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    • sur Carte imaginaire du royaume de Poyais : quand la carte fait le territoire

      Publié: 19 February 2025, 4:25pm CET

      Le royaume de Poyais, entre le Nicaragua et le Honduras, n’a jamais existé. Et pourtant, on en garde une carte datée de 1830 qui le décrit en détail. Celle-ci porte le nom de « carte de la Neustrie », du nom de la Compagnie de la Nouvelle Neustrie chargée de trouver des investisseurs et des colons pour son projet de colonisation de l'Amérique centrale. La carte est consultable en haute résolution sur le site Gallica. Retour sur l'une des plus grandes escroqueries cartographiques du XIXe siècle.

      Carte de la Neustrie par Desmadryl jeune, 1830 (source : Gallica)

      Le Poyais est un État fictif d'Amérique centrale imaginé par le mercenaire écossais Gregor MacGregor. L'aventurier Gregor MacGregor vécut en Amérique de 1812 à 1821. Il y participa aux guerres d'indépendance hispano-américaines en combattant notamment pour le Venezuela et la Nouvelle-Grenade. À son retour au Royaume-Uni en 1821, il affirma que le Roi de la Mosquitia George Frédéric Augustus Ier l'avait nommé cacique du Poyais, un territoire bordant le golfe du Honduras présenté comme une colonie développée avec une communauté de colons britanniques. Environ 250 colons vont se rendre vers le pays fictif. Ils ne trouveront que de la jungle, plus de la moitié d'entre eux trouvera la mort. Connu pour avoir mis en place de nombreuses escroqueries dans sa vie, MacGregor crée de toutes pièces le territoire du Poyais, sur lequel il prétend régner comme cacique, afin d'y attirer des investisseurs et colons français et britanniques. La supercherie, considérée comme l'une des fraudes les plus audacieuses de l'Histoire, dure seize ans de 1821 à 1837 (Wikipedia).

      Dans son article, Atlas Obscura fait état des nombreux éléments utilisés par l’escroc pour crédibiliser son histoire. La carte a joué un rôle central : Gregor MacGregor a représenté un territoire imaginaire de manière extrêmement détaillée. Le document inclut des villes fictives comme St. Joseph, Lempira, et même une ville nommée MacGregor, en son honneur. Des précautions qui ont donné l’impression de villes et de routes clairement définies. L’ancien mercenaire savait que les cartes étaient perçues comme des documents légitimes qui faisaient foi. En proposant une cartographie détaillée, il renforçait l’idée que Poyais était un endroit réel, qu’il n’y avait plus qu’à le trouver. Cette représentation géographique lui a permis de manipuler la perception de ses victimes (Géo).

      Il faut dire que la carte donne beaucoup de détails qui paraissent vraissemblables, tels des "etablissemens anglais abandonnés en 1786", une "hotellerie des voyageurs" ainsi que de nombreux noms de rivières, criques, baies, lacs, montagnes et autres éléments topographiques. Comportant une échelle exprimée en plusieurs unités et sourcée à partir de différentes autres cartes, elle est recommandée "chez tous les marchands de cartes et tous les principaux libraires de l'Europe". La carte présente ainsi tous les signes extérieurs d'une carte authentique. On y relève des détails faisant penser à la découverte d'un eldorado, ainsi "la Neustria ou Grande Rivière du Cap, appelée aussi Rivière ou Fleuve d'Or" (sic). On en trouve une édition légèrement différente où l'imprimeur Desmadryl jeune est indiqué comme géographe et avec une seule échelle en lieue française assortie d'un commentaire assez savoureux "Pour la position géographique, voyez une bonne carte des Antilles ou du Golfe du Mexique en Amérique centrale". La carte est déposée "chez Picquet, géographe du Roi", ce qui lui donne un caractère encore plus officiel (Europeana). Bien que datée également de 1830, cette 2e édition semble plus tardive, indiquant des mines d'or et le début du tracé d'un "Canal des deux Mers".

      Pour l'un des établissements prévus dénommé Refugium, on dispose aussi d'un plan remarquable projetant l'implantation humaine et l'exploitation future de cette colonie ("Description de la Moskitie où se fonde la Neustrie"). Le plan géométrique indique avec précision l'organisation spatiale de la colonie avec ses plantations, ses avenues rectilignes, ses places disposées régulièrement. Les noms des places valent en soi tout un programme : place des Fondateurs, place de l'Indépendance, place de l'Agriculture, place de l'Éducation, avec en plein centre du plan la place Bolivar pour rappeler que MacGregor a combattu à ses côtésLes plantations portent des noms tout aussi idylliques : plantation Elizée, plantation Edorado, plantation Les Délices, plantation Sans souci, ou plus réaliste plantation Descorvées. On y retrouve le nom de négociants ayant investi dans la colonie tels Jacques Laffitte ou Joseph Merilhou.

      Neustrie. Plan du refugium (source : Wikipedia, disponible aussi sur Gallica)

      La Compagnie de la Nouvelle-Neustrie était une petite société coloniale parisienne dirigée par Jean-François Lehuby, négociant, mandataire-général et administrateur de ladite société. Celui-ci a fait l'objet d'un procès en 1826 le condamnant, avec trois de ses associés, à 13 mois de détention pour escroquerie. MacGregor a, quant à lui, été jugé innocent. Ce dernier finira par abandonner son projet de colonie en Moskitie et décédera en 1845 à Caracas où « il repose au Panthéon national du Venezuela, bien que – ironie du sort – aucune plaque n’y atteste de sa présence » (Clavel, 2018).

      Restée à l'état de territoire imaginaire, la Nouvelle Neustrie était censée être implantée dans une région assez hostile. La région correspond géographiquement à la Côte des Mosquitos, une région située sur le littoral est du Nicaragua et nord-est du Honduras. Elle comptait au XVIIe siècle parmi les repaires de corsaires, pirates et flibustiers, huguenots ou puritains. Sa partie hondurienne est une région de forêt humide, fortement sous-développée, avec peu de routes. Divers indiens Mosquitos y habitent, tels les Pechs et les Tawahkas. La région de la Côte des Mosquitos fut, à partir de 1661, le siège d'un royaume indigène, connu parfois sous le nom de royaume de Mosquitie. Celui-ci se plaça dès 1668 sous le protectorat de l'Angleterre, puis la Grande-Bretagne, qui ne s'exerça toutefois que de manière relativement informelle et intermittente jusqu'au milieu du XIXe siècle. La région passe ensuite sous le contrôle de la Nouvelle-Espagne. En 1821, la région est intégrée au Mexique. En 1823, à la chute de l'Empire mexicain, la région prend son indépendance avec comme capitale Bluefields, bien que le dernier roi miskito fut couronné à Belize.

      La Côte des Mosquitos (1848). Par Great Britain. Foreign Office, domaine public (source : Wikimedia)


      En 2015, l'artiste australien Cameron Hayes s’amuse à esquisser une carte fictive et uchronique de Poyais, représentant le monde au sein duquel le faussaire d’art Elmyr de Hory aurait parfaitement pu s’épanouir en 1969. « Sans fondement historique d’aucune sorte, cette réappropriation dudit territoire de MacGregor ne sert qu’à incarner allégoriquement les excès de l’avarice humaine et de la duperie financière » (Clavel, 2022).
      Références

      « Le pays imaginaire de Poyais : l'histoire de la plus grande arnaque géographique du XIXe siècle » (Géo)

       « This Map Shows a Fictional Country Created by a Con Man » (Atlas Obscura)

      Clavel, Damian (2018). Fraude financière, dette souveraine et impérialisme d’affaires Une micro-histoire de l’échec de Poyais 1820-1824. Thèse présentée à l’Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement  pour l’obtention du grade de  Docteur en histoire internationale, sous la direction de Philippe Burrin, Genève (Institut de hautes études internationales et du développement)

      Clavel, Damian  (2022). Créer un pays, le royaume de Poyais. Gregor MacGregor, emprunts d’État et fraude financière 1820-1824, éditions Alphil (livre en pdf gratuit). Ce livre propose une déconstruction et une réécriture de l’histoire de Poyais. En retraçant minutieusement la genèse, le développement, et la chute du projet de Poyais à l’aune des multiples traces laissées par MacGregor, l’idée d’émettre un emprunt d'État sur le marché des capitaux londonien dans les années 1820 apparaît moins comme une fraude financière monumentale que comme une tentative ratée de financer l’établissement d’une colonie privée et de soutenir la création d’un nouveau pays en Amérique centrale.

      Hayes, Cameron (2015).  Elmyr de Hory, Fernand Legros and Real Lessard in the Republic of Poyais in 1969, huile sur toile de lin (NSW Art Gallery).

      Catalina Toro-Pérez. La Mosquitia, protectorat anglais dans les colonies indépendantes. Lieu stratégique et forme de contrôle de la nature et des corps (Atlas Caraïbe). L'histoire coloniale et républicaine divise l'Amérique Centrale en deux parties, un Nord et un Sud, la première moitié étant dominée par l'Espagne et la seconde par les Anglais. Même après l'indépendance des Provinces Unies d'Amérique Centrale avec à la tête des Espagnols, les Anglais continueront d'exercer leur contrôle sur la Mosquitia jusqu'en 1860 et sur le territoire d'origine Maya actuellement contesté par le Guatemala (actuel Belize). Le contrôle "indirect" mis en place par la Grande-Bretagne dans les colonies d'Asie et d'Afrique sera également exercé sur la côte Caraïbe du Nicaragua et du Honduras et une zone intérieure faite d'écosystèmes de forêts humides, de savanes, de marécages et d'eaux navigables. Cette zone n'a pas été peuplée par des habitants hispanophones, pendant la colonisation espagnole et a conservé une influence anglophone. 
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      Rubrique Cartes et atlas imaginaires

    • sur La mondialisation appréhendée à travers un indice de connectivité mondiale

      Publié: 18 February 2025, 5:25pm CET

      Source : Steven A. Altman & Caroline R. Bastian, DHL Global Connectedness Report 2024 : An In-Depth Analysis of the State of Globalization.

      Récemment, une attention particulière a été portée à la question de savoir si la mondialisation progressait ou reculait à l’échelle mondiale. La plupart des entreprises et des pays interagissent avec quelques autres et non avec le monde entier. C’est pourquoi il est important de pouvoir mesurer la mondialisation en ce qui concerne chaque pays et ses principaux partenaires dans les échanges internationaux.

      L’indice de connectivité mondiale DHL classe les pays en fonction de leurs échanges internationaux, de leurs capitaux, de leurs informations et de leurs flux de personnes. Il évalue ces flux selon deux dimensions : la profondeur (taille des flux internationaux par rapport à l’activité nationale) et l’ampleur (répartition des flux entre les pays d’origine et pays de destination). La connectivité mondiale reste à un niveau record, malgré les tensions et les incertitudes géopolitiques.

      Flux globaux par région en 2022 (source : DHL Global Connectedness Report 2024)

      L'étude conduite par la Stern School of Business de l’université de New York et la société de transport DHL fait ressortir 10 points clés concernant la mondialisation qui n'a jamais été aussi forte en dépit des tensions et incertitudes :

      1. La connectivité mondiale a atteint un niveau record en 2022. Elle est restée proche de ce niveau en 2023. La résilience et la croissance des flux internationaux d’échanges commerciaux, de capitaux, d’informations et de personnes face aux crises récentes vont à l'encontre de l’idée selon laquelle la mondialisation auarait fait marche arrière. 

      2. Singapour est le pays le plus connecté au monde, suivi des Pays-Bas et de l’Irlande. Singapour a les flux internationaux les plus importants par rapport à l’activité nationale, tandis que les flux du Royaume-Uni sont les plus répartis dans le monde.

      3. Les liens entre les États-Unis et la Chine continuent de diminuer. Les parts des flux des deux pays impliquant l’autre ont diminué d’environ un quart depuis 2016. Le recul des échanges directs entre les États-Unis et la Chine s’est accéléré en 2023. Mais les États-Unis et la Chine sont toujours connectés par des flux plus importants que presque toutes les autres pays.

      4. La Russie et l’Europe se sont découplées, rompant des liens autrefois considérés comme essentiels pour les deux partenaires. Les échanges commerciaux de la Russie se sont éloignés des pays alignés sur l’Occident et les investissements étrangers en Russie se sont effondrés. Parmi les principales économies du G20, la Russie a connu en 2022 la plus forte baisse annuelle de connectivité mondiale jamais enregistrée.
      5. Les flux mondiaux ne montrent aucune division générale de l’économie mondiale entre les blocs géopolitiques rivaux. La part des échanges entre les blocs alignés sur les États-Unis et ceux alignés sur la Chine a augmenté pendant la pandémie de Covid-19, puis a diminué après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. Si l’on exclut la Russie, elle est désormais revenue à peu près à son niveau d’avant la pandémie.
      6. La mondialisation des entreprises continue de progresser. Les entreprises réalisent une plus grande partie de leurs ventes à l’étranger et la valeur de leurs projets d’expansion internationale annoncés est à son plus haut niveau par rapport au PIB mondial depuis plus d’une décennie. La part transfrontalière des fusions et acquisitions reste stable, tout comme la part de la production mondiale que les entreprises produisent en dehors de leur pays d’origine.
      7. La mondialisation n’a pas cédé la place à la régionalisation. La plupart des flux internationaux se déroulent sur des distances assez longues, avec une part en baisse au sein des principales régions géographiques. Si l’on se concentre spécifiquement sur le commerce, seule l’Amérique du Nord affiche une tendance claire à la délocalisation.
      8. La mondialisation des flux d’informations a augmenté plus que tous les autres aspects de la mondialisation au cours des deux dernières décennies, mais les dernières données montrent que cette tendance stagne.
      9. Les tensions entre les États-Unis et la Chine ont pesé sur la collaboration internationale en matière de recherche, et de nombreux pays ont imposé des restrictions sur les flux internationaux de données.
      10. Le niveau absolu de mondialisation du monde reste limité : les flux nationaux dépassent toujours de loin les flux internationaux. La profondeur actuelle de la connectivité mondiale n’est que de 25 % sur une échelle allant de 0 % (aucun flux ne traverse les frontières nationales) à 100 % (les frontières et la distance n’ont plus aucune importance).
      Données et graphiques consultables à travers un tableau de bord interactif
      Rapport et annexes à télécharger en pdf
      Données à télécharger en xls
      Outre les données récentes, l'intérêt de cette étude est de fournir des cartes par anamorphoses montrant chaque pays avec ses 10 principaux partenaires commerciaux. Avec le retour de Trump et de sa politique douanière, l'orientation de ces flux pourrait être en partie modifiée dans les années qui viennent. Le modèle de Bloomberg Economics sur les droits de douane proposés par Trump prévoit que les autres pays compenseront la majeure partie de leurs pertes commerciales avec les États-Unis en échangeant davantage entre eux. Cela laisse entrevoir la possibilité que la mondialisation continue à s'intensifier, mais sans les États-Unis en son centre (What's left of Globalization without the US ? Bloomberg)
      Comparaison Etats-Unis et Chine (source : DHL Global Connectedness Report 2024)



      Comparaison France et Royaume-Uni (source : DHL Global Connectedness Report 2024)



      Pour compléter
      « La mondialisation n’a jamais été aussi forte qu’en 2024 » (Le Grand Continent)
      « Mondialisation : vers un capitalisme anti-libéral » (France Culture)
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      Cartographie des pays ayant les États-Unis ou la Chine comme principal partenaire commercial (2001-2023)

      Carte de l'influence mondiale de la Chine et des États-Unis

      Mesurer le rayonnement des grandes puissances à travers leurs réseaux diplomatiques
      Comment la Chine finance des méga-projets dans le monde

      Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance
      Les pays bénéficiaires de l'aide des Etats-Unis depuis 1945

      Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l’information

      Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
      La route maritime de la soie. Connectivités mondiales, nœuds régionaux, localités (ouvrage en open edition)


    • sur Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité

      Publié: 17 February 2025, 4:49pm CET

      Source : Milan Bonté (17 janvier 2025). « Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile ». Du béton et des plumes. Carnet de recherche sur le genre, les territoires et les minorités [https:]]

      A l’université de Lille, les étudiant-es de M2 Urbanisme et Aménagement disposent, début janvier, d’une semaine de formation en outils (SIG, croquis, dessin d’architecture, etc.) dans la perspective de leur très prochaine entrée dans le monde professionnel. Milan Bonté était chargé du module intitulé “Outils numériques au service des approches participatives“, dans lequel il avait pour mission d’initier un petit groupe d’étudiant-es aux outils cartographiques numériques qui peuvent être mobilisés lors de démarches de participation citoyenne. Il a saisi l’occasion d’inscrire ce module dans un vaste projet de recherche portant sur la “fabrique urbaine de l’indésirabilité” dans les espaces publics, financé par la défenseure des droits et coordonné par Muriel Froment-Meurice et Claire Hancock.

      Durant l’ensemble de la semaine, le petit groupe s’est affairé à la création d’une application qui permette au grand public de cartographier, dans la France entière, les dispositifs qui contraignent les usages de l’espace public et produisent de facto des usages et usagers indésirables. On connait, à ce propos, le mobilier anti-SDF, qui vise à empêcher les siestes par des bancs à accoudoirs centraux ou des ornements rendant impossible toute tentative de se réfugier sous un porche pour une nuit.

      Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile (source : Du béton et des plumes)


      Vous pouvez consulter la carte et contribuer directement ici :
      [https:]]

      L’application finale comprend une page d’accueil, sur laquelle le projet est expliqué, une carte qui recense l’ensemble des contributions et un formulaire, qui permet à n’importe qui de proposer l’ajout d’un dispositif. Ainsi, si vous avez connaissance d’un élément de mobilier urbain hostile, vous pouvez le prendre en photo et l’ajouter à la carte en cliquant sur “Ajouter un élément”.

      Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité
      [https:]]

      L’espace public, lieu de sociabilité et de diversité, reflète également les tensions sociales et les inégalités structurelles. Sa gestion et son aménagement peuvent générer des effets différenciés sur les individus, certains rencontrant des obstacles à s’y sentir légitimes ou à l'aise, modelant ainsi les usages de l’espace public. Ces ressentis sont façonnés par une combinaison de facteurs, qu’ils soient liés aux caractéristiques physiques des lieux, aux dispositifs de sécurité, ou aux dynamiques sociales et normatives qui s’y déploient.

      En mars 2023, la Défenseure des droits a lancé un appel à recherche sur la gestion de l’espace public et les stratégies d’éviction des populations dites "indésirables". Cet appel vise à étudier les mécanismes formels et informels – qu’ils relèvent des infrastructures, des politiques urbaines ou des interactions sociales – qui participent à l’exclusion de certains usagers des espaces publics.

      Dans le cadre du projet de recherche "La fabrique urbaine de l’indésirabilité", le site propose une démarche participative pour recueillir les dynamiques d’exclusion dans l’espace public. Le grand public est invité à contribuer à une cartographie participative recensant les dispositifs que chacun perçoit comme excluants, manquants ou ayant disparus et pouvant évincer certains individus.

      Pour en savoir plus

      Milan Bonté, Associé – jeune docteur auprès de l’UMR Géographie-cités, explique dans cet article comment, dans le cadre d’un cours de géomatique de niveau avancé,  il a développé avec ses élèves une base de données collective portant sur le thème du mal logement dans la Métropole Européenne de Lille (MEL).  [https:]]

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      Le forum d'OpenstreetMap, un lieu d'échange autour des enjeux de la cartographie collaborative et de l'open data

      Cartes des pistes cyclables en Europe et en France : vers une cartographie collaborative


    • sur Cartographie électorale et big data. Pourquoi les clivages politiques urbains-ruraux ne sont pas généralisables

      Publié: 16 February 2025, 8:28am CET

      Source : Noah Dasanaike (2025). Why Urban-Rural Political Cleavages Do Not (document de travail)

      Les clivages entre zones urbaines et zones rurales sont considérés comme une division politique déterminante, principalement en Occident et aux Etats-Unis. Mais cette polarisation est-elle valable à l’échelle mondiale ? Noah Dasanaike étudie cette question en utilisant un ensemble de données originales de résultats électoraux granulaires et géocodés provenant de 106 pays (au niveau des bureaux de vote dans 70 pays). Dans cet ensemble de données qu'il appelle Small-Area Global Elections (SAGE), il teste des résultats standardisés correspondant à des limites spatiales artificielles ou réelles dans chaque démocratie et aux élections démocratiques précédentes de plusieurs autocraties actuelles. 

      Les résultats des élections sont collectés et compilés sur une période de 3 ans. Il fusionne ces 10 milliards de votes avec 2,3 milliards d'empreintes de bâtiments pour mesurer l'urbanité, une approche qui permet de mieux appréhender la façon dont les gens perçoivent les zones urbaines et rurales. Il valide cela par rapport à la densité de population. Les résultats révèlent des variations considérables entre les pays. Dans de nombreux pays, les différences entre les zones urbaines et rurales sont faibles, voire inversées idéologiquement (zones rurales de gauche, zones urbaines de droite), et cela ne s'explique pas uniquement par le développement économique ou l'activité industrielle. Pour expliquer en partie ces résultats, l'auteur élabore une théorie dans laquelle les clivages urbains-ruraux proviennent du regroupement spatial d’attributs distincts des électeurs qui permettent aux partis de recourir à des votes géographiquement ciblés. D’abord à l’échelle mondiale, puis dans un test à grande échelle du comportement électoral à travers l’Europe, Dasanaike constate que la dispersion géographique des conditions économiques structurelles, à savoir l’agrarisme, l’industrialisation et l’agglomération des connaissances, explique en partie la disposition idéologique des villes vis-à-vis des campagnes.

      Urban–rural cleavages are seen as a defining political divide. But does this polarization hold worldwide? My new working paper tests this question using an original dataset of granular, geocoded election returns from 106 countries (polling station-level in 70). (1/8) pic.twitter.com/pb2dP00goe

      — Noah Dasanaike (@dasanaike) February 14, 2025

      If you're interested in seeing any detailed election results from the Small-Area Global Elections (SAGE) archive, let me know in the replies. I'll start with parliamentary elections in Poland in 1991 and 2023. pic.twitter.com/emsFyPuJMw

      — Noah Dasanaike (@dasanaike) February 14, 2025

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      Cartographie des bassins urbains et ruraux à l'échelle mondiale (URCA - FAO)

      Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)

      Quand les cartes révèlent les frontières fantômes


    • sur Cartographie critique de l'intelligence artificielle générative (collectif Estampa)

      Publié: 15 February 2025, 12:02pm CET

       

      Le collectif Estampa propose une cartographie de l'intelligence artificielle générative. La carte met bien en évidence le parcours long et complexe des données lorsqu'on interroge une IA générative, avec tout ce que cela représente en termes de coût financier et de coût environnemental. Traduite en différentes langues (dont le français), la carte est téléchargeable en haute définition sur le site du projet Generative AI Mapping.
      Cartographie de l'IA générative (source : Generative AI Mapping)

      L’ensemble des relations présentées ici forme une mosaïque difficile à appréhender car elle implique la mise en relation d’objets et de connaissances de types et d’échelles différents. Les discours sur l’IA sont souvent mythiques et accompagnés d’une série de métaphores et d’images récurrentes : des agents algorithmiques déconnectés de l’action humaine, une technologie non négociable imposée par le futur, l’universalité des données ou la capacité de produire des modèles exempts de préjugés ou de visions du monde. L’ensemble des discours qui entourent ces technologies, qu’ils soient spécialisés ou plus populaires, finissent par les façonner d’une manière ou d’une autre. 
      La carte, très détaillée, décrit les étapes sucessives de regroupement, filtrage, hébergement et distribution des données, avec à chaque étape les coûts induits que cela représente. Elle montre que l'IA repose dans ses fondements sur un modèle extraviviste de données (il faut beaucoup de données d'entraînement au départ), qu'elle nécessite de gros investissements de la part de start-ups capables de construire de gigantesques datacenters pour héberger les serveurs et fournir la puissance de calcul. Outre le coût financier, le côut environnemental est faramineux. Il faut des matériaux conducteurs (principalement de l'or), mais aussi du lithium pour les batteries, de l'eau pour refroidir les ordinateurs, ce qui se traduit par une forte pression sur les ressources. 
      Le projet Generative AI Mapping est motivé par la volonté d'offrir une carte conceptuelle qui couvre une grande partie des acteurs et des ressources impliqués dans cet objet complexe et multiforme qu'est l'IA générative. À partir d’une longue série de cartographies critiques vouées à montrer la fonction des cartes comme productrices de vérités hégémoniques, cette visualisation vise à cartographier le phénomène en tenant compte des tensions, des controverses et des écosystèmes qui le rendent possible. Les outils d’IA générative sont utilisés pour automatiser des tâches telles que l’écriture ou la génération d’images. On peut dire d'une certaine façon que les outils d’IA générative désassemblent le langage (visuel, textuel) pour le réassembler sur la base d’un calcul de probabilité. Cette capacité de généralisation est due au traitement d'ensembles de données beaucoup plus grands et hétérogènes qui lui permettent de répondre à tous types d'instructions. En conséquence, l’ampleur du changement dans l’IA générative est si grande qu’elle nécessite l’impulsion de nouvelles économies et une dépendance accélérée à l’égard de différents écosystèmes. En ce sens, Generative AI Mapping se veut un projet de contre-cartographie visant à dénoncer le "colonialisme numérique", qui aboutit à la domination des pays en avance en matière d'IA par rapport aux autres pays et territoires de fait dominés.
      Estampa est un collectif de programmeurs, cinéastes et chercheurs travaillant dans les domaines de l’audiovisuel et des environnements numériques. Leur pratique se base sur une approche critique et archéologique des technologies audiovisuelles, sur la recherche des outils et des idéologies de l’intelligence artificielle et sur les ressources de l’animation expérimentale. Ce travail a été soutenu par les subventions pour la recherche et l'innovation dans les arts visuels de la Generalitat de Catalunya - Oficina de Suport a la Iniciativa Cultural (OSIC).
      Pour aller plus loin
      Crawford, K. (2021). Atlas of AI: power, politics, and the planetary costs of artificial intelligence. New Haven, Yale University Press. 
      « Que se passe-t-il lorsque l’intelligence artificielle sature la vie politique et épuise la planète ? Comment l’IA façonne-t-elle notre compréhension de nous-mêmes et de nos sociétés ? Dans ce livre, Kate Crawford révèle comment ce réseau planétaire alimente une évolution vers une gouvernance antidémocratique et une augmentation des inégalités. S’appuyant sur plus d’une décennie de recherche, de sciences et de technologies primées, Crawford révèle comment l’IA est une technologie d’extraction : de l’énergie et des minéraux nécessaires à la construction et à l’entretien de son infrastructure, aux travailleurs exploités derrière les services « automatisés », aux données que l’IA collecte auprès de nous. Plutôt que de se concentrer sur le code et les algorithmes, Crawford nous offre une perspective politique et matérielle sur ce qu’il faut pour créer une intelligence artificielle et sur les points sur lesquels elle se trompe. Si les systèmes techniques présentent un vernis d’objectivité, ils sont toujours des systèmes de pouvoir. Il s’agit d’un compte rendu urgent de ce qui est en jeu lorsque les entreprises technologiques utilisent l’intelligence artificielle pour remodeler le monde. »
      Espinoza, M. I., Aronczyk, M. (2021). Big data for climate action or climate action for big data? Big Data & Society, 8(1).  [https:]]
      Sous la bannière « Data for Good », les entreprises des secteurs de la technologie, de la finance et de la vente au détail fournissent leurs propres ensembles de données aux agences de développement, aux ONG et aux organisations intergouvernementales pour les aider à résoudre toute une série de problèmes sociaux. l'ouvrage se concentre sur les activités et les implications de la campagne Data for Climate Action, un ensemble de collaborations public-privé qui exploitent les données des utilisateurs pour concevoir des réponses innovantes à la crise climatique mondiale. En s'appuyant sur des entretiens approfondis, des observations de première main lors d’événements « Data for Good », des rapports d’organisations intergouvernementales et internationales et sur la publicité médiatique, les auteurs évaluent la logique qui sous-tend les initiatives Data for Climate Action, en examinant les implications de l’application d’ensembles de données et d’expertises commerciales aux problèmes environnementaux. Malgré l’adoption croissante des paradigmes Data for Climate Action dans les efforts des gouvernements et du secteur public pour lutter contre le changement climatique, l'ouvrage montre que Data for Climate Action peut être considéré comme une stratégie visant à légitimer les pratiques d’extraction de données à but lucratif des entreprises plutôt que comme un moyen d’atteindre les objectifs mondiaux de durabilité environnementale.
      «  Référentiel de compétences IA pour les apprenants et pour les enseignants » (UNESCO)
      L’intelligence artificielle (IA) offre des potentialités pour relever nombre de défis majeurs dans l’éducation, innover dans les pratiques d’enseignement et d’apprentissage et accélérer les progrès de l’ODD 4. Cependant, les évolutions technologiques rapides engendrent inévitablement de multiples risques et défis, car leur rythme a jusqu’à présent dépassé celui des débats politiques et des cadres réglementaires. L’UNESCO s’engage à aider les États membres à exploiter les potentialités des technologies d’IA pour réaliser l’Agenda Éducation 2030, tout en veillant à ce que son application dans le domaine éducatif réponde aux principes fondamentaux d’inclusion et d’équité. Étant donné l’opacité de la « boîte noire » qui sous-tend les méthodes utilisées par les systèmes d’IA, les enseignants doivent comprendre à la fois comment l’IA est entraînée et comment elle fonctionne. Ils doivent également être en mesure d’examiner d’un oeil critique l’exactitude des contenus générés par l’IA et de concevoir des méthodes pédagogiques appropriées pour guider l’utilisation du contenu synthétisé par l’IA dans l’enseignement et l’apprentissage.
      « L'intelligence artificielle, une arme géopolitique » (France Culture)
      Duel États-Unis-Chine, à coup de milliards de dollars et de modèles de langage toujours plus révolutionnaires. Sommet à Paris coprésidé par l'Inde et annonces d'ambitions démesurées dans le monde entier. L'IA est devenue une arme géopolitique majeure. Voici les clés historiques de ce développement crucial dans une série audio de la rédaction de France Culture, en 6 volets.
      « Les sacrifiés de l'IA » (France 2).
      Magiques, autonomes, toutes puissantes : les intelligences artificielles nourrissent les rêves comme les cauchemars. Tandis que les géants de la tech promettent l'avènement d'une nouvelle humanité, la réalité de leur production reste totalement occultée. Pendant que les data centers bétonnent les paysages et assèchent les rivières, des millions de travailleurs à travers le monde préparent les milliards de données qui alimenteront les algorithmes voraces des Big Tech, au prix de leur santé mentale et émotionnelle. Seraient-ils les dommages collatéraux dommages collatéraux de l'idéologie du "long-termisme" qui couve dans la Silicon Valley depuis quelques années ?

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      Le monde de l'Internet en 2021 représenté comme un planisphère par Martin Vargic

      Une vidéo sur l'évolution du réseau Internet (1997-2021) à partir des données du projet Opte

      Une cartographie mondiale des points de connexion Wi-Fi réalisée dans le cadre du projet WiGLE


    • sur Utiliser les applications cartographiques uMap et Framacarte

      Publié: 13 February 2025, 5:23pm CET


      1) uMap et Framacarte, deux applications open source de cartographie en ligne

      uMap est un outil open source qui permet de créer des cartes personnalisées à partir de fonds OpenStreetMap (données en libre accès). Il est possible d'importer des données géographiques en masse au format geojson, gpx, kml, osm. La gestion des calques offre des possibilités de superposition des données. L'application ne propose pas d'animation cartographique. En revanche, elle permet de rassembler un grand nombre de ressources et de les consulter à travers une seule interface cartographique. Le code source ouvert d'uMap est disponible sur GitHub. L'outil, assez simple d'usage, est très utilisé dans le domaine de l'enseignement et de la formation. Il est également mobilisé par des associations ou des mouvements pour développer des sites de cartographie participative. Pour une prise en main par étape, voir le tutoriel Maîtriser uMap en 12 leçons.

      Dérivé du logiciel libre uMap, Framacarte, permet de dessiner, marquer, colorier, annoter les fonds de carte d’OpenStreetMap. L'application fait partie de la série d'outils libres proposés par Framasoft. Framacarte permet d'exporter le code et d'insérer la carte sur son site web (voir ce tutoriel).
      Les applications en ligne uMap et Framacarte ne remplacent pas les outils de traitement cartograhique, tels Khartis ou Magrit. Leur vocation n'est pas de manipuler de la donnée statistique, mais plutôt d'assembler des ressources géolocalisées et de permettre une navigation entre ces ressources (cartes, images, textes...). Lorsqu'elles sont scénarisées, ces ressources géolalisées peuvent donner lieu à une narration et déboucher sur des story maps. Il s'agit d'outils de géovisualisation plus que de traitement cartographique. Vous pouvez vous reporter à la rubrique Globes virtuels et applicatifs pour accéder à d'autres outils de géovisualisation. Framasoft a fait également une page pour présenter la cartographie libre à vélo.

      Carte participative des bassines contestées en France (source : uMap)

      Exemples d'applications : 

      2) Présenter ses ressources pédagogiques avec uMap 

      Jean-Christophe Fichet, professeur agrégé dans l’Académie de Normandie et formateur, montre comment utiliser uMap pour présenter géographiquement une large palette de ressources pédagogiques (films, textes…). 

      Cartes à l’appui depuis son site Cartolycée, son témoignage ouvre des perspectives aux enseignants pour s’approprier les sujets, aux élèves pour plonger dans des documents variés, et à tous ceux qui veulent faire vivre des documents sur des cartes.

      Lire son interview sur le blog d'uMap.


      Exemples d'applications pédagogiques :

      Articles connexes

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      Utiliser Magrit dans le cadre de la géographie scolaire
      Les story maps : un outil de narration cartographique innovant ?
      Travailler en équipe avec l'outil Ma carte de l'IGN

      Utiliser la cartographie numérique pour travailler les compétences sur le croquis de synthèse

      Globes virtuels et applicatifs


    • sur Différences par sexe selon les pays dans l'utilisation des réseaux sociaux à partir des données Facebook

      Publié: 13 February 2025, 3:27pm CET


      Source : Cross-Gender Social Ties Around the World. Par Michael Bailey, Drew Johnston, Theresa Kuchler, Ayush Kumar, Johannes Stroebel (2025).

      Résumé

      Les économistes, sociologues et autres spécialistes des sciences sociales s’intéressent depuis longtemps aux déterminants et aux effets des liens sociaux entre les sexes (par exemple, McPherson, Smith-Lovin et Cook, 2001 ; Currarini, Jackson et Pin, 2009). Cependant, en raison d’un manque de données représentatives et à grande échelle, les travaux empiriques ont généralement étudié les liens sociaux dans un seul contexte ou une seule zone géographique, empêchant une analyse systématique des variations spatiales ou autres, entre les sexes. Ici, est présenté et analyse un nouvel ensemble de données mondiales sur les "liens d’amitié" (followers) entre les sexes au niveau infranational pour près de 200 pays et territoires. Les mesures sont basées sur plus de 1,38 trillion de liens sociaux observés entre plus de 1,8 milliard d’utilisateurs sur Facebook, un service mondial de réseautage social en ligne. Les données agrégées sont disponibles en téléchargement sur le site HDX. Le but est de faciliter de nouvelles recherches visant à comprendre la dynamique qui façonne la formation des liens sociaux entre les sexes, ainsi que les effets de ces liens.

      Cartes du ratio d'amitié entre les sexes parmi les 200 "meilleurs amis" (source : Bailey, Johnston & al, 2025)

      Les auteurs ont mesuré les différences entre les sexes en utilisant le Cross-Gender Friending Ratio (CGFR), le rapport entre la part d'amies dans les réseaux d'hommes et la part d'amies dans les réseaux de femmes en fonction des lieux. Les hommes ont presque toujours une proportion plus faible d’amies féminines que les femmes, mais avec des degrés variés selon les pays. Dans tous les pays, le CGFR est un indicateur très prédictif des différences entre les sexes en termes de participation au marché du travail. Au sein des pays, on observe également une forte corrélation avec les attitudes liées au genre dans l'enquête World Values Survey, notamment les croyances sur l'aptitude des femmes à faire de la politique. Au delà des biais d'interprétation inhérents à ce type d'information, l'intérêt est de pouvoir les confronter avec d'autres jeux de données.

      Accès aux données sur le site data.humdata.org

      Accès à l'article sur le site de Drew Johnston

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    • sur Quelle est la puissance des cartes ? (Arte)

      Publié: 9 February 2025, 6:41pm CET

      Quelle est la puissance des cartes ? (Arte, 42- La réponse à presque tout, 15 septembre 2024) 

      « Combien de fois par jour dégainez-vous votre téléphone portable pour trouver votre chemin ? Et que voyez-vous à première vue sur l'écran ? A première vue, les cartes géographiques semblent neutres. A grande échelle, elle représentent les continents. A plus petite, notre environnement proche. Elles donnent à voir le monde tel qu'il est... enfin en principe. Les cartes racontent toujours une histoire. Elles sont de puissants narratifs. Et si les cartes n'étaient pas si neutres que cela ? Si elles avaient même le pouvoir de façonner notre vision du monde ? »

      « Quelle est la puissance des cartes ? » (source : documentaire de la chaîne Arte

      Les cartes reflètent souvent un point de vue et sont un élément constitutif de l'identité des pays. L'émission propose de réfléchir à la puissance des cartes en interrogeant le choix de la projection, le choix du cadrage, mais aussi le tracé des frontières qui peut être artificiel (surtout lorsque les frontières sont tracées avant même de s'emparer du territoire). Sont abordés également les "silences cartographiques" par exemple dans Google Maps qui nous indique où nous garer ou faire du shopping, mais pas les lieux où l'on pourrait faire du skateboard ou encore là où l'on pourrait se poser sans avoir à consommer. Certains quartiers n'avaient tout simplement pas d'existence sur Google Maps et il a fallu des initiatives comme OpenStreetMap pour que la cartographie soit faite de manière participative C'est le cas par exemple du quartier de Kibera (200 000 habitants) dans la banlieue de Nairobi qui n'avait pas été cartographié dans Google Maps mais a pu trouver une existence dans OpenStreetMap grâce au projet communautaire open source Map Kibera. On peut citer également le travail de collecte de données et de cartographie humanitaire dans OSM lors du séisme de 2010 à Haïti. 

      Cartographie citoyenne émancipatrice (source : Map Kibera)

      Ces contre-cartes ont le pouvoir de nous raconter une histoire alternative. Elles nous montrent qu'un autre monde existe. Trois groupes en particulier remettent en question le pouvoir des cartes : les pays du Sud global, les artistes et les cartographes critiques (voir par exemple cette carte du monde sans les Etats-Unis par les Surréalistes qui a inspiré l'artiste Greg Curnoe pour sa carte de l'Amérique du Nord). Comme il est rappelé dans l'émission, « les cartes sont l'expression de la diversité des regards sur le monde. La carte unique et neutre n'existe pas ». 

      Le monde au temps des Surréalistes - carte anonyme (source : Gallica

      Au total, la chaîne Arte propose là un bon documentaire pour prendre de la distance par rapport aux cartes qui ne sont jamais neutres. Elle montre que la puissance des cartes ne tient pas seulement au choix de la projection ou de l'orientation : les processus de sélection de l'information ou de concentration du pouvoir aboutissent à invisibiliser une partie du territoire (#BlancsDesCartes).

      D'autres exemples pourraient être pris pour montrer tout à la fois la puissance et l'impuissance des cartes à restituer le réel. Ce n'est pas le moindre paradoxe de la cartographie que de mettre en visibilité tout en dérobant en même temps à notre regard une partie de l'information.

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      Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)
      Cartographies actuelles. Enjeux esthétiques, épistémologiques et méthodologiques
      Les nouvelles façons de « faire mentir les cartes » à l'ère numérique

      Dire et changer le monde avec les cartes (émission "Nos Géographies" sur France-Culture)


    • sur Les Rencontres de la Cartographie. Faire de la carte un levier de conscience et de démocratie

      Publié: 9 February 2025, 4:26pm CET

      Les Rencontres de la Cartographie. Faire de la carte un levier de conscience et de démocratie
      [https:]]

      Une coalition d’acteurs engagés - l’IGN, la Banque des Territoires, OVHcloud, CY école de design (CY Cergy Paris Université), le Conseil national de l'information géolocalisée (CNIG), la Fabrique de la Cité, Leonard (Groupe Vinci) - lance une initiative pour faire de la carte et de l’information géographique un levier de démocratie au service de nos territoires.

      • Repenser notre rapport au monde
      • Réorienter la puissance transformatrice de la cartographie
      • Pour une nouvelle alliance cartographique
      • Un appel à renforcer l’initiative
      Nous vous invitons à rejoindre cette aventure passionnante pour faire de la cartographie un outil de transformation au service d'un avenir durable et équitable. La cartographie a le pouvoir de nous rassembler, de nous inspirer et de nous outiller pour débattre et décider ensemble. 
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      La carte, objet éminemment politique : peut-on évaluer la qualité d'une démocratie ?

    • sur Travailler en équipe avec l'outil Ma carte de l'IGN

      Publié: 5 February 2025, 10:54am CET

      Depuis octobre 2024, l'application Ma carte de l'IGN permet à ses utilisateurs de travailler en équipe pour réaliser et diffuser des cartes sur Internet. Jean-Marc Viglino, ingénieur à l'IGN, propose un rapide retour d'expérience après 3 mois d'essai.

      L'article montre l'intérêt de travailler en équipe ainsi que les étapes à suivre pour réaliser des cartes concues à plusieurs. Avec cette fonctionnalité, l'outil développé par l'IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) offre de nouvelles perspectives pour la création de cartes au sein d'une organisation et permet de mettre en place une véritable chaine de rédaction afin de contrôler la publication de vos cartes en ligne.

      Pour plus d'informations sur Ma carte : 

      Exemples d'applications :

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      Depuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites

      L'IGN lance en 2024 un grand concours de cartographie à partir de la BD Topo

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      Lidar HD : vers une nouvelle cartographie 3D du territoire français (IGN)

      L'histoire par les cartes : 30 cartes qui racontent l'histoire de la cartographie (sélection de l'IGN)

      Utiliser les applications cartographiques uMap et Framacarte

    • sur Atlas radical de Ferguson

      Publié: 4 February 2025, 5:41pm CET


      Patty Heyda, Radical Atlas of Ferguson, Belt Publishing, 2024.

      Ferguson, dans le Missouri, est devenue l'épicentre des tensions raciales aux États-Unis après le meurtre de Michael Brown en 2014 et les manifestations qui ont suivi. Bien que cette banlieue, située dans la périphérie de Saint-Louis, puisse ressembler à une ville moyenne du Midwest, l'activisme qui s'y est développé après le meurtre de Brown a mis en évidence comment les politiques de planification municipale ont conduit à la ségrégation raciale, à la fragmentation, à la pauvreté et au ciblage policier.


      En une 100e de cartes, Patty Heyda retrace les forces systémiques qui ont modelé Ferguson et, plus largement, les périphéries urbaines aux Etats-Unis. À travers un examen approfondi des contradictions qui sous-tendent l'urbanisme et la conception des villes, elle met en lumière la manière dont les incitations fiscales, les codes du logement, l'urbanisme, la police, la philanthropie et même l'aménagement paysager vont souvent à l'encontre de l'amélioration de la vie des résidents. Au cœur de cette réflexion se trouve une question clé : pour qui nos villes sont-elles construites ?

      L'Atlas radical de Ferguson se veut une profonde réflexion sur ce que peuvent être les cartes. Il invite les urbanistes, les designers et les citoyens ordinaires à changer leur regard sur l'espace public. « Ce que nous observons à Ferguson et dans le nord du comté se produit dans toutes les villes américaines. Les tendances sont seulement plus prononcées ici. ». Pour l'auteure, les cartes du livre sont destinées à mobiliser également les résidents et les militants.

      Quand on observe effectivement l'environnement bâti de Ferguson, cela ressemble à un patchwork d'espaces ségrégés. En août 2014, dans les rues de Ferguson, dans le Missouri, des manifestants ont réclamé justice pour Michael Brown et la reconnaissance de décennies d’inégalités accumulées. Cette lutte – à la fois politique, économique, sociale et historique – a mis en lumière un autre obstacle structurel, assez surprenant : l’environnement bâti de Ferguson lui-même : « L’espace public est censé aider les gens à s’exprimer. Mais lorsque les politiques publiques cèdent la place à la richesse privée et à l’économie de marché, le résultat est fragmenté, ségrégué et toxique. »

      Le terme "radical" vient du latin qui signifie racine. « Pour moi, un atlas radical peut revisiter des données que nous connaissons déjà – sur la démographie, la pauvreté ou les écarts d’espérance de vie, par exemple. Ou il peut présenter de nouvelles conclusions. Mais l’objectif d’une cartographie radicale est de nous aider à identifier les systèmes racinaires sous-jacents. Ainsi, à Ferguson, lorsque nous examinons la santé, nous examinons également la disponibilité des assurances et les types de restauration rapide. Lorsque nous examinons les taux d’asthme, nous examinons également les autoroutes, l’industrie et la déréglementation.
      Patty Heyda est professeure agrégée d'architecture et d'urbanisme à l'Université Washington de Saint-Louis. Elle est co-auteure de Rebuilding the American City (Routledge). 
      Pour en savoir plus 
      « Ce que Ferguson révèle du racisme systémique aux États-Unis » par Charlotte Recoquillon (Géoconfluences).
      « The infrastructure of fragmentation. Heyda’s "Radical Atlas of Ferguson USA" explores the built environment » (WashU).
      « In Radical Atlas, 100 maps show the what and why of Ferguson » (St Louis Public Radio).
      Articles connexes
      La carte, objet éminemment politique. Cartographie radicale par Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz

      Pour un spatio-féminisme. De l'espace à la carte (Nepthys Zwer)

      La carte, objet éminemment politique : les cartes de manifestations à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux
      Les ségrégations raciales aux Etats-Unis appréhendées en visualisation 3D et par la différence entre lieu de travail et lieu d'habitat

      Présentation de l'Opportunity Atlas et des problèmes d'interprétation qu'il pose

      La cartographie des opportunités dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?

      Le « redlining » : retour sur une pratique cartographique discriminatoire qui a laissé des traces aux Etats-Unis

      La suppression de la Racial Dot Map et la question sensible de la cartographie des données ethniques aux Etats-Unis


    • sur Carte des risques naturels en France métropolitaine (IGN)

      Publié: 2 February 2025, 7:04am CET


      Source : « Risques naturels : comment se répartissent-ils sur le territoire ? » (IGN, 29 janvier 2025)

      Réalisée par l'IGN, cette carte montre la répartition des six principaux types de risques naturels en France hexagonale et en Corse. Les risques représentés sont assez divers : inondations, mouvements de terrain, séismes, submersion marine, feux de forêt et avalanches. L'Atelier de cartographie thématique de l'IGN a « pour vocation de venir en appui aux services publics dans la mise en valeur cartographique de leurs données et d'être un espace de réflexion autour de la sémiologie graphique et des façons les plus efficaces de représenter les évolutions des territoires ». Cette carte est intéressante. Elle n'est pas sans poser des problèmes de lecture et d'interprétation.

      Répartition des six principaux types de risques naturels en France hexagonale et Corse (source : IGN)

      Mode de construction

      La carte a été réalisée à partir des données du site Géorisques, du Ministère de la Transition Écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche et du BRGM. Pour chaque cellule disposée sur une grille hexagonale (pas de 20 kilomètres), la carte révèle si au moins une commune comprise dans cette zone dispose d’un Plan de prévention des risques (PPR). Chaque couleur correspond à un type de risque identifié : avalanche (en rose), feu de forêt (en orange), inondation (en bleu), mouvement de terrain (en vert), séisme (en jaune) et submersion marine (en bleu). Les petites cartes situées au bas de la carte de synthèse détaillent de manière utile la répartition de chaque risque pris individuellement. Ce qui permet de faciliter la lecture de cette carte, quelque peu difficile à comprendre au premier coup d'oeil.  

      Message général délivré par la carte

      Comme expliqué sur le site, il s'agit d' « illustrer la répartition des principaux risques naturels en France hexagonale et Corse », mais aussi de montrer « les menaces que le changement climatique intensifie, rendant indispensable une planification adaptée pour connaitre et anticiper les risques et développer notre capacité de résilience face aux aléas ». La carte a donc une double mission d'information et de sensibilisation.

      Lorsqu'on observe la carte, apparaît une forte dominance de bleu et de vert. Elle montre bien que le risque inondation constitue le risque majeur, suivi par les mouvements de terrain. La carte met également en évidence la coexistence de différents risques sur le territoire national. Toutefois, le titre pose problème : il ne montre pas assez qu'il s'agit seulement des risques identifiés par les PPR. Il faut aller lire en détail la légende pour le comprendre. Or, toutes les communes françaises ne sont pas dotées d'un PPRN qui reste un zonage réglementaire et sert d'abord comme document opposable (voir la carte des communes disposant d'un PPRN sur Géorisques). Le risque est donc de confondre la répartition réelle des risques et celle traduite indirectement à travers un document d'aménagement (même s'il existe bien sûr un lien entre les deux). 

      Problèmes posés par les choix méthodologiques et sémiologiques

      Au delà du titre de la carte, se pose aussi le problème de la pertinence de ramener une donnée acquise à l'échelle communale sur une grille hexagonale de 20 km. Certes, cela permet de spatialiser le risque de manière uniforme sur le territoire en faisant abstraction du découpage administratif des communes. Mais en même temps cela pourrait laisser penser qu'il s'agit de la maille d'acquisition de la donnée, qui de fait n'a pas ce degré de résolution. 

      Du point de vue du choix des variables visuelles (juxtaposition de triangles de couleur au sein d'une maille hexagonale), la carte peut s'avérer d'une lecture difficile dans les secteurs où différents risques coexistent. On peut être perturbé par l'effet "psychédélique" produit par le choix de figurés géométriques pour représenter des territoires à risques. D'autant qu'il s'agit de risques fort différents n'ayant pas les mêmes périmètres de risques et qui concernent des communes souvent dissemblables (cf cas spécifique des communes situées sur le littoral pour le risque de submersion marine). C'est l'un des défis posés par une carte de synthèse qui cherche à généraliser l'information.

      Effet visuel produit par les figurés géométriques lorsque l'on zoome sur la carte (source : IGN)


      Au total, cette carte vaut surtout pour son originalité. Elle mérite d'être recoupée avec d'autres cartes de risques (voir par exemple les cartes interactives proposées par Géorisques). Comme beaucoup de cartes produites par ordinateur, elle nécessite d'être décryptée et déconstruite pour en analyser et discuter le sens et en montrer les éventuels biais d'interprétation.
      Articles connexes
      Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité

      Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux

      Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques

      Cartographie des noms qui servent à désigner les couleurs en Europe (Mapologies)

      Quand les couleurs révèlent le contenu et la matérialité des cartes. L'exemple de l’Asie orientale du milieu du XVIIe au début du XXe siècle

      Quand la couleur rencontre la carte (catalogue d'exposition à télécharger)

      Créer ses propres palettes de couleurs avec Dicopal
    • sur Cartographie des pays ayant les États-Unis ou la Chine comme principal partenaire commercial (2001-2023)

      Publié: 1 February 2025, 4:48am CET

      La carte animée proposée par le Lowy Institute montre qui, des États-Unis ou de la Chine, est devenu le principal partenaire commercial de chaque pays sur la période 2001-2023. Elle permet de mesurer l'influence grandissante de la Chine au début du XXe siècle. Selon l'Institut Lowy, « environ 70 % des économies commercent davantage avec la Chine qu'avec les États-Unis, et plus de la moitié d'entre elles commercent deux fois plus avec la Chine qu'avec les États-Unis . Au début du siècle, la situation était très différente : plus de 80 % des pays commerçaient davantage avec les États-Unis qu'avec la Chine ». 

      L'application et le rapport qui l'accompagne ont été produits par le Centre de développement indo-pacifique du Lowy Institute, qui bénéficie du soutien financier du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce. Au delà du constat, il s'agit de prendre conscience de la domination de la Chine et d'organiser la riposte économique : « les actions de plus en plus virulentes des États-Unis et d’autres pays n’ont toujours pas réussi à arrêter les exportations chinoises. Mais une attaque bien plus importante est en cours » (sic). Par son contraste bleu/rouge, la carte fait penser à une carte géopolitique de la Guerre froide opposant pays de l'Est et pays de l'Ouest. Le fait de ne retenir que les Etats-Unis et la Chine a tendance à reduire le caractère multipolaire du commerce mondial aujourd'hui (voir la carte du Global Influence Index qui pose le même problème, malgré une vision plus nuancée du fait du plus grand nombre d'indicateurs pris en compte). En prenant en compte les 10 premiers partenaires commerciaux, le rapport 2024 sur la connectivité mondiale DHL donne une vision beaucoup plus nuancée.

      Premier partenaire commercial par pays sur la période 2001-2023 (source : Lower Intitute)

      Déplacez le curseur en bas de la carte pour voir l'évolution et comparez importations / exportations

      L’ascension rapide de la Chine en tant que superpuissance commerciale mondiale remonte à 2001, année de son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). À l’époque, plus de 80 % des économies avaient davantage d’échanges bilatéraux avec les États-Unis qu’avec la Chine. En 2018, ce chiffre était tombé à un peu plus de 30 %, 139 des 202 économies pour lesquelles des données étaient disponibles ayant davantage d’échanges avec la Chine qu’avec les États-Unis. Cette tendance se confirme avec les dernières données, qui couvrent l’ensemble de l’année 2023 pour 205 économies. Environ 70 % du monde, soit 145 économies, commercent désormais davantage avec la Chine qu’avec les États-Unis.

      Les dernières données montrent que l'avance de la Chine en matière d'intégration commerciale mondiale s'est encore accrue, notamment en termes d'intensité de ses relations commerciales. Mais cet approfondissement reste déséquilibré, alimenté par une forte hausse des exportations chinoises alors que ses importations n'ont pas suivi le rythme.

      En termes d'exportations, les États-Unis restent une destination plus importante que la Chine pour plus de la moitié des économies dans le monde. Cependant, compte tenu des menaces constantes de Donald Trump d'imposer des droits de douane à d'autres pays, il est évident qu'il cherche à affaiblir l'attrait des États-Unis en tant que destination d'exportation. Ce qui est moins clair, c'est comment il compte accroître les exportations américaines.???????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?

      Les données ayant servi à construire la carte sont issues des Statistiques sur la direction des échanges commerciaux (DOTS) du FMI. Elles présentent la valeur des exportations et des importations de marchandises désagrégées en fonction des principaux partenaires commerciaux de chaque pays. Les données sont disponibles de manière annuelle depuis 1947, de manière mensuelle et annuelle depuis 1960.

      Pour prolonger

      « Donald Trump signe les décrets sur les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine » (Le Monde).

      Les nouvelles taxes commenceront à entrer en vigueur mardi 4 février. Les produits canadiens et mexicains seront taxés à 25 % – à l’exception des hydrocarbures canadiens taxés à 10 % – et les produits chinois à 10 %. Les réactions mexicaine, canadienne et chinoise sont vite arrivées : quelques heures plus tard, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum et le premier ministre canadien Justin Trudeau ont annoncé que des droits de douane seraient imposés en représailles sur les produits américains. De son côté, Pékin a dit s’« opposer fermement » aux taxes américaines et promis de répliquer avec des mesures « correspondantes ».

      « La Chine va contester les droits de douane américains devant l’OMC » (Ouest-France).

      La Chine va contester les droits de douane américains auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a déclaré dimanche 2 février le ministère chinois du commerce. La décision des États-Unis d’imposer des droits de douane « viole gravement » les règles de l’OMC, a déclaré le ministère dans un communiqué, exhortant Washington à « engager un dialogue franc et à renforcer la coopération ». Le président américain Donald Trump a signé samedi des décrets imposant des droits de douane au Mexique, au Canada et à la Chine, qui devraient entrer en vigueur mardi. Pékin s’est vu imposer des droits de douane de 10 %, en plus de ceux qui sont déjà appliqués à ses exportations aux États-Unis. « La Chine est vivement mécontente et s’oppose fermement » au relèvement des taxes, a fustigé le ministère du Commerce dans un communiqué, en annonçant des mesures «correspondantes pour protéger résolument» les «droits et intérêts» chinois. Le commerce sino-américain a représenté environ 500 milliards d’euros sur les 11 premiers mois de 2024 mais la balance est grandement en défaveur des Etats-Unis, avec un déficit de quelque 260 milliards d’euros sur la période, selon les chiffres de Washington.

      Lien ajouté le 10 février 2025

      ? La bataille navale Chine-Etats-Unis pour dominer le commerce mondial ?? [https:]]
      ? Avec 90% des échanges internationaux transitant par voie maritime, la tension monte autour des points stratégiques comme le canal de Panama et les îles du Pacifique. pic.twitter.com/65ejIiFm2v

      — Les Echos (@LesEchos) February 10, 2025

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      Utiliser les cartes du CSIS pour étudier les grandes questions géopolitiques du monde contemporain

      Les visions multiples de la francophonie à travers les cartes

    • sur Impact de l’exposition à la pollution de l’air ambiant sur la survenue de maladies chroniques (Santé publique France)

      Publié: 30 January 2025, 9:34am CET

      Santé publique France a estimé, pour la première fois, l’impact de l’exposition à la pollution de l’air ambiant sur la survenue de maladies chroniques, en France hexagonale et en régions pour la période 2016-2019, dans une étude publiée le 29 janvier 2025. Les résultats soulignent qu’au-delà de ses impacts sur la mortalité, l’exposition à la pollution atmosphérique constitue un fardeau important pour la santé en France hexagonale en termes de survenue des huit maladies chroniques étudiées. La pollution de l’air, un fléau aux conséquences enfin chiffrées !



      Huit maladies ont un lien scientifiquement avéré avec l’exposition aux particules PM2,5 et/ou au NO2, à savoir :

      • au niveau respiratoire : cancer du poumon, broncho-pneumopathie chronique obstructive, asthme de l’enfant et de l’adulte, pneumopathie et autres infections aiguës des voies respiratoires inférieures (grippe exclue) ;
      • au niveau cardiovasculaire : AVC (accident vasculaire cérébral), infarctus aigu du myocarde, hypertension artérielle ;
      • au niveau métabolique : diabète de type 2.

      Selon la maladie et le polluant étudié, cela représente :

      • entre 12 et 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant (soit entre 7 000 et presque 40 000 cas), 
      • entre 7 et 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques chez l’adulte (soit entre 4 000 et 78 000 cas) sont attribuables annuellement à une exposition à long terme à la pollution d’origine anthropique en France hexagonale. 

      La réduction des concentrations en PM2,5 et NO2 à des niveaux équivalents aux valeurs guides de l'OMS permettrait d'éviter :

      • 75 % de ces cas de maladies liées à l’exposition aux PM2,5 en lien avec les activités humaines 
      • près de 50 % pour le NO2. 

      À titre d’illustration, le respect de la valeur guide de l’OMS pour les PM2,5 permettrait d’éviter presque 30 000 nouveaux cas d’asthme chez l’enfant de 0 à 17 ans. 

      L'impact économique annuel en termes de santé et de bien-être pour les maladies étudiées est estimé à :

      • 12,9 milliards d’euros en lien avec les PM2,5, soit presque 200 euros par an et par habitant, 
      • 3,8 milliards d’euros pour le NO2, soit 59 euros par an et par habitant.

      Si les valeurs guides de l'OMS étaient respectées, ces bénéfices seraient respectivement de 9,6 milliards d’euros (soit 148 euros par an et par habitant) et 1,7 milliard d’euros (soit 26 euros par an et par habitant). 

      Les résultats de cette étude confortent l’importance en termes de santé publique de poursuivre et de renforcer les actions mises en place par les pouvoirs publics afin de répondre aux objectifs de la nouvelle directive européenne concernant la qualité de l’air ambiant et « Un air pur pour l’Europe ». Cette directive vise à abaisser dans un premier temps les normes de l’Union européenne en matière de qualité de l’air puis à les aligner à terme sur les valeurs guides les plus récentes de l’OMS. Ces actions se traduisent par la poursuite des efforts de réduction de la pollution sur toutes ses sources et sur l’ensemble du territoire, au travers des stratégies et plans d’action mis en œuvre aux niveaux national et local. Dans « Le pacte vert pour l’Europe », la Commission européenne s’est engagée à améliorer davantage la qualité de l’air et à aligner plus étroitement les normes de l’Union européenne sur les recommandations de l’OMS. Dans son plan d’action « zéro pollution », la Commission européenne s’engage ainsi à réduire, d’ici à 2030, l’incidence de la pollution atmosphérique sur la santé de plus de 55 %.
      Pour consulter les résultats de l’étude :
      Estimation de la morbidité attribuable à l’exposition à long terme à la pollution de l’air ambiant et de ses impacts économiques en France hexagonale, 2016-2019 (rapports et synthèse nationale)Pour consulter les résultats détaillés par région : Articles connexes
      La pollution de l'air est la première menace mondiale pour la santé humaine (rapport de l'EPIC, août 2023)

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      Qualité de l'air et centrales thermiques au charbon en Europe : quelle transition énergétique vraiment possible ?

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    • sur L'Indice de performance environnementale (EPI)

      Publié: 28 January 2025, 5:41pm CET

       

      L’Environmental performance index (EPI, en français IPE), élaboré conjointement par les Universités de Yale et de Columbia, en réponse à une demande du Forum Économique Mondial de Davos, vise à comparer les performances environnementales des pays et ainsi contribuer à l’amélioration de leurs politiques en termes de protection des écosystèmes et de santé humaine. Chaque pays reçoit une note entre 0 et 100, 100 étant le meilleur score, selon différents critères statistiques. Un classement officiel est ensuite publié afin d’encourager les pays les plus éco-responsables et rappeler à l’ordre ceux qui ne le sont pas du tout. 

      À l’aide de 58 indicateurs de performance répartis sur 11 catégories (qualité de l’air et santé, qualité de l’eau, biodiversité et habitats, forêt, pêche, climat et énergie, pollution de l’air, ressources en eau, agriculture), l’IPE classe 180 pays en fonction de leur performance en matière de changement climatique, de santé environnementale et de vitalité des écosystèmes. Ces indicateurs fournissent une mesure de la proximité des pays par rapport aux objectifs de politique environnementale. L’IPE propose un tableau de bord qui met en évidence les leaders et les retardataires en matière de performance environnementale et fournit des conseils pratiques aux pays qui aspirent à évoluer vers un avenir durable.

      58 indicateurs répartis en 11 catégories avec 3 objectifs principaux (source : epi.yale.edu)



      Publiés depuis 2006, les indicateurs IPE permettent de repérer les problèmes, de fixer des objectifs, de suivre les tendances, de comprendre les résultats et d’identifier les meilleures pratiques en matière de politiques environnementales. Cette vue granulaire et cette perspective comparative peuvent aider à comprendre les déterminants des progrès environnementaux et à affiner les choix politiques. Comme tout indicateur synthétique, l'IPE donne une vue moyenne. Le résultat final reste très dépendant du choix des indicateurs élémentaires et des pondérations qui leur sont appliquées. D’autres choix peuvent conduire à des résultats très différents, ce qui conduit à s’interroger sur la nature véritablement scientifique de cette démarche. Le principe même de l’agrégation des données pose problème, aucune méthode ne faisant consensus pour mesurer sur une échelle commune de tels indicateurs. Le rang doit également être interprété avec discernement : beaucoup d’écarts de « notes » entre pays sont faibles comparés à l’imprécision des données (source : Les indicateurs de développement durable, INSEE). Il convient d'aller au-delà des scores globaux et d'analyser les données par catégorie de problème et par objectif politique. 

      La méthode de calcul de l’IPE évolue à chaque édition. C’est pourquoi du fait du changement fréquent de méthodologie, la comparaison du score d’un pays à celui de l’édition précédente ne s’avère pas pertinente. En outre, les résultats du classement de l’IPE mettent l’accent sur les enjeux des pays et reflètent leur situation économique et politique. Sans grande surprise, les pays riches et développés occupent majoritairement le haut du classement, puisqu’ils ont les moyens de financer les solutions écologiques. L'Europe et en particulier la France font plutôt bonne figure dans ce classement. Pour autant, certains indicateurs relatifs aux « services écosystémiques » se sont dégradés, notamment sur l'évolution du couvert forestier. Mais il faut relativiser la fiabilité des données, l'observation satellitaire pouvant être source d'erreurs. A titre d'exemple, les dégâts infligés au massif des Landes par la tempête Klaus ont été assimilés à de la déforestation (Classements internationaux sur l'environnement. Comment interpréter la place de la France ?). 

      L’Indice de performance environnemental (IPE) permet donc principalement de faire un tour d’horizon des pays éco-responsables et ceux qui ont un "retard écologique", par manque de moyens ou de volonté. Il n'a pas vocation à fournir un classement objectif des pays ni à distribuer les bons ou mauvais points entre pays, un grand nombre d'entre eux n'ayant tout simplement pas les moyens d'atteindre les objectifs fixés au niveau international.

      Pour télécharger les ressources : rapport 2024 et données 2024 (les données sont actualisées tous les deux ans).

      Block, S., Emerson, JW, Esty, DC, de Sherbinin, A., Wendling, ZA, et al. (2024). Indice de performance environnementale 2024. New Haven, CT : Yale Center for Environmental Law & Policy. epi.yale.edu

      Romain Thomas a développé une application avec Maplibre qui permet de visualiser l'IPE global et de faire des comparaisons pour chacun des 11 indicateurs.



      Naviguez à travers les résultats 2024 de l'Environment Performance Index à l'aide d'un outil réalisé avec la v5 de @maplibre. [https:]]
      Cet indice produit par @Yale et @Columbia est mis à jours tous les deux ans. (?l'outil n'est pas adapté sur mobile). pic.twitter.com/P40ARNbV0T

      — Romain T. (@Romainsologne) January 27, 2025

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    • sur Cartographie de l'ionosphère avec des millions de téléphones dans le monde

      Publié: 28 January 2025, 5:16pm CET


      Source : Smith, J., Kast, A., Geraschenko, A. et al. Mapping the ionosphere with millions of phones. Nature, 635, 365–369 (2024). [https:]]

      L'ionosphère est une couche de l'atmosphère caractérisée par une ionisation partielle des gaz s'étendant entre 50 et 1500 kilomètres au-dessus de la Terre. Le contenu électronique total de l'ionosphère varie en réponse à l'environnement spatial de la Terre, interférant avec les signaux du système mondial de navigation par satellite (GNSS). Il en résulte l'une des plus grandes sources d'erreur pour les services de positionnement, de navigation et de synchronisation. Les réseaux de stations GNSS terrestres de haute qualité fournissent des cartes du contenu électronique total de l'ionosphère pour corriger ces erreurs, mais d'importantes lacunes spatiotemporelles dans les données de ces stations signifient que ces cartes peuvent contenir des erreurs. 

      Nous démontrons ici qu'un réseau distribué de capteurs - sous la forme de millions de téléphones Android - peut combler bon nombre de ces lacunes et doubler la couverture de mesure, fournissant une image précise de l'ionosphère dans les zones du monde mal desservies par les infrastructures conventionnelles. En utilisant des mesures effectuées à l'aide de smartphones, nous déterminons des caractéristiques telles que les bulles de plasma au-dessus de l'Inde et de l'Amérique du Sud, la densité renforcée par les tempêtes solaires au-dessus de l'Amérique du Nord et un creux ionosphérique à moyenne latitude au-dessus de l'Europe. Nous montrons également que les cartes de l'ionosphère obtenues peuvent améliorer la précision de la localisation, ce qui est notre objectif principal. Ce travail démontre le potentiel de l'utilisation d'un grand réseau distribué de smartphones comme un puissant instrument scientifique de surveillance de la Terre.

       Couverture géographique des téléphones et des stations de surveillance (source : Smith et al., 2024)


      Les 9 036 stations de surveillance (points orange) contribuent à la base de données Madrigal, qui regroupe des dizaines de réseaux de stations mondiaux et régionaux. Les points bleus indiquent environ 100 000 emplacements où des mesures téléphoniques sont disponibles. Un emplacement dans une grande ville peut avoir des milliers de téléphones. La carte mondiale (a) montre que certaines parties du monde (comme les États-Unis et l'Europe) sont densément couvertes par des stations de surveillance. Un zoom sur l'Europe (b) montre que les téléphones ont une couverture encore plus dense. En Inde (c), la couverture relative des téléphones est encore plus grande. Les emplacements des stations ont été tirés de la base de données Madrigal (données sources à télécharger au format txt).

      Les sources sont disponibles sous la forme d'une note Python.

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    • sur Contre-cartographie : ce que Google Maps ne vous montre pas

      Publié: 27 January 2025, 7:18am CET


      Source :  « Contre-cartographie : ce que Google Maps ne vous montre pas » (Tracks, ARTE

      • 00:00 Introduction
      • 01:01 Contre-cartographie : l'espace est politique
      • 06:59 Cartographie sensible : dessiner ses émotions 
      • 13:01 Cartographie amoureuse : regarder l’environnement

      Pour trouver son chemin, et de préférence avec l’itinéraire le plus rapide, nombreuses sont les cartes dans nos poches : Google Maps, Waze, etc. Elles peuvent nous géolocaliser en temps réel, mesurer les distances parcourues, mais aucune d’entre elles n’est capable de représenter les ressentis et les vécus liés à nos déplacements. La contre-cartographie vient rebattre les cartes, et bouscule notre rapport utilitaire à l’espace. Ici, pas question de suivre la supposée objectivité scientifique, on veut représenter le monde tel qu’on le vit pour mieux mettre en avant les problématiques invisibles à l'œil nu : dynamiques raciales, enjeux environnementaux ou même nos propres questionnements intérieurs.

      Tracks part à la rencontre de celles et ceux qui spatialisent les enjeux sociétaux et cartographient notre intime. L’artiste canadienne Larissa Fassler dessine les contours des inégalités qu’elle lit dans les espaces publics. Le danseur et performeur Mathias Poisson porte son attention sur le vivant et suit ses sens pour cartographier sa subjectivité. Stéphanie Sagot, quant à elle, œuvre à retranscrire le monde sous un prisme éco-sensible avec des cartes-peintures de paysages.

      Pour compléter

      Bien que les globes virtuels ne puissent parvenir à traduire les réalités humaines et sociales depuis le ciel, il arrive que certaines d'entre elles se révèlent assez brutalement. C'est le cas par exemple de ces messages d'appel à l'aide ("HELP") inscrits au sol sur un terrain vague situé en plein coeur de Los Angelès et relevés par Google Maps en 2023 (ces inscriptions sont encore visibles aujourd'hui).

      Le terrain vague se situe dans une zone abandonnée de Los Angelès coincée entre des voies de chemin de fer et d'autoroutes, repère de trafics en tout genre. Les mots "Help", "traffico", "Federal" et "LAPD" ont été inscrits au sol déclenchant une vague de spéculations
      2/ pic.twitter.com/VWBHsreakP

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) January 27, 2025

      Le terrain vague avec ces inscriptions se situe à proximité de la station d'hélicoptères de la police et les policiers survolent constamment cette zone, ce qui laisse penser que ces inscriptions leur seraient peut-être destinées... [https:]]
      4/ pic.twitter.com/pTm4EVHmV1

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) January 27, 2025

      Ces messages énigmatiques de détresse et d'appel à l'aide sont visibles aussi dans le paysage urbain en dehors du terrain vague [https:]]
      6/ pic.twitter.com/LpTeQx8KuE

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) January 27, 2025
      Lien ajouté le 9 février 2025

      ???Le Plan Carte™ nouveau est arrivé ! Dedans, il y a : - un mastodonte de la cartographie - des frontières qui apparaissent et disparaissent - une chanson absolument nécessaire Comment Google redessine le monde ? @lesechosfr.bsky.social www.youtube.com/watch?v=DRfi...

      [image or embed]

      — Jules Grandin (@julesgrandin.bsky.social) 9 février 2025 à 21:24
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    • sur Des changements multiformes dans la disponibilité en eau avec un climat plus chaud

      Publié: 25 January 2025, 6:36pm CET


      Source : Gu, B., Zhou, S., Yu, B., Findell, K. L. & Lintner, B. Multifaceted changes in water availability with a warmer climate, npj Climate and Atmospheric Science, 8, 31 (2025).

      Des chercheurs de l'Université de Pékin analysent l’impact du réchauffement climatique sur la disponibilité en eau. L’étude montre une variabilité accrue entre zones humides et zones arides amplifiant inondations et sécheresses. Les zones humides (Amazonie, Asie du Sud-Est) connaîtront une hausse marquée des précipitations saisonnières (+20%), entraînant des inondations et affectant les écosystèmes aquatiques. Cette intensité des pluies menace aussi les infrastructures et les populations riveraines. En Afrique du Nord et en Asie centrale, l’aggravation des sécheresses affectera gravement les ressources agricoles. La diminution des précipitations et l’évaporation accrue réduiront les réserves hydriques, accentuant la vulnérabilité des communautés rurales.

      Distribution globale des régimes hydroclimatiques (source : Gu & al., 2025)

      Résumé

      Le réchauffement climatique modifie les schémas spatiaux et saisonniers de la disponibilité en eau de surface, affectant le ruissellement et le stockage de l'eau terrestre. Cependant, une évaluation complète de ces changements dans divers hydroclimats reste manquante. Nous développons une approche d'ensemble multi-modèles pour classer l'hydroclimat terrestre mondial en quatre régimes distincts en fonction de la moyenne et de la saisonnalité de l'eau de surface. Celle-ci devrait devenir de plus en plus variable dans l'espace et le temps. Les régions humides à faible et forte saisonnalité sont susceptibles de connaître des augmentations plus concentrées jusqu'à 20 % du ruissellement en saison humide. j soulignant des augmentations potentielles de la vulnérabilité liée aux inondations. Les régions à faible saisonnalité présentent des augmentations plus rapides de l'humidité du sol pendant la saison humide et des diminutions plus rapides pendant la saison sèche, augmentant la probabilité de pénurie d'eau et de sécheresse. Inversement, les régions sèches à forte saisonnalité sont moins sensibles au changement climatique. Ces résultats soulignent les impacts multiformes du changement climatique sur les ressources en eau mondiales, nécessitant la nécessité de stratégies d'adaptation selon les différents régimes hydroclimatiques.
      Disponibilité des données
      Toutes les données utilisées dans cette étude sont disponibles en ligne. Les simulations du modèle CMIP6 sont accessibles au public ainsi que la réanalyse ERA5. L'évaporation GLEAM et les précipitations GPCC sont également mises à disposition.
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      Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? (France Stratégie)
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      La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)

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      Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)

      L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse

      Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)

      Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security

      Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers

      Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eau

      Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI

    • sur Carte cosmographique jaïne du continent de la pomme rose

      Publié: 25 January 2025, 7:23am CET

      Source : A Jain Cosmographic Map of the Rose?Apple Continent [Carte cosmographique jaïne du continent de la pomme rose], Leventhalmap.org

      Le Leventhal Map and Education Center consacre une très belle storymap à une carte cosmographique issue du jaïnisme. Le jaïnisme, religion née en Inde au Ve siècle avant notre ère, met la connaissance au cœur de la foi. Elle s’est interrogée sur la place de l’homme dans le monde en développant une cosmologie détaillée, véritable pilier de son enseignement. Les cartes cosmographiques, peintes sur tissu, représentent le plus souvent le monde médian où vivent hommes et animaux. C'est celui qui a reçu le plus d’attention car c’est le lieu où l’on peut atteindre la délivrance. Des textes canoniques le décrivent avec précision et des peintures viennent lui apporter un support visuel. Ses cartes figurent parfois dans les manuscrits des traités consacrés à l’astronomie et à la cosmologie, disciplines, avec les mathématiques, qui ont toujours fait partie des bases de l’enseignement au sein des communautés monastiques jaïnas (Balbir & Petit, 2018).

      Carte du continent des pommiers roses, XIXe siècle, Gujarat, Inde (source : collection MacLean SID 25250)

      Autour  du mont Meru, une haute montagne décrite aussi dans la mythologie brahmanique, se déploie l’île du Pommier rose (Jamb?dv?pa), qui désigne le continent indien pour les jaïnas, entourée par l’océan de Sel (Lava?asamudra). Au centre, le disque jaune bordé de rouge porte l'inscription Meru en écriture devanagari. Touchant à peine le disque jaune central se trouvent les quatre montagnes Gajadanta, littéralement en forme de « défenses d'éléphant », qui entourent le mont Meru. Les motifs géométriques reproduits de manière symétrique rappellent la technique des mandalas.

      La collection MacLean possède deux autres cartes du XIXe siècle représentant les deux continents et demi (Adaidvipa) où le continent de la pomme rose (Jambudvipa) se trouve au centre. Ces deux cartes ont été peintes sur tissu et ont probablement été réalisées au Gujarat, en Inde.

      Pour aller plus loin

      Nalini Balbir, Jérôme Petit. La cosmologie jaïna. Revue de la Bibliothèque nationale de France, 2018, 56, pp.136-143.  [https:]]

      Jainpedia, the Jaine Universe online,  [https:]]

      L'Adaidvipa pata, carte cosmographique jaïn montrant les deux continents et demi (Adaidvipa) du monde médian (Wikipédia)

      A?h??dv?pa. Peinture cosmologique jaïna. Gallica [https:]]

      Articles connexes

      L'histoire par les cartes : Le Monde vu d’Asie, une histoire cartographique

      L'histoire par les cartes : les représentations cartographiques de Kyoto pendant la période Tokugawa (1603–1868)
      L'histoire par les cartes : la carte retraçant les voyages du navigateur chinois Zheng He au XVe siècle en version interactive

      La Lémurie : le mythe d'un continent englouti. La cartographie entre science et imaginaire
      Expositions du Leventhal Map and Education Center
      Story maps et autres cartes narratives
      Cartes et atlas historiques
      Projections cartographiques

    • sur Densité du trafic maritime mondial et effets sur le réchauffement climatique

      Publié: 23 January 2025, 5:49pm CET


      Source : Nikos Benas, Jan Fokke Meirink, Rob Roebeling, « Tracking the impact of shipping pollution on Earth's climate », 2024 (Eumetsat).

      Les observations par satellite révèlent comment la pollution maritime affecte les nuages, les effets locaux ayant des répercussions de grande envergure à l'échelle de la planète. L'Organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques (EUMETSAT) a consacré en février 2024 un article à la question de la pollution engendrée par le trafic maritime. Les traces de navires couvrent de grandes parties du globe et sont généralement concentrées dans des couloirs. La plupart de ces couloirs de navigation se situent dans l’hémisphère nord, comme ceux qui longent les côtes d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Europe, ou ceux qui traversent l’océan Pacifique.

      Carte mondiale des émissions de dioxyde de soufre (SO?) du transport maritime international en 2010
      (source : Eumetsat)

      Les données satellitaires sont l'une des rares sources d'information disponibles pour étudier l'effet du transport maritime sur les nuages ??et le bilan énergétique de la Terre. Les auteurs ont pu comparer les propriétés des nuages ??affectés par les aérosols de combustion avec celles des nuages ??non affectés, à partir d'un ensemble de données sur l'Afrique et l'Europe sur une période allant de 2004 à nos jours. L'étude confirme un signal clair de l'effet du transport maritime sur les nuages ??au-dessus du corridor.

      En 2020, l'Organisation maritime internationale (OMI) a imposé de nouvelles réglementations visant à limiter l'utilisation du soufre dans le carburant des navires (IMO sulphur Limit 2020 for Ships Fuel Oil). Ces réglementations suggèrent que la réduction des émissions d'aérosols de combustion des navires a diminué la luminosité des nuages ??au-dessus des couloirs de navigation et, par conséquent, a pu affecter les températures mondiales. Depuis l'introduction des nouvelles réglementations, les nuages ??au-dessus du corridor de navigation ont des gouttelettes plus grosses qu'auparavant. Ce résultat est une indication claire de ce qui peut être réalisé en peu de temps avec des réglementations ciblées. Bien que les changements observés dans la région semblent confirmer le premier effet indirect des aérosols, ces résultats doivent être traités avec prudence. Comme la période d'application de la nouvelle réglementation ne couvre que trois ans (2020-23) et que l'augmentation observée du rayonnement solaire n'est pas directement imputable au corridor de navigation, il faudra conduire l'analyse sur davantage d'années avant de pouvoir en tirer des conclusions plus définitives. Les satellites du futur (radiomètre de température de surface de la mer et des terres de Sentinel-3 et imageur météorologique METImage) aideront à mieux surveiller les nuages ??de basse altitude à l'échelle mondiale. 

      Les données Meteosat sur la période 2004 à aujourd'hui sont issues du Climate Monitoring Satellite Application Facility (CM SAF). Les données sur la densité du trafic maritime mondial sont issues d'une collaboration entre la Banque mondiale et l'Organisation maritime internationale (OMI), dérivées des positions horaires des navires reçues par le système d'identification automatique (AIS) entre janvier 2015 et février 2021.

      Pour compléter

      « Y-a-t-il un lien entre la baisse des émissions de SO? des navires et les hausses de températures en Atlantique Nord ? » (Source : Citepa)

      Le 3 juillet 2023 a été publié un article du site spécialisé Carbon Brief, repris par le World Economic Forum, écrit par les chercheurs Zeke Hausfather et Piers Forster, qui s’intéresse à l’impact des réductions d’émissions de SO? des navires sur le réchauffement climatique. Le 1er août 2023, un communiqué de l’agence européenne Copernicus (programme de l’UE pour l’observation et la surveillance de la Terre) a aussi publié un communiqué sur cette question. Les oxydes de soufre ont indirectement une action de refroidissement climatique car ils servent de noyaux de nucléation à des aérosols dont l’albédo est assez élevé. Les aérosols, en diffusant, réfléchissant ou absorbant la lumière du soleil, réduisent la quantité de rayonnement solaire atteignant les couches inférieures de l’atmosphère. Le SO? peut donc avoir un effet indirect refroidissant. Le Giec considère qu’il y a certes « des preuves solides indiquant un effet négatif significatif des aérosols sur le forçage radiatif » [autrement dit un effet refroidissant] mais qu’il reste « des incertitudes considérables » (source : Giec, AR6, WG1, Ch.7, section 7.3.3.4). 

      Il est donc possible que, pendant des années, les aérosols soufrés engendrés par les émissions de SO? des navires aient atténué une partie du réchauffement climatique induit par les émissions de gaz à effet de serre par ailleurs. La réduction drastique des émissions de SO? associée à la mesure dite OMI-2020 aurait alors pu réduire cet effet de refroidissement et donc donner un effet d’accélération au réchauffement, en particulier en Atlantique Nord. Les experts de Copernicus indiquent que le rôle du SO? dans le changement climatique fait l’objet de débats depuis longtemps, et qu’il n’y a pas encore de consensus clair. Ils rappellent cependant que, d’après les travaux de chercheurs chinois publiés en 2022, le transport maritime international ne serait responsable que d’environ 3,5% des émissions mondiales de SO?.

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      CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)

      Global Fishing Watch, un site pour visualiser l'activité des navires de pêche à l'échelle mondiale

      Cartes et données sur l'impact de la pêche sur les écosystèmes marins (Sea Around Us)
      Vers de possibles variations dans la répartition des stocks de poissons (dans et hors ZEE) en raison du changement climatique

      Une carte réactive de toutes les ZEE et des zones maritimes disputées dans le monde

      Le site Marine Traffic permet de visualiser la densité des routes maritimes

      Shipmap, une visualisation dynamique du trafic maritime à l'échelle mondiale
      OpenSeaMap, la cartographie nautique libre
      40 ans de piraterie maritime dans le monde (1978-2018) à travers une carte interactive
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      Calculer le bilan carbone de nos déplacements aériens
    • sur Cshapes 2.0, un jeu de données SIG pour visualiser l'évolution des frontières de 1886 à 2019

      Publié: 22 January 2025, 7:12pm CET

      CShapes 2.0 est un jeu de données SIG qui cartographie les frontières des États et des territoires dépendants de 1886 à 2019. Il s'appuie sur le jeu de données précédent et l'améliore en étendant la couverture temporelle de 1946 à l'année 1886 (suite à la Conférence de Berlin sur le partage de l'Afrique) et en cartographiant les frontières des colonies et autres dépendances. Le jeu de données est fourni par site de l'École polytechnique fédérale de Zurich dans le cadre de travaux de recherche conduits sur les conflits internationaux.Il existe deux versions de l'ensemble de données, basées sur le codage de Gleditsch et Ward (1999) ou sur le codage Correlates of War des États indépendants. Les changements de frontières ont été codés sur la base de l'ensemble de données Territorial Change Dataset de Tir et al. (1998), de l'Encyclopedia of International Boundaries de Biger (1995) et de l'Encyclopedia of African Boundaries de Brownlie (1979). L'ensemble de données peut être téléchargé dans divers formats et est également accessible via le package R CShapes.
      La version actuelle de CShapes peut être facilement consultée via le visualiseur interactif CShapes ou via le format pays-année prêt pour la recherche fourni par le portail GROW Research Front-End.
      Le package R CShapes permet d'accéder facilement aux données de l'environnement statistique R. Vous pouvez également télécharger la dernière version (2.0) des données brutes CShapes directement au format CSV, TXT, GeoJSON, Shapefile, SQL et package R.
      Le jeu de données, disponible en open data, est largement réutilisé notamment par des cartographes ou des journalistes (voir par exemple cette brève histoire de la Syrie en cartes par The Economist).
      Pour en savoir plus :
      Schvitz, Guy, Seraina Rüegger, Luc Girardin, Lars-Erik Cederman, Nils Weidmann et Kristian Skrede Gleditsch. 2022. Mapping The International System, 1886-2017: The CShapes 2.0 Dataset. Journal of Conflict Resolution 66(1): 144–61.
      Carl Muller-Crepon, Guy Schvitz, Lars-Erik Cederman. 2022. Shaping States into Nations: The Effects of Ethnic Geography on State Borders.
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      Quand les cartes révèlent les frontières fantômes

      Frontières et groupes ethniques à travers le monde

      Frontières et conflits en Afrique du Nord et de l’Ouest

      Les frontières maritimes des pays : vers un pavage politique des océans ?

      Comment les frontières politiques façonnent les paysages. Une série d’images satellites Planet en haute résolution

      Un jeu de données SIG sur les fleuves qui servent de frontières dans le monde

      Jeu de données SIG sur le classement des métropoles mondiales

      Données SIG sur les écorégions terrestres
      Fonds de cartes pour utiliser dans un SIG


    • sur Émissions CO? de la consommation électrique en temps réel (Electricity Maps)

      Publié: 21 January 2025, 12:38pm CET


      La mission d'Electricity Maps est d'organiser les données sur l'électricité mondiale pour favoriser la transition vers un système électrique véritablement décarboné. Le site de cette société fournit des données sur l'intensité carbone provenant de la consommation d'électricité de plus de 200 pays ou régions dans le monde. 

      Émissions CO? de la consommation électrique en temps réel (source : Electricity Maps)



      La carte fait apparaître en vert les pays qui produisent une électricité moins carbonée du fait de leur choix de développer l'énergie hydroélectrique (Brésil, Norvège, Islande, Québec) ou l'énergie nucléaire (France). A l'opposé, en brun apparaissent les pays encore très dépendants des énergies fossiles pour la production de leur électricité (Allemagne, Pologne, Russie, Inde, États-Unis, Argentine). La carte peut varier en fonction du temps (cas des éloniennes ou du solaire qui fonctionnent davantage à certaines périodes de l'année). Il est possible de remonter jusqu'en 2017 pour mesurer les évolutions.
      L'intensité carbone mesure le caractère propre de la consommation d'électricité dans une zone à un moment donné. Elle représente le nombre de grammes de dioxyde de carbone (CO?) libérés dans l'atmosphère pour chaque kilowattheure (kWh) d'électricité consommée.
      En d'autres termes, l'intensité carbone représente l'empreinte carbone de 1 kWh consommé dans cette zone. Cette empreinte est mesurée en gCO?-eq (grammes d'équivalent CO?), ce qui signifie que chaque type de gaz à effet de serre peut être converti en son équivalent CO? en termes de potentiel de réchauffement climatique sur 100 ans (par exemple, 1 gramme de méthane émis a le même impact sur le réchauffement climatique pendant 100 ans qu'environ 34 grammes de CO? sur la même période). L'intensité carbone de la production d'électricité d'une zone est déterminée par le mix de production d'électricité et les facteurs d'intensité carbone associés. Il existe deux types de facteurs d'émission affichés sur la carte : les facteurs par défaut et les facteurs régionaux.
      Les sources de données ayant servi pour la carte sont regroupées sur GitHub.
      Pour compléter 
      « L’énergie solaire dépasse le charbon pour la première fois dans la production d’électricité de l’UE en 2024 » (Le Monde).

      « Bilan de l'électricité européenne 2025 » (Ember). Le rapport sur l'électricité européenne analyse les données de production et de demande d'électricité pour l'année 2024 dans tous les pays de l'UE-27 afin de comprendre les progrès de la région dans la transition des combustibles fossiles vers l'électricité propre.
      « Le charbon, une consommation toujours en hausse en dépit du changement climatique » (Géoconfluences).
      « Comment le Royaume-Uni est devenu le premier pays du G7 à abandonner progressivement l'énergie au charbon » (CarbonBrief).

      Articles connexes

      La cartographie des centrales électriques dans le monde

      Cartographie des projets de combustibles fossiles : comment réduire le risque de "bombes carbone" ?

      Vers un registre mondial des combustibles fossiles

      Calculer le bilan carbone de nos déplacements aériens

      Les plus gros émetteurs directs de CO?, en France en 2019

      Climate Trace, une plateforme pour visualiser et télécharger des données sur les émissions de gaz à effet de serre (GES)

      Quand la lutte contre les émissions de CO? passe par la dénonciation des entreprises les plus concernées
      L'empreinte carbone des villes dans le monde selon le modèle CGMCF

      Le tourisme international et son impact sur les émissions de CO?

      Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?

    • sur Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? (France Stratégie)

      Publié: 20 January 2025, 6:59pm CET


      Source : « Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? » (France Stratégie, rapport janvier 2025).

      Dans un rapport publié le 20 janvier 2025, France Stratégie étudie plusieurs « trajectoires d’évolution » de la demande en eau. Les scénarios sont marqués par une « demande pour l’irrigation [qui] augmente fortement », l’agriculture se substituant au secteur énergétique comme « le premier préleveur avec environ un tiers des prélèvements ». Elle entraîne, dans presque toutes les configurations, une hausse des volumes consommés (c’est-à-dire non directement restitués au milieu) notamment pendant les mois les plus chauds, alimentant de futurs conflits d’usage.

      Ce travail, commandé à l’automne 2023 par la Première ministre, étudie entre 2020 et 2050 les évolutions théoriques des prélèvements en eau et des consommations associées, c’est-à-dire la part des prélèvements évaporée, selon trois scénarios prospectifs. Le premier, appelé « tendanciel », prolonge les tendances passées. Le deuxième, baptisé « politiques publiques », simule la mise en place de politiques publiques récemment annoncées. Le troisième, dit « de rupture », se caractérise par un usage sobre de l’eau. Entre 2020 et 2050, dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée, la demande annuelle stagne dans le scénario tendanciel (+ 1 %) et diminue dans les scénarios politiques publiques (- 24 %) et de rupture (- 47 %), notamment du fait de la baisse de la demande pour la production énergétique dans la vallée du Rhône. La demande pour l’irrigation augmente fortement et devient majoritaire. À la di érence de la production énergétique, l’irrigation consomme la majorité de l’eau prélevée en raison de l’évapotranspiration des plantes. Aussi les consommations augmentent-elles substantiellement dans les scénarios tendanciel (+ 102 %) et politiques publiques (+ 72 %). Dans ce dernier scénario, elles sont multipliées par plus de deux dans près d’un quart des bassins versants. Seul le scénario de rupture permet de contenir l’augmentation des consommations (+ 10 % par rapport à 2020) dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée. Avec l’augmentation de la part de l’agriculture dans les prélèvements, la demande en eau sera davantage concentrée au cours des mois les plus chauds de l’année, quand la ressource en eau est au plus bas dans les milieux aquatiques. Une prochaine publication de France Stratégie quantifiera les tensions entre la ressource en eau disponible et cette demande.


      À télécharger :
      Note d'analyse 148 - Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? - Janvier 2025)

      Rapport - La demande en eau Prospective territorialisée à l’horizon 2050 - Janvier 2025)

      « Pour éviter de futurs conflits sur l’eau, il faudra moins en consommer, notamment dans l’agriculture, prédit France Stratégie » (Le Monde).

      Articles connexes

      Des changements multiformes dans la disponibilité en eau avec un climat plus chaud

      Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100

      La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)

      Une cartographie réglementaire incohérente menace silencieusement les rivières et les ruisseaux

      Progrès en matière d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène dans les écoles (2015-2023)

      Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)
      L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse

      Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)

      Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security

      Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers

      Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eau

      Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI


    • sur Une carte en relief de 13 000 ans révélée par une collaboration internationale

      Publié: 20 January 2025, 3:34am CET

       

      Source : « Une carte en relief de 13 000 ans révélée par une collaboration internationale mêlant archéologie, géologie et ingénierie » (Mines de Paris).

      C’est en janvier 2025 que Médard Thiry, chercheur au centre de Géosciences de Mines Paris-PSL, et Anthony Milnes, chercheur à l’University of Adelaide, ont décrit une gravure datant de plus de 13 000 ans dans l’abri de La Ségognole 3, à Noisy-sur-École, en Seine-et-Marne, au sud de Paris. Cette gravure, identifiée comme la plus ancienne carte tridimensionnelle connue au monde, témoigne des capacités étonnantes des sociétés humaines du Paléolithique supérieur. Publiée dans l’Oxford Journal of Archaeology, cette étude révèle comment les humains préhistoriques utilisaient l’art et l’ingénierie pour représenter leur quotidien et leurs mythes [...]

      L’abri de La Ségognole 3 est remarquable à plusieurs égards. En effet, il fait partie des trois seuls abris attribués au Paléolithique identifiés dans les grès de Fontainebleau. Ces abris constituent également les sites ornés paléolithiques les plus septentrionaux actuellement connus en Europe. Datant de la fin de la dernière glaciation, cet environnement se caractérise par des sols gelés pendant une grande partie de l’année. Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur y établissaient de grands campements en bordure de la Seine, stratégiquement positionnés sur les routes migratoires des grands gibiers, essentiels à leur subsistance [...]

      La comparaison des reliefs et des écoulements gravés sur le site avec les caractéristiques géomorphologiques de la vallée de l’École, où se situe l’abri, révèle une correspondance frappante. La terrasse correspond aux platières de grès, parsemées de mares et de zones humides, qui dominent la vallée. Le réseau d’écoulement gravé rappelle les vallées divagantes et marécages tels qu’ils existaient avant les aménagements humains, tandis que les dépressions dans la partie basse évoquent les marais et étendues d’eau libre qui ponctuaient autrefois la vallée.

      Cette découverte ne constitue pas une « carte » au sens moderne, avec ses distances, directions et indications précises. Elle s’apparente plutôt à une représentation tridimensionnelle miniature, illustrant le fonctionnement d’un paysage. Pour les peuples du Paléolithique, la direction des cours d’eau et les caractéristiques fonctionnelles du terrain semblaient primordiales, bien davantage que nos concepts contemporains de distance ou de temps.

      Les communautés du Paléolithique supérieur n’avaient probablement pas besoin de cette carte pour se repérer dans un paysage qu’elles pouvaient observer directement depuis le sommet de la colline. Alors, pourquoi un tel aménagement ? Cette représentation tridimensionnelle miniature pourrait avoir rempli plusieurs fonctions : un outil pour planifier des chasses en visualisant les déplacements des animaux en fonction du relief, un marqueur territorial pour signifier des zones d’importance stratégique ou symbolique, ou encore un support de transmission des connaissances entre membres du groupe ou générations [...]

      Pour aller plus loin :

      Thiry, M., and Milnes, A. (2024), Palaeolithic map engraved for staging water flows in a Paris basin shelter. Oxford Journal of Archaeology, [https:]]
      Communiqué de presse de l’University of Adelaide : World’s oldest 3D map discovered [https:]]

      Articles connexes

      L'histoire par les cartes : la dalle ornée de Saint-Bélec, la plus ancienne carte d'Europe ?

      Cartes : des plans sur la planète (émission Eurêka sur France Culture)

      L'histoire par les cartes : l'Atlas historique mondial de Christian Grataloup (avec la revue L’Histoire)

      L'histoire par les cartes : l'Atlas historique de la France (L'Histoire - Les Arènes)

      L'histoire par les cartes

      Cartes et atlas historiques
    • sur La carte des pays qui interdisent TikTok : une carte en constante évolution

      Publié: 19 January 2025, 7:21am CET

       

      TikTok est une application mobile de partage de courtes vidéos et d'images, ainsi qu'un réseau social, lancée en 2016. Développée par l'entreprise chinoise ByteDance pour le marché non chinois, l'application accessible en Chine est dénommée Douyin (soumise à la vision du Parti communiste chinois sur les contenus et sources appropriés). TikTok est rapidement devenue très populaire chez les jeunes internautes atteignant, selon la plate-forme, plus d'un milliard d'utilisateurs dont 22 millions d'utilisateurs actifs mensuels en France (source : Wikipédia).

      Dans le monde, plusieurs pays restreignent ou interdisent TikTok pour différentes motifs moraux ou politiques. L'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, la Jordanie, le Kirghizstan, le Népal, la Somalie ont totalement prohibé l'application chinoise pour des raisons religieuses, pour ne pas « promouvoir l'obscénité » ou préserver « l'harmonie sociale ». Pour ce qui est des pays occidentaux, le réseau social chinois fait aussi l'objet de critiques. S'il n'y a pas d'interdiction au sens propre du terme, des restrictions sont mises en place principalement pour « protéger les enfants » ou pour « préserver la souveraineté nationale », TikTok étant soupçonné de collecter des données pour la Chine. 

      Le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l'UE, les trois principaux organes de l'UE, ont tous interdit TikTok sur les appareils de leur personnel, invoquant des problèmes de cybersécurité. En France, l'application a été suspendue temporairement par le gouvernement français en mai 2024 en Nouvelle-Calédonie lors d'émeutes meurtrières contre un projet de réforme électorale. Elle est interdite également pour les administrations publiques. D'autres pays comme la Belgique, le Canada, le Danemark, la Norvège, la Nouvelle-Zélande ou encore le Royaume-Uni interdisent l'utilisation de TikTok sur les appareils professionnels ou à leurs collaborateurs. 

      Pays qui ont interdit ou retreint TikTok (source : Wikipédia)

      • En rouge : pays où l'interdiction est complète
      • En orange : pays n'autorisant qu'une version locale
      • En rose : pays où TikTok n'est plus disponible en téléchargement
      • En jaune : pays où des interdictions sont prévues 
      • En bleu : pays avec interdiction partielle pour les administrations 
      • En violet : pays où il existe des interdictions de jure, mais qui ne sont pas appliquées de facto

      Cette carte, datée de février 2023, pourrait bien évoluer dans les semaines et mois qui viennent (la catégorie en violet a été ajoutée le 20 janvier 2025 pour tenir compte des déclarations de Trump). La décision de la Cour suprême d’interdire complètement TikTok aux États-Unis à partir de janvier 2025 pour des raisons de sécurité nationale vient relancer le débat et lui donner une tournure nettement politique. Les États-Unis deviendraient le premier grand pays occidental à interdire purement et simplement la plateforme à tous ses concitoyens. D'habitude, ces restrictions sont principalement le fait de gouvernements non démocratiques (voir la carte Statista des pays qui bloquent les réseaux sociaux). Dans le monde, ce sont plus de 3 milliards de personnes qui sont peu ou prou interdites d'utilisation de TikTok (voir la liste détaillée des pays avec les motifs invoqués sur Wikipédia).
      TikTok conteste les accusations selon lesquelles il recueille plus de données sur les utilisateurs que les autres entreprises de médias sociaux et a qualifié les interdictions de « désinformation fondamentale », affirmant qu'elles avaient été décidées « sans délibération ni preuve ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire. Il faut dire que TikTok a grandement contribué au succès de Donald Trump dans sa campagne électorale auprès des jeunes. Le président américain a même invité Shou Chew, le patron de TikTok, à assister à son investiture, aux côtés des proches du républicain et d’officiels de haut rang. Il sera assis à côté d’autres dirigeants du secteur technologique dont Elon Musk, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos. 
      Les États-Unis sont loin de constituer l’unique marché du réseau social – il cumule aussi un grand nombre d’utilisateurs dans des pays comme l’Indonésie, le Brésil ou le Mexique, ainsi que dans de nombreux États européens. Entre 2023 et 2024, TikTok revendiquait par exemple 134 millions d’utilisateurs mensuels au sein de l’Union européenne et 325 millions en Asie du Sud-Est, contre 170 millions aux États-Unis. L’entreprise n’est pas cotée en Bourse et ne divulgue pas ses informations économiques essentielles mais, selon le Financial Times, les États-Unis représenteraient moins de 15 % de ses revenus mondiaux. En outre, Pékin gagnerait beaucoup à pouvoir dénoncer la censure de TikTok sur le territoire de son principal adversaire.
      L’interdiction de TikTok sous couvert de « sécurité nationale » soulève de sérieuses questions sur les excès de pouvoir du gouvernement et leur impact sur la liberté d’expression. Elle est à replacer dans le débat sur l'influence des technologies et des réseaux de communication sur la vie quotidienne des citoyens. Elle interroge aussi la nature des liens entre États souverains et géants mondiaux de l'Internet. Twitter et Facebook véhiculent beaucoup de fake news et ne sont pas pour autant interdits par la justice américaine. Pour Florian Zandt, data journaliste qui a mis à jour sur Statista la carte des pays interdisant TikTok, « les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide ». 

      Sources

      « TikTok, réseau social chinois de partage de vidéo » (Wikipédia). Une bonne synthèse sur l'histoire, le fonctionnement, les principaux motifs d'interdiction de TikTok (addictions, harcèlement et agressions, censure et propagande, désinformation, protection des données, sécurité des États...).

      « Quels pays ont interdit TikTok et pourquoi ? ». Si les États-Unis seront probablement le premier pays à interdire purement et simplement TikTok, de nombreux autres pays s'inquiètent des liens entre la plateforme et la Chine (Euronews).

      « TikTok banni aux États-Unis : comment Trump espère sauver l’application malgré la décision de la Cour suprême ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire (Huffington Post).

      « Dans le monde, quels sont les pays qui restreignent TikTok ? ». Dans le monde, plusieurs pays restreignent et interdisent TikTok. Pour la première fois en Europe, l'Albanie a décidé de bloquer le réseau social chinois dans son pays. (TV5 Monde).
      « TikTok dans le viseur de la Commission européenne pour ses publicités visant les enfants ». La Commission souhaite que l’application phare des adolescents se conforme aux règles européennes en matière de publicités déguisées vis-à-vis des mineurs (Le Monde).
      « Pour Thierry Breton, les géants d’Internet manipulent le concept de liberté de parole ». L’artisan de la législation européenne sur le numérique estime que les géants du web manipulent le concept de censure. Fake news, leur répond-il, l’Europe respecte de manière absolue la liberté de parole. (Ouest-France).
      « L’étrange sauvetage de TikTok par Donald Trump ». A la lumière de l’affaire TikTok, il est difficile d’accuser l’Union européenne de vouloir limiter la liberté d’expression et brider l’innovation en régulant les plateformes américaines. Les Etats-Unis, eux, ne régulent pas, ils mettent au pas (Le Monde).
      « Le concept de liberté d’expression est devenu une arme de guerre aujourd’hui, il a été complètement arsenalisé... La modération passe pour de la censure ». Asma Mhalla (Linkedin).
      « Comment l'application TikTok échoue à protéger ses jeunes utilisateurs de la désinformation ». La viralité des contenus sur l'application de partage de vidéos facilite la diffusion de fausses informations auprès d'un public très jeune qui n'a, souvent, pas les armes pour démêler le vrai du faux (France Info).
      « Dans les smartphones des écoliers : TikTok, ça nous rend fous… ». Plusieurs journalistes de l’AFP, membres de l’association Entre les lignes, ont animé des ateliers d’éducation aux médias dans des écoles primaires. Retour sur leur expérience. (Le Monde).
      « Les ados ne vont pas sur TikTok uniquement par narcissisme ». Contrairement à d'autres réseaux sociaux, TikTok a un fort potentiel créatif  (Slate).
      « Blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie : retour sur un fiasco démocratique ». La théorie des « circonstances exceptionnelles » ne permet pas pour autant de sacrifier la liberté d’expression en ligne sur l’autel d’une sacro-sainte sécurité (La Quadrature du Net).
      « L’ère TikTok : une histoire industrielle et politique ». Dans une enquête au long cours au cœur de la guerre des capitalismes politiques, Alessandro Aresu raconte l’histoire d’une plateforme qui a changé nos vies — et le basculement d’un monde dont la tiktokisation totale semble inévitable (Le Grand Continent).
      « La TikTokisation du monde ». Cette plate-forme donne des sueurs froides aux autorités américaines et européennes. Mais ce n’est pas la seule raison qu’on peut avoir de s’inquiéter de TikTok. Le monde est en train de se « TikTokiniser », entendez par là que les modes et les manières d’exister sur la plateforme s’imposent dans tous les domaines de la vie sociale et culturelle (Serge Tisseron).
      « X, Facebook et Instagram menacent nos écosystèmes d’information : quelles alternatives ? ». La tiktokisation (désinformation) du monde est en marche, mais elle concerne aussi les autres plateformes (The Conversation).
      « Interdiction de TikTok : problèmes de sécurité ou sinophobie ? ». Alors que les autorités affirment qu'il n'est pas certain que le gouvernement chinois puisse extraire et utiliser les données des utilisateurs occidentaux de TikTok, ce qui pose un risque de sécurité très important, les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide (Statista).
      « Deepseek : un code caché envoie les données à une entreprise proche de l'armée chinoise, selon des chercheurs » (BFM-TV). La nouvelle IA chinoise DeepSeek est également dans le collimateur. Certains chercheurs en cybersécurité auraient découvert dans la version web de l’application que les informations collectées seraient renvoyées vers China Mobile qui appartient au pouvoir.
      « Intelligence artificielle : pourquoi certains pays interdisent-ils l’IA chinoise DeepSeek ? » (Ouest-France). La Chine a dénoncé les restrictions récemment imposées par plusieurs pays, y voyant une « politisation des questions économiques, commerciales et technologiques ».

      #TikTok pic.twitter.com/QySCA0SHE3

      — Nick Anderson/Political Cartoonist (@Nick_Anderson_) January 17, 2025

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      Mesurer la liberté de la presse dans le monde en 2022. Reporters Sans Frontières modifie sa méthodologie

      La liberté de la presse dans le monde selon Reporters sans frontières

      Cartographie des journalistes tués ou emprisonnés dans le monde

      Carte de l'indice de perception de la corruption (Transparency International)

      L'indice de perception de la démocratie selon Dalia Research

      Géographies de l'exclusion numérique par Mark Graham et Martin Dittus

      Quand Facebook révèle nos liens de proximité

      Cartographie du réseau social Mastodon

    • sur La presse des XVIe et XVIIe siècles en Espagne accessible à travers une interface cartographique

      Publié: 17 January 2025, 5:21am CET


      Source : La BNE edita un mapa para geolocalizar relaciones de sucesos de los siglos XVI a XVIII (Biblioteca Nacional de España)

      Les relaciones de sucesos désignent les journaux et canards à succès diffusés dans l'Espagne du Siècle d'or. Ces "relationes" au sens de récits d'époque constituent une source incomparable sur les événements des XVIe et XVIIe siècles lorsque l'Espagne dominait le monde. Les relaciones sont un genre historico-littéraire qui, avec les notices, a précédé le journalisme lui-même aux XVIe et XVIIe siècles. Nieves Pena Sueiro les définit comme des textes occasionnels dans lesquels des événements sont relatés afin d'informer, de divertir et d'émouvoir le destinataire. Habituellement considérés comme des prédécesseurs de la presse actuelle, ils couvrent tous les aspects traités par celle-ci dans ses différentes sections, à l'exception du fait que chaque rapport fait généralement référence à un seul événement. Ils abordent des thèmes variés : fêtes (entrées, mariages royaux, funérailles, béatifications, canonisations...), politiques et religieuses (guerres, autodafés...), extraordinaires (miracles, catastrophes naturelles, malheurs personnels), voyages. , etc. Leur forme et leur longueur sont variables : ils peuvent être brefs (écrits sur une simple feuille de papier, une feuille de papier ou un livre de ficelle), ou étendus (et atteindre la forme d'un livre, qui peut être volumineux) et sont distribués sous forme manuscrite ou imprimée (source : Wikipedia).

      La carte de géolocalisation proposée par la Biblioteca Nacional de España (BNE) fournit un nouveau mode d'accès à la riche collection des relaciones de sucesos impresas (journaux imprimés).

      Interface cartographique pour accéder aux Relaciones de sucesos (source : BNE)


      Sur cette carte, vous pouvez localiser les relations, en fonction de l'endroit où se trouvent les récits, avec une brève description, la référence qui permet de les localiser dans le catalogue et de les insérer dans la numérisation. La localisation n'est pas toujours précise, car dans certains cas le contenu du document ne permet pas de préciser le lieu. Le choix a été alors de fournir une localisation approximative. Dans d'autres cas, plusieurs lieux apparaissent et il a été nécessaire d'en choisir un.
      Les sources ont été classées par domaines thématiques de manière à ce que l'utilisateur puisse sélectionner les sujets qui l'intéressent. Les domaines thématiques sont les suivants :
      • Phénomènes naturels : terrestres et ouragans, inondations, tempêtes, incendies, éruptions volcaniques et phénomènes astronomiques
      • Faits historico-politiques : armada, diplomacie, politique, récits de guerre et piraterie
      • Solennités et fêtes : fêtes, entrées triomphales, décès et funérailles, voyages, naissances et baptêmes, mariages, couronnements et autres solennités
      • Religion : miracles, autodafés, martyres, conversions et islam
      • Crimes et délits : homicides et autres
      • Curiosités et merveilles : merveilles, monstres et sorcellerie
      • Autres succès : thèmes divers, pestes et épidémies, naufrages, us et coutumes
      Il s’agit actuellement d’un projet en cours. Plus de 3 300 documents ont d'ores et déjà été géolocalisés. Les mises à jour prévues offriront de nouveaux liens jusqu'à compléter les plus de 4 000 documents de relations à succès que conservent la BNE, avec des descriptions plus complètes accessibles à partir du catalogue. Le but n'est pas seulement d'offrir une visualisation de données distincte pour les spécialistes, mais aussi d'attirer les lecteur curieux qui souhaiteraient en savoir plus sur ce qui s'est passé il y a plusieurs siècles dans sa localité.

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      Une cartographie détaillée des biens appartenant à l'Église en Espagne

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      Le monde luso-hispanique à travers les cartes : un guide de la Bibliothèque du Congrès
      L'histoire par les cartes : la première carte murale de la Catalogne (1906) par le pédagogue Francesc Flos i Calçat

    • sur La carte de la pauvreté en France en trois dimensions (Observatoire des inégalités)

      Publié: 16 January 2025, 2:54pm CET

      L’Observatoire des inégalités publie la première carte de France qui affiche à la fois le taux de pauvreté mais aussi le nombre de ménages pauvres, représentés en trois dimensions. Cette carte permet d’explorer la France à une échelle très fine. Elle a été réalisée par le géographe Romain Thomas à partir des données carroyées à 200 mètres fournies par l'Insee.
      Carte de la pauvreté en France en trois dimensions (source : Observatoire des inégalités)


      La pauvreté en France en trois dimensions
      La carte a été réalisée à partir de données qui portent sur des carreaux de 200 mètres de côté, elle présente deux indicateurs. Le premier (en couleur) est la proportion de ménages pauvres. Plus les carreaux sont foncés, plus le taux est élevé. Le second indicateur (en relief) est le nombre de ménages pauvres : plus la colonne est haute, plus les ménages pauvres sont nombreux. Cette représentation en relief constitue une nouveauté. La carte permet de survoler l’ensemble du territoire et d’observer où vivent les ménages pauvres en visualisant leur nombre.
      Les carreaux ont le grand intérêt de permettre une visualisation à un niveau très fin, qui ne dépend pas des limites administratives des territoires. Certaines zones très marquées par la pauvreté peuvent devenir invisibles quand on observe uniquement la moyenne d’une commune, c’est le cas par exemple des quartiers nord-est de la ville de Paris. D’autres zones s’étendent de part et d’autre des limites communales.
      L’immense majorité des travaux sur la pauvreté à l’échelle locale portent sur les taux. On mesure alors, dans une zone donnée, la concentration de personnes démunies. Ce faisant, on masque l’effet de la densité de population et donc le nombre de personnes pauvres. Ce qui conduit à une mauvaise compréhension : en fonction de sa population, la même surface d’une carte peut représenter quelques ménages pauvres comme des milliers.
      Concrètement, quand on observe notre carte d’en haut, en supprimant le relief, des taches foncées ressortent fortement en milieu rural, mais ne représente qu’un très petit nombre de ménages contre des milliers en ville. Quand on incline la carte, le nombre de ménages apparaît en trois dimensions. On voit très nettement où vivent ces derniers : massivement dans les villes et leurs banlieues proches. Là où se trouvent les emplois et les logements sociaux.
      On a beaucoup insisté sur la pauvreté en milieu rural ou en milieu périurbain en raisonnant à partir de taux de pauvreté en oubliant la densité et le nombre de personnes pauvres. Notre outil permet une nouvelle lecture, complémentaire. Même si on est peu nombreux, vivre dans un environnement qui concentre la pauvreté n’est pas la même chose que dans un territoire plus mixte.
      Les limites de l’outil


      Cette carte, expérimentale, a une vocation pédagogique. L'objectif est de la perfectionner en améliorant sa rapidité d’affichage et la possibilité de dézoomer plus largement sur des régions plus vastes. Pour l’instant, elle ne comprend pas les départements d’outre-mer. Les données utilisées sont celles de 2019 (les dernières disponibles) de l’Insee.
      Toute la population n’est pas représentée : pour garantir le secret statistique (pour éviter que l’on puisse savoir dans les territoires peu peuplés si tel ou tel ménage est pauvre), chaque carreau de 200 m de côté comprend au moins 11 ménages. Dans le cas contraire, l’Insee donne au carreau une valeur moyenne qui dépend des carreaux voisins. Quand la population est vraiment trop faible, rien ne s’affiche. Par ailleurs, l’Insee ne prend pas en compte les sans-abri, ni les personnes qui vivent en collectivité (une maison de retraite par exemple).
      Le seuil de pauvreté utilisé par l’Insee est celui fixé à 60 % du niveau de vie médian, le seul disponible à ce niveau. Ce n’est pas celui que l’Observatoire des inégalités utilise habituellement car il constitue une conception extensive de la pauvreté. Nous représentons des ménages, et non des personnes, car nous ne disposons pas de données individuelles. Un ménage = un logement individuel, pour l’Insee. Celui-ci peut comprendre une ou plusieurs personnes. La taille des ménages est en moyenne de deux individus. En représentant de la même manière les personnes seules et les familles, nous minimisons le poids de la pauvreté dans les logements sociaux car ils comprennent plus souvent des familles.
      L'Observatoire des inégalités
      L’Observatoire des inégalités est un organisme indépendant de toute institution, entreprise privée ou autre organisation. Fondé en 2003, il dresse un état des lieux le plus fidèle possible des inégalités en France, en Europe et dans le monde. "Nous défendons l’expression d’une pluralité d’opinions pour définir les inégalités qui doivent être considérées comme justes ou injustes. Au-delà des droits, le problème n’est pas celui de l’inégalité en soi mais de la justice sociale. Nous revendiquons que s’expriment des positions morales différentes, mais celles-ci doivent être fondées sur des éléments factuels. Les prises de position sont clairement signalées comme telles."
      Articles à lire sur le site

      Articles connexes
      Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
      Des différentes manières de cartographier la pauvreté dans le monde
      La cartographie de la pauvreté dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?
      Les aires d'accueil des gens du voyage en France : des territoires marginalisés
      L'insécurité alimentaire dans le monde (rapport du FSIN)

      Calculer l'indice de richesse relative à une échelle infra-nationale pour les pays pauvres ou intermédiaires

      Quand l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique permettent de repérer des bidonvilles à partir d'images satellitaires et aériennes

      La cartographie de la pauvreté à Londres à la fin du XIXe siècle

    • sur La répartition des zones de compétence entre la police et la gendarmerie nationales en France : une carte incohérente ?

      Publié: 14 January 2025, 9:18am CET

       

      Source : « La répartition des zones de compétence entre la police et la gendarmerie nationales » (rapport de la Cour des Comptes, 13 janvier 2025)

      Résumé

      En France, la police et la gendarmerie nationales assurent conjointement les missions de sécurité et de paix publiques. Depuis le rattachement de la gendarmerie au ministère de l’intérieur en 2009, elles dépendent de la même autorité politique. Les forces de sécurité intérieure emploient 253 000 policiers et gendarmes et bénéficient depuis plusieurs années d’un budget en hausse. Pour autant, la répartition territoriale des zones de compétence de la police et de la gendarmerie nationales a peu évolué au cours des 80 dernières années, malgré les modifications intervenues tant sur le plan de la démographie qu’en termes de délinquance. Entre lourdeurs décisionnelles et concurrence entre les deux forces, la carte des zones de compétence est totalement figée depuis dix ans. Face à ce constat, la Cour a analysé la répartition territoriale des forces de sécurité dans la double perspective de répondre au mieux aux besoins de la population en matière de sécurité et d’optimiser l’allocation des moyens publics. La répartition actuelle des forces, datée et incohérente, est source de dysfonctionnements et d’inefficiences au détriment du service rendu à la population. Il est désormais urgent que le ministère de l’intérieur s’empare de ce sujet et procède aux ajustements nécessaires.

      Plan et données du rapport

      I- Une carte incohérente, source de difficultés et de plus en plus contournée

      II- Une conduite des transferts à revoir pour dépasser les rigidités de gestion des forces

      III- Sortir de l’immobilisme pour répondre aux enjeux de sécurité publique des territoires

      Synthèse du rapport à consulter

      Rapport complet à télécharger

      Usages des cartes

      A l'appui de ses analyses, la Cour des Comptes propose plusieurs cartes dont l'objectif est de montrer la mauvaise répartition des moyens et les logiques parfois discutables de découpage entre zones urbaines et zones rurales. En 2021 avait été mis en avant l’établissement d’une carte globale fondée sur des seuils de population, de densité et d’intensité de la délinquance. Mais le projet n'a pas été mis en oeuvre. La répartition des zones de compétence entre police et gendarmerie fournit un bon exemple pour interroger les logiques de découpage administratif en France et les déséquilibres entre population et territoire.

       Répartition départementale de la délinquance (à gauche, nombre de faits constatés) et des forces de sécurité intérieure (à droite, nombre d’ETP pour 1 000 habitants) 



      La métropole de Toulouse – zones police et gendarmerie


      Articles connexes

      Cartes et données sur la géographie de la délinquance à l'échelle communale

      La carte, objet éminemment politique : la carte de la Technopolice en France

      La carte, objet éminemment politique : la cartographie des inégalités urbaines à Marseille

      Cartes et données sur la population carcérale en Europe

      Cartographie des fusillades de masse aux Etats-Unis : comment étudier et objectiver le phénomène ?

      La cartographie des opportunités dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?
    • sur Comment les cartes étaient colorées autrefois (blog de la Bibliothèque du Congrès)

      Publié: 13 January 2025, 6:35pm CET


      Source : « Adding color to the world : how maps got toned » [Ajouter de la couleur au monde : comment les cartes étaient teintées autrefois] (Library of Congress, 10 janvier 2025)

      Le blog de la Bibliothèque du Congrès consacre un article à l'introduction progressif de la couleur dans les cartes. Il s'agit d'un article de Seanna Tsung, spécialiste du catalogage à la Division de géographie et de cartographie, qui fait partie de la série Fabriquer le monde.

      Pendant deux siècles et demi, de 1600 à 1850 environ, la grande majorité des cartes commerciales de style européen publiées en Europe et aux Amériques étaient gravées, principalement sur des plaques de cuivre. Ces cartes étaient imprimées en monochrome, l'encre noire épaisse de l'imprimeur qui restait dans les lignes gravées dans le cuivre étant pressée à l'envers sur le papier. Entre chaque impression, les plaques étaient encrées puis nettoyées pour éliminer toute trace d'encre sur les surfaces planes de la plaque, ce qui permettait au papier de transparaître. En raison des exigences spécifiques et des aspects économiques de ce processus de création de cartes, notamment la possibilité d'ajouter et de modifier les plaques, le grand niveau de détail réalisable et, au fil du temps, la conviction du public que c'est ainsi que les cartes devaient se présenter, la plupart des développements esthétiques des technologies d'impression observés dans l'estampe en tant que forme d'art n'ont pas eu d'incidence sur la production de cartes.

      Si vous êtes amateur de cartes imprimées de ces périodes et de ces lieux, vous saurez que de nombreux exemples ne sont pas monochromes. Ils sont plutôt peints à la main. Il existe deux principaux types de peinture à la main pour les cartes, les atlas et les vues. Le premier, parfois appelé « style hollandais », utilise de plus grandes zones de couleurs saturées et vise à ajouter une touche esthétique à la carte ou à certaines parties de celle-ci. Ce style est souvent utilisé pour les pages de titre des atlas et pour les cartouches et les cadres décoratifs. Moins souvent, il est utilisé pour une carte ou une vue entière, comme dans cette carte de Paris tirée de Civitates orbis terrarum de Braun et Hogenberg, un atlas en six volumes publié entre 1612 et 1618.

      Le deuxième type général de coloriage à la main utilisait principalement des couleurs pastel pour mettre en évidence les limites, l'hydrologie, les routes ou d'autres caractéristiques des cartes. Il était utilisé pour compléter ou mettre en valeur les données cartographiques fournies par la carte plutôt que pour colorier entièrement l'image ou ajouter aux qualités décoratives de la carte. Il s'agit du type de coloriage à la main le plus courant, en particulier aux XVIIIe et XIXe siècles. Vous trouverez un exemple d'une grande carte du monde de 1754 de Nicolas de Fer, dans laquelle la couleur est utilisée pour indiquer les frontières continentales et autres. Les figures mythologiques sont laissées monochromes.

      Certains éditeurs de cartes avaient des coloristes en interne, d'autres sous-traitaient le travail. On pense qu'une certaine partie de la coloration au cours de la période en question était effectuée à domicile par des femmes, qui étaient généralement exclues de la production de cartes commerciales, sauf si elles étaient filles, épouses ou veuves de cartographes, graveurs ou éditeurs de sexe masculin. Les cartes individuelles étaient souvent vendues par les éditeurs, colorées ou non, tout comme les atlas, qui étaient également souvent vendus non reliés ou dans des reliures temporaires, dans l'idée que les acheteurs les feraient relier selon leur goût.

      En tant qu’acheteur de matériel cartographique, vous pouviez faire un certain nombre de choix, en fonction de décisions financières et esthétiques, ainsi que de l’usage auquel la carte était destinée. Les exemples de cartes murales, qui ne sont pas conservées en grand nombre parce qu’elles étaient souvent appliquées aux murs ou accrochées pendant de longues périodes exposées à la lumière, aux excès climatiques, à la fumée et à d’autres polluants, incluent généralement beaucoup de couleurs car elles étaient destinées à être lues dans de grands espaces. Les explorateurs, cartographes et érudits pouvaient préférer des cartes non colorées ou légèrement colorées, dans lesquelles aucun détail de la gravure ne serait masqué par la coloration. Même des productions de luxe comme la Civitates orbis terrarum mentionnée précédemment, qui se distingue par sa coloration magnifique et détaillée clairement supervisée, étaient également vendues en monochrome.

      Le développement de la lithographie commercialement viable à partir du milieu du XIXe siècle a conduit à la disparition de la coloration à la main, mais ce processus s'est fait progressivement. La Division de géographie et de cartes possède un certain nombre d'atlas allemands des années 1850 et 1860 qui contiennent à la fois des cartes gravées et des cartes lithographiées en couleur coloriées à la main. Les éditeurs semblent avoir continué à utiliser leur stock de cartes coloriées à la main jusqu'à ce qu'elles soient épuisées ou que des événements mondiaux nécessitent une nouvelle carte d'une certaine zone. La coloration à la main était également utilisée sur les cartes produites par lithographie, photocopie et autres techniques d'impression parmi les nombreuses développées à partir du milieu du XIXe siècle. De nombreux atlas fonciers, départementaux et autres atlas locaux publiés aux États-Unis jusqu'au début du XXe siècle contenaient à la fois des cartes locales lithographiées et coloriées à la main et des cartes imprimées en couleur d'États et de pays.

      Pour déterminer si une carte est imprimée en couleur ou coloriée à la main, regardez les bords de la couleur, ainsi que les variations de ton typiques de l'aquarelle. Vous voyez sur ce détail d'une planche d'atlas de 1879 de la région de Washington, DC, publiée à Philadelphie, qu'il y a des variations de ton et de petites bosses et tirets de couleur au-delà des lignes imprimées.

      De plus, l'utilisation de pochoirs pour colorier à la main, principalement sur les cartes du XIXe siècle, peut entraîner une accumulation de couleurs le long des frontières. Si vous avez la carte ou l'atlas en main, la façon la plus précise de déterminer si la couleur est imprimée ou peinte à la main est d'utiliser une loupe grossissante d'environ 10x. Vous verrez des points individuels dans la couleur imprimée plutôt que les subtiles gradations des aquarelles.

      De nombreuses cartes authentiques gravées entre 1600 et 1850 étaient, et sont encore parfois, coloriées à la main pour le marché secondaire des collectionneurs de cartes, des décorateurs et d'autres personnes qui trouvent les cartes en couleur plus attrayantes visuellement et sont prêtes à payer plus cher pour les obtenir. Il est difficile pour l'amateur de déterminer si la couleur a été ajoutée à l'époque de la publication originale de la carte ou au XIXe ou au XXe siècle, d'autant plus que de nombreuses cartes anciennes uniques proviennent d'atlas ou de livres non reliés et n'ont donc pas de provenance. Sans connaissance spécialisée des pigments et sans capacité à faire des tests sur eux, il est pratiquement impossible de dater la coloration à la main, bien que la coloration plus flamboyante de « style hollandais » soit beaucoup plus susceptible d'être un ajout ultérieur que la coloration des limites, qui ajouterait beaucoup moins de valeur monétaire et visuelle.

      Pour terminer, on peut prendre un exemple excentrique et exubérant de coloriage à la main du milieu du XIXe siècle. Datant d'environ 1858, il s'agit d'une carte murale avec une projection depuis le pôle Nord, censée être destinée à l'enseignement général. Il s'agit d'une carte lithographique imprimée en bleu, qui montre à la fois des couleurs indiquant les frontières et des couleurs décoratives dans les figures des heures de la journée. Elle est entourée d'un anneau représentant les montagnes, d'un anneau représentant les constellations et de six figures féminines représentant les moments de la journée. Nous ne savons pas si le cartographe a fait le coloriage à la main, ou si c'est l'oeuvre de quelqu'un d'autre dont le nom est inconnu. Lorsque vous regardez des cartes coloriées à la main, pensez aux hommes et aux femmes méconnus qui ont rendu notre monde un peu plus lumineux avec leurs pinceaux !

      Nuovo planisferio cosmografico orografico universale ed orologico mondiale per uso di generale istruzione. Ignazio Villa, 1858 ? (source : Library of Congress)


      Articles connexes

      Créer ses propres palettes de couleurs avec Dicopal

      Quand les couleurs révèlent le contenu et la matérialité des cartes. L'exemple de l’Asie orientale du milieu du XVIIe au début du XXe siècle

      Quand la couleur rencontre la carte (catalogue d'exposition à télécharger)

      Cartographie des noms qui servent à désigner les couleurs en Europe (Mapologies)

      Donnez-moi la couleur de votre passeport, je vous dirai où vous avez le droit d'aller (Neocarto)

      Ressources de la Bibliothèque du Congrès
    • sur Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité

      Publié: 12 January 2025, 12:41pm CET


      Le site climate-conflict.org propose une vue combinée de l’exposition aux risques climatiques, aux risques de conflit et à la vulnérabilité. Il s'agit d'une collaboration de recherche entre les partenaires scientifiques de l'Université de la Bundeswehr de Munich et de l'Institut de recherche sur l'impact climatique de Potsdam avec le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères. La carte de l'indice de vulnérabilité aux conflits climatiques (CCVI) identifie les zones du monde où le changement climatique et les conflits sont susceptibles de se produire, et où les populations sont vulnérables à ces risques. L'Afrique et le Moyen Orient font partie des zones particulièrement vulnérables.

      Méthodologie

      L’indice de vulnérabilité au climat et aux conflits (CCVI) cartographie les risques mondiaux actuels en intégrant les risques climatiques et de conflit aux vulnérabilités locales. L’indice comprend un ensemble harmonisé de couches de données et une méthodologie de notation transparente pour rendre les régions comparables à l’échelle mondiale. Les données sont mises à jour trimestriellement et quadrillées à 0,5 degré.

      Le CCVI est composé de 44 indicateurs provenant de 29 sources de données ouvertes différentes (voir la liste des indicateurs). Tous les indicateurs sont cartographiés sur la même grille spatiale et temporelle et transformés à l'aide d'une méthodologie de notation standardisée. Les scores des indicateurs sont échelonnés de 0 à 10. Le score reflète le niveau de risque relatif ou de vulnérabilité d'un indicateur en fonction de sa distribution mondiale et de son évolution dans le temps, du plus faible au plus élevé. Conformément à la définition du GIEC, les mesures des risques climatiques et de conflit prennent en compte les dangers, l’exposition et la vulnérabilité.

      Intérêt de ce type de carte

      Le principal intérêt est d'aborder les risques de manière systémique et de traiter la question du changement climatique en lien avec d'autres types de risques.

      Les dangers ne créent des risques qu’en combinaison avec l’exposition et la vulnérabilité. Par exemple, le fait qu’une sécheresse (aléa) entraîne des pertes de récoltes dépend non seulement de l’événement lui-même, mais aussi du fait qu’il se soit produit là où il y a des cultures (exposition) et que les champs soient irrigués et qu’une quantité suffisante d’eau provenant d’autres sources soit ou non disponible (vulnérabilité). Il est essentiel de comprendre et d’évaluer ces interactions pour gérer et atténuer les impacts négatifs des risques climatiques et des conflits dans un contexte de changement climatique.

      Utilisation des données

      Les données du CCVI sont sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International - pas d’utilisation commerciale. Elles sont disponibles en téléchargement au format tsv et parquet. La maille de résolution est celle de carrés de 55 km de côté environ à l'échelle de la planète.

      Lien ajouté le 16 janvier 2025

      Le rapport de l'IofA Planetary Solvency – finding our balance with nature. Global risk management for human prosperity publié en janvier 2025 met en évidence notre sous-estimation collective du risque climatique. Il existe une large gamme d’estimations de pertes de PIB allant de moins de 5 % à environ 25 % en 2050. Les auteurs affirment que « ces dommages dépassent déjà les coûts d’atténuation nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 2°C », c’est-à-dire qu’il sera extrêmement positif sur le plan économique de limiter le réchauffement climatique. Cependant, cette estimation exclut bon nombre des risques les plus graves auxquels on s’attend désormais si nous ne parvenons pas à limiter le réchauffement climatique. Outre l’hypothèse selon laquelle une récession économique est impossible, quelle que soit la gravité des chocs climatiques, l’approche ne prend pas en compte les impacts des points de basculement climatiques, les événements extrêmes liés au climat, les impacts sur la santé humaine, les conflits liés aux ressources ou aux migrations, les tensions géopolitiques, les risques liés à la nature ou à l’élévation du niveau de la mer. 

      Les auteurs eux-mêmes reconnaissent que si ces facteurs supplémentaires étaient pris en compte, l’impact économique réel serait probablement plus important que celui estimé dans leur étude. Cela revient à effectuer une évaluation des risques de l’impact du Titanic sur un iceberg, mais en excluant de notre modèle la possibilité que le navire puisse couler, la pénurie de canots de sauvetage et la mort par noyade ou l’hypothermie. Les résultats modélisés seraient rassurants mais dangereux car ils sous-estimeraient considérablement le niveau de risque. En d’autres termes, même si les résultats montrent une réduction très importante du PIB de 15 % d’ici 2050, il se peut qu’il s’agisse d’une sous-estimation car elle ne tient pas compte de tous les risques à prévoir. 

      Cependant, certains décideurs politiques continuent d’utiliser l’estimation des dommages de Nordhaus pour justifier l’affirmation selon laquelle bien que le changement climatique soit préoccupant, il ne constitue pas une priorité immédiate en raison de l’impact négligeable attendu de 2 % du PIB d’ici 2100 avec un réchauffement de 3 °C. Une analyse plus approfondie des hypothèses sous-jacentes à cette estimation montre qu’en plus d’exclure de l’analyse de nombreux risques actuellement attendus, elle exclut également 87 % de l’économie de l’analyse, en supposant qu’un certain nombre de secteurs seront négligeablement affectés par le changement climatique. Bien que les modèles fournissent généralement une documentation complète des hypothèses et des limites, peu de décideurs politiques sont susceptibles de les comprendre pleinement. Cela augmente la probabilité que les décisions politiques soient basées sur des résultats de modèles qui sous-estiment considérablement les risques et ne sont pas cohérents avec la science du climat. En d’autres termes, les décideurs politiques qui utilisent ces résultats de modèles peuvent accepter des niveaux de risque bien plus élevés qu’ils ne le pensent.

      Articles connexes

      Carte de répartition des risques naturels en France métroplitaine (IGN)
      Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux

      Les risques globaux prévus en 2021 selon le site Control Risks

      Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI

      Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques

      Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatique
      La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?

      Data visualisation sur la responsabilité et la vulnérabilité par rapport au changement climatique

      Atlas climatique interactif Copernicus


    • sur Étude des mobilités étudiantes à partir des données INSEE et Parcoursup

      Publié: 12 January 2025, 9:16am CET


      Source : « En 2022, 58 % des nouveaux bacheliers quittent leur zone d’emploi en entrant dans l’enseignement supérieur » (Insee Première, n° 2031, janvier 2025).

      L'INSEE a publié début janvier 2025 une étude intéressante sur les mobilités étudiantes à partir des données Parcoursup. L'analyse est conduite à partir des données de 2022 et à l'échelle des 306 zones d'emploi en France (une échelle d’analyse géographique de la mobilité plus fine que les académies). Elle concerne aussi bien l'hexagone que les départements d'outre mer.

      En 2022, 58 % des nouveaux bacheliers quittent leur zone d’emploi en entrant dans l’enseignement supérieur. Peu de zones d’emploi sont dépourvues d’établissement d’enseignement supérieur, mais l’offre de formation postbac est plus concentrée dans les grandes agglomérations que la population des lycéens. En 2022, parmi un demi-million de néo-bacheliers résidant en France, 58 % quittent la zone d’emploi de leur domicile au moment du baccalauréat pour rejoindre la formation qu’ils ont acceptée, et 17 % changent de région du fait de cette inadéquation.

      Les néo-bacheliers sont plus mobiles quand ils viennent d’une zone d’emploi peu pourvue en formations, sont d’origine sociale favorisée au regard des chances de réussite scolaire, ou obtiennent un baccalauréat général ou une mention Très bien. Ils se déplacent aussi plus souvent pour rejoindre les filières les plus concentrées sur le territoire comme les écoles d’ingénieurs et de commerce. Ces facteurs de mobilité se retrouvent à la fois dans les vœux confirmés sur Parcoursup et dans les vœux acceptés.

      Part de néo-bacheliers ayant quitté leur zone d’emploi d’origine à leur entrée dans l’enseignement supérieur (source : Insee)

      Parmi les néo-bacheliers mobiles, ceux d’origine sociale très favorisée, provenant de lycées privés ou rejoignant une école de commerce, une école d’ingénieurs ou une classe préparatoire aux grandes écoles sont aussi ceux qui se déplacent le plus loin de leur domicile au moment du baccalauréat. À l’inverse, les néo-bacheliers qui changent le moins souvent de région pour leurs études se destinent à un PASS (5 %), à un BTS ou à une licence accès santé (LAS). Les zones d’emploi dont l’offre est inférieure de plus de 20 % au nombre de néo-bacheliers ont 7 fois moins d’entrants que de sortants. C’est le cas des zones d’emploi résidentielles, ou spécialisées dans les secteurs de l’industrie, du tourisme ou de l’agriculture : plus de 80 % des néo-bacheliers les quittent à l’entrée dans l’enseignement supérieur.

      L'un des principaux intérêts de cette étude est de montrer que les mobilités étudiantes ne dépendent pas uniquement de l'offre de formation. Elles sont liées également à l'origine sociale, au sexe, au niveau et au profil des étudiants. Les données disponibles en téléchargement permettent de conduire des analyses plus détaillées et de produire ses propres cartes. Une série d'études à l'échelle régionale permet aussi d'approfondir l'analyse :

      • « Orientation post-bac : les bacheliers préfèrent la filière à la proximité. Enseignement supérieur en Auvergne-Rhône-Alpes » (Insee Analyse Auvergne-Rhône-Alpes).

      • « Plus d’entrées en BTS qu’ailleurs, peu de départs vers l’Hexagone. Orientations et mobilités post-bac à La Réunion » (Insee Analyse Réunion).

      Nombre d’élèves non mobiles et flux d’élèves mobiles en 2022 à La Réunion (source : Insee)

      Articles connexes

      Géographie de la formation et de la mobilité étudiante d'après une étude de l'Insee
      Cartographier les flux de mobilité étudiante en Europe et dans le monde
      Publication des données Parcoursup en open data sur le site Data.gouv.fr

      Que vaut la data map qui géolocalise les voeux des candidats sur Parcoursup ?
      Etudier les mobilités scolaires à partir des données de déplacements domicile-études de l'Insee

      Étudier les mobilités résidentielles des élèves à partir des statistiques de la DEPP

      Étudier les mobilités résidentielles des jeunes Américains à partir du site Migration Patterns

      Le Mobiliscope, un outil de géovisualisation pour explorer les mobilités urbaines heure par heure

      Portail des mobilités dans le Grand Paris (APUR)

      CAPAMOB, un guide du Cerema pour réaliser des diagnostics de mobilités en territoire rural ou péri-urbain


    • sur Itinéraires de randonnée hivernale sur les massifs montagneux français (Géoportail)

      Publié: 11 January 2025, 11:27am CET

      La Fondation Petzl, en coopération avec le site Skitourenguru.ch, a entrepris de numériser la plupart des itinéraires de randonnée hivernale des Alpes pour les diffuser sur le Géoportail, le portail national de la connaissance du territoire mis en œuvre par l’IGN. Depuis l’automne 2021, la fondation Petzl et Skitourenguru.ch numérisent l’ensemble des courses classiques de ski de randonnée et de raquettes à neige des Alpes françaises. Près de 4000 itinéraires sont actuellement tracés à l’aide d’un logiciel de cartographie également appelé “système d’information géographique” (SIG). 


      Le principe consiste à tracer les itinéraires les plus sûrs en évitant autant que possible les terrains avalancheux. Le numériseur peut afficher plusieurs couches d’informations qui lui permettent de louvoyer à l’écart des zones les plus critiques. Sur une carte IGN classique au 1 : 25 000, il consulte la carte des pentes, la carte des terrains avalancheux (ATHM, Avalanche Terrain Hazard Map), la photo satellite en condition estivale ou hivernale et les traces GPS enregistrées par les pratiquants lors de leurs sorties pour tenir compte des passages réellement empruntés.

      Après les cartes des pentes, la Fondation Petzl et l’IGN ont conclu un nouveau partenariat en 2023 pour diffuser gratuitement les itinéraires de randonnée hivernale sur le Géoportail

      Les traces de randonnée hivernale proposées par la Fondation Petzl en coopération avec Skitourenguru.ch (traits orange) sont intégrées au fur et à mesure du cycle de production et de diffusion de la carte IGN au 1: 25 000 (SCAN 25®) . Durant cette phase transitoire, les nouvelles traces (orange) vont coexister avec les anciennes traces (traits bleus), puis progressivement les remplacer. Les pratiquants sont invités à privilégier les tracés orange proposés par la Fondation Petzl et Skitourenguru.

      Voir les traces sur le Géoportail

      Pour accéder à la collection de traces de randonnée hivernale :  aller dans le menu Cartes (en haut à gauche de l’écran) ? Données thématiques ? Développement durable ? Risques ? Traces de randonnée hivernale

      L'objectif est d’optimiser le tracé des itinéraires en période hivernale en vue de réduire le risque d’avalanche et de glissade dangereuse dans les passages délicats (voir le détail des explications dans cet article). Pour télécharger une trace sous format GPX et préparer vos courses, il est possible d'utiliser les applications Skitourenguru et Yéti

      Articles connexes

      Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)

      Etudier les villes moyennes en France en utilisant les cartes au 1/25 000 du Géoportail

      La carte de Cassini embellie sur le site du Géoportail

      Globes virtuels et applicatifs


    • sur La carte, objet éminemment politique : quand Trump dessine sa carte du monde

      Publié: 9 January 2025, 11:10am CET


      A peine élu et avant même de prendre officiellement ses fonctions pour un second mandat, le président américain Donald Trump a esquissé sa carte du monde lors d'une conférence de presse qui s'est tenue le 7 janvier 2025 depuis Mar-a-Lago. Le Canada devrait, selon lui, devenir le 51e état des États-Unis pour des raisons économiques. Le Groenland sur lequel il avait déjà manifesté des vues expansionnistes, devrait être annexé au territoire américain pour des questions de sécurité nationale. Trump souhaiterait aussi récupérer le canal de Panama pour contrecarrer l'influence de la Chine. Le Golfe du Mexique devrait être renommé Golfe de l'Amérique. A l'appui de ces revendications territoriales, le président américain a publié sur son réseau Truth Social une carte fusionnant les États-Unis et le Canada avec un drapeau américain couvrant tout le territoire. 

      Pour un président qui ne se prive pas de dénoncer les fausses rumeurs (fakes), cette fakemap ne manque pas de saveur. Il faut dire que Donald Trump n'en est pas à son premier coup d'essai et qu'il s'était déjà arrangé avec la réalité lors du passage du cyclone Dorian en montrant une carte de trajectoire du cyclone dessinée à sa façon (#SharpieGate).

      pic.twitter.com/C8bVL1tKPw

      — Kenneth Field (@kennethfield) January 16, 2025

      Le pouvoir performatif de la carte dont use et abuse Donald Trump a largement été relayé par les médias et les réseaux sociaux qui ont pris souvent ses déclarations au pied de la lettre, tout en s'en moquant pour une partie d'entre eux (voir par exemple cette carte-caricature de la Donroe Doctrine par le New York Post en référence à la doctrine Monroe revisitée par Donald Trump). 

      Le président Trump, qui se plaint régulièrement des relations avec le Canada et le Mexique qui côutent trop chères aux États-Unis selon lui, s'est dit prêt à user de la force économique si nécessaire pour parvenir à ses fins. Il est probable que ces déclarations provovatrices soient destinées à obtenir des accords commerciaux plus favorables pour les États-Unis. Les menaces d’annexion visent surtout à mettre une pression maximale sur le Panama pour réduire les droits de douane pour les navires américains. Pour rappel, le contrôle du canal de Panama achevé par les Etats-Unis en 1914, a été entièrement rendu à l'Etat du Panama en 1999, en vertu d'un accord signé par le président américain démocrate Jimmy Carter en 1977.

      Dans le cas du Groenland, ce sont les richesses naturelles promises par la fonte de la banquise qui l'intéressent. L’intérêt de Trump pour le Groenland est lié à ses gisements de terres rares, essentiels pour des technologies comme les semi-conducteurs, les F-35 et l’IA. Avec 90 % des terres rares contrôlées par la Chine et la Russie, le Groenland est à même d'offrir une indépendance stratégique. L'objectif est également géopolitique de manière à contrebalancer la présence russe dans la région arctique. Le Groenland constitue un enjeu depuis l'époque de la Guerre froide avec la base américaine de Thulé.

      [1/5] Donald Trump évoque l'annexion militaire du #Groenland, territoire stratégique de 2,16 M km² riche en minerais et crucial pour le passage du N-Ouest. L’île attire les convoitises, avec 25% de ses exportations dépendant de transferts danois couvrant 25% de son PIB. #HGGSP #geography #Greenland

      [image or embed]

      — Patrick Marques (@pmarques35.bsky.social) 9 janvier 2025 à 10:27

      Cuba, Sicile, Philippines, Islande, port de Brême...

      Derrière les plans de Trump pour le Canada et le Groenland se trouve un projet impérialiste de «Grande Amérique»

      Cartes exclusives et analyses à lire absolument [https:]] pic.twitter.com/4zsNW3Ypxh

      — Le Grand Continent (@Grand_Continent) January 7, 2025


      Face aux vélléités trumpiennes d'expansion territoriale, les réactions n'ont pas tardé à se manifester dans différents pays. La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a riposté à la proposition de Donald Trump de renommer le golfe du Mexique, en suggérant que le territoire américain qui faisait auparavant partie du Mexique puisse s'appeler « Amérique mexicaine ». A l'appui de cette proposition, la présidente du Mexique a utilisé une carte du Mexique datant de 1607 montrant une partie des États-Unis actuels sous contrôle du Mexique (ce que l'on nomme aujourd'hui la Mexamerica).

      Claudia Sheinbaum was responding to the US president-elect's call for the Gulf of Mexico to be renamed the 'Gulf of America'. [https:]] pic.twitter.com/PfSxHS80od

      — Financial Times (@FT) January 9, 2025


      À la différence des dirigeants du Canada ou de Panama, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’a pas répondu aux menaces de Donald Trump proférées à Mar-a-Lago où le président élu exprimait sa volonté de s’en prendre au Danemark par la force ou par le rachat, s’il refusait de vendre le Groenland aux États-Unis. D. Trump entend peser de tout son poids pour arriver à arracher des concessions. Paris et Berlin ont condamné les menaces d’annexion. La Russie a également semblé être inquiète par les propos de D. Trump. Le Danemark a déclaré que son territoire n’était pas à vendre. 

      [1/5] Le réchauffement climatique redessine la géopolitique mondiale. Alice Hill, experte au Council on Foreign Relations, explique que la fonte rapide des glaces en Arctique rend le Groenland stratégique pour ses ressources minières, tandis que la sécheresse perturbe le canal de Panama. #geography

      [image or embed]

      — Patrick Marques (@pmarques35.bsky.social) 14 janvier 2025 à 11:55


      Bien qu'elles soient à prendre au sérieux pour les conséquences géopolitiques et géoéconomiques qu'elles risquent d'entraîner dans les années qui viennent, les vélléités impérialistes de Donald Trump peuvent prêter à sourire tant elles paraissent irréalistes...

      ? URGENT : Donald Trump envisage d’annexer le Listenbourg pour son intérêt géostratégique. pic.twitter.com/PMXeFvEws6

      — Olivier Varlan (@VarlanOlivier) January 8, 2025

      Vilains rêves carto ?? Par Michael de Adder

      [image or embed]

      — Le Cartographe ??? (@lecartographe.bsky.social) 13 janvier 2025 à 00:27

      Earth is flat
      ????? ???????? #Trump pic.twitter.com/mVRDUPqoG1

      — Emad Hajjaj Cartoons (@EmadHajjaj) January 22, 2025

      Liens ajoutés le 20 janvier 2025

      Paru en février 2019, l'ouvrage de Daniel Immerwahr How to Hide an empire. A history of the Greater United States met en lumière le côté expansionniste de l’Amérique. Nous connaissons les cartes qui délimitent les cinquante États. Nous savons aussi que les États-Unis sont un « empire » qui exerce son pouvoir dans le monde entier. Mais qu'en est-il des territoires réels – les îles, les atolls et les archipels – que ce pays a gouvernés et habités ? Le mot « empire » occupe une place particulière dans le lexique américain : il s’applique facilement à d’autres pays, mais rarement voire jamais aux États-Unis eux-mêmes (voir la conférence donnée par l'auteur en 2019 pour le Chicago Institute for the Humanities).



      Le Danemark n'est pas une petite nation ! (Reddit.com/r/imaginarymaps/)

      Inspirée d'une ancienne carte coloniale portugaise, cette carte de propagande publiée sur Reddit est destinée à montrer l'étendue du Danemark avec ses possessions d'outre-mer. L'empire colonial danois était de fait plus étendu que celui du Portugal. Au lieu de simplement établir de petites stations commerciales le long de la Côte d'or et ailleurs, le Danemark règnait sur de vastes colonies en Inde (Tamil Nadu) et en Afrique de l'Ouest (Ghana). De plus, le Danemark possèdait la Tasmanie et les « îles Mikkelsen » de l'archipel arctique. Le Groenland, l'Islande, le Svalbard et les îles Féroé ont tous été découverts et colonisés par les Norvégiens. Ils faisaient alors partie de la Norvège (ou en font encore partie) jusqu'à ce qu'ils soient unis au Danemark. Puis, après les guerres napoléoniennes, la Suède a pris la Norvège, mais le Danemark a pu garder les territoires d'outre-mer (à l'exception du Svalbard).


      Liens ajoutés le 22 janvier 2025

      Sur le site officiel de la Maison Blanche, l'ordonnance prise par D. Trump est présentée comme une volonté de "Restaurer les noms qui honorent la grandeur de l'Amérique" (sic). 

      Le changement de nom du point culminant de l'Alaska en Mont McKinley se veut tout un symbole :

      "Le président William McKinley, 25e président des États-Unis, a mené héroïquement notre nation à la victoire dans la guerre hispano-américaine. Sous sa direction, les États-Unis ont connu une croissance économique et une prospérité rapides, y compris une expansion des gains territoriaux pour la nation. Le président McKinley a défendu les tarifs douaniers pour protéger l'industrie manufacturière américaine, stimuler la production nationale et porter l'industrialisation américaine et la portée mondiale vers de nouveaux sommets. Il a été tragiquement assassiné lors d'une attaque contre les valeurs de notre nation et notre succès, et il devrait être honoré pour son engagement indéfectible envers la grandeur américaine."
      Concernant le golfe du Mexique rebaptisé "Golfe d'Amérique", tout un paragraphe est consacré à l'intérêt économique et stratégique de la région :"La région autrefois connue sous le nom de Golfe du Mexique a longtemps été un atout essentiel pour notre nation autrefois en plein essor et est restée une partie indélébile de l'Amérique. Le Golfe était une artère cruciale pour les premiers échanges commerciaux de l'Amérique et du monde. C'est le plus grand golfe du monde, et le littoral des États-Unis le long de cette remarquable étendue d'eau s'étend sur plus de 1 700 milles et contient près de 160 millions d'acres. Ses ressources naturelles et sa faune restent aujourd'hui au cœur de l'économie américaine. La géologie abondante de ce bassin en a fait l'une des régions pétrolières et gazières les plus prodigieuses du monde, fournissant environ 14 % de la production de pétrole brut de notre nation et une abondance de gaz naturel, et favorisant constamment de nouvelles technologies innovantes qui nous ont permis d'exploiter certains des réservoirs de pétrole les plus profonds et les plus riches du monde. Le Golfe abrite également des pêcheries américaines dynamiques regorgeant de vivaneaux, de crevettes, de mérous, de crabes de pierre et d'autres espèces, et il est reconnu comme l'une des pêcheries les plus productives au monde, avec le deuxième plus grand volume de débarquements de pêche commerciale par région du pays, contribuant à hauteur de plusieurs millions de dollars aux économies locales américaines. Le Golfe est également une destination préférée pour le tourisme et les activités de loisirs des Américains. En outre, le Golfe est une région vitale pour l'industrie maritime américaine de plusieurs milliards de dollars, offrant certains des ports les plus grands et les plus impressionnants du monde. Le Golfe continuera de jouer un rôle central dans le façonnement de l'avenir de l'Amérique et de l'économie mondiale, et en reconnaissance de cette ressource économique florissante et de son importance cruciale pour l'économie de notre pays et sa population, je demande qu'il soit officiellement rebaptisé Golfe d'Amérique."

      Il semble que ce paragraphe ainsi que certains autres passages des 46 décrets pris par l'Administration Trump aient été rédigés à l'aide de l'IA : un "travail bâclé et profondément discutable" selon certains analystes. La page de discussion de l’article de Wikipédia sur le Golfe du Mexique a explosé du fait que des utilisateurs sont venus exiger le changement de nom. "Quelle que soit votre opinion sur la rhétorique de Trump selon laquelle le golfe du Mexique fait partie intégrante des États-Unis, le nom du golfe du Mexique est antérieur à ce statut... vous ne pouvez  forcer  personne à utiliser le nouveau nom" (source : MapRoomBlog qui consacre un article à l'historique des cartes et de la manière de nommer le golfe du Mexique). Fait assez exceptionnel : le décret demande la modification du GNIS (Système d'information sur les noms géographiques), la base de données des noms officiels aux États-Unis. 
      Lien ajouté le 24 janvier 2025

      L'expression "lac américain" était plutôt utilisée pour désigner la domination des Etats-Unis dans le Pacifique. Avec le regain d'intérêt US pour le golfe du Mexique, une nouvelle "Méditerranée américaine" en perspective ?

      [image or embed]

      — Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 24 janvier 2025 à 15:26

      Lien ajouté le 27 janvier 2025

      Carte du "Technat d'Amérique" (1940) donnant la vision du mouvement fascisant Technocracy auquel appartenait Joshua Haldeman, le grand père d'Elon Musk. "La technocratie a cherché de vastes territoires dotés de ressources abondantes pour lui permettre de s'autosuffire. Un technat est en fait une vaste étendue de terre gouvernée par une technocratie qui n'a besoin que d'un commerce minimal... Les technocrates croyaient fermement au continentalisme". On ne peut qu'être frappé par la ressemblance avec l'Amérique isolationniste défendue par Trump aujourd'hui. Bien qu'imaginaire, cette carte de l'influence des Etats-Unis va du Groenland au canal de Panama et inclut même une partie de l'Amérique du Sud.

      Technate of America, 1940 (source : Wikipedia)


      Lien ajouté le 31 janvier 2025

      Le golfe a eu de nombreux noms, du golfe de Floride au golfe de Cortès, mais il existe des preuves que le nom  "Golfe du Mexique" remonte aux années 1550 (source : Historical Sketch of the Explorations in the Gulf of Mexico). On en trouve la trace sur cette carte de Mercator de 1559.

      Extrait de la carte du monde de Mercator (source : Wikipédia)


      Lien ajouté le 2 février 2025

      En 2016, lors de la première élection du président Trump, Libération avait publié une carte du monde selon Trump (Trumpland). "Je ne suis pas le président du monde ; j'ai été élu président des Etats-Unis." 

      Carte de Trumpland par Big © (source : Libération)

      Dans la même veine, le journal The New Yorker a publié en janvier 2025 une carte parodique du dessinateur-illustrateur Bary Blitt. Intitulée "La dernière carte autorisée et presque légale des Etats-Unis", elle représente les Etats-Unis triomphants au sein d'une Amérique du Nord quasiment entièrement annexée. 

      Sources

      « Donald Trump : Etats-Unis + Canada + Groenland + canal de Panama… Le monde vu par le président américain en une carte » (20 minutes)

      « Groenland, Panama : Donald Trump renoue avec l’impérialisme de Theodore Roosevelt » (Le Monde)

      « Nouvelle nomination du golfe du Mexique : la toponymie est à l’avant-garde d’un projet impérialiste aux conséquences incommensurables » (Le Monde)

      « Donald Trump Jr. au Groenland : le projet impérial trumpiste d’une Grande Amérique en deux cartes exclusives » (Le Grand Continent)

      « Donald Trump dessine les contours d’un nouvel impérialisme états-unien » (Mediapart)

      « La présidente du Mexique demande à ce que certaines régions des États-Unis soient rebaptisées Amérique mexicaine » (The Financial Times)

      « Trump peut-il faire main basse sur le Groenland ? » (Les Echos)
      « Groenland : la Première ministre danoise dit à Trump que c’est au territoire de décider de son indépendance ou non » (Libération)
      « En cartes. Pourquoi Trump s’intéresse au Groenland » (Cartes en mouvement). « Groenland : les enjeux de l’Arctique » (France Culture)
      « Canal de Panama : en réponse à Donald Trump, le pays affirme que sa souveraineté sur l'axe maritime n'est "pas négociable"  » (France-Info)
      « La carte du canal de Panama, un raccourci commercial incontournable dans l'ombre des États-Unis  » (El Orden Mundial)
      « C'est ironique : comment la crise climatique alimente la campagne de Trump contre le Groenland et le Panama  » (The Guardian)

      « Golfe du Mexique, mont McKinley… Pourquoi Trump veut-il renommer des sites naturels à sa façon ? Le peut-il vraiment ?  » (RTBF)

      « Jeux de noms : la stratégie de Trump pour le « Golfe d'Amérique » bafoue l'histoire et la coopération internationale » (Texas Observer)

      « Trump peut-il simplement ordonner de nouveaux noms pour le Denali et le golfe du Mexique ? » (The Conversation). La géographe Innisfree McKinnon analyse les processus officiels de renaming aux USA gérés par le U.S. Board on Geographic Names. Elle s’intéresse aux débats sur des lieux emblématiques comme Denali ou le Golfe du Mexique, et aux implications géopolitiques.

      « Google Maps va renommer le « Golfe du Mexique » en « Golfe d'Amérique » uniquement pour les utilisateurs américains et lorsque le changement de nom aura été reconnu dans les cartes officielles » (Reuters). 

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    • sur L'Overture Maps Foundation ambitionne de rivaliser avec Google et Apple

      Publié: 17 December 2024, 6:21am CET


      L'Overture Maps Foundation, constituée d'Amazon, Meta, Microsoft, Tom-Tom et d'autres "géants" de l'Internet, ambitionne de rivaliser avec Google et Apple dans les années à venir, avec de la donnée ouverte. Sa mission déclarée est « d'alimenter les produits cartographiques actuels et de nouvelle génération en créant des données cartographiques ouvertes, fiables, faciles à utiliser et interopérables »

      1) Les objectifs du projet Overture

      Fondé en 2022, le projet Overture s'adresse aux développeurs qui créent des services cartographiques ou utilisent des données géospatiales. L’approvisionnement et la conservation de données cartographiques de haute qualité, à jour et complètes provenant de sources disparates sont difficiles et coûteux. Overture vise à intégrer des données cartographiques provenant de plusieurs sources, notamment des membres d'Overture, des organisations civiques et des sources de données ouvertes. L'enjeu est la création de cartes collaboratives. 

      Au delà de l'ouverture des données, l'objectif est également de proposer un système de référence partagé. Plusieurs ensembles de données font référence aux mêmes entités du monde réel en utilisant leurs propres conventions et leur propre vocabulaire, ce qui les rend difficiles à fusionner et à combiner. Overture Maps vise à simplifier l’interopérabilité en fournissant un système reliant les entités de différents ensembles de données aux mêmes entités du monde réel. Overture souhaite définir et favoriser l’adoption d’un schéma de données commun, bien structuré et documenté pour créer un écosystème de données cartographiques facile à utiliser.

      Les données cartographiques sont vulnérables aux erreurs et aux incohérences. Les données d'Overture Maps seront soumises à des contrôles de validation pour détecter les erreurs cartographiques, les cassures et le vandalisme afin de garantir que les données cartographiques puissent être utilisées dans les systèmes de production.

      2) Les données mises à disposition

      Les données sont disponibles au format GeoParquet V1.1.0, une norme en cours d'incubation de l'Open Geospatial Consortium qui ajoute des types géospatiaux interopérables au format Apache Parquet, via Amazon AWS et Microsoft Azure. 

      La première publication de données comprenait quatre « thèmes » :

      • Lieux - Données sur les points d'intérêt (POI) sur environ 60 millions de lieux dans le monde
      • Bâtiments - données sur l'empreinte et la hauteur des bâtiments pour 785 millions de bâtiments dans le monde
      • Transports - données sur le réseau routier
      • Limites administratives - limites administratives pour le niveau 2 (niveau du pays) et le niveau 4 (subdivisions de premier niveau sous le pays) dans le monde.

      Ces données sont régulièrement enrichies et mises à jour. La version des données Overture 2024-10-23.0 est désormais disponible. Overture Maps Explorer permet d'avoir un aperçu des données mises à disposition. Les instructions pour accéder aux données sont disponibles sur le référentiel de données Overture Maps.

      Le projet Overture se veut complémentaire du projet OpenStreetMap, et la fondation encourage les membres à contribuer directement aux données du projet OSM. On peut cependant s'interroger dans quelle mesure ces données sont vraiment ouvertes. Deux des quatre « thèmes » d'Overture Maps Foundation sont disponibles sous une licence ODbL et deux des thèmes sont disponibles sous une licence CDLA Permissive v 2.0.

      This could be big... Even huge?

      Overture Maps releases a global POI open dataset, an aggregate of Microsoft @bingmaps and @Meta places data.

      Read more: [https:]] #openstreetmap #opendata #gischat pic.twitter.com/bYTFHigtRe

      — Christopher Beddow (@cbed32) July 26, 2023

      ? Unlock the power of Overture Maps data with Leafmap and MapLibre! Explore open-access global-scale data on buildings, transportation, places, addresses, basemaps, and more. Integrate open-access data into your workflow with Python ?

      ? Notebook: [https:]]
      ?… pic.twitter.com/qBt8oCGkXU

      — Qiusheng Wu (@giswqs) August 22, 2024

      Day 29. Overture #30DayMapChallenge Comparative Analysis of Building Data: OpenStreetMap vs Overture Maps Foundation in Ukraine pic.twitter.com/BZn7LKSAtD

      — gontsa ?? (@gontsa) November 29, 2024

      #30daymapchallenge · JOUR 29 : "Source de données : Overture" ?#cartographie #map #carte #overture #sncf pic.twitter.com/l7Hp0dUISz

      — Alexandre Médina (@A_Lex_Map) November 29, 2024

      #30DayMapChallenge Jour29/ Day29 D'où viennent ces données ? Beaucoup de discussions animées par ici : community.openstreetmap.org/t/overturema...

      [image or embed]

      — Joseph Benita (@josephbenita.bsky.social) 29 novembre 2024 à 16:22

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    • sur Des images satellites déclassifiées révèlent les impacts de la guerre du Vietnam

      Publié: 17 December 2024, 4:12am CET

       
      Source : « Declassified satellite photos reveal impacts of Vietnam War » (Science.org)

      Pendant la guerre du Vietnam, les États-Unis ont largué plus de 8 millions de tonnes de bombes et 74 millions de litres d’Agent orange ainsi que d’autres herbicides sur le Vietnam, le Cambodge et le Laos. Près de 50 ans après la fin de la guerre, les conséquences mortelles de ces campagnes militaires persistent : les munitions non explosées continuent de mutiler et de tuer, tandis que des points chauds de dioxine, une toxine puissante présente dans les herbicides, sont suceptibles de contribuer à des cancers et des malformations congénitales. Aujourd’hui, grâce à des photos satellites militaires déclassifiées, des scientifiques ont identifié les emplacements probables de ces zones à risque, ce qui pourrait aider à orienter les opérations de repérage et de nettoyage. 

      Il est difficile d’identifier ces zones à risque dans le paysage moderne. La végétation tenace a depuis longtemps masqué les cicatrices de la guerre, et les archives historiques sur les missions de bombardement et les épandages d’herbicides sont à la fois incomplètes et imprécises. C'est pourquoi Philipp Barthelme, étudiant diplômé en géosciences à l'Université d'Édimbourg, et ses collègues se sont tournés vers des photos satellites déclassifiées des missions KH-9 HEXAGON et KH-4a/b CORONA, qui étaient suffisamment nettes pour révéler des détails à des échelles très fines (60 cm).

      Bien que les données satellite ne permettent pas à elles seules d'identifier les bombes non explosées, les chercheurs ont supposé qu'elles se trouvaient probablement dans les régions qui ont été lourdement bombardées. Les cratères des bombes explosées ressortent sur les images satellite sous forme de taches blanches brillantes. Les chercheurs ont utilisé l'apprentissage automatique, une sorte d'intelligence artificielle, pour repérer plus de 500 000 de ces cratères dans la province vietnamienne de Quang Tri, qui a été la plus bombardée pendant la guerre, ainsi que dans une région proche des frontières du Vietnam, du Laos et du Cambodge.

      Les données satellite peuvent également aider à suivre l’impact des conflits modernes, explique Sergii Skakun, chercheur à l’Université du Maryland qui utilise l’imagerie satellite pour suivre la manière dont la guerre en cours en Ukraine endommage les terres agricoles et la production agricole. Skakun, qui a présenté une affiche lors de la réunion de l’AGU, a identifié plus de 3,8 millions de cratères d’artillerie dans son analyse de quelque 31 000 kilomètres carrés d’Ukraine en 2022. Les drones civils sont interdits dans la région, note Skakun, ce qui signifie que les images satellites commerciales et gouvernementales accessibles au public sont le seul moyen de surveiller les impacts en temps réel.

      Sources scientifiques

      Philipp Barthelme, Eoghan Darbyshire, Dominick V. Spracklen, Doug Weir, Gary R. Watmough. Combining Historical Records and Declassified U.S. Spy Satellite Imagery to Assess the Long-term Impacts of the Vietnam War (AGU24). [Combinaison de documents historiques et d'images satellites d'espionnage américain déclassifiées pour évaluer les impacts à long terme de la guerre du Vietnam].  [https:]]

      New data on Agent Orange use during the US’s secret war in Laos. Conflict and Environment Observatory (CEOBS) .  [https:]]

      Pulvérisation d’herbicides pendant la guerre secrète américaine au Laos (source : CEOBS)


      Philipp Barthelme, Eoghan Darbyshire, Dominick V. Spracklen, Gary R. Watmough, Detecting Vietnam War bomb craters in declassified historical KH-9 satellite imagery, [Détection de cratères de bombes de la guerre du Vietnam dans des images satellite historiques déclassifiées du KH-9], Science of Remote Sensing, Volume 10, 2024.  [https:]]

      Cibles de bombardement au-dessus de l'Asie du Sud-Est pendant la guerre du Vietnam (source : Barthelme et al. 2024)

      Pour compléter

      « Des images satellites d'espionnage déclassifiées révèlent un ancien site de bataille en Irak » (Geo).

      « Des sites romains découverts sur des images déclassifiées » (Ça m'intéresse).

      « Des images satellites datant de la Guerre froide permettent d'évaluer les changements environnementaux » (Sciences et Avenir).

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      Des images aériennes déclassifiées prises par des avions-espions U2 dans les années 1950 ouvrent une nouvelle fenêtre pour l'étude du Proche-Orient
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      Cartes sur le débarquement en Normandie (6 juin 1944)

      Cartes et données sur les conflits et violences dans le monde (ACLED)
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      Des différents modes de visualisation pour comparer des images aériennes ou satellitaires

      Cartes et atlas historiques


    • sur Carte du déploiement de la fibre optique en France

      Publié: 16 December 2024, 8:00am CET

      Il était jusqu'à récemment difficile de se rendre compte des disparités entre la desserte du réseau cuivre et de celle de la fibre alors que le second est appelé à remplacer le premier. Le site cuivre.infos-reseaux propose une vue cartographique du programme de fermeture du réseau cuivre et de la complétude FTTH associée dans chaque commune. Le programme se déroule selon un calendrier progressif sur 10 ans, partant d'expérimentations sur des périmètres réduits jusqu'à des phases industrielles de plusieurs millions de locaux. Il est donc particulièrement utile de disposer d'outils efficaces pour en comprendre le déroulement. Cette application prétend répondre à une partie de ces besoins.

      « Le cuivre raccroche. Préparez la transition vers la fibre optique » (source : cuivre.infos-reseaux.com)


      Si l'on zoome sur la carte, on voit apparaître les foyers connectés au réseau cuivre (en rose) et ceux connectés au réseau fibre (en vert). La carte permet ainsi d'analyser l'inégale couverture de la fibre optique sur le territoire national à l'échelle de chaque commune et de chaque adresse. Les territoires ultramarins sont également représentés.

      Etat du déploiement de la fibre optique dans la région lyonnaise (source : cuivre.infos-reseaux.com)

      Les données très précises sont celles de l'ARCEP. L'article 28 de la décision ARCEP 2023-2802 encadre la publication des données utilisées par cette application. Cette publication ne prévoit pas la géolocalisation des adresses. Les positions ne sont donc pas données par Orange mais obtenues à partir de la BAse Adresse Nationale (BAN), dont la complétude et l'exactitude sont in fine de la responsabilité des mairies.

      Les données descriptives des adresses desservies par les réseaux fibre sont publiées par l'ARCEP dans le cadre de ses études de marché du Très Haut Débit et de sa collecte de données auprès des opérateurs. Elles sont disponibles sur le site gouvernemental data.gouv.fr.

      Les données relatives au programme de fermeture et les adresses desservies par le réseau cuivre sont aussi publiées par Orange France

      La carte des déploiements fibre (FttH) est aussi visible sur le site de l'ARCEP. On y trouve en plus la carte des débits en réception pour chaque adresse.

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      L'essor parallèle de la Silicon Valley et d'Internet : du territoire au réseau et inversement

      La carte des tiers-lieux en France


    • sur La cartographie des médias locaux en France (Ouest Médialab)

      Publié: 13 December 2024, 3:04pm CET

      Ouest Médialab a recensé 2 644 rédactions locales en France en 2024. Après un premier chantier lancé en 2019, cette étude unique est le fruit d’un travail de collecte de données doublé d’un appel à contribution auprès des médias locaux. Elle prend en compte les rédactions des journaux, télévisions, radios et médias en ligne qui composent le paysage médiatique en régions.
      La carte des médias locaux par Ouest Médialab

      Les médias locaux en??France, une??diversité à??préserver
      Le paysage de l’info de proximité est bien plus divers et pluriel qu’il n’y paraît. On y dénombre aujourd’hui 2644 rédactions locales. Cette diversité s'observe aussi dans certains territoires d'outre-mer. 
      Cette diversité est précieuse. Elle garantit une forme de pluralisme de l’information. Elle évite aussi que des territoires deviennent demain des déserts médiatiques, avec les conséquences désastreuses que l’on peut observer dans d’autres démocraties, comme aux Etats-Unis. Mais ce paysage reste fragile, il faut le préserver et le cultiver.
      Liste des rédactions et méthodologie 
      Cette base de données d’utilité publique pour mieux comprendre le paysage médiatique, est mise à disposition de tous : professionnels des médias, chercheurs ou étudiants et grand public. La liste des rédactions est disponible avec leur nom, leur type (presse, radio, télé, pure-player), leur groupe d'appartenance, leur commune et leur département. Ces données ont été collectées auprès des organisations professionnelles, des institutions et des médias eux-mêmes, agrégées puis cartographiées par le datajournaliste Denis Vannier, du studio Le Plan, et l’équipe de Ouest Médialab.
      Un traitement automatique des données a été effectué par Nino Auriède, étudiant-chercheur de Polytech Nantes avec le soutien de Jeanpierre Guédon, professeur en informatique de l’Université de Nantes et cofondateur de Ouest Médialab.
      Il a permis d’automatiser la collecte des données des différentes sources et leur tri en passant en revue 5 000 sites web. En analysant le contenu des pages d’accueil des sites d’information, le recours à l’intelligence artificielle a contribué à déterminer le caractère local d’un média. 
      Cette deuxième version de la cartographie des médias locaux comprend près de 1 100 médias de plus qu’en 2019 qui avait recensé 1 512 rédactions. 724 radios locales ont été intégrées grâce à la liste d’adhérents du Syndicat National des Radios Libres (SNRL), additionnées du résultat de contributions volontaires de grands groupes de presse et syndicats professionnels. 
      Il est possible de contribuer en ajoutant un média qui ne figure pas sur la carte ou en complétant des informations déjà présentes dans la base de données.
      La base de données mise à disposition par Ouest Medialab permet de faire des analyses. Par exemple ici les villes d'implantation de la presse régionale. Avec possibilité de comparer avec la radio ou la télévision.Articles connexes
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      Carte de l'indice de perception de la corruption (Transparency International)

      L'indice de perception de la démocratie selon Dalia Research

      L’état de la liberté académique dans le monde

      La carte, objet éminemment politique : peut-on évaluer la qualité d'une démocratie ?

      La carte comme outil d'accès et d'analyse de l'information à l'échelle internationale

    • sur Premières images radar du satellite Sentinel-1C (Copernicus)

      Publié: 13 December 2024, 7:50am CET


      Source : « Sentinel-1C captures first radar images » (European Spatial Agency, 10 décembre 2024)

      Moins d’une semaine après son lancement, le satellite Copernicus Sentinel-1C a livré ses premières images radar de la Terre, offrant un aperçu de ses capacités de surveillance dans le domaine de l'environnement. Lancé le 5 décembre 2024 depuis le Centre Spatial Guyanais à bord d'une fusée Vega-C, Sentinel-1C est équipé d'un radar à synthèse d'ouverture (SAR) en bande C. Cette technologie de pointe permet au satellite de fournir des images haute résolution de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques, pour des applications critiques telles que la gestion de l'environnement, la réponse aux catastrophes et la recherche sur le changement climatique.

      Le nouveau satellite a désormais livré sa première série d’images radar au-dessus de l’Europe, traitées par le segment au sol de Copernicus. Ces images présentent un niveau exceptionnel de qualité des données pour les images initiales, soulignant les efforts remarquables de toute l’équipe Sentinel-1 au cours des dernières années. Ces premières images montrent des régions d’intérêt, notamment le Svalbard en Norvège, les Pays-Bas et Bruxelles en Belgique.

      Image des Pays Bas captée par Sentinel-1C (Source : © ESA)

      Cette image Sentinel-1C des Pays-Bas fait écho à la  toute première image SAR  acquise par la mission européenne de télédétection (ERS) en 1991, qui a capturé le polder de Flevoland et l'IJsselmeer, marquant ainsi la première image radar européenne jamais prise depuis l'espace.

      La Commission européenne supervise Copernicus, qui coordonne divers services visant à protéger l'environnement et à améliorer la vie quotidienne. L'ESA, responsable de la famille de satellites Sentinel, assure  un flux constant de données de haute qualité pour soutenir ces services. Simonetta Cheli, directrice des programmes d'observation de la Terre à l'ESA, a déclaré : « Ces images mettent en évidence les capacités remarquables de Sentinel-1C. Bien qu'il soit encore trop tôt pour le dire, les données montrent déjà comment cette mission va améliorer les services Copernicus au profit de l'Europe et au-delà. »

      Depuis son lancement, Sentinel-1C a subi une série de procédures de déploiement complexes, notamment l'activation de son antenne radar de 12 mètres de long et de ses panneaux solaires. Bien que le satellite soit encore en phase de mise en service, ces premières images soulignent son potentiel à fournir des informations exploitables dans toute une gamme d’applications environnementales et scientifiques.

      Ramon Torres, chef de projet de l'ESA pour la mission Sentinel-1, a déclaré à propos du lancement de Sentinel-1C : « Sentinel-1C est désormais prêt à poursuivre le travail essentiel de ses prédécesseurs, en dévoilant les secrets de notre planète, de la surveillance des mouvements des navires sur les vastes océans à la capture des reflets éblouissants de la glace de mer dans les régions polaires et des subtils changements de la surface de la Terre. Ces premières images incarnent un moment de renouveau pour la mission Sentinel-1. »

      Les données de Sentinel-1 contribuent à de nombreux services et applications Copernicus, notamment la surveillance de la banquise arctique, le suivi des icebergs, la cartographie de routine de la banquise et les mesures de la vitesse des glaciers. Elles jouent également un rôle essentiel dans la surveillance marine, comme la détection des déversements d'hydrocarbures, le suivi des navires pour la sécurité maritime et la surveillance des activités de pêche illégale.

      En outre, il est largement utilisé pour observer les déformations du sol causées par les affaissements, les tremblements de terre et l'activité volcanique, ainsi que pour cartographier les forêts, les ressources en eau et en sol. Cette mission est essentielle pour soutenir l'aide humanitaire et répondre aux crises dans le monde entier.

      Toutes les données Sentinel-1 sont disponibles gratuitement via l'écosystème Copernicus Data Space, offrant un accès instantané à une large gamme de données provenant à la fois des missions Sentinel et des missions contributives Copernicus.

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      Le satellite Sentinel-2C livre ses premières images (ESA - Copernicus)

      Les images satellites Spot du CNES (1986-2015) mises à disposition du public
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      Rubrique outils et images satellitaires
    • sur Comparer les temps de trajets en Angleterre et au Pays de Galles de 1680 à nos jours

      Publié: 6 December 2024, 5:08pm CET


      Travelintimes est un planificateur de voyage historique, qui permet de planifier des voyages en Angleterre et au Pays de Galles vers 1680, vers 1830 et en 1911. Le site permet d'explorer la nature des déplacements et la façon dont ils se sont améliorés au cours du temps. Fondé sur des recherches historiques, il s'appuie sur les résultats de plusieurs projets de recherche conduits au sein de l'Université de Cambridge.


      1) Un planificateur de voyage pour mesurer l'évolution historique des transports

      Le planificateur de voyage est encore en phase de développement. Il permet pour l'instant les choix suivants :

      1. Planifiez un voyage à cheval à travers l'Angleterre et le Pays de Galles vers 1680 ;
      2. Planifiez un voyage en diligence à travers l'Angleterre et le Pays de Galles vers 1830 ;
      3. Planifiez un voyage en train à travers l'Angleterre et le Pays de Galles, en utilisant un vélo pour vous rendre à la gare la plus proche.

      Un quatrième choix propose un itinéraire actuel basé sur la voiture, en utilisant OpenStreetMap, à titre de comparaison. Le planificateur permet de fixer son trajet entre deux points au choix sur la carte, de connaître le cas échéant la localisation des arrêts de nuit et de calculer le coût du voyage, exprimé de différentes manières (dans la monnaie et les prix de l'époque, en nombre d'heures de travail adulte non qualifié nécessaires pour payer le voyage, en monnaie actuelle en se référant aux heures de travail non qualifié du salaire minimum actuel).

      2) Pourquoi ce choix de dates vers 1680, vers 1830 et en 1911 ?

      Ces dates ont été choisies pour illustrer les aspects clés du développement des systèmes de transport. En 1680, l'amélioration du réseau routier apportée par les Turnpike Trusts (qui percevaient des péages) n'existait pas et l'ère moderne de la construction de canaux n'avait pas encore débuté. En 1830, le réseau de routes à péage était à son apogée, couvrant environ 20 000 miles, ainsi que le réseau de canaux. Le premier chemin de fer à vapeur pour passagers au monde, la ligne Liverpool-Manchester, a ouvert en 1830, mais en 1911, le réseau ferroviaire était à son apogée tandis que le vélo se répandait rapidement à partir des années 1890.

      En 1680, l'état des routes était très mauvais et de nombreuses routes étaient impraticables aux véhicules à roues pendant une grande partie voire la totalité de l'année, ce qui faisait du déplacement à cheval (en amazone pour les femmes à cette époque) la seule alternative à la marche pour la plupart des voyages de passagers longue distance. 

      En 1830, il existait un réseau très étendu de routes à péage, qui permettaient de circuler même la nuit. Le réseau de lignes de diligences était très développé, ce qui permettaient à ceux qui en avaient les moyens de parcourir le pays beaucoup plus rapidement qu'en 1680 et dans un confort bien plus grand. 

      En 1911, grâce à un réseau ferroviaire dense, les déplacements à travers le pays étaient beaucoup plus rapides qu'en 1830, plus confortables, plus sûrs et moins chers. Les billets de troisième classe permettaient à une grande partie de la classe ouvrière de voyager en train. L'invention et la diffusion du vélo a également grandement démocratisé l'accès aux transports, les riches pouvant désormais se déplacer en voiture. 

      D'autres types de trajets, pour le fret de marchandises (notamment le charbon), seront ajoutés sur le site.

      3) Un projet de recherche qui témoigne du « spatial turn » des recherches historiques

      Les données à l'origine de ce site web ont été créées à partir d'une série de projets de recherche du département de géographie et de la faculté d'histoire de l'Université de Cambridge. Ces projets ont été financés par le Conseil de recherche économique et sociale, le Leverhulme Trust, la British Academy et l'Isaac Newton Trust (Cambridge).

      Plusieurs projets ont été menés par le Dr Leigh Shaw-Taylor et le professeur Sir EA Wrigley entre 2003 et 2012, axés sur la reconstruction de la structure professionnelle de l'Angleterre et du Pays de Galles depuis la fin du Moyen Âge. Ils se sont assez rapidement intéressés au rôle des changements dans les infrastructures de transport, dans la géographie de la population et dans les structures professionnelles locales. À partir de 2006, le Dr Max Satchell a travaillé sur le projet qui a connu ensuite un « tournant spatial ». Avec des collègues en Espagne (dirigés par le professeur Jordi Marti-Henneberg), ils ont créé des cartes numériques du réseau ferroviaire et des gares pour chaque année de 1825 à 2010 à partir de l'atlas de Michael Cobb, The Railways of Great Britain. Max Satchell a ensuite créé des cartes des rivières et canaux navigables d'Angleterre et du Pays de Galles pour chaque année de 1600 à 1947. En 2012, ils ont lancé un nouveau projet financé par le Leverhulme Trust avec le professeur Dan Bogart (Université de Californie à Irvine) qui a obtenu un financement supplémentaire de la National Science Foundation américaine. Le Dr Xuesheng You, Mme Annette MacKenzie, le Dr Eduard Alvarez et le Dr Alan Rosevear ont rejoint l'équipe. Satchell et Rosevear ont cartographié les routes à péage pour chaque année de 1660 jusqu'à la disparition finale du système en 1897. Satchell, Alvarez et d'autres chercheurs ont créé des cartes des ports et des routes de navigation côtière.

      Alvarez a connecté tous les réseaux de transport pour produire une version « multimodale » avec trois dates de référence (vers 1680, vers 1830 et en 1911). Cette dernière étape a reposé sur l'utilisation d'un logiciel d'analyse de réseau pour étudier les caractéristiques du réseau et modéliser les trajets. Les chercheurs espèrent que ce site web intéressera le grand public et qu’il sera largement utilisé à des fins d’enseignement en histoire et en géographie dans les écoles et les collèges. 

      4) Références scientifiques

      L. Shaw-Taylor, D. Bogart et AEM Satchell. The Online Historical Atlas of Transport, Urbanization and Economic Development in England and Wales c.1680-1911 [Atlas historique en ligne des transports, de l'urbanisation et du développement économique en Angleterre et au Pays de Galles vers 1680-1911]. TravelinTimes.org

      Chapter 1Navigable waterways and the economy of England and Wales 1600-1835
      Max Satchell (2017) 
       
      Chapter 2The Turnpike Roads of England and Wales 
      Dan Bogart (2017) 
       
      Chapter 3The development of the railway network in Britain 1825-1911
      Dan Bogart, Leigh Shaw-Taylor and Xuesheng You (2018) : L. Shaw-Taylor, D. Bogart and A.E.M. Satchell

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    • sur Sixième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2024)

      Publié: 30 November 2024, 3:37pm CET

      La 6e édition du défi cartographique du #30DayMapChallenge s'est terminée fin novembre 2024. Lancé en 2019 par Topi Tjukanov, un cartographe finlandais, le défi est devenu au fil des années un projet de cartographie sociale qui se déroule chaque année au mois de novembre. L'édition 2024 introduit des thèmes nouveaux concernant la cartographie collaborative, les conflits, la mémoire, la planète bleue, le micomapping, les heatmaps. L'Arctique remplace l'Antarctique qui était au défi de l'an dernier, deux couleurs remplace noir & blanc. Une place importante est réservée aux données (Data : HDX - Data : my data - Data : OpenStreetMap - Data : overture). Enfin le dernier challenge (The final map) laisse une grande liberté.



      Les réalisations peuvent être retrouvées à partir du hashtag #30DayMapChallenge sur différents réseaux sociaux :

       30 cartes pour voir le territoire autrement (IGN)
      [https:]]

      #30DayMapChallenge J29 ??#OVERTURE
      Pourquoi partir à l'autre bout du monde quand on peut simplement se rendre dans le massif des Bauges ?
      Avec ses 14 sommets de plus de 2000 m, il est surnommé "Le Petit Himalaya", en référence aux 14 sommets de plus de 8000 m de la chaîne de… pic.twitter.com/NXFf9m5pRz

      — IGN France (@IGNFrance) November 29, 2024

      #30DayMapChallenge day 30: c'est fini ?
      ? J'ai fait 2??4?? cartes, dont 3 avec @IGNFrance
      ? visible sur mon #github ?? [https:]]
      ? Thanks everyone for the beautiful maps, as usual#mappymeme #cartography #geomatique pic.twitter.com/RnBuNFbMac

      — Jean-Marc Viglino (@jmviglino) November 30, 2024

      #30DayMapChallenge, Day 30, The final map:
      A basketball globe with cities with population >5000

      Code: [https:]] #dataviz #map #Rstats pic.twitter.com/MNi7GsRKCk

      — Georgios Karamanis (@geokaramanis) November 30, 2024
      Superficie de l'Algérie : 2 382 000 km²

      Superficie du Groënland : 2 166 000 km²

      Si vous êtes curieux, découvrez ce site : [https:]] #ArcGIS #Maps pic.twitter.com/cBghJf5osE

      — Kevin Prieur (@KevinGis) November 26, 2024

      Another masterpiece from Jo Wood. His #30DayMapChallenge 2024 is absolutely incredible. Very inspiring. #Observable #JavaScript #VintageCartography [https:]] pic.twitter.com/kaU1CGA8wp

      — Nicolas Lambert (@neocartocnrs) November 27, 2024

      Cette carte animée depuis #ArcGIS Online se base sur les données du modèle numérique d'évolution de l'océan établi par l'HYCOM.#Cartographie #Ocean pic.twitter.com/reU8AJi9or

      — Kevin Prieur (@KevinGis) November 28, 2024

      #30DayMapChallenge Jour28/ Day28 - Planète bleue / Bonne journée de la Méditerranée pic.twitter.com/8HUEJdLZvr

      — Joseph Benita (@JsphBen) November 28, 2024

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    • sur La carte de Cassini embellie sur le site du Géoportail

      Publié: 29 November 2024, 7:31pm CET

      Source : « Une nouvelle version interactive de la carte de Cassini, la première carte intégrale du royaume (XVIIIe siècle), a été mise en ligne sur le Géoportail » (BNF-IGN, Communiqué de presse du 28 novembre 2024). 

      La Bibliothèque nationale de France (BnF) et l’Institut national de  l’information géographique et forestière (IGN) ont noué un partenariat afin de rendre accessible sur le Géoportail, portail web permettant l’accès à des services de recherche et de visualisation de données géographiques ou géolocalisées, une nouvelle version numérisée de la célèbre carte de Cassini. Il s’agit de la première carte générale et détaillée du royaume de France réalisée entre 1756 et 1815 par la famille de cartographes Cassini.  

      La "Carte générale de la France" est réalisée par la famille de cartographes Cassini entre 1756 et 1815. L’exemplaire conservé @laBnF est aquarellé à la main (1780). Chaque feuille est découpée en 21 rectangles collés sur une toile de jute pour permettre le pliage et le transport pic.twitter.com/Xh199eCOoc

      — Bibliothèque BnF (@laBnF) November 28, 2024

      Composée de 180 feuilles accolées, cette carte exceptionnelle conservée au département des Cartes et plans de la BnF, est l’un des rares exemplaires aquarellés à la main réalisé dans les années 1780. Elle donne une vision d’ensemble du royaume dans ses frontières de l’époque, ce qui explique l’absence de Nice, de la Savoie et de la Corse, mais aussi la présence de villes aujourd’hui belges, luxembourgeoises ou allemandes. Chaque feuille a été découpée en 21 rectangles collés sur une toile de jute afin d’en permettre le pliage et le transport.  Grâce à ce partenariat, les utilisateurs peuvent naviguer de façon interactive à travers une version assemblée de la carte, tout en la superposant à des cartes modernes ou à des prises de vues aériennes actuelles. Cette version est de bien meilleure qualité, avec une résolution et un contraste plus importants que celle diffusée précédemment sur le Géoportail. Numérisée en 2015 par la BnF en haute résolution, la Carte de Cassini est également accessible sur Gallica la bibliothèque numérique de la BnF, ainsi que sur l’application mobile Cartes IGN et le site « Remonter le temps ». 

      Déjà numérisée en 2015 par @laBnF en haute résolution, la Carte de Cassini est également accessible sur @GallicaBnF et sur l’application mobile Cartes @IGNFrance et le site « Remonter le temps » : [https:]]

      — Bibliothèque BnF (@laBnF) November 28, 2024

      La nouvelle version est vraiment plus précise. La possibilité de zoomer sur des traits permet de placer les moulins, notamment, avec plus de précision. Toutefois les versions ayant été aquarellées à la main ont parfois des petites différences qui méritent d'être comparées ponctuellement. La carte de Cassini intégrée dans le Géoportail est la version en couleur (feuilles gravées et aquarellées) issue de l’exemplaire dit de « Marie-Antoinette » du XVIIIe siècle. La légende qui accompagne la carte de Cassini sur le Géoportail vaut le coup d'oeil par la précision et la beauté de ses symboles (à télécharger en pdf). Jean-Marc Viglino en a tiré une police svg utilisable dans un SIG.

      Au même titre que les autres couches du Géoportail, la carte de Cassini peut être intégrée dans un SIG sous la forme de flux WMTS (voir les Geoservices WMS/WMTS sur le site de l'IGN). Exemple ici d'intégration de la carte dans QGIS.


      On ne dispose pas de cartes de Cassini pour l'outre-mer. Le Géoportail comporte malgré tout une belle carte du XVIIIe siècle pour la Guyane. En toute logique, le Géoportail devrait mettre d'autres cartes du XVIIIe pour les autres territoires d'outre-mer. Pour la Corse, il y a le plan Terrier du XVIIIe disponible via les Géoservices de l'IGN

      Pour compléter

      « Portrait cartographique du Royaume de France : l’aventure des Cassini » (La Fabrique de l'Histoire).

      Au XVIIIe siècle, la France a vu naître une œuvre cartographique sans précédent : la carte de Cassini, la première représentation géométrique et topographique de tout le territoire national. Réalisée sur plus de 70 ans par quatre générations d’une même famille d’astronomes et cartographes, cette carte est bien plus qu’un simple outil : elle est un témoignage historique, scientifique et technique unique. Débutée sous Louis XV, la carte de Cassini a marqué une rupture avec les anciennes méthodes. Grâce à des techniques comme la triangulation et des relevés sur le terrain, elle a permis de produire une carte rigoureuse et détaillée. Ses créateurs ont relevé de nombreux défis, alliant innovation scientifique, observation astronomique et expertise topographique. La carte de Cassini ne se contente pas de montrer les frontières et les routes : elle représente les clochers, moulins, forêts, cours d’eau, et autres éléments essentiels à la vie des territoires. Elle reflète une vision civique et scientifique, tout en ayant une utilité militaire stratégique. Aujourd’hui, les avancées numériques permettent de superposer les cartes de Cassini aux représentations modernes, offrant un regard unique sur l’évolution des territoires. Un véritable trésor scientifique et culturel pour comprendre le passé et planifier l’avenir. La carte de Cassini témoigne de valeurs de persévérance et de transmission. Ce projet ambitieux, fruit de décennies de travail, continue d’inspirer par sa précision et son utilité. Une nouvelle version interactive est désormais accessible sur le Géoportail de l’IGN.
      « Naviguer dans les cartes de Cassini avec Eve Netchine et Bernard Bèzes » (France Culture)
      La carte de Cassini, première représentation cartographique du royaume de France établie en 1744, a été numérisée pour la première fois de façon continue. Comment cette carte a-t-elle été créée ? Comment a-t-elle, au cours de l'histoire, façonné notre représentation du territoire ?

      « Chez les Cassini, les cartes c’est de famille ! » (France Culture)
      Aux 17e et 18e siècles, la famille Cassini donne à la science plusieurs astronomes, cartographes et géodésiens. Depuis l’Observatoire de Paris, génération après génération, ils participent à l’élaboration d’une Carte générale de la France, singulière par sa précision et son étendue.

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    • sur Open Source Places, une base de données de 100 millions de POI en open source (Foursquare)

      Publié: 24 November 2024, 6:51pm CET


      Source : « Foursquare Open Source Places : A new foundational dataset for the geospatial community » (Foursquare)

      La plate-forme Foursquare, qui se présente comme « leader du secteur pour tout ce qui concerne le géospatial », lance Open Source Places, un ensemble de données ouvertes comprenant 100 millions de lieux d’intérêt (POI) classés selon 22 attributs de base. La carte reflète la diversité des lieux d'intérêt dans le monde. L'inégale densité de l'information traduit l'inégale répartition de la population (les pleins et les vides de l'oekoumène). Cette couverture inégale est aussi celle de millions d'utilisateurs qui ont contribué à saisir l'information (principalement dans les zones développées bénéficiant de bonnes connexions et d'utilisateurs bien équipés). D'une certaine manière, la carte reflète l'inégale géonumérisation du monde. 

      L'inégale densité des « lieux d'intérêt » ou POI selon Open Source Places  (source : Foursquare)


      1) Diffuser des POI en open source, un enjeu majeur

      Les données rassemblent des informations livrées par des sociétés « à partir de sources tierces faisant autorité ainsi que de milliards de photos, de conseils et d'avis générés par les utilisateurs, issus de 10 ans d'expérience en matière de collecte de commentaires des consommateurs ». Ces données POI sont destinées selon Foursquare à « stimuler l'innovation dans l'ensemble de la communauté géospatiale ». Étant donné leur origine, il n'est pas étonnant de voir dominer les données concernant des lieux ayant un usage commercial. 

      Même si ces données sont gratuites, il s'agit pour Foursquare de valoriser son image d'entreprise spécialisée dans le géospatial. Les POI fournissent souvent la couche fondamentale pour le développement open source. Foursquare a bâti nombre de ses applications à partir de ces données ouvertes. Foursquare Places a été construit sur un système de crowdsourcing, à partir des données d'utilisateurs utilisant ses applications mobiles. Tout l'enjeu est désormais de parvenir à maintenir une base de données synchronisée avec le monde réel. C'est certainement l'une des raisons qui ont conduit à la mise à disposition de ces données POI en open source : poursuivre, voire amplifier le travail de saisie et de mise à jour de ces données sur une base contributive, ce qui est l'objectif de sa Placemaker Community, souvent mise en avant par Foursquare comme une des spécificités de l'entreprise.

      2) L'accès aux données au format parquet

      L’ensemble des données est fourni au format parquet. Il est prévu qu'il soit mis à jour mensuellement. Ces données peuvent être filtrées par catégories et par type de lieux commerciaux ou non commerciaux (voir le schéma de base ici).

      L'extraction des données à partir de gros fichiers au format parquet nécessite des compétences techniques. On peut utiliser l'interface Fused qui permet de faire des extractions simples à partir d'un secteur géographique (téléchargement des données au format geojson). Mark Litwintschik et Simon Willison fournissent des conseils pour procéder à des extractions avec DuckDB ou pour les récupérer sur Github (plus de 10 Go de données à télécharger en plusieurs fichiers).

      Certains data analystes comme Tim Wallace soulignent l'intérêt de pouvoir disposer d'une telle masse de données ouvertes. Mais comme pour tout jeu de données, ouvert ou non, il est bon de savoir à quoi on a affaire. Bien que Foursquare garantisse des données gratuites et de haute qualité, certaines données sont quelque peu incohérentes ou mal renseignées. Avec le temps, il devrait être possible d'éliminer ces bizarreries. 

      3) La consultation à travers une interface cartographique


      Les données peuvent être visualisées directement à travers l'interface cartographique Fourquare Studio

      À mesure que l'on zoome, on voit apparaître les cellules géométriques qui donnent la somme de lieux et leurs grandes catégories (vente de détail, manger et boire, voyage et transports, services aux entreprises et professionnels, événementiel). Pour aller plus loin, il faut s'abonner à l'application Studio. D'où l'intérêt de télécharger les données dans un SIG pour pouvoir faire des analyses plus fines à l'échelle des sous-catégories. A noter cependant : on ne dispose pas de la nature et de la géolocalisation précises des données, celles-ci ayant été catégorisées et agrégées avant diffusion à l'échelle de chaque cellule. En cela, le jeu de données Open Source Places montre bien l'intérêt et les limites du big data et de l'open data tels qu'ils sont mis en oeuvre aujourd'hui par les grandes entreprises.

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      Guide de l'Insee pour faciliter l’accès aux données

      Cartes et données sur la population mondiale (Population & Sociétés, 2024)

      Jeu de données SEDAC sur l'évolution des villes dans le monde entre 1975 et 2030

      Cartographier l'empreinte humaine à la surface du globe

      Utiliser Wikidata pour chercher des informations géographiques

      Une base de données historiques sur les personnages célèbres dans le monde (de 3500 avant JC à 2018)

      Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques

      OpenDataSoft : une plateforme avec plus de 1800 jeux de données en accès libre

      Data France, une plateforme de visualisation de données en open data

      Numbeo, une banque de données et de cartes sur les conditions de vie dans le monde
    • sur La cartographie dans la tradition islamique : ??rat al-Ar?

      Publié: 23 November 2024, 6:23am CET


      Source : Mapping in the Islamic Tradition : ??rat al-Ar? (2024). Library of Congress.

      Dans une présentation intitulée « ??rat al-Ar? : des manières de voir les représentations islamiques du monde et au-delà », Karen Pinto, chercheuse associée en études religieuses à l'Université du Colorado, présente la vision du monde du point de vue de la tradition cartographique islamique. Dans cette tradition dite ??rat al-Ar? (Configuration du monde d'après le célèbre ouvrage d'Ibn Haqwal), l'art, la géographie, la religion et la philosophie fusionnent pour présenter des images aux origines cosmographiques et à l'identité spatiale orientée vers le Sud. À partir des messages codés dans ces cartes, la chercheuse nous fait découvrir des récits historiques longtemps cachés et nous permet de revisiter les contributions de cette tradition cartographique à l'histoire de la cartographie de notre monde. Cette conférence fait partie de la présentation d'automne 2024 de la Philip Lee Phillips Society, « Cartographie dans la tradition islamique ».

      Karen Pinto, originaire de Karachi au Pakistan, formée à Dartmouth et à Columbia, s'est spécialisée dans l'histoire de la cartographie islamique et ses intersections entre les traditions cartographiques ottomanes, européennes et autres au niveau mondial. Elle a passé trois décennies à traquer des cartes dans les collections de manuscrits orientaux du monde entier. Elle possède un référentiel de 3 000 images de cartes islamiques, dont beaucoup n'ont jamais été publiées auparavant. Son livre Medieval Islamic Maps and Exploration a été publié par la University of Chicago Press en novembre 2016, et a remporté le prix Outstanding Academic Title Award 2017 de Choice. Elle a également remporté le prix Ibn Khaldun pour son travail sur la Méditerranée dans l'imaginaire cartographique islamique. En plus de ses études sur le Moyen-Orient et l'Islam, elle s'intéresse aux humanités numériques, aux études spatiales et au développement de modèles 3D pour améliorer notre compréhension des cartes médiévales. 

      Quelques extraits de la conférence

      « Aujourd'hui nous sortons notre téléphone et Google Maps, nous disons que nous voulons aller ici, là et partout... Mais comment faisions-nous au VIIe siècle ? Tous ces musulmans partant à la conquête du monde, comment savaient-ils où ils allaient ? C'est une question fascinante. »

      « La première chose que je fais est de dire à mes étudiants, rangez tous vos livres, prenez un morceau de papier et dessinez la première carte qui vous vient à l'esprit. Combien d'entre eux font celle qui montre le nord en haut avec l'Amérique au centre ? Ils font ce type de carte, mais certains d'entre eux en dessinent d’autres différentes. C'est vraiment intéressant de voir, quelle est la carte qui tourne dans leur tête ? Quelle est votre carte mentale ? Où est votre carte mentale ? »

      « L'océan qui nous entoure c'est, comme vous le savez, le motif de toutes les cartes pré-modernes. Au début de la période moderne, soudainement on voit apparaître l'Atlantique et le Pacifique. Étaient-ils été divisés ? Non. Vous pensez qu'ils sont divisés. Mais si vous regardez Google Maps sous un angle particulier, vous verrez que les océans sont tous connectés. Nous avons toujours un océan qui nous entoure. »

      « J'ai passé des heures et des heures à regarder ces cartes en me demandant, qu'est-ce que c'est ? Des lignes et des cercles étranges et quelques créatures ornementales, et puis vous commencez à lire et vous commencez à dire, oh, ce sont des noms de lieux que je reconnais. Oh, c'est le golfe Persique, vraiment ? Et ça ce n'est pas l'Afrique et l'Espagne ? »

      « Ce que tous les amateurs de cartes aiment universellement, c'est d'identifier des lieux et déterminer quel lieu se trouve où. Sur ces cartes, un certain nombre de lieux ont disparu. Je suis allé sur le terrain à la recherche de lieux car ils ne figurent pas dans les manuscrits. Ils ont été oubliés. Et la seule façon de les trouver est d'aller sur place. J'ai donc été sur place en Syrie et en Turquie, à la recherche de lieux sur la carte de la Méditerranée, c'est dire à quel point les gens qui s'intéressent aux cartes sont obsédés. »

      « C'est juste comme ça que sont les cartes. C'est quand vous ne les comprenez pas, quand elles n'ont aucun sens, quand vous devez aller creuser pour trouver le sens derrière ces cartes ou ce qu'elles essaient de vous montrer, c'est ce qui est fascinant. »

      « Et puis cette idée : si on commençait à regarder le monde avec une autre direction en haut, en particulier avec les musulmans, avec le sud en haut, ils privilégient l'Afrique, n'est-ce pas ? Ils regardent vers l'Afrique. Ils ne privilégient pas l'Europe. Donc le sud est en haut. »

      « Si vous prenez une goutte de cartographie chinoise pré-moderne, une goutte de cartographie européenne pré-moderne, une goutte de cartographie africaine pré-moderne, vous les prenez et les additionnez, qu'est-ce que vous obtenez ? Vous obtenez une carte islamique. Parce que le truc à propos du monde musulman, qui est si intéressant et qui est représenté ici, c'est la figure de la péninsule arabique qui est au centre des cartes. Donc ils sont au carrefour. Le centre de la croix. Ils sont au centre de la croix du monde. Et même maintenant, quand vous pensez au monde, si vous pensez simplement à la carte, la péninsule arabique est juste là connectant l'Afrique à l'Asie, à l'Europe. Vous avez donc cette connectivité incroyable ».

      Pour compléter

      « Quand j'étais étudiant diplômé à Columbia en 1991, ma professeure, la regrettée mais incroyablement grande Olivia Remie Constable (1961-2014), m'a suggéré d'écrire un article de séminaire sur les géographes musulmans médiévaux. Cela m'a envoyé dans les recoins sombres de la collection d'histoire et de géographie islamiques au 11e étage de la bibliothèque Butler. Là, je suis littéralement tombé sur les 6 volumes de Konrad Miller de la fin des années 1920 : Mappae Arabicae : Arabische Welt und Länderkarten des 9–13. Jahrunderts. (6 vol. Stuttgart, 1926–1931) réimpressions en noir et blanc de centaines de cartes islamiques médiévales cachées dans des manuscrits orientaux jusqu'alors peu connus dans le monde de l'histoire de la cartographie occidentale.

      « L'harmonie masque le conflit : la Méditerranée dans l'imaginaire islamique médiéval  » (exposition de Karen Pinto)

      « Tout est dans la carte » (New York Review of Books)
      L’attachement des Etats à leurs frontières et le déclin des dynasties ne s’expliquent pas uniquement pas des facteurs idéologiques ou politiques. Dès le XIVe siècle, l’historien arabe Ibn Khaldoun, souligne le rôle que jouent la géographie et la morphologie géophysique d’un pays dans son destin et celui de sa région. Dans cet article de la New York Review of Books traduit par Books en janvier 2014, Malise Ruthven souligne notamment toutes les significations que peuvent prendre une simple carte pour une nation, et nous réapprend à penser le monde autrement.

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      Atlas ptolémaïques de la Bibliothèque du Congrès : un guide de ressources

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      Atlas stratégique de la Méditerranée et du Moyen-Orient (FMES)

      Numérisée en haute résolution, la carte médiévale de Fra Mauro peut être explorée en détail

      La carte médiévale d'Ebstorf en version interactive et en téléchargement

      Cartes et atlas historiques

    • sur Cartographie du surpoids et de l’obésité aux États-Unis et dans le monde

      Publié: 22 November 2024, 12:58pm CET


      Source : Ng, Marie et al., National-level and state-level prevalence of overweight and obesity among children, adolescents, and adults in the USA, 1990–2021, and forecasts up to 2050. [Prévalence du surpoids et de l’obésité aux États-Unis (1990-2021) et prévisions jusqu’en 2050]. The Lancet, article en accès ouvert.
      Présentation
      D’après la définition de l’OMS, une personne est en surpoids lorsque son indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 et elle est obèse lorsque celui-ci est supérieur à 30. Le surpoids et l’obésité ne cessent d'augmenter aux États-Unis. L'obésité a presque triplé au cours des 50 dernières années. Le monde compte plus d'un milliard de personnes obèses dont l'indice de masses corporelle (IMC) dépasse les 30 kg/m2. Il convient de comprendre les tendances actuelles et les trajectoires futures au niveau national et au niveau des États pour évaluer le succès des interventions actuelles et éclairer les futurs changements de politique de santé. Dans cet article, les auteurs ont estimé la prévalence du surpoids et de l’obésité de 1990 à 2021 avec des prévisions jusqu’en 2050 pour les enfants et les adolescents (âgés de 5 à 24 ans) et les adultes (âgés de plus de 25 ans). En outre, ils ont établi des estimations et des projections spécifiques pour chaque État concernant les adolescents âgés de 15 à 24 ans et les adultes pour les 50 états et Washington DC.

      Prévalence estimée du surpoids et de l'obésité dans 50 États américains en 2021 chez les adolescents et les adultes, par sexe (source : The Lancet)

      Principaux résultats

      En 2021, on estime qu'environ 15,1 millions d'enfants et jeunes adolescents (âgés de 5 à 14 ans), 21,4 millions d'adolescents (âgés de 15 à 24 ans) et 172 millions d'adultes (âgés de plus de 25 ans) étaient en surpoids ou obèses aux États-Unis. 

      Le Texas avait la prévalence standardisée selon l'âge la plus élevée concernant le surpoids ou l'obésité chez les adolescents de sexe masculin (âgés de 15 à 24 ans), soit 52,4 % (47,4-57,6), tandis que le Mississippi avait la prévalence la plus élevée chez les adolescentes (âgées de 15 à 24 ans), soit 63,0 % (57,0-68,5). 

      Chez les adultes, la prévalence du surpoids ou de l'obésité était la plus élevée dans le Dakota du Nord pour les hommes, estimée à 80,6 % , et dans le Mississippi pour les femmes à 79,9 % . La prévalence de l'obésité a dépassé l'augmentation du surpoids au fil du temps, en particulier chez les adolescents. 

      Entre 1990 et 2021, la variation en pourcentage de la prévalence standardisée de l'obésité selon l'âge a augmenté de 158,4 % chez les adolescents de sexe masculin et de 185,9 % (139,4–237,1) chez les adolescentes. Chez les adultes, la variation en pourcentage de la prévalence de l'obésité était de 123,6 % chez les hommes et de 99,9 % chez les femmes. 

      Les résultats des prévisions suggèrent que si les tendances et les schémas passés se poursuivent, 3,33 millions d'enfants et de jeunes adolescents supplémentaires, 3,41 millions d'adolescents et 41,4 millions d'adultes supplémentaires seront en surpoids ou obèses d'ici 2050. Le nombre total d'enfants et d'adolescents en surpoids et obèses atteindra 43,1 millions et le nombre total d'adultes en surpoids et obèses atteindra 213 millions en 2050. Dans la plupart des états des États-Unis, on prévoit qu'un adolescent sur trois et deux adultes sur trois souffriront d'obésité. Bien que les États du Sud, tels que l’Oklahoma, le Mississippi, l’Alabama, l’Arkansas, la Virginie-Occidentale et le Kentucky, devraient continuer à connaître une prévalence élevée de l’obésité, les changements de pourcentage les plus élevés à partir de 2021 sont prévus dans des États comme l’Utah pour les adolescents et le Colorado pour les adultes.

      Interprétation

      Les politiques actuelles n’ont pas réussi à lutter contre le surpoids et l’obésité. Sans réforme majeure, les tendances annoncées seront dévastatrices au niveau individuel et collectif, le poids de la morbidité et les coûts économiques associés continueront d’augmenter. Une gouvernance plus forte est nécessaire pour soutenir et mettre en œuvre une approche systémique multidimensionnelle visant à lutter contre les facteurs structurels du surpoids et de l’obésité aux niveaux national et local. Bien que les innovations cliniques doivent être exploitées pour traiter et gérer de manière équitable l’obésité existante, la prévention au niveau de la population reste au cœur de toute stratégie d’intervention, en particulier pour les enfants et les adolescents.

      Les données et les cartes sont disponibles dans les annexes de l'article.

      Fiche d'information de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l'obésité et le surpoids.

      Pour compléter 

      « Tendances mondiales de l'insuffisance pondérale et de l'obésité de 1990 à 2022 : une analyse groupée de 3 663 études représentatives de la population portant sur 222 millions d'enfants, d'adolescents et d'adultes » (The Lancet). Accès aux données de l'article sur Zenodo ou sur le site de la Ncdrisc (National Adult Body-Mass Index).

      « Quel État américain a le taux d’obésité le plus élevé ? »  (Visual Capitalist, 30 juillet 2024).
      Taux d'obésité chez les adultes en 2022 par État et territoire des États-Unis. L'obésité est définie comme un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 30. Les chiffres proviennent des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies et sont mis à jour en janvier 2024. Les chiffres sur l'obésité sont basés sur la taille et le poids autodéclarés. Accès aux données sur le site du CDC (Centers for Disease Control and Prevention)

      « Une personne sur huit vit désormais avec de l’obésité dans le monde » (Organisation mondiale de la Santé).

      « L'obésité touche surtout les personnes d'âge moyen et les pauvres » (Robert Wood Johnson Foundation).
      « Cartes. Géographie de l’obésité ». Par Hervé Théry, Patrick Caron (Diploweb, 30 octobre 2019).Il existe, dans nombre de pays du monde, une correspondance entre offre abondante de viande et obésité. 
      « Comment les villes aggravent l'épidémie d'obésité » (Fast Company).Le mythe selon lequel l'obésité n'est qu'une question personnelle ne tient pas compte du rôle que jouent les villes pour décourager les modes de vie sains.
      « Relation entre obésité et vote électoral des États américains » (Data Is Beautiful).
      On sait que l’obésité est liée au statut socio-économique, qui est lui-même l'un des déterminants du vote électoral. Si les États qui comptent le plus d'obèses votent républicain, il faut cependant faire la distinction entre corrélation et causalité. D'autres facteurs entrent en considération tels que l’appartenance religieuse ou l'éducation. Il convient de conduire des études au niveau individuel et non uniquement au niveau des Etats ou des comtés. Étant donné que les systèmes politique, économique et de santé aux États-Unis sont très différents de ceux d'autres pays, les recherches menées aux États-Unis sont difficilement généralisables (voir cette étude sur le Royaume-Uni).

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      Des différentes manières de cartographier la pauvreté dans le monde

    • sur Ilots de chaleur et inégalités urbaines en France

      Publié: 19 November 2024, 4:48am CET


      Céline Grislain-Letrémy, Julie Sixou, Aurélie Sotura. « En milieu urbain, les ménages modestes sont en général plus exposés aux îlots de chaleur » (Insee Analyses, octobre 2024).

      Les vagues de chaleur se traduisent par des températures significativement plus élevées en milieu urbain que dans la campagne environnante. Au sein même des villes, ce phénomène d’îlot de chaleur affecte différemment les quartiers selon la densité et la qualité des bâtiments, selon la végétation et selon les niveaux d’activité humaine. À Paris, Bordeaux, Lille et Nantes, ce sont à la fois les ménages les plus aisés et les plus modestes qui sont les plus exposés, car ils habitent dans les centres-villes. À Lyon, Marseille, Montpellier, Nice et Strasbourg, les ménages modestes sont les plus exposés au phénomène d’îlot de chaleur urbain et les ménages aisés sont les moins exposés, car ils habitent dans des quartiers périphériques moins denses, plus verts et aux constructions récentes. De façon générale, les ménages pauvres avec au moins une personne particulièrement jeune ou âgée sont exposés à des températures en moyenne légèrement plus élevées que les autres ménages. Ces ménages sont plus vulnérables aux fortes températures, et disposent de moins de possibilités pour y faire face : ils ont notamment plus rarement la climatisation ou une résidence secondaire.

      Au sein même des villes, certains quartiers sont davantage exposés aux îlots de chaleur en raison notamment de différences de densité, de caractéristiques des bâtiments, de végétation et de niveaux d’activité humaine [Institut Paris Région, 2010]. Le centre des agglomérations est ainsi nettement plus exposé aux îlots de chaleur, comme l’illustrent les exemples de Paris et Lyon. Selon leur lieu de résidence, souvent très lié au revenu, certaines populations sont ainsi davantage exposées. La relation entre niveau de vie et exposition aux îlots de chaleur découle principalement de l’organisation spatiale des villes. Parmi les neuf villes étudiées ici, deux configurations apparaissent.

      Indice d’îlot de chaleur nocturne, Paris et Lyon été 2017 (source : (Insee Analyses, octobre 2024)

      Les autres exemples de villes françaises sont disponibles dans le rapport complet de l'INSEE :

      Céline Grislain-Letremy, Julie Sixou, Aurélie Sotura. « Urban Heat Islands and Inequalities : Evidence from French Cities » (Insee, octobre 2024)

      Pour compléter

      Fontès-Rousseau C., Lardellier R., Soubeyroux J.-M., « Un habitant sur sept vit dans un territoire exposé à plus de 20 journées anormalement chaudes par été dans les décennies à venir » (Insee Première n°1918, août 2022).

      Institut Paris Région, « Les îlots de chaleur urbains », Répertoire de fiches connaissance (Institut Paris Région, novembre 2010).

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    • sur 12 événements cartographiques qui ont bouleversé notre monde (Maphappenings.com)

      Publié: 18 November 2024, 3:54am CET

      Le site MapHappenings.com, dédié à l'information et à la réflexion sur l'industrie de la cartographie, consacre une série de billets sur 12 événements cartographiques qui ont bouleversé notre monde. Racontées par James Killick, cartographe qui a travaillé sur le projet Mapquest, puis pour ESRI et Apple Maps, ces histoires renvoient à un passé qui semble déjà ancien, celui du début de l'ère informatique et de l'essor du géoweb. Que les initiatives proviennent de la sphère publique ou de la sphère privée (souvent des deux), on y découvre l'importance des grands projets qui ont permis l'essor des technologies et de la cartographie numérique.

      Vous pouvez découvrir ces histoires en anglais. Votre navigateur devrait facilement faire la traduction si vous n'êtes pas familier avec la langue de Shakespeare. En voici les principales entrées thématiques :
      • Part 1 — The First Map
        « La première carte » est difficile à déterminer, tout dépend de ce que l'on appelle carte (une représentation rupestre, une tablette d'argile, un papyrus...)
      • Part 2 — The Birth of Coordinates
        « La naissance des coordonnées » remonte au moins à Eratosthène qui a inventé le système des latitudes et des longitudes, mais il faut attendre le XVIIIe siècle pour qu'on soit capable de mesurer avec un peu d'exactitude la longitude.
      • Part 3 — Road Maps !
        « Cartes routières » : les atlas routiers ont une longue histoire. Aujourd'hui, la plupart des jeunes savent à peine lire une carte papier, et encore moins s'en servir (l'index des rues, ça vous dit quelque chose ?). Les cartes routières papier existent pourtant encore ! Au cas où vous ne me croiriez pas…
      • Part 4 — The Epic Quest for Longitude
        « La quête épique de la longitude » a une longue histoire qui remonte au moins au début du XVIIIe siècle.
      • Part 5 — The Dawn of Tube Maps
        « L’aube des plans de métro ». Depuis la carte d'Harry Beck publiée pour la première fois en 1933, les cartes de métro ont beaucoup évolué gagnant en complexité et schématisme. Est-ce à dire qu'elles ont perdu leur simplicité attrayante au profit de la complexité et de l'incohérence ?
      • Part 6 — The Advent of Computer Based Mapping
        « L’avènement de la cartographie assistée par ordinateur ». Premier programme civil à avoir réussi à mettre au point un ordinateur en 1943, UNIVAC I a joué un rôle clé dans l'avènement de l'ère informatique. Il faut attendre les années 1960 pour que le Harvard Laboratory for Computer Graphics invente le système de cartographie synagraphique (SYMAP).
      • Part 7 — Those Views from Above…
        « Ces vues d’en haut…». C'est au cours de la Première Guerre mondiale qu'apparaissent les premières images prises par avion. En 1972, la NASA lance le premier satellite Landsat annonçant une nouvelle ère, celle de la télédétection terrestre depuis l'espace.
      • Part 8 — Oh Brother, Where Art Thou?
        « Oh frère, où es-tu ? ». Ce n'est qu'en 2016 que la pénétration mondiale des smartphones a dépassé les 50 %, on peut donc affirmer que cela ne fait que 8 ans que la majorité des gens sur cette planète sont capables de déterminer rapidement leur emplacement. Retour sur les techniques de positionnement, leur histoire et celles qui se profilent pour demain.

      • Part 9 — A Curious Phenomenon Called ‘Etak’
        « Un phénomène curieux appelé Etak ». En 1985, les systèmes de navigation GPS n'existaient pas encore. Etak Navigator, lors de sa sortie, en étant le premier système de navigation automobile au monde, faisait figure de produit révolutionnaire.

      • Part 10 — A Relentless Quest for Maps
        « Une quête incessante de cartes » revient sur l'histoire de Mapquest, un projet de 1996 qui semble déjà ancien. A son lancement, MapQuest ne fournissait même pas d'itinéraire. Il ne faisait qu'une chose : il affichait une carte statique pour une adresse, et seulement si cette adresse se trouvait aux États-Unis. Mais MapQuest savait où vous vouliez aller. MapQuest a donc été le premier site à proposer des publicités « géocentriques ». Les hôtels, les compagnies aériennes et les chaînes de restauration rapide ont adoré.

      Pour compléter
      Minds behind maps. « Les cartes sont partout. Internet a fait exploser le besoin de savoir ce qui se passe, où et quand. Ce sont les conversations avec des personnes derrière les cartes qui alimentent le monde moderne.  De longues conversations qui prennent le temps de poser le contexte et d'expliquer la complexité de ces projets ». Voir l'interview de James Killick, cartographe qui a travaillé sur le projet Mapquest, puis chez ESRI et Apple et qui administre le site Map Happenings.


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    • sur Une cartographie du génocide à Gaza (Forensic Architecture)

      Publié: 17 November 2024, 8:42am CET


      « Une cartographie du génocide : la conduite d'Israël à Gaza depuis octobre 2023 » (Forensic Architecture).

      Depuis le début de la campagne militaire israélienne à Gaza en octobre 2023, Forensic Architecture collecte des données relatives aux attaques contre les civils et à la destruction des infrastructures par l'armée israélienne. L'analyse de ces activités révèle la destruction quasi totale de la vie civile à Gaza. Le site a collecté et analysé également les ordres d'évacuation émis par l'armée israélienne dirigeant les civils palestiniens vers des zones de Gaza désignées comme « sûres ». Ces ordres ont entraîné des déplacements répétés et à grande échelle de la population palestinienne à travers Gaza, souvent vers des zones qui ont ensuite été attaquées par Israël.

      Les conclusions de Forensic indiquent que la campagne militaire israélienne à Gaza est organisée, systématique et vise à détruire les conditions de vie et les infrastructures civiles nécessaires à la vie.

      À cette fin, la plateforme « Une cartographie du génocide » et le rapport qui l’accompagne élaborent une cartographie complète de la conduite militaire à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Elle déploie une gamme de méthodes pour observer la manière dont les opérations militaires d’Israël ont engendré des dommages généralisés et suggère comment ces observations pourraient éclairer des évaluations plus larges de la conduite militaire d’Israël pendant cette période.

      Le terme « génocide » est utilisé au sens du juriste polonais Raphaël Lemkin, dont la réflexion a été déterminante pour la définition formulée à l'article II de la Convention de 1948. Le génocide, selon Lemkin, signifie un plan coordonné d'actions visant à la destruction des fondements essentiels de la vie des groupes nationaux, dans le but d'annihiler ces groupes eux-mêmes.

      Les résultats de plus d'un an de surveillance et de recherche sont disponibles en ligne :

      Les données collectées et analysées permettent de mettre en évidence 6 catégories spécifiques de conduite militaire  :

      1. Contrôle spatial – le façonnage physique de Gaza selon une conception stratégique ;
      2. Déplacement – les déplacements répétés et forcés de civils et une évaluation des « mesures humanitaires » d’Israël ;
      3. Destruction de l’agriculture et des ressources en eau – destruction des champs, des vergers, des serres, des infrastructures agricoles et hydrauliques ;
      4. Destruction des infrastructures médicales – ciblage systématique des hôpitaux et du personnel de santé ;
      5. Destruction des infrastructures civiles – ciblage des services publics, des routes, des écoles, y compris celles servant d’abris, des édifices religieux et des bâtiments gouvernementaux ;
      6. Ciblage de l’aide – ciblage systématique des infrastructures et du personnel nécessaires au transport et à la distribution de l’aide humanitaire et à la préparation de la nourriture.

      Forensic Architecture (FA) est une agence de recherche basée à Goldsmiths (Université de Londres). Sa mission est de développer, utiliser et diffuser de nouvelles techniques, méthodes et concepts pour enquêter sur la violence provenant d'États ou d'entreprises. L'équipe comprend des architectes, des développeurs de logiciels, des cinéastes, des journalistes d'investigation, des scientifiques et des avocats.
      Voir aussi :

      Liens ajoutés le 18 novembre 2024

      UNOSAT Bande de Gaza 7e évaluation complète des dommages - mai 2024
      Environ 55 % du total des structures de la bande de Gaza et 135 142 logements endommagés, selon les estimations
      Données SIG à télécharger [https:]] pic.twitter.com/Ib8GCNhya6

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 5, 2024

      Des images satellite montrent des Gazaouis contraints de s'entasser dans la ville de campement d'Al-Mawasi (une parcelle de terre côtière de la taille de l'aéroport d'Heathrow sur la côte méditerranéenne de Gaza ) [https:]] pic.twitter.com/N8PrqVEhi2

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) May 17, 2024

      Urbicide à Gaza
      Suivi des dommages matériels sur les logements et équipements publics (écoles, hopitaux, bâtiments officiels...). Plus de 60% des infrastructures détruites [https:]]
      5/ pic.twitter.com/ndvNBPjIEP

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 25, 2024
      Lien ajouté le 23 novembre 2024

      Ethnic cleansing is unfolding in northern Gaza. We are witnessing an intensification and acceleration of military tactics previously used by the Israeli military throughout the Strip, this time aimed at enforcing large-scale displacement from the north. Analysis of Israeli ground… pic.twitter.com/IcRU7deWJj

      — Forensic Architecture (@ForensicArchi) November 22, 2024
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    • sur L'histoire par les cartes : histoire du quartier Richelieu à Paris (1750-1950)

      Publié: 16 November 2024, 7:19am CET


      Le site dédié au projet de recherche Richelieu. Histoire du quartier (1750-1950) est né de la collaboration de plusieurs institutions publiques situées au cœur du IIe arrondissement de Paris dont la BNF, l'Institut national d'histoire de l'art, l'École nationale des chartes, le Centre Allemand d'histoire de l'art DFK Paris, et le Centre André Chastel Sorbonne Université.

      Ce projet étudie le patrimoine du quartier compris entre le Louvre, l’Opéra, la place des Victoires et les grands boulevards, communément désigné sous le nom de "Richelieu" , à travers ses dynamiques architecturales, humaines et économiques et en croisant des sources iconographiques et cartographiques.

      La navigation s'effectue à partir de thèmes regroupant des documents iconographiques ou à partir de la carte qui permet d'identifier l'implantation des rues, des bâtiments, des jardins à l'échelle des parcelles cadastrales. La carte interactive donne un accès direct à chaque source avec son descriptif.

      Site du projet de recherche Richelieu. Histoire du quartier (1750-1950).

      Le project Richelieu donne accès aux données de la recherche produites et réutilisées, ainsi qu'au code et aux outils numériques produits, sous des licences libres. L'ensemble des données du projet sont disponibles sous licence Creative Commons CC BY-BC-SA 4.0, qui permet le partage, la réutilisation et la modification des données.

      Pour accéder aux données brutes, une API est disponible et permet une réutilisation facile. Un datapaper est en cours de constitution pour faciliter la réutilisation des données du projet. Pour citer les données du projet :

      Duvette, C., Thiroux, L., Gain, J., Kervegan, P., Akgönül, T., Dasilva, E., & Baranger, L. (2024). Richelieu. Histoire du quartier (données de recherche) (1.0). [https:]]

      L'intégralité des outils produits par le projet Richelieu sont accessibles sur le dépôt GitLab de l'INHA. Plus spécifiquement, le code du site est disponible à cette adresse. Le code produit par le projet Richelieu est rendu disponible sous la licence libre GNU GPL v. 3.0. Pour citer le site :

      Kervegan, P., Hervieu, M., Duvette, C., Thiroux, L., Gain, J., Akgönül, T., Dasilva, E., & Baranger, L. (2024). Richelieu. Histoire du quartier (site) (1.0). 2024-11.  [https:]]

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      L'histoire par les cartes : une cartographie historique du Paris populaire de 1830 à 1980
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      L'histoire par les cartes : la carte archéologique de Paris

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      La carte de Cassini embellie sur le site du Géoportail
    • sur L'histoire par les cartes : Atlas historique du Ciel

      Publié: 14 November 2024, 4:02am CET

      Pierre Léna et Christian Grataloup (2024). Atlas historique du Ciel. Vivre sous le Ciel et comprendre l’Univers : une quête de toutes les sociétés humaines. Éditions Les Arènes.

      Toutes les sociétés ont cherché à comprendre l’Univers. Les premiers passionnés du ciel étaient aussi bien mathématiciens que philosophes, horlogers que navigateurs. Ils s’appelaient Thalès, Ptolémée, Al-Khwarizmi, Kepler, Galilée, Newton, Shoujing, Einstein, Herschel, Hubble… Grâce à eux, nous envoyons aujourd’hui des fusées dans l’espace, nous explorons la Lune et les planètes, nous cherchons à savoir s’il existe une vie extraterrestre… Cet atlas raconte l’histoire des découvertes de ces hommes et de ces femmes, connus ou anonymes, qui sur tous les continents ont participé à cette formidable épopée. Avec le concours de Sciences et Avenir/La Recherche, Pierre Léna et Christian Grataloup ont réuni les meilleurs chercheurs (physiciens, anthropologues, historiens, astronomes…) pour rendre accessibles 6000 ans de découvertes. Un atlas qui est autant un livre d’histoire qu’un livre de science.
      Pour la sortie en librairie de l'Atlas historique du Ciel de Christian Grataloup et Pierre Lena, les éditions Les Arènes présentent plusieurs double-pages :
      Christian Grataloup : « Il est urgent d'avoir une vision du ciel comme on l'a de l'Antarctique » (Radio France).« L’Atlas historique du ciel relate les découvertes humaines qui ont contribué à notre connaissance du ciel, de Copernic, "celui qui dit non, il faut mettre le soleil au centre", à Einstein, grâce à qui "on va s'apercevoir que les lumières que l'on voit sont des informations qui viennent à des dates différentes". [...]. Le ciel, nous ne le voyons presque plus alors que ce fut un spectacle familier, une interrogation quotidienne pour pratiquement tous les hommes jusqu'à une période très récente », rappelle Christian Grataloup. « Nous qui vivons dans des villes illuminées, on ne voit plus le ciel [...] Cet atlas est sorti au moment où est parue une comète nommée Tsuchinshan-Atlas. Beaucoup ne l’ont pas vu ou seulement sur des écrans... Inquiétude de ne plus voir le ciel vu de la Terre à cause des satellites d’Elon Musk. Au-delà de 100 km, c’est le Far West ». #BlancsDesCartes
      « Satellite Starlink ou météore : quel était l’objet lumineux vu dans le ciel en France ? » (Numerama). La lumière qui a traversé le ciel français le mardi 27 août 2024 était bien due au retour sur Terre de l'un des 6000 satellites Starlink d'Elon Musk. Il pourrait en envoyer jusque 40 000 dans l'espace.
      « Le ciel vu des Missions » (Esquisa Fapesp).Avec des télescopes fabriqués avec le peuple Guarani du sud du Brésil, le jésuite Buenaventura Suárez a observé avec précision les éclipses lunaires et solaires et les lunes de Jupiter auXVIIIème siècle.
      L'Atlas Coelestis de John Seller (1700) est l'un des premiers atlas céleste de poche et le premier atlas céleste publié en Angleterre. C'est grâce aux progrès de l'astronomie que les bases de la géographie vont être posées au XVIIIe siècle, notamment à travers la fixation des grands repères (voir par exemple l'Atas Coelestis de Johann Gabriel Doppelmayr, 1742)
      « Atlas international des nuages et des types de ciels » (Office international météorologique, 1939).
      La première classification des nuages qui ait été publiée ne remonte qu'au début du XIXe siècle et est due à Lamarck (1802). Le célèbre naturaliste ne se proposait pas de classer tous les nuages possibles. La Conférence Météorologique Internationale, tenue à Munich en 1891, recommanda expressément une classification et accrédita un Comité spécial chargé de la mettre au point définitivement et de la publier avec illustrations sous forme d'Atlas.
      L'Atlas Farnèse est une sculpture en marbre du IIe siècle après JC. C qui s'inspire d'un original hellénistique. C'est la plus ancienne représentation du globe céleste avec un total de 42 constellations.
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    • sur Quand les cartes révèlent les frontières fantômes

      Publié: 13 November 2024, 1:17pm CET


      Certaines frontières continuent à vivre après leur mort. Dans son dernier ouvrage, Les Provinces du temps. Frontières fantômes et expériences de l’histoire (2023), Béatrice von Hirchhausen piste les traces qu’elles laissent dans nos imaginaires géographiques et qui structurent l’expérience politique - présente et future. 

      « La frontière fantôme désigne les traces laissées par des frontières défuntes dans les sociétés contemporaines et dont on repère l’actualisation fluctuante dans des cartes exprimant des choix sociétaux... L’intuition de ce concept vient d’une question qui m’obsède depuis longtemps, celle des longues durées, des traces du passé et des rémanences que j’observais dans les paysages et sur les cartes de l’Europe centrale et orientale [...]  J’en suis effectivement venue à réserver le terme "fantôme" aux traces que l’on observe dans les cartes qui engagent les choix des acteurs locaux. Ce sont par exemple les cartes électorales. Quand on prend les cartes électorales depuis les élections libres de Pologne de 1989, on voit apparaître une géographie structurée entre les trois anciens empires qui se partageaient ce territoire. On voit même apparaître quatre blocs car la partie de l’ancien empire allemand qui n’a été intégrée au territoire polonais qu’après 1945 présente un visage singulier. Ces cartes électorales sont compliquée à expliquer ». Source :  « Traverser les frontières fantômes, une conversation avec Béatrice von Hirschhausen » (Le Grand Continent)

      « La métaphore de la "frontière fantôme" permet à l’auteure d’enquêter sur l’apparition de discontinuités d’ordre géoculturel, celles-ci pouvant à la fois relever du passé et des circonstances présentes, de la réalité et des imaginaires. En même temps, la métaphore du fantôme se démarque d’autres métaphores utilisées pour traiter des longues durées géographiques, comme les « prisons de longue durée » dont parlait Fernand Braudel.Les frontières fantômes peuvent être définies comme des "traces de territorialités défuntes dans les sociétés contemporaines". Avec un travail de terrain, la géographe montre que ces frontières sont liées à des géorécits, des récits articulés à l’espace ». (CR des Cafés géographiques)

      Béatrice von Hirchhausen (2023). Les Provinces du temps. Frontières fantômes et expériences de l’histoire ( 2023), CNRS éditions.

      Les cartes électorales de l’Ukraine et de la Pologne de ces dernières décennies ont souvent donné à voir le dessin des empires passés qui s’étaient partagé ces territoires. Les frontières fantômes sont ces traces laissées par des entités politiques défuntes dans les pratiques sociales contemporaines. Comment et pourquoi des limites territoriales, qui n’ont plus de réalité politique, peuvent-elle réapparaître après plusieurs générations?? Pourquoi semblent-elles s’être imprimées dans l’esprit des gens??C’est à partir de terrains menés en Europe centrale et orientale, et notamment en Roumanie, que Béatrice von Hirschhausen, directrice de recherche au CNRS au laboratoire Géographie-cités, tente de comprendre ce phénomène fascinant. Sillonnée d’anciennes frontières d’empires, la région permet d’observer certains de leurs fantômes. Elle offre un véritable laboratoire pour étudier la production des espaces?: entre histoire et culture, entre routines et imaginaires. Cette analyse géographique de l’action individuelle comme des attitudes collectives, montre comment les sociétés se pensent à partir de l’espace. Elle permet d’expliquer des comportements non par un «?nous?» identitaire ou par des mentalités mais par des conventions locales plus ou moins stables?: «?ici, on fait comme ça?». Une réflexion neuve sur les différences culturelles.

      Justine Tentoni, « A la recherche des frontières effacées ». A propos de Béatrice Von Hirschhausen, Les Provinces du temps. Frontières fantômes et expériences de l'histoire (Non fiction)

      À (re)lire : un très beau numéro de la revue L'Espace géographique sur  « Frontières fantômes et ambivalence des espaces d’identification ».

      « Religion et frontières fantômes en Europe de l’Est » (Geographie-cités).
      L’Europe de l’Est reste traversée par les frontières fantômes des empires défunts. Ce legs ne vaut que par son actualisation dans le présent, et par rapport au futur espéré, attendu ou redouté. Certaines de ces frontières fantômes sont d’ordre religieux. Entretien Avec Béatrice von Hirschhausen, directrice de recherche au CNRS, membre de l’UMR Géographie-cités, membre du Centre Marc Bloch (Berlin), dans le cadre de la série « A Point nommé (Chaire « Yves Oltramare – Religion et politique dans le monde contemporain ») de Jean-francois Bayart, Geneva Graduate Institute, 22 mars 2023.

      (Re)écouter le podcast « Avez-vous déjà franchi une frontière fantôme ? » (Géographie-cités)Les frontières fantômes : l’exemple des cartes électorales en Pologne : Visio-conférence de Beatrice Von Hirschhausen / Traduction en russe : Ivan Savchuk @EHESS_fr
      « Les frontières fantômes, un nouveau concept pour penser le mur dans les têtes ? » (Revue Abibac)
      « Avez-vous déjà franchi une frontière fantôme ? » (Radio France)
      « On a vu des frontières fantômes apparaître, par exemple au moment des élections en Allemagne. Sur la carte, les territoires de l'ancienne RDA affichaient des votes très spécifiques. La frontière fantôme est une frontière politique qu'on voit réapparaître dans certaines circonstances, soit dans le paysage, soit dans des attitudes et des pratiques sociales »

      Nous sommes en 2023, 109 ans après le début de la Première Guerre mondiale, et pourtant les frontières impériales d’avant la Première Guerre mondiale sont toujours visibles sur la carte électorale de la Pologne – et sur bien d’autres, d’ailleurs. Par Szymon Pifczyk, @sheemawn

      It's 2023, 109 years after WW1 started, yet the pre-WW1 imperial borders are still visible on the election map of Poland - and on many others, for that matter.

      A thread ???--> pic.twitter.com/ihNOHRniaP

      — Szymon Pifczyk (@sheemawn) October 17, 2023

      C'est le fantôme du passé de la Pologne. Les Polonais appellent ce type de carte « wida? zabory » (partition visible).

      This is the ghost of Poland's past
      Poles call this type of map "wida? zabory": "You can see the partitions"
      What partitions?
      Why is Poland like that today?
      What does it tell us about the country?
      About Russia? Germany?
      Let's explore: pic.twitter.com/tAhO0gTvyw

      — Tomas Pueyo (@tomaspueyo) February 23, 2024
      Vous avez peut-être vu récemment un gif animé montrant le retard de l’Allemagne de l’Est. Même si le communisme a un rôle à jouer dans ce retard, ce n’est pas le seul facteur. Il s’avère que l’Allemagne de l’Est était différente du reste de l'Allemagne avant même d'être communiste.

      You might have seen a .gif recently showing the backwardness of Eastern Germany.
      While Communism has its role to play in that backwardness today, it's not all there is.
      But as it turns out, Eastern Germany was different from the rest before it was Communist. pic.twitter.com/yQwVozNJKD

      — Crémieux (@cremieuxrecueil) February 21, 2024

      La carte, objet éminemment politique
      Résultats d'élection et persistance des "frontières fantômes" en Allemagne... même s'il faut se méfier des cartes de résultats électoraux ne donnant que le parti en tête [https:]]

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 10, 2024
      Lien ajouté le15 janvier 2025
      Frontière fantôme. Les élections présidentielles roumaines de 2014 reproduisent les limites de l'Europe ottomane de 1876 (source : Reddit).
      Ce type de carte donne l'impression que le schéma des élections modernes est influencé par les anciennes frontières de l'Empire ottoman. Alors que les deux phénomènes pourraient avoir une cause commune, à savoir des frontières naturelles comme les Carpates qui ont défini les limites de l'expansion ottomane et influencent encore aujourd'hui le paysage politique à leur manière ( opposition rural/urbain et tendance correspondante dans le comportement électoral).

      La carte de l'Empire austro-hongrois (1867-1918) superposée aux résultats des élections présidentielles de 2014 en Roumanie (source : Reddit) Articles connexes
      Comment les frontières politiques façonnent les paysages. Une série d’images satellites Planet en haute résolution
      Doit-on se méfier des cartes ethno-linguistiques ?
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      Les frontières maritimes des pays : vers un pavage politique des océans ?
      Cartes et données sur les communes allemandes à partir du recensement de 2022 (Wahlatlas.net)

    • sur Cartes et données sur les communes allemandes à partir du recensement de 2022 (Wahlatlas.net)

      Publié: 13 November 2024, 5:37am CET


      Le site Wahlatlas.net rassemble un grand nombre de cartes et de données sur les élections en Allemagne depuis le début des années 2000. Il vient de s'enrichir de nouvelles cartes concernant le recensement de 2022.

      Elections fédérales de 2021 en Allemagne (source : Wahlatlas.net)

      Outre les données électorales, on y trouve pour chaque commune d'Allemagne (au nombre de 10 786) des données issues du recensement 2022. Ces données détaillées concernent la structure par âge, l'origine et le pays de naissance, la taille des familles, les loyers, le taux de propriétaires, le taux de maisons individuelles, la taille des appartements, leur taux de vacance, la durée d'habitation, les sources d'énergie et le type de chauffage. Le tout sous forme de graphiques animés, de tableaux et de cartes interactives (données en grille de 100 mètres). 

      Le principal intérêt du site est de fournir une cartographie détaillée à l'échelle des quartiers de chaque ville allemande (voir par exemple Berlin). A compléter par l'Atlas électoral de Berlin (wahlen-berlin.de/)

      Accès au site Wahlatlas.net.

      Accès direct au Wahlatlas 2022 et au Wahlatlas 2011.

      Accès au Zensus2022, site officiel du recensement en Allemagne, et aux données sur une grille de 100m.

      Suivre le compte @wahlatlas sur les réseaux sociaux Twitter ou Mastodon.

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      Quand les cartes révèlent les frontières fantômes
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    • sur Carte des oeuvres du Louvre exposées hors du musée

      Publié: 12 November 2024, 6:41pm CET


      Le site du musée du Louvre propose une carte interactive des œuvres itinérantes dont il dispose à travers la France, grâce à la politique active de dépôts que le musée mène depuis sa création en 1793.

      « C’est accroché près de chez vous ! » (source : Musée du Louvre

      Attention : Cette carte n’est pas exhaustive. Ne sont mentionnées que les œuvres pour lesquelles
      il existe une notice sur le site collections.louvre.fr. Voir la carte en grand format.

      Qu’est-ce qu’un dépôt ? Lorsque le musée du Louvre effectue un dépôt, cela signifie qu’il prête - pour une longue durée - une ou plusieurs œuvres de ses collections à un autre lieu institutionnel, tel qu'un musée, une université, un édifice religieux, une mairie, un ministère, une préfecture ou encore une ambassade. En cela, le Louvre répond à un objectif clairement posé par la Révolution : rendre le musée accessible à tous en exposant ses œuvres hors-les-murs et en diffusant les collections nationales sur l’ensemble du territoire.

      La pratique des dépôts du musée du Louvre est ancienne. Elle remonte officiellement à un arrêté fondateur dans l’histoire des musées de France : l’arrêté du 1er septembre 1801 souhaité par Jean-Antoine Chaptal, ministre de l’Intérieur de Napoléon Bonaparte. Ce dernier propose de doter les grandes villes de province d’œuvres issues des collections de l’État afin d’encourager la décentralisation de la politique culturelle et de soutenir l’éducation sur l’ensemble du territoire français. 

      En 1910, le premier décret portant sur les dépôts d’œuvres d’art appartenant à l’État dans les provinces permet de régulariser les pratiques tout en réaffirmant un contrôle des œuvres par l’administration centrale. Il faut attendre 1981 pour qu’une liste officielle des lieux pouvant accueillir des dépôts des musées nationaux soit publiée, excluant les nouveaux dépôts dans les administrations publiques (ministères, assemblées parlementaires), les lieux de culte ou encore les universités. Enfin, la loi « Musées » de 2002 introduit le transfert des dépôts anciens de l’État au profit des collectivités territoriales selon des critères stricts.

      Aujourd’hui, le musée du Louvre continue de déposer des œuvres dans les institutions répondant aux exigences requises par la loi, en lien avec les projets scientifiques et culturels (PSC) de ces musées de France. Ces dépôts sont consentis pour une durée de 5 ans renouvelables. Leur présence chez le dépositaire ainsi que leur état de conservation sont vérifiés par les équipes scientifiques du musée du Louvre à l’occasion du récolement décennal. Les œuvres sont photographiées, mesurées et documentées. Plus de 27 000 œuvres sont ainsi récolées tous les dix ans dans plus de 600 lieux de dépôts en France et à l’étranger.

      Au-delà de cette politique de dépôt, le musée du Louvre soutient le développement des musées territoriaux par le biais de partenariats et le développement de collaborations scientifiques (notamment à Lens, Brest, Avignon, Le Mans, Dijon, Bayonne, Castres, Rennes, Montauban, Grenoble, Lyon, Arles, Nîmes ou encore Saint-Romain-en-Gal). La création du Louvre Lens en 2012 et du Louvre Abu Dhabi en 2017 illustre la volonté du musée du Louvre de poursuivre sa politique de décentralisation initiée depuis plus de deux siècles.

      Malgré ces efforts pour décentraliser et faciliter l'accès, la répartition reste inégale avec une forte concentration des oeuvres d'art dans les grandes villes, en particulier Paris. 

      Répartition des oeuvres d'art en France tous musées confondus (source : catalogue Joconde)

      Pour compléter

      Catalogue des collections du musée du Louvre
      [https:]]

      Portail numérique Corpus d’accès aux sources et aux données de la recherche
      [https:]]

      Base Joconde, catalogue collectif des collections des musées de France
      [www2.culture.gouv.fr]
      https://data.culture.gouv.fr/explore/dataset/base-joconde-extrait/

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      Cartes et atlas historiques
    • sur Cartographie des résultats à la présidentielle de 2024 aux États-Unis

      Publié: 10 November 2024, 8:01pm CET

      Ce billet se propose d'analyser la manière dont les médias français et étrangers ont cartographié l'élection présidentielle de novembre 2024 aux États-Unis.
      Donald Trump a remporté l'élection présidentielle de novembre 2024 avec 312 grands électeurs pour les républicains contre 226 pour la candidate démocrate Kamala Harris. Fait assez inattendu : le candidat républicain a remporté tous les swing states ou États pivots (Géorgie, Caroline du Nord, Pennsylvanie, Wisconsin, Michigan, Nevada et Arizona) où le scrutin est d'habitude assez serré. Si Trump signe un grand chelem dans les Etats-clés (Libération), ce n'est pas pour autant un raz de marée en nombre de voix. Trump obtient un plus de 74 millions de voix contre un peu moins de 71 millions pour Kamala Harris. Au final, il ne réunit guère plus de voix qu’en 2020. C’est son adversaire qui, elle, décroche par rapport au score réalisé par Joe Biden qui avait réuni plus de 81 millions de voix. Les électeurs démocrates se sont peu mobilisés pour cette élection (score inférieur de 10 millions de voix par rapport au scrutin de 2020). Pour gouverner, Donald Trump pourra s’appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris aux démocrates (source : Le Monde). 
      Résultats à la Présidentielle américaine de 2024 (Le Monde - Les Décodeurs)

      Les principales raisons invoquées par les électeurs pour ne pas soutenir Kamala Harris sont l'inflation trop forte, l’immigration illégale jugée trop élevée, les questions culturelles et sociétales, notamment les personnes transgenres et le wokisme désignés comme des cibles à combattre pour les républicains. Les démocrates semblent de leur côté avoir délaissé leur électorat traditionnel (classe ouvrière et minorités). Le profond gender gap n’a pas permis à Harris de gagner l’élection (Le Grand Continent). Le dégagisme a pu aussi jouer un rôle, Trump n'étant pas le candidat sortant comme en 2020. Le rôle central d'Elon Musk dans la campagne lui a procuré des avantages comparatifs immenses. Le réseau Twitter/X est devenu une chambre d'écho de ses idées. Surtout Musk, en utilisant la dérégulation du financement politique indépendant, a pu littéralement subventionner sans limite la campagne de Trump (voir la carte des dons pour les deux candidats). Pour Asma Mhalla, politologue spécialiste des enjeux politiques et géopolitiques de la Tech et de l'IA, « ce que Musk apporte à Trump, c’est une sorte de rétrofuturisme, à la fois ultra conservateur bloqué dans les années 1970 et une projection vers le futur qui participe de la puissance trumpienne » (France Inter). « Une nouvelle ère s'ouvre. Les technophiles américains se pavanent désormais dans les couloirs du pouvoir » (The Guardian).

      En moins de dix ans, le Parti républicain est devenu le Parti de Trump. Le président élu l’a baptisé le « mouvement Maga » d'après son slogan « Make America Great Again ». Les soutiens et courants sont divers, mais on peut les classer selon un triptyque simple : religion, argent et pétrole (Mediapart). Pour le politiste Wendy Brown, les facteurs qui permettent de comprendre la nette victoire de Donald Trump face à Kamala Harris sont le populisme économique, l’épuisement de la démocratie libérale, la destruction de l’éducation, en particulier de l’enseignement supérieur (AOC media). Les gains de Donald Trump chez les Latinos ont été décisifs (sauf à Porto Rico qui reste un bastion démocrate). Le président républicain élu n'a progressé que très modestement chez les électeurs noirs et stagné voire un peu régressé parmi les électeurs blancs. Les états de la Rust Belt, marqué par le déclin industriel et démographique, ont voté en majorité pour Trump. Aux facteurs économiques s'ajoutent des facteurs psychologiques. Pour Paul Schorr, historien des États-Unis, « une minorité blanche vieillissante craint que les minorités deviennent la majorité aux États-Unis. Trump joue de cette peur ancienne de l’altérité raciale dont le suprémacisme blanc est le débouché » (Le Monde). Ce n'est pas un hasard si Donald Trump a tenu ses plus gros meetings dans les sundown towns ("villes du coucher du soleil" en majorité constituées de blancs).

      Sélection de cartes de résultats de la Présidentielle américaine de 2024 sur le site Inconsolata.

      Sélection de cartes et data visualisations sur le site Datawrapper. Voir également celles du Spiegel.

      Téléchargement des résultats des élections fédérales depuis 1982 sur le site de la Federal Election Commission (FEC).

      La collection de cartes des élections présidentielles américaines depuis 1789 (par états sur GisGeography, par états et comtés sur Brilliant Maps). 

      « L'Amérique de Trump » (Le Dessous des cartes, novembre 2024).
      « L’Amérique de Trump, carte des résulats par comtés » (MapPorn). Cette carte choroplèthe montre l'importance du vote républicain (en rouge) par rapport au vote démocrate (en bleu). Il convient toutefois de rappeler que ce ne sont pas les territoires mais les populations qui votent. Comme lors des élections présidentielles de 2016 et 2020, ce type de carte est largement diffusé par les républicains pour alimenter l'idée d'une "vague rouge", d'un raz de marée républicain. 

      Il convient de se méfier des cartes donnant seulement le candidat arrivé en tête. Un dégradé de couleurs indiquant les scores précis en pourcentages donne déjà une vision plus nuancée. Le site Purple States of America permet ainsi de faire des comparaisons entre élections présidentielles de 1980 à 2024.


      Le Financial Times propose une cartographie plus exacte qui rapporte l'importance du vote au poids de la population d'une part et au nombre de Grands électeurs d'autre part. 

      The Economist en donne une représentation encore plus détaillée sous la forme d'une carte par densité de points.
      Karim Douïeb propose une vision alternative de la carte électorale américaine de 2024. Cette carte met à l'échelle les États en fonction de leur poids électoral, préservant ainsi la forme des États pour q'uon puisse les reconnaître. Les formes basées sur des diagrammes de Voronoi pour chaque État montrent le nombre exact d'électeurs.

      Pour ce que ça vaut : une vue alternative sur la carte des élections américaines de 2024 ??
      Cette carte met à l'échelle les États en fonction du poids électoral, en préservant la forme des États-Unis pour la reconnaissance. Les formes basées sur Voronoi dans chaque État montrent le nombre exact d'électeurs. #Election2024 #DataViz #Cartogram #ElectoralCollege pic.twitter.com/WmKcAI8wKd

      – Karim Douïeb (@karim_douieb) 6 novembre 2024

      Le New York Times propose une carte montrant le décalage de voix (principalement à droite) par rapport au vote présidentiel de 2020.

      Bloomberg propose le même type de carte, mais les déplacements de voix y sont indiqués sous la forme de pics en relief.
      Le Parisien ne se contente pas de donner le candidat en tête mais fournit le score par comté, ce qui donne une vision plus nuancée. Pour chacun des deux partis, l'évolution est également précisée par rapport à la Présidentielle de 2020.

      Quand on représente chaque comté en une bulle dont la taille est proportionnelle à la population, Trump gagne surtout dans les comtés les moins peuplés et perd dans ceux les plus peuplés.

      D'où l'impression d'une carte précédente très rouge malgré un score proche de 50-50.

      3/9 pic.twitter.com/bBIbDAh2DR

      — Nicolas Berrod (@nicolasberrod) 6 novembre 2024

      A l'inverse, Kamala Harris fait moins bien que Joe Biden il y a quatre ans dans une très grande majorité des comtés (plus c'est rouge, plus elle fait moins bien).

      5/9 pic.twitter.com/JYyHff0RN4

      — Nicolas Berrod (@nicolasberrod) 6 novembre 2024

      Lors de sa campagne de 2016, Trump a recueilli 12 % des voix à Chicago. En 2024, il a presque doublé son pourcentage, en obtenant 22 %. Trump a remporté le district de la prison du comté de Cook, les districts de la classe ouvrière blanche avec des électeurs parmi les policiers et les pompiers, ainsi que les districts juifs orthodoxes (@FrankCalabrese)

      En 2016, Trump avait recueilli 12 % des voix à Chicago. Cette fois, il a presque doublé son pourcentage, en obtenant 22 %. Trump a remporté le district de la prison du comté de Cook, les districts de la classe ouvrière blanche avec des électeurs de la police et des pompiers, et les districts juifs orthodoxes. #twill pic.twitter.com/lOWBPxnOR3

      – Frank Calabrese (@FrankCalabrese) 8 novembre 2024

      Même des états comme New York ou le New Jersey, traditionnellement démocrates, ont connu une progression du vote républicain lors des élections de novembre 2024.

      Voici l'élection présidentielle de 2024 à New York, cartographiée par circonscription. Trump a obtenu la meilleure performance pour un républicain ici depuis 1988, faisant près de 20 % de mieux qu'en 2020. Il a enregistré les plus fortes hausses dans le Bronx et le sud de Brooklyn. pic.twitter.com/3cQXTIQFIF

      – Kraz Greinetz (@krazgreinetz) 7 novembre 2024

      L'élection du Congrès de 2024 dans le 9e district du Congrès du New Jersey, une compétition entre la sénatrice de l'État de Paterson, Nellie Pou, et le triple candidat éternel Billhy Prempeh, a été la course la plus serrée dans le 9e district du Congrès du New Jersey depuis 1982, pic.twitter.com/lIUrGLUHv2

      – sageoftime.bsky.social?? (@SageOfTime1) 9 novembre 2024

      Il est difficile de se fier aux experts et aux sondeurs qui n'avaient guère anticipé les résultats. Une étude parue en octobre 2024 avant l'élection présidentielle avait en partie prédit les scores des deux partis. Fondée sur un modèle économétrique appelé « State Presidential Approval/State Economy Model », elle utilisait des données économiques et des taux d'approbation présidentielle pour prédire la part des votes des deux partis dans chaque État. Les prévisions suggèraient que les résultats étaient largement en faveur de Trump 100 jours avant l'élection. Cela pourrait expliquer en partie la décision soudaine du président Biden de se retirer de la course, car le modèle indiquait qu'il avait moins de 10 % de chances de gagner s'il restait candidat. Pour que les démocrates l'emportent, il fallait que Kamala Harris surmonte des problème extrêmement difficiles et/ou que Trump et le Parti républicain gaspillent leur avantage considérable au sein du Collège électoral.

      Un groupe de politologues a publié cet article en octobre, avant les élections. Ils ont prédit correctement *tous* les États, une victoire du vote populaire pour Trump et une chance sur quatre de victoire de Trump au Collège électoral.

      Les fondamentaux vous en disent plus que les experts et les sondeurs. pic.twitter.com/27EBBlk4Pp

      – Mafalda Pratas (@MafaldaPratas) 7 novembre 2024

      Deux Amérique irréconciliables ? « Comment les Américains démocrates ou républicains achètent, mangent et vivent » (The New York Times). Les auteurs ont passé au crible des millions de magasins, restaurants, salles de spectacles et autres lieux. Si l'on ne sait pas exactement qui fréquente quel lieu, on sait comment votent les lieux qui sont fréquentés. Si il y a des corrélations évidentes (les terrains de golf et les magasins d'armes sont davantage implantés dans des lieux votant républicains, les salles de yoga, les bars à cocktail et les brasseries davantage démocrates), on trouve aussi des corrélations plus surprenantes.« Des millions de déménagements révèlent la polarisation américaine en action » (The New York Times). A partir des registres d'inscription des électeurs, le NYT a analysé plus de 3,5 millions d'Américains qui ont déménagé depuis la dernière élection présidentielle, offrant un aperçu très détaillé de la façon dont les Américains se séparent les uns des autres.
      Les chiffres sur l'immigration légale et illégale aux États-Unis ont largement alimenté les débats pendant la présidentielle américaine (VisualCapitalist). « Fermer hermétiquement la frontière et mettre fin à l'invasion des migrants »  figure en tête du programme en 20 points écrit en lettres majuscules par le candidat Trump. Il convient au passage de rappeler qu'Elon Musk, ennemi des « frontières ouvertes », a lancé sa carrière en travaillant illégalement (The Washington Post). « Dans les États-Unis de Trump comme en France, l’immigration est devenue un puissant vecteur d’expression des malaises sociaux et de contestation des élites » (Le Monde). La manière d'interpréter ces chiffres peut être source de nombreux biais. 

      Graphique : Immigration nette aux États-Unis, par président (2001-2024) ? https://t.co/RPaFtwQPkO pic.twitter.com/iRWpWLE4qO

      — Visual Capitalist (@VisualCap) 17 octobre 2024

      La carte objet éminemment politique. Le propriétaire de la société X, Elon Musk a publié le 10 novembre 2024 une capture d'écran d'une diffusion de Newsmax. On y voit apparaître une carte électorale rouge et bleue, état par état, publiée dans l'émission « Carl Higbie Frontline ». L'objectif est de montrer que presque tous les États qui ont élu la vice-présidente Kamala Harris étaient des États qui n'avaient pas de lois sur l'identification des électeurs (sous entendu des migrants auraient pu voter de manière illégale). Il s'agit d'une fausse corrélation, la carte montrant l'identification des électeurs selon les Etats apparaît quelque peu différente sur Wikipedia.

      Must be a coincidence ? pic.twitter.com/npsMqqatx0

      — Elon Musk (@elonmusk) November 10, 2024

      Elections américaines et lutte contre la désinformation. 
      « La plupart des analyses rétrospectives des élections négligent un facteur clé dans la manière dont les gens votent : où ils s’informent » (Politico).
      « Lors des élections américaines de 2024, quelles sources ont le plus influencé les décisions de vote ? » (The Journalist' resource).Entre le 30 août et le 8 octobre 2024, une équipe de chercheurs de quatre universités a interrogé des milliers d’adultes américains et leur a posé la question suivante : « Lorsque vous prenez une décision concernant un vote, quelle est votre source d’information la plus importante ? » 
      • Dans l’ensemble de l’échantillon, les discussions avec les amis/la famille et les articles d’actualité ont été les deux principales sources d’information sur les élections en 2024, respectivement 29 % et 26 %. Les recommandations du clergé (2 %) et les médias sociaux (9 %) figuraient parmi les autres sources principales.
      • Les démocrates et les indépendants sont plus susceptibles que les républicains de s'appuyer sur les articles d'actualité comme principale source d'information électorale. Un pourcentage plus élevé de républicains ont cité leurs amis et leur famille comme principale source d'information électorale que les démocrates ou les indépendants.
      • Les Américains qui n’avaient pas fréquenté l’université étaient plus susceptibles de s’appuyer sur leurs amis et leur famille pour obtenir des informations sur les élections que les Américains ayant fait des études plus formelles, qui étaient plus susceptibles de s’appuyer sur les médias d’information.
      • Interrogés spécifiquement sur les sources d’information les plus importantes pour eux au moment de prendre une décision de vote, 41 % des répondants ont choisi les informations télévisées nationales comme principale source d’information.
      Python Maps propose une carte par densité de points pour les élections américaines de 2024. Chaque point est coloré en fonction du candidat arrivé en tête dans le comté et en fonction du nombre de votes (à comparer avec la carte choroplèthe).
      Le journal Le Point [@claradealberto) propose une infographie originale montrant la relative stabilité du vote républicain et du vote démocrate depuis 1960 à l'échelle de chaque état.

      ?? Retour sur l'élection de Donald Trump en cartes@claradealberto #Trump #Harris #DonaldTrump [https:]]  pic.twitter.com/qTFtFp3thb

      — Le Point (@LePoint) November 10, 2024
      Kenneth Field (@kennethfield) propose une représentation originale des résultats sous forme de cartogramme de Dorling. "Oubliez les cartes en rouge et bleu, celle-ci couvre pratiquement toutes les mesures auxquelles vous pouvez penser, apportant des nuances au résultat". A télécharger en pdf.

      The 2024 US Presidential Election Eclipse: a multivariate moonpie symbolised Dorling cartogram. Forget red/blue #maps , this one covers virtually every metric you can think of, providing nuance to the result.

      Get a hi-res copy: [https:]]

      Happy #GISDay #GISChat pic.twitter.com/yozYozEZPh

      — Kenneth Field (@kennethfield) November 20, 2024
      Lee Masson propose une analyse des résultats par auto-corrélation spatiale. L'indice de Moran local sert à mesurer l'autocorrélation spatiale, il est utilisé principalement pour détecter des clusters. L'indice de Moran fournit des informations importantes, il peut cependant être difficile à interpréter. C'est la raison pour laquelle l'indice de Moran local est utilisé pour simplifier l'analyse.

      Interactive plots for Local Moran's I analysis, by Lee Mason [https:]] pic.twitter.com/OrEcHWbGrx

      — Nicolas Lambert (@neocartocnrs) November 21, 2024
      Ben Schmidt propose une datavisualisation qui montre les changements de polarisation politique aux États-Unis depuis 1840. Le « bastion du Sud » démocrate de 1880 à 1964 est clairement visible ainsi que les régions républicaines qui correspondent traditionnellement à l'Ouest montagneux et aux Grandes Plaines. Mais on observe aussi des évolutions.

      New blog post! Updated for 2024, my favorite example of why alphabetical ordering is bad for geographic features -- US presidential results since 1828. The left image shows regional patterns in a geographic ordering that the right (alphabetical) simply loses. benschmidt.org/post/2024-11...

      [image or embed]

      — Ben Schmidt (@bschmidt.bsky.social) 1 décembre 2024 à 17:46
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      Analyser les cartes et les données des élections présidentielles d'avril 2022 en France

      Dis-moi où tu vis, je te dirai ce que tu votes ? (Géographie à la carte, France Culture)


    • sur Atlas de la distribution des revenus des ménages en Espagne (INE)

      Publié: 10 November 2024, 6:50pm CET


      Source : Instituto Nacional de Estadística (2024). Atlas de Distribución de Renta de los Hogares (ADRH).

      L'Atlas de distribution des revenus des ménages est produit par l'Institut national de la statistique (INE) Il combine les registres fiscaux administratifs avec les statistiques démographiques pour fournir des indicateurs socio-économiques granulaires à plusieurs niveaux géographiques. Les données détaillées sont accessibles par communautés autonomes, provinces, communes et secteurs de recensement. 

      Atlas de répartition des revenus des ménages en Espagne - données 2022 (source : INE)

      La carte met en évidence un net contraste entre le nord et le sud de l'Espagne. San Sebastián, Madrid et Barcelone sont les capitales provinciales avec le pourcentage le plus élevé de secteurs de recensement à revenu très élevé. Ces trois villes étaient déjà en tête de ce classement l’année précédente. Parmi les revenus les plus élevés, on trouve le Pays Basque (où 88,4% de ses communes font partie des 25% ayant les revenus les plus élevés d'Espagne et la Communauté Autonome de Navarre (avec 75%). À l'autre extrême, se distinguent la région de Murcie où 84,4% des communes se situent parmi les 25% ayant les revenus les plus bas ainsi que l'Estrémadure (avec 82,5%). L'Atlas permet de conduire des analyses au niveau local. La carte de l'indice de Gini fait apparaître les inégalités entre territoires urbains et ruraux.

      Atlas de répartition des revenus des ménages en Espagne - indice de Gini 2022 (source : INE)

      L'Institut national de la statistique est l'organisme officiel, chargé de l'élaboration et de la communication des statistiques démographiques, économiques et sociales en Espagne. Comme son homologue l'INSEE en France, cet institut fournit des bases de données statistiques très détaillées sur l'ensemble du territoire et à des échelles très fines.

      L'Espagne possède certaines des meilleures données sur les revenus au niveau des quartiers en Europe, mais ces données sont enfouies dans le site de l'INE. Les téléchargements en masse ne sont pas disponibles, le site fournit seulement des fichiers individuels dispersés dans les sous-menus. Pablo García Guzmán (@pablogguz_) propose ineAtlas, un package R pour récupérer l'ensemble des données.

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      La baisse de l'espérance de vie au Royaume-Uni et aux Etats-Unis: un révélateur des écarts entre les revenus ?

    • sur L'histoire par les cartes : la mappa mundi d'Albi

      Publié: 8 November 2024, 8:39am CET


      La Mappa mundi d'Albi est une carte médiévale du monde (mappa mundi), incluse dans un manuscrit de la seconde moitié du VIIIe siècle conservé dans le fonds ancien de la médiathèque Pierre-Amalric d'Albi. Ce manuscrit provient de la bibliothèque du chapitre de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi. La mappa mundi d'Albi est le plus ancien document conservé d'une représentation globale et non abstraite du monde habité.

      Le manuscrit qui porte la carte comprend 77 feuillets. Il est nommé au XVIIIe siècle « Miscellanea » (mot latin signifiant « recueil »). Ce recueil contient 22 documents différents, qui avaient des fonctions pédagogiques. Le manuscrit, un parchemin fabriqué probablement à partir d'une peau de chèvre ou de mouton, est dans un très bon état de conservation.

      La carte elle-même mesure 27 cm en hauteur sur 22,5 en largeur. Elle est orientée vers l'est, symbole du siège du paradis terrestre. Elle représente 23 pays sur 3 continents et mentionne plusieurs villes, des îles, des fleuves et des mers. Le monde connu est représenté en forme de fer à cheval, s'ouvrant au niveau du détroit de Gibraltar, et entourant la Méditerranée, avec le Proche Orient en haut, l'Europe à gauche et le nord de l'Afrique à droite.

      Mappa mundi d'Albi (source : cartogallica.hypotheses.org)


      La carte mentionne 23 pays sur 3 continents :
      • Europe : Ispania (Espagne), Britania (Bretagne), Gallia (Gaule), Italia (Italie), Gotia (pays des Goths, désignant la Germanie), Tracia (Thrace), Macedonia (Macédoine), Agaia (Achaïe, désignant la Grèce), Barbari (domaine des Barbares).
      • Afrique (Afriga) : Mauritania (Maurétanie), Nomedia (Numidie), Libia (Libye), Etiopia (Éthiopie), Egyptus (Égypte).
      • Orient : Armenia (Arménie), India (Inde), Scitia (pays des Scythes), Media (pays des Mèdes), Persida (Perse), Judea (Judée), Arabia (Arabie).
      Les cinq plus grandes îles de la Méditerranée sont représentées : Corse, Sardaigne, Sicile, Crète et Chypre. On compte aussi un désert (deserto) ainsi que le mont Sinaï (Sina) représenté par un triangle.
      La Mappa mundi d'Albi se différencie de manière significative des autres exemples de cartes du monde les plus anciennes ; ces différences accentuent son importance. Très connue des spécialistes, elle l'est cependant peu du grand public. Avec quelques explications, elle peut aujourd'hui reprendre la fonction pédagogique qu'elle a eue au Moyen Age. Elle constitue par ailleurs une unité organique et une cohérence profonde avec la Cité épiscopale d'Albi. C'est ce qui a justifié son inscription en 2015 au registre « Mémoire du monde » de l'Unesco.
      Références
      Emmanuelle Vagnon et Sandrine Victor (2022), La Mappa Mundi d’Albi. Culture géographique et représentation du monde au haut Moyen Âge, éditions de la Sorbonne,   [https:]]
      « La Mappa Mundi d’Albi, exemple et exception d’une carte médiévale »
      [https:]]
      « Mappa mundi. Inscription au registre Mémoire du Monde de l'UNESCO »
      [https:]]
      « La mappemonde d'Albi, le monde d'hier », un film de 52 mn réalisé par Patrice Desenne (2017) [https:]]
      45:00 mn : « Les petits cercles, colorés ou non, représentent les zones de grande densité [...]. C’est là qu’on trouve les hommes. Cet espace-là est civilisé. Inversement chez les Barbares, il n'y a rien, du blanc, du vide. Des espaces qui sont à la fois déserts, incultes et non chrétiens. Cette disctinction immuable entre monde civilisé et monde barbare va tomber avec Orose qui revient d’Orient avec une autre vision du monde sur le plan philosophique et géographique. Après la chute de Rome, tous ces noms de peuples qui figuraient isolément et peu situés sur la carte ont vocation à être intégrés. En montrant les Sarrasins et les Goths à la limite de l’espace chrétien, ils deviennent civilisés ». #BlancsDesCartes

      Pour compléter
      Virtual Mappa 2.0 est un site d'édition numérique de cartes médiévales en partenariat avec la British Library. Il propose une vingtaine de chefs-d'œuvre cartographiques avec leurs textes transcrits, notamment la carte d'Hereford ainsi que diverses autres mappa mundi. 
      Macro-typography. L'historien néo-zélandais Jean-Baptiste Piggin étudie l'histoire des diagrammes et des cartes latines. Il revient sur la mappa mundi d'Albi en comparaison des mappa mundi conservées par la Bibliothèque du Vatican.

      2/2
      Et si 52 minutes, ce n'était pas assez, un très bon livre a été publié sur la Mappa Mundi d'Albi aux éditions de @SorbonneParis1.

      Belle découverte ? ! pic.twitter.com/mXyE8YdJx9

      — Les Savoirs Ambulants (@SavoirsEnBulles) October 29, 2024

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      La carte médiévale d'Ebstorf en version interactive et en téléchargement

      Numérisée en haute résolution, la carte médiévale de Fra Mauro peut être explorée en détail

      L'histoire par les cartes : les routes commerciales au Moyen Age (déjà une route de la soie)

      Cartographie ecclésiastique et base de données sur les établissements religieux au Moyen-Age (projet Col&Mon)

      L'histoire par les cartes : les collections numérisées de la Bibliothèque Vaticane
      L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BNF)

      Le nord en haut de la carte : une convention qu'il faut parfois savoir dépasser

      Cartes et atlas historiques

    • sur La carte, objet éminemment politique. La France reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental

      Publié: 1 November 2024, 5:42am CET


      Le site officiel du Quai d’Orsay a publié le 28 septembre 2024 une nouvelle carte du Maroc intégrant le Sahara occidental. Par là même, la France institutionnalise l’usage d'une nouvelle carte officielle du Maroc : une manière de prendre position dans le débat autour du rattachement controversé du Sahara occidental à ce pays. 
      Nouvelle carte officielle du Maroc sur le site du Ministère français des Affaires étrangères (source : diplomatie.gouv.fr/

      La publication par le Ministère français des Affaires étrangères de la carte officielle du Maroc intégrant le Sahara occidental s'inscrit dans le cadre de la réaffirmation par le Président français de la souveraineté du Maroc sur ce territoire. En observant le document, on s'aperçoit que la carte a été refaite dans l'urgence. "SAHARA OCCIDENTAL" reste écrit en gras et en caractères majuscules (comme le nom d'un pays). Un astérisque a été simplement ajouté à côté du nom avec une note au bas de la carte : « Pour la France, le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine. Le processus d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 constitue la base pour aboutir à une solution juridique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ». 

      Comparaison par rapport à la carte précédente qui faisait apparaître le Sahara occidental en hachure et séparé par une ligne continue du Maroc

      D'après le code source de la page, la nouvelle carte a été conçue le 28 octobre 2024 de manière à être déposée à la suite du discours officiel prononcé par le Président français le 29 octobre devant les membres des deux Chambres du parlement marocain. La ligne qui séparait le Sahara occidental du Maroc a d'abord été remplacée par des pointillés, avant d'être complètement retirée pour former un seul pays. Dans la présentation qui accompagne la carte, la superficie totale du Maroc est toujours la même 446 550 km2 (ce serait en réalité 712 000 km2 si l'on incluait le Sahara occidental). L'indication de la superficie a été par la suite enlevée de la page, laissant le flou autour de cette information.

      Présentation du Maroc sur le site Ministère des affaires étrangères français au 30 octobre 2024
      (source : diplomatie.gouv.fr/)


      Il convient de rappeler que le Sahara occidental est le théâtre d’un conflit qui dure depuis des décennies. Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, revendique ce grand territoire riche en ressources (hydrocarbures, richesses halieutiques). Ce conflit est la source de nombreuses tensions entre l’Algérie et le Maroc. La France a d’abord tenté de se rapprocher de l’Algérie en reconnaissant les crimes français, et en ouvrant les registres, mais sans retour d’Alger. C’est en partie l’échec du rapprochement avec Alger qui conduit à cette réconciliation franco-marocaine. La visite officielle du Président Macron au Maroc en octobre 2024 est l'occasion d'une réconciliation, notamment après l’affaire Pegasus qui a créé un climat de tensions. Cette visite d’État a pour objectif de renforcer les liens économiques et sociaux entre la France et le Maroc. En plus des partenariats économiques, le sujet de l’immigration est aussi au cœur des discussions. Dans ce contexte, la carte est présentée comme une manière de « prendre en compte les évolutions diplomatiques entre les deux pays ». Progressivement, il s'agit pour la France d'aller « vers la reconnaissance internationale pleine et entière de la souveraineté du Maroc sur le Sahara ». « Cette position n'est hostile à personne », a assuré le président français dans une réponse aux critiques de l'Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario dans ce territoire disputé.

      Dans une lettre adressée au roi Mohammed VI en juillet 2024 à l'occasion de l'anniversaire des 25 ans de son règne, Emmanuel Macron avait déjà fait un pas vers la reconnaissance de la "marocanité" de ce territoire, cheval de bataille diplomatique du Maroc depuis de nombreuses années. Sans reconnaître expressément la "marocanité" du Sahara, le président français, y affirmait que « pour la France, l'autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant. Il constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».

      La diplomatie marocaine a tout mis en œuvre pour mettre à l’agenda une solution politique qui entérine l’état de fait actuel. En 1963, le Maroc a fait pression sur l'ONU pour qu'il soit déclaré territoire non-autonome. Depuis 1991 (départ des Espagnols), le territoire est déclaré sans autorité administrante. En 2006, il est rappelé qu'aucun État membre de l'ONU ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. L'application Google Maps indique toujours la frontière avec des pointillés. Si on compare les cartes officielles de différents pays, on peut percevoir différents degrés de soutien à la "marocanité" du Sahara Occidental. Depuis 2020, les Etats-Unis reconnaissent par exemple la souveraineté du Maroc sur ce territoire  (voir la carte officielle du Maroc sur le site de la CIA). Récemment, Benyamin Nétanyahou a présenté sur LCI une carte du Maroc sans le Sahara occidental, provoquant un tollé dans le pays. La République sahraouie apparaît aujourd'hui de plus en plus isolée au niveau international : seule une trentaine de pays la reconnaissent en 2020, contre 79 en 1990. D'une certaine manière, le Maroc est en train de gagner la bataille des cartes. Sur le site officiel de l'Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie (ANCFCC), les cartes du Maroc incluent le Sahara occidental. A noter que la précision des cartes topographiques y reste moins grande au sud et à l'intérieur des terres que sur la côte (1:100 000 au lieu de 1:25 000). 

      Cartes topographiques du Maroc (source : ANCFCC)

      Sources utilisées

      • « Emmanuel Macron au Maroc pour une visite de réconciliation » (Le Monde, 28 octobre 2024)
      • « La France institutionnalise l’usage de la carte officielle du Maroc intégrant le Sahara occidental  » (L'Observateur, 2024)
      • « La France a-t-elle reconnu la "marocanité" du Sahara occidental ? » (France24, 30 juillet 2024)
      • « Quels États soutiennent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ? » (Statista, 31 juillet 2024)
      • « Pourquoi y a-t-il une ligne en pointillé au milieu du Maroc ? Comprendre en trois minutes » (Le Monde, 12 juin 2023)
      • « Tollé au Maroc après que Benyamin Nétanyahou a présenté sur LCI une carte du royaume sans le Sahara occidental » (Le Monde, 31 mai 2024)
      • « Sahara occidental : la Cour européenne de justice, le droit international et la politique » (Rtbf, 26 octobre 2024)
      • « Le Maroc intègre les eaux du Sahara occidental à son espace maritime » (Le Monde, 23 janvier 2020)
      • « Sahara occidental : 45 ans de conflits et de négociations "au point mort" » (France24, 13 novembre 2020)
      • « Sahara : Conflit ensablé ? » (Le Dessous des cartes, juin 2018)
      • « Sahara : le Maroc est-il en train de gagner la bataille des cartes ? » (HuffPost Maroc, 13 novembre 2020)

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      La carte, objet éminemment politique. Maduro modifie la carte officielle du Venezuela pour y inclure l’Essequibo

      La carte, objet éminemment politique. Le Népal va imprimer sa nouvelle carte officielle sur un billet de banque

    • sur Atlas cartographique du grand âge

      Publié: 29 October 2024, 6:01pm CET


      Atlas cartographique du grand âge. Les dynamiques territoriales du vieillissement (Intercommunalités de France, octobre 2024).

      Le vieillissement de la population est un phénomène mondial. En France, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus a considérablement augmenté, avec une accélération significative depuis 2011 et l’entrée des baby-boomers dans cette tranche d’âge : en 2050, il est estimé que la part des 65 ans et plus sera de 28% en France (contre 36% dans les pays du Sud de l’Europe, et 38% au Japon et en Corée du Sud). Pour faire face au vieillissement, les pays de l’OCDE, dont la France, ont mis en oeuvre diverses politiques ciblées, l’une d’elles étant l’augmentation de l’offre d’emploi pour les 50-65 ans.

      Ces tendances démographiques impactent considérablement les dépenses publiques et privées en matière de retraites, de santé et d’éducation, ainsi que la croissance économique et le bien-être en général. Le taux de dépendance des personnes âgées (plus de 65 ans) est passé de 27% en 2000 à 39% en 2024 (contre 42% en Allemagne, 42% en Italie ou 32% aux Etats-Unis) et devrait atteindre 50% en 2050 selon l’OCDE. Véritable lame de fond, le vieillissement se déploie avec une intensité variable et soulève des problématiques complexes, multidimensionnelles et spécifiques d’un territoire à l’autre, appelant la mise en oeuvre de politiques d’accompagnement – de transition démographique – territorialisées, à l’échelle locale. Toutefois, s’il est souvent perçu comme un coût, il peut également être un moteur de développement économique et territorial, notamment à travers la « silver economy ».

      Cet atlas est le fruit d’un partenariat entre le Groupe La Poste, Intercommunalités de France et l’Association des directeurs généraux des communautés de France (ADGCF). Constituant le premier volet d’une analyse approfondie sur le grand âge, ce document propose des éléments de cadrage essentiels pour comprendre pleinement les enjeux de la transition démographique à l’échelle nationale, tout en permettant de cibler les spécificités propres à chaque intercommunalité.

      Deux approches ont systématiquement été déclinées pour produire les analyses :

      • Une approche synthétique produite à l’échelle des intercommunalités regroupées par strates démographiques qui permet à la fois de disposer de grandes tendances de fond et de comparer la dynamique et situation des seniors et/ou des retraités au regard de l’ensemble de la population française ; 

      • Une approche cartographique réalisée à l’échelle des intercommunalités françaises pour disposer d’une géographie fine du vieillissement et de ses effets, notamment en termes de disparités socioéconomiques dans les territoires.


      Télécharger l'Atlas en version pdf.

      Un second volet (dont la parution est prévue début 2025) abordera le grand âge à travers des thématiques tels que la santé, l’accessibilité, la vie sociale et les aidants. Cette analyse dressera un état des lieux des pratiques locales et des modalités de mise en œuvre des politiques du « grand âge » à l’échelle des bassins de vie, en s’appuyant sur des retours d’expérience.

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      Cartes sur la jeunesse, la formation et l'emploi au sein de l'Union européenne

      Baisse de la part des jeunes dans la population de l’Union européenne d’ici 2050

      Datavisualisation : une population mondiale à 8 milliards d’habitants (Visual Capitalist)

      Cartes et données sur la population mondiale (Population & Sociétés, 2024)
      Datavisualisation : une population mondiale à 8 milliards d’habitants (Visual Capitalist)

      Données carroyées de population à l'échelle mondiale sur le site WorldPop

      Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique


    • sur Data visualisation sur la responsabilité et la vulnérabilité par rapport au changement climatique

      Publié: 26 October 2024, 8:55am CEST


      Sacha Schlumpf, Mapping Climate Change [Cartographier le changement climatique]. 
      Notre société est confrontée à une crise climatique immense. Tous les pays ne sont pas également responsables et, surtout, tous ne subiront pas les mêmes conséquences. En utilisant le procédé de l'« imitation cartographique », Sacha Schlumpf a créé une data visualisation représentant les pays du monde. Leurs positions sont déterminées non par leur localisation, mais par leur responsabilité et leur vulnérabilité par rapport au changement climatique. Comme le montre le code couleur, les pays riches (en foncé) ont tendance à polluer davantage et sont moins vulnérables que les pays pauvres (en clair).
      Responsabilité et vunérabilité par rapport au changement climatique (crédit : Sacha Schlumpf)


      Contrairement à une carte classique, les pays ne sont pas placés en fonction de leur localisation réelle, mais en fonction de deux variables : les émissions de gaz à effet de serre par habitant (axe horizontal) et la vulnérabilité au changement climatique (axe vertical). Les couleurs représentent le revenu par habitant. Les pays plus riches ont tendance à contribuer beaucoup plus au changement climatique que les pays les plus pauvres, tout en étant moins vulnérables à ses conséquences. Cette « carte » a été réalisée dans le cadre d'une thèse à l'Université de technologie de Vienne, en collaboration avec HarperCollins Publishers, qui publie une version modifiée de cette visualisation dans la 16e édition du Comprehensive Times Atlas of the World.

      Le procédé de l'« imitation de carte » (map imitation) a été étudié par Sacha Schlumpf et ses collègues. Voir cet article : 

      Schlumpf, S., Gartner, G., Engelhardt, Y., and Lennox, J. (2024). Space as a Metaphor – Design Guidelines and Evaluation of Map Imitation [L'espace comme métaphore – Lignes directrices pour la conception et l'évaluation de l'imitation de cartes], Abstr. Int. Cartogr. Assoc., 7, 146.

      L'imitation de carte est un type de visualisation de données où les données sont affichées sur une visualisation ressemblant à une carte. Bien que des imitations de cartes existent depuis le XVIIe siècle, les exemples d'imitations de cartes complètes sont rares. L'inspiration de cette recherche est l'atlas d'Hermann et Leuthold (2003). Aucune imitation de carte complète n'a jamais été testée dans une étude utilisateur, bien qu'il existe des recherches sur des couches individuelles d'imitations de cartes (Hogräfer et al., 2020). Par imitation complète, on entend une visualisation avec plusieurs couches et éléments visuels d'une carte conventionnelle. Par conséquent, cette recherche contribue au domaine en fournissant une procédure pour la production d'une imitation de carte complète, ainsi qu'en testant la perception et la compréhension de l'utilisateur. En raison de l'absence d'un terme commun, une nouvelle définition de l'imitation de carte est donnée. Dans cette recherche, l'imitation de carte est définie comme une visualisation de type carte utilisant des données non géospatiales, créée à partir de données individuelles sur des coordonnées non géospatiales, mais conçue pour ressembler à une carte à l'aide d'éléments cartographiques.

      Hermann, M., & Leuthold, H. (2003). Atlas der politischen Landschaften. Ein weltanschauliches Porträt der Schweiz. Vdf Hochschulverlag Ag. 

      L'Atlas des paysages politiques examine les mentalités politiques régionales en Suisse. Il montre le pays dans une perspective nouvelle et inhabituelle. Les villes, régions et villages sont présentés comme des paysages politiques dans un système de coordonnées idéologiques. Entre les pôles "gauche", "droite", "libéral" et "conservateur", ils se situent comme des "îles", des "montagnes" et des "fossés" et montrent quelles sont les valeurs entre la ville et la campagne, les régions industrielles et touristiques ou Zones germanophones et francophones. C'est ainsi que vous pouvez créer une carte politique de la Suisse. Une partie introductive explique comment les facteurs économiques et culturels influencent la formation des valeurs et comment, au cours de la mondialisation, de nouvelles différences de mentalité émergent tandis que d'autres disparaissent. Dans des portraits approfondis, toutes les caractéristiques des cantons sont décrites et comparées les unes aux autres. "Pourquoi les Franches-Montagnes agricoles sont-elles positionnées à gauche, alors que l'arrière-pays industrialisé de Glaris est positionné à droite ?" ou "Pourquoi l'écart entre l'Argovie et Zurich se creuse-t-il alors que le Mittelland se rapproche ?" sont des questions qui seront explorées. Voir un aperçu de l'atlas sur Google Books.

      Atlas politique de la Suisse (Office fédéral de la statistique)
      L'Atlas politique de la Suisse contient tous les résultats des élections au Conseil national depuis 1919 et des référendums fédéraux depuis 1866.

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    • sur Atlas des migrations dans le monde (Migreurop)

      Publié: 26 October 2024, 7:42am CEST

      Migreurop publie sur son site un certain nombre de cartes issues de son « Atlas des migrations dans le monde. Libertés de circulation, frontières, inégalités », publié en 2022.

      Ce 4ème atlas de Migreurop « propose un traitement original et éclairant des enjeux migratoires contemporains à partir de la notion polysémique de « liberté de circulation ». Slogan utilisé pour marquer un rejet radical des politiques migratoires actuelles, cette notion est également l’un des piliers de la construction européenne, comme d’autres espaces régionaux. Pour mieux la cerner, ce 4ème Atlas propose une analyse critique des politiques qui ont été mises en œuvre par les États pour faciliter les mobilités de manière générale. Il donne également à voir la manière dont les migrant-e-s affrontent et détournent quotidiennement les politiques d’immigration restrictives pour mettre en œuvre leur propre liberté de circulation. »  

      Migreurop est un réseau euro-africain d’associations de défense des droits, de militant·e·s et de chercheuses et chercheurs. Son objectif est d’identifier, faire connaître et dénoncer les conséquences des politiques migratoires européennes sur les conditions de vie et le respect des droits des personnes en migration, tout au long du parcours d’exil (les entraves à la mobilité, la fermeture des frontières, l’enfermement formel et informel, les formes diverses d’expulsion, ainsi que l’externalisation des contrôles migratoires et de l’asile pratiquée par l’Union européenne et ses États membres). Le réseau Migreurop contribue ainsi à la défense des droits fondamentaux des exilé·e·s (dont celui de "quitter tout pays y compris le sien") et à promouvoir la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous.

      Articles connexes

      MigrExploreR pour géo-visualiser des migrations internationales
      Cartographier les dérives de migrants en mer Égée (Forensic Architecture)
      Rapport mondial 2023 sur les déplacements internes (Conseil norvégien pour les réfugiés)
      Cartographier les migrations internationales

      Étudier les migrations à l'échelle infranationale pour l'ensemble des pays du monde

      Consulter ou élaborer des cartes de flux dynamiques sur Internet (flow maps)

      Une data-story sur les flux de migrations en Afrique
      Une data visualisation pour étudier les vagues d'immigration aux Etats-Unis (1790-2016)

      Analyser et discuter les cartes des "pays à éviter" pour les voyageurs

    • sur Cartes et données sur la population mondiale (Population & Sociétés, 2024)

      Publié: 25 October 2024, 8:13pm CEST

      Gilles Pison et Svitlana Poniakina, « Tous les pays du monde (2024) », Population & Sociétés, n° 626, INED, octobre 2024 (disponible au format pdf).

      Tous les deux ans, la revue Population & Sociétés publie un numéro intitulé « Tous les pays du monde » qui présente un tableau de la population mondiale s’appuyant sur les estimations et projections des Nations unies. La population mondiale compte 8,2 milliards d’habitants en 2024. Elle a été multipliée par plus de huit depuis deux siècles, et devrait continuer à croître jusqu’à atteindre peut-être 10 milliards à la fin du XXIe siècle. Comment est-elle répartie dans le monde ? Quels sont les pays dont la fécondité est la plus forte ? Ceux où l’espérance de vie est la plus élevée ? 

      Les indicateurs démographiques sont identiques aux éditions précédentes : 

      • superficie, 
      • population (estimée à la mi-2024), 
      • taux de natalité et de mortalité, 
      • taux de mortalité infantile, 
      • indice synthétique de fécondité, 
      • part des moins de 15 ans et des 65 ans et plus dans la population totale, 
      • espérances de vie masculine et féminine à la naissance, 
      • revenu national brut par habitant en parité du pouvoir d’achat. 

      Il faut noter que la plupart des indicateurs sont des estimations, car les données de recensement ou d’enquête et les statistiques d’état civil ne sont pas encore disponibles pour l’année 2024 elle-même.

      Dans chacun des dix-huit petits tableaux, les pays ou entités sont classés selon un indicateur par ordre croissant ou décroissant. Dans les sept premiers tableaux, le total mondial est indiqué et une ligne sépare les pays dont le cumul dépasse la moitié du total mondial. Par exemple dans le tableau 2, les sept pays les plus peuplés (Inde, Chine, États-Unis, Indonésie, Pakistan, Nigeria, Brésil) totalisent 4,2 milliards d’habitants, soit plus de la moitié de la population mondiale estimée à 8,2 milliards. Les pays figurant dans les tableaux 8 à 18 ont été sélectionnés en combinant différents critères comme les pays en tête et en queue de classement, les pays les plus peuplés, les plus vastes, les pays francophones. Dans le tableau 10, les pays sont classés selon le taux de mortalité. Il peut paraître étonnant qu’avec 8 décès pour 1 000 habitants en 2024, le Burkina Faso soit mieux classé que le Japon qui en compte 12 ‰. Le nombre de décès relativement faible au Burkina Faso vient du fait que sa population est jeune et que la proportion de personnes âgées y est très faible, alors qu’à l’inverse elle est élevée au Japon. Le calcul de l’espérance de vie, qui tient compte de la répartition par âge de la population, donne une idée plus juste des contrastes de mortalité (tableau 12). Le Japon se retrouve alors en tête du classement avec l’espérance de vie la plus élevée du monde (85 ans), alors que le Burkina Faso se situe presque en fin du classement (61 ans). Dans le dix-septième et avant-dernier petit tableau, les pays sont classés selon la proportion des 15-64 ans dans la population totale. Elle donne une idée de l’importance de la population d’âge actif. Elle est particulièrement élevée dans les petits États du golfe Persique qui accueillent une importante population de travailleurs immigrés venus sans leur famille, et dans les pays où la fécondité a fortement baissé pour atteindre des niveaux bas (Espagne, Russie, Corée du Sud, Chine, Iran). La pyramide des âges de ces pays s’est rétrécie à la base, alors que leur sommet est encore très étroit. Cette situation ne devrait pas durer, et la proportion de 15-64 ans pourrait se réduire au fur et à mesure du vieillissement de la population.

      Pour en savoir plus sur la population mondiale consultez le site de l’Ined : www.ined.fr

      Nations unies, Division de la population, 2024, World Population Prospects : The 2024 Revision, New York
      [esa.un.org]

      Banque mondiale :  [https:]]

      Pour compléter

      Le site Géoconfluences reprend ces données et propose une série de cartes thématiques à partir d'elles. Le fichier est à télécharger directement au format csv ou xls. Les cartes peuvent être réalisées dans le logiciel Khartis (fichier projet mis à disposition).

      Population mondiale par pays en 2024 et projections 2050 via @InedFr et @ONU_fr
      ?? [https:]]
      La croissance démographique mondiale va se poursuivre mais ralentir, d'après l'ONU. @Geoconfluences en profite pour faire quelques cartes. pic.twitter.com/Lshp4AwAnu

      — Géoconfluences (@Geoconfluences) October 25, 2024

      La Cité des sciences a une page internet sur laquelle on peut suivre en direct l'évolution de la population urbaine par continent. Il suffit de cliquer sur les chiffres pour voir l'augmentation par seconde. Il s'agit de l'adaptation web d'une manipulation présentée dans le cadre de l'exposition "Mutations urbaines, la ville est à nous !" proposée à la Cité des sciences et de l'industrie du 14 juin 2016 au 5 mars 2017.
      [https:]]

      Articles connexes

      Utiliser Khartis dans le cadre de la géographie scolaire

      Datavisualisation : une population mondiale à 8 milliards d’habitants (Visual Capitalist)

      Journée mondiale de la population : 8 milliards d'habitants en 2022

      Utiliser la grille mondiale de population de la plateforme Humanitarian Data Exchange

      Données carroyées de population à l'échelle mondiale sur le site WorldPop

      Le vieillissement de la population européenne et ses conséquences

      Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique


    • sur Atlas ptolémaïques de la Bibliothèque du Congrès : un guide de ressources

      Publié: 22 October 2024, 7:14am CEST


      La Bibliothèque du Congrès propose un guide sur les atlas ptolémaïques qui rassemble un grand nombre de ressources et de liens sur le sujet. 

      A travers ses ouvrages, Claude Ptolémée a connu une très grande notoriété. Sa Geographia (également appelée Cosmographia) a exercé une grande influence dans le monde islamique. Elle a été traduite du grec et rééditée à de nombreuses reprises en Europe à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance. Entre le XVe et le XVIIe siècle, plus de 40 éditions de la Géographie de Ptolémée ont été publiées dans des villes d'Europe. La plupart des éditions sont en latin, en grec ou dans les deux langues, certaines éditions ultérieures paraissant en italien et en français.

      La Bibliothèque du Congrès possède des exemplaires des éditions de la Geographia dans sa Division de géographie et cartes ainsi que dans sa Division de livres rares et collections spéciales. Quelques éditions plus récentes, ainsi que de nombreux ouvrages universitaires sur Ptolémée et son monde, sont conservés dans les collections générales de la bibliothèque. Le guide contient une liste de toutes les éditions de l'ouvrage conservées à la Bibliothèque du Congrès, avec des notes sur les contributeurs, la date, le lieu et la langue de publication, les salles de lecture qui en détiennent des exemplaires. 

      La galerie des collections numériques présente des copies numérisées des atlas ptolémaïques qui peuvent être consultées sur le site web de la bibliothèque. Des sources de référence sélectionnées, imprimées et en ligne, sont également décrites dans les deux sections suivantes. Enfin, le guide suggère des stratégies de recherche pour rechercher des documents de l'époque pré-moderne et moderne. 


      Pour compléter

      Traduction du traité de géographie de Ptolémée (1036) par Mohammad ibn Mousa al-Khwarizmi, avec des cartes. A découvrir sur Numistral.

      Scenographia systematis mundani Ptolemaici (1708) par le cartographe Andreas Cellarius. A découvrir sur Numistral.

      Livre VIII de la Cosmographie de Ptolémée (1889) par Iacobo Angelo, avec des cartes. A découvrir sur la Bibliothèque Vaticane.

      Articles connexes

      Le monde luso-hispanique à travers les cartes : un guide de la Bibliothèque du Congrès

      Utiliser le lion pour politiser la géographie (blog de la Bibliothèque du Congrès)

      L'histoire par les cartes : comment la cartographie s'est développée à travers les époques

      L'histoire par les cartes : comment le continent européen s'est pensé et construit du 16e au 20e siècle (BnF - Gallica)

      L'histoire par les cartes : les collections numérisées de la Bibliothèque Vaticane

      Le monde en sphères. Une exposition virtuelle de la BnF

      Rubrique Cartes et atlas historiques


    • sur Palestine Open Maps, un site pour obtenir des cartes et des données spatiales sur la Palestine

      Publié: 21 October 2024, 6:46am CEST


      Le site Palopenmaps (Palestine Open Maps) permet d'explorer, rechercher et télécharger des cartes historiques et des données spatiales sur la Palestine.

      L’idée de cette plateforme a été inspirée par une vaste collection de cartes topographiques des années 1940 à l'époque où la Palestine était sous mandat britannique. Ces cartes, toutes désormais dans le domaine public, couvrent le territoire à des échelles allant jusqu’au 1:20 000, offrant un aperçu saisissant de la géographie humaine et naturelle de la Palestine juste avant la Nakba. Elles permettent de conduire des analyses à un niveau de détail inégalé en ce qui concerne les centres de population, les routes, les caractéristiques topographiques et les limites de propriété.

      La Palestine en 1946 et Israël en 1951 (source : palopenmaps.org)

      À gauche : carte de la Palestine de 1946 à l’échelle 1:250 000, produite par le Survey of Palestine, un organisme mandataire britannique. À droite : carte d’Israël de 1951, produite par le Survey of Israel, à partir de la carte précédente.

      L'utilité de ces cartes était jusque-là limitée car il n'existait pas de moyen simple de recherche pour consulter les nombreuses feuilles ou pour les combiner avec d'autres sources de données (statistiques de population, photographies aériennes, cartes et données numériques actuelles). L'objectif de cette plateforme est d'offrir une ressource pour cartographier les transformations de la Palestine depuis 1945. Ce projet a été lancé lors de l'Impact Data Lab, un atelier organisé par Visualizing Palestine et Columbia University Studio-X Amman en mars 2018. L'application a été développée par Visualizing Palestine avec le soutien d'un certain nombre d'autres personnes. Le site Visualizing Palestine diffuse des infographies et dataviz afin de mettre en évidence les inégalités qui existent entre Juifs et Palestiniens.

      Les cartes ont été produites par le Survey of Palestine, une institution du mandat britannique, et par le Palestine Exploration Fund, et ont été tirées de sources telles que la  collection de cartes David Rumsey, la bibliothèque nationale australienne et la bibliothèque nationale israélienne. Toutes les cartes de ce site web sont considérées comme appartenant au domaine public en vertu de la loi britannique sur le droit d'auteur, les dessins et modèles et les brevets de 1998, et ont été marquées comme telles sur les sites web sources.

      Outre la visualisation de cartes anciennes, l'application en ligne proposée sur le site Palestine Open Maps permet d'effectuer des analyses par date et par groupe de population. Déplacez le curseur temporel pour voir comment le territoire a été radicalement transformé au cours des 140 dernières années.

      Just added a new feature to #Palestine Open Maps #PalOpenMaps. You can now filter the places on the map by date and population group. Move the time slider to see how the territory has been radically transformed over the past 140 years... [https:]] pic.twitter.com/LweI4AVarw

      — Ahmad Barclay @bothness.bsky.social (@bothness) October 19, 2024

      Pour compléter

      Le Survey of Palestine était le département gouvernemental chargé de l'arpentage et de la cartographie de la Palestine pendant la période du mandat britannique. Les cartes produites ont été largement utilisées dans la « cartographie des réfugiés palestiniens » par les chercheurs documentant l' expulsion et la fuite des Palestiniens en 1948, notamment dans l'Atlas de la Palestine de Salman Abu Sitta et dans All That Remains de Walid Khalidi. En 2019, les cartes ont servi de base au site Palestine Open Maps, soutenues par la Bassel Khartabil Free Culture Fellowship.

      Les cartes produites par le département Survey of Palestine sont disponibles sur Wikipédia :

      Articles connexes

      Décrypter le conflit Israël-Hamas à partir de cartes

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      La carte, objet éminemment politique : la montée des tensions entre l'Iran et les Etats-Unis

      La carte, objet éminemment politique : la question kurde

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      Quand Israël et la Palestine « disparaissent » des cartes scolaires. Le cas de l'Arabie saoudite

    • sur Beyond the map. Descriptions du monde non-européen dans l'Atlas Major de Joan Blaeu

      Publié: 19 October 2024, 7:31pm CEST


      Des étudiants en histoire ont analysé des textes sur 20 régions non-européennes dans l'Atlas Maior de John Blaeu. Leurs essais sont présentés dans le livre Beyond the map ainsi que dans une exposition virtuelle de l'Université de Groningue.

      Beyond the map. Descriptions of the non-European World in Joan Blaeu’s Atlas Maior
      (Jeroen Bos Ed., Creative Commons Attribution)


      Ce livre a été créé à la suite du séminaire Voorbij de Kaart: Beschrijvingen van de buiten-Europese wereld in Joan Blaeu's Grooten Atlas [Au-delà de la carte : descriptions du monde non-européen dans l'Atlas Maior de Joan Blaeu], qui a été enseigné à l'Université de Groningue pendant l'année universitaire 2023-24. Au cours du séminaire, les étudiants ont analysé de manière critique des textes sur les régions non européennes dans le célèbre Atlas de Blaeu. Sur la base de leurs conclusions, ils ont rédigé de courtes contributions destinées à un public plus large. Ces contributions étudiantes ont été présentées dans une exposition numérique, organisée par le département des collections spéciales de la bibliothèque de l'Université de Groningue, et ont été réutilisées ici sous ce format comme manuel ouvert. Éditeur : Jeroen Bos
      L'Atlas Maior, dit Atlas Blaeu ou Theatrum Orbis Terrarum, est un recueil de cartes géographiques, de gravures et de dessins publié en 1662 et en 1665 par l'éditeur amstellodamois Joan Blaeu (1599-1673). L'édition en langue néerlandaise de l'Atlas Maior, le Grooten Atlas, contient près de 4 000 pages de texte. En 2004, l’Atlas Blaeu, conservé à la Bibliothèque nationale autrichienne, est officiellement inscrit au Registre Mémoire du monde de l’UNESCO. « Mémoire du monde » est un programme créé en 1992, sous l'égide de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), visant à sensibiliser la communauté internationale à la richesse du patrimoine documentaire, à la nécessité d’assurer sa conservation pour les générations futures et à le rendre accessible à un large public.
      Les textes de 20 régions extra-européennes sélectionnées ont été soumis à une analyse minutieuse par des étudiants en histoire de l'Université de Groningue et présentés dans une belle exposition numérique.Sur le site Internet des Collections spéciales de la Bibliothèque universitaire, vous pouvez découvrir le détail de ces contributions. Blaeu a souvent utilisé des informations obsolètes. Dans la contribution de chaque étudiant, des suggestions de lectures complémentaires sont faites, par exemple sur la région en question ou sur un thème plus large, comme la manière dont les peuples autochtones non européens ont été systématiquement marginalisés dans la littérature du début de l'époque moderne. Chaque contribution commence par un numéro, le titre de la carte et le titre du texte tel qu'il figure dans l'Atlas Maior.
      Pour compléter
      Atlas Blaeu-Van der Hem : Atlas secret de la VOC, vers 1666 (Bibliothèque nationale d'Autriche)L'atlas secret de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) contient 174 cartes manuscrites superbement conçues et magnifiquement colorées. Elles font partie de l'Atlas Blaeu-Van der Hem et représentent des zones des océans Indien et Pacifique. Outre le monopole commercial, la VOC, fondée en 1602, disposait également d'une autorité administrative exclusive. Elle a gardé tous les documents et matériels cartographiques strictement secrets pour des raisons de concurrence. En 1665, des copies devaient être réalisées à partir des archives. Lorsque le projet de publication échoua, Joannes Vingboons avait copié 180 cartes que Joan Blaeu, cartographe en chef du VOC, offrit à son ami Laurens van der Hem.
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      L'histoire par les cartes : comment le continent européen s'est pensé et construit du 16e au 20e siècle (BnF - Gallica)

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      L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BNF)

      Une sélection d'atlas maritimes issus de la Harvard Map Collection

      L'histoire par les cartes : la British Library met à disposition la collection du roi George III sur Flickr

      L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes
    • sur Cartapaname, une émission consacrée à l'art et la manière de faire des cartes

      Publié: 17 October 2024, 12:59pm CEST

      Cartapaname est une émission de radio « consacrée aux cartes, à toutes les cartes, surtout aux cartographes qui les fabriquent ». Une fois par mois, elle explore le travail d'un ou d'une cartographe. À travers ses productions, l'invité nous promène sur les territoires qu'il explore. Manipulation de données, techniques de création, choix graphique, ... autant de thèmes abordés pour mieux comprendre ce métier, pour mieux appréhender les savoir-faire de celles et ceux qui nous donnent à voir le monde. L'émission  est animée par Maximes Salles, soutenu par Les Artisans Cartographes

      • Cartapaname 01 - Lucas Destrem
        Lucas Destrem, fondateur de GéoGraphismes et cartographe passionné, se distingue par son approche originale, traitant toujours des données singulières. Grâce à cela, ses cartes sont toujours une découverte, offrant un regard inédit sur les territoires qu'il explore. Son exposition sur la compagnie des ZooDépartements, où il révèle comment les formes animales peuvent être trouvées dans la géographie des départements français. Son plan culturel et artistique du métro de Paris, où chaque station est renommée en fonction du lieu culturel le plus proche. Son travail de recherche sur les panneaux routiers, explorant les histoires et les significations derrière ces symboles du quotidien.

      • Cartapaname 02 - Gaëlle Sutton
        Gaëlle Sutton, cartographe indépendante, explore et représente avec autant de facilité et de poésie son quartier quotidien que le Grand nord canadien. Elle nous emmène dans une déambulation cartographique au départ de chez elle jusqu'au confin de l'Arctique. Vous pouvez retrouver son travail sur ses réseaux sociaux : twitter et linkedin.

      • Cartapaname 03- Perrin Remonté 
        Perrin Remonté, cartographe indépendant, est passionné par son environnement. Ses cartes, toujours originales et poétiques, reflètent sa sensibilité au monde qui l'entoure. Des cartes fictives aux cartes exploratoires en passant par sa passion pour la photo et les côtes bretonnes, Perrin nous  emmène dans un petit tour d'horizon de ses productions. Vous pouvez retrouver l'ensemble de son travail sur ses différents réseaux sociaux twitter et linkedin. Toutes les cartes abordées pendant l'émission sont visibles sur son site internet perrinremonte.com (notamment ses rivières arborescentes)

      Articles connexes

      Du métier de cartographe et de ses évolutions

      Comment les ordinateurs et les cartographes ont redessiné notre monde (Leventhal Map & Education Center)

      La carte avant les cartographes. L’avènement du régime cartographique en France au XVIIIe siècle
      Quand les artistes dessinaient les cartes (exposition aux Archives nationales)

      Other Cartographies, un projet pour mettre en valeur la contribution des femmes à la cartographie

    • sur Cartes et illustrations de villes historiques rassemblées sur Papertowns

      Publié: 12 October 2024, 5:46am CEST

      Le site /r/papertowns propose une collection de plus de 360 ??cartes et illustrations de villes historiques, représentant de nombreuses villes du monde, de l'Antiquité jusqu'à nos jours.

      Papertowns est dédié aux cartes illustrées, aux paysages urbains, aux larges vues aériennes ou panoramiques, aux vues à vol d'oiseau, voire aux reconstructions 3D de villes, villages et citadelles.

      Ce subreddit privilégie les documents en haute résolution. Le moteur de recherche interne permet de chercher par nom de lieu, par genre, par date ou par pays.

      Tokyo, Japon 1680 (source : /r/papertowns)



      Pour information, les paper towns ou villes de papier, sont des villes qui apparaissent sur les cartes mais qui n'existent pas réellement. Il s'agit d'erreurs involontaires ou au contraire de détails ajoutés volontairement pour attester d'une sorte de droit d'auteur. Parmi les exemples notables, on peut citer Argleton dans le Lancashire au Royaume-Uni, Beatosu et Goblu aux États-Unis. Agloe, dans l'état de New York, a été inventé sur une carte des années 1930 comme un leurre. En 1950, un magasin général y a été construit et nommé Agloe General Store, car c'était le nom vu sur la carte. Ainsi, le lieu fictif est devenu un lieu réel.
      Voici quelques autres subreddits similaires qui pourraient vous intéresser :Pour accéder à des forums plus professionnels...


      Articles connexes

      Les plans historiques de Paris de 1728 à nos jours (APUR - Cassini Grand Paris)
      Vues panoramiques des villes américaines au XIXe siècle

      L'histoire par les cartes : cartes historiques de New York

      Comparer la skyline des grandes villes à partir de la modélisation 3D de leur bâtiments

      City-roads, un outil efficace pour générer des plans urbains (un mariage réussi entre art et géographie)

      Utiliser des générateurs automatiques de territoires imaginaires
      Cartes et atlas historiques
    • sur Cartes et données sur les parcs nationaux aux Etats-Unis

      Publié: 11 October 2024, 5:21am CEST

      Le premier parc naturel créé aux Etats-Unis est le parc de Yellostowne en 1876. Le National Park Service (NPS) a été fondé en 1916 pour gérer les espaces protégés, qui comptaient alors 35 parcs. Au cours du XXe siècle, le NPS a vu son champ d'action s'étendre à 63 parcs nationaux et à plus de 400 autres sites historiques à travers les 50 États des Etats-Unis. Parmi les sites protégés, on compte notamment des rives de lacs, des rivières et des sentiers, des champs de bataille, des monuments et des mémoriaux. 
      Le service SIG et cartographie permet d'accéder à toutes les cartes du National Park Service. Ces cartes produites par le Harpers Ferry Center sont gratuites et disponibles au format JPEG, PDF et AI (fichiers de production Adobe). Le catalogue, qui comporte plus de 1 000 cartes, est interrogeable à partir d'un téléphone pour organiser une randonnée ou un ordinateur pour télécharger les cartes, les intégrer dans une application ou les imprimer.
      Trouver une carte du National Park Service (source : National Park Service)

      Les cartes du National Park Service sont produites par le gouvernement et sont dans le domaine public. Toute personne peut, sans restriction en vertu des lois américaines sur le droit d'auteur : reproduire l'œuvre sous forme imprimée ou numérique ; créer des œuvres dérivées ; exécuter l'œuvre en public ; afficher l'œuvre ; distribuer des copies ou transférer numériquement l'œuvre au public par vente ou autre transfert de propriété, ou par location, bail ou prêt. A noter : un utilisateur qui modifie et/ou réédite les cartes du National Park Service est responsable de tout problème rencontré avec les cartes, en raison de leur changement ou de leur modification.
      Le portail des applications de gestion intégrée des ressources (IRMA) fournit des données sur :Voir également les données disponibles sur le portail open data du National Park Service.
      Quelques belles cartes à télécharger en jpg ou en pdf : 

      En complément

      Comment le National Park Service parvient à créer des cartes réalistes

      Shade Relief, le site de Thomas Patterson consacré aux cartes en relief

      Le parc national le plus proche en fonction des régions des Etats-Unis

      Cartes narratives (storymaps) sur les parcs nationaux


      Articles connexes

      Cartographie des incendies en Californie
      Incendies en Amazonie : les cartes et les images auraient-elles le pouvoir d'attiser la polémique ?

      Cartes et données sur la canicule et les incendies de forêt en France et en Europe

      Des sécheresses répétées en France depuis 2018 : analyse en cartes et en images satellitaires

      Cartes et données sur les forêts en France et dans le monde

      Le rôle des arbres urbains dans la réduction de la température de surface des villes européennes
      Une carte de l'INPN pour analyser et discuter la répartition de la biodiversité en France
      MPAtlas, un atlas de la protection marine pour évaluer les aires marines réellement protégées

    • sur Israël-Hamas. Cartographie des massacres du 7 octobre 2023

      Publié: 8 October 2024, 8:24pm CEST

       

      Le site oct7map.com documente avec précision les massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023, lors d’attaques contre des communautés civiles et des postes militaires israéliens. L’attaque a commencé dès l’aube lorsque le Hamas a lancé plus de 5 000 roquettes depuis Gaza vers Israël, puis a utilisé ces barrages stratégiques comme couverture pour franchir la frontière. Dans cette attaque surprise contre le sud d’Israël, les terroristes du Hamas ont commis des atrocités, qui ont eu un fort impact sur l'opinion publique. 

      Au delà du retentissement mondial de l'événement, il importe de pouvoir documenter, carte à l'appui, le déroulement des faits. Cette carte interactive se veut  « un  outil de réflexion et d'éducation, favorisant la prise de conscience de la gravité des horreurs ». Le site à pour but de fournir « une représentation accessible des événements tragiques du 7 octobre, en honorant la mémoire et les expériences des victimes ». 

      Mapping The October 7th Massacres (source : oct7map.com)

      Le festival de musique Supernova, organisé en plein air près du kibboutz Re'im, situé à 5 km de la frontière de Gaza, a constitué l'une des premières cibles des terroristes du Hamas. Mais d'autres massacres ont eu lieu dans les kibboutz voisins à Be'eri, à Nahal Oz ou Kfar Aza. Chaque victime est recensée avec son identité. En rouge apparaissent les victimes décédées, en bleu les personnes kidnappées. Les données, qui peuvent être incomplètes, sont mises à jour au fur et à mesure. Il est possible d'y apporter des contributions (appel à témoignages).

      Les attaques ont coûté la vie à plus de 1 188 personnes, dont 800 corps ont été confirmés comme étant des civils. Elles ont fait plus de 4 834 blessés et plus de 251 prises en otage. En outre, certains corps sont restés non identifiés en raison de mutilations importantes. Depuis le 7 octobre, au moins 21 otages ont été assassinés par le Hamas ou le Jihad islamique palestinien, tandis que quelques corps d’otages assassinés en captivité ont pu être sauvés. Au total, 8 otages ont été libérés par l'armée israélienne et 111 autres ont été libérés dans le cadre de négociations. Parmi les survivants, 30 femmes ont été victimes d'abus sexuels de la part de leurs ravisseurs. 101 personnes sont toujours retenues en otage ; environ 40 d'entre elles sont mortes et leurs corps sont toujours en captivité. 

      En réaction aux massacres perpétrés par le Hamas, Tsahal a envahi et détruit une bonne partie du territoire de Gaza, avant de commencer à accentuer ses frappes sur le Liban. Les événements du 7 Octobre ont connu un grand retentissement dans le monde avec des manifestations pro-palestiniennes ou pro-israéliennes. Depuis octobre 2023, on observe une escalade de la violence au Proche-Orient.

      One year since the tragic October 7th attack.

      ? 1200 Lives Lost
      ?? 101 Still Held In Gaza

      We honor the victims and pray for the hostages' return. Supported by authorities and volunteers, we've enhanced [https:]] . Share their stories to preserve their memories pic.twitter.com/jYvD3Ln7QA

      — oct7map (@oct7map) October 7, 2024

      Pour compléter 

      Israël-Hamas : un an après l’attaque du 7 octobre, que retenir de la médiatisation du conflit ? (La revue des médias).

      Parce que l’Histoire ne commence pas le 7 octobre. Palestine-Israël, une histoire visuelle (Visionscarto).

      Carte animée des alertes de roquettes en Israël depuis le 23 octobre 2023 par @LittleMoiz (MapPorn). Une manière (indirecte) de recenser les frappes aériennes à travers les sirènes.

      Carte des frappes israéliennes à partir d'images satellites enregistrant les incendies liés aux explosions (FIRMS).

      Carte des frappes sur la période 7 octobre 2023-20 septembre 2024 par Al Jazzeera, à partir des données de l'ACLED.

      L'OCHA (ONU) fournit des données sur l'intensité du conflit au Liban du point de vue humanitaire.

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      La carte, objet éminemment politique : les formes du soulèvement en Iran

      Le Moyen-Orient, une construction instable et récente : la preuve en cartes et en schémas
      Quand Israël et la Palestine « disparaissent » des cartes scolaires. Le cas de l'Arabie saoudite

    • sur Rapport 2024 sur la paix dans le monde (Institut pour l’économie et la paix)

      Publié: 7 October 2024, 4:21pm CEST


      Source : Rapport 2024 sur la paix dans le monde (Institut pour l’économie et la paix)

      L’Indice mondial de la paix 2024 révèle que le monde se trouve à la croisée des chemins. Sans effort concerté, le risque d’une recrudescence des conflits majeurs est réel. On compte actuellement 56 conflits, soit le nombre le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils sont devenus plus internationaux, 92 pays étant impliqués dans des conflits hors de leurs frontières, soit le nombre le plus élevé depuis la création de l’Indice mondial de la paix en 2008. Le nombre croissant de conflits mineurs accroît la probabilité d’autres conflits majeurs à l’avenir. Par exemple, en 2019, l’Éthiopie, l’Ukraine et Gaza étaient identifiés comme des conflits mineurs, alors qu'ils sont devenus aujourd'hui des foyers de conflits majeurs. Comme en témoigne un autre rapport publié également en 2024, la tendance actuelle est plutôt à la militarisation.

      • 97 pays ont vu leur niveau de paix se détériorer, soit plus que n’importe quelle année depuis la création de l’Indice mondial de la paix en 2008.
      • Les conflits à Gaza et en Ukraine ont été les principaux facteurs de la baisse mondiale du niveau de paix, le nombre de morts au combat ayant atteint 162 000 en 2023.
      • 92 pays sont actuellement impliqués dans des conflits au-delà de leurs frontières, soit plus qu’à n’importe quel moment depuis la création de l’IPG.
      • Le premier système de notation militaire en son genre suggère que les capacités militaires des États-Unis sont jusqu’à trois fois supérieures à celles de la Chine.
      • L’impact économique mondial de la violence a augmenté pour atteindre 19 100 milliards de dollars en 2023, ce qui représente 13,5 % du PIB mondial. L’exposition aux conflits représente un risque important pour la chaîne d’approvisionnement des gouvernements et des entreprises.
      • La militarisation a enregistré sa plus forte détérioration annuelle depuis la création de l’IPG, 108 pays devenant plus militarisés.
      • 110 millions de personnes sont soit des réfugiés, soit des déplacés internes en raison de conflits violents, 16 pays accueillant désormais plus d’un demi-million de réfugiés.
      • L’Amérique du Nord a connu la plus forte détérioration régionale, provoquée par une augmentation des crimes violents et de la peur de la violence.

      Indice de la paix globale en 2024 (source : Global Peace Index 2024)


      Créé en 2007, l’Institut pour l’économie et la paix (IEP) vise à influencer les discours mondiaux sur les questions de sécurité, de défense, de terrorisme et de développement. Son objectif est d'utiliser la recherche pour montrer que la paix est une mesure positive et réalisable en faveur du bien-être et du développement. Les recherches de l'IEP sont utilisées par des gouvernements, des institutions universitaires, des groupes de réflexion, des organisations non gouvernementales et des institutions intergouvernementales telles que l'OCDE, le Secrétariat du Commonwealth, la Banque mondiale et les Nations Unies.

      Ses rapports, notamment sur l’Indice mondial de la paix, l’Indice mondial du terrorisme ou sur les menaces écologiques, sont essentiels pour les parties prenantes du monde entier. Au cœur de cette approche se trouve l'idée que la paix va au-delà de la simple absence de conflit. Le cadre des Piliers de la paix identifie huit facteurs essentiels pour établir une paix durable, sur la base d’une analyse approfondie des données.

      Les 8 Piliers de la paix positive (source : Institut pour l’économie et la paix)

      L'IEP publié également chaque année un Rapport sur la paix positive. La paix positive repose sur des attitudes, des institutions et des structures qui créent et maintiennent les sociétés pacifiques. En raison de sa nature systémique, les améliorations de la paix positive non seulement renforcent la paix, mais sont également associées à de nombreux autres résultats souhaitables pour la société, tels qu'une croissance plus élevée du PIB, de meilleures mesures du bien-être, des niveaux plus élevés de résilience et des sociétés plus harmonieuses. Il s’agit d’une théorie du changement social qui explique comment les sociétés se transforment et évoluent. La paix positive décrit un environnement optimal dans lequel le potentiel humain peut s’épanouir. L’Institut a élaboré un cadre conceptuel, connu sous le nom de Piliers de la paix, qui décrit un système de huit facteurs qui fonctionnent ensemble pour construire une paix positive. Dérivés d’une analyse statistique de plus de 40 000 ensembles de données, les Piliers de la paix fournissent une feuille de route pour surmonter l’adversité et les conflits et pour construire une paix durable.

      L'état de la paix positive en 2024 (source : Positive Peace Report)

      Les cartes concernant ces différents indicateurs sont à visualiser sur le site Vision of humanity avec possibilité de faire des comparaisons par pays et par année. 

      Lien ajouté le 9 octobre 2024

      [https:]] #guerre #commémoration#EspritDeGenève pic.twitter.com/R7arW7kjD7

      — Une année au lycée (@uneanneeaulycee) October 9, 2024
      Lien ajouté le 12 octobre 2024

      « Les vraies leçons du Prix Nobel de la paix » (Le Temps). Le combat pour un monde débarrassé de la menace nucléaire mérite un immense respect. Mais est-ce vraiment cela qu’il fallait souligner en 2024 ?


      Articles connexes

      L'Indice de paix mondiale est en baisse depuis plusieurs années

      Cartes et données sur les conflits et violences dans le monde (ACLED)

      Violences envers les enfants et violations de leurs droits à travers le monde

      Cartes et données sur le terrorisme dans le monde (de 1970 à nos jours)

      Les dépenses militaires dans le monde à partir des données du SIPRI

      Analyser et discuter les cartes des "pays à éviter" pour les voyageurs

      Etudier les conflits maritimes en Asie en utilisant le site AMTI

      Utiliser les cartes du CSIS pour étudier les grandes questions géopolitiques du monde contemporain

      La carte, objet éminemment politique : les cartes de manifestations à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux

      La carte, objet éminemment politique : la Société des Nations en 1927


    • sur L’autosuffisance alimentaire est-elle possible pour La Réunion ?

      Publié: 5 October 2024, 6:40pm CEST


      Billen, G., Garnier, J., Pomet, A. et al. Is food self-sufficiency possible for Reunion Island ? Regional Environnemental Change, 24, 58 (2024). [https:]]

      Résumé

      Dans un contexte d’instabilité politique et économique, l’autosuffisance alimentaire des pays et territoires devient un enjeu brûlant. La Réunion est un petit territoire français densément peuplé et isolé au milieu de l’océan Indien. Le modèle GRAFS, qui permet d’établir des bilans cohérents en utilisant l’azote (N) comme métrique commune pour toutes les cultures et denrées alimentaires, a été appliqué à La Réunion en considérant 11 sous-régions pour tenir compte de la variété des paysages. La Réunion consacre 87 % de sa production végétale en termes de protéines récoltées à l’exportation de sucre et de fruits tropicaux, tandis qu’elle importe 67 % de son approvisionnement alimentaire, 54 % de l’alimentation du bétail et 57 % de tous les apports d’azote fertilisant pour les sols agricoles. Au total, l’approvisionnement d’une tonne d’azote en alimentation nécessite l’importation de 2,7 tonnes d’azote en alimentation humaine, animale et fertilisante. Le modèle a également démontré que l'action simultanée sur trois leviers de changement permettrait d’atteindre l’autosuffisance en termes d’alimentation humaine, animale et fertilisante :

      1. la généralisation des rotations agroécologiques alternant légumineuses à grains et fourragères, céréales et autres cultures vivrières ; 
      2. la reconnexion de l’élevage à l’agriculture et un meilleur recyclage des fumiers ainsi que des excréments humains ; 
      3. une réduction drastique de l’alimentation animale dans le régime alimentaire réunionnais, jusqu’à 20 % des produits animaux dans l’apport protéique total par habitant, au lieu de la part actuelle de 60 %. La surface dédiée à la culture de la canne à sucre devrait être réduite à 15-25 % de sa valeur actuelle.

      Le principal intérêt de l'article est de présenter différents scénarios afin que La Réunion puisse atteindre la souveraineté alimentaire. Cet objectif est incompatible avec la spécialisation actuelle de l’Île dans la production sucrière. L’autonomie du système agro-alimentaire de la Réunion, est biophysiquement possible, moyennant des bouleversements structurels considérables.

      Pour accéder à un article plus simple et en français présentant les principales conclusions de l'article, voir : « L’île de La Réunion pourrait-elle atteindre la souveraineté alimentaire ? » (The Conversation).


      Lien ajouté le 10 octobre 2024

      Conférence sur le développement durable et les risques à La Réunion (INSEE/DEAL). Jeudi 26 septembre 2024 (Université de La Réunion - INSPE).

      Intervenantes : Caroline COUDRIN (DEAL Réunion) et Aurore FLEURET (INSEE Réunion)

      La conférence présente l'évolution des indicateurs du développement durable à La Réunion sur ces 20 dernières années. Cette étude permet d'avoir un panorama social, économique et environnemental de La Réunion au travers d'une trentaine d'indicateurs. Leur évolution est analysée et comparée aux cibles réglementaires nationales ou locales quand elles existent. 
      L'exposition de la population réunionnaise à certains risques et nuisances permet d'identifier les populations vivant dans des zones soumises à des risques (inondations et mouvements de terrain) et des nuisances (bruits routiers et mauvaise qualité de l'eau).

      Pour accéder aux différentes parties de la conférence : 

      0:00 - 0:18 : Introduction. Les enjeux éducatifs du développement durable et de l'éducation aux risques (S. Genevois) 
      0:19 - 0:51 : Une économie en croissance, une pauvreté et des inégalités en baisse, mais toujours peu d’emplois (A. Fleuret)
      0:52 - 1:16 : Une population davantage diplômée, une vie associative en essor, des violences plus fréquentes qu'ailleurs mais en baisse (A. Fleuret)
      1:17 - 1:33 : Santé et conditions de logement s’améliorent, mais les enjeux d’environnement et d’accompagnement du vieillissement restent forts (A. Fleuret et C. Coudrin)
      1:34 -2:08 : La Réunion face au défi du changement climatique (C. Coudrin) 
      2:09 - 2:18 : Malgré les efforts de protection, la biodiversité est de plus en plus menacée (C. Coudrin) 
      2:19 - 2:26 : À La Réunion, une même exposition aux risques et nuisances, quel que soit le niveau de vie (A. Fleuret) 

      Articles connexes

      L'insécurité alimentaire dans le monde (rapport du FSIN)

      Les grands enjeux alimentaires à travers une série de story maps du National Geographic

      Des différentes manières de cartographier la pauvreté dans le monde

      Atlas des Objectifs de développement durable (Banque mondiale)

      Estimation du PIB agricole à l'échelle mondiale sur une trame de 10x10km²

      Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)

      Un Atlas de la PAC pour une autre politique agricole commune

      Publication des résultats du recensement agricole 2020

    • sur Datavisualisation sur les prix Nobel attribués depuis 1901

      Publié: 5 October 2024, 5:33pm CEST


      Kerri Smith & Chris Ryan (2024). How to win a Nobel prize. Nature.

      Le prix Nobel a été décerné dans trois domaines scientifiques – la chimie, la physique et la physiologie ou médecine – presque chaque année depuis 1901, à l’exception de quelques interruptions dues principalement aux guerres. Nature a analysé les données concernant 346 prix et 646 lauréats (les prix Nobel peuvent être partagés par trois personnes maximum) pour déterminer quelles peuvent être leurs caractéristiques.

      Pour avoir les meilleures chances de remporter un prix Nobel, l’idéal est de naître en Amérique du Nord et d’y rester (54 % des prix Nobel décernés) ou encore en Europe, avec un moins de chance cependant. Les lauréats sont issus la plupart du temps de laboratoires d'autres lauréats.

      Une analyse de 3 des 69 prix scientifiques décernés entre 1995 et 2017 révèle que quelques disciplines sont surreprésentées. Au cours du XXe siècle, seulement 11 prix Nobel ont été décernés à des femmes. Depuis 2000, 15 autres prix ont été décernés à des femmes. L'article comporte de nombreux graphiques ainsi qu'une datavisualisation animée qui montre les trajectoires migratoires des Nobels.

      Articles connexes

      Une vidéo sur l'évolution du réseau Internet (1997-2021) à partir du projet Opte

      La carte mondiale de l'Internet selon Telegeography

      Quand Facebook révèle nos liens de proximité

      Une cartographie mondiale des points de connexion Wi-Fi réalisée dans le cadre du projet WiGLE
      Mesurer le rayonnement des grandes puissances à travers leurs réseaux diplomatiques

      L'essor parallèle de la Silicon Valley et d'Internet : du territoire au réseau et inversement

    • sur « Notre planète suffoque, et nos cartes restent muettes » (Karine Hurel)

      Publié: 5 October 2024, 4:15pm CEST


      « Notre planète suffoque, et nos cartes restent muettes » (source : Libération)

      Pour la géographe Karine Hurel, il faut réinventer notre façon de cartographier le monde, afin de mieux le comprendre et pour protéger les écosystèmes dont nous dépendons. Cette approche anthropocentrée de la cartographie a ainsi privilégié une vision du monde centrée sur l’humain, reléguant au second plan la représentation des écosystèmes qui nous entourent, leur richesse et leur complexité. Or comment par exemple traduire la richesse d’un sol quand nos conventions cartographiques nous poussent à voir le monde uniquement d’en haut ? Comment exprimer l’essence d’un lieu, ses vulnérabilités ou notre attachement à celui-ci, quand la norme cartographique privilégie l’analyse de données quantifiables ? Comment prétendre protéger ce que nous ne savons pas représenter ? Ce manque de représentation du monde vivant dans nos imaginaires collectifs a très probablement contribué à la faible considération que nous avons accordée à notre environnement et à la crise écologique que nous vivons. Pourtant, les cartes ont un rôle crucial à jouer pour nous montrer l’invisible, et nous reconnecter au vivant. Elles peuvent être les catalyseurs d’une prise de conscience collective, les boussoles qui guideront nos sociétés vers un avenir plus durable. A elles seules, elles ont le pouvoir de lanceuses d’alerte.

      Pour compléter
      Transition écologique : le temps des villes et des territoires (Libération)« Comment réconcilier métropoles et campagnes, périphéries et centres-villes, écologie et habitat ? Plongée, en partenariat avec Popsu (Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines) dans les initiatives qui améliorent les politiques urbaines ». 
      Articles connexes
      Paul Crutzen et la cartographie de l'Anthropocène
      Feral Atlas, une exploration de l’Anthropocène perçu à travers la féralisation
      Cartographier l'anthropocène à l'ère de l'intelligence artificielle (IGN, 2024)
      CartNat : une cartographie du gradient de naturalité potentielle de la France métropolitaine
      Traces GPS et suivi des déplacements d'animaux
      Environnement et justice dans les paysages anthropisés. Une exposition virtuelle du Leventhal Center
      Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)

      Les nouvelles façons de « faire mentir les cartes » à l'ère numérique

      La carte, objet éminemment politique

    • sur Une cartographie réglementaire incohérente menace silencieusement les rivières et les ruisseaux

      Publié: 5 October 2024, 3:40pm CEST


      Messager M. L., Pella H., Datry T. (2024). Inconsistent Regulatory Mapping Quietly Threatens Rivers and Streams. Environmental Science & Technology. DOI : [https:]]

      Les cours d’eau français, qui n’ont de définition officielle que depuis 2015, sont inégalement protégés d’un département à l’autre, où un même cours d’eau pourra successivement gagner ou perdre ce statut réglementaire. Des disparités qui peuvent affecter la santé des bassins versants. C’est ce que montre cette étude qui a voulu reconstituer la carte de tous les cours d’eau officiellement reconnus dans notre pays, une démarche unique au monde. Les chercheurs de l’Inrae dénoncent les failles d’un chantier qui « menace les rivières et les ruisseaux ».

      Carte nationale des cours d'eau protégés par la loi sur l'eau en France métropolitaine en 2023 (source : Messager & al., 2024)



      En comparant ces cartes à la base de données topographique de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), les auteurs estiment qu’environ un quart des tronçons hydrographiques précédemment cartographiés, les lignes bleues (pointillées ou non) sur les cartes topographiques, ont été qualifiés de non-cours d’eau. 
      Cette analyse met également en lumière des variations géographiques frappantes dans l’étendue des cours d’eau protégés au titre de la loi sur l’eau. Si certains ruisseaux sont considérés comme cours d’eau dans un département, ils peuvent être considérés comme non-cours d’eau ou disparaître totalement de la carte dans le département voisin ! Ces variations reflètent une application inégale de la définition officielle du cours d’eau, et peuvent compromettre la continuité amont aval du réseau fluvial.
      Pour évaluer les implications de la définition légale et de la cartographie des cours d’eau réalisée au titre de la loi sur l’eau à l’échelle nationale, les auteurs ont compilé et harmonisé 91 cartes départementales couvrant toute la France métropolitaine, sauf la Corse. Cette nouvelle carte nationale des cours d’eau comprend plus de 2 millions de tronçons couvrant 93 % de la France métropolitaine, le reste ayant été laissé de côté au cas par cas par certains départements.
      L'hydrographie est sociale et politique, insistent les auteurs. « L'effacement d'un cours d'eau sur une carte réglementaire peut se traduire par son efficacement réel du paysage, en le rendant vulnérable au remblaiement, au creusement de fossés [...] ou aux prélèvements d'eau. » Cela montre bien qu'on ne peut pas détacher la dimension technique des données de la dimension politique de leur usage. Le traitement de l'information est un continuum politique.
      L'hydrographie est sociale et politique (source : Messager & al., 2024). 
      Lien ajouté le 17 octobre 2024

      Il y a plus de 856 000 plans d’eau en France (IGN).
      Initié en mars 2022 à la suite du Varenne agricole de l’eau de février 2022 et des Assises de l’eau de juin 2019, l’Inventaire national des plans d’eau (INPE) recense l’ensemble des plans d’eau du territoire français. Ce nouveau référentiel doit permettre d’outiller les acteurs de l’eau et de suivre les nombreux enjeux associés à ces milieux. Télécharger le rapport Inventaire national des plans d'eau de l'IGEDD.

      Liens ajoutés le 22 octobre 2024

      Nouvel attribut dans la BD TOPO : les inventaires police de l’eau (IGN)
      Dans la BD TOPO® qui est publiée mi-octobre 2024, au sein du thème hydrographique, on trouve sur les tronçons hydrographiques un nouvel attribut « inventaire police de l’eau ». 4 valeurs sont possibles : inscrit, non inscrit, expertise en cours et sans valeur. Différents inventaires et cartes départementales représentant différents types d’écoulements ont été élaborés au fil du temps, à partir de différents référentiels géométriques locaux ou nationaux. Constat est fait qu’un même écoulement physique peut apparaître avec un tracé différent selon le référentiel ou la carte considéré, ce qui peut impliquer des erreurs potentielles d’interprétation lors de l’application des différentes réglementations. Dans ce contexte, l’objectif, afin de clarifier l’information donnée au public, aux associations et aux professionnels du secteur agricole, est d’harmoniser ces différentes cartographies en s’appuyant sur un référentiel géométrique commun. L’IGN contribue à cette ambition, à la fois sur plan institutionnel en poursuivant ses échanges avec les différentes administrations centrales concernées, mais aussi au plan opérationnel via la BD TOPO®, avec la réalisation de la BD TOPAGE®, à travers l’intégration des inventaires police de l’eau (à valeur informative) ainsi qu’ en accompagnant localement les services de l’Etat dans leurs travaux d’harmonisation des géométries des inventaires police de l’eau et des bonnes conditions agricoles et environnementales.
      Cartographier les cours d’eau, ça coule de source ! (Conférence de la communauté OpenStreetMap avec @JLZIMMERMANN)L’hydrologie prend de plus en plus d’importance alors que notre climat change et qu’il faut mieux comprendre la circulation de l’eau sur notre territoire. Cela tombe bien, OpenStreetMap permet de consolider cette connaissance, notamment à propos de multiples natures de cours d’eau. Nous souhaitons vous présenter ces possibilités, montrer les travaux en cours et envisager quelques évolutions futures pour la clé waterway=* !


      Lien ajouté le 6 novembre 2024

      Le retour à la vie des petites rivières urbaines par Marina Julienne (CNRS Le journal)En France, des milliers de kilomètres de petits cours d’eau urbains oubliés et pollués au cours du temps constituent pourtant un réseau hydrographique essentiel à l’environnement. Des opérations de restauration sont en cours, notamment pour éviter les inondations.
      Les petites rivières urbaines :  environnement, évaluation, gestion  et restauration, fascicule 22, Piren Seine, décembre 2024

      Pour compléter
      « Une cartographie inédite des cours d’eau officiels pointe les inchérences de la réglementation » (The Conversation).
      « A cause d’une cartographie incohérente», les ruisseaux poussés dans le fossé » (Libération).
      « Quand le gouvernement et la FNSEA redessinent la carte des cours d’eau » (Reporterre).
      Articles connexes
      Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100

      La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)

      Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security

      La cartographie des déchets plastiques dans les fleuves et les océans
      Les barrages vieillissants constituent une menace croissante à travers le monde (rapport de l'ONU)

      L'histoire par les cartes : plus de deux siècles d'aménagements fluviaux sur le Rhin

      Un jeu de données SIG sur les fleuves qui servent de frontières dans le monde

      Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)

      Données de réanalyse hydrologique concernent les débits fluviaux et les inondations (GloFAS v4.0)

      Diffusion de la 1ère version de la BD TOPAGE® métropole

    • sur Cartographier l'espace stratégique de la Chine

      Publié: 29 September 2024, 6:26am CEST


      Nadège Rolland (2024). Mapping china’s strategic space, The Nation Bureau of Asian Research.

      L’objectif du rapport « Cartographier l’espace stratégique de la Chine » de Nadège Rolland (NBR, septembre 2024) est de mieux comprendre ce qui constitue l’espace imaginé de la Chine au-delà de ses frontières nationales et de ses revendications terrestres et maritimes. Les dirigeants chinois considèrent cet espace comme vital pour la poursuite de leurs objectifs politiques, économiques et de sécurité ainsi que pour la réalisation de l’essor de la Chine.
      « Mapping china’s strategic space » (Rapport à télécharger en pdf)

      • Introduction
      • Chapitre 1 : l'espace stratégique
      • Chapitre 2 : le retour de la géopolitique
      • Chapitre 3 : « positionnement » de la Chine : puissance et identité
      • Chapitre 4 : la logique et la grammaire de l'expansion
      • Chapitre 5 : conclusion : une nouvelle carte ?

      Les discussions internes sur l’expansion, initiées avant l’effondrement de l’Union soviétique, sont toujours en cours en République populaire de Chine. Fortement influencées par la géopolitique classique, ces discussions sont intimement liées à la perception que le pays a de sa puissance et à ses aspirations hégémoniques. Le besoin de lutter pour conquérir de l’espace s’accompagne d’une peur persistante de l’endiguement par l'étranger. La définition d’une sphère d’intérêt et d’influence géographique élargie est apparue pour la première fois sous la forme d’une carte mentale quasi-globale vers 2013, et cette conception perdure malgré le ralentissement économique actuel de la Chine. Plus récemment, cette carte mentale s’est étendue pour inclure l’« espace » économique et idéologique ainsi que les géographies physiques.

      Conséquences politiques

      • Bien que les élites gouvernementales et universitaires nient farouchement les aspirations hégémoniques de la RPC, elles sont bien palpables, même si elles ne se matérialisent pas nécessairement de la même manière que dans les périodes historiques précédentes. Comprendre comment son espace stratégique est défini permet d'anticiper la direction future que pourraient prendre la politique étrangère et la grande stratégie de la Chine, à condition que ses élites continuent de croire que la puissance de leur pays s'accroît par rapport à celle des États-Unis.

      • Les élites chinoises considèrent l'expansion de la Chine comme le résultat inévitable de sa puissance et de ses intérêts croissants. Elles considèrent que toute résistance extérieure et toute tentative de contenir cette expansion sont inévitables. Les puissances extérieures ne peuvent pas faire grand-chose pour apaiser les craintes de Pékin d'un encerclement ou d'un confinement hostile de la part de pays étrangers.

      • L'importance géostratégique du continent eurasien et des océans qui l'entourent pour la RPC est indéniable, tout comme le lien entre les espaces stratégiques de la Chine et de la Russie. L'expansion maritime et mondiale de la Chine n'aurait pas été possible et ne pourrait pas être durable sans une zone arrière sécurisée. La Russie continuera à jouer un rôle clé dans les calculs géostratégiques de Pékin dans un avenir proche.

      • La définition de l’espace stratégique de la Chine, qui a atteint une échelle quasi-mondiale, pourrait accroître le risque de contentieux, voire de conflit, notamment dans ce qu’elle définit comme ses « nouvelles frontières stratégiques ». Pékin pourrait également être déjà confrontée à la perspective d’une extension excessive, avec la nécessité éventuelle de réviser sa conception de l’espace stratégique. Il s’agit là d’une préoccupation émergente pour les penseurs stratégiques chinois, qui devrait être prise en compte par leurs homologues américains.

      Le projet Mapping China's Strategic Space s'appuie sur les travaux menés par le National Bureau of Asian Research (NBR) au cours de la dernière décennie pour appréhender les tentatives des élites intellectuelles et politiques chinoises de définir une vision de leur pays comme une grande puissance sur la scène mondiale. La principale question du projet de recherche découle d'une invitation de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis à la chercheuse principale, Nadège Rolland, à témoigner lors de l'audition de mars 2021 « America's Way Forward in the Indo-Pacific » présidée par les représentants Ami Bera et Steve Chabot. Pour pouvoir répondre aux questions de la commission sur l'attitude que les Etats-Unis devaient adopter, il semblait  impératif de comprendre d'abord la vision de la Chine sur la région. Il est immédiatement apparu que Pékin ne désignait pas la région comme « Indo-Pacifique » (sauf pour décrire la stratégie américaine) mais comme la « périphérie » de la Chine, ce qui suggère une conception sino-centrée de la région. Cette dénomination elle-même, ce qu'elle implique et ce qu'elle comprend mériterait d'être examinée plus en détail. C'est ainsi qu'est né le projet « Cartographie de l'espace stratégique de la Chine ».

      Le rapport dirigé par Nadège Rolland contient une série de cartes sur les sphères d'influence de la Chine avec des projections intéressantes centrées sur l'océan Pacifique et l'océan Indien (cartes réalisées par Louis Martin-Vezian). A découvrir dans la conclusion du rapport : une carte originale par cercles concentriques, inspirée de la projection proposée en 2013 par le géographe chinois Hao Xiaoguang. Cela pose la question des limites d'une cartographie par aires quand l'influence s'exerce plutôt aujourd'hui à travers des réseaux.

      Les cercles concentriques de l'espace stratégique de la Chine (source : Mapping china’s strategic space, 2024)

      Pour compléter

      You read a lot about The South China Sea as a current geopolitical hotspot. Have a look at this 1944 map from the US Navy to see that this isn't a new development at all. Really interesting map. Source: [https:]] #mapmonday pic.twitter.com/uBPItfFpCA

      — Simon Kuestenmacher (@simongerman600) September 19, 2021

      Articles connexes

      Mapping China's Strategic Space : un site d'analyse géopolitique à base de cartes

      La carte, objet éminemment politique : la Chine au coeur de la "guerre des cartes"

      La carte, objet éminemment politique. Quels niveaux de soutien ou de critique vis à vis de la Chine au niveau international ?

      La carte, objet éminemment politique. Les tensions géopolitiques entre Taïwan et la Chine

      Comment la Chine finance des méga-projets dans le monde

      Étudier l'expansion de la Chine en Asie du Sud-Est à travers des cartes-caricatures

      Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance

      Tentative de "caviardage cartographique" à l'avantage de la Chine dans OpenStreetMap

      Trois anciennes cartes de la Chine au XVIIIe siècle numérisées par l'Université de Leiden

      Etudier les densités en Chine en variant les modes de représentation cartographique

    • sur Comment les ordinateurs et les cartographes ont redessiné notre monde (Leventhal Map & Education Center)

      Publié: 27 September 2024, 7:25am CEST


      « Processing Place. How computers and cartographers redrew our world » : une exposition virtuelle du Leventhal Map & Education Center.
      Aujourd’hui, les cartes que nous utilisons le plus souvent dans notre vie quotidienne sont réalisées par ordinateur. Même les plus simples d’entre elles s’appuient sur de vastes bases de données d’informations géographiques et sur des systèmes complexes d’analyse et de visualisation. L'exposition Processing Place invite à découvrir comment les ordinateurs et la cartographie ont fusionné et ont redessiné notre monde au cours du XXe siècle.

      Le « traitement des lieux » est à prendre ici dans un sens historique non seulement en termes de calcul numérique, mais comme une partie d’un processus cartographique dynamique et en constante évolution. Faire des observations, transformer ces observations en idées et utiliser ces idées pour argumenter sur des objectifs individuels ou collectifs est une activité humaine essentielle. En confiant une grande partie de notre réflexion et de notre analyse spatiales dans la mémoire des disques durs et des serveurs informatiques, nous avons en quelque sorte rendu la cartographie moins humaine

      Si les cartes informatiques en sont venues à dominer notre imagination géographique, le processus de création de données numériques ouvre la voie à la création de nvelles cartes qui répondent à de nouveaux types de questions spatiales (cf cartes avec zones tampons). La fameuse carte de William Bunge sur la Nouvelle-Angleterre après la guerre nucléaire (1988) repose sur des zones tampons circulaires et montre que la carte peut servir à envisager (éviter) des futurs possibles (ou redoutés).

      Les exemples sont souvent empruntés dans l'espace proche : il s'agit principalement de plans et de cartes de l'État du Massachussets, issus des archives du Leventhal Map & Center Education. L'occasion de découvrir par exemple l'histoire de l'île Nomans Land, base militaire de la Deuxième Guerre mondiale transformée en réserve écologique et désormais fermée à tout usage public. Mais les réflexions se situent à un niveau beaucoup plus large. L'exposition donne à réfléchir à la capacité d'anticipation des cartes à travers par exemple la carte des déplacements à Chicago pour éclairer les décisions des urbanistes. Les "lignes de désir" sur cette carte de 1951 sont des modèles du futur tout autant que des cartes du présent.

      Les cartes peuvent être zoomées (penser à faire défiler les flèches car certaines rubriques présentent plusieurs cartes). Avec les commentaires disponibles juste à côté, le visiteur est invité à apprécié chaque carte avec tous ses détails.

      Processing Place est exposé au Leventhal Map & Education Center de la Bibliothèque publique de Boston de septembre 2024 à mars 2025. L'entrée est gratuite. Planifiez votre visite ou explorez le catalogue numérique ci-dessous :

      1. Expériences spatiales

      • De l'imprimé au pixel
      • Atlas informatique du Kenya
      • Scène de salle informatique
      • Atlas du Bangladesh

      2. Superposition de données

      • Carte de la forêt
      • Lac Istokpoga
      • Visualisation des ressources
      • Inventaire des terres du Canada

      3. Faire une différence : l'inventaire des terres du Canada

      • Ressources sur le banc Georges et les hauts-fonds de Nantucket
      • Carte des baleines
      • Nantucket, Massachusetts : utilisation du sol en 1985
      • Comté de Nantucket : photographie aérienne (4-710), 20 septembre 1984

      4. Outils de transformation

      • Outils de dessin variés
      • Film de Scribe
      • Plan d'implantation illustratif : zone de renouvellement urbain du Government Center, Massachusetts R-35
      • TM 5-230 Dessin topographique
      • Pays du Suffolk : photographies aériennes, 1952 et 1971
      • Bloc de codage FORTRAN
      • Numérisation du palet
      • Évaluation linéaire à 16 niveaux du lac Bullfrog
      • Symboles de nuances pour traceur électrostatique - shadeset P1

      5. Analyser la nature

      • Zones tampons autour des affluents
      • Contamination de l'approvisionnement en eau du DEP
      • Zones du Massachusetts présentant un risque environnemental critique

      6. Pixellisation des lieux

      • Portrait spatial des États-Unis
      • Première image du Texas prise par Landsat 1
      • Carte de la mission de la navette spatiale STS-7

      7. Quantifier les personnes

      • Atlas urbain, données sur les secteurs pour les zones statistiques métropolitaines standard (Boston, Massachusetts)
      • Compter les enfants
      • Atlas de la métropole d'Atlanta : les années 1970
      • Hexagone
      • Programme d'amélioration des quartiers de la ville de Milwaukee

      8. La guerre informatique

      • Cahier d'exercices III
      • ENIAC
      • Terre de Noman
      • Sécurité intérieure et protection des infrastructures critiques : Projet pilote de préparation de Boston
      • Exercice d'essai national – Opération Ivy
      • Le sud de la Nouvelle-Angleterre après une attaque nucléaire

      9. Calcul des itinéraires

      • Étude sur les transports dans la région de Chicago : rapport final (en trois parties), volume I
      • Lumières et enseignes de la ville
      • Kiosque de localisation des distances de marche
      • Sélection de matériel et de brochures Etak

      Articles connexes
      Environnement et justice dans les paysages anthropisés. Une expo virtuelle du Leventhal Center
      Bouger les lignes de la carte. Une exposition du Leventhal Map & Education Center de Boston
      America transformed : une exposition cartographique organisée par le Leventhal Map & Education Center

      L'histoire par les cartes : l'histoire de la rénovation urbaine de Boston depuis les années 1920
      Cartographies actuelles. Enjeux esthétiques, épistémologiques et méthodologiques

      Les nouvelles façons de « faire mentir les cartes » à l'ère numérique
      Du métier de cartographe et de ses évolutions
    • sur La « ville à 15 minutes » par les laboratoires Sony CSL de Rome

      Publié: 25 September 2024, 4:13am CEST


      Le site 15min-City a été développé par les laboratoires Sony Computer Science (Sony CSL) de Rome. L'objectif est de fournir un cadre universel pour les « villes à 15 minutes ». Le document Un cadre universel pour des villes inclusives de 15 minutes part de l'idée que les zones urbaines fonctionnent de manière plus efficace, plus équitable et plus durable lorsque les services quotidiens vitaux et les commodités essentielles sont accessibles dans un rayon de 15 minutes à pied ou à vélo. La carte fournit des informations pour un très grand noombre de villes dans le monde.

      Carte interactive des « villes à 15 minutes » dans le monde (source : 15min-City)

      En cliquant sur une ville, on accède à une carte qui montre l'accessibilité des services à partir de chaque zone hexagonale. La couleur de chaque hexagone correspond au nombre de minutes nécessaires pour accéder à un certain nombre de services essentiels à pied ou à vélo. On peut choisir son mode de déplacement à pied ou à vélo. On peut également choisir d'afficher les temps d'accessibilité pour chaque catégorie de service (activités de plein air, éducation, approvisonnement, restauration, lieux de transport, activités culturelles, exercice physique, services publics, soins de santé). Si le temps de trajet est inférieur à 15 minutes, la zone est en bleu, sinon elle s'affiche en rouge. Tout l'intérêt du site est de pouvoir faire des comparaisons en fonction des villes et des services disponibles.

      Choix d'une ville et comparaison des temps de déplacement en fonction du type de service (source : 15min-City)

      L'étude de Matteo Bruno, Hygor Piaget Monteiro Melo, Bruno Campanelli dirigée par Vittorio Loreto (Sony CSL – Rome) a été présenté dans Nature Cities. Elle analyse un grand nombre de villes dans le monde et constate que, dans le cadre de la ville des 15 minutes, l'accessibilité aux services par les citoyens est très hétérogène à la fois au sein et entre les villes, ce qui signifie que les zones urbaines présentent un niveau élevé d'inégalités dues principalement à la difficulté d'accès aux services pour les citoyens.

      Pour les États-Unis, on peut également consulter le site Close qui permet de découvrir les quartiers propices à la marche, au vélo et aux transports en commun. Close permet aux utilisateurs de sélectionner les destinations et les équipements importants, puis de créer une carte des temps de déplacement aux États-Unis, basée sur les temps de trajet à pied, à vélo et en transports en commun.


      Articles connexes

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      Des « œufs au plat » aux « œufs brouillés » : comment la crise Covid a remodelé nos villes

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      Le Mobiliscope, un outil de géovisualisation pour explorer les mobilités urbaines heure par heure

      Portail des mobilités dans le Grand Paris (APUR)

      Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique

      Data visualisations pour étudier l'expansion urbaine

      Le rythme cardiaque de la ville : Manhattan heure par heure
    • sur Carte détaillée des microplaques tectoniques de la Terre avec ses 1 180 terranes

      Publié: 25 September 2024, 2:59am CEST

       

      Van Dijk, JP. (2023). The New Global Tectonic Map – Analyses and Implications. Terra Nova, 2023 [La nouvelle carte tectonique mondiale : analyses et implications]

      Résumé

      L'article présente un nouveau modèle tectonique de la Terre, basé sur une nouvelle interprétation tectonique complète réalisée dans le cadre d'un projet de recherche conduit sur 10 années. Ce modèle repose sur une énorme quantité de données géophysiques et géologiques. Environ 11 000 éléments tectoniques (failles et chevauchements, failles transformantes, zones de rift, marges passives, crêtes d'expansion océanique et autres caractéristiques) ont été cartographiés et classés conformément à la littérature géologique. La surface complète de la Terre a été subdivisée en 1 180 terranes tectoniques plus ou moins grands. Des analyses statistiques numériques multi-échelles de la structure tectonique sur l'orientation, la longueur et la surface sont présentées sur les éléments tectoniques numérisés et les terranes classés en utilisant le premier jumeau numérique de la Terre. Une représentation graphique à travers des cartes avec différentes projections et points de vue, ainsi que des vues planétaires, est présentée pour illustrer la nouvelle subdivision. Certaines implications importantes pour les reconstructions de la tectonique des plaques sont discutées. 

      Carte détaillée

      Une carte détaillée des microplaques tectoniques du monde a été lancée en 2023. Il s'agit d'une annexe à la publication de van Dijk (2023). Elle  montre les éléments tectoniques (failles, chevauchements, zones de subduction, marges passives, zones de rift, sutures). Sur cette carte, la Terre est subdivisée en 1 180 plaques, également appelées « terranes » (à distinguer des micro-continents). La carte est accessible en haute résolution sur Google Maps et Google Earth.

      Carte détaillée des microplaques tectoniques de la Terre avec ses 1 180 terranes (source : Van Dijk, 2023)



      Légende de la carte : 
      • En vert : limites des terranes (microplaques) dans les blocs continentaux
      • En cyan : terranes des plaques océaniques
      • En orange : terranes à l'intérieur des ceintures mobiles
      • En bleu : failles transformantes océaniques
      • En rouge : zones de failles dans la ceinture continentale et montagneuse
      • En violet : principales zones de subduction et zones de suture
      • Points orange : volcans

      Articles connexes
      Un nouveau modèle de plaques tectoniques pour actualiser notre compréhension de l'architecture de la Terre
      Un modèle géologique retraçant l'évolution de la surface de la Terre au cours des 100 derniers millions d'années

      Cartes-posters sur les tsunamis, tremblements de terre et éruptions volcaniques dans le monde (NOOA, 2022)

      Carte-poster des tremblements de terre dans le monde de 1900 à 2018 (USGS)

      Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques

      Une anamorphose originale montrant l'exposition accrue des populations au risque volcanique

      Les éruptions volcaniques et les tremblements de terre dans le monde depuis 1960

      Carte lithologique de la France au 1/50 000e sur InfoTerre (BRGM)

      Asteroid Launcher, un outil pour simuler l'impact d'un astéroïde sur la Terre

    • sur Une cartographie inédite des cours d’eau officiels pointe les incohérences de la réglementation

      Publié: 22 September 2024, 7:06pm CEST


      Les cours d’eau français, qui n’ont de définition officielle que depuis 2015, sont inégalement protégés d’un département à l’autre, où un même cours d’eau pourra successivement gagner ou perdre ce statut réglementaire. Des disparités qui peuvent affecter la santé des bassins versants. C’est ce que montre une récente étude qui a voulu reconstituer la carte de tous les cours d’eau officiellement reconnus dans notre pays, une démarche unique au monde. Portée par les chercheurs Mathis Messager, Herve Pella et Thibault Datry, elle place sur une seule et même carte les différents cours d'eau français et leur degré de classification. 

      Cartographie des cours d'eau par département (source : Messager, Pella, Datry, 2024). 


      Pour évaluer les implications de la définition légale et de la cartographie des cours d’eau réalisée au titre de la loi sur l’eau à l’échelle nationale, les auteurs ont compilé et harmonisé 91 cartes départementales couvrant toute la France métropolitaine, sauf la Corse. Cette nouvelle carte nationale des cours d’eau comprend plus de 2 millions de tronçons couvrant 93 % de la France métropolitaine, le reste ayant été laissé de côté au cas par cas par certains départements.

      L'hydrographie est sociale et politique, insistent les auteurs. « L'effacement d'un cours d'eau sur une carte réglementaire peut se traduire par son efficacement réel du paysage, en le rendant vulnérable au remblaiement, au creusement de fossés [...] ou aux prélèvements d'eau. » Cela montre bien qu'on ne peut pas détacher la dimension technique des données de la dimension politique de leur usage. Le traitement de l'information est un continuum politique.

      L'hydrographie est sociale et politique (source : Messager, Pella, Datry, 2024). 


      Pour en savoir plus

      Messager, M. L., Pella H., Datry, Th. (2024). Inconsistent Regulatory Mapping Quietly Threatens Rivers and Streams [Une cartographie réglementaire incohérente menace silencieusement les rivières et les ruisseaux], Environmental Science & Technology, September 19, 2024.

      « Une cartographie inédite des cours d’eau officiels pointe les incohérences de la réglementation » (The Conversation)

      Articles connexes

      La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)

      Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)

      Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100

      Cartes et données SIG sur les petits et moyens réservoirs d'eau artificiels dans le monde

      Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security

      Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers

      Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eau

      Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI


    • sur Pour un spatio-féminisme. De l'espace à la carte (Nepthys Zwer)

      Publié: 19 September 2024, 8:50am CEST


      Nos usages de l'espace reflètent notre situation sociale. En effet, le rapport qu'une personne entretient avec l'espace en dit long sur la place et le rôle qui lui reviennent en société. Où et comment habite-t-elle, vit-elle, travaille-t-elle ? Dans quel périmètre sa vie se déploie-t-elle ? Comment se déplace-t-elle et à quelle vitesse ? 

      Zwer Nepthys (2024). Pour un spatio-féminisme. De l'espace à la carte. La Découverte

      Dans cet essai novateur, richement illustré et nourri de théories féministes, Nepthys Zwer mobilise l'approche spatiale pour apporter un nouveau regard sur les phénomènes d'aliénation, de soumission et de domination. Alors que la cartographie a toujours été employée et instrumentalisée par les pouvoirs dominants masculins, Nepthys Zwer se sert de la contre-cartographie pour révéler d'autres aspects de notre rapport à l'espace et explorer au travers des représentations mentales, imaginaires et culturelles, l'assignation dans l'espace public. Cet ouvrage cherche les voies d'une émancipation, non seulement pour dénoncer mais aussi pour dépasser les situations d'inégalité et d'injustice sociale que subissent les groupes subalternes.

      Nepthys Zwer, chercheuse en histoire, est une spécialiste de l'œuvre d'Otto Neurath et du système graphique d'information Isotype. Elle est notamment l'autrice de L'Ingénierie sociale d'Otto Neurath, paru aux PURH en 2018 et de Cartographie radicale. Explorations (Dominique Carré/La Découverte, 2021) avec Philippe Rekacewicz, et a dirigé Ceci n'est pas un atlas (Éditions du commun, 2023). Elle anime imagomundi.fr, site de recherche indépendant dédié à nos représentations de l'espace.
      Pour en savoir plus
      «  Le spatio-féminisme selon Nepthys Zwer ». Interview de l'autrice par Quentin Lafay dans le cadre du podcast L'Idée sur France Culture. Notre espace ne relève pas de l'évidence avec laquelle on l'arpente au quotidien. La ville est-elle un espace neutre ? Comment l’espace et la géographie participent à construire les inégalités entre les hommes et les femmes ? En quoi notre rapport à l'espace est-il genré ?
      «  Le spatio-féminisme ». Le mot est présenté dans l'émission Zoom zoom zen sur France Inter. Alors que la cartographie a toujours été employée et instrumentalisée par les pouvoirs dominants masculins, Nepthys Zwer se sert de la contre-cartographie pour révéler d'autres aspects de notre rapport à l'espace.
      Articles connexes
      La condition des femmes dans le monde à travers les cartes
      Renommer les stations de métro avec des noms de femmes célèbres
      Other Cartographies, un projet pour mettre en valeur la contribution des femmes à la cartographie
      La carte, objet éminemment politique. Cartographie radicale par Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz
      La carte, objet éminemment politique. Vous avez dit « géoactivisme » ?

      La carte, objet éminemment politique : les cartes de manifestations à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux

      Dire et changer le monde avec les cartes (émission "Nos Géographies" sur France-Culture)

      Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)

      Sous le calque, la carte : vers une épistémologie critique de la carte (Denis Retaillé)


    • sur Guide de l'Insee pour faciliter l’accès aux données

      Publié: 18 September 2024, 2:46pm CEST


      L'Insee publie un guide pour faciliter l'usage des données et moderniser leur diffusion par une API unique appelée Melodi (Mon Espace de Livraison des données en Open Data de l’Insee). L'occasion de présenter ses jeux de données sous la forme d' « hypercubes » dont les dimensions sont les axes d’analyse.

       Cube et tranche de cubes sur les salaires nets moyens en 2021 selon le sexe, l’âge et la catégorie socioprofessionnelle
      (source : Insee, 2024)

      L’Insee diffuse chaque année sur son site environ 5 000 fichiers XLSX ou encore 70 000 séries historiques (par exemple la série du produit intérieur brut depuis 1949 ou les séries mensuelles des indices de prix à la consommation). Avec le développement de la donnée, un enjeu très fort est de rendre cette offre la plus à jour, lisible et accessible. Pour cela, de nombreux défis sont à relever : ils portent sur l’importance des formats de données, la documentation et ses standards mais aussi sur les services comme la datavisualisation, le cataloguage ou encore la navigation dans les données, sans oublier les APIs indispensables à l’utilisation par des machines.

      Sommaire

      Articles connexes

      La grille communale de densité : un nouveau zonage d'étude proposé par l'INSEE

      Code officiel géographique et découpage administratif de la France (INSEE)

      Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE

      Bureaux de vote et adresses de leurs électeurs en France (Répertoire électoral unique - INSEE)

      Comparaison entre l'INSEE Statistiques locales et l'Observatoire des Territoires : deux sites de cartographie en ligne complémentaires

      L'Insee propose un nouveau gradient de la ruralité (La France et ses territoires, édition 2021)

      Etudier les mobilités scolaires à partir des données de déplacements domicile-études de l'Insee

      L'INSEE propose une nouvelle typologie des aires urbaines en fonction de leur niveau d’attraction

    • sur Le satellite Sentinel-2C livre ses premières images (ESA - Copernicus)

      Publié: 18 September 2024, 11:53am CEST


      Le troisième satellite Copernicus Sentinel-2 a été  lancé depuis le port spatial de l'Europe en Guyane française à bord de la dernière fusée Vega le 5 septembre à 03h50 CEST (4 septembre 2024, 22h50 heure locale).

      Moins de deux semaines après sa mise en orbite, Sentinel-2C a livré ses premières images (septembre 2024). Ces vues spectaculaires de la Terre offrent un avant-goût des données que ce nouveau satellite fournira à Copernicus, le programme européen d'observation de la Terre de l'Agence spatiale européenne.

      Comme ses frères et sœurs, Sentinel-2A et Sentinel-2B, le satellite embarque un imageur multispectral qui prend des images en haute résolution des terres, des îles et des eaux intérieures et côtières depuis son altitude orbitale de 786 km. Avec une largeur de bande de 290 km, il fournit des images continues dans 13 bandes spectrales avec des résolutions de 10 m, 20 m et 60 m. 

      The first images from #Sentinel2C, Europe's latest high resolution Earth Observation satellite, have been released!

      They look wonderful, congrats to the team!

      See the full article with more images here: [https:]] [https:]] pic.twitter.com/a3C3lXIg7C

      — Simon Proud (@simon_sat) September 17, 2024

      ???????The natural disaster has been declared by #Portugal for the ongoing #wildfire emergency. There are 150 fires burning and engulfing cities like #Porto #Aveira with almost 80000Ha in 3 days tHere the #Sentinel3 view of Sept.17 with SWIR hotspot. #ClimateEmergency pic.twitter.com/xIFegC65rm

      — SatWorld (@or_bit_eye) September 17, 2024
      Articles connexes
      Images satellites Spot 6-7 accessibles en open data

      Les images satellites Spot du CNES (1986-2015) mises à disposition du public

      Images satellites Maxar à télécharger en open data

      Images satellites Landsat 9 mises à disposition par l'USGS

      Blanchissement des coraux et suivi satellitaire par la NOAA
      La NASA met à disposition plus de 11 000 vues satellitaires prises ces 20 dernières années

      Les photos de la Terre prises par Thomas Pesquet lors de ses missions spatiales

      Animer des images satellites Landsat avec Google Earth Engine et l'application Geemap
      Comment les frontières politiques façonnent les paysages. Une série d’images satellites Planet en haute résolution

      Cartographier les bâtiments en Afrique à partir d'images satellites

      Carte des précipitations mondiales (2007-2021) enregistrées par les satellites du programme EUMETSAT

      Rubrique outils et images satellitaires

    • sur Velotrain, un site pour calculer des itinéraires en train avec son vélo

      Publié: 15 September 2024, 7:32pm CEST


      Le site Velotrain.fr répertorie les itinéraires que l’on peut prendre en train avec son vélo sans avoir à le démonter. La carte interactive permet de calculer des itinéraires et d'afficher les zones accessibles à vélo en 15mn, 30mn et 60 mn (isochrones en vert et orange).

      Carte pour calculer son itinéraire sur le site Velotrain.fr 


      Le principal défi pour réaliser ce type de site : avoir accès aux données. La SNCF ne fait rien pour faciliter un accès direct à ce type d'information. Clément Férey, concepteur du site Velotrain, a dû extraire les infos à partir des données de la SNCF sur les lignes ferroviaires. Il explique sa méthode dans une interview pour Transition Vélo. Le site de la SNCF Data.sncf.com fournit 207 jeux de données en open data. Les données concernent les types de lignes, les gares, les trafics de voyageurs, les émissions de CO2, etc... Les jeux de données mis à disposition sont conséquents mais pas toujours très exploitables ni faciles à visualiser via l'interface cartographique. Le site Velotrain utilise aussi des données d'OpenCycleMap, complétées avec les voies vertes de VeloDataMap, une base de données plutôt pensée pour les collectivités. 

      La carte concerne uniquement les trains Intercités et les TER, car les TGV n'acceptent pas de vélo à bord. Sur des itiniéraires comme par exemple la transversale Lyon-Bordeaux, les temps de transport peuvent être assez longs. Ils se sont même rallongés si on compare aux années 1950-60. Voir cet article : La liquidation de relations ferroviaires transversales en France : une douloureuse comparaison avec les horaires 1961 et 1956). Sur ce type d'itinéraires, on n'a pas trop le choix à part faire des haltes en vélo !

      VeloDataMap remplace ce qu'on appelait précédemment le « WebSIG » de Vélo & Territoires depuis juillet 2023 (voir cet article). Portail cartographique dédié au vélo, il permet de naviguer et télécharger des données d’itinéraires et d’aménagements cyclables. Il offre également la possibilité, pour tout agent de collectivité détenteur d’un accès personnel, d’éditer cette même donnée directement depuis son navigateur Internet et d’accéder à d’autres fonctionnalités telles que l’administration des signalements.

      Articles connexes

      Vers une renaissance des trains de nuit en France ?

      Cartes des pistes cyclables en Europe et en France : vers une cartographie collaborative
      Cartographie en temps réel des transports publics

      Itinéraires piétons et aménités urbaines à Boston. Le projet Desirable Streets du MIT

      Strava et les enjeux des Big data

      Le rythme cardiaque de la ville : Manhattan heure par heure

      Explorer la cartographie des réseaux de transports publics avec des données GTFS

      The arrogance of space : un site pour montrer la place allouée à l'automobile en ville


    • sur Cartographier l'anthropocène à l'ère de l'intelligence artificielle (IGN, 2024)

      Publié: 13 September 2024, 4:08pm CEST


      L’IGN publie une nouvelle édition de son Atlas « Cartographier l’anthropocène » sur la thématique de l’intelligence artificielle au service de la transition écologique.

      Lorsqu’en 1950 Alan Turing pose la question « les machines peuvent-elles penser ? », se doute-t-il que l’intelligence artificielle (IA), dont il sera l’un des pères fondateurs, nous permettra de remonter le temps en retraçant l’évolution de l’occupation des sols ? Imagine-t-il que l’IA permettra de suivre le changement climatique, de modéliser les risques et donc de mieux les anticiper ?

      Si l’IA est depuis longtemps intégrée dans les méthodes d’observation et de modélisation du territoire, l’arrivée des technologies de Machine Learning, Deep Learning et d’IA générative permet d’accélérer sa cartographie à partir de données de télédétection. Pour le Directeur général adjoint de l’IGN, Nicolas Paparoditis, cette accélération est indispensable pour éclairer les politiques publiques dans un contexte de transition écologique et de transformation rapide des territoires. Il nous explique comment l’IA est aujourd’hui centrale dans les projets de l’institut cartographe, acteur technologique innovant.

      Cartographier l'anthropocène à l'ère de l'intelligence artificielle

      1. Connaissance et suivi de l'environnement
      2. Gestion des risques
      3. Forêt
      4. Agriculture
      5. Urbanisme
      6. Énergie
      Cartographier l’Anthropocène à l’ère de l’intelligence artificielle – Lancement de l'Atlas IGN 2024 (Source : Youtube)

      Articles connexes
      Cartographier l'anthropocène. Atlas 2023 de l'occupation du sol (IGN)

      Atlas IGN des cartes de l'anthropocène (2022)
      Paul Crutzen et la cartographie de l'Anthropocène

      Les territoires de l'anthropocène (cartes thématiques par le CGET)

      Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)

      Dynamic World : vers des données d'occupation du sol quasi en temps réel ?
      Copernicus : accès libre et ouvert aux cartes concernant la couverture des sols (2015-2019)

      L'histoire par les cartes : 30 cartes qui racontent l'histoire de la cartographie (sélection de l'IGN)

      Lidar HD : vers une nouvelle cartographie 3D du territoire français (IGN)

    • sur Progrès en matière d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène dans les écoles (2015-2023)

      Publié: 13 September 2024, 3:31pm CEST

      L’insalubrité des installations sanitaires est responsable de centaines de milliers de décès chaque année. Elle accroît le risque de nombreuses maladies mortelles, notamment le choléra, la diarrhée, la dysenterie, l’hépatite A, la typhoïde et la polio. Malheureusement, plus de 40 % de la population mondiale n'a pas accès à des installations sanitaires sûres, selon les estimations du Programme conjoint de surveillance de l'approvisionnement en eau, de l'assainissement et de l'hygiène de l'OMS et de l'UNICEF. Un meilleur accès à des installations d’assainissement permettrait de sauver de nombreuses vies de maladies infectieuses. Le rapport JMP 2024 WASH présente des estimations nationales, régionales et mondiales actualisées sur l'Eau, l'Assainissement et l'Hygiène (EAH) dans les écoles. 

      Extrait du rapport  JMP 2024 WASH


      Le rapport évalue les progrès réalisés en matière d’EAH dans les écoles entre 2015 et 2023, soit à moitié du terme fixé pour les objectifs ODD 2030. Il montre que le monde n’est pas sur la bonne voie pour parvenir à un accès universel aux services EAH de base dans les écoles d’ici 2030. Pour parvenir à une couverture universelle, il faudrait doubler le rythme actuel des progrès en matière d’eau potable et d’assainissement et quadrupler les progrès en matière d’hygiène. Sur la base des trajectoires actuelles, seulement 86 % des écoles disposeront d’un service d’eau de base, 87 % d’un service d’assainissement de base et 74 % d’un service d’hygiène de base en 2030.
      Seulement 75 % des écoles disposent d'un service d'assainissement de base dans 106 pays sur 144
      selon les estimations de 2023

      Ce rapport met également l'accent sur la santé menstruelle et examine la disponibilité des données nationales correspondant aux indicateurs prioritaires recommandés au niveau international pour la santé et l'hygiène menstruelles des filles. 30 pays et 7 régions sur 8 disposent de données nationales relatives aux indicateurs émergents de santé menstruelle. Les définitions varient considérablement selon les pays et les sources de données, et une harmonisation des indicateurs est nécessaire. Les données les plus courantes concernent les installations, les connaissances et le matériel, mais très peu de pays disposent de données relatives aux impacts, à l'inconfort/aux troubles et à un environnement social favorable. Sur la base des données nationales émergentes, on estime qu'environ 2 écoles sur 5 dispensent une éducation à la santé menstruelle et qu'environ 1 école sur 3 dispose de poubelles pour les déchets menstruels dans les toilettes des filles.

      Télécharger le rapport complet en anglais.

      Pour accéder aux données et graphiques sur le portail JMP (UNICEF-OMS) 


      Pour compléter
      L’éducation est de plus en plus la cible des conflits (Géoconfluences). L’UNESCO cite les conflits armés en cours en Birmanie, au Proche-Orient et en particulier à Gaza, en République démocratique du Congo, au Soudan, en Ukraine et au Yémen. Une étude recense 6 000 cas d’attaques contre les élèves et les communautés éducatives en général en 2022-2023.

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    • sur Surveillance Watch, un site pour documenter et dénoncer l'industrie de la surveillance

      Publié: 11 September 2024, 6:50am CEST

       

      Surveillance Watch est une carte interactive qui documente les connexions cachées au sein de l’industrie opaque de la surveillance. Il s'agit de « retracer le réseau complexe des entreprises qui compromettent notre vie privée en toute impunité ». 

      Les technologies de surveillance et les logiciels espions sont utilisés partout dans le monde pour cibler et réprimer les journalistes, les dissidents et les défenseurs des droits de l’homme. Fondé par des défenseurs de la vie privée, dont la plupart ont été personnellement lésés par ces technologies de surveillance, le site a pour objectif de mettre en lumière les entreprises qui profitent de cette exploitation et de dénoncer leurs abus. En cartographiant le réseau complexe des sociétés de surveillance, de leurs filiales, de leurs partenaires et de leurs bailleurs de fonds, les auteurs espèrent exposer les personnes qui alimentent les violations massives des droits de l’homme par cette industrie, en veillant à ce qu’ils ne puissent échapper à leur responsabilité. Surveillance Watch est une initiative communautaire et entend aller plus loin dans la collecte de données concernant la surveillance. Le site invite à défendre le droit à la vie privée et à partager cette carte en restant informé.

      Il est possible de consulter le site par entreprises de surveillance ou par cibles connues. Certains pays font l'objet de plus de surveillance que d'autres, mais la carte montre globalement que le réseau de surveillance couvre l'ensemble de la planète.

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    • sur Écrire avec les cartes

      Publié: 10 September 2024, 1:28pm CEST

       

      Liouba Bischoff, Raphaël Luis et Julien Nègre publient un ouvrage Ecrire avec les cartes dans Épistémocritique. Revue de littérature et savoirs (à télécharger en PDF). L'ouvrage correspond aux actes du colloque « Récits avec Cartes », organisé à l’ENS de Lyon en février 2023.


       « Qu’elle renvoie à des lieux réels ou fictifs, qu’elle permette de parcourir les océans ou de signaler des espaces périurbains oubliés, la carte est ici envisagée dans toute sa matérialité : elle n’est ni une métaphore visant à donner un caractère spatial aux phénomènes littéraires (carte des représentations mentales, carte cherchant à situer la littérature dans l’espace du savoir, etc.), ni un outil de modélisation des textes. Aussi passionnantes que soient les expériences permises par les méthodes de cartographies narratives, l’objectif des textes réunis ici est bien d’étudier les cartes comme objet littéraire, au même titre que les personnages ou la narration, et non comme méthode d’analyse » (extrait de l'introduction)

      Table des matières et résumés

      1. Introduction

      2. « La vue à vol d’oiseau de l’homme » : usages génétiques de la carte et mise en récit dans Les Travailleurs de la mer de Victor Hugo (1866). Par Delphine Gleizes

      3. Les trésors de la carte : explorations cartographiques et intrigue aventureuse chez R. L. Stevenson et H. G. Wells. Par Julie Gay

      4. L’ouverture par les cartes dans les récits réalistes et les fables de Rudyard Kipling. Par Élodie Raimbault

       5. Cartographismes : Peter Sís ou l’imagier des espaces. Par Christophe Meunier

      6. Tentative d’inventaire d’une carte inventée : Description d’Olonne de Jean-Christophe Bailly. Par Aurélien d’Avout

      7. Faire le tour du propriétaire : défamiliariser le chez soi selon Thomas Clerc et Christophe Boltanski. Par Laurent Demanze

      8. Récits d’aventure et matérialité de l’objet-livre : usages ludiques de la carte dans trois romans américains contemporains. Par Gaëlle Debeaux

      9. Cartographies d’outre-tombe : la postérité cartographique de la Nouvelle-Angleterre imaginaire de Lovecraft. Par Henri Desbois

      10. La matrice des cartes dans Atlas der abgelegenen Inseln de Judith Schalansky. Par Mandana Covindassamy

      11. Les voyages d’Olivier Hodasava : le globe virtuel de Google, une machine à fabriquer des histoires. Par Nathalie Gillain

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      Carte des road trips les plus épiques de la littérature américaine

      Découvrir Paris à travers les grands classiques de la littérature

      Les story maps : un outil de narration cartographique innovant ?

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      Rubrique Cartes et atlas imaginaires


    • sur Carte de l'influence mondiale de la Chine et des États-Unis

      Publié: 8 September 2024, 3:24pm CEST


      La concurrence stratégique entre les États-Unis et la Chine est un élément déterminant du paysage géopolitique dont les décideurs, aussi bien du secteur public que du secteur privé, doivent tenir compte pour conduire leurs actions. La carte de l'indice d'influence mondiale (GII) montre l'influence réciproque des États-Unis et de la Chine dans 191 pays. Le GII utilise 28 critères différents répartis selon 3 principaux domaines (économique, politique et sécuritaire).??????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ???????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????? ???????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?

      Les pays sont colorés du vert au rouge, de manière à indiquer s'ils sont plus en phase avec la Chine ou avec les États-Unis. Le vert correspond à l'alignement avec les États-Unis et le rouge à l'alignement avec la Chine. Si on clique sur « Stories », on accède à des visites guidées à l'échelle de grandes zones régionales (Afrique, Moyen-Orient, Europe, Amérique latine et Indo-Pacifique).

      Global Influence Index (source : CESI)


      Selon le GII, les États-Unis exercent actuellement une influence prépondérante en Europe. Cette influence est en partie due aux liens historiques entre l'Europe et les États-Unis, mais aussi aux inquiétudes croissantes de l'Europe face à la menace stratégique que représente la Chine. Dans de nombreuses autres régions du monde, par exemple en Afrique, les États-Unis sont en train de perdre la bataille de l'influence face à la Chine. Selon le GII, la Chine a poursuivi « un engagement soutenu et délibéré avec les nations de toute l'Afrique », ce qui se reflète dans son influence croissante dans la région.

      Selon le GII, « l'Indo-Pacifique est l'épicentre de la concurrence stratégique entre les États-Unis et la Chine ». L'Australie, l'Inde, la Corée du Sud et le Japon entretiennent des liens économiques et stratégiques très forts avec les États-Unis. Cependant, de nombreux autres pays de la région développent des liens très forts avec la Chine.

      Une ventilation complète des variables et de la méthodologie utilisée pour déterminer les scores d'influence de chaque pays est disponible sur le site. Les données avec les scores d'influence sont téléchargeables au format csv. Il est possible de conduire une analyse globale ou sur chaque critère séparément.

      L'indice d'influence mondiale est un produit de la China Economic & Strategy Initiative (CESI). La CESI est une organisation de recherche à but non lucratif qui s'engage à promouvoir les valeurs américaines et à développer une stratégie économique pour concurrencer et gagner contre la Chine. Le GII fait partie de la mission principale de la CESI, qui consiste à fournir aux décideurs politiques une base pour visualiser et analyser le paysage géopolitique, afin que des décisions puissent être prises sur la manière dont les États-Unis et leurs alliés doivent se positionner pour une concurrence stratégique avec la Chine.?????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????????? ????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????

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    • sur La Nouvelle-Aquitaine en 100 cartes

      Publié: 7 September 2024, 3:08pm CEST


      La Plateforme de Ressources Territoriales de la Région Nouvelle-Aquitaine a publié le 5 septembre 2024 un ouvrage collectif sous la direction d'Olivier Bouba-Olga La Nouvelle-Aquitaine en 100 cartes. Cet ouvrage, disponible en téléchargement, couvre un ensemble large de sujets : il explore au fur et à mesure des chapitres les dynamiques démographiques, les dynamiques d’emploi, les spécialisations économiques, les niveaux de vie et les inégalités de revenu, les mobilités, les questions d’accessibilité en général, celles plus précises d’accessibilité à la santé, des questions liées aux dépenses d’énergie, d’autres à la consommation foncière…

      Où sont les "jeunes", où sont les "vieux" ? Où sont les "riches", où sont les "pauvres" ? Où travaillent-ils et comment s'y rendent-ils ? Combien dépensent-ils pour leurs déplacements en voiture ? Quand ils déménagent, c'est pour aller où ? A quelle distance vivent-ils d'une boulangerie, d'un bureau de poste ou d'un théâtre ? Combien vivent dans des déserts médicaux ?

      C'est à ces questions du quotidien que répond cet ouvrage, sous forme de cartes, à l'échelle des territoires de la Nouvelle-Aquitaine, restituées le plus souvent dans l'ensemble de la France hexagonale. 100 cartes originales, qui donnent à voir de manière simple des phénomènes complexes et qui révèlent progressivement la diversité des territoires néo-aquitains et la richesse qu'elle constitue.

      Cet ouvrage est issu des travaux de la Direction de l'intelligence territoriale, de l'évaluation et de la prospective (DITEP) du Pôle DATAR de la Région Nouvelle-Aquitaine.

      Articles connexes
      La carte du mois par le Pôle DATAR de la région Nouvelle-Aquitaine
      L'Insee propose un nouveau gradient de la ruralité (La France et ses territoires, édition 2021)

      L'Insee propose une nouvelle typologie des aires urbaines en fonction de leur aire d'attraction
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      Avec la crise du Covid19, les villes moyennes ont-elles bénéficié d’un regain d’attractivité ?



    • sur Les cartes de l'Ordnance Survey irlandaise ont 200 ans

      Publié: 1 September 2024, 8:11pm CEST


      L'Irlande est connue pour être l'un des premiers pays à avoir été systématiquement cartographié au début du XIXe siècle. De 1825 à 1846, l'Ordnance Survey irlandaise a entrepris un relevé très détaillé de l'ensemble du pays afin de créer des cartes à l'échelle de 6 pouces pour 1 mile (environ 1:10 000). Par la même occasion, l'Ordnance Survey a recueilli des informations géographiques, archéologiques et toponymiques, notamment sur les coutumes locales, les monuments, les noms de lieux et les caractéristiques topographiques. Ces documents reflètent les paysages de l'Irlande tels qu'ils existaient dans les années 1820-1830 , ainsi que les pratiqus agricoles, la langue, le folklore, les métiers et la religion.

      Les documents laissés par l’Ordnance Survey (OS) pour l’Irlande sont particulièrement importants car ils nous permettent de mieux comprendre les processus et les pratiques de cette enquête nationale qui à eu un impact profond sur le gouvernement, la politique, la société et l’économie de l’Irlande des XIXe et XXe siècles. Ces documents de l’OS dirigée par les Britanniques n’ont pas été conservés en Grande-Bretagne mais à Dublin. En effet, contrairement aux premiers documents de l’OS sur la Grande-Bretagne en grande partie détruits pendant la Seconde Guerre mondiale, les comptes rendus de l’OS sur l’Irlande ont survécu. Ces comptes rendus offrent une opportunité majeure de faire progresser notre compréhension non seulement de la cartographie de l’Irlande sous domination britannique, mais aussi de la manière dont ce pouvoir a été exercé par le biais d’activités mises en œuvre localement « sur le terrain ». Les opérations de l'OS en Irlande ont eu un impact et une influence plus larges sur les levés topographiques et la cartographie dans d'autres parties du globe. Par exemple, la mesure de la ligne de base du Lough Foyle par le colonel Colby (1827-1828) a attiré l'attention de George Everest, qui a ensuite adopté ce qu'il a appelé le « beau système » de Colby pour le Grand relevé trigonométrique de l'Inde. 

      Le projet OS200 « Recartographie numérique du patrimoine de l'Ordnance Survey d'Irlande », lancé par des chercheurs de l'Université de Limerick, s'appuie sur les quatre sources principales de l'Ordnance Survey créées lors de la première mission d'observation de l'Irlande : les cartes de 6 pouces, les mémoires, les lettres et les livres de noms de lieux. L'importance de ces sources réside dans leur description de l'Irlande d'avant la Grande famine. 

      Les sources réunies sur le site [OS200] (source : irelandmapped.ie)



      Les cartes elles-mêmes sont extrêmement détaillées et magnifiquement dessinées. Grâce au travail de numérisation du projet OS200, on peut explorer ces cartes originales de l'Ordnance Survey d'Irlande dans les moindres détails sous forme de cartes interactives. 
      Le projet vise à rassembler des cartes et des textes historiques de l'Ordnance Survey (OS) pour former une seule ressource en ligne, librement accessible à l'usage des universitaires et du public. Les résultats numériques de l'OS200 permettent non seulement de faire progresser notre compréhension de la manière dont l'Irlande a été cartographiée il y a deux siècles, mais ouvrent à un nouveau public l'héritage et les impacts de l'OS, reconnaissant l'importance durable de ce qui a été accompli et marquant le bicentenaire de son instigation.
      Le projet est soutenu par la Royal Irish Academy, le Public Record Office d'Irlande du Nord, la Bibliothèque nationale d'Irlande et le Digital Repository of Ireland.

      Pour compléter
      L’Ordnance Survey Ireland (OSI) (en gaélique Suirbhéireacht Ordanáis na hÉireann) est l’agence gouvernementale de cartographie de l'Irlande. Il est l’équivalent de l’IGN français. Cet organisme a pris la succession en 1922 de la division irlandaise de l’Ordnance Survey du Royaume-Uni qui existait depuis 1824. Tout son travail prend sa source dans les différentes missions menées entre 1815 et 1845 par des officiers anglais du Royal Engineers et par des membres du service des Mines qui ont à ce moment-là rédigé un ensemble de cartes d’une précision jamais atteinte sur l’île. En collaboration avec son alter ego en Irlande du Nord, cet organisme est destiné à cartographier à différentes échelles l’ensemble de l’île d’Irlande.
      L’Irlande (comme le Royaume-Uni) n’utilise généralement pas les latitudes et les longitudes pour décrire un lieu qui se trouve sur leur territoire national. Ils ont mis en place un système de référence spécifique. L’île d’Irlande est divisée en 20 cases de 100 km de côté, chacune identifiée par une lettre. Chaque case possède une graduation numérique en partant du coin sud ouest. Par exemple G0305 signifie Case G 3 km est, 5 km nord. Il existe également des tirages dit Discovery Series de l'OSI. L’île d’Irlande est ainsi divisée en cases de 30 km de côté, par 40 km en largeur, à l'échelle de 1:50 000 chacune identifiée par un numero (1 à 89). Voir plan, ref: No. 41 ~ Centre de Westmeath (source : Wikipedia)
      OS200. Digitally Re-Mapping Ireland’s Ordnance Survey Heritage
      Irish Townland and Historical Map Viewer
      PRONI Historical Map (uniquement Irlande du Nord)
      GeoHive. Ireland's National Geospatial Data Hub
      Ireland Mapped website 
      Lilley, K.D & Porter, C. (2022) 'A Journey Through Maps: Exploring Ireland’s Cartographic Heritage'" Public lecture for Armagh Robinson Library (video Youtube)
      Articles connexes
      L'histoire par les cartes : l'Irlande aux XIXe et XXe siècle
      L'histoire par les cartes : le mouvement des enclosures en Grande Bretagne aux XVIIIe et XIXe siècles
      Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime
      L'histoire par les cartes : la mappe sarde du XVIIIe siècle
      La grille de Jefferson ou comment arpenter le territoire américain
      La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
      Derrière chaque carte, une histoire : découvrir les récits de la bibliothèque Bodleian d'Oxford
      Cartes et atlas historiques


    • sur La moitié des pays du monde ont des systèmes d'eau douce dégradés (ONU-PNUE)

      Publié: 28 August 2024, 8:12pm CEST


      L’eau est essentielle à la santé humaine et planétaire, ainsi que les objectifs internationaux qui la sous-tendent, notamment le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité, le Cadre de Sendai pour la réduction des risques et l’Accord de Paris sur l'atténuation et l'adaptation au changement climatique. Pourtant, la triple crise planétaire – celle du changement climatique, de la perte de nature et de biodiversité, de la pollution et des déchets – affecte l'eau du point de vue de sa disponibilité, sa quantité, sa qualité et sa distribution.

      Dans la moitié des pays du monde, un ou plusieurs types d’écosystèmes d’eau douce sont dégradés, notamment les rivières, les lacs et les aquifères. Le débit des rivières a considérablement diminué, les masses d’eau de surface se réduisent ou disparaissent, l’eau ambiante est de plus en plus polluée et la gestion de l’eau est en retard. Telles sont quelques-unes des conclusions de trois rapports de suivi des progrès en matière d’eau douce, publiés par ONU-Eau et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

      Ces trois rapports d’étape à mi-parcours pour les indicateurs de l’ODD 6 sur l'eau font état d'un retard alarmant et montrent qu’il faut accélérer les actions. Pour la plupart des indicateurs de l’ODD 6, le rythme actuel des progrès n’est pas assez rapide pour combler l’écart d'ici 2030. Ces priorités peuvent être respectées à consition de réaliser des investissements adéquats dans les institutions, les infrastructures, l’information et l’innovation, où une action concertée et une cohérence institutionnelle sont nécessaires, et si de nouvelles idées, de nouveaux outils et de nouvelles solutions sont développés en s’appuyant sur les connaissances existantes et les pratiques autochtones.

      Initiatives conduites par l'ONU dans le cadre de l'ODD 6 sur l'eau (source : Agenda 2030)


      En collaboration avec des partenaires dans le cadre de l’Initiative de surveillance intégrée de l’ODD 6 menée par l’ONU-Eau, le PNUE a officiellement publié, en août 2024, des rapports sur les trois indicateurs de l’ODD 6 dont il est le garant. Ces rapports sur les indicateurs sont les suivants :

      • ODD 6.3.2 – Progrès en matière de qualité de l’eau ambiante, en mettant l’accent sur la santé avec les données par pays, région et pour le monde entier.
        La cible 6.3 des ODD est la suivante : « D'ici à 2030, améliorer la qualité de l'eau en réduisant la pollution, en éliminant les déversements et en minimisant les rejets de produits chimiques et de matières dangereux, en réduisant de moitié la proportion d'eaux usées non traitées et en augmentant considérablement le recyclage et la réutilisation en toute sécurité à l'échelle mondiale ». Pour suivre les progrès vers la cible, l’indicateur ODD 6.3.2 surveille la proportion de masses d’eau dont la qualité de l’eau ambiante est bonne, conformément aux normes nationales et/ou infranationales de qualité de l’eau et sur la base de mesures de cinq paramètres de qualité de l’eau qui renseignent sur les pressions les plus courantes sur la qualité de l’eau au niveau mondial.
      • ODD 6.5.1 – Progrès dans la mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau, en mettant l’accent sur le changement climatique avec les données par pays, région et pour le monde entier.
        La cible 6.5 des ODD est la suivante : « D’ici à 2030, mettre en œuvre une gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux, y compris par la coopération transfrontière, le cas échéant. ». Pour suivre les progrès vers la cible, l’indicateur 6.5.1 surveille le degré de mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), en évaluant les quatre dimensions clés de la GIRE : environnement propice, institutions et participation, instruments de gestion et financement.

      • ODD 6.6.1 – Progrès relatifs aux écosystèmes liés à l’eau, en mettant l’accent sur la biodiversité avec les données par pays, région et pour le monde entier.
        La cible 6.6 des ODD est la suivante : « D’ici à 2020, protéger et restaurer les écosystèmes liés à l’eau, notamment les montagnes, les forêts, les zones humides, les rivières, les aquifères et les lacs ». Pour suivre les progrès vers la cible, l’indicateur 6.6.1 suit les changements au fil du temps dans les écosystèmes liés à l’eau tels que les lacs, les rivières, les zones humides et les mangroves, à l’aide d’observations de la Terre.

      Chaque rapport est accompagné de tableaux de données et de visuels (cartes + graphiques) utilisables pour traiter des questions relatives à la gestion de l'eau, à l'environnement, à la santé. 

      Il est possible de consulter l'ensemble des rapports d'avancement de l'ODD 6 sur le site ONU-Eau (UN Water).

      Peu de pays disposent d'instruments pour contôler la pollution de l'eau,  mais leur niveau de mise en oeuvre progresse 
      (source : rapport sur l'ODD 6.5.1)

      Pour aller plus loin 

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      Progrès en matière d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène dans les écoles (2015-2023)
      Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eau

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      Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100

      Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers

      Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)

      Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)

    • sur Jeu de données SEDAC sur l'évolution des villes dans le monde entre 1975 et 2030

      Publié: 28 August 2024, 7:41pm CEST


      Un nouvel ensemble de données sur les polygones et points urbains mondiaux est disponible sur le site SEDAC de la NASA. Le jeu de données (GUPPD, 1975-2030, v1) comprend 123 034 agglomérations avec noms de lieux et chiffres de population urbaine pour les années 1975-2030.



      Le jeu de données s'appuie sur la base de données 2015 des établissements humains mondiaux (Global Human Settlement, GHS) et les centres urbains (UCDB) du Centre commun de recherche (JRC). L'ensemble de données du modèle d'établissement du JRC (GHS-SMOD) comprend une hiérarchie d'établissements urbains, du centre urbain (niveau 30) au groupe urbain dense (niveau 23) et au groupe urbain semi-dense (niveau 22). L'UCDB ne comprend que le niveau 30, tandis que le GUPPDv1 ajoute les niveaux 22 et 23, et utilise des sources de données ouvertes pour vérifier et valider les noms attribués par le JRC à ses polygones UCDB et pour étiqueter les établissements nouvellement ajoutés. La méthodologie décrite dans la documentation a permis d'étiqueter systématiquement un pourcentage plus élevé de polygones UCDB que ceux précédemment étiquetés par le JRC.
      Les données sont disponibles aux formats Geodatabase (.gdb) et GeoPackage (.gpkg) sous forme de polygones et de points (2,9 Gigaoctets). Il faut au préalable s'inscrire sur le site pour pouvoir les télécharger.
      Un affichage rapide du fichier Geodatabase dans le logiciel QGIS permet de voir qu'il est possible de faire des comparaisons entre villes et par tranches de 5 ans de 1975 à 2030.


      En plus de  ces données chiffrées, on dispose également de l'emprise spatiale des aires urbaines.



      Le site femaFHZ.com a mis à disposition une interface interactive pour visualiser les données sans avoir à les télécharger. Les points sont affichés si la population est supérieure à 200 000 entre les niveaux de zoom 1 et 6. Au-delà du niveau de zoom 6, tous les polygones sont affichés. En cliquant sur un point ou un polygone, on obtient le graphique de la population de 1975 à 2030 de la ville que l'on souhaite.

      Pour rappel, les données SEDAC ne reposent pas sur des recensements de population, mais sur des estimations à partir de la densité du bâti. La méthode GHSL (Global Human Settlement Layer) repose sur un continum urbain-rural visant à dégager des degrés d'urbanisation. Seuls l'urbain dense et semi-dense sont pris en compte ici.

      La grille d'urbanisation qui a servi de référence pour l'élaboration de ce jeu de donnée est celle de 2019 (Urban Centre Database UCDB R2019). L'extension spatiale des aires urbaines est donc référée à cette année et ne reflète pas les évolutions entre 1975 et 2030. Voir la documentation détaillée.


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    • sur Air quality stripes, un site pour comparer la pollution de l'air en ville depuis 1850

      Publié: 28 August 2024, 2:57pm CEST


      Le site AirQualityStripes.info s'est inspiré des bandes climatiques (climate stripes) du professeur Ed Hawkins de l'Université de Reading. Créé par des scientifiques, ce site permet de comparer la qualité de l'air de 1850 à 2021 dans des villes du monde entier.

      Les données PM2,5 proviennent du modèle climatique UKESM combiné à des observations par satellite. L'échelle de couleurs a été élaborée par un artiste qui a analysé des images Google de la pollution de l'air. Les couleurs bleu clair représentent le ciel bleu pur, tandis que les rouges et les bruns plus foncés indiquent des quantités croissantes de pollution atmosphérique.

      « Les images montrent qu’il est possible de réduire la pollution de l’air. L’air de nombreuses villes européennes est beaucoup plus propre aujourd’hui qu’il y a 100 ans, ce qui améliore notre santé. Nous espérons vraiment que des améliorations similaires pourront être obtenues dans le monde entier. »

      « En fin de compte, la pollution de l'air est l'un des principaux facteurs de risque de décès dans le monde. On estime qu'elle est responsable d'un décès sur dix dans le monde. Les bandes de qualité de l'air montrent la diversité des tendances et des concentrations à travers le monde. Nos bandes démontrent qu'il reste encore beaucoup à faire pour réduire l'exposition des personnes à une mauvaise qualité de l'air, et dans certains endroits, beaucoup plus ! » 

      Air Quality Stripes contribue à faire prendre conscience du problème et à sensibiliser la population ainsi que les décideurs afin de réduire la pollution de l'air en milieu urbain. Ces schémas peuvent être aussi utilisées pour comparer les effets de la mise en place de mesures de limitation de la pollution (très variables selon les villes). De manière indirecte, ils reflètent les vagues d'industrialisation et de désindustrialisation à travers le monde. 

      Mais il convient de prendre ces graphiques et ces données avec précaution, car tout ce qui s'est passé avant 1998 a été modélisé et non observé. Pour les années les plus récentes (2000-2021), le site utilise un ensemble de données qui combine des observations au niveau du sol et par satellite des concentrations de particules PM2,5 de Van Donkelaar et al. (2021, résolution V5 0,1 degré), cet ensemble de données peut être trouvé ici . Les observations par satellite de particules PM2,5 ne sont en revanche pas disponibles pour les années antérieures à 1998. Les auteurs ont donc utilisé des modèles informatiques pour dégager les tendances historiques concernant la pollution atmosphérique (Turnock 2020). Les données de modèles accessibles au public ont été tirées du Coupled Model Intercomparison Project (CMIP6) mis à disposition gratuitement via la Earth System Grid Federation (ESGF). Ce sont les modèles climatiques qui ont été utilisés pour le rapport d'évaluation du GIEC. La modélisation des concentrations mondiales de polluants est très difficile, et les modèles sont continuellement réévalués par rapport aux observations afin d'améliorer leur représentation des processus physiques et chimiques. Il s'agit des premières versions des bandes de qualité de l'air. Elles seront mises à jour au fur et à mesure que des simulations et des observations améliorées seront disponibles.

      Les données qui ont servi à faire ces graphiques sont disponibles sur Zenodo.

      Pour compléter

      Les bandes climatiques peuvent-elles changer notre façon de penser la pollution de l’air ? (The Guardian)
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    • sur Typologie communale de l'accessibilité aux soins de premier recours en France (IRDES)

      Publié: 12 July 2024, 7:42pm CEST


      L'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) propose une typologie communale de l'accessibilité aux soins de premier recours en France.

      Dans un contexte de raréfaction et de répartition inégale des médecins généralistes sur le territoire, il apparaît nécessaire de renouveler la description de l'accessibilité aux soins de premier recours en considérant la présence d'un ensemble de professionnels de santé aux côtés du médecin généraliste.

      Cette typologie à l'échelle de la commune décrit ainsi l'accessibilité aux soins de premier recours en tenant compte du médecin généraliste, de ses partenaires du quotidien (infirmier?ière?s, kinésithérapeutes, pharmacies), de ceux servant d'appui au diagnostic (laboratoires et radiologues) et des services d'urgence. Elle s'appuie sur un classement des communes selon leur niveau d'accessibilité, son évolution récente et les besoins potentiels de soins.

      La typologie repose sur trois critères principaux : 

      • le classement des communes selon leur niveau d'accessibilité à partir d'une matrice de distance (temps d'accès moyen en voiture)
      • l'évolution récente de l'offre en densité de soins (en fonction du type de soins)
      • les besoins potentiels en fonction du type de population (âge et revenu), ce qui permet de définir une accessibilité potentielle localisée (APL).

      La méthode utilisée est la classification ascendante hiérarchique (CAH) qui permet de classer les communes en catégories selon les différentes dimensions (groupes de professions, offre dynamique et besoins de soins). Elle permet de dégager 7 niveaux d'accessibilité :

      • Classe 1 : communes avec la moins bonne accessibilité aux soins tous services confondus
      • Classe 2 : communes avec une faible accessibilité aux soins, en désertification médicale et avec de forts besoins
      • Classe 3 : communes avec une faible accessibilité aux soins de proximité et favorisées aux plans socio-économique et sanitaire
      • Classe 4 : communes maintenant une bonne accessibilité aux médecins généralistes mais avec une faible accessibilité aux autres soins
      • Classe 5 : communes avec une accessibilité aux soins relativement bonne qui se raréfie et avec de forts besoins
      • Classe 6 : communes favorisées sur le plan socio-sanitaire avec une bonne accessibilité aux soins
      • Classe 7 : communes avec l’accessibilité aux soins la plus élevée pour tous les types de soins

      La répartition des clusters dessine principalement deux types de structures spatiales : un gradient urbain-rural et des contrastes régionaux nord/sud pour la France métropolitaine. Tout d’abord, cette classification fait apparaître un gradient urbain/rural classique pour les services d’urgence et les partenaires diagnostiques intermédiaires avec une meilleure accessibilité au centre urbain (clusters 7 et 5), puis une bonne accessibilité en première couronne (cluster 6), pour se déplacer progressivement vers les banlieues plus éloignées avec une accessibilité moyenne (cluster 3) et enfin une plus faible accessibilité dans les marges rurales (clusters 4, 1 et 2). Cependant, ce gradient n’est pas le même pour les services de proximité les plus proches comme les médecins généralistes, les infirmières, les kinésithérapeutes et les pharmacies. Au-delà de l’opposition classique urbain/rural, c’est l’importance des petites centralités dans l’accessibilité aux services de proximité qui est soulignée. Le cluster 4, bien que situé dans des zones rurales isolées, présente un niveau d’accessibilité aux médecins généralistes aussi élevé que les clusters 5 et 6, voire meilleur que le cluster 3, plus proche des grands centres urbains. Cela tient au fait que le cluster 4 est structuré en petites villes qui jouent le rôle de centralités locales et leur permettent d’être bien desservies par les services de proximité. Cela illustre le rôle des petites villes dans l’offre de soins en milieu rural. L'accessibilité ne dépend plus de l'éloignement des grandes villes mais de l'éloignement des centres de services et d'équipements locaux.

      Cette typologie de l'IRDES permet de nuancer la notion de "déserts médicaux". Construite à l'échelle des communes, elle est plus précise que celle établie à l'échelle des départements ou des bassins de vie.

      Accès aux données

      Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet prOmoting evidence-bASed rEformS on medical deserts (OASES), financé par la Commission européenne (Programme 2020 du 3e Programme sur la santé). Il a donné lieu à une publication : 

      Bonal M., Padilla C., Chevillard G., Lucas-Gabrielli V. (2024). A French classification to describe medical deserts: A multi-professional approach based on the first contact with the healthcare system. International Journal of Health Geographics, vol.23, 5.

      Articles connexes 

      Cartes et données sur les « déserts médicaux » en France

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      Comment expliquer les disparités de vaccination Covid-19 en France ?

    • sur Analyser les cartes et les données des élections législatives de 2024 en France

      Publié: 7 July 2024, 8:09pm CEST


      Les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet sont les dix-septièmes élections législatives sous la Cinquième République. À bien des égards, elles apparaissent comme un scrutin exceptionnel : décision surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République au soir des élections européennes du 9 juin, perspective d’une alternance gouvernementale à l’issue du second tour du scrutin, formation de nouvelles coalitions électorales à gauche comme à droite du système partisan pendant la campagne, contexte politique particulièrement anxiogène.

      L'objectif de ce billet est de fournir une approche critique des cartes et des graphiques que l'on peut trouver dans les médias. Il s'agit de donner accès aux données et à la fabrique de l'information, mais aussi de comparer les choix opérés par les médias en regard des cartes et analyses proposées par des géographes, des sociologues ou des politistes.

      I) Analyser les cartes et les données du 1er tour des législatives (30 juin 2024)

      1) Accès aux données

      Le taux de participation a été de 66,7% au 1er tour, soit nettement au dessus du taux de participation aux législatives de 2022 qui était de 48,5%. A lui seul, le Rassemblement national a rassemblé  29,25% des voix au 1er tour. En deuxième position, le Nouveau Front populaire obtient 27,99% des suffrages. Le camp présidentiel n'arrive, lui, qu'en troisième place, avec 20,04% des voix. Loin derrière, avec leurs alliés Divers droite, Les Républicains qui ont refusé de suivre Eric Ciotti dans une alliance avec le RN, obtiennent 10,23% des suffrages. 

      Seulement 76 candidats ont été élus au premier tour. C’est le Rassemblement National et la France insoumise qui ont le plus de candidats élus au premier tour le 30 juin 2024.

      Liste des candidats au 1er tour avec leur parti et leur profession (Data.gouv.fr)

      Résultats définitifs du 1er tour des élections législatives du 30 juin 2024 (Data.gouv.fr)

      2) Cartes des résultats dans les médias

      • La carte des résultats des législatives au premier tour et le tableau des candidats qualifiés (Le Monde)
      • Législatives 2024 : voici les résultats définitifs du premier tour, parti par parti (Le Parisien)
      • Les résultats du premier tour des législatives 2024 dans chaque circonscription (Libération)
      • Résultats du 1er tour des législatives 2024 : découvrez les scores des candidats et les députés qualifiés (France Info)
      • Législatives 2024 : la carte des résultats du premier tour (Les Echos)
      • Élections législatives 2024: découvrez les résultats définitifs dans votre circonscription et dans votre ville (Le Figaro)
      • Législatives : le Rassemblement National aurait la majorité absolue au deuxième tour sans désistement généralisé ou front républicain - projection exclusive (Le Grand Continent)
      • Cartographie électorale et symbolisme des couleurs. Le choix du bleu marine (au lieu du brun) pour représenter le RN et ses alliés n'est pas anodin. On le retrouve par exemple pour l'AFP, France Info ou Le Parisien. Au contraire, Libération et Les Echos font le choix de représenter le RN en noir, Le Monde et Mediapart en brun. Le Figaro n'est pas très clair dans ses choix sémiologiques (violet pour le candidat RN en tête et bleu lorsqu'il est élu). Voir cet article de Wikipedia sur le symbolisme des couleurs en politique.
      • Triangulaires : le désistement de la gauche change la donne dans 160 circonscriptions. Quels scénarios pour le second tour ? (Le Grand Continent)
      • Outre les triangulaires qui devraient se réduire avec certains désistements, le site Contexte identifie les points chauds où l'écart de points est faible entre le 1er et le 2e candidat (cela ne présage pas des reports de voix en provenance d'autres candidats).
      • Législatives : et revoilà les fragiles projections de sièges. Les grandes chaînes continuent d'afficher des diagrammes qui n'ont aucune valeur (Arrêt sur Images)

      3) Piste d'analyses pour approfondir

      • Décryptage des résultats au lendemain du 30 juin 2024 par Pierre-Henri Bono (Cevipof - SciencesPo)
      • Sociologie des électorats et profil des abstentionnistes (sondage IPSOS - 30 juin 2024)
      • Quelles circonscriptions peuvent faire basculer les élections ? (The Conversation). Accès à l'outil de cartographie interactive proposé par Claude Grasland
      • Votes aux législatives : explorations géographiques (Olivier Bouba-Olga)
      • « Ce qui explique vraiment les différences de vote RN entre les villes et les campagnes » par Olivier Bouba-Olga et Vincent Grimault (Alternatives économiques)
      • Législatives 2024 : vote des champs et vote des villes, une question de diplômes plus que de géographie (Le Monde)
      • Eric Charmes, géographe : « Face à l’extrême droite, les autres forces politiques devront imposer une lecture différente de la France périphérique » (Le Monde)
      • Carte des résultats du premier tour des élections législatives 2024 par bureau de vote (Julien Gaffuri)
      • Tendances politiques des quartiers de Nantes Métropole selon les résultats des législatives du 30 juin 2024 (Martin Vanier)
      • « Entre foyers pauvres et modestes, une classe d'écart mais des votes aux antipodes » (Charivari). Hervé Mondon croise les résultats du premier tour des législatives avec le niveau de vie de chaque circonscription (données issues du portrait statistique des circonscriptions législatives de l’Insee de 2022)

      4) Réflexion sur le mode de scrutin 

      Outre les effets pervers du scrutin majoritaire, pour les législatives se pose le problème du découpage et de la forte disparité des circonscriptions électorales :

      • « Législatives : le maillage des circonscriptions »  (Les Cartes en mouvement)
      • « Législatives : les fortes disparités entre les 577 circonscriptions sur le nombre d’habitants ou d’inscrits, le taux de chômage, l’âge moyen... » (Le Monde - Les Décodeurs)
      • « Quel est votre poids électoral ? » par Cédric Rossi (Visionscarto)
      • « Faut-il que ces élections législatives soient les dernières au scrutin majoritaire à deux tours ? » (France Inter)

      II) Analyser les cartes et les données du 2nd tour des législatives (7 juillet 2024)

      La participation finale s'élève à 66,63%, soit une hausse de 20,4 points par rapport à 2022 où elle avait été l’une des plus faibles sous la Ve République : seulement 46,23% des inscrits s'étaient rendu aux urnes pour le second tour. 1094 candidats (656 hommes, 438 femmes) dans 409 duels, 89 triangulaires et 2 quadrangulaires étaient en lice dans les 501 circonscriptions pour lesquelles un second tour était organisé le dimanche 7 juillet 2024. 

      Le Front Populaire arrive en tête du 2nd tour avec 170 sièges, Ensemble en 2e position avec 150 sièges, le Rassemblement et ses alliés en 3e position avec 143 sièges suivis par Les Républicains et apparentés avec 66 sièges. Les désistements ont profité au Nouveau Front Populaire (NFP), mais aussi à l'ancienne majorité. C'est le Rassemblement National (RN) qui réunit le plus de suffrages exprimés (8,7 millions de voix), suivi par le Nouveau Front populaire (7 millions de voix) et Ensemble (6,3 millions). Du point de vue de la répartition géographique, le NFP réalise de gros scores à Paris et en petite couronne. Ensemble est très implanté dans le centre et l'ouest, tandis que le RN et ses alliés s'implantent durablement dans le sud-est et dans une grande partie du nord-est de la France.

      1) Accès aux données

      Résultats officiels publiés par le Ministère de l'Intérieur

      Liste des candidats au 2e tour avec leur parti et leur profession (Data.gouv.fr). Selon les premières analyses de la sociologie des député(e)s de la nouvelle Assemblée nationale, on observe en moyenne trois fois plus de députés parmi les professions cadres supérieurs et professions intellectuelles supérieures que dans la population active (Cevipof). On compte 36% de femmes parmi les élu.e.s (contre 37,3% en 2022). Sur 577, on dénombre 423 sortants (soit 73 %). Sur les 154 nouveaux députés, 141 n’ont jamais siégé à l’Assemblée nationale.

      2) Cartes des résultats dans les médias

      • La carte des résultats des législatives 2024 au second tour : la composition de l’Assemblée et le tableau des candidats élus (Le Monde). 155 circonscriptions changent de couleur politique (Le Monde-Les Décodeurs)
      • Les résultats du second tour des élections législatives 2024 par commune (Libération)
      • Législatives 2024 : la carte de France des résultats du second tour des élections (Le Parisien)
      • Législatives : comment la mécanique du barrage a fonctionné ? 6 leçons clefs (Le Grand Continent). Quelle efficacité pour le "front républicain” ?" (mesure de l'écart entre le candidat RN ou alliés et le candidat qui lui était opposé dans les duels du second tour)
      • Législatives : formation politique arrivée en tête des élections, par circonscription (Les Echos). Résultats des législatives : 3 cartes pour comprendre la géographie du vote au second tour (Les Echos)
      • Résultats Législatives : la carte complète des députés élus par parti (Le Figaro)
      • La carte des résultats circonscription par circonscription (Ouest France)
      • Résultats des élections législatives 2024 : une circonscription sur quatre a changé de couleur politique, la vôtre est-elle concernée ? (France Info)
      • Résultats des législatives : tentez de composer une majorité absolue avec un simulateur de coalitions (Le Figaro)
      • Quelle coalition ? Composez votre majorité absolue avec un simulateur de coalitions (Le Grand Continent)

      3) Piste d'analyses pour approfondir
      • « Décryptage des résultats  au lendemain du 7 juillet 2024 » (Cevipof). Huit chercheurs proposent une analyse des résultats du second tour des législatives 2024.
      • « NFP, Ensemble, LR : qui sont les électeurs qui ont le plus fait barrage au RN ? » (CheckNews-Libération)
      • « France de l’abstention, France de gauche, France de droite ou d’extrême droite : une radiographie politique du pays » (L'Humanité). L’éclairage des cartographes Nicolas Lambert, Antoine Beroud et Ronan Ysebaert à partir de cartes par interpolation (UAR RIATE). Avec méthodologie et code source disponibles sur Observable.
      • « Quelles cartes pour comprendre les élections de 2024 en France ? » (Géoconfluences)
      • Alexandre Blin, étudiant du master SIGAT, propose une datavisualisation donnant une vision générale de la répartition géographique des trois blocs accompagnée de deux histogrammes (nombre de voix et transformation au 2nd tour).
      • « Vents contraires de la politique française. Evolution du vote entre les élections de 2024 et celles de 2022 » par Sylvain Lesage.
      • « On est peut-être à l’aube d’une révision constitutionnelle majeure ». En l’absence de majorité absolue, les parlementaires élus vont devoir inventer un chemin non prévu par la Constitution de la Ve République, estime la constitutionnaliste Charlotte Girard (Politis).
      • « Législatives 2024. Qu'a voté la France des villes moyennes ? » par Ivan Glita et Achille Warnant (Fondation Jean Jaurès).
      • Comprendre la géographie du vote RN en 2024 » par Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach (Institut Terram)
      Le billet est complété au fur et à mesure des liens repérés sur Internet.


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    • sur Connaître l'état des eaux souterraines de l'Union européenne (projet Under the Surface)

      Publié: 25 June 2024, 8:43pm CEST


      Un groupe de journalistes de toute l'Europe a travaillé pour collecter, analyser et présenter des informations sur l'état de la ressource en eau. Le projet Under the Surface est basé sur les données que chaque État membre doit communiquer à l'Union européenne sur l'état qualitatif et quantitatif de ses eaux souterraines. Le projet a été initié par Arena for Journalism in Europe et Datadista. Inspiré par les précédentes enquêtes de Datadista sur les eaux souterraines en Espagne, Arena a invité un groupe de journalistes européens à sa conférence Climate Arena en novembre 2023, pour partager des idées et discuter de la faisabilité du projet. Après avoir choisi les partenaires et les méthodes, cette nouvelle équipe de 14 journalistes a démarré ses travaux en janvier 2024.

      Le projet "Under the Surface" trouve, en l'absence de données de tous les pays, que l'Europe manque d'eau : plus de 15% des aquifères sont en mauvais état. L'UE exige en principe que tous les États membres, ainsi que l'Islande et la Norvège, fournissent des données sur l'état de leurs aquifères. Sur ces 29 pays, 16 ont soumis des données complètes et accessibles au public, celles de l'Allemagne et du Portugal n'étant que partiellement accessibles. Onze pays ne figurent pas du tout sur la carte : dix n’ont fourni aucune information à l’UE et un, l’Autriche, a choisi de cacher des parties clés de ses données qui empêchent leur cartographie. Les experts scientifiques, informés des résultats du projet Under the Surface, ont averti que sans données complètes, ils ne pouvaient pas connaître l'étendue réelle des dégâts causés aux eaux souterraines du continent. 

      Carte interactive montrant l'état des nappes phréatiques pour 17 pays européens (Source : Under the Surface)

      La carte interactive montre la qualité et la quantité des eaux souterraines dans 18 pays (pour 17 membres de l’UE + la Norvège). Il couvre les nitrates et une gamme limitée de pesticides et de métaux. Les substances problématiques telles que les PFAS – connues sous le nom de « produits chimiques éternels » – et les produits pharmaceutiques ne sont pas inclus car l'UE n'exige pas de tests. 

      La carte révèle que 15 % des masses d’eau incluses dans la carte sont en « mauvais état », ce qui représente 26 % des aquifères par zone de couverture. Un épuisement ou une pollution importante des aquifères est susceptible d’avoir un impact très large, car celles-ci desservent souvent une région plus vaste et une population plus importante. En République tchèque et en Belgique, le nombre d’aquifères qualifiés de « pauvres » dépasse celui des aquifères sains. Ils sont suivis de près par l'Espagne, la France et l'Italie. La Bretagne fait partie des régions particulièrement touchées par la pollution de ses nappes phréatiques.

      Les données sont disponibles à travers un formulaire à remplir.

      Pour compléter 

      « Explorez la carte inédite de la pollution des eaux souterraines en France ». Le Monde a agrégé les mesures correspondant à 300 contaminants (pesticides, métaux, médicaments...) dans 24 700 stations de surveillance. La carte des contaminations des eaux souterraines en France a été conçue par Le Monde, dans le cadre du projet « Under the surface », mené avec six médias partenaires, initié par le média espagnol Datadista et coordonné par Arena for Journalism in Europe.

      La carte des contaminations des eaux souterraines (source : Le Monde-Les Décodeurs)

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      Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI

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      La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?

    • sur Latitudes et longitudes géographiques dans l’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert

      Publié: 23 June 2024, 6:24pm CEST


      Le dossier de Colette Le Lay sur le site ENCCRE se propose d'étudier les latitudes et longitudes fournies par les articles de géographie de l’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Il s'agit d'en déterminer les contributeurs et les sources à partir d'un important corpus. Librement accessible, l’Édition Numérique, Collaborative et CRitique de l’Encyclopédie (ENCCRE) met à disposition les connaissances des chercheurs d’hier et d’aujourd’hui sur l’Encyclopédie, en s’appuyant sur un exemplaire original et complet de l’ouvrage conservé à la Bibliothèque Mazarine, intégralement numérisé pour l’occasion (soit 17 volumes de textes et 11 volumes de planches). Le dossier s'ouvre par une très belle projection de Jacques Cassini (1696) figurant la Terre vue du pôle Nord avec l'ensemble des méridiens disposés tout autour.

      Planisphère Terrestre où sont marquées les Longitudes de divers Lieux de la Terre par Mr. de Cassini  (1696)
      Source : Gallica


      Le choix de cette projection azimuthale polaire de Jacques Cassini est l'occasion d'aller découvrir la très belle représentation du périple de Magellan autour du monde par le cartographe Scherer (1702). Heinrich Scherer (1628-1704), à la fois mathématicien et cartographe, a développé une œuvre colossale qui a influencé la cartographie européenne du XVIIIe siècle. Plusieurs de ses atlas sont à découvrir sur le site de la Bibliothèque numérique de Munich. Au XVIIe siècle, les parallèles et les méridiens apparaissent comme les lignes remarquables pour se repérer à la surface du globe. Mais les coordonnées géographiques restent encore assez imprécises. Déterminer la longitude va devenir un grand enjeu au XVIIIe siècle.

      Heinrich Scherer, Geographia Artificialis Sive Globi Terraquei Geographice Repraesentandi Artificium, 1703(source : Bibliothèque numérique de Munich)


      La longitude et la latitude tendent à s’imposer de plus en plus fréquemment dans les dictionnaires et encyclopédies à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle comme en atteste l'étude conduite par Denis Vigier, Ludovic Moncla, Isabelle Lefort, Thierry Joliveau et Katherine McDonough : « Les articles de géographie dans le Dictionnaire Universel de Trévoux et l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert » (Revue Langue française, 2022/2, n° 214). Selon les auteurs, c'est avec F. L. Vosgien (1747 et éditions suivantes) que l’on trouve la mention quasi-systématique de longitude et de latitude, modèle que réutilise D. Diderot dans l’Encyclopédie.

      Dictionnaire géographique portatif ou Description de tous les royaumes, provinces, villes, patriarchats, éveschés, duchés, comtés, marquisats des quatre parties du monde par M. Vosgien (1757). Source : Gallica



      Pour Paris par exemple, l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert indique une latitude de 48° 51' 20''. On y voit la mention de deux longitudes différentes, l'une notée Long. orient. 20° 21' 30", l'autre dite Long. de Paris à l'observatoire de Paris suivant Cassini 19° 51' 30'' : preuve qu'il y avait plusieurs manières d'indiquer la longitude à l'époque. Dans les deux cas, on observe que le point d'origine reste l'île de Fer qui servait encore de référence au cours du XVIIIe siècle.


      Comme l'explique le dossier de Colette Le Lay sur le site de l'ENCCRE, déterminer la longitude constitue un enjeu considérable au XVIIIe siècle. Le méridien de Paris comme méridien d'origine va s'imposer progressivement en France à partir des Cassini, sans qu'il s'agisse d'une référence unique. Pour la longitude, l'Encyclopédie prend comme origine l'île de Fer dans l'Atlantique (estimée à l'époque à environ 20° ouest de Paris) sans pour autant mentionner explicitement un méridien origine.

      Méridien de l'île de Fer dans l'Atlantique


      Outre le Dictionnaire géographique portatif de Vosgien, Jaucourt qui a rédigé avec Diderot les articles de géographie de l'Encyclopédie s'est inspiré vraisemblablement du Dictionnaire de Trévoux (1752). Celui-ci comporte à la fin de l'ouvrage un tableau des coordonnées géographiques de tous les lieux et auteurs cités. La longitude y est indiquée en degrés, minutes, secondes (D. M. S.) par rapport à l'île de Fer ainsi que par rapport au méridien de Paris en heures, minutes, secondes (H.M.S.).

      Tableau des coordonnées géographiques des noms de lieux (source : Dictionnaire de Trévoux, 1752)


      Il fallut attendre la fin du XVIIIe siècle pour stabiliser les mesures de longitude. En 1789, l'expédition de Verdun, Borda et Pingré plaça définitivement l'île de Fer à 20°2’31" de Paris. Au XIXème siècle, la carte d'état major ne se réfère plus qu'au méridien de Paris et les cartes topographiques des autres États à leur observatoire national. C'est le développement des transports et la nécessité d'adopter une heure universelle et des fuseaux horaires avec des décalages d'heures rondes pour les heures locales qui vont aboutir au choix du méridien international de Greenwich en 1884. La France résistera jusqu'en 1911 (source : « Quelle est la différence entre le méridien de Greenwich et le méridien de Paris ? », IGN)

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      L'histoire par les cartes : il a fallu plus de 25 ans à la France pour fixer les coordonnées géographiques et relever les premières cartes des Seychelles au XVIIIe siècle
      Derrière chaque carte, une histoire. La cartographie du détroit de Magellan entre science et imaginaire

      La projection Equal Earth, un bon compromis ?

      Projections cartographiques
      Cartes et atlas historiques


    • sur AllThePlaces : géodonnées et vision du monde commercial à travers Internet

      Publié: 15 June 2024, 11:23am CEST

       

      Le projet All The Places extrait les données concernant les « emplacements de magasins » à partir de sites web du monde entier. Les données sont extraites ("scrapées") à partir d'Internet et regroupées par des robots d'indexation (spiders) selon plus de 2500 catégories. La carte reflète une vision du monde commercial tel qu'il se donne à voir sur Internet, laissant de fait les sites de petits commerces de détail dans l'invisibilité, particulièrement dans les pays du Sud (#BlancsDesCartes).

      Vision du monde commercial à travers Internet (source : All The Places)


      Les données d'emplacement de magasins ont été extraites avec Scrapy, un outil de web scraping assez connu basé sur le langage Python. En sortie, près de 5 millions de lignes ont été extraites en juin 2024 réparties ensuite en 2555 catégories de manière à fournir un ensemble de données POI au format GeoJSON. Disponibles sous licence Creative Communs CC-0 et régulièrement mises à jour, ces données sont téléchargeables en open data sur le site Alltheplaces.xyz.

      Une interface web permet de visualiser directement les données sans avoir besoin de les télécharger. En zoomant, on accède au détail des POI. On voit apparaître surtout des enseignes commerciales, des réseaux de banques et assurances, des chaînes de restauration, des concessions autos, etc... Il s'agit des enseignes les plus visibles sur Internet. D'une certaine manière, la carte reflète les enseignes commerciales capables de faire le plus de branding sur Internet.

      Zoom sur les sites commerciaux géolocalisés à travers l'interface web d'AllThePlaces

      Pour les banques on constate que ce sont surtout l'emplacement des distributeurs de billets ("visa") qui ressortent. Ils représentent plus de la moitié de la base de données. Pour les mobilités, on voit apparaître principalement les bornes de véhicules deux roues en libre-service dans les espaces urbains ("gbfs" ou "General Bikeshare Feed Specification").

      Le téléchargement des fichiers geojson (plus de 300 Mo de données géolocalisées) permet de conduire des analyses géographiques, comme par exemple l'implantation de grandes chaînes de distribution alimentaire. A noter que l'indexation par robots laisse des "trous dans la raquette" si l'on peut dire : les magasins Casino, Carrefour, Aldi, Lidl sont bien indexés pour la France, alors qu'Auchan par exemple n'y figure pas ou seulement pour d'autres pays. Les données n'étant pas homogènes selon les catégories et selon les pays, on aura intérêt à utiliser ce type de données en complément d'autres jeux de données issues de Wikidata ou d'OpenStreetMap. 

      Comparaison de l'implantation de quelques grandes chaînes de distribution en France

      Articles connexes
      Utiliser Wikidata pour chercher des informations géographiques

      Une base de données historiques sur les personnages célèbres dans le monde (de 3500 avant JC à 2018)

      Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques

      OpenDataSoft : une plateforme avec plus de 1800 jeux de données en accès libre

      Data France, une plateforme de visualisation de données en open data

      Numbeo, une banque de données et de cartes sur les conditions de vie dans le monde

      Mapping Diversity, une plate-forme pour représenter la diversité des noms de rues en Europe

      Le forum d'OpenstreetMap, un lieu d'échange autour des enjeux de la cartographie collaborative et de l'open data
      Wikipédia fête ses 20 ans. Mais connaissez-vous ses ressources cartographiques ?


    • sur Cartes et graphiques sur les élections européennes de 2024

      Publié: 10 June 2024, 6:14pm CEST

      La participation aux élections européennes du 9 juin 2024 a atteint le score le plus élevé depuis 1994 en mobilisant 51,5% des Français (ce qui reste néanmoins modeste en comparaison d'autres élections). Au niveau national, la liste du Rassemblement national menée par Jordan Bardella arrive largement en tête avec 31,4 % des votes exprimés. Loin derrière, la liste Renaissance de Valérie Hayer est à 14,6 %, suivie de celle de Place publique - Parti Socialiste menée par Raphaël Glucksmann avec 13,8 %. Après le trio de tête, la liste LFI menée par Manon Aubry, 9,9 % des voix, ne franchit finalement pas la barre des 10 %. Les Républicains et leur tête de liste François-Xavier Bellamy atteignent 7,2 % devant la liste Les Ecologistes de Marie Toussaint qui dépasse de peu les 5 %, avec 5,5 %. Le même score (5,5 %) est enregistré par la liste Reconquête menée par Marion Maréchal.
      Les résultats des élections européennes du 9 juin 2024 sont accessibles sur le site Data.gouv.fr. Les données sont disponibles par départements, cantons, communes et même bureaux de vote. Dans la perspective des élections législatives du 30 juin et 7 juillet 2024, les données ont été mises à disposition également par circonscriptions. Ce qui permet de faire des simulations avec toutes les précautions d'usage à prendre étant donné les différences de scrutin, d'enjeux politiques, de taux de participation entre les deux types d'élections. L'équipe Data.gouv.fr propose un jeu de données qui agrège l'ensemble des résultats des élections publiés par le Ministère de l'Intérieur de 1999 à 2024. Il est possible également d'utiliser le croisement des données démographiques INSEE 2020 au niveau IRIS avec les résultats des élections européennes 2024.

      I) La carte du parti en tête en France et dans les autres pays de l'UE

      La comparaison cartographique avec les résultats des Européennes de 2019 montre une explosion sans précédent du Rassemblement national. En 2024, la liste menée par Jordan Bardella est en première place dans tous les départements français à l’exception de Paris (PS) et de sa petite couronne — Val-de-Marne (LFI), Hauts-de-Seine (LREM) et Seine-Saint-Denis (LFI). Sur 96 départements, le RN en prend 92.

      La plupart des médias ont choisi de présenter une carte du parti en tête, ce qui accentue l'impression que la France a connu une "vague brune". De nombreux internautes ont réagi en évoquant une forme d’angoisse ou de peur face à ce type de carte. Il convient de rappeler que ce sont les populations qui votent et non les territoires. Comme le rappelle Jean Rivière, « il faut vraiment arrêter avec ces cartes de la liste en tête (même dans la maille communale). Elles sont pauvres, dramatisent les clivages socio-géographiques, et poussent à une lecture en terme de fractures ».

      « Résultats élections européennes : cette carte anxiogène a beaucoup circulé, comment la comprendre » (HuffPost)

      Quelle couleur pour le Rassemblement national sur les cartes ? J'ai fait un tour ce matin sur9 des sites d'info français les plus lus en France.

      Le Monde a choisi le marron, le Figaro est sur du violet. Les autres sont dans des nuances de bleu foncé (voire clair, pour Marianne) pic.twitter.com/6NYysYHknx

      — Marie Turcan (@TurcanMarie) June 10, 2024

      Depuis quand le #RN est en bleu sur les cartes électorales et non en brun?
      Ce sont ces petits détails symboliques qui participent à la banalisation et leuphemisation de sa radicalité. pic.twitter.com/uNu44RKBJ0

      — cecile alduy (@cecilealduy) June 15, 2024

      Le Monde fournit une carte interactive par aplats. Libération donne aussi une carte des résulats par communes mais avec des cercles proportionnels au nombre de suffrages, ce qui permet de relativiser quelque peu. Les métropoles et leur couronne semblent constituer un rempart face au RN. En cliquant sur ces cartes interactives, on peut afficher le détail des votes, de manière à aller au delà du premier parti en tête.

      Carte interactive des résultats par commune (source : Libération)

      Ouest-France fournit une carte de comparaison visuelle pour montrer la disparition du macronisme entre 2019 et 2024. 

      En contraste avec les cartes que l'on trouve dans les médias, Cédric Rossi a élaboré une carte des résultats aux élections européennes 2024 redimmensionnés par rapport au nombre d'inscrits (inspiré de Kenneth Field et de ses travaux sur la cartographie des élections américaines). Voir également sa carte en mode points regroupant gauche, centre et droite et extrême-droite (1 point = 1 votant) ainsi que sa carte choroplèthe des bureaux de vote (à comparer à la cartographie par densité de points proposée par Julien Gaffuri).

      Résultats aux élections européennes 2024 en France métroplitaine (source : Cédric Rossi)

      Karim Douïeb a repris la carte par aplats du parti en tête par communes proposé par le Monde pour élaborer, avec le même code couleurs, une carte par cercles proportionnels (même procédé pour la Belgique). Même rapporté à l'importance des votants, le cartogramme maintient un biais d'analyse dès lors que l'on ne voit que le parti arrivé en tête. 

      Here are the static maps with legend pic.twitter.com/29SZrrSePz

      — Karim Douïeb (@karim_douieb) June 12, 2024

      «  Méfiez-vous des cartes … électorales » par Françoise Bahoken et Nicolas Lambert (Néocarto). Les cartes produites ont été explicites : des images teintées de bleu ou de brun qui semblent démontrer que l’arrivée de Jordan Bardella à Matignon n’est plus qu’une question de temps. Ces images cartographiques reflètent-elles vraiment le rapport de force qui s’instaura entre les formations politiques françaises, dans la perspective des élections législatives ?

      Claude Grasland proposze une cartographie citoyenne des résultats à l’échelle infra-communale afin de permettre une autre lecture des résultats et d’ouvrir des perspectives inédites pour les militants politiques, les élus locaux et les citoyens en général : « Pour une cartographie citoyenne du vote en Île-de-France » (The Conversation, 24 juin 2024). Application de cartographie interactive pour les circonscriptions d’Île-de-France.

      Eric Mauvière propose d'observer les lignes de force du vote RN aux européennes à travers une cartographie lissée à partir de la grille des communes (Icem7).

      Le Parisien propose une série de cartes thématiques avec deux cartes pour chaque parti de manière à pouvoir analyser son score par commune en 2024 et son évolution par rapport à 2019. En ce qui concerne Paris, on retrouve la forte opposition Est-Ouest. Cl. Graslan propose une application pour analyser plus en détail les résultats à l'échelle de l'Ile-de-France

      Pour chaque parti, on vous a préparé 2 cartes des élections #européennes2024 : le score ce dimanche et l'évolution par rapport à 2019.

      On commence avec la majorité, qui subit une véritable déroute. Elle fait moins bien qu'en 2019 quasiment partout.

      1/n [https:]] pic.twitter.com/6wvV2si2Kf

      — Nicolas Berrod (@nicolasberrod) June 10, 2024

      Les Echos s'en tient à sept cartes pour résumer la géographie du vote à l'échelle des départements (avec la même échelle et la même légende).

      #Europénnes2024
      Sept cartes.
      Même échelle, même légende.

      Dans l'ordre : Abstention, RN, Renaissance, PS, LFI, LR, Verts pic.twitter.com/K5EWJXfYMM

      — Jules Grandin (@JulesGrandin) June 10, 2024

      En Allemagne, les résultats attestent de la persistance de "frontières fantômes", même s'il faut se méfier des cartes de résultats électoraux ne donnant que le parti en tête. Le clivage entre l'Allemagne de l'ouest et l'Allemagne de l'est reste perceptible ainsi que les spécificités de la Bavière avec la CSU : la carte regroupe en noir la droite libérale, en bleu l’AfD. De rares points verts apparaissent pour les écologistes et en rouge les sociaux-démocrates. Ensemble, les trois partis de la coalition d’Olaf Scholz font à peine plus que la CDU-CSU à elle seule. Le Grand Continent montre comment, en cinq ans, l’AfD a conquis tout l’Est de l'Allemagne.

      Nicht die Fläche wählt, sondern die Menschen!

      Für die Darstellung wird jeder Landkreis in einen Punkt umgewandelt, wobei die Größe des Punktes proportional zur Anzahl der Wähler-/innen ist ? das Wahlergebnis wird dadurch besser abgebildet und weniger verzerrt. pic.twitter.com/7I5ojRojF5

      — Christoph Pahmeyer (@chrispahm) June 13, 2024
      La poussée d’extrême droite a été plus spectaculaire en France, mais aussi en Allemagne où l’AFD arrive deuxième. Mais c’est en formant des coalitions dans les pays européens qu’elle a le plus d’influence aujourd’hui et pèse sur les décisions. Le Grand Continent synthétise les résultats par état membre au niveau européen et compare ces résultats au niveau de confiance accordé à l'Union européenne à différentes échelles. Voir également le site de France-Info ou encore celui plus complet d'Europe Elects pour comparer avec d'autres pays de l'Union européenne.
      Malgré la poussée de l'extrême droite en France et en Allemagne, la physionomie du prochain Parlement européen ne sera finalement pas si différente du précédent : les deux coalitions rivales d’extrême droite augmentent leur surface, mais sans renverser la table. Les deux principales formations politiques du Parlement restent le Parti populaire européen (la droite), dont font partie la CDU allemande ou les Républicains français, suivi des socio-démocrates. Leur nombre de sièges varie assez peu. Seul le groupe libéral, dominé par le groupe macroniste, baisse fortement, et l’influence française y sera plus réduite.

      Projection des sièges au Parlement européen 2024 - 2029 d'après le site officiel de l'UE (source :  results.elections.europa.eu/)

      II) Des ressources pour aller plus loin dans l'analyse

      Afin d'avoir une vue détaillée à l'échelle européenne, Le Monde propose un cartogramme représentant les 720 députés européens répartis par pays et par tendance politique (voir également le cartogramme donnant la répartition du nombre de députés d’extrême droite par pays et l'évolution depuis 2019).

      Répartition des députés européens par pays (source : Le Monde)

      Le quotidien allemand Zeit online propose une cartographie détaillée des résultats dans les 83 000 municpalités des 27 pays de l'Union européenne. Par rapport aux élections de 2019, le turquoise des populistes de droite et le bleu des partis d’extrême droite ont augmenté notamment en France, en Autriche, aux Pays-Bas, en République tchèque, en Lettonie et en Allemagne. Dans certains pays, comme la Pologne ou la Suède, leur influence a diminué. Le jaune des libéraux (par exemple en France, en République tchèque, aux Pays-Bas) et le vert des partis écologistes (notamment en Allemagne) sont moins visibles par rapport à 2019. A Bruxelles, les Verts forment un groupe parlementaire avec des partis régionaux (comme le parti régional catalan de gauche ERC), qui sont donc également colorés ici en vert. Dans plusieurs régions, les partis d’extrême gauche ont réalisé des progrès significatifs et, dans certains endroits, ils sont devenus la force politique la plus puissante. Par exemple en Irlande, en Catalogne ou à Chypre.  

      Explorez la carte des résultats électoraux la plus détaillée d'Europe (Zeit online)

      En France, le sondage jour du vote réalisé par IPSOS permet d'en savoir plus sur les clés du scrutin et le profil des électeurs.

      Le taux de  participation aux élections européennes du 9 juin 2024 est le plus élevé depuis 30 ans.


      Plus de la moitié des moins de 35 ans ne sont pas allés voter le 9 juin 2024. Hormis le RN et LFI, aucun parti ne fait plus de 5% chez les jeunes. En faisant apparaître l'abstention au même titre que les autres partis, cela relativise quelque peu les résultats. Compte tenu de l'importance de l'abstention, la tendance aujourd'hui est de représenter les résultats électoraux en part des inscrits et non plus seulement en part des votants (sondage IPSOS).

      « Européennes : âge, revenus, niveau d’études… qui sont les électeurs du Rassemblement national ? » (Le Parisien).

      « Pourquoi les européennes ne sont pas proportionnelles » par Théo Delmazure. Les votes perdus de l'élection européenne avec l'expérience conduite et les explications.

      « La géographie du mécontentement à l’égard de l’UE et le piège du développement régional » par Andrés Rodríguez-Pose, Lewis Dijkstra et Hugo Poelman (Economic Geography). Cette analyse de géographie économique, parue avant les élections, relie la montée de l'euroscepticisme aux régions piégées par le développement.

      Alain Ottenheimer propose sur le site Politiscope une série de cartogrammes permettant de mettre en perspective les résultats des européennes 2024 par rapport aux élections précédentes (comparaison sur la période 1999-2024 à l'échelle des communes françaises). Les grandes villes et leurs couronnes y apparaissent souvent comme des ilots par rapport au reste de la France.

      A méditer ! version interactive élections présidentielles et européennes de 1999 à 2024 (PC only) : [https:]] ...
      @Tls_dataviz pic.twitter.com/LYFUkBxxWK

      — Alain Ottenheimer (@datasensTls) June 14, 2024

      Pour Olivier Bouba-Olga ("Le vote Bardella : un vote rural ?"), la différence rural-urbain dans le vote Bardella est un effet de diplôme et d’âge, bien plus qu’un effet de localisation.

      ? votes aux européennes : observe-t-on des différences entre rural autonome et rural sous influence ? ?1/10 pic.twitter.com/61YlTEUXWf

      — Olivier Bouba-Olga (@obouba) June 15, 2024

      Emmanuel Macron a annoncé le soir même des résultats la dissolution de l'Assemblée nationale. En appelant les Français aux urnes pour les 30 juin et 7 juillet 2024, le Président a suscité la surprise. Cela pourrait déboucher sur une cohabitation avec le Rassemblement national en cas de victoire de ce parti aux élections législatives. En réaction, les partis de gauche en appellent à constituer un "front populaire" face à la montée de l'extrême droite.

      Lien ajouté le 12 juin 2024

      Il fallait que je fasse cette carto.
      C'est surement une de mes dernières grosses carto publiques de Twitter...
      Mais entre les élections / la dissolution / les disputes de chacun pour tirer la couverture, il la fallait ?
      Plus de méthodo dans le thread. pic.twitter.com/9a3ojnhj1V

      — Flef (@FlefGraph) June 10, 2024

      Après vérification, il y a bien une armée de bot faisant de l'astroturfing à propos des élections législatives de 2024.

      Merci à @visibrain de m'avoir fourni plus d'un million de Tweets et RT pour voir ça !

      Des explications en thread, et un lien vers le dossier complet à la fin. [https:]] pic.twitter.com/CpfsxUfDx6

      — Flef (@FlefGraph) June 27, 2024

      Lien ajouté le 14 juin 2024

      Libération s'en tient à une représentation proportionnelle au poids des circonscriptions et en indiquant si le score du RN aux européennes était au dessus ou en dessous de la moyenne nationale. Cela reste malgré tout approximatif [https:]]
      10/ pic.twitter.com/zrlFIXOz5x

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 14, 2024

      Liens ajoutés le 17 juin 2024

      Implantation du vote RN (en % des votants 2024) par rapport au niveau d'études de la population (diplôme d'enseignement supérieur en 2020)
      2/ pic.twitter.com/hOfGKqLFLQ

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 17, 2024

      ? Non, le RN n'a pas réalisé de raz-de-marée dans les campagnes !
      C'est le titre d'un article que j'ai co-signé avec Vincent Grimault, qu'Alternatives Economiques vient de publier, vous pouvez le lire ici : [https:]] ?1/5 pic.twitter.com/wB7dd9O7w1

      — Olivier Bouba-Olga (@obouba) June 17, 2024
      Lien ajouté le 19 juin 2024

      Pour une consultation directe sur une carte, voir l'appli développée en open data par @maeool [https:]]
      2/

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 19, 2024
      Lien ajouté le 25 juin 2024

      Le Grand Continent essaie de déterminer si la mobilisation de l’électorat de la gauche et du centre pourrait affaiblir le RN
      Estimation à partir des flux électoraux du 1er tour des élections présidentielles de 2022 + élections européennes de 2024 [https:]]
      12/ pic.twitter.com/QYD1O8x4qx

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 18, 2024

      Daniel Breton (Visual Data Flow) propose une série de data-visualisations par région
      Le symbole est proportionnel au nb de voix exprimées par commune. Le demi-disque pour la liste arrivée en 2e est proportionnel au pourcentage de voix de la 1ère liste [https:]]
      14/ pic.twitter.com/AjVbFmh5zE

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 25, 2024
      Liens ajoutés le 28 juin 2024

      À retrouver sur [https:]]

      — Datagif (@Datagif) June 27, 2024

      ????CARTE DE FRANCE DES SWING-CIRCOS

      Dans quelles circos le scrutin s'annonce-t-il le plus serré ? En croisant les résultats des législatives de 2022 et des européennes, j'ai établi une carte interactive qui donne une idée des rapports de force ? (1/N) [https:]]

      — Tom Jakubowicz (@TomJakubowicz) June 26, 2024

      ??Swing Circos
      ?? Mise à jour de la projection en prenant en compte les derniers sondages [https:]]

      Environ 80 circos indécises vont dépendre des reports de voix/désistements entre le Front Populaire et Ensemble pour savoir si elles basculent ou non au RN

      ?? pic.twitter.com/90qdZJ9zKA

      — Anthony Veyssiere (@inwebitrust) June 28, 2024

      Merci pour cet article! J'ai essayé de faire une carte au niveau des bureau de vote - c'est aussi un joli défi !
      Voir ici: [https:]]

      — Julien Gaffuri @julgaf@mapstodon.space (@julgaf) June 26, 2024

      Le billet est complété au fur et à mesure des cartes et données publiées sur Internet...

      Articles connexes

      Analyser les cartes et les données des élections législatives de juin 2022 en France
      Portraits des circonscriptions législatives en France (2022)
      La carte, objet éminemment politique : exemple des élections européennes

      Les résultats des élections européennes du 26 mai 2019 en cartes et en graphiques
      Recueil de cartes électorales pour les élections européennes de 2019

      Les Européens se sentent-ils plus attachés à l'Union européenne, à leur pays ou à leur région ?
      Cartes et simulateur de votes de l'Observatoire électoral du Grand Continent

      Cartes et données sur l'enseignement et la formation en Europe (source Eurostat)

      Baisse de la part des jeunes dans la population de l’Union européenne d’ici 2050
      Le vieillissement de la population européenne et ses conséquences


    • sur Cartes sur le débarquement en Normandie (6 juin 1944)

      Publié: 8 June 2024, 6:51pm CEST


      L'anniversaire du débarquement en Normandie donne lieu chaque année à une floraison de cartes sur le sujet. Le D-Day est désormais célébré comme un événement historique et patrimonial. L'Anniversaire des 80 ans du Débarquement en 2024 n'a pas dérogé à la règle. Sans prétention à l'exhaustivité, ce billet vient proposer une recension en distinguant les plans et documents cartographiques produits à l'époque et les reconstitutions historiques que l'on peut trouver aujourd'hui sous forme d'infographies ou de cartes animées. Nous y avons ajouté une rubrique concernant les problèmes posés par ces représentations cartographiques et la vigilance à avoir par rapport à des productions qui relèvent souvent plus du sensationnel et de la promotion touristique que de l'information historique et géographique.

      I) Cartes et plans contemporains du débarquement

      Le 6 juin 1944, 156 000 Américains, Britanniques, Canadiens et quelques troupes françaises libres commencent à attaquer les forces allemandes en Normandie (nom de code de l'opération amphibie : Neptune). Les troupes alliées arrivent sur les plages d'Utah, d'Omaha, de Gold, de Juno et de Sword.  Les épais bunkers en béton du Mur de l'Atlantique sont quasiment imprenables. Quelques Allemands armés de mitrailleuses imposent un lourd tribut aux Américains. Il n'y a aucun endroit où se cacher. Les Britanniques, forts de leur expérience à Dieppe en 1942, sont mieux préparés et souffrent un peu moins. Evénement hautement symbolique, le débarquement de Normandie marque le début d'une vaste opération qui vise à créer une tête de pont alliée de grande échelle dans le Nord-Ouest de l'Europe, et à l'ouverture d'un nouveau front à l'ouest.

      La Bibliothèque du Congrès fournit une collection de cartes de situation du 12e groupe d'armée. Cette série de cartes donne un aperçu quotidien des opérations de l'armée américaine depuis le débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944 jusqu'en juillet 1945, reflétant les informations dont dispose le général Omar Bradley (Library of Congress). Ces cartes sont disponibles en animation sur le site du Chronoscope.

      Our 12th Army Group Situation Map collection provides insight into WWII US Army operations from the June 6, 1944 Allied landings in Normandy through July 1945, reflecting the information available to Gen. Omar Bradley.

      Explore the full collection here: [https:]] pic.twitter.com/XT7iGKpwZk

      — LOCMaps (@LOCMaps) June 6, 2024

      Le douzième groupe d’armées américain contrôlait la majorité des forces américaines sur le front occidental. Les cartes représentent les positions quotidiennes des troupes alliées et de l'Axe telles que comprises par l'état-major des opérations. Les cartes ont été dressées pendant le brouillard de la guerre et comportaient souvent des informations incomplètes et inexactes. Cependant, elles constituent une source d'informations inestimable sur les mouvements des troupes et un guide important sur la progression des troupes alliées à travers l'Europe occidentale après le jour J et jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. 

      Les bibliothèques de l'Université du Texas possèdent deux cartes secrètes US BIGOT montrant Omaha Beach Est et Ouest. BIGOT était un nom de code pour l'Opération Overlord et la liste BIGOT comprenait les noms de tout le personnel qui avait été autorisé à connaître les détails de l'Opération Overlord. Les informations fournies sur les cartes suggèrent qu'elles ont été réalisées pour aider les navires à débarquer sur Omaha Beach (des cartes ont également été créées pour Utah Beach). Les cartes fournissent des détails sur les profondeurs d'eau, les obstacles de la plage, les laisses de basse mer, les bancs de sable, etc. Elles fournissent également une image panoramique de la plage vue de la mer (Les cartes secrètes du Débarquement par Jules Grandin - Les Echos)

      « 6 juin 1944, débarquement en Normandie : des photographies aériennes du Jour J » (Un regard sur la Terre). Il n'y avait pas encore de satellites d’observation en juin 1944. Mais un grand nombre de photographies aériennes ont été prises avant, pendant et après le jour J.

      « Comment le guide Michelin 1939 en est venu à jouer un rôle crucial pour orienter les Alliés lors du D-Day » (Le Monde). 

      Ce bel hommage en forme de clin d’œil médivaliste à la broderie de Bayeux, a été publié à la Une du New Yorker le 15 juillet 1944 : « Mare navigavit D-day… »

      Le 15 juin 1944, le New-Yorker consacre sa Une au Débarquement avec une illustration médiévaliste : une reprise et actualisation de la broderie (pas tapisserie) de Bayeux ! Petit thread pour décrypter chaque case... ?? ! #histoire #6juin2024 #DDay pic.twitter.com/8HiP5iqXLI

      — Actuel Moyen Âge (@AgeMoyen) June 7, 2024

      En 1946, le maréchal britannique Montgomery publia Normandy to the Baltic, un récit personnel de la campagne de libération de l'Europe, depuis le débarquement en Normandie le jour J jusqu'à la défaite finale de l'Allemagne. Le livre est un compte rendu détaillé des opérations, des batailles, de la logistique de la campagne visant à ouvrir un deuxième front à l'ouest. Ce qui rend ce livre assez original, ce sont les deux pochettes à l'avant et à l'arrière du livre qui contiennent un total de 47 cartes en couleur et 3 diagrammes. Les cartes détaillent la campagne depuis le jour J jusqu'à la fin de la guerre.


      II) Cartes et infographies proposant des reconstitutions historiques

      Légende Cartographie a produit une cartographie animée du débarquement en Normandie qui permet de reconstituer le mouvement des troupes. A découvrir également sous forme de carte statique ainsi qu'une infographie donnant la chronologie détaillée des événements.

      6-7 Le débarquement du 6 juin 1944 - La bataille de Normandie pic.twitter.com/T5KsHq4HtF

      — LegendesCartographie (@LegendesCarto) June 8, 2024

      A l'occasion du 75e anniversaire, Visactu a produit une infographie assez efficace. Les drapeaux des pays engagés viennent souligner l'engagement des pays alliés face à l'Allemagne hitlérienne. La coordination des opérations est renforcée par les flèches jumelées que l'on retrouve sur de nombreuses cartes du débarquement. 

      Il y a 75 ans, le #débarquement en Normandie.

      Notre carte du #JourJ est à découvrir sur le site du quotidien @lestrepublicain : [https:]] #DDay75thAnniversary #DDay pic.twitter.com/yyxCwqwxE7

      — Visactu (@visactu) June 6, 2019

      Série de cartes explicatives sur Dday.Overlord.com. Le site propose un grand nombre de cartes à différentes échelles permettant d'analyser le détail des opérations.

      Sur le site Cartolycée, Jean Christophe Fichet fournit une carte de synthèse Le débarquement du 6 juin 1944 : Overlord, la reconquête. Le chapitre 3 du programme d'Histoire de Terminale générale fixe un point de passage et d’ouverture sur le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie et l’opération Bagration en Europe de l'Est. La cartographie s’attache à l’opération Overlord menée par les Alliés sur le front ouest. Elle est complétée par un corpus documentaire qui permet de lier l’étude aux approches plus générales sur cette question telles que l’étendue du conflit ou l’extrême violence et les enjeux de la guerre.

      Rappel cartolycée : le #débarquement du 6 juin 1944 en Normandie - Overlord la reconquête #DDay [https:]] pic.twitter.com/Cb3OWSMY2Q

      — jc fichet (@cartolycee) June 5, 2024

      Traditionnellement les cartes de manuels scolaires montrent les étapes des combats et la coordination des opérations entre Alliés (voir par exemple cette carte indiquant le positionnement des opérations Spring et Cobra dans la Bataille de Normandie). La tendance aujourd'hui est de replacer le débarquement dans le cadre plus large de la libération de l'Europe par les Alliés (voir par exemple la carte du débarquement proposée par le magazine L'Histoire).

      Rhodes Cartography souligne le fait que les cartes de D-Day montrent soit la zone immédiate des débarquements, soit le schéma global de l'opération Overlord, rarement les deux ensemble. Il propose de donner une vue macro et micro en une seule image d'un voyage effectué par un groupe de navires. 

      80 years ago thousands of ships were approaching the French coast. This map shows the 70-hour transit of Convoy U2A(1): left Salcombe 6/3, recalled 6/4 after passing the halfway point, touched at Portland on 6/5, and arrived on H-Hour at Utah Beach 6/6. #DDay80 @USNavy pic.twitter.com/B4t2GIytXO

      — Rhodes Cartography (@RhodesMaps) June 5, 2024

      Timelapse montrant les 87 jours de combat après le débarquement (Reddit). L'animation montre que  les Alliés ont mis beaucoup de temps à progresser au cours des mois de juin et juillet, avant d'arrriver à opérer une percée. 

      80 years ago today, more than 160,000 Allied troops embarked on a historic mission to liberate Europe from tyranny and oppression.

      This excellent map shows 87 days of combat in Normandy.

      US united marked in blue, Canadian in red, British in orange and Axis in black. pic.twitter.com/N6cqmdfNCp

      — Xavi Ruiz (@xruiztru) June 6, 2024

      L'événement donne lieu aujourd'hui à un important tourisme de mémoire en Normandie. C'est tout particulièrement perceptible au moment des cérémonies d'anniversaire, telle celle qui a eu lieu pour le 80e Anniversaire du Débarquement le 6 juin 2024 (voir la carte des événements). La région Normandie a publié à cette occasion une étude des usages et des retombées économiques de ce tourisme de mémoire.

      L'IGN a édité une carte Normandie Jour J – 6 juin 1944 pour commémorer son 80ème anniversaire. Cette carte à l’échelle du 1:100 000 (1 cm = 1 km) présente les plages du débarquement, les positions des différents corps d’armée et l'évolution du front du 06 juin au 18 août 1944. Vous y trouverez également des informations sur les sites touristiques du conservatoire du littoral, sur les vestiges et cimetières militaires ainsi que les musées existants. Réalisée en partenariat  avec le comité du 75ème anniversaire Bataille de Normandie-terre de liberté, cette carte propose une légende et des informations éditoriales en trois langues (français, anglais et allemand).


      Carte historique Michelin n° 102, réimpression de l'édition de 1947. Cette carte éditée par le service du Tourisme Michelin au lendemain de la Seconde Guerre mondiale est l'une des premières à lancer le tourisme mémoriel lié au débarquement. Voir sa transcription en carte thématique.
      « Carte. Voici l’histoire du Débarquement à travers dix sites emblématiques à visiter en Normandie » (Ouest France)

      KilRoyTrip est une carte interactive des mémoriaux de la Seconde Guerre mondiale en Normandie. Il constitue « un guide pour ceux qui visitent la région et s'intéressent au débarquement et à la libération de la France ».

      « A la veille des 80 ans du D-Day, le business mémoriel bat son plein en Normandie » (La Tribune). Profitant du 80ème anniversaire de l’opération Overlord du 6 juin 1944, les entreprises normandes ont joué à fond la carte du tourisme de mémoire. En ligne de mire, les millions de visiteurs attendus sur les plages du débarquement.

      « 80e D-Day : près de chez vous, quelles rues portent un nom lié au Débarquement ? » (Ouest France)

      « Les bunkers, un patrimoine archéologique à préserver » (France Culture). Sur plus de 4 400 kilomètres de côtes, le mur de l'Atlantique a constitué le réseau de défenses du IIIe Reich. Sur ces 8 000 fortifications, nombre d'entre elles ont d'ores et déjà disparu. Les archéologues s'appuient sur la carto-interprétation en se basant sur les photographies aériennes, surtout les couvertures IGN de 1947 par exemple, qui  permettent de retrouver ces bunkers. 

      III) Problèmes posés et vigilance à avoir par rapport à ces représentations du débarquement

      « 80 ans du D-Day : des livres, des films et des jeux vidéo pour se replonger dans le Débarquement » (France-Info)

      « Comment "Le Jour le plus long" a façonné notre imaginaire du Débarquement... et ses clichés » (France Culture).

      « D-Day : cette vidéo spectaculaire vous plonge dans des conditions immersives inédites » (TF1-Info). La vidéo propose de vivre le Débarquement dans des conditions immersives grâce à la technologie de la capture volumétrique. Ce type de reconstitution spectaculaire a tendance à privilégier le sensationnel.

      « 80 ans du Débarquement : l’opération Fortitude", cette fake news sur le Pas-de-Calais qui a permis aux Alliés de tromper les nazis » (La Dépêche). 

      Le documentaire « Apocalypse. Les débarquements » (France 2), écrit et réalisé Isabelle Clarke et Daniel Costelle, retrace en deux épisodes les préparatifs de cette opération et le jour de cette offensive d'ampleur. Consacré aux débarquements en Normandie et en Provence, il retrace le terrible fiasco des répétitions du D-Day (France Info). Plus de 300 heures d’archives ont été nécessaires pour réaliser ces deux épisodes racontés par Mathieu Kassovitz. 

      Toujours le même problème avec ces documentaires. L'infographie et la cartographie sont traitées comme la 5e roue du carrosse. D'où à chaque fois des énormités cartographiques. #mapfail ?? [https:]] pic.twitter.com/zyv7QG3vtf

      — ?????? Guillaume Balavoine ????? (@gbalavoine) June 5, 2024

      « De de Gaulle à Macron, comment s’est construite la mémoire française du D-Day » (L'Opinion). Le jeune historien Benjamin Massieu décrit l'évolution des commémorations, qui changent dans les années 1980 avec la mise en avant du sauveur américain. 

      Jusque dans les années 1980, les commémorations du débarquement sont essentiellement militaires : les chefs d'État ne sont pas représentés. Le tournant est dû à François Mitterrand qui, en 1984, transforme la cérémonie militaire d'alors en cérémonie politique où sont invités les chefs d'État. L'historien Olivier Wieviorka note ainsi : « dorénavant, les commémorations ne sont plus axées sur l'idée de victoire, mais sur l'idée de paix, de réconciliation et de construction européenne ». En 1945, un sondage Ifop demandait aux Français : « Quelle est la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne nazie ? » Réponse : URSS à 57 % et États-Unis à 20 %. En 2004, les chiffres s’étaient inversés32. Entre les deux, il y a eu la chute du bloc soviétique et le fantastique succès des films hollywoodiens, qui, du Jour le plus long (1962) à Il faut sauver le soldat Ryan (1998), ont redessiné le souvenir des derniers mois de la guerre ».

      « 80 ans de la Libération : enseigner des faits, transmettre des récits » (France Culture). Comment s'emparer des commémorations du Débarquement et de la Libération de façon éclairante et pédagogique, et donner des clés pour comprendre cette période dans toute sa complexité ?

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    • sur TimeMap, un moteur de recherche pour trouver des cartes historiques par zones géographiques

      Publié: 8 June 2024, 10:09am CEST

      TimeMap est un site web créé par Old Maps Online, Map Tiler et le David Rumsey Map Center pour explorer des cartes historiques. Le corpus disponible comprend 500 000 documents, ce qui en fait un moteur puissant pour trouver des cartes anciennes. La sélection des cartes se fait par période (à travers la barre chronologique) et par zoom géographique (directement sur la carte). Le site existait depuis plusieurs années mais il s'est considérablement enrichi en 2024 avec l'ajout de nouvelles cartes de la collection David Rumsey. 

      Interface du moteur de recherche visuel TimeMap.org

      L'application utilise largement Wikipédia pour fournir un contexte aux cartes historiques. On peut effectuer des recherches par noms de régions, par personnages, dirigeants ou batailles. Le principal intérêt du site est de permettre de chercher des cartes par zones géographiques que l'on peut ensuite comparer ou annoter (en mode édition). Pour bénéficier des avantages de la recherche avancée ou se constituer une collection de cartes en favoris, il faut créer un compte (gratuit).

      Plus qu'un atlas historique, TimeMap.org est un moteur de recherche visuel de cartes anciennes. La cartographie qui sert d'outil de navigation y est d'ailleurs assez sommaire. Les territoires ne correspondent pas toujours aux délimitations historiques qui ont souvent beaucoup changé au cours du temps.

      Il convient de ne pas confondre avec le site Timemaps.com qui repose sur un abonnement payant. Il ne s'agit pas non plus des Timeline-maps proposées par le site David Rumsey qui sont des cartes originales pour représenter des chronologies historiques.

      Le composant TimeMap d'OldMapsOnline permet aux utilisateurs de mieux comprendre le contexte historique d'une carte en fournissant des informations cliquables sur les personnes et les événements qui y sont associés. A noter qu'il existe d'autres outils pour partager ou annoter des cartes en ligne.

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    • sur Cartes et simulateur de votes de l'Observatoire électoral du Grand Continent

      Publié: 8 June 2024, 9:07am CEST


      L’Observatoire électoral du Grand Continent est un nouveau projet structurant du Groupe d’études géopolitiques — le centre de recherche stratégique domicilié à l’École normale supérieure qui édite le Grand Continent — et de sa revue scientifique, BLUE (Bulletin des élections de l’Union européenne) qui documente depuis 2021 l’ensemble des élections dans l’Union européenne. L'objectif est d'explorer en profondeur et d’une manière interdisciplinaire, multiscalaire et plurilingue les transformations de la démocratie européenne, en étudiant une tendance tectonique – l’européanisation de la politique. 
       Page d'accueil de l'Observatoire électoral du Grand Continent

      Avec plus de 2,3 millions de data points et plus de 750 graphiques, cartes et tableaux, l’Observatoire électoral du Grand Continent propose la première plateforme mise à jour quotidiennement agrégeant l’ensemble des sondages pertinents au niveau national, analysant et représentant les résultats électoraux de l’échelle municipale à celle continentale, publiant des analyses fouillées, des entretiens doctrines et de la cartographie dans un même espace. 

      Afin de couvrir l’élection européenne du 6-9 juin 2024, l’Observatoire publie un générateur automatique de coalitions basé sur des projections de la composition du prochain Parlement européen.


      Par ailleurs, l'Observatoire propose une carte des résultats des élections européennes à l’échelle locale, régionale et nationale à partir des données officielles publiées par les offices statistiques des 27 États membres. L'intérêt est de pouvoir comparer les résulats sur deux élections (2019 et 2024) et selon différents niveaux d'analyse (NUTS 1 - 2 et 3).
      Les résultats des élections européennes à différentes échelles (source : Observatoire électoral du Grand Continent)

       

      Un article qui relie la montée de l'euroscepticisme dans l’UE aux problèmes de développement régional. Avec des cartes et graphiques utiles sur la question
      "The Geography of EU Discontent and the Regional Development Trap" (Economic Geography) [https:]] pic.twitter.com/lsTs4mEcw3

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 4, 2024
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      Dis-moi où tu vis, je te dirai ce que tu votes ? (Géographie à la carte, France Culture)