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Cartographies numériques
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sur Une carte animée des opérations militaires en Europe pendant la 2nde Guerre mondiale
Publié: 14 February 2024, 11:08am CET
Cette cartographie animée reconstitue jour par jour les conquêtes territoriales de l'Allemagne hitlérienne puis, à partir de 1943, la poussée des armées alliées jusqu'à l'effondrement du IIIe Reich. Le principal intérêt de cette animation est de donner une représentation visuelle extrêmement précise des conquêtes territoriales en indiquant le nombre de soldats engagés et les faits marquants à chaque instant de la guerre : une sorte de récit visuel du conflit par la carte. La vidéo est agrémentée d'une bande sonore restituant des discours d'époque. Les couleurs tranchées permettent de reconnaître facilement les belligérants regoupés ici en trois camps (Allemagne nazie en noir, Américains en bleu, Soviétiques en rouge), alors que les Etats-Unis et l'URSS étaient encore alliés à l'époque. Ce faisant, la vidéo déroule un certain narratif autour de l'avancée rapide des Soviétiques à l'est par rapport aux Américains à l'ouest : une sorte de course à Berlin préfigurant les rivalités de la Guerre froide.
World War II Every Day with Army Sizes (source : vidéo Youtube de @stoferr)
L'auteur de cette carte animée (@stoferr) dit avoir mis un an pour rassembler toutes les informations et réaliser le montage vidéo. Il est l'auteur d'autres timelapses à vocation informative sur la Seconde guerre mondiale qu'il met à disposition sur Youtube. Le grand nombre d'informations réunies dans cette vidéo n'empêche pas des erreurs ou approximations comme par exemple la Corse qui reste encore allemande en mai 1945 : un oubli certainement de l'auteur qui se dit prêt à faire des modifications si besoin. Cette dataviz animée met bien en évidence les grandes dynamiques, sans négliger certains encerclements que l'on aurait du mal à percevoir sans une carte animée. Il est possible de faire des arrêts sur image à des moments-clés du conflit et de s'interroger sur les pistes d'interprétation possibles générées conjointenement par l'animation graphique, les textes et la bande son (pas toujours convergents, en tout cas source de plusieurs lectures possibles). Ce type de cartographie grand public n'est pas sans poser des questions sur le message qui est délivré.
La carte animée a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux (notamment X-Twitter) et a suscité des avis très divergents, soit pour en célébrer la précision des informations et l'efficacité visuelle, soit pour en dénoncer le message simplificateur voire tendancieux. Elle pose la question des narratifs que l'on met derrière ce type de carte animée. Pour certains, elle permet de montrer l'essentiel de l'effort de résistance puis de reconquête par l'Armée Rouge. Même si le débarquement allié n'avait pas eu lieu, l'Allemagne battait déjà en retraite. Pour d'autres au contraire, la carte ne montre pas tout l'effort industriel américain. Elle occulte le débarquement en Afrique du Nord, l’effort anglo-américain sur l’Atlantique et l’aide matérielle des Etats-Unis à l’égard de l’Armée Rouge notamment au Moyen-Orient. Surtout elle se limite au front européen et ne montre pas le front dans le Pacifique, donnant une vue très partielle des opérations à l'échelle mondiale. Résumer une guerre mondiale par une carte européenne peut sembler un peu dérisoire. D'aucuns soupçonnent la vidéo de nourrir un certain révisionnisme poutinien vis à vis de la Seconde guerre mondiale. Il est probable que cela ne faisait pas partie des intentions de l'auteur, mais en circulant massivement sur Internet, la carte animée se voit accompagnée de nombreux commentaires et faire l'objet de détournements possibles.
Elle fournit en tout cas un bon exemple pour s'interroger sur l'intérêt et les limites de la cartographie animée pour rendre compte d'un conflit. Cela fait écho aujourd'hui au storytelling des cartes de suivi du front en Ukraine qui tentent de résumer le conflit aux pertes ou aux gains territoriaux réalisés chaque jour par les belligérants.Articles connexes
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Ukraine : comment cartographier la guerre à distance ?
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sur Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)
Publié: 14 February 2024, 5:53am CET
Source : Les stations de montagne face au changement climatique (Rapport de la Cour des comptes, février 2024)
Synthèse du rapport
Si la France est une destination majeure pour le tourisme hivernal (2e rang mondial après les Etats-Unis), le modèle économique du ski français s’essouffle. Ce phénomène est accentué par le changement climatique qui se manifeste en montagne de manière plus marquée qu’en plaine, avec une hausse des températures, en accélération depuis les années 2010. Inégalement vulnérables en fonction de leur exposition au risque climatique, du poids de l’activité économique et de la surface financière de l’autorité organisatrice, toutes les stations seront plus ou moins touchées à horizon de 2050. Quelques stations pourraient espérer poursuivre une exploitation au-delà de cette échéance. Celles situées au sud du massif des Alpes seront en revanche plus rapidement touchées que les autres. Avec une gouvernance centrée sur l’échelon communal et des regroupements insuffisants, l’organisation actuelle ne permet pas aux acteurs de la montagne de s’adapter aux réalités du changement climatique à l’échelle d’un territoire pertinent. Afin de permettre l’adaptation dans une approche non concurrentielle, les très fortes inégalités entre stations et le montant important des fonds publics déjà mobilisés justifieraient la mise en place d’une solidarité financière entre collectivités. Ainsi, devrait être mis en place d’un fonds d’adaptation au changement climatique destiné à financer les actions de diversification et de déconstruction des installations obsolètes, alimenté par la taxe locale sur les remontées mécaniques.
Schéma systémique concernant l'altération du moteur de la croissance des stations de ski au début du XXIe siècle
(source : Rapport de la Cour des comptes, février 2024)
Récapitulatif des recommandations- Mettre en place un observatoire national regroupant toutes les données de vulnérabilité en montagne accessibles à tous les acteurs locaux (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Faire évoluer le cadre normatif afin que les autorisations de prélèvements d’eau destinés à la production de neige tiennent compte des prospectives climatiques (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Formaliser des plans d’adaptation au changement climatique, déclinant les plans de massifs prévus par la loi Climat et résilience (autorités organisatrices, ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Conditionner tout soutien public à l’investissement dans les stations au contenu des plans d’adaptation au changement climatique (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, régions, départements).
- Mettre en place une gouvernance des stations de montagne ne relevant plus du seul échelon communal (ministère de l’intérieur et des outremer, collectivités territoriales).
- Mettre en place un fonds d’adaptation au changement climatique destiné à financer les actions de diversification et de déconstruction des installations obsolètes, alimenté par le produit de la taxe sur les remontées mécaniques (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, ministère de l’économie et des finances et de la souveraineté industrielle et numérique).
Données disponibles sur les stations de skiS'il n'existe pas encore de véritable observatoire national permettant de regrouper toutes les données, le site du Stationoscope du massif des Alpes permet d'obtenir des informations sur les types de station, leurs altitudes moyennes, leurs remontées mécaniques, leur mode de gestion. Les données téléchargeables sous forme de fichier Excel concernent l'ensemble des massifs montagneux en France.
Aperçu de l'interface de consultation du site du Stationoscope du massif des Alpes
Une base mondiale des stations de ski est disponible sur le site Openskimap, qui reprend les données collaboratives d'OpenStreetMap. Concernant les stations en Europe, l'Agence européenne de l'environnement fournit une cartographie des massifs montagneux en Europe (fichier shp à télécharger).Voir également le site Esquiades.com qui rassemble les cartes de grands domaines skiables dans le monde.
Pour compléter
« Les stations de ski vont-elles disparaître avec le réchauffement climatique ? » (Huffington Post). Une nouvelle étude donne l’alerte sur l’avenir des stations de ski européennes avec le réchauffement climatique. L’étude publiée dans Nature Climate Change n’annonce rien de bon pour celles situées sur le continent européen. Elles représentent la moitié des stations de ski dans le monde et sont toutes menacées par la raréfaction de la neige à cause du réchauffement climatique. Dans un scenario à +4 °C, la quasi-totalité d’entre elles devraient faire face à un manque de neige malgré l’utilisation de la neige artificielle.
« Dans les Alpes, des vacances au ski de plus en plus élitistes » (Le Monde). Des résidences et des commerces plus luxueux, des forfaits de plus en plus chers, des prix de l’immobilier prohibitifs. Avec la « montée en gamme » des grandes stations d’altitude, la clientèle française ne cesse de se réduire.
« Les stations de ski fantômes : mythes et réalité d’un angle mort de la géographie du tourisme » par Pierre-Alexandre Metral (Les Cafés géographiques). La « fin touristique » : normalité ou anomalie ? Pourquoi un domaine skiable ferme-t-il ? Quelle est la géo-histoire du phénomène de fermeture ? Les stations fantômes sont-elles réellement des stations ? Une incarnation de la station fantôme : la friche touristique. Vers la fin des friches touristiques ? La reconversion des anciennes stations de ski.
« Dans les Hautes-Alpes, les stations de ski à l’épreuve du changement climatique » (The Conversation). Une diversification ski-centrée. Une diversification hésitante. Des usages spontanés par les usagers.
« Les stations de ski survivent au changement climatique. Avec plus d'argent et moins de neige » (Bloomberg). Les stations de ski disposant de plus de ressources financières, situées à une altitude plus élevée ou dont la plupart des pistes sont orientées vers le nord sont en principe mieux placées pour résister aux chocs du réchauffement climatique, selon une étude. Le changement climatique n’est donc pas la fin pour l’industrie, mais seuls les plus aptes survivront.
« Production de neige : le piège de la dépendance pour les stations de ski ? » (The Conversation). Dans un article scientifique récemment publié, les auteurs ont décrypté les mécanismes de dépendance présents dans l’industrie des sports d’hiver vis-à-vis de cette production de neige. Voici les principaux enseignements de notre recherche.
« On ne peut pas abandonner le ski" : dans les Pyrénées-Orientales, la station de Font-Romeu à fond sur la neige artificielle » (France Info). Dans un département confronté à une sécheresse historique, la station réalise une de ses meilleures saisons. Et compte sur ses canons pour survivre jusqu'en 2050.
« Les stations de ski, c’est fini ? » (France Culture). "Partir à la neige", c’est peut-être bientôt terminé. Changement climatique, disparition de la neige, sites inadaptés, la période de gloire des stations touche-t-elle à sa fin ? Et pourquoi les politiques de l’après-guerre ont-elles vendu à tout prix le rêve des fameuses vacances à la neige ?
« Avec les JO d’hiver 2030, les Alpes sont sur la mauvaise pente » (Libération). En concentrant les moyens sur une infime partie du massif pour seulement quinze jours de compétition, les Jeux risquent d’aggraver les fractures territoriales et freiner l’adaptation de la région au réchauffement climatique. Un total contresens, estime la présidente de l’ONG Mountain Wilderness France, Fiona Mille.
Du blanc sur beaucoup de vert, l'image des stations avec neige artificielle en hiver (France Inter).
« Dessinateur de pistes : un métier qui sent bon le sapin » (Graphein). Pierre Novat est le dessinateur de plans de pistes de ski français. De l'autre côté de l'Atlantique, même métier pour un seul et unique homme à l'origine des plans des meilleures pistes de ski américaines : James Niehues.
Cartes en 3D des grands domaines skiables dans le monde (Esquiades.com).
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- Mettre en place un observatoire national regroupant toutes les données de vulnérabilité en montagne accessibles à tous les acteurs locaux (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
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sur Topomine, une application web pour visualiser des données relatives à la toponymie en France
Publié: 4 February 2024, 8:04am CET
Topomine est une application web permettant d'explorer et de visualiser des données relatives à la toponymie en France. Agrégeant plusieurs bases de données issues de différents producteurs, l'outil Topomine allie une recherche avancée par mots-clés qui permet de faire émerger et de révéler des logiques spatiales sous-jacentes à certains phénomènes d'études en histoire, en géographie, en études environnementales, en littérature, en études du genre ou encore en généalogie. Les données exploitables représentent plus de 5 millions de lieux interrogeables (communes, lieux-dits habités et non-habités, arbres singuliers, pics et sommets, grottes, etc...), 2,5 millions de voies nommées et 200 000 hydronymes en France.
Topomine a récemment été mis à jour avec de nouveaux fonds de cartes (cartes de Cassini, cartes d'état major et de l'IGN). Ainsi, il devient possible d’assembler des bases de données entières portant une information toponymique et de les rendre interrogeables pour l’ensemble du territoire français formant ainsi une mine de données à explorer.
Application web Topomine (exemple de requête sur les toponymes ayant un suffixe en -ville)
Aujourd’hui, les bases de données relatives à la toponymie sont éparses et maintenues par différents producteurs de données thématiques, nationaux ou locaux : l’IGN, le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, le SANDRE, l’École des Chartes, l’EHESS (voir par exemple l’application DicoTopo). La décentralisation et l’hétérogénéité de ces bases de données ne permet actuellement pas leur interrogation croisée de manière aisée, et de fait, leur comparaison et leur visualisation, en particulier cartographique. Cette interrogation est possible au prix d’une intégration parfois laborieuse et donc chronophage, puisque requérant des compétences multiples en matière de SIG, de programmation et de gestion de bases de données. C’est dans l’idée de pallier à ces multiples problématiques que l’application Topomine a été initialement pensée et conçue.
À ce jour, Topomine intègre 5 bases de données différentes :
- un assemblage des noms de lieux présents dans plusieurs thèmes de l’ensemble des départements de la BDTOPO v3 de l’IGN, à l’exception pour l’instant des DROM-TOM ;
- un assemblage des voies nommées issues également de la même BD TOPO v3 de l’IGN ;
- la base de données Carthage du SANDRE pour l’hydronymie ;
- la base de données FANTOIR qui ne contient initialement pas d’éléments de géométrie mais un code de commune INSEE, qui a été joint avec la base de données GeoFla ;
- la base de données de l’EHESS dite base de données démographiques Cassini : Des chefs-lieux de Cassini aux communes de France (1756-1999).
Pour en savoir plus
Mermet, E, Grosso, E. (2023). Topomine une application web d'exploration itérative de la toponymie française, [https:]]
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sur Cartographie des statues de Lénine encore en place ou démontées un siècle plus tard
Publié: 2 February 2024, 7:16pm CET
En Union soviétique, ainsi que dans certains pays du bloc de l'Est, de nombreuses villes possédaient des monuments à la mémoire de Lénine. Ces statues, qui se comptent en milliers, s'inscrivent dans un culte de la personnalité voué à Lénine après sa mort. De manière qui peut paraitre surprenante, 80% des 10 000 statues érigées à la gloire de Lénine sont encore en place un siècle plus tard. C'est ce que montre une étude publiée par Kometa. La carte interactive réalisée par Denis Vannier répertorie les monuments actuels et passés et montre une concentration des statues dans l'ancienne URSS. Il s'agit seulement des statues en pied installées en plein air sur des places, et non celles, très nombreuses, présentes dans les institutions d’enseignement, dans les administrations ou dans les usines.On observe que les monuments démontés concernent principalement l'Ukraine et les Pays baltes qui, après la chute de l'URSS, sont devenus indépendants et ont « déboulonné » beaucoup de statues. En Ukraine, on compte deux vagues de retrait des statues de Lénine : après l'indépendance en 1991 et après la révolution orange de 2004. On en compte cependant encore en Crimée, retournée à la Russie en 2014, et dans les territoires de Donetsk et de Lougansk contrôlés par des pro-russes (source : Wikipedia).
Statues de Lénine qui sont encore en place (en rouge) ou démontées (en bleu). Source : Kometa
La carte de Denis Vannier permet d'y avoir accès directement à partir de l'interface interactive. Il est difficile de toutes les dénombrer tant ces statues sont nombreuses. On estime qu'au moins 7 000 monuments et bustes de Lénine ont été érigés en Russie. Il en reste environ 6000 aujourd'hui.
Les deux sources utilisées pour réaliser cette carte sont la base de données des Monuments à Lénine et Wikipedia. Le site des Monuments à Lénine contient 10 588 monuments avec pour chaque monument une photographie et une description. Les monuments sont classés par région. Une page spécifique est consacrée aux monuments qui ont été démontés ou qui sont encore présents en Ukraine (avec une carte interactive réalisée sous Google Maps permettant de télécharger le fichier kmz).
La seule statue de Lénine en France se situe à Montpellier. Inaugurée par George Frêche, elle fait partie d'un groupe de 10 statues d'hommes politiques ayant marqué le XXe siècle. Le 17 septembre 2010, les statues de Jaurès, Churchill, Lénine, Roosevelt et de Gaulle ont été inaugurées à Montpellier. Puis cinq autres statues sont arrivées, deux ans plus tard, celles de Mao Zedong, Gandhi, Golda Meir, Mandela et Nasser.
Pour compléter
« Le sort réservé aux statues de Lénine, révélateur du fossé entre la Russie et l’Ukraine » (The Conversation).
Dominique Colas (2023). Poutine, l'Ukraine et les statues de Lénine, Paris, Les Presses Sciences Po. Le néologisme d’origine ukrainienne Leninopad, maître mot de cette étude, désigne la démolition des statues de Lénine.
« Combien y a-t-il de monuments à Lénine au total ? » (Lenin.tilda.ws). Cette étude assortie de graphiques vise à comparer le nombre de statues en 1991 et en 2021. Le site Lenin.tilda.ws administré par Dmitri Kudinov est une mine d'informations pour savoir quels sont les types de monuments érigés à la gloire de Lénine, quels sont les plus hauts, les projets non réalisés, l'ampleur du phénomène de démolition (Leninopad) selon les régions...
Julie Deschepper (2023). Effritement idéologique, érosion patrimoniale. L'Oukase « Sur la répression des profanations de monuments liés à l'histoire de l'État et à ses symboles » Parlement[s], Revue d'histoire politique 2023/4, n°39, p. 191-197. Comme le démontre l'oukase signé par Mikhaïl Gorbatchev le 13 octobre 1990, les gestes iconoclastes envers les monuments soviétiques débutent avant 1991 et ne sont pas le résultat de la chute de l'URSS, mais en accompagnent plutôt le processus.
« En Ukraine, statues de Lénine et drapeaux soviétiques réapparaissent dans les villes occupées » (Slate). La Russie cherche à réimposer les symboles de l'empire déchu dans les territoires occupés, tout en gommant l'identité nationale ukrainienne.
Lien ajouté le 28 février 2024
Articles connexesMediazona publie les données sur les personnes recherchées par les forces de sécurité russes. Parmi elles, des 10e de responsables politiques européens (dont Kaja Kallas 1ère ministre en Estonie) accusés d'avoir démonté des statues et mémoriaux soviétiques [https:]] pic.twitter.com/bcHbDeSVJS
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 28, 2024
La carte, objet éminemment politique : la guerre en Ukraine
La carte, objet éminemment politique. L'annexion de quatre territoires de l'Ukraine par la Russie
La carte, objet éminemment politique. La vision réciproque de la Russie et de l'Europe à travers la guerre en Ukraine
La cartographie russe et soviétique d'hier à aujourd'hui
L'histoire par les cartes : Biélorussie, histoire d'une nation (BnF-Gallica)
La carte, objet éminemment politique : Poutine exhibe une carte française du XVIIe siècle pour nier l'existence de l'Ukraine
L'histoire par les cartes : la recension des symboles franquistes en Espagne
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sur R4RE, une plateforme cartographique d'analyse de résilience pour les bâtiments (Observatoire de l'immobilier durable)
Publié: 31 January 2024, 11:24am CET
L'Observatoire de l'immobilier durable (OID) propose R4RE, une plateforme cartographique d'analyse de résilience (Resilience for real estate). L'outil peut être utile pour tester des scénarios concernant l'exposition des bâtiments aux risques climatiques et à la biodiversité à l'échelle de la France et de l'Europe. Il est possible de l'utiliser en saisissant une adresse précise ou en naviguant directement à travers l'interface cartographique.
Pour le modèle Bat-ADAPT, les indicateurs proposés concernent les chaleurs, sécheresses, précipitations et inondations, dynamiques littorales, tempêtes et vents violents, feux de forêt, grands froids et mouvements de terrain. Pour le modèle BIODI-Bat sont pris en compte l'état de la biodiversité et la pression exercée sur elle. Le niveau de risque dépend de l'exposition et de la vulnérabilité des bâtiments en fonction de leurs profils.
R4RE, une plateforme cartographique d'analyse de résilience pour les bâtiments (source : OID)
La liste des indicateurs est mise à disposition sur le site qui classe en fonction des indicateurs prospectifs ou non prospectifs. Parmi les indicateurs prospectifs (les plus intéressants), on trouve le nombre de jours avec une température supérieure à 35°C, le nombre de nuits anormalement chaudes, le nombre de vague de chaleurs, l'écart de précipitations, le temps passé en sécheresse des sols, le nombre de jours de gel ou de vague de froid. Ces estimations varient en fonction des scénarios (ambitieux, intermédiaire, business as usual)
Les deux principales sources de données sont l'Atlas interactif du GIEC et la plateforme DRIAS Les futurs du climat du Ministère de la Transition énergétique. Le modèle d'analyse reprend les 3 scénarios du GIEC avec trois horizons : court terme (2030), moyen terme (2050) et long terme (2090) :
- le scénario ambitieux (scénarios RCP2.6 ou SSP1-2.6)
- le scénario intermédiaire (scénarios RCP 4.5 ou SSP1-4.5)
- le scénario Business-as-Usual (scénarios RCP 8.5 ou SSP1-8.5)
Le site peut être utilisé en complément du site Géorisques qui permet déjà de s'informer en fonction de l'exposition de son logement aux risques. A la différence de la plateforme R4RE, Géorisque ne permet cependant pas d'envisager des scénarios prospectifs.
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Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique
Le rôle des arbres urbains dans la réduction de la température de surface des villes européennes
Comment la canopée urbaine de Los Angeles rend les inégalités visibles
Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation (3e rapport du Haut Conseil pour le climat - 2021)
Comment le changement climatique a déjà commencé à affecter certaines régions du monde
Comment la cartographie animée et l'infographie donnent à voir le changement climatique -
sur Atlas du nucléaire et cartographie engagée. L'exemple de l'Atlas populaire du Colorado nucléaire
Publié: 30 January 2024, 8:01am CET
A People's Atlas of Nuclear Colorado invite les utilisateurs à explorer les géographies du nucléaire, les questions politiques, les réponses artistiques et les réflexions personnelles et universitaires sur le complexe nucléaire américain. Le Colorado constitue un microcosme pour étudier l’appareil nucléaire des États-Unis. A partir des années 1940 et pendant la guerre froide, cet État a connu l’exploitation minière de l’uranium, le traitement du plutonium, l'implantation de postes et laboratoires de défense souterrains, de bases aériennes, de bases d'essais et d'entraînements nucléaires, ainsi que le déversement puis l'oubli des déchets. L'Atlas utilise le cycle du combustible nucléaire comme cadre conceptuel et principe organisateur. Il documente les sites et développe les problèmes soulevés par l'extraction et le traitement du minerai, le raffinage et la fabrication de composants nucléaires, l'assemblage et le déploiement d'armes, ainsi que le stockage, la dépollution et la surveillance des déchets.
Cet Atlas engagé se propose d’explorer le côté obscur de ces activités : les travailleurs malades, les rivières polluées, les économies en expansion et en récession et le problème insoluble des déchets nucléaires. Les radiations demeurent un risque omniprésent et le danger intrinsèque du cycle nucléaire jette une ombre sur les promesses optimistes d’une énergie illimitée. Là où il y a de l'exploitation minière et du broyage, il y a des morts-terrains et des expositions au risque ; là où il y a production, il y a friction ; là où il y a la glorification de grands projets, il y a des déchets avec de nombreux impacts sur la santé environnementale.
Un Atlas de réflexion critique sur le nucléaire à explorer à partir du cycle du combustible(source : A People's Atlas of Nuclear Colorado)
Édité par Sarah Kanouse et Shiloh Krupar et comptant plus de quarante contributeurs à ce jour, cet Atlas en ligne cherche à rassembler diverses manières de percevoir, de comprendre et de réagir à l’héritage nucléaire. Il restitue le contexte géographique des sites nucléaires avec des images d'archives, des illustrations, assorties de nombreuses références et études scientifiques. Les dossiers thématiques abordent l’histoire, la politique, la gouvernance et les facteurs géologiques et environnementaux liés au nucléaire. Il offre un aperçu scientifique de ces héritages, faisant ressortir la complexité et éclairant les controverses qui persistent encore aujourd'hui. S'opposant à la tendance des politiques et de la recherche universitaire à l'abstraction, l'Atlas comprend des récits personnels et des réponses artistiques qui situent le nucléaire dans l'expérience vécue, matérielle et sensorielle. Presque chaque élément de contenu réapparaît au cours du chemin proposé, offrant à l’utilisateur de multiples points d’entrée dans le réseau de complexité, de controverse et de connexion qui est une caractéristique déterminante de la condition nucléaire.Accès direct à la carte interactive de l'Atlas documentant chaque site nucléaire
(source : A People's Atlas of Nuclear Colorado)L'Atlas populaire du Colorado nucléaire se veut être une ressource numérique vivante. Il souhaite s'associer à des éducateurs, des musées et des organisations locales pour compléter le nombre de sites et élargir les perspectives qu'il contient. En tant que document évolutif, il peut insuffler au débat souvent abstrait sur la politique nucléaire et son héritage environnemental des formes humanistes d’enquête et d’engagement du public. En fin de compte, l'Atlas entend être une plate-forme engageante et inclusive permettant aux membres de la communauté, aux universitaires, aux anciens combattants, aux travailleurs, aux artistes et aux activistes de façonner l'héritage des armes nucléaires au Colorado grâce à une interprétation continue et active.
Pour compléter
« Three Nuclear Atlases and their Worlds : A Response to A People’s Atlas of Nuclear Colorado » (Society and Space). "Les atlas populaires peuvent être déroutants ou illisibles si vous commencez par chercher la carte du monde". L'article replace l'Atlas populaire du Colorado nucléaire dans le double héritage de la cartographie populaire comme par exemple l'Atlas de stratégie mondiale. Guerre et paix à l'ère du nucléaire de Lawrence Freedman paru en 1985 et dans celui de la cartographie radicale telle que représentée par l'Atlas de la guerre nucléaire de William Bunge publié en 1988.
« The Nuclear War Atlas » de William Bunge (American Geographical Society Library Digital Map). La carte a été publiée pour la première fois sous forme d'affiche recto-verso en 1982 par la Society for Human Exploration et a été réédité sous forme de livre en 1988. L' Atlas de la guerre nucléaire reste « l'un des exemples les plus célèbres de lutte sociale radicale et de cartographie engagée de l’après-guerre » (Barnes, 2021).
« The Cold War. Defence and Deterrence » (OTAN). Sur les représentations de la course aux armes nucléaires et "l'équilibre de la terreur", voir les documents déclassifiés sur le site de l'OTAN.
« Bending Lines : Maps and Data from Distortion to Deception » (Leventhal Map & Education Center at the Boston Public Library, 2020).
« Cartographier la guerre nucléaire avec William Bunge » par Alexandre Chollier (Visionscarto, 2017).
« Atlas mondial de l’uranium. Faits et données relatifs à la matière première de l'ère atomique » publié en 2022 par la fondation Rosa-Luxemburg, la fondation Nuclear-Free-Future et le Réseau "Sortir du nucléaire" (à télécharger en pdf).
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Bouger les lignes de la carte. Une exposition du Leventhal Map & Education Center de Boston
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sur La projection Peters, toujours aussi mal aimée ?
Publié: 26 January 2024, 12:50pm CET
Sur son blog Mapping as Process, Matthew Edney consacre un long billet à Arno Peters et son travail cartographique. Pour rappel, le cartographe Arno Peters (1916-2002) a cherché à créer une nouvelle projection cartographique du monde afin de donner un poids égal aux surfaces des continents et favoriser l'image d'un monde équitable. C'est la publication de sa carte dans le rapport de Willy Brandt paru en 1980 qui a contribué à faire connaître la projection Peters dans la perspective d'une nouvelle vision des rapports Nord-Sud.
Page de couverture du rapport « Nord-Sud : un programme de survie, par la
Commission indépendante sur le développement international » (1980)
Bien que la projection Peters, très populaire dans les années 1980, soit « largement tombée en désuétude et que ses arguments spécifiques se soient révélés pour le moins tendancieux », il s'agit pour Matthew Edney de replacer le cartographe et son oeuvre dans son contexte. Son article se présente comme « une tentative d'organiser les informations sur Peters d'une manière qui a du sens, c'est-à-dire de manière historique ». Pour rappel, Matthew Edney est un historien très connu de la cartographie. Il est l'auteur de nombreuses publications dans ce domaine et a notamment dirigé le volume 4 de la monumentale History of Cartography publiée aux presses de l'Université de Chicago.
L'article s'organise autour de 7 points destinés à présenter la vision du cartographe et à discuter les arguments qu'il a mis en avant pour défendre l'idée d'une projection plus équitable du monde. La perspective de l'article est assez critique et cherche à déconstruire ces arguments (un point de vue à discuter).
1. Arno Peters (1916-2002)
Il s'agit d'abord de rappeler brièvement la biographie de l'auteur qui est né et a grandi à Berlin au sein d’une famille de communistes alignés sur le groupe Spartacus de Rosa Luxemburg et qui est resté socialiste toute sa vie.
2. La quête de l’équité historique et géographique
Pour Peters, les atlas existants sont généralement euro-centrés et tendent à perpétuer l’estime de soi de l’homme blanc, en particulier de l’Européen, et à maintenir les gens de couleur dans la conscience de leur impuissance. Il s'en prend aux projections « Mercator » ou « pseudo-Mercator », sans toujours bien les définir. Pour rappel, contrairement à la projection Mercator qui conserve les contours mais pas les surfaces (projection conforme), la projection Peters est une projection équivalente, où les continents et les pays sont représentés à part égale.
3. Une carte du monde équitable
Si elle accède à la notoriété dans les années 1980, la projection Peters à zone égale a en réalité été décrite dès 1967 devant l'Académie hongroise des sciences et a fait l'objet d'une première publication cinq ans plus tard en 1972. Des conférences de presse pour le grand public ont suivi, ainsi que des publications, un livre Die Neue Kartographie/The New Cartography (Peters 1983), enfin la publication d'atlas utilisant uniquement sa projection (Peters, 1985 ; Peters, 1990). L'ensemble des références figure en bibliographie à la fin de l'article.
4. Les trois stratégèmes rhétoriques de Peters
Selon Matthew Edney, Peters a utilisé trois stratagèmes sur le plan rhétorique pour persuader un public non spécialisé que sa projection cartographique du monde était non seulement la meilleure, mais qu'elle était la seule à générer une image appropriée et correcte du monde. Le premier stratagème consistait à associer des cartes du monde sur la projection de Mercator qui mettaient en évidence deux régions avec quelques chiffres de superficie afin de démontrer sans équivoque que la projection de Mercator déformait intrinsèquement le monde en le centrant sur l'Europe. Le deuxième stratagème rhétorique était d'inventer plusieurs propriétés permettant d'évaluer la pertinence des projections, sachant que seule sa projection répondait à tous ces critères. Enfin, le troisième stratagème rhétorique de Peters consistait à fournir un récit partiel et déformé de l'histoire de la cartographie visant à expliquer pourquoi les Européens ont adopté la projection de Mercator de 1569 (en raison de sa tendance à surreprésenter le Nord) et à positionner la propre projection de Peters comme le point culminant de l’histoire de la cartographie.
5. Réponses essentielles au travail cartographique de Peters
Les scientifiques ont la plupart du temps ignoré les démonstrations de Peters concernant les distorsions spatiales de la projection de Mercator, du fait simplement que de telles déformations sont inhérentes à toute projection. Des cartographes universitaires ont dénoncé à plusieurs reprises la manière méprisante et frauduleuse avec laquelle Peters avait écarté un siècle d'analyse technique des projections cartographiques « uniquement pour produire des cartes assez laides » (sic). Enfin, les critiques ont rejeté l'historiographie de Peters comme étant « remplie de généralisations et d'affirmations douteuses » s'écartant de la théorie des projections cartographiques. Ce que Peters présentait comme sa propre invention avait déjà été décrit en 1855 par le géographe écossais James Gall. L’ensemble de ces critiques a abouti à appeler cette projection la « projection de Gall-Peters ». Plus récemment, un certain nombre de politologues ont examiné le rôle de Peters dans la politique contemporaine, considérant son travail comme un produit de la Guerre Froide.
Peter Vujakovi? a analysé la nature des discours concurrents que le phénomène Peters a engendrés au sein des cercles cartographiques et au-delà. « Les motivations de Peters ont été considérées soit comme une promotion égoïste de son propre matériel à des fins personnelles, soit comme une véritable tentative de renverser une cartographie traditionaliste qui perpétuait une vision du monde eurocentrique, tandis que les motivations de l'establishment cartographique ont été considérées comme étant une tentative égoïste de protéger leur statut de "guilde" et de maintenir une illusion de la cartographie en tant que science objective, ou bien, comme un effort sincère pour démasquer Peters comme un charlatan qui trompait le public et était déterminé à discréditer leur profession à des fins égoïstes » (Vujakovi?, 2003).
6. Quatre réponses à l’idée selon laquelle les cartes peuvent être politiques
Finalement Matthew Edney en arrive à la question centrale qui est d'interroger le rôle politique des cartes. Il distingue quatre grands types de réponses :- les réponses de géographes centrés sur la cartographie analytique et les technologies émergentes des SIG qui considèrent les cartes comme des agrégations uniquement et strictement normatives de données métriques et les projections cartographiques comme des transformations géométriques : ces chercheurs ne peuvent concevoir que les cartes puissent être politiques ;
- les réponses qui reconnaissent le caractère normatif des cartes et rejettent en même temps leurs dimensions proprement politiques ;
- les réponses qui considèrent que les cartes sont politiquement subjectives (point de vue « individualiste » pouvant aller jusqu'à des approches « marxistes », « postmodernistes » ou « déconstructionnistes ») ;
- enfin les réponses qui reconnaissent la nature profondément politique des cartes qui véhiculent souvent des discours (approche discursive de la cartographie montrant que l'objectivité n'existe pas). Ces catégories établies par l'auteur peuvent éventuellement se recouper, elles méritent en tous les cas d'être interrogées et discutées.
7. Réflexions
Pour l'auteur, les écrits d'Arno Peters sur l'histoire, la géographie et la persuasion sont tout à fait conformes à la conception « individualiste » de l'idéal de la cartographie. Dans le chapitre 6 remanié de son ouvrage The Map : Concepts and Histories, il prend le "phénomène Peters" comme un exemple de la manière dont les cartes de propagande ont été comprises et étudiées dans l'après-guerre. Bien qu'argumenté, le jugement de Matthew Edney sur la projection Peters est assez sévère. Cela rappelle l'article d'Arthur Robinson (1985) « Tous les cartographes devraient baisser la tête et avoir honte si l’on en croit Peters. Cet historien allemand a décidé de sauver l’humanité de ce que nous avons fait ». Pour Robinson, la carte de Peters ressemble à « des sous-vêtements d'hiver longs, mouillés et en lambeaux suspendus pour sécher » en référence aux continents qui paraissent terriblement allongés comme si on les avait étirés (voir la représentation humoristique qu'en donne Kenneth Field).
Même si cette projection a pu souvent rebuter du fait qu'elle déforme beaucoup les contours des continents, d'autres auteurs ont pu en apprécier l'ambition et la portée politique. La carte publiée pour la première fois par le magazine New Internationalist (1983) a rencontré un énorme succès. La palette de couleurs harmonieuse a été choisie pour mettre en valeur les liens entre les pays d’une même région plutôt que les divisions politiques. La carte de Peters a été reprise par l'ONU, les agences humanitaires, les écoles (plus de 80 millions d'exemplaires publiés dans le monde jusqu'à aujourd'hui). En cela, Arno Peters peut être comparé à un autre cartographe assez original qui entendait complètement révolutionner notre vision du monde par sa projection, Richard Buckminster Fuller (Kuchenbuch, 2021).
Références
Matthew Edney, « Arno Peters and his Map Work » (Mapping as Process, 2024).
David Kuchenbuch, « Welt-Bildner. Arno Peters, Richard Buckminster Fuller und die Medien des Globalismus, 1940-2000 » (Böhlau Verlag Köln, 2021).
Peter Vujakovic, « Damn or Be Damned: Arno Peters and the Struggle for the New Cartography. » Cartographic Journal 40, no. 1: 61–67 (Cartographic Journal, 2003)
Arthur Robinson, « Arno Peters and His New Cartography », American Cartographer 12, no. 2: 103–11 (American Cartographer, 1985)
La carte de Peters publiée pour la première fois en 1983 par le magazine New Internationalist (New Internationnalit, 1983).
La carte de Peters questionne nos représentations du monde, a fortiori lorsqu'elle est renversée (la carte Peters du CCFD-Terre Solidaire).
La Vraie Carte du monde de Chéri Samba (2011) reprend la projection Peters inversée (Exposition du Mucem, « Mondialités, d'autres possibles ? »)
Vincent Capdepuy, « La ligne Nord-Sud, permanence d’un clivage ancien et durable » (Géoconfluences, janvier 2024).
Lapon, L., Kristien O., De Maeyer, Ph (2020). The Influence of Map Projections on People’s Global-Scale Cognitive Map : A Worldwide Study, ISPRS International Journal of Geo-Information 9, no. 4: 196.
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sur La carte, objet éminemment politique. Quels niveaux de soutien ou de critique vis à vis de la Chine ?
Publié: 25 January 2024, 9:20am CET
La situation des droits de l'homme en Chine a été examinée pour la quatrième fois par le groupe de travail sur « l'Examen périodique universel » (EPU) du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, lors d'une réunion à Genève le 23 janvier 2024. L'ambassadeur de Chine à Genève, Chen Xu, a dirigé une délégation d'une vingtaine de ministères chinois lors de cet examen. Il a souligné les progrès de la Chine dans l'éradication de la pauvreté, a déclaré que les citoyens participaient à des « élections démocratiques » et a assuré que la liberté de croyance religieuse était préservée en Chine. Les pays occidentaux ont profité de cet examen du bilan de la Chine en matière de droits de l'homme pour faire pression afin qu'elle respecte la liberté d'expression, les droits des minorités ethniques et qu'elle abroge une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. La Chine est accusée par Amnesty International de vouloir en retour faire pression sur les pays pour qu'ils vantent son bilan en matière de droits humains avant l'examen du Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU.
A partir de ces données, Nathan Ruser (@Nrg8000) a codé les déclarations des pays qui mentionnaient de manière positive ou négative la Chine à propos de diverses questions touchant aux droits humains, aux minorités ethniques au Tibet ou au Xinjiang, à la peine de mort, au travail forcé, à la liberté d'expression, à la liberté religieuse, etc. La carte donne une image du soutien ou au contraire de la défiance à l'égard de la Chine au niveau international. Au total, d'après les déclarations lors cet examen EPU 2024, 6 pays se sont montrés favorables à la Chine, 77 assez favorables, 32 neutres et 42 critiques.Niveaux de soutien ou de critique à l’égard de la Chine lors de l’EPU 2024 (source : Datawrapper)
La carte réalisée avec l'outil de cartographie en ligne Datawrapper repose sur un dégradé de couleurs du rouge au bleu, censé refléter le degré de critique ou de soutien vis à vis de la Chine. On peut noter que le dégradé pourrait être inverse (du bleu au rouge), sachant que la Chine comme la Russie ont longtemps été classées parmi les pays communistes. La carte aurait dans ce cas davantage ressemblé à celle de l'opposition Est-Ouest de la Guerre Froide. Mais en même temps le clivage Nord-Sud n'est pas absent comme grille de lecture de la carte, sachant qu'une bonne part des pays du Sud ont aujourd'hui une attitude de soutien sinon de neutralité par rapport à la Chine.
Bien qu'il s'agisse d'une carte statistique, son objectif est de mesurer un sentiment global reposant sur plusieurs variables avec une dimension qualitative liée à l'appréciation des points attribués à chaque critère. On peut se référer au tableau de codage qui donne les indicateurs et les points attribués de manière positive ou négative. Ce tableau permet de comprendre la méthodologie utilisée par Nathan Ruser et de refaire la carte en distinguant chacun des indicateurs (éventuellement en les pondérant entre eux). On peut s'apercevoir que 51 pays ont salué les efforts positifs de la Chine en matière de réduction de la pauvreté et qu'aucun pays n'a critiqué la Chine sur ce plan. En revanche, 28 pays ont critiqué les droits de l'homme de la Chine au Xinjiang, contre 6 qui l'ont mentionné positivement. 32 pays ont exhorté la Chine à ratifier les traités relatifs aux droits de l’homme qu’elle ne respecte toujours pas. 19 pays ont critiqué le bilan de la Chine en matière de droits de l'homme à l'égard de Hong Kong (contre 4 qui l'ont salué). 28 pays ont critiqué le traitement réservé aux défenseurs des droits humains, aux journalistes et aux avocats – ou au système judiciaire en général (contre 8 qui en ont fait l'éloge). 12 pays ont évoqué les disparitions forcées par Pékin. 19 pays ont spécifiquement critiqué sa politique au Tibet, contre 1 (le Pakistan) qui l'a salué. 18 pays ont également critiqué son recours à la peine de mort.
Certains analystes estiment que le contexte mondial a évolué. La Chine apparaît en position de force lors de ce quatrième cycle d’EPU. Cela lui permet de faire taire les critiques, notamment de la part des pays du Sud, qui entretiennent des liens économiques étroits avec elle – notamment dans le cadre de l’initiative des « Nouvelles routes de la soie » – et qui craignent donc qu’une confrontation à l’ONU ne nuise à leurs relations bilatérales. En d'autres termes, il s'agirait plus d'une attitude de suivisme du Sud global qu'un véritable soutien à la politique conduite par la Chine en matière de droits de l'homme. Mais l'analyse mérite d'être conduite aussi à l'échelle nationale tant les positionnements politiques et idéologiques, les intérêts économiques ou les liens culturels avec la Chine peuvent varier d'un pays à l'autre.
Pour compléter
« À l’ONU, l’examen périodique de la Chine met sous pression les pays du Sud » (Swiss Info).
« La Chine tente de mettre le feu à la communauté internationale lors de l'examen des droits de l'homme par l'ONU » (Amnesty International).
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sur Le plan cadastral informatisé disponible en open data
Publié: 24 January 2024, 4:14pm CET
Le site cadastre.data.gouv.fr met à disposition en open data l'ensemble du plan cadastral de la France en version numérique à l'échelle de la commune ou du département.
Le plan cadastral est un assemblage d’environ 600 000 feuilles ou planches représentant chacune une section ou une partie d’une section cadastrale. Il couvre la France entière, à l’exception de la ville de Strasbourg et de quelques communes voisines, pour des raisons historiques liées à l’occupation de l’Alsace-Moselle par l’Allemagne entre 1871 et 1918. Le plan cadastral est géré par la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP).
Page d'accueil du site cadastre.data.gouv.fr pour télécharger les données cadastrales
Numérisation du plan cadastral
Depuis la fin des années 1980, des initiatives de numérisation du plan se sont succédé et structuré pour atteindre un régime de croisière au cours des années 2000. Cette numérisation est réalisée avec le concours financier des collectivités, et en particulier des communes, et se poursuit encore aujourd’hui. PCI Vecteur et PCI Image. Pour des questions pratiques et techniques, le Plan Cadastral Informatisé existe sous la forme de deux produits complémentaires : le PCI Vecteur et le PCI Image. Le PCI Vecteur regroupe les feuilles qui ont été numérisées et couvre l’essentiel du territoire. Le PCI Image regroupe les feuilles qui n’ont été que scannées, et complète la couverture.
Couverture
34 700 communes sont couvertes par le PCI Vecteur, sur un peu plus de 35 000 communes. Les plans des autres communes sont disponibles dans le PCI Image.
Strasbourg et les communes limitrophes ne sont actuellement pas gérées au format PCI.
Les collectivités d’outre-mer de Saint-Martin et de Saint-Barthelemy sont présentes et historiquement intégrées dans le département de la Guadeloupe (971).
Formats disponibles
Les données du PCI Vecteur sont disponibles dans plusieurs formats :
Format EDIGÉO en projection Lambert 93 ;
Format EDIGÉO en projection Lambert CC 9 zones ;
Format DXF-PCI en projection Lambert 93 ;
Format DXF-PCI en projection Lambert CC 9 zones.
Les données du PCI Image sont disponibles au format TIFF.
Modèle de données
Chaque commune est subdivisée en sections, elles-mêmes subdivisées en feuilles (ou planches). Une feuille cadastrale comporte des parcelles, qui peuvent supporter des bâtiments, ainsi que de nombreux autres objets d’habillage ou de gestion. Pour plus de précision, veuillez vous reporter à la documentation du standard EDIGÉO.
Mise à dispositionLes données sont mises à disposition de deux manières : en téléchargement direct à la feuille ou en archive départementale. Ce sont ces URL qu’il faut utiliser si vous souhaitez automatiser la récupération des données et bénéficier des meilleures performances. Via un outil en ligne pour les archives communales. Les données sont alors produites à la volée. Les deux modes de mise à disposition sont accessibles ci-dessous.
Millésimes disponibles par année (de 2019 à 2024) : [https:]]
Les archives de juillet 2017 à octobre 2019 sont maintenant hébergées sur [https:]]
Outils
Les données au format EDIGÉO peuvent être exploitées avec les outils libres QGIS, JOSM ou GDAL. Elles peuvent aussi être ouvertes avec des applications métiers conçues pour les collectivités locales.
Les données au format DXF-PCI peuvent être ouvertes avec des outils bureautiques de CAO/DAO.
Pour consulter la carte du cadastre directement en ligne : [https:]]
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Parcellaires agraires et dynamiques d'exploitation du sol dans la longue durée (projet Parcedes)
La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
L'application cadastre solaire du Grand Lyon
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sur Utiliser le lion pour politiser la géographie (blog de la Bibliothèque du Congrès)
Publié: 24 January 2024, 1:22pm CET
Une technique populaire utilisée par les cartographes pour politiser la géographie aux XVIe et XVIIe siècles consistait à représenter les formes de territoire, en particulier celles des empires et des nations naissantes, comme des animaux. Le blog de la Bibliothèque du Congrès consacre l'un de ses billets aux « animaux de propagande », en particulier le lion.
Le lion représentait traditionnellement la force et le courage mais aussi la cruauté et la mort. Du concept de force découle une autre utilisation du lion, comme symbole de l’impérialisme ou de l’État. C'est l'une des raisons pour lesquelles le Leo Belgicus est l'une des cartes zoomorphes les plus célèbres de toutes dans l'utilisation d'animaux pour suggérer ou représenter une action non animale.
Le Leo Belgicus a été conçu par Michael Eytzinger (1530-1598) et est apparu dans son ouvrage sur l'histoire des Pays-Bas, De Leone Belgico publié à Cologne en 1583. Le lion fait face à l'est et s'étend sur l'intégralité du territoire représenté. Au cours des deux siècles suivants, la carte a été réimprimée et redessinée par de nombreux artistes pour être représentée dans des livres, notamment par Jodocus Hondius (orienté avec l'ouest en haut).
Leo Belgicus par Jocodus Hondius, 1611 (source : Library of Congress, domaine public)
La figure du Lion est classée en trois formes : la forme d'Eytzinger (un lion debout face à droite ou à l'est avec la patte avant droite relevée), la forme Jansson-Visscher (un lion tourné vers la gauche ou le sud-ouest) et le Leo Hollandicus (un lion ne représentant que la province de Hollande).
Leo Belgicus sous la forme Eytzinger à découvrir sur la Bibliothèque du Congrès ou sur Gallica
Cette version allemande du Leo Belgicus est classée comme une version Strada de la forme Eytzinger. La version de Famiano Strada est considérée comme la plus populaire de toute la série des Leo. Sa particularité est que le lion tient un bouclier avec sa patte droite, qui porte généralement le titre de la carte. Il existe plus de 90 éditions du lion de Strada entre 1632 et 1794, avec des textes en latin, français, italien, espagnol, néerlandais, allemand, anglais et polonais. Dans cette version, les dix-sept provinces sont représentées avec des navires représentant les Pays-Bas en tant que puissance maritime.Lorsque les Sept Provinces du Nord se séparèrent de l'empire espagnol pour former la République des Pays-Bas en 1581, la forme animale se transforma également en Leo Hollandicus, qui représente les Sept Provinces Unies ou République néerlandaise sous la forme d'un lion. Leo Belgicus et Leo Hollandicus étaient des symboles du patriotisme néerlandais. Ils apparaissent souvent dans les peintures hollandaises du XVIIe siècle et ornent depuis lors les murs de nombreuses auberges et maisons privées.
D'autres exemples d'animaux à découvrir sur les cartes :
- Les animaux exotiques des Amériques
- Premières cartes picturales de l'Asie et de l'Europe de la collection Hauslab-Liechtenstein
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sur Guide de visualisation de données (Office des publications de l'Union européenne)
Publié: 23 January 2024, 3:02pm CET
L'Office des publications de l'Union européenne a publié en novembre 2023 un Guide de visualisation de données accessible en open data (très pratique avec son format interactif). Le site vous guide à travers 7 sujets importants liés à la visualisation de données :- Principes de conception
- Narration de données
- Pièges
- La Dataviz en pratiques
- Types de graphiques
- Accessibilité
- Grammaire des graphismes
Guide de visualisation de données (source : Office des publications de l'Union européenne, 2023)
Le Guide de visualisation de données contient des pages sur les formats de fichiers de données, le nettoyage des données, les outils de visualisation et la conception de datavisualisations. C'est une ressource utile pour tous, des débutants aux experts. Le guide a été créé par l'Office des publications de l'Union européenne en collaboration avec l'expert en visualisation de données Maarten Lambrechts. L'un des points forts de ce Guide est de pointer les pièges courants que l'on peut rencontrer et de proposer des trucs et astuces pour les éviter.
Et pour mettre en pratique les conseils de ce Guide, on peut aller consulter les cartes et datavisualisations contenues dans la publication Régions de l'UE en 2023 réalisée à partir des données Eurostat. Le site contient des cartes et des graphiques interactifs sur la population, la santé, l'éducation, le marché du travail, la société numérique, les activités économiques, l'environnement et les ressources naturelles...Régions de l'Union européenne en 2023 (source : site interactif Eurostat)
Le site data.europa.eu propose également une rubrique Datastories qui fournit des articles de réflexion et des analyses originales à partir de jeux de données. Les sujets abordés sont nombreux : des compétences numériques par pays aux données de gestion des inondations, du recyclage des déchets aux données de mobilité durable...
Un exemple de datavisualisation publiée dans la rubrique Datastories (source : data.europa.eu)Articles connexes
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Données de population par mailles de recensement d'1 km² (Eurostat)
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Les régions européennes selon 18 indicateurs d'innovation (RIS)
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sur Cartographier les dérives de migrants en mer Égée (Forensic Architecture)
Publié: 21 January 2024, 7:35am CET
Forensic Architecture est une agence de recherche basée à Goldsmiths (Université de Londres), qui enquête sur les violations des droits de l'homme, notamment les violences commises par les États, les forces de police, les militaires ou les entreprises. Elle travaille en partenariat avec des institutions de la société civile, des militants de base aux équipes juridiques, en passant par les ONG internationales et les médias, pour mener des enquêtes avec et au nom des communautés et des individus touchés par les conflits, par la brutalité policière, les problèmes frontaliers et la violence environnementale.Les enquêtes utilisent des techniques de pointe en matière d'analyse spatiale et architecturale, d'investigation open source, de modélisation numérique et de technologies immersives, ainsi que de recherche documentaire, d'entretiens situés et de collaborations scientifiques. Les résultats de ces investigations ont été présentés dans des salles d'audience nationales et internationales, des enquêtes parlementaires et des expositions dans certaines des plus grandes institutions culturelles du monde et dans les médias internationaux, ainsi que devant des tribunaux citoyens et des assemblées communautaires.
De 2020 à 2023, Forensis et Forensic Architecture ont collecté, vérifié, daté et géolocalisé des milliers d'images, de vidéos et de positions GPS envoyées par les demandeurs d'asile afin de cartographier les preuves de leur dérive en mer Égée. Le résultat est Drift-backs in the Aegean Sea, une carte interactive basée sur le Web qui archive et vérifie plus de 2 000 cas de « drift-backs ». Le « drift-back » est une pratique controversée utilisée par certains services de garde-côtes, notamment en mer Égée, pour dissuader les demandeurs d'asile et les empêcher d'atteindre leur destination. Il s'agit d'intercepter des bateaux transportant des demandeurs d'asile dans les eaux territoriales de l'UE, puis de les refouler vers le pays d'où ils sont partis. Cela se ferait parfois en chargeant des personnes sur des radeaux gonflables ou d'autres petits bateaux sans moteurs ni provisions. Ces navires sont ensuite laissés à la dérive, au gré des vents et des courants pour les ramener vers leur pays de départ.
Cartographier les dérives de migrants en mer Égée (Forensic Architecture)
S'étendant sur une période de trois ans, du 28 février 2020, date à laquelle le premier cas de dérive a été signalé et documenté, jusqu'au 28 février 2023, cette plateforme cartographique interactive héberge des preuves de 2010 cas de dérives en mer Égée, impliquant 55 445 personnes. Sur ces 2010 incidents, 700 se sont produits depuis ou au large des côtes de l'île de Lesbos, 238 au large de l'île de Chios, 424 au large de l'île de Samos, 283 au large de Kos, 212 au large de Rhodes et 123 dans le reste du Dodécanèse. 26 « refoulements » ont été enregistrés, ce qui signifie que les demandeurs d'asile ont été interceptés dans les eaux grecques avant d'être emmenés à la frontière et laissés à la dérive. Un cas a été enregistré dans le nord de la mer Égée, au large de l’île de Samothraki. FRONTEX, l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, s'est révélée avoir été directement impliquée dans 122 de ces cas, alors qu'elle en a connaissance de 417, les ayant enregistrés dans ses propres archives opérationnelles codifiées et masquées comme des « interdictions d'entrée ». Dans 3 cas, le navire de guerre allemand de l'OTAN FGS Berlin était présent sur les lieux. 32 cas ont été enregistrés où des personnes ont été jetées directement à la mer par les garde-côtes helléniques, sans utiliser aucun dispositif de flottaison. Dans 3 de ces cas, les personnes ont été retrouvées menottées. 24 personnes seraient mortes lors d'une opération de refoulement, et au moins 17 autres ont disparu. La plateforme se veut un outil non exhaustif et évolutif, qui sera mis à jour à intervalles réguliers tant que cette pratique se poursuivra.
Autres exemples d'enquêtes conduites par Forensic Architecture :
- Destruction des infrastructures médicales à Gaza
- Le bombardement aérien russe du Théâtre dramatique de Marioupol
- Incendie dans le camp de réfugiés de Moria
- L'explosion du port de Beyrouth
- Génocide et réparations dans la Namibie coloniale allemande
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- Violation de données privées par NSO Group avec un logiciel de contacts liés à la Covid-19
- Brutalités policières lors des manifestations Black Lives Matter
- Refoulement de migrants à Mélila
- Conquérir et diviser. L'éclatement de l'espace palestinien par Israël
Articles connexesThe map of @TheEconomist seems to be directly inspired from Frontex. But by removing the numbers and indicating the borders and arrows, the message is partly different [https:]] pic.twitter.com/7XdUW2G0HT
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 3, 2024
Cartographier les migrations internationales
Étudier les migrations à l'échelle infranationale pour l'ensemble des pays du monde
Rapport mondial 2023 sur les déplacements internes (Conseil norvégien pour les réfugiés)
S'exercer à cartographier des migrations dès la classe de 4ème
MigrExploreR pour géo-visualiser des migrations internationales
Une datavisualisation sur les migrants décédés dans le monde entre 2014 et 2019
Une data-story sur les flux de migrations en Afrique
La carte, objet éminemment politique : la cartographie du mouvement Black Lives Matter
Des outils d'IA gratuits pour identifer un lieu à partir d'une photographie
OSINT, enquêtes et terrains numériques (revue Hérodote, 2022/3)
-
sur Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime
Publié: 17 January 2024, 8:55am CET
Antoine Annie, Landais Benjamin (dir), Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime, Presses universitaires de Rennes, 2023. Avec le soutien du centre Norbert Elias (UMR 8562) et du laboratoire CReAAH (UMR 6566). Voir le site de l'éditeur.
Résumé
Comment cartographiait-on les parcellaires ruraux avant la généralisation des cadastres géométriques d’État ? Si certaines représentations datant du XVe au XVIIIe siècle relèvent indéniablement d’une approche scientifique, la plus grande part se rattache à une époque où les cartes n’ont pas le degré d’abstraction qui triomphera ensuite. Utilisant le langage des artistes peintres, elles servent à montrer et à expliquer. Et elles n’en sont que plus significatives. Trois questions sous-tendent l’analyse de nombreux corpus spécifiques au sein de l’Europe moderne : celle de la genèse de ces cartes (contexte de leur création, commanditaires, réalisateurs, utilisateurs) ; celle de leur transmission et de leur classement par les archivistes ; celle enfin de leurs exploitations par les chercheurs, avec ce que permettent aujourd’hui les méthodes des disciplines historiques, géographiques et archéologiques. Plus d’une centaine de cartes en couleur ont été reproduites à l’appui de cette étude.
Introduction (disponible en ligne)
« Rares au Moyen Âge, fréquents aux XVIe et XVIIe siècles, produits en quantité au XVIIIe siècle, les plans du parcellaire rural n’ont pas attendu les cadastres géométriques d’État du XIXe siècle pour s’imposer comme un genre cartographique majeur en Europe. Fierté des archives locales, ces documents sont depuis longtemps le clou d’expositions retraçant le passé d’un village ou d’un terroir. Grâce à leur numérisation et leur mise en ligne massive, ils ornent désormais les sites internet des collectivités et deviennent accessibles à tous, satisfaisant tout autant la curiosité des habitants que les besoins des chercheurs. La place d’honneur réservée à ces plans tient principalement à leurs qualités esthétiques et à leur capacité à évoquer un lieu, à la manière d’un tableau ou d’une estampe.
Malgré leur visibilité institutionnelle, ces cartes restent le plus souvent considérées comme des sources de second rang, subordonnées à un corpus écrit qui fournirait, seul, la matière légitime d’une étude historique. Les ruralistes ont pourtant très tôt compris le profit que l’on pouvait tirer de ces témoignages sur l’organisation spatiale, économique et sociale des campagnes d’Ancien Régime. L’article que leur consacra Marc Bloch il y a presque 100 ans, dans le tout premier numéro des Annales, l’atteste (Bloch, 1929). Le recensement systématique de ces documents, dispersés à travers les archives européennes, ainsi que la mise en commun des travaux produits par des traditions historiographiques locales et nationales semblaient alors à portée de main. Un siècle plus tard et ce, en dépit des indéniables progrès de la recherche sur le sujet, du développement des outils informatiques et de la multiplication des projets internationaux, nous restons encore loin du compte (Benedetti, 2016)... »
Table des matières
Annie Antoine et Benjamin Landais, Introduction. Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime : de la production aux usages.
Première partie : LE POINT DE VUE DE L’ARCHIVISTE
Introduction.
Thomas Horst, Cartographier le parcellaire en Bavière : de la Renaissance au siècle des Lumières
Nadine Gastaldi, L’un et le multiple. Les plans parcellaires aux Archives nationales (France), le cas des registres de la série N, XVIe-XVIIIe siècles.
Cyril Daydé et Christine Mary, L’Atlas du marquisat de Château-Gontier : analyse archivistique d’un parcellaire en Haut-Anjou à la veille de la Révolution.
Grégoire Binois, Les militaires et la cartographie parcellaire au XVIIIe siècle.
Deuxième partie : L’EUROPE DES MUTATIONS PRÉCOCESIntroduction.
William D . Shannon, La cartographie contentieuse dans l’Angleterre des Tudor.
Pieter De Reu, Les pratiques cadastrales dans les Pays-Bas méridionaux et en Belgique, XVIIe-XIXe siècle.
Tim Soens, Maïka de Keyzer et Iason Jongepier, La cartographie et les droits de propriété privée dans la Flandre rurale, du XVIe au XVIIIIe siècle.
Camillo Berti, Massimiliano Grava et Anna Guarducci, La cartographie parcellaire à l’époque moderne en Toscane et sa valorisation digitale.
Chiara Devoti, Les plans terriers (cabrés) de l’ordre mauricien : l’arpentage du territoire et la construction d’images d’un statut social.Troisième partie : L’EUROPE DES SEIGNEURIES RURALES
Introduction.
Juliette Dumasy-Rabineau, Cartes et plans parcellaires en France avant 1550.
Florent Hautefeuille, Plans parcellaires pré-révolutionnaires et analyse des paysages ruraux dans le sud-ouest de la France.
Alexandre Verdier, Xavier Rochel et Jean-Pierre Husson, La place du saltus en Lorraine d’après le plan terrier de l’abbaye de Gorze (1746-1751).
Clément Venco, Les cartes des possessions du duc d’Antin en Comminges par l’arpenteur Hippolyte Matis (1716-1717). Une source pour l’histoire des terroirs pyrénéens sur la longue durée.
François Chancerel, Le plan au service de la réorganisation des forêts poitevines à la fin de l’Ancien Régime : « Juger en jetant un coup d’œil par ce plan ».Quatrième partie : L’EUROPE DES ESPACES À CONQUÉRIR OU À RÉORGANISER
Articles connexes
Introduction.
Olof Karsvall, La cartographie à grande échelle des terres agricoles dans la Suède du XVIIe siècle.
Tomas ?elkis, Les cartes parcellaires, de « nouveaux documents » dans le grand-duché de Lituanie du XVIe au XVIIIe siècle.
Enik? Török, Le relevé urbarial du domaine royal d’Óbuda.
Benjamin Landais, Des plans pour fixer le parcellaire : cartographie seigneuriale et planification agraire dans le Banat du XVIIIe siècle.
Michal Vokurka, De la cartographie des forêts à la cartographie de la société dans la Bohême du XVIIIe siècle.
Boris Deschanel, Plans parcellaires de Saint-Domingue au XVIIIe siècle : quelques pistes pour une analyse des inégalités foncières.
Gérard Chouquer, Conclusion. La difficile genèse de la carte parcellaire dans la longue durée
Bibliographie générale.
Les auteurs.
Parcellaires agraires et dynamiques d'exploitation du sol dans la longue durée (projet Parcedes)
La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
Atlas archéologique de la France
L'histoire par les cartes : la carte archéologique de Paris
L'histoire par les cartes : le mouvement des enclosures en Grande Bretagne aux XVIIIe et XIXe siècles
La grille de Jefferson ou comment arpenter le territoire américain
Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)
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sur Géographie des datacenters dans le monde
Publié: 14 January 2024, 12:57pm CET
Le site VisualCapitalist propose une carte des 50 plus grands datacenters dans le monde d'après leur consommation énergétique. La carte met en évidence une répartition très inégale selon les continents. La concentration est forte aux Etats-Unis, en Europe et en Asie du sud et de l'est, tandis que l'Afrique et l'Amérique du Sud sont peu représentées.
Répartition des 50 plus grands datacenters en 2023 (source : VisualCapitalist)
Les données proviennent de la société Cushman & Wakefield qui a publié en 2023 un rapport destiné à mettre en lumière, dans un but économique et financier, les plus grands marchés des centres de données. Il s'agit de données très évolutives tant le nombre de datacenters évoluent rapidement chaque année. On estime qu’il existe plus de 8 000 datacenters dans le monde. L'équipe de Brightlio a compilé une liste complète de statistiques sur les centres de données. On peut se référer également à la DataCenter Map qui recence les centres de données depuis 2007.
Répartition des datacenters dans le monde (source : DataCenter Map)
A titre de comparaison, on peut comparer avec la carte des datacenters de l'Atlas Espace mondial publié par SciencesPo en 2018.
Pour compléter
Qu'est-ce qu'un data center ? (Numérama)
L’expansion des data centers dans le monde (Veille Carto 2.0)
Data-centers : les ogres énergivores d'Internet (France Culture)Articles connexes
Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance
Telegeography met à jour sa carte des câbles sous-marins (version 2020 à 2023)
Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l'information
Le monde de l'Internet en 2021 représenté comme un planisphère par Martin Vargic
Une vidéo sur l'évolution du réseau Internet (1997-2021) à partir des données du projet Opte
Une cartographie mondiale des points de connexion Wi-Fi réalisée dans le cadre du projet WiGLE -
sur Bruitparif, la plateforme cartographique du bruit en Île-de-France
Publié: 13 January 2024, 10:54am CET
La plateforme carto.bruitparif.fr est produite par Bruitparif, l'observatoire du bruit en Île-de-France. Bruitparif est une association à but non lucratif qui réalise différentes missions d'intérêt général :
- Caractériser le bruit en Île-de-France par la réalisation de mesures et de modélisation du bruit sur le territoire régional, la conduite d'études et d'enquêtes ;
- Faire progresser les connaissances relatives aux impacts sanitaires et socio-économiques du bruit ;
- Accompagner les acteurs institutionnels dans l'élaboration et la mise en oeuvre de politiques efficaces de lutte contre le bruit, notamment pour établir des Plans de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) ;
- Informer et sensibiliser le grand public en ce qui concerne les problèmes de nuisances sonores de manière à les réduire.
Interface de la plateforme cartographique Bruitparif (source : carto.bruitparif.fr)
Cette plateforme permet de consulter les cartes stratégiques de bruit (CSB) élaborées au sein de la région Île-de-France, dans le cadre de la mise en œuvre de la directive européenne 2002/49/CE. Il s’agit d’un outil de référence en matière d’information du public. Trois sources de bruit sont cartographiées (routes, voies ferrées, trafic aérien) avec la possibilité de les cumuler. Accès aux statistiques d'exposition des populations pour les différents échelons territoriaux, téléchargement des cartes, module de localisation par saisie d'adresse... les fonctionnalités de la plateforme sont nombreuses. Un tutoriel permet de découvrir les différentes fonctionnalités de la plateforme :
Tutoriel de présentation de la plateforme cartographique du bruit en Île-de-France Bruitparif
L'objectif des cartes de bruit est d'aider à la décision pour prévenir et réduire les expositions au bruit, l'objectif final étant d'améliorer le cadre de vie et la santé des riverains. Les cartes sont réalisées non par prélèvement direct du bruit, mais par modélisation informatique à partir de différentes sources (données de topographie, de trafic à différents horaires, de révêtement de chaussées ou de nature des voies ferrées, de composition du parc automobile...). Pour chaque zone, on peut obtenir des statistiques sur le niveau d'exposition de la population. Il est possible d’accéder aux données de la 4ème échéance, les plus récentes (produites en 2023), mais aussi aux données relatives à la période 2017-2022 (3ème échéance), et à la période 2007-2012 (1ère et 2ème échéances).
D'après les données 2023, ce sont plus de huit millions et demi de Franciliens (soit 80% des habitants de la région) qui sont exposés à des niveaux de bruit supérieurs à 53 décibels, objectif recommandé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), en raison du trafic routier. Plus d'un million se situent au-delà de la limite réglementaire française, moins stricte. Si le nombre de personnes exposées au bruit ferroviaire a tendance à diminuer, les nuisances sonores aériennes, elles, se sont aggravées en raison de la densification de certaines communes survolées par les avions et de la hausse du trafic aérien.
II) Les indicateurs utilisés pour élaborer des cartes de bruit
Le niveau sonore sur une carte de bruit est représenté à partir d'indicateurs de bruit. L’intensité sonore d’une source donnée varie au cours du temps sur une journée et la perception de l’intensité sonore par l’être humain est différente le jour, le soir et pendant la nuit. C’est la raison pour laquelle on décompose une journée de 24h en trois périodes : le jour entre 6h et 18h, le soir entre 18h et 22h et la nuit entre 22h et 6h et que l’on exprime les niveaux sonores à l’aide de moyennes énergétiques sur ces périodes de temps considérées :- Ld (pour Level day) correspond à la moyenne de bruit sur la période 6h-18h
- Le (pour Level evening) correspond à la moyenne de bruit sur la période 18h-22h
- Ln (pour Level night) correspond à la moyenne de bruit sur la période 22h-6h
- Lden (pour Level day evening night) qui correspond à un indicateur de bruit global perçu au cours de la journée qui tient compte de la sensibilité plus forte des individus au bruit sur les périodes de soirée et de nuit. Ainsi, l’indicateur Lden est calculé à partir des indicateurs Ld, Le et Ln en appliquant des pondérations de +5 dB(A) et de +10 dB(A) respectivement aux niveaux de bruit de soirée et de nuit.
- Ln ou Lnight qui correspond à la moyenne énergétique de bruit sur la période 22-6h.
Les cartes de bruit représentent les valeurs de ces indicateurs évalués pour une journée moyenne annuelle sous la forme d’aplats de couleur par tranche de 5 en 5 dB(A). Afin de faciliter la lecture des cartes, une échelle de couleurs est appliquée aux différents niveaux de bruit. Sur l’échelle réglementaire, établie selon la norme NF S 31 130, les zones les plus bruyantes apparaissent en violet alors que le vert fait ressortir les secteurs plus calmes.
Des cartes de dépassement de seuil sont également produites. Elles permettent de représenter les zones susceptibles de contenir des bâtiments dont les façades sont exposées à un niveau sonore moyen qui excède les valeurs limites réglementaires définies par la France. Ces valeurs limites dépendent de la source de bruit et de l’indicateur.
Carte des zones de dépassement de la valeur limite réglementaire de 68 dB(A) pour l’indicateur Lden.
Articles connexes
Une carte du bruit à l'échelle mondiale (projet Noise Planet)
Écouter le monde : une carte mondiale des sons
Signaler les enfants bruyants dans sa rue : Dorozoku, un site cartographique controversé au Japon
Drive & Listen, un site web pour s'immerger en voiture dans les rues des grandes villes mondiales
Radio Garden : un globe terrestre pour écouter des stations de radio du monde entier
L'histoire par les cartes : Gens de la Seine, un parcours sonore dans le Paris du XVIIIe siècle
The arrogance of space : un outil cartographique pour montrer la place allouée à l'automobile en milieu urbain
Une cartographie du niveau de pollution de l'air à Paris
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sur Des outils d'IA gratuits pour identifer un lieu à partir d'une photographie
Publié: 11 January 2024, 11:32am CET
I) GeoSpy, un outil récent mais déjà prometteur
L'application GeoSpy est sortie fin décembre 2023 dans une version beta. La version 0.1 montre des résultats prometteurs, notamment en milieu urbain. L'utilisation est assez simple : il suffit de déposer une photographie d'un lieu et l'application en recherche les coordonnées géographiques. Les résultats ne sont pas toujours précis, mais le taux d'erreur reste acceptable. Il est conseillé d'utiliser des plans un peu larges prenant en compte plusieurs bâtiments, sinon l'application a tendance à se focaliser sur tel ou tel détail architectural. Malgré quelques imperfections, l'outil est en train de gagner en popularité auprès de la communauté du renseignement open source. Le site Bellingcat, qui s'intéresse également à la géolocalisation d'images par des chatbots, est en train de le tester pour l'intégrer à sa panoplie d'outils. L'application peut s'avérer très pratique pour lancer des défis ou accompagner des enquêtes OSINT. Cyber-Détective donne un exemple d'utilisation de GeoSpy avec Openstreetmap pour géolocaliser des panneaux routiers.
Contrairement aux méthodes traditionnelles, GeoSpy ne nécessite aucune interrogation par écrit. Son efficacité est liée à la méthode CLIP de lecture d'image par clustering d'OPenAI décrite dans cet article "PIGEON : Predicting Image Geolocations". Le système utilise une combinaison de modèles : CLIP pour comprendre les images dans le contexte du langage naturel, OCR (Optical Character Recognition) pour extraire le texte des images et LLM (Large Language Models) pour comprendre et générer du texte. Dans les prochaines versions, Geospy utilisera des graphes de connaissances, ce qui devrait constituer une avancée significative.
Interface de l'application GeoSpy version 0.1 (source : GeoSpy)
II) Picarta, un service de base gratuit
Picarta, qui vend des services de géolocalisation aux entreprises, offre un service de base pour géolocaliser des images. Il faut cependant s'inscrire pour afficher les résultats sur une carte. Dans l'exemple pris ici, l'application a bien reconnu qu'il s'agissait d'une image de favela au Brésil. Elle a même réussi à indentifier la ville, Rio de Janeiro. Les coordonnées géograhiques restent toutefois un peu imprécises par rapport à la localisation exacte de la favela de Rocinha (écart d'environ 500m).
Interface de l'application Picarta (source : Picarta)
III) Geolocation Estimation, un outil adapté également aux paysages naturels
Alors que la plupart des outils d'IA sont plutôt adaptés au milieu urbain où les batiments sont plus facilement reconnaissables, Geolocation Estimation procède par détection automatique de scènes selon une méthode décrite dans cet article. Ce qui permet de l'utiliser pour des paysages ruraux ou naturels peu denses. L'application propose plusieurs lieux possibles selon les degrés de probabilité indiqués sur une heatmap. Elle permet aussi de récupérer les données EXIF de l'image, si elles sont disponibles. Comme dans les cas précédents, on relève quelques approximations dans la géolocalisation même si l'île de la Réunion a bien été identifiée pour la photographie choisie.
Interface de l'application Geolocation Estimation (source : Geolocation Estimation)
IV) Kosmos-2, une application utile pour commenter une image
Kosmos-2 ne permet pas de récupérer les coordonnées géographiques d'un lieu. Mais l'application peut s'avérer utile pour en obtenir une description sommaire. Une fois la photographie téléchargée et analysée, on obtient un commentaire de l'image où chaque élément du descriptif renvoie à une partie de l'image avec un code couleurs permettant d'associer les deux.
Interface de l'application Kosmos-2 (source : Kosmos-2)
Pour compléter
« A partir d'une simple photo, cette intelligence artificielle peut vous géolocaliser instantanément » (BFM-TV)
« PIGEON : Predicting Image Geolocations » (arXiv:2307.05845)
Férus de Géographie (@FerusdeGeo) propose de reconnaître des lieux géographiques à partir de photographies, avec le hashtag #geofinding. Il devient si facile d'utiliser des outils de géolocalisation pour résoudre les énigmes qu'il est bien préciser : "N’oubliez pas de justifier le mode opératoire qui vous a permis de trouver le lieu, c’est cela qui détermine la Victory".
Articles connexes
Quand l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique permettent de repérer des bidonvilles à partir d’images satellitaires et aériennes
Pour aider à géolocaliser des photographies, Bellingcat propose un outil de recherche simplifié à partir d'OpenStreetMap
« Nous avons demandé à une IA de cartographier nos histoires à travers New York »
Les modèles de langage (LLMs) utilisés en intelligence artificielle reproduisent l'espace et le temps
Des cartes du monde dans le style d'artistes célèbres créées par intelligence artificielle
Géolocaliser les documents numérisés avec Gallicarte (BNF)
OSINT, enquêtes et terrains numériques (revue Hérodote, 2022/3)
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sur Recension d'ouvrages de cartographie historique
Publié: 23 December 2023, 11:58am CET
Matthew Edney a recensé sur son blog "Mapping as a process" une liste d'ouvrages de cartographie historique parus durant l'année 2023. Parmi la liste, on trouve quelques ouvrages accessibles en open data.
Ouvrages disponibles en open data :- Trudel, Claude. 2023. Atlas du Québec en Amérique et dans le monde : Cartes et plans géographiques et historiques du 16e siècle à nos jours, Le monde en images, Centre collégial de développement de matériel didactique, collège de Maisonneuve.
URL : [https:]]
Ce livre propose trois types de documentation : un répertoire chronologique de cartes et de plans, depuis le 16e siècle jusqu’à nos jours?; plusieurs cartes et plans commentés?; une bibliographie exhaustive. Le répertoire chronologique contient une sélection de cartes et de plans relatifs au Québec. Les liens pointent vers les documents numériques originaux, dans les collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Archives de Montréal, Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque du Congrès, et autres. - Lange, Diana, and Oliver Hahn. 2023. Colours on East Asian Maps: Their Use and Materiality in China, Japan and Korea between the Mid-17th and Early 20th Century. Leiden : Brill.
URL : [https:]]
« Les couleurs sur les cartes de l’Asie de l'Est. Leur utilisation et leur matérialité en Chine, au Japon et en Corée entre le milieu du XVIIe et le début du XXe siècle » (voir ce billet) - Alexander, Isabella. 2023. Copyright and Cartography : History, Law, and the Circulation of Geographical Knowledge. London: Bloomsbury Academic.
URL : [https:]]
Ce livre explore les histoires étroitement liées de la cartographie et du droit d'auteur en Grande-Bretagne depuis le début de la période moderne jusqu'à la Première Guerre mondiale, en se concentrant principalement sur les XVIIIe et XIXe siècles. Adoptant une approche multidisciplinaire et faisant un usage intensif des archives, il s'agit du premier compte rendu historique détaillé de la relation entre les cartes et le droit d'auteur. À ce titre, il examine comment l’émergence et le développement du droit d’auteur ont affecté les cartographes et le commerce des cartes et comment l’application du droit d’auteur au domaine de la cartographie a affecté le développement de la doctrine du droit d’auteur. Ses explorations jettent un nouvel éclairage sur la circulation des connaissances géographiques, les différentes cultures d’auteur et de créativité, ainsi que les liens entre le droit d’auteur, la culture de l’imprimé, la technologie et la société. - Jeske, Martin. 2023. Ein Imperium wird vermessen : Kartographie, Kulturtransfer und Raumerschließung im Zarenreich (1797–1919). Berlin : De Gruyter.
URL : [https:]]
Ce livre porte sur la cartographie et les mesures de la Russie tsariste au XIXe et au début du XXe siècle. Il considère l'étude topographique et cartographique du plus grand pays du monde comme un aspect de la territorialisation de la Russie et examine l'importance des transferts culturels depuis l'Europe occidentale. Les cartes interprétées ici révèlent les images fragmentaires de cet immense empire qui ont été créées au cours du processus.
Articles annexes
La grille de Jefferson ou comment arpenter le territoire américain
Derrière chaque carte, une histoire (série de billets)
L'histoire par les cartes (série de billes)
Rubrique cartes et atlas historiques
- Trudel, Claude. 2023. Atlas du Québec en Amérique et dans le monde : Cartes et plans géographiques et historiques du 16e siècle à nos jours, Le monde en images, Centre collégial de développement de matériel didactique, collège de Maisonneuve.
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sur Parcellaires agraires et dynamiques d'exploitation du sol dans la longue durée (projet Parcedes)
Publié: 22 December 2023, 6:48pm CET
Le projet PARCEDES, financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), a pour but d’étudier l’organisation et l’évolution des parcellaires agraires – ou limites de champs – de la Protohistoire à nos jours. Cette analyse se déroule sur quatre terrains différents situés entre la France (Vendée et territoire Nîmois), l’Italie (vallée de l’Ombrone – Toscane) et l’Angleterre (South Hams – Devon) et implique plusieurs institutions et centres de recherche (entre autres, Université Rennes 2, Université de Sienne, Université de Newcastle et l’INRAP).Ce choix reflète le souci de confronter des espaces différents et/ou similaires mais complémentaires du point de vue:
- du contexte géographique et topographique,
- des limites agraires existantes (fossés, earth banks, crêtes de labour…)
- du poids historique de l’héritage romain
- des usages économiques des terres
- des expériences scientifiques locales
L’ANR Parcedes, en se positionnant dans le champ des travaux de l’école française d’archéogéographie, qui évalue, sur le long terme, le rôle joué par le temps et les sociétés dans la transmission des planimétries (agraires et urbaines), poursuit trois objectifs :
- Faire l’histoire de la variabilité spatiale et temporelle de l’emprise humaine sur les espaces ruraux et des manières selon lesquelles les sociétés ont composé avec les spécificités et contraintes des milieux géographiques
- Élargir la notion de patrimoine aux structures agraires encore visibles dans les campagnes européennes
- Démontrer que ces parcellaires constituent un objet de recherche utile pour penser la durabilité des projets d’aménagements actuels des espaces ruraux.
Cette approche comparée entre quatre terrains et cette synergie collective vise à identifier des scenarii généraux d’évolution des parcellaires agraires, sans pour autant écraser les diversités locales. Toutes les données collectées au cours de l’ANR, sur tous les terrains de recherche, sont traitées et modélisées, puis mises à disposition sur un webSIG en open access hébergé par la TGIR Huma-Num via le consortium « Projets Time Machine ».
Version inédite des 3 webSIG de l’ANR PARCEDES :
La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
Articles connexes
Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime
L'histoire par les cartes : le mouvement des enclosures en Grande Bretagne aux XVIIIe et XIXe siècles
L'histoire par les cartes : la carte archéologique de Paris
Atlas archéologique de la France
Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)
WorldCover (ESA), une couverture terrestre de l'occupation du sol à 10m de résolution
Dynamic World : vers des données d'occupation du sol quasi en temps réel ?
Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)
OneSoil, la carte interactive des parcelles et des cultures en Europe et aux Etats-Unis
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sur Derrière chaque carte, une histoire : Colombia Prima ou la carte détaillée de l'Amérique du Sud en 1807
Publié: 22 December 2023, 3:54pm CET
Colombia Prima est le nom d'une carte détaillée de l'Amérique du Sud avec ses différentes possessions coloniales, telles qu'elles pouvaient exister sur le continent au début du XIXe siècle. La carte monumentale mesure 110 cm par 79 cm. Elle a été dessinée par le cartographe anglais Louis Stanislas D'Arcy Delarochette et publiée en 1807 par William Faden, géographe de Sa Majesté et de Son Altesse Royale le Prince de Galles. Elle se compose de 8 feuilles détaillées avec différentes échelles. Il s'agit d'une compilation réalisée à partir de nombreuses sources qui sont toutes énumérées en dessous du titre. Le but est de « délimiter l'étendue de notre connaissance de ce continent à partir des dernières enquêtes espagnoles et portugaises ».
Colombia Prima (1807) ou l'Amérique du Sud par William Faden (source : David Rumsey Map Collection)
La carte constitue une référence et a été utilisée pour régler de nombreux conflits frontaliers à travers le continent. Les limites des dominations espagnoles, portugaises, françaises et hollandaises y sont nettement reconnaissables par des couleurs vives réhaussant les frontières. Par sa taille et sa précision, la carte de William Faden ne peut être comparée qu'à la carte d'Aaron Arrowsmith publiée à la même époque. Si on la compare à la carte de Cruz Cano y Olmedilla de 1775, rééditée par Faden en 1790, elle est beaucoup plus précise et montre le découpage colonial de l'Amérique du sud juste avant la vague des indépendances des années 1810-1820. La carte de Faden de 1807 a fait l'objet de plusieurs rééditions, dont celle de James Wyld dans les années 1860 montrant l'apparition de nouveaux états ainsi que le développement du chemin de fer dans certaines zones.
Colombia Prima ou carte de l'Amérique du Sud vers 1860 (source : David Rumsey Map Collection)
La carte de 1807 Colombia Prima fait référence à une Colombie qui contient encore toute l'Amérique du Sud. Si on la compare à la Mapa de Colombia publiée quelques années plus tard en 1827 par José Manuel Restrepo, on s'aperçoit que la Colombie ne couvre plus tout le continent, mais seulement les territoires que nous reconnaissons aujourd'hui comme appartenant à la Colombie, au Panama, à l'Équateur, au Venezuela et à certaines parties de la Guyane et du Brésil. Comme le montre Lina Del Castillo, « Restrepo a besoin d'une carte de la Colombie scientifiquement informée qui permettrait de faire reconnaître son indépendance vis-à-vis de toutes les puissances étrangères » (Castillo, 2018).Mapa de Colombia (1827) par José Manuel Restrepo (source : David Rumsey Map Collection)
Carmen Marques Rodrigues a écrit un article sur les conditions de production de la carte de 1807 dans un numéro spécial de la revue História e Cultura consacré à La culture imprimée à l’époque moderne : débats et possibilités (XVe-XVIIIe) publié en portugais en 2023. Dans cet article (disponible en open data), elle s'intéresse aux relations entre la culture imprimée et les intérêts diplomatiques portugais à la fin du XVIIIe siècle. Elle met notamment en évidence le rôle de Luís Pinto de Sousa Coutinho (1735-1804), vicomte de Balsemão, pour fournir plusieurs cartes du Brésil au géographe anglais William Faden (1749-1836), dans le but d'influencer la conception d'une Amérique portugaise sur la carte Colombia Prima publiée en 1807. Selon Carmen Rodrigues, la carte Colombia Prima représente la synthèse des connaissances géographiques portugaises sur la Brésil, accumulées tout au long du XVIIIe siècle. En participant à cette construction, le Vicomte de Balsemão avait l'intention d'utiliser l'autorité de la carte pour montrer les limites des possessions portugaises en Amérique du Sud, consolidant ainsi auprès d'une opinion publique éclairée les limites continentales du Brésil face à une Amérique espagnole sur le point de s'effondrer.
Selon l'historienne Lina del Castillo, Francisco Miranda a eu une grande influence sur ce travail et « l’indice le plus évident qui suggère que Colombia Prima pourrait refléter la vision de Miranda, c’est précisément le titre » (Castillo, 2012, p. 385). En renommant l'Amérique du Sud Colombie, Faden corroborait les aspirations indépendantistes de Miranda, qui utilisait cette nouvelle appelation pour faire référence à un continent indépendant (Castillo, 2012, p. 385 et 2017, p. 119). Quelques années plus tôt, en 1783, Miranda entreprit un voyage à travers les États-Unis et c'est lors de cette tournée qu'il découvrit le nom par lequel les Républicains nord-américains désignaient autrefois l’Amérique : Columbia. « L'argument selon lequel le Nouveau Monde devrait porter une partie du nom de Christophe Colomb à la place d'Américo Vespucci circulait déjà dans les Amériques et en Europe depuis le début du XVIe siècle » (Castillo, 2017, p. 116). En effet, comme le montre l'historienne Andréa Doré, les cartes avec leurs « éléments rhétoriques de persuasion, de propagande ou de spéculation » sont capables de nommer et de renommer la géographie selon les circonstances (Doré, 2020, p. 213). C'est ainsi qu'au XVIe siècle, certains cartographes ont décidé d'appeler la partie sud du nouveau continent découvert par Colomb Peruana, s'inspirant des immenses richesses du Pérou. En élargissant le nom à l'ensemble continent, ces hommes voulaient que les richesses péruviennes soient également présentes sur l'ensemble de ces terres.
Comme le montre Carmen Rodrigues, « la cartographie, souvent considérée comme un miroir objectif de la réalité géographique est, en fait, profondément influencée par une myriade d’intérêts sociaux, politiques et économiques. Les représentations visuelles des territoires et des frontières dans les cartes ne sont pas simplement une transcription impartiale des contours géographiques, mais reflètent activement les intentions et les perspectives des individus qui ont façonné ces représentations. Au sein de la société des Lumières, hommes politiques et individus liés à l’État, la circulation de l'information et des objets cartographiques devient une composante stratégique. Le réseau de relations entre géographes, diplomates, dirigeants et collectionneurs influence la production et la diffusion de cartes, qui ne se sont pas produites en vase clos. Grâce à ces connexions, les cartes n'étaient pas seulement des représentations neutres de données géographiques, mais reflétaient des programmes plus larges » (Rodrigues, 2023, p. 118-119).
Sources :
Rodrigues, Carmen (2023). Colombia Prima : As Relações entre Cultura Impressa e os Interesses Diplomáticos Portugueses no Final do Século XVIII [Colombia prima. Les relations entre la culture imprimée et les intérêts diplomatiques portugais à la fin du XVIIIe siècle], História e Cultura. Dossiê Temático. Cultura impressa no período moderno : debates e possibilidades (XV-XVIII), v.12, n.2, dez/2023. URL : [https:]]
Del Castillo, Lina. (2012). La cartografía impresa en la creación de la opinión pública en la época de la independencia [Le rôle de la cartographie imprimée dans la création de l'opinion publique pendant la période de l'indépendance]. Dans Francisco A. Ortega Marínez et Alexander Chaparro Silva (éd.), Disfraz y pluma de todos: Opinión pública y cultura política, siglos XVIII y XIX (377-420). Bogotá : Universidad Nacional de Colombia et Helsinki URL : [https:]]
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sur Europe : 12 cartes et un projet (exposition virtuelle de la BNE)
Publié: 21 December 2023, 6:20pm CET
À l’occasion de la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne en 2023, la Bibliothèque nationale d’Espagne (BNE) lance l’exposition virtuelle « L’Europe : 12 cartes et un projet ». L’exposition, fruit de la collaboration entre l’institution culturelle et le Bureau de coordination de la présidence espagnole du Conseil de l’UE, propose un voyage historique à travers l’idée d’Europe et la représentation cartographique du continent à travers différentes cultures et périodes historiques. L’exposition couvre une période allant de la Grèce classique au XXIe siècle, en passant par des étapes clés dans la formation de l’identité européenne tels que le Moyen Âge, la Renaissance, le Siècle des Lumières et le XXe siècle, et montre l’évolution de la cartographie jusqu’à sa consécration en tant que science.
La collection comprend des exemplaires de valeur, dont des cartes d’auteurs classiques comme Ptolémée et Pomponius Mela, d’auteurs médiévaux comme Isidore de Séville, et d’auteurs de la Renaissance comme le cartographe Sebastian Münster, éditeur de l’une des premières cartes montrant le continent américain avec son nom actuel. Des cartes plus modernes sont également exposées, des cartes des XIXe et XXe siècles qui reflètent l’histoire mouvementée qui a façonné l’identité européenne, avec en point d’orgue une grande carte de l’UE, symbole de l’unité du continent et de ses valeurs partagées.
- Une carte T en O du XIe siècle
- La Grèce antique sur une carte de 1538
- L'oecumène antique sur une carte de Sébastien Münster de 1550
- L'Europe sur une carte de Pomponius Mela du XVIe siècle
- L'Europe sur une carte portulan du XVIIe
- L'Europe sur un globe redimensionné de 1612
- L'Europe sur une carte de John Blaeu de 1640
- L'Europe divisée en Etats et régions sur une carte de Desnos de 1741
- L'Europe sur une carte italienne de 1871
- L'Europe, ses régions naturelles et artificielles sur une carte espagnole de 1877
- Une carte d'Acisclo Fernández Vallin montrant les progrès de l'instruction en Europe en 1878
- Une carte du géographe et éducateur Ricardo Beltrán Rózpide montrant l'émergence de nouvelles nations en 1919
- L'Europe actuelle, un projet en commun
« Mais l'Europe avait un visage, une forme et une silhouette » (María Zambrano, L'agonie de l'Europe, 1940)En complément :
L'Europe à travers les collections de la Bibliothèque nationale d'Espagne. En cliquant sur le lien, vous pouvez visualiser un ensemble d'oeuvres disponibles par pays. Le fichier est visualisable directement dans Google Earth ou exportable sous la forme d'un fichier kml.
Liens ajoutés le 22 décembre 2023
Il faut dire que J. Manier classait l'Espagne parmi les pays très arriérés au vu de données plutôt subjectives agglomérant le nb de conscrits illettrés, de conjoints ne sachant pas signer leur acte de mariage, d'écoles publiques ou libres, etc... [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) December 22, 2023
3/n pic.twitter.com/8bkO57s968
Vallin reprend le même classement que Manier
— Sylvain Genevois (@mirbole01) December 22, 2023
Mais il tient à montrer qu'il n'a retenu qu'un seul critère (+ objectif), à savoir le nombre d'élèves en école primaire. Il accompagne la carte d'un graphique comparatif ramenant chaque pays à la même taille [https:]]
5/n pic.twitter.com/EwlwA93Iz7
"Le XIXe siècle ne voit pas s’achever en Espagne le processus d’instruction populaire : à la fin du siècle, près des deux tiers de la population sont encore analphabètes. Le décalage entre prescriptions législatives et réalités scolaires est constant" [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) December 22, 2023
7/nArticles connexes
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sur Le brouillage et l'usurpation de signaux GPS participent de nouvelles formes de guerre électronique
Publié: 21 December 2023, 12:33pm CET
Les cas d'usurpation de signaux GPS sont de plus en plus fréquents aujourd'hui. Le « GPS spoofing », comme on le nomme, est pratiqué par la Russie, l'Ukraine, la Syrie, Israël et beaucoup d'autres pays dans le monde. Il concerne les zones de conflits ou de tensions comme en témoigne la cartographie réalisée sur la plateforme Felt.Cartographie des secteurs d'usurpation d'identité GPS entre le 11 et le 17 décembre 2023 (source : Felt)
Pratiquée à grande échelle, la manipulation des services de navigation par satellite participe de la guerre électronique (« La nouvelle guerre GPS et ses risques », Le Monde, 2019). Pour Matt Berg, l'usurpation d'identité GPS épaissit le brouillard de la guerre. Israël utilise cette technique à son avantage. Mais d'autres pays comme l'Iran, la Russie ou les Etats-Unis ont aussi recours au brouillage électronique. Cette technique de masquage des signaux satellites semble être un moyen astucieux d’épaissir le brouillard de la guerre face à des capacités de reconnaissance toujours croissantes. Mais les experts craignent qu’elle ne propage ce brouillard au-delà du champ de bataille, créant ainsi un avenir de guerre encore plus chaotique et imprévisible. Il existe un risque que le brouillage ou l'usurpation de données GPS perturbe le transport aérien civil. Et il est également possible qu’un missile mal orienté, initialement dirigé vers une cible militaire, puisse toucher par erreur des civils, ce qui est déjà arrivé. (« GPS spoofing thickens the fog of war », Politico, 2023).
Tout en reconnaissant l'importance du brouillage et de l’usurpation d’identité GPS, Robi Sen porte un regard critique sur l’article de Matt Berg. Les menaces seraient à relativiser. Les systèmes GPS présents sur les plateformes disposent désormais de mesures de sécurité anti-brouillage et anti-usurpation d'identité. D'autres systèmes de guidage que le GPS sont utilisés par les belligérants, notamment pour les missiles. Le brouillage et l’usurpation d’identité pratiqués à grande échelle par Israël ne sont pas quelque chose de nouveau. D’autres acteurs font de même, notamment la Russie. Ce serait bien d'avoir des articles sur l’évolution du paysage de la guerre électronique, en termes d'opportunités et de défis. À mesure que ces technologies progressent, il est impératif d’évaluer continuellement leurs implications éthiques et pratiques. L’utilisation de techniques d’usurpation d’identité GPS, avec leur divers scénarios, soulève des questions quant à leur impact plus large sur les infrastructures civiles et sur les lois internationales. Cela devrait être également discuté (« Quick Critical Look at "GPS Spoofing Thickens the Fog of War" by Matt Berg », Linkedin, 2023).
Tegg Westbrook, de son côté, montre à quel point le système de positionnement global et le brouillage militaire débouchent sur de nouvelles géographies de la guerre électronique (« The Global Positioning System and Military Jamming: The geographies of electronic warfare, Journal of Strategic Security », 2019). Il souligne le fait que la grande majorité des récepteurs GPS sont très sensibles au détournement en raison de la faiblesse des signaux reçus à partir de satellites en orbite lointaine. Cette faiblesse du signal crée de nombreuses opportunités pour les criminels ainsi que pour les acteurs étatiques en quête de gains stratégiques. Les brouilleurs varient eux-mêmes en puissance et en capacité. Ces facteurs sont déterminants quant aux intentions des utilisateurs finaux. Le brouillage est utilisé pour bloquer le suivi GPS. Il peut également être utilisé à des fins de harcèlement ou pour désorienter les informations de navigation et de positionnement. Le brouillage est souvent aveugle et provoque des perturbations intentionnelles et non intentionnelles qui transcendent les frontières. Pour Tegg Westbrook, l'un des problèmes les plus préoccupants liés au brouillage ou à l'usurpation concerne les cas où les utilisateurs ne sont pas conscients qu'ils reçoivent des données de navigation et de localisation inexactes. Les systèmes militaires basés sur le GPS, tels que les drones utilisés dans les zones de conflit ou à proximité des frontières d’États « ennemis », sont vulnérables au brouillage et à l’usurpation d’identité. Il n’est pas réaliste pour les gestionnaires d’infrastructures critiques, en particulier dans les zones urbaines denses, de créer des distances de sécurité physiques suffisantes pour atténuer les interférences.
Le site GPSJam fournit une cartographie des zones probables d'interférences GPS. Cette cartographie est dressée à partir des rapports fournis par le système de navigation des avions (données ADS-B Exchange). Ces données représentées sous forme d'hexagones ont une précision relative. Les compagnies aériennes évitent par exemple de survoler l'Ukraine, ce qui explique la quasi absence de données pour certaines zones géographiques. Il est remarquable que des pays entiers voire des grandes zones continentales échappent à la détection des signaux brouillés dans GPS Jam. Ce que l'on peut considérer comme des "déserts de données". Mises à jour quotidiennement, ces données permettent néanmoins d'appréhender les évolutions et les permanences dans les zones de conflictualité.
Cartographie des zones d'interférence GPS sur le site GPSJam
Concernant le trafic maritime, des cas de détournement ou de coupure de signaux AIS sont visibles à travers des sites comme Marine Traffic ou Vessel Finder qui permettent de suivre la localisation des navires en temps réel. Mais certaines données, notamment l'historique des données AIS, sont accessibles uniquement en version payante. La désactivation des signaux AIS peut masquer le comportement des navires en mer, en particulier pour des navires pratiquant la pêche illégale (voir cette étude Hot spots of unseen fishing vessels). Au Venezuela ou en Ukraine, il n'est pas rare que des navires utilisent des fausses coordonnées GPS et détournent le système AIS pour contourner le droit et les sanctions internationales (New York Times, 2022).
Géolocalisation des navires et suivi du trafic maritime en temps réel sur le site Vessel FinderQu'il soit volontaire ou non, le brouillage (GPS jamming) est à distinguer de l'usurpation d'identité (GPS spoofing) qui peut aller jusqu'à des formes très sophistiquées, telles la transmission de faux signaux ou la diffusion d'informations malveillantes (« Jamming and Spoofing of Global Navigation Satellite Systems », Intertanko, 2019).
Lien ajouté le 26 février 2024
La Russie intensifie sa guerre électronique contre la Norvège. La région du Svalbard et + largement la zone frontière avec la Finlande et les Etats baltes sont particulièrement exposés
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 26, 2024
Voir le suivi en temps réel du brouillage électronique sur GPS Jam [https:]] pic.twitter.com/8HIn8sCjP6Articles connexes
Le site Marine Traffic permet désormais de visualiser la densité des routes maritimes
Shipmap, une visualisation dynamique du trafic maritime à l'échelle mondiale
Global Fishing Watch, un site pour visualiser l'activité des navires de pêche à l'échelle mondiale
Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
Comment les applications de navigation GPS (du type Google Maps ou Waze) ruinent votre quartier
Enquête sur la mention « compatible GPS » indiquée sur les cartes IGN des années 1980-90
Traces GPS et suivi des déplacements d'animaux -
sur Images satellites Maxar à télécharger en open data
Publié: 18 December 2023, 6:12am CET
Maxar exploite une flotte de satellites qui capturent des images de la Terre en haute résolution. En 2022, l'entreprise a gagné environ 1,6 milliard de dollars, en grande partie grâce à la vente des images produites par ses satellites. Maxar publie également des données ouvertes lors de crises majeures. Le programme Maxar Open Data fournit des images satellites haute résolution avant et après l'événement. L'objectif est de faciliter l'évaluation des risques et de fournir un appui à l'intervention d'urgence. La diffusion de ces données ouvertes participent en retour à la notoriété de l'entreprise.
Pour pouvoir télécharger ces images, il faut remplir au préalable un formulaire. Il est cependant possible d'accéder directement au catalogue ARD de Maxar pour une 30e de ces images. Les données prêtes pour l'analyse (ARD) offrent un flux d'images conçues pour minimiser le temps de travail nécessaire pour l'analyse.
Extrait d'image Maxar ARD de San Francisco avec masques de polygones (source : Maxar)
Catalogue Maxar ARD :
- Éruption du volcan Semeru en Indonésie (décembre 2021)
- Incendies dans le Colorado (décembre 2021)
- Éruption du volcan Tonga (janvier 2022)
- Explosion au Ghana (janvier 2022)
- Cyclone Emnati à Madagascar (février 2022)
- Inondations en Afrique du Sud (avril 2022)
- Séisme en Afghanistan (juin 2022)
- Inondations en Gambie (août 2022)
- Inondations dans le Kentucky (août 2022)
- Ouragan Fiona à Porto Rico (septembre 2022)
- Ouragan Ian en Floride (septembre 2022)
- Inondations au Pakistan (octobre 2022)
- Séisme en Indonésie (novembre 2022)
- Inondations en Nouvelle-Zélande (janvier 2023)
- Séisme en Turquie et en Syrie (février 2023)
- Inondations et glissements de terrain en République démocratique du Congo (mai 2023)
- Cyclone Mocha dans le golfe du Bengale (mai 2023)
- Inondations en Émilie-Romagne (mai 2023)
- Inondations dans le parc national de Yellowstone (juin 2023)
- Incendies à Hawaï (août 2023)
- Feux de forêt en Colombie-Britannique (août 2023)
- Glissement de terrain en Géorgie (août 2023)
- Incendies dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada (août 2023)
- Ouragan Idalia en Floride (août 2023)
- Inondations au Soudan (septembre 2022)
- Inondations en Libye (septembre 2023)
- Tremblement de terre au Maroc (septembre 2023)
- Tremblement de terre au Népal (novembre 2023)
- Inondations dans le nord de l'Inde (octobre 2023)
Qiusheng Wu, professeur agrégé à l'Université du Tennessee, gère un dépôt GitHub qui contient des métadonnées et des manifestes pour ces images Maxar mises gratuitement à disposition. Mark Litwintschik propose un tutoriel pour extraire et analyser ces images avec GDAL, Python et QGIS.
Autres sites donnant accès à des images satellites lors de catastrophes :- Charte Internationale Espace et Catastrophes Majeures
- Service de gestion des urgences Copernicus EMS
- Images Pleiades du CNES
- United States Geological Survey (USGS)
- Planet Labs
Articles connexes
Cartes et données sur les séismes en Turquie et en Syrie (février 2023)
Cartes et données sur le séisme au Maroc (septembre 2023)
Images satellites Spot 6-7 accessibles en open data
Les images satellites Spot du CNES (1986-2015) mises à disposition du public
Images satellites Landsat 9 mises à disposition par l'USGS
Le programme Landsat, lancé en 1972, fête ses 50 ans d'observation de la Terre
La NASA met à disposition plus de 11 000 vues satellitaires prises ces 20 dernières années
Copernicus : accès libre et ouvert aux cartes concernant la couverture des sols (2015-2019)
Les photos de la Terre prises par Thomas Pesquet lors de ses missions spatiales
Animer des images satellites Landsat avec Google Earth Engine et l'application Geemap
Des différents modes de visualisation pour comparer des images aériennes ou satellitaires
Rubrique outils et images satellitaires
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sur Données météorologiques sur la France disponibles en open data
Publié: 13 December 2023, 4:27am CET
« Météo-France va supprimer fin 2023 toutes ses redevances de réutilisation de données publiques », indique le gouvernement dans un communiqué. Cette ouverture était réclamée depuis longtemps par les associations, les entreprises, les chercheurs. Le grand public pourra aussi en profiter. A partir du 1er janvier 2024, toutes les données et prévisions de Météo-France seront accessibles gratuitement et librement réutilisables. Cette évolution est la conséquence de la législation européenne qui impose depuis 2019 la mise à disposition gratuite, sauf exceptions, des données des services publics. La fin des redevances de Météo-France permettra un accès temps réel et à la fréquence de 6 minutes, aux données de plus de 2 000 stations d’observation et à l’ensemble de ses données de radars (40 radars de métropole et d’outre-mer) en temps réel et toutes les 5 minutes.Présentation de la plateforme
La plateforme meteo.data.gouv.fr centralise des données téléchargeables et utilisables de manière libre et gratuite sur la météo et le climat. On y trouve des données climatologiques sur les stations de métropole et outre-mer ainsi que les données « mémoire du climat » qui permettent de constater les effets déjà observés du changement climatique.
La plateforme a vocation à être enrichie au fur et à mesure de nouvelles données, notamment en ce qui concerne :
- les données d’observation mesurées par les stations météorologiques ;
- les alertes météorologiques ;
- les données radar ;
- les modèles de données de prévision météorologique numérique (PNT).
La plateforme meteo.data.gouv.fr n’est pas un nouveau portail open data. C’est une exposition thématique du catalogue data.gouv.fr (comme transport.data.gouv.fr par exemple). Toutes les données disponibles le sont dans les mêmes conditions que sur le portail data.gouv.fr. Cette plateforme s’inscrit dans une démarche plus large de construction de communs numériques facilitant la création de plateformes thématiques exposant de la donnée publique. La plateforme est en version bêta et les retours sont bienvenus.
Jeux de données disponibles
1- Données climatologiques de base
- Informations sur les stations (métadonnées)
- Donnéés climatologiques de base 6 mn
- Données climatologiques de base mensuelles
- Données climatologiques de base quotidiennes
- Données climatologiques de base horaires
- Données climatologiques décadaires
- Données climatologiques décadaires agro
2- Données climatologiques de référence pour le changement climatique
- Données changement climatique - LSH (Longues Séries Homogénéisées)
- Données changement climatique - SIM quotidienne
- Données changement climatique - SQR (Séries Quotidiennes de Référence
Les données climatologiques de base sont géoréférencées à partir des stations météorologiques dont les coordonnées géographiques sont indiquées dans les fichiers csv. En ce qui concerne les données de référence pour le changement climatique, il convient d'importer les données SIM à partir du fichier shp ou du fichier kml mis à disposition.
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Rapport annuel 2023 du Haut conseil pour le climat « Acter l’urgence, engager les moyens »
Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100
Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatique
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
Un globe 3D pour explorer le climat et ses évolutions vus de l'espace (site de l'ESA)
Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)
Tchernobyl : la météo nationale a-t-elle des cartes en 1986 ? Retour sur une polémique sur fond de complotisme
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sur La carte, objet éminemment politique. Maduro modifie la carte officielle du Venezuela pour y inclure l’Essequibo
Publié: 6 December 2023, 6:16pm CET
Suite au référendum du 3 décembre 2023 qui a remporté 95% de « oui », le Venezuela a partagé une nouvelle carte officielle qui intègre le territoire de l'Essequibo. Ainsi le président chaviste Nicolás Maduro officialise l'annexion des 2/3 du Guyana voisin. Le territoire de l'Essequibo, riche en pétrole et en minerais, est convoité de longue date par le Venezuela. Cette annexion intervient dans un contexte de fragilité politique du régime de Maduro qui trouve là un exutoire au mécontentement grandissant dans un pays rongé par l'inflation et la corruption.
Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, montre une carte de son pays incluant la région guyanaise de l'Essequibo, lors d'une réunion à Caracas, le 5 décembre 2023 (source : ©AFP)Maduro brandit la nouvelle carte du Vénézuéla avec l'Essequibo annexé dans un acte du Conseil fédéral du gouvernement et du Conseil de défense le mardi 5 décembre 2023. « J'ai immédiatement ordonné de publier la nouvelle carte du Venezuela avec notre Guayana Esequiba et de l'apporter dans toutes les écoles, lycées, conseils communautaires, établissements publics, universités et dans tous les foyers du pays. C'est notre carte bien-aimée ! »
1) Un conflit frontalier qui remonte à plus de 150 ans
Le Guyana affirme que la frontière entre les deux pays a été fixée en 1899 par un tribunal d'arbitrage. Pour le Venezuela, le fleuve Essequibo est la frontière naturelle entre les deux pays depuis 1777. Le Venezuela affirme que la frontière « naturelle » avec le Guyana est formée par le fleuve Essequibo, et non par la ligne Schomburgk, tracée en 1844 et présentée en 1886 par le Royaume-Uni comme la frontière internationale. En 1899, l’arbitrage des Etats-Unis aboutit à des concessions bilatérales permettant une démarcation, mais aussi à la perte pour le Venezuela d'un territoire d'environ 160 000 km², et de plus de 200 kilomètres de côtes ouvertes sur l'Océan Atlantique, ce qui n’allait pas être sans conséquence par la suite du point de vue du droit maritime et de l’exploitation des ressources.
Le territoire tient son nom du fleuve Essequibo qui dérive du nom de Juan de Esquivel, un officier de Diego Colomb, fils aîné de Christophe Colomb et héritier de la couronne de vice-roi, qui explora la région pendant les premières décennies du XVIe siècle. L'Essequibo fait partie intégrante du Venezuela depuis son indépendance en 1811. Mais en 1840, profitant des difficultés du jeune État à contrôler ses frontières, le Royaume-Uni s’approprie la région et l'annexe à sa colonie guyanaise. Une annexion jamais reconnue par le Venezuela (source : Wikipedia).
Le conflit frontalier s'est réactivé au moment de l'indépendance de la Guyane britannique en 1966. Malgré des tentatives d'arbitrages successifs (signature de l’Accord de Genève, dont le contenu favorise la recherche de solutions mutuellement satisfaisantes pour le règlement pratique du différend), aucune solution n'a pas être trouvée au niveau international. Si la question de l'Essequibo fait aujourd'hui l'objet d'un large consensus au Venezuela, elle rencontre une vive opposition de la part du Guyana anglais qui a déposé une motion auprès de la Cour internationale de justice de La Haye pour essayer d'empêcher le référendum d'annexion du 3 décembre 2023.
Le territoire de l'Essequibo revendiqué par le Venezuela (source : Wikipedia)
2) L'Essequibo, une région riche en ressources naturelles
Le territoire de 159 500 kilomètres carrés situé à l’ouest du fleuve Essequibo représente les deux tiers de la Guyane britannique et est également frontalier avec le Brésil. Il est riche en or, diamants, bois et pétrole : un désert vert au sous-sol chargé de ressources naturelles (gaz et pétrole, or, diamants, cuivre, bauxite, fer et aluminium). Il donne accès à une zone de l'Atlantique où du pétrole a été découvert en grande quantité, attirant l'attention du gouvernement du président vénézuélien Nicolás Maduro. En 2015, la compagnie ExxonMobil découvre un important gisement de brut au large des côtes de l’Essequibo. L’entreprise américaine préfère traiter avec le petit Guyana qu’avec le Venezuela socialiste. Le litige territorial resurgit. Il est à vif depuis qu’en août 2023, le Guyana a lancé un appel d’offres pour l’exploitation de plusieurs secteurs pétroliers dans l’Essequibo. En octobre 2023, la découverte d’un nouveau gisement de pétrole porte les réserves du Guyana à près de 11 milliards de barils.
Les observateurs évoquent « un nouvel émirat ». Après avoir augmenté en 2022 de 57,8 % – un record mondial –, le produit intérieur brut du Guyana devrait encore progresser de 38 % en 2023, selon le Fonds monétaire international. L'entreprise ExxonMobil, l’opérateur principal du projet d’extraction, prévoit qu’elle atteindra 0,8 million de barils par jour d’ici fin 2025. Le petit État d’Amérique latine extraira en 2025 près de 1 % de la demande mondiale (soit plus que le Koweit). Un pactole vers lequel se tourne Caracas. Le gouvernement vénézuélien affirme que le Guyana n'a pas compétence pour accorder des concessions dans les zones maritimes au large de l'Essequibo. Parmi les premières mesures, Maduro a autorisé la Petroleos de Venezuela Sociedad Anónima (PDVSA) et la Corporation vénézuélienne de Guyane (CVG) à créer les divisions PDVSA Essequibo et CVG Essequibo. Il a également ordonné l'octroi de licences d'exploitation pour l'exploration et l'exploitation du pétrole, du gaz et des minéraux dans le territoire annexé. En s'emparant de la région d'Essequibo, le Venezuela prend le contrôle d'une grande partie du champ pétrolifère appelé bloc Stabroek.
Beaucoup se demandent pourquoi le Venezuela, déjà riche en pétrole, veut aussi celui de son voisin. Le Venezuela possède les plus grandes réserves de la planète, mais son industrie pétrolère est à genoux, conséquence de la mauvaise gestion, du sous-investissement, de la corruption et des sanctions économiques en vigueur depuis 2019 (après la réélection frauduleuse de Nicolas Maduro). Sa production a chuté de 3 millions de barils par jour jusqu'à moins de 400 000. Elle se maintient aujourd'hui péniblement à 750 000 barils quotidiens. La raison est liée aussi à la nature du pétrole du Guyana : plus facile à raffiner, il est rentable dès 35 $ le baril. Le projet s'inscrit dans le cadre plus large d'un nouveau front pionnier contrôlé par les pouvoirs publics dans le grand Est vénézuélien. Il pose la question des litiges transfrontaliers sur le plateau des Guyanes, enjeux géopolitiques à l’interface des mondes amazoniens et caribéens. Dans un article consacré aux Opérations offshore à proximité de frontières arbitraires, Ricardo Salvador De Toma Garcia met en évidence l'influence des acteurs de la géopolitique du pétrole dans les processus de négociation et de résolution des controverses sur la délimitation des frontières. Le cas de l'Essequibo est un bon exemple pour montrer les effets échelonnés de la distribution des concessions offshore dans des espaces maritimes non délimités, ces pratiques contribuant à reconfigurer les dimensions géopolitiques des controverses.
Identification des secteurs de concessions offshore autorisés unilatéralement par le Guyana
(source : Ricardo Salvador De Toma Garcia, 2023)
Pour appréhender le différend frontalier Venezuela-Guyana dans un contexte plus large, voir la carte des limites de ZEE au large des Guyanes proposée par le site Géoconfluences.
3) Le référendum d'annexion et ses conséquencesLe référendum organisé le 3 décembre 2023 a plusieurs finalités : réaffirmer les revendications du Vénézuela sur cette région, mais aussi renforcer le pouvoir de Maduro à un an des prochaines élections présidentielles. D'un point de vue géopolitique, la décision d'annexer l'Essequibo a une incidence sur tout le continent sud-américain, voire au delà. Le Venezuela entend profiter du soutien de la Russie à l'échelle internationale et desserrer la pression exercée par le groupe de Lima, hostile au régime socialiste de Maduro. Le Royaume-Uni pourrait lui-même réagir en soutenant la Guyanne britannique, tandis que la France pourrait à terme voir des répercussions sur le territoire de la Guyane française située à proximité. Le Brésil veut quant à lui éviter un conflit à sa frontière et la déstabilisation de la région. Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva dit « ne pas vouloir de guerre en Amérique du Sud ». Les membres du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) ainsi que le Chili, la Colombie, l’Equateur et le Pérou ont exhorté « les deux parties à dialoguer et à rechercher une solution pacifique afin d’éviter des initiatives unilatérales qui pourraient aggraver la situation ». La Chine, qui se fait rembourser ses crédits directement en pétrole par le Vénezuela, a demandé aux deux pays de résoudre leur différend « de manière correcte ».
De fait, le référendum de décembre 2023 vient entériner des revendications territoriales de longue date. Depuis 1999, le Venezuela affirme dans l'article 10 de sa constitution que « le territoire et les autres espaces géographiques de la République sont ceux qui correspondent à la Capitainerie Générale du Venezuela avant sa transformation politique initiée le 19 avril 1810, incluant les modifications résultant des traités et arbitrages non frappés de nullité ». Il s'appuie notamment sur une carte de la Capitainerie générale du Venezuela de 1777 ainsi qu'une carte de la Grande Colombie de 1890 incluant l'Essequibo.
En octobre 2020, le Ministère de la Planification du Venezuela a publié un manifeste qui rappelle l'argumentaire justifiant cette annexion. Intitulé "La Guyane et l'identité nationale", le texte expose tous les arguments en faveur des droits légitimes historiques du Venezuela et le résume en une phrase : « le soleil du Vénézuela se lève dans l'Essequibo » (sic). Le « Venezuela né dans l'Essequibo » y est présenté comme une vérité historico-géographique. L'implantation de compagnies pétrolières transnationales est considérée comme « un plan de provocation soutenu et financé par Washington et les agences gouvernementales de la puissance américaine, notamment le Pentagone ». Les Amerindiens y font figure de peuple libertarien luttant contre le colonialisme. Le référendum prévoit d'ailleurs de leur accorder la citoyenneté vénézuelienne (pas plus de 125 000 personnes y vivent, soit 1/5 de la population guyanienne). Autant de propositions déjà mises en avant par l'ouvrage Un siècle de dépossession : l'histoire d'une revendication publié en 2003 par Pompeyo Torrealba, coordinateur du Mouvement National de Sauvetage de l'Essequibo, et que l'on retrouve également sur le blog La Guyana Esequiba.
Revendication souveraine de la République bolivarienne du Venezuela. Essai de la Chaire Penser le socialisme
(source : Guyana e identidad nacional, octobre 2020)La carte qui accompagne le manifeste du Ministère de la Planification d'octobre 2020 est quasiment la même que la nouvelle carte officielle exhibée par Maduro en décembre 2023. Les hachures ont été enlevées pour entériner l'annexion de l'Essequibo au Vénézuela.
Nouvelle carte de la République bolivarienne du Venezuela à l'issue du référendum du 3 décembre 2023
Selon les juristes guyaniens, le Venezuela n’a pas le droit de proclamer sa souveraineté sur les territoires de l'ancienne colonie du Guyana britannique, tels que définis par la Décision du tribunal arbitral de 1899. Les pays membres de la Communauté Caribéenne (CARICOM) et de l’Organisation des États des Amériques (OEA) ont rejeté le référendum vénézuélien. Selon ces organisations, la loi internationale est formelle : un état n'a pas le droit de saisir, d’annexer ou d’incorporer le territoire d’un autre état. Ce principe d'auto-détermination des peuples défendu par l'ONU n'a aucunement été respecté puisque le référendum ne visait qu'à consulter la population vénézuélienne sous la forme d'un quasi plébiscite pour justifier l'annexion.
4) Quand la carte fait le territoire
La carte officielle consacrant l'intégration de l'Essequibo comme 24e État de la République bolivarienne du Venezuela est disponible sur le site de l'Institut Géographique du Venezuela Simon Bolivar (IGVSB). On y trouve également la carte à l'origine de la réclamation "Notre Essequibo" ainsi qu'une nouvelle carte physique et politique du Venezuela.
Une carte du Venezuela « sans hachures » avait été publiée en 2012 par l'Instituto Geographico de Venezuela avant même l'annexion officielle de décembre 2023, après une pétition présentée par les militants de l'époque devant les autorités de l'IGVSB et avec le soutien des réseaux sociaux. Déjà en 1999, il existait une version officielle dont plusieurs exemplaires avaient été imprimés, qui incluaient également l'extension du Venezuela sur le plateau continental. En septembre 2023, le président Maduro s'est également livré à un exercice de communication à partir de cartes historiques pour démontrer la légitimité des revendications territoriales du Venezuela sur l'Essequibo. La première carte officielle du Venezuela avec le territoire annexé à l'ouest du fleuve Essequibo semble remonter à une carte de 1965 publiée à l'échelle 1:4 000 000 par le quotidien El Nacional (3 février 1965). A l'époque, il s'agissait déjà d'annexer ce territoire comme zone de bonification (voir le texte du "Rapport des experts vénézuéliens sur la question des frontières avec la Guyane britannique", 18 mars 1965)
En 2015, le gouvernement du Guyana a protesté contre les noms de rues espagnols donnés par Google Maps, notamment en référence au héros de l’indépendance latino-américaine Simon Bolivar, idolâtré par le gouvernement vénézuélien. Depuis certains noms de rues semblent avoir été modifiés. De manière générale, le service de cartographie de la société américaine ne souhaite pas se mêler du conflit concernant l'Essequibo. Le territoire est indiqué en lignes pointillées pour ne pas froisser les susceptibilités de part et d'autre. Comme dans d'autres conflits territoriaux à travers le monde, Google Maps prend parti en ne prenant pas parti. Une manière de laisser le territoire Essequibo comme à part des deux pays.
Le territoire de l'Essequibo représenté en pointillé (source : Google Maps)Liens ajoutés le 15 février 2024
Alors qu'il s'était engagé à trouver une issue pacifique au différend concernant l'Essequibo, le Venezuela est en train de concentrer des troupes près de la frontière avec le Guyana. C'est ce que montrent les images MAXAR analysées par le CSIS [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 14, 2024
8/n
Avec une carte ayant valeur de slogan "Venezuela Toda" qui inclut le territoire annexé de l'Essequibo et rappelle que « le soleil du Vénézuela se lève dans l'Essequibo »
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 15, 2024
On retrouve cette carte schématique sous de nombreuses déclinaisons (drapeau, affiche, mosaïque...)
10/ pic.twitter.com/Ygc3cf5Q3f
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Atlas critique de la Guyane (par Matthieu Noucher et Laurent Polidori)
Une story map pour découvrir le voyage d'Albert Kahn en Amérique du sud (1909)
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sur Atlas archéologique de la France
Publié: 5 December 2023, 5:33pm CET
Coédité par Tallandier et l'Inrap, l'Atlas archéologique de la France présente et répertorie en une centaine de cartes et de plans inédits plusieurs dizaines de milliers de fouilles archéologiques. Conçu par Dominique Garcia, président de l'Inrap, et Marc Bouiron, conservateur en chef du patrimoine, l'atlas met en perspective plus de 500 000 ans d’occupation du territoire hexagonal et ultramarin.Dominique Garcia, Marc Bouiron, (dir.), Atlas archéologique de la France, Paris, Tallandier, 2023, cartes d’Aurélie Boissière. Site de l'éditeur.
Résumé
Des milliers de découvertes surgissent sans cesse sous la truelle des archéologues. Les vestiges d’habitats, de tombes, de sanctuaires ou d’ateliers enrichissent notre patrimoine comme notre compréhension des sociétés passées. Jamais encore ces archives du sol, du Rhin au Finistère, de la baie de Somme à la Corse et dans les terres d’outremer, n’avaient été cartographiées et illustrées avec une telle ampleur. Page à page, nous explorons les strates archéologiques telles que chaque époque nous les a léguées. Cartes en mains, cet ouvrage nous emmène sur les sentiers de la préhistoire, nous montre les usages des femmes et des hommes du Néolithique, l’empreinte des Gaulois et de Rome, le Moyen Âge des fermes et des cathédrales, les traces de l’esclavage, les vestiges de notre activité industrielle et les marques laissées par la violence des guerres. Chaque objet, chaque pan de mur, chaque sépulture, chaque reste de repas mis au jour vient documenter le récit d’un million d’années et permet d’écrire une nouvelle histoire de la France.
Les auteurs de Atlas archéologique de la France :
Dominique GARCIA
Professeur d’archéologie à l’université d’Aix-Marseille, Dominique Garcia est président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Archéologue de terrain, il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur les sociétés protohistoriques de la Méditerranée nord-occidentale au Ier millénaire.Marc BOUIRON
Conservateur en chef du patrimoine, Marc Bouiron est directeur scientifique et technique de l’Institut national de recherches archéologiques préventives. Ses publications portent sur l’évolution urbaine des villes du midi de la France, de la protohistoire à la période moderne.Quelques extraits sur le site de l'INRAP :
- Carte de « La première grande statuaire » (Néolithique)
- Vin méditerranéen et contreparties gauloises (Ve - Ier siècle av JC)
- La diffusion des produits venant du Nouveau Monde
Pour aller plus loin :
- Dominique Garcia présente l'Atlas archéologique de la France (INRAP)
- L’archéologie mise en cartes, avec Marc Bouiron et Muriel Gandelin (Paroles d'histoire)
- La France archéologique en cartes (Carbone14, le magazine de l'archéologie - France Culture)
la France archéologique comme on ne l'a jamais vue !
— carbone 14 (@LeSalonNoirFC) December 16, 2023
" les marchands italiens transportent le vin dans des bateaux sur les voies navigables [...] et cela pour un prix incroyable: pour une jarre de vin, ils reçoivent un esclave" (Diodore)
A découvrir dans: [https:]] pic.twitter.com/FzxLMGfUyE
ArchéOdyssée, une carte interactive de plus de 800 musées et sites archéologiques en France
Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
Une carte pour recenser les objets africains dans les musées du monde
L'histoire par les cartes : la carte archéologique de Paris
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sur Décrire la carte, écrire le monde
Publié: 4 December 2023, 5:04pm CET
La revue scientifique à comité de lecture international Phantasia porte une attention spécifique à l’imagination sous toutes ses formes, rigoureusement articulée à des problématiques et des thèmes aussi variés que la conscience, la perception, l’affectivité, la corporéité, la représentation, l’image, l’expérience esthétique, le langage, la textualité, l’écriture, le politique, le social, le droit, l’histoire, la culture ou la connaissance en général. Elle consacre son volume 13 à la carte et à l'écriture du monde :Ost, I., d'Avout, A. (dir.). « Décrire la carte, écrire le monde », Phantasia, vol 13, 2023. L'ensemble des articles de la revue est accessible en open access.
Extrait de l'introduction
« Si la carte constitue un système de signes complexe méritant un décodage patient, il arrive qu’elle s’impose à l’observateur dans un régime d’immédiateté esthétique. Par la richesse de ses lignes, de ses formes, de ses couleurs, de ses noms, l’image cartographique semble moins s’offrir comme un instrument de connaissance que comme la source d’un émerveillement spontané, emblématique de l’étendue et de la diversité du monde [...]. Dès l’origine conçue comme une œuvre d’art digne des plus grands maîtres, la carte n’a pas manqué, sinon de fasciner, du moins d’interpeller les autrices et les auteurs, qui ont cherché à rendre compte de sa beauté. Mais à y regarder de plus près, jusqu’où ceux-ci ont-ils véritablement entrepris de la décrire, de traduire son scintillement graphique comme sa rigueur scientifique en des termes aussi clairs que précis?? [...] Représentation du monde située à mi-chemin entre l’image (par son caractère visuel) et le langage (par sa nomenclature, ses toponymes et la légende qu’elle contient), la carte engage une lecture progressive et patiente, qu’une plume trop alerte serait en peine de restituer. [...] Représentation elle-même difficilement représentable, la carte résiste au mouvement de la description littéraire : dans les lignes de tel roman ou de tel essai, elle apparaît plus souvent sous la forme d’esquisses que de compositions abouties... Au fond, l’intérêt de la description littéraire des cartes repose sur la nature spéculaire de l’objet : la carte ne constitue-t-elle pas elle-même, avec ses codes et ses conventions spécifiques, une manière d’écrire le monde?? En faire l’objet d’un texte ne revient-il pas à proposer de facto une mise en abyme, à redoubler l’interprétation du réel dont tout support cartographique est porteur?? »
Table des matières
Aurélien d’Avout & Isabelle Ost Introduction
PARTIE 1. APPROCHES PANORAMIQUESIsabelle Ost Littérature et cartographie. Histoire de trompe-l’œil
Théo Soula Jeux d’échelles : aux limites de la littérature et de la cartographie
PARTIE 2. DYNAMIQUES DESCRIPTIVESClaire Olivier Rebattre les cartes, l’ekphrasis paradoxale de Philippe Vasset
Giacomo Fuk Les cartes utopiques de Louis Marin
Manon Delcour Du lac de Grand-Lieu à une carte des grands lieux : résidence d’écriture et pratiques cartographiques
PARTIE 3. NAVIGATIONS NUMÉRIQUESNathalie Gillain Dreamlands Virtual Tour, le projet carto-photographique d’Olivier Hodasava : filiation perecquienne et enjeux de la cartographie numérique
Anna Guilló Du Google Art au roman contemporain.Écriture, cartographie et géolocalisation
COMPTES RENDUSHenri Desbois Abstractions cartographiques : trois volumes du collectif Stevenson. Stevenson, Mappa Insulae, mappa Urbis et mappa Naturae, Marseille, Éditions Parenthèses, 2019, 2021 et 2023
Cécile Chatelet Émilie Ieven, Les territoires politiques de la littérature contemporaine française. Espace, ligne, mouvement, Paris, Presses universitaires de Vincennes, 2023
Juliette Morel Ceci n’est pas un atlas, Nepthys Zwer éditeur, Éditions du commun, 2023
Maxime Berges Aurélien d’Avout, La France en éclats. Écrire la débâcle de 1940, d’Aragon à Claude Simon, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2023
A propos des auteurs
Aurélien d’Avout
Ancien élève de l’ENS (Paris), agrégé de Lettres modernes et docteur en Littérature française, il est actuellement chargé de recherches du F.R.S.-FNRS à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles. Ses recherches portent principalement sur la prose narrative du xxe siècle, les rapports entre littérature et géographie, la poétique du récit de guerre et la génétique des textes. Il a notamment publié l’ouvrage La France en éclats. Écrire la débâcle de 1940 d’Aragon à Claude Simon (Impressions Nouvelles, 2023).
Isabelle Ost
Elle est professeur ordinaire en littérature et en philosophie à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles. Elle y co-dirige le Centre Prospéro. Langage, image et connaissance ainsi que l’École des sciences philosophiques et religieuses. Ses recherches et publications portent principalement sur les rapports entre philosophie et littérature ainsi que sur la littérature contemporaine de langue française. Elle supervise actuellement un programme de recherche (PDR du F.R.S.-FNRS) consacré aux rapports entre littérature et cartographie : dans ce cadre, elle a dirigé un ouvrage collectif intitulé Cartographier. Regards croisés sur des pratiques littéraires et philosophiques contemporaines (PUSL, 2018) et a co-dirigé le présent numéro de la revue Phantasia (Décrire la carte, écrire le monde).
Articles connexes
Hors du monde : la carte et l'imaginaire - Exposition cartographique (Strasbourg, du 18 mai au 20 octobre 2019)
Un océan de livres : un atlas de la littérature mondiale
Carte des road trips les plus épiques de la littérature américaine
Le tour de France des classiques de la littérature (Gallica - BNF)
Le voyage d'Ulysse. Comment cartographier un mythe ?
Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle) par Roger Chartier
Vers une carte interactive de la littérature de fiction dans le monde
Découvrir Paris à travers les grands classiques de la littérature
Fake Britain, un atlas de lieux fictionnels
Rubrique Cartes et atlas imaginaires
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sur Cinquième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2023)
Publié: 3 December 2023, 8:22am CET
La 5e édition du défi cartographique du #30DayMapChallenge s'est terminée fin novembre 2023. Parmi les thèmes proposés, on retrouve un certain nombre de classiques de la cartographie et de la sémiologie graphique. Cette année, les couleurs ont été un peu laissées de côté au profit des figurés (points, lignes, polygones, hexagones). L'édition 2023 introduit des thèmes nouveaux concernant les continents, la population, l'atmopshère. Enfin quelques thèmes originaux à souligner : les cartes rétros, les cartes de navigation, les cartes du dehors, "Le Nord n'est pas toujours en haut", "Est-ce un graphique ou une carte ?"
Les réalisations peuvent être retrouvées sur X (Twitter) à partir du hashtag #30DayMapChallenge et sur Github. Chaque année, un portfolio est mis à disposition sur le site officiel du 30DayMapChallenge.
Bravo à tous les auteurs, anciens ou nouveaux, qui ont participé à cette édition 2023 ! Voici une sélection parmi nos coups de coeur
#30DayMapChallenge Day 1: Points
— Romain T. (@Romainsologne) November 1, 2023
? En automne la forêt de Sologne revêt son plus beau manteau.
?Voici donc une proposition de carte sur la couleur du feuillage de la forêt solognote à partir de la BD FORET. pic.twitter.com/mvTpZoWWqb
Jour 2 : Lignes
— AB Pictoris (@AbPictoris) November 2, 2023
? Connectivité en Mer Baltique#30DayMapChallenge pic.twitter.com/YDoWx9Ms7X
For day 7 - Navigation of the #30DayMapChallenge , a Spilhaus-y animation of one of my favorite datasets: 18th century whaling logbooks from @mysticseaport. #maps #gis #datavis pic.twitter.com/B0U9ccUjwk
— Peter Atwood (@Peterincan) November 7, 2023
#30DayMapChallenge Day 9: Hexagons pic.twitter.com/Q8GmXlJU23
— Ceren Dolma ? (@ceren_do) November 9, 2023
#30DayMapChallenge | Day 9 | Hexagons
— riannek (@fneukirchen) November 9, 2023
Kindergartens in #Berlin. Tools: Python, Geopandas, h3pandas, h3-py and QGIS
Data: Geoportal Berlin (@OpenDataBerlin) and Kontur Population. Cmap: acton by @fcrameri#Kita @KonturInc pic.twitter.com/5l1c9JugME
??#30DayMapChallenge : jour 12, l'Amérique du Sud. Que signifie le nom des États et capitales du continent ? Hypothèses plus ou moins certaines de traductions littérales... Mes préférences : l'une des propositions pour le Chili ??, et aussi pour le Vénézuela ?? ! Et vous ? pic.twitter.com/VSe28agn2B
— Lucas Destrem ??? (@LucasDestrem) November 12, 2023
???Wanted to try the trivariate choropleth script of #Day13 of #30DayMapChallenge on another country, so here is a map of soil texture for contiguous USA
— Benjamin Nowak (@BjnNowak) November 21, 2023
?#RStats code: [https:]] [https:]] pic.twitter.com/qmXKaUaYl5
#30DayMapChallenge - day 14: Europe
— Britt Lonneville (@BrittLonneville) November 14, 2023
As one of my favourite profs at uni taught his puzzled freshmen: "Europe does not exist" (because there is no conclusive definition for it) ? So today let's look at some official and less official interpretations of what Europe is (not) ?? pic.twitter.com/tCPbBcVYeI
#30DayMapChallenge Jour 13 - #Choropleth
— IGN France (@IGNFrance) November 13, 2023
? En France métropolitaine, le taux de boisement (rapport entre la superficie forestière et la superficie totale du territoire) s’élève à 31 %. Cette moyenne masque néanmoins de fortes différences départementales.
?Cinq départements… pic.twitter.com/d3sxduu5Ka
#Day15 of the #30mapchallenge: The Geography of Central London toilets!
— Helen McKenzie (@helenmakesmaps) November 15, 2023
The theme for today is #OpenStreetMap and I wanted to map something that is really hard to find in the data world, to highlight why OSM is so important to the #geospatial industry.#QGIS #CARTO #maps pic.twitter.com/Ts96bU4Xiq
A clear view of the global maritime transport network. One of my creations made it into maritime news from @Splash_247! Go, check it out :) . The #30daymapchallenge is always rewarding. #dataviz #b3d [https:]]
— Julian Hoffmann (@Julian_H0ffmann) December 1, 2023
#30DayMapChallenge Day 17: “Flow”
— Charlie Lott (@chartographie) November 17, 2023
This map tracks the movements of 8 different whale sharks in the Gulf of Mexico. The whale shark is a filter feeding shark, living off of plankton and small fish. They can travel 67 kilometers (42 miles) in a single day. Data from Movebank. pic.twitter.com/8J494uC2LfJour 18 du #30DayMapChallenge :
— perrin remonté (@PerrinRemonte) November 18, 2023
Thème : Atmosphère
une occasion de spammer sur ce petit modèle climatique à 5km de résolution que j’ai usé jusqu’à la corde
Sortez les parapluies, c’est la saison des pluies ????? pic.twitter.com/qhkTqeB4pC
#30DayMapChallenge 2023 Day 19: 5 minute map
— nordaufnordost (@nordaufnordost) November 19, 2023
How far can you travel in 5 minutes?
Done in QGIS (3:36 minutes) and Gimp (2:21 minutes), so a 5 minute-ish map... pic.twitter.com/uVLe0S8wqw
#30DayMapChallenge 21: raster ?? la présence humaine à travers les lumières nocturnes et les bateaux ?? human presence through nightlights and boats pic.twitter.com/snr1YDqmsE
— HistoCarte (@HistoCarte) November 21, 2023
Day 22 : North is not always up. Suivez le tour du monde de Charles Darwin à bord du HMS Beagle ?
— Yasmine ? (@Yasmine_Bouzid_) November 22, 2023
Cette carte est à retrouver dans le nouveau numéro de #Mercator qui sortira demain ! Restez à l'écoute des nouvelles des @Artisans_Cartos pour en savoir plus.#30DayMapChallenge pic.twitter.com/dxp3ZJjtT0
Tadaaaaaaam
— Anne L. (@AlandcoC) November 23, 2023
Jour 23 du #30DayMapChallenge : 3D !
Méandre du Mississippi entièrement brodé main (et carte modèle).
Des heures de boulot, des centaines de points, mais super contente (et fière) du résultat ?#passionméandres
Bonus : fil à dérouler pour d'autres photos ! pic.twitter.com/MWj6R95mdb
#30DayMapChallenge Day 24 : Black & White
— Joël Mariteau (@James_Tib_Kirk) November 24, 2023
Les déplacements domincile-lieu d'études en Bretagne en 2022.
Carte réalisée sous QGIS. Source : INSEE. pic.twitter.com/KlRn1SqjQQ
#30DayMapChallenge day 24: Black & white
— Jean-Marc Viglino (@jmviglino) November 24, 2023
???? with @IGNFrance Vector Tile Service ? #Geoservices #geocommuns ?? #Macarte #MVT
?? online map ?? [https:]] pic.twitter.com/cCyQUv6Gal
#30DayMapChallenge Day 25: Antarctica
— Gaëlle Sutton (@Gaelle_Sutton) November 25, 2023
Lieux de passages, humains et non-humains, à partir des données de Qantarctica du @NorskPolar ??#Antarctica #southpole pic.twitter.com/fm8i7GxSfV#30daymapchallenge Day 26 : Minimal | Africa aspires to be self-sufficient in everything, including food. Will this be possible without the collapse of societies? Just two colors, but countless " If ". pic.twitter.com/f7sShSJAqq
— Padonou Mikhaïl (@229Biodiversity) November 26, 2023Chaque point de cette carte adopte la couleur moyenne des lacs de la zone qu’il recouvre. Seuls un tiers d’entre eux sont encore bleus. Un atlas tristement poétique pour ce défi n°27 “Dot” du #30DayMapChallenge. A mieux scruter dans @Epsiloon_mag #18 ici: [https:]] pic.twitter.com/fPsw5XnzlC
— Léa Desrayaud (@Lea_Des) November 27, 2023
Day 28 of #30DayMapChallenge has the theme 'is this a chart or a map?' For this map, I revisited the same @ghgis data as yesterday. This time I focussed on London with a map exploring spatial patterns of street suffixes in ~1900, with a pie chart (controversial!) per Borough. pic.twitter.com/nZXMGNI1o9
— Heather Chamberlain (@HeatherCh100) November 29, 2023
??#Day28 (chart or map) of #30DayMapChallenge
— Benjamin Nowak (@BjnNowak) November 28, 2023
??This is not a map??
My fav topic, so I tried to comply as closely as possible with the prompt with a treemap inside a map
?#RStats code if you're curious (map only, annotations added with Figma): [https:]] pic.twitter.com/QcUIngEwX7
One more for #30DayMapChallenge 29: Population. This was a backup idea; might as well share it. This shows the population of people living under democracy and dictatorship, defined by a country's level of suffrage, free and fair elections, and freedom of association and the press pic.twitter.com/6G3g6f5qyr
— tterence on bsky (@researchremora) November 29, 2023
? #30DayMapChallenge, jour 29 : Population. ??
— Lucas Destrem ??? (@LucasDestrem) November 29, 2023
Une carte des communes françaises de moins de 100 habitants... Des microscopiques, des inattendues, des célèbres, des zones à forte concentration… le saviez-vous ?
Zoom ??? pic.twitter.com/eR1euipIu9
#30DayMapChallenge 30, one of favorite. Terra Nostra, une Méditerranée orientée ouest/est, reliefs inversés. Ses voyages antiques, ses épaves célèbres, ses naufrages plus récents, anonymes et quotidiens, des bateaux de sauvetage, quelques îles disparues, à vendre ou protégées pic.twitter.com/SjAkMxObiB
— Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) November 30, 2023
Suite au #30DayMapChallenge 2023, cet article revient sur cet évènement où la cartographie est à l'honneur: [https:]] . Pour cette 5ème édition les Makiniens se sont impliqués pour : proposer 3 cartes, créer un site interne de votes, vous partager nos cartes préférées pic.twitter.com/XCv0O0ab6E
— Makina Corpus (@makina_corpus) January 16, 2024
Articles connexesDe la géographie au climat, des guerres à l’impact des GAFAM… Le journaliste-cartographe @XemartinLaborde réhabilite la mythique mappemonde et nous invite à observer la planète sous tous ses angles. Venez donc voir !
— 28 minutes (@28minutes) January 27, 2024
? [https:]] @dunod_editeur pic.twitter.com/WGreNbI0ET
Quatrième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2022)
Troisième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2021)
Deuxième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2020)
Un défi cartographique de 30 jours en novembre 2019 (#30DayMapChallenge)
Les cartes et data visualisations de Topi Tjukanov : entre art et cartographie
La cartographie du monde musulman et ses nombreux mapfails
Vidéos des présentations au congrès cartographique NACIS 2022
Comment différencier infographie et data visualisation ?
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sur Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
Publié: 27 October 2023, 12:52pm CEST
L'Insee publie régulièrement de nouvelles données carroyées à 200m ou 1km. Ces données proviennent du dispositif sur les revenus localisés sociaux et fiscaux (FiLoSoFi). La base contient 31 variables sur la structure par âge des individus, sur les caractéristiques des ménages et des logements et sur les revenus. Le champ géographique est constitué de la France métropolitaine, de la Martinique et de La Réunion. La publication des nouvelles données 2019 donne l'occasion de cartographier les inégalités en France à l'échelle infra-communale.
1) Accès et mode d'utilisation des données carroyées de l'INSEE
L'Insee fournit des informations socio-économiques sur près de 30 millions de ménages. Il diffuse ces informations à différentes échelles dont la plus petite est celle d’un carreau de 200 mètres de côté. Ces statistiques locales permettent d’observer finement la situation socio-économique de la population de zones géographiques très ciblées. Elles représentent une source d’information précieuse pour aller au-devant des besoins des habitants et des acteurs économiques et accompagner la mise en œuvre de politiques publiques.
Exemple de carte carroyée à 200 m à partir des données de revenus localisés sociaux et fiscaux (Filosofi)
Téléchargement des données- Données au niveau naturel (premier niveau diffusable)
- Données au carreau de 200m (y compris données imputées)
- Données au carreau de 1km (y compris données imputées)
Pour en savoir plus :- Revenus, pauvreté et niveau de vie en 2019 - Données carroyées
- Les données carroyées, des outils et méthodes innovants pour percevoir la réalité des territoires
2) Géovisualiser les données sur le site du GéoportailSi l'on ne souhaite pas télécharger les données ni effectuer de traitement cartographique, il est possible de visualiser les données directement sur le site du Géoportail.
Niveau de vie en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)
Ménages propriétaires en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)
Part des ménages pauvres en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)
3) Construire ses propres cartes à partir du module cartographique de l'INSEEPour les données carroyées à 1km, on peut utiliser le module cartographique Statistiques locales fourni par l'INSEE. Les données récentes sont déjà intégrées et il est possible de superperposer d'autres données en utilisant le menu "Données externes" (il est conseillé de télécharger le modèle csv pour intégrer ses données). L'application permet de jouer sur les seuils de discrétisation et de croiser avec d'autres données de la base Filosofi.
Niveau de vie winsorisé des individus en euros en 2019 (Statistiques locales - INSEE)
Le terme "winsorisé" fait référence à une technique statistique de traitement des valeurs extrêmes d'une distribution consistant à ramener à un seuil donné toutes les valeurs situées au-delà, ou en deçà, de ce seuil.Part des personnes âgées de 65 ans et plus en 2019 (Statistiques locales - INSEE)
4) Prolonger l'analyse dans un outil de cartographie numérique ou dans un SIG
Utilisation de l'application Gridviz
Gridviz (licence EUPL 1.2) est une bibliothèque JavaScript basée sur WebGL développée par Julien Gaffuri et Joe Davies. Il permet de visualiser des données maillées (ou tout ensemble de données tabulaires avec position x/y) dans un navigateur avec une grande variété de styles cartographiques. Contrairement aux outils de cartographie Web raster traditionnels, Gridviz restitue tout à la volée côté client. Le dépôt Github est ici. La référence API est là.
Gridviz : une bibliothèque pour la cartographie en ligne de données carroyées par Julien Gaffuri, Eurostat (Webinaire Carte Blanche #8, jeudi 5 octobre 2023).
Nombreux exemples d'utilisation de Gridviz à partir des données carroyées de l'INSEE sur la population française.
Carte interactive de la population française
— Julien Gaffuri @julgaf@mapstodon.space (@julgaf) October 23, 2023
? [https:]]
avec les toutes nouvelles données #InseeFr Filosofi corroyées à 200m de 2019, avec GridViz. pic.twitter.com/IL9keJyvZX
Intégration des données dans un outil SIGIl est possible d'utiliser les données carroyées de l'INSEE dans un SIG. Voici le documentation sur la méthodologie pour les données 2019.
Articles connexes??L'@InseeFr vient de sortir les nouvelles données carroyées à 1km avec les niveaux de vie des individus.
— Boris Mericskay (@BorisMericskay) October 13, 2023
? Petite carte pour appréhender à une granularité très fine ou habitent les ?riches? et les ?pauvres?
-Pour info 36 000 communes vs 370 000 carreaux- pic.twitter.com/mi0MEraLoG
Données carroyées de 2015 sur le site de l'INSEE
Données carroyées concernant l'accès à l'électricité en Afrique subsaharienne
Données carroyées de population à l'échelle mondiale sur le site WorldPop
Étudier les inégalités entre établissements scolaires à partir de l'Indice de position sociale (IPS)
Etudier la métropolisation et les dynamiques urbaines en France avec les données INSEE
Visualiser les densités de population en 3D et à l'échelle mondiale
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sur Atlas du permafrost arctique
Publié: 21 October 2023, 9:17am CEST
Le permafrost ou pergélisol, occupe le quart des terres émergées de l’hémisphère nord. Il est aujourd’hui sujet à de profonds changements en raison du réchauffement climatique. L'Atlas du permafrost arctique constitue une somme de connaissances sur le sujet, avec de nombreuses cartes, illustrations, images de drone et photographies.Arctic permafrost Atlas (à télécharger en anglais - version numérique)
Plus de 150 scientifiques ont contribué à l'Atlas avec des données, des commentaires, des analyses. Il s'agit d'une collaboration entre de nombreux partenaires dans le cadre du projet Nunataryuk, destiné à rassembler des connaissances de pointe sur les pergélisols et les impacts du dégel sur les communautés humaines de l'Arctique. L'Atlas est disponible en version papier et en version numérique.Plan
- Earth’s Freezer: Introduction to Permafrost
- Awakening Giant: Permafrost and Climate Change
- Moving Grounds: Permafrost Changes
- Arctic Ripples: Impacts of Permafrost Thaw
- Holding Tight: Adaptation to Permafrost Thaw
- Going South: Permafrost in Other Areas
- Over the Horizon
- Base de données du Réseau Terrestre Mondial pour le Pergélisol (GTN-P)
- Base de données des bassins versants pan-arctiques (ARCADE)
- Base de données mondiale sur les tourbières
- Base de données démographiques mondiale LandScan
- Données de MNT et accès à l'explorateur ArcticDEM
Quand la route maritime de l'Arctique fait de nouveau l’actualité
Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »
Comment le changement climatique a déjà commencé à affecter certaines régions du monde
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
Un globe 3D pour explorer le climat et ses évolutions vus de l'espace (site de l'ESA)
L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse
La moitié des zones humides d'Europe, des États-Unis et de la Chine ont disparu en trois siècles
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sur Étudier les migrations à l'échelle infranationale pour l'ensemble des pays du monde
Publié: 18 October 2023, 6:33pm CEST
Niva, V., Horton, A., Virkki, V. et al. (2023). World’s human migration patterns in 2000–2019 unveiled by high-resolution data. Nature Human Behavior. [https:]]Bien qu’elle soit devenue une question d’actualité dans le débat public et qu'elle soit à l’agenda politique de nombreux pays, l'étude quantitative des migrations et de leurs principaux facteurs à l'échelle mondiale faisait jusque-là défaut. Les modèles de migration humaine dans le monde viennent de faire l'objet d'une étude scientifique à partir de données en haute résolution sur la période 2000-2019. Publiée en septembre 2023 dans la revue Nature, cette étude souligne l'importance de l'analyse des migrations à l'échelle infranationale.
Migration nette et tendances migratoires cumulées au sein des zones administratives communales, provinciales et nationales (source : Niva et al, 2023, Creative communs licence)
Les auteurs de cette étude ont créé une base de données à l'échelle mondiale sur la migration nette annuelle entre 2000 et 2019 à partir d'une grille d'environ 10*10 km, couvrant 216 pays ou États souverains et basée sur les taux de natalité et de mortalité déclarés. Ils montrent qu'à l'échelle mondiale, environ 50 % de la population vit dans des zones où la migration accélère la croissance de la population urbaine, tandis qu'un tiers de la population mondiale vit dans des zones rurales qui connaissent une migration nette positive. Ils montrent aussi que, globalement, les facteurs socio-économiques sont plus fortement associés aux schémas migratoires que les facteurs climatiques. Bien que la méthode dépende de la qualité des données de recensement (d'où des incertitudes notables dans les régions où la couverture ou la qualité des données de recensement sont faibles), les auteurs ont pu appréhender les schémas de migration à l'intérieur des pays, ainsi que par zonage socio-économique et géophysique. Les résultats soulignent l’importance de l’analyse infranationale de la migration – une nécessité pour la mise au point de politiques de coopération internationale et de responsabilité partagée dans la gestion des migrations.
Étude des migrations à l'échelle infranationale. Accès au module cartographique en ligne proposé par l'Université d'Aalto (Finlande)
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Cartographier les migrations internationales
Rapport mondial 2023 sur les déplacements internes (Conseil norvégien pour les réfugiés)
MigrExploreR pour géo-visualiser des migrations internationales
Une data visualisation pour étudier les vagues d'immigration aux Etats-Unis (1790-2016)
Analyser et discuter les cartes des "pays à éviter" pour les voyageurs
Une data-story sur les flux de migrations en Afrique occidentale et centrale (DTM-IOM)
Rapport de l'Observatoire des territoires sur l'impact des mobilités en France -
sur Images satellites Spot 6-7 accessibles en open data
Publié: 16 October 2023, 6:58pm CEST
Le site DINAMIS (Dispositif Institutionnel National d'Accès Mutualisé en Imagerie Satellitaire) diffuse en open data l’ensemble des images satellites Spot 6-7 orthorectifiées depuis 2013. Les satellites SPOT-6 et SPOT-7 forment avec les deux satellites PLEIADES une constellation de satellites optiques d’Observation de la Terre, assurant la continuité et la disponibilité des données haute et très haute résolution
Sélectionnez l'année recherchée ainsi que le mode (multispectral, avec une résolution de 6 mètres - ou panchromatique, avec une résolution de 1,5 mètres). La couverture correspondante apparaît sur la carte interactive.
Accès à l'open data couvertures Spot 6-7 France (source : DINAMIS)
Sélectionnez sur la carte les produits à télécharger. Vous pouvez sélectionner plusieurs produits avec la touche SHIFT (sélection multiple) ou CTRL (sélection par rectangle)
Sur la page suivante, vous devrez remplir vos coordonnées pour accéder aux liens de téléchargement.
La couverture Spot 6/7 est également consultable sur le Géoportail pour les années 2015 à 2021.
Articles connexes
Les images satellites Spot du CNES (1986-2015) mises à disposition du public
Images satellites Maxar à télécharger en open data
Images satellites Landsat 9 mises à disposition par l'USGS
Le programme Landsat, lancé en 1972, fête ses 50 ans d'observation de la Terre
La NASA met à disposition plus de 11 000 vues satellitaires prises ces 20 dernières années
Les photos de la Terre prises par Thomas Pesquet lors de ses missions spatiales
Animer des images satellites Landsat avec Google Earth Engine et l'application Geemap
Tempête Alex et inondations dans les Alpes maritimes : accès aux cartes et aux images satellitaires
Des différents modes de visualisation pour comparer des images aériennes ou satellitaires
Rubrique outils et images satellitaires
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sur La carte, objet éminemment politique. La Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 : qu’en reste-t-il 40 ans plus tard ?
Publié: 16 October 2023, 5:18am CEST
1) Remettre la carte dans son contexte
« Vivre ensemble avec nos différences dans une société solidaire » est le slogan derrière lequel partent les trente-deux marcheurs de Marseille le 15 octobre 1983. Les marcheurs ont choisi comme point de départ le quartier de La Cayolle où des meurtres racistes, dont celui d’un enfant, avaient eu lieu peu de temps auparavant. Les marcheurs ont organisé leur mouvement avec l’aide de différents organismes comme la CIMADE de Lyon ou le MAN (Mouvement pour une alternative non violente). Un planning des villes étapes est instauré, des collectifs d’accueil se constituent, composés d’associations de solidarité avec les travailleurs immigrés, d’organisations politiques et syndicales mais aussi de mouvements spontanés.
Étapes de la Marche pour l’égalité et contre le racisme (1983)
Partie dans l’indifférence quasi-générale, la Marche devient de plus en plus populaire. Les médias s’intéressent progressivement à ce mouvement non-violent et non politique et lui font une couverture médiatique favorable. Les personnalités politiques se bousculent pour accueillir les marcheurs dans leur commune. Les marcheurs se méfient pourtant de toute récupération et rejettent tous slogans ou messages trop politiques. A l’arrivée sur Paris, les familles et les jeunes ont défilé avec les portraits des victimes des crimes racistes et sécuritaires, en scandant « Égalité des droits, justice pour tous ». Plus de 100 000 personnes ont rejoint les marcheurs lors de leur défilé à Paris le dimanche 3 décembre 1983.
Affiche officielle de la Marche pour l’égalité et contre le racisme (source : Musée national de l'histoire de l'immigration)
2) Approfondir l'analyse à partir de fiches pédagogiques
« La Marche pour l’égalité et contre le racisme 1983-2013 » (Musée national de l'histoire de l'immigration). Cette fiche pédagogique a été réalisée par le département Éducation du Musée national de l’histoire de l’immigration, à l'occasion des 30 ans de l'événement en 2013. À partir d’une manifestation particulière, la Marche pour l’égalité et contre le racisme, il s’agit de montrer l’émergence d’une génération issue de l’immigration dans le débat public. Mettre en évidence également une forme d’engagement particulière, basée sur un mode d’expression peu courant en France, la non-violence ; une expression qui peut aussi trouver ses racines dans les marches de la faim des chômeurs des années 1930, les luttes pour les droits civiques des Noirs américains derrière le pasteur Martin Luther King aux Etats-Unis dans les années 1960, ou le mouvement de Gandhi en Inde. Il conviendra de montrer comment cette Marche répond de manière originale à des questionnements et des tensions en cours dans la société française de l’époque. C’est pourquoi l’étude de cet événement peut à la fois être intégré à l’histoire de l’immigration mais aussi aux différents programmes d’Education civique ou d’ECJS sur les différentes formes d’engagement et d’expression politique des citoyens.
« La Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 : qu’en reste-t-il 40 ans plus tard ? » (Le Cafuron). Dossier documentaire et démarche pédagogique proposés par Louis Brun (lycée Jacob Holzer dans la Loire) dans le cadre de l'enseignement de l'histoire-géographie et de l'EMC en classe de Première.« L’Histoire par les dates - La Marche pour l’égalité, 15 octobre 1983 » (Historicophiles). En un moment de tensions sociales croissantes, cette marche a offert une plateforme à ceux qui étaient souvent sans voix, réclamant la reconnaissance, le respect et l’égalité devant la loi. C’était une affirmation puissante de solidarité et de fraternité. Chapitre d'histoire Terminale : "Un tournant social, politique et culturel, la France de 1974 à 1988".
« Douce France, cher pays de mon enfance » par le groupe Carte de séjour, 1986 (L'histgéobox). Impliqué dans les marches de protestation, le groupe participe au concert qui clôt la "Marche des Beurs" à la Bastille en 1983. A l'occasion du concert géant de la Concorde du 15 juin 1985, Carte de séjour chante pour la première fois sa version de Douce France. La reprise du succès de Trenet permet au groupe d’accéder à une importante notoriété. L'interprétation introduit des sonorités orientales, tandis que le chant joue délibérément sur un accent maghrébin, transformant en véritable manifeste politique le morceau.
Lien ajouté le 3 décembre 2023
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— Palais de la Porte Dorée (@Palaisptedoree) December 3, 2023
Peu nombreux au départ et partis dans une quasi indifférence, les marcheurs, enfants d’immigrés et militants antiracistes, arrivent à Paris… pic.twitter.com/D3vWRUCCPpArticles connexes
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sur Décrypter le conflit Israël-Hamas à partir de cartes
Publié: 15 October 2023, 6:52pm CEST
L'attaque du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023 ainsi que les représailles d'Israël dans la bande de Gaza ont donné lieu à une importante production cartographique dans les médias et sur Internet. Le conflit israélo-palestinien connaît une nouvelle flambée de violences. La région sombre dans une période de turbulences avec des risques de dérapages régionaux.
Souvent moins violentes que les images ou les caricatures, les cartes peuvent servir à documenter l'évolution des événements et à prendre du recul en mettant en perspective dans le temps et dans l'espace. L'instrumentalisation politique de certaines cartes invite cependant à faire preuve de recul critique face à un conflit complexe et multidimensionnel, où l'émotion l'emporte souvent sur l'analyse. Le billet renvoie également à des pistes de réflexion pour enseigner le conflit israélo-palestinien en classe.
1) Des similitudes et des différences dans la manière de cartographier l'attaque du Hamas
Les cartes n'ont pas vocation à être utilisées seules, elles gagnent à être croisées avec d'autres documents (textes, images, données statistiques...). En même temps qu'elles informent, elles sont susceptibles d'être mises au service d'un narratif. Le fil Twitter ci-après permet de comparer et analyser la manière dont les médias ont rendu compte de l'attaque du Hamas suivie de la riposte de l'armée israélienne.
Cartes extraites de la presse étrangère
— Sylvain Genevois (@mirbole01) October 9, 2023
2/ pic.twitter.com/f3Eaq3jRbH
En contrepoint, cartes établies régulièrement par la OCHA (Service de coordination pour les affaires humanitaires de l'ONU) pour documenter la réalité des conditions de vie dans la bande de Gaza et à West-Bank
— Sylvain Genevois (@mirbole01) October 9, 2023
4/ [https:]] pic.twitter.com/Y2GzvsOaJw
Source : "Le monde selon Trump : l’archipel palestinien" (Nicolas Lambert)
— Sylvain Genevois (@mirbole01) October 9, 2023
6/ [https:]] pic.twitter.com/h8TbXZOcwx
Ces séries de cartes pour montrer les conflits israélo-palestiniens deviennent elles-mêmes un moyen de peser sur les débats politiques
— Sylvain Genevois (@mirbole01) October 10, 2023
« La carte, objet éminemment politique : la cartographie du Moyen-Orient entre représentation et manipulation » [https:]]
8/ pic.twitter.com/wjNHEDhbTE
Le moteur de recherche du site David Rumsey permet de trouver des exemples de cartes mentionnant les différents toponymes :
— Sylvain Genevois (@mirbole01) October 12, 2023
Palestine : [https:]]
Israël : [https:]]
Judée : [https:]]
10/ pic.twitter.com/GOD1Xgaj8B
« Palestine. De l’occupation au morcellement »
— Sylvain Genevois (@mirbole01) October 16, 2023
« L’exode des Palestiniens »
« Gaza enfermée »...
Série de cartes en accès libre sur le site du Monde diplomatique (2018)
12/ [https:]] pic.twitter.com/pU49eFQiV7
2) Des ressources pour mettre en perspective dans le temps et dans l'espace« Spécial Israël-Palestine : combien de guerres ? » (Le dessous des cartes, Arte). Après la terreur provoquée par l’attaque du Hamas qui a fait plus de mille deux cents morts sur le sol israélien, c’est le retour de la guerre, entre l’organisation terroriste palestinienne et l’armée israélienne. Promettant de « détruire le Hamas », Benyamin Netanyahou impose un siège total à Gaza. Les bombardements incessants sur ce territoire, l’un des plus densément peuplés au monde, font craindre le pire pour les civils palestiniens comme pour la centaine d’otage israéliens toujours entre les mains du Hamas. Ce 7 octobre 2023 s’inscrira dorénavant dans l’histoire tragique du conflit israélo-palestinien. Un conflit qui dure depuis plus de soixante-dix ans. Frédéric Encel, géopolitologue spécialiste du Moyen-Orient, répond aux questions d’Émilie Aubry : le rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël a-t-il été un facteur déclencheur de l’attaque du Hamas sur Israël ? De quel ordre est la ré-implication des États-Unis ? Comment cette situation va-t-elle bouleverser la société et la classe politique israélienne ?
« Israël-Palestine : les cartes du Hamas » (Le dessous des cartes, Arte). "Israël est en guerre" a déclaré Benyamin Netanyahu suite à l’attaque du Hamas du 7 octobre. Le Premier ministre n’a pas tardé à être mis en cause : il lui est reproché sa réforme de la justice qui a désorganisé le pays et le déploiement d’une partie de l’armée en Cisjordanie.
« Israël-Palestine : le rôle du Liban » (Le dessous des cartes, Arte). Après la terrible attaque commise sur son sol, Israël répond par des frappes massives et le siège de Gaza. Mais il y a aussi la menace d’un deuxième front : en cas d’attaque terrestre de Gaza par les Israéliens, l’Iran pourrait actionner son bras armé au Liban, le Hezbollah. Le Liban qui joue un rôle clé dans l’histoire du conflit israélo-palestinien.
« Jordanie : aux portes du conflit » (Le dessous des cartes, Arte). Tandis que Netanyahou forme un "cabinet de guerre", les États-Unis réaffirment leur implication dans la région avec l’arrivée d’Antony Blinken : le secrétaire d’État américain a des rendez-vous en Israël… mais aussi en Jordanie. Ce pays aux portes du conflit israélo-palestinien a toujours veillé à s’en préserver tout en jouant un rôle essentiel.
« Israël-Hamas : l'incontournable Qatar » (Le dessous des cartes, Arte). Le Qatar pourrait bien jouer un rôle majeur dans le conflit israélo-palestinien. Ce petit pays du Golfe parle aussi bien au Hamas (Doha héberge les dirigeants de l’organisation terroriste et paie les fonctionnaires de Gaza) qu’aux États-Unis, qui ont installé sur son territoire une importante base militaire. Comment le Qatar s’est-il rendu si incontournable ?
« Les pays arabes et musulmans dans la guerre de Soukkot : cartographier une rupture » (Le Grand Continent). L’attaque du Hamas contre Israël révèle des ruptures mondiales. Dans les fractures de la guerre étendue, la réaction à l’opération « Déluge Al-Aqsa » bouscule une région divisée entre soutien à la cause palestinienne et normalisation des relations avec Israël depuis les Accords d’Abraham. En Occident, on voit ce conflit comme une lutte contre l’islamisme radical. Mais dans nombre de pays, on soutient l’aspiration des Palestiniens à leur droit légitime. Possibilité de visualiser la carte et de télécharger les données sur Datawrapper.Réactions internationales à la guerre de Soukkot (source : Le Grand Continent)
Comparaison des votes du Conseil de sécurité des Nations Unies (17 et 18 octobre 2023) sur les résolutions portant sur les violences à Gaza et en Israël (AB Pictoris). Le premier projet de résolution proposé par la Russie a été rejeté par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis car, même s'il condamnait "tous les actes de terrorisme", il ne mentionnait pas directement le Hamas. Le deuxième projet de résolution proposé par le Brésil, qui condamnait toutes les formes de terrorisme et qui mentionnait spécifiquement le Hamas, a reçu 12 votes pour et 2 abstentions, celles du Royaume-Uni et de la Fédération de Russie. Le projet de résolution brésilien demandait des « pauses humanitaires visant à permettre un accès total, rapide, sûr et sans entrave aux organismes humanitaires des Nations Unies » dans la bande de Gaza. Mais les États-Unis ont à nouveau mis leur véto estimant que le projet passait sous silence le droit à la légitime défense d’Israël.
Adoption d'une résolution non contraignante par l'Assemblée générale de l'ONU le 27 octobre 2023. Proposée par la Jordanie, la résolution non contraignante, qui « demande une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue menant à la cessation des hostilités », a recueilli 120 votes favorables, 14 défavorables (dont ceux d’Israël et des Etats-Unis) et 45 abstentions (Le Grand Continent).
« Le conflit israélo-palestinien. Expliquez-moi » (vidéo Youtube). Pascal Boniface revient en vidéo, agrémentée de cartes et de photos, sur le conflit israélo-palestinien, des origines à aujourd'hui. « Comprendre l'embrasement israélo-palestinien » (entretien pour Blast). « Hamas-Israël : le choc de la guerre » (vidéo Youtube). « L’Occident, les valeurs universelles et Gaza » (vidéo Youtube). La différence d'intensité des réactions de l’Occident à l'invasion de l'Ukraine et aux bombardements israéliens sur Gaza suscite une accusation de "deux poids, deux mesures" de la part des pays du Sud global. Ces protestations risquent de raviver la dichotomie « West vs. the Rest » et de saper la crédibilité des positions géopolitiques adoptées par les puissances occidentales. « La France a-t-elle changé de politique sur le conflit israélo palestinien ? » (vidéo Youtube). La guerre entre le Hamas et Israël a ravivé la théorie du "choc des civilisations" avancée par Samuel Huntington dans son livre éponyme. En appliquant cette théorie au conflit actuel, nous risquons de développer une prophétie autoréalisatrice qui, elle, conduirait à ce fameux choc des civilisations (vidéo Youtube).
« Retour cartographique sur le conflit israélo-arabe » (Les clés du Moyen-Orient). Les événements qui se déroulent en Israël et dans les Territoires palestiniens aujourd’hui ne se comprennent que lorsqu’ils sont mis en lumière par les événements historiques.
Des cartes et des articles de la revue L'Histoire pour comprendre les relations entre Israéliens et Palestiniens dans la longue durée. « Israël-Palestine : des accords d'Oslo au Déluge d’Al-Aqsa » par Alain Dieckhoff. « La longue route vers l'État palestinien » par Jean-Pierre Filiu (L'Histoire).
« Histoire de la question de la Palestine » (site officiel de l'ONU).
« Histoire du conflit israélo-palestinien » (Le cours de l'histoire - France Culture). Qu’est-ce que le sionisme et quel peuplement en Palestine avant l'État d'Israël ? Que signifie le partage de la Palestine en 1947 et comment se crée l'État d'Israël ? Organisation de libération de la Palestine, Camp David, accords d’Oslo : des rappels historiques pour éclairer l'actualité.
« Israël - Palestine : Anatomie d'un conflit (France Inter). 75 ans après la première guerre entre Israël et ses voisins arabes, à nouveau, la région s'embrase. Deux peuples pour une même terre, la longue histoire d'une cohabitation impossible ? 6 grandes dates, 6 épisodes en podcasts, une conversation pour apprendre et com« prendre avec l'historien Vincent Lemire.
« Israël : la paix est-elle encore possible ? » (La Vie des Idées). Entre Israël et la Palestine, toutes sortes de solutions ont été envisagées depuis 1948 ; aucune n’a abouti. Henry Laurens en retrace l’histoire.
« Israël-Palestine : un siècle de conflit en cartes et dates-clés » (Le Monde - Les Décodeurs). La guerre déclenchée le 7 octobre par le Hamas contre Israël n’est que le dernier épisode sanglant d’un siècle d’affrontements dans la région.
« Quels pays reconnaissent déjà l'Etat palestinien à l'ONU et quel est son statut au sein des Nations unies ? » (France-Info). Les Etats-Unis et nombre de pays de l'UE (dont la France) ne le reconnaissent pas officiellement.
« Le Moyen Orient entre guerre et paix » (Arte-TV). Ce documentaire permet de comprendre les dynamiques géopolitiques au Moyen-Orient suite à la signature en 2020 des accords d'Abraham entre Israël et quatre pays du monde arabe. Chaque jour, plus de 3 000 touristes israéliens s'émerveillent devant la somptueuse synagogue d'Abou Dhabi ou profitent d'une excursion en buggy dans le désert de Dubaï. Encore inimaginables récemment, ces séjours ont été rendus possibles par les accords d'Abraham, signés en 2020 entre Israël et quatre pays du monde arabe. Début 2023, l'Iran et l'Arabie saoudite ont à leur tour annoncé leur volonté de normaliser leurs relations. Pour autant, le Moyen-Orient reste sous haute tension : l'Iran travaille à la fabrication de sa bombe atomique et achemine des armes à travers ses alliés du "croissant chiite" – Liban, Irak et Syrie –, tous hostiles à Israël.« Israël-Hamas : le sujet même de la paix a disparu » (The Conversation). L’assaut d’une ampleur sans précédent lancé par le Hamas et la riposte israélienne, sous la forme de bombardements massifs sur la Bande de Gaza, signent-ils la fin d’un processus de paix déjà bien fragile avant les événements du weekend dernier ? S’achemine-t-on vers une guerre totale ? Israël peut-il vaincre militairement le Hamas, et réciproquement ? Le gouvernement très droitier de Benyamin Nétanyahou va-t-il s’ouvrir à la gauche pour former un cabinet d’union nationale, et si oui, avec quelles conséquences ? Interview de Samy Cohen, chercheur émérite à Sciences Po, président de l’Association française d’études sur Israël (AFEIL).
Pourquoi la bande de Gaza est-elle floutée dans Google Maps ? Eléments de réponse dans cet article de BBC News [https:]] pic.twitter.com/oEoJjj47ld
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 17, 2021
Carte détaillée de l'organisation spatiale de la bande de Gaza (VisualCapitalist) à partir d'une image satellite et de données de l'OCHA. Cartes des bâtiments détruits ou endommangés dans l’enclave après l’intensification des frappes par Israël (Le Monde).Autour de la bande de Gaza, les images du satellite Sentinel-2 quelques heures après l’attaque terroriste du Hamas contre Israël (Un autre regard sur la Terre).
Évaluation des dommages causés aux structures dans la bande de Gaza à partir des images satellites (UNOSAT).
La bande de Gaza, un territoire fermé sur lui-même par une frontière hermétique et militarisée (Géoimage-CNES)
« Évacuation de la bande de Gaza : les Palestiniens redoutent un nouvel exil forcé » (Courrier international). Un ultimatum a été lancé aux Gazaouis le 13 octobre pour évacuer le nord de la bande de Gaza en vue d’une intensification de l’offensive militaire israélienne. Les habitants de l’enclave craignent une nouvelle "Nakba", un exode sans espoir de retour, et adhèrent à l’appel du président égyptien à rester sur leur territoire.
« Guerre Israël-Hamas : la carte des destructions, d’une ampleur inédite, en onze jours de guerre à Gaza » (Le Monde). Les images satellites montrent les zones ciblées par l’armée israélienne. Les bombardements frappent partout, nuit et jour.
« L'armée israélienne a exhorté plus de la moitié de la population de Gaza à quitter une zone qui abrite les deux tiers des hôpitaux et des établissements de santé de l'enclave ». Carte d'accessibilité aux hôpitaux suite à la demande d'évacuation des Gazaouis dans la partie sud (Bloomberg).
« Géopolitique de la bande de Gaza » (France culture - Les cartes en mouvement). Le territoire de la bande de Gaza illustre bien l’histoire de la géographie du conflit israélo-palestinien. Une carte du Monde qui parle de la naissance d'Israël et de celle du Hamas.
Une brève histoire de Gaza par Jean-Pierre Filiu. Une leçon de géopolitique du Dessous des cartes. Auteur de l’ouvrage Histoire de Gaza, Jean-Pierre Filiu s’est rendu plusieurs fois à Gaza depuis 1980. Blocus israélien, victoire du Hamas, il nous raconte comment il a vu le territoire évoluer au fil des ans.
« L’accès à l’eau potable, problème de plus de 20 ans à Gaza » (Agence Science Presse). Bloquer l’approvisionnement en eau à Gaza ne fait qu’empirer une situation qui était grave… depuis des décennies.
Rapport de la CNUCED sur l'économie du Territoire palestinien occupé (octobre 2023) « Avant la crise actuelle, un blocus de plusieurs décennies a vidé l'économie de Gaza de sa substance, laissant 80 % de la population dépendante de l'aide internationale » (ONU).
Cartographie du conflit en Israël et à Gaza (Reuter Graphics) : personnes déplacées internes à Gaza, manifestations dans le monde...
« Gaza : la guerre des tunnels » (Le Dessous des cartes - Arte). Les troupes israéliennes sont au coeur de Gaza City, Benyamin Netanyahou excluant tout cessez-le-feu tant que les otages ne sont pas libérés. Retiré de la bande de Gaza depuis dix-huit ans, Israël est désormais face au Hamas sur "son" territoire.
« Le coût humain du conflit israélo-palestinien » (Statista). Ce graphique circule beaucoup sur les réseaux dans le but de montrer qu'il s'agit d'un conflit asymétrique, entraînant plus de victimes du côté palestinien que du côté israélien. Le graphique a suscité une polémique dès sa publication en 2021 (Reddit). Voir sa traduction en français dans le dossier du Monde-Les Décodeurs.
Nombre de morts et blessés palestininens et israéliens depuis 2008 (source : Statista, données : OCHA)
Cartes et données concernant les démolitions de maisons palestiniennes sur le site de l'ICAHD qui réalise des rapports mensuels depuis 2011.
Cinquante ans d’occupation illégale en Cisjordanie : comment la colonisation n’a cessé de s’étendre (Le Monde-Les Décodeurs). Malgré les résolutions internationales, l’Etat hébreu continue d’encourager la colonisation des territoires occupés depuis la guerre des Six-Jours, en 1967.
Carte interactive du Washington Institute dédiée au suivi des activités du Hezbollah dans le monde.
« Cartographier les massacres du 7 octobre afin de fournir une représentation complète des atrocités commises par le Hamas » (oct7map.com). Le projet de géovisualisation du 7 octobre s'efforce de fournir une représentation complète des atrocités commises par le Hamas ce jour-là. Cette carte interactive sert de réflexion et d’outil pédagogique, favorisant la prise de conscience de la gravité des horreurs.
La carte interactive Israël-Palestine Media Bias représente les sentiments des médias de langue anglaise et des sites de médias sociaux pour déterminer s’ils ont un parti pris à prédominance israélienne ou palestinienne (voir les commentaires de cette carte sur Reddit).
« Guerre Hamas-Israël : On a demandé à un géographe si ces cartes de la Palestine et d’Israël sont exactes » (20minutes.fr). Des pro-palestiniens partagent une carte montrant la diminution des terres palestiniennes. Les partisans d’Israël répliquent à l’aide d’une carte qui se voudrait plus objective car plus détaillée. On a les soumises à un spécialiste de la région.3) Pistes de réflexion pour enseigner le conflit israélo-palestinien
« Comment enseigner le conflit israélo-palestinien ? » (Ln24.be) Interview de Simone Susskind, docteur honoris causa à l'ULB et fondatrice de l'association Actions in the Mediterranean, inlassable militante de la paix entre Israéliens et Palestiniens.
« L'histoire qui pèse sur les épaules de nos élèves » (APHG). "Les conflits israélo-arabes et le conflit israélo-palestinien sont au cœur de certains programmes scolaires", rappelle Thibaut Poirot. "Expliquer l’échec de la paix dans les années 1990-2000 revient aussi à faire comprendre que l’histoire n’a pas toujours à être malheureuse, qu’elle est construite d’espoirs et d’échecs, qu’elle n’est pas seulement marquée par la fatalité ou l’irrémédiable. On se rappellera enfin qu’il n’y a aucune évidence chez des élèves, y compris les plus âgés, en matière de contexte religieux, dont il ne s’agit pas ici de faire un moteur unique ou une explication causale". T Poirot donne des pistes concrètes, par exemple vidéo et bibliographiques, pour donner sa dimension historique au conflit. Il le fait avec savoir, lucidité et modestie. "Il y a inévitablement une part de sensible, nos histoires personnelles, notre histoire collective, qui se réveille avec la crise que les médias appellent parfois avec hésitation « la deuxième guerre de Kippour ». Il y a forcément cette acceptation de nos propres limites, tant en matière de connaissances que de capacités à tout comprendre, tout analyser, tout restituer".
Dossier spécial de l'association des Clionautes sur le conflit israélo-palestinien en 2023 (Les Clionautes). Textes sources, cartes, propositions pédagogiques...
« Comment gérer le retour en classe après l'attentat du vendredi 13 octobre » (Canopé). Comment accueillir la parole des élèves après l’assassinat du professeur Dominique Bernard, enseignant à la cité scolaire Gambetta-Carnot à Arras ? « Comment accueillir les émotions des élèves face aux sujets d’actualité ? (Extraclasse).
« Guerre Israël-Hamas : comment parler du conflit aux élèves ? » (RadioFrance). Faut-il parler de la guerre en Israël aux élèves ? Et comment le faire ? Les professeurs d'histoire-géo sont en première ligne pour expliquer et replacer la situation dans le contexte du conflit israélo-palestinien. Certains l'ont évoqué dès lundi avec leurs élèves.
« Israël-Palestine : pour ces profs d’Histoire, enseigner le conflit à leurs élèves est aussi un enjeu » (Huffington Post). Au programme en terminale, le conflit entre Israël et la Palestine s’est invité dans les salles de classe ces dernières semaines. Des professeurs d’Histoire-Géographie racontent comment ils répondent aux questions des élèves.
« Les élèves viennent chercher de l'information et ne sont pas là pour polémiquer : comment les profs abordent le sujet de la guerre entre Israël et le Hamas » (France Info). Comment, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, parler de ce qu’il se passe aux enfants et aux adolescents en France ? Certains professeurs ont évoqué le sujet en classe, notamment en histoire-géographie. Un sujet parfois très sensible, toute à la fois complexe.
« Enseigner le conflit israélo-palestinien dans des classes gymnasiales. Comment éviter des polémiques partiales et partielles ? » (Mémoire de master). Master of Advanced Studies en enseignement pour le secondaire II, soutenu par Kérim Berclaz en juin 2021 sous la direction de Jean-Benoît Clerc. « Trois points paraissent essentiels à retenir : 1) il est important de multiplier les discours et de croiser les sources pour proposer une analyse fine ; 2) il faut chercher à travailler avec les déclarations officielles, qui reflètent une politique gouvernementale (ou pseudogouvernementale) ; 3) l’utilisation des cartes et de ce qu’elles disent – ou ne disent pas – remplace parfois efficacement de longs textes. Il faut dans ce cas comprendre qui les produit, dans quelle intention, à quel effet, pour quel public ».
« Enseigner le conflit israélo-palestinien à l'école » (Le club de Mediapart). Sujet sensible, médiatique, passionnel, le conflit israélo-palestinien peine à trouver sa place à l’école. L’attachement au sensationnel, à l’histoire immédiate ainsi qu’une vision dominée par les problématiques générales du Proche-Orient conduisent à brouiller le message pédagogique dans les manuels, voire à renforcer les préjugés. Quelques pistes pour un enseignement apaisé et constructif du conflit israélo-palestinien à l’école. Les contributions de Stéphanie Laithier et Vincent Vilmain, et de Valérie Pouzol.
« Actualité au Proche-Orient : quelques perspectives historiques et éducatives » (Université de La Réunion). Une conférence à 3 voix (Frédéric Garan, Pierre-Eric Fageol, Sylvain Genevois) pour faire le point sur des questions qui semblent essentielles dans le cadre de nos fonctions d’enseignant et de formateur.
« Israël, Territoires palestiniens : quels scénarios géopolitiques possibles ? Entre guerre et utopie » (Gérard-François Dumont, Population & Avenir, 2023/5, n°47).
« Travailler en éducation aux médias et à l’information après l’attaque terroriste du 13 octobre » (CLEMI).
« Conflit israélo-palestinien : en France, un débat particulièrement piégé » (Télérama). Débordements, amalgames, autocensure et suspicion généralisée : les échos en France du conflit israélo-palestinien ont toujours eu une intensité spécifique, retracent les chercheurs Lætitia Bucaille et Marc Hecker.
« La première victime de la guerre, c'est la vérité » (France Inter). Entretien avec Bernard Rougier, spécialiste du Moyen Orient, professeur à la Sorbonne Nouvelle.
« Israël-Palestine : les espoirs déçus des accords de paix ». Depuis l’attaque terroriste du Hamas, il est difficile d’imaginer une paix entre Israël et la Palestine. Pourtant, à plusieurs reprises la communauté internationale y a cru et les médias se sont montrés enthousiastes. Retour en archives (INA).
La carte, objet éminemment politique : la cartographie du Moyen-Orient entre représentation et manipulation
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sur Loren Munk et ses œuvres d'art en forme de datavisualisations
Publié: 8 October 2023, 7:07am CEST
Le peintre Loren Munk réalise des œuvres d'art en forme de datavisualisations. L'artiste a une véritable obsession pour le monde de l’art new-yorkais. Ses oeuvres représentent plus largement les lieux, les histoires, les mouvements et les ontologies du monde de l'art. Sa carte de Soho avec ses innombrables galeries d'art a fait l'objet d'une publication récente dans le New York Times. Sa carte des Avant-gardes européennes de l’Après-guerre se présente comme un véritable labyrinthe, à l'image des nombreux groupes artistiques qui se sont réclamés du mouvement avant-gardiste avant que la publicité ne le vide quasiment de son sens.Extraits des oeuvres d'art de Loren Munk déposées dans la collection David Rumsey (crédit : David Rumsey Map Collection)
« Les cartes criardes que M. Munk peint depuis plusieurs années sont expriment en susbtance sa fixation. Suggérant une admiration pour les dessins animés d'Ad Reinhardt et les formes lumineuses et tactiles de Stuart Davis, celles-ci retracent le flux et le reflux des musées, des expositions, des galeries et surtout de leurs artistes et de leurs studios avec une vivacité implacable et un peu d'esprit » (Loren Munk : Location, Location, Location, Mapping the New York Art World, New York Times, 2011)
La collection David Rumsey contient 15 cartes de Loren Munk :
- The Secret History of American Art, 2005
- Clement Greenberg, 2006
- The East Village, an Attempted Documentation, 2013
- A Simple Hermeneutic Circle of Aesthetics, 2014
- Some California Artists, 2014
- 18 Situations Over 6 Decades, (Hofmann, to SoHo, to Chelsea), 2016
- SoHo: Hell’s Hundred Acres 1960 – 2000, 2016
- The Ontology of Painting, 2017
- Colliding Timelines of the Pictures Generation, 2018
- Post WWII European Avant-Gardes, 2019
- Aesthetics of Transcendence Versus Aesthetics of Distinction, 2019
- The Evolution of the Hermeneutic Circle, 2020
- Paradigm Shifts Within Ideological Epochs, 2021
- The Bowery and the Lower East Side, 2022
- The History of Western Aesthetics, 2023
Des cartes du monde dans le style d'artistes célèbres créées par intelligence artificielle
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L'exposition Mapping out : quand les artistes s'emparent de l'imaginaire des cartes
Tous les chemins mènent à Rome : une très belle collection de cartes artistiques qui donnent à réfléchir sur nos mobilités
Epoch, une vidéo artistique hypnotique à partir d'images Google Earth
Cartes et atlas imaginaires
Cartes et atlas artistiques
- The Secret History of American Art, 2005
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sur Les principaux lieux de rencontres princières en France de 1494 à 1789
Publié: 7 October 2023, 3:04pm CEST
De Charles Quint à Kim Jong-un en passant par Louis XIV — pourquoi ceux qui gouvernent ont-ils besoin de se voir ? Sur la période qui s'étend de 1494 à 1788, Jean-Marie Le Gall a recensé plus de 3 340 rencontres au sommet. Dans un ouvrage co-écrit avec Claude Michaud, il déploie une vaste enquête quantitative et qualitative sur la structuration d'une République princière européenne. Battant en brèche les soubresauts juridico-diplomatiques d'un ordre plat entre souverains issu du mythe westphalien, il invite à entrer dans une réalité complexe au prisme de la confiance.
« Qu’est-ce qu’un sommet ? 3 344 rencontres princières analysées, une conversation avec Jean-Marie Le Gall » (Le Grand Continent, 5 octobre 2023).
Les cartes réalisées avec Datawraper sont à consulter sur Le Grand Continent (avec les données à télécharger) :
- Les principaux lieux de rencontre de Charles Quint
- Évolution des lieux de rencontre
- Nations et genre des princes visiteurs dans les plus importants foyers de rencontre princières aux XVII et XVIIIe
- Les principaux lieux de rencontres princières, 1494-1789
- Les principaux lieux de rencontre de Louis XIV
Les principaux lieux de rencontres princières, 1494-1789 (source : Le Grand Continent)
Au XVIe siècle, la situation était toute autre : un prince perdait son statut une fois hors de ses frontières, il était considéré comme un simple citoyen à l’étranger. Il avait moins de droits que son ambassadeur. Cela a changé au cours de l’époque moderne. Deux éléments ont permis le passage d’une société de la défiance à une société de la confiance entre les princes : l’hospitalité et le cérémonial. En étudiant l’évolution de la géographie des rencontres, on observe une concentration croissante dans certains lieux après une période de forte dispersion. Dès le XVIIe siècle, nombreux sont les princes européens qui entreprennent le « Grand Tour », un voyage éducatif. En dépit de l’existence d’une société cosmopolitique des princes, aucune gouvernance européenne ne se dégage — contrairement à une idée reçue véhiculée par l’imaginaire westphalien. C’est même une époque de montée des nationalismes…L'ouvrage complet à découvrir :
Jean-Marie Le Gall et Claude Michaud, Comment la confiance vient aux princes. Les rencontres princières en Europe (1494-1788), Paris, Presses Universitaires de France, 2023, 400 pages (site de l'éditeur)
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Forme du savoir, forme du pouvoir. Les atlas géographiques à l'époque moderne et contemporaine (Jean-Marc Besse)
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Le peintre hollandais Vermeer et les cartes
L'histoire par les cartes
Cartes et atlas historiques -
sur La carte, objet éminemment politique : la Société des Nations en 1927
Publié: 6 October 2023, 10:53am CEST
Les Archives des Nations Unies à Genève possèdent une importante collection de cartes du monde qui portent principalement sur l'Entre-deux-guerres et la Deuxième Guerre mondiale. On y trouve des cartes de la SDN, des cartes des empires coloniaux, des cartes des grandes voies de communication terrestres et maritimes ainsi qu'un important matériel cartographique issu de différents pays.
Au sein de cette collection figure une très belle carte concernant La Société des Nations en 1927. La SDN, créée en 1919 en réponse au traumatisme de la Première Guerre mondiale, a été la première organisation internationale dédiée à la préservation de la paix. Sa charte engageait ses membres à la réduction des armements, à la sécurité collective et à un ensemble de procédures pour le règlement pacifique des différends à l'échelle internationale. Bien qu'elle se soit révélée incapable d'empêcher le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la Société des Nations a joué un rôle important et précurseur en matière d'éducation à la paix. Cette carte participe de cet idéal pacifiste et irénique propre à l'entre-deux-guerres.
Carte de la Société des Nations en 1927 par Laura H. Martin
(crédit : Archives des Nations Unies, licence CC BY-NC-ND 3.0 IGO)
La carte de la SDN en 1927 a été réalisée à partir d'une projection homolosine de Goode qui coupe les océans mais permet de représenter les pays à parts égales. La projection venait d'être inventée en 1923 par John Paul Goode, professeur de géographie à l'université de Chicago, afin de fournir une alternative à la projection de Mercator jugée trop déformante. La carte a été imprimée par les Presses universitaires de Chicago, alors que les Etats-Unis ne faisaient pas partie de la SDN. Sa conceptrice, la cartographe Laura H. Martin (1884-1956), était notamment spécialisée dans les questions juridiques liées à la souveraineté en Antarctique, à une époque où l'Europe, les États-Unis et le Japon commençaient à convoiter ce continent. Elle était mariée au lieutenant-colonel Lawrence Martin (1880-1955), chef du Département de géographie et cartographie de la Bibliothèque du Congrès et président de l'Association américaine des géographes.
La carte de Laura H. Martin se présente comme une grande carte murale montrant l'importance de la Société des Nations en 1927. Bien que tout de rouge colorée pour montrer l'apparente unité des nations, on y distingue cinq catégories de pays en fonction du dégradé de couleurs et de la trame ajoutée discrètement par dessus : les nations membres de la SDN, les territoires sous mandat (anciennes colonies allemandes et anciennes provinces de l'empire ottoman), les nations non membres, celles non membres mais coopérant officieusement, ainsi que celles qui ont signé mais n'ont pas ratifié le traité fondant la SDN (notamment les Etats-Unis). La carte est complétée par trois tableaux statistiques qui occupent une place importante venant combler le vide laissé par les océans. Ces grands tableaux regroupent les états membres, les non membres et les territoires sous mandats, dans le but de comparer leur poids démographique respectif. Des cercles proportionnels permettent de comparer leur population directement sur la carte. Au bas, un graphique montre que, nonobstant l'absence de grands Etats comme les Etats-Unis ou la Russie, le poids démographique des nations membres de la SDN (55 pays en 1927, soit plus d'1,4 milliards d'habitants) l'emporte sur les nations non membres (340 millions d'habitants).
Détail intéressant : la grande carte murale de la SDN de 1927 (64 x 89 cm) a été précédée d'une carte en plus petit format La Société des Nations en 1925. La carte est ainsi présentée dans l'International Journal of Ethics (vol. 35, n° 4, juillet 1925). : « une nouvelle carte en couleurs qui rendra bien des services à tous ceux qui s'intéressent à l'actualité… Cette carte est dessinée selon la projection homolosine ou à surface égale du Dr J. Paul Goode. Elle mesure 20 ½ pouces x 10 ½ pouces, elle est adaptée à une utilisation au bureau… Un format plus grand pour les conférences (8 x 4 pieds, à vendre à environ 3 $ l'exemplaire) est envisagé pour une publication ultérieure ».
Pour comprendre le pacifisme qui anime cette carte de la SDN, on peut la comparer à une autre carte du monde "rouge sang" montrant tous les pays touchés par la Grande Guerre en 1914. Simple ressemblance ou réminiscence cartographique entre les deux cartes ? Bien que différente par leur projection, les deux cartes restent centrées sur l'Europe qui reste la référence (cf siège de la SDN implanté à Genève).
The Blood-Red World. Map Showing Territory of the Earth Directly Affected by the Great War (crédit : Wikimedia, carte dans le domaine public)
La belle unité affichée par la carte de la Société des Nations en 1927 reste assez fictive quand on la compare à la réalité. La carte rassemeble des territoires aux statut très différents, notamment les possessions coloniales de l'Europe, ce qui augmente d'autant la superficie des membres de la SDN (58 pays à son apogée). Une particularité est cependant à souligner : certaines colonies de l'Empire britannique avaient un siège à la SDN. Dans sa thèse de doctorat en histoire internationale, Thomas Gidney a étudié l'adhésion de trois États coloniaux britanniques à la Société des Nations : l'Inde en 1919, l'Irlande en 1923 et l'Égypte en 1937. Il retrace ainsi l'évolution de la représentation coloniale depuis ses débuts lors de la création de la SDN juqu'au déclin de son autorité dans la seconde moitié des années 1930. Bien que l’admission des colonies dans les organisations internationales n’ait été pratiquée que par l’Empire britannique, l’inclusion des régimes coloniaux dans les organisations internationales révèle de nouvelles pratiques de politique impériale visant à légitimer l’empire face à la résistance nationaliste croissante à la domination coloniale.
La SDN a connu des changements fréquents dans sa composition avec des pays qui ont pu entrer, sortir ou rester complètement en dehors de l'organisation. Alors que le président Woodrow Wilson avait largement promu sa création, les États-Unis n'en ont jamais fait partie du fait que le Sénat refusa d'en ratifier le traité. L'Égypte fut le dernier pays membre en 1937. L'Union soviétique fut exclue de la SDN le 14 décembre 1939, cinq ans après son adhésion le 18 septembre 1934. Il faudra attendre la création de l'ONU en 1945 pour que les Nations Unies ne soit plus "un club limité à certains" (Moreau Defarges, 2004). La carte de reconstitution historique ci-dessous permet d'appréhender ces fragilités internes qui contrastent avec la belle unité affichée par le document source.
Carte du monde montrant les adhésions à la Société des Nations de 1920 à 1945 (source : Wikipédia)
Au sein des Archives des Nations Unies à Genève, on trouve d'autres cartes représentant la Société des Nations, mais celles-ci sont en général plus classiques avec des découpages coloniaux ou des drapeaux représentant chaque pays. On n'y retrouve pas le pacifisme et l'universalisme qui animent la carte de Laura H. Martin. Il faut aller chercher dans l'oeuvre cartographique d'Otto Neurath pour retrouver ce même type d'inspiration. Celui-ci représente la Société des Nations en 1930 sous la forme d'isotype montrant l'importance numérique de la SDN par rapport à la population mondiale. On peut admirer le minimalisme et en même temps le modernisme de ce type de représentation schématique (1 pictogramme pour 100 millions d'êtres humains)
Der Völkerbund - Völkerbundstaaten übrige Staaten - Otto Neurath, 1930 (crédit : David Rumsey Map Collection)
La sobriété et la modernité des isotypes utilisés par Otto Neurath contrastent avec la carte surchargée de détails publiée par l'éditeur Philip en 1929 "sous les auspices de la SDN". Une carte jugée incohérente et sémiologiquement incorrecte déjà à l'époque comme le montre cette critique publiée dans la revue Geographische Zeitschrift.
Extrait de la carte du monde publiée "sous les auspices de la SDN" par George Philip & Son en 1929(crédit : Archives des Nations Unies, licence CC BY-NC-ND 3.0 IGO)
En complément
Pour comparer avec d'autres cartes du monde issues des Archives des Nations Unies à Genève :- Le monde selon la projection homolosine de Goode (fond de carte centré sur l'Europe)
- Le monde selon la projection de Mercator (fond de carte centré sur l'Amérique)
- Fond de carte (Europe, Afrique, Australie) de la SDN hiérarchisant les continents
- Radio-Nations. Projection azimutale centrée sur le pôle nord indiquant les distances exactes depuis Genève
- Die Welt umnauen. Carte du monde entier en projection azimutale
- Carte générale du monde de Stanford à partir de la projection Mercator
- Carte commerciale du monde de Philip
- Série comparative de grandes cartes scolaires de Philip
- Carte des accords commerciaux en 1938 (centrée sur les Etats-Unis)
- Principales routes aériennes du monde
- Carte des voies de communications par TSF
- Carte représentant l'Empire britannique, les routes maritimes, les chemins de fer et les mers ouvertes à la navigation
- Carte Esso célébrant l'importance des transports et le rôle clé de l'énergie en temps de guerre
- Carte des Cinq Parties du Monde
- Cartes polonaises séparant entre hémisphère occidental et oriental
- Carte des continents orientaux selon Goode
- Les grandes étapes du peuplement du monde
- Le Nouveau Monde et le système colonial en 1823 et 1931
La collection de cartes numériques de la bibliothèque de l'American Geographical Society (Université du Wisconsin) contient plus de 19 000 cartes, allant des premières cartes de l'Asie aux cartes historiques du Wisconsin et de Milwaukee, ainsi que d'autres villes, États et parcs nationaux américains.
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sur Une story map pour découvrir le voyage d'Albert Kahn en Amérique du Sud (1909)
Publié: 6 October 2023, 6:50am CEST
Le musée départemental Albert Kahn organise une exposition « Rio-Buenos Aires 1909, Modernités sud-américaines » (27 juin-19 novembre 2023). Des avenues de Buenos Aires au quartier balnéaire de Rio de Janeiro, l’exposition retrace le voyage d’affaires entrepris par Albert Kahn en Argentine et au Brésil d’août à octobre 1909 et entraîne le visiteur dans un périple sensible, celui du passage à la couleur, avec les premières autochromes répertoriées du Brésil. Véritable archive visuelle, le fonds du voyage en Amérique du Sud est le témoin d’une modernisation urbaine en devenir.
Parcours de visite muséale
Le fonds du voyage en Amérique du Sud, longtemps peu connu, est constitué de 600 photographies stéréoscopiques monochromes, 61 plaques autochromes et 3 minutes de film. Le parcours de visite suit la chronologie du voyage et débute à bord du paquebot König Friedrich August. Après cette introduction maritime, les visiteurs découvriront, dans une déambulation visuelle et sonore, d’étonnants portraits de villes d’Amérique du Sud à rebours des clichés exotiques, ainsi que les premières autochromes de la baie de Rio, qui marquent l'apparition de la couleur. Enfin, l'exposition dévoile le travail d'enquête mené par lemusée autour de ce fonds inédit, juste avant le voyage retour jusqu’aux côtes espagnoles.
Découverte du voyage à travers une story map
Le musée Albert Kahn propose de poursuivre la visite de l'exposition à travers un feuilletoir numérique. L'occasion de découvrir une très belle série de cartes interactives présentant l'intégralité du fonds photographique "Voyage en Amérique du Sud" conservé par le musée départemental Albert Kahn. La storymap s'ouvre sur une carte originale représentant le voyage d'Albert Kahn sous la forme d'un plan de métro (#transitmap) mettant bien en valeur le trajet aller-retour du célèbre voyageur-photographe.
Voyage en Amérique du Sud (conception et rédaction : Delphine Allannic, Jean-André Assié, Gaspard Costa, Serge Fouchard, Isabelle Peretti - crédit : musée Albert Kahn)
Une table ronde pour discuter et analyser ces images
« Quand l’image devient source : regards croisés autour de l’exposition Rio – Buenos Aires 1909 / Modernités sud-américaines ». Table ronde le 10 octobre de 14h à 17h à l'auditorium du musée.
La table ronde réunira, autour des commissaires de l’exposition, des chercheurs, responsables de collections, conservateurs-restaurateurs, documentalistes et débattra de conditions d’usage de la photographie comme source pour l’histoire, des méthodologies à mettre en place et des enseignements que le collectif a pu tirer de ce fonds. Les images réalisées en lors de son voyage en Amérique du Sud sont longtemps restées peu connues. Constitué de 600 photographies stéréoscopiquesmonochromes, 61 plaques autochromes et 3 minutes de film, cet ensemble est présenté dans l’exposition Rio – Buenos Aires 1909 / Modernités sud-américaines du 27 juin au 31 décembre 2023.
Sous le regard d’Albert Kahn et de son photographe se dessine le portrait d’un continent et de villes en pleine mutation où l’Europe apparaît comme une référence incontournable. Cet ensemble d’images réalisé de Porto jusqu’à la baie de Rio de Janeiro, en passant par Buenos Aires, Rosario, São Paulo, avant de se terminer à Lisbonne, sont le point de vue d’un banquier occidental qui fait photographier et filmer son périple. Images souvenir ? Projet documentaire en devenir ? Cet ensemble de photographies enrichit notre connaissance du continent au début du XXe siècle et des relations qui se tissent entre Europe et Amérique. Si Albert Kahn milite très tôt pour que les Archives de la Planète deviennent des documents pour l’Histoire, comment faire l’Histoire par la photographie quand les images sont muettes, pour reprendre les mots de Jorge Semprun ? Fonds partiellement ou mal légendé, sans photographe identifié et sans archives, le fonds du voyage en Amérique du Sud était une matière brute, inexploitable sans l’apport de la recherche.
L'occasion de découvrir les Archives de la Planète (fonds d'archives visuelles du musée Albert Kahn)
Constituées entre 1909 et 1932 et conservées par le musée départemental Albert-Kahn, les Archives de la Planète, sont nées de l’initiative d’Albert Kahn (1860-1940), banquier philanthrope et pacifiste. Soucieux de garder une trace pour l’avenir d’un monde en profonde mutation, intéressé par les questions politiques et sociales, et militant pour le rapprochement entre les peuples, il tire parti de l’apparition de nouveaux modes d’enregistrement mécaniques – l’autochrome (1907) et le film (1895) – pour constituer cette vaste entreprise de production d’archives visuelles. À partir de 1912, sous la direction scientifique du géographe Jean Brunhes (1869-1930), une douzaine d’opérateurs parcourent près de cinquante pays et produisent 72 000 autochromes et plus d’une centaine d’heures de films.
Pour Albert Kahn, la période qui précède le démarrage officiel des Archives de la Planète est un temps d’expérimentation de l’image. Entre 1908 et 1909, lors des voyages que le banquier d’affaire accomplit en Europe, en Asie ou encore en Amérique du Sud, des praticiens réalisent pour son compte de nombreuses photographies stéréoscopiques monochromes, des autochromes ainsi que des films.Articles connexes
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Exposition virtuelle. Figures d’un géographe, Paul Vidal de la Blache (1845-1918)
Numérisation des archives de la Société de Géographie sur Gallica
Avant l'invention du globe virtuel, les stéréoscopes permettaient déjà une forme de voyage visuel
Les 42 cartes des Voyages extraordinaires de Jules Verne
Cartes narratives et story maps
Cartes et atlas historiques -
sur Les modèles de langage (LLMs) utilisés en intelligence artificielle reproduisent l'espace et le temps
Publié: 5 October 2023, 7:54am CEST
Avec le développement des agents conversationnels, il devient possible de conduire des recherches en langage naturel et de mobiliser des données géospatiales. Les modèles de langage (LLMs) utilisés en intelligence artificielle reproduisent à leur manière l'espace et le temps. C'est ce que tend à montrer l'article publié par Gurnee & Tegmark :Wes Gurnee, Max Tegmark (2023). Language Models Represent Space and Time. ArXiv:2310.02207v1 [cs.LG] 3 Oct 2023. [https:]]
Les capacités des grands modèles linguistiques (LLMs) suscitent des débats autour de la question de savoir si ces systèmes apprennent simplement à partir d'une énorme collection de statistiques ou s'ils constituent un modèle cohérent de génération de données – un modèle mondial. Dans cet article, les auteurs fournissent des preuves concernant le deuxième point en analysant les représentations à partir de trois ensembles de données spatiales (lieux du monde, des États-Unis, de New York) et de trois ensembles de données temporelles (personnages historiques, œuvres d'art, titres d'actualité) dans la famille de modèles Llama-2. Ils montrent que les LLMs apprennent des représentations linéaires de l'espace et du temps à plusieurs échelles. Ces représentations sont robustes pour fournir de l'unité et des variations entre différents types d'entités (par exemple, villes et monuments). De plus, ils identifient des « neurones spatiaux » et des « neurones temporels » individuels qui codent de manière fiable les coordonnées spatiales et temporelles.
Pour télécharger l'article en pdf.
Accès au code et aux données sur Github.
Pour compléter
IA & Géographie. Les intelligences artificielles génératives s'appliquent à beaucoup de domaines, notamment à l'information géospatiale. Il est désormais possible, par exemple, de choisir une liste de lieux, d'en faire chercher automatiquement les coordonnées géographiques par un agent conversationnel (du type ChatGPT ou autre) et de produire directement un fichier kml utilisable dans un globe virtuel (voir ce tutoriel).
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sur Cartographier l'anthropocène. Atlas 2023 de l'occupation du sol (IGN)
Publié: 4 October 2023, 8:26pm CEST
Comme le souligne Sébastien Sorano, Directeur général de l’Institut national de l’information géographique et forestière, les défis climatiques nécessitent de repenser l'usage de nos sols. L’IGN publie l'édition 2023 de son Atlas annuel des cartes de l'anthropocène dédié à l’occupation et à l’usage des sols. Un nouveau recueil de cartes et de points de vue pour éclairer les décisions et actions publiques relatives à ce levier majeur pour répondre au défi climatique.
Cet ouvrage de référence aborde la question de l’occupation des sols face aux défis climatiques sous trois points de vue : historique, aménagement du territoire (urbanisme) et environnemental. Cet atlas montre l’influence des choix politiques de « consommation » et recomposition de l’espace naturel : les choix du passé et la façon dont ils ont modelé le territoire français et les choix d’aujourd’hui, répondant à de nouvelles problématiques.
Cartographier l'anthropocène. Atlas 2023 de l'occupation du sol (source : IGN)
- La carte, témoignage de l'histoire. Entretien avec l’architecte et historien Jean-Luc Arnaud
Des ruelles du centre-ville aux grands axes fluviaux, des massifs forestiers aux champs à perte de vue, le sol français est une mosaïque en constante évolution. Depuis sa création, l’IGN oeuvre pour graver sur ses cartes l’état des lieux du territoire à un instant précis. En remontant ses archives cartographiques, les transformations du territoire défilent sous les yeux du lecteur, tel un kaléidoscope.
- Aménager un territoire, une question d'équilibre
Le paysage français n’est pas qu’une simple réalité environnementale, il est le résultat de transformations culturelles et économiques profondes. Son organisation, tiraillée par les intérêts des uns et des autres, produit et supprime des continuités territoriales, reflets des priorités d’époques différentes. Étalement urbain, déprise agricole, reconquête forestière… aménager un territoire est d’abord une question de choix et d’équilibre entre l’usage des espaces communs.
- « Le paysage, partie sensible du territoire ». Découvrir le point de vue de Jacqueline Osty
Le paysage est le résultat d’une forme d’alchimie qui croise de nombreuses thématiques, au carrefour du vécu et du perçu. À une époque où l’on cherche à stopper l’artificialisation des sols, travailler sur le paysage permet de prendre le recul suffisant pour repenser nos territoires de manière plus globale. Entretien avec Jacqueline Osty, paysagiste et Grand prix de l'urbanisme 2020
- Comment adapter le territoire français au changement climatique ?
Sous la pression du changement climatique, le territoire français doit s’adapter. La raréfaction de l’eau douce, la propagation des incendies et l’intensification des épisodes de pluie extrême demandent une réorganisation des espaces. Des îlots de chaleur en ville aux glaciers du Mont-Blanc, des essences d’arbre aux types de culture, connaître l’occupation des sols est la première étape pour structurer un territoire résilient. Un défi auquel l’IGN veut participer par le futur jumeau numérique du territoire.
- « L’eau est un flux dépendant du climat ». Découvrir le point de vue d'Agnès Ducharne
L’eau est un élément précieux. Qu’elle vienne à manquer, et tout le système de société humaine perdra alors l’équilibre. Avec le réchauffement climatique, c’est précisément ce qui se dessine pour l’avenir. Entretien avec Agnès Ducharne, Directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la modélisation de l’hydrologie des surfaces continentales.
- L’OCS GE, l'outil phare de l'IGN pour détecter et suivre l'artificialisation du sol
En s’appuyant sur ses données socles, l’IGN pilote la production d’un référentiel à grande échelle pour la description de l’occupation du sol français : l’OCS GE. Cet outil, au service de l’État et des collectivités, cartographie les couches de surface du sol, distingue les zones imperméables, agricoles, forestières et permet de quantifier et de qualifier l’évolution des territoires et leur artificialisation nette. Depuis 2019, l’Institut emploie la télédétection par intelligence artificielle pour accélérer la production et multiplier les usages.
- Énergies renouvelables à la carte
En mai 2023, un nouveau portail cartographique des énergies renouvelables a vu le jour. Réalisé par l’IGN et le Cerema, cet outil est indispensable pour favoriser le développement des énergies renouvelables terrestres.
Consulter l'Atlas de l'occupation du sol en ligneTélécharger l'Atlas en version pdf
En complément
Sébastien Soriano : « On a besoin d’une vision plus sensuelle et moins mathématique du territoire » (interview pour Usbek & Rica).
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Paul Crutzen et la cartographie de l'Anthropocène
Les territoires de l'anthropocène (cartes thématiques par le CGET)
Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)
Dynamic World : vers des données d'occupation du sol quasi en temps réel ?
Copernicus : accès libre et ouvert aux cartes concernant la couverture des sols (2015-2019)
L'histoire par les cartes : 30 cartes qui racontent l'histoire de la cartographie (sélection de l'IGN)
Lidar HD : vers une nouvelle cartographie 3D du territoire français (IGN)
Enquête sur la mention « compatible GPS » indiquée sur les cartes IGN des années 1980-90
- La carte, témoignage de l'histoire. Entretien avec l’architecte et historien Jean-Luc Arnaud
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sur Traitements et cartographie de l’information géographique (Cunty & Mathian, 2023)
Publié: 4 October 2023, 12:46pm CEST
Avec la massification des données et la systématisation du référencement géographique de l’information, les cartes constituent aujourd’hui des enjeux importants, tant pour les spécialistes que pour les organismes d’aménagement, d’urbanisme ou le grand public. Cependant, si produire une carte peut paraître facile, le passage concret des données à une carte utile pour la question posée est jalonné par une succession d’opérations précises mobilisant des connaissances en divers domaines : statistique, géographie, cartographie, etc.
Claire Cunty, Hélène Mathian (dir.), Traitements et cartographie de l’information géographique, Isté éditions, 2023 (site de l'éditeur).
L’ouvrage présente une diversité d’enchaînements d’opérations à partir d’exemples variés. Chaque chapitre emprunte un chemin différent, explicitant les choix méthodologiques opérés en fonction du thème traité et du but poursuivi. Cette approche couvrant l’ensemble de la démarche de production d’une carte permettra à tout lecteur, qu’il soit étudiant, chercheur, enseignant ou aménagiste de comprendre les multiples rôles que la carte peut jouer dans des analyses de données géographiques.
Avant-propos et introduction Table des matières1. Cartes et graphiques pour explorer des relations statistiques2. Intégration de données hétérogènes et représentations cartographiques du Géoweb3. Données environnementales et objets cartographiques4. Cartographier et identifier les formes géographiques : l’exemple de la ségrégation5. Carte et modèle statistique pour explorer l’hétérogénéité spatiale6. Cartographier les phénomènes temporels7. Cartogrammes, anamorphoses : des territoires transformés8. Exploration, agrégation et visualisation spatiotemporelle de données massives
Les chapitres sont positionnés le long d'un continuum où sont identifiées les étapes-clés d'un cycle qui relie les données à la carte (cercle orange sur la figure ci-dessous). Les chapitres s'associent, se complètent, renvoient les uns aux autres.
« Carte des chapitres, ce qui les relie, les notions qui les jalonnent » (extrait de l'ouvrage, p. 16)
Claire Cunty est enseignante-chercheuse en géographie à l’Université Lumière Lyon 2, membre de l’UMR Environnement Ville Société. Ses recherches portent sur la conception et les usages des interfaces de géovisualisation d’informations spatiotemporelles ainsi que sur les approches numériques des cartes sensibles.Elle fait partie de l’équipe de pilotage du master Géographies Numériques des Universités Lyon 2 et Saint-Etienne.
Hélène Mathian est ingénieure CNRS en méthodes d’analyse spatiale à l’UMR Environnement Ville Société. Ses travaux intègrent la dimension spatiale dans les traitements et modèles statistiques, et la géovisualisation comme élément d’exploration des données géographiques et des dynamiques spatiales. Elle fait partie de l’équipe de pilotage du master Géographies Numériques des Universités Lyon 2 et Saint-Etienne.
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« Cherche appartement pour habiter à Mumbai » ou comment s'initier à l'analyse spatiale avec un logiciel SIG
Jeu de données SIG sur le classement des métropoles mondiales
Cartographier le marché locatif de Beyrouth avec un SIG
Systèmes d'Information Géographique (SIG)
Fonds de cartes pour utiliser dans un SIG
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sur « Si la nature dessinait une carte du monde, à quoi ressemblerait-elle ? » (Bioregions 2023)
Publié: 4 October 2023, 9:40am CEST
« Si la nature dessinait une carte du monde, à quoi ressemblerait-elle ? ». Nous sommes habitués à voir le monde divisé en pays, États et provinces, mais il existe une autre façon de voir et de mieux comprendre la planète dans laquelle nous vivons. One Earth présente un nouveau cadre biogéographique appelé Bioregions 2023, qui délimite 185 biorégions organisées au sein des principaux domaines biogéographiques du monde.
Une nouvelle carte de la Terre créée en croisant des biomes avec des structures géologiques
à grande échelle et des groupements écorégionaux (source : Bioregions 2023)
Télécharger la carte (6 Mo). Crédit : Karl Burkart, One Earth
Les biorégions et les espèces emblématiques associées à chacune peuvent être explorées via un navigateur interactif en 3D.Une biorégion est une zone géographique définie non pas par des frontières politiques mais par des systèmes écologiques. Une biorégion est plus petite qu’un domaine biogéographique mais plus grande qu’une écorégion ou un écosystème. Sur Terre, le cadre biorégional le plus répandu est le « biome » (parfois appelé « écozone »), une vaste communauté de plantes et d'animaux adaptés aux conditions climatiques spécifiques que l'on retrouve sur divers continents. Il existe 14 principaux types de biomes.
Cartes à télécharger en haute résolution (format jpeg) :- Carte des 14 principaux biomes de la Terre
- Carte des 185 biomes de la Terre
- Carte des 844 écorégions terrestres de la Terre
- Carte des 52 sous-domaines du cadre Biorégions 2023
- Carte des 62 écorégions marines du monde
One Earth est une organisation à but non lucratif qui s'efforce d'accélérer l'action collective pour résoudre la crise climatique. Les solutions à la crise climatique existent déjà, et les dernières recherches scientifiques menées par One Earth montrent que "l'on peut atteindre l'objectif critique de 1,5°C grâce à trois piliers d'action collective" :- Une transition juste vers une énergie 100 % renouvelable ;
- Protection et restauration de la moitié des terres et des océans de la planète ;
- Un passage à des systèmes alimentaires à consommation zéro nette.
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Données SIG sur les écorégions terrestres (Resolve et OneEarth)
Une carte mondiale des types d'habitats terrestres
Atlas de l'Anthropocène : un ensemble de données sur la crise écologique de notre temps
Les territoires de l'anthropocène (cartes thématiques proposées par le CGET)
Feral Atlas, une exploration de l’Anthropocène perçu à travers la féralisation
Le calcul de l'IDH prend désormais en compte le calcul des pressions exercées sur la planète (IDHP)
Paul Crutzen et la cartographie de l'Anthropocène
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sur Rapport annuel 2023 du Haut conseil pour le climat « Acter l’urgence, engager les moyens »
Publié: 2 October 2023, 3:10pm CEST
Le Haut conseil pour le climat (HCC) est un organisme indépendant chargé d’évaluer la stratégie du gouvernement en matière de climat, et sa cohérence avec les engagements européens et internationaux de la France, en particulier l’Accord de Paris, l’atteinte de la neutralité carbone en 2050, et le respect des budgets carbone de la France.
En 2022, année record avec +2,9°C de température moyenne en France, le changement climatique a eu des impacts graves sur les personnes, les activités économiques, les infrastructures et les écosystèmes. Les dispositifs de prévention et de gestion de crise n’ont pas permis d’éviter toutes ces conséquences. La France n'est manifestement pas prête à faire face aux effets du changement climatique (avec un réchauffement qui pourrait atteindre +4°C en 2100).
Le réchauffement futur dépendra des émissions futures de GES (source : rapport 2023 du HCC)
Le rapport grand public rendu par le Haut Conseil pour le Climat (HCC) présente, en 16 pages illustrées, une analyse des impacts récents du changement climatique ainsi qu'un suivi des émissions des Gaz à effets de serre (GES) et des politiques associées. Le rapport ne se contente pas d'un état des lieux mais propose aussi des recommandations :
- Connaître et anticiper les impacts du changement climatique. Les nombreux impacts liés aux conditions climatiques de l’année 2022 soulignent l’importance de renforcer conjointement les dispositifs de gestion de crise et ceux de prévention, et d'anticiper les années extrêmes au sein desprojections climatiques.
- Opérationnaliser l’adaptation au changement climatique. Les politiques d’adaptation doivent changer d'échelle en France, en s’appuyant sur la trajectoire de référence de +4°C, en tenant compte des coûts d’adaptation pour les finances publiques et privées, et en améliorant le suivi de l’action publique d’adaptation et l’évaluation de son efficacité.
- Systématiser le cadre d’action public. Le cadre stratégique qui se construit doit être mis en œuvre de manière opérationnelle et systématique. La nouvelle stratégie climatique (SFEC) est l’occasion de préciser les engagements de la France afin de renforcer leur portée.
- Engager les moyens nécessaires. La politique économique permettant de déclencher les changements nécessaires à l’atteinte des objectifs climatiques doit être renforcée, y compris la politique budgétaire, fiscale, commerciale, industrielle et de l'emploi, tout en accompagnant les plus vulnérables dans un esprit de transition juste.
- Prioriser le déploiement des énergies renouvelables et les mesures de sobriété. La France doit consolider les mesures de sobriété structurelles prises cette année, et poursuivre les efforts pour formuler et appliquer des mesures structurelles qui encouragent la sobriété énergétique des infrastructures et des usages de manière systématique pour tous les secteurs émetteurs.
- Relancer la dynamique internationale. La France peut œuvrer au développement d'un plan d'investissement climat européen. Au niveau international, elle peut préparer sa position pour la COP28, et œuvrer à un meilleur suivi des engagements internationaux qu’elle soutient
Ressources pédagogiques à télécharger
Articles connexes
Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation (3e rapport du Haut Conseil pour le climat - 2021)
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
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Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatique
Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
Les plus gros émetteurs directs de CO² en France
La pollution de l'air est la première menace mondiale pour la santé humaine (rapport de l'EPIC, août 2023)
Quand la lutte contre les émissions de CO² passe par la dénonciation des entreprises les plus concernées
Le tourisme international et son impact sur les émissions de CO²
Qualité de l'air et centrales thermiques au charbon en Europe : quelle transition énergétique vraiment possible ?
- Connaître et anticiper les impacts du changement climatique. Les nombreux impacts liés aux conditions climatiques de l’année 2022 soulignent l’importance de renforcer conjointement les dispositifs de gestion de crise et ceux de prévention, et d'anticiper les années extrêmes au sein desprojections climatiques.
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sur Exposition « Cartografia, la Corse en cartes 1520-1900 »
Publié: 1 October 2023, 5:54am CEST
Le musée de la Corse vous invite au voyage et à la découverte du monde des cartes. « Cartografia, la Corse en cartes 1520-1900 » réunit géographie et histoire dans un corpus de représentations de l’île et de la Méditerranée tracé sous l’œil du cosmographe, du politique, du militaire, de l’hydrographie. L’exposition présente une sélection de documents anciens, de cartes et de plans, de livres et d’atlas, ainsi que les acteurs et les nombreuses techniques qui participent à la discipline cartographique. La diversité des collections exposées éclaire par leurs formes, leurs matières et leurs couleurs. La présentation rassemble un florilège d’images qui témoignent de l’intérêt dont la Corse fut l’objet durant plusieurs siècles.Dossier de presse de l'exposition à télécharger en PDF.
Le parcours de l’exposition s’inscrit dans la longue durée. 1520-1900 : quatre siècles de regards portés sur le territoire corse et ses rapports au monde. La présentation d’une sélection des collections du musée de la Corse vise à partager une part du patrimoine insulaire enrichi par la participation de prêts d’œuvres de diverses institutions corses, nationales, internationales et de collections particulières, très rarement présentées au public. Cette exposition est aussi l’occasion d’accéder à une longue et précieuse séquence figurative de l’histoire corse. Construite autour de deux séquences principales et 5 sections distinctes, l’exposition « Cartografia, la Corse en cartes 1520-1900 » présente plus de 300 œuvres.
Séquence I : L’ère géographique
• Section 1 : le XVIe siècle et l’extension du monde connu
• Section 2 : le XVIIe siècle, l’héritage des pairs
Séquence II : L’ère scientifique
• Section 3 : le XVIIIe siècle et la souveraineté disputée
• Section 4 : le XIXe siècle et la topographie moderne
Du plan Terrier à la carte de Jacotin (1770-1824)
Parmi les cartes remarquables à découvrir :
- La Mer Méditerranée et les costes des Estats qui la borne (1709) par Nicolas de Fer, géographe, graveur
- Carte de l'isle de Corse pour servir aux vaisseaux du roi (1768) par le Sr Bellin
- Insula Corsica olim regni Tiulo insignis nunc Genuensis reipublicae potestati subjecta par Matthaeum Seutter
- Le Plan Terrier, une grande entreprise cartographique qui se déroula de 1770 à 1796 (données disponibles sur Open data Corsica)
- De l'usage de la carte dans l'art depuis les années 1960
Articles connexes
Atlas stratégique de la Méditerranée et du Moyen-Orient (FMES)
Etudier les formes urbaines à partir de plans cadastraux
« Un bon croquis vaut mieux qu'un long discours ». Napoléon et les cartes
Cartes et atlas historiques
L'histoire par les cartes -
sur Rapport mondial 2023 sur les déplacements internes (Conseil norvégien pour les réfugiés)
Publié: 29 September 2023, 7:55am CEST
Le Rapport mondial sur les déplacements internes du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) constitue une source importante de données et d'analyses pour appréhender chaque année l'impact des déplacements internes à l'échelle mondiale. Les déplacés internes sont des personnes contraintes de fuir à l'intérieur de leur propre pays, notamment en raison de conflits, de violences, de violations des droits humains ou de catastrophes. Lorsque des personnes passent une frontière pour échapper aux persécutions, elles sont protégées par des conventions internationales et sont juridiquement considérées comme des réfugiés. Les personnes vivant une situation semblable qui quittent leur région d’origine tout en restant dans leur propre pays deviennent des déplacés internes. Leur protection relève de la responsabilité de l’État concerné, mais celui-ci ne peut souvent plus l’assurer – ou refuse de la garantir au groupe de population concerné. Les déplacés internes ne constituent pas une catégorie juridique particulière et ils ne bénéficient donc pas d'une protection spécifique du droit international (source : UNCHR).
Déplacements internes en raison des conflits et des catastrophes en 2022 (source : Norvegian Refugiee Council)
71,1 millions de personnes vivaient en situation de déplacement interne dans le monde fin 2022, une augmentation de 20% par rapport à 2021 soit la plus élevée jamais enregistrée. Le nombre de déplacements associés aux conflits et à la violence a presque doublé pour atteindre 28,3 millions. La guerre en Ukraine a déclenché 16,9 millions de déplacés, le chiffre le plus élevé jamais enregistré dans un pays. Le phénomène météorologique de La Niña qui a persisté pendant trois années consécutives, a conduit à des niveaux records de déplacements dus aux inondations notamment au Pakistan, au Nigeria et au Brésil. Elle a entraîné une sécheresse record en Somalie, en Éthiopie et au Kenya, à l'origine de 2,1 millions de déplacements. Les conflits, les catastrophes et les déplacements ont aggravé la situation en matière d'insécurité alimentaire, qui était déjà préoccupante en raison de la lenteur de la reprise après la pandémie de Covid-19. Le rapport 2023 en est sa huitième édition. Il est consacré à l'insécurité alimentaire en tant que moteur, impact et obstacle potentiel aux déplacements internes.
Déplacements internes en raison des conflits et des violences en 2022 (source : Norvegian Refugiee Council)
Déplacements internes en raison des catastrophes en 2022 (source : Norvegian Refugiee Council)Le rapport se divise en deux parties :
- Partie 1 : Déplacement interne en 2022
Cette section présente les données mondiales sur les déplacements internes collectées par l'IDMC tout au long de l'année 2022, dans les différents contextes politiques, économiques et sociaux de différents pays et régions. Elle présente les chiffres sur les déplacements internes liés aux conflits et catastrophes a, ainsi que les dernières estimations de l'IDMC sur l'impact économique de ces déplacements.
- Partie 2 : Sécurité alimentaire et déplacement
Cette section contient des données et des analyses qui montrent les relations complexes entre les catastrophes, les conflits, l'insécurité alimentaire et les déplacements internes. Le rapport 2023 présente les principales dimensions des relations entre sécurité alimentaire et déplacement interne, chacun agissant à son tour comme un moteur et un impact de l'autre, les deux renforçant les cycles durables de vulnérabilité et de crise.
Coût estimé pour assurer la sécurité alimentaire des personnes déplacées via des plans de réponse humanitaire (source : Norvegian Refugiee Council)Les rapports publiés depuis 2016 consacrent une première partie aux données générales et une deuxième partie au traitement d'une question spécifique, ce qui permet d'aborder la question sous différents angles :
- Rapport 2022 : impact des déplacements sur les enfants et les jeunes
- Rapport 2021 : relations entre changement climatique, catastrophes et déplacements
- Rapport 2020 : politiques et moyens mis en oeuvre par chaque pays pour y répondre
- Rapport 2019 : défis et opportunités des déplacements internes
- Rapport 2018 : voies à suivre pour réduire les déplacements, défis et lacunes en matière de données
- Rapport 2017 : enjeux pour les associations humanitaires et de développement
- Rapport 2016 : défis méthodologiques et conceptuels à surmonter pour établir un tableau
Articles connexes
Cartographier les migrations internationales
MigrExploreR pour géo-visualiser des migrations internationales
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Une data visualisation pour étudier les vagues d'immigration aux Etats-Unis (1790-2016)
La Grande Migration des Noirs aux Etats-Unis à travers les romans de Toni Morrison
Étudier les mobilités résidentielles des jeunes Américains à partir du site Migration Patterns
Une data-story sur les flux de migrations en Afrique
Exposition de Mathieu Pernot L’Atlas en mouvement
S'exercer à cartographier des migrations dès la classe de 4ème
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sur Atlas des « cercles de fées » dans le monde
Publié: 29 September 2023, 6:51am CEST
Source : Emilio Guirado & al. (2023). The global biogeography and environmental drivers of fairy circles, Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), sept. 2023)Des chercheurs de l'Université d'Alicante en Espagne ont produit un nouvel atlas du phénomène naturel connu sous le nom de « cercles de fées ». Présents principalement dans les régions arides de Namibie et d’Australie, les cercles de fées sont une végétation organisée en forme d’anneau. L'équipe de recherche a pu découvrir des centaines d'emplacements de cercles de fées en utilisant des images satellite haute définition pour analyser environ 574 799 parcelles de terrain dans le monde.
Carte représentant la répartition des « cercles de fées » indiqués par des points jaunes (source : Guirado et al., PNAS, 2023)
L’équipe a découvert 263 sites où ces tâches brunes peuvent être trouvées. Elles sont répartis sur 3 continents et 15 pays, notamment au Sahel, au Sahara occidental, dans la Corne de l’Afrique, à Madagascar, en Asie du Sud-Ouest et en Australie centrale. Les scientifiques ont pu relever plusieurs points communs :
- des sols sableux et pauvres en nutriments
- des climats arides avec une forte saisonnalité des précipitations
- la présence de nids de termites comme facteurs à l'origine de la formation de cercles de fées
L'article suggère que les cercles contribuent à augmenter les ressources en eau et que les zones dotées de cercles de fées connaissent une productivité végétale plus stable que celles qui n'en sont pas dotées.
« L'atlas mondial présenté ici fait progresser notre compréhension de la biogéographie des modèles de végétation en forme de cercle de fées et facilitera la conduite de recherches futures sur les caractéristiques et les mécanismes qui sous-tendent ces modèles de végétation énigmatiques dans des endroits jamais étudiés jusqu'à présent... Nos travaux ouvrent également la voie à des recherches plus approfondies sur les implications fonctionnelles de ces structures végétales, qui rendent les écosystèmes plus stables et pourraient les aider à éviter les points de bascule associés au changement climatique ».
L'origine mystérieuse a conduit à l'appellation « cercles de fées » (fairy circles). Différentes hypothèses scientifiques ont été avancées jusque-là sur leur origine (voir l'article consacré au sujet sur Wikipedia)Articles connexes
Une carte animée des biomes anthropogéniques ou anthromes à l'échelle mondiale (Anthroecological Lab)
GeoSahel. Suivre l'évolution de la biomasse et améliorer la surveillance pastorale au Sahel
Une carte de l'INPN pour analyser et discuter la répartition de la biodiversité en France
Eduquer à la biodiversité. Quelles sont les données... et les représentations ?
Une carte mondiale des types d'habitats terrestres
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sur L'histoire par les cartes : découvrir la collection Steegh-Teunissen de la Bibliothèque de l'Université de Leiden
Publié: 25 September 2023, 6:51pm CEST
En 2021, les collectionneurs John Steegh et Harrie Teunissen ont fait don de l'intégralité de leur collection cartographique aux Bibliothèques de l'Université de Leiden (UBL) aux Pays-Bas : pas moins de 19 000 cartes et 2 500 atlas et guides de voyage, qu'ils ont réunis en près de 40 ans.La collection comprend des cartes de tous les continents, du XVIe siècle à nos jours avec un accent particulier sur les XIXe et XXe siècles. Il s'agit probablement de la plus grande collection de cartes privées des Pays-Bas. Les thèmes abordés concernent notamment la gestion de l'eau, le développement urbain, la répartition ethnique, les conflits militaires. On y trouve une grande variété de cartes, y compris des cartes de propagande et des cartes publicitaires. Le fond comprend des cartes ottomanes, des cartes de la Palestine et d'Israël, des cartes de Leiden aux Pays-Bas (environ 140) et quelques cartes concernant l'Holocauste. Le plan secret de la ville allemande de Varsovie de 1939, sur lequel les SS ont dessiné les contours du ghetto juif prévu en novembre 1940, est assez unique.
Extrait du plan du ghetto de Varsovie dessiné à la main par les SS en 1940 (source : Harrie Teunissen)
« L'Holocauste est en grande partie une histoire spatiale » (entretien avec Harrie Teunissen, collectionneur de cartes)
« Topographie de la terreur : cartes du ghetto de Varsovie » (conférence d'Harrie Teunissen)
L'exposition Mapping Modernity qui se déroule jusqu'au 28 janvier 2024 reprend une partie de la collection Steegh-Teunissen. Les deux collectionneurs ont travaillé avec le Design Museum Den Bosch pour sélectionner 250 cartes qui racontent l'histoire de notre monde moderne :
« Un monde dans lequel l’être humain se place au centre et croit pouvoir affirmer son contrôle sur tout. L’histoire de la modernité est celle du contrôle : sur la nature, les populations et les flux commerciaux. Les êtres humains se sont placés au centre de l’univers et ont utilisé des cartes pour tenter de dominer une réalité complexe et insaisissable. Chaque carte offre un aperçu de l'état d'esprit de ceux qui l'ont commandée et de la manière dont ils ont cherché à façonner le monde à leur convenance. Vous pouvez facilement imaginer les personnes qui ont dressé ces cartes : le général SS en 1939 qui a délimité le ghetto juif sur une carte de Varsovie, scellant ainsi le sort de milliers de personnes. Le fonctionnaire néerlandais inquiet du ministère des Travaux publics qui présentait à ses supérieurs une carte montrant une meilleure protection de la Hollande, deux jours avant les inondations catastrophiques de 1953. Les compilateurs de l'atlas des écoles américaines du XIXe siècle, identifiant quelles populations étaient « civilisées » et n'avaient pas encore atteint le « standard blanc » (à supposer, comme ils le sous-entendaient, que cela soit envisageable). La façon dont nous interagissons avec les cartes et l’influence qu’elles ont sur nous ont progressivement changé. Les cartes numériques jouent désormais un rôle majeur dans nos vies, qu'il s'agisse de nous repérer ou de rechercher un logement. Les cartes papier de cette exposition permettent de montrer comment nous en sommes arrivés là » (présentation de l'exposition Mapping Modernity).
A découvrir également :
Une carte allemande de la diffusion de la grippe russe de 1889-90 :
Graphische Darstellung Des Auftretens Der Insluenza-Pandemie (voir cet article pour les explications)L'Ukraine d'après les cartes historiques des collections de l'UBL :
L'exposition BorderlandsUn magnifique atlas de l'Ukraine et des pays limitrophes (1937) :
Atljas Ukrajiny i sumežnich krajiv K.213Extrait de l'atlas de l'Ukraine et pays limitrophes (source : Collection Steegh-Teunissen)
La collection Cartes et Atlas de l'UBL rassemble des documents cartographiques depuis la fondation de la bibliothèque universitaire en 1587. La collection de cartes et d'atlas comprend aujourd'hui environ 100 000 feuilles de cartes (dont 3 000 cartes manuscrites), 3 500 atlas et 25 000 gravures et dessins topographiques. La plus grande partie a été léguée en 1872 comme héritage de l'éditeur Johannes Tiberius Bodel Nijenhuis (1797-1872). Outre la collection Bodel Nijenhuis, la collection de cartes et d'atlas comprend plusieurs autres sous-collections, telles que la collection Van Keulen, la collection de cartes coloniales néerlandaises de l'ancienne bibliothèque de l'Institut royal des tropiques (KIT), la collection de cartes de l'Institut royal néerlandais d'études sur l'Asie du Sud-Est et les Caraïbes (KITLV) et plusieurs autres sous-collections moins importantes. Les cartes datent du XVIe siècle à nos jours. L'accent est mis sur le matériel cartographique des Pays-Bas et de l'Europe occidentale, ainsi que sur les régions exploitées par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales et la Compagnie des Indes occidentales (VOC et WIC) et sur les anciennes colonies néerlandaises de l'Indonésie, du Surinam et des Antilles néerlandaises actuelles.
Voir par exemple « La cartographie néerlandaise de Chypre » (catalogue d'exposition)
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Trois anciennes cartes de la Chine au XVIIIe siècle numérisées par l'Université de Leiden
L'histoire par les cartes : les archives du Musée mémorial de l'Holocauste à Washington
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L'histoire par les cartes : une exposition virtuelle sur les cartes missionnaires (vers 1850 - 1950) par l'Université d'Utrecht
Le peintre hollandais Vermeer et les cartes
Cartes et atlas historiques
L'histoire par les cartes
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sur Chronoscope World, une machine à remonter le temps avec des cartes
Publié: 22 September 2023, 9:13pm CEST
Chronoscope World est une machine à remonter le temps avec laquelle on peut revenir plusieurs siècles en arrière en voyageant à travers des cartes. Plus de 6700 cartes historiques sont consultables à partir de la même interface cartographique. Le site comprend environ 1 200 cartes de l'Institut de géographie régionale de Leibniz et du projet ChronoAtlas, auxquelles s'ajoutent les collections de 35 grandes bibliothèques qui ont ouvert leurs cartes en open data à l'échelle mondiale.
Interface de navigation du site Chronoscope World
Le site peut être utilisé à partir de la barre chronologique qui permet de sélectionner des cartes par dates ou bien en définissant une zone géographique à l'aide de l'outil de sélection. La recherche se fait ensuite à partir de ces choix initiaux auxquels on peut encore ajouter des filtres. Les résultats apparaissent sous la forme d'un mur de vignettes : en cliquant sur celles-ci, les cartes choisies s'affichent automatiquement sur un planisphère ou sur un globe grâce à leur géoréférencement. On peut saisir des coordonnées ou des liens provenant d'autres applications cartographiques. On peut également y ajouter des géo-liens à partir de liens manifeste Wikipédia ou IIIF. Le format IIIF fournit un cadre international d'interopérabilité pour toutes les images. Il s'agit d'un format ouvert permettant de fournir des images haute résolution provenant de bibliothèques et d'archives du monde entier.
ChronoAlex, un récit cartographique à partir des expéditions d'Alexandre Humboldt
Des récits sont proposés à partir de séries de cartes commentées, par exemple sur les expéditions de Humboldt ou sur un tour du monde à partir de cartes. Un Atlas des cartographes permt de faire un voyage des premiers atlas à aujourd'hui. Quasiment toutes les cartes de Chronoscope sont fournies sous licence gratuite. Le site propose également des podcasts, des diffusions vidéo, des parcours à 360° et une webcam en direct.
Chronoscope World dérive d'un projet antérieur, Chronoscope Hambourg qui réunissait déjà plus de 650 cartes sur la ville d'Hambourg.
Le site du Chronoscope a été conçu par le Chrono Research Lab dont l'objectif est de faire partager le patrimoine culturel à un large public afin de « donner du sens à notre présent et donner une cause à notre avenir ». Il repose sur des données culturelles ouvertes, collectées dans le cadre du mouvement d'ouverture des données openGLAM (Galleries, Libraries, Archives, Museums). Matthias Mueller-Prove, co-fondateur du site, est concepteur informatique d'expériences utilisateurs créatives, spécialisé en UX et IIIF.
Matthias Müller-Prove, Geo-Spatial Interaction Design for Old Maps Geo-Spatial Interaction Design Using Chronoscope World to browse and study digitized maps and cultural heritage documents
Suivre Chronoscope sur Twitter ou sur Mastodonte.
En complément
Le site de la David Rumsey Map Collection propose un moteur géographique qui permet de rechercher des cartes à partir d'une zone et d'une période choisie. L'utilisateur peut en outre raffiner les résultats en y ajoutant des mots-clés. Ce moteur est très pratique pour sélectionner des cartes historiques selon différents critères.
En France, l'IGN met à disposition le site Internet Remonter le temps afin de pouvoir comparer sur une même zone des cartes anciennes et actuelles de la France. Cela concerne essentiellement, pour les cartes historiques, la carte de Cassini (XVIIIe siècle), les cartes d'état-major (XIXe siècle), les cartes et les photographies aériennes des années 1950.
Le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France ne dispose pas d'interface cartographique permettant de superposer toutes les cartes contenues sur le site. Mais le moteur de recherche interne donne accès à plus de 4 000 cartes anciennes par continent et par siècle. Une page d'accueil donne un accès direct aux portulans, globes et cartes du monde entier classés par région (Europe, France, Afrique, Amériques, Japon). Utiliser ce tutoriel pour télécharger les cartes en haute résolution sur le site de Gallica. Voici un autre tutoriel pour apprendre à géoréférencer une carte disponible dans Gallicarte. La BNF a en outre numérisé 55 globes en 3D.
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Cartes et atlas historiques
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sur La carte, objet éminemment politique : la carte officielle de l'Arabie saoudite
Publié: 20 September 2023, 7:47pm CEST
Carte officielle du Royaume d'Arabie saoudite (source : GASGI)
L'Autorité générale des levés et de l'information géospatiale (GASGI) a publié le 11 septembre 2023 la nouvelle carte officielle du Royaume d'Arabie saoudite, complétée par les frontières approuvées au niveau international. Israël n'étant pas reconnu par l'Arabie saoudite, l’ensemble de l’État juif est toujours appelé « Palestine ». Cette publication intervient alors que le Royaume saoudien fait savoir aux États-Unis que la résolution des problèmes palestiniens est essentielle à tout accord de normalisation avec Israël.
L'Autorité générale des levés et de l'information géospatiale d'Arabie saoudite (GASGI) a appelé les autorités gouvernementales à ce que cette nouvelle carte officielle devienne la source unique pour les sites Internet, les médias, les livres ou les brochures. La carte est présentée comme étant une « référence nationale fiable pour des applications générales et destinée à être utilisée pour la planification stratégique, la localisation et l'identification des lieux ».
L'Arabie Saoudite a en outre ajouté les îles de Tiran et Sanafir à sa carte officielle de la mer Rouge. Le président égyptien Sissi a décidé de céder ces îles à Riyad en 2016, provoquant des protestations publiques contre cette perte de souveraineté. Le roi saoudien Salman bin Abdulaziz Al Saud s'est rendu au Caire en avril 2023, annonçant un ensemble d'investissements de plusieurs milliards de dollars pour l'Égypte. Cet accord entre les deux pays n'est pas sans susciter des controverses. Après l'approbation de l'accord par le Parlement égyptien, de vastes manifestations ont éclaté dans tout le pays, les manifestants scandant « Aux Égyptiens ! Aux Égyptiens ! » en référence à la souveraineté de ces îles.
Le détroit de Tiran, passage stratégique entre l'Égypte et l'Arabie saoudite (source : Wikipédia)
Tiran et Sanafir, deux îles inhabitées situées à environ quatre kilomètres l'une de l'autre dans la mer Rouge, revêtent une importance stratégique en raison de leur contrôle sur l'entrée du golfe d'Aqaba, qui sert de principale voie d'accès au trafic maritime vers les ports d'Aqaba en Jordanie et d'Eilat en Israël. Les deux pays revendiquent ces territoires depuis le milieu du XXe siècle.
Extrait de la carte officielle de l'Arabie saoudite montrant les îles de Tiran et de Sanafir
passées sous souveraineté saoudienne (source : GASGI)
Administrées pour la plupart par l'Égypte, les îles ont été occupées par Israël en 1967, avant d'être restituées à l'Égypte en 1982 lorsque les deux parties ont signé les accords de paix de Camp David. Les deux îles constituent la base d'une petite force multinationale de maintien de la paix depuis 1979, à la suite d'un accord de paix entre l'Égypte et Israël. Tiran, d'une superficie de 61 kilomètres carrés, abrite également un aéroport utilisé par les troupes. Pendant des mois, les États-Unis auraient négocié un accord pour transférer Tiran et Sanafir de l’Égypte vers l’Arabie saoudite. En juillet 2022, le président américain Joe Biden a déclaré que les soldats internationaux de maintien de la paix, y compris les troupes américaines, quitteraient Tiran d'ici la fin de l'année. Le même mois, des responsables israéliens ont déclaré qu’ils avaient donné leur feu vert pour approuver le transfert des îles stratégiques à l’Arabie saoudite, levant un des obstacles qui pourrait ouvrir la voie à une formalisation des liens entre Riyad et Tel Aviv. Les deux îles étaient censées être transférées de l'Égypte à l'Arabie saoudite en 2018. Mais l'accord exigeait l'autorisation d'Israël pour tout changement du statut des forces internationales sur le territoire, en raison du traité de paix israélo-égyptien de 1979 qui exigeait que des observateurs internationaux soient présents sur les îles. Bien que les autorités saoudiennes aient donné aux deux îles des noms légèrement différents en arabe, il est probable qu'elles continueront à s'appeler Sanafir et Tiran dans les versions anglicisées des noms.
Au moment où l'Égypte a cédé la souveraineté de ces îles à l'Arabie saoudite en 2017, une vidéo virale a circulé sur les réseaux sociaux. Celle-ci présentait une série de cartes anciennes des îles de Tiran et de Sanafir dans le but de montrer qu'elles relevaient de la souveraineté saoudienne. Ces extraits de cartes historiques peuvent être consultés sur le site Sada-Elbalad. Parmi elles, on trouve notamment une carte de 1947 des États arabes et une carte de 1955 représentant les pays du Moyen-Orient. Les frontières maritimes entre l'Égypte et l'Arabie Saoudite sont mises en évidence ; les deux îles y apparaissent comme appartenant au Royaume d'Arabie Saoudite. La vidéo fait également référence à des documents égyptiens détenus par les ministères de la Défense et de l'Arabie Saoudite.
Carte du Moyen-Orient de 1955 utilisée pour légitimer l'appartenance des îles de Tiran et Sanafir à l'Arabie saoudite
(source : Library of Congress)
La carte officielle de l'Arabie saoudite est disponible en arabe et en anglais dans plusieurs formats numériques sur le site de la GASGI.
Cartes à télécharger en haute résolution :- Carte routière
- Carte des sites sacrés
- Carte générale de l'Arabie saoudite (1: 10 000 000)
- Carte générale du relief
- Carte des frontières internationales
- Accès aux données de la plateforme nationale
Sources utilisées- L’Autorité générale saoudienne des levés et de l’information géospatiale publie la carte officielle de l’Arabie saoudite (Arab News)
- Israel is still 'Palestine' on Saudi Arabia's new map despite peace talks (The Jerusalem Post)
- Saudi Arabia officially adds Red Sea islands of Tiran and Sanafir to its map (Middle East Eye)
- Ancient maps confirm Saudi sovereignty over islands (Egypt Today)
- Tiran and Sanafir in the historic documents (vidéo)
- Geopolitics of Small Islands : The Stalemate of Tiran and Sanafir’s Transfer Impacts Egypt-Saudi Relations (Arab Center Washington DC)
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sur Cartes et données sur les inondations en Libye (catastrophe de Derna)
Publié: 18 September 2023, 2:44pm CEST
La tempête Daniel, qui a frappé dans la nuit du 10 au 11 septembre 2023 la ville de Derna (100 000 habitants) au nord-est de la Lybie, a entraîné la rupture de deux barrages en amont provoquant une crue de l’ampleur d’un « tsunami » le long de l’oued qui traverse la cité. Le bilan provisoire s'établit à plus de 11 300 morts au 18 septembre 2023. Selon les experts, la situation sociale, économique et politique difficile du pays a contribué à ce lourd bilan humain. Une situation de chaos qui limite les capacités de prévision des services météorologiques locaux et des systèmes d'alerte et d'évacuation.
Inondations en Libye - EMSR696 (Situational reporting Copernicus Emergency Management Service)
1) Traitement médiatique de la catastrophe« Libye : des inondations dans l'est provoquent des milliers de morts » (RFI). Le gouvernement de l'est libyen, désigné par le Parlement et non reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours, suite à la tempête Daniel qui, après la Grèce, la Turquie et la Bulgarie, a fortement affecté la Libye (voir l'animation de cette tempête).
« Avant/Après : les images impressionnantes des inondations en Libye » (Le Figaro). Vue du ciel, la catastrophe naturelle est impressionnante. Une très large partie de Derna est sous les eaux. Le wadi Derna, un simple petit cours d’eau, s’est transformé en une vague semblable à un « tsunami » d’après plusieurs témoins. La cité a été submergée par des vagues de 7 mètres de haut qui ont tout détruit sur leur passage en emportant les voitures et les maisons. « Avant / Après Inondations en Libye : découvrez l’ampleur des dégâts vus du ciel » (Ouest France).
« Inondations en Libye : à Derna, le nombre de morts est toujours incertain » (Le Monde). Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au moins 30 000 personnes qui vivaient dans cette cité de 100 000 habitants ont été déplacées. Une partie des 10 000 disparus après les inondations à Derna pourraient se trouver en mer, ils ont été emportés vers la mer pendant les inondations. La mer rejette leurs corps vers les plages.
« Comment expliquer les inondations monstres qui touchent le pays ? » (BFM-TV). La tempête Daniel s'est transformée en un cyclone subtropical méditerranéen. Ce sont deux facteurs qui semblent s'être combinés pour recharger le système à bloc. La hausse des températures de l'air sous l'effet du réchauffement climatique qui rend l'air plus humide. Et la hausse des températures des océans. Une mer Méditerranée plus chaude et qui s'évapore plus a donc alimenté la puissance du medicane Daniel. « Pourquoi la tempête Daniel a été aussi dévastatrice en Libye ? » (Futura Science).
« Qu’est-ce qu’un medicane, ce phénomène météo responsable des inondations meurtrières en Libye ? » (Le Parisien) Les météorologues appellent ce phénomène un medicane (contraction de "hurricane" et "Méditerranée"). Ce phénomène hybride présente certaines caractéristiques d'un cyclone tropical et d'autres d'une tempête des latitudes moyennes.
« Inondations en Libye : les deux barrages de Derna étaient fissurés » (Euronews). Dans une étude publiée en novembre 2022, l'ingénieur et universitaire libyen Abdel-Wanis Ashour a mis en garde contre une "catastrophe" menaçant Derna si les autorités ne procèdent pas à l'entretien des deux barrages. Malgré cet avertissement, aucuns travaux n'ont été menés.
« Dans une Libye corrompue, les alertes concernant le délabrement des barrages de Derna restées lettre morte » (Le Monde). Un rapport du groupe d’experts de l’ONU avait déjà dénoncé le comportement « prédateur » des groupes et milices qui se disputent le pouvoir depuis plus de dix ans et ont entraîné « le détournement des fonds de l’Etat libyen et la détérioration des institutions et des infrastructures ». Des militants de la société civile demandent une enquête internationale, craignant que les investigations locales ne puissent être fructueuses dans un pays largement gouverné par des groupes armés et des milices.
« Inondations en Libye : des barrages fragilisés par des années de négligences » (Libération). Les deux barrages avaient été construits dans les années 70 par une entreprise yougoslave non pas pour collecter de l’eau mais pour protéger Derna des inondations. Nonobstant les moyens financiers dont dispose le premier pays pétrolier d’Afrique, les travaux n’ont pas été entrepris.
« L'ONU et l'OMS préoccupées par les risques de maladies » (RFI). À Derna, dans l'est de la Libye, une semaine après les inondations dévastatrices provoquées par la tempête Daniel, un très grand nombre de corps se trouve encore sous les décombres. Cette situation représente une menace pour l'hygiène. Sur place, les agences de l'ONU tentent de prévenir la propagation de maladies.
« Les enfants de Libye sont confrontés à une nouvelle tragédie après plus d’une décennie de conflit » (UNICEF). On estime que près de 300 000 enfants ont été exposés à la puissante tempête. Au-delà des risques immédiats de morts et de blessés, les inondations en Libye présentent un risque grave pour la santé et la sécurité des enfants. Avec des approvisionnements en eau potable compromis, les risques d’épidémies de diarrhée et de choléra, ainsi que de déshydratation et de malnutrition, augmentent considérablement. Parallèlement, les enfants qui perdent leurs parents ou sont séparés de leur famille sont plus exposés aux risques de protection, notamment à la violence et à l’exploitation.
« Les inondations en Libye laissent l'ancienne Cyrène meurtrie et menacée de pillage » (Middle East Eye). Des eaux torrentielles et des glissements de terrain ont emporté certaines antiquités du site du patrimoine mondial de l'UNESCO tout en en exposant d'autres pour la première fois.
2) Pistes d'analyse en termes d'aléa / risque / vulnérabilité et enjeux
« Inondations en Libye : un désastre humanitaire sur fond de crise politique » (France Culture). C’est dans la province agricole de Cyrénaïque, située à l’est du pays, que les inondations ont été les plus meurtrières. La municipalité de Derna, qui souffrait déjà d'un manque d'infrastructures, a vu disparaître dans la mer un quart de son territoire en quelques heures. Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye et chercheur au Royal United Service Institute, rappelle la situation difficile que connaît cette ville depuis une dizaine d’années : « c’est une ville qui a un historique politique tout à fait particulier, qui est marginalisée par rapport au reste de la Cyrénaïque. Elle a été le lieu d’un siège imposé par le maréchal Haftar de 2015 à 2019 et qui s'est achevé par une guerre civile. Depuis 2019, il n'y a pas d’infrastructures comme des hôpitaux ou des transports et les reconstructions ont été négligées. »
« L’interaction entre les précipitations, l’exposition et la vulnérabilité exacerbées par le changement climatique a entraîné des impacts généralisés dans la région méditerranéenne » (World Weather Attribution). Un événement aussi extrême que celui observé en Libye est devenu jusqu’à 50 fois plus probable et jusqu’à 50 % plus intense par rapport unréchauffement qui serait inférieur à 1,2°C. Outre le manque d’entretien, les barrages d’Al-Bilad et d’Abu Mansour ont été construits dans les années 1970, sur la base de précipitations relativement courtes, et n’ont peut-être pas été conçus pour résister à un épisode de pluie sur 300 à 600 ans. Un examen complet portant sur les critères de conception des barrages sera nécessaire pour comprendre dans quelle mesure la conception des barrages et le manque d'entretien ultérieur ont contribué à la catastrophe.
« Les inondations en Libye montrent la nécessité d’alertes multirisques précoces et d’une réponse unifiée » (déclaration du Secrétaire général de l'Organisation Météorologique Mondiale). Le patron de l’OMM qui dépend de l’ONU, Petteri Taalas, a estimé que « la plupart des victimes auraient pu être évitées » pointant du doigt la désorganisation liée à l’instabilité politique dans le pays. L'agence météorologique libyenne a émis des avis d'alerte trois jours avant et l'état d'urgence a été déclaré dans certaines parties de l'est de la Libye.
« Les faits sont clairs. Les alertes précoces sauvent des vies et génèrent d’énormes avantages financiers. J’exhorte tous les gouvernements, institutions financières et société civile à soutenir cet effort » (secrétaire général de l’ONU, António Guterres). Voir le plan publié par l'ONU Alertes précoces pour tous. Plan d'action exécutif 2023-2027. Qu’il concerne les crues, les sécheresses, les vagues de chaleur, ou les tempêtes, un système d’alerte précoce est un système intégré qui permet d’être prévenu de l’approche de conditions météorologiques dangereuses et éclaire sur ce que les pouvoirs publics, la collectivité et les individus peuvent faire pour atténuer le choc de leurs effets imminents.
Ksenia Chmutina & Jason von Meding (2019). A Dilemma of Language : “Natural Disasters”. International Journal of Disaster Risk Science. A propos des catastrophes dites "naturelles" : même si les dangers sont naturels, les catastrophes ne le sont pas. Cet article soutient qu’en rejetant continuellement la faute sur la « nature » et en imputant la responsabilité des échecs du développement à des phénomènes naturels « exceptionnels » ou à des « cas de force majeure », on accepte de ceux qui sont à l'origine des catastrophes qu'ils se satisfassent d'une mauvaise planification urbaine, d'inégalités socio-économiques, de politiques mal réglementées, d'un manque d’adaptation et d’atténuation proactives, autant de facteurs qui augmentent la vulnérabilité.
Introduire le chapitre « Les sociétés face aux risques » en Seconde par les inondations en Libye (académie de Normandie). Les notions de « catastrophe naturelle » (tempête) et « technologique » (rupture de barrage) sont abordées, ainsi que celle d’« aléa ». Aussi, la notion de « prévention » peut être approchée en évoquant le rôle des barrages qui étaient censés protéger la ville, mais trop vétustes et mal entretenus.Ici, les notions qui peuvent être approchées sont celles de « pays en développement », « crise », « résilience », « culture du risque »…3) Cartes et données SIG à visualiser en ligne ou à télécharger
Libye : les dégâts dans la ville de Derna et le barrage détruit vus par le satellite Pléiades Neo (Un autre regard sur la Terre). « J’ai vu beaucoup d’images de catastrophes. Celle de Derna est vraiment sidérante. J’ai ressenti la même sidération pour des désastres comme le tsunami de l’océan indien en 2004, l'ouragan Katrina en 2005 ou le tremblement de Terre d’Haïti en 2010 » (@RegardSurTerre). Voir ce fil twitter de @MagaliReghezza qui montre que le séismé d'Haïti était encore d'une autre ampleur.
Images satellites Maxar et Planet des inondations (Geospatial World). Segmentation automatique des images satellite du programme Maxar Open Data (Samgeo).
Cartes et données SIG élaborées par le Service de gestion des urgences CopernicusEMS (dégâts estimés à partir de l'observation d'images satellites). Voir également les zones impactées par la tempête Daniel en Grèce avec l'animation satellite.
Atlas de la mortalité et des pertes économiques dues à des phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques extrêmes 1970-2019 (Organisation météorologique mondiale) à télécharger en pdf.
4) Utilisation de la cartographie pour organiser l'aide humanitaire
Inondations en Libye en 2023 - Aperçu de la situation d'urgence (Reliefweb). La tempête Daniel a provoqué des inondations à grande échelle dans le nord-est de la Libye, entraînant des pertes de vies humaines et des dégâts aux infrastructures dans plusieurs villes côtières et le long des rivières, notamment Benghazi, Al-Jabal Al-Akhder, Al-Marj, Batah, Bayada, Albayda, Shahat et Sousse. La ville de Derna semble être durement touchée après la rupture de deux barrages en amont, libérant plus de 30 millions de mètres cubes d'eau dans la ville de Derna. Les premiers rapports suggèrent d'importants dégâts aux logements et aux infrastructures critiques. La tempête a exacerbé les problèmes d'accès à l'eau potable et aux soins de santé. Les zones touchées sont désormais confrontées à des risques plus élevés de maladies infectieuses en raison de services de santé perturbés, des réseaux d'égouts endommagés, de la persistance des eaux de crue et de la boue.
Empreinte des bâtiments de la zone touchée par les inondations à Derna (Google Buildings). Les empreintes des bâtiments sont utiles pour toute une une gamme d’applications, depuis l’estimation de la population, la planification urbaine et la réponse humanitaire, jusqu’aux sciences du climat et de l’environnement. Cet ensemble de données ouvertes à grande échelle contient les contours des bâtiments dérivés de données en haute résolution. Fichiers geojson ou csv à télécharger directement.
Données SIG sur la Libye mises à disposition par Humanitarian Data Exchange (HDX), site dédié au partage de données humanitaires.
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sur Étudier l'expansion de la Chine en Asie du Sud-Est à travers les caricatures de presse
Publié: 17 September 2023, 9:28am CEST
Les cartes humoristiques sont devenues assez courantes dans les médias et sur Internet. Le fil twitter ci-dessous donne des pistes de lecture concernant ces cartes-caricatures, que l'on retrouve souvent en illustrations dans les manuels scolaires. L'objectif est d'en décrypter les symboles et d'en donner une approche critique en confrontant les visions. A l'ère d'Internet et des réseaux sociaux, ces dessins humoristiques circulent de plus en plus. Ils renvoient souvent les uns aux autres dans un jeu de miroir complexe, de sorte qu'il n'est plus possible de les prendre isolément comme on le ferait dans un commentaire classique de document. L'expansion de la Chine en Asie du Sud-Est fournit un bon exemple pour étudier ces représentations et en dégager des visions géopolitiques.Les dessins de Nath Paresh reviennent souvent dans la presse. Il est caricaturiste au National Herald en Inde et ses dessins sont distribués aux États-Unis par Cagle Cartoons (vision indo-américaine) [https:]] pic.twitter.com/0Z5oFEfwrB
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 22, 2023
Les parties du corps émergées du dragon correspondent aux îlots convoités par la Chine. Assez intéressant de voir ici Taiwan assimilé aux îles de la mer de Chine méridionale. La caricature de Nath Paresh est reprise par un journal japonais [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 22, 2023
Evolution de la situation géopolitique et de la réprésentation des menaces : l'enjeu n'est pas seulement militaire, il concerne aussi les activités de pêche (allusion ici à la rivalité sino-vietnamienne + incapacité de l'ASEAN à réguler les conflits) [https:]] pic.twitter.com/IAUxyJamyN
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 22, 2023
A confronter avec des dessins humoristiques permettant de jouer sur d'autres stéréotypes que le dragon : la muraille de Chine ou encore le panda... [https:]] [https:]] pic.twitter.com/8t4G1P83Nm
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 22, 2023
Les visions géopolitiques peuvent être intéressantes à décrypter à travers ces dessins humoristiques dès lors qu'on s'emploie à les contextualiser et en dégager des pistes d'interprétation en les confrontant [https:]] [https:]] pic.twitter.com/NW7KpEX1Uy
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 22, 2023
L'occasion de rappeler ce dessin satirique diffusé lors du G7 de 2021 où le sommet international était déjà accusé de vouloir réprimer la Chine. Voir la caricature et ses symboles décryptés sur ce site [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 22, 2023
Tse Tsan-Tai a représenté chaque pays occidental par un animal pour en montrer la brutalité. Voir la lecture des symboles proposée par @Propagandopolis [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) September 17, 2023
L'artiste hongkongais exilé Ah To a mis à jour cette carte « Situation en Extrême-Orient » pour refléter les réalités de 2022. Il peut être intéressant de comparer les symboles pour montrer le renversement de la situation géopolitique un siècle après [https:]] pic.twitter.com/mggBTjOdDE
— Sylvain Genevois (@mirbole01) September 17, 2023
La carte, objet éminemment politique. Les tensions géopolitiques entre Taïwan et la Chine
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sur Cartes et caricatures. Recension de cartes satiriques et de cartes de propagande
Publié: 16 September 2023, 10:11am CEST
Vous cherchez des images de propagande à base de cartes ? Cette page vous propose une recension de ressources sur Internet qui peuvent vous intéresser.
Le compte twitter @propagandopolis sélectionne et commente chaque semaine des images et des cartes historiques. Voir le site de l'auteur qui propose des cartes de propagande américaine et du monde entier : PropagandopolisLe site commercial Barron Maps propose une impressionnante série de cartes satiriques et de cartes de propagande. Roderick Barron (@barronmaps) est spécialisé dans le domaine des cartes de propagande et des cartes imaginaires. Il alimente un blog associé au site qui contient des articles de fond. Il y explore notamment le phénomène des cartes « sério-comiques » de la fin du XIXe et du début du XXe siècle (voir cette présentation vidéo en anglais). On y trouve les oeuvres de Fred W. Rose qui s'est rendu célèbre par ses cartes caricaturales de l’époque victorienne (avec des pieuvres).
La British Library propose également une belle recension de cartes satiriques du monde entier. La page d'accueil retrace la longue histoire des cartes satiriques depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours, avec de nombreux exemples empruntés à différents pays et différentes époques.
Le site de la célèbre collection David Rumsey constitue une source de premier ordre. On peut y trouver toutes sortes de cartes satiriques, en utilisant son moteur de recherche interne (par exemple avec les mot-clés "propaganda" ou "satirical").
Le site Vividmaps a sélectionné des cartes satiriques de l'Europe, principalement du XIXe et du début XXe siècle (l'âge d'or des nationalismes ayant donné lieu à beaucoup de cartes de propagande). « L’Europe était le siège d’États puissants souvent en concurrence. Ils ont pris part à des guerres sanglantes et ont tissé des intrigues diplomatiques en coulisses. Dans cette confrontation, la satire était non seulement une forme d'art mais aussi une arme dangereuse, dont le but était de montrer à la population et à celle des autres pays qui est qui dans l'arène politique.»
Last but not the least. La formidable série de "cartes persuasives" de l'Université Cornell. « Plus de 800 ?cartes destinées avant tout à influer sur des opinions ou des croyances - à faire passer un message - plutôt qu'à communiquer une information géographique. La collection contient une grande variété de "cartes pour convaincre" : qu'il s'agisse de la cartographie allégorique, satirique ou picturale, de choix sélectifs de l'information, de l'utilisation inhabituelle de projections, de couleurs, de graphiques et de textes, ou encore d'images ou d'affiches de propagande destinées à tromper intentionnellement, ces cartes véhiculent un large éventail de messages religieux, politiques, militaires, commerciaux, moraux et sociaux. »
En complément
Un fil twitter de @GoncharenkoUA sur "la propagande douce" véhiculée par les cartes qui représentent la Crimée comme séparée de l'Ukraine et comme une partie de la Russie.
Un fil twitter de @mirbole01 sur les cartes et dessins humoristiques concernant l'expansion de la Chine en mer de Chine méridionale.
Série d'images et de cartes utilisant la pieuvre comme élément de caricature. Cette sélection de @WryCritic permet de mettre en évidence des points communs et des spécificités d'une caricature à l'autre.Articles connexes
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sur Bascule des géoservices de l'IGN vers une Géoplateforme
Publié: 15 September 2023, 6:36am CEST
Le programme Géoplateforme vise à doter la puissance publique d’une infrastructure collaborative et mutualisée pour la production et la diffusion des géodonnées. Son ambition est de permettre aux porteurs de politiques publiques et aux collectivités locales qui le souhaitent de bénéficier très simplement de fonctionnalités avancées pour diffuser leurs propres données et s’ouvrir à des communautés contributives. Cet espace, composante géographique de l'État-plateforme reconnue grand projet numérique de l'État, répond notamment aux enjeux de souveraineté des données de l’État face aux géants de l’Internet.La Géoplateforme s'inscrit pleinement dans la dynamique des Géo-communs soutenue par l'IGN. En effet, si l'institut a bien vocation à porter ses propres services sur la Géoplateforme, celle-ci se veut en premier lieu un outil commun au monde public. C'est la mobilisation progressive de partenaires, producteurs et usagers de données géographiques qui doit permettre d'atteindre cet objectif.
L'IGN informe les utilisateurs des géoservices du Géoportail d'une bascule vers sa nouvelle Géoplateforme. La date d’arrêt de l’infrastructure du Géoportail est fixée au 31 décembre 2023. Pour les internautes des sites web portés par l’IGN (Géoportail, Remonter le temps, Géoportail de l’Urbanisme…), c’est transparent.Pour découvrir les nouvelles fonctionnalités de la Géoplateforme
Les principaux changements pour tous les géoservices inhérents au passage à la Géoplateforme sont :
- Changements d’URL
L’usage du protocole [HTTPS] / TLS 1.2 est imposé pour accéder aux géoservices, sans exception possible.
Les géoservices ne sont plus accessibles via le Réseau Interministériel de l’État (RIE)- Changements du contrôle d’accès
Les actuelles « clés » Géoportail (personnelles et publiques) disparaissent, elles sont remplacées par un nouveau mécanisme de contrôle des accès sur les données non libres.
Pour les données à accès restreint (par exemple pour les SCAN 25®, SCAN 100® et SCAN OACI de l’IGN), un nouveau mécanisme de diffusion sera mis en place.
Par défaut, tout devient open source et accessible librement.- Principaux changements de certains géoservices
Les géoservices exposant des standards OGC n'exposent plus que la dernière version :
WMS 1.1 n’est plus supporté (seulement le 1.3)
WFS 1.0 n’est plus supporté (seulement le 2.0)
Le service d’auto-configuration disparaît (l’API JavaScript est adaptée en conséquence) (lien vers article ici)
Les flux INSPIRE intègrent les flux génériques de la Géoplateforme
Les services de téléchargement (via le site Géoservices) et de diffusion de données anciennes (via le site Remonter Le Temps) évoluent sans conservation des interfaces API actuellesLien ajouté le 27 septembre 2023
Le replay et le support de présentation du temps d'info #Géoplateforme consacré à la première version de [https:]] , le futur service public des cartes et données du territoire, sont disponibles ! #Géocommuns
— IGN France (@IGNFrance) September 27, 2023Articles connexes
Depuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites
Les anciens millésimes de la BD Topo disponibles en téléchargement sur le site de l'IGN
Lidar HD : vers une nouvelle cartographie 3D du territoire français (IGN)
Zoom sur le service Edugéo (IGN) proposé à travers le portail de ressources Eduthèque
Chercher une carte IGN par thème d'études
Mise à disposition de la base Demandes de valeurs foncières (DVF) en open data
Carte lithologique de la France au 1/50 000e sur InfoTerre (BRGM)
DataFrance, une plateforme de visualisation de données en open data
Recension de liens pour se procurer des fonds de cartes SIG
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sur Plateforme de cartes en ligne du Patrimoine mondial de l'UNESCO
Publié: 14 September 2023, 8:01pm CEST
L'UNESCO lance une Plateforme de cartes en ligne du patrimoine mondial. Cet outil de suivi, lié aux bases de données existantes de l'UNESCO, affiche les sites géoréférencés du patrimoine mondial avec leurs zones tampons, et permet d'effectuer des opérations cartographiques de base. La plateforme est destinée aux États adhérents à la Convention du patrimoine mondial, aux gestionnaires de sites, aux organisations consultatives, à l'UNESCO et à bien d'autres acteurs.
Accès à la Plateforme de cartes en ligne du patrimoine mondial (source : UNESCO)
La plateforme SIG de l'UNESCO est destinée à :- Renforcer la protection de la valeur universelle exceptionnelle des biens du patrimoine mondial en fournissant aux États membres un système d’information géographique en ligne pour améliorer le suivi de leur état de conservation.
- Améliorer la qualité et la cohérence des cartes des biens du patrimoine mondial, pour faciliter l’accès et l’analyse des données géographiques du patrimoine mondial, afin de développer des systèmes de gestion adéquats.
- Faciliter la planification et la préparation d’évaluations d’impact sur le patrimoine, d’évaluations d’impact environnemental, ainsi que d’autres documents pertinents et complexes sur la base de cartes accessibles et précises des limites des biens du patrimoine mondial et de leurs zones tampons.
- Aider les développeurs de projets (y compris du secteur privé) à mieux comprendre les différentes limites de protection du patrimoine mondial et les guider dans l’évaluation de projets situés dans les limites ou à proximité d’un bien du patrimoine mondial. Il s’agit d’un outil directement pertinent pour la mise en œuvre de l’engagement à respecter des zones d’exclusion ou des projets relatifs à l’énergie éolienne.
Avec la mobilisation de ressources additionnelles, d’autres couches de données pourraient être ajoutées au système, à commencer par les facteurs affectant les biens tels qu’ils sont répertoriés dans le Système d’information sur l’état de conservation.
L’inscription d’un bien sur la liste du Patrimoine mondial est une reconnaissance de sa « valeur universelle exceptionnelle », qui le rend digne d’être préservé comme patrimoine de l’humanité. Les données sur le patrimoine mondial de l'UNESCO sont téléchargeables à partir d'une carte interactive. Les fichiers proposés sur cette page (format kml et xls) intègrent la géolocalisation des sites et permettent une réutilisation des données dans un globe virtuel ou un SIG. La base de données permet de distinguer les sites naturels, culturels ou mixtes (avec leur date d'inscription à la liste de l'UNESCO) ainsi que les sites en danger. Une recherche en plein texte permet, à partir de mots-clés, de raffiner la recherche à partir de certains critères. Il est possible par exemple de choisir en fonction des critères de sélection ayant présidé à leur inscription comme sites naturels, culturels ou mixtes.
Carte interactive avec accès aux données géolocalisées (source : UNESCO)
La carte du patrimoine mondial 2023 est disponible en haute résolution et dans différentes langues. Cette carte murale est disponible en téléchargement (avec la possibilité de comparer avec d'anciennes cartes depuis 2002).
Carte des sites du patrimoine mondial au format affiche murale (source : UNESCO)
Données disponibles sur la France :- Plate-forme de données ouvertes du ministère de la Culture (Data.culture.gouv.fr)
- Base des lieux et équipements culturels en France - Basilic (Data.gouv.fr)
- Base de données des Journées Européennes du Patrimoine en France (Data.gouv.fr)
- Liste et localisation des Musées de France (Data.gouv.fr)
Pour aller plus loin
Lionel Prigent (2013). L'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco, les promesses d'un label ? Revue internationale et stratégique 2013/2 (n° 90), p.127-135
Mélanie Duval, Ana Brancelj et Christophe Gauchon, Élasticité des normes et stratégies d’acteurs : analyse critique de l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, Géoconfluences, juin 2021.
Bernard Debarbieux (2020). Imaginaires et rhétoriques de la mondialité au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. L’Espace géographique 2020/4 (Tome 49), p. 354-370.
Jean-Christophe Fichet (2020). Le patrimoine mondial de l’UNESCO en cartes. Carto-lycée.Articles connexes
Carte des événements des Journées européennes du patrimoine en France (2019)
L'histoire par les cartes : les cartes de la Société de documentation industrielle, un inventaire du patrimoine industriel de la France de l'entre-deux-guerres
Mise à disposition de la Base de données nationale des bâtiments (BDNB) en open data
France Pixel Bâti. Naviguer dans la structure du patrimoine bâti français en haute définitionEtudier les formes urbaines à partir de plans cadastraux
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sur Le forum d'OpenstreetMap, un lieu d'échange autour des enjeux de la cartographie collaborative et de l'open data
Publié: 13 September 2023, 8:33pm CEST
Le forum d'OpenStreetMap (@OSM_FR) est très intéressant à observer et à analyser pour appréhender les enjeux actuels concernant la cartographie collaborative et l'open data en matière de géodonnées.
Les débats concernent notamment la place et le rôle que doit jouer OpenStreetMap en tant que première plateforme de crowdsoucing, en lien avec la question délicate de la coopération possible (souhaitable ?) avec des entreprises privées. Voir par exemple le problème de la réutilisation d'images haute résolution venant d'autres fournisseurs (Maxar ou autres...). Il s'agit aussi d'anticiper les évolutions et réfléchir à la manière de faire évoluer le modèle de données ouvertes avec des enjeux importants sur la façon de valoriser le modèle attributaire d’OSM. Plus la quantité de données augmente et plus le besoin de standardiser les structures est important. OpenStreetMap présente l’avantage de n’avoir qu’un unique espace sémantique, obligeant la communauté à tenir en cohérence des concepts bien différents qui ne le sont habituellement pas (les bâtiments et la voirie proche, les routes et les réseaux électriques…). Voir la consultation de la communauté sur cette question d'évolution du modèle de données.
Les enjeux en termes d'éducation et formation ne sont pas oubliés, à travers une rubrique EducOSM. Sur cette page, est présenté notamment l'enseignement des Sciences numériques et Technologie (SNT) dans les établissements scolaires. Paru au bulletin officiel de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, le bulletin officiel spécial n°1 du 22 janvier 2019 fixe le programme d’enseignement de Sciences Numériques et Technologie de la classe de seconde générale et technologique. Dans le programme en annexe (page 15), dans la thématique Localisation, cartographie et mobilité, il est fait mention de contenus dans lesquels on trouve la capacité attendue "Contribuer à OpenStreetMap de façon collaborative". La communauté OpenStreetMap propose de comparer 7 manuels scolaires de seconde qui traitent de cette capacité (Les manuels scolaires et OSM, quels traitements en SNT ?). Des pistes d'activités pédagogiques sont également proposées autour de "Carto-parties" qui exploitent les données OSM et permettent d'initier à la cartographie collaborative (Carto-Partie au lycée agricole de Beaulieu). Les "bonnes pratiques" pour contribuer à OpenStreetMap en SNT sont décrites sur le site de la DANE de l'académie de Lyon, qui est mis à jour régulièrement. Une page OpenstreetMap, la cartographie collaborative ! présente en détail l'intérêt d'utiliser OSM et de construire des activités pédagogiques avec cet outil open source pour initier et faire réfléchir aux enjeux de la cartographie collaborative et de l'open data.
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sur Panoramax, l’alternative libre pour photo-cartographier les territoires
Publié: 13 September 2023, 1:36pm CEST
Panoramax fédère les initiatives (des collectivités, des contributeurs OSM, de l’IGN...) pour favoriser l'émergence d'un géocommun de bases de vues immersives. Aujourd’hui l’utilisation de photos/vues immersives de rues via Google StreetView et/ou Mapillary, ou via des prestations privées (ESRI/Cyclomédia, SOGEFI etc.) ouvre pas mal d’opportunités en termes de rationalisation des déplacements, facilitation et accélération du recueil d’information nécessaire aux traitements de certaines procédures et finalement d’amélioration de la connaissance du territoire. La collecte, le partage et l’utilisation de ces données restent cependant compliqués : problème de licences, dépendance à des sociétés privées dont la stratégie n’est pas orientée vers l’ouverture des données ou dont la stratégie n’est pas claire, difficulté à partager des bonnes pratiques, à s’assurer de la pérennité d’une solution pour y appuyer des usages métiers à partager, etc.
A terme, Panoramax pourrait devenir une sorte de StreetView à la française, mais il est encore trop tôt pour savoir quel sera l'avenir du projet. Il existe déjà une application semblable Mapillary qui semble rencontrer un succès important à l'échelle mondiale, même si la finalité est un peu différente. Sur Panoramax, les photos sont fournies par la communauté, hébergées sur plusieurs instances, disponibles en licence CC-BY-SA 4.0 et téléchargeables en pleine résolution. Il est d'ores et déjà possible d'y déposer des images et de l'utiliser en lien avec différentes applications cartographiques (notamment QGIS).
- Interface de versement des photos sur le forum Géocommuns.
- Contribution sur GitHub
- Plugin Panoramax pour Q-Gis
- Synchronisation avec JOSM
L'équipe est portée par La Fabrique des géocommuns et sponsorisée par Institut national de l'information géographique et forestière : La Fabrique des géocommuns, incubateur de communs à l’IGN. Lancée en 2021, la Fabrique a pour ambition d'initier et d'accompagner le développement de services publics numériques construits autour de géocommuns.Articles connexes
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sur Cartes et données sur le séisme au Maroc (septembre 2023)
Publié: 11 September 2023, 6:45am CEST
Le Maroc a été touché dans la nuit du 8 au 9 septembre 2023 par un séisme d'une magnitude de 6,8 à 7 sur l'échelle de Richter dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville de Marrakech. Près de 3 000 personnes ont perdu la vie et on dénombre plus de 5 500 blessés. L’épicentre a été localisé dans la chaîne du haut Atlas, à une quarantaine de kilomètres du Djebel Toubkal, le point culminant du Maroc. L’épicentre est proche d’Amizmiz et à environ 70 km au sud-ouest de Marrakech et 140 km au nord-ouest de Ouarzazate. La profondeur du foyer a été estimée à 25 km. La secousse a été ressentie à Rabat, à Casablanca, à Agadir et à Essaouira, semant la panique parmi la population. Le séisme a été aussi ressenti dans le sud du Portugal et de l’Espagne, en Algérie et dans les îles de Lanzarote, de Fuerteventura et à Madère. Mais c'est dans le Haut-Atlas que les dégâts sont les plus importants. La province d'Al-Haouz, rurale et assez difficile d'accès, par ailleurs destination de prédilection pour les amoureux de la nature et du tourisme de montagne, déplore plus de la moitié des victimes.
Carte d'intensité du séisme au Maroc en septembre 2023 (Source : USGS, Wikipédia)
1) Traitement médiatique de la catastrophe
« Les images du séisme qui a fait plus de 2000 morts » (Le Parisien). Nombreux sont les Marocains à avoir passé la nuit dans la rue, par crainte de répliques. « Séisme au Maroc : une tragédie nationale en images » (Slate).
« Toulia, rescapée devenue le visage de la souffrance » (BFM-TV). Au lendemain du drame, son visage a fait la Une de nombreux médias français et étrangers. Elle est désormais sans domicile à Marrakech. Elle n'est "pas très heureuse d'être le symbole de tout ça". Toulia, une mère de famille âgée de 55 ans, est devenue sans le savoir l'un des visages horrifié de la catastrophe qui a frappé le Maroc. La même image médiatique a été reprise par Libération, BBC News, Washington Post, The Telegraph...
« Cartes : là où le tremblement de terre a frappé le Maroc » (New York Times) avec carte des séismes majeurs au Maroc depuis 1900. Des informations diffusées sur les réseaux sociaux ont indiqué que certains villages n'avaient toujours pas reçu d'assistance plus d'un jour après le séisme. La région compte de nombreuses maisons en briques crues et peu d’infrastructures parasismiques. En raison des routes coupées, de nombreux villages du haut Atlas restent isolés. Des dégâts ont aussi été signalés dans la vieille ville historique de Marrakech. La Médina, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO datant de plusieurs siècles et entourée de murs en grès rouge, a été endommagée et certains bâtiments se sont entièrement effondrés.
« Séisme au Maroc : pourquoi la catastrophe était imprévisible » (TV5 Monde).
Le Maroc se trouve à la frontière de la plaque tectonique africaine, qui s’étend de l’océan Atlantique jusqu’à la Syrie en traversant la mer Méditerranée. Cette situation géographique expose régulièrement le royaume à des séismes dévastateurs, comme celui d'Agadir en 1960, qui a fait plus de 12 000 morts et détruit 75% de la ville ; ou encore à Al Hoceïma en 2004, qui a causé la mort la mort de 628 personnes et des dégâts matériels considérables. Florent Brenguier, de l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Grenoble, précise cependant que la puissance du séisme de vendredi est inhabituelle : “les zones les plus concernées par les secousses sismiques sont situées à 25 kilomètres plus au Nord, vers les côtes et le Détroit de Gibraltar. Là, l’épicentre ne se situe pas à l'interface entre deux plaques tectoniques.
« Le tremblement de terre a pris les scientifiques de court par sa violence dans cette zone » (20 Minutes).
Le Maroc est exposé aux séismes, mais ils surviennent plutôt habituellement 500 km plus au nord, vers Gibraltar, dans une région frontière entre les plaques tectoniques africaine et européenne. On parle d’une bande de 50 à 100 km où l’activité sismique est soutenue, avec des mouvements d’un côté et de l’autre de cette frontière très rapides à l’échelle de la sismologie. De l’ordre de plusieurs millimètres par an. Certes, le Haut Atlas n’est pas très loin de cette zone frontière. Mais l’activité sismique y est considérée jusque-là comme modérée, avec historiquement des séismes de magnitude 4, mais pas plus.
« Séisme historique au Maroc avec une magnitude surprenante pour les experts ! » (Futura Science). Avec une magnitude de 6,8 à 6,9, il s’agirait là du plus puissant tremblement de terre enregistré jusqu’à présent dans le pays.
« Le tremblement de terre a pris les scientifiques de court par sa violence dans cette zone » (20 Minutes).
Le Maroc est exposé aux séismes, mais ils surviennent plutôt habituellement 500 km plus au nord, vers Gibraltar, dans une région frontière entre les plaques tectoniques africaine et européenne. On parle d’une bande de 50 à 100 km où l’activité sismique est soutenue, avec des mouvements d’un côté et de l’autre de cette frontière très rapides à l’échelle de la sismologie. De l’ordre de plusieurs millimètres par an. Certes, le Haut Atlas n’est pas très loin de cette zone frontière. Mais l’activité sismique y est considérée jusque-là comme modérée, avec historiquement des séismes de magnitude 4, mais pas plus.
« Les séismes de cette ampleur sont “rares mais pas inattendus” au Maroc » (Courrier international). Le séisme qui a secoué le Maroc vendredi serait le résultat de la rupture d’une faille inverse, le type de faille qui engendre les montagnes. La faible profondeur de son foyer et sa proximité avec une zone densément peuplée aux constructions fragiles expliquent l’ampleur des dégâts.
« Séisme au Maroc : Mohammed VI en première ligne » (Le Point). Mohammed VI a décrété un deuil national de trois jours, « avec mise en berne des drapeaux sur tous les bâtiments publics » ainsi que « l'accomplissement de la prière de l'absent dans l'ensemble des mosquées du royaume ». Face à l'ampleur des dégâts, la plus haute autorité de l'État a décidé de mettre en place immédiatement une commission interministérielle. Elle sera chargée du déploiement d'un programme d'urgence de réhabilitation et d'aide à la reconstruction des logements détruits dans les zones sinistrées dans les meilleurs délais. Mohammed VI se montre aussi soucieux de contrôler son image dans les médias qu'il semble se méfier de l'aide internationale. « Séisme au Maroc : le silence gênant de Mohammed VI » (France-Info).
« Un premier bilan du séisme au Maroc en 10 points et 5 cartes et graphiques inédits » (Le Grand Continent). L’efficacité de la réponse politique au séisme et à ses conséquences sociales pourrait se transformer en enjeu clef de politique intérieure. Le président turc Erdogan qui a remporté les élections de mai dernier, avait par exemple vu sa campagne mise en difficulté par les critiques de sa réponse au séisme et du défaut d’anticipation attribué à son gouvernement. Au Maroc, le séisme de 2004 à Al-Hoceima dans la région du Rif, qui avait fait le plus grand nombre de victimes depuis le séisme d’Agadir de 1960, a été suivi de séquences de protestation des populations de cette région qui compte parmi les plus pauvres du Maroc, dénonçant l’arrivée tardive des secours et la mauvaise gestion du gouvernement — région où devait naître 12 ans plus tard, en 2016, l’important mouvement populaire du Rif.
« À Marrakech, la peur des répliques, mais aussi celle de voir fuir les touristes » (Le Monde). Marrakech, qui compte un peu moins d'un million d'habitants, a été lourdement frappée par ce tremblement de terre, puisqu'elle n'est située qu'à quelques dizaines de kilomètres au nord de l'épicentre. Les Français sont nombreux à détenir des riads qu’ils louent sur place aux touristes. Ils tentent de rassurer leur clientèle et d’éviter que suite au séisme les voyageurs ne se détournent d’une destination qui retrouvait des niveaux de fréquentation d’avant le Covid. « Un moment de panique: au Maroc, un Français, propriétaire d'un hôtel près de Marrakech, a tout perdu » (BFM-TV).
« Pourquoi certains villages n'ont-ils pas été immédiatement secourus ? » (BFM-TV). Difficilement accessibles par les routes, qui ont été endommagées ou obstruées par des blocs de pierre, des villages isolés du Maroc sont toujours dans l'attente des secouristes, plus de 48 heures après le tremblement de terre.
« Une ONG française accuse Marrakech de bloquer l'aide humanitaire » (BFM-TV). Le président de l'association Secouristes sans frontières assure que ses équipes sur place n'ont "toujours pas" reçu l'accord du gouvernement marocain pour intervenir et être "bloquées" par Marrakech. Le Maroc a accepté l'aide officielle de quatre pays, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Emirats arabes unis. La France n'est pour l'instant pas dans le lot. Plus de 830 000 Marocains vivent en France tandis que plus de 30 000 Français vivent au Maroc, selon les données des autorités françaises.
« Rabat ne veut pas se comporter en pays meurtri que le monde viendrait charitablement secourir » (Le Figaro). Sylvie Brunel, ancienne présidente d'Action contre la Faim, estime que face aux offres d’aide humanitaire aux arrière-pensées géopolitiques, il est légitime que le Maroc se positionne en État souverain. « Les Marocains ont l'expérience des séismes... Il faut faire très attention car l'expérience des séismes montre que le grand risque, c'est l'afflux de bonnes volontés qui provoque un engorgement de l'aide et une impossibilité à agir efficacement... Le Maroc ne veut pas se retrouver dans la situation du proverbe qui dit que "la main qui donne est au dessus de la main qui reçoit" » (interview pour BFM-TV). Géopolitique et gestion des risques : « Pourquoi le Maroc n'accepte pas l'aide de la France ? » (Europe 1). « Maroc : La diplomatie du séisme » (débat sur Public Sénat).
« Maroc : géopolitique d'une catastrophe » (Le Dessous des cartes). Comment expliquer que la France ne fait pas partie des premiers pays sélectionnés pour apporter de l’aide ?
« Tremblement de terre au Maroc : le difficile acheminement de l’aide internationale humanitaire » (Libération). » Les premières vingt-quatre à quarante-huit heures sont cruciales pour sauver des vies. Des voix s'élèvent pour faire remarquer qu'en cas de séisme les premières heures sont déterminantes et qu'il peut être dommageable d'attendre une réponse officielle pour décider si le pays a besoin d'aide.
« L'UNICEF estime qu'environ 300 000 personnes n'ont plus de maisons. Parmi elles, il y aurait environ 100 000 enfants » (BFM-TV). « 530 écoles et 55 internats endommagés selon le ministère marocain de l'Education nationale » (France-Info).
« Séisme au Maroc : la technologie peut-elle aider à prévoir ou à prévenir les séismes ? (France-Info). Il faut savoir qu’aujourd’hui, presque tous les mobiles ont un capteur de mouvements suffisamment sensible pour détecter des ondes sismiques. En analysant les vibrations d’un seul téléphone, il y aurait pas mal de fausses alertes. Mais comme cette détection est désormais intégrée d’usine à tous les mobiles Android, cela permet de s’appuyer sur des milliers de téléphones. Notamment, les plus proches de l’épicentre pour prévenir tous les autres. Encore une fois, ce n’est pas une prédiction, mais une alerte.
« Le séisme au Maroc a aussi dévasté le patrimoine historique, endommageant palais, mosquées et minarets » (Le Monde). Au moins vingt-sept monuments emblématiques de la région de Marrakech ont été détruits ou endommagés par le tremblement de terre qui a tué plus de 2 900 personnes. « Séisme au Maroc : l'Unesco dresse un premier bilan des monuments touchés » (LeMatin.ma).
« Comment se relever ? Le défi maintenant, c’est que tout ne soit pas reconstruit en béton » (Libération). L’entrepreneur Oussama Moukmir, fondateur d’une coopérative dédiée à la bioconstruction, promeut un bâti conforme aux normes sismiques, mais confectionné à partir de matériaux locaux et durables, en usant de méthodes anciennes. « Séisme au Maroc : les maisons en terre crue critiquées à tort » (Reporterre).
« Le phénomène controversé des "lumières sismiques" intrigue internautes et scientifiques » (France-Info). Depuis le séisme du 8 septembre au Maroc, des vidéos amateurs montrant des phénomènes lumineux présentés comme liés au tremblement de terre circulent sur les réseaux sociaux. Ils sont parfois décrits comme des "lumières sismiques", un phénomène que la science peine à expliquer.
« Séisme au Maroc : raconter un événement exceptionnel à l’étranger, le défi de la presse régionale » (La rvue des médias). Sans bénéficier des mêmes moyens que la presse nationale, les quotidiens régionaux déploient des techniques pour articuler ces actualités à l'échelle locale. Aussi exceptionnel soit-il, un événement survenu à l’étranger n’est pas forcément traité en une. Pour les inondations survenues en Libye quelques jours après le séisme au Maroc, par exemple, la couverture médiatique de la PQR est moindre.
2) Pistes d'analyse scientifique en termes d'aléa/risque/vulnérabilité et enjeux
Séisme au Maroc : "C'est une rareté d'avoir de si gros séismes dans cette zone" (France24)Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a indiqué que le séisme était d'une magnitude de 6,8 degrés sur l'échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville de Marrakech. Il s'agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour. Un phénomène "surprenant", selon Florent Brenguier, sismologue à l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Grenoble, car la zone où se trouve l'épicentre ne se situe pas "à l'interface entre deux plaques tectoniques".
« Séisme au Maroc. "Marrakech n’est pourtant pas la zone la plus active du pays" » (Challenge.ma).
En Turquie, on était sur un mouvement horizontal, puisque la Turquie s’échappe en gros vers l’ouest, elle « part » vers la Grèce. Il y a un coulissement horizontal des plaques. Là, on est plutôt sur une convergence entre l’Afrique et l’Eurasie ou l’Ibérie, la partie espagnole, et sur des failles chevauchantes : le relief du Haut-Atlas est en train de monter sur l’avant-pays au nord. Mais on est toujours dans un contexte de limite de plaques. Il faut voir à quelle magnitude le séisme va se fixer. On est autour de 6,8 ou 6,9, ce qui est une intensité assez forte. Cela correspond en gros à un déplacement moyen sur la faille de l’ordre d’un mètre, en quelques secondes, sur plusieurs kilomètres. Forcément, ça secoue énormément la région (Philippe Vernant, enseignant-chercheur à l’université de Montpellier (sud) et spécialiste en tectonique active, notamment au Maroc).
En 2011, un nouveau règlement de construction parasismique (RPS 2000) a été mis en place, et est appliqué dans la majorité des nouvelles constructions des zones urbaines marocaines. Mais selon Philippe Guéguen, directeur de recherche à l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Grenoble, de nombreux bâtiments plus anciens et monuments historiques échappent à ces nouvelles normes : “la réglementation n’est pas faite pour ce type de bâtiment, il n’y a pas de règle particulière. Il faudrait les renforcer, ou les remplacer par des bâtiments plus récents, plus modernes. Mais personne ne fait ça. Et la mise en application des normes demande du temps.”
Michel Sébrier, Lionel Siame, El Mostafa Zouine, Thierry Winter, Yves Missenard, Pascale Leturmy (2006). Tectonique active dans le Haut Atlas marocain. Comptes Rendus Geoscience, Vol. 338, 1–2, January 2006, Pages 65-79. La révision critique des données sismologiques et structurales, associée à l'acquisition de nouvelles données topographiques, géomorphologiques et sur la géologie du Quaternaire permet de situer les failles actives majeures du Haut Atlas aux niveaux des failles bordières nord et sud. La segmentation de ces failles suggère qu'elles ont le potentiel pour générer des séismes de magnitude 6,1 à 6,4.
Taj-Eddine Cherkaoui & Ahmed El Hassani, Seismicity and Seismic Hazard in Morocco 1901-2010, Bulletin de l’Institut Scientifique de Rabat, section Sciences de la Terre, 2012, n° 34, p. 45-55. Voir également le site personnel de Taj-Eddine Cherkaoui sur la sismicité et l'aléa sismique au Maroc.
B. Theilen-Willige, R. Löwner, F. El Bchari, H. Wenzel (2013). Remote Sensing and GIS Contribution to the Detection of Areas Susceptible to Local Site Effects during Earthquakes and to Tsunami Waves in W-Morocco. Vienna Congress on Recent Advances in Earthquake Engineering and Structural Dynamics 2013 (VEESD 2013). Lorsque des tremblements de terre ou des tsunamis se produisent, des actions immédiates et efficaces sont nécessaires pour réduire les dommages matériels et les pertes humaines. Les techniques de télédétection et SIG sont étudiées dans le cadre du projet W-Maroc afin de contribuer à l'inventaire systématique et standardisé des zones les plus sensibles aux mouvements du sol.
Abdelouahad Birouk, Aomar Ibenbrahim, Azelarab El Mouraouah & Mohamed Kasmi (2020). New Integrated Networks for Monitoring Seismic and Tsunami Activity in Morocco. Annals of Geophysics, 63, 2, SE220, 2020. Un certain nombre de réseaux ont été déployés pour mesurer le niveau de la mer et surveiller l'activité sismique en temps réel au Maroc, qui a connu plusieurs tremblements de terre destructeurs au cours de son histoire. Ce nouveau réseau sismique consiste en un hub pour la gestion des données satellites et les 48 stations sismiques au sol, toutes reliées à une Unité centrale d’acquisition, de traitement et de stockage des données à Rabat. Par rapport au réseau précédent, le nouveau réseau a permis d'enregistrer cinq fois plus d'événements par an et a contribué à abaisser le seuil des magnitudes détectées. Une surveillance 24h/24 et 7j/7 a été mise en place pour cette surveillance et pour fournir une alerte sismique rapide aux autorités nationales compétentes dans le cadre de la gestion des risques sismiques.
Pour comprendre l'origine du séisme, l'Observatoire éducatif méditerranéen (EdumedObs) met à la disposition des enseignants un dossier à ouvrir dans Tectoglob3D. L'outil se présente comme un globe virtuel en 3D. Le logiciel Tectoglob3D permet d'étudier des sismogrammes, de réaliser des coupes, d'ajouter des foyers et de faire de la tomographie sismique. L'application peut être utilisée directement en ligne sur le site SVT de l'académie de Nice (voir cette vidéo de présentation).
« Maroc, Lybie, Grèce : plus la société est inégalitaire, plus la catastrophe est meurtrière » (Futura Sciences). L’investissement dans les biens communs, la répartition des richesses et celle du pouvoir déterminent la vulnérabilité des populations aux catastrophes naturelles, explique Jean-Paul Vanderlinden qui est professeur en économie écologique à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et membre du laboratoire CEARC (cultures, environnements, Arctique, représentations, climat) de l’Observatoire de Versailles Saint-Quentin. Ses travaux portent sur l’analyse du risque existentiel au niveau local et son articulation avec le changement climatique.
« Pour une analyse géographique des catastrophes : le cas du séisme du 8 septembre au Maroc » (Le Grand Continent). David Goeury rappelle la nécessité de procéder à une analyse géographique des catastrophes pour comprendre comment peut se déployer une aide d’urgence. La polémique stérile sur l’aide internationale est venue masquer la réalité du territoire touché et les spécificités du déploiement des secours d’urgence en zone de haute montagne. L’émotion, les élans de générosité et l’incompréhension de réalités territoriales complexes ont nourri des discours particulièrement confus.
« Séisme : géopolitique du désastre marocain » (Blast). Aboubakr Jamaï, Professeur des relations internationales à Aix-en Provence, décrypte et analyse ce que cet évènement tragique révèle de la situation politique et sociale du royaume chérifien ainsi que de ses relations diplomatiques, plus que tendues, avec la France.
3) Cartes et données SIG à visualiser en ligne ou à télécharger
Cartographie du tremblement de terre par l'United States Geological Survey (USG) avec l'intensité sismique, les failles tectoniques, la densité de population, etc...
Cartographie du séisme et de la zone impactée par l'United Nations Satellite Centre (UNOSAT-UNITAR) avec analyse de la population exposée.
Ressources fournies par le Global Disaster Alert and Coordination System (GDACS).
Ressources mises à disposition par le Centre Sismologique Euro-Méditerranée (CSEM).
Données SIG sur le Maroc mises à disposition sur Humanitarian Data Exchange (HDX), site dédié au partage de données humanitaires.
Cartographie des villages en attente d'aide (fichier kml sur Google Maps).
Tous les villages et douars situés à moins de 50 km de l’épicentre du séisme (fichier kml sur Google Maps).
Cartes et données SIG élaborées par le Service de gestion des urgences CopernicusEMS (dégâts estimés à partir de l'observation d'images satellites).
Images Maxar en haute résolution diffusées en données ouvertes avec possibilité de comparer les images avant et après la catastrophe sur le visualisateur en ligne. Inscription sur le site nécessaire pour pouvoir télécharger des images prêtes à l'analyse. Voir ce tutoriel pour optimiser le téléchargement et faciliter la réutilisation des images Maxar dans Q-Gis.
Fichiers des plaques tectoniques à télécharger au format shp ou geojson. Carte des séismes dans le monde sur la période 1900-2018 disponible en pdf.
Base de données des tremblements de terre dans le monde (NCEI - NOAA) avec la géolocalisation, la magnitude, la distance du foyer par rapport à l'épicentre, les pertes humaines, les dégâts matériels.
Séisme au Maroc : la déformation du sol vue par satellite (Futura Sciences). Les secours ont eu accès rapidement aux images satellitaires de la zone dévastée par le séisme au Maroc grâce à la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures ». Mais les satellites sont également capables d’observer très finement la déformation du sol. Des données essentielles pour mieux comprendre ce qui s’est passé dans la nuit du 8 au 9 septembre.2
Des images et des analyses à partir d'images satellites Pléiades (CNES) sont mises à disposition dans le cadre de la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures ». Cartes réalisées par UNITAR / UNOSAT. Certaines images permettent d'étudier la déformation au sol vue depuis les satellites.
4) Utilisation de la cartographie pour organiser l'aide humanitaire
La communauté OpenStreetMap s'est mobilisée en urgence pour mettre à jour la cartographie de la zone touchée par le séisme, faciliter les secours et organiser la logistique. L'équipe humanitaire HOT Osm (@hotosm) a appellé tous les volontaires à une grande opération de cartographie collaborative dans le cadre de la procédure « Disaster Response » qu'elle a mise en place pour couvrir ce type de catastrophe. Pour participer à cette cartographie à distance : [https:]]
Données SIG déjà mises à disposition sur le site HOT Osm. Les données concernant les bâtiments sont régulièrement mises à jour.
« Dans la province d’El Haouz, dans les zones rurales, les maisons sont construites en terre, les unes à coté des autres ce qui rend parfois difficile de séparer les bâtiments de leur entourage, surtout si il y des arbres à côté. Je propose de cartographier la bâtiment selon leur contour extérieur, indépendamment de la forme intérieur du bâtiment » (témoignage de Fatima Eddaoudi responsable Tasking Manager de HOT). Les discussions portent également sur le périmètre à prendre en compte (disponible en geosjson) et l'avancée du travail de saisie cartographique qui nécessite des processus réguliers de validation (voir la grille de tâches en geojson).
Rapport d'impact 2022-23 sur les opérations conduites par HOT Osm « Cartographions notre monde ensemble »
« Qualité des données : un voyage sur la plateforme humanitaire d'OpenStreetMap » (Geotribu). Delphine Montagne parle de son travail bénévole et solidaire de validation au sein des campagnes d'HOT OSM, le volet humanitaire d'OpenStreetMap.
Réponse au tremblement de terre en Turquie et en Syrie (février 2023) : les ressources mises à disposition permettent de mettre en évidence l'intérêt de la cartographie humanitaire et l'expérience déjà acquise par HOT Osm lors du séisme en Turquie et Syrie.
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sur Cartes et données sur le rugby en France et dans le monde
Publié: 8 September 2023, 12:42pm CEST
La Coupe du monde de rugby à XV, qui a lieu en France du 8 septembre au 28 octobre 2023, est l'occasion de s'intéresser à l'importance de ce sport à l'échelle de la France et du monde. Le rugby est devenu un sport mondialisé, mais ultra-polarisé au regard du petit nombre de pays participants. En France, ce sport s'est largement diffusé au delà de la région sud-ouest, qui reste malgré tout son fief d'origine avec des clubs historiques comme Toulouse ou Bayonne.
1) La géographie du rugby à l'échelle mondiale
Carte des pays participants à la Coupe du monde de rugby à XV 2023 (source : Wikipédia)
La Coupe du monde de rugby à XV est organisée tous les quatre ans depuis 1987. Depuis l’édition de 1991, cette compétition se déroule en deux phases : une phase de qualification et un tournoi final. Seules quatre nations figurent au palmarès de la Coupe du monde. La Nouvelle-Zélande a remporté trois fois le trophée en 1987, 2011 et 2015, tout comme l'Afrique du Sud en 1995, 2007 et 2019. L'Australie a gagné deux fois en 1991 et 1999 et l'Angleterre a gagné l'épreuve en 2003, seul pays de l'hémisphère Nord à s'emparer du trophée planétaire. La France a été présente trois fois en finale (1987, 1999, 2011). Malgré une ouverture aux différents continents et aux nouveaux venus par qualification, le bilan fait apparaître que la compétition est jusqu'ici dominée par cinq nations, trois de l'hémisphère Sud et deux européennes : l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud pour le Sud ; l'Angleterre et la France pour l'Europe. Seules ces cinq sélections nationales sont parvenues à se hisser en finale. Avec trois qualifiés en Coupe du monde, le rugby sud-américain est en pleine progression. Le Japon, qui a été le précédent pays organisateur en 2019, fait figure un peu d'exception en Asie.
Des données concernant la participation par nations, la fréquentation par nombre de spectateurs ou la présence dans les stades sont disponibles sur Wikipedia. Pour obtenir des données plus détaillées, consulter le site officiel rugbyworldcup.com.- Géographie du rugby (extrait de l'émission "Géographie à la carte", France Culture)
« En réalité, la Coupe du monde de rugby n’est pas si mondiale que ça : ce sont toujours les mêmes pays qui gagnent mais ce sont toujours aussi les mêmes qui participent. Lorsque l’on regarde quels sont les pays qui sont qualifiés pour la Coupe du monde 2023 – et la situation était similaire pour les éditions précédentes – , il y a 12 places qui sont déjà « trustées », et il n’y a que 20 nations qui participent, ce qui signifie que le reste du monde se partage seulement huit places. C’est une ouverture qui est un peu difficile. C’était le propos tenus par Jean-Pierre Augustin dans son étude géographique du rugby, qui expliquait que c’était une mondialisation inachevée et peut-être au fond, inachevable… Car cette pratique qui est née au début du XIXe siècle au Royaume-Uni s’est in fine assez peu développée. Aujourd’hui, on compte 132 fédérations nationales qui font partie de la fédération internationale, un chiffre qui, à l’échelle du sport, est tout petit, comparé à la FIFA ou à la fédération internationale de volley qui en compte plus de 220. La pratique du rugby est très ancrée dans certains pays, même si on observe un fléchissement, que les choses sont en train d’évoluer par le biais de différents canaux : la professionnalisation […], l’arrivée du rugby à 7 dans le programme olympique depuis les JO de Rio de 2016, et la féminisation, qui a permis de grossir les rangs des licencié.es et des pratiquant.e.s de rugby. »- « 10 points, 9 cartes et graphiques sur le monde du rugby » (Le Grand Continent)
Demain le XV de France défie les All Blacks pour l'ouverture de la Coupe du monde de rugby !
— Julien Migozzi (@JulienMigozzi) September 7, 2023
Mais d'ou viennent les Bleus ?
Petit thread pour explorer la géographie mondiale des 1165 joueurs du XV de France, avec ce site construit pour l'occasion : ?? [https:]]
1/9 pic.twitter.com/U3SLoLK7sw
La carte officielle de la coupe du monde de rugby : la projection d'Atlantis (1948) pic.twitter.com/JC8mrA7IdH
— Jules Grandin (@JulesGrandin) September 8, 2023
2) La géographie du rugby à l'échelle nationale
Hélène Joncheray, David Sudre et Antoine Lech, « Le monde de l’Ovalie et ses espaces », Norois, 244 | 2017.
« Le rugby en Lorraine : vers un nouvel "effet Coupe du monde" ? » (INSEE, 2015).
« Coupe du monde : le rugby a-t-il vraiment dépassé les frontières de l'Ovalie ? » (France-Info, 2023).
« Rugby : du combat celte au jeu occitan (L'Histoire).
« Rugby à la télévision : jusqu’en 1995, c’était le paléolithique » (La revue des médias).
« 200 ans de ballon ovale » (archives Gallica).
Même s'il peut exister un "effet coupe du monde", le sport ce n'est pas que la compétition et il peut être intéressant d'étudier les pratiques sportives à travers le nombre de clubs et de licenciés. Le rugby témoigne d'une diffusion à partir du Sud-Ouest, même si aujourd'hui sa pratique a tendance à se généraliser.
Part des licenciés de rugby en France métropolitaine en 2020 (source : Jean Dupin, INJEP, Data.gouv.fr)
Les données sont issues du recensement des licences et clubs auprès des fédérations sportives agréées par le ministère chargé des sports. Voir le site de l'INJEP pour utiliser les données du recensement 2021.
Il existe des inégalités entre les femmes et les hommes dans la pratique du sport. Les femmes pratiquent davantage le sport de manière encadrée ou en club, mais elles sont moins nombreuses à participer à des compétitions. Le rugby reste, avec le footbal, l'un des sports les plus inégalitaires en termes d'égalité homme/femme, si l'on prend comme critère le nombre d'inscrit.e.s par fédération sportive en France.
Le rugby, l'un des sports les moins pratiqués par les femmes (source : INJEP, 2021)
?La carte du rugby professionnel (depuis la saison 98-99 pour la première division et la saison 00-01 pour la deuxième)
— surlatouche.fr (@surlatouche_fr) May 4, 2020
31 départements sur 96 ont ainsi été représentés au niveau pro (35%) pic.twitter.com/ipMEQNn5c3
Articles connexesA l’occasion de la coupe du monde de rugby à XV qui commence aujourd’hui en France, j’ai dessiné la carte de tous les clubs emblématiques de rugby ? pic.twitter.com/mzAIGxmlIi
— Alcatela (@Alexismouss) September 8, 2023
L’Atlas des sports, le site qui interroge le monde sportif et ses dynamiques socio-spatiales
Approche multiscalaire des pratiques sportives. L'exemple des sports de « balle au pied »
La cartographie des clubs de football à travers les réseaux sociaux
Football : cartographie de tous les pays affrontés par les Bleus dans leur histoire
La cartographie du Tour de France d'hier à aujourd'hui
Cartes des pistes cyclables en Europe et en France
Classer les villes cyclables en France et dans le monde. Quels sont les indicateurs utilisés ?
Cartographier les espaces du tourisme et des loisirs -
sur L’Atlas des sports, le site qui interroge le monde sportif et ses dynamiques
Publié: 8 September 2023, 8:26am CEST
Véritable observatoire des pratiques sportives, l'Atlas des sports propose de représenter les différentes cultures du domaine et leurs formes de spatialisation. Les articles enrichis de figures analysent les combinaisons spécifiques à chaque pratique sportive, comme des comportements, des systèmes de valeurs et les rapports au corps qui sont mis en œuvre dans les situations motrices et les espaces appropriés.Ce projet qui rassemble de multiples contributions émanant de chercheurs et de chercheuses en sciences sociales est porté par des scientifiques du laboratoire Espaces et SOciétés (CNRS/Institut Agro/Le Mans Université/Nantes Université/Université d’Angers/Université de Caen Normandie/Université Rennes 2). Le laboratoire ESO propose par ailleurs une série d'Atlas sociaux sur Angers, Caen, Le Mans, Nantes et Rennes (voir ce billet de présentation).
Les cultures sportives, combinaisons spécifiques à chaque sport de pratiques, de comportements, de systèmes de valeurs et de rapports au corps (S. Darbon, 2010) mettent en œuvre des situations motrices dans des espaces appropriés (J-P Augustin, 2011). Ainsi, l’inscription des pratiques sportives dans des lieux nécessite des mises en ordre et des aménagements spatiaux. La sportivation qui caractérise le monde contemporain rassemble à la fois des sports de compétition et des ludo-sports, les activités sportives évoluant désormais à l’intersection entre ces deux formes de pratique, qu’elles soient individuelles ou collectives. C’est pourquoi les finalités de cet atlas sont à la fois de favoriser la création d’un réseau informel de chercheurs et de chercheuses, appartenant à différentes disciplines scientifiques et travaillant sur les multiples dimensions de la spatialisation de l’objet « sport », et d’analyser ce que les diverses contributions peuvent apporter les unes par rapport aux autres.
Un projet organisé autour de 12 thématiques :
- Patrimoine, patrimonialisation, enjeux de mémoire et hauts lieux du sport
- Diffusion spatiale des sports
- Pratiques sportives: inégalités et différenciations
- Mobilités et circulations des sportifs
- Fabrique des territoires du sport
- Les marchés du sport: enjeux économiques, flux financiers
- Polarisations, métropolisations
- Espaces du sport. Usages et conflits d’usages
- Enjeux géopolitiques et politiques
- Spectacles sportifs: du local au global
- Territoires du sport santé
- Problèmes sociaux
Ludovic Lestrelin, Yvonnick Le Lay, François Madoré et Stéphane Loret coordonnent le projet. Les auteur·e·s réalisent les traitements statistiques et cartographiques de leurs planches de manière autonome ou avec le soutien de Simon Charrier et Stéphane Loret. Stéphane Loret a mis en œuvre le site web du projet.
Parmi les premiers articles à découvrir :
- Les marathons en France : entre effet de métropolisation et dissémination
- Le surf fédéral en France : une activité sportive de moins en moins «régionalisée»
- De la réinvention touristique et culturelle des hauts-lieux de la production des sports équestres: le cas des Haras nationaux en France
- Castres Olympique, une particularité dans le Top 14
- La course à pied en France, marqueur de la ruralité
- Le Paris Saint-Germain : d’un club de football francilien à une franchise sportive mondiale
- L’irréversible métropolisation du rugby d’élite masculin français
Bibliographie :- Augustin J.-P., « Qu’est-ce que le sport ? Cultures sportives et géographie », Annales de géographie [En ligne] 2011/4 n° 680, pp. 361-382 http://www.cairn.info/revue-annales-de-géographie-2011-4-page-361.htm
- Darbon S., « Les pratiques sportives au filtre de l’anthropologie », La revue pour l’histoire du CNRS [En ligne] n° 26, 2010, pp. 24-29, DOI : 10.4000/histoire-cnrs.9268; [histoire-cnrs.revues.org] .
- Gillon P., Grosjean F., Ravenel L., Atlas du monde sportif. Business et spectacle : l’idéal sportif en jeu, Paris, Autrement, col. « Atlas/Monde », 2010, 80p.
Atlas national des fédérations sportives en France (2019)
[https:]]
Petit atlas du sport. Disponible sur le journal Zeit online (en allemand)
[https:]]
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sur Une histoire du conflit politique. Elections et inégalités sociales en France 1789-2022 (Julia Cagé, Thomas Piketty)
Publié: 7 September 2023, 6:14pm CEST
Le nouveau livre de Julia Cagé et Thomas Piketty, « Une histoire du conflit politique », s'accompagne d'un site Internet très riche qui fournit les données des élections majeures en France depuis 1848, des tableaux de bord ainsi que des cartes permettant de conduire des comparaisons à l'échelle des communes.
Qui vote pour qui et pourquoi ? Comment la structure sociale des électorats des différents courants et mouvements politiques a-t-elle évolué en France de 1789 à 2022 ? En s’appuyant sur un travail inédit de numérisation des données électorales et socio-économiques couvrant plus de deux siècles, cet ouvrage propose une histoire des comportements électoraux et des inégalités socio-spatiales en France de 1789 à 2022. Pour la première fois, il devient possible de comparer la structure des électorats sur une longue période.
L'ensemble des données, graphiques et extraits du livre sont disponibles en ligne sur le site unehistoireduconflitpolitique.fr. Grâce à la numérisation des archives électorales au niveau des 36000 communes pour toutes les élections législatives et présidentielles de 1848 à 2022 et les principaux référendums de 1793 à 2005, il devient possible pour la première fois de comparer précisément qui vote pour qui.- Cartographie. Comment se répartissent les votes et les richesses dans l'hexagone depuis 1789 ?
Choisissez les élections (législatives, présidentielles, référendums) ou les caractéristiques socioéconomiques (revenu, capital immobilier, etc.) que vous souhaitez cartographier, puis zoomez sur le territoire de votre choix. - Conflit. Comment vote votre commune depuis deux siècles, et où se situe-t-elle dans la répartition des richesses ?
Visualiser la place de votre commune par rapport à la moyenne nationale et son évolution dans le temps, pour toutes les élections et les caractéristiques socioéconomiques. - Portrait. Qui a le vote le plus populaire et le plus bourgeois ?
Pour toutes les élections et les courants politiques, découvrez comment le score obtenu varie avec la richesse de la commune.
Le module cartographique permet de faire des comparaisons du vote par courants politiques et sur du temps long, ce qui est assez inédit.
On peut recroiser ces cartes avec les portraits par communes qui permettent d'étudier l'évolution politique sous forme de courbes cumulatives plus spécifiquement pour les communes que l'on souhaite.
Un générateur de graphiques permet de comparer différents candidats et courants politiques pour voir lesquels sont les plus "populaires" ou les plus "bourgeois". C'est très démonstratif pour mettre en évidence la sociologie du vote. En même temps, on peut discuter les termes "populaire" et "bourgeois" (il existe beaucoup de déciles intermédiaires) et questionner la significavité de la donnée qui est le revenu communal moyen.
Liens pour télécharger les ressources- Accès direct au module cartographique
- Page pour télécharger les données
- Cartes de l'ouvrage
- Cartes des annexes
- Graphiques du livre au format pdf
- Graphiques du livre au format xlxs
Commentaires dans les médias
« Julia Cagé et Thomas Piketty livrent une vision inédite de l’histoire politique française » (Le Monde).
« Les critiques ne manqueront pas face à l’ampleur et à l’ambition de l’ouvrage de Cagé et Piketty. Mais l'ouvrage des deux économistes se pose d’emblée comme une référence. Malgré des limites, son approche replace les inégalités sociales au cœur des études du vote » (Tribune de Vincent Tiberj, Le Monde).
« Julia Cagé et Thomas Piketty : le vote Macron est le plus bourgeois de l'Histoire ! » (interview des auteurs pour France Inter qui évoquent la notion de classes "géo-sociales").
« Les six enseignements à retenir du livre de Thomas Piketty et Julia Cagé, une nouvelle somme globalisante, un énorme pavé façon livre-enquête, deux siècles d’histoire électorale et une question simple : "Qui vote pour qui et pourquoi ?" » (Libération).
« Une histoire du conflit politique par Julia Cagé et Thomas Piketty, le livre qui relance la gauche » (L'Obs).
« Une histoire du conflit politique sans géographie » (Metropolitiques.eu). Julia Cagé et Thomas Piketty livrent une somme ambitieuse analysant les élections en France depuis la Révolution de 1789, qui accorde une place centrale à la notion de « classe géo-sociale ». Selon Frédéric Gilli, le livre comporte toutefois des limites méthodologiques importantes notamment dans l’usage des données géographiques.
« Une histoire du conflit politique sans géographie » (La Vie des idées). Pour Michel Offerlé, l'éco-histoire du conflit politique en France proposée par Julia Cagé et Thomas Piketty est une défense de la bipartition électorale : le clivage gauche-droite est le fondement de notre démocratie et il a permis le progrès social. Il faut donc travailler à le rétablir. Pour entrer dans le livre, il faut accepter cinq clés qui sont à la base de leur méthodologie et de leur démonstration et accepter la définition implicite du conflit qui est ici implicitement donnée.
« La thèse de Julia Cagé et Thomas Piketty est une fable historique », selon l’historien Nicolas Roussellier (L'Obs). Le spécialiste de l’histoire politique française regrette le « schématisme » du nouvel ouvrage des deux économistes. Selon lui, l’électorat de Macron n’est pas « le plus bourgeois de l’histoire ».
« Cagé et Piketty ne nous aveuglent-ils pas ? » (Alternatives économiques). Pour Christophe Ramaux, l’optimisme de la volonté de Julia Cagé et Thomas Piketty est louable. « Là où il y a une volonté, il y a un chemin » aurait dit Lénine. Encore faut-il avoir une bonne boussole… Car que les « faits sont têtus » !
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sur 30e Conférence Internationale sur l’Histoire de la Cartographie (ICHC) - Lyon 1er-5 juillet 2024
Publié: 6 September 2023, 8:30pm CEST
La 30e Conférence Internationale sur l’Histoire de la Cartographie (ICHC) aura lieu à Lyon du 1er au 05 juillet 2024 sur le thème « Confluences - Interdisciplinarité et nouveaux défis dans l'histoire de la cartographie ». La conférence est ouverte à tous ceux qui travaillent sur l'histoire de la cartographie, indépendamment de la région géographique, de la langue, de la période ou du sujet. La conférence encourage la coopération et la collaboration libres et sans entraves entre les spécialistes de la cartographie de nombreuses disciplines universitaires, les conservateurs, les collectionneurs, les marchands et les institutions par le biais de conférences illustrées, de présentations, d'expositions et d'un programme social.L’appel à contributions est ouvert sur le site [https:]] du 1er septembre 2023 au 20 novembre 2023 pour des communications orales individuelles, des sessions thématiques (groupe de communications individuelles), des posters et des ateliers sur les possibilités d’intégrer une démonstration technique d’analyse associées à l’histoire de la cartographie. La langue officielle de la conférence sera l’anglais, et toutes les présentations devront être faites dans cette langue (il n’y aura pas de traduction simultanée). Toute présentation (communication orale, poster ou atelier) implique que la personne responsable vienne à Lyon pour la faire en présentiel.
La 30e édition de l'ICHC encourage particulièrement des présentations sur les thèmes suivants :
- Cartographie des déplacements, voyages et rencontres en cartographie.
Englobe la production de cartes pour aider les voyageurs et les touristes à atteindre leurs objectifs, à organiser l'hébergement et le transport, et la manière dont les territoires sont mis en valeur.
- Cartes et réseaux - Utilisation, échange et circulation des cartes
Explore les interrelations entre les producteurs de cartes, en tenant compte de la diffusion de nouveaux champs d'intérêt, de nouvelles utilisations, de l'introduction de nouvelles techniques et des réseaux de partage.
- Cartographie de la nature, des espaces sauvages et de l'agriculture
Vise une nouvelle compréhension de la manière dont les espaces naturels, sauvages et agricoles ont été traités, y compris la végétation, les montagnes, les étendues d'eau, les productions agricoles, les environs des villes et les risques naturels.
- Le développement de l'urbanisme et de la cartographie
La planification implique ou suppose une connaissance précise de la réalité topographique, ce qui a conduit à des améliorations de la cartographie, tant au niveau des techniques de mesure que de la conceptualisation, et récemment à l'introduction de la cartographie numérique.
- Nouvelles perspectives sur la transition numérique
Étudie la manière dont la dématérialisation introduit de nouvelles problématiques : décomposition en couches vectorielles à assembler et organiser pour de nouveaux usages, nouveaux rapports entre données et expression graphique, big data, conservation (ou mise au rebut) des données historiques/anciennes et des cartes numériques.
- Et tout autre aspect de l'histoire de la cartographie.
L’appel à communications propose 4 types d’interventions :
- Communication orale : présentation de 15 à 20 minutes sur une recherche en cours
- Posters : présentation dédiée à montrer une analyse de dispositifs visuels accompagnées de textes succincts
- Ateliers/Workshops : possibilités d’intégrer une démonstration technique des possibilités d’analyse associées à l’histoire de la cartographie
- Session thématique : proposition d’une séance de communications orales (les résumés des différentes interventions doivent être communiqués au comité scientifique)
Dates importantes : appel à communications/ateliers/posters - du 01/09/2023 au 20/11/2023
Réponse du comité scientifique : janvier 2024
- Exposition Représenter le lointain : une vision européenne (2 avril - 13 juillet 2024)
Exposition organisée à la Bibliothèque Municipale de Lyon, dans le cadre des "Conférences Internationales d'Histoire de la Cartographie" (ICHC) 2024.
- Exposition | Traces papier - Cartes et images de voyages en France et ailleurs, XVIIe-XXIe siècle (15 mai - 29 septembre)
Exposition organisée à la Bibliothèque Denis Diderot, dans le cadre des "Conférences Internationales d'Histoire de la Cartographie" (ICHC) 2024.
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sur L'histoire par les cartes : une carte japonaise du XVIIe raconte le voyage d'Edo à Kyoto
Publié: 5 September 2023, 6:13am CEST
Source : The Scenic Route? The Library’s 117-foot Map from 17th-century Japan, 21 août 2023 (Library of Congress Blogs)Bien avant l'avènement de Google Earth et des livres de voyage, des cartes illustées servaient à guider les voyageurs sur leur route. La carte T?kaid? bunken ezu, peinte sur deux rouleaux, mesure plus de 3,6 mètres de long. La carte en rouleau illustré date de 1690. Elle est à découvrir sur le site de la Bibliothèque du Congrès.
Extrait de la carte "T?kaid? bunken ezu" à découvrir sur le site de la Bibliothèque du Congrès
Le cartographe Ochikochi Doin a étudié en 1651 la route de près de 500 km qui relie Edo (maintenant connue sous le nom de Tokyo) à Kyoto, et le célèbre artiste Hishikawa Moronobu a donné forme à ses découvertes en 1690 via cette carte illustrée à la plume et à l'encre. Une version non colorée est visible sur le site du British Museum. L'Université de Manchester en propose également une réimpression ultérieure.
La carte est un d?ch?zu (« carte routière ») imprimé sur bois. Elle reproduit les 486 kilomètres de ce parcours à une échelle de 1:12000. La carte représente cinq tronçons principaux de la route du Tokaido, fournissant un compte rendu détaillé des commodités, des points de repère et du terrain avec en fond des images de montagnes, de rivières et de mers. Elle montre les 53 stations ou villes postales, qui bordaient l'itinéraire pour fournir aux voyageurs hébergement et nourriture. Des monuments célèbres tels que le Mt Fuji et le Mt Oyama sont représentés sous plusieurs angles et à différentes stations.
Extraits du parchemin à découvrir sur le site de la Bibliothèque du Congrès
La carte emprunte au genre japonais de l’emaki (???, littéralement « rouleau peint »), noté souvent e-maki, un système de narration horizontale illustrée dont les origines remontent au VIIIe siècle au Japon.
La carte "T?kaid? bunken ezu", élaborée à la manière d'un guide quotidien comme pour un road trip, est aujourd'hui reconnue comme un grand artefact culturel : il est considéré comme un chef-d'œuvre de la cartographie japonaise.
Pour compléter
Les plus anciennes cartes itinéraires japonaises, ou Dochuzu, remontent au XVIIe siècle et suivent divers modèles durant la période d'Edo. Certaines adoptent une forme diagrammatique pour représenter les principaux axes de circulation terrestre de l'archipel, dont les célèbres Gokaid? conçues et développées au cours du shogunat Tokugawa. Longues de plusieurs centaines de kilomètres, ces cinq routes majeures, partant de la ville d'Edo sont jalonnées de stations (shukuba) comportant auberges, postes de contrôle et relais de chevaux. Achevé dès 1624, le T?kaid?, qui relie Edo à Ky?to, est la plus importante et la plus fréquentée d'entre elles : représentant une distance totale d'environ 500 km, longeant par endroits le littoral, la « route de la mer de l'Est », et ses cinquante-trois étapes, a inspiré de nombreux maîtres de l'estampe (Hokusai, Hiroshige). Source : Le Japon et la mer. Une cartographie asiatique (Paris Sorbonne)
Le médecin et naturaliste Philip Franz Siebold (1796-1866), qui a rassemblé une importante collection de cartes sur le Japon au XIXe, a produit une très belle carte de voyage « Mont Fuji et T?kaid? - Route de la mer orientale » (1840), d'après un livre de voyage japonais gravé sur bois en couleur du début du XVIIIe siècle. A découvrir sur le site de la collection David Rumsey.
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Signaler les enfants bruyants dans sa rue : Dorozoku, un site cartographique controversé au Japon
Cartes et données sur les tremblements de terre au Japon depuis 1923
Comprendre la mégapole japonaise en utilisant le site "To?kyo?, portraits et fictions"
Carte des road trips les plus épiques de la littérature américaine
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sur Cartographie nationale des lieux d'inclusion numérique
Publié: 4 September 2023, 4:29pm CEST
La Cartographie nationale des lieux d'inclusion numérique agrège une 30e de jeux de données et compte près de 18 000 structures. Elle permet d'identifier, localiser et mettre en avant les centres et les espaces qui proposent un accompagnement et des ressources pour aider les citoyens à développer leurs compétences numériques. Le travail est piloté par l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT) et La MedNum avec l’appui de Datactivist.
Accès aux lieux d'inclusion numérique par région sur le portail cartographie.societenumerique.gouv.frLa large diffusion de la Cartographie permet de :
- contribuer à une meilleure orientation des bénéficiaires de services de médiation numérique ;
- promouvoir l'inclusion numérique, en mettant en avant les espaces d'inclusion numérique de notre territoire ;
- faciliter les partenariats locaux : la collaboration avec diverses organisations pour le déploiement de cet outil peut favoriser des partenariats solides et durables au sein de votre écosystème local.
Zoom sur un territoire permettant de repérer les lieux où l'on trouve un Conseiller numérique (en rouge)
Le schéma répond aux spécifications du schéma "Lieux de médiation numérique" élaboré collaborativement et disponible sur le site schema.data.gouv.fr. Il existe un réel besoin d’une vision nationale, complète et actualisée de l’offre de médiation numérique. Des acteurs de la médiation numérique, notamment les hubs, ont produit de nombreuses données de recensement des lieux et des offres de médiation mais souvent, ces productions ne respectent pas le même format, rendant alors impossible une vision formalisée, complète et partagée de l’offre nationale de médiation numérique. La standardisation permet de décrire l'offre de médiation numérique de manière harmonisée. Elle repose sur un travail de concertation dans lequel des utilisateurs représentatifs ont défini un schéma de données qui décrit le format des fichiers, les différents champs, les valeurs possibles.
Le jeu de données fourni par Data Inclusion est disponible au format json et csv sur Data.gouv.fr.
Une rapide représentation cartographique des données montre la forte inégalité dans la répartition des lieux d'inclusion numérique à l'échelle nationale (à recroiser avec la répartition de la population française). La base de données permet de mettre en évidence la diversité des lieux d'accueil (mairies, médiathèques, centres sociaux, maisons de quartier, missions locales, associations, fablabs...).
rd-mediation-num/
La stratégie nationale pour un numérique inclusif, initiée en 2018, a permis l’émergence et le développement de nombreux dispositifs dédiés à l’accompagnement des 14 millions de Françaises et de Français en fragilité avec le numérique, sous l’impulsion de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). La création de La MedNum participait de cette stratégie, pour structurer l’offre de médiation numérique et participer à la consolidation économique comme à l’augmentation de la capacité d’action des acteurs et actrices de ce secteur. Les évolutions de ces dernières années semblent cependant participer à une reconfiguration de cet écosystème : crise sanitaire, généralisation de la dématérialisation, déploiement d'infrastructures numériques, recrutement massif de 4000 conseillers et conseillères numériques, mise en œuvre de solutions numériques pour les aidants et aidantes et installation sur les territoires de Hubs territoriaux pour un numérique inclusif. Afin d'accompagner ces évolations a été mis en place en 2022 un Observatoire de l'inclusion numérique qui est au coeur des missions de La MedNum.
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Un atlas des fractures scolaires par Patrice Caro et Rémi Rouault : comment lire et analyser les inégalités socio-spatiales en éducation ?
La cartographie des inégalités à travers l'Indice de privation multiple au Royaume-Uni (rapport 2019)
Géographies de l'exclusion numérique par Mark Graham et Martin Dittus
Monroe Work et la visualisation des inégalités scolaires dans l'entre-deux-guerres aux Etats-Unis
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sur Cartes et données sur les tremblements de terre au Japon depuis 1923
Publié: 3 September 2023, 4:50pm CEST
A l'occasion du 100e anniversaire du grand tremblement de terre du Kant?, le quotidien japonais Nikkei propose une reconstitution cartographique de la façon dont près de la moitié de la ville de Tokyo a été détruite le 1er septembre 1923. Le séisme qui a touché le centre de la capitale avait une magnitude de 7,9. Frappant vers midi alors que les familles préparaient leurs repas, il a provoqué de nombreux incendies hatisés par des vents violents, particulièrement destructeurs du fait de constructions majoritairement en bois.
« Comment les incendies ont ravagé Tokyo pendant 46 heures » (une storymap proposée par Nikkei)
Tokyo a brûlé pendant 46 heures après le tremblement de terre. À l’époque, la superficie de la ville s’élevait à 79,4 kilomètres carrés. Sur ce total, les incendies ont brûlé 34,7 km², soit plus de 40 % du territoire urbain. À la suite du séisme massif de 2011 dans l'est du Japon, le gouvernement métropolitain de Tokyo a établi un « système de zones spéciales ignifuges » et a encouragé la démolition ou la reconstruction en dur de structures en bois vieillissantes.
Comparaison de trois séismes majeurs au Japon (supérieurs à une magnitude de 7)
Si on compare sur un siècle trois séismes supérieurs à une magnitude de 7, les dégâts humains et matériels ont globalement diminué au Japon. Mais les coûts financiers ont explosé du fait de l'essor urbain et de l'augmentation du nombre et de la valeur des biens. Le gouvernement japonais estime à environ 70 % les chances qu'un séisme de magnitude 7 se produise à nouveau d'ici 30 ans.
Le journal économique Nikkei a également commémoré le 100ème anniversaire du grand tremblement de terre de Kant? en créant une carte interactive qui montre l'épicentre et l'intensité des 13 680 tremblements de terre (supérieurs à une magnitude 5) qui ont frappé le Japon depuis 1923.
Tremblements de terre ayant eu lieu dans l'archipel japonais depuis 1923 (source : Nikkei)
L'épicentre de chaque séisme est représenté par une cercle proportionnel sur la carte. Plus le tremblement de terre est important, plus le cercle est gros. La couleur est modifiée en fonction de la magnitude (couleurs chaudes) et de la profondeur de l'épicentre (couleurs froides) : plus chacune devient grande (plus profonde), plus la couleur devient sombre.Les données utilisées pour réaliser cette carte sont issues du rapport mensuel sur les tremblements de terre (1er septembre 1923 - mars 2022) et la liste des lieux sismiques (avril 2022 - 31 juillet 2023) de l'Agence météorologique du Japon. Les données d'intensité sismique proviennent du rapport mensuel des tremblements de terre et de la base de données sur l’intensité sismique. Les valeurs de la liste des épicentres du séisme et de la base de données d'intensité sismique sont des valeurs provisoires. L'emplacement des limites de plaques tectoniques est basé sur les données publiées par l'Institut de recherche sur les tremblements de terre de l'Université de Tokyo. Les cartes estimant la probabilité de nouvaux tremblements de terre sont accessibles sur le site du Centre de promotion de la recherche sur les tremeblements de terre.
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Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
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Les éruptions volcaniques et les tremblements de terre dans le monde depuis 1960
L'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen et la cartographie des sites Seveso en France
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sur Rechercher du texte sur les cartes de la collection David Rumsey
Publié: 31 August 2023, 12:42pm CEST
Mis en place en août 2023, le nouvel outil Text-on-Maps permet de rechercher du texte par reconnaissance de caractères sur les cartes de la collection David Rumsey (au total 100 millions de mots indexés sur 57 000 cartes). Jusque là, on ne pouvait interroger que les données et métadonnées du catalogue. Désormais il est possible de chercher des cartes en fonction du texte qu'elles contiennent. Qu'il s'agisse des noms de lieux, de rues, de monuments, de rivières, etc..., les cartes anciennes constituent une source inestimable d'informations historiques et géographiques. La reconnaissance automatique de caractères (OCR) permet d'identifier et d'extraire ces éléments, donnant la possibilité d'étudier et d'analyser l'évolution des paysages, de l'occupation du sol, de l'urbanisme ou des changements géographiques. Une fois le mot saisi et les résultats affichés, il suffit de cliquer sur les étiquettes pour accéder aux cartes correspondantes.
Résultats de recherche avec le mot "Reunion" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection
Il n'est pour l'instant pas possible de rechercher des mots dans des alphabets non latins, mais l'équipe du site travaille à améliorer les performances de l'outil de machine learning mapKurator afin qu'il soit progressivement utilisable dans toutes les langues. Les recherches ne sont pas sensibles à la casse et ne peuvent pas non plus accepter les expressions. Les recherches multi-mots sont toutefois possibles lorsque les mots adjacents se trouvent à une distance de moins de deux caractères par rapport aux deux points les plus éloignés du polygone de délimitation. On peut par exemple repérer les cartes qui utilisent les deux noms "Réunion" et "Bourbon". L'ordre des mots, les différences de graphie et le fait qu'ils soient indiqués (ou non) entre parenthèses apportent des informations intéressantes (pour savoir par exemple combien de temps le nom de Bourbon a été conservé sur les cartes).
Résultats de recherche avec les mots "Reunion" et "Bourbon" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection
La qualité des résultats varie en fonction des couleurs du fond, des polices de caractères, de la technique d'impression, de la langue, de l'état de conservation de ces cartes anciennes. La graphie d'un même nom a pu également évoluer. Il peut être intéressant par exemple de chercher comment on écrivait et représentait l'Équateur. On peut utiliser Text-on-Maps aussi pour trouver des points d'intérêt, par exemple une mine d'or, un phare, un moulin, une église, un bureau de poste, etc...
Résultats de recherche avec le mot "Equator" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection
Les utilisateurs de la collection David Rumsey sont invités à corriger les erreurs éventuelles en proposant une meilleure transcription et/ou à un cadre de délimitation plus précis. Il arrive que certaines cartes portent des noms légendaires ou renvoient à des lieux imaginaires, comme par exemple les fameux Monts de Kong en Afrique... qui n'ont j'amais existé ! On peut chercher des lieux mythiques, par exemple l'Eldorado, l'Atlantide, l'Enfer, le Paradis, etc...
Résultats de recherche avec le mot "Kong" (3 133 occurrences) - source : David Rumsey Collection
Il est possible retrouver des cartogrammes et des graphiques contenus dans des Atlas anciens en saisissant par exemple le terme "data"
Résultats de recherche avec le mot "data" (3 133 occurrences) - source : David Rumsey Collection
Si vous souhaitez affiner les résultats de votre requête avec des filtres basés sur les données du catalogue, vous devez utiliser les fonctionnalités de la recherche avancée. Consultez l'aide détaillée de Text-on-Maps pour obtenir des descriptions complètes sur l'utilisation de cette nouvelle fonctionnalité intéressante.
MapKurator est un outil de machine learning développé par le Knowledge Computing Lab de l'Université du Minnesota pour traiter un grand nombre d'images de cartes historiques numérisées. Les sorties incluent les étiquettes de texte, les polygones de délimitation des étiquettes, les étiquettes après correction post-OCR et un identifiant de géo-entité OpenStreetMap.
The mapKurator System : A Complete Pipeline for Extracting and Linking Text from Historical Maps :
[https:]]Pour accéder à mapKurator sur Github :
[https:]]
Pour compléterGoogle Lens, intégré au moteur Google Image, permet également de reconnaître des noms sur une image ou sur une carte, en important le fichier ou en saisissant simplement son URL. Ce qui permet de récupérer de nombreux toponymes et éventuellement de les traduire en français.
Détection automatique de texte sur des images ou des cartes avec Google Lens
Qu'il s'agisse du moteur interne du site David Rumsey ou du moteur de recherche sur Internet Google Lens, ces outils de reconnaissance de caractères à partir d'images numérisées viennent considérablement enrichir les possibilités de recherche, de sélection et d'analyse en utilisant les nomenclatures que l'on peut trouver sur les cartes. La carte, on l'oublie souvent, c'est du texte aussi bien que de l'image !
« De la reconnaissance de caractères au panoptisme historique en toponymie et cartographie ? Questions et premiers enseignements d’une évolution qui vient » (Géographies linguistiques).
Interview de D. Rumsey
— Sylvain Genevois (@mirbole01) September 18, 2023
"Les cartes dépassent les frontières de l’art et de la technologie. La construction de ma base de données en ligne de 125 000 cartes est devenue une œuvre d’art en soi : un collage d’éléments visuels reliés par des chemins menant à des lieux inattendus" [https:]]Articles connexes
Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques
Les nouvelles perspectives offertes par la cartographie des odonoymes et autres toponymes
Une carte des suffixes les plus fréquents par région des noms de villes françaises
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La Lémurie : le mythe d'un continent englouti. La cartographie entre science et imaginaire
L'histoire de La Réunion par les cartesL'histoire par les cartes : 18 globes interactifs ajoutés à la collection David Rumsey
Des cadres qui parlent : les cartouches sur les premières cartes modernes
Comment géoréférencer une carte disponible dans Gallica ?
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sur La pollution de l'air est la première menace mondiale pour la santé humaine (rapport de l'EPIC, août 2023)
Publié: 30 August 2023, 1:01pm CEST
« La majeure partie de la planète respire un air insalubre, ce qui réduit de plus de deux ans l'espérance de vie dans le monde » (rapport de l'EPIC, août 2023)Selon un rapport de l'Institut de politique énergétique de l'université de Chicago (EPIC) sur la qualité de l'air au niveau mondial, la pollution aux particules fines – émises par les véhicules motorisés, l'industrie et les incendies – représente « la plus grande menace externe pour la santé publique » mondiale. Ce rapport, publié le 29 août 2023, montre que les régions du monde les plus exposées à la pollution de l’air sont celles qui reçoivent le moins de moyens pour lutter contre ce risque.
« L'essentiel de son impact sur l'espérance de vie mondiale est concentré dans six pays seulement », précise le rapport : le Bangladesh, l'Inde, le Pakistan, la Chine, le Nigeria et l'Indonésie. La capitale de l’Inde, New Delhi, fait figure de « mégalopole la plus polluée du monde », avec un taux moyen annuel de 126,5 ?g /m³. A l’inverse, la Chine, a « fait de remarquables progrès dans sa lutte contre la pollution atmosphérique » initiés en 2014, souligne Christa Hasenkopf, directrice des programmes sur la qualité de l’air de l’EPIC. La pollution moyenne de l’air dans le pays a ainsi diminué de 42,3 % entre 2013 et 2021, mais reste six fois supérieure au seuil recommandé par l’OMS. Si ces progrès se poursuivent dans le temps, la population chinoise devrait gagner en moyenne 2,2 ans d’espérance de vie. De nombreux pays pollués manquent d'infrastructures de base pour lutter contre la pollution de l'air. L'Asie et l'Afrique en sont les deux exemples les plus poignants. Ils représentent 92,7 % des années de vie perdues à cause de la pollution. Pourtant, seuls 6,8 % et 3,7 % des gouvernements d'Asie et d'Afrique, respectivement, fournissent à leurs citoyens des données totalement ouvertes sur la qualité de l'air.
Évolution de la pollution aux particules fines PM 2,5 par région entre 1998 et 2021 (source : rapport de l'EPIC, août 2023)
À côté, l'Europe fait presque figure de bonne élève. « Les habitants sont exposés à environ 23,5 % de pollution en moins qu'en 1998 ». Malgré cette amélioration notable, ce n'est pas suffisant : la presque totalité du continent « ne respecte toujours pas les nouvelles lignes directrices de l'OMS ». De plus, « la pollution est nocive pour la santé humaine, même aux faibles niveaux qui existent aujourd'hui dans la majeure partie des États-Unis et de l'Europe », précise le rapport. Selon les chercheurs américains, l'espérance de vie moyenne dans le monde augmenterait de 2,3 ans si les normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) - une exposition annuelle inférieure à 5 µg/m3 de PM 2,5 - étaient respectées. Ainsi, l'impact de la pollution aux particules fines sur l'espérance de vie est supérieur au tabac. En comparaison, l'alcool fait trois fois moins de dégâts, les accidents de voiture cinq fois, et le VIH/Sida sept fois.
Outre les rapports publiés sur l'indice d'espérance de vie lié à la qualité de l'air (AQLI) à l'échelle mondiale, le site de l'EPIC propose des cartes et des graphiques interactifs. L'un d'eux porte sur le gain potentiel en espérance de vie si l'on respirait de l'air pur. La carte interactive est assortie d'une chronologie qui permet de mesurer les évolutions dans le temps.
Combien de temps en plus pourriez-vous vivre si vous respiriez de l'air pur ? (voir la carte interactive sur le site de l'EPIC)Pour en savoir plus sur la méthodologie utilisée pour mesurer l'Indice d'espérance de vie lié à la qualité de l'air (AQLI), voir : [aqli.epic.uchicago.edu]
Lien ajouté le 20 septembre 2023
Carte interactive pour conduire des comparaisons de la pollution de l'air par région [https:]] pic.twitter.com/yuRIwCPlLv
— Sylvain Genevois (@mirbole01) September 20, 2023Articles connexes
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Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
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Qualité de l'air et centrales thermiques au charbon en Europe : quelle transition énergétique vraiment possible ?L'empreinte carbone des villes dans le monde selon le modèle GGMCF
Le tourisme international et son impact sur les émissions de CO?
Des cartes pour alerter sur la pollution de l'air autour des écoles à Paris et à Marseille
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sur Photogrammar, une collection de photographies prises aux États-Unis entre 1935 et 1943
Publié: 28 August 2023, 5:33pm CEST
Photogrammar fournit une plate-forme de visualisation pour explorer les 170 000 photographies prises entre 1935 et 1943 par les agences Farm Security Administration (FSA) et l’Office of War Information (OWI) du gouvernement fédéral américain. Le projet est maintenu par le Digital Scholarship Lab et le Distant Viewing Lab de l'Université de Richmond.
On y trouve des scènes de la vie quotidienne pendant la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale. Même si le soutien aux politiques du New Deal était un objectif explicite, les objectifs du projet dépassaient l’opportunisme bureaucratique. Stimulés par l'intérêt des sciences sociales contemporaines pour la compréhension de la vie quotidienne des gens ainsi que par leur intérêt pour l'élaboration des archives historiques de l'époque, Stryker et les photographes de l'unité ont élargi le projet pour en faire un projet de documentation de l'Amérique.
Interface de navigation de la plateforme Photogrammar
L'interface du site permet différents parcours de découverte en utilisant la carte ou la chronologie, ou encore en effectuant des recherches par thèmes, par photographes, par Etats ou par villes.
Accès par thèmes aux photographies de Photogrammar
On y trouve notamment le travail de Dorothea Lange, dont les photographies poignantes des sans-abris a attiré l'attention de la Resettlement Administration devenue plus tard la Farm Security Administration, qui la recrute comme photographe officielle en 1935. Mais les photos de Walker Evans, l'une des plus grandes figures humanistes de la photographie du XXe siècle.Articles connexes
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Pour aider à géolocaliser des photographies, Bellingcat propose un outil de recherche simplifié à partir d'OpenStreetMap
Des images aériennes déclassifiées prises par des avions-espions U2 dans les années 1950 ouvrent une nouvelle fenêtre pour l'étude du Proche-Orient
Annoter et partager des images et des cartes numériques en haute résolution en utilisant des outils IIIF
Manga Map, une application qui transforme vos vues aériennes en images de type bande dessinée
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sur Publication d'un Atlas complet en open data sur Budapest
Publié: 27 August 2023, 12:45pm CEST
L'équipe de journalisme visuel et de données Alto.Team, basée à Budapest, commémore le 150e anniversaire de l'unification de Buda, Pest et Óbuda avec une série de 50 cartes alternatives produites à partir de données open source. Les cartes couvrent le passé et le présent récents de Budapest, depuis ses caractéristiques physiques jusqu'aux activités humaines et aux réalités sociales de la capitale hongroise. L'objectif est de fournir une perspective différente de la vision traditionnelle. En cliquant sur les images, les cartes individuelles peuvent être visualisées en grande résolution. Les données sont téléchargeables gratuitement au format geojson, afin que chacun puisse en créer sa propre version.Atlas de Budapest avec 50 cartes a télécharger en open data (source : Alto.Team)
Sommaire (cliquez pour accéder au chapitre) :1. Budapest vue à vol d'oiseau2. Climat et météo3. Géographie et hydrographie4. Faits sociaux5. Traces d'activités humaines6. Méthodologie et notesAnnexe I. – CouchesAnnexe II. – Méthodes de représentationAnnexe III. - Comparaison
Les données et cartes peuvent être librement utilisées et modifiées à des fins pédagogiques, informatives et scientifiques avec référence à la source. Leur utilisation commerciale et lucrative n'est pas autorisée. Référence à citer : Attila Bátorfy, Budapest Open Data Atlasza, Budapest, 2023. URL : [https:]]
Les limites administratives de Budapest sont disponibles en open data sur le site d'OpenStreetMap qui fournit en outre des données sur le réseau routier, les chemins de fer, les bâtiments et l'utilisation du sol à l'échelle de la Hongrie.
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Cartes et données sur l'enseignement et la formation en Europe (source Eurostat)
Le vieillissement de la population européenne et ses conséquences
Rubrique fonds de cartes SIG
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sur Mapping China's Strategic Space : un site d'analyse géopolitique à base de cartes
Publié: 24 August 2023, 7:52am CEST
« Cartographie de l'espace stratégique de la Chine. Explorer comment Pékin envisage sa place dans un environnement géopolitique en évolution ».
Le projet Mapping China's Strategic Space s'appuie sur les travaux menés par le National Bureau of Asian Research visant à appréhender les tentatives des élites intellectuelles et politiques chinoises pour définir une vision de leur pays comme grande puissance sur la scène internationale. L'objectif du projet est de mieux comprendre ce qui constitue l'espace imaginé au-delà des frontières nationales de la Chine, que ses dirigeants considèrent comme vital pour poursuivre ses objectifs politiques, économiques et sécuritaires nationaux, et réaliser son ascension.Page d'accueil du site Mapping China's Strategic Space
Lancé en août 2023, le site s'organise autour de quatre rubriques principales :- Apprendre de l'histoire : cette section présente une collection d’études de cas historiques, utilisées à des fins comparatives, qui examinent comment les grandes puissances émergentes, dont la Chine, ont défini dans le passé leur espace stratégique et les facteurs qui les ont amenées à envisager de l’élargir au-delà des strictes délimitations de l'espace stratégique de leur territoire national.
- Géopolitique : un ensemble de contributions explore les fondements géopolitiques, les représentations spatiales et les nouvelles frontières de l'espace stratégique chinois.
- Multimédia : ressources vidéos et audios, témoignages et interviews d'experts et d'analystes
- Experts : présentation du groupe d'experts participant au projet Mapping China's Strategic Space
Parmi les articles déjà mis en ligne :- Comment les puissances terrestres et maritimes voient la carte par Jakub Grygiel
- La culture politique de l’impérialisme dans le Reich allemand par Woodruff D. Smith
- Cartes mentales, imagerie territoriale et stratégie : penser l'empire japonais par Alexis Dudden
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sur Cartographier les particularismes régionaux de la langue française
Publié: 15 August 2023, 4:00pm CEST
1) L'Atlas sonore des langues régionales de France, une référence incontournable
Il existe une trentaine de langues régionales en France métropolitaine et dans les Outre-mer, sans compter les nombreux patois. Des chercheurs au CNRS les ont fidèlement répertoriées sur une carte interactive que l'on peut découvrir sur le site de l'Atlas sonore des langues régionales de France. Une fable d'Esope a été enregistrée dans 307 patois différents, révélant la grande richesse linguistique de la France. On peut aussi découvrir, dans le voisinage de la France, les langues et dialectes d'Italie, de Belgique, de Suisse, de la Péninsule ibérique et de l'Allemagne.
Souce : Atlas sonore des langues régionales de France
Pour compléter : Carte linguistique de la France au XXe siècle (Archives nationales), établie à partir du plan de classement de la Bibliographie des dictionnaires de patois galloromans publiée en 1969 par le linguiste Walther von Wartburg qui, dans son introduction, détaille le contour des aires selon lesquelles sont répartis les dictionnaires et glossaires dialectaux recensés.2) Les régionalismes cartographiés par Mathieu Avanzi
Le linguiste Mathieu Avanzi (@MathieuAvanzi) s'intéresse depuis plusieurs années aux régionalismes, ces mots qui désignent un même objet mais varient en fonction des régions. L'auteur étudie ces variations du langage en réalisant des cartes qu’il partage sur les réseaux sociaux. Il a créé, en octobre 2021, une application intitulée Français de nos régions . « Gratuite puis disponible sur l’Apple Store et Google Play, elle permet de s’exercer de manière ludique et interactive sur les expressions régionales, et de répondre aux enquêtes qui viendront nourrir de futures cartes. La géolinguistique devient ainsi une vraie science participative »
Après avoir été maître de conférences à Sorbonne Université (Paris IV) au sein de la chaire Francophonie et variété des français, Mathieu Avanzi a été nommé professeur ordinaire à l'université de Neuchâtel, où il dirige le Centre de dialectologie et d'étude du français régional. Ses travaux portent sur la géographie linguistique du français, sujet auquel il a consacré plusieurs articles et ouvrages.
Pour en savoir plus : Mathieu Avanzi, le chercheur qui décortique les mots du quotidien et les expressions de nos régions (Interview pour Ouest-France).
Pochon, poche, cornet… Comment appelle-t-on un « sac » dans votre région ? Répone ici [https:]] pic.twitter.com/9XtZ0gmqTm
— Mathieu Avanzi (@MathieuAvanzi) August 15, 2023Parmi les nombreux exemples de régionalismes qu'il a étudiés à travers des enquêtes, en voici quelques-uns célèbres (et d'autres moins connus) qui concernent la France, mais aussi la Belgique, la Suisse ou le Canada :
- Pain au chocolat vs chocolatine… Fight ! (voir son interview pour Brut fr)
- Pochon, poche, cornet… Comment appelle-t-on un « sac » dans votre région ? (voir son interview pour Brut fr)
- Faire l'école buissonnière, sécher ou faire péter les cours
- Les pâtisseries du mardi-gras : bugnes, merveilles, oreillettes, etc.
- Avoir un pantalon trop court, aller à la pêche aux moules, aller aux fraises...
- Les dénominations sur l'extrêmité du pain : cul, croûton, quignon...
- Dénomination de la fête patronale : fête, vogue, pardon...
- Petit billet utilisé pour tricher à l'école : pompe, carotte, antisèche...
- Etendoir, séchoir ou tancarville ?
- Serpillère, patte ou panosse ?
- Variations sur le pot d'eau : pot, cruche ou carafe ?
- Escargot, cagouille ou lima ?
- Le y dit neutre, un régionalisme de la grande région lyonnaise
- Remarques sur la prononciation du mot ‘foot’ en Suisse romande
- Taisez ce -p- que je ne saurais entendre, part. 1: ‘septembre’
- D’où viennent les gens qui disent cent-Z-euros ?
- Tu veux d'autres pâtes ?
Voir l'index des articles publiés sur le blog francaisdenosregions.com depuis sa création.
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sur L'histoire par les cartes : le mouvement des enclosures en Grande Bretagne aux XVIIIe et XIXe siècles
Publié: 11 August 2023, 7:14pm CEST
L'enclosure désigne un processus juridique visant à clôturer les champs ouverts et les terres communes ou en restreindre l'utilisation à un seul propriétaire. Le mouvement remonte à la fin du Moyen Age, mais s'accèlère à partir du XVIIe siècle. Selon Géoconfluences, « l’enclosure est un mouvement cumulatif : chaque nouvel enclos tend à faire reculer les droits d'usage au profit du droit de propriété, et incite finalement à enclore de nouvelles parcelles ; à terme, la réduction des surfaces exploitables pour les paysans a nourri un premier exode rural et un transfert de main d’œuvre précoce de l’agriculture vers la manufacture. Le mouvement des enclosures est en ce sens l'une des racines de la première révolution agraire et industrielle ». Karl Marx considère que ce bouleversement économique et juridique est un point de départ du capitalisme. Pour Marc Bloch c'est « le mouvement révolutionnaire des enclosures qui a établi une séparation majeure entre l'Angleterre rurale passée et présente ».
Enclosure des terres communes de la paroisse de Snaith dans le nord du Yorkshire en 1751
(source : Howdenshire history). A comparer à cette carte de 1821.Les lois d'enclosure de 1801, 1836 et 1845 rendirent le processus plus facile, beaucoup d'enclosures datant de cette période. Ce "mouvement des enclosures parlementaires" (Inclosure Acts) concerne une grande partie de l'Angleterre.
Carte des communs enclos par actes du Parlement anglais
(source : The English Peasantry and the Enclosure of Common Fields par Gilbert Slater, 1907)Ces divisions parcellaires nécessitaient d'importantes opérations d'arpentage sur le terrain. Ce qui explique que l'échelle de ces plans d'enclosure soit souvent la chaîne d'arpentage elle-même, devenue unité de mesure officielle en Angleterre. Inventée au XVIIe siècle, la chaine de Gunter du nom d'un mathématicien britannique, mesurait 66 pieds soit environ 20 mètres.
La chaîne d'arpentage de Gunter (source : Wikipedia)
Certains plans fonciers reportent dans leur échelle l'unité de mesure en nombre de chaînes avec leur équivalence en pouces sur la carte : "6 Chains in 1 Inch" ou "3 Chains in 1 Inch". Voir par exemple cette barre d'échelle très décorative sur un plan d'enclosure de 1813 :
Plan d'une succession de William Chaytor par G Thornton, 1813
(source : Archives du comté du Nord Yorkshire)Les actes d'enclosure contiennent généralement le nom du propriétaire, l'étendue des parcelles et la nature du régime foncier (en pleine propriété, en fermage, etc...). Les plans et actes d'enclosure sont utiles pour suivre l'évolution de la propriété foncière, l'organisation du parcellaire, l'histoire rurale, etc. Les parcelles encloses (indiquées en général en vert) marquent la division des zones de communs.
Plan du canton de Wombleton et Harome Common par John Tuke, 1816
(source : Enclos et paysage : une étude de cas à Harome par Gail Falkingham)Le mouvement historique des enclosures concerne aussi le Pays de Galles. Le projet pilote Deep Mapping Estate Archives s'est concentré sur une petite zone du nord-est du Pays de Galles pour laquelle les cartes ont été vectorisées et superposées de manière à montrer la progression du mouvement des enclosures entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle.
Évolution des enclosures au Pays de Galles (source : Historic Enclosure Mapping - 1800-1830)
L'étude du mouvement des enclosures connaît aujourd'hui un regain d'intérêt, notamment par rapport à la question de la défense des Communs numériques face aux géants privés d'Internet. Ce « second mouvement des enclosures » à l'ère du numérique constituerait un emprunt trompeur selon Allan Greer qui montre, dans un article publié sur la Vie des idées, les points communs et les différences par rapport aux luttes agraires des siècles passés.
Pour aller plus loin
« Mouvement des enclosures ». Article de Wikipédia en version française.
« Enclosure ». Article de Wikipédia en version anglaise.
Les terres en jouissance collective en Angleterre 1700-1850 par Jeanette M. Neeson. In Demélas & Vivier, Les propriétés collectives face aux attaques libérales (1750-1914).
Les communautés villageoises dans l'évolution rurale britannique à la fin du XVIIIe siècle par Kate Tiller. Annales Historiques de la Révolution française - 1999
Guide des actes et des cartes d'enclosure au Royaume Uni (The National Archives).
Common Right and Private Interest. Rutland’s Common Fields and their Enclosure par Ian E Ryder (ouvrage à télécharger)
Cartes du village de Helpston montrant l'évolution du parcellaire avant et après enclosure (John Steane, The Northamptonshire Landscape, 1974).
Carte d'enclosure de Pirton (1818) avec base de données des parcelles.
« Des barbelés sur la prairie Internet : contre les nouvelles enclosures, les communs numériques comme leviers de souveraineté » (France Diplomatie).
« Confusion sur les Communs » par Allan Greer (La Vie des Idées).
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sur Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100
Publié: 16 July 2023, 4:54pm CEST
Source : Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100 (CNRS, 13 juillet 2023).
Seules 30 % des réserves d’eau douce de la planète sont accessibles, les 70 % restant sont sous forme de glace dans les glaciers. Cette eau douce exploitable est principalement constituée d’eaux souterraines contenues dans les aquifères (29 %), loin devant les eaux de surfaces (1 %) formant les rivières, les lacs, ou les zones humides. Comprendre l’impact du changement climatique à venir sur les eaux souterraines est donc essentiel pour améliorer les plans d'adaptation de la gestion de la ressource en eau à l’échelle mondiale.Dans une nouvelle étude réalisée dans un laboratoire rattaché au CNRS-INSU, une équipe de scientifiques a analysé, selon l'évolution climatique à l’horizon 2100, l’évolution du niveau des nappes souterraines dans les 218 principaux bassins aquifères non-confinés du monde, en suivant les derniers scénarios de changement climatique utilisés par le GIEC. Cette étude a été réalisée avec les deux modèles de climat du CNRM (CNRM-CM6-1 et CNRM-ESM2-1), capables de représenter les rétroactions entre le climat, le changement d’utilisation des terres et les processus liés aux eaux souterraines, mais pas les prélèvements anthropiques. Selon le scénario considéré, ces modèles simulent une hausse du niveau des nappes d’eau souterraines à la fin du 21ème siècle sur 33 % à 42 % des régions couvertes par les principaux bassins aquifères du monde, et une baisse du niveau de ces nappes sur 26 % à 37 % de ces régions. Ces estimations sont ensuite croisées avec des projections de densité de population afin de tenir compte des possibles effets liés aux prélèvements d’eau par les activités humaines.
L’équipe estime alors que 31 % à 43 % de la population mondiale en 2100 pourrait être affectée par ces modifications du niveau des nappes. La majorité (29 % à 40 % de la population mondiale), serait alors plus fréquemment confrontée à des problèmes de pénurie d'eau, liés à l’évolution du climat et/ou de la consommation d’eau par les activités humaines, alors que seulement 1,7 % à 2,2 % de la population mondiale verrait sa ressource en eau augmenter, entrainant un risque accru d’inondations.
Changements simulés de la profondeur des nappes d’eau souterraines (en %) entre la période historique (1985-2014) et la fin du 21ème siècle (2071-2100) - Source : Costantini & al., 2023
Légende
Changements simulés de la profondeur des nappes d’eau souterraines (en %) entre la période historique (1985-2014) et la fin du 21ème siècle (2071-2100) dans le scénario SSP370 mis en place pour le 6e rapport du GIEC. Les régions bleues et rouges correspondent à une hausse ou une baisse du niveau des nappes, respectivement. Les régions blanches correspondent aux zones où les changements simulés ne sont pas statistiquement significatifs à un niveau de confiance de 95 %. Ces estimations ne prennent en compte que les facteurs climatiques, l’impact des prélèvements anthropiques sont discutés dans l’étude.
Pour en savoir plus
Costantini, M., Colin, J., & Decharme, B. (2023). Projected climate-driven changes of water table depth in the world's major groundwater basins. Earth's Future, 11, e2022EF003068.
L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse
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sur Ces pays qui bloquent les réseaux sociaux (Statista)
Publié: 11 July 2023, 4:56pm CEST
En réponse aux violences urbaines qui ont enflammé les banlieues françaises fin juin 2023, le président Emmanuel Macron a évoqué de potentielles mesures visant à bloquer l'accès aux réseaux sociaux en cas d'épisode de crise dans le pays. Ce genre de mesures, si elles venaient à être mises en place, constitueraient une première au sein des démocraties occidentales.
Source : « Ces pays qui bloquent les réseaux sociaux » par Tristan Gaudiaut (Statista, 10 juillet 2023).Depuis 2015, 62 pays ont bloqué l'accès à des réseaux sociaux ou des applications de messagerie selon une étude de Surfshark. Ces restrictions sont principalement le fait de gouvernements non démocratiques. Si l'on comptabilise les coupures et autres restrictions d'accès à Internet, ce chiffre grimpe à 77. C'est ce qui ressort d'une étude couvrant 196 pays réalisée par la société Surfshark, spécialisée dans la protection de la vie privée et la sécurité des données en ligne.
Ces restrictions sont principalement le fait de gouvernements non démocratiques. Comme le montre notre carte, la grande majorité des pays ayant bloqué l'accès à des réseaux sociaux ou messageries ces dernières années sont situés en Afrique et en Asie. Dans la plupart des cas, les restrictions sont temporaires et visent à limiter ou contrôler les flux d'informations lors de troubles et d'événements politiques (élections, manifestations, guerres, conflits, coups d'État, etc.). Parmi les cas les plus récents, on peut citer le Sénégal, où des coupures de plusieurs plateformes, dont Facebook, Twitter, Instagram, WhatsApp et Telegram, ont été rapportées le mois dernier lors des protestations contre la condamnation du leader de l'opposition Ousmane Sonko. L'accès à depuis été rétabli.
Selon Surfshark, des restrictions sont toujours en vigueur dans une vingtaine de pays (au 4 juillet 2023). En Chine, en Russie, en Corée du Nord, en Iran, au Myanmar et au Turkménistan, ce sont principalement les réseaux sociaux étrangers qui ont été bannis par les autorités, comme Twitter, Facebook et Instagram. Il convient de noter que la Chine a en parallèle développé son propre écosystème national d'applications, avec par exemple WeChat, Weibo et QQ. Quant aux pays de la péninsule Arabique - Émirats arabes unis, Qatar, Oman, Yemen - ils restreignent l'utilisation de WhatsApp, Telegram et plus généralement des appels passés via Internet (voix sur IP).
Source : « Ces pays qui bloquent les réseaux sociaux » (Statista, Licence Creative Commons CC BY-ND 3.0)
Pour compléter
La France pourrait-elle couper les réseaux sociaux ? Comprendre en trois minutes (Le Monde).
Violences après la mort de Nahel : pourquoi interdire les réseaux sociaux est une mauvaise idée (France 3)
Répression d'internet : la carte des coupures politiques (France Culture)
La cartographie d’une semaine d’émeutes en France (Le Monde - Les décodeurs)
La crise contre le mouvement : comprendre les émeutes en France (Le Grand Continent)
Les émeutes françaises montrent à quel point les inégalités sont enracinées (Financial Times)
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sur Créer ses propres palettes de couleurs avec Dicopal
Publié: 8 July 2023, 10:30am CEST
Dicopal est une bibliothèque JavaScript qui fournit des centaines de palettes de couleurs. Elle est basée sur Colorbrewer2, CARTOColors, cmocean, Matplotlib, MyCarta, Tableau et bien d'autres palettes. Nicolas Lambert a intégré Dicopal dans Observable et montre comment l'utiliser pour l'appliquer à des cartes. Même sans passer par Observable, il est possible de récupérer les codes couleurs de ces palettes et de les utiliser dans d'autres applications cartographiques.I) Découvrir Dicopal.js
Dicopal (Discrete color palettes) est une bibliothèque javascript qui intègre de nombreuses palettes de couleurs :
- Colorbrewer2
- Fabio Crameri's Scientific Colour Maps
- CARTOColors
- cmocean
- Light & Bartlein
- Matplotlib
- MyCarta
- Tableau
- The Wes Anderson Palettes blog
- Masataka Okabe and Kei Ito's Color Universal Design (CUD) palette
2) Combiner Dicopal.js et Bertin.js
Nicolas Lambert montre sur la plateforme Observable comment combiner les bibliothèques javascript Dicopal.js et Bertin.js. L'application interactive est très pratique : elle permet de jouer à la fois sur le choix de palette et le nombre de couleurs. Le rendu s'affiche directement sur la carte :
Outre la discrétisation, Dicopal peut être utilisé également pour créer des typologies avec des couleurs contrastées :
3) Récupérer les codes couleurs de DicopalNicolas Lambert donne la possibilité de copier directement les codes html des palettes que l'on a choisies.
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sur Bureaux de vote et adresses de leurs électeurs en France (INSEE)
Publié: 5 July 2023, 7:27am CEST
L’Insee rend public un extrait du Répertoire électoral unique (REU) de l’ensemble du territoire français, daté de septembre 2022. Ces données permettent de mettre en correspondance les bureaux de vote et les adresses des électeurs, ce qui est très utile pour conduire des analyses électorales à l'échelle infra-communale. Cette ouverture des données était attendue depuis longtemps et avait buté jusque-là sur des fins de non recevoir. Elle vient de trouver en partie une issue grâce à la publication des données par l'Insee, à qui a été confiée la gestion du REU. En extraire les contours des bureaux de vote demande cependant quelques compétences techniques, en attendant une publication complète des informations avec les données géométriques qui devrait faciliter leur réutilisation en open data.
« A voté » : à chaque bureau de vote ses électeurs (source : Lequien & Pramil, Blog de l'Insee)
1) Description du Répertoire électoral unique (REU)
Les fichiers de correspondance entre les bureaux de vote et les adresses des électeurs qui en dépendent permettent la construction des aires de bureaux de vote. Celles-ci facilitent la comparaison des données électorales avec les caractéristiques socio-démographiques des électeurs rattachés à ces aires. Ces fichiers sont élaborés à partir du Répertoire électoral unique (REU), institué par la loi n°2016-1048 du 1er août 2016 rénovant les modalités d’inscription sur les listes électorales, et qui a été mis en œuvre à partir du 1er janvier 2019.
Géré par l’Insee, le REU a pour finalité la gestion du processus électoral et la fiabilisation des listes électorales. Il permet la mise à jour en continu des listes électorales à l’initiative, soit des communes (et des consulats) qui procèdent aux inscriptions et radiations des électeurs, soit de l’Insee sur la base des informations transmises par différentes administrations (armées, justice, intérieur) et des données d’état-civil.
Le REU contient, entre autres, l’adresse des électeurs inscrits sur les listes électorales et leur bureau de vote, ce qui permet de les mettre en correspondance. À la suite de l’avis favorable rendu par la Commission d’accès aux documents administratifs sur la publication des adresses, et en concertation avec le ministère de l’Intérieur, l’Insee a développé une méthode permettant de publier cette correspondance adresses-bureaux de vote en données ouvertes (au format csv), tout en ne divulguant aucune information sur les noms et prénoms des personnes. Le projet a bénéficié de la collaboration de la DINUM (Etalab), l’organisme public qui coordonne la politique d’ouverture et de partage des données publiques.
2) Fichiers mis à disposition en open dataLes données brutes utilisées par l’Insee correspondent à une extraction des adresses du Répertoire Électoral Unique réalisée en septembre 2022. Le travail effectué sur cette extraction permet la diffusion de 2 fichiers, proposés aux formats csv et parquet :
- La table des adresses normalisées et géolocalisées du REU
- La table des bureaux de vote du REU
Trois fichiers de documentation sont disponibles en accompagnement des données :
- Le dictionnaire des variables de la table des adresses
- Le dictionnaire des variables de la table des bureaux de vote
- Un document méthodologique détaillant le travail effectué sur les données du REU
Ces fichiers de données et métadonnées sont à télécharger sur le site Data.gouv.fr. Le code associé aux traitements effectués est disponible sur Github.
Les grandes villes mettent souvent directement à disposition les découpages de bureaux de vote ainsi que leur évolution. C'est le cas de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse. Voir sur le site Data.gouv.fr pour une recherche plus avancée par communes.
3) Réutilisation des donnéesUn article du blog de l’Insee présente un exemple de réutilisation de ces données.
En résumé, il s'agit de poser les adresses sur une carte, puis de dessiner une limite autour de chaque groupe d’adresses appartenant au même bureau de vote.
Méthode proposée par Denis Vannier pour tracer les contours des bureaux de vote (source : Github)
Les fichiers geojson créés en sortie (un par département) nécessitent malgré tout une intervention au cas par cas dans un logiciel comme Qgis. Car le résultat est souvent chaotique lorsqu'on zoome sur les limites de bureaux de vote. Le découpage proposé par Etalab, impose d’ailleurs les mêmes corrections a posteriori. Cette limite s’explique principalement par les conditions de production des listes électorales dans chacune des 35 000 communes, et dans une moindre mesure par les erreurs de géolocalisation des adresses. Parfois, des électeurs sont rattachés à un autre bureau de vote que celui correspondant à leur domicile. Il arrive que des communes conservent des bureaux de vote répartis sur une base alphabétique malgré la réforme de 2016 (c’était encore le cas de Fonsorbes, en Haute-Garonne, à la veille de la présidentielle). Ces cas sont marginaux, mais suffisants pour mettre la pagaille dans un programme.
Etalab devrait prochainement publier un découpage en open data des bureaux vote à partir des données du REU. Affaire à suivre...
4) Exemples d'analyse électorale à l'échelle des bureaux de vote
Cartelec. Cartographie des grandes villes françaises à l’échelle des bureaux de vote. [cartelec.univ-rouen.fr]
Beauguitte, L. et Colange, C. 2013. Analyser les comportements électoraux à l’échelle du bureau de vote, mémoire scientifique de l’ANR CARTELEC.
Beauguitte, L. et Lambert, N. 2014. « L’HyperAtlas électoral parisien (2007?2012). Un outil pour l’analyse des dynamiques électorales intra-urbaines », Mappemonde, n° 114.
Éric Agrikoliansky, « Paris, 23 avril 2017 : un renouveau des clivages socio-politiques ? », Métropolitiques, 5 mai 2017.
Jean Rivière, 2023 : « La présidentielle 2022 au microscope. Continuités et ruptures avec le paysage électoral antérieur dans la Métropole », in F. Madoré, J. Rivière, C. Batardy, S. Charrier, S. Loret, Atlas Social de la métropole nantaise,Articles connexes
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sur Des cadres qui parlent : les cartouches sur les premières cartes modernes
Publié: 25 June 2023, 2:23pm CEST
Source : Chet Van Duzer (2023). Frames that Speak. Cartouches on Early Modern Maps. Mapping the past, vol. 2 (ouvrage en accès libre)Cet livre richement illustré est la première exploration systématique des cartouches cartographiques, ces cadres décorés qui entourent le titre, ou d'autres textes ou images, sur des cartes historiques. L'ouvrage aborde l'histoire de leur développement, les sources utilisées par les cartographes pour les créer et les messages politiques, économiques, historiques et philosophiques que véhiculent leurs symboles. Les cartouches constituent les parties les plus attrayantes des cartes. Le cartographe utilise ces espaces de décoration pour montrer leurs intérêts. Les cartouches sont donc essentiels à l'interprétation des cartes. Le livre traite en détail de trente-trois cartouches, qui vont de 1569 à 1821, et ont été choisis pour la richesse de leur imagerie.
Chet Van Duzer est chercheur en résidence à la bibliothèque John Carter Brown et membre du conseil d'administration du projet Lazarus à l'Université de Rochester, qui fournit de l'imagerie multispectrale aux institutions culturelles du monde entier. Il a publié de nombreux ouvrages sur les cartes du Moyen Age et de la Renaissance. En 2018, il a publié un ouvrage chez Springer Henricus Martellus's World Map at Yale (c. 1491): Multispectral Imaging, Sources, and Influence. Il est l'auteur aussi d'un ouvrage sur la carte de Waldseemüller, Martin Waldseemüller's Carta marina of 1516 (disponible en accès libre). Il a récemment terminé une bourse de recherche David Rumsey à Stanford et à la bibliothèque John Carter Brown pour étudier la carte du monde manuscrite d'Urbano Monte de 1587.
Plan de l'ouvrage avec les cartes de référence
- Introduction
- Chapitre 1. Remplir le vide avec un espoir de paix
Gérard Mercator, Nova et aucta orbis terrae descriptio ad usum navigantium, 1569 - Chapitre 2. Le regard du monstre marin
Carte de la Sardaigne d' Ignazio Danti dans la Galleria delle carte geografiche, 1580–82 - Chapitre 3. Une médecine exotique issue des tombeaux d'Égypte
Daniel Cellarius, Asiae nova description, vers 1590 - Chapitre 4. Nouvelles personnifications des continents.
Jodocus Hondius, Nova et exacta totius orbis terrarum descriptio, 1608 - Chapitre 5. Cosmographes dans l'océan Austral.
Pieter van den Keere, Nova totius orbis mappa, vers 1611 - Chapitre 6. L'ingratitude mord la gentillesse.
Jodocus Hondius, Novissima ac exactissima totius orbis terrarum descriptio, 1611 / 1634 - Chapitre 7. L'eurocentrisme à l'honneur.
Arnold Floris van Langren, globe terrestre, 1630-1632 - Chapitre 8. Les plaisirs vertigineux de la mise en abyme.
Willem Hondius, Nova totius Brasiliae et locorum a Societate Indiae Occidentalis captorum descriptio, 1635 - Chapitre 9. L'autoportrait du cartographe.
Georg Vischer, Archiducatus Austriae inférioris, 1670 / 1697 - Chapitre 10. Comploter pour le contrôle dans le Nouveau Monde.
Claude Bernou, Carte de l'Amérique septentrionale et partie de la méridionale, vers 1682 - Chapitre 11. Dévoiler le texte, interpréter l'allégorie.
Vincenzo Coronelli, globe terrestre, 1688 - Chapitre 12. Dissimulation et révélation de la source du Nil.
Vincenzo Coronelli, L'Africa divisa nelle sue parti, 1689 - Chapitre 13. Propagande dans un cartouche.
Vincenzo Coronelli, Paralello geografico dell'antico col moderno archipelago, 1692 - Chapitre 14. Si ça saigne, c'est porteur.
David Funck, Infelicis regni Siciliae tabula, vers 1693 - Chapitre 15. Célébrer un triomphe de l'ingénierie.
Jean-Baptiste Nolin, Le canal royal de Languedoc, 1697 - Chapitre 16. La bataille entre la lumière et les ténèbres.
Heinrich Scherer, Repraesentatio totius Africae, 1703 - Chapitre 17. Une carte dans la carte comme prophétie.
Nicolas Sanson et Antoine de Winter, Geographiae Sacrae Tabula, 1705 - Chapitre 18. "L'une des histoires les plus singulières de difficultés extrêmes".
Pieter van der Aa, Scheeps togt van Iamaica gedaan na Panuco en Rio de las Palmas, 1706 - Chapitre 19. Splendeur cramoisie.
Nicolas Sanson, Théâtre de la Guerre en Flandre & Brabant, vers 1710 - Chapitre 20. Généraux présentant des cartes à l'empereur.
Johann Baptist Homann, Leopoldi Magni Filio Iosepho I . Augusto Romanorum & Hungariae Regi, vers 1705–11 - Chapitre 21. Comment construire un cartouche géant.
Nicolas de Fer, Carte de la mer du Sud et de la mer du Nord, 1713 - Chapitre 22. La publicité fait son entrée.
George Willdey, Carte de l'Amérique du Nord, 1715 - Chapitre 23. L'effondrement de la bulle du Mississippi.
Matthäus Seutter, Accurata delineatio Ludovicianae vel Gallice Louisiane, vers 1728 - Chapitre 24. « Le lien de la race humaine pour l'utilité et le plaisir ».
Matthäus Seutter, Postarum seu cursorum publicorum diverticula en mansiones per Germaniam, vers 1731 - Chapitre 25. Tuez les cannibales et convertissez les autres.
Jean-Baptiste Nolin, II , L'Amérique habillée sur les relations les plus récentes, 1740 - Chapitre 26. Le cartographe et le shogun.
Matthäus Seutter, Regni Japoniae nova mappa geographica, vers 1745 - Chapitre 27. Le rouleau illusionniste du cartouche.
Gilles et Didier Robert de Vaugondy, Carte de la terre des Hébreux ou Israélites, 1745 - Chapitre 28. Une loi d'équilibre cartographique.
Matthäus Seutter, Partie orientale de la Nouvelle France ou du Canada, vers 1756 - Chapitre 29. Frontière impartiale, cartouche partisane.
Juan de la Cruz Cano y Olmedilla, Mapa geográfico de America Meridional, 1775 - Chapitre 30. Une illusion tactile qui légitime la carte.
Henry Pelham, Un plan de Boston en Nouvelle-Angleterre avec ses environs, 1777 - Chapitre 31. Lutte contre la cartographie coloniale.
José Joaquim da Rocha, Mappa da Comarca do Sabará pertencente a Capitania de Minas Gerais, vers 1778 - Chapitre 32. Les acteurs commencent à quitter la scène.
Jean Janvier, Cartes de 1761, 1769 et 1774 ; Robert de Vaugondy, Carte de 1778 ; John Purdy, Carte de 1809 - Chapitre 33. Une carte sur une carte sur une carte.
John Randel, Jr., La ville de New York telle que présentée par les commissaires, 1821 - Conclusion
Pour compléterChet Van Duzer a publié aussi un article sur les symboles coloniaux présents dans les cartouches. ll y étudie l'imagerie colonialiste de la fin du XVIIe au début du XIXe siècle afin de montrer le vocabulaire visuel de cette imagerie et de stimuler des études plus approfondies sur le sujet. Chet Van Duzer (2021). Colonialism in the Cartouche: Imagery and Power in Early Modern Maps. Figura, vol.9, 2.
Les cartouches sont des caractéristiques importantes des cartes, comme en témoignent les superbes cartes conservées à la Bibliothèque royale de Belgique. La série Cartes et Plans de la Bibliothèque royale de Belgique (KBR) comporte plus de 100 000 cartes et plans, généralement de grand format ainsi que 600 atlas et une 30e de globes anciens.
Extrait d'une carte de Frederick De Witt représentant les côtes de l'Afrique 1671 (source : Bibiothèque royale de Belgique)
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sur Exposition de Mathieu Pernot L’Atlas en mouvement
Publié: 22 June 2023, 10:59am CEST
Source : Exposition de Mathieu Pernot L’Atlas en mouvement du 1er avril au 1er juillet 2023 à la Bibliothèque municipale de Lyon.
« Avec L’Atlas en mouvement, Mathieu Pernot propose une réflexion par l’image sur la manière de représenter les populations migrantes dans leurs déplacements. Ce projet d’envergure, réalisé sur plus de dix années, se compose de photographies ainsi que d’un ensemble de documents qui répertorie les savoirs partagés par toutes et tous. Planches botaniques, anatomiques, cartes et plans deviennent autant de matériaux avec lesquels interagissent les migrantes et les migrant-es rencontré-es par le photographe. Retournant le rôle du porteur des connaissances traditionnellement accordé au voyageur-explorateur occidental, Mathieu Pernot met ici en avant une transmission des savoirs véhiculée par des hommes et des femmes dont le départ n’a pas été choisi.A travers une connaissance universelle, celle qui traverse les siècles et s’affranchit des frontières, ce sont les expériences singulières que vient souligner l’auteur. Et tandis que l’Histoire se déploie dans un continuum temporel, Mathieu Pernot marque les points d’arrêts qui jalonnent le parcours d’individus, ayant dû quitter leurs pays et leurs proches. Les photographies prises à Mossoul ou à Lesbos, dans le camp de Mória ou encore à Calais, des villes détruites et des zones transitoires toujours plus nombreuses, mettent aussi en lumière la précarité des conditions migratoires. Elles appellent à l’urgence d’agir et à repenser autrement la question des déplacé-es.
Mettant en perspective, deux formes de savoir, la bibliothèque municipale de Lyon propose un dialogue entre l’Atlas en mouvement et ses propres collections. En écho aux périples des personnes en exil, ces résonances s’autorisent également des pas de côtés, en allant puiser dans les récits de certaines traversées oniriques. Les ouvrages et estampes patrimoniales présentées jouent sur l’allégorie, déplient les motifs présents dans le corpus du photographe, montrent des similitudes formelles ou encore thématiques. L’exposition s’organise de manière à parcourir l’expérience forgée par les migrant-es lors de leurs déplacements, en passant d’une vision macroscopique qui nous est commune, celle du ciel ou de la nature, jusqu’à une approche plus intime avec des récits de vie et du corps éprouvé.
De ce dialogue fructueux entre deux ensembles en construction émergent, enfin, des parallèles entre des manières de construire les savoirs, des savoirs en mouvement, qui placent l’origine de ceux qui les portent, les transmettent et les reçoivent à un niveau égal ».
Thaïva Ouaki, Commissaire d’exposition
Ce projet d’envergure, réalisé sur plus de dix années, se compose de photographies ainsi que d’un ensemble de documents qui répertorie les savoirs partagés par toutes et tous. Une partie des ressources de l'exposition peuvent être découvertes en ligne sur le site de la Bibliothèque municipale de Lyon :
- Partager les savoirs
- Sous les étoiles
- Dans la nature
- Des villes détruites
- Prendre la mer
- Autour du feu
- Eprouver son corps
- Raconter son histoire
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sur Webinaires "Carte blanche" sur les formes contemporaines de cartographies et de géovisualisations de données (GDR Magis)
Publié: 13 June 2023, 9:26am CEST
Format
Durée : Á partir de 12h30, pour 30mn de présentation en mode visioconférence + 30 mn d'échanges et de discussions. Le webinaire est animé et modéré par l'un.e des porteurs de l'AR 9 (Anne-Christine Bronner, Boris Mericskay, Etienne Côme, Françoise Bahoken, Nicolas Lambert).
Webinaires à venir- 6 juillet 2023 : Najla TOUATI et Laurent JÉGOU : De la carte climatique au chorotype climatique : propositions de modèles graphiques (animation Anne-Christine Bronner)
- 7 septembre 2023 : Jean-Philippe GAUTIER présentera www.cartostat.eu, une application web de cartographie statistique (animation Anne-Christine Bronner)
- 5 Octobre 2023 : Julien GAFFURI, Eurostats, @julgaf, gridviz (Animation Etienne Côme)
- 7 Novembre 2023 : [Maher BEN REBAH], UMR 7533 LADYSS, La plateforme ELYSSA de géovisualisation sur les élections (Animation Françoise Bahoken)
Webinaires passés- 11 mai 2023 : RAJERISON Mathieu, Cerema, @datagistips
Génération (de) cartes (animation Etienne Côme). ? Vidéo du Webinaire ? Ressources Slides
- lundi 17 avril 2023 : DOUET Aurélie, IE UMR Géographie-cités,
CartoDouetna.rm=TRUE. Requête, interactivité et gestion des données manquantes
? Vidéo du Webinaire ? Ressources
- Jeudi 2 février 2023 AUMOND Pierre (CR, Univ. Gustave Eiffel-CEREMA/UMRAE), @SoundCartograp1
Cartographie du paysage sonore urbain ? Vidéo du Webinaire
- Mercredi 7 décembre 2022 Philippe RIVIERE (Visions carto, Observable)
Faire des cartes statistiques avec Observable Plot ? Vidéo du Webinaire
- Mardi 8 novembre 2022 Colin KEROUANTON (IR, PACTE)
Effets spéciaux pour questions spatiales ? Vidéo du Webinaire
Intervenir dans le webinaire
Si vous êtes intéressé.e.s à venir présenter vos travaux ou expérimentations cartographiques vous êtes les bienvenus ! Que vous soyez dans le monde académique, dans le secteur privé ou passionné de cartographie et de géovisualisation contactez le collectif de l'AR9 : @ collectif de l'AR.
Informations nécessaires sur votre intervention :- un titre ;
- une image ;
- un résumé de 3-4 lignes ;
- vos noms, prénoms @ et affiliations.
Projet de l'action de recherche AR9 du GDR Magis
L'objectif général de cette action de recherche du GDR MAGIS est de fédérer des réflexions et des travaux scientifiques d’origines disciplinaires variées menés autour de la (carto)graphie contemporaine au sens large et de la (géo)visualisation de données. Pour ce faire, elle propose d’une part, de mener une veille théorique, méthodologique et technique sur les modalités de la fabrique des cartes et, d’autre part, de fédérer et d’animer une communauté de chercheurs (essentiellement géographes, géomaticiens, cartographes, informaticiens...) lors d’ateliers et de séminaires thématiques et méthodologiques. Lire le projet.
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Utiliser l'application Observable pour créer ses propres visualisations de donnéesComment différencier infographie et data visualisation
- 6 juillet 2023 : Najla TOUATI et Laurent JÉGOU : De la carte climatique au chorotype climatique : propositions de modèles graphiques (animation Anne-Christine Bronner)
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sur Le site Thinking in Space et ses cartes originales (Andrew Rhodes)
Publié: 11 June 2023, 7:03pm CEST
Sur son site Thinking in Space ("Penser dans l'espace"), Andrew Rhodes propose des cartes originales à télécharger gratuitement et des réflexions sur les cartes, la géographie et la géopolitique. Le site tient son nom de l'article qu'il a publié en 2019 dans la Texas National Security Review : Thinking in Space : The Role of Geography in National Security Decision-making. Pour l'auteur, « pouvoir penser dans l'espace constitue un outil crucial, mais souvent sous-estimé par les décideurs. Afin d'améliorer sa capacité à penser dans l'espace, la communauté qui travaille sur les questions de sécurité nationale doit pouvoir évaluer objectivement l'efficacité avec laquelle elle utilise l'information géographique et saisir toutes les occasions d'affiner ses compétences dans ce domaine ».Andrew Rhodes invite à regarder l'Asie et le Pacifique sous un angle différent et à discuter des enjeux géopolitiques et géostratégiques en Indopacifique. Selon lui, « invoquer la "tyrannie de la distance" est devenu un sujet de discussion habituel pour les responsables, soulignant les difficultés d'une réponse rapide et l'importance d'un déploiement avancé dans le Pacifique. Mais le contenu géographique est insuffisant pour prendre en charge ces éléments au-delà des anneaux de distance rudimentaires – qui sont souvent inexacts ». Reprenant les projections orthographiques de Richard Edes Harrison où il puise son inspiration, Andrew Rhodes invite à dépasser les visions imprimées par les projections traditionnelles. Sa carte murale de l'Asie orientale et du Pacifique vus de l'Eurasie est assez originale. Elle renverse le regard en privilégiant le point de vue de la Chine (cf ceintures de pays et d'îles voisines considérés sous son influence). La carte en haute résolution est téléchargeable en licence Creative Commons sur son site.
L'Asie orientale et le Pacifique vus depuis l'Eurasie
(source : A. Rhodes, Thinking in Space, licence Creative Commons, juin 2023)
Dans la même idée, Andrew Rhodes a élaboré la carte "Mahan's Yardstick" centrée à la fois sur l'île de Diego Garcia dans l'océan Indien et celle de Guam dans le Pacifique. L'idée est de reprendre la "distance standard" de 3500 milles nautiques établie en 1899 par Alfred Mahan estimée comme la zone d'intervention maximale pour conduire des opérations navales. Même si les moyens d'intervention militaires ont évolué depuis le XIXe siècle, la carte donne une perspective intéressante sur l'Indo-Pacifique (voir cet article) en soulignant les distances énormes à prendre en compte.
Carte reprenant la distance de 3 500 milles nautiques établie par Alfred Mahan pour appréhender l'immensité de la zone indo-pacifique (crédit : © A. Rhodes, Thinking in Space, 2021)Andrew Rhodes est l'auteur de plusieurs articles de réflexion croisant géopolitique et cartographie. La série de cartes en noir et blanc "Comment la Chine voit l'Asie" est à découvrir. Il cherche aussi à reproduire des cartes anciennes, telle cette carte murale DOD des années 1960. Il est par ailleurs l'auteur d'un article sur James Monteith, cartographe et auteur de manuels de géographie au XIXe qu'il considère comme « le maître des marges » (article en accès libre ici). Au travers de la géographie et des cartes, la visée pédagogique n'est jamais loin : il s'agit de comprendre le monde dans la complexité et la pluralité des regards. Avant de publier ses cartes, Andrew Rhodes les soumet souvent sur son compte Twitter pour voir les réactions qu'elles suscitent et pouvoir intégrer des améliorations en fonction des commentaires. Voir par exemple la carte de l'alliance militaire AUKUS (Australie - Royaume-Uni - Etats-Unis) telle qu'imaginée initialement et le projet cartographique repris et peaufiné quelques mois plus tard.
Compte Twitter de Rhodes Cartography : @RhodesCartogra1
Liens pour télécharger directement les cartes achevées sur le site Thinking in Space
Sélection de cartes invitant à décentrer le regard sur la zone Indopacifique avec les commentaires :- Mahan's (Indo-Pacific) Yardstick (2021)
- Bathymetry of the Pacific Ocean (2021)
- Composite China Poster (2022)
- Population Density in Asia (2022)
- New Wall Map: East Asia and the Pacific (2023)
- Andrew Rhodes, Thinking in Space: The Role of Geography in National Security Decision-Making, Texas National Security Review 2.4 (November 2019): 90-108.
- Andrew Rhodes, Go Get Mahan’s Yardstick, U.S. Naval Institute Proceedings 145.7 (July 2019)
- Andrew Rhodes, The Second Island Cloud: A Deeper and Broader Concept for American Presence in the Pacific Islands, Joint Force Quarterly 95 (Fourth Quarter 2019): 46-53.
- Andrew J. Rhodes, The Geographic President: How Franklin D. Roosevelt Used Maps to Make and Communicate Strategy, The Portolan, Washington Map Society (Spring 2020) : 7–16.
- Andrew Rhodes, Same Water, Different Dreams: Salient Lessons of the Sino-Japanese War for Future Naval Warfare, Journal of Advanced Military Studies 11.2 (Fall 2020): 35–50.
- Andrew S. Erickson, The Andrew Rhodes Bookshelf: Guiding Leaders across the Indo-Pacific through Geo-History, Strategy & Visual Communications, China Analysis from Original Sources, 12 May 2021.
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Projections cartographiques
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sur Limites planétaires. Des chercheurs expliquent dans Nature pourquoi la Terre menace de devenir inhabitable
Publié: 8 June 2023, 5:21am CEST
Accès à l'article scientifique
« Plus de 40 experts alertent, dans la revue Nature, sur le franchissement de 7 des 8 lignes rouges planétaires. Ces seuils fatidiques concernent principalement le climat, la biodiversité, l’eau douce, ainsi que les cycles de l’azote et du phosphore. Cette publication s’inscrit dans la longue lignée d’articles scientifiques dédiés aux « limites planétaires ». Théorisée en 2009, la notion englobe neuf paramètres écologiques indispensables à l’équilibre du « système Terre » et, par extension, se rapporte aux seuils limites de perturbation que ces derniers peuvent endurer sans mettre en danger, de manière irréversible, les fondamentaux naturels de la planète » (source : « Des chercheurs expliquent dans Nature pourquoi la Terre menace de devenir inhabitable », Libération).
Rockström, J., Gupta, J., Qin, D. et al. (2023). Safe and just Earth system boundaries. Nature [https:]] . Article publié sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International.
Lieux où les « limites planétaires » (ESB) ont déjà été dépassées (source : Rockström & al., 2023)
Résumé
La stabilité et la résilience du système Terre et le bien-être humain sont inséparablement liés, mais leurs interdépendances sont généralement peu reconnues ; ils sont par conséquent souvent traités indépendamment. Nous utilisons ici la modélisation et l'évaluation de la littérature pour quantifier, à l'échelle globale et sous-globale, les limites sûres et justes du système Terre (Earth System Boundaries) concernant le climat, la biosphère, les cycles de l'eau et des nutriments ainsi que les aérosols. Nous proposons des limites planétaires pour maintenir la résilience et la stabilité du système terrestre (ESB sûres) et minimiser l'exposition à des dommages importants pour les humains du fait des changements du système terrestre (une condition nécessaire, mais non suffisante pour la justice). Nos résultats montrent que ce sont les considérations de justice plus que les considérations de sécurité qui contraignent les ESB intégrés pour le climat et la charge d'aérosols atmosphériques. Sept des huit limites planétaires quantifiées à l'échelle mondiale et au moins deux ESB sûres et justes à l'échelle régionale sont déjà dépassées sur plus de la moitié de la superficie terrestre mondiale. Nous proposons que notre évaluation fournisse une base quantitative pour la sauvegarde des biens communs mondiaux, pour tous aujourd'hui et à l'avenir.
Visualisations concentriques (a) et parallèles (b) des « limites planétaires » ou ESB (crédit : Rockström & al., 2023)Disponibilité du code et des données
Le codes et les données utilisés pour produire les couches d'information et les figures sont disponibles dans l'article. Les chercheurs se sont appuyés sur plusieurs ensembles de données déjà publiés dans Nature, en ce qui concerne notamment les limites pour le climat, les limites pour l'azote (voir les fichiers modèles), le phosphore (voir les ventilations des scénarios), et un résumé des indicateurs de durabilité agricole, les excédents actuels pour l'azote (voir le référentiel) avec la limite critique de surplus d'azote soustraite, et la concentration sous-globale estimée de phosphate dans le ruissellement sur la base de sa charge estimée dans l'eau douce et des données locales de ruissellement.
L'intégrité fonctionnelle actuelle est calculée à partir de la carte d'occupation du sol WorldCover à résolution de 10 mètres de l'Agence spatiale européenne. La limite de sécurité et l'état actuel des eaux souterraines sont dérivés de l'expérience Gravity Recovery And Climate Experiment et du Global Land Data Assimilation System.
Pour compléter
La 6e limite planétaire est franchie : le cycle de l’eau douce (Bon pote)
Lien ajouté le 30 août 2023
Belle data visualisation interactive et en 3D du Berliner MorgenPost sur les lieux qui risquent de devenir inhabitables d'ici 2100 en raison de la crise climatique. Approche par risques.
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 13, 2022
Climate crisis : Mapping where the earth will become uninhabitable. [https:]] pic.twitter.com/cRH0YqnLlhArticles connexes
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Utiliser les données de l'UN Biodiversity Lab sur la biodiversité et le développement durable
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sur L'histoire par les cartes : Biélorussie, histoire d'une nation (BnF-Gallica)
Publié: 7 June 2023, 4:28pm CEST
La BnF propose des rendez-vous réguliers qui interrogent les notions d’État et de démocratie sur tous les continents, en présence de spécialistes et d’acteurs de la politique. La séance du 12 juin 2023 consacrée à la Biélorussie questionne en particulier les enjeux et les conséquences de la guerre en Ukraine pour ce pays.
Carte de la République démocratique Blanche-Ruthénienne, 1919 (source : Gallica)La couverture médiatique de la situation politique en Biélorussie est relativement faible alors qu’une vague de répression féroce s’abat sur les oppositions, sur la société civile mais aussi sur l’ensemble de la population à la suite du mouvement de contestation sans précédent de 2020 contre la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko pour un sixième mandat. Plus de 1 500 prisonniers politiques sont aujourd’hui détenus en Biélorussie dans des conditions particulièrement inhumaines parmi lesquels Ales Bialiatski, fondateur de l’ONG Viasna de défense des droits humains et co-lauréat du prix Nobel de la paix en 2022.
Depuis le 24 février 2022, la Russie utilise la Biélorussie comme base arrière dans son agression contre l’Ukraine. La Biélorussie représente donc un enjeu important de cette guerre. Le régime d’Alexandre Loukachenko, qui s’efforçait de préserver son pouvoir et son indépendance vis-à-vis du Kremlin, soutient désormais l’agression russe contre l’Ukraine. Le 25 mars 2023, Vladimir Poutine a même annoncé avoir conclu un accord avec Alexandre Loukachenko pour le déploiement d’armes nucléaires tactiques russes sur le territoire biélorusse.
Quel est l’impact de la nouvelle situation géopolitique sur le régime politique biélorusse et sur son positionnement régional ? Comment évolue la situation intérieure en Biélorussie ? Comment l’opposition biélorusse se structure-t-elle en exil ? Enfin, quelles pourraient être les perspectives d’intégration de la Biélorussie dans un nouvel ordre européen, dans le cas d’une résolution de la guerre de la Russie contre l’Ukraine ?
Table ronde organisée par la BnF et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, en français et en anglais avec traduction simultanée en français.
Avec Ryhor Astapenia, chercheur et directeur de l’initiative sur le Bélarus à Chatham House, Tatsiana Khomich, représentante du Conseil de coordination des prisonniers politiques biélorusses, et Tatyana Shukan, docteure en science politique et membre du projet de recherche BIELEXIL – Les exilés bélarusses en Europe centrale et orientale. La table ronde est animée par Faustine Vincent, journaliste au service international du Monde chargée de l’espace post-soviétique.
A cette occasion, le site Gallica consacre un dossier thématique à la « Biélorussie, histoire d'une nation », qui retrace la genèse de ce pays à partir de cartes historiques. Pour comprendre la concurrence des mémoires du passé biélorusse, il convient de revenir sur l’histoire politique de ce pays d’Europe de l’Est, bordé par la Russie au nord-est et à l’est, la Lettonie au nord, la Lituanie au nord-ouest, la Pologne à l’ouest et l'Ukraine au sud. Ayant fait office de confins pendant des siècles, son territoire a été un espace de contact entre les peuples slaves occidentaux et orientaux, entre le monde catholique et le monde orthodoxe, longtemps disputé entre Varsovie et Moscou. Indépendante depuis 1991 seulement, la Biélorussie a été successivement intégrée à la Rus’ de Kiev (Xème-XIIème siècle), au Grand-Duché de Lituanie (1236-1795), à l’Union des Deux-Nations (ou République de Pologne-Lituanie) (1569-1795), à l’empire russe (1795-1917), et enfin à l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) au sein de laquelle elle a été l’une des républiques soviétiques (1922-1991).
Sources
Article consacré à la Biélorussie sur Wikipédia.
Goujon, Alexandra, Nationalisme et identité en Biélorussie, in Dov Lynch (ed.), Changing Belarus, Chaillot Paper, n° 85, November 2005, pp. 13-24.
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