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6:50
DeltaDTM : un modèle numérique de terrain côtier à l'échelle mondiale
sur Cartographies numériques
Les données d'élévation des côtes sont essentielles pour une grande variété d'applications, telles que la gestion côtière, la modélisation des inondations ou encore la planification de l'adaptation au changement. Les zones côtières de basse altitude inférieures ou égales à 10 m par rapport au niveau moyen de la mer (MSL) risquent de connaître des changements rapides en raison de l'élévation du niveau de la mer (SLR) et de l'évolution des conditions météorologiques extrêmes. Les ensembles de données d’altitude actuellement disponibles gratuitement n'étaient pas suffisamment précises pour modéliser ces risques.DeltaDTM fournit un modèle numérique de terrain (MNT) côtier disponible dans le domaine public, avec une résolution spatiale horizontale de 30 m et une erreur absolue moyenne verticale (MAE) de 0,45 m à l'échelle mondiale. DeltaDTM corrige le modèle CopernicusDEM grâce aux données lidar issues des missions ICESat-2 et GEDI. Plus précisément, il corrige le biais d'élévation de CopernicusDEM, applique des filtres pour supprimer les cellules hors terrain et comble les lacunes par interpolation. L'approche par classification produit des résultats plus précis que les méthodes de régression (y compris l'apprentissage automatique) récemment utilisées par d'autres pour corriger les DEM, qui atteignent au mieux un MAE global de 0,72 m. DeltaDTM est susceptible de fournir une ressource précieuse pour la modélisation de l'impact des inondations côtières et pour d'autres applications.
Erreur moyenne globale de DeltaDTM par tuile lors d'une validation croisée par rapport à ICESat-2
sous forme de points (source : Pronk et al., 2024)
Les données sont disponibles en licence Creative Communs 4.0. Elles sont à télécharger par continents sur le site 4TU.ResearchData.Pour en savoir plus : Pronk, M., Hooijer, A., Eilander, D. et al. DeltaDTM : A global coastal digital terrain model. Sci Data 11, 273 (2024). [https:]]
Articles connexes
FABDEM, un nouveau modèle d'élévation dérivé des données Copernicus (GLO-30 DEM)
La NASA publie un nouveau modèle numérique d'élévation (février 2020)
Lidar HD : vers une nouvelle cartographie 3D du territoire français (IGN)
Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
Découvrir les structures cachées du paysage grâce au lidar (Cesbio)
Images 3D, MNT et MNE
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10:00
Revoir les webinaires : découverte de l’outil CANARI-France
sur Makina CorpusL’application CANARI-France est destiné aux acteurs agricoles afin de calculer des indicateurs agro-climatiques à partir de projections climatiques. Découvrer en le replay des 4 webinaires organisés par Solagro et l’ADEME.
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19:12
Simulateur de vote et résultats aux élections présidentielles aux États-Unis
sur Cartographies numériques
Source : What would it take to turn blue states red ? (G. Elliott Morris, Amina Brown, Aaron Bycoffe)Que faudrait-il pour faire basculer électoralement les États bleus en rouge ou inversement ? Comment les changements dans l'orientation du vote et dans la participation des principaux groupes démographiques pourraient affecter l’élection présidentielle de 2024 aux Etats-Unis ?
Le simulateur Swing-O-Matic montre ce qui pourrait arriver lors des élections de 2024 si le président Joe Biden ou l'ancien président Donald Trump gagnait du terrain auprès de certains groupes démographiques et si le taux de participation changeait. Pour construire ce simulateur, les auteurs ont utilisé les données de l'US Census Bureau et plusieurs sondages pour estimer le taux de participation et les choix de vote aux élections de 2020, répartis à partir de 5 variables clés sur le plan démographique : l'âge, l'éducation, le sexe, le revenu et la race. La carte de départ reflète les préférences électorales et les niveaux de participation de 2020, ajustés aux changements démographiques depuis lors.
L'intérêt de ce simulateur est de pouvoir tester différents scénarios :- Scénario à faible taux de participation et vote élevé du Third-Party parmi les jeunes électeurs
- Scénario où les électeurs non universitaires et non blancs se tournent vers la droite
- Scénario à faible taux de participation des électeurs non universitaires et des électeurs blancs
- Scénario où les électeurs plus âgés et les électeurs blancs se tournent vers la gauche
Pour compléter
Dans le même type de représentation schématique, voici une "carte" spatio-temporelle des élections présidentielles américaines par Etat entre 1788 et 2020 (DataIsBeautiful). Créé par XenBuild à partir des données de la page Wikipedia des élections présidentielles aux Etats-Unis, ce tableau donne une vue synoptique de tous les Etats qui sont proches par le comportement électoral.
The Economist propose de construire un profil type de l'électeur américain en jouant sur différentes variables (âge, sexe, race, religion, niveau d'études, rural/urbain...). Les données sont basées sur les données d'enquête YouGov 2023 réalisées chaque semaine à partir d'un échantillon de 1500 Américains.
Les États à surveiller sur la carte électorale 2024 (NPR) avec représentation des ETats en fonction de leur poids démographique.
Articles connexes
S'initier à la cartographie électorale à travers l'exemple des élections présidentielles de novembre 2020 aux Etats-Unis
L'attaque du Capitole reconstituée en cartes et en vidéos
Cartographie électorale, gerrymandering et fake-news aux Etats-Unis
La suppression de la Racial Dot Map et la question sensible de la cartographie des données ethniques aux Etats-Unis
Le « redlining » : retour sur une pratique cartographique discriminatoire qui a laissé des traces aux Etats-Unis
Analyser les cartes et les données des élections présidentielles d'avril 2022 en France
La carte, objet éminemment politique : exemple des élections européennes
Dis-moi où tu vis, je te dirai ce que tu votes ? (Géographie à la carte, France Culture)
-
11:00
Le #30DayChartChallenge, un défi communautaire pour réaliser la meilleure datavisualisation
sur Cartographies numériquesLe #30DayChartChallenge est un défi communautaire qui se déroule chaque année en avril sur le réseau X-Twitter. Chaque jour, une invite apparaît parmi cinq catégories : comparaisons, distributions, relations, séries chronologiques et incertitudes. Tout le monde est invité à contribuer, quelle que soit la source de données ou l'outil utilisé pour créer les visualisations (voir les règles de participation).
La première édition a eu lieu en 2021 avec 1 960 contributions du monde entier. Le défi est inspiré du #30DayMapChallenge lancé par Topi Tjukanov en 2019. Des réalisations les plus classiques aux plus originales, des sujets les plus légers aux plus sérieux, la diversité des productions est remarquable.
Sélection de quelques exemples de l'édition 2024 :
? #30DayChartChallenge #Day6: OECD (Data Day)
— Mireia? (@mireiacamacho75) April 6, 2024
?How countries use their land#rstats #ggplot2 #dataviz pic.twitter.com/OorDuJ3Z0Q
??For #Day9 of #30DayChartChallenge (distribution X major/minor), a #dataviz showing the creation of the yield gap between countries with the lowest and highest wheat yields
— Benjamin Nowak (@BjnNowak) April 9, 2024
?Link to #RStats code: [https:]] pic.twitter.com/gtPu2kdEPn
?? The #30DayChartChallenge is blowing my mind
— Yan Holtz (@R_Graph_Gallery) April 4, 2024
?? So many awesome charts published every day!
A few pictures by @LauraNavarroSol, @wisevis, @BjnNowak and @nrennie35
I will do a selection and include it in [https:]] ! pic.twitter.com/8MhK9jGL5ZPour compléter
- Portfolio de dataviz diverses et variées pour s'entraîner (Boris Mericskay)
- Animation d'un diagramme circulaire : l'évolution des navigateurs web depuis 1994 (Visual Capitalist)
- Tableau de bord croisant tableau, graphique et carte : les vaccinations contre le Covid19 dans le monde (Cartovista)
- Décomposition d'un graphique à secteurs : les 100 premières entreprises mondiales en 2021 (Visual Capitalist)
- Dataviz-inspiration.com présente 181 dataviz qui permettent de découvrir leur grande diversité et de trouver son inspiration (Dataviz-inspiration)
Cinquième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2023)
Comment différencier infographie et data visualisation
Utiliser des graphiques animés pour donner à voir des évolutions et des ruptures
Data Viz project, une source d'inspiration pour créer ses propres data visualisations
Les dataviz des journaux vont-elles trop loin dans la manière de représenter le nombre de morts du coronavirus ?
La naissance des data visualisations et de l'imagination moderne
Les cartes et data visualisations de Topi Tjukanov : entre art et cartographie
Country T-SNE, une solution de data visualisation originale pour comparer des pays entre eux
La plateforme de data visualisation Flourish propose d'associer narration et exploration -
18:46
Les pays bénéficiaires de l'aide des Etats-Unis depuis 1945
sur Cartographies numériques
ForeignAssistance.gov est le site portail de l'Administration américaine qui met à disposition du public les données sur l'aide étrangère américaine. Il sert de plateforme centrale pour les données budgétaires et financières produites par les agences gouvernementales américaines qui gèrent les portefeuilles d'aide auprès d'autres pays. A travers l'orientation de ces aides financières, le site permet d'étudier l’évolution des ambitions géopolitiques des États-Unis depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.La carte des tendances fournit un aperçu très intéressant de l’évolution des priorités géopolitiques des États-Unis au fil du temps (choisir une année et cliquer sur le bouton d'animation pour visualiser l'évolution jusqu'à nos jours).
Au début des années 1950, la majorité de l'aide américaine était destinée aux pays européens, afin de les aider à se reconstruire après la Seconde Guerre mondiale. Par exemple, en 1953, les États-Unis ont fourni 4,2 milliards de dollars d’aide étrangère au Royaume-Uni, 4,6 milliards de dollars à l’Italie, 5,3 milliards de dollars à la France et 2,3 milliards de dollars à l’Allemagne.
Au cours des années 1960, l'aide étrangère américaine s'est détournée de l'Europe pour se diriger vers l'Asie du Sud-Est. En 1967, 8,3 milliards de dollars d’aide étrangère ont été fournis au Vietnam, 3,1 milliards de dollars à la Corée et 780 millions de dollars à Taiwan
Depuis la fin des années 1970, Israël est devenu de loin le plus grand bénéficiaire de l'aide américaine. A la faveur de la guerre en Afghanistan (2001-2021), ce pays est devenu temporairement le principal bénéficiaire de l’aide américaine entre 2008 et 2020. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, l’Ukraine est devenue à son tour le plus grand bénéficiaire de l’aide étrangère américaine.
Les données sont disponibles en téléchargement au format csv ou xlxs. L'ensemble des données représente plus de 3 Go, mais il est possible de télécharger en fonction des types d'aide ainsi que par pays bénéficiaires.
Articles connexes
Les ventes d'armes des Etats-Unis et de la de la Russie (1950-2017)
La carte, objet éminemment politique : les interventions des Etats-Unis et de la Russie dans les élections à l'étranger (1946-2000)
La carte, objet éminemment politique : la montée des tensions entre l'Iran et les Etats-Unis
Des images aériennes déclassifiées prises par des avions-espions U2 dans les années 1950
Comment la Chine finance des méga-projets dans le monde
Mesurer le rayonnement des grandes puissances à travers leurs réseaux diplomatiques
Les dépenses militaires dans le monde à partir des données du SIPRI
Utiliser les cartes du CSIS pour étudier les grandes questions géopolitiques du monde contemporain
Mapping China's Strategic Space : un site d'analyse géopolitique à base de cartes
Un Atlas de géographie historique des États-Unis (1932) entièrement numérisé
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11:26
Cartographier la trajectoire des éclipses solaires
sur Cartographies numériquesLe spectacle des éclipses solaires suscite depuis longtemps la curiosité et l'admiration des hommes. Aujourd'hui les scientifiques sont en mesure de produire des cartes donnant la trajectoire précise de l'éclipse sur un globe terrestre. Ces cartes sont largement relayées par les médias et sur Internet. Elles participent à la popularité de ce phénomène céleste et favorisent l'attraction touristique autour de ce type d'événement. Entre outils de prévision, instruments de visualisation scientifique, supports de communication, quel est le statut et l'usage de ces cartes d'éclipses solaires ?
1) Les cartes d'éclipse, quesako ?
D'après l'Observatoire de Paris, on distingue deux types de cartes d'éclipes, les cartes générales et les cartes locales.
- Pour chaque éclipse, on trace généralement une ou deux cartes générales de l'éclipse. Sur ces cartes on fait figurer les courbes suivantes : la bande de centralité (lorsqu'elle existe), les limites boréale et australe de l'éclipse, les courbes de commencement, de fin et de maximum au lever et au coucher du Soleil, ainsi que les courbes de commencement et fin pour des instants donnés (toutes les heures en général). Pour le tracé de ces cartes, on utilise une projection stéréographique, c'est-à-dire une projection azimutale conforme. Cette projection, qui conserve les angles mais pas les distances, déforme les continents mais permet d'avoir une représentation des pôles terrestres sur la carte. On utilise également une projection orthographique, elle permet de représenter la trajectoire de l'éclipse sur un globe terrestre vu de l'espace.
- On trace également un certain nombre de cartes locales. Sur ces cartes, on donne également les courbes de commencement, de fin et de maximum pour des instants donnés (avec un pas plus adapté à la carte), et parfois on trace aussi la projection de l'ombre pour des instants donnés. Les cartes locales sont tracées à l'aide de différentes projections en fonction des lieux représentés (projection conforme de Lambert, projection de Mercator...).
Eclipse solaire totale, partielle ou annulaire : comment ça marche ? (Le Monde - Les Décodeurs)2) Depuis quand cartographie-t-on la trajectoire des éclipses ?
L'astronome Edmund Halley a été l'un des premiers à cartographier la trajectoire d'une éclipse solaire en 1715, particulièrement visible depuis l'Angleterre. D'après cet article qui brosse l'histoire des cartes d'éclipse solaire, la carte la plus ancienne représentant une éclipse serait celle d'Erhard Weigel (1654). Mais d'un point de vue scientifique, la carte de Halley serait vraiment novatrice en projetant l'ombre portée du corps céleste sur la Terre et en donnant une vue d'en haut. Une carte d'éclipse solaire de 1738 présente d'ailleurs la carte comme "le miroir astronomique du ciel : où l'on peut observer les phénomènes célestes les plus remarquables". Auparavant on représentait les éclipses vues d'en bas à travers des descriptions d'almanachs ou dans des oeuvres artistiques. On note cependant que, dès l’époque médiévale, des érudits comme Johannes Sacro Bosco ont placé la Lune entre le Soleil et la Terre, montrant le cône d'ombre provenant de la Lune.
Au début du XVIIIe, Halley entendait faire de sa carte un outil d'information pour les moins bien informés et souhaitait par là mettre en avant les principes de sa philosophie naturelle :
« Une éclipse semblable n'ayant pas été vue depuis de nombreux siècles dans les régions méridionales de la Grande-Bretagne, j'ai pensé qu'il n'était pas inapproprié d'en rendre compte au public, afin que l'obscurité soudaine dans laquelle les étoiles seront visibles autour du Soleil, ne puisse surprendre personne parmi le peuple, qui, si elle n'était pas annoncée, serait enclin à la considérer comme de mauvais augure et à l'interpréter comme un mauvais présage pour notre Souverain Seigneur le Roi George et son gouvernement, que Dieu préserve. Par là, ils verront qu’il n’y a rien de plus naturel, et rien de plus que le résultat nécessaire des mouvements du Soleil et de la Lune. Et cette éclipse montrera à quel point ces éléments sont bien compris. »
François Arago montre dans son ouvrage Astonomie populaire (chapitre XXII) que les choses ont bien changé au milieu du XIXe siècle : « Fontenelle rapporte qu’en l’année 1654, sur la simple annonce d’une éclipse totale, une multitude d’habitants de Paris allèrent se cacher au fond des caves. Grâce aux progrès des sciences, l’éclipse totale de 1842 a trouvé le public dans des dispositions bien différentes de celles qu’il manifesta pendant l’éclipse de 1654. Une vive et légitime curiosité avait remplacé des craintes puériles ».
« Une description du passage de l'ombre de la lune sur l'Angleterre
dans l'éclipse totale du soleil (Halley, avril 1715)Pour les éclipses de 1715 et de 1724, l’astronome Edmund Halley dresse deux cartes similaires de la Grande-Bretagne où il superpose sur une partie de l’Angleterre (celle qui voit le passage de l’éclipse) un grand disque ovale représentant l’ombre de l’éclipse. Les éclipses deviennent alors le sujet principal de la carte et plusieurs cartographes produisent de telles cartes –prédictives ou rétrospectives - sur l’éclipse « anglaise » de 1724, les « écossaises » de 1737 et 1748, « l’européenne » de 1764. En France, alors pays en pointe dans le domaine de la cartographie, cette dernière éclipse est traitée par deux cartes, celle de Lepaute, Lattré et Tardieu, et une seconde en 1764 par Louis-Charles Desnos (1735/1805), alors principal concurrent des Lattré. Elles ont toutes deux l’originalité d’être en couleur. Néanmoins celle de Lepaute paraît en premier, deux ans avant l’éclipse. Elle offre d’autres particularités, que vous pouvez découvrir sur Gallica.
Pour en savoir plus :
- « Halley et ses cartes des éclipses totales de 1715 et 1724 » (Harvard.edu)
- « La carte de l’éclipse solaire du 1er avril 1764 : une œuvre féminine » (Gallica)
- « Historical solar eclipse maps » (eclipse-maps.com)
- « Halley's Eclipse : a coup for Newtonian prediction and the selling of science » (The Guardian)
La très belle carte-infographie Total Eclipse de Kenneth Field montre les lieux où l'éclipse du 8 avril 2024 sera la plus visible aux Etats-Unis (à télécharger en haute résolution sur le site d'ESRI). Chaque symbole sur la carte montre « la position de la lune au moment de l'obscurcissement maximum », offrant une visualisation très précise de l'étendue de l'éclipse à travers tout le pays. La carte comprend également une bande sombre qui montre la trajectoire de l'éclipse totale.One week from today millions of Americans will experience a total solar eclipse.
— mapsdotcom (@mapsdotcom) April 1, 2024
This striking map shows when and where you might see the eclipse—and how much the Sun will be obscured at each location. [https:]] #maps #Eclipse2024 #eclipse #dataviz pic.twitter.com/yXCjYhuL5e
Le carte de Bloomberg utilise également des symboles solaires pour représenter l'étendue de l'éclipse plus ou moins visible selon les endroits. Les symboles sont animés pour montrer le passage de la lune devant le soleil vu de différentes villes d'Amérique du Nord. Voir également le site eclipse2024.org qui propose un simulateur d'éclipse solaire.
Les outils informatiques permettent aujourd'hui de réaliser des simulations et des cartes animées. Greg Fisk a par exemple produit une carte animée corrélée à un histogramme montrant l'heure de passage dans chaque ville et le nombre d'Américains plongés dans l'obscurité à ce moment-là.Those in the path of totality. #eclipse pic.twitter.com/2kAXHYTzXY
— Greg Fiske (@g_fiske) April 3, 2024
Une nouvelle carte du calculateur d'éclipse John Irwin affirme que le chemin de la totalité, large d'environ 185 milles, est en réalité légèrement plus étroit qu'on ne le pensait auparavant, ce qui signifie que les personnes situées au bord de cette bande pourraient ne pas vivre l'expérience d'éclipse à laquelle elles s'attendaient.
L’engouement des Américains pour l’éclipse solaire du 8 avril 2024 est à l'origine d'une importante fréquentation touristique. Le nombre de réservations Airbnb sur son trajet a explosé. Le taux d'occupation pour toutes les annonces de location actives aux États-Unis, au Canada et au Mexique est de 92,4 % pour la nuit du 7 avril, en forte hausse par rapport à ce qu'elle était quelques jours auparavant (autour de 30 %), selon la société de données de voyage AirDNA.
« Les réservations Airbnb illustrent la trajectoire de l'éclipse totale » (Axios)Over the next few days, thousands of Airbnbs in the path of totality for the #SolarEclipse will reach 100% occupancy, creating a distinct pattern across the U.S.
— AirDNA (@airdna) April 4, 2024
According to our data, over half of U.S. cities along the eclipse's path are fully booked for the night of April 7th. pic.twitter.com/CE9Lo4EXGm
« L'éclipse stimule les agences de voyages pour des Américains à la recherche d'un événement céleste rare » (Reuters)
« La trajectoire de l'éclipse laisse aussi une trace sur les prix élevés des hôtels » (New York Times)
« Eclipse solaire : état d’urgence aux chutes du Niagara, où un million de visiteurs sont attendus » (20 minutes). La commune de Niagara Falls (Canada) a confié ne pas avoir « les infrastructures pour autant de monde au même moment ».
La précédente éclipse solaire qui a eu lieu en août 2017 aux Etats-Unis ne semble pas avoir mobilisé une telle ferveur. Mais déjà à l'époque, la trajectoire de l'éclipse était visible à travers les requêtes dans le moteur de recherche Google (Washington Post).
Fréquence des recherches dans Google pour "j’ai mal aux yeux" (du 3 au 10 avril) et trajectoire de l’éclipse solaire du 8 avril ? pic.twitter.com/eusrOtFmdc
— Mathieu Avanzi (@MathieuAvanzi) April 10, 2024
Du fait qu'ils ont connu déjà une éclipse le 21 août 2017, les résidents américains ont la chance d' observer deux éclipses solaires totales en un peu moins de sept ans. Les chasseurs d'éclipses du monde entier vont à nouveau converger vers ce que l'on appelle le chemin de la totalité, ou la bande traversant les États-Unis à partir de laquelle les gens verront la lune recouvrir complètement le soleil le 8 avril 2024. « L'éclipse de 2024 pourrait être encore plus excitante en raison des différences dans la trajectoire, le calendrier et la recherche scientifique...En plus de cela, les téléspectateurs auront une meilleure chance de voir des protubérances qui apparaissent comme des volutes roses et brillantes provenant du Soleil », déclare la NASA sur son site. Lors de l'éclipse solaire de 2024, la Lune sera plus proche de la Terre qu'elle ne l'était lors de l'événement de 2017, obscurcissant encore davantage les rayons du soleil et créant un chemin de totalité plus large. La principale incertitude reste souvent la météo car la couverture nuageuse est susceptible d'empêcher de voir correctement l'éclipse. Heureusement il y a les images diffusées dans les médias et sur Internet pour assister au spectacle à distance.NOAA's GOES-16 satellite is capturing the shadow of today's total solar eclipse as it traverses the continental United States.
— Nahel Belgherze (@WxNB_) April 8, 2024
Truly a once in a lifetime event. pic.twitter.com/uTHXAvCSxr
Les données de l'éclipse solaire du 8 avril 2024 sont disponibles au format SIG sur le site de visualisation scientifique de la NASA (voir par ici les données de l'éclipse totale de 2017 et par là l'éclipse partielle de 2023).
La trajectoire de l'éclipse totale de 2024 aux Etats-Unis (source : © NASA)
Now that one-minute ASOS station data is available for the US for Monday's solar eclipse, here's a loop of the 30-minute temperature change from the eclipse.
— Tomer Burg (@burgwx) April 10, 2024
Even locations far from totality experienced a pronounced drop in temperatures due to the decreased solar radiation! pic.twitter.com/7fb96AEiV9
Carte des autres éclipses qui se produiront au cours du XXIe siècle aux États-Unis (Statista, licence CC)
Grâce à leur prévisibilité, il est possible de cartographier avec précision les prochaines éclipses solaires. Science News a cartographié les 14 prochaines éclipses totales de Soleil dans le monde qui vont avoir lieu dans les 20 prochaines années. Pour réaliser sa carte interactive, Science News s'est appuyé sur la base de données Canon des cinq millénaires des éclipses solaires de la NASA, qui fait un recensement détaillé de toutes les éclipses solaires de 2000 avant JC à 3000 après JC.
Articles connexesThe density of solar eclipse paths over the Earth during the 5000-year period between 2000 BCE and 3000 CE. [https:]] pic.twitter.com/mWvqe6074r
— Vivid Maps (@VividMaps) April 9, 2024
Cartographier les espaces du tourisme et des loisirs
Carte-poster des tremblements de terre dans le monde de 1900 à 2018 (USGS)
Cartes-posters sur les tsunamis, tremblements de terre et éruptions volcaniques dans le monde (NOOA, 2022)
Les apparitions d'OVNI : une cartographie plus intéressante qu'on pourrait croire pour chercher des (fausses) corrélations
Projections cartographiques
- Pour chaque éclipse, on trace généralement une ou deux cartes générales de l'éclipse. Sur ces cartes on fait figurer les courbes suivantes : la bande de centralité (lorsqu'elle existe), les limites boréale et australe de l'éclipse, les courbes de commencement, de fin et de maximum au lever et au coucher du Soleil, ainsi que les courbes de commencement et fin pour des instants donnés (toutes les heures en général). Pour le tracé de ces cartes, on utilise une projection stéréographique, c'est-à-dire une projection azimutale conforme. Cette projection, qui conserve les angles mais pas les distances, déforme les continents mais permet d'avoir une représentation des pôles terrestres sur la carte. On utilise également une projection orthographique, elle permet de représenter la trajectoire de l'éclipse sur un globe terrestre vu de l'espace.
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7:51
Vagabondage, un jeu de rôle à partir de cartes et de photographies aériennes de l'IGN
sur Cartographies numériquesVagabondage est un jeu de rôle en solitaire qui se joue en ligne sur les cartes et photographies aériennes de l'IGN. Entre survie et rencontres, vous incarnez un personnage en fuite dans la campagne française. La seule chance de t'en sortir : savoir lire une carte !
L'histoire commence avec un capital de survie de 6 points. Au fur et à mesure de vos pérégrinations vous pourrez perdre ou gagner des points de survie pour terminer votre mission. On peut s'aider de la carte pour récupérer des points de survie (voir les règles du jeu).
Le jeu a été conçu par Jean-Marc Viglino (ingénieur IGN) sur une idée originale de Thomas Solonce. Il a fait l'objet d'une présentation lors du webinaire Carte Blanche #14 jeudi 4 avril 2024. L'auteur partage d'autres applications sur Github. Jean Marc Viglino et Thomas Solonce peuvent être suivis à partir de leur compte sur X-Twitter (@jmviglino et @TSolonce).
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-
20:07
HUMAINS ET ANIMAUX, une géographie de relations
sur Les cafés géographiquesDe l’élevage aux productions industrielles, de l’abattage rituel au bien-être animal, des animaux de laboratoire aux antispécistes, de la zoophilie à l’extermination, les relations des humains avec les animaux nourrissent de nombreux débats parfois polémiques, souvent violents qui trouvent des réponses différentes en fonction des contextes et stimulent l’enquête géographique.
D. Oster et J. Estebanez (Photo M.Huvet-Martinet)
C’est devant un assez jeune public que nous avons accueilli Jean Estebanez (J.E) pour un café de géographie sociale et culturelle. Maître de Conférences à l’UPEC (Université Paris Est-Créteil), J.E est l’auteur d’une thèse sur « le zoo comme dispositif spatial » et a structuré son exposé autour des thèmes développés dans l’excellent dossier récemment publié à la documentation photographique*et qui fait le point sur la question.
La mise en relation des humains avec d’autres mondes et notamment le monde animal passe par différents moyens. S’il semble plus facile de communiquer avec les grands mammifères, il y a néanmoins de multiples possibilités de communiquer avec d’autres animaux (les insectes, par exemple), dès lors qu’on fait l’effort de s’intéresser à ce qui compte pour eux : on ne s’adresse pas avec un scarabée, pour qui les vibrations sont essentielles, comme à son chien. Il y a donc une grande diversité dans ces relations. Par ailleurs, si les humains n’ont jamais été seuls sur terre, mais ont vécu entourés de multiples espèces (comme en attestent les peintures rupestres préhistoriques), il apparait essentiel d’explorer ce que sont les relations interspécifiques.
Humains et animaux à l’âge de l’Anthropocène.
Si on considère que ce sont les humains qui sont devenus la puissance motrice de transformation des écosystèmes et au-delà, de la géologie, l’Anthropocène est devenu le terme qui désigne notre rapport au monde vivant, caractérisé par un effondrement rapide de la biodiversité. Ce sont ainsi les relations avec le monde animal qui perdent en diversité avec la disparition d’espèces. Les relations avec les animaux peuvent relever de la symbiose, de l’exploitation, de l’amour, de la destruction, de la prédation. Une même pratique, la chasse par exemple, se détermine très différemment suivant les espaces considérés.
La relation avec l’animal est socialement, anthropologiquement, historiquement située et donc extrêmement diversifiée.
Diagramme de Voronoï représentant la composition de la biomasse. Source : Yimon Bar-On and Ron Mil, « the biomass distribution on Earth » PNAS, in J.Estebanez Doc.Photo 8149, CNRS Editions – Alexandre Nicolas
Des chercheurs américains ont cherché à évaluer la biomasse globale et sa répartition. Ils ont représenté graphiquement par un diagramme de Voronoï cette biomasse et les ordres de grandeurs des différentes espèces la composant. A gauche, la biomasse totale (A) ainsi que la répartition entre ses différents composants sont représentées par des surfaces de tailles proportionnelles (les formes n’ont pas de significations particulières). On prend alors conscience de la domination considérable des plantes terrestres pour 450 gigatonnes (GT), les animaux ne représentant que 2 GT de carbone. La répartition entre les catégories animales (B) à droite montre qu’elles sont principalement dominées par le groupe des arthropodes. La part des humains apparait fort modeste comparée à la biomasse globale et à celle des animaux même si leur impact est décisif sur la recomposition générale de la biomasse.
Les espaces et territoires des animaux.
Dans un monde structuré essentiellement par les hommes, les animaux se sont adaptés même dans des espaces qu’on pense totalement dominés par l’homme en zones urbaines.
L’exemple de Paris est significatif.Paris, niche écologique ? Source Atlas de la nature de Paris, ed de la ville de Paris, 2020, in J. Estebanez Doc.Photo 8149, CNRS Editions – Alexandre Nicolas
La répartition géographique de quelques espèces à Paris met en évidence la grande diversité de la présence animale dans une métropole. Sa faune riche d’au moins 1618 espèces, si on y inclut les poissons et crustacés de la Seine. On est bien loin de l’idée reçue qu’il n’y aurait que des rats dans les égouts et des pigeons dans les rues. On remarque la présence animale importante dans les zones humides, le long de la petite ceinture mais aussi dans les bois de Vincennes et Boulogne. On repère également les espaces verts moins importants des Parcs Monceau, Montsouris, du Luxembourg, des Buttes-Chaumont qui accueillent chouettes, orvets, renards, escargots…
A l’échelle du foyer domestique, dont ne rend pas compte cet atlas, les animaux sont également présents en nombre. Il s’agit bien sûr d’animaux familiers (chiens, chats…) mais aussi d’acariens, et de très nombreuses espèces d’insectes.
La présence animale structurée dans des lieux spécifiques.
Les abattoirs apparaissent ainsi comme un lieu central de notre relation à l’animal mais progressivement invisibilisé, au fur et à mesure de l’industrialisation et des exigences hygiénistes de la mise à mort. Dans les pays riches, on assiste progressivement à sa sortie de l’espace public. Il existe pour autant de fortes variations qui démontrent que l’abattage ne relève pas seulement de considérations techniques mais aussi de rapports sociaux à la mort.
Par exemple, au Soudan, la mise à mort des animaux peut être effectuée devant les maisons et dans l’espace public, dans une atmosphère festive, sans que cela apparaisse comme une transgression de normes urbaines et morales.
Le zoo atteste d’un autre type de rapports avec les animaux. Lieux de spectacle vivant des animaux, ils attirent chaque année plus de 600 millions de visiteurs venus pour voir des animaux qualifiés de « sauvages » ou « exotiques ». Les animaux sont captifs et ont été très longtemps présentés dans des cages dont les barreaux étaient explicitement surdimensionnés ou ornés, pour affirmer un rapport de domination des humains sur les animaux. A compter du début du 20e siècle, les zoos ont progressivement été aménagés en suivant les principes de Carl Hagenbeck. Il propose de séparer les animaux des visiteurs par des fossés créant ainsi une sorte de continuité visuelle entre les uns et les autres, à l’aune d’une transformation de la relation homme/animal. Carl Hagenbeck crée ainsi une relation qui se veut apaisée entre ces animaux sauvages en « liberté », que le visiteur peut observer dans leur naturalité. Ce n’est plus l’enfermement qui est le thème central de la visite mais la continuité et la proximité. La plupart des zoos, notamment celui de Vincennes, ont appliqué ces principes.
L’aménagement du zoo de Milwaukee (1961) suivant les principes de C.Hagenbeck utilise l’utilisation des fossés pour la composition du paysage photo David Hancocks, in J Estebanez, Doc photo 8149, CNRS Editions – Alexandre Nicolas.
Les parcs à Chiens qui se développent récemment posent le problème de la place des animaux domestiques en ville.
Les animaux ont toujours été présents dans les espaces urbains, notamment les animaux de traits (chevaux, bœufs, mulets, ânes…), pour le transport des personnes et des marchandises. Au début du XXème siècle, on pouvant ainsi compter de 80 000 à 100 000 chevaux à Paris. Il y a toujours eu de ce fait des équipements urbains adaptés à la présence animale (des écuries, des abreuvoirs…). La demande actuelle pour les parcs à chiens s’insère dans la problématique de la reconfiguration de la place des animaux en ville qui sont maintenant non plus d’abord des animaux de travail, mais des animaux familiers. Les parcs à chiens sont des équipements qui participent du réaménagement des espaces publics urbains, parfois dans un contexte de gentrification dans lesquels se transforment des quartiers populaires. La création de parcs à chiens, très développés aux Etats-Unis, souvent à la demande d’associations de résidents, témoigne de la requalification et des nouveaux usages légitimes des espaces publics qui émergent. Des parcs fréquentés par des SDF ou des dealers peuvent ainsi être progressivement transformés. La diversité des races de chiens qui fréquentent ces parcs participent d’ailleurs à des logiques de classement des classes sociales.
La chasse, une pratique controversée.
La chasse est singulière en ce qu’elle ne dissimule pas la violence vis-à-vis des animaux mais qu’elle la met en scène et la socialise. Si l’abattoir est un dispositif technique qui cherche à invisibiliser la mise à mort, la chasse en fait un élément central. Dans les différentes formes de chasse pratiquées, se mêlent connaissance, respect, violence, égards, ruse dans le rapport aux animaux et aux territoires. Les chasseurs valorisent d’ailleurs les animaux pour leur capacité à fuir, à ruser. Le chasseur reconnait l’intelligence de l’animal et l’admire même, ce qui ne l’empêche pas de le tuer. Ce rapport est diamétralement opposé à celui d’une forme de compassion protectrice à l’égard de l’animal, dans lequel il faudrait se mettre à sa place, qui structure les positions de certains défenseurs du droit des animaux.
Protéger les animaux : une relation morale.
La marchandisation des animaux, très ancienne, est un rapport crucial aux animaux et peut prendre de multiples formes. Elle apparait comme un type relationnel spécifique dont on peut tirer des ressources dont on tire profit. Certaines espèces peuvent ainsi menacées par les effets de la surchasse ou du braconnage par exemple pour fournir des trophées. La marchandisation peut se faire par la chasse, le braconnage mais aussi le tourisme de vision au cours des grands safaris dans les parcs africains. Le cas des rhinocéros dont la corne est parée de vertus diverses, notamment aphrodisiaques, et dont le prix dépasse celui de son poids en or, est intéressant. Le braconnage des rhinocéros a pris des proportions dramatiques en Afrique du sud, alors même que le rhinocéros participe d’une économie du tourisme de vision importante ; on le protège en pratiquant une technique préventive qui consiste à lui retirer sa corne en la sciant sous anesthésie.
Il existe dans le monde des aires protégées qui présentent une grande diversité de formes et qui apparaissent comme un outil majeur de préservation des populations animales (et végétales). En Afrique anglophone notamment, après avoir chassé intensivement les grands mammifères, les élites coloniales blanches ont mis en place des réserves cynégétiques où la chasse et le braconnage sont maintenant considérés comme une pratique autochtone à combattre.
Se mobiliser pour ou contre les animaux.
L’exemple des ours est significatif puisqu’il mobilise des manifestants dont les logiques s’opposent. Ces mobilisations renvoient à des places divergentes des humains par rapport aux animaux. Les manifestations anti-ours, généralement organisées par les éleveurs, s’organisent suite à l’attaque de troupeaux ou de bergeries par un ours. Les éleveurs défendent une morale de l’élevage et s’opposent à l’introduction (comme en 1996, dans les Pyrénées) et à la protection des ours, même si l’Etat les indemnise pour les brebis perdues. Pour eux, l’enjeu n’est pas seulement monétaire mais moral car il s’agit de prendre soin de ses animaux : il n’est pas question de les laisser attaquer par un ours. D’un autre côté, les militants animalistes pro-ours valorisent la figure de l’animal unique et irremplaçable qu’il faut protéger.
En ce qui concerne les souris de laboratoires reproduites en très grand nombre pour les besoins de la science, leur sacrifice fait l’objet de règles précises qui l’engagent dans un système de dons et contre-dons pour rendre sa mort acceptable. La mort de l’animal est justifiée par la production d’un bien plus grand qui est celui de la science. Elle fait l’objet de protocoles stricts avec des dispositifs techniques validés par des comités d’éthique pour donner « la bonne mise à mort » dans le cadre du laboratoire, montrant que tuer n’est pas rien et ne peut se faire que dans un cadre spécifique.
Le tabou de la zoophilie.
La zoophilie met en jeu une relation intime et charnelle par la sexualité avec des animaux. Elle est significative des relations morales aux animaux car elle est associée à la déviance, et donc, par opposition à la fabrique de la normalité. Elle tient une place importante dans beaucoup de mythologies, notamment grecque. On se souvient des épisodes relatant les multiples métamorphoses de Zeus en divers animaux pour séduire des mortelles. Dans ces récits mythiques, la zoophilie est fréquente mais peut parfois faire l’office de mise en garde contre des excès.
La zoophilie est également une pratique contemporaine : même si les sources, essentiellement psychiatriques, religieuses et judicaires sont très lacunaires, elle concernerait de 4 à 6% de la population nord-américaine. J.E développe le cas d’un scandale dans l’Etat de Washington, lié à la mort d’un homme, suite à des relations sexuelles avec un cheval, en 2005. On s’aperçoit à cette occasion avec horreur qu’il n’y a aucun interdit légal à la bestialité. L’Etat décide alors de légiférer par une loi anti-bestialité. L’argumentation déployée pour développer la loi s’avère complexe : s’il est considéré que l’animal ne peut consentir à l’acte sexuel et qu’il doit donc être protégé, il s’avère qu’il ne consent pas non plus à être engraissé, abattu ou tenu en laisse. L’enjeu relève plutôt de la façon dont sont définies la consommabilité alimentaire et la non-consommabilité sexuelle du fait d’un exceptionnalisme humain. Les législateurs soulèvent le problème de l’élevage qui pratique la stimulation sexuelle et l’insémination. Il s’agit alors d’exclure ses pratiques de la sexualité. La distinction se fait donc entre la zoophilie, définie comme une sexualité non reproductive, et donc immorale, et une pratique sexuelle (l’insémination) destinée à la reproduction, et donc légitime.
Les questions de la salle ont permis d’approfondir certains points.
- L’intérêt de la géographie pour ce sujet des relations humains/animaux est ancien. On trouve chez Elisée Reclus (1830-1905) des propos sur la participation des animaux aux labeurs humains. Dans les années 1920-1930 des tableaux détaillent la grande variété des animaux. Dans les années1950 et surtout 1960-70, des travaux importants, principalement chez les géographes anglophones, structurent et approfondissent ce champ de recherche. La dimension spatiale de l’approche donne son caractère géographique aux recherches, notamment au regard de l’anthropologie. Les progrès considérables de l’éthologie ont permis de faire progresser ce champ d’études.
- Les zoos bien que sous pression, demeurent des lieux très fréquentés (environ 600 millions de visiteurs/an) : c’est un espace sans équivalent car il présente des animaux vivants même s’ils sont dominés et enfermés. Les zoos ont actuellement un discours de légitimation en s’affirmant comme un lieu de protection d’espèces en voie de disparition, ce qui pose des questions car beaucoup d’espèces menacées ne sont pas présentées au public.
- Les nuisibles sont des animaux définis comme indésirables, dans un processus de construction sociale. Les espèces définies comme nuisibles sont également déterminées légalement, de façon variable suivant les époques, les lieux et en fonction des usages : les insectes, une des plaies d’Egypte, souvent combattus, peuvent aussi être élevés comme source de protéines du futur. Le pigeon pensé comme nuisible à Paris est positivement associé à l’image de la ville à Venise.
- Le trafic d’animaux est attesté au moins depuis l’Antiquité. Actuellement, c’est le deuxième trafic mondial après la drogue. Il participe à l’extinction de certaines espèces. C’est un marché très mondialisé avec une géographie des différents trafics. Le marché chinois est par exemple très demandeur en cornes de rhinocéros dont les braconniers d’Afrique du sud sont pourvoyeurs. L’interdiction en 1970 de fabriquer des objets en écailles de tortue génère aussi un trafic illicite important.
- Les interfaces entre les territoires des animaux sauvages et espaces urbains posent le problème de l’extension des aires urbaines qui se déploient vers les territoires d’animaux sauvages, comme à Los Angeles, avec le cas du puma. La ville est aussi une niche écologique qui a des propriétés qui conviennent à certains animaux, qui y trouvent de la nourriture et de la chaleur en hiver. Les pies, animaux forestiers, sont ainsi devenues totalement urbaines.
- La corrida est un véritable cérémonial, c’est exemple clair de la ritualisation de la mise à mort comme spectacle. La mort est l’aboutissement et le point d’orgue du combat de l’animal. L’idée de mettre en scène la mort est de moins en moins accepté, comme c’est également le cas dans le cadre de la chasse.
- Les cirques eux aussi, comme les zoos, sont sous pression et sont accusés d’exploiter illégitimement les animaux, présentés comme maltraités voire dénaturés dans le cadre de spectacles dégradants. Contrairement aux zoos, les spectacles d’animaux au cirque n’ont pas réussi à se (re)légitimer par le biais de la protection d’espèces en voie de disparition.
- Les animaux, auxiliaires de vie. Cette fonction atteste d’un nouveau rapport aux animaux familiers. Un procès en inutilité est fait par certains vis-à-vis de ces animaux auxquels trop de soins et d’attention seraient destinés. Les présenter comme des auxiliaires de santé, dont la compagnie a des effets bienfaisants y compris médicaux, est une façon de contrer ce discours. On voit ainsi des hôpitaux ou des Ephad accepter d’accueillir des animaux familiers. On peut aussi noter les cas d’utilisation d’animaux, comme les porcs, dans le cadre de greffes (reins).
*Jean Estebanez, Humains et animaux, documentation photographique 8149, ed. CNRS, 2022
Micheline Huvet-Martinet, relu par J.Estebanez, avril 2024
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14:00
Automatisation de publication des données de qualité de l'air sur Mastodon
sur GeotribuDes cartes automatiques et géopulmonaires, sur le Fédivers, pour avertir des épisodes de pollution et de qualité de l'air en Ile-de-France et pas que
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9:00
Votre application est-elle compatible avec la licence Affero GPL 3.0???
sur Neogeo TechnologiesLors du changement de licence sur OneGeo Suite, il est important d’examiner la compatibilité des dépendances avec Affero GPL. Au vu des implications qui en découlent, est-il surtout possible de vérifier que nos dépendances aient toujours une licence conforme ?
La compatibilité entre les licences?La compatibilité de licences inclut deux éléments clé à prendre en compte :
- Le projet en lui-même (ex : un module Python, une bibliothèque de fonctions, etc.) ;
- Un travail dérivé (ex : un logiciel complet comme FireFox). Les travaux dérivés d’un projet, quant à eux, peuvent être des modifications du code du projet ou des produits intégrant le projet.
Une compatibilité des licences sera possible lorsque le travail dérivé possède une licence qui n’enfreint pas les règles de la licence du projet.
Les licences « copyleft » obligent à redistribuer les travaux dérivés sous la même licence (ou une compatible) pour protéger les libertés du code et de l’utilisateur. A contrario, les licences permissives autorisent le changement de licence, et il est également possible de faire un produit propriétaire, en intégrant des composants sous ce type de licence. Par exemple, Sony base son système d’exploitation propriétaire de la Playstation sur FreeBSD, qui est un logiciel libre sous licence FreeBSD.?
Source : [https:] (Creative Commons BY-SA-3.0)?Dans ce schéma, le code en domaine public est intégrable dans un produit MIT, lui-même dans un produit sous licence BSD, lui-même dans un produit licence Apache 2.0, et ainsi de suite jusqu’à la licence Affero GPL 3.
Deux catégories supplémentaires sont introduites par ce schéma?:
- Weakly protective (faiblement protectrice)?: elle implique qu’une modification du code doit être sous la même licence (donc rester libre). Néanmoins, l’intégration du projet peut se faire dans un produit sous une autre licence (même propriétaire).
- Network Protective (protectrice des utilisateurs réseau)?: la licence GPL protège les utilisateurs de la machine. Dans le cadre d’applications client-serveur, la partie serveur protège l’utilisateur du serveur, donc l’administrateur système. Une conformité à la GPL existe dans le cas où l’administrateur système de OneGeo Suite a accès aux sources modifiées du produit, mais pas l’utilisateur de la partie client. Les licences Network Protective permet aussi de protéger la liberté des utilisateurs du client.
Notez bien les versions des licences : par exemple la licence Apache 2.0 est compatible avec la licence LGPL, alors que la version 1.1 ne l’est pas.
Pour vous aiguiller, voici quelques incompatibilités à souligner?:
- Apache 1.1 ou MPL 1.1 (Mozilla Public Licence) ne sont pas compatibles avec les licences GPL, alors qu’une clause explicite de compatibilité existe dans les versions 2.0 de ces mêmes licences ;
- CC-BY-3.0?empêche de changer la licence, donc impossible à changer en AGPL. La version 4.0 permet explicitement de changer la licence en GPL 3.0 et donc en AGPL 3.0 ;
- Licence originelle BSD?: elle forçait à indiquer une notice de copyright dans la documentation du produit final, ce qui peut poser problème quand il y a de nombreux composants avec cette licence dans un produit.
En pratique, la conformité de licence peut se vérifier grâce au DevOps.
Pour illustrer nos projets, essentiellement en Python et Javascript, nous vous présentons deux outils simples qui pourront vous aider. Dans ces exemples, nous nous en servirons en ligne de commande, afin de comparer les licences des dépendances avec une liste validée de licences.?
Vérification des licences en Python?L’outil « pylic » analyse tous les modules Python installés dans l’environnement virtuel et compare leurs licences avec une section du pyproject.toml. S’il trouve un module avec une licence non validée, il sort en émettant erreur que l’on pourra exploiter dans une CI.
Commençons par installer le programme?:?
$ pip install pylic?
Ensuite, nous indiquons à “pylic” les licences compatibles avec notre logiciel, en lui donnant une liste de licences compatibles AGPL 3.0, dans la section tool.pylic de notre pyproject.toml :
$ cat << EOF >> pyproject.toml? [tool.pylic]? safe_licenses = [? "Apache Software License", "BSD License",? "BSD",? "MIT License",? "MIT",? "Mozilla Public License 2.0 (MPL 2.0)",? "GNU Library or Lesser General Public License (LGPL)",? "GNU Lesser General Public License v3 or later (LGPLv3+)",? ? "Python Software Foundation License",? "Historical Permission Notice and Disclaimer (HPND)"? ? ]? EOF?
Vous remarquerez que ces licences ont parfois des noms très similaires. En effet, “pylic” s’appuie sur le nom déclaré par le mainteneur du module python (dans le setup.cfg/setup.py…) qui n’est pas normalisé. Nous devons déclarer comme « safe » les deux identifiants « MIT » et « MIT License », alors que nous aurions pu utiliser les identifiants de licence SPDX dans la configuration du module Python.
Revenons à “pylic” et lançons une vérification :
$ pylic check? ✨ All licenses ok ✨?
Comment peut-on faire en cas de non-conformité ?
En commentant la licence « Apache Software License » de pyproject.toml, nous obtenons ce message :
$ pylic check? Found unsafe licenses:? ? nltk (3.8.1): Apache Software License? ? phonenumbers (8.13.8): Apache Software License? ? importlib-metadata (6.1.0): Apache Software License ? bleach (6.0.0): Apache Software License? ? cryptography (42.0.1): Apache Software License? ? regex (2023.12.25): Apache Software License? ? django-onegeo-suite (1.0.2): Apache Software License? ? requests (2.31.0): Apache Software License? ? packaging (23.2): Apache Software License? ? pyOpenSSL (24.0.0): Apache Software License? ? tzdata (2023.4): Apache Software License? ? elasticsearch (7.17.9): Apache Software License? ? async-timeout (4.0.3): Apache Software License? ? josepy (1.14.0): Apache Software License? ? django-onegeo-rproxy-mapstore2 (1.0.0b2): Apache Software License?
Plutôt simple, non???
De la même façon, on peut vérifier les licences des projets javascript avec license-checker. ilIl n’est toujours pas au courant des licences qui existent donc il faudra construire la liste à la main.?
L’utilisation est plutôt simple?:?
$ npx license-checker --onlyAllow "CC-BY-4.0;ISC;Apache-2.0;BSD-3-Clause;Custom: [https:] Domain;CC0-1.0;MPL-2.0" --production??
Package « @fortawesome/fontawesome-common-types@0.2.36 » is licensed under « MIT » which is not permitted by the –onlyAllow flag. Exiting.?
?On obtient des erreurs pour chaque licence non autorisée.?
L’option «?–onlyAllow?» permet de lister les licences autorisées séparées par des point virgules «?;?». Tandis que l’option «?–production?» permet d’écarter les licences des modules de la section «?devDependencies?» du package.json.?
Pensez aussi à corriger la section «?license?» du package.json pour ne pas perturber l’outil?:?
? "license": "AGPL-3.0-only",?
Je vous conseille aussi d’ajouter un script dans le package.json pour automatiser les vérifications?:?
cat package.json?? {? [...]? ? "scripts": {? [...]??? "lint": "vue-cli-service lint",? ??? "license-checker": "license-checker --onlyAllow \"MIT;CC-BY-4.0;ISC;Apache-2.0;BSD-3-Clause;Custom: [https:] Domain;CC0-1.0;MPL-2.0\" --production" ? },?
On peut ainsi lancer simplement?:?
$ npm run? license-checker?
Il existe probablement des outils plus sophistiqués pour vérifier la compatibilité des licences des bibliothèque externes utilisées par votre projet, notamment en utilisant la matrice de compatibilité des licences de l’OSADL?: [https:]] ?
Mais pour une utilisation légère et rapide dans une CI, ces deux outils feront l’affaire, en investissant néanmoins un peu de temps pour vérifier les nouvelles licences qui peuvent apparaître pendant la vie de votre projet.? ?
Sources?:?[https:]] ?: image compatibilité?
[https:]] ?: informations sur les compatibilités avec la GPL?
[https:]] : compatibilité Apache 2.0 et GPL?
[https:]] : utilisation de license-checker?
Rédacteur : Sébastien DA ROCHA
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20:55
La grille communale de densité : un nouveau zonage d'étude proposé par l'INSEE
sur Cartographies numériquesLa grille de densité communale à 7 niveaux proposée par l'INSEE depuis 2022 est intéressante car elle permet de tenir compte de la distribution de la population à l’intérieur de chaque commune. Elle fait partie des zonages d'étude proposés par l'INSEE, qui permettent de regrouper les communes selon différentes logiques (zones d'emploi, bassins de vie...). Cette grille de densité n'est cependant pas très pertinente pour des petits territoires comme les DROM, caractérisés par un faible nombre de communes.
La grille communale de densité à 7 niveaux (source : INSEE, 2022)
La grille communale de densité peut être consultée sous forme de carte interactive sur le site de l'Observatoire des territoires (avec des données actualisées et une palette de couleurs différente).
La grille est construite en découpant le territoire en carreaux de 1 kilomètre de côté. On repère ainsi les zones agglomérées. C’est l’importance de ces zones agglomérées au sein des communes qui va permettre de les caractériser (et non la densité mouyenne de la commune que l'on utilise habituellement). Le passage des carreaux à la commune se fait en fonction de la part de la population communale dans les différents types de cluster. La détermination des agrégats suit la méthode européenne (par degré d'urbanisation conçue en 2011), mais avec des adaptations selon le type de clusters urbains ou ruraux.
La grille à 7 niveaux est une subdivision de la précédente grille européenne à 3 niveaux. Ce zonage plus fin permet de distinguer :
- au sein des communes rurales : les "bourgs ruraux", le "rural à habitat dispersé" et le "rural à habitat très dispersé" ;
- au sein des communes de densité intermédiaire : les "centres urbains intermédiaires", les "petites villes" et les "ceintures urbaines" ;
- les communes denses, ou densément peuplées, restent inchangées. Elles correspondent aux communes des "cities" européennes, dénommées "grands centres urbains" dans la grille détaillée.
D'un point de vue méthodologique, la détection des carreaux se fait en fonction de leur contiguité. Mais ensuite pour passer à la commune, les densités sont recroisées avec des seuils de population en ce qui concerne les clusters urbains et les clusters ruraux compris entre 300 et 50 hab/km². Ce qui a tendance à généraliser la donnée (voir la méthodologie).
Une fois constituée, la typologie peut être recroisée par exemple avec le temps d'accès aux équipements de gamme intermédiaire ou supérieure.
Temps d’accès médians aux équipements selon la grille de densité communale à 7 niveaux (source : INSEE, 2022)
Cette nouvelle grille de densité propose ainsi une lecture plus fine du territoire. Cependant, dans certaines analyses socio-démographiques, cette grille ne suffit pas, à elle seule, pour comprendre les spécificités territoriales comme le phénomène de périurbanisation et le rapport des pôles à leur couronne.
La grille communale de densité fait partie des zonages d'étude proposés par l'INSEE (au même titre que les unités urbaines, les aires d'attraction des villes, les zones d'emploi, les bassins de vie). Les données sont à télécharger sur le site de l'INSEE.
Le jeu de données disponible sur le site de l'INSEE permet d'aller plus loin dans l'analyse en observant, pour chaque commune, le pourcentage que représente chaque niveau, de P1 (grands centres urbains) à P7 (rural à habitat très dispersé).
Dans un logiciel de cartographie ou un SIG, cela permet ensuite de faire des typologies plus fines. Voici par exemple les communes rurales en France qui présentent un habitat dispersé, voire très dispersé. Attention : par habitat, il faut entendre ici un habiter plus ou moins dense et non la morphologie du bati.
Typologie des communes rurales en fonction de leur part d'habitat dispersé (source : INSEE, 2024)
Typologie des communes rurales en fonction de leur part d'habitat très dispersé (source : INSEE, 2024)
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Zones d'emploi en France (2020) : l'INSEE propose une nouvelle méthode de zonageL'INSEE propose un nouveau gradient de la ruralité (La France et ses territoires, édition 2021)
Code officiel géographique et découpage administratif de la France (INSEE)
Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
Comparaison entre l'INSEE Statistiques locales et l'Observatoire des Territoires
Etudier les mobilités scolaires à partir des données de déplacements domicile-études de l'INSEE
Bâti dispersé, bâti concentré, des disparités territoriales persistantes (INSEE, 2021)
Intérêt et limites du zonage en aires urbaines
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Code officiel géographique et découpage administratif de la France (INSEE)
sur Cartographies numériques
Le Code officiel géographique (COG), qui permet d’obtenir les codes et libellés des zonages administratifs, fait l'objet d'une mise à jour annuelle. Il contient, pour chaque année depuis 1999, les listes des communes, des cantons, des arrondissements, des départements, des régions, des collectivités territoriales ayant les compétences départementales, des collectivités d’outre-mer et des pays et territoires étrangers.Pour faciliter l’utilisation du code officiel géographique (COG), l'INSEE met à disposition un nouveau moteur de recherche par zone géographique ; il permet d’obtenir toutes les informations sur les zonages au 1er janvier 2024
Le Code officiel géographique (COG) est indispendable, car il sert de clé d'identification unique. C'est grâce à lui que l'on peut par exemple effectuer des jointures entre des bases de données. Il est repris notamment dans la base de données ADMIN EXPRESS de l'IGN qui fournit le découpage administratif de la France par communes, cantons, arrondissements et départements. ADMIN EXPRESS COG est conforme au code officiel géographique publié chaque année par l’INSEE.Téléchargement du Code officiel géographique
Table d’appartenance géographique des communes
Téléchargement du détail des zonages d'étude
Table d'appartenance géographique des IRIS
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13:12
Le Dessin du Géographe n°100. Une aventure graphique et numérisée au long cours
sur Les cafés géographiquesAu Festival international de Géographie 2020 de Saint-Dié-des-Vosges, le Dessin du Géographe présentait à la librairie Le Neuf une exposition-anniversaire de ses dix ans de parution sur le site internet de l’Association des « Cafés-géo » (cf. dessin n°83).
Exposition en 2020 des « dessins du géographe » au FIG de Saint-Dié (photo de Roland Courtot)
Début 2024 le dessin n°100 est atteint, Michel Sivignon prend sa retraite de la Rédaction de la page web, que deux nouveaux sont venus rejoindre depuis plusieurs années. Michel Sivignon a été « l’inventeur » de l’idée « dessin du géographe » et a entraîné Roland Courtot dans cette aventure graphique et numérisée au long cours. Simon Estrangin, aquarelliste et pédagogue du travail sur le motif, et Charles Le Cœur, géomorphologue des Massifs anciens et dessinateur de terrain, sont venus prêter main forte. Les collaborations des collègues et de quelques géographes étrangers n’ont pas manqué, mais jusqu’ici tout le champ du dessin géographique n’a pas été couvert et il reste certainement beaucoup à explorer. Essayons, dans le texte qui suit, de tirer quelques leçons de toutes ces images dessinées et parcourues, et des questions et réponses qu’elles peuvent (et doivent) poser et apporter.
Roland Courtot, Simon Estrangin, Charles Le Cœur, Michel Sivignon
Ce que le dessin peut apporter à la géographie (Simon Estrangin)
En 2010, dans leur intention initiale, R.Courtot et M.Sivignon, proposaient de créer une rubrique qui travaille à faire « sortir de l’oubli une pratique [le dessin] et à la raccrocher au devenir de la géographie ». Aujourd’hui, la rubrique compte cent numéros et couvre une variété incroyable de dessins (croquis de terrain, caricature, illustration de manuel…), d’époques (avec une attention particulière au dessin contemporain), d’espaces, de courants géographiques. Elle propose donc un vaste panorama. À la parcourir on se convainc que le dessin est bel et bien un outil qui présente encore de nos jours de nombreux intérêts. La liste ci-dessous tente de les répertorier en associant à chaque point un ou deux numéros de la rubrique à titre illustratif.
Un corpus à étudier
Pour étudier les représentations qui portent sur un territoire, sur des paysages.
n° 18 Gravures de Marc Théodore Bourrit, Roland Courtot
n° 97 Visions d’Orient, Michel SivignonPour étudier l’histoire de la discipline.
n° 19 : Un grand affichiste au service de la géographie, deux dessins de R.Broders, Roland Courtot, Michel Sivignon
n° 77 : Maroc Le dessin colonial de Théophile Jean Delaye, Michel Sivignon, Jean-François TroinLe dessin sur le terrain
Un outil qui accompagne les géographes dans leur (re)découverte d’un lieu et aiguillonne leur curiosité.
n° 45 Un pont sur la Neretva, Anne Cadoret
n° 89 Le dessin illustration du confinement, Martine TabeaudUne pratique qui aiguise les sens et élargit le champ de la perception.
n° 81 Les dessins en excursion géographique, Roland CourtotUn outil convivial qui crée un climat de confiance entre le dessinateur et ceux qu’il observe. Un moment d’échange.
n° 17 : Les femmes de Marrakech, Elise Olmedo
n°82 : Le dessinateur et le photographe : la photographie comme agression, Roland Courtot, Simon Estrangin et Michel SivignonLe dessin permet une prise de note efficace et favorise la mémorisation.
n° 25 : Une double-page du carnet de terrain d’Emmanuel de Martonne : la vallée d’Anies (Roumanie), Gaëlle Hallair
n° 62 : Croquis d’Albert Demangeon en Limousin (1906-1911), Denis WolffUn premier travail pour trouver et pointer ce qui est signifiant.
n° 90. Retour vers les montagnes d’Irlande du Nord : un changement de regard, Charles Le Cœur.Le dessin et la réflexion
Le dessin peut fertiliser la recherche en soutenant un effort d’imagination et de visualisation.
n° 91 Sous le pinceau de l’archéologue. Vues du passé de l’Amazonie, Stephen RostainLes géographes recueillent des dessins auprès des enquêtés pour étudier leurs représentations de l’espace.
n° 49 : Dessins pour interpréter les perceptions du rural par les citadins chinois d’aujourd’hui, Emmanuel Véron
n° 57 L’enfant et la guerre : Dessin d’enfants bosniens représentant les combats (1991-1995), Bénédicte TratnjekLe dessin peut encourager l’interdisciplinarité (botanique, entomologie, géologie…)
n° 71 Le trait et la lettre dans les carnets d’Afrique de Christian Seignobos, Michel Sivignon
n° 88 Dessin de géographe, dessin d’architecte : rencontres. Michel SivignonLe dessin peut accompagner des pensées relativement abstraites (proposer notamment des modèles)
n° 26 Jean Pierre Deffontaines: une modélisation paysagère depuis les fenêtres du TGV, Roland Courtot
n° 11 La « coupe-synthèse » de Yves Lacoste et Raymond Ghirardi, Michel Sivignon,Enseigner, communiquer, diffuser
Le dessin peut être une pratique pédagogique efficace.
n° 31 : Paysages de montagnes et de glaciers, Eduardo Martínez de Pison, Roland CourtotLe dessin implique des choix graphiques (il souligne, omet, ajoute, recompose, crée des modèles) qui permettent la diffusion d’un propos
n° 48 : Un bloc diagramme des falaises d’Ouessant, Julien Gayraud
n° 56 : Carnet de voyage dans les îles Gotô (juillet 2009), Philippe PelletierLe dessin peut s’appuyer sur l’émotion, l’humour, la narration (BD), et rendre un propos plus attractif et percutant.
n° 29 : Humour et Géographie sur le littoral alicantin, Gabino Ponce Herrero, Roland Courtot
n° 30 : Déforestation en Amazonie en bande dessinée, Hervé RégnaudExpérimenter ?
Le dessin est propice à des descriptions des lieux qui intègrent des thèmes peu abordés comme l’ambiance, la lumière, le fugitif.
n°86 : 100 ans de dessins de géographes dans les Écrins, Roland Courtot, Charles Le Coeur, Simon EstranginEnfin, ce panorama peut se compléter et se prolonger par la lecture d’articles consacrés au dessin et publiés dans les revues scientifiques ces dernières années.
Arango L., Guitard E., Lesourd C., et al. (2022), « Appréhender les relations à la nature en Afrique par le dessin sur le terrain » Sources. Materia & Fieldword in African Studies, n° 4, p. 381?408.
Herrmann, L. (2021). « Dessiner à l’Université. Esquisse d’un cheminement», Echogéo, 55.
Lascaux A.-A. et Rigaud A (2022)., « Dessiner son terrain pour le ressentir », EchoGéo, 62.
Roussel F. et Guitard E. (2021), L’usage du dessin dans l’enquête de terrain en sciences sociales, État des lieux et perspectives depuis la géographie et l’anthropologie, Carnets de Terrain
[https:]] .Dessin de terrain, de réflexion, d’enseignement, d’expérience sensible (Charles Le Cœur)
Dessiner c’est d’abord regarder pour comprendre un paysage ou un espace. Ensuite le crayon peut traduire l’observation sur le carnet de terrain. Il peut aussi reconstituer l’organisation des éléments qui se combinent dans cet espace. Une simple esquisse, un schéma grossier, ou bien une perspective élaborée sur le motif sont des outils de travail.
La question de l’échelle des objets devrait sans doute être mise en avant, puisque le dessin sélectionne les plans et choisi la dimension de la chose représentée. Entre la maison rurale et le paysage de campagne, entre la rue et le panorama de la ville, entre l’arbre et la forêt. Le dessin joue de ces rapports d’échelle en distinguant des plans. Le dessinateur choisit pour donner sens.
Et je me suis interrogé (en géographe physicien) sur les dynamiques associées à ces différentes échelles qui renvoient souvent à des durées très différentes et parfois à des processus différents. Entre le biotope de la prairie fleurie et la forme d’échelle moyenne résultant de la dénudation à long terme, il y a le versant qui conserve les marques (et les dépôts) des évolutions quaternaires et fin-quaternaires mais aussi les formes façonnées par des sociétés qui se sont succédé avec des pratiques différentes. Le dessin séquentiel peut faire apparaître ces éléments emboîtés et les replacer dans un ensemble paysagé plus synthétique.
Cela me pousse à différencier le dessin de paysage des croquis élémentaires qui sont des zooms sur des objets, ou encore des croquis-schémas, qui sont un autre outil pour penser la place des objets (sans nécessairement leur donner une forme précise). À ces schémas s’ajoutent les petits croquis pédagogiques, sortes de modèles synthétiques qui ont peuplé nos manuels de géographie ou les tableaux noirs de nos maîtres.
Enfin je m’interroge sur la place du dessin dans les œuvres de géographie où la photographie ou les diagrammes ont remplacé les rares dessins et schémas. Il est vrai que le concours d’agrégation est un exercice de discours pour lequel nombre de khâgneux ont été formés. Le dire plutôt que le voir. Ainsi, une partie de la géographie française, dans ses textes, s’est appuyée sur des travaux de seconde main. L’acquisition directe de données est parfois longue et périlleuse et il est plus simple d’intégrer dans son discours des éléments (souvent disparates) qui sont tirés des travaux d’autres disciplines pour en esquisser une synthèse territoriale.
Certes, l’observation directe demande du temps, et n’entre pas directement dans le discours. Mais le croquis peut être une étape dans la formulation des choses puisqu’il cherche à replacer des objets dans un espace avant de construire un lien conceptuel.
Les tentations anciennes de la géographie se nourrissaient de statistiques (souvent sans analyse critique des sources) et cherchaient à s’intégrer dans les systèmes des aménageurs. Les explorations plus récentes s’embarquent dans des modèles très abstraits qui ne peuvent se traduire par des croquis figuratifs. Je crois avoir écrit dans un petit texte dans Hérodote, pour dénoncer « les mots de la géographie » de Brunet, Ferras et Théry (1992), qu’il s’agissait d’une vision cubiste de l’espace niant l’échelle et la perspective. Les SIG ont pris le relai, c’est l’ordinateur et ses logiciels qui effectuent les opérations d’analyse des données qu’on leur a confiées.
Le dessin est un outil pour traquer l’hétérogénéité de nos espaces. Il nous demande de mettre les objets que nous voyons à leur place. Mais que peut faire le crayon pour évoquer les réseaux de valeurs invisibles ? Une géographie des flux financiers, une géographie des routes de dealers dans l’ombre, une géographie des intentions de vote, ou une géographie du genre ne s’inscrivent pas avec des traits sur le papier. Le dessin peut alors prendre une valeur de symbole. Comme les images des vieilles pages des bibles enluminées qui évoquent la sainteté, l’enfer ou les prières du jour. Les entêtes de chapitres dessinés par F. Kupka pour « l’Homme et la Terre » d’Elisée Reclus ont cette fonction. Mais la géographie peut-elle être une allégorie ?
Je m’interroge sur l’idée d’introduire le dessin dans les cursus de géographie, comme une géo-graphie d’apprentissage. C’est un rêve à contretemps de notre monde connecté et de ses écrans. Dans l’enseignement secondaire, la majorité des professeurs sont formés comme historiens et même s’ils sont familiers de la lecture d’image, ils sont souvent très loin du papier-crayon. Pour les cursus universitaires, ce sont les savoirs et la recherche intellectuelle à partir de modèles conceptuels qui sont mis en avant. Les « outils » qui étaient autrefois la cartographie et les statistiques ont été largement remplacés par la maîtrise des SIG, qui ont un tout autre intérêt. Si l’approche spatialisée a beaucoup gagné avec ces moyens techniques, les problématiques restent ancrées sur des constats visuels qui peuvent s’inscrire dans le dessin, souvent plus expressifs que la photographie.
Cette rubrique montre combien la pratique du dessin de géographe apporte une expérience sensible : le papier porte les liens entre l’observateur et son décor, c’est un média qui sert à l’appropriation du terrain et guide sa compréhension.
Formes et composition dans le dessin du géographe (Roland Courtot)
Ma participation au développement de la page web du « Dessin du Géographe », en compagnie de Michel Sivignon, a favorisé pour moi, avec beaucoup d’immodestie, des essais dans la géographie de l’art : création d’un carnet scientifique dans « hypothese.org », analyses du contenu géographique de tableaux de paysages sur le site des « cafés-géo ». Cette expérience rédactionnelle et la lecture de cet énorme corpus des pages web a mis en avant, sans d’ailleurs en résoudre les problèmes, quelques questions qui rapprochent le dessinateur géographe de l’art pictural en général : celles de la forme et de la composition d’une œuvre graphique.
Pour ce qui est des formes paysagères, le géographe dessinateur est évidemment l’héritier de l’histoire de l’art pour les questions de point de vue, de projection, de perspective. Son besoin de rester proche d’une vérité-terrain a pu l’empêcher de se libérer plus tôt que le peintre moderne ou contemporain des servitudes que la recherche picturale a cherché à surmonter depuis la Renaissance (cubisme, perspective inversée, etc…).Mais sur le terrain, le géographe a souvent procédé comme le peintre par itinéraires et cheminements qui lui ont fourni une quantité de points de vue à partir desquels il a pu construire ses propres modèles de dessins : croquis panoramique, perspective aérienne, bloc-diagramme, coupe…
Lorsque le peintre construit sa « présentation » d’un paysage terrestre ou marin, urbain ou rural, ou d’un événement historique dans son contexte environnemental, il compose son tableau en organisant à sa guise les objets, les personnages, les paysages réels ou inventés qui lui conviennent, dans sa recherche des émotions esthétiques qu’il veut communiquer. A partir de ses cheminements, le géographe peut, de la même façon, choisir les éléments signifiants du paysage et les organiser en un seul dessin de telle sorte qu’ils fassent « sens », que les relations entre les objets soient sensibles pour le « regardeur » : l’image paysagère peut alors être bien plus qu’un inventaire, et devenir une présentation des formes de l’espace géographique, donc d’un « système » spatialisé.
Ceci entraîne alors une question qui fait différence : celle de la légende. Le tableau du peintre n’a besoin que d’un titre sur un cartel, car sa capacité à produire des impressions esthétiques doit se suffire à elle-même. Tandis que, à l’inverse de la carte géographique qui possède une légende détaillée par laquelle tous les objets qui y sont représentés sont clairement définis, le dessin géographique de terrain n’a pas cette possibilité, où sinon d’une façon très restrictive. Les éléments paysagers que le géographe rencontre sous ses yeux et traduit sur le papier au bout de son crayon sont très (trop) nombreux pour permettre une identification nécessaire aux interprétations qui doivent suivre. Le dessin a besoin de mots : simples notations griffonnées à la hâte sur le carnet en forme de phylactères, ou plus longs commentaires. Dans sa réforme du « croquis de géographie régional » par la chorématique (qui n’est pas pris en compte dans cet article mais qui a eu par ailleurs d’heureuses conséquences sur la figuration des formes d’organisation de l’espace), Roger Brunet a en partie achoppé sur cet écueil : sa tentative de trouver les signes nécessaires à une taxonomie permettant de figurer ces logiques systémiques.
Roland Courtot, Simon Estrangin, Charles Le Cœur, avril 2024
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10:12
How do we use Remote Sensing data at CESBIO ?
sur Séries temporelles (CESBIO)Several data access centres are being renovated at CNES, ESA, and their first versions often lack some of the features we need. Together with colleagues from CESBIO, we have made a presentation of the way we use remote sensing (RS) data: here is a text version of this presentation.
Of course, there are as many ways of using the data as there are users, but we can find some recurring patterns in all CESBIO users. What about you ? How do you use RS data? Please specify that in the article’s comments. There are certainly other modes of use than ours, just as effective.
What users are we ? CESBIO RS users in front of the labAt CESBIO, or among the laboratories we work with, we have different types of users:
- Scientists with high skills in computer science, capable of developing their applications and managing the scaling-up of these processors over large territories
- Non-coding specialist scientists, but able to write scripts, who are interested only in one or more AOIs, possibly over several years and with multiple sensors, who need help with scaling up.
- Scientists who are uncomfortable with coding, or who no longer have the time (did you recognize me?), and who prefer already coded tools.
Finally, in general, we rarely work as on the first illustration of the post, and some of us take pride at never looking at the images (but I know they are lying).
Which data ?At CESBIO, we are observing vegetation using satellites, and we need a high enough resolution to access the agricultural plots, but we are also interested in large territories and their evolution. The Copernicus data fit our needs, in particular Sentinel-1 and -2, and later Trishna, LSTM, ROSE-L or CHIME will be very useful to us. These are global data, with a strong revisit and a good resolution. They volume is huge, and often distributed by granules covering fairly small territories.
Some of us also use lower resolution global observations, such as SMOS, VIIRS, Sentinel-3, Grace, and if in general resolution is lower, the revisit frequency increases, and the volume remains high.
We also need auxiliary data, such as weather data (analysis, forecasts, atmospheric components), field and validation data…
- The data we use often have a global coverage and frequent revisits. We almost never use a single image, we deal with large regions, and often whole years.
- As researchers, we experiment, modify and improve our processors, which never work at first. We develop our own processing tools, so the data is processed many times until we are satisfied with the results
- We sometimes develop interesting processors (yes, we do), and in this case we need to test their scalability to process slightly larger geographical areas..
- Machine learning methods often require the use of randomly distributed patches in different landscapes. In the learning phase, we do not need to use whole images.
It’s true that the trend is to process data close to the source, on remote servers (the Cloud), but downloading is still often necessary, for example when computing resources close to the data are limited or expensive.
Given the quantities of data we use, it is absolutely impossible to download our data by clicking on each of them. We therefore make very little use of interactive data search interfaces, which are mainly useful for data discovery. Some distribution centers provide APIs (Rest, STAC), suitable for some users, but they require to spend time understanding these tools, coding and maintaining them, as the interfaces change. Providing validated, command-line download tools is therefore very necessary, and often overlooked by data providers. For example, we have provided download tools (Peps_download, Theia_download, Sentinel_download, Landsat_download) for several servers, but we had largely underestimated the burden of documentation, maintenance and answering questions, since these tools have been successful. In our opinion, it’s up to the distribution centers to provide them, not up to the users.
Patches from the Sen2VENµS dataset which provides pairs of Sentinel-2 and VENµS data acquired almost simultaneously, to train or validate Sentinel-2 super resolution methods.Automatic learning is often based on small patches randomly selected from the products. To save transfer time, it would therefore be useful for download tools to be able to select the area of interest, dates and spectral bands. For this, storing data in a web-optimized format, such as Cloud Optimized Geotiff (COG), would be very useful.
Some of us need to cross-reference databases, for example to track simultaneous acquisitions between different satellites, often on different servers, taking into account cloud cover or camera angles, for example. An API opening up access to this information when querying the database is therefore very useful, with as few limitations as possible in terms of performance and number of accesses.
On demand processing
In the same way as for downloads, some sites offer on-demand processing. For example, launch an atmospheric correction or a super-resolution tool. Again, if we use them, it won’t be to run them on a single image, but to process large quantities of data. We therefore need to access this processing from the command line or by having a python API accessible on the server where the data is located.
Cloud computing
Processing data on the cloud saves download time, as the output of processing is often smaller than the input (for example, a land cover map produced from a year’s worth of Sentinel-2 data). However, this presents a number of difficulties, and we’d like to see the task made easier.
From one cloud to another, the tools for automating processing, opening virtual machines and launching processes may differ. If the data we need is on different clouds, or if we want to be able to move our processing from one cloud to another, we need to learn the API protocols specific to these clouds, and adapt them from one cloud to another. This is not efficient.
Our work almost always begins with the creation of data cubes, whose dimensions are spatial coordinates, time, spectral bands or any other useful information. The current format of Sentinel-2 data, for example, is a data cube, with a granularity by dates. However, it may be practical to make data cubes larger or smaller than the 100 x 100 km² data tiles. The use of an API that generates these data cubes on the fly, and allows you to apply processing to them, is therefore very interesting. This is the case with the OpenEO library. It’s not the only API of its kind, but it’s well done and has the good taste of being free software.
Access to various clouds through the OpenEO APU (from r-spatial blog)To be able to use data distributed across several cloud servers, OpenEO library needs to be installed on the server side of these clouds. This is how OpenEO came up with the notion of data federation. Datacubes can be generated in parallel on several clouds, with each cloud preparing the part of the datacube for which it owns the data. Participating in this federation therefore also gives visibility to the data available on each cloud.
We kindly urged CNES to install it, and CNES has added it to the GEODES road map and started a « proof of concept » study :).
Help… Help…
Finding information on all these solutions requires a great deal of researches, but should not be the main focus of researchers. What we really need is information, tutorials (but please not video tutorials, which take so much time to find the information you need) and announcements to anticipate changes and improvements. All this is costly and not always included in priorities.
ConclusionsOur colleagues who are developing the Geodes server at CNES seem to have understood our needs, and are preparing a data catalog, data server, a Virtual Research Environment, an information site, python download scripts and are working hard to implement Open EO on our cluster (which requires solving some technical issues apparently). Of course, it takes time, but we should get a lot of improvements compared to PEPS.
The Copernicus dataspace is a bit ahead of us in using all these technologies, but to my knowledge, a good download tool is still missing.
Beta version of Geodes interface and information portal, which will be available in a few weeks.
Thanks !This post is the result of many discussions with my colleagues, with precious inputs provided by Sylvain Ferrant, Julien Michel Emmanuelle Sarrazin and Jordi Inglada at CESBIO.
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9:54
Université Grenoble Alpes : mallette charte graphique Drupal
sur Makina CorpusL’Université Grenoble Alpes (UGA) est dotée d’un écosystème de plus de 200 sites Internet et Intranet classés par familles de sites, par exemple : les sites de structures, les
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9:17
Recension de sites pour s'auto-former en géomatique
sur Cartographies numériques
Il y a la possibilité de s'auto-former à partir des tutoriels fournis par l'Ecole Nationale des Sciences Géographiques (ENSG-Géomatique). Les cours sont mis à disposition sur une plateforme de formation à distance. Ils concernent la cartographie, la géodésie, l'imagerie, la photogrammétrie, la télédétection, l'information géographique, les SIG, la topométrie, la toponymie : [https:]]
L'EHESS met également des ressources à disposition sur sa plateforme géomatique. Ces ressources sont issues de séminaires méthologiques :
[https:]]
Le site Briques de Géomatique de Paul Passy propose une formation par modules (à partir de QGIS et de R) [https:]]
L'UMR Passages (CNRS) fournit des tutoriels sur le logiciel QGIS :
[https:]]
La plateforme SIGEA dédiée à l'enseignement agricole propose également des tutoriels sur QGIS :
[https:]]
Le site Néocarto, animé par Nicolas Lambert et Françoise Bahoken, propose de nombreux outils avec des pistes d'utilisation à partir d'Observable et d'autres applications :
[https:]]
Sur le blog Cartographie(s) numérique(s) :- Outils SIG en ligne et hors ligne (comparatif) : https://cartonumerique.blogspot.com/p/sig_11.html
- Fonds de carte SIG téléchargeables : https://cartonumerique.blogspot.com/p/fonds-carte-sig.html
- Projections cartographiques : https://cartonumerique.blogspot.com/p/projections-cartographiques.html
- Grandes bases de données statistiques : https://cartonumerique.blogspot.com/p/les-donnees.html
[https:]]
GeoRezo, le portail francophone de la géomatique, vous invite à partager, enrichir et proposer vos compétences dans les nombreux domaines techniques, organisationels, juridiques et humains des Systèmes d'Information Géographique (SIG) :
[https:]]
Cette liste de ressources (non exhaustive) est complétée au fur et à mesure. Merci de vos suggestions.
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Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)
Des sources aux SIG : des outils pour la cartographie dans les Humanités numériques
Webinaires "Carte blanche" sur les formes contemporaines de cartographies et géovisualisations (GDR Magis)
Faire de la veille cartographique sur Internet et sur les réseaux sociaux
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8:00
Du nouveau dans notre gamme de formations Drupal
sur Makina CorpusMaîtrisez le CMS Drupal de bout en bout avec notre panel complet de formations
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8:45
Nappes d'eau souterraine : bilan de l’évolution des niveaux en 2022-2023 (BRGM)
sur Cartographies numériques
Entre les périodes de sécheresse et les temps d’inondation, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) dresse un bilan global de l’année hydrologique 2022-2023. Cartes et diagramme à l’appui, ces données accessibles peuvent facilement être exploitées en classe. « Les plus basses eaux 2022 ont été enregistrées entre mi-août 2022 et janvier 2023, avec parfois 2 voire 3 mois de retard », peut-on lire. « L’impact de la pluie efficace sur la nappe est conditionné par l’épaisseur et la nature des terrains traversés ».Situation des nappes phréatiques à l'étiage 2023 (source : © BRGM)
La période de recharge 2022-2023 s’est caractérisée par une succession d’épisodes humides, engendrant des recharges, et d’épisodes secs. Les tendances ont alors alterné entre baisse et hausse. Durant l’automne et l’hiver, les pluies ont été peu efficaces pour la recharge des nappes, du fait d’une végétation active tardivement et de sols très secs après chaque épisode de sécheresse météorologique. Les pluies de fin d’hiver (mars) et du début du printemps (avril) ont permis d’engendrer des épisodes de recharge et de repousser le début de la période de vidange sur les secteurs les plus arrosés. Du fait d’un étiage 2022 très sévère sur une majorité des nappes et d’une recharge 2022-2023 peu intense, la situation des nappes était peu satisfaisante en fin de période de recharge, sauf sur les nappes réactives à mixtes du littoral d'Artois-Picardie, de la façade atlantique et de la Corse.
La période de vidange 2023 s’est progressivement mise en place entre mars et mai. Durant le printemps et l’été 2023, les périodes sèches et humides ont continué à se succéder. Les pluies ont pu être suffisantes pour s’infiltrer en profondeur, générer des épisodes de recharge et soutenir les niveaux. L’impact observé sur les nappes dépendait alors des cumuls pluviométriques et de la réactivité de la nappe. Ainsi, les situations ont pu s’améliorer au droit des secteurs arrosés abritant des nappes réactives ou se stabiliser sur les secteurs moins arrosés et sur les nappes inertielles. L’effet des précipitations sur les nappes s’est cependant atténué en avançant dans la saison estivale. A l’automne, lors de l’étiage 2023, la situation des nappes était très hétérogène, selon les cumuls pluviométriques locaux enregistrés entre l’automne 2022 et l’été 2023 et selon la cyclicité de la nappe.
Lien ajouté le 16 avril 2024
? État des nappes d’eau souterraine au 1er avril 2024
— BRGM (@BRGM_fr) April 16, 2024
Que retenir ?
? 64% des niveaux sont en hausse (57% en février)
? 27% des niveaux sont sous les normales mensuelles (36% le mois dernier et 75% en 2023)
? La recharge est excédentaire sur la quasi-totalité du territoire pic.twitter.com/zEAlM8QKC9En savoir plus
État des nappes d’eau souterraine : un suivi assuré par le BRGM
Cartes sur l'état des nappes d'eau sur plusieurs années
Vigicrues. Le service d'information sur le risque de crue
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Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux
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Carte lithologique de la France au 1/50 000e sur InfoTerre (BRGM)
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7:00
[1’Tech by Oslandia] Réversibilité
sur OslandiaDans cette minute Tech, nos collaborateurs vous proposent d’expliquer une technologie, une méthodologie, un concept. Après open source, LiDAR et webGL, on a brainstormé sur GitLab pour donner notre meilleure définition de la réversibilité.
La réversibilité désigne l’opération de retour de responsabilité technique, par lequel le client reprend les prestations qu’il avait confiées à un prestataire à l’issue du projet. Elle comprend la fourniture de l’ensemble des éléments permettant de retrouver une autonomie avec la solution déployée initialement : logiciels exécutables, codes sources, documentation, paramétrage, supports de formation, données dans des formats ouverts.
Les caractéristiques intrinsèques de l’open source offrent à l’utilisateur ces garanties : l’interopérabilité, le standard et la réversibilité, et ce à des coûts optimaux.
La réversibilité, les prestations et les coûts associés sont souvent les grands oubliés lors d’un démarrage projet, alors qu’une analyse de TCO ( Total Cost of Ownership ) ne devrait pas les occulter. Elle est également un élément clé de la souveraineté du système d’information.
Pensez à l’intégrer dès le démarrage de vos projets !
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19:34
L’état de la liberté académique dans le monde
sur Cartographies numériques
Basé sur une évaluation de la protection de facto de la liberté académique en décembre 2023, l'Academic Freedom Index Update 2024 donne un aperçu de l'état de la liberté académique dans 179 pays et territoires.
Carte de l'Indice de liberté académique - mise à jour 2024 (source : [https:]] )
Conformément aux précédents rapports de l'AFI, les données démontrent que la liberté académique est menacée à l'échelle mondiale. Le rapport 2024 montre que 23 pays connaissent des épisodes de déclin de la liberté académique. Celle-ci n'augmente que dans 10 pays. 3,6 milliards de personnes vivent désormais dans des pays où la liberté académique est totalement restreinte. En prenant en compte une période plus longue, en comparant les données de 2023 avec celles d’il y a cinquante ans, on constate cependant que la liberté académique s’est étendue dans 56 pays.
L'Academic Freedom Index (AFI) constitue actuellement l'ensemble de données le plus complet sur le thème de la liberté académique. L'AFI évalue les niveaux de facto de liberté académique à travers le monde sur la base de cinq indicateurs :- liberté de recherche et d'enseignement
- liberté d’échange et de diffusion académique
- autonomie institutionnelle
- intégrité du campus
- liberté d’expression académique et culturelle
Les données de l'Indice de liberté académique sont conservées dans l'ensemble de données V-Dem, qui comprend les évaluations de la démocratie les plus complètes et les plus détaillées au monde, ainsi que les données de l'AFI. La dernière version de l'ensemble de données et les documents de référence associés peuvent être téléchargés gratuitement sur le site Internet de V-Dem (pp. 238-243 & 322 Codebook). Mais il faut au préalable s'inscrire sur le site.
Pour en savoir plus sur l'état actuel de la liberté académique dans le monde, on peut se référer à la mise à jour de l' Indice de liberté académique et explorer les données sur la carte interactive.
Pour compléter
« La liberté académique menacée dans le monde : les universitaires ont intérêt à s’exprimer ouvertement avant qu’il ne soit trop tard » (Le Monde, 1er avril 2024)En 2006, un citoyen sur deux vivait dans une zone de liberté académique, cette proportion est désormais d’un sur trois. Budgets universitaires en berne, difficultés pour s’exprimer sur des sujets sensibles… Dans un contexte d’érosion démocratique, la tendance est alarmante pour la connaissance et le bien commun. Entretien avec Katrin Kinzelbach, spécialiste en politique internationale des droits de l’homme, à l’initiative de l’indice annuel de liberté académique.
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13:32
Le site Airplanes.live permet de suivre les vols d'avion en temps réel
sur Cartographies numériquesAirplanes.Live est un site dédié aux passionnés d’aviation. Il exploite des récepteurs capables de capturer les données ADS-B (Automatic Dependent Surveillance-Broadcast) et MLAT (Multilatération à pseudo-portée), qui fournissent des informations en temps réel sur les avions dans le monde. Ces données non filtrées permettent aux passionnés, chercheurs et journalistes d’accéder à une quantité incroyable de données liées au suivi des vols. Airplanes.live affiche tous les avions équipés d'ADS-B et de mode S, calculés par MLAT, sur une carte de suivi complète avec des fonctions d'historique et de relecture.
Interface de la carte interactive du site Airplanes.live
Le site permet aussi de suivre plusieurs avions à la foisLe site permet en outre de produire une heatmap du trafic aérien. Patience car l'affichage de la carte peut être un peu long...
Heatmap montrant l'absence de trafic aérien civil au desus de l'Ukraine et de la Russie en raison de la guerre
Airplanes.live peut s'avérer être une alternative intéressante à l'utilisation d'Openflight qui fournit également des données de suivi aérien.
Voir le fonctionnement et le code de l'application d'Airplanes.live sur GitHub.
Compte tenu qu'aucune donnée n'est filtrée, Airplanes.live se prête bien à des enquêtes OSINT, pour montrer par exemple des zones de brouillage de signaux GPS ou pour suivre certains avions suspects. En mars 2024, un profil de renseignement open source sur X, anciennement Twitter, nommé Markus Jonsson, a déclaré que le brouillage GPS dans la région baltique durait « depuis 47 heures consécutives, ce qui en ferait le plus long incident jamais enregistré » affectant « 1 614 avions uniques », mais leur nombre pourrait être plus élevé. En réalité, ces brouillages durent depuis décembre 2023 ; is ont cependant tendance à s'intensifier. Les régions où des interférences GPS ont été signalées sont situées près de la Baltique et à Kaliningrad, autour de la mer Noire, de la mer Caspienne ainsi que la Méditerranée orientale. Le problème se pose à proximité d’autres zones de conflit comme par exemple en Israël et à Gaza.
Articles connexesThe Baltic Jammer is a Russian GPS jammer that since Dec -23 has affected the navigation of 1000's of civilian & military aircraft.
— Markus Jonsson (@auonsson) March 30, 2024
Old method, new dataset, even more obvious.
Finally, data to disprove me. Thread ? pic.twitter.com/MSq5kAPgV5
Visualiser les flux aériens et les aéroports avec Openflights
Le trafic aérien mondial représenté sous forme d'infographie animée
Calculer le bilan carbone de nos déplacements aériens
OSINT, enquêtes et terrains numériques (revue Hérodote, 2022/3)
Le brouillage et l'usurpation de signaux GPS participent de nouvelles formes de guerre électronique
Comment cartographier la guerre à distance ?
Un siècle de cartes et d'affiches de compagnies aériennes
Quand l'essor de l'aviation faisait basculer la géographie dans l'ère aérienne
Consulter ou élaborer des cartes de flux dynamiques sur Internet (flow maps)
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Rencontres des utilisateurs francophones de QGIS 2024
sur Cartographies numériques
Les rencontres des utilisateurs francophones de QGIS ont eu lieu les 27 et 28 mars 2024 à Grenoble, organisées par l'OSGeo-FR et l'Institut d'Urbanisme et de Géographie Alpine (IUGA).
Vidéo de la Journée de conférences QGIS 2024Détail des ateliers et des présentations 2024
Retrouver les présentations de la conférence 2023
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Migration d'un site Drupal 7 en Drupal 10
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Rapport de la Commission européenne sur la cohésion des territoires
sur Cartographies numériques
La Commission européenne a publié en mars 2024 son 9e Rapport sur la cohésion économique, sociale et territoriale de l'UE. Le rapport est agrémenté d'un outil de cartographie interactive en ligne. Les données sont disponibles en téléchargement pour une analyse plus approfondie. Il est possible de faire des comparaisons avec les rapports précédents qui datent de 2017 et 2021.
Depuis sa création, l'Union européenne repose sur un idéal de solidarité, d'égalité des chances et de cohésion. En 1957, le Traité de Rome s’était fixé pour objectif de « réduire les différences existant entre les différentes régions et le retard des régions les moins favorisées ». Vingt ans après l'élargissement de 2004, la politique de cohésion de l'UE a conduit à une convergence remarquable. Dans l’ensemble des pays d’Europe centrale et orientale, le revenu par habitant est passé de 52% de la moyenne de l’UE en 2004 à près de 80% aujourd’hui. Dans le même temps, leur taux de chômage est passé de 13% à 4%.
Le rythme de la convergence économique a cependant fortement ralenti après la récession de 2009, qui a eu un impact majeur sur la convergence, l’investissement et le PIB. Dans ce contexte difficile, la politique de cohésion a joué un rôle central dans l’amélioration globale des indicateurs économiques, sociaux et de l’emploi. La politique de cohésion de l'Union européenne joue un rôle clé en soutenant les investissements publics. Au cours de la période 2014-2020, cette politique a représenté près de 13 % de l’investissement public total dans l’ensemble de l’UE, et 51 % dans les États membres les moins développés. Ces investissements ont renforcé le modèle de croissance européen, stimulant la croissance économique conformément aux priorités politiques clés de la double transition vers l'innovation, les entreprises et les compétences, de la garde d'enfants, de l'éducation et de la santé à la protection contre les catastrophes naturelles. Toutefois, des défis subsistent, des potentiels inexploités ainsi que des poches de pauvreté se maintiennent dans chaque pays. Alors que la France fait partie des pays plutôt prospères, sa trajectoire de croissance semble avoir beaucoup ralenti dans la période 2001-2021 comme le montre la carte.Les changements démographiques vont affecter toutes les régions de l'UE au cours des prochaines décennies. Les régions européennes devront s’adapter à une main-d’œuvre en diminution et à une population vieillissante. Les défis ont tendance à être plus aigus dans les régions rurales et faiblement peuplées. De même, les effets de la transition numérique et du changement climatique sont susceptibles d’exacerber les disparités régionales au sein de l’UE. Dans ce contexte, la nécessité d’assurer la cohésion économique, inscrite dans l’UE depuis le Traité de Rome de 1957, reste plus que jamais d’actualité.
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L’utilisation des données de télédétection au CESBIO
sur Séries temporelles (CESBIO)Plusieurs centres d’accès aux données sont en train d’être renouvelés au CNES, à l’ESA, et il manque souvent dans les premières versions des caractéristiques dont nous aurions besoin. Avec des collègues du CESBIO, nous avons fait une présentation au CNES de la manière dont nous utilisons les données. Voici une version écrite de cette présentation.
Bien évidemment, il y a autant de manière d’utiliser les données qu’il y a d’utilisateurs, mais nous pouvons cependant trouver quelques motifs récurrents chez tous les utilisateurs du CESBIO.
Et vous, comment utilisez vous vos données ? N’hésitez pas à préciser dans les commentaires de l’article. Il y a certainement d’autres modes d’utilisation que les nôtres, tout aussi efficaces.
Quels utilisateurs ? Les utilisateurs de données du CESBIO devant le laboratoireAu CESBIO ou chez nos proches collègues, nous avons différents types d’utilisateurs :
- Des scientifiques compétents en informatique, capables de développer leurs applications et de gérer le passage à l’échelle de ces traitements sur de grands territoires
- Des scientifiques non spécialistes de codage, mais capables d’écrire des scripts, qui s’intéressent uniquement à une ou plusieurs AOI, éventuellement sur plusieurs années et avec plusieurs capteurs, qu ont besoin d’aide pour le passage à l’échelle
- Des scientifiques peu à l’aise avec le codage, ou qui n’en ont plus le temps (vous m’avez reconnu ?), et qui préfèrent des outils où l’on utilise des lignes de commandes déjà toute prêtes, voire même où l’on clique.
Finalement, nous travaillons rarement comme le montre l’illustration en entête de cet article, et quelques uns d’entre nous sont fiers d’affirmer ne jamais regarder les images (mais je sais qu’il mentent).
Quelles données ?Au CESBIO, nous observons la végétation par satellite, nous avons donc besoin d’une assez haute résolution pour accéder aux parcelles agricoles, mais nous nous intéressons aussi à de larges territoires, et à leur évolution. Les données Copernicus, et notamment Sentinel-1 et -2, et plus tard Trishna, LSTM, ROSE-L ou CHIME nous seront très utiles. Il s’agit de données globales, avec une forte revisite, une bonne résolution. Elles sont donc très volumineuses, et distribuées par granules couvrant des territoires assez réduits.
Certains d’entre nous utilisent des observations globales, comme SMOS, VIIRS, Sentinel-3, Grace, et si en général leur résolution est inférieure, la fréquence de revisite augmente, et le volume reste élevé.
Nous avons aussi besoin de données auxiliaires, comme des données météo (analyses, prévisions, composants atmosphériques), des données de terrain et de validation…
Cartes d’occupation des sols sur la France, produites annuellement au CNES avec le support du CESBIO, avec une année de données Sentinel-2, pour le compte de THEIA. Comment utilisons nous ces données ?- les données que nous utilisons ont souvent une couverture globale et une revisite fréquente. Nous n’utilisons quasiment jamais une seule image, nous traitons de grandes régions, et souvent des années entières.
- nous sommes chercheurs, nous tâtonnons, modifions et améliorons nos traitements qui ne marchent jamais du premier coup. Nous développons nos outils de traitement, et les données sont donc traitées à de nombreuses reprises, jusqu’à ce que nous soyons satisfaits des résultats.
- il nous arrive de mettre au point des chaines de traitement intéressantes (si, si ), et nous avons dans ce cas besoin de tester le passage à l’échelle de ces traitements pour traiter des zones géographiques un peu plus étendues.
- les méthodes d’apprentissage automatique nécessitent souvent l’utilisation de vignettes réparties aléatoirement dans des paysages différents. Dans la phase d’apprentissage, nous n’avons pas besoin d’utiliser des images entières
- les données spatiales sont aussi utilisées à des fins pédagogiques, dans les cours et travaux dirigés de nos collègues enseignants chercheurs, ou à des fins de démonstration, pour mettre en évidence le potentiel d’applications des satellites, par exemple sur ce blog
Certes, la mode est au traitement proche de la donnée, sur des serveurs à distance (le Cloud), mais le téléchargement reste souvent nécessaire, quand par exemple les ressources de calcul à proximité des données sont limitées, ou payantes et onéreuses.
Vues les quantités de données que nous utilisons, il n’est absolument pas envisageable de télécharger les données en cliquant. Nous utilisons donc très peu les interfaces interactives de recherche des données, elles ne nous sont utiles que pour la découverte des données. Certains centres de distribution fournissent des API (Rest, STAC), qui conviennent à certains utilisateurs, mais elles nécessitent de dépenser du temps à comprendre ces interfaces, à les coder et les maintenir, car les interfaces changent. Fournir des outils de téléchargement validés, utilisables en lignes de commandes, est donc très important, et souvent oublié par les fournisseurs de données. Nous avons par exemple fourni des outils de téléchargement (Peps_download, Theia_download, Sentinel_download, Landsat_download), mais nous avions largement sous-estimé la charge de documentation, maintenance et de réponse aux questions, ces outils ayant rencontré du succès. A notre avis, c’est aux centres de diffusion de les fournir, ce n’est pas le rôle des utilisateurs.
Vignettes du jeu de données Sen2VENµS qui associe des données Sentinel-2 et des données VENµS acquises au cours de la même journée, pour entrainer ou valider des méthodes de super-résolution appliquées à Sentinel-2.Les apprentissages automatiques sont souvent réalisés à partir de vignettes de petite taille sélectionnées aléatoirement dans les produits. pour économiser du temps de transfert, il serait donc utile que les outils de téléchargement permettent de sélectionner la zone d’intérêt, les dates et les bandes spectrales. Pour celà, le stockage des données en un format optimisé pour le web, comme le Cloud Optimised Geotiff (COG), serait bien utile.
Certains d’entre nous ont besoin de croiser des bases de données, par exemple pour repérer des acquisitions simultanées entre différents satellites, souvent sur des serveurs différents, en prenant en compte par exemple la couverture nuageuse ou les angles de prise de vue. Une API ouvrant l’accès à ces informations lors de requêtes à la base de données est donc très utile, avec le moins de limitations possibles en termes de performances et de nombres d’accès.
Traitement à la demandeDe la même manière que pour les téléchargements, certains sites proposent de lancer des traitements à la demande. Par exemple, lancer une correction atmosphérique, ou un outil de super-résolution. La encore, si nous les utilisons, ce ne sera pas pour les faire tourner sur une seule image, mais pour traiter de grandes quantités de données. Nous avons donc besoin d’accéder à ces traitements en ligne de commande ou en lançant des scripts sur le serveur où se trouvent les données.
Calcul proche des données
Traiter les données sur le cloud permet d’économiser le temps de téléchargement, les données en sortie des traitements étant souvent moins volumineuses que celles en entrée (par exemple, une carte d’occupation des sols produite à partir d’une année de données Sentinel-2). Cela présente cependant de nombreuses difficultés, et nous aimerions que l’on nous facilite la tâche.
D’un cloud à l’autre, les outils pour automatiser les traitements, ouvrir des machines virtuelles, lancer des processus peuvent différer. Si les données dont nous avons besoin sont sur des clouds différents, ou si nous souhaitons pouvoir déplacer nos traitements d’un cloud à l’autre, nous avons besoin d’apprendre les protocoles API propres à ces clouds, et de les adapter quand nous en changeons. Ce n’est pas efficace.
Nos travaux commencent presque toujours par la constitution de cubes de données, dont les dimensions sont les coordonnées spatiales, le temps, les bandes spectrales ou des informations diverses. Le format actuel des données Sentinel-2 peut être vu comme un cube de données, avec une granularité par date. Cependant, il peut-être pratique de réaliser des cubes de données plus grands ou plus petits que les tuiles de 110 x 110 km² de données. L’utilisation d’une API qui génère ces cubes de données à la volée, et permet de leur appliquer des traitements est donc très intéressante. C’est le cas de la librairie OpenEO. Ce n’est pas la seule API de ce genre, mais elle est bien faite et a le bon gout d’être un logiciel libre.
Accès à différents clouds au travers de l’API OpenEO (à partir d’un article de blog de r-spatial)Pour pouvoir utiliser des données réparties sur plusieurs clouds, OpenEO doit être installée côté serveur sur ces clouds. OpenEO utilise donc la notion de fédération de données. La génération des datacubes peut-être réalisée en parallèle sur plusieurs clouds, chaque cloud préparant la partie du datacube dont il possède les données. Pour un centre de distribution de données, participer à cette fédération donne donc aussi de la visibilité qu’il met à disposition.
Nous avons quelque peu insisté auprès du CNES pour que ce soit mis en place, et le CNES a intégré cette demande a sa feuille de route et a lancé une étude du type « preuve de concept » .
De l’aide… de l’aide…
Trouver de l’information sur toutes ces solutions demande beaucoup de recherches, mais ne devrait pas être l’objet principal des recherches des chercheurs. Nous avons donc vraiment besoin d’information, d’exemples, d’annonces permettant d’anticiper les changements et améliorations. Tout cela est couteux et n’est pas toujours inclus dans les priorités.
Nos collègues qui préparent le serveur Géodes au CNES semblent avoir bien pris en compte nos besoins, et nous préparent un portail d’accès, un site d’informations et support, des outils de téléchargement et travaillent à l’implémentation d’Open EO. Celà prend du temps bien sûr, mais devrait permettre un réel par rapport aux versions encore en activité comme PEPS.
Version Beta de l’interface et du portail de Geodes, qui seront disponibles dans quelques semaines.
RemerciementsCet article est le résultat de nombreuses discussions au CESBIO, avec des contributions directes de Sylvain Ferrant, Julien Michel, Emmanuelle Sarrazin et Jordi Inglada. Merci à tous !
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12:42
Que faire des mouches ?
sur Les cafés géographiquesLe café géo consacré à nos relations avec les animaux, en présence du géographe et spécialiste Jean Estebanez le 26 mars 2024, a permis de montrer combien nos destins humains sont liés aux animaux. Y compris les plus petits comme les mouches qui altèrent la douceur de vivre à la campagne l’été. Faut-il déplorer qu’on ne vienne pas à bout de ces bestioles si fragiles ? Explications sur une lutte inégale des places hommes/animaux. (Gilles Fumey)
Les citadins qui débarquent dans les campagnes l’été découvrent ces intruses dont ils ignorent l’existence en ville. Pauvres autochtones qui tapent, tempêtent, s’énervent. Sartre avait fait des mouches les déesses de la repentance dans une pièce de théâtre écrite sous l’Occupation en les chargeant de tous les péchés du monde. Salvador Dali les aimait pour confirmer sa méthode paranoïaque-critique. Cronenberg en a fait l’un des chefs d’œuvre du cinéma de science-fiction (La Mouche). Dans les tombes de l’Égypte antique, des pendentifs précieux en forme de mouche autour du cou des défunts rappellent que les mieux gradés de l’armée en étaient décorés, en hommage aux ennemis qu’ils avaient terrassés…
Sur ce vitrail, entre les trois personnages dont saint Bernard (à droite), les mouches meurent sous le coup d’une excommunication alors qu’elles envahissent l’abbaye de Foigny lors de son inauguration le 11 juillet 1121 par le fougueux moine. Un épisode raconté sur un vitrail d’Altenberg (Allemagne) aujourd’hui à Shrewsbury (Grande-Bretagne). Pour François d’Assise, écologiste avant l’heure, les mouches (nécrophiles) représentaient le diable.
Pullulant dans les régions d’élevage où le bétail les nourrit, les mouches s’infiltrent partout. Jusque dans les conversations à table, vibrionnant sous la tonnelle, nous cherchant sur le transat et, parfois, dans les chambres à coucher où la nuit peut tourner à la bataille. Malgré la traque dont elles sont l’objet, elles reviennent, se posent n’importe où. Sur le web, les astuces pour s’en débarrasser fourmillent : insecticides au pyrèthre, rouleaux collants, buvards mortels, moustiquaires, plantes carnivores, pièges électriques, rien n’y fait, les mouches sont toujours là.
Et depuis longtemps. Les diptères apparaissent avant même le crétacé, il y a au moins 200 millions d’années, en coévolution avec les plantes à fleurs. Leur classement est interminable. Tout est bon pour les distinguer : saisons (mouches de mai), géographie (mouches d’Espagne), éthologie (mouche pisseuse, mouche à miel), couleur (mouche blanche), physiologie (mouche à scie), etc… Certaines espèces sont jugées utiles : elles pollinisent, elles attaquent d’autres insectes, elles servent de nourriture aux poissons, elles sont nécrophages… Ce qui fait problème ? Leur commensalité avec les humains : elles salissent les murs, elles transportent des bactéries, des microbes, des virus sur les aliments, elles sont associées à la souillure et la mort.
De la souillure à l’asticothérapie
Le choléra et le typhus voyagent avec elles, notamment pendant les guerres, les séismes. La maladie du sommeil, la maladie de Chagas et la leishmaniose transmises par la redoutable tsé-tsé qui tue cinquante mille personnes dans les pays du Sud chaque année. Sans compter les dégâts sur le bétail et les récoltes. Des millions d’euros sont dépensés par la communauté internationale pour en venir à bout. En vain, pour l’instant.
Pourtant, que seraient nos déchets organiques, nos égouts sans les mouches ? Certains asticots de laboratoire ne cicatrisent-ils pas les plaies, en se régalant de chairs mortes et de pus ? Certaines mouches prédatrices n’aident-elles pas à combattre des ravageurs comme les chenilles ou les pucerons ? Et les mouches n’aident-elles pas les médecins légistes à déterminer le moment d’un décès en fonction des pontes d’œufs et des larves ?
Faut-il aimer les mouches lorsqu’elles inspirent le généticien T.H. Morgan sur les drosophiles où il met en évidence pour la première fois les mutations génétiques sur des animaux ? Ou voir dans la peinture et le dessin des pionnières de l’art baroque, un art de l’illusion au moment où la science se met en quête de vérité ?
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Sur le sujet, écouter l’excellente conférence de Benedetta Papasogli (professeure à l’université LUMSA de Rome) au Collège de France dans un colloque consacré à Pascal : « Des créatures sans un cantique : cirons, mouches, fourmis chez Pascal ».
Maître de Francfort, Autoportrait de l’artiste et de sa femme, 1496. Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers
Maître de Francfort (autoportrait avec sa femme), XVe siècle. La taille de la mouche sur la coiffe donne l’impression qu’elle est posée sur le tableau. Un premier cas de mise en abyme
Gilles Fumey mars 2024
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12:07
Appel à commentaires pour le standard Paysages jusqu'au 15 mai 2024
sur Conseil national de l'information géolocaliséeAppel à commentaires pour le standard Paysages jusqu'au 15 mai 2024
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10:17
L'effondrement du pont de Baltimore : quels effets sur le commerce maritime mondial ?
sur Cartographies numériques
Les images spectaculaires de l'effondrement du pont de Baltimore le 26 mars 2024, suite à la collision du porte-conteneurs MV Dali avec l'une des piles du pont, ont fait le tour du monde. Ce billet est destiné à dépasser l'approche catastrophiste des médias et à proposer des ressources pour aborder la question de la mondialisation maritime selon une appoche géographique.
Concernant le choix de l'approche par les notions et démarches de la géographie ou/et par le traitement des médias et de l'information, il est possible de se reporter au billet sur l’incident de l'Ever-Given. Bien que de nature différente, le blocage du canal de Suez par le porte-conteneurs Ever Given en 2021 avait entraîné une désorganisation massive du commerce international. La fermeture du port de Baltimore en mars 2024, après l’effondrement d’un pont, peut-elle aussi avoir des effets sur la chaîne logistique internationale ? Ce fil X-Twitter est complété au fur et à mesure des ressources repérées sur Internet.
#baltimorebridge
— Loïc Guermeur ?????? (@CapHornier_) March 26, 2024
Bon, vous avez tous vu ces images qui tournent depuis ce matin. Le porte conteneur Dali, 300x48m a percuté le Key Bridge de Baltimore ce matin.
Ce qu'il s'est passé est la hantise de tout navigateur : une avarie électrique totale dans un port.#Thread pic.twitter.com/xIRyqpet5F
"Un impact majeur et prolongé" : l'effondrement du pont de Baltimore va avoir d'importantes conséquences économiques [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 28, 2024
Echanges maritimes et mondialisation
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 28, 2024
MV Dali est un porte-conteneurs Néopanamax immatriculé à Singapour achevé en 2015 et appartenant à Grace Ocean Pte Ltd. Depuis mars 2024, le navire est affrété par Maersk et géré et exploité par Synergy Marine Group [https:]]
Possibilité de consulter des sites de suivi des transports maritimes comme MarineTraffic ou Vesselfinder montrant le fort ralentissement du trafic dans le port de Baltimore [https:]] [https:]] pic.twitter.com/4un3ZFw8jL
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 28, 2024
Pont de Baltimore : quels effets sur le commerce maritime mondial ?
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 29, 2024
"La fermeture du port de Baltimore, après l'effondrement d'un pont mardi 26 mars, peut-elle aussi avoir des effets sur la chaîne logistique internationale ? Des conséquences mitigées" [https:]] pic.twitter.com/v1nnIojSxv
Des perturbations pourraient mettre en danger la chaîne d'approvisionnement automobile. Les véhicules assemblés constituent la majorité des marchandises circulant dans la baie de Chesapeake. Les ports de la côte Est se disent prêts à accueillir ce fret [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 29, 2024
Les données disponibles sur Maryland, le site officiel du port de Baltimore, montre la part importante du trafic conteneurs suivis par les automobiles [https:]] [https:]] pic.twitter.com/lB2A0GeSTD
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 30, 2024
Mondialisation maritime et course au gigantisme
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 30, 2024
En août 2023, l'Evergreen Ever Max, plus gros porte-conteneurs au monde pouvant contenir 15 432 conteneurs EVP et pesant 165 350 tonnes, avait été accueilli dans le port de Baltimore [https:]] [https:]] pic.twitter.com/xQpKyXqBcV
Six ouvriers ont péri alors qu'ils intervenaient sur le pont. Parmi eux figurent des ouvriers venus notamment du Mexique et du Guatemala. "La catastrophe du pont de Baltimore nous rappelle que les immigrants sont ce qui fait la grandeur de l’Amérique" [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 31, 2024
Pont effondré à Baltimore : un premier couloir de navigation ouvert parmi les décombres [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 2, 2024
Wikimedia Commons a de nombreuses photos de l'effondrement du pont Francis-Scott-Key. Particularité américaine où tout ce qui est produit par l’État fédéral est dans le domaine public, y compris l'impressionnante médiathèque de l'armée. [https:]] pic.twitter.com/8tK44cpNUF
— Pierre-Yves Beaudouin (@Pyb75) April 1, 2024
Baltimore, mer Rouge : le transport maritime est-il trop vulnérable ?
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 3, 2024
Comment l’industrie du transport maritime s’adapte-t-elle à la nouvelle donne géopolitique ?
"La crise Covid ou les attaques sur les navires... sont quasiment inassurables" [https:]]
« L’accident de Baltimore illustre le gigantisme des porte-conteneurs » [https:]] @mirbole01 pic.twitter.com/G1ngHeMGF2
— Géoconfluences (@Geoconfluences) April 5, 2024
Articles connexes#ImageOfTheDay
— Copernicus EU (@CopernicusEU) April 16, 2024
On 26 March, a container ship collided with the Francis Scott Key Bridge in the Port of #Baltimore ??, causing the bridge to collapse
Recovery efforts continue, with teams working tirelessly to clear debris & restore connectivity#Sentinel2 image from 14 April pic.twitter.com/mDdgHjtSfT
Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
Bilan du transport maritime (UNCTAD) : une baisse du commerce mondial conteneurisé en 2020
Le site Marine Traffic permet désormais de visualiser la densité des routes maritimes
Shipmap, une visualisation dynamique du trafic maritime à l’échelle mondiale
Quand la route maritime de l'Arctique fait de nouveau l’actualité
OpenSeaMap, la cartographie nautique libre
L'histoire par les cartes : les routes commerciales au Moyen Age (déjà une route de la soie)
Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l’information
40 ans de piraterie maritime dans le monde (1978-2018) à travers une carte interactive
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16:03
Site Internet Drupal 10 : Oh ! Mon appart' Étudiant
sur Makina CorpusOh! mon appart’ étudiant est la marque de l’Association pour le Logement des Jeunes en Occitanie, dédiée au logement étudiant.
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14:52
En direct des Journées Utilisateurs QGIS-fr !
sur OslandiaUne belle partie de l’équipe est présente pendant les Journées Utilisateurs QGIS-fr les 27 et 28 mars à Grenoble pour animer 5 ateliers et 2 conférences avec des clients : nouveautés QGIS 3D, créer et publier un joli projet sur QWC, cartographie avancée avec QGIS, initiation au déploiement rationalisé de QGIS avec PowerShell et QDT, collecter vos données sur le terrain avec QField, …
Oslandia est Mécène Or des Rencontres utilisateurs QGIS-fr 2024. Au fil des projets réalisés et des expériences, Oslandia a acquis un statut d’acteur majeur français sur QGIS.
Editeur open source QGIS depuis 2011, Oslandia contribue activement à la communauté, comme pendant ces deux jours
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12:38
Cartographie et littérature
sur Cartographies numériques
La collection Libre cours des Presses Universitaires de Vincennes consacre un volume aux relations entre Cartographie et littérature, signé par Laurence Dahan-Gaida. L’ouvrage interroge l’impulsion cartographique qui nous conduit à dessiner des cartes pour nous orienter dans l’espace et y projeter nos déplacements virtuels.Présentation de l'ouvrage
La nécessité de nous orienter dans l’espace pour y projeter nos déplacements a donné aux cartes une importance cruciale pour notre existence. Cette impulsion cartographique est ici interrogée par le biais d’aller et retours entre géographie, cartographie et littérature. L’ouvrage interroge l’impulsion cartographique qui nous conduit à dessiner des cartes pour nous orienter dans l’espace et y projeter nos déplacements virtuels. Toute carte est une sorte de diagramme qui modélise l’espace grâce à une présentation spatiale et iconique de ses relations. Or le texte littéraire est aussi un dispositif de modélisation qui exploite les ressources du langage pour faire émerger un temps, un espace, un monde. Plutôt que d’opposer la cartographie des géographes à celle des écrivains, on les aborde ici comme des dispositifs cognitifs qui médient entre l’intelligible et le sensible pour générer à la fois un espace et un savoir sur cet espace.
Laurence Dahan-Gaida est professeure de littérature comparée et directrice du Centre de Recherches Interdisciplinaires et Transculturelles. Elle dirige la revue en ligne Epistemocritique et est auteure de nombreuses études sur les relations sciences/littérature.
Table des matièresIntroduction (à lire sur le site de l'éditeur)
Chapitre 1 – La raison cartographique
La carte et le diagramme
Épistémologie de la carte
Chapitre 2 – Les approches géocentrées de la carte en littérature
Chapitre 3 – Matérialités de la carteLa carte dans la littérature
Lieu, espace, territoire
De la géographie humaine à la géographie littéraire
Le croquis topographique?: I?Wouldn’t Start from Here
De la carte papier à la carte numérique… et au tableau
Chapitre 4 – Géométries de l’espace?: lignes et fractales
Cartographier par la ligne
Le Chant des pistes
Lignes d’erre et lignes de trajectoires
De la représentation à la performance?: l’art nomade
La physionomie du combat
Une cartographie fractale
Chapitre 5 – L’art du tableau et la science du paysage
La pensée du paysage
L’artialisation du paysage
La physionomie du paysage, entre science et arts
Écrire le paysage
Cartographier le paysage
Chapitre 6 – Cartographies de la littérature
Entre géographie et géométrie?: les cartes-diagrammes de Moretti
De la carte à la trame
Conclusion
Bibliographie
Articles connexes
Décrire la carte, écrire le monde
Au sujet du pouvoir émotionnel des cartes : « nous avons tous une carte en nous »
Cartes invisibles. Réflexions littéraires et cinématographiques sur l’image cartographique
Le tour de France des classiques de la littérature (Gallica - BNF)
Le voyage d'Ulysse. Comment cartographier un mythe ?
Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle) par Roger Chartier
Un océan de livres : un atlas de la littérature mondiale
Vers une carte interactive de la littérature de fiction dans le monde
Carte des road trips les plus épiques de la littérature américaine
Découvrir Paris à travers les grands classiques de la littérature
Les story maps : un outil de narration cartographique innovant ?
Fake Britain, un atlas de lieux fictionnels
Rubrique Cartes et atlas imaginaires
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8:00
Le changement de licence OneGeo Suite
sur Neogeo TechnologiesAujourd’hui, l’implication de NEOGEO dans la communauté géomatique prend une autre dimension. En adoptant la licence Affero GPL pour nos logiciels OneGeo Suite et GeoContrib, nous souhaitons renforcer cet engagement.
Pourquoi ce changement ?À travers l’adoption de cette nouvelle licence, l’objectif est double :
1. Protéger les innovations : Nous souhaitons garantir que les développements réalisés par Neogeo et nos clients demeurent libres. Cette démarche permet de préserver la richesse et la valeur ajoutée de notre travail.
2. Partager et collaborer : Lorsqu’un acteur, issu ou non du monde de la géomatique, décide de s’appuyer sur nos travaux, ses contributions seront accessibles à toute la communauté. C’est un cercle vertueux : plus nous collaborons, plus le logiciel s’enrichit pour le bénéfice de tous.
Ce changement sera effectif à partir de la version OneGeo Suite 1.1 et pour la version stable GeoContrib 5.4.
Les 4 libertés du logiciel libre : Un rappel essentielLa notion de logiciel libre repose sur 4 libertés fondamentales :
- Le droit d’utiliser le logiciel sans restriction
- Le droit d’étudier le logiciel
- Le droit de diffuser le logiciel
- Le droit de modifier le logiciel et de diffuser les modifications
Le Copyleftt : En la matière, le copyleft est un gage d’égalité et de liberté qui vise à empêcher la restriction des droits des utilisateurs.
Le logiciel peut être modifié mais sa licence doit rester compatible, tout en conservant notamment le droit de copier le code source. Le copyleft garantit donc que les logiciels libres le restent.
Les licences libres en un coup d’œilIl existe actuellement plusieurs licences libres :
- Apache : Une licence permissive qui autorise la modification de la licence des fichiers modifiés exclusivement.
- GPL : Sans doute la licence libre la plus populaire et le pilier du copyleft. Elle exige que les produits dérivés et programmes associés adoptent une licence compatible, garantissant les mêmes droits aux utilisateurs.
- LGPL : Une variante de la GPL, la LGPL offre plus de flexibilité sur l’intégration du code dans un produit sous une autre licence (même non libre) tout en restant compatible avec la GPL.
- Affero GPL : La principale différence entre la GPL et l’AGPL réside dans la façon dont elles traitent l’utilisation du logiciel sur des serveurs distants. L’AGPL a été créée pour s’assurer que les services Web basés sur des logiciels libres donnent accès au code source aux utilisateurs distants (même s’ils n’ont pas téléchargé le logiciel).
D’autres licences sont également disponibles mais plus contraignantes en matière de libertés :
- SSPL (Server Side Public License) : utilisée par MongoDB et ElasticSearch, la licence limite la mise à disposition d’un logiciel sur des hébergeurs Cloud. Elle vise essentiellement les géants du cloud comme AWS. La plupart des utilisateurs peuvent continuer d’utiliser MongoDB et ElasticSearch comme avant. Cette licence n’est pas reconnue par l’OSI (Open Source Initiative) comme « open source » et celle-ci est parfois critiquée pour ses exigences jugées excessives ;
- Freemium (ou shareware) : les logiciels sont gratuits mais le plus souvent non modifiables
- CLAs (Contributor License Agreements) : À l’instar d’une NDA (Non Disclosure Agreement), l’agrément doit être signé par les contributeurs afin de céder leurs droits. Cette licence permet également à l’entreprise d’utiliser les contributions d’une manière qui ne serait pas permise par la licence open source sous laquelle le logiciel est publié (ex : changer de licence).
Le passage des solutions sur cette nouvelle licence traduit notre volonté de renforcer la liberté, la collaboration et l’innovation dans le domaine géomatique. Nous souhaitons également que ce changement profite à toute la communauté, ainsi que les évolutions qui en découleront.
Rédacteur : Sébastien DA ROCHA
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7:00
[Equipe Oslandia] Jean, ingénieur SIG
sur OslandiaAprès un diplôme d’ingénieur obtenu à Centrale Lille, Jean s’engage dans une thèse en Morphologie mathématique, orientée sur le traitement d’images numériques, aux Mines de Paris. Après sa thèse, il poursuit pendant 12 ans sa collaboration avec son entreprise d’accueil. Il travaille sur de nombreux projets de R&D et sur l’écriture d’algorithmes de traitements d’images ou sur des algorithmes de données SIG géolocalisées.
Il découvre les SIG, QGIS, et … Oslandia, identifié comme un acteur majeur dans la communauté QGIS !
« La culture open source m’intéresse, j’ai toujours utilisé des outils et logiciels OS et je faisais d’ailleurs de la contribution à titre perso. J’avais par ailleurs envie de travailler dans une société dans laquelle je pouvais être davantage partie prenante des décisions et des actions »
Jean est ingénieur SIG chez Oslandia depuis 2022 et dispose d’une solide expérience en C++, le langage de programmation sur lequel est basé QGIS et sur le visualisateur QT. Il met à disposition ses compétences sur des projets variés comme le visualiseur de données 3D pour le CEA, de nouvelles fonctionnalités pour améliorer le chargement et la visualisation de nuages de points sur QGIS pour EDF,… ou encore la visualisation de données de l’IFREMER qui repose sur QGIS server.
Projet emblématiqueJean a développé avec son collègue Florent un plugin pour l’IFREMER « QDuckDB » permettant de lire des bases de données DuckDB, qui stockent des infos spatiales (points, polygones, lignes, …), dans QGIS.
Technologies de prédilection
Ce plugin permet aujourd’hui de partager des fichiers « parquet » utilisés de plus en plus notamment par l’INSEE.
« Comme tout est en open source, d’autres utilisateurs peuvent proposer de nouvelles fonctionnalités, on peut imaginer plein d’évolutions possibles ! »Langages C, C++ et Python
PhilosophieTout ce que je développe peut servir à la communauté, j’aime l’idée de contribuer à un bien commun.
Oslandia en 1 motTransparence !
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19:12
Imaginer demain. Chroniques cartographiques d'un monde à venir
sur Cartographies numériques
Julien Dupont, alias @Kartokobri
Que vous connaissiez déjà ou non les cartes imaginaires de Julien Dupont, il faut aller découvrir le bel ouvrage qu'il vient de publier aux éditions Armand Colin Imaginer demain. Chroniques cartographiques d'un monde à venir (mars 2024). Vous y découvrirez des espaces imaginaires (pas si futuristes !) dans lesquels se déroulent déjà une partie de nos vies à l'ère de l'Anthropocène. En empruntant le chemin de l'art et de la cartographie, l'auteur nous y offre « des transpositions, des comparaisons, des allers-retours entre passé, présent et futur, en mêlant prospectives et prophéties, à travers des expériences cartographiques artisanales ».
Julien Dupont, que l'on peut suivre sur le réseau X-Twitter ou à travers son blog Kartokobri. Cartographies imaginaires, est professeur d'histoire-géographie en collège à Vaulx-en-Velin et grand passionné de cartographie. Il s'est fait connaître à travers une série de cartes réalisées quotidiennement pendant le premier confinement (voir par exemple sa cartographie de Clustland ou celle de Moncovideo). Pour le making-off, on peut se reporter aux explications sur le site Visionscarto ainsi qu'à l'interview de l'auteur pour le Café pédagogique.
La cartographie imaginaire, c'est l'art de faire rêver et aussi d'attirer le regard par le choix des titres, par le découpage et le collage qui permettent de « créer des espaces improbables, en les fondant pour créer de nouveaux lieux, de nouvelles proximités » (voir par exemple sa carte dystopique de l'Europe, ses Continents à la dérive ou encore ses zones de guerre transposées). Les cartes qu'il dessine et peint à la main s'inscrivent dans un imaginaire réaliste. Ses fictions cartographiques oscillent entre sentiment d'émoi et humour face à l'actualité. Ce qu'il nous met sous les yeux, c'est à la fois la gravité du monde d'aujourd'hui et ce qui nous permet d'entrevoir d'autres possibles :Je dessine des cartes et les utilise comme supports pour formaliser des lectures du monde, en partant de l’idée qu’une carte peut raconter une infinité de choses vues, vécues, racontées, comprises et surtout peut-être, incomprises. À travers elles, j’essaye d’interroger des faits, de développer des histoires, de fixer des mémoires, en détournant les lignes, les contours, les toponymies... Je réalise ces cartes à la main (crayons de couleur, feutre, plus généralement à l’aquarelle), et elles sont donc, par nature, fausses, géométriquement suspectes. Les dessiner moi-même me permet de m’approprier ces morceaux de monde, d’y poser un récit, une histoire, une explication plausible, une extrapolation.
Présentation de l'ouvrage
Comment s’imaginer le monde de demain ? Comment le représenter ? Quels vont être les impacts sur notre vie des changements climatiques, des crises migratoires, des inégalités qui se creusent, des guerres à venir ?
Raconter demain, réfléchir aux possibles, c’est mieux se préparer aux grands défis qui nous attendent. Maniant une imagination réaliste, Julien Dupont propose dans ce livre une vision scénarisée de notre avenir par les cartes. S’appuyant sur des données scientifiques (les rapports du GIEC, les données de l’Office mondial des migrations, l’INSEE, des travaux universitaires) enrichies de ce que nous propose la fiction (littérature, cinéma, séries), il cartographie les espaces et met en avant, parfois de manière étonnante voire troublante, la manière dont notre environnement va changer dans les années à venir. Écosystèmes, habitat, ressources, frontières, migrations, technologies, etc., sont déclinés au fil de ces chroniques cartographiques, qui vont de la prospective réaliste à court terme à la dystopie la plus poussée.
Une lecture subjective et sensible de l’auteur, qui encourage le lecteur à s’interroger à son tour et à construire sa vision personnelle des futurs de notre monde.
Quelques cartes pour imaginer notre futur climatique
Si Julien Dupont stimule notre imagination, ce n'est jamais gratuitement mais bien pour parler de notre monde et des menaces qui pèsent sur lui. Il ne cherche pas à imposer un regard, mais plutôt à suggérer des scénarios possibles. Et si ces scénarios peuvent paraître pessimistes, il s'agit le plus souvent d'éviter le pire : imaginer le futur, y compris dans ses scénarios les plus funestes, pour mieux déterminer nos choix dans le présent.
Il est bien difficile de faire une sélection tant ses cartes imaginaires ont chacune leur originalité. En voici quelques-unes pour vous donner un avant-goût de ce qui nous attend si l'on ne prend pas des mesures pour ménager notre futur climatique :
Quelques scénarios cartographiques pour imaginer le monde de demain @duno pic.twitter.com/FJ45sEpu4v
— Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) March 24, 2024
Ressources minières et fossiles de l'Antarctique. Vers la fin du XXIIIème siècle, après la fonte des derniers glaciers,la colonisation du dernier continent habitable s'accéléra. Des pistes furent ouvertes vers l'intérieur des terres
— Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) March 18, 2024
"Imaginer demain" #armandcolin pic.twitter.com/eSHV2634ts
Une Afrique utopique (réseaux tgv et pistes cyclables, éoliennes et champs photovoltaïques, extension des surfaces agricoles...) Un autre monde est plausible ! In "Imaginer demain" @dun pic.twitter.com/PNm6cDfYEE— Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) March 16, 2024
Sommaire de l'ouvrage
Avant-propos. Quelques stations d'anticipation cinématographiques des années 1950 à nos jours - La littérature d'effondrement.
1 – Scènes d'exposition. La scénarisation du futur. North Sentinell / North Oléron en 2124 : rester à l'écart - A propos des scénarios du Giec : nous sommes quelque part par-là (mais ça bouge tout le temps) - Planisphère de la montée des eaux après la fonte du dernier glacier et une élévation de la mer de 54 mètres - Cinq îles et archipels en voie de submersion - Comment représenter les inégalités de développement ? - Chamonix demain : trois scénarios de sortie de modèle.
2 – Le premier rôle. La trace de l'Homme. Ile Cocos (Costa Rica) - Les zones sans doute inhabitables en 2100 - Des lacs en voie d'asséchement - Migingo, lac Victoria. L’Amazonie - De Manaus à l’Amasaônie - Désert d'Amazonhara, été 2224 - La vie de château en 2224 (Post-Anthropocène).
3 – L'Épice. Nos ressources et nos besoins. Hashima : épuiser les ressources et puis évacuer les lieux - Les resources de la dernière chance ? - Pangea Proxima - Le XXIIe siècle chinois - Groenland, saison estivale 2224 - La ruée vers l'or en Antarctique - Pripiat et alentours - Loin des zones irradiées, survivre dans les hautes terres du Drômardèche vers 2124.
4 – Le décor. Notre stream quotidien. Malé (Maldives) : la ville partout (et au-delà) - Villes et bidonvilles d'hier, aujourd'hui et demain - De l'île des Manhattes à la cité engloutie de Manhattan - Vivre dans les interstices : le rond-point de Croix-Luizet - QR Code City. Urbex (Exploration urbaine) - Paris, après les Grandes Pluies de la fin du XXIe siècle - La planète des câbles.
5 – Les chemins et les lieux (mobiles, immobiles). Diego Garcia : être déplacé sur la Terre. L'impossible retour aux sources - Christmas Island (Australie) : un territoire schizophrène - La Méditerranée submergée - La Méditerranée évaporée - Pantelleria : le vent du sud - L'île de Sète, après la rupture des cordons littoraux (2124) - Un détail du vaisseau Aurora (Kim Stanley Robinson)
6 – Happy End. Fin tragique ou Cliffhanger. Un autre monde est-il toujours plausible ? - Tikopia, une île résiliente ? - Le Sahara humide - Une Afrique utopique - Le Jour d'après ? Traverser la Manche et fuir les zones gelées (2124) - Collaps Peninsula : imaginer la fin du monde - Le monde de demain (en une soixantaine de langues).
Articles connexes
Cartographier l'anthropocène. Atlas 2023 de l'occupation du sol (IGN)
Paul Crutzen et la cartographie de l'Anthropocène
Cartographie imaginaire. Les îles de la planification écologique
Derrière chaque carte, une histoire. La cartographie du détroit de Magellan entre science et imaginaire
Les monts de Kong en Afrique : une légende cartographique qui a duré près d'un siècle !
La Lémurie : le mythe d'un continent englouti. La cartographie entre science et imaginaire
La régate présidentielle ou course à l'Elysée 2022 en version carte imaginaire
Utiliser des générateurs automatiques de territoires imaginaires
La Terre du Milieu de Tolkien a désormais son SIG
Rubrique Cartes et atlas imaginaires
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9:51
Py3dtiles v7.0.0 est de sortie ! Des fonctionnalités, et une communauté qui se développe
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Py3dtiles est une librairie et un outil Python en ligne de commande pour générer, lire et modifier des 3D Tiles. On peut l'utiliser seul ou l'intégrer dans sa propre application Python.
La version 7.0.0 vient de sortir, il est temps de faire une petite rétrospective sur les dernières années !
La communauté et un nouveau mainteneurNous accueillons un nouveau mainteneur : Lorenzo Marnat (Liris). Le Liris a très significativement contribué à py3dtiles et a mené un travail de R&D conséquent sur leur fork et via l'application py3dtilers. Lorenzo réalise depuis quelques mois le travail d'intégration dans le tronc commun, véritable travail de fourmi ô combien nécessaire. L'intégrer à l'équipe était donc l'étape logique dans ce processus.
Cela signifie que py3dtiles n'est plus un projet uniquement Oslandien ! Ceci constitue une étape très importante dans le développement d'un projet réellement communautaire et nous sommes très heureux de l'avoir dans l'équipe.
En conséquence, certains changements ont été adoptés afin que py3dtiles soit plus indépendant d'Oslandia. Nous espérons ainsi favoriser les contributions externes et l'implication d'autres entitées qu'Oslandia et le Liris:
- Le dépôt de code a été déplacé vers sa propre organisation: [https:]] . Nous en avons profité pour renommer la branche principale en main à la place de master (afin de s'approcher du défaut de GitLab).
- Le site web est maintenant hébergé sur [https:]] . Une redirection de l'ancien site a été mise en place, mais nous conseillons tout de même de mettre à jour vos signets web.
- Nous avons maintenant un document décrivant la gouvernance: GOVERNANCE.md, qui décrit le fonctionnement de la communauté.
- Et nous avons un canal de discussion instantané sur matrix.org !
Lidar HD de l'ign converti en 3dtiles avec py3dtiles et visualisé avec giro3d
Les évolutions fonctionnelles Améliorations du support de la spécificationEn version 2, py3dtiles souffrait encore de l'absence de ces quelques classes décrivant les concepts 3Dtiles, et qui sont maintenant présentes en version 7 :
- BoundingVolumeBox
- TileSet
- Tile
- Extension
Les feature tables sont maintenant supportées pour les b3dm en plus des pnts.
Nouveaux formatsPy3dtiles supporte maintenant les fichiers PLY (en nuage de points uniquement) et LAZ.
Le support XYZ et CSV a été amélioré, avec une auto-détection du format du CSV.
py3dtiles mergeIl s'agit d'une nouvelle commande permettant de générer un tileset à partir de 2 autres tilesets. Pour l'instant la génération des tuiles racines est assez naïve, mais devrait très bien fonctionner avec les nuages de points.
Autres fonctionnalitésIl est maintenant possible d'exporter les classifications des nuages de points dans les pnts.
Le support des batch tables a été ajouté.
Les évolutions techniques Des évolutions de packaging Les dépendances optionnellesAvec le support de formats additionnels, le nombre de dépendances de py3dtiles augmente de façon significative. Nous avons créé des sections de dépendances optionnelles, afin d'éviter de demander aux utilisateurs d'installer des librairies pour des formats qu'ils n'utilisent pas.
Image DockerNous publions maintenant des images docker sur le gitlab registry et docker hub.
Support WindowsUn premier travail pour supporter Windows a été effectué, mais du travail reste à accomplir pour produire un .exe facilitant le déploiement.
La qualité du codeDe gros efforts ont été effectués pour rendre la contribution plus agréable et améliorer globalement la qualité du code. Des analyseurs automatiques de code ont été mis en place, notamment des linters et un SonarCloud.
Nous avons fait un effort spécifique pour typer nos déclarations de fonctions et variables avec les nouvelles possibilités qu'offre les versions modernes de Python.
À venirLe point principal sera le support des géométries dans le processus de conversion multiprocessus lancé par py3dtiles convert. Cela permettra ensuite d'avoir un support des formats géométriques, en particulier l'IFC ! (Mais également, l'amélioration du support PLY, des tables PostGIS, des OBJ, etc.).
D'autres améliorations sont bien sûr dans les cartons.
Impliquez-vous !Py3dtiles est un logiciel communautaire et se portera mieux si vous participez ! Tester, ouvrir des tickets, voire contribuer ou financer sont des actions qui sont très utiles pour le projet. Le guide de contribution de la communauté est ici. Alternativement, n'hésitez pas à nous contacter pour en discuter !
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7:30
WebMapping 3D : définition et introduction à CesiumJS
sur GeomatickLe WebMapping 3D est la cartographie de données spatiales dans un environnement tridimensionnel, généralement dans un navigateur Web. Cette technologie permet aux utilisateurs de visualiser et d’interagir avec les données géographiques de manière plus immersive et réaliste que les cartes 2D traditionnelles. Alors, Comment faire une Map 3D en ligne?… Continuer à lire →
L’article WebMapping 3D : définition et introduction à CesiumJS est apparu en premier sur GEOMATICK.
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18:15
Taïwan : une île en état d’alerte ?
sur Les cafés géographiquesL’agression de l’Ukraine par la Russie a ravivé les inquiétudes sur la sécurité de Taïwan.
La petite île doit-elle redouter une prochaine invasion de son grand voisin chinois ?Jacques Gravereau (Photo de J.-P. Némirowsky)
Le Café de la Mairie était bondé pour écouter Jacques Gravereau nous parler de Taïwan, de sa société, de sa géographie particulière et surtout de ses relations avec la Chine. Grand expert des questions économiques et politiques liées à l’Asie, notre intervenant, président pendant 25 ans de l’Institut HEC-Eurasia, a une connaissance approfondie de la deuxième puissance mondiale dans laquelle il a fait 70 séjours. Et c’est sur un ton combinant humour et érudition qu’il analyse la situation d’une zone très sensible de notre monde.
Les médias occidentaux s’intéressent de plus en plus à la Chine à partir de 1989, année de Tiananmen et de la bifurcation majeure de la trajectoire économique chinoise. C’est ce que constate Jacques Gravereau qui a également pratiqué de près la diplomatie multilatérale en représentant longtemps la France au PECC (Pacific Economic Coperation Council) dont la France est membre eu égard à sa position dans le Pacifique grâce à la Nouvelle Calédonie et à la Polynésie. Dans cette enceinte, Chinois et Taïwanais (sous l’appellation de « Chinese Taipei ») discutent beaucoup ensemble – J. Gravereau reviendra à plusieurs reprises sur ce fait.
Que dire de la conjoncture actuelle ?
Xi Jinping a-t-il des velléités d’empire ? Depuis son arrivée au pouvoir il y a 11 ans, ses discours multiplient les appels à la « réunification » de la Chine avec Taïwan. Les manœuvres d’intimidation chinoises dans les eaux qui entourent l’île sont nombreuses, comme l’actualité récente ne cesse de l’illustrer, notamment par des incursions menaçantes répétées de chasseurs chinois à proximité immédiate de Taïwan. Le détroit de Taïwan est toutefois juridiquement constitué d’eaux internationales libres de navigation. Ce que les navires de la septième flotte américaine rappellent périodiquement en y passant intentionnellement.
Il est utile de rappeler brièvement l’histoire de Taïwan.
Ce sont d’abord des Aborigènes du Pacifique qui ont peuplé l’île. Puis des paysans chinois, originaires du Fujian voisin, s’y installent à partir du XVe siècle. Peu nombreux et « mal reçus » dans un premier temps, ils constituent un flux continu de migrants au XVIIIe siècle, alors que les Européens, Portugais puis Hollandais, s’intéressent aussi à la grande île. Les Aborigènes seront progressivement repoussés dans les montagnes. Lorsqu’à la fin du XIXe siècle, en 1885, Taïwan devient une province dépendant de l’empereur de Chine, 4 millions de Chinois parlant la langue du Fujian y vivent. Dix ans plus tard, le traité de Shimonoseki, qui met fin à la guerre sino-japonaise, donne au Japon la souveraineté sur Taïwan. Taïwan ne retournera à la Chine – alors dirigée par Tchang Kaï-chek – qu’au moment de la capitulation japonaise dans la guerre du Pacifique, en 1945.
En 1949 Tchang Kaï-chek, battu par les communistes sur le continent, installe à Taipei le gouvernement d’une « République de Chine ». De 1895 jusqu’à aujourd’hui, aucune autorité pékinoise, aucun soldat de Chine continentale, n’a mis les pieds sur le sol de Taïwan.
L’histoire racontée par Xi Jinping dit que Taïwan a de tout temps été une province chinoise inaliénable. Elle est instrumentalisée dans le droit fil d’une vision impériale ancienne. Un empire, en effet, n’a pas de frontières fixes, il a des « marches » bonnes à être vassalisées. Cela a toujours été, en Chine comme en Russie ou dans l’empire ottoman.
Depuis 1949, Taïwan et Chine ont connu deux évolutions différentes.
Taïwan est d’abord menée de main de fer par Tchang et son parti unique, le Kuomintang. Après la mort du leader autoritaire (1975), son fils entreprend la démocratisation du régime, ce qui est facilité par la conjoncture internationale. On vit alors la période de la mondialisation « heureuse » (boom économique du Japon, puis des « quatre petits dragons » asiatiques, dont Taïwan. Les progrès fulgurants favorisent l’éclosion de classes moyennes éduquées et entrepreneuriales, soucieuses de vivre selon des règles stables affranchies de l’arbitraire. A la fin des années 1980, l’éclosion du multipartisme, servie par la transparence des élections accouchent d’une démocratie authentique. Les Taïwanais ne sont pas prêts à régresser sur ce plan (la situation de Hong Kong leur sert de repoussoir absolu). A 80% il se revendiquent comme « Taïwanais » ; seulement 2% se définissent « Chinois ». D’accord pour avoir des relations avec les Chinois, mais uniquement sur le plan du business. Lors des dernières élections présidentielles de 2023, c’est le candidat non prochinois qui a été élu, mais personne ne s’aventurerait à prononcer le mot tabou d’ « indépendance ».
En Chine, Mao Zedong, arrivé au pouvoir en 1949, évoque à maintes reprises la « réunification de la province renégate » et envoie en 1955 et 1958 son armée bombarder les îles Kinmen et Matsu, tout proches du continent. Le mantra de la « réunification » est rabâché régulièrement par les successeurs de Mao, ce qui témoigne de la frustration des Chinois. Mais toute velléité d’attaque est obérée par les contraintes géographiques (éloignement des côtes, relief montagneux) et militaires (proximité de l’armée américaine).
Après Mao, Deng Xiaoping met la croissance économique au centre de sa politique et fait profil bas en matière internationale. C’est l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en novembre 2012 qui remet au centre du « rêve chinois » les ambitions internationales de l’« empire du milieu ». On proclame : « la mer de Chine est à nous » (jusqu’aux Philippines) et on bétonne les petits atolls pour en faire des pistes d’atterrissage.
La Chine fait des efforts considérables depuis quelques années pour se doter d’une imposante flotte de guerre. Elle a lancé en trois ans l’équivalent de toute la flotte de guerre française actuelle. Elle est encore en état d’infériorité sur les sous-marins et les porte-avions, mais ses ambitions sont grandes. De plus, la Chine est entourée d’une chaine d’iles (Japon, Philippines etc…) qui contraignent son déploiement dans les eaux profondes du Pacifique.
Actuellement la stratégie de Xi pour soumettre Taïwan déploie une panoplie impressionnante en « zones grises », faite de cyberattaques (5 millions par jour !), de désinformations systématiques, de menaces de rétorsions en tout genre, de fait accompli hors du droit international (en mer de Chine en particulier). Les gesticulations militaires chinoises sont amples et récurrentes, par des moyens ou aériens, tels des masses de chasseurs fonçant dans la zone d’identification aérienne de Taïwan, avant de faire subitement demi-tour). Quand les Américains se montrent trop empressés à l’égard de Taïwan, les menaces montent de plusieurs crans, et l’incertitude devient difficile à gérer. C’est le but.
Quels scénarios pour le futur ?
Trois scénarios sont envisageables.
Le « scénario vert » serait le statu quo avec la poursuite des échanges commerciaux. 40% des exportations taïwanaises partent en Chine et les Chinois ont besoin des entreprises taïwanaises implantées sur leur sol. Taïwan a sur son sol un joyau industriel unique : TSMC (Taïwan Semiconductor Manufacturing Company), qui contrôle actuellement 58% du marché mondial des semi-conducteurs de dernière génération.
Dans le cas d’un « scénario orange », les Chinois pourraient intensifier leurs intimidations, en ajoutant par exemple à leur panoplie actuelle des actions de quarantaine ou d’embargo maritime et aérien pour isoler Taïwan, qui dépend évidemment de ses échanges avec l’étranger.
Le « scénario rouge » aboutirait au lancement d’une attaque majeure sur l’ile, ce qui provoquerait un bain de sang. En effet, l’effet de surprise indispensable à une attaque amphibie est très hasardeux à cause du renseignement moderne et de l’importante flotte de missiles taïwanais. Néanmoins, si Taïwan est laissée à elle-même sans assistance extérieure, ses perspectives sont celles d’un champ de ruines. Mais le « coût d’acquisition » pour la Chine serait hors de sens. Tout dépendrait alors des Etats-Unis, présents dans quatorze bases autour de l’île (Guam, Okinawa, Japon, Philippines, Corée du Sud…). S’ils n’interviennent pas, ils perdent stratégiquement l’océan Pacifique et dynamitent l’ensemble de leurs systèmes d’alliances majeures en Asie et sans doute dans le monde. S’ils interviennent, ils subissent de lourdes pertes, mais tous les wargames indiquent que la Chine ne peut pas l’emporter.
La rationalité voudrait que Xi Jinping et les forces de rappel du Parti communiste chinois n’aillent pas jusque-là. Mais c’est une science inexacte !
Questions de la salle
A une question sur les relations entre Taïwan et Hong Kong, J. Gravereau confirme les liens étroits entre les deux territoires en matière de business, malgré la chape de plomb politique qui pèse sur la région administrative spéciale chinoise.
Une étudiante qui, pour ses travaux de recherche, a travaillé chez TSMC, précise que, depuis trois ans, aucun équipement de dernière génération n’a été vendu à la Chine et que beaucoup d’entreprises taïwanaises ont quitté le continent à cause de l’arbitraire chinois qui peut s’exercer sur n’importe quelle personne. Le climat des affaires n’est pas bon.
J. Gravereau n’est pas convaincu, comme le suggérait un auditeur, que l’« obsession chinoise » que subit Taïwan soit un voile pour masquer les actuels problèmes économiques chinois, car elle date de 1949.
Peut-on dire que le régime chinois « tangue » actuellement comme pourraient le faire soupçonner les purges anti-corruption et la « disparition » de certains ministres comme celui des Affaires étrangères et celui de la Défense ? On ne peut rien affirmer, ni sur la solidité du régime, ni sur celle de la base du pouvoir de Xi Jinping.
Une précision est donnée sur l’implication militaire des Etats-Unis : ils ne possèdent pas de base sur le territoire même de Taïwan mais lui vendent annuellement du matériel militaire d’une valeur de 500 millions $.
Note :
Jacques Gravereau vient de publier « Taïwan, une obsession chinoise » avec de nombreuses cartes en couleurs aux éditions Hémisphères, janvier 2024.
Michèle Vignaux, relu par Jacques Gravereau, mars 2024
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15:30
Le dessin du géographe n°99. Dessins pédagogiques de découverte du bocage (enfants de 3 à 9 ans)
sur Les cafés géographiquesCes dessins sont ceux d’enfants de 3 à 9 ans que j’ai amenés dans un petit bocage (vallée du Valbonnais, massif des Écrins, printemps 2022) avec l’intention de leur en faire découvrir la richesse. Ce ne sont pas des dessins de géographes, ni géographiques, mais le dessin ici est un moyen de découverte pédagogique du milieu. L’activité se déroulait dans le cadre d’une association qui propose des « ateliers nature » et les objectifs en termes de contenus ou de compétences étaient relativement peu formalisés, alors que l’aspect convivial et le plaisir simple d’être en extérieur étaient centraux.
Le bocage en question, où nous nous sommes rendus, est un endroit que les enfants connaissent mais qu’ils n’identifient pas comme tel. Je leur ai proposé successivement trois exercices : celui de dessiner un arbre ou arbuste, puis des plantes de la prairie, et enfin une vie ou une trace de vie animale (insecte, oiseau …). Une fois l’activité lancée j’ai incité individuellement ceux qui étaient les plus rapides à prêter attention à ce qui était en hauteur, à ce qui était au niveau du visage, ou à ce qui était au sol, avec l’idée qu’ils remarqueraient peut-être que des espèces différentes habitent ces étages des haies. Les consignes étaient des invitations et certains enfants se les sont réappropriés. Tel petit (3 ans) qui ne voulait pas dessiner a accepté de choisir un sujet que j’ai représenté pour qu’il le colorie (fig.1, rouge-gorge) ; tel enfant plus grand a préféré prendre des échantillons de feuilles pour les reproduire par frottage (fig.2, noisetier, cornouiller sanguin, érable…).
Finalement nous avons regroupé nos dessins pour échanger. Il en est ressorti l’idée de milieux riches, avec des habitats variés et de nombreuses espèces entretenant des relations entre elles.
Enfin, nous avons réfléchi sur l’origine d’un tel milieu, pour évoquer bien sûr la place de l’homme. Sans employer le terme il était question de co-suscitation des milieux (homme-nature).Le dessin a donc été un outil qui a servi d’abord de prétexte attrayant pour visiter le lieu et le parcourir (rando-croquis), ensuite pour y rester un long moment attentif et concentré. Puis a suivi un moment où exprimer de l’information et une sensibilité. Enfin, ce fut un temps de partage et de réflexion collective à partir des nombreuses observations.
Cette approche s’inscrit dans le vaste cadre de la pédagogie par le dehors. Elle est source de connaissances, mais nourrit aussi le lien affectif et sensible des enfants à leur environnement.
Fig.1 : Rouge-gorge Fig.2 : Feuilles diverses (cornouiller sanguin, pissenlit, noisetier…) Fig 3 : Ronce Fig 4 : Insectes variés (lacon souris, syrphe, larve de coccinelle etc.) Fig 5 : J’ai dessiné un des enfants lors de cet exercice. Simon Estrangin, mars 2024
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11:09
La RSE n’est pas qu’un vague concept à Geomatys
sur Le blog de GeomatysLa RSE et Geomatys- 21/03/2024
- Isabelle Pelissier
… Nous essayons, dans la mesure de nos possibilités de nous servir de notre spécificité pour aider les personnes qui en ont besoin d’une quelconque manière.
C’est dans ce cadre que nous avons accueilli courant mars 2024 et durant 2 jours Vincent D. qui est en cours de réorientation. Après plusieurs semaines de recherche infructueuse, pour être accueilli en observation dans une entreprise d’informatique nous nous sommes organisés pour l’aider. Il souhaitait venir en entreprise pour rencontrer des développeurs et discuter avec eux afin de confirmer son aspiration pour entrer en formation dans le domaine.
Nous avons tous consacré une partie de notre temps pour lui expliquer notre métier. Les développeurs et spécialistes de Geomatys ont joué le jeu en lui présentant aussi bien les spécificités du géospatial que les outils utilisés pour coder ainsi que pour lui faire un retour sur ce qu’ils aimaient dans ce métier et les inconvénients de ce type de travail.
Vincent a eu droit aussi à un cours accéléré sur les outils de management de projet ainsi que des infos sur comment une PME comme Geomatys voyait sa croissance, comment elle fonctionnait au quotidien et les qualités nécessaires pour travailler dans notre structure.
Vincent a vécu 2 jours très denses et, est reparti avec les toutes les informations nécessaires à son choix d’orientation.
C’est l’un des aspects de notre engagement sociétal et nous réfléchissons régulièrement à nos actions potentiels dans le domaine.
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9:00
L'anonymisation sous stéroïdes avec le DBToolsBundle
sur Makina CorpusLe DbToolsBundle permet d’anonymiser des tables d’un million de lignes en seulement quelques secondes. Cet article vous présente la méthodologie mise en place pour arriver à ce résultat.
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14:43
CityBuilder : faciliter la reconstruction 3D
sur OslandiaContexteOslandia participe aux côtés d’Eviden au projet CP4SC, mené dans le cadre de l’AMI Cloud lancé en 2021 par la Banque Publique d’Investissement.
Le sigle CP4SC signifie Cloud Platform for Sustainable Cities et son objectif est d’aider les gouvernements à mettre en œuvre des politiques ambitieuses vers l’atteinte de la neutralité carbone par ingestion des données issues de différentes sources comme la mobilité, la gestion de l’énergie ou l’observation de la terre et de l’environnement
De quoi s’agit-il ?La visualisation 3D de bâtiments est un attendu de nombreux acteurs de la planification urbaine, attendu qui se heurte à deux écueils :
- les données 3D structurées à grande échelle sont peu nombreuses
- il n’existe pas de solution logicielle mature permettant de travailler à grande échelle, même si certains éditeurs proposent des outils propriétaires capables de travailler à l’échelle des bâtiments
Cependant, la disponibilité et la diffusion de nuages de points de grande taille, prend beaucoup d’ampleur ces dernières années : les méthodes et outils de levés terrain ont beaucoup évolué et de nombreux acteurs en ont profité pour acquérir des nuages de points (y compris à l’échelle nationale comme c’est le cas en France avec la couverture Lidar en cours de constitution par l’IGN).
Mais si les nuages de points peuvent être acquis rapidement, ils ne sont pas immédiatement exploitables pour tous les types d’analyse.
L’objectif d’Oslandia à travers le projet est donc de proposer une chaine industrielle de traitement permettant de créer des données structurées depuis des nuages de points, ainsi que des logiciels permettant d’exploiter ces informations, l’ensemble sous licence opensource à gouvernance ouverte bien entendu !
Nous avons déja présenté ici les outils Giro3D et Piero qui permettent la visualisation des données spatiales 3D. Nous allons maintenant parler génération de CityJSON !
CityBuilderParmi les différentes actions menées par Oslandia dans le cadre du projet, CityBuilder simplifie la reconstruction de données 3D géoréférencées. Notre objectif dans un premier temps est de proposer un plugin QGIS pour faciliter l’accès des utilisateurs aux fonctionnalités des outils sous-jacents.
En effet CityBuilder exploite :
- la bibliothèque opensource geoflow, développée par l’université de Delft et la société 3DGI. Geoflow a notamment été utilisé pour générer le bâti 3D de l’ensemble des Pays-Bas
- la cartographie du sol et sursol LIDAR produite par l’IGN
- les fonctionnalités de visualisation 3D de QGIS
Concernant la démarche projet, nous avons travaillé initialement sur la première version prototypale de CityBuilder conjointement à un projet de développement informatique (PDI), séquence des cycles Master1 Géomatique et Ingénieur (2e année) de l’ENSG mené en partenariat avec Oslandia.
En 2024 les travaux ont constitué en amélioration du plugin afin d’utiliser au maximum les outils natifs à QGIS, optimiser ses performances et réduire sa dette technique. Nous avons également intégré une version du code utilisable en ligne de commande.
Geoflow a donc été intégré dans un processing QGIS intégré à la barre d’outils de processing QGIS.
Geoflow permet de générer un fichier de sortie JSON à partir d’un fichier de données de nuage de point et un autre de données d’emprise de bâtiments. Nous utilisons la dernière version de geoflow permettant d’avoir un niveau de detail (LOD Level of Detail) allant jusqu’au LOD2.2.
Pour la version ubuntu l’image docker de geoflow utilisé est celle de l’IGN.
Des données 3D, et maintenant ?La visualisation des données générées peut se faire directement dans QGIS. Ceci est notamment possible grâce aux travaux menés sur le sujet par Oslandia depuis deux ans, qui consistent en une reprise de la dette technique embarquée, l’ajout de tests, des correctifs d’anomalies et le développement de nombreuses fonctionnalités bas niveau qui permettent aujourd’hui de disposer d’une version bien plus stable de QGIS 3D.
Le projet CP4SC étant cloud native, il s’appuie sur Giro3D et son application de visualisation, Piero pour afficher l’ensemble des données spatiales y compris 3D : les données urbaines reconstruites peuvent donc être aussi consultées sur le web.
Démonstration Contactez-nous !Le sujet vous intéresse ? Vous souhaitez mutualiser les efforts de développement sur ces sujets ? Vous voudriez incorporer ces fonctionnalités sur vos plateformes IT ? N’hésitez pas à nous contacter pour en discuter : infos+3d@oslandia.com
Financé par l’Union européenne – Next Generation EU dans le cadre du plan France Relance
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7:00
[Témoignage Client] Pierrick Yalamas, Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement – TerriSTORY®
sur OslandiaPierrick Yalamas est Directeur intelligence territoriale et observatoires à Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement. Initiateur et coordinateur au niveau national du consortium TerriSTORY®, portant l’outil d’aide au pilotage de la transition écologique et énergétique du même nom, il pilote l’équipe de l’agence régionale AURA-EE qui travaille sur le projet. Il revient sur les enjeux du projet ainsi que la collaboration avec les équipes d’Oslandia qui ont travaillé sur les volets techniques et fonctionnels dès 2018.
A quels enjeux répond ce projet ?En tant qu’Agence régionale, nous sommes opérateurs depuis une vingtaine d’années d’Observatoires copilotés par l’Etat et la Région. Notre mission : collecter, produire, traiter et diffuser des données sur le climat, l’énergie, les déchets, les ressources, … afin de les mettre à disposition des territoires pour les accompagner sur les enjeux écologiques.
Avant TerriSTORY®, nous disposions de tableaux et documents mis en forme qui s’avéraient insuffisants pour aider les territoires à passer à l’action.Avec TerriSTORY®, nous disposons aujourd’hui d’un véritable outil d’aide à la décision qui permet de :
- Rendre les données plus appropriables, grâce aux technologies de datavisualisation, à des personnes non initiées aux enjeux énergies / climat, notamment les élus et décideurs du territoire.
- Repositionner la transition écologique dans des enjeux de transition territoriale plus globale grâce au croisement de données sur l’énergie avec des données sur les mobilités, les ressources, les bâtiments, … Nous proposons aujourd’hui une approche systémique.
- Donner les clés permettant de construire une trajectoire et établir des scénarios pour mesurer les différents impacts en termes énergétique, carbone, mais aussi économique ou sur la qualité de l’air.
- Proposer des outils de pilotage des trajectoires et permettre un pilotage coordonné, dans une logique d’articulation entre les différents territoires.
L’outil a été initié en Auvergne-Rhône-Alpes et nous avons proposé à d’autres Régions de mutualiser les développements. Il est aujourd’hui mis à disposition de tous dans 6 régions qui ont accès au module dataviz mais aussi au module « Stratégie territoriale » pour aider au pilotage de la trajectoire.
Comment s’est passée la collaboration avec les équipes d’Oslandia ?La collaboration s’est très bien passée. Nous avons travaillé en mode très agile avec la contrainte d’un budget limité au départ. Nous avons instauré une relation de confiance au cours de laquelle Oslandia a initié les développements et a formé nos équipes en interne pour qu’elles s’approprient les technologies. J’ai apprécié que cela se passe en totale coopération. Oslandia nous a également fait bénéficier de son expérience pour préparer le passage en open-source qui a eu lieu début 2023.
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5:28
Appel à communications - La carte, œil de l’histoire (XVIe-XVIIIe siècle)
sur Cartographies numériques
Appel à communications sur le site de la BnF : La carte, œil de l’histoire (XVIe-XVIIIe siècle)Selon le cartographe anversois Abraham Ortelius (1527-1598), la géographie est «?l’œil de l’histoire?», reprenant une expression déjà courante et en passe de devenir un véritable topos décliné en diverses formulations dans les siècles suivants. Cette expression illustre le lien étroit qui unit histoire et géographie, tout en posant une relation d’inféodation de la seconde par la première. Dans cette perspective, la géographie est perçue comme une discipline auxiliaire à l’histoire et un instrument utile à sa compréhension. La géographie permet ainsi de rendre visibles et lisibles les lieux dans lesquels s’est déployé le récit historique sous toutes ses formes. Il n’est pas surprenant que l’érudit français Pierre Le Lorrain de Vallemont (1649-1721), auteur des Éléments de l’histoire en cinq tomes, affirme à la fin du XVIIe siècle que «?l’Histoire est aveugle?» sans le secours de la géographie, puisqu’elle est sa «?mémoire locale?». Selon lui, il y aurait une différence notable entre un individu qui lit simplement l’histoire d’Alexandre et celui qui l’étudie à l’aide d’une carte géographique sous les yeux. Le premier n’aurait qu’une connaissance imparfaite sur le conquérant macédonien, tandis que le second serait le «?témoin?» direct de son expédition. Ici, Vallemont introduit la carte géographique comme un outil visuel indispensable pour comprendre l’histoire antique. La relation entre histoire et géographie, souvent étudiée de manière théorique, en se fondant sur les traités, les manuels d’histoire et de géographie, s’articule de manière spécifique si l’on pose l’objet cartographique comme point d’observation. La carte, dispositif graphique de visualisation de réalités spatiales, se prête largement à l’observation de phénomènes historiques. Par histoire, il faut ici l’entendre dans une acception élargie comme l’inscription de temporalités plurielles comprenant l’histoire sainte ou profane, l’histoire ancienne, médiévale ou moderne, jusqu’à l’histoire naturelle, civile ou militaire. L’objectif de cette journée d’étude est de réinvestir le couple carte et histoire dans l’empan chronologique du XVIe au XVIIIe siècle. Il s’agit d’interroger cette relation à travers l’étude des cartes elles-mêmes, comme objet d’un savoir historique et selon trois axes de recherche.
Le premier axe porte sur les cartes dans l’enseignement et la lecture de l’histoire. L’expression d’«?œil de l’histoire?» suggère que la géographie – et en son sein la cartographie – est un complément aidant à l’apprentissage, à l’écriture et à la lecture de l’histoire. La carte apparaît comme un instrument essentiel pour connaître et reconnaître les phénomènes du passé. Dans le sillage des travaux de François de Dainville sur les collèges jésuites ou de ceux de Pascale Mormiche sur l’éducation des princes, cet axe vise à renouveler notre compréhension sur les relations entre géographie et histoire à partir de l’examen des discours et des pratiques attachées à l’usage des cartes dans l’enseignement de l’histoire du XVIe au XVIIIe siècle. Il pourra s’agir à la fois d’examiner les traités historiques et géographiques qui théorisent et tentent de normer cette relation, que les atlas qualifiés d’«?historiques?» revendiquant l’interconnexion entre les deux domaines savants, ou encore d’analyser les programmes d’enseignement de diverses structures éducatives. À partir de ces documents, il conviendra de se pencher sur les discours portés par les cartes, les atlas ou les ouvrages historiques afin d’y débusquer des traces matérielles qui renseignent sur les usages concrets des cartes dans les pratiques de lecture ou d’apprentissage de l’histoire : annotations manuscrites, cahiers d’écoliers, brouillons, etc.
Le deuxième axe s’attache plus spécifiquement à documenter l’histoire sur et par les cartes. L’expression d’«?œil de l’histoire?», dans un sens premier, invite à penser la carte comme un lieu d’ordonnancement de savoirs historiques et de représentation de phénomènes du passé, notamment à travers la stratification de différents registres graphiques : tracé cartographique, toponymes, cartouches, vignettes historiées, textes ou données numériques (dates par exemple). Par sa capacité synoptique, la carte favorise la spatialisation d’une situation historique, qu’il s’agisse du tracé évolutif des frontières, de la forme changeante des villes, ou de la représentation de zones du globe récemment explorées. Les cartes servent autant à représenter l’histoire immédiate – à l’instar de celles qui sont produites pour suivre les événements militaires et diplomatiques dans le sillage de la naissance de l’imprimé d’actualité – que des situations plus éloignées dans le temps, en lien avec l’émergence progressive de la cartographie historique liée à l’histoire sainte, antique et médiévale. Cet axe invite à examiner les dispositifs visuels et textuels des cartes mobilisant l’histoire sous différentes formes (civile, militaire, naturelle) tout en réfléchissant aux enjeux politiques et épistémologiques déployés dans les cartes. On réfléchira aussi à leur place dans les ouvrages d’histoire, à leur articulation avec le matériau textuel et aux effets de leur mise en relation.
Enfin, un troisième axe invite à penser la porosité, voire l’indistinction, qui existe entre les producteurs de matériaux historiques et cartographiques. Les liens entre les deux domaines savants sont en effet manifestes si on s’intéresse à leurs acteurs. Les rédacteurs d’ouvrages historiques peuvent ainsi être impliqués dans la conceptualisation graphique de cartes accompagnant leurs écrits, tandis que l’ingéniosité de certains géographes favorise la mise en images de l’histoire sur les cartes. En outre, certains imprimeurs-libraires produisent et vendent à la fois des documents historiques et cartographiques, sans parler des graveurs parfois sollicités pour les deux types d’entreprises. Enfin, dans une période où la professionnalisation et l’institutionnalisation de l’histoire et de la géographie sont encore en construction, des individus porteurs des titres d’«?historiographe?», de «?géographe?» ou de «?cosmographe?» peuvent s’investir autant dans la production de savoirs cartographiques qu’historiques. On cherchera par exemple à comprendre comment les cartographes effectuent un véritable travail d’historiographe, par la recherche de sources et leur confrontation critique, quand à l’inverse les historiens manipulent et discutent le matériau cartographique. En dépit de l’expression d’«?œil de l’histoire?», ce dernier axe vise à repenser le lien de subordination entre carte et histoire, relation qui n’est plus aussi claire et évidente si on la pose du point de vue des producteurs et de leurs pratiques.
Ces trois axes, qui peuvent être abordés simultanément, permettent de réfléchir à la relation entre l’objet cartographique et l’histoire entre les XVIe et XVIIIe siècles. Dans le cadre de cette journée d’étude, il conviendra de croiser les approches et d’associer les recherches en sciences humaines et sociales à d’autres historiographies. Le cadre géographique de cette journée d’étude s’articule principalement autour de l’Europe et ses extensions impériales, sans pourtant s’y restreindre. En effet, des communications sur d’autres espaces pourront être proposées afin d’élargir la perspective et la réflexion de la journée d’étude sur les liens entre carte et histoire.
Modalités de soumission
Les propositions en français ou en anglais, d’une longueur maximale de 300 mots, et accompagnées d’un bref curriculum vitæ, devront être envoyées à oeildelhistoire2024@gmail.com avant le 15 mai 2024.
Modalités d’organisation
Avec le soutien du Centre Alexandre-Koyré (CAK) et de la Bibliothèque nationale de France (BnF), la journée d’étude aura lieu le mardi 8 octobre 2024 dans la salle de conférences du département des Cartes et Plans de la BnF sur le site Richelieu (Paris).
Les organisateurs prendront en charge les repas, les frais de déplacement, et dans la mesure du possible d’hébergement pour une nuit. La journée d’étude se déroulera exclusivement sur site.
Organisateurs
Oury Goldman, docteur de l’EHESS et chercheur associé à TEMOS
Lucile Haguet, docteure et conservatrice de la bibliothèque municipale du Havre
Catherine Hofmann, conservatrice au département des Cartes et plans de la BnF
Geoffrey Phelippot, docteur de l’EHESS et membre du CAK
Bibliographie indicative
Svetlana Alpers, « L’œil de l’histoire : l’effet cartographique dans la peinture hollandaise au 17e siècle », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 49, 1983, p. 71-101.
Jean-Marc Besse, «?Historiae oculus geographia : cartographie et histoire dans le Parergon d’Ortelius?», Écrire l’histoire, vol. 4, 2009, p. 137-146.
Jean-Marc Besse, Les Grandeurs de la Terre, Aspects du savoir géographique à la Renaissance, Lyon, Éditions de l’École normale supérieure, 2003.
Grégoire Binois, «?La cartographie militaire au XVIIIe siècle, une cartographie historique???», Hypothèses, vol. 19, n° 1, 2016, p. 41-51.
Jeremy Black, Maps and History. Constructing images of the Past, New Haven/Londres, Yale University Press, 1997.
François de Dainville, La Cartographie, reflet de l’histoire, Genève/Paris, Slatkine, 1986.
François de Dainville, « Les découvertes portugaises à travers des cahiers d’écoliers parisiens de la fin du XVIe siècle?», dans : Michel Mollat et Paul Adam (dir.), Aspects internationaux de la découverte océanique aux XVe et XVIe siècles, Paris, SEVPEN, 1966, p. 39-46.
François de Dainville, La géographie des humanistes, Paris, Beauchesne, 1940.
Matthew H. Edney, « History and Cartography », dans : Matthew H. Edney et Mary Sponberg Pedley (eds.), The History of Cartography, Volume 4: Cartography in the European Enlightenment, Chicago, University of Chicago Press, 2020, p. 624-631.
Walter Goffart, Historical Atlases: The First Three Hundred Years, 1570–1870, Chicago, University of Chicago Press, 2003.
Lucile Haguet, «?Comme des sœurs qui s’y tiennent par la main…?», Écrire l’histoire, vol. 3, 2009, p. 125-133.
Catherine Hofmann, «?La genèse de l’atlas historique en France (1630-1800), pouvoirs et limites de la carte comme “œil de l’histoire”?», Bibliothèque de l’école des Chartes, t. 158, 2000, p. 97-128.
Pascale Mormiche, « L’utilisation des images dans l’éducation des princes français (XVIIe-XVIIIe siècles) », dans Images et imagerie, Paris, Éditions du CTHS, 2012, p. 103-122.
Pascale Mormiche, Devenir prince – L’école du pouvoir en France, Paris, CNRS Éditions, 2015.
Daniel Nordman, «?La géographie, œil de l’histoire?», Espaces Temps, vol. 66-67, numéro spécial Histoire/géographie, 1. L’arrangement, 1998, p. 44-54.
Monique Pelletier, «?Les géographes et l’histoire, de la Renaissance au siècle des Lumières?», dans : Apologie pour la géographie : mélanges offerts à Alice Saunier-Seïté, Paris, Société de Géographie, 1997, p. 145-156.
Daniel Rosenberg et Anthony Grafton, Cartographies of Time: A History of the Timeline, Princeton, Princeton Architectural Press, 2013.
Informations pratiques
8 octobre 2024
BnF, site Richelieu, département des Cartes et plans, salle des conférences
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Appel à communications : “La carte, «?œil de l’histoire?» (XVIe-XVIIIe siècle)” – date butoir : 15 mai 2024
sur Cartes et figures du mondeLa carte, «?œil de l’histoire?» (XVIe-XVIIIe siècle) 8 octobre 2024 Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, salle des conférencesArgumentaire :
Selon le cartographe anversois Abraham Ortelius (1527-1598), la géographie est «?l’œil de l’histoire?», reprenant une expression déjà courante et en passe de devenir un véritable topos décliné en diverses formulations dans les siècles suivants. Cette expression illustre le lien étroit qui unit histoire et géographie, tout en posant une relation d’inféodation de la seconde par la première. Dans cette perspective, la géographie est perçue comme une discipline auxiliaire à l’histoire et un instrument utile à sa compréhension. La géographie permet ainsi de rendre visibles et lisibles les lieux dans lesquels s’est déployé le récit historique sous toutes ses formes. Il n’est pas surprenant que l’érudit français Pierre Le Lorrain de Vallemont (1649-1721), auteur des Éléments de l’histoire en cinq tomes, affirme à la fin du XVIIe siècle que «?l’Histoire est aveugle?» sans le secours de la géographie, puisqu’elle est sa «?mémoire locale?». Selon lui, il y aurait une différence notable entre un individu qui lit simplement l’histoire d’Alexandre et celui qui l’étudie à l’aide d’une carte géographique sous les yeux. Le premier n’aurait qu’une connaissance imparfaite sur le conquérant macédonien, tandis que le second serait le «?témoin?» direct de son expédition. Ici, Vallemont introduit la carte géographique comme un outil visuel indispensable pour comprendre l’histoire antique. La relation entre histoire et géographie, souvent étudiée de manière théorique, en se fondant sur les traités, les manuels d’histoire et de géographie, s’articule de manière spécifique si l’on pose l’objet cartographique comme point d’observation. La carte, dispositif graphique de visualisation de réalités spatiales, se prête largement à l’observation de phénomènes historiques. Par histoire, il faut ici l’entendre dans une acception élargie comme l’inscription de temporalités plurielles comprenant l’histoire sainte ou profane, l’histoire ancienne, médiévale ou moderne, jusqu’à l’histoire naturelle, civile ou militaire. L’objectif de cette journée d’étude est de réinvestir le couple carte et histoire dans l’empan chronologique du XVIe au XVIIIe siècle. Il s’agit d’interroger cette relation à travers l’étude des cartes elles-mêmes, comme objet d’un savoir historique et selon trois axes de recherche.
Le premier axe porte sur les cartes dans l’enseignement et la lecture de l’histoire. L’expression d’«?œil de l’histoire?» suggère que la géographie – et en son sein la cartographie – est un complément aidant à l’apprentissage, à l’écriture et à la lecture de l’histoire. La carte apparaît comme un instrument essentiel pour connaître et reconnaître les phénomènes du passé. Dans le sillage des travaux de François de Dainville sur les collèges jésuites ou de ceux de Pascale Mormiche sur l’éducation des princes, cet axe vise à renouveler notre compréhension sur les relations entre géographie et histoire à partir de l’examen des discours et des pratiques attachées à l’usage des cartes dans l’enseignement de l’histoire du XVIe au XVIIIe siècle. Il pourra s’agir à la fois d’examiner les traités historiques et géographiques qui théorisent et tentent de normer cette relation, que les atlas qualifiés d’«?historiques?» revendiquant l’interconnexion entre les deux domaines savants, ou encore d’analyser les programmes d’enseignement de diverses structures éducatives. À partir de ces documents, il conviendra de se pencher sur les discours portés par les cartes, les atlas ou les ouvrages historiques afin d’y débusquer des traces matérielles qui renseignent sur les usages concrets des cartes dans les pratiques de lecture ou d’apprentissage de l’histoire : annotations manuscrites, cahiers d’écoliers, brouillons, etc.
Le deuxième axe s’attache plus spécifiquement à documenter l’histoire sur et par les cartes. L’expression d’«?œil de l’histoire?», dans un sens premier, invite à penser la carte comme un lieu d’ordonnancement de savoirs historiques et de représentation de phénomènes du passé, notamment à travers la stratification de différents registres graphiques : tracé cartographique, toponymes, cartouches, vignettes historiées, textes ou données numériques (dates par exemple). Par sa capacité synoptique, la carte favorise la spatialisation d’une situation historique, qu’il s’agisse du tracé évolutif des frontières, de la forme changeante des villes, ou de la représentation de zones du globe récemment explorées. Les cartes servent autant à représenter l’histoire immédiate – à l’instar de celles qui sont produites pour suivre les événements militaires et diplomatiques dans le sillage de la naissance de l’imprimé d’actualité – que des situations plus éloignées dans le temps, en lien avec l’émergence progressive de la cartographie historique liée à l’histoire sainte, antique et médiévale. Cet axe invite à examiner les dispositifs visuels et textuels des cartes mobilisant l’histoire sous différentes formes (civile, militaire, naturelle) tout en réfléchissant aux enjeux politiques et épistémologiques déployés dans les cartes. On réfléchira aussi à leur place dans les ouvrages d’histoire, à leur articulation avec le matériau textuel et aux effets de leur mise en relation.
Enfin, un troisième axe invite à penser la porosité, voire l’indistinction, qui existe entre les producteurs de matériaux historiques et cartographiques. Les liens entre les deux domaines savants sont en effet manifestes si on s’intéresse à leurs acteurs. Les rédacteurs d’ouvrages historiques peuvent ainsi être impliqués dans la conceptualisation graphique de cartes accompagnant leurs écrits, tandis que l’ingéniosité de certains géographes favorise la mise en images de l’histoire sur les cartes. En outre, certains imprimeurs-libraires produisent et vendent à la fois des documents historiques et cartographiques, sans parler des graveurs parfois sollicités pour les deux types d’entreprises. Enfin, dans une période où la professionnalisation et l’institutionnalisation de l’histoire et de la géographie sont encore en construction, des individus porteurs des titres d’«?historiographe?», de «?géographe?» ou de «?cosmographe?» peuvent s’investir autant dans la production de savoirs cartographiques qu’historiques. On cherchera par exemple à comprendre comment les cartographes effectuent un véritable travail d’historiographe, par la recherche de sources et leur confrontation critique, quand à l’inverse les historiens manipulent et discutent le matériau cartographique. En dépit de l’expression d’«?œil de l’histoire?», ce dernier axe vise à repenser le lien de subordination entre carte et histoire, relation qui n’est plus aussi claire et évidente si on la pose du point de vue des producteurs et de leurs pratiques.
Ces trois axes, qui peuvent être abordés simultanément, permettent de réfléchir à la relation entre l’objet cartographique et l’histoire entre les XVIe et XVIIIe siècles. Dans le cadre de cette journée d’étude, il conviendra de croiser les approches et d’associer les recherches en sciences humaines et sociales à d’autres historiographies. Le cadre géographique de cette journée d’étude s’articule principalement autour de l’Europe et ses extensions impériales, sans pourtant s’y restreindre. En effet, des communications sur d’autres espaces pourront être proposées afin d’élargir la perspective et la réflexion de la journée d’étude sur les liens entre carte et histoire.
Modalités de soumission
Les propositions en français ou en anglais, d’une longueur maximale de 300 mots, et accompagnées d’un bref curriculum vitæ, devront être envoyées à oeildelhistoire2024@gmail.com avant le 15 mai 2024.
Modalités d’organisation
Avec le soutien du Centre Alexandre-Koyré (CAK) et de la Bibliothèque nationale de France (BnF), la journée d’étude aura lieu le mardi 8 octobre 2024 dans la salle de conférences du département des Cartes et Plans de la BnF sur le site Richelieu (Paris).
Les organisateurs prendront en charge les repas, les frais de déplacement, et dans la mesure du possible d’hébergement pour une nuit. La journée d’étude se déroulera exclusivement sur site.
Organisateurs
Oury Goldman, docteur de l’EHESS et chercheur associé à TEMOS
Lucile Haguet, docteure et conservatrice de la bibliothèque municipale du Havre
Catherine Hofmann, conservatrice au département des Cartes et plans de la BnF
Geoffrey Phelippot, docteur de l’EHESS et membre du CAK
Bibliographie indicative
Svetlana Alpers, « L’œil de l’histoire : l’effet cartographique dans la peinture hollandaise au 17e siècle », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 49, 1983, p. 71-101.
Jean-Marc Besse, «?Historiae oculus geographia : cartographie et histoire dans le Parergon d’Ortelius?», Écrire l’histoire, vol. 4, 2009, p. 137-146.
———, Les Grandeurs de la Terre, Aspects du savoir géographique à la Renaissance, Lyon, Éditions de l’École normale supérieure, 2003.
Grégoire Binois, «?La cartographie militaire au XVIIIe siècle, une cartographie historique???», Hypothèses, vol. 19, n° 1, 2016, p. 41-51.
Jeremy Black, Maps and History. Constructing images of the Past, New Haven/Londres, Yale University Press, 1997.
François de Dainville, La Cartographie, reflet de l’histoire, Genève/Paris, Slatkine, 1986.
———, « Les découvertes portugaises à travers des cahiers d’écoliers parisiens de la fin du XVIe siècle?», dans Michel Mollat et Paul Adam (dir.), Aspects internationaux de la découverte océanique aux XVe et XVIe siècles, Paris, SEVPEN, 1966, p. 39-46.
———, La géographie des humanistes, Paris, Beauchesne, 1940.
Matthew H. Edney, « History and Cartography », dans Matthew H. Edney et Mary Sponberg Pedley (eds.), The History of Cartography, Volume 4: Cartography in the European Enlightenment, Chicago, University of Chicago Press, 2020, p. 624-631.
Walter Goffart, Historical Atlases: The First Three Hundred Years, 1570–1870, Chicago, University of Chicago Press, 2003.
Lucile Haguet, «?Comme des sœurs qui s’y tiennent par la main…?», Écrire l’histoire, vol. 3, 2009, p. 125-133.
Catherine Hofmann, «?La genèse de l’atlas historique en France (1630-1800), pouvoirs et limites de la carte comme “œil de l’histoire”?», Bibliothèque de l’école des Chartes, t. 158, 2000, p. 97-128.
Pascale Mormiche, « L’utilisation des images dans l’éducation des princes français (XVIIe-XVIIIe siècles) », dans Images et imagerie, Paris, Éditions du CTHS, 2012, p. 103-122.
———, Devenir prince – L’école du pouvoir en France, Paris, CNRS Éditions, 2015.
Daniel Nordman, «?La géographie, œil de l’histoire?», Espaces Temps, vol. 66-67, numéro spécial Histoire/géographie, 1. L’arrangement, 1998, p. 44-54.
Monique Pelletier, «?Les géographes et l’histoire, de la Renaissance au siècle des Lumières?», dans Apologie pour la géographie : mélanges offerts à Alice Saunier-Seïté, Paris, Société de Géographie, 1997, p. 145-156.
Daniel Rosenberg et Anthony Grafton, Cartographies of Time: A History of the Timeline, Princeton, Princeton Architectural Press, 2013.
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La crise de l’eau en France
sur Les cafés géographiquesL’actualité de ces dernières années est marquée en France mais aussi partout dans le monde par la multiplication de crises de l’eau auxquelles nous étions peu habitués : sécheresses prolongées même dans des régions inhabituelles comme la Bretagne, inondations catastrophiques récurrentes (Pas de Calais, La Roya), pénuries d’eau potable généralisées à Mayotte, et surtout affrontements violents autour des ressources en eau et de projets hydrauliques (Sivens, Sainte-Soline). En général la DCE (Directive Cadre sur l’Eau) qui visait à atteindre le bon état écologique des masses d’eau a échoué.
Daniel Oster présente David Blanchon (photo Micheline Huvet-Martinet)
Mardi 6 février devant un auditoire fourni, David Blanchon, géographe, Professeur à L’Université Paris-Nanterre, auteur d’ouvrages liés aux problèmes de l’eau * et grand connaisseur d’espaces comme les Etats-Unis, le Soudan et l’Afrique du Sud , est venu discuter de la crise, en fait des crises de l’eau, tout en s’interrogeant sur leur caractère conjoncturel ou structurel, mais surtout en cherchant à en comprendre la logique en introduisant des notions clés comme le nexus eau-énergie-alimentation et le cycle hydrosocial.
Qui aurait pu prédire ces crises ?
A priori tout le monde, à condition de s’y intéresser et de distinguer ce qui est neuf de ce qui est ancien : les climatologues et les hydrologues intéressés par le dérèglement climatique (qui aggrave la variabilité des pluies avec alternance année sèche/année humide), les urbanistes/aménageurs (bons connaisseurs de la vulnérabilité liée à l’arrachage des haies, l’artificialisation des sols qui renforce le ruissellement, les constructions en zones inondables qui aggravent les inondations…), les médecins qui peuvent estimer les effets de la pollution des eaux par l’usage des pesticides. Tous sont capables de prévoir les crises.
Ces crises de la variabilité de l’eau sont connues depuis longtemps tout comme les remèdes. Ainsi La Restauration des Terrains de Montagne, créée en 1882 existe toujours comme service de l’ONF, de même les Grands Lacs de Seine (1969). Elles sont anciennes, multifactorielles modifiées par le changement climatique qui accélère les difficultés d’alimentation en eau d’autant qu’on n’a pas vraiment d’idées sur l’évolution future des précipitations car les modèles ne convergent pas nécessairement. Il semblerait que d’ici 2050 la France connaisse une hausse du débit des cours d’eau en hiver particulièrement dans le bassin méditerranéen et une baisse significative en été à peu près partout sur le territoire sauf dans la Manche et un peu en Bretagne. Le débit du Rhône pourrait être divisé par deux ainsi que celui de l’Isère et des petits fleuves côtiers méditerranéen, engendrant un énorme souci d’approvisionnement en eau même si chaque bassin versant risque d’évoluer différemment.
De quoi cette crise est-elle le nom ? Analyse de la criseEtat de la situation. En France la crise est beaucoup moins dramatique que celle d’autres pays (Espagne, Ouest américain, pays sahéliens…). Les volumes d’eau disponibles demeurent importants : le territoire français métropolitain bénéficie en moyenne de 480 milliards de m3 de pluie/an auxquels s’ajoutent 11 milliards de m3 provenant des fleuves transfrontaliers (sans le Rhin). Même si une grande partie s’évapore, restent disponibles environ 2800 m3/habitant/an auxquels s’ajoutent aussi les stocks des eaux souterraines et des eaux stagnantes de surface (lacs, étangs, barrages). La pression sur le prélèvement des ressources est faible soit un peu moins de 1/6ème des précipitations tombées, alors que certains pays sont à 90%. La situation française de ce point de vue reste donc relativement confortable.
Il faut distinguer le prélèvement de la consommation car certaines activités prélèvent beaucoup sans forcément consommer car l’eau utilisée est rejetée et recyclée : ex : les centrales électriques prélèvent beaucoup mais consomment peu contrairement à l’agriculture qui est la première consommatrice avec 57% du total, devant l’eau potable (26%), le refroidissement des centrales électriques (12%) et les usages industriels (5%).
Principal problème en France : crise du nexus-eau-énergie-alimentation c’est-à-dire le lien (nexus) entre ces trois éléments qui sont intimement liés. Les actions menées dans un domaine peuvent avoir un impact sur l’un des autres secteurs ou les deux autres ce qui rend les actions difficiles. Ce concept introduit par l’université des Nations-Unies en 2013 permet d’insister sur la nécessité de penser les trois pôles dans le même volume.
En France la consommation moyenne d’eau courante est d’une centaine de litres d’eau/jour/habitant, mais elle est de 4500 l pour notre consommation alimentaire. Une grande partie de la production électrique dépend des cours d’eau non seulement pour l’hydroélectricité mais aussi pour le refroidissement des centrales nucléaires. La moitié de l’eau prélevée en France l’est pour la production électrique.
En ce qui concerne le lien eau-alimentation le problème n’est pas seulement de la quantité mais aussi de la qualité. La Directive Cadre Européenne (DCE) de 2000 retranscrite dans le droit français en 2006 visait à atteindre le bon équilibre écologique des masses d’eau en 2015, mais l’échéance est constamment reportée et l’objectif ne sera probablement pas atteint en 2027. En effet, le bilan français est médiocre : 43% des masses d’eau de surface sont affectées par des pollutions diffuses, notamment nitrates et pesticides, 25,4% par des pollutions ponctuelles et 19,4% par des prélèvements d’eau excessifs. La situation est encore plus mauvaise ailleurs, notamment en Grèce et aux Pays-Bas.
C’est inutile de mettre en place une politique de l’eau stricte si par ailleurs on n’agit pas sur les deux autres pôles du nexus
Le modèle français de « gouvernance de l’eau » élaboré en 1964 et que beaucoup nous envient est en crise. Il a été élaboré par bassins hydrographiques en prenant les bassins versants comme base de gestion de l’eau. Ce modèle très articulé et décentralisé avec des agences de bassins, des comités locaux a été repris en 1992 par les Nations Unies. Maintenant on est arrivé au bout de ce modèle pas assez efficace pour résoudre les problèmes soulevés par la DCE concernant la qualité des masses d’eau. La hiérarchie administrative actuelle (communes, départements, régions) ne correspond plus aux bassins hydrographiques et il devient très compliqué pour les élus de se situer dans l’organigramme et de se retrouver parmi les compétences de chaque entité.
La crise du modèle des cycles et territoires hydro-sociauxLe cycle hydro-social considère que l’eau, en plus de sa nature physique, a aussi une réalité sociale. Le cycle hydro-social souligne les dimensions culturelles et historiques de l’eau. Actuellement, l’attachement, la connaissance qu’avaient les Français de l’eau a quasiment disparu car ils ne savent plus d’où vient l’eau qu’ils boivent ; ils n’ont aucune idée de la quantité qu’ils consomment. Selon D. Moose « la gestion de l’eau reflète les divisions majeures de la société, les rangs, les statuts et les positions dominantes et elle occupe une place centrale dans l’ordre symbolique ». IL existait des sociétés de gestion de l’eau dès le Moyen Âge. L’eau est le miroir d’une société mais ce miroir est maintenant cassé.
Que nous est-il permis d’espérer ?Pour ne pas rester négatif, il convient de souligner les progrès, notamment grâce aux stations d’épuration qui ont permis l’amélioration de la qualité des eaux. En 1992, la mise en place de politiques de l’eau permettait d’être assez optimiste mais maintenant, le dérèglement climatique remet en cause cette attitude et trois scénarios sont envisagés.
- Crash and burn : on continue comme d’habitude dans le vieux monde, c’est business as usual comme dans les années 1950 en maintenant les bassines, construisant des barrages, au mieux en changeant a minima les modes de gouvernance mais sans se préoccuper du nexus ni du cycle hydro-social. Dans ce cas le risque d’un effondrement est très probable vers 2050 si le changement climatique continue ou prend de l’ampleur. En Espagne ou dans l’Ouest américain, les barrages se vident déjà.
- scénario plus rose : celui d’une « nouvelle culture de l’eau » qui rencontrerait des oppositions et une certaine résistance car il suppose une remise en cause radicale du nexus énergie/ alimentation pour passer à une société de sobriété. Ceci conduit à une nouvelle vision de l’utilisation des cours d’eau, mais aussi à une révision des activités industrielles. Ce sont un peu les idées développées par le Parlement de Loire qui essaie de reconnecter les populations à la rivière en les sensibilisant à une nouvelle vision du fleuve.
- scénario médian du bumpy road. C’est un peu ce scenario qui est en cours actuellement en France. Bumpy car la route est cabossée avec une alternance de bonnes et de mauvaises années. C’est celui d’une transition lente et douloureuse qui agit sur la demande (avec un plan sobriété), met en place du techno-solutionnisme (dessalement, repoldérisation…) sans agir sur le nexus, en insistant sur les solutions fondées sur la nature. Le problème est celui de la variabilité climatique : un bon hiver peut être effacé par une succession d’années sèches. Il y a alors multiplication des crises conjoncturelles.
En conclusion, D. Blanchon se dit raisonnablement optimiste en observant la multiplication des initiatives locales. En effet, les acteurs locaux, notamment les agriculteurs, sont souvent beaucoup plus conscients des défis et des changements à mettre en place que les responsables au plus haut niveau de l’Etat qui bloquent sur le nexus.
Les nombreuses questions témoignant de l’intérêt de l’auditoire ont permis d’approfondir certains points.- La gouvernance de l’eau en France et la D.C.E. les technocrates européens ont assez peu d’influence sur la politique de l’eau dans les différents pays. La D.C.E s’est traduite dans le droit français par la loi de 2006 qui permet de fixer des objectifs et de faire un travail précis pour répertorier les disponibilités et la qualité des masses d’eau en faisant régulièrement des bilans. La D.C.E a un rôle incitatif et le fait de ne pas accomplir l’objectif est révélateur des difficultés. La gestion de l’eau est sous le contrôle de six principales agences de bassins avec des sous-bassins versants qui ont eux-mêmes des sous-sections constituées par commissions locales de l’eau rassemblant les différents acteurs concernés, lesquels élaborent des schémas directeurs. Bien sûr ce n’est pas forcement idéal car il peut y avoir des jeux de pouvoir et des rivalités mais cette gestion intégrée autour des bassins ne fonctionne pas si mal et a été adoptée par beaucoup d’autres pays. Ce modèle décentralisé est parfois contesté puisqu’il n’arrive pas à régler tous les problèmes en partie parce que le découpage des agences de bassins ne correspond pas aux limites administratives quand le bassin versant est sur deux régions et plusieurs départements. Finalement les agences de l’eau rajoutent une couche au millefeuille administratif français.
- Les bassines ont été élaborées depuis longtemps. Le problème n’est pas récent. Dans la région de Sainte-Soline le pompage des eaux sous-terraines remonte aux années 1980 créant déjà des conflits entre les agriculteurs irrigants et non irrigants car les rivières alimentant le marais poitevin s’assèchent sans qu’il soit possible d’identifier clairement les responsabilités. La création de bassines en surface a été considérée comme une solution pour résoudre les conflits antérieurs car elle a le mérite de mutualiser le pompage en identifiant clairement qui pompe, où et comment. Cette solution était considérée comme provisoire pour permettre progressivement de s’adapter aux nouvelles conditions : toute transition agricole nécessite la mise en place de nouvelles filières et est donc lente (10 à 15ans). C’est une aberration écologique de continuer à mettre en place des bassines sans considérer la nécessité de faire évoluer le nexus.
- Le rôle des régimes politiques dans la gestion de l’eau. L’histoire montre que les régimes autoritaires n’ont pas réussi : l’URSS comme la Chine ont eu des politiques de l‘eau catastrophiques notamment avec la construction de grands barrages. Les systèmes les plus résilients sont ceux qui reposent sur une gestion décentralisée parfois collective comme au Moyen Âge car la gestion de l’eau est enchâssée dans la société et les territoires hydro-sociaux.
- Concernant la Seine, il faut noter les progrès importants de la qualité de l’eau. Une inondation comme celle de 1910 n’est pas complètement exclue mais parait moins probable d’une part parce qu’il y a des aménagements en amont de Paris avec des retenues dont le niveau baisse mais qui soutiennent le débit de la Seine, d’autre part parce qu’on constate un changement dans le régime traditionnel des crues hivernales dans le bassin parisien liées autrefois à des neiges importantes dans le haut bassin de l’Yonne et de la Seine. Le changement climatique rend les neiges plus rares et peu abondantes. Par contre, on constate l’été des crues de type méditerranéen liées à des orages parfois violents avec pluies abondantes qui ruissellent sur des sols secs dans les bassins versants des petits affluents comme le Loing.
- Etat des eaux en Bretagne. L’agro-industrie et l’intensité de l’élevage porcin (6 millions de porcs pour 3 millions d’habitants) ont rendu la situation inquiétante par une forte pollution des eaux. Il y a une très forte conscience des problèmes mais il est très difficile et très long de sortir des filières même s’il y a une volonté par certains de remettre en cause le modèle. Il y a aussi de fortes résistances en raison des intérêts financiers. Les agences de l’eau sont peu impliquées. Comme le lien hydro-social avec l’eau est cassé, il n’y a pas de mobilisation forte malgré l’engagement de certaines associations qui cherchent à sensibiliser les populations.
- Quel avenir pour la zone sahélienne très sèche ? le principal problème de cette zone est celui de la variabilité des précipitations associée à de très faibles investissements pour utiliser au mieux les précipitations qui peuvent être assez importantes certaines années. Il y a énormément d’incertitudes sur ce qui peut s’y passer. Le Sahara, pendant les périodes plus chaudes, était plus humide car la mousson africaine remontait plus au nord. A priori, on anticipe une accentuation de la sécheresse pendant la saison sèche et une saison humide avec un volume de précipitations probablement plus importante qui provoquerait des inondations ravageuses. La ressource en eau totale ne va sans doute pas diminuer. Ce ne sont pas les conditions climatiques qui sont le principal facteur de l’émigration qui est beaucoup plus complexe.
*D. Blanchon, Atlas mondial de l’eau, défendre et protéger notre bien commun, Edition Autrement, 2022.
D. Blanchon, Géopolitique de l’eau, entre conflits et coopérations, Edition Cavalier bleu, 2019.
Compte-rendu de Micheline Huvet-Martinet, relu par D.Blanchon, mars 2024
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Postdoc in Epidemic Risk Modeling
sur Le blog de GeomatysJoin our Epiwise team! Rejoignez notre équipe Epiwise!- 14/03/2024
- Jessica Abbate
Exciting opportunity to join an innovative startup team focused on developing disease forecasting tools that make use of big geospatial data (such as satellite imagery). Epiwise (ww.epiwise.com) is a commercial R&D project being incubated within an established French company (Geomatys www.geomatys.com) who specializes in geospatial data processing and application development, nestled between several research institutions known for their leadership in addressing emerging infectious diseases and the impacts of a changing climate. The Epiwise project is led by Dr Jessie Abbate ( [https:]] ), and we collaborate with researchers from around the world. We are currently working on Ebola and Dengue systems, are in immediate need of someone with skills that can be applied to modeling Dengue emergence, but are also open to exploring other systems for which there are demonstrated needs for solutions to global health threats. We are using both ML methods in addition to mechanistic (compartmental) models.
Position: Research Scientist
Location: Montpellier, France (on-site for first year, potential for some remote work after that)
Start Date: ASAP!
Length: 12 month CDD (short-term contract)
Hours: 35 hours per week maximum (open to Full and Part Time candidates)
Salary: Depends on experience and skillset
NB: Length, hours and salary are flexible for the right candidate.
Prospects for further employment: (CDD or CDI) depending on our funding situation and when we launch the new company. We are aiming for long-term retention, but it’s a team effort to get us there!You are:
A post-doctoral researcher who wishes to gain experience in applied work for industry while staying involved in advancing the fields of disease ecology, epidemiology and emergence.With:
- Ability to implement (and replicate from published sources) a variety of epidemic risk modeling methods.
- Proficiency in R. Other programming languages a plus. If you prefer other open source tools for achieving the objectives, we are all ears!
- Relevant publication history.
- Strong organizational skills and capacity to document work.
- Desire to integrate into a dynamic, polyvalent team of innovators.
Strong Pluses:
- Familiarity with geospatial datasets and tele-epidemiology methods.
- Capacity to innovate, develop and implement new tools.
- Ability to communicate with developers and collaborate in GitLab.
- Experience in public health or field epidemiology.
- An ability to discuss with users about their needs and requirements.
- Desire to explore how your skills can be applied within industry for a variety of career paths beyond academia.
Logistic Requirements:
- Proficiency in English and French are both required, but levels are negotiable for the right candidate.
- Must hold French residency with right to work or EU citizenship. We do NOT currently have resources available to help with navigating French residency (living accommodations, visa sponsorship, state health and family services etc.).
To find out more or to apply, please send your CV and a brief self-introduction to epiwise@geomatys.com
/*! elementor - v3.23.0 - 05-08-2024 */ .elementor-widget-divider{--divider-border-style:none;--divider-border-width:1px;--divider-color:#0c0d0e;--divider-icon-size:20px;--divider-element-spacing:10px;--divider-pattern-height:24px;--divider-pattern-size:20px;--divider-pattern-url:none;--divider-pattern-repeat:repeat-x}.elementor-widget-divider .elementor-divider{display:flex}.elementor-widget-divider .elementor-divider__text{font-size:15px;line-height:1;max-width:95%}.elementor-widget-divider .elementor-divider__element{margin:0 var(--divider-element-spacing);flex-shrink:0}.elementor-widget-divider .elementor-icon{font-size:var(--divider-icon-size)}.elementor-widget-divider .elementor-divider-separator{display:flex;margin:0;direction:ltr}.elementor-widget-divider--view-line_icon .elementor-divider-separator,.elementor-widget-divider--view-line_text .elementor-divider-separator{align-items:center}.elementor-widget-divider--view-line_icon .elementor-divider-separator:after,.elementor-widget-divider--view-line_icon .elementor-divider-separator:before,.elementor-widget-divider--view-line_text .elementor-divider-separator:after,.elementor-widget-divider--view-line_text .elementor-divider-separator:before{display:block;content:"";border-block-end:0;flex-grow:1;border-block-start:var(--divider-border-width) var(--divider-border-style) var(--divider-color)}.elementor-widget-divider--element-align-left .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:first-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-left .elementor-divider-separator:before{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-left .elementor-divider__element{margin-left:0}.elementor-widget-divider--element-align-right .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:last-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-right .elementor-divider-separator:after{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-right .elementor-divider__element{margin-right:0}.elementor-widget-divider--element-align-start .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:first-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-start .elementor-divider-separator:before{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-start .elementor-divider__element{margin-inline-start:0}.elementor-widget-divider--element-align-end .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:last-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-end .elementor-divider-separator:after{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-end .elementor-divider__element{margin-inline-end:0}.elementor-widget-divider:not(.elementor-widget-divider--view-line_text):not(.elementor-widget-divider--view-line_icon) .elementor-divider-separator{border-block-start:var(--divider-border-width) var(--divider-border-style) var(--divider-color)}.elementor-widget-divider--separator-type-pattern{--divider-border-style:none}.elementor-widget-divider--separator-type-pattern.elementor-widget-divider--view-line .elementor-divider-separator,.elementor-widget-divider--separator-type-pattern:not(.elementor-widget-divider--view-line) .elementor-divider-separator:after,.elementor-widget-divider--separator-type-pattern:not(.elementor-widget-divider--view-line) .elementor-divider-separator:before,.elementor-widget-divider--separator-type-pattern:not([class*=elementor-widget-divider--view]) .elementor-divider-separator{width:100%;min-height:var(--divider-pattern-height);-webkit-mask-size:var(--divider-pattern-size) 100%;mask-size:var(--divider-pattern-size) 100%;-webkit-mask-repeat:var(--divider-pattern-repeat);mask-repeat:var(--divider-pattern-repeat);background-color:var(--divider-color);-webkit-mask-image:var(--divider-pattern-url);mask-image:var(--divider-pattern-url)}.elementor-widget-divider--no-spacing{--divider-pattern-size:auto}.elementor-widget-divider--bg-round{--divider-pattern-repeat:round}.rtl .elementor-widget-divider .elementor-divider__text{direction:rtl}.e-con-inner>.elementor-widget-divider,.e-con>.elementor-widget-divider{width:var(--container-widget-width,100%);--flex-grow:var(--container-widget-flex-grow)} Poste modélisatr-ice-eur des risques épidémiques des maladies infectieuses à Montpellier, FranceOpportunité intéressante de rejoindre une équipe de startup innovante axée sur le développement d’outils de prédiction des maladies utilisant des bigdata géospatiales (telles que l’imagerie satellitaire). Epiwise (ww.epiwise.com) est un projet commercial de R&D incubé au sein d’une société française établie (Geomatys www.geomatys.com) spécialisée dans le traitement des données géospatiales et le développement d’applications, nichée entre plusieurs institutions de recherche connues pour leur leadership dans la lutte contre les maladies infectieuses émergentes et les impacts du changement climatique. Le projet Epiwise est dirigé par le Dr Jessie Abbate ( [https:]] ), et nous collaborons avec des chercheurs du monde entier. Nous travaillons actuellement sur les systèmes Ebola et Dengue, et nous avons immédiatement besoin d’une personne dont les compétences peuvent être appliquées à la modélisation de l’émergence de la Dengue, mais nous sommes également ouverts à l’exploration d’autres systèmes pour lesquels il existe des besoins avérés en matière de solutions aux menaces sanitaires mondiales. Nous utilisons à la fois des méthodes de modélisation linéaire et des modèles mécanistes (compartimentaux).
Poste : Chercheur scientifique
Lieu : Montpellier, France (sur place la première année, possibilité de travail à distance par la suite)
Date de début : DÈS QUE POSSIBLE !
Durée : CDD de 12 mois (contrat à court terme)
Horaires : 35 heures par semaine maximum (ouvert aux candidats à temps plein et à temps partiel)
Salaire : En fonction de l’expérience et des compétences
NB : La durée, les horaires et le salaire sont flexibles pour le bon candidat.
Perspectives d’emploi ultérieur : (CDD ou CDI) en fonction de notre situation financière et de la date de lancement de la nouvelle entreprise. Nous visons une rétention à long terme, mais c’est un effort d’équipe qui nous permettra d’y parvenir !Vous êtes :
Un-e chercheur-euse post-doctoral-e qui souhaite acquérir de l’expérience dans des travaux appliqués pour l’industrie tout en restant impliqué dans l’avancement des domaines de l’écologie, de l’épidémiologie et de l’émergence des maladies.Avec :
? Une capacité à mettre en œuvre (et à reproduire à partir de sources publiées) une variété de méthodes de modélisation du risque épidémique.
? Maîtrise de R. D’autres langages de programmation sont un atout. Si vous préférez d’autres outils open source pour atteindre les objectifs, nous sommes tout ouïe !
? Historique des publications pertinentes.
? Solides compétences organisationnelles et capacité à documenter le travail.
? Désir d’intégrer une équipe dynamique et polyvalente d’innovateurs.Fortes plus-values :
? Familiarité avec les ensembles de données géospatiales et les méthodes de télé-épidémiologie.
? Capacité à innover, à développer et à mettre en œuvre de nouveaux outils.
? Capacité à communiquer avec les développeurs et à collaborer dans GitLab.
? Expérience en santé publique ou en épidémiologie de terrain.
? Une capacité à discuter avec les utilisateurs de leurs besoins et exigences.
? Un désir d’explorer comment vos compétences peuvent être appliquées au sein de l’industrie pour une variété de parcours de carrière au-delà du milieu universitaire.
Exigences logistiques :
? La maîtrise de l’anglais et du français sont toutes deux requises, mais les niveaux sont négociables pour le bon candidat.
? Doit être titulaire d’une résidence française avec droit de travail ou d’une citoyenneté de l’UE. Nous n’avons PAS actuellement de ressources disponibles pour aider à naviguer dans la résidence française (logement, parrainage de visa, services de santé et de famille de l’État, etc.)Pour en savoir plus ou pour postuler, veuillez envoyer votre CV et une brève introduction à epiwise@geomatys.com.
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7:02
Piero, l’application Web 3D SIG/BIM open source !
sur OslandiaPiero : une nouvelle application web 3D SIG/BIM OpenSourceOslandia annonce la sortie de Piero, une application opensource dédiée aux jumeaux numériques. Piero est une application web basée sur Giro3D et offrant des fonctionnalités de visualisation 3D de données géoréférencées, qu’elles viennent du monde BIM ou du monde SIG, de façon intégrée et ergonomique.
Prête à l’emploi, Piero est disponible en démonstration à l’adresse suivante :
[https:]]Des exemples de données sont pré-chargés, libres à vous de glisser-déposer vos données pour démarrer sans une seule ligne de code !
HistoriqueGiro3D est une bibliothèque logicielle permettant la visualisation et manipulation de données 2D, 2.5D et 3D cartographiques, directement dans le navigateur. Cette bibliothèque peut être intégrée dans n’importe quelle application web, ce qui la rend très versatile. On vous a notamment récemment parlé de LiDAR et de WebGL, deux technologies mises à profit dans Giro3D.
Giro3D, en tant que bibliothèque, est dédiée aux développeurs et nécessite en contrepartie des efforts d’intégration. Afin de proposer d’adresser des cas d’utilisation plus larges, et également de montrer les fonctionnalités de Giro3D, Oslandia a développé une application complète mettant à profit les fonctionnalités de Giro3D, avec une interface utilisateur ergonomique, et proposant également des fonctionnalités avancées en terme de visualisation et d’analyse.
Cette application, baptisée Piero, est aujourd’hui assez mature pour servir d’application Web clé en main. Tirant profit de Giro3D et du moteur 3D THREE.js pour fusionner les mondes SIG et BIM, Piero fournit une application complète reposant sur Vue.js. De la même façon que Giro3D, Piero est libre et open-source, et son code source est disponible sur la plateforme GitLab sous license MIT.
Formats de donnéesEn plus des types nativement supportés par Giro3D, Piero couvre un large éventail de formats, allant du plus basique nuage de points CSV au très détaillé modèle IFC, en passant par CityJSON, GeoPackage, Shapefile, etc. Elle supporte également les webservices OGC.
La liste complète est disponible sur la page du projet. Nous ajoutons le support de nouveaux formats en continu selon les besoins : si votre format préféré n’est pas encore supporté, n’hésitez pas à nous en faire part. Piero étant opensource et communautaire, il est également possible de contribuer pour ajouter des implémentations de formats de données.
FonctionnalitésPiero va au-delà de la visualisation. De la simple identification, telle qu’on la retrouve dans QGIS, aux annotations et mesures, en passant par les plans de coupes ou la boîte de détourage, l’application fournit les outils pour exploiter facilement vos données 3D. La liste grandit au fil du temps, n’hésitez pas à faire un tour sur la page GitLab pour une information plus détaillée.
Quelques fonctionnalités marquantes :
- La mesure entre plans, avec une détection automatique des plans ( e.g. de mur à mur dans un bâtiment )
- La « clipping box » permettant de découper l’intérieur d’une boîte, ou son extérieur pour mieux visualiser les éléments 3D. Très utiles pour les bâtiments.
- L’interrogation des objets IFC avec tous leurs attributs
- Les annotations et les geo-signets 3D
Si la simple utilisation en glisser-déposer de données ne vous suffit pas, ou si vous avez des données situées en dehors de la France métropolitaine, vous pouvez héberger votre propre instance de Piero. Très simplement, en éditant la configuration via un simple fichier, vous pourrez modifier l’emprise et les sources de données. L’application étant statique (JavaScript et CSS), il suffira de regénérer l’application et déployer les fichiers sur un simple serveur web. En quelques lignes de commande, vous pouvez mettre à disposition votre propre Piero sans modifier une seule ligne de code source.
Piero étant open-source et libre, vous pouvez également modifier le code source de l’application plus en profondeur si besoin ! Piero peut servir de base à des applications dédiées avec des fonctionnalités propres, ou des cas d’utilisation spécifiques.
Plus d’informationN’hésitez pas à nous contacter en créant un ticket sur le projet GitLab ! Par ailleurs, la gouvernance de Piero est communautaire et nous accueillons toutes les contributions ! Vous pouvez également contacter Oslandia si vous souhaitez de l’accompagnement en formation, développement, maintenance, intégration de données, ou si vous souhaitez établir un partenariat sur ces sujets : infos+3d@oslandia.com.
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18:29
Transmettre un message percutant
sur Icem7Éric est régulièrement sollicité sur le thème de la sémiologie graphique, un de ses domaines d’expertise. Il intervient souvent pour des conférences, des exposés, des formations. Encore la semaine dernière, il était invité par SSPHub, le réseau des « datascientists » des services de la Statistique Publique, pour une visioconférence intitulée “La dataviz pour donner du sens aux données et communiquer un message”.
Les présentations d’Éric se basent toujours sur des exemples concrets et récents, qu’il va piocher dans les publications des organismes qui font appel à lui. Il se base sur ces exemples pour les décortiquer, puis examiner quels seraient les ajustements possibles, en vue de les rendre plus signifiants. Ce petit jeu du « avant / après » est très éloquent ; c’est un outil pédagogique toujours efficace.
Le jeu des différences avant / aprèsJ’ai le privilège d’être la première spectatrice des présentations qu’Éric prépare. C’est toujours un plaisir gourmand de découvrir quels nouveaux exemples il a réussi à dénicher. Pour la conférence en ligne pour SSPHub, Éric a puisé dans l’actualité de plusieurs services statistiques, l’Insee en premier lieu, évidemment, mais aussi les services statistiques des ministères de la Justice, de la Transition écologique, du Travail et de la Santé…
Parmi la quinzaine d’exemples analysés, quelques-uns ont particulièrement retenu mon attention : ceux qui non seulement sont les plus marquants sur le contraste entre « avant » et « après », mais surtout exposent des données originales et une information inédite. Mon préféré est un graphique publié dans une étude de la Drees, le service statistique du ministère en charge de la santé.
Cette étude, publiée le mois dernier, est intitulée Des stéréotypes de genre encore très ancrés, notamment chez les hommes. Il s’agit d’un document de 8 pages qui rapporte les résultats d’une enquête d’opinion à propos des croyances sur les comportements masculins et féminins. Voilà qui tranche nettement avec les sujets couramment abordés par la statistique publique. Le graphique retenu par Éric pour son exercice de dissection parle de partage des tâches domestiques.
Avant AprèsParmi les cibles privilégiées d’Éric, se trouvent les diagrammes en barres empilées. Ils sont très fréquents dans les publications des services statistiques ; ils sont pourtant rarement efficaces. Mieux vaut séparer les messages que tout mettre sur une même représentation. UN graphique correspond à UN message. Objectif : réduire l’effort du lecteur.
Ensuite, l’habillage compte aussi, jusque dans les détails : choisir un titre informatif, placer la légende au plus près des éléments graphiques, en utilisant astucieusement un code couleur, le tout sans surcharger inutilement. Au bout du compte, la note de lecture n’est plus indispensable : le graphique parle de lui-même.
L’étude dont il est question ici comporte plusieurs autres graphiques. J’ai demandé à Éric d’en passer un autre dans sa moulinette « avant / après ». Le résultat présenté ci-dessous montre que les barres empilées ne sont pas toutes à rejeter. Elles trouvent leur utilité quand elles représentent une répartition en pourcentage dont le total donne 100 %.
Les présentations et les formations animées par Éric sont appréciées pour leur caractère concret et vivant, avec des exemples toujours renouvelés, choisis pour leur intérêt au regard du thème de la datavisualisation et de la sémiologie graphique.
Des dataviz pour éclairer les débats de sociétéAu-delà de ces vertus pédagogiques, ils sont aussi instructifs par les messages qu’ils portent. Ils se rapportent souvent à la démographie ou à l’économie, domaines de prédilection de la statistique publique. Ils abordent aussi des thèmes plus sociaux, la justice, l’environnement ou… les inégalités hommes/femmes.
Il est largement établi que la répartition des tâches domestiques repose encore largement sur les femmes. Il est encore plus édifiant de constater l’écart de vision entre les hommes et les femmes. Les hommes croient davantage qu’ils font leur part. Un grand merci aux statisticien·nes qui apportent ces éléments objectifs de mesure.
La photo utilisée comme image mise en avant pour cet article provient d’une banque d’images libres de droit. Elle date de 1942.
Et pour vous, qu’est-ce que cela évoque, cette vieille photo en noir et blanc d’un couple faisant ensemble la vaisselle ?
L’article Transmettre un message percutant est apparu en premier sur Icem7.
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17:03
Un plugin QGIS pour QWC
sur OslandiaEtat des lieuxQGIS Web Client (QWC) est un client web responsive modulaire de nouvelle génération pour QGIS Server, construit avec ReactJS et OpenLayers et qui fonctionne avec un système de service. Il permet donc de visualiser dans une application cartographique web des projets QGIS.
Actuellement pour publier un projet QGIS il faut passer par l’interface d’administration web pour uploader le projet, ou bien le sauvegarder au bon endroit dans l’arborescence de l’instance QWC.
L’objectif du travail qui a été réalisé est donc d’améliorer l’intégration entre QGIS et son client web en permettant de publier un projet dans une instance QWC directement depuis l’interface de QGIS. Ce développement a été financé par la Direction des Systèmes d’Information et des Usages Numériques des Agences de l’eau
Pour atteindre cet objectif il a fallu développer deux choses.
Premièrement un nouveau service de publication pour assurer l’interaction entre le client QGIS et son client web QWC.
Et ensuite, un plugin QGIS pour interagir avec ce service de manière simple et intuitive.
Côté QWC : Le service de publicationCe service de publication est nommé
qwc-publish-service
et est disponible sur notre GitLab.Il s’agit d’une API REST permettant une gestion des projets avec des opérations de type CRUD (Create Read Update Delete). Le service est donc constitué de toutes les routes API nécessaires à la gestion de l’arborescence (créer/supprimer et déplacer des dossiers) et également à la gestion des projets (publier/mettre à jour/supprimer des projets). Ces routes sont détaillées dans le readme du projet.
Une option du service qwc-publish-service permet de générer automatiquement la configuration de l’application lors de chaque action. En cas d’échec de la génération, le service restaure l’état précédent (application d’un Rollback sur l’action). Il n’est par exemple pas possible de supprimer un projet qui est utilisé dans un thème ou bien de publier un projet vide.
Côté QGIS : Le plugin QWC2 ToolsPour accompagner le service et rendre ces routes API utilisables de manière plus transparente nous avons développé un plugin QGIS nommé QWC2 Tools.
Pour fonctionner, ce plugin nécessite obligatoirement que l’instance QWC soit associée au service
qwc-publish-service
. Si le service peut fonctionner sans le plugin, l’inverse n’est pas possible.Ce plugin fournit donc une interface intuitive et intégrée à QGIS. On y retrouve un explorateur dédié à QWC, dans lequel on retrouve l’arborescence des projets de l’instance.
Cet arbre est surplombé d’un bandeau contenant toutes Les actions possibles :
- Publier un projet
- Mettre à jour un projet
- Supprimer un projet ou un dossier
- Créer un dossier
- Rafraîchir l’arbre
- Ouvrir tous les dossiers
- Fermer tous les dossiers
- Accéder à la fenêtre des paramètres de l’instance
Certaines de ces actions sont également possibles par clic droit et double clic, directement dans l’arborescence. Pour déplacer un projet ou un dossier le drag and drop peut être utilisé.
Toutes les actions disponibles sont visibles dans la documentation.
Enfin ce plugin gère également la gestion de l’authentification aux instances QWC via le gestionnaire d’authentification natif de QGIS. Deux types d’authentification sont gérés, l’authentification simple avec utilisateur et mot de passe et l’authentification OIDC (OpenID Connect).
Démonstration
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12:48
La Birmanie, pivot stratégique entre la Chine et l’Inde
sur Les cafés géographiquesLa salle du premier étage du Café de Flore est bien remplie en ce mardi 27 février 2024 pour accueillir l’historien Amaury Lorin. Celui-ci s’est spécialement déplacé depuis Dunkerque pour ce café géo consacré à la situation géopolitique de la Birmanie, sujet trop peu abordé en France alors qu’il représente un enjeu important du monde d’aujourd’hui. Amaury Lorin a récemment écrit un livre, Variations birmanes (Samsa éditions, Bruxelles, 2022, sélection Prix Pierre Loti 2023), où il donne quelques clés de compréhension de cette situation qu’il va évoquer.
Amaury Lorin (à droite) et Michèle Vignaux (à gauche)
Il se félicite de faire mieux connaître la Birmanie, petit pays asiatique mal connu en France, alors même qu’elle est déchirée par une guerre civile depuis le coup d’état de février 2021 de la junte militaire qui a renversé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi. La résistance de la population birmane de mieux en mieux organisée entraîne de nombreuses pertes humaines et d’importants déplacements de population (sans doute un million de personnes). Amaury Lorin propose de réfléchir à une question essentielle : où va la Birmanie ? Pour cela, en évitant tout déterminisme, il se demande dans un premier temps d’où vient la Birmanie. Il souhaite donc commencer par une rapide présentation géographique puis historique de la Birmanie, dont le nom officiel est devenu le Myanmar depuis 1989.
Sur la première carte projetée, apparaît nettement l’opposition entre la plaine centrale irriguée par l’Irrawaddy et ses affluents, et les marges, essentiellement montagneuses et peuplées de différentes minorités ethniques.
Carte reproduite avec l’aimable autorisation d’Amaury Lorin :
« Birmanie (Myanmar) : une ouverture incertaine », Questions internationales
(La Documentation française), n° 77, janvier-février 2016 p. 102-110La plaine centrale représente le centre historique et culturel du pays où vit l’ethnie majoritaire bamar (69% de la population birmane au dernier recensement de 2014). Le fleuve Irrawaddy est non seulement l’artère principale du pays mais aussi le centre du territoire incarnant l’identité birmane avec l’ancienne capitale Mandalay et l’actuelle capitale Naypyidaw. Pour évoquer la « birmanité » on utilise parfois la formule des « 3 b » (birman, bamar, bouddhiste) associant la nation, la majorité et la religion.
Aux marges du pays se trouvent les 135 minorités ethniques officiellement recensées qui vivent dans sept États périphériques. Ces minorités ethniques forment 25% de la population nationale. Cette disposition marginale des montagnes et des forêts a protégé la Birmanie des invasions au cours de l’histoire, mais en même temps elle a favorisé un repli du pays sur lui-même et a donc longtemps entretenu le fantasme d’une Birmanie hermétique. D’autre part, des conflits interethniques persistants continuent de se déployer dans cette ceinture montagneuse.
Plus de 50 millions d’habitants peuplent la Birmanie dont la superficie est plus vaste que celle de la France et du Benelux réunis. Une mosaïque ethnique caractérise cette population alors que 90% des habitants se revendiquent du bouddhisme (therav?da). Rappelons que 124 ans de colonisation britannique ont pris fin en 1948 avec l’indépendance birmane. Mais celle-ci n’a pas entravé la domination de l’ethnie majoritaire aux dépens des minorités ethniques, ainsi la langue bamar a été érigée comme la norme birmane. La règle de la supériorité bamar s’est comme enkystée dans la vie quotidienne des Birmans. Cette oppression commune à l’encontre des ethnies minoritaires a eu pour effet de liguer celles-ci face à la majorité bamar.
Un fait majeur à souligner : la géographie physique de la Birmanie a sans doute joué un rôle essentiel dans la protection et l’isolement du pays par rapport à l’extérieur. À une autre échelle (celle de l’Asie du Sud-Est), ajoutons l’importance de la position de carrefour de la Birmanie, entre le monde indien et le monde chinois, entre deux géants démographiques « prédateurs ». Une situation géopolitique très particulière pour le moins inconfortable. Au même titre que le Tibet et le Pakistan, la Birmanie est un enjeu de la rivalité sino-indienne. Pour la Chine, la Birmanie appartient à sa périphérie méridionale, en rapport avec sa stratégie des deux océans (océan Pacifique et océan Indien). Soit un nouveau « grand jeu » autour de l’océan Indien entre les deux grandes puissances asiatiques. La Birmanie ne peut pas trop compter sur l’ONU, ni sur l’ASEAN (pays membre depuis 1997), la sous-région des pays du Mékong ou le Japon pour sortir de l’étau sino-indien.
Après la présentation géographique de la Birmanie, Amaury Lorin aborde l’histoire du pays en insistant sur la succession ininterrompue des rois despotes pendant les huit siècles qui ont précédé la colonisation britannique du XIXe siècle. Celle-ci a été réalisée à la suite de trois guerres anglo-birmanes entre 1824 et 1885. Le dernier roi birman a été déposé en 1885 et la Birmanie a été dès lors rattachée au Raj britannique pour rejoindre l’Inde. 124 ans de colonisation britannique (1824-1948) ont été ressentis comme une expérience traumatisante par les Birmans. Les institutions coloniales ont remplacé brutalement la monarchie et les institutions traditionnelles, la modernité occidentale a été plaquée en faisant fi des héritages ancestraux birmans. Le rattachement au Raj a aussi engendré des tensions avec les Indiens, ce qui a laissé des traces.
À la suite d’un coup d’État en 1962 (soit quatorze ans après l’indépendance), une junte militaire installe une dictature féroce jusqu’en 2011. Pendant toutes ces décennies, la Birmanie est coupée du monde extérieur, l’armée birmane se présentant comme l’unique pilier unificateur, la seule garante de la cohésion nationale. En 2011, de façon inattendue, le pouvoir est transféré à un gouvernement « quasi-civil » ; commence alors une ouverture incertaine qui est interprétée comme une « transition démocratique ». Les premières élections générales libres de 2015 profitent à la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991.
Les élections de 2020 amplifient le succès du parti du prix Nobel de la Paix 1991, mais un coup d’État militaire met fin à cette transition le 1er février 2021. Depuis cette date, le mouvement de désobéissance civile a vite laissé place à une guerre civile qui prend de l’ampleur aujourd’hui.
Sur le plan historique, l’intervenant souhaite insister sur deux points : la collusion entre l’armée et l’État depuis l’indépendance ; l’importance du clergé bouddhiste ; soit deux piliers qui ont noyauté toutes les institutions sociales.
Une troisième partie de l’exposé préliminaire exploite le livre d’A. Lorin, Variations birmanes, recueil de quatorze chapitres-tableaux résultant d’enquêtes sur le terrain et de recherches historiques de son auteur. Ces petits reportages réalisés dans différentes régions de Birmanie présentent une exploration personnelle de la réalité birmane que la projection de photos permet d’approcher. Les relations avec l’Occident et avec l’Inde sont notamment évoquées, les problématiques religieuses ne sont pas négligées, ni les ressources minières et forestières, ni les aspects ethnologiques, etc. L’intérêt des questions abordées mérite incontestablement une lecture de l’ouvrage.
Le déroulé des thèmes étudiés dans ces Variations birmanes se termine par la crise des Rohingya qui éclate dramatiquement en 2017 aux yeux du monde entier. Et A. Lorin de réfuter le simplisme de nombreuses analyses insistant sur l’antagonisme religieux entre musulmans et bouddhistes. L’origine foncière de la crise est en réalité déterminante avec l’arrivée de paysans venus d’Inde pour travailler dans les terres rizicoles de l’Arakan au temps de la colonisation britannique. L’antagonisme religieux entre bouddhistes et musulmans (4% seulement de la population birmane) n’est pas au cœur de la crise des Rohingya.
L’intervenant achève sa présentation par l’évocation rapide de certains aspects fondamentaux, notamment géopolitiques. La Birmanie est un espace-clé pour la Chine qui s’y approvisionne en ressources minières et énergétiques et qui y projette ses intérêts stratégiques pour le contrôle de la grande route commerciale de l’océan Indien. La construction d’un oléoduc et d’un gazoduc reliant la Birmanie et la Chine illustre clairement ces intérêts tout comme la construction d’un port en eaux profondes par les Chinois dans le contexte des « nouvelles routes de la soie » et la stratégie chinoise du « collier de perles ». Un des avantages de la Birmanie pour la Chine est de « court-circuiter » le détroit de Malacca. De son côté, l’Inde voit la Birmanie comme un voisin fragile, particulièrement vulnérable face à la poussée stratégique de la Chine vers l’océan Indien.
Carte reproduite avec l’aimable autorisation d’Amaury Lorin :
« Birmanie : désastre humanitaire, déstabilisation régionale », Questions internationales
(La Documentation française), n° 93, septembre-octobre 2018, p. 113-119Quant à la crise birmane actuelle à la suite du coup d’État militaire de février 2021, A. Lorin pose la question, sans réponse pour l’instant, des liens entre la crise des Rohingya et le coup d’Etat. Et de revenir une nouvelle fois sur le rôle de la colonisation britannique sur l’exacerbation des tensions ethniques. Et d’évoquer aussi la conférence de Panglong (1947) que le général Aung San, alors président du gouvernement intérimaire birman, avait organisé pour tenter de trouver un accord entre les différents groupes ethniques dans la nouvelle Birmanie indépendante. Un peu avant le putsch de 2021, Aung San Suu Kyi, fille du général Aung San, assassiné en 1947, avait tenté de ranimer « l’esprit de Panglong » pour la « paix ethnique ».
La présentation se conclut par l’évocation rapide de certains aspects fondamentaux, notamment géopolitiques. La Birmanie est un espace-clé pour la Chine qui s’y approvisionne en ressources minières et énergétiques et qui y projette ses intérêts stratégiques pour le contrôle de la grande route commerciale de l’océan Indien. La construction d’un oléoduc et d’un gazoduc reliant la Birmanie et la Chine illustre clairement ces intérêts, tout comme la construction d’un port en eaux profondes par les Chinois dans le contexte des « nouvelles routes de la soie » et la stratégie chinoise du « colliers de perles ». Un des avantages de la Birmanie pour la Chine est de « court-circuiter » le détroit de Malacca. De son côté, l’Inde voit la Birmanie comme un voisin fragile, particulièrement vulnérable face à la poussée stratégique de la Chine vers l’océan Indien.
Questions de la salle :
Trois questions sont posées en ouverture des échanges entre l’intervenant et le public :
- Peut-on comparer l’action de l’armée birmane, issue de l’armée qui a combattu pour l’indépendance, et l’armée de libération nationale en Algérie ?
- L’action de la monarchie birmane pendant les huit siècles ayant précédé la colonisation britannique du XIXe siècle est-elle comparable à l’action de la monarchie française pendant de nombreux siècles en matière d’intégration progressive des différents peuples et régions du territoire devenu français aujourd’hui ?
- Peut-on mesurer le poids respectif de l’armée et de la religion (bouddhiste) dans la Birmanie actuelle ?
Dans ses réponses A. Lorin a préféré développer certains points comme la comparaison entre les colonisations européennes en Asie orientale, les relations de l’armée birmane avec ses voisins (Chine et Inde), les dessous de la crise actuelle…
Intervention de Tin Tin Htar Myint, présidente de l’association La communauté birmane de France :
Cette intervention répond à une triple question posée sur la situation personnelle de cette personne en France, sur la diaspora birmane en France, sur l’analyse et les perspectives de la crise actuelle de la Birmanie. Elle a constitué un temps fort de ce café géo consacré à la Birmanie.
Venue en France pour achever ses études grâce à une bourse de l’Alliance française, cette Birmane vit dans notre pays depuis ce moment. Elle estime la communauté birmane de France à un millier de personnes dont 200 environ vivent à Paris. C’est le coup d’État militaire de 2021 qui l’incite à devenir une activiste désireuse de participer à l’action politique pour la défaite de la junte militaire. Elle décrit l’évolution de la résistance du peuple birman qui a commencé par des manifestations pacifiques pour se transformer en résistance militaire, notamment dans certaines régions peuplées de minorités ethniques. C’est aujourd’hui une guerre civile entre l’armée dirigée par la junte militaire et les groupes armés de la résistance. Un gouvernement d’unité nationale en exil tente de coordonner l’action politique et militaire de cette résistance qui profite des livraisons d’armes de la Chine (double jeu de ce pays qui aide aussi la junte) et des défections de l’armée birmane. Le parallèle est fait avec la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. L’intervenante birmane croit dans la défaite des militaires et dans l’instauration future d’un régime fédéral où la notion de citoyenneté sera prédominante au-delà de la diversité ethnique et religieuse.
Compte rendu rédigé par Daniel Oster, relu par Amaury Lorin, mars 2024
Pour aller plus loin :
Amaury Lorin, Variations birmanes, Bruxelles, Samsa, 2022, sélection Prix Pierre Loti 2023. – [https:]]
? « La crise des Rohingyas en Birmanie (depuis 2017) : un risque de déséquilibre pour l’océan Indien ? », Carnets de recherches de l’océan Indien, n° 7, 2021, p. 139-148. – [https:]]
? « La Birmanie et le drame des Rohingyas », www.vie-publique.fr, 2020. – [https:]]
? « Birmanie : désastre humanitaire, déstabilisation régionale », Questions internationales (La Documentation française), n° 93, septembre-octobre 2018, p. 113-119. – [https:]]
? « Birmanie (Myanmar) : une ouverture incertaine », Questions internationales (La Documentation française), n° 77, janvier-février 2016, p. 102-110. – [https:]]
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9:00
Plateforme web Drupal de la Communauté Employeur Pro-Vélo
sur Makina CorpusLe contexteLa FUB, Fédération Française des Usagers de la Bicyclette, anime un programme visant à accompagner les employeurs dans la promotion du vélo pour les déplacements domicile-travail
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12:08
Décentrer le regard. Ce que la guerre en Ukraine fait aux sciences sociales
sur Les cafés géographiquesL’intervention d’Anna Colin Lebedev à l’Institut Catholique de Paris, ce 7 mars 2024, n’est pas une analyse supplémentaire sur le conflit russo-ukrainien. Cette enseignante-chercheuse, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre, se définit comme sociologue politique, spécialiste de ce qu’on appelle encore couramment le monde post-soviétique. Son objectif est de démontrer comment l’agression russe dès 2014 en Crimée remet en cause les grilles de lecture de l’histoire de la Russie puis de l’URSS utilisées par le monde académique occidental et particulièrement français. Ces grilles de lecture proposées par la Russie, plus facilement accessibles, la remettent toujours au centre. Ce sont donc des spécialistes de la Russie que les médias ont invités pour analyser l’« opération militaire spéciale » de Vladimir Poutine. On a pris un regard russe pour considérer l’Ukraine (c’est ce même regard qu’on applique aux pays d’Asie centrale, du Caucase…anciens membres de l’Empire).
Qu’est-ce qui caractérise ce « regard russe » ? C’est d’abord le regard d’une puissance centrale dominante sur une périphérie. Il est accompagné d’un récit exaltant la grande culture russe, porteuse d’un universalisme culturel qui s’impose aux « petites » cultures, folkloriques, de la périphérie. Ce récit rappelle les grands hommes et les grands faits qui ont émaillé son histoire, particulièrement ceux de la Seconde Guerre mondiale, la « grande guerre patriotique » » (cette historiographie soviétique a été largement reprise par les historiens occidentaux). Donc les sources disponibles ont façonné notre regard.
On peut en voir les effets à travers deux exemples dans le domaine culturel. Lors de la récente exposition (2021-2022) qui lui a été consacré au Petit Palais, Ilya Répine a été présenté comme « peintre de l’âme russe » alors qu’il est né à la périphérie de l’empire, en Ukraine, et est porteur de nombreuses influences autres que russes. Quant à Nicolaï Gogol, Ukrainien de naissance, il représente une figure d’hybridité et s’il a écrit en russe, c’est par obligation et non par attachement à la culture russe.
Le monde de la recherche français a produit, ces dernières décennies, de nombreux travaux sur les territoires de l’ex-URSS (autant que sur les Etats-Unis). Or la Russie est surreprésentée dans les sujets de thèse par rapport aux 14 autres pays et les chercheurs qui s’y sont consacrés ont obtenu les meilleures positions académiques. Une observation des journalistes du Monde en 2022 semble conforter ce constat : les travaux sur l’Ukraine étaient surtout le fait des femmes et des jeunes.
Depuis février 2022, la recherche évolue. La Russie est un terrain moins accessible et inquiétant alors que de plus en plus de chercheurs travaillent sur l’Ukraine (même si le terrain n’est pas facilement accessible non plus). Les nouvelles générations sont moins russocentrées. Nous assistons à un basculement dans la manière de construire les connaissances sur ces pays. Le décentrement du regard est indispensable.
Le grand historien américain Timothy Snyder a fortement réagi au discours publié le 12 juillet 2021 par V. Poutine sur L’unité historique des Russes et des Ukrainiens où le maître du Kremlin évoque une unité « naturelle » (celle d’un même corps), unité que cherchent à déconstruire les Occidentaux en instillant le mensonge d’une identité propre dans l’esprit des Ukrainiens. Pour T. Snyder, ce discours annonce une « guerre de recolonisation » de la Russie et c’est une grille de lecture coloniale qui doit guider les travaux des chercheurs sur le passé mais aussi sur le présent.
La guerre en Ukraine a des répercussions sur la façon dont les autres pays ex-soviétiques ont pensé leurs relations avec la Russie (par exemple la politique des nationalités qui a écrasé les cultures autres que russes).
Cette grille de lecture coloniale très forte depuis le printemps 2022 suscite en France l’incrédulité de plusieurs intellectuels qui opposent des arguments plus ou moins pertinents. Le contexte colonial ne s’appliquerait qu’entre une métropole et des colonies lointaines. L’URSS ne peut être qualifiée de « colonisatrice » car elle proclamait l’égalité des droits entre tous les citoyens. Mais dans les faits les inégalités étaient importantes et la langue russe indispensable à toute carrière. L’URSS a été la grande amie de tous les mouvements de décolonisation dans le monde (argument qui est le plus percutant dans une France pas encore pacifiée avec son propre passé colonial).
Les Américains ont adopté beaucoup plus facilement cette grille de lecture. Ils s’interrogent sur la pertinence de l’expression « ex-soviétiques » pour désigner des pays en Asie centrale ou au Caucase qui ont subi beaucoup d’influences (chinoises, persanes…). Les programmes des universités ont changé (les cours sur les littératures périphériques tendent à remplacer les cours de littérature russe). Et les bourses en études russes ont disparu !
Au-delà d’une actualité qui nous touche particulièrement, cette conférence nous permet de réfléchir à la façon dont se construit le savoir dans les sciences humaines et nous invite à toujours questionner nos certitudes.
Michèle Vignaux, mars 2024
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9:00
Application d'édition de documents uniques pour IRP AUTO
sur Makina CorpusDans le cadre de son métier de la prévention, le groupe IRP AUTO propose à ses clients une intervention en entreprise dédiée à l'évaluation des risques professionnels.
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14:28
Le dessin du géographe n°98. Une géographie subjective des Balkans. Skopje (Macédoine du Nord)
sur Les cafés géographiquesLa géographie contemporaine (fin XXe siècle, XXIe siècle) emprunte de nouvelles voies pour représenter le monde qui nous entoure, un monde devenu particulièrement complexe avec l’accélération du processus de mondialisation. Parmi ces nouvelles voies, citons par exemple la géographie « engagée » qui se veut à l’écoute des populations, autrement dit une science appliquée et participative selon le géographe Antoine Bailly [https:]]
Autre voie nouvelle qui nous intéresse ici : la géographie « subjective » ou « sensible ». L’hésitation à choisir la meilleure épithète possible traduit le fait que cette démarche géographique n’est pas encore clairement définie ou même validée par les géographes eux-mêmes. Pourtant, dès les années 1970, le géographe Armand Frémont évoque la notion d’« espace vécu » pour réintroduire « le sujet et la subjectivité dans l’espace de la géographie ». Et le même Armand Frémont de poursuivre en affirmant que « l’espace vécu réconcilie l’art et la géographie » ((A. Frémont, Aimez-vous la géographie ? Flammarion, 2005).
La nouvelle collection Odyssée (ENS Editions) illustre cet objectif d’une géographie sensible, mâtinée de littérature de voyage, en proposant des portraits urbains originaux regroupés en ensembles géographiques européens. Les Cafés Géographiques en ont rendu compte dans plusieurs articles : [cafe-geo.net] ; [https:]] ; [cafe-geo.net] ; [cafe-geo.net] Dans l’introduction du volume sur les Balkans, l’accent est mis sur les impressions et les ressentis au service de la compréhension de l’espace, en rappelant l’originalité de la collection qui est d’associer étroitement des géographes et des artistes.
A propos de ces derniers, il est souligné qu’ils sont à l’origine de « propositions graphiques innovantes » pour localiser et surtout « renforcer l’exploration écrite », notamment en suggérant des ambiances, des impressions, voire des sentiments et des pensées. Pour cela, trois types de dessin sont proposés dans chaque volume : des « cartes subjectives » pour rendre compte de l’organisation et des dynamiques de chaque ville étudiée ; des « dessins de géographie embarquée », formule un peu trop sibylline à notre goût pour évoquer l’ambiance du lieu décrit à l’échelle de la rue ; des dessins de « géographie en mouvement », c’est-à-dire des « cartes de transition » pour représenter l’espace séparant deux villes voisines de la sélection proposée dans chaque ouvrage.
Malgré ce cadre graphique commun à tous les livres de la collection, l’intérêt des productions graphiques varie beaucoup en fonction des choix esthétiques des artistes, des expériences de « l’habiter dans la ville » des auteurs et, bien sûr, de la réceptivité inégale des lecteurs. Pour rendre compte – très partiellement – de l’intérêt et de la diversité de ces dessins nous avons fait le choix de l’exemple de Skopje, la capitale de la Macédoine du Nord, qui a été illustrée, comme toutes les villes du volume sur les Balkans, par Julien Rodriguez, artiste et paysagiste qui pratique une cartographie « sensible » (voir [www.julienrodriguez.fr] ).
Une carte subjective et sensible de Skopje (Macédoine du Nord)
La carte « subjective et sensible » de Skopje, capitale de la Macédoine du Nord (illustration de Julien Rodriguez accompagnant le texte de Laurent Geslin auteur du chapitre sur Skopje (Dir. Jean-Arnault Dérens et Benoît Goffin, Balkans, ENS Editions, 2024)
Il s’agit bien d’une carte, orientée selon les points cardinaux, qui représente l’organisation et les dynamiques de l’espace urbain d’une grande ville balkanique (Skopje). En fait elle relève davantage du schéma dans la mesure où la représentation graphique est délibérément simplifiée et s’exonère des règles habituelles de la cartographie scientifique (notamment l’échelle). Le cadre topographique est réaliste (rivière Vardar, montagnes environnantes, défilé de Ka?anik) mais une expression écrite, non limitée à la toponymie et parfois reliée à des flèches, invite le lecteur à mieux voir et mieux comprendre : ainsi l’exemple de l’horloge toujours figée à l’heure du tremblement de terre de 1963 est probant à cet égard.
Un va-et-vient entre les analyses du texte (rédigé par Laurent Geslin) et les éléments de la carte conforte la compréhension de l’espace de Skopje. A juste titre, la présentation de la collection Odyssée par l’éditeur évoque une chambre d’écho pour évoquer les relations entre les textes des auteurs et les illustrations graphiques. Les déformations et les mises en valeur des phénomènes urbains observables sur la « carte » de Skopje cherchent sans doute à traduire les sentiments et les émotions de l’auteur du texte. La « carte » réalisée par Julien Rodriguez est de ce fait un bon exemple d’une cartographie « sensible » avec en prime des qualités esthétiques indéniables (grâce au choix des couleurs, au style graphique, à l’inclusion de drapeaux colorés, etc.).
Comme le titre de la carte l’affirme, l’espace urbain de Skopje apparaît clairement divisé en deux, de part et d’autre du Vardar représenté par un épais trait bleu qui sépare la vile « turque et albanaise » au nord et l’ex- « ville nouvelle socialiste » au sud. Ce clivage s’accentue depuis le démembrement de la Yougoslavie, même si les autorités macédoniennes cherchent depuis plus de deux décennies à construire un nouveau récit national autour de la figure d’Alexandre le Grand comme en témoigne la nouvelle place de Macédoine à la jointure des deux parties de la ville.
Un zoom graphique sur la place de Macédoine à Skopje
La place de Macédoine à Skopje, capitale de la Macédoine du Nord(illustration de Julien Rodriguez accompagnant le texte de Laurent Geslin auteur du chapitre sur Skopje (Dir. Jean-Arnault Dérens et Benoît Goffin, Balkans, ENS Editions, 2024)
A une échelle plus grande et plus précise, l’illustrateur représente la place de Macédoine à Skopje qui se trouve au débouché du vieux pont de pierre menant au bazar ottoman. Là se trouve depuis 2011 la statue d’Alexandre le Grand, monument emblématique du pouvoir macédonien désireux d’incarner dans l’espace urbain les « origines » de la population macédonienne, manière de rapprocher, autant que faire se peut, des populations et des héritages multiples au lendemain de la disparition de la Yougoslavie.
Le choix de quatre couleurs (vert, bleu, deux ocres différents) et la mention de légendes précises insérées dans le dessin sont ici les deux outils graphiques de l’artiste qui, discrètement, peut aussi user d’une pointe d’humour (« en fait c’est Alexandre le Grand mais chut… »).
Une « carte de transition » sur le défilé de Ka?anik (entre Skopje et Pristina)
Le défilé de Ka?anik entre Skopje (Macédoine du Nord) et Pristina (Kosovo) (illustration de Julien Rodriguez accompagnant le texte de Laurent Geslin auteur du chapitre sur Skopje (Dir. Jean-Arnault Dérens et Benoît Goffin, Balkans, ENS Editions, 2024)
Un troisième type de production graphique est utilisé pour réaliser des cartes dites « de transition » permettant de représenter un espace unissant deux villes voisines décrites dans les volumes de la collection Odyssée. Ce troisième type de dessin correspond à une troisième échelle, une échelle régionale adaptée à la cartographie d’un espace plus vaste que l’aire urbaine ; l’échelle d’ailleurs figure sur ce type de dessin, contrairement aux deux autres types. Sur la carte, apparaît nettement la nouvelle route (en fait, une autoroute avec des ouvrages d’art spectaculaires) doublant la vieille route sinueuse, aujourd’hui largement délaissée. L’illustrateur a réussi le tour de force d’insérer de nombreux détails sans nuire à la lisibilité et à l’esthétique de l’ensemble.
Daniel Oster, mars 2024
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9:45
Découvrez Jura Outdoor la plateforme des activités de pleine nature !
sur Makina CorpusEn 2023, le Jura, destination touristique riche et pleine de ressources se dote d'une nouvelle application : Jura Outdoor.
Ce projet s'est développé en 3 phases distinctes :
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7:00
[1’Tech by Oslandia] WebGL
sur OslandiaDans cette minute Tech, nos collaborateurs vous proposent d’expliquer une technologie, une méthodologie, un concept. Après « open source » et « LiDAR« , on a brainstormé sur GitLab pour donner notre meilleure définition de WebGL.
Déf : WebGL est une interface de programmation graphique permettant l’affichage de scènes 2D et 3D interactives dans le navigateur. C’est le pont qui permet aux pages web d’utiliser la carte graphique des ordinateurs, ce qui est synonyme de multiplication des usages 3D !
Par exemple, OpenLayers, librairie JavaScript, utilise WebGL pour dessiner des cartes en 2D. Three.js est une libraire javascript implémentant un moteur 3D complet: [https:]] .
WebGL x OslandiaOslandia travaille régulièrement sur des projets alliant cartographie et 3D. Giro3D est une librairie WebGL SIG ( [https:]] ) qui a été développée par nos équipes et permettant de visualiser des geodata dans son navigateur.
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6:59
« Nous avons demandé à une IA de cartographier nos histoires à travers New York »
sur Cartographies numériques
Créée en 2019, l'agence de presse non lucrative et non partisane The City souhaite être « au service de tous les New Yorkais ». Elle s'est donné pour priorité de garder à l'esprit la diversité géographique lorsque ses rédacteurs et journalistes attribuent, écrivent, photographient ou éditent des articles. Afin de pouvoir vérifier cette égalité de couverture dans le traitement de l'information, la plateforme numérique a demandé à ChatGPT de trouver et de cartographier tous les emplacements mentionnés dans ses articles depuis 2019.
Le résultat est Where AI Mapped Our Stories, une carte interactive des 2 773 emplacements identifiés à partir de 4 159 articles du journal en ligne The City. La carte présente deux vues principales : une vue choroplèthe montrant la densité de couverture par quartier et une vue en mode points localisant les 2 773 lieux cités dans le journal sur la période 2019-2023. Densité de couverture par quartier entre 2019 et 2023 (source : Where AI Mapped Our Stories)
Localisation détaillée des articles de The City par année (source : Where AI Mapped Our Stories)
Selon l’analyse produite par l'IA, les articles publiés semblent couvrir l'ensemble de la ville de New York et ne pas se limiter aux quartiers aisés qui ont tendance à attirer le plus l’attention des médias. Cependant certains quartiers sont moins mentionnés que d’autres, l’est du Queens et Staten Island étant relativement absents. La densité de couverture journalistique est particulièrement forte dans le CBD, ce qui reflète la centralité de la presqu'île de Manhattan.
Il est à noter que ChatGPT n'a pas été en mesure de géolocaliser toutes les histoires. Il n'a pu reconnaître que les lieux explicitement nommés dans les articles. Il a fait des erreurs sur certains lieux indistincts ou au contraire en multipliant les lieux lorsque ceux-ci apparaissaient dans le même article sans que l'histoire s'y réfère précisément. L'analyse s'est heurtée aussi au problème des noms de quartiers correspondant à des limites géographiques assez floues. Le New York Times en a fait une carte qui donne une représentation de ce phénomène de frontières fluides entre quartiers (An Extreme Detailed Map of New York). Il a donc fallu procéder à des vérifications et recourir en complément à des méthodes plus traditionnelles. Pour autant, le recours à l'IA a permis de gagner du temps par rapport à l'écriture d'un code spécifique dans une application dédiée. Cela nécessite cependant de soigner l'écriture des instructions qui doivent être claires et explicites. Voici le prompt qui a été donné à ChatGPT :Vous êtes un data scientist et un cartographe. A partir de ce texte, effectuez une analyse sémantique et renvoyez les données géographiques : 'Quartier :', 'Nom de la rue :', 'Landmark :', 'Coordonnées géographiques :'. Pas d’autres textes s’il vous plaît
Le recours à l'agent conversationnel ChatGPT d'OpenAI a été jugé globalement positif par The City d'après l'article qui présente le détail de cette expérience : « À une époque où le journalisme considère l'IA comme un substitut potentiel aux coûts des reportages produits par l'homme, en tant que rédaction à but non lucratif, nous considérons les technologies comme un moyen de remplir notre mission : l'IA générative peut aider à créer des outils comme cette carte qui nous permet d'être plus réactifs envers les communautés que nous servons ». Il est vraisemblable que l'IA va se développer considérablement dans les années qui viennent pour chercher, sélectionner et représenter des données géolocalisées. Non sans entraîner des changements profonds pour le métier de data journaliste et pour de nombreux autres métiers manipulant du code informatique et des données géonumériques.
Lien ajouté le 8 mars 2024
Pour aller plus loinIA et géographie
— Sylvain Genevois (@mirbole01) September 16, 2023
Pas encore testé, mais s'il devient possible avec l'IA de choisir une liste de lieux, d'en faire compléter les coordonnées géo et de produire directement un fichier kml utilisable dans un globe virtuel, pas de doute que cela va plaire ! [https:]] [https:]]
We Asked an AI to Map Our Stories Across NYC (The City)
GeoLLM: Extracting Geospatial Knowledge from Large Language Models (arXiv:2310.06213)
Explainable spatially explicit geospatial artificial intelligence in urban analytics (Urban analytics lab)
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18:28
Climate Change Explorer, un outil cartographique pour visualiser les projections climatiques pour sa ville
sur Cartographies numériques
L'application en ligne Climate Change Explorer offre la possibilité de visualiser les projections climatiques dans sa ville pour les décennies à venir. Les analogies sont calculées en comparant les climats prédits à un endroit avec les climats connus pendant la période 1970-2000.
Explorateur du changement climatique (source : Climate Change Explorer)Pourquoi cette application web ?
« Imaginer ce que nous ressentirons sur notre lieu de vie dans le futur est difficile, même pour une climatologue ! Comment mes 2°C de plus en moyenne annuelle vont-ils se manifester ? Les analogies me permettent de développer cet imaginaire, d'aller voir et ressentir aujourd'hui, ailleurs, le climat que j'aurai chez moi demain » (Nathalie De Noblet-Ducoudré, climatologue)
« Limiter le changement climatique et s'y adapter est sans doute le grand défi de ma génération au niveau mondial. Il est important de se rendre compte du champ des possibles, tant pour se motiver à limiter ce changement que pour se préparer à la part qui est déjà inévitable » (Corentin Barbu, leader du projet)
Climats historiques de référence
L'application utilise les données climatiques fournies par WorldClim version 2.1 pour la période des années 1970-2000. Les valeurs rapportées sont des moyennes sur des périodes de 20 ans (2021-2040, 2041-2060, 2061-2080, 2081-2100) et pour différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre tels que définis par le CMIP6. Il est possible de choisir entre 4 scénarios (très limité - limité - tendanciel et maximum si rien n'est fait). Une fois ces options choisies, la carte affiche par une flèche noire la ville actuelle qui a des caractéristiques climatiques équivalentes à celles qu'aura dans un futur plus ou moins proche le lieu qu'on a choisi. Des graphiques d'évolution permettent de faire des comparaisons assez précises entre ces villes jusqu'en 2100.
La possibilité de disposer d'une aide
Une aide graphique est fournie pour la prise en main du logiciel. La rubrique méthodes donne accès aux méthodes de calcul et aux données utilisées.
Aide graphique pour prendre en main l'application en ligne (source : Climate Change Explorer)
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Journée de travail PCRS à Chambley près de Metz le 16 mai
sur Conseil national de l'information géolocaliséeJournée de travail PCRS à Chambley près de Metz le 16 mai
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13:34
Au sujet du pouvoir émotionnel des cartes : « nous avons tous une carte à l'intérieur de nous »
sur Cartographies numériquesAna Lucía González Paz, d'origine colombienne et visual journaliste à la BBC, explore le pouvoir émotionnel des cartes. Selon elle, « nous avons tous une carte à l'intérieur, un ensemble de coordonnées... qui fait de vous qui vous êtes ». Dans un très beau flipbook qu'elle a présenté au forum Geomob, l'auteure retrace sa géographie personnelle à partir de la cordillère des Andes et de la ville de Bogota où elle n'habite plus, mais dont elle a gardé le souvenir en elle.
« We all carry a map inside » écrit et cartographié par Ana Lucía González Paz (source : a-map-inside.webflow.io)
L'occasion de nous livrer un beau texte sur la carte comme support de mémoire et repère de vie :
« Car oui, les cartes sont imparfaites.Les grilles et les coordonnéesne peuvent pas démêlerles lignes mutilées de la mémoire.Mais elles me permettent d’êtreà la fois voyageur et observateurde ces lieux, de rendre le passé et le présent visibles.Elles racontent l'histoire des chemins que j'ai empruntés et de ceux que je n'ai pas empruntés. Des mauvais virages que j'ai pris et de ceux que je n'ai pas pris. »Si vous souhaitez découvrir des entretiens avec des cartographes et des artistes réalisant des cartes, n'hésitez pas à écouter leurs témoignages (en anglais) sur le forum Geomob. Vous y trouverez notamment Chloé Bolland et ses cartes fantastiques, James Cheshire et son Atlas de l'Invisible, John Nelson et sa cartographie audacieuse... et bien d'autres surprises.
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GeoIntelligence Maritime avec Examind
sur Le blog de GeomatysGeoIntelligence Maritime avec Examind- 06/03/2024
- Jordan Novais Serviere
Nous vous proposons un focus sur certaines fonctions emblématiques de la suite logicielle Examind. Aujourd’hui, le renseignement maritime !
Les capacités en matière d’exploitation de données G.H.O.M. (Géographiques, Hydrographiques Océanographiques et Météorologiques), d’analyse spatio-temporelle, et de fusion de données multi sources, a conduit les équipes de Geomatys à développer des algorithmes permettant d’analyser des données de trafic maritime mondial, de les combiner avec des informations environnementales pour identifier des comportements et pratiques caractéristiques d’une activité licite ou illégale.
Ces traitements GeoInt (Géo-Intelligence), sont pour nous, une première étape pour l’entrainement d’algorithmes de Machine Learning, permettant de discriminer parmi des millions de trajectoires, ce qui relève d’une activité normale d’un comportement suspect.
Menu Linkedin Twitter Youtube
La brève vidéo ci-dessus illustre l’apport de la fusion de données G.H.O.M. pour mieux interpréter le comportement des navires.The post GeoIntelligence Maritime avec Examind first appeared on Geomatys.
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9:13
Makina Corpus, partenaire de la DrupalCamp 2024
sur Makina CorpusNous sommes fiers d’annoncer que Makina Corpus est le sponsor de la DrupalCamp à Rennes. Notre expert vous y propose une conférence « migrer de Drupal 7 à Drupal 10 ».
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20:11
Le monde luso-hispanique à travers les cartes : un guide de la Bibliothèque du Congrès
sur Cartographies numériquesCe guide de ressources, proposé par la Bibliothèque du Congrès à Washington, fournit une sélection de cartes manuscrites réalisées par des cartographes espagnols et portugais, ou dans des zones liées à l'Espagne et au Portugal. Il est issu de l'ouvrage The Luso-Hispanic World in Maps : A Selective Guide to Manuscript Maps to 1900 in the Collections of the Library of Congress, publié en février 1999 par John R. Hébert et Anthony P. Mullan. Une version en ligne de ce guide a été proposée en 2011. Elle a donné lieu à une mise à jour en 2024 de manière à intégrer les cartes cataloguées et numérisées depuis la première publication de cette bibliographie. Ce guide comporte aujourd'hui plus de 1000 documents accessibles sur le site de la Bibliothèque du Congrès : l'occasion de s'interroger sur la délimitation et a définition de ce "monde luso-hispanique" ainsi que sur l'imago mundi produite par ces cartes. S'il existe aujourd'hui une américanisation du monde, la mondialisation au XVIe siècle passait d'abord par son hispanisation.
Atlas mondial (1630) de Joao Teixeira, cosmographe du roi du Portugal (source : Bibliothèque du Congrès)
Les cartes élaborées par les Portugais et les Espagnols
De nouvelles découvertes et explorations ont entraîné la nécessité d'améliorer les cartes au moment où le monde luso-hispanique commençait à se former au début du XVIe siècle. De vastes étendues des Amériques, de l’Asie, des océans Atlantique, Indien et Pacifique ont été découvertes et explorées permettant une compréhension du monde entier. L'Espagne et le Portugal étaient à l'avant-garde de cette expansion, permettant ainsi le passage progressif d'une Europe tournée vers l'intérieur à une Europe en quête de territoires et d'échanges commerciaux à l'échelle mondiale.
Cette poussée ibérique nécessitait des cartes soigneusement construites et précises concernant de vastes régions du monde restées jusqu’alors inconnues. Dès le début, les Espagnols et les Portugais ont été contraints, pour des raisons pratiques, de créer des agences spécialisées de cartographie pour fournir des informations précises qui puissent être mises régulièrement à jour. La volonté des deux puissances ibériques d’élargir les limites de la connaissance européenne du monde atlantique reposait sur des efforts importants, propres à chacun des deux royaumes. Au début du XVe siècle, Henri le Navigateur du Portugal a réuni les meilleurs cosmographes, navigateurs et cartographes pour compiler des informations sur le monde atlantique et la côte africaine. En 1507, le roi Ferdinand d'Espagne a établi le bureau du Piloto Mayor dans la Casa de Contratación à Séville pour rassembler les dernières données géographiques et cartographiques des terres nouvellement découvertes depuis le voyage de Colomb en Amérique en 1492. L'Espagne et le Portugal étaient à l'avant-garde de la connaissance géographique. Cet héritage s’est transmis tout au long de la période coloniale et se reflète dans les cartes élaborées par les Portugais et les Espagnols.
Le monde luso-hispanique correspond aux pays et régions du monde gouvernés par l’Espagne et le Portugal à l’apogée de leur puissance. Selon cette définition, toute l'Amérique latine, les Caraïbes, des parties importantes des États-Unis et du Canada actuels, diverses îles du Pacifique et de l'océan Atlantique, certaines parties de l'Asie continentale, les Philippines, des parties importantes des régions côtières d'Afrique et de la péninsule ibérique - en d'autres termes, une grande partie du monde peut être considéré comme faisant partie du monde luso-hispanique (non réductible uniquement aux régions parlant le portugais et l'espagnol).
Guide pour consulter les documents
Le Guide est construit sur la base d'un découpage géographique correspondant à la façon dont les Portugais et les Espagnols (se) représentaient le monde à l'époque. S'y ajoute un classement propre aux auteurs qui ont cherché à répertorier et classer les cartes à partir des pays actuels. De fait le Guide proposé par la Bibliothèque du Congrès participe à construire un regard et à s'interrroger sur ce que l'on qualifie de "monde luso-hispanique".- Introduction
L'introduction présente les auteurs et la portée de ce guide, ce que l'on peut entendre par "monde luso-hispanique" et comment les cartes, par leur richesse et leur diversité, contribuent à la représentation de ce monde. - Atlas (1-9)
Cette section contient des descriptions d'atlas (entrées numérotées de 1 à 9), principalement des portulans. - Cartes du monde (10-15)
Cette section contient des cartes de l'océan Atlantique et de l'océan Pacifique. - Hémisphère oriental (16-26)
Cette section contient des cartes de l'Asie et de la Méditerranée, alors considérées comme faisant partie de l'hémisphère oriental (Ancien Monde). - Hémisphère occidental (27-126)
Cette section contient des cartes des Amériques, des Caraïbes et du Pacifique, alors considérés comme faisant partie de l'hémisphère occidental (Nouveau Monde). - Pays, États et villes (127-1006)
Cette section présente des cartes de pays, d'États, de villes et de régions en conservant l'ordre numérique original de la cartobibliographie publiée par The Luso-Hispanic World in Maps. Chaque page couvre cinq pays classés par ordre alphabétique, à l'exception de la page relative aux États-Unis, qui comprend des cartes générales des États-Unis ainsi que des sections pour plusieurs États. - Documents divers (1007-1011)
Les cartes de cette section montrent des lieux non identifiés, ne rentrant pas parfaitement dans les autres catégories. La plupart sont des cartes d’entraînement militaire. - Bibliographie sélectionnée
La bibliographie sélective renvoie aux auteurs utilisés pour réaliser le guide. - Utiliser la Bibliothèque du Congrès
La section présente le fonds documentaire de la Bibliothèque du Congrès qui possède des collections parmi les plus importantes au monde et donne des informations sur les conditions d'accès aux documents sous forme numérique ou en salle d'accès à la bibliothèque.
La Bibliothèque du Congrès propose d'autres guides de ressources classés par discipline et centres d'intérêt. Ces guides fournissent un moyen pratique d'accéder à des collections de cartes classées par époque, auteur ou thématique. Nous donnons ci-dessous la liste des guides concernant la rubrique "Géographie". En même temps qu'ils répertorient des ressources et favorisent un accès direct aux documents, ces guides construits par des conservateurs de bibliothèque contribuent à façonner notre imago mundi.
- Abraham Ortelius : un guide de ressources
- Afghanistan : un guide des cartes et des documents de référence géographique
- Tous à bord : un guide des ressources cartographiques ferroviaires à la Bibliothèque du Congrès
- Femmes américaines : ressources des collections de géographie et de cartes
- Ressources cartographiques pour la recherche généalogique : Europe de l'Est et Russie
- Catalogage des documents cartographiques
- Chili : Guide national des salles de lecture hispaniques
- Cartes de la guerre civile (New-York Daily Tribune) : sujets de la chronique de l'Amérique
- Le voyage en Antarctique d'Ernest Shackleton : sujets de la chronique de l'Amérique
- Cartes d'assurance-incendie à la Bibliothèque du Congrès : un guide de ressources
- Systèmes d'information géographique (SIG) et ressources géospatiales
- Guide du droit en ligne : États-Unis à Hawaï
- Histoire et culture de Gullah/Geechee
- Manuel d'études latino-américaines (HLAS) : un guide de ressources
- Histoire de la maison : un guide pour découvrir l'histoire des bâtiments et des propriétés locales
- Géographie et cartes de la Bibliothèque du Congrès : un guide illustré
- Cartes par État : ressources cartographiques pour l'Alaska
- Cartes par État : ressources cartographiques pour Hawaï
- Science islamique médiévale : un guide de ressources
- Espaces amérindiens : ressources cartographiques à la Bibliothèque du Congrès
- Nicolas de Fer : un guide ressource
- Course vers le pôle Nord : sujets de Chronicling America
- Course vers le pôle Sud : sujets de Chronicling America
- Photographies de Roadside America par John Margolies dans la Bibliothèque du Congrès
- La Russie et son empire en Eurasie : ressources cartographiques de la Bibliothèque du Congrès
- La famille de cartographes Blaeu : un guide de ressources
- Le Caucase : ressources cartographiques de la Bibliothèque du Congrès
- La Terre plate et ses défenseurs : une liste de références
- Le monde de 1898 : perspectives internationales sur la guerre hispano-américaine
Articles connexes
Utiliser le lion pour politiser la géographie (blog de la Bibliothèque du Congrès)
L'histoire par les cartes : La France aux Amériques ou la naissance des mondes atlantiques (BnF)
L'histoire par les cartes : la British Library met à disposition la collection du roi George III sur Flickr
L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BnF)
L'histoire par les cartes : Tony Campbell et son site Map History
L'histoire par les cartes : la septentrionalisation de l'Europe à l'époque de la Renaissance par Pierre-Ange Salvadori
L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes
Vues panoramiques des villes américaines au XIXe siècle
Rubrique Cartes et atlas historiques
- Introduction
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7:00
TerriSTORY®, un outil partenarial d’aide au pilotage de la transition des territoires
sur OslandiaCo-construit avec les territoires et présent dans 6 régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Corse, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Pays de la Loire), TerriSTORY® est un outil d’aide à la décision et de visualisation de données énergie-climat territoriales. TerriSTORY® est une plateforme multi thématiques avec de nombreuses fonctionnalités, qui permet d’élaborer le diagnostic du territoire, de définir la stratégie, et de suivre la trajectoire de transition.
Origine du projetLe projet TerriSTORY® est né en 2017, à l’initiative d’Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement dans le cadre de ses missions : collecter, produire, traiter et diffuser des données sur le climat, l’énergie, les déchets, les ressources, … afin de les mettre à disposition des territoires pour les accompagner sur les enjeux écologiques.
Les acteurs du projetLe consortium TerriSTORY®, aujourd’hui en charge de la gestion et des choix d’évolution du projet, rassemble une vingtaine d’acteurs nationaux et régionaux ayant une mission de service public ou d’intérêt général.
Le volet technique a été assuré entièrement par Oslandia en 2018 et 2019 puis partiellement de 2020 à de 2022, dans une logique de transfert de compétences. Les équipes d’Auvergne-Rhône-Alpes Energie Environnement assurent aujourd’hui elles-même l’ensemble des développements et opérations de maintenance.
« Nous avons réalisé un POC au départ puis avons assuré les développements avec les équipes projets pendant quelques années. En parallèle et tout au long du projet, nous avons formé deux de leurs développeurs en interne. L’objectif était de leur permettre d’être complètement autonomes, et c’est le cas aujourd’hui ! » Vincent Picavet, co-fondateur et CEO d’Oslandia.
Les technologies mobiliséesCôté client, le choix s’est porté vers ReactJS, accompagné d’OpenLayers et ChartJS. L’API backend a été développée en Sanic (Python). Les données sont stockées et exploitées au sein d’une base de données PostgreSQL/PostGIS.
Une application open sourceLe code TerriSTORY® est rendu disponible sous la licence publique générale GNU Affero (ou aGPL) version 3.
Plus d’informations- Sur le projet : [https:]]
- Sur le site : https://terristory.fr
- Sur le dépôt Gitlab : [https:]]
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15:22
Identifiant unique auto-incrémenté dans QGIS
sur GeomatickLa création d’un identifiant unique affecté aux entités d’un vecteur garantit l’indexation de chaque objet géographique. L’attribution d’une numérotation distincte assure le classement des entités vectorielles. Ce tutoriel SIG montre comment ajouter un identifiant unique auto-incrémenté dans QGIS. Par définition, l’incrémentation automatique est l’ajout d’une valeur fixée à une variable.… Continuer à lire →
L’article Identifiant unique auto-incrémenté dans QGIS est apparu en premier sur GEOMATICK.
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19:42
Quel est l’angle solaire zénithal maximum dans les produits Sentinel-2 ?
sur Séries temporelles (CESBIO)Pour certaines applications il est utile de connaître l’angle solaire au moment de l’acquisition d’un produit Sentinel-2. Par exemple pour notre chaine de détection de la neige LIS nous avons besoin de pré-calculer les ombres créées par le relief à partir d’un MNT. Cela nous permet d’améliorer la détection de la neige dans les zones à l’ombre. Pour savoir si un pixel est à l’ombre, il faut tester si des pixels placés dans la direction du soleil ont une altitude assez élevée pour masquer le soleil. L’algorithme va devoir parcourir un nombre de pixels de plus en plus grands plus le soleil est bas à l’horizon, ce qui peut entrer en conflit avec la fenêtre du MNT chargée en mémoire. Comme notre chaîne tourne en contexte opérationnel nous devons être vigilants vis à vis des cas limites.
_____ x| | ^ x | | | Height x __ | | | ____p_______| |___| |__v____________ <--------------> Distance
Extrait de la docstring de la classe hillshade du logiciel rastertools.
Nous avons ainsi été amenés à nous demander quel est l’angle solaire zénithal maximal possible dans les produits Sentinel-2 ? Je n’ai pas trouvé cette information dans la documentation de la mission Sentinel-2. Les utilisateurs de Sentinel-2 savent sans doute qu’il n’y a pas d’images en hiver dans les régions proches des pôles, car l’angle solaire zénithal est trop élevé à l’heure d’acquisition (~10:30 heure locale) si bien que la lumière est insuffisante pour éclairer la scène.
Heureusement, la valeur de l’angle solaire zénithal est fournie dans les métadonnées de chaque produit (notamment la valeur moyenne dans la tuile). Il est donc possible d’évaluer empiriquement la distribution des angles solaires. Sur la période 01-Jan-2022 au 31-Dec-2022 la valeur maximale dans tous les produits L1 disponibles dans le catalogue de Google Earth Engine est 86,2°, soit une élévation solaire de 3,8° ! Autant dire un soleil déjà très rasant… On voit sur la carte ci-dessous que l’ESA pousse les acquisitions le plus tard possible en Europe du Nord
Bien sûr la majorité des acquisitions est faite lorsque le soleil est plus proche du zénith, comme le montre l’histogramme ci-dessous également calculé à partir de tous les produits L1C de l’année 2022.
Le code suivant permet de générer les résultats ci-dessus dans Earth Engine.
// Earth Engine code var s2 = ee.ImageCollection("COPERNICUS/S2_HARMONIZED") .filterDate('2022-01-01','2022-12-31')//.limit(10000); var p = 'MEAN_SOLAR_ZENITH_ANGLE'; var szamax = s2.aggregate_max(p); var get_sza = function(im){ var sza = im.metadata(p).clip(im.geometry()); return sza; }; var s2sza = s2.map(get_sza); var im_szamax = s2sza.select(p).max(); print('Max SZA of all products',szamax); print(ui.Chart.feature.histogram(s2, p, null, 1)); Export.image.toDrive(im_szamax, 'SZA', 'GEE', 'SZA', null, null, 10000);
Parc National Børgefjell (Norvège) le 2022-11-18 – Sentinel-2, composition colorée des bandes 8/4/3Photo en tête : © Steinar Johannesen, Børgefjell National Park (conseil : ne pas visiter leur site web ..)
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16:26
SapienSapienS et le CNES nous expliquent l’observation de la terre
sur Séries temporelles (CESBIO)Le CNES a confié à la société SapienSapienS la réalisation de belles vidéos pour le grand public, qui expliquent de manière très didactique, et en moins de 5 minutes, différentes thématiques d’observation de la terre. Trois d’entre-elles font la part belle aux travaux du CESBIO, et je suis très fier d’avoir contribué à la première (mais la créativité vient de SapienSapienS). Thierry Koleck et Stephane Mermoz (Globeo) ont contribué à la seconde, et Philippe Maisongrande (un ancien du CESBIO, maintenant au CNES) a suivi la réalisation de la cinquième. Vous trouverez les liens d’accès ci-dessous (ou sur la chaine Youtube du CNES) :
- L’observation solaire en optique (spectre solaire réfléchi) : « Quand la maison brûle », avec Sentinel-2 et Pleiades (et je ne suis pour rien dans le choix de démarrer avec Jacques Chirac).
- L’observation radar, avec Sentinel1 et TropiSCO: « Quand il fait noir »
- L’altimétrie marine avec SWOT : « Quand la mer monte »
- L’hydrologie continentale avec SWOT (et un peu de SMOS) : « Quand les plantes sèchent et les rivières débordent »
- L’imagerie thermique (TRISHNA) et l’eau dans les plantes (un peu de SMOS, et les cartes OSO) : « Quand les plantes souffrent »
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9:00
Générer un fichier PMTiles avec Tippecanoe
sur Makina CorpusExemple de génération et d’affichage d’un jeu de tuiles vectorielles en PMTiles à partir de données publiques.
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9:00
IRP AUTO Solidarité-Prévention : application de gestion des demandes clients
sur Makina CorpusLa prévention est l’un des métiers du groupe IRP AUTO ayant comme objectifs de prévenir les risques professionnels, de promouvoir la santé et de soutenir les personnes en situation de fragilité.
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23:32
Le dessin du géographe n°97. Visions d’Orient
sur Les cafés géographiquesEn 1978 Edward Saïd, alors professeur de littérature anglaise et comparée à Columbia University, publie « Orientalism » dont la traduction française « L’Orientalisme : l’Orient créé par l’Occident » paraît en 1990 aux éditions du Seuil. Cet ouvrage constitue un point de passage obligé pour qui s’intéresse à l’Orient. Il démontre comment une image détournée de l’Orient est devenue en Occident « son double, son contraire, l’incarnation de ses craintes et de son sentiment de supériorité tout à la fois ». E. Saïd s’appuie sur de nombreux ouvrages d’histoire et de sciences sociales. Il analyse par nécessité tous les ouvrages parus sur le sujet depuis le XVIIIe siècle, sa réflexion est celle d’un historien.
Notre propos est plus modeste. On souhaite ici apporter un complément en évoquant non pas des ouvrages théoriques mais des illustrations moins ambitieuses, mises à jour par le remarquable travail de l’historienne Francine Saint-Ramond, « Les désorientés. Expériences des soldats français aux Dardanelles et à Salonique, 1915-1918 » (Presses de l’INALCO, 2020).
L’expédition des Dardanelles puis celle de Salonique furent l’occasion de recycler un Orient imaginaire à l’usage des soldats du contingent intégrés dans « l’Armée d’Orient ». Cette dénomination, d’origine militaire, est en elle-même tout un programme. Dans cette perspective, la presse, les journaux satiriques et même les éditeurs de cartes postales jouèrent leur rôle quand il s’agissait de donner aux familles des nouvelles des mobilisés sur le front d’Orient. Le tout en utilisant des sources d’origine variée dont on ne vérifiait pas l’exactitude. C’était … « bon pour l’Orient » ! Tout cela reposait sur une imagerie qui sous-tend l’abondante littérature du « voyage en Orient » dans les multiples récits de voyage du XIXe siècle. Voir à ce sujet « Le voyage en Orient » de Jean-Claude Berchet (Robert Laffont, collection Bouquins, 1985).
Le but est alors de conforter une imagerie exotique propre à remonter le moral de la troupe en insistant sur des traits à l’opposé de ce qu’on savait sur la bataille de Verdun qui se déroulait au même moment sur le front de l’Ouest.
Par exemple, les militaires chargés de mettre en œuvre des jardins à Salonique pour nourrir la troupe étaient nommés « les jardiniers de Sarrail », lequel était le commandant en chef de « l’armée d’Orient ». Ceci s’inscrivait dans la volonté de créer une image à l’inverse des souffrances subies dans les tranchées.
Le premier thème de l’imagerie « orientale » est celui d’un érotisme que les soldats français sont censés trouver en Orient et plus spécifiquement à Constantinople.
Ci-dessous une image de 1915 parue dans un journal satirique au moment de l’expédition des Dardanelles. Celle-ci se traduisit par un échec militaire et le repli sur Thessalonique. Et naturellement, la désillusion des soldats face à l’érotisme garanti fut grande.
D’une autre nature sont les cartes postales détournées comme celles de l’imprimerie Grimaud fils et Cie (54 Rue Mazenod, Marseille).
La carte postale ci-dessus appelle plusieurs remarques à propos de ces « voûtes d’un monastère en marbre blanc et noir près de Monastir » (Monastir était en Serbie, son nom actuel est Bitola). Il s’agit en réalité de la cathédrale de Cordoue, mosquée bâtie en Andalousie par les Arabes et transformée après l’éviction de ces derniers en cathédrale catholique par les Espagnols.
Les détournements de photos intéressent aussi les populations.
Impossible de prouver l’origine de cette photo, mais il y a toutes les chances qu’il s’agisse d’une photo d’Afrique du Nord et non pas de jeunes filles grecques de Salonique. Peu importe, cela conviendra pour la « Campagne d’Orient 1914-1918 ». Les soldats et leurs destinataires s’en contenteront.
Michel Sivignon, janvier 2024
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11:32
La carte, objet éminemment politique. Carte-caricature et dispositif narratif
sur Cartographies numériquesCe billet est consacré à la présentation et l'analyse d'une carte humoristique extraite de la vidéo « Bienvenue en 2027 ». Produite par les Marioles (Blast), cette animation à caractère satirique met en scène Emmanuel Macron et Vincent Bolloré dans un bunker en 2027. L'occasion de mettre en évidence la place centrale des cartes dans le dispositif narratif.
Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast)
La vidéo repose sur une vision dystopique et parodique de la France à la veille des prochaines élections présidentielles :
"Nous sommes en 2027, la France est à feu et à sang et tous les cauchemars d’aujourd’hui se réalisent. La température grimpe, les révoltes fracturent la France, l’économie chute. Emmanuel Macron se réfugie dans son bunker de l’Élysée où Vincent Bolloré l’a rejoint. Les deux hommes communiquent avec l’extérieur grâce à des moyens rudimentaires."
La carte de France apparaît une première fois subrepticement au début de la séquence après un monologue du président invitant tous les Français à le rejoindre dans une Union sacrée. Comme il est réfugié dans un bunker, il leur demande de le suivre à distance sur Radio 49.3.
Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 2mn 10s)
Cette carte de France en noir & blanc (plutôt prosaïque) contraste avec le planisphère en couleurs qui dans un plan précédent, montrait l'emprise mondiale de la Macronie depuis son bunker sous le palais de l'Elysée. Le planisphère est titré comme s'il s'agissait d'un jeu vidéo virtuel "Projet PC Jupiter 2024". Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 1mn 38s)
Une troisème représentation cartographique intervient dans l'animation vidéo. Il s'agit d'un plan de Paris représenté sous la forme d'un plan de bataille, une sorte de jeu de plateau avec des troupes concentrées autour du palais de l'Élysée. Le plan est accompagné du dialogue suivant : - « La vraie France, la nôtre, ne se résume plus qu'au 8e et au 16e arrondissement de Paris" (Macron)
- « Comme toujours non ?" (Bolloré)
- « Bien sûr" (Macron)Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 7mn 56s)
Puis la vidéo revient sur la carte de l'Hexagone qui est montrée cette fois en gros plan. La carte joue un rôle central dans le dispositif narratif au moment où Vincent Bolloré essaie de convaincre Emmanuel Macron (desespéré de ne plus arriver à se maintenir au pouvoir) d'une stratégie politique pour reconquérir le pays :- « Là et là, pas d'intérêt...»
- « Ici 4 millions d'islamo-gauchistes, écolos, communistes enragés, irrécupérables...»
- « Là 6 millions de bons chrétiens, ton coeur de cible...»Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 8mn 40s)
Cette carte-caricature très réductrice est censée représenter la France d'en bas ("Les Ploucs", "Crétins des Alpes"), mais aussi les enjeux politiques et environnementaux qui menancent la France. Apparaissent pêle-mêle sur la carte "Le Pen" "Méluchon" "Les Chouans" "Sahara", mais aussi "terra incognita" (?) pour la Bretagne.
Présentée comme "de loin le meilleur épisode depuis le début de la série des Marioles", la vidéo de Blast est l'objet de commentaires mitigés sur Youtube. Émission satirique basée sur des marionnettes, elle constituerait un timide remake des Guignols de l'info. Concernant l'authenticité des personnages, l'utilisation de l'IA peine parfois à convaincre, malgré des voix assez ressemblantes. Le scénario est un peu poussif avec une vidéo qui dure tout de même 14 minutes. La chute finale avec l'irruption de Sandrine Rousseau et les discours aux connotations contradictoires sur le plan idéologique viennent un peu obscurcir le message. D'aucuns apprécient malgré tout le ton corrosif conforme à l'engagement militant de Blast qui se réclame d'un journalisme critique et indépendant, « accessible au plus grand nombre pour aiguiser l’esprit critique et donner envie de résister et d’agir ».
Dans cette animation, on peut remarquer le rôle central joué par les représentations cartographiques. Au delà de son côté humoristique, cette carte de France vient inverser le référent en disant le réel, celui du monde "du dessus", par opposition à la vision "du dessous" à l'intérieur du bunker où sont reclus les décideurs coupés du monde réel. Une belle inversion des rôles par rapport à l'opposition classique entre la "France d'en haut" et la "France d'en bas".
Cette vidéo de Blast fournit un bon exemple de l'utilisation des cartes à des fins politiques et témoigne de leur place souvent centrale dans le dispositif narratif. Les cartes satiriques sont utilisées depuis longtemps pour critiquer le pouvoir politique en place. En cela, l'exemple n'a rien de véritablement original. Il semble cependant que le genre se renouvelle avec le pouvoir de l'IA qui rend le dispositif narratif plus efficace et avec les réseaux sociaux qui participent à la diffusion massive de ces cartes animées. A l'heure de la désaffection pour les médias traditionnels, la satire politique serait-elle devenue, en France comme aux Etats-Unis, l'infodivertissement dont raffolent les milléniaux ?
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Qu'est-ce que le Listenbourg, ce nouveau pays fictif qui enflamme Twitter ? (fake map)Utiliser le lion pour politiser la géographie (blog de la Bibliothèque du Congrès)
La carte, objet éminemment politique
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7:00
Je soutiens le logiciel libre, je suis membre de l’APRIL !
sur OslandiaCréée en 1996, l’April est la principale association de promotion et de défense du logiciel libre dans l’espace francophone. Depuis plusieurs années maintenant et du fait de son engagement dans la communauté open source, Oslandia soutient l’April en faisant partie des entreprises adhérentes.
Par cette adhésion, nous apportons tout notre soutien aux actions de l’association et invitons les acteurs du Libre, entreprises, associations, collectivités, … à rejoindre le mouvement et soutenir la promotion du Libre en France !
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16:48
Volga, l’héritage de la modernité
sur Les cafés géographiquesLa Volga, chère aux romanciers russes, a été transformée par les Bolcheviks au XXe siècle. Rêve ou cauchemar ? Au XXIe siècle, un nouveau destin s’ouvre devant elle, celui de devenir un fleuve d’Asie.
Pascal Marchand, Volga. L’héritage de la modernité, CNRS Editions, 2023
A tous les romantiques attachés à la « Petite Mère Volga » et à ses bateliers (en fait des haleurs) chantés par Ivan Rebrov, l’ouvrage du géographe Pascal Marchand provoquera un difficile retour à la réalité. Le majestueux fleuve de 3700 km est aujourd’hui une succession de barrages en béton et de lacs de retenue ; ses rives sont creusées par l’érosion ; son delta avance dans une mer Caspienne dont le niveau baisse ; et la pollution est un souci majeur. Qui est responsable de ce bilan ? C’est en grande partie l’homo sovieticus dont l’hubris a cru dompter les éléments naturels pour apporter en même temps et de façon massive électricité, irrigation, ressources halieutiques et voie de circulation.
Carte de localisation du fleuve Volga [https:]
Son axe Nord-Sud et sa faible pente (sa source est à 228 m) rendent difficile la gestion du fleuve. Les eaux d’amont sont retenues pendant les mois d’hiver dans une épaisse couche de glace sur laquelle la neige s’accumule. A partir de mars, les eaux peu à peu libérées s’écoulent lentement, inondant de vastes surfaces (les crues peuvent atteindre de 10 à 15 m) tandis qu’à la fin de l’été, la basse Volga, au sud de Volgograd, affectée d’un climat aride, peut connaître de sévères étiages. Quelques rares travaux ont été envisagés au XIXe siècle, mais ce sont les bolcheviks qui ont voulu faire de la Volga un instrument majeur du développement du pays.
Le plan Grande Volga, après plusieurs années d’études, est mis en œuvre à partir de 1937. Son objectif : utiliser l’eau de la crue majeure de printemps pour alimenter de gigantesques lacs de retenue barrés de centrales électriques et pour remplir des canaux d’irrigation dans les régions steppiques du sud. Il devait aussi développer la pêche (de nombreuses espèces anadromes remontaient le fleuve), particulièrement celle des légendaires esturgeons, fournisseurs du précieux caviar, et bien sûr réaliser une voie de transport fluvial entre la Baltique, la mer Blanche et la mer Caspienne grâce à des canaux de jonction. Lorsque le régime soviétique s’effondre en 1989, les travaux sont inachevés mais le paysage est transformé.
Tous les objectifs du plan étaient-ils compatibles ? La gestion bureaucratique a rendu leur coordination impossible. Chaque activité dépendait d’un ministère sectoriel (Energie, Transports, Pêche…) soucieux de dépasser les chiffres du plan pour obtenir primes et promotions. Le ministère de l’Energie exerce le poids le plus lourd grâce aux 11 barrages hydroélectriques qui fournissent le courant pendant les pointes de consommation hivernale (1). 17 948 km2 de terres sont submergées et 500 000 personnes déplacées.
Le développement de la pêche dans les retenues artificielles a impliqué une refonte de la faune aquatique (le remplacement des espèces adaptées aux eaux courantes par des espèces adaptées aux biotopes lacustres). Cette expérience s’est soldée par une succession d’échecs, en grande partie dus à la pollution des eaux engendrée par les grands combinats industriels installés sur les rives. Equipements médiocres, braconnage…la situation s’est dégradée jusqu’à ce que la chute de l’URSS mette fin à la pêche industrielle sur la Volga.
Mais le Plan a-t-il au moins sauvé les prestigieux esturgeons qui quittent les eaux de la Caspienne pour frayer dans le fleuve ? Comment leur faire franchir les barrages ? Les ascenseurs à poissons ont été dédaignés par les esturgeons et les frayères artificielles en aval du barrage de Volgograd inutilisées. Aujourd’hui malgré l’interdiction de la pêche intentionnelle de l’esturgeon en Russie, les prises « accidentelles » sont nombreuses dans la Caspienne d’autant qu’elles sont orchestrées par des groupes mafieux. Peu d’esturgeons remontent donc le fleuve pour se reproduire. On peut ainsi évoquer leur quasi-extinction.
Les besoins de la pêche en basse Volga étaient incompatibles avec un autre objectif du Plan : l’irrigation des steppes transvolgiennes. Au sud de Kazan un apport d’eau est indispensable à l’agriculture. Le Plan de 1969 prévoyait l’utilisation de la crue pour irriguer 6,3 millions d’ha de terres cultivables et équiper en abreuvoirs 13,4 millions d’ha de pâturages. La priorité a été donnée à la céréaliculture autant pour des raisons idéologiques qu’économiques. Mais les bureaux accumulèrent les erreurs d’appréciation. Main-d’œuvre insuffisante et incompétente, sols châtains (forme dégradée des sols noirs par la sécheresse), remontées salines favorisées par l’irrigation…tous ces éléments expliquent la médiocrité des rendements (10 q/ha dans les années 1970/1980). Après la chute du régime soviétique, 90% des surfaces irriguées des steppes transvolgiennes sont abandonnées. C’est donc un échec cuisant.
Les légendes et chansons célébrant les « bateliers de la Volga » relèvent-elles du pur imaginaire ? Avec son gel hivernal, ses crues de printemps et ses étiages d’été, le fleuve ne se prête guère naturellement à la navigation. Aussi pendant longtemps les voyageurs, à l’exception des Varègues, utilisèrent-ils les berges plutôt que le cours d’eau. Au XIXe siècle, les bateaux à voile qui s’aventurent sur le fleuve ont besoin de haleurs (bourlaki) lorsqu’ils remontent le courant, surtout à l’amont de Rybinsk. Les vapeurs ne fournirent pas de solution de remplacement car empêchés de naviguer par les glaces d’hiver et les basses eaux d’été. C’est le chemin de fer, à la fin du siècle, qui fit disparaitre le halage.
Ce sont les soviétiques, dans le schéma Grande Volga, qui décidèrent la réalisation d’un grand axe de navigation reliant les cinq mers (mer Blanche, Baltique, mer d’Azov et mer Noire, Caspienne) (2). Il a fallu creuser plusieurs canaux barrés d’écluses et maintenir une profondeur minimale de 4m sur tout le parcours. Au début des années 1980, le trafic, intense dans l’ensemble, a atteint 232 millions/tonnes par an. En 2019 il n’était plus que de 39,5 millions/tonnes. L’effondrement du trafic a suivi celui du régime communiste. Dégradation de l’état de la flotte, manque de main-d’œuvre spécialisée, absence d’investissements des armateurs privés…
La Volga va-t-elle reprendre son cours naturel ? Ce n’est pas sûr car aujourd’hui deux bouleversements risquent de l’affecter, le premier environnemental, le second géopolitique.
La raréfaction de la neige dans la partie amont du fleuve et de ses affluents risque d’entraîner la disparition de la crue de printemps et donc de modifier toutes les activités qui y sont liées.
Les sanctions occidentales provoquées par l’invasion de l’Ukraine en 2022 ont amené Moscou à se tourner vers l’Asie et le Sud. Le grand projet de corridor sud-nord de transport international (Inde-mer du Nord) retrouve alors toute son acuité. Il comporterait une double composante ferroviaire et navale : bateau de Bombay à Bandar Abbas dans le détroit d’Ormuz, chemin de fer de Bandar Abbas à la Caspienne et pour son contournement, bateau sur la Volga et sur les canaux Volga-Don et Volga-Baltique. Déjà un accord a été signé en 2017 avec l’Iran. L’intérêt de ce projet pour les Russes est d’attirer les flux internationaux pour faire pendant à la Route de la soie et à celle du canal de Suez. Mais son coût est considérable et les polémiques environnementales nombreuses. Néanmoins il est suffisamment marquant pour que l’auteur se pose la question : si la Volga devient une voie majeure du commerce russe vers l’Asie, ne pourrait-elle être qualifiée de limite entre l’Europe et l’Asie à la place de l’Oural ?
Cet ouvrage est très riche en informations précises (sur toutes les espèces de poisson, par exemple), notamment en données chiffrées. Il est dommage que la cartographie ait la portion congrue : une seule carte, très générale, oblige le lecteur à de longues recherches pour localiser les lieux cités. Le livre s’achève sur cette question fondamentale : la Volga est-elle d’Europe ou d’Asie ?
Notes :
1) Cf la déclaration de Lénine : « Le communisme, c’est le gouvernement des soviets plus l’électrification de tout le pays » dans Notre situation intérieure et extérieure et les tâches du parti, 1920.
2) Les Russes appellent l’ensemble de ces voies d’eau EGS (Système Unifié à Grande profondeur).Michèle Vignaux, février 2024
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7:49
Carte des travaux et oeuvres d'art réalisés par le New Deal (Living New Deal)
sur Cartographies numériquesLiving New Deal a pour objectif de faire connaître le New Deal et son vaste programme de lutte contre les effets de la Grande Dépression aux États-Unis dans les années 1930. Le site propose beaucoup d'informations (textes, images, chronologies, programmes, acteurs...) avec également des ressources pédagogiques disponibles de la maternelle au niveau K12 (Terminale).
Le New Deal reposait sur des dizaines de programmes et d’agences créés par l’administration Roosevelt et le Congrès américain. Certains de ces projets ont été créés par la loi, d’autres par décret ; certains sont bien connus, d’autres non ; certains ont changé de nom ou ont été modifiés en cours de route ; certains n’ont duré que quelques années, d’autres existent encore. Le site recense une liste complète des programmes, avec pour chacun un résumé de la loi, son agence, ses objectifs et ses réalisations, ainsi que ses acteurs clés et son héritage. Cette recension s'appuie en grande partie sur des sources primaires qui sont citées.
Une carte interactive montre les travaux publics et les œuvres d'art du New Deal. Chaque site est signalé par un point, ce qui donne une idée de l'ampleur des travaux lancés à l'époque (avec une concentration plus grande dans les villes).
Cartographie des travaux et oeuvres d'art réalisés par le New Deal (source : Living New Deal)
Les sites sont classés par catégorie et par agence. Un clic sur la légende permet de sélectionner une catégorie :
- Archéologie et histoire
- Oeuvres d'art
- Installations civiques
- Éducation et santé
- Établissements fédéraux
- Foresterie et agriculture
- Infrastructures et services publics
- Sécurité militaire et civile
- Parcs et loisirs
Pour compléter
En complément, voici une carte de 1935 qui faisait déjà à l'époque la promotion des travaux du New Deal. Intitulée P.W.A in Action, la carte est à découvrir dans la collection Persuasive Maps de la Bibliothèque de l'Université de Cornell (également téléchargeable sur le site du Leventhal Map & Education Center Map). La Public Works Administration ou PWA (Agence des Travaux publics) était un organe gouvernemental créé en juin 1933 dans le cadre du National Industrial Recovery Act de la politique de New Deal, instituée par le président Roosevelt. Remplie d'images colorées, cette carte picturale met en avant les projets financés par l'Administration fédérale. Dans le cadre du New Deal, l'Administration des Travaux Publics a dépensé plus de 6 milliards de dollars en projets entre 1933 et 1938. Le texte qui figure au bas de la carte vaut en soi programme politique :Off relief rolls on to pay rollsA map showing how the Public Works program is Building a Greater Nation - Making jobs for Men and Factories - How it Conserves Resources and Harnesses Rivers - How Finer Transportation is being Created and Land Saved for Better Use
["Des listes d'aide aux listes de travail. Une carte montrant comment le programme de travaux publics construit une nation plus grande, crée des emplois pour les hommes et les usines, comment il préserve les ressources et exploite les rivières, comment des transports plus performants sont créés et des terres préservées pour une meilleure utilisation"]
Le titre de cette notice "Off relief rolls on to pay rolls" renvoie à l'idée qu'il est préférable de gagner de l'argent par son travail que de voir son nom inscrit sur des listes pour obtenir de l'aide. La carte elle-même montre un large éventail de projets dans presque tous les États de l'Union, avec la construction de barrages, de ponts, de systèmes d'égouts, d'écoles, de musées, d'autoroutes, d'hôpitaux, etc. Des étiquettes apparaissent à côté de chaque projet, certaines ayant valeur de slogans :
« LOGEMENT – Autrefois bidonvilles sordides d'Atlanta, maintenant appartements modernes à loyer modique »
« SANTÉ – ??Le plus grand chantier d'ingénierie sanitaire jamais réalisé – les égouts et les usines de traitement de Chicago »,
« ÉCOLES – Pas d'école buissonnière ici : les jeunes de l'Utah étudient dans de nouvelles salles de classe joyeuses ».Une rose des vents portant les initiales « PWA » apparaît en haut à droite, un soleil souriant surgit derrière les nuages ????au large des côtes de Californie et des illustrations des scènes de quelques grands projets sont placées aux coins de la carte.
Voir également cette affiche américaine de la campagne électorale de Roosevelt de 1940 montrant les réalisations du New Deal. Publiée par le Parti travailliste américain (ALP), l'affiche met en comparaison les scènes de misère de l'Amérique de Hoover en 1932 avec les scènes pleines d'espoir des réformes du New Deal, grâce à des salaires plus élevés, des loyers bas et une sécurité sociale.
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Présentation de l'Opportunity Atlas et des problèmes d'interprétation qu'il pose -
14:50
Découvrir le Paris de la Révolution française en arpentant la ville
sur Cartographies numériques
Le « Parcours Révolution » proposé par la Ville de Paris se présente comme un parcours physique, reconnaissable à ses 16 lutrins positionnés dans divers quartiers de la capitale ainsi qu’à sa centaine de clous à bonnet phrygien, fichés dans le sol. Il est également conçu comme un parcours numérique, accessible via une application nomade téléchargeable sur Google Play et Apple Store. Ces dispositifs s’accompagnent de dépliants en papier destinés aux publics éloignés des cultures numériques. En tout, le Parcours propose 123 points d’intérêt répartis dans la ville. Situé à proximité d’une trace plus ou moins visible de la Révolution française, chacun d’entre eux propose de raconter l’histoire du lieu grâce à un petit texte, mais aussi à des images du XVIIIe siècle, toutes issues des collections du Musée Carnavalet-Histoire de Paris. Des photographies permettent, quant à elles, d’entrer dans les lieux inaccessibles au public ou de grossir des détails éloignés.Sur les traces de la Révolution à Paris (Parcours Révolution - Ville de Paris)
À la demande d'Entre-Temps, Guillaume Mazeau, maître de conférences en histoire moderne à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, présente comment a été élaboré et développé cet ensemble de promenades qui dépaysent Paris, qui dépaysent la Révolution.
« La Révolution française dans la rue, une expérience entre enquête et médiation » par Guillaume Mazeau :
- Épisode 1. Aux origines du parcours : ne pas refuser de jouer
Dans un premier épisode, il revient sur les origines du projet. L'occasion de réfléchir à la place de l'historien·ne vis à vis des politiques de mémoire, de s'arrêter sur notre rapport aux lieux, à leur histoire et aux émotions qu'ils peuvent susciter. - Épisode 2. Réécrire l'histoire de la Révolution française entre historiographie et médiation numérique
Il analyse dans ce 2e épisode comment il a été nécessaire de repenser les façons d'écrire cette histoire, au prisme de la crise de l'histoire "révolutionnaire" et des formats numériques du Parcours. - Épisode 3. Rouvrir l'histoire, à la recherche de nouveaux récits
Au programme de ce 3e épisode, la mise en place et en texte des 120 points d'intérêt du Parcours. Quels lieux montrer ? Sur quelles figures insister ? D'un impact de boulet reconstitué place de la Bastille aux ossements de prêtres conservés à l'Institut catholique de Paris, de la citoyenne Lausanne du faubourg Saint-Antoine aux actions des libres de couleur sur la place Dauphine, le Parcours retrace un tableau tout en contrastes, dans l'espace et dans le temps. - Épisode 4. – Continuer à se déplacer
Pour clore ce parcours réflexif, Guillaume Mazeau évoque les publics touchés par l'application, le site et les visites. Comment s'approprient-ils le récit qui leur est proposé ? Quels usages scolaires peuvent être faits du Parcours ? Et en quoi les participant·e·s aux visites guidées relancent et ravivent les questions que se pose l'historien sur la Révolution française ?
Pour compléter
Ce parcours est l'occasion de signaler une ancienne carte murale de l'historien Jean-Paul Bertaud qui décrit Paris pendant la Révolution. Le centre de Paris densément bâti (en rose) y est opposé au Paris des faubourgs peu construits (en jaune) et aux villages et aux champs tout autour (en vert). Cette carte murale à usage scolaire éditée chez Armand Colin est sans doute largement inspirée de cartes de l'époque comme par exemple le Plan de Paris (1789) de M. Pichon, ingénieur géographe. On voit aussi nettement apparaître ce Paris intra muros de l'époque révolutionnaire sur un Plan de la Ville de Paris (1791) "avec sa nouvelle enceinte, levé géométriquement sur la Méridienne de l'Observatoire".
En 1989, au moment de la commémoration du Bicentenaire de la Révolution, François Jarraud à l'époque professeur d'histoire-géographie, avait conçu un logiciel sur le Paris révolutionnaire. Ce ludiciel en noir-et-blanc qui fonctionnait sous DOS appartient aujourd'hui à l'histoire de l'outil informatique. Pour les amateurs de oldies, on le trouve encore sur le site Abandonware (le logiciel nécessite Dosbox pour tourner sous Windows).
On voit ainsi que la notion de parcours pédagogique dans le Paris révolutionnaire peut emprunter différentes voies et que celles-ci peuvent venir considérablement enrichir les "pédagogies de l'histoire".
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- Épisode 1. Aux origines du parcours : ne pas refuser de jouer
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7:00
[Equipe Oslandia] Augustin, développeur sénior
sur OslandiaChaque mois, nous avons le plaisir de vous présenter un membre de l’équipe, aujourd’hui c’est Augustin qui a répondu à nos questions
Diplômé d’un double cursus ingénieur Supelec à Gif-sur-Yvette et d’un Master of Science « Advanced Computing » à Londres, Augustin commence en régie en tant que développeur Java avant de partir dans une agence web parisienne dans laquelle il découvre le front, à une époque où « JavaScript montait très fort ». C’est aussi l’occasion d’acquérir des compétences DevOps via des missions de gestion de la production, mise en production.
En 2015, il quitte son emploi en même temps que la sortie de Firefox OS pour travailler avec une start-up spécialisée dans la personnalisation de l’OS et du roam cooking pour les opérateurs … dont l’aventure se termine prématurément avec l’abandon par Mozilla de Firefox OS … En 2016, il rejoint Oslandia, sans connaitre les SIG mais « convaincu par les choix open source » de l’entreprise.
Augustin travaille beaucoup sur les projets Javascript pour la 3D avec WebGL et maintient deux librairies pour lequelles Oslandia est très impliqué : Py3dtiles (librairie Python) et Giro3D (librairie webGL).
Ses projets emblématiques
Adepte également du PostgreSQL et PostGIS, il est un soutien pour ses collègues sur les problématiques DevOps ou l’optimisation de requêtes PostGIS, un volet DevOps qu’il a également mis à contribution avec Ansible, pour l’infra Oslandia.- Projet avec le Shom (Service hydrographique et océanographique de la Marine) : conception de la base de données et des routines d’exploitation d’un référentiel des profondeurs sous marines (mesures batimétriques).
- Développement d’un visualisateur 3D web pour un leader du transport en France avec des données de bâtiment, d’imagerie, des nuages de point, …
Ansible / Javascript / Typescript / webGL / PostGIS / univers Rust / Python
Sa philosophie« Se questionner sans cesse pour produire du code pérenne, du code propre pour rendre service aux autres… et à moi-même. J’aime aussi beaucoup aider mes collègues et venir en soutien. »
Oslandia en 1 motLiberté dans le sens d‘autonomie et d’esprit d’initiative et d’action mais aussi liberté en lien avec le logiciel libre : la liberté de construire sur ce qu’on produit !
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1:54
A sneak peak at the first SWOT hydrology products
sur Séries temporelles (CESBIO)Pièce jointe: [télécharger]
SWOT, the Surface Water and Ocean Topography mission was successfully launched more than a year ago (Dec 16, 2022). Hydrologists are eagerly awaiting the release of SWOT products, which will allow them to study for the first time the water levels variations of more than a million lakes and rivers around the globe!
A first batch of products from the SWOT mission has been released by NASA and CNES. As explained in the release note, these SWOT products are « at a very early stage, with known limitations ». The hydrology products span only two weeks in April 2023. However, I could not resist to have a look at the data… Hence I downloaded some level 2 hydrology products via the CNES Hydroweb.next portal ( [https:]] ). The datasets are distributed as shapefile and convenient to use. The Level 2 High Rate River Single Pass Vector Product provides river data – including water surface elevation of the river. Here is an example of the surface water elevation of the Oranje river in southern Africa.
Water surface elevation of the Oranje river on April 07, 2023 from SWOTIt is quite amazing to be able to map a river’s elevation profile from satellite measurements. Such data is key to estimate the river discharge [Durand et al] and therefore should enable us to make considerable progress in our understanding of the terrestrial water cycle. SWOT is expected to measure river surface elevation with an accuracy of approximately 10 cm at 100–200 m along-stream resolution [Langhorst et al.]. Several teams are already working to evaluate the actual accuracy depending on the river morphology.
Similarly, the High Rate Lake Single Pass Vector Product provides the surface elevation of lakes. To begin with, I picked four artificial lakes in northern India near Varanasi (Benares). In this case, the lake polygons match well the water surfaces that can be seen in a Sentinel-2 image acquired four days earlier.
Selected lakes in northern India. Background image is a Sentinel-2 false color image captured on 2023 April 05. White lines indicate the lake polygons provided in the SWOT lake product of 2023 April 09.In SWOT products, each lake has an ID. A lake’s attributes including its mean water surface elevation (wse) and uncertainty (wse_u) can be retrieved in a terminal using ogrinfo from a level 2 file:
file="SWOT_L2_HR_LakeSP_(...).zip" id="4520103033" # lake ID
ogrinfo /vsizip/$file -nomd -al -geom=NO -where "lake_id='${id}'"
This is the output from all available preliminary SWOT products at these four Indian reservoirs.
The top panel corresponds to the largest lake (Pipari dam): the data indicate that the water level dropped by 2 meters between April 21 and April 26 (from 168.5 to 166.5 m). This agrees well with the time series of Sentinel-2 images below, which show a reduction of the surface water area from April 20 to May 05 after a period of constant lake area. document.createElement('video'); [https:]]I am a bit more familiar with lakes in the French Pyrenees. There are many cases where SWOT lake polygons (red polygons in the map below) are off the actual lake position, both in the « obs » and « prior » products. Be careful if you use SWOT data in mountain regions!
Some lakes in the north of the map (Bassiès) are correctly geolocated, especially this one (Etang Majeur de Bassiès, 21 hectares): Here, we see a quick increase of the water level after April 21, which is consistent with the snowmelt that happened over the same period as shown below from Sentinel-2 imagery. [https:]]Below is another example in western France near Pressac, where there are many small lakes and ponds. From the SWOT product, I selected 23 lakes with areas ranging from 3 to 19 hectares, all well located.
All lakes follow the same decreasing trend. This may reflect the evolution of the regional water table but a 2 meters drop in two weeks only? Its seems really big for natural lakes. In conclusion, it is really exciting to have access to some SWOT products – even preliminary. Hydrology products are easy to obtain and to work with. This first release has indeed some limitations in lake geolocation but NASA and CNES engineers are probably working hard to improve the data. I look forward to the next release! __Top picture: Oranje river by yakovlev.alexey, CC BY-SA 2.0 [https:]] , via Wikimedia Commons
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19:10
Paysans français, paysans indiens : mêmes combats ?
sur Les cafés géographiquesA quelques jours du Salon de l’Agriculture, le monde agricole français (et même européen) n’en finit pas de manifester son mécontentement. Au même moment, à des milliers de kilomètres de là, des dizaines de milliers de paysans entendent profiter de la tenue prochaine des élections générales en Inde pour converger vers New Delhi afin de protester contre leur situation actuelle. Les contextes sont certes différents mais néanmoins il existe des aspects communs aux deux événements, des aspects relatifs aux raisons de la colère et aux méthodes utilisées pour faire pression sur les autorités.
En France comme en Inde, la méthode choisie pour inciter les pouvoirs publics à tenir compte des revendications du monde agricole vise l’efficacité et le symbole. L’efficacité en bloquant les routes en France, en organisant une nouvelle marche (après celle de 2020-2021) vers New Delhi en Inde. Le symbole avec les tentatives de bloquer les lieux du pouvoir (Paris d’un côté, New Delhi de l’autre). La prise en compte rapide des revendications paysannes en France comme en Inde a empêché la coagulation des mécontentements provenant d’autres secteurs d’activité et des oppositions politiques.
En ce qui concerne les raisons de la colère il y a de nombreuses différences parmi lesquelles l’importance économique et sociale des deux mondes agricoles. En Inde, ce sont « les deux tiers de la population (qui) dépendent directement ou indirectement des revenus agricoles pour leur subsistance » (Le Monde, 20 février 2024). En France, l’agriculture représente certes le troisième excédent commercial après l’aéronautique et les cosmétiques mais sa part dans le PIB français n’était que de 3,4% en 2019 et le nombre d’agriculteurs exploitants est désormais inférieur à 400 000.
Relevons cependant quelques traits communs aux deux situations agricoles et donc à la nature des revendications paysannes en France et en Inde. Cela n’est pas chose aisée car la situation agricole dans chacun des deux pays est marquée par une forte hétérogénéité. Comme en témoigne la diversité du syndicalisme agricole français malgré la prédominance de la FNSEA qui « tient les campagnes » en participant à une sorte de « cogestion » du système agricole national dominé par l’agriculture intensive. Comme en témoigne également la réponse du gouvernement indien qui propose de soutenir la diversification agricole, ce dont devraient profiter le Penjab et l’Haryana, deux riches régions agricoles, productrices de riz et de blé, d’où est partie la nouvelle marche vers la capitale.
Deux traits communs principaux sont observables dans les crises « paysannes » en Inde et en France : la question du revenu des agriculteurs et la question environnementale. A l’évidence, le cœur de la colère paysanne réside, ici et là, dans le niveau du revenu et la volatilité des cours. En Inde, la crise de 2020-2021 avait pour objectif le retrait de trois lois de libéralisation des marchés agricoles. Toutes les promesses n’ayant pas été tenues, la crise agraire actuelle s’inscrit dans le même sillon que la crise précédente avec la revendication de tarifs minimum pour toutes les productions agricoles. Du côté français, la demande d’un revenu « décent » pour l’ensemble des agriculteurs constitue la priorité n°1 de la panoplie des revendications. Pour cela, la dérogation aux 4% de terres non cultivées ainsi que le respect de la loi EGalim (Loi « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable », promulguée en 2018) apparaissent comme des réponses favorables tout en étant insuffisantes.
Deuxième trait commun à l’origine, au moins partielle, de la crise agraire dans les deux pays : la question environnementale. En Inde, les difficultés de la grande majorité des paysans se sont intensifiées avec le changement climatique et notamment le caractère de plus en plus erratique des précipitations et de la mousson. « Le modèle issu de de la révolution verte instaurée dans les années 1960 n’est plus tenable » (Le Monde, 20 février 2024). Le mode de production intensif a eu des conséquences environnementales catastrophiques : pollutions durables des sols, assèchement des nappes phréatiques, etc. D’où des solutions envisagées comme le soutien financier à la diversification de la production. Mais c’est tout un mode de production qui est à repenser. En France, la question environnementale se déploie largement à l’échelle européenne avec le Green Deal (Pacte vert), cet ensemble législatif qui doit permettre à l’Union européenne de respecter l’accord de Paris et donc de limiter les effets du réchauffement climatique. Aujourd’hui, le vent est devenu favorable à la « pause réglementaire ». La flambée des prix de l’énergie, la hausse des taux d’intérêt et la fin du gaz russe bon marché ont donné le signal des contestations du Pacte vert européen. En accédant aux demandes de la FNSEA, en reculant sur la protection de la santé et de la biodiversité, le gouvernement favorise d’une certaine façon les critiques sur la transition agroécologique d’autant plus que les sondages sur les élections européennes de juin 2024 semblent conforter les appels à une pause écologique et à la « souveraineté alimentaire ».
Daniel Oster, février 2024
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17:55
Atlas climatique interactif Copernicus
sur Cartographies numériques
L'Atlas climatique interactif Copernicus (Atlas C3S) est une application web sur le changement climatique qui permet une exploration des tendances passées et des changements projetés du climat à l'échelle mondiale. L'Atlas C3S est organisé en trois panneaux principaux (information, sélection et affichage) :- le panneau d'information (a) affiche les informations (titre et description complète) de la sélection
- le panneau de sélection (b) permet de sélectionner l'ensemble de données, la variable/l'indice et la dimension d'analyse
- Le panneau d'affichage (c) affiche différents produits climatiques interactifs associés à la sélection, tels que des cartes montrant des informations spatiales ou des séries chronologiques, des bandes et d'autres produits affichant des informations régionales pour des périodes prédéfinies.
Le principal intérêt de cet Atlas est de faciliter l'évaluation changement climatique à l'échelle mondiale et par grandes zones régionales à partir d'indicateurs simples et pour différents périodes. L'Atlas C3S comprend des informations sur 30 variables et indices (extrêmes) organisés en différentes catégories (chaleur et froid, humidité et sécheresse, vent et rayonnement, neige et glace, océan et circulation). Il est possible d'envisager différents scénarios de réchauffement climatique (à +1,5°, 2°, 3° et 4°). Le choix « Tendances » permet de sélectionner deux périodes (1950-2020 et 1991-2020) comme références pour analyser des tendances à long ou moyen terme.
Pour les jeux de données de projection climatique, outre les périodes historiques communes aux observations et aux réanalyses, la dimension « climatologie et changements » permet d'explorer les périodes futures (long, moyen et long terme, définies comme 2021-40, 2041-60 et 2081-2100) dans différents scénarios d'émissions (RCP ou SSP selon l'ensemble de données), avec des mois ou des saisons d'intérêt spécifique. Une dimension supplémentaire de l’analyse concerne les « niveaux de réchauffement planétaire » (GWL) pertinents pour les politiques, largement utilisés dans le rapport AR6 du GIEC.
L'Atlas C3S s'inspire de l' Atlas interactif du GIEC (GIEC-WGI) et peut être considéré comme son héritier direct.
Il est prévu que l’ensemble des données de l’Atlas climatique soit bientôt publié dans le Copernicus Climate Data Store. Voir en attendant les données déjà mises à disposition sur Github par l'Atlas du GIEC
Voir le Guide de l'utilisateur pour une prise en main plus approfondie.
La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
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Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
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Copernicus : accès libre et ouvert aux cartes concernant la couverture des sols (2015-2019)
FABDEM, un nouveau modèle d'élévation dérivé des données Copernicus (GLO-30 DEM)
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14:28
Appel à communications – Journée d’étude CFC 2024 : “Cartographie et cinéma” – date butoir : 1er mai 2024
sur Cartes et figures du mondeJOURNÉE D’ÉTUDES DE LA COMMISSION D’HISTOIRE DU COMITÉ FRANÇAIS
DE CARTOGRAPHIE
Vendredi 6 DÉCEMBRE 2024
INHA – SALLE VASARI
Dans le prolongement de la rencontre organisée le 25 novembre 2023 autour des croisements entre art et cartographie, la Commission Histoire du Comité Français de Cartographie organise le 6 décembre 2024 une Journée d’études intitulée « Cartographie et cinéma ».
Comme chacun le sait, le cinéma, principal média de fiction développé au cours du XXe siècle, a été dès son origine tourné vers la représentation des espaces et des paysages les plus divers à la surface de la planète. La cartographie, sous toutes ses formes, a été mobilisée dans les multiples tentatives pour transformer les lieux et les espaces géographiques en un ensemble de supports et de foyers narratifs. La Journée d’études proposée par la Commission Histoire du Comité Français de Cartographie a pour ambition d’explorer quelques-unes des modalités de la présence de la cartographie dans l’histoire du cinéma de fiction ainsi que dans les opérations cinématographiques.
1/ Une première piste de travail sera celle, classique, de l’analyse des formes de la présence et de l’utilisation des cartes elles-mêmes (et des autres objets cartographiques, comme par exemple les globes) dans les films. Les objets cartographiques comme éléments de décor, comme images du territoire dans lequel l’action va se dérouler, ou encore comme outils de navigation, instruments de conquête militaire, ou embrayeurs d’opérations de mémorisation, etc., apparaissent à des moments stratégiques du déroulement de la narration cinématographique. Le sens et la portée de ces apparitions, parfois furtives d’ailleurs, peuvent faire l’objet d’investigations spécifiques, à partir d’études de cas.
2/ On peut envisager également un second type de contributions, au sein desquelles c’est le cinéma lui-même, dans la diversité de ses dispositifs matériels de production et de diffusion, qui ferait l’objet d’investigations et d’analyses cartographiques. Par exemple : la cartographie des lieux de tournage, la cartographie des salles de projection, ou celle des festivals, etc. Le cinéma étant envisagé ici comme une industrie culturelle obéissant à une géographie spécifique. Mais aussi, dans une perspective voisine, il est possible de s’intéresser aux lieux, réels et imaginaires, représentés dans les films, et d’en interroger la cartographie.
3/ Une troisième piste de contributions possibles est plus théorique. Il s’agit, dans cette perspective, d’interroger la cartographie, dans ses différentes formes et opérations, comme un modèle possible pour la fabrication des narrations cinématographiques, et pour la compréhension des opérations filmiques. On connaît, par exemple, l’importance de la réflexion sur les atlas pour la définition des opérations de montage chez Eisenstein. La cartographie peut-elle, de manière générale, servir de modèle aux cinéastes ?
4/ Enfin une quatrième piste de contributions, dans le prolongement de la précédente, pourrait considérer la carte (et les objets cartographiques) comme l’objet même de la fiction cinématographique, et pas seulement comme un support ou un outil à l’intérieur des stratégies narratives du cinéma.
Cette Journée d’études, qui sera également l’occasion d’inviter quelques spécialistes de la question, est ouverte à toutes et tous.
Bibliographie
- Teresa Castro, La pensée cartographique des images. Cinéma et culture visuelle, Aléas 2011.
- Tom Conley, Cartographic Cinema, The University of Minnesota Press, 2007.
- The Cartographic Journal, n° special “Cinematic Cartography”, Vol. 46, 2001, 2009.
- Cinétrens, n° spécial “Cartographie”, n° 2, 2016.
Modalités pratiques
Les propositions de communication (environ 1500 signes), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à envoyer avant le 1er mai 2024 à l’adresse suivante: catherine.hofmann@bnf.fr.
Le comité de sélection se réunira en début juin et communiquera les résultats de l’appel à communication courant juin. Les communications retenues auront vocation à être publiées dans un numéro de la revue du Comité français de cartographie, Cartes & Géomatique, au courant de l’année 2025.
Appel-a-communications-pour-la-JE-CFC-2024-Cartographie-et-cinemaTélécharger
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11:08
Une carte animée des opérations militaires en Europe pendant la 2nde Guerre mondiale
sur Cartographies numériquesCette cartographie animée reconstitue jour par jour les conquêtes territoriales de l'Allemagne hitlérienne puis, à partir de 1943, la poussée des armées alliées jusqu'à l'effondrement du IIIe Reich. Le principal intérêt de cette animation est de donner une représentation visuelle extrêmement précise des conquêtes territoriales en indiquant le nombre de soldats engagés et les faits marquants à chaque instant de la guerre : une sorte de récit visuel du conflit par la carte. La vidéo est agrémentée d'une bande sonore restituant des discours d'époque. Les couleurs tranchées permettent de reconnaître facilement les belligérants regoupés ici en trois camps (Allemagne nazie en noir, Américains en bleu, Soviétiques en rouge), alors que les Etats-Unis et l'URSS étaient encore alliés à l'époque. Ce faisant, la vidéo déroule un certain narratif autour de l'avancée rapide des Soviétiques à l'est par rapport aux Américains à l'ouest : une sorte de course à Berlin préfigurant les rivalités de la Guerre froide.
World War II Every Day with Army Sizes (source : vidéo Youtube de @stoferr)
L'auteur de cette carte animée (@stoferr) dit avoir mis un an pour rassembler toutes les informations et réaliser le montage vidéo. Il est l'auteur d'autres timelapses à vocation informative sur la Seconde guerre mondiale qu'il met à disposition sur Youtube. Le grand nombre d'informations réunies dans cette vidéo n'empêche pas des erreurs ou approximations comme par exemple la Corse qui reste encore allemande en mai 1945 : un oubli certainement de l'auteur qui se dit prêt à faire des modifications si besoin. Cette dataviz animée met bien en évidence les grandes dynamiques, sans négliger certains encerclements que l'on aurait du mal à percevoir sans une carte animée. Il est possible de faire des arrêts sur image à des moments-clés du conflit et de s'interroger sur les pistes d'interprétation possibles générées conjointenement par l'animation graphique, les textes et la bande son (pas toujours convergents, en tout cas source de plusieurs lectures possibles). Ce type de cartographie grand public n'est pas sans poser des questions sur le message qui est délivré.
La carte animée a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux (notamment X-Twitter) et a suscité des avis très divergents, soit pour en célébrer la précision des informations et l'efficacité visuelle, soit pour en dénoncer le message simplificateur voire tendancieux. Elle pose la question des narratifs que l'on met derrière ce type de carte animée. Pour certains, elle permet de montrer l'essentiel de l'effort de résistance puis de reconquête par l'Armée Rouge. Même si le débarquement allié n'avait pas eu lieu, l'Allemagne battait déjà en retraite. Pour d'autres au contraire, la carte ne montre pas tout l'effort industriel américain. Elle occulte le débarquement en Afrique du Nord, l’effort anglo-américain sur l’Atlantique et l’aide matérielle des Etats-Unis à l’égard de l’Armée Rouge notamment au Moyen-Orient. Surtout elle se limite au front européen et ne montre pas le front dans le Pacifique, donnant une vue très partielle des opérations à l'échelle mondiale. Résumer une guerre mondiale par une carte européenne peut sembler un peu dérisoire. D'aucuns soupçonnent la vidéo de nourrir un certain révisionnisme poutinien vis à vis de la Seconde guerre mondiale. Il est probable que cela ne faisait pas partie des intentions de l'auteur, mais en circulant massivement sur Internet, la carte animée se voit accompagnée de nombreux commentaires et faire l'objet de détournements possibles.
Elle fournit en tout cas un bon exemple pour s'interroger sur l'intérêt et les limites de la cartographie animée pour rendre compte d'un conflit. Cela fait écho aujourd'hui au storytelling des cartes de suivi du front en Ukraine qui tentent de résumer le conflit aux pertes ou aux gains territoriaux réalisés chaque jour par les belligérants.Articles connexes
L'histoire par les cartes : les archives du Musée mémorial de l'Holocauste à Washington
L'histoire par les cartes : cartographier la déportation des Juifs de FranceDes images aériennes déclassifiées prises par des avions-espions U2 dans les années 1950
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La carte, objet éminemment politique. L'annexion de quatre territoires de l'Ukraine par la Russie
Ukraine : comment cartographier la guerre à distance ?
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Protomaps, stockez vos pyramides de tuiles plus simplement
sur Makina CorpusPrésentation d'un nouveau format de stockage de tuiles cartographiques
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Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)
sur Cartographies numériquesSource : Les stations de montagne face au changement climatique (Rapport de la Cour des comptes, février 2024)
Synthèse du rapport
Si la France est une destination majeure pour le tourisme hivernal (2e rang mondial après les Etats-Unis), le modèle économique du ski français s’essouffle. Ce phénomène est accentué par le changement climatique qui se manifeste en montagne de manière plus marquée qu’en plaine, avec une hausse des températures, en accélération depuis les années 2010. Inégalement vulnérables en fonction de leur exposition au risque climatique, du poids de l’activité économique et de la surface financière de l’autorité organisatrice, toutes les stations seront plus ou moins touchées à horizon de 2050. Quelques stations pourraient espérer poursuivre une exploitation au-delà de cette échéance. Celles situées au sud du massif des Alpes seront en revanche plus rapidement touchées que les autres. Avec une gouvernance centrée sur l’échelon communal et des regroupements insuffisants, l’organisation actuelle ne permet pas aux acteurs de la montagne de s’adapter aux réalités du changement climatique à l’échelle d’un territoire pertinent. Afin de permettre l’adaptation dans une approche non concurrentielle, les très fortes inégalités entre stations et le montant important des fonds publics déjà mobilisés justifieraient la mise en place d’une solidarité financière entre collectivités. Ainsi, devrait être mis en place d’un fonds d’adaptation au changement climatique destiné à financer les actions de diversification et de déconstruction des installations obsolètes, alimenté par la taxe locale sur les remontées mécaniques.
Schéma systémique concernant l'altération du moteur de la croissance des stations de ski au début du XXIe siècle
(source : Rapport de la Cour des comptes, février 2024)
Récapitulatif des recommandations- Mettre en place un observatoire national regroupant toutes les données de vulnérabilité en montagne accessibles à tous les acteurs locaux (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Faire évoluer le cadre normatif afin que les autorisations de prélèvements d’eau destinés à la production de neige tiennent compte des prospectives climatiques (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Formaliser des plans d’adaptation au changement climatique, déclinant les plans de massifs prévus par la loi Climat et résilience (autorités organisatrices, ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Conditionner tout soutien public à l’investissement dans les stations au contenu des plans d’adaptation au changement climatique (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, régions, départements).
- Mettre en place une gouvernance des stations de montagne ne relevant plus du seul échelon communal (ministère de l’intérieur et des outremer, collectivités territoriales).
- Mettre en place un fonds d’adaptation au changement climatique destiné à financer les actions de diversification et de déconstruction des installations obsolètes, alimenté par le produit de la taxe sur les remontées mécaniques (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, ministère de l’économie et des finances et de la souveraineté industrielle et numérique).
Données disponibles sur les stations de skiS'il n'existe pas encore de véritable observatoire national permettant de regrouper toutes les données, le site du Stationoscope du massif des Alpes permet d'obtenir des informations sur les types de station, leurs altitudes moyennes, leurs remontées mécaniques, leur mode de gestion. Les données téléchargeables sous forme de fichier Excel concernent l'ensemble des massifs montagneux en France.
Aperçu de l'interface de consultation du site du Stationoscope du massif des Alpes
Une base mondiale des stations de ski est disponible sur le site Openskimap, qui reprend les données collaboratives d'OpenStreetMap. Concernant les stations en Europe, l'Agence européenne de l'environnement fournit une cartographie des massifs montagneux en Europe (fichier shp à télécharger).Voir également le site Esquiades.com qui rassemble les cartes de grands domaines skiables dans le monde.
Pour compléter
« Les stations de ski vont-elles disparaître avec le réchauffement climatique ? » (Huffington Post). Une nouvelle étude donne l’alerte sur l’avenir des stations de ski européennes avec le réchauffement climatique. L’étude publiée dans Nature Climate Change n’annonce rien de bon pour celles situées sur le continent européen. Elles représentent la moitié des stations de ski dans le monde et sont toutes menacées par la raréfaction de la neige à cause du réchauffement climatique. Dans un scenario à +4 °C, la quasi-totalité d’entre elles devraient faire face à un manque de neige malgré l’utilisation de la neige artificielle.
« Dans les Alpes, des vacances au ski de plus en plus élitistes » (Le Monde). Des résidences et des commerces plus luxueux, des forfaits de plus en plus chers, des prix de l’immobilier prohibitifs. Avec la « montée en gamme » des grandes stations d’altitude, la clientèle française ne cesse de se réduire.
« Les stations de ski fantômes : mythes et réalité d’un angle mort de la géographie du tourisme » par Pierre-Alexandre Metral (Les Cafés géographiques). La « fin touristique » : normalité ou anomalie ? Pourquoi un domaine skiable ferme-t-il ? Quelle est la géo-histoire du phénomène de fermeture ? Les stations fantômes sont-elles réellement des stations ? Une incarnation de la station fantôme : la friche touristique. Vers la fin des friches touristiques ? La reconversion des anciennes stations de ski.
« Dans les Hautes-Alpes, les stations de ski à l’épreuve du changement climatique » (The Conversation). Une diversification ski-centrée. Une diversification hésitante. Des usages spontanés par les usagers.
« Les stations de ski survivent au changement climatique. Avec plus d'argent et moins de neige » (Bloomberg). Les stations de ski disposant de plus de ressources financières, situées à une altitude plus élevée ou dont la plupart des pistes sont orientées vers le nord sont en principe mieux placées pour résister aux chocs du réchauffement climatique, selon une étude. Le changement climatique n’est donc pas la fin pour l’industrie, mais seuls les plus aptes survivront.
« Production de neige : le piège de la dépendance pour les stations de ski ? » (The Conversation). Dans un article scientifique récemment publié, les auteurs ont décrypté les mécanismes de dépendance présents dans l’industrie des sports d’hiver vis-à-vis de cette production de neige. Voici les principaux enseignements de notre recherche.
« On ne peut pas abandonner le ski" : dans les Pyrénées-Orientales, la station de Font-Romeu à fond sur la neige artificielle » (France Info). Dans un département confronté à une sécheresse historique, la station réalise une de ses meilleures saisons. Et compte sur ses canons pour survivre jusqu'en 2050.
« Les stations de ski, c’est fini ? » (France Culture). "Partir à la neige", c’est peut-être bientôt terminé. Changement climatique, disparition de la neige, sites inadaptés, la période de gloire des stations touche-t-elle à sa fin ? Et pourquoi les politiques de l’après-guerre ont-elles vendu à tout prix le rêve des fameuses vacances à la neige ?
« Avec les JO d’hiver 2030, les Alpes sont sur la mauvaise pente » (Libération). En concentrant les moyens sur une infime partie du massif pour seulement quinze jours de compétition, les Jeux risquent d’aggraver les fractures territoriales et freiner l’adaptation de la région au réchauffement climatique. Un total contresens, estime la présidente de l’ONG Mountain Wilderness France, Fiona Mille.
Du blanc sur beaucoup de vert, l'image des stations avec neige artificielle en hiver (France Inter).
« Dessinateur de pistes : un métier qui sent bon le sapin » (Graphein). Pierre Novat est le dessinateur de plans de pistes de ski français. De l'autre côté de l'Atlantique, même métier pour un seul et unique homme à l'origine des plans des meilleures pistes de ski américaines : James Niehues.
Cartes en 3D des grands domaines skiables dans le monde (Esquiades.com).
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La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »
Comment le changement climatique a déjà commencé à affecter certaines régions du mondeQuels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
Cartographier les espaces du tourisme et des loisirs
- Mettre en place un observatoire national regroupant toutes les données de vulnérabilité en montagne accessibles à tous les acteurs locaux (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
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16:26
ICHC Map Curators Meeting in Paris, June 29th, 2024
sur Cartes et figures du mondeThe map curators will gather in Paris at the Bibliothèque nationale de France (site Richelieu) for a day long meeting leading up to the International Conference on the History of Cartography, with the support of the Comité français de cartographie.
Program
ICHC-Map-Curators-Meeting-programTélécharger9:00-9:45 9:45-10:00 Registration, coffee Welcome, Eve Netchine, Head of the Maps Department, BnF
Introduction, Marcy Bidney10:00-11:00 Identifying fakes: Presentation and discussion Dr. Thomas Horst, Bayerische Staatsbibliothek 11:00-12:00 Born Digital Maps: Marcy Bidney, American Geographical Society Library – Considerations in Collecting Born Digital Maps. Pierre Bonneau, Bibliothèque Nationale de France – Keeping Pace: Exploring New Methods to Preserve Today’s Digital Maps at the Bibliotheque Nationale de France. 12:00-1:00 Tours of the BnF Richlieu Site 1:00-2:00 Lunch in the BnF cafeteria 2:00-3:00 The Use of AI for Map Collections: Katherine McDounough, Senior Research Fellow, The Alan Turing Institute – Machines Reading Maps – Unlocking Unique Information From Large Collections of Historical Maps Using AI 3:30-5:00 Tours of the cartographic collections held in the Archives Nationales and Service Historique de la Défense About the tours
Everyone will participate in the tour of the BnF as it can be broken up into two groups.For the tours of the Archives Nationales and the Service Historique de la Défense, you will need to choose one, there is not the possibility to do both tours.
The tour of the Archives Nationales at the Pierrefite-sur-Seine site will highlight the facilities dedicated to the conservation of maps.
The tour of the Service historique de la Défense will highlight the military cartographic archives
Registration
Please register for the meeting here: [https:]]Lodging
If you will be staying in Paris, you are urged to make your hotel booking as soon as possible as hotels are booking up quickly due to the Summer Olympics. Here are three suggestions for hotels which are located near Gare de Lyon.
Hotel Cost Website CitizenM Paris Gare de Lyon 165€ https://www.citizenm.com/hotels/europe/paris/paris-gare-de-lyon-hotel Hotel Mercure Paris Bastille Saint Antoine 150€ https://all.accor.com/hotel/8652/index.en.shtml Hotel des Arts-Bastille 145€ [https:]] Transportation
Trains run regularly between Paris and Lyon. The train ride between the cities is approximately 2 hours, with an additional 30 minutes or so to arrive at the BnF in Paris.Venue
Bibliothèque nationale de France, site Richelieu
Département des Cartes et plans
5 rue Vivienne 75002 Paris
See the location map below
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15:14
Itérations vers le DDD et la clean architecture (1/2)
sur Makina CorpusPourquoi et comment avons nous fait le choix de faire évoluer la conception de nos projets Symfony, et quelles erreurs avons-nous faites??
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11:31
Oslandia recrute : H/F Assistant(e) administratif et comptable
sur OslandiaOSL2402A – H/F Assistant(e) administratif et comptable OslandiaOslandia est une société de service en informatique spécialisée dans les logiciels de système d’information géographique opensource. SAS générant un chiffre d’affaires d’environ 2M€, Oslandia organise son activité autour de 4 types de prestations : conseil, développement, support et formation. Forte de 15 années d’existence, la société compte aujourd’hui 26 collaborateurs, dont 23 de profil ingénieurs-développeurs, répartis en télétravail sur toute la France. L’organisation interne et le modèle managérial de l’entreprise reposent à la fois sur une forte autonomie des collaborateurs et un modèle collaboratif à distance approfondi induisant une implication individuelle forte dans le projet d’entreprise. Valeurs de l’open source, excellence technique, transparence, entraide et cohésion d’équipe font partie des ingrédients forts de la culture d’entreprise.
Oslandia dispose de plusieurs fonctions supports dont un directeur, une directrice administrative, financière et RH. Ces fonctions support sont complétées par plusieurs rôles contribuant au pilotage et à l’organisation de l’activité : responsable de production ou membres du comité RH.
Nous recherchonsOslandia recherche un(e) assistant(e) administratif et comptable à temps plein basé(e) sur la région IDF, en télétravail.
Missions confiéesVous serez amené.e à travailler en étroite collaboration avec la directrice administrative et financière basée sur la région Parisienne, sur les missions décrites ci-dessous. Le poste est en 100 % télétravail avec possibilité de coworking ponctuellement.
Comptabilité- Banque (état de rapprochement, cession créance BPI, réglements, …) ;
- Facturation client (établir les factures, déposer les factures sur les plateformes appropriées, relance, encaissements) ;
- Factures/NDF (saisie des factures, vérification des ndf, préparation des OD paie et tva) ;
- Vérifications comptables (lettrage, aide à l’élaboration de la situation semestrielles et clôture comptable annuelle) ;
- Déclarations (DES, CMIE, préparation TVA) ;
- Matériel (suivi du matériel Oslandia et collaborateur sur l’ERP, commandes du matériel).
- Paie (transmission au cabinet comptable, vérification, classement…) ;
- Gestion admin des entrées et sorties des colloborateurs (DPAE, affiliation mutuelle et prévoyance, maj dossiers individuels, visites médicales, conformité électriques, …) ;
- Saisie des éléments de tableau indicateurs RH (absences, salaires, données du contrat de travail …).
- Qualification et affectation des appels et mails entrants ;
- Gestion du courrier (scan, transfert, …) ;
- Classement des documents comptables ;
- Gestion administrative : location de salle, achats et gestion des stocks ;
- Organisation logistique de séminaires et événements ;
- Relations clients et fournisseurs ;
- Gestion administrative de l’activité formation d’Oslandia (définition du besoin, courriers, …).
Au-delà de votre formation (Niveau BAC ou BAC+2 Comptabilité/Gestion/Administratif), nous serons davantage attentifs aux compétences acquises par l’expérience dans des fonctions proches ou similaires.
- Travail à distance
- Comptabilité
- Administration du personnel
- Maîtrise des logiciels bureautiques
- Adaptabilité aux outils numériques
- Organisation
- Rigueur
- Autonomie
- Sens du service
- Capacité à gérer plusieurs projets en même temps
- Réactivité et gestion des priorités
- CDI en 100 % télétravail avec possibilité de coworking
- Localisation en Île de France
- 37h hebdomadaire, non-cadre avec accord collectif ( 1RTT / mois )
- Temps plein, possibilité de temps partiel 80 %
- Rémunération entre 27 et 30 K€ annuels en fonction du profil et de l’expérience
- Poste à pourvoir rapidement
Oslandia est une société au modèle organisationnel atypique, avec des valeurs affirmées et une cohérence forte entre son objectif de développement des outils OpenSource et son mode de fonctionnement interne.
Nous offrons un pack de rémunération composé notamment des aspects suivants :
- Salaire en fonction de l’expérience
- Transparence salariale interne
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prise en charge à 75% par l’entreprise
Effectuez votre candidature par l’intermédiaire de notre formulaire dédié. La référence de l’annonce est OSL2402A
Nous vous demandons notamment :
- Un CV détaillé et à jour
- Un texte présentant votre motivation à nous rejoindre
Nous reviendrons vers vous sous peu si votre candidature retient notre attention.
Notre processus de recrutement est présenté sur notre page web et vous sera explicité lors des premiers entretiens. Il comporte plusieurs entretiens individuels avec différents collaborateurs de notre équipe, sur des aspects techniques ainsi que de savoir-être. À l’issue de processus, nous mettons en place un plan d’intégration personnalisé qui vous permet une arrivée la meilleure possible parmi nous.
Nous avons hâte de vous rencontrer, alors n’hésitez pas !
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7:00
ZFE.green, faciliter la logistique urbaine durable
sur OslandiaUne loi d’août 2021 rend la mise en place obligatoire des ZFE (Zone à Faibles Émissions) dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants avant le 31 décembre 2024. A l’initiative du groupement d’acteurs privés et publics InTerLUD (Innovations Territoriales et Logistique Urbaine Durable), l’application ZFE.green permet aux professionnels de disposer d’informations précises et de visualiser rapidement les contraintes de circulation des ZFE-m (-mobilité) spécifiques à chaque territoire.
En entrant les caractéristiques de son véhicule, le type de vignette Crit’Air mais aussi la nature de son activité, le professionnel accèdera aux ZFE-m actives et en projet et identifiera très rapidement les zones à circulation autorisées ou interdites.
L’application permet par ailleurs de visualiser son itinéraire de circulation avec les ZFE-m traversées et un itinéraire bis sans ZFE-m.
Itinéraire de circulation : Itinéraire bis sans ZFE-m : Origine du projetLe projet ZFE.green s’inscrit dans le cadre d’un programme CEE – Certificat d’Economie d’Energie incitant les entreprises de certains secteurs tels que celui de l’énergie, à compenser leur impact en finançant des projets générant des économies d’énergie. InTerLUD a souhaité mettre en œuvre un outil pour faciliter la logistique urbaine durable et s’est pour cela entretenu avec les collectivités et les fédérations de professionnels (logisticiens mais aussi artisans) afin de signer une charte pour une logistique plus douce. InTerLUD souhaitant privilégier les technologies open source et open data, s’est entouré d’ALLOHOUSTON et d’Oslandia pour la mise en œuvre technique du projet.
Les acteurs du projet- ALLOHOUSTON est venu en conseil pour proposer un outil sur mesure à InTerLUD : interview des utilisateurs, ateliers, conception fonctionnelle, …
- Oslandia a apporté son expertise sur les volets cartographiques et calcul d’itinéraires.
- ALLOHOUSTON : framework MeteorJS, front en ReactJS, OpenLayers, Mongo DB
Oslandia : fonds de carte IGN, PG routing pour le calcul d’itinéraires, PostgreSQL
Aurélien Debacq, Co-fondateur ALLOHOUSTON « Oslandia a apporté son expertise technique à la fois dans la conception technique de l’ensemble, dans le choix des data, des référentiels, le choix des librairies à utiliser. Oslandia travaille sur la nouvelle géoplateforme de l’IGN et c’est une voie envisagée pour une évolution future »
Le développement technique a débuté le 1er semestre 2022 pour une utilisation effective en septembre 2022.
La deuxième phase du programme CEE InTerLUD, co-porté par le Cerema, Logistic Low Carbon et Rozo a été lancée fin 2022 sous l’appellation CEE LUD+. ALLOHOUSTON et Oslandia poursuivent leur collaboration sur ce programme
A terme, l’application ZFE.green devrait être versée en open source à la communauté.
Plus d’infos
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16:56
Déplacer une entité dans QGIS
sur GeomatickCe tutoriel QGIS porte sur la numérisation d’un vecteur. Il s’agit de déplacer une entité d’une couche vectorielle dans QGIS. La manipulation des données géographiques s’appuie sur l’exemple des départements français. Alors, comment déplacer une entité sur QGIS ? I. Vecteur utilisé pour l’exemple d’édition Le vecteur utilisé pour l’exemple… Continuer à lire →
L’article Déplacer une entité dans QGIS est apparu en premier sur GEOMATICK.
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7:00
La qualité logicielle dans QGIS
sur OslandiaSelon la définition de la qualité logicielle qu’en donne Wikipédia
Une appréciation globale de la qualité tient autant compte des facteurs extérieurs, directement observables par l’utilisateur, que des facteurs intérieurs, observables par les ingénieurs lors des revues de code ou des travaux de maintenance.
J’ai fait le choix dans cet article de ne parler brièvement que des seconds. La qualité d’un logiciel et plus précisément QGIS ne se limite donc pas à ce qui est décrit ici. Il y aurait encore beaucoup à dire sur:
- La prise en compte des retours utilisateurs,
- le processus de rédaction de la documentation,
- la gestion de la traduction,
- l’interopérabilité via l’implémentation des standards,
- l’extensibilité permise par une API toujours plus riche,
- la réversibilité et la résilience du modèle open source…
Ce sont des sujets qui nous tiennent à coeur, mais qui mériteraient chacun leur propre article.
Je me concentrerai ici sur la problématique suivante : QGIS est un logiciel libre et permet à quiconque doté des compétences nécessaires de modifier le logiciel. Mais comment s’assurer alors que les multiples propositions de modifications du logiciel contribuent bien à son amélioration et ne portent pas préjudice à sa maintenance future?
L’auto-disciplineLes développeurs contribuant au code de QGIS n’appartiennent pas tous à la même organisation. Ils ne vivent pas tous dans le même pays, n’ont pas forcément la même culture et ne partagent pas forcément les mêmes intérêts ou ambitions pour le logiciel. Ils partagent cependant la conscience de modifier un bien commun et l’envie d’en prendre soin.
Cette conscience transcende la conscience professionnelle, le développeur n’a pas seulement une responsabilité vis à vis de son employeur, mais aussi envers l’ensemble de la communauté d’utilisateurs et de contributeurs du logiciel.
Cette auto-discipline est le fondement de la qualité des contributions d’un logiciel comme QGIS.
Cependant, l’erreur est humaine et il est indispensable de procéder à des vérifications lors de chaque proposition de modification.
Les vérifications automatiquesÀ chaque proposition de modification (appelées Pull Request ou Merge Request ), la plateforme GitHub de QGIS lance automatiquement un ensemble de vérifications automatiques.
Exemple de proposition de modification
Résultat des vérifications automatiques sur une proposition de modificationLa première de ces vérifications est de construire QGIS sur les différents systèmes sur lesquels il est distribué (Linux, Windows, MacOS) en intégrant la modification proposée. Il est inconcevable d’intégrer une modification qui empêcherait de construire l’application sur l’un de ces systèmes.
Les testsLa première problématique posée par une proposition de modification est la suivante « Comment être sur que ce qui va être introduit ne casse pas ce qui existe déjà ? ».
Pour valider cette assertion, on s’appuie sur des tests automatiques. Il s’agit d’un ensemble de micro-programmes que l’on nomme tests, dont le seul but est de valider qu’une partie de l’application se comporte comme attendue. Par exemple, il existe un test qui valide que lorsque l’utilisateur ajoute une entrée dans une couche de donnée, alors cette entrée est ensuite bien présente dans la couche de donnée. Si une modification venait à casser ce comportement, alors le test échouerait et la proposition serait refusée (ou plus vraisemblablement corrigée).
Cela permet notamment d’éviter les régressions (on les appelle très souvent tests de non régression) et aussi de qualifier le comportement attendu.
Il y a approximativement 1,3 Millions de lignes de code pour l’application QGIS et 420K de lignes de codes de tests, soit un rapport de 1 à 3. La présence de tests est obligatoire pour l’ajout de fonctionnalité, par conséquent la quantité de code tests augmente avec la quantité de code applicatif.
En bleu le nombre de lignes de code dans QGIS, en rouge le nombre de lignes de tests
On compte à l’heure actuelle dans QGIS plus de 900 groupes de tests automatiques qui s’exécutent pour la plupart en moins de 2 secondes, pour un temps d’exécution total d’environ 30 minutes.
On constate par ailleurs que certaines parties du code de QGIS – les plus récentes – sont mieux couvertes par les tests que d’autres plus anciennes. Les développeurs s’efforcent au fur et à mesure d’améliorer cette situation pour résorber la dette technique.
Les vérifications de formeDe manière analogue à l’utilisation d’un correcteur orthographique lors de la rédaction d’un document, on procède à un ensemble de vérifications de forme sur le code source. On vérifie par exemple que la proposition de modification ne contient pas de mots mal orthographiés ni de mots « bannis », que la documentation de l’API a bien été rédigée ou encore que le code modifié respecte certaines règles de forme du langage de programmation.
Nous avons eu l’occasion récémment d’ajouter une vérification basé sur l’outil clang-tidy. Ce dernier s’appui sur le compilateur Clang. Il est capable de détecter des erreurs de programmation en procédent à une analyse statique du code.
Clang-tidy est par exemple capable de détecter les « narrowing conversions ».
Exemple de détection de « narrowing conversions »
Dans l’exemple ci-dessus, Clang-tidy détecte qu’il y a eu « narrowing conversion » et que la valeur du port utilisé dans la configuration du proxy réseau « peut » être altérée. En l’occurence, ce problème a bien été reporté sur la plateforme d’anomalies de QGIS et a dû être corrigé.
A l’époque, clang-tidy n’était pas en place. Son utilisation aurait permis d’éviter cette anomalie et toutes les étapes qui ont menées à sa correction (description exhaustive de l’anomalie, multiples échanges pour permettre sa reproduction, investigation, correction, revue de la modification), soit une quantité conséquente de temps humain qui aurait ainsi pu être évité.
La revue par les pairsUne proposition de modification qui validerait l’ensemble des vérifications automatiques décrites ci-dessus ne serait pas forcément intégrée dans le code de QGIS de façon automatique. De fait, son code est peut-etre mal conçu ou la modification mal pensée. La pertinence de la fonctionnalité est peut être douteuse, ou fait doublon avec une autre. L’intégration de la modification entrainerait donc potentiellement un fardeau pour les personnes responsables de la maintenance corrective ou évolutive du logicielle.
Il est donc indispensable d’inclure une revue humaine dans le processus d’acceptation d’une modification.
Il s’agit plus d’une relecture de fond de la proposition que de forme. Pour ces dernières, on priviligie les vérifications automatiques décrites précédemment en vue d’alléger le processus de revue.
Par conséquent, la relecture humaine prends du temps, et cet effort est grandissant avec la quantité de modifications proposées dans le code de QGIS. La question de son financement se pose, et des discussions sont en cours. L’association QGIS.org dédie notamment une partie conséquente de son budget pour financer les revues de code.
Plus de 100 propositions de modification ont été revues et intégrées sur le mois de décembre 2023. Plus de 30 personnes différentes ont contribué. Plus de 2000 fichiers ont été modifiés.
Par conséquent l’attente d’une relecture peut parfois être longue. C’est aussi souvent le moment où s’exprime les désaccords. C’est donc une phase qui peut s’avérer frustrante pour les contributeurs, mais c’est un moment important et riche de la vie communautaire d’un projet libre.
A suivre !En tant que développeur cœur QGIS, et en tant que société pure player OpenSource, nous pensons qu’il est fondamental de nous impliquer dans chacune des étapes du processus de contribution.
Nous nous investissons dans le processus de relecture, l’amélioration des vérifications automatiques, et dans le processus qualité de QGIS de façon générale. Et nous continuerons à nous investir dans ces problématiques afin de contribuer à faire de QGIS un logiciel pérenne et stable.
Si vous souhaitez contribuer ou simplement en savoir plus sur QGIS, n’hésitez pas à nous contacter à infos+qgis@oslandia.com et consulter notre proposition de support à QGIS.
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13:23
Balkans
sur Les cafés géographiquesOù visiter dans un même espace urbain mosquées et églises, forteresses ottomanes et palais habsbourgeois ? C’est dans les Balkans. Les villes y ont une histoire ancienne et un présent douloureux.
Jean-Arnauld DERENS et Benoît GOFFIN (sous la direction de), ENS EDITIONS, 2024
Quatrième ouvrage (1) de la collection « Odyssée, villes-portraits », consacrée à la géographie subjective qui entrelace savoirs et expériences personnelles, rationalité et subjectivité, Balkans nous emmène dans quelques villes de cette Europe du Sud-Est considérée souvent comme étrange et étrangère par les autres Européens. Vestiges de l’Empire ottoman côtoyant des palais habsbourgeois, populations musulmanes, mosaïque de peuples divers et opposés…cette région européenne « différente » a laissé de plus une image inquiétante dans les livres d’Histoire, celle de « poudrière balkanique ». Aujourd’hui libérés des empires dont le dernier a été l’empire communiste, ces Etats cherchent à s’ « occidentaliser » et à intéger l’Union européenne (2). Aussi ce livre a-t-il pour but de nous les rendre plus familiers grâce aux récits d’auteurs divers, anthropologues, géographes, historiens, journalistes qui ont une connaissance intime de villes dans lesquelles ils et elles ont vécu.
Si la première étape est Vienne, ce n’est pas en mémoire des Habsbourg dont l’empire a intégré les Balkans du nord, c’est par intérêt pour les « Yougos » qui constituent 10% de la population viennoise. Au-delà du Gurtel qui ceinture les quartiers huppés du centre, s’étendent les 15e et 16e arrondissements où vivent les immigrés les plus anciens et leurs descendants, ceux qui sont arrivés dans les années 1960 pour travailler, grâce aux accords signés entre l’Autriche désireuse de main d’œuvre et la R.S.F.Y. (République socialiste fédérative de Yougoslavie) de Tito. Les nombreux logements sociaux construits par les municipalités socialistes successives ont facilité l’installation de ces « gastarbeiters ». Aujourd’hui cafés, restaurants, lieux culturels et un grand marché de 160 stands entretiennent la « yougonostalgie ». A ces « turbo-Yougos » se sont ajoutés les réfugiés des guerres de Yougoslavie dans les années 1990, plus diplômés, qui fréquentent les quartiers du centre pour leurs loisirs.
Pour atteindre la deuxième étape, Zagreb, il faut traverser les Alpes autrichiennes puis slovènes avant d’entrer en Croatie. Comme les trois pays sont membres de l’U.E., la traversée des frontières ne pose pas de problème.
Zagreb qui fut austro-hongroise de 1850 à 1918 avant d’être yougoslave jusqu’en 1991, puis capitale de la Croatie, est la plus « occidentale » des villes présentées (Vienne exceptée). Occupant une position stratégique entre les collines balkaniques et la plaine pannonienne, elle a arrêté, pendant plusieurs siècles, les envahisseurs venus de l’est, les Tatars puis les Ottomans. Aujourd’hui, elle est membre de l’U.E. (depuis 2013), a intégré la zone euro et l’espace Schengen (depuis 2023).
Ce sont deux bourgs situés sur des collines mitoyennes qui ont formé, au Moyen Âge, la ville haute, Gornji Grad. A partir du XVIIIe siècle la ville s’étend sur la plaine, avec ses nombreux quartiers résidentiels où maisons individuelles et jardins s’étagent à flanc de côteau. C’est cette ville basse, Donji Grad, qui séduit beaucoup l’auteur de l’article. Une ville où l’on retrouve les fastes de l’Empire des Habsbourg : façades très décorées, promenades arborées avec pavillons de musique, théâtres…Malheureusement les deux tremblements de terre de 2020 l’ont fortement endommagée. Mais cette douceur de vivre évoquée par la ville d’avant 1914 se retrouve, au grand étonnement du visiteur, dans Novi Zagreb, la ville construite à l’époque socialiste pour faire face à l’industrialisation et à l’exode rural. Ce qui attache l’auteur à ces quartiers, c’est la qualité de vie offerte par les grands parcs et petits jardins, l’abondance des commerces et ateliers d’artisans, les marchés et surtout les cafés, indispensables à la sociabilité quotidienne. On les fréquente à tout moment de l’année comme à Vienne et le « petit noir » y est toujours bon comme en Italie !
L’ « autoroute de la Fraternité » conduit directement de Zagreb à Belgrade. Ce qualificatif que l’on doit à Tito semble bien mal convenir à cette route bordée de fermes abandonnées et des traces des combats des années 1990.
Zagreb était attirante. Belgrade, sous la plume de l’auteur de l’article, est repoussante. Tragique par son passé, grisâtre aujourd’hui (Beograd signifie pourtant « la ville blanche »). Une grande partie du texte est consacrée à la rafle des Juifs et des Roms en 1941 par les nazis. Fusillés puis ensevelis dans les sables du Danube, ils restent présents grâce au monument qui immortalise leur mémoire dans l’ancien parc des expositions, lieu de rencontre des petits revendeurs de drogue.
La ville reconstruite sur les ruines de la IIe Guerre mondiale est une « utopie de béton » développée sans plan d’urbanisme, embrumée par la grisaille du smog produit par les fumées des centrales électriques. Seule touche poétique à la fin du texte : l’arôme d’un condiment aux poivrons embaumant une cour d’immeuble.
Pour atteindre Skopje, capitale de la Macédoine du Nord, la route file plein sud. Un peu avant la frontière, un mur de barbelés traverse les collines serbes. Construit pour arrêter les réfugiés de Syrie, il est un des obstacles de la « route des Balkans ».
Si l’auteur aime revenir régulièrement à Skopje, ce n’est ni pour le pittoresque de son site, ni pour la beauté de ses monuments, c’est parcequ’il y mange bien et qu’il y retrouve des amis avec qui il est agréable de discuter dans la chaleur écrasante des soirées estivales. De nombreux plats sont cités, cevapi, kajmak, lahmaçun…sans doute délicieux mais qui ne sont ni traduits ni décrits. Une petite recherche nous apprend qu’il s’agit de cuisine ottomane. Est-ce une clé pour comprendre la ville ?
La ville a une longue histoire. L’archéologie a mis au jour des traces datant du 4ème millénaire avant notre ère puis plus « récemment » se sont succédé les dominations grecque, romaine, byzantine, normande, bulgare, serbe et turque. C’est donc bien le pouvoir ottoman qui s’est exercé le plus longtemps, de 1392 à 1912. Si aujourd’hui le macédonien est la langue officielle, on parle aussi aujourd’hui à Skopje, albanais, turc, rom et serbe. Mais des vestiges laissés par toutes ces cultures, il reste peu de choses car un séisme en 1963 a détruit 80% de l’agglomération, essentiellement les quartiers des XIXe et XXe siècles. Actuellement il y a donc deux villes. La vieille cité, la Carsija, turque et albanaise, déploie son bazar et ses mosquées sous la protection d’une forteresse. La ville nouvelle qui abrite surtout des slaves orthodoxes, a été reconstruite par la R.S.F.Y. selon les principes de l’architecture fonctionnaliste (un pôle pour chaque fonction de la vie).
Depuis l’indépendance en 1991, les communautés que Tito avait voulu mélanger, se distinguent de plus en plus. Des partis ethniques se sont constitués et on n’envisage pas d’avenir en commun. La volonté des autorités de construire une nouvelle identité nationale fondée sur le passé antique pré-slave (cf. la statue d’Alexandre le Grand érigée sur la place de la Macédoine) saura-t-elle y remédier ?
De Skopje à Pristina au Kosovo, il n’y a qu’un seul passage, le défilé de Kaçanik emprunté aujourd’hui par une autoroute moderne qui enchaîne les viaducs et les tunnels dans la traversée des Monts Sar.
Qu’est-ce qui attire l’écrivain Mathias Enard à Pristina, capitale d’un Etat que ne reconnaissent que 97 Etats à l’ONU, dont l’urbanisme se réduit à de grands bâtiments entourés de friches, où la corruption est généralisée, la nourriture monotone (poivrons à tous les repas) et la pollution forte ? C’est l’amour pour la poésie persane et orientale que cet ancien de l’INALCO partage avec les intellectuels kosovars rencontrés à la Bibliothèque nationale. C’est par la littérature que M. Enard est d’abord entré à Pristina puisqu’il a fait d’un poète ottoman du XVe siècle, Mesihi de Pristina, le héros d’un de ses romans, ce qui lui vaut ici une grande popularité.
On ne sait s’ils sont tous amateurs de poésie persane, mais les jeunes sont nombreux et dynamiques. Ils parlent anglais et allemand et il semble que leur idéal soit la Suisse, facile à atteindre par les airs (un vol quotidien vers plusieurs villes suisses) mais difficile à imiter comme modèle politique.
Pour aller de Pristina à la frontière serbe, on suit la rivière Ibar jusqu’à Mitrovica où elle sépare un quartier sud peuplé d’Albanais et un quartier nord majoritairement serbe. On traverse ensuite un paysage de montagne où vivent des Serbes qui ne reconnaissent pas l’autorité de Pristina.
Au sud-ouest de la Serbie, Novi Pazar, ancienne capitale du sandjak qui porte son nom, et ville bien déshéritée aujourd’hui, concentre beaucoup des caractéristiques des Balkans occidentaux : une histoire compliquée d’affrontements entre Slaves et Turcs, puis entre Serbes, Albanais, Bosniaques, une culture marquée par la longue présence ottomane (du XVe à la fin du XIXe siècle), la juxtaposition de différentes communautés qui ont accueilli chacune leur lot de réfugiés fuyant les guerres de la fin du XXe siècle. Musulmans et orthodoxes s’y côtoient pacifiquement mais sans se mélanger.
La ville a perdu son caractère oriental avec la disparition progressive des bâtiments qui rappelaient le passé ottoman (mosquée, hammam…) dans la vieille Casija au profit du « brutalisme yougoslave » de l’architecture du temps de Tito. Certes on continue à faire une forte consommation de café turc et à déguster pita, burek, mantije…Mais la vie quotidienne est difficile avec un fort taux de chômage que ne résoud pas la fabrication des contrefaçons de jeans copiés sur les grandes marques internationales. La vie politique laisse aussi peu de de place à l’optimisme avec la domination qu’a pu exercer sur la ville le mufti Muamer Zukorlic (mort en 2021), député à Belgrade, qui s’est enrichi en vendant des diplômes et en mettant la main sur de nombreux bâtiments.
Entre la frontière serbe et le cœur du Monténégro, l’étroite route traditionnelle traverse un paysage de montagne magnifique mais propice aux accidents. Qu’à cela ne tienne! Le grand frère chinois a proposé de financer une autoroute reliant Belgrade à Podgorica et à Bar (port sur l’Adriatique), une des plus coûteuses au monde (26 millions € par kilomètre). Aujourd’hui un tronçon central a été construit. Catastrophe environnementale et catastrophe financière !
Il faut plus d’une heure de route pour atteindre Cetinje à partir de Podgorica à travers un paysage de cols et de vallées encaissées. C’est une petite ville de 12 500 habitants, située sur un plateau à 700 m d’altitude, entourée de hautes montagnes karstiques. Est-ce un gros bourg paisible comme le laissent à penser ses ruelles tranquilles, sa population homogène, slave et orthodoxe à 95% ? Cetinje n’a pas connu la domination ottomane – c’est sa grande fierté -. Pourtant cette ville qui apparaît sans histoires aux yeux du touriste curieux de visiter la « capitale historique et culturelle » du Monténégro avec ses monuments anciens (monastère, églises, palais, sépultures anciennes…) est fracturée par l’Histoire. Fondée par un Serbe au XVe siècle, elle a été la capitale de la dynastie monténégrine des Petrovic Njegos de la fin du XVIIe s à 1918, date à laquelle ils ont été remplacés par la dynastie serbe des Karadjordjevic en 1918 au sein du nouveau Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Aujourd’hui le clivage identitaire est violent, que renforce l’affrontement entre l’Eglise orthodoxe serbe et l’Eglise orthodoxe monténégrine autocéphale. Mêmes dogmes, même liturgie mais, à chaque fête, des manifestations dédoublées qui doivent être encadrées par la police !
Direction plein sud. A partir de la frontière entre Monténégro et Albanie, la route longe le lac de Shköder puis file, parallèle à l’Adriatique, jusqu’à Tirana au pied du mont Dajti.
Tirana a eu aussi une histoire compliquée. Domination ottomane pendant des siècles, brève période d’indépendance après la Ière Guerre balkanique (1912), annexion italienne au début de la IIème Guerre Mondiale et longue dictature communiste de 1944 à 1991. Mais l’auteur ne recherche pas de vestiges du passé dans la ville actuelle. Il est atterré par les transformations que connaît la ville depuis la fin de la dictature dans les années 1990. Dans un premier temps, le maire Edi Rama a quelque peu égayé le paysage en repeignant de couleurs vives les immeubles communistes en béton tout en conservant les vieilles maisons en pisé. Mais depuis quelques années il y a une frénésie de construction de gratte-ciel de plus en plus hauts, collés les uns aux autres, sans arrière-cours, un entassement qui laisse peu de place à la lumière. Ces tours de luxe qui font exposer le prix du foncier dans un des pays les plus pauvres d’Europe, sont le produit de la corruption et du blanchiment d’argent. Pour nous réconcilier avec Tirana, il n’y a même pas ici un arôme de cuisine !
Nous remontons vers le nord et enfin rencontrons la mer, l’Adriatique, avec ses sites classés comme Kotor au Monténégro et Dubrovnik en Croatie, et ses plages bondées de touristes. Mais c’est dans une ville intérieure de l’Herzégovine que nous nous arrêtons, Mostar.
Que connaît-on de Mostar quand on n’est pas spécialiste des Balkans ? Son pont, le Stari Most (le « vieux pont ») qui a donné son nom à la ville. Ce pont construit au XVe siècle par un architecte ottoman puis fortifié par deux tours au XVIIe siècle enjambe la Neretva de son unique arche. Trait d’union entre les communautés, il a été détruit par les Croates (destruction matérielle et symbolique) lors de la guerre civile de 1993 puis reconstruit à l’identique sous l’égide de l’UNESCO en 2004. Mais l’auteure ne veut pas s’attarder dans la vieille ville ottomane située à proximité du pont, trop touristique sans doute. Elle veut découvrir la ville secrète, loin du centre, qui se cache derrière de hauts murs, celle des espaces vides qui garde une forte mémoire de la guerre. Elle aime flâner dans le quartier des sokaci, ces ruelles accueillantes aux chats qui s’y promènent et aux enfants qui y jouent. Elles sont bordées de maisons anciennes mais aussi de cours fraîches (avlija) et de jardins qu’on ne peut que deviner. Ailleurs comme sous la colline de Hum, la végétation encore plus foisonnante fait pousser ses rosiers et ses cerisiers sauvages au milieu de maisons vides, en partie détruites. Le vide, c’est aussi le sort des anciennes usines, abandonnées après leur privatisation. Mostar a des secrets bien gardés et sa découverte demande des efforts.
Pour le touriste, la route qui relie Mostar à Bihac est l’occasion d’admirer les montagnes de Bosnie, de goûter aux agneaux rôtis devant eux, de faire étape à Sarajevo. Pour les réfugiés qui empruntent la route des Balkans, elle est le dernier tronçon qui les amène près de Bihac, à la frontière de la Croatie, c’est-à dire de l’Union européenne.
Comme beaucoup de villes visitées, Bihac a un long passé de domination slave puis ottomane. Mais nous ne saurons rien de son histoire ni de son urbanisme. Lorsque l’auteur y séjourne en 2019, un sujet l’emporte sur tous les autres : la crise des réfugiés. Le canton d’Una-Sana au centre duquel se trouve Bihac, est le cul-de-sac de la route des Balkans. Repoussés (après maintes tentatives successives) par les gardes-frontières croates dont les violences ont été dénoncées par la Commission européenne en 2020, les migrants s’entassent dans des camps à Bihac ou à proximité. Dans un premier temps les habitants leur firent bon accueil, puis sont devenus plus réservés et finalement hostiles. De cette évolution les autorités locales sont largement responsables en rendant les réfugiés responsables des difficultés économiques et sociales (chômage, corruption…) de la ville. A Bihac on préfère d’autres voyageurs du Moyen-Orient, les riches touristes du Golfe venus découvrir la Bosnie-Herzégovine. Mais la cohabitation des deux goupes n’est pas possible !
Chaque chapitre de l’ouvrage est accompagné d’une carte et d’un plan de ville. Là aussi il s’agit de « cartographie subjective » sous forme de dessins de type « carnet de voyage », tracés d’un trait rapide et égayés de quelques couleurs. On y trouve des informations complémentaires de celles du texte.
De ce voyage dans les Balkans occidentaux, la subjectivité l’emporte parfois sur la géographie. Certaines villes attirent, d’autres repoussent. Toutes ont une histoire compliquée qui laisse des cicatrices bien loin d’être refermées. Les affrontements entre communautés sont vifs, communautés religieuses – même là où la population est entièrement orthodoxe, le conflit est entre deux Eglises ! -, mais surtout ethniques. Au tragique ancien s’ajoute le tragique contemporain. La « route des Balkans » n’est malheureusement pas une route touristique.
Notes :
2) Ont reçu le statut de pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne : la Macédoine du Nord (2005), le Monténégro (2010), la Serbie (2012), l’Albanie (2012), la Bosnie-Herzégovine (2022)
Michèle Vignaux, février 2024
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Processus de traitement d'une requête HTTP par Symfony
sur Makina CorpusVous utilisez Symfony pour vos développements mais vous n'en connaissez pas vraiment le fonctionnement interne?? Suivez le guide, c'est parti pour la visite?!