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    Toile géomatique francophone

     
    • sur Que reste t’il de nos forêts ?

      Publié: 4 September 2023, 7:45am CEST par Françoise Bahoken

      Le changement climatique, la chaleur suffocante et maintenant, la soudaine tombée du froid. Est-ce que cela pourrait être dû à la baisse du couvert végétal ? Je demande…

      A la faveur d’une collaboration en cours avec la FPAE, je suis sortie de ma zone de confort cet été pour essayer de prendre l’air, en m’intéressant aux forêts du Bassin du Congo ; le lien entre les très fortes températures et les épisodes de sécheresse que nous connaissons en Europe de l’ouest, le changement climatique et le lien avec le couvert végétal m’intéressant a priori.
      N’étant pas familière avec ces sujets liés aux paysages végétaux, je suis entrée dans le sujet en commençant par me promener au cœur de bases de données librement accessibles en ligne  – des bases de données que j’ai d’abord dû identifier. Je ne vais pas entrer dans trop de détail sur les données et les traitements réalisés, juste présenter quelques résultats cartographiques ci-après et probablement dans de prochains billets.

      Alors, pour commencer sur ce sujet des forêts, intéressons-nous aux forêts « encore intactes ». Cela tombe bien, un groupe de chercheurs à publié différents articles sur le sujet (voir notamment Potapov et al. 2017) qu’ils partagent sur www.intactforests.org, permettant alors de les caractériser et de les cartographier.

      Un « paysage forestiers intact (PFI) est une étendue ininterrompue d’écosystèmes naturels à l’intérieur de la forêt actuelle, sans aucun signe d’activité humaine détectée à distance et suffisamment vaste pour que toute la biodiversité autochtone, y compris les populations viables d’espèces à large répétition, puisse être maintenue.

      Pour les besoins d’évaluation globale, un PFI est défini [harmonisé au niveau mondial] comme un territoire formé d’écosystèmes forestiers et non forestiers très peu influencés par l’action anthropique, avec (i) une superficie d’au moins 500 km² (50 000 ha), (ii) une largeur minimale de 10 km (mesurée comme le diamètre d’un cercle englobant minimum le territoire concerné), et (iii) une largeur minimale de corridor/appendice de 2 km.

      Les zones présentant des traces de certains types d’influence humaine sont considérées comme perturbées ou fragmentées et ne peuvent donc être incluses dans le PIF ».
      Greenpeace, 2023 (trad. F. Bahoken),

      Une base de données disponible à plusieurs dates a également été construite sur ces PFI par un collectif de cartographes : l‘Impact Forest Landscape mapping team appartenant à Greenpeace, WRI, WCS, Département de Géographie de l’Univ. du Maryland, Transparent World et WWF (Russie),

      J’ai été très très surprise de voir l’état de l’extension forestière en 2020 (dernière date disponible), particulièrement en Afrique et dans le bassin du Congo. La carte réalisée est littéralement dramatique. Jugez-en par vous mêmes.

      Paysages forestiers « encore intacts » en 2020 dans le bassin du Congo

      La forêt a t-elle été réduite rapidement ? Quelle était son emprise en 2000, par exemple ?

      Paysages forestiers intacts en 2000 dans le bassin du Congo

      Ce n’est pas vraiment mieux qu’en 2000 et c’est le moins que l’on puisse dire. Pour mieux se rendre compte de l’étendue du désastre, j’ai superposé les deux cartes précédentes sur l’extension historique du couvert forestier

      Évolution du couvert forestier dans le bassin du Congo entre 2011 et 2020

      Références :

      – Potapov, P., Hansen, M. C., Laestadius L., Turubanova S., Yaroshenko A., Thies C., Smith W., Zhuravleva I., Komarova A., Minnemeyer S., Esipova E. “The last frontiers of wilderness: Tracking loss of intact forest landscapes from 2000 to 2013” Science Advances, 2017; 3:e1600821

      – Bases de données IFL mapping team Intact Forest Landscapes 2000/2013/2016/2020.

      www.intactforests.org

      Françoise Bahoken

      Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.

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    • sur Les stations de ski fantômes : mythes et réalité d’un angle mort de la géographie du tourisme

      Publié: 3 September 2023, 10:41pm CEST par r.a.

      Par Pierre-Alexandre Metral
      Doctorant en géographe – Université Grenoble Alpes

      Pierre-Alexandre Metral qui réalise actuellement une thèse à l’UGA dans le cadre du Labex Innovations et Transitions Territoriales en Montagne (ITTEM) intitulée « La montagne désarmée, une analyse des trajectoires territoriales des stations de ski abandonnées » est intervenu le 18 avril 2023 à Chambéry dans le cadre d’un Café Géographie.

      En guise de préambule, l’intervenant est revenu sur ce « phénomène des stations de ski fermées qui revient de plus en plus fréquemment dans les médias à travers le mythe de la station de ski fantôme ». Selon lui, le terme de « station de ski fantôme » est une dénomination bien particulière qui fait éminemment référence à une activité ancienne qui viendrait marquer l’histoire d’un territoire vécu et qui s’ancrerait comme un traumatisme qui ne passe pas.

      Pour ce dernier, la station de ski fantôme renvoie à l’omniprésence des friches constituées d’un certain nombre de bâtiments et d’infrastructures délaissés, qui s’établissent comme des marqueurs de déprises sur les territoires, symbolisés par la rouille de ces installations. Des friches qu’il caractérise comme des espaces en « accès libre pour des pratiques contre culturelles ».

      A partir de ce cadrage, Pierre-Alexandre Metral propose la problématique suivante pour ce Café géo : Est-ce que le mythe de la station de ski fantôme est représentatif de la mise à l’arrêt des domaines skiables français ?

      1/ La « fin touristique » : normalité ou anomalie ?

      Pour l’intervenant, la vie de tout produit économique est marquée par l’idée de cycle de vie allant d’une introduction sur un marché jusqu’à son retrait. Pour transposer ce cycle de vie au cadre du tourisme, il évoque les travaux de Michel Chadefaud pour qui « le tourisme est un bien non durable […] marqué par une activation et une désactivation ». Pour illustrer ses propos, Pierre-Alexandre Metral projette la figure du cycle de vie d’un bien touristique.

      Fig 1 : cycle de vie des produits touristiques – Michel Chadefaud 1988

       

      A l’issue de la présentation de cette figure, le doctorant a proposé une série d’illustrations de proximité au public en présentant diverses « fins touristiques » du bassin chambérien. Il a notamment évoqué le cas de l’abandon du téléphérique du Mont Revard qui a fonctionné jusqu’à la fin de la décennie 1960 en lien avec l’activité thermale de la ville d’Aix-les-Bains.

      Fig 2 : La gare de départ en 2022 – P-A Metral

      2/ Pourquoi un domaine skiable ferme-t-il ?

      En réponse à cette interrogation, Pierre-Alexandre Metral évoque des conditions d’exploitation de plus en plus vulnérables :
      – Obsolescence des conditions d’exploitation liée au manque de neige
      – Obsolescence face à la concurrence entre petits et grands domaines skiables
      – Obsolescence du site d’implantation en raison d’accès routiers complexes
      – Obsolescence de l’équipement avec des coûts d’exploitation et de maintenance de plus en plus onéreux corrélé au vieillissement des installations
      – Obsolescence de certains modèles de développement en lien avec la disparition des classes de neige par exemple

      Concrètement, il lui est possible d’identifier 3 causes majeures de fermeture. En premier lieu et principalement, le motif économique avec des domaines skiables non rentables (ex : Pugmal dans les Pyrénées et ses 9,2 millions d’euros d’endettement). Vient ensuite l’épuisement des ressources humaines avec le départ en retraite d’exploitants privés sans transmission du capital touristique. Ce fut par exemple le cas dans le Jura où le petit téléski des Clochettes cessera son exploitation à la suite au décès de son fondateur et exploitant. Enfin, le cas des fermetures stratégiques liées à la mauvaise qualité des sites d’implantation et au redéploiement des activités sur de meilleures pentes. Pierre-Alexandre Metral évoque pour cela l’éphémère domaine de Supervallée à la Bresse (5 années d’exploitation), implanté sur un secteur pluvieux, qui deviendra suite à son déplacement en altitude la station de La Bresse, plus grand domaine skiable du massif vosgien.

      Fig 3 : stade de neige du Puigmal en 2020, P-A Metral

      3/ Quelle est la géo-histoire du phénomène de fermeture ?

      Cette troisième partie est l’occasion pour l’intervenant de mettre en avant l’absence d’inventaire des domaines fermés. Pour remédier à cet écueil, il s’est attaché dans le cadre de sa thèse à réaliser un inventaire exhaustif à partir de différentes sources qu’il présente au public : ouvrages et articles scientifiques anciens sur le ski, articles de presses locales, cartes topographiques, cartes postales et vues aériennes anciennes … Tout cela lui permettant « d’établir une base de données spatialisée des sites fermés en France. S’ensuit la présentation d’une animation cartographique qui présente les ouvertures et les fermetures de stations sur l’hexagone entre 1920 et 2022.

      Fig 4 : Carte de localisation des sites français fermés et actuellement actifs en 2022 – BD STATIONSFERMEES, P-A Metral, 2022

      A l’issue de cette animation Pierre-Alexandre Metral indique que ce phénomène de fermeture de stations touche tous les massifs montagneux en France (sauf la Corse) avec un épicentre dans les Alpes compte tenu de l’ampleur de ce dernier. Il présente également un taux de fermeture (rapport entre le nombre de sites fermés et actifs) tiré de ces travaux de thèse à hauteur de 31 %. Un taux apparaissant inégal en fonction des massifs de montagne : la moyenne montagne apparaissant en moyenne bien plus marquée par le phénomène de fermeture. Il termine son analyse statistique en cherchant à recontextualiser l’ampleur des fermetures en France : « les petits domaines skiables de basse ou moyenne montagne apparaissent donc les plus fragiles. Ils représentent au total 350 kilomètres de pistes en cumulé, soit une perte sèche de 3,34 % du domaine skiable français actuel ».

      4/ Les stations fantômes sont-elles réellement des stations ?

      Cette nouvelle interrogation proposée par Pierre-Alexandre Metral, lui permet de faire remarquer qu’un grand nombre de « stations fantômes » sont en réalité : des centres de ski (135/186) , soit des sites mono-spécialisés dans la pratique du ski, parfois rudimentaires, ne comptant uniquement les équipements essentiels à la pratique (parking + remontée mécanique) des stades de neige (43/186) auquel il faut ajouter la fonction de services touristiques in situ (location de ski, petite restauration…) et enfin de toutes petites stations touristiques (8/186) qui comptaient quelques lits marchands pour une offre de séjours. Il conclut ce quatrième temps en indiquant qu’en réalité les sites apparentés à de « petites stations touristiques » sont encore peu concernés par les mises à l’arrêt de leurs domaines skiables. Pour autant, la dynamique de ces 20 dernières années expose que ces sites tendent de plus en plus à être touchés par l’arrêt de l’offre de ski.

      5/ Une incarnation de la station fantôme : la friche touristique

      Ce cinquième temps proposé par le doctorant lui permet d’évoquer les pistes possibles de reconversion des appareils de remontées mécaniques définitivement mis à l’arrêt. Néanmoins, il avertit d’emblée le public que ces reconversions sont pour beaucoup illusoires : les réactivations des domaines skiables sont risquées, la mono-spécialisation des équipements fait que le réemploi du matériel pour des loisirs d’été est extrêmement rare, que le marché de l’occasion est devenu une niche impénétrable faute à un matériel vieillissant et totalement obsolète.

      Toujours en lien avec cette question de la friche touristique, l’intervenant aborde la question du démontage des appareils dont le coût est très élevé (entre 5000 et 20 000 € pour un téléski), avec bien souvent à la sortie des installations laissées en place et qui se détériorent faute de financements et parfois même à l’oubli des appareils le temps passant. Le « bilan comptable » du délaissement des appareils des sites fermés français est ainsi présenté : 92 appareils en friche en France en 2023 répartis en 3 catégories : 87 téléskis, 3 télésièges, 2 téléphériques. Si la majeure partie des appareils délaissés sont issus de fermetures récentes et qu’ils pourront éventuellement être réactivés, 30 appareils ont tout de même été abandonnés il y a plus de 20 ans ; les plus anciens depuis 1951.

      6/ Vers la fin des friches touristiques ?

      Cet avant-dernier point permet à Pierre-Alexandre Metral de revenir sur les initiatives nouvelles visant à accompagner le démontage et contenir le phénomène de délaissement. Au premier chef, les dispositions de la Loi Montagne II (2016) fixant notamment un échéancier dans le temps pour aboutir à un démontage. Le doctorant dans une posture plus critique pointe cependant ses limites, notamment la non-rétroactivité de ces dispositions faisant que les appareils d’ores et déjà délaissés ne sont pas concernés.

      Par la suite, les corps intermédiaires engagés dans le démantèlement sont présentés. D’une part, Mountain Wilderness, l’acteur historique du démontage des installations obsolètes qui depuis 2001) a opéré par la voie bénévole au retrait d’une vingtaine d’appareils. D’autre part, la chambre professionnelle des exploitants de domaines skiables (Domaines Skiables de France) est engagée à l’organisation du démontage de 3 appareils délaissés par ans avec le concours d’opérateurs régionaux encore actifs qui vont réaliser les travaux dans une logique de solidarité.

      Fig 5a et 5b : Le démantèlement des téléskis de Sainte-Eulalie (07) – P-A Metral, 2020

      7/ La reconversion des anciennes stations de ski

      Ce dernier temps proposé par l’intervenant est l’occasion de dresser des perspectives en matière de revivification des sites après la fermeture des domaines alpins. Il identifie ainsi un ensemble de trajectoires : le retour à l’état pré-touristique (alpages, forêt) et des activités agro-sylvo-pastorales. La reconversion des sites en bases de loisirs de montagne avec le développement d’activités organisées sur la saison d’été. Le réinvestissement des logements touristiques pour de l’habitat permanent, transformant ainsi les anciennes stations en hameaux de montagne. Enfin, Pierre-Alexandre Metral ne minore pas les pratiques récréatives réalisées en autonomie (ski de randonnée, vtt…), parfois aussi furtives, dissidentes et contre-culturelles (free party, street ski, street art…) qui dans une logique de réappropriation, redonnent de la vie et du sens aux anciens sites abandonnés.

      Conclusion :

      Pour Pierre-Alexandre Metral « le phénomène de fermeture est important en effectif avec 186 sites concernés », néanmoins la plupart sont de tailles insignifiantes, bien loin de l’image de la station fantôme évoquée en introduction. Ce mythe s’ancre en réalité sur « des cas sensationnels, très visuels et au final peu représentatifs du paysage réel des fermetures françaises ». Ces mises à l’arrêt illustrent, « plus que la fin du ski », la disparition d’un modèle de développement spécifique aujourd’hui presque disparu : les centres de ski. La carte du ski français se voit progressivement amputée des sites « de proximité », dédiés à l’apprentissage ; un ski de village, résolument social, où les tarifs pratiqués étaient aux antipodes des grands domaines alpins qui font la renommée du ski français.

      Il termine ce café géo par ces mots « la station fantôme c’est le temps de l’incertitude, l’enjeu demain c’est de pouvoir anticiper en amont des fermetures la question de la remise en état des sites et leurs éventuelles reconversions ».

      Par Yannis NACEF
      Professeur agrégé de Géographie
      Doctorant en Géographie – UMR 5204 EDYTEM – Université Savoie Mont Blanc – CNRS

    • sur L’épicerie du monde. La mondialisation par les produits alimentaires du XVIIIe siècle à nos jours

      Publié: 3 September 2023, 7:30pm CEST par r.a.

      Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre ont convié à l’écriture « d’une histoire du monde par les produits alimentaires » de très nombreux auteurs. Pas moins de 400 pages qui se dévorent à pleines dents. Vous ne serez pas surpris que le chapitre sur le vin soit confié à Jean-Robert Pitte et que Christian Grataloup vous invite à la consommation du thé et à la dégustation de la baguette de pain tandis que Philippe Pelletier vous propose sushi et saké. Emmanuelle Perez Tisserant offre le chili con carne et le guacamole. Sylvain Venayre nous sert des charcuteries et du ketchup, Pierre Singaravélou opte pour le whisky et le rhum. Une centaine de produits sont proposés, dans un inventaire à la Prévert, où chacun pourra tout à la fois s’instruire gaiement et se mettre l’eau à la bouche. A vous tous, gourmands ou gourmets, ils offrent un savoureux voyage dans la grande « épicerie du monde ». Vous terminerez avec une coupe de champagne proposée par Stéphane Le Bras.

      L’épicerie, magasin consacré aux produits alimentaires, se généralise au milieu du XVIIIe siècle. Mais le commerce des épices est bien plus ancien. En Angleterre la guilde des poivriers date de 1180 et l’épicerie est « magasin d’épices » avant de devenir boutique de produits alimentaires. La Révolution industrielle et la révolution des transports vont mondialiser les désirs identitaires, dont ceux liés à la gastronomie. Les expositions universelles apporteront à leur tour une mondialisation des offres. La baguette française, le roquefort et bien sûr les vins français doivent paraître sur les grandes tables, au XXe siècle.
      Qui ne connaît à présent le Christmas pudding, emblème de l’empire britannique, la pizza italienne, le saké japonais, la féta grecque ou le ceviche péruvien ! Mais êtes-vous sûrs de connaître la patrie du couscous, du houmous, de la vodka ?

      L‘accès aux produits alimentaires est vital pour les populations. Des guerres peuvent éclater ici ou là. Les historiens ont noté la destruction du thé britannique par les colons de Boston en 1773. Dans un contexte différent, la guerre entre l’Ukraine et la Russie (ou plus exactement l’invasion de l’Ukraine), enclenchée en février 2022, comporte un volet alimentaire : celui des céréales exportées par l’Ukraine mais à présent retenues par les navires russes. Cela va provoquer des crises alimentaires graves, deux milliards de personnes restant frappés de malnutrition.

      Les pratiques sociétales évoluent. Il n’y a pas si longtemps on pouvait rester plusieurs heures à table lors des repas dominicaux ; il y avait l’heure du thé en Angleterre, l’heure du raki en Turquie. Les femmes au foyer préparaient « avec amour » des plats appétissants. Mais la généralisation du travail féminin a conduit à la consommation de boîtes de conserves puis de plats surgelés. La publicité s’est chargée de vous faire acheter du Coca Cola dès 1916 !
      Au début du XXIe siècle, la restauration doit être rapide, autour d’une baraque à frites ou à hot-dogs, ou à hamburgers. Le fish and chips eut son heure de gloire, mais s’affirmer végétarien ou vegan, c’est « être tendance » dans les années 2020.

      Consommer tel ou tel produit pouvait être recommandé par le corps médical. Ainsi le whisky et le vin de Porto facilitaient la digestion ou bien soignaient la goutte. Mais aujourd’hui l’OMS nous met en garde en listant des produits cancérigènes ou favorisant l’obésité… On ne sait plus à quel saint se vouer… Rassurez-vous, les Appellations d’Origine Contrôlée (AOC) vont nous permettre non seulement de choisir les meilleurs produits mais aussi ceux qui bénéficient d’un contrôle sanitaire.

      Dans l’introduction de l’ouvrage, on peut lire une citation de Roland Barthes qui déclarait que la nourriture suscitait trois sortes de plaisir : celui de la convivialité, par le fait de partager le même plat ; celui de la réminiscence, qui nous fait retrouver les goûts de notre enfance ; et celui du nouveau, de l’insolite qui nous attire vers celles et ceux que nous ne connaissons pas encore.
      Un savoureux voyage à ne rater sous aucun prétexte.

       

      Maryse Verfaillie, août 2023

    • sur HR TIR DA IRL (High Resolution Thermal Infra-Red Directional Anisotropy In Real Life)

      Publié: 1 September 2023, 12:06pm CEST par Julien Michel

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      Dans le cadre de la préparation de la mission Trishna, une question importante concerne la nécessité de corriger les effets directionnels dans les images, ainsi que la méthode à appliquer. Certains d’entre vous sont sans doute familiers de l’effet dit de « hotspot » dans le domaine réflectif, qui a été bien illustré sur notre blog. Dans le domaine de l’Infra-Rouge Thermique, les effets directionnels ne sont pas provoqués par une réflexion directe de la lumière du soleil, mais plutôt par un changement de proportion entre des éléments à l’ombre – donc plus froids – et des éléments au soleil – donc plus chauds – au sein du pixel. Un autre effet, connu sous le nom de gap fraction, est également relié au changement de proportion entre la fraction visible de sol nu et celle de végétation, qui ont des émissivités ou des températures bien différentes. Ces proportions changent continuellement avec les angles de vue du satellite, et quand ces angles sont parfaitement alignés avec les angles solaires, les éléments à l’ombre deviennent invisibles dans le pixel, ce qui cause une température observée plus élevée. Étant donné le champ de vue de +/-34° prévu pour Trishna, ce phénomène se produira régulièrement en fonction de la saison et de la localisation sur le globe.

      Il est important de noter que la température de surface (LST pour Land Surface Temperature) n’est pas stable dans le temps comme peut l’être la réflectance de surface (SR pour Surface Réflectance). En effet les facteurs d’évolution principaux de la température de surface sont la météo et le cycle quotidien du soleil. C’est pourquoi, si les effets directionnels dans le domaine Infra-Rouge sont bien modélisés dans des codes de transfert radiatif comme SCOPE ou DART, et parfois observés lors des campagnes terrains instrumentés, ils sont plutôt difficile à observer dans les données satellites réelles, en particulier dans la gamme des Hautes Résolutions (en dessous de 100 mètres). Au CESBIO, nous sommes parti à la chasse (ou plus exactement à la pêche) dans le grand lac des données publiques de télédétection, et – coup de bol – nous avons eu une touche. Vous pouvez trouver notre récit complet ici (ou dans le preprint sur HAL):

      Julien Michel, Olivier Hagolle, Simon J. Hook, Jean-Louis Roujean, Philippe Gamet, Quantifying Thermal Infra-Red directional anisotropy using Master and Landsat-8 simultaneous acquisitions, Remote Sensing of Environment, Volume 297, 2023, 113765, ISSN 0034-4257, [https:]] .

      En cherchant des acquisitions quasi-simultanées entre Landsat-8 et le capteur aéroporté avec un grand champ de vue MASTER de la NASA (avec l’aide précieuse du JPL),  nous avons pu observer la LST quasiment au même moment (à moins de 15 minutes d’intervalle), acquise sous deux angles de vue différents pour 9 scènes en Californie, dont 3 sont proches des conditions de hotspot, comme montré dans la figure ci-dessous (tracks (2), (8) et (12)) :

      Différence de température entre MASTER et Landsat-8, en fonction des angles de visée azimut et zénith  de MASTER. La couleur rouge (resp. bleue) signifie que MASTER est plus chaud (resp. plus froid) que Landsat-8. La position du soleil est marquée par une étoile orange.

      Nous avons observé des différences de LST jusqu’à 4.7K à l’intérieur du champ de vue prévu pur Trishna. En utilisant ces données pour estimer les paramètres de modèles de correction issus de la littérature, nous avons pu ramener cette erreur sous la barre des 2K dans tout les cas, même si nos expériences n’ont pas permis d’identifier le modèle le plus performant. La figure ci-dessous montre à quel point les différents modèles collent aux effets directionnels observés, quand leurs paramètres sont estimés à partir de toutes les observations.

      Estimation aux moindres-carrés des paramètres de cinq modèles directionnels à partir des différences de température observées. L’axe vertical représente le pourcentage de variation de la température entre Landsat (considéré comme Nadir) et MASTER. Dans cette figure, les paramètres conjointement sur l’ensemble des données. Les lignes verticales en pointillés bleus représentent le champ de vue de Trishna.

      Un autre constat intéressant concerne la sensibilité des effets directionnels à l’occupation du sol et au stades de croissance de la végétation. En théorie, les paramètres des modèles devraient dépendre de ces facteurs. En effet, le mélange entre parties à l’ombre et au soleil, ainsi qu’entre végétation et sol nu, devrait changer de manière plus importante pour les couverts végétaux intermédiaires. Cependant, nous avons essayé de corréler les différences de températures observées entre MASTER et Landsat-8 avec une combinaison des cartes d’occupation du sol fournies par Copernicus (Copernicus Global Land Service Maps) et du NDVI fourni par Landsat-8. Nous n’avons pas observé de changement significatif des tendances entre les différentes classes et stades végétatifs, comme le montre la figure ci-dessous. Ceci ne veut pas dire que l’occupation du sol et le stade de croissance de la végétation n’est pas important pour la correction des effets directionnels, mais plutôt que les sources de données disponibles pour ces variables sont sans doute trop imprécises pour être utilisées de cette manière.

      Moyenne ± écart-type des différences de température entre MASTER et Landsat-8, en fonction de l’angle de visée zénithal de MASTER, pour les classes principales ( >15% ) de chaque site.

      Même s’il reste beaucoup à faire pour intégrer la correction des effets directionnels dans les segments sols à venir, cette étude montre que sur un ensemble limité d’observations réelles (en Californie), les modèles paramétriques de la littérature avec un paramétrage statique peuvent être utilisés pour diminuer l’impact de ces effets. Cette étude plaide également pour des campagnes aériennes plus importantes dédiées à ce sujet (hors de la Californie), avec des survols simultanées de Landsat-8, afin de pouvoir qualifié et calibrer ces modèles avec un panel plus large de paysages et de conditions d’observations.

    • sur HR TIR DA IRL (High Resolution Thermal Infra-Red Directional Anisotropy In Real Life)

      Publié: 1 September 2023, 12:04pm CEST par Julien Michel
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      In the frame of the preparation of the Trishna mission, one important question is : do we have to correct for directional effects, and how should we do it ? Some of you may be familiar with the so-called hotspot effect in the reflective domain, which is well illustrated on our blog. Well in Thermal Infra-Red domain, directional effects are not caused by direct reflection of the sun light, but rather by the change of proportion between shaded, cooler elements and sunlit, hotter elements within the pixel. Another effect, called gap fraction, also relates to a change in proportion between vegetation and ground seen in the pixel, since they have very different emissivities. Those proportions continuously change with the satellite viewing angles, and when the viewing angles of the satellite perfectly align with the sun angles, the shaded elements become invisible in the pixel, resulting in a higher observed temperature. Given the wide field of +/-34° of Trishna sensor, this will be occuring quite often depending on the season and the location.

      It is noteworthy that the Land Surface Temperature (LST) is not as stable in time as Land Surface Reflectance (SR), since temperature is mainly driven by meteorological forcing and daily sun cycle. Therefore, if directional effects in TIR domain are well modeled by radiative transfer codes such as SCOPE or DART, and sometimes captured by instrumented field studies, they are quite hard to observe in real satellite data, especially in the High Resolution range (below 100 meter). At CESBIO, we went on a hunt (well actually, more a fishing party) in the wide lake of publicily available remote sensing data, and – luckily – we got a catch. You can read the full story here (or the preprint on HAL):

      Julien Michel, Olivier Hagolle, Simon J. Hook, Jean-Louis Roujean, Philippe Gamet, Quantifying Thermal Infra-Red directional anisotropy using Master and Landsat-8 simultaneous acquisitions, Remote Sensing of Environment, Volume 297, 2023, 113765, ISSN 0034-4257, [https:]

      By leveraging the MASTER airborne wide field of view sensor from NASA (with the kind support from JPL) and Landsat-8 near simultaneous acquisitions, we were able to observe the LST almost simultaneoulsy (less than 15 minutes appart) acquired under different viewing angles, for 9 scenes in California, 3 of which are close to hotspot conditions, as can be seen in the figure below (tracks (2), (8) and (12)).

      Differences in temperature between MASTER and Landsat-8, depending on MASTER azimuth and zenith viewing angles. Red (resp. blue) mean MASTER is hotter (resp. cooler) than Landsat-8. The sun position marked by an orange star.

       

      We observed a LST difference of up to 4.7K within the future viewing angle of Trishna. By fitting parametric models from the litterature, we were able to reduce this error below 2K in all cases, though our experiments did not allow to determine which model should be preferabily used. The figure below shows how well the different models fitted the directional effects, when fitted on all tracks at once.

      Least-Square fitting of five TIR directional models on SBT differences. Vertical axis represent the percentage of variation of SBT between Landsat-8 (considered as Nadir) and MASTER. In this figure, each model is jointly fitted on all tracks.Blue dashed vertical lines indicate Trishna field of view.

      Another interesting outcome of this study is the sensitivity to land cover and vegetation growing stage. In theory, model parameters should be driven by those factors. Indeed, the mix between shadow/sunlit and vegetation/bare soil should change more dramatically with intermediate vegetation covers. However, when we tried to relate the difference between MASTER and Landsat-8 observed temperature to a combination between a landcover class from Copernicus (Global Land Service maps)  and NDVI stratas from Landsat-8 for the growing stage, we did not observe significant trends: all classes behave alike, as shown in the figure below. From this experiment we should not conclude that land-cover and vegetation growth stage is not important for directional effects mitigation, but rather that current available sources of land-cover are probably too coarse and imprecise to be used for the correction of directional effects.

      Mean ± standard-deviation of unbiased SBT difference with repect to MASTER signed view zenith angle for the major land-cover classes (> 15%) of each track.

      While there is still a lot to do to get operational directional effects corrections in up-coming ground segments, this study shows that on a limited set of real life scenes (from California), parametric models from the litterature with a fixed set of parameter can be used to mitigate the impact of those effects. It also advocates for larger dedicated airborne campaigns (outside of California) with simulatenous flight with Landsat-8, so as to qualify and calibrate those models on a wider range of landscape and conditions.

    • sur Rechercher du texte sur les cartes de la collection David Rumsey

      Publié: 31 August 2023, 12:42pm CEST


      Mis en place en août 2023, le nouvel outil Text-on-Maps permet de rechercher du texte par reconnaissance de caractères sur les cartes de la collection David Rumsey (au total 100 millions de mots indexés sur 57 000 cartes). Jusque là, on ne pouvait interroger que les données et métadonnées du catalogue. Désormais il est possible de chercher des cartes en fonction du texte qu'elles contiennent. Qu'il s'agisse des noms de lieux, de rues, de monuments, de rivières, etc..., les cartes anciennes constituent une source inestimable d'informations historiques et géographiques. La reconnaissance automatique de caractères (OCR) permet d'identifier et d'extraire ces éléments, donnant la possibilité d'étudier et d'analyser l'évolution des paysages, de l'occupation du sol, de l'urbanisme ou des changements géographiques. Une fois le mot saisi et les résultats affichés, il suffit de cliquer sur les étiquettes pour accéder aux cartes correspondantes.

      Résultats de recherche avec le mot "Reunion" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection


      Il n'est pour l'instant pas possible de rechercher des mots dans des alphabets non latins, mais l'équipe du site travaille à améliorer les performances de l'outil de machine learning mapKurator afin qu'il soit progressivement utilisable dans toutes les langues. Les recherches ne sont pas sensibles à la casse et ne peuvent pas non plus accepter les expressions. Les recherches multi-mots sont toutefois possibles lorsque les mots adjacents se trouvent à une distance de moins de deux caractères par rapport aux deux points les plus éloignés du polygone de délimitation. On peut par exemple repérer les cartes qui utilisent les deux noms "Réunion" et "Bourbon". L'ordre des mots, les différences de graphie et le fait qu'ils soient indiqués (ou non) entre parenthèses apportent des informations intéressantes (pour savoir par exemple combien de temps le nom de Bourbon a été conservé sur les cartes).

      Résultats de recherche avec les mots "Reunion" et "Bourbon" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection

      La qualité des résultats varie en fonction des couleurs du fond, des polices de caractères, de la technique d'impression, de la langue, de l'état de conservation de ces cartes anciennes. La graphie d'un même nom a pu également évoluer. Il peut être intéressant par exemple de chercher comment on écrivait et représentait l'Équateur. On peut utiliser Text-on-Maps aussi pour trouver des points d'intérêt, par exemple une mine d'or, un phare, un moulin, une église, un bureau de poste, etc...

      Résultats de recherche avec le mot "Equator" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection

      Les utilisateurs de la collection David Rumsey sont invités à corriger les erreurs éventuelles en proposant une meilleure transcription et/ou à un cadre de délimitation plus précis. Il arrive que certaines cartes portent des noms légendaires ou renvoient à des lieux imaginaires, comme par exemple les fameux Monts de Kong en Afrique... qui n'ont j'amais existé ! On peut chercher des lieux mythiques, par exemple l'Eldorado, l'Atlantide, l'Enfer, le Paradis, etc... 

      Résultats de recherche avec le mot "Kong" (3 133 occurrences) - source : David Rumsey Collection

      Il est possible retrouver des cartogrammes et des graphiques contenus dans des Atlas anciens en saisissant par exemple le terme "data"

      Résultats de recherche avec le mot "data" (3 133 occurrences) - source : David Rumsey Collection


      Si vous souhaitez affiner les résultats de votre requête avec des filtres basés sur les données du catalogue, vous devez utiliser les fonctionnalités de la recherche avancée. Consultez l'aide détaillée de Text-on-Maps pour obtenir des descriptions complètes sur l'utilisation de cette nouvelle fonctionnalité intéressante.

      MapKurator est un outil de machine learning développé par le Knowledge Computing Lab de l'Université du Minnesota pour traiter un grand nombre d'images de cartes historiques numérisées. Les sorties incluent les étiquettes de texte, les polygones de délimitation des étiquettes, les étiquettes après correction post-OCR et un identifiant de géo-entité OpenStreetMap.

      The mapKurator System : A Complete Pipeline for Extracting and Linking Text from Historical Maps :
      [https:]]

      Pour accéder à mapKurator sur Github :
      [https:]]


      Pour compléter

      Google Lens, intégré au moteur Google Image, permet également de reconnaître des noms sur une image ou sur une carte, en important le fichier ou en saisissant simplement son URL. Ce qui permet de récupérer de nombreux toponymes et éventuellement de les traduire en français. 

      Détection automatique de texte sur des images ou des cartes avec Google Lens

      Qu'il s'agisse du moteur interne du site David Rumsey ou du moteur de recherche sur Internet Google Lens, ces outils de reconnaissance de caractères à partir d'images numérisées viennent considérablement enrichir les possibilités de recherche, de sélection et d'analyse en utilisant les nomenclatures que l'on peut trouver sur les cartes. La carte, on l'oublie souvent, c'est du texte aussi bien que de l'image !

      « De la reconnaissance de caractères au panoptisme historique en toponymie et cartographie ? Questions et premiers enseignements d’une évolution qui vient » (Géographies linguistiques).

      Interview de D. Rumsey
      "Les cartes dépassent les frontières de l’art et de la technologie. La construction de ma base de données en ligne de 125 000 cartes est devenue une œuvre d’art en soi : un collage d’éléments visuels reliés par des chemins menant à des lieux inattendus" [https:]]

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) September 18, 2023

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      Comment géoréférencer une carte disponible dans Gallica ?


    • sur Séminaire, octobre 2022

      Publié: 31 August 2023, 10:13am CEST par admin

      Brainstorming, ateliers de travail, balade en fat bike sur la plage…

      L’air marin a permis aux collaborateurs de faire émerger de nouvelles idées qui confirment la vision commune des deux entreprises.

      Retour en images sur le séminaire organisé pour les équipes de GEOFIT GROUP et de NEOGEO.

       

    • sur Atelier avec le SMEAG

      Publié: 31 August 2023, 10:13am CEST par admin

      En janvier dernier s’est déroulé un atelier avec les équipes du SMEAG – Syndicat Mixte d’Études et d’Aménagement de la Garonne.

      L’objectif était de présenter la maquette réalisée dans le cadre de la refonte de leur site internet. Le résultat a été très ???????, les personnes présentes ont approuvées le parcours utilisateur et le design associé.

      Nos équipes de production travaillent désormais sur la ????????????? et le ?????????????? du site.

       

    • sur OneGeo Suite, interview GIP ATGERI

      Publié: 31 August 2023, 10:09am CEST par admin

      Lors des Geo Data Days 2022, nous avons eu l’occasion d’interviewer AnneSAGOT Responsable du Pôle PIGMA, et Emeric PROUTEAU, Référent technique, à propos de la mise en place d’une nouvelle plateforme de données en Nouvelle-Aquitaine.

      Ce projet, porté par nos équipes et le GIP ATGeRi, s’est passé «?????? ??? ??? ????????? », malgré les contraintes et imprévus que l’on vous laisse découvrir…

       

    • sur L’Open Source

      Publié: 31 August 2023, 10:08am CEST par admin

      Chez Neogeo, nous marchons à l’Open Source ! Mais qu’est ce que l’Open Source ?
      En quelques slides, découvrez l’un de nos domaines d’expertise.

      Voir l’article

       

    • sur Deviner la Tchéquie

      Publié: 31 August 2023, 10:07am CEST par Françoise Bahoken

      Préambule : Ce travail s’inscrit dans un axe de recherche du projet Tribute to Tobler – TTT portant sur l’application des méthodes d’algèbre linéaire à l’analyse des matrices origine-destination dans un objectif de cartographie thématique.
      Ce billet contextualise, commente et présente après en français (après une traduction libre) le Notebook Guessing Czechoslovakia [accéder] réalisé par Philippe Rivière (Visions Carto) pour le #30DayMapChallenge de 2021 : Day22-Boundaries.

      Contexte de la recherche :

      L’objectif dans lequel s’inscrit ce travail consiste à examiner – suite à une demande de Waldo Tobler lui-même – les conditions théoriques et méthodologiques du transfert des méthodes de l’algèbre linéaire, des valeurs propres et autres décompositions spectrales à l’analyse cartographique des interactions territoriales.

      Deux objectifs pour l’usage de l’algèbre linéaire pour cartographier des interactions spatiales/territoriales sont définis  :

      • Le premier vise à simplifier la matrice origine-destination à représenter de manière à ce que la carte des interactions territoriales représentées entre des entités ne subisse pas d’effet spaghetti.

      Tobler avait lui-même déjà commencé à examiner ce premier objectif, en reprenant l’un des papiers qu’il considérait comme précurseur de ce transfert, l’article de Peter Gould (1967), On the Geographical Interpretation of Eigenvalues, Transactions of the Institute of British Geographers, 42, p. 53-86. Vu l’intérêt de cet article, Laurent Beauguitte et moi-même l’avons traduit en français dans le cadre du groupe fmr (flux, matrices, réseaux) [Voir la présentation]. La version française et commentée par nos soins de ce texte de Peter Gould est disponible dans la collection HAL du groupe fmr : Sur l’interprétation géographique des valeurs propres.

      Tobler a mobilisé pour cela les données de flux de dollars construites par S. Pi pour examiner cette méthode et proposer un ensemble de cartes de flux.

      Les méthodes de décomposition spectrale utilisées en algèbre linéaire nous étant assez difficiles à comprendre au premier abord, nous avions des doutes quant à l’intérêt de ce transfert, s’il était effectivement pertinent sur le plan thématique de les utiliser pour cartographier des migrations par exemple.

      L’investigation menée sur le premier objectif a ainsi conduit à reproduire la méthode sur le cas américain dans le cadre de TTT, et plusieurs collègues s’y sont attelés.

      • Le second objectif consiste à révéler des partitions territoriales issues d’une régionalisation/clustering par des flux, c’est-à-dire de mettre en évidence des régions définies par un ensemble de flux observés entre des entités géographiques de niveau inférieur qui échangent plus entres elles, parce qu’elles appartiennent à une même région, qu’avec des entités de même niveau/échelle géographique mais qui appartiennent à une autre région.

      C’est ce second objectif qui est examiné ici. 

      A la recherche d’anciennes partitions territoriales

      Pour investiguer sur la proposition de Tobler, j’avais décidé de la mettre en œuvre sur les données de flux inter districts de l’ex-Tchécoslovaquie (1990). La raison était simple : je connaissais assez bien cette matrice pour l’avoir longuement manipulée dans la première partie de ma thèse et il (me) serait probablement plus facile de (me) (géo)visualiser les résultats obtenus pour évaluer la méthode en première instance, plutôt que d’essayer de comprendre d’emblée les systèmes d’équations sous-jacents. La cartographie servant ici à comprendre les résultats de travaux en cours ou exploratoires comme ceux présentés ici.

      L’hypothèse examinée ici est donc de savoir s’il est possible (avec cette méthode qui permettait de partitionner l’espace à partir de valeurs de flux) de retrouver d’anciennes partitions territoriales antérieures à l’ex-Tchécoslovaquie de 1990, en l’occurrence d’anciennes républiques ou d’anciennes régions. La validation de cette hypothèse pourrait alors faire apparaître la méthode comme potentiellement complémentaire à celles plus traditionnelles en SHS de modélisation des interactions qui s’attachaient à mettre en évidence le rôle des frontières en termes d’ajustement des valeurs de flux (voir notamment les travaux de Nadine Cattan, de Claude Grasland et  d’Athanase Bopda sur le sujet).

      [Le texte qui suit à été rédigé en anglais par Philippe Rivière, mes ajouts ou commentaires à la traduction sont placés entre crochets].

      Ce jeu de données – fourni par Françoise Bahoken dans le cadre du projet Tribute to Tobler représente le mouvement des personnes entre les 114 districts de l'(ex-)Tchécoslovaquie. Il s’agit d’une matrice origine/destination, où le CODEi est un identifiant du district d’origine, le CODEj un identifiant du district de destination, et Fij le flux (nombre de personnes qui se sont déplacées) de i à j au cours de l’année 1990.

       

       

       

       

       

       

       

      Source : Pohyb Obyvatelstva, 1990.
      Ces données ont été préparées par Claude Grasland.

      [L’intérêt d’utiliser ces données tient à ce qu’elles représentent un cas d’école pour examiner le rôle des frontière dans l’ajustement des interactions spatiales et/ou dans la différenciation des différentes régions et districts. La répartition géographique de ces districts (okrej) qui date de 1961 signe en effet l’évolution des frontières historiques de l’ex-Tchécoslovaquie de 1990 : les trois anciennes républiques Tchèque, Morave et Slovaque) elles-mêmes subdivisées en dix régions (kraj) au cours du temps sont visibles sur la partition territoriale de 1990.]

      Question : Ces informations sont-elles suffisantes pour réaliser une carte [de flux] de la Tchécoslovaquie ?

      Parmi les nombreuses méthodes possibles – en suivant, encore une fois, une suggestion de Waldo Tobler – nous pouvons essayer d’utiliser une méthode de réduction de dimension de la matrice. Dans ce cas, nous allons appliquer la méthode UMAP, de Leland McInnes, aisément disponible en JavaScript et empaquetée par René Cutura dans DruidJS.
      La matrice brute est passée dans UMAP ; les résultats obtenus correspondent à des positions XY dans un espace virtuel.

      – Version interactive –

      Voici ma carte ! OK … mais vous auriez raison de me poser la question suivante : est-ce que cela ressemble vraiment à la Tchécoslovaquie ? Eh bien, voici un tableau de données complémentaires qui identifie les régions/républiques historiques de chacun des districts : la variable “rep” contient C/S pour Tchéquie/Slovaquie, et “his” contient B/M/S pour Bohème/Moravie/Slovaquie.

      Nous pouvons alors colorer les districts, sur la carte issue de UMAP, en fonction de ces deux variables :

      Carte des deux anciennes républiques Tchèque et Slovaque

      Carte des trois anciennes républiques : Tchéquie, Moravie et Slovaquie
      UMAP version 1

      Une erreur évidente est que la carte n’est pas [projetée dans un espace géographique et ni] correctement orientée (la Slovaquie, en rouge, est au sud-est.). À part cela, c’est plutôt bien fait !
      [La méthode UMAP permet bien de retrouver le découpage historique en trois républiques de l’ex-Tchécoslovaquie, ce qui valide l’hypothèse de départ. Yes!].

      Carte des trois anciennes républiques : Tchéquie, Moravie et Slovaquie
      – UMAP version 2 –

      Il est possible que les trois républiques historiques puissent facilement être identifiées à partir de ces seules données de migrations résidentielles avec un simple algorithme de regroupement (CK-means), appliqué à l’UMAP unidimensionnel de la matrice, [pour retrouver d’anciennes partitions].

      Carte des trois anciennes républiques : Tchéquie, Moravie et Slovaquie
      – variante clustering K-means –

      La méthode fonctionne également !

      Enfin, nous devons confronter les coordonnées obtenues aux positions réelles des districts sur le terrain. Pour cela, nous allons simplement colorer les districts en fonction du clustering unidimensionnel UMAP, [en les projetant dans l’espace géographique muni des frontières des deux/trois républiques historiques].

      Carte des trois anciennes républiques : Tchéquie, Moravie et Slovaquie
      – variante UMAP géolocalisée –

      D’accord, [en y regardant de plus près], nous avons un peu de confusion, mais dans l’ensemble, ce n’est pas si mal ! L’utilisation d’une mesure de distance plus appropriée (comme la distance cosinus), le regroupement de l’UMAP dans des dimensions plus élevées, avec une méthode de clustering plus intéressante que CKmeans, pourrait nous aider à résoudre ce problème… mais ce sera pour un autre Notebook.

      [Autres variantes présentées dans le notebook, mais non satisfaisantes]

      Voir aussi :
      TTT dans Neocarto

      Billets liés à TTT

      La collection TTT des travaux en français de et après Tobler : hal.archives-ouvertes.fr/TTT/
      L’espace de travail collaboratif de TTT : ./tributetotobler/

       

      Françoise Bahoken

      Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.

      More Posts

    • sur Les dernières nouveautés Giro3D

      Publié: 28 August 2023, 2:57pm CEST par Sébastien Guimmara

      Dans un précédent article, nous vous présentions les dernières évolutions et la roadmap de Giro3D. Dans cet article, nous vous présentons les dernières nouveautés du projet.

      Quoi de neuf dans Giro3D ?

      La dernière version de Giro3D  ajoute de nombreuses fonctionnalités, améliorations et correctifs. Voici un aperçu des principales additions.

      Effets de nuages de points (? Essayer en ligne) Un élément important de la roadmap concerne l’amélioration du rendu des nuages de points. L’ajout d’effets comme l’Eye Dome Lighting (EDL) et inpainting améliore grandement la lisibilité et l’aspect visuel des nuages de points. Ces effets font désormais partie du coeur de Giro3D et peuvent être activés à la demande au runtime. Eye dome lighting on a point cloud

      Eye dome lighting sur un nuage de points

      Reprojection des couches images (? Essayer en ligne) L’entité Map  peut désormais contenir des couches  dont la projection diffère de celle de la scène. Dans ce cas, les images produites par les couches sont automatiquement reprojetées pour correspondre au système de coordonnées de la scène. C’est particulièrement utile dans le cas où vous ne pouvez pas changer le système de coordonnées de la scène, (par exemple si la scène contient d’autres entités non reprojetables), ou pour mélanger des couches de fournisseurs différents (et de projections différentes). Nouvelle entité: FeatureCollection (?Essayer en ligne) FeatureCollection permet d’afficher des données vectorielles directement sous forme 3D, sans passer par un drapage sur la Map. Les types de vecteurs supportés sont : points, polylignes et (multi-)polygones. Nous travaillons actuellement au support des polygones extrudés pour l’affichage de bâtiments en 3D.

      2 couches WFS (arrêts de bus et lignes de bus)  affichés sous forme de meshes 3D.

      Support des plans de coupes (? Essayer en ligne) Les entités supportent désormais nativement les plans de coupes (clipping planes) de three.js. Vous pouvez activer les plans de coupe pour la scène entière, ou bien par entité, grâce à la nouvelle propriété clippingPlanes. Un nombre illimité de plans de coupes peuvent être ajoutés, par exemple pour définir un volume.

      A box volume made of 6 clipping planes

      Côté technique Migration vers TypeScript

      La codebase de Giro3D migre vers TypeScript pour une meilleure gestion de la complexité du projet et réduire les erreurs de typages qui représentent une part importante de bugs dans les librairies web.

      TypeScript offre de nombreux avantages, comme la migration progressive: pas besoin de migrer tous les fichiers d’un coup, il est possible de mélanger Javascript et Typescript dans le même projet sans problème. Cela nous permet de cibler en priorité les fichiers et modules critiques, tels que ceux qui exposent une API.

      Les paquets publiés par Giro3D sur npm.js ne changent pas de contenu: ils resent en Javascript (accompagnés de déclaration de type). De fait, aucun changement n’est nécessaire du côté des utilisateurs de Giro3D et cette migration devrait être transparente.

      Une meilleure intégration three.js Giro3D est construit sur le moteur three.js. Notre objectif est une intégration maximale du moteur, afin de bénéficier automatiquement des fonctionnalités de three.js (comme les plans de coupe). Nous souhaitons également laisser les utilisateurs modifier ou adapter Giro3D en accédant directement au moteur sous-jacent et à la scène. Concrètement, cela signifie que les shaders et materials spécifiques à Giro3D sont maintenant bien mieux intégrés aux mécanismes de three.js afin de bénéficier autant que possible des fonctionnalités three.js et éviter la duplication de code. Nouveau document de gouvernance

      La gouvernance de Giro3D est désormais formalisée via un document et une page dédiée. Notre objectif est d’être aussi inclusif que possible et d’accueillir toutes sortes de contributeurs.

    • sur Le pointillisme dans l’art pictural et cartographique

      Publié: 28 August 2023, 1:23pm CEST par Françoise Bahoken

      Saviez-vous que le motif en « semis de points » caractérise à la fois le pointillisme, un mouvement pictural néo-impressionniste et un type de carte statistique, la carte par (densités de) points ? Moi je ne ne le savais pas, avant de me plonger pendant le premier confinement, dans les méthodes de cartographie par points avec Nicolas Lambert.

      Il est en effet passionnant de noter la proximité qu’il peut y avoir entre le rendu du motif formé de points mis en œuvre dans différents arts graphiques, en l’occurrence picturaux et cartographiques depuis le début du XXème siècle. Le tableau néo impressionniste et la carte par densités de points peuvent en effet être similaires, toutes proportions gardées, dans leur rendu mais aussi dans les méthodes mobilisées et dans la justification de leur usage qui conduisent, dans les deux cas, à des abstractions graphiques de la réalité sous la forme de points, ailleurs ce serait de lignes, comme le souligne Wassily Kandinsky (1923), pour asseoir une posture technique, scientifique.

      Le point, dans l’œuvre peinte et cartographiée

      L’usage pictural du point s’inscrit dans le pointillisme, un mouvement néo-impressionniste introduit avec le tableau du peintre Seurat (1859-1891) intitulé « Un dimanche à la Grande Jatte en 1886 ».

      Un dimanche à la Grande Jatte en 1886 (Seurat, 1886)

      Source : Google Art Project/Wikipedia, voir.

      Le pointillisme est définit par le Larousse, comme un « […] mouvement dont les adeptes eurent en commun une technique fondée sur la division systématique du ton », c’est en ce sens qu’il s’apparente au processus de cartographie par densités de points qui est fondé sur une division systématique de la quantité représentée, qu’elle soit teintée ou non.

      Le pointillisme, tel que mobilisé initialement dans la peinture et dans la cartographie par densités de points est une méthode mise au point pour assurer leur caractère scientifique. Pour la cartographie, il s’agissait de représenter des données statistiques sur la démographie (quantités discrètes de populations).

      La volonté de remédier aux effets de flou dans la peinture impressionniste rappelle en effet celle du « refus » d’une vision agrégée de la population humaine, c’est-à-dire d’une représentation de la distribution de la  population au sein de mailles symbolisant des zones administratives.

      Aparté. Le terme « refus » ci-dessus est à prendre avec des pincettes, un autre terme conviendrait peut-être mieux, mais lequel ?. Ce refus d’une présentation agrégée de données de populations m’évoque un refus similaire appliqué cette fois aux lignes : le « problème de la flèche », qui correspond au « refus » de la cartographie de migrations humaines sous une forme agrégée…

      Aux rendus des œuvres impressionnistes plus classiques considérés comme brumeux par les spécialistes peuvent ainsi être associés ceux des signes proportionnels et des aplats opaques typiques des cartes choroplèthes ; ces deux procédés étant les modes de représentation privilégiés des quantités agrégées de population, la cartographie par points ayant eu du mal à s’imposer comme l’explique Gilles Palsky (1984).

       

      La carte en densité de points (Montizon, 1830)

      La cartographie par points est une grande famille de carte statistique qui mobilise le point en implantation spatiale graphique et/ou géométrique/géographique pt(X,Y), pour représenter des quantités absolues ou discrètes. Si le point peut être mobilisé en cartographie selon différentes modalités, l’une d’entre elles correspond à la « carte en densités de points », une méthode de représentation introduite vers 1830 par Armand Joseph Frère de Montizon (1790-1859), pour représenter la répartition de la population française à l’échelle des départements.

      Carte philosophique de la population de la France (Montizon, 1830)

      Le motif perçu sur la carte de Montizon, comme sur le tableau de Seurat, est un semis de points présentant des densités de points variables selon les zones.

      Sur la carte, le nombre de points représentés par zone est fonction d’une relation d’équivalence individus-points, de type un-à-plusieurs (1-à-n). Dit autrement, un point sur la carte correspond à un ou plusieurs individus, en l’occurrence à une ou plusieurs personnes recensées dans les départements de l’époque. Sur la carte de Montizon, un point symbolise dix mille personnes, deux points correspondent à vint mille personnes et ainsi de suite. 

      Toujours sur la carte de Montizon, le placement des points ne correspond pas à un ordre particulier, dans cette version historique de la méthode. Sur la carte ci-dessous (déjà présentée ici), la répartition de la population mondiale s’appuie sur un point-équivalent 3 millions de personnes par défaut, une valeur qu’il vous est possible de paramétrer dans Observable.

      Carte en densités de points de la population du monde (Lambert, 2021)

      Dans la version historique de la méthode, l’ensemble des points d’une zone y est entièrement inclus (l’appartenance d’un point à une zone étant exclusive).

      A noter qu’il est aujourd’hui possible avec Bertin.JS (fonction dotdensity) d’autoriser les débordements des points d’une zone sur une autre zone, comme illustré sur la carte suivante.

      Carte en densités de points de la population américaine (Lambert, 2022)

      • sans débordements

      • avec débordements

      La carte en densité de points colorés (Jenks, 1953)

      Plusieurs décennies après cette première initiative de Montizon, Georges Frederick Jenks (1916-1996), un célèbre cartographe américain (bien connu pour ses innovations en cartographie statistique parmi lesquelles la méthode de seuillage naturel des données continues fondée sur la variance [voir]), mobilise la cartographie par densité de points pour représenter des quantités discrètes et typées/catégorielles.

      Pour cela, Jenks va s’inspirer du pointillisme, qu’il érige d’ailleurs comme méthode cartographique dans un article publié en 1953, et, entreprend de l’appliquer pour cartographier la répartition des récoltes de 1949 aux États-Unis. Il justifie ce choix par le besoin de disposer d’une « une présentation plus réaliste de la distribution des cultures » que celles précédemment cartographiées par Marshner (1950).

      Jenks affirme que les éléments clés de la conception de sa carte sont le choix des couleurs puis l’arbitrage entre la taille et la valeur du point à représenter et cela, en fonction de l’extension des surfaces cultivées.

      « Les couleurs ont été attribuées en tenant compte des éléments suivants :
      1. Les couleurs doivent rappeler au lecteur de la carte la culture qu’elles représentent.
      2. Les cultures de grande valeur et de petite superficie, telles que le tabac ou les camions, doivent être colorées plus intensément que les cultures plus étendues et plus vastes.
      Les cultures de grande valeur et de faible superficie, telles que le tabac ou les camions, doivent être colorées plus intensément que les cultures plus étendues et cultivées à grande échelle.
      3. Les cultures mineures sélectionnées, telles que les arachides ou le soja, qui tendent à modifier le caractère des cultures cultivées dans des zones plus étendues, devraient avoir des couleurs plus intenses que les cultures plus étendues.
      Les cultures qui ont tendance à modifier le caractère des cultures dans des zones plus étendues doivent avoir des couleurs d’une intensité modérée.» Jenks, 1953.

      Jenks sélectionne alors une série de teintes pour colorer les différentes types de cultures, ce qui conduit à une nouvelle carte par densité de points colorés. On notera que cette méthode est plus souvent utilisée aujourd’hui pour cartographier la distribution ethnique dans les pays qui en font l’usage (racial dotmaps).

      Sur ces cartes par densité de points, qu’ils soient colorés ou non, il est important de noter que leur répartition spatiale au sein de chaque zone est aléatoire et relativement à chacune d’elles. Cette précision sur le placement des points n’est pas anodine, car il est désormais possible de jouer sur les possibilités de spatialisation des points d’un semis au sein des zones. Ces possibilités sont proposées dans le cadre d’une nouvelle carte par points dénommée …
      à suivre !
      [l’article introduisant cette carte étant actuellement sous presse, la phrase sera complétée ultérieurement]

      Références :

      Jenks G. F. (1953), « Pointillism » as a cartographic technique, in: The Professional geographer, pp. 4-6.

      Kandinsky W. (1923) Point et ligne sur plan. version .pdf sur le site www.holybooks.com

      Montizon F. A. J. (1830), Carte philosophique figurant la population de la France, Disponible en .jpeg sur BNF/Gallica.

      Palsky G. (1984), La naissance de la démocartographie. Analyse historique et sémiologique, in: Espace, populations, sociétés. Université des Sciences et Technologies de Lille. 2 (2), 25–34. 

       

      Billets liés :

      Un point c’est tout !.

      Voir aussi :

      Bertin.JS : dot density map

      [R] Transformer des quantités aréales en densité de points

      Françoise Bahoken

      Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.

      More Posts

    • sur Récréation – recréation sémiologique*

      Publié: 10 August 2023, 1:57pm CEST par Éric Mauvière

      Les publications statistiques de la Drees sont très intéressantes sur le fond, mais j’ai parfois un peu de mal à comprendre rapidement le message des graphiques qu’elles présentent…

      Cet article de juillet 2023 sur « les mesures socio-fiscales 2017-2022 » évoque un sujet majeur, celui du pouvoir d’achat, et la contribution des prestations sociales comme le RSA, les aides au logement ou la prime d’activité, à son évolution récente. Les impôts et les taxes sont également pris en compte : quand ils baissent, ils augmentent le « revenu disponible ».

      Nous allons examiner deux graphiques de cette publication et voir comment les reconstruire de façon plus expressive.

      Ce premier diagramme expose les différentes composantes du revenu disponible : salaire (quand la personne travaille), prestations sociales, impôts et taxes. Le graphique considère un « cas-type », celui de personnes seules locataires, à différents niveaux de salaire, y compris celles sans activité (pas de salaire).

      Bien qu’évoquant une « décomposition », le graphique de la Drees met surtout l’accent, par des aplats de couleur tranchés, sur la différence entre salaire (ligne rouge) et revenu disponible (ligne noire). Cette représentation dérivée élève d’emblée le niveau d’exigence requis pour la bonne compréhension des concepts et de leur articulation.

      La zone de croisement des courbes est un peu floue, il faut saisir que la surface bleue (impôts) vient se soustraire du salaire pour aboutir au revenu disponible.

      Reconstruire posément avec un outil simple type Datawrapper

      Commençons par mettre à plat, de façon homogène, toutes les composantes du revenu disponible :

      La Drees fournit les données détaillées avec l’article (elles vont même jusqu’à 2 smic), et j’utilise l’outil web Datawrapper dans sa version gratuite, par copier/coller du jeu de données.

      Les aires (colorées de façon plus douce) traduisent clairement toutes les contributions, positives (salaire et prestations) ou négatives (impôt). Les trois grandes catégories se distinguent aisément par leur opposition chromatique (oranges, vert, gris).

      Le seul tracé linéaire dessine la résultante, le revenu disponible. L’on devine intuitivement qu’il exprime la soustraction entre contributions positives et négative.

      L’impôt apparait un peu avant (1,1 smic) que les prestations ne s’effacent (1,45 smic).

      En inversant le placement de la prime d’activité et des aides au logement (AL), je mets mieux en évidence la quasi-constance des AL de 0 à 0,4 smic.

      D’une façon générale, ramenant à une base horizontale un maximum de contributions (salaire, RSA, AL et impôt), leur évolution devient précisément perceptible.

      Légende intégrée (les aires sont nommées au plus près), suppression du grisé d’arrière-plan, atténuation des grillages contribuent à la hiérarchisation des éléments du graphique, et donc à la lisibilité d’ensemble.

      Pour parfaire le résultat, je réintègre les mentions obligatoires (source, définitions), ajoute un titre informatif et annote quelques points clés.

      Ce graphique de synthèse traduit l’essentiel à retenir des mécanismes de compensation et d’amortissement à l’œuvre. Il est plus facile à mémoriser.

      En réalisant ce travail sémiologique, j’ai enfin saisi l’articulation de concepts que je n’avais compris que partiellement jusqu’alors. Ces vagues qui se déploient et se succèdent deviennent tout naturellement esthétiques : la beauté nait de l’évidence.

      C’est un autre graphique que la Drees a mis en avant sur les réseaux sociaux, car il relaie le titre et donc le message essentiel de l’étude : comment le pouvoir d’achat a-t-il évolué ces 5 dernières années selon le niveau de salaire ?

      Si j’ai assez vite épinglé ce graphique dans mes « favoris », c’est qu’au bout de 10 secondes je n’avais toujours rien saisi, même pas un début de fil à tirer ! Ces empilements colorés flottaient devant mes yeux sans qu’aucune porte ne s’ouvre.

      J’ai donc suivi la même démarche que précédemment, partant des données détaillées et jouant avec Datawrapper. La première action clarifiante consiste à ramener les données à comparer à une base (verticale) commune : les éléments ne flottent plus, le diagramme gagne en structure.

      Après transposition, cette représentation quasi-brute proposée par l’outil graphique a commencé à me parler, des motifs et des regroupements naturels se laissent deviner.

      Jacques Bertin : « Comprendre, c'est catégoriser »

      Ainsi, suivant le précepte bertinien du reclassement optimal des colonnes (les lignes sont déjà naturellement ordonnées), j’aboutis après quelques permutations à ceci :

      Je place en premier l’indicateur de synthèse, l’évolution du revenu disponible. Ensuite, deux groupes de composantes s’ordonnent dans un sens que le choix des couleurs rehausse.

      Il est d’abord manifeste que le revenu disponible a évolué en 5 ans de façon fort différente sous le smic et à partir d’un smic :

      • Le maximum, près de 9 % de progression, s’observe pour les personnes seules au niveau du smic ; il est porté par la prime d’activité (forte revalorisation du bonus individuel en 2019).
      • Au-dessus du smic, la progression du salaire net et surtout la diminution de la taxe d’habitation et de l’impôt sur le revenu prennent le relais : elles assurent une augmentation de près de 5 %.
      • Sous le smic, la baisse sensible des aides au logement n’a pas été compensée par les « aides exceptionnelles » : il en résulte une diminution de pouvoir d’achat de l’ordre de -1,5 %.

      Ces trois constats sont bien plus aisément perceptibles qu’avec le graphique originel. Un titre informatif peut les introduire, dans cette version finale : 

      Pour aller plus loin* : comme quoi parfois un accent fait toute la différence ?

      L’article Récréation – recréation sémiologique* est apparu en premier sur Icem7.

    • sur Global map of irrigated areas

      Publié: 1 August 2023, 4:24pm CEST par Simon Gascoin

      It’s not easy to find a good cartographic representation of the global irrigated land, therefore I made my own map using data from Meier et al. (2018).

      The raw resolution of the above product is 30 arcsec, i.e. 1 pixel covers about 1 km by 1 km at equator. Here, I aim to represent the entire world in a single picture of say 1000 pixels wide, which means that 1 pixel would span about 40 km of land at the equator. Therefore I need to aggregate the original data to a lower resolution. Many people don’t realize that cartographic software like QGIS or ArcGIS will do this resampling under the hood with a default anti-aliasing method that may not work well with the data to represent, as shown below:

      I like to aggregate data with hexagon grids because « hexagons are the most circular-shaped polygon that can tessellate to form an evenly spaced grid « . Thanks to the MMQGIS plugin it’s easy to generate a shapefile of continuous hexagons covering the Meier et al. layer. Here I worked in the Equal Earth projection because it retains the relative size of areas. Hence I first resampled the Meier et al. layer to Equal Earth at 800 m resolution using the nearest neighbor method. Then, I used the zonal statistics tool in QGIS to compute the « count » of irrigated pixels in every hexagon. Finally I computed the percentage of irrigated area by hexagon using the $area function in the field calculator available from the attribute table menu (percent irrigated = 100*800*800* « _count » / $area).

       

      Using the same method we can aggregate the data by country.

      Countries with the highest percentage of irrigated land:

      • Bangladesh (38%)
      • India (28%)
      • Pakistan (22%)

      Countries with the largest irrigated area:

      • India (876’000 km²)
      • China (746’000 km²)
      • USA (287’000 km²)
      Higher resolution version (download). Feel free to use the map under the license Creative Commons Attribution-NonCommercial 3.0 Unported (CC-BY-NC-3.0).

      Reference: Meier, J., Zabel, F., and Mauser, W.: A global approach to estimate irrigated areas – a comparison between different data and statistics, Hydrol. Earth Syst. Sci., 22, 1119–1133, [https:] 2018.

    • sur Le service civique pour renforcer la localisation de nos projets

      Publié: 27 July 2023, 9:12am CEST par Yelena Yvoz

      Depuis plusieurs années, CartONG propose des services civiques pour soutenir les activités de cartographie collaborative, notamment les mapathons. Cette année, CartONG a pour la première fois participé au dispositif de service civique de réciprocité. Une démarche qui s'avère être un véritable levier pour renforcer la localisation de nos projets tout en favorisant l'échange et le partage de connaissances. Découvrez comment cette collaboration nourrit notre travail au quotidien.

    • sur An update on the use of CAMS 48r1

      Publié: 20 July 2023, 4:42pm CEST par Jérôme Colin

      As announced in a previous post, the aerosol definition of the new 48r1 release of the CAMS auxiliary data has changed as compared to the former 47r1. At that time, we recommended to disable the use of CAMS data with MAJA before we adapt the code. Meanwhile, we have also tested the actual impact on the performance of the current version of MAJA, and found that reflectances estimates based on 48r1 are significantly closer to those with 47r1 than without using CAMS. Here are some more information.

      To properly use the CAMS auxiliary data, MAJA relies on Look-up tables (LUT) computed with a radiative transfer model (RTM) to adequately account for aerosols optical properties, ie. their size distribution, their refractive index, and for the hydrophilic ones their growth factor along the relative humidity. With the latest CAMS release 48r1, the definition of Organic Matter species changed slightly, with a new Secondary Organic aerosol, and with new optical properties for Dust. To adapt and to test MAJA for such new definitions takes some time, but in the meantime one may ask : “What if I keep using my version of MAJA with the latest 48r1 CAMS data ?”. The short answer is “it’s pretty much as good”, but let’s have a look a little closer.

      Using a CAMS 47r1 compliant version of MAJA (4.x) with 48r1 CAMS means :

      • To keep downloading the Atmospheric Optical Depth (AOD) of the 7 previous species, without the new Secondary Organic Aerosol variables ;
      • To keep using the 7-species LUT definitions.

      From a technical point of view, it works seamlessly, since the IDs of the CAMS variables did not changed. Therefore, we performed a few runs of MAJA (version 4.6 here) using the 48r1 test data for the month of April 2023 on the tiles of La Crau (31TFJ), Gobabeb (33KWP) and Milan (32TNR), with each 12 L1C products. The same products were then computed with the 47r1 CAMS products, and without any CAMS data.

      The following comparisons were performed on the surface reflectances of valid pixels (cloud-free, shadow-free, snow-free) between :

      • 47r1-based reflectances against 48r1-based ones ;
      • 47r1-based reflectances against “no CAMS data”-based ones.

      The Figure below synthesises the obtained Root Mean Square Errors (RMSE) for Sentinel-2 bands 2, 3, 4 and 8, stacked for all valid pixels of all the L2A products of all sites.

      What stands out of this Figure is that the surface reflectances obtained using the 48r1 CAMS data are significantly closer to the ones using the 47r1 CAMS data than those resulting from deactivating the CAMS option, whatever the band under consideration.

      How can it be so ?

      • The overall occurrence of Organic Matter in the aerosol mix may limit the impact of a change of its definition (in terms of optical properties and sub-species partitioning) ;
      • The new optical properties of Dust are actually very close from the ones we used until now.

      While the first point is an hypothesis than needs further investigation, the second is clearly documented. At the time of the implementation of the use of CAMS in MAJA, our former colleague B. Rouquié demonstrated that the use of the refractive index values for Dust from Woodward [1] lead to better estimates of the AOD than the values used by CAMS. The comparison was published in [2] and summarized in the following table:

      Therefore, the MAJA Look-up Tables for Dust were computed using the Woodward refractive index. And the new Dust refractive index used in the CAMS 48r1 (1.53-0.0057 at 500nm) [3] is actually very close from the one we used in MAJA until now.

      If we compare the AOD at 550nm computed by MAJA with the values measured at the ROSAS station of Gobabeb [4], we obtain the following :

      MAJA configuration
      RMSE on AOD
      no CAMS 0.021
      47r1 CAMS 0.054
      48r1 CAMS 0.014

      Table 1 : Root Mean Square Errors (RMSE) of the estimates of the Atmospheric Optical Depth (AOD) at 550nm using the in-situ ROSAS station of Gobabeb (Namibia) operated by the CNES [4]. The corresponding reference measurements of the La Crau ROSAS station are not yet available at the time of writing.

      It’s worth keeping in mind that these later RMSEs on AOD are computed from only 11 values (the AOD value of the MAJA L2A product is taken at the location of the ROSAS station in each of the 11 cloud-free products). But it still tends to confirm that the existing Look-up Table for Dust is well suited to the latest CAMS products.

      To conclude :

      • The presented results are based on a short period of time where the CAMS 47r1 and 48r1 product overlap, and for a limited number of locations. We will further refine the analysis once we accumulate in-situ AERONET and ROSAS data and increase the number of locations ;
      • MAJA will anyway be adapted to the new aerosols definitions in a future release expected by the end of September ;
      • This first analysis suggest than it’s worth using the 48r1 CAMS auxiliary data rather than deactivating the CAMS option with the current version of MAJA. Therefore, we reconsider our former recommendation to deactivate the use of CAMS ;

      References :

      [1] Woodward, S. Modeling the atmospheric life cycle and radiative impact of mineral dust in the Hadley Centre climate model. J. Geophys. Res. 2001, 106, 18155–18166.

      [2] B. Rouquié, O. Hagolle, F.-M. Bréon, O. Boucher, C. Desjardins, and S. Rémy, ‘Using Copernicus Atmosphere Monitoring Service Products to Constrain the Aerosol Type in the Atmospheric Correction Processor MAJA’, Remote Sensing, vol. 9, no. 12, p. 1230, Dec. 2017, doi: 10.3390/rs9121230.

      [3] IFS Documentation CY48R1 – Part VIII: Atmospheric Composition, ECMWF, DOI: [https:]]

      [4] S. Marcq et al., ‘New Radcalnet Site at Gobabeb, Namibia: Installation of the Instrumentation and First Satellite Calibration Results’, in IGARSS 2018 – 2018 IEEE International Geoscience and Remote Sensing Symposium, Jul. 2018, pp. 6444–6447. doi: 10.1109/IGARSS.2018.8517716.

    • sur Appel à communications pour la 30e conférence internationale en histoire de la cartographie (ICHC), Lyon 1-5 juillet 2024

      Publié: 11 July 2023, 4:49pm CEST par Catherine Hofmann

      Vous trouverez ci-dessous l’appel à communications pour la 30e ICHC qui se tiendra à Lyon l’année prochaine du 1er au 5 juillet 2024, avec une pré-conférence à Paris le 29 juin.
      Toute personne (chercheur confirmé, doctorant, conservateur, etc.) effectuant des recherches sur les cartes en tant qu’objet d’étude est invitée à y répondre.

      L’appel est bilingue, mais les réponses sont attendues en anglais et les communications seront, elles-aussi, présentées en anglais.

      Pour soumettre une proposition de communications, se connecter à : [https:]
      L’appel est ouvert du 1er septembre au 20 novembre 2023.

      Vous trouverez le calendrier de la conférence ici : [https:]

      Plan de Lyon Confluences Interdisciplinarity and New Challenges in the History of Cartography

      1-5 July 2024 – Université de Lyon – France

      The ICHC is the only academic conference solely dedicated to advancing knowledge of the history of maps and mapmaking, regardless of geographical region, language, period or topic. The conference promotes free and unfettered global cooperation and collaboration among cartographic scholars from many academic disciplines, curators, collectors, dealers and institutions through illustrated lectures, presentations, exhibitions, and a social program. In order to expand awareness of issues and resources, each conference is sponsored by a leading educational and cultural institution. Conferences are held biannually and are administered by local organizers in conjunction with Imago Mundi Ltd. In 2024, the University of Lyon welcomes the conference with the support of the research unit UMR 5600 – EVS (Environment, City, Society).

      The 30th ICHC will take the opportunity to present the following themes:

      • Mapping travels, voyage and encounters in cartography

      Encompasses the production of maps to help travellers and tourists meet their goals, organize accommodation and transportation, and the way territories are highlighted.

      • Maps and networks – Uses, exchanges and circulation of maps

      Explores the interrelations between map producers, bearing in mind diffusion of new fields of interest, new uses, the introduction of new techniques and sharing networks

      • Mapping nature, wilderness and agriculture

      Aims at a new understanding of how spaces of nature, wilderness and agriculture were dealt with, including vegetation, mountains, water expanses, agricultural productions, city surroundings, and natural hazards.

      • The development of urban planning and cartography

      Planning implies or supposes a precise knowledge of the topographic reality, which led to improvements in cartography, both in measuring techniques and conceptualization, and recently to the introduction of digital mapping

      • New perspectives on the digital transition

      Investigates the way dematerialization introduces new issues: breaking down in vector layers to put together and organize for new uses, new relationships between data and graphic expression, big data, conservation (or discarding) of historical/outdated data and digital maps.

      • Any other aspects of the history of cartography.

      The call for papers proposes 4 types of interventions:

      • Oral communication: 15 to 20 minutes presentation on a research in progress
        • Posters: presentation dedicated to showing an analysis of visual devices accompanied by short texts
        • Workshops: possibilities to integrate a technical demonstration of the possibilities of analysis associated with the history of cartography
        • Thematic session: proposal for an oral paper session (abstracts of individual papers to be provided to the scientific committee)

      The official language of the conference will be English, and all presentations must be in that language. There will be no simultaneous translation.

      Important dates: call for papers from 01/09/2023 to 20/11/2023

      Scientific Committee response: January 2024

      Registration for participants – Feb/April 2024: early bird / May/July 2024: full prices

      Confluences Interdisciplinarité et nouveaux défis dans l’histoire de la cartographie

      1-5 juillet 2024 – Lyon – France

      L’ICHC est la seule conférence universitaire entièrement consacrée à l’avancement des connaissances sur l’histoire des cartes et de la cartographie, indépendamment de la région géographique, de la langue, de la période ou du sujet. La conférence encourage la coopération et la collaboration libres et sans entraves entre les spécialistes de la cartographie de nombreuses disciplines universitaires, les conservateurs, les collectionneurs, les marchands et les institutions par le biais de conférences illustrées, de présentations, d’expositions et d’un programme social. Afin de mieux faire connaître les enjeux et les ressources, chaque conférence est parrainée par une institution éducative et culturelle de premier plan.

      Les conférences ont lieu tous les deux ans et sont gérées par des organisateurs locaux en collaboration avec Imago Mundi Ltd. En 2024, l’Université de Lyon accueille la conférence avec le soutien de l’unité de recherche UMR 5600 – EVS (Environnement, Ville, Société).

      La 30e édition de l’ICHC sera l’occasion de présenter les thèmes suivants :

      1. Cartographie des déplacements, voyages et rencontres en cartographie.

          Englobe la production de cartes pour aider les voyageurs et les touristes à atteindre leurs objectifs, à organiser l’hébergement et le transport, et la manière dont les territoires sont mis en valeur.

      • Cartes et réseaux – Utilisation, échange et circulation des cartes

          Explore les interrelations entre les producteurs de cartes, en tenant compte de la diffusion de nouveaux champs d’intérêt, de nouvelles utilisations, de l’introduction de nouvelles techniques et des réseaux de partage.

      • Cartographie de la nature, des espaces sauvages et de l’agriculture

          Vise une nouvelle compréhension de la manière dont les espaces naturels, sauvages et agricoles ont été traités, y compris la végétation, les montagnes, les étendues d’eau, les productions agricoles, les environs des villes et les risques naturels.

      • Le développement de l’urbanisme et de la cartographie

          La planification implique ou suppose une connaissance précise de la réalité topographique, ce qui a conduit à des améliorations de la cartographie, tant au niveau des techniques de mesure que de la conceptualisation, et récemment à l’introduction de la cartographie numérique.

      • Nouvelles perspectives sur la transition numérique

          Étudie la manière dont la dématérialisation introduit de nouvelles problématiques : décomposition en couches vectorielles à assembler et organiser pour de nouveaux usages, nouveaux rapports entre données et expression graphique, big data, conservation (ou mise au rebut) des données historiques/anciennes et des cartes numériques.

      Et tout autre aspect de l’histoire de la cartographie.

      L’appel à communications propose 4 types d’interventions :

      • Communication orale : présentation de 15 à 20 minutes sur une recherche en cours
      • Posters : présentation dédiée à montrer une analyse de dispositifs visuels accompagnées de textes succincts
      • Ateliers/Workshops : possibilités d’intégrer une démonstration technique des possibilités d’analyse associées à l’histoire de la cartographie
      • Session thématique : proposition d’une séance de communications orales (les résumés des différentes interventions doivent être communiqués au comité scientifique)

      Dates importantes : appel à communications/ateliers/posters – du 01/09/2023 au 20/11/2023

    • sur Save the Date - Cloned

      Publié: 7 July 2023, 12:31pm CEST
      Publié le 07 juillet 2023

      Organisée par la DGALN et le Cerema, cette journée a pour ambition de favoriser les échanges, de partager plus largement encore les pratiques approfondies des données et d’en multiplier les usages. Elle est l’occasion de rassembler les divers utilisateurs des données foncières (Fichiers fonciers, DV3F, Lovac et RFP), qu’ils soient confirmés ou novices, autour des pratiques et leurs usages. C’est votre communauté d’utilisateurs qui fait vivre les données foncières, et les journées nationales constituent des moments privilégiés qui nous permettent de progresser (…)

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    • sur Save the Date

      Publié: 7 July 2023, 12:31pm CEST
      Publié le 07 juillet 2023

      Organisée par la DGALN et le Cerema, cette journée a pour ambition de favoriser les échanges, de partager plus largement encore les pratiques approfondies des données et d’en multiplier les usages. Elle est l’occasion de rassembler les divers utilisateurs des données foncières (Fichiers fonciers, DV3F, Lovac et RFP), qu’ils soient confirmés ou novices, autour des pratiques et leurs usages. C’est votre communauté d’utilisateurs qui fait vivre les données foncières, et les journées nationales constituent des moments privilégiés qui nous permettent de progresser (…)

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    • sur Hesperides, the data garden

      Publié: 5 July 2023, 6:14pm CEST par Olivier Hagolle
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      Since a few years, my colleagues from THEIA project and from the data campus at CNES, started designing a new processing and distribution center, named Hysope-II. This centre was initially set up for products related to hydrology. It includes a processing center, a catalog, and a distribution center (hydroweb.next). It was developed in the framework of the SWOT mission downstream project, and aims to provide users with all the data that can help analyse hydrology data.

      But the tools developed on this occasion quickly proved their worth, and little by little we became convinced that they were perfectly suited to the setting up of the new CNES production center for THEIA. Indeed, it is necessary to replace the current MUSCATE, whose technologies and processing capabilities are no longer state-of-the-art, despite the million products already published.

      Rather than calling it MUSCATE-NG, my colleagues have poetically voted to name it « Hesperides », after the mythical garden where Hercules, tasked with picking well-guarded golden apples, distinguished himself by his cunning. The golden apples of the garden will be our beautiful continental surface remote sensing data, and we’ll do our utmost to make it as easy as possible for you to access them. It’s up to CNES to do the work of Hercules, not up to data users.

      Hesperides description Zone de production de validation en cours dans Hysope-II

      Hespérides will consist of three workshops, based on developments from Hysope-II:

      • Hymotep will be the production workshop, based on a processing orchestrator developed for the SWOT mission: Chronos.
      • Hygor will be the database manager
      • Hydra will oversee the entire system

      These workshops already exist, as for Hysope-II, they are already producing France in near real time, with the following processors: MAJA (Sentinel-2 surface reflectances), LIS (snow cover) and Surfwater (water surfaces).Their adaptation to Hesperides therefore mainly consists of configuring them for the specific features of THEIA production.

      Hesperides does not provide a data access center, as the distribution and access will be handled by hydroweb.next and the GeoDataHub, which are also being developed.

      While it used to take months to integrate a new chain into MUSCATE, it has now been demonstrated that it only takes a few weeks to configure Hymotep to put a new chain into production. This should make it possible to finally put into production some of the chains that have been prepared for years in THEIA’s CES.

      Finally, the Hesperides garden will be hosted in fertile ground, with the new CNES TREX computing centre and its datalake, which should increase the computing power dedicated to THEIA at CNES by almost tenfold. Hesperides is scheduled to start mass production in the second quarter of 2024.

      What should we process ? Nicolas Gasnier counted the number of tiles (Tuiles in French) of Sentinel-2  grid per continent. Hespérides could produce up to 10 000 tiles.

      As new possibilities open up, two questions will quickly arise:

      • which areas of the world are we going to cover?
      • with which processors?

      To determine this, two processes will take place in parallel :

      • consolidating the assessment of our processing capacities, and determining the priorities of the CNES, which is funding this infra-structure
      • gathering the needs of THEIA users (French public remote sensing community). THEIA will be issuing a call for projects at the end of the summer. You will be able to put forward your areas of interest and ask for processing lines to be put into production. So you can already start thinking about your requests to be submitted after the holidays.

      We already know that the processors will be able to rely on Sentinel-2 L2A data produced with MAJA, and on the Sentinel-1 data, ortho-rectified on Sentinel-2 tile grid with S1-Tiling processor.

      Of course, despite their sharp increase, resources will remain limited, and we probably won’t be able to meet all requests. That said, before calling on Hercules and Atlas, don’t hesitate to submit your ideas and requirements.

    • sur Partager la géographie

      Publié: 5 July 2023, 1:24pm CEST par r.a.

      Institut de géographie de Paris.- Géographies en partage, coord. par Lydie Goeldner-Gianella ; préf. de Christian Grataloup, Ed. de la Sorbonne, 2023

      Les Editions de la Sorbonne viennent de publier un livre sur l’UFR (Unité de formation et de recherche) de géographie de Paris I dans leur collection consacrée au jubilé de cette université. Intitulé Géographies en partage1, cet ouvrage auquel ont participé 55 auteurs, est coordonné par Lydie Goeldner-Gianella, directrice actuelle de l’UFR. Il sort un peu plus de cinquante ans après la fondation de l’Université de Panthéon-Sorbonne (Paris I) et de l’UFR de géographie en 1971. Cette naissance est liée à l’éclatement de la Sorbonne après les événements de mai-juin 1968 puis la loi Edgar Faure. A Paris, la géographie est alors étudiée et enseignée dans les universités de Paris I Panthéon-Sorbonne, Paris IV (aujourd’hui Sorbonne Université) et Paris VII Paris-Diderot.

      Ce livre, dense et copieux (plus de 300 pages, 14 chapitres, 3 index, 65 figures, 25 encadrés, 7 tableaux…), se compose de trois parties : Histoire de l’UFR et de l’Institut de géographie, La géographie à Paris I (à travers ses masters, ses laboratoires…) et Les filières Aménagement et environnement.
      Il commémore un jubilé : cinquante ans de fonctionnement de l’UFR de géographie de Paris I permettent de dresser un bilan solide et de dessiner des perspectives d’avenir… d’autant qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle UFR, mais de la plus importante de France qui, en outre, n’a cessé de grandir, passant d’un millier d’étudiants en 1971 à plus de 1200 aujourd’hui et d’une cinquantaine d’enseignants en 1971 à plus de trois cent vingt aujourd’hui. Dans nombre d’universités, en raison d’effectifs plus faibles, il n’existe pas d’UFR de géographie ; la discipline est alors noyée dans une UFR de sciences humaines et/ou sociales…
      Par ailleurs, l’UFR de Paris I est indissolublement liée à l’Institut de géographie, voulu par Vidal de la Blache (1845-1918), financé par la marquise Arconati-Visconti (grande mécène de l’Université de Paris), construit par l’architecte de la Sorbonne, Nénot, et opérationnel à partir de 1925. Et, comme l’écrit Jean-Marie Théodat (p. 93), « quand on dit “géographie”, tous les regards se tournent vers la rue Saint-Jacques, le 191 exactement, au sommet de la montagne Saint-Geneviève, comme au point symboliquement le plus élevé de la discipline. Là se trouve l’Institut de géographie. » Il est, de toute évidence, le lieu central de la discipline, l’épicentre des manifestations géographiques, à commencer par les congrès internationaux. Certes, les enseignements des premières années ont lieu au centre Pierre Mendès-France (Paris, XIIIe). Par ailleurs, les locaux de l’Institut de géographie (bureaux, salles de cours, amphis…) sont partagés entre trois universités ; mais sa gestion est assurée par Paris I, “gardienne” de l’Institut de géographie, Pénélope en quelque sorte…
      La Bibliothèque, emblématique, dépend de la BIS2 (Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne). Constamment enrichie, elle possède d’immenses ressources (livres, périodiques, cartes, documents patrimoniaux…). Un chapitre fort intéressant en révèle l’histoire depuis 1880, heureuse incursion dans le passé.
      Selon Christian Grataloup, auteur de la préface, malgré les particularités de cette UFR, « le demi-siècle ici raconté résume (…) plutôt bien le parcours de l’ensemble de la géographie française ces dernières décennies. » Raison supplémentaire pour découvrir cet ouvrage !

      Notes

      (1) Lydie GOELDNER-GIANELLA, Géographies en partage. : L’UFR de géographie,  préface de Christian Grataloup. – (Collection Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles ; 93). – Paris : Editions de la Sorbonne, 2023. 328 p., 25 €.
      (2) Pour une histoire de la BIS, voir Laurence BOBIS, Boris NOGUES, La bibliothèque de la Sorbonne. 250 ans d’histoire au cœur de l’université, Editions de la Sorbonne, 2022, 440 p., 25 €.

       

      Denis Wolff, juillet 2023
    • sur Hespérides, le jardin des données

      Publié: 5 July 2023, 11:40am CEST par Olivier Hagolle

       =>

      Depuis quelques années, mes collègues du projet THEIA et du Campus de la Donnée au CNES, ont entrepris la conception d’un nouveau centre de traitement et de distribution des données liées à l’hydrologie, appelé Hysope-II. Ce centre était initialement destiné à produire et distribuer les données spatiales utiles à l’hydrologie. Il inclut un centre de traitement, un catalogue et un centre de distribution (hydroweb.next). Ce système a été mis en place à l’occasion du développement de la mission SWOT, et permet aux utilisateurs d’accéder à toutes les données permettant d’interpréter les données hydrologiques. Ces travaux ont été financés par le programme SWOT Aval.

      Mais les outils développés à cette occasion ont rapidement démontré leur efficacité, et petit à petit, nous nous sommes convaincus qu’ils étaient parfaitement adaptés à la mise en place du nouveau centre de production du CNES pour THEIA. Il est en effet nécessaire de remplacer l’actuel MUSCATE, dont les technologies et capacités de traitement ne sont plus à la pointe du progrès, malgré le million de produits déjà publiés.

      Plutôt que de l’appeler MUSCATE-NG, mes collègues, par un vote plein de poésie, ont décidé de l’appeler Hespérides, un jardin mythique où Hercules, chargé d’y cueillir des pommes d’or bien gardées, s’est illustré par sa ruse. Les pommes d’or du jardin seront nos belles données de télédétection des surfaces continentales, et nous ferons tout notre possible pour vous en simplifier l’accès. C’est au CNES de faire le travail d’Hercules, pas aux utilisateurs de données.

      Description d’Hespérides Zone de production de validation en cours dans Hysope-II

      Hespérides sera composé de trois ateliers, issus des développements d’Hysope-II :

      • Hymotep sera l’atelier de production, basé sur un orchestrateur de traitements développé pour la mission SWOT : Chronos.
      • Hygor sera le gestionnaire de base de données
      • Hydra supervisera tout le système

      Ces ateliers existent déjà, puisque dans Hysope-II, ils sont déjà en production pour traiter la France au fil de l’eau, avec les chaines MAJA (réflectances de surface Sentinel-2), LIS (couverture neigeuse) et Surfwater (surface en eau). Leur adaptation à Hespérides consiste donc principalement à les configurer pour les spécificités de la production de THEIA.

      Hespérides ne fournit pas d’atelier d’accès aux données, car ce rôle sera dévolu à hydroweb.next et au GeoDataHub, également en préparation.

      Alors que l’intégration d’une nouvelle chaine dans MUSCATE prenait des mois, la démonstration a été faite qu’il suffit de quelques semaines pour configurer le système pour mettre en production une nouvelle chaine. Ceci devrait permettre de mettre enfin en production certaines des chaines préparées depuis des années dans les CES de THEIA.

      Enfin, le jardin des Hespérides s’appuiera sur un terreau fertile, avec le nouveau centre de calcul du CNES TREX et son datalake, qui devraient quasiment décupler la puissance de calcul dédiée à THEIA au CNES. Il est prévu qu’Hesperides commence à produire en masse au deuxième trimestre 2024.

      Que traiter ? Nicolas Gasnier a compté les tuiles de la grille Sentinel-2 par continent. Hespérides pourrait produire entre 5000 et 10 000 tuiles.

      Alors que de nouvelles possibilités s’ouvrent à nous, deux questions vont donc se poser rapidement :

      • quelles zones du monde allons nous traiter ?
      • avec quelles chaines ?

      Pour déterminer cela, deux processus vont avoir lieu en parallèle,

      • la consolidation de l’évaluation de nos capacités de traitement, et la détermination des priorités du CNES, qui finance cette infra-structure
      • le recueil des besoins des utilisateurs de THEIA.  Pour ce recueil des besoins, un appel à projets va être diffusé à la fin de l’été par THEIA. Vous pourrez y proposer vos zones d’intérêt, et demander la mise en production de chaines de traitement. Vous pouvez donc dores et déjà réfléchir à vos demandes à soumettre après les vacances.

      Il est déjà clair que les produits pourront se baser sur les données Sentinel-2 produites avec MAJA, ainsi que les données Sentinel-1, ortho-rectifiées et projetées sur la grille Sentinel-2 avec l’outil S1-Tiling.

      Bien évidemment, malgré leur forte augmentation, les ressources resteront limitées, et nous ne pourrons probablement pas accéder à toutes les demandes. Ceci dit, avant d’en appeler à Hercules et Atlas, n’hésitez pas à soumettre vos idées et besoins.

    • sur Bureaux de vote et adresses de leurs électeurs en France (INSEE)

      Publié: 5 July 2023, 7:27am CEST


      L’Insee rend public un extrait du Répertoire électoral unique (REU) de l’ensemble du territoire français, daté de septembre 2022. Ces données permettent de mettre en correspondance les bureaux de vote et les adresses des électeurs, ce qui est très utile pour conduire des analyses électorales à l'échelle infra-communale. Cette ouverture des données était attendue depuis longtemps et avait buté jusque-là sur des fins de non recevoir. Elle vient de trouver en partie une issue grâce à la publication des données par l'Insee, à qui a été confiée la gestion du REU. En extraire les contours des bureaux de vote demande cependant quelques compétences techniques, en attendant une publication complète des informations avec les données géométriques qui devrait faciliter leur réutilisation en open data.
      « A voté » : à chaque bureau de vote ses électeurs (source : Lequien & Pramil, Blog de l'Insee)
       

      1) Description du Répertoire électoral unique (REU)

      Les fichiers de correspondance entre les bureaux de vote et les adresses des électeurs qui en dépendent permettent la construction des aires de bureaux de vote. Celles-ci facilitent la comparaison des données électorales avec les caractéristiques socio-démographiques des électeurs rattachés à ces aires. Ces fichiers sont élaborés à partir du Répertoire électoral unique (REU), institué par la loi n°2016-1048 du 1er août 2016 rénovant les modalités d’inscription sur les listes électorales, et qui a été mis en œuvre à partir du 1er janvier 2019.

      Géré par l’Insee, le REU a pour finalité la gestion du processus électoral et la fiabilisation des listes électorales. Il permet la mise à jour en continu des listes électorales à l’initiative, soit des communes (et des consulats) qui procèdent aux inscriptions et radiations des électeurs, soit de l’Insee sur la base des informations transmises par différentes administrations (armées, justice, intérieur) et des données d’état-civil.

      Le REU contient, entre autres, l’adresse des électeurs inscrits sur les listes électorales et leur bureau de vote, ce qui permet de les mettre en correspondance. À la suite de l’avis favorable rendu par la Commission d’accès aux documents administratifs sur la publication des adresses, et en concertation avec le ministère de l’Intérieur, l’Insee a développé une méthode permettant de publier cette correspondance adresses-bureaux de vote en données ouvertes (au format csv), tout en ne divulguant aucune information sur les noms et prénoms des personnes. Le projet a bénéficié de la collaboration de la DINUM (Etalab), l’organisme public qui coordonne la politique d’ouverture et de partage des données publiques.


      2) Fichiers mis à disposition en open data

      Les données brutes utilisées par l’Insee correspondent à une extraction des adresses du Répertoire Électoral Unique réalisée en septembre 2022. Le travail effectué sur cette extraction permet la diffusion de 2 fichiers, proposés aux formats csv et parquet :

      • La table des adresses normalisées et géolocalisées du REU
      • La table des bureaux de vote du REU

      Trois fichiers de documentation sont disponibles en accompagnement des données :

      • Le dictionnaire des variables de la table des adresses
      • Le dictionnaire des variables de la table des bureaux de vote
      • Un document méthodologique détaillant le travail effectué sur les données du REU

      Ces fichiers de données et métadonnées sont à télécharger sur le site Data.gouv.fr. Le code associé aux traitements effectués est disponible sur Github

      Les grandes villes mettent souvent directement à disposition les découpages de bureaux de vote ainsi que leur évolution. C'est le cas de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse. Voir sur le site Data.gouv.fr pour une recherche plus avancée par communes.


      3) Réutilisation des données

      Un article du blog de l’Insee présente un exemple de réutilisation de ces données. 

      En résumé, il s'agit de poser les adresses sur une carte, puis de dessiner une limite autour de chaque groupe d’adresses appartenant au même bureau de vote.

      Méthode proposée par Denis Vannier pour tracer les contours des bureaux de vote (source : Github)

      Les fichiers geojson créés en sortie (un par département) nécessitent malgré tout une intervention au cas par cas dans un logiciel comme Qgis. Car le résultat est souvent chaotique lorsqu'on zoome sur les limites de bureaux de vote. Le découpage proposé par Etalab, impose d’ailleurs les mêmes corrections a posteriori. Cette limite s’explique principalement par les conditions de production des listes électorales dans chacune des 35 000 communes, et dans une moindre mesure par les erreurs de géolocalisation des adresses. Parfois, des électeurs sont rattachés à un autre bureau de vote que celui correspondant à leur domicile. Il arrive que des communes conservent des bureaux de vote répartis sur une base alphabétique malgré la réforme de 2016 (c’était encore le cas de Fonsorbes, en Haute-Garonne, à la veille de la présidentielle). Ces cas sont marginaux, mais suffisants pour mettre la pagaille dans un programme.

      Etalab devrait prochainement publier un découpage en open data des bureaux vote à partir des données du REU. Affaire à suivre...

      4) Exemples d'analyse électorale à l'échelle des bureaux de vote

      Cartelec. Cartographie des grandes villes françaises à l’échelle des bureaux de vote. [cartelec.univ-rouen.fr]

      Beauguitte, L. et Colange, C. 2013. Analyser les comportements électoraux à l’échelle du bureau de vote, mémoire scientifique de l’ANR CARTELEC.

      Beauguitte, L. et Lambert, N. 2014. « L’HyperAtlas électoral parisien (2007?2012). Un outil pour l’analyse des dynamiques électorales intra-urbaines », Mappemonde, n° 114.

      Éric Agrikoliansky, « Paris, 23 avril 2017 : un renouveau des clivages socio-politiques ? », Métropolitiques, 5 mai 2017.

      Jean Rivière, 2023 : « La présidentielle 2022 au microscope. Continuités et ruptures avec le paysage électoral antérieur dans la Métropole », in F. Madoré, J. Rivière, C. Batardy, S. Charrier, S. Loret, Atlas Social de la métropole nantaise, 


      Articles connexes

      L'évolution du vote des Français sur la 1999-2019 sur le site du Politoscope

      Dis-moi où tu vis, je te dirai ce que tu votes ? (Géographie à la carte, France Culture)

      Analyser les cartes et les données des élections présidentielles d'avril 2022 en France
      Analyser les cartes et les données des élections législatives de juin 2022 en France

      S'initier à la cartographie électorale à travers l'exemple des élections présidentielles de novembre 2020 aux Etats-Unis

      Cartographie électorale, gerrymandering et fake-news aux Etats-Unis


    • sur La vie du littoral. Définir, protéger, aménager.

      Publié: 3 July 2023, 9:15pm CEST par r.a.

      De ce petit ouvrage publié récemment (1), on peut souligner l’actualité. Nombreux sont en effet les reportages et les actualités qui nous inquiètent sur le sort de notre littoral (il faudrait compléter le titre par « littoral de la France métropolitaine »). Villas en équilibre instable sur le bord d’une falaise, plages disparaissant à marée haute, appauvrissement de la biodiversité littorale… L’expression « vivre les pieds dans l’eau » ne fait plus la fortune des agents immobiliers. Les pouvoirs publics doivent faire face à une contradiction majeure : comment ramener le plus possible les espaces littoraux à l’état naturel à une époque où leur attractivité sur la population permanente et touristique n’a jamais été aussi forte.

      Les deuxième et troisième parties (« protéger » et « aménager ») constituent un petit manuel de droit. Le rappel de chaque mesure restrictive ou incitative qui porte sur la bande côtière et les eaux territoriales, est appuyé sur un article de loi, un décret, une ordonnance, un arrêt du Conseil d’Etat (2). La première partie (« définir ») est essentiellement descriptive. Puisqu’il n’y a pas de définition juridique du littoral, pourquoi ne pas privilégier une approche sensorielle (bruit des vagues, odeurs des embruns, douceur du sable…) (3). L’auteur s’autorise alors un style imagé : « l’océan, ce vieux lunatique », « les goémons, rois du covoiturage », ce qui ne l’empêche pas de donner des définitions précises du milieu littoral terrestre (estran, laisse de mer, pré-salé…) et marin (avifaune, herbiers marins…).

      C’est un arrêt du Conseil d’Etat du 12 août 1973 qui a créé la notion de domaine public maritime dont la délimitation, fixée par une mission d’experts, est évolutive. Les objectifs sont écologiques mais relèvent aussi du service public : assurer à tous un libre passage piétonnier le long de la côte (4). Les pouvoirs de police administrative s’exerçant sur le domaine public maritime et ses eaux surjacentes relèvent du maire, du préfet de département et du préfet maritime.

      Depuis cette date la législation est abondante, surtout dans les dix dernières années. Nous retiendrons la loi Littoral de 1986 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral, qui n’a permis que de freiner modestement l’urbanisation, la loi pour la reconquête de la biodiversité de 2016, la loi « Climat et résilience » de 2021 qui organise la lutte contre l’artificialisation des sols et la gestion du recul du trait de côte. Inconstructibilité de la bande littorale des 100m, interdiction des prélèvements (sable, galets…), création de zones naturelles protégées (357 en 2022), respect de la visibilité du paysage… Nombreux sont les domaines d’intervention.

      La menace la plus urgente à moyen et même à court terme est sans doute le recul du trait de côte (correspondant à la laisse (5) des plus hautes mers) qu’accentue la puissance croissante des tempêtes. Actuellement, il touche 920km de côte (à une vitesse de 50 cm/an sur les côtes basses sablonneuses). L’érosion nationale fait l’objet d’une cartographie obligatoire. La stratégie de gestion du trait de côte comporte des variantes selon la situation du littoral. Là où l’habitat est dense et les enjeux économiques importants, la priorité est donnée à la défense contre la mer. Ailleurs on privilégie le retour à l’état naturel des espaces libérés en recourant à des aménagements anti-érosion (dunes, forêts…). Dans les zones menacées, l’autorité publique peut agir en utilisant une procédure d’expropriation ou son droit de préemption.

      Actuellement toute intervention dans l’espace littoral est soumise à une législation abondante et complexe qui suscite parfois les réactions négatives des pouvoirs locaux attachés aux bénéfices amenés par une forte activité humaine. Mais la prise de conscience des nécessaires évolutions à engager semble l’emporter.

      Notes

      (1) Presses universitaires de Rennes, mars 2023.
      (2) L’auteur est agrégé de droit, professeur émérite de l’université de Poitiers.
      (3) L’auteur renvoie aux travaux d’Alain Corbin, historien des sensibilités.
      (4) L’actuel Sentier du littoral s’étend sur 4577 km. Il manque encore 1200 km pour faire le tour complet du littoral métropolitain.
      (5) Les laisses sont les lignes de marée haute et de marée basse, soit les limites entre lesquelles la marée oscille.

       

      Michèle Vignaux, juillet 2023
    • sur Des cadres qui parlent : les cartouches sur les premières cartes modernes

      Publié: 25 June 2023, 2:23pm CEST


      Source : Chet Van Duzer (2023). Frames that Speak. Cartouches on Early Modern Maps. Mapping the past, vol. 2 (ouvrage en accès libre)

      Cet livre richement illustré est la première exploration systématique des cartouches cartographiques, ces cadres décorés qui entourent le titre, ou d'autres textes ou images, sur des cartes historiques. L'ouvrage aborde l'histoire de leur développement, les sources utilisées par les cartographes pour les créer et les messages politiques, économiques, historiques et philosophiques que véhiculent leurs symboles. Les cartouches constituent les parties les plus attrayantes des cartes. Le cartographe utilise ces espaces de décoration pour montrer leurs intérêts. Les cartouches sont donc essentiels à l'interprétation des cartes. Le livre traite en détail de trente-trois cartouches, qui vont de 1569 à 1821, et ont été choisis pour la richesse de leur imagerie. 

      Chet Van Duzer est chercheur en résidence à la bibliothèque John Carter Brown et membre du conseil d'administration du projet Lazarus à l'Université de Rochester, qui fournit de l'imagerie multispectrale aux institutions culturelles du monde entier. Il a publié de nombreux ouvrages sur les cartes du Moyen Age et de la Renaissance. En 2018, il a publié un ouvrage chez Springer Henricus Martellus's World Map at Yale (c. 1491): Multispectral Imaging, Sources, and Influence. Il est l'auteur aussi d'un ouvrage sur la carte de Waldseemüller, Martin Waldseemüller's Carta marina of 1516 (disponible en accès libre)Il a récemment terminé une bourse de recherche David Rumsey à Stanford et à la bibliothèque John Carter Brown pour étudier la carte du monde manuscrite d'Urbano Monte de 1587. 

      Plan de l'ouvrage avec les cartes de référence

      • Introduction
      • Chapitre 1. Remplir le vide avec un espoir de paix
        Gérard Mercator, Nova et aucta orbis terrae descriptio ad usum navigantium, 1569
      • Chapitre 2. Le regard du monstre marin
        Carte de la Sardaigne d' Ignazio Danti dans la Galleria delle carte geografiche, 1580–82
      • Chapitre 3. Une médecine exotique issue des tombeaux d'Égypte
        Daniel Cellarius, Asiae nova description, vers 1590
      • Chapitre 4. Nouvelles personnifications des continents.
        Jodocus Hondius, Nova et exacta totius orbis terrarum descriptio, 1608
      • Chapitre 5. Cosmographes dans l'océan Austral.
        Pieter van den Keere, Nova totius orbis mappa, vers 1611
      • Chapitre 6. L'ingratitude mord la gentillesse.
        Jodocus Hondius, Novissima ac exactissima totius orbis terrarum descriptio, 1611 / 1634
      • Chapitre 7. L'eurocentrisme à l'honneur.
        Arnold Floris van Langren, globe terrestre, 1630-1632
      • Chapitre 8. Les plaisirs vertigineux de la mise en abyme.
        Willem Hondius, Nova totius Brasiliae et locorum a Societate Indiae Occidentalis captorum descriptio, 1635
      • Chapitre 9. L'autoportrait du cartographe.
        Georg Vischer, Archiducatus Austriae inférioris, 1670 / 1697
      • Chapitre 10. Comploter pour le contrôle dans le Nouveau Monde.
        Claude Bernou, Carte de l'Amérique septentrionale et partie de la méridionale, vers 1682
      • Chapitre 11. Dévoiler le texte, interpréter l'allégorie.
        Vincenzo Coronelli, globe terrestre, 1688
      • Chapitre 12. Dissimulation et révélation de la source du Nil.
        Vincenzo Coronelli, L'Africa divisa nelle sue parti, 1689
      • Chapitre 13. Propagande dans un cartouche.
        Vincenzo Coronelli, Paralello geografico dell'antico col moderno archipelago, 1692
      • Chapitre 14. Si ça saigne, c'est porteur.
        David Funck, Infelicis regni Siciliae tabula, vers 1693
      • Chapitre 15. Célébrer un triomphe de l'ingénierie.
        Jean-Baptiste Nolin, Le canal royal de Languedoc, 1697
      • Chapitre 16. La bataille entre la lumière et les ténèbres.
        Heinrich Scherer, Repraesentatio totius Africae, 1703
      • Chapitre 17. Une carte dans la carte comme prophétie.
        Nicolas Sanson et Antoine de Winter, Geographiae Sacrae Tabula, 1705
      • Chapitre 18. "L'une des histoires les plus singulières de difficultés extrêmes".
        Pieter van der Aa, Scheeps togt van Iamaica gedaan na Panuco en Rio de las Palmas, 1706
      • Chapitre 19. Splendeur cramoisie.
        Nicolas Sanson, Théâtre de la Guerre en Flandre & Brabant, vers 1710
      • Chapitre 20. Généraux présentant des cartes à l'empereur.
        Johann Baptist Homann, Leopoldi Magni Filio Iosepho I . Augusto Romanorum & Hungariae Regi, vers 1705–11
      • Chapitre 21. Comment construire un cartouche géant.
        Nicolas de Fer, Carte de la mer du Sud et de la mer du Nord, 1713
      • Chapitre 22. La publicité fait son entrée.
        George Willdey, Carte de l'Amérique du Nord, 1715
      • Chapitre 23. L'effondrement de la bulle du Mississippi.
        Matthäus Seutter, Accurata delineatio Ludovicianae vel Gallice Louisiane, vers 1728
      • Chapitre 24. « Le lien de la race humaine pour l'utilité et le plaisir ».
        Matthäus Seutter, Postarum seu cursorum publicorum diverticula en mansiones per Germaniam, vers 1731
      • Chapitre 25. Tuez les cannibales et convertissez les autres.
        Jean-Baptiste Nolin, II , L'Amérique habillée sur les relations les plus récentes, 1740
      • Chapitre 26. Le cartographe et le shogun.
        Matthäus Seutter, Regni Japoniae nova mappa geographica, vers 1745
      • Chapitre 27. Le rouleau illusionniste du cartouche.
        Gilles et Didier Robert de Vaugondy, Carte de la terre des Hébreux ou Israélites, 1745
      • Chapitre 28. Une loi d'équilibre cartographique.
        Matthäus Seutter, Partie orientale de la Nouvelle France ou du Canada, vers 1756
      • Chapitre 29. Frontière impartiale, cartouche partisane.
        Juan de la Cruz Cano y Olmedilla, Mapa geográfico de America Meridional, 1775
      • Chapitre 30. Une illusion tactile qui légitime la carte.
        Henry Pelham, Un plan de Boston en Nouvelle-Angleterre avec ses environs, 1777
      • Chapitre 31. Lutte contre la cartographie coloniale.
        José Joaquim da Rocha, Mappa da Comarca do Sabará pertencente a Capitania de Minas Gerais, vers 1778
      • Chapitre 32. Les acteurs commencent à quitter la scène.
        Jean Janvier, Cartes de 1761, 1769 et 1774 ; Robert de Vaugondy, Carte de 1778 ; John Purdy, Carte de 1809
      • Chapitre 33. Une carte sur une carte sur une carte.
        John Randel, Jr., La ville de New York telle que présentée par les commissaires, 1821
      • Conclusion


      Pour compléter

      Chet Van Duzer a publié aussi un article sur les symboles coloniaux présents dans les cartouches. ll y étudie l'imagerie colonialiste de la fin du XVIIe au début du XIXe siècle afin de montrer le vocabulaire visuel de cette imagerie et de stimuler des études plus approfondies sur le sujet. Chet Van Duzer (2021). Colonialism in the Cartouche: Imagery and Power in Early Modern Maps. Figura, vol.9, 2. 

      Les cartouches sont des caractéristiques importantes des cartes, comme en témoignent les superbes cartes conservées à la Bibliothèque royale de Belgique. La série Cartes et Plans de la Bibliothèque royale de Belgique (KBR) comporte plus de 100 000 cartes et plans, généralement de grand format ainsi que 600 atlas et une 30e de globes anciens. 

      Extrait d'une carte de Frederick De Witt représentant les côtes de l'Afrique 1671 (source : Bibiothèque royale de Belgique)


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    • sur Exposition de Mathieu Pernot L’Atlas en mouvement

      Publié: 22 June 2023, 10:59am CEST


      Source : Exposition de Mathieu Pernot L’Atlas en mouvement du 1er avril au 1er juillet 2023 à la Bibliothèque municipale de Lyon.


      « Avec L’Atlas en mouvement, Mathieu Pernot propose une réflexion par l’image sur la manière de représenter les populations migrantes dans leurs déplacements. Ce projet d’envergure, réalisé sur plus de dix années, se compose de photographies ainsi que d’un ensemble de documents qui répertorie les savoirs partagés par toutes et tous. Planches botaniques, anatomiques, cartes et plans deviennent autant de matériaux avec lesquels interagissent les migrantes et les migrant-es rencontré-es par le photographe. Retournant le rôle du porteur des connaissances traditionnellement accordé au voyageur-explorateur occidental, Mathieu Pernot met ici en avant une transmission des savoirs véhiculée par des hommes et des femmes dont le départ n’a pas été choisi.

      A travers une connaissance universelle, celle qui traverse les siècles et s’affranchit des frontières, ce sont les expériences singulières que vient souligner l’auteur. Et tandis que l’Histoire se déploie dans un continuum temporel, Mathieu Pernot marque les points d’arrêts qui jalonnent le parcours d’individus, ayant dû quitter leurs pays et leurs proches. Les photographies prises à Mossoul ou à Lesbos, dans le camp de Mória ou encore à Calais, des villes détruites et des zones transitoires toujours plus nombreuses, mettent aussi en lumière la précarité des conditions migratoires. Elles appellent à l’urgence d’agir et à repenser autrement la question des déplacé-es.

      Mettant en perspective, deux formes de savoir, la bibliothèque municipale de Lyon propose un dialogue entre l’Atlas en mouvement et ses propres collections. En écho aux périples des personnes en exil, ces résonances s’autorisent également des pas de côtés, en allant puiser dans les récits de certaines traversées oniriques. Les ouvrages et estampes patrimoniales présentées jouent sur l’allégorie, déplient les motifs présents dans le corpus du photographe, montrent des similitudes formelles ou encore thématiques. L’exposition s’organise de manière à parcourir l’expérience forgée par les migrant-es lors de leurs déplacements, en passant d’une vision macroscopique qui nous est commune, celle du ciel ou de la nature, jusqu’à une approche plus intime avec des récits de vie et du corps éprouvé.

      De ce dialogue fructueux entre deux ensembles en construction émergent, enfin, des parallèles entre des manières de construire les savoirs, des savoirs en mouvement, qui placent l’origine de ceux qui les portent, les transmettent et les reçoivent à un niveau égal ».

      Thaïva Ouaki, Commissaire d’exposition

      Ce projet d’envergure, réalisé sur plus de dix années, se compose de photographies ainsi que d’un ensemble de documents qui répertorie les savoirs partagés par toutes et tous. Une partie des ressources de l'exposition peuvent être découvertes en ligne sur le site de la Bibliothèque municipale de Lyon :

      L'exposition s'était déroulée auparavant au MuCEM à Marseille : «  Photo : au MuCEM, Mathieu Pernot raconte l’universel de l’exil ». (Le Monde).
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    • sur MAJA and the new CAMS aerosols 48r1

      Publié: 22 June 2023, 10:48am CEST par Jérôme Colin
      The Copernicus Atmospheric Monitoring Service (CAMS) is about to release a new version of its aerosol products on 27 June 2023, referred as 48r1. Their evolution has a direct impact on MAJA, and requires us to adapt the processor. MAJA will not be ready to support 48r1 before the next MAJA release scheduled for September 2023. Therefore, users are advised not to use the ‘–cams’ option to process Sentinel-2 products after 27 June until the next release.

      The number and type of aerosols described by CAMS has evolved over time, along with the versions of MAJA, starting with five species before 10 July 2019, and then seven species until the next CAMS release scheduled for 27 June 2023. To properly account for the aerosols, MAJA relies on per-aerosol Look-Up Table (LUT) calculated with a radiative transfer model. Each aerosol is described by its optical properties, ie. its refractive index, its size distribution, its growth factor for those whose size varies with the relative humidity of the atmosphere. The upcoming 48r1 release of the CAMS products includes several changes :
      • Biogenic and anthropogenic Secondary Organic Aerosols (SOA) are two new aerosols previously included in Organic Matter. They are both hydrophilic, which means that their size varies with humidity ;
      • The size distributions of Organic Matter and Dust species change with this new version.
      Such changes require quite some work on MAJA’s side :
      • Prepare the new Look-up Tables and extend the GIPP (the parameter files) to the new aerosols specifications ;
      • Adapt the processor so that MAJA picks the right LUT according to the L1C product date ;
      • Adapt the cams_download tool to collect the adequate AOD and mixing ratios.
      Unfortunately, this will not be done in the blink of an eye. We need :
      • to ensure that the quality of the L2A products obtained using the 48r1 aerosols fit MAJA’s specifications, by validating AOD and spectral reflectances with our in-situ ROSAS network ;
      • to assess the differences of the L2A produced with both 47r1 and 48r1 ;
      • to ensure that the next release of MAJA is fully backward-compatible with 47r1 and handles the processing of a time series mixing CAMS versions properly.
      We are doing our best to release this new version of MAJA by the end of September. In the meantime, we strongly advise users not to use the CAMS option for Sentinel-2 products acquired from June 27th onward.  Thank you for your patience, The MAJA team
    • sur Dessin du géographe n°93. Des leporellos géographiques : E. F. Bossoli dans les Alpes italiennes

      Publié: 21 June 2023, 5:08pm CEST par r.a.

      En parcourant les allées du Salon international des Carnets de Voyage d’Aix-en-Provence, j’ai constaté que beaucoup de carnetières et carnetiers dessinent des croquis panoramiques sur des bandes de papiers pliants qu’on appelle des « leporellos », en souvenir du valet de Don Juan chez Mozart et de la liste des femmes conquises par son maître, qu’il déplie en chantant au début du premier acte de l’opéra. Or, il est arrivé à des géographes de dessiner de grands croquis panoramiques en assemblant des feuilles dans le sens de la largeur, selon les besoins de la largeur de l’horizon topographique à prendre en compte. Dans la page web que j’ai consacrée ici à Pierre Deffontaines, j’aurais pu signaler son assemblage panoramique concernant la ville de Barcelone vue du Mont Tibidabo. [https:]]
      Lequel était largement battu en dimension par celui qu’il avait réalisé au Brésil concernant la Baie de Rio (plus d’un mètre de large), étudié par Antoine Huerta en 2009 (« Une ascension, une œuvre : la baie de Rio de Janeiro vue du Corcovado par Pierre Deffontaines », Confins, número 5).
      [confins.revues.org]

      Mais il faut reconnaître que sur le plan de la qualité du dessin panoramique, les dessinateurs et peintres professionnels ont produit dans la seconde moitié du 19e siècle des leporellos pour la clientèle touristique des régions de montagne, plus efficaces et imposants. Il s’agissait de procurer aux visiteurs des images permettant de situer et de reconnaître sur le terrain les principaux sommets des grandes chaînes. Les nouveaux voyageurs voulaient pouvoir nommer et mémoriser ces grands sites dans un nouveau « musée imaginaire » des formes de la terre. Lors d’un passage à Turin, une excursion au Monte dei Cappuccini m’a permis d’acquérir un classique de ce genre de leporello : le Panorama delle Alpi (dal Monte dei Cappuccini, Torino, 1874), réalisé par Edoardo Francesco Bossoli, peintre piémontais spécialisé dans les panoramas de montagne et qui fit une grande carrière dans ce type de dessin.

      Fig. 1-Panorama des Alpes (depuis le Mont des Capucins, Turin) (E. F. Bossoli, 1874). Source : collection de l’auteur.

      Sur un accordéon de papier de 1,93 sur 0,14m (surface de l’image), il a représenté à l’encre (plume et lavis) les Alpes Piémontaises depuis la vallée alpine du Po au SO jusqu’au Monte Generoso au NE, c’est-à-dire le versant italien de la chaîne depuis la haute vallée du Po à gauche du panorama jusqu’à la région des Lacs à droite, en passant par la région du val d’Aoste au centre. Le Mont Blanc n’est pas visible car masqué par le massif du Grand Paradis. Le Mont Rose (4 638m) et le Lyskamm (4 538m) sont donc les 2 plus hauts sommets de la ligne des crêtes figurées par le peintre.

      Fig. 2-Panorama des Alpes (depuis le Mont des Capucins, Turin) (E. F. Bossoli, 1874) (détail, partie centrale). Source : collection de l’auteur.

      L’essentiel est donc ici de figurer les sommets de la façon la plus « lisible » possible, d’où le dessin au trait (plume) et le lavis d’encre sépia. Mais dans les avant-plans de la ville et de sa campagne un certain nombre de monuments et d’édifices urbains bien connus sont dessinés pour servir de points de repère à la visée des sommets et à leur position sur la ligne des crêtes, le croquis panoramique servant alors pour le touriste de mini-table d’orientation.

      Dans ce cas turinois, la faible altitude relative du Mont des Capucins au-dessus de la ville (moins de 70 m au-dessus du Pô) en fait une vue presque horizontale, et l’effet de masque des sommets des premiers plans devant les suivants en devient très important. Un autre leporello emblématique de la production de Bossoli, celui du Panorama preso dal Monte Generoso, réalise une vue quasi aérienne du lac de Lugano et de ses environs, car le sommet en question domine ce lac de ses 1 701 m (soit 1 361m d’altitude relative) et offre des vues spectaculaires vers les grandes Alpes Suisses, Italiennes et Françaises à l’horizon nord et ouest. Le croquis devient franchement panoramique et permet une lecture du paysage qui se rapproche de celle d’une carte. Les lignes de crêtes se succèdent en profondeur sur plus de 60 kilomètres, et la dernière (la plus lointaine) est celle des plus de 4 000 m du Mont Blanc, du Mont Rose, des Alpes du Valais et de l’Oberland bernois, figurée en blanc.

      Fig. 3-Panorama pris depuis le Monte Generoso (E. F. Bossoli, 1875). Source : Boletino del Club Alpino Italiano.

      Ces deux œuvres sont donc emblématiques de cette production picturale considérable dans la seconde moitié du 19e siècle, destinée à participer de l’invention du paysage de la chaîne des Alpes. Une bibliographie abondante en a repris l’étude dans la géographie contemporaine. Par exemple Cllaudio Ferrata a étudié pour le Tessin La Fabrique du Paysage dans la Région des lacs du Sud des Alpes (Le Globe, tome 147/ GEA, N°23/ 2007, p.29-48). Il cite dans II teatro del paesaggio, (in Ferrata C. (a cura di), //senso dell’ospitalita?, pp. 57-67, 2006)) les travaux graphiques alpestres de Bossoli, dans un paragraphe où il traite de l’« art de voir ». On ne peut être mieux au cœur de la question du dessin géographique.

      Roland Courtot, mars 2023

    • sur Prix du Livre de Géographie des Lycéens et Etudiants 2023

      Publié: 17 June 2023, 1:04pm CEST par r.a.

      Le prix du Livre de Géographie des Lycéens et Etudiants est une création récente (2020), destinée à faire découvrir et aimer la géographie à travers une sélection annuelle de cinq ouvrages reflétant la diversité de la discipline. Les deux premières éditions avaient récompensé en 2021 Sylvie Lasserre pour Voyage au pays des Ouïghours (Editions Hesse, 2020) et en 2022 Camille Schmoll pour Les damnées de la mer (La Découverte, 2020).

      Cette année, le prix a été accordé à Monde enchanté, Chansons et imaginaires géographiques de Raphaël Pieroni et Jean-François Staszak (1). On comprend l’enthousiasme des jeunes gens qui l’ont choisi pour un ouvrage ludique et joyeux dont l’objet d’analyse est constitué de 36 chansons (2) écrites majoritairement en français et en anglais, des années 1930 à nos jours.

      Jean-François Staszak a présenté, à la Société de géographie, son travail et celui de son collègue, comme une réalisation de géographie culturelle qui étudie le monde tel qu’on l’appréhende à travers les différents systèmes de représentation. Face aux critiques qui reprochent à cette discipline son caractère trop souvent élitiste et conceptuel, il se réjouit de présenter un travail portant sur des chansons, c’est-à dire des témoignages de la culture populaire empreints d’émotion.

      Il a été demandé aux collègues genevois des auteurs de choisir une chanson connue comme enjeu géographique et de produire un texte court à destination du grand public. Ce choix peut être suggéré par le texte même de la chanson ou par les lieux où elle a été entendue. Certaines chansons ont participé à la construction de lieux. Il est ainsi plaisant de savoir qu’un Café Pouchkine a été inauguré en 1999 par Gilbert Bécaud sur la Place Rouge à Moscou, alors que sa chanson Nathalie date de 1964 ! (3)

       

      Michèle Vignaux, juin 2023

      1) Georg Editeur, 2021. Cet ouvrage a été suivi de Villes enchantées, en 2022. Il sera à son tour complété par Voyages enchantés en cours de réalisation. 2) Les trois ouvrages évoqueront 121 chansons dont 81 en français. 3) Le 22 septembre 2022, dans Géographie à la carte, France Culture a présenté le sujet des rapports entre la géographie et la chanson, en invitant notamment Jean-François Staszak. Parmi les principales questions abordées lors de l’émission, on retrouve bien sûr celles du livre qui vient d’être récompensé : comment les chansons racontent-elles les villes ? La culture populaire peut-elle matériellement transformer un territoire ? La puissance évocatrice de certaines villes dans les chansons a-t-elle un aspect géopolitique ? [https:]]