du portrait statistique des circonscriptions législatives de l’Insee de 2022)
4) Réflexion sur le mode de scrutin
Outre les effets pervers du scrutin majoritaire, pour les législatives se pose le problème du découpage et de la forte disparité des circonscriptions électorales :
- « Législatives : le maillage des circonscriptions » (Les Cartes en mouvement)
- « Législatives : les fortes disparités entre les 577 circonscriptions sur le nombre d’habitants ou d’inscrits, le taux de chômage, l’âge moyen... » (Le Monde - Les Décodeurs)
- « Quel est votre poids électoral ? » par Cédric Rossi (Visionscarto)
- « Faut-il que ces élections législatives soient les dernières au scrutin majoritaire à deux tours ? » (France Inter)
II) Analyser les cartes et les données du 2nd tour des législatives (7 juillet 2024)
La participation finale s'élève à 66,63%, soit une hausse de 20,4 points par rapport à 2022 où elle avait été l’une des plus faibles sous la Ve République : seulement 46,23% des inscrits s'étaient rendu aux urnes pour le second tour. 1094 candidats (656 hommes, 438 femmes) dans 409 duels, 89 triangulaires et 2 quadrangulaires étaient en lice dans les 501 circonscriptions pour lesquelles un second tour était organisé le dimanche 7 juillet 2024.
Le Front Populaire arrive en tête du 2nd tour avec 170 sièges, Ensemble en 2e position avec 150 sièges, le Rassemblement et ses alliés en 3e position avec 143 sièges suivis par Les Républicains et apparentés avec 66 sièges. Les désistements ont profité au Nouveau Front Populaire (NFP), mais aussi à l'ancienne majorité. C'est le Rassemblement National (RN) qui réunit le plus de suffrages exprimés (8,7 millions de voix), suivi par le Nouveau Front populaire (7 millions de voix) et Ensemble (6,3 millions). Du point de vue de la répartition géographique, le NFP réalise de gros scores à Paris et en petite couronne. Ensemble est très implanté dans le centre et l'ouest, tandis que le RN et ses alliés s'implantent durablement dans le sud-est et dans une grande partie du nord-est de la France.
1) Accès aux données
Résultats officiels publiés par le Ministère de l'Intérieur
Liste des candidats au 2e tour avec leur parti et leur profession (Data.gouv.fr). Selon les premières analyses de la sociologie des député(e)s de la nouvelle Assemblée nationale, on observe en moyenne trois fois plus de députés parmi les professions cadres supérieurs et professions intellectuelles supérieures que dans la population active (Cevipof). On compte 36% de femmes parmi les élu.e.s (contre 37,3% en 2022). Sur 577, on dénombre 423 sortants (soit 73 %). Sur les 154 nouveaux députés, 141 n’ont jamais siégé à l’Assemblée nationale.2) Cartes des résultats dans les médias
- La carte des résultats des législatives 2024 au second tour : la composition de l’Assemblée et le tableau des candidats élus (Le Monde). 155 circonscriptions changent de couleur politique (Le Monde-Les Décodeurs)
- Les résultats du second tour des élections législatives 2024 par commune (Libération)
- Législatives 2024 : la carte de France des résultats du second tour des élections (Le Parisien)
- Législatives : comment la mécanique du barrage a fonctionné ? 6 leçons clefs (Le Grand Continent). Quelle efficacité pour le "front républicain” ?" (mesure de l'écart entre le candidat RN ou alliés et le candidat qui lui était opposé dans les duels du second tour)
- Législatives : formation politique arrivée en tête des élections, par circonscription (Les Echos). Résultats des législatives : 3 cartes pour comprendre la géographie du vote au second tour (Les Echos)
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- Résultats des élections législatives 2024 : une circonscription sur quatre a changé de couleur politique, la vôtre est-elle concernée ? (France Info)
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- « Décryptage des résultats au lendemain du 7 juillet 2024 » (Cevipof). Huit chercheurs proposent une analyse des résultats du second tour des législatives 2024.
- « NFP, Ensemble, LR : qui sont les électeurs qui ont le plus fait barrage au RN ? » (CheckNews-Libération)
- « France de l’abstention, France de gauche, France de droite ou d’extrême droite : une radiographie politique du pays » (L'Humanité). L’éclairage des cartographes Nicolas Lambert, Antoine Beroud et Ronan Ysebaert à partir de cartes par interpolation (UAR RIATE). Avec méthodologie et code source disponibles sur Observable.
- « Quelles cartes pour comprendre les élections de 2024 en France ? » (Géoconfluences)
- Alexandre Blin, étudiant du master SIGAT, propose une datavisualisation donnant une vision générale de la répartition géographique des trois blocs accompagnée de deux histogrammes (nombre de voix et transformation au 2nd tour).
- « Vents contraires de la politique française. Evolution du vote entre les élections de 2024 et celles de 2022 » par Sylvain Lesage.
- « On est peut-être à l’aube d’une révision constitutionnelle majeure ». En l’absence de majorité absolue, les parlementaires élus vont devoir inventer un chemin non prévu par la Constitution de la Ve République, estime la constitutionnaliste Charlotte Girard (Politis).
- « Législatives 2024. Qu'a voté la France des villes moyennes ? » par Ivan Glita et Achille Warnant (Fondation Jean Jaurès).
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20:43
Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)
sur Cartographies numériquesUn groupe de journalistes de toute l'Europe a travaillé pour collecter, analyser et présenter des informations sur l'état de la ressource en eau. Le projet Under the Surface est basé sur les données que chaque État membre doit communiquer à l'Union européenne sur l'état qualitatif et quantitatif de ses eaux souterraines. Le projet a été initié par Arena for Journalism in Europe et Datadista. Inspiré par les précédentes enquêtes de Datadista sur les eaux souterraines en Espagne, Arena a invité un groupe de journalistes européens à sa conférence Climate Arena en novembre 2023, pour partager des idées et discuter de la faisabilité du projet. Après avoir choisi les partenaires et les méthodes, cette nouvelle équipe de 14 journalistes a démarré ses travaux en janvier 2024.
Le projet "Under the Surface" trouve, en l'absence de données de tous les pays, que l'Europe manque d'eau : plus de 15% des aquifères sont en mauvais état. L'UE exige en principe que tous les États membres, ainsi que l'Islande et la Norvège, fournissent des données sur l'état de leurs aquifères. Sur ces 29 pays, 16 ont soumis des données complètes et accessibles au public, celles de l'Allemagne et du Portugal n'étant que partiellement accessibles. Onze pays ne figurent pas du tout sur la carte : dix n’ont fourni aucune information à l’UE et un, l’Autriche, a choisi de cacher des parties clés de ses données qui empêchent leur cartographie. Les experts scientifiques, informés des résultats du projet Under the Surface, ont averti que sans données complètes, ils ne pouvaient pas connaître l'étendue réelle des dégâts causés aux eaux souterraines du continent.
Carte interactive montrant l'état des nappes phréatiques pour 17 pays européens (Source : Under the Surface)
La carte interactive montre la qualité et la quantité des eaux souterraines dans 18 pays (pour 17 membres de l’UE + la Norvège). Il couvre les nitrates et une gamme limitée de pesticides et de métaux. Les substances problématiques telles que les PFAS – connues sous le nom de « produits chimiques éternels » – et les produits pharmaceutiques ne sont pas inclus car l'UE n'exige pas de tests.
La carte révèle que 15 % des masses d’eau incluses dans la carte sont en « mauvais état », ce qui représente 26 % des aquifères par zone de couverture. Un épuisement ou une pollution importante des aquifères est susceptible d’avoir un impact très large, car celles-ci desservent souvent une région plus vaste et une population plus importante. En République tchèque et en Belgique, le nombre d’aquifères qualifiés de « pauvres » dépasse celui des aquifères sains. Ils sont suivis de près par l'Espagne, la France et l'Italie. La Bretagne fait partie des régions particulièrement touchées par la pollution de ses nappes phréatiques.
Les données sont disponibles à travers un formulaire à remplir.
Pour compléter
« Explorez la carte inédite de la pollution des eaux souterraines en France ». Le Monde a agrégé les mesures correspondant à 300 contaminants (pesticides, métaux, médicaments...) dans 24 700 stations de surveillance. La carte des contaminations des eaux souterraines en France a été conçue par Le Monde, dans le cadre du projet « Under the surface », mené avec six médias partenaires, initié par le média espagnol Datadista et coordonné par Arena for Journalism in Europe.
La carte des contaminations des eaux souterraines (source : Le Monde-Les Décodeurs)
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Latitudes et longitudes géographiques dans l’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert
sur Cartographies numériquesLe dossier de Colette Le Lay sur le site ENCCRE se propose d'étudier les latitudes et longitudes fournies par les articles de géographie de l’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Il s'agit d'en déterminer les contributeurs et les sources à partir d'un important corpus. Librement accessible, l’Édition Numérique, Collaborative et CRitique de l’Encyclopédie (ENCCRE) met à disposition les connaissances des chercheurs d’hier et d’aujourd’hui sur l’Encyclopédie, en s’appuyant sur un exemplaire original et complet de l’ouvrage conservé à la Bibliothèque Mazarine, intégralement numérisé pour l’occasion (soit 17 volumes de textes et 11 volumes de planches). Le dossier s'ouvre par une très belle projection de Jacques Cassini (1696) figurant la Terre vue du pôle Nord avec l'ensemble des méridiens disposés tout autour.
Planisphère Terrestre où sont marquées les Longitudes de divers Lieux de la Terre par Mr. de Cassini (1696)
Source : Gallica
Heinrich Scherer, Geographia Artificialis Sive Globi Terraquei Geographice Repraesentandi Artificium, 1703(source : Bibliothèque numérique de Munich)
Le choix de cette projection azimuthale polaire de Jacques Cassini est l'occasion d'aller découvrir la très belle représentation du périple de Magellan autour du monde par le cartographe Scherer (1702). Heinrich Scherer (1628-1704), à la fois mathématicien et cartographe, a développé une œuvre colossale qui a influencé la cartographie européenne du XVIIIe siècle. Plusieurs de ses atlas sont à découvrir sur le site de la Bibliothèque numérique de Munich. Au XVIIe siècle, les parallèles et les méridiens apparaissent comme les lignes remarquables pour se repérer à la surface du globe. Mais les coordonnées géographiques restent encore assez imprécises. Déterminer la longitude va devenir un grand enjeu au XVIIIe siècle.La longitude et la latitude tendent à s’imposer de plus en plus fréquemment dans les dictionnaires et encyclopédies à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle comme en atteste l'étude conduite par Denis Vigier, Ludovic Moncla, Isabelle Lefort, Thierry Joliveau et Katherine McDonough : « Les articles de géographie dans le Dictionnaire Universel de Trévoux et l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert » (Revue Langue française, 2022/2, n° 214). Selon les auteurs, c'est avec F. L. Vosgien (1747 et éditions suivantes) que l’on trouve la mention quasi-systématique de longitude et de latitude, modèle que réutilise D. Diderot dans l’Encyclopédie.
Dictionnaire géographique portatif ou Description de tous les royaumes, provinces, villes, patriarchats, éveschés, duchés, comtés, marquisats des quatre parties du monde par M. Vosgien (1757). Source : Gallica
Pour Paris par exemple, l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert indique une latitude de 48° 51' 20''. On y voit la mention de deux longitudes différentes, l'une notée Long. orient. 20° 21' 30", l'autre dite Long. de Paris à l'observatoire de Paris suivant Cassini 19° 51' 30'' : preuve qu'il y avait plusieurs manières d'indiquer la longitude à l'époque. Dans les deux cas, on observe que le point d'origine reste l'île de Fer qui servait encore de référence au cours du XVIIIe siècle.Comme l'explique le dossier de Colette Le Lay sur le site de l'ENCCRE, déterminer la longitude constitue un enjeu considérable au XVIIIe siècle. Le méridien de Paris comme méridien d'origine va s'imposer progressivement en France à partir des Cassini, sans qu'il s'agisse d'une référence unique. Pour la longitude, l'Encyclopédie prend comme origine l'île de Fer dans l'Atlantique (estimée à l'époque à environ 20° ouest de Paris) sans pour autant mentionner explicitement un méridien origine.
Méridien de l'île de Fer dans l'Atlantique
Outre le Dictionnaire géographique portatif de Vosgien, Jaucourt qui a rédigé avec Diderot les articles de géographie de l'Encyclopédie s'est inspiré vraisemblablement du Dictionnaire de Trévoux (1752). Celui-ci comporte à la fin de l'ouvrage un tableau des coordonnées géographiques de tous les lieux et auteurs cités. La longitude y est indiquée en degrés, minutes, secondes (D. M. S.) par rapport à l'île de Fer ainsi que par rapport au méridien de Paris en heures, minutes, secondes (H.M.S.).Tableau des coordonnées géographiques des noms de lieux (source : Dictionnaire de Trévoux, 1752)
Il fallut attendre la fin du XVIIIe siècle pour stabiliser les mesures de longitude. En 1789, l'expédition de Verdun, Borda et Pingré plaça définitivement l'île de Fer à 20°2’31" de Paris. Au XIXème siècle, la carte d'état major ne se réfère plus qu'au méridien de Paris et les cartes topographiques des autres États à leur observatoire national. C'est le développement des transports et la nécessité d'adopter une heure universelle et des fuseaux horaires avec des décalages d'heures rondes pour les heures locales qui vont aboutir au choix du méridien international de Greenwich en 1884. La France résistera jusqu'en 1911 (source : « Quelle est la différence entre le méridien de Greenwich et le méridien de Paris ? », IGN)
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Projections cartographiques
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AllThePlaces : géodonnées et vision du monde commercial à travers Internet
sur Cartographies numériquesLe projet All The Places extrait les données concernant les « emplacements de magasins » à partir de sites web du monde entier. Les données sont extraites ("scrapées") à partir d'Internet et regroupées par des robots d'indexation (spiders) selon plus de 2500 catégories. La carte reflète une vision du monde commercial tel qu'il se donne à voir sur Internet, laissant de fait les sites de petits commerces de détail dans l'invisibilité, particulièrement dans les pays du Sud (#BlancsDesCartes).
Vision du monde commercial à travers Internet (source : All The Places)
Les données d'emplacement de magasins ont été extraites avec Scrapy, un outil de web scraping assez connu basé sur le langage Python. En sortie, près de 5 millions de lignes ont été extraites en juin 2024 réparties ensuite en 2555 catégories de manière à fournir un ensemble de données POI au format GeoJSON. Disponibles sous licence Creative Communs CC-0 et régulièrement mises à jour, ces données sont téléchargeables en open data sur le site Alltheplaces.xyz.
Une interface web permet de visualiser directement les données sans avoir besoin de les télécharger. En zoomant, on accède au détail des POI. On voit apparaître surtout des enseignes commerciales, des réseaux de banques et assurances, des chaînes de restauration, des concessions autos, etc... Il s'agit des enseignes les plus visibles sur Internet. D'une certaine manière, la carte reflète les enseignes commerciales capables de faire le plus de branding sur Internet.
Zoom sur les sites commerciaux géolocalisés à travers l'interface web d'AllThePlaces
Pour les banques on constate que ce sont surtout l'emplacement des distributeurs de billets ("visa") qui ressortent. Ils représentent plus de la moitié de la base de données. Pour les mobilités, on voit apparaître principalement les bornes de véhicules deux roues en libre-service dans les espaces urbains ("gbfs" ou "General Bikeshare Feed Specification").
Le téléchargement des fichiers geojson (plus de 300 Mo de données géolocalisées) permet de conduire des analyses géographiques, comme par exemple l'implantation de grandes chaînes de distribution alimentaire. A noter que l'indexation par robots laisse des "trous dans la raquette" si l'on peut dire : les magasins Casino, Carrefour, Aldi, Lidl sont bien indexés pour la France, alors qu'Auchan par exemple n'y figure pas ou seulement pour d'autres pays. Les données n'étant pas homogènes selon les catégories et selon les pays, on aura intérêt à utiliser ce type de données en complément d'autres jeux de données issues de Wikidata ou d'OpenStreetMap.
Comparaison de l'implantation de quelques grandes chaînes de distribution en France
Articles connexes
Utiliser Wikidata pour chercher des informations géographiques
Une base de données historiques sur les personnages célèbres dans le monde (de 3500 avant JC à 2018)
Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques
OpenDataSoft : une plateforme avec plus de 1800 jeux de données en accès libre
Data France, une plateforme de visualisation de données en open data
Numbeo, une banque de données et de cartes sur les conditions de vie dans le monde
Mapping Diversity, une plate-forme pour représenter la diversité des noms de rues en Europe
Le forum d'OpenstreetMap, un lieu d'échange autour des enjeux de la cartographie collaborative et de l'open data
Wikipédia fête ses 20 ans. Mais connaissez-vous ses ressources cartographiques ? -
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Cartes et graphiques sur les élections européennes de 2024
sur Cartographies numériques
La participation aux élections européennes du 9 juin 2024 a atteint le score le plus élevé depuis 1994 en mobilisant 51,5% des Français (ce qui reste néanmoins modeste en comparaison d'autres élections). Au niveau national, la liste du Rassemblement national menée par Jordan Bardella arrive largement en tête avec 31,4 % des votes exprimés. Loin derrière, la liste Renaissance de Valérie Hayer est à 14,6 %, suivie de celle de Place publique - Parti Socialiste menée par Raphaël Glucksmann avec 13,8 %. Après le trio de tête, la liste LFI menée par Manon Aubry, 9,9 % des voix, ne franchit finalement pas la barre des 10 %. Les Républicains et leur tête de liste François-Xavier Bellamy atteignent 7,2 % devant la liste Les Ecologistes de Marie Toussaint qui dépasse de peu les 5 %, avec 5,5 %. Le même score (5,5 %) est enregistré par la liste Reconquête menée par Marion Maréchal.
Les résultats des élections européennes du 9 juin 2024 sont accessibles sur le site Data.gouv.fr. Les données sont disponibles par départements, cantons, communes et même bureaux de vote. Dans la perspective des élections législatives du 30 juin et 7 juillet 2024, les données ont été mises à disposition également par circonscriptions. Ce qui permet de faire des simulations avec toutes les précautions d'usage à prendre étant donné les différences de scrutin, d'enjeux politiques, de taux de participation entre les deux types d'élections. L'équipe Data.gouv.fr propose un jeu de données qui agrège l'ensemble des résultats des élections publiés par le Ministère de l'Intérieur de 1999 à 2024. Il est possible également d'utiliser le croisement des données démographiques INSEE 2020 au niveau IRIS avec les résultats des élections européennes 2024.I) La carte du parti en tête en France et dans les autres pays de l'UE
La comparaison cartographique avec les résultats des Européennes de 2019 montre une explosion sans précédent du Rassemblement national. En 2024, la liste menée par Jordan Bardella est en première place dans tous les départements français à l’exception de Paris (PS) et de sa petite couronne — Val-de-Marne (LFI), Hauts-de-Seine (LREM) et Seine-Saint-Denis (LFI). Sur 96 départements, le RN en prend 92.
La plupart des médias ont choisi de présenter une carte du parti en tête, ce qui accentue l'impression que la France a connu une "vague brune". De nombreux internautes ont réagi en évoquant une forme d’angoisse ou de peur face à ce type de carte. Il convient de rappeler que ce sont les populations qui votent et non les territoires. Comme le rappelle Jean Rivière, « il faut vraiment arrêter avec ces cartes de la liste en tête (même dans la maille communale). Elles sont pauvres, dramatisent les clivages socio-géographiques, et poussent à une lecture en terme de fractures ».
« Résultats élections européennes : cette carte anxiogène a beaucoup circulé, comment la comprendre » (HuffPost)Quelle couleur pour le Rassemblement national sur les cartes ? J'ai fait un tour ce matin sur9 des sites d'info français les plus lus en France.
— Marie Turcan (@TurcanMarie) June 10, 2024
Le Monde a choisi le marron, le Figaro est sur du violet. Les autres sont dans des nuances de bleu foncé (voire clair, pour Marianne) pic.twitter.com/6NYysYHknxDepuis quand le #RN est en bleu sur les cartes électorales et non en brun?
— cecile alduy (@cecilealduy) June 15, 2024
Ce sont ces petits détails symboliques qui participent à la banalisation et leuphemisation de sa radicalité. pic.twitter.com/uNu44RKBJ0Le Monde fournit une carte interactive par aplats. Libération donne aussi une carte des résulats par communes mais avec des cercles proportionnels au nombre de suffrages, ce qui permet de relativiser quelque peu. Les métropoles et leur couronne semblent constituer un rempart face au RN. En cliquant sur ces cartes interactives, on peut afficher le détail des votes, de manière à aller au delà du premier parti en tête.
Carte interactive des résultats par commune (source : Libération)
Ouest-France fournit une carte de comparaison visuelle pour montrer la disparition du macronisme entre 2019 et 2024.
En contraste avec les cartes que l'on trouve dans les médias, Cédric Rossi a élaboré une carte des résultats aux élections européennes 2024 redimmensionnés par rapport au nombre d'inscrits (inspiré de Kenneth Field et de ses travaux sur la cartographie des élections américaines). Voir également sa carte en mode points regroupant gauche, centre et droite et extrême-droite (1 point = 1 votant) ainsi que sa carte choroplèthe des bureaux de vote (à comparer à la cartographie par densité de points proposée par Julien Gaffuri).
Résultats aux élections européennes 2024 en France métroplitaine (source : Cédric Rossi)
Karim Douïeb a repris la carte par aplats du parti en tête par communes proposé par le Monde pour élaborer, avec le même code couleurs, une carte par cercles proportionnels (même procédé pour la Belgique). Même rapporté à l'importance des votants, le cartogramme maintient un biais d'analyse dès lors que l'on ne voit que le parti arrivé en tête.
Here are the static maps with legend pic.twitter.com/29SZrrSePz
— Karim Douïeb (@karim_douieb) June 12, 2024« Méfiez-vous des cartes … électorales » par Françoise Bahoken et Nicolas Lambert (Néocarto). Les cartes produites ont été explicites : des images teintées de bleu ou de brun qui semblent démontrer que l’arrivée de Jordan Bardella à Matignon n’est plus qu’une question de temps. Ces images cartographiques reflètent-elles vraiment le rapport de force qui s’instaura entre les formations politiques françaises, dans la perspective des élections législatives ?
Claude Grasland proposze une cartographie citoyenne des résultats à l’échelle infra-communale afin de permettre une autre lecture des résultats et d’ouvrir des perspectives inédites pour les militants politiques, les élus locaux et les citoyens en général : « Pour une cartographie citoyenne du vote en Île-de-France » (The Conversation, 24 juin 2024). Application de cartographie interactive pour les circonscriptions d’Île-de-France.
Eric Mauvière propose d'observer les lignes de force du vote RN aux européennes à travers une cartographie lissée à partir de la grille des communes (Icem7).
Le Parisien propose une série de cartes thématiques avec deux cartes pour chaque parti de manière à pouvoir analyser son score par commune en 2024 et son évolution par rapport à 2019. En ce qui concerne Paris, on retrouve la forte opposition Est-Ouest. Cl. Graslan propose une application pour analyser plus en détail les résultats à l'échelle de l'Ile-de-France.
Pour chaque parti, on vous a préparé 2 cartes des élections #européennes2024 : le score ce dimanche et l'évolution par rapport à 2019.
— Nicolas Berrod (@nicolasberrod) June 10, 2024
On commence avec la majorité, qui subit une véritable déroute. Elle fait moins bien qu'en 2019 quasiment partout.
1/n [https:]] pic.twitter.com/6wvV2si2KfLes Echos s'en tient à sept cartes pour résumer la géographie du vote à l'échelle des départements (avec la même échelle et la même légende).
#Europénnes2024
— Jules Grandin (@JulesGrandin) June 10, 2024
Sept cartes.
Même échelle, même légende.
Dans l'ordre : Abstention, RN, Renaissance, PS, LFI, LR, Verts pic.twitter.com/K5EWJXfYMMEn Allemagne, les résultats attestent de la persistance de "frontières fantômes", même s'il faut se méfier des cartes de résultats électoraux ne donnant que le parti en tête. Le clivage entre l'Allemagne de l'ouest et l'Allemagne de l'est reste perceptible ainsi que les spécificités de la Bavière avec la CSU : la carte regroupe en noir la droite libérale, en bleu l’AfD. De rares points verts apparaissent pour les écologistes et en rouge les sociaux-démocrates. Ensemble, les trois partis de la coalition d’Olaf Scholz font à peine plus que la CDU-CSU à elle seule. Le Grand Continent montre comment, en cinq ans, l’AfD a conquis tout l’Est de l'Allemagne.
La poussée d’extrême droite a été plus spectaculaire en France, mais aussi en Allemagne où l’AFD arrive deuxième. Mais c’est en formant des coalitions dans les pays européens qu’elle a le plus d’influence aujourd’hui et pèse sur les décisions. Le Grand Continent synthétise les résultats par état membre au niveau européen et compare ces résultats au niveau de confiance accordé à l'Union européenne à différentes échelles. Voir également le site de France-Info ou encore celui plus complet d'Europe Elects pour comparer avec d'autres pays de l'Union européenne.Nicht die Fläche wählt, sondern die Menschen!
— Christoph Pahmeyer (@chrispahm) June 13, 2024
Für die Darstellung wird jeder Landkreis in einen Punkt umgewandelt, wobei die Größe des Punktes proportional zur Anzahl der Wähler-/innen ist ? das Wahlergebnis wird dadurch besser abgebildet und weniger verzerrt. pic.twitter.com/7I5ojRojF5
Malgré la poussée de l'extrême droite en France et en Allemagne, la physionomie du prochain Parlement européen ne sera finalement pas si différente du précédent : les deux coalitions rivales d’extrême droite augmentent leur surface, mais sans renverser la table. Les deux principales formations politiques du Parlement restent le Parti populaire européen (la droite), dont font partie la CDU allemande ou les Républicains français, suivi des socio-démocrates. Leur nombre de sièges varie assez peu. Seul le groupe libéral, dominé par le groupe macroniste, baisse fortement, et l’influence française y sera plus réduite.
Projection des sièges au Parlement européen 2024 - 2029 d'après le site officiel de l'UE (source : results.elections.europa.eu/)II) Des ressources pour aller plus loin dans l'analyse
Afin d'avoir une vue détaillée à l'échelle européenne, Le Monde propose un cartogramme représentant les 720 députés européens répartis par pays et par tendance politique (voir également le cartogramme donnant la répartition du nombre de députés d’extrême droite par pays et l'évolution depuis 2019).
Répartition des députés européens par pays (source : Le Monde)
Le quotidien allemand Zeit online propose une cartographie détaillée des résultats dans les 83 000 municpalités des 27 pays de l'Union européenne. Par rapport aux élections de 2019, le turquoise des populistes de droite et le bleu des partis d’extrême droite ont augmenté notamment en France, en Autriche, aux Pays-Bas, en République tchèque, en Lettonie et en Allemagne. Dans certains pays, comme la Pologne ou la Suède, leur influence a diminué. Le jaune des libéraux (par exemple en France, en République tchèque, aux Pays-Bas) et le vert des partis écologistes (notamment en Allemagne) sont moins visibles par rapport à 2019. A Bruxelles, les Verts forment un groupe parlementaire avec des partis régionaux (comme le parti régional catalan de gauche ERC), qui sont donc également colorés ici en vert. Dans plusieurs régions, les partis d’extrême gauche ont réalisé des progrès significatifs et, dans certains endroits, ils sont devenus la force politique la plus puissante. Par exemple en Irlande, en Catalogne ou à Chypre.
Explorez la carte des résultats électoraux la plus détaillée d'Europe (Zeit online)
En France, le sondage jour du vote réalisé par IPSOS permet d'en savoir plus sur les clés du scrutin et le profil des électeurs.
Le taux de participation aux élections européennes du 9 juin 2024 est le plus élevé depuis 30 ans.
Plus de la moitié des moins de 35 ans ne sont pas allés voter le 9 juin 2024. Hormis le RN et LFI, aucun parti ne fait plus de 5% chez les jeunes. En faisant apparaître l'abstention au même titre que les autres partis, cela relativise quelque peu les résultats. Compte tenu de l'importance de l'abstention, la tendance aujourd'hui est de représenter les résultats électoraux en part des inscrits et non plus seulement en part des votants (sondage IPSOS).« Européennes : âge, revenus, niveau d’études… qui sont les électeurs du Rassemblement national ? » (Le Parisien).
« Pourquoi les européennes ne sont pas proportionnelles » par Théo Delmazure. Les votes perdus de l'élection européenne avec l'expérience conduite et les explications.
« La géographie du mécontentement à l’égard de l’UE et le piège du développement régional » par Andrés Rodríguez-Pose, Lewis Dijkstra et Hugo Poelman (Economic Geography). Cette analyse de géographie économique, parue avant les élections, relie la montée de l'euroscepticisme aux régions piégées par le développement.
Alain Ottenheimer propose sur le site Politiscope une série de cartogrammes permettant de mettre en perspective les résultats des européennes 2024 par rapport aux élections précédentes (comparaison sur la période 1999-2024 à l'échelle des communes françaises). Les grandes villes et leurs couronnes y apparaissent souvent comme des ilots par rapport au reste de la France.
A méditer ! version interactive élections présidentielles et européennes de 1999 à 2024 (PC only) : [https:]] ...
— Alain Ottenheimer (@datasensTls) June 14, 2024
@Tls_dataviz pic.twitter.com/LYFUkBxxWKPour Olivier Bouba-Olga ("Le vote Bardella : un vote rural ?"), la différence rural-urbain dans le vote Bardella est un effet de diplôme et d’âge, bien plus qu’un effet de localisation.
? votes aux européennes : observe-t-on des différences entre rural autonome et rural sous influence ? ?1/10 pic.twitter.com/61YlTEUXWf
— Olivier Bouba-Olga (@obouba) June 15, 2024Emmanuel Macron a annoncé le soir même des résultats la dissolution de l'Assemblée nationale. En appelant les Français aux urnes pour les 30 juin et 7 juillet 2024, le Président a suscité la surprise. Cela pourrait déboucher sur une cohabitation avec le Rassemblement national en cas de victoire de ce parti aux élections législatives. En réaction, les partis de gauche en appellent à constituer un "front populaire" face à la montée de l'extrême droite.
Lien ajouté le 12 juin 2024
Il fallait que je fasse cette carto.
— Flef (@FlefGraph) June 10, 2024
C'est surement une de mes dernières grosses carto publiques de Twitter...
Mais entre les élections / la dissolution / les disputes de chacun pour tirer la couverture, il la fallait ?
Plus de méthodo dans le thread. pic.twitter.com/9a3ojnhj1VAprès vérification, il y a bien une armée de bot faisant de l'astroturfing à propos des élections législatives de 2024.
— Flef (@FlefGraph) June 27, 2024
Merci à @visibrain de m'avoir fourni plus d'un million de Tweets et RT pour voir ça !
Des explications en thread, et un lien vers le dossier complet à la fin. [https:]] pic.twitter.com/CpfsxUfDx6Lien ajouté le 14 juin 2024
Libération s'en tient à une représentation proportionnelle au poids des circonscriptions et en indiquant si le score du RN aux européennes était au dessus ou en dessous de la moyenne nationale. Cela reste malgré tout approximatif [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 14, 2024
10/ pic.twitter.com/zrlFIXOz5xLiens ajoutés le 17 juin 2024
Implantation du vote RN (en % des votants 2024) par rapport au niveau d'études de la population (diplôme d'enseignement supérieur en 2020)
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 17, 2024
2/ pic.twitter.com/hOfGKqLFLQ
Lien ajouté le 19 juin 2024? Non, le RN n'a pas réalisé de raz-de-marée dans les campagnes !
— Olivier Bouba-Olga (@obouba) June 17, 2024
C'est le titre d'un article que j'ai co-signé avec Vincent Grimault, qu'Alternatives Economiques vient de publier, vous pouvez le lire ici : [https:]] ?1/5 pic.twitter.com/wB7dd9O7w1
Lien ajouté le 25 juin 2024Pour une consultation directe sur une carte, voir l'appli développée en open data par @maeool [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 19, 2024
2/
Le Grand Continent essaie de déterminer si la mobilisation de l’électorat de la gauche et du centre pourrait affaiblir le RN
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 18, 2024
Estimation à partir des flux électoraux du 1er tour des élections présidentielles de 2022 + élections européennes de 2024 [https:]]
12/ pic.twitter.com/QYD1O8x4qx
Liens ajoutés le 28 juin 2024Daniel Breton (Visual Data Flow) propose une série de data-visualisations par région
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 25, 2024
Le symbole est proportionnel au nb de voix exprimées par commune. Le demi-disque pour la liste arrivée en 2e est proportionnel au pourcentage de voix de la 1ère liste [https:]]
14/ pic.twitter.com/AjVbFmh5zE
À retrouver sur [https:]]
— Datagif (@Datagif) June 27, 2024????CARTE DE FRANCE DES SWING-CIRCOS
— Tom Jakubowicz (@TomJakubowicz) June 26, 2024
Dans quelles circos le scrutin s'annonce-t-il le plus serré ? En croisant les résultats des législatives de 2022 et des européennes, j'ai établi une carte interactive qui donne une idée des rapports de force ? (1/N) [https:]]??Swing Circos
— Anthony Veyssiere (@inwebitrust) June 28, 2024
?? Mise à jour de la projection en prenant en compte les derniers sondages [https:]]
Environ 80 circos indécises vont dépendre des reports de voix/désistements entre le Front Populaire et Ensemble pour savoir si elles basculent ou non au RN
?? pic.twitter.com/90qdZJ9zKAMerci pour cet article! J'ai essayé de faire une carte au niveau des bureau de vote - c'est aussi un joli défi !
— Julien Gaffuri @julgaf@mapstodon.space (@julgaf) June 26, 2024
Voir ici: [https:]]Le billet est complété au fur et à mesure des cartes et données publiées sur Internet...
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Cartes sur le débarquement en Normandie (6 juin 1944)
sur Cartographies numériques
L'anniversaire du débarquement en Normandie donne lieu chaque année à une floraison de cartes sur le sujet. Le D-Day est désormais célébré comme un événement historique et patrimonial. L'Anniversaire des 80 ans du Débarquement en 2024 n'a pas dérogé à la règle. Sans prétention à l'exhaustivité, ce billet vient proposer une recension en distinguant les plans et documents cartographiques produits à l'époque et les reconstitutions historiques que l'on peut trouver aujourd'hui sous forme d'infographies ou de cartes animées. Nous y avons ajouté une rubrique concernant les problèmes posés par ces représentations cartographiques et la vigilance à avoir par rapport à des productions qui relèvent souvent plus du sensationnel et de la promotion touristique que de l'information historique et géographique.I) Cartes et plans contemporains du débarquement
Le 6 juin 1944, 156 000 Américains, Britanniques, Canadiens et quelques troupes françaises libres commencent à attaquer les forces allemandes en Normandie (nom de code de l'opération amphibie : Neptune). Les troupes alliées arrivent sur les plages d'Utah, d'Omaha, de Gold, de Juno et de Sword. Les épais bunkers en béton du Mur de l'Atlantique sont quasiment imprenables. Quelques Allemands armés de mitrailleuses imposent un lourd tribut aux Américains. Il n'y a aucun endroit où se cacher. Les Britanniques, forts de leur expérience à Dieppe en 1942, sont mieux préparés et souffrent un peu moins. Evénement hautement symbolique, le débarquement de Normandie marque le début d'une vaste opération qui vise à créer une tête de pont alliée de grande échelle dans le Nord-Ouest de l'Europe, et à l'ouverture d'un nouveau front à l'ouest.
La Bibliothèque du Congrès fournit une collection de cartes de situation du 12e groupe d'armée. Cette série de cartes donne un aperçu quotidien des opérations de l'armée américaine depuis le débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944 jusqu'en juillet 1945, reflétant les informations dont dispose le général Omar Bradley (Library of Congress). Ces cartes sont disponibles en animation sur le site du Chronoscope.
Our 12th Army Group Situation Map collection provides insight into WWII US Army operations from the June 6, 1944 Allied landings in Normandy through July 1945, reflecting the information available to Gen. Omar Bradley.
— LOCMaps (@LOCMaps) June 6, 2024
Explore the full collection here: [https:]] pic.twitter.com/XT7iGKpwZkLe douzième groupe d’armées américain contrôlait la majorité des forces américaines sur le front occidental. Les cartes représentent les positions quotidiennes des troupes alliées et de l'Axe telles que comprises par l'état-major des opérations. Les cartes ont été dressées pendant le brouillard de la guerre et comportaient souvent des informations incomplètes et inexactes. Cependant, elles constituent une source d'informations inestimable sur les mouvements des troupes et un guide important sur la progression des troupes alliées à travers l'Europe occidentale après le jour J et jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les bibliothèques de l'Université du Texas possèdent deux cartes secrètes US BIGOT montrant Omaha Beach Est et Ouest. BIGOT était un nom de code pour l'Opération Overlord et la liste BIGOT comprenait les noms de tout le personnel qui avait été autorisé à connaître les détails de l'Opération Overlord. Les informations fournies sur les cartes suggèrent qu'elles ont été réalisées pour aider les navires à débarquer sur Omaha Beach (des cartes ont également été créées pour Utah Beach). Les cartes fournissent des détails sur les profondeurs d'eau, les obstacles de la plage, les laisses de basse mer, les bancs de sable, etc. Elles fournissent également une image panoramique de la plage vue de la mer (Les cartes secrètes du Débarquement par Jules Grandin - Les Echos)
« 6 juin 1944, débarquement en Normandie : des photographies aériennes du Jour J » (Un regard sur la Terre). Il n'y avait pas encore de satellites d’observation en juin 1944. Mais un grand nombre de photographies aériennes ont été prises avant, pendant et après le jour J.
« Comment le guide Michelin 1939 en est venu à jouer un rôle crucial pour orienter les Alliés lors du D-Day » (Le Monde).
Ce bel hommage en forme de clin d’œil médivaliste à la broderie de Bayeux, a été publié à la Une du New Yorker le 15 juillet 1944 : « Mare navigavit D-day… »
Le 15 juin 1944, le New-Yorker consacre sa Une au Débarquement avec une illustration médiévaliste : une reprise et actualisation de la broderie (pas tapisserie) de Bayeux ! Petit thread pour décrypter chaque case... ?? ! #histoire #6juin2024 #DDay pic.twitter.com/8HiP5iqXLI
— Actuel Moyen Âge (@AgeMoyen) June 7, 2024En 1946, le maréchal britannique Montgomery publia Normandy to the Baltic, un récit personnel de la campagne de libération de l'Europe, depuis le débarquement en Normandie le jour J jusqu'à la défaite finale de l'Allemagne. Le livre est un compte rendu détaillé des opérations, des batailles, de la logistique de la campagne visant à ouvrir un deuxième front à l'ouest. Ce qui rend ce livre assez original, ce sont les deux pochettes à l'avant et à l'arrière du livre qui contiennent un total de 47 cartes en couleur et 3 diagrammes. Les cartes détaillent la campagne depuis le jour J jusqu'à la fin de la guerre.
II) Cartes et infographies proposant des reconstitutions historiques
Légende Cartographie a produit une cartographie animée du débarquement en Normandie qui permet de reconstituer le mouvement des troupes. A découvrir également sous forme de carte statique ainsi qu'une infographie donnant la chronologie détaillée des événements.
6-7 Le débarquement du 6 juin 1944 - La bataille de Normandie pic.twitter.com/T5KsHq4HtF
— LegendesCartographie (@LegendesCarto) June 8, 2024A l'occasion du 75e anniversaire, Visactu a produit une infographie assez efficace. Les drapeaux des pays engagés viennent souligner l'engagement des pays alliés face à l'Allemagne hitlérienne. La coordination des opérations est renforcée par les flèches jumelées que l'on retrouve sur de nombreuses cartes du débarquement.
Il y a 75 ans, le #débarquement en Normandie.
— Visactu (@visactu) June 6, 2019
Notre carte du #JourJ est à découvrir sur le site du quotidien @lestrepublicain : [https:]] #DDay75thAnniversary #DDay pic.twitter.com/yyxCwqwxE7Série de cartes explicatives sur Dday.Overlord.com. Le site propose un grand nombre de cartes à différentes échelles permettant d'analyser le détail des opérations.
Sur le site Cartolycée, Jean Christophe Fichet fournit une carte de synthèse Le débarquement du 6 juin 1944 : Overlord, la reconquête. Le chapitre 3 du programme d'Histoire de Terminale générale fixe un point de passage et d’ouverture sur le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie et l’opération Bagration en Europe de l'Est. La cartographie s’attache à l’opération Overlord menée par les Alliés sur le front ouest. Elle est complétée par un corpus documentaire qui permet de lier l’étude aux approches plus générales sur cette question telles que l’étendue du conflit ou l’extrême violence et les enjeux de la guerre.
Rappel cartolycée : le #débarquement du 6 juin 1944 en Normandie - Overlord la reconquête #DDay [https:]] pic.twitter.com/Cb3OWSMY2Q
— jc fichet (@cartolycee) June 5, 2024Traditionnellement les cartes de manuels scolaires montrent les étapes des combats et la coordination des opérations entre Alliés (voir par exemple cette carte indiquant le positionnement des opérations Spring et Cobra dans la Bataille de Normandie). La tendance aujourd'hui est de replacer le débarquement dans le cadre plus large de la libération de l'Europe par les Alliés (voir par exemple la carte du débarquement proposée par le magazine L'Histoire).
Rhodes Cartography souligne le fait que les cartes de D-Day montrent soit la zone immédiate des débarquements, soit le schéma global de l'opération Overlord, rarement les deux ensemble. Il propose de donner une vue macro et micro en une seule image d'un voyage effectué par un groupe de navires.
80 years ago thousands of ships were approaching the French coast. This map shows the 70-hour transit of Convoy U2A(1): left Salcombe 6/3, recalled 6/4 after passing the halfway point, touched at Portland on 6/5, and arrived on H-Hour at Utah Beach 6/6. #DDay80 @USNavy pic.twitter.com/B4t2GIytXO
— Rhodes Cartography (@RhodesMaps) June 5, 2024Timelapse montrant les 87 jours de combat après le débarquement (Reddit). L'animation montre que les Alliés ont mis beaucoup de temps à progresser au cours des mois de juin et juillet, avant d'arrriver à opérer une percée.
80 years ago today, more than 160,000 Allied troops embarked on a historic mission to liberate Europe from tyranny and oppression.
— Xavi Ruiz (@xruiztru) June 6, 2024
This excellent map shows 87 days of combat in Normandy.
US united marked in blue, Canadian in red, British in orange and Axis in black. pic.twitter.com/N6cqmdfNCpL'événement donne lieu aujourd'hui à un important tourisme de mémoire en Normandie. C'est tout particulièrement perceptible au moment des cérémonies d'anniversaire, telle celle qui a eu lieu pour le 80e Anniversaire du Débarquement le 6 juin 2024 (voir la carte des événements). La région Normandie a publié à cette occasion une étude des usages et des retombées économiques de ce tourisme de mémoire.
L'IGN a édité une carte Normandie Jour J – 6 juin 1944 pour commémorer son 80ème anniversaire. Cette carte à l’échelle du 1:100 000 (1 cm = 1 km) présente les plages du débarquement, les positions des différents corps d’armée et l'évolution du front du 06 juin au 18 août 1944. Vous y trouverez également des informations sur les sites touristiques du conservatoire du littoral, sur les vestiges et cimetières militaires ainsi que les musées existants. Réalisée en partenariat avec le comité du 75ème anniversaire Bataille de Normandie-terre de liberté, cette carte propose une légende et des informations éditoriales en trois langues (français, anglais et allemand).
Carte historique Michelin n° 102, réimpression de l'édition de 1947. Cette carte éditée par le service du Tourisme Michelin au lendemain de la Seconde Guerre mondiale est l'une des premières à lancer le tourisme mémoriel lié au débarquement. Voir sa transcription en carte thématique.
« Carte. Voici l’histoire du Débarquement à travers dix sites emblématiques à visiter en Normandie » (Ouest France)KilRoyTrip est une carte interactive des mémoriaux de la Seconde Guerre mondiale en Normandie. Il constitue « un guide pour ceux qui visitent la région et s'intéressent au débarquement et à la libération de la France ».
« A la veille des 80 ans du D-Day, le business mémoriel bat son plein en Normandie » (La Tribune). Profitant du 80ème anniversaire de l’opération Overlord du 6 juin 1944, les entreprises normandes ont joué à fond la carte du tourisme de mémoire. En ligne de mire, les millions de visiteurs attendus sur les plages du débarquement.
« 80e D-Day : près de chez vous, quelles rues portent un nom lié au Débarquement ? » (Ouest France)
« Les bunkers, un patrimoine archéologique à préserver » (France Culture). Sur plus de 4 400 kilomètres de côtes, le mur de l'Atlantique a constitué le réseau de défenses du IIIe Reich. Sur ces 8 000 fortifications, nombre d'entre elles ont d'ores et déjà disparu. Les archéologues s'appuient sur la carto-interprétation en se basant sur les photographies aériennes, surtout les couvertures IGN de 1947 par exemple, qui permettent de retrouver ces bunkers.
III) Problèmes posés et vigilance à avoir par rapport à ces représentations du débarquement« 80 ans du D-Day : des livres, des films et des jeux vidéo pour se replonger dans le Débarquement » (France-Info)
« Comment "Le Jour le plus long" a façonné notre imaginaire du Débarquement... et ses clichés » (France Culture).
« D-Day : cette vidéo spectaculaire vous plonge dans des conditions immersives inédites » (TF1-Info). La vidéo propose de vivre le Débarquement dans des conditions immersives grâce à la technologie de la capture volumétrique. Ce type de reconstitution spectaculaire a tendance à privilégier le sensationnel.
« 80 ans du Débarquement : l’opération Fortitude", cette fake news sur le Pas-de-Calais qui a permis aux Alliés de tromper les nazis » (La Dépêche).
Le documentaire « Apocalypse. Les débarquements » (France 2), écrit et réalisé Isabelle Clarke et Daniel Costelle, retrace en deux épisodes les préparatifs de cette opération et le jour de cette offensive d'ampleur. Consacré aux débarquements en Normandie et en Provence, il retrace le terrible fiasco des répétitions du D-Day (France Info). Plus de 300 heures d’archives ont été nécessaires pour réaliser ces deux épisodes racontés par Mathieu Kassovitz.
Toujours le même problème avec ces documentaires. L'infographie et la cartographie sont traitées comme la 5e roue du carrosse. D'où à chaque fois des énormités cartographiques. #mapfail ?? [https:]] pic.twitter.com/zyv7QG3vtf
— ?????? Guillaume Balavoine ????? (@gbalavoine) June 5, 2024« De de Gaulle à Macron, comment s’est construite la mémoire française du D-Day » (L'Opinion). Le jeune historien Benjamin Massieu décrit l'évolution des commémorations, qui changent dans les années 1980 avec la mise en avant du sauveur américain.
Jusque dans les années 1980, les commémorations du débarquement sont essentiellement militaires : les chefs d'État ne sont pas représentés. Le tournant est dû à François Mitterrand qui, en 1984, transforme la cérémonie militaire d'alors en cérémonie politique où sont invités les chefs d'État. L'historien Olivier Wieviorka note ainsi : « dorénavant, les commémorations ne sont plus axées sur l'idée de victoire, mais sur l'idée de paix, de réconciliation et de construction européenne ». En 1945, un sondage Ifop demandait aux Français : « Quelle est la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne nazie ? » Réponse : URSS à 57 % et États-Unis à 20 %. En 2004, les chiffres s’étaient inversés32. Entre les deux, il y a eu la chute du bloc soviétique et le fantastique succès des films hollywoodiens, qui, du Jour le plus long (1962) à Il faut sauver le soldat Ryan (1998), ont redessiné le souvenir des derniers mois de la guerre ».
« 80 ans de la Libération : enseigner des faits, transmettre des récits » (France Culture). Comment s'emparer des commémorations du Débarquement et de la Libération de façon éclairante et pédagogique, et donner des clés pour comprendre cette période dans toute sa complexité ?
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Cartes et atlas historiques
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10:09
TimeMap, un moteur de recherche pour trouver des cartes historiques par zones géographiques
sur Cartographies numériques
TimeMap est un site web créé par Old Maps Online, Map Tiler et le David Rumsey Map Center pour explorer des cartes historiques. Le corpus disponible comprend 500 000 documents, ce qui en fait un moteur puissant pour trouver des cartes anciennes. La sélection des cartes se fait par période (à travers la barre chronologique) et par zoom géographique (directement sur la carte). Le site existait depuis plusieurs années mais il s'est considérablement enrichi en 2024 avec l'ajout de nouvelles cartes de la collection David Rumsey.Interface du moteur de recherche visuel TimeMap.org
L'application utilise largement Wikipédia pour fournir un contexte aux cartes historiques. On peut effectuer des recherches par noms de régions, par personnages, dirigeants ou batailles. Le principal intérêt du site est de permettre de chercher des cartes par zones géographiques que l'on peut ensuite comparer ou annoter (en mode édition). Pour bénéficier des avantages de la recherche avancée ou se constituer une collection de cartes en favoris, il faut créer un compte (gratuit).
Plus qu'un atlas historique, TimeMap.org est un moteur de recherche visuel de cartes anciennes. La cartographie qui sert d'outil de navigation y est d'ailleurs assez sommaire. Les territoires ne correspondent pas toujours aux délimitations historiques qui ont souvent beaucoup changé au cours du temps.
Il convient de ne pas confondre avec le site Timemaps.com qui repose sur un abonnement payant. Il ne s'agit pas non plus des Timeline-maps proposées par le site David Rumsey qui sont des cartes originales pour représenter des chronologies historiques.
Le composant TimeMap d'OldMapsOnline permet aux utilisateurs de mieux comprendre le contexte historique d'une carte en fournissant des informations cliquables sur les personnes et les événements qui y sont associés. A noter qu'il existe d'autres outils pour partager ou annoter des cartes en ligne.
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Cartes et atlas historiques -
9:07
Cartes et simulateur de votes de l'Observatoire électoral du Grand Continent
sur Cartographies numériques
L’Observatoire électoral du Grand Continent est un nouveau projet structurant du Groupe d’études géopolitiques — le centre de recherche stratégique domicilié à l’École normale supérieure qui édite le Grand Continent — et de sa revue scientifique, BLUE (Bulletin des élections de l’Union européenne) qui documente depuis 2021 l’ensemble des élections dans l’Union européenne. L'objectif est d'explorer en profondeur et d’une manière interdisciplinaire, multiscalaire et plurilingue les transformations de la démocratie européenne, en étudiant une tendance tectonique – l’européanisation de la politique.
Page d'accueil de l'Observatoire électoral du Grand ContinentAvec plus de 2,3 millions de data points et plus de 750 graphiques, cartes et tableaux, l’Observatoire électoral du Grand Continent propose la première plateforme mise à jour quotidiennement agrégeant l’ensemble des sondages pertinents au niveau national, analysant et représentant les résultats électoraux de l’échelle municipale à celle continentale, publiant des analyses fouillées, des entretiens doctrines et de la cartographie dans un même espace.
Afin de couvrir l’élection européenne du 6-9 juin 2024, l’Observatoire publie un générateur automatique de coalitions basé sur des projections de la composition du prochain Parlement européen.
Par ailleurs, l'Observatoire propose une carte des résultats des élections européennes à l’échelle locale, régionale et nationale à partir des données officielles publiées par les offices statistiques des 27 États membres. L'intérêt est de pouvoir comparer les résulats sur deux élections (2019 et 2024) et selon différents niveaux d'analyse (NUTS 1 - 2 et 3).
Les résultats des élections européennes à différentes échelles (source : Observatoire électoral du Grand Continent)
Articles connexesUn article qui relie la montée de l'euroscepticisme dans l’UE aux problèmes de développement régional. Avec des cartes et graphiques utiles sur la question
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 4, 2024
"The Geography of EU Discontent and the Regional Development Trap" (Economic Geography) [https:]] pic.twitter.com/lsTs4mEcw3
Cartes et graphiques sur les élections européennes de 2024
La carte, objet éminemment politique : exemple des élections européennes
Les Européens se sentent-ils plus attachés à l'Union européenne, à leur pays ou à leur région ?
Baisse de la part des jeunes dans la population de l’Union européenne d’ici 2050
Simulateur de vote et résultats aux élections présidentielles aux États-Unis
Dis-moi où tu vis, je te dirai ce que tu votes ? (Géographie à la carte, France Culture)
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19:08
Quand Israël et la Palestine « disparaissent » des cartes scolaires. Le cas de l'Arabie saoudite
sur Cartographies numériquesLes manuels scolaires cristallisent souvent des débats politiques. Un rapport d'étude publié en mai 2024 par l'ONG israélienne IMPACT-se (Institut pour le suivi de la paix et de la tolérance culturelle dans l’éducation scolaire) s'intéresse aux dernières évolutions des manuels scolaires saoudiens. Des mots considérés comme hostiles à Israël ont été supprimés à plusieurs endroits du programme, en particulier des termes tels que « ennemi » ou « ennemi sioniste », ainsi qu'une grande partie du contenu académique qui mettait en garde contre les ambitions israéliennes dans la région et les tentatives d'expulsion des Palestiniens de leurs terres. « Israël » n'est toujours pas mentionnée sur les cartes, mais le nom « Palestine » a aussi été supprimé de la plupart des cartes sur lesquelles il figurait auparavant, laissant ce territoire dans le vide et l'indétermination. Toutefois comme le précise le rapport, les pays n’ayant pas de frontière avec l’Arabie saoudite ne sont en général pas mentionnés nominalement sur ces types de cartes qui ont tendance à faire apparaître l'Arabie saoudite comme une « île » entourée d'espaces vierges. La question se pose de savoir si cette « disparition » du nom d'Israël et de la Palestine dans les manuels scolaires correspond à un simple choix pédagogique ou à une volonté politique de normalisation de la part de l'Arabie saoudite par rapport à Israël et au reste du monde ?
Extrait d'un manuel de sciences humaines de 5e année montrant la Palestine sans nom sur l'édition de 2023 contrairement à l'édition de 2022 (source : rapport d'étude IMPACT-se de mai 2024)
« Polémique. Les cartes des nouveaux manuels scolaires saoudiens ne mentionnent ni Israël ni la Palestine » (Courrier International)
Un rapport annuel récemment publié par une ONG israélienne montre les dernières évolutions des manuels scolaires saoudiens. Nombre de médias arabes s’offusquent : les nouveaux manuels s’emploieraient à biffer la Palestine “pour faire plaisir à Israël”. Qu’en est-il en réalité ?
« L’Arabie Saoudite supprime la "Palestine" des cartes de ses programmes scolaires. La normalisation approche-t-elle ? » (Arabi21)
L’Arabie Saoudite se dit ouverte à une normalisation avec « Israël », mais à la condition de reconnaître un État palestinien. Le Royaume d’ Arabie Saoudite a supprimé la « Palestine » des cartes de plusieurs manuels scolaires, laissant l’espace vide, alors que les discussions se multiplient sur l’approche d’une normalisation israélienne avec Riyad, qui l’obligerait à reconnaître l'« État d’Israël » sur la majeure partie des territoires occupés et à l’inclure dans ses programmes.
« Quand la "Palestine" disparaît de certaines cartes scolaires en Arabie saoudite » (L'Orient le Jour)
En 2023 déjà, l’Institute for Monitoring Peace and Cultural Tolerance in School Education rappelait dans un rapport que « presque tous les exemples décrivant les chrétiens et les juifs de manière négative » ont été supprimés des manuels scolaires saoudiens. Ce n’est pas la première fois que les programmes scolaires saoudiens sont soumis à des modifications pour des raisons politiques. Ils ont fait l’objet d’un examen minutieux en Occident après les attentats du 11 septembre, au cours desquels 15 des 19 pirates de l’air étaient saoudiens. Depuis, le royaume a progressivement supprimé les contenus radicaux de ses manuels.
Pour télécharger le rapport d'étude d'IMPACT-se : Updated Review Saudi Textbooks 2023–2
Ce rapport IMPACT-se sur les manuels scolaires saoudiens 2023-24 examine les changements curriculaires au cours des cinq dernières années. Un examen complet de 371 manuels scolaires publiés entre 2019 et 2024 révèle une évolution vers la paix et la tolérance selon les normes de l'UNESCO. Les représentations négatives des infidèles et des polythéistes, ainsi que les représentations des pratiques chiites et soufies comme hérétiques, ont diminué. Les exemples problématiques promouvant le jihad et le martyre ont été supprimés ou modifiés, et des améliorations notables ont été constatées en matière de représentation des genres et de réduction des contenus homophobes, bien que les rôles traditionnels de genre et l'interdiction du travestissement demeurent. Le programme montre un fort dévouement à la cause palestinienne, mais avec des représentations révisées d’Israël et du sionisme, éliminant le contenu qui définissait auparavant le sionisme comme un mouvement « raciste ». Malgré ces changements, Israël n’est toujours pas reconnu sur les cartes, les références à la « Palestine » ont été réduites, l’Holocauste est absent et Israël est qualifié d’« occupation israélienne » ou d’« occupants israéliens » en ce qui concerne la guerre de 1948.
A titre de comparaison, un rapport d'IMPACT-se sur les manuels scolaires israéliens : Arabs and Palestinians in Israeli Textbooks 2022?23
Ce rapport IMPACT-se offre un aperçu des principaux thèmes liés aux Arabes et aux Palestiniens dans les manuels scolaires israéliens en langue hébraïque approuvés par le gouvernement couvrant l'éducation civique, la géographie, les études hébraïques, l'histoire, la patrie, la société et l'éducation civique, les études israéliennes, la pensée juive et la culture judéo-israélienne. La recherche explore comment des leçons, des images et des exercices spécifiques décrivent et façonnent les attitudes envers les Palestiniens et les Arabes issus de divers horizons au sein de la société israélienne et de la région. Il évalue la représentation des conflits arabo-israéliens et israélo-palestiniens, du processus de paix et de l’Autre arabe et palestinien – vivant en tant que citoyens d’Israël, à Jérusalem, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et ailleurs. Cette analyse porte sur 107 manuels scolaires enseignés dans les écoles publiques et religieuses approuvées par le ministère israélien de l’Éducation pour l’année scolaire 2022-2023. Il s’agit notamment de l’intégralité du corpus des huit manuels d’éducation civique approuvés par l’État (parmi lesquels les écoles pouvaient choisir), ainsi que de la majorité des manuels d’histoire traitant des périodes du conflit israélo-arabe. Ce faisant, ce rapport se concentre sur six catégories thématiques : « Éducation à la paix », « L'expérience palestinienne », « Diversité et valeurs démocratiques », « Introspection, violence et injustice », « Har Bracha : perspective de Cisjordanie, » et « Cartographie ». Le rapport montre que de nombreuses cartes reconnaissent les localités des Palestiniens et des Arabes israéliens, marquant notamment la Ligne verte et indiquant les territoires contrôlés par l'Autorité palestinienne. Cependant, ces cartes sont souvent incohérentes en ce qui concerne la représentation de la Cisjordanie. La plupart des cartes représentent les zones A et B, représentant divers degrés de contrôle palestinien (conformément aux accords d'Oslo) ; d'autres ne montrent que la zone A ; certaines ne montrent aucune différenciation spatiale entre les territoires israéliens et palestiniens. La zone C (essentiellement contrôlée par Israël) n’est généralement pas indiquée sur les cartes, mais expliquée dans les textes qui l’accompagnent.
Liens ajoutés le 2 juin 2024
Cependant, ces cartes sont souvent incohérentes en ce qui concerne la représentation de la Cisjordanie. La plupart représentent les zones A et B, avec divers degrés de contrôle palestinien ; d'autres ne montrent que la zone A
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 3, 2024
6/ pic.twitter.com/iUmCOaTjc4Dans un manuel d'éducation civique pour les classes de 7e à 9e, une caricature montre une carte d'Israël avec la ligne d'armistice de 1949 autour de la Cisjordanie. Elle invite les élèves à voir leur pays en portant des lunettes différentes (laïque, religieuse, juive, autre..)
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 3, 2024
8/ pic.twitter.com/WzjnOrSx8iCe 2e rapport donne aussi bcp d'exemples de cartes historiques reconnaissant les Juifs et les Arabes dans la région à une période donnée
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 3, 2024
10/ pic.twitter.com/hGzU9DHE0ALes manuels scolaires cristallisent souvent des débats politiques. Leur analyse a priori permet d'aborder ces questions. Elle ne préjuge pas des utilisations réelles qui en sont faites en classe et des discours et analyses des enseignants et des élèves à partir d'elles12/— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 3, 2024
Lien ajouté le 3 juin 2024
Israël-Palestine : quelles géographies ? Politique étrangère, vol. 89, n° 2, 2024
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 3, 2024
L'article de M. Foucher insiste sur le rôle des cartes pour légitimer la colonisation israélienne qui aurait nui à l'inscription territoriale d'un État palestinien [https:]] pic.twitter.com/Ruyx5inAu1Articles connexes
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Le Moyen-Orient, une construction instable et récente : la preuve en cartes et en schémas
Décrypter le conflit Israël-Hamas à partir de cartes
La carte, objet éminemment politique : la cartographie du Moyen-Orient entre représentation et manipulation
La carte, objet éminemment politique : l’Etat islamique, de la proclamation du « califat » à la fin de l’emprise territoriale
La carte, objet éminemment politique : Nétanyahou menace d'annexer un tiers de la Cisjordanie s'il est réélu
La carte, objet éminemment politique : la montée des tensions entre l'Iran et les Etats-Unis -
17:49
Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)
sur Cartographies numériques
Sylvain Genevois, Matthieu Noucher. Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire. Atlas Autrement, mai 2024. Cartographe : Xemartin Laborde.Lors de la publication d’un nouvel atlas, les auteurs s’interrogent en général sur les connaissances géographiques qu’ils souhaitent porter au regard et à l’analyse du lecteur. C’est du moins ainsi qu’ont longtemps été produits les atlas géographiques dans l’idée de dévoiler le monde en partant de ses éléments constitutifs : d’aller des « pleins » aux « vides », du visible à l’invisible. Le présent atlas prend le parti résolument inverse en choisissant de s’intéresser d’abord au vide. Le Vide – dans un sens absolu – n’existe pas sur la planète. S’il n’y a rien, c’est déjà qu’il y a quelque chose...
Absence d’informations ou de données, oublis involontaires ou invisibilisation à des fins politiques ou culturelles, les blancs laissés sur les cartes ne sont pas neutres. Ces zones vides décuplent la curiosité et parfois même les fantasmes de ce qu’elles représentent ou peuvent cacher. Ce qui est vide est-il le reflet du rien ? Alors que nous sommes aujourd’hui saturés de données disponibles, des blancs sur les cartes subsistent. Les auteurs dévoilent ici, grâce à une quarantaine de cartes, un nouveau monde et révèlent la diversité de ces « silences » cartographiques.
PLAN DE L'ATLAS
Introduction. Pour un atlas du vide
I) DU DÉLUGE AUX DÉSERTS DE DONNÉES
Google Street View, une vision fragmentée du monde
Les fonds marins. Une exploration encore lacunaire
OpenStreetMap, une carte mondiale ?
Quand le vide en dit plus que le plein
Les territoires invisibilisés
Sous le blanc des nuagesII) FAIRE PARLER LES BLANCS DES CARTES
Null Island
Latitude Zéro
Point Nemo
« Null value », « Null countries »
Isohypse zéro
Zéro pointéIII) REPRÉSENTER LE VIDE
Personne n’habite ici
Plus personne ne réside ici
Personne n’est connecté ici
Rien à voir ici ?IV) RÉVÉLER OU MASQUER LE BLANC
Quiet zone
Le brouillard de la guerre
Combler les blancs de la carte
Rendre visible la relégation
Faire exister les blancs
Balises AIS et pêche illégale
Survol aérien interditCONCLUSION
ANNEXES
Bibliographie
Sources
Les auteursPour en savoir plus, voir le site de l'éditeur.
Personne n'habite ici (source : Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire)
Dans ce type de représentations, le vert exprime ce qui en principe est laissé en blanc pour évoquer le « vide » démographique ou la très faible densité. En réalité, ces zones sont humanisées et mises en valeur, l'occupation humaine étant seulement non permanente.
Le vide et l’absence sont à prendre en compte de trois manières dans cet Atlas :
- Lorsque l’information géographique n’a pas été jugée suffisamment importante pour être cartographiée ;
- Lorsqu’on en a une notion trop vague ;
- Lorsque l’on choisit, pour toutes sortes de motifs conscients ou inconscients, de la rendre invisible. Brian J. Harley a souligné que les « silences cartographiques » n’ont rien d’oublis naïfs, mais peuvent relever d’intentionnalités politiques ou culturelles et agir sur nos imaginaires.
- Absence de données = vrais blancs. Cela peut correspondre aussi bien à des données non disponibles (ND), non connues ou non communicables (NC) ;
- Données floues = autre couleur, en général le gris qui est plus à même de représenter les « zones grises » liées à des zones de conflits, d’instabilité économique, de trafics en tout genre où le maintien de l’opacité des données peut être volontaire ;
- Valeurs inversées = choix d'une autre couleur qui tranche (en général le vert dans le cas de la série de cartes « Personne n'habite ici ») de manière à faire ressortir le phénomène.
Pour en savoir plus« Le blanc des cartes : quand le vide s’éclaire » (CR des Clionautes)
« Le Blanc des cartes : ce qu’il révèle » (Le Mag du Ciné)
« Le blanc des cartes : les mystères du vide ? » (France Culture)
« Le Blanc des cartes, l’envers à moitié vide » (Libération)
#BlancsDesCartes : sélection de ressources sur le sujet (X-Twitter)
Liens ajoutés le 5 juin 2024
Qu’est-ce que le point Nemo ?
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 14, 2024
C’est le point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée sur la planète. Mais il fait également office de décharge spatiale #BlancsDesCartes [https:]]L'état du déploiement de la 5G dans le monde (2019-2023) selon l'entreprise Ookla#BlancsDesCartes et trous noirs informationnels [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 28, 2024Lien ajouté le 28 mai 2024
Dans cette « carte morale et politique du monde habité » de William C. Woodbridge (1821), les usages du noir et du blanc sont subtils #BlancsDesCartes
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 28, 2024
Un dégradé permet de distinguer des degrés de civilisation avec des intermédiaires... [https:]]
1/ pic.twitter.com/uFmQSwjBTaLien ajouté le 23 juin 2024
Carte de l'Amérique du Nord (1702) par le jésuite Heinrich Scherer qui étudie la propagation de la foi catholique #BlancsDesCartes
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 22, 2024
Blancs = territoires où la foi catholique est pratiquée
Zones sombres = territoires protestants ou non encore christianisés [https:]] [https:]] pic.twitter.com/Hq8DtfyuisArticles connexes
Blancs des cartes et boîtes noires algorithmiques
« Personne n'habite ici » ou comment cartographier le vide ?
Atlas critique de la Guyane (par Matthieu Noucher et Laurent Polidori)
Cycle de conférences « L’illusion cartographique » (Bordeaux, Octobre 2020 – Avril 2021)
Quand Israël et la Palestine « disparaissent » des cartes scolaires. Le cas de l'Arabie saoudite
Atlas des pays qui n'existent plus. 50 États que l'histoire a rayés de la carte
Sous le calque, la carte : vers une épistémologie critique de la carte (Denis Retaillé)
Dire et changer le monde avec les cartes (émission "Nos Géographies" sur France-Culture)
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20:22
Mesurer la ségrégation scolaire aux États-Unis sur les 30 dernières années
sur Cartographies numériquesL'outil Segregation Explorer offre une visualisation des niveaux de ségrégation entre écoles et districts aux États-Unis. Développé par l'Educational Opportunity Project de l'Université de Stanford, ce site de cartographie interactive permet d'étudier les niveaux de ségrégation à différentes échelles (États, zones métropolitaines, districts scolaires et quartiers).
Les données concernent plus particulièrement la ségrégation raciale et économique sur la période 1991 à 2022. Ces données temporelles montrent que la ségrégation entre blancs et noirs dans les écoles aux États-Unis a augmenté de 35 % depuis 1991. Certains des comtés les plus ségrégués se trouvent dans de grands districts urbains (tels par exemple Los Angelès, Philadelphie et New York). Ces zones présentent des disparités significatives dans la composition raciale et économique des écoles, reflétant des tendances de ségrégation nationale plus larges au cours des dernières décennies. Il est possible d'explorer différents types de ségrégation à travers le visualisateur en ligne ou en téléchargeant les données disponibles au format csv ou stata.
Ségrégation blancs-noirs par États et pourcentage de blancs par écoles en 2022 (source : Segregation Explorer)
En cliquant sur un établissement scolaire, il est possible d'obtenir des données détaillées sur l'évolution de sa composition en comparaison du district dans lequel il est implanté.
L'Educational Opportunity Project de l'Université de Stanford constitue une base de données nationale sur les performances des établissements scolaires. Son objectif est de créer des applications, des rapports de recherche et des articles de manière à « mesurer les opportunités éducatives dans chaque communauté des États-Unis » (voir ce billet concernant les problèmes posés par la cartographie des "opportunités éducatives").
Le groupe New America, qui conduit une réflexion sur les questions d'inégal financement des écoles dans le cadre de son Education Funding Equity Initiative, a également publié une carte interactive qui visualise la ségrégation des districts scolaires par race et niveau de pauvreté. La carte Crossing the Line identifie les 100 districts scolaires les plus ségrégués sur le plan racial et sur le plan des taux de pauvreté. Selon ces données, Birmingham en Alabama possède certains des districts scolaires les plus ségréguées du pays. En raison de la longue tradition de ségrégation raciale en matière de logements aux États-Unis, on observe une baisse de valeur des propriétés dans les « communautés de couleur » (noires, hispaniques et asiatiques). Étant donné que le financement des écoles dépend généralement des niveaux d'impôts fonciers locaux, les districts scolaires des zones où la valeur foncière est inférieure se retrouvent à dépenser moins par élève que ceux des zones plus riches. Selon New America, en moyenne, « les districts accueillant plus d'étudiants de couleur perçoivent 2 222,70 $ de moins en revenus locaux par élève que les districts à prédominance blanche ».
Taux de pauvreté par districts scolaires (source : New America)
Pour rappel, la ségrégation fondée sur la race dans les écoles publiques a été en principe déclarée inconstititutionnelle par la Cour suprême des Etats-Unis depuis 1954. Voir la série d'images et de cartes-caricatures sélectionnées par @DavidKleinKS sur ce sujet.Articles connexes
Présentation de l'Opportunity Atlas et des problèmes d'interprétation qu'il pose
Le niveau d'études aux Etats-Unis à travers une carte par densité de points
Données SIG sur les écoles publiques en Californie
Les ségrégations raciales aux Etats-Unis appréhendées en visualisation 3D et par la différence entre lieu de travail et lieu d'habitat
La cartographie des opportunités dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?
Étudier les mobilités résidentielles des jeunes Américains à partir du site Migration Patterns
Le « redlining » : retour sur une pratique cartographique discriminatoire qui a laissé des traces aux Etats-Unis
La suppression de la Racial Dot Map et la question sensible de la cartographie des données ethniques aux Etats-UnisÉtudier les inégalités entre établissements scolaires à partir de l'Indice de position sociale (IPS)
Etudier les mobilités scolaires à partir des données de déplacements domicile-études de l'Insee
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19:27
Cartes IGN, une application mobile pour comprendre le territoire et découvrir la France autrement
sur Cartographies numériques« On ne peut pas laisser des grands acteurs capturer la manière de nous représenter notre propre territoire ». L’Institut national de l'information géographique et forestière lance Cartes IGN, une nouvelle application mobile pour « comprendre le territoire et découvrir la France autrement ». Contrairement à Google Maps ou Apple Plans qui demandent de créer un compte et de s'enregistrer, il s'agit de « tout localiser sans être localisé ».
L'appli est en réalité une mise à jour de l'application mobile Géoportail. Son nouveau nom : Cartes IGN, repose sur les données de l’IGN et sur celles de l’outil collaboratif Openstreetmap, ce qui permet d'élargir les données au delà de celles déjà fournies par le Géoportail. Si l'application française ne comporte pas toutes les fonctionnalités de ses concurrentes américaines, elle permet malgré tout de tracer ses propres parcours à partir de données géolocalisées.
Est-ce un champ de maïs ? À quelle hauteur puis-je faire voler mon drone ? Combien y-a-t-il d’habitants dans cette commune ?... Cliquez simplement sur la carte interactive pour obtenir des informations détaillées sur ce qui vous entoure. Les curieux vont se régaler.
Survolez la France et observez l’évolution du territoire français à l’heure du changement climatique en comparant des cartes IGN ou des photographies aériennes de différentes époques. Vue du ciel, l’empreinte de l’homme sur le territoire est surprenante.
L'application Cartes IGN comprend 4 fonctionnalités principales
- Explorer
Accès à des données thématiques superposables pour découvrir la France : agriculture, environnement et risques naturels, foncier, immobilier et urbanisme, forêt, hydrographie, mer et littoral, services publics et administratif, tourisme et loisirs, transports. Découverte de points d'intérêt autour de soi ou proche d'un lieu Création de points de repère sur la carte
- Se déplacer
Calcul d'un itinéraire depuis sa position ou un autre point de départ
Tracer son propre parcours point à point en suivant ou non les routes et les chemins - Comparer
Comparer des photographies aériennes anciennes ou actuelles
Comparer des cartes (plan IGN, carte de l'état-major, carte de Cassini...) - Importer
Import d'itinéraires
Import de points de repères
Télécharger l'application mobile Cartes IGN sur Google Play ou sur App Store.
Pour en savoir plus
« L’IGN lance sa propre application de cartographie pour découvrir la France autrement » (Le Figaro)
« Cartes IGN, l'application de cartographie française qui veut se frotter aux géants américains » (France Culture)
« Face à Google Maps, une application française, publique et ambitieuse met le paquet » (Frandroid)
« Les cartes IGN vont-elles détrôner Google Maps ? » (France Culture)
« Une nouvelle application pour plonger au cœur des territoires » (Que choisir)
Rapport sur les modèles commerciaux durables pour les agences nationales de cartographie et de cadastre. Atelier conjoint EuroGeographics et EuroSDR.
Articles connexesDepuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites
L'IGN lance en 2024 un grand concours de cartographie à partir de la BD Topo
Vagabondage, un jeu de rôle à partir de cartes et de photographies aériennes de l'IGN
Cartographier l'anthropocène. Atlas 2023 de l'occupation du sol (IGN)
Bascule des géoservices de l'IGN vers une Géoplateforme
Les anciens millésimes de la BD Topo disponibles en téléchargement sur le site de l'IGN
Enquête sur la mention « compatible GPS » indiquée sur les cartes IGN des années 1980-90
Lidar HD : vers une nouvelle cartographie 3D du territoire français (IGN)
L'histoire par les cartes : 30 cartes qui racontent l'histoire de la cartographie (sélection de l'IGN) -
13:50
JO de Paris 2024. Quand la flamme olympique évite la "diagonale du vide"
sur Cartographies numériquesComme le veut la tradition, la flamme a été allumée depuis le site antique d’Olympie en Grèce. Transportée à travers la Méditerranée par le Bélem, elle est arrivée au bout de 12 jours de navigation sur le sol français le 8 mai à Marseille. Son parcours dans l'Hexagone et dans les territoires d'outre-mer durera 79 jours, jusqu'à la cérémonie d'ouverture des JO de Paris, le 26 juillet 2024 (voir la carte officielle avec les étapes). Soixante-quatre départements sont concernés par le relais de la flamme olympique, soit une bonne partie du territoire de la France hexagonale et ultramarine.
Conçu un peu comme les étapes du Tour de France, le parcours de la flamme olympique donne lieu à des commentaires sur son tracé, eu égard aux territoires qui vont pouvoir en profiter ou non. Car pour être éligible au parcours de la flamme, il faut d'abord payer. Chaque département souhaitant accueillir la flamme olympique a dû verser 180 000€ au comité d’organisation des Jeux Olympiques. De plus, chaque ville a dû payer entre 40 000 et 100 000€ pour assurer la sécurité du parcours. Le prix à consentir pour faire connaître son patrimoine culturel et pour générer de l'activité commerciale et touristique. Ainsi, la flamme olympique n'évite pas seulement la « diagonale du vide ». Elle laisse de côté notamment des métropoles comme Lyon ou Nantes qui n'ont pas souhaité l'accueillir.
Parcours officiel du relais de la flamme olympique avec les départements et villes étapes (source : Paris 2024)
Sélection de ressources
- « Paris 2024 : visualisez le parcours du relais de la flamme olympique en France jusqu'au 26 juillet » (France Info). Le parcours ne se cantonnera pas à l'Hexagone, avec un long périple qui emmènera la flamme dans les territoires d'outre-mer du 9 au 17 juin, dans le cadre du Relais des océans.
- « JO 2024 : parcours, trajet et carte interactive de la Flamme olympique dans toute la France » (L'Équipe). La flamme olympique parcourra des lieux emblématiques chargés d'histoire, tels que les grottes de Lascaux, le Château de Versailles, le Mont-Saint-Michel et les châteaux de la Loire, célébrant ainsi la richesse culturelle et l'Histoire de France.
- « Flamme olympique de Paris 2024 : coûts, relayeurs, parcours… Tout savoir sur le trajet qui commence à Marseille » (Libération). Le trajet de la flamme olympique est autant une histoire humaine (11 000 relayeurs vont la porter entre Marseille et Paris) qu’une affaire de gros sous... Ce sont les départements qui ont été choisis comme pivots pour définir le parcours. Sur recommandation de l’Assemblée des départements de France, il a été convenu que chaque département candidat devrait payer 180 000 euros, un prix fixe. A ce tarif, la flamme traverse trois villes du département et s’arrête dans une ville-étape où on peut organiser des animations. Sauf que certains départements - notamment ceux dirigés par des partis d’opposition - ont refusé, en jugeant la facture trop salée.
- Paris 2024 : plusieurs villes françaises disent "non" au relais de la flamme olympique pour des raisons de coût (EuroNews)
- « Le parcours de la flamme est une manière de faire voyager la marque olympique aux frais des contribuables » (Le Monde). L’historien du sport Patrick Clastres interroge le symbole de cette tradition héritée des Jeux olympiques de Berlin en 1936.
La flamme olympique évite la "diagonale du vide" ? [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 9, 2024Effectivement le parcours est encore plus resserré pour les jeux paralympiques. La centralisation est aussi plus forte avec 12 flammes qui convergent et se réunissent à Paris [https:]] pic.twitter.com/uJwzFVL6eW
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 10, 2024Source Parcours ? #JO2024 #Psychiatrie @loireatlantique [https:]] .
— Sidonie ? (@SidoChristophe) May 31, 2024Articles connexes
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- « Paris 2024 : visualisez le parcours du relais de la flamme olympique en France jusqu'au 26 juillet » (France Info). Le parcours ne se cantonnera pas à l'Hexagone, avec un long périple qui emmènera la flamme dans les territoires d'outre-mer du 9 au 17 juin, dans le cadre du Relais des océans.
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14:30
Calculer l'indice de richesse relative à une échelle infra-nationale pour les pays pauvres ou intermédiaires
sur Cartographies numériquesSource : Guanghua Chi, Han Fang, Sourav Chatterjee, Joshua E. Blumenstock (2022). Microestimates of wealth for all low- and middle-income countries, PNAS.
De nombreuses décisions politiques cruciales, depuis les investissements stratégiques jusqu’à la distribution de l'aide humanitaire, reposent sur des données concernant la répartition géographique de la richesse et de la pauvreté. Pourtant, beaucoup de cartes de la pauvreté sont obsolètes ou n’existent qu’à des niveaux de granularité très grossiers. Les chercheurs ont développé ici des micro-estimations de la richesse et de la pauvreté relatives pour 135 pays à revenu faible et intermédiaire à une résolution de 2,4 km. Les estimations sont construites en appliquant des algorithmes d'apprentissage automatique à des données vastes et hétérogènes provenant de satellites, de réseaux de téléphonie mobile et de cartes topographiques, ainsi qu'à des données de connexion Facebook qui ont été agrégées et anonymisées. Les estimations ont été formées et calibrées à partir de données d'enquête effectuées auprès des ménages dans 56 pays, confrontées ensuite à quatre sources indépendantes de données d'enquête auprès des ménages de 18 pays. Ces estimations ont été mises gratuitement à la disposition du public dans l’espoir qu’elles permettent une réponse politique ciblée à la pandémie de Covid-19. Elles fournissent également une base pour mieux comprendre les causes et les conséquences du développement économique et favoriser l'élaboration de politiques responsables en matière de développement durable.
Micro-estimations de la richesse pour 135 pays à revenu faible ou intermédiaire (source : Chi et al., 2022).
Le laboratoire d'intelligence artificielle de Stanford a été pionnier dans la façon de mesurer l'activité économique à l'aide d'images satellites diurnes (voir cet article). Celle-ci s’appuie sur des méthodes antérieures d’utilisation des images satellites nocturnes pour évaluer la croissance économique. Cette méthode a eu une influence majeure sur la manière de calculer l’indice de richesse relative de Facebook (Meta). L'utilisation d'images satellites diurnes dans les études économiques en est pourtant encore à ses balbutiements.Concernant le RWI, il s'agit d'un indice relatif pour chaque pays au moment de l'enquête (2021). Il présente une valeur moyenne de 0 et un écart type de 1. Les scores ne peuvent être comparés ni entre pays ni dans le temps. Les erreurs sont plus importantes dans les régions éloignées des zones d'enquête. La précision du modèle est plus élevée lorsque les données sont agrégées au niveau du gouvernement local.
Une étude réalisée en 2023 a porté sur le RWI de l'Indonésie. Il a été constaté que l'utilisation du RWI permettait d'identifier 14 % des populations les plus pauvres. Les résultats sont restés cependant mitigés. Le taux d'erreur était élevé : 50,65 %. C'est-à-dire que la moitié des régions les plus pauvres d'Indonésie ont été mal identifiées. Et chose surprenante, certaines régions qualifiées de plus pauvres du point de vue du RWI correspondaient en fait aux plus riches.
Ce que l'on peut retenir de l'indice de richesse relative (RWI) de Meta, c'est qu'il s'agit d'une nouvelle façon d’estimer la richesse au niveau des ménages. Mais la méthode présente encore des limites. Le message clé lorsque l'on recherche des informations granulaires sur la richesse et le PIB, c'est que rien n'est parfait : il importe de connaître les limites de chaque jeu de données.Les données concernant l'Indice de richesse relative (RWI) sont disponibles en téléchargement sur le site Humanitarian Data Exchange, qui utilise ces données à des fins humanitaires.
Facebook (Meta) a consacré tout un dossier à cet indice ainsi qu'à d'autres algoritmes d'IA sur le site DataforGood. A la suite de la crise de Covid-19, Meta a produit des données granulaires sur l'estimation de l'activité des entreprises, sur la connectivité sociale, sur les différents types de mobilités. Toutes ces données mises à jour mensuellement à l'échelle mondiale sont disponibles en téléchargement sur le site Humanitarian Data Exchange. A travers la mise à disposition de gros jeux de données en open data, les GAFAM se donnent l'image d'entreprises au service de l'humanitaire.
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16:44
La carte, objet éminemment politique. Le Népal va imprimer sa nouvelle carte officielle sur un billet de banque
sur Cartographies numériquesLe Népal a annoncé l'impression d'un billet de 100 roupies avec une carte montrant les territoires controversés de Lipulekh, Limpiyadhura et Kalapani. L'Inde prétend que ces territoires frontaliers lui appartiennent.
Nepal To Issue New Rs 100 Currency Note Featuring Updated Map, Including Disputed Areas With India (source : © India Times)
Le 18 juin 2020, le Népal a modifié sa Constitution pour incorporer trois régions d'importance stratégique : Lipulekh, Kalapani et Limpiyadhura. L'Inde a vivement réagi, dénonçant « l'acte unilatéral » et qualifiant « d'intenable » l'« élargissement artificiel » des revendications territoriales du Népal.
Nepal To Print New Currency Notes Featuring Disputed Areas With India (source : © Le Matinal)
La polémique sur la frontière indo-népalaise s'est ravivée en 2019 lorsque l'Inde a publié une carte révisée incorporant le Jammu-et-Cachemire et le Ladakh. À cette époque, l'Inde présentait Kalapani comme faisant partie du district de Pithoragarh. Cela a incité le Népal à manifester de vives protestations contre New Delhi. Plus de six mois plus tard, la chambre haute du Parlement népalais a adopté à l'unanimité le projet de loi d'amendement de la Constitution prévoyant l'inclusion de la nouvelle carte politique du pays dans son emblème national.
Le problème en lui-même remonte au début du XIXe siècle, lorsque les Britanniques dirigeaient l’Inde et que le Népal formait un ensemble de petits royaumes sous le règne du roi Prithvi Narayan Shah : Mapping the history of Kalapani dispute between India and Nepal (source : India Times).
Voici la carte du Népal telle qu'elle apparaissait jusque-là sur le billet de 100 roupies comparée à la nouvelle carte officielle du Népal depuis 2020 :
Pour accéder à la nouvelle carte officielle du Népal depuis 2020, consulter le site Nepal In Data.
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19:19
Mapping Narrations, un ouvrage sur la cartographie au Moyen Âge et à l’époque moderne
sur Cartographies numériques
Ingrid Baumgärtner (2022). Mapping Narrations – Narrating Maps. Concepts of the World in the Middle Ages and the Early Modern Period, De Gruyter.Cartographier les récits – Les cartes narratives. Concepts du monde au Moyen Âge et à l’époque moderne. Ouvrage disponible en accès libre sur le site de l'éditeur.
L’autrice a commencé à publier sur le genre et l'histoire régionale, en se concentrant particulièrement sur le nord de la Hesse, où elle a été nommée professeure d'histoire médiévale à l'Université de Kassel en 1994. Depuis la parution de son premier ouvrage sur l'histoire de la cartographie en 1995, Ingrid Baumgärtner a apporté d'innombrables contributions dans ce domaine. Le présent volume rassemble dix de ses essais les plus significatifs, s'étendant du Moyen Âge au début de la période moderne. Tous les articles (sauf un) ont été publiés initialement en allemand. Il s'agit de leur première publication en version angalise.
La Partie I, intitulée « Visualiser le connu et l’inconnu : représentations et idées du monde », traite de différentes approches méthodologiques en matière d'analyse d'œuvres cartographiques. Les quatre essais correspondants examinent diverses stratégies utilisées pour représenter des régions, des peuples connus et inconnus et leurs caractéristiques. Ce faisant, ils mettent en lumière différentes manières de transmettre et d’illustrer les connaissances.
La deuxième partie, « Fonctions symboliques, narratives et spirituelles de la cartographie : l'Europe et la Terre Sainte », contient trois articles qui analysent les fonctions multiples et dynamiques des ouvrages cartographiques. Alors que les textes et les images permettaient au spectateur de décoder les significations symboliques et de reproduire mentalement des voyages basés sur des récits, cette section explore la façon dont les contemporains médiévaux concevaient l'Europe et la Terre Sainte, et comment ces idées ont changé au cours des processus de réception.Les articles de la troisième partie, « Entre l’Ancien et le Nouveau Monde : les cartes comme moyens de pouvoir », concernent les pratiques d’exploration, de navigation et de géodésie. S'étendant de l'Europe aux Amériques, ils s'intéressent au pouvoir représenté dans les cartes et aux implications politiques de la cartographie.
Plan de l'ouvrage
PART I: VISUALIZING THE KNOWN AND THE UNKNOWN: REPRESENTATIONS AND IDEAS OF THE WORLD
Chapter 1 The World in Maps: Change and Continuity in the Middle Ages
Chapter 2 Winds and Continents: Concepts for Structuring the World and Its Parts
Chapter 3 Amazons in Medieval World Maps
Chapter 4 From the Journey to the Map and Back: Creative Processes and Cultural Practices
PART II: SYMBOLIC, NARRATIVE, AND SPIRITUAL FUNCTIONS OF CARTOGRAPHY: EUROPE AND THE HOLY LAND
Chapter 5 Graphic Form and Significance: Europe in the World Maps of Beatus of Liébana and Ranulf Higden
Chapter 6 Mapping Narratives: Jerusalem in Medieval Mapped Spaces
Chapter 7 Travel Accounts, Maps, and Diagrams: Burchard of Mount Sion and the Holy Land
PART III: BETWEEN THE OLD AND THE NEW WORLD: MAPS AS MEANS OF POWER
Chapter 8 New Maps for New Worlds? Cartographic Practices of Exploration
Chapter 9 Battista Agnese’s Portolan Atlases
Chapter 10 Cartography as Politics: The Topographic Land Survey in Hesse around 1600
Numérisée en haute résolution, la carte médiévale de Fra Mauro peut être explorée en détail
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L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BNF)
L'histoire par les cartes : La France aux Amériques ou la naissance des mondes atlantiques (BnF)
L'histoire par les cartes : la septentrionalisation de l'Europe à l'époque de la Renaissance par Pierre-Ange Salvadori
L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes
Cartes et atlas historiques
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12:37
La carte, objet éminemment politique. Les manifestations pro-palestiniennes aux États-Unis et dans le monde
sur Cartographies numériquesDepuis le 17 avril 2024, les universités américaines font face à un mouvement de protestation contre les offensives militaires d'Israël à Gaza. Le mouvement a débuté à l'université de Columbia à New York et s'est étendu à d'autres universités prestigieuses des États-Unis (Harvard, Yale, Princeton...). Au Canada, des camps de protestation étudiants ont surgi à l'Université d'Ottawa, à l'Université McGill à Montréal et à l'Université de la Colombie-Britannique à Vancouver. En France, l'institut Sciences-Po Paris est également concerné.
Les scènes se ressemblent : des étudiants occupent les locaux ou installent des tentes sur leurs campus pour dénoncer le soutien militaire des États-Unis à Israël et la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza. Puis, ils sont délogés, souvent de façon musclée, par des policiers en tenue anti-émeute, à la demande de la direction des universités. Le blocus pro-palestinien de Sciences Po reproduit le mode opératoire du campus américain de Columbia, ce qui souligne d'une certaine façon l'ouverture à la mondialisation de cette école. La polémique se développe dans les médias et sur les réseaux sociaux à propos de la nature de ces mouvements de contestation : entre mouvement anti-sionniste et solidarité avec la cause palestinienne, entre appel au cessez-le-feu et mouvement en faveur de la paix. La peur est de voir la question israélo-palestinienne agiter les campus universitaires. La controverse s'élargit à la nature et aux formes du débat politique au sein même des universités considérées par les uns comme des lieux devant rester neutres et par les autres comme des lieux de libertés académiques et d’expression.
« Guerre à Gaza : dans les universités américaines, un mouvement de protestation qui ne cesse de grossir » (RFI)
Les manifestations contre la guerre à Gaza dans les universités américaines, selon les informations de l'AFP et du quotidien New York Times (© studio graphique de France Médias Monde)
Pour la cartographie des manifestations pro-palestiniennes aux États-Unis depuis le 17 avril 2024, la source semble être celle du New York Times.
Manifestations et arrestations d'étudiants dans les campus au 17 avril (source : New York Times)
« How pro-Palestinian college protests have grown, visualized » (Washington Post)
Le Washington Post tient également une cartographie des manifestations dans les universités américaines depuis le 17 avril. Mise à jour régulièrement, la carte précise pour chaque université si ces mouvements font l'objet d'interventions de la police (à noter que la carte indique "présence ou non de la police" sans plus d'éléments sur la nature de ces actions policières).« Campus américains : face aux mobilisations étudiantes, les dilemmes des présidents d’université » (The Conversation).
« Guerre à Gaza : les mobilisations étudiantes se multiplient en France, le gouvernement réclame le maintien de l’ordre » (Libération).
« De Columbia à Sciences Po : les étudiants en première ligne des mobilisations pro-palestiniennes » (France Culture).
Certaines universités ont suspendu – ou menacé de suspendre – des étudiants arrêtés pour avoir manifesté, tandis que d’autres ont déclaré qu’elles ne le feraient pas. Selon Associated Press, le sort des étudiants qui sont arrêtés devient un élément central des manifestations, un nombre croissant d'étudiants et d'enseignants exigeant l'amnistie pour les manifestants qui se mobilisent pacifiquement.
Pour faciliter la recherche d’informations sur les actions de protestation conduites aux États-Unis depuis le 7 octobre 2023, le Crowd Counting Consortium (NonViolent Action Lab) a créé un double tableau de bord de données pour les manifestations pro-palestiniennes et pour les manifestations pro-israéliennes (avec possibilité de filtrer par types d'action et d'obtenir les sources de comptage).
Manifestations pro-palestiniennes depuis le 7 octobre avec types d'action (source : Crowd Counting Consortium)
« Are US campus protests against Israel’s war on Gaza going global ? » (Al Ajazeera).
Afin de montrer que les manifestations ne se limitent pas aux États-Unis, Al Jazeera a produit le 27 avril 2024 une carte des mouvements en solidarité à Gaza dans le monde. Du fait des campements et de l'occupation des lieux, un lien est fait avec la répression policière des ZAD en France. Dans un autre article, il est question de réaction de solidarité face à ce qui s'apparente à un "scolasticide" (destruction de 80% des infrastructures éducatives à Gaza selon l'ONU).« Mapping the conflict in Israel and Gaza : Protests sweep around the globe as Israel’s war in Gaza grinds on » (Reuters).
Reuters avait produit une carte des manifestations pro-palestiniennes et pro-israéliennes aux lendemains des attentats du 7 Octobre. Cette carte, élaborée à partir des données de l'ACLED, reflétait la situation en novembre 2023 qui a pu évoluer depuis. A la différence des cartes précédentes, elle montrait aussi les manifestations en soutien à Israël (moins nombreuses cependant que les manifestations pro-palestiniennes).Mouvements de manifestations pro-Palestine et pro-Israël entre le 7 et le 27 octobre 2023
« Infographic : Global Demonstrations in Response to the Israel-Palestine Conflict » (ACLED)L'ACLED avait aussi proposé une carte en novembre 2023 pour montrer l'importance des manifestations pro-palestiniennes dans le monde estimées à 90% des émeutes en lien avec les événements à Gaza (mais le calcul semble erroné car le total dépasse 100% sur l'infographie). La carte faisait apparaître en arrière plan les positions des pays à l'Assemblée générale de l'ONU.
à partir des données de l'ACLED
« Pro-Palestinian marches are far more frequent than pro-Israeli ones. How U.S. reaction to the Israel-Hamas war has changed » (Los Angeles Times).Pour mieux comprendre la nature des manifestations, le Los Angeles Times s'est tourné vers les données du Crowd Counting Consortium, un groupe dirigé par des chercheurs de Harvard et de l'Université du Connecticut. Les analyses montrent que le discours pro-palestinien a tendance à changer depuis les attaques du Hamas du 7 octobre. Ces dernières semaines, les appels à un cessez-le-feu se sont multipliés.
« Quels pays reconnaissent déjà l'Etat palestinien et quel est son statut au sein des Nations unies ? » (France Info). La Palestine siège dans plusieurs instances et organisations internationales. Pourtant, de nombreux pays, notamment au sein de l'UE, ne reconnaissent toujours pas son existence. C'est le cas notamment de la France et de la plupart des pays d'Europe de l'ouest ainsi que des Etats-Unis, du Canada ou encore de l'Australie.
Cartographie engagée. Carte des manifestations en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza (students4gaza.directory). Le site recense plus de 180 écoles et universités concernées par des manifestations au 9 mai 2024 (principalement en Europe et en Amérique du Nord). En cliquant sur la carte, il est possible de documenter les formes d'action qui sont conduites sur chaque campus.
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La carte, objet éminemment politique : la question kurde
La carte, objet éminemment politique : les formes du soulèvement en IranLa carte, objet éminemment politique : les manifestations à Hong Kong
La carte, objet éminemment politique. Vous avez dit « géoactivisme » ?
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10:17
CAPAMOB, un guide du Cerema pour réaliser des diagnostics de mobilités en territoire rural ou péri-urbain
sur Cartographies numériquesLe Cerema met à disposition un guide pour réaliser des diagnostics de mobilités en territoire rural ou péri-urbain : Comprendre et analyser pour agir sur les mobilités (CAPAMOB). La méthode est destinée aux territoires peu denses.
1- Pourquoi agir sur les mobilités dans les territoires peu denses ?- Pour améliorer l’accessibilité et l’attractivité du territoire
Les services de transport participent à la création de valeur et d’emplois, et à la compétitivité des territoires. « L’économie présentielle », générée par la production et la consommation locales, et portée notamment par de petits foyers industriels et le tourisme, a un poids croissant dans le développement économique des territoires ruraux. Ce développement est tributaire de la qualité des mobilités au sein des bassins d’emploi. L’amélioration des systèmes de déplacement, par la diversification des modes de transport et le renforcement de leur efficacité, est un objectif majeur de la politique de mobilité.
- Pour alléger le budget « déplacement » des habitants
Des déplacements trop nombreux, trop longs, trop coûteux, trop pénibles, pèsent sur la qualité de vie quotidienne et sur le budget des ménages. En développant les possibilités d’usage des transports collectifs (rabattement vers les gares, transport à la demande…), des modes actifs (location de vélos à assistance électrique…), des modes partagés (covoiturage, auto-stop organisé…), il est possible de permettre aux habitants d’alléger la part de leur budget consacrée aux déplacements. En développant par exemple les tiers-lieux (coworking), les « hubs » de mobilité, le regroupement des services, le commerce ambulant, la communication auprès des habitants sur les offres des transports existantes, on peut également permettre d’éviter des déplacements ou de réduire leur longueur.
- Pour favoriser la mobilité pour tous
Les contraintes de déplacement (absence de voiture, de permis de conduire, handicap…) peuvent amener des habitants à renoncer à accéder ou conserver un emploi, une formation, à consulter un médecin ou à un spécialiste, à pratiquer une activité sportive ou culturelle, à voir sa famille ou ses amis… Le risque est grand pour ces personnes de basculer dans l’exclusion et /ou l’isolement. Toutes les alternatives à la voiture individuelle, qui contribuent à une mobilité inclusive au sein du territoire, sont autant de nouvelles possibilités de déplacement pour ces habitants. Toutes les actions de mobilité solidaire offrent également des opportunités : transport d’utilité social (reposant sur des conducteurs bénévoles), garage et auto-école solidaire, accompagnement individualisé, mise à disposition de scooters et vélos…
- Pour limiter l’impact sur l’environnement et la santé
Les transports engendrent des pollutions et des nuisances, comme le bruit, la pollution de l’air, l’émission de gaz à effet de serre, la consommation des espaces et des ressources non renouvelables. Ces impacts environnementaux concernent tous les types de territoire, dont les territoires ruraux, car contrairement à certaines idées reçues, les émissions de CO2 par habitant en zone rurale ne sont pas plus faibles que dans les espaces urbains. En termes de santé, les déplacements génèrent des accidents, en plus des effets de la pollution. Les solutions ne peuvent pas être que technologiques, via un usage massifié de véhicules électriques : de nombreuses actions pouvant contribuer à la sobriété énergétique des déplacements et à leur sécurisation sont également à lancer.
2- Méthodes pour établir un diagnostic de mobilités
Le guide du Cerema propose d'établir un diagnostoc en suivant 3 étapes :- Déterminer le potentiel du territoire
- Évaluer la pertinence des services de mobilité
- Anticiper l’évolution des besoins
Les enjeux d'acessibilité sont au coeur du diagnostic territorial. Plusieurs outils sont proposés pour travailler sur l'intermodolatié et pour calculer des isochrones : Géoportail, Openrouteservice, outil du Cerema
A découvrir : l'outil de calcul d'isochrones autour des gares proposé par le Cerema permet de déterminer des aires d'accessibilit à 15mn à pied, à vélo ou en voiture (avec possibilité d'ajouter des couches et de faire des sauvegardes au format geojson).
Lien ajouté le 29 mai 2024
Lien ajouté le 5 septembre 2024Avec des schémas de mobilité issus de l'enquête Cerema de 2017 (comparaison grandes agglos et villes moyennes)
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 29, 2024
"Mobilité et commerces : Quels enseignements des enquêtes déplacements ?" [https:]]
2/ pic.twitter.com/K9cIiSBxC8
Articles connexesLes pratiques de mobilité des Français varient selon la densité des territoires (étude publiée en août 2024 d'après les résultats de l'Enquête mobilité des personnes 2019)
— Sylvain Genevois (@mirbole01) September 5, 2024
Avec des schémas intéressants pour conduire une étude multi-échelle des mobilités [https:]] pic.twitter.com/TnqbPQuYwx
Construire et analyser des cartes isochrones
Cartographie en temps réel des transports publics
Explorer la cartographie des réseaux de transports publics avec des données GTFS
Temps de trajets vers les grands centres urbains à l'échelle du monde
Vers une loi universelle des mobilités urbaines ? (Senseable City Lab - MIT)
La ville du quart d'heure en cartes et en schémas
Cartographier les flux de mobilité étudiante en Europe et dans le monde
Le Mobiliscope, un outil de géovisualisation pour explorer les mobilités urbaines heure par heure
Le rythme cardiaque de Manhattan à partir du trafic des stations de métro enregistré heure par heure à New York
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19:27
ADS-B, un visualiseur de données massives sur le trafic aérien
sur Cartographies numériquesLe visualiseur ADS-B fournit des vues époustouflantes sur le trafic aérien avec la possiblité d'interroger des données massives à partir de différents sites. Les données sont hébergées dans une base de données ClickHouse et interrogées à la volée.
On peut affiner les visualisations avec des requêtes SQL personnalisées et explorer 50 milliards d'enregistrements de données individuels. Le site de démonstration propose une liste de requêtes prédéfinies, par exemple pour visualiser les trajectoires d'hélicoptères autour de Manhattan. Mais on peut faire beaucoup d'autres explorations sur le site.
Si vous souhaitez créer vos propres requêtes, vous devrez vous référer à la page GitHub du visualiseur, en particulier à la section intitulée Base de données et requêtes. Voici par exemple les schémas de décollage/atterrissage des avions à Denver.
Ce site est très pratique pour visualiser des schémas de vol aussi bien pour des avions civils que militaires. On peut aussi y observer les effets de la guerre sur les trajectoires aériennes des grandes compagnies, obligées parfois de détourner leurs avions en raison de conflits ou de zones de brouillage.
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Visualiser les flux aériens et les aéroports avec Openflights
Le site Airplanes.live permet de suivre les vols d'avion en temps réel
Le trafic aérien mondial représenté sous forme d'infographie animéeLe brouillage et l'usurpation de signaux GPS participent de nouvelles formes de guerre électronique
Calculer le bilan carbone de nos déplacements aériens
Globe interactif montrant les trainées de condensation des avions dans le monde
Un siècle de cartes et d'affiches de compagnies aériennes
Quand l'essor de l'aviation faisait basculer la géographie dans l'ère aérienne
Consulter ou élaborer des cartes de flux dynamiques sur Internet (flow maps) -
17:44
L'insécurité alimentaire dans le monde (rapport du FSIN)
sur Cartographies numériquesL'insécurité alimentaire s'est aggravée dans le monde en 2023. Près de 282 millions de personnes ont nécessité une aide d'urgence sous l'effet des conflits, en particulier à Gaza et au Soudan, des événements météorologiques extrêmes et des chocs économiques. C'est 24 millions de plus qu'en 2022, selon le Rapport mondial sur les crises alimentaires du Réseau d'information sur la sécurité alimentaire (FSIN), publié en avril 2024.
Part de la population faisant face à un haut niveau d'insécurité alimentaire
dans 59 pays en 2023 (source : Rapport FSIN, 2024)Quelque 700 000 personnes étaient au bord de la famine en 2023, dont 600 000 à Gaza. Un chiffre qui a depuis encore grimpé dans le territoire palestinien miné par la faim et la guerre, à 1,1 million de personnes. La crise alimentaire se prolonge pour l'Afghanistan, la République démocratique du Congo, l'Ethiopie, le Nigeria, la Syrie et le Yémen.
L'aide interntionale est insuffisante. Les financements ne suivent pas les besoins. Les gouvernements doivent renforcer les ressources disponibles pour le développement durable, d'autant que les coûts de distribution de l'aide ont augmenté.
Les causes de l'insécurité alimentaire d'après le rapport du FSIN (source : © AFP)
Pour télécharger le rapport complet avec les données par pays (en anglais)
Le Réseau d’information sur la sécurité alimentaire (FSIN, Food Security Information Network) est une initiative conjointe de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), de l’IFPRI (Institut international de recherche sur les politiques alimentaires) et du PAM (Programme alimentaire mondial). Cette communauté de pratique mondiale vise à mettre en relation des institutions nationales, régionales et mondiales ainsi que des spécialistes de la sécurité alimentaire dans le but de répondre aux besoins d’information des pays et des régions en développement sur la sécurité alimentaire en renforçant les institutions et les réseaux nationaux.
Le FSIN a trois objectifs principaux :
- Mettre sur pied une communauté de pratique mondiale pour favoriser l’échange de connaissances, de pratiques optimales et d’enseignements autour de la sécurité alimentaire ;
- Donner accès à des ensembles de normes, de méthodes, d’outils et d’indicateurs fondés sur la demande et harmonisés pour collecter des informations sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les analyser et prendre des décisions ;
- Renforcer les capacités nationales et régionales de collecte et d’analyse d’informations sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de prise de décisions en la matière.
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-
5:18
Blanchissement des coraux et suivi satellitaire par la NASA
sur Cartographies numériques
Source : NOAA confirms 4th global coral bleaching event (NOAA’s Coral Reef Watch)Le monde connaît actuellement un événement mondial de blanchissement des coraux, selon les scientifiques de la NOAA. Il s'agit du quatrième événement mondial jamais enregistré et du deuxième au cours des dix dernières années.
Le stress thermique lié au blanchissement, tel que surveillé et prédit par le Coral Reef Watch (CRW) de la NOAA, continue de s'étendre à travers les bassins de l'Atlantique, du Pacifique et de l'océan Indien. La surveillance du stress thermique est basée sur des données de température de surface de la mer de 1985 à nos jours. Les données proviennent des satellites de la NOAA et de ses partenaires.
Carte montrant l'extension de la zone d'alerte au blanchissement des coraux du 1er janvier 2023
Carte montrant l'extension maximale de la zone d'alerte au blanchissement des coraux par satellite d'une résolution de 5 km du Coral Reef Watch de la NOAA, du 1er janvier 2023 au 10 avril 2024. Cette figure montre les régions du monde qui ont connu des niveaux élevés de stress thermique marin (alerte au blanchiment niveaux 2 à 5) qui peuvent provoquer un blanchissement et une mortalité des coraux à l'échelle du récif.
au 10 avril 2024 (crédit image : © NOAA)« De février 2023 à avril 2024, un blanchissement important des coraux a été documenté dans les hémisphères nord et sud de chaque grand bassin océanique », a déclaré Derek Manzello, Ph.D., coordinateur NOAA CRW.
Depuis début 2023, un blanchissement massif des récifs coralliens a été confirmé sous les tropiques, notamment en Floride aux États-Unis, dans les Caraïbes, au Brésil dans le Pacifique tropical oriental (y compris Mexique, Salvador, Costa Rica, Panama et Colombie), dans la Grande barrière de corail d'Australie, de vastes zones du Pacifique Sud (notamment Fidji, Vanuatu, Tuvalu, Kiribati, Samoas et Polynésie française), dans la mer Rouge (y compris le golfe d'Aqaba), dans le golfe Persique et le golfe d'Aden. La NOAA a également reçu la confirmation d'un blanchissement généralisé dans d'autres parties du bassin de l'océan Indien, notamment en Tanzanie, au Kenya, à Maurice, aux Seychelles, à Tromelin, à Mayotte et au large de la côte ouest de l'Indonésie.
« À mesure que les océans du monde continuent de se réchauffer, le blanchissement des coraux devient de plus en plus fréquent et grave », a déclaré Manzello. « Lorsque ces événements sont suffisamment graves ou prolongés, ils peuvent provoquer la mortalité des coraux, ce qui nuit aux personnes qui dépendent des récifs coralliens pour leur subsistance.» Le blanchissement des coraux, en particulier à grande échelle, a un impact sur les économies, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et bien plus encore, mais cela ne signifie pas nécessairement que les coraux vont mourir. Si le stress à l’origine du blanchissement diminue, les coraux pourront se rétablir et les récifs pourront continuer à fournir les services écosystémiques dont nous comptons tous.
« Les prévisions des modèles climatiques pour les récifs coralliens suggèrent depuis des années que les impacts du blanchissement augmentent en fréquence et en ampleur à mesure que l'océan se réchauffe », a déclaré Jennifer Koss, directrice du programme de conservation des récifs coralliens (CRCP) de la NOAA. Pour cette raison, le NOAA CRCP a intégré des pratiques de gestion basées sur la résilience, a mis l'accent sur la restauration des coraux dans son plan stratégique de 2018, et a financé une étude des National Academies of Sciences, qui a conduit à la publication des Interventions de 2019 pour augmenter la résilience des Récifs coralliens.
Koss a déclaré : « Nous sommes en première ligne dans la recherche, la gestion et la restauration des récifs coralliens, et mettons en œuvre de manière active et agressive les recommandations du rapport d'interventions 2019. »
La canicule de 2023 en Floride a été sans précédent. Elle a commencé plus tôt, a duré plus longtemps et a été plus grave que n’importe quel événement précédent dans cette région. Au cours de l’événement de blanchissement, la NOAA a beaucoup appris en s’engageant dans des interventions visant à atténuer les dommages causés aux coraux. À travers le programme Iconic Reefs, la NOAA a fait des progrès significatifs pour compenser certains des impacts négatifs du changement climatique mondial et des facteurs de stress locaux sur les coraux de Floride, notamment en déplaçant les pépinières de coraux vers des eaux plus profondes et plus fraîches et en déployant des parasols pour protéger les coraux dans d'autres zones.
Cet événement mondial nécessite une action mondiale. L'Initiative internationale sur les récifs coralliens (ICRI), que la NOAA copréside, et ses membres internationaux partagent et appliquent déjà des actions de gestion basées sur la résilience et les enseignements tirés des vagues de chaleur marines de 2023 en Floride et dans les Caraïbes. L'ICRI et ses membres contribuent à faire progresser les interventions et la restauration des coraux face au changement climatique en finançant la recherche scientifique sur les meilleures pratiques de gestion et en mettant en œuvre son plan d'action.
Le programme de conservation des récifs coralliens de la NOAA est un partenariat entre plusieurs bureaux et programmes de la NOAA qui rassemble l'expertise pour une approche multidisciplinaire de la compréhension et de la conservation des écosystèmes des récifs coralliens.
Depuis le 15 décembre 2023, le Coral Reef Watch de la NOAA propose un système révisé de catégories de stress thermique pour le blanchiment des coraux pour son produit Bleaching Alert Area. Les accumulations extrêmes de stress thermique lié au blanchissement des coraux en 2023, dans plusieurs régions du monde, en particulier dans l’océan Pacifique tropical oriental et dans la Grande Caraïbe, qui ont été confirmées par des observations sur site, ont nécessité l’introduction de niveaux d’alerte supplémentaires au blanchissement. Ce développement est une amélioration du système original qui utilisait uniquement les niveaux d'alerte de blanchiment 1 et 2. Les nouveaux niveaux d'alerte 3 à 5 fournissent des détails supplémentaires importants lorsque l'ampleur du stress thermique extrême dépasse le seuil des conditions de niveau d'alerte 2.
Accès aux données du Coral Reef Watch (CRW) de la NOAA. Les données de surveillance du stress thermique par satellite sont fournies à l'échelle mondiale sur une grille de 5 km et de manière actualisée (tous les 7 jours). Les cartes renseignent sur les zones d'alerte, les hospots, les anomalies, les tendances et perspectives.
Pour compléter
« Blanchissement des coraux : description du phénomène et causes identtifiées » (Wikipedia)
« Environnement : le blanchissement des coraux va-t-il tuer les océans ? » (TV5 Monde)
« Coraux : en Australie, le blanchissement a atteint 98 % de la Grande Barrière » (Le Monde)
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5:19
Les dépenses militaires dans le monde à partir des données du SIPRI
sur Cartographies numériquesL'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) est un institut indépendant dédié à la recherche sur les conflits, les armements, le contrôle des armements et le désarmement. Créé en 1966, le SIPRI fournit des données, des analyses et des recommandations, basées sur des sources ouvertes, aux décideurs politiques, aux chercheurs, aux médias et au public intéressé. Chaque année, il fournit un rapport sur les tendances concernant les dépenses militaires mondiales.
1) Une augmentation continue des dépenses militaires mondiales depuis 2009
Le rapport publié en avril 2024 fait apparaître une hausse des dépenses militaires mondiales pour la neuvième année consécutive. Celles-ci ont atteint un niveau record de 2 443 milliards de dollars en 2023. Pour la première fois depuis 2009, les dépenses militaires ont augmenté dans les cinq régions géographiques définies par le SIPRI, avec des augmentations particulièrement importantes enregistrées en Europe, en Asie, en Océanie et au Moyen-Orient. Les dépenses militaires mondiales augmentent dans un contexte de guerre, de tensions croissantes et d’insécurité.
« L'augmentation sans précédent des dépenses militaires est une réponse directe à la détérioration mondiale de la paix et de la sécurité », a déclaré Nan Tian, ??chercheur principal au programme de dépenses militaires et de production d'armes du SIPRI. « Les États donnent la priorité à la force militaire, mais ils risquent de se retrouver dans une spirale action-réaction dans un paysage géopolitique et sécuritaire de plus en plus instable. »
Lire le communiqué de presse en français
Télécharger le rapport du SIPRI en anglais
2) Des écarts notables selon les pays
Les cinq plus gros dépensiers en 2023 sont les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde et l’Arabie Saoudite, qui représentent à eux seuls 61 % des dépenses militaires mondiales. Les dépenses militaires de la Russie ont augmenté de 24 % pour atteindre un montant estimé à 109 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 57 % depuis 2014, année de l’annexion de la Crimée par la Russie. En 2023, les dépenses militaires de la Russie représentent 16 % des dépenses totales du gouvernement et son fardeau militaire (dépenses militaires en pourcentage du Produit Intérieur Brut) s’élève à 5,9 % du PIB. L’Ukraine est le 8ème plus grand dépensier en 2023, avec une hausse de 51 % de ses dépenses militaires, s’élevant à 64,8 milliards de dollars. Les États-Unis restent le plus grand dépensier de l’OTAN, mais les membres européens augmentent leur part En 2023, les dépenses militaires des 31 membres de l’OTAN s’élèvent à 1 341 milliards de dollars, soit 55% des dépenses militaires mondiales. Les dépenses militaires des États-Unis ont augmenté de 2,3 % pour atteindre 916 milliards de dollars en 2023, ce qui représente 68 % du total des dépenses militaires de l'OTAN. L’augmentation des dépenses militaires de la Chine entraîne celle de ses voisins. Les dépenses militaires de Taïwan ont également augmenté de 11 % en 2023 pour atteindre 16,6 milliards de dollars. Guerre et tensions au Moyen-Orient alimentent la plus forte hausse des dépenses de la dernière décennie. Les dépenses militaires d’Israël – les deuxièmes plus importantes de la région après celles de l’Arabie saoudite – ont augmenté de 24 % pour atteindre 27,5 milliards de dollars en 2023. Cette augmentation des dépenses est principalement due à l’offensive militaire d’ampleur menée à Gaza en réponse à l'attaque du Hamas dans le sud d’Israël en octobre 2023.
Dépenses militaires par pays en 2023 exprimées en part du PIB (source : SIPRI)
3) Base de données sur les dépenses militaires
La base de données du SIPRI fournit les dépenses militaires depuis 1949, permettant une comparaison des dépenses militaires entre pays et selon différents modes de calcul (en monnaie locale en prix courants, en dollars américains à taux de change constants, en part du PIB, en part par habitant, en part des dépenses publiques...)Rang
Country
Evolution
Dépenses en %
militaires ($),2023 2022–23
2014–23 2023
2014
Part des dépenses mondiales (%), 2023
2023 2022?
1 1
United States
916 2.3
9.9 3.4
3.7
37
2 2
China
[296] 6.0
60 [1.7]
[1.7]
[12]
3 3
Russia
[109] 24
57 [5.9]
[4.1]
[4.5]
4 4
India
83.6 4.2
44 2.4
2.5
3.4
5 5
Saudi Arabia
[75.8] 4.3
–18 [7.1]
[11]
[3.1]
Sous-total Top 5
1?481 . .
. . . .
. .
61
6 6
United Kingdom
74.9 7.9
14 2.3
2.2
3.1
7 7
Germany
66.8 9.0
48 1.5
1.1
2.7
8 11
Ukraine
64.8 51
1?272 37
3.0
2.7
9 8
France
61.3 6.5
21 2.1
1.9
2.5
10 9
Japan
50.2 11
31 1.2
1.0
2.1
Sous-total Top 10
1?799 . .
. . . .
. .
74
11 10
South Korea
47.9 1.1
34 2.8
2.5
2.0
12 12
Italy
35.5 –5.9
31 1.6
1.3
1.5
13 13
Australia
32.3 –1.5
34 1.9
1.8
1.3
14 19
Poland
31.6 75
181 3.8
1.9
1.3
15 15
Israel
27.5 24
44 5.3
5.6
1.1
Sous-total Top 15
1?974 . .
. . . .
. .
81
16 14
Canada
27.2 6.6
49 1.3
1.0
1.1
17 17
Spain
23.7 9.8
42 1.5
1.3
1.0
18 16
Brazil
22.9 3.1
–12 1.1
1.3
0.9
19 28
Algeria
18.3 76
59 8.2
5.5
0.7
20 21
Netherlands
16.6 14
56 1.5
1.2
0.7
21 20
Taiwan
16.6 11
56 2.2
1.8
0.7
22 23
Türkiye
15.8 37
59 1.5
1.9
0.6
23 22
Singapore
13.2 1.4
27 2.7
3.0
0.5
24 26
Mexico
11.8 –1.5
55 0.7
0.5
0.5
25 27
Colombia
10.7 1.4
20 2.9
3.1
0.4
26 33
Iran
10.3 0.6
34 2.1
2.1
0.4
27 25
Indonesia
9.5 –7.4
29 0.7
0.8
0.4
28 32
Sweden
8.8 12
63 1.5
1.1
0.4
29 30
Norway
8.7 3.5
49 1.6
1.5
0.4
30 24
Pakistan
8.5 –13
13 2.8
3.1
0.3
31 38
Denmark
8.1 39
108 2.0?c
1.1
0.3
32 31
Kuwait
7.8 –8.8
14 4.9
3.6
0.3
33 29
Greece
7.7 –17
51 3.2
2.4
0.3
34 34
Belgium
7.6 5.2
44 1.2
1.0
0.3
35 46
Finland
7.3 54
92 2.4
1.5
0.3
36 37
Switzerland
6.3 2.9
28 0.7
0.6
0.3
37 36
Oman
5.9 0.1
–34 5.4
8.9
0.2
38 35
Thailand
5.8 –6.5
0.6 1.2
1.4
0.2
39 40
Romania
5.6 –4.7
95 1.6
1.3
0.2
40 43
Chile
5.5 4.9
4.8 1.6
2.0
0.2
Sous-total Top 40
2?264
. . . .
. .
93
Monde
2?443 6.8
27 2.3
2.4
100
Pour compléter
ACLED
Le projet Armed Conflict Location & Event Data (ACLED) collecte, géolocalise, cartographie et analyse les données concernant les conflits dans le monde. L’ACLED a pour objectif de saisir les formes, les acteurs, les dates et les lieux de la violence politique et des manifestations. Les données, très régulièrement mises à jour, sont fournies par pays et par continent. Voir ce billet de présentation. [www.acleddata.com]
Uppsala Conflict Data Program (UCDP)Le Département de recherche sur la paix et les conflits (UCDP) de l'Université d'Uppsala recense toutes les formes de violence organisée (guerres, violences de gangs, attentats-suicides, fusillades de masse) depuis 1975.
[https:]]
Base de données sur la piraterie maritimeDepuis 1978, la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA) recense les incidents liés à la piraterie maritime à l'échelle mondiale. Cette base de données est constituée à partir des messages envoyés par les navires menacés (Anti-Shipping Activity Messages). [https:]]
Base de données mondiale sur le terrorismeLa Global Terrorism Database (GTD) est une base de données open source contenant des informations sur les événements terroristes dans le monde de 1970 à 2020. La GTD comprend des données systématiques sur les incidents terroristes nationaux et internationaux qui se sont produits au cours de cette période, avec maintenant plus de 200 000 cas répertoriés. [https:]]
Lien ajouté le 17 juin 2024
Articles connexesRôle prépondérant des armes nucléaires dans un contexte géopolitique qui se détériore
— Sylvain Genevois (@mirbole01) June 17, 2024
Parution du SIPRI Yearbook 2024
(Stockholm International Peace Research Institute) [https:]] pic.twitter.com/2UMkR8vMe3
L'Indice de paix mondiale est en baisse depuis plusieurs années
Cartes et données sur le terrorisme dans le monde (de 1970 à nos jours)
La carte, objet éminemment politique. L'annexion de quatre territoires de l'Ukraine par la Russie
Cartographier les dommages subis par les populations civiles en Ukraine (Bellingcat)
Le brouillage et l'usurpation de signaux GPS participent de nouvelles formes de guerre électronique
Mesurer le rayonnement des grandes puissances à travers leurs réseaux diplomatiques
Une carte animée des opérations militaires en Europe pendant la 2nde Guerre mondiale
Les ventes d'armes des Etats-Unis et de la de la Russie (1950-2017)
Les pays bénéficiaires de l'aide américaine depuis 1945
La géographie et les cartes : des outils pour faire la guerre ? (France Culture)
Comment cartographier la guerre à distance ?
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Se déplacer en ville : quatre siècles de cartographie des transports en commun à Boston
sur Cartographies numériques
Le Leventhal Map & Education Center propose une très belle exposition en ligne sur la cartographie des transports en commun à Boston : Getting around Town. Four Centuries of Mapping Boston in Transit. L'exposition est organisée par Steven Beaucher, auteur du livre Boston in Transit (MIT Press). Elle associe les propres collections de Beaucher aux vastes fonds du Leventhal Center et de la Boston Public Library.Les documents présentés permettent de suivre l'évolution des systèmes de transport en commun qui ont transporté les gens autour de Boston, relié les quartiers et façonné les géographies vécues par des générations de Bostoniens. Les cartes documentent les changements de ces réseaux de transport en commun et montrent également comment ces systèmes ont influencé la croissance de la ville. L'occasion de découvrir de très belles "transit maps" et de suivre toute l'histoire ayant conduit à la réalisation de la MBTA (Massachusetts Bay Transportation Authority) du Grand Boston, y compris à travers des projets non réalisés.
Les étapes de l'exposition :
- Établir des réseaux
- Des réseaux pour une ville en croissance
- Le premier métro américain
- Création des trains de banlieue
- Des améliorations sans précédent
- Vers un contrôle public
- Une période de nouveauté
- Outils de navigation personnels : des années 1820 à 1970
- Lignes de transport en commun non construites
- Possibilités non réalisées
Découvrir un plan des transports en commun de Boston datant de 1927 à travers une collection d'affiches.
Les éducateurs du Leventhal Center K-12, en collaboration avec le Boston Private Industry Council, ont embauché des élèves des écoles publiques de Boston pour créer le contenu de cette exposition. Les étudiants ont appris comment l'information devient géospatiale en la reliant à des lieux géographiques, et comment elle est utilisée pour créer des visualisations basées sur des cartes à l'aide d'un système d'information géographique (SIG). Les étudiants se sont entraînés à interpréter et à évaluer des cartes basées sur des données. Ils ont rencontré des professionnels qui utilisent des cartes SIG dans leur travail. Enfin, ils ont utilisé la plateforme numérique ArcGIS Online pour créer leurs propres cartes des transports en commun à Boston.
Michael Chowdhury a produit une carte des zones adaptées aux piétons. Benjamin Bouchat a cherché à réaliser une carte du trajet le plus joli et le plus sûr de Boston. Makaya Vicks a réalisé une carte des lieux où de nombreuses agressions ont eu lieu de janvier à mi-mars 2023.
Les zones de danger sur les itinéraires de transport en commun à Boston (source : Boston Public Library)
Une carte réalisée par Gideon Neave, étudiant à la Boston Latin School, prend en compte le temps de trajet (en bleu) et le revenu du ménage (en rouge), et montre que les personnes ayant moins de revenus sont souvent soumises à des temps de trajet plus longs.
Temps de trajet et revenu des ménages (source : Boston Public Library)
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Environnement et justice dans les paysages anthropisés. Une exposition virtuelle du Leventhal Center
Bouger les lignes de la carte. Une exposition du Leventhal Map & Education Center de Boston
America transformed : une exposition cartographique organisée par le Leventhal Map & Education Center Itinéraires piétons et aménités urbaines à Boston. Le projet Desirable Streets du MIT
Explorer la cartographie des réseaux de transports publics avec des données GTFS
Cartographie en temps réel des transports publics
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Festival Printemps des cartes (5e édition du 23 au 26 mai 2024)
sur Cartographies numériquesLe Festival Printemps des cartes organise sa 5e édition du 23 au 26 mai 2024 à Montmorillon.
Invité d’honneur 2024 : Le Comité français de cartographie
Programme du festival Printemps des cartes 2024 :La cartographie pour comprendre...
Le Printemps des Cartes est un festival de médiation scientifique autour de la cartographie et de toutes les représentations géographiques, ouvert à toutes et à tous ! Le festival rassemble pendant 4 jours habitants, curieux de tous âges, citoyens, publics scolaires (du primaire à l’Université), associations, simples usagers, créateurs et passionnés de cartes ! Toutes et tous, nous utilisons des cartes dans notre quotidien : citoyens, habitants, collectivités, élus, dessinateurs, enseignants, chercheurs, cartographes, géographes, astrophysiciens, démographes, historiens, écrivains, urbanistes, géologues, sculpteurs, aménageurs, collectionneurs, romanciers, philosophes, archéologues, plasticiens, biologistes, randonneurs, aventuriers... Organisé depuis 2018 en collaboration, par l’Université de Poitiers, la Maison des Jeunes et de la Culture Claude Nougaro de Montmorillon et l’Espace Mendès France de Poitiers. Le Printemps des cartes n’a pas choisi de poser ses valises à Montmorillon au hasard. Située dans le département de la Vienne, cette commune de plus de 6 000 habitants, traversée par la Gartempe, est le berceau des cartes Rossignol qui ont longtemps orné les murs des écoles françaises. Aujourd’hui, Montmorillon est connue à travers la « Cité de l’écrit et des métiers du livre », un centre ancien regroupant des librairies indépendantes proposant d’innombrables ouvrages et créations artistiques, ainsi que de nombreux cafés et restaurants conviviaux.
...et faire le monde
Apprendre, comprendre et dessiner le monde dans lequel nous vivons au travers des cartes géographiques, le monde physique de l’environnement, les espaces sociaux. Les cartes sont des outils parfaits d’échanges et de débats sur les territoires, leur langage est intemporel et universel. La cartographie est un équilibre entre objectivité et subjectivité et se compose de trois éléments indissociables :
1. Les techniques méthodes de conception réalisation de cartes artisanales/industrielles ; numériques/manuelles, données numériques, GPS objets connectés...
2. L’approche artistique Sensibilités et subjectivités, codes esthétiques, graphiques et culturels…
3. La rigueur scientifique Mesurer et découvrir la Terre, les objets physiques, ainsi que les représentations et les traitements de phénomènes géographiques, géophysiques, sociaux, environnementaux...
Liens ajoutés le 16 mai 2024
???? Heureux de pouvoir présenter ce nouveau projet dans le cadre du @Printemps_carte. L'oie de Meurthe-et-Moselle, le renard de l'Orne et tous mes ZooDépartements vous attendent du 23 au 26 mai à Montmorillon (86).
— Lucas Destrem ??? (@LucasDestrem) May 16, 2024
?? Le (super) programme : [https:]] pic.twitter.com/sk4bTwFUD5Heureux de participer au Printemps des cartes 2024 avec une table ronde à Montmorillon (samedi 25 mai à 17h) consacrée à la thématique :
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 16, 2024
"Que cache le blanc des cartes ?"
Avec @geo_in_geo, @XemartinLaborde, @AlandcoC [https:]] pic.twitter.com/xO0t0zbUcfArticles connexes
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Climate Trace, une plateforme pour visualiser et télécharger des données sur les émissions de gaz à effet de serre (GES)
sur Cartographies numériquesLe portail Climate Trace identifie les principales sources d'émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et fournit des estimations indépendantes concernant la quantité d'émissions de chacune. La base de données englobe les émissions d'origine humaine provenant des installations (centrales électriques, aciéries, navires, raffineries de pétrole) et d'autres activités émettrices (engrais, déforestation, incendies de forêt). Outre les grandes zones d'émission par région, la plateforme permet de visualiser plus de 352 millions de foyers actifs à l'échelle mondiale.
Les données sur les émissions Climate TRACE sont gratuites et accessibles au public en téléchargement ou via son API. Chaque package téléchargeable comprend les émissions annuelles au niveau national par secteur et par type de gaz à effet de serre entre 2015 et 2022, avec les sources d'émissions, leur propriété ainsi que le degré de confiance ou d'incertitude lorsque ces données sont disponibles. Les gaz couverts comprennent le dioxyde de carbone, le méthane et le dioxyde d'azote.
Les données proviennent des satellites, de différentes données de télédétection ainsi que de données publiques et commerciales supplémentaires. Climate TRACE regroupe des organisations à but non lucratif qui souhaitent dresser un inventaire commun, ouvert et accessible des émissions de gaz à effet de serre. Cet ensemble de données peut être très utile et constitue un bon exemple du Big Data, où des groupes indépendants issus d'organismes gouvernementaaux, d'universités ou d'entreprises privées se réunissent pour produire une ressource sur un sujet important.
Joli atlas pour un triste bilan de @ClimateTRACE pour l’“Atmosphere”: #30DayMapChallenge n°18. 56 milliards de tonnes équivalent CO2 émises en 2021 par les secteurs de l'énergie, l’agriculture, l’industrie,... Une double page à lire dans @Epsiloon_mag #19 [https:]] pic.twitter.com/kMSsdAXT25
— Léa Desrayaud (@Lea_Des) November 18, 2023
J'ai réalisé cette carte grâce à une technique de représentation 3D appelée "Raymarching",
— Eliott Morgensztern (@EMorgensztern) April 23, 2024
à partir de la base de donnée EDGAR de la Commission Européenne : [https:]]
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— Pep Canadell (@pepcanadell) May 15, 2024
Global spatially explicit carbon emissions from land-use change over the past six decades (1961–2020)
Pleased to see a new global model on land use change and carbon cycle has joined the pool of global models capable of estimating LUC C fluxes. [https:]] pic.twitter.com/4rGv2EP0NY
Les plus gros émetteurs directs de CO? en France
Climate Change Explorer, un outil cartographique pour visualiser les projections climatiques
Qualité de l'air et centrales thermiques au charbon en Europe : quelle transition énergétique vraiment possible ?Calculer le bilan carbone de nos déplacements aériens
La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »
Comment le changement climatique a déjà commencé à affecter certaines régions du monde
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
Atlas climatique interactif Copernicus -
20:38
Estimation du PIB agricole local (AgGDP) à travers le monde
sur Cartographies numériques
Source : Ru, Y., Blankespoor, B., Wood-Sichra, U., Thomas, T. S., You, L., and Kalvelagen, E., Estimating local agricultural gross domestic product (AgGDP) across the world, Earth Syst. Sci. Data, 15, 1357–1387, [https:]] , 2023.Le PIB agricole sur une trame de 10x10km² exprimé en dollar US 2010 (source : RU & al. 2020)
Les statistiques économiques sont fréquemment produites à un niveau infranational. Cependant, ces mesures peuvent manquer de précision pour permettre une analyse efficace des modèles de développement économique local et de l'exposition aux risques naturels. Le produit intérieur brut (PIB) agricole est un indicateur essentiel pour mesurer le secteur primaire, dont dépendent plus de 2,5 milliards de personnes pour leurs moyens de subsistance. Il constitue une source clé de revenus pour l'ensemble des ménages (FAO, 2021). Cet article désagrège les statistiques administratives nationales et infranationales du PIB agricole en un ensemble de données mondiales sur une maille d'environ 10 × 10 km pour l'année 2010 en y ajoutant des données satellites concernant la production végétale, la production animale, la pêche, la chasse et la foresterie. Pour illustrer l'utilisation de ce nouvel ensemble de données, l'article évalue l'exposition des zones ayant connu au moins une sécheresse extrême entre 2000 et 2009 à partir du PIB agricole, qui s'élève à environ 432 milliards USD vers 2010, avec près de 1,2 milliard de personnes vivant dans ces zones.
Cet ensemble de données est susceptible de fournir des informations importantes sur les variations locales de la production agricole et d'aider à identifier des lieux d'intérêt. Avec la fréquence et la gravité croissantes des risques naturels tels que les inondations, les sécheresses et les cyclones, les estimations socioéconomiques au niveau local jouent un rôle de plus en plus important dans la préparation des interventions en cas de catastrophe.
Les données sont disponibles sur le Development Data Hub de la Banque mondiale ( [https:]] ; l'IFPRI et la Banque mondiale, 2022)
Site pour télécharger les données maillées :
[https:]]Liens directs pour télécharger chaque fichier (au format TIFF) selon la grille à 5mn d'arc :
- Valeur de la production végétale mondiale
- Valeur de la production mondiale de la pêche
- Valeur de la production animale
- Valeur de la production forestière mondiale :
- PIB agricole mondial maillé (AgGDP)
Jeu de cartes disponible sur ResearchGate (en licence Creative Commons Attribution 4.0 International) pour comparer avec le PIB agricole local avec le détail des données ayant servi à le produire, à savoir : la production végétale, la production animale, la production de poissons en eau douce et la production de bois.
Pour compléter
Dans les zones urbaines, les chercheurs utilisent les sources d'émission lumineuse pour en inférer l'activité économique (avec des biais possibles dans la façon de mesurer) :
Global 1 km × 1 km gridded revised real gross domestic product and electricity consumption during 1992-2019 based on calibrated nighttime light data [Produit intérieur brut réel révisé et consommation d'électricité mondiale sur une grille de 1 km × 1 km entre 1992 et 2019, sur la base de données d'éclairage nocturne calibrées]
Kummu, M., Taka, M., Guillaume, J. Ha (2020). Gridded global datasets for Gross Domestic Product and Human Development Index over 1990-2015 [Ensembles de données mondiaux quadrillés pour le produit intérieur brut et l'indice de développement humain sur 1990-2015]. Dryade.
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EuroCrops, un ensemble de données harmonisées et en open data sur les parcelles cultivées au sein de l'UE
Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)
L'occupation du sol aux Etats-Unis à travers l'Atlas for Green New Deal (McHarg Center)
Un Atlas de la PAC pour une autre politique agricole commune
Publication des résultats du recensement agricole 2020
Données de population par mailles de recensement d'1 km² (Eurostat)
Les évolutions de l'Indice de Développement Humain (IDH) : vers un indicateur infranational ?
- Valeur de la production végétale mondiale
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16:01
Doit-on se méfier des cartes ethno-linguistiques ?
sur Cartographies numériques
Les cartes ethno-linguistiques ont connu un grand succès aux XIXe et XXe siècles pour délimiter des aires linguistiques et pour identifier des minorités à l'intérieur d'un Etat. Il s'agit souvent de cartes à contenus très politiques. Les cartes ethnographiques d'Emmanuel de Martonne, montrant la répartition des nationalités, ont joué par exemple un rôle important dans le remaniement des frontières nationales de l'Europe centrale au lendemain de la Première Guerre mondiale. L'ouvrage de Catherine Gibson Geographies of Nationhood examine l'essor fulgurant de la cartographie ethnographique au XIXe et au début du XXe siècle en tant que forme de culture visuelle et matérielle qui exprime des visions territorialisées de la nation. Établies le plus souvent à partir de la langue maternelle considérée comme principal critère d'appartenance éthnique lors des recensements, les cartes « ethnographiques » ont tendance à être chargées d’idéologie et de propagande nationaliste.
Pour autant, il peut être intéressant de dresser des cartes ethno-linguistiques pour mesurer des évolutions sur un temps long. Cela suppose de disposer de statistiques ethniques, ce qui fait débat en France. Pour des empires comme l'empire austro-hongrois où les minorités ethniques étaient très nombreuses, les historiens et les géographes disposent de séries statistiques à partir desquelles ils essaient de dresser des cartes. Deux géographes d'origine hongroise Károly Kocsis et Patrik Tátrai ont ainsi pu reconstituer l'évolution ethnique de la région Carpates-Pannonie de 1495 à 2011 :
Károly Kocsis - Patrik Tátrai, Changing Ethnic Patterns of The Carpatho-Panonnian Area, Third, revised and enlarged edition, 2015. [https:]]
Carte ethnique au 1:500 000 de la région Carpates-Pannonie en 2011 (source : Kocsis et Tátrai, 2015)
Cette carte satistique, téléchargeable en haute résolution, est d'une très grande précision. Elle est accompagnée de 8 cartes qui documentent l'évolution de la répartition ethnique de 1495 à 2011. Ces cartes ne sont pas sans poser des questions sur le plan des sources et des choix sémiologiques. Ces problèmes sont abordés dans le fil Twitter-X ci-dessous.Effectivement il faut toujours se méfier des cartes ethno-linguistiques qui essentialisent des réalités souvent plus complexes. On peut noter toutefois dans cet atlas l'intérêt de pouvoir comparer des dates différentes. Méthodo malgré tout à interroger [https:]] pic.twitter.com/obRyoyQYuh
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 15, 2024
Se pose aussi le pb de la distinction Ukrainiens/Rusyns, le nb de personnes s'identifiant comme Ruthènes ayant chuté au cours du XXe
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 15, 2024
Il sont indiqués en orange clair sur la carte par rapport aux Hongrois en orange foncé. Un choix de couleurs discutable [https:]] pic.twitter.com/uCwN1xEEAi
C'est ce genre de cartes qui a conduit à de lourdes erreurs, comme l'invasion de l'Ukraine par la Russie, arguant de la présence d'une population considérée comme ethniquement russe.
— Benoit Vaillot (@BenoitVaillot) April 15, 2024
La question de savoir s’il s'agit d’une langue à part entière, d’un dialecte ou plusieurs dialectes de l’ukrainien, est une querelle qui agite linguistes et nationalistes de diverses obédiences [https:]] .
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 15, 2024
Pour compléterLes Ruthènes sont le cauchemar des cartographes ayant une conception ethnique de l'identité nationale, ils ne savent jamais comment les catégoriser, et effectivement, certains les classent comme Ukrainiens... Même problème avec les Sorabes, les Polonais luthériens, etc.
— Benoit Vaillot (@BenoitVaillot) April 15, 2024
Károly KOCSIS, Patrik TÁTRAI, Contributions to the History of the Hungarian Ethnic Mapping La cartographie ethnique en Hongrie a une longue histoire si on la compare au reste de l'Europe. Cette abondance est due au fait que le bassin des Carpates, c'est-à-dire la Hongrie historique, est depuis les XVIe et XVIIe siècles l'une des régions les plus hétérogènes du continent du point de vue ethnique, linguistique et confessionnel. C’est la raison pour laquelle cette région est en proie à des tensions ethniques depuis la période des Lumières avec l’émergence d'une conscience nationale. Au cours des deux derniers siècles, la coexistence pacifique des peuples, typique du royaume médiéval hongrois, s'est progressivement transformée en une attitude hostile – principalement en raison des mouvements irrédentistes des minorités nationales. L'étude et la cartographie de ce mélange ethnique et de son hétérogénéité est devenue un facteur influençant le sort de millions de personnes. L'ouvrage vise à retracer l'histoire de ces activités de cartographie ethnique en Hongrie qui se sont déroulées avec une intensité variable au cours des siècles en fonction du contexte politique. Dans les « périodes de paix », ce type d'activités cartographiques servaient généralement à l'administration de l'État et à l'information du public, tandis que pendant les guerres mondiales et les négociations de traités de paix, elles visaient à sauvegarder l'intégrité territoriale du royaume hongrois historique ou au moins d'une partie de la zone ethnique hongroise (voir la fameuse "carte rouge" de Pál Teliki représentant les groupes ethniques par différentes couleurs et proportionnellement à leur nombre). En conséquence, un grand nombre de cartes ethniques ont été publiées au cours des périodes 1918-1920 et 1939-1945. Par la suite, dans les pays communistes – pour éviter l’émergence de tout conflit dans le bloc de l’Est – la cartographie ethnique a été interrompue pendant plusieurs décennies. Cependant, depuis 1989, avec la montée des rivalités ethniques, elle a pris un nouvel élan dans cette partie de l'Europe pour servir la recherche fondamentale et fournir des informations fiables à l'opinion publique nationale et internationale.
Daniel ZOLTÁN SEGYEVY, Carte Rouge 100. Teleki Pál vörös térképének hatástörténeti elemzése [Carte Rouge 100. Analyse historique de la carte rouge de Pál Teleki]L'article propose une étude critique de la "carte rouge" de Pál Teleki (1918). Outre une revue de littérature générale sur la cartographie ethnique, il traite de travaux antérieurs et postérieurs à cette carte Il aborde son processus de création, puis son impact politique et culturel dans une perspective internationale. L'article donne aussi des exemples nationaux et internationaux inspirés de cette carte qui a eu d'emblée une portée internationale.
Un ouvrage sur l'empire austro-hongrois agrémenté de cartes à télécharger en open access :
RUMPLER Helmut, SEGER Martin, Soziale Strukturen. Band IX, 2. Teilband: Die Gesellschaft der Habsburgermonarchie im Kartenbild. Verwaltungs-, Sozial-und Infrastrukturen. Nach dem Zensus von 1910. Die Habsburgermonarchie 1848?1918. [Structures sociales. Tome IX, 2ème partie : La société de la monarchie des Habsbourg en cartes. Administration, société et infrastructures d'après le recensement de 1910. La monarchie des Habsbourg 1848?1918]
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Une animation cartographique pour reconstituer les dynamiques de peuplement aux Etats-Unis sur la période 1790-2010
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Frontières et groupes ethniques à travers le monde
György Markos et les graphiques par isotypes
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13:40
L'IGN lance en 2024 un grand concours de cartographie à partir de la BD Topo
sur Cartographies numériques
L'IGN lance en 2024 un grand concours de cartographie. Emparez-vous de la BD TOPO® pour construire un récit cartographique autour des Continuités et disparités territoriales.À l’initiative de son nouvel atelier de cartographie thématique, l’IGN lance un concours pour inviter professionnels, étudiants et amateurs à se saisir de la BD TOPO® et à imaginer un récit cartographique, infographique ou artistique autour des Continuités et disparités territoriales.
Les candidats pourront concourir dans la ou les catégories suivantes de leur choix, seuls ou en équipe, à hauteur d’une contribution par catégorie :
- Cartographie statique
- Cartographie interactive
- Datavisualisation
- Artistique
Ouverture des inscriptions : 15 avril au 31 juillet 2024 - Pour en savoir plus
Pour compléter
La BD TOPO® est une description vectorielle 3D (structurée en objets) des éléments du territoire et de ses infrastructures, de précision métrique, exploitable à des échelles allant du 1 : 2 000 au 1 : 50 000. Elle couvre de manière cohérente l’ensemble des entités géographiques et administratives du territoire national. Elle permet la visualisation, le positionnement, la simulation au service de l’analyse et de la gestion opérationnelle du territoire. La description des objets géographiques en 3D permet de représenter de façon réaliste les analyses spatiales utiles aux processus de décision dans le cadre d’études diverses.
Les objets de la BD TOPO® sont regroupés par thèmes guidés par la modélisation INSPIRE :- Administratif (limites et unités administratives) ;
- Bâti (constructions) ;
- Hydrographie (éléments ayant trait à l’eau) ;
- Lieux nommés (lieu ou lieu-dit possédant un toponyme et décrivant un espace naturel ou un lieu habité) ;
- Occupation du sol (végétation, estran, haie) ;
- Services et activités (services publics, stockage et transport des sources d'énergie, lieux et sites industriels) ;
- Transport (infrastructures du réseau routier, ferré et aérien, itinéraires) ;
- Zones réglementées (la plupart des zonages faisant l'objet de réglementations spécifiques).
Articles connexes
Les anciens millésimes de la BD Topo disponibles en téléchargement sur le site de l'IGN
Topomine, une application web pour visualiser des données relatives à la toponymie en France
Lidar HD : vers une nouvelle cartographie 3D du territoire français (IGN)
Depuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites
Vagabondage, un jeu de rôle à partir de cartes et de photographies aériennes de l'IGN
Une carte topologique pour voir le monde autrement
Worldle, le jeu géographique qui cartonne sur Internet
Countryle, un jeu pour acquérir des repères géographiques
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8:08
Expositions sur la cartographie à Lyon (ICHC 2024)
sur Cartographies numériques
A l'occasion de la 30e Conférence Internationale sur l’histoire de la cartographie (ICHC 2024) qui se tiendra à Lyon en juillet 2024, plusieurs expositions sont proposées.
1) Représenter le lointain : une vision européenne (1450-1950)
Représenter le lointain : une vision européenne (Bibliothèque de la Part-Dieu, 2 avril 2024 - 13 juillet 2024). L'exposition est à découvrir sur place ou en ligne. Elle se déroule en plusieurs étapes : Repousser le lointain - S'approprier le lointain - Une autre dimension du lointain - Prolongements. A travers de nombreuses cartes et réprésentations paysagères, il s'agit de déconstruire le regard européen sur les autres continents et sur un temps long (1450-1950), comprendre comment se positionner par rapport à l'Autre entre domination et confrontation.
L'occasion d'aller découvrir le fonds numérique de la Bibliothèque municipale de Lyon (numelyon) qui contient de magnifiques cartes anciennes :- Isidore DE SEVILLE (560 ?-636), Mappemonde « T dans O »
- MACROBE (370 ?-443 ?), Mappemonde
- Claude PTOLEMEE (100 ? - 170 ?), Carte du monde
- Pietro VESCONTE (1280 ?-1330 ?), Méditerranée orientale
- Willem Jansz BLAEU, Le Flambeau de la navigation, Amsterdam : Jean Jansson, 1620, frontispice. BmL, Rés 321809
- Théodore DE BRY (1528-1598), Accostant pour la première fois en Inde, Colomb reçoit de nombreux présents des habitants
- Oronce FINE (1494-1555), Description nouvelle et complète du monde. Décrypter cette mappemonde
- Ssebastian MÜNSTER (1489-1552), Les îles nouvelles
- Giacom GASTALDI (1500 ?-1566), Carte de la Nouvelle France
- Franz HOGENBERG (1539 ?-1590 ?), Simon NOVELLANUS (15..-15..), Mexico, capitale et cité très peuplée de la Nouvelle Espagne - Cusco, capitale du royaume du Pérou dans le nouveau monde
- Giacomo GASTALDI (1500 ?-1566 ; cartographe) ? Carte de l’Afrique
- Atlas portulan du monde (France, 16e siècle, f. 23v-24), Carte de l’Asie du Sud-Est. Décrypter ce portulan
- Frans HOGENBERG (1539 ?-1590 ?), Ambroise ARSENIUS (15..-16..), Ferdinand ARSENIUS (15..-16..), Carte de la Tartarie ou grand royaume de Cham
- Rumold MERCATOR (1545-1599), Description réduite du monde
- Abraham ORTELIUS (1527-1598), Allégories des quatre parties du monde
- Jocondus HONDIUS (1594-1629) ?, Description de la terre soubs-australe
- Pierre DUVAL (1618-1683), Robert CORDIER (16..-16..), Planisphère, ou carte générale du monde
- Rigobert BONNE (1727-1795), Nicolas DESMARETS (1725-1815), Gaspard ANDRE (17..-1800), Mappemonde sur le plan de l’équateur, Hémisphère méridional
- Willem CORNELISZ SCHOUTEN (158.-1624), Descripsion de la grande mer du Sud monstrant par quel chemin Guillaume Schouten a navigué et quelles isle et terres il a descouvertes en icelles
- William HODGES (1744-1797), WILLIAM WOOLLETT (1735-1785),Monumens dans l’isle de Pâques
- BRADDOCK MEAD, alias John GREEN (1688 ?-1757), Thomas JEFFERYS (1719 ?-1771) Amérique du Sud avec les îles proches dans l’Océan du Sud et la Mer du Sud
- Gérard MERCATOR (1512-1594) Description des terres septentrionales
- Philippe D’AUVERGNE (1754-1816), John CLEVELEY LE JEUNE (1747-1786), James MASON (17..-1805), Deux profils de côtes au Nord-Ouest du Spitzberg
- G. LEMAITRE (17..-18..), Carte des régions polaires boréales
- A. PETERMANN (18..-18..), Les voyages du docteur H. Barth dans le Nord et le Centre de l’Afrique, feuille n° 1, schéma général de l’Afrique montrant les périples du docteur Barth 1850-1855
- Paul VIDAL DE LA BLACHE (1845-1918), Carte physique de l’Afrique
- Emil HOLUB (1847-1902), Sieben Jahre in Süd-Afrika. Erlebnisse, forschungen und jagden, Vienne : Hölder, 1881
- François COILLARD (1834-1904), Sur le Haut-Zambèze : voyages et travaux de mission, Paris et Nancy : Berger-Levrault, 1899
- Louis LE BRETON (1818-1866), LEON JEAN-BAPTISTE SABATIER (1827 ?-1887), Débarquement sur la Terre Adélie le 21 janvier 1840
- Robert EDWIN PEARY (1856-1920), Le Triomphe – Le Pôle est enfin conquis, après trois siècles d’efforts. Peary et ses compagnons poussent des hurrahs de victoire
- Eugène TH. RIMLI (19..-....), LOUIS VISINTIN (1892-1958), Mappemonde physique
- Jean DE COURBES (1592 ?-1641 ?), Frontispice
- Théodore DE BRY (1528-1598), Boucherie de chair humaine
- Louis Armand DE LOM D’ARCE LA HONTAN (1666-1715 ?), Embuscade des Iroquois au Long Coteau
- Henri-Abraham CHATELAIN (1684-1743), Mappemonde pour connoitre les progrés & les conquestes […] des Provinces-Unies
- Jean-Baptiste LABAT (1663-1738), Comptoirs des Européens à Xavier
- Erhard FRÈRES (18..-1916), Dakar en 1850 et Dakar en 1888
- Nicolas TAMAGNO (1862-1933), Exposition coloniale de Lyon. Villages annamites
- Onésime RECLUS (1837-1916), Planisphère – Les puissances étrangères et leurs colonies
- Nicolas SANSON (1600-1667), Guiane divisée en Guiane, et Caribane
- MARC-AUGUSTE PICTET (1752-1825), Carte de la partie des Alpes qui avoisine le Mont Blanc
- JENOTTE (18..-18..?), Hauteur des principales montagnes au-dessus du niveau de l’océan
- Aexander VON HUMBOLDT (1769-1859), Aimé BONPLAND (1773-1858), Adolphe SCHÖNBERGER (1768-1847), Pierre TURPIN (1755-1840), Louis BOUQUET (1765-1814), CLAUDE-LOUIS BEAUBLE (1755 ?-1817), Géographie des plantes équinoxiales : tableau physique des Andes et pays voisins
- Johannes DE SACRO BOSCO (11..-1256 ?), Sphères et paradis célestes autour de la Terre
Le site de la Bibliothèque municipale de Lyon propose également une rubrique Décrypter des cartes anciennes. Travaux numériques réalisés par Paul Goullencourt, Myriam Moustaid et Oscar Uhry, étudiants en master "Géographies numériques" des universités Jean Monnet Saint-Étienne et Lumière Lyon 2. Sous la direction de Claire Cunty et d’Emmanuelle Vagnon-Chureau.- Décrypter un portulan du 14e siècle : la Méditerranée orientale
- Décrypter un portulan du 16e siècle : l’Asie du Sud-Est
- Décrypter une mappemonde de la Renaissance
- L’exploration du Pacifique du 16e au 18e siècle
2) Le détail et le tout. Cartes et images du Rhône et de Lyon
Le détail et le tout. Cartes et images du Rhône et de Lyon (Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, 4 avril 2024 - 12 juillet 2024)
À l’occasion du Congrès international de la Cartographie qui se tient à Lyon en juillet 2024, les Archives départementales du Rhône et de la métropole de Lyon proposent de suivre au fil du temps, la façon dont la représentation de l’espace du département du Rhône a évolué. On mesure ainsi l’influence des transformations de la société sur la cartographie : les cartes doivent répondre à des fonctions différentes, de plus en plus variées et complexes. Certaines demandes s’observent cependant à toutes les périodes, comme lorsqu’il s’agit de valoriser des terres ou de fortifier des places. Dans ce territoire rhodanien, Lyon occupe naturellement une place à part : les villes ont très tôt fait l’objet de l’attention du politique et du militaire, et les enjeux de cartographie y sont particulièrement importants. Sur ce point, la comparaison se fait plutôt avec d’autres villes importantes comme Genève ou Marseille. La beauté des cartes proposées, le soin apporté à leur établissement, la variété des procédés permet à cette réflexion historique d’offrir également un véritable plaisir esthétique, et de considérer ainsi des territoires familiers avec un autre regard.
3) Vulnérabilité... que disent les cartes ?
Vulnérabilité... qu'en disent les cartes ? (Archives Municipales de Lyon, 3 mai 2024 - 28 septembre 2024)
La ville de Lyon est vulnérable à des événements variés, soudains ou au cheminement long et indécelable, jusqu’au moment où ils s’imposent et menacent. La plupart d’entre eux n’ont laissé que des mots, bien insuffisants à nous permettre de comprendre ce qui s’est passé, ni comment les hommes composaient avec. Cette histoire est parfois représentée sur des cartes ou par des images qui nous permettent d’en saisir l’ampleur et les particularités. La carte, de ce point de vue, est venue tardivement, accompagnant une vision de plus en plus nourrie scientifiquement. Cette exposition interroge la ville sous l’angle de ses vulnérabilités, au travers de documents rarement vus et encore moins montrés, alors que la ville d’aujourd’hui regorge de dispositifs instaurant la plus grande sécurité.
4) Sentiers papier - Cartes et images de voyages en France et ailleurs, 19e-21e siècle
Sentiers papier - Cartes et images de voyages en France et ailleurs, 19e-21e siècle (Bibliothèque Interuniversitaire Diderot, 15 mai 2024 - 29 septembre 2024)
Les mobilités, phénomènes complexes, mêlent - entre autres - des dimensions technique, politique et culturelle. Pour les périodes récentes, elles s’accompagnent de la diffusion d’une grande variété de documents imprimés aux fonctions diverses, qu’il s’agisse d’aider le voyageur (guide ou carte touristique), de le faire rêver (fiction, iconographie), ou encore de reproduire le voyage (récit et itinéraire d’exploration). Entre le XIXe et le XXIe siècle, les mobilités individuelles se complexifient et s’intensifient en Europe. En lien avec celles-ci, les cartes et les guides, instruments indissociables du voyage et de sa représentation, connaissent de nombreuses transformations.
5) Cartes pédagogiques : sur les traces de la cartographie à l'Université de LyonCartes pédagogiques : sur les traces de la cartographie à l'Université de Lyon (Bibliothèque de la Manufacture de l'Université Jean Moulin, 1er juin 2024 - 30 septembre 2024)
L’approche cartographique a accompagné les mutations de l’enseignement de la géographie depuis le XIXe siècle. Toujours présente, sa place s’est peu à peu affirmée au sein de l’université de Lyon. C’est par le biais des productions et collections cartographiques des différents géographes et cartographes qui se sont succédé au sein des différentes universités de Lyon que nous vous proposons de suivre 150 ans d’analyses géographiques, parfois locales, parfois lointaines élaborées sur place.
Articles connexes
Exposition « Cartografia, la Corse en cartes 1520-1900 »
Europe : 12 cartes et un projet (exposition virtuelle de la Bibliothèque nationale d'Espagne)
Exposition de Mathieu Pernot L’Atlas en mouvement
Exposition cartographique à Marseille sur la naissance de l’état grec moderne
Le monde en cartes (1400-1600) : une exposition de la Beinecke Library (Yale University)
Environnement et justice dans les paysages anthropisés. Une exposition virtuelle du Leventhal Center
Exposition virtuelle. Figures d’un géographe, Paul Vidal de la Blache (1845-1918)
Le monde en sphères. Une exposition virtuelle de la BnF
Rubrique Cartes et altas historiques
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8:35
Un artefact de visualisation sur la plateforme Ventusky
sur Cartographies numériquesVentusky est une plateforme de visualisation de données météorologiques qui rencontre un grand succès auprès des internautes. Comme Windy, son principal concurrent, l'application permet d'afficher des cartes de vents, de précipitations et de températures pour n'importe quel lieu à la surface de la Terre. Ses cartes de prévision météo sont très utiles notamment pour la navigation maritime.
Suite à une erreur de modèle, Ventusky a affiché des vagues géantes de plus de 20 m de hauteur au large de l'Afrique du Sud le 11 avril 2024. Il n'en a pas fallu plus pour déchaîner l'imagination de certains internautes sur les réseaux sociaux, voyant là la preuve de chute de métorites ou d'impact d'OVNI ! En réalité, l'erreur provient, semble-t-il, de l'énorme quantité de données fournies par les navires et les bouées à travers l'océan, comme en témoigne le site allemand qui sert de fournisseur de données météo pour Ventusky. Des problèmes peuvent survenir dans une base de données aussi volumineuse.
Despite numerous reports of UFOs or Atlanteans launching from the ocean ??, yesterday's image of giant waves near Africa was due to a model error. Fortunately, our provider, the German Meteorological Institute @DWD_presse, has already resolved it, and the forecast is fine. pic.twitter.com/slOU9jtxcJ
— Ventusky (@Ventuskycom) April 12, 2024Ventusky a intégré un autre modèle provenant de Météo-France (une "source respectée") pour prouver que les vagues géantes qui apparaissaient au large de l'Afrique étaient liées à une erreur de leur modèle
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 14, 2024
et non à des théories sur les ovnis ! [https:]]Articles connexes
Comment la cartographie animée et l'infographie donnent à voir le changement climatique
La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Les villes face au changement climatique et à la croissance démographiqueDonnées météorologiques sur la France disponibles en open data
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12:41
La paternité de deux cartes allégoriques du XVIIIe siècle enfin résolue
sur Cartographies numériques
Source : « An intriguing late 18th century mystery of map authorship finally solved. The french pimpernel is at last unveiled » (source : Barron Maps)Le Royaume de France représenté comme un chêne (source : © Barron Maps)
L'histoire est d'autant plus singulière que l'on pourrait croire la paternité des cartes anciennes connue depuis longtemps. Elle est racontée par Debbie Hall dans l'ouvrage Treasures Map Room paru en 2016 et reprise récemment sur le site Barron Maps. Après des recherches approfondies dans les archives et les documents, l'auteur de l'une des cartes les plus remarquables de la Bibliothèque Bodléienne a été identifié, mettant fin à 228 ans d'anonymat. Il s'agit d'une carte de 1796 représentant la France révolutionnaire sous la forme d'un chêne malade, avec en dessous de la carte la liste des départements français. Titrée et légendée en anglais, la carte est à rapprocher d'une autre carte toute aussi allégorique représentant la France sous la forme d'un navire échoué.
Le Royaume de France représenté sous la forme d'un navire (source : Bibliothèque du Congrès)
Ces deux cartes allégoriques brossent le tableau d'une France menacée par « les anarchistes actuels qui ont essayé de fixer leurs infâmes principes ». Publiées à la même date mais diffusées séparément, les deux cartes présentent des similitudes dans leur facture et dans la manière de dérouler le détail des événements révolutionnaires. En réalité en 1796, le royaume de France balayé par la Révolution n'existait plus. Leur auteur ne pouvait être qu'un monarchiste nostalgique de l'Ancien Régime. Il restait à en découvrir l'identité. Les textes qui accompagnent ces cartes fournissent des indices quant à l’identité de l’auteur. Il s'agit d'un aristocrate français, vivant en exil à Londres, d'un homme qui était clairement un confident très proche de la famille royale française. Le texte suggère qu'il a vécu et travaillé dans les cercles les plus intimes de la Cour royale à Versailles pendant de nombreuses années. Après différents recoupements, il s'agit du baron Charles Antoine de Thierry (1755-1824), réfugié à Londres depuis 1794. Il présenta en 1796 à Edimbourg des exemplaires de ces deux cartes au prince Bourbon, comte d'Artois, frère cadet de Louis XVI guillotiné trois ans auparavant. Pour en savoir plus sur le détail de cette découverte, lire l'enquête détaillée décrite sur le site Barron Maps.
Pour compléter
Le site commercial Barron Maps propose une impressionnante série de cartes satiriques et de cartes de propagande. Roderick Barron (@barronmaps) est spécialisé dans le domaine des cartes de propagande et des cartes imaginaires. Il alimente un blog associé au site qui contient des articles de fond. Il y explore notamment le phénomène des cartes « sério-comiques » de la fin du XIXe et du début du XXe siècle (voir cette présentation vidéo en anglais). On y trouve les oeuvres de Fred W. Rose qui s'est rendu célèbre par ses cartes caricaturales de l’époque victorienne (avec des pieuvres).
La Bibliothèque Bodleian de l'Université d'Oxford détient près de deux millions de cartes et environ 20 000 atlas, des documents datant du XIVe au XXIe siècle. A la manière d'un salon de cartes virtuel, le Bodleian Map Room Blog se propose de mettre en avant une partie de ces éléments qui échappent souvent au regard des profanes et qui font l'objet de discussion entre spécialistes. La collection comprend des cartes du monde entier, bien qu'elle soit plus riche en cartes d'origine britannique et de pays ayant un lien historique avec le Royaume-Uni. Près de 2500 cartes sont disponibles directement en ligne.Articles connexes
Derrière chaque carte, une histoire : découvrir les récits de la bibliothèque Bodleian d'Oxford
Cartes et caricatures. Recension de cartes satiriques et de cartes de propagande
Les nouvelles façons de « faire mentir les cartes » à l’ère numérique
La rhétorique derrière les cartes de propagande sur le coronavirus
Cartographie électorale, gerrymandering et fake-news aux Etats-Unis
Étudier l'expansion de la Chine en Asie du Sud-Est à travers des cartes-caricatures
La carte, objet éminemment politique. Carte-caricature et dispositif narratif
Utiliser le lion pour politiser la géographie (blog de la Bibliothèque du Congrès)
Bouger les lignes de la carte. Une exposition du Leventhal Map & Education Center de Boston
La carte, objet éminemment politique
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10:03
Un outil immersif pour explorer les globes de la collection David Rumsey
sur Cartographies numériques
L'application Globes est conçue en collaboration entre l'Université Monash et le David Rumsey Map Center de Stanford. Cet outil immersif permet aux utilisateurs d'explorer des reproductions détaillées de cartes historiques, avec la possibilité de les mettre à l'échelle, de les faire pivoter et de les positionner librement. L'application vise à offrir aux utilisateurs une nouvelle manière d'interagir avec la collection de cartes de David Rumsey .
Le but de ce projet est de créer un outil immersif à la fois pour les passionnés et pour les chercheurs. Il s'appuie sur les travaux antérieurs du groupe de visualisation immersive de l'université Monash, qui étudie l'application de la réalité augmentée et des technologies interactives à la visualisation de cartes. Leurs travaux sur le développement de globes tangibles et la facilitation des interactions gestuelles pour les cartes démontrent le potentiel de ces technologies pour améliorer l'accessibilité aux données géographiques. L'Apple Vision Pro introduit de nouvelles possibilités dans cet espace grâce à son paradigme d'interaction naturel, permettant une navigation plus facile dans les interfaces spatiales, ce qui marque une avancée au-delà des appareils existants.Collaboration between the Rumsey Map Center at Stanford and Monash University’s Embodied Visualisation Group has produced Globes, an App for the new Apple Vision Pro. Blog post by Dilpreet Singh who with Bernie Jenny and Kadek Satriadi developed the App. [https:]] pic.twitter.com/2JeAF7Zbgv
— David Rumsey (@DavidRumseyMaps) April 11, 2024
Pour compléter
Vous avez dit "toucher des yeux ?" Avec la nouvelle génération de globes tangibles permettant une visualisation en réalité augmentée, c'est en train de devenir possible :
« Tangible Globes for Data Visualisation in Augmented Reality ». Kadek Ananta Satriadi, Jim Smiley, Barrett Ens, Maxime Cordeil, Tobias Czauderna, Benjamin Lee, Ying Yang, Tim Dwyer, Bernhard Jenny, CHI Conference on Human Factors in Computing Systems 2022. New Orleans, USA.Source : [https:]]
Articles connexes
De la supériorité du globe sur la carte pour enseigner la géographie. Un vieux débat
L'histoire par les cartes : 18 globes interactifs ajoutés à la collection David Rumsey
Rechercher du texte sur les cartes de la collection David Rumsey
Le monde en sphères. Une exposition virtuelle de la BnF
Simuler des courbes de niveau en réalité augmentée dans un bac à sable
La navigation en réalité augmentée arrive sur Google Maps
Globes virtuels et applicatifs
Cartes et atlas historiques
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19:01
Pollution lumineuse et trame noire à partir des données de radiance nocturne
sur Cartographies numériques
Le Cerema fournit une cartographie départementale de la radiance nocturne à partir des données du satellite LuoJia. Une visualisation cartographique des données en ligne est proposée sur le portail Cartagene du Cerema.La livraison est sous forme d'un dossier compressé (.zip) par département (région pour l'Ile-de-France), contenant la cartographie raster (.tif), un fichier de style pour l'affichage sur le logiciel QGIS (.qml), un fichier vecteur indiquant les dates et heures d'acquisition (.shp), et les métadonnées (.xml).
Que représentent ces cartes ?
Ces cartes représentent la radiance nocturne vue par le satellite LuoJia 1-01 en 2018, exprimée en nW.cm-2.sr-1, au pas de 130 m. Elles sont livrées par département.
De quand ces cartes sont-elles représentatives ?
Ces cartes sont représentatives de l’année 2018. Elles ont été construites par concaténation de toutes les images disponibles et exploitables du satellite LuoJia, acquises entre juin et octobre 2018. L’ancienneté de ces cartes implique des différences avec la situation actuelle, mais elles restent un excellent outil de pré-diagnostic de la trame noire. L’heure de passage locale du satellite se situe entre 22h30 et minuit. Les heures et jours précis d’acquisition sont disponibles dans les fichiers vecteur (.shp) qui accompagnent la donnée.
Pourquoi certains départements ne sont pas disponibles ?
80 départements sont disponibles. Les départements de la frange Ouest de la France ainsi que les DROMn’ont pas été capturés par le satellite nocturne utilisé (LuoJia 1-01). Il n’existe donc pas d’image disponible sur ces zones. D’autres départements du Nord de la France présentaient de nombreux nuages lors du passage du satellite : la plupart des sources lumineuses sont donc invisibles et les images ne sont pas exploitables. Cependant, certains départements ont été capturés partiellement (ou partiellement sans nuages) ; il est donc possible de produire à la demande les cartographies sur les EPCI ou villes disponibles. Sur certains départements (27, 32, et 61), la surface non disponible étant mineure, la cartographie a été réalisée et livrée, mais certaines zones du territoire ne contiennent pas de données.
Quelles sont les caractéristiques techniques de ces cartes ?
Ces cartes sont livrées au format raster GeoTiff (.tif), par département, avec un volume d’environ 3-5 Mo par fichier. Le système de coordonnées géographique est l’EPSG 2154 (système de coordonnées pour la France, projection Lambert 93). La résolution spatiale vaut 130 m x 130 m. La valeur attribuée aux no-data est 100000. Le reste des caractéristiques techniques des cartes est décrit dans le fichier de métadonnées (.xml) qui les accompagne. Les cartes peuvent être affichées et exploitées avec un logiciel SIG (QGIS ou ArcGIS par exemple).
Quelle est l’unité de ces cartes et que représente-t-elle ?
nW.cm-2.sr-1 : nanowatts par centimètres carrés par stéradians. Elle représente la radiance (également appelée luminance énergétique) qui est la puissance d'un rayonnement émis par un élément de surface, dans une direction donnée, par unité de surface (centimètres carrés) et par unité d'angle solide (stéradians). Ce rayonnement peut être direct (ex : source émettant vers le ciel) ou indirect (ex : lumière réfléchie par la route).
Quel est le style associé à ces cartes ?
Lefichier de style proposé (.qml) se charge automatiquement dans QGIS à l’ouverture de la carte raster. Sinon, il peut être chargé via l’onglet « Propriétés de la couche » > « Symbologie » > « Style » > « Charger le style ». L’échelle proposée est logarithmique afin de visualiser correctement l’éclairage nocturne en zonesombre(rurale) commeéclairée(urbaine). Les plages decouleurssont les suivantes : les valeurs 0 et 100000 (no-data) sont affichées en transparence pour une meilleure visualisation. Un style secondaire avec une échelle logarithmique aux couleurs viridis (du jaune au bleu) est aussi disponible dans la section « Fichiers secondaires » de la page data.gouv.fr. L’utilisateur peut modifier le style de visualisation à sa guise, selon son besoin.
Pourquoi n’y a t’il pas de valeurs proches de 0 ? A qui s’adresse cette donnée ?
Les valeurs situées entre 0 et 2 nW.cm-2.sr-1 ont été seuillées à la valeur 0 afin d’éviter du bruit parfois trompeur et hétérogène dans les zones sombres. Cette cartographie de radiance est à destination des techniciens (SIG) des services publics en charge des sujets de l’éclairage, de la biodiversité et de l’énergie. Les entités publiques les plus à même d’exploiter ces données sont les syndicats d’énergie, les SCOT, les métropoles ou les régions. Les bureaux d’étude ou agences d’urbanismes sont aussi invités à se saisir de ces informations pour la construction d’un état initial d’un SCOT par exemple.
Comment interpréter et exploiter ces cartes ?
La résolution spatiale des cartes (130 m) permet de réaliser des études à l’échelle des quartiers, des communes, et des villes, mais elle n’est pas adaptée à des études plus fines, par exemple à l’échelle des rues ou des bâtiments. On ne peut pas discerner les points lumineux. Une observation depuis le ciel (par satellite ou avion) diffère d’une observation depuis le sol pour différentes raisons : orientation des sources lumineuses, réflexion sur le sol ou sur différents matériaux, recouvrement de la lumière par de la végétation ou des bâtiments, etc. Les radiances observées peuvent varier selon l’angle et l’heure de prise de vue, la météo, l’angle et la phase de la Lune, les résidus d’éclairement solaire en été, etc. Les valeurs absolues de radiance ne doivent donc pas être utilisées pour des comparaisons quantitatives. Par contre, ces cartes fournissent d’excellentes indications qualitatives sur les secteurs les plus émetteurs de lumière, publics et privés.
A quoi peut-elle servir et comment ?
Des exemples d’exploitation réalisés par le Cerema sur la région Provence Alpes Côte d’Azur, la métropole Aix Marseille Provence, et la métropole de Nice Côte d’Azur sont présentés dans le rapport d’étude associé.
Quelle(s) autre(s) source(s) de données peut-on utiliser sur les départements non disponibles ?
Les utilisateurs peuvent se diriger vers les données du satellite VIIRS, qui acquiert une donnée chaque jour mais àplusfaible résolution (500 m) et qui couvre le monde entier. EOSDIS Worldview (nasa.gov) Si les applications souhaitées nécessitent une meilleure résolution, d’autres satellites comme Jilin ou SDGSAT-1 ( [https:]] ) permettent d’obtenir des cartographies plus fines. Les utilisateurs sont invités à contacter le Cerema ou des acteurs privés comme La TeleScop, qui détiennent une expertise de haut niveau sur le sujet.
Y aura-t-il une mise à jour de ces cartes ?
Ces cartes ne seront pas mises à jour car le satellite utilisé (LuoJia 1-01) était un satellite de démonstration qui n’a produit des images qu’en 2018. Cependant, le Cerema étudie la possibilité d’utiliser d’autres données plus récentes pour approfondir le sujet.
Lien ajouté le 15 avril 2024
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— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 15, 2024
"Cilaos : plus de 150 pétrels retrouvés échoués cette nuit" [https:]]
Les cartes d'émission ou de pollution lumineuse : quelles différences, quels usages ?
Les photos de la Terre prises par Thomas Pesquet lors de ses missions spatiales
Greenpeace dresse une carte mondiale de la pollution au SO? à partir d'images de la NASA
Cartographie de la pollution atmosphérique NO2 à l'échelle mondiale (à partir des images Copernicus Sentinel-5P - ESA) Des cartes pour alerter sur la pollution de l'air autour des écoles à Paris et à Marseille
Une cartographie du niveau de pollution de l'air à Paris
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6:50
DeltaDTM : un modèle numérique de terrain côtier à l'échelle mondiale
sur Cartographies numériques
Les données d'élévation des côtes sont essentielles pour une grande variété d'applications, telles que la gestion côtière, la modélisation des inondations ou encore la planification de l'adaptation au changement. Les zones côtières de basse altitude inférieures ou égales à 10 m par rapport au niveau moyen de la mer (MSL) risquent de connaître des changements rapides en raison de l'élévation du niveau de la mer (SLR) et de l'évolution des conditions météorologiques extrêmes. Les ensembles de données d’altitude actuellement disponibles gratuitement n'étaient pas suffisamment précises pour modéliser ces risques.DeltaDTM fournit un modèle numérique de terrain (MNT) côtier disponible dans le domaine public, avec une résolution spatiale horizontale de 30 m et une erreur absolue moyenne verticale (MAE) de 0,45 m à l'échelle mondiale. DeltaDTM corrige le modèle CopernicusDEM grâce aux données lidar issues des missions ICESat-2 et GEDI. Plus précisément, il corrige le biais d'élévation de CopernicusDEM, applique des filtres pour supprimer les cellules hors terrain et comble les lacunes par interpolation. L'approche par classification produit des résultats plus précis que les méthodes de régression (y compris l'apprentissage automatique) récemment utilisées par d'autres pour corriger les DEM, qui atteignent au mieux un MAE global de 0,72 m. DeltaDTM est susceptible de fournir une ressource précieuse pour la modélisation de l'impact des inondations côtières et pour d'autres applications.
Erreur moyenne globale de DeltaDTM par tuile lors d'une validation croisée par rapport à ICESat-2
sous forme de points (source : Pronk et al., 2024)
Les données sont disponibles en licence Creative Communs 4.0. Elles sont à télécharger par continents sur le site 4TU.ResearchData.Pour en savoir plus : Pronk, M., Hooijer, A., Eilander, D. et al. DeltaDTM : A global coastal digital terrain model. Sci Data 11, 273 (2024). [https:]]
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FABDEM, un nouveau modèle d'élévation dérivé des données Copernicus (GLO-30 DEM)
La NASA publie un nouveau modèle numérique d'élévation (février 2020)
Lidar HD : vers une nouvelle cartographie 3D du territoire français (IGN)
Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
Découvrir les structures cachées du paysage grâce au lidar (Cesbio)
Images 3D, MNT et MNE
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19:12
Simulateur de vote et résultats aux élections présidentielles aux États-Unis
sur Cartographies numériques
Source : What would it take to turn blue states red ? (G. Elliott Morris, Amina Brown, Aaron Bycoffe)Que faudrait-il pour faire basculer électoralement les États bleus en rouge ou inversement ? Comment les changements dans l'orientation du vote et dans la participation des principaux groupes démographiques pourraient affecter l’élection présidentielle de 2024 aux Etats-Unis ?
Le simulateur Swing-O-Matic montre ce qui pourrait arriver lors des élections de 2024 si le président Joe Biden ou l'ancien président Donald Trump gagnait du terrain auprès de certains groupes démographiques et si le taux de participation changeait. Pour construire ce simulateur, les auteurs ont utilisé les données de l'US Census Bureau et plusieurs sondages pour estimer le taux de participation et les choix de vote aux élections de 2020, répartis à partir de 5 variables clés sur le plan démographique : l'âge, l'éducation, le sexe, le revenu et la race. La carte de départ reflète les préférences électorales et les niveaux de participation de 2020, ajustés aux changements démographiques depuis lors.
L'intérêt de ce simulateur est de pouvoir tester différents scénarios :- Scénario à faible taux de participation et vote élevé du Third-Party parmi les jeunes électeurs
- Scénario où les électeurs non universitaires et non blancs se tournent vers la droite
- Scénario à faible taux de participation des électeurs non universitaires et des électeurs blancs
- Scénario où les électeurs plus âgés et les électeurs blancs se tournent vers la gauche
Pour compléter
Dans le même type de représentation schématique, voici une "carte" spatio-temporelle des élections présidentielles américaines par Etat entre 1788 et 2020 (DataIsBeautiful). Créé par XenBuild à partir des données de la page Wikipedia des élections présidentielles aux Etats-Unis, ce tableau donne une vue synoptique de tous les Etats qui sont proches par le comportement électoral.
The Economist propose de construire un profil type de l'électeur américain en jouant sur différentes variables (âge, sexe, race, religion, niveau d'études, rural/urbain...). Les données sont basées sur les données d'enquête YouGov 2023 réalisées chaque semaine à partir d'un échantillon de 1500 Américains.
Les États à surveiller sur la carte électorale 2024 (NPR) avec représentation des ETats en fonction de leur poids démographique.
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Dis-moi où tu vis, je te dirai ce que tu votes ? (Géographie à la carte, France Culture)
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11:00
Le #30DayChartChallenge, un défi communautaire pour réaliser la meilleure datavisualisation
sur Cartographies numériquesLe #30DayChartChallenge est un défi communautaire qui se déroule chaque année en avril sur le réseau X-Twitter. Chaque jour, une invite apparaît parmi cinq catégories : comparaisons, distributions, relations, séries chronologiques et incertitudes. Tout le monde est invité à contribuer, quelle que soit la source de données ou l'outil utilisé pour créer les visualisations (voir les règles de participation).
La première édition a eu lieu en 2021 avec 1 960 contributions du monde entier. Le défi est inspiré du #30DayMapChallenge lancé par Topi Tjukanov en 2019. Des réalisations les plus classiques aux plus originales, des sujets les plus légers aux plus sérieux, la diversité des productions est remarquable.
Sélection de quelques exemples de l'édition 2024 :
? #30DayChartChallenge #Day6: OECD (Data Day)
— Mireia? (@mireiacamacho75) April 6, 2024
?How countries use their land#rstats #ggplot2 #dataviz pic.twitter.com/OorDuJ3Z0Q
??For #Day9 of #30DayChartChallenge (distribution X major/minor), a #dataviz showing the creation of the yield gap between countries with the lowest and highest wheat yields
— Benjamin Nowak (@BjnNowak) April 9, 2024
?Link to #RStats code: [https:]] pic.twitter.com/gtPu2kdEPn
?? The #30DayChartChallenge is blowing my mind
— Yan Holtz (@R_Graph_Gallery) April 4, 2024
?? So many awesome charts published every day!
A few pictures by @LauraNavarroSol, @wisevis, @BjnNowak and @nrennie35
I will do a selection and include it in [https:]] ! pic.twitter.com/8MhK9jGL5ZPour compléter
- Portfolio de dataviz diverses et variées pour s'entraîner (Boris Mericskay)
- Animation d'un diagramme circulaire : l'évolution des navigateurs web depuis 1994 (Visual Capitalist)
- Tableau de bord croisant tableau, graphique et carte : les vaccinations contre le Covid19 dans le monde (Cartovista)
- Décomposition d'un graphique à secteurs : les 100 premières entreprises mondiales en 2021 (Visual Capitalist)
- Dataviz-inspiration.com présente 181 dataviz qui permettent de découvrir leur grande diversité et de trouver son inspiration (Dataviz-inspiration)
Cinquième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2023)
Comment différencier infographie et data visualisation
Utiliser des graphiques animés pour donner à voir des évolutions et des ruptures
Data Viz project, une source d'inspiration pour créer ses propres data visualisations
Les dataviz des journaux vont-elles trop loin dans la manière de représenter le nombre de morts du coronavirus ?
La naissance des data visualisations et de l'imagination moderne
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Country T-SNE, une solution de data visualisation originale pour comparer des pays entre eux
La plateforme de data visualisation Flourish propose d'associer narration et exploration -
18:46
Les pays bénéficiaires de l'aide des Etats-Unis depuis 1945
sur Cartographies numériques
ForeignAssistance.gov est le site portail de l'Administration américaine qui met à disposition du public les données sur l'aide étrangère américaine. Il sert de plateforme centrale pour les données budgétaires et financières produites par les agences gouvernementales américaines qui gèrent les portefeuilles d'aide auprès d'autres pays. A travers l'orientation de ces aides financières, le site permet d'étudier l’évolution des ambitions géopolitiques des États-Unis depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.La carte des tendances fournit un aperçu très intéressant de l’évolution des priorités géopolitiques des États-Unis au fil du temps (choisir une année et cliquer sur le bouton d'animation pour visualiser l'évolution jusqu'à nos jours).
Au début des années 1950, la majorité de l'aide américaine était destinée aux pays européens, afin de les aider à se reconstruire après la Seconde Guerre mondiale. Par exemple, en 1953, les États-Unis ont fourni 4,2 milliards de dollars d’aide étrangère au Royaume-Uni, 4,6 milliards de dollars à l’Italie, 5,3 milliards de dollars à la France et 2,3 milliards de dollars à l’Allemagne.
Au cours des années 1960, l'aide étrangère américaine s'est détournée de l'Europe pour se diriger vers l'Asie du Sud-Est. En 1967, 8,3 milliards de dollars d’aide étrangère ont été fournis au Vietnam, 3,1 milliards de dollars à la Corée et 780 millions de dollars à Taiwan
Depuis la fin des années 1970, Israël est devenu de loin le plus grand bénéficiaire de l'aide américaine. A la faveur de la guerre en Afghanistan (2001-2021), ce pays est devenu temporairement le principal bénéficiaire de l’aide américaine entre 2008 et 2020. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, l’Ukraine est devenue à son tour le plus grand bénéficiaire de l’aide étrangère américaine.
Les données sont disponibles en téléchargement au format csv ou xlxs. L'ensemble des données représente plus de 3 Go, mais il est possible de télécharger en fonction des types d'aide ainsi que par pays bénéficiaires.
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Comment la Chine finance des méga-projets dans le monde
Mesurer le rayonnement des grandes puissances à travers leurs réseaux diplomatiques
Les dépenses militaires dans le monde à partir des données du SIPRI
Utiliser les cartes du CSIS pour étudier les grandes questions géopolitiques du monde contemporain
Mapping China's Strategic Space : un site d'analyse géopolitique à base de cartes
Un Atlas de géographie historique des États-Unis (1932) entièrement numérisé
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11:26
Cartographier la trajectoire des éclipses solaires
sur Cartographies numériquesLe spectacle des éclipses solaires suscite depuis longtemps la curiosité et l'admiration des hommes. Aujourd'hui les scientifiques sont en mesure de produire des cartes donnant la trajectoire précise de l'éclipse sur un globe terrestre. Ces cartes sont largement relayées par les médias et sur Internet. Elles participent à la popularité de ce phénomène céleste et favorisent l'attraction touristique autour de ce type d'événement. Entre outils de prévision, instruments de visualisation scientifique, supports de communication, quel est le statut et l'usage de ces cartes d'éclipses solaires ?
1) Les cartes d'éclipse, quesako ?
D'après l'Observatoire de Paris, on distingue deux types de cartes d'éclipes, les cartes générales et les cartes locales.
- Pour chaque éclipse, on trace généralement une ou deux cartes générales de l'éclipse. Sur ces cartes on fait figurer les courbes suivantes : la bande de centralité (lorsqu'elle existe), les limites boréale et australe de l'éclipse, les courbes de commencement, de fin et de maximum au lever et au coucher du Soleil, ainsi que les courbes de commencement et fin pour des instants donnés (toutes les heures en général). Pour le tracé de ces cartes, on utilise une projection stéréographique, c'est-à-dire une projection azimutale conforme. Cette projection, qui conserve les angles mais pas les distances, déforme les continents mais permet d'avoir une représentation des pôles terrestres sur la carte. On utilise également une projection orthographique, elle permet de représenter la trajectoire de l'éclipse sur un globe terrestre vu de l'espace.
- On trace également un certain nombre de cartes locales. Sur ces cartes, on donne également les courbes de commencement, de fin et de maximum pour des instants donnés (avec un pas plus adapté à la carte), et parfois on trace aussi la projection de l'ombre pour des instants donnés. Les cartes locales sont tracées à l'aide de différentes projections en fonction des lieux représentés (projection conforme de Lambert, projection de Mercator...).
Eclipse solaire totale, partielle ou annulaire : comment ça marche ? (Le Monde - Les Décodeurs)2) Depuis quand cartographie-t-on la trajectoire des éclipses ?
L'astronome Edmund Halley a été l'un des premiers à cartographier la trajectoire d'une éclipse solaire en 1715, particulièrement visible depuis l'Angleterre. D'après cet article qui brosse l'histoire des cartes d'éclipse solaire, la carte la plus ancienne représentant une éclipse serait celle d'Erhard Weigel (1654). Mais d'un point de vue scientifique, la carte de Halley serait vraiment novatrice en projetant l'ombre portée du corps céleste sur la Terre et en donnant une vue d'en haut. Une carte d'éclipse solaire de 1738 présente d'ailleurs la carte comme "le miroir astronomique du ciel : où l'on peut observer les phénomènes célestes les plus remarquables". Auparavant on représentait les éclipses vues d'en bas à travers des descriptions d'almanachs ou dans des oeuvres artistiques. On note cependant que, dès l’époque médiévale, des érudits comme Johannes Sacro Bosco ont placé la Lune entre le Soleil et la Terre, montrant le cône d'ombre provenant de la Lune.
Au début du XVIIIe, Halley entendait faire de sa carte un outil d'information pour les moins bien informés et souhaitait par là mettre en avant les principes de sa philosophie naturelle :
« Une éclipse semblable n'ayant pas été vue depuis de nombreux siècles dans les régions méridionales de la Grande-Bretagne, j'ai pensé qu'il n'était pas inapproprié d'en rendre compte au public, afin que l'obscurité soudaine dans laquelle les étoiles seront visibles autour du Soleil, ne puisse surprendre personne parmi le peuple, qui, si elle n'était pas annoncée, serait enclin à la considérer comme de mauvais augure et à l'interpréter comme un mauvais présage pour notre Souverain Seigneur le Roi George et son gouvernement, que Dieu préserve. Par là, ils verront qu’il n’y a rien de plus naturel, et rien de plus que le résultat nécessaire des mouvements du Soleil et de la Lune. Et cette éclipse montrera à quel point ces éléments sont bien compris. »
François Arago montre dans son ouvrage Astonomie populaire (chapitre XXII) que les choses ont bien changé au milieu du XIXe siècle : « Fontenelle rapporte qu’en l’année 1654, sur la simple annonce d’une éclipse totale, une multitude d’habitants de Paris allèrent se cacher au fond des caves. Grâce aux progrès des sciences, l’éclipse totale de 1842 a trouvé le public dans des dispositions bien différentes de celles qu’il manifesta pendant l’éclipse de 1654. Une vive et légitime curiosité avait remplacé des craintes puériles ».
« Une description du passage de l'ombre de la lune sur l'Angleterre
dans l'éclipse totale du soleil (Halley, avril 1715)Pour les éclipses de 1715 et de 1724, l’astronome Edmund Halley dresse deux cartes similaires de la Grande-Bretagne où il superpose sur une partie de l’Angleterre (celle qui voit le passage de l’éclipse) un grand disque ovale représentant l’ombre de l’éclipse. Les éclipses deviennent alors le sujet principal de la carte et plusieurs cartographes produisent de telles cartes –prédictives ou rétrospectives - sur l’éclipse « anglaise » de 1724, les « écossaises » de 1737 et 1748, « l’européenne » de 1764. En France, alors pays en pointe dans le domaine de la cartographie, cette dernière éclipse est traitée par deux cartes, celle de Lepaute, Lattré et Tardieu, et une seconde en 1764 par Louis-Charles Desnos (1735/1805), alors principal concurrent des Lattré. Elles ont toutes deux l’originalité d’être en couleur. Néanmoins celle de Lepaute paraît en premier, deux ans avant l’éclipse. Elle offre d’autres particularités, que vous pouvez découvrir sur Gallica.
Pour en savoir plus :
- « Halley et ses cartes des éclipses totales de 1715 et 1724 » (Harvard.edu)
- « La carte de l’éclipse solaire du 1er avril 1764 : une œuvre féminine » (Gallica)
- « Historical solar eclipse maps » (eclipse-maps.com)
- « Halley's Eclipse : a coup for Newtonian prediction and the selling of science » (The Guardian)
La très belle carte-infographie Total Eclipse de Kenneth Field montre les lieux où l'éclipse du 8 avril 2024 sera la plus visible aux Etats-Unis (à télécharger en haute résolution sur le site d'ESRI). Chaque symbole sur la carte montre « la position de la lune au moment de l'obscurcissement maximum », offrant une visualisation très précise de l'étendue de l'éclipse à travers tout le pays. La carte comprend également une bande sombre qui montre la trajectoire de l'éclipse totale.One week from today millions of Americans will experience a total solar eclipse.
— mapsdotcom (@mapsdotcom) April 1, 2024
This striking map shows when and where you might see the eclipse—and how much the Sun will be obscured at each location. [https:]] #maps #Eclipse2024 #eclipse #dataviz pic.twitter.com/yXCjYhuL5e
Le carte de Bloomberg utilise également des symboles solaires pour représenter l'étendue de l'éclipse plus ou moins visible selon les endroits. Les symboles sont animés pour montrer le passage de la lune devant le soleil vu de différentes villes d'Amérique du Nord. Voir également le site eclipse2024.org qui propose un simulateur d'éclipse solaire.
Les outils informatiques permettent aujourd'hui de réaliser des simulations et des cartes animées. Greg Fisk a par exemple produit une carte animée corrélée à un histogramme montrant l'heure de passage dans chaque ville et le nombre d'Américains plongés dans l'obscurité à ce moment-là.Those in the path of totality. #eclipse pic.twitter.com/2kAXHYTzXY
— Greg Fiske (@g_fiske) April 3, 2024
Une nouvelle carte du calculateur d'éclipse John Irwin affirme que le chemin de la totalité, large d'environ 185 milles, est en réalité légèrement plus étroit qu'on ne le pensait auparavant, ce qui signifie que les personnes situées au bord de cette bande pourraient ne pas vivre l'expérience d'éclipse à laquelle elles s'attendaient.
L’engouement des Américains pour l’éclipse solaire du 8 avril 2024 est à l'origine d'une importante fréquentation touristique. Le nombre de réservations Airbnb sur son trajet a explosé. Le taux d'occupation pour toutes les annonces de location actives aux États-Unis, au Canada et au Mexique est de 92,4 % pour la nuit du 7 avril, en forte hausse par rapport à ce qu'elle était quelques jours auparavant (autour de 30 %), selon la société de données de voyage AirDNA.
« Les réservations Airbnb illustrent la trajectoire de l'éclipse totale » (Axios)Over the next few days, thousands of Airbnbs in the path of totality for the #SolarEclipse will reach 100% occupancy, creating a distinct pattern across the U.S.
— AirDNA (@airdna) April 4, 2024
According to our data, over half of U.S. cities along the eclipse's path are fully booked for the night of April 7th. pic.twitter.com/CE9Lo4EXGm
« L'éclipse stimule les agences de voyages pour des Américains à la recherche d'un événement céleste rare » (Reuters)
« La trajectoire de l'éclipse laisse aussi une trace sur les prix élevés des hôtels » (New York Times)
« Eclipse solaire : état d’urgence aux chutes du Niagara, où un million de visiteurs sont attendus » (20 minutes). La commune de Niagara Falls (Canada) a confié ne pas avoir « les infrastructures pour autant de monde au même moment ».
La précédente éclipse solaire qui a eu lieu en août 2017 aux Etats-Unis ne semble pas avoir mobilisé une telle ferveur. Mais déjà à l'époque, la trajectoire de l'éclipse était visible à travers les requêtes dans le moteur de recherche Google (Washington Post).
Fréquence des recherches dans Google pour "j’ai mal aux yeux" (du 3 au 10 avril) et trajectoire de l’éclipse solaire du 8 avril ? pic.twitter.com/eusrOtFmdc
— Mathieu Avanzi (@MathieuAvanzi) April 10, 2024
Du fait qu'ils ont connu déjà une éclipse le 21 août 2017, les résidents américains ont la chance d' observer deux éclipses solaires totales en un peu moins de sept ans. Les chasseurs d'éclipses du monde entier vont à nouveau converger vers ce que l'on appelle le chemin de la totalité, ou la bande traversant les États-Unis à partir de laquelle les gens verront la lune recouvrir complètement le soleil le 8 avril 2024. « L'éclipse de 2024 pourrait être encore plus excitante en raison des différences dans la trajectoire, le calendrier et la recherche scientifique...En plus de cela, les téléspectateurs auront une meilleure chance de voir des protubérances qui apparaissent comme des volutes roses et brillantes provenant du Soleil », déclare la NASA sur son site. Lors de l'éclipse solaire de 2024, la Lune sera plus proche de la Terre qu'elle ne l'était lors de l'événement de 2017, obscurcissant encore davantage les rayons du soleil et créant un chemin de totalité plus large. La principale incertitude reste souvent la météo car la couverture nuageuse est susceptible d'empêcher de voir correctement l'éclipse. Heureusement il y a les images diffusées dans les médias et sur Internet pour assister au spectacle à distance.NOAA's GOES-16 satellite is capturing the shadow of today's total solar eclipse as it traverses the continental United States.
— Nahel Belgherze (@WxNB_) April 8, 2024
Truly a once in a lifetime event. pic.twitter.com/uTHXAvCSxr
Les données de l'éclipse solaire du 8 avril 2024 sont disponibles au format SIG sur le site de visualisation scientifique de la NASA (voir par ici les données de l'éclipse totale de 2017 et par là l'éclipse partielle de 2023).
La trajectoire de l'éclipse totale de 2024 aux Etats-Unis (source : © NASA)
Now that one-minute ASOS station data is available for the US for Monday's solar eclipse, here's a loop of the 30-minute temperature change from the eclipse.
— Tomer Burg (@burgwx) April 10, 2024
Even locations far from totality experienced a pronounced drop in temperatures due to the decreased solar radiation! pic.twitter.com/7fb96AEiV9
Carte des autres éclipses qui se produiront au cours du XXIe siècle aux États-Unis (Statista, licence CC)
Grâce à leur prévisibilité, il est possible de cartographier avec précision les prochaines éclipses solaires. Science News a cartographié les 14 prochaines éclipses totales de Soleil dans le monde qui vont avoir lieu dans les 20 prochaines années. Pour réaliser sa carte interactive, Science News s'est appuyé sur la base de données Canon des cinq millénaires des éclipses solaires de la NASA, qui fait un recensement détaillé de toutes les éclipses solaires de 2000 avant JC à 3000 après JC.
Articles connexesThe density of solar eclipse paths over the Earth during the 5000-year period between 2000 BCE and 3000 CE. [https:]] pic.twitter.com/mWvqe6074r
— Vivid Maps (@VividMaps) April 9, 2024
Cartographier les espaces du tourisme et des loisirs
Carte-poster des tremblements de terre dans le monde de 1900 à 2018 (USGS)
Cartes-posters sur les tsunamis, tremblements de terre et éruptions volcaniques dans le monde (NOOA, 2022)
Les apparitions d'OVNI : une cartographie plus intéressante qu'on pourrait croire pour chercher des (fausses) corrélations
Projections cartographiques
- Pour chaque éclipse, on trace généralement une ou deux cartes générales de l'éclipse. Sur ces cartes on fait figurer les courbes suivantes : la bande de centralité (lorsqu'elle existe), les limites boréale et australe de l'éclipse, les courbes de commencement, de fin et de maximum au lever et au coucher du Soleil, ainsi que les courbes de commencement et fin pour des instants donnés (toutes les heures en général). Pour le tracé de ces cartes, on utilise une projection stéréographique, c'est-à-dire une projection azimutale conforme. Cette projection, qui conserve les angles mais pas les distances, déforme les continents mais permet d'avoir une représentation des pôles terrestres sur la carte. On utilise également une projection orthographique, elle permet de représenter la trajectoire de l'éclipse sur un globe terrestre vu de l'espace.
-
7:51
Vagabondage, un jeu de rôle à partir de cartes et de photographies aériennes de l'IGN
sur Cartographies numériquesVagabondage est un jeu de rôle en solitaire qui se joue en ligne sur les cartes et photographies aériennes de l'IGN. Entre survie et rencontres, vous incarnez un personnage en fuite dans la campagne française. La seule chance de t'en sortir : savoir lire une carte !
L'histoire commence avec un capital de survie de 6 points. Au fur et à mesure de vos pérégrinations vous pourrez perdre ou gagner des points de survie pour terminer votre mission. On peut s'aider de la carte pour récupérer des points de survie (voir les règles du jeu).
Le jeu a été conçu par Jean-Marc Viglino (ingénieur IGN) sur une idée originale de Thomas Solonce. Il a fait l'objet d'une présentation lors du webinaire Carte Blanche #14 jeudi 4 avril 2024. L'auteur partage d'autres applications sur Github. Jean Marc Viglino et Thomas Solonce peuvent être suivis à partir de leur compte sur X-Twitter (@jmviglino et @TSolonce).
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20:55
La grille communale de densité : un nouveau zonage d'étude proposé par l'INSEE
sur Cartographies numériquesLa grille de densité communale à 7 niveaux proposée par l'INSEE depuis 2022 est intéressante car elle permet de tenir compte de la distribution de la population à l’intérieur de chaque commune. Elle fait partie des zonages d'étude proposés par l'INSEE, qui permettent de regrouper les communes selon différentes logiques (zones d'emploi, bassins de vie...). Cette grille de densité n'est cependant pas très pertinente pour des petits territoires comme les DROM, caractérisés par un faible nombre de communes.
La grille communale de densité à 7 niveaux (source : INSEE, 2022)
La grille communale de densité peut être consultée sous forme de carte interactive sur le site de l'Observatoire des territoires (avec des données actualisées et une palette de couleurs différente).
La grille est construite en découpant le territoire en carreaux de 1 kilomètre de côté. On repère ainsi les zones agglomérées. C’est l’importance de ces zones agglomérées au sein des communes qui va permettre de les caractériser (et non la densité mouyenne de la commune que l'on utilise habituellement). Le passage des carreaux à la commune se fait en fonction de la part de la population communale dans les différents types de cluster. La détermination des agrégats suit la méthode européenne (par degré d'urbanisation conçue en 2011), mais avec des adaptations selon le type de clusters urbains ou ruraux.
La grille à 7 niveaux est une subdivision de la précédente grille européenne à 3 niveaux. Ce zonage plus fin permet de distinguer :
- au sein des communes rurales : les "bourgs ruraux", le "rural à habitat dispersé" et le "rural à habitat très dispersé" ;
- au sein des communes de densité intermédiaire : les "centres urbains intermédiaires", les "petites villes" et les "ceintures urbaines" ;
- les communes denses, ou densément peuplées, restent inchangées. Elles correspondent aux communes des "cities" européennes, dénommées "grands centres urbains" dans la grille détaillée.
D'un point de vue méthodologique, la détection des carreaux se fait en fonction de leur contiguité. Mais ensuite pour passer à la commune, les densités sont recroisées avec des seuils de population en ce qui concerne les clusters urbains et les clusters ruraux compris entre 300 et 50 hab/km². Ce qui a tendance à généraliser la donnée (voir la méthodologie).
Une fois constituée, la typologie peut être recroisée par exemple avec le temps d'accès aux équipements de gamme intermédiaire ou supérieure.
Temps d’accès médians aux équipements selon la grille de densité communale à 7 niveaux (source : INSEE, 2022)
Cette nouvelle grille de densité propose ainsi une lecture plus fine du territoire. Cependant, dans certaines analyses socio-démographiques, cette grille ne suffit pas, à elle seule, pour comprendre les spécificités territoriales comme le phénomène de périurbanisation et le rapport des pôles à leur couronne.
La grille communale de densité fait partie des zonages d'étude proposés par l'INSEE (au même titre que les unités urbaines, les aires d'attraction des villes, les zones d'emploi, les bassins de vie). Les données sont à télécharger sur le site de l'INSEE.
Le jeu de données disponible sur le site de l'INSEE permet d'aller plus loin dans l'analyse en observant, pour chaque commune, le pourcentage que représente chaque niveau, de P1 (grands centres urbains) à P7 (rural à habitat très dispersé).
Dans un logiciel de cartographie ou un SIG, cela permet ensuite de faire des typologies plus fines. Voici par exemple les communes rurales en France qui présentent un habitat dispersé, voire très dispersé. Attention : par habitat, il faut entendre ici un habiter plus ou moins dense et non la morphologie du bati.
Typologie des communes rurales en fonction de leur part d'habitat dispersé (source : INSEE, 2024)
Typologie des communes rurales en fonction de leur part d'habitat très dispersé (source : INSEE, 2024)
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Zones d'emploi en France (2020) : l'INSEE propose une nouvelle méthode de zonageL'INSEE propose un nouveau gradient de la ruralité (La France et ses territoires, édition 2021)
Code officiel géographique et découpage administratif de la France (INSEE)
Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
Comparaison entre l'INSEE Statistiques locales et l'Observatoire des Territoires
Etudier les mobilités scolaires à partir des données de déplacements domicile-études de l'INSEE
Bâti dispersé, bâti concentré, des disparités territoriales persistantes (INSEE, 2021)
Intérêt et limites du zonage en aires urbaines
-
19:16
Code officiel géographique et découpage administratif de la France (INSEE)
sur Cartographies numériques
Le Code officiel géographique (COG), qui permet d’obtenir les codes et libellés des zonages administratifs, fait l'objet d'une mise à jour annuelle. Il contient, pour chaque année depuis 1999, les listes des communes, des cantons, des arrondissements, des départements, des régions, des collectivités territoriales ayant les compétences départementales, des collectivités d’outre-mer et des pays et territoires étrangers.Pour faciliter l’utilisation du code officiel géographique (COG), l'INSEE met à disposition un nouveau moteur de recherche par zone géographique ; il permet d’obtenir toutes les informations sur les zonages au 1er janvier 2024
Le Code officiel géographique (COG) est indispendable, car il sert de clé d'identification unique. C'est grâce à lui que l'on peut par exemple effectuer des jointures entre des bases de données. Il est repris notamment dans la base de données ADMIN EXPRESS de l'IGN qui fournit le découpage administratif de la France par communes, cantons, arrondissements et départements. ADMIN EXPRESS COG est conforme au code officiel géographique publié chaque année par l’INSEE.Téléchargement du Code officiel géographique
Table d’appartenance géographique des communes
Téléchargement du détail des zonages d'étude
Table d'appartenance géographique des IRIS
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Bureaux de vote et adresses de leurs électeurs en France (Répertoire électoral unique - INSEE)
Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
Comparaison entre l'INSEE Statistiques locales et l'Observatoire des Territoires
Etudier les mobilités scolaires à partir des données de déplacements domicile-études de l'Insee
Bâti dispersé, bâti concentré, des disparités territoriales persistantes (INSEE, 2021)Intérêt et limites du zonage en aires urbaines
-
9:17
Recension de sites pour s'auto-former en géomatique
sur Cartographies numériques
Il y a la possibilité de s'auto-former à partir des tutoriels fournis par l'Ecole Nationale des Sciences Géographiques (ENSG-Géomatique). Les cours sont mis à disposition sur une plateforme de formation à distance. Ils concernent la cartographie, la géodésie, l'imagerie, la photogrammétrie, la télédétection, l'information géographique, les SIG, la topométrie, la toponymie : [https:]]
L'EHESS met également des ressources à disposition sur sa plateforme géomatique. Ces ressources sont issues de séminaires méthologiques :
[https:]]
Le site Briques de Géomatique de Paul Passy propose une formation par modules (à partir de QGIS et de R) [https:]]
L'UMR Passages (CNRS) fournit des tutoriels sur le logiciel QGIS :
[https:]]
La plateforme SIGEA dédiée à l'enseignement agricole propose également des tutoriels sur QGIS :
[https:]]
Le site Néocarto, animé par Nicolas Lambert et Françoise Bahoken, propose de nombreux outils avec des pistes d'utilisation à partir d'Observable et d'autres applications :
[https:]]
Sur le blog Cartographie(s) numérique(s) :- Outils SIG en ligne et hors ligne (comparatif) : https://cartonumerique.blogspot.com/p/sig_11.html
- Fonds de carte SIG téléchargeables : https://cartonumerique.blogspot.com/p/fonds-carte-sig.html
- Projections cartographiques : https://cartonumerique.blogspot.com/p/projections-cartographiques.html
- Grandes bases de données statistiques : https://cartonumerique.blogspot.com/p/les-donnees.html
[https:]]
GeoRezo, le portail francophone de la géomatique, vous invite à partager, enrichir et proposer vos compétences dans les nombreux domaines techniques, organisationels, juridiques et humains des Systèmes d'Information Géographique (SIG) :
[https:]]
Cette liste de ressources (non exhaustive) est complétée au fur et à mesure. Merci de vos suggestions.
Articles connexes
Des outils pour la cartographie dans les humanités numériques (Plateforme géomatique de l'EHESS)
Briques de géomatique : un site pour se former aux outils et méthodes de la géomatique
Le site Geotribu et ses revues de presse sur l'actualité géomatique
Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)
Des sources aux SIG : des outils pour la cartographie dans les Humanités numériques
Webinaires "Carte blanche" sur les formes contemporaines de cartographies et géovisualisations (GDR Magis)
Faire de la veille cartographique sur Internet et sur les réseaux sociaux
Du métier de cartographe et de ses évolutions
-
8:45
Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)
sur Cartographies numériques
Entre les périodes de sécheresse et les temps d’inondation, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) dresse un bilan global de l’année hydrologique 2022-2023. Cartes et diagramme à l’appui, ces données accessibles peuvent facilement être exploitées en classe. « Les plus basses eaux 2022 ont été enregistrées entre mi-août 2022 et janvier 2023, avec parfois 2 voire 3 mois de retard », peut-on lire. « L’impact de la pluie efficace sur la nappe est conditionné par l’épaisseur et la nature des terrains traversés ».Situation des nappes phréatiques à l'étiage 2023 (source : © BRGM)
La période de recharge 2022-2023 s’est caractérisée par une succession d’épisodes humides, engendrant des recharges, et d’épisodes secs. Les tendances ont alors alterné entre baisse et hausse. Durant l’automne et l’hiver, les pluies ont été peu efficaces pour la recharge des nappes, du fait d’une végétation active tardivement et de sols très secs après chaque épisode de sécheresse météorologique. Les pluies de fin d’hiver (mars) et du début du printemps (avril) ont permis d’engendrer des épisodes de recharge et de repousser le début de la période de vidange sur les secteurs les plus arrosés. Du fait d’un étiage 2022 très sévère sur une majorité des nappes et d’une recharge 2022-2023 peu intense, la situation des nappes était peu satisfaisante en fin de période de recharge, sauf sur les nappes réactives à mixtes du littoral d'Artois-Picardie, de la façade atlantique et de la Corse.
La période de vidange 2023 s’est progressivement mise en place entre mars et mai. Durant le printemps et l’été 2023, les périodes sèches et humides ont continué à se succéder. Les pluies ont pu être suffisantes pour s’infiltrer en profondeur, générer des épisodes de recharge et soutenir les niveaux. L’impact observé sur les nappes dépendait alors des cumuls pluviométriques et de la réactivité de la nappe. Ainsi, les situations ont pu s’améliorer au droit des secteurs arrosés abritant des nappes réactives ou se stabiliser sur les secteurs moins arrosés et sur les nappes inertielles. L’effet des précipitations sur les nappes s’est cependant atténué en avançant dans la saison estivale. A l’automne, lors de l’étiage 2023, la situation des nappes était très hétérogène, selon les cumuls pluviométriques locaux enregistrés entre l’automne 2022 et l’été 2023 et selon la cyclicité de la nappe.
Lien ajouté le 16 avril 2024
? État des nappes d’eau souterraine au 1er avril 2024
— BRGM (@BRGM_fr) April 16, 2024
Que retenir ?
? 64% des niveaux sont en hausse (57% en février)
? 27% des niveaux sont sous les normales mensuelles (36% le mois dernier et 75% en 2023)
? La recharge est excédentaire sur la quasi-totalité du territoire pic.twitter.com/zEAlM8QKC9En savoir plus
État des nappes d’eau souterraine : un suivi assuré par le BRGM
Cartes sur l'état des nappes d'eau sur plusieurs années
Vigicrues. Le service d'information sur le risque de crue
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Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security
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Cartes et données SIG sur les petits et moyens réservoirs d'eau artificiels dans le monde
Cartes et données sur la canicule et les incendies de forêt en France et en Europe
La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux
Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
Carte lithologique de la France au 1/50 000e sur InfoTerre (BRGM) -
19:34
L’état de la liberté académique dans le monde
sur Cartographies numériques
Basé sur une évaluation de la protection de facto de la liberté académique en décembre 2023, l'Academic Freedom Index Update 2024 donne un aperçu de l'état de la liberté académique dans 179 pays et territoires.
Carte de l'Indice de liberté académique - mise à jour 2024 (source : [https:]] )
Conformément aux précédents rapports de l'AFI, les données démontrent que la liberté académique est menacée à l'échelle mondiale. Le rapport 2024 montre que 23 pays connaissent des épisodes de déclin de la liberté académique. Celle-ci n'augmente que dans 10 pays. 3,6 milliards de personnes vivent désormais dans des pays où la liberté académique est totalement restreinte. En prenant en compte une période plus longue, en comparant les données de 2023 avec celles d’il y a cinquante ans, on constate cependant que la liberté académique s’est étendue dans 56 pays.
L'Academic Freedom Index (AFI) constitue actuellement l'ensemble de données le plus complet sur le thème de la liberté académique. L'AFI évalue les niveaux de facto de liberté académique à travers le monde sur la base de cinq indicateurs :- liberté de recherche et d'enseignement
- liberté d’échange et de diffusion académique
- autonomie institutionnelle
- intégrité du campus
- liberté d’expression académique et culturelle
Les données de l'Indice de liberté académique sont conservées dans l'ensemble de données V-Dem, qui comprend les évaluations de la démocratie les plus complètes et les plus détaillées au monde, ainsi que les données de l'AFI. La dernière version de l'ensemble de données et les documents de référence associés peuvent être téléchargés gratuitement sur le site Internet de V-Dem (pp. 238-243 & 322 Codebook). Mais il faut au préalable s'inscrire sur le site.
Pour en savoir plus sur l'état actuel de la liberté académique dans le monde, on peut se référer à la mise à jour de l' Indice de liberté académique et explorer les données sur la carte interactive.
Pour compléter
« La liberté académique menacée dans le monde : les universitaires ont intérêt à s’exprimer ouvertement avant qu’il ne soit trop tard » (Le Monde, 1er avril 2024)En 2006, un citoyen sur deux vivait dans une zone de liberté académique, cette proportion est désormais d’un sur trois. Budgets universitaires en berne, difficultés pour s’exprimer sur des sujets sensibles… Dans un contexte d’érosion démocratique, la tendance est alarmante pour la connaissance et le bien commun. Entretien avec Katrin Kinzelbach, spécialiste en politique internationale des droits de l’homme, à l’initiative de l’indice annuel de liberté académique.
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Mesurer la liberté de la presse dans le monde en 2022. Reporters Sans Frontières modifie sa méthodologie
Cartographie des journalistes tués ou emprisonnés dans le monde
Carte de l'indice de perception de la corruption (Transparency International)
L'indice de perception de la démocratie en cartes et data visualisations
La carte, objet éminemment politique : peut-on évaluer la qualité d'une démocratie ?
Quels pays appliquent encore la peine de mort ?
-
13:32
Le site Airplanes.live permet de suivre les vols d'avion en temps réel
sur Cartographies numériquesAirplanes.Live est un site dédié aux passionnés d’aviation. Il exploite des récepteurs capables de capturer les données ADS-B (Automatic Dependent Surveillance-Broadcast) et MLAT (Multilatération à pseudo-portée), qui fournissent des informations en temps réel sur les avions dans le monde. Ces données non filtrées permettent aux passionnés, chercheurs et journalistes d’accéder à une quantité incroyable de données liées au suivi des vols. Airplanes.live affiche tous les avions équipés d'ADS-B et de mode S, calculés par MLAT, sur une carte de suivi complète avec des fonctions d'historique et de relecture.
Interface de la carte interactive du site Airplanes.live
Le site permet aussi de suivre plusieurs avions à la foisLe site permet en outre de produire une heatmap du trafic aérien. Patience car l'affichage de la carte peut être un peu long...
Heatmap montrant l'absence de trafic aérien civil au desus de l'Ukraine et de la Russie en raison de la guerre
Airplanes.live peut s'avérer être une alternative intéressante à l'utilisation d'Openflight qui fournit également des données de suivi aérien.
Voir le fonctionnement et le code de l'application d'Airplanes.live sur GitHub.
Compte tenu qu'aucune donnée n'est filtrée, Airplanes.live se prête bien à des enquêtes OSINT, pour montrer par exemple des zones de brouillage de signaux GPS ou pour suivre certains avions suspects. En mars 2024, un profil de renseignement open source sur X, anciennement Twitter, nommé Markus Jonsson, a déclaré que le brouillage GPS dans la région baltique durait « depuis 47 heures consécutives, ce qui en ferait le plus long incident jamais enregistré » affectant « 1 614 avions uniques », mais leur nombre pourrait être plus élevé. En réalité, ces brouillages durent depuis décembre 2023 ; is ont cependant tendance à s'intensifier. Les régions où des interférences GPS ont été signalées sont situées près de la Baltique et à Kaliningrad, autour de la mer Noire, de la mer Caspienne ainsi que la Méditerranée orientale. Le problème se pose à proximité d’autres zones de conflit comme par exemple en Israël et à Gaza.
Articles connexesThe Baltic Jammer is a Russian GPS jammer that since Dec -23 has affected the navigation of 1000's of civilian & military aircraft.
— Markus Jonsson (@auonsson) March 30, 2024
Old method, new dataset, even more obvious.
Finally, data to disprove me. Thread ? pic.twitter.com/MSq5kAPgV5
Visualiser les flux aériens et les aéroports avec Openflights
Le trafic aérien mondial représenté sous forme d'infographie animée
Calculer le bilan carbone de nos déplacements aériens
OSINT, enquêtes et terrains numériques (revue Hérodote, 2022/3)
Le brouillage et l'usurpation de signaux GPS participent de nouvelles formes de guerre électronique
Comment cartographier la guerre à distance ?
Un siècle de cartes et d'affiches de compagnies aériennes
Quand l'essor de l'aviation faisait basculer la géographie dans l'ère aérienne
Consulter ou élaborer des cartes de flux dynamiques sur Internet (flow maps)
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Rencontres des utilisateurs francophones de QGIS 2024
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Les rencontres des utilisateurs francophones de QGIS ont eu lieu les 27 et 28 mars 2024 à Grenoble, organisées par l'OSGeo-FR et l'Institut d'Urbanisme et de Géographie Alpine (IUGA).
Vidéo de la Journée de conférences QGIS 2024Détail des ateliers et des présentations 2024
Retrouver les présentations de la conférence 2023
Archives des conférences depuis 2017
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Rapport de la Commission européenne sur la cohésion des territoires
sur Cartographies numériques
La Commission européenne a publié en mars 2024 son 9e Rapport sur la cohésion économique, sociale et territoriale de l'UE. Le rapport est agrémenté d'un outil de cartographie interactive en ligne. Les données sont disponibles en téléchargement pour une analyse plus approfondie. Il est possible de faire des comparaisons avec les rapports précédents qui datent de 2017 et 2021.
Depuis sa création, l'Union européenne repose sur un idéal de solidarité, d'égalité des chances et de cohésion. En 1957, le Traité de Rome s’était fixé pour objectif de « réduire les différences existant entre les différentes régions et le retard des régions les moins favorisées ». Vingt ans après l'élargissement de 2004, la politique de cohésion de l'UE a conduit à une convergence remarquable. Dans l’ensemble des pays d’Europe centrale et orientale, le revenu par habitant est passé de 52% de la moyenne de l’UE en 2004 à près de 80% aujourd’hui. Dans le même temps, leur taux de chômage est passé de 13% à 4%.
Le rythme de la convergence économique a cependant fortement ralenti après la récession de 2009, qui a eu un impact majeur sur la convergence, l’investissement et le PIB. Dans ce contexte difficile, la politique de cohésion a joué un rôle central dans l’amélioration globale des indicateurs économiques, sociaux et de l’emploi. La politique de cohésion de l'Union européenne joue un rôle clé en soutenant les investissements publics. Au cours de la période 2014-2020, cette politique a représenté près de 13 % de l’investissement public total dans l’ensemble de l’UE, et 51 % dans les États membres les moins développés. Ces investissements ont renforcé le modèle de croissance européen, stimulant la croissance économique conformément aux priorités politiques clés de la double transition vers l'innovation, les entreprises et les compétences, de la garde d'enfants, de l'éducation et de la santé à la protection contre les catastrophes naturelles. Toutefois, des défis subsistent, des potentiels inexploités ainsi que des poches de pauvreté se maintiennent dans chaque pays. Alors que la France fait partie des pays plutôt prospères, sa trajectoire de croissance semble avoir beaucoup ralenti dans la période 2001-2021 comme le montre la carte.Les changements démographiques vont affecter toutes les régions de l'UE au cours des prochaines décennies. Les régions européennes devront s’adapter à une main-d’œuvre en diminution et à une population vieillissante. Les défis ont tendance à être plus aigus dans les régions rurales et faiblement peuplées. De même, les effets de la transition numérique et du changement climatique sont susceptibles d’exacerber les disparités régionales au sein de l’UE. Dans ce contexte, la nécessité d’assurer la cohésion économique, inscrite dans l’UE depuis le Traité de Rome de 1957, reste plus que jamais d’actualité.
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L'effondrement du pont de Baltimore : quels effets sur le commerce maritime mondial ?
sur Cartographies numériques
Les images spectaculaires de l'effondrement du pont de Baltimore le 26 mars 2024, suite à la collision du porte-conteneurs MV Dali avec l'une des piles du pont, ont fait le tour du monde. Ce billet est destiné à dépasser l'approche catastrophiste des médias et à proposer des ressources pour aborder la question de la mondialisation maritime selon une appoche géographique.
Concernant le choix de l'approche par les notions et démarches de la géographie ou/et par le traitement des médias et de l'information, il est possible de se reporter au billet sur l’incident de l'Ever-Given. Bien que de nature différente, le blocage du canal de Suez par le porte-conteneurs Ever Given en 2021 avait entraîné une désorganisation massive du commerce international. La fermeture du port de Baltimore en mars 2024, après l’effondrement d’un pont, peut-elle aussi avoir des effets sur la chaîne logistique internationale ? Ce fil X-Twitter est complété au fur et à mesure des ressources repérées sur Internet.
#baltimorebridge
— Loïc Guermeur ?????? (@CapHornier_) March 26, 2024
Bon, vous avez tous vu ces images qui tournent depuis ce matin. Le porte conteneur Dali, 300x48m a percuté le Key Bridge de Baltimore ce matin.
Ce qu'il s'est passé est la hantise de tout navigateur : une avarie électrique totale dans un port.#Thread pic.twitter.com/xIRyqpet5F
"Un impact majeur et prolongé" : l'effondrement du pont de Baltimore va avoir d'importantes conséquences économiques [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 28, 2024
Echanges maritimes et mondialisation
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 28, 2024
MV Dali est un porte-conteneurs Néopanamax immatriculé à Singapour achevé en 2015 et appartenant à Grace Ocean Pte Ltd. Depuis mars 2024, le navire est affrété par Maersk et géré et exploité par Synergy Marine Group [https:]]
Possibilité de consulter des sites de suivi des transports maritimes comme MarineTraffic ou Vesselfinder montrant le fort ralentissement du trafic dans le port de Baltimore [https:]] [https:]] pic.twitter.com/4un3ZFw8jL
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 28, 2024
Pont de Baltimore : quels effets sur le commerce maritime mondial ?
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 29, 2024
"La fermeture du port de Baltimore, après l'effondrement d'un pont mardi 26 mars, peut-elle aussi avoir des effets sur la chaîne logistique internationale ? Des conséquences mitigées" [https:]] pic.twitter.com/v1nnIojSxv
Des perturbations pourraient mettre en danger la chaîne d'approvisionnement automobile. Les véhicules assemblés constituent la majorité des marchandises circulant dans la baie de Chesapeake. Les ports de la côte Est se disent prêts à accueillir ce fret [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 29, 2024
Les données disponibles sur Maryland, le site officiel du port de Baltimore, montre la part importante du trafic conteneurs suivis par les automobiles [https:]] [https:]] pic.twitter.com/lB2A0GeSTD
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 30, 2024
Mondialisation maritime et course au gigantisme
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 30, 2024
En août 2023, l'Evergreen Ever Max, plus gros porte-conteneurs au monde pouvant contenir 15 432 conteneurs EVP et pesant 165 350 tonnes, avait été accueilli dans le port de Baltimore [https:]] [https:]] pic.twitter.com/xQpKyXqBcV
Six ouvriers ont péri alors qu'ils intervenaient sur le pont. Parmi eux figurent des ouvriers venus notamment du Mexique et du Guatemala. "La catastrophe du pont de Baltimore nous rappelle que les immigrants sont ce qui fait la grandeur de l’Amérique" [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 31, 2024
Pont effondré à Baltimore : un premier couloir de navigation ouvert parmi les décombres [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 2, 2024
Wikimedia Commons a de nombreuses photos de l'effondrement du pont Francis-Scott-Key. Particularité américaine où tout ce qui est produit par l’État fédéral est dans le domaine public, y compris l'impressionnante médiathèque de l'armée. [https:]] pic.twitter.com/8tK44cpNUF
— Pierre-Yves Beaudouin (@Pyb75) April 1, 2024
Baltimore, mer Rouge : le transport maritime est-il trop vulnérable ?
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 3, 2024
Comment l’industrie du transport maritime s’adapte-t-elle à la nouvelle donne géopolitique ?
"La crise Covid ou les attaques sur les navires... sont quasiment inassurables" [https:]]
« L’accident de Baltimore illustre le gigantisme des porte-conteneurs » [https:]] @mirbole01 pic.twitter.com/G1ngHeMGF2
— Géoconfluences (@Geoconfluences) April 5, 2024
Articles connexes#ImageOfTheDay
— Copernicus EU (@CopernicusEU) April 16, 2024
On 26 March, a container ship collided with the Francis Scott Key Bridge in the Port of #Baltimore ??, causing the bridge to collapse
Recovery efforts continue, with teams working tirelessly to clear debris & restore connectivity#Sentinel2 image from 14 April pic.twitter.com/mDdgHjtSfT
Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
Bilan du transport maritime (UNCTAD) : une baisse du commerce mondial conteneurisé en 2020
Le site Marine Traffic permet désormais de visualiser la densité des routes maritimes
Shipmap, une visualisation dynamique du trafic maritime à l’échelle mondiale
Quand la route maritime de l'Arctique fait de nouveau l’actualité
OpenSeaMap, la cartographie nautique libre
L'histoire par les cartes : les routes commerciales au Moyen Age (déjà une route de la soie)
Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l’information
40 ans de piraterie maritime dans le monde (1978-2018) à travers une carte interactive
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Cartographie et littérature
sur Cartographies numériques
La collection Libre cours des Presses Universitaires de Vincennes consacre un volume aux relations entre Cartographie et littérature, signé par Laurence Dahan-Gaida. L’ouvrage interroge l’impulsion cartographique qui nous conduit à dessiner des cartes pour nous orienter dans l’espace et y projeter nos déplacements virtuels.Présentation de l'ouvrage
La nécessité de nous orienter dans l’espace pour y projeter nos déplacements a donné aux cartes une importance cruciale pour notre existence. Cette impulsion cartographique est ici interrogée par le biais d’aller et retours entre géographie, cartographie et littérature. L’ouvrage interroge l’impulsion cartographique qui nous conduit à dessiner des cartes pour nous orienter dans l’espace et y projeter nos déplacements virtuels. Toute carte est une sorte de diagramme qui modélise l’espace grâce à une présentation spatiale et iconique de ses relations. Or le texte littéraire est aussi un dispositif de modélisation qui exploite les ressources du langage pour faire émerger un temps, un espace, un monde. Plutôt que d’opposer la cartographie des géographes à celle des écrivains, on les aborde ici comme des dispositifs cognitifs qui médient entre l’intelligible et le sensible pour générer à la fois un espace et un savoir sur cet espace.
Laurence Dahan-Gaida est professeure de littérature comparée et directrice du Centre de Recherches Interdisciplinaires et Transculturelles. Elle dirige la revue en ligne Epistemocritique et est auteure de nombreuses études sur les relations sciences/littérature.
Table des matièresIntroduction (à lire sur le site de l'éditeur)
Chapitre 1 – La raison cartographique
La carte et le diagramme
Épistémologie de la carte
Chapitre 2 – Les approches géocentrées de la carte en littérature
Chapitre 3 – Matérialités de la carteLa carte dans la littérature
Lieu, espace, territoire
De la géographie humaine à la géographie littéraire
Le croquis topographique?: I?Wouldn’t Start from Here
De la carte papier à la carte numérique… et au tableau
Chapitre 4 – Géométries de l’espace?: lignes et fractales
Cartographier par la ligne
Le Chant des pistes
Lignes d’erre et lignes de trajectoires
De la représentation à la performance?: l’art nomade
La physionomie du combat
Une cartographie fractale
Chapitre 5 – L’art du tableau et la science du paysage
La pensée du paysage
L’artialisation du paysage
La physionomie du paysage, entre science et arts
Écrire le paysage
Cartographier le paysage
Chapitre 6 – Cartographies de la littérature
Entre géographie et géométrie?: les cartes-diagrammes de Moretti
De la carte à la trame
Conclusion
Bibliographie
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Le tour de France des classiques de la littérature (Gallica - BNF)
Le voyage d'Ulysse. Comment cartographier un mythe ?
Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle) par Roger Chartier
Un océan de livres : un atlas de la littérature mondiale
Vers une carte interactive de la littérature de fiction dans le monde
Carte des road trips les plus épiques de la littérature américaine
Découvrir Paris à travers les grands classiques de la littérature
Les story maps : un outil de narration cartographique innovant ?
Fake Britain, un atlas de lieux fictionnels
Rubrique Cartes et atlas imaginaires
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19:12
Imaginer demain. Chroniques cartographiques d'un monde à venir
sur Cartographies numériques
Julien Dupont, alias @Kartokobri
Que vous connaissiez déjà ou non les cartes imaginaires de Julien Dupont, il faut aller découvrir le bel ouvrage qu'il vient de publier aux éditions Armand Colin Imaginer demain. Chroniques cartographiques d'un monde à venir (mars 2024). Vous y découvrirez des espaces imaginaires (pas si futuristes !) dans lesquels se déroulent déjà une partie de nos vies à l'ère de l'Anthropocène. En empruntant le chemin de l'art et de la cartographie, l'auteur nous y offre « des transpositions, des comparaisons, des allers-retours entre passé, présent et futur, en mêlant prospectives et prophéties, à travers des expériences cartographiques artisanales ».
Julien Dupont, que l'on peut suivre sur le réseau X-Twitter ou à travers son blog Kartokobri. Cartographies imaginaires, est professeur d'histoire-géographie en collège à Vaulx-en-Velin et grand passionné de cartographie. Il s'est fait connaître à travers une série de cartes réalisées quotidiennement pendant le premier confinement (voir par exemple sa cartographie de Clustland ou celle de Moncovideo). Pour le making-off, on peut se reporter aux explications sur le site Visionscarto ainsi qu'à l'interview de l'auteur pour le Café pédagogique.
La cartographie imaginaire, c'est l'art de faire rêver et aussi d'attirer le regard par le choix des titres, par le découpage et le collage qui permettent de « créer des espaces improbables, en les fondant pour créer de nouveaux lieux, de nouvelles proximités » (voir par exemple sa carte dystopique de l'Europe, ses Continents à la dérive ou encore ses zones de guerre transposées). Les cartes qu'il dessine et peint à la main s'inscrivent dans un imaginaire réaliste. Ses fictions cartographiques oscillent entre sentiment d'émoi et humour face à l'actualité. Ce qu'il nous met sous les yeux, c'est à la fois la gravité du monde d'aujourd'hui et ce qui nous permet d'entrevoir d'autres possibles :Je dessine des cartes et les utilise comme supports pour formaliser des lectures du monde, en partant de l’idée qu’une carte peut raconter une infinité de choses vues, vécues, racontées, comprises et surtout peut-être, incomprises. À travers elles, j’essaye d’interroger des faits, de développer des histoires, de fixer des mémoires, en détournant les lignes, les contours, les toponymies... Je réalise ces cartes à la main (crayons de couleur, feutre, plus généralement à l’aquarelle), et elles sont donc, par nature, fausses, géométriquement suspectes. Les dessiner moi-même me permet de m’approprier ces morceaux de monde, d’y poser un récit, une histoire, une explication plausible, une extrapolation.
Présentation de l'ouvrage
Comment s’imaginer le monde de demain ? Comment le représenter ? Quels vont être les impacts sur notre vie des changements climatiques, des crises migratoires, des inégalités qui se creusent, des guerres à venir ?
Raconter demain, réfléchir aux possibles, c’est mieux se préparer aux grands défis qui nous attendent. Maniant une imagination réaliste, Julien Dupont propose dans ce livre une vision scénarisée de notre avenir par les cartes. S’appuyant sur des données scientifiques (les rapports du GIEC, les données de l’Office mondial des migrations, l’INSEE, des travaux universitaires) enrichies de ce que nous propose la fiction (littérature, cinéma, séries), il cartographie les espaces et met en avant, parfois de manière étonnante voire troublante, la manière dont notre environnement va changer dans les années à venir. Écosystèmes, habitat, ressources, frontières, migrations, technologies, etc., sont déclinés au fil de ces chroniques cartographiques, qui vont de la prospective réaliste à court terme à la dystopie la plus poussée.
Une lecture subjective et sensible de l’auteur, qui encourage le lecteur à s’interroger à son tour et à construire sa vision personnelle des futurs de notre monde.
Quelques cartes pour imaginer notre futur climatique
Si Julien Dupont stimule notre imagination, ce n'est jamais gratuitement mais bien pour parler de notre monde et des menaces qui pèsent sur lui. Il ne cherche pas à imposer un regard, mais plutôt à suggérer des scénarios possibles. Et si ces scénarios peuvent paraître pessimistes, il s'agit le plus souvent d'éviter le pire : imaginer le futur, y compris dans ses scénarios les plus funestes, pour mieux déterminer nos choix dans le présent.
Il est bien difficile de faire une sélection tant ses cartes imaginaires ont chacune leur originalité. En voici quelques-unes pour vous donner un avant-goût de ce qui nous attend si l'on ne prend pas des mesures pour ménager notre futur climatique :
Quelques scénarios cartographiques pour imaginer le monde de demain @duno pic.twitter.com/FJ45sEpu4v
— Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) March 24, 2024
Ressources minières et fossiles de l'Antarctique. Vers la fin du XXIIIème siècle, après la fonte des derniers glaciers,la colonisation du dernier continent habitable s'accéléra. Des pistes furent ouvertes vers l'intérieur des terres
— Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) March 18, 2024
"Imaginer demain" #armandcolin pic.twitter.com/eSHV2634ts
Une Afrique utopique (réseaux tgv et pistes cyclables, éoliennes et champs photovoltaïques, extension des surfaces agricoles...) Un autre monde est plausible ! In "Imaginer demain" @dun pic.twitter.com/PNm6cDfYEE— Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) March 16, 2024
Sommaire de l'ouvrage
Avant-propos. Quelques stations d'anticipation cinématographiques des années 1950 à nos jours - La littérature d'effondrement.
1 – Scènes d'exposition. La scénarisation du futur. North Sentinell / North Oléron en 2124 : rester à l'écart - A propos des scénarios du Giec : nous sommes quelque part par-là (mais ça bouge tout le temps) - Planisphère de la montée des eaux après la fonte du dernier glacier et une élévation de la mer de 54 mètres - Cinq îles et archipels en voie de submersion - Comment représenter les inégalités de développement ? - Chamonix demain : trois scénarios de sortie de modèle.
2 – Le premier rôle. La trace de l'Homme. Ile Cocos (Costa Rica) - Les zones sans doute inhabitables en 2100 - Des lacs en voie d'asséchement - Migingo, lac Victoria. L’Amazonie - De Manaus à l’Amasaônie - Désert d'Amazonhara, été 2224 - La vie de château en 2224 (Post-Anthropocène).
3 – L'Épice. Nos ressources et nos besoins. Hashima : épuiser les ressources et puis évacuer les lieux - Les resources de la dernière chance ? - Pangea Proxima - Le XXIIe siècle chinois - Groenland, saison estivale 2224 - La ruée vers l'or en Antarctique - Pripiat et alentours - Loin des zones irradiées, survivre dans les hautes terres du Drômardèche vers 2124.
4 – Le décor. Notre stream quotidien. Malé (Maldives) : la ville partout (et au-delà) - Villes et bidonvilles d'hier, aujourd'hui et demain - De l'île des Manhattes à la cité engloutie de Manhattan - Vivre dans les interstices : le rond-point de Croix-Luizet - QR Code City. Urbex (Exploration urbaine) - Paris, après les Grandes Pluies de la fin du XXIe siècle - La planète des câbles.
5 – Les chemins et les lieux (mobiles, immobiles). Diego Garcia : être déplacé sur la Terre. L'impossible retour aux sources - Christmas Island (Australie) : un territoire schizophrène - La Méditerranée submergée - La Méditerranée évaporée - Pantelleria : le vent du sud - L'île de Sète, après la rupture des cordons littoraux (2124) - Un détail du vaisseau Aurora (Kim Stanley Robinson)
6 – Happy End. Fin tragique ou Cliffhanger. Un autre monde est-il toujours plausible ? - Tikopia, une île résiliente ? - Le Sahara humide - Une Afrique utopique - Le Jour d'après ? Traverser la Manche et fuir les zones gelées (2124) - Collaps Peninsula : imaginer la fin du monde - Le monde de demain (en une soixantaine de langues).
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Rubrique Cartes et atlas imaginaires
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5:28
Appel à communications - La carte, œil de l’histoire (XVIe-XVIIIe siècle)
sur Cartographies numériques
Appel à communications sur le site de la BnF : La carte, œil de l’histoire (XVIe-XVIIIe siècle)Selon le cartographe anversois Abraham Ortelius (1527-1598), la géographie est «?l’œil de l’histoire?», reprenant une expression déjà courante et en passe de devenir un véritable topos décliné en diverses formulations dans les siècles suivants. Cette expression illustre le lien étroit qui unit histoire et géographie, tout en posant une relation d’inféodation de la seconde par la première. Dans cette perspective, la géographie est perçue comme une discipline auxiliaire à l’histoire et un instrument utile à sa compréhension. La géographie permet ainsi de rendre visibles et lisibles les lieux dans lesquels s’est déployé le récit historique sous toutes ses formes. Il n’est pas surprenant que l’érudit français Pierre Le Lorrain de Vallemont (1649-1721), auteur des Éléments de l’histoire en cinq tomes, affirme à la fin du XVIIe siècle que «?l’Histoire est aveugle?» sans le secours de la géographie, puisqu’elle est sa «?mémoire locale?». Selon lui, il y aurait une différence notable entre un individu qui lit simplement l’histoire d’Alexandre et celui qui l’étudie à l’aide d’une carte géographique sous les yeux. Le premier n’aurait qu’une connaissance imparfaite sur le conquérant macédonien, tandis que le second serait le «?témoin?» direct de son expédition. Ici, Vallemont introduit la carte géographique comme un outil visuel indispensable pour comprendre l’histoire antique. La relation entre histoire et géographie, souvent étudiée de manière théorique, en se fondant sur les traités, les manuels d’histoire et de géographie, s’articule de manière spécifique si l’on pose l’objet cartographique comme point d’observation. La carte, dispositif graphique de visualisation de réalités spatiales, se prête largement à l’observation de phénomènes historiques. Par histoire, il faut ici l’entendre dans une acception élargie comme l’inscription de temporalités plurielles comprenant l’histoire sainte ou profane, l’histoire ancienne, médiévale ou moderne, jusqu’à l’histoire naturelle, civile ou militaire. L’objectif de cette journée d’étude est de réinvestir le couple carte et histoire dans l’empan chronologique du XVIe au XVIIIe siècle. Il s’agit d’interroger cette relation à travers l’étude des cartes elles-mêmes, comme objet d’un savoir historique et selon trois axes de recherche.
Le premier axe porte sur les cartes dans l’enseignement et la lecture de l’histoire. L’expression d’«?œil de l’histoire?» suggère que la géographie – et en son sein la cartographie – est un complément aidant à l’apprentissage, à l’écriture et à la lecture de l’histoire. La carte apparaît comme un instrument essentiel pour connaître et reconnaître les phénomènes du passé. Dans le sillage des travaux de François de Dainville sur les collèges jésuites ou de ceux de Pascale Mormiche sur l’éducation des princes, cet axe vise à renouveler notre compréhension sur les relations entre géographie et histoire à partir de l’examen des discours et des pratiques attachées à l’usage des cartes dans l’enseignement de l’histoire du XVIe au XVIIIe siècle. Il pourra s’agir à la fois d’examiner les traités historiques et géographiques qui théorisent et tentent de normer cette relation, que les atlas qualifiés d’«?historiques?» revendiquant l’interconnexion entre les deux domaines savants, ou encore d’analyser les programmes d’enseignement de diverses structures éducatives. À partir de ces documents, il conviendra de se pencher sur les discours portés par les cartes, les atlas ou les ouvrages historiques afin d’y débusquer des traces matérielles qui renseignent sur les usages concrets des cartes dans les pratiques de lecture ou d’apprentissage de l’histoire : annotations manuscrites, cahiers d’écoliers, brouillons, etc.
Le deuxième axe s’attache plus spécifiquement à documenter l’histoire sur et par les cartes. L’expression d’«?œil de l’histoire?», dans un sens premier, invite à penser la carte comme un lieu d’ordonnancement de savoirs historiques et de représentation de phénomènes du passé, notamment à travers la stratification de différents registres graphiques : tracé cartographique, toponymes, cartouches, vignettes historiées, textes ou données numériques (dates par exemple). Par sa capacité synoptique, la carte favorise la spatialisation d’une situation historique, qu’il s’agisse du tracé évolutif des frontières, de la forme changeante des villes, ou de la représentation de zones du globe récemment explorées. Les cartes servent autant à représenter l’histoire immédiate – à l’instar de celles qui sont produites pour suivre les événements militaires et diplomatiques dans le sillage de la naissance de l’imprimé d’actualité – que des situations plus éloignées dans le temps, en lien avec l’émergence progressive de la cartographie historique liée à l’histoire sainte, antique et médiévale. Cet axe invite à examiner les dispositifs visuels et textuels des cartes mobilisant l’histoire sous différentes formes (civile, militaire, naturelle) tout en réfléchissant aux enjeux politiques et épistémologiques déployés dans les cartes. On réfléchira aussi à leur place dans les ouvrages d’histoire, à leur articulation avec le matériau textuel et aux effets de leur mise en relation.
Enfin, un troisième axe invite à penser la porosité, voire l’indistinction, qui existe entre les producteurs de matériaux historiques et cartographiques. Les liens entre les deux domaines savants sont en effet manifestes si on s’intéresse à leurs acteurs. Les rédacteurs d’ouvrages historiques peuvent ainsi être impliqués dans la conceptualisation graphique de cartes accompagnant leurs écrits, tandis que l’ingéniosité de certains géographes favorise la mise en images de l’histoire sur les cartes. En outre, certains imprimeurs-libraires produisent et vendent à la fois des documents historiques et cartographiques, sans parler des graveurs parfois sollicités pour les deux types d’entreprises. Enfin, dans une période où la professionnalisation et l’institutionnalisation de l’histoire et de la géographie sont encore en construction, des individus porteurs des titres d’«?historiographe?», de «?géographe?» ou de «?cosmographe?» peuvent s’investir autant dans la production de savoirs cartographiques qu’historiques. On cherchera par exemple à comprendre comment les cartographes effectuent un véritable travail d’historiographe, par la recherche de sources et leur confrontation critique, quand à l’inverse les historiens manipulent et discutent le matériau cartographique. En dépit de l’expression d’«?œil de l’histoire?», ce dernier axe vise à repenser le lien de subordination entre carte et histoire, relation qui n’est plus aussi claire et évidente si on la pose du point de vue des producteurs et de leurs pratiques.
Ces trois axes, qui peuvent être abordés simultanément, permettent de réfléchir à la relation entre l’objet cartographique et l’histoire entre les XVIe et XVIIIe siècles. Dans le cadre de cette journée d’étude, il conviendra de croiser les approches et d’associer les recherches en sciences humaines et sociales à d’autres historiographies. Le cadre géographique de cette journée d’étude s’articule principalement autour de l’Europe et ses extensions impériales, sans pourtant s’y restreindre. En effet, des communications sur d’autres espaces pourront être proposées afin d’élargir la perspective et la réflexion de la journée d’étude sur les liens entre carte et histoire.
Modalités de soumission
Les propositions en français ou en anglais, d’une longueur maximale de 300 mots, et accompagnées d’un bref curriculum vitæ, devront être envoyées à oeildelhistoire2024@gmail.com avant le 15 mai 2024.
Modalités d’organisation
Avec le soutien du Centre Alexandre-Koyré (CAK) et de la Bibliothèque nationale de France (BnF), la journée d’étude aura lieu le mardi 8 octobre 2024 dans la salle de conférences du département des Cartes et Plans de la BnF sur le site Richelieu (Paris).
Les organisateurs prendront en charge les repas, les frais de déplacement, et dans la mesure du possible d’hébergement pour une nuit. La journée d’étude se déroulera exclusivement sur site.
Organisateurs
Oury Goldman, docteur de l’EHESS et chercheur associé à TEMOS
Lucile Haguet, docteure et conservatrice de la bibliothèque municipale du Havre
Catherine Hofmann, conservatrice au département des Cartes et plans de la BnF
Geoffrey Phelippot, docteur de l’EHESS et membre du CAK
Bibliographie indicative
Svetlana Alpers, « L’œil de l’histoire : l’effet cartographique dans la peinture hollandaise au 17e siècle », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 49, 1983, p. 71-101.
Jean-Marc Besse, «?Historiae oculus geographia : cartographie et histoire dans le Parergon d’Ortelius?», Écrire l’histoire, vol. 4, 2009, p. 137-146.
Jean-Marc Besse, Les Grandeurs de la Terre, Aspects du savoir géographique à la Renaissance, Lyon, Éditions de l’École normale supérieure, 2003.
Grégoire Binois, «?La cartographie militaire au XVIIIe siècle, une cartographie historique???», Hypothèses, vol. 19, n° 1, 2016, p. 41-51.
Jeremy Black, Maps and History. Constructing images of the Past, New Haven/Londres, Yale University Press, 1997.
François de Dainville, La Cartographie, reflet de l’histoire, Genève/Paris, Slatkine, 1986.
François de Dainville, « Les découvertes portugaises à travers des cahiers d’écoliers parisiens de la fin du XVIe siècle?», dans : Michel Mollat et Paul Adam (dir.), Aspects internationaux de la découverte océanique aux XVe et XVIe siècles, Paris, SEVPEN, 1966, p. 39-46.
François de Dainville, La géographie des humanistes, Paris, Beauchesne, 1940.
Matthew H. Edney, « History and Cartography », dans : Matthew H. Edney et Mary Sponberg Pedley (eds.), The History of Cartography, Volume 4: Cartography in the European Enlightenment, Chicago, University of Chicago Press, 2020, p. 624-631.
Walter Goffart, Historical Atlases: The First Three Hundred Years, 1570–1870, Chicago, University of Chicago Press, 2003.
Lucile Haguet, «?Comme des sœurs qui s’y tiennent par la main…?», Écrire l’histoire, vol. 3, 2009, p. 125-133.
Catherine Hofmann, «?La genèse de l’atlas historique en France (1630-1800), pouvoirs et limites de la carte comme “œil de l’histoire”?», Bibliothèque de l’école des Chartes, t. 158, 2000, p. 97-128.
Pascale Mormiche, « L’utilisation des images dans l’éducation des princes français (XVIIe-XVIIIe siècles) », dans Images et imagerie, Paris, Éditions du CTHS, 2012, p. 103-122.
Pascale Mormiche, Devenir prince – L’école du pouvoir en France, Paris, CNRS Éditions, 2015.
Daniel Nordman, «?La géographie, œil de l’histoire?», Espaces Temps, vol. 66-67, numéro spécial Histoire/géographie, 1. L’arrangement, 1998, p. 44-54.
Monique Pelletier, «?Les géographes et l’histoire, de la Renaissance au siècle des Lumières?», dans : Apologie pour la géographie : mélanges offerts à Alice Saunier-Seïté, Paris, Société de Géographie, 1997, p. 145-156.
Daniel Rosenberg et Anthony Grafton, Cartographies of Time: A History of the Timeline, Princeton, Princeton Architectural Press, 2013.
Informations pratiques
8 octobre 2024
BnF, site Richelieu, département des Cartes et plans, salle des conférences
Articles connexes
Histoire de la cartographie de l'Antiquité à aujourd'hui (cycle de conférences de la BNF - 2023)
Le monde en sphères. Une exposition virtuelle de la BnF
Géolocaliser les documents numérisés avec Gallicarte (BnF)
L'histoire par les cartes
Rubrique Cartes et atlas historiques -
6:59
« Nous avons demandé à une IA de cartographier nos histoires à travers New York »
sur Cartographies numériques
Créée en 2019, l'agence de presse non lucrative et non partisane The City souhaite être « au service de tous les New Yorkais ». Elle s'est donné pour priorité de garder à l'esprit la diversité géographique lorsque ses rédacteurs et journalistes attribuent, écrivent, photographient ou éditent des articles. Afin de pouvoir vérifier cette égalité de couverture dans le traitement de l'information, la plateforme numérique a demandé à ChatGPT de trouver et de cartographier tous les emplacements mentionnés dans ses articles depuis 2019.
Le résultat est Where AI Mapped Our Stories, une carte interactive des 2 773 emplacements identifiés à partir de 4 159 articles du journal en ligne The City. La carte présente deux vues principales : une vue choroplèthe montrant la densité de couverture par quartier et une vue en mode points localisant les 2 773 lieux cités dans le journal sur la période 2019-2023. Densité de couverture par quartier entre 2019 et 2023 (source : Where AI Mapped Our Stories)
Localisation détaillée des articles de The City par année (source : Where AI Mapped Our Stories)
Selon l’analyse produite par l'IA, les articles publiés semblent couvrir l'ensemble de la ville de New York et ne pas se limiter aux quartiers aisés qui ont tendance à attirer le plus l’attention des médias. Cependant certains quartiers sont moins mentionnés que d’autres, l’est du Queens et Staten Island étant relativement absents. La densité de couverture journalistique est particulièrement forte dans le CBD, ce qui reflète la centralité de la presqu'île de Manhattan.
Il est à noter que ChatGPT n'a pas été en mesure de géolocaliser toutes les histoires. Il n'a pu reconnaître que les lieux explicitement nommés dans les articles. Il a fait des erreurs sur certains lieux indistincts ou au contraire en multipliant les lieux lorsque ceux-ci apparaissaient dans le même article sans que l'histoire s'y réfère précisément. L'analyse s'est heurtée aussi au problème des noms de quartiers correspondant à des limites géographiques assez floues. Le New York Times en a fait une carte qui donne une représentation de ce phénomène de frontières fluides entre quartiers (An Extreme Detailed Map of New York). Il a donc fallu procéder à des vérifications et recourir en complément à des méthodes plus traditionnelles. Pour autant, le recours à l'IA a permis de gagner du temps par rapport à l'écriture d'un code spécifique dans une application dédiée. Cela nécessite cependant de soigner l'écriture des instructions qui doivent être claires et explicites. Voici le prompt qui a été donné à ChatGPT :Vous êtes un data scientist et un cartographe. A partir de ce texte, effectuez une analyse sémantique et renvoyez les données géographiques : 'Quartier :', 'Nom de la rue :', 'Landmark :', 'Coordonnées géographiques :'. Pas d’autres textes s’il vous plaît
Le recours à l'agent conversationnel ChatGPT d'OpenAI a été jugé globalement positif par The City d'après l'article qui présente le détail de cette expérience : « À une époque où le journalisme considère l'IA comme un substitut potentiel aux coûts des reportages produits par l'homme, en tant que rédaction à but non lucratif, nous considérons les technologies comme un moyen de remplir notre mission : l'IA générative peut aider à créer des outils comme cette carte qui nous permet d'être plus réactifs envers les communautés que nous servons ». Il est vraisemblable que l'IA va se développer considérablement dans les années qui viennent pour chercher, sélectionner et représenter des données géolocalisées. Non sans entraîner des changements profonds pour le métier de data journaliste et pour de nombreux autres métiers manipulant du code informatique et des données géonumériques.
Lien ajouté le 8 mars 2024
Pour aller plus loinIA et géographie
— Sylvain Genevois (@mirbole01) September 16, 2023
Pas encore testé, mais s'il devient possible avec l'IA de choisir une liste de lieux, d'en faire compléter les coordonnées géo et de produire directement un fichier kml utilisable dans un globe virtuel, pas de doute que cela va plaire ! [https:]] [https:]]
We Asked an AI to Map Our Stories Across NYC (The City)
GeoLLM: Extracting Geospatial Knowledge from Large Language Models (arXiv:2310.06213)
Explainable spatially explicit geospatial artificial intelligence in urban analytics (Urban analytics lab)
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Des outils d'IA gratuits pour identifer un lieu à partir d'une photographie
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Le rythme cardiaque de la ville : Manhattan heure par heure
ExtendNY, une application qui permet d'étendre le plan orthogonal de New York à l'échelle de la planète
Un atlas interactif de la population de New York fin XIXe et début XXe siècle
L'histoire par les cartes : cartes historiques de New York
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Climate Change Explorer, un outil cartographique pour visualiser les projections climatiques pour sa ville
sur Cartographies numériques
L'application en ligne Climate Change Explorer offre la possibilité de visualiser les projections climatiques dans sa ville pour les décennies à venir. Les analogies sont calculées en comparant les climats prédits à un endroit avec les climats connus pendant la période 1970-2000.
Explorateur du changement climatique (source : Climate Change Explorer)Pourquoi cette application web ?
« Imaginer ce que nous ressentirons sur notre lieu de vie dans le futur est difficile, même pour une climatologue ! Comment mes 2°C de plus en moyenne annuelle vont-ils se manifester ? Les analogies me permettent de développer cet imaginaire, d'aller voir et ressentir aujourd'hui, ailleurs, le climat que j'aurai chez moi demain » (Nathalie De Noblet-Ducoudré, climatologue)
« Limiter le changement climatique et s'y adapter est sans doute le grand défi de ma génération au niveau mondial. Il est important de se rendre compte du champ des possibles, tant pour se motiver à limiter ce changement que pour se préparer à la part qui est déjà inévitable » (Corentin Barbu, leader du projet)
Climats historiques de référence
L'application utilise les données climatiques fournies par WorldClim version 2.1 pour la période des années 1970-2000. Les valeurs rapportées sont des moyennes sur des périodes de 20 ans (2021-2040, 2041-2060, 2061-2080, 2081-2100) et pour différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre tels que définis par le CMIP6. Il est possible de choisir entre 4 scénarios (très limité - limité - tendanciel et maximum si rien n'est fait). Une fois ces options choisies, la carte affiche par une flèche noire la ville actuelle qui a des caractéristiques climatiques équivalentes à celles qu'aura dans un futur plus ou moins proche le lieu qu'on a choisi. Des graphiques d'évolution permettent de faire des comparaisons assez précises entre ces villes jusqu'en 2100.
La possibilité de disposer d'une aide
Une aide graphique est fournie pour la prise en main du logiciel. La rubrique méthodes donne accès aux méthodes de calcul et aux données utilisées.
Aide graphique pour prendre en main l'application en ligne (source : Climate Change Explorer)
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Au sujet du pouvoir émotionnel des cartes : « nous avons tous une carte à l'intérieur de nous »
sur Cartographies numériquesAna Lucía González Paz, d'origine colombienne et visual journaliste à la BBC, explore le pouvoir émotionnel des cartes. Selon elle, « nous avons tous une carte à l'intérieur, un ensemble de coordonnées... qui fait de vous qui vous êtes ». Dans un très beau flipbook qu'elle a présenté au forum Geomob, l'auteure retrace sa géographie personnelle à partir de la cordillère des Andes et de la ville de Bogota où elle n'habite plus, mais dont elle a gardé le souvenir en elle.
« We all carry a map inside » écrit et cartographié par Ana Lucía González Paz (source : a-map-inside.webflow.io)
L'occasion de nous livrer un beau texte sur la carte comme support de mémoire et repère de vie :
« Car oui, les cartes sont imparfaites.Les grilles et les coordonnéesne peuvent pas démêlerles lignes mutilées de la mémoire.Mais elles me permettent d’êtreà la fois voyageur et observateurde ces lieux, de rendre le passé et le présent visibles.Elles racontent l'histoire des chemins que j'ai empruntés et de ceux que je n'ai pas empruntés. Des mauvais virages que j'ai pris et de ceux que je n'ai pas pris. »Si vous souhaitez découvrir des entretiens avec des cartographes et des artistes réalisant des cartes, n'hésitez pas à écouter leurs témoignages (en anglais) sur le forum Geomob. Vous y trouverez notamment Chloé Bolland et ses cartes fantastiques, James Cheshire et son Atlas de l'Invisible, John Nelson et sa cartographie audacieuse... et bien d'autres surprises.
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Le monde luso-hispanique à travers les cartes : un guide de la Bibliothèque du Congrès
sur Cartographies numériquesCe guide de ressources, proposé par la Bibliothèque du Congrès à Washington, fournit une sélection de cartes manuscrites réalisées par des cartographes espagnols et portugais, ou dans des zones liées à l'Espagne et au Portugal. Il est issu de l'ouvrage The Luso-Hispanic World in Maps : A Selective Guide to Manuscript Maps to 1900 in the Collections of the Library of Congress, publié en février 1999 par John R. Hébert et Anthony P. Mullan. Une version en ligne de ce guide a été proposée en 2011. Elle a donné lieu à une mise à jour en 2024 de manière à intégrer les cartes cataloguées et numérisées depuis la première publication de cette bibliographie. Ce guide comporte aujourd'hui plus de 1000 documents accessibles sur le site de la Bibliothèque du Congrès : l'occasion de s'interroger sur la délimitation et a définition de ce "monde luso-hispanique" ainsi que sur l'imago mundi produite par ces cartes. S'il existe aujourd'hui une américanisation du monde, la mondialisation au XVIe siècle passait d'abord par son hispanisation.
Atlas mondial (1630) de Joao Teixeira, cosmographe du roi du Portugal (source : Bibliothèque du Congrès)
Les cartes élaborées par les Portugais et les Espagnols
De nouvelles découvertes et explorations ont entraîné la nécessité d'améliorer les cartes au moment où le monde luso-hispanique commençait à se former au début du XVIe siècle. De vastes étendues des Amériques, de l’Asie, des océans Atlantique, Indien et Pacifique ont été découvertes et explorées permettant une compréhension du monde entier. L'Espagne et le Portugal étaient à l'avant-garde de cette expansion, permettant ainsi le passage progressif d'une Europe tournée vers l'intérieur à une Europe en quête de territoires et d'échanges commerciaux à l'échelle mondiale.
Cette poussée ibérique nécessitait des cartes soigneusement construites et précises concernant de vastes régions du monde restées jusqu’alors inconnues. Dès le début, les Espagnols et les Portugais ont été contraints, pour des raisons pratiques, de créer des agences spécialisées de cartographie pour fournir des informations précises qui puissent être mises régulièrement à jour. La volonté des deux puissances ibériques d’élargir les limites de la connaissance européenne du monde atlantique reposait sur des efforts importants, propres à chacun des deux royaumes. Au début du XVe siècle, Henri le Navigateur du Portugal a réuni les meilleurs cosmographes, navigateurs et cartographes pour compiler des informations sur le monde atlantique et la côte africaine. En 1507, le roi Ferdinand d'Espagne a établi le bureau du Piloto Mayor dans la Casa de Contratación à Séville pour rassembler les dernières données géographiques et cartographiques des terres nouvellement découvertes depuis le voyage de Colomb en Amérique en 1492. L'Espagne et le Portugal étaient à l'avant-garde de la connaissance géographique. Cet héritage s’est transmis tout au long de la période coloniale et se reflète dans les cartes élaborées par les Portugais et les Espagnols.
Le monde luso-hispanique correspond aux pays et régions du monde gouvernés par l’Espagne et le Portugal à l’apogée de leur puissance. Selon cette définition, toute l'Amérique latine, les Caraïbes, des parties importantes des États-Unis et du Canada actuels, diverses îles du Pacifique et de l'océan Atlantique, certaines parties de l'Asie continentale, les Philippines, des parties importantes des régions côtières d'Afrique et de la péninsule ibérique - en d'autres termes, une grande partie du monde peut être considéré comme faisant partie du monde luso-hispanique (non réductible uniquement aux régions parlant le portugais et l'espagnol).
Guide pour consulter les documents
Le Guide est construit sur la base d'un découpage géographique correspondant à la façon dont les Portugais et les Espagnols (se) représentaient le monde à l'époque. S'y ajoute un classement propre aux auteurs qui ont cherché à répertorier et classer les cartes à partir des pays actuels. De fait le Guide proposé par la Bibliothèque du Congrès participe à construire un regard et à s'interrroger sur ce que l'on qualifie de "monde luso-hispanique".- Introduction
L'introduction présente les auteurs et la portée de ce guide, ce que l'on peut entendre par "monde luso-hispanique" et comment les cartes, par leur richesse et leur diversité, contribuent à la représentation de ce monde. - Atlas (1-9)
Cette section contient des descriptions d'atlas (entrées numérotées de 1 à 9), principalement des portulans. - Cartes du monde (10-15)
Cette section contient des cartes de l'océan Atlantique et de l'océan Pacifique. - Hémisphère oriental (16-26)
Cette section contient des cartes de l'Asie et de la Méditerranée, alors considérées comme faisant partie de l'hémisphère oriental (Ancien Monde). - Hémisphère occidental (27-126)
Cette section contient des cartes des Amériques, des Caraïbes et du Pacifique, alors considérés comme faisant partie de l'hémisphère occidental (Nouveau Monde). - Pays, États et villes (127-1006)
Cette section présente des cartes de pays, d'États, de villes et de régions en conservant l'ordre numérique original de la cartobibliographie publiée par The Luso-Hispanic World in Maps. Chaque page couvre cinq pays classés par ordre alphabétique, à l'exception de la page relative aux États-Unis, qui comprend des cartes générales des États-Unis ainsi que des sections pour plusieurs États. - Documents divers (1007-1011)
Les cartes de cette section montrent des lieux non identifiés, ne rentrant pas parfaitement dans les autres catégories. La plupart sont des cartes d’entraînement militaire. - Bibliographie sélectionnée
La bibliographie sélective renvoie aux auteurs utilisés pour réaliser le guide. - Utiliser la Bibliothèque du Congrès
La section présente le fonds documentaire de la Bibliothèque du Congrès qui possède des collections parmi les plus importantes au monde et donne des informations sur les conditions d'accès aux documents sous forme numérique ou en salle d'accès à la bibliothèque.
La Bibliothèque du Congrès propose d'autres guides de ressources classés par discipline et centres d'intérêt. Ces guides fournissent un moyen pratique d'accéder à des collections de cartes classées par époque, auteur ou thématique. Nous donnons ci-dessous la liste des guides concernant la rubrique "Géographie". En même temps qu'ils répertorient des ressources et favorisent un accès direct aux documents, ces guides construits par des conservateurs de bibliothèque contribuent à façonner notre imago mundi.
- Abraham Ortelius : un guide de ressources
- Afghanistan : un guide des cartes et des documents de référence géographique
- Tous à bord : un guide des ressources cartographiques ferroviaires à la Bibliothèque du Congrès
- Femmes américaines : ressources des collections de géographie et de cartes
- Ressources cartographiques pour la recherche généalogique : Europe de l'Est et Russie
- Catalogage des documents cartographiques
- Chili : Guide national des salles de lecture hispaniques
- Cartes de la guerre civile (New-York Daily Tribune) : sujets de la chronique de l'Amérique
- Le voyage en Antarctique d'Ernest Shackleton : sujets de la chronique de l'Amérique
- Cartes d'assurance-incendie à la Bibliothèque du Congrès : un guide de ressources
- Systèmes d'information géographique (SIG) et ressources géospatiales
- Guide du droit en ligne : États-Unis à Hawaï
- Histoire et culture de Gullah/Geechee
- Manuel d'études latino-américaines (HLAS) : un guide de ressources
- Histoire de la maison : un guide pour découvrir l'histoire des bâtiments et des propriétés locales
- Géographie et cartes de la Bibliothèque du Congrès : un guide illustré
- Cartes par État : ressources cartographiques pour l'Alaska
- Cartes par État : ressources cartographiques pour Hawaï
- Science islamique médiévale : un guide de ressources
- Espaces amérindiens : ressources cartographiques à la Bibliothèque du Congrès
- Nicolas de Fer : un guide ressource
- Course vers le pôle Nord : sujets de Chronicling America
- Course vers le pôle Sud : sujets de Chronicling America
- Photographies de Roadside America par John Margolies dans la Bibliothèque du Congrès
- La Russie et son empire en Eurasie : ressources cartographiques de la Bibliothèque du Congrès
- La famille de cartographes Blaeu : un guide de ressources
- Le Caucase : ressources cartographiques de la Bibliothèque du Congrès
- La Terre plate et ses défenseurs : une liste de références
- Le monde de 1898 : perspectives internationales sur la guerre hispano-américaine
Articles connexes
Utiliser le lion pour politiser la géographie (blog de la Bibliothèque du Congrès)
L'histoire par les cartes : La France aux Amériques ou la naissance des mondes atlantiques (BnF)
L'histoire par les cartes : la British Library met à disposition la collection du roi George III sur Flickr
L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BnF)
L'histoire par les cartes : Tony Campbell et son site Map History
L'histoire par les cartes : la septentrionalisation de l'Europe à l'époque de la Renaissance par Pierre-Ange Salvadori
L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes
Vues panoramiques des villes américaines au XIXe siècle
Rubrique Cartes et atlas historiques
- Introduction
-
11:32
La carte, objet éminemment politique. Carte-caricature et dispositif narratif
sur Cartographies numériquesCe billet est consacré à la présentation et l'analyse d'une carte humoristique extraite de la vidéo « Bienvenue en 2027 ». Produite par les Marioles (Blast), cette animation à caractère satirique met en scène Emmanuel Macron et Vincent Bolloré dans un bunker en 2027. L'occasion de mettre en évidence la place centrale des cartes dans le dispositif narratif.
Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast)
La vidéo repose sur une vision dystopique et parodique de la France à la veille des prochaines élections présidentielles :
"Nous sommes en 2027, la France est à feu et à sang et tous les cauchemars d’aujourd’hui se réalisent. La température grimpe, les révoltes fracturent la France, l’économie chute. Emmanuel Macron se réfugie dans son bunker de l’Élysée où Vincent Bolloré l’a rejoint. Les deux hommes communiquent avec l’extérieur grâce à des moyens rudimentaires."
La carte de France apparaît une première fois subrepticement au début de la séquence après un monologue du président invitant tous les Français à le rejoindre dans une Union sacrée. Comme il est réfugié dans un bunker, il leur demande de le suivre à distance sur Radio 49.3.
Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 2mn 10s)
Cette carte de France en noir & blanc (plutôt prosaïque) contraste avec le planisphère en couleurs qui dans un plan précédent, montrait l'emprise mondiale de la Macronie depuis son bunker sous le palais de l'Elysée. Le planisphère est titré comme s'il s'agissait d'un jeu vidéo virtuel "Projet PC Jupiter 2024". Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 1mn 38s)
Une troisème représentation cartographique intervient dans l'animation vidéo. Il s'agit d'un plan de Paris représenté sous la forme d'un plan de bataille, une sorte de jeu de plateau avec des troupes concentrées autour du palais de l'Élysée. Le plan est accompagné du dialogue suivant : - « La vraie France, la nôtre, ne se résume plus qu'au 8e et au 16e arrondissement de Paris" (Macron)
- « Comme toujours non ?" (Bolloré)
- « Bien sûr" (Macron)Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 7mn 56s)
Puis la vidéo revient sur la carte de l'Hexagone qui est montrée cette fois en gros plan. La carte joue un rôle central dans le dispositif narratif au moment où Vincent Bolloré essaie de convaincre Emmanuel Macron (desespéré de ne plus arriver à se maintenir au pouvoir) d'une stratégie politique pour reconquérir le pays :- « Là et là, pas d'intérêt...»
- « Ici 4 millions d'islamo-gauchistes, écolos, communistes enragés, irrécupérables...»
- « Là 6 millions de bons chrétiens, ton coeur de cible...»Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 8mn 40s)
Cette carte-caricature très réductrice est censée représenter la France d'en bas ("Les Ploucs", "Crétins des Alpes"), mais aussi les enjeux politiques et environnementaux qui menancent la France. Apparaissent pêle-mêle sur la carte "Le Pen" "Méluchon" "Les Chouans" "Sahara", mais aussi "terra incognita" (?) pour la Bretagne.
Présentée comme "de loin le meilleur épisode depuis le début de la série des Marioles", la vidéo de Blast est l'objet de commentaires mitigés sur Youtube. Émission satirique basée sur des marionnettes, elle constituerait un timide remake des Guignols de l'info. Concernant l'authenticité des personnages, l'utilisation de l'IA peine parfois à convaincre, malgré des voix assez ressemblantes. Le scénario est un peu poussif avec une vidéo qui dure tout de même 14 minutes. La chute finale avec l'irruption de Sandrine Rousseau et les discours aux connotations contradictoires sur le plan idéologique viennent un peu obscurcir le message. D'aucuns apprécient malgré tout le ton corrosif conforme à l'engagement militant de Blast qui se réclame d'un journalisme critique et indépendant, « accessible au plus grand nombre pour aiguiser l’esprit critique et donner envie de résister et d’agir ».
Dans cette animation, on peut remarquer le rôle central joué par les représentations cartographiques. Au delà de son côté humoristique, cette carte de France vient inverser le référent en disant le réel, celui du monde "du dessus", par opposition à la vision "du dessous" à l'intérieur du bunker où sont reclus les décideurs coupés du monde réel. Une belle inversion des rôles par rapport à l'opposition classique entre la "France d'en haut" et la "France d'en bas".
Cette vidéo de Blast fournit un bon exemple de l'utilisation des cartes à des fins politiques et témoigne de leur place souvent centrale dans le dispositif narratif. Les cartes satiriques sont utilisées depuis longtemps pour critiquer le pouvoir politique en place. En cela, l'exemple n'a rien de véritablement original. Il semble cependant que le genre se renouvelle avec le pouvoir de l'IA qui rend le dispositif narratif plus efficace et avec les réseaux sociaux qui participent à la diffusion massive de ces cartes animées. A l'heure de la désaffection pour les médias traditionnels, la satire politique serait-elle devenue, en France comme aux Etats-Unis, l'infodivertissement dont raffolent les milléniaux ?
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7:49
Carte des travaux et oeuvres d'art réalisés par le New Deal (Living New Deal)
sur Cartographies numériquesLiving New Deal a pour objectif de faire connaître le New Deal et son vaste programme de lutte contre les effets de la Grande Dépression aux États-Unis dans les années 1930. Le site propose beaucoup d'informations (textes, images, chronologies, programmes, acteurs...) avec également des ressources pédagogiques disponibles de la maternelle au niveau K12 (Terminale).
Le New Deal reposait sur des dizaines de programmes et d’agences créés par l’administration Roosevelt et le Congrès américain. Certains de ces projets ont été créés par la loi, d’autres par décret ; certains sont bien connus, d’autres non ; certains ont changé de nom ou ont été modifiés en cours de route ; certains n’ont duré que quelques années, d’autres existent encore. Le site recense une liste complète des programmes, avec pour chacun un résumé de la loi, son agence, ses objectifs et ses réalisations, ainsi que ses acteurs clés et son héritage. Cette recension s'appuie en grande partie sur des sources primaires qui sont citées.
Une carte interactive montre les travaux publics et les œuvres d'art du New Deal. Chaque site est signalé par un point, ce qui donne une idée de l'ampleur des travaux lancés à l'époque (avec une concentration plus grande dans les villes).
Cartographie des travaux et oeuvres d'art réalisés par le New Deal (source : Living New Deal)
Les sites sont classés par catégorie et par agence. Un clic sur la légende permet de sélectionner une catégorie :
- Archéologie et histoire
- Oeuvres d'art
- Installations civiques
- Éducation et santé
- Établissements fédéraux
- Foresterie et agriculture
- Infrastructures et services publics
- Sécurité militaire et civile
- Parcs et loisirs
Pour compléter
En complément, voici une carte de 1935 qui faisait déjà à l'époque la promotion des travaux du New Deal. Intitulée P.W.A in Action, la carte est à découvrir dans la collection Persuasive Maps de la Bibliothèque de l'Université de Cornell (également téléchargeable sur le site du Leventhal Map & Education Center Map). La Public Works Administration ou PWA (Agence des Travaux publics) était un organe gouvernemental créé en juin 1933 dans le cadre du National Industrial Recovery Act de la politique de New Deal, instituée par le président Roosevelt. Remplie d'images colorées, cette carte picturale met en avant les projets financés par l'Administration fédérale. Dans le cadre du New Deal, l'Administration des Travaux Publics a dépensé plus de 6 milliards de dollars en projets entre 1933 et 1938. Le texte qui figure au bas de la carte vaut en soi programme politique :Off relief rolls on to pay rollsA map showing how the Public Works program is Building a Greater Nation - Making jobs for Men and Factories - How it Conserves Resources and Harnesses Rivers - How Finer Transportation is being Created and Land Saved for Better Use
["Des listes d'aide aux listes de travail. Une carte montrant comment le programme de travaux publics construit une nation plus grande, crée des emplois pour les hommes et les usines, comment il préserve les ressources et exploite les rivières, comment des transports plus performants sont créés et des terres préservées pour une meilleure utilisation"]
Le titre de cette notice "Off relief rolls on to pay rolls" renvoie à l'idée qu'il est préférable de gagner de l'argent par son travail que de voir son nom inscrit sur des listes pour obtenir de l'aide. La carte elle-même montre un large éventail de projets dans presque tous les États de l'Union, avec la construction de barrages, de ponts, de systèmes d'égouts, d'écoles, de musées, d'autoroutes, d'hôpitaux, etc. Des étiquettes apparaissent à côté de chaque projet, certaines ayant valeur de slogans :
« LOGEMENT – Autrefois bidonvilles sordides d'Atlanta, maintenant appartements modernes à loyer modique »
« SANTÉ – ??Le plus grand chantier d'ingénierie sanitaire jamais réalisé – les égouts et les usines de traitement de Chicago »,
« ÉCOLES – Pas d'école buissonnière ici : les jeunes de l'Utah étudient dans de nouvelles salles de classe joyeuses ».Une rose des vents portant les initiales « PWA » apparaît en haut à droite, un soleil souriant surgit derrière les nuages ????au large des côtes de Californie et des illustrations des scènes de quelques grands projets sont placées aux coins de la carte.
Voir également cette affiche américaine de la campagne électorale de Roosevelt de 1940 montrant les réalisations du New Deal. Publiée par le Parti travailliste américain (ALP), l'affiche met en comparaison les scènes de misère de l'Amérique de Hoover en 1932 avec les scènes pleines d'espoir des réformes du New Deal, grâce à des salaires plus élevés, des loyers bas et une sécurité sociale.
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Découvrir le Paris de la Révolution française en arpentant la ville
sur Cartographies numériques
Le « Parcours Révolution » proposé par la Ville de Paris se présente comme un parcours physique, reconnaissable à ses 16 lutrins positionnés dans divers quartiers de la capitale ainsi qu’à sa centaine de clous à bonnet phrygien, fichés dans le sol. Il est également conçu comme un parcours numérique, accessible via une application nomade téléchargeable sur Google Play et Apple Store. Ces dispositifs s’accompagnent de dépliants en papier destinés aux publics éloignés des cultures numériques. En tout, le Parcours propose 123 points d’intérêt répartis dans la ville. Situé à proximité d’une trace plus ou moins visible de la Révolution française, chacun d’entre eux propose de raconter l’histoire du lieu grâce à un petit texte, mais aussi à des images du XVIIIe siècle, toutes issues des collections du Musée Carnavalet-Histoire de Paris. Des photographies permettent, quant à elles, d’entrer dans les lieux inaccessibles au public ou de grossir des détails éloignés.Sur les traces de la Révolution à Paris (Parcours Révolution - Ville de Paris)
À la demande d'Entre-Temps, Guillaume Mazeau, maître de conférences en histoire moderne à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, présente comment a été élaboré et développé cet ensemble de promenades qui dépaysent Paris, qui dépaysent la Révolution.
« La Révolution française dans la rue, une expérience entre enquête et médiation » par Guillaume Mazeau :
- Épisode 1. Aux origines du parcours : ne pas refuser de jouer
Dans un premier épisode, il revient sur les origines du projet. L'occasion de réfléchir à la place de l'historien·ne vis à vis des politiques de mémoire, de s'arrêter sur notre rapport aux lieux, à leur histoire et aux émotions qu'ils peuvent susciter. - Épisode 2. Réécrire l'histoire de la Révolution française entre historiographie et médiation numérique
Il analyse dans ce 2e épisode comment il a été nécessaire de repenser les façons d'écrire cette histoire, au prisme de la crise de l'histoire "révolutionnaire" et des formats numériques du Parcours. - Épisode 3. Rouvrir l'histoire, à la recherche de nouveaux récits
Au programme de ce 3e épisode, la mise en place et en texte des 120 points d'intérêt du Parcours. Quels lieux montrer ? Sur quelles figures insister ? D'un impact de boulet reconstitué place de la Bastille aux ossements de prêtres conservés à l'Institut catholique de Paris, de la citoyenne Lausanne du faubourg Saint-Antoine aux actions des libres de couleur sur la place Dauphine, le Parcours retrace un tableau tout en contrastes, dans l'espace et dans le temps. - Épisode 4. – Continuer à se déplacer
Pour clore ce parcours réflexif, Guillaume Mazeau évoque les publics touchés par l'application, le site et les visites. Comment s'approprient-ils le récit qui leur est proposé ? Quels usages scolaires peuvent être faits du Parcours ? Et en quoi les participant·e·s aux visites guidées relancent et ravivent les questions que se pose l'historien sur la Révolution française ?
Pour compléter
Ce parcours est l'occasion de signaler une ancienne carte murale de l'historien Jean-Paul Bertaud qui décrit Paris pendant la Révolution. Le centre de Paris densément bâti (en rose) y est opposé au Paris des faubourgs peu construits (en jaune) et aux villages et aux champs tout autour (en vert). Cette carte murale à usage scolaire éditée chez Armand Colin est sans doute largement inspirée de cartes de l'époque comme par exemple le Plan de Paris (1789) de M. Pichon, ingénieur géographe. On voit aussi nettement apparaître ce Paris intra muros de l'époque révolutionnaire sur un Plan de la Ville de Paris (1791) "avec sa nouvelle enceinte, levé géométriquement sur la Méridienne de l'Observatoire".
En 1989, au moment de la commémoration du Bicentenaire de la Révolution, François Jarraud à l'époque professeur d'histoire-géographie, avait conçu un logiciel sur le Paris révolutionnaire. Ce ludiciel en noir-et-blanc qui fonctionnait sous DOS appartient aujourd'hui à l'histoire de l'outil informatique. Pour les amateurs de oldies, on le trouve encore sur le site Abandonware (le logiciel nécessite Dosbox pour tourner sous Windows).
On voit ainsi que la notion de parcours pédagogique dans le Paris révolutionnaire peut emprunter différentes voies et que celles-ci peuvent venir considérablement enrichir les "pédagogies de l'histoire".
Articles connexes
Parcours guidé dans le plan routier de la ville et des faubourgs de Paris en 1789 (Gallica - BnF)
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- Épisode 1. Aux origines du parcours : ne pas refuser de jouer
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17:55
Atlas climatique interactif Copernicus
sur Cartographies numériques
L'Atlas climatique interactif Copernicus (Atlas C3S) est une application web sur le changement climatique qui permet une exploration des tendances passées et des changements projetés du climat à l'échelle mondiale. L'Atlas C3S est organisé en trois panneaux principaux (information, sélection et affichage) :- le panneau d'information (a) affiche les informations (titre et description complète) de la sélection
- le panneau de sélection (b) permet de sélectionner l'ensemble de données, la variable/l'indice et la dimension d'analyse
- Le panneau d'affichage (c) affiche différents produits climatiques interactifs associés à la sélection, tels que des cartes montrant des informations spatiales ou des séries chronologiques, des bandes et d'autres produits affichant des informations régionales pour des périodes prédéfinies.
Le principal intérêt de cet Atlas est de faciliter l'évaluation changement climatique à l'échelle mondiale et par grandes zones régionales à partir d'indicateurs simples et pour différents périodes. L'Atlas C3S comprend des informations sur 30 variables et indices (extrêmes) organisés en différentes catégories (chaleur et froid, humidité et sécheresse, vent et rayonnement, neige et glace, océan et circulation). Il est possible d'envisager différents scénarios de réchauffement climatique (à +1,5°, 2°, 3° et 4°). Le choix « Tendances » permet de sélectionner deux périodes (1950-2020 et 1991-2020) comme références pour analyser des tendances à long ou moyen terme.
Pour les jeux de données de projection climatique, outre les périodes historiques communes aux observations et aux réanalyses, la dimension « climatologie et changements » permet d'explorer les périodes futures (long, moyen et long terme, définies comme 2021-40, 2041-60 et 2081-2100) dans différents scénarios d'émissions (RCP ou SSP selon l'ensemble de données), avec des mois ou des saisons d'intérêt spécifique. Une dimension supplémentaire de l’analyse concerne les « niveaux de réchauffement planétaire » (GWL) pertinents pour les politiques, largement utilisés dans le rapport AR6 du GIEC.
L'Atlas C3S s'inspire de l' Atlas interactif du GIEC (GIEC-WGI) et peut être considéré comme son héritier direct.
Il est prévu que l’ensemble des données de l’Atlas climatique soit bientôt publié dans le Copernicus Climate Data Store. Voir en attendant les données déjà mises à disposition sur Github par l'Atlas du GIEC
Voir le Guide de l'utilisateur pour une prise en main plus approfondie.
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FABDEM, un nouveau modèle d'élévation dérivé des données Copernicus (GLO-30 DEM)
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Une carte animée des opérations militaires en Europe pendant la 2nde Guerre mondiale
sur Cartographies numériquesCette cartographie animée reconstitue jour par jour les conquêtes territoriales de l'Allemagne hitlérienne puis, à partir de 1943, la poussée des armées alliées jusqu'à l'effondrement du IIIe Reich. Le principal intérêt de cette animation est de donner une représentation visuelle extrêmement précise des conquêtes territoriales en indiquant le nombre de soldats engagés et les faits marquants à chaque instant de la guerre : une sorte de récit visuel du conflit par la carte. La vidéo est agrémentée d'une bande sonore restituant des discours d'époque. Les couleurs tranchées permettent de reconnaître facilement les belligérants regoupés ici en trois camps (Allemagne nazie en noir, Américains en bleu, Soviétiques en rouge), alors que les Etats-Unis et l'URSS étaient encore alliés à l'époque. Ce faisant, la vidéo déroule un certain narratif autour de l'avancée rapide des Soviétiques à l'est par rapport aux Américains à l'ouest : une sorte de course à Berlin préfigurant les rivalités de la Guerre froide.
World War II Every Day with Army Sizes (source : vidéo Youtube de @stoferr)
L'auteur de cette carte animée (@stoferr) dit avoir mis un an pour rassembler toutes les informations et réaliser le montage vidéo. Il est l'auteur d'autres timelapses à vocation informative sur la Seconde guerre mondiale qu'il met à disposition sur Youtube. Le grand nombre d'informations réunies dans cette vidéo n'empêche pas des erreurs ou approximations comme par exemple la Corse qui reste encore allemande en mai 1945 : un oubli certainement de l'auteur qui se dit prêt à faire des modifications si besoin. Cette dataviz animée met bien en évidence les grandes dynamiques, sans négliger certains encerclements que l'on aurait du mal à percevoir sans une carte animée. Il est possible de faire des arrêts sur image à des moments-clés du conflit et de s'interroger sur les pistes d'interprétation possibles générées conjointenement par l'animation graphique, les textes et la bande son (pas toujours convergents, en tout cas source de plusieurs lectures possibles). Ce type de cartographie grand public n'est pas sans poser des questions sur le message qui est délivré.
La carte animée a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux (notamment X-Twitter) et a suscité des avis très divergents, soit pour en célébrer la précision des informations et l'efficacité visuelle, soit pour en dénoncer le message simplificateur voire tendancieux. Elle pose la question des narratifs que l'on met derrière ce type de carte animée. Pour certains, elle permet de montrer l'essentiel de l'effort de résistance puis de reconquête par l'Armée Rouge. Même si le débarquement allié n'avait pas eu lieu, l'Allemagne battait déjà en retraite. Pour d'autres au contraire, la carte ne montre pas tout l'effort industriel américain. Elle occulte le débarquement en Afrique du Nord, l’effort anglo-américain sur l’Atlantique et l’aide matérielle des Etats-Unis à l’égard de l’Armée Rouge notamment au Moyen-Orient. Surtout elle se limite au front européen et ne montre pas le front dans le Pacifique, donnant une vue très partielle des opérations à l'échelle mondiale. Résumer une guerre mondiale par une carte européenne peut sembler un peu dérisoire. D'aucuns soupçonnent la vidéo de nourrir un certain révisionnisme poutinien vis à vis de la Seconde guerre mondiale. Il est probable que cela ne faisait pas partie des intentions de l'auteur, mais en circulant massivement sur Internet, la carte animée se voit accompagnée de nombreux commentaires et faire l'objet de détournements possibles.
Elle fournit en tout cas un bon exemple pour s'interroger sur l'intérêt et les limites de la cartographie animée pour rendre compte d'un conflit. Cela fait écho aujourd'hui au storytelling des cartes de suivi du front en Ukraine qui tentent de résumer le conflit aux pertes ou aux gains territoriaux réalisés chaque jour par les belligérants.Articles connexes
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5:53
Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)
sur Cartographies numériquesSource : Les stations de montagne face au changement climatique (Rapport de la Cour des comptes, février 2024)
Synthèse du rapport
Si la France est une destination majeure pour le tourisme hivernal (2e rang mondial après les Etats-Unis), le modèle économique du ski français s’essouffle. Ce phénomène est accentué par le changement climatique qui se manifeste en montagne de manière plus marquée qu’en plaine, avec une hausse des températures, en accélération depuis les années 2010. Inégalement vulnérables en fonction de leur exposition au risque climatique, du poids de l’activité économique et de la surface financière de l’autorité organisatrice, toutes les stations seront plus ou moins touchées à horizon de 2050. Quelques stations pourraient espérer poursuivre une exploitation au-delà de cette échéance. Celles situées au sud du massif des Alpes seront en revanche plus rapidement touchées que les autres. Avec une gouvernance centrée sur l’échelon communal et des regroupements insuffisants, l’organisation actuelle ne permet pas aux acteurs de la montagne de s’adapter aux réalités du changement climatique à l’échelle d’un territoire pertinent. Afin de permettre l’adaptation dans une approche non concurrentielle, les très fortes inégalités entre stations et le montant important des fonds publics déjà mobilisés justifieraient la mise en place d’une solidarité financière entre collectivités. Ainsi, devrait être mis en place d’un fonds d’adaptation au changement climatique destiné à financer les actions de diversification et de déconstruction des installations obsolètes, alimenté par la taxe locale sur les remontées mécaniques.
Schéma systémique concernant l'altération du moteur de la croissance des stations de ski au début du XXIe siècle
(source : Rapport de la Cour des comptes, février 2024)
Récapitulatif des recommandations- Mettre en place un observatoire national regroupant toutes les données de vulnérabilité en montagne accessibles à tous les acteurs locaux (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Faire évoluer le cadre normatif afin que les autorisations de prélèvements d’eau destinés à la production de neige tiennent compte des prospectives climatiques (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Formaliser des plans d’adaptation au changement climatique, déclinant les plans de massifs prévus par la loi Climat et résilience (autorités organisatrices, ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Conditionner tout soutien public à l’investissement dans les stations au contenu des plans d’adaptation au changement climatique (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, régions, départements).
- Mettre en place une gouvernance des stations de montagne ne relevant plus du seul échelon communal (ministère de l’intérieur et des outremer, collectivités territoriales).
- Mettre en place un fonds d’adaptation au changement climatique destiné à financer les actions de diversification et de déconstruction des installations obsolètes, alimenté par le produit de la taxe sur les remontées mécaniques (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, ministère de l’économie et des finances et de la souveraineté industrielle et numérique).
Données disponibles sur les stations de skiS'il n'existe pas encore de véritable observatoire national permettant de regrouper toutes les données, le site du Stationoscope du massif des Alpes permet d'obtenir des informations sur les types de station, leurs altitudes moyennes, leurs remontées mécaniques, leur mode de gestion. Les données téléchargeables sous forme de fichier Excel concernent l'ensemble des massifs montagneux en France.
Aperçu de l'interface de consultation du site du Stationoscope du massif des Alpes
Une base mondiale des stations de ski est disponible sur le site Openskimap, qui reprend les données collaboratives d'OpenStreetMap. Concernant les stations en Europe, l'Agence européenne de l'environnement fournit une cartographie des massifs montagneux en Europe (fichier shp à télécharger).Voir également le site Esquiades.com qui rassemble les cartes de grands domaines skiables dans le monde.
Pour compléter
« Les stations de ski vont-elles disparaître avec le réchauffement climatique ? » (Huffington Post). Une nouvelle étude donne l’alerte sur l’avenir des stations de ski européennes avec le réchauffement climatique. L’étude publiée dans Nature Climate Change n’annonce rien de bon pour celles situées sur le continent européen. Elles représentent la moitié des stations de ski dans le monde et sont toutes menacées par la raréfaction de la neige à cause du réchauffement climatique. Dans un scenario à +4 °C, la quasi-totalité d’entre elles devraient faire face à un manque de neige malgré l’utilisation de la neige artificielle.
« Dans les Alpes, des vacances au ski de plus en plus élitistes » (Le Monde). Des résidences et des commerces plus luxueux, des forfaits de plus en plus chers, des prix de l’immobilier prohibitifs. Avec la « montée en gamme » des grandes stations d’altitude, la clientèle française ne cesse de se réduire.
« Les stations de ski fantômes : mythes et réalité d’un angle mort de la géographie du tourisme » par Pierre-Alexandre Metral (Les Cafés géographiques). La « fin touristique » : normalité ou anomalie ? Pourquoi un domaine skiable ferme-t-il ? Quelle est la géo-histoire du phénomène de fermeture ? Les stations fantômes sont-elles réellement des stations ? Une incarnation de la station fantôme : la friche touristique. Vers la fin des friches touristiques ? La reconversion des anciennes stations de ski.
« Dans les Hautes-Alpes, les stations de ski à l’épreuve du changement climatique » (The Conversation). Une diversification ski-centrée. Une diversification hésitante. Des usages spontanés par les usagers.
« Les stations de ski survivent au changement climatique. Avec plus d'argent et moins de neige » (Bloomberg). Les stations de ski disposant de plus de ressources financières, situées à une altitude plus élevée ou dont la plupart des pistes sont orientées vers le nord sont en principe mieux placées pour résister aux chocs du réchauffement climatique, selon une étude. Le changement climatique n’est donc pas la fin pour l’industrie, mais seuls les plus aptes survivront.
« Production de neige : le piège de la dépendance pour les stations de ski ? » (The Conversation). Dans un article scientifique récemment publié, les auteurs ont décrypté les mécanismes de dépendance présents dans l’industrie des sports d’hiver vis-à-vis de cette production de neige. Voici les principaux enseignements de notre recherche.
« On ne peut pas abandonner le ski" : dans les Pyrénées-Orientales, la station de Font-Romeu à fond sur la neige artificielle » (France Info). Dans un département confronté à une sécheresse historique, la station réalise une de ses meilleures saisons. Et compte sur ses canons pour survivre jusqu'en 2050.
« Les stations de ski, c’est fini ? » (France Culture). "Partir à la neige", c’est peut-être bientôt terminé. Changement climatique, disparition de la neige, sites inadaptés, la période de gloire des stations touche-t-elle à sa fin ? Et pourquoi les politiques de l’après-guerre ont-elles vendu à tout prix le rêve des fameuses vacances à la neige ?
« Avec les JO d’hiver 2030, les Alpes sont sur la mauvaise pente » (Libération). En concentrant les moyens sur une infime partie du massif pour seulement quinze jours de compétition, les Jeux risquent d’aggraver les fractures territoriales et freiner l’adaptation de la région au réchauffement climatique. Un total contresens, estime la présidente de l’ONG Mountain Wilderness France, Fiona Mille.
Du blanc sur beaucoup de vert, l'image des stations avec neige artificielle en hiver (France Inter).
« Dessinateur de pistes : un métier qui sent bon le sapin » (Graphein). Pierre Novat est le dessinateur de plans de pistes de ski français. De l'autre côté de l'Atlantique, même métier pour un seul et unique homme à l'origine des plans des meilleures pistes de ski américaines : James Niehues.
Cartes en 3D des grands domaines skiables dans le monde (Esquiades.com).
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Cartographier les espaces du tourisme et des loisirs
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8:04
Topomine, une application web pour visualiser des données relatives à la toponymie en France
sur Cartographies numériquesTopomine est une application web permettant d'explorer et de visualiser des données relatives à la toponymie en France. Agrégeant plusieurs bases de données issues de différents producteurs, l'outil Topomine allie une recherche avancée par mots-clés qui permet de faire émerger et de révéler des logiques spatiales sous-jacentes à certains phénomènes d'études en histoire, en géographie, en études environnementales, en littérature, en études du genre ou encore en généalogie. Les données exploitables représentent plus de 5 millions de lieux interrogeables (communes, lieux-dits habités et non-habités, arbres singuliers, pics et sommets, grottes, etc...), 2,5 millions de voies nommées et 200 000 hydronymes en France.
Topomine a récemment été mis à jour avec de nouveaux fonds de cartes (cartes de Cassini, cartes d'état major et de l'IGN). Ainsi, il devient possible d’assembler des bases de données entières portant une information toponymique et de les rendre interrogeables pour l’ensemble du territoire français formant ainsi une mine de données à explorer.
Application web Topomine (exemple de requête sur les toponymes ayant un suffixe en -ville)
Aujourd’hui, les bases de données relatives à la toponymie sont éparses et maintenues par différents producteurs de données thématiques, nationaux ou locaux : l’IGN, le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, le SANDRE, l’École des Chartes, l’EHESS (voir par exemple l’application DicoTopo). La décentralisation et l’hétérogénéité de ces bases de données ne permet actuellement pas leur interrogation croisée de manière aisée, et de fait, leur comparaison et leur visualisation, en particulier cartographique. Cette interrogation est possible au prix d’une intégration parfois laborieuse et donc chronophage, puisque requérant des compétences multiples en matière de SIG, de programmation et de gestion de bases de données. C’est dans l’idée de pallier à ces multiples problématiques que l’application Topomine a été initialement pensée et conçue.
À ce jour, Topomine intègre 5 bases de données différentes :
- un assemblage des noms de lieux présents dans plusieurs thèmes de l’ensemble des départements de la BDTOPO v3 de l’IGN, à l’exception pour l’instant des DROM-TOM ;
- un assemblage des voies nommées issues également de la même BD TOPO v3 de l’IGN ;
- la base de données Carthage du SANDRE pour l’hydronymie ;
- la base de données FANTOIR qui ne contient initialement pas d’éléments de géométrie mais un code de commune INSEE, qui a été joint avec la base de données GeoFla ;
- la base de données de l’EHESS dite base de données démographiques Cassini : Des chefs-lieux de Cassini aux communes de France (1756-1999).
Pour en savoir plus
Mermet, E, Grosso, E. (2023). Topomine une application web d'exploration itérative de la toponymie française, [https:]]
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L'histoire par les cartes : DicoTopo, un outil pour étudier la toponymie et l’histoire
Les nouvelles perspectives offertes par la cartographie des odonoymes et autres toponymes
Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques
Une carte des suffixes les plus fréquents par région des noms de villes françaises
Rechercher du texte sur les cartes de la collection David Rumsey
La répartition des noms de famille en Allemagne et dans d'autres pays
Répartition géographique et sociologie des prénoms en France
L'histoire par les cartes : recensement des noms de rues en Italie portant des noms de personnes ayant résisté ou combattu contre le fascisme
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19:16
Cartographie des statues de Lénine encore en place ou démontées un siècle plus tard
sur Cartographies numériques
En Union soviétique, ainsi que dans certains pays du bloc de l'Est, de nombreuses villes possédaient des monuments à la mémoire de Lénine. Ces statues, qui se comptent en milliers, s'inscrivent dans un culte de la personnalité voué à Lénine après sa mort. De manière qui peut paraitre surprenante, 80% des 10 000 statues érigées à la gloire de Lénine sont encore en place un siècle plus tard. C'est ce que montre une étude publiée par Kometa. La carte interactive réalisée par Denis Vannier répertorie les monuments actuels et passés et montre une concentration des statues dans l'ancienne URSS. Il s'agit seulement des statues en pied installées en plein air sur des places, et non celles, très nombreuses, présentes dans les institutions d’enseignement, dans les administrations ou dans les usines.On observe que les monuments démontés concernent principalement l'Ukraine et les Pays baltes qui, après la chute de l'URSS, sont devenus indépendants et ont « déboulonné » beaucoup de statues. En Ukraine, on compte deux vagues de retrait des statues de Lénine : après l'indépendance en 1991 et après la révolution orange de 2004. On en compte cependant encore en Crimée, retournée à la Russie en 2014, et dans les territoires de Donetsk et de Lougansk contrôlés par des pro-russes (source : Wikipedia).
Statues de Lénine qui sont encore en place (en rouge) ou démontées (en bleu). Source : Kometa
La carte de Denis Vannier permet d'y avoir accès directement à partir de l'interface interactive. Il est difficile de toutes les dénombrer tant ces statues sont nombreuses. On estime qu'au moins 7 000 monuments et bustes de Lénine ont été érigés en Russie. Il en reste environ 6000 aujourd'hui.
Les deux sources utilisées pour réaliser cette carte sont la base de données des Monuments à Lénine et Wikipedia. Le site des Monuments à Lénine contient 10 588 monuments avec pour chaque monument une photographie et une description. Les monuments sont classés par région. Une page spécifique est consacrée aux monuments qui ont été démontés ou qui sont encore présents en Ukraine (avec une carte interactive réalisée sous Google Maps permettant de télécharger le fichier kmz).
La seule statue de Lénine en France se situe à Montpellier. Inaugurée par George Frêche, elle fait partie d'un groupe de 10 statues d'hommes politiques ayant marqué le XXe siècle. Le 17 septembre 2010, les statues de Jaurès, Churchill, Lénine, Roosevelt et de Gaulle ont été inaugurées à Montpellier. Puis cinq autres statues sont arrivées, deux ans plus tard, celles de Mao Zedong, Gandhi, Golda Meir, Mandela et Nasser.
Pour compléter
« Le sort réservé aux statues de Lénine, révélateur du fossé entre la Russie et l’Ukraine » (The Conversation).
Dominique Colas (2023). Poutine, l'Ukraine et les statues de Lénine, Paris, Les Presses Sciences Po. Le néologisme d’origine ukrainienne Leninopad, maître mot de cette étude, désigne la démolition des statues de Lénine.
« Combien y a-t-il de monuments à Lénine au total ? » (Lenin.tilda.ws). Cette étude assortie de graphiques vise à comparer le nombre de statues en 1991 et en 2021. Le site Lenin.tilda.ws administré par Dmitri Kudinov est une mine d'informations pour savoir quels sont les types de monuments érigés à la gloire de Lénine, quels sont les plus hauts, les projets non réalisés, l'ampleur du phénomène de démolition (Leninopad) selon les régions...
Julie Deschepper (2023). Effritement idéologique, érosion patrimoniale. L'Oukase « Sur la répression des profanations de monuments liés à l'histoire de l'État et à ses symboles » Parlement[s], Revue d'histoire politique 2023/4, n°39, p. 191-197. Comme le démontre l'oukase signé par Mikhaïl Gorbatchev le 13 octobre 1990, les gestes iconoclastes envers les monuments soviétiques débutent avant 1991 et ne sont pas le résultat de la chute de l'URSS, mais en accompagnent plutôt le processus.
« En Ukraine, statues de Lénine et drapeaux soviétiques réapparaissent dans les villes occupées » (Slate). La Russie cherche à réimposer les symboles de l'empire déchu dans les territoires occupés, tout en gommant l'identité nationale ukrainienne.
Lien ajouté le 28 février 2024
Articles connexesMediazona publie les données sur les personnes recherchées par les forces de sécurité russes. Parmi elles, des 10e de responsables politiques européens (dont Kaja Kallas 1ère ministre en Estonie) accusés d'avoir démonté des statues et mémoriaux soviétiques [https:]] pic.twitter.com/bcHbDeSVJS
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 28, 2024
La carte, objet éminemment politique : la guerre en Ukraine
La carte, objet éminemment politique. L'annexion de quatre territoires de l'Ukraine par la Russie
La carte, objet éminemment politique. La vision réciproque de la Russie et de l'Europe à travers la guerre en Ukraine
La cartographie russe et soviétique d'hier à aujourd'hui
L'histoire par les cartes : Biélorussie, histoire d'une nation (BnF-Gallica)
La carte, objet éminemment politique : Poutine exhibe une carte française du XVIIe siècle pour nier l'existence de l'Ukraine
L'histoire par les cartes : la recension des symboles franquistes en Espagne
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11:24
R4RE, une plateforme cartographique d'analyse de résilience pour les bâtiments (Observatoire de l'immobilier durable)
sur Cartographies numériquesL'Observatoire de l'immobilier durable (OID) propose R4RE, une plateforme cartographique d'analyse de résilience (Resilience for real estate). L'outil peut être utile pour tester des scénarios concernant l'exposition des bâtiments aux risques climatiques et à la biodiversité à l'échelle de la France et de l'Europe. Il est possible de l'utiliser en saisissant une adresse précise ou en naviguant directement à travers l'interface cartographique.
Pour le modèle Bat-ADAPT, les indicateurs proposés concernent les chaleurs, sécheresses, précipitations et inondations, dynamiques littorales, tempêtes et vents violents, feux de forêt, grands froids et mouvements de terrain. Pour le modèle BIODI-Bat sont pris en compte l'état de la biodiversité et la pression exercée sur elle. Le niveau de risque dépend de l'exposition et de la vulnérabilité des bâtiments en fonction de leurs profils.
R4RE, une plateforme cartographique d'analyse de résilience pour les bâtiments (source : OID)
La liste des indicateurs est mise à disposition sur le site qui classe en fonction des indicateurs prospectifs ou non prospectifs. Parmi les indicateurs prospectifs (les plus intéressants), on trouve le nombre de jours avec une température supérieure à 35°C, le nombre de nuits anormalement chaudes, le nombre de vague de chaleurs, l'écart de précipitations, le temps passé en sécheresse des sols, le nombre de jours de gel ou de vague de froid. Ces estimations varient en fonction des scénarios (ambitieux, intermédiaire, business as usual)
Les deux principales sources de données sont l'Atlas interactif du GIEC et la plateforme DRIAS Les futurs du climat du Ministère de la Transition énergétique. Le modèle d'analyse reprend les 3 scénarios du GIEC avec trois horizons : court terme (2030), moyen terme (2050) et long terme (2090) :
- le scénario ambitieux (scénarios RCP2.6 ou SSP1-2.6)
- le scénario intermédiaire (scénarios RCP 4.5 ou SSP1-4.5)
- le scénario Business-as-Usual (scénarios RCP 8.5 ou SSP1-8.5)
Le site peut être utilisé en complément du site Géorisques qui permet déjà de s'informer en fonction de l'exposition de son logement aux risques. A la différence de la plateforme R4RE, Géorisque ne permet cependant pas d'envisager des scénarios prospectifs.
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Surmortalité attribuée à la chaleur et au froid : étude d'impact sur la santé dans 854 villes européennes
Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique
Le rôle des arbres urbains dans la réduction de la température de surface des villes européennes
Comment la canopée urbaine de Los Angeles rend les inégalités visibles
Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation (3e rapport du Haut Conseil pour le climat - 2021)
Comment le changement climatique a déjà commencé à affecter certaines régions du monde
Comment la cartographie animée et l'infographie donnent à voir le changement climatique -
8:01
Atlas du nucléaire et cartographie engagée. L'exemple de l'Atlas populaire du Colorado nucléaire
sur Cartographies numériquesA People's Atlas of Nuclear Colorado invite les utilisateurs à explorer les géographies du nucléaire, les questions politiques, les réponses artistiques et les réflexions personnelles et universitaires sur le complexe nucléaire américain. Le Colorado constitue un microcosme pour étudier l’appareil nucléaire des États-Unis. A partir des années 1940 et pendant la guerre froide, cet État a connu l’exploitation minière de l’uranium, le traitement du plutonium, l'implantation de postes et laboratoires de défense souterrains, de bases aériennes, de bases d'essais et d'entraînements nucléaires, ainsi que le déversement puis l'oubli des déchets. L'Atlas utilise le cycle du combustible nucléaire comme cadre conceptuel et principe organisateur. Il documente les sites et développe les problèmes soulevés par l'extraction et le traitement du minerai, le raffinage et la fabrication de composants nucléaires, l'assemblage et le déploiement d'armes, ainsi que le stockage, la dépollution et la surveillance des déchets.
Cet Atlas engagé se propose d’explorer le côté obscur de ces activités : les travailleurs malades, les rivières polluées, les économies en expansion et en récession et le problème insoluble des déchets nucléaires. Les radiations demeurent un risque omniprésent et le danger intrinsèque du cycle nucléaire jette une ombre sur les promesses optimistes d’une énergie illimitée. Là où il y a de l'exploitation minière et du broyage, il y a des morts-terrains et des expositions au risque ; là où il y a production, il y a friction ; là où il y a la glorification de grands projets, il y a des déchets avec de nombreux impacts sur la santé environnementale.
Un Atlas de réflexion critique sur le nucléaire à explorer à partir du cycle du combustible(source : A People's Atlas of Nuclear Colorado)
Édité par Sarah Kanouse et Shiloh Krupar et comptant plus de quarante contributeurs à ce jour, cet Atlas en ligne cherche à rassembler diverses manières de percevoir, de comprendre et de réagir à l’héritage nucléaire. Il restitue le contexte géographique des sites nucléaires avec des images d'archives, des illustrations, assorties de nombreuses références et études scientifiques. Les dossiers thématiques abordent l’histoire, la politique, la gouvernance et les facteurs géologiques et environnementaux liés au nucléaire. Il offre un aperçu scientifique de ces héritages, faisant ressortir la complexité et éclairant les controverses qui persistent encore aujourd'hui. S'opposant à la tendance des politiques et de la recherche universitaire à l'abstraction, l'Atlas comprend des récits personnels et des réponses artistiques qui situent le nucléaire dans l'expérience vécue, matérielle et sensorielle. Presque chaque élément de contenu réapparaît au cours du chemin proposé, offrant à l’utilisateur de multiples points d’entrée dans le réseau de complexité, de controverse et de connexion qui est une caractéristique déterminante de la condition nucléaire.Accès direct à la carte interactive de l'Atlas documentant chaque site nucléaire
(source : A People's Atlas of Nuclear Colorado)L'Atlas populaire du Colorado nucléaire se veut être une ressource numérique vivante. Il souhaite s'associer à des éducateurs, des musées et des organisations locales pour compléter le nombre de sites et élargir les perspectives qu'il contient. En tant que document évolutif, il peut insuffler au débat souvent abstrait sur la politique nucléaire et son héritage environnemental des formes humanistes d’enquête et d’engagement du public. En fin de compte, l'Atlas entend être une plate-forme engageante et inclusive permettant aux membres de la communauté, aux universitaires, aux anciens combattants, aux travailleurs, aux artistes et aux activistes de façonner l'héritage des armes nucléaires au Colorado grâce à une interprétation continue et active.
Pour compléter
« Three Nuclear Atlases and their Worlds : A Response to A People’s Atlas of Nuclear Colorado » (Society and Space). "Les atlas populaires peuvent être déroutants ou illisibles si vous commencez par chercher la carte du monde". L'article replace l'Atlas populaire du Colorado nucléaire dans le double héritage de la cartographie populaire comme par exemple l'Atlas de stratégie mondiale. Guerre et paix à l'ère du nucléaire de Lawrence Freedman paru en 1985 et dans celui de la cartographie radicale telle que représentée par l'Atlas de la guerre nucléaire de William Bunge publié en 1988.
« The Nuclear War Atlas » de William Bunge (American Geographical Society Library Digital Map). La carte a été publiée pour la première fois sous forme d'affiche recto-verso en 1982 par la Society for Human Exploration et a été réédité sous forme de livre en 1988. L' Atlas de la guerre nucléaire reste « l'un des exemples les plus célèbres de lutte sociale radicale et de cartographie engagée de l’après-guerre » (Barnes, 2021).
« The Cold War. Defence and Deterrence » (OTAN). Sur les représentations de la course aux armes nucléaires et "l'équilibre de la terreur", voir les documents déclassifiés sur le site de l'OTAN.
« Bending Lines : Maps and Data from Distortion to Deception » (Leventhal Map & Education Center at the Boston Public Library, 2020).
« Cartographier la guerre nucléaire avec William Bunge » par Alexandre Chollier (Visionscarto, 2017).
« Atlas mondial de l’uranium. Faits et données relatifs à la matière première de l'ère atomique » publié en 2022 par la fondation Rosa-Luxemburg, la fondation Nuclear-Free-Future et le Réseau "Sortir du nucléaire" (à télécharger en pdf).
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12:50
La projection Peters, toujours aussi mal aimée ?
sur Cartographies numériques
Sur son blog Mapping as Process, Matthew Edney consacre un long billet à Arno Peters et son travail cartographique. Pour rappel, le cartographe Arno Peters (1916-2002) a cherché à créer une nouvelle projection cartographique du monde afin de donner un poids égal aux surfaces des continents et favoriser l'image d'un monde équitable. C'est la publication de sa carte dans le rapport de Willy Brandt paru en 1980 qui a contribué à faire connaître la projection Peters dans la perspective d'une nouvelle vision des rapports Nord-Sud.
Page de couverture du rapport « Nord-Sud : un programme de survie, par la
Commission indépendante sur le développement international » (1980)
Bien que la projection Peters, très populaire dans les années 1980, soit « largement tombée en désuétude et que ses arguments spécifiques se soient révélés pour le moins tendancieux », il s'agit pour Matthew Edney de replacer le cartographe et son oeuvre dans son contexte. Son article se présente comme « une tentative d'organiser les informations sur Peters d'une manière qui a du sens, c'est-à-dire de manière historique ». Pour rappel, Matthew Edney est un historien très connu de la cartographie. Il est l'auteur de nombreuses publications dans ce domaine et a notamment dirigé le volume 4 de la monumentale History of Cartography publiée aux presses de l'Université de Chicago.
L'article s'organise autour de 7 points destinés à présenter la vision du cartographe et à discuter les arguments qu'il a mis en avant pour défendre l'idée d'une projection plus équitable du monde. La perspective de l'article est assez critique et cherche à déconstruire ces arguments (un point de vue à discuter).
1. Arno Peters (1916-2002)
Il s'agit d'abord de rappeler brièvement la biographie de l'auteur qui est né et a grandi à Berlin au sein d’une famille de communistes alignés sur le groupe Spartacus de Rosa Luxemburg et qui est resté socialiste toute sa vie.
2. La quête de l’équité historique et géographique
Pour Peters, les atlas existants sont généralement euro-centrés et tendent à perpétuer l’estime de soi de l’homme blanc, en particulier de l’Européen, et à maintenir les gens de couleur dans la conscience de leur impuissance. Il s'en prend aux projections « Mercator » ou « pseudo-Mercator », sans toujours bien les définir. Pour rappel, contrairement à la projection Mercator qui conserve les contours mais pas les surfaces (projection conforme), la projection Peters est une projection équivalente, où les continents et les pays sont représentés à part égale.
3. Une carte du monde équitable
Si elle accède à la notoriété dans les années 1980, la projection Peters à zone égale a en réalité été décrite dès 1967 devant l'Académie hongroise des sciences et a fait l'objet d'une première publication cinq ans plus tard en 1972. Des conférences de presse pour le grand public ont suivi, ainsi que des publications, un livre Die Neue Kartographie/The New Cartography (Peters 1983), enfin la publication d'atlas utilisant uniquement sa projection (Peters, 1985 ; Peters, 1990). L'ensemble des références figure en bibliographie à la fin de l'article.
4. Les trois stratégèmes rhétoriques de Peters
Selon Matthew Edney, Peters a utilisé trois stratagèmes sur le plan rhétorique pour persuader un public non spécialisé que sa projection cartographique du monde était non seulement la meilleure, mais qu'elle était la seule à générer une image appropriée et correcte du monde. Le premier stratagème consistait à associer des cartes du monde sur la projection de Mercator qui mettaient en évidence deux régions avec quelques chiffres de superficie afin de démontrer sans équivoque que la projection de Mercator déformait intrinsèquement le monde en le centrant sur l'Europe. Le deuxième stratagème rhétorique était d'inventer plusieurs propriétés permettant d'évaluer la pertinence des projections, sachant que seule sa projection répondait à tous ces critères. Enfin, le troisième stratagème rhétorique de Peters consistait à fournir un récit partiel et déformé de l'histoire de la cartographie visant à expliquer pourquoi les Européens ont adopté la projection de Mercator de 1569 (en raison de sa tendance à surreprésenter le Nord) et à positionner la propre projection de Peters comme le point culminant de l’histoire de la cartographie.
5. Réponses essentielles au travail cartographique de Peters
Les scientifiques ont la plupart du temps ignoré les démonstrations de Peters concernant les distorsions spatiales de la projection de Mercator, du fait simplement que de telles déformations sont inhérentes à toute projection. Des cartographes universitaires ont dénoncé à plusieurs reprises la manière méprisante et frauduleuse avec laquelle Peters avait écarté un siècle d'analyse technique des projections cartographiques « uniquement pour produire des cartes assez laides » (sic). Enfin, les critiques ont rejeté l'historiographie de Peters comme étant « remplie de généralisations et d'affirmations douteuses » s'écartant de la théorie des projections cartographiques. Ce que Peters présentait comme sa propre invention avait déjà été décrit en 1855 par le géographe écossais James Gall. L’ensemble de ces critiques a abouti à appeler cette projection la « projection de Gall-Peters ». Plus récemment, un certain nombre de politologues ont examiné le rôle de Peters dans la politique contemporaine, considérant son travail comme un produit de la Guerre Froide.
Peter Vujakovi? a analysé la nature des discours concurrents que le phénomène Peters a engendrés au sein des cercles cartographiques et au-delà. « Les motivations de Peters ont été considérées soit comme une promotion égoïste de son propre matériel à des fins personnelles, soit comme une véritable tentative de renverser une cartographie traditionaliste qui perpétuait une vision du monde eurocentrique, tandis que les motivations de l'establishment cartographique ont été considérées comme étant une tentative égoïste de protéger leur statut de "guilde" et de maintenir une illusion de la cartographie en tant que science objective, ou bien, comme un effort sincère pour démasquer Peters comme un charlatan qui trompait le public et était déterminé à discréditer leur profession à des fins égoïstes » (Vujakovi?, 2003).
6. Quatre réponses à l’idée selon laquelle les cartes peuvent être politiques
Finalement Matthew Edney en arrive à la question centrale qui est d'interroger le rôle politique des cartes. Il distingue quatre grands types de réponses :- les réponses de géographes centrés sur la cartographie analytique et les technologies émergentes des SIG qui considèrent les cartes comme des agrégations uniquement et strictement normatives de données métriques et les projections cartographiques comme des transformations géométriques : ces chercheurs ne peuvent concevoir que les cartes puissent être politiques ;
- les réponses qui reconnaissent le caractère normatif des cartes et rejettent en même temps leurs dimensions proprement politiques ;
- les réponses qui considèrent que les cartes sont politiquement subjectives (point de vue « individualiste » pouvant aller jusqu'à des approches « marxistes », « postmodernistes » ou « déconstructionnistes ») ;
- enfin les réponses qui reconnaissent la nature profondément politique des cartes qui véhiculent souvent des discours (approche discursive de la cartographie montrant que l'objectivité n'existe pas). Ces catégories établies par l'auteur peuvent éventuellement se recouper, elles méritent en tous les cas d'être interrogées et discutées.
7. Réflexions
Pour l'auteur, les écrits d'Arno Peters sur l'histoire, la géographie et la persuasion sont tout à fait conformes à la conception « individualiste » de l'idéal de la cartographie. Dans le chapitre 6 remanié de son ouvrage The Map : Concepts and Histories, il prend le "phénomène Peters" comme un exemple de la manière dont les cartes de propagande ont été comprises et étudiées dans l'après-guerre. Bien qu'argumenté, le jugement de Matthew Edney sur la projection Peters est assez sévère. Cela rappelle l'article d'Arthur Robinson (1985) « Tous les cartographes devraient baisser la tête et avoir honte si l’on en croit Peters. Cet historien allemand a décidé de sauver l’humanité de ce que nous avons fait ». Pour Robinson, la carte de Peters ressemble à « des sous-vêtements d'hiver longs, mouillés et en lambeaux suspendus pour sécher » en référence aux continents qui paraissent terriblement allongés comme si on les avait étirés (voir la représentation humoristique qu'en donne Kenneth Field).
Même si cette projection a pu souvent rebuter du fait qu'elle déforme beaucoup les contours des continents, d'autres auteurs ont pu en apprécier l'ambition et la portée politique. La carte publiée pour la première fois par le magazine New Internationalist (1983) a rencontré un énorme succès. La palette de couleurs harmonieuse a été choisie pour mettre en valeur les liens entre les pays d’une même région plutôt que les divisions politiques. La carte de Peters a été reprise par l'ONU, les agences humanitaires, les écoles (plus de 80 millions d'exemplaires publiés dans le monde jusqu'à aujourd'hui). En cela, Arno Peters peut être comparé à un autre cartographe assez original qui entendait complètement révolutionner notre vision du monde par sa projection, Richard Buckminster Fuller (Kuchenbuch, 2021).
Références
Matthew Edney, « Arno Peters and his Map Work » (Mapping as Process, 2024).
David Kuchenbuch, « Welt-Bildner. Arno Peters, Richard Buckminster Fuller und die Medien des Globalismus, 1940-2000 » (Böhlau Verlag Köln, 2021).
Peter Vujakovic, « Damn or Be Damned: Arno Peters and the Struggle for the New Cartography. » Cartographic Journal 40, no. 1: 61–67 (Cartographic Journal, 2003)
Arthur Robinson, « Arno Peters and His New Cartography », American Cartographer 12, no. 2: 103–11 (American Cartographer, 1985)
La carte de Peters publiée pour la première fois en 1983 par le magazine New Internationalist (New Internationnalit, 1983).
La carte de Peters questionne nos représentations du monde, a fortiori lorsqu'elle est renversée (la carte Peters du CCFD-Terre Solidaire).
La Vraie Carte du monde de Chéri Samba (2011) reprend la projection Peters inversée (Exposition du Mucem, « Mondialités, d'autres possibles ? »)
Vincent Capdepuy, « La ligne Nord-Sud, permanence d’un clivage ancien et durable » (Géoconfluences, janvier 2024).
Lapon, L., Kristien O., De Maeyer, Ph (2020). The Influence of Map Projections on People’s Global-Scale Cognitive Map : A Worldwide Study, ISPRS International Journal of Geo-Information 9, no. 4: 196.
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La carte, objet éminemment politique. Quels niveaux de soutien ou de critique vis à vis de la Chine ?
sur Cartographies numériques
La situation des droits de l'homme en Chine a été examinée pour la quatrième fois par le groupe de travail sur « l'Examen périodique universel » (EPU) du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, lors d'une réunion à Genève le 23 janvier 2024. L'ambassadeur de Chine à Genève, Chen Xu, a dirigé une délégation d'une vingtaine de ministères chinois lors de cet examen. Il a souligné les progrès de la Chine dans l'éradication de la pauvreté, a déclaré que les citoyens participaient à des « élections démocratiques » et a assuré que la liberté de croyance religieuse était préservée en Chine. Les pays occidentaux ont profité de cet examen du bilan de la Chine en matière de droits de l'homme pour faire pression afin qu'elle respecte la liberté d'expression, les droits des minorités ethniques et qu'elle abroge une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. La Chine est accusée par Amnesty International de vouloir en retour faire pression sur les pays pour qu'ils vantent son bilan en matière de droits humains avant l'examen du Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU.
A partir de ces données, Nathan Ruser (@Nrg8000) a codé les déclarations des pays qui mentionnaient de manière positive ou négative la Chine à propos de diverses questions touchant aux droits humains, aux minorités ethniques au Tibet ou au Xinjiang, à la peine de mort, au travail forcé, à la liberté d'expression, à la liberté religieuse, etc. La carte donne une image du soutien ou au contraire de la défiance à l'égard de la Chine au niveau international. Au total, d'après les déclarations lors cet examen EPU 2024, 6 pays se sont montrés favorables à la Chine, 77 assez favorables, 32 neutres et 42 critiques.Niveaux de soutien ou de critique à l’égard de la Chine lors de l’EPU 2024 (source : Datawrapper)
La carte réalisée avec l'outil de cartographie en ligne Datawrapper repose sur un dégradé de couleurs du rouge au bleu, censé refléter le degré de critique ou de soutien vis à vis de la Chine. On peut noter que le dégradé pourrait être inverse (du bleu au rouge), sachant que la Chine comme la Russie ont longtemps été classées parmi les pays communistes. La carte aurait dans ce cas davantage ressemblé à celle de l'opposition Est-Ouest de la Guerre Froide. Mais en même temps le clivage Nord-Sud n'est pas absent comme grille de lecture de la carte, sachant qu'une bonne part des pays du Sud ont aujourd'hui une attitude de soutien sinon de neutralité par rapport à la Chine.
Bien qu'il s'agisse d'une carte statistique, son objectif est de mesurer un sentiment global reposant sur plusieurs variables avec une dimension qualitative liée à l'appréciation des points attribués à chaque critère. On peut se référer au tableau de codage qui donne les indicateurs et les points attribués de manière positive ou négative. Ce tableau permet de comprendre la méthodologie utilisée par Nathan Ruser et de refaire la carte en distinguant chacun des indicateurs (éventuellement en les pondérant entre eux). On peut s'apercevoir que 51 pays ont salué les efforts positifs de la Chine en matière de réduction de la pauvreté et qu'aucun pays n'a critiqué la Chine sur ce plan. En revanche, 28 pays ont critiqué les droits de l'homme de la Chine au Xinjiang, contre 6 qui l'ont mentionné positivement. 32 pays ont exhorté la Chine à ratifier les traités relatifs aux droits de l’homme qu’elle ne respecte toujours pas. 19 pays ont critiqué le bilan de la Chine en matière de droits de l'homme à l'égard de Hong Kong (contre 4 qui l'ont salué). 28 pays ont critiqué le traitement réservé aux défenseurs des droits humains, aux journalistes et aux avocats – ou au système judiciaire en général (contre 8 qui en ont fait l'éloge). 12 pays ont évoqué les disparitions forcées par Pékin. 19 pays ont spécifiquement critiqué sa politique au Tibet, contre 1 (le Pakistan) qui l'a salué. 18 pays ont également critiqué son recours à la peine de mort.
Certains analystes estiment que le contexte mondial a évolué. La Chine apparaît en position de force lors de ce quatrième cycle d’EPU. Cela lui permet de faire taire les critiques, notamment de la part des pays du Sud, qui entretiennent des liens économiques étroits avec elle – notamment dans le cadre de l’initiative des « Nouvelles routes de la soie » – et qui craignent donc qu’une confrontation à l’ONU ne nuise à leurs relations bilatérales. En d'autres termes, il s'agirait plus d'une attitude de suivisme du Sud global qu'un véritable soutien à la politique conduite par la Chine en matière de droits de l'homme. Mais l'analyse mérite d'être conduite aussi à l'échelle nationale tant les positionnements politiques et idéologiques, les intérêts économiques ou les liens culturels avec la Chine peuvent varier d'un pays à l'autre.
Pour compléter
« À l’ONU, l’examen périodique de la Chine met sous pression les pays du Sud » (Swiss Info).
« La Chine tente de mettre le feu à la communauté internationale lors de l'examen des droits de l'homme par l'ONU » (Amnesty International).
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16:14
Le plan cadastral informatisé disponible en open data
sur Cartographies numériquesLe site cadastre.data.gouv.fr met à disposition en open data l'ensemble du plan cadastral de la France en version numérique à l'échelle de la commune ou du département.
Le plan cadastral est un assemblage d’environ 600 000 feuilles ou planches représentant chacune une section ou une partie d’une section cadastrale. Il couvre la France entière, à l’exception de la ville de Strasbourg et de quelques communes voisines, pour des raisons historiques liées à l’occupation de l’Alsace-Moselle par l’Allemagne entre 1871 et 1918. Le plan cadastral est géré par la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP).
Page d'accueil du site cadastre.data.gouv.fr pour télécharger les données cadastrales
Numérisation du plan cadastral
Depuis la fin des années 1980, des initiatives de numérisation du plan se sont succédé et structuré pour atteindre un régime de croisière au cours des années 2000. Cette numérisation est réalisée avec le concours financier des collectivités, et en particulier des communes, et se poursuit encore aujourd’hui. PCI Vecteur et PCI Image. Pour des questions pratiques et techniques, le Plan Cadastral Informatisé existe sous la forme de deux produits complémentaires : le PCI Vecteur et le PCI Image. Le PCI Vecteur regroupe les feuilles qui ont été numérisées et couvre l’essentiel du territoire. Le PCI Image regroupe les feuilles qui n’ont été que scannées, et complète la couverture.
Couverture
34 700 communes sont couvertes par le PCI Vecteur, sur un peu plus de 35 000 communes. Les plans des autres communes sont disponibles dans le PCI Image.
Strasbourg et les communes limitrophes ne sont actuellement pas gérées au format PCI.
Les collectivités d’outre-mer de Saint-Martin et de Saint-Barthelemy sont présentes et historiquement intégrées dans le département de la Guadeloupe (971).
Formats disponibles
Les données du PCI Vecteur sont disponibles dans plusieurs formats :
Format EDIGÉO en projection Lambert 93 ;
Format EDIGÉO en projection Lambert CC 9 zones ;
Format DXF-PCI en projection Lambert 93 ;
Format DXF-PCI en projection Lambert CC 9 zones.
Les données du PCI Image sont disponibles au format TIFF.
Modèle de données
Chaque commune est subdivisée en sections, elles-mêmes subdivisées en feuilles (ou planches). Une feuille cadastrale comporte des parcelles, qui peuvent supporter des bâtiments, ainsi que de nombreux autres objets d’habillage ou de gestion. Pour plus de précision, veuillez vous reporter à la documentation du standard EDIGÉO.
Mise à dispositionLes données sont mises à disposition de deux manières : en téléchargement direct à la feuille ou en archive départementale. Ce sont ces URL qu’il faut utiliser si vous souhaitez automatiser la récupération des données et bénéficier des meilleures performances. Via un outil en ligne pour les archives communales. Les données sont alors produites à la volée. Les deux modes de mise à disposition sont accessibles ci-dessous.
Millésimes disponibles par année (de 2019 à 2024) : [https:]]
Les archives de juillet 2017 à octobre 2019 sont maintenant hébergées sur [https:]]
Outils
Les données au format EDIGÉO peuvent être exploitées avec les outils libres QGIS, JOSM ou GDAL. Elles peuvent aussi être ouvertes avec des applications métiers conçues pour les collectivités locales.
Les données au format DXF-PCI peuvent être ouvertes avec des outils bureautiques de CAO/DAO.
Pour consulter la carte du cadastre directement en ligne : [https:]]
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Parcellaires agraires et dynamiques d'exploitation du sol dans la longue durée (projet Parcedes)
La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
L'application cadastre solaire du Grand Lyon
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Utiliser le lion pour politiser la géographie (blog de la Bibliothèque du Congrès)
sur Cartographies numériquesUne technique populaire utilisée par les cartographes pour politiser la géographie aux XVIe et XVIIe siècles consistait à représenter les formes de territoire, en particulier celles des empires et des nations naissantes, comme des animaux. Le blog de la Bibliothèque du Congrès consacre l'un de ses billets aux « animaux de propagande », en particulier le lion.
Le lion représentait traditionnellement la force et le courage mais aussi la cruauté et la mort. Du concept de force découle une autre utilisation du lion, comme symbole de l’impérialisme ou de l’État. C'est l'une des raisons pour lesquelles le Leo Belgicus est l'une des cartes zoomorphes les plus célèbres de toutes dans l'utilisation d'animaux pour suggérer ou représenter une action non animale.
Le Leo Belgicus a été conçu par Michael Eytzinger (1530-1598) et est apparu dans son ouvrage sur l'histoire des Pays-Bas, De Leone Belgico publié à Cologne en 1583. Le lion fait face à l'est et s'étend sur l'intégralité du territoire représenté. Au cours des deux siècles suivants, la carte a été réimprimée et redessinée par de nombreux artistes pour être représentée dans des livres, notamment par Jodocus Hondius (orienté avec l'ouest en haut).
Leo Belgicus par Jocodus Hondius, 1611 (source : Library of Congress, domaine public)
La figure du Lion est classée en trois formes : la forme d'Eytzinger (un lion debout face à droite ou à l'est avec la patte avant droite relevée), la forme Jansson-Visscher (un lion tourné vers la gauche ou le sud-ouest) et le Leo Hollandicus (un lion ne représentant que la province de Hollande).
Leo Belgicus sous la forme Eytzinger à découvrir sur la Bibliothèque du Congrès ou sur Gallica
Cette version allemande du Leo Belgicus est classée comme une version Strada de la forme Eytzinger. La version de Famiano Strada est considérée comme la plus populaire de toute la série des Leo. Sa particularité est que le lion tient un bouclier avec sa patte droite, qui porte généralement le titre de la carte. Il existe plus de 90 éditions du lion de Strada entre 1632 et 1794, avec des textes en latin, français, italien, espagnol, néerlandais, allemand, anglais et polonais. Dans cette version, les dix-sept provinces sont représentées avec des navires représentant les Pays-Bas en tant que puissance maritime.Lorsque les Sept Provinces du Nord se séparèrent de l'empire espagnol pour former la République des Pays-Bas en 1581, la forme animale se transforma également en Leo Hollandicus, qui représente les Sept Provinces Unies ou République néerlandaise sous la forme d'un lion. Leo Belgicus et Leo Hollandicus étaient des symboles du patriotisme néerlandais. Ils apparaissent souvent dans les peintures hollandaises du XVIIe siècle et ornent depuis lors les murs de nombreuses auberges et maisons privées.
D'autres exemples d'animaux à découvrir sur les cartes :
- Les animaux exotiques des Amériques
- Premières cartes picturales de l'Asie et de l'Europe de la collection Hauslab-Liechtenstein
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Guide de visualisation de données (Office des publications de l'Union européenne)
sur Cartographies numériques
L'Office des publications de l'Union européenne a publié en novembre 2023 un Guide de visualisation de données accessible en open data (très pratique avec son format interactif). Le site vous guide à travers 7 sujets importants liés à la visualisation de données :- Principes de conception
- Narration de données
- Pièges
- La Dataviz en pratiques
- Types de graphiques
- Accessibilité
- Grammaire des graphismes
Guide de visualisation de données (source : Office des publications de l'Union européenne, 2023)
Le Guide de visualisation de données contient des pages sur les formats de fichiers de données, le nettoyage des données, les outils de visualisation et la conception de datavisualisations. C'est une ressource utile pour tous, des débutants aux experts. Le guide a été créé par l'Office des publications de l'Union européenne en collaboration avec l'expert en visualisation de données Maarten Lambrechts. L'un des points forts de ce Guide est de pointer les pièges courants que l'on peut rencontrer et de proposer des trucs et astuces pour les éviter.
Et pour mettre en pratique les conseils de ce Guide, on peut aller consulter les cartes et datavisualisations contenues dans la publication Régions de l'UE en 2023 réalisée à partir des données Eurostat. Le site contient des cartes et des graphiques interactifs sur la population, la santé, l'éducation, le marché du travail, la société numérique, les activités économiques, l'environnement et les ressources naturelles...Régions de l'Union européenne en 2023 (source : site interactif Eurostat)
Le site data.europa.eu propose également une rubrique Datastories qui fournit des articles de réflexion et des analyses originales à partir de jeux de données. Les sujets abordés sont nombreux : des compétences numériques par pays aux données de gestion des inondations, du recyclage des déchets aux données de mobilité durable...
Un exemple de datavisualisation publiée dans la rubrique Datastories (source : data.europa.eu)Articles connexes
Image, le générateur de cartes statistiques d'Eurostat
Données de population par mailles de recensement d'1 km² (Eurostat)
Cartes et données sur l'enseignement et la formation en Europe (source Eurostat)
Le vieillissement de la population européenne et ses conséquences
Les régions européennes selon 18 indicateurs d'innovation (RIS)
Comment différencier infographie et data visualisation
Datavisualisation : une population mondiale à 8 milliards d’habitants (Visual Capitalist)
Les cartes et data visualisations de Topi Tjukanov : entre art et cartographie
Les dataviz des journaux vont-elles trop loin dans la manière de représenter le nombre de morts du coronavirus ? -
7:35
Cartographier les dérives de migrants en mer Égée (Forensic Architecture)
sur Cartographies numériques
Forensic Architecture est une agence de recherche basée à Goldsmiths (Université de Londres), qui enquête sur les violations des droits de l'homme, notamment les violences commises par les États, les forces de police, les militaires ou les entreprises. Elle travaille en partenariat avec des institutions de la société civile, des militants de base aux équipes juridiques, en passant par les ONG internationales et les médias, pour mener des enquêtes avec et au nom des communautés et des individus touchés par les conflits, par la brutalité policière, les problèmes frontaliers et la violence environnementale.Les enquêtes utilisent des techniques de pointe en matière d'analyse spatiale et architecturale, d'investigation open source, de modélisation numérique et de technologies immersives, ainsi que de recherche documentaire, d'entretiens situés et de collaborations scientifiques. Les résultats de ces investigations ont été présentés dans des salles d'audience nationales et internationales, des enquêtes parlementaires et des expositions dans certaines des plus grandes institutions culturelles du monde et dans les médias internationaux, ainsi que devant des tribunaux citoyens et des assemblées communautaires.
De 2020 à 2023, Forensis et Forensic Architecture ont collecté, vérifié, daté et géolocalisé des milliers d'images, de vidéos et de positions GPS envoyées par les demandeurs d'asile afin de cartographier les preuves de leur dérive en mer Égée. Le résultat est Drift-backs in the Aegean Sea, une carte interactive basée sur le Web qui archive et vérifie plus de 2 000 cas de « drift-backs ». Le « drift-back » est une pratique controversée utilisée par certains services de garde-côtes, notamment en mer Égée, pour dissuader les demandeurs d'asile et les empêcher d'atteindre leur destination. Il s'agit d'intercepter des bateaux transportant des demandeurs d'asile dans les eaux territoriales de l'UE, puis de les refouler vers le pays d'où ils sont partis. Cela se ferait parfois en chargeant des personnes sur des radeaux gonflables ou d'autres petits bateaux sans moteurs ni provisions. Ces navires sont ensuite laissés à la dérive, au gré des vents et des courants pour les ramener vers leur pays de départ.
Cartographier les dérives de migrants en mer Égée (Forensic Architecture)
S'étendant sur une période de trois ans, du 28 février 2020, date à laquelle le premier cas de dérive a été signalé et documenté, jusqu'au 28 février 2023, cette plateforme cartographique interactive héberge des preuves de 2010 cas de dérives en mer Égée, impliquant 55 445 personnes. Sur ces 2010 incidents, 700 se sont produits depuis ou au large des côtes de l'île de Lesbos, 238 au large de l'île de Chios, 424 au large de l'île de Samos, 283 au large de Kos, 212 au large de Rhodes et 123 dans le reste du Dodécanèse. 26 « refoulements » ont été enregistrés, ce qui signifie que les demandeurs d'asile ont été interceptés dans les eaux grecques avant d'être emmenés à la frontière et laissés à la dérive. Un cas a été enregistré dans le nord de la mer Égée, au large de l’île de Samothraki. FRONTEX, l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, s'est révélée avoir été directement impliquée dans 122 de ces cas, alors qu'elle en a connaissance de 417, les ayant enregistrés dans ses propres archives opérationnelles codifiées et masquées comme des « interdictions d'entrée ». Dans 3 cas, le navire de guerre allemand de l'OTAN FGS Berlin était présent sur les lieux. 32 cas ont été enregistrés où des personnes ont été jetées directement à la mer par les garde-côtes helléniques, sans utiliser aucun dispositif de flottaison. Dans 3 de ces cas, les personnes ont été retrouvées menottées. 24 personnes seraient mortes lors d'une opération de refoulement, et au moins 17 autres ont disparu. La plateforme se veut un outil non exhaustif et évolutif, qui sera mis à jour à intervalles réguliers tant que cette pratique se poursuivra.
Autres exemples d'enquêtes conduites par Forensic Architecture :
- Destruction des infrastructures médicales à Gaza
- Le bombardement aérien russe du Théâtre dramatique de Marioupol
- Incendie dans le camp de réfugiés de Moria
- L'explosion du port de Beyrouth
- Génocide et réparations dans la Namibie coloniale allemande
- Extraction d'or et violences dans la forêt amazonienne
- Violation de données privées par NSO Group avec un logiciel de contacts liés à la Covid-19
- Brutalités policières lors des manifestations Black Lives Matter
- Refoulement de migrants à Mélila
- Conquérir et diviser. L'éclatement de l'espace palestinien par Israël
Articles connexesThe map of @TheEconomist seems to be directly inspired from Frontex. But by removing the numbers and indicating the borders and arrows, the message is partly different [https:]] pic.twitter.com/7XdUW2G0HT
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 3, 2024
Cartographier les migrations internationales
Étudier les migrations à l'échelle infranationale pour l'ensemble des pays du monde
Rapport mondial 2023 sur les déplacements internes (Conseil norvégien pour les réfugiés)
S'exercer à cartographier des migrations dès la classe de 4ème
MigrExploreR pour géo-visualiser des migrations internationales
Une datavisualisation sur les migrants décédés dans le monde entre 2014 et 2019
Une data-story sur les flux de migrations en Afrique
La carte, objet éminemment politique : la cartographie du mouvement Black Lives Matter
Des outils d'IA gratuits pour identifer un lieu à partir d'une photographie
OSINT, enquêtes et terrains numériques (revue Hérodote, 2022/3)
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8:55
Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime
sur Cartographies numériquesAntoine Annie, Landais Benjamin (dir), Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime, Presses universitaires de Rennes, 2023. Avec le soutien du centre Norbert Elias (UMR 8562) et du laboratoire CReAAH (UMR 6566). Voir le site de l'éditeur.
Résumé
Comment cartographiait-on les parcellaires ruraux avant la généralisation des cadastres géométriques d’État ? Si certaines représentations datant du XVe au XVIIIe siècle relèvent indéniablement d’une approche scientifique, la plus grande part se rattache à une époque où les cartes n’ont pas le degré d’abstraction qui triomphera ensuite. Utilisant le langage des artistes peintres, elles servent à montrer et à expliquer. Et elles n’en sont que plus significatives. Trois questions sous-tendent l’analyse de nombreux corpus spécifiques au sein de l’Europe moderne : celle de la genèse de ces cartes (contexte de leur création, commanditaires, réalisateurs, utilisateurs) ; celle de leur transmission et de leur classement par les archivistes ; celle enfin de leurs exploitations par les chercheurs, avec ce que permettent aujourd’hui les méthodes des disciplines historiques, géographiques et archéologiques. Plus d’une centaine de cartes en couleur ont été reproduites à l’appui de cette étude.
Introduction (disponible en ligne)
« Rares au Moyen Âge, fréquents aux XVIe et XVIIe siècles, produits en quantité au XVIIIe siècle, les plans du parcellaire rural n’ont pas attendu les cadastres géométriques d’État du XIXe siècle pour s’imposer comme un genre cartographique majeur en Europe. Fierté des archives locales, ces documents sont depuis longtemps le clou d’expositions retraçant le passé d’un village ou d’un terroir. Grâce à leur numérisation et leur mise en ligne massive, ils ornent désormais les sites internet des collectivités et deviennent accessibles à tous, satisfaisant tout autant la curiosité des habitants que les besoins des chercheurs. La place d’honneur réservée à ces plans tient principalement à leurs qualités esthétiques et à leur capacité à évoquer un lieu, à la manière d’un tableau ou d’une estampe.
Malgré leur visibilité institutionnelle, ces cartes restent le plus souvent considérées comme des sources de second rang, subordonnées à un corpus écrit qui fournirait, seul, la matière légitime d’une étude historique. Les ruralistes ont pourtant très tôt compris le profit que l’on pouvait tirer de ces témoignages sur l’organisation spatiale, économique et sociale des campagnes d’Ancien Régime. L’article que leur consacra Marc Bloch il y a presque 100 ans, dans le tout premier numéro des Annales, l’atteste (Bloch, 1929). Le recensement systématique de ces documents, dispersés à travers les archives européennes, ainsi que la mise en commun des travaux produits par des traditions historiographiques locales et nationales semblaient alors à portée de main. Un siècle plus tard et ce, en dépit des indéniables progrès de la recherche sur le sujet, du développement des outils informatiques et de la multiplication des projets internationaux, nous restons encore loin du compte (Benedetti, 2016)... »
Table des matières
Annie Antoine et Benjamin Landais, Introduction. Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime : de la production aux usages.
Première partie : LE POINT DE VUE DE L’ARCHIVISTE
Introduction.
Thomas Horst, Cartographier le parcellaire en Bavière : de la Renaissance au siècle des Lumières
Nadine Gastaldi, L’un et le multiple. Les plans parcellaires aux Archives nationales (France), le cas des registres de la série N, XVIe-XVIIIe siècles.
Cyril Daydé et Christine Mary, L’Atlas du marquisat de Château-Gontier : analyse archivistique d’un parcellaire en Haut-Anjou à la veille de la Révolution.
Grégoire Binois, Les militaires et la cartographie parcellaire au XVIIIe siècle.
Deuxième partie : L’EUROPE DES MUTATIONS PRÉCOCESIntroduction.
William D . Shannon, La cartographie contentieuse dans l’Angleterre des Tudor.
Pieter De Reu, Les pratiques cadastrales dans les Pays-Bas méridionaux et en Belgique, XVIIe-XIXe siècle.
Tim Soens, Maïka de Keyzer et Iason Jongepier, La cartographie et les droits de propriété privée dans la Flandre rurale, du XVIe au XVIIIIe siècle.
Camillo Berti, Massimiliano Grava et Anna Guarducci, La cartographie parcellaire à l’époque moderne en Toscane et sa valorisation digitale.
Chiara Devoti, Les plans terriers (cabrés) de l’ordre mauricien : l’arpentage du territoire et la construction d’images d’un statut social.Troisième partie : L’EUROPE DES SEIGNEURIES RURALES
Introduction.
Juliette Dumasy-Rabineau, Cartes et plans parcellaires en France avant 1550.
Florent Hautefeuille, Plans parcellaires pré-révolutionnaires et analyse des paysages ruraux dans le sud-ouest de la France.
Alexandre Verdier, Xavier Rochel et Jean-Pierre Husson, La place du saltus en Lorraine d’après le plan terrier de l’abbaye de Gorze (1746-1751).
Clément Venco, Les cartes des possessions du duc d’Antin en Comminges par l’arpenteur Hippolyte Matis (1716-1717). Une source pour l’histoire des terroirs pyrénéens sur la longue durée.
François Chancerel, Le plan au service de la réorganisation des forêts poitevines à la fin de l’Ancien Régime : « Juger en jetant un coup d’œil par ce plan ».Quatrième partie : L’EUROPE DES ESPACES À CONQUÉRIR OU À RÉORGANISER
Articles connexes
Introduction.
Olof Karsvall, La cartographie à grande échelle des terres agricoles dans la Suède du XVIIe siècle.
Tomas ?elkis, Les cartes parcellaires, de « nouveaux documents » dans le grand-duché de Lituanie du XVIe au XVIIIe siècle.
Enik? Török, Le relevé urbarial du domaine royal d’Óbuda.
Benjamin Landais, Des plans pour fixer le parcellaire : cartographie seigneuriale et planification agraire dans le Banat du XVIIIe siècle.
Michal Vokurka, De la cartographie des forêts à la cartographie de la société dans la Bohême du XVIIIe siècle.
Boris Deschanel, Plans parcellaires de Saint-Domingue au XVIIIe siècle : quelques pistes pour une analyse des inégalités foncières.
Gérard Chouquer, Conclusion. La difficile genèse de la carte parcellaire dans la longue durée
Bibliographie générale.
Les auteurs.
Parcellaires agraires et dynamiques d'exploitation du sol dans la longue durée (projet Parcedes)
La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
Atlas archéologique de la France
L'histoire par les cartes : la carte archéologique de Paris
L'histoire par les cartes : le mouvement des enclosures en Grande Bretagne aux XVIIIe et XIXe siècles
La grille de Jefferson ou comment arpenter le territoire américain
Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)
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12:57
Géographie des datacenters dans le monde
sur Cartographies numériquesLe site VisualCapitalist propose une carte des 50 plus grands datacenters dans le monde d'après leur consommation énergétique. La carte met en évidence une répartition très inégale selon les continents. La concentration est forte aux Etats-Unis, en Europe et en Asie du sud et de l'est, tandis que l'Afrique et l'Amérique du Sud sont peu représentées.
Répartition des 50 plus grands datacenters en 2023 (source : VisualCapitalist)
Les données proviennent de la société Cushman & Wakefield qui a publié en 2023 un rapport destiné à mettre en lumière, dans un but économique et financier, les plus grands marchés des centres de données. Il s'agit de données très évolutives tant le nombre de datacenters évoluent rapidement chaque année. On estime qu’il existe plus de 8 000 datacenters dans le monde. L'équipe de Brightlio a compilé une liste complète de statistiques sur les centres de données. On peut se référer également à la DataCenter Map qui recence les centres de données depuis 2007.
Répartition des datacenters dans le monde (source : DataCenter Map)
A titre de comparaison, on peut comparer avec la carte des datacenters de l'Atlas Espace mondial publié par SciencesPo en 2018.
Pour compléter
Qu'est-ce qu'un data center ? (Numérama)
L’expansion des data centers dans le monde (Veille Carto 2.0)
Data-centers : les ogres énergivores d'Internet (France Culture)Articles connexes
Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance
Telegeography met à jour sa carte des câbles sous-marins (version 2020 à 2023)
Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l'information
Le monde de l'Internet en 2021 représenté comme un planisphère par Martin Vargic
Une vidéo sur l'évolution du réseau Internet (1997-2021) à partir des données du projet Opte
Une cartographie mondiale des points de connexion Wi-Fi réalisée dans le cadre du projet WiGLE -
10:54
Bruitparif, la plateforme cartographique du bruit en Île-de-France
sur Cartographies numériquesLa plateforme carto.bruitparif.fr est produite par Bruitparif, l'observatoire du bruit en Île-de-France. Bruitparif est une association à but non lucratif qui réalise différentes missions d'intérêt général :
- Caractériser le bruit en Île-de-France par la réalisation de mesures et de modélisation du bruit sur le territoire régional, la conduite d'études et d'enquêtes ;
- Faire progresser les connaissances relatives aux impacts sanitaires et socio-économiques du bruit ;
- Accompagner les acteurs institutionnels dans l'élaboration et la mise en oeuvre de politiques efficaces de lutte contre le bruit, notamment pour établir des Plans de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) ;
- Informer et sensibiliser le grand public en ce qui concerne les problèmes de nuisances sonores de manière à les réduire.
Interface de la plateforme cartographique Bruitparif (source : carto.bruitparif.fr)
Cette plateforme permet de consulter les cartes stratégiques de bruit (CSB) élaborées au sein de la région Île-de-France, dans le cadre de la mise en œuvre de la directive européenne 2002/49/CE. Il s’agit d’un outil de référence en matière d’information du public. Trois sources de bruit sont cartographiées (routes, voies ferrées, trafic aérien) avec la possibilité de les cumuler. Accès aux statistiques d'exposition des populations pour les différents échelons territoriaux, téléchargement des cartes, module de localisation par saisie d'adresse... les fonctionnalités de la plateforme sont nombreuses. Un tutoriel permet de découvrir les différentes fonctionnalités de la plateforme :
Tutoriel de présentation de la plateforme cartographique du bruit en Île-de-France Bruitparif
L'objectif des cartes de bruit est d'aider à la décision pour prévenir et réduire les expositions au bruit, l'objectif final étant d'améliorer le cadre de vie et la santé des riverains. Les cartes sont réalisées non par prélèvement direct du bruit, mais par modélisation informatique à partir de différentes sources (données de topographie, de trafic à différents horaires, de révêtement de chaussées ou de nature des voies ferrées, de composition du parc automobile...). Pour chaque zone, on peut obtenir des statistiques sur le niveau d'exposition de la population. Il est possible d’accéder aux données de la 4ème échéance, les plus récentes (produites en 2023), mais aussi aux données relatives à la période 2017-2022 (3ème échéance), et à la période 2007-2012 (1ère et 2ème échéances).
D'après les données 2023, ce sont plus de huit millions et demi de Franciliens (soit 80% des habitants de la région) qui sont exposés à des niveaux de bruit supérieurs à 53 décibels, objectif recommandé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), en raison du trafic routier. Plus d'un million se situent au-delà de la limite réglementaire française, moins stricte. Si le nombre de personnes exposées au bruit ferroviaire a tendance à diminuer, les nuisances sonores aériennes, elles, se sont aggravées en raison de la densification de certaines communes survolées par les avions et de la hausse du trafic aérien.
II) Les indicateurs utilisés pour élaborer des cartes de bruit
Le niveau sonore sur une carte de bruit est représenté à partir d'indicateurs de bruit. L’intensité sonore d’une source donnée varie au cours du temps sur une journée et la perception de l’intensité sonore par l’être humain est différente le jour, le soir et pendant la nuit. C’est la raison pour laquelle on décompose une journée de 24h en trois périodes : le jour entre 6h et 18h, le soir entre 18h et 22h et la nuit entre 22h et 6h et que l’on exprime les niveaux sonores à l’aide de moyennes énergétiques sur ces périodes de temps considérées :- Ld (pour Level day) correspond à la moyenne de bruit sur la période 6h-18h
- Le (pour Level evening) correspond à la moyenne de bruit sur la période 18h-22h
- Ln (pour Level night) correspond à la moyenne de bruit sur la période 22h-6h
- Lden (pour Level day evening night) qui correspond à un indicateur de bruit global perçu au cours de la journée qui tient compte de la sensibilité plus forte des individus au bruit sur les périodes de soirée et de nuit. Ainsi, l’indicateur Lden est calculé à partir des indicateurs Ld, Le et Ln en appliquant des pondérations de +5 dB(A) et de +10 dB(A) respectivement aux niveaux de bruit de soirée et de nuit.
- Ln ou Lnight qui correspond à la moyenne énergétique de bruit sur la période 22-6h.
Les cartes de bruit représentent les valeurs de ces indicateurs évalués pour une journée moyenne annuelle sous la forme d’aplats de couleur par tranche de 5 en 5 dB(A). Afin de faciliter la lecture des cartes, une échelle de couleurs est appliquée aux différents niveaux de bruit. Sur l’échelle réglementaire, établie selon la norme NF S 31 130, les zones les plus bruyantes apparaissent en violet alors que le vert fait ressortir les secteurs plus calmes.
Des cartes de dépassement de seuil sont également produites. Elles permettent de représenter les zones susceptibles de contenir des bâtiments dont les façades sont exposées à un niveau sonore moyen qui excède les valeurs limites réglementaires définies par la France. Ces valeurs limites dépendent de la source de bruit et de l’indicateur.
Carte des zones de dépassement de la valeur limite réglementaire de 68 dB(A) pour l’indicateur Lden.
Articles connexes
Une carte du bruit à l'échelle mondiale (projet Noise Planet)
Écouter le monde : une carte mondiale des sons
Signaler les enfants bruyants dans sa rue : Dorozoku, un site cartographique controversé au Japon
Drive & Listen, un site web pour s'immerger en voiture dans les rues des grandes villes mondiales
Radio Garden : un globe terrestre pour écouter des stations de radio du monde entier
L'histoire par les cartes : Gens de la Seine, un parcours sonore dans le Paris du XVIIIe siècle
The arrogance of space : un outil cartographique pour montrer la place allouée à l'automobile en milieu urbain
Une cartographie du niveau de pollution de l'air à Paris
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11:32
Des outils d'IA gratuits pour identifer un lieu à partir d'une photographie
sur Cartographies numériques
I) GeoSpy, un outil récent mais déjà prometteur
L'application GeoSpy est sortie fin décembre 2023 dans une version beta. La version 0.1 montre des résultats prometteurs, notamment en milieu urbain. L'utilisation est assez simple : il suffit de déposer une photographie d'un lieu et l'application en recherche les coordonnées géographiques. Les résultats ne sont pas toujours précis, mais le taux d'erreur reste acceptable. Il est conseillé d'utiliser des plans un peu larges prenant en compte plusieurs bâtiments, sinon l'application a tendance à se focaliser sur tel ou tel détail architectural. Malgré quelques imperfections, l'outil est en train de gagner en popularité auprès de la communauté du renseignement open source. Le site Bellingcat, qui s'intéresse également à la géolocalisation d'images par des chatbots, est en train de le tester pour l'intégrer à sa panoplie d'outils. L'application peut s'avérer très pratique pour lancer des défis ou accompagner des enquêtes OSINT. Cyber-Détective donne un exemple d'utilisation de GeoSpy avec Openstreetmap pour géolocaliser des panneaux routiers.
Contrairement aux méthodes traditionnelles, GeoSpy ne nécessite aucune interrogation par écrit. Son efficacité est liée à la méthode CLIP de lecture d'image par clustering d'OPenAI décrite dans cet article "PIGEON : Predicting Image Geolocations". Le système utilise une combinaison de modèles : CLIP pour comprendre les images dans le contexte du langage naturel, OCR (Optical Character Recognition) pour extraire le texte des images et LLM (Large Language Models) pour comprendre et générer du texte. Dans les prochaines versions, Geospy utilisera des graphes de connaissances, ce qui devrait constituer une avancée significative.
Interface de l'application GeoSpy version 0.1 (source : GeoSpy)
II) Picarta, un service de base gratuit
Picarta, qui vend des services de géolocalisation aux entreprises, offre un service de base pour géolocaliser des images. Il faut cependant s'inscrire pour afficher les résultats sur une carte. Dans l'exemple pris ici, l'application a bien reconnu qu'il s'agissait d'une image de favela au Brésil. Elle a même réussi à indentifier la ville, Rio de Janeiro. Les coordonnées géograhiques restent toutefois un peu imprécises par rapport à la localisation exacte de la favela de Rocinha (écart d'environ 500m).
Interface de l'application Picarta (source : Picarta)
III) Geolocation Estimation, un outil adapté également aux paysages naturels
Alors que la plupart des outils d'IA sont plutôt adaptés au milieu urbain où les batiments sont plus facilement reconnaissables, Geolocation Estimation procède par détection automatique de scènes selon une méthode décrite dans cet article. Ce qui permet de l'utiliser pour des paysages ruraux ou naturels peu denses. L'application propose plusieurs lieux possibles selon les degrés de probabilité indiqués sur une heatmap. Elle permet aussi de récupérer les données EXIF de l'image, si elles sont disponibles. Comme dans les cas précédents, on relève quelques approximations dans la géolocalisation même si l'île de la Réunion a bien été identifiée pour la photographie choisie.
Interface de l'application Geolocation Estimation (source : Geolocation Estimation)
IV) Kosmos-2, une application utile pour commenter une image
Kosmos-2 ne permet pas de récupérer les coordonnées géographiques d'un lieu. Mais l'application peut s'avérer utile pour en obtenir une description sommaire. Une fois la photographie téléchargée et analysée, on obtient un commentaire de l'image où chaque élément du descriptif renvoie à une partie de l'image avec un code couleurs permettant d'associer les deux.
Interface de l'application Kosmos-2 (source : Kosmos-2)
Pour compléter
« A partir d'une simple photo, cette intelligence artificielle peut vous géolocaliser instantanément » (BFM-TV)
« PIGEON : Predicting Image Geolocations » (arXiv:2307.05845)
Férus de Géographie (@FerusdeGeo) propose de reconnaître des lieux géographiques à partir de photographies, avec le hashtag #geofinding. Il devient si facile d'utiliser des outils de géolocalisation pour résoudre les énigmes qu'il est bien préciser : "N’oubliez pas de justifier le mode opératoire qui vous a permis de trouver le lieu, c’est cela qui détermine la Victory".
Articles connexes
Quand l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique permettent de repérer des bidonvilles à partir d’images satellitaires et aériennes
Pour aider à géolocaliser des photographies, Bellingcat propose un outil de recherche simplifié à partir d'OpenStreetMap
« Nous avons demandé à une IA de cartographier nos histoires à travers New York »
Les modèles de langage (LLMs) utilisés en intelligence artificielle reproduisent l'espace et le temps
Des cartes du monde dans le style d'artistes célèbres créées par intelligence artificielle
Géolocaliser les documents numérisés avec Gallicarte (BNF)
OSINT, enquêtes et terrains numériques (revue Hérodote, 2022/3)
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11:58
Recension d'ouvrages de cartographie historique
sur Cartographies numériques
Matthew Edney a recensé sur son blog "Mapping as a process" une liste d'ouvrages de cartographie historique parus durant l'année 2023. Parmi la liste, on trouve quelques ouvrages accessibles en open data.
Ouvrages disponibles en open data :- Trudel, Claude. 2023. Atlas du Québec en Amérique et dans le monde : Cartes et plans géographiques et historiques du 16e siècle à nos jours, Le monde en images, Centre collégial de développement de matériel didactique, collège de Maisonneuve.
URL : [https:]]
Ce livre propose trois types de documentation : un répertoire chronologique de cartes et de plans, depuis le 16e siècle jusqu’à nos jours?; plusieurs cartes et plans commentés?; une bibliographie exhaustive. Le répertoire chronologique contient une sélection de cartes et de plans relatifs au Québec. Les liens pointent vers les documents numériques originaux, dans les collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Archives de Montréal, Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque du Congrès, et autres. - Lange, Diana, and Oliver Hahn. 2023. Colours on East Asian Maps: Their Use and Materiality in China, Japan and Korea between the Mid-17th and Early 20th Century. Leiden : Brill.
URL : [https:]]
« Les couleurs sur les cartes de l’Asie de l'Est. Leur utilisation et leur matérialité en Chine, au Japon et en Corée entre le milieu du XVIIe et le début du XXe siècle » (voir ce billet) - Alexander, Isabella. 2023. Copyright and Cartography : History, Law, and the Circulation of Geographical Knowledge. London: Bloomsbury Academic.
URL : [https:]]
Ce livre explore les histoires étroitement liées de la cartographie et du droit d'auteur en Grande-Bretagne depuis le début de la période moderne jusqu'à la Première Guerre mondiale, en se concentrant principalement sur les XVIIIe et XIXe siècles. Adoptant une approche multidisciplinaire et faisant un usage intensif des archives, il s'agit du premier compte rendu historique détaillé de la relation entre les cartes et le droit d'auteur. À ce titre, il examine comment l’émergence et le développement du droit d’auteur ont affecté les cartographes et le commerce des cartes et comment l’application du droit d’auteur au domaine de la cartographie a affecté le développement de la doctrine du droit d’auteur. Ses explorations jettent un nouvel éclairage sur la circulation des connaissances géographiques, les différentes cultures d’auteur et de créativité, ainsi que les liens entre le droit d’auteur, la culture de l’imprimé, la technologie et la société. - Jeske, Martin. 2023. Ein Imperium wird vermessen : Kartographie, Kulturtransfer und Raumerschließung im Zarenreich (1797–1919). Berlin : De Gruyter.
URL : [https:]]
Ce livre porte sur la cartographie et les mesures de la Russie tsariste au XIXe et au début du XXe siècle. Il considère l'étude topographique et cartographique du plus grand pays du monde comme un aspect de la territorialisation de la Russie et examine l'importance des transferts culturels depuis l'Europe occidentale. Les cartes interprétées ici révèlent les images fragmentaires de cet immense empire qui ont été créées au cours du processus.
Articles annexes
La grille de Jefferson ou comment arpenter le territoire américain
Derrière chaque carte, une histoire (série de billets)
L'histoire par les cartes (série de billes)
Rubrique cartes et atlas historiques
- Trudel, Claude. 2023. Atlas du Québec en Amérique et dans le monde : Cartes et plans géographiques et historiques du 16e siècle à nos jours, Le monde en images, Centre collégial de développement de matériel didactique, collège de Maisonneuve.
-
18:48
Parcellaires agraires et dynamiques d'exploitation du sol dans la longue durée (projet Parcedes)
sur Cartographies numériques
Le projet PARCEDES, financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), a pour but d’étudier l’organisation et l’évolution des parcellaires agraires – ou limites de champs – de la Protohistoire à nos jours. Cette analyse se déroule sur quatre terrains différents situés entre la France (Vendée et territoire Nîmois), l’Italie (vallée de l’Ombrone – Toscane) et l’Angleterre (South Hams – Devon) et implique plusieurs institutions et centres de recherche (entre autres, Université Rennes 2, Université de Sienne, Université de Newcastle et l’INRAP).Ce choix reflète le souci de confronter des espaces différents et/ou similaires mais complémentaires du point de vue:
- du contexte géographique et topographique,
- des limites agraires existantes (fossés, earth banks, crêtes de labour…)
- du poids historique de l’héritage romain
- des usages économiques des terres
- des expériences scientifiques locales
L’ANR Parcedes, en se positionnant dans le champ des travaux de l’école française d’archéogéographie, qui évalue, sur le long terme, le rôle joué par le temps et les sociétés dans la transmission des planimétries (agraires et urbaines), poursuit trois objectifs :
- Faire l’histoire de la variabilité spatiale et temporelle de l’emprise humaine sur les espaces ruraux et des manières selon lesquelles les sociétés ont composé avec les spécificités et contraintes des milieux géographiques
- Élargir la notion de patrimoine aux structures agraires encore visibles dans les campagnes européennes
- Démontrer que ces parcellaires constituent un objet de recherche utile pour penser la durabilité des projets d’aménagements actuels des espaces ruraux.
Cette approche comparée entre quatre terrains et cette synergie collective vise à identifier des scenarii généraux d’évolution des parcellaires agraires, sans pour autant écraser les diversités locales. Toutes les données collectées au cours de l’ANR, sur tous les terrains de recherche, sont traitées et modélisées, puis mises à disposition sur un webSIG en open access hébergé par la TGIR Huma-Num via le consortium « Projets Time Machine ».
Version inédite des 3 webSIG de l’ANR PARCEDES :
La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
Articles connexes
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Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)
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Dynamic World : vers des données d'occupation du sol quasi en temps réel ?
Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)
OneSoil, la carte interactive des parcelles et des cultures en Europe et aux Etats-Unis
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Derrière chaque carte, une histoire : Colombia Prima ou la carte détaillée de l'Amérique du Sud en 1807
sur Cartographies numériquesColombia Prima est le nom d'une carte détaillée de l'Amérique du Sud avec ses différentes possessions coloniales, telles qu'elles pouvaient exister sur le continent au début du XIXe siècle. La carte monumentale mesure 110 cm par 79 cm. Elle a été dessinée par le cartographe anglais Louis Stanislas D'Arcy Delarochette et publiée en 1807 par William Faden, géographe de Sa Majesté et de Son Altesse Royale le Prince de Galles. Elle se compose de 8 feuilles détaillées avec différentes échelles. Il s'agit d'une compilation réalisée à partir de nombreuses sources qui sont toutes énumérées en dessous du titre. Le but est de « délimiter l'étendue de notre connaissance de ce continent à partir des dernières enquêtes espagnoles et portugaises ».
Colombia Prima (1807) ou l'Amérique du Sud par William Faden (source : David Rumsey Map Collection)
La carte constitue une référence et a été utilisée pour régler de nombreux conflits frontaliers à travers le continent. Les limites des dominations espagnoles, portugaises, françaises et hollandaises y sont nettement reconnaissables par des couleurs vives réhaussant les frontières. Par sa taille et sa précision, la carte de William Faden ne peut être comparée qu'à la carte d'Aaron Arrowsmith publiée à la même époque. Si on la compare à la carte de Cruz Cano y Olmedilla de 1775, rééditée par Faden en 1790, elle est beaucoup plus précise et montre le découpage colonial de l'Amérique du sud juste avant la vague des indépendances des années 1810-1820. La carte de Faden de 1807 a fait l'objet de plusieurs rééditions, dont celle de James Wyld dans les années 1860 montrant l'apparition de nouveaux états ainsi que le développement du chemin de fer dans certaines zones.
Colombia Prima ou carte de l'Amérique du Sud vers 1860 (source : David Rumsey Map Collection)
La carte de 1807 Colombia Prima fait référence à une Colombie qui contient encore toute l'Amérique du Sud. Si on la compare à la Mapa de Colombia publiée quelques années plus tard en 1827 par José Manuel Restrepo, on s'aperçoit que la Colombie ne couvre plus tout le continent, mais seulement les territoires que nous reconnaissons aujourd'hui comme appartenant à la Colombie, au Panama, à l'Équateur, au Venezuela et à certaines parties de la Guyane et du Brésil. Comme le montre Lina Del Castillo, « Restrepo a besoin d'une carte de la Colombie scientifiquement informée qui permettrait de faire reconnaître son indépendance vis-à-vis de toutes les puissances étrangères » (Castillo, 2018).Mapa de Colombia (1827) par José Manuel Restrepo (source : David Rumsey Map Collection)
Carmen Marques Rodrigues a écrit un article sur les conditions de production de la carte de 1807 dans un numéro spécial de la revue História e Cultura consacré à La culture imprimée à l’époque moderne : débats et possibilités (XVe-XVIIIe) publié en portugais en 2023. Dans cet article (disponible en open data), elle s'intéresse aux relations entre la culture imprimée et les intérêts diplomatiques portugais à la fin du XVIIIe siècle. Elle met notamment en évidence le rôle de Luís Pinto de Sousa Coutinho (1735-1804), vicomte de Balsemão, pour fournir plusieurs cartes du Brésil au géographe anglais William Faden (1749-1836), dans le but d'influencer la conception d'une Amérique portugaise sur la carte Colombia Prima publiée en 1807. Selon Carmen Rodrigues, la carte Colombia Prima représente la synthèse des connaissances géographiques portugaises sur la Brésil, accumulées tout au long du XVIIIe siècle. En participant à cette construction, le Vicomte de Balsemão avait l'intention d'utiliser l'autorité de la carte pour montrer les limites des possessions portugaises en Amérique du Sud, consolidant ainsi auprès d'une opinion publique éclairée les limites continentales du Brésil face à une Amérique espagnole sur le point de s'effondrer.
Selon l'historienne Lina del Castillo, Francisco Miranda a eu une grande influence sur ce travail et « l’indice le plus évident qui suggère que Colombia Prima pourrait refléter la vision de Miranda, c’est précisément le titre » (Castillo, 2012, p. 385). En renommant l'Amérique du Sud Colombie, Faden corroborait les aspirations indépendantistes de Miranda, qui utilisait cette nouvelle appelation pour faire référence à un continent indépendant (Castillo, 2012, p. 385 et 2017, p. 119). Quelques années plus tôt, en 1783, Miranda entreprit un voyage à travers les États-Unis et c'est lors de cette tournée qu'il découvrit le nom par lequel les Républicains nord-américains désignaient autrefois l’Amérique : Columbia. « L'argument selon lequel le Nouveau Monde devrait porter une partie du nom de Christophe Colomb à la place d'Américo Vespucci circulait déjà dans les Amériques et en Europe depuis le début du XVIe siècle » (Castillo, 2017, p. 116). En effet, comme le montre l'historienne Andréa Doré, les cartes avec leurs « éléments rhétoriques de persuasion, de propagande ou de spéculation » sont capables de nommer et de renommer la géographie selon les circonstances (Doré, 2020, p. 213). C'est ainsi qu'au XVIe siècle, certains cartographes ont décidé d'appeler la partie sud du nouveau continent découvert par Colomb Peruana, s'inspirant des immenses richesses du Pérou. En élargissant le nom à l'ensemble continent, ces hommes voulaient que les richesses péruviennes soient également présentes sur l'ensemble de ces terres.
Comme le montre Carmen Rodrigues, « la cartographie, souvent considérée comme un miroir objectif de la réalité géographique est, en fait, profondément influencée par une myriade d’intérêts sociaux, politiques et économiques. Les représentations visuelles des territoires et des frontières dans les cartes ne sont pas simplement une transcription impartiale des contours géographiques, mais reflètent activement les intentions et les perspectives des individus qui ont façonné ces représentations. Au sein de la société des Lumières, hommes politiques et individus liés à l’État, la circulation de l'information et des objets cartographiques devient une composante stratégique. Le réseau de relations entre géographes, diplomates, dirigeants et collectionneurs influence la production et la diffusion de cartes, qui ne se sont pas produites en vase clos. Grâce à ces connexions, les cartes n'étaient pas seulement des représentations neutres de données géographiques, mais reflétaient des programmes plus larges » (Rodrigues, 2023, p. 118-119).
Sources :
Rodrigues, Carmen (2023). Colombia Prima : As Relações entre Cultura Impressa e os Interesses Diplomáticos Portugueses no Final do Século XVIII [Colombia prima. Les relations entre la culture imprimée et les intérêts diplomatiques portugais à la fin du XVIIIe siècle], História e Cultura. Dossiê Temático. Cultura impressa no período moderno : debates e possibilidades (XV-XVIII), v.12, n.2, dez/2023. URL : [https:]]
Del Castillo, Lina. (2012). La cartografía impresa en la creación de la opinión pública en la época de la independencia [Le rôle de la cartographie imprimée dans la création de l'opinion publique pendant la période de l'indépendance]. Dans Francisco A. Ortega Marínez et Alexander Chaparro Silva (éd.), Disfraz y pluma de todos: Opinión pública y cultura política, siglos XVIII y XIX (377-420). Bogotá : Universidad Nacional de Colombia et Helsinki URL : [https:]]
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Europe : 12 cartes et un projet (exposition virtuelle de la BNE)
sur Cartographies numériquesÀ l’occasion de la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne en 2023, la Bibliothèque nationale d’Espagne (BNE) lance l’exposition virtuelle « L’Europe : 12 cartes et un projet ». L’exposition, fruit de la collaboration entre l’institution culturelle et le Bureau de coordination de la présidence espagnole du Conseil de l’UE, propose un voyage historique à travers l’idée d’Europe et la représentation cartographique du continent à travers différentes cultures et périodes historiques. L’exposition couvre une période allant de la Grèce classique au XXIe siècle, en passant par des étapes clés dans la formation de l’identité européenne tels que le Moyen Âge, la Renaissance, le Siècle des Lumières et le XXe siècle, et montre l’évolution de la cartographie jusqu’à sa consécration en tant que science.
La collection comprend des exemplaires de valeur, dont des cartes d’auteurs classiques comme Ptolémée et Pomponius Mela, d’auteurs médiévaux comme Isidore de Séville, et d’auteurs de la Renaissance comme le cartographe Sebastian Münster, éditeur de l’une des premières cartes montrant le continent américain avec son nom actuel. Des cartes plus modernes sont également exposées, des cartes des XIXe et XXe siècles qui reflètent l’histoire mouvementée qui a façonné l’identité européenne, avec en point d’orgue une grande carte de l’UE, symbole de l’unité du continent et de ses valeurs partagées.
- Une carte T en O du XIe siècle
- La Grèce antique sur une carte de 1538
- L'oecumène antique sur une carte de Sébastien Münster de 1550
- L'Europe sur une carte de Pomponius Mela du XVIe siècle
- L'Europe sur une carte portulan du XVIIe
- L'Europe sur un globe redimensionné de 1612
- L'Europe sur une carte de John Blaeu de 1640
- L'Europe divisée en Etats et régions sur une carte de Desnos de 1741
- L'Europe sur une carte italienne de 1871
- L'Europe, ses régions naturelles et artificielles sur une carte espagnole de 1877
- Une carte d'Acisclo Fernández Vallin montrant les progrès de l'instruction en Europe en 1878
- Une carte du géographe et éducateur Ricardo Beltrán Rózpide montrant l'émergence de nouvelles nations en 1919
- L'Europe actuelle, un projet en commun
« Mais l'Europe avait un visage, une forme et une silhouette » (María Zambrano, L'agonie de l'Europe, 1940)En complément :
L'Europe à travers les collections de la Bibliothèque nationale d'Espagne. En cliquant sur le lien, vous pouvez visualiser un ensemble d'oeuvres disponibles par pays. Le fichier est visualisable directement dans Google Earth ou exportable sous la forme d'un fichier kml.
Liens ajoutés le 22 décembre 2023
Il faut dire que J. Manier classait l'Espagne parmi les pays très arriérés au vu de données plutôt subjectives agglomérant le nb de conscrits illettrés, de conjoints ne sachant pas signer leur acte de mariage, d'écoles publiques ou libres, etc... [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) December 22, 2023
3/n pic.twitter.com/8bkO57s968
Vallin reprend le même classement que Manier
— Sylvain Genevois (@mirbole01) December 22, 2023
Mais il tient à montrer qu'il n'a retenu qu'un seul critère (+ objectif), à savoir le nombre d'élèves en école primaire. Il accompagne la carte d'un graphique comparatif ramenant chaque pays à la même taille [https:]]
5/n pic.twitter.com/EwlwA93Iz7
"Le XIXe siècle ne voit pas s’achever en Espagne le processus d’instruction populaire : à la fin du siècle, près des deux tiers de la population sont encore analphabètes. Le décalage entre prescriptions législatives et réalités scolaires est constant" [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) December 22, 2023
7/nArticles connexes
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12:33
Le brouillage et l'usurpation de signaux GPS participent de nouvelles formes de guerre électronique
sur Cartographies numériques
Les cas d'usurpation de signaux GPS sont de plus en plus fréquents aujourd'hui. Le « GPS spoofing », comme on le nomme, est pratiqué par la Russie, l'Ukraine, la Syrie, Israël et beaucoup d'autres pays dans le monde. Il concerne les zones de conflits ou de tensions comme en témoigne la cartographie réalisée sur la plateforme Felt.Cartographie des secteurs d'usurpation d'identité GPS entre le 11 et le 17 décembre 2023 (source : Felt)
Pratiquée à grande échelle, la manipulation des services de navigation par satellite participe de la guerre électronique (« La nouvelle guerre GPS et ses risques », Le Monde, 2019). Pour Matt Berg, l'usurpation d'identité GPS épaissit le brouillard de la guerre. Israël utilise cette technique à son avantage. Mais d'autres pays comme l'Iran, la Russie ou les Etats-Unis ont aussi recours au brouillage électronique. Cette technique de masquage des signaux satellites semble être un moyen astucieux d’épaissir le brouillard de la guerre face à des capacités de reconnaissance toujours croissantes. Mais les experts craignent qu’elle ne propage ce brouillard au-delà du champ de bataille, créant ainsi un avenir de guerre encore plus chaotique et imprévisible. Il existe un risque que le brouillage ou l'usurpation de données GPS perturbe le transport aérien civil. Et il est également possible qu’un missile mal orienté, initialement dirigé vers une cible militaire, puisse toucher par erreur des civils, ce qui est déjà arrivé. (« GPS spoofing thickens the fog of war », Politico, 2023).
Tout en reconnaissant l'importance du brouillage et de l’usurpation d’identité GPS, Robi Sen porte un regard critique sur l’article de Matt Berg. Les menaces seraient à relativiser. Les systèmes GPS présents sur les plateformes disposent désormais de mesures de sécurité anti-brouillage et anti-usurpation d'identité. D'autres systèmes de guidage que le GPS sont utilisés par les belligérants, notamment pour les missiles. Le brouillage et l’usurpation d’identité pratiqués à grande échelle par Israël ne sont pas quelque chose de nouveau. D’autres acteurs font de même, notamment la Russie. Ce serait bien d'avoir des articles sur l’évolution du paysage de la guerre électronique, en termes d'opportunités et de défis. À mesure que ces technologies progressent, il est impératif d’évaluer continuellement leurs implications éthiques et pratiques. L’utilisation de techniques d’usurpation d’identité GPS, avec leur divers scénarios, soulève des questions quant à leur impact plus large sur les infrastructures civiles et sur les lois internationales. Cela devrait être également discuté (« Quick Critical Look at "GPS Spoofing Thickens the Fog of War" by Matt Berg », Linkedin, 2023).
Tegg Westbrook, de son côté, montre à quel point le système de positionnement global et le brouillage militaire débouchent sur de nouvelles géographies de la guerre électronique (« The Global Positioning System and Military Jamming: The geographies of electronic warfare, Journal of Strategic Security », 2019). Il souligne le fait que la grande majorité des récepteurs GPS sont très sensibles au détournement en raison de la faiblesse des signaux reçus à partir de satellites en orbite lointaine. Cette faiblesse du signal crée de nombreuses opportunités pour les criminels ainsi que pour les acteurs étatiques en quête de gains stratégiques. Les brouilleurs varient eux-mêmes en puissance et en capacité. Ces facteurs sont déterminants quant aux intentions des utilisateurs finaux. Le brouillage est utilisé pour bloquer le suivi GPS. Il peut également être utilisé à des fins de harcèlement ou pour désorienter les informations de navigation et de positionnement. Le brouillage est souvent aveugle et provoque des perturbations intentionnelles et non intentionnelles qui transcendent les frontières. Pour Tegg Westbrook, l'un des problèmes les plus préoccupants liés au brouillage ou à l'usurpation concerne les cas où les utilisateurs ne sont pas conscients qu'ils reçoivent des données de navigation et de localisation inexactes. Les systèmes militaires basés sur le GPS, tels que les drones utilisés dans les zones de conflit ou à proximité des frontières d’États « ennemis », sont vulnérables au brouillage et à l’usurpation d’identité. Il n’est pas réaliste pour les gestionnaires d’infrastructures critiques, en particulier dans les zones urbaines denses, de créer des distances de sécurité physiques suffisantes pour atténuer les interférences.
Le site GPSJam fournit une cartographie des zones probables d'interférences GPS. Cette cartographie est dressée à partir des rapports fournis par le système de navigation des avions (données ADS-B Exchange). Ces données représentées sous forme d'hexagones ont une précision relative. Les compagnies aériennes évitent par exemple de survoler l'Ukraine, ce qui explique la quasi absence de données pour certaines zones géographiques. Il est remarquable que des pays entiers voire des grandes zones continentales échappent à la détection des signaux brouillés dans GPS Jam. Ce que l'on peut considérer comme des "déserts de données". Mises à jour quotidiennement, ces données permettent néanmoins d'appréhender les évolutions et les permanences dans les zones de conflictualité.
Cartographie des zones d'interférence GPS sur le site GPSJam
Concernant le trafic maritime, des cas de détournement ou de coupure de signaux AIS sont visibles à travers des sites comme Marine Traffic ou Vessel Finder qui permettent de suivre la localisation des navires en temps réel. Mais certaines données, notamment l'historique des données AIS, sont accessibles uniquement en version payante. La désactivation des signaux AIS peut masquer le comportement des navires en mer, en particulier pour des navires pratiquant la pêche illégale (voir cette étude Hot spots of unseen fishing vessels). Au Venezuela ou en Ukraine, il n'est pas rare que des navires utilisent des fausses coordonnées GPS et détournent le système AIS pour contourner le droit et les sanctions internationales (New York Times, 2022).
Géolocalisation des navires et suivi du trafic maritime en temps réel sur le site Vessel FinderQu'il soit volontaire ou non, le brouillage (GPS jamming) est à distinguer de l'usurpation d'identité (GPS spoofing) qui peut aller jusqu'à des formes très sophistiquées, telles la transmission de faux signaux ou la diffusion d'informations malveillantes (« Jamming and Spoofing of Global Navigation Satellite Systems », Intertanko, 2019).
Lien ajouté le 26 février 2024
La Russie intensifie sa guerre électronique contre la Norvège. La région du Svalbard et + largement la zone frontière avec la Finlande et les Etats baltes sont particulièrement exposés
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 26, 2024
Voir le suivi en temps réel du brouillage électronique sur GPS Jam [https:]] pic.twitter.com/8HIn8sCjP6Articles connexes
Le site Marine Traffic permet désormais de visualiser la densité des routes maritimes
Shipmap, une visualisation dynamique du trafic maritime à l'échelle mondiale
Global Fishing Watch, un site pour visualiser l'activité des navires de pêche à l'échelle mondiale
Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
Comment les applications de navigation GPS (du type Google Maps ou Waze) ruinent votre quartier
Enquête sur la mention « compatible GPS » indiquée sur les cartes IGN des années 1980-90
Traces GPS et suivi des déplacements d'animaux -
6:12
Images satellites Maxar à télécharger en open data
sur Cartographies numériquesMaxar exploite une flotte de satellites qui capturent des images de la Terre en haute résolution. En 2022, l'entreprise a gagné environ 1,6 milliard de dollars, en grande partie grâce à la vente des images produites par ses satellites. Maxar publie également des données ouvertes lors de crises majeures. Le programme Maxar Open Data fournit des images satellites haute résolution avant et après l'événement. L'objectif est de faciliter l'évaluation des risques et de fournir un appui à l'intervention d'urgence. La diffusion de ces données ouvertes participent en retour à la notoriété de l'entreprise.
Pour pouvoir télécharger ces images, il faut remplir au préalable un formulaire. Il est cependant possible d'accéder directement au catalogue ARD de Maxar pour une 30e de ces images. Les données prêtes pour l'analyse (ARD) offrent un flux d'images conçues pour minimiser le temps de travail nécessaire pour l'analyse.
Extrait d'image Maxar ARD de San Francisco avec masques de polygones (source : Maxar)
Catalogue Maxar ARD :
- Éruption du volcan Semeru en Indonésie (décembre 2021)
- Incendies dans le Colorado (décembre 2021)
- Éruption du volcan Tonga (janvier 2022)
- Explosion au Ghana (janvier 2022)
- Cyclone Emnati à Madagascar (février 2022)
- Inondations en Afrique du Sud (avril 2022)
- Séisme en Afghanistan (juin 2022)
- Inondations en Gambie (août 2022)
- Inondations dans le Kentucky (août 2022)
- Ouragan Fiona à Porto Rico (septembre 2022)
- Ouragan Ian en Floride (septembre 2022)
- Inondations au Pakistan (octobre 2022)
- Séisme en Indonésie (novembre 2022)
- Inondations en Nouvelle-Zélande (janvier 2023)
- Séisme en Turquie et en Syrie (février 2023)
- Inondations et glissements de terrain en République démocratique du Congo (mai 2023)
- Cyclone Mocha dans le golfe du Bengale (mai 2023)
- Inondations en Émilie-Romagne (mai 2023)
- Inondations dans le parc national de Yellowstone (juin 2023)
- Incendies à Hawaï (août 2023)
- Feux de forêt en Colombie-Britannique (août 2023)
- Glissement de terrain en Géorgie (août 2023)
- Incendies dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada (août 2023)
- Ouragan Idalia en Floride (août 2023)
- Inondations au Soudan (septembre 2022)
- Inondations en Libye (septembre 2023)
- Tremblement de terre au Maroc (septembre 2023)
- Tremblement de terre au Népal (novembre 2023)
- Inondations dans le nord de l'Inde (octobre 2023)
Qiusheng Wu, professeur agrégé à l'Université du Tennessee, gère un dépôt GitHub qui contient des métadonnées et des manifestes pour ces images Maxar mises gratuitement à disposition. Mark Litwintschik propose un tutoriel pour extraire et analyser ces images avec GDAL, Python et QGIS.
Autres sites donnant accès à des images satellites lors de catastrophes :- Charte Internationale Espace et Catastrophes Majeures
- Service de gestion des urgences Copernicus EMS
- Images Pleiades du CNES
- United States Geological Survey (USGS)
- Planet Labs
Articles connexes
Cartes et données sur les séismes en Turquie et en Syrie (février 2023)
Cartes et données sur le séisme au Maroc (septembre 2023)
Images satellites Spot 6-7 accessibles en open data
Les images satellites Spot du CNES (1986-2015) mises à disposition du public
Images satellites Landsat 9 mises à disposition par l'USGS
Le programme Landsat, lancé en 1972, fête ses 50 ans d'observation de la Terre
La NASA met à disposition plus de 11 000 vues satellitaires prises ces 20 dernières années
Copernicus : accès libre et ouvert aux cartes concernant la couverture des sols (2015-2019)
Les photos de la Terre prises par Thomas Pesquet lors de ses missions spatiales
Animer des images satellites Landsat avec Google Earth Engine et l'application Geemap
Des différents modes de visualisation pour comparer des images aériennes ou satellitaires
Rubrique outils et images satellitaires
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4:27
Données météorologiques sur la France disponibles en open data
sur Cartographies numériques
« Météo-France va supprimer fin 2023 toutes ses redevances de réutilisation de données publiques », indique le gouvernement dans un communiqué. Cette ouverture était réclamée depuis longtemps par les associations, les entreprises, les chercheurs. Le grand public pourra aussi en profiter. A partir du 1er janvier 2024, toutes les données et prévisions de Météo-France seront accessibles gratuitement et librement réutilisables. Cette évolution est la conséquence de la législation européenne qui impose depuis 2019 la mise à disposition gratuite, sauf exceptions, des données des services publics. La fin des redevances de Météo-France permettra un accès temps réel et à la fréquence de 6 minutes, aux données de plus de 2 000 stations d’observation et à l’ensemble de ses données de radars (40 radars de métropole et d’outre-mer) en temps réel et toutes les 5 minutes.Présentation de la plateforme
La plateforme meteo.data.gouv.fr centralise des données téléchargeables et utilisables de manière libre et gratuite sur la météo et le climat. On y trouve des données climatologiques sur les stations de métropole et outre-mer ainsi que les données « mémoire du climat » qui permettent de constater les effets déjà observés du changement climatique.
La plateforme a vocation à être enrichie au fur et à mesure de nouvelles données, notamment en ce qui concerne :
- les données d’observation mesurées par les stations météorologiques ;
- les alertes météorologiques ;
- les données radar ;
- les modèles de données de prévision météorologique numérique (PNT).
La plateforme meteo.data.gouv.fr n’est pas un nouveau portail open data. C’est une exposition thématique du catalogue data.gouv.fr (comme transport.data.gouv.fr par exemple). Toutes les données disponibles le sont dans les mêmes conditions que sur le portail data.gouv.fr. Cette plateforme s’inscrit dans une démarche plus large de construction de communs numériques facilitant la création de plateformes thématiques exposant de la donnée publique. La plateforme est en version bêta et les retours sont bienvenus.
Jeux de données disponibles
1- Données climatologiques de base
- Informations sur les stations (métadonnées)
- Donnéés climatologiques de base 6 mn
- Données climatologiques de base mensuelles
- Données climatologiques de base quotidiennes
- Données climatologiques de base horaires
- Données climatologiques décadaires
- Données climatologiques décadaires agro
2- Données climatologiques de référence pour le changement climatique
- Données changement climatique - LSH (Longues Séries Homogénéisées)
- Données changement climatique - SIM quotidienne
- Données changement climatique - SQR (Séries Quotidiennes de Référence
Les données climatologiques de base sont géoréférencées à partir des stations météorologiques dont les coordonnées géographiques sont indiquées dans les fichiers csv. En ce qui concerne les données de référence pour le changement climatique, il convient d'importer les données SIM à partir du fichier shp ou du fichier kml mis à disposition.
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Rapport annuel 2023 du Haut conseil pour le climat « Acter l’urgence, engager les moyens »
Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100
Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatique
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
Un globe 3D pour explorer le climat et ses évolutions vus de l'espace (site de l'ESA)
Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)
Tchernobyl : la météo nationale a-t-elle des cartes en 1986 ? Retour sur une polémique sur fond de complotisme
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18:16
La carte, objet éminemment politique. Maduro modifie la carte officielle du Venezuela pour y inclure l’Essequibo
sur Cartographies numériques
Suite au référendum du 3 décembre 2023 qui a remporté 95% de « oui », le Venezuela a partagé une nouvelle carte officielle qui intègre le territoire de l'Essequibo. Ainsi le président chaviste Nicolás Maduro officialise l'annexion des 2/3 du Guyana voisin. Le territoire de l'Essequibo, riche en pétrole et en minerais, est convoité de longue date par le Venezuela. Cette annexion intervient dans un contexte de fragilité politique du régime de Maduro qui trouve là un exutoire au mécontentement grandissant dans un pays rongé par l'inflation et la corruption.
Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, montre une carte de son pays incluant la région guyanaise de l'Essequibo, lors d'une réunion à Caracas, le 5 décembre 2023 (source : ©AFP)Maduro brandit la nouvelle carte du Vénézuéla avec l'Essequibo annexé dans un acte du Conseil fédéral du gouvernement et du Conseil de défense le mardi 5 décembre 2023. « J'ai immédiatement ordonné de publier la nouvelle carte du Venezuela avec notre Guayana Esequiba et de l'apporter dans toutes les écoles, lycées, conseils communautaires, établissements publics, universités et dans tous les foyers du pays. C'est notre carte bien-aimée ! »
1) Un conflit frontalier qui remonte à plus de 150 ans
Le Guyana affirme que la frontière entre les deux pays a été fixée en 1899 par un tribunal d'arbitrage. Pour le Venezuela, le fleuve Essequibo est la frontière naturelle entre les deux pays depuis 1777. Le Venezuela affirme que la frontière « naturelle » avec le Guyana est formée par le fleuve Essequibo, et non par la ligne Schomburgk, tracée en 1844 et présentée en 1886 par le Royaume-Uni comme la frontière internationale. En 1899, l’arbitrage des Etats-Unis aboutit à des concessions bilatérales permettant une démarcation, mais aussi à la perte pour le Venezuela d'un territoire d'environ 160 000 km², et de plus de 200 kilomètres de côtes ouvertes sur l'Océan Atlantique, ce qui n’allait pas être sans conséquence par la suite du point de vue du droit maritime et de l’exploitation des ressources.
Le territoire tient son nom du fleuve Essequibo qui dérive du nom de Juan de Esquivel, un officier de Diego Colomb, fils aîné de Christophe Colomb et héritier de la couronne de vice-roi, qui explora la région pendant les premières décennies du XVIe siècle. L'Essequibo fait partie intégrante du Venezuela depuis son indépendance en 1811. Mais en 1840, profitant des difficultés du jeune État à contrôler ses frontières, le Royaume-Uni s’approprie la région et l'annexe à sa colonie guyanaise. Une annexion jamais reconnue par le Venezuela (source : Wikipedia).
Le conflit frontalier s'est réactivé au moment de l'indépendance de la Guyane britannique en 1966. Malgré des tentatives d'arbitrages successifs (signature de l’Accord de Genève, dont le contenu favorise la recherche de solutions mutuellement satisfaisantes pour le règlement pratique du différend), aucune solution n'a pas être trouvée au niveau international. Si la question de l'Essequibo fait aujourd'hui l'objet d'un large consensus au Venezuela, elle rencontre une vive opposition de la part du Guyana anglais qui a déposé une motion auprès de la Cour internationale de justice de La Haye pour essayer d'empêcher le référendum d'annexion du 3 décembre 2023.
Le territoire de l'Essequibo revendiqué par le Venezuela (source : Wikipedia)
2) L'Essequibo, une région riche en ressources naturelles
Le territoire de 159 500 kilomètres carrés situé à l’ouest du fleuve Essequibo représente les deux tiers de la Guyane britannique et est également frontalier avec le Brésil. Il est riche en or, diamants, bois et pétrole : un désert vert au sous-sol chargé de ressources naturelles (gaz et pétrole, or, diamants, cuivre, bauxite, fer et aluminium). Il donne accès à une zone de l'Atlantique où du pétrole a été découvert en grande quantité, attirant l'attention du gouvernement du président vénézuélien Nicolás Maduro. En 2015, la compagnie ExxonMobil découvre un important gisement de brut au large des côtes de l’Essequibo. L’entreprise américaine préfère traiter avec le petit Guyana qu’avec le Venezuela socialiste. Le litige territorial resurgit. Il est à vif depuis qu’en août 2023, le Guyana a lancé un appel d’offres pour l’exploitation de plusieurs secteurs pétroliers dans l’Essequibo. En octobre 2023, la découverte d’un nouveau gisement de pétrole porte les réserves du Guyana à près de 11 milliards de barils.
Les observateurs évoquent « un nouvel émirat ». Après avoir augmenté en 2022 de 57,8 % – un record mondial –, le produit intérieur brut du Guyana devrait encore progresser de 38 % en 2023, selon le Fonds monétaire international. L'entreprise ExxonMobil, l’opérateur principal du projet d’extraction, prévoit qu’elle atteindra 0,8 million de barils par jour d’ici fin 2025. Le petit État d’Amérique latine extraira en 2025 près de 1 % de la demande mondiale (soit plus que le Koweit). Un pactole vers lequel se tourne Caracas. Le gouvernement vénézuélien affirme que le Guyana n'a pas compétence pour accorder des concessions dans les zones maritimes au large de l'Essequibo. Parmi les premières mesures, Maduro a autorisé la Petroleos de Venezuela Sociedad Anónima (PDVSA) et la Corporation vénézuélienne de Guyane (CVG) à créer les divisions PDVSA Essequibo et CVG Essequibo. Il a également ordonné l'octroi de licences d'exploitation pour l'exploration et l'exploitation du pétrole, du gaz et des minéraux dans le territoire annexé. En s'emparant de la région d'Essequibo, le Venezuela prend le contrôle d'une grande partie du champ pétrolifère appelé bloc Stabroek.
Beaucoup se demandent pourquoi le Venezuela, déjà riche en pétrole, veut aussi celui de son voisin. Le Venezuela possède les plus grandes réserves de la planète, mais son industrie pétrolère est à genoux, conséquence de la mauvaise gestion, du sous-investissement, de la corruption et des sanctions économiques en vigueur depuis 2019 (après la réélection frauduleuse de Nicolas Maduro). Sa production a chuté de 3 millions de barils par jour jusqu'à moins de 400 000. Elle se maintient aujourd'hui péniblement à 750 000 barils quotidiens. La raison est liée aussi à la nature du pétrole du Guyana : plus facile à raffiner, il est rentable dès 35 $ le baril. Le projet s'inscrit dans le cadre plus large d'un nouveau front pionnier contrôlé par les pouvoirs publics dans le grand Est vénézuélien. Il pose la question des litiges transfrontaliers sur le plateau des Guyanes, enjeux géopolitiques à l’interface des mondes amazoniens et caribéens. Dans un article consacré aux Opérations offshore à proximité de frontières arbitraires, Ricardo Salvador De Toma Garcia met en évidence l'influence des acteurs de la géopolitique du pétrole dans les processus de négociation et de résolution des controverses sur la délimitation des frontières. Le cas de l'Essequibo est un bon exemple pour montrer les effets échelonnés de la distribution des concessions offshore dans des espaces maritimes non délimités, ces pratiques contribuant à reconfigurer les dimensions géopolitiques des controverses.
Identification des secteurs de concessions offshore autorisés unilatéralement par le Guyana
(source : Ricardo Salvador De Toma Garcia, 2023)
Pour appréhender le différend frontalier Venezuela-Guyana dans un contexte plus large, voir la carte des limites de ZEE au large des Guyanes proposée par le site Géoconfluences.
3) Le référendum d'annexion et ses conséquencesLe référendum organisé le 3 décembre 2023 a plusieurs finalités : réaffirmer les revendications du Vénézuela sur cette région, mais aussi renforcer le pouvoir de Maduro à un an des prochaines élections présidentielles. D'un point de vue géopolitique, la décision d'annexer l'Essequibo a une incidence sur tout le continent sud-américain, voire au delà. Le Venezuela entend profiter du soutien de la Russie à l'échelle internationale et desserrer la pression exercée par le groupe de Lima, hostile au régime socialiste de Maduro. Le Royaume-Uni pourrait lui-même réagir en soutenant la Guyanne britannique, tandis que la France pourrait à terme voir des répercussions sur le territoire de la Guyane française située à proximité. Le Brésil veut quant à lui éviter un conflit à sa frontière et la déstabilisation de la région. Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva dit « ne pas vouloir de guerre en Amérique du Sud ». Les membres du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) ainsi que le Chili, la Colombie, l’Equateur et le Pérou ont exhorté « les deux parties à dialoguer et à rechercher une solution pacifique afin d’éviter des initiatives unilatérales qui pourraient aggraver la situation ». La Chine, qui se fait rembourser ses crédits directement en pétrole par le Vénezuela, a demandé aux deux pays de résoudre leur différend « de manière correcte ».
De fait, le référendum de décembre 2023 vient entériner des revendications territoriales de longue date. Depuis 1999, le Venezuela affirme dans l'article 10 de sa constitution que « le territoire et les autres espaces géographiques de la République sont ceux qui correspondent à la Capitainerie Générale du Venezuela avant sa transformation politique initiée le 19 avril 1810, incluant les modifications résultant des traités et arbitrages non frappés de nullité ». Il s'appuie notamment sur une carte de la Capitainerie générale du Venezuela de 1777 ainsi qu'une carte de la Grande Colombie de 1890 incluant l'Essequibo.
En octobre 2020, le Ministère de la Planification du Venezuela a publié un manifeste qui rappelle l'argumentaire justifiant cette annexion. Intitulé "La Guyane et l'identité nationale", le texte expose tous les arguments en faveur des droits légitimes historiques du Venezuela et le résume en une phrase : « le soleil du Vénézuela se lève dans l'Essequibo » (sic). Le « Venezuela né dans l'Essequibo » y est présenté comme une vérité historico-géographique. L'implantation de compagnies pétrolières transnationales est considérée comme « un plan de provocation soutenu et financé par Washington et les agences gouvernementales de la puissance américaine, notamment le Pentagone ». Les Amerindiens y font figure de peuple libertarien luttant contre le colonialisme. Le référendum prévoit d'ailleurs de leur accorder la citoyenneté vénézuelienne (pas plus de 125 000 personnes y vivent, soit 1/5 de la population guyanienne). Autant de propositions déjà mises en avant par l'ouvrage Un siècle de dépossession : l'histoire d'une revendication publié en 2003 par Pompeyo Torrealba, coordinateur du Mouvement National de Sauvetage de l'Essequibo, et que l'on retrouve également sur le blog La Guyana Esequiba.
Revendication souveraine de la République bolivarienne du Venezuela. Essai de la Chaire Penser le socialisme
(source : Guyana e identidad nacional, octobre 2020)La carte qui accompagne le manifeste du Ministère de la Planification d'octobre 2020 est quasiment la même que la nouvelle carte officielle exhibée par Maduro en décembre 2023. Les hachures ont été enlevées pour entériner l'annexion de l'Essequibo au Vénézuela.
Nouvelle carte de la République bolivarienne du Venezuela à l'issue du référendum du 3 décembre 2023
Selon les juristes guyaniens, le Venezuela n’a pas le droit de proclamer sa souveraineté sur les territoires de l'ancienne colonie du Guyana britannique, tels que définis par la Décision du tribunal arbitral de 1899. Les pays membres de la Communauté Caribéenne (CARICOM) et de l’Organisation des États des Amériques (OEA) ont rejeté le référendum vénézuélien. Selon ces organisations, la loi internationale est formelle : un état n'a pas le droit de saisir, d’annexer ou d’incorporer le territoire d’un autre état. Ce principe d'auto-détermination des peuples défendu par l'ONU n'a aucunement été respecté puisque le référendum ne visait qu'à consulter la population vénézuélienne sous la forme d'un quasi plébiscite pour justifier l'annexion.
4) Quand la carte fait le territoire
La carte officielle consacrant l'intégration de l'Essequibo comme 24e État de la République bolivarienne du Venezuela est disponible sur le site de l'Institut Géographique du Venezuela Simon Bolivar (IGVSB). On y trouve également la carte à l'origine de la réclamation "Notre Essequibo" ainsi qu'une nouvelle carte physique et politique du Venezuela.
Une carte du Venezuela « sans hachures » avait été publiée en 2012 par l'Instituto Geographico de Venezuela avant même l'annexion officielle de décembre 2023, après une pétition présentée par les militants de l'époque devant les autorités de l'IGVSB et avec le soutien des réseaux sociaux. Déjà en 1999, il existait une version officielle dont plusieurs exemplaires avaient été imprimés, qui incluaient également l'extension du Venezuela sur le plateau continental. En septembre 2023, le président Maduro s'est également livré à un exercice de communication à partir de cartes historiques pour démontrer la légitimité des revendications territoriales du Venezuela sur l'Essequibo. La première carte officielle du Venezuela avec le territoire annexé à l'ouest du fleuve Essequibo semble remonter à une carte de 1965 publiée à l'échelle 1:4 000 000 par le quotidien El Nacional (3 février 1965). A l'époque, il s'agissait déjà d'annexer ce territoire comme zone de bonification (voir le texte du "Rapport des experts vénézuéliens sur la question des frontières avec la Guyane britannique", 18 mars 1965)
En 2015, le gouvernement du Guyana a protesté contre les noms de rues espagnols donnés par Google Maps, notamment en référence au héros de l’indépendance latino-américaine Simon Bolivar, idolâtré par le gouvernement vénézuélien. Depuis certains noms de rues semblent avoir été modifiés. De manière générale, le service de cartographie de la société américaine ne souhaite pas se mêler du conflit concernant l'Essequibo. Le territoire est indiqué en lignes pointillées pour ne pas froisser les susceptibilités de part et d'autre. Comme dans d'autres conflits territoriaux à travers le monde, Google Maps prend parti en ne prenant pas parti. Une manière de laisser le territoire Essequibo comme à part des deux pays.
Le territoire de l'Essequibo représenté en pointillé (source : Google Maps)Liens ajoutés le 15 février 2024
Alors qu'il s'était engagé à trouver une issue pacifique au différend concernant l'Essequibo, le Venezuela est en train de concentrer des troupes près de la frontière avec le Guyana. C'est ce que montrent les images MAXAR analysées par le CSIS [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 14, 2024
8/n
Avec une carte ayant valeur de slogan "Venezuela Toda" qui inclut le territoire annexé de l'Essequibo et rappelle que « le soleil du Vénézuela se lève dans l'Essequibo »
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 15, 2024
On retrouve cette carte schématique sous de nombreuses déclinaisons (drapeau, affiche, mosaïque...)
10/ pic.twitter.com/Ygc3cf5Q3f
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17:33
Atlas archéologique de la France
sur Cartographies numériques
Coédité par Tallandier et l'Inrap, l'Atlas archéologique de la France présente et répertorie en une centaine de cartes et de plans inédits plusieurs dizaines de milliers de fouilles archéologiques. Conçu par Dominique Garcia, président de l'Inrap, et Marc Bouiron, conservateur en chef du patrimoine, l'atlas met en perspective plus de 500 000 ans d’occupation du territoire hexagonal et ultramarin.Dominique Garcia, Marc Bouiron, (dir.), Atlas archéologique de la France, Paris, Tallandier, 2023, cartes d’Aurélie Boissière. Site de l'éditeur.
Résumé
Des milliers de découvertes surgissent sans cesse sous la truelle des archéologues. Les vestiges d’habitats, de tombes, de sanctuaires ou d’ateliers enrichissent notre patrimoine comme notre compréhension des sociétés passées. Jamais encore ces archives du sol, du Rhin au Finistère, de la baie de Somme à la Corse et dans les terres d’outremer, n’avaient été cartographiées et illustrées avec une telle ampleur. Page à page, nous explorons les strates archéologiques telles que chaque époque nous les a léguées. Cartes en mains, cet ouvrage nous emmène sur les sentiers de la préhistoire, nous montre les usages des femmes et des hommes du Néolithique, l’empreinte des Gaulois et de Rome, le Moyen Âge des fermes et des cathédrales, les traces de l’esclavage, les vestiges de notre activité industrielle et les marques laissées par la violence des guerres. Chaque objet, chaque pan de mur, chaque sépulture, chaque reste de repas mis au jour vient documenter le récit d’un million d’années et permet d’écrire une nouvelle histoire de la France.
Les auteurs de Atlas archéologique de la France :
Dominique GARCIA
Professeur d’archéologie à l’université d’Aix-Marseille, Dominique Garcia est président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Archéologue de terrain, il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur les sociétés protohistoriques de la Méditerranée nord-occidentale au Ier millénaire.Marc BOUIRON
Conservateur en chef du patrimoine, Marc Bouiron est directeur scientifique et technique de l’Institut national de recherches archéologiques préventives. Ses publications portent sur l’évolution urbaine des villes du midi de la France, de la protohistoire à la période moderne.Quelques extraits sur le site de l'INRAP :
- Carte de « La première grande statuaire » (Néolithique)
- Vin méditerranéen et contreparties gauloises (Ve - Ier siècle av JC)
- La diffusion des produits venant du Nouveau Monde
Pour aller plus loin :
- Dominique Garcia présente l'Atlas archéologique de la France (INRAP)
- L’archéologie mise en cartes, avec Marc Bouiron et Muriel Gandelin (Paroles d'histoire)
- La France archéologique en cartes (Carbone14, le magazine de l'archéologie - France Culture)
la France archéologique comme on ne l'a jamais vue !
— carbone 14 (@LeSalonNoirFC) December 16, 2023
" les marchands italiens transportent le vin dans des bateaux sur les voies navigables [...] et cela pour un prix incroyable: pour une jarre de vin, ils reçoivent un esclave" (Diodore)
A découvrir dans: [https:]] pic.twitter.com/FzxLMGfUyE
ArchéOdyssée, une carte interactive de plus de 800 musées et sites archéologiques en France
Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
Une carte pour recenser les objets africains dans les musées du monde
L'histoire par les cartes : la carte archéologique de Paris
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17:04
Décrire la carte, écrire le monde
sur Cartographies numériques
La revue scientifique à comité de lecture international Phantasia porte une attention spécifique à l’imagination sous toutes ses formes, rigoureusement articulée à des problématiques et des thèmes aussi variés que la conscience, la perception, l’affectivité, la corporéité, la représentation, l’image, l’expérience esthétique, le langage, la textualité, l’écriture, le politique, le social, le droit, l’histoire, la culture ou la connaissance en général. Elle consacre son volume 13 à la carte et à l'écriture du monde :Ost, I., d'Avout, A. (dir.). « Décrire la carte, écrire le monde », Phantasia, vol 13, 2023. L'ensemble des articles de la revue est accessible en open access.
Extrait de l'introduction
« Si la carte constitue un système de signes complexe méritant un décodage patient, il arrive qu’elle s’impose à l’observateur dans un régime d’immédiateté esthétique. Par la richesse de ses lignes, de ses formes, de ses couleurs, de ses noms, l’image cartographique semble moins s’offrir comme un instrument de connaissance que comme la source d’un émerveillement spontané, emblématique de l’étendue et de la diversité du monde [...]. Dès l’origine conçue comme une œuvre d’art digne des plus grands maîtres, la carte n’a pas manqué, sinon de fasciner, du moins d’interpeller les autrices et les auteurs, qui ont cherché à rendre compte de sa beauté. Mais à y regarder de plus près, jusqu’où ceux-ci ont-ils véritablement entrepris de la décrire, de traduire son scintillement graphique comme sa rigueur scientifique en des termes aussi clairs que précis?? [...] Représentation du monde située à mi-chemin entre l’image (par son caractère visuel) et le langage (par sa nomenclature, ses toponymes et la légende qu’elle contient), la carte engage une lecture progressive et patiente, qu’une plume trop alerte serait en peine de restituer. [...] Représentation elle-même difficilement représentable, la carte résiste au mouvement de la description littéraire : dans les lignes de tel roman ou de tel essai, elle apparaît plus souvent sous la forme d’esquisses que de compositions abouties... Au fond, l’intérêt de la description littéraire des cartes repose sur la nature spéculaire de l’objet : la carte ne constitue-t-elle pas elle-même, avec ses codes et ses conventions spécifiques, une manière d’écrire le monde?? En faire l’objet d’un texte ne revient-il pas à proposer de facto une mise en abyme, à redoubler l’interprétation du réel dont tout support cartographique est porteur?? »
Table des matières
Aurélien d’Avout & Isabelle Ost Introduction
PARTIE 1. APPROCHES PANORAMIQUESIsabelle Ost Littérature et cartographie. Histoire de trompe-l’œil
Théo Soula Jeux d’échelles : aux limites de la littérature et de la cartographie
PARTIE 2. DYNAMIQUES DESCRIPTIVESClaire Olivier Rebattre les cartes, l’ekphrasis paradoxale de Philippe Vasset
Giacomo Fuk Les cartes utopiques de Louis Marin
Manon Delcour Du lac de Grand-Lieu à une carte des grands lieux : résidence d’écriture et pratiques cartographiques
PARTIE 3. NAVIGATIONS NUMÉRIQUESNathalie Gillain Dreamlands Virtual Tour, le projet carto-photographique d’Olivier Hodasava : filiation perecquienne et enjeux de la cartographie numérique
Anna Guilló Du Google Art au roman contemporain.Écriture, cartographie et géolocalisation
COMPTES RENDUSHenri Desbois Abstractions cartographiques : trois volumes du collectif Stevenson. Stevenson, Mappa Insulae, mappa Urbis et mappa Naturae, Marseille, Éditions Parenthèses, 2019, 2021 et 2023
Cécile Chatelet Émilie Ieven, Les territoires politiques de la littérature contemporaine française. Espace, ligne, mouvement, Paris, Presses universitaires de Vincennes, 2023
Juliette Morel Ceci n’est pas un atlas, Nepthys Zwer éditeur, Éditions du commun, 2023
Maxime Berges Aurélien d’Avout, La France en éclats. Écrire la débâcle de 1940, d’Aragon à Claude Simon, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2023
A propos des auteurs
Aurélien d’Avout
Ancien élève de l’ENS (Paris), agrégé de Lettres modernes et docteur en Littérature française, il est actuellement chargé de recherches du F.R.S.-FNRS à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles. Ses recherches portent principalement sur la prose narrative du xxe siècle, les rapports entre littérature et géographie, la poétique du récit de guerre et la génétique des textes. Il a notamment publié l’ouvrage La France en éclats. Écrire la débâcle de 1940 d’Aragon à Claude Simon (Impressions Nouvelles, 2023).
Isabelle Ost
Elle est professeur ordinaire en littérature et en philosophie à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles. Elle y co-dirige le Centre Prospéro. Langage, image et connaissance ainsi que l’École des sciences philosophiques et religieuses. Ses recherches et publications portent principalement sur les rapports entre philosophie et littérature ainsi que sur la littérature contemporaine de langue française. Elle supervise actuellement un programme de recherche (PDR du F.R.S.-FNRS) consacré aux rapports entre littérature et cartographie : dans ce cadre, elle a dirigé un ouvrage collectif intitulé Cartographier. Regards croisés sur des pratiques littéraires et philosophiques contemporaines (PUSL, 2018) et a co-dirigé le présent numéro de la revue Phantasia (Décrire la carte, écrire le monde).
Articles connexes
Hors du monde : la carte et l'imaginaire - Exposition cartographique (Strasbourg, du 18 mai au 20 octobre 2019)
Un océan de livres : un atlas de la littérature mondiale
Carte des road trips les plus épiques de la littérature américaine
Le tour de France des classiques de la littérature (Gallica - BNF)
Le voyage d'Ulysse. Comment cartographier un mythe ?
Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle) par Roger Chartier
Vers une carte interactive de la littérature de fiction dans le monde
Découvrir Paris à travers les grands classiques de la littérature
Fake Britain, un atlas de lieux fictionnels
Rubrique Cartes et atlas imaginaires
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8:22
Cinquième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2023)
sur Cartographies numériquesLa 5e édition du défi cartographique du #30DayMapChallenge s'est terminée fin novembre 2023. Parmi les thèmes proposés, on retrouve un certain nombre de classiques de la cartographie et de la sémiologie graphique. Cette année, les couleurs ont été un peu laissées de côté au profit des figurés (points, lignes, polygones, hexagones). L'édition 2023 introduit des thèmes nouveaux concernant les continents, la population, l'atmopshère. Enfin quelques thèmes originaux à souligner : les cartes rétros, les cartes de navigation, les cartes du dehors, "Le Nord n'est pas toujours en haut", "Est-ce un graphique ou une carte ?"
Les réalisations peuvent être retrouvées sur X (Twitter) à partir du hashtag #30DayMapChallenge et sur Github. Chaque année, un portfolio est mis à disposition sur le site officiel du 30DayMapChallenge.
Bravo à tous les auteurs, anciens ou nouveaux, qui ont participé à cette édition 2023 ! Voici une sélection parmi nos coups de coeur
#30DayMapChallenge Day 1: Points
— Romain T. (@Romainsologne) November 1, 2023
? En automne la forêt de Sologne revêt son plus beau manteau.
?Voici donc une proposition de carte sur la couleur du feuillage de la forêt solognote à partir de la BD FORET. pic.twitter.com/mvTpZoWWqb
Jour 2 : Lignes
— AB Pictoris (@AbPictoris) November 2, 2023
? Connectivité en Mer Baltique#30DayMapChallenge pic.twitter.com/YDoWx9Ms7X
For day 7 - Navigation of the #30DayMapChallenge , a Spilhaus-y animation of one of my favorite datasets: 18th century whaling logbooks from @mysticseaport. #maps #gis #datavis pic.twitter.com/B0U9ccUjwk
— Peter Atwood (@Peterincan) November 7, 2023
#30DayMapChallenge Day 9: Hexagons pic.twitter.com/Q8GmXlJU23
— Ceren Dolma ? (@ceren_do) November 9, 2023
#30DayMapChallenge | Day 9 | Hexagons
— riannek (@fneukirchen) November 9, 2023
Kindergartens in #Berlin. Tools: Python, Geopandas, h3pandas, h3-py and QGIS
Data: Geoportal Berlin (@OpenDataBerlin) and Kontur Population. Cmap: acton by @fcrameri#Kita @KonturInc pic.twitter.com/5l1c9JugME
??#30DayMapChallenge : jour 12, l'Amérique du Sud. Que signifie le nom des États et capitales du continent ? Hypothèses plus ou moins certaines de traductions littérales... Mes préférences : l'une des propositions pour le Chili ??, et aussi pour le Vénézuela ?? ! Et vous ? pic.twitter.com/VSe28agn2B
— Lucas Destrem ??? (@LucasDestrem) November 12, 2023
???Wanted to try the trivariate choropleth script of #Day13 of #30DayMapChallenge on another country, so here is a map of soil texture for contiguous USA
— Benjamin Nowak (@BjnNowak) November 21, 2023
?#RStats code: [https:]] [https:]] pic.twitter.com/qmXKaUaYl5
#30DayMapChallenge - day 14: Europe
— Britt Lonneville (@BrittLonneville) November 14, 2023
As one of my favourite profs at uni taught his puzzled freshmen: "Europe does not exist" (because there is no conclusive definition for it) ? So today let's look at some official and less official interpretations of what Europe is (not) ?? pic.twitter.com/tCPbBcVYeI
#30DayMapChallenge Jour 13 - #Choropleth
— IGN France (@IGNFrance) November 13, 2023
? En France métropolitaine, le taux de boisement (rapport entre la superficie forestière et la superficie totale du territoire) s’élève à 31 %. Cette moyenne masque néanmoins de fortes différences départementales.
?Cinq départements… pic.twitter.com/d3sxduu5Ka
#Day15 of the #30mapchallenge: The Geography of Central London toilets!
— Helen McKenzie (@helenmakesmaps) November 15, 2023
The theme for today is #OpenStreetMap and I wanted to map something that is really hard to find in the data world, to highlight why OSM is so important to the #geospatial industry.#QGIS #CARTO #maps pic.twitter.com/Ts96bU4Xiq
A clear view of the global maritime transport network. One of my creations made it into maritime news from @Splash_247! Go, check it out :) . The #30daymapchallenge is always rewarding. #dataviz #b3d [https:]]
— Julian Hoffmann (@Julian_H0ffmann) December 1, 2023
#30DayMapChallenge Day 17: “Flow”
— Charlie Lott (@chartographie) November 17, 2023
This map tracks the movements of 8 different whale sharks in the Gulf of Mexico. The whale shark is a filter feeding shark, living off of plankton and small fish. They can travel 67 kilometers (42 miles) in a single day. Data from Movebank. pic.twitter.com/8J494uC2LfJour 18 du #30DayMapChallenge :
— perrin remonté (@PerrinRemonte) November 18, 2023
Thème : Atmosphère
une occasion de spammer sur ce petit modèle climatique à 5km de résolution que j’ai usé jusqu’à la corde
Sortez les parapluies, c’est la saison des pluies ????? pic.twitter.com/qhkTqeB4pC
#30DayMapChallenge 2023 Day 19: 5 minute map
— nordaufnordost (@nordaufnordost) November 19, 2023
How far can you travel in 5 minutes?
Done in QGIS (3:36 minutes) and Gimp (2:21 minutes), so a 5 minute-ish map... pic.twitter.com/uVLe0S8wqw
#30DayMapChallenge 21: raster ?? la présence humaine à travers les lumières nocturnes et les bateaux ?? human presence through nightlights and boats pic.twitter.com/snr1YDqmsE
— HistoCarte (@HistoCarte) November 21, 2023
Day 22 : North is not always up. Suivez le tour du monde de Charles Darwin à bord du HMS Beagle ?
— Yasmine ? (@Yasmine_Bouzid_) November 22, 2023
Cette carte est à retrouver dans le nouveau numéro de #Mercator qui sortira demain ! Restez à l'écoute des nouvelles des @Artisans_Cartos pour en savoir plus.#30DayMapChallenge pic.twitter.com/dxp3ZJjtT0
Tadaaaaaaam
— Anne L. (@AlandcoC) November 23, 2023
Jour 23 du #30DayMapChallenge : 3D !
Méandre du Mississippi entièrement brodé main (et carte modèle).
Des heures de boulot, des centaines de points, mais super contente (et fière) du résultat ?#passionméandres
Bonus : fil à dérouler pour d'autres photos ! pic.twitter.com/MWj6R95mdb
#30DayMapChallenge Day 24 : Black & White
— Joël Mariteau (@James_Tib_Kirk) November 24, 2023
Les déplacements domincile-lieu d'études en Bretagne en 2022.
Carte réalisée sous QGIS. Source : INSEE. pic.twitter.com/KlRn1SqjQQ
#30DayMapChallenge day 24: Black & white
— Jean-Marc Viglino (@jmviglino) November 24, 2023
???? with @IGNFrance Vector Tile Service ? #Geoservices #geocommuns ?? #Macarte #MVT
?? online map ?? [https:]] pic.twitter.com/cCyQUv6Gal
#30DayMapChallenge Day 25: Antarctica
— Gaëlle Sutton (@Gaelle_Sutton) November 25, 2023
Lieux de passages, humains et non-humains, à partir des données de Qantarctica du @NorskPolar ??#Antarctica #southpole pic.twitter.com/fm8i7GxSfV#30daymapchallenge Day 26 : Minimal | Africa aspires to be self-sufficient in everything, including food. Will this be possible without the collapse of societies? Just two colors, but countless " If ". pic.twitter.com/f7sShSJAqq
— Padonou Mikhaïl (@229Biodiversity) November 26, 2023Chaque point de cette carte adopte la couleur moyenne des lacs de la zone qu’il recouvre. Seuls un tiers d’entre eux sont encore bleus. Un atlas tristement poétique pour ce défi n°27 “Dot” du #30DayMapChallenge. A mieux scruter dans @Epsiloon_mag #18 ici: [https:]] pic.twitter.com/fPsw5XnzlC
— Léa Desrayaud (@Lea_Des) November 27, 2023
Day 28 of #30DayMapChallenge has the theme 'is this a chart or a map?' For this map, I revisited the same @ghgis data as yesterday. This time I focussed on London with a map exploring spatial patterns of street suffixes in ~1900, with a pie chart (controversial!) per Borough. pic.twitter.com/nZXMGNI1o9
— Heather Chamberlain (@HeatherCh100) November 29, 2023
??#Day28 (chart or map) of #30DayMapChallenge
— Benjamin Nowak (@BjnNowak) November 28, 2023
??This is not a map??
My fav topic, so I tried to comply as closely as possible with the prompt with a treemap inside a map
?#RStats code if you're curious (map only, annotations added with Figma): [https:]] pic.twitter.com/QcUIngEwX7
One more for #30DayMapChallenge 29: Population. This was a backup idea; might as well share it. This shows the population of people living under democracy and dictatorship, defined by a country's level of suffrage, free and fair elections, and freedom of association and the press pic.twitter.com/6G3g6f5qyr
— tterence on bsky (@researchremora) November 29, 2023
? #30DayMapChallenge, jour 29 : Population. ??
— Lucas Destrem ??? (@LucasDestrem) November 29, 2023
Une carte des communes françaises de moins de 100 habitants... Des microscopiques, des inattendues, des célèbres, des zones à forte concentration… le saviez-vous ?
Zoom ??? pic.twitter.com/eR1euipIu9
#30DayMapChallenge 30, one of favorite. Terra Nostra, une Méditerranée orientée ouest/est, reliefs inversés. Ses voyages antiques, ses épaves célèbres, ses naufrages plus récents, anonymes et quotidiens, des bateaux de sauvetage, quelques îles disparues, à vendre ou protégées pic.twitter.com/SjAkMxObiB
— Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) November 30, 2023
Suite au #30DayMapChallenge 2023, cet article revient sur cet évènement où la cartographie est à l'honneur: [https:]] . Pour cette 5ème édition les Makiniens se sont impliqués pour : proposer 3 cartes, créer un site interne de votes, vous partager nos cartes préférées pic.twitter.com/XCv0O0ab6E
— Makina Corpus (@makina_corpus) January 16, 2024
Articles connexesDe la géographie au climat, des guerres à l’impact des GAFAM… Le journaliste-cartographe @XemartinLaborde réhabilite la mythique mappemonde et nous invite à observer la planète sous tous ses angles. Venez donc voir !
— 28 minutes (@28minutes) January 27, 2024
? [https:]] @dunod_editeur pic.twitter.com/WGreNbI0ET
Quatrième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2022)
Troisième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2021)
Deuxième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2020)
Un défi cartographique de 30 jours en novembre 2019 (#30DayMapChallenge)
Les cartes et data visualisations de Topi Tjukanov : entre art et cartographie
La cartographie du monde musulman et ses nombreux mapfails
Vidéos des présentations au congrès cartographique NACIS 2022
Comment différencier infographie et data visualisation ?
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12:52
Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
sur Cartographies numériquesL'Insee publie régulièrement de nouvelles données carroyées à 200m ou 1km. Ces données proviennent du dispositif sur les revenus localisés sociaux et fiscaux (FiLoSoFi). La base contient 31 variables sur la structure par âge des individus, sur les caractéristiques des ménages et des logements et sur les revenus. Le champ géographique est constitué de la France métropolitaine, de la Martinique et de La Réunion. La publication des nouvelles données 2019 donne l'occasion de cartographier les inégalités en France à l'échelle infra-communale.
1) Accès et mode d'utilisation des données carroyées de l'INSEE
L'Insee fournit des informations socio-économiques sur près de 30 millions de ménages. Il diffuse ces informations à différentes échelles dont la plus petite est celle d’un carreau de 200 mètres de côté. Ces statistiques locales permettent d’observer finement la situation socio-économique de la population de zones géographiques très ciblées. Elles représentent une source d’information précieuse pour aller au-devant des besoins des habitants et des acteurs économiques et accompagner la mise en œuvre de politiques publiques.
Exemple de carte carroyée à 200 m à partir des données de revenus localisés sociaux et fiscaux (Filosofi)
Téléchargement des données- Données au niveau naturel (premier niveau diffusable)
- Données au carreau de 200m (y compris données imputées)
- Données au carreau de 1km (y compris données imputées)
Pour en savoir plus :- Revenus, pauvreté et niveau de vie en 2019 - Données carroyées
- Les données carroyées, des outils et méthodes innovants pour percevoir la réalité des territoires
2) Géovisualiser les données sur le site du GéoportailSi l'on ne souhaite pas télécharger les données ni effectuer de traitement cartographique, il est possible de visualiser les données directement sur le site du Géoportail.
Niveau de vie en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)
Ménages propriétaires en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)
Part des ménages pauvres en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)
3) Construire ses propres cartes à partir du module cartographique de l'INSEEPour les données carroyées à 1km, on peut utiliser le module cartographique Statistiques locales fourni par l'INSEE. Les données récentes sont déjà intégrées et il est possible de superperposer d'autres données en utilisant le menu "Données externes" (il est conseillé de télécharger le modèle csv pour intégrer ses données). L'application permet de jouer sur les seuils de discrétisation et de croiser avec d'autres données de la base Filosofi.
Niveau de vie winsorisé des individus en euros en 2019 (Statistiques locales - INSEE)
Le terme "winsorisé" fait référence à une technique statistique de traitement des valeurs extrêmes d'une distribution consistant à ramener à un seuil donné toutes les valeurs situées au-delà, ou en deçà, de ce seuil.Part des personnes âgées de 65 ans et plus en 2019 (Statistiques locales - INSEE)
4) Prolonger l'analyse dans un outil de cartographie numérique ou dans un SIG
Utilisation de l'application Gridviz
Gridviz (licence EUPL 1.2) est une bibliothèque JavaScript basée sur WebGL développée par Julien Gaffuri et Joe Davies. Il permet de visualiser des données maillées (ou tout ensemble de données tabulaires avec position x/y) dans un navigateur avec une grande variété de styles cartographiques. Contrairement aux outils de cartographie Web raster traditionnels, Gridviz restitue tout à la volée côté client. Le dépôt Github est ici. La référence API est là.
Gridviz : une bibliothèque pour la cartographie en ligne de données carroyées par Julien Gaffuri, Eurostat (Webinaire Carte Blanche #8, jeudi 5 octobre 2023).
Nombreux exemples d'utilisation de Gridviz à partir des données carroyées de l'INSEE sur la population française.
Carte interactive de la population française
— Julien Gaffuri @julgaf@mapstodon.space (@julgaf) October 23, 2023
? [https:]]
avec les toutes nouvelles données #InseeFr Filosofi corroyées à 200m de 2019, avec GridViz. pic.twitter.com/IL9keJyvZX
Intégration des données dans un outil SIGIl est possible d'utiliser les données carroyées de l'INSEE dans un SIG. Voici le documentation sur la méthodologie pour les données 2019.
Articles connexes??L'@InseeFr vient de sortir les nouvelles données carroyées à 1km avec les niveaux de vie des individus.
— Boris Mericskay (@BorisMericskay) October 13, 2023
? Petite carte pour appréhender à une granularité très fine ou habitent les ?riches? et les ?pauvres?
-Pour info 36 000 communes vs 370 000 carreaux- pic.twitter.com/mi0MEraLoG
Données carroyées de 2015 sur le site de l'INSEE
Données carroyées concernant l'accès à l'électricité en Afrique subsaharienne
Données carroyées de population à l'échelle mondiale sur le site WorldPop
Étudier les inégalités entre établissements scolaires à partir de l'Indice de position sociale (IPS)
Etudier la métropolisation et les dynamiques urbaines en France avec les données INSEE
Visualiser les densités de population en 3D et à l'échelle mondiale
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9:17
Atlas du permafrost arctique
sur Cartographies numériques
Le permafrost ou pergélisol, occupe le quart des terres émergées de l’hémisphère nord. Il est aujourd’hui sujet à de profonds changements en raison du réchauffement climatique. L'Atlas du permafrost arctique constitue une somme de connaissances sur le sujet, avec de nombreuses cartes, illustrations, images de drone et photographies.Arctic permafrost Atlas (à télécharger en anglais - version numérique)
Plus de 150 scientifiques ont contribué à l'Atlas avec des données, des commentaires, des analyses. Il s'agit d'une collaboration entre de nombreux partenaires dans le cadre du projet Nunataryuk, destiné à rassembler des connaissances de pointe sur les pergélisols et les impacts du dégel sur les communautés humaines de l'Arctique. L'Atlas est disponible en version papier et en version numérique.Plan
- Earth’s Freezer: Introduction to Permafrost
- Awakening Giant: Permafrost and Climate Change
- Moving Grounds: Permafrost Changes
- Arctic Ripples: Impacts of Permafrost Thaw
- Holding Tight: Adaptation to Permafrost Thaw
- Going South: Permafrost in Other Areas
- Over the Horizon
- Base de données du Réseau Terrestre Mondial pour le Pergélisol (GTN-P)
- Base de données des bassins versants pan-arctiques (ARCADE)
- Base de données mondiale sur les tourbières
- Base de données démographiques mondiale LandScan
- Données de MNT et accès à l'explorateur ArcticDEM
Quand la route maritime de l'Arctique fait de nouveau l’actualité
Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »
Comment le changement climatique a déjà commencé à affecter certaines régions du monde
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
Un globe 3D pour explorer le climat et ses évolutions vus de l'espace (site de l'ESA)
L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse
La moitié des zones humides d'Europe, des États-Unis et de la Chine ont disparu en trois siècles
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18:33
Étudier les migrations à l'échelle infranationale pour l'ensemble des pays du monde
sur Cartographies numériques
Niva, V., Horton, A., Virkki, V. et al. (2023). World’s human migration patterns in 2000–2019 unveiled by high-resolution data. Nature Human Behavior. [https:]]Bien qu’elle soit devenue une question d’actualité dans le débat public et qu'elle soit à l’agenda politique de nombreux pays, l'étude quantitative des migrations et de leurs principaux facteurs à l'échelle mondiale faisait jusque-là défaut. Les modèles de migration humaine dans le monde viennent de faire l'objet d'une étude scientifique à partir de données en haute résolution sur la période 2000-2019. Publiée en septembre 2023 dans la revue Nature, cette étude souligne l'importance de l'analyse des migrations à l'échelle infranationale.
Migration nette et tendances migratoires cumulées au sein des zones administratives communales, provinciales et nationales (source : Niva et al, 2023, Creative communs licence)
Les auteurs de cette étude ont créé une base de données à l'échelle mondiale sur la migration nette annuelle entre 2000 et 2019 à partir d'une grille d'environ 10*10 km, couvrant 216 pays ou États souverains et basée sur les taux de natalité et de mortalité déclarés. Ils montrent qu'à l'échelle mondiale, environ 50 % de la population vit dans des zones où la migration accélère la croissance de la population urbaine, tandis qu'un tiers de la population mondiale vit dans des zones rurales qui connaissent une migration nette positive. Ils montrent aussi que, globalement, les facteurs socio-économiques sont plus fortement associés aux schémas migratoires que les facteurs climatiques. Bien que la méthode dépende de la qualité des données de recensement (d'où des incertitudes notables dans les régions où la couverture ou la qualité des données de recensement sont faibles), les auteurs ont pu appréhender les schémas de migration à l'intérieur des pays, ainsi que par zonage socio-économique et géophysique. Les résultats soulignent l’importance de l’analyse infranationale de la migration – une nécessité pour la mise au point de politiques de coopération internationale et de responsabilité partagée dans la gestion des migrations.
Étude des migrations à l'échelle infranationale. Accès au module cartographique en ligne proposé par l'Université d'Aalto (Finlande)
Articles connexes
Cartographier les migrations internationales
Rapport mondial 2023 sur les déplacements internes (Conseil norvégien pour les réfugiés)
MigrExploreR pour géo-visualiser des migrations internationales
Une data visualisation pour étudier les vagues d'immigration aux Etats-Unis (1790-2016)
Analyser et discuter les cartes des "pays à éviter" pour les voyageurs
Une data-story sur les flux de migrations en Afrique occidentale et centrale (DTM-IOM)
Rapport de l'Observatoire des territoires sur l'impact des mobilités en France -
18:58
Images satellites Spot 6-7 accessibles en open data
sur Cartographies numériquesLe site DINAMIS (Dispositif Institutionnel National d'Accès Mutualisé en Imagerie Satellitaire) diffuse en open data l’ensemble des images satellites Spot 6-7 orthorectifiées depuis 2013. Les satellites SPOT-6 et SPOT-7 forment avec les deux satellites PLEIADES une constellation de satellites optiques d’Observation de la Terre, assurant la continuité et la disponibilité des données haute et très haute résolution
Sélectionnez l'année recherchée ainsi que le mode (multispectral, avec une résolution de 6 mètres - ou panchromatique, avec une résolution de 1,5 mètres). La couverture correspondante apparaît sur la carte interactive.
Accès à l'open data couvertures Spot 6-7 France (source : DINAMIS)
Sélectionnez sur la carte les produits à télécharger. Vous pouvez sélectionner plusieurs produits avec la touche SHIFT (sélection multiple) ou CTRL (sélection par rectangle)
Sur la page suivante, vous devrez remplir vos coordonnées pour accéder aux liens de téléchargement.
La couverture Spot 6/7 est également consultable sur le Géoportail pour les années 2015 à 2021.
Articles connexes
Les images satellites Spot du CNES (1986-2015) mises à disposition du public
Images satellites Maxar à télécharger en open data
Images satellites Landsat 9 mises à disposition par l'USGS
Le programme Landsat, lancé en 1972, fête ses 50 ans d'observation de la Terre
La NASA met à disposition plus de 11 000 vues satellitaires prises ces 20 dernières années
Les photos de la Terre prises par Thomas Pesquet lors de ses missions spatiales
Animer des images satellites Landsat avec Google Earth Engine et l'application Geemap
Tempête Alex et inondations dans les Alpes maritimes : accès aux cartes et aux images satellitaires
Des différents modes de visualisation pour comparer des images aériennes ou satellitaires
Rubrique outils et images satellitaires
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5:18
La carte, objet éminemment politique. La Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 : qu’en reste-t-il 40 ans plus tard ?
sur Cartographies numériques
1) Remettre la carte dans son contexte
« Vivre ensemble avec nos différences dans une société solidaire » est le slogan derrière lequel partent les trente-deux marcheurs de Marseille le 15 octobre 1983. Les marcheurs ont choisi comme point de départ le quartier de La Cayolle où des meurtres racistes, dont celui d’un enfant, avaient eu lieu peu de temps auparavant. Les marcheurs ont organisé leur mouvement avec l’aide de différents organismes comme la CIMADE de Lyon ou le MAN (Mouvement pour une alternative non violente). Un planning des villes étapes est instauré, des collectifs d’accueil se constituent, composés d’associations de solidarité avec les travailleurs immigrés, d’organisations politiques et syndicales mais aussi de mouvements spontanés.
Étapes de la Marche pour l’égalité et contre le racisme (1983)
Partie dans l’indifférence quasi-générale, la Marche devient de plus en plus populaire. Les médias s’intéressent progressivement à ce mouvement non-violent et non politique et lui font une couverture médiatique favorable. Les personnalités politiques se bousculent pour accueillir les marcheurs dans leur commune. Les marcheurs se méfient pourtant de toute récupération et rejettent tous slogans ou messages trop politiques. A l’arrivée sur Paris, les familles et les jeunes ont défilé avec les portraits des victimes des crimes racistes et sécuritaires, en scandant « Égalité des droits, justice pour tous ». Plus de 100 000 personnes ont rejoint les marcheurs lors de leur défilé à Paris le dimanche 3 décembre 1983.
Affiche officielle de la Marche pour l’égalité et contre le racisme (source : Musée national de l'histoire de l'immigration)
2) Approfondir l'analyse à partir de fiches pédagogiques
« La Marche pour l’égalité et contre le racisme 1983-2013 » (Musée national de l'histoire de l'immigration). Cette fiche pédagogique a été réalisée par le département Éducation du Musée national de l’histoire de l’immigration, à l'occasion des 30 ans de l'événement en 2013. À partir d’une manifestation particulière, la Marche pour l’égalité et contre le racisme, il s’agit de montrer l’émergence d’une génération issue de l’immigration dans le débat public. Mettre en évidence également une forme d’engagement particulière, basée sur un mode d’expression peu courant en France, la non-violence ; une expression qui peut aussi trouver ses racines dans les marches de la faim des chômeurs des années 1930, les luttes pour les droits civiques des Noirs américains derrière le pasteur Martin Luther King aux Etats-Unis dans les années 1960, ou le mouvement de Gandhi en Inde. Il conviendra de montrer comment cette Marche répond de manière originale à des questionnements et des tensions en cours dans la société française de l’époque. C’est pourquoi l’étude de cet événement peut à la fois être intégré à l’histoire de l’immigration mais aussi aux différents programmes d’Education civique ou d’ECJS sur les différentes formes d’engagement et d’expression politique des citoyens.
« La Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 : qu’en reste-t-il 40 ans plus tard ? » (Le Cafuron). Dossier documentaire et démarche pédagogique proposés par Louis Brun (lycée Jacob Holzer dans la Loire) dans le cadre de l'enseignement de l'histoire-géographie et de l'EMC en classe de Première.« L’Histoire par les dates - La Marche pour l’égalité, 15 octobre 1983 » (Historicophiles). En un moment de tensions sociales croissantes, cette marche a offert une plateforme à ceux qui étaient souvent sans voix, réclamant la reconnaissance, le respect et l’égalité devant la loi. C’était une affirmation puissante de solidarité et de fraternité. Chapitre d'histoire Terminale : "Un tournant social, politique et culturel, la France de 1974 à 1988".
« Douce France, cher pays de mon enfance » par le groupe Carte de séjour, 1986 (L'histgéobox). Impliqué dans les marches de protestation, le groupe participe au concert qui clôt la "Marche des Beurs" à la Bastille en 1983. A l'occasion du concert géant de la Concorde du 15 juin 1985, Carte de séjour chante pour la première fois sa version de Douce France. La reprise du succès de Trenet permet au groupe d’accéder à une importante notoriété. L'interprétation introduit des sonorités orientales, tandis que le chant joue délibérément sur un accent maghrébin, transformant en véritable manifeste politique le morceau.
Lien ajouté le 3 décembre 2023
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— Palais de la Porte Dorée (@Palaisptedoree) December 3, 2023
Peu nombreux au départ et partis dans une quasi indifférence, les marcheurs, enfants d’immigrés et militants antiracistes, arrivent à Paris… pic.twitter.com/D3vWRUCCPpArticles connexes
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