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18:59
L'histoire par les cartes. La mappa mundi de Leardo (1452)
sur Cartographies numériques
Source : « Le projet Lazarus va apporter un nouvel éclairage sur la plus ancienne carte de la collection UWM » (Rapport de l'Université du Wisconsin à Milwaukee)La mappa mundi de Leardo est une carte du monde dessinée à la main datant de 1452. Il s'agit de l'un des éléments phares de la collection de la bibliothèque de l'American Geographical Society, hébergée depuis près de 50 ans à l’University of Wisconsin Milwaukee (UWM). Le cartographe Giovanni Leardo a réalisé cette mappemonde à Venise pour un commanditaire inconnu – probablement un dignitaire religieux, puisqu'elle place Jérusalem en son centre, l'est pointé vers le haut. Dans le cercle qui l'entoure figure un calendrier, avec les phases de la lune, les fêtes des saints ainsi que d'autres informations.
La mappa mundi de Leardo - 1452 (source : Université du Wisconsin)
La bibliothèque géographique contient aujourd'hui plus de deux millions d'ouvrages, dont des cartes, des photos, des atlas, des globes. Mais la carte de Leardo est l'ouvrage le plus ancien de la collection. L'original est conservé dans une pièce sombre et à température et humidité contrôlées, ce qui fait qu'elle était difficile à montrer aux visiteurs. L'obtention d'une reproduction de pointe est l'une des raisons pour lesquelles l'UWM accueille le Projet Lazarus à l'université en mars 2025. La numérisation en haute résolution pourrait mettre en lumière des détails qui se sont estompés au fil des siècles. Le projet Lazarus utilise l'imagerie multispectrale pour faire ressortir les détails manquants ou ternis sur des documents fragiles ou endommagés. Le traitement des photos prises sous différentes fréquences lumineuses permet d'en extraire de nouveaux détails. L'original est sur vélin ou peau d'animal traitée. La bibliothèque disposera désormais d'une image numérique pour un fac-similé de meilleure qualité, elle pourra l'imprimer sur un support semblable au vélin.
Outre l'Université du Wisconsin qui en propose une version numérique, la mappa mundi de Leardo est consultable sur le site de la bibliothèque du Congrès.
Extrait de la notice :"La plus ancienne carte du monde conservée à la bibliothèque de l'AGS est la Mappamundi de Leardo. Il s'agit de l'une des trois cartes du monde connues signées et datées par le cartographe vénitien du XVe siècle, Giovanni Leardo. Les deux autres, similaires mais non identiques, se trouvent à la Bibliothèque communale de Vérone, en Italie, et la troisième au Musée civique de Vicence, en Italie. Cette carte représente les régions du monde connues des Européens à la fin du Moyen Âge. Elle est considérée comme l'un des plus beaux exemples de carte du monde d'époque médiévale conservée dans l'hémisphère occidental."
"On sait peu de choses sur Giovanni Leardo, géographe et cosmographe vénitien du XVe siècle, si ce n'est que trois de ses cartes du monde, signées par leur auteur, datent de la fin du Moyen Âge. Il s'agit de la plus ancienne carte du monde conservée à la bibliothèque de l'American Geographical Society et elle est considérée comme le plus bel exemple de mappemonde médiévale de l'hémisphère occidental. Les deux autres cartes de Leardo, similaires mais non identiques, se trouvent en Italie, à la Bibliothèque communale de Vérone et au Musée civique de Vicence. La carte représente les régions du monde connues des Européens à la fin du Moyen Âge – l'Europe, l'Asie et l'Afrique – et, comme sur de nombreuses cartes murales médiévales, elle montre Jérusalem au centre et est oreintée vers l'est. Archer M. Huntington acheta la carte et la présenta à l'American Geographical Society en 1906. En 1928, la société publia un fac-similé en couleur grandeur nature accompagné d'un texte de John K. Wright, intitulé The Leardo Map of the World: 1452 or 1453. L'ouvrage de Wright consistait essentiellement en une description détaillée du tracé, des noms et des caractéristiques de la carte elle-même. Rand McNally reproduisit également la carte pour une carte de Noël en 1952."
Articles connexes
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L'histoire par les cartes : 30 cartes qui racontent l'histoire de la cartographie (sélection de l'IGN)
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Numérisée en haute résolution, la carte médiévale de Fra Mauro peut être explorée en détail
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Le nord en haut de la carte : une convention qu'il faut parfois savoir dépasser
Cartes et atlas historiques
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11:55
Le « Security Project for QGIS » : contribuez maintenant !
sur OslandiaLe « Security project for QGIS » est désormais public ! Participez maintenant !
L’objectif de ce projet est de mutualiser des financements pour améliorer la sécurité de QGIS et porter le projet à un niveau de cybersécurité élevé.
Oslandia et d’autres partenaires investis, en particulier OPENGIS.ch sont des “pure players” opensource et les principaux contributeurs de QGIS. Ce projet est une initiative d’Oslandia et est soutenu par l’association QGIS.org. Nous travaillons de façon rapprochée avec la communauté de développeurs, utilisateurs et parties prenantes de QGIS. Ce projet est mené par des committers « core » de QGIS désireux de faire avancer les pratiques de cybersécurité.
Contexte globalDe nouvelles réglementations telles que NIS2 et le CRA en Europe, ainsi que d’autres réglementations internationales ou locales vont être activées dans les prochaines années. Elles requièrent l’amélioration des pratiques de cybersécurité des logiciels et des producteurs de logiciel. Les logiciels OpenSource, bien que bénéficiant d’un traitement spécifique, sont également concernés. Une estimation de l’impact du CRA sur les coûts logiciels est projeté à des montants de +30% do coûts supplémentaires.
Concernant QGIS, nous considérons que le projet est actuellement en deçà de ce qui serait nécessaire pour être conforme à ces législation. Il ne répond également pas pour le moment à certains prérequis des utilisateurs finaux en terme de qualité globale concernant la sécurité, les processus en place pour assurer la confiance dans la chaîne de production logicielle, et la culture de la cybersécurité dans le projet.
Nous avons échangé sur ce sujet avec des clients ayant des déploiements importants de QGIS et QGIS serveur, et ils ont confirmé que la cybersécurité est une de leurs principales préoccupations, et qu’ils souhaiteraient faire avancer le projet QGIS dans ce domaine autant que possible. QGIS fait en effet face au risque des départements IT possédant des chartes de sécurité pouvant empêcher son déploiement si le projet n’a pas assez de processus en place.
De plus, on note que les sollicitations de security@qgis.org ont récemment connu une forte augmentation.
Objectifs du projetOslandia, avec d’autres partenaires, et soutenu par des clients et des utilisateurs finaux, lance donc le “Security project for QGIS” : nous avons identifié les points-clé où des amélioration de sécurité peuvent être réalisés, nous les avons classifiés, détaillés, et nous avons créé des « work packages » avec estimations budgétaires.
- L’objectif principal est simple : améliorer significativement le niveau de cybersécurité du projet QGIS
- Il s’agit ensuite de se conformer aux contraintes et prérequis des réglementations et des utilisateurs finaux
- Enfin, nous voulons faire de QGIS un exemple de projet OpenSource prenant en compte la cybersécurité, et pouvant inspirer d’autres projets de l’OSGeo
QGIS et QGIS Server sont les deux principaux composants concernés par ce projet, mais améliorer la sécurité de QGIS de façon globale nous fait également considérer les bibliothèques sous-jacentes ( e.g. GDAL/OGR, PROJ, GEOS…).
Ce projet est un effort spécifique pour améliorer le niveau de sécurité du projet QGIS. Maintenir ce niveau sur le long terme nécessitera de nouveaux efforts, et nous vous encourageons également à financer directement QGIS.org en devenant un sponsor officiel du projet ( « Sustaining member » ).
La sécurité mémoire, la signature des binaires, la gestion de la chaîne d’approvisionnement logicielle, les process de contribution, la sécurité des plugins, les audits de sécurité et bien d’autres sujets sont inclus dans ce projet. Vous pouvez voir l’ensemble des sujets ainsi que les work packages sur le site dédié :
Organisation projet – Contribuez !Toute organisation intéressée pour améliorer la sécurité de QGIS peut participer au financement. Nous recherchons un total de financement estimé de 670K€, divisé en 3 work packages
Contribuez dès maintenant !
Une fois le financement démarré, Oslandia et ses partenaires vont commencer à travailler sur le Work Package 1 en 2025. Nous avons l’intention de travailler de façon rapprochée avec la communauté QGIS, l’association QGIS.org, les partenaires intéressés et les utilisateurs finaux. Une partie du travail consiste en l’amélioration du système actuel, d’autres demanderont des changements de process ou d’habitudes de développement. Travailler de façon rapprochée avec les communautés d’utilisateurs et de développeurs pour améliorer la culture de cybersécurité des contributeurs est une partie essentielle du projet.
Nous livrerons des améliorations dès 2025 et jusque 2027. Vous pouvez voir la liste complète des sujets et les work packages, ainsi que les budgets correspondants sur la page du projet : security.qgis.oslandia.com .
Vous êtes invités à contribuer financièrement, mais vous pouvez également passer le mot, et convaincre d’autres organisations de contribuer !
Nous tenons à remercier particulièrement Orange France pour son support de longue date à l’OpenSource en général et à QGIS en particulier. Ce sont les premiers financeurs du « Security Project for QGIS ».
Si vous avez des questions sur le projet, ou souhaitez obtenir plus de renseignements ou de matériel de présentation du projet à diffuser, n’hésitez pas à nous contacter !
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15:52
Carte détaillée du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique
sur Cartographies numériquesSource : Pritchard, H, Fretwell, P., Fremand, A. & al., « Bedmap3 updated ice bed, surface and thickness gridded datasets for Antarctica », Scientific Data, vol. 12, 414, 2025, [https:]] (article disponible sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International)
La carte la plus détaillée à ce jour du paysage sous la calotte glaciaire de l'Antarctique a été réalisée par une équipe de scientifiques internationaux dirigée par le British Antarctic Survey (BAS). Baptisée Bedmap3, elle intègre plus de six décennies de données acquises par avions, satellites, navires et même traîneaux à chiens.
Les résultats ont été publiés le 12 mars 2025 dans la revue Scientific Data. La carte nous donne une vue claire du continent blanc comme si ses 27 millions de kilomètres cubes de glace avaient été retirés, révélant les emplacements cachés des plus hautes montagnes et des canyons les plus profonds. Une révision notable de la carte concerne l'endroit où la couche de glace sus-jacente est la plus épaisse. Des relevés antérieurs situaient cet endroit dans le bassin de l'Astrolabe, en Terre Adélie. Cependant, une réinterprétation des données révèle qu'il se trouve dans un canyon anonyme à 76,052°S, 118,378°E, en Terre Wilkes. L'épaisseur de la glace à cet endroit est de 4 757 m.
Topographie de l'Antarctique d'après la Bedmap3 (source : Pritchard, Fretwell, Fremand & al., 2025)
Bedmap3 est désormais appelé à devenir un outil essentiel pour comprendre comment l’Antarctique pourrait réagir au réchauffement climatique, car il permet aux scientifiques d’étudier les interactions entre la calotte glaciaire et le lit. Bedmap3, comme son nom l'indique, est la troisième tentative de cartographie du substrat rocheux de l'Antarctique, entreprise en 2001. Cette nouvelle tentative représente une avancée considérable. Elle inclut plus du double de points (82 millions) par rapport aux précédents, représentés sur une grille de 500 m.
D’importantes lacunes dans les connaissances ont été comblées par des études récentes menées dans l’Est de l’Antarctique, notamment autour du pôle Sud, le long de la péninsule antarctique et des côtes de l’Antarctique occidental, ainsi que dans les montagnes transantarctiques. Le contour des vallées profondes est mieux représenté, tout comme les endroits où des montagnes rocheuses émergent de la glace. Les dernières données satellitaires ont également enregistré avec plus de précision la hauteur et la forme de la calotte glaciaire, ainsi que l'épaisseur des plateformes de glace flottantes qui s'avancent au-dessus de l'océan à la marge du continent.
La carte offre également une vue complète et nouvelle des lignes d’échouement à l’échelle du continent – ??les endroits où la glace au bord du continent rencontre l’océan et commence à flotter. Le paysage du lit rocheux sous la glace de l'Antarctique est détecté par diverses techniques, notamment le radar, la réflexion sismique (ondes sonores) et les mesures de gravité. En soustrayant cette topographie de la forme et de l’élévation de la glace au-dessus, on obtient des statistiques fascinantes sur le pôle Sud :
- Volume total de glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 27,17 millions de km³
- Superficie totale de la glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 13,63 millions de km²
- Épaisseur moyenne de la glace de l'Antarctique, y compris les plateformes de glace : 1 948 m (hors plateformes de glace : 2 148 m)
- Élévation potentielle du niveau mondial des océans si toute la glace fondait : 58 m
« De manière générale, il est devenu évident que la calotte glaciaire de l'Antarctique est plus épaisse qu'on ne le pensait initialement et qu'elle contient un volume de glace plus important, reposant sur un lit rocheux situé sous le niveau de la mer. Cela accroît le risque de fonte de la glace en raison de l'incursion d'eaux océaniques chaudes aux confins du continent. Bedmap3 nous montre que l'Antarctique est légèrement plus vulnérable qu'on ne le pensait. »
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La carte, objet éminemment politique. L'Argentine et sa carte officielle bi-continentale
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7:17
De villes en villes. Atlas des déplacements domicile-travail interurbains
sur Cartographies numériquesAnne Aguiléra, Benoit Conti, Sylvestre Duroudier, Florent Le Néchet, De villes en villes. Atlas des déplacements domicile-travail interurbains, Université Gustave Eiffel 2024, Les collections de l’IFSTTAR (ouvrage mis à disposition sous Licence Creative Commons 4.0 International).
Contenu et réalisation de l'Atlas
À travers une série de cartes régionales, cet Atlas interactif illustre les flux pendulaires depuis et vers les villes françaises de 50 000 à 700 000 habitants. Ce travail, mené par des chercheur.e.s du LVMT et de Géographie-cités dans le cadre d’un partenariat avec l’entreprise Transdev, offre un regard inédit sur ces mobilités et souligne aussi le manque d’offres de transport alternatives à l’automobile.
Cet Atlas a été réalisé dans le cadre d’un partenariat entre le Laboratoire Ville Mobilité Transport (LMVT), unité mixte de recherche (UMR) entre l'Université Gustave Eiffel et l’École nationale des ponts et chaussées et l’UMR Géographie-cités (avec la collaboration de Sylvestre Duroudier, maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’UMR), dans le cadre d’un partenariat avec Transdev. Il s’intéresse aux navettes interurbaines depuis et vers les villes françaises de 50 000 à 700 000 habitants, qui concernent 8 trajets interurbains sur 10. Il rend compte de la géographie régionale et intra-régionale de ces déplacements, du profil (âge et profession) des actifs concernés, et identifie les configurations plus ou moins favorables à l’usage des transports collectifs.
Les déplacements interurbains, grands oubliés des politiques de transport ?
En France continentale, plus de 3 millions de personnes vivent et travaillent dans deux villes distinctes (au sens de l’aire d’attraction de l’Insee). C’est 50 % de plus qu’en 1999. Pour rejoindre leur lieu d’emploi, ces actifs interurbains parcourent des distances importantes : entre 25 et 50 km pour les deux tiers d’entre eux, et plus de 50 km pour les autres. Selon l’Insee, ces navettes interurbaines, dont 9 sur 10 sont réalisées en voiture, comptent pour un tiers des émissions de l’ensemble des déplacements domicile-travail. Elles sont pourtant peu étudiées, et restent peu prises en compte dans les politiques de report modal vers les transports collectifs.
Si les trajets interurbains entre deux communes périurbaines sont nombreux en volume, leur géographie précise reste complexe à saisir finement car ces flux concernent principalement de petits effectifs, inférieurs à 10 actifs. Malgré leur nombre, ils sont donc peu visibles dans cet Atlas. Selon les régions, la part respective des navettes entre les différentes catégories de communes montre des disparités importantes (tableau ci-dessous). Par exemple, la part des échanges entre communes centres est particulièrement élevée (par rapport à la moyenne) en Occitanie, Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Île-de-France, et la plus faible dans les Hauts-de-France. Les flux entre communes périurbaines sont les plus élevés en Auvergne-Rhône-Alpes, et les moins importants en Île-de-France.
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Le Mobiliscope, un outil de géovisualisation pour explorer les mobilités urbaines heure par heure
L'INSEE propose une nouvelle typologie des aires urbaines en fonction de leur aire d'attraction
Vers une loi universelle des mobilités urbaines ? (Senseable City Lab - MIT)
Un atlas de l'expansion urbaine à partir de 200 villes dans le monde
Étudier la progression de l'étalement urbain aux Etats-Unis depuis 2001Étudier les mobilités résidentielles des jeunes Américains à partir du site Migration Patterns
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14:00
Revue de presse du 21 mars 2025
sur GeotribuLa GeoRDP arrive, avec un parfum de R'n'B des années 2000... Remastérisé avec des BD, des formats Cloud, un peu d'herbe et d'images aériennes anciennes, avec d'autres géotrucs.
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6:17
[Équipe Oslandia] Benoît Blanc, développeur SIG
sur OslandiaBenoît obtient un DUT Informatique à Lyon en 2010. Et c’est dans son village natal que son avenir se précise : une entreprise locale spécialisée dans les instruments de mesure et les services pour l’étude des mousses l’informe qu’elle aurait bien besoin d’une compétence en informatique
Benoît s’engage alors en licence professionnelle Informatique embarquée et mobile. L’entreprise pour l’accueillir en alternance est déjà trouvée !
De 2011 à 2018, il a en charge le développement en Delphi des logiciels qui pilotent les instruments de mesure fabriqués par l’entreprise composés notamment de caméras et modules d’acquisition de données nécessaires pour analyser et caractériser les propriétés chimiques des produits testés par les clients.
En 2018, licenciement économique … et virage technologique !
« J’ai eu quelques enseignements sur les SIG en licence. Je me suis renseigné sur mon temps personnel et j’ai découvert QGIS ce qui m’a donné envie de reprendre une formation : un Master Géographies Numériques. Je voulais continuer dans le développement informatique mais me spécialiser dans les SIG »
Benoît alterne pendant 2 ans, 6 mois de cours et 6 mois de stage avec un premier stage chez GiSmartware, un éditeur de logiciel de SIG propriétaire et un deuxième stage chez Oslandia !
« Un collaborateur d’Oslandia donnait des cours sur PostGIS dans mon master, j’avais identifié l’entreprise et suis allé proposer mon CV pour un stage en fin de cours, ça m’intéressait de découvrir l’open source ! »
Suite à son stage, Benoît est embauché chez Oslandia en tant que développeur SIG.
« Au quotidien, je fais essentiellement du web : du déploiement d’applications chez nos clients et des contributions sur de nouvelles fonctionnalités pour QWC et QFieldCloud notamment. En ce moment, je travaille au développement d’une application web pour la gestion des travaux d’installation et de maintenance de la fibre pour une société qui pose de la fibre optique en Afrique de l’Est. »
Projet emblématique« QWC – QGIS Web Client, c’est mon fil rouge depuis que je suis arrivé en stage ! J’ai découvert l’application, je l’ai déployée chez des clients (beaucoup de clients !) en apportant de nouvelles fonctionnalités dans la solution. Je suis même devenu core committer depuis quelques années ».
Technologies de prédilectionPython, React, Ansible, Docker
PhilosophieApporter des solutions techniques tout en maintenant un lien humain fort avec les clients.
Oslandia en 1 motExpertise
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14:44
Prior Lake, une base de données complète sur les lacs dans le monde (données SWOT)
sur Cartographies numériquesSource : Wang, J., Pottier, Cl. Cazals, C & alii (2025). The Surface Water and Ocean Topography Mission (SWOT) Prior Lake Database (PLD) : Lake Mask and Operational Auxiliaries, Water Ressources Research, [https:]] (article et données en libre accès).
Résumé
Les lacs comptent parmi les réserves d'eau les plus répandues à la surface de la Terre. L'un des principaux objectifs de la mission satellite SWOT (Surface Water and Ocean Topography) est de surveiller l'élévation, la superficie et l'évolution des réserves d'eau de surface dans les lacs à l'échelle mondiale. Pour atteindre cet objectif, des informations préalables sur les lacs, telles que leur localisation et leur étendue de référence, sont nécessaires pour organiser les observations de SWOT et calculer la variation de leurs réserves au fil du temps. Nous présentons ici la base de données des Prior Lake (PLD) de la mission SWOT afin de répondre à cette exigence. Cet article met l'accent sur le développement de la « PLD opérationnelle », qui se compose (a) d'un masque haute résolution englobant environ 6 millions de lacs et réservoirs répondant au critère de taille minimale de 1 ha, tel que défini dans les objectifs scientifiques d'observation des lacs de SWOT, et (b) de multiples auxiliaires opérationnels qui soutiennent le masque des lacs dans la génération des produits de données vectorielles lacustres standard de SWOT. Nous avons construit le masque des lacs antérieurs en harmonisant l'ensemble de données mondiales sur les lacs Circa-2015 de l'UCLA et plusieurs bases de données de réservoirs de pointe. Des auxiliaires opérationnels ont été produits à partir de données géospatiales multithématiques afin de fournir des informations essentielles au fonctionnement du PLD, notamment sur les bassins versants et les zones d'influence des lacs, la phénologie des glaces, les relations avec les rivières antérieures SWOT et la couverture spatiotemporelle des survols SWOT. À l'échelle mondiale, plus des trois quarts des lacs antérieurs ont une superficie inférieure à 10 ha. Environ 97 % des lacs, soit la moitié de la superficie mondiale des lacs, sont intégralement observés au moins une fois par cycle orbital. Le PLD sera amélioré de manière récurrente tout au long de la mission et constitue un cadre essentiel pour l'organisation, le traitement et l'interprétation des observations SWOT sur les environnements lacustres, d'une importance fondamentale pour la science des systèmes lacustres.
Prior Lake est actuellement la base de données la plus complète sur les lacs (environ 6 millions) et leurs attributs associés. Elle sert également de base aux données SWOT sur les lacs.
Carte mondiale et répartition des lacs (source : Wang et al., 2025)
Données
Le PLD SWOT opérationnel est accessible en accès libre via la plateforme Hydroweb.next sous licence Etalab 2. GeoDAR est décrit dans Wang et al. (2022a) et la version 1.1 est accessible via Wang et al. (2022b) sous licence CC BY 4.0 sur le référentiel de données Zenodo. GREI-p2k est décrit dans Fan et al. (2024) et accessible via Song (2024) sous licence CC BY 4.0 sur la Banque de données scientifiques.
GRanD est décrit dans Lehner et al. (2011), et la version 1.3 est actuellement archivée et accessible via le site Web de Global Dam Watch (Mulligan et al., 2021).
HydroBASINS est décrit dans Lehner et Grill (2013), et la version 1.c est archivée et accessible via le site Web HydroSHEDS.
SWORD est décrit dans Altenau et al. (2021) et la version 17 est accessible en open data via Altenau et al. (2025) sur le référentiel de données Zenodo.
Les données SWOT Cal/Val et les bandes d'orbites scientifiques sont accessibles via le site Web des données altimétriques par satellite AVISO.
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Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eau
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22:04
L’Afghanistan, un trou noir entre les empires
sur Les cafés géographiquesBeaucoup de monde ce mardi 10 mars au Flore pour écouter parler d’un pays, l’Afghanistan, dont le comportement extravagant des dirigeants suscite toujours beaucoup d’émotion. L’intervenant, Régis Koetschet, est doublement engagé comme homme de terrain et de réflexion. Ambassadeur de France à Kaboul de 2005 à 2008, il travaille aujourd’hui dans des organisations humanitaires auprès de la diaspora afghane en France.
Régis Koetschet au Café de Flore lundi 10 mars 2025 (photo de J.-P. Némirowsky)
Un pays pas comme les autres ? C’est ce qu’ont dit beaucoup d’observateurs. Pour Babur, fondateur de l’Empire moghol au début du XVIe siècle comme pour Nicolas Bouvier, écrivain voyageur suisse du XXe siècle, « Kaboul est au centre du monde habité ».
Situation géographique
Ce pays de très hautes montagnes ne voit ses frontières stabilisées qu’au XIXe siècle après l’intervention anglaise. Au Nord-Est (la « queue de la casserole »), c’est le Pamir, strié de routes par les Chinois, qui fait frontière avec la Chine. Au Nord, l’Amou-Daria sert de frontière avec les pays d’Asie centrale qui furent des Républiques soviétiques jusqu’en 1991. Le fleuve représentait alors la cassure entre la modernité soviétique et l’archaïsme afghan. A l’Est, les 1000 km de frontières avec l’Iran sont perméables au trafic de drogue. Au Sud, la frontière tracée par les Britanniques en 1893 divise le peuple pachtoune entre Afghanistan et Pakistan. Non reconnue officiellement, elle est le lieu de nombreux accrochages.
Malgré le relief tourmenté et élevé, le pays ne souffre pas d’enfermement grâce à ses vallées profondément creusées. Les Afghans ont un sentiment d’unité nationale. Aujourd’hui la région est « aspirée » par les pays du Golfe où la diaspora afghane est nombreuse, elle sert d’axe Nord/Sud entre Asie centrale et océan Indien.
Population
La population est difficile à évaluer précisément (entre 35 et 42 millions habitants), mais la pression démographique est importante (forte croissance depuis les années 1960).
Les quatre groupes qui la constituent ont de nombreux membres au-delà des frontières. Les plus nombreux sont les Pachtounes (entre 38 et 42%), suivis par les Tadjiks (entre 25 et 32%), de culture persane, puis par les Hazaras (entre 9 et 19%), méprisés car chiites. Les Ouzbeks, de culture turque, forment le dernier groupe.
Peut-on parler de « tribus » ? Ce terme n’est pertinent que pour les Pachtounes qui ont un code d’honneur oral structurant le fonctionnement de la société. Fondé essentiellement sur la protection de la réputation des familles, il irrigue aujourd’hui l’ensemble de la société afghane.
La population urbaine a fortement augmenté depuis les années 60. En 2023 elle était de 26,93 %. Cela s’explique par des raisons politiques et climatiques. Le pays est très exposé au changement climatique (fonte des glaciers, déforestation, fragilité des sols…), ce qui entraîne le dépeuplement des villages. La croissance de Kaboul est même hors de contrôle par manque de ressources hydriques. La pauvreté est donc très forte (90% de la population au-dessous du seuil de pauvreté).
Aspects géopolitiques
L’Afghanistan est le lieu du pivot eurasiatique car il se trouve au cœur d’une région où se sont développées de fortes entités (Inde, Turquie …). Aujourd’hui, il est traversé par les « routes de la soie » ferroviaires et routières et par les oléoducs qui transportent le gaz turkmène vers l’Inde. Donc à son corps défendant, ce pays est au cœur d’un écheveau dont on ne sait pas comment il va évoluer.
Histoire
L ’Afghanistan a connu tous les régimes.
La monarchie est établie en 1926 avec le souci de moderniser le pays, de sortir de l’isolationnisme, de scolariser la population (des étudiants sont envoyés en France). Cette période correspond à un âge d’or mythique que l’on retrouve dans les romans de J. Kessel comme Les Cavaliers.
La monarchie est renversée par un coup d’Etat en 1973. Mohammad Daoud Khan instaure la République avant d’être renversé par le parti communiste (PDPA), en 1978, ce qui entraîne une guerre civile. Pour soutenir leur candidat, les Soviétiques envahissent le pays en 1979. S’ensuivent 10 années de guerre civile où les troupes soviétiques affrontent les moudjahidines (« combattants de la liberté »). Le départ de l’Armée rouge en 1989 n’entraîne pas la fin de la guerre civile où s’opposent désormais différents groupes de moudjahidines. Cette guerre civile a fait le lit du régime des talibans qui prétendent faire la paix. Ceux-ci, fondamentalistes islamiques, installent leur pouvoir à Kaboul de 1996 à 2001, sous la direction du mollah Omar. La violence ravage le pays (lutte entre combattants et massacres de civils), ce qui suscite une grande méfiance au sein de la communauté internationale d’autant plus qu’il accueille l’association terroriste Al-Qaïda et son chef Oussama Ben Laden. Les attentats du 11 septembre 2001 à New York, planifiés par Ben Laden, amènent l’intervention des Etats-Unis à la tête d’une coalition internationale. Le pouvoir taliban est rapidement balayé et un nouveau pouvoir est installé. Mais peu à peu les Américains, préoccupés par la situation en Irak, s’intéressent moins à l’Afghanistan et retirent leurs troupes en 2021. Les talibans prennent à nouveau le contrôle de Kaboul puis de tout le pays.
L’engagement en faveur des Afghans
Régis Koetschet insiste sur les énormes souffrances subies par les Afghans, ce qui motive son engagement dans des organisations caritatives cherchant à aider la population afghane.
Si le mouvement taliban est hétérogène, ce sont les plus conservateurs qui imposent une « purification » forcenée de la société. L’oppression des femmes qui disparaissent de l’espace public est sans fondement religieux. Les ONG constituent leur prochaine cible. C’est un des principaux enjeux du moment car il est important de rester en Afghanistan pour ne pas laisser les Afghans seuls.
Diaspora afghane
Les Afghans ont une tradition de déplacement. C’est un peuple « marcheur », poussé à partir par la pauvreté de leurs terres. Aujourd’hui, la majorité des femmes voudraient quitter le pays.
Parmi de nombreux pays, la France accueille un courant migratoire important alimenté par beaucoup de jeunes qui se sentent menacés par les talibans et sont poussés par leur famille à partir. Parmi eux certains ont un parcours brillant comme Atiq Rahimi, écrivain et réalisateur, qui a obtenu le prix Goncourt en 2008 pour son roman Syngué sabour (Terre de patience). En France, les jeunes Afghans courent deux risques : la reconstitution des communautés (pachtoune, hazara…) et l’appel à des discours violents. Aujourd’hui ces exilés, grâce aux téléphones portables, gardent des liens étroits avec leur famille.
Poésie
Elle constitue le principal espace de liberté des Afghans qui y consacrent des soirées entières. Les femmes occupent une place importante dans la création poétique. On peut consulter Le cri des femmes afghanes (éditions Bruno Doucey, 2022), anthologie établie par Leili Anvar qui rassemble les textes de 41 poétesses. Le sort de Nadia Anjuman, auteur de plusieurs recueils de poèmes et tuée par son mari à 23 ans, témoigne du courage de ces femmes afghanes dont la créativité s’exerce malgré la violence sociale.
Afghanistan et France
Devenu roi d’Afghanistan, Amanullah se tourne vers la France pour moderniser son pays. En 1922 après des premiers contacts à Téhéran est créée une Délégation archéologique française en Afghanistan. Les premières fouilles sont réalisées sous la direction d’Alfred Foucher. Des écoles sont aussi mises en place. On peut dire que la culture a précédé la diplomatie, ce sur quoi a insisté de Gaulle en évoquant « des liens surtout culturels » entre les deux pays.
Questions de la salle :
1-Les talibans sont-ils des « créatures » des Américains ?
Il n’y a pas de continuité entre les moudjahidines et les talibans. Les premiers sont marqués par un fonctionnement traditionnel. Il se battaient pour leur liberté et étaient hostiles au mouvement révolutionnaire agraire des communistes. Les seconds sont issus d’un mouvement parti des madrasas (écoles coraniques) du Pakistan.
2-Quelle place occupe la culture du pavot dans les finances des talibans ?
Un rapport récent de l’ONU indique qu’officiellement on n’en cultive plus en Afghanistan, mais il est difficile de savoir ce qui se passe dans les vallées reculées.
3-Le régime taliban est-il totalement répressif ? Y a-t-il une absence totale d’opposition ?
Les observateurs évoquent une certaine fluidité que peuvent expliquer plusieurs raisons. En premier lieu, la population, fatiguée, trouve une certaine sécurité dans la situation actuelle. Mais il ne faut pas sous-estimer le caractère policier du régime qui opprime une opposition sans appuis extérieurs. Le pays reste largement enfermé, même s’il y a une reprise du tourisme chinois, européen…et de nouveaux investissements venus du Golfe.
Les pays européens n’ont pas repris de relations diplomatiques avec l’Afghanistan mais ont eu des contacts avec le régime taliban à Doha en juin 2024 lors de la rencontre organisée par l’ONU.
4-Dans la salle, un participant afghan insiste sur la situation des femmes afghanes menacées en France même, la France qui a accueilli beaucoup d’intellectuels et d’artistes. Ces exilés son soutenus par de nombreuses associations comme la Fondation Aga Khan.
Michèle Vignaux, mars 2025
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21:17
Café géo d’Albi, 19 mars 2025 : « Retiens la Nuit : quels enjeux pour la lutte contre la pollution lumineuse ? »
sur Les cafés géographiquesCentième café albigeois, mercredi 19 mars 2025, à 18h, au Shamrock (6 rue du Dr Camboulives).
Le thème est : « Retiens la Nuit : quels enjeux pour la lutte contre la pollution lumineuse ? »
20250319_#100_CafeGeoAlbigeois_Nuit_Challeat
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14:00
OSM Data : Extrusion des données en 3D
sur GeotribuOSM DATA 3D : des données 2D à leur représentation en 3D
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0:09
DbToolsBundle : sortie de la version 2
sur Makina CorpusDécouvrez les nouveautés de la version 2 du DbToolsBundle, au programme : version Standalone, Docker et Laravel
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18:06
Appel à participants - GT participation citoyenne aux communs numériques
sur Conseil national de l'information géolocaliséeAppel à participants - GT participation citoyenne aux communs numériques -
17:56
Décret n° 2025-240 du 14 mars 2025 relatif à la mise à disposition par les communes de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie des données relatives à la dénomination des voies et à la numérotation des maisons et autres constructions
sur Conseil national de l'information géolocaliséeDécret n° 2025-240 du 14 mars 2025 relatif à la mise à disposition par les communes de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie des données relatives à la dénomination des voies et à la numérotation des maisons et autres constructions
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17:44
Votre chatbot OneGeo Chat : décryptage technique
sur Neogeo TechnologiesLes chatbots sont partout, OneGeo Chat ne se limite pas à des réponses génériques : il exploite vos jeux de données ! Grâce à l’architecture RAG (Retrieval Augmented Generation), il interroge et croise les informations disponibles pour fournir des réponses précises et contextualisées, adaptées à votre domaine.
Un chatbot, mais pas n’importe lequel !Cet article s’adresse à celles et ceux qui veulent aller plus loin et découvrir l’envers du décor : architecture, choix technologiques, infrastructure… On vous embarque dans les coulisses du développement de OneGeo Chat !
Derrière l’écran : l’équipe aux manettes
Derrière OneGeo Chat, c’est nous, l’équipe du service Innovation de Neogeo Toulouse, qui sommes aux manettes : Sébastien Da Rocha et Mathilde Pommier. Passionnés par les avancées en traitement du langage naturel (NLP : Natural Language Processing), nous nous sommes appuyés sur les recherches les plus récentes pour concevoir un chatbot à la fois performant et réellement utile. Plutôt que de développer un assistant générique, nous avons voulu créer un outil capable d’exploiter vos jeux de données, afin de fournir des réponses précises et adaptées à votre contexte métier.
Pourquoi OneGeo Chat ?
L’idée de OneGeo Chat est née de l’observation de certains défis récurrents rencontrés par nos utilisateurs dans leur manière de rechercher des jeux de données. Nous disposons déjà de OneGeo Explorer, un outil performant pour la recherche full-text. Ce dernier présente une limite : si l’utilisateur ne connaît pas précisément les termes exacts présents dans les jeux de données qu’il cherche, il risque de ne pas le trouver. Ce constat a révélé un besoin : celui d’une recherche plus flexible, adaptée à des utilisateurs qui ne savent pas toujours comment formuler leur requête.
Un autre besoin que nous avons identifié est celui de questionner les jeux de données sur des sujets vastes et complexes. Lorsque l’utilisateur se lance dans la recherche d’informations, il n’a pas toujours une idée claire de tous les aspects du sujet qu’il explore. Il manque souvent une interaction dynamique qui permettrait d’approfondir la recherche au fur et à mesure, de poser des questions spécifiques et d’obtenir des réponses contextualisées. C’est pour cela que nous avons choisi le format du chatbot : offrir un échange fluide, comme une conversation, pour guider l’utilisateur dans sa recherche.
Enfin, un autre point important est que, souvent, les utilisateurs effectuent des recherches similaires ou cherchent à retrouver des informations qu’ils ont déjà consultées. Le chatbot permet donc de garder une trace des recherches en les enregistrant dans différentes conversations. Cela permet de classer et de retrouver plus rapidement des données pertinentes, facilitant ainsi les futurs échanges.
C’est en réponse à ces besoins que OneGeo Chat a vu le jour : une solution qui permet non seulement de questionner les jeux de données de manière plus naturelle, mais aussi de garder une trace de ses recherches et de faciliter l’exploration même pour les sujets les plus complexes.
Une intégration aux petits oignons
Dès la phase de conception, OneGeo Chat a été pensé pour s’intégrer de manière fluide dans la plateforme OneGeo Suite, afin d’offrir une expérience unifiée aux utilisateurs. Tout comme OneGeo Explorer, l’objectif était de créer un point d’entrée unique où les utilisateurs peuvent gérer, rechercher et visualiser leurs jeux de données, sans avoir à jongler entre plusieurs outils. Cette intégration permet de centraliser l’accès aux données tout en optimisant la fluidité de l’expérience utilisateur.
Cependant, nous avons également pris en compte le besoin de flexibilité. Ainsi, OneGeo Chat a été conçu pour fonctionner en stand-alone, de manière totalement autonome, pour les utilisateurs ayant des besoins plus modestes ou spécifiques. Cette modularité de la solution, à la fois en termes d’intégration dans un environnement plus large ou de déploiement indépendant, permet à OneGeo Chat de s’adapter à différentes configurations et de répondre à une large variété de cas d’usage.
Dans les coulisses du codeC’est ici que ça se corse !
On plonge maintenant au cœur de la technique et des choix qui ont façonné OneGeo Chat. Préparez-vous à découvrir comment ce projet a été conçu, les technologies utilisées et l’infrastructure qui permet à ce chatbot de fonctionner sans accroc.
Les fondations du projet Le principe de RAG (Retrieval Augmented Generation)
Au cœur de OneGeo Chat se trouve une architecture puissante qui combine deux technologies : la génération de texte par IA et la récupération d’informations métier. Ce modèle, appelé RAG, permet à notre chatbot d’aller au-delà de la simple génération de réponses. Plutôt que de s’appuyer uniquement sur des connaissances internes, il interroge une base de données vectorielle contenant vos jeux de données pour y chercher des informations pertinentes, puis génère une réponse en fonction de ces données.
Le processus se déroule en deux étapes principales : d’abord, le moissonnage (harvest) des différentes sources de données afin de remplir une base de données vectorielle qui servira au modèle lors de son utilisation (inférence). Puis, l’étape d’inférence où l’utilisateur pose sa question au chatbot et où l’application répond grâce à un modèle d’IA.
Cette seconde étape est elle-même divisée en deux avec, il y a d’abord la phase de récupération des données pertinentes pour la question de l’utilisateur (le retrieval). Ici, le chatbot consulte la base de données vectorielle précédemment remplie dans l’étape de harvest pour récupérer des documents en lien avec la question posée.
Plutôt que de rechercher une correspondance exacte (full-text, comme dans OneGeo Explorer), le modèle se base sur la proximité vectorielle des termes. Autrement dit, il évalue la similarité sémantique entre la question de l’utilisateur et les documents stockés, ce qui lui permet d’identifier des réponses pertinentes même si les termes exacts ne sont pas présents dans les jeux de données. Cela implique donc de vectoriser à la fois les documents en base et la question de l’utilisateur avec un seul et même modèle sémantique.
Une fois les documents pertinents récupérés, ces derniers forment ce qu’on appelle un contexte qui va venir nourrir un LLM (Large Language Model : modèle d’IA générative). En somme, ce contexte offre une base à l’IA et l’oriente dans la bonne direction pour générer une réponse précise à la question de l’utilisateur. Ainsi, la technique utilisée est la même que celle que vous employez quand vous détaillez votre demande dans d’autres chatbots.
C’est donc ainsi que s’achève le modèle de RAG, qui permet donc au modèle d’IA de générer des réponses basées sur les jeux de données de l’utilisateur. Un RAG classique se termine ainsi, mais on verra par la suite que le nôtre comprend une étape supplémentaire.
Le RAG de OneGeo ChatMaintenant que le principe général du RAG est clair, passons aux spécificités de son implémentation dans OneGeo Chat. Notre approche va plus loin qu’un simple Retrieval Augmented Generation classique en intégrant des mécanismes avancés pour optimiser la récupération et l’exploitation des informations.
Lors de la phase de moissonnage, notre base de données vectorielle est enrichie avec les jeux de données issus de la plateforme OneGeo Suite. Cette dernière push (pousse) ses méta-données publiées et celles moissonnées dans la base de données vectorielle de OneGeo Chat. Bien sûr, seules les données accessibles en anonymes sont disponibles. La base vectorielle peut aussi (mais ce n’est pas obligatoire) être alimentée en pull (tirant) des données de notre application de management de projet : Redmine. À l’avenir, d’autres sources de données seront ajoutées, vous pourrez également rajouter les votres. Ainsi, ces deux mécanismes (de push et pull) remplissent ainsi la base de données vectorielle de OneGeo Chat avec vos données.
Plus concrètement, la recherche sémantique n’est réalisable et efficace que sur de petits morceaux de texte de quelques centaines de caractères. De ce fait, les documents ne sont pas conservés tels quels dans la base de données vectorielle de OneGeo Chat. Ces derniers sont donc découpés en phrases avant que celles-ci ne soient indexées grâce à cette représentation vectorielle. Bien sûr, chaque phrase est enregistrée avec un lien vers son document d’origine pour que l’on puisse remonter jusqu’à ce dernier.
De plus, OneGeo Chat ne se limite pas à récupérer les documents les plus pertinents dans une base vectorielle, en effet, ce dernier adopte une approche plus complète et modulaire. Nous avons mis en place un système de chaînage de retrievers, permettant d’agréger plusieurs types d’informations pour former le contexte à envoyer au modèle génératif :
- Une pré instruction codée en dur : avant même de chercher des documents, le chatbot récupère un ensemble de directives définissant son comportement (langue de réponse, citation des sources, etc.).
- L’historique de conversation : pour assurer une réelle continuité dans l’échange, le chatbot prend en compte les messages précédents de la conversation en cours.
- Les titres de documents les plus pertinents : afin d’affiner la recherche, nous utilisons un premier filtre basé sur les titres des documents les plus proches de la requête utilisateur. Cela permet d’orienter efficacement le processus de récupération.
- Les documents les plus pertinents dans la base vectorielle : une fois ces étapes réalisées, le chatbot interroge la base vectorielle pour récupérer les documents les plus en adéquation avec la question posée. On récupère uniquement les données pertinentes d’un point de vue sémantique : le titre, la description et autres métadonnées (mais pas les dates par exemple).
Grâce à cette architecture modulaire, il est possible d’ajouter, d’orchestrer ou de retirer des retrievers à tout moment, offrant ainsi une grande flexibilité pour tester et sélectionner différents algorithmes de récupération et de génération.
Finalement, OneGeo Chat possède une dernière particularité s’ajoutant au RAG classique : un bloc supplémentaire nommé Document Searcher. Ce module intervient une fois la réponse générée par le LLM et se concentre sur le cas d’utilisation de la recherche documentaire. Pour cela, ce module prend en entrée la question initiale ainsi que la réponse générée. Il effectue des recherches sémantiques dans la base de données vectorielle sur ces données d’entrées. À l’issue de ce processus, les cinq documents les plus pertinents sont sélectionnés et présentés à l’utilisateur, accompagnés d’un lien, d’une description et de son score.
Ainsi, le chatbot OneGeo Chat vous permet d’accéder directement aux jeux de données les plus pertinents en lien avec votre question initiale.
Vous trouverez l’ensemble des modules composants OneGeo Chat dans le schéma suivant.
Un savant mélange de technos libres au cœur de OneGeo Chat
OneGeo Chat repose sur plusieurs technologies qui assurent son bon fonctionnement, aussi bien côté intelligence artificielle que sur les aspects backend, frontend et validation.
Pour la partie IA, deux modèles sont utilisés : Llama 3.1:8b pour la génération LLM des réponses et paraphrase-multilingual-MiniLM-L12-v2 pour la recherche sémantique. Vous avez d’ailleurs déjà pu voir ces modèles sur le schéma précédent. Nous avons sélectionné ces modèles non seulement pour leurs performances, mais aussi pour leur taille réduite, ce qui facilite leur exécution (le temps de réponse). De plus, ils sont disponibles via Ollama, une solution qui simplifie la gestion, l’utilisation et l’interchangeabilité des modèles.
Le backend est développé en Python et avec le framework Django. Pour ce qui est de la base de données vectorielles, nous avons fait le choix de QDrant, qui permet d’effectuer facilement les recherches sémantiques. Cette base de données vectorielle est également légère et facilement déployable. Pour gérer la communication en temps réel, nous utilisons Django Channels, qui permet d’intégrer facilement les WebSockets à Django. Cette technologie nous permet de facilement gérer les conversations. Par ailleurs, Django REST Framework (DRF) facilite l’interaction avec la base de données et les échanges entre le frontend et le backend.
Côté frontend, l’interface est construite avec VueJS 3 et TypeScript. On a opté pour TypeScript plutôt que JavaScript afin de bénéficier de ses règles de typage, ce qui permet de limiter les bugs, d’améliorer la clarté du code et de faciliter sa maintenance sur le long terme.
Également, au service innovation de Neogeo, nous accordons une grande importance à la qualité et à la fiabilité de nos développements. Pour garantir un code robuste et maintenir un haut niveau de tests et validation, nous avons mis en place une CI (Intégration Continue) dans le GitLab du projet OneGeo Chat.
Nous utilisons notamment MyPy pour l’analyse statique du code backend Python, ce qui nous permet de détecter les incohérences de typage avant même l’exécution du programme. Pour le suivi de la qualité du code, SonarQube analyse notre code en profondeur afin de détecter d’éventuels bugs, code smells et évaluer notre couverture de code. Quant aux tests en eux-mêmes, Pytest est notre outil principal pour l’exécution des tests unitaires et d’intégration backend. Côté frontend, nous avons quelques tests Cypress, mais ces derniers restent basiques et ne sont pas intégrés dans la CI, mais exécutables manuellement.
Aussi, nous avons l’outil Pip-audit qui nous aide à identifier les vulnérabilités de sécurité dans les dépendances Python et à garantir que notre application repose sur des bibliothèques à jour et sécurisées. Pour finir, puisque OneGeo Chat est open-source, nous utilisons Pylic afin de vérifier que toutes les bibliothèques et API que nous intégrons respectent bien les licences adéquates.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur les compatibilités entres licences, je vous invite à consulter notre article sur la licence Affero GPL 3.0
Enfin, le déploiement est géré via Docker, ce qui permet non seulement d’avoir un environnement isolé et reproductible, mais aussi de simplifier la gestion des dépendances et de garantir que OneGeo Chat fonctionne de manière cohérente, peu importe l’environnement. Aussi, Docker simplifie grandement le déploiement et l’exécution des dépendances. En résumé, Docker rend le processus de déploiement de OneGeo Chat rapide, fiable et facile à maintenir, c’est pour cela que nous l’avons adopté.
Une infrastructure qui tient la route
OneGeo Chat a été conçu pour fonctionner aussi bien sur GPU que sur CPU, offrant ainsi une flexibilité en fonction des ressources disponibles. Toutefois, en pratique, les performances sur GPU sont largement supérieures : les temps de génération sont bien plus rapides et l’expérience utilisateur s’en trouve grandement améliorée.
Le mode CPU reste une alternative, mais il demande une quantité importante de RAM et entraîne des temps de réponse nettement plus longs. C’est pourquoi nous recommandons fortement l’utilisation d’un GPU pour tirer pleinement parti de l’application.
Afin de faciliter l’adaptation du déploiement à votre infrastructure, le fichier docker-compose.yml inclut des sections spécifiques pour les GPU. Par défaut, la configuration utilise le CPU pour plus de compatibilité, mais vous pouvez activer la prise en charge des GPU en décommentant les parties correspondantes. Cela permet de tirer parti des capacités de votre matériel tout en maintenant une configuration unique et facile à gérer. Pour pouvoir utiliser le mode GPU, il vous faudra disposer d’un GPU Nvidia avec au moins 8Go de RAM et avoir installé le Nvidia Container Toolkit. Nous n’avons pas testé avec un GPU AMD, même si c’est théoriquement possible. Encore une fois, l’utilisation de conteneurs avec Docker simplifie grandement le déploiement de OneGeo Chat.
D’ailleurs, pour tester localement OneGeo Chat, suivez les instructions détaillées dans la section Run Locally du README du projet. Vous y trouverez toutes les étapes pour configurer et exécuter l’application en local.
Le mot de la finPour conclure, si vous cherchez un moyen simple et rapide pour rechercher et échanger efficacement autour de vos données, géomatiques ou non, alors OneGeo Chat est fait pour vous. Ce projet étant toujours en pleine évolution, nous souhaitons y apporter des améliorations et de nouvelles features.
Nous souhaitons notamment renforcer la validation en ajoutant plus de tests fonctionnels avec Cypress et en intégrant Ragas pour évaluer la pertinence du modèle. Ragas est une bibliothèque qui fournit des outils pour améliorer l’évaluation des applications LLM.
L’optimisation des réponses générées est aussi une priorité afin d’améliorer encore la qualité des résultats. Par ailleurs, nous ambitionnons de faire de OneGeo Chat un pilote de notre plateforme OneGeo Suite.
Enfin, nous aimerions aller plus loin dans l’interprétation des données géomatiques en exploitant non seulement les titres et descriptions des jeux de données, mais aussi les attributs et la géométrie de ces derniers.
Pour rester informé sur l’évolution de OneGeo Chat, vous pouvez consulter le site officiel de Neogeo, poser vos questions et échanger avec la communauté sur notre forum, et suivre notre actualité sur LinkedIn.
Rédactrice : Mathilde Pommier
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VirtualTer les 26, 27 et 28 mai 2025 à Caen
sur Conseil national de l'information géolocaliséeVirtualTer les 26, 27 et 28 mai 2025 à Caen
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5:53
Quels pays censurent le plus Internet ?
sur Cartographies numériquesSource : « Internet Censorship : A Map of Internet Censorship and Restrictions » (Comparitech)
La carte montre quels pays censurent le plus Internet et lesquels exercent le moins de contrôle sur les sites en ligne. Elle est basée sur des données collectées par le site technologique Comparitech. Dans cette étude exploratoire, les chercheurs ont mené une comparaison pays par pays afin d'identifier les pays qui imposent des restrictions strictes sur Internet et ceux où les citoyens bénéficient au contraire d'une liberté maximale. Entre les deux extrêmes, on peut trouver des situations très variées. En 2025, près de 60 pays ont renforcé leur censure sur Internet, contre 50 lors de l'étude de 2024. La plupart des nouvelles restrictions concernent les réseaux sociaux et les applications de messagerie, les médias politiques et la pornographie. Avec l'introduction croissante de systèmes de vérification de l'âge dans des pays comme l'Australie, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Allemagne, et un nombre croissant de pays renforçant leur censure des médias sociaux malgré le fait qu'ils soient des pays relativement « libres », notre vie privée numérique est de plus en plus menacée. L'article s'interroge : « la censure en ligne est-elle en train de devenir la norme ? »
Carte de la censure et des restrictions sur Internet (source : Comparitech)
La carte a été produite avec l'application Datawrapper. Les données ayant servi à élaborer la carte sont mises à disposition sur le site au format csv. Ce qui permet de refaire la carte en choisissant ses seuils de discrétisation, la légende en dégradé continu étant peu lisible.
Méthodologie mise en oeuvre
Six critères ont été pris en compte : 1) les restrictions ou interdictions concernant le téléchargement de fichiers (torrenting), 2) la pornographie, 3) les réseaux sociaux, 4) l'usage de VPN, 5) les médias d'information et 6) les applications de messagerie/VoIP. Plus le score est élevé, plus la censure est importante. Cette méthodologie permet de disposer d'une grille commune, elle peut être discutée du fait que la censure peut s'exercer par des moyens plus ou moins visibles ou détournés.
- Torrenting ou partage de données en "peer to peer" (2 points)
Restreint, mais accessible (1 point)
Sites web interdits et/ou activement supprimés (1 point) - Pornographie (2 points)
Restreint, mais accessible (1 point)
Banni (1 point) - Médias politiques (2 points)
Restreint dans une certaine mesure, par exemple en exerçant une certaine censure (1 point)
Fortement censuré. Par exemple, les chaînes réservées au gouvernement et/ou journalistes risquent de lourdes peines de prison ou d'être tués (1 point). - Médias sociaux (3 points)
Une certaine censure a lieu, par exemple des personnes condamnées à des peines de prison pour du contenu publié sur les réseaux sociaux (1 point)
Restreint, par exemple preuve de démantèlement de plateformes lors de manifestations, d'examens scolaires, etc. et/ou surveillance étroite des plateformes (1 point)
Banni (1 point) - Usage de VPN (2 points)
Restreint (1 point)
Banni (1 point) - Applications de messagerie/VoIP (1 point)
Restreint. Certaines plateformes sont par exemple interdites (les fournisseurs de télécommunications gouvernementaux ou publics offrent souvent des alternatives) (1 point)
Pistes d'interprétation de la carteLes pires pays en matière de censure sur Internet sont la Corée du Nord, la Chine et l'Iran (note de 12/12), suivis de l'Irak, la Birmanie, le Pakistan, la Russie et le Turkménistan (11/12), l'Égypte, Oman, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (10/12). Même si les VPN sont techniquement bloqués dans certains pays, certains fonctionnent encore. De même, de nombreux sites web censurés créent des sites miroirs pour permettre l'accès à des personnes résidant dans des pays restreints, mais ceux-ci sont souvent bloqués dès que les autorités en prennent connaissance.
Aucun pays européen ne bloque ou n'interdit les réseaux sociaux, mais trois d'entre eux les restreignent (la Biélorussie, la Turquie et l'Ukraine). Au cours de la période couverte par le rapport, des centaines de citoyens biélorusses ont été emprisonnés et des milliers d'autres ont fait l'objet de sanctions pénales ou administratives pour leurs activités sur Internet. La Turquie et l'Ukraine surveillent également le contenu des réseaux sociaux de leurs citoyens. Ces trois pays, ainsi que l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Hongrie, la Lettonie et la France, ont également mis en place un certain niveau de surveillance/censure sur les réseaux sociaux.
Cuba est le seul pays d’Amérique du Nord à restreindre l’utilisation du VPN. Les restrictions imposées aux médias se sont intensifiées en Amérique du Sud, notamment en Équateur, en Colombie et au Paraguay. Dans ces deux pays, les journalistes et les médias sont fréquemment victimes de menaces, d'agressions et d'attaques, parfois même d'assassinats. Le Venezuela continue d'appliquer des restrictions et une censure sur les réseaux sociaux. Des cas de surveillance des réseaux sociaux ont été signalés en Argentine, au Brésil, en Colombie et en Équateur.
Vingt-deux pays asiatiques ont bloqué ou interdit des sites de torrent. Le Qatar et Oman ont multiplié leurs tentatives de blocage de sites web l'année dernière. La majorité des pays asiatiques ont des restrictions sur la pornographie en ligne (42 sur les 49 couverts), 31 d'entre eux connaissant des interdictions/blocages complets. En Asie, les médias d'information sont soumis à de fortes restrictions et à une censure sévère. Seuls deux pays – Taïwan et le Timor-Leste – n'imposent pas de restrictions importantes. La majorité des autres pays (38 au total) sont soumis à une censure sévère.
Parmi les pays africains étudiés, 38 appliquent des restrictions sur les réseaux sociaux, mais seule l'Érythrée est allée jusqu'à bloquer systématiquement l'accès à ces sites. Cependant, 44 pays appliquent une certaine surveillance/censure de ces plateformes.
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- Torrenting ou partage de données en "peer to peer" (2 points)
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Le choc climatique frappe déjà les villes les plus peuplées du monde (rapport WaterAid)
sur Cartographies numériques
Source : Water and climate Rising risks for urban populations, University of Bristol (WaterAid, March 2025)Cette étude universitaire, commandée par l'organisation à but non lucratif WaterAid, examine les 100 villes les plus peuplées du monde ainsi que 12 autres villes sélectionnées. Le rapport constate que 95 % d'entre elles affichent une nette tendance à un temps plus humide ou plus sec.
Une augmentation des épisodes extrêmes
- 15 % des villes étudiées dans ce rapport affichent une tendance à l'intensification, que les auteurs qualifient de « coup de fouet climatique », caractérisé par une augmentation substantielle des épisodes de sécheresse et d'humidité extrêmes. Ces épisodes extrêmes, qui se succèdent rapidement, peuvent rendre la préparation et le rétablissement des communautés particulièrement difficiles. Ces villes sont réparties dans le monde entier, de l'Asie au Moyen-Orient, en passant par l'Afrique et les États-Unis.
- L'Asie du Sud et du Sud-Est est un point chaud régional caractérisé par une forte tendance aux précipitations. Cette région connaît une augmentation des épisodes humides et extrêmement humides, ce qui accroît le risque d'inondations extrêmes. Nombre des plus grandes villes du monde se situent dans cette zone.
- L'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord connaissent une tendance à l'assèchement et sont susceptibles de connaître des sécheresses plus fréquentes et plus longues.
- Plus de 20 % des villes connaissent une inversion de leurs extrêmes climatiques. Environ 13 % évoluent vers un climat humide plus extrême, tandis qu'environ 7 % évoluent vers un climat sec plus extrême.
- La convergence des vulnérabilités sociales et infrastructurelles sous-jacentes avec ces modèles climatiques crée des points chauds de risque dans deux régions clés.
Tendances à l'humidification ou à l'assèchement pour 112 villes mondiales sur la période 2003-2023
comparée à 1982-2002 (source : WaterAid, 2025)Faire face aux aléas climatiques et aux fluctuations du climat dans les villes est extrêmement difficile. De nombreuses villes sont déjà confrontées à des problèmes d'approvisionnement en eau, d'assainissement et de protection contre les inondations, compte tenu de la croissance rapide de leur population. Mais le réchauffement climatique aggrave la situation : les infrastructures des pays riches, souvent vieillissantes, sont conçues pour un climat qui n'existe plus, et la multiplication des extrêmes climatiques rend la mise en place d'infrastructures indispensables encore plus difficile dans les pays à faible revenu.
La hausse des températures, due à la pollution par les combustibles fossiles, peut aggraver les inondations et les sécheresses, car l'air plus chaud peut absorber davantage de vapeur d'eau. Cela signifie que l'air peut aspirer davantage d'eau du sol pendant les périodes chaudes et sèches, mais aussi libérer des pluies plus intenses lors des pluies. « Notre étude montre que le changement climatique est radicalement différent à travers le monde », a déclaré la professeure Katerina Michaelides, de l'Université de Bristol, au Royaume-Uni. Son coauteur, le professeur Michael Singer, de l'Université de Cardiff, a qualifié cette tendance de « sensation d'étrangeté mondiale ».
Méthodologie
Les chercheurs ont analysé l’évolution du climat des villes à partir d’un indice normalisé des précipitations et de l'évapotranspiration (SPEI) combinant les précipitations et l’évaporation chaque mois de 1983 à 2023. Les valeurs de l’indice supérieures à un seuil largement utilisé ont été classées comme extrêmes. Afin d'évaluer l'évolution sur quatre décennies, les données ont été réparties en deux périodes de 21 ans. Les villes ayant connu au moins 12 mois d'un type de climat extrême (humide ou sec) et au moins 12 mois de l'autre type de climat extrême au cours de la seconde période de 21 ans ont été classées comme ayant connu un "retournement climatique". Les villes ayant connu au moins 5 mois ou plus d'extrêmes humidité et extrême sécheresse au cours de la seconde période ont été classées comme ayant connu un "coup de fouet climatique". Les tendances globales en matière d'humidité ou d'assèchement ont été déterminées à partir des données recueillies sur les 42 années.
Les données démographiques utilisées pour déterminer les 100 villes les plus peuplées sont basées sur la densité de population, et non sur les limites administratives des villes, de manière à reflèter plus fidèlement leur taille. La vulnérabilité sociale a été mesurée à l'aide de l'indice de développement humain standard, et les données relatives aux infrastructures d'eau et de déchets proviennent d'un ensemble de données mondiales publié en 2022.
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Carte historique et escape game. Mission secrète à Caen en 1450
sur Cartographies numériquesLes cartes historiques sont souvent utilisées dans les escape games. On peut utiliser des cartes anciennes pour aider les joueurs à naviguer dans un environnement historique spécifique ou pour dissimuler des indices et des énigmes à découvrir. C'est le cas par exemple du jeu Mission secrète à Caen en 1450. Développé par l'équipe éducative des Archives départementales du Calvados, cet escape game propose une activité pluridisciplinaire, adaptable à tout niveau, consacrée à Caen à la fin du Moyen Age.
Le plan de Belleforest (1575), document pivot de cette activité, est une des rares sources à offrir une assez grande facilité de lecture en même temps que des possibilités d'exploitation nombreuses. Bien que postérieur d’un siècle à la période médiévale, cette première représentation de Caen sous la forme d’un plan imprimé conserve de nombreuses caractéristiques de la ville au 15e siècle.
"Le vray pourtraict de la ville de Caen". Hors-texte de la Cosmographie universelle de tout le monde
par François de Belleforest 1575 (source : Archives du Calvados)
L'action du jeu se situe à la fin de la guerre de Cent Ans, au printemps 1450. Caen, occupée par les Anglais depuis 1417, est assiégée par les Français. Les élèves ont pour mission d'écourter le siège afin que la ville et ses habitants sortent sans grands dommages de cette épreuve de force. Pour ce faire, ils doivent rassembler des éléments leur permettant de sortir de Caen afin de communiquer au roi de France des informations sur l'organisation de la défense anglaise. La résolution des énigmes du jeu leur permettra de localiser la tour à partir de laquelle il pourront s'échapper; de se procurer une corde pour en descendre la paroi ainsi qu'un mot de passe afin de pouvoir, au préalable, circuler dans Caen la nuit sans prendre le risque de se faire arrêter.Cette activité est facilement modifiable à partir du cahier d'activités disponible dans l'espace enseignant du jeu, afin que vous puissiez la faire correspondre au mieux à vos objectifs et au temps que vous souhaitez y consacrer.
La résolution de la plupart de ces énigmes nécessite une impression papier préalable de leurs supports. Vous pourrez télécharger dans l'espace enseignant du jeu un cahier d'activités conçu comme le complément des pages numériques composant ce jeu.
Pour en savoir plus
« Millénaire de Caen 2025 : à la découverte de la ville de Guillaume le Conquérant au Moyen Âge » (France-Info)
« Tout savoir sur l'escape game » (escapegame.fr)
« Escape games et apprentissages » (DRANE Occitanie)
« 1991, un escape game pédagogique » (Num@lille)
« De nombreux escape games, testés et analysés » (scape.enepe.fr/)
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Arrêté du 10 mars 2025 modifiant l'arrêté du 5 mars 2019 relatif aux références géodésiques (modifications pour Mayotte et Wallis-et-Futuna)
sur Conseil national de l'information géolocaliséeArrêté du 10 mars 2025 modifiant l'arrêté du 5 mars 2019 relatif aux références géodésiques (modifications pour Mayotte et Wallis-et-Futuna)
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Prague Squared ou comment un cartogramme quadrillé peut apporter de la lisibilité à l'information géographique
sur Cartographies numériques
Source : Münzberger, J. (2025). Prague Squared. Journal of Maps, 21 (1). URL : [https:]] . Article en libre accès et distribué selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 4.0.Le projet Prague Squared (« Prague au carré ») a pour objectif de visualiser efficacement les données statistiques de la ville de Prague en utilisant des méthodes de cartographie thématique, des principes de la perception visuelle et de l'infographie. L'objectif est d'offrir une méthode alternative et non conventionnelle pour communiquer visuellement et facilement les informations statistiques produites par les autorités municipales. Les divisions municipales irrégulières peuvent créer des conflits entre le contenu thématique, la structure géométrique et les annotations. Ce projet surmonte ces limitations grâce à une anamorphose cartographique (cartogramme de surface) où les découpages municipaux sont représentés sous forme de carrés géométriques tout en préservant la contiguïté spatiale. Une caractéristique géographique clé, la généralisation du cours de la Vltava, permet de garder un repère géographique pour s'orienter. Les noms des circonscriptions municipales sont également abrégés pour plus de clarté. Le projet utilise une combinaison de techniques choroplèthes et de symboles proportionnels, garantissant la lisibilité des différentes couches de données. Cette approche offre un moyen structuré, lisible et intuitif de comprendre les relations entre les données et peut révéler des connexions, des tendances ou des corrélations.
Prague Squarred (source : Münzberger, 2025) - Cartogramme disponible en haute résolution sur le site
L'article remonte aux origines de l'invention du cartogramme au XIXe siècle. Les origines du cartogramme quadrillé sont identifiables dans l'Atlas statistique de la population de Paris (1873) du statisticien français Toussaint Loua. Dans son Statistical atlas of the United States (1874), A. Walker a été l'un des premiers à utiliser des visualisations composées de carrés subdivisés indiquant les proportions relatives des variables pour chaque État. Une première version contiguë du cartogramme mosaïque est reconnaissable dans la visualisation des statistiques sur les cultures produites par l'Office impérial de statistique de l'Empire allemand (Statistisches Jahrbuch für das Deutsche Reich). La première apparition remonte à 1904, à partir de données de 1903, et ce type de visualisation a continué à être utilisé dans cet annuaire depuis lors. Les cartogrammes quadrillés sont souvent utilisés comme cadre pratique pour intégrer d'autres données sous forme de variations choroplèthes, de graphiques, de diagrammes ou de tracés. L'utilisation de la combinaison avec des variations de couleurs est évidente dès le début de la méthode. La réponse à la facilité de compréhension de ce concept se trouve dans le domaine de la perception visuelle et de la psychologie.Dès les années 1920, un groupe de psychologues allemands et autrichiens formule le Gestaltisme, une étude du fonctionnement de l'esprit humain. Ils introduisent un ensemble de règles et de principes fondamentaux de perception et d'organisation des éléments visuels, permettant de comprendre comment les individus perçoivent et interprètent l'information visuelle. Le Gestaltisme affirme que lorsqu'une personne regarde une image ou une scène particulière, les éléments ne sont pas perçus individuellement (puis assemblés pour former une image complète), mais la scène est perçue dans son ensemble (automatiquement et sans effort conscient). Ces découvertes, issues de la psychologie de la perception, ont également été appliquées aux domaines de la visualisation de données, du graphisme et de l'art.
La schématisation est un élément important de la cartographie thématique, qui permet de simplifier et de s'abstraire de la réalité spatiale au profit d'un message plus clair et plus compréhensible. Cependant, cette approche comporte des avantages et des inconvénients qu'il convient de prendre en compte attentivement lors de la création de cartes thématiques. Les avantages incluent une interprétation simplifiée des données. Dans le cas de Prague Squared, cette approche permet de minimiser les problèmes liés à la géométrie irrégulière des quartiers urbains. Parmi les autres avantages de la schématisation, on peut noter la mise en valeur des éléments thématiques. Un autre avantage réside dans la polyvalence et la portabilité. La nature schématique des cartes facilite le transfert d'informations vers différentes plateformes et supports. En revanche, une utilisation excessive des schémas risque de faire passer à côté de détails importants ou de relations entre les données. Un effort excessif de schématisation peut conduire à une abstraction, susceptible d'entraîner des conséquences indésirables : plus une image (carte) est abstraite, plus le goût personnel joue un rôle. De plus, des malentendus peuvent survenir, notamment chez les lecteurs de cartes peu expérimentés qui pourraient ne pas saisir l'intention du schéma et avoir des difficultés à relier les éléments schématiques à la réalité.
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Les relations seigneuriales en Languedoc à travers les outils de l'analyse de réseau et un SIG historique
sur Cartographies numériquesAlexandre Vergos a conduit un remarquable travail d'analyse sur les relations seigneuriales en Languedoc, à l'aide des outils de l'analyse de réseau et un SIG. Au cours des XIe et XIIe siècles, les deux principales puissances se disputant l’hégémonie dans le comté en attirant de nombreux châtelains à leur cour sont les comtes de Melgueil et les seigneurs de Montpellier. Ces deux familles sont dans une rivalité sourde, entretenant un ensemble de relations de vassalité et de fidélité avec les seigneurs des environs pour asseoir leur pouvoir.
Pour visualiser les réseaux développés par les deux suzerains, Alexandre Vergos a tiré de la base de données toutes les familles ayant participé aux actes des deux suzerains, pour ensuite les représenter géographiquement à l’aide du logiciel QGIS. Chaque famille participante est représentée par un cercle (ou demi-cercle si elle se retrouve dans les deux entourages) dont la taille est proportionnelle au nombre de participations. La combinaison de l’analyse de réseaux au moyen de graphe et d’une représentation géographique par l’intermédiaire d'un SIG permet de croiser différents facteurs pour analyser, de la manière la plus pertinente possible, le développement et l’évolution des réseaux de familles aristocratiques ancrées géographiquement autour d’un centre de pouvoir. Dans le cadre d’un comté multipolaire comme l’est le comté de Melgueil, le contrôle des pôles de pouvoir est primordial pour la haute aristocratie afin de maintenir la fidélité de leurs vassaux face à leurs rivaux. L’analyse structurale du réseau global des familles châtelaines permet ainsi de mettre en évidence la quasi-absence de liens entre les familles les plus fidèles aux deux camps.
Liens entre familles de la moyenne aristocratie en Languedoc 1110-1143 (source : Vergos, 2021)
Cette démarche méthodologique s'inscrit dans le cadre d'une thèse de doctorat qui a été soutenue en mars 2024 :Alexandre Vergos (2024). Pôles de pouvoir et réseaux d'alliances dans le comté de Melgueil à la période féodale (XIe-XIIe siècles). Thèse sous la direction d’Hélène Débax et Vincent Challet (Université de Toulouse) [https:]]
Comme la thèse n'a pas encore été publiée, il est possible de se référer à cet article qui donne une idée de la méthodologie :
Alexandre Vergos (2021). Étudier et représenter les réseaux des familles aristocratiques aux XIe-XIIe siècles : le comté de Melgueil, Passerelles SHS, [https:]]
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Cartes et atlas historiques
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Rencontres QGIS-fr – Avignon du 10 au 12 juin 2025
sur OslandiaOslandia sera présent aux prochaines rencontres des utilisateurs francophones de QGIS qui auront lieu du 10 au 12 juin 2025 à Avignon. A cette occasion et dans le cadre de l’appel à conférences et ateliers, vous pourrez nous retrouver sur plusieurs sujets !
- Traiter un levé topographique avec QGIS/Topaze/Land Survey Codes Import
- Comprendre et optimiser les performances de son projet QGIS
- Manipuler des géométries avec SFCGAL
- Apprendre à dessiner avec QGIS
- QGIS comme ETL
- Et si on préparait un projet pour QWC
- Initiation à la contribution au projet QGIS
Oslandia est Mécène Or des Rencontres utilisateurs QGIS-fr 2025.
Plus d’informations
Au fil des projets réalisés et des expériences, Oslandia a acquis un statut d’acteur majeur français sur QGIS. Depuis 2011, Oslandia est éditeur open source QGIS et contribue activement à la communauté.
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Café géo de Paris, mardi 25 mars 2025 : « Nous aurons toujours besoin des forêts », avec Laurent Testot
sur Les cafés géographiquesMardi 25 mars 2025, de 19h à 21h, Café de Flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Gigantesques incendies de forêts en Californie, déforestation en Amazonie, développement de la filière bois dans de nombreux pays… autant d’aspects qui soulignent l’importance des forêts dans le monde actuel. Surtout, à l’heure de l’anthropocène, les écosystèmes forestiers présentent des enjeux environnementaux majeurs dans la mesure où leur rétraction spatiale contribue à l’accélération du changement climatique.
Pour une meilleure compréhension des enjeux contemporains de la forêt (un tiers de la surface terrestre mondiale, un tiers du territoire français), une perspective historique présente de nombreux avantages, notamment celui d’inventorier les expériences du passé et ainsi mieux anticiper les forêts de demain.
L’intervenant qui animera ce café géo, Laurent Testot, est journaliste scientifique et spécialiste en France de l’approche historique globale, et plus spécialement des interactions entre humains et milieux sur le temps long. Il est l’auteur d’un livre récent sur le sujet : Les forêts. Des forêts primaires aux enjeux du XXIe siècle, Frémeaux et associés, mai 2024.
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Cartographie des institutions culturelles en accès libre dans le monde (Open GLAM)
sur Cartographies numériques
Open Glam est un réseau informel de personnes et d’organisations cherchant à favoriser l’ouverture des contenus conservés ou produits par les institutions culturelles (GLAM : Galleries, Libraries, Archives, Museums – Galleries, bibliothèques, archives et musées)Ouvrir les institutions culturelles passe par deux types d’action :
- l’ « open content » (ouverture des contenus) : ouverture des reproductions numériques d’œuvres qui sont elles-mêmes dans le domaine public
- l’ « open data » : ouverture des données concernant ces œuvres (catalogues, bases de données descriptives, etc...)
L'enquête Open GLAM fournit un aperçu des politiques et des pratiques d'accès libre concernant les galeries, les bibliothèques, les archives et les musées (GLAM) à l'échelle mondiale. L'enquête révèle des disparités importantes entre pays en matière d'accès ouvert aux institutions culturelles.
Cartographie des institutions culturelles en accès libre (source : enquête Open GLAM)
Plus de 1600 institutions ou organisations ont été répertoriées entre 2018 et 2024. L'enquête, réalisée sur une base contributive, n'a pas vocation à être exhaustive. Il convient également de distinguer le degré d'ouverture des données qui peut concerner l'intégralité ou seulement une partie des données. Pour télécharger les données par pays et organisations (sous licence CC BY 4.0 attribution internationale) :
Pays
Institutions culturelles en accès ouvert
291
158
112
82
78
70
58
55
53
50
44
44
43
33
31
31
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2
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1
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Le monde de l'Internet en 2021 représenté comme un planisphère par Martin Vargic
Utiliser Wikidata pour chercher des informations géographiques
Une base de données historiques sur les personnages célèbres dans le monde (de 3500 avant JC à 2018)
Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques
OpenDataSoft : une plateforme avec plus de 1800 jeux de données en accès libre
Data France, une plateforme de visualisation de données en open data
Numbeo, une banque de données et de cartes sur les conditions de vie dans le monde
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Café géographique de Saint-Brieuc, 27 mars 2025 : « Le changement climatique en Bretagne », avec Vincent Dubreuil, géographe climatologue à l’Université de Rennes 2
sur Les cafés géographiques
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Module cartographique de la plateforme « mySUN »
sur Makina CorpusLa radio associative SUN, diffusée en Pays de la Loire, dispose d’une plateforme en ligne, mySUN.
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Bilan carbone Oslandia
sur OslandiaEn 2024, Oslandia a réalisé – à son initiative – un bilan de gaz à effet de serre, dans le cadre du programme Decarbon’Action proposé par Bpifrance, en partenariat avec l’ADEME et en collaboration avec l’ABC pour accélérer la décarbonation des entreprises.
Le processus de travail, suivi par la Coopérative Carbone de La Rochelle, s’est étalé de juin à décembre 2024 en 5 phases :
- Cadrage de l’étude
- Collecte des données
- Production et restitution du Bilan GES
- Co-construction du plan d’action
- Mise en transition de l’entreprise
Le bilan carbone a été évalué avec l’équipe Oslandia, intégrant les activités de l’ensemble des collaborateurs : déplacements des employés, en train, avion, voiture, déplacements vers les coworkings, immobilisations (matériel informatique, stockage des données, etc.), fournisseurs…
Sur l’année 2023, Oslandia totalise un bilan d’environ 42 tonnes équivalent CO2 (hors émissions logicielles scope 3 – Non prise en compte par manque de données et inadéquation du modèle sur l’utilisation par les utilisateurs des logiciels opensource développés ).
Ce résultat, qui équivaut à 1.7 teqCO2 par employé, peut être considéré comme très bon pour une société de service en 2023. Il vient confirmer par une analyse objective et complète l’orientation suivie par Oslandia depuis plusieurs années.
Nous avons pu constater que notre modèle 100% télétravail, en plus d’avoir une efficacité avérée et de proposer un confort de travail apprécié, permet également de limiter fortement l’impact environnemental de notre activité.
Cette organisation, ainsi que le propre de l’activité de prestation de service en logiciel, autorise le travail à distance et minimise les déplacements. Ainsi en 2023, malgré des contrats à l’international, nous n’avons effectué aucun déplacement professionnel en avion, et donc fortement limité les émissions liées à nos déplacements. À titre de comparaison, un aller-retour à Belém pour 1 personne aurait représenté 6% de nos émissions totales annuelles.
Pour 2023, La moitié des émissions d’Oslandia concerne les achats et les services associés. Ainsi Oslandia doit mobiliser et être accompagné par ses fournisseurs et prestataires pour poursuivre la voie de la décarbonation.
Dans la suite de la démarche, une sensibilisation aux enjeux Énergie / Climat a été réalisée en visioconférence à l’ensemble des salariés et des échanges initiés pour identifier des pistes d’amélioration :
- Continuer à limiter au maximum les déplacements en avion ;
- Optimiser les déplacements ;
- Prolonger la durée de vie du matériel informatique ;
- Sélectionner des prestataires à la démarche RSE forte et avérée ;
- Migrer vers une banque responsable ;
- Augmenter le nombre de repas végétariens durant les séminaires ;
- Participer à la régénération des puits de carbone ;
- Communiquer envers nos clients et partenaires sur les pratiques bas carbones.
Pierre Lapôtre, ingénieur carbone au sein de la Coopérative carbone de La Rochelle, a suivi le projet.
“Oslandia dispose déjà d’une politique carbone avancée au regard d’autres entreprises : télétravail, déplacements en train majoritairement, mais aussi au niveau de l’utilisation du matériel. Oslandia est en avance sur de nombreuses pratiques”.
Vincent Picavet, Président d’Oslandia :
“Ce bilan carbone est loin d’être une fin en soi. Le projet nous a permis de constater que nous étions sur la bonne voie mais nous pouvons encore progresser. On continue !”
Nous reviendrons dans de futurs articles sur certaines problématiques que nous avons identifiées au cours des réflexions, par exemple :
- Comment concilier conférences internationales et durabilité ?
- La loi de Moore autorise-t-elle les développeurs à sous-optimiser leur code ?
- La qualité logicielle se fait-elle au détriment de la qualité environnementale ?
- Comment démarche OpenSource et démarche environnementale forment-elles une logique cohérente ?
- Comment la réduction des émissions s’inclut-elle dans une politique de développement durable globale ?
Nous serions également très intéressés par un partage des réflexions sur le sujet métier de l’IT et impact carbone. Vous avez des retours à partager ? Contactez nous !
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15:04
L’ingénieur du roi Louis Nicolas de Clerville (1610-1677) dans les fonds de la Bibliothèque nationale de France
sur Cartes et figures du mondeIngénieur militaire talentueux, premier commissaire général des fortifications, cartographe au service de Louis XIV, Louis Nicolas de Clerville est un acteur important des grandes réformes architecturales militaire en France au XVII? siècle. Malgré tant l’accessibilité des sources d’archives que l’intérêt que suscitent ses productions, le « chevalier de Clerville » demeure encore trop méconnu…
Un Clerville inédit à la BnF ?Si Clerville est avant tout un ingénieur militaire, son rôle ne s’est pas limité à la construction des places fortes du royaume. Chargé par Colbert de plusieurs missions stratégiques, il s’est intéresse de près aux enjeux commerciaux et maritimes du royaume, contribuant à l’organisation du commerce en Méditerranée et à la cartographie des côtes françaises. De la réhabilitation du bastion de France, en Algérie, à l’inspection des ports de France, en passant par son engagement dans des opérations militaires et l’aménagement de Rochefort, Clerville est un acteur clé de la politique terrestre, maritime et économique du règne de Louis XIV. Ses archives, cartes, plans, mémoires, lettres et rapports, conservées à la BnF, offrent un précieux aperçu des aspects méconnus de ses multiples activités.
Les lettres de Clerville à ColbertGrâce à la grande diversité de ses missions, Clerville correspond avec Colbert sur de nombreux sujets, parmi lesquels le commerce, la stratégie militaire terrestre et navale, la fortification et la politique. Ainsi, il est missionné, en 1664, pour inspecter les ports de France, « pour les choses qui regarderaient le restablissement [sic] du commerce ». Il doit, à ce titre, enquêter auprès de « tous les plus habiles marchands et négociants » qu’il rencontre, et dévoile des « abus effroyables » liés à la perception de droits excessifs. Le mémoire qui correspond à cette mission est conservé dans le volume 122 de la série des Cinq cents de Colbert, au département des Manuscrits de la BnF. Clerville y fait part à Colbert de toutes les faiblesses des ports du royaume, proposant pour chacun des solutions pour rétablir l’ordre matériel (circulation, fortification…) et la justice (commerce, droit…).
Louis Nicolas de Clerville, Rapport du chevalier de Clerville sur les ports de Picardie et Normandie et sur quelques affaires du commerce, « Calais », 1664. Bnf, département des manuscrits, Cinq cents de Colbert, 122, f° 11. © Thibault de Warren. Clerville et la guerre
Clerville, au premier chef ingénieur militaire et cartographe, est donc souvent sollicité pour documenter le théâtre de la guerre où il conseille lors des campagnes militaires et des sièges les commandants sur les stratégies d’attaque et de défense. Ainsi, lors de la prise de Jijel (anciennement « Gigéri » puis « Djidjelli » en Algérie), toujours en 1664, Clerville reçoit l’ordre du duc de Beaufort, qui dirige l’opération, « d’aller près de la terre reconnaistre [sic] le lieu où l’on ferait la descente », alors que les vaisseaux du roi sont à portée de canon de la ville. Sur place, il repère les lieux de campement et lève les plans de fortification de la région. Ses efforts seront vains ! Les habitants reprenant la ville par force quelques semaines plus tard, il repart avec l’ensemble des troupes sur les îles du Levant, de Port-Cros et de Porquerolles.
Le mémoire concernant cette mission par plusieurs historiographes ayant assisté à la prise et à la perte de Jijel est aujourd’hui conservé dans un volume conservé au département des Manuscrits de la BnF coté « Français 18996 ». Par ailleurs, plusieurs cartes de « Gigeri », conservées au département des Cartes et Plans, dans la division 4 du portefeuille 106 du Service hydrographique de la Marine, complètent utilement ces témoignages.
Louis Nicolas de Clerville (?), Griffonement de Gigeri pour monsieur de Colbert fait pour luy expliquer l’article des ports dudit Gigery dont il luy est fait mention, 39 × 51 cm, 1664. BnF, département des cartes et plans, Servive hydrographique de la Marine, portefeuille 106, division 4, pièce 8 D. © Gallica, consultable en ligne. Clerville et la fortification
Une grande quantité de cartes et plans produits par Clerville sont conservées au département des Manuscrits de la BnF. Ces documents, qui sont des « pièces jointes », sont accompagnées de leurs correspondances. On les retrouve en grande partie dans la série des « Cinq cents de Colbert ». Parmi eux, on trouve des plans et mémoires concernant des forts urbains, tel le château Trompette (Bordeaux), des villes fortifiées ou en cours de fortification, comme Rochefort, Philippsbourg (anciennement « Philisbourg », Allemagne), Benfeld (anciennement « Benfeldt ») et bien d’autres places frontières. Les fortifications de Vieux-Brisach (images ci-dessous), dont Clerville a dessiné plusieurs plans à différentes échelles, pour différents usages, illustrent son approche méthodique, son attention à la sécurité intérieure et à l’adaptation de la défense des frontières aux réalités du terrain.
Louis Nicolas de Clerville, Plan de la ville de Brisac et du fort proposé à faire dans la grande isle aussy bien que de la demie lune projectée au bout des ponts, env. 40 × 60 cm, 1670. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 124, f° 77. © Thibault de Warren.
Louis Nicolas de Clerville, « Plan de l’ancienne closture de Brisac et de ses villes basses », env. 50 × 80 cm, 1670. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 124, f° 120. © Thibault de Warren. Comment trouver Clerville à la BnF ?
Les documents originaux de Louis Nicolas de Clerville sont consultables sur le site Richelieu de la BnF. Un grand nombre d’entre eux sont également accessibles via le portail Gallica.
Clerville au département des Cartes et plansLa plupart des documents iconographiques sont conservés au département des Cartes et Plans. On en trouve en particulier au sein du fonds du Service hydrographique de la Marine, qui est presque entièrement numérisé. Ce fonds rassemble un important corpus de cartes et plans des côtes de France et du monde entier, produites entre la fin du XVIIe et la fin du XVIIIe siècle (pour le fonds ancien) et classés par aires géographiques en 224 portefeuilles (Voir la notice). Au sein des portefeuilles consacrées aux côtes de France, la plupart des cartes de Clerville sont numérisées et accessibles sur Gallica.
Louis Nicolas de Clerville, Carte topographique des costes maritimes de l’une et de l’autre Biscaye depuis St. Sébastien jusqu’à Bayonne, 109 × 199 cm, [fin du XVIIe siècle]. BnF, département des cartes et plans, Servive hydrographique de la Marine, portefeuille 56, pièce 10. © Gallica, consultable en ligne. Clerville au département des Manuscrits
Les lettres de Clerville envoyées à Colbert sont conservées dans la série des « Mélanges de Colbert » au département des Manuscrits, dans les volumes 103 à 175 qui correspondent aux années 1661 à 1678. Elles y sont dispersées parmi toutes les autres lettres adressées au ministre. Le catalogue des « Mélanges de Colbert » est numérisé.
Une autre grande partie de la correspondance adressée par Clerville à Colbert est à chercher dans les « Cinq cents de Colbert » (volumes 122 à 125). Le catalogue des « Cinq cents de Colbert » est consultable sur Gallica.
Ces deux séries rassemblent de très nombreux documents cartographiques. Les cartes et plans, pour la plupart entoilés, sont conservés pliés. On y trouve de tous les formats, de 40 cm de long (double page) à plus de 2 mètres (chaque page pliée six fois) : leur manipulation demande donc beaucoup de délicatesse, et parfois même de l’aide !
Louis Nicolas de Clerville, Plan de Philipsbourg et des ouvrages qui y ont esté nouvellement projectés, env. 120 × 210 cm, 1671. BnF, département des Manuscrits, Cinq cents de Colbert, 125, f° 187. © Thibault de Warren
En définitive, l’étude des archives de Clerville révèle la figure d’un ingénieur militaire de premier plan, dont l’influence dépasse largement la seule question des fortifications. Son action en matière de cartographie, d’urbanisme et de stratégie maritime sous Louis XIV en fait une figure majeure de l’histoire militaire et administrative du Grand Siècle. Ses cartes sont une source précieuse pour l’histoire des représentations du littoral et des sites fortifiés en France au XVIIe siècle. La richesse iconographique des cartes de Clerville livre une image vivante des territoires et espaces d’Ancien régime. Si son œuvre reste encore aujourd’hui dans l’ombre de Vauban, une analyse approfondie de ses écrits et plans permettrait de mieux saisir ses apports fondamentaux pour la culture architecturale, urbaine et territoriale du XVIIe siècle.
Voici en image un petit aperçu de la production iconographique de Clerville, au département des Manuscrits :
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14:00
OSM Data : des données SIG jusqu'au serveur cartographique
sur GeotribuOSM DATA 3D : mécanismes d'ingestion de données jusqu'à leur diffusion en flux WFS/WMS.
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13:39
Appel à communications : “Les expositions cartographiques (19e-21e siècles), date-butoir : 10 mai 2024
sur Cartes et figures du mondeVendredi 14 novembre 2025
INHA (Paris) – salle Vasari
La commission Histoire du CFC organise une Journée d’études sur « Les expositions cartographiques » le 14 novembre 2025 à l’Institut national d’histoire de l’Art (INHA) à Paris.
Cette journée d’études s’inscrit dans le prolongement des rencontres précédentes sur « Art et cartographie » (2023) et « Cartographie et cinéma » (2024), dans lesquelles la cartographie et son histoire étaient abordées sous l’angle de leur mode de présence dans les cultures visuelles modernes et contemporaines. Il s’agit, dans le cadre de cette nouvelle journée, d’envisager les différents aspects de la rencontre entre la cartographie et le grand public.
Depuis fort longtemps, des cartes ont été exposées, de façon plus ou moins permanentes, dans les galeries des grands palais ou dans des édifices publics. Pensons par exemple à la Galerie des cartes du Vatican ou à la salle de la mappemonde du palais Farnèse à Caprarola. Mais ce n’est pas vers ces décors cartographiques pérennes, déjà bien connus, que cette Journée d’études veut faire porter les analyses, mais plutôt vers des dispositifs temporaires.
En effet, depuis le XIXe siècle, la cartographie a été le centre d’attention de très nombreuses expositions limitées dans le temps, qu’elles soient spécialisées ou plus généralistes. Les cartes, mais aussi les globes, les maquettes, les plans-reliefs, les instruments d’observation, étaient considérés, à l’instar des œuvres d’art ou des objets scientifiques, comme dignes de l’intérêt du public. On se souvient, par exemple, de l’engouement suscité par l’exposition intitulée « Cartes et figures de la Terre », présentée en 1980 au Centre Pompidou. A l’occasion de rencontres scientifiques (congrès de géographie ou de sociétés savantes), dans le cadre de foires internationales, et bien sûr dans les bibliothèques, les musées et les centres d’archives ont été régulièrement organisées des expositions consacrées à l’histoire de la cartographie ou certains de ses aspects.
Il s’agirait alors d’interroger ces événements qu’ont été les expositions cartographiques sous plusieurs aspects :
- Quels ont été les projets, les motivations, les objectifs, des concepteurs et conceptrices de ces expositions ?
- Dans quels contextes, scientifiques, artistiques, politiques, ces expositions ont-elles été organisées ?
- Quels ont été les documents cartographiques choisis ? En fonction de quels critères ? Avec quels buts ?
- Quelle a été la scénographie choisie ? Comment les choix scénographiques ont-ils évolué au cours des années ? Peut-on trouver des relations, voire des analogies, avec l’histoire des expositions artistiques ?
- Quelle a été la fréquentation du public, en termes quantitatifs ? Quel type de public, s’il est possible de le déterminer ? Quelles ont été les réactions de la presse devant les expositions ?
Les contributions attendues peuvent aborder la totalité ou bien une partie seulement de ces questions.
Les propositions de communication (environ 1500 signes), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à envoyer avant le 10 mai 2025 à l’adresse suivante : catherine.hofmann@bnf.fr.
Le comité de sélection se réunira mi-juin et communiquera les résultats de l’appel à communication début juillet.
Les communications retenues auront vocation à être publiées dans un numéro de la revue du Comité français de cartographie, Cartes & Géomatique, au courant de l’année 2026.
Appel à communications JE CFC 2025Télécharger
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11:00
Une carte de 330 millions de points pour représenter la répartition ethnique aux Etats-Unis
sur Cartographies numériques
La carte raciale des États-Unis a été supprimée en 2022 car elle n'était plus considérée comme fournissant une représentation fidèle de la répartition de la population du pays et de l'évolution de sa composition raciale (nécessité de prendre en compte notamment les métissages). Créée par Dustin Cable, ancien chercheur en démographie au Weldon Cooper Center for Public Service de l'Université de Virginie, cette carte utilisait les données du recensement de 2010 pour placer un point de couleur pour chaque Américain, soit 308 745 538 points au total. La couleur de chaque point était déterminée par la "race", avec toutes les ambiguïtés liées à ce type de catégorisation (voir par exemple l'ambiguïté sur la catégorie "hispanique/latino").
Malgré ces limites, Luke Loreti a souhaité créer une nouvelle version en utilisant les données du recensement de 2020. Il a suivi exactement la même méthodologie que l'original, en utilisant des points colorés pour visualiser la composition raciale des États-Unis. Le résultat est assez inpressionnant, avec toutes les réserves que l'on peut émettre par rapport à ce type de cartographie "ethnique".
Carte par points représentant la répartition ethnique aux Etats-Unis (source : censusdots.com)
Voici quelques faits intéressants sur la répartition raciale et ethnique aux États-Unis, tels que mis en évidence par la carte :- Concentration urbaine : les grandes villes comme New York, Los Angeles ou Chicago présentent une forte densité de population et une composition raciale diversifiée. Ces zones urbaines se caractérisent par un mélange important de groupes raciaux et ethniques vivant à proximité.
- Homogénéité rurale : à l'opposé, de nombreuses zones rurales présentent une diversité raciale moindre, souvent avec une population majoritairement blanche. La carte met en évidence les différences marquées dans la composition raciale entre les régions urbaines et rurales.
- Variations régionales : le Sud et le Sud-Ouest des États-Unis présentent respectivement une plus forte concentration de populations afro-américaines et hispaniques. Par exemple, des États comme le Texas et la Californie comptent une importante population hispanique, tandis que le Sud-Est est réputé pour ses communautés afro-américaines.
- Modèles de ségrégation : certaines villes présentent des modèles clairs de ségrégation raciale, où différents groupes raciaux et ethniques sont regroupés dans des quartiers distincts. Cette visualisation souligne les défis permanents de l'intégration raciale dans les zones urbaines.
- Évolution démographique : la carte mise à jour à partir des données de recensement 2020 reflète les changements survenus au cours de la dernière décennie, montrant des tendances telles que l’augmentation de la population hispanique et la diversité raciale croissante dans de nombreuses zones suburbaines.
Avec ses points colorés, la carte illustre assez nettement les divisions raciales souvent marquées dans de nombreuses communautés urbaines. Par exemple, à Saint-Louis, dans le Missouri, une nette division nord-sud apparaît, avec une population blanche dense au sud et une forte présence noire au nord. La fameuse Delmar Divide - du nom du boulevard Delmar - est particulièrement évidente sur la carte par points de recensement.
Le contraste ethnique de part et d'autre de la Delmar Divide à Saint-Louis (source : censusdots.com)
Une autre fonctionnalité intéressante de la carte est son URL dynamique, qui permet aux utilisateurs de se connecter directement à des endroits spécifiques. Cela facilite le partage de liens directs vers des lieux que l'on trouve intéressants.
Le croisement de cette carte avec la carte du « redlining » dans les années 1930 permet de voir la permanence de la ségrégation raciale aux Etats-Unis (voir des exemples sur Maps Mania).
La diversité ethnique à Los Angelès (source : censusdots.com)
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Visualiser les niveaux de ségrégation à l'échelle de chaque quartier des États-Unis
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Etats-Unis : les États qui gagnent de la population ou qui en perdent au recensement de 2020
Les cartes par densité de points deviennent de plus en plus courantes et accessibles
Doit-on se méfier des cartes ethno-linguistiques ?
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7:42
Les inégalités femmes-hommes en matière d'emploi en France
sur Cartographies numériquesLe Système d'observation sur les femmes et d'information sur l'emploi (SOFIE), développé par l’ANCT, permet d’identifier les faiblesses et les pistes d’action de chaque territoire en matière d’insertion professionnelle des femmes. Ce site fournit toutes les données et les cartes utiles pour porter des politiques en faveur de l’égalité professionnelle. Il met à disposition des outils pour :
- réaliser un diagnostic de l’insertion professionnelle et des conditions d’emploi des femmes dans leur territoire ;
- identifier des leviers d’action afin d'améliorer l’accès à l’emploi des femmes.
Typologie des inégalités femmes-hommes en matière d’insertion professionnelle et de conditions d’emploi (source : Sofie ANCT)
Cette typologie est construite à partir de 5 indicateurs statistiques relatifs à l’insertion professionnelle et aux conditions d’emploi des femmes et des hommes :- La part des inactifs / inactives (hors étudiant.e.s et retraité.e.s)
- Le taux de chômage
- La part des salarié.e.s en contrat précaire (hors apprenti.e.s et stagiaires)
- La part des femmes / hommes travaillant à temps partiel
- La part des jeunes non inséré.e.s (ni en emploi, ni en études, ni en formation).
Les inégalités en matière d'emploi proviennent principalement du fait que les femmes occupent des emplois souvent plus précaires et moins rémunérés. Le temps partiel est considéré comme la principale raison de la moindre rémunération des femmes.Part des actives / actifs en emploi à temps partiel (source : Sofie ANCT)La rubrique Cartes et données du site Sofie de l'ANCT donne accès à de nombreuses cartes classées par thèmes. Le mode de calcul est expliqué pour chaque carte, de sorte que l'on peut les refaire avec ses propres outils cartographiques ou avec l'interface cartographique fournie par l'Observatoire des territoires de l'ANCT.
Typologies
- Insertion professionnelle et conditions d'emploi
- Inégalités femmes-hommes
- Freins potentiels
Insertion professionnelle et conditions d'emploi
- Inactivité
- Chômage
- Temps partiel
- Précarité
- Jeunes non insérés
Freins potentiels à l'accès à l'emploi des femmes
- Familles monoparentales
- Familles nombreuses
- Non-mixité de l'offre d'emploi
- Femmes peu diplômées
- Accueil des jeunes enfants
- Éloignement de l'école
- Trajet domicile-travail
Pour aller plus loin
« Droits des femmes : où en est l'égalité professionnelle ? » (Vie publique)
« Les inégalités entre les femmes et les hommes, de l'école au travail » (Cour des comptes)
« La dimension territoriale de l'accès à l'emploi des femmes » (Observatoire National de la Politique de la Ville)
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La France en 12 portraits : cartes et analyses dans le rapport de l'Observatoire des territoires (avril 2021)
Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)
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6:16
Oslandia et QWC : la suite ! (8/8)
sur OslandiaOslandia et QWC ( 1 / 8 )
Oslandia et QWC : améliorations fonctionnelles ( 2 / 8 )
Oslandia et QWC : interface d’administration ( 3 / 8 )
Oslandia et QWC : publier un projet directement depuis QGIS ( 4 / 8 )
Oslandia et QWC : Générique versus spécifique ( 5 / 8 )
Oslandia et QWC : Maintenance ( 6 / 8 )
Oslandia et QWC : déploiement et site de démo ( 7 / 8 )Dans cette série d’articles consacrée à QGIS Web Client, nous avons évoqué toute l’histoire qui liait Oslandia à ce SIG web OpenSource. Depuis 2020, nous avons pu réaliser de nombreuses installations de QWC pour des clients. Au fur et à mesure de ces installations, nous avons eu l’occasion d’enrichir cet écosystème en développant de nouvelles fonctionnalités (génériques pour tous les utilisateurs de QWC ou bien spécifiques, certaines financées par nos clients, d’autres par Oslandia via l’auto-investissement OpenSource) et en corrigeant certains problèmes. Nous avons également amélioré la publication de nouveaux projets QGIS sur la plateforme web en développant un plugin QGIS spécifique qui se connecte à l’instance QWC que l’on souhaite. Aussi, toute cette expérience accumulée nous a permis de nous améliorer sur le déploiement de cette application.
Les fonctionnalités qui ont été développées ces dernières années sont issues de cahiers des charges de clients, ou bien de feuilles de route des différentes entreprises offrant du support sur QWC (principalement Oslandia et Sourcepole).
À Oslandia, nous avons encore beaucoup d’idées de fonctionnalités à intégrer dans l’application en 2025. En voici une liste non exhaustive :
- plugin Panoramax (en cours de développement par l’EuroMétropole de Strasbourg)
- améliorations de l’interface d’administration pour continuer à faciliter la publication de projets
- améliorations des outils de dessin
- prise en compte de widgets avancés dans les formulaires d’édition
- améliorations du plugin QWC Tools
On peut noter qu’il y a un important travail en cours par SourcePole et Oslandia pour intégrer la bibliothèque de visualisation 3D Giro3D dans QWC. Nous ne manquerons pas de relayer les premiers cas d’usage que nous ferons une fois cette intégration terminée.
D’autres éléments de roadmap ont aussi été proposés lors de diverses présentations à des conférences :
- intégration d’un dashboard de statistiques
- gestion de documents
Pour finaliser cette série d’articles sur QWC, nous aimerions remercier tous les clients nous ayant fait confiance pour l’installation de ce SIG web dans leur infrastructure, et spécialement remercier les financeurs de fonctionnalités qui permettent à tous les utilisateurs de cet écosystème d’en profiter. Ce financement est une des façons de contribuer activement aux logiciels OpenSource.
D’autres moyens existent et sont également appréciés des développeurs et mainteneurs de ces solutions :
- aider à la traduction dans plusieurs langues
- compléter la documentation
- proposer des améliorations si vous avez les compétences de développement nécessaires
- proposer des corrections sur des problèmes que vous avez identifiés
- faire des rapports de bugs en ouvrant des tickets dans les dépôts de code correspondants
Si vous souhaitez tester QWC avant le déploiement de votre propre instance, vous pouvez vous rendre sur notre application de démo où de nombreuses fonctionnalités ont été configurées (mais pas toutes): [https:]]
Si vous êtes intéressé par le déploiement de QWC, une démo ou une demande d’implémentation de fonctionnalité, vous pouvez nous contacter: infos+qwc@oslandia.com
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20:18
Etats-Unis – Anatomie d’une démocratie
sur Les cafés géographiquesCet ouvrage, publié en 2024, a été réalisé par Thomas Snégaroff et Romain Huret, qui ont déjà publié dans la même collection, [Les Arènes / France Inter], un ouvrage sur Israël Palestine – Anatomie d’un conflit (2024).
Les Cartes et infographies sont réalisées par Delphine Papin, responsable de ce service au journal Le Monde, aidée par Floriane Picard, cartographe au journal Le Monde. Les Textes complémentaires sont Lucie Rondeau du Noyer.
L’interrogation des auteurs de cet ouvrage est plus que jamais nécessaire en ce début d’année 2025 : les Etats-Unis ont-ils une démocratie modèle ou s’agit-il de l’histoire d’un rêve a bout de souffle ? En 30 questions-réponses, les auteurs de l’ouvrage nous donnent des clés pour comprendre la situation présente. Six chapitres se succèdent, et s’articulent sur 6 dates jugées fondamentales, chronologiquement de 1776 jusqu’à l’assaut contre le Capitole en 2021.
Chapitre I : 1776, la peur de la démocratie« Rappelez-vous, la démocratie ne dure jamais longtemps. Elle gaspille, s’épuise et se meurt. Il n’y a jamais eu de démocratie qui ne se soit suicidée ». Cette lettre de John Adams, date du 17 décembre 1814. Cette critique étonne de la part de Adams, qui est l’un des Pères Fondateurs de la République et homme des Lumières .
En 1776, les treize colonies britanniques d’Amérique se révoltent contre une série de taxes imposées par le Parlement britannique, dont la célèbre taxe sur le thé.
C’est le général Washington qui mène les troupes patriotes à la victoire et c’est Thomas Jefferson qui rédige la déclaration d’indépendance le 4 juillet 1776, le 4 juillet devenant le jour de la Fête nationale.
Les troupes françaises du général Lafayette avaient contribué à la victoire des patriotes, pour se venger de la perte des colonies d’Amérique après la guerre de Sept Ans (1756-1763) contre les Anglais.
La Constitution de 1787, rédigée à Gettysburg, prévoit la séparation des trois pouvoirs : exécutif / législatif / judiciaire. Elle précise aussi que chaque Etat doit envoyer 2 sénateurs au Congrès quel que soit le nombre d’habitants. Elle a connu depuis 27 amendements, dont la suppression de l’esclavage en 1865 et le droit de vote des femmes en 1920.De 1863 à 1865 se déroule la Guerre Civile ou Guerre de Sécession, entre les Etats nordistes et les Etats sudistes. En 1865 est votée, l’abolition de l’esclavage (il y a alors environ 4 millions d’esclaves)
Mais en 1877, se mettent en place des lois de ségrégation dans l’espace public, dans les Etats Confédérés du Sud. Des panneaux proclament partout « Negroes and dogs not allowed » (interdit aux nègres et aux chiens). Ces panneaux d’une extrême violence sont « justifiés » par les Sudistes qui affirment qu’il existe deux populations égales mais séparées.
Cette discrimination ne va disparaître que dans les années 1960, après de nombreuses manifestations et de sit-in en faveur de l’intégration des Afro-Américains. Les manifestants sont violemment dispersés, certains même sont emprisonnés comme Martin Luther King. Mais en 1964 et 1965, deux lois assurent l’intégration définitive des Afro-Américains et c’est en 2008 que Barak Obama fut élu président de la république. Il a souvent rappelé qu’il était issu de la « middle class » afro-américaine, qui s’affirme dans les années 1970.
Mais ces avancées, en ce début du XXI ème siècle, sont remises en cause, à l’encontre des fractions les plus pauvres de la population. Une Amérique raciste subsiste.Chapitre II : 1898, la tentation impériale
Depuis les années 1920, les historiens ont emprunté l’expression de Gilded Age (âge du toc) à Mark Twain pour désigner la période entre la fin des années 1870 et la fin des années 1890 aux Etats-Unis. Elle est caractérisée par une forte croissance économique, une immigration massive et le creusement des inégalités.
Dans les années 1870, les Américains sont occupés à la conquête de l’Ouest, avec des compagnies ferroviaires, des industries minières. De grandes entreprises voient le jour, des trusts ou des robber barons (barons voleurs). La plus célèbre est la United Fruit Compagny qui s’impose jusqu’au Honduras et au Guatemala.
Les 13 Etats initiaux conquièrent les terres sises au-delà du Mississipi et atteignent le Pacifique avant la fin du XIX ème siècle. Les populations amérindiennes sont enfermées dans des réserves.
La doctrine Monroe (1823) va rester valide jusqu’à la fin du siècle : elle condamne toute intervention européenne dans les affaires des Amériques, tout comme celle des Etats-Unis dans les affaires européennes.
Ce n’est qu’en 1898, avec l’intervention à Cuba qui est alors sous l’emprise de l’Empire espagnol, que les Etats-Unis mettent fin à l’isolationnisme. Ils mettent en avant leur volonté d’aider les démocraties.Théodore Roosevelt (1859-1919) fait alors sien un proverbe africain : « Parle doucement et porte un gros bâton ».
Le poids de la religion reste fort jusqu’à aujourd’hui et les Etats-Unis se croient volontiers porteurs d’une mission civilisatrice. Ainsi, c’est pour lutter contre le communisme, « ce fléau antichrétien » que l’on justifie l’intervention au Vietnam (1955-1975).
C’est aussi pour apporter la démocratie dans le monde arabe que les Etats-Unis interviennent en Irak en 2003, dans la 2ème guerre du Golfe, en présentant Saddam Hussein comme un deuxième Hitler.Chapitre III : 1941, l’adieu à l’isolationnisme
En 1940 naît le Comité America first, dont le porte-parole le plus éminent est l’aviateur Charles Lindbergh. Il prône l’isolationnisme et s’oppose à tout soutien direct à l’effort de guerre britannique. Il s’oppose aussi à l’immigration juive et catholique, venues d’Europe de l’est et du Sud. C’est certainement la face la moins connue du prestigieux aviateur !
Mais c’est dès 1921, que des quotas sont mis en place car l’Amérique doit rester « wasp » c’est-à-dire blanche, anglo-saxonne et protestante. C’est aussi dans les années 1920 qu’émerge le KKK (Ku Klux Klan) qui s’oppose à l’abolition de l’esclavage.Le 7 décembre 1941, l’attaque surprise de la base américaine de Pearl Harbor (Hawaï) par les Japonais remet tout en cause. Immédiatement le Comité America first se dissout et l’ensemble de la population et de ses élites industrielles (Ford, Dupont de Nemours) soutenues par le Royaume Uni et le Canada s’engagent dans la guerre. Le projet Manhattan (1942-46) va développer des activités d’ingénierie militaire, d’enrichissement de l’uranium et d’espionnage.
Il faut attendre 2016 pour que les Etats-Unis reviennent à une volonté d’isolationnisme ou de partage des tâches dans le cadre de l’OTAN. La reprise du slogan par Donald Trump ne vient pas de nulle part … A chacun revient de prendre en charge sa défense !Chapitre IV : 1968, une guerre civile culturelle
En 1968, Richard Nixon, sur le point de gagner les élections présidentielles, estime que l’Amérique est malade.
Les hippies revendiquent l’héritage de l’Amérique des pionniers, allant parfois jusqu’à quitter les villes pour recréer des communautés rurales où l’on prône l’amour libre. Les féministes, qui ont obtenu le droit de vote en 1920, reprennent le combat pour l’égalité des droits. Le mouvement atteint son maximum d’influence lors du festival de musique de Woodstock en 1969.
Nixon, élu en 1969, est réélu en 1972, mais il fut emporté par le scandale du Watergate en 1974. Le Watergate est le nom d’un hôtel où se réunissaient les opposants politiques à Nixon et qu’il décide de placer sur écoute.
En interne, la violence politique n’a jamais cessé : émeutes raciales de Watts en 1962 dans les quartiers noirs des grandes villes ; assassinat de Martin Luther King en 1968 à Memphis, puis la même année de Bobby Kennedy, le frère de J.F. Kennedy.
Après Nixon, Jimmy Carter (1977-1981) arrive au pouvoir. C’est un démocrate. Nixon puis Carter ont dû faire face aux deux chocs pétroliers de 1973 et 1979.
Aux élections suivantes, Ronald Reagan, un républicain, l’emporte et se présente comme le sauveur de la démocratie et le retour à la prospérité. Il fut d’abord un acteur renommé d’Hollywood, qui sut promettre la fin de « l’âge des ténèbres ».Il fut réélu pour un deuxième mandat (1984-1988). Son slogan favori est : « Dans la crise actuelle, l’Etat fédéral n’est pas la solution à nos problèmes. C’est l’Etat fédéral qui est le problème ». Il s’empresse donc de réduire le nombre de services sociaux et les programmes d’aide. Vous l’avez bien compris, Donald Trump ne fait que reprendre le discours de Reagan… n’oublions pas qu’il fut lui-même présentateur de shows à la télévision.
A propos de Martin Luther King (1929-1968)- « I have a dream »
Grand lecteur de Thoreau et de Gandhi, il combat pour l’égalité des droits et son obtention par l’action non violente, dont la désobéissance civile. Il demande en 1955, le boycott des bus de Montgomery après que Rosa Park a refusé de céder sa place à un Blanc. Citations :
« Aujourd’hui, dans la nuit du monde et dans l’espérance de la Bonne Nouvelle, j’affirme avec audace ma foi dans l’avenir de l’humanité.
Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.
Je refuse de croire que l’être humain ne soit qu’un fétu de paille ballotté par le courant de la vie, sans avoir la possibilité s’influencer quoi en que ce soit le cours des événements.
Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme est à ce point captif de la nuit sans étoiles du racisme et de la guerre, que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir réalité.
La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que l’amour.
Je crois que, même au milieu des obus et des canons, il reste l’espoir d’un matin radieux ».Chapitre V: 2001, la démocratie brutalisée
Quelques dates des mandats présidentiels pour se repérer
George H.W ; 1989-1993 = Républicain
Bill Clinton 1993-2001 = Démocrate
George Bush = 2001-2009 Républicain
Barack Obama = 2009-2017 =Démocrate
Donald Trump 2017-2021 = RépublicainEn 1992, le politologue Francis Fukuyama publie un essai intitulé La Fin de l’histoire et le Dernier homme. Il se réjouit de la disparition de l’URSS en 1991; de la victoire des Etats-Unis dans la guerre froide et de celle d’un ordre mondial fondé sur la libre entreprise, les droits de l’homme et le multiculturalisme. Il crée le sentiment d’une mondialisation heureuse.
En 1994 sont signés les accords de libre-échange de l’ALENA, avec le Canada et le Mexique. La Chine adhère à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) en 2001. Le libre-échange doit à présent régner partout dans le monde.
A l’extérieur des frontières, et pour imposer la démocratie, les Etats-Unis se sont engagés dans de nouvelles guerres au Moyen Orient : en août 1990, pour arrêter l’expansionnisme de Saddam Hussein, le dictateur irakien; puis en 2001 la guerre en Afghanistan contre les Talibans et en 2003 celle en Iran contre les mollahs.
Mais le 11 septembre 2001 sonne le glas de cette illusion d’optique. Le choc du 11 septembre est similaire à celui de Pearl Harbor.
Les Etats-Unis votent le Patriot Act en octobre 2001. Il limite les libertés individuelles et octroie un plus grand pouvoir de police à l’Etat fédéral qui peut mettre sur écoutes ou perquisitionner les individus soupçonnés de terrorisme.
Depuis 2001, les Etats-Unis se considèrent comme « une société en guerre ». Chacun peut (et même doit) posséder une arme puisque le pays est menacé par l’islam et par l’effondrement du monde. Environ 30 tueries de masse ont bousculé le pays depuis 1984, faisant à chaque fois entre 10 et 61 morts.Chapitre VI : 2021, la prise du Capitole
Le démocrate Joe Biden devient président durant les années 2021-2024. Mais, Donald Trump refuse de reconnaître sa défaite et le 6 janvier 2021 il cautionne l’assaut du Capitole, où siègent les deux assemblées. Les partisans de Trump sont persuadés qu’ils viennent de sauver la démocratie, celle des Pères fondateurs.
La remise en cause des élections n’est pas nouvelle, elle a commencé dès le début des années 2000. En 2000, l’élection de Bush est contestée par Al Gore ; en 2008, celle de Obama qui est suspecté de n’être pas Américain. En 2016, la défaite de Hillary Clinton est constitutionnelle, mais elle avait eu plus de voix que Trump. Enfin, en 2020, Trump accuse les démocrates de tricheries sur les machines à voter électroniques.Pour avoir une idée de la fragmentation actuelle des Etats-Unis, j’ai choisi de reprendre, dans l’ouvrage, un tableau et deux cartes.
Epilogue
La campagne présidentielle de 2024 n’a semblé obéir à aucune règle : coups de feu, coups de semonce, coups de théâtre, la démocratie est entrée dans une zone de turbulences sans fin prévisible.
Trump n’est président que depuis quelques semaines, et pas un jour ne passe sans qu’il ne décrète des choses invraisemblables qui laissent sans voix ceux qui se croyaient leurs alliés, ceux qui croyaient dans les valeurs de la démocratie américaine.Maryse Verfaillie –compte rendu écrit le 1er mars 2025-
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12:50
Standup For Sciences 2025, Paris 7 mars
sur Carnet (neo)cartographiqueParce que les sciences sont un bien commun pour l’humanité.
9h30-11h – Conférence de presse ouverte au public
> au Collège de France (amphithéâtre Halbwachs)
avec des exposés courts de Patrick Boucheron (Professeur au Collège de France), Dominique Costagliola (Directrice de Recherche Emérite à l’Inserm), Valérie Masson-Delmotte (Directrice de recherche, CEA) et Claire Mathieu (Directrice de Recherche, CNRS), consacrés aux menaces contre les sciences et aux raisons de la mobilisation.11h30-13h – Conférence grand public
> à Jussieu (amphithéâtre 45B),
avec des interventions de Florence Débarre (Directrice de recherche CNRS en biologie évolutive), Johanna Siméant Germanos (Professeur de science politique, ENS), Michaël Zemmour (Professeur de sciences économiques à l’Université Lyon 2) et une table ronde “sciences de la durabilité dans la tourmente” avec Valérie Masson-Delmotte (CEA), Dorian Guinard (Université de Grenoble Alpes), Sébastien Barot (IEES-Paris) et Marine de Guglielmo Weber (IRSEM).13h30 – Rassemblement place Jussieu,
mêlant étudiants, citoyens, chercheurs et universitaires, avant une marche au travers du Quartier Latin (Jussieu – rue des Écoles – Place de la Sorbonne – Boulevard Saint-Michel – Port Royal) ponctuée de happenings et d’interventions au Collège de France et place de la Sorbonne.Téléchargez l’affiche et les tracts aux formats (A0, A3, A4) ici.
via le Le groupe de coordination de Stand Up For Science Paris et IDF -
9:55
Les hémisphères de Boggs
sur Carnet (neo)cartographiqueOù est le centre du Monde ? La Terre étant une sphère, son centre est évidemment son noyau. Mais cela intéresse davantage les géologues que les géographes. Qu’en est-il alors à la surface du globe ? Est-il possible de définir le centre des terres émergées à la surface de notre planète ? Voilà une vaste question qui a captivé de nombreux géographes et scientifiques au fil du temps. Dans ce billet cartographique, nous nous penchons sur l’approche originale de l’ancien chef de la division des cartes au département d’État des États-Unis : le géographe américain Samuel Whittemore Boggs (1889-1954). En 1945 justement, Boggs publie une étude visant à localiser le centre des terres émergées. Sa méthode repose sur un principe relativement simple : faire pivoter le globe dans toutes les directions jusqu’à trouver la face contenant la plus grande superficie de terres, tandis que la face opposée en présente le moins. Une fois cette orientation déterminée, le centre du cercle ainsi tracé définit le centre des terres émergées. Selon les calculs, les déterminations de ce centre varient légèrement. Une estimation le place à 47°13?N 1°32?W, en France dans la ville de Nantes ; une autre le situe à 90 kilomètres de là près de Piriac-sur-Mer. À l’échelle de la carte, cela représente à peine quelques pixels. Mais en tout cas, si vous vous rendez là-bas en vacances, vous pourrez raconter, sans mentir, que vous avez mangé des galettes au centre de la Terre !
Évidemment, cette méthode est discutable, et bien d’autres solutions techniques, sophistiquées ou non, sont possibles. Elles donnent d’ailleurs des résultats très différents. Google Maps, considère par exemple que ce centre du Monde se situe en Turquie. Pour le géographe français Élisée Reclus, celui-ci se localiserait à Londres. Les approches sont nombreuses et les résultats aussi divers que les méthodes utilisées. En réalité, cette question n’a pas vraiment de sens puisqu’en géographie, les vrais centres sont avant tout les lieux de pouvoir, qu’ils soient politiques ou économiques. Quoi qu’il en soit, la méthode proposée par Boggs en 1945 a tout de même un avantage. En considérant deux faces de la Terre en vis-à-vis, elle permet de définir, par construction, deux hémisphères opposés : l’un continental, qui contient plus de 80 % des terres émergées, et l’autre océanique, qui ne contient que 20 % de celles-ci.
La ligne séparant ces deux hémisphères alternatifs peut alors être représentée sur un planisphère traditionnel, pour peu, qu’on le façonne un peu. La cartographie c’est comme de la pate à modeler…
Source : [https:]]
Ingénieur de recherche CNRS en sciences de l'information géographique. Membre de l'UMS RIATE et du réseau MIGREUROP / CNRS research engineer in geographical information sciences. Member of UMS RIATE and the MIGREUROP network.
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8:06
Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800)
sur Cartographies numériquesLa thèse d'Émilie Dreyfus sur les animaux des cartes géographiques anciennes est disponible en téléchargement sur HAL :
Émilie Dreyfus. Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800) : espaces, savoirs et représentations. Thèse de géographie sous la direction de Gilles Palsky. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2023. [https:]]
Nova Africa par Hugo Allardt, XVIIe siècle (source : Gallica)
RésuméCette thèse s’intéresse aux motifs zoologiques figurés sur les cartes géographiques produites en Europe à l’époque moderne. Le point de départ repose sur l’hypothèse que l’animal n’est pas seulement là pour combler un blanc, ni que son rôle est exclusivement décoratif, mais qu’en fonction de son positionnement sur la carte et de son association avec un espace géographique déterminé, il est utilisé pour véhiculer un savoir zoologique, caractériser un territoire, ou pour construire une certaine vision du monde. Dans cet objectif, l’animal est envisagé à la fois comme un signe et une image. En croisant des perspectives spatiales (l’Europe et les autres parties du monde) et temporelles (de 1500 à 1800), et en étudiant les sources géographiques au prisme d’autres supports du savoir naturaliste (livres d’histoire naturelle, livres de voyage, catalogues de cabinets de curiosité), l’objectif est également de positionner la carte géographique au sein des différentes formes de « récits » ou « d’images » qui écrivent et décrivent le monde. Enfin, étant entendu que la carte géographique est une représentation politique du monde, la dernière partie explore des enjeux de domination : de l’homme sur l’animal, en utilisant la carte géographique comme source originale pour une étude géohistorique des relations homme-animal ; de l’Europe sur les territoires extra-européens, à travers la mise en lumière de l’animal comme élément de la construction d’espaces idéologiques, exotiques ou imaginaires.
L’objectif de cette thèse est ainsi de produire une réflexion géohistorique renouvelée sur le statut de l’iconographie animale en démontrant qu’elle fait partie intégrante du discours géographique produit par les cartographes de la première modernité. Elle s’inscrit à la croisée de plusieurs champs disciplinaires : histoire de la cartographie et de la géographie, histoire de l’édition, histoire de l’art et histoire des sciences, liées à la question des relations homme-animal (« géographie humanimale »). L'analyse s’appuie sur la création puis l’exploitation d’une base de données recensant 7 765 animaux sur 1 332 cartes et globes de toutes les parties du monde et 61 autres sources du savoir naturaliste.
Isle de Madagascar par Etienne de Flacourt, 1656 (source : Gallica)
Le blanc des cartes ou la dialectique du plein et du videLa thèse comporte des pages très intéressantes sur le blanc des cartes en lien avec la dialectique du plein et du vide. Les historiens de la cartographie datent « l’invention » des blancs de la carte du début du XVIIIe siècle (Surun, 2004, pp. 117-144). Dans un article sur les enjeux épistémologiques de la cartographie au XVIIIe siècle, Lucile Haguet montre cependant que dans la cartographie de l’Égypte, le vide semble la règle bien avant le siècle des Lumières et que s’il y a une mutation de l’objet cartographique au XVIIIe siècle, il s’agit plutôt d’une évolution du sens du « blanc » (Haguet, 2011). À la lumière de l’analyse de la présence de l’animal sur les cartes, ces deux postulats épistémologiques peuvent être complétés par un troisième : la représentation picturale de l’animal, avant de quitter l’intérieur de la carte, est remplacée par sa représentation textuelle. Loin d’avoir pour seule fonction de combler les blancs, l’iconographie animale, construit un espace géographique complexe, véhiculant, au-delà de la représentation topographique du territoire, de multiples discours sur le monde : naturalistes mais également politiques et symboliques.
La production cartographique de Nicolas de Fer constitue un exemple représentatif de la dialectique du vide et du plein et du remplacement de l’image par le texte. La mappemonde en deux hémisphères de 1694 laisse ainsi l’hémisphère sud totalement vide, tandis que les espaces inconnus sont occupés soit par la toponymie, le relief, les fleuves et rivières, le tracé des frontières, soit par des informations textuelles. Au nord des Montagnes de la lune, lieu supposé des sources du Nil depuis la cartographie de la Renaissance, la mention inscrite peut être considérée comme programmatique du projet cartographique en devenir de Nicolas de Fer. On y lit : « On a mieux aimé laisser cette Place Vide que de la remplir de particularités inconnues, ou imaginaires ». Ce qui frappe dans cette information c’est justement le fait qu’elle ne laisse pas vide l’espace géographique mais le remplit. Dans la production de Nicolas de Fer, les animaux se situent, à une exception près, exclusivement dans les marges des cartes, sous forme de vignettes le plus souvent ou associés aux cartouches, notamment dans les cartes de l’Europe. L’animal se replie donc dans les marges, et les espaces géographiques sont réservés aux figurés, aux représentations conventionnelles ou au texte. Cependant, certains cartographes assument de laisser des espaces vides sur les territoires inconnus ou non explorés, ces espaces sont très souvent occupés par des textes relatant les singularités relatives aux moeurs des peuples, à l’histoire naturelle, ou encore à l’histoire des explorations.
Références
SURUN, I. (2004). Le blanc de la carte, matrice de nouvelles représentations des espaces africains. Dans I. LABOULAIS (éd.), Combler les blancs de la carte : Modalités et enjeux de la construction des savoirs géographiques (XVIIe-XXe siècle). Presses universitaires de Strasbourg. [https:]]
HAGUET, L. (2011a). La carte a-t-elle horreur du vide ? Réexaminer les enjeux du tournant épistémologique du XVIIIe siècle à la lumière de la cartographie occidentale de l’Égypte. Cartes et géomatique, 210, 95-106. [https:]]
DREYFUS, É. (2022). Spectacle zoologique, inventaire de la nature ou encyclopédie naturaliste ? Approche épistémologique de la représentation des animaux sur quelques cartes murales des Amériques (XVIe-XVIIIe siècles). Bulletin du Comité Français de Cartographie, Cartes & Géomatique, 249, 13-29. [https:]]
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Géographie des pandémies
sur Les cafés géographiquesLes grandes pandémies ponctuent l’histoire du monde. Chacune est à replacer dans son contexte pour restituer la complexité des interactions et des interdépendances entre l’homme et son milieu naturel.
Guillaume Lachenal (à droite) et Gilles Fumey (photo J.-P. Némirowsky)
Mercredi soir 12 février, nous recevons Guillaume Lachenal, un scientifique agrégé de sciences de la vie et de la terre devenu historien des sciences et de la médecine, professeur des universités à Sciences Po et chercheur au laboratoire médialab de Sciences Po. Il répond aux questions de Gilles Fumey dans le cadre d’un entretien interactif qui s’appuie sur la récente publication de son atlas des épidémies (1).
Avez-vous été surpris par le covid ?
Oui et non. Oui par les formes et l’ampleur de la pandémie. Non car l’émergence d’un virus qui fait rapidement le tour de la planète est assez banal dans l’histoire récente de l’humanité. De plus, je travaillais déjà sur Ebola et d’autres virus. « L’évènement covid » est lié au fait que le virus a rencontré des sociétés âgées et des infrastructures de pays développés, ce qui a conduit au confinement pour protéger les systèmes de soins et la stabilité des sociétés. En Afrique, avec une démographie différente (population plus jeune), les effets sociaux ont été moindres.
Vous parlez du « cadeau empoisonné de la révolution du néolithique ». Pouvez-vous préciser cette expression ?
Les chasseurs-cueilleurs du paléolithique partageaient des maladies chroniques avec les autres primates, notamment des parasitoses intestinales, des herpès, « verrues » qui ont accompagné le processus d’hominisation. La nouveauté au néolithique avec la sédentarisation, le développement de l’agriculture, surtout de l’élevage, et le début de l’urbanisation c’est l’arrivée de nouveaux pathogènes portés et transmis par les animaux domestiques mais aussi par des rats attirés par les réserves de grains et par les moustiques. On pourrait parler d’une tragédie de la domestication des animaux, ainsi le virus de la peste bovine est étroitement apparenté à celui de la rougeole qui a des effets dévastateurs. L’archéologie prouve que les hommes n’étaient pas en bonne santé, probablement en raison de la circulation des maladies infectieuses qui devient plus importante à la fin du néolithique et au début de l’âge du bronze, en liaison sans doute avec le développement de l’urbanisation qui favorise des concentrations humaines plus fortes. C’est dans ce contexte que les épidémies sévères arrivent et peuvent se maintenir.
Qu’en est-il de la peste ? Vient-elle bien d’Asie du Sud et du Sud-Est ?
A ma connaissance l’Asie du Sud-Est n’est pas concernée, elle est plutôt le berceau des coronavirus via les chauves-souris. Les pestes identifiées comme telles (pestes de l’empire romain, peste noire médiévale, peste de Marseille en 1720) sont provoquées par le bacille Yersinia pestis originaire des rongeurs sauvages des steppes de Basse-Asie centrale et de Mongolie transmis aux rats puis aux puces lesquelles se nourrissent en piquant les hommes. La contagion interhumaine se fait par voie pulmonaire ou via des ectoparasites (le pou). Il peut y avoir (mais c’est un débat) des variantes de transmission avec des pestes dans les Alpes via les marmottes.
Quel rôle a joué l’Europe dans l’extinction de la population amérindienne ? Vous citez des chiffres : 90% de la population amérindienne aurait été affectés par les épidémies importées ; cette population serait passée en 150 ans de 60 à 5 millions. Ce désastre démographique est-il documenté par les travaux de chercheurs latino-américains ?
L’arrivée des Européens en Amérique a amené des échanges biologiques importants entre le nouveau et l’ancien monde qui concernent aussi des pathogènes dans le cadre d’un chassé-croisé asymétrique car ce sont les populations amérindiennes indigènes qui ont été affectées et décimées dans un premier temps, surtout par la variole et rougeole, puis par d’autres maladies virales et bactériennes venues d’Europe et liées aux foules. IL faut y ajouter les effets de la traite avec le déplacement massif des esclaves africains. On n’est pas certain que la syphilis qui se répand en Europe soit originaire d’Amérique.
L’idée d’un « contact fatal » est caricaturale car la perte démographique s’étale sur plusieurs décennies. La recherche s’oriente maintenant vers l’idée que l’effondrement démographique est surtout lié à l’effet conjoint des transformations de l’organisation sociale, des conditions de vie et de l’environnement, résultant de la conquête coloniale.
Quel lien peut être fait entre la décimation à 80% du corps expéditionnaire de Napoléon à Haïti (1802) par la fièvre jaune et la naissance d’un Etat ?
En effet, la fièvre jaune transmise par le moustique Aedes aegypti, venu d’Afrique subsaharienne sur les bateaux négriers, épargne les anciens esclaves insurgés mais fait 30 000 morts dans le corps expéditionnaire, y compris le général Leclerc. Comme l’avait anticipé Toussaint-Louverture, une saison des pluies favorable aux moustiques a suffi à défaire l’armée française largement dominatrice.
La fièvre jaune est la grande maladie coloniale, bien décrite par les médecins qui n’en comprennent ni l’origine ni la transmission attribuée aux « miasmes tropicaux ». Largement répandue sur les côtes d’Afrique occidentale, elle occasionnait des mortalités très fortes chez les colons. Le moustique responsable, tout comme le moustique tigre (originaire d’Asie), a besoin d’eau mais pas de grands marécages. L’environnement proto-industriel des plantations des Caraïbes, chaud et humide, avec du sucre et de nombreux petits récipients (type calebasse) est idéal pour sa prolifération. Les esclaves restent immunisés après la traversée et les épidémies qui affectent les plantations immunisent les enfants nés sur place. La mortalité est assez faible en Afrique ou dans les Caraïbes, là où la fièvre jaune est endémique dans des populations indigènes immunisées pendant leur enfance. Cependant, chez les adultes fraichement débarqués, colons et marins, la fièvre jaune tue dans 50% des cas.
Quid du choléra, la grande épidémie du XIXème siècle. En quoi est-elle liée à une connexion intercontinentale ?
On utilise le terme plus contemporain de pandémie pour désigner la première vague de choléra en Europe en 1831-32. Elle arrive à Paris où elle fait 40 000 morts via l’Allemagne et l’Angleterre. Là encore, il faut s’intéresser à l’environnement de plus en plus urbain avec des canaux et des réseaux d’adduction d’eau qui sont les vecteurs des épidémies. Le choléra disparaitra plus tard avec l’achèvement des réseaux de tout-à-l’égout. « L’autoroute » du choléra va des Indes à l’Europe avec des foyers endémiques dans le golfe du Bengale. Actuellement, il reste des cas en Afrique, à Haïti, à Mayotte.
Le sida : 60 millions de morts majoritairement jeunes. S’agit-il de la pire épidémie de l’histoire ? Pourquoi parlez-vous d’un « scandale moral pour la médecine occidentale » ?
L’impuissance médicale devant le retour d’une maladie infectieuse depuis la Seconde Guerre mondiale, après les « Trente glorieuses de la médecine » avec les énormes progrès liés à l’éradication de certaines maladies (la poliomyélite, la tuberculose…), la diffusion des vaccins, des antibiotiques, la démoustification … a été en effet un choc et a pu paraître scandaleuse. L’activisme autour du sida avec l’association Act up, née à New-York en 1987 puis importée à Paris, est historiquement intéressant : New-York et Paris ont pu être, de ce point de vue, considérées comme les capitales du sida. La diffusion importante du sida dans ces villes n’est pas seulement liée à l’importance des communautés homosexuelles mais elle coïncide aussi avec l’affaire du sang contaminé et la diffusion des drogues injectables, notamment l’héroïne avec l’usage multiple des seringues.
La présence du virus est bien établie dans les grandes villes d’Afrique coloniale dès le début du XXème siècle avec plusieurs épidémies de VIH différents, une diffusion exponentielle et une très forte mortalité dans les années 1980. Le VIH est alors passé en Haïti où il flambe dans les années 1970 puis se diffuse aux Etats-Unis et en Europe. Les trithérapies sont une victoire mais ne sont efficaces qu’à partir de 1996 et 10 ans plus tard dans les pays du Sud.
Vous parlez de la « magie » de la carte pour visualiser la diffusion des épidémies dans l’espace. De la même façon, les tableaux de chiffres, les statistiques inscrivent les épidémies dans l’ordre du savoir et font rentrer les épidémies dans une histoire scientifique.
Dans l’histoire des cartes épidémiologiques, celles de John Snow sur le choléra à Londres ont un statut mythique : elles ont pu démontrer la transmission à partir des points d’eau. La cartographie de la malaria avec les zones de marais a aussi été intéressante. Actuellement on constate que le moustique tigre s’installe dans un environnement typé : celui de la France pavillonnaire du sud de la France avec les bords de piscine et les eaux stagnantes des jardinières de fleurs.
Les colonies ont été des lieux importants dans l’émergence de l’épidémiologie scientifique car il y existe une administration rigoureuse à l’origine de rapports précis. Les enjeux de santé publique y sont importants avec la mise en place parfois de politiques autoritaires. La ségrégation est présentée comme la solution pour contrôler l’espace et protéger les colons des épidémies. Ainsi l’apartheid en Afrique du Sud en 1902 est supposé combattre l’épidémie de peste. La compréhension du rôle des microbes et des insectes dans la transmission des maladies infectieuses conduit à un durcissement du racisme colonial.
Comment est née l’idée d’isoler les malades ?
L’idée est ancienne, dès l’époque médiévale avec les léproseries. La mise en place de systèmes de quarantaine en Méditerranée autour des ports est attestée dès le XVème siècle avec les lazarets et connaît son apogée au XVIIIème siècle. Un système administratif se met en place, établissant un cordon sanitaire : les navires doivent prouver qu’il n’y a pas d’épidémie à bord alors même que l’origine de la maladie n’est pas vraiment connue et attribuée à des miasmes, d’où la nécessité de purifier les marchandises. Un grand lazaret comme à Marseille est organisé en deux parties : une pour l’équipage et une pour « purger » les marchandises soumises à diverses fumigations « purifiantes ». Au XIXème siècle, quand on comprend que les épidémies viennent d’Orient, alors que les marchands font pression pour libéraliser le commerce, les quarantaines vont être déléguées aux marges ottomanes de la mer Rouge et aux marges des empires coloniaux.
La ségrégation raciale urbaine est présente dans toutes les villes coloniales d’Afrique. Elle est mise en place après la révolution pastorienne dans les années 1910-1920 avec un quartier indigène, considéré comme un « réservoir de virus », et un quartier européen, ces quartiers étant séparés par une zone neutre dédiée aux bâtiments institutionnels officiels et au champ de courses. La médecine justifie le racisme colonial.
Pouvez-vous commenter votre carte sur le typhus dans le ghetto de Varsovie à l’été 1942 ?
Il y a eu une politisation du typhus par les Nazis. Les médecins allemands des années trente étaient pour beaucoup d’anciens médecins de l’empire colonial allemand, perdu en 1920. Ils ont transféré sur les Juifs leur racisme colonial dans le cadre du projet nazi de purification raciale. La médecine tropicale allemande se reconvertit ainsi en Europe. Elle met sur le même plan l’éradication des poux, vecteurs du typhus, largement développé sur les fronts russe et oriental pendant la Première Guerre mondiale, et la destruction des Juifs. La ghettoïsation des Juifs polonais a été justifiée par les Nazis au nom d’un impératif sanitaire. Les 450 000 Juifs du ghetto de Varsovie sont exposés à une épidémie de typhus en 1941 qui a pu être contrôlée par la mobilisation du personnel médical et de la population du ghetto.
Quel rôle et quel bilan pour l’OMS ?
L’OMS pose clairement, après 1946, le rapport entre le progrès social et la santé en s’inscrivant dans l’atmosphère d’optimisme des Trente Glorieuses. Les insecticides éradiquent la malaria. L’OMS a cherché à lancer en 1959 un plan pour se débarrasser du paludisme en Afrique en utilisant le DTT. Ce fut un échec notoire qui nourrira la critique écologique. Par ailleurs, l’OMS a lancé des programmes de vaccinations, notamment contre la variole, qui suscitent aussi la critique car ils sont souvent très coûteux.
Que pensez-vous du sanatorium ?
Cette institution médicale du XIXème siècle destinée à combattre la tuberculose, une fois découvert le bacille de Koch, correspond à un moment du modernisme européen des années de l’entre-deux-guerres avec leur architecture particulière. Leur période de gloire est assez brève (1930 à 1960) alors que les antibiotiques ne sont pas ou peu utilisés. Quand l’utilisation de ceux-ci se répand, on se retrouve avec ces énormes infrastructures obsolètes, abandonnées ou reconverties pour d’autres pathologies ou pour le tourisme.
Que dire de la narration des épidémies ?
Les récits d’épidémie dont certains sont très anciens (pensons à Thucydide) se contraignent les uns les autres à une répétition en installant l’idée d’un déroulement immuable des dramaturgies épidémiques.
Lyme : une épidémie du paysage ?
Lyme est une petite ville de la banlieue résidentielle de Newhaven (Connecticut), où un foyer a été détecté en 1970, et où on a identifié la transmission de la bactérie (genre Borellia) par les tiques dans un environnement typique de suburbanisation américaine avec un environnement fait d’habitat pavillonnaire avec jardin et espaces boisés abritant des multitudes d’écureuils et quelques cerfs. En Europe, les transformations écologiques des paysages et des modes de vie analogues permettent la progression de la maladie.
Questions de la salle
L’émergence accélérée de nouveaux pathogènes est-elle liée à la crise de la biodiversité ?
L’extension des surfaces agricoles et la déforestation sont à considérer mais la biomasse agro-industrielle avec l’élevage de masse est un facteur essentiel. Cf les travaux de Serge Morand (2).
Quels liens entre mondialisation et épidémies ?
On arrive à corréler sur deux ans de décalage les pics de peste en Europe au XVIème siècle avec les épisodes de sécheresse en Mongolie qui font sortir les marmottes et contaminent les rats. La grippe espagnole au début du XXème siècle se répand sur les quatre continents en trois semaines avec les navires à vapeur.
Quel lien entre épidémies et facteurs politiques ?
Le lien n’est pas évident. L’historien Patrick Boucheron remarque que dans une Europe constamment menacée par les vagues de peste à l’époque moderne on assiste à une grande stabilité des institutions politiques qui ne sont pas ébranlées par les épidémies récurrentes. Les révolutions du XIXème siècle ne sont pas corrélées aux épidémies de choléra : la révolution de 1832 échoue alors que sévit le choléra.
Les grandes épidémies de l’antiquité appelées « peste » sont-elles vraiment de cette nature ?
La peste justinienne (VIème-VIIème siècles) dans l’empire romain est bien documentée par l’archéologie. On trouve dans les sépultures le bacille largement séquencé. Pour les autres épidémies antérieures (peste d’Athènes, peste antonine, peste de Cyprien) les causes ne sont pas établies : il peut s’agir de typhus, de fièvre typhoïde, de variole ou de rougeole…
Quelles différences entre pandémie, endémie, épidémie ?
Les définitions sont assez « flottantes ». Pandémie est le terme le plus récent, datant du XIXème siècle, pour désigner un phénomène plus mondial. L’OMS a des critères plus précis qui engendrent des débats d’experts comme au début du COVID. Quand l’OMS décrète la pandémie, cela implique le déclenchement de mesures sanitaires liées à la réglementation internationale avec les problèmes engendrés par une surréaction ou une sous-réaction.
Notes :
- Guillaume Lachenal, Gaëtan Thomas, Atlas historique des épidémies, Editions Autrement, 2023
- Serge Morand, La prochaine peste : une histoire globale des maladies infectieuses, Editions Fayard, 2016
Micheline Huvet-Martinet, février 2025.
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11:17
[Webinaire] La collaboration autour de QGIS : témoignage de Bordeaux Métropole
sur OslandiaOslandia a le plaisir de vous inviter à un webinaire sur la collaboration autour de QGIS avec le témoignage de Julien Pagiusco de Bordeaux Métropole vendredi 4 avril à 11h.
Au programme : Intervention de Julien Pagiusco, Chef de projet numérique SIG chez Bordeaux Métropole :- Le contexte SIG à Bordeaux Métropole
- Utilisation de QGIS à Bordeaux Métropole
- Les projets réalisés
- Séquence de questions / réponses
- La problématique CMJN dans QGIS
- Comment le support CMJN a été financé
- Rappel du processus de contribution dans QGIS
- Comment la collaboration s’est faite dans la communauté OpenSource sur le CMJN
- Résultat et perspectives
Inscription gratuite mais obligatoire, le lien d’accès au webinaire vous sera adressé par email après votre inscription : [https:]]
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14:00
OSM DATA 3D : présentation
sur GeotribuCet article présente la plateforme OSM DATA et sa nouvelle version en 3D
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6:20
L'accessibilité ferroviaire concernant 250 villes dans le monde
sur Cartographies numériquesSource : Aniket Kali, Jeff Allen (2025). Rail Transit & Population Density. Comparing and ranking 250 cities around the world, School of Cities, University of Toronto.
1) L'intérêt des cartes d'accessibilité ferroviaire
Un bon système de transport en commun relie les gens aux différents lieux de la ville. Dans l'idéal, il doit être efficace et durable, avec des lignes et des stations de transport en commun desservant le plus grand nombre de personnes possible. Mais dans la réalité, l'efficacité de ce système varie considérablement au sein des villes et entre elles.
Pour étudier cette question, les auteurs ont créé des cartes des principales lignes et gares ferroviaires pour les trains rapides, les trains régionaux et le LRT (Light Rail Transit) regroupant aussi bien des tramways que des trains légers ou encore des métros lourds de petite capacité. Ils les ont superposées à la densité de population pour 250 régions urbaines qui figurent parmi les plus peuplées au monde. Les cartes sont à la même échelle (100 km de diamètre) de manière à être facilement comparables entre elles.
Densité de population et réseau de transport ferroviaire pour 250 villes (source : Kali & Allen, 2025).
À partir de ces cartes, plusieurs indicateurs permettent de saisir les caractéristiques du développement axé sur le transport en commun. En urbanisme, le développement axé sur le transport en commun (TOD) est un type de développement urbain qui maximise la quantité d'espaces résidentiels, commerciaux et de loisirs à proximité immédiate des transports publics. Il favorise une relation symbiotique entre une forme urbaine dense et compacte et l'utilisation des transports publics. Plus la densité de population vivant à proximité des transports ferroviaires est élevée, mieux la ville est desservie. Il est possible de faire des comparaisons selon les indicateurs choisis.
Les villes sont classées les unes par rapport aux autres en ce qui concerne les indicateurs suivants :
- population urbaine
- densité de population urbaine
- densité de population urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- part de population urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- part de l'aire urbaine à 1km d'une station ferroviaire
- indice de concentration (ratio part de population / part de l'aire urbaine proche des transports ferroviaires)
2) Données et méthodes
Les données de population proviennent de GlobPOP et les données de transport ferroviaire d'OpenStreetMap. La liste de villes est issue de l'ensemble de données Natural Earth. Les auteurs de l'étude ont commencé avec la liste des 300 villes les plus peuplées, puis ont supprimé manuellement les cas où une ville était la banlieue d'une autre ville (par exemple, Howrah a été supprimée car elle est très proche de Kolkata), ainsi que les villes sans aucun transport ferroviaire.
Pour chaque ville, ils ont ensuite défini la région urbaine représentée sur les cartes par un cercle d'un rayon de 50 km à partir du point central. Le choix a été d'utiliser une taille de cercle standard plutôt que le périmètre des zones métropolitaines qui varient considérablement dans leur délimitation administrative. Le rayon de 50 km correspond approximativement à la distance à laquelle une personne se rend au centre-ville ou en revient le long d'un corridor ferroviaire majeur.
Les données de densité de population sont issues de GlobPOP, qui fournit des données de dénombrement et de densité de population à une résolution spatiale de 30 secondes d'arc (environ 1 km à l'équateur) à l'échelle du monde. Les mesures de densité de population urbaine sont calculées après avoir supprimé les zones où la densité de population est inférieure à 400 km², afin de tenir compte de la façon dont les régions varient en termes de superficie de terres agricoles et de surfaces inhabitables (par exemple, montagnes, eau, etc.). 400 km² est le seuil utilisé par Statistique Canada pour définir les lieux peuplés.
Les données ferroviaires et les gares ont été extraites d'OpenStreetMap (OSM) en utilisant l'outil Overpass Turbo avec cette requête. Les auteurs ont ensuite calculé des zones tampons de 1 km autour de chaque gare, puis estimé la population dans la zone tampon via une interpolation. OSM est une base de données collaborative, et bien que la qualité et l'exhaustivité des données OSM soient assez bonnes pour la plupart des villes, plusieurs villes ont des données manquantes ou incorrectes. Si vous constatez des erreurs, veuillez mettre à jour OSM ! Au fur et à mesure que les données OSM sont modifiées et améliorées, les auteurs s'efforceront de mettre à jour les cartes et les indicateurs.
Ces données sur le transport en commun présentent deux limites principales :
- Elles ne concernent que le transport ferroviaire, et non le transport par bus à haut niveau de service (BRT), qui dans de nombreuses villes offre un service comparable au transport ferroviaire.
- Elles ne tiennent pas compte de la fréquence (c'est-à-dire de l'intervalle) des trajets. Bien que de nombreuses agences de transport partagent leurs itinéraires et leurs horaires au format GTFS, qui comprend des informations sur la fréquence et souvent la technologie (bus, train, etc.), on constate que la disponibilité du GTFS à l'échelle mondiale n'était pas disponible partout, en particulier en dehors de l'Europe et de l'Amérique du Nord.
Bien sûr, le lieu de résidence des gens n’est qu’un élément parmi d’autres ; l’objectif ultime du transport en commun est d’amener les gens là où ils veulent aller (travail, école, loisirs, etc.). Il serait intéressant d’ajouter à ces cartes des données sur l’emploi et la localisation des activités pour examiner également la destination et analyser la connectivité des réseaux. Un point sur lequel il faudra travailler à l’avenir.
Pour plus d'informations sur le projet (code, données, etc...), vous pouvez aller consulter le site GitHub.
L’Autorité de régulation des transports (ART) publie son rapport intégral sur le marché français du transport ferroviaire en 2023. En 2023, comme en 2022, le mode ferroviaire a connu une forte hausse de fréquentation des voyageurs, en dépit d’une nouvelle baisse des circulations à grande vitesse, qui a affecté notamment les plus petites gares.
Lien ajouté le 3 mars 2025Interesting data about rail in France 12% fewer high speed train services, and some stations with even 20% fewer trains (all the red dots), BUT passenger numbers *up* (bigger trains, and filling them more) Source: www.autorite-transports.fr/actualites/l...
— Jon Worth (@jonworth.eu) 3 mars 2025 à 16:13
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Les enjeux de l’IA en défense : optimiser la prise de décision et le renseignement stratégique
sur Le blog de GeomatysLes enjeux de l’IA en défense : optimiser la prise de décision et le renseignement stratégique
- 28/02/2025
- Jordan Serviere
Dans un contexte où la rapidité et la précision de l’information sont déterminantes, l’intelligence artificielle devient un atout stratégique incontournable pour la défense. Grâce à des algorithmes avancés et à la puissance de calcul moderne, il est aujourd’hui possible de croiser des volumes massifs de données géospatiales, d’automatiser la surveillance et d’anticiper des menaces avec une précision accrue. Ces avancées permettent non seulement de renforcer la sécurité, mais aussi d’améliorer la réactivité et la prise de décision des forces armées.
Geomatys s’inscrit pleinement dans cette dynamique en développant des solutions de pointe capables d’exploiter l’IA pour optimiser la gestion et l’analyse des données militaires. Ces innovations s’appliquent aussi bien à la surveillance automatisée qu’à l’analyse avancée des flux de données stratégiques.
L’IA et la défense : un levier stratégique pour la supériorité opérationnelleL’intelligence artificielle transforme la manière dont les forces armées analysent, exploitent et sécurisent les données. La nécessité d’une IA de confiance, capable d’assurer transparence et fiabilité, devient un enjeu stratégique pour garantir des décisions militaires précises et responsables. Avec la croissance exponentielle des informations collectées via satellites, drones, capteurs terrestres et maritimes, l’enjeu principal réside dans la capacité à extraire rapidement des renseignements stratégiques et exploitables en temps réel.
Parmi les applications les plus avancées de l’IA dans la défense, on retrouve :
Surveillance automatisée d’objets à partir de plusieurs sources :
Images satellites, radar, nuages de point 3D, Lidar, SMF ; afin de détecter des activités suspectes ou anormales.Analyse prédictive et modélisation comportementale :
Identification des tendances et des schémas d’attaque à partir de données historiques.OSINT (Open Source Intelligence) :
Exploitation de sources ouvertes pour compléter le renseignement militaire et anticiper les évolutions géopolitiques.Cybersécurité et IA défensive :
Détection des cyberattaques en analysant les flux de données en temps réel.
Fonctionnement du Reinforcement Learning Geomatys et l’intelligence artificielle : des solutions pour l’analyse géospatiale en défense
Geomatys développe plusieurs technologies basées sur l’intelligence artificielle pour optimiser le traitement des données géospatiales et renforcer l’aide à la décision dans un contexte militaire. Ces solutions incluent :
Détection automatisée d’objets sur imagerie satellite :
Grâce au deep learning, Geomatys permet d’identifier rapidement des infrastructures, des navires ou des épaves avec un haut niveau de précision.Analyse comportementale et détection d’anomalies :
En combinant la capacité à traiter efficacement de très nombreuses sources d’information et de données ainsi que l’utilisation de modèles d’IA entraînés sur des données stratégiques, il est possible d’anticiper des comportements suspects (pêche illégale, transbordements) et de renforcer la sécurité des opérations militaires.- Capacité de traitement des flux d’acquisition à la volée :
Le temps d’analyse des multiples sources d’information pour la compréhension rapide du théâtre d’opération implique de pouvoir très rapidement (voire à la volée) positionner et croiser spatialement les différentes sources d’information. Le savoir faire historique de Geomatys dans les systèmes des références spatiaux et le traitement des données géospatiales est un atout indispensable au passage l’échelle des systèmes de Comand & Control M2MC.
Détection d’épaves grâce à un algorithme de Computer Vision
Examind C2 : l’IA au service de l’analyse en temps réel et de la prise de décisionAu sein de cette stratégie IA, Examind C2 apporte une dimension avancée de traitement et d’exploitation des données géospatiales. Grâce à ses capacités d’analyse en temps réel et de détection d’événements critiques, cette solution permet d’anticiper des situations complexes et de renforcer la prise de décision en milieu opérationnel. Parmi ses fonctionnalités IA :
Automatisation de la détection d’anomalies sur le terrain
Anticipation des actions potentielles grâce à une IA multi-agents
Modélisation et simulation de scénarios militaires basés sur des flux géospatiaux
Détection des transbordements potentiels sur Examind C2 grâce aux données AIS
L’intégration de ces capacités d’intelligence artificielle dans Examind C2 participe à l’évolution du Command & Control M2MC en fournissant une plateforme interopérable, évolutive et capable de traiter des volumes massifs de données en temps réel.
Conclusion : l’avenir de l’IA dans la défense et le Command & ControlL’intelligence artificielle appliquée à la défense ne cesse d’évoluer, apportant des améliorations majeures en matière de surveillance, d’analyse et d’optimisation des opérations militaires. Geomatys, à travers ses solutions innovantes, contribue activement à cette transformation en intégrant l’IA pour renforcer la compréhension des environnements complexes et la prise de décision stratégique.
L’éthique dans l’utilisation de ces technologies reste un enjeu central, notamment pour garantir un contrôle humain efficace et éviter toute dérive dans l’automatisation des décisions critiques. La nécessité d’une IA de confiance est primordiale pour assurer des résultats précis et exploitables par les forces de défense.
L’IA appliquée au domaine militaire continuera de jouer un rôle clé dans l’amélioration des capacités de Command & Control. Geomatys s’inscrit dans cette dynamique en développant des outils avancés combinant intelligence artificielle, SIG et interopérabilité, répondant ainsi aux enjeux stratégiques des armées modernes.
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16:30
Makina Corpus Territoires expose au Salon CYCL’EAU Montpellier-Occitanie 2025
sur Makina CorpusMakina Corpus Territoires vous présente ses innovations numériques dédiées à la gestion durable de l’eau. Retrouvez-nous sur le Village Innovation les 19 et 20 mars?!
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14:52
RPLL2025 | 15 mai 2025
sur OslandiaOslandia sponsorise la 5ème édition des Rencontres Professionnelles du Logiciel Libre [#RPLL2025] qui se tiendra jeudi 15 mai 2025 de 9h à 18h à l’Hôtel de la Métropole de Lyon.
Retrouvez Oslandia toute la journée sur son stand pour échanger sur vos projets, découvrir nos dernières réalisations et nos composants OpenSource !
Organisées par Ploss Auvergne Rhône-Alpes et soutenues par la Métropole de Lyon et l’Adullact, les #RPLL2025 s’adressent à toutes les entreprises, collectivités, associations, universités et écoles à la recherche de re?ponses open source à l’ensemble de leurs besoins numériques, techniques et fonctionnels.
- Plus d’informations et inscription : [https:]]
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10:00
Récolt'Ô & l'Open Booster Adapt'Action au Forum des Interconnectés 2025
sur Makina CorpusLauréat des Data Challenges Adapt’Action, l’outil Récolt’Ô a accéléré son développement grâce à l’Open Booster. Retrouvez la restitution du projet Récolt’Ô au Forum des Interconnectés les 10 et 11 mars à Rennes.
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6:25
Les nouveautés Giro3D 0.42
sur OslandiaPièce jointe: [télécharger]
Giro3D est une bibliothèque de visualisation de données géospatiales sur le Web. Libre et open source, elle est compatible avec de nombreuses sources de données géospatiales (rasters, vecteurs, nuages de points…).
Meilleur support du format 3D TilesVoir la liste des changements complets de la version 0.42.
Avec l’intégration de la bibliothèque 3d-tiles-renderer, Giro3D améliore grandement son support du format 3D Tiles et élimine de nombreux bugs. La version 3D Tiles 1.1 (dite « Next ») est également supportée.
A noter que Giro3D supporte également les flux 3D Tiles de Google.
Éclairage dynamique et ombres portées sur les terrainsJusqu’à présent, les terrains Giro3D (via l’entité Map) ne supportaient qu’un modèle simplifié d’éclairage appelé hillshade. Il est désormais possible d’éclairer vos terrains dynamiquement avec des lumières three.js. Ajouter un nombre arbitraire de lumières directionnelles et ponctuelles dans la scène, et le terrain sera illuminé. Tous les paramètres des lumières sont gérés dynamiquement: position, intensité, couleur…
Il est également désormais possible de visualiser les ombres portées par les lumières three.js, afin par exemple de visualiser l’ombre des bâtiments sur le terrain, ou bien l’ensoleillement d’une vallée.
Support des géométries 3DVoir l’exemple dédié
Il est désormais possible de visualiser des géométries de type Simple Feature (via l’entité FeatureCollection) qui ont des parois verticales (comme les murs des bâtiments).
Voir l’exemple GeoJSON 3D
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19:26
Cartes et données sur les élections législatives en Allemagne (23 février 2025)
sur Cartographies numériquesDimanche 23 février 2025, les Allemands ont été appelés aux urnes pour élire 630 parlementaires destinés à siéger au Bundestag. La réforme électorale de juillet 2023 a encore renforcé le système proportionnel, les électeurs votant deux fois sur le même bulletin, une fois pour leur circonscription et une fois pour leur Land. Du fait de ce mode de scrutin, il est extrêmement rare qu’un parti obtienne la majorité à lui tout seul. La vie politique allemande est donc rythmée par la formation de coalitions entre partis qui se rassemblent pour gouverner après s’être affrontés dans les urnes (Le Monde).
La coalition conservatrice (CDU/CSU) a remporté le scrutin national avec 28,5%, tandis que l'l'extrême droite (AfD) a enregistré son plus haut score depuis 1945 (20,8%), en gagnant des voix et en s'implantant durablement dans la partie est de l'Allemagne. Les socialistes du SPD (16,4%) sont en net recul. Les Verts arrivent en 4e position avec 11,6%, tandis que le parti plus à gauche Die Linke fait un score inattendu de 8,8%. Les jeunes électeurs se sont déplacés massivement vers l’extrême gauche (Die Linke) et l’extrême droite (AfD). Les partis conservateurs (CDU/CSU) et socialistes (SPD) ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.
1) Cartes des résultats diffusées par les médias
Les cartes de résultats éléctoraux témoignent d'un fort différentiel est-ouest pour les « deuxièmes voix » (au niveau des Länder). Au niveau local, la « première voix » montre l’ancrage territorial du SPD dans ses bastions (Ruhr, Basse-Saxe, Hambourg, Brême), malgré la débâcle électorale au niveau national. L’AfD avec plus de 20% renforce son ancrage à l’Est (38,6% en Thuringe, 37,3% en Saxe ; à Görlitz, le chef du parti Tino Chrupalla fait 48,9%). Mais l’AfD progresse aussi à l’Ouest dans des « bastions » du SPD, notamment industriels : pour la première fois le parti arrive premier pour la « deuxième voix » dans des circonscriptions de l’Ouest à Kaiserslautern et Gelsenkirchen. Alors que l’AfD a renforcé son implantation à l’Est, Die Linke, malgré son fort succès (8,8%), a perdu, en partie, cette spécificité face à la concurrence de la BSW. Néanmoins le « plan » Silberlocken du parti Die Linke a doublement fonctionné : il gagne 6 circonscriptions directes (dont Bodo Ramelow en Thuringe et Gregor Gysi à Berlin) sur les 3 visées et nécessaires en cas d’échec pour dépasser la barre des 5%… qu’il dépasse largement (8,8%). Fait nouveau, Die Linke arrive en tête à Berlin où le parti gagne pour la première fois une circonscription à l’ouest (Neukölln). Il devient le premier parti des jeunes au détriment des Verts. Les libéraux du FDP sortent du parlement pour la deuxième fois de leur histoire. Malgré leur affaissement, les « bastions » restent inchangés (bourgeoisie-libérale à Bonn ou Cologne, Mittelstand du Bade-Wurtemberg…). Les Verts (Die Grünen) restent un parti ouest-allemand implanté dans les villes moyennes libérales et universitaires (Freiburg, Heidelberg…). Ils n’emportent aucune circonscription « rurale », pas même celle de Robert Habeck dans le Schleswig-Holstein (voir l'analyse de Paul Maurice, @Pl_Maurice).
Comparaison des résultats entre 2021 et 2025 (source : Le Monde - Les Décodeurs)
Les libéraux du FDP ainsi que la gauche populiste de l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW, 4,97%) manquent leur entrée au parlement. Avec les « petits » partis, près de 15% des électeurs ne seront pas représentés. Mais cela facilite la tâche pour la constitution d'une « grande coalition » par Friedrich Merz (CDU/CSU). Ayant exclu de s’allier avec l’AfD, Friedrich Merz devra probablement s’appuyer sur le SPD pour rassembler une majorité au Parlement. Une alliance avec les Verts (85 sièges) serait en effet insuffisante, et ils ne pourront pas compter sur les libéraux du FDP, qui ont perdu toute représentation parlementaire, faute d’avoir atteint le seuil de 5 % des voix nécessaire. Comme en France, cela va être compliqué pour les Allemands d'avoir un gouvernement stable.
On observe un clivage Est/Ouest très marqué pour l'ensemble des partis, et notamment pour le BSW, un peu moins pour l'AfD. L'électorat Die Linke est toujours ancré à l'est, mais nettement moins que dans le passé.
Les cartes codées par couleur selon le vainqueur local peuvent être trompeuses dans la mesure où les partis peuvent gagner des voix en restant en dessous du seuil nécessaire pour l'emporter au niveau de la circonscription. Le fait de choisir le bleu pour représenter l'AfD d'extrême droite à la place du noir (utilisé pour le CDU/CSU) peut également poser question. Depuis 2017, le soutien à l'AfD a augmenté parallèlement à l'Est et à l'Ouest à partir de bases différentes.
Les bastions par parti en Allemagne (source : Zeit-online)
Le vote différe beaucoup selon les tranches d'âge. Les jeunes électeurs se sont déplacés massivement vers l’extrême gauche (Die Linke) et l’extrême droite (AfD). Les plus de 60 ans ont voté davantage pour les partis traditionnels (CDU/CSU et SPD).
La répartition du vote par tranches d'âge (source : Tagesschau.de)- « Législatives en Allemagne : visualisez le score historique du parti d’extrême droite AfD en graphiques » (Le Monde)
- « Les élections allemandes ravivent de vieilles divisions » (Politico)
- « Allemagne : tous les résultats de l’élection par circonscription » (Le Grand Continent)
- « Les résultats des élections en détail par circonscription » (source : Zeit-online)
- « Résultats des élections fédérales allemandes » (Bloomberg)
- « La frontière Est/Ouest renaît de ses cendres après la victoire historique de l'AfD » (Rtbf.be)
- « Les résultats des élections allemandes expliqués en graphiques » (Deutsche Welle)
- « Les résultats des élections en données et graphiques » (Süddeutsche Zeitung)
- « Voici comment l'Allemagne a voté » (Berliner Morgenpost)
- « Elections allemandes : les résultats et la composition du nouveau Bundestag » (Toute l'Europe)
- « Élections fédérales allemandes anticipées de 2025 : le comparatif des programmes des partis » (IFRI)
- « Élections fédérales allemandes anticipées de 2025 : le comparatif des programmes des partis » (The Conversation)
- « Élections en Allemagne : quelles fractures ? Avec Bénédicte Laumond » (Arte)
- « Avec un œil au beurre noir » (Republik). L’Allemagne se déplace vers la droite. Mais il y a aussi beaucoup de mouvements à gauche – et la démocratie est vivante. Six thèses sur la classification des élections fédérales.
- « Les électeurs du bloc de l'Est ont-ils voté de manière radicale ? Pas exactement » (Datajournalism.studio)
- « Allemagne, semaine 1 : les leçons positives des élections au Bundestag » (Le Grand Continent)
- « La fragmentation politique de l'Allemagne complique la formation d'une coalition » (Bloomberg)
- « Sélection de cartes et datavisualisations » (Datawrapper du 25 février et du 4 mars 2025)
- « Composition du Bundestag en 2021 et en 2025 » (Visactu)
Afin de montrer certains héritages, le site Brilliant">[https:] Maps propose une comparaison des élections de 1932 avec celles de 2025. L'élection de 1932 a marqué un tournant car c'était la première fois que les nazis remportaient la plus grande part des voix, même s'ils étaient loin d'avoir la majorité, ce qu'ils n'avaient jamais obtenu auparavant lors d'élections libres.
« Les premières élections d'après-guerre en Allemagne de l'Ouest (14 août 1949) » sur Rare Maps.
« Ces cartes des résultats des élections en Allemagne montrent les divisions héritées de l’histoire du pays » (Huffington Post).
Si on compare les résultats avec la carte de la répartition des étrangers en Allemagne, on s'aperçoit que l'Allemagne de l'est où le score de l'extrême droite est le plus élevé est la partie où il y a le moins d'étrangers.
Les partis d'extrême droite deviennent « les plus populaires en Europe ». A ce stade, ils restent exclus du pouvoir (car minoritaires dans l'absolu). Mais selon The Economist, plus leurs idées sont reprises et plus le cordon sanitaire s'effrite, plus ils se développent.
Le déclin des partis traditionnels et la montée de l'extrême-droite en Europe (source : The Economist)
2) Données et fonds de carte à télécharger
Les données officielles du scrutin législatif 2025 sont publiées sur le site Bundeswahlleiterin.de. Elles sont disponibles par Land et par circonscription sous forme de tableaux (voir l'atlas interactif donnant le nom des circonscriptions).
Il est possible de télécharger directement les résultats par candidats élus (fichier pdf et csv) ou par circonscriptions (pdf). En outre un fichier de synthèse permet de comparer les résultats 2021 et 2025. Pour avoir un aperçu de l'ensemble des données mises en open data, voir la page récapitulative par ici.
Le site Zeit-online donne également le détail des résultats par circonscription et par candidat. En cliquant sur une circonscription dans le tableau proposé, on accès à un grahique donnant l'évolution des scores par parti depuis 1949.
Les cartes avec la géométrie des circonscriptions pour les élections fédérales sont disponibles sous différents formats (ai, svg, shp, kml + descriptif en csv) :
Gregor Aisch, journaliste en données visuelles au journal Zeit.de, a documenté la manière de produire des cartogrammes sur un bloc-notes Observable.
Ansgar Wolsing partage son code R pour une animation qui superpose une carte choroplèthe et une carte par points de taille égale pour chaque circonscription : une manière de montrer que ce sont les populations qui votent, non les territoires.Articles connexes
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[Témoignage client] Gilles Vache, Senior GIS Specialist Nadara
sur OslandiaFort de 30 ans d’expérience combinée dans le secteur, Nadara devient l’un des plus grands producteurs indépendants d’énergie renouvelable d’Europe. Nadara dispose d’un portefeuille de plus de 200 centrales (éoliennes terrestres, solaires, biomasse et stockage d’énergie) pour une puissance installée de 4,2 GW et d’un portefeuille projets de 18 GW en développement. L’entreprise est présente en Europe – notamment au Royaume-Uni, en Italie, en France, en Espagne et au Portugal – et aux États-Unis, et compte plus de 1 000 collaborateurs. Le nom de la société est inspiré du mot gaélique écossais « Nàdarra », qui signifie « naturel » – il incarne l’énergie naturelle que nous exploitons dans les centrales d’énergie renouvelable que nous développons, possédons et gérons.
L’entreprise a fait appel à Oslandia pour un audit de leur infrastructure SIG en ce qui concerne son périmètre européen.
Entretien avec Gilles Vache, Senior GIS Specialist au sein de Nadara :Nous avons sollicité Oslandia pour effectuer un audit des pratiques actuelles d’emploi de la donnée géospatiale au sein de Nadara avec pour objectif la définition d’une stratégie visant à structurer une compétence géomatique propre à notre organisation.
Des travaux préparatoires ont été opérés à la fois avec Oslandia pour évaluer le volume de l’audit et planifier les interventions, et en interne pour sélectionner et informer de la démarche nos experts au sein des départements pertinents, mais aussi pour les inviter à participer.
Pour cela, nous avons planifié des réunions en visioconférence par petits groupes, avec prise de note en direct par Oslandia.
Cela a représenté près de dix heures d’entretien, permettant une conversation semi-ouverte en anglais avec plus de 25 participants dans un contexte multiculturel couvrant cinq pays d’Europe.En parallèle, Oslandia a travaillé sur la production d’un démonstrateur technique pour la pile logicielle envisagée, engageant la coopération avec nos experts en interne. La synthèse des notes a quant à elle fait l’objet d’un rapport exécutif, présenté au management dans le respect des délais.
A quels enjeux répond ce projet ?Cet audit résulte d’une volonté de Nadara de structurer sa donnée géospatiale, ainsi que les outils et process internes y afférent. Il s’agit d’améliorer la sécurité, la stabilité et la disponibilité de la donnée, de la calibrer pour chaque besoin de l’entreprise, puis d’en valoriser tous les potentiels et garantir l’efficience de son emploi sur le temps long.
Comment s’est passée la collaboration avec les équipes d’Oslandia ?Excellente réactivité de la part d’Oslandia lors du processus d’appel d’offres, qui s’est confirmée lors de la collaboration pour l’audit. Qualité des échanges permise par l’implication des collaborateurs d’Oslandia et leur intérêt partagé pour la géomatique open source et performante.
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17:35
Mapping Prejudice, un projet pour cartographier les préjugés raciaux à Minneapolis
sur Cartographies numériques
Mapping Prejudice est un projet mené par une équipe de chercheurs et d'activistes de l'Université du Minnesota. Le projet identifie et cartographie les clauses raciales, c'est-à-dire les clauses insérées dans les actes de propriété pour empêcher les personnes qui n'étaient pas blanches d'acheter ou d'occuper des maisons.
La page de cartographie contient une animation qui montre la croissance de ces clauses raciales dans la région métropolitaine de Minneapolis-Saint Paul (de 4 en 1910 à plus de 32 000 en 1963).
Après le meurtre de George Floyd en 2020, Mapping Prejudice s'est retrouvé au centre d'un mouvement mondial en faveur de la justice raciale alors que des gens du monde entier essayaient de comprendre pourquoi cela avait commencé à Minneapolis. Une équipe interdisciplinaire collabore avec les membres de la communauté pour exposer l'histoire du racisme structurel et soutenir le travail de réparation.Les pactes raciaux ont été un outil puissant pour établir une ségrégation résidentielle qui reste enracinée aujourd'hui. Le lieu de résidence détermine l'accès aux biens communautaires et l'exposition aux risques. Les communautés de couleur ont plus de risques environnementaux comme les décharges et les autoroutes, avec un accès moindre aux soins médicaux et aux écoles bien dotées en ressources. Les quartiers à majorité blanche ont plus de parcs et de couvertures arborées.
À Minneapolis, les propriétés qui ont été soumises à des restrictions raciales valent 15 % de plus que les maisons identiques qui n’ont jamais été soumises à des restrictions raciales. À l’inverse, les maisons des quartiers « redlined », où les Noirs ont pu acquérir des biens, sont considérablement dévaluées.
La carte des restrictions raciales dans le comté de Hennepin a été la première visualisation complète des conventions raciales pour une ville américaine. En 2020, l'équipe a élargi son champ d'action pour inclure le comté voisin de Ramsey, où elle travaille avec un projet frère Welcoming the Dear Neighbor ? pour impliquer les membres de la communauté autour de cette histoire et de ces données.
Parallèlement, l'équipe de chercheurs bénévoles traite les registres fonciers de différentes régions du pays. Ils identifient et cartographient activement les conventions raciales dans les comtés de Dakota et d'Anoka au Minnesota, ainsi que dans le comté de Milwaukee au Wisconsin (au total 7 comtés déjà recensés). Ils travaillent également à la création d'une base de données complète des conventions raciales dans la zone métropolitaine de Twin Cities et chechent à établir des collaborations dans d'autres comtés du Minnesota.
Les ressources de Mapping Prejudice sont générées par la communauté et sont destinées à être partagées en libre accès.
- Accès aux données : 33 000 conventions raciales du Minnesota recensées par les bénévoles de Mapping Prejudice
- Story maps : une série d'histoires montrant le racisme structurel à Minneapolis et comment les pactes raciaux ont façonné la vie des habitants de la ville.
- Hystoryapolis : un projet pour mettre en lumière l'histoire de Minneapolis, inspirée par l'idée que l'histoire est un outil puissant pour le développement d'une communauté.
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- Accès aux données : 33 000 conventions raciales du Minnesota recensées par les bénévoles de Mapping Prejudice
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7:32
La projection Liquid Earth : une nouvelle projection à surfaces presque égales
sur Cartographies numériques
Source : Introducing the Liquid Earth projection (Robert Sargent)La projection de la Terre liquide (Liquid Earth) est une nouvelle projection cartographique proposée par Robert Sargent, étudiant diplômé en mathématiques de l'Université du Maryland. Cette projection présente une distorsion exceptionnellement faible au niveau des masses continentales (y compris les îles), tout en conservant une orientation classique (nord en haut) avec une forme assez familière. Elle convient donc assez bien pour des cartes du monde à usage général, des cartes physiques ou politiques. Bien que la projection ne soit pas exactement à surfaces égales, les écarts de surface sur terre sont imperceptibles à l'œil nu. Cela signifie qu'elle peut être utilisée pour toute application nécessitant des surfaces strictement équivalentes, comme par exemple les cartes de distribution de points. Liquid Earth représente chaque pays de manière équitable. La projection est en revanche plus déroutante en ce qui concerne les océans qui sont déformés afin de préserver la taille et la forme des continents.
La projection Liquid Earth avec les frontières politiques des pays (source : Robert Sargent)
1) Une projection qui déforme les océans, mais pas (ou peu) les masses continentalesIl existe d’autres projections qui présentent une très faible distorsion, telles Elastic I, Dymaxion et Cahill-Keyes. Cependant, ces projections ne sont pas orientées vers le nord et/ou présentent beaucoup plus d’interruptions que Liquid Earth, ce qui les rend moins pratiques. Ces projections sont également loin d’être rectangulaires, ce qui entraîne une perte d’espace importante lors de l’enregistrement sous forme d’image ou de l’impression. Si l'on s'en tient à ces critères, la projection Danseiji III serait la plus performante, mais elle divise l’Antarctique et présente une forme irrégulière. Ces quatre projections sont également beaucoup plus éloignées d’une surface égale que la projection Liquid Earth.
Liquid Earth déforme cependant fortement les océans. De ce fait, ce n'est pas un bon choix pour les cartes qui se rapportent à la longitude ou à la latitude, telles que les cartes des fuseaux horaires ou les cartes climatiques. De manière similaire aux projections élastiques, Liquid Earth fonctionne en commençant par un maillage du globe, puis en transformant le maillage. Cependant, alors que les projections élastiques placent directement les sommets du maillage sur le plan, Liquid Earth transforme le maillage sur la sphère, puis mappe la sphère sur le plan à l'aide d'une projection pseudo-cylindrique standard. C'est ce qui lui permet de conserver un bord extérieur régulier.
La projection Liquid Earth utilise deux maillages, le maillage initial et le maillage transformé. Le globe est projeté sur le maillage initial, puis chaque triangle est mappé sur le triangle correspondant sur le maillage transformé. Enfin, le résultat est mappé sur le plan à l'aide de la projection Equal Earth. Le maillage transformé anticipe la distorsion causée par Equal Earth, de sorte que le résultat présente le moins de distorsion possible des masses terrestres. Le maillage initial est octaédrique, avec les sommets de l'octaèdre alignés sur les axes de coordonnées.
2) Comment utiliser la projection Liquid Earth
Les fichiers de maillage Liquid Earth (au format csv et npy), ainsi que les modèles svg et png de la carte, sont disponibles ici. Ces fichiers sont tous dans le domaine public, bien que le fait de créditer soit apprécié. Le moyen le plus simple de créer une carte Liquid Earth est de modifier l'un des modèles svg. En utilisant un éditeur svg tel qu'Inkscape, il est facile d'ajouter une couleur personnalisée à chaque pays pour créer une carte choroplèthe. Il existe un choix de graticules de 5°, 10°, 15° et 30°.
Pour créer une carte Liquid Earth à partir de données vectorielles ou raster personnalisées, on peut utiliser les l'application outils de projection cartographique de Justin Kunimune qui propose la projection en option. Si quelqu'un souhaite l'implémenter dans un autre programme et souhaite obtenir de l'aide pour le faire, veuillez contacter Robert Sargent (rsargent@umd.edu).
En utilisant des techniques similaires, Robert Sargent a créé la projection Solid Earth. Semblable à Danseiji V et Elastic III, cette carte montre les terres à une plus grande échelle tout en comprimant les océans (projection dite "élastique"). Par rapport à Elastic III, Solid Earth est plus au nord et intègre les terres émergées plus efficacement dans un rectangle. Cette projection est un bon choix pour les cartes où l'espace est limité et où les seules informations pertinentes concernent les surfaces terrestres. Bien que cette carte ne soit pas de surfaces égales, l'échelle de surface est assez cohérente sur les terres non antarctiques. La formulation est la même que pour Liquid Earth, sauf que les maillages sont différents et le résultat assez différent. Les fichiers de maillage sont disponibles sur Github.
La projection Solid Earth avec les frontières politiques des pays (source : Robert Sargent)
Pour en savoir plus
Présentation des projections élastiques sur le blog Wuslopebologie.
En utilisant un tableau de nombres arbitrairement grand pour définir chaque projection plutôt que de simples formules mathématiques, les projections élastiques sont capables de contrôler leur distorsion avec une précision jusqu’alors inconnue, produisant des formes organiques qui se courbent autour des côtes pour mettre en évidence – et parfois même agrandir – les parties de la carte jugées les plus importantes. Bien qu'il existe encore de nombreuses situations qui justifient le choix d'une projection cartographique conventionnelle (cartes régionales, cartes des étoiles, cartes avec des caractéristiques terrestres et maritimes, cartes de données corrélées avec la latitude ou la longitude), les projections élastiques remplissent plusieurs niches beaucoup plus efficacement que les projections cartographiques existantes. La projection Elastic I présente une disposition similaire à celle de la projection Dymaxion de Fuller ou de la projection Danseiji IV, mais elle comporte moins d'interruptions au niveau des océans que ces deux dernières.
Si le sujet vous intéresse, le site Mapthematics propose un forum de discussion consacré aux projections cartographiques. On y trouve des projections originales, parfois surprenantes.Articles connexes
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13:38
Consultant Indépendant SIG : Loïc Moisan
sur GeomatickPrésentation de Loïc Moisan Indépendant SIG : Comment a débuté mon envie de lancement d’activité ? Avec une douzaine d’année d’expériences diverses dans le domaine d’activité des Systèmes d’Informations Géographiques, j’ai progressivement ressenti le besoin de façonner ma propre cohérence quant à mon parcours avec l’élaboration d’une stratégie professionnelle de… Continuer à lire →
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10:14
Quand l'Administration Trump fait disparaître des données sur les sites gouvernementaux
sur Cartographies numériquesL'Administration Trump a fait retirer des données sur le réchauffement climatique et différents sujets jugés sensibles (diversité, équité, inclusion) sur les sites gouvernementaux des Etats-Unis. En réaction, des chercheurs, des militants ou de simples citoyens s'organisent pour dénoncer cette censure et garantir un accès à ces données.
1) De nombreux sites gouvernementaux censurés par l'Administration Trump
Un des premiers sites concernés par ces mesures de « mise à jour » (censure) de données semble être celui du CDC (Center for Disease Control and Prevention), très impliqué dans la diffusion de données publiques au moment de la crise Covid et critiqué par les anti-vax. La suppression de ces directives crée une lacune majeure dans les informations scientifiques et met des patients en danger en ce qui concerne la prévention des infections et l’utilisation appropriée des antibiotiques, argue la Society for Healthcare Epidemiology of America. Dans une déclaration commune, les responsables de l'Infectious Diseases Society of America et de l'HIV Medicine Association ont déclaré que la suppression des ressources liées au VIH et aux LGBTQ du site Web du CDC « est profondément préoccupante et crée une lacune dangereuse dans les informations et les données scientifiques permettant de surveiller et de répondre aux épidémies de maladies » (Cidrap). La disparition des données inquiète particulièrement la Dre Rasmussen, qui est virologue. Par exemple, les données sur la propagation de la grippe aviaire aux États-Unis sont particulièrement importantes en ce moment pour le monde entier (Radio-Canada).
Cela concerne aussi certaines pages du ministère américain de l'Éducation (DEI), notamment celles consacrées au genre et aux discriminations raciales (Yahoo News). L'administration Trump a lancé un ultimatum : cesser d'utiliser les « préférences raciales » comme facteurs d'admission, sinon les écoles qui le font risquent de perdre de l'argent. Trump a même évoqué une possible suppression du ministère de l'Éducation (The Guardian). L'Université d'Hawaï a d'ores et déjà supprimé sa rubrique « diversité » dans le but de préserver son financement fédéral. Ces mesures sont liées à un décret de Trump, selon lequel il n'existe que deux genres (hommes et femmes) et qui impose aux agences de « supprimer toutes les déclarations, réglementations, communications ou autres messages » sur « l'idéologie du genre ». La censure s'étend aussi aux écoles. Les États-Unis subissent une vague inédite d'interdictions de livres ciblant principalement les ouvrages destinés à la jeunesse abordant les sujets de genre, racisme ou les questions LGBTQ+ (France 24).
En raison de cette censure morale et politique, la page « Erreur 404 » s'affiche sur de plus en plus de sites officiels des États-Unis. On retrouve des pages vidées de leur contenu sur les sites du département d’Etat, de la défense, des transports ou de l’agriculture. Les données se sont pour ainsi dire évaporées. Sur le site de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), la partie sur le changement climatique n’est plus accessible sur la page d’accueil, ni dans les onglets sur les « sujets environnementaux ».
Il arrive même que des sites complets soient désactivés. Le site web de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) a été mis hors ligne, alors que le gel de l'aide étrangère par Trump s'intensifie, suscitant des craintes que l'USAID perde son indépendance et soit absorbée par le département d'État (Le Monde). Par ailleurs, Trump a ordonné au ministère américain de l’Agriculture (USDA) de supprimer les sites Web faisant référence à la crise climatique (The Guardian).
L'Administration Trump a également licencié Colleen Shogan, l'Archiviste des États-Unis. Avant de devenir «?Archivist of the United States?», Colleen Shogan était vice présidente de la White House Historical Association (ArchiMag). Son « tort » ? Avoir accompli son devoir en exigeant que l’administration Trump transmette l’ensemble des documents et traces numériques de son premier mandat, y compris les messages échangés sur WhatsApp. Cette démarche, conforme aux principes fondamentaux de la démocratie américaine, avait notamment permis de révéler le scandale des documents classifiés retrouvés dans la résidence personnelle du Président à Mar-a-Lago (Le Soir).
La National Science Foundation (NSF), qui finance des recherches dans le monde entier, fait face à des licenciements potentiellement massifs et à des coupes budgétaires. L'agence du FBI n'est pas non plus épargnée par les licenciements. Emporté par sa vague de purge, le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) dirigé par Elon Musk a été jusqu'à licencier 300 personnes de la National Nuclear Security Administration, sans se rendre compte qu'une partie d'entre elles avaient en charge la gestion du stock d'armes nucléaires des États-Unis (CNN).
« Nous entrons dans un âge d’or de l’ignorance », prévient le professeur à l’université Stanford (Californie), tandis que la climatologue Valérie Masson-Delmotte, ex-coprésidente du groupe 1 du GIEC, y voit de l’« obscurantisme ». « Pour cette administration, les faits scientifiques sont dangereux, il faut les faire taire », observe-t-elle. Et de peser ses mots : « C’est l’héritage des Lumières qui est menacé. C’est sans précédent dans un pays démocratique, en dehors de périodes fascistes » (Le Monde). « Imaginez un immense autodafé numérique, où ce ne sont plus des livres qu’on brûle, mais des sites web, des pages Internet, des index, des bases de données » (Radio France).
Dans un livre publié en 2007, La Stratégie du choc (Actes Sud), l’essayiste et militante canadienne Naomi Klein montre que cette méthode, consistant à « intervenir immédiatement pour imposer des changements rapides et irréversibles à la société éprouvée par le désastre », a été théorisée depuis longtemps aux États-Unis. Les économistes néolibéraux préconisaient des thérapies de choc. Les cadres des services de renseignement et les militaires appliquaient des méthodes de torture par électrochocs afin de rendre les suspects amnésiques et parfaitement manipulables. Les libertés étaient rognées au nom de la lutte contre le terrorisme. « Les partisans de la stratégie du choc, affirme Naomi Klein, croient fermement que seule une fracture radicale – une inondation, une guerre, un attentat terroriste – peut produire le genre de vastes pages blanches dont ils rêvent. C’est pendant les moments de grande malléabilité – ceux où nous sommes psychologiquement sans amarres et physiquement déplacés – que ces artistes du réel retroussent leurs manches et entreprennent de refaire le monde » (Philosophie Magazine).
Les récentes déclarations outrancières de Donald Trump concernant Gaza, le Canada ou le Mexique font partie d’une stratégie de communication bien ficelée. Théorisée par l’ancien président américain Richard Nixon, la « madman theory » (théorie du fou, en français) joue sur l’imprévisibilité et la folie de son utilisateur pour s’assurer un avantage dans les rapports de force (Ouest-France).
2) La riposte s'organise pour continuer à assurer un accès à ces données
La bibliothèque de la faculté de droit de Harvard collecte des documents gouvernementaux et les met à la disposition de ses usagers depuis des siècles, et poursuit ce travail. Le Harvard Law School Library Innovation Lab a créé un coffre-fort de données permettant de télécharger, de signer comme authentiques et de mettre à disposition des copies des données gouvernementales publiques les plus utiles aux chercheurs, aux universitaires, à la société civile et au grand public dans tous les domaines. Ils ont commencé à collecter des parties importantes des ensembles de données suivis par Data.gov, les référentiels fédéraux Github et PubMed. Une source coopérative a été mise en place pour archiver les données de Data.gov. La collecte des données avait commencé avant le début du 2e mandat de Trump. Elle atteint 311 000 jeux de données récoltés entre 2024 et 2025. Les archives Internet disposent également d'un utilitaire la Wayback Machine, qui permet de parcourir et de capturer immédiatement les pages Web afin qu'elles soient intégrées sur Internet Archive (une mémoire du web elle-même menacée).
Les scientifiques réagissent en proposant des sites miroirs. C'est le cas par exemple pour les données environnementales de l'EPA qui dispose d'un groupe appelé « Environmental Justice Screening and Mapping ». L'application EJScreen est très utile pour mettre en évidence les zones de recensement défavorisées et marginalisés à partir de différents indicateurs socio-environnementaux. Ce visualiseur n'étant plus accessible, une version 2 a été déposée sur GitHub. Elle peut être directement consultée à partir d'un site miroir.
EJScreen. Environmental Justice Screening and Mapping Tool (Version 2.3)
« Des décennies de recherche ont montré que les communautés défavorisées se situent à l’intersection de niveaux élevés d’exposition aux risques et de pauvreté. Les outils géospatiaux de justice environnementale (JE), tels que l’outil de dépistage de la justice climatique et économique (CEJST) développé par le Conseil de la Maison-Blanche sur la qualité de l’environnement, sont conçus pour intégrer différents types de données sanitaires, sociales, environnementales et économiques afin d’identifier les communautés défavorisées et d’aider aux décisions politiques et d’investissement qui s’attaquent aux problèmes omniprésents, persistants et largement non résolus associés aux disparités environnementales aux États-Unis » (Constructing Valid Geospatial Tools for Environmental Justice, 2024).
On peut également retrouver des ensembles de données et des outils archivés sur le climat et la justice environnementale sur le site web des Public Environmental Data Partners. D’autres groupes archivent les données du portail américain Data.gov et les rendent accessibles ailleurs. Certains chercheurs mettent également en ligne des jeux de données dans des dépôts publics consultables comme OSF, géré par le Center for Open Science. « Si vous craignez que certaines données encore disponibles ne disparaissent, consultez cette checklist des bibliothèques du MIT. Elle indique les étapes à suivre pour contribuer à la sauvegarde des données fédérales. Ce qui n’est pas clair, c’est de savoir jusqu’où l’administration Trump ira pour supprimer, bloquer ou dissimuler les données et la science du climat, et surtout dans quelle mesure elle y parviendra. Le juge d’un tribunal fédéral a d’ores et déjà estimé que la suppression par les Centers for Disease Control and Prevention de ressources de santé publique sur lesquelles s’appuient les médecins était préjudiciable et arbitraire. Ces ressources ont été remises en ligne grâce à cette décision » (The Conversation). Pour rappeler leur droit à la liberté d’expression et protester contre des licenciements massifs dans les parcs nationaux, des employés du Yosemite Park ont accroché le drapeau américain à l'envers en guise de protestation (Explorersweb). Le fait de renverser le drapeau américain est très symbolique et n'est utilisé qu'en cas de danger extrême (AmericanFlags).
« Les informations sur Internet semblent être là pour toujours, mais elles ne sont permanentes que dans la mesure où certaines personnes choisissent de les rendre permanentes. Lorsque les ressources internet sont modifiées ou mises hors ligne, la méfiance s’installe à l’égard du gouvernement et de la science ». (The Conversation). Le maintien de l'accès aux données officielles constitue un enjeu majeur. Il ne peut y avoir d'étude scientifique sans disposer de jeux de données complets et pérennes. Ces suppressions de pages, parfois remises en ligne après avoir été expurgées de certains éléments, inquiètent de nombreux scientifiques. Passé le choc de la sidération, il s'organisent progressivement pour organiser la riposte.
Une mobilisation s'organise pour défendre la science en tant que bien public et pilier du progrès social, politique et économique. Elle se structure autour du collectif Stand Up for Science 2025. Le mouvement défend trois objectifs : assurer et accroître le financement scientifique ; mettre fin à la censure et à l’ingérence politique dans la science ; défendre la diversité, l’équité, l’inclusion et l’accessibilité dans la science. En écho à la journée Stand-up for science initiée aux États-Unis, Stand up for Science France appelle à des actions de mobilisation (marches, rassemblements, colloques, présentations expérimentales, etc.) le 7 mars 2025, dans chaque ville universitaire de France.Sources
« Les sites Web fédéraux américains suppriment les données sur les vaccins et les références LGBT » (BBC).
« Trump instaure son ministère de la vérité…». Le limogeage de Colleen Shogan, directrice des Archives nationales américaines, par Donald Trump ne relève pas d’un simple caprice. Il s’inscrit dans une dérive plus profonde, où le contrôle de l’histoire devient un outil de pouvoir, faisant écho au monde dystopique de «1984» de George Orwell (Le Soir).
« États-Unis. L’USAID pourrait passer de 10 000 à 290 employés ». Selon le New York Times, le gouvernement de Donald Trump veut réduire les effectifs de l’Agence des États-Unis pour le développement international à moins de 300 personnes, contre plus de 10 000 actuellement (Courrier international).
« La fin des programmes d’aide internationale des États-Unis (et leur baisse ailleurs) : une folle indifférence aux malheurs du monde » (The Conversation).
« Mon patron pleurait. La NSF fait face à des licenciements potentiellement massifs et à des coupes budgétaires ». Trump pourrait proposer de réduire le budget de l'agence de deux tiers (Science.org).
« Pourquoi les sociétés de prévision météorologique privées ne peuvent pas remplacer le service météorologique national ». La NOAA et le NWS fournissent des données météorologiques publiques que les entreprises privées ne peuvent pas recréer (American Scientific).
« États-Unis : une censure conservatrice "sans précédent" prive les écoles de milliers de livres » (France 24).
« États-Unis : des preuves de l'assaut du Capitole ont disparu d'un site officiel du gouvernement » (BFM-TV).
« Comment l’administration Trump censure les femmes et les minorités à l’université » (Mediapart).
« La liste des mots interdits par Trump qui pourraient faire signaler votre article à la NSF » (Gizmodo).
« DOGE a un accès en mode Dieu aux données gouvernementales ». La commission spéciale du président dispose désormais d’une capacité sans précédent de consulter et de manipuler les informations de nombreuses agences fédérales (The Atlantic).
« Licenciements à la NOAA (National Oceanic Atmospheric Administration) : des centaines de météorologues et de prévisionnistes licenciés dans le cadre des dernières coupes budgétaires du DOGE » (NBC Chicago).
« Connaissez-vous la "théorie du fou", utilisée par Trump pour instaurer un rapport de force ? » (Ouest-France).« Contre la purge sans précédent des sites ordonnée par Trump, les archivistes du numérique à l’offensive ». Des décrets signés par le nouveau président des Etats-Unis ont entraîné la disparition de milliers de pages, liées notamment au changement climatique ou aux politiques d’égalité. Plusieurs initiatives coordonnées cherchent à les préserver (Le Monde).
« Sauver les données scientifiques de la purge numérique de l’administration Trump ». Peu après l’assermentation de Donald Trump, des milliers de pages web du gouvernement fédéral américain ont disparu. Heureusement, des chercheurs canadiens et américains avaient déjà archivé numériquement une bonne partie de ces sites (Radio-Canada).
« Alors que l'administration Trump supprime les données en ligne, les scientifiques et les bibliothécaires numériques se précipitent pour les sauvegarder » (Salon.com).
« Des exemples de photos concernées par la purge » (Wikimedia). Pour avoir un aperçu du grand nettoyage ("Content Refresh") des bases de données publiques aux Etats-Unis, on peut prendre l'exemple de la DVIDS, immense bibliothèque numérique de l'armée américaine (plus de 6 millions de fichiers : articles, images, son, vidéos).
« Des héros de guerre et des premières militaires figurent parmi les 26 000 images signalées pour suppression dans le cadre de la purge DEI du Pentagone » (Associated Press).
« Comment retrouver les informations climatiques effacées par l’administration Trump » (The Conversation).
« La bibliothèque de droit de Harvard agit pour préserver les données gouvernementales dans un contexte de purges massives ». Les universitaires et chercheurs de domaines tels que la santé publique, les études climatiques et la sociologie se sont retrouvés dans une situation difficile. Le New York Times a rapporté avoir découvert que plus de 8 000 pages Web gouvernementales avaient été supprimées à la suite de la transition présidentielle. L'Innovation Lab a réussi jusqu'à présent réussi à préserver 311 000 ensembles de données copiés entre 2024 et 2025, soit 16 téraoctets de données (Reuters).
« La résistance universitaire au trumpisme. Entretien avec Joan W. Scott » (Mouvements). L’historienne Joan W. Scott est professeure émérite à l’Institute for Advanced Study de Princeton, New Jersey. Mondialement célèbre pour avoir introduit l’idée d’une perspective de genre en histoire, autrice de travaux importants sur les usages politiques de la laïcité en France, elle est également une spécialiste reconnue de la question des libertés académiques. Quelques jours après la deuxième élection de Donald Trump en novembre 2024, Joan Scott a publié un article dans le Chronicle of Higher Education, une revue très lue par les universitaires aux Etats-Unis, intitulé “We will have to resist”, "Nous allons devoir résister".
« Résister à Trump avec un manuel de sabotage des années 1940, un étonnant retour ». L’ouvrage gratuit qui caracole en tête des téléchargements actuellement est le “Simple Sabotage Field Manual”, écrit en 1944 par l'ancêtre de la CIA. Un succès qui n’étonne pas les historiens des services de renseignements à l'heure où une certaine résistance s'organise face aux premières actions de Donald Trump et d'Elon Musk. (France 24).
« Donald "se Trump" sur la science » (Le Monde). L’attaque anti-science du président américain pourrait accélérer le déclin des Etats-Unis, montre l’évolution de la production scientifique mondiale.
« L'obscurantisme est sans frontières » (Sciences Humaines). Dans une tribune à Sciences Humaines, le sociologue Bernard Lahire dénonce la « guerre contre la science » menée aux États-Unis, tout en rappelant que des mouvements similaires se développent en France.
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Rubrique Données -
7:13
Démesures d'Abya Yala. Dé-cartographier - recartographier l'Amérique latine
sur Cartographies numériquesLe symposium en ligne "Démesures d'Abya Yala. Dé-cartographier - recartographier l'Amérique latine", se tiendra les 12, 13 et 14 mars de 14h à 18h30 (heure de Paris). Il réunira des chercheur·ses ainsi que des membres de collectifs militants et associatifs, qui discuteront différentes formes de cartographies alternatives en Amérique latine, de l'époque coloniale à nos jours. Les présentations seront en espagnol et portugais, avec une traduction simultanée en français.
Le site web du projet est accessible à l'adresse suivante desmensuras.com. Pour assister au colloque en traduction simultanée française, il convient de s’inscrire sur le site.
- Mercredi 12 mars. Cartographier plus que le territoire
14h15 - 17h – Présentations- Contre-cartographie de l'espace anarchiste de Santiago du ChiliPedro Palma Calorio (Universidad de Chile, ONG Observatorio CITé et Núcleo de Estudios de Geografía Anarquista) ; Gricel Labbé Céspedes (ONG Observatorio CITé, Universidad Católica Silva Henríquez) ; Ignacio Ayala Cordero (Centro Cultural Museo y Memoria de Neltume) ; Ignacio Arce Abarca (ONG Observatorio CITé) ; Francisco Peña Castillo (Universidad de Santiago de Chile) ; Roberto Salas (Uni. Alberto Hurtado).- Se souvenir du passé pour dessiner le territoire dans le Chaco argentinAlberto Preci (Sorbonne Université - Laboratoire Médiations, France).- Les tumulus autochtones como îles de mémoire : Contre-cartographies pour la construction d’une histoire décoloniale (Uruguay)Colmenarez Sabrina ; Gianotti Camila ; Febrero Valentina, Marín Suárez Carlos, Gazzán Nicólas ; Cancela - Cereijo Cristina et Sotelo Moira (Universidad de la República - CURE).- Cartographies des pratiques de soins communautaires dans les quartiers suds de Mar delPlata (Argentine)Valeria Alonso (Instituto Nacional de Epidemiología - Universidad Nacional de Mar del Plata) ; Mariano Olivera (Universidad de Buenos Aires) ; María Inés Benítez, María Graciela Zigalini (Asociación Vecinal de Fomento Playa Serena, Mar del Plata).- Du cheveu au fil : tresses et tissages comme langages cartographiques de résistanceDiana María de los Angeles Vicente Munarriz (Universidad Nacional Mayor de San Marcos, Pérou) et Brayan Stiven Bueno Herrera (Universidad de Antioquia, Colombie).- Se souvenir des cartes pour converser (Argentine et France)Juan Manuel Diez Tetamanti (Conicet, Argentine).
17h30 - 18h30 - Table ronde : pourquoi un Atlas des « Démesures » ?Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée, membres du collectif Desmensuras, Manuel BayónJiménez (Colegio de México et Karlsruhe Institute of Technology).- Jeudi 13 mars. Cartographier en contextes contestés et/ou controversés
17h30 - 18h30 - Table ronde : L'(im)possible décolonisation de la cartographie ?Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée + Henri Acselrad (Université fédérale de Rio de Janeiro).- Vendredi 14 mars. Cartographie et formation de collectifs
17h30 - 18h30 - Table ronde : Le contrôle social des données cartographiques partagéesParticipant.e.s : intervenant.e.s de la journée + Ana Parraguez- Samedi 15 mars. Cartographies et imaginaires
17h30 - 18h30 - Table ronde : Cartographies et art(s)Participant.e.s : intervenant.e.s de la journée, Paula Serafini (University of London) Carla Lois (Conicet-Universidad de Buenos Aires)
Recueil de propositionsDans cette section, vous trouverez les propositions que nous avons reçues à ce jour. Certains ont été sélectionnés pour le Symposium de mars (voir le programme ici), mais nous en recevons encore d'autres pour la publication de l'Atlas, jusqu'en juillet 2025.
Ce colloque fait partie d’un projet à plus long terme d’Atlas des cartographies non conventionnelles de l’Amérique latine, pour lequel nous continuons à recevoir des propositions de contributions. Pour soumettre des propositions, cliquez ici.
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Semaine francilienne de la data et de l'IA
sur Conseil national de l'information géolocaliséeSemaine francilienne de la data et de l'IA
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14:00
Revue de presse du 21 février 2025
sur GeotribuRejoignez le côté QGIS de la Force au travers de cette RDP teintée de sabres géolaser, de mviewer, de paquets python de la MAIF et de l'INSEE, d'ipv6, de PostGIS qui bruissent et qui barrissent... Avec de la contribution externe que la Geotribu est ravie d'accueillir!
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13:33
Où les Parisiens sont-ils nés ? (Insee Analyses)
sur Cartographies numériquesSource : « Où les Parisiens sont-ils nés ? » (Insee Analyses Ile-de-France, 19 février 2025)
Plus des deux tiers des Parisiens sont nés hors de la capitale. Près de 30 % sont originaires de province, en particulier du sud du bassin parisien ou de l’ouest de la France, mais aussi des Antilles. Un quart des Parisiens sont nés à l’étranger. Le choix de la capitale, plutôt que d’autres territoires français, est prégnant pour les natifs des États-Unis et de certains pays d’Asie ou d’Afrique. Enfin, un Parisien sur sept est né dans un autre département d’Île-de-France. Selon leur lieu de naissance, les Parisiens ont des profils différents en matière d’âge, d’activité professionnelle, de catégorie sociale ou de conditions de logement. Cela fait de la population de Paris une mosaïque sociale qui évolue depuis 50 ans au gré des migrations : désormais, elle comprend relativement moins de natifs de Paris ou de province et plus de natifs de l’étranger.
Sommaire
- Moins d’un Parisien sur trois est né à Paris
- L’attractivité de Paris pour les natifs franciliens reste limitée
- Parmi les provinciaux, les natifs des Alpes-Maritimes sont les plus attirés par la capitale
- Paris exerce une forte attractivité sur les personnes nées à l’étranger
- La mosaïque sociale de Paris reflète la diversité des origines de ses habitants
- En 50 ans, une lente recomposition de la population parisienne
- La population née à l’étranger progresse, mais moins à Paris que dans le reste de la France
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Calculez sur GPU avec Python – Partie 3/3
sur Makina CorpusDans cette troisième partie, nous comprendrons dans quelles circonstances un GPU est vraiment préférable à un CPU et comment compiler votre code Python sur GPU avec Numba.
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6:41
Loïc Bartoletti, ingénieur DAO / SIG, développeur logiciel
sur OslandiaUn parcours atypique se définit comme un parcours original qui ne semble pas suivre une ligne directrice…
Loïc est orienté très jeune vers un BEP Comptabilité « Je n’étais soi disant pas bon au collège ». Il suit son parcours mais décide de rejoindre la voie générale en « rattrapant » une seconde qui l’emmène jusqu’à un BAC Scientifique option Physique
Diplôme en poche, Loïc part en fac d’Histoire où il obtient une licence et un master. « Ce qui m’intéressait, c’était de voir comment les territoires évoluent, comment se sont forgées les identités des pays. »
Intéressé par l’urbanisme, il décide de s’inscrire en Master Projets urbains en Science des territoires, qu’il obtient grâce à la validation d’une deuxième année en apprentissage à la mairie de Megève. Il découvre les SIG à cette époque !
« J’étais affecté au service foncier pour effectuer du recensement de voiries avec l’utilisation d’un SIG. Cette mission était prévue pour 1 an, mais au final, elle m’a pris 3 mois, car j’ai tout automatisé. »
Loïc est embauché à la mairie de Megève pour travailler sur plusieurs projets : urbain, bâti, génie civil, réseaux, … gérés par un bureau d’étude qu’il dirige.
Il s’intéresse de plus en plus aux SIG et met la main dans le code. « J’ai travaillé sur la rationalisation des outils et sur le passage d’AutoCad vers QGIS. J’ai appris à utiliser Python à cette époque pour l’automatisation »
Il se forme en parallèle à l’INP Grenoble et grâce à une formation Python / QGIS dispensée par … Oslandia !
Loïc commence à créer des plugins de dessin ou de calcul topométrique / topographique. Certains plugins sont intégrés au cœur QGIS et tous attirent l’attention d’Oslandia !
Il est embauché en 2018 chez Oslandia où il apporte son expérience notamment sur les normes, projections spatiales, outils DAO, projections GPS et sa connaissance métier dans les secteurs des réseaux et des collectivités.
Core comitter sur QGIS et PostGIS, Loïc s’intéresse au Packaging système, ou comment compiler les logiciels dans des environnements complexes.
Projets emblématiques- Une série d’outils pour que la DAO soit présente dans QGIS ( LSCI, QompliGIS, Topaze, …) ces plugins permettent de répondre aux problématiques : Comment dessiner directement dans le SIG en intégrant des outils de dessin inspirés du monde de la DAO dans QGIS ; Comment intégrer des plugins pour les calculs topographiques directement dans QGIS. Plus d’infos
- SFCGAL : une bibliothèque C++ qui enveloppe CGAL, dans le but de prendre en charge les normes ISO 19107:2013 et OGC Simple Features Access 1.2 pour les opérations en 3D et de 2D avancées. Plus d’infos
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Ta philosophie / ton mantraFaire simple, lisible et aller à l’essentiel !
Oslandia en 1 motOpen source !
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Carte imaginaire du royaume de Poyais : quand la carte fait le territoire
sur Cartographies numériquesLe royaume de Poyais, entre le Nicaragua et le Honduras, n’a jamais existé. Et pourtant, on en garde une carte datée de 1830 qui le décrit en détail. Celle-ci porte le nom de « carte de la Neustrie », du nom de la Compagnie de la Nouvelle Neustrie chargée de trouver des investisseurs et des colons pour son projet de colonisation de l'Amérique centrale. La carte est consultable en haute résolution sur le site Gallica. Retour sur l'une des plus grandes escroqueries cartographiques du XIXe siècle.
Carte de la Neustrie par Desmadryl jeune, 1830 (source : Gallica)
Le Poyais est un État fictif d'Amérique centrale imaginé par le mercenaire écossais Gregor MacGregor. L'aventurier Gregor MacGregor vécut en Amérique de 1812 à 1821. Il y participa aux guerres d'indépendance hispano-américaines en combattant notamment pour le Venezuela et la Nouvelle-Grenade. À son retour au Royaume-Uni en 1821, il affirma que le Roi de la Mosquitia George Frédéric Augustus Ier l'avait nommé cacique du Poyais, un territoire bordant le golfe du Honduras présenté comme une colonie développée avec une communauté de colons britanniques. Environ 250 colons vont se rendre vers le pays fictif. Ils ne trouveront que de la jungle, plus de la moitié d'entre eux trouvera la mort. Connu pour avoir mis en place de nombreuses escroqueries dans sa vie, MacGregor crée de toutes pièces le territoire du Poyais, sur lequel il prétend régner comme cacique, afin d'y attirer des investisseurs et colons français et britanniques. La supercherie, considérée comme l'une des fraudes les plus audacieuses de l'Histoire, dure seize ans de 1821 à 1837 (Wikipedia).
Dans son article, Atlas Obscura fait état des nombreux éléments utilisés par l’escroc pour crédibiliser son histoire. La carte a joué un rôle central : Gregor MacGregor a représenté un territoire imaginaire de manière extrêmement détaillée. Le document inclut des villes fictives comme St. Joseph, Lempira, et même une ville nommée MacGregor, en son honneur. Des précautions qui ont donné l’impression de villes et de routes clairement définies. L’ancien mercenaire savait que les cartes étaient perçues comme des documents légitimes qui faisaient foi. En proposant une cartographie détaillée, il renforçait l’idée que Poyais était un endroit réel, qu’il n’y avait plus qu’à le trouver. Cette représentation géographique lui a permis de manipuler la perception de ses victimes (Géo).
Il faut dire que la carte donne beaucoup de détails qui paraissent vraissemblables, tels des "etablissemens anglais abandonnés en 1786", une "hotellerie des voyageurs" ainsi que de nombreux noms de rivières, criques, baies, lacs, montagnes et autres éléments topographiques. Comportant une échelle exprimée en plusieurs unités et sourcée à partir de différentes autres cartes, elle est recommandée "chez tous les marchands de cartes et tous les principaux libraires de l'Europe". La carte présente ainsi tous les signes extérieurs d'une carte authentique. On y relève des détails mentionnant la découverte d'un eldorado, ainsi "la Neustria ou Grande Rivière du Cap, appelée aussi Rivière ou Fleuve d'Or". On en trouve une édition légèrement différente où l'imprimeur Desmadryl jeune est indiqué comme géographe, avec une seule échelle exprimée en lieues françaises assortie du commentaire "Pour la position géographique, voyez une bonne carte des Antilles ou du Golfe du Mexique en Amérique centrale" (sic). La carte est déposée "chez Picquet, géographe du Roi", ce qui lui donne un caractère encore plus officiel. Bien que datée également de 1830, cette 2e édition semble plus tardive, indiquant des mines d'or et le début du tracé d'un "Canal des deux Mers" (Europeana).
Pour l'un des établissements prévus dénommé Refugium, on dispose d'un plan remarquable projetant l'implantation humaine et l'exploitation future de cette colonie ("Description de la Moskitie où se fonde la Neustrie"). Le plan géométrique indique avec précision l'organisation spatiale de la colonie avec ses plantations, ses avenues rectilignes, ses places disposées régulièrement. Les noms des places valent en soi tout un programme : place des Fondateurs, place de l'Indépendance, place de l'Agriculture, place de l'Éducation avec, en plein centre du plan, la place Bolivar pour rappeler que MacGregor a combattu aux côtés du héros libérateur. On y retrouve le nom de négociants ayant investi dans la colonie tels Jacques Laffitte ou Joseph Merilhou. Les plantations portent des noms tout aussi idylliques : plantation Elizée, plantation Edorado, plantation Les Délices, plantation Sans souci, ou plus réaliste plantation Descorvées.
Neustrie. Plan du refugium (source : Wikipedia, disponible aussi sur Gallica)
La Compagnie de la Nouvelle-Neustrie était une petite société coloniale parisienne dirigée par Jean-François Lehuby, négociant, mandataire-général et administrateur de ladite société. Celui-ci a fait l'objet d'un procès en 1826 le condamnant, avec trois de ses associés, à 13 mois de détention pour escroquerie. MacGregor a, quant à lui, été jugé innocent. Ce dernier finira par abandonner son projet de colonie en Moskitie et décédera en 1845 à Caracas où « il repose au Panthéon national du Venezuela, bien que – ironie du sort – aucune plaque n’y atteste de sa présence » (Clavel, 2018).
Restée à l'état de territoire imaginaire, la Nouvelle Neustrie était censée être implantée dans une région assez hostile. La région correspond géographiquement à la Côte des Mosquitos, une région située sur le littoral est du Nicaragua et nord-est du Honduras. Elle comptait au XVIIe siècle parmi les repaires de corsaires, pirates et flibustiers, huguenots ou puritains. Sa partie hondurienne est une région de forêt humide, fortement sous-développée, avec peu de routes. Divers indiens Mosquitos y habitent, tels les Pechs et les Tawahkas. La région de la Côte des Mosquitos fut, à partir de 1661, le siège d'un royaume indigène, connu parfois sous le nom de royaume de Mosquitie. Celui-ci se plaça dès 1668 sous le protectorat de l'Angleterre, puis la Grande-Bretagne, qui ne s'exerça toutefois que de manière relativement informelle et intermittente jusqu'au milieu du XIXe siècle. La région passe ensuite sous le contrôle de la Nouvelle-Espagne. En 1821, la région est intégrée au Mexique. En 1823, à la chute de l'Empire mexicain, la région prend son indépendance avec comme capitale Bluefields, bien que le dernier roi miskito fut couronné à Belize.
La Côte des Mosquitos (1848). Par Great Britain. Foreign Office, domaine public (source : Wikimedia)
En 2015, l'artiste australien Cameron Hayes s’amuse à esquisser une carte fictive et uchronique de Poyais, représentant le monde au sein duquel le faussaire d’art Elmyr de Hory aurait parfaitement pu s’épanouir en 1969. « Sans fondement historique d’aucune sorte, cette réappropriation dudit territoire de MacGregor ne sert qu’à incarner allégoriquement les excès de l’avarice humaine et de la duperie financière » (Clavel, 2022).
Références« Le pays imaginaire de Poyais : l'histoire de la plus grande arnaque géographique du XIXe siècle » (Géo)
« This Map Shows a Fictional Country Created by a Con Man » (Atlas Obscura)
Clavel, Damian (2018). Fraude financière, dette souveraine et impérialisme d’affaires Une micro-histoire de l’échec de Poyais 1820-1824. Thèse présentée à l’Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement pour l’obtention du grade de Docteur en histoire internationale, sous la direction de Philippe Burrin, Genève (Institut de hautes études internationales et du développement)
Clavel, Damian (2022). Créer un pays, le royaume de Poyais. Gregor MacGregor, emprunts d’État et fraude financière 1820-1824, éditions Alphil (livre en pdf gratuit). Ce livre propose une déconstruction et une réécriture de l’histoire de Poyais. En retraçant minutieusement la genèse, le développement, et la chute du projet de Poyais à l’aune des multiples traces laissées par MacGregor, l’idée d’émettre un emprunt d'État sur le marché des capitaux londonien dans les années 1820 apparaît moins comme une fraude financière monumentale que comme une tentative ratée de financer l’établissement d’une colonie privée et de soutenir la création d’un nouveau pays en Amérique centrale.
Hayes, Cameron (2015). Elmyr de Hory, Fernand Legros and Real Lessard in the Republic of Poyais in 1969, huile sur toile de lin (NSW Art Gallery).
Catalina Toro-Pérez. La Mosquitia, protectorat anglais dans les colonies indépendantes. Lieu stratégique et forme de contrôle de la nature et des corps (Atlas Caraïbe). L'histoire coloniale et républicaine divise l'Amérique Centrale en deux parties, un Nord et un Sud, la première moitié étant dominée par l'Espagne et la seconde par les Anglais. Même après l'indépendance des Provinces Unies d'Amérique Centrale avec à la tête des Espagnols, les Anglais continueront d'exercer leur contrôle sur la Mosquitia jusqu'en 1860 et sur le territoire d'origine Maya actuellement contesté par le Guatemala (actuel Belize). Le contrôle "indirect" mis en place par la Grande-Bretagne dans les colonies d'Asie et d'Afrique sera également exercé sur la côte Caraïbe du Nicaragua et du Honduras et une zone intérieure faite d'écosystèmes de forêts humides, de savanes, de marécages et d'eaux navigables. Cette zone n'a pas été peuplée par des habitants hispanophones, pendant la colonisation espagnole et a conservé une influence anglophone.
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Oslandia rejoint l’Open Invention Network
sur OslandiaLes brevets logiciels sont une menace pour les biens communs et le logiciel libre ! Oslandia est donc naturellement membre de l’OIN ( Open Invention Network )
Les brevets logiciels peuvent restreindre la liberté des utilisateurs, malgré les licences de logiciels libres. De plus, ils reposent sur des bases juridiques variables suivant les pays, et sont parfois établis totalement en contradiction avec le droit (
hello les « Patent Trolls » ! ).
L’Open Invention Network (OIN [https:]] ) est une institution qui vise à limiter les risques liés aux brevets pour les logiciels libres. L’OIN met en commun les brevets de ses membres et en acquiert d’autres présentant un risque potentiel pour Linux et son environnement. Sa mission est donc de protéger les logiciels libres et Open Source de la menace des brevets logiciels.
L’OIN gère la plus grande et la plus ancienne licence croisée de brevets au monde et compte près de 3 millions de brevets et 4 000 membres, dont Oslandia ! Rejoignez-nous !
Les questions juridiques liées aux logiciels libres font également partie de notre expertise, qui est mise à contribution lors des études menés par nos consultants sur les questions stratégiques, de migration vers l’opensource ou d’audit de SI. Contactez-nous pour en savoir plus ( infos+conseil@oslandia.com ).
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17:25
La mondialisation appréhendée à travers un indice de connectivité mondiale
sur Cartographies numériquesSource : Steven A. Altman & Caroline R. Bastian, DHL Global Connectedness Report 2024 : An In-Depth Analysis of the State of Globalization.
Récemment, une attention particulière a été portée à la question de savoir si la mondialisation progressait ou reculait à l’échelle mondiale. La plupart des entreprises et des pays interagissent entre eux et non avec le monde entier. C’est pourquoi il est important de pouvoir mesurer la mondialisation en ce qui concerne chaque pays et ses principaux partenaires dans les échanges internationaux.
L’indice de connectivité mondiale DHL classe les pays en fonction de leurs échanges internationaux, de leurs capitaux, de leurs informations et de leurs flux de personnes. Il évalue ces flux selon deux dimensions : la profondeur (taille des flux internationaux par rapport à l’activité nationale) et l’ampleur (répartition des flux entre les pays d’origine et pays de destination). La connectivité mondiale reste à un niveau record, malgré les tensions et les incertitudes géopolitiques.
Flux globaux par région en 2022 (source : DHL Global Connectedness Report 2024)
L'étude conduite par la Stern School of Business de l’université de New York et la société de transport DHL fait ressortir 10 points clés concernant la mondialisation qui n'a jamais été aussi forte en dépit des tensions et incertitudes :
- La connectivité mondiale a atteint un niveau record en 2022. Elle est restée proche de ce niveau en 2023. La résilience et la croissance des flux internationaux d’échanges commerciaux, de capitaux, d’informations et de personnes face aux crises récentes vont à l'encontre de l’idée selon laquelle la mondialisation auarait fait marche arrière.
- Singapour est le pays le plus connecté au monde, suivi des Pays-Bas et de l’Irlande. Singapour a les flux internationaux les plus importants par rapport à l’activité nationale, tandis que les flux du Royaume-Uni sont les plus répartis dans le monde.
- Les liens entre les États-Unis et la Chine continuent de diminuer. Les parts des flux des deux pays impliquant l’autre ont diminué d’environ un quart depuis 2016. Le recul des échanges directs entre les États-Unis et la Chine s’est accéléré en 2023. Mais les États-Unis et la Chine sont toujours connectés par des flux plus importants que presque toutes les autres pays.
- La Russie et l’Europe se sont découplées, rompant des liens autrefois considérés comme essentiels pour les deux partenaires. Les échanges commerciaux de la Russie se sont éloignés des pays alignés sur l’Occident et les investissements étrangers en Russie se sont effondrés. Parmi les principales économies du G20, la Russie a connu en 2022 la plus forte baisse annuelle de connectivité mondiale jamais enregistrée.
- Les flux mondiaux ne montrent aucune division générale de l’économie mondiale entre les blocs géopolitiques rivaux. La part des échanges entre les blocs alignés sur les États-Unis et ceux alignés sur la Chine a augmenté pendant la pandémie de Covid-19, puis a diminué après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. Si l’on exclut la Russie, elle est désormais revenue à peu près à son niveau d’avant la pandémie.
- La mondialisation des entreprises continue de progresser. Les entreprises réalisent une plus grande partie de leurs ventes à l’étranger et la valeur de leurs projets d’expansion internationale annoncés est à son plus haut niveau par rapport au PIB mondial depuis plus d’une décennie. La part transfrontalière des fusions et acquisitions reste stable, tout comme la part de la production mondiale que les entreprises produisent en dehors de leur pays d’origine.
- La mondialisation n’a pas cédé la place à la régionalisation. La plupart des flux internationaux se déroulent sur des distances assez longues, avec une part en baisse au sein des principales régions géographiques. Si l’on se concentre spécifiquement sur le commerce, seule l’Amérique du Nord affiche une tendance claire à la délocalisation.
- La mondialisation des flux d’informations a augmenté plus que tous les autres aspects de la mondialisation au cours des deux dernières décennies, mais les dernières données montrent que cette tendance stagne.
- Les tensions entre les États-Unis et la Chine ont pesé sur la collaboration internationale en matière de recherche, et de nombreux pays ont imposé des restrictions sur les flux internationaux de données.
- Le niveau absolu de mondialisation du monde reste limité : les flux nationaux dépassent toujours de loin les flux internationaux. La profondeur actuelle de la connectivité mondiale n’est que de 25 % sur une échelle allant de 0 % (aucun flux ne traverse les frontières nationales) à 100 % (les frontières et la distance n’ont plus aucune importance).
Rapport et annexes à télécharger en pdf
Données à télécharger en xls
Outre les données récentes, l'intérêt de cette étude est de fournir des cartes par anamorphoses montrant chaque pays avec ses 10 principaux partenaires commerciaux. Avec le retour de Trump et de sa politique douanière, l'orientation de ces flux pourrait être en partie modifiée dans les années qui viennent. Le modèle de Bloomberg Economics sur les droits de douane proposés par Trump prévoit que les autres pays compenseront la majeure partie de leurs pertes commerciales avec les États-Unis en échangeant davantage entre eux. Cela laisse entrevoir la possibilité que la mondialisation continue à s'intensifier, mais sans les États-Unis en son centre (What's left of Globalization without the US ? Bloomberg)
Comparaison Etats-Unis et Chine (source : DHL Global Connectedness Report 2024)
Comparaison France et Royaume-Uni (source : DHL Global Connectedness Report 2024)
Pour compléter
« La mondialisation n’a jamais été aussi forte qu’en 2024 » (Le Grand Continent)
« Mondialisation : vers un capitalisme anti-libéral » (France Culture)
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Déboguer des triggers SQL en cascade : une approche visuelle avec Matplotlib
sur Makina CorpusDans cet article, je vais partager mon expérience de débogage à l’aide de Matplotlib, un outil de visualisation Python puissant et flexible.
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Les évolutions de Python 3.9 à 3.13 : Typage
sur Neogeo TechnologiesSi on peut dire que la librairie standard Python est stable, on ne peut pas en dire autant de la partie typage qui est en pleine effervescence.
Pour mémoire, le typage en Python est optionnel, et c’est très bien pour les petits projets et les scripts. Dès que le projet prend de l’envergure, le typage des paramètres des fonctions aide à la rigueur et force à se poser les bonnes questions sur les flux de données dans le programme.
Version 3.9Dans la version 3.9 de Python, il y a une seule évolution dans le typage, mais qui va considérablement améliorer la lisibilité et simplifier le code dédié au typage : on peut désormais utiliser les types « built-ins » (list, disc…) pour déclarer notre typage.
class Foo: def add_items(self, items: list[str]) -> None: ...
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi ça réduit tellement le ticket d’entrée du typage que ça ne me dérangerais pas de l’intégrer même dans des petits scripts.
Version 3.10Depuis la version 3.10 de Python, on peut désormais utiliser l’opérateur | pour déclarer des unions de types (la fonction accepte plusieurs types différents, voir les rendre optionnels) :
class Foo: def set_color(self, color: str|Color|None) -> None: ... def get_color(self) -> Color|None: ...
Un gros effort a également été fait dans cette version pour proposer une généricité dans le typage. Par exemple quand on défini un décorateur, on ne connaît pas toujours à l’avance le type de la fonction décorée. Dorénavant, on peut utiliser ParamSpec pour dire que c’est un type qu’on ne connaît pas.
Un peu de clarté a aussi été apportée avec l’ajout de TypeAlias qui permet de donner un nom explicite à un type complexe.
StrCache: TypeAlias = 'Cache[str]'
Pour créer des petites fonctions qui vérifient le type (is_bool, is_string, etc…), les TypeGuards ont été introduits. Les TypeGuards sont utilisés pour une pratique assez complexe appelée rétrécissement de type. Cette dernière est utilisée pour les fonctions qui acceptent des variables d’entrée avec plusieurs types possibles. TypeGuard permet alors de mettre en place une vérification de type sur les variables d’entrée de la fonction.
Version 3.11L’utilisation des TypeGuards n’est pas très simple, je vous invite donc à aller regarder la documentation Python plus en détails si cela vous intéresse.
Toujours dans les ajouts complexes, la version 3.11 a introduit des Variadic générique pour gérer des ensembles d’éléments avec une taille fixes (un tenseur avec une taille fixée par exemple).
Un générique permet de préserver un type entre l’entrée et la sortie d’une fonction. Par exemple, si l’on prend la fonction de copie d’une variable, celle-ci prend une variable en entrée et cette dernière peut être de tout type, on la typera donc Any. Comme la fonction retourne une copie de la variable d’entrée, le type de retour de la fonction sera le même que celui de la variable en entrée (Any).
Le problème est qu’avec Any, on a aucun moyen de vérifier que les types de l’entrée et de la sortie sont les mêmes, et c’est ici que le générique entre en jeu.
def copy_of_1(value: Any) -> Any: # Le Any d'entrée et # le Any de sortie # ne sont pas forcés # d'être du même type return deepcopy(value) T = TypeVar("T") def copy_of_2(value: T) -> T: # Les variables en entrée # et en sortie sont forcées # d'être du même type return deepcopy(value)
Le Variadic générique, quant à lui, est plus complexe et permet de gérer des types multi-dimensionnels.
Là encore la mise en œuvre est subtile, je vous invite à aller lire la documentation officielle.
Par contre dans les petits ajouts qui peuvent servir à tout le monde, il y a les types Required et NotRequired dans les TypedDict :
class Shape(TypedDict): x: Required[int] y: Required[int] color: NotRequired[int]
Il y aussi le type Self qui a été ajouté, très pratique pour faire un constructeur :
class Shape: @classmethod def new(cls, x: int, y: int) -> Self: ...
Il y a aussi un type LiteralString ajouté. Il peut être utilisé pour indiquer qu’un paramètre de fonction peut être de n’importe quel type de chaîne littérale (chaîne de caractères écrite en dur dans le code, comme « Hello World ! »).
Ce type est principalement utile pour renforcer la sécurité
car il indique qu’une variable doit être codée en dur. Contrairement à un simple str, ce type garantit donc que la valeur provient directement du code source, sans transformation dynamique. Ainsi, LiteralString établit une distinction importante entre les chaînes définies explicitement dans le code et celles obtenues dynamiquement.
Si vous êtes du genre à aimer creuser (ou que vous êtes simplement têtu·e comme moi), voici ce que j’ai compris sur le fonctionnement de LiteralString :
Le LiteralString vous permet d’ajouter un peu de sécurité et de rigueur dans votre code sans pour autant avoir un typage trop drastique. Pour mieux visualiser, on peut prendre en exemple une fonction d’affichage des logs.
def log(level: str, message: str): if level == "Error": print(message) level = "Error" + "\u200b" # "Error" avec un caractère invisible (Zero Width Space) log(level, "Ce message s'affiche !")
Avec cette version de la fonction, on peut voir qu’il y a un problème de sécurité car notre message s’affichera alors que la variable level n’est pas exactement égale à Error. Pas bien grave me direz-vous. Et, en effet, ce n’est pas très important pour une fonction de logs, mais s’il s’agissait de la gestion de vos bases de données …
À l’inverse, on le Literal à l’extrême du typage :
from typing import Literal ERROR: Literal["Error"] = "Error" def log(level: Literal["Error"], message: str): if level == ERROR: print(message) log(ERROR, "Ce message s'affiche !") # Pas d'alert sur le type level = "Error" + "\u200b" # "Erreur" avec un caractère invisible (Zero Width Space) log(level, "Ce message ne s'affichera pas !") # Une erreur de type sera indiquée
Avec cette version de la fonction, on contrôle strictement le type de la variable level en entrée. Par contre, dès lors que l’on augmente le nombre de types possibles en entrée, la syntaxe devient laborieuse. De même, il est possible de ne pas connaître à l’avance tous les types d’entrée possible (dans le cas de composants extérieurs).
from typing import Literal INFO: Literal["Info"] = "Info" WARNING: Literal["Warning"] = "Warning" ERROR: Literal["Error"] = "Error" def log(external_component: ???, # Le type n'est pas connu level: Literal["Info", "Warning", "Error", ...], # On pourrait avoir beaucoup de types possibles message: str): if level == ERROR: print(message)
Pour remédier à ces deux situations, on a donc trouvé le compromis du LiteralString :
from typing import LiteralString, Literal INFO: Literal["Info"] = "Info" WARNING: Literal["Warning"] = "Warning" ERROR: Literal["Error"] = "Error" def log(external_component: LiteralString, level: LiteralString, message: str): if level == ERROR: print(message) log(INFO, "Ce message ne s'affichera pas !") # Pas d'alert sur le type log(WARNING, "Ce message ne s'affichera pas !") # Pas d'alert sur le type log(ERROR, "Ce message s'affiche !") # Pas d'alert sur le type
Il est également possible d’utiliser à la fois le Literal et le LiteralString :
from typing import LiteralString, Literal INFO: LiteralString = "Info" # On définit INFO avec un type moins précis WARNING: Literal["Warning"] = "Warning" ERROR: Literal["Error"] = "Error" def log(external_component: LiteralString, level: Literal["Warning", "Error"], # Level est soit du type Literal["Warning"] soit du type Literal["Error"] message: str): if level == ERROR: print(message) log(INFO, "Ce message ne s'affichera pas !") # Alerte sur le type log(WARNING, "Ce message ne s'affichera pas !") # Pas d'alerte sur le type log(ERROR, "Ce message s'affiche !") # Pas d'alerte sur le type log(WARNING+ERROR, "Ce message ne s'affichera pas !") # Pas d'alerte sur le type. Pas très intéressant mais pourquoi pas ...
Grâce aux deux exemples précédents, on peut donc en conclure que LiteralString regroupe tous les Literal[<…>] où <…> est une chaîne de caractères. Ainsi, on en déduit que LiteralString est le supertype de tous les types de chaînes littérales.
Donc, tout « sous-type » de LiteralString (Literal[« Error »] ou bien encore Literal[« Warning »]) est compatible avec LiteralString , mais pas l’inverse (se référer à la variable INFO de l’exemple précédent).
De même, le supertype LiteralString est lui-même un str, faisant de str un super supertype.
Finalement, avec la même logique que précédemment, on en déduit bien qu’un str n’est pas compatible avec un LiteralString . On entend par là qu’il est possible d’assigner un LiteralString à un str, mais pas l’inverse.
literal_string: LiteralString s: str = literal_string # OK literal_string: LiteralString = s # Erreur : # On attendait un # LiteralString, # on a un str literal_string: LiteralString = "hello" # OK
Une chaîne créée en composant des objets typés LiteralString est, quant-à-elle, acceptable en tant que LiteralString (comme pour les Literal).
literal_string_1: LiteralString = "Hello" literal_string_2: LiteralString = " World" composed_string: LiteralString = literal_string_1 + literal_string_2 + " !" # Toujours un LiteralString
Ce type est utile pour les API sensibles où des chaînes arbitraires générées par l’utilisateur peuvent générer des problèmes.
Pour plus d’exemples, vous pouvez vous référer à la documentation officielle de Python.
Du côté des décorateurs, la version 3.11 ajoute dataclass_transform qui est applicable à une classe, une métaclasse ou un décorateur. Ce décorateur permet de marquer un objet comme offrant un comportement de type dataclass tout en effectuant la vérification des types.
Pour rappel, le décorateur dataclass ajoute des méthodes générées et spéciales à une classe. On aura par exemple des méthodes comme __init__, __repr__ ou encore __eq__.
Version 3.12# Le décorateur create_model est défini par une bibliothèque. @typing.dataclass_transform() def create_model(cls: Type[T]) -> Type[T]: cls.__init__ = ... cls.__eq__ = ... cls.__ne__ = ... return cls # Le décorateur create_model peut désormais être utilisé # pour créer de nouvelles classes de modèles : @create_model class CustomerModel: id: int name: str c = CustomerModel(id=327, name="Eric Idle")
La version 3.12 quant à elle introduit l’utilisation du type dictionnaire TypedDict pour avoir un typage plus précis des arguments (**kwargs).
Avant cet ajout, les **kwargs pouvaient être typés à condition que tous les arguments de mot-clé qu’ils spécifient soient du même type. Or, ce comportement était très limitant. Par exemple, annoter **kwargs avec un type str signifie que le type **kwargs est en fait un dict[str, str] et donc que tous les arguments de mot-clé dans foo sont des chaînes de caractères.
def foo(**kwargs: str) -> None: ...
Malheureusement, il arrive souvent que les arguments de mots-clés véhiculés par **kwargs aient des types différents qui dépendent du nom du mot-clé. Dans ce cas, il n’était pas possible d’annoter le type des **kwargs.
Maintenant, en utilisant TypedDict pour typer les **kwargs, il est possible d’assigner un dictionnaire comme type des **kwargs. Ainsi, les **kwargs peuvent être typés séparément (par clé du dictionnaire).
from typing import TypedDict, Unpack class Movie(TypedDict): name: str year: int def foo(**kwargs: Unpack[Movie]): ...
Pour plus de détails, je vous invite à consulter la documentation officiel de Python.
La version 3.12 offre aussi un nouveau décorateur override qui sera sans doute utile pour une grande majorité. Ce dernier indique qu’une méthode dans une sous-classe est destinée à remplacer une méthode (ou un attribut) dans une classe parente.
Cette version apporte également de nouvelles caractéristiques syntaxiques pour créer des classes génériques et des fonctions de façon explicite et compacte.
def max[T](args: Iterable[T]) -> T: ... class list[T]: def __getitem__(self, index: int, /) -> T: ... def append(self, element: T) -> None: ...
De plus, une nouvelle façon de déclarer des alias de type est introduite. Comme présenté sur l’exemple suivant, l’instruction type est utilisée, ce qui crée une instance de TypeAliasType et rend la déclaration explicite.
Version 3.13type Point = tuple[float, float]
Avec la version 3.13, il est maintenant possible de définir une valeur par défaut pour les paramètres de type (TypeVar, ParamSpec, et TypeVarTuple).
T = TypeVar("T", default=int) # Si aucun type n'est spécifié, # T sera de type int @dataclass class Box(Generic[T]): value: T | None = None reveal_type(Box()) # Le type est Box[int] reveal_type(Box(value="Hello World!")) # Le type est Box[str]
Il également possible, depuis cette version, de marquer une classe ou une fonction comme dépréciée à l’aide du nouveau décorateur deprecated. Ainsi, on peut informer les développeurs lorsqu’ils utilisent ces classes et fonctions pour qu’ils mettent en place les migrations nécessaires.
Autre petit ajout très utile, le qualificatif ReadOnly pour le type TypedDict qui permet de définir certaines clés comme étant en lecture seule. L’utilisation correcte de ces clés en lecture seule est destinée à être appliquée uniquement par les vérificateurs de type statique et non pas par Python lui-même au moment de l’exécution.
Finalement, la version 3.13 revient sur son ajout de TypeGuard dans la version 3.10. Cette version propose une alternative plus intuitive à TypeGuard : TypeIs. Cette nouvelle forme permet l’annotation de fonctions pouvant être utilisées pour affiner le type d’une valeur.
from typing import assert_type, final, TypeIs class Parent: pass class Child(Parent): pass @final class Unrelated: pass def is_parent(val: object) -> TypeIs[Parent]: return isinstance(val, Parent) def run(arg: Child | Unrelated): if is_parent(arg): # Le type de ``arg`` est réduit à l'intersection entre # ``Parent`` et ``Child``, # ce qui équivaut à ``Child``. assert_type(arg, Child) else: # Le type de ``arg`` est réduit pour exclure ``Parent``, # de sorte qu'il ne reste que ``Unrelated``. assert_type(arg, Unrelated)
Contrairement à la forme spéciale TypeGuard existante, TypeIs peut affiner le type dans les branches if et else d’une condition. Cependant, TypeIs ne peut pas être utilisé lorsque les types d’entrée et de sortie sont incompatibles (par exemple, list[object] vers list[int]), ou lorsque la fonction ne renvoie pas True pour toutes les instances du type rétréci.
ConclusionPour plus de précisions, je vous renvoie vers la documentation officielle.
On constate que le typage en Python est en pleine évolution, avec chaque version apportant son lot d’améliorations pour le rendre plus expressif, plus robuste et plus facile à utiliser.
Les ajouts récents, comme Self, LiteralString, TypedDict ou encore override, montrent une volonté de rendre le typage plus intuitif et utile dans des scénarios concrets.
Avec la version 3.13, Python continue sur cette lancée en offrant des outils plus flexibles et en réajustant certaines décisions, comme l’alternative TypeIs pour TypeGuard.
En résumé, le typage en Python présente des avantages (et aussi, parfois, des inconvénients) qui méritent d’être pris en compte dans vos développements.
D’un côté, il apporte une meilleure sécurité en réduisant le risque de bugs et les attaques. En imposant des types clairs, il permet également une meilleure lisibilité du code, notamment lorsque les structures et les workflows deviennent plus complexes. Cela facilite non seulement la maintenance, mais aussi la reprise du code par d’autres développeurs, rendant ainsi la collaboration plus fluide.
Cependant, le typage en Python présente aussi quelques limites. Certains types ou fonctionnalités, comme TypeGuard, peuvent être difficiles à prendre en main. De plus, certains types, tels que LiteralString, n’apportent pas toujours une réelle valeur ajoutée au regard de leur complexité d’utilisation. Enfin, l’ajout de types peut parfois alourdir visuellement le code, ce qui peut nuire à sa lisibilité.
Pour ma part, je pense qu’il est essentiel de prêter attention au typage. Il contribue grandement à la compréhension et à la maintenance du code, notamment lorsqu’il s’agit de reprendre le travail de quelqu’un d’autre. À mon sens, il est au minimum nécessaire de typer les prototypes de méthodes, en précisant clairement les types des entrées et des sorties. Au final, le plus important reste de discuter des normes de typage avec son équipe afin d’adopter une approche cohérente et adaptée aux besoins du projet.
Quoi qu’il en soit, le langage Python gagne en maturité, mais le typage demeure un terrain d’innovation. Il nous tarde de découvrir ses prochaines évolutions !
P.S. : Pour en apprendre plus sur les évolutions de Python (hors typage), je vous invite à consulter notre article intitulé « Découvrez les évolutions majeures de Python de 3.9 à 3.13 ».
Auteur : Mathilde Pommier
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16:49
Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité
sur Cartographies numériquesSource : Milan Bonté (17 janvier 2025). « Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile ». Du béton et des plumes. Carnet de recherche sur le genre, les territoires et les minorités. [https:]]
A l’université de Lille, les étudiant-es de M2 Urbanisme et Aménagement disposent, début janvier, d’une semaine de formation en outils (SIG, croquis, dessin d’architecture, etc.) dans la perspective de leur très prochaine entrée dans le monde professionnel. Milan Bonté était chargé du module intitulé “Outils numériques au service des approches participatives“, dans lequel il avait pour mission d’initier un petit groupe d’étudiant-es aux outils cartographiques numériques qui peuvent être mobilisés lors de démarches de participation citoyenne. Il a saisi l’occasion d’inscrire ce module dans un vaste projet de recherche portant sur la “fabrique urbaine de l’indésirabilité” dans les espaces publics, financé par la défenseure des droits et coordonné par Muriel Froment-Meurice et Claire Hancock.
Durant l’ensemble de la semaine, le petit groupe s’est affairé à la création d’une application qui permette au grand public de cartographier, dans la France entière, les dispositifs qui contraignent les usages de l’espace public et produisent de facto des usages et usagers indésirables. On connait, à ce propos, le mobilier anti-SDF, qui vise à empêcher les siestes par des bancs à accoudoirs centraux ou des ornements rendant impossible toute tentative de se réfugier sous un porche pour une nuit.
Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile (source : Du béton et des plumes)
Vous pouvez consulter la carte et contribuer directement ici :
[https:]]L’application finale comprend une page d’accueil, sur laquelle le projet est expliqué, une carte qui recense l’ensemble des contributions et un formulaire, qui permet à n’importe qui de proposer l’ajout d’un dispositif. Ainsi, si vous avez connaissance d’un élément de mobilier urbain hostile, vous pouvez le prendre en photo et l’ajouter à la carte en cliquant sur “Ajouter un élément”.
Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité
[https:]]L’espace public, lieu de sociabilité et de diversité, reflète également les tensions sociales et les inégalités structurelles. Sa gestion et son aménagement peuvent générer des effets différenciés sur les individus, certains rencontrant des obstacles à s’y sentir légitimes ou à l'aise, modelant ainsi les usages de l’espace public. Ces ressentis sont façonnés par une combinaison de facteurs, qu’ils soient liés aux caractéristiques physiques des lieux, aux dispositifs de sécurité, ou aux dynamiques sociales et normatives qui s’y déploient.
En mars 2023, la Défenseure des droits a lancé un appel à recherche sur la gestion de l’espace public et les stratégies d’éviction des populations dites "indésirables". Cet appel vise à étudier les mécanismes formels et informels – qu’ils relèvent des infrastructures, des politiques urbaines ou des interactions sociales – qui participent à l’exclusion de certains usagers des espaces publics.
Dans le cadre du projet de recherche "La fabrique urbaine de l’indésirabilité", le site propose une démarche participative pour recueillir les dynamiques d’exclusion dans l’espace public. Le grand public est invité à contribuer à une cartographie participative recensant les dispositifs que chacun perçoit comme excluants, manquants ou ayant disparus et pouvant évincer certains individus.
Pour en savoir plus
Milan Bonté, Associé – jeune docteur auprès de l’UMR Géographie-cités, explique dans cet article comment, dans le cadre d’un cours de géomatique de niveau avancé, il a développé avec ses élèves une base de données collective portant sur le thème du mal logement dans la Métropole Européenne de Lille (MEL). [https:]]
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8:28
Cartographie électorale et big data. Pourquoi les clivages politiques urbains-ruraux ne sont pas généralisables
sur Cartographies numériquesSource : Noah Dasanaike (2025). Why Urban-Rural Political Cleavages Do Not (document de travail)
Les clivages entre zones urbaines et zones rurales sont considérés comme une division politique déterminante, principalement en Occident et aux Etats-Unis. Mais cette polarisation est-elle valable à l’échelle mondiale ? Noah Dasanaike étudie cette question en utilisant un ensemble de données originales de résultats électoraux granulaires et géocodés provenant de 106 pays (au niveau des bureaux de vote dans 70 pays). Dans cet ensemble de données qu'il appelle Small-Area Global Elections (SAGE), il teste des résultats standardisés correspondant à des limites spatiales artificielles ou réelles dans chaque démocratie et aux élections démocratiques précédentes de plusieurs autocraties actuelles.
Les résultats des élections sont collectés et compilés sur une période de 3 ans. Il fusionne ces 10 milliards de votes avec 2,3 milliards d'empreintes de bâtiments pour mesurer l'urbanité, une approche qui permet de mieux appréhender la façon dont les gens perçoivent les zones urbaines et rurales. Il valide cela par rapport à la densité de population. Les résultats révèlent des variations considérables entre les pays. Dans de nombreux pays, les différences entre les zones urbaines et rurales sont faibles, voire inversées idéologiquement (zones rurales de gauche, zones urbaines de droite), et cela ne s'explique pas uniquement par le développement économique ou l'activité industrielle. Pour expliquer en partie ces résultats, l'auteur élabore une théorie dans laquelle les clivages urbains-ruraux proviennent du regroupement spatial d’attributs distincts des électeurs qui permettent aux partis de recourir à des votes géographiquement ciblés. D’abord à l’échelle mondiale, puis dans un test à grande échelle du comportement électoral à travers l’Europe, Dasanaike constate que la dispersion géographique des conditions économiques structurelles, à savoir l’agrarisme, l’industrialisation et l’agglomération des connaissances, explique en partie la disposition idéologique des villes vis-à-vis des campagnes.
Urban–rural cleavages are seen as a defining political divide. But does this polarization hold worldwide? My new working paper tests this question using an original dataset of granular, geocoded election returns from 106 countries (polling station-level in 70). (1/8) pic.twitter.com/pb2dP00goe
— Noah Dasanaike (@dasanaike) February 14, 2025If you're interested in seeing any detailed election results from the Small-Area Global Elections (SAGE) archive, let me know in the replies. I'll start with parliamentary elections in Poland in 1991 and 2023. pic.twitter.com/emsFyPuJMw
— Noah Dasanaike (@dasanaike) February 14, 2025Articles connexes
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Bureaux de vote et adresses de leurs électeurs en France (Répertoire électoral unique - INSEE)
L'Insee propose un nouveau gradient de la ruralité (La France et ses territoires, édition 2021)
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12:02
Cartographie critique de l'intelligence artificielle générative (collectif Estampa)
sur Cartographies numériques
Cartographie de l'IA générative (source : Generative AI Mapping)
L’ensemble des relations présentées ici forme une mosaïque difficile à appréhender car elle implique la mise en relation d’objets et de connaissances de types et d’échelles différents. Les discours sur l’IA sont souvent mythiques et accompagnés d’une série de métaphores et d’images récurrentes : des agents algorithmiques déconnectés de l’action humaine, une technologie non négociable imposée par le futur, l’universalité des données ou la capacité de produire des modèles exempts de préjugés ou de visions du monde. L’ensemble des discours qui entourent ces technologies, qu’ils soient spécialisés ou plus populaires, finissent par les façonner d’une manière ou d’une autre.
La carte, très détaillée, décrit les étapes sucessives de regroupement, filtrage, hébergement et distribution des données, avec à chaque étape les coûts induits que cela représente. Elle montre que l'IA repose dans ses fondements sur un modèle extraviviste de données (il faut beaucoup de données d'entraînement au départ), qu'elle nécessite de gros investissements de la part de start-ups capables de construire de gigantesques datacenters pour héberger les serveurs et fournir la puissance de calcul. Outre le coût financier, le côut environnemental est faramineux. Il faut des matériaux conducteurs (principalement de l'or), mais aussi du lithium pour les batteries, de l'eau pour refroidir les ordinateurs, ce qui se traduit par une forte pression sur les ressources.
Le projet Generative AI Mapping est motivé par la volonté d'offrir une carte conceptuelle qui couvre une grande partie des acteurs et des ressources impliqués dans cet objet complexe et multiforme qu'est l'IA générative. À partir d’une longue série de cartographies critiques vouées à montrer la fonction des cartes comme productrices de vérités hégémoniques, cette visualisation vise à cartographier le phénomène en tenant compte des tensions, des controverses et des écosystèmes qui le rendent possible. Les outils d’IA générative sont utilisés pour automatiser des tâches telles que l’écriture ou la génération d’images. On peut dire d'une certaine façon que les outils d’IA générative désassemblent le langage (visuel, textuel) pour le réassembler sur la base d’un calcul de probabilité. Cette capacité de généralisation est due au traitement d'ensembles de données beaucoup plus grands et hétérogènes qui lui permettent de répondre à tous types d'instructions. En conséquence, l’ampleur du changement dans l’IA générative est si grande qu’elle nécessite l’impulsion de nouvelles économies et une dépendance accélérée à l’égard de différents écosystèmes. En ce sens, Generative AI Mapping se veut un projet de contre-cartographie visant à dénoncer le "colonialisme numérique", qui aboutit à la domination des pays en avance en matière d'IA par rapport aux autres pays et territoires de fait dominés.
Estampa est un collectif de programmeurs, cinéastes et chercheurs travaillant dans les domaines de l’audiovisuel et des environnements numériques. Leur pratique se base sur une approche critique et archéologique des technologies audiovisuelles, sur la recherche des outils et des idéologies de l’intelligence artificielle et sur les ressources de l’animation expérimentale. Ce travail a été soutenu par les subventions pour la recherche et l'innovation dans les arts visuels de la Generalitat de Catalunya - Oficina de Suport a la Iniciativa Cultural (OSIC).
Pour aller plus loin
Crawford, K. (2021). Atlas of AI: power, politics, and the planetary costs of artificial intelligence. New Haven, Yale University Press.
« Que se passe-t-il lorsque l’intelligence artificielle sature la vie politique et épuise la planète ? Comment l’IA façonne-t-elle notre compréhension de nous-mêmes et de nos sociétés ? Dans ce livre, Kate Crawford révèle comment ce réseau planétaire alimente une évolution vers une gouvernance antidémocratique et une augmentation des inégalités. S’appuyant sur plus d’une décennie de recherche, de sciences et de technologies primées, Crawford révèle comment l’IA est une technologie d’extraction : de l’énergie et des minéraux nécessaires à la construction et à l’entretien de son infrastructure, aux travailleurs exploités derrière les services « automatisés », aux données que l’IA collecte auprès de nous. Plutôt que de se concentrer sur le code et les algorithmes, Crawford nous offre une perspective politique et matérielle sur ce qu’il faut pour créer une intelligence artificielle et sur les points sur lesquels elle se trompe. Si les systèmes techniques présentent un vernis d’objectivité, ils sont toujours des systèmes de pouvoir. Il s’agit d’un compte rendu urgent de ce qui est en jeu lorsque les entreprises technologiques utilisent l’intelligence artificielle pour remodeler le monde. »
Espinoza, M. I., Aronczyk, M. (2021). Big data for climate action or climate action for big data? Big Data & Society, 8(1). [https:]]
Sous la bannière « Data for Good », les entreprises des secteurs de la technologie, de la finance et de la vente au détail fournissent leurs propres ensembles de données aux agences de développement, aux ONG et aux organisations intergouvernementales pour les aider à résoudre toute une série de problèmes sociaux. l'ouvrage se concentre sur les activités et les implications de la campagne Data for Climate Action, un ensemble de collaborations public-privé qui exploitent les données des utilisateurs pour concevoir des réponses innovantes à la crise climatique mondiale. En s'appuyant sur des entretiens approfondis, des observations de première main lors d’événements « Data for Good », des rapports d’organisations intergouvernementales et internationales et sur la publicité médiatique, les auteurs évaluent la logique qui sous-tend les initiatives Data for Climate Action, en examinant les implications de l’application d’ensembles de données et d’expertises commerciales aux problèmes environnementaux. Malgré l’adoption croissante des paradigmes Data for Climate Action dans les efforts des gouvernements et du secteur public pour lutter contre le changement climatique, l'ouvrage montre que Data for Climate Action peut être considéré comme une stratégie visant à légitimer les pratiques d’extraction de données à but lucratif des entreprises plutôt que comme un moyen d’atteindre les objectifs mondiaux de durabilité environnementale.
« Référentiel de compétences IA pour les apprenants et pour les enseignants » (UNESCO)
L’intelligence artificielle (IA) offre des potentialités pour relever nombre de défis majeurs dans l’éducation, innover dans les pratiques d’enseignement et d’apprentissage et accélérer les progrès de l’ODD 4. Cependant, les évolutions technologiques rapides engendrent inévitablement de multiples risques et défis, car leur rythme a jusqu’à présent dépassé celui des débats politiques et des cadres réglementaires. L’UNESCO s’engage à aider les États membres à exploiter les potentialités des technologies d’IA pour réaliser l’Agenda Éducation 2030, tout en veillant à ce que son application dans le domaine éducatif réponde aux principes fondamentaux d’inclusion et d’équité. Étant donné l’opacité de la « boîte noire » qui sous-tend les méthodes utilisées par les systèmes d’IA, les enseignants doivent comprendre à la fois comment l’IA est entraînée et comment elle fonctionne. Ils doivent également être en mesure d’examiner d’un oeil critique l’exactitude des contenus générés par l’IA et de concevoir des méthodes pédagogiques appropriées pour guider l’utilisation du contenu synthétisé par l’IA dans l’enseignement et l’apprentissage.
« L'intelligence artificielle, une arme géopolitique » (France Culture)
Duel États-Unis-Chine, à coup de milliards de dollars et de modèles de langage toujours plus révolutionnaires. Sommet à Paris coprésidé par l'Inde et annonces d'ambitions démesurées dans le monde entier. L'IA est devenue une arme géopolitique majeure. Voici les clés historiques de ce développement crucial dans une série audio de la rédaction de France Culture, en 6 volets.
« Les sacrifiés de l'IA » (France 2).
Magiques, autonomes, toutes puissantes : les intelligences artificielles nourrissent les rêves comme les cauchemars. Tandis que les géants de la tech promettent l'avènement d'une nouvelle humanité, la réalité de leur production reste totalement occultée. Pendant que les data centers bétonnent les paysages et assèchent les rivières, des millions de travailleurs à travers le monde préparent les milliards de données qui alimenteront les algorithmes voraces des Big Tech, au prix de leur santé mentale et émotionnelle. Seraient-ils les dommages collatéraux dommages collatéraux de l'idéologie du "long-termisme" qui couve dans la Silicon Valley depuis quelques années ?Articles connexes
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Le monde de l'Internet en 2021 représenté comme un planisphère par Martin Vargic
Une vidéo sur l'évolution du réseau Internet (1997-2021) à partir des données du projet Opte
Une cartographie mondiale des points de connexion Wi-Fi réalisée dans le cadre du projet WiGLE
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9:41
La Commission européenne lance une consultation sur le GreenData4All et l'évolution d'INSPIRE
sur Conseil national de l'information géolocaliséeLa Commission européenne lance une consultation sur le GreenData4All et l'évolution d'INSPIRE
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6:46
Étude d’aide à la décision stratégique et technique / centre CEA de Grenoble
sur OslandiaOslandia a réalisé en 2024 une étude d’aide à la décision stratégique et technique pour le centre CEA de Grenoble, avec une prestation de nos consultants portant sur le système d’information géographique et la pertinence des outils OpenSource pour répondre aux besoins fonctionnels tout en prenant en compte les aspects budgétaires et organisationnels.
Nathalie TUR : « L’audit fonctionnel et technique réalisé par Oslandia a permis d’identifier les dysfonctionnements et les axes d’amélioration de notre SIG. Les consultants se sont distingués de par leur expertise et leur capacité à appréhender les contraintes et spécificités des périmètres Métiers du centre CEA de Grenoble »
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20:31
ASIE CENTRALE (300-850) Des routes et des royaumes – Etienne de la Vaissière
sur Les cafés géographiquesCaravane sogdienne et gardes turcs. Lit funéraire du Musée Miho, Chine, VIè siècle
Ecoutez ce que nous dit Etienne de la Vaissière, en guise d’introduction : « Cher lecteur, tu vas entrer en eaux profondes et rien ne sera familier, rien ne sera connu, de peuples étrangers en toponymes abscons. Plonge ! Accepte d’être perdu, va de carte en carte … tu découvriras un monde immense ».
Cet ouvrage exceptionnel ne compte pas moins de 125 cartes et illustrations diverses : peintures, miniatures, manuscrits, estampes et statues. Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager la carte ci-dessous. Elle vous sera nécessaire pour comprendre l’importance que cette région a et a eue depuis la nuit des temps.
A la fin de l’ouvrage, de cette somme devrais-je dire, qui compte plus de 600 pages, Etienne de la Vaissière nous propose une chronologie (en 6 pages) des faits essentiels qui se sont produits entre 300 et 850 de notre ère et un additif intitulé « Coulisses » de 30 pages dans lesquelles il explique sur quelles bases et avec quels outils, il a œuvré pour relier des textes très dispersés de Dunhuang à la Bactriane.
L’ouvrage compte 7 parties, précédées de l’analyse d’une lettre extraordinaire datant du IV ème siècle de notre ère, retrouvée en 1907 par l’explorateur Aurel Stein. Elle avait voyagé sur 2 600 km de pistes caravanières depuis le Gansu (actuelle province de Chine), jusqu’en Ouzbékistan. Rédigée en 303 par un marchand de Samarcande, elle témoigne de l’existence d’un commerce transasiatique de très grand rayon, reliant la Chine au monde iranien. Sogdiens, Indiens, Chinois, nomades s’y croisent, auxquels s’ajoutent à partir du VII ème siècle Arabes et Tibétains. Déjà le commerce de la soie est mentionné, de même que celui du précieux musc tibétain.
Tout cela sera bouleversé par l’arrivée des Huns, qui viennent de Mongolie à la fin du IV ème siècle. Puis le commerce repart, en suivant le sillage de la diffusion du bouddhisme et aux denrées précédentes s’ajoutent le lapis-lazuli et les fourrures de l’Oural.
Les grands géographes arabes et persans des IX et X ème siècles nommaient leurs ouvrages, « Livres des routes et des royaumes » et c’est bien de cela que le livre d’Etienne va nous parler.? Les maîtres de l’eau
L’Asie centrale peut-être définie comme une vaste interface, une zone de contact entre nomades et sédentaires. Les oasis se sont ceinturées de longs murs, de Samarcande à Boukhara. Ici, les cultivateurs s’aidaient souvent d’esclaves achetés par milliers sur les marchés centrasiatiques. Marchés sur lesquels on trouvait, outre les produits agricoles,des objets issus de la métallurgie (cuivre, argent, or, plomb, lapis-lazuli). Il est possible que l’oasis de Samarcande ait abrité jusqu’à 100 000 foyers, soit 500 000 personnes.
Tout nous est relaté aussi :
– de la mer d’Aral qui a maintes fois disparu avant que l’homme n’en soit responsable ;
– des routes de commerce disparues, comme de celles qui fonctionnent encore ;
– des riches terres irriguées déjà vers 2 000 ans av.n.ère, mises en valeur par des monastères ou colonisées par des envahisseurs successifs, oubliées parfois lorsque des pasteurs nomades venus de Mongolie, de Chine ou de Turquie, à cheval ou à dos de chameau, ne s’en souciaient guère.
L’Asie centrale fut aussi presque oubliée lorsque des variations climatiques intenses contribuèrent à la disparition des empires.Si l’historien fonde son travail sur l’archéologie, les textes retrouvés, la numismatique (les monnaies), il s’intéresse aussi à l’évolution économique et sociale.
Les nomades ont été perçus comme des clans familiaux regroupés en tribus, elles mêmes confédérées sous la coupe de grandes « seigneuries ». Ils se déplacent entre pâturages d’été et d’hiver, mais ils effectuent parfois de véritables migrations, lorsqu’un pouvoir militaire suffisamment fort peut aller conquérir des terres de sédentaires. Nul n’ignore le mouvement des Huns jusqu’à la Volga, ou celui des Turcs jusqu’en Sogdiane.
Les nomades conquérants vont édifier des châteaux forteresses, véritables nids d’aigles qui balisent leurs routes.Cependant l’espace centrasiatique reste discontinu, chaque oasis conserve la trace de son récit fondateur. La diversité linguistique (17 langues) atteste aussi des isolements. A l’ouest, les groupes linguistiques sont Khorezmien, Pehlevi, Sogdien, Bactrien. Ils dérivent des langues iraniennes. A l’est on va parler le Turc, le Chinois, le Mongol ou même le Tibétain.
? Le Grand Jeu : l’irruption des Turcs puis des Chinois et des Tibétains
Bien avant le « Grand Jeu Russo-Britannique » très connu du début du XX ème siècle, (opposant à Kachgar l’empire Britannique à la Russie), on a pu ici aussi, parler de Grand Jeu.
Au VI ème siècle, toute la steppe, de la Crimée à la Mandchourie est contrôlée par l’empire Turc, la plupart des élites en proviennent. Le commerce entre cet empire et la Chine est florissant. Au VII ème siècle, la Chine prend le dessus et les Turcs doivent reculer (640-670). Commence alors la période des raids impériaux qui pillent et massacrent ou exigent tribut.
Le millefeuille social hérité du peuplement iranien et des nomades se complexifie avec la turquisation. Au zoroastrisme se superpose le bouddhisme qui décore des grottes et de prestigieux monastères qui conserveront, entre autres, de nombreux manuscrits en chinois.A partir de 660, un empire Tibétain devient très puissant, son apogée date de 692. Puis les Chinois reprennent le dessus jusqu’en 750. En 751 se déroule la très célèbre bataille de Talas qui fait basculer la région dans l’islam et le monde Arabe (651-738).
Dans un premier temps, les structures de contrôle mises en place par les Chinois sont conservées : régime foncier, impôts, monnaie. Puis la soie reprend son rôle de monnaie d’échange dans le grand commerce eurasiatique.
? Epilogue
Les quatre empires, appelés ici « Les rois du monde » qui conquièrent tout ou partie de l’Asie centrale ont chacun des buts qui divergent, mais les méthodes de conquête et de contrôle sont les mêmes.
Il faut avoir des bases solides (forteresses, tours) situées au centre de zones de raids qui leur permettent de tenir des territoires sans commune mesure avec leurs effectifs militaires. Ensuite il faut disposer de garnisons sur les grandes routes qui sont autant routes de commerce que réseaux d’information. Il faut avoir enfin des fonctionnaires pour lever le tribut.Le chapitre sur Le livre des routes analyse minutieusement : les temps de parcours des caravanes de chameaux et des groupes de voyageurs, d’éclaireurs, mais aussi des « pillards professionnels » de ces convois. Des textes relatent la difficulté du passage des cols et des gués.
Ensuite vient l’étude de l’action des Etats qui contrôlent les déplacements entre steppes et oasis. Il fallait des laissez-passer et à chaque tour de gué était vérifié la composition de la caravane. Parfois des murailles étaient édifiées, comme en Chine. Enfin il fallait des temps de repos aux caravanes. Les caravansérails sont des lieux qui ont toujours attiré les curieux, historiens ou pas, car ici les échanges étaient aussi intellectuels et religieux.
Si du IV ème au IX ème siècle, se sont les marchands Sogdiens (Samarkand, Boukhara) qui dominent le monde des échanges, on a pu prouver qu’avant eux (dès le II è siècle avant n.è.) les marchands les plus influents étaient venus de l’actuel Afghanistan et du Nord-Ouest de l’Inde. Ils sont à l’origine de la diffusion du bouddhisme.Le chapitre suivant, intitulé Economie globale, remet en cause tous les à priori à l’aide de peintures, de textes surtout, mais aussi de reproduction de monnaies et de pièces d’orfèvrerie.
Cela représente un travail de titan, « une somme » captivante.
Etienne de la Vaissière insiste sur le sens Est – Ouest des échanges. L’Inde a fourni les épices (poivre, clou de girofle) ; Byzance fut fournisseur de corail et l’Iran d’argenterie. La fabrication du verre fut romaine puis iranienne. Le sucre raffiné fut produit d’abord par le savoir-faire indien. Le coton ne devient que tardivement un produit centrasiatique. Le papier arrive de Chine et atteint d’abord l’Est de l’Asie Centrale où il est fabriqué à partir du X ème siècle. A l’inverse la vigne ne connut longtemps aucun succès en Chine.? Figures des dieux
Les deux faces du ciel. Aux côtés des religions missionnaires (manichéisme, bouddhisme, christianisme) deux grands systèmes de croyances se partagent le monde centrasiatique, l’un régit par le culte du feu (zoroastrisme) et appartenant au domaine iranien et l’autre régi par le culte du ciel, répandu dans les steppes. Ils semblent n’avoir rien en commun, mais en réalité, un continuum, de plusieurs strates historiques se sont entrelacées avec des objets communs.
Les religions missionnaires ont laissé beaucoup plus de traces que ce soit le bouddhisme venu d’Inde depuis le Gandhara puis diffusé en Chine puis au Proche-Orient ; le judaïsme implanté à Merv depuis le IVème siècle puis diffusé jusqu’au nord-est de l’Afghanistan où l’on a retrouvé des ossuaires ou le christianisme.
Mais sait-on exactement à quoi servaient les temples et les stupas, les monastères, les sanctuaires rupestres des montagnes, ou les grottes extraordinaires découvertes par une expédition allemande au début du XX ème siècle ?L’économie bouddhique des mérites peut retenir l’attention. Elle fonctionne sur le don, le don qui vous apporte une protection spirituelle, qu’il soit modeste ou grandiose. En échange ont lieu des prêches aux laïcs, des cérémonies grandioses. Aux rois donateurs les bouddhistes fournissent des conseillers qui orientent la vie politique de l’Asie centrale…cela a-t-il changé ?
Comme partout les monastères sont de grands propriétaires terriens et leurs terres sont travaillées par des esclaves qui défrichent puis gèrent les domaines avant de construire des canalisations, des moulins et des pressoirs. Dans ce monde les moines sont autorisés à se marier, ils sont aussi marchands et accompagnent les caravanes. Ils peuvent aussi être artisans et artistes et produire sculptures, peintures, autels portatifs.Palimpsestes
Il s’agit de parchemins manuscrits dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte. Certains objets superposent les influences : une boite peinte, une enluminure, un manuscrit, etc.
Les reliques et les reliquaires ont servi de support ainsi que des masques et des instruments de musique. Les ventes et les vols de reliques sont innombrables surtouts si un bol ou un ongle ont appartenu à Bouddha !La boite, reproduite ci-après, est un reliquaire de Koutcha. Il est en bois de peuplier tourné, recouvert de tissu de chanvre peint. Il a été retrouvé à Kouchan, par une mission japonaise en 1903. Il date du VI ou VII ème siècle. Il s’agit d’un travail extraordinaire qui présente les amusements d’une ville.
Puis vint l’art du livre avec le rôle croissant de l’islam
Les livres écrits par les missionnaires comportent beaucoup d’images car chaque missionnaire était accompagné d’un peintre. Le livre était un objet luxueux, avant de devenir un objet de transmission de savoirs et de cultures : il fut rouleau, replié en accordéon, ou feuilles superposées, avant d’être imprimé au IX ème siècle.Sur cette peinture sur soie de Dunhuang, (fin IX ème siècle) on voit autour d’un Bouddha astral rayonnant de lumière, les cinq planètes : le guerrier de Mars, la belle Vénus, qui joue du luth pipa, le vieux Saturne, Jupiter et Mercure tenant une tablette. Quatre d’entre eux ont gardé dans leur coiffe leurs attributs égyptiens, l’âne pour Mars, le phénix pour Vénus, le bœuf d’Horus pour Saturne, le singe de Toth, dieu des scribes, pour Mercure. Seul le cochon qui sert de coiffe à Jupiter est d’origine inconnue.
Ce rouleau et cette peinture ouvrent sur une histoire véritablement mondiale des circulations de savoirs.La musique joue aussi un rôle important et au VII ème, la moitié des orchestres officiels de la cour de Chine sont centre-asiatiques : on y écoute luth, harpe, orgue à bouche, flûte de paon, percussions.
L’astrologie est alors la reine des sciences, reposant sur le mouvement des astres, surplombant tous les pays et chaque homme, répondant (ou pas) aux angoisses.
? Ruptures 738-840
- Trois dates sont essentielles pour comprendre la suite des événements :
742 : défaite des Turcs face à une coalition de leurs sujets,
749 : installation sur le trône califal, en Irak, pour un millénaire, de la dynastie des Abbassides, descendants de l’oncle de Mahomet, par une armée centre asiatique,
755 : rébellion d’An Lushan, général turco-sogdien, qui bouleverse l’empire des Tang.
A la fin du X ème, le géographe Muqaddasî écrit qu’en Asie centrale, tout le monde est musulman, à l’exception des juifs et de quelques chrétiens.
Un réseau de mosquées urbaines se met en place. A Boukhara, un temple préislamique de la Lune est remplacé par une mosquée. Pour ceux qui ne devenaient pas musulmans, existait le statut de dhimmi : ils étaient protégés en échange du paiement de la capitation. Appliqué d’abord aux juifs et chrétiens, il le fut ensuite aux bouddhistes. Beaucoup d’historiens ont souligné que si les temples bouddhistes avaient disparu, beaucoup de madrasas musulmanes s’étaient inspirées de leur plan et de leur architecture.Nouvelles frontières : confrontation Chinois / Ouïghours / Tibétains
De 744 à 840, un puissant empire Ouighour se met en place en Asie centrale et s’étend jusqu’à Kachgar à partir de 802. Les chevaux (du Ferghana) sont échangés contre de la soie. Cette période ouïghoure dans les steppes correspond à un changement majeur dans la façon d’habiter l’espace. Ils construisent des villes fortifiées, des palais et des lignes de fortins frontaliers. Mais des camps de tentes subsistent à l’extérieur et une « tente d’or, peut être dressée sur les terrasses du palais !
Un empire Tibétain partage l’Asie centrale avec l’empire Ouighour, lorsque le savoir faire dans le travail des métaux devient acquis, en particulier la confection des armures. Le commerce du musc reste aussi très lucratif.
La Chine inonde les routes maritimes avec un nouveau savoir faire : celui des céramiques. Le grès fut très apprécié avant que les porcelaines ne l’emportent.
Mais bientôt les routes maritimes se firent plus sûres et les routes terrestres entrèrent dans l’oubli.
Je cite Etienne de la Vaissière, en guise de conclusion :« L’Asie centrale est tout à la fois, un intermédiaire, dominé par les immenses pôles de ses voisins – production intellectuelle indienne, immense richesse, puissance et prestige de l’Etat chinois, légitimités et machines militaires turques et iraniennes – et un acteur.
A vous tous qui lisez ce compte rendu, si dans l’âme vous êtes un géographe, un voyageur, alors partez ! Vous découvrirez mille choses encore inconnues puis vous nous les apprendrez.
Maryse Verfaillie -février 2025
Je rappelle que l’ouvrage d’Etienne de la Vaissière est non seulement « une somme » magnifique sur le fond, mais qu’il est aussi sur la forme : plaisir des yeux, plaisir du toucher car le papier de ce volume sort, en décembre 2023 de l’imprimerie SEPEC à Péronnas (01960). Et l’ouvrage a été édité par la Société Les Belles Lettres, en 2024.
Au-delà de l’immense bibliographie contenue dans ce livre, je m’autorise à indiquer quelques liens sur des textes publiés récemment sur l’Asie centrale.( [cafe-geo.net] )
Bibliographie
Atlas des mondes musulmans médiévaux- CNRS Editions- Sylvie Denoix et Vanessa Van Renterghem-2022
Une carte par jour- Frank Tétart- autrement- 2018
L’Atlas des Civilisations – Le Monde Hors Série 2009
Les Empires en cartes – Le Monde Hors Série 2024
L’Asie centrale, des empires à la mondialisation, Julien Thorez Les Cafés Géo- mai 2016
L’Asie centrale- Renaissance et recomposition d’un espace régional oublié- Alain Cariou – Echogéo- septembre 2009
Le rêve chinois en Asie centrale Emmanuel Lincot // asialyst.com/fr/2024.
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18:53
Cycle de conférences en histoire de la cartographie à la BnF – Saison 3
sur Cartes et figures du mondeJacques Bertin, manuscrit de La graphique et le traitement graphique de l’information, avant 1977. BnF, Cartes et Plans, GE EE-8890.
Globes et atlas, cartes et plans à toutes les échelles exercent sur nous un véritable pouvoir de fascination.
D’où vient cette emprise ? Pourquoi dresse-t-on des cartes depuis la nuit des temps ? À quels besoins et usages répondent-elles ? Quels en sont les auteurs ?
Voici quelques-unes des questions auxquelles le département des Cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France se propose de répondre grâce à un cycle d’initiation à l’histoire de la cartographie, ouvert à tout public.
Sa troisième saison est dédiée aux nouvelles problématiques auxquelles la cartographie est confrontée : décentrement géopolitique du monde, questions écologiques, impact du numérique sur la représentation de l’espace.Informations pratiques :
BnF, site Richelieu | 5, rue Vivienne, Paris 2e | Salle des Conférences | de 18h15 à 20h.
Entrée gratuite. Réservation recommandée sur : [https:]] (ouverture des inscriptions un mois avant chaque conférence)
Expositions cartographiques et espaces urbains (Paris, XVIIIe-XXe siècle) 6 février 2025 Jean-Marc Besse, Directeur de recherche CNRS – Directeur d’études à l’EHESSLes opérations cartographiques n’ont pas toujours été limitées au monde des savants, des militaires et des ingénieurs, et les cartes ne sont pas toujours restées confinées à l’intérieur des bibliothèques et des dépôts d’archives. Que ce soit sous la forme d’objets symboliques exhibés lors d’événements publics, d’espaces architecturaux et décoratifs destinés à l’éducation, ou de supports matériels de projets politiques déterminés, les cartes et les globes, à différentes échelles, sont depuis longtemps présents aussi dans les espaces publics des grandes villes, favorisant ainsi la diffusion d’une culture géographique auprès des habitants et des passants. Le but de cette conférence est de présenter quelques-uns de ces installations et dispositifs cartographiques créés à Paris depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à la période contemporaine.
Le « Plan de Paris mis en carte géographique du Royaume de France » (plan ci dessous) accompagne la publication de la Géographie parisienne de l’abbé Étienne Teisserenc en 1754. Dans ce projet, le but est de rebaptiser les rues de Paris en leur attribuant des noms des régions de France. Comme si Paris devait incarner la France, et les lecteurs de la carte y apprendre à la fois Paris et le Royaume. Ce projet trouvera divers prolongements et reformulations, au cours de la Révolution française, puis sous la IIIe République.
Teisserenc, Étienne (Abbé), Géographie parisienne en forme de dictionnaire, contenant l’explication de Paris ou de son plan, mis en carte géographique du royaume de France, pour servir d’introduction à la géographie générale, Paris, Rue Robinot, 1754. BnF, 8-LK7-6020.
Les blancs des cartes dans un monde géonumérisé 13 mars 2025 Matthieu Noucher, Directeur de recherche au CNRS, Laboratoire PASSAGES (Bordeaux)Les cartographes ont longtemps cherché à remplir leurs cartes avec un maximum d’information. Combler les blancs des cartes s’est alors révélé être, au fil des siècles, un véritable défi, alimentant une soif d’aventure, un désir de conquête ou encore une volonté de connaissance toujours plus approfondie des territoires. Aujourd’hui encore, même face au déluge de données numériques, des fractures cartographiques demeurent et des blancs subsistent. L’exposé explorera différentes manières de les remplir et nous nous interrogerons sur la pertinence de vouloir les combler à tout prix.
Le Lac Parimé (dans la carte ci-dessous) : un mythe qui a longtemps été utilisé pour combler le blanc des cartes et servir différents projets de conquête coloniale. Nous verrons alors, qu’à l’heure de l’intelligence artificielle, de nouveaux mythes cartographiques semblent voir le jour…
Hondius, Jodocus II, Guiana sive Amazonum regio (avec des lieux imaginaires : lac Parimé et Eldorado), vers 1630. Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, R 2= 22 P. 67.
Contours de la contre-cartographie 10 avril 2025 Nephtys Zwer, Docteure en histoire, fondatrice du site [https:]]Qu’est-ce que la contre-cartographie ? La dénomination intrigue car elle recouvre les multiples expressions d’une géographie alternative. La caractéristique la plus saillante de la cartographie dite radicale, critique ou militante est qu’elle s’approprie le pouvoir performatif des cartes dans une démarche politique. Les cartes du Detroit Geographical Expedition and Institute en sont un exemple paradigmatique. Mais la nature de cette subversion s’inscrit aussi dans ses formes. Il convient alors d’appliquer l’étiquette à beaucoup de cartes conçues hors du régime de production habituel de l’information géographique. Il en est ainsi des cartes sensibles dressées par des non-cartographes pour visualiser leurs propres pratiques et perceptions de l’espace. Quels critères retenir alors pour y voir un peu plus clair ? Cette conférence propose d’explorer la généalogie et les manifestations de la contre-cartographie – encore perçue comme nouvelle – afin d’en dessiner les contours.
Dans la tradition des recueils d’Itinéraires et Royaumes, le géographe persan Istakhri a cartographié les sites importants du monde musulman. Cette représentation de la Méditerranée (image ci dessous) est orientée avec l’ouest en haut. Le dôme triangulaire, ici nommé Jabal al-Qil?l (« mont du bois »), représente le comptoir sarrasin du Fraxinet, probablement situé dans la région de la Garde-Freinet en Provence. Il marque la porte d’entrée à cette partie de la Méditerranée. Les trois cercles représentent, de haut en bas, la Sicile, la Crête et Chypre…
Abou Ishak Ibrahim ibn Mohammed el-Farisi, surnommé el-Istakhri, carte de la Méditerranée (détail), dans Kitab al-Masalik wa’l-Mamalik, début du Xe siècle. Fac-similé réalisé en 1819-1821 [Copie ? par Khv?nd M?r, Ghiy?s? al-D?n ibn Hum?m al-D?n (1475?-1535?). BnF, Manuscrits, Supplément persan 355.
Carte et communication. Map design, sémiologie graphique, géovisualisation 15 mai 2025 Gilles Palsky, Professeur émérite, Université de Paris 1 Panthéon-SorbonneLa cartographie connaît un changement de paradigme dans les années 1950-1960, avec la mise en avant de la capacité des cartes à communiquer de l’information. Cette association de la carte et de la communication s’incarne dans deux grands courants théoriques initiés en France par Jacques Bertin (la sémiologie graphique) et aux États-Unis par Arthur H. Robinson (le map-design). Tous deux ont pâti, à partir des années 1980, de la priorité donnée aux SIG (Systèmes d’information Géographique), aux données numériques et à leur traitement, faisant passer la dimension visuelle des cartes au second plan. La réflexion sur la communication graphique s’est cependant renouvelée dans le cadre d’une discipline intégratrice, la géovisualisation.
Dès les années 1950, le français Jacques Bertin (1918-2010) développe de premières recherches théoriques sur la cartographie, à l’occasion du travail d’illustration (illustration ci dessous) qu’il réalise pour l’étude collective dirigée par Paul Chombart de Lauwe sur l’espace social de la région parisienne (1952)…
P. H. Chombart de Lauwe, [et al.], Paris et l’agglomération parisienne, série B, tome 1, recherche graphique par Jacques Bertin, Paris, PUF, 1952, pl. 17. BnF, Philosophie, histoire, sciences de l’homme, 8-R-56004 (1,1).
Ce que l’ordinateur fait aux cartes 12 juin 2025 Henri Desbois, Maître de conférences en géographie, Université Paris-NanterreL’informatique, d’abord introduite à partir des années 1960 dans le traitement des données de la géographie militaire de la guerre froide a massivement transformé la manière de produire, de diffuser et d’utiliser les cartes entre la fin du XXe siècle et le début du XXIe. Les cartes se sont multipliées, ont changé d’aspect, et même de nature en moins de deux décennies. On propose de retracer l’histoire de cette révolution autant culturelle que technique, en essayant de comprendre comment notre rapport avec l’espace géographique s’en trouve changé.
Un extrait de la carte OpenStreetMap ( [https:]] ). Cette carte collaborative, souvent comparée à Wikipédia, illustre certaines transformations dans la production et la diffusion des cartes à l’ère d’internet.
Que vous soyez curieux, amateur, passionné, ou connaisseur aguerri, ce cycle de conférences vous invite à explorer l’histoire et les enjeux actuels des cartes. Des premières représentations du monde aux révolutions du numérique, chaque séance sera l’occasion d’interroger le pouvoir des images cartographiques et leur impact sur notre perception de l’espace. Venez découvrir comment les cartes façonnent notre façon de voir le monde !
Programme – Histoire de la cartographie 2025Télécharger
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17:23
Utiliser les applications cartographiques uMap et Framacarte
sur Cartographies numériques
uMap est un outil open source qui permet de créer des cartes personnalisées à partir de fonds OpenStreetMap (données en libre accès). Il est possible d'importer des données géographiques en masse au format geojson, gpx, kml, osm. La gestion des calques offre des possibilités de superposition des données. L'application ne propose pas d'animation cartographique. En revanche, elle permet de rassembler un grand nombre de ressources et de les consulter à travers une seule interface cartographique. Le code source ouvert d'uMap est disponible sur GitHub. L'outil, assez simple d'usage, est très utilisé dans le domaine de l'enseignement et de la formation. Il est également mobilisé par des associations ou des mouvements pour développer des sites de cartographie participative. Pour une prise en main par étape, voir le tutoriel Maîtriser uMap en 12 leçons.
1) uMap et Framacarte, deux applications open source de cartographie en ligne
Dérivé du logiciel libre uMap, Framacarte, permet de dessiner, marquer, colorier, annoter les fonds de carte d’OpenStreetMap. L'application fait partie de la série d'outils libres proposés par Framasoft. Framacarte permet d'exporter le code et d'insérer la carte sur son site web (voir ce tutoriel).
Les applications en ligne uMap et Framacarte ne remplacent pas les outils de traitement cartograhique, tels Khartis ou Magrit. Leur vocation n'est pas de manipuler de la donnée statistique, mais plutôt d'assembler des ressources géolocalisées et de permettre une navigation entre ces ressources (cartes, images, textes...). Lorsqu'elles sont scénarisées, ces ressources géolalisées peuvent donner lieu à une narration et déboucher sur des story maps. Il s'agit d'outils de géovisualisation plus que de traitement cartographique. Vous pouvez vous reporter à la rubrique Globes virtuels et applicatifs pour accéder à d'autres outils de géovisualisation. Framasoft a fait également une page pour présenter la cartographie libre à vélo.
Carte participative des bassines contestées en France (source : uMap)
Exemples d'applications :- Carte des bassines contestées en France
- Cartocrise - Culture française tu te meurs
- L'Ile de France en Bandes Dessinées
- Nantes à vélo par CartoCités
- La guerre civile en Syrie
2) Présenter ses ressources pédagogiques avec uMap
Jean-Christophe Fichet, professeur agrégé dans l’Académie de Normandie et formateur, montre comment utiliser uMap pour présenter géographiquement une large palette de ressources pédagogiques (films, textes…).
Cartes à l’appui depuis son site Cartolycée, son témoignage ouvre des perspectives aux enseignants pour s’approprier les sujets, aux élèves pour plonger dans des documents variés, et à tous ceux qui veulent faire vivre des documents sur des cartes.
Lire son interview sur le blog d'uMap.
Exemples d'applications pédagogiques :- Carte de Lubrizol : Rouen face au risque technologique
- Carte de la Silicon Valley
- Carte des révoltes en musique
- Carte du goulag
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Globes virtuels et applicatifs -
15:27
Différences par sexe selon les pays dans l'utilisation des réseaux sociaux à partir des données Facebook
sur Cartographies numériques
Source : Cross-Gender Social Ties Around the World. Par Michael Bailey, Drew Johnston, Theresa Kuchler, Ayush Kumar, Johannes Stroebel (2025).Résumé
Les économistes, sociologues et autres spécialistes des sciences sociales s’intéressent depuis longtemps aux déterminants et aux effets des liens sociaux entre les sexes (par exemple, McPherson, Smith-Lovin et Cook, 2001 ; Currarini, Jackson et Pin, 2009). Cependant, en raison d’un manque de données représentatives et à grande échelle, les travaux empiriques ont généralement étudié les liens sociaux dans un seul contexte ou une seule zone géographique, empêchant une analyse systématique des variations spatiales ou autres, entre les sexes. Ici, est présenté et analyse un nouvel ensemble de données mondiales sur les "liens d’amitié" (followers) entre les sexes au niveau infranational pour près de 200 pays et territoires. Les mesures sont basées sur plus de 1,38 trillion de liens sociaux observés entre plus de 1,8 milliard d’utilisateurs sur Facebook, un service mondial de réseautage social en ligne. Les données agrégées sont disponibles en téléchargement sur le site HDX. Le but est de faciliter de nouvelles recherches visant à comprendre la dynamique qui façonne la formation des liens sociaux entre les sexes, ainsi que les effets de ces liens.
Cartes du ratio d'amitié entre les sexes parmi les 200 "meilleurs amis" (source : Bailey, Johnston & al, 2025)
Les auteurs ont mesuré les différences entre les sexes en utilisant le Cross-Gender Friending Ratio (CGFR), le rapport entre la part d'amies dans les réseaux d'hommes et la part d'amies dans les réseaux de femmes en fonction des lieux. Les hommes ont presque toujours une proportion plus faible d’amies féminines que les femmes, mais avec des degrés variés selon les pays. Dans tous les pays, le CGFR est un indicateur très prédictif des différences entre les sexes en termes de participation au marché du travail. Au sein des pays, on observe également une forte corrélation avec les attitudes liées au genre dans l'enquête World Values Survey, notamment les croyances sur l'aptitude des femmes à faire de la politique. Au delà des biais d'interprétation inhérents à ce type d'information, l'intérêt est de pouvoir les confronter avec d'autres jeux de données.
Accès aux données sur le site data.humdata.org
Accès à l'article sur le site de Drew Johnston
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L'essor parallèle de la Silicon Valley et d'Internet : du territoire au réseau et inversement
Géographies de l'exclusion numérique par Mark Graham et Martin Dittus
Cartographie du réseau social Mastodon
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15:16
La stéréoscopie par satellite pour le suivi des ressources en eau ?
sur Séries temporelles (CESBIO)
=> Dans les régions arides ou semi-arides, où l’irrigation est généralisée, le suivi de la ressource en eau agricole est primordial pour anticiper les pénuries. Cette ressource peut-être l’eau de grands barrages, de petits réservoirs ou provenant de l’aquifère. C’est le cas de l’état du Télangana, en Inde du Sud, où de nombreux grands barrages […]
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16:33
Café géo de Montpellier, 6 mars 2025 : La tourismophobie. Du « tourisme de masse » au « surtourisme », avec Jean-Christophe Gay
sur Les cafés géographiquesLe Jeudi 6 mars à 18h, un café géo est organisé au Gazette Café à Montpellier (6 rue Levat, Montpellier).
Nous accueillerons Jean-Christophe GAY, Professeur a? l’universite? Co?te d’Azur, laboratoire Urmis sur le thème : La tourismophobie. Du « tourisme de masse » au « surtourisme ».
Au cœur de la tourismophobie, il y a la question de la masse et les strate?gies de distinction entre ceux qui s’autode?signent « voyageurs » et les touristes. La persistance de la re?pulsion a? leur endroit et la continuite? de cette obsession, alors que les touristes ne sont plus les me?mes, que leur nombre est infiniment plus e?leve? aujourd’hui qu’hier, que les pratiques ont radicalement change? et que les lieux se sont multiplie?s, sera questionne?e. Il s’agira de sortir de l’ombre cet invariant culturel, reposant notamment sur l’e?litisme ou la nostalgie, et de comprendre les ressorts de cette posture sociale qui a pris un tour nouveau avec le de?re?glement climatique.
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14:00
Optimiser vos rasters et générer des mosaïques au format COG avec GDAL
sur GeotribuDécouvrez comment optimiser vos rasters et créer des mosaïques au format COG avec GDAL pour une gestion efficace des données raster géospatiales.
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10:48
Café géo de Paris, lundi 10 mars 2025 : « L’Afghanistan, un trou noir entre les empires », avec Régis Koetschet
sur Les cafés géographiquesLundi 10 mars 2025, de 19h à 21h, Café de Flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Ce café géo souhaite présenter la situation actuelle de l’Afghanistan sans négliger, bien sûr, les aspects plus anciens, notamment sur le plan géopolitique. Carrefour de civilisations, pays-témoin de la géopolitique, situé au cœur d’une région dont l’orientaliste René Grousset disait qu’on y entend les battements de cœur de l’Histoire universelle, l’Afghanistan se voit renvoyé à son malheur obscurantiste dont la situation faite aux femmes témoigne de manière révoltante. Pourtant, l’Afghanistan, en relation depuis un siècle avec la France, ne peut, du fait de sa centralité et de sa complexité, être dissocié des recompositions en cours entre Asie centrale et Moyen-Orient.
L’intervenant qui animera ce café géo, Régis Koetschet, a été ambassadeur de France à Kaboul entre 2005 et 2008. Il a publié aux Éditions Nevicata Afghanistan (2023) et L’Afghanistan en partage (2023). Il contribue régulièrement à la revue Les nouvelles d’Afghanistan. Il est également l’auteur de Diplomate dans l’Orient en crise, réédité en 2023 (Maisonneuve et Larose Hémisphères).
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10:38
Calculez sur GPU avec Python – Partie 2/3
sur Makina CorpusDans cette partie, vous apprendrez à utiliser votre GPU avec les librairies CuPy et PyCUDA. Vous commencerez à comprendre dans quelles conditions un GPU est préférable à un CPU.
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14:49
Vivre au bord de la mer
sur Les cafés géographiques90% des échanges (en tonnage) à l’échelle mondiale se font par voie maritime et atterrissent donc dans un port souvent industrialisé en bord de mer. Plus de 60% de la pop. mondiale habite à moins de 100km de la côte. Ces deux chiffres clés légitiment l’intérêt pour les littoraux qui ont longtemps été des lieux autant rêvés qu’effrayants et répulsifs mais qui sont aujourd’hui des espaces intégrés, attractifs, convoités et stratégiques
A.Oiry(à droite) et M.Huvet-Martinet au Flore le 19/01/2025. Photo. JP.Némirowsky.
C’est devant un public nombreux que nous avons accueilli au Flore Annaig Oiry (A.O) pour nous faire « Vivre au bord de la mer ». Maître de conférences à l’Université Gustave Eiffel, Annaig Oiry, est l’auteur d’une thèse de géographie sur l’éolien en mer. Elle est rattachée au laboratoire « analyse comparée des pouvoirs » et travaille sur le déploiement des énergies marines renouvelables ainsi que sur les questions nucléaires notamment en Bretagne.
Qu’est-ce que le bord de mer, c’est-à-dire le littoral ?
La définition est plus complexe qu’il n’y parait à priori car elle fait référence à différents critères : géomorphologiques et écologiques, paysagers, juridico-administratifs, économiques. A.O propose une définition synthétique : Le littoral une Interface influencée par des forces physiques marines, reliée au milieu marin par ses ressources propres (halieutiques, énergétiques, paysagères), ses activités (pêche, agriculture littorale, industries extractives, tourisme balnéaire), ses pratiques, mais relevant toujours de logiques terrestres. Cette définition concernerait en France d’après la loi littoral 1212 communes dont 975 riveraines de la mer.
Les littoraux sont maintenant des espaces attractifs.
Espaces stratégiques de la mondialisation
Les littoraux sont les réceptacles des échanges maritimes et le reflet des hiérarchies mondiales. L’Asie participe à 62,4% du trafic portuaire mondial. On trouve 7 ports chinois dans les 10 principaux ports mondiaux de conteneurs, reléguant les ports européens et américains loin derrière (Rotterdam à la 10ème place, Anvers 13 ème, Hambourg 17ème Los-Angeles 18ème, New-York 20ème). Les premiers ports français du Havre et de Marseille n’apparaissent plus dans le classement.
L’Afrique est en marge malgré un léger rattrapage depuis les années récentes mais en 2021 les ports africains ne représentaient que 3,9 % du trafic mondial de conteneurs, signe d’une bien faible intégration à la mondialisation.
A proximité des flux de la mondialisation
Les littoraux attirent les activités économiques pour être proches des flux de la mondialisation.
L’exemple chinois est révélateur de l’intégration économique dans l’espace mondialisé qui s’affirme à partir de la mise en place du processus de libéralisation et d’ouverture à la fin des années 1970.
Le port de Yangshan, construit dans les années 2000 en eaux profondes pour désengorger Shanghai est un parfait exemple de littoralisation économique. Il peut traiter annuellement 750 millions de tonnes en vrac et 40 millions de conteneurs. On y accède par une autoroute sur piles de 32 km. Pas un docker à l’horizon : c’est un port « sans hommes » où toutes les opérations sont entièrement contrôlées et pilotées par les ordinateurs de la tour de contrôle.
Malgré tout, la littoralisation économique est inégale en Chine : certaines parties ne sont pas concernées et restent pourvoyeuses de main d’œuvre.Le littoral en Chine et la baie de Shenzhen
In A. Oiry, 2020. Les littoraux. D.P 8138, CNRS éd.A forte attractivité démographique
Depuis le milieu du XIXème siècle le littoral français est devenu attractif notamment grâce au développement du tourisme balnéaire. Entre 1962 et 2016 la population littorale métropolitaine a connu une augmentation de 42%. La densité y est de 265 hab/km2 pour une densité moyenne de 104 hab/km2. Cette attractivité est liée à des facteurs économiques mais aussi culturels avec le développement des loisirs. Ce dynamisme est cependant contrasté : sur le littoral guyanais la densité est de 5 hab/km2 contre 529 hab/km2 en Provence côte d’Azur.Accueillir les flux de la mondialisation présente des revers :
Il faut constamment agrandir les ports, approfondir les chenaux.
Il faut gérer la démolition des navires en fin de vie, supportée largement par les pays en voie de développement particulièrement le subcontinent indien et dans une moindre mesure la Chine et la Turquie. Ceci en liaison avec le faible coût de la main-d’œuvre et une moindre application des réglementations environnementales envers les matières toxiques et polluantes. Au Bengladesh les chantiers de démolition emploient plus de 30 000 ouvriers et contribuent à ravager le littoral.
Les marées noires sont des risques récurrents comme en atteste l’exemple du littoral breton avec la difficulté de stocker les déchets des multiples accidents (naufrages, avaries, pertes de carburant).Le stockage des déchets des marées noires en Bretagne
In A. Oiry, Atlas mondial des littoraux, 2023Il existe aussi des littoraux très en marge, très peu connectés aux flux mondiaux : ce qui n’est pas forcément un mal. A. O cite la région d’Aysen en Patagonie chilienne, le Cap Horn un « bout du monde » difficile d’accès.
Les littoraux peuvent aussi être des espaces en tension.
Certains présentent des inégalités à l’intégration différenciée dans les circuits de la mondialisation. A.O présente le cas de Tanger, reflet d’une croissance inégalitaire.
Certaines inégalités sont liées à l’attractivité démographique des littoraux. L’exemple de la Bretagne est significatif avec les problèmes posés par l’importance des résidences secondaires. 12% des logements sont des résidences secondaires et les 2/3 sont à moins de 2km du rivage. Les 2/3 des propriétaires de résidences secondaires ont plus de 60 ans. Certaines communes accueillent plus de résidents secondaires que permanents (Arzon dans le Morbihan : 77% de résidences secondaires en 2019 ; plus de 70% dans les iles bretonnes (iles aux Moines, Hoëdic, Bréhat, Molène). Dans ces conditions la vie quotidienne des « locaux » est rendue compliquée surtout pour se loger.A une échelle plus fine, la plage peut aussi être espace en tension. Ainsi l’organisation spatiale des plages de Rio de Janeiro (Brésil) obéit à des logiques de ségrégation et même d’exclusion de populations jugées indésirables.
Les littoraux peuvent aussi être le réceptacle de tensions géopolitiques comme les bords de la mer Noire. Dès le début de l’agression, les Russes ont cherché à bloquer l’exportation des productions agricoles et industrielles ukrainiennes et aussi à établir une continuité avec le littoral de la Crimée annexée et la mer d’Azov ; d’où l’importance de la position de Marioupol et pour l’armée ukrainienne les attaques sur le pont de Crimée.
Le littoral ukrainien au cœur du conflit avec la Russie
In A. Oiry. Atlas mondial des littoraux, 2023
Certains espaces maritimes et littoraux comme ceux de la Manche sont des zones de conflictualités en raison des difficultés à partager des espaces saturés d’activités : zones de pêche, d’extraction de granulats marins, de protection environnementale Natura 2000…
Rajouter une activité crée nécessairement des tensions ce qui s’est vu quand l’Etat a décidé de lancer ses parcs éoliens sur des espaces de travail. Ainsi les conflits se sont exacerbés dans la baie de Saint-Brieuc avec les pécheurs. Le parc éolien qui mord légèrement sur le gisement de coquilles St-Jacques, est finalement fonctionnel depuis 2024 malgré les contestions et manifestations tant des résidents secondaires que des pécheurs et des associations environnementales redoutant les impacts sur la zone Natura 2000.
Concurrence en mer dans la baie de Saint-Brieuc
In OIRY A. Une transition énergétique sous tensions ? Contestations des énergies marines renouvelables et stratégies d’acceptabilité sur la façade atlantique française, Thèse en géographie, Université Paris 1, 2017.
Vivre au bord de la mer à l’heure du changement climatique.
Il est signalé que ce sujet a déjà été abordé aux cafés de géo ( [https:]] ).
A.O rappelle que les littoraux sont aux avant-postes des changements climatiques. Ils subissent l’élévation du niveau des mers (qui pourrait atteindre 110cm en 2100), l’exacerbation des risques de submersion-érosion, la multiplication d’évènements météorologiques extrêmes (tempêtes, cyclones) aggravés par les aménagements et l’artificialisation des bords de côtes en liaison avec l’urbanisation souvent importante.
Les techniques de défense et les dispositifs de lutte face aux risques ne sont pas toujours efficaces : endiguement, aménagement des dunes par végétalisation, rechargements de sables, pieux ne résistent pas toujours, notamment lors de tempêtes extrêmes comme Cynthia en Vendée (février 2010) ou la tempête Johanna en Bretagne (mars 2008).
La question se pose de savoir si, dans certains contextes territoriaux très précis de submersion/érosion forte, on devrait ne plus vivre en bord de mer. Certaines communes sont amenées à mettre en place des stratégies de repli en déclarant en péril certaines constructions et en les rasant ce qui est évidemment mal vu des populations locales.
Questions de la salle ont permis d’approfondir certains aspects.
Quels enjeux représentent les ZEE (Zones économiques exclusives) ?
Les ZEE ont été définies à la Conférence de Montego Bay (1982) et sont importantes pour l’exploitation des ressources halieutiques bien sûr mais aussi minières qui peuvent être aussi en haute mer hors ZEE sous juridiction internationale. Ce problème de l’exploitation des ressources mais aussi de leur protection et de la biodiversité, hors ZEE, a conduit à la signature en 2023 au siège de l’ONU d’un traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ), ratifié par la France. Même si la haute mer est un bien commun de l’humanité, certaines organisations régionales de pêche sont actives dans ces zones, ce qui peut entrainer des tensions entre Etats.Peut-on parler d’hypertrophie ou de sous-utilisation de certaines installations portuaires notamment à Tanger ?
A propos de Tanger, ces cas ne se posent pas. Il peut arriver que les infrastructures portuaires soient surdimensionnées si les flux de la mondialisation n’arrivent pas ou n’arrivent plus ou si l’environnement a changé. A.O cite l’exemple de la construction dans le port de Brest, sur un polder, d’une usine d’assemblage des pièces d’éoliennes destinées au parc de St-Brieuc qui est maintenant en sous-utilisation. Cette usine cherche à récupérer des commandes au Royaume-Uni ou de futures commandes en Bretagne sud pour maintenir ses activités mais il s’agit d’activités occasionnelles.Câbles sous-marins ?
Il y en a en effet beaucoup. Ils sont de nature diverse et sont des infrastructures stratégiques. : grands câbles de télécommunication transatlantiques ou câbles plus locaux notamment pour relier les parcs éoliens au réseau électrique terrestre. Ceci conduit à interdire les zones de parcs éoliens à la pêche pour éviter d’endommager les câbles ce qui posera des problèmes quand le nombre de parcs va augmenter : il est question d’une cinquantaine de parcs éoliens en France prochainement.Littoral de Calais et les migrants ?
En effet ce littoral est marqué par les vagues migratoires qui se sont dispersées dans l’espace depuis Sangatte depuis plusieurs années en se déplaçant au rythme des expulsions et en liaison aussi avec l’action des associations et mouvements solidaires. Le port est totalement bunkerisé et fermé par des barbelés.Quelle est l’attitude des populations locales dans les zones littorales très touristiques ?
Il est certain qu’à St-Tropez ou à l’île de Ré l’été les flux touristiques sont très importants et sont problématiques. La tendance est d’essayer de la part des élus locaux ou des mouvements citoyens de réguler les flux pour éviter le surtourisme, ce qui n’est pas toujours possible. Par exemple l’île de Bréhat (Côtes d’Armor) a institué dans les périodes estivales les plus tendues des quotas journaliers pour traverser et accéder à l’île. De même les autorités cherchent à faciliter l’accès au logement des populations locales en essayant de réguler les locations temporaires ou en augmentant la taxe d’habitation des résidences secondaires.Pour en savoir plus :
A.Oiry, Atlas mondial des littoraux, éditions Autrement, 2023
A.Oiry, Les littoraux, documentation photographique n°8138, CNRS éditions, 2020.
Benjamin Keltz & Joëlle Bocel, Bretagne secondaire, une année au pays des volets fermés, éditions coin de la rue, 2023.
Collectif droit à la ville Douarnenez, Habiter une ville touristique, Vue sur mer pour les précaires, , éditions du commun, 2023
Compte-rendu rédigé par Micheline Huvet-Martinet, février 2025.
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18:41
Quelle est la puissance des cartes ? (Arte)
sur Cartographies numériques
Quelle est la puissance des cartes ? (Arte, 42- La réponse à presque tout, 15 septembre 2024)« Combien de fois par jour dégainez-vous votre téléphone portable pour trouver votre chemin ? Et que voyez-vous à première vue sur l'écran ? A première vue, les cartes géographiques semblent neutres. A grande échelle, elle représentent les continents. A plus petite, notre environnement proche. Elles donnent à voir le monde tel qu'il est... enfin en principe. Les cartes racontent toujours une histoire. Elles sont de puissants narratifs. Et si les cartes n'étaient pas si neutres que cela ? Si elles avaient même le pouvoir de façonner notre vision du monde ? »
« Quelle est la puissance des cartes ? » (source : documentaire de la chaîne Arte)
Les cartes reflètent souvent un point de vue et sont un élément constitutif de l'identité des pays. L'émission propose de réfléchir à la puissance des cartes en interrogeant le choix de la projection, le choix du cadrage, mais aussi le tracé des frontières qui peut être artificiel (surtout lorsque les frontières sont tracées avant même de s'emparer du territoire). Sont abordés également les "silences cartographiques" par exemple dans Google Maps qui nous indique où nous garer ou faire du shopping, mais pas les lieux où l'on pourrait faire du skateboard ou encore là où l'on pourrait se poser sans avoir à consommer. Certains quartiers n'avaient tout simplement pas d'existence sur Google Maps et il a fallu des initiatives comme OpenStreetMap pour que la cartographie soit faite de manière participative C'est le cas par exemple du quartier de Kibera (200 000 habitants) dans la banlieue de Nairobi qui n'avait pas été cartographié dans Google Maps mais a pu trouver une existence dans OpenStreetMap grâce au projet communautaire open source Map Kibera. On peut citer également le travail de collecte de données et de cartographie humanitaire dans OSM lors du séisme de 2010 à Haïti.
Cartographie citoyenne émancipatrice (source : Map Kibera)
Ces contre-cartes ont le pouvoir de nous raconter une histoire alternative. Elles nous montrent qu'un autre monde existe. Trois groupes en particulier remettent en question le pouvoir des cartes : les pays du Sud global, les artistes et les cartographes critiques (voir par exemple cette carte du monde sans les Etats-Unis par les Surréalistes qui a inspiré l'artiste Greg Curnoe pour sa carte de l'Amérique du Nord). Comme il est rappelé dans l'émission, « les cartes sont l'expression de la diversité des regards sur le monde. La carte unique et neutre n'existe pas ».
Le monde au temps des Surréalistes - carte anonyme (source : Gallica)
Au total, la chaîne Arte propose là un bon documentaire pour prendre de la distance par rapport aux cartes qui ne sont jamais neutres. Elle montre que la puissance des cartes ne tient pas seulement au choix de la projection ou de l'orientation : les processus de sélection de l'information ou de concentration du pouvoir aboutissent à invisibiliser une partie du territoire (#BlancsDesCartes).
D'autres exemples pourraient être pris pour montrer tout à la fois la puissance et l'impuissance des cartes à restituer le réel. Ce n'est pas le moindre paradoxe de la cartographie que de mettre en visibilité tout en dérobant en même temps à notre regard une partie de l'information.
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sur Cartographies numériquesLes Rencontres de la Cartographie. Faire de la carte un levier de conscience et de démocratie
[https:]]Une coalition d’acteurs engagés - l’IGN, la Banque des Territoires, OVHcloud, CY école de design (CY Cergy Paris Université), le Conseil national de l'information géolocalisée (CNIG), la Fabrique de la Cité, Leonard (Groupe Vinci) - lance une initiative pour faire de la carte et de l’information géographique un levier de démocratie au service de nos territoires.
- Repenser notre rapport au monde
- Réorienter la puissance transformatrice de la cartographie
- Pour une nouvelle alliance cartographique
- Un appel à renforcer l’initiative
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L'article montre l'intérêt de travailler en équipe ainsi que les étapes à suivre pour réaliser des cartes concues à plusieurs. Avec cette fonctionnalité, l'outil développé par l'IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) offre de nouvelles perspectives pour la création de cartes au sein d'une organisation et permet de mettre en place une véritable chaine de rédaction afin de contrôler la publication de vos cartes en ligne.
Pour plus d'informations sur Ma carte :
- Modèles de conception pour Ma carte
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- Le replay des Masterclass
- Demander au chatbot
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BIM World | Jumeaux Numériques – 2 & 3 avril 2025
sur OslandiaOslandia sera présent les 2 & 3 avril à Paris Expo – Porte de Versailles sur le Hub open source Systematic pour présenter des projets comme Giros360, un jumeau numérique pour la Garonne réalisé avec EGIS pour le Grand Port Maritime de Bordeaux.
BIM World | Jumeaux Numériques est l’évènement de référence, entièrement consacré au numérique et à l’innovation pour les bâtiments, les infrastructures et les territoires.
Retrouvez Vincent Picavet et Bertrand Parpoil sur le stand A26 pour échanger sur vos projets, découvrir nos dernières réalisations et nos composants OpenSource pour la 3D : Giro3D, Piero, py3Dtiles, CityForge.
Nous disposons d’invitations, n’hésitez pas à nous contacter infos@oslandia.com, nous vous enverrons le code promo.
Inscription à BIM World : [https:]]
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6:18
Lofmyndir / Construire la carte 3D de l’Islande
sur OslandiaPièce jointe: [télécharger]
Loftmyndir ehf. est une entreprise islandaise fournissant des données géospatiales pour l’Islande, telles que la photographie aérienne, les données LIDAR et les modèles de terrain. Elle propose également des cartes en ligne adaptées aux besoins spécifiques des municipalités islandaises.
Ce qu’Oslandia fournit à LoftmyndirOslandia aide Loftmyndir à construire la Carte 3D de l’Islande en utilisant des technologies web Open Source telles que Giro3D et Vue.js.
Loftmyndir – Carte 3D de l’Islande
L’équipe de développement de Loftmyndir construit l’application avec l’aide d’Oslandia, lorsque l’expertise en visualisation 3D est nécessaire.
Les cartes 3D présentent des défis spécifiques, en termes de préparation des données, de performance et d’ergonomie. Par exemple, les environnements 3D sont moins intuitifs à naviguer et nécessitent une attention particulière pour aider l’utilisateur à se déplacer dans la dimension verticale. L’expertise d’Oslandia dans ce domaine peut vous aider à tirer parti de la valeur ajoutée par les données d’altitude dans les applications géospatiales.
Oslandia fournit une assistance dans les domaines suivants :
- préparation des données : conversion des rasters d’altitude en couches tuilées optimisées pour l’affichage web
- intégration de Giro3D dans l’application Vue.js
- implémentation de diverses fonctionnalités comme la navigation autour du terrain
- optimisation de Giro3D pour les plateformes mobiles
Galerie« Pendant des années, l’équipe de Loftmyndir a voulu développer une application de navigation web capable d’afficher toute l’Islande en 3D. Nous avions les données et des développeurs logiciels avec beaucoup d’expérience en SIG, mais il nous manquait une expertise 3D.
C’est là qu’Oslandia est intervenu.
Ce qui avait toujours semblé être une tâche intimidante s’est transformé en une expérience globalement agréable et éducative.
Les développeurs très compétents d’Oslandia ont toujours été rapides à répondre à nos questions, ce qui a abouti à un processus de développement rapide et à un projet de qualité dont nous sommes très fiers. »
RessourcesLoftmyndir / Terrain avec carte colorimétrique
Loftmyndir / Le glacier Mýrdalsjökull
Loftmyndir / Orthoimage infrarouge
Loftmyndir / Zone urbaine de Reykjavik
3d.map.is – La Carte 3D de l’Islande
giro3d.org – Le framework géospatial open source pour le web
loftmyndir.is
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17:41
Atlas radical de Ferguson
sur Cartographies numériques
Ferguson, dans le Missouri, est devenue l'épicentre des tensions raciales aux États-Unis après le meurtre de Michael Brown en 2014 et les manifestations qui ont suivi. Bien que cette banlieue, située dans la périphérie de Saint-Louis, puisse ressembler à une ville moyenne du Midwest, l'activisme qui s'y est développé après le meurtre de Brown a mis en évidence comment les politiques de planification municipale ont conduit à la ségrégation raciale, à la fragmentation, à la pauvreté et au ciblage policier.
Patty Heyda, Radical Atlas of Ferguson, Belt Publishing, 2024.
En une 100e de cartes, Patty Heyda retrace les forces systémiques qui ont modelé Ferguson et, plus largement, les périphéries urbaines aux Etats-Unis. À travers un examen approfondi des contradictions qui sous-tendent l'urbanisme et la conception des villes, elle met en lumière la manière dont les incitations fiscales, les codes du logement, l'urbanisme, la police, la philanthropie et même l'aménagement paysager vont souvent à l'encontre de l'amélioration de la vie des résidents. Au cœur de cette réflexion se trouve une question clé : pour qui nos villes sont-elles construites ?L'Atlas radical de Ferguson se veut une profonde réflexion sur ce que peuvent être les cartes. Il invite les urbanistes, les designers et les citoyens ordinaires à changer leur regard sur l'espace public. « Ce que nous observons à Ferguson et dans le nord du comté se produit dans toutes les villes américaines. Les tendances sont seulement plus prononcées ici. ». Pour l'auteure, les cartes du livre sont destinées à mobiliser également les résidents et les militants.
Quand on observe effectivement l'environnement bâti de Ferguson, cela ressemble à un patchwork d'espaces ségrégés. En août 2014, dans les rues de Ferguson, dans le Missouri, des manifestants ont réclamé justice pour Michael Brown et la reconnaissance de décennies d’inégalités accumulées. Cette lutte – à la fois politique, économique, sociale et historique – a mis en lumière un autre obstacle structurel, assez surprenant : l’environnement bâti de Ferguson lui-même : « L’espace public est censé aider les gens à s’exprimer. Mais lorsque les politiques publiques cèdent la place à la richesse privée et à l’économie de marché, le résultat est fragmenté, ségrégué et toxique. »
Le terme "radical" vient du latin qui signifie racine. « Pour moi, un atlas radical peut revisiter des données que nous connaissons déjà – sur la démographie, la pauvreté ou les écarts d’espérance de vie, par exemple. Ou il peut présenter de nouvelles conclusions. Mais l’objectif d’une cartographie radicale est de nous aider à identifier les systèmes racinaires sous-jacents. Ainsi, à Ferguson, lorsque nous examinons la santé, nous examinons également la disponibilité des assurances et les types de restauration rapide. Lorsque nous examinons les taux d’asthme, nous examinons également les autoroutes, l’industrie et la déréglementation.
Patty Heyda est professeure agrégée d'architecture et d'urbanisme à l'Université Washington de Saint-Louis. Elle est co-auteure de Rebuilding the American City (Routledge).
Pour en savoir plus
« Ce que Ferguson révèle du racisme systémique aux États-Unis » par Charlotte Recoquillon (Géoconfluences).
« The infrastructure of fragmentation. Heyda’s "Radical Atlas of Ferguson USA" explores the built environment » (WashU).
« In Radical Atlas, 100 maps show the what and why of Ferguson » (St Louis Public Radio).
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La carte, objet éminemment politique. Cartographie radicale par Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz
Pour un spatio-féminisme. De l'espace à la carte (Nepthys Zwer)
La carte, objet éminemment politique : les cartes de manifestations à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux
Les ségrégations raciales aux Etats-Unis appréhendées en visualisation 3D et par la différence entre lieu de travail et lieu d'habitat
Présentation de l'Opportunity Atlas et des problèmes d'interprétation qu'il pose
La cartographie des opportunités dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?
Le « redlining » : retour sur une pratique cartographique discriminatoire qui a laissé des traces aux Etats-Unis
La suppression de la Racial Dot Map et la question sensible de la cartographie des données ethniques aux Etats-Unis
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9:09
Calculez sur GPU avec Python - Partie 1/3
sur Makina CorpusCet article vous présente comment utiliser des GPU avec Python en passant par la présentation du choix du matériel jusqu’à sa mise en œuvre avec différentes librairies : Cupy, cuDF, xarray…
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6:52
Audit QGIS / EPTB Eaux & Vilaine
sur OslandiaL’établissement public territorial de bassin (EPTB) Eaux & Vilaine porte et met en œuvre les politiques publiques de l’eau sur le bassin de la Vilaine, en répondant aux défis environnementaux de qualité de l’eau et de biodiversité. Pour appuyer le diagnostic et les politiques publiques qu’il mène, il s’est doté d’une base de données PostgreSQL – PostGIS partagée entre ses agents et déploie des instances du logiciel QGIS en interne.
Eaux & Vilaine a choisi de réaliser un audit portant sur l’organisation, l’administration, la production et l’utilisation de ses données géographiques et le déploiement de QGIS en interne à ses équipes.
Les enjeux de cette mission confiée à Oslandia portent sur la rationalisation de l’usage des bases partagées, l’amélioration de la politique de sauvegarde pour offrir des capacités de restauration partielle des données pour les utilisateurs et l’optimisation de la configuration de la base pour minimiser les travaux de maintenance et d’administration.
Dans une seconde phase, l’EPTB Eaux & Vilaine a demandé à Oslandia de le conseiller sur la politique de déploiement de QGIS à l’aide de l’outil QDT, en créant des profils d’utilisation distincts selon les différents usages observés.
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20:45
Les quartiers de gare montpelliérains entre renouveau et intégration : regard croisé urbanisme-transport par Alexandre BRUN et Laurent CHAPELON (5 décembre 2024)
sur Les cafés géographiquesAlexandre Brun est Professeur de géographie à l’Université de Montpellier Paul-Valéry. Laurent Chapelon est Professeur en aménagement de l’espace et urbanisme à l’Université de Montpellier Paul-Valéry. Tous deux sont membres du Laboratoire de Géographie et d’Aménagement de Montpellier (LAGAM). Le 5 décembre 2024, ces deux enseignants-chercheurs ont présenté leurs travaux sur la place des deux gares montpelliéraines dans leurs tissus urbains respectifs, et leur accessibilité en transports collectifs urbains (réseau TaM), régionaux (TER) et nationaux (Intercités, TGV). La présentation s’intitule « Les quartiers de gare montpelliérains entre renouveau et intégration : regard croisé urbanisme-transport », dont un article a été publié dans la revue Géotransports en 2024 (numéro 22) avec Llewella Maléfant et Jean-Clément Ullès, doctorants au LAGAM.
Le paysage ferroviaire montpelliérain a récemment évolué avec la mise en service en 2018 de la gare exurbanisée Sud-de-France, en complément de la gare historique Saint-Roch. Depuis l’arrivée du TGV, les « doublets de gares » posent des défis d’intégration urbaine et de segmentation de l’offre ferroviaire. Les deux invités ont présenté les dynamiques urbaines contrastées des quartiers des deux gares, en mettant en lumière les enjeux et les défis liés à l’aménagement urbain porté par la Métropole et à l’organisation de l’offre ferroviaire.
1) La gare historique Saint-Roch : centralité et renouvellement urbain
La gare Saint-Roch, mise en service en 1845, occupe aujourd’hui une position centrale dans la ville de Montpellier. Initialement excentrée, elle a été intégrée au tissu urbain grâce à des projets d’urbanisation ambitieux, comme la création de la rue de Maguelone et du square Planchon, symboles de modernisation sous le Second Empire. Elle occupe une place également centrale dans la mobilité métropolitaine, régionale et nationale, avec une desserte assurée par quatre lignes de tramway, des TER, des Intercités et une partie des TGV.
Le quartier environnant, autrefois marqué par des friches industrielles et ferroviaires, connaît une profonde transformation avec le projet de la ZAC (Zone d’aménagement Concerté) Nouveau Saint-Roch. Sur 14 hectares, ce programme combine logements, bureaux, espaces verts et un parking, visant à rendre attractif le quartier dans une logique de mixité fonctionnelle. Le renouvellement urbain autour de la gare Saint-Roch illustre une dynamique attestée dans de nombreuses grandes agglomérations françaises. Ce processus s’inscrit dans une tendance à la standardisation des aménagements des quartiers de gare (souvent caractérisés par des équipements tels qu’un bâtiment emblématique conçu par un architecte renommé, un pôle d’échange multimodal, un hôtel 3 étoiles, ou encore un centre des congrès ou sportif, etc.).
2) La gare TGV Sud-de-France : le défi de l’intégration à Montpellier
Inaugurée en 2018, la gare TGV Sud-de-France est située en périphérie de Montpellier, ce qui lui vaut d’être qualifiée de gare « exurbanisée ». Son aménagement vise à optimiser les performances du réseau à grande vitesse (LGV), mais elle pâtit d’une intégration urbaine limitée. Cette gare se trouve déconnectée du centre-ville et repose sur une accessibilité routière, autoroutière et une navette de bus temporaire depuis/vers la station de tramway de la ligne 1 Place de France.
Le quartier de la gare Sud-de-France fait l’objet d’une ZAC baptisée Cambacérès, dont la programmation urbaine a longtemps demeuré instable. Initialement devant incarner un projet urbain novateur (vocabulaire de la Smart City) et écologique, à la mixité des fonctions urbaines (logements, bureaux, infrastructures de transport et de sport), force est de constater des modifications profondes par rapport au projet initial. Par exemple, aucun logement ne sera finalement construit au regard de la pollution générée par les deux autoroutes situées à proximité (Figure 1).
Figure 1 : Le projet d’urbanisation de la ZAC Cambacérès (situation actuelle)
3) Le doublet de gares : les enjeux de la segmentation de l’offre ferroviaire et de l’intégration urbaine
La gare Sud-de-France, dévolue uniquement aux TGV, accueille 40% des TGV desservant Montpellier, le reste étant maintenu à Saint-Roch (en plus de l’ensemble des TER et des Intercités). Cette répartition entraîne une fragmentation de l’offre ferroviaire, obligeant les voyageurs à composer avec des correspondances pénalisantes entre TGV et TER lorsqu’il est nécessaire de se déplacer d’une gare à l’autre (augmentation du temps de déplacement, utilisation des transports collectifs urbains, nécessité de se déplacer avec une valise, etc.).
Alors que la gare Saint-Roch bénéficie d’une intermodalité optimale grâce à la convergence de quatre lignes de tramway, Sud-de-France reste faiblement connectée aux transports collectifs urbains. Son accès repose sur une navette temporaire reliant une station de tramway, en attendant le prolongement de la ligne 1 prévu en octobre 2025 et, plus tard, le réseau de Bustram (Bus à Haut Niveau de Service). L’aire maximale accessible en 30 minutes pendant une journée type depuis les deux gares, en termes de surfaces desservies par les transports collectifs montpelliérains, met en évidence des différences notables, illustrant l’éloignement de la gare Sud-de-France du centre urbain (Figure 2).
Figure 2 : Aires maximales accessibles en transports collectifs en 30 minutes depuis chacune des deux gares de Montpellier
4) Conclusion :
L’exemple de la gare Saint-Roch montre qu’il faut plusieurs décennies pour qu’une gare s’intègre pleinement à son tissu urbain. En revanche, le quartier de la gare Sud-de-France, majoritairement consacré aux activités tertiaires, demeure en périphérie et peu intégré. Avec un sillon LGV situé à moins de 4 km du centre-ville, contrairement à d’autres gares TGV françaises (comme la gare TGV Nîmes Pont-du-Gard à 14 km de Nîmes), Sud-de-France bénéficie déjà d’une connexion au tissu métropolitain. Alexandre Brun souligne que la gare Sud-de-France, bien que mal connectée au centre-ville, semble s’être imposée, presque involontairement, comme la gare des habitants des périphéries montpelliéraines. Le manque d’anticipation des pouvoirs publics pour la desserte en transports collectifs urbains de la gare Sud-de-France se traduit par des temps de rabattement prolongés vers le centre-ville et une multiplication des ruptures de charge entre les modes de déplacement. Laurent Chapelon désigne cette difficulté comme une « limite des doublets de gares métropolitains ». Finalement, Montpellier dispose de deux gares aux fonctions différenciées, adaptées à des publics distincts et à des infrastructures spécifiques, reflétant une complémentarité partielle dans leur usage.
5) Échanges avec le public
Une question sur le risque d’inondation dû à la montée du niveau de la mer
Alexandre Brun : Les gares (Saint-Roch et Sud-de-France) sont à l’abri des inondations par submersion marine, même avec l’élévation du niveau de la mer d’ici 2100. La gare Sud-de-France est située suffisamment loin de la mer et en hauteur. Les enjeux liés à cette gare sont plutôt économiques, commerciaux et écologiques, car sa construction et la périurbanisation qu’elle génère vont à l’encontre des objectifs des outils de planification comme le PLU et le SCOT.
Une question sur l’augmentation possible des services de fret ferroviaire grâce à la création de Sud-de-France
Laurent Chapelon : Le fret ferroviaire reste en difficulté partout en France, notamment à cause de la concurrence de la route qui permet le transport de porte à porte. Le report d’une partie des TGV et des trains de fret sur le contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier a permis de libérer des sillons sur la ligne classique au profit du TER. Il est à noter que la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan devrait se caractériser également par une voie mixte voyageurs/fret qui laisse la porte ouverte au développement du fret ferroviaire sur l’arc méditerranée, en contrepartie d’un coût plus élevé de construction (cette ligne a un coût estimé à 6 milliards d’euros).
Une question sur l’impact potentiel de l’aménagement du quartier Sud-de-France sur le quartier Saint-Roch
Alexandre Brun : Il n’y a pas d’impact significatif immédiat sur Saint-Roch. Le renouvellement urbain de ce quartier a été réussi, avec un retour du commerce qui stimule l’urbanité. En revanche, le quartier Cambacérès, autour de Sud-de-France, est exclusivement dédié au tertiaire, sans logements prévus. Alexandre Brun exprime des doutes sur la capacité de Montpellier à absorber autant de constructions de bureaux sans d’abord attirer les entreprises.
Laurent Chapelon met en avant des résultats de recherches scientifiques montrant que les entreprises ne s’implantent pas dans les nouveaux quartiers de gare pour l’infrastructure de transport, mais surtout pour la disponibilité d’espaces de bureaux. Il y a souvent un décalage entre les équipements de transport et leur connexion au tissu économique local.
Une question sur l’évolution du trafic dans les gares Saint-Roch et Sud-de-France
Laurent Chapelon : La fréquentation de Sud-de-France augmente, mais c’est une croissance artificielle, car les voyageurs sont contraints d’utiliser cette gare. Les taux de remplissage des TGV sont optimisés par les ajustements tarifaires des opérateurs ferroviaires (yield management). À Saint-Roch, le trafic TER s’intensifie grâce à des cadences améliorées, rendues possibles par la libération de sillons consécutive à l’ouverture de la gare Sud-de-France et du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier. Alexandre Brun souligne l’absence de connexion entre l’aéroport de Montpellier et les autres infrastructures de transport. Cette lacune entrave l’intégration de l’aéroport dans le réseau de transport urbain.
Une dernière question sur les raisons pour lesquelles il n’y a pas de logements sociaux dans le quartier Cambacérès
Alexandre Brun : Initialement, la ZAC Cambacérès (anciennement ZAC Oz) devait inclure des logements pour équilibrer la programmation urbaine. Cependant, les nuisances sonores et la pollution (proximité des autoroutes) rendent la construction de logements impossible.
Prise de notes et compte-rendu : LLewella Maléfant et Jean-Clément Ullès, doctorants au LAGAM, Université Paul-Valéry Montpellier 3.
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20:28
Intervention de Matthieu Noucher Le blanc des cartes : quand le vide s’éclaire
sur Les cafés géographiquesInformationsDétails de l’intervention
- Date : Mercredi 20 novembre 2024
- Intervenant : Matthieu Noucher
- Titre : Le blanc des cartes, quand le vide s’éclaire
- Rédactrice : Sarah Traoré
Présentation du géographe et de ses spécialités
Matthieu Noucher est géographe, spécialiste des systèmes d’information géographique (SIG). Docteur en sciences de l’information géographique, il exerce comme chercheur au CNRS au sein du laboratoire PASSAGES à Bordeaux. Ses travaux s’intéressent particulièrement aux dimensions politiques et sociales des usages de la cartographie et des technologies numériques. En parallèle, il est directeur-adjoint du GdR MAGIS, réseau français de recherche en géomatique et chercheur associé au CRDIG de l’Université Laval à Québec.
Synthèse du sujetLe « blanc des cartes », loin d’être un simple vide, se révèle être un outil puissant, tantôt de protestation, tantôt d’omission stratégique. À travers divers exemples et en s’appuyant sur l’ouvrage qu’il a publié avec Sylvain Genevois (Université de La Réunion) et Xemartin Laborde (journal Le Monde) aux éditions Autrement, Matthieu Noucher a démontré comment ces zones peuvent simultanément dissimuler et éclairer des enjeux locaux et globaux. Dans un contexte marqué par une saturation d’informations, ces « fuites cartographiques » ne se contentent pas de refléter les dynamiques sociales, politiques et environnementales : elles les modèlent et les instrumentalisent, tout en s’affirmant parfois aussi comme une forme de résistance et de contestation.
InterventionIntroduction
La cartographie est souvent perçue comme un outil neutre et objectif. Cependant, Matthieu Noucher invite à déconstruire cette vision en explorant les « blancs » des cartes, espaces où silence et omission racontent une autre histoire. Ces zones vides, intentionnelles ou accidentelles, dévoilent des enjeux sociopolitiques complexes. À travers une approche critique, l’intervenant analyse le pouvoir symbolique des blancs des cartes et les tensions qu’elles révèlent
1. Cartographie critique : concepts et enjeux
La cartographie critique repose sur une remise en question des cartes en tant qu’outils objectifs de représentation. S’inscrivant dans la continuité de chercheurs tels que Brian Harley ou Jeremy Crampton, Matthieu Noucher analyse comment les cartes simplifient ou déforment la réalité en favorisant une perspective « vue d’en haut ». Il met alors Brian Harley : Il met en lumière leur rôle idéologique et les intérêts politiques ou économiques qu’elles peuvent servir. En s’inspirant des travaux de James Scott (Seeing Like a State), il explore notamment, comment les États-nations utilisent (non sans échec) les cartes pour imposer une lecture surplombante des territoires, marginalisant les réalités locales.
Dans ces travaux les plus récents, Matthieu Noucher mobilise les « blancs » des cartes comme focale d’analyse. Ces zones, loin de ne pouvoir être réduites qu’à des absences d’information, peuvent parfois (souvent ?) traduire des stratégies délibérées qui peuvent être multiples : de la protection d’informations sensibles à l’Iinvisibilisation de populations ou d’enjeux environnementaux.2. Exemple de la Guyane : entre invisibilisation et contestation cartographique
La Guyane française illustre parfaitement les dynamiques de « blanchiment » cartographique. Ce territoire, marqué par des conflits de territoires nombreux, offre un exemple éloquent de la manière dont les cartes participent à des stratégies de pouvoir.
- Effacement des populations autochtones : Les cartes historiques de la Guyane, bien qu’exceptionnelles en termes de détails topographiques, omettaient progressivement les populations locales. Ce processus reflétait une volonté de promouvoir la colonisation en invisibilisant les réalités humaines. La cartographie a ainsi pleinement contribué au mythe de la terra nullius.
- Données insuffisantes ou erronées : Malgré les référentiels nationaux de l’IGN, les cartes actuelles de la Guyane présentent encore des lacunes. Les transitions d’échelles (1/50 000 à 1/25 000) sont mal réalisées, et certains cours d’eau sont représentés de manière incohérente. Cette imprécision entrave le diagnostic et la planification des projets d’aménagement.
- Les mythes cartographiques et les « fake maps » : Certaines cartes historiques incluent des éléments fictifs, tels que des montagnes imaginaires, résultats d’erreurs ou d’un manque de vérification sur le terrain. Ces mythes perdurent parfois sous forme de « fake maps », révélant la fragilité des données géographiques numériques actuelles.
- Cartographie participative : une alternative critique : Pour pallier les insuffisances des cartes officielles, des initiatives participatives comme OpenStreetMap se développent. Ces approches, basées en partie sur des observations directes, impliquent les communautés locales dans la collecte et l’analyse des données. Elles n’en sont pas moins des initiatives qui restent soumises à des jeux de pouvoir qui méritent d’être déconstruits. Résultat : une lecture plus nuancée des réalités locales, qui remet en question les cartes institutionnelles et valorise les savoirs locaux.
3. Le blanc des cartes comme outil d’analyse
En reprenant la ligne éditoriale de l’ouvrage publié avec Xemartin Laborde et Sylvain Genevois (Blanc des cartes. Quand le vide s’éclaire), Matthieu Noucher explore les multiples dimensions du « blanc des cartes », illustrant comment ces espaces vides enrichissent notre compréhension des dynamiques spatiales.
- Un déluge de données inégalement réparties
Les grandes bases de données géographiques, comme Google Street View ou Seabed 2030, ne couvrent pas uniformément tous les territoires. Ces disparités reflètent des priorités politiques et économiques, laissant certaines régions marginalisées et leurs populations privées d’un capital informationnel équitable. La collecte de données de terrain, bien que cruciale pour appréhender les réalités locales, est souvent négligée faute de financements adéquats.
- Faire parler les silences cartographiques
Les « silences » des cartes révèlent des inégalités. Par exemple, l’absence de données sur les inégalités domestiques dans certains pays soulève des interrogations sur les mécanismes qui sous-tendent ces lacunes. Ces silences peuvent découler d’un manque de collecte, de choix politiques ou d’une rétention d’information délibérée. Ils invitent ainsi à questionner les intentions derrière ces absences.
- Représenter et interpréter le vide
Certaines cartes, comme celles représentant les zones éclairées la nuit, présentent des « vides » qui, en réalité, recouvrent des situations complexes (infrastructures non résidentielles telles que des stades éclairés sans habitants, autoroutes désertes ou territoires sous-développés). Ces vides nécessitent des analyses approfondies pour éviter des interprétations erronées.
- Révéler ou masquer le blanc
En Guyane, des cartographies militantes (issues de collectifs autochtones, d’ONG, etc.) mettent en lumière les enjeux liés à l’extractivisme minier et au pillage des savoirs traditionnels. Ces cartes alternatives viennent combler le blanc de cartes et servent à contester les représentations officielles et à défendre les droits des communautés marginalisées.
4. Applications militantes : la contre-cartographie
Le mouvement de contre-cartographie mobilise des expertises variées (scientifiques, artistiques, militantes) pour produire des cartes alternatives, avec trois objectifs majeurs :
- Fédérer des luttes territoriales : Les ZAD (Zones à Défendre), comme celle de Notre-Dame-des-Landes, utilisent des cartes pour illustrer l’impact des grands projets d’aménagement et fédérer les oppositions locales. De même, le mouvement contre les lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax mobilise la cartographie pour visualiser les implications sociales et environnementales des projets..
- Produire des diagnostics opposables : À Notre-Dame-des-Landes, des écologues ont réalisé des diagnostics environnementaux alternatifs pour contester les études officielles, en s’appuyant sur des cartes et des données détaillées. Ces cartes deviennent parfois des références officielles, qui donnent une crédibilité scientifique et juridique à ces contre-expertises.
- Sensibiliser le public : En médiatisant ces cartes, ces mouvements permettent une meilleure compréhension des enjeux liés à la manipulation ou au biais des données géographiques. Ces initiatives illustrent également une dimension sensible, où la collaboration entre militants, scientifiques et artistes contribue à créer des outils puissants, à la fois juridiques, politiques et culturels.
Un autre volet de la contre-cartographie consiste à s’opposer directement à des cartes existantes, qu’elles soient à vocation juridique ou officielle, en mettant en lumière leurs biais ou leurs omissions.
5. Les implications politiques et éthiques
Les questions soulevées lors de la discussion ont permis d’approfondir plusieurs dimensions des enjeux politiques et éthiques liés à la cartographie :
- Formation et appropriation des données : La cartographie participative, en formant des jeunes locaux, joue un rôle clé dans la démocratisation de l’accès et de l’usage des données géographiques. Ces jeunes, une fois formés, peuvent à leur tour devenir formateurs, renforçant ainsi un modèle de transmission locale et durable. Cependant, cette démarche nécessite un soutien institutionnel fort, notamment par la création d’établissements dédiés, avec des locaux, des équipements et une gouvernance inclusive intégrant des représentants de chaque ethnie.
- Réception institutionnelle : Les initiatives de contre-cartographie suscitent des réactions variées, allant de l’indifférence à des collaborations prometteuses. En Guyane, par exemple, une convention de recherche a été signée pour cartographier les sites d’orpaillage et les territoires autochtones. Pourtant, malgré ces engagements, les réalisations concrètes demeurent partielles, révélant des tensions entre les ambitions affichées et les moyens alloués..
- Le droit à l’opacité : En s’inspirant d’Édouard Glissant (Introduction à une poétique du divers, 1996, Gallimard, p. 71), Matthieu Noucher souligne que certains « blancs » doivent être préservés. Cela s’applique notamment en contexte de conflit, comme en Ukraine, où l’incertitude des données peut protéger les populations en maintenant une part de brouillard stratégique. Cette perspective invite à ne pas chercher systématiquement à combler tous les vides, mais à réfléchir aux implications de leur révélation.
Ces réflexions enrichissent le rapport à la propriété des données et soulignent les multiples facettes – politiques, éthiques et stratégiques – de la cartographie contemporaine.
Conclusion
L’intervention de Matthieu Noucher démontre que les cartes ne sont jamais neutres. Les « blancs » qu’elles contiennent, loin d’être de simples absences, sont porteurs de significations profondes. Ces espaces vides interrogent sur les dynamiques de pouvoir, les choix méthodologiques et les enjeux éthiques de la représentation spatiale.
Pour aller plus loin
Ces réflexions rejoignent les tensions entre le visible et l’invisible dans la représentation des territoires. Certaines zones, perçues comme des opportunités d’exploitation par des acteurs externes, sont parfois considérées par les communautés locales comme des espaces à préserver en raison de leur valeur culturelle, spirituelle ou symbolique. Ce décalage souligne la nécessité d’une approche respectueuse des perceptions et des pratiques locales.
En repensant la manière dont nous produisons, analysons et utilisons les cartes, la cartographie critique ouvre la voie à une compréhension plus nuancée et inclusive des territoires. Elle invite également à diversifier les études sur les zones floues et incertaines pour appréhender ces espaces avec des perspectives variées, évitant ainsi la réutilisation mécanique de chiffres ou de discours figés dans les débats publics.Ouvrages de Matthieu Noucher
- Le blanc des cartes, quand le vide s’éclaire (Sylvain Genevois, Matthieu Noucher, Xemartin Laborde, éditions Autrement, Mai 2024).
- Aperçu : [patiencesgeographiques.org]
- Blancs des cartes et boîtes noires algorithmiques (Édition CNRS, 2023, 408 p.).
- Disponible en libre-accès : [https:]]
- Atlas Critique de la Guyane (sous la direction de Matthieu Noucher et Laurent Polidori, Éditions CNRS, 2020, 330 p.).
- Aperçu : [patiencesgeographiques.org]
- Les petites cartes du web : Approche critique des nouvelles fabriques cartographiques (Éditions Rue d’Ulm, 2017, 70 p.).
- Disponible en libre-accès : [https:]]
Quelques références utilisées par l’auteur
- Google Street View
- VirtualStreets.org
- Fonds marins : Projet Seabed 2030 – [https:]]
- Chart of the Oceans (GEBCO) – [https:]]
- Sous les nuages : Copernicus Browser – [https:]]
- Bing Maps Aerial
- OpenStreetMap – https://osm-analytics.org
- Gender Equality : Banque Mondiale, Atlas 2023 – [https:]]
- Division de la carte des Nations Unies – [https:]]
- LiDAR : IGN – [https:]]
- Carte TOPO Guyane : Géoportail – [https:]]
- IGN BD Route 500 et IGN BD Route 120
- Balises AIS : GlobalFishingWatch – [https:]]
- Survol interdit : Organisation de l’Aviation Civile Internationale (ICAO) – [https:]]
- Armed Conf : Direction générale de l’aviation civile (DGAC) – [https:]]
- Null Island : Natural Earth Data
- Latitude Zéro : Natural Earth Data
- Point Nemo : Natural Earth Data
- Isohypse zéro : ETOPO Global Relief Model, NOAA
- Présidentielle 2022 : Ministère de l’Intérieur et des Outre-Mer – https://data.gouv.fr
- Géopolitique de la guerre : Institut pour l’Étude de la Guerre (ISW), Live Universal Awareness Map (Liveuamap), WarMapper, Brady Africk
- Indigenous and Community Lands : LandMark Global Platform – [https:]]
- Où sont les camps du voyage : William Acker, Inventaire critique des aires d’accueil (Éditions du Commun, 2022)
- Carto’friches : Centre d’Études et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement (Cerema)
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19:07
La Crise des eaux souterraines en Méditerranée : la gouvernance en question – François Molle
sur Les cafés géographiquesLes cafés géographiques de Montpellier ont reçu ce mardi 5 novembre François Molle. Diplômé de l’École polytechnique, il s’est spécialisé à l’ENGREF (aujourd’hui AgroParisTech) et est titulaire d’un doctorat en sciences de l’eau de l’Université de Montpellier. Il a 40 ans d’expérience dans la recherche pour le développement sur des sujets tels que les petits barrages, l’analyse des systèmes d’irrigation, la gouvernance des bassins hydrographiques, la gouvernance des eaux souterraines, les politiques de l’eau, l’interaction entre les sociétés, la technologie et l’environnement, etc., principalement au Brésil, au Mali, en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Directeur de Recherche à l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement, France), il a été récemment (2010-2015) détaché à l’Institut International de Gestion de l’Eau en charge du développement du portfolio de recherche de l’IWMI (International Water Management Institute) dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Il est co-rédacteur en chef de la revue Water Alternatives.
Ainsi, son expérience sur le terrain, au plus près des acteurs concernés par la problématique de la crise des eaux souterraines en méditerranée (surtout dans ces zones spécifiques du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord où il a été détaché et où les problématiques hydriques sont exacerbées), le rend tout désigné pour nous parler de ce sujet complexe.
Tout d’abord la crise en chiffres :Alors que le monde est mû par une pression liée au réchauffement climatique et à la croissance démographique, la demande d’eau est au cœur des enjeux de développement humain, de justice sociale et de développement environnemental. Stockées à 99 % dans les roches poreuses et perméables des sous-sols, les réserves d’eau font l’objet d’un pompage intensif. Le pompage total mondial annuel est de 1000 milliards de m³ dont 43 % sont utilisés pour les besoins d’irrigation et 50 % pour des usages domestiques. En France, c’est 6 milliards de m³ (dont 55 % pour l’irrigation). Le déstockage mondial représente 250 milliards de m³ par an soit 1/4. Paradoxalement, ces réserves qui de fait constituent une ressource essentielle et vitale, sont souvent sous-évaluées, mal gérées et même surexploitées.
Plus spécifiquement, François Molle se centre sur le cas méditerranéen très éloquent pour évoquer ces défis entre demande croissante et gouvernance hasardeuse. Cette région est caractérisée par un climat semi-aride et une forte pression démographique, est particulièrement vulnérable aux pénuries hydriques. Un stress hydrique par ailleurs amplifié par le changement climatique avec une baisse attendue de 10% à 30% des précipitations d’ici à 2050. Une grande partie des eaux de surface sont des restitutions d’eaux souterraines (par exemple en France c’est 60%). Les eaux souterraines y constituent ainsi une ressource stratégique : l’estimation est à 5 à 6 millions de puits recensés, lesquels impliquent une diversité d’usages (agricole, industriel, domestique) et d’acteurs potentiellement divergents.
La grande diversité d’usagers et de dispositifs techniques dans la crise des eaux souterraines :
– Il y a tout d’abord les qanats, qui sont des galeries creusées initialement en Iran avec des puits servant à sortir des matériaux et à la maintenance. Les qanats se sont développés et se retrouvent en Afrique du Nord et jusqu’au Japon ou en Amérique du Sud). Les galeries sont horizontales au lieu de vertical, le système produit de l’eau tout en reflétant changement hydrologique.
– Il existe plusieurs types de puits (et exhaure) avec des pompes plus ou moins performantes (une pompe à succion peut pomper que jusqu’à 10 m par exemple, mais on peut descendre le corps de pompe dans le puits. Les pompes submergées peuvent être mues par un axe (comme au Maghreb), ou électriques (quand on creuse un forage).
– Ils sont aussi classés par leur catégorie : puits individuels, forages pour l’agrobusiness; puits avec vente d’eau (marchés du service de pompage, en Asie) ; puits collectifs avec investissement partagés ; puits collectif de coopératives (Turquie) ; puits public dévolu (Tunisie) ; puits public (AEP).
Plusieurs modèles de gouvernance de l’eau et des puits :
– 1) la gestion communautaire comme il en existe pour les puits collectifs ou les khettaras et les foggaras au Maroc, en Iran. La gestion peut se faire par des coopératives (Turquie, Algérie, Inde, Tunisie…) ou par des investissements privés conjoints (Maroc, Iran, Égypte…). Ce mode de gestion reste limité à des environnements sociaux et écologiques spécifiques. Il est rarement reproductible mais peut être efficace dans certains contextes. Ils sont souvent mis en danger par les systèmes technologiques (des puits toujours plus profonds), la rareté de la ressource et les concurrences entre les usagers, la tentation de la marchandisation de la ressource ou de systèmes productifs plus marchands (les producteurs tentés par la production intensive de pastèque au Maroc par exemple).
– 2) la gestion axée sur le marché (Bekka libanaise, Australie, EU, Chili). Cette gestion présente également plusieurs limites, parmi lesquelles la difficulté de suivi et de contrôle de la ressource lorsqu’elle dépend des acteurs privés. Le Chili est un cas paradigmatique de la libéralisation du marché de l’eau mais aussi des impacts hydrologiques et sociaux liés à cette privatisation.
– 3) la gouvernance des puits par l’État : dans les années 1980-1990, une majorité des pays du monde ont mis leurs eaux sous tutelle étatique (sous différentes formulations) si bien que l’acteur étatique entre en jeu dans cette gestion des puits. En 1985 par exemple, l’eau en Espagne devient un bien commun et un patrimoine national.
F. Molle distingue trois grandes catégories de politiques concernant les eaux souterraines et leur régulation :
a/ gestion de l’offre, politiquement plus acceptable et pour laquelle les États ont tendance à préférer « créer de la ressource » plutôt que la limiter (transferts, dessalement, recharges, stockage)
b/ contrôle du nombre et de l’expansion des puits (zonages de protection renforcés, imposer des quotas de puits, développer le régime de la déclaration). Des tentatives de fermeture des puits illégaux ont par exemple eu cours en Iran, au Maroc ou en Algérie. Les résultats restent partout limités. F. Molle explique notamment que seulement 15 % des puits du Roussillon étaient déclarés au début des années 2010.
c/ contrôle du pompage des puits existants. Au Maroc par exemple, en 2022, un comptage public des puits a été réalisé. Le résultat : 372000 puits (alors qu’on avançait auparavant le chiffre de 100 000), dont 90 % non autorisés.
La régulation par l’État peut passer par le rachat de puits et de licences, la fermeture de puits illégaux, la mise en place de compteurs etc. Cette police et régulation de l’eau sont dans l’ensemble limitées principalement par le coût très onéreux des investissements nécessaires et la grande difficulté à démanteler le système de puits illégaux.– 4) des modèles de cogestion (Etats-usagers) émergent lesquels permettent de concilier les intérêts des différents acteurs. Elle est encore trop rare dans le domaine des puits et des nappes phréatiques, selon le géographe.
Ces quatre modèles supposés répondre aux « crises » des eaux souterraines se révèlent en réalité insuffisants. Le problème central que François Molle évoque à propos de la gestion des eaux souterraines est le manque de volonté politique de l’État ou sa difficulté à imposer des règles face aux pressions des divers acteurs : intérêts particuliers prédominants, priorités nationales court-termistes au détriment d’une durabilité à long terme, concurrences bureaucratiques internes ou encore lobbyisme puissant en faveur d’un laissez-faire des pratiques aménagistes de l’eau. Ainsi, l’émergence d’une nouvelle culture de l’eau fondée sur des modèles de gestion et d’usage des aquifères plus égalitaires et plus respectueux de l’environnement est-elle freinée.
Questions du public :
=> Pourquoi n’y a-t-il pas plus de communication politique autour de ce problème ?
F.M – Les réponses politiques sont souvent des solutions réactives à des crises ponctuelles. Pour renverser la situation, il faudrait prendre des décisions impopulaires car c’est toute une économie qui s’est développée sur ces systèmes de pompage, et les conditions de vie de beaucoup d’acteurs en dépendent. C’est très difficile de revenir en arrière et de changer de modèle. Surtout quand les investissements faits sont considérables.
En Espagne, dans le bassin du Segura par exemple, les investissements pour assurer l’irrigation de systèmes à haute valeur ajoutée sont impressionnants : lorsque l’eau de la nappe est trop salée, ils peuvent pomper dans la 2e puis la 3e couche. Certains ont même des usines de dessalement individuels, ou sont connectés à une usine de dessalement étatique. Ils suivent la salinité de toutes ces sources et les mixent en conséquence pour que la qualité finale soit acceptable.
On observe des entrepreneurs itinérants, par exemple au Maroc, qui se rendent dans les espaces où l’eau souterraine est accessible et qui plient bagage quand la ressource s’épuise.=> L’Espagne importe-t-elle sa pénurie d’eau ?
F.M -Effectivement, elle investit partout en Méditerranée. Son modèle « marche bien ». Les Espagnols ont une maîtrise de la filière qui leur permet d’investir à l’étranger en reproduisant ce système agricole hydrophage.=> Une auditrice présente une initiative écocitoyenne positive dans les Bouches du Rhône autour de la nappe de Crau : l’objectif est une réappropriation territoriale de l’eau par les acteurs locaux et une collaboration entre gestionnaires des eaux humides/ agriculteurs/ citoyens à propos des puits et forages. L’initiative est financée par l’Agence de l’Eau et permet des espoirs.
F.M – Il y a effectivement des initiatives qui émergent et sont possibles quand le déséquilibre n’est pas trop grand et qu’il s’agit de stabiliser la situation. La Crau est quant à elle, encore largement rechargée par l’eau dérivée de la Durance. Les deux tiers de la nappe en sont issus. Donc, l’initiative de La Crau est une démarche prospective pour réfléchir à l’avance. C’est un cas encourageant qui a l’avantage de réunir de nombreux acteurs et des financements propres. Le contexte français est assez favorable à ce type d’action, il y a une multiplicité d’acteurs publics et d’études sur le sujet. Dans ce type de contexte, des initiatives peuvent permettre des marges d’ajustement de 15/20 %. Le contexte réglementaire et de gouvernance joue donc beaucoup.=> Un auditeur souligne la difficulté des acteurs du SAGE de Montpellier à réguler les pompages privés dans les jardins au moment des sécheresses.
Le schéma d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE) est un outil de planification, institué par la loi sur l’eau de 1992, visant la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau.
F.M – Effectivement, contrôler les petits usages diffus qui impactent la ressource en période de sécheresse est très compliqué.
La volonté collective de réguler émerge notamment au travers de la politique de gestion quantitative qui tente de quantifier les prélèvements possibles par nappe ou sous-bassin. Cela comporte un certain nombre de difficultés, en particulier quant à la connaissance imparfaite à la fois de la ressource et des prélèvements, mais la France a au moins le mérite de se poser la question de la limite quantitative de pompage… c’est un point plutôt positif !Par les étudiants de CPGE littéraire de Montpellier : Alexandre Molto et Sara Da Silva (Lycée J.Guesde) ; Majda Bouchami, Athénaïs Saint-Réal et Pellarin Perrine (Lycée Joffre)
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7:04
Carte des risques naturels en France métropolitaine (IGN)
sur Cartographies numériques
Source : « Risques naturels : comment se répartissent-ils sur le territoire ? » (IGN, 29 janvier 2025)Réalisée par l'IGN, cette carte montre la répartition des six principaux types de risques naturels en France hexagonale et en Corse. Les risques représentés sont assez divers : inondations, mouvements de terrain, séismes, submersion marine, feux de forêt et avalanches. L'Atelier de cartographie thématique de l'IGN a « pour vocation de venir en appui aux services publics dans la mise en valeur cartographique de leurs données et d'être un espace de réflexion autour de la sémiologie graphique et des façons les plus efficaces de représenter les évolutions des territoires ». Cette carte est intéressante. Elle n'est pas sans poser des problèmes de lecture et d'interprétation.
Répartition des six principaux types de risques naturels en France hexagonale et Corse (source : IGN)
Mode de construction
La carte a été réalisée à partir des données du site Géorisques, du Ministère de la Transition Écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche et du BRGM. Pour chaque cellule disposée sur une grille hexagonale (pas de 20 kilomètres), la carte révèle si au moins une commune comprise dans cette zone dispose d’un Plan de prévention des risques (PPR). Chaque couleur correspond à un type de risque identifié : avalanche (en rose), feu de forêt (en orange), inondation (en bleu), mouvement de terrain (en vert), séisme (en jaune) et submersion marine (en bleu). Les petites cartes situées au bas de la carte de synthèse détaillent de manière utile la répartition de chaque risque pris individuellement. Ce qui permet de faciliter la lecture de cette carte, quelque peu difficile à comprendre au premier coup d'oeil.
Message général délivré par la carte
Comme expliqué sur le site, il s'agit d' « illustrer la répartition des principaux risques naturels en France hexagonale et Corse », mais aussi de montrer « les menaces que le changement climatique intensifie, rendant indispensable une planification adaptée pour connaitre et anticiper les risques et développer notre capacité de résilience face aux aléas ». La carte a donc une double mission d'information et de sensibilisation.
Lorsqu'on observe la carte, apparaît une forte dominance de bleu et de vert. Elle montre bien que le risque inondation constitue le risque majeur, suivi par les mouvements de terrain. La carte met également en évidence la coexistence de différents risques sur le territoire national. Toutefois, le titre pose problème : il ne montre pas assez qu'il s'agit seulement des risques identifiés par les PPR. Il faut aller lire en détail la légende pour le comprendre. Or, toutes les communes françaises ne sont pas dotées d'un PPRN qui reste un zonage réglementaire et sert d'abord comme document opposable (voir la carte des communes disposant d'un PPRN sur Géorisques). Le risque est donc de confondre la répartition réelle des risques et celle traduite indirectement à travers un document d'aménagement (même s'il existe bien sûr un lien entre les deux).
Problèmes posés par les choix méthodologiques et sémiologiques
Au delà du titre de la carte, se pose aussi le problème de la pertinence de ramener une donnée acquise à l'échelle communale sur une grille hexagonale de 20 km. Certes, cela permet de spatialiser le risque de manière uniforme sur le territoire en faisant abstraction du découpage administratif des communes. Mais en même temps cela pourrait laisser penser qu'il s'agit de la maille d'acquisition de la donnée, qui de fait n'a pas ce degré de résolution.
Du point de vue du choix des variables visuelles (juxtaposition de triangles de couleur au sein d'une maille hexagonale), la carte peut s'avérer d'une lecture difficile dans les secteurs où différents risques coexistent. On peut être perturbé par l'effet "psychédélique" produit par le choix de figurés géométriques pour représenter des territoires à risques. D'autant qu'il s'agit de risques fort différents n'ayant pas les mêmes périmètres de risques et qui concernent des communes souvent dissemblables (cf cas spécifique des communes situées sur le littoral pour le risque de submersion marine). C'est l'un des défis posés par une carte de synthèse qui cherche à généraliser l'information.
Effet visuel produit par les figurés géométriques lorsque l'on zoome sur la carte (source : IGN)
Au total, cette carte vaut surtout pour son originalité. Elle mérite d'être recoupée avec d'autres cartes de risques (voir par exemple les cartes interactives proposées par Géorisques). Comme beaucoup de cartes produites par ordinateur, elle nécessite d'être décryptée et déconstruite pour en analyser et discuter le sens et en montrer les éventuels biais d'interprétation.
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4:48
Cartographie des pays ayant les États-Unis ou la Chine comme principal partenaire commercial (2001-2023)
sur Cartographies numériquesLa carte animée proposée par le Lowy Institute montre qui, des États-Unis ou de la Chine, est devenu le principal partenaire commercial de chaque pays sur la période 2001-2023. Elle permet de mesurer l'influence grandissante de la Chine au début du XXe siècle. Selon l'Institut Lowy, « environ 70 % des économies commercent davantage avec la Chine qu'avec les États-Unis, et plus de la moitié d'entre elles commercent deux fois plus avec la Chine qu'avec les États-Unis . Au début du siècle, la situation était très différente : plus de 80 % des pays commerçaient davantage avec les États-Unis qu'avec la Chine ».
L'application et le rapport qui l'accompagne ont été produits par le Centre de développement indo-pacifique du Lowy Institute, qui bénéficie du soutien financier du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce. Au delà du constat, il s'agit de prendre conscience de la domination de la Chine et d'organiser la riposte économique : « les actions de plus en plus virulentes des États-Unis et d’autres pays n’ont toujours pas réussi à arrêter les exportations chinoises. Mais une attaque bien plus importante est en cours » (sic). Par son contraste bleu/rouge, la carte fait penser à une carte géopolitique de la Guerre froide opposant pays de l'Est et pays de l'Ouest. Le fait de ne retenir que les Etats-Unis et la Chine a tendance à reduire le caractère multipolaire du commerce mondial aujourd'hui (voir la carte du Global Influence Index qui pose le même problème, malgré une vision plus nuancée du fait du plus grand nombre d'indicateurs pris en compte). En prenant en compte les 10 premiers partenaires commerciaux, le rapport 2024 sur la connectivité mondiale DHL donne une vision beaucoup plus nuancée.
Premier partenaire commercial par pays sur la période 2001-2023 (source : Lower Intitute)
Déplacez le curseur en bas de la carte pour voir l'évolution et comparez importations / exportations
L’ascension rapide de la Chine en tant que superpuissance commerciale mondiale remonte à 2001, année de son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). À l’époque, plus de 80 % des économies avaient davantage d’échanges bilatéraux avec les États-Unis qu’avec la Chine. En 2018, ce chiffre était tombé à un peu plus de 30 %, 139 des 202 économies pour lesquelles des données étaient disponibles ayant davantage d’échanges avec la Chine qu’avec les États-Unis. Cette tendance se confirme avec les dernières données, qui couvrent l’ensemble de l’année 2023 pour 205 économies. Environ 70 % du monde, soit 145 économies, commercent désormais davantage avec la Chine qu’avec les États-Unis.
Les dernières données montrent que l'avance de la Chine en matière d'intégration commerciale mondiale s'est encore accrue, notamment en termes d'intensité de ses relations commerciales. Mais cet approfondissement reste déséquilibré, alimenté par une forte hausse des exportations chinoises alors que ses importations n'ont pas suivi le rythme.
En termes d'exportations, les États-Unis restent une destination plus importante que la Chine pour plus de la moitié des économies dans le monde. Cependant, compte tenu des menaces constantes de Donald Trump d'imposer des droits de douane à d'autres pays, il est évident qu'il cherche à affaiblir l'attrait des États-Unis en tant que destination d'exportation. Ce qui est moins clair, c'est comment il compte accroître les exportations américaines.???????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?
Les données ayant servi à construire la carte sont issues des Statistiques sur la direction des échanges commerciaux (DOTS) du FMI. Elles présentent la valeur des exportations et des importations de marchandises désagrégées en fonction des principaux partenaires commerciaux de chaque pays. Les données sont disponibles de manière annuelle depuis 1947, de manière mensuelle et annuelle depuis 1960.
Pour prolonger
« Donald Trump signe les décrets sur les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine » (Le Monde).
Les nouvelles taxes commenceront à entrer en vigueur mardi 4 février. Les produits canadiens et mexicains seront taxés à 25 % – à l’exception des hydrocarbures canadiens taxés à 10 % – et les produits chinois à 10 %. Les réactions mexicaine, canadienne et chinoise sont vite arrivées : quelques heures plus tard, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum et le premier ministre canadien Justin Trudeau ont annoncé que des droits de douane seraient imposés en représailles sur les produits américains. De son côté, Pékin a dit s’« opposer fermement » aux taxes américaines et promis de répliquer avec des mesures « correspondantes ».
« La Chine va contester les droits de douane américains devant l’OMC » (Ouest-France).
La Chine va contester les droits de douane américains auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a déclaré dimanche 2 février le ministère chinois du commerce. La décision des États-Unis d’imposer des droits de douane « viole gravement » les règles de l’OMC, a déclaré le ministère dans un communiqué, exhortant Washington à « engager un dialogue franc et à renforcer la coopération ». Le président américain Donald Trump a signé samedi des décrets imposant des droits de douane au Mexique, au Canada et à la Chine, qui devraient entrer en vigueur mardi. Pékin s’est vu imposer des droits de douane de 10 %, en plus de ceux qui sont déjà appliqués à ses exportations aux États-Unis. « La Chine est vivement mécontente et s’oppose fermement » au relèvement des taxes, a fustigé le ministère du Commerce dans un communiqué, en annonçant des mesures «correspondantes pour protéger résolument» les «droits et intérêts» chinois. Le commerce sino-américain a représenté environ 500 milliards d’euros sur les 11 premiers mois de 2024 mais la balance est grandement en défaveur des Etats-Unis, avec un déficit de quelque 260 milliards d’euros sur la période, selon les chiffres de Washington.
Lien ajouté le 10 février 2025
? La bataille navale Chine-Etats-Unis pour dominer le commerce mondial ?? [https:]]
— Les Echos (@LesEchos) February 10, 2025
? Avec 90% des échanges internationaux transitant par voie maritime, la tension monte autour des points stratégiques comme le canal de Panama et les îles du Pacifique. pic.twitter.com/65ejIiFm2vLien ajouté le 21 février 2025
Charted: China’s Exports by Region (2000-2022) ?? [https:]] pic.twitter.com/tWKtWeCBpL
— Visual Capitalist (@VisualCap) February 21, 2025Lien ajouté le 25 février 2025
Ranked: Top U.S. Trade Partners by Import Value ?
Articles connexes
? Take control of your content feed. Customize your data-driven experience with the @VoronoiApp. [https:]] pic.twitter.com/xQ9VLlynfx— Visual Capitalist (@VisualCap) February 24, 2025Carte de l'influence mondiale de la Chine et des États-Unis
La mondialisation appréhendée à travers un indice de connectivité mondiale
Mesurer le rayonnement des grandes puissances à travers leurs réseaux diplomatiques
Comment la Chine finance des méga-projets dans le monde
Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance
Les pays bénéficiaires de l'aide des Etats-Unis depuis 1945
Utiliser les cartes du CSIS pour étudier les grandes questions géopolitiques du monde contemporain
Les visions multiples de la francophonie à travers les cartes
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Impact de l’exposition à la pollution de l’air ambiant sur la survenue de maladies chroniques (Santé publique France)
sur Cartographies numériquesSanté publique France a estimé, pour la première fois, l’impact de l’exposition à la pollution de l’air ambiant sur la survenue de maladies chroniques, en France hexagonale et en régions pour la période 2016-2019, dans une étude publiée le 29 janvier 2025. Les résultats soulignent qu’au-delà de ses impacts sur la mortalité, l’exposition à la pollution atmosphérique constitue un fardeau important pour la santé en France hexagonale en termes de survenue des huit maladies chroniques étudiées. La pollution de l’air, un fléau aux conséquences enfin chiffrées !
Huit maladies ont un lien scientifiquement avéré avec l’exposition aux particules PM2,5 et/ou au NO2, à savoir :
- au niveau respiratoire : cancer du poumon, broncho-pneumopathie chronique obstructive, asthme de l’enfant et de l’adulte, pneumopathie et autres infections aiguës des voies respiratoires inférieures (grippe exclue) ;
- au niveau cardiovasculaire : AVC (accident vasculaire cérébral), infarctus aigu du myocarde, hypertension artérielle ;
- au niveau métabolique : diabète de type 2.
Selon la maladie et le polluant étudié, cela représente :
- entre 12 et 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez l’enfant (soit entre 7 000 et presque 40 000 cas),
- entre 7 et 13 % des nouveaux cas de maladies respiratoires, cardiovasculaires ou métaboliques chez l’adulte (soit entre 4 000 et 78 000 cas) sont attribuables annuellement à une exposition à long terme à la pollution d’origine anthropique en France hexagonale.
La réduction des concentrations en PM2,5 et NO2 à des niveaux équivalents aux valeurs guides de l'OMS permettrait d'éviter :
- 75 % de ces cas de maladies liées à l’exposition aux PM2,5 en lien avec les activités humaines
- près de 50 % pour le NO2.
À titre d’illustration, le respect de la valeur guide de l’OMS pour les PM2,5 permettrait d’éviter presque 30 000 nouveaux cas d’asthme chez l’enfant de 0 à 17 ans.
L'impact économique annuel en termes de santé et de bien-être pour les maladies étudiées est estimé à :
- 12,9 milliards d’euros en lien avec les PM2,5, soit presque 200 euros par an et par habitant,
- 3,8 milliards d’euros pour le NO2, soit 59 euros par an et par habitant.
Si les valeurs guides de l'OMS étaient respectées, ces bénéfices seraient respectivement de 9,6 milliards d’euros (soit 148 euros par an et par habitant) et 1,7 milliard d’euros (soit 26 euros par an et par habitant).
Les résultats de cette étude confortent l’importance en termes de santé publique de poursuivre et de renforcer les actions mises en place par les pouvoirs publics afin de répondre aux objectifs de la nouvelle directive européenne concernant la qualité de l’air ambiant et « Un air pur pour l’Europe ». Cette directive vise à abaisser dans un premier temps les normes de l’Union européenne en matière de qualité de l’air puis à les aligner à terme sur les valeurs guides les plus récentes de l’OMS. Ces actions se traduisent par la poursuite des efforts de réduction de la pollution sur toutes ses sources et sur l’ensemble du territoire, au travers des stratégies et plans d’action mis en œuvre aux niveaux national et local. Dans « Le pacte vert pour l’Europe », la Commission européenne s’est engagée à améliorer davantage la qualité de l’air et à aligner plus étroitement les normes de l’Union européenne sur les recommandations de l’OMS. Dans son plan d’action « zéro pollution », la Commission européenne s’engage ainsi à réduire, d’ici à 2030, l’incidence de la pollution atmosphérique sur la santé de plus de 55 %.
Pour consulter les résultats de l’étude :
Estimation de la morbidité attribuable à l’exposition à long terme à la pollution de l’air ambiant et de ses impacts économiques en France hexagonale, 2016-2019 (rapports et synthèse nationale)- volume 1 : Évaluation quantitative d’impact sur la santé (ÉQIS-PA)
- volume 2 : Évaluation des impacts économiques
La pollution de l'air est la première menace mondiale pour la santé humaine (rapport de l'EPIC, août 2023)
Pollution de l'air et zones urbaines dans le monde
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
Les plus gros émetteurs directs de CO2 en France
Quand la carte du dioxyde d'azote (NO2) crée comme une ombre fantomatique de l'humanité
Qualité de l'air et centrales thermiques au charbon en Europe : quelle transition énergétique vraiment possible ?
L'empreinte carbone des villes dans le monde selon le modèle GGMCF
Le tourisme international et son impact sur les émissions de CO?
Des cartes pour alerter sur la pollution de l'air autour des écoles à Paris et à Marseille
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17:20
Deuxième Journée d’étude : Le Fleuve sur la carte. 25 février 2025.
sur Cartes et figures du mondeLe Fleuve sur la carte. Cartes régionales et mappemondes (monde latin, monde arabo-musulman) XIe -XVIe siècle
25 février 2025
9h30 – Accueil des participants et introduction
Jean-Charles Ducène, Nathalie Bouloux, Jean Sénié et Camille Serchuk10h – Les fleuves dans la cartographie du monde arabo-musulman
Des Pamirs à la mer d’Aral ? L’Amou Darya dans la cartographie arabe
Camille Rhoné (Université Aix-Marseille)Les fleuves d’Iran dans la cartographie d’Idrisi
Jean-Charles Ducène (EPHE)Discussions
14h – Les fleuves dans la cartographie du monde latin
Rivers of Paradise and Rivers of Communication
Felicitas Schmieder (FernUniversität in Hagen)Nuovi fiumi e nuovi mondi (secoli XV-XVI)
Marica Milanesi (professeur émérite Université de Pavie)Les fleuves sur les cartes marines (XIIIe-XVe siècle)
Emmanuelle Vagnon (CNRS-LAMOP)Entre cartographie locale et cartographie régionale : les représentations du Pô (XIVe-XVe siècle)
Nathalie Bouloux (Université de Tours-CESR)Discussions
Affiche et programme en PDF
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14:06
Café géo de Paris, mercredi 12 février 2025 : « Géographie des pandémies contemporaines », avec Guillaume Lachenal
sur Les cafés géographiquesMercredi 12 février 2025, de 19h à 21h, Café de flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Guillaume Lachenal, professeur des universités à Sciences Po Paris, est l’unique intervenant de ce café géo qui se tient de façon inhabituelle un mercredi : le 12 février 2025. Il est l’auteur avec Gaëtan Thomas d’un atlas historique des épidémies paru en 2023 aux éditions Autrement.
Les principales pandémies des XXe et XXIe siècles (grippe espagnole, sida, Covid-19, etc.) seront interrogées selon plusieurs notions géographiques comme les territoires, les lieux et les paysages. Ainsi la lutte contre les épidémies suscite la création d’espaces et de lieux de contrôle. Les lieux de confinement sont bien sûr liés à l’enfermement mais ils peuvent devenir également des lieux de réappropriation. De nombreuses questions ne manqueront pas d’être posées sur les liens multiples et mutuels des humains, des pathogènes, des êtres vivants et des territoires.