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22:12
Tempêtes et submersions historiques : l'IRSN dévoile sa nouvelle base de données
sur Cartographies numériques
L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) ouvre au grand public sa base de données, riche de plus de 800 événements sur 5 siècles, recensant les tempêtes et les submersions historiques sur le littoral Manche et Atlantique.Interface cartographique de la base de données tempêtes et submersions historiques (IRSN)
Dans le cadre des évaluations de sûreté des sites nucléaires localisés en bord de mer et de leur protection contre le risque de submersion, l’IRSN réalise des estimations statistiques des niveaux marins extrêmes. La prise en compte des niveaux d’eau historiques et notamment exceptionnels par leur intensité, observés localement ou régionalement, permet d’améliorer la fiabilité des modèles statistiques afin de réduire les incertitudes associées aux estimations (Comment réduire le risque de submersion marine des centrales nucléaires??).
L’IRSN a ainsi développé la base de données BDD TSH (Base De Données Tempêtes et Submersions Historiques) qui recense tout type de documents relatifs à des tempêtes ou des submersions historiques sur le littoral de la France métropolitaine (hors Méditerranée) et de pays voisins. La base de données recense plus de 800 événements dont les plus anciens datent du début du XVIe siècle. Grâce à des requêtes, il est possible d’extraire rapidement les informations relatives aux niveaux d’eau ou impacts mentionnés dans les sources. Les données disponibles dans la base sont entièrement publiques, la BDD TSH est soumise à la licence open source.
La base de données a pour vocation de compiler les informations liées à des évènements anciens non mesurés par les marégraphes (évènements dits historiques). Les évènements plus récents étant présents dans les séries de mesure, ils sont moins représentés dans la base de données.
En parallèle à l'élaboration de cette base de données, un groupe de travail pluridisciplinaire s'est constitué en 2016 avec des ingénieurs, chercheurs, statisticiens et historiens appartenant à différents organismes (Artelia, BRGM, Cerema, CUFR Mayotte, EDF, IRSN, Météo-France, Shom, Sonel, Université de Poitiers...). Un axe majeur de travail est l'analyse et la quantification des niveaux marins atteints lors d'événements de tempêtes et de submersions marines, reposant notamment sur les données disponibles dans la BDD TSH.
La base de données est accessible via une interface graphique et les données sont disponibles en format brut sur la page data.gouv.fr de l’IRSN.
Découvrir la base de données Tempêtes et Submersions Historiques
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19:57
La carte, objet éminemment politique : quand la Chine se lance dans la "bataille des cartes"
sur Cartographies numériques
Nommer et délimiter son territoire constitue un acte fondamental pour exercer sa souveraineté. Ce qui explique que les pays attachent en général une grande importance à l'utilisation de cartes pour affirmer leur souveraineté territoriale. Dans le cas de la Chine, cette préoccupation semble aller très loin si l'on en juge par la véritable « guerre des cartes » qu'elle mène depuis plusieurs années, d'abord en imposant sa propre carte officielle, ensuite en s'attachant à traquer les cartes qu'elles juge dangereuses pour sa sécurité nationale.I) Imposer sa vision du monde à travers une nouvelle carte officielle
La projection de Hao Xiaoguang (Institut de l’Académie chinoise des sciences sociales) a été adoptée en 2013 comme carte officielle de la République populaire de Chine afin de montrer ses ambitions à la fois sur terre et sur mer.
Carte officielle de la Chine avec sa nouvelle projection verticale adoptée en 2013 (source : Hao Xiaoguang)
Ce type de projection transverse cylindrique est d'habitude plutôt réservé aux cartes marines. Son originalité est d'être dans un format vertical, ce qui fait qu'on a souvent tendance à la mettre à l'horizontal pour revenir au format habituel.La première carte du monde élaborée en 2002 (source : Hao Xiaoguang)
Hao Xiaoguang estime qu'il y a une grande différence entre regarder le monde horizontalement et le regarder verticalement. Selon l'auteur, si la carte du monde a longtemps eu sa version est-ouest (en référence à la carte du monde Kunyu de 1602 du missionnaire italien Matteo Ricci), elle doit désormais avoir sa version nord-sud. Déjà sino-centrée, la carte officielle de la Chine était jusque là horizontale : Comparaison de l'ancienne et de la nouvelle "projection globale" de la Chine(source : Hao Xiaoguang & Xue Huaiping, 2001)
La projection de Hao Xiaoguang favorise la représentation des nouvelles routes de la soie centrées sur l'Asie et l'Afrique (initiative Belt and Road Initiative ou BRI). Le fait que la carte ait été publiée simultanément avec l’annonce de la BRI par Xi Jinping en 2013 n'est pas une coïncidence. La carte permet de se décentrer de l'Europe, même si déjà antérieurement la « représentation d’un monde sino-centré dans les représentations cartographiques était profondément enracinée » (Alexeeva, Lasserre, 2022). Elle permet aussi de montrer l'importance stratégique de l'Arctique. Sur la carte verticale de l'hémisphère nord, l'océan Arctique devient la voie aérienne la plus courte reliant l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord. De plus, l'océan Arctique apparaît comme le centre, entouré par les continents nord-américain et eurasien, mettant plus directement en contact la Chine et les Etats-Unis.
Depuis sa création en 2013, la projection de Hao Xiaoguang avec sa représentation verticale est largement entrée à l'école. Déclinée en une série de cartes du monde (le plus souvent centrées sur la Chine), on la retrouve sous la forme de cartes murales ou dans les manuels scolaires. La projection officielle de la Chine y est présentée comme une projection plus juste pour rééquilibrer la vision imposée par l'Occident, voire comme une volonté d'assurer la paix en mettant en avant les expéditions scientifiques de la Chine en Arctique et en Antarctique.
II) Nommer et délimiter strictement son territoire en combattant les cartes jugées dangereuses pour sa sécurité nationale« La Chine défie la Russie en restaurant les noms chinois des villes à sa frontière ». Cette querelle est mise en avant par le journal ukrainien Kiyv Post pour montrer les limites dans l'entente entre les deux pays (cf entrevue Poutine - Xi Jinping en mars 2023). Elle révèle les prétentions de la Chine qui n'a jamais renoncé à siniser les noms sur les documents cartographiques officiels comme elle a pu le faire notamment au Tibet. S'agissant de la Sibérie, la tentation est d'autant plus grande qu'une partie de ce territoire lui appartenait au XIXe siècle.
La carte de 1851 de John Tallis montre une grande partie du territoire perdu par la dynastie Qing au profit de l'Empire russe
(source : © Wikipédia)
« En insistant pour donner des noms chinois aux villes de certains territoires russes, la Chine fait savoir à la Russie qu'elle n'a pas oublié les vastes territoires qu'elle considère comme historiquement chinois » (RFI international)Territoire chinois occupé par la Russie depuis 1860. La superficie fait environ trois fois la taille de la France et comprend la ville de Vladivostok (source : © Wikimédia Commons)
Le Ministère chinois des ressources naturelles a publié de nouvelles réglementations, qui exigent l'ajout d'anciens noms chinois aux noms géographiques fixés par la Russie. Cela concerne 8 villes le long de la frontière russo-chinoise (RFI en Chine).
Cette « bataille de noms » sur les cartes s'inscrit dans un contexte plus large. Depuis plusieurs années, la Chine cherche à interdire les "cartes problématiques" qu'elle estime dangereuses pour sa sécurité nationale. Cela concerne notamment les cartes ne respectant pas le principe d'une seule Chine avec Taïwan inclus (Global Times). Au delà des cartes, le différend territorial entre Moscou et Pékin à propos de la Sibérie contribuerait à expliquer pourquoi la Chine ne dit pas clairement si la Russie doit retirer ses troupes du Donbass et de la Crimée.
« La Chine présente-t-elle à la télé son projet de partage d'une Russie vaincue ? » La guerre de l'information se poursuit sur Internet avec ce type de fake news qui laisserait penser à un projet d'annexion d'une partie de la Sibérie par la Chine (LCI verif'). Cette "fake map" à usage de propagande (pour le coup plutôt dirigée contre la Chine) s'avère entièrement fausse. La carte a été détournée à partir d'une carte déposée sur Reddit, qui représente les pays voisins les plus proches en fonction de là où on habite en Russie.
C'est certainement en mer de Chine du Sud que les revendications territoriales de Pékin sont les plus perceptibles. Elles prennent la forme d’une ligne en neuf traits : une sorte de « langue de bœuf », selon l’expression consacrée, dessinée sur la quasi-intégralité de la carte de la mer de Chine du Sud. Nombre de pays se plaignent du fait que la Chine n’est jamais sortie de l’ambiguïté à ce sujet, refusant de publier les coordonnées exactes du parcours de cette ligne maritime qui, pourtant, fait fi des Zones économiques exclusives (ZEE) revendiquées par ses voisins.
Carte schématique des revendications en mer de Chine méridionale avec le tracé de la "langue de boeuf" en rouge
(source : Wikimedia communs)
La Chine considère, comme Taïwan, sur la base d’une exploration maritime particulièrement ancienne et retranscrite au fil des siècles par écrit, que ce qui est compris dans cette « langue de boeuf » lui appartient, y compris les ressources avérées ou supposées que ces eaux renferment (voir par exemple la carte éditée par le pouvoir nationaliste chinois de Nankin en 1947). On y retrouve notamment l’archipel des Paracels, revendiqué également par le Vietnam, ainsi que les îles Spratleys, revendiquées tout ou partie par le Vietnam, les Philippines, Brunei ou encore la Malaisie. Ces revendications territoriales en mer de Chine s'inscrivent dans la volonté de contrôler une sphère d'influence comme pouvait l'avoir la Chine au début du XXe siècle. Nostalgie de la Chine impériale et ambitions néo-nationalistes de Xi Jinping semblent aujourd'hui fusionner dans un même rêve, celui d'une Chine toute puissante prête à s'investir dans la « guerre des cartes ». Ce que la Chine considère elle-même comme une quête légitime pour mettre fin à un siècle d’humiliation et retrouver son "corps géographique" ou geobody (Cahan, 2009).
« Carte des territoires perdus et des eaux de la Répubique de Chine ». Cette carte "irrédentiste" est issue d'une brochure nationaliste Histoire de la perte territoriale chinoise (novembre 1925)
Références
« Quelle est différence importante entre regarder le monde horizontalement et verticalement ? Entretien avec Hao Xiaoguang, l'auteur de la carte verticale du monde » (Teller Report). Télécharger sa carte en haute résolution (Hxgmap.com)
Olga V. Alexeeva et Frédéric Lasserre, « Le concept de troisième pôle : cartes et représentations polaires de la Chine », octobre 2022 (Géoconfluences).
William Cahan, The Cartography of National Humiliation and the Emergence of China's Geobody, Public Culture, 21/1, 2009 (Academia).
« La Chine, les cartes anciennes, et la langue de bœuf » (France Culture).« La Chine se cartographie au centre du monde ». Révolutionnaire, cette vision de la planète, qui brise la représentation occidentale, a été adoptée par la défense nationale chinoise (Le Monde).
La projection de Hao Xiaoguang destinée à célébrer la puissance de la Chine présente simultanément les deux hémisphères Nord et Sud. Cette projection très géopolitique a connu différentes versions (SIPRI).
On retrouve cette projection dans les manuels de géographie. Par exemple, dans un manuel français de géographie de 2020 qui cite l'Atlas des nouvelles routes du Courrier International qui a servi d'inspiration, sans mentionner la projection elle-même qui est celle de Hao Xiaoguang. Un bon exemple de naturalisation de cette projection dans la géographie scolaire (fil Twitter).
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16:14
L'histoire par les cartes : une carte exceptionnelle d'Amsterdam en 1625 acquise par le musée Allard Pierson
sur Cartographies numériques
Source : Allard Pierson acquires unique 17th century wall map of Amsterdam (Allardpierson.nl)Le musée Allard Pierson, qui met à disposition les collections de l'Université d'Amsterdam auprès du grand public, a acquis un exemplaire unique de la première édition de la grande carte murale d'Amsterdam, réalisée en 1625 par Balthasar Florisz van Berkenrode, gravée et imprimée par Philips Molenvliet. Cette carte mondialement connue et au dessin remarquable a pu, grâce à cette acquisition, revenir dans sa ville d'origine. La carte monumentale mesure plus de deux mètres carrés. Il s'agit de la représentation la plus détaillée et la plus fiable d'Amsterdam au XVIIe siècle. La carte de van Berkenrode témoigne de la croissance spectaculaire de la ville commerciale par rapport à la carte de Cornelis Anthonisz de 1544. Les bâtiments, les canaux, les jardins, les ponts, les quais, les navires, les moulins à vent et les murs défensifs sont reproduits avec beaucoup de soin. La ville est présentée de manière nouvelle : c'est la première fois qu'Amsterdam est représentée avec un plan orthogonal aussi détaillé "vu du dessus", offrant en même temps une vue en perspective qui permet une véritable plongée dans la ville. Les bâtiments sont dessinés en trois dimensions, ce qui donne une image vivante et réaliste de la ville commerçante en pleine croissance au XVIIe siècle.
Carte d'Amsterdam réalisée en 1625 par Balthasar Florisz. van Berkenrode (source : © Allardpierson.nl)
La carte est disponible en version couleurs en haute résolution. Elle peut être téléchargée également en version noir & blanc.
Pour accéder aux cartes de Balthasar Florisz van Berkenrode, voir les archives en ligne de la Bibliothèque municipale d'Amsterdam.
Cette copie de la carte d'Amsterdam de Van Berckenrode a été colorée à la main au moment de sa création. La carte murale est complète, elle se compose de neuf feuilles imprimées et comprend une gravure sur bois avec un titre en bandeau, dont le texte est le suivant : "Amstelredamum Emporium Hollandiæ Primarium Totiusque Europæ Celeberrimum" [traduction : Amsterdam, la place commerciale la plus importante de Hollande et la plus célèbre de toute l'Europe].
La carte existe en trois versions : la première date de 1625 ; la deuxième de 1648 a été complétée et mise à jour ; la troisième version de 1657 correspond à une nouvelle mise à jour. Il n'y a que cinq autres institutions dans le monde qui possèdent des copies de la première version. La carte achetée par le musée Allard Pierson est la seule copie connue qui a été colorée et qui porte le bandeau de titre mentionne.
Balthasar Florensz van Berckenrode (1591-1644) est issu d'une famille d'arpenteurs-géomètres. Il exerça lui-même comme cartographe et graveur à Amsterdam entre 1619 et 1634. Dès le début des années 1620, il attire l'attention des bourgeois d'Amsterdam avec la publication de sa carte murale de la province de Hollande, qui deviendra mondialement connue par son inclusion dans trois tableaux de Vermeer. Il collabore à l'élaboration de l'atlas d'Hondius en 1629 dans lequel il produit quelques planches. Afin de payer sa carte murale de la Hollande de 1621, il cartographia divers fiefs des Pays-Bas. Sa carte d'Amsterdam publiée en 1625 figure parmi ses plus grandes réalisations. La carte est exceptionnellement détaillée, elle témoigne du savoir-faire de la famille de cartographes-géomètres à laquelle appartient van Berckenrode. La date de 1625 est symbolique car c'est également la date de fondation de la Nouvelle-Amsterdam (New York) par les Hollandais.
Un détail intrigue encore aujourd'hui les spécialistes : des cercles en pointillés sur la place du Dam (source : © Allardpierson.nl)
Un détail a particulièrement intrigué et continue d'interroger les spécialistes. Il s'agit de cercles dessinés sur la place du Dam. La question est de savoir à quoi pouvaient bien servir ces cercles : s'agit-il de traces d'opérations d'arpentage, de symboles évoquant un centre du monde ou une forme de rayonnement ou encore de limites internes à la ville-elle même ? En l'absence de preuves tangibles, plusieurs explications ont été avancées (Hamelers, 2013). D'Ailly (1932) rapporte qu'Oldewelt a suggéré qu'il s'agissait d'une allusion à la procession annuelle des miracles, au cours de laquelle les fidèles devaient déambuler autour d'un autel sur la place. Une théorie dont D'Ailly lui-même n'était pas vraiment sûr. Une autre explication serait la suivante. Le cercle intérieur pourrait symboliser la ville elle-même. Le deuxième cercle représenterait une ligne de cent mètres et le troisième cercle une limite d'interdiction en cas d'expulsion de certains habitants (un élément historique qui entre en résonance avec un événement bien postérieur qui est la déportation des Juifs d'Amsterdam en 1941). On voit apparaître sur le dessin des postes frontières disposés en cercles tout autour de la ville pour en assurer la surveillance. Selon Jacqueline Abrahamse, toutes ces explications sont peut-être tirées par les cheveux et les cercles qui n'apparaissent que sur la première édition de la carte ont pu simplement être ajoutés au moment de la gravure et de l'impression (Abrahamse, 2021).
Cette nouvelle acquisition constitue le clou de la grande exposition cartographique Open map – from atlas to street map, qui se déroule au musée Allard Pierson à l'occasion de l'anniversaire des 150 ans de la Société royale de géographie des Pays-Bas. L'exposition commence avec cette grande carte d'Amsterdam de 1625 pleine de détails, et s'étend à l'ensemble du monde. Une attention particulière est accordée aux cartes des anciennes Indes néerlandaises, du Surinam et des Antilles. La collection de cartes et d'atlas du musée Allard Pierson est l'une des plus importantes des Pays-Bas et du monde. Ce qui n'est guère étonnant si l'on considère qu'Amsterdam était l'un des plus importants centres de production cartographique en Europe et dans le monde au XVIIe siècle. Le dépôt contient environ 135 000 cartes individuelles, 4 500 atlas et un certain nombre de globes. Une partie importante de la collection est issue de la bibliothèque et de la collection de cartes de la Royal Dutch Geographical Society (KNAG) fondée en 1873. La collection reflète largement l'histoire de la cartographie occidentale, en particulier néerlandaise. Plusieurs centaines de cartes sont décrites comme uniques ou très rares. Les deux groupes principaux, les collections de la KNAG et les collections acquises plus tard par la bibliothèque universitaire, témoignent d'une grande interdépendance matérielle et physique ; elles ont grandi ensemble pendant 125 ans.
Références
Abrahamse, Jacqueline (2021). Twee kaarten van Amsterdam. Een analyse door middel van Digitale Thematische Deconstructie. Dans cette étude disponible en téléchargement, l'auteure conduit une analyse très détaillée de la carte d'Amsterdam par Balthasar Florisz van Berkenrode (1625) en la comparant à la carte de Cornelis Anthonisz (1544). L'étude procède à une déconstruction thématique numérique à l'aide du logiciel QGIS, qui permet de décomposer les différents types d'objets (bâtiments d'habitation, monuments publics, arbres...) en fonction de leurs caractéristiques. Elle aborde la question des cercles énigmatiques de la place de Dam. L'étude s'inscrit dans une réflexion plus large sur le contexte et les significations multiples que l'on peut accorder à ces deux cartes.
Ailly, A.E. d' (1932), Balthasar Florisz.' plattegrond van Amsterdam. In: Jaarboek Amstehdamum 29, 1932, p. 103-130.
Hameleers, Marc (1993). Vier eeuwen Amsterdamse buurten in kaart Grootschalige kartografie bewaard in het Gemeentearchief Amsterdam, CAERT-THRESOOR n°1 [Cartographier quatre siècles de l'histoire d'Amsterdam]. A télécharger
Hameleers, Marc (2013). Kaarten van Amsterdam 1538-1865,Uitgeverij Thoth.
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11:24
Derrière chaque carte, une histoire : la carte des chemins royaux dans les Cévennes (1703)
sur Cartographies numériques
A la fin du XVIIe siècle, De Basville, intendant de Louis XIV pour l'État du Languedoc, fait réaliser en Cévennes 22 chemins royaux "assez larges pour qu'on puisse mener du canon partout". Cette carte des Cévennes "où se retirent les Fanatiques du Languedoc" (1703) constitue un symbole politique et religieux. Dans le contexte de la guerre des Camisards, ces chemins royaux étaient d'abord destinés à traquer les protestants comme le montre le médaillon de la carte.
« Les montagnes des Sevennes ou se retirent les fanatiques de Languedoc et les plaines des environs ou ils font leurs courses, avec les Grands chemins royaux faicts par lordre du Roy pour rendre des Montagnes praticables » - carte éditée par Nolin en 1703 (source : © Gallica-BNF)
Assez vite, la carte des chemins royaux est déclinée en plusieurs versions et va devenir un document médiatique pour l'époque. Une première carte, dont la réalisation semble remonter à fin 1697, distingue les grands chemins royaux de 20 pas (en jaune), des chemins de traverse de 10 pas (en rose). Élaborée « sous les soins de M. de Basville » et imprimée à Paris par l'éditeur Nolin en 1703, la carte a été « dessiné sur les lieux » comme il est indiqué. Il est vraisemblable qu'elle ait été en fait réalisée par Henri Gautier, ingénieur du Roi et inspecteur des travaux, par ailleurs auteur d'un Traité de la construction des chemins (1693).
« Les montagnes des Sevennes où se retirent les Fanatiques de Languedoc... sous les soins de M. de Basville » - carte éditée par Nolin en 1703 (source : © Gallica-BNF)
Selon Philippe Joutard, deux versions de la carte ont vraisemblablement circulé de manière contemporaine. Celle évoquant "les Fanatiques" était destinée au camp des catholiques, celle parlant de "Malcontents" s'adressait davantage aux protestants d'Europe (cf carte traduite en néerlandais).
« Les Montagnes des Sevennes ou se retirent les Malcontents de Languedoc et les Plaines d'Environ ou ils font leurs Courses avec les Grands Chemins royaux » (source : © Det Kgl. Bibliotek)
Il est intéressant de voir, à travers ces deux cartes des Cévennes, comment la question du désenclavement par la route était, déjà au XVIIe siècle, liée à des considérations politiques (cf "rendre ces montagnes praticables" mais aussi pourchasser "les fanatiques").
Il convient de ne pas pas toujours se fier à la date d'édition des cartes. L'éditeur Jean-Baptiste Nolin a publié différentes versions datées de 1703. Certaines semblent antérieures comme par exemple la carte ci-dessous . "Suivant le copye" renvoie à une carte originelle (peut-être celle élaborée par Henri Gautier ?).
« Les montagnes des Sevenes dans le Languedoc et les plaines de Environs d'où les Mécontents font leurs courses - Levée par ordre du Roi de France » (source : © Gallica-BNF)
Jean-Baptiste Nolin (1657-1708), fils d’un graveur de la rue Saint-Jacques, devint géographe du duc d’Orléans puis géographe du roi. Les quatre collections de cartes de Nolin sont assez exceptionnelles (à découvrir sur Gallica). Trois d’entre elles se rapportent aux événements militaires des Pays Bas, d’Italie et d’Allemagne. La quatrième est une collection sur le monde, baptisée le Théâtre du monde dont fait partie le "Théâtre de la guerre dans les Sevennes avec les Montagnes et les Plaines des environs". Il est l'éditeur également d'une très belle carte du Canal royal de Languedoc. Jean-Baptiste Nolin s'était spécialisé comme éditeur de cartes à large diffusion. Ses cartes rapportant les événements militaires et autres faits de guerre lui apportèrent fortune et notoriété. Ce qui le conduisit, semble-t-il, à reproduire certaines cartes dont il n'était pas l'auteur comme en témoigne le procès pour plagiat qui l'opposa à Delisle.
En 1703, la même année où paraît la carte de Nolin, est éditée à Londres, puis à Berlin une « Description et état des Sevennes par rapport à ce qui s'y passe ajourd'hui » qui décrit bien les montagnes cévenoles comme lieux de refuge et de résistance pour les protestants :
« Les Sevennes sont un pays de montagne qui a environ 13 lieues de longueur et autant de largeur. Il y en a trois fort hautes du côté du septentrion, savoir Esperou, Lauzere et les Guals, d’où sortent quantité de petites rivières [...]. On n’y saurait y ranger une armée de mille hommes, n’étant pas possible d’y observer de la distance pour les bataillons si on y rangeait les bataillons à la queue l’un de l’autre [...]. Si ceux qui commandent dans les Sevennes entendent le métier de la guerre, ils attireront les troupes que le Roi y envoiera dans les lieux étroits où cent en pourront battre mille et mille dix mille, et bien qu’on y ait fait accommoder les chemins, tant ceux qui sont le long des rivières, que ceux par lesquels on monte jusqu’au sommet des montagnes, ou qu’un carrosse ou un chariot y puisse monter en tournoyant, les chemins sont pourtant si étroits qu’on n’y saurait mettre un bataillon en ordre de bataille. La cavalerie est absolument inutile en ces pays-là et ils y feraient plus de mal que de bien ».
Références
« La carte des chemins royaux des Cévennes » par Florence Arnaud (Découverte des Cévennes).
« Description et état des Sevennes par rapport à ce qui s'y passe ajourd'hui ». Ce texte anonyme de 1703 est reproduit in extenso dans la revue Le lien des chercheurs cévenols, n°160, janvier-mars 2010, p.14-16.
Numa Broc, Les montagnes au siècle des Lumières : perception et représentation, Paris, Edition du CTHS, 1991.
François de Dainville, Cartes anciennes du Languedoc, XVIe-XVIIIe siècles, Société languedocienne de Géographie à Montpellier, 1961. Les Chemins des Cévennes sont abordés dans le chapitre III : Cartes de Gouvernement, p. 77 à 81, avec la reproduction de la carte des "montagnes des Sevennes où se retirent les Fanatiques".
Localisation de la carte des chemins royaux sur une carte actuelle (Université d'Utrecht). L'occasion de découvrir que la carte est orientée vers l'ouest, ce qui pourrait correspondre à la vision des régiments de dragons venant de la vallée du Rhône.
Différentes versions de la carte des chemins royaux éditée par Jean-Baptiste Nolin (à consulter sur le site Gallica-BNF) : [https:]] [https:]] [https:]] [https:]]
La carte par Charles Allard en version bilingue (en français et en néerlandais) destinée aux protestants d'Europe :
[www5.kb.dk]
« Le Théâtre de la Guerre dans les Sevennes le Languedoc et le Pays aux Environs » par Pierre Mortier. Cette carte, imprimée à Amsterdam en 1704, donne une vision encore plus large du théâtre de la guerre contre les protestants :
[www5.kb.dk]
Le gouvernement général de Languedoc divisé en trois lieutenances générales par Jean-Baptiste Nolin (1697) : [https:]]
Numa Broc, Une affaire de plagiat cartographique sous Louis XIV : le procès Delisle-Nolin, Revue d'histoire des sciences, 1970, n°23-2, p. 141-153.
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L'histoire par les cartes : l'Atlas des villes des Pays-Bas (1550-1565) de Jacques de Deventer
sur Cartographies numériquesLa série Cartes et Plans de la Bibliothèque royale de Belgique (KBR) comporte plus de 100 000 cartes et plans sous forme de feuilles, généralement de grand format, ainsi que 600 atlas et une 30e de globes anciens. L'Atlas des villes des Pays-Bas (1550-1565) de Jacques de Deventer fait partie de ses collections et peut être visualisé sous forme de cartes en haute résolution. La KBR contient aussi les archives numérisées de la Royal Geographical Society et de l'Institute of British Geographers.
L'Atlas des villes des Pays-Bas contient 73 planches levées entre 1550 et 1565 sous le règne de Charles Quint et de Philippe II d'Espagne. Il s'agit d'une oeuvre cartographique assez unique. L'Atlas représente les villes des Pays-Bas espagnols avec une très grande précision, ce qui en fait une source précieuse pour étudier le réseau urbain au XVIe siècle.
L’historiographie estime que Jacques de Deventer dressa les plans d’environ 260 villes. 316 plans sont encore conservés : 136 minutes et 180 dans l’atlas (Colin, 2022). Au total, ils représentent encore 225 localités. Il s’agit de documents manuscrits réalisés à partir d’arpentages du terrain, ce qui les rend très précis. En outre, l’ensemble présente une belle homogénéité dans l’utilisation des couleurs, l’orientation vers le nord magnétique ou l’échelle utilisée (entre 1/7 400 et 1/8 400 ou plus rarement, 1/10 000).
Bois-le-Duc. Extrait des plans de villes des Pays-Bas par Jacques de Deventer (source : © KBR)
Les plans de villes de Jacques de Deventer ont fait l’objet d’une série d’études spécialisées. « Depuis la seconde moitié du XXe siècle, plusieurs historiens et géographes se sont penchés sur le contenu cartographique des plans, sur la genèse et l’usage de la collection ou sur les rapports entre les deux séries des plans. Il faut cependant remarquer que la plupart de ces études ont été publiées par des chercheurs néerlandais. L’historiographie des plans de Jacques de Deventer est donc avant tout néerlandophone » (Vannieuwenhuyze, 2012).
Pour la plupart des localités, il s’agit de la plus ancienne représentation cartographique conservée. Ces plans de « villes » figurent également une partie des terres alentour. Depuis leur redécouverte au XIXe siècle, la plupart des recherches considéraient ces documents comme des instruments militaires ou comme le pur produit d’une cartographie scientifique. Colin Dupont en propose une interprétation novatrice en en explorant d'autres dimensions. « Vision de la ville, perception de l’espace, rôle de l’hinterland, procédés de représentation ou profil du cartographe sont autant d’aspects analysés. Ils permettent de comprendre que, malgré un résultat troublant de modernité, cette collection est largement tributaire des codes de son époque et relève plus du document politique que militaire. Plus largement, il s’agit de voir ce que cette réévaluation apporte à l’histoire du développement de la cartographie au XVIe siècle » (Colin, 2019).
Colin Dupont est responsable du département des Cartes et Plans la Bibliothèque royale de Belgique (KBR) et docteur en histoire de la Katholieke Universiteit Leuven. Ses recherches portent sur l'histoire de la cartographie ainsi que sur les questions de conservation des collections cartographiques. Il est membre du comité éditorial de la revue Imago Mundi (en charge de la bibliographie en collaboration avec Charlotta Forss).
Références
Vannieuwenhuyze, Bram (2012). Les plans de villes de Jacques de Deventer (XVIe siècle). État de la question et pistes de recherche. Revue du Nord, 2012/3, n° 396, p. 613-633? Consultable sur Cairn.
Dupont, Colin (2019). Cartographie et pouvoir au XVIe siècle. L'atlas de Jacques de Deventer. Brepols
Dupont, Colin (2022). Le Brabant en perspective royale : le duché dans l’atlas de Jacques de Deventer (XVIe siècle). In Actes du XIXe colloque La ville brabaçonne. « Ville et territoire. La perception et la représentation de la ville et du duché de Brabant », Bruxelles 15-16 octobre 2021. A télécharger
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Quand les couleurs révèlent le contenu et la matérialité des cartes. L'exemple de l’Asie orientale du milieu du XVIIe au début du XXe siècle
sur Cartographies numériques
Source : Lange, D., Hahn, O. (2023). Colors on East Asian Maps. Their Use and Materiality in China, Japan and Korea between the Mid-17th and Early 20th Century. Brill Research Perspectives in Map History, p.1-87. Disponible en accès libre.
« Les couleurs sur les cartes de l’Asie de l'Est. Leur utilisation et leur matérialité en Chine, au Japon et en Corée entre le milieu du XVIIe et le début du XXe siècle ».Réumé
Pendant trois ans, des chercheurs ont étudié les couleurs sur les cartes d'Asie de l'Est, avec un accent mis sur les cartes réalisées entre le XVIIe et le XXe siècle. Le but était de saisir ces cartes dans leur matérialité (1) en explorant la signification et l'utilisation des couleurs et (2) en conduisant une analyse scientifique des couleurs utilisées dans le cadre d'une approche interdisciplinaire et d'une collaboration étroite entre sciences humaines et sciences naturelles. Le premier objectif a été atteint grâce à l'examen systématique et comparatif de la coloration de diverses cartes de la Chine, du Japon et de la Corée. A partir d'exemples limités mais représentatifs, l'étude donne un aperçu global des pratiques de coloration et de la signification de couleurs sur les cartes d'Asie de l'Est. Pour atteindre le deuxième objectif, les chercheurs ont entrepris des études scientifiques matérielles sur des cartes coloriées à la main de deux collections situées à Hambourg et à Berlin, qu'ils ont comparées avec les résultats scientifiques similaires de recherches sur les colorants ainsi que diverses sources textuelles tels que des manuels décrivant la production de pigments pour la peinture. Bien que le nombre de cartes soit limité, cette approche assez large a permis d'aboutir à un premier état des lieux concernant les colorants utilisés pour colorer les cartes en Asie de l'Est.
Ce que l'on peut retenir en résumé, c'est que les cartes imprimées n'étaient pas souvent coloriées à la main en Asie de l'Est. Des cartes manuscrites ont été produites pour un large gamme d'usages et sur une longue période, parallèlement aux cartes imprimées. C'est probablement une des causes qui expliquent qu'il n'existait pas de coloristes professionnels de cartes en Asie de l'Est. La coloration des cartes manuscrites était réalisée, selon toute vraisemblance, par ceux qui les dessinaient. Une forte baisse de l'activité de coloration à la main s'observe dès le XVIIIe siècle au Japon, du fait de l'essor du marché des estampes imprimées. Des pratiques typiques de coloration ont pu être identifiées pour les cartes d'Asie de l'Est en ce qui concerne leurs styles et leurs palettes de couleurs. Dans les trois régions, les couleurs en combinaison avec des signes ont été utilisées pour coder les informations sur les cartes. Les légendes permettant d'expliquer le code couleurs sont rares. Du fait qu'il était d'usage depuis des siècles de colorier les cartes manuscrites à la main, la coloration et le codage par couleurs étaient probablement stabilisés et tenus pour acquis.
Les investigations scientifiques matérielles ont montré que les couleurs utilisées dans les cartes étaient pour la plupart les mêmes que celles utilisées pour la peinture dans ces régions. L'analyse scientifique matérielle des colorants a été effectuée en utilisant exclusivement des méthodes non destructives, qui ont permis de préserver les matériaux en cours d'examen, mais ont limité aussi les conclusions. Il a été possible de distinguer les couleurs minérales et végétales et d'affiner leurs identifications, mais pas de tirer des conclusions quant aux régions d'origine des colorants. Il est probable que les couleurs minérales et végétales aient été obtenues principalement localement en Asie de l'Est, avec l'utilisation supplémentaire de colorants issu du commerce intercontinental. À partir de l'analyse des matériaux effectuée dans le cadre de ce projet, il a été constaté que de nouveaux colorants synthétiques venant d'Europe avaient été assez vite intégrés en Asie de l'Est dès le XIXe siècle. En ce qui concerne les systèmes de coloration des cartes, les chercheurs ont relevé des influences européennes, à travers principalement l'augmentation de la coloration fonctionnelle des masses terrestres à partir du XIXe siècle.
Les couleurs ont contribué à la fabrique des cartes, elles en ont affecté la matérialité, le contenu et l'utilisation. Comprendre le processus de coloration des cartes est essentiel pour l'étude de leur nature matérielle et de leur production ainsi que du contexte social, géographique et politique dans lequel elles ont été réalisées. La carte donne un aperçu des sociétés, des paysages et des territoires. De plus amples recherches seraient nécessaires, en particulier des études comparatives sur des cartes d'autres régions de l'Asie (Asie du Sud, du Sud-Est et Asie centrale). Il conviendrait également de conduire des analyses des matériaux pour les couleurs imprimées afin de pouvoir faire des comparaisons entre les couleurs utilisées pour l'impression et celles utilisées pour des cartes dessinées à la main. Il n'est pas toujours facile d'acquérir une compréhension complète des relations entre cartes et couleurs, entre coloration d'impression et coloration à la main avec leurs techniques de coloration respectives.
Les auteurs
Diana Lange est professeure invitée d'études sur l'Asie centrale à l'Université Humboldt de Berlin. Spécialiste de l'Asie centrale et orientale, elle s'intéresse à l'histoire et à l'exploration des savoirs, aux cultures matérielles et visuelles, à la cartographie et aux interactions culturelles.
Oliver Hahn est professeur d'archéométrie à Hambourg. Ses domaines de recherche comprennent l'analyse de manuscrits, de dessins, de peintures, de colorants et d'encres ainsi que la préservation du patrimoine culturel.
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Evolution de l'implantation humaine en Espagne à partir de données multi-temporelles (1900-2020)
sur Cartographies numériquesSource : Uhl, J. H., Royé, D., Burghardt, K., Aldrey Vázquez, J. A., Borobio Sanchiz, M., and Leyk, S.: HISDAC-ES : Historical Settlement Data Compilation for Spain (1900–2020), Earth System Science Data, 2 Mar 2023, [https:]]
Résumé
Les mesures multi-temporelles permettant de quantifier les changements à la surface de la Terre sont essentielles pour comprendre de nombreux processus naturels, anthropiques et sociaux. Les chercheurs utilisent généralement des données de télédétection pour quantifier et caractériser ces changements dans l'utilisation des terres et la couverture terrestre (LULC). Cependant, ces sources de données sont limitées dans leur disponibilité avant les années 1980. Alors qu'une fenêtre d'observation de 40 à 50 ans est suffisante pour étudier les changements LULC les plus récents, des processus tels que l'urbanisation, l'aménagement du territoire et l'évolution des systèmes urbains opèrent souvent sur des périodes plus longues couvrant plusieurs décennies, voire des siècles. Ainsi, pour quantifier et mieux comprendre ces processus, des sources de données historiques et géospatiales alternatives sont nécessaires pour remonter plus loin dans le temps. Cependant, de telles données sont rares et le traitement est à forte intensité de main-d'œuvre, impliquant souvent un travail manuel.
Pour surmonter le manque de connaissances quantitatives sur les systèmes urbains et l'environnement bâti qui en résulte avant les années 1980, nous exploitons les données cadastrales qui comprennent l'utilisation du bâtiment et l'année de construction. Nous avons scrappé, harmonisé et traité plus de 12 000 000 d'empreintes de bâtiments, y compris les années de construction, pour créer une série de surfaces quadrillées à multiples dimension, décrivant l'évolution des établissements humains en Espagne de 1900 à 2020, avec une résolution spatiale de 100 m et une résolution temporelle de 5 ans. Ces surfaces comprennent des mesures de la densité de construction, de l'intensité bâtie et de l'utilisation des terres bâties. Nous avons évalué nos données par rapport à une variété de sources de données, y compris des données de télédétection sur les établissements humains et des données sur la couverture terrestre, des représentations historiques de l'utilisation des terres basées sur des modèles, ainsi que des cartes historiques et des images aériennes historiques, et trouver des niveaux élevés de correspondance. :
Les données concernant les établissements humains pour l'Espagne (HISDAC-ES) sont disponibles en téléchargement sous forme de fichiers raster :
[https:]]Settlement development in Spain from 1900 to 2020. Impressive change in the last 120 years. This animation is based on our new high-resolution dataset, already available as a preprint ? [https:]] #rstats #opendata #dataviz pic.twitter.com/jsiNH1uk9C
— Dr. Dominic Royé (@dr_xeo) March 10, 2023
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— Dr. Dominic Royé (@dr_xeo) March 2, 2023
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18:30
Un modèle géologique retraçant la surface de la Terre au cours des 100 derniers millions d'années
sur Cartographies numériques
Source : Hundred million years of landscape dynamics from catchment to global scale (Science, 2023, vol. 379, Issue 6635, p. 918-923)Le projet a débuté il y a environ trois ans lorsque les auteurs ont commencé à développer un nouveau modèle d'évolution du paysage à l'échelle mondiale, capable de simuler des millions d'années de changement. Ils ont également pu y ajouter d'autres informations de paléogéographie retraçant l'histoire des paysages de la Terre. Pour cette nouvelle étude, ils ont utilisé des reconstructions tectoniques de pointe et des simulations des climats passés à l'échelle mondiale.
Les simulations informatiques ont mobilisé l'infrastructure informatique nationale de l'Australie qui repose sur des centaines de processeurs informatiques. Chaque simulation a pris plusieurs jours, construisant une image complète pour reconstruire les 100 derniers millions d'années de l'évolution de la surface de la Terre. Cette puissance de calcul a permis d'aboutir à des cartes mondiales en haute résolution qui montrent les paysages terrestres en élévation, ainsi que les flux d'eau et de sédiments.
L'étude a révélé des détails sur le rôle que la surface de la Terre a pu jouer dans le mouvement des sédiments du sommet des montagnes aux bassins océaniques, régulant le cycle du carbone et les fluctuations climatiques de la Terre dans le temps.
L'évolution du paysage de la Terre au cours des 100 derniers millions d'années (licence Creative Commons)
Le logiciel scientifique goSPL utilisé pour cette étude est disponible sur [https:]] et la documentation du logiciel se trouve sur https://gospl.readthedocs.io.
Les auteurs fournissent également une série de blocs-notes Jupyter utilisés pour le pré- et le post-traitement des ensembles de données et des sorties de modèles qui peuvent être suivis pour reproduire certaines des simulations et des sorties présentées dans l'article et sont accessibles sur :
https://github.com /Geodels/gospl-global-workflows
La reconstruction de la paléoélévation PALEOMAP et les fichiers de rotation et de géométrie GPlates associés peuvent être téléchargés à partir de :
[https:]]
Les cartes de paléo-précipitations du modèle HadCM3BL-M2.1aD sont disponibles auprès de la Bristol Research Initiative for the Dynamic Global Environment (BRIDGE) :
https://www.paleo.bristol.ac.uk
Les résultats des simulations fournis sous forme de fichiers netcdf contiennent quatre paramètres : élévation, accumulation de débit rempli (rivières avec lacs), accumulation de débit (rivières uniquement) et bassin versant (bassins de drainage). Ils sont disponibles à un intervalle de 5 Myr à partir de ce référentiel.
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15:41
La moitié des zones humides d'Europe, des États-Unis et de la Chine ont disparu en trois siècles
sur Cartographies numériques
Source : Fluet-Chouinard, E., Stocker, B.D., Zhang, Z. et al., Extensive global wetland loss over the past three centuries (Nature, 2023, vol. 614, p 281–286).L'étude scientifique, parue dans la revue Nature en février 2023, montre une perte mondiale de 20 % depuis 1700 - ce qui est moins que prévu. En Europe, aux États-Unis et en Chine c'est toutefois plus de la moitié des zones humides qui ont disparu depuis 1700. Ce qui équivaut à la disparition d'un territoire de la superficie de l'Inde.
Jusqu'à présent, on ne savait pas combien il restait de zones humides. Les estimations depuis 1700 variaient entre 28% et 87%, soit une fourchette énorme. Les chercheurs ont combiné des archives historiques à l'échelle mondiale avec des cartes de zones humides actuelles afin de pouvoir se forger une idée plus précise. Ils estiment qu'environ 20% des zones humides à la surface de la Terre ont été détruites. L'Europe est la zone la plus touchée, l'Irlande ayant perdu plus de 90 % de ses zones humides, l'Allemagne, la Lituanie et la Hongrie plus de 80 %, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Italie plus de 75 %.
Reconstruction des superficies de zones humides drainées, perdues ou converties entre 1700 et 2020
(source : Fluet-Chouinard, E., Stocker, B.D., Zhang, Z. et al., Nature, 2023)
Bien que certaines régions soient très durement touchées, l'analyse d'ensemble montre qu'il reste encore des espaces à sauvegarder. « C'est une bonne nouvelle, il n'est pas trop tard pour protéger la majorité des zones humides dans le monde », a déclaré l'auteur principal de l'étude Etienne Fluet-Chouinard (Université de Stanford). Pendant des milliers d'années, les zones humides ont été considérées par les agriculteurs comme des terres improductives. Au cours du siècle dernier, le taux de destruction a rapidement augmenté. Combiné à l'impact de la crise climatique, le prélèvement en eaux souterraines, les incendies et l'élévation du niveau de la mer ont contribué, selon les chercheurs, à faire des zones humides l'un des écosystèmes les plus menacés au monde.
Les estimations précédentes étaient probablement erronées car les scientifiques avaient tendance à se concentrer sur les régions où la perte était la plus importante (celles où vit la majorité de la population), puis à extrapoler ces chiffres. Mais de vastes quantités de tourbières et de plaines inondables existent encore dans des régions peu peuplées telles que le nord du Canada, la Sibérie, le Congo et l'Amazonie. Il y a aussi beaucoup de zones humides en Alaska, ce qui ramène la perte moyenne aux États-Unis à environ 40 %.
À l'échelle mondiale, plus de 60 % des pertes ont été causées par le drainage des terres destinées à la culture, suivi par la conversion pour faire des rizières (18 %) et la création de zones urbaines (8 %). Moins de 1 % a été perdu pour l'extraction de la tourbe. À l'échelle mondiale, les tourbières stockent deux fois plus de carbone que les forêts du monde , ce sont donc des écosystèmes cruciaux à préserver si l'on veut atteindre les objectifs climatiques.
Les zones humides sont importantes pour la biodiversité : jusqu'à 40 % des espèces de la planète y vivent et s'y reproduisent. Ils purifient également l'eau, protègent contre les inondations et améliorent le bien-être physique des habitants des zones urbaines.
« Maintenant que nous connaissons l'ampleur de la perte - et les avantages perdus avec les zones humides - nous pouvons prendre des décisions plus éclairées sur la façon dont nous voulons gérer nos paysages.
Les scripts utilisés pour traiter les données d'entrée, modéliser et calibrer la reconstruction de la perte des zones humides et produire les chiffres sont disponibles sur Github.
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17:14
Ancien atlas scolaire et vision nationale. L'exemple de l'Atlas de la République mexicaine (1899)
sur Cartographies numériques
Cet "Atlas méthodique de l'enseignement de la géographie de la République mexicaine" par Antonio Garcia Cubas est consultable sur le site de cartes historiques de David Rumsey. Edité d'abord en N&B lors de la première édition (1874), puis en couleur lors de l'édition de 1899, il constitue un ouvrage de référence pour enseigner la géographie du Mexique à la fin du XIXe siècle. On peut le voir comme un véritable programme politique pour célébrer la jeune nation mexicaine.« Atlas metodico para la ensenanza de la geografia de la Republica Mexicana » (source : David Rumsey)
L'atlas vise à donner une vision nationale unifiée de la jeune République fédérale avec ses "Estados Unidos" (à l'image des États-Unis d'Amérique) qui apparaissent en couleurs vives sur la carte générale du Mexique qui ouvre l'atlas.Cette unité nationale est cependant relative. A l'époque, la frontière sud-est du Mexique n'est pas encore bien stabilisée. La frontière a été établie par un traité en 1882 par lequel le Guatemala renonce définitivement au Chiapas. Mais le Mexique contrôle encore assez peu ce territoire à la fin du XIXe siècle.
La péninsule du Yucatan et la région du Chiapas restent encore aujourd'hui une zone de contentieux (cf zone de confins à la fois pour le Mexique). Jan de Vos, qui a participé aux pourparlers entre le gouvernement mexicain et l'Armée zapatiste de libération nationale dans les années 1990, aborde cette dimension dans son ouvrage Les frontières de la frontière sud :
Vos, Jan de, Las fronteras de la frontera sur : Resena de los proyectos de expansion que figuraron la frontera entre Mexico y Centroamérica, Universidad Juarez Autonoma de Tabasco-Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropologia Social, 1993.
Voir également cet ouvrage collectif qui contient de nombreuses contributions sur le sujet : Philippe Bovin (dir.), Las Fronteras del Istmo. Fronteras y sociedades entre el sur de Mexico y America Central, Geografía, Sociología y Ciencias Políticas, Centro de estudios mexicanos y centroamericanos, 2005.
L'atlas d'Antonio Garcia Cubas est entièrement en espagnol, qui est la langue nationale du Mexique. Il mentionne toutefois la présence de "certaines langues et dialectes anciens des nations qui habitaient autrefois cette partie riche et étendue des Amériques" (otomite, tarasque, mazahua, popoloco et maya).
Malgré l'emploi de l'espagnol, les cartes reprennent des toponymes indigènes. C'est le cas de la carte du Yucatan, où on observe par exemple la présence de la lettre ? sur plusieurs noms de lieux. Cette lettre était utilisée pour transcrire le son "ts" en maya.L'atlas reflète donc largement son époque et montre les différentes perspectives de l'enseignement de la géographie, entre finalités civiques et culturelles. Cette exaltation du sentiment national se retrouve dans beaucoup d'autres altas scolaires du XIXe et du début du XXe siècle.
L'auteur de cet atlas, Antonio Garcia Cubas (1832-1912) était à la fois historien, géographe et cartographe. Il est l'auteur de nombreuses cartes et de différents manuels à l'usage des écoles publiques. Il a produit en 1863 une grande carte du Mexique. Il est l'auteur d'une carte générale des Etats Unis mexicains en 1889 (visible sur la Bibliothèque du Congrès). Il a écrit également une Étude géographique, statistique, descriptive et historique des États-Unis mexicains, traduite en français et destinée à l'Exposition de Paris de 1889 (à découvrir sur Gallica).
Pour compléter
Il peut être intéressant de comparer avec la carte française du Mexique établie quelques décennies plus tôt par A. H. Brue :
Nouvelle Carte du Mexique et d'une partie des Provinces Unies de l'Amérique Centrale (1839). Dédiée à l'Académie Royale des Sciences de l'Institut de France. Par A.H. Brue, Géographe du Roi, Membre de la Société de Géographie de Paris, membre-honoraire de celle de Londres. Revue et augmentée par Ch. Picquet (à découvrir sur David Rumsey).
Deux encarts y montrent les environs de Mexico et de Vera Cruz, ainsi que la péninsule du Yucatan. Le Texas faisait à l'époque encore partie du Mexique. Le Bolsón de Mapimí, assez désertique et servant de refuge pour des rebelles indiens, y est représenté comme un État spécifique par rapport à l'Etat de Durango dont il fait normalement partie. C'est une erreur cartographique répétée sur de nombreuses cartes qui remonte aux problèmes rencontrés par Humboldt pour cartographier la région. Le géographe explorateur considérait sans doute que ce territoire insoumis ne faisait pas partie de la Nouvelle-Espagne. A moins qu'il ait simplement manqué des moyens techniques pour dresser une cartographie plus précise de la région :
Chantal Cramaussel (2001). Humboldt et la cartographie du nord de la Nouvelle-Espagne. Cahiers de l'Amérique latine, 36 | 2001, p. 163-181. [https:]]
Dans son ouvrage Mexique cartographique, Raymond B. Craib analyse le rôle puissant que l'exploration, l'arpentage et la cartographie ont joué dans la création de l'État mexicain moderne au XIXe et au début du XXe siècle :
Raymond B. Craib (2004). Cartographic Mexico. A History of State Fixations and Fugitive Landscapes. Latin America Otherwise [https:]]
La Carta Geografica General de la Republica Mexicana établie par le ministre de la guerre Pedro Garcia Conde (1845) constitue la première carte imprimée grand format produite à partir de sources mexicaines indigènes :
[https:]]
Comme le montre Raymond B. Craig, après la guerre américano-mexicaine, la nouvelle Carta General proposée par Garcia Cubas offrira "une image iconographique du nouvel État mexicain et remplira ce territoire des fantômes du passé, créant ainsi l'image d'un esprit national unifié" (pour plus de détails, voir le commentaire de la carte sur le site Rare Maps).Articles connexes
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14:34
MetroDreamin, une application en ligne pour imaginer le système de transports que vous aimeriez pour votre ville
sur Cartographies numériquesL'application en ligne MetroDreamin' permet de concevoir et de visualiser le système de transports que vous aimeriez pour votre ville. L'utilisateur a le choix entre deux possibilités :
- en partant de réseaux de métro existants
Choisissez une ville parmi les nombreux plans de métro proposés. Cliquez sur le plan pour ajouter une nouvelle station de métro à l'endroit de votre choix. MetroDreamin' nomme automatiquement votre nouvelle station en utilisant le nom de la rue la plus proche (vous pouvez lui attribuer aussi un nom de votre choix). Une fois que vous avez ajouté une station, il vous suffit de sélectionner la ou les lignes de métro que vous souhaitez qu'elle desserve et elle sera automatiquement connectée au reste de votre réseau. Il est possible inversement d'enlever des stations à partir du plan existant.
- en créant ex nihilo un réseau de transports fictif
Ajoutez des points sur la carte. L'application les relie automatiquement et simule des mouvements de rames de métro sur le réseau que vous avez créé. La carte est ensuite partageable sur Internet. Il faut cependant ouvrir un compte sur le site pour pouvoir l'enregistrer.
On dit qu'un qu'un système de métro commence à être rentable lorsqu'une ville dépasse le million d'habitants. Mais avec MetroDreamin', on peut implanter un métro où l'on veut et selon la configuration que l'on souhaite, sans se préoccuper du coût financier. Avis aux spécialistes des transports et de l'aménagement mais aussi aux imaginatifs. De quoi faire de l'aménagement urbain et également de la géographie prospective...
Pour compléter
"Les grandes villes où l'on circule le mieux sans voiture" (source : Statista, licence Creative Commons)
Le transport public est le moyen le plus efficace et le plus durable de véhiculer de grands groupes de personnes en milieu urbain, comme le rapporte l'étude "Urban Mobility Readiness Index 2022" du cabinet de conseil Oliver Wyman. Comme les prévisions indiquent que près de 70 % de la population mondiale vivra dans des villes en 2050, il est d'autant plus important que les métropoles conçoivent leurs systèmes de transport public en conséquence.
??? Quelle est la station de métro la plus proche de vous à Paris ?
— Jules Grandin (@JulesGrandin) February 2, 2023
Sur cette carte, chaque bâtiment est relié à la station de métro la plus proche, plus le lien est foncé plus la distance à la station la plus proche est élevée pic.twitter.com/qX2mN8J6hmArticles connexes
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Cartographie en temps réel des transports publics
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12:46
La guerre à l’époque moderne par les cartes
sur Cartographies numériques
Source : « La guerre à l’époque moderne par les cartes ». Par Anthony Guyon (Nonfiction).L’époque moderne s’est construite par la guerre, comme en témoignent la guerre de Trente Ans (1618-1648) et la guerre de Sept Ans (1756-1763). L’ensemble des continents ont porté des innovations et repensé la place de la conflictualité dans le système politique par le recrutement, puis le financement. La guerre reste l'un des thèmes les plus abordés pour l'époque moderne mais son approche par la cartographie demeure limitée. Un Atlas remédie à cette lacune. Les éditions Autrement consacrent un tome à cette thématique et l’historienne Caroline Le Mao, qui a co-dirigé l’ouvrage, revient sur quelques spécificités de la guerre entre les XVIe et XVIIIe siècles (interview à lire sur Nonfiction).
ATLAS DES GUERRES A L'ÉPOQUE MODERNE (XVI? - XVII? - XVIII? siècles)
Par Olivier Aranda, Julien Guinand, Caroline Le Mao. Cartographe : Mélanie Marie
Atlas - Atlas Mémoires. Paru le 01/02/2023
A découvrir sur le site des éditions Autrement.
Pour feuilleter un extrait de l'Atlas.
Marignan, Lépante, Vauban, Pierre le Grand, Bonaparte… Ces noms résonnent dans l’histoire de la guerre moderne et ont traversé les époques : les XVI?, XVII?, XVIII? siècles restent les grands siècles de l’innovation dans le domaine de la guerre. La guerre moderne déferle sur terre et sur mer. Aucun lieu du globe n’est épargné. Les Européens, dans leur expansionnisme colonial, se confrontent d’abord aux populations locales. Puis ces champs de bataille deviennent des lieux de conflits entre les nations occidentales elles-mêmes, donnant à la guerre une dimension mondiale. Les révolutions scientifiques et techniques, les réformes tactiques et stratégiques vont servir empires et royaumes et favorisent le développement de nouvelles façons de combattre : poudre noire et canon, artillerie de campagne, guerre de course, création d’une administration étatique structurée…
Toutes ces transformations, représentées par plus de 230 cartes et documents, s’inscrivent dans un contexte de mutations politiques, financières, sociales et culturelles fondamentales qui feront basculer l’Europe et le monde dans la modernité.
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6:35
La carte des accidents de la route en France (ONISR) : un bel exemple d'artefact lié à l'outil de géovisualisation en ligne
sur Cartographies numériquesL'outil cartographique de l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR) permet de visualiser les accidents corporels de la circulation enregistrés par les forces de l'ordre, ainsi que les victimes de ces accidents, en France métropolitaine sur les dix dernières années. Il est aussi possible de superposer les emplacements des radars automatiques fixes. Par défaut, la carte affiche les accidents mortels en 2020.
La carte par interpolation (heatmap) proposée sur le site fait ressortir les lieux les plus accidentogènes qui correspondent aux grandes agglomérations. En réalité, cette carte thématique ne fait que refléter les densités de population, avec très logiquement une concentration des accidents en ville là où la population est la plus nombreuse.
Outil cartographique du site de l'ONISR montrant la distribution des accidents de la route mortels en 2020
Lorsqu'on zoome sur la carte, celle-ci fait apparaître plus précisément deux types de lieux d'accidents, dans les villes-centres et dans les périphéries.
A un niveau de zoom plus important, les données sont désagrégées et on accède à chaque lieu d'accident individuellement. Ce qui change complètement la vision du phénomène qu'on pouvait avoir initialement. En passant d'une carte par zones continues à une carte par points, la distribution des accidents semble beaucoup plus éparse et liée à des emplacements bien spécifiques (carrefours urbains, grands boulevards ou voies rapides...). De quoi mettre en évidence un bel artefact numérique créé par l'outil de géovisualisation en ligne qui change le mode de réprésentation en fonction du degré de zoom !Parallèlement, le Cerema a développé un outil de datavisualisation en ligne qui permet de visualiser l'évolution des données de mortalité routière sur un temps long (depuis 1968) et selon plusieurs types de variables. Il permet de proposer des graphiques simples d'utilisation qui mettent en avant des enjeux forts de sécurité routière. Le graphique sur la période 1968-2019 témoigne d'une baisse globale du nombre d'accidents mortels, même si le chiffre a tendance à stagner ces dernières années.
Évolution de la mortalité selon l'âge et le mode de transport sur la période 1968-2019 (source : Cerema)
La mortalité diffère très nettement en fonction des tranches d'âge, avec une surmortalité dans la tranche 18-25 ans :
De fait, contrairement à ce que semblait montrer la heatmap par interpolation (voir carte générale plus haut), ce sont plutôt les espaces hors agglomération qui s'avèrent les plus mortels, sans doute en raison des vitesses supérieures à celles enregistrées dans les agglomérations qui dénombrent néanmoins un plus grand nombre d'accidents. Les autoroutes restent en comparaison relativement plus sûres, bien que les accidents, moins nombreux, puissent s'y avérer très graves.
Comparaison de l'accidentologie selon le lieu, en nombre d'accidents et en nombre de tués 2015-2020
(source : datavisualisations du Cerema)
L'effet du couvre-feu lors de la crise Covid de 2020-21 est assez visible dans les statistiques du fait du recul général des mobilités. On observe une baisse passagère du nombre d'accidents et de tués sur la route, avant toutefois une nouvelle hausse en 2021-22 avec la reprise des mobilités en période post-Covid.L’ONISR met en ligne chaque année une base détaillée extraite du fichier national des accidents corporels de la circulation, éliminant tout risque d’identification des personnes. Les indicateurs élaborés à partir de ces données sont labellisés par l'Autorité de la statistique publique.
Les bases de données annuelles (depuis 2010) sont à télécharger sur le site de l'ONISR, avec le nombre de tués et de blessés, le type d'usagers, le milieu, la catégorie de route, la lumière et le sexe. Les données montrent que les accidents les plus mortels ont en fait souvent lieu hors agglomération et sont beaucoup plus le fait d'hommes que de femmes.
On trouve également des bases de données annuelles des accidents corporels de la circulation routière pour la période 2005-2021 sur le site Data.gouv.fr au format csv avec le fichier des métadonnées en pdf.
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5:49
Monroe Work et la visualisation des inégalités scolaires dans l'entre-deux-guerres aux Etats-Unis
sur Cartographies numériques
Source : Pioneer in Black Data : Monroe N. Work and the Negro Year Book (Jason Forrest, Nightingale, 27 février 2023).Jason Forrest, concepteur de visualisation de données et rédacteur en chef au sein de la revue Nightingale, continue à explorer l'histoire des datavisualisations. Dans cet article, il s'intéresse aux travaux de Monroe Nathan Work afin de comprendre son impact sur l'histoire des données. Monroe N. Work était sociologue, érudit et chercheur afro-américain. Il a passé sa vie à collecter des données et à aider les autres à les comprendre. Le point culminant de son oeuvre est le Negro Year Book, une encyclopédie annuelle sur les Noirs publiée par l'Université Tuskegee de 1912 à 1952.
Le Negro Year Book constitue une source essentielle de données sur l'histoire des Noirs aux États-Unis pendant l'entre-deux-guerres. Moins connu que que ses contemporains WEB Du Bois et Booker T. Washington avec qui il a pourtant collaboré, Monroe Work s'est fixé pour tâche de sensibiliser le public aux données. Afin de porter à connaissance ces ensembles de données, il a dessiné à la main des graphiques sur l'éducation, les soins de santé ou encore la mortalité.
Jours de scolarisation par an si chaque enfant noir d'âge scolaire avait sa part - Negro Year Book, édition 1914-15
(source : © Jason Forrrest, Nightingale)Work s'est attaché tout particulièrement à rendre visible les inégalités scolaires. Il parvient à calculer le nombre de « jours de scolarité par an si chaque enfant noir d'âge scolaire avait sa part », ce qui lui permet de faire des moyennes et des comparaisons entre états des États-Unis. D'abord réalisés à la main, ces tableaux deviennent imprimés dans les éditions suivantes. Ses graphiques comparent les investissements dans les écoles blanches et dans les écoles noires. Ses travaux lui permettent aussi de dresser des cartes de l'analphabétisme afro-américain et de montrer que celui-ci différait selon l'âge et les régions. La profondeur de l'analphabétisme dans les États du Sud permet de comprendre la Grande migration qui se déroulera dans les années suivantes et poussera de nombreux Noirs à chercher de meilleures conditions de vie dans le nord des Etats-Unis.
Pourcentage d'analphabètes dans la population de 10 ans et plus en 1910 - Negro Year Book, édition 1916-17
(source : © Jason Forrrest, Nightingale)Jason Forrest s'interroge pour savoir si Monroe Work avait vu les cartes de l'Exposition de Paris de Du Bois ou s'il s'est inspiré d'autres cartes utilisées en sociologie. Des recherches supplémentaires seraient nécessaires. Il y a des références à des cartes de Work et à son institution, le Georgia State Industrial College à l'occasion de la Georgia State Fair de 1908 et dans certaines de ses brochures antérieures. Monroe Work et Richard Wright ont utilisé les données démographiques générées par la foire annuelle des Noirs en Géorgie pour produire et publier une étude sur les citoyens noirs de cet Etat. Ces données étaient importantes car elles étaient parmi les premières statistiques publiées par des Afro-Américains sur les Afro-Américains. Elles montraient les « progrès de la race noire dans cet état depuis l'émancipation ». Les statistiques compilées par le professeur Monroe Work, issues de la foire noire, montraient que l'analphabétisme avait diminué depuis l'émancipation de 96% à 12% pour la population en âge scolaire. Pour Richard Wright Jr. : « C'est extraordinaire compte tenu du fait que moins de la moitié des enfants en âge scolaire sont inscrits à l'école et, selon le recensement des États-Unis, moins de 8% des enfants fréquentent l'école plus de six mois en Géorgie ».
Comme le montre Kate E. Nowicki dans sa thèse (Race, Recreation and the American South : Georgia‘s Black State Fair 1906-1930), « ces statistiques sont difficiles à évaluer car nous ne savons pas quel âge peut être considéré comme « âge scolaire » et quel âge a été choisi pour mesurer le niveau d'alphabétisation, même s'il ne demeure pas moins qu'une partie des Noirs était plus alphabétisée que leurs ancêtres esclaves. Ces chiffres témoignent du désir des dirigeants noirs de prouver statistiquement les progrès des Afro-Américains depuis leur émancipation. L'apparition de nombreux établissements d'enseignement, d'enseignants et d'étudiants noirs fournissait un affichage important pour les autres Afro-Américains ; cela démontrait les progrès et invitait les autres à imiter l'exemple de l'élite ».
Les travaux de Monroe Work s'inscrivent dans une perspective "accommodationniste". Prôné par T. Washington, l'accommodement permettait aux Noirs et aux Blancs modérés d'interagir d'une manière jugée socialement acceptable par la communauté blanche. Une position modérée que ne partageait pas Web Du Bois qui exhortait les Afro-Américains à faire campagne publiquement pour que les Noirs puissent être représentés politiquement. Monroe Work était aussi en contact avec Web Du Bois et il se peut qu'il ait lui-même évolué dans ses positions. Son travail méthodique pour soutenir la cause des droits civils et sa manière d'utiliser des données pour soutenir une position critique serviront à la génération suivante qui s'engagera activement dans les années 1950-60 pour la reconnaissance des droits civiques des Noirs.
Pour en savoir plus, lire l'article très intéressant de Jason Forrest dans la revue de data visualisation Nightingale.
Pour accéder à tous ses documents de travail, voir le dossier Google Doc qu'il a mis à disposition en public.
Portrait de Monroe Work dans la National Portrait Gallery.
Site mettant en évidence la documentation de Work sur le lynchage.
Archives Tuskegee concernant le Negro Year Book.Articles connexes
La Grande Migration des Noirs aux Etats-Unis à travers les romans de Toni Morrison
Étudier les inégalités entre établissements scolaires à partir de l'Indice de position sociale (IPS)
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6:06
La carte d'Ebstorf en version interactive et en téléchargement
sur Cartographies numériques
Source : Re-imagining the Ebstorf map (British Library).Créée vers 1300 par les religieuses du monastère d'Ebstorf dans le nord de l'Allemagne, la carte d'Ebstorf avec ses dimensions énormes (plus de 3m x 3m et composée de trente feuilles de parchemin) est la plus grande mappemonde connue au Moyen-Age. Elle a été détruite par les bombardements alliés à Hanovre pendant la Seconde Guerre mondiale. L'image présentée ici est un fac-similé numérique créé en 2008 à partir d'images de l'original conservé à la Leuphana Universität de Lüneburg.
Reproduction interactive © de la carte réalisée à la Leuphana Universität de Lüneburg
Selon la conception chrétienne de l'univers, la carte d'Ebstorf représente le monde comme le corps du Christ. Sa tête, qui représente l'Est, se trouve en haut de la carte. Ses pieds, marquant l'ouest, en bas, ses mains (pour indiquer le nord et le sud) sont à gauche et à droite de la carte. Jérusalem est au centre de cette carte médiévale, dite "T en O". Combinant des lieux réels, des lieux bibliques et des événements mythiques, la carte d'Ebstorf constituait en quelque sorte à l'époque une encyclopédie de l'histoire du monde.
La British Library a collaboré avec la School of Interactive and Real Time d'Escape Studios pour créer une version interactive de la carte d'Ebstorf. Une équipe d'étudiants et de chercheurs a participé à l'incubateur « Escape Pod » pour créer une version 3D de la carte à l'aide du fac-similé numérique de la Leuphana Universität à Lüneburg. La carte interactive, créée dans Unreal Engine, a été placée dans un scriptorium médiéval fictif pour restituer l'environnement dans lequel la carte a été fabriquée.
La carte est téléchargeable à partir de ce lien (attention le fichier zip fait 1,1 Go et il convient de disposer d'une bonne carte graphique). Une fois le dossier zip téléchargé, sélectionner l'application contenue dans le dossier intitulé «The Making of the Myth».
Articles connexes
Numérisée en haute résolution, la carte médiévale de Fra Mauro peut être explorée en détail
L'histoire par les cartes : les routes commerciales au Moyen Age (déjà une route de la soie)
L'histoire par les cartes : les collections numérisées de la Bibliothèque Vaticane
L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BNF)
L'histoire par les cartes : La France aux Amériques ou la naissance des mondes atlantiques (BnF)
L'histoire par les cartes : la septentrionalisation de l'Europe à l'époque de la Renaissance par Pierre-Ange Salvadori
L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes
Cartographie ecclésiastique et base de données sur les établissements religieux au Moyen-Age (projet Col&Mon)
Cartes et atlas historiques
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17:51
Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)
sur Cartographies numériques
Source : Étude sur la diversité des ruralités « Typologies et trajectoires des territoires » (ANCT - Observatoire des territoires)Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda rural, une nouvelle définition des zones rurales basée sur la grille de densité communale de l’INSEE a été actée par le gouvernement en novembre 2020. Ainsi défini, le rural réunit 30% de la population nationale et plus de 80% des communes françaises. Dans la suite de ce travail, l’Agence nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) a engagé une étude visant à rendre une image actualisée de la diversité des ruralités.
Cette étude propose une nouvelle lecture de la France rurale, dans la continuité des travaux typologiques menés par la DATAR en 2003 et 2011. Elle vise à mettre en perspective les enjeux et défis qui se posent aux territoires ruraux, dans toute leur diversité, ainsi qu’aux politiques publiques qui les accompagnent. Elle comporte des cartes très utiles sur la typologie et les trajectoires des territoires ruraux, réalisées par l’équipe Acadie et Magali Talandier.
Typologie structurelle 2022. La diversité des communes rurales
(source : Étude sur la diversité des ruralités, © équipe Acadie et Magali Talandier)L’élaboration de cette étude a été suivie par un conseil scientifique réunissant des enseignants chercheurs spécialistes du développement et des dynamiques des territoires ruraux. Il était composé de : Laurence Barthe, maître de conférences en géographie et aménagement à l’Université de Toulouse Jean Jaurès, Laurent Rieutort, professeur de géographie à l’Université de Clermont-Ferrand et directeur de l’Institut Auvergne Rhône Alpes de Développement des Territoires (IADT), Dominique Royoux, professeur de géographie à l’Université de Poitie s, codirecteur du Lab Com (ANR) DESTINS et Martin Vanier, professeur de géographie à l’Ecole d’Urbanisme de Paris. Leur contribution se trouve en postface de cette étude.
Deux approches complémentaires sont proposées pour définir les fonctions qu’occupent les espaces ruraux :
- Une lecture structurelle, qui montre la pluralité des communes rurales de la France métropolitaine.
- Une lecture systémique, qui qualifie les contributions actuelles et potentielles des espaces ruraux aux grands enjeux de transitions.
L'étude s'appuie sur la nouvelle définition du rural (2021) dont les données sont disponibles à l'échelle communale sur le site de l'INSEE. Les autres données croisent plusieurs sources concernant les équipements et l'emploi. La France d’outre-mer est exclue de l’étude. La dernière partie de l'étude aborde la contribution des espaces ruraux aux différentes dimensions de la transition
Pour trouver une typologie des territoires ruraux qui s'en approche, voir France découverte (Géoclip).Articles connexes
L'Insee propose un nouveau gradient de la ruralité (La France et ses territoires, édition 2021)
L'accès aux services publics dans les territoires ruraux : éléments de débat à partir d'un rapport de la Cour des Comptes
Cartographier les espaces ruraux en France
EuroCrops, un ensemble de données harmonisées et en open data sur les parcelles cultivées au sein de l'UE
Atlas des centres. Mesurer les dynamiques des centres-villes français (FNAU)
Atlas du monde rural de la Catalogne (mise à jour 2022)
Cartographie des bassins urbains et ruraux à l'échelle mondiale (URCA - FAO) -
7:06
EuroCrops, un ensemble de données harmonisées et en open data sur les parcelles cultivées au sein de l'UE
sur Cartographies numériques
EuroCrops regroupe l'ensemble des données de parcelles cultivées autodéclarées au sein de l'Union européenne. Le projet est financé par l'Agence spatiale allemande du DLR pour le compte du Ministère fédéral des Affaires économiques et de l'Action pour le climat (BMWK). Ces données sont dérivées d'auto-déclarations par les agriculteurs recevant des subventions dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) de la Commission européenne.
Parcellaires agricoles dans la région frontalière Autriche-Slovaquie autour de Bratislava (source : EuroCrops )
Pendant un an et demi, les ensembles de données nationaux individuels sur les cultures ont été collectés manuellement, les classes de cultures ont été traduites en langue anglaise et transférées dans la nouvelle taxonomie hiérarchique des cultures et de l'agriculture (HCAT). EuroCrops est en amélioration continue grâce à une communauté d'utilisateurs actifs. Ce travail est sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International.En étant capables d'analyser les données agricoles à une échelle spatiale élargie qui s'étend de la Suède au Portugal, les auteurs espèrent que les chercheurs pourront mener leurs travaux au-delà des frontières et acquérir de nouvelles connaissances. Les données sont disponibles pour l'instant pour 16 pays de l'UE (avec la possibilité de conduire des comparaisons sur la période 2105-2021 pour certains pays).
Les 16 pays de l'UE qui participent aux données collectées par EuroCrops (en vert)
Alors que la population mondiale continue de croître et que le changement climatique mondial devient de plus en plus apparent, l'amélioration de l'efficacité et de la résilience de l'agriculture au niveau local et mondial constitue un défi crucial pour l'avenir de l'humanité. Les développements récents dans le domaine de l'observation de la Terre par satellite ont permis d'observer et d'analyser quasiment en temps réel les processus qui se produisent à la surface de la Terre. En tirant parti de l'apprentissage automatique et de l'intelligence artificielle, ont peut désormais extraire des informations de ces énormes volumes de données, qui peuvent éclairer le développement de modèles pour le suivi des cultures agricoles et la conception d'applications futures. Sur la base de ces informations, les agriculteurs sont en mesure de prendre des mesures à un stade précoce. Cela constitue une contribution décisive à la sécurité alimentaire, qui représente l'un des objectifs centraux des Objectifs de développement durable (ODD) énoncés par les Nations Unies. Cependant, ces possibilités sont souvent limitées par la disponibilité insuffisante de références qualitatives nécessaires à la création de modèles de processus fonctionnels sur la base de ces données d'observation de la Terre. Le projet EuroCrops vise à montrer comment cette lacune peut être comblée en compilant des données administratives évaluées dans le cadre du contrôle des subventions.
Les données vectorielles avec la taxonomie pour chaque pays sont disponibles sur Github et Zenodo.
Pour la France, les données sont issues du Registre parcellaire graphique, disponible sur Data.gouv.fr et consultable sur le Géoportail.
Pour en savoir plus
M. Schneider, T. Schelte, F. Schmitz & M. Korner (2023). EuroCrops : All you need to know about the Largest Harmonised Open Crop Dataset Across the European Union. ArXiv:2302.10202v1 [cs.OH] 20 Feb 2023. [https:]]
A. Nicolaus Fendrich, F. Matthews, E. Van Eynde, M. Carozzi, Z. Li, R. d'Andrimont, E. Lugato, Ph. Martin, Ph. Ciais, P. Panagos (2023). From regional to parcel scale : A high-resolution map of cover crops across Europe combining satellite data with statistical surveys, Science of the Total Environment, Volume 873, 15 May2023. [https:]]
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Publication des résultats du recensement agricole 2020
OneSoil, la carte interactive des parcelles et des cultures en Europe et aux Etats-Unis
Mise à jour de la base de données sur la couverture du sol aux Etats-Unis (NLCD)
Copernicus : accès libre et ouvert aux cartes concernant la couverture des sols (2015-2019)
WorldCover (ESA), une couverture terrestre de l'occupation du sol à 10m de résolution
Données CORINE Land Cover 2018 sur l'Europe
Données et cartes sur l'artificialisation des sols en France
Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)
Modéliser l'usage des terres à l'échelle mondiale en tenant compte des acteurs et de leur pouvoir réel de décision
La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
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7:05
Atlas des centres. Mesurer les dynamiques des centres-villes français (FNAU)
sur Cartographies numériques
La Fédération nationale des Agences d'Urbanisme (FNAU) a mise en ligne en février 2023 un Atlas des centres dont l'objectif est de mesurer les dynamiques des centres-villes français.Projet d’observation des centres villes
Depuis les années 70, le centre-ville a semblé entrer dans une période de déclin. Victime de l’étalement urbain et du délitement des structures sociales traditionnelles, il s’est fragilisé. Ce phénomène inégal a plus particulièrement touché les petites centralités et les « villes moyennes ». Pourtant, depuis une dizaine d’années, de nouveaux processus sont à l’œuvre. La fin de l’ère des hydrocarbures et l’aspiration de certains groupes sociaux à un modèle de société « post industriel » centré sur des relations de proximité redonnent une pertinence toute nouvelle à cet espace.
De nombreux élus ont pris conscience de ces mutations et orientent désormais leurs choix vers la protection et la redynamisation de leur centre-ville afin d’en faire un atout pour leur commune. C’est également dans ce sens que des programmes nationaux d’aménagement du territoire ont vu le jour, à l’instar d’Action Cœur de ville ou de Petites villes de demain.
Les acteurs publics manquent cependant encore d’outils pour appréhender un espace aussi complexe que le centre-ville. Il n’existe par exemple pas de référentiel national pour servir de base de comparaison entre différentes communes. L’ambition de ce projet d’observation des centres villes est de fournir un outil de comparaison multithématique capable d’aider les acteurs des centres villes dans l’auto-diagnostic de leur centre et faciliter leurs prises de décision.
Un projet en réseau, en trois étapes
Ce projet s’inscrit plus largement dans le dispositif d’observation mutualisée des espaces urbains créé depuis 2013 par la Fnau, en partenariat avec France Urbaine et Intercommunalités de France (AdCF) qui mobilise un réseau d’experts très impliqués, issus des agences d’urbanisme et des collectivités territoriales.
Pour rappel, le projet d’observation des centres-villes s’inscrit sur un chantier de deux années autour de trois étapes.- Etape 1 : Identification des communes françaises exerçant des fonctions de centralité et réalisation d’une typologie. Cette première étape a été finalisée en mai 2021 et a donné lieu à un poster sur la typologie des centralités françaises
- Etape 2 : Délimitation des contours des centres villes des communes retenues dans l’étape 1
- Etape 3 : Production d’indicateurs statistiques pour établir un portrait de « l’état de santé » des centres-villes étudiés
L'atlas des centres de la FNAU est assorti d'un outil de cartographie interactive consultable par ici : [https:]]
La méthodologie d’identification des centres-villes (sur laquelle il n'y a pas vraiment de consensus) repose sur le choix de deux critères : 1) le rôle structurant de l'emploi et des équipements 2) la place dans le système territorial
L'étude a permis de déterminer 3 136 centralités réparties en 5 catégories :- polarité structurante (haut niveau d'emplois et d'équipements, attraction des actifs des territoires environnants)
- polarité multiconnectée (lieu d'emplois mais niveau d'équipements moins élevé, connectée à plusieurs polarités structurantes)
- centralité indépendante (bénéficie d'une certaine offre en équipements et emplois, mais pas d'aire d'influence)
- centralité relais (près de 70% des actifs se rend dans une polarité structurante pour travailler)
- centralité résidentielle (peu d'emplois, 80% des habitants travaillent ailleurs)
Les données détaillées sont à télécharger au format xlsx. Outre un tableau de bord des indicateurs, un onglet permet d'accéder à la typologie par communes avec un niveau détaillé de 11 types de centralités.
Pour compléter
Nicolas Lebrun (2023). Réinterroger la centralité marchande. Pôles, territoires, discontinuités et réseaux au service de la centralité Géographie. Université Paris 8 - Vincennes-Saint-Denis, 2023. [https:]]
Résumé de son HDR : Faire centre. Appréhender la centralité. Evaluer l’urbanité d’un espace central. Voilà un débat, aussi vieux que l’analyse spatiale, au coeur des préoccupations des chercheurs de l’ensemble des sciences sociales depuis bien longtemps. C’est notamment le cas lorsqu’on étudie la fonction marchande. L’auteur constate que l’évaluation de la centralité marchande va communément de pair avec le binôme centre-polarisation et avec le binôme accessibilité-attractivité. Pourtant, à trop réduire les logiques marchandes à ces éléments, nous sommes peut-être passé à côté de quelque chose. Ainsi, nos pratiques de consommation ont évolué notamment sur les 20 dernières années : nous sommes de plus en plus motiles et mobiles, et la consommation s’insère dans des chaînages de déplacements de plus en plus complexes. Mais en parallèle, lorsque nous consommons, le recours à la proximité ou à la livraison à domicile, n’ont jamais été autant sollicités. En conséquence l’offre marchande est de plus en plus polymorphe, le lieu de vente n’étant qu’un moyen parmi d’autres d’atteindre le client potentiel. La théorie développée ici par l’auteur est que le primat de la centralité marchande de polarisation est révolu. Il existerait autant de modes de centralité qu’il existe de formes spatiales de bases : le point, la ligne, l’aire, le réseau. La première partie propose d’aborder successivement les quatre modes de centralité ainsi constitués : la centralité de polarisation, la centralité de positionnement, la centralité d’ancrage, la centralité en distanciel. Il s’agit de voir en quoi chaque mode de centralité a ses propres logiques, interagit différemment avec la fonction marchande, correspond à des comportements de consommation différents, génère des formes et paysages marchands spécifiques. Mais reste à voir, dans une seconde partie, comment ces modes de centralité s’articulent entre eux, pour constituer la coloration marchande des lieux. Alors seulement sera abordée la question de la mise en valeur par l’usage de la centralité marchande théorique du lieu. Et c’est dans l’appréhension de la distorsion entre centralité théorique et usages réels que se trouve la clé d’une utilisation optimale de la fonction marchande comme levier d’urbanité. Le commerce pourra alors être envisagé comme constitutif d’une centralité apaisée.
Pour Nicolas Lebrun, en ce qui concerne la centralité marchande, il convient de distinguer différents types de centralités (d'ancrage, de positionnement, de polarisation). En conclusion de son HDR, il attire l'attention sur les quatre points suivants :- Faire centre n’est pas une fin en soi
- L’usage de la centralité suppose un rapport sensible à l’espace
- Une centralité marchande non valorisée n’est pas toujours gaspillée
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Un simulateur de ballon espion avec de vraies données atmosphériques
sur Cartographies numériquesLes trajectoires de vol sont calculées à partir des données atmosphériques ERA5 produites par le Copernicus Climate Change Service. Au bas de la carte, on peut choisir la durée de la simulation et les heures précises où l'on souhaite visualiser la trajectoire.
Comme le précise le panneau à l'accueil, ce démonstrateur est destiné seulement à "un usage récréatif, il n'est pas assez précis en tant que source crédible pour des informations militaires". Les auteurs du site souhaitent dissiper tout malentendu pour des utilisateurs qui y verraient des attaques d'OVNIS extraterrestres !
Pour compléter
Le Pentagone dit surveiller un ballon espion chinois détecté en train de survoler les États-Unis (The Guardian).
Les ballons chinois espionnent en escadrille, accuse Washington (Libération).Une start-up en IA utilise l'imagerie satellite pour tracer la trajectoire d'un ballon chinois (SpaceNews).
Le New York Times a travaillé avec la société d'intelligence artificielle Synthetaic pour détecter la trajectoire du ballon chinois à partir d’images satellites Planet Labs. La 1ère détection du ballon se situe au large de l'île chinoise de Hainan le 15 janvier 2023. L'étude est aussi en accès libre sur le site d'imagerie satellite Planet.
Après l'hystérie des ballons chinois, la carte des centres de commandement de la défense aérienne des Etats-Unis (@ThrustWR).
Souveraineté aérienne. La limite supérieure de l'espace aérien national n'est pas définie par le droit international (Wikipédia).
Ballon chinois abattu par les États-Unis : Pékin se « réserve le droit » de répliquer (Le Figaro).
Pourquoi la Chine utiliserait-elle un ballon espion alors qu'elle a des satellites ? (BBC).
Comment les États-Unis ont improvisé un plan pour faire face à un ballon chinois (The Washington Post)
Humour. En 1983 Nena avait déjà tout prévu en faisiant tirer sur des ballons pris pour des ovnis dans l'interprétation de sa chanson "99luftballons" (Youtube).
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Ukraine-Russie. Retour sur un an de guerre en cartes et en analyses (février 2022 - février 2023)
sur Cartographies numériques
Comme le note l'IFRI, « l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 constitue un tournant majeur des relations internationales. Les objectifs stratégiques de Vladimir Poutine n’ont pas été atteints et la suite de la guerre est incertaine. Les risques d’escalade – y compris nucléaire – sont réels et une extension régionale des hostilités ne saurait être exclue. Les conséquences de ce conflit sont d’ores et déjà mondiales : recomposition des alliances, hausse des prix de l’énergie, insécurité alimentaire grandissante ». Ce billet propose une revue cartographique en deux temps, d'abord en recensant les cartes et graphiques disponibles sur ce conflit, puis en renvoyant vers des pistes d'analyse et de débat.1) Retour en cartes et en graphiques sur un conflit géopolitique majeur
« À la Une : l’Ukraine, un an après…». Vendredi 24 février 2023, cela fait un an jour pour jour que l’invasion russe débutait en Ukraine. Bilans, rétrospectives, suppléments, éditions spéciales vont se succéder dans la presse tout au long de cette semaine (Revue de presse de RFI).
« Un an de guerre en Ukraine. Le Dessous des cartes » (Arte-TV). Les grands enjeux et les acteurs du conflit russo-ukrainien. Une analyse géopolitique et cartographique de l'émission Le Dessous des cartes pour mieux comprendre ce séisme majeur de l’histoire du XXIe siècle.
« Invasion de l'Ukraine : un monde a chaviré » (Les Échos). L'attaque de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022 a bouleversé la géopolitique mondiale. Pour la première fois depuis 1945, l'Europe est le théâtre d'un conflit de haute intensité.
????? La guerre en Ukraine dure depuis un an jour pour jour.
— Jules Grandin (@JulesGrandin) February 24, 2023
Pour @LesEchos, retour en cartes sur les 4 temps forts de l'invasion russe, de la guerre-éclair initiale à l'enlisement du conflit pic.twitter.com/Aqp3eoqQV8
« De l'invasion russe à la bataille de Bakhmout : un an de guerre en Ukraine raconté en cartes » (Le Figaro). Le Figaro retrace, en cartes animées et commentées, un an de batailles acharnées en Ukraine depuis les premiers jours de l'invasion russe.Si vous l'avez manqué, avec @darioingiusto, @HuguesMaillot et @amaurycoutansai nous avons retracé en cartes un an de guerre en #Ukraine [https:]]
— Stéphane Saulnier (@ssaulnier_FIG) February 23, 2023
« Les cartes de la guerre en Ukraine, depuis l’invasion russe de février 2022 » (Le Monde). Un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le journal Le Monde propose de visualiser l’évolution du conflit sur le terrain et ses conséquences dans le monde. Les cartes et infographies réunies dans cet article permettent de voir l’évolution des territoires contrôlés par les Russes en Ukraine depuis le 24 février, ainsi que les enjeux humanitaires, économiques et militaires du conflit. « L'espace mondial fragmenté par la guerre en Ukraine » (série de cartes).
« Résolution sur l’Ukraine à l’ONU : un indicateur du jeu des alliances planétaire » (France-Culture). À un an du déclenchement de la guerre en Ukraine, zoom sur le vote des 193 États à l’ONU concernant les résolutions sur l'Ukraine et la Russie. Voir la carte du journal Le Monde.
Comparaison des votes du 3 mars 2022 et du 23 février 2023 à l'Assemblée générale des Nations Unies vis-à-vis de la guerre en Ukraine (AB Pictoris).
« Comprendre le vote aux Nations unies du 23 février 2023 » (Le Grand Continent). On remarque relativement peu de changements entre le vote du 23 février 2023 et celui du 2 mars 2022. Il y a toutefois une majorité de la population mondiale qui vit dans un pays s’étant abstenu lors du vote (51,4%). Les gouvernements représentant 55,9 % de la population mondiale ont décidé de ne pas s’opposer frontalement à Moscou.
Après un an de guerre, la représentation cartographique la plus parlante : celle des pays ayant fourni des armes à l'#Ukraine ou pris des sanctions financières contre la #Russie. L'isolement du bloc démocratique libéral mené par les Etats-Unis est marquant. [https:]] pic.twitter.com/WmlPjcTv7I
— Corentin Sellin (@CorentinSellin) February 23, 2023
« Carte de l’Ukraine au 24 Février 2023, un an après l'invasion russe » (Edmaps).« Un an de guerre en Ukraine ». Carte évolutive co-publiée par AbPictoris et Diploweb pour identifier les ruptures (YouTube).
Carte chronologique interactive permettant de suivre les opérations jour par jour, avec les dates significatives du conflit surlignées en gris (Grid).
« Après un an de guerre en Ukraine, quelles perspectives pour la suite du conflit ? » (Géo).
« Les données des satellites révèlent l'étendue des combats en Ukraine » (The Economist). Les cicatrices de la guerre peuvent être trouvées bien au-delà des lignes de front.
« L'invasion de l'Ukraine par la Russie en cartes. Un guide visuel de la guerre » (Financial Times).
NEW Today marks one year since Putin invaded Ukraine. There were fears that Ukrainian troops could potentially be overrun in a matter of days. But that has not proved to be the case.
— Steven Bernard (@sdbernard) February 24, 2023
Keep up to date with the latest on the Ukraine invasion in maps [https:]] #dataviz pic.twitter.com/flxsOZUnHl
« 365 jours. Un an de guerre en Ukraine » (Zeit Online). Assaut, résistance, contre-offensive, guerre de tranchées : la Russie attaque l'Ukraine depuis un an. Une storymap montrant les principales phases de la guerre à partir de cartes et d'images satellites.
Le South China Morning Post revient sur un an de guerre avec des photos marquantes en N&B et une série de cartes et graphiques explicatifs.
Al Jazeera cartographie des principales batailles de la guerre en Ukraine à partir d'images aériennes ou au sol, assorties de cartes chronologiques.
« Le conflit un an plus tard, en cartes ». Une brève revue de "cartoblographie" à partir de morceaux choisis et de reportages (Kenneth Field).p
« Pendant la guerre en Ukraine, le Groupe Wagner tisse sa toile en Afrique » (France Culture). Alors que le conflit en Ukraine bat son plein, le groupe de mercenaires et outil de l’expansion russe soutient sur le continent africain des régimes autoritaires. Le tout en développant une logique de prédation visant à exploiter les ressources locales. Voir la carte du journal Le Monde.
« Guerre Ukraine-Russie - Faits et chiffres » (Statista).
« La guerre en Ukraine en données : un an de victimes, de violences et de déplacés » (Grid).
« Soldats morts par habitants dans les régions russes » (Reddit) d'après les décès identifiés par BBC-Mediazona. A partir de ces données, le journal allemand Spiegel a produit une datavisualisation impressionnante dans un article intitulé « Les morts sur lesquels Poutine cherche à garder le silence ». Avec une question récurrente concernant ces cartes et graphiques par points (dotmaps) : ces dataviz ne contribuent-elles pas paradoxalement, au lieu de mettre en visibilité, à invisibiliser de fait tous ces morts anonymes ? Une question qui se posait déjà à propos de la manière dont le data journalisme représentait les morts du Covid-19.
« De plus en plus d'Ukrainiens s'installent à l'étranger alors que la guerre se poursuit » (Bloomberg). Plus de 8 millions d'Ukrainiens, principalement des femmes et des enfants, ont fui le pays suite à l'invasion russe. Une datavisualisation montre la répartition par pays d'accueil. L'UNHCR estime que cela représente 19,5% de la population du pays, près d'un Ukrainien sur cinq a quitté son pays depuis un an.
« Un an de guerre en Ukraine : la galerie de dessins » (Chappatte).« L'invasion de l'Ukraine par la Russie : une tragédie post-soviétique. » Un dossier pédagogique de Julie Deschep pour Le Livre scolaire.
2) Pistes d'analyse et de débat
« Un an de guerre en Ukraine, l’émission spéciale de Mediapart » (Mediapart). Vladimir Poutine a, depuis l’automne, un discours non pas contre l’Ukraine mais contre l’Occident pris collectivement.
« 365 jours de guerre en Ukraine : plongée dans les sociétés russes et ukrainiennes » (France-Inter). Un an après, quel bilan les sociétés ukrainiennes et russes tirent-elles de cette guerre ?
« Le premier fil du premier jour de la guerre, il y a un an » (Anna Colin Lebedev). « Poutine est fou. Peut-être, mais peu importe, car nous avons surtout besoin de comprendre la rationalité interne de son action. Nous avons besoin de cerner l'étendue de son projet, de voir ses points saillants (l'Ukraine, et au-delà, les Etats-Unis, l'Occident) ». Pour suivre les analyses d'Anna Colin Lebedev (@colinlebedev), spécialiste de l'Ukraine et de la Russie post-soviétique.
« Ukraine-Russie, la guerre de propagande » (Arte-TV). Dans les médias et les réseaux sociaux, le conflit entre Moscou et Kiev est raconté, mis en scène. Tour d’horizon de la guerre de communication entre les deux pays.
« Ukraine-Russie, un an après..." Entretien avec Pierre Verluise directeur du site Diploweb, émission Planisphère (Radio Notre-Dame).
« L'innovation ukrainienne dans une guerre d'usure » (CSIS). La guerre en Ukraine est devenue une guerre d'usure. Aucune des deux parties n'a gagné beaucoup de territoire depuis les offensives réussies de l'Ukraine fin 2022, alors même que le nombre de victimes a augmenté.
« Guerre en Ukraine, un an après : que faire ? » (Pascal Boniface) Un an après le déclenchement de l'offensive russe sur l'Ukraine, quelles sont les perspectives du conflit ? Deux options se dessinent : l'enlisement ou l'embrasement. Il y a une sorte de prudence, d'hypocrisie. On ne dit rien sur les buts de guerre.
« La guerre en Ukraine refonde l’Europe en la soudant » (La Croix). Pour Sylvain Kahn et Jacques Lévy, auteurs du Pays des Européens (2019), il ne fait aucun doute que face à la guerre en Ukraine, l’Union européenne « agit », s’employant à « isoler l’agresseur », et devient ainsi « le catalyseur d’une alliance » des républiques démocratiques.
« Poutine veut une guerre éternelle » (Le Grand Continent). Le sociologue russe Grigori Yudin revient sur les buts poursuivis par Poutine. Il y inscrit la guerre d'Ukraine dans une perspective plus large – qui ne connaît pas de frontières.
« Ignorer la guerre : les sociétés civiles russes et l’Ukraine » (Le Grand Continent). Poutine n’a pas anéanti l’opposition — il a orchestré une apathie généralisée, une passivité mêlée à de la crainte, dans une confusion entretenue.
Déambulation historique avec Stéphane Audoin-Rouzeau, l'historien face à la guerre (France Culture).
« Armer l'hiver en Ukraine ». Un rapport de l'équipe Eyes on Russia révèle le changement délibéré des attaques de la Russie contre l'infrastructure énergétique de l'Ukraine pour militariser l'hiver (Centre for Information Resilience).
« Faut-il négocier la paix avec Poutine ? ». Décryptage dans l'édito de Patrick Cohen C à vous (France-TV).
« La Paix, c'est la guerre. Faut-il négocier maintenant avec Poutine ? ». Par Thorniké Gordadzé (Terra Nova).Articles connexes
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16:16
Dynmark : un outil de suivi des prix de l'immobilier à différentes échelles de territoire (Cerema)
sur Cartographies numériques
L'application Dynmark permet d'analyser le marché immobilier depuis 2010, d'explorer et de comparer des dynamique de marché par rapport à d'autres territoires. Elles contient les données de l'ensemble de la France (hors l'Alsace, la Moselle et Mayotte), pour différentes échelles géographiques (commune, EPCI, département et aire d'attraction des villes), avec une typologie de biens selon son type, sa taille et sa période de construction. L'application est en cours de lancement en version bêta.Ce travail de visualisation est basé sur une collaboration entre le Cerema et l'INRAe - unité écodéveloppement d'Avignon, dans le cadre du projet UrbanSIMUL dans sa version nationale.
Le Cerema utilise les données DV3F issues du retraitement et de l'enrichissement des données de Demandes de Valeurs Foncières de la DGFiP par les Fichiers Fonciers.
La Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) proposait déjà gratuitement et en open-data le fichier Demande de Valeurs Foncières (DVF) qui recense l'ensemble des mutations foncières à titre onéreux publiées dans les services de la publicité foncière. Cette donnée, riche et précise, restait néanmoins difficilement exploitable. Le Ministère du Logement a donc missionné le Cerema pour travailler à une structuration de la donnée (DVF) en y associant des données foncières complémentaires permettant des analyses plus fines.Ces travaux ont conduit à la constitution de la base de données DV3F ainsi qu'à des outils facilitant son exploitation. Pour les acteurs ne pouvant bénéficier de DV3F, les données open-data sont également disponibles librement sous un format "DVF+ - open-data" structuré et géolocalisé.
Téléchargement des données DV3F en open data : [https:]]
AppDVF, un outil libre pour l’exploitation de DV3F : [https:]] Accès aux bases de données en open data du site Datafoncier : [https:]]Articles connexes
Mise à disposition de la base Demandes de valeurs foncières (DVF) en open data
Fichiers des locaux et parcelles des personnes morales en open data (données MAJIC)
L’inégale abordabilité du logement dans les villes européennes (Cybergéo)
Data France, une plateforme de visualisation de données en open data
OpenDataSoft : une plateforme avec plus de 1800 jeux de données en accès libre
Utiliser Wikidata pour chercher des informations géographiques
Depuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites
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16:38
Géoréférencer des cartes anciennes sur le site de la Bibliothèque centrale de Zürich
sur Cartographies numériquesLa Bibliothèque centrale de Zurich, qui contient plus de 2 900 cartes numérisées issues de magnifiques atlas, propose aux personnes intéressées de géoréférencer elles-mêmes des cartes anciennes des XVe-XVIIe siècles.
La localisation géographique d'une carte avec le « Georeferencer » sur la plateforme web Old Maps Online est intuitive et ne nécessite en principe aucune connaissance préalable. La localisation se fait en quelques clics, elle peut s'avérer une tâche plus difficile dans certains cas (certaines cartes n'étant pas orientées au nord).
Au fur et à mesure des documents géoréférencés, le matériel cartographique est mis en accès libre sur la plateforme Old Maps Online.
Les copies numériques sont d'ores et déjà accessibles au public sur la plateforme e-rara dans la collection « Magnificent Atlases : From the Beginnings to the Golden Age ».
Voir par exemple les monstres et autres îles imaginaires découverts dans les cartes et atlas qui ont été numérisés.
L'initiative s'inscrit dans le cadre d'un projet de science citoyenne conduit par la Bibliothèque centrale de Zürich. Une fois numérisées, les cartes sont intégrées dans le projet Chronoscope qui intègre plus de 2000 cartes historiques consultables en open data à partir d'une seule interface cartographique.
Accès au catalogue en ligne de cartes et de vues panoramiques de la Bibliothèque centrale de Zürich.
Kartenportal.ch permet de rechercher dans les fonds de la ZB et dans les bibliothèques suisses à partir d'un moteur de recherche spatial.
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Cartes et atlas historiques
L'histoire par les cartes
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16:10
POPFLUX, une application pour visualiser les déménagements des Français avant et après le Covid-19
sur Cartographies numériques
L'application en ligne PopFlux permet de visualiser les déménagements qui ont eu lieu en France métropolitaine entre 2017 et 2022, à plusieurs échelles, en s'appuyant sur les données de flux migratoires issues des contrats de réexpédition de courrier souscrits auprès de La Poste. Le site permet de conduire des comparaisons sur plusieurs périodes et à partir de données postales peu utilisées jusque-là (à recouper avec d'autres critères tels que l'évolution démographique, le marché immobilier, l'emploi...).
Interface de l'application PopFlux développée par le programme POPSU Territoires
1) Une application cartographique en ligne proposée par le programme POPSU Territoires
L'application a été développée dans le cadre de l'étude « Exode urbain », pilotée par le programme POPSU Territoires grâce au financement du Réseau rural français et du Plan urbanisme construction architecture (Ministère de la transition écologique et de la Cohésion des territoires). Elle est le fruit d'une collaboration entre La Poste et une équipe de chercheurs du CESAER composée de Félix Baillet, Marie Breuillé, Camille Grivault, Julie Le Gallo et Olivier Lision.
L'application comprend deux interfaces cartographiques :- l'interface Soldes Migratoires propose des cartes interactives des soldes migratoires et de leur variation entre plusieurs périodes ;
- l'interface Flux de Déménagements permet de visualiser, sous forme de flux, les soldes migratoires entre deux territoires ainsi que leur variation. Elle fournit également pour chaque territoire le pourcentage de flux internes, de flux entrants et de flux sortants et leur variation par rapport à la période précédente.
Cet outil permet en particulier de caractériser l'évolution des flux de mobilité résidentielle depuis la crise de la Covid-19. Pour en savoir plus sur l'étude « Exode urbain : impacts de la pandémie de Covid-19 sur les mobilités résidentielles », rendez-vous sur la page dédiée.
2) L'exode urbain ? Petits flux, grands effetsExode urbain : mythe ou réalité ? Acclamée lors de la crise de la COVID-19, qu’en est-il réellement de la thèse du départ massif des urbains vers les campagnes ? Le Réseau Rural Français et le Plan Urbanisme Construction Architecture pilotent, depuis juin 2021, une étude intitulée « Exode urbain : impacts de la pandémie de COVID-19 sur les mobilités résidentielles », dont les premières conclusions (exploratoires) sont disponibles.
Les premiers travaux montrent, que la pandémie de Covid-19 n’a pas bouleversé de fond en comble les structures territoriales françaises qui restent marquées par la centralité des grands pôles urbains. Largement et bruyamment annoncé dans la presse et certains discours d’élus (pour l’espérer ou le craindre), l’exode urbain ne semble pas, pour l’instant, revêtir un caractère massif. Est-ce à dire que rien ne se passe dans les trajectoires résidentielles depuis le début de la crise sanitaire ? Les travaux menés repèrent des signaux faibles, qui viennent renforcer et accélérer des phénomènes déjà présents dans les territoires : processus de périurbanisation – qui s’étend à d’autres territoires et devient une « méga-périurbanisation » –, de « renaissance rurale », de renforcement de l’attractivité des espaces de villégiature, au coeur de circulations résidentielles entre bi-résidentialité et habiter polytopique. La sociologie des ménages engagés dans une démarche d’exode urbain est diverse et recoupe des réalités socio-économiques et spatiales variées. La pandémie fait néanmoins ressortir un nouveau modèle d’investissement immobilier, à la croisée de réflexes « collapsologiques » - soit en lien avec une anxiété croissante vis-à-vis des évolutions climatiques -, et des stratégies d’extraction de la rente foncière. En creux, dans certains territoires, le risque d’un renforcement de la précarité rurale et des difficultés d’accès au logement pour certaines catégories de la population émerge.
Derrière l’expression « exode urbain » se cacherait donc un double malentendu : d’une part il n’est pas question ici d’un déferlement massif de populations « urbaines » dans les « campagnes », sorte de retour de bâton d’un exode rural qui aurait marqué les mobilités résidentielles au XXe siècle. D’autre part, les premières analyses invitent à saisir la diversité des territoires, y compris urbains : si départs de population il y a, ils sont loin de concerner toutes les catégories de villes.
Résultats de l'étude à télécharger : "Exode urbain : mythe ou réalité ? La pandémie de Covid-19 a-t-elle déclenché le départ des habitants des grandes villes vers les communes rurales ?"
Bienvenue à la restitution de l’étude #Exodeurbain. Au programme : résultats des équipes de recherche et table-ronde acteurs-chercheurs. @FaureDominique, Ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité conclura nos travaux.
— PUCA-POPSU (@popsu_puca) February 17, 2023
? [https:]]... mais aussi à l'échelle régionale et locale avec un "exode urbain" qui est en fait souvent un redéversement sur les campagnes autour des villes comme ici autour de Rennes [https:]] pic.twitter.com/sRaGsE1Tuy
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 20, 2023
Les citadins ont-ils fui a la campagne après le Covid ? Ces cartes ont de quoi surprendre [https:]]
— Le HuffPost (@LeHuffPost) February 19, 2023
Une étude très intéressante à partir des données d'enquête EpiCOV (Inserm-Drees) du printemps 2020. L'article montre que les mobilités résidentielles ne se sont pas limitées aux déplacements "ville-campagne en résidence secondaire" fortement médiatisées pendant le confinement [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 14, 2023[#Déménagements]
— Insee (@InseeFr) March 16, 2023
Parmi les #ménages qui quittent les #métropoles, deux profils se détachent : #télétravailleurs d’une part, et #familles avec jeunes enfants d’autre part.
? [https:]] pic.twitter.com/vlYlKQYO9Z
Articles connexesGéographie du monde d'après : assiste-t-on à un "exode urbain" ?
Avec la crise du Covid19, les villes moyennes ont-elles bénéficié d’un regain d’attractivité ?
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- l'interface Soldes Migratoires propose des cartes interactives des soldes migratoires et de leur variation entre plusieurs périodes ;
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9:28
Cartes et données sur les séismes en Turquie et en Syrie (février 2023)
sur Cartographies numériques
Une série de tremblements de terre de forte magnitude (supérieure à 7,5 sur l'échelle de Richter) a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février 2023, causant des destructions massives et faisant plus de 45 000 morts (bilan au 1er mars 2023). Les secousses ont été enregistrées dans une bonne partie de l'Europe et jusqu'au Groenland, avec de nombreuses répliques dans les jours qui ont suivi. Ces séismes se sont produits dans des régions assez démunies, à l'est de la Turquie et au nord de la Syrie.
L'aide humanitaire peine à être acheminée et beaucoup de victimes n'ont pu être secourues. Des immeubles entiers ne respectant pas les normes anti-sismiques se sont effondrés. Le président Erdo?an se retrouve sous le feu des critiques pour avoir approuvé un vaste programme d'amnistie en 2018, qui a régularisé des millions de bâtiments non conformes aux normes sismiques, en dépit des précédents qu'a connus la Turquie en matière de catastrophe (le séisme d'Izmit en 1999 avait fait plus de 17 000 morts). En Syrie, la population, déjà très affectée par la guerre civile, se retrouve dans une situation de vulnérabilité accrue. Dans un contexte géopolitique très difficile à gérer, l'enjeu humanitaire se transforme en enjeu politique.
Face à une catastrophe de cette ampleur, il est important, en tant que géographes, de proposer des pistes d'analyse scientifique et des ressources didactiques qui sortent du catastrophisme ambiant. Ce billet de recension n'a pas vocation à être exhaustif, mais seulement à proposer des ressources pour enseigner. Il vise tout d'abord à distinguer les dimensions de traitement médiatique d'une catastrophe, des pistes d'analyse scientifique en termes d'aléa / risque / vulnérabilité mais aussi d'enjeux (économiques, sociaux, politiques, environnementaux...). Il propose également de montrer l'usage (et les limites) des outils de cartographie numérique pour la mise en visibilité des zones à risques, l'organisation de l'aide humanitaire mais aussi la modélisation et la simulation pour d'autres séismes (notamment à Istanbul).
Données de secousses sismiques enregistrées par l'Observatoire Kandilli et
l'Institut de recherche sur les tremblements de terre (KOERI)1) Traitement médiatique de la catastrophe
« Séismes en Turquie et en Syrie : visualisez l'épicentre et les zones touchées » (Le Monde).
« La Turquie, une longue histoire de séismes dévastateurs » (RFI). Il s'agit du cinquième séisme le plus meurtrier du XXIe siècle (Le Monde-Les Décodeurs).
« Les séismes du 6 février 2023 en Turquie et Syrie » (carte-infographie de Visactu). Voir le graphique des principaux séismes en Turquie depuis 1900.
« En Turquie et en Syrie, secousses sismiques, répliques politiques » (Le Monde). L’acheminement de l’aide à la Turquie et à la Syrie est conditionné à la fois à l’accessibilité des routes, à la météo, mais aussi au morcellement géopolitique de la région. Voir la carte du journal Le Monde et sa présentation par Delphine Papin dans le cadre de l'émission Cartes en mouvement (France Culture).
« Séismes, histoire d'un cataclysme politique » (Radio-France). De Voltaire à Aznavour jusqu’au drame humanitaire qui sévit aujourd'hui en Turquie et en Syrie, les séismes sont toujours, aussi, des cataclysmes politiques.
Les zones touchées par les séismes à l'échelle de la France (France Bleu). Si ce type de comparaison visuelle (#mapcomparison) permet de donner une idée générale de l'importance de la catastrophe, on compare ici des territoires et pas des populations dont la vulnérabilité, rappelons-le, n'est absolument pas la même.
« Comment la Turquie a été secouée par plus de 10 000 répliques depuis le tremblement de terre du 6 février » (Reuters). La datavisualisation proposée par Reuters Graphics permet de comparer quelques grands séismes avec leur nombre de répliques et de montrer que ces dernières peuvent être nombreuses, même si leur intensité décline progressivement. De grandes répliques peuvent se produire, mais elles ne sont pas la norme - et elles deviennent moins probables avec le temps.
La comparaison entre un article du New York Times et un article de la BBC permet d'observer deux types de traitement médiatique : le premier repose plutôt sur des cartes et des données satellitaires (data journalism), le deuxième est basé davantage sur des photographies au sol (visual journalism) à hauteur d'hommes. Dans les deux cas, on observe le rôle important de la géolocalisation. Au delà des images, Reuters propose un storytelling plus pédagogique avec des cartes montrant la fréquence des séismes et des schémas explicatifs concernant les types de failles (voir également cette storymap). Kenneth Field (@kennethfield) compare, à travers une revue cartographique, la manière dont les médias ont cartographié la catastrophe.
Comparateurs d'images aériennes et satellitaires avant et après la catastrophe : images Planet (voir le montage vidéo). Vue avant/après d'un impressionnant glissement de terrain dans une oliveraie près d'Hatay.
Reconstitution par le New York Times des façades de rues d'Antakya en surimpression des images de drones prises après le tremblement de terre. Cela fait penser aux images d'anastylose que l'on trouve d'habitude dans le domaine de l'archéologie (New York Times).
Densité de population et intensité des secousses (carte 3D par @Kontur Inc). Voir également la carte en relief proposée par @Riccarto pour rendre visuellement la forte intensité des séismes.
« Un village syrien d'Idlib emporté par une inondation après l'effondrement d'un barrage » (Arabnews). Voir la cartographie de la zone inondée par l'UNOSAT.
« Séisme en Turquie : un barrage fissuré fait craindre une nouvelle catastrophe » (reportage vidéo TF1-Info)
Séismes et effet de ricochet. Peu relayée pour l'instant, la question de la vulnérabilité des barrages (souvent en terre) en Turquie. Ils pourraient avoir joué eux-mêmes un rôle dans les mouvements tectoniques (Jordan News).
« La ville qui ne s'est pas effondrée : comment Erzin est devenue un refuge après le tremblement de terre en Turquie » (NBCNews). Cette ville de la province de Hatay, dans le sud de la Turquie, n'a subi aucun décès et n'a vu aucun bâtiment s'effondrer du fait de la décision de longue date de ne pas autoriser les constructions qui violent les lois du pays.
« Le président Erdo?an sous le feu des critiques pour avoir supervisé un vaste programme d'amnistie en 2018 ». Ce programme a régularisé des millions de bâtiments non conformes aux normes sismiques du pays, en dépit des précédents en matière de catastrophes (Financial Times). Les amnisties en la matière sont fréquentes en Turquie, surtout à l'approche des élections pour séduire les habitants et les promoteurs. Mais la campagne de régularisation de 2018 était sans précédent : plus de 7 millions de logements devenus "conformes" du jour au lendemain. Jusqu'à 75 000 bâtiments dans la zone du tremblement de terre ont bénéficié d'un tel sursis » (The Guardian).
« Pourquoi l’armée turque a-t-elle si peu réagi et est intervenue aussi tard après les tremblements de terre ? » (Foreign Policy).Si le terme de résilience revêt un sens fort dans le domaine de la géographie des risques, il convient de noter que le terme est récupéré politiquement par Erdogan qui a annoncé un "programme de reconstruction d’urgence et de résilience au profit des provinces sinistrées" (sic). Ce programme prévoit la fin des immeubles de grande hauteur (avec des petites unités limitées à 3 ou 4 étages maximum) ainsi que des études préalables tenant compte des conditions géologiques, géophysiques, géotechniques, hydrogéologiques, sismotectoniques et morphologiques. « Nous ne pouvons laisser nos villes se vider... Nous construirons et remplacerons chaque maison détruite par une nouvelle maison meilleure, plus belle et plus sûre », a déclaré le président de la Turquie.
2) Pistes d'analyse scientifique en termes d'aléa/risque/vulnérabilité et enjeux
« Séismes en Turquie et en Syrie : l'une des pires catastrophes naturelles depuis un siècle » (Radio-France). Avec Leïla Vignal géographe, professeure et directrice du département de géographie à l'École normale supérieure (ENS), spécialiste de la Syrie et du Moyen-Orient.
« Trois questions à Robin Lacassin sur les séismes du 6 février 2023 en Turquie ». Robin Lacassin, chercheur CNRS et géologue à l'IPGP et Université Paris Cité, revient en vidéo sur les mécanismes à l'origine de ces secousses (Chaîne IPGP).
« Séisme en Turquie et en Syrie : où sont les failles ? ». Avec Pascal Bernard, sismologue à l’Institut de physique du Globe de Paris et Michel Campillo, sismologue, professeur à l’Université Grenoble Alpes (Radio-France).
« Turquie / Syrie : les grands séismes de février 2023, entre aléa, risque vulnérabilité et résilience » (Géoimage). Un dossier proposé par Laurent Carroué et Pierre Ferrand à partir d'images satellites interprétées, qui montre que "cette catastrophe n’est en rien fatale ; elle témoigne des profondes impasses d’un modèle de croissance spéculatif, extensif et court-termiste. Elle pose surtout en termes nouveaux la question d’une véritable sortie de crise fondée sur une nouvelle résilience systémique".
« Un séisme qui intéresse autant la politique que la géologie ». Entretien vidéo avec Pierre Raffard qui analyse les conséquences immédiates et à plus long terme de cette tragédie (Société de Géographie).
« Série Turquie, Syrie : après le séisme » (France-Culture). Dans l'épisode 1 ("L’Etat turc face à ses responsabilités"), Yoann Morvan explique qu'"au-delà des bâtiments individuels et commerciaux, un certain nombre d’infrastructures publiques - l’une des fiertés du régime - ont aussi été détruites. Cela pose la responsabilité de l'État car certains bâtiments étaient censés servir de refuge aux populations comme des hôpitaux ou permettre l’arrivée des secours comme l’aéroport d’Antioche ». Pour Gülçin Erdi, « ce séisme est le miroir des dysfonctionnements du régime présidentiel et suscite de nombreuses interrogations sur les conditions de réalisation des élections [présidentielles de mai 2023] notamment dans les régions touchées par la catastrophe ». Pour Nouran Gad, "dans une société déjà en situation de crise économique avec une xénophobie antisyrienne latente, des rumeurs de pillages commises par des Syriens se sont rapidement diffusées et les cas de discriminations ont explosé". Dans l'épisode 2 ("Les sinistrés otages du régime syrien"), Ziad Majed rappelle que "les Nations unies ont souvent eu une politique attentiste vis-à-vis de la Syrie, les négociations avec son allié russe étant très lentes. Là, l’aide est urgente et elle va être nécessaire pendant longtemps sans attendre que la Syrie ou la Russie soient d'accord". Dans l'épisode 3 ("La puissance régionale turque ébranlée ?"), selon Jana Jabbour "ce séisme crée un contraste entre l’efficacité du gouvernement turc et l’apathie des gouvernements arabes en Syrie, au Liban et en Jordanie. Paradoxalement, ce séisme a relancé le débat autour du modèle turc." Pour Aurélien Denizeau, "chacun a des intérêts à envoyer ces aides humanitaires. Elles peuvent favoriser et accélérer la normalisation des relations avec certains États comme l’Egypte, Israël mais aussi l’Arménie. Elles servent aussi à des États comme la Grèce à montrer à l’opinion publique turque qu’on les aide et que les rivalités diplomatiques sont mises en scène par le président Erdogan."
« Séismes, inondations : penser le risque naturel » (France Culture, Géographie à la carte). Pour Magali Reghezza-Zitt géographe spécialiste des risques naturels, de la vulnérabilité urbaine et des stratégies de gestion, « il n'y a pas d'un côté une culture du risque et de l'autre un déni absolu du risque, ce n'est pas si simple. Ce n'est pas parce qu'on connaît le risque qu'on en a une mémoire, ce n'est pas parce que l'on sait en partie comment résoudre le problème que cela va marcher le jour J [...]. Il y a une dimension politique dans la gestion des risques et en amont dans la prévision des catastrophes. Dans certains cas, l'inaction, la non prise en compte des décisions, est un choix. Il y a, dans la catastrophe et l'après catastrophe, un récit de légitimation du pouvoir. Quels que soient les époques et les régimes, dans les Etats modernes et pré-modernes, la sécurité fait vraiment partie des prérogatives régaliennes. [...] Vous acceptez à un moment donné de vivre en société parce qu'un pouvoir vous garantit cette sécurité. Et donc la vacance du pouvoir est quelque chose de terrible qui rompt le pacte social. [...] Vous avez une mise en scène du pouvoir qui va se réaffirmer à travers la gestion de crise...».
Séisme en Turquie : « ce sont 400 kilomètres de faille qui ont été brutalement réactivées » (Futura Sciences). Mustapha Meghraoui, chercheur en paléosismologie à l’université de Strasbourg, apporte des éclaircissements sur ces terribles événements, qui étaient prévisibles en considérant les contraintes tectoniques accumulées.
Les données satellitaires montrent à quel point le séisme de 6,8 qui s'est produit en 2020 était proche géographiquement des récents séismes de 2023 (écart d'environ 55 km seulement entre les deux). Est-ce que l'on aurait pu s'y attendre ? C'est une question sur laquelle de nombreux scientifiques travailleront dans les semaines et les mois à venir (Dr Chris Milliner).
« Temporary seismic quiescence : SE Turkey » (Geophysical Journal). Même si le XXe siècle a été une période d'une relative quiétude, la mémoire du risque est à prendre en compte.
Le professeur de géophysique Diego Melgar (@geosmx) a reconstitué une modélisation 3D des tremblements de terre à partir des enregistrements.
Erdik, M., Tümsa, MBD, P?nar, A., Altunel, E. et Zülfikar, A preliminary report on the February 6, 2023 earthquakes in Türkiye (Tremblor). Le rapport commence par l'étude des mécanismes géologiques, mais aborde ensuite le problème du non respect des règles de construction (d'où des effondrements de bâtiments en crêpes particulièrement meurtriers), l'impact sur les infrastructures (routes, barrages, hôpitaux...), les questions spécifiques liées aux phénomènes de liquéfaction, l'absence de dispositif d'alerte précoce (le séisme a eu lieu de nuit) ainsi que la faible couverture du risque par les assurances (les pertes assurables sont difficiles à estimer mais pourraient dépasser les 4 milliards de dollars). Depuis 2000, l'assurance tremblement de terre est obligatoire pour les habitations privées situées en zones à risque. Elle est couverte par le pool turc d'assurance contre les catastrophes (TCIP, DASK en turc). Le système d'assurance obligatoire contre les tremblements de terre en Turquie devrait permettre de couvrir environ 55 % des bâtiments endommagés. Le pool couvre les montants jusqu'à un certain niveau, mais au-delà l'assurance est facultative et couverte par des assureurs privés.
Rashmin G, Escudero I., Anil O, Edward D-J. & al., Global Rapid Post-Disaster Damage Estimation (GRADE Report), 2023, februar 6, Kahramanmara? Earthquakes, Türkiye Report, Washington, DC (Banque mondiale). Ce rapport de la Banque mondiale estime à plus de 34 milliards de dollars les dommages causés par les séismes en Turquie, soit l'équivalent de 4 % du PIB du pays en 2021. Ce montant pourrait être deux fois supérieur du fait des coûts liés à la reconstruction. Les baisses de PIB dues aux perturbations économiques engendrées par les tremblements de terre en Turquie (plus de 10 000 répliques en un mois) viennnent s’ajouter aux dommages directs.
Taftsoglou M., Valkaniotis S., Karantanellis E., Goula E., Papathanassiou, Preliminary mapping of liquefaction phenomena triggered by the February 6 2023 M7.7 earthquake, Türkiye / Syria, based on remote sensing data (Zenodo). Ce rapport préliminaire sur la cartographie des phénomènes de liquéfaction est basé sur l'imagerie satellitaire optique (imagerie VHR Maxar, Planet, Copernicus Sentinel-2 et autres) ainsi que sur les orthophotos Copernicus Sentinel-1 SAR et UAV. Il cartographie 750 sites avec liquéfaction et étalement latéral. En raison de limitations (couverture de neige, disponibilité en images VHR), la cartographie a été limitée au tremblement de terre M7.7 le long de la zone de faille de l'Anatolie orientale et n'inclut pas la liquéfaction déclenchée par le tremblement de terre M7.6 d'Ekinözü.
Stein, R.S., Toda, S., Özbakir, A. D., Sevilgen, V., Gonzalez-Huizar, H., Lotto, G., Sevilgen, S., 2023, Interactions, stress changes, mysteries, and partial forecasts of the 2023 Kahramanmara?, Türkiye, earthquakes. Selon ce rapport, la rupture de la faille d'Anatolie orientale était prévue par deux études scientifiques depuis 20 ans. Mais aucune des deux études ne donnait de prévision au sens strict. Si les moyens techniques actuels permettent de mesurer les contraintes qui s'exercent sur les failles, il n'est pas possible de dire à quel moment il peut y avoir rupture. Ces deux études identifiaient néanmoins les lieux où un séisme était le plus susceptible de frapper le long de la faille de l'Anatolie orientale (Tremblor).
« Séismes de Turquie du 6 février 2023 : apports de la télédétection » (Planet-Terre). Caractérisation du rejet des failles par interférométrie RADAR et corrélation d’images. Contexte géodynamique de la plaque anatolienne.
3) Cartes et données SIG à visualiser en ligne ou à télécharger
Cartographie préliminaire des ruptures de faille réalisée à partir d'une analyse des données satellitaires post-séisme (USGS). Voir aussi la storymap qui donne l'essentiel des interprétations :
[https:]]Cartographie des zones impactées à partir d'images satellites en open data :
Carte des dommages élaborée par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA et le California Institute of Technology en Californie du Sud à partir des images satellites Copernicus Sentinel-1 de l'Agence spatiale européenne (ESA) : [https:]]
[https:]]Images mises en téléchargement par l'Observatoire de la Terre (EOS-RS) et le Centre d'imagerie et d'analyse rapides avancées de Singapour (ARIA-SG) :
[https:]]Données de secousses sismiques enregistrées par l'Observatoire Kandilli et l'Institut de recherche sur les tremblements de terre (KOERI) - Université du Bosphore :
[udim.koeri.boun.edu.tr]Cartes et données SIG mises à disposition par le service de gestion des urgences de Copernicus :
[https:]]
[https:]]Cartographie polygonale des zones impactées à partir de l'analyse des images Maxar (changements entre 2019 et 2023) :
[https:]]Carte d'évaluation des dommages aux bâtiments par Gece Yazilim, Yer Cizenler et ?htiyaç Haritas? :
[https:]]
Il s'agit d'une évaluation préliminaire au 20 février 2023 en fonction du niveau d'endommagement. Il peut y avoir plus de bâtiments endommagés que ceux représentés sur la carte. Cette cartographie d'estimation ne se substitue pas aux enquêtes détaillées qui ont lieu dans un deuxième temps (voir cet article).Une autre application en ligne peut être utilisée en complément. Il s'agit du géoportail de la Turquie qui fournit les images satellites suite aux tremblements de terre :
Carte des risques sismiques en Turquie élaborée en 2018 par l'AFAD (Agence chargée de la gestion des urgences et catastrophes au sein du Ministère turc de l'Intérieur). Destinée à remplacer la carte de 1996 qui n'était plus à jour, cette carte était censée aboutir à un renforcement des règles de construction parasismiques après le terrible séisme d'Izmit en 1999 (17500 morts). Mais l'absence de contrôles en a limité l'application. [https:]]
[https:]]
« Earthquake Insurance in Turkey ». Ce rapport de la Banque mondiale, publié en 2006, cherche à évaluer les critères de prise en charge du risque sismique par les assurances. Suite au séisme de 1999, il s'agit de réévaluer la sinistrabilité à l'échelle de tout le territoire de la Turquie (la carte en 5 zones reprend le même zonage que la carte des risques ci-dessus) : [https:]]
En l'absence de cartographie exhaustive concernant l'âge et la résistance des batiments à l'échelle de la Turquie, on peut néanmoins disposer de ce type de données pour Istanbul. Un article récent, publié en 2022, donne des modèles de simulation en cas de séisme.
Carte mondiale des risques sismiques (Global Earthquake Model). Cette carte de 2018 décrit la distribution géographique de l'accélération maximale du sol (PGA) avec une probabilité de 10 % d'être dépassée dans 50 ans. La carte a été élaborée à partir de modèles probabilistes de risques sismiques développés par diverses institutions et projets à l'échelle nationale et régionale ainsi que par des scientifiques de la Fondation GEM.
La carte interactive de Seismic Explorer permet de visualiser 40 ans d'activité sismique à la surface du globe, avec des informations sur la magnitude, la profondeur et l'emplacement de chaque tremblement de terre enregistré.
La base de données Active Faults of Eurasia (AFEAD), sortie fin 2022, dispose d'une carte interactive. En cliquant sur les failles, on accède à des descriptifs avec les articles scientifiques correspondant.4) Utilisation de la cartographie pour organiser l'aide humanitaire
« La région n'était pas prête à endurer cela : après le séisme en Syrie, le défi des secouristes pour acheminer l'aide humanitaire aux victimes » (France-Info).
« Acheminer l’aide humanitaire en Syrie après le séisme : le casse-tête devenu course contre la montre ». L'article pose plusieurs questions : faut-il rouvrir tous les points de passage, suspendre les sanctions, dépolitiser l'aide ? (RTBF).
« Les satellites, précieux alliés dans l’organisation des secours en Turquie et en Syrie » (Le Courrier International).
Cartographie collaborative à partir des données d'OpenStreetMap (HotOsm). Données SIG à télécharger sur le site Data.humdata.org (couches bâtiments, routes, zones peuplées, établissements de santé, ports et aéroports...).
A compléter par les rapports très détaillés du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (UNOCHA) qui publie des bulletins réguliers sur l'impact des séismes en Turquie et en Syrie.
Impact Initiatives est un "think-and-do tank" basé à Genève qui vise à améliorer l'impact de l'action humanitaire. Il montre, par une série de cartes, la grande vulnérabilité et les besoins des personnes résidant dans le nord-ouest de la Syrie.
Comment le système d'information rapide sur les tremblements de terre LastQuake, conçu par des sismologues du Centre Sismologique Euro-Méditerranéen (CESM), et le système de crowdsourcing ont-ils été utilisés immédiatement après le tremblement de terre. Voir le projet « Médias sociaux, sismologie citoyenne et réduction des risques sismiques » (SCOR).
Données de population 2021 de la Turquie par sexe, par âge et par niveaux administratifs sur le site Human data (Hdx).
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Une sélection d'atlas maritimes issus de la Harvard Map Collection
sur Cartographies numériquesLa bibliothèque de l'université de Harvard propose depuis 2015 une sélection d'atlas maritimes représentatifs de l'évolution des techniques de la navigation et de la cartographie entre 1590 et 1735.
Les premiers marins comptaient sur la transmission orale concernant les dangers de la navigation, les méthodes d'orientation et les mouillages le long des routes maritimes. Les Grecs et les Romains ont commencé à codifier ces informations dans des journaux manuscrits (péripli), qui énuméraient les distances entre les ports et les points de repère le long des côtes. Avec les progrès des techniques d'orientation et de navigation en Europe à la fin du Moyen Âge, ces guides textuels ont évolué en cartes portulans qui offraient des outils graphiques pour tracer un cap et suivre un itinéraire côtier. À partir de la fin du XVIe siècle, l'industrie naissante de l'édition cartographique a trouvé un marché réceptif pour les livres de pilotage et les atlas marins, qui ont fourni des collections de cartes détaillées et d'instructions nautiques pour les itinéraires les plus fréquemment empruntés.
- Du miroir de la navigation (1590) - Waghenaer, Lucas Janszoon
Une carte générale de la côte ouest de l'Europe ainsi que 47 cartes détaillées, allant de Cadix au sud à la mer Blanche au nord. Accès au visualiseur.
- Le flambeau de la navigation (1623) - Blaeu, Willem Janszoon
Instruction détaillée sur la navigation céleste; 41 cartes pour l'orientation vers les côtes des Pays-Bas, de la France, de l'Espagne, du Portugal, des îles britanniques, de la Norvège, de la mer Baltique et de la mer du Nord. Accès au visualiseur. A voir également sur Gallica.
- L'ardante ou flamboyante colonne de la mer (1633) - Colom, Jacob
42 cartes couvrant la navigation de la mer Blanche et de la Baltique au détroit de Gibraltar. Accès au visualiseur. A voir également sur Gallica.
- Dell'arcano del mare (1646) - Dudley, Robert
Premier atlas anglais imprimé de cartes marines couvrant toutes les parties du monde connu ; il a été pionnier dans l'utilisation de la projection de Mercator. Accès au visualiseur.
- Atlas marin hollandais (1654) - Wit, Frederik de
Petit atlas marin, allant du Spitzberg au nord au cap de Bonne-Espérance au sud ; il comprend les côtes de l'Europe occidentale ainsi que l'Afrique occidentale et australe, les Caraïbes et la côte est de l'Amérique du Nord, l'Asie du Sud-Est et de l'Est. Accès au visualiseur.
- Le grand & nouveau miroir ou flambeau de la mer (1662) - Pierre Goos
Reproduites ici, les deux premières parties se concentrent sur la navigation de l'ouest et du nord, y compris les îles britanniques, les Pays-Bas, la France, la péninsule ibérique et les îles Canaries. Accès au visualiseur. - De nieuwe groote lichtende zee-fakkel (1734) - Keulen, Gérard van
En son temps, le livre pilote le plus complet disponible. Les deux volumes présentés ici se concentrent sur la Baltique et la mer du Nord, les îles britanniques, la Manche, la péninsule ibérique et les îles Canaries. Accès au visualiseur (volume 1 et volume 2)
- Atlas van zeevaert en koophandel door de geheele weereldt (1745) - Renard, Louis
Cet atlas était destiné à une utilisation réelle en mer ainsi qu'à une consultation à terre ; bien qu'il ne contienne que 32 cartes, il offre une couverture mondiale d'un pôle à l'autre, y compris les côtes d'Afrique, d'Asie et des Amériques. Accès au visualiseur.
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40 ans de piraterie maritime dans le monde (1978-2018) à travers une carte interactive
La rubrique Cartes et atlas historiques de ce blog
- Du miroir de la navigation (1590) - Waghenaer, Lucas Janszoon
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Comparer l'image aérienne de l'Île-de-France en 1949 avec celle d'aujourd'hui (Institut Paris Région)
sur Cartographies numériques
À partir de photographies aériennes argentiques de l'IGN datant de 1949, l'Institut Paris Région propose une application web qui permet de comparer l'image aérienne de l'Île-de-France d'après-guerre avec celle d'aujourd'hui.Consulter la carte en plein écran
L'Institut a également réalisé une opération de photo-interprétation des clichés de 1949 afin de produire un Mode d'occupation du sol historique de l'Île-de-France. Ce dernier apporte des éclairages précieux sur les différentes mutations de l’espace régional francilien depuis 70 ans.
Le Mos (Mode d’occupation du sol) est un inventaire numérique de l'occupation du sol de l'Île-de-France. Actualisé régulièrement depuis sa première édition en 1982, le millésime 2021 est sa dixième mise à jour. Au-delà d'un état des lieux à un instant T, c'est aussi un outil unique de suivi et d'analyse de l'évolution de l'occupation du sol francilien. Réalisé à partir de photos aériennes qui couvrent l'ensemble du territoire régional, le Mos distingue les espaces agricoles, naturels, forestiers et urbains (habitat, infrastructures, équipements, activités économiques, etc.) selon une classification allant jusqu’à 81 postes de légende.
J. Lévy : "Le Mos nous dit que l'intérêt pour la ville dense et diverse a progressé et inversement pour la dispersion".
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Cartes et données du projet Grand Paris Express
Plans et rues de Paris d'hier à aujourd'hui
Les plans historiques de Paris de 1728 à nos jours (APUR - Cassini Grand Paris)
Atlas du mobilier urbain de Paris (APUR)
Portail des mobilités dans le Grand Paris (APUR)
Tableau de bord de la mobilité en Île-de-France
Des différents modes de visualisation pour comparer des images aériennes ou satellitaires
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La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
sur Cartographies numériques
Florence Bourillon, Corinne Jaquand (dir.). La parcelle dans tous ses états. Presses universitaires de Rennes, 2022. [https:]]Résumé
La parcelle en ville est un objet historique qui s’inscrit dans le temps long sous diverses appellations. À la fois projection au sol d’un rapport de propriété légal ou coutumier et « petite partie d’un tout » à des fins d’exploitation et d’investissement, elle est propice aux approches pluridisciplinaires. Son étude renvoie en effet à la question cruciale du changement urbain, mais aussi aux idéologies politiques et modernistes à l’encontre du droit de propriété qui ont pu entraîner sa remise en cause au xxe siècle, comme en URSS et dans les États socialistes ou dans les ensembles d’habitat collectif de l’entre-deux-guerres et des Trente Glorieuses. À rebours, elle constitue un enjeu prégnant dans les projets urbains contemporains, sans que d’ailleurs les discours développés à son sujet ne fassent toujours l’objet de questionnements approfondis. Cet ouvrage se propose de reconstituer l’histoire longue de la parcelle car elle est susceptible de rendre compte, à bien des égards, des transformations contemporaines.
Première partie. Plasticité- Julien Puget
De la parcelle à la ville, une relecture des extensions urbaines des villes d’Aix et de Marseille au xviie siècle - Preston Perluss
Structures parcellaires limitrophes des institutions ecclésiastiques parisiennes au xviiie siècle - Jean-Luc Laffont
L’assemblée de dizaine… au cœur de la parcelle toulousaine sous l’Ancien Régime - Michèle Lambert-Bresson
Les intentions du parcellaire, deux lotissements dessinés au xixe siècle - Paul Lecat
Le rôle du parcellaire agricole dans la fabrique de la ville
Deuxième partie. Verticalité- Sylvain Schoonbaert et Paul-Édouard Errard
Associer la matrice au plan - Camille Bidaud
Plan d’alignement et reconstruction du patrimoine urbain après la Première Guerre mondiale - Anne-Laure Jourdheuil
Parcelles en volume - Philippe Thiard
La trame parcellaire, frein ou levier du projet urbain ?
- Isabelle Grudet et Claudio Secci
La ville sans parcelles - Eric Le Bourhis
Faire table rase ? - Denis Bocquet
Entre effacement et redécouverte - Charline Sowa
Remodeler la ville en décroissance - Philippe Gresset
Postface. Heurs et malheurs de la parcelle
Les auteurs
Cahier des illustrations
Présentation publique du livre “La parcelle dans tous ses états” (source : Ecole supérieure d'arhitecture de Paris-Belleville)
Mise à disposition de la base Demandes de valeurs foncières (DVF) en open data
Articles connexes
Fichiers des locaux et parcelles des personnes morales en open data (données MAJIC)
OneSoil, la carte interactive des parcelles et des cultures en Europe et aux Etats-Unis
EuroCrops, un ensemble de données harmonisées et en open data sur les parcelles cultivées au sein de l'UEDepuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites
- Julien Puget
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L’école, la carte et les territoires
sur Cartographies numériques
Hugo Botton est doctorant en sociologie. Il a suivi des études d’économie à l’ENS Paris-Saclay et est diplômé du master politiques publiques et développement (PPD) de l’École d’Économie de Paris (PSE). Il réalise actuellement une thèse Cifre, co-financée par le bureau d’études Le Compas et Nantes Métropole sur les trajectoires résidentielles des habitants des quartiers prioritaires. Ses recherches portent sur les inégalités socio-spatiales en milieu urbain et leurs implications en termes de politiques publiques. L'auteur s'intéresse en particulier à la question des inégalités scolaires qu'il aborde dans deux articles publiés en novembre 2022 et février 2023 dans La Vie des idées. Ces deux publications, en accès libre, présentent un grand intérêt du point de vue de la cartographie et des méthodologies mises en oeuvre.
Le premier article, publié par Hugo Botton et Youssef Souidi, s'intitule Le collège d’à côté. Il s'agit de s'interroger sur la manière dont la ségrégation sociale se reproduit entre établissements scolaires parfois très proches. La publication en octobre 2022 des données de position sociale (IPS) des collèges permet d’ouvrir de nouvelles perspectives d’actions pour favoriser la mixité sociale. Le système d’affectation des élèves aux collèges se caractérise par le principe de la sectorisation scolaire (également appelé carte scolaire) selon lequel chaque élève est affecté à un collège public à proximité de son domicile. Cette méthode d’affectation est donc susceptible de reproduire au sein des collèges la ségrégation résidentielle. Les auteurs montrent de nombreuses configurations où des collèges très défavorisés se trouvent à proximité de collèges favorisés (moins de 15 mn à pied). L’existence de configurations où des collèges proches géographiquement scolarisent des élèves au profil social opposé rend possible une action sur la mixité sociale de ces établissements à moyen terme. Une sectorisation scolaire qui consisterait à affecter les élèves venant de quartiers proches, mais au profil social différent à un même collège favoriserait ainsi la mixité sociale dans le secteur de recrutement de ce collège. À l’inverse, en assignant les élèves d’un quartier défavorisé à un collège et ceux d’un quartier favorisé à un autre collège, la sectorisation scolaire reproduit à l’identique la ségrégation résidentielle. Le tracé de la sectorisation scolaire n’est donc pas neutre et au centre de luttes politiques entre parents d’élèves et décideurs. Par ailleurs, l’existence de collèges privés favorisés à proximité de collèges très défavorisés interroge sur le rôle du secteur privé dans la dégradation de la composition sociale de certains établissements publics.
Nombre de collèges très défavorisés à proximité d’un collège favorisé, par département en 2021
(source : Hugo Botton & Youssef Souid, 2022)
Le deuxième article, intitulé L’école, la carte et les territoires, concerne la carte scolaire ele-même. Instrument de répartition des élèves dans le secondaire, la carte scolaire fait l’objet de controverses régulières, autour de son rôle dans l’amplification de la ségrégation urbaine, et de son contournement possible. Peut-elle aussi être une solution aux inégalités sociales dans l’espace scolaire ? Il convient tout d'abord de rappeler que l’objectif premier de la carte scolaire n’est pas la recherche de mixité sociale, mais l’allocation des enseignants, l’ouverture et la fermeture de classes en fonction des besoins démographiques des territoires. Dans cette étude, Hugo Botton exploite de façon inédite les données de la carte scolaire à l’échelle nationale pour identifier des secteurs scolaires à proximité ayant une composition sociale très différente. Les frontières séparant ces secteurs pourraient être redécoupées pour favoriser la mixité sociale entre ces secteurs. La méthodologie s’inspire de celle utilisée par T. Monarrez et C. Chien aux États-Unis, qui a fait apparaître plus de 2 300 frontières qui séparent des secteurs aux compositions ethniques très différentes. A l'échelle de la France, cette démarche empirique permet d’identifier 135 frontières discriminantes (avec un écart des taux de pauvreté de 26 points en moyenne pouvant dépasser 40 points dans certains secteurs). Si le redécoupage des frontières discriminantes n’est pas la panacée pour favoriser la mixité sociale dans les collèges, celui-ci peut offrir des pistes pour l'action publique, notamment à travers l'exemple des secteurs multi-collèges dans certains contextes, notamment à Paris.
Illustration d’une frontière discriminante de la carte scolaire(source : Hugo Botton, 2023)
A l'heure de possibles remaniements de la carte scolaire en lien notamment avec l'expérience des collèges multi-secteurs, ces deux articles ont le mérite d'ouvrir des pistes de réflexion et d'action pour plus de mixité sociale. Même si cette dernière n'est pas facile à atteindre en raison de l'absence de mixité résidentielle et des formes de séparatisme qui perdurent dans la société française, la mise en carte de ces données permet de rendre visible les disparités et de favoriser le débat autour des (re)découpages de la carte scolaire.
Sources des données
Carte scolaire des collèges publics avec une base adresse à l'échelle nationale (pour l'année 2022, le jeu de données couvre 86 départements) :
[https:]]
Taux de pauvreté à l’échelle de carreaux de 200m de côté (données Filosofi 2017, INSEE) :
[https:]]Indices de position sociale dans les collèges de France métropolitaine et DROM (Data.education.gouv) :
[https:]]
Adresse et géolocalisation des établissements d'enseignement du premier et second degrés (Data.education.gouv) :
[https:]]Références
Botton, H. & Souidi, Y. (2022). « Le collège d’à côté ». La Vie des idées, 15 novembre 2022.
[https:]]Botton, H. (2023). « L’école, la carte et les territoires ». La Vie des idées, 7 février 2023.
[https:]]La méthodologie détaillée et le code utilisé sont disponibles sur Github.
[https:]]Botton, H. et Miletto, V. (2018). Quartiers, égalité, scolarité. Des disparités territoriales aux inégalités scolaires en Île-de-France. Paris. Cnesco.
[https:]]
Étudier les inégalités entre établissements scolaires à partir de l'Indice de position sociale (IPS)
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Etudier les établissements scolaires en lien avec la politique de la ville : intérêt et limites
Etudier les mobilités scolaires à partir des données de déplacements domicile-études de l'Insee
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23:59
Les anciens millésimes de la BD Topo disponibles en téléchargement sur le site de l'IGN
sur Cartographies numériques
L'Institut national de l'information géographique et forestière permet d'accéder à d'anciens millésimes de la BD TOPO® de 2009 à 2022 via son site Géoservices. Les formats de téléchargement sont le format shapefile par lots départementaux depuis 2008, le format SQL pour les lots France depuis 2017 ou encore le format geopackage pour les lots départementaux depuis 2020.
Pour information, la BD TOPO® est une description vectorielle 3D (structurée en objets) des éléments du territoire et de ses infrastructures, de précision métrique, exploitable à des échelles allant du 1 : 2000 au 1 : 50 000. Elle couvre de manière cohérente l’ensemble des entités géographiques et administratives du territoire national. Elle permet la visualisation, le positionnement, la simulation au service de l’analyse et de la gestion opérationnelle du territoire. La description des objets géographiques en 3D permet de représenter de façon réaliste les analyses spatiales utiles aux processus de décision dans le cadre d’études diverses.
Depuis 2019, une nouvelle édition (mise à jour) est publiée chaque trimestre. Les objets de la BD TOPO® sont regroupés par thèmes guidés par la modélisation INSPIRE :
- Administratif (limites et unités administratives) ;
- Bâti (constructions) ;
- Hydrographie (éléments ayant trait à l’eau) ;
- Lieux nommés (lieu ou lieu-dit possédant un toponyme et décrivant un espace naturel ou un lieu habité) ;
- Occupation du sol (végétation, estran, haie) ;
- Services et activités (services publics, stockage et transport des sources d'énergie, lieux et sites industriels) ;
- Transport (infrastructures du réseau routier, ferré et aérien, itinéraires) ;
- Zones réglementées (la plupart des zonages faisant l'objet de réglementations spécifiques).
Le front d’urbanisation : concepts et méthodes
de détection d’une discontinuité spatiale. Par Alexandre Ornon et Christine Voiron-Canicio, L’Espace géographique, 2020/2. Typologie de fronts d'urbanisation à partir de traitement d'images de la BD Topo IGN. [https:]] pic.twitter.com/PL4SO89faI— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 19, 2021?4 bases de données géographiques #opendata qui modélisent les bâtiments ? quatre visions assez différentes de la "réalité"...qui est la plus "fiable" ?
— Boris Mericskay (@BorisMericskay) April 6, 2022
? BD TOPO de @IGNFrance
? Référentiel bâti de @metropolerennes
? @BDNB_team du @cstb_fr
? building @openstreetmap pic.twitter.com/Hv9PsatL5l
Depuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites
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6:15
Carto quiz : savez-vous situer les stations du métro parisien ?
sur Cartographies numériques
Le journal Le Parisien propose un jeu en ligne pour voir si vous parvenez à localiser le plus rapidement possible les stations du métro parisien. La distance cumulée de vos réponses déterminera votre classement.
Vous connaissez Alexandre Dumas, Victor Hugo, Charles de Gaulle ou Rosa Parks ? Vous arpentez un Chemin Vert, un Sentier, un Grand boulevard ? Vers Rennes, Anvers, Liège ou Rome ? Si vous êtes familier de tout cela à la fois, c’est sans doute que vous êtes un fervent usager du métro parisien. Mais à quel point ?On vous donne le nom d'une station, cliquez au plus près dans la carte (Carto Quiz - Le Parisien)
Le niveau de difficulté de ce questionnaire dépend du temps disponible pour répondre (10, 6 ou 4 secondes). Le nom d'une station va s'afficher au-dessus de la carte, en cliquant au plus près, vous obtiendrez la distance par rapport à sa localisation réelle. Après dix questions tirées au sort, c'est le cumul de ces distances qui déterminera votre classement.« Carto quiz » a été réalisé grâce aux informations publiées par Ile-de-France Mobilités (données disponibles en open data)Articles connexes
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6:30
La répartition des noms de famille en Allemagne et dans d'autres pays
sur Cartographies numériques
Source : The Distribution of Surnames (Maps Mania, 29 janvier 2023)La Namensverbreitungskarte proposée par la Société de généalogie informatique est une carte interactive qui met en évidence la répartition des noms de famille en Allemagne. En saisissant un nom de famille dans la barre de recherche, on peut visualiser sur la carte où vivaient les personnes portant ce nom en 1890 et en 1996. Les données proviennent des listes de victimes allemandes de la Première Guerre mondiale et de l'annuaire téléphonique allemand de 1996.
Carte de distribution des noms en Allemagne (source : Société de généalogie informatique)
L'intérêt est de pouvoir visualiser plusieurs noms à la fois et faire ainsi des comparaisons. A chaque nouvelle recherche, le nom et sa distribution sont ajoutés avec une nouvelle couleur. Par exemple, la carte ci-dessus montre la répartition des noms Kruse, Kraus et Krause en 1890. La ligne de Benrath (une ligne qui divise grosso modo les dialectes du nord et du sud de l'Allemagne) apparaît dans la distribution des variations du nom. Si vous cliquez sur le lien À propos de la carte de distribution des noms, vous pouvez accéder à d'autre exemples concernant la distribution des noms de famille en Allemagne. Pour supprimer un nom de famille, cliquez sur l'entrée dans la légende.
La Germany Surname Map constitue un autre outil pratique pour visualiser la répartition géographique des noms de famille en Allemagne. Entrez un nom de famille dans l'outil et vous pourrez voir une carte indiquant où les personnes portant ce nom sont réparties dans tout le pays. Si vous entrez le nom Merkel dans la carte (le nom de l'ex-chancelière allemande), vous pourez découvrir qu'il s'agit d'un nom de famille courant en Allemagne, avec une répartition assez uniforme dans tout le pays. Angela Merkle est née à Hambourg. Il semble y avoir pas mal de Merkles à Hambourg, bien que ce nom de famille soit concentré surtout dans des länder du sud.
Vous pouvez également utiliser GeoGe pour afficher la répartition géographique des noms de famille. La recherche de Merkel sur GeoGen semble suggérer que la plus forte concentration de Merkel en Allemagne se trouve à Baden-Baden. Cependant, comme aucune des cartes n'utilise d'étiquettes de noms de lieux, il n'est pas toujours facile de déterminer les villes exactes.
Si vous souhaitez rechercher la répartition géographique des noms de famille dans d'autres pays, vous pouvez utiliser (là aussi les sources de données peuvent être assez disparates) :
- Named - la distribution spatiale des noms de famille au Royaume-Uni
- Carte des noms de famille italiens
- Heatmap des noms de famille italiens
- Carte géo-généalogique des noms de famille irlandais
- Geneanet examine la répartition mondiale des noms de famille en fonction de la localisation des utilisateurs de Geneanet
Vous pouvez également explorer la distribution mondiale de votre nom de famille en utilisant Forebears. Si vous entrez un nom de famille, le site vous indiquera la signification de votre nom et vous montrera une carte de sa distribution à l'échelle mondiale. Sous la carte, une liste vous indique le nombre d'occurrences par pays. Elle montre également le ratio de personnes portant votre nom de famille ainsi que le rang de votre nom par rapport à tous les noms de famille dans chaque pays.
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13:52
Première édition du #MapfailbruryChallenge (février 2023)
sur Cartographies numériquesUne mauvaise carte est aussi une carte. En ce mois de février 2023 est lancé le #MapFailbruaryChallenge qui va se dérouler sur 28 jours. Le principe est le même que pour le #30DayMapChallenge avec un thème par jour, mais cette fois-ci pour montrer les pires réalisations cartographiques. Avec tous les exemples de #mapfail que l'on trouve depuis des années sur Internet, le choix devrait être large !
Ce concours est ouvert à tous les niveaux, en particulier ceux qui n'ont aucune connaissance des logiciels de cartographie et des SIG. Avis aux amateurs...
Pour en savoir plus, consulter le site officiel du concours sur Github. Le même hashtag #MapFailbruaryChallenge est utilisé aussi bien sur Twitter que sur Mastodon.
Quelques exemples de réalisations
#MapFailbruaryChallenge Day 1 : "Clearly made in Microsoft Paint / PowerPoint / Other non-mapping software". A map with the number of skyscrapers in China that could have been made without mapping software... and yet #mapfail#MapFailbruaryChallenge day5 Egregious and unforgivable omissions. My attempt at replicating the Windows 2000 time zone dialog map. This actually happened (answer in alt text - it's subtle) [https:]] pic.twitter.com/J502C3OYNQ
— Steven Kay (@stevefaeembra) February 5, 2023
Pour le défi #MapFailbruaryChallenge d'aujourd'hui "Worst Colors", je vous conseille de visionner [https:]]
— mathieu rajerison (@datagistips@mapstodon.space) (@datagistips) February 10, 2023Bon, je voulais faire le mapfail du jour, mais ça se termine en mapfail de mapfail ???? pic.twitter.com/BjXMGZEo9Z
— Gaëlle Sutton (@Gaelle_Sutton) February 10, 2023
Carte très importante : l'âge moyen à la naissance en fonction des pays
— Jules Grandin (@JulesGrandin) February 12, 2023
? : 0 [https:]]the U. S. of A. #MapFailbruaryChallenge pic.twitter.com/sH1RRwGymW
— ??? ??????? ???s (@pokateo_) February 15, 2023Day 18 #MapFailbruaryChallenge ?Make-a-country-look-like-its-flag-classification map pic.twitter.com/DE0Yv18uP6
— ?Map of the Week (@MapOfTheWeek) February 18, 2023
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Troisième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2021)
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17:05
La carte du mois par le Pôle DATAR de la région Nouvelle-Aquitaine
sur Cartographies numériquesLe Pôle DATAR de la région Nouvelle-Aquitaine propose de produire des éléments de connaissance, sur des sujets d'intérêt, sous forme d'une carte originale et d'un texte court d’accompagnement (source Olivier Bouba-Olga, chef de service études et prospective - région Nouvelle-Aquitaine, compte twitter @obouba).
La première « carte du mois » s’intitule Chômage et emploi : une relation complexe. Où l'on apprend, entre autres, qu'un taux de croissance de l'emploi élevé ne garantit pas d'observer un taux de chômage faible.
Deux versions complémentaires sont mises à disposition :
- un document PDF de deux pages : une page de texte explicatif et une page avec une carte France métropolitaine et un zoom Nouvelle-Aquitaine
- une version carte narrative, qui permet de zoomer/dézoomer sur la carte, et de télécharger le fichier de données associé, pour connaître précisément la situation des territoires qui vous intéressent
Vous souhaitez recevoir directement la "carte du mois" directement dans votre boîte mail ? Envoyez simplement un mail à ditp@nouvelle-aquitaine.fr en précisant comme objet "carte du mois".
En complémentOlivier Bouba-Olga est l'auteur d'une mise au point tout à fait stimulante sur le site de Géoconfluences : Qu’est-ce que le « rural » ? Analyse des zonages de l'Insee en vigueur depuis 2020.
Le site Géoconfluences propose par ailleurs une rubrique Cartes à la une où différents auteurs peuvent commenter une carte de leur choix. Voir également la carte interactive des publications du site.
Lien ajouté le 12 février 2023Les services études de différentes Régions se réunissent régulièrement au sein d’un groupe de travail de Régions de France. Dans ce cadre, vient d’être publiée notre deuxième note vraiment sympa ( [https:]] ), je vous explique ? 1/15 pic.twitter.com/Sp2FovI6jj
— Olivier Bouba-Olga (@obouba) February 12, 2023
Lien ajouté le 21 février 2023
La carte du mois #2 vient de paraître ! Elle se focalise sur « l’évolution des soldes migratoires apparents », à partir de données sur une vingtaine d'années. ? 1/6 pic.twitter.com/b7nNZLlUrb
— Olivier Bouba-Olga (@obouba) February 21, 2023
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L'INSEE propose une nouvelle typologie des aires urbaines en fonction de leur aire d'attraction - un document PDF de deux pages : une page de texte explicatif et une page avec une carte France métropolitaine et un zoom Nouvelle-Aquitaine
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16:03
Un Atlas de géographie historique des États-Unis (1932) entièrement numérisé
sur Cartographies numériquesL'Atlas de géographie historique des États-Unis de Charles Paullin et John Wright, publié pour la première fois en 1932, a été numérisé et mis en ligne par l'Université de Richmond avec l'ensemble de ses 700 cartes. Il s'agit d'un magnifique atlas historique sur les Etats-Unis. Désormais accessible à un large public, la version numérique comporte des fonctionnalités intéressantes en termes de géolocalisation, d'animation ou d'impression que l'atlas papier ne permettait pas.
La plupart des cartes de l'atlas ont été orthorectifiées, afin de pouvoir être superposées à des cartes actuelles. Des cartes animées ont été produites à partir de séries de cartes concernant l'exploration du continent, les différents mouvements de réforme ou l'évolution de l'emplacement des églises.
Des cartes portant sur le vote présidentiel, la démographie ou encore la production agricole sont mises à disposition sous forme interactive de manière à pouvoir accéder plus en détail aux données sous-jacentes.
L'introduction met bien en évidence les objectifs de cet Atlas :« Le but est d'illustrer cartographiquement, dans un format maniable mais avec beaucoup de détails, les faits essentiels de la géographie et de l'histoire qui conditionnent et expliquent le développement des États-Unis. Il n'y a, bien entendu, aucun critère absolu permettant de mesurer l'importance relative des événements historiques. Le jugement historique, cependant, doit reposer sur la reconnaissance de relations fondamentales dans l'espace aussi bien que dans le temps, et celles-ci sont souvent rendues intelligibles au moyen de cartes [...] Alors que les cartes montrent comment les forces mondiales ont opéré sur le sol américain, elles mettent également l'accent sur ce qui est caractéristique des États-Unis. »
L'occasion de souligner le rôle important des sources et de revenir sur la question du rapport et du poids respectif de la carte et du texte dans un atlas :« Le texte donne les références aux sources d'information à partir desquelles les cartes ont été élaborées. Chaque fois que nécessaire, des commentaires critiques sont faits sur l'exactitude des sources. La manière dont les cartes ont été compilées et ce que montrent les symboles est indiqué quand cela ne va pas de soi, les signes conventionnels sont expliqués sur les cartes elles-mêmes et, dans la mesure du possible, conçus pour raconter leur propre histoire. Les limites de la méthode de représentation sont indiquées et des explications sont fournies, si nécessaire, pour éviter les idées fausses. Certaines parties du texte sont très longues, en particulier les parties relatives aux terres et aux litiges frontaliers. Ici, les négociations concernant les limites et les zones contestées sont décrites et les documents originaux sont cités dans leur intégralité. Sans un commentaire aussi approfondi, les cartes n'auraient aucun sens. Pour autant, aucune tentative n'est faite pour interpréter ou expliquer les cartes en termes historiques plus larges. Le faire aurait obligé à développer le texte au-delà de toute mesure raisonnable. Cela aurait été équivalent à écrire une histoire des États-Unis d'un point de vue géographique, et l'Atlas ne prétend pas être une « histoire ». Il s'agit plutôt d'une aide aux historiens, aux enseignants et aux étudiants en histoire. Non seulement il servira d'ouvrage de référence à ceux qui souhaitent rechercher des points particuliers, mais des études originales seront sans aucun doute basées sur les données qu'il présente. Chaque carte constitue, pour ainsi dire, un moyen de raffiner la matière première pour la recherche historique, elle est comparable à un document soigneusement édité avec une critique textuelle mais sans interprétation historique. Le texte donne juste assez d'informations pour permettre au lecteur de bien comprendre ce que montrent les cartes. »
« Quelques desiderata cartographiques » :
« Dans les plans préliminaires et les suggestions faites par plusieurs chercheurs, de nombreuses cartes ont été proposées qui, pour une raison ou une autre, ont dû être refusées. Étant donné que la simplicité cartographique était souhaitée, aucune carte compliquée comportant de nombreuses informations n'a été incluse. N'ont trouvé place que les cartes illustrant les parties les plus fondamentales et les plus essentielles de l'histoire américaine, et encore pas toutes. Pour chaque période, des cartes ont été exclues du fait du manque de place. En raison de statistiques insuffisantes, de nombreuses cartes utiles pour la période coloniale n'ont pu être réalisées. On peut cependant donner quelques exemples de pistes de recherche qui pourraient être poursuivies dans des directions déjà tracées par l' Atlas. Alors que chaque phase de l'histoire américaine offre des possibilités séduisantes d'interprétation cartographique, une attention particulière est portée ici sur les questions concernant l'exploration et la colonisation du continent, la population des Etats-Unis, l'éducation et le développement économique. »
De la conception à la publication, l'atlas a nécessité trois décennies d'élaboration. Un aperçu de l'atlas a été proposé pour la première fois par John Franklin Jameson en 1902 lorsqu'il a proposé que la nouvelle institution Carnegie de Washington se charge de développer "un atlas de l'histoire américaine qui puisse être vraiment de premier ordre". Sous la direction de Paullin, un historien de la marine américaine, les recherches pour l'atlas ont commencé en 1912 au département de recherche historique de la Carnegie Institution, dirigé par Jameson. Les travaux sur l'atlas s'y sont poursuivis pendant quinze ans et, en 1929, la Carnegie Institution s'est arrangée pour que l'American Geographic Society (AGS) complète l'atlas. L'éminent géographe John K. Wright (qui sera à l'origine du terme de carte choroplèthe en 1938) était alors le bibliothécaire de l'AGS. Il a supervisé l'achèvement de l'atlas et a été crédité comme son éditeur lors de sa publication en 1932.
Largement acclamé dès sa publication, l'Atlas se veut être un « monument de l'érudition historique ». Il se concentre cependant principalement sur les Américains d'origine européenne - même s'il contient un certain nombre de cartes montrant la répartition géographique des personnes d'autres origines ethniques et raciales. Un atlas de géographie historique qui reflète donc son époque. L'Atlas est unanimement célébré dès sa parution en 1932. Dans les décennies qui suivent, il a été utilisé par d'innombrables historiens professionnels ou profanes. Quelques-unes de ses cartes (comme celles indiquant les temps de déplacement en 1800, 1830, 1858 et 1930) continuent d'être reproduites ou adaptées encore aujourd'hui.
Série de cartes montrant l'évolution des temps de déplacement depuis New York
en 1800, 1830, 1857 et 1930 (source : Atlas of the Historical Geography of the United States)
Consultation à partir des 14 chapitres proposés :- Le milieu naturel
- L'évolution des connaissances cartographiques, 1492-1867
- Les Indiens, 1567-1930
- Les explorations dans l'Ouest et le Sud-Ouest, 1535-1852
- Les terres, 1603-1930
- Établissements, population et villes, 1650-1790
- États, territoires et villes, 1790-1930
- Population, 1790-1930
- Collèges, universités et églises, 1775-1890
- Frontières, 1607-1927
- Partis politiques et opinions, 1788-1930
- Réformes politiques, sociales et éducatives, 1775-1931
- Industries et transports, 1620-1931
- Commerce extérieur, 1701-1929
- Répartition des richesses, 1799-1928
- Plans de villes, 1775-1803
- Histoire militaire, 1689-1919
- Possessions et revendications territoriales des États-Unis
Le Digital Scholarship Lab de l'Université de Richmond est à l'origine d'autres travaux remarquables de numérisation et de publication de cartes historiques sur Internet :- Mapping Inequality Redlining in New Deal America : mise en ligne des archives de l'HOLC concernant la pratique du redlining dans plus de 150 villes des Etats-Unis.
- Land Acquisition and Dispossession. Mapping the Homestead Act, 1863-1912. Le Homestead Act de 1862 offrait aux Américains la possibilité de revendiquer des parcelles de "terres publiques", de les occuper et de les mettre en valeur pendant cinq ans, puis d'en acquérir le titre. Cette carte visualise dans le temps et dans l'espace les plus de 2,3 millions de revendications et 900 000 "certificats" accordant la propriété dans le demi-siècle après l'adoption de la loi.
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Cartes et atlas historiques
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10:04
Histoire de la cartographie de l'Antiquité à aujourd'hui (cycle de conférences de la BNF - 2023)
sur Cartographies numériques
Dans le cadre d'un nouveau cycle de conférences autour de l’histoire de la cartographie de l’Antiquité à nos jours, la Bibliothèque nationale de France (BNF) propose plusieurs séances en présentiel et diffusées en même temps sur Internet.- Les cartes de l'Antiquité au Moyen Âge (Emmanuelle Vagnon, CNRS)
Jeudi 9 février 2023 (18 h 30 – 20 h) - Richelieu – Salle des conférences, 5, rue Vivienne – 75002 Paris (entrée gratuite). L'événement est diffusé sur la chaîne Youtube et sur cette page le 9 février à 18?h?30
- Cartographies du monde et projets cosmographiques à la Renaissance (Georges Tolias, EPHE, section des sciences historiques et philologiques)
Jeudi 9 mars 2023 (18 h 30 – 20 h) - Richelieu – Salle des conférences, 5, rue Vivienne – 75002 Paris (entrée gratuite). L'événement est diffusé sur sur cette page le 9 mars à 18?h?30. - La cartographie marine : des portulans à Beautemps-Beaupré - XIIIe-XVIIIe siècle (Catherine Hofmann, conservatrice générale, BnF, département des Cartes et plans)
Jeudi 13 avril 2023 - 18 h 30 - 20 h - Cartographie et art militaire - XVIIe-XIXe siècle (Isabelle Warmoes, ingénieure d’études, musée des Plans-reliefs)
Jeudi 11 Mai. 2023 - 18 h 30 - 20 h
??Nous vous invitons à suivre nos nouveaux cours d’initiation à l’histoire de la cartographie @laBnF | Richelieu, dont la prochaine séance est le 9 mars : [https:]]
— Bibliothèque BnF (@laBnF) February 28, 2023
?Préparez-vous grâce à notre #thread dédié à ce sujet pic.twitter.com/oQuBnHkP9G
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Géolocaliser les documents numérisés avec Gallicarte (BNF)
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Parcours dans le plan routier de la ville et des faubourgs de Paris en 1789 (Gallica - BnF)
L'histoire par les cartes : comment le continent européen s'est pensé et construit du 16e au 20e siècle (BnF - Gallica)
Le tour de France des classiques de la littérature (Gallica - BNF)
- Les cartes de l'Antiquité au Moyen Âge (Emmanuelle Vagnon, CNRS)
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17:54
Globe interactif montrant les trainées de condensation des avions dans le monde
sur Cartographies numériquesSource : The Global Contrail Map (Maps Mania, 25 janvier 2023)
Le transport aérien mondial contribue largement au changement climatique. Une étude récente a révélé que les traînées de condensation des avions comptaient pour plus de la moitié dans l'impact du secteur sur le réchauffement climatique. L'étude montre comment les traînées de condensation (les nuages??? de glace qui se forment dans le sillage des avions) emprisonnent la chaleur dans l'atmosphère, chaleur qui serait autrement libérée dans l'espace. La carte des traînées de condensation de la Contrail Climate Initiative montre comment les traînées se forment, comment elles contribuent au réchauffement climatique et comment les vols peuvent être détournés pour éviter la formation de traînées en ajustant l'altitude de l'avion. Les traînées de condensation se forment lorsque les températures sont basses et que l'humidité est élevée. Si ces conditions atmosphériques persistent, les traînées persistent également et agissent comme des pièges à chaleur.
Globe représentant les trainées de condensation des avions dans le monde (source : contrails.org)
La carte interactive des traînées de condensation permet de visualiser les traînées de condensation dans le monde en 2022 (du 21 janvier 20h au du 22 janvier 20h). Sur la carte, les traînées de réchauffement sont indiquées en brun et les traînées de refroidissement en bleu. Les lignes blanches correspondent aux trajectoires des avions tout autour de la planète.
Il est possible de réduire considérablement le nombre de traînées produites par le trafic aérien mondial. La carte des traînées de condensation des avions explique comment des conditions atmosphériques spécifiques contribuent à la formation de traînées de condensation et comment les prévisions météorologiques peuvent prédire où ces conditions sont susceptibles d'apparaître. Les compagnies aériennes peuvent donc utiliser les prévisions météorologiques pour ajuster leurs plans de vol afin d'éviter les zones présentant des conditions atmosphériques propices à la formation de traînées de condensation. Assez souvent, il suffit de changer l'altitude d'un avion. Un exemple de vol montre comment, en appliquant un petit changement dans l'altitude de l'avion, il est possible d'éviter toutes les "régions de traînées potentielles".
Référence : S. Lee, D.W. Fahey, A. Skowron & al., The contribution of global aviation to anthropogenic climate forcing for 2000 to 2018, Atmosperic Environment, vol. 224, 2021, [https:]]
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7:00
Des outils pour la cartographie dans les humanités numériques (Plateforme géomatique de l'EHESS)
sur Cartographies numériquesLa Plateforme géomatique de l’EHESS répond à des besoins grandissants dans l’accompagnement de projets de recherches en géomatique et humanités numériques, dans le développement d’outils informatiques ou encore dans la formation continue ou ponctuelle des étudiants et chercheurs. Nous en présentons ici les principales ressources et publications.
Ses objectifs sont multiples :- mutualiser les compétences et les outils sur la spatialisation des données,
- mettre à disposition de la communauté scientifique des données à références spatio-temporelles et interopérables (Web de Données, OGC) avec le soutien de l’IGN,
- contribuer à la valorisation et la diffusion de collections de sources anciennes selon les standards de bibliothèques numériques (ex : Gallica),
- proposer à terme une infrastructure orientée vers le travail collaboratif,
- valoriser les travaux passés et récents,
- favoriser les échanges et les collaborations entre les centres de recherche,
- réfléchir à l’articulation scientifique et technique avec les infrastructures existantes donner des enseignements et des formations spécialisées développer une critique réflexive sur les méthodes et les outils actuels.
- Introduction aux systèmes d’information géographique
- Géoréférencement & saisie de données
- Analyse spatiale
Parmi les réalisations, on peut signaler notamment une cartographie interactive des métiers à Paris à la fin du XVIIIe. La carte a été réalisée à partir de données élaborées par Anne Varet-Vitu, Mathieu Marraud et Eric Mermet (CNRS/EHESS/CRH & CAMS & Plateforme géomatique) à partir de sources telles que l’Atlas de Verniquet géoréférencé, de l’Almanach royal et du Provincial à Paris qui ont permis de générer des données vectorielles : le réseau viaire à partir de l’Atlas de Verniquet ainsi que les points adresses basés sur un adressage non classique, à savoir le numérotage de Kreenfelt qui a eu cours entre 1780 et 1790.
Pour en savoir plus :Anne Varet-Vitu, Mathieu Marraud, Éric Mermet (2020). Spatialités sociales à Paris à la veille de la Révolution. Les apports d’un système d’information géographique. Histoire urbaine, 2020/2 (n° 58), pages 157 à 186, [https:]] L'équipe de la plateforme géomatique de l'EHESS a en outre contribué à un numéro de la revue Humanités numériques consacrée aux humanités numériques spatialisées (à lire en open access). Ce numéro aborde plusieurs thématiques à la croisée de l'information spatiale, de l'histoire et de l'archéologie :- le traitement de l’information spatiale dans des corpus textuels issus des travaux en sciences humaines et sociales, principalement en études littéraires ;
- les problématiques d’acquisition, de spatialisation et de diffusion de données géographiques du passé et du patrimoine, donc, ici, davantage en lien avec la recherche en histoire ;
- "l’information spatiale, son traitement et ses usages en archéologie.
Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)
L'histoire par les cartes : la carte archéologique de Paris
ArchéOdyssée, une carte interactive de plus de 800 musées et sites archéologiques en France
Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
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5:43
Traitement de données complexes en Géographie (Seminaires IXXI - projet Géode)
sur Cartographies numériques
Dans le cadre d'un séminaire IXXI sur le Traitement de données complexes en Géographie, un cycle de conférences interdisciplinaires est organisé à l'ENS de Lyon sur le thème "Extraction, traitement et visualisation de données complexes en géographie (XVIIIe siècle - XIXe siècle)".
La ge?ographie du XVIIIe s. reste relativement mal connue dans le champ de l’histoire de la ge?ographie. Or elle constitue un maillon essentiel pour comprendre e?piste?mologiquement ce qui se joue durant ce sie?cle. La ge?ographie des Lumie?res se pre?sente en effet en tension entre he?ritages de savoirs et de pratiques du de?but de la pe?riode moderne, et projet d’organisation et de disciplinarisation qui se dessine de?s la fin du XVIIIe s.
Trois grandes the?matiques structurent ce cycle :- Histoire et e?piste?mologie de la ge?ographie au prisme des encyclope?dies franc?aises du XVIIIe siècle et du XIXe siècle.
- Linguistique des discours, traitement automatique des langues.
- Syste?mes d’information ge?ographique, Ge?omatique et visualisation des donne?es
Le projet interdisciplinaire GEODE (2020-2024) financé par le LabEX ASLAN réunit des chercheurs en linguistique, informatique et géographie des laboratoires ICAR, LIRIS et EVS. Ce projet fait suite au projet GéoDISCO (2019-2020) financé par la MSH Lyon St-Etienne. L'objectif est d’étudier dans un corpus de quatre encyclopédies françaises les changements survenus dans les discours géographiques entre 1750 et nos jours. Pour cela, les chercheurs mobilisent des méthodes de classification semi-supervisée des textes, de génération de modèles de langues et de repérage automatique de routines discursives.
Pour en savoir plus sur le projet GEODE : [https:]]
Accès aux vidéos et aux diaporamas des conférences : [https:]]
Séance Thème Détails et inscription Invités 24 janvier 2022 Histoire et épistémologie Slides et vidéos Laura Péaud (U. Grenoble Alpes/PACTE) & Denis Vigier (U. Lyon 2/ICAR) 14 février 2022 Linguistique des discours et TAL Slides et vidéos Antoine Doucet (U. La Rochelle/L3i) & Ludovic Moncla (INSA Lyon/LIRIS) 15 mars 2022 Systèmes d'information géographique Slides et vidéos Alexis Litvine (U. of Cambridge/CAMPOP) & Thierry Joliveau (U. Saint-Etienne/EVS) 8 avril 2022 Histoire et épistémologie Slides et vidéos Isabelle Turcan (U. de Lorraine) & Henri Desbois (U. de Paris Nanterre) 5 mai 2022 Linguistique des discours et TAL Slides et vidéos Glenn Roe (Sorbonne Université) 26 septembre 2022 Linguistique des discours et TAL Slides et vidéos Simon Gabay (Université de Genève) & Benoît Crabbé (LLF) et Achille Falaise (LLF) 20 octobre 2022 Histoire et épistémologie Slides et vidéos Martine Groult (CNRS) & Christine Jacquet-Pfau (Cergy Paris Université) 24 novembre 2022 Systèmes d'information géographique Slides et vidéos Rainer Simon (Austrian Institute of Technology) & Valeria Vitale (University of Sheffield) 8 décembre 2022 Systèmes d'information géographique Slides et vidéos Xuke Hu (German Aerospace Center) & Andrea Ballatore (King's College London) 24 janvier 2023 Histoire et épistémologie Slides et vidéos Nicolas Verdier (CNRS, EHESS) 20 février 2023 Linguistique des discours et TAL Programme et Inscription Julien Perret (IGN) & Joseph Chazalon (EPITA) 30 mars 2023 TAL & Histoire et épistémologie Programme Mauro Gaio (Univeristé de Pau) & Gilles Bertrand (Université de Grenoble)
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Cartes et atlas historiques
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15:41
Publication des données Parcoursup en open data sur le site Data.gouv.fr
sur Cartographies numériquesLes données de Parcoursup sont désormais accessibles en open data sur le site Data.gouv.fr pour les années 2018 à 2022. Ces jeux de données présentent les voeux de poursuite d’études et de réorientation dans l’enseignement supérieur ainsi que les propositions des établissements pour chaque formation. Les données sont disponibles sous forme de bases de données à télécharger et sous forme de visualisation graphique « dataviz ».
L’application Parcoursup est la plateforme nationale de préinscription mise en place par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI) permettant aux élèves de candidater à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Il couvre l’ensemble des candidats ayant au moins un voeu d’orientation validé en phase principale et/ou complémentaire, ce parmi les plus de 13 000 formations proposées hors apprentissage. Il couvre ainsi chaque année plus de 900 000 candidats, avec un sous ensemble de données portant spécifiquement sur les néo-bacheliers parmi ces candidats.
Les informations sont accessibles selon l’établissement d’accueil et la formation :
- Le nom de l’établissement et son n°UAI
- La région, l’académie et le département de l’établissement
- La formation demandée, agrégée et détaillée ainsi que sa nature sélective ou non
- Le nombre de places (capacité d’accueil)
- Le nombre de voeux reçus selon le sexe et la série du baccalauréat
- Le nombre de voeux classés par l’établissement de la formation d’accueil selon la série du baccalauréat
- Le nombre de propositions d’admission faites selon la série du baccalauréat
- Le nombre de propositions d’admission faites aux différentes dates clés de la campagne Parcoursup et qui seront ensuite acceptées
- Le nombre d’admis selon le sexe, la série du baccalauréat et la mention obtenue
- Le rang du dernier appelé de son groupe parmi les candidatures en phase principal
- Le nombre de boursiers de l’enseignement secondaire pour les lycéens de terminale et de l’enseignement supérieur pour les étudiants en réorientation
- Le nombre de candidats admis en BTS ou en CPGE et issus de leur lycée (i.e. le lycée où ils étaient inscrits en terminale)
- Taux d’accès par établissement et formation (malheureusement absent du jeu de données 2022)
- Pourcentage d’étudiants par type de baccalauréats
Pourcentage d'admission des étudiants en fonction des formations (données Parcoursup 2021)Zoomer et cliquer sur une formation pour avoir plus d'infos ou ouvrir dans une nouvelle fenêtre
Les iFrames ne sont pas pris en charge sur cette page.Avec la possiblité d'étudier l'origine des étudiants et savoir par exemple quelle proportion d'étudiants est originaire de la même académie.
Part des étudiants originaires de la même académie (données Parcoursup 2021)
Les iFrames ne sont pas pris en charge sur cette page.
Zoomer et cliquer sur une formation pour avoir plus d'infos ou ouvrir dans une nouvelle fenêtre
A Paris par exemple, le contraste entre les universités ou les classes préparatoires de la ville-centre et les autres établissements du supérieur en périphérie est assez saisissant (données Parcoursup 2021) :
A Lyon, la part d'étudiants originaires de la même académie varie aussi considérablement d'un établissement du supérieur et d'une formation à l'autre (données Parcoursup 2021) :
Une situation très différente dans les DROM où les étudiants sont majoritairement issus de la même académie. Exemples de La Réunion ou la Guadeloupe (données Parcoursup 2021) :
Les données sont disponibles en téléchargement au format csv, json, geojson et shapefile, assortis d'une fiche méthodologique permettant d'avoir accès aux métadonnées. En outre est fournie une cartographie des formations accessibles via Parcoursup en 2020, 2021 et 2022.- Données Parcoursup 2018
- Données Parcoursup 2019
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- Données Parcoursup 2022
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Géo-éducation, un portail de cartographie permettant de visualiser des indicateurs sur l’éducation en France (DEPP-MEN)
sur Cartographies numériques
La Direction de l'évaluation de la performance et de la prospective (Depp) du ministère de l'Éducation nationale a lancé en décembre 2022 Géo-éducation, un portail de cartographie permettant de visualiser des indicateurs sur l’éducation. Tous les jeux de données disponibles sur le site Data.education.gouv n'y sont pas implémentés, mais on peut déjà conduire des analyses intéressantes à partir de données récentes.
Interface du portail Géo-éducation (DEPP et Ministère de l'Education)
Les principales variables accessibles sur le portail cartographique Géo-éducation concernent (à la date du 19 janvier 2023) :- les caractéristiques des établissements scolaires (données 2021)- les caractéristiques des élèves (données 2021)- les parcours scolaires et résultats (données 2021)- le contexte social (données IPS cependant pas encore mises en accès)
- la typologie des territoires (notamment la typologie des communes rurales ou urbaines établie par la DEPP)
On y découvrira également les nouveaux découpages fonctionnels que sont les aires d’éducation avec deux zonages différents pour les études et le pilotage (voir ici leur méthode de découpage) :- les aires parcours construites à partir des trajets domicile-établissement 2nd degré- les aires collèges construites à partir des trajets domicile-établissement des collégiens
(carte à télécharger en pdf)
Aires d'éducation parcours et aires d'éducation collèges (source : données territoriales de Géo-éducation)
Nombre d'établissements privés sous contrat (source : données territoriales de Géo-éducation)
Part d'établissements du 1er degré avec deux classes ou moins (source : données territoriales de Géo-éducation)
Part des 0-17 ans vivant dans un logement surpeuplé (source : données territoriales de Géo-éducation)
Lien pour importer des données externes dans l'application Géoclip : [https:]]
Lien vers le site Data.education.gouv pour télécharger des données en open data : [https:]]
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La carte, objet éminemment politique : un globe géant place l'Afghanistan au centre du monde
sur Cartographies numériquesLe gouvernement taliban a inauguré à Kaboul un globe terrestre avec une carte qui agrandit l'Afghanistan (source : MapPorn)
L'AFP rapporte que « la capitale de l'Afghanistan a un nouveau point de repère audacieux qui la place au centre du monde – ou plutôt le monde au centre de Kaboul » (voir cette vidéo). La sphère, d'un diamètre d'environ huit mètres, repose sur un mécanisme qui tourne cinq fois par minute. Véritable message politique, cette carte n'a pas manqué de susciter des commentaires. L'Inde et l'Iran y apparaissent complètement déformés. La carte sépare aussi le Cachemire de l'Union indienne.
L'Afghanistan y est représentée en N&B pour ressembler au drapeau taliban, avec la profession de foi islamique inscrite sur son territoire. Selon le peintre qui a réalisé cette oeuvre, il s'agit de mettre en valeur un pays longtemps minoré par son histoire. Même si beaucoup de pays ont tendance à se représenter au centre du monde, tout le monde n'a pas apprécié ce symbolisme politique et religieux, à commencer par les pays voisins mais aussi une partie de la population de l'Afghanistan en désaccord avec le régime taliban.
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La carte, objet éminemment politique : les camps de rééducation des Ouïghours au Xinjiang -
10:25
Cartographier le marché locatif de Beyrouth avec un SIG
sur Cartographies numériques
Sources : City of Tenants: A User-fed Platform by and for Beirut's Renters (Beirut Urban Lab) et Mapping Beirut's Rental Market with GIS (ESRI)
La plateforme SIG City of Tenants a été développée par le Beirut Urban Lab, un laboratoire de recherche interdisciplinaire qui analyse et diffuse des informations sur l'environnement bâti au Liban, avec le soutien d'Esri Liban. Ce géoportail peut être alimenté par les locataires et les chercheurs pour enregistrer les coûts et les conditions de logement à Beyrouth.Interface de la plateforme SIG City of Tenants
À Beyrouth, au Liban, la location reste la principale forme de logement. La guerre civile et l'abrogation du contrôle des loyers ont entraîné des prix élevés qui ne sont pas alignés sur les revenus des locataires. La rareté du marché les a obligés à signer des baux de trois ans et, dans de nombreux cas, à payer un an d'avance. Avec la récente stabilisation de la région, les sociétés de gestion immobilière et les propriétaires immobiliers ont afflué vers les quartiers de Beyrouth et les ont transformés pour attirer les personnes des classes sociales supérieures, déplaçant les personnes à faibles revenus vers des zones éloignées de leur travail et du centre-ville.S'appuyant sur la base de données de l'environnement bâti de Beyrouth du Beirut Urban Lab, l'équipe a conçu une application web, créée à l'aide d'ArcGIS Experience Builder, contenant des modules ArcGIS Dashboards intégrés. La plate-forme est optimisée pour l'arabe et l'anglais, et ses fonctionnalités sont compatibles avec des ordinateurs de bureau et des appareils mobiles. Le site hub rassemble des cartes et des données spatiales et environnementales.
Cette mise en visibilité du marché est une première étape nécessaire vers la formulation de politiques publiques qui peuvent s'adresser au secteur locatif et, en fin de compte, servir les objectifs de justice sociale en matière de logement. City of Tenants est conçu pour être un géoportail alimenté par les utilisateurs, dans lequel les locataires et les chercheurs peuvent enregistrer les coûts de location par rapport aux conditions de logement des unités louées. La plateforme permet également le partage des informations collectées sous une forme accessible et claire, pour améliorer les connaissances des demandeurs de logement sur les conditions de logement existantes et contrer la dépendance continue aux prix demandés, qui ont tendance à être gonflés.
Face à un espace dominé par les propriétaires qui publient des annonces de location spéculatives, la plateforme City of Tenants oppose une image tangible des conditions et des expériences de location dans le Beyrouth d'aujourd'hui. Ainsi, les prix « réels » contrebalancent les prix « demandés » et remettent en question les imaginaires spéculatifs qui dominent le marché locatif. A ce titre, la Cité des locataires rejoint d'autres initiatives au Liban (Housing Monitor) et ailleurs (ex : Anti-eviction Mapping Project, Find my Landlord, Housing Data Coalition, London Renters Union) qui trouvent dans la cartographie un mode d'action avec le potentiel de renforcement de la solidarité et de la collectivité politique entre les parties prenantes concernées sur les questions de justice locative et de logement.
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L’inégale abordabilité du logement dans les villes européennes (Cybergéo)
Mise à disposition de la base Demandes de valeurs foncières (DVF) en open data
Les données sur le logement social en France disponibles en open data -
9:02
Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux
sur Cartographies numériques
Le Forum économique mondial publie son rapport 2023 sur la perception des risques globaux. « Le monde est confronté à un ensemble de risques qui semblent à la fois totalement nouveaux et étrangement familiers. Le Rapport sur les risques mondiaux 2023 explore certains des risques les plus graves auxquels nous pourrions être confrontés au cours de la prochaine décennie. Alors que nous nous trouvons à la veille d'une ère de faible croissance et de faible coopération, des compromis plus difficiles risquent d'éroder l'action climatique, le développement humain et la résilience future. »Top 10 des risques perçus sur une période de 2 ans et 10 ans (Rapport du Forum économique mondial, 2023)
La prochaine décennie sera caractérisée par des crises environnementales et sociétales, alimentées par les tendances géopolitiques et économiques sous-jacentes. La « crise du coût de la vie » est classée comme le risque mondial le plus grave au cours des deux prochaines années, avec un pic à court terme. « La perte de biodiversité et l'effondrement des écosystèmes » sont considérés comme l'un des risques mondiaux majeurs pour la prochaine décennie. Six risques environnementaux figurent parmi les 10 principaux risques au cours des 10 prochaines années. Neuf risques figurent dans le top 10 du classement à court comme à long terme, parmi ceux-ci : la « confrontation géoéconomique » et « l'érosion de la cohésion sociale et la polarisation sociétale » , aux côtés de deux nouveaux entrants dans le haut du classement : « la cybercriminalité généralisée et la cyber-insécurité » ainsi que les « migrations non volontaires à grande échelle ».
Outre l'augmentation globale des vulnérabilités, le risque de polycrises s'accélère comme le montre ce schéma systémique :
L'outil de datavisualisation en ligne permet de faire des comparaisons dans la perception selon l'âge et le type de risques, à court et à plus long terme (exemple ici avec la population des moins de 30 ans) :
Pour télécharger le rapport complet 2023 : [https:]]
Pour accéder aux différents rapports du Forum économique mondial depuis 2005 :
[https:]]Articles connexes
Les risques globaux prévus en 2021 selon le site Control Risks
Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
Quand la lutte contre les émissions de CO? passe par la dénonciation des entreprises les plus concernées
Cartographie des projets de combustibles fossiles : comment réduire le risque de "bombes carbone" ?
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13:06
Mise en ligne d'un inventaire sur la création des départements par les Archives nationales
sur Cartographies numériques
Les Archives nationales publient un nouvel instrument de recherche, consacré à « La division de la France en départements sous la Révolution et le Consulat : documents écrits et cartes. 1790-1800 » (FRAN_IR_059697).
Cet inventaire analyse pièce à pièce :- les 6 registres du Comité de division du territoire, cotés CP/NN//*/9 à CP/NN//*/14, qui rassemblent des documents de travail du Comité de Division du territoire (premier registre) et l’ensemble des procès-verbaux de division validés par la signature des députés ou autres représentants locaux (les 5 autres registres) ;
- les 80 cartes des 83 départements créés en 1789-1790, cotées CP/NN//66 à CP/NN//145 et CPNN//18, qui ont été validées par la signature des députés à l'Assemblée nationale constituante puis remises au Comité de Division du territoire ;
- l’ « Atlas de la République française, contenant la division de son territoire européen en départemens et en arrondissemens communaux, faite en exécution de l'article premier de l'acte constitutionnel de l'an VIII ; précédé de la Loi du 28 Pluviose An VIII [17 février 1800) qui en règle la circonscription », coté CP/NN//*/5, qui, outre la loi et 86 cartes, comporte un « tableau des départements et arrondissements communaux de la République française » suivi d'une observation sur la dénomination des administrations ;
- les 82 cartes de départements, cotées CP/NN//215 à CP/NN//300, qui ont été découpées dans la première publication de l'Atlas national de France, paru par livraison entre 1790 et 1793, et dû à la collaboration de Pierre Dumez (1757-1794) et de Pierre-Gilles Chanlaire (1758-1817), avec François d’Houdan (1748-1828) comme graveur.
Il détaille aussi les signataires des procès-verbaux et des cartes validées : on aboutit ainsi à l’identification de 1054 signataires différents, certains aujourd’hui célèbres – tels l'abbé Grégoire, Guillotin, Mirabeau, Pétion, Robespierre, Talleyrand, etc. – mais, pour beaucoup, restés dans l’ombre (voir l’annexe listant par départements l’ensemble des signataires).
Tel quel, cet inventaire apporte un précieux complément aux documents conservés dans la sous série DIVbis (Comité de division du territoire) des Archives nationales et à tout ce qui peut être conservé sur le sujet en Archives départementales.
Consulter le guide thématique de France Archives "Les départements : la juste proximité depuis 230 ans".
Références
Aberdam (Serge), « Note sur le Comité de division et quelques problèmes liés », dans La Révolution française , n°3, 2012, en ligne.
Mettrier (Henri), « Un plan de division régionale de la France en 1790 », Comité des Travaux historiques et scientifiques. Bulletin de la société de Géographie, tome 37, année 1922, Paris, Imprimerie nationale, 1923, p. 149-203 (exemplaire numérisé disponible en ligne sur Gallica).
Antoine (Marie-Élisabeth) et Souchon (Cécile), « La formation des départements », site l'Histoire par l'image, en ligne.
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L'histoire par les cartes
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- les 6 registres du Comité de division du territoire, cotés CP/NN//*/9 à CP/NN//*/14, qui rassemblent des documents de travail du Comité de Division du territoire (premier registre) et l’ensemble des procès-verbaux de division validés par la signature des députés ou autres représentants locaux (les 5 autres registres) ;
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7:55
Cartofriches : plus de 8000 sites en friches répertoriés en France (CEREMA)
sur Cartographies numériques
Cartofriches est un dispositif conçu pour recenser les friches (industrielles, commerciales, d’habitat…). Elaboré par le Cerema à la demande du ministère de la Transition écologique, son objectif est d'aider les collectivités et l'ensemble des porteurs de projets à localiser et caractériser les friches pour les réutiliser et ainsi réduire l’artificialisation des sols.
Accès à la cartographie des friches
Le Cerema utilise les données de BASIAS et BASOL, ainsi que d'autres lots de données nationaux (candidatures aux appels à projets, par exemple) pour assurer une pré-identification des friches sur tout le territoire national. Cartofriches a vocation à consolider ce recensement avec la participation des acteurs locaux au plus près du terrain.
Plus de 8000 sites sont aujourd'hui recensés à partir de différentes sources, et chacun peut contribuer à alimenter la base de données. Les données présentes dans Cartofriches sont ouvertes et disponibles en téléchargement, en licence ouverte (Open Licence version 2.0). Deux options de téléchargement sont proposées :- en téléchargeant les données et leurs métadonnées directement au sein d'un dossier.zip
- en accédant au site data.gouv.fr
Articles connexesDonnées et cartes sur l'artificialisation des sols en France
Données CORINE Land Cover 2018
Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)
Copernicus : accès libre et ouvert aux cartes concernant la couverture des sols (2015-2019)
L'occupation du sol aux Etats-Unis à travers l'Atlas for Green New Deal (McHarg Center)
OneSoil, la carte interactive des parcelles et des cultures en Europe et aux Etats-Unis
« Personne n'habite ici » ou comment cartographier le vide ?
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10:17
Tentative de description du paysage sur la ligne à grande vitesse Paris-Lyon-Marseille
sur Cartographies numériques
L'idée de proposer des cartes d'itinéraires verticales pour en faciliter la lecture est déjà ancienne. @Matamix leur donne une nouvelle approche originale en proposant de cartographier ce que l'on perçoit lorsqu'on se déplace sur la ligne TGV Paris-Lyon-Marseille. La démarche est transposable sur d'autres itinéraires.
Dans le premier exemple, il s'agit de cartographier le nombre de vaches sous forme d'isotypes à chaque kilomètre parcouru. Dans le second exemple, la carte devient un graphique de type diagramme en barres non dénué de spatialité (distance en km du départ à l’arrivée). Trois dimensions viennent à l’esprit si on veut essayer de retranscrire l’expérience du paysage quand on s’assied dans un train :- Ce qui vit : est-ce qu’on peut apercevoir du monde derrière sa fenêtre ? Des humains ou des animaux ? Difficile de connaître la localisation des chevreuils et des sangliers alors concentrons nous sur les vaches et les autres.
- Ce qu’on voit : En regardant l’occupation du sol aux abords de la voie ferrée, on se rapproche de l’impression visuelle que l’on peut ressentir en regardant par la fenêtre.
- Ce qui pousse : les cultures sur les parcelles à proximité nous montrent aussi qu’on traverse des mondes différents au fur et à mesure de l’approche de la Méditerranée.
Tentative de description du paysage sur la ligne à grande vitesse Paris-Lyon-Marseille.
— Mat (@matamix) December 17, 2022
Ce qui vit / ce qu'on voit / ce qui pousse.
?? [https:]] pic.twitter.com/7ImZomd5VD
D'autres cartes et data visualisations à découvrir sur le site MTMX :
[https:]]
Articles connexesCartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)
Itinéraires piétons et aménités urbaines à Boston. Le projet Desirable Streets du MIT
Carte des road trips les plus épiques de la littérature américaine
Tous les chemins mènent à Rome : une très belle collection de cartes artistiques qui donnent à réfléchir sur nos mobilités
- Ce qui vit : est-ce qu’on peut apercevoir du monde derrière sa fenêtre ? Des humains ou des animaux ? Difficile de connaître la localisation des chevreuils et des sangliers alors concentrons nous sur les vaches et les autres.
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15:31
Utiliser QGIS avec des données temporelles en Histoire-Géographie
sur Cartographies numériques
Depuis la version 3.14 de QGIS, les utilisateurs de ce système d'information géographique (SIG) ont la possibilité d'afficher des couches rasters ou vectorielles en fonction de paramètres temporels.Nous faisons le postulat que, dans le cadre de l'enseignement de l'Histoire et de la Géographie, l'ajout d'une dimension chronologique aux représentations cartographiques peut contribuer à une meilleure compréhension et appropriation des processus mais aussi des concepts abordés dans nos disciplines.
Nous illustrerons ici ce propos à travers deux exemples tirés de la mise en œuvre des programmes d'Histoire et de Géographie de collège. Nous tenterons également de cerner les limites et les perspectives de cet outil.
Deux exemples de mise en œuvre du contrôleur temporel de QGIS
I- Programme de 3e - La Première Guerre mondiale, échelle et déroulement du conflit au prisme des plaques commémoratives de l'église Saint-Sauveur de Montivilliers (Seine-Maritime)A partir des plaques commémorative de l'église Saint-Sauveur de Montivilliers (Seine-Maritime), nous avons élaboré une base répertoriant des données sur les soldats de cette commune morts durant la Première Guerre mondiale. Cette base a été constituée à partir des données du site Mémoire des Hommes, mis en ligne par le Ministère des Armées, ainsi que sur les matricules militaires disponibles sur les sites des différentes Archives départementales, notamment sur celle du département de Seine-Maritime.
Cette base de données fait l'objet dans un premier temps d'un travail d'analyse de données par les élèves. La « carte temporelle » élaborée à partir de cette analyse est conçue comme un prolongement de ce travail. En ce sens, elle facilite la généralisation à partir de l'exemple étudié par les élèves. Ainsi la répartition des décès dessine la ligne de front qui caractérise la guerre de position. Il est possible de constater la reprise de la guerre de mouvement à la fin du conflit. La concentration successive en certaines parties de la ligne de front durant la guerre de position permet de formuler l'hypothèse de batailles de grande ampleur. Par ailleurs, les décès intervenus lors de la campagne des Dardanelles ou dans les colonies sont une occasion d'évoquer la dimension mondiale du conflit. Enfin, les décès intervenus loin du théâtre des opérations témoignent de l'articulation entre le front et l'arrière.
Répartition des lieux de décès des soldats de Montivilliers
Animation - Répartition des soldats de Montivilliers morts sur le champ de batailleLa base de données initiale est disponible ici.
Parmi celles-ci figurent le lieu et la date de décès de ces soldats. Elles fournissent les paramètres nécessaires à la réalisation d'une "carte temporelle" avec QGIS. Pour prendre en main ce nouvel outil, le tutoriel de Nyall Dawson est particulièrement éclairant. Il présente le fonctionnement basique de cet outil ainsi que des usages plus pointus (compteur, barre de défilement temporel).
Tutoriel simple pour la réalisation d'une animation avec des effectifs cumulésNous présentons ici l'élaboration pas à pas de l'animation, de la mise en forme du tableau de données à son affichage dans QGIS. Pour ce faire, nous nous appuierons sur un extrait de la base.
Dans un premier temps, il faut préparer la base de données afin de permettre son affichage dans QGIS :
Étape 1 : Géolocaliser
En premier lieu, les lieux de décès des soldats sont géolocalisés. Pour ce faire, leurs coordonnées géographiques sont ajoutées à la base.
Étape 2 : Établir les effectifs cumulés par lieux de décès
Ensuite, les données sont triées par ordre alphabétique des lieux de décès puis par ordre chronologique des dates de décès.
Cette opération permet de réaliser ensuite le décompte des effectifs cumulés successifs des soldats décédés par lieu de décès.
Étape 3 : Paramétrer l'affichage des figurés
Enfin, l'affichage de ces effectifs cumulés est paramétré selon les règles suivantes. Le champ DATE DU DECES est retenu pour débuter l'affichage du figuré. Pour y mettre un terme, un nouveau champ est ajouté à la base. Il est intitulé FIN AFFICHAGE. Sa date est conditionnée selon les modalités suivantes :
- Si un seul soldat décède en un lieu donné, il faut indiquer la date de décès du dernier soldat de l'ensemble de la base ;
- Si le soldat est le dernier soldat décédé en un même lieu, il faut indiquer la date de décès du dernier soldat de l'ensemble de la base ;
- Dans les autres cas, il faut indiquer la date de décès du prochain soldat.
Étape 4 : Enregistrer le tableau de donnéesLe tableau est désormais prêt à être importé dans QGIS et est enregistré au format *.csv.
Étape 5 : Créer une couche vectorielle dans QGIS
Le tableau est importé en tant que couche vectorielle dans QGIS (Couche / Ajouter une couche / Ajouter une couche de texte délimité). Les champs LATITUDE ET LONGITUDE permettent de géolocaliser chaque figuré ponctuel. La prise en compte des différents types de données (chaîne de caractères, nombre décimal, nombre entier, date) est automatique.
La couche vectorielle ainsi créée est ensuite enregistrée dans l'un des formats qui gèrent les champs au format date (GéoPackage, Shapefile, SQLite, ...).
Étape 6 : Réaliser une carte avec des figurés proportionnels
Les figurés ponctuels sont ensuite représentés sous la forme de cercles proportionnels au nombre de décès cumulés en un même lieu, c'est-à-dire au champ NOMBRE.
Étape 7 : Paramétrer l'animation temporelle
L'affichage dynamique des cercles proportionnels est ensuite réglé en fonction des paramètres définis précédemment. Pour ce faire, il faut ouvrir le panneau Propriétés de la couche puis l'onglet Paramètres temporels. Après activation du contrôleur temporel dynamique, il faut définir la configuration, les bornes d'affichage et les champs qui leur sont associés.
Étape 8 : Lire l'animation
Après sélection de la couche dans le panneau latéral, l'activation du panneau de contrôle temporel permet de lire l'animation. Elle s'inscrit dans une plage dont les bornes sont définies par défaut en fonction des réglages précédents (DATE DE DECES la plus ancienne, FIN AFFICHAGE la plus récente).
Le réglage du pas permet ensuite de paramétrer la vitesse de défilement des figuré.
Ici, nous avons réglé le pas sur deux jours. L'animation peut être visualisée ci-dessous :
II- Programme de 4e - Transition urbaine, villes millionnaires et mégapoles (1950-2020)La division Population du Département des Affaires économiques et sociales des Nations Unies procure une base de données des populations recensées ou estimées des agglomérations de plus de 300 000 habitants. Il s'agit d'une série longue. Les données statistiques sont disponibles depuis 1950 jusqu'à 2035 selon un intervalle de 5 ans. Si la définition d'une agglomération recouvre parfois des réalités différentes selon les pays, c'est une ressource non négligeable pour appréhender l'évolution des villes millionnaires et des mégapoles à l'échelle mondiale depuis l'immédiat après-guerre.
C'est pourquoi nous employons une "carte temporelle" pour mettre en perspective les deux études de cas préconisées par les instructions officielles, en l'occurrence New York et Kinshasa.
Il est à noter que la conception de cette carte n'est pas tout à fait similaire à la précédente. En effet, il ne s'agit plus d'effectifs cumulés, c'est-à-dire de données continues, mais de données discontinues. Les populations urbaines sont en effet disponibles selon un pas de cinq ans. La "carte temporelle" réalisée est donc davantage une succession animée des populations des villes millionnaires ou des mégapoles entre 1950 et 2020.
Il est possible de paramétrer l'affichage de la carte pour faire disparaître le caractère saccadé de l'affichage lié à la discontinuité temporelle des données. Nous n'avons pas fait ce choix afin de souligner la relation entre ressources statistiques disponibles et représentation cartographique.
Animation - Évolution de la population des agglomérations millionnaires entre 1950 et 2020
PerspectivesLa dimension chronologique n'est évidemment pas étrangère à la pensée spatiale et par voie de conséquence aux représentations cartographiques, qu'elle serve à étudier l'évolution d'un phénomène ou une variable temporelle comme les cartes isochrones. La géomatique permet de renouveler pour partie ces représentations, notamment par une plus grande interactivité ou une actualisation, parfois en "temps réel", des données représentées. Des "cartes temporelles" sont par conséquent mobilisées par de nombreux domaines scientifiques. Citons par exemple la gestion et la prévention des risques sanitaires et environnementaux, le suivi du changement global, la gestion de certaines ressources comme l'eau ou la planification en matière de mobilités. Leur irruption dans le champ scientifique est relativement ancienne. Ainsi, Waldo Tobler mobilise dès les années 1970 une animation pour appréhender la croissance démographique à Détroit. Ces représentations cartographiques font également partie de notre quotidien. Que l'on songe par exemple aux animations des bulletins météorologiques. Or, elles apparaissent peu mobilisées dans l'enseignement de la Géographie dans le secondaire en France. Par ailleurs, les pratiques issues des usages des cartes" statiques" prédominent, en particulier la confrontation d'une même portion d'espace à des dates différentes à des fins comparatives. C'est ce que propose notamment le site de l'IGN intitulé Remonter le temps !. Plus généralement, les données sur lesquelles s'appuient ces pratiques sont avant tout des images aériennes ou satellitaires. Les animations qui reposent sur des données quantitatives précédemment présentées sont d'un usage encore peu fréquent.
L'analyse et l'interprétation de telles "cartes temporelles" avec des élèves du Secondaire sont, à notre connaissance, des pistes peu étudiées. Nous livrons ici quelques pistes d'interprétation. Ce n'est pas tant la durée représentée, très différente entre les deux animations évoquées, que le nombre d'entités successivement affichées qui permet, selon nous, de faire sens. Cependant, la nécessité de renouveler, parfois, le visionnage de ces animations peut peut-être représenter une limite à leur interprétation par les élèves. Si l'accumulation de figurés permet de révéler une information géographique, la multiplication des villes millionnaires en Chine par exemple, ou historique, comme le déroulement d'une bataille majeure de la Première Guerre mondiale, elle focalise le regard et l'attention. Il est possible qu'elle contribue à détourner les élèves d'autres aspects tout aussi pertinents mais moins spectaculaires.
Par ailleurs, si les deux "cartes temporelles" présentées peuvent apparaître comme identiques aux yeux des élèves, il nous semble nécessaire d'attirer leur attention sur les données qui ont permis leur réalisation. Elles ne sont pas comparables. Des données discrètes ont servi à l'élaboration de la représentation de l'évolution de la population des villes millionnaires. A l'inverse, l'animation qui illustre les lieux de décès des soldats de Montivilliers s'appuie sur des données continues.
L'élaboration de chaque animation relève par ailleurs de choix qui doivent être explicités afin d'éduquer aux données et à leur usage. L'affichage fugace du lieu de décès d'un soldat de Montivilliers est une option que nous n'avons pas retenue afin de mettre en évidence le déroulement des combats (front, batailles principales).
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Asteroid Launcher, un outil pour simuler l'impact d'un astéroïde sur la Terre
sur Cartographies numériques
L'application en ligne Asteroid Launcher permet d'étudier les conséquences d'un astéroïde qui toucherait la Terre. On peut faire varier le diamètre, la vitesse et l'angle d'impact de l'astéroïde. Ce simulateur permet de visualiser les effets dévastateurs d'un impact d'astéroïde en sélectionnant l'emplacement, le type (fer, roche, carbone, comète, etc.), le diamètre, la vitesse et l'angle d'entrée de l'astéroïde. Les données issues de la base SEDAC permettent en outre de calculer l'impact sur la population et sur les habitations.La simulation est basée sur des articles de Gareth Collins et Clemens Rumpf.
Sources
- Rumpf, Clemens, M. (2016) Asteroid impact risk. University of Southampton, Doctoral Thesis, 208pp. [https:]]
- Gareth S. COllins, H. Jay Melosh, Robert A. Marcus (2005). Earth Impact Effects Program: A Web-based computer program for calculating the regional environmental consequences of a meteoroid impact on Earth. Meteoritics & Planetary Science 40, Nr 6, 817–840. [https:]]
- Clemens M. Rumpf, Hugh G. Lewis, Peter M. Atkinson (2017). Population Vulnerability Models for Asteroid Impact Risk Assessment. Meteoritics & Planetary Science. [https:]]
- Glasstone, S; Dolan, P J (1977). The Effects of Nuclear Weapons. Third edition [https:]]
- Explosive Blast. FEMA [https:]]
- Socioeconomic Data and Applications Center (Sedac) [https:]]
Qu'arriverait-il si un astéroïde rocheux de 500m de diamètre tombait sur Lyon à la vitesse de 17 km/s avec un angle de 45° par rapport au sol ?
— Astropierre (@astropierre) December 8, 2022
Ce simulateur d'impact vous donne tous les résultats.
(et c'est vous qui choisissez tous les paramètres)
?? [https:]] ?? pic.twitter.com/iudMzmBg8s
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Baisse de la part des jeunes dans la population de l’Union européenne d’ici 2050
sur Cartographies numériques
La part des jeunes dans la population de l’Union européenne devrait continuer à baisser d’ici 2050 (moins de 15% contre 16,3% en moyenne en 2021) avec des écarts importants selon les régions (Nuts3).Évolution de la part des jeunes dans la population de l'Union européenne - projection 2021-2050 (source : Eurostat)
Au 1er janvier 2021, les jeunes (âgés de 15 à 29 ans) représentaient environ 16,3 % de la population totale de l’ UE. Ils représentaient plus d’un quart de la population totale de la région de la capitale danoise Byen København (26,7 %), ainsi que dans les villes étudiantes d’Overig aux Pays-Bas (25,4 %) ou de Heidelberg en Allemagne (25,1 %). Il y a 46 régions de niveau NUTS 3 dans l’UE où les jeunes représentent au moins un cinquième de la population totale. Ces régions sont principalement des régions urbaines avec de nombreuses villes universitaires concentrées dans un petit nombre d’États membres de l’UE — Belgique, Danemark, Allemagne, Grèce, Espagne, France, Chypre, Pays-Bas et Suède.
Sur la base des projections démographiques d’Eurostat « EUROPOP2019 », les jeunes représenteront 14,9 % de la population de l’UE d’ici 2050, soit une part inférieure de 1,4 point à leur part au 1er janvier 2021, ce qui témoigne d’un vieillissement progressif de la population de l’UE. Selon ces projections, la proportion de jeunes devrait rester constante ou continuer à croître dans les 16 régions, qui avaient déjà une proportion relativement élevée de jeunes en 2021. Ces régions sont presque exclusivement situées en Allemagne (14 régions), à l’exception de Bezirk Verviers — Deutschsprachige Gemeinschaft en Belgique, et de l’un des départements français d’outre-mer, Mayotte. À l’autre bout de l’échelle, il y a trois régions où la proportion de jeunes devrait diminuer de plus de 30 %: Che?msko-zamojski (-31,7 %), Paris (-32,1 %) et Noord- Drenthe aux Pays-Bas (-35,2 %).
Pour en savoir plus, voir la section consacrée aux Régions de l'UE - édition interactive 2022. Les cartes correspondantes de l’Atlas statistique offrent une expérience cartographique interactive en plein écran.
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Atlas des territoires éducatifs à La Réunion
sur Cartographies numériques
Cet Atlas des territoires éducatifs à La Réunion est proposé dans le cadre du projet de recherche « Géographie de l’école réunionnaise » (GEORUN) porté par le laboratoire ICARE (EA 7389, Université de la Réunion). La cartographie permet de mettre en évidence le fonctionnement des territoires scolaires. Elle invite à contextualiser et à mettre en débat des questions concernant l'École.OBJECTIFS
Il s'agit de dresser un panorama de l’école à la Réunion à partir de données statistiques issues de différentes bases de données à l'échelle nationale et académique :
- Quelle est l’implantation des établissements scolaires ?
- Y a-t-il des spécificités des territoires éducatifs à La Réunion ?
- Comment traiter des inégalités scolaires en interrogeant les déterminants socio-économiques et socio-culturels ?
ENJEUX ET PERSPECTIVES
Les enjeux économiques et sociaux sont importants pour le territoire de la Réunion qui accuse des inégalités socio-spatiales et souhaite pouvoir réduire les fractures scolaires. Le projet revêt une double dimension valorisation et prospective :
- la production d’un Atlas des territoires éducatifs est de nature à intéresser la société civile, les institutionnels et les décideurs ainsi que tous les partenaires de l’éducation (enseignants, parents, élèves, étudiants...), de l’enseignement primaire et secondaire ainsi que de l’enseignement supérieur, où les étudiants viennent avec leurs parcours scolaires
- outre la valorisation de résultats scientifiques, ce projet peut permettre de mettre en place, avec les différents partenaires, un outil de réflexion et d'aide à la décision.
Depuis octobre 2022, le Ministère de l'Éducation Nationale a publié en open data les données concernant l'Indice de position sociale (IPS) des écoles et des collèges. Cela traduit un progrès notable dans le mouvement d'ouverture des données publiques. Bien que l'on ne dispose pas des écarts-types ni des évolutions au sein de chaque établissement, ces données permettent de conduire des analyses socio-territoriales à l'échelle de la France métropolitaine et des Départements et Régions d'Outre-Mer. La carte ci-dessous permet d'étudier les données IPS concernant La Réunion, un territoire ultramarin particulièrement touché par les inégalités scolaires.
Les iFrames ne sont pas pris en charge sur cette page.Cliquer sur les établissements scolaires pour faire apparaître leur nom, leur effectif et leur IPS
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Cartographie du réseau social Mastodon
sur Cartographies numériquesMastodon est un réseau social de micro blogging créé en octobre 2016 par l'Allemand Eugen Rochko. Suite au rachat de Twitter par Elon Musk, le réseau social open source a connu une énorme croissance de ses utilisateurs (500 000 nouveaux arrivants dans la deuxième semaine de novembre 2022). L'une des différences entre Mastodon et Twitter réside dans le fait qu'il fonctionne comme un réseau fédéré, avec un grand nombre d'instances gérées de manière indépendante. Ces instances sont connectées par le Fediverse (un ensemble de serveurs utilisés pour les réseaux sociaux et le micro-blogging) qui permet aux instances gérées indépendamment de communiquer entre elles.
De nombreuses instances de Mastodon ont été créées sur différents sujets ou domaines (voir la liste sur joinmastodon.org). On trouve par exemple Mapstodon.space, qui est une instance créée pour les « professionnels et passionnés de SIG, de cartographie et de géospatial ». Certaines instances de Mastodon ont également été créées afin de desservir des communautés locales ou nationales. Mastodon.social, basé en Allemagne, est l'une des instances les plus importantes. Le réseau Mastodon est surtout implanté pour l'instant en Europe, en Amérique du Nord et au Japon comme le montre la cartographie dressée par Nicolas Lambert au 14 novembre 2022 (données téléchargeables sur Observablehq) :
Cartographie des instances Mastodon en fonction de leur nombre d'utilisateurs (source : @neocartocnrs)
Pour Nicolas Lambert, « Mastodon est un logiciel libre, à code source ouvert, sous licence AGPLv3. Cela signifie que non seulement l'application est gratuite, mais aussi que son code source est lisible, utilisable et modifiable par n'importe qui. Rien ne s'y cache. Tout est transparent. En somme, Mastodon est un bien commun... Même si le nombre d'utilisateurs reste encore à ce jour modeste, Mastodon est une véritable alternative à Twitter ».
Pour Olivier Ertzscheid, « ce qui est aujourd’hui (en partie) perdu sur Twitter et que l’on retrouve sur Mastodon, ce sont ces dynamiques sociales "attentionnelles", c’est-à-dire qui ne témoignent pas simplement d’une capacité de capter l’attention, mais d’un souci de "faire attention" ».
Pour Olivier Tesquet, Mastodon est « moins une alternative à Twitter qu'un espace disjoint de la conversation, un lieu d'adhésion et de convivialité (au sens d'Illich) dans un univers numérique de confrontation ».
Pour Etienne Côme, « le Fedivers est beaucoup plus "géographique" que les autres réseaux sociaux. Les instances ressemblent, pour le nouveau venu, à de petites localités, des villages ou de grandes villes surpeuplées ». Il en donne un aperçu à travers le mashup qu'il propose sur son site Comitee.fr :
Cartographie des différentes instances de Mastodon par Etienne Côme (source : Comeetie.fr)
Dans le cadre du défi cartographique #30DayMapChallenge (Jour 6 - Réseaux), @Anoze4maps a réalisé une data visualisation montrant l'indépendance et la décentralisation des instances du serveur du réseau social Mastodon. La liste des emplacements régionaux provient du site web de @matt, les lignes de la carte des flux suivent le tutoriel du site web @underdarkGIS.
Visualisation du réseau Mastodonte et des flux entre instances régionales (source : @Anoze4maps)
Si vous souhaitez trouver une instance Mastodon qui dessert votre ville, votre région ou votre pays, vous pouvez explorer la carte interactive Mastodon Near Me (carte cliquable réalisée sur Umap).
On peut aussi explorer le Fediverse sur fediverse.space. Ce dernier est moins une carte qu'un réseau d'instances de Mastodon. Il examine les connexions entre les instances pour créer un diagramme de réseau qui visualise les interconnexions entre les différentes communautés Mastodon. Par exemple, si on recherche Mapstodon.space sur la carte de Fediverse.space, on voit que ses voisins les plus proches sont en.osm.town (une instance pour les éditeurs et les utilisateurs d'OpenStreetMap), vis.social (une instance Mastodon pour les membres de la communauté dataviz) et sciences.social (le réseau social Mastodon pour les spécialistes des sciences sociales).
Liste de géographes présents sur Mastodon (liste non exhaustive)
Pour nous suivre sur Mastodon.social : mstdn.social/@sygenevois et Mastodon.space : mapstodon.space/@sygenevois
Références- Le Mastodon(te) et l’oiseau bleu (Olivier Ertzscheid, Affordance.info)
- Sans nous, les réseaux sociaux sont des machines inutiles (Numerama)
- Fuir Twitter pour aller sur Mastodon a-t-il du sens ? (Olivier Tesquet, Télérama)
- Mastodon, fin de (première) partie ? (Hugh Rundle, Framablog)
- Partir ou rester sur Twitter ? Le dilemme des journalistes (La revue des médias - INA)
- Qu'est-ce qui est visible dans les fils de Mastodon ? (@lm@mstdn.fr)
Lien ajouté le 19 novembre 2022L'univers des médias sociaux en 2022 selon Visual Capitalist. Avec Mastodon tout en bas au rang de micro-planète rattachée à aucun pays... mais déjà visible [https:]] [https:]] pic.twitter.com/J7d73CUBkb
— Sylvain Genevois (@mirbole01) November 19, 2022Articles connexes
Faire de la veille cartographique sur Internet et sur les réseaux sociaux
Map Porn, un réseau social pour partager et commenter des cartes sur Internet
Le site Geotribu et ses revues de presse sur l'actualité géomatique
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Guerre de pixels sur Reddit. La lutte des places concerne aussi les territoires virtuels
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Données de réanalyse hydrologique concernent les débits fluviaux et les inondations (GloFAS v4.0)
sur Cartographies numériquesLe service Copernicus de gestion des urgences (CEMS) publie les données de réanalyse hydrologique GloFAS v4.0. Les données, disponibles à une résolution d'environ de 0,05 degrés (environ 5 km), concernent les débits fluviaux et les inondations de 1980 à juillet 2022.
Un nouvel ensemble de données de réanalyse hydrologique considérablement amélioré du système mondial de sensibilisation aux inondations (GloFAS) de 1980 à juillet 2022 a été produit par le Centre commun de recherche (JRC) de la Commission européenne en collaboration avec l'ECMWF et publié dans le cadre du Copernicus Emergency Management Service (CEMS). Il met les débits fluviaux et les inondations à la portée des utilisateurs.
La réanalyse permet d'étudier les inondations et les sécheresses à l'échelle mondiale pendant une période beaucoup plus longue que la période pendant laquelle GloFAS a été opérationnel. Elle est lancée au moment où l'Union Européenne organise une journée thématique sur les conditions météorologiques extrêmes et les catastrophes naturelles lors de la 27e conférence des parties des Nations unies (COP27) sur le changement climatique.Les données sont disponibles du le Climate Data Store du Copernicus Climate Change Service (C3S) géré par l'ECMWF.
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Un nouveau modèle de plaques tectoniques pour actualiser notre compréhension de l'architecture de la Terre
sur Cartographies numériquesUne équipe scientifique australienne a produit en 2022 de nouveaux modèles pour actualiser notre compréhension de l'architecture de la Terre. Ces nouveaux modèles de plaques permettent de mieux comprendre la répartition des séismes et des volcans ainsi que les zones de déformation à la surface du globe.
Nouveau modèle de plaques tectoniques avec leurs délimitations (source : Derrick Hasterok, Université d'Adélaïde)
Ce nouveau modèle pour les plaques tectoniques explique la répartition spatiale de 90 % des tremblements de terre et de 80 % des volcans des deux derniers millions d'années, alors que les modèles existants ne permettaient de rendre compte que de 65 % des tremblements de terre. L'étude a permis en outre de faire apparaître plusieurs nouvelles microplaques, dont la microplaque Macquarie qui se trouve au sud de la Tasmanie et la microplaque Capricorne qui sépare les plaques indiennes et australiennes.Voir l'article scientifique paru en août 2022 : Derrick Hasterok & al. (2022). New Maps of Global Geological Provinces and Tectonic Plates, Earth-Science Review, Volume 231, August 2022.
Découpage des plaques et micro-plaques et répartition des provinces géologiques (source : Earth-Science Review)
Il est important de pouvoir disposer de modèles spatiaux précis des plaques tectoniques et des provinces géologiques afin de pouvoir analyser et interpréter les données géoscientifiques et développer des modèles de composition physique de la lithosphère. L'équipe a produit trois nouveaux modèles géologiques : un modèle de plaques, un modèle de provinces géologiques et un modèle d'orogenèse.
Les données SIG sont disponibles au format vectoriel sur Github. Les modèles sont également accessibles dans la bibliothèque tectonique mondiale sur Zenodo, qui comprend des ensembles de données géophysiques et géochronologiques supplémentaires utiles pour la recherche.
Cette ressource a été repérée grâce aux nombreux liens recensés par le magazine d’actualité scientifique Epsiloon. Voir leur rubrique de veille sur Internet qui englobe des données, des cartes et des atlas. Léa Desrayaud (@Lea_Des), journaliste infographiste pour @Epsiloon_mag publie des cartes et des infographies à partir de ces données scientifiques.
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GeoPl@ntNet, une application en ligne pour localiser les espèces végétales sur un territoire de votre choix
sur Cartographies numériquesVous connaissez peut-être déjà Pl@ntNet, l'application mobile qui permet d'identifier une plante ou un arbre à partir de son téléphone en envoyant une simple photographie sur le site Plantnet.org.
Il est désormais possible d'utiliser l'application en ligne GeoPl@ntNet pour localiser les espèces végétales sur un territoire choisi. Il suffit pour cela d'aller sur le site et de sélectionner une zone rectangulaire sur la carte (à la taille que l'on souhaite). Le service renvoie une liste des espèces végétales qui peuvent s'y trouver.
GeoPl@ntNet , une appli en ligne pour localiser les espèces végétales
Pour chaque espèce, le système fournit le nombre d'occurrences connues de l'espèce dans la zone sélectionnée en interrogeant l'API du portail GBIF (Global Biodiversity Information Facility). Les données sont classables par espèces ou familles. Elles sont également téléchargeables au format csv ou xlxs.
Exemple pour l'île de La Réunion à la très riche biodiversité
En sélectionnant une zone du monde, GeoPl@ntNet indique sa flore la plus probable selon les variables climatiques, les types de sols et les données du Global Biodiversity Information Service.
Accès aux données détaillées à partir du portail GBIF
La communauté d'utilisateurs de Pl@ntNet est composée de scientifiques et citoyens intéressés par l'identification et la connaissance des plantes, ainsi que de développeurs d'applications et de logiciels pour l'identification des plantes, le jardinage, la gestion de la biodiversité, l'agroécologie ou d'autres domaines connexes.
Le site Plantnet.org et l'application mobile s'inscrivent dans le cadre d'un projet de sciences participatives sur la biodiversité (Cirad, INRAE, INRIA, IRD). Les photos prises par les utilisateurs viennent alimenter une base de données participative.
L'application utilise le service AI-GeoSpecies développé par l'équipe Pl@ntNet dans le cadre de l'European Research Cloud basé sur des algorithmes d'intelligence artificielle
Le service est disponible sur le catalogue du portail EOSC et a été développé dans le cadre du projet Cos4Cloud .
Pour compléter :
« PlantNet, eBird, Spipoll, iNaturalist… ces applis au service de l’i-écologie » (The Conversation)
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