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14:00
Travailler avec du JSON et PostgreSQL
sur GeotribuStocker des données au format json dans PostgreSQL, les consulter... et tout ça avec les données du recensement de l'INSEE pour l'exemple.
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12:38
Émissions CO? de la consommation électrique en temps réel (Electricity Maps)
sur Cartographies numériquesLa mission d'Electricity Maps est d'organiser les données sur l'électricité mondiale pour favoriser la transition vers un système électrique véritablement décarboné. Le site de cette société fournit des données sur l'intensité carbone provenant de la consommation d'électricité de plus de 200 pays ou régions dans le monde.
Émissions CO? de la consommation électrique en temps réel (source : Electricity Maps)
La carte fait apparaître en vert les pays qui produisent une électricité moins carbonée du fait de leur choix de développer l'énergie hydroélectrique (Canada, Brésil par exemple) ou l'énergie nucléaire (la France). A l'opposé, en brun apparaissent les pays encore très dépendants des énergies fossiles pour la production de leur électricité (cas de l'Allemagne, de la Pologne, des États-Unis de l'Inde, de l'Argentine). La carte peut varier en fonction du temps (cas des éloniennes ou du solaire qui fonctionnent davantage à certaines périodes de l'année). Il est possible de remonter jusqu'en 2017 pour mesurer les évolutions.
L'intensité carbone mesure le caractère propre de la consommation d'électricité dans une zone à un moment donné. Elle représente le nombre de grammes de dioxyde de carbone (CO?) libérés dans l'atmosphère pour chaque kilowattheure (kWh) d'électricité consommée.
En d'autres termes, l'intensité carbone représente l'empreinte carbone de 1 kWh consommé dans cette zone. Cette empreinte est mesurée en gCO?-eq (grammes d'équivalent CO?), ce qui signifie que chaque type de gaz à effet de serre peut être converti en son équivalent CO? en termes de potentiel de réchauffement climatique sur 100 ans (par exemple, 1 gramme de méthane émis a le même impact sur le réchauffement climatique pendant 100 ans qu'environ 34 grammes de CO? sur la même période). L'intensité carbone de la production d'électricité d'une zone est déterminée par le mix de production d'électricité et les facteurs d'intensité carbone associés. Il existe deux types de facteurs d'émission affichés sur la carte : les facteurs par défaut et les facteurs régionaux.
Les sources de données ayant servi pour la carte sont regroupées sur GitHub.
Pour compléter
« Le charbon, une consommation toujours en hausse en dépit du changement climatique » (Géoconfluences).
« Comment le Royaume-Uni est devenu le premier pays du G7 à abandonner progressivement l'énergie au charbon » (CarbonBrief).Articles connexes
La cartographie des centrales électriques dans le mondeCartographie des projets de combustibles fossiles : comment réduire le risque de "bombes carbone" ?
Vers un registre mondial des combustibles fossiles
Calculer le bilan carbone de nos déplacements aériens
Les plus gros émetteurs directs de CO?, en France en 2019
Climate Trace, une plateforme pour visualiser et télécharger des données sur les émissions de gaz à effet de serre (GES)
Quand la lutte contre les émissions de CO? passe par la dénonciation des entreprises les plus concernées
L'empreinte carbone des villes dans le monde selon le modèle CGMCF
Le tourisme international et son impact sur les émissions de CO?
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
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9:30
Valider les types énumérés Django en base de données
sur Makina CorpusApprenez à mettre en place une contrainte SQL permettant de valider les types énumérés en base de données à l’aide de l’ORM Django.
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6:00
L’ubérisation de la santé
sur Dans les algorithmesLe Roosevelt Institute vient de publier un rapport sur l’ubérisation dans le secteur du soin infirmier. Les applications de travail à la demande proposent désormais aux infirmières et aides-soignantes de postuler aux tarifs les plus bas – plusieurs applications proposent même des enchères inversées pour renforcer la compétition entre les infirmières postulantes. Les prises de postes sont souvent annulées au dernier moment, sans dédommagement et les heures imprévues ne sont pas payées. Toutes les plateformes facturent des frais aux infirmières à chaque prise de poste et ont parfois des frais pour encaissement immédiat des sommes dues. Les infirmières y sont évaluées selon des processus opaques. Les travailleurs du soin rejoignent des établissements à la demande, sans formation ni accompagnement aucun, au risque de défaillances dans la continuité des soins.
Dans The Guardian, Katie Wells du collectif Ground Work Collaborative et co-autrice du rapport, explique que c’est parce que nous ne payons pas bien ces travailleurs qu’ils se tournent vers l’économie du travail à la tâche, pour prendre un semblant de contrôle sur leur propre vie, qu’ils n’ont pas autrement. « Qu’une personne qui ne connaît pas un hôpital, ses patients, ses antécédents médicaux ou ses structures de gestion puisse simplement arriver un jour et reprendre le travail du travailleur précédent qui a terminé son quart de travail aurait été inimaginable il y a seulement quelques années », affirme le rapport. Jacobin dénonce des plateformes créées pour résoudre une pénurie d’infirmières qui n’existe pas vraiment. « La seule pénurie, c’est celle des bons emplois d’infirmières ».
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18:59
Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? (France Stratégie)
sur Cartographies numériques
Source : « Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? » (France Stratégie, rapport janvier 2025).Dans un rapport publié le 20 janvier 2025, France Stratégie étudie plusieurs « trajectoires d’évolution » de la demande en eau. Les scénarios sont marqués par une « demande pour l’irrigation [qui] augmente fortement », l’agriculture se substituant au secteur énergétique comme « le premier préleveur avec environ un tiers des prélèvements ». Elle entraîne, dans presque toutes les configurations, une hausse des volumes consommés (c’est-à-dire non directement restitués au milieu) notamment pendant les mois les plus chauds, alimentant de futurs conflits d’usage.
Ce travail, commandé à l’automne 2023 par la Première ministre, étudie entre 2020 et 2050 les évolutions théoriques des prélèvements en eau et des consommations associées, c’est-à-dire la part des prélèvements évaporée, selon trois scénarios prospectifs. Le premier, appelé « tendanciel », prolonge les tendances passées. Le deuxième, baptisé « politiques publiques », simule la mise en place de politiques publiques récemment annoncées. Le troisième, dit « de rupture », se caractérise par un usage sobre de l’eau. Entre 2020 et 2050, dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée, la demande annuelle stagne dans le scénario tendanciel (+ 1 %) et diminue dans les scénarios politiques publiques (- 24 %) et de rupture (- 47 %), notamment du fait de la baisse de la demande pour la production énergétique dans la vallée du Rhône. La demande pour l’irrigation augmente fortement et devient majoritaire. À la di érence de la production énergétique, l’irrigation consomme la majorité de l’eau prélevée en raison de l’évapotranspiration des plantes. Aussi les consommations augmentent-elles substantiellement dans les scénarios tendanciel (+ 102 %) et politiques publiques (+ 72 %). Dans ce dernier scénario, elles sont multipliées par plus de deux dans près d’un quart des bassins versants. Seul le scénario de rupture permet de contenir l’augmentation des consommations (+ 10 % par rapport à 2020) dans la configuration climatique la plus défavorable étudiée. Avec l’augmentation de la part de l’agriculture dans les prélèvements, la demande en eau sera davantage concentrée au cours des mois les plus chauds de l’année, quand la ressource en eau est au plus bas dans les milieux aquatiques. Une prochaine publication de France Stratégie quantifiera les tensions entre la ressource en eau disponible et cette demande.
À télécharger :
Note d'analyse 148 - Quelle évolution de la demande en eau d’ici 2050 ? - Janvier 2025)
Rapport - La demande en eau Prospective territorialisée à l’horizon 2050 - Janvier 2025)« Pour éviter de futurs conflits sur l’eau, il faudra moins en consommer, notamment dans l’agriculture, prédit France Stratégie » (Le Monde).
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15:00
Le format GeoPackage remplace progressivement le Shapefile dans les données vectorielles IGN
sur Toute l’actualité des Geoservices de l'IGNDéjà proposé pour la BD CARTO® et la BD TOPO®, le format GeoPackage remplace progressivement le Shapefile, priroritairement pour les données OCS GE et graphes de mosaïquage BD ORTHO®. Pourquoi cette évolution ?
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10:30
Understanding the socio-spatial determinants of online shopping through household delivery option choices
sur CybergeoHouseholds increasingly buy goods online and use various delivery services, such as home deliveries and pick-up or click-and-collect services. Drawing on a questionnaire survey of 633 households in France, this article seeks to deepen understanding of the factors influencing online shopping practices, focusing on the type of goods purchased (food or non-food) and the chosen delivery services. The findings refine the innovations and efficiency hypotheses, that these factors have a greater influence on the choice of delivery methods than on the likelihood of shopping online.
Beyond standard socio-demographic factors, residential location does not significantly impact the frequency of online purchases but significantly influences the selection of delivery options. Specifically, households in areas perceived or characterized as less densely populated, with fewer local stores and collection points, are more likely to opt for home delivery. Conversely, those in neighbourhoods perceived as... -
10:30
Concilier croissance économique, durabilité environnementale et ambitions professionnelles : le dilemme des responsables municipaux en Chine
sur CybergeoAprès des décennies d'industrialisation et d'urbanisation accélérées, la Chine a pris le tournant du développement durable en définissant sa propre vision, qui met l'accent sur l'innovation technologique et la modernisation industrielle. Alors que les grandes métropoles bénéficient de ressources humaines, matérielles et financières considérables pour s'adapter à ce changement, les petites villes situées dans des régions reculées ne bénéficient pas des mêmes avantages. Comment les cadres des petites villes parviennent-ils à développer des projets de développement territoriaux conciliant des exigences contradictoires de productivité et de durabilité environnementale ? Cet article examine les stratégies menées par deux mandatures municipales successives à Xianju, une petite ville située dans une région enclavée de l'est de la Chine, au prisme des trois grands défis de l’urbanisation en Chine : l’injonction au productivisme, la décentralisation asymétrique et le déficit structurel des b...
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10:30
Transitioning farming systems in mainland France: A geography of contrasts and change, 2010 to 2020
sur CybergeoIn light of the decarbonization objectives in agriculture, environmental preservation, and the resulting challenges of economic sustainability and food security, both European (Farm to Fork) and French policies are encouraging a profound transition within agri-food systems. Consequently, the transformation of agricultural production methods has become imperative. This article delineates the landscape of transitioning farms across mainland France. It relies on a categorization of farms that integrates their agricultural production methods (organic or conventional) and their product marketing approaches (short circuits or long channels), drawing on data from the 2010 and 2020 agricultural censuses. The analysis yields a detailed map (INSEE canton level) illustrating the evolution of transitional farming from 2010 to 2020, opening the way for discussion on the factors favoring the emergence of certain transition types over others. The outcome reveals a complex geography influenced by s...
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10:30
Towards an annual urban settlement map in France at 10 m spatial resolution using a method for massive streams of Sentinel-2 data
sur CybergeoThe size of urban settlements is rapidly increasing worldwide. This sprawl triggers changes in land cover with the consumption of natural areas and affects ecosystems with important ecological, climate, and social transformations. Detecting, mapping, and monitoring the growth and spread of urban areas is therefore important for urban planning, risk analysis, human health, and biodiversity conservation. Satellite images have long been used to map human settlements. The availability of the Sentinel constellation (S2) allows the monitoring of urban sprawl over large areas (e.g., countries) and at high frequency (with possible monthly updates). This massive data stream allows the proposal of new types of urban products at a spatial resolution of 10 meters. In this context, we developed a fully automated and supervised processing chain (URBA-OPT) using open-source libraries and optimized for rapid calculation on high-performance computing clusters. This processing chain has been applied ...
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10:30
L’artificialisation des sols dans la presse française. Évolution (1982-mars 2024) et disparités spatiales : d’une notion floue à un objet juridique aux représentations multiples
sur CybergeoL’artificialisation des sols, objet sociotechnique à la définition floue, est devenue un objet juridique à travers une succession de dispositifs législatifs dont la loi Climat et Résilience de 2021. Après une rétrospective sur la formalisation de cette notion depuis 1982, une analyse de la presse française révèle que le nombre d’articles en rapport est en forte augmentation et que les registres lexicaux correspondent à des représentations protéiformes incluant notamment le changement climatique, la biodiversité, la gouvernance ou les projets urbains. La presse nationale et régionale produit et diffuse des informations d’ordre juridique, environnemental, sociétal et conflictuel sur ce paradigme désormais affirmé de l’urbanisme. Les lieux cités dans la presse du Nord de la France tend à démontrer que l’artificialisation des sols est employée à la fois dans les centres urbains les plus importants, leurs périphéries et les zones moins denses et plus agricoles, notamment lors de risques ...
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10:30
Les gratuités des transports collectifs : quels impacts sur les politiques de mobilité ?
sur CybergeoLa gratuité des transports urbains fait partie du paysage français. Elle concerne des réseaux de taille variée, selon des modalités de mise en œuvre différentes, au point où il semble plus pertinent de parler de gratuités des transports au pluriel. Ces gratuités alimentent de nombreux débats ayant trait à la soutenabilité financière de telles mesures et à leur potentielle incidence sur la capacité des autorités organisatrices des mobilités à poursuivre la mise en œuvre de politique des mobilités durables. L’instauration de la gratuité d’un réseau de transports publics semble être perçue comme un frein à la poursuite du développement d’un réseau de transports collectifs en raison d’une baisse des moyens financiers des autorités organisatrices des mobilités. Cet article propose une analyse des conséquences des mesures de gratuité sur les politiques publiques locales de mobilité. En s’appuyant sur trois exemples de réseaux urbains passés à la gratuité durant les quatre dernières années...
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10:30
Les territoires en déprise, espaces privilégiés de l’accueil d’exilés ? Une analyse des dynamiques du dispositif Asile et intégration dans la région Auvergne-Rhône-Alpes
sur CybergeoCet article porte sur l’hébergement des demandeurs d’asile dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et questionne la part des espaces en déprise dans l’accueil de ces personnes. Il analyse la répartition du parc d’hébergement qui leur est dédié dans le cadre du dispositif national français Asile et intégration, à l’aide d’une base de données inédite fournie par la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités Auvergne-Rhône-Alpes en 2023. Cette étude est complétée par des entretiens semi-directifs avec des responsables de centre d’accueil. L’analyse à l’échelon fin de la commune permet de faire ressortir plusieurs points. D’une part, la dynamique de dispersion du parc Asile et intégration se poursuit entre 2017 et 2022, mais tend désormais à privilégier les agglomérations urbaines au détriment des espaces ruraux et les petites villes. D’autre part, on observe une tendance à un rééquilibrage territorial du parc d’hébergement des communes en déprise vers des...
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10:30
Delineating African cities (large urban regions) to compare them within global urban networks
sur CybergeoAn important issue for Africa is evaluating cities' capacities to leverage global networks effectively to foster local development. However, this evaluation is complicated by the absence of a unified framework and criteria, making it difficult to compare African cities to both each other and with cities around the world. The first step, therefore, is to establish a basis for comparing African cities. In this paper, we address the challenges of defining urban boundaries for cities across Africa's 54 countries. We outline our methodology and present the results of adapting the concept of Large Urban Regions (LURs) (Rozenblat, 2020), which encompass regional urbanized areas surrounding the main African cities. In total, we delineated 304 African Large Urban Regions, covering 5,522 Local Administrative Units (LAU). This delineation of LURs enables African urban areas to be comparable with others worldwide and paves the way for evaluating their integration into global urban networks, esp...
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10:30
Los gemelos digitales: una mediación territorial a vigilar
sur CybergeoExisten distintas soluciones tecnológicas digitales que resultan eficientes para ser utilizadas regularmente en las ciudades. Sin embargo, estas suscitan críticas. Un ejemplo es cuando se habla de “Smart cities”- las cuales no funcionan de correcta manera cuando se enfrentan a la diversidad de formas y funciones urbanas (Caruso, Pumain & Thomas, 2023). Otra, corresponde al concepto de “mobility-as-a-service”, el cual induce efectos no anticipados sobre la equidad del acceso (Pangbourne et al. 2020). También es posible apreciar el caso de las “city dashboards” que no ofrecen más que una vista muy limitada de los procesos urbanos y que cuestionan problemáticas éticas (Kitchin & McArdle, 2017). En este sentido, actualmente el concepto que se impone para las ciudades y territorios corresponde al de Gemelos Digitales ¿Será este un nuevo instrumento que propicie mayor utilidad?
El gemelo digital de un sistema es una representación informatizada que simula los procesos internos y que intera...
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10:30
Digital twins: a territorial mediation to watch
sur CybergeoDigital technological solutions, supposedly turnkey and always effective, are regularly offered to cities. They can however attract many criticisms: for example, if they are "smart cities" - which work with difficulty when they clash with the diversity of urban forms and functions (Caruso, Pumain & Thomas, 2023); or if it is the concept of "mobility-as-a-service" that induces unanticipated effects on accessibility equity (Pangbourne et al., 2020); or "city dashboards" that ultimately offer only a very limited view of urban processes and raise ethical issues (Kitchin & McCardle, 2017). In this vein, it is the concept of Digital Twin that becomes the most fashionable for cities and territories. Would this new instrument be more convincing?
In the strict sense, the digital twin of a system is a computerized representation that simulates its internal processes and interacts with it in real time by two-way coupling (Batty, 2018). When it applies to the city, the practical meaning of the c...
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9:32
De l'or pour votre jumeaux numérique
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiqueLes Trophées des jumeaux numériques constituent le premier concours mettant en compétition des jumeaux numériques dans la construction et les territoires. Organisée par Twin+ et BuildingSmart France dans le cadre du salon BIM World Jumeaux numériques, cette troisième édition bénéficie du soutien d’Autodesk et Sogelink. Vous pouvez vous inscrire dès maintenant. (frais de participation offerts par Twin+). Les dossiers de candidature (1 vidéo de présentation, 1 formulaire et 4 images) sont à déposer d’ici le 7 février 2025. Les projets seront évalués par un jury d’experts présidé par Nabil Anwer. Cinq trophées sont à décrocher dans l’une des catégories Process, Ouvrage, Territoire, R&D et International. Les candidats peuvent aussi se voir attribuer le prix spécial du jury, celui de la « Continuité numérique des données pour une construction durable », décerné par les co-organisateurs ou le prix du public qui votera sur twinplus.fr. Tentez votre chance !
+ d'infos :
t-jn.fr
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9:30
Enfrichement des côtes rocheuses : analyse de la dynamique du paysage et de la végétation
sur MappemondeCette étude porte sur deux secteurs littoraux enfrichés de la commune de Moëlan-sur-Mer soumis à un projet de remise en culture. Il s’agit ici d’interroger l’hétérogénéité paysagère et la diversité spécifique de ces espaces enfrichés. L’analyse des dynamiques d’ouverture et de fermeture du paysage depuis les années 1950 montre une pluralité de rythmes et de trajectoires selon les zones, l’action humaine et les contraintes écologiques. Les résultats font ressortir une diversité des formes végétales et des trajectoires, remettant en cause une uniformisation du paysage des friches littorales.
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9:30
Geodatadays 2023
sur MappemondeLes GéoDataDays constituent un évènement national indépendant dédié à la géographie numérique en France. Ces rencontres annuelles sont organisées par l’AFIGÉO et DécryptaGéo depuis cinq ans, en partenariat avec une plateforme régionale d’information géographique et des collectivités territoriales. Au cœur de cet évènement, le Groupement de recherche CNRS MAGIS, consacré à la géomatique, co-organise depuis quatre ans un concours, les CHALLENGES GEODATA, qui vise à faire connaître et à récompenser les innovations du monde académique par un jury indépendant et multipartite (recherche, collectivités et services de l’État, industriels). Les domaines d’application sont très variés et touchent à la collecte, au traitement, à l’analyse et à la visualisation de données géographiques (ou géolocalisées). Les six critères retenus par le jury permettent de comparer et d’évaluer ces propositions souvent hétérogènes : originalité, public ciblé, potentiel de dissémination, qualité et justesse des m...
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9:30
MapDraw. Un outil libre d’annotation de cartes en ligne
sur MappemondeLes enquêtes et questionnaires reposent souvent sur l’utilisation de supports papier, et les cartes ne font pas exception. En effet, ces dernières permettent une grande flexibilité, notamment en termes d’annotations, de dessins, etc. Mais la conversion et l’exploitation des données ainsi récoltées dans un SIG peuvent s’avérer fastidieuses, et cela peut bien souvent limiter la quantité de données récoltée. Cet article présente un outil libre en ligne, MapDraw, permettant de prendre des notes sur une carte interactive et d’exporter ces données dans un format utilisable par un SIG.
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9:30
HedgeTools : un outil d’analyse spatiale dédié à l’évaluation de la multifonctionnalité des haies
sur MappemondeLes haies jouent des rôles clés dans les paysages agricoles, mais leur caractérisation automatique par analyse spatiale est complexe. Dans cet article, nous décrivons les principales fonctionnalités d’un outil open source — HedgeTools — qui permet de calculer une diversité d’indicateurs contribuant à évaluer la multifonctionnalité des haies. Il permet de créer la géométrie des objets, de les redécouper en fonction de divers critères et d’extraire leurs caractéristiques à différents niveaux d’agrégation. HedgeTools vise à faciliter la gestion et la préservation des haies en permettant d’évaluer leur état et leurs fonctions dans les paysages, avec des perspectives d’amélioration et d’extension de ses fonctionnalités.
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9:30
Visualisation de données issues des réseaux sociaux : une plateforme de type Business Intelligence
sur MappemondeTextBI est un tableau de bord interactif destiné à visualiser des indicateurs multidimensionnels sur de grandes quantités de données multilingues issues des réseaux sociaux. Il cible quatre dimensions principales d’analyse : spatiale, temporelle, thématique et personnelle, tout en intégrant des données contextuelles comme le sentiment et l’engagement. Offrant plusieurs modes de visualisation, cet outil s’insère dans un cadre plus large visant à guider les diverses étapes de traitement de données des réseaux sociaux. Bien qu’il soit riche en fonctionnalités, il est conçu pour être intuitif, même pour des utilisateurs non informaticiens. Son application a été testée dans le domaine du tourisme en utilisant des données de Twitter (aujourd’hui X), mais il a été conçu pour être générique et adaptable à de multiples domaines. Une vidéo de démonstration est accessible au lien suivant : [https:]]
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9:30
Atlas du développement durable. Un monde en transition, Autrement, 2022
sur MappemondeL’Atlas du développement durable, proposé par Yvette Veyret et Paul Arnould est paru aux éditions Autrement en mars 2022 ; il s’agit d’une 2e édition, mettant à jour partiellement la première, parue deux ans auparavant.
Les auteurs sont tous deux professeurs émérites, de l’université Paris-Nanterre pour Yvette Veyret et de l’École normale supérieure de Lyon pour Paul Arnould. Les représentations graphiques et cartographiques ont été réalisées par Claire Levasseur, géographe-cartographe indépendante.
Après une introduction qui définit le développement durable dans ses composantes écologique, économique et sociale et présente les nouveaux objectifs définis dans l’Agenda pour 2030 (adopté lors du sommet des Nations Unies de 2015), cet atlas est divisé en trois parties : en premier lieu, un bilan mondial, puis les réponses globales apportées pour assurer un développement durable à l’échelle du globe, enfin les solutions proposées à l’échelle nationale française. Chaque partie est composée...
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9:30
La géographie des chefs étoilés : du rayonnement international a l’ancrage territorial
sur MappemondeCe texte de rubrique se situe en complémentarité de l’article sur la géographie des restaurants étoilés et s’intéresse plus particulièrement aux hommes et aux femmes qui se cachent derrière les étoiles, et donc aux « grands chefs ». Pour des raisons liées aux informations dont on peut disposer sur les sites spécialisés ou dans la littérature, ainsi qu’au nombre bien trop important de chefs qui ont une ou deux étoiles, ce qui suit concerne principalement les chefs triplement étoilés, soit trente personnes en 2021.
À partir de l’analyse de leurs lieux d’exercice et/ou d’investissement actuels, on peut dessiner une « géographie » des chefs étoilés et les diviser en trois groupes : les internationaux, les régionaux et les locaux. De même, l’observation de leur plus ou moins grand investissement dans la vie socio-économique locale, ainsi que leurs circuits d’approvisionnement nous permettront d’approcher leur rôle dans les dynamiques de développement local.
En ce qui concerne l’analyse du ...
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9:30
Mappa naturae, 2023
sur MappemondeLe collectif Stevenson, du nom de Robert Louis Stevenson, écrivain écossais et grand voyageur, connu dans le monde entier pour son roman L’Ile au trésor, publié en 1883, est composé de six auteurs spécialisés, peu ou prou, dans de multiples formes d’études des cartographies et de leurs usages à travers les époques : Jean-Marc Besse, philosophe et historien, Milena Charbit, architecte et artiste, Eugénie Denarnaud, paysagiste et plasticienne, Guillaume Monsaingeon, philosophe et historien, Hendrik Sturm, artiste marcheur (décédé le 15 août 2023), et Gilles A. Tiberghien, philosophe en esthétique. Ce collectif a déjà publié chez le même éditeur, en 2019 Mappa Insulae et, en 2021, Mappa Urbis. À l’image de leurs deux dernières parutions, Mappa Naturae se présente comme un recueil d’images cartographiques sélectionnées pour leur esthétique, leur ingéniosité ou, parfois, leur nouveauté. Le collectif ne donne pas d’informations synthétisées sur la provenance concrète des cartes. Les sourc...
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9:30
Représenter la centralité marchande : la coloration marchande et ses usages
sur MappemondeLa centralité marchande est le potentiel marchand détenu par un lieu. Elle peut être générée par différents types de configurations spatiales (les modes de centralité). L’article propose de voir comment représenter graphiquement cette centralité, afin de bien appréhender ses dimensions qualitatives. Nous qualifions de coloration marchande la proportion entre les différents modes de centralité : l’outil graphique proposé repose sur la couleur, entendue comme élément facilitant de la compréhension des situations spatiales. L’utilisation d’un même procédé graphique permettra de mieux discerner potentiel marchand d’un espace et usages réels (les modes d’usages) de celui-ci. Cet outil devrait permettre une meilleure prise en compte de la diversité des situations marchandes dans la production des cadres de l’urbanisme commercial.
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9:30
La géohistoire du royaume d’Abomey (1645-1894), dans le récit national et dans la formation territoriale du Bénin contemporain
sur MappemondeLa géohistoire du royaume d’Abomey, appuyé sur le groupe humain, la langue des Fon et sur la religion vaudou, couvre trois siècles et demi (1645 à 1894). Ce petit État-nation guerrier, esclavagiste, partenaire des négriers européens (Français, Portugais, Anglais, Danois), perd sa souveraineté à la fin du XIXe siècle, en intégrant la colonie française du Dahomey. Il abrite une des civilisations les plus brillantes de l’Afrique subsaharienne, qui fonde le soft power culturel (restitutions de l’art africain, mémoire de l’esclavage, constructions de musées, tourisme culturel), de l’actuelle République du Bénin.
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8:37
ArcGIS Enterprise 11.4, migrer vers le magasin d'objets (Object Store)
sur arcOrama, un blog sur les SIG, ceux d ESRI en particulierDans ArcGIS Enterprise 11.4, le magasin de données de cache de tuiles ArcGIS (ArcGIS Tile Cache Data Store) est déprécié et remplacé par le magasin d'objets (ArcGIS Object Store). Par conséquent, le magasin d'objets est désormais un composant d' un déploiement de base ArcGIS Enterprise.
Le magasin de données de caches de tuiles est "déprécié", cela signifie qu'Esri ne recommande plus d'utiliser le magasin de données de cache de tuiles en version 11.4. Les couches de scène hébergées existantes dont les caches sont stockés ce Data Store continueront de fonctionner, mais il est recommandé de les migrer vers le magasin d'objets après la mise à niveau en 11.4. Dans la prochaine version d'ArcGIS Enterprise (version 11.5 mi-2025), le magasin de données de cache de tuiles sera entièrement supprimé et ne sera plus pris en charge.
Le magasin d'objets est le nouveau lieu d'hébergement des caches de couches de scènes hébergées dans ArcGIS Enterprise. Toutes les couches de scènes hébergées nouvellement publiées auront leurs caches écrits dans le magasin d'objets. Ce dernier stocke également les données des couches de tuiles 3D hébergées et les réponses aux requêtes mises en cache pour les couches d'entités hébergées. Cette modification consolide plusieurs fonctions dans un seul magasin de données, ce qui rend le stockage des données plus efficace.
Remarque: Le stockage de données de cache de tuiles ne stockait que les caches de couches de scènes hébergées. Les autres types de couches, tels que les couches d'images de carte, les couches d'imagerie, les couches de tuiles et les couches d'altitude, ne sont pas concernés par le retrait du magasin de données de cache de tuiles.
Cet article décrit l'objectif du magasin d'objets, les options d'architecture disponibles et la manière dont les organisations utilisant ArcGIS Enterprise 11.4 peuvent migrer les caches de leurs couches de scènes hébergées existantes vers celui-ci dès maintenant.
Qu'est ce qu'un magasin d'objets ?
Un magasin d’objets (Object Store) est une solution de stockage spécialisée dans la gestion de données sous forme d’objets. Chaque objet est une unité autonome qui regroupe les données elles-mêmes (par exemple, un fichier), des métadonnées qui les décrivent (comme la date de création ou le type de fichier) et un identifiant unique permettant de les retrouver facilement. Ce modèle est particulièrement adapté aux données non structurées telles que des images, des vidéos, des documents ou des fichiers journaux.
Contrairement aux bases de données relationnelles, qui organisent les données sous forme de tables, ou aux bases NoSQL, qui utilisent des structures comme les paires clé-valeur ou les documents, les magasins d’objets se concentrent sur une approche simplifiée et évolutive. Ils sont conçus pour gérer des volumes massifs de données et sont souvent utilisés dans des environnements cloud.
L’un des principaux avantages des magasins d’objets est leur flexibilité : il n’est pas nécessaire de définir un schéma précis pour les données, ce qui facilite leur gestion et leur stockage. De plus, ils sont optimisés pour des fichiers volumineux et permettent un accès direct par URL, ce qui les rend idéaux pour des applications web et multimédia. Leur scalabilité horizontale leur permet de s’adapter à des besoins croissants en ajoutant simplement des ressources matérielles.
Ces caractéristiques font des magasins d’objets une solution bien mieux adaptée aux usages tels que le stockage de contenu multimédia, l'archivage de document, les sauvegardes ou encore l’hébergement de fichiers statiques pour des applications web (comme les JSON des caches I3S ou des caches 3D Tiles). Avec des solutions comme Amazon S3 ou Azure Blob Storage, ils combinent simplicité, performance et coût avantageux, répondant ainsi aux besoins des systèmes modernes.
L'utilisation du magasin d'objets dans ArcGIS Enterprise
Les solutions de stockage d'objets sont conçues pour stocker de gros volumes de données non structurées. Dans ArcGIS Enterprise 11.0, ArcGIS Data Store a été amélioré pour inclure une option de configuration d'un magasin d'objets. Jusqu'à la version 11.3, son objectif principal était de mettre en cache les réponses aux requêtes sur les couches d'entités hébergées, améliorant ainsi leurs performances et leur évolutivité dans ArcGIS Enterprise.
Avec la sortie d'ArcGIS Enterprise 11.4, l'objectif du magasin d'objets s'est élargi, devenant le nouveau lieu d'hébergement des caches de couches de scènes hébergées et d'autres types de couches 3D hébergées, tels que les nouvelles couches de tuiles 3D hébergée (3D Tiles Layers). Cela signifie qu'en plus d'améliorer les performances des couches d'entités hébergées les plus demandées de votre organisation, le magasin d'objets est utilisé pour stocker les caches des couches de scènes hébergées (I3S) et d'autres types de couches 3D (3D Tiles).
On notera que, le cas échéant, le magasin d'objets peut servir également stocker les vidéos des services vidéo d'un site ArcGIS Video Server hébergé. On notera aussi d'autres particularités du magasin d’objets notamment qu'il offre la possibilité d'être déployé sur le cloud pour profiter des avantages de tels services en mode SaaS. J'y reviendrai plus loin dans cet article.
Flexibilité en termes d'architectures pour le magasin d'objets
À partir d’ArcGIS Enterprise 11.4, les organisations exécutant ArcGIS Enterprise dans le cloud Amazon Web Services (AWS) ou Microsoft Azure peuvent utiliser un service de stockage d’objets cloud à la place du magasin d’objets ArcGIS Data Store.
Le diagramme suivant représente ces deux options :
Le serveur d'hébergement du portail ArcGIS Enterprise ne prend en charge qu'un seul magasin d'objets enregistré. Il peut être fourni par le magasin d'objets ArcGIS (installé avec ArcGIS Data Store) ou par un service de stockage d'objets cloud.
Voyons ces options plus en détail, en commençant par ArcGIS Data Store.
Utilisation du magasin d'objets ArcGIS (installé avec ArcGIS Data Store)
Les déploiements ArcGIS Enterprise 11.4 installés dans votre infrastructure ou exécutés sur des clouds autres qu'AWS ou Microsoft Azure utiliseront obligatoire le magasin d'objets ArcGIS Data Store. Ce type d'ArcGIS Data Store prend en charge un mode machine unique ou, pour les clients qui ont besoin d'un magasin d'objets hautement disponible et évolutif, il prend en charge le déploiement en mode cluster. Le mode cluster nécessite un minimum de trois machines.
Si votre organisation prévoit de publier de nombreuses couches de scènes hébergées ou de couches de tuiles 3D hébergées, il sera alors recommandé le magasin d'objets ArcGIS en mode cluster. Cela permettra une mise à l'échelle horizontale et vous protègera contre certains points de défaillance grâce à la duplication des données sur plusieurs machines.
Le magasin d'objets ArcGIS nécessite également des quantités importantes de mémoire et d'espace disque. Pour cette raison, il est recommandé de l'installer sur une machine dédiée, séparément des autres types de magasins de données ou des autres composants de votre ArcGIS Enterprise.
Pour obtenir des instructions sur l'installation et la configuration de l'espace de stockage d'objets ArcGIS Data Store, consultez le guide d'installation correspondant à votre système d'exploitation :
Utilisation d'un magasin d'objets sur le cloud
Les services cloud sont optimisés pour les performances, l'évolutivité, la résilience et la fiabilité dans plusieurs régions. Dans ArcGIS Enterprise 11.4, deux services de stockage d'objets cloud sont pris en charge : Amazon S3 et Azure Blob Storage.
Les organisations exécutant ArcGIS Enterprise 11.4 sur AWS ou Azure peuvent enregistrer un magasin d'objets cloud auprès de leur serveur d'hébergement, comme alternative au magasin d'objets ArcGIS. Cette option remplit le même objectif, mais exploite un service cloud au lieu d'un stockage sur les disques de votre infrastructure. Les services de stockage d'objets cloud offrent une évolutivité supérieure, une haute disponibilité et des fonctionnalités de sécurité robustes, ce qui en fait un choix judicieux pour le stockage de données.
Reportez-vous à la documentation pour connaître les étapes de configuration d'un magasin d'objets cloud comme magasin d'objets du serveur d'hébergement :
- Utiliser l'API ArcGIS pour Python pour ajouter un magasin d'objets à un déploiement ArcGIS Enterprise (AWS ou Azure)
- Utiliser le répertoire administrateur d'ArcGIS Server pour configurer le magasin d'objets pour ArcGIS Enterprise sur Amazon Web Services
- Documentation de l'API REST d'ArcGIS : ajouter un magasin d'objets à un déploiement ArcGIS Enterprise (AWS ou Azure)
- Utilisez ArcGIS Enterprise Cloud Builder pour Microsoft Azure pour ajouter un magasin d'objets à un déploiement ArcGIS Enterprise sur Microsoft Azure
Remarque: cet emplacement de stockage cloud ne doit pas être utilisé pour stocker des fichiers de sauvegarde ou des données gérées par l'utilisateur, telles que des caches pour des services de cartographie et d'imagerie. Au lieu de cela, enregistrez et maintenez un emplacement de stockage cloud distinct à ces fins.
Comment puis-je déterminer quels magasins de données je possède ?
Si vous êtes l'administrateur d'ArcGIS Enterprise, vous savez probablement déjà quels magasins de données sont configurés pour votre déploiement. Mais dans le doute, vous pouvez vérifier si le serveur d'hébergement dispose du magasin de données de cache de tuiles et du magasin d'objets enregistrés à l'aide d'ArcGIS Server Manager.
Vérification du magasin d'objets
Pour vérifier si votre serveur d'hébergement dispose d'un magasin d'objets enregistré, connectez-vous à ArcGIS Server Manager pour le serveur d'hébergement et cliquez sur Site > Data Stores. Si une entrée indique le type "Managed Objectt", cela signifie que votre déploiement en dispose.
Vous pouvez vérifier que le serveur d'hébergement et le magasin d'objets peuvent communiquer entre eux en cochant la case en regard de cette entrée de magasin de données et en cliquant sur le bouton "Validate". Si tout va bien, une coche verte apparaît dans la colonne "Status".
Le nom de fichier du magasin d'objets identifie le type de magasin d'objets. Si le nom de fichier de l'entrée "Managed Object" indique ArcGIS_Data_Store, le déploiement utilise le magasin d'objets ArcGIS. Si un autre nom de fichier est répertorié, il utilise un magasin d'objets cloud. Là encore, l'utilisation d'un magasin d'objets cloud n'est recommandée que pour les déploiements exécutés dans le cloud.
Si le serveur d'hébergement n'a aucun magasin d'objets gérés enregistré, utilisez les informations et les liens partagés dans les liens précédents pour en ajouter un.
Vérification du magasin de données de cache de tuiles
Ensuite, vérifiez la présence du magasin de données du cache de tuiles. Lorsque vous vous connectez à ArcGIS Server Manager, vous verrez un type de magasin de données du cache de tuiles répertorié sur la page Site > Data Stores si le déploiement dispose d'un magasin de données du cache de tuiles.
Si le magasin de données de type "Tile Cache" n'est pas répertorié comme magasin de données enregistré auprès du serveur d'hébergement, les membres de l'organisation ne peuvent pas publier de couches de scène hébergées. Par conséquent, vous n'aurez pas besoin de migrer les caches de couches de scènes. En revanche, si le déploiement dispose d'un magasin de données de cache de tuile, vous devrez probablement effectuer la migration. Vérifiez que le magasin de données de cache de tuile peut communiquer avec le serveur d'hébergement, puis procédez à la migration.
Migration à partir du magasin de données du cache de tuiles
Après la mise à niveau vers ArcGIS Enterprise 11.4, les administrateurs doivent vérifier que le serveur d'hébergement dispose du magasin d'objets configuré. Cela permettra de publier de nouvelles couches de scènes hébergées et des couches de tuiles 3D hébergées. En outre, cela les préparera à migrer les caches de couches de scènes hébergées du magasin de données de cache de tuiles vers le magasin d'objets.
La migration vers le magasin d'objets est importante, car ArcGIS Enterprise 11.5 sera la dernière version à prendre en charge le magasin de données de cache de tuiles. Après cette version, le magasin de données de cache de tuiles sera entièrement supprimé et tous les caches de couches de scènes hébergés devront être stockés dans le magasin d'objets. Utilisez les outils spécialisés inclus dans la version ArcGIS Enterprise 11.4 pour migrer tous les caches éligibles vers le magasin d'objets.
Identifier les services de scène éligibles à la migration
Il est facile de déterminer quels services de scène ont leurs caches stockés dans le magasin de données de cache de tuiles. Cela est possible grâce au nouvel utilitaire MigrateSceneServices, inclus dans ArcGIS Enterprise 11.4. Cet utilitaire, installé avec ArcGIS Server, dispose de deux modes : le mode d'analyse et le mode d'exécution.
Jusqu'à présent, nous avons parlé des couches de scènes hébergées. Pourquoi passer soudainement aux services de scènes ? Les services de scènes hébergés s'exécutent sur le serveur d'hébergement (ArcGIS Server) et alimentent les éléments de couche de scènes dans le portail ArcGIS Enterprise. L'utilitaire de migration est un outil ArcGIS Server, ce qui signifie qu'il fonctionne spécifiquement avec les services de scènes, plutôt qu'avec les couches.
Lorsqu'il est exécuté en mode d'analyse, l'utilitaire fournit une liste de tous les services éligibles à la migration. Il répertorie les détails de tous les services de scène hébergés qui ont des caches dans le magasin de données de cache de tuiles. Ces détails incluent le nom du service et la taille estimée de chaque cache en mégaoctets. L'estimation de la taille vous aide à vous assurer que vous disposez de suffisamment d'espace disque et de mémoire sur la machine du magasin d'objets si vous utilisez le magasin d'objets ArcGIS Data Store. (Si vous utilisez un magasin d'objets cloud, tel qu'Amazon S3 ou Azure Blob Storage, l'espace disque n'est pas un problème.)
Connaître la taille des caches vous aide également à décider quand exécuter la migration et si vous devez migrer certains services séparément. Par exemple, si tous les caches ont une taille de plusieurs gigaoctets, migrez-les lorsque le système n'est pas soumis à une charge importante. Si vous avez quelques caches de plusieurs téraoctets, migrez-les séparément, peut-être en dehors des heures normales de bureau.
Lors de la migration des caches, vous pouvez constater un pic de CPU sur les machines exécutant le magasin de données de cache de mosaïques et le magasin d'objets. Pour cette raison, nous vous recommandons d'effectuer la migration en dehors des heures ouvrables afin de minimiser les problèmes liés aux conflits de ressources. Cela est particulièrement important si vous avez des caches extrêmement volumineux.
Voici une capture d’écran de l’exécution de l’utilitaire MigrateSceneServices en mode analyse :
Si l'exécution de l'utilitaire en mode d'analyse indique qu'il n'y a aucun service à migrer, vous pouvez alors procéder à la suppression du magasin de données de cache de mosaïques . Si l'utilitaire renvoie une liste de services, votre déploiement dispose de caches à migrer.
À ce stade, assurez-vous de disposer d'une sauvegarde complète et utilisable du déploiement d'ArcGIS Enterprise . Cela vous permettra de restaurer votre système à partir d'une sauvegarde si des problèmes inattendus surviennent.
Testez également vos calques de scène hébergés pour vous assurer qu'ils fonctionnent comme prévu avant de migrer leurs caches. Sinon, il sera difficile de déterminer la cause du problème si un calque de scène ne fonctionne pas comme prévu après la migration.
Vous pouvez maintenant procéder à la migration.
Réalisation de la migration
L'utilitaire MigrateSceneServices génère des rapports sur les services de scène avant la migration, lorsqu'il est exécuté en mode analyse. Pour effectuer la migration, vous pouvez utiliser l'utilitaire en mode exécution. Les propriétaires de couches de scène peuvent également migrer chacune de leurs couches de scène hébergées à partir de la page de l'élément dans le portail Enterprise.
Quelle que soit la méthode utilisée, les temps d'arrêt du service seront minimes, voire inexistants. La couche de scène hébergée reste accessible pendant la migration.
Nous discuterons plus en détail des deux approches ci-dessous.
Migrer les caches en masse à l'aide de l'utilitaire
Pour effectuer la migration du cache de scène à l'aide de l'utilitaire MigrateSceneService, exécutez-le en mode d'exécution. Lorsqu'il est exécuté en mode d'exécution, l'utilitaire parcourt les services éligibles, un par un. Il migre le cache de chaque service vers le magasin d'objets, puis supprime le cache de ce service du magasin de données du cache de mosaïques.
L’utilisation de l’utilitaire pour migrer les caches signifie que vous pouvez…
- Migrez tous, plusieurs ou même un seul cache de service de scène à la fois, car l'utilitaire prend les noms de service de scène en entrée.
- Planifiez la migration à l’aide des outils sur le serveur d’hébergement.
- Effectuez la migration en tant qu’administrateur d’entreprise.
- Ajustez les paramètres de journalisation, y compris l’emplacement du journal et le niveau de détail.
Les autres avantages liés à l’utilisation de cet utilitaire incluent :
- Cela réduit vos efforts lorsque votre organisation dispose de nombreux caches de services de scène hébergés à migrer.
- Vous l'exécutez déjà pour analyser les éléments à migrer et pour vous assurer qu'aucun cache ne reste dans le magasin de données du cache de tuiles une fois le processus de migration terminé. Cela signifie que vous utiliserez un seul outil et que vous n'aurez pas à changer d'environnement.
Pour en savoir plus sur la syntaxe de l’utilitaire et comment l’exécuter, consultez la documentation de l’utilitaire MigrateSceneServices.
Migrer les caches pour les couches individuelles à partir du portail d'entreprise
Vous pouvez également migrer les caches en lançant la migration à partir de l' onglet Paramètres de la page d'élément de la couche de scène hébergée dans le portail Enterprise. La migration des caches à partir de la page d'élément est une bonne approche si vous n'avez pas beaucoup de services à migrer.
L'option de migrer le cache est présente dans l'onglet Paramètres de l'élément si les deux conditions suivantes sont remplies :
- Vous vous connectez au portail d’entreprise en tant que propriétaire de la couche d’entités hébergée.
- Le cache de la couche de scène hébergée n'a pas encore été migré.
Si l'option de migration du cache n'est pas affichée, vérifiez que vous êtes le propriétaire de l'élément. Bien que cette approche ne crée pas de fichier journal contenant des informations de migration, elle vous permet de visualiser la progression de la migration. Cliquez sur le bouton Migrer le cache pour lancer le processus et vous pouvez visualiser l'état de la tâche et sa progression, comme indiqué ci-dessous.
Pour en savoir plus sur la migration des caches depuis le portail Enterprise, reportez-vous à la documentation Gérer les couches de scène.
Éléments à vérifier si la migration échoue
Parfois, les choses ne se passent pas comme prévu. Si l'un des caches de service ne parvient pas à migrer correctement, tenez compte des conseils suivants :- Exécutez l'utilitaire en mode d'exécution : l'utilitaire prend en charge la journalisation, ce qui peut être utile pour le dépannage. Si un service échoue, exécutez l'utilitaire en mode d'exécution avec le niveau de journalisation défini sur trace. Cela vous fournira les informations les plus détaillées. De plus, utilisez le paramètre select facultatif pour choisir un ou plusieurs services spécifiques à migrer à un moment donné. Rassurez-vous, la réexécution de l'utilitaire n'entraînera pas de doublons de fichiers dans le magasin d'objets.
- Vérifier l'URL du serveur : lorsque vous utilisez l'utilitaire, indiquez l'URL du site du serveur d'hébergement à l'aide de l'URL de l'adaptateur Web ou de l'URL de l'équilibreur de charge réseau tiers. À ce stade, l'utilisation d'une URL qui contourne l'adaptateur Web et utilise directement le domaine complet (FQDN) de la machine et du port ne fonctionnera pas.
- Vérifier les informations d'identification : lors de la migration des caches à partir du portail Enterprise, vous devez être connecté en tant que propriétaire de l'élément. L'option Migrer le cache n'est pas disponible pour les autres utilisateurs pour le moment. Lorsque vous utilisez l'utilitaire de migration, indiquez le nom d'utilisateur d'un compte intégré qui est membre du rôle Administrateur par défaut. L'utilisation d'un compte issu d'un magasin d'identités spécifique à l'organisation ou des informations d'identification de l'administrateur du site principal pour ArcGIS Server ne fonctionnera pas.
- Ajustez la quantité de mémoire allouée au magasin d'objets : si le magasin d'objets du serveur d'hébergement est fourni par ArcGIS Data Store et que les caches de scène volumineux ne parviennent pas à migrer, vous devrez peut-être augmenter la taille du segment de mémoire du magasin d'objets. Ce réglage fournira davantage de mémoire au magasin d'objets, ce qui est essentiel lors de la migration (ou de la publication) de caches de couches de scènes hébergées volumineux. Pour vérifier la taille de segment de mémoire actuelle définie pour le magasin d'objets, utilisez l'utilitaire describeatastore.
Si ces conseils ne parviennent pas à résoudre les problèmes que vous rencontrez, contactez le support technique Esri .
Après avoir migré
Vous avez migré tous les caches de couches de scènes hébergées vers le magasin d'objets. Vous pouvez maintenant terminer les tests post-migration et le nettoyage.
Vérifiez que chaque couche de scène hébergée continue de fonctionner comme prévu
Pour vous assurer que les couches fonctionnent comme prévu après la migration, testez chaque couche de scène hébergée. Utilisez le même processus de vérification que celui que vous avez utilisé avant la migration. Par exemple, si vous avez vérifié la fonctionnalité de la couche de scène hébergée en interagissant avec elle dans Scene Viewer avant la migration, effectuez le même test après la migration. De cette façon, vous pouvez être sûr que le service fonctionne de la même manière avant et après la migration, car vous effectuez une comparaison exacte.
Confirmer que le magasin de données du cache de tuiles ne contient aucun cache
Vous devez confirmer que votre déploiement ne repose plus sur le magasin de données de cache de mosaïques obsolète. Pour ce faire, un administrateur d'organisation peut exécuter l'utilitaire MigrateSceneServices en mode d'analyse. Si l'utilitaire renvoie des services, migrez-les maintenant. Si l'utilitaire signale qu'aucun service n'est éligible à la migration, tous les caches ont été migrés.
Voici un exemple de ce que l'utilitaire renvoie lorsqu'aucun service migrable n'existe :
Une fois tous les caches de couches de scènes hébergés migrés et testés, vous pouvez supprimer le magasin de données de cache de tuiles de votre déploiement.
Suppression du magasin de données de cache de tuiles
Après avoir vérifié que le magasin de données du cache de tuiles n'est plus utilisé, désactivez-le. Pour ce faire, l'administrateur ArcGIS Data Store exécute l'utilitaire disabledatastore sur une machine du magasin de données du cache de tuiles. L'exécution de l'utilitaire sur n'importe quelle machine du magasin de données du cache de tuiles désactive l'intégralité du magasin de données du cache de tuiles. Par exemple, si vous avez déployé le magasin de données du cache de tuiles en mode cluster et qu'il s'exécute sur trois machines, vous n'avez besoin d'exécuter l'utilitaire que sur l'une de ces machines.
L'utilitaire Disabledatastore est installé avec ArcGIS Data Store 11.4. Il annule l'enregistrement du magasin de données de cache de tuiles du serveur d'hébergement et supprime tous les fichiers concernés. Cela libère des ressources sur les machines sur lesquelles le magasin de données de cache de tuiles est installé.
Si le magasin de données de cache de tuiles est installé sur des machines dédiées distinctes des autres types de magasins de données ArcGIS, vous pourrez peut-être le désinstaller. Cela vous permettra de réutiliser les machines ou, dans le cas de machines virtuelles, de les supprimer.
Pour savoir quand et comment supprimer le magasin de données de cache de tuiles, reportez-vous à cet article technique (en anglais) : Supprimer le magasin de données de cache de tuiles ArcGIS Data Store d'un déploiement ArcGIS Enterprise .
En résumé…
Le magasin d'objets fournit aux déploiements ArcGIS Enterprise 11.4 un espace de stockage pour les caches de couches de scènes hébergées, les caches de couches de tuiles 3D hébergées, etc. Sa fonctionnalité remplace le magasin de données de cache de tuiles obsolète et les organisations doivent y migrer tous les caches de couches de scènes hébergées après la mise à niveau vers la version 11.4. Nous avons introduit des outils de migration dans la version 11.4 d'ArcGIS Enterprise pour faciliter cette transition, et nous espérons que ce blog vous a fourni un aperçu complet du flux de travail de migration pour votre référence.
Si vous avez des questions sur la migration vers le magasin d'objets, vous pouvez les publier sur la communauté ArcGIS Enterprise.
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7:00
L’ogre logistique
sur Dans les algorithmesSur la place, deux grands hangars blancs ont été montés pour accueillir le marché de Noël. Mais les marchés sont fermés et la place est plongée dans la nuit. Il faut patauger dans la boue pour atteindre la MJC Fernand Léger de Corbeil-Essonne en ce soir décembre, à la veille des vacances.
Les militants sont déjà là. Dans l’amphithéâtre, ils préparent la sono, mettent une banderole. A l’entrée, un libraire est venu avec quelques livres. Les gens se connaissent, comme un réseau d’acteurs qui se retrouve. A côté de l’entrée, on entend des élèves suivre un cours de guitare. La salle se remplit peu à peu.
Le dernier RER pour Paris est à 21h55 nous prévient-on d’entrée. Le militant qui fait l’introduction ressemble un peu à Marcel Mouloudji. Il explique que la soirée est consacrée à présenter les impacts sociaux et écologiques des entrepôts logistiques qui se déploient partout en France et notamment ici, en Essonne. Ces entrepôts, conséquences directes des modes de production et de consommation génèrent de la pollution, de l’artificialisation des sols… et surtout de la précarité et de la pénibilité pour les centaines de milliers de travailleurs qui s’y épuisent. Ici, le développement des entrepôts a des conséquences concrètes, bien au-delà du travail, et permet d’inter-relier des luttes, locales comme globales, sociales comme politiques, en interrogeant la question du transport et du fret, la transformation de la Seine comme la lutte des travailleurs sans papiers…
Rapidement, la parole est donnée au jeune chercheur David Gaborieau venu évoquer avec simplicité ce que le développement de la logistique, ici, transforme. La logistique n’est plus un secteur invisible, attaque-t-il. On en parle désormais beaucoup et on en a beaucoup parlé, notamment durant la pandémie. On a longtemps pensé qu’Amazon n’était qu’un site internet. Depuis les gens ont découvert que ses entrepôts, eux, n’avaient rien de numérique. Mais si le secteur est mieux connu, nul ne sait ce qu’il se passe à l’intérieur. David Gaborieau a interviewé nombre d’ouvriers du flux, comme on les appelle. Manutentionnaires, préparateurs de commandes, pickers, injecteurs (ceux qui alimentent les tapis roulants), agents de quai, caristes… Selon leurs qualifications, ce sont là les principaux métiers des entrepôts logistiques. Le chercheur explique qu’il a aussi fait de l’intérim dans ces entrepôts pour comprendre ce travail de l’intérieur, pour bien saisir l’objet de ses recherches.
La révolution logistique, infrastructure de la globalisationSi Amazon est l’emblème du secteur, la logistique va bien au-delà. Carrefour a plus d’entrepôts qu’Amazon, rappelle-t-il… et si le e-commerce a transformé le secteur ces dernières années, la grande distribution et l’industrie sont d’importants moteurs de son développement qui se concentre autour des axes de circulation à proximité des grandes métropoles. On parle d’ailleurs de « révolution logistique » pour dire « qu’elle transforme l’économie contemporaine comme la révolution industrielle a transformé l’économie du XIXe siècle ». La logistique est née avec l’émergence de la grande distribution après la seconde guerre mondiale. D’abord utile au stockage, dans les années 80, elle va progressivement servir la délocalisation de la production, c’est-à-dire qu’elle va permettre « l’accroissement de la distance entre les lieux de production et de consommation ». Efficace et peu coûteuse, elle s’impose comme « l’infrastructure de la globalisation ». « Elle ne sert pas qu’à transporter et stocker des produits, elle gère la distance entre les différents lieux de production ». Un iPhone par exemple passe par plus de 40 unités productives avant d’arriver dans les mains de son propriétaire : il a fait 20 fois le tour du monde avant qu’on ne l’achète ! On comprend alors que cette révolution logistique transforme les systèmes de production, notamment en renforçant la délocalisation et la sous-traitance dont elle est à la fois le moteur et le carburant. La logistique est synonyme d’externalisation : on produit dans un réseau de sous-traitance et la logistique permet de gérer la distance entre tous les points de sous-traitance, lui permettant de s’étendre et se renforcer. Ce qui a bien sûr des impacts politiques, rappelle le chercheur : les grandes usines productives d’autrefois sont désormais éclatées entre sites qui se font concurrence, faisant disparaitre les bastions ouvriers d’antan.
« Avant on disait toujours que la sphère de production était au cœur de l’économie, désormais, elle est bousculée par la sphère de la circulation qui est devenu le cœur de la création de valeur économique »… Tant et si bien que quand un porte-conteneur obstrue le canal de Panama en 2021, c’est toute l’économie mondiale qui ralentie.
Ces transformations ont également des conséquences sur l’emploi. Un quart des ouvriers en France relèvent de la logistique et du transport. Les métiers ouvriers de la chimie, du textile ou de la métallurgie ont diminué au profit de ceux du transport, de la logistique et du déchet. Les ouvriers n’appartiennent plus au monde de l’industrie, mais sont désormais majoritairement des ouvriers du tertiaire : « 50% des ouvriers en France sont des ouvriers du secteur tertiaire ». Ainsi, d’anciens caristes des usines Renault le sont désormais dans des entrepôts logistiques. Ils font le même métier, mais ne relèvent plus du même secteur. « Dans les entrepôts de la logistique, 80% de l’emploi est ouvrier. A l’inverse, dans le secteur automobile, il n’y a plus que 40% d’ouvrier, tout le reste sont des cadres et ingénieurs ». La logistique est devenu le bastion d’un monde ouvrier qui a profondément muté.
Enfin, le secteur de la logistique est particulièrement concentré en Île-de-France, notamment autour de Roissy, d’Orly et de Marne-la-Vallée. « Sur 1 million de personnes qui travaillent dans la logistique en France, l’Île-de-France concentre 350 000 employés ».
Dans les usines à colisDans les « usines à colis », on trouve beaucoup de nouvelles technologies qui servent à faire du taylorisme moderne. Gaborieau s’est beaucoup intéressé à la commande vocale (comme l’illustrait une enquête de Cash Investigation de 2017), qui indique aux préparateurs de commande où se rendre dans l’entrepôt pour prendre chaque éléments d’une commande à assembler. Une voix numérique leur donne des indications en continue à laquelle ils doivent obéir en validant d’un OK, plusieurs centaine de fois par jour. « La machine ordonne et les humains continuent de porter les produits à la force des bras ». La manutention s’est moins mécanisée qu’on le pense.
La commande vocale est apparue au début des années 2000, rappelle le sociologue. Elle est très présente dans la grande distribution, alors que le secteur du e-commerce repose lui, plus souvent, sur le Pad, une tablette que les employés portent au bras ou au poignet. Ces outils sont très normatifs. Ils renforcent les cadences. Font perdre beaucoup de savoir-faire ouvriers et individualisent le travail. Pour bien faire son travail, il faut suivre les ordres de la machine. Cela a pour conséquence première d’avoir intensifié le travail. Selon l’INRS, les cadences aurait progressé de 10 à 15% dans le secteur. Une intensification soutenue également par des primes : ceux qui suivent les cadences, qui tiennent les objectifs des machines, reçoivent des primes conséquentes. 250 à 300 euros de primes sur un Smic relève d’une forte incitation. Enfin, ces déploiements techniques produisent un très fort contrôle de l’activité. On sait en continue où sont les ouvriers, leur rythme de travail… « tant et si bien que les cadres se plaignent parfois de n’avoir plus rien à faire », rapporte le sociologue. Il y a d’autres modalités de contrôle dans la logistique, comme le GPS des camions ou désormais le développement des tapis roulants. « La commande vocale a fabriqué les ouvriers spécialisés (OS) des colis ». Mais ceux-ci se déplacent encore. Avec le retour des convoyeurs, on revient aux Temps Modernes de Chaplin, avec un travail posté, très répétitif. Quel que soit ses formes, le travail d’OS est en plein essor dans le secteur.
« Si le secteur parle beaucoup d’automatisation, celle-ci révèle bien plus d’un mirage qu’autre chose », explique David Gaborieau… Un mirage sans cesse répété et renouvelé depuis le début de l’industrialisation. La promesse de la disparition du travail physique n’est pas nouvelle, dans le secteur textile au XIXe siècle, on l’envisageait déjà. Dans la réalité, il y a très peu d’entrepôts entièrement automatisés. L’automatisation coûte chère et ne fonctionne pas toujours très bien. En réalité, la logistique concentre surtout une forte présence du travail manuel, très contrôlé. Et ce n’est pas amené à changer radicalement à l’avenir, estime le sociologue. Derrière les convoyeurs où circulent les colis, il y a d’abord des masses de travailleurs qui travaillent à la chaîne. Qui coûtent bien moins chers que des robots qui tombent trop souvent en panne.
En matière d’emploi, la logistique est l’un des secteurs qui a le plus recours à l’intérim. Le sociologue Lucas Tranchant parle d’ailleurs d’intérim de masse. On compte 25% d’intérimaires dans le secteur, contre 7% il y a 20 ans. L’intérim est structurel et fonctionne comme un système de déqualification. « En fait, quel que soit le temps que vous passez en entrepôt, celui-ci ne permet pas d’évoluer ou de se qualifier. C’est un secteur où il n’y a pas d’évolution professionnelle, pas de formation. Les 80% d’ouvriers du secteur ne peuvent pas accéder aux 20% de postes d’encadrement ». Quant à la dégradation de l’emploi, elle n’est pas très bien répartie. Les femmes sont très minoritaires dans le secteur, mais subissent les emplois les plus dégradés, comme les ouvriers d’origine étrangère. C’est également un secteur qui se masculinise fortement (80% des employés sont des hommes).
« Comment les ouvriers perçoivent-ils tout cela ? », interroge le chercheur. « Ils disent tous à la fois, qu’ils sont devenus des robots et qu’ils ne sont pas des robots. Ce terme est un moyen de désigner la perte d’autonomie et le risque de déshumanisation qu’ils vivent ». « Mais ils ont des problèmes de santé que n’auraient pas les robots ». Les problèmes de santé dans la logistique apparaissent très rapidement quand on est manutentionnaire. Ils apparaissent plus rapidement que dans le secteur automobile par exemple. Dès 4 à 5 ans de travail dans le secteur, contre 8 années dans l’automobile. L’usure accélérée des corps se caractérise par des troubles musculo–squelettiques (TMS) et des lombalgies notamment. Ces problèmes de santé spécifiques arrivent dans d’autres mondes ouvriers. Dans le secteur automobile, les ouvriers peuvent parfois évoluer vers des postes un peu plus protecteurs. Mais dans les entrepôts de la grande distribution alimentaire, où 65% des postes sont des postes de préparateurs de commande, il n’y a pas d’autres fonctions disponibles. Cela explique que, les perspectives professionnelles des OS de la logistique, « c’est d’en sortir », de ne pas rester trop longtemps pour ne pas s’abimer la santé.
Les ouvriers de la logistique n’en ont pas moins une forte contre-culture ouvrière. Dans les entretiens menés, on constate une forte distinction entre « nous et eux », distinguant le monde ouvrier du monde de l’encadrement. Dans les entrepôts, on voit beaucoup de scènes de solidarité, de micro-résistances conflictuelles… On bouscule le chef d’équipe, on se moque de la commande vocale… On trouve même une part importante de vol, relativement tolérée, rapporte le chercheur.
La logistique contre les territoiresLe développement de la logistique a été beaucoup présentée comme une opportunité pour des territoires où les usines disparaissent. Le problème, c’est que les entrepôts du tertiaire sont plus coûteux socialement que les usines. L’emploi y est plus dégradé. Les entrepôts ont un coût plus élevé pour les territoires en termes d’infrastructures routières, de coûts environnementaux, mais également de coûts sociaux et de santé. Mais surtout, « les activités logistiques sont très labiles : elles se déplacent très vites ». Si le cours du pétrole évolue, on peut déplacer un entrepôt bien plus rapidement qu’une usine.
Les entrepôts sont un terrain de lutte très convoité, rappelle Gaborieau. Les Gilets jaunes en ont beaucoup bloqué pour tenter de bloquer les flux. Pour autant, le secteur n’est pas très syndiqué (le taux de syndication est de 4%, contre 10% dans l’ensemble du monde ouvrier) notamment parce que les établissements sont souvent petits, et que la précarité et l’intérim rendent la syndicalisation difficile. D’autant que les syndicats sont parfois à cheval à plusieurs secteurs (commerce, logistique, transport). Reste que la syndicalisation progresse. Les conflits aussi. « Ce secteur est une cocotte-minute qui pourrait déborder à un moment ou autre ». D’autant que les luttes des ouvriers du secteur, viennent en croiser d’autres, écologiques notamment, contre le développement routier et autoroutier, et contre les projets de développement des entrepôts eux-mêmes. Les citoyens se mettent à réfléchir à l’utilité sociale des entrepôts, à l’image de l’opposition contre le projet Greendock qui se présente comme le nouveau corridor logistique sur la Seine. Ces contestations citoyennes et sociales se développent avec le développement de l’emprise urbaine des entrepôts. Chaque année, on construit 2 millions de m2 d’entrepôts en France : autant que de surface de bureaux.
Dans les luttes, un faux paradoxe apparaît, celui de l’emploi. Les entrepôts prennent beaucoup de place mais proposent, proportionnellement, peu d’emploi. L’emploi est d’ailleurs souvent le prétexte que mobilisent élus, promoteurs et responsables d’entreprises pour pousser à leur développement. En vérité, les entrepôts bougent beaucoup. Non seulement ils participent à créer des friches, mais également des dégâts sociaux, car ces déplacements ont un impact sur les ouvriers. La durée de vie d’un entrepôt est assez basse, à Marseille, l’entrepôt ID logistics implanté dans les quartiers Nord, a été déplacé à 135 kilomètres à peine 3 ans après son ouverture. Enfin, ces entrepôts ne sont pas que des usines à colis, ils sont surtout des « usines à camion ». Le fret ferroviaire ou fluvial pourrait paraître comme une solution, mais tant que le fret routier restera si peu cher et disponible, rien ne changera (et ce, alors que le fret ferroviaire est en plein démembrement). Au Havre, le développement du fret ferroviaire volontariste n’a pas pris. « Les coûts logistiques sont si bas qu’ils rendent difficiles de penser la relocalisation à moins de l’encadrer plus sérieusement qu’elle n’est ». Dans les rapprochements entre luttes écologiques et sociales, on voit naître des contre-projets promouvant une logistique utile, comme le contre-projet à Greendock ou le contre-projet à l’A69. Reste que l’Île-de-France ne peut pas se passer d’approvisionnement. Seuls les ouvriers de ces secteurs peuvent aider à créer et penser des contre-projets, conclut le chercheur.
La convergence des luttes par l’exempleL’un des militants sur scène, rappelle qu’en Essonne, l’emprise logistique s’est accélérée. L’urbanisation galopante à fait fleurir une France moche. Les entrepôts, après avoir conquis le péri-urbain, colonisent désormais le Sud de l’Essonne rurale. Dans son livre, Nos lieux communs, l’écrivain Michel Bussi, dépeint le développement incontrôlé du capitalisme sur les territoires, plus subit qu’accéléré par les responsables politiques locaux. Partout, on bétonne. Partout, on bitume… dans un non-sens écologique qui aggrave les conflits d’usages à toutes les échelles. Avec les agriculteurs comme avec les riverains, avec les salariés, comme avec les écologistes.
Pour Julien conducteur de train et responsable à l’Union syndicale des transports, le démantèlement du fret ferroviaire ne va pas améliorer la situation. Pour lui, il est essentiel de lutter pour améliorer les conditions de travail des travailleurs et défendre la notion de service public pour le transport de marchandise comme de voyageurs. « Nous devrions lutter pour un grand service public des transports et de la distribution multimodale, afin de sortir la logistique de sa logique de profits délétère et répondre aux enjeux écologiques auxquels le capitalisme ne sait pas répondre ».
Anne, de Solidaires Sud Emploi, rappelle que dans le secteur de la logistique, « on voit de moins en moins des emplois. Seulement du travail ». Contrairement à ce qu’on entend, la mécanisation recule et la manutention explose. Le secteur, désormais, recrute via des sociétés d’insertion des gens qui n’ont jamais travaillé. « Ce n’est plus de l’insertion par l’emploi, mais de l’insertion par le travail ». Ils filent à l’entrepôt comme on allait à la mine, sans formation. Les contrats sont très courts. Le secteur abuse des carences, pour permettre aux ouvriers épuisés de se remettre de leurs problèmes de santé entre deux contrats. Les demande de travail handicapé augmentent. Le travail logistique casse physiquement ses salariés et pose la question collective de ce que nous ferons d’eux quand ils ne pourront plus faire ce métier.
Une personne dans le public vient prendre la parole pour l’association des « Vergers vivants de Lieusaint », une association pour défendre les vergers agricoles en Essonne. Longtemps, le Sud de l’Essonne a été considéré comme un territoire vide. Désormais, c’est un territoire qu’il faut valoriser. En 2020 à Saint-Pierre-du-Peray, on a récupéré un verger sans gestionnaire qu’on a tenté d’exploiter avec des bénévoles. Face à des projets de bureaux, nous sommes allés envahir le siège de l’établissement public d’aménagement, explique le défenseur du verger. Pour l’instant, le verger est toujours là du fait de notre résistance locale. Mais fasse au rouleur compresseur de « l’aménagement économique », pour combien de temps ?
Un travailleur de la logistique sans papier témoigne à son tour. Il rappelle que les conditions de travail sont très précaires et très dures : les colis sont bien souvent plus lourds qu’on ne pense. Pour lui, ce secteur ressemble à l’esclavage. On y menace les gens, notamment les plus précaires qui craignent de ne plus pouvoir travailler s’ils défendent leurs droits. Il rigole en évoquant les robots. Pendant un an, ils ont tenté de les mettre dans l’entrepôt où il travaillait : « ça n’a jamais marché ! » Olivier pour la CGT évoque lui aussi l’esclavage en évoquant les conditions de travail du secteur. En 2022, il y aurait eu 1700 déclarations d’accident de travail pour le seul entrepôt d’Amazon à Bretigny-sur-Orge, « même si, Amazon, socialement, c’est peut-être le moins pire ». Le turnover s’envole. Les syndicats n’ont pas même le temps d’installer les choses que tout est à recommencer. A Amazon, l’intérim, n’est plus à 26%, mais à 33% désormais. « Du boulot de merde, il y en a », rappelle le syndicaliste. Et le pire est que bien des gens en ont besoin.
Joseph, salarié d’Amazon et représentant syndical explique que oui, la logistique créé des emplois. « Quand l’entrepôt d’Amazon à ouvert à Bretigny en août 2020, il y avait 600 salariés en CDI. En 2024, ils sont 4700 ». Le reste (soit plus de 2300), ce sont des intérimaires. Le site fonctionne avec 5 équipes qui se relaient 24h/24, semaine et week-end compris. Le Conseil départemental dans son soutien au développement du secteur ne regarde que la création d’emplois, pas ce qu’il se passe à l’intérieur. Amazon a réalisé 4 milliards de bénéfices. La logistique génère beaucoup de richesses, mais pas pour ses ouvriers. Un autre militant évoque le développement d’une formation dédiée, lancée par Amazon, en apprentissage. Mais il est difficile d’envoyer de « la chair à patron » dans ces formations d’exécutants. Comme le rappelait le reportage du magazine Complément d’enquête sur les formations déployées par les grandes enseignes : bien souvent, la formation y est inexistante.
Un représentant de « La voie du village », association d’habitants d’Evry pour améliorer la qualité de vie, rappelle que la Vallée de la Seine est un territoire très convoité, en très forte densification, où l’aménagement est souvent imposé sans concertation. Il dénonce le risque de transformer la Seine en autoroute fluviale, pour acheminer des conteneurs et du vrac depuis Rouen ou Le Havre. « Les bords de Seine ne sont plus considérés comme des espaces naturels, mais des opportunités de dessertes, au détriment du bien-être des habitants ». Pourtant, rappelle-t-il, l’État joue un rôle très important dans ces aménagements, notamment via les établissements publics qu’il met en place pour prélever le foncier tout le long du fleuve. « Les bords de Seine qui sont un endroit gratuit et accessibles à tous, sont menacés de devenir bientôt inaccessibles aux habitants ». Un autre habitant témoigne à son tour : « une politique publique alternative est à construire ». Le problème, c’est que nous n’en prenons pas le chemin. Le démantèlement du fret ferroviaire, la spéculation sur les zones de triage très convoitées pourraient bien durablement interdire toute perspective d’alternative au tout routier.
La grande diversité des témoignages, rappelait la complexité des enjeux. Derrière l’ogre logistique, ce sont nos lieux de vies qui sont menacés. Contrairement à ce que l’on pense souvent, le sort des ouvriers du flux est profondément lié à celui des bourgeois qui vivent sur les bords de Seine. Le développement du territoire impacte la vie de tous.
Hubert Guillaud
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6:37
Étude d’aide à la décision stratégique et technique / R-GDS
sur OslandiaOslandia a réalisé en 2024 une étude d’aide à la décision stratégique et technique pour R-GDS, 1er distributeur de gaz naturel et de biométhane dans le Bas-Rhin, dans le cadre d’un remplacement futur de son SIG.
La prestation s’est portée sur la pertinence des outils OpenSource pour répondre aux besoins fonctionnels d’un exploitant de réseaux tout en prenant en compte les aspects budgétaires et organisationnels.
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3:34
Une carte en relief de 13 000 ans révélée par une collaboration internationale
sur Cartographies numériquesSource : « Une carte en relief de 13 000 ans révélée par une collaboration internationale mêlant archéologie, géologie et ingénierie » (Mines de Paris).
C’est en janvier 2025 que Médard Thiry, chercheur au centre de Géosciences de Mines Paris-PSL, et Anthony Milnes, chercheur à l’University of Adelaide, ont décrit une gravure datant de plus de 13 000 ans dans l’abri de La Ségognole 3, à Noisy-sur-École, en Seine-et-Marne, au sud de Paris. Cette gravure, identifiée comme la plus ancienne carte tridimensionnelle connue au monde, témoigne des capacités étonnantes des sociétés humaines du Paléolithique supérieur. Publiée dans l’Oxford Journal of Archaeology, cette étude révèle comment les humains préhistoriques utilisaient l’art et l’ingénierie pour représenter leur quotidien et leurs mythes [...]
L’abri de La Ségognole 3 est remarquable à plusieurs égards. En effet, il fait partie des trois seuls abris attribués au Paléolithique identifiés dans les grès de Fontainebleau. Ces abris constituent également les sites ornés paléolithiques les plus septentrionaux actuellement connus en Europe. Datant de la fin de la dernière glaciation, cet environnement se caractérise par des sols gelés pendant une grande partie de l’année. Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur y établissaient de grands campements en bordure de la Seine, stratégiquement positionnés sur les routes migratoires des grands gibiers, essentiels à leur subsistance [...]
La comparaison des reliefs et des écoulements gravés sur le site avec les caractéristiques géomorphologiques de la vallée de l’École, où se situe l’abri, révèle une correspondance frappante. La terrasse correspond aux platières de grès, parsemées de mares et de zones humides, qui dominent la vallée. Le réseau d’écoulement gravé rappelle les vallées divagantes et marécages tels qu’ils existaient avant les aménagements humains, tandis que les dépressions dans la partie basse évoquent les marais et étendues d’eau libre qui ponctuaient autrefois la vallée.
Cette découverte ne constitue pas une « carte » au sens moderne, avec ses distances, directions et indications précises. Elle s’apparente plutôt à une représentation tridimensionnelle miniature, illustrant le fonctionnement d’un paysage. Pour les peuples du Paléolithique, la direction des cours d’eau et les caractéristiques fonctionnelles du terrain semblaient primordiales, bien davantage que nos concepts contemporains de distance ou de temps.
Les communautés du Paléolithique supérieur n’avaient probablement pas besoin de cette carte pour se repérer dans un paysage qu’elles pouvaient observer directement depuis le sommet de la colline. Alors, pourquoi un tel aménagement ? Cette représentation tridimensionnelle miniature pourrait avoir rempli plusieurs fonctions : un outil pour planifier des chasses en visualisant les déplacements des animaux en fonction du relief, un marqueur territorial pour signifier des zones d’importance stratégique ou symbolique, ou encore un support de transmission des connaissances entre membres du groupe ou générations [...]
Pour aller plus loin :
Thiry, M., and Milnes, A. (2024), Palaeolithic map engraved for staging water flows in a Paris basin shelter. Oxford Journal of Archaeology, [https:]]
Communiqué de presse de l’University of Adelaide : World’s oldest 3D map discovered, [https:]]Articles connexes
L'histoire par les cartes : la dalle ornée de Saint-Bélec, la plus ancienne carte d'Europe ?
Cartes : des plans sur la planète (émission Eurêka sur France Culture)
L'histoire par les cartes : l'Atlas historique mondial de Christian Grataloup (avec la revue L’Histoire)
L'histoire par les cartes : l'Atlas historique de la France (L'Histoire - Les Arènes)
L'histoire par les cartes
Cartes et atlas historiques
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7:21
La carte des pays qui interdisent TikTok : une carte en constante évolution
sur Cartographies numériquesTikTok est une application mobile de partage de courtes vidéos et d'images, ainsi qu'un réseau social, lancée en 2016. Développée par l'entreprise chinoise ByteDance pour le marché non chinois, l'application accessible en Chine est dénommée Douyin (soumise à la vision du Parti communiste chinois sur les contenus et sources appropriés). TikTok est rapidement devenue très populaire chez les jeunes internautes atteignant, selon la plate-forme, plus d'un milliard d'utilisateurs dont 22 millions d'utilisateurs actifs mensuels en France (source : Wikipédia).
Dans le monde, plusieurs pays restreignent ou interdisent TikTok pour différentes motifs moraux ou politiques. L'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, la Jordanie, le Kirghizstan, le Népal, la Somalie ont totalement prohibé l'application chinoise pour des raisons religieuses, pour ne pas « promouvoir l'obscénité » ou préserver « l'harmonie sociale ». Pour ce qui est des pays occidentaux, le réseau social chinois fait aussi l'objet de critiques. S'il n'y a pas d'interdiction au sens propre du terme, des restrictions sont mises en place principalement pour « protéger les enfants » ou pour « préserver la souveraineté nationale », TikTok étant soupçonné de collecter des données pour la Chine.
Le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l'UE, les trois principaux organes de l'UE, ont tous interdit TikTok sur les appareils de leur personnel, invoquant des problèmes de cybersécurité. En France, l'application a été suspendue temporairement par le gouvernement français en mai 2024 en Nouvelle-Calédonie lors d'émeutes meurtrières contre un projet de réforme électorale. Elle est interdite également pour les administrations publiques. D'autres pays comme la Belgique, le Canada, le Danemark, la Norvège, la Nouvelle-Zélande ou encore le Royaume-Uni interdisent l'utilisation de TikTok sur les appareils professionnels ou à leurs collaborateurs.
Pays qui en février 2023 avaient interdit TikTok (source : Wikipédia)
- En rouge : pays où l'interdiction est complète
- En orange : pays n'autorisant qu'une version locale
- En rose : pays où TikTok n'est plus disponible en téléchargement
- En jaune : pays où des interdictions sont prévues
- En bleu : pays avec interdiction partielle pour les administrations
- En violet : pays où il existe des interdictions de jure, mais qui ne sont pas appliquées de facto
Cette carte, datée de février 2023, pourrait bien évoluer dans les semaines et mois qui viennent (la catégorie en violet a été ajoutée le 20 janvier 2025 pour tenir compte des déclarations de Trump). La décision de la Cour suprême d’interdire complètement TikTok aux États-Unis à partir de janvier 2025 pour des raisons de sécurité nationale vient relancer le débat et lui donner une tournure nettement politique. Les États-Unis deviendraient le premier grand pays occidental à interdire purement et simplement la plateforme à tous ses concitoyens. D'habitude ces restrictions sont principalement le fait de gouvernements non démocratiques (voir la carte Statista des pays qui bloquent les réseaux sociaux). Dans le monde, ce sont plus de 3 milliards de personnes qui sont peu ou prou interdites d'utilisation de TikTok (voir la liste détaillée des pays avec les motifs invoqués sur Wikipédia).
TikTok conteste les accusations selon lesquelles il recueille plus de données sur les utilisateurs que les autres entreprises de médias sociaux et a qualifié les interdictions de « désinformation fondamentale », affirmant qu'elles avaient été décidées « sans délibération ni preuve ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire. Il faut dire que TikTok a grandement contribué au succès de Donald Trump dans sa campagne électorale auprès des jeunes. Le président américain a même invité Shou Chew, le patron de TikTok, à assister à son investiture, aux côtés des proches du républicain et d’officiels de haut rang. Il sera assis à côté d’autres dirigeants du secteur technologique dont Elon Musk, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos.
Les États-Unis sont loin de constituer l’unique marché du réseau social – il cumule aussi un grand nombre d’utilisateurs dans des pays comme l’Indonésie, le Brésil ou le Mexique, ainsi que dans de nombreux États européens. Entre 2023 et 2024, TikTok revendiquait par exemple 134 millions d’utilisateurs mensuels au sein de l’Union européenne et 325 millions en Asie du Sud-Est, contre 170 millions aux États-Unis. L’entreprise n’est pas cotée en Bourse et ne divulgue pas ses informations économiques essentielles mais, selon le Financial Times, les États-Unis représenteraient moins de 15 % de ses revenus mondiaux. En outre, Pékin gagnerait beaucoup à pouvoir dénoncer la censure de TikTok sur le territoire de son principal adversaire.
L’interdiction de TikTok sous couvert de « sécurité nationale » soulève de sérieuses questions sur les excès de pouvoir du gouvernement et leur impact sur la liberté d’expression. Elle est à replacer dans le débat sur l'influence des technologies et des réseaux de communication sur la vie quotidienne des citoyens. Elle interroge aussi la nature des liens entre États souverains et géants mondiaux de l'Internet. Twitter et Facebook véhiculent beaucoup de fake news et ne sont pas pour autant interdits par la justice américaine. Pour Florian Zandt, data journaliste qui a mis à jour sur Statista la carte des pays interdisant TikTok, « les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide ».Sources
« TikTok, réseau social chinois de partage de vidéo » (Wikipédia). Une bonne synthèse sur l'histoire, le fonctionnement, les principaux motifs d'interdiction de TikTok (addictions, harcèlement et agressions, censure et propagande, désinformation, protection des données, sécurité des États...).
« Quels pays ont interdit TikTok et pourquoi ? ». Si les États-Unis seront probablement le premier pays à interdire purement et simplement TikTok, de nombreux autres pays s'inquiètent des liens entre la plateforme et la Chine (Euronews).
« TikTok banni aux États-Unis : comment Trump espère sauver l’application malgré la décision de la Cour suprême ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire (Huffington Post).
« Dans le monde, quels sont les pays qui restreignent TikTok ? ». Dans le monde, plusieurs pays restreignent et interdisent TikTok. Pour la première fois en Europe, l'Albanie a décidé de bloquer le réseau social chinois dans son pays. (TV5 Monde).
« TikTok dans le viseur de la Commission européenne pour ses publicités visant les enfants ». La Commission souhaite que l’application phare des adolescents se conforme aux règles européennes en matière de publicités déguisées vis-à-vis des mineurs (Le Monde).
« Pour Thierry Breton, les géants d’Internet manipulent le concept de liberté de parole ». L’artisan de la législation européenne sur le numérique estime que les géants du web manipulent le concept de censure. Fake news, leur répond-il, l’Europe respecte de manière absolue la liberté de parole. (Ouest-France).
« L’étrange sauvetage de TikTok par Donald Trump ». A la lumière de l’affaire TikTok, il est difficile d’accuser l’Union européenne de vouloir limiter la liberté d’expression et brider l’innovation en régulant les plateformes américaines. Les Etats-Unis, eux, ne régulent pas, ils mettent au pas (Le Monde).
« Le concept de liberté d’expression est devenu une arme de guerre aujourd’hui, il a été complètement arsenalisé... La modération passe pour de la censure ». Asma Mhalla (Linkedin).
« Comment l'application TikTok échoue à protéger ses jeunes utilisateurs de la désinformation ». La viralité des contenus sur l'application de partage de vidéos facilite la diffusion de fausses informations auprès d'un public très jeune qui n'a, souvent, pas les armes pour démêler le vrai du faux (France Info).
« Dans les smartphones des écoliers : TikTok, ça nous rend fous… ». Plusieurs journalistes de l’AFP, membres de l’association Entre les lignes, ont animé des ateliers d’éducation aux médias dans des écoles primaires. Retour sur leur expérience. (Le Monde).
« Les ados ne vont pas sur TikTok uniquement par narcissisme ». Contrairement à d'autres réseaux sociaux, TikTok a un fort potentiel créatif (Slate).
« Blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie : retour sur un fiasco démocratique ». La théorie des « circonstances exceptionnelles » ne permet pas pour autant de sacrifier la liberté d’expression en ligne sur l’autel d’une sacro-sainte sécurité (La Quadrature du Net).
« L’ère TikTok : une histoire industrielle et politique ». Dans une enquête au long cours au cœur de la guerre des capitalismes politiques, Alessandro Aresu raconte l’histoire d’une plateforme qui a changé nos vies — et le basculement d’un monde dont la tiktokisation totale semble inévitable (Le Grand Continent).
« La TikTokisation du monde ». Cette plate-forme donne des sueurs froides aux autorités américaines et européennes. Mais ce n’est pas la seule raison qu’on peut avoir de s’inquiéter de TikTok. Le monde est en train de se « TikTokiniser », entendez par là que les modes et les manières d’exister sur la plateforme s’imposent dans tous les domaines de la vie sociale et culturelle (Serge Tisseron).
« X, Facebook et Instagram menacent nos écosystèmes d’information : quelles alternatives ? ». La tiktokisation (désinformation) du monde est en marche, mais elle concerne aussi les autres plateformes (The Conversation).
« Interdiction de TikTok : problèmes de sécurité ou sinophobie ? ». Alors que les autorités affirment qu'il n'est pas certain que le gouvernement chinois puisse extraire et utiliser les données des utilisateurs occidentaux de TikTok, ce qui pose un risque de sécurité très important, les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide (Statista).
#TikTok pic.twitter.com/QySCA0SHE3
— Nick Anderson/Political Cartoonist (@Nick_Anderson_) January 17, 2025
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sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiqueLa dernière version d’ArcGIS Online, disponible depuis la mi-novembre, confirme une nouvelle fois que les capacités d’un SIG en ligne seront bientôt équivalentes à celles d’un outil bureautique. Elle s’enrichit (en bêta jusqu’en février 2025) de l’ajout de ModelBuilder (photo). Cette application permet de créer, de mettre à jour et de gérer des modèles et ainsi de construire facilement un processus de traitement ou d’analyse de données. Bien évidemment, il reste possible d’exécuter un par un les outils et de voir les résultats intermédiaires. Bien connue des utilisateurs d’ArcGIS Pro ou ArcMap, ModelBuilder est appréciée pour son côté très graphique de création de diagrammes visuels de workflows de géotraitement. À tel point que son arrivée dans ArcGIS Enterprise semble imminente.
+ d'infos :
pro.arcgis.com/fr
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7:00
Spotify, la machine à humeur
sur Dans les algorithmesCela fait des années que la journaliste indépendante Liz Pelly observe Spotify. Son essai, Mood Machine: The Rise of Spotify and the Costs of the Perfect Playlist (Simon & Schuster, 2025) estime que la musique est devenue un utilitaire plus qu’un art. Pour les fans de musique, le streaming est, malheureusement, un « produit spectaculaire » : « un jukebox universel et infini ». Pour les musiciens cependant, Spotify a été une menace plus existentielle que la révolution du partage de fichiers qui l’a précédée, car le streaming, lui, a reçu le vernis de la légitimité, explique le Washington Post dans sa critique du livre. Mais Spotify a surtout détourné les bénéfices de la musique a son profit, tout en préparant le terrain pour remplacer les musiciens par de la musique générée par l’IA. Le secteur d’ailleurs s’y prépare : un récent rapport de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac) annonce la chute de la rémunération des artistes et le déferlement à venir de la musique générée par IA
La musique, une activité purement fonctionnelleLiz Pelly rappelle que les origines de Spotify plongent directement dans The Pirate Bay, l’emblème du téléchargement illégal de musique du début des années 2000, notamment parce que le service était une réponse au comportement des gens et à l’envolée du téléchargement illégal. Pour le fondateur de Spotify, la musique a été considérée comme Amazon a considéré les livres : un cheval de Troie pour exploiter les clients. La recette de la suprématie auditive de Spotify a surtout reposé sur les playlists, spécifiques, homogènes et de plus en plus automatisées, descendant monotone de la radio commerciale et des musiques d’ambiance. Nos habitudes d’écoute culturelles ont été peu à peu déformées par la domination de Spotify. « Les auditeurs ont été encouragés à aborder la musique comme une activité purement fonctionnelle – pour dormir, étudier ou meubler un lieu public – sans avoir à fournir aucun investissement particulier dans des artistes individuels et identifiables ». En fait, Spotify vise avant tout à maintenir ses clients dans leur zone de confort. Spotify incarne « un modèle de créativité axé sur le service client qui conduit à une stagnation esthétique », explique Pelly. Le « son Spotify » ressemble à la décoration des appartements sur Airbnb, partout identique.
« À quel moment un système de recommandation cesse-t-il de recommander des chansons et commence-t-il à recommander une idée complète de la culture ? » demande Pelly. Spotify préfère que vous vous engagiez de la manière la plus passive et la plus distraite possible. Comme en politique, les superstructures panoptiques fonctionnent mieux lorsque leurs sujets ne leur accordent pas trop d’attention. Comme l’aurait dit un jour Daniel Ek, le fondateur de Spotify, « notre seul concurrent est le silence ». Dans le New Yorker, le prof de littérature Hua Hsu qui discute du même livre, parle d’un syndrome Spotify comme d’un syndrome de Stockholm. « Tout comme nous entraînons l’algorithme de Spotify avec nos goûts et nos dégoûts, la plateforme semble, elle, nous entraîner à devenir des auditeurs 24 heures sur 24 ». Pelly soutient, en fait, que la plus grande innovation de Spotify a été sa compréhension de l’affect, de la façon dont nous nous tournons vers la musique pour nous remonter le moral ou nous calmer, nous aider à nous concentrer sur nos devoirs ou simplement nous dissocier. Contrairement aux maisons de disque, son but n’était pas de nous vendre un tube dont on se lasse, mais de nous vendre un environnement sonore permanent. Quand on écoutait MTV ou la radio, nous pouvions parfois tomber sur quelque chose de différent ou d’inconnu. Désormais, la personnalisation « laisse présager d’un avenir sans risque, dans lequel nous ne serons jamais exposés à quoi que ce soit que nous ne voudrions pas entendre ». Sur Spotify, « les sons flottent en grande partie sans contexte ni filiation ». Les artistes y sont finalement assez invisibles. La musique décontextualisée de son histoire.
Internet était censé libérer les artistes de la monoculture, en offrant les conditions pour que la musique circule de manière démocratique et décentralisée. Certes, elle circule plus que jamais, mais la monoculture, elle, s’est terriblement renforcée.
Spotify, une ubérisation comme les autresDans les bonnes feuilles du livre que publie Harpers, Pelly évoque une autre dimension des transformations qu’a produit la plateforme, non pas sur les utilisateurs et clients, mais sur la musique et les musiciens eux-mêmes. Elle décrit les artistes fantômes de la plateforme, une polémique où les playlists populaires de Spotify semblaient se peupler de musiques de stock et d’artistes qui n’existaient pas. Pelly montre que Spotify avait en fait, malgré ses longues dénégations, bel et bien des accords avec des sociétés de productions pour produire des flux de musique moins chers. Ce programme, baptisé Perfect Fit Content (PFC, que l’on peut traduire par « contenu parfaitement adapté »), offrait des conditions de rémunération moindre et visait clairement à réduire les droits payés par Spotify aux artistes, normalisant des titres bons marchés pour remplir les playlists. « Au milieu des années 2010, le service s’est activement repositionné pour devenir une plateforme neutre, une méritocratie axée sur les données qui réécrivait les règles de l’industrie musicale avec ses playlists et ses algorithmes ». En se rendant compte que de nombreux abonnés écoutaient de la musique en fond sonore, Spotify a opté pour une solution qui lui permettait de réduire les dividendes qu’elle versait au majors (représentant quelques 70% de ses revenus) afin de devenir bénéficiaire. Pour cela, elle a misé sur les recommandations par playlists d’humeur qui se sont peu à peu peuplées de titres PFC – et ce alors que Spotify se défend de faire des placements de chansons dans ses playlists.
De nombreuses entreprises fournissent désormais Spotify en musique libre de droits à petits budgets, au détriment d’artistes indépendants. Loin d’être la plateforme de la méritocratie musicale qu’elle prétend être, Spotify, comme bien des entreprises, « manipule secrètement la programmation pour favoriser le contenu qui améliore ses marges ». Pour les musiciens précarisés qui produisent ces musiques, cela ressemble surtout à une ubérisation à marche forcée, avec des enregistrements à la chaîne et des musiques écrites sur un coin de table pour correspondre à un style précis, qui signent des contrats avec des droits réduits. « La musique de fond est à certains égards similaire à la musique de production, un son produit en masse sur la base d’un travail à la demande, qui est souvent entièrement détenu par des sociétés de production qui le rendent facilement disponible pour la publicité, la sonorisation de magasin, la production de films… » Ce que l’on appelle « la musique de production » est d’ailleurs en plein essor actuellement, explique Pelly, notamment pour créer des fonds sonores aux micro-contenus vidéo de Youtube, Insta ou TikTok, afin d’éviter des accords de licences compliqués voire la suppression de contenus lié à la violation du droit d’auteur. Pour ces entreprises qui produisent de la musique à la chaîne, comme Epidemic Sound, la musique n’est rien d’autre qu’une « activité de données », aplanissant les différences entre les musiques, produisant un brouillage des frontières esthétiques.
Les musiciens de l’Ivors Academy, une organisation britannique de défense des auteurs-compositeurs, affirment que les « frictions » que des entreprises comme Epidemic cherchent à aplanir sont en fait des protections industrielles et de droit d’auteur durement gagnées. Nous sommes entrés dans une course au moins disant, explique un producteur. Quand ces morceaux décollent en audience, ils génèrent bien plus de revenus pour Spotity et les labels fantômes que pour leurs auteurs, par contrat. « Ce traitement de la musique comme rien d’autre que des sons de fond – comme des pistes interchangeables de playlists génériques et étiquetées en fonction de l’ambiance – est au cœur de la dévalorisation de la musique à l’ère du streaming. Il est dans l’intérêt financier des services de streaming de décourager une culture musicale critique parmi les utilisateurs, de continuer à éroder les liens entre les artistes et les auditeurs, afin de faire passer plus facilement de la musique à prix réduits, améliorant ainsi leurs marges bénéficiaires. Il n’est pas difficile d’imaginer un avenir dans lequel l’effilochage continu de ces liens érode complètement le rôle de l’artiste, jetant les bases pour que les utilisateurs acceptent la musique créée à l’aide de logiciels d’IA générative. » Epidemic Sound a déjà prévu d’autoriser ses auteurs à utiliser les outils d’IA pour générer des pistes musicales. Et Spotify, pour sa part, a fait part ouvertement de sa volonté d’autoriser la musique générée par l’IA sur la plateforme.
L’exploitation de l’IA par Spotify ne s’arrête pas là. Elle est toujours corrélée à des initiatives pour réduire les coûts, rappelle Pelly, en évoquant par exemple le Discovery Mode, un programme de promotion automatique où les artistes qui acceptent d’y participer acceptent également une redevance inférieure. Bien sûr, Discovery Mode a attiré l’attention des artistes, des organisateurs et des législateurs et il est probable que PFC attise également les critiques… Mais « les protestations pour des taux de redevance plus élevés sont plus difficiles quand les playlists sont remplies d’artistes fantômes ».
La couverture du livre de Liz Pelly, Mood Machine.
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6:29
Le modèle organisationnel Oslandia
sur OslandiaDepuis sa création, Oslandia s’est appuyée sur ses valeurs pour co-construire son modèle organisationnel : autonomie, confiance et transparence.
Au fil des années et de la croissance de l’entreprise, de nouveaux process, des méthodologies et modes de fonctionnement organisationnels se sont développés grâce à un travail collectif et collaboratif . L’objectif : conserver son ADN qui place l’humain comme moteur de sa croissance !
Voici différentes initiatives mises en place :
Comité RHLe comité RH est en charge de l’application opérationnelle de la politique RH d’Oslandia, et donc de prises de décision sur le suivi RH individuel de l’équipe, dans une optique de délégation et de responsabilité collective. Ce comité met en application la politique RH, il veille notamment à la bonne application de la grille salariale et de la transparence salariale. Après un travail sur le plan de formation du collaborateur, le comité a entamé un travail de refonte de la cartographie des compétences de l’équipe.
Les prises de poulsLa prise de pouls est un rendez-vous individuel de 20 minutes en visio entre chaque collaborateur de l’entreprise et la responsable RH, et a pour objectif :
- « prendre le pouls » de chacun régulièrement, et identifier des problèmes qui n’auraient pas autrement fait surface dans un contexte 100% télétravail
- identifier les besoins nécessitant des réunions collectives et/ou d’assistance interne et aiguiller vers les bons interlocuteurs
- identifier les sujets relatifs au fonctionnement général de l’entreprise
- communiquer (« faire remonter ») les sujets de satisfaction ou non-satisfaction
Les sessions WTF (« Wonderful Team Federation » sont des sessions en visio-conférence qui permettent d’échanger entre membres de l’équipe. Leur fréquence est fixe et la présence est facultative. Une WTF est une présentation d’une thématique par une ou plusieurs personnes. L’objectif est de partager l’information, la veille technique ou de faire du brainstorming ensemble et créer de l’émulation ! Les thèmes sont libres et pas forcément techniques. Une WTF peut s’apparenter à une “éclairation” sur un projet, ou un retour d’expérience. Les WTF ont lieu tous les 15 jours.
Le COPIL et ses invitésUn comité de pilotage d’une journée est organisé en présentiel toutes les 6 semaines avec les membres de la direction, et la particularité que pour chaque session, deux invités tournants, collaborateurs d’Oslandia sont conviés à participer ! Un copil visio plus court permet de traiter les affaires courantes entre chaque réunion en présentiel.
Ask Me AnythingOslandia possède de multiples canaux de communication et d’organisation, tels que le COPIL, le Comité RH, les prises de pouls, les rôles de support, les groupes de travail transverses ou l’accompagnement externe, chacun possédant ses propres fonctions et modalités. En complément des espaces de communication existants, Oslandia a mis en place le principe d’« AMA » pour « Ask Me Anything« (terme original par Reddit ) avec le président, Vincent Picavet, pour permettre de garder un accès direct et garanti des collaborateurs à la direction. Tous les sujets sont admis !
Accompagnement psycho-social externeUne « Hotline » est mise à disposition de tous les collaborateurs pour des échanges téléphoniques avec une accompagnante spécialiste des questions psycho-sociales, Nathalie Guigues ( Reconnessens ). Ce regard tiers et expert permet parfois de débloquer plus facilement des situations que les autres canaux de communications ne pourraient pas résoudre.
IntégrationOslandia a mis en œuvre un parcours d’intégration pour ses nouveaux arrivants. Chaque nouvel arrivant participe à une journée d’intégration en présentiel où l’on aborde le fonctionnement général d’Oslandia, son histoire et ses valeurs. C’est également l’occasion de passer le test MBTI, qui permet d’avoir un éclairage sur les fonctionnements individuels et une meilleure communication au sein de l’équipe. Le parrainage est mis en place pour faciliter l’arrivée du nouvel embauché et fournir une aide à l’insertion dans l’équipe, la prise en main des outils et des procédures Oslandia.
Mini ProjetLe Mini projet est un travail collectif, planifié pour une durée limitée et réduite, sur un sujet de fond pour Oslandia non directement lié à la production. Un budget temps est allouée annuellement à ces mini-projets. Un exemple : Définir le fonctionnement du tutorat chez Oslandia.
CorpoLes Corpos sont des événements en présentiel qui mobilisent tous les collaborateurs. Elles ont lieu 3 fois par an et sont organisées de manière tournante par une équipe de 4 personnes dont 2 membres de l’équipe de production, qui réfléchissent et planifient les ateliers ainsi que les extras !
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5:21
La presse des XVIe et XVIIe siècles en Espagne accessible à travers une interface cartographique
sur Cartographies numériquesSource : La BNE edita un mapa para geolocalizar relaciones de sucesos de los siglos XVI a XVIII (Biblioteca Nacional de España)
Les relaciones de sucesos désignent les journaux et canards à succès diffusés dans l'Espagne du Siècle d'or. Ces "relationes" au sens de récits d'époque constituent une source incomparable sur les événements des XVIe et XVIIe siècles lorsque l'Espagne dominait le monde. Les relaciones sont un genre historico-littéraire qui, avec les notices, a précédé le journalisme lui-même aux XVIe et XVIIe siècles. Nieves Pena Sueiro les définit comme des textes occasionnels dans lesquels des événements sont relatés afin d'informer, de divertir et d'émouvoir le destinataire. Habituellement considérés comme des prédécesseurs de la presse actuelle, ils couvrent tous les aspects traités par celle-ci dans ses différentes sections, à l'exception du fait que chaque rapport fait généralement référence à un seul événement. Ils abordent des thèmes variés : fêtes (entrées, mariages royaux, funérailles, béatifications, canonisations...), politiques et religieuses (guerres, autodafés...), extraordinaires (miracles, catastrophes naturelles, malheurs personnels), voyages. , etc. Leur forme et leur longueur sont variables : ils peuvent être brefs (écrits sur une simple feuille de papier, une feuille de papier ou un livre de ficelle), ou étendus (et atteindre la forme d'un livre, qui peut être volumineux) et sont distribués sous forme manuscrite ou imprimée (source : Wikipedia).
La carte de géolocalisation proposée par la Biblioteca Nacional de España (BNE) fournit un nouveau mode d'accès à la riche collection des relaciones de sucesos impresas (journaux imprimés).
Interface cartographique pour accéder aux Relaciones de sucesos (source : BNE)
Sur cette carte, vous pouvez localiser les relations, en fonction de l'endroit où se trouvent les récits, avec une brève description, la référence qui permet de les localiser dans le catalogue et de les insérer dans la numérisation. La localisation n'est pas toujours précise, car dans certains cas le contenu du document ne permet pas de préciser le lieu. Le choix a été alors de fournir une localisation approximative. Dans d'autres cas, plusieurs lieux apparaissent et il a été nécessaire d'en choisir un.
Les sources ont été classées par domaines thématiques de manière à ce que l'utilisateur puisse sélectionner les sujets qui l'intéressent. Les domaines thématiques sont les suivants :- Phénomènes naturels : terrestres et ouragans, inondations, tempêtes, incendies, éruptions volcaniques et phénomènes astronomiques
- Faits historico-politiques : armada, diplomacie, politique, récits de guerre et piraterie
- Solennités et fêtes : fêtes, entrées triomphales, décès et funérailles, voyages, naissances et baptêmes, mariages, couronnements et autres solennités
- Religion : miracles, autodafés, martyres, conversions et islam
- Crimes et délits : homicides et autres
- Curiosités et merveilles : merveilles, monstres et sorcellerie
- Autres succès : thèmes divers, pestes et épidémies, naufrages, us et coutumes
Articles connexes
Europe : 12 cartes et un projet (exposition virtuelle de la Bibliothèque nationale d'Espagne)
Combien de châteaux en Espagne, 10 000 voire plus ? Une story map proposée par le journal El-Confidencial
Une cartographie détaillée des biens appartenant à l'Église en Espagne
L'histoire par les cartes : la recension des symboles franquistes en Espagne
Le monde luso-hispanique à travers les cartes : un guide de la Bibliothèque du Congrès
L'histoire par les cartes : la première carte murale de la Catalogne (1906) par le pédagogue Francesc Flos i Calçat
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17:27
Conseils & Astuces ArcGIS Online - N°194
sur arcOrama, un blog sur les SIG, ceux d ESRI en particulierN° 194 - Supprimer rapidement toutes les pièces-jointes d'une table ou d'une couche d'entités
Imaginez que vous ayez collecté et associé des pièces-jointes aux enregistrements de votre table ou de votre couche d'entités mais que, désormais, vous n'en avez plus besoin. Vous souhaiterez alors supprimer l'ensemble de ces images et de ces documents liés à vos entités/enregistrements tout en conservant les autres données stockées dans cette couche/table. Cela vous permettra ainsi de ne pas payer des crédits de stockage inutilement.
Pour les tables et les couches d'entités hébergées ArcGIS Online, il existe un moyen simple et rapide de supprimer ces pièces-jointes en une seule opération. Dans cet article, je vous explique comment procéder.
Avant de commencer, il est important de noter que cette méthode supprime de manière définitive les pièces-jointes et qu'il n'y a pas la possibilité de les restaurer. Pour réaliser une sauvegarde de vos pièces-jointes en local avant de les supprimer, je vous recommande la lecture de cet article arcOrama.- Pour réaliser cette opération vous devez être le propriétaire de la couches d'entités sur votre portail ArcGIS Online. Affichez la page de description de l'élément contenant la couche/table dont vous souhaitez supprimer les pièces-jointes.
- Vous cliquerez ensuite sur la table ou sur la couche d'entité (et non sur l'élément parent).
- Dans la partie droite de la page, repérez la zone "Pièce jointe" et cliquez sur le bouton radio pour décocher l'option et ainsi désactiver les pièces-jointes sur la table/couche.
- Un message de confirmation s'affiche alors pour vous avertir que la suppression des pièces-jointes existante est définitive et ne peut être annulée.
- Après quelques secondes (ou minute selon le nombre de pièces-jointes), ces dernières sont supprimées. Vous pourrez à tout moment décider de ré-activer l'ajout de pièces-jointes sur la table/couche si nécessaire.
- Pour réaliser cette opération vous devez être le propriétaire de la couches d'entités sur votre portail ArcGIS Online. Affichez la page de description de l'élément contenant la couche/table dont vous souhaitez supprimer les pièces-jointes.
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14:54
La carte de la pauvreté en France en trois dimensions (Observatoire des inégalités)
sur Cartographies numériques
L’Observatoire des inégalités publie la première carte de France qui affiche à la fois le taux de pauvreté mais aussi le nombre de ménages pauvres, représentés en trois dimensions. Cette carte permet d’explorer la France à une échelle très fine. Elle a été réalisée par le géographe Romain Thomas à partir des données carroyées à 200 mètres fournies par l'Insee.
Carte de la pauvreté en France en trois dimensions (source : Observatoire des inégalités)
La pauvreté en France en trois dimensions
La carte a été réalisée à partir de données qui portent sur des carreaux de 200 mètres de côté, elle présente deux indicateurs. Le premier (en couleur) est la proportion de ménages pauvres. Plus les carreaux sont foncés, plus le taux est élevé. Le second indicateur (en relief) est le nombre de ménages pauvres : plus la colonne est haute, plus les ménages pauvres sont nombreux. Cette représentation en relief constitue une nouveauté. La carte permet de survoler l’ensemble du territoire et d’observer où vivent les ménages pauvres en visualisant leur nombre.
Les carreaux ont le grand intérêt de permettre une visualisation à un niveau très fin, qui ne dépend pas des limites administratives des territoires. Certaines zones très marquées par la pauvreté peuvent devenir invisibles quand on observe uniquement la moyenne d’une commune, c’est le cas par exemple des quartiers nord-est de la ville de Paris. D’autres zones s’étendent de part et d’autre des limites communales.
L’immense majorité des travaux sur la pauvreté à l’échelle locale portent sur les taux. On mesure alors, dans une zone donnée, la concentration de personnes démunies. Ce faisant, on masque l’effet de la densité de population et donc le nombre de personnes pauvres. Ce qui conduit à une mauvaise compréhension : en fonction de sa population, la même surface d’une carte peut représenter quelques ménages pauvres comme des milliers.
Concrètement, quand on observe notre carte d’en haut, en supprimant le relief, des taches foncées ressortent fortement en milieu rural, mais ne représente qu’un très petit nombre de ménages contre des milliers en ville. Quand on incline la carte, le nombre de ménages apparaît en trois dimensions. On voit très nettement où vivent ces derniers : massivement dans les villes et leurs banlieues proches. Là où se trouvent les emplois et les logements sociaux.
On a beaucoup insisté sur la pauvreté en milieu rural ou en milieu périurbain en raisonnant à partir de taux de pauvreté en oubliant la densité et le nombre de personnes pauvres. Notre outil permet une nouvelle lecture, complémentaire. Même si on est peu nombreux, vivre dans un environnement qui concentre la pauvreté n’est pas la même chose que dans un territoire plus mixte.
Les limites de l’outil
Cette carte, expérimentale, a une vocation pédagogique. L'objectif est de la perfectionner en améliorant sa rapidité d’affichage et la possibilité de dézoomer plus largement sur des régions plus vastes. Pour l’instant, elle ne comprend pas les départements d’outre-mer. Les données utilisées sont celles de 2019 (les dernières disponibles) de l’Insee.
Toute la population n’est pas représentée : pour garantir le secret statistique (pour éviter que l’on puisse savoir dans les territoires peu peuplés si tel ou tel ménage est pauvre), chaque carreau de 200 m de côté comprend au moins 11 ménages. Dans le cas contraire, l’Insee donne au carreau une valeur moyenne qui dépend des carreaux voisins. Quand la population est vraiment trop faible, rien ne s’affiche. Par ailleurs, l’Insee ne prend pas en compte les sans-abri, ni les personnes qui vivent en collectivité (une maison de retraite par exemple).
Le seuil de pauvreté utilisé par l’Insee est celui fixé à 60 % du niveau de vie médian, le seul disponible à ce niveau. Ce n’est pas celui que l’Observatoire des inégalités utilise habituellement car il constitue une conception extensive de la pauvreté. Nous représentons des ménages, et non des personnes, car nous ne disposons pas de données individuelles. Un ménage = un logement individuel, pour l’Insee. Celui-ci peut comprendre une ou plusieurs personnes. La taille des ménages est en moyenne de deux individus. En représentant de la même manière les personnes seules et les familles, nous minimisons le poids de la pauvreté dans les logements sociaux car ils comprennent plus souvent des familles.
L'Observatoire des inégalités
L’Observatoire des inégalités est un organisme indépendant de toute institution, entreprise privée ou autre organisation. Fondé en 2003, il dresse un état des lieux le plus fidèle possible des inégalités en France, en Europe et dans le monde. "Nous défendons l’expression d’une pluralité d’opinions pour définir les inégalités qui doivent être considérées comme justes ou injustes. Au-delà des droits, le problème n’est pas celui de l’inégalité en soi mais de la justice sociale. Nous revendiquons que s’expriment des positions morales différentes, mais celles-ci doivent être fondées sur des éléments factuels. Les prises de position sont clairement signalées comme telles."
Articles à lire sur le site- La pauvreté, préoccupation majeure des Français
- Les pauvres vivent principalement dans les grandes villes
- Pauvreté dans les Dom : où sont les chiffres
- DOM : une grande pauvreté, cinq à dix fois plus élevée qu’en métropole
- Les vingt quartiers prioritaires les plus pauvres de France
- Les villes où vivent les riches les plus riches
Articles connexes
Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
Des différentes manières de cartographier la pauvreté dans le monde
La cartographie de la pauvreté dans les quartiers des grandes métropoles : un outil au service de la justice spatiale ?
Les aires d'accueil des gens du voyage en France : des territoires marginalisés
L'insécurité alimentaire dans le monde (rapport du FSIN)
Calculer l'indice de richesse relative à une échelle infra-nationale pour les pays pauvres ou intermédiaires
Quand l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique permettent de repérer des bidonvilles à partir d'images satellitaires et aériennes
La cartographie de la pauvreté à Londres à la fin du XIXe siècle
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7:00
Ralentir la traduction ?
sur Dans les algorithmesDans un passionnant article pour la revue Traduire, la traductrice indépendante Laura Hurot explique comment le secteur de la traduction a changé ces dernières années, sous la forme d’une ubérisation silencieuse.
Nombre d’agences de traduction imposent de travailler sur des plateformes dotées d’un système de chronométrage intégré qui évalue la productivité des traductrices et traducteurs. Mais cette accélération n’affecte pas seulement la phase traductionnelle : des agences recourent également à des systèmes de révision et de contrôle qualité en partie automatisés reposant sur des outils de catégorisation des erreurs. Ces changements conduisent à une accélération de la productivité et à une perte d’autonomie, des savoir-faire et du bien-être des traducteurs indépendants plateformisés. D’ailleurs, on ne parle plus de traduction, mais de post-édition, pour désigner une correction de traduction automatique, dont la conséquence première est de lisser les tarifs de traduction vers le bas.
Dans un article plus récent de la même revue, le collectif en chair et en os, qui défend une traduction humaine contre la généralisation des machines, souligne que dans l’édition, la traduction automatique touche d’abord certains genres littéraires dont la langue n’est pas plus facile à prendre en charge par la machine, mais des genres qui sont périphériques dans la hiérarchie culturelle et où la précarité est depuis longtemps plus forte (les secteurs de la romance, des livres pratiques, des livres pour les jeunes ou des sciences humaines sociales sont également des secteurs où les rémunérations sont moindres et les statuts plus précaires… et ils se sont précarisés avec la forte féminisation du secteur depuis les années 80). Et les auteurs de rappeler qu’“un outil développé puis déployé à des fins d’économie n’est pas qu’un outil : il est l’élément d’un système”. Et de rappeler que la traduction automatique n’a pas été conçue à des fins professionnelles mais pour produire une traduction moins chère et suffisante. Pour les acteurs de la tech, traduire un texte consiste en effet à le transposer en miroir, dans une vision purement mathématique, en remplaçant simplement un mot par un autre mot, même si désormais ces agencements sont largement statistiques. Ce n’est pourtant pas si simple, surtout quand les textes sont complexes et les langues rares, comme le pointent les limites à l’utilisation croissante d’outils de traduction automatiques pour accomplir des tâches trop complexes pour eux, comme pour remplir des formulaires de demandes d’asiles sans maîtrise de la langue, conduisant à des erreurs multiples et aux rejets massives des demandes.
Il n’y a pas que la traduction depuis des langues rares qui se révèle complexe, dans leur numéro de décembre, les Cahiers du Cinéma revenaient, à la suite d’une tribune de l’Association des traducteurs et adaptateurs de l’audiovisuel (Ataa), sur la perte de qualité des sous-titres des films, trop souvent réalisés automatiquement. Le problème n’est pas seulement économique et lié au fait que le sous-titrage ou le doublage viennent en bout de chaîne de la production, qui échappe souvent à la production, que de savoir à qui elle incombe : producteur, distributeur, diffuseur… Un conflit de responsabilité qui permet de justifier la perte de qualité. Le plus fascinant pourtant est de constater combien la traduction automatique échoue sur des phrases assez simples, même depuis l’anglais. Ainsi cet « How’s my room? » traduit par « Comment va ma chambre? » au lieu de « Où en est ma chambre?« , nous montrant toutes les limites de l’approche de la traduction statistique, qui se révèle bien moins performante qu’on ne le pense souvent.
L’observatoire de la traduction automatique rappelait récemment que sa tribune de 2023 demandant la transparence réelle des données d’entraînements de l’IA générative, la possibilité de refuser que le travail de traduction serve à l’entraînement des machines qui détruisent le métier, que les aides publiques soient exclusivement réservées aux créations humaines ou que les produits culturels créés avec de l’IA soient obligatoirement signalés… n’avait toujours reçu aucune réponse des autorités.
Signalons enfin que le 10e numéro de la revue Contrepoint, la revue du Conseil européen des associations de traducteurs littéraires, est entièrement consacré à la question de la traduction sous IA. Pour Damien Hansen, qui rappelle que la traduction automatique reste incapable de comprendre le texte, “le problème n’est pas tant l’outil en soi que le fait qu’on l’impose aux professionnels et qu’on l’emploie pour des raisons purement économiques”. Plutôt que de venir aider et soutenir le traducteur, la traduction automatique est produite pour le contraindre voire le faire disparaître. L’utilisation de l’IA comme outil de contrôle montre à nouveau que leur orientation vers des outils de contrainte plutôt que d’assistance, contrairement à ce qui nous est asséné, risque de devenir une limite forte à son développement.
Dans son article, Laura Hurot, rappelle, à la suite du livre du spécialiste de la cognition, Olivier Houdé, L’intelligence humaine n’est pas un algorithme (Odile Jacob, 2019), que la clé de l’intelligence réside certainement bien plus dans le ralentissement de la pensée plutôt que dans son accélération. A l’heure où la vitesse est une idole indétrônable, il faudrait pouvoir mieux mesurer ce qu’elle nous fait perdre.
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7:01
Moraliser les machines
sur Dans les algorithmes« L’éthique de l’IA, à l’image de l’IA, ne peut se réduire à une application de règles et de principes, elle doit se confronter aux situations vécues », rappellent les chercheurs Carlo Andrea Tassinari, Sara De Martino et Yann Ferguson dans un article de recherche sur les limites de la moralisation des machines. Les chercheurs observent les questionnements éthiques que posent des développements concrets de l’IA et montrent qu’ils sont très éloignés des enjeux universalistes et moraux que l’on retrouve le plus souvent dans les préconisations éthiques. Ils sont au contraire situés et discutés.
Comme le soulignaient déjà Antoinette Rouvroy et Manuel Zacklad dans leur article sur l’éthique située, c’est la possibilité de contester les décisions des machines qui est seule à même d’assurer leur robustesse et leur légitimité. La valeur morale n’est pas tant immanente que située et nécessite un public pour la discuter. « Une démarche éthique doit s’assurer de contribuer à la puissance d’agir des communautés concernées, c’est-à-dire garantir les modalités de leur participation aux décisions techniques qui sont aussi toujours des décisions politiques – qui les concernent », comme le dit Joëlle Zask à la suite de John Dewey. « La transcription ou l’enregistrement de la réalité sociale sous forme de données numériques ne la purge bien évidemment pas des inégalités mais les « naturalise », faisant passer les données pour des « faits » en faisant oublier que les « faits » sont toujours produits, et que les données ne traduisent jamais que les « effets » des rapports de force et des phénomènes de domination », rappellent Rouvroy et Zacklad. Les problèmes de qualité des données et d’explicabilité sont inhérents au fonctionnement de l’IA et n’ont pas de correctifs. Quant aux valeurs, les décisions à fort impact humain et social ne peuvent être réduites à des principes sous-traités à des dispositifs. Pour Rouvroy et Zacklad, l’éthique ne devrait pas viser pas à atténuer l’impact d’une technologie, mais consiste à remettre en cause les présupposés de scientificité qui justifient le recours à la technologie, par et avec le public. -
7:00
Re-centralisation
sur Dans les algorithmes« L’IA est un projet idéologique visant à déplacer l’autorité et l’autonomie des individus vers des structures de pouvoir centralisées ». Ali Alkhatib
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6:47
CityForge 1.0.0 disponible sur le dépôt QGIS !
sur OslandiaIl y a un an l’idée de créer un plugin capable de générer des modèles de bâtiments CityJSON directement dans QGIS germait chez Oslandia. Grâce au travail préparatoire d’étudiants de l’ENSG ainsi qu’au projet CP4SC nous pouvons vous présenter la version 1.0.0 de CityForge en anglais et français !
Cette première version permet de générer un modèle CityJSON directement dans QGIS sur Windows ou d’autres OS tels que Linux.
Pour Windows (ou pour les plus téméraires qui n’ont pas peur de compiler sur leur machine) nous appelons en tâche de fond geoflow sous forme d’exécutable préalablement téléchargé. Pour les autres OS nous appelons l’image Docker fournie par l’IGN préalablement construite.Le plugin prend en argument d’entrée un fichier de nuage de point (laz/las) ainsi que l’emprise de bâtiment (shp ou gpkg). Il est possible d’utiliser une couche enregistrée dans un répertoire ou une couche présente dans les couches QGIS.
Le plugin gère la détection du CRS et prévient l’utilisateur si les deux fichiers ne partagent pas le même CRS.
Le plugin propose de créer le CityJSON avec tous les niveaux de détails (LoD 0.0 à LoD 2.2) ou uniquement le niveau de détails le plus abouti.Une fois le CityJSON créé, il est possible de le visualiser sur QGIS via le plugin CityJSON loader ou dans Piero.
Le plugin, désormais disponible sur le dépôt QGIS, est donc installable directement dans QGIS depuis le gestionnaire d’extensions. Le plugin nécessite toutefois toujours certains pré-requis, notamment sur l’installation de Geoflow : toutes les informations sont disponibles sur le site web du plugin.
Pour la suite, on a quelques idées
Démo vidéoCe projet est financé par l’Union européenne – Next Generation EU dans le cadre du plan France Relance.
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19:44
Café géo de Chambéry-Annecy, 22 janvier 2025 : « Métagéographies. Des découpages majeurs pour dire le monde », avec Christian Grataloup
sur Les cafés géographiquesMercredi 22 janvier 2025, 18h30, O’Cardinal.’S, PLace Métropole, Chambéry
Christian Grataloup, professeur émérite de géographie, Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
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16:49
Appel à commentaires sur le projet de standard Opérations d'aménagement
sur Conseil national de l'information géolocaliséeAppel à commentaires sur le projet de standard Opérations d'aménagement
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14:00
Vidéos, présentations et interviews des journées QGIS FR 2024
sur GeotribuLa Geotribu était bien présente aux journées QGIS FR 2024. Julien a assuré l'animation de la journée de conférences et avec Florian, ils ont renouvelé les mini-interviews.
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11:17
SYDEO optimise la gestion de son réseau avec 1Water
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiqueSYDEO est un acteur du service public de l'eau en Ardèche. C’est un Syndicat Mixte qui assure la production et la distribution de l’eau potable sur un territoire de 35 communes avec un réseau de plus de 870 km. Les 35 communes de son territoire concentrent 167 réservoirs à travers 54 sites (51 stations de pompage et 3 stations de traitement). L'organisation vient de déployer 1Water, la solution proposée par 1Spatial pour une gestion optimisée de l’eau. Ce nouvel outil lui permet de connecter les équipes terrain aux données patrimoniales, offrant une gestion plus dynamique et collaborative des réseaux.
Les fonctionnalités de 1Water incluent un accès terrain aux données actualisées, une gestion centralisée des remontées d’information, des modules métier pour les interventions (comme les coupures d’eau), et des outils de reporting. «« Nous avons choisi 1Water parce que la solution répondait à l’ensemble de nos préoccupations, aussi bien patrimoniales qu’opérationnelles, » explique Guillaume Alligier, Directeur Général des Services de SYDEO. La surcouche 1Water sur plateforme ArcGIS, nous apporte une vision métier et une vision terrain que nous n’avions pas dans d’autres outils. Elle allie une approche métier a une grande fluidité d’utilisation. » Avec cette solution, le SYDEO s’engage à offrir une gestion de l’eau plus performante, réactive et collaborative, adaptée aux défis actuels.
+ d'infos :
sydeo.fr/
1spatial.com/fr/
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9:18
La répartition des zones de compétence entre la police et la gendarmerie nationales en France : une carte incohérente ?
sur Cartographies numériquesSource : « La répartition des zones de compétence entre la police et la gendarmerie nationales » (rapport de la Cour des Comptes, 13 janvier 2025)
Résumé
En France, la police et la gendarmerie nationales assurent conjointement les missions de sécurité et de paix publiques. Depuis le rattachement de la gendarmerie au ministère de l’intérieur en 2009, elles dépendent de la même autorité politique. Les forces de sécurité intérieure emploient 253 000 policiers et gendarmes et bénéficient depuis plusieurs années d’un budget en hausse. Pour autant, la répartition territoriale des zones de compétence de la police et de la gendarmerie nationales a peu évolué au cours des 80 dernières années, malgré les modifications intervenues tant sur le plan de la démographie qu’en termes de délinquance. Entre lourdeurs décisionnelles et concurrence entre les deux forces, la carte des zones de compétence est totalement figée depuis dix ans. Face à ce constat, la Cour a analysé la répartition territoriale des forces de sécurité dans la double perspective de répondre au mieux aux besoins de la population en matière de sécurité et d’optimiser l’allocation des moyens publics. La répartition actuelle des forces, datée et incohérente, est source de dysfonctionnements et d’inefficiences au détriment du service rendu à la population. Il est désormais urgent que le ministère de l’intérieur s’empare de ce sujet et procède aux ajustements nécessaires.
Plan et données du rapport
I- Une carte incohérente, source de difficultés et de plus en plus contournée
II- Une conduite des transferts à revoir pour dépasser les rigidités de gestion des forces
III- Sortir de l’immobilisme pour répondre aux enjeux de sécurité publique des territoires
Usages des cartes
A l'appui de ses analyses, la Cour des Comptes propose plusieurs cartes dont l'objectif est de montrer la mauvaise répartition des moyens et les logiques parfois discutables de découpage entre zones urbaines et zones rurales. En 2021 avait été mis en avant l’établissement d’une carte globale fondée sur des seuils de population, de densité et d’intensité de la délinquance. Mais le projet n'a pas été mis en oeuvre. La répartition des zones de compétence entre police et gendarmerie fournit un bon exemple pour interroger les logiques de découpage administratif en France et les déséquilibres entre population et territoire.
Répartition départementale de la délinquance (à gauche, nombre de faits constatés) et des forces de sécurité intérieure (à droite, nombre d’ETP pour 1 000 habitants)
La métropole de Toulouse – zones police et gendarmerieArticles connexes
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9:15
Drupal SEO Recipe
sur Makina CorpusL’émergence de « recettes » (recipes) dans Drupal me permet enfin de proposer ce que je considère comme la meilleure configuration par défaut pour le SEO dans Drupal.
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8:00
Conseils & Astuces ArcGIS Online - N°193
sur arcOrama, un blog sur les SIG, ceux d ESRI en particulierN° 193 - Créer des symboles ponctuels pour afficher des jauges dynamiques
Afficher des jauges permet de rendre plus compréhensible (et parfois même plus ludique) la représentation de pourcentages. Par exemple, si vous gérer des réservoirs d'eau, des pourcentage de production d'éoliennes, des stations météo, des remplissages de parkings,... vous pouvez utiliser les capacités de représentation d'ArcGIS et un peu d'Arcade pour obtenir de belles jauges graphiques. Dans cet article, je vous propose de décrire le principe pour que vous puissiez ensuite l'adapter à vos propres cas d'usage.
Le principe général consiste à utiliser la couche de points contenant les valeurs à représenter puis de la dupliquer dans votre carte. L'idée est de pouvoir appliquer un premier symbole (le cadran de la jauge) sur la première couche et un second symbole (l'aiguille de la jauge) sur la seconde couche. L'usage des options de rotation de symboles ponctuels permettra, avec un peu d'Arcade, d'obtenir une aiguille correctement orientée sur le cadran pour représenter vos pourcentages (ou tout autre intervalle de valeurs).
Prenons l'exemple de capteurs qui indique le remplissage actuel et la capacité maximum de réservoirs pétroliers. Voyons comment représenter les taux de remplissage de ces réservoirs avec des jauges graphiques.
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Dans l'application Map Viewer, nous ajoutons deux fois la couche de
points correspondant à mes réservoirs pétroliers. Pour une gestion
plus simple de la couche, nous avons créé un groupe de couche
"Réservoirs pétroliers" dans lequel se trouve les deux représentation
de la couche (aiguille et cadran).
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Pour la couche "Réservoirs pétroliers (cadran)", on appliquera un rendu
par symbole unique en utilisant l'image du cadran.
Dans les propriétés du symbole, vous indiquerez la taille du symbole et l'option d'ajustement de taille en fonction de l'échelle. Vous noterez la taille (ici: 50px) pour réutiliser la même taille pour l'image de l'aiguille.
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Pour la couche "Réservoirs pétroliers (aiguille)", on appliquera de la
même manière un rendu par symbole unique en utilisant l'image de
l'aiguille.
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Dans les propriétés de style de la couche, vous définirez les options
suivantes :
a. Vous activerez la rotation du symbole par attribut.
b. Vous cliquerez sur le bouton "{}" d'accès aux expressions Arcade pour rédiger l'expression qui permettra d'obtenir l'angle de rotation de l'aiguille. Voici, l'expression correspondant aux données de notre couche des réservoirs qui possède un attribut "Capacité" et un attribut "Remplissage".
L'expression Arcade commentée est reprise ci-dessous pour que vous puissiez la copier/coller:var capacite_pourcentage = 0; var capacite_entier = 0; var rotation = 0; // Calcul du pourcentage entre le remplissage actuel et la capacité totale capacite_pourcentage = ($feature["Remplissage"] / $feature["Capacité"]); // Conversion en nombre entier pour plus de commodité capacite_entier = capacite_pourcentage * 100; // Détermine la rotation de l'aiguille basée sur les repères du cadran. // L'aiguille pointe à un angle de 225° pour le 0% et 135° pour 100%. // L'amplitude est donc de 270° entre les deux repères du cadran. // Chaque pourcent correspond donc 270/10 = 2.7° rotation = round (capacite_entier * 2.7, 0); // Dans l'image de l'aiguille, cette dernière est déjà orientée à 225°, il // n'y a pas de constante à ajouter. Si l'aiguille était orientée au nord // dans l'image, la constante serait égale à 225. var constante_angle_aiguille = 0 return constante_angle_aiguille + rotation;
c. Enfin, vous indiquerez que les angles doivent être interprété dans la convention "Géographique".
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Après avoir validé le style de la couche, les jauges affichent le taux
de remplissage des réservoirs.
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Pour compléter la représentation, il sera également possible d'ajouter
une étiquette avec le pourcentage en dessous de la jauge. Pour cela,
de nouveau, vous utiliserez une expression Arcade pour obtenir la
valeur du pourcentage.
L'expression Arcade à utiliser sera similaire à celle-ci :
L'expression Arcade commentée est reprise ci-dessous pour que vous puissiez la copier/coller:var capacite_pourcentage = 0; var capacite_entier = 0; // Calcul du pourcentage entre le remplissage actuel et la capacité totale capacite_pourcentage = ($feature["Remplissage"] / $feature["Capacité"]); // Conversion en nombre entier (arrondi) capacite_entier = Round(capacite_pourcentage * 100); return capacite_entier + " %"
- Après avoir définie le style et le positionnement des étiquettes, votre carte ressemblera à ceci :
Remarques :- Vous pouvez utiliser d'autres images de jauges du moment qu'elle sont centrées sur le point de rotation de l'aiguille.
- Il est beaucoup plus simple d'utiliser deux images (cadran et aiguille) de même taille.
- Pour vos premiers tests, j'ai mis à votre disposition l'image de cadran et l'image d'aiguille que j'ai utilisé pour cet article.
Bonne route sur ArcGIS Online ! Pour retrouver l'ensemble des Conseils & Astuces ArcGIS Online, cliquez sur ce lien.
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Dans l'application Map Viewer, nous ajoutons deux fois la couche de
points correspondant à mes réservoirs pétroliers. Pour une gestion
plus simple de la couche, nous avons créé un groupe de couche
"Réservoirs pétroliers" dans lequel se trouve les deux représentation
de la couche (aiguille et cadran).
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7:00
Nous avons besoin de bases partagées de ce que les modèles censurent
sur Dans les algorithmesLe nom du professeur de droit Jonathan Zittrain fait partie des quelques noms qui sont censurés de ChatGPT. Pour The Atlantic, Zittrain explique que cette exclusion, grossière, pour laquelle il n’a pas reçu d’explication convaincante d’OpenAI, permet de saisir les enjeux du contrôle des modèles. Les interventions et les réglages de modération des modèles devraient être accessibles, car ils peuvent « représenter des jugements sociaux et moraux plutôt que de simples jugements techniques ». Nous pourrions pour se faire nous fonder sur ce qui se pratique déjà comme La base de données Lumen du Berkman Klein Center qui sert depuis longtemps de référentiel unique en temps quasi réel des modifications apportées à Google Search en raison d’exigences juridiques en matière de droits d’auteur et autres. Ou encore comme PhotoDNA , la base de données d’images pédopornographiques initiée par Microsoft en 2009 et gérée par le Centre national pour les enfants disparus et exploités (NCMEC)… Ou encore la base de données de contenus terroristes créée en 2016 par Microsoft, Youtube, Facebook et Twitter pour les identifier et faciliter leurs pratiques de modération automatisée et gérée par le Global Internet Forum to Counter Terrorism.
Si un chatbot ne dit rien de ce qu’il s’est passé sur la place Tiananmen en 1989, nous devons pouvoir comprendre pourquoi, défend Zittrain. « Ceux qui construisent des modèles ne peuvent pas être les arbitres silencieux de la vérité des modèles. »
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6:39
Les nouveautés Giro3D 0.41
sur OslandiaGiro3D est une bibliothèque de visualisation de données géospatiales sur le Web. Libre et open source, elle est compatible avec de nombreuses sources de données géospatiales (rasters, vecteurs, nuages de points…).
Voir la liste des changements complets de la version 0.41.
Support des nuages de points LASGiro3D 0.41 ajoute le support très attendu des nuages de points au format LAS. Cela inclut:
- Les fichiers LAS/LAZ simples
- Les LAS optimisés au format COPC
- Les nuages de points Potree au format LAZ
Ces nuages de points sont affichés via la nouvelle entité PointCloud, qui peut être branchée à plusieurs sources de données:
- LASSource pour des fichiers LAS non hiérarchiques
- COPCSource pour des fichiers LAS optimisés en COPC
- PotreeSource pour des jeux de données Potree
- AggregatePointCloudSource permettant de combiner plusieurs sources en une seule (voir plus bas)
Il est également facile d’implémenter de nouvelle source pour des formats de nuages de points tels que XYZ, ou Entwine EPT…
Le format COPCLe format COPC (pour Cloud Optimized Point Cloud), permet de charger un fichier LAS distant en l’optimisant pour le streaming sur le Web. Les points sont structurés selon un index spatial de type octree, qui crée une hiérarchie virtuelle de groupes de points que Giro3D récupère à la demande.
Autzen Stadium
Les bénéfices du format COPC sont multiples:
- Un seul fichier permet de servir des millions, voire des dizaines de millions de points
- Un fichier COPC étant un fichier LAS standard, il est lisible par toutes les applications compatibles avec les fichiers LAS, même si elles ne bénéficient pas des optimisations offerte par la structure hiérarchique propre au COPC.
- Compatible avec toutes les variantes de la spécification LAS (Point Data Record).
- Permet de stocker tous les attributs d’un nuage de points: couleur, intensité, classification, nombre de retours…
Pour illustrer la puissance du format COPC et son implémentation dans Giro3D, visitez l’exemple suivant: [https:]] .
Cet exemple combine 180 fichiers COPC fournis par le programme LIDAR HD de l’IGN, totalisant plus de 3 milliards de points. Ces fichiers sont regroupés au sein d’une AggregatePointCloudSource, permettant de fournir une interface unifiée à toutes les sources sous-jacentes (COPC ou autre).
Les intensités de nuage de points L’élévation colorisée selon une rampe de couleur
Les filtres de nuages de pointsLes sources LASSource et COPCSource fournissent une fonctionalité de filtres par critère. Ces critères s’appliquent sur les attribus existants dans la source de données (intensité, classification, couleur, élévation…).
Filtrage des points par critères
Dans cette illustration, seuls les points répondant aux critères suivants sont affichés:
- l’élévation (Z) est supérieure à zéro
- la classification vaut 2 (correspondant à la végétation)
- le nombre de retours LIDAR est supérieur à 1
Voir cet exemple interactif pour un récapitulatif de toutes les fonctionnalités offertes par les nuages de points LAS dans Giro3D
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18:35
Comment les cartes étaient colorées autrefois (blog de la Bibliothèque du Congrès)
sur Cartographies numériques
Source : « Adding color to the world : how maps got toned » [Ajouter de la couleur au monde : comment les cartes étaient teintées autrefois] (Library of Congress, 10 janvier 2025)Le blog de la Bibliothèque du Congrès consacre un article à l'introduction progressif de la couleur dans les cartes. Il s'agit d'un article de Seanna Tsung, spécialiste du catalogage à la Division de géographie et de cartographie, qui fait partie de la série Fabriquer le monde.
Pendant deux siècles et demi, de 1600 à 1850 environ, la grande majorité des cartes commerciales de style européen publiées en Europe et aux Amériques étaient gravées, principalement sur des plaques de cuivre. Ces cartes étaient imprimées en monochrome, l'encre noire épaisse de l'imprimeur qui restait dans les lignes gravées dans le cuivre étant pressée à l'envers sur le papier. Entre chaque impression, les plaques étaient encrées puis nettoyées pour éliminer toute trace d'encre sur les surfaces planes de la plaque, ce qui permettait au papier de transparaître. En raison des exigences spécifiques et des aspects économiques de ce processus de création de cartes, notamment la possibilité d'ajouter et de modifier les plaques, le grand niveau de détail réalisable et, au fil du temps, la conviction du public que c'est ainsi que les cartes devaient se présenter, la plupart des développements esthétiques des technologies d'impression observés dans l'estampe en tant que forme d'art n'ont pas eu d'incidence sur la production de cartes.
Si vous êtes amateur de cartes imprimées de ces périodes et de ces lieux, vous saurez que de nombreux exemples ne sont pas monochromes. Ils sont plutôt peints à la main. Il existe deux principaux types de peinture à la main pour les cartes, les atlas et les vues. Le premier, parfois appelé « style hollandais », utilise de plus grandes zones de couleurs saturées et vise à ajouter une touche esthétique à la carte ou à certaines parties de celle-ci. Ce style est souvent utilisé pour les pages de titre des atlas et pour les cartouches et les cadres décoratifs. Moins souvent, il est utilisé pour une carte ou une vue entière, comme dans cette carte de Paris tirée de Civitates orbis terrarum de Braun et Hogenberg, un atlas en six volumes publié entre 1612 et 1618.
Le deuxième type général de coloriage à la main utilisait principalement des couleurs pastel pour mettre en évidence les limites, l'hydrologie, les routes ou d'autres caractéristiques des cartes. Il était utilisé pour compléter ou mettre en valeur les données cartographiques fournies par la carte plutôt que pour colorier entièrement l'image ou ajouter aux qualités décoratives de la carte. Il s'agit du type de coloriage à la main le plus courant, en particulier aux XVIIIe et XIXe siècles. Vous trouverez un exemple d'une grande carte du monde de 1754 de Nicolas de Fer, dans laquelle la couleur est utilisée pour indiquer les frontières continentales et autres. Les figures mythologiques sont laissées monochromes.
Certains éditeurs de cartes avaient des coloristes en interne, d'autres sous-traitaient le travail. On pense qu'une certaine partie de la coloration au cours de la période en question était effectuée à domicile par des femmes, qui étaient généralement exclues de la production de cartes commerciales, sauf si elles étaient filles, épouses ou veuves de cartographes, graveurs ou éditeurs de sexe masculin. Les cartes individuelles étaient souvent vendues par les éditeurs, colorées ou non, tout comme les atlas, qui étaient également souvent vendus non reliés ou dans des reliures temporaires, dans l'idée que les acheteurs les feraient relier selon leur goût.
En tant qu’acheteur de matériel cartographique, vous pouviez faire un certain nombre de choix, en fonction de décisions financières et esthétiques, ainsi que de l’usage auquel la carte était destinée. Les exemples de cartes murales, qui ne sont pas conservées en grand nombre parce qu’elles étaient souvent appliquées aux murs ou accrochées pendant de longues périodes exposées à la lumière, aux excès climatiques, à la fumée et à d’autres polluants, incluent généralement beaucoup de couleurs car elles étaient destinées à être lues dans de grands espaces. Les explorateurs, cartographes et érudits pouvaient préférer des cartes non colorées ou légèrement colorées, dans lesquelles aucun détail de la gravure ne serait masqué par la coloration. Même des productions de luxe comme la Civitates orbis terrarum mentionnée précédemment, qui se distingue par sa coloration magnifique et détaillée clairement supervisée, étaient également vendues en monochrome.
Le développement de la lithographie commercialement viable à partir du milieu du XIXe siècle a conduit à la disparition de la coloration à la main, mais ce processus s'est fait progressivement. La Division de géographie et de cartes possède un certain nombre d'atlas allemands des années 1850 et 1860 qui contiennent à la fois des cartes gravées et des cartes lithographiées en couleur coloriées à la main. Les éditeurs semblent avoir continué à utiliser leur stock de cartes coloriées à la main jusqu'à ce qu'elles soient épuisées ou que des événements mondiaux nécessitent une nouvelle carte d'une certaine zone. La coloration à la main était également utilisée sur les cartes produites par lithographie, photocopie et autres techniques d'impression parmi les nombreuses développées à partir du milieu du XIXe siècle. De nombreux atlas fonciers, départementaux et autres atlas locaux publiés aux États-Unis jusqu'au début du XXe siècle contenaient à la fois des cartes locales lithographiées et coloriées à la main et des cartes imprimées en couleur d'États et de pays.
Pour déterminer si une carte est imprimée en couleur ou coloriée à la main, regardez les bords de la couleur, ainsi que les variations de ton typiques de l'aquarelle. Vous voyez sur ce détail d'une planche d'atlas de 1879 de la région de Washington, DC, publiée à Philadelphie, qu'il y a des variations de ton et de petites bosses et tirets de couleur au-delà des lignes imprimées.
De plus, l'utilisation de pochoirs pour colorier à la main, principalement sur les cartes du XIXe siècle, peut entraîner une accumulation de couleurs le long des frontières. Si vous avez la carte ou l'atlas en main, la façon la plus précise de déterminer si la couleur est imprimée ou peinte à la main est d'utiliser une loupe grossissante d'environ 10x. Vous verrez des points individuels dans la couleur imprimée plutôt que les subtiles gradations des aquarelles.
De nombreuses cartes authentiques gravées entre 1600 et 1850 étaient, et sont encore parfois, coloriées à la main pour le marché secondaire des collectionneurs de cartes, des décorateurs et d'autres personnes qui trouvent les cartes en couleur plus attrayantes visuellement et sont prêtes à payer plus cher pour les obtenir. Il est difficile pour l'amateur de déterminer si la couleur a été ajoutée à l'époque de la publication originale de la carte ou au XIXe ou au XXe siècle, d'autant plus que de nombreuses cartes anciennes uniques proviennent d'atlas ou de livres non reliés et n'ont donc pas de provenance. Sans connaissance spécialisée des pigments et sans capacité à faire des tests sur eux, il est pratiquement impossible de dater la coloration à la main, bien que la coloration plus flamboyante de « style hollandais » soit beaucoup plus susceptible d'être un ajout ultérieur que la coloration des limites, qui ajouterait beaucoup moins de valeur monétaire et visuelle.
Pour terminer, on peut prendre un exemple excentrique et exubérant de coloriage à la main du milieu du XIXe siècle. Datant d'environ 1858, il s'agit d'une carte murale avec une projection depuis le pôle Nord, censée être destinée à l'enseignement général. Il s'agit d'une carte lithographique imprimée en bleu, qui montre à la fois des couleurs indiquant les frontières et des couleurs décoratives dans les figures des heures de la journée. Elle est entourée d'un anneau représentant les montagnes, d'un anneau représentant les constellations et de six figures féminines représentant les moments de la journée. Nous ne savons pas si le cartographe a fait le coloriage à la main, ou si c'est l'oeuvre de quelqu'un d'autre dont le nom est inconnu. Lorsque vous regardez des cartes coloriées à la main, pensez aux hommes et aux femmes méconnus qui ont rendu notre monde un peu plus lumineux avec leurs pinceaux !
Nuovo planisferio cosmografico orografico universale ed orologico mondiale per uso di generale istruzione. Ignazio Villa, 1858 ? (source : Library of Congress)
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Café géo de Paris, mardi 28 janvier 2025 : « Vivre au bord de la mer », avec Annaig Oiry
sur Les cafés géographiquesMardi 28 janvier 2025, de 19h à 21h, Café de flore, salle du premier étage, 172 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
Le premier café géo de la rentrée hivernale porte sur la question de géographie des concours d’enseignement (CAPES et agrégations) de l’année 2025. Mais en dehors des étudiants concernés par ces concours, le grand public curieux des grandes questions géographiques de la planète, et en premier lieur lieu du territoire français, aura l’occasion d’aborder les principaux aspects des espaces littoraux, en particulier ceux qui sont en rapport avec le changement climatique et l’aménagement du territoire.
L’intervenante qui animera ce café géo, Annaig Oiry, est maître de conférences en géographie à l’université Gustave Eiffel de Marne-la-Vallée et l’auteur de deux ouvrages récents : Les littoraux (Documentation Photographique, dossier n°8138, CNRS éditions, 2021) et Atlas mondial des littoraux (éditions Autrement, 2023).
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17:35
Café géo de Saint-Brieuc, jeudi 6 février 2025 : « Avoir un toit en Amérique latine : une approche des inégalités », avec Jean-François Valette
sur Les cafés géographiquesJeudi 06 février 2025, à 18h
Amphithéâtre du lycée Renan à Saint-Brieuc
« Avoir un toit en Amérique latine : une approche des inégalités »
avec Jean-François VALETTE, maître de conférences en géographie – Université Paris 8
FLYERS CAFE GEO FEV 2025
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Beyond standard socio-demographic factors, residential location does not significantly impact the frequency of online purchases but significantly influences the selection of delivery options. Specifically, households in areas perceived or characterized as less densely populated, with fewer local stores and collection points, are more likely to opt for home delivery. Conversely, those in neighbourhoods perceived as... -
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sur CybergeoAprès des décennies d'industrialisation et d'urbanisation accélérées, la Chine a pris le tournant du développement durable en définissant sa propre vision, qui met l'accent sur l'innovation technologique et la modernisation industrielle. Alors que les grandes métropoles bénéficient de ressources humaines, matérielles et financières considérables pour s'adapter à ce changement, les petites villes situées dans des régions reculées ne bénéficient pas des mêmes avantages. Comment les cadres des petites villes parviennent-ils à développer des projets de développement territoriaux conciliant des exigences contradictoires de productivité et de durabilité environnementale ? Cet article examine les stratégies menées par deux mandatures municipales successives à Xianju, une petite ville située dans une région enclavée de l'est de la Chine, au prisme des trois grands défis de l’urbanisation en Chine : l’injonction au productivisme, la décentralisation asymétrique et le déficit structurel des b...
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Delineating African cities (large urban regions) to compare them within global urban networks
sur CybergeoAn important issue for Africa is evaluating cities' capacities to leverage global networks effectively to foster local development. However, this evaluation is complicated by the absence of a unified framework and criteria, making it difficult to compare African cities to both each other and with cities around the world. The first step, therefore, is to establish a basis for comparing African cities. In this paper, we address the challenges of defining urban boundaries for cities across Africa's 54 countries. We outline our methodology and present the results of adapting the concept of Large Urban Regions (LURs) (Rozenblat, 2020), which encompass regional urbanized areas surrounding the main African cities. In total, we delineated 304 African Large Urban Regions, covering 5,522 Local Administrative Units (LAU). This delineation of LURs enables African urban areas to be comparable with others worldwide and paves the way for evaluating their integration into global urban networks, esp...
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Los gemelos digitales: una mediación territorial a vigilar
sur CybergeoExisten distintas soluciones tecnológicas digitales que resultan eficientes para ser utilizadas regularmente en las ciudades. Sin embargo, estas suscitan críticas. Un ejemplo es cuando se habla de “Smart cities”- las cuales no funcionan de correcta manera cuando se enfrentan a la diversidad de formas y funciones urbanas (Caruso, Pumain & Thomas, 2023). Otra, corresponde al concepto de “mobility-as-a-service”, el cual induce efectos no anticipados sobre la equidad del acceso (Pangbourne et al. 2020). También es posible apreciar el caso de las “city dashboards” que no ofrecen más que una vista muy limitada de los procesos urbanos y que cuestionan problemáticas éticas (Kitchin & McArdle, 2017). En este sentido, actualmente el concepto que se impone para las ciudades y territorios corresponde al de Gemelos Digitales ¿Será este un nuevo instrumento que propicie mayor utilidad?
El gemelo digital de un sistema es una representación informatizada que simula los procesos internos y que intera...
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Digital twins: a territorial mediation to watch
sur CybergeoDigital technological solutions, supposedly turnkey and always effective, are regularly offered to cities. They can however attract many criticisms: for example, if they are "smart cities" - which work with difficulty when they clash with the diversity of urban forms and functions (Caruso, Pumain & Thomas, 2023); or if it is the concept of "mobility-as-a-service" that induces unanticipated effects on accessibility equity (Pangbourne et al., 2020); or "city dashboards" that ultimately offer only a very limited view of urban processes and raise ethical issues (Kitchin & McCardle, 2017). In this vein, it is the concept of Digital Twin that becomes the most fashionable for cities and territories. Would this new instrument be more convincing?
In the strict sense, the digital twin of a system is a computerized representation that simulates its internal processes and interacts with it in real time by two-way coupling (Batty, 2018). When it applies to the city, the practical meaning of the c...
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Enfrichement des côtes rocheuses : analyse de la dynamique du paysage et de la végétation
sur MappemondeCette étude porte sur deux secteurs littoraux enfrichés de la commune de Moëlan-sur-Mer soumis à un projet de remise en culture. Il s’agit ici d’interroger l’hétérogénéité paysagère et la diversité spécifique de ces espaces enfrichés. L’analyse des dynamiques d’ouverture et de fermeture du paysage depuis les années 1950 montre une pluralité de rythmes et de trajectoires selon les zones, l’action humaine et les contraintes écologiques. Les résultats font ressortir une diversité des formes végétales et des trajectoires, remettant en cause une uniformisation du paysage des friches littorales.
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Geodatadays 2023
sur MappemondeLes GéoDataDays constituent un évènement national indépendant dédié à la géographie numérique en France. Ces rencontres annuelles sont organisées par l’AFIGÉO et DécryptaGéo depuis cinq ans, en partenariat avec une plateforme régionale d’information géographique et des collectivités territoriales. Au cœur de cet évènement, le Groupement de recherche CNRS MAGIS, consacré à la géomatique, co-organise depuis quatre ans un concours, les CHALLENGES GEODATA, qui vise à faire connaître et à récompenser les innovations du monde académique par un jury indépendant et multipartite (recherche, collectivités et services de l’État, industriels). Les domaines d’application sont très variés et touchent à la collecte, au traitement, à l’analyse et à la visualisation de données géographiques (ou géolocalisées). Les six critères retenus par le jury permettent de comparer et d’évaluer ces propositions souvent hétérogènes : originalité, public ciblé, potentiel de dissémination, qualité et justesse des m...
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MapDraw. Un outil libre d’annotation de cartes en ligne
sur MappemondeLes enquêtes et questionnaires reposent souvent sur l’utilisation de supports papier, et les cartes ne font pas exception. En effet, ces dernières permettent une grande flexibilité, notamment en termes d’annotations, de dessins, etc. Mais la conversion et l’exploitation des données ainsi récoltées dans un SIG peuvent s’avérer fastidieuses, et cela peut bien souvent limiter la quantité de données récoltée. Cet article présente un outil libre en ligne, MapDraw, permettant de prendre des notes sur une carte interactive et d’exporter ces données dans un format utilisable par un SIG.
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HedgeTools : un outil d’analyse spatiale dédié à l’évaluation de la multifonctionnalité des haies
sur MappemondeLes haies jouent des rôles clés dans les paysages agricoles, mais leur caractérisation automatique par analyse spatiale est complexe. Dans cet article, nous décrivons les principales fonctionnalités d’un outil open source — HedgeTools — qui permet de calculer une diversité d’indicateurs contribuant à évaluer la multifonctionnalité des haies. Il permet de créer la géométrie des objets, de les redécouper en fonction de divers critères et d’extraire leurs caractéristiques à différents niveaux d’agrégation. HedgeTools vise à faciliter la gestion et la préservation des haies en permettant d’évaluer leur état et leurs fonctions dans les paysages, avec des perspectives d’amélioration et d’extension de ses fonctionnalités.
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Visualisation de données issues des réseaux sociaux : une plateforme de type Business Intelligence
sur MappemondeTextBI est un tableau de bord interactif destiné à visualiser des indicateurs multidimensionnels sur de grandes quantités de données multilingues issues des réseaux sociaux. Il cible quatre dimensions principales d’analyse : spatiale, temporelle, thématique et personnelle, tout en intégrant des données contextuelles comme le sentiment et l’engagement. Offrant plusieurs modes de visualisation, cet outil s’insère dans un cadre plus large visant à guider les diverses étapes de traitement de données des réseaux sociaux. Bien qu’il soit riche en fonctionnalités, il est conçu pour être intuitif, même pour des utilisateurs non informaticiens. Son application a été testée dans le domaine du tourisme en utilisant des données de Twitter (aujourd’hui X), mais il a été conçu pour être générique et adaptable à de multiples domaines. Une vidéo de démonstration est accessible au lien suivant : [https:]]
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Atlas du développement durable. Un monde en transition, Autrement, 2022
sur MappemondeL’Atlas du développement durable, proposé par Yvette Veyret et Paul Arnould est paru aux éditions Autrement en mars 2022 ; il s’agit d’une 2e édition, mettant à jour partiellement la première, parue deux ans auparavant.
Les auteurs sont tous deux professeurs émérites, de l’université Paris-Nanterre pour Yvette Veyret et de l’École normale supérieure de Lyon pour Paul Arnould. Les représentations graphiques et cartographiques ont été réalisées par Claire Levasseur, géographe-cartographe indépendante.
Après une introduction qui définit le développement durable dans ses composantes écologique, économique et sociale et présente les nouveaux objectifs définis dans l’Agenda pour 2030 (adopté lors du sommet des Nations Unies de 2015), cet atlas est divisé en trois parties : en premier lieu, un bilan mondial, puis les réponses globales apportées pour assurer un développement durable à l’échelle du globe, enfin les solutions proposées à l’échelle nationale française. Chaque partie est composée...
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La géographie des chefs étoilés : du rayonnement international a l’ancrage territorial
sur MappemondeCe texte de rubrique se situe en complémentarité de l’article sur la géographie des restaurants étoilés et s’intéresse plus particulièrement aux hommes et aux femmes qui se cachent derrière les étoiles, et donc aux « grands chefs ». Pour des raisons liées aux informations dont on peut disposer sur les sites spécialisés ou dans la littérature, ainsi qu’au nombre bien trop important de chefs qui ont une ou deux étoiles, ce qui suit concerne principalement les chefs triplement étoilés, soit trente personnes en 2021.
À partir de l’analyse de leurs lieux d’exercice et/ou d’investissement actuels, on peut dessiner une « géographie » des chefs étoilés et les diviser en trois groupes : les internationaux, les régionaux et les locaux. De même, l’observation de leur plus ou moins grand investissement dans la vie socio-économique locale, ainsi que leurs circuits d’approvisionnement nous permettront d’approcher leur rôle dans les dynamiques de développement local.
En ce qui concerne l’analyse du ...
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Mappa naturae, 2023
sur MappemondeLe collectif Stevenson, du nom de Robert Louis Stevenson, écrivain écossais et grand voyageur, connu dans le monde entier pour son roman L’Ile au trésor, publié en 1883, est composé de six auteurs spécialisés, peu ou prou, dans de multiples formes d’études des cartographies et de leurs usages à travers les époques : Jean-Marc Besse, philosophe et historien, Milena Charbit, architecte et artiste, Eugénie Denarnaud, paysagiste et plasticienne, Guillaume Monsaingeon, philosophe et historien, Hendrik Sturm, artiste marcheur (décédé le 15 août 2023), et Gilles A. Tiberghien, philosophe en esthétique. Ce collectif a déjà publié chez le même éditeur, en 2019 Mappa Insulae et, en 2021, Mappa Urbis. À l’image de leurs deux dernières parutions, Mappa Naturae se présente comme un recueil d’images cartographiques sélectionnées pour leur esthétique, leur ingéniosité ou, parfois, leur nouveauté. Le collectif ne donne pas d’informations synthétisées sur la provenance concrète des cartes. Les sourc...
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Représenter la centralité marchande : la coloration marchande et ses usages
sur MappemondeLa centralité marchande est le potentiel marchand détenu par un lieu. Elle peut être générée par différents types de configurations spatiales (les modes de centralité). L’article propose de voir comment représenter graphiquement cette centralité, afin de bien appréhender ses dimensions qualitatives. Nous qualifions de coloration marchande la proportion entre les différents modes de centralité : l’outil graphique proposé repose sur la couleur, entendue comme élément facilitant de la compréhension des situations spatiales. L’utilisation d’un même procédé graphique permettra de mieux discerner potentiel marchand d’un espace et usages réels (les modes d’usages) de celui-ci. Cet outil devrait permettre une meilleure prise en compte de la diversité des situations marchandes dans la production des cadres de l’urbanisme commercial.
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La géohistoire du royaume d’Abomey (1645-1894), dans le récit national et dans la formation territoriale du Bénin contemporain
sur MappemondeLa géohistoire du royaume d’Abomey, appuyé sur le groupe humain, la langue des Fon et sur la religion vaudou, couvre trois siècles et demi (1645 à 1894). Ce petit État-nation guerrier, esclavagiste, partenaire des négriers européens (Français, Portugais, Anglais, Danois), perd sa souveraineté à la fin du XIXe siècle, en intégrant la colonie française du Dahomey. Il abrite une des civilisations les plus brillantes de l’Afrique subsaharienne, qui fonde le soft power culturel (restitutions de l’art africain, mémoire de l’esclavage, constructions de musées, tourisme culturel), de l’actuelle République du Bénin.
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Conseils & Astuces ArcGIS Online - N°192
sur arcOrama, un blog sur les SIG, ceux d ESRI en particulierN° 192 - Vider rapidement une table ou une couche d'entités
Certaines tâches d'intégration ou de mise à jour de données nécessitent parfois de pouvoir supprimer l'ensemble des enregistrements d'une table ou d'une couche d'entités en conservant sa structure. Pour les tables ou les couches d'entités hébergées ArcGIS Online, il existe un moyen simple et rapide de vider la totalité des contenus en utilisant l'opération "truncate" prévue dans l'API Rest des services web ArcGIS. Dans cet article, je vous explique comment procéder.
Avant de commencer, il est important de signaler que cette méthode supprime de manière définitive les données et qu'il n'y a pas la possibilité d'annuler de l'opération.- Pour réaliser cette opération vous devez être le propriétaire de la couches d'entités sur votre portail ArcGIS Online. Affichez la page de description de l'élément correspondant à la couche/table que vous souhaitez vider.
- Dans la partie droite de la page, repérez la zone contenant l'URL du service et cliquez sur le lien "Visualiser".
- Vous affichez alors la description Rest du service. Pour accéder aux opérations modifiant le contenu du service, vous devez basculer dans le mode "Admin" en cliquant le lien "Admin" en hait à droite de la page.
- La barre d'en-tête est désormais rose, vous être en mode "Admin". Vous devez maintenant cliquer sur la couche d'entités ou la table de votre service dont vous souhaitez supprimer les données. Ici, dans mon cas, la couche se nomme "Capitales_régionales".
- Dans le bas de la page, vous trouverez la liste des opérations pouvant être appliquées à la couche/table. Vous cliquerez alors sur le lien "Truncate".
- L'opération réalisant une opération de suppression dans la base de données, elle peut prendre plus ou moins de temps. Pour cette raison, vous avez le choix entre une exécution de la requête en mode dit "Synchrone" ou en mode "Asynchrone". Le second mode permet d'éviter un "timeout" sur la requête qui conduirait à une exécution incomplète ou impossible de votre opération de suppression.
Partez du principe que si votre couche/table contient quelques centaines d'enregistrements, vous pouvez exécuter l'opération de manière "Synchrone". Au-delà, utilisez le mode "Asynchrone".
Vous noterez que dans le cas d'une exécution "Asynchrone", une URL vous sera fournie pour vérifier si l'opération est terminée ou pas encore.
Vous noterez également qu'une option vous propose de supprimer uniquement les pièces jointes de la couche/table. Dans ce cas, les enregistrements de la couche/table seront conservés.
Lorsque vous avez choisi le mode d'exécution, vous pouvez cliquer sur le bouton "Truncate". Une fois de plus, il est important de rappeler que cette opération n'est pas annulable. - Une fois l'opération réussie, votre couche/table est vidée.
Cliquez sur le bouton "Fermer". - Vous pouvez le vérifier en consultant les données de la couche/table dans l'onglet "Données".
- Pour réaliser cette opération vous devez être le propriétaire de la couches d'entités sur votre portail ArcGIS Online. Affichez la page de description de l'élément correspondant à la couche/table que vous souhaitez vider.
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7:00
Vers un internet plein de vide ?
sur Dans les algorithmesSur la plupart des réseaux sociaux vous avez déjà du tomber sur ces contenus génératifs, pas nécessairement des choses très évoluées, mais des contenus étranges, qui n’ont rien à dire, qui hésitent entre développement personnel creux, blague ratée ou contenu sexy. Des vidéos qui ânonnent des textes qui ne veulent rien dire. Les spécialistes parlent de slop, de contenus de remplissages, de résidus qui peu à peu envahissent les plateformes dans l’espoir de générer des revenus. A l’image des contenus philosophiques générés par l’IA que décortique en vidéo Monsieur Phi.
IA slop : de la publicité générative à l’internet zombiePour l’instant, ces contenus semblent anecdotiques, peu vus et peu visibles, hormis quand l’un d’entre eux perce quelque part, et en entraîne d’autres dans son flux de recommandation, selon la logique autophagique des systèmes de recommandation. Pour l’analyste Ben Thompson, l’IA générative est un parfait moteur pour produire de la publicité – et ces slops sont-ils autre chose que des contenus à la recherche de revenus ? Comme le dit le philosophe Rob Horning : « le rêve de longue date d’une quantité infinie de publicités inondant le monde n’a jamais semblé aussi proche ». Pour Jason Koebler de 404 Media, qui a enquêté toute l’année sur l’origine de ce spam IA, celui-ci est profondément relié au modèle économique des réseaux sociaux qui rémunèrent selon l’audience que les créateurs réalisent, ce qui motive d’innombrables utilisateurs à chercher à en tirer profit. Koebler parle d’ailleurs d’internet zombie pour qualifier autant cette génération de contenu automatisée que les engagements tout aussi automatisés qu’elle génère. Désormais, ce ne sont d’ailleurs plus les contenus qui sont colonisés par ce spam, que les influenceurs eux-mêmes, notamment par le biais de mannequins en maillots de bains générés par l’IA. A terme, s’inquiète Koebler, les médias sociaux pourraient ne plus rien avoir de sociaux et devenir des espaces « où le contenu généré par l’IA éclipse celui des humains », d’autant que la visibilité de ces comptes se fait au détriment de ceux pilotés par des humains. Des sortes de régies publicitaires sous stéroïdes. Comme l’explique une créatrice de contenus adultes dont l’audience a chuté depuis l’explosion des mannequins artificiels : « je suis en concurrence avec quelque chose qui n’est pas naturel ».
Ces contenus qui sont en train de coloniser les réseaux sociaux n’ont pas l’air d’inquiéter les barons de la tech, pointait très récemment Koebler en rapportant les propose de Mark Zuckerberg. D’autant que ces contenus génératifs semblent produire ce qu’on attend d’eux. Meta a annoncé une augmentation de 8 % du temps passé sur Facebook et de 6 % du temps passé sur Instagram grâce aux contenus génératifs. 15 millions de publicités par mois sur les plateformes Meta utilisent déjà l’IA générative. Et Meta prévoit des outils pour démultiplier les utilisateurs synthétiques. Le slop a également envahi la plateforme de blogs Medium, explique Wired, mais ces contenus pour l’instant demeurent assez invisibles, notamment parce que la plateforme parvient à limiter leur portée. Un endiguement qui pourrait ne pas résister au temps. A terme, les contenus produits par les humains pourraient devenir de plus en plus difficile à trouver sur des plateformes submergées par l’IA.
On voudrait croire que les réseaux sociaux puissent finir par s’effondrer du désintérêt que ces contenus démultiplient. Il semble que ce soit l’inverse, l’internet zombie est en plein boom. Tant et si bien qu’on peut se demander, un an après le constat de l’effondrement de l’information, si nous ne sommes pas en train de voir apparaître l’effondrement de tout le reste ?
Les enjeux du remplissage par le videDans sa newsletter personnelle, le chercheur et artiste Eryk Salvaggio revient à son tour sur le remplissage par l’IA, dans trois longs billets en tout point passionnants. Il souligne d’abord que ce remplissage sait parfaitement s’adapter aux algorithmes des médias sociaux. Sur Linked-in, les contenus rédigés par des LLM seraient déjà majoritaires. Même le moteur de recherche de Google valorise déjà les images et les textes générés par IA. Pour Salvaggio, avec l’IA générative toute information devient du bruit. Mais surtout, en se jouant parfaitement des filtres algorithmiques, celle-ci se révèle parfaitement efficace pour nous submerger.
Jesus Schrimp, image symbolique des eaux troubles de l’IA produisant son propre vide.Salvaggio propose d’abandonner l’idée de définir l’IA comme une technologie. Elle est devenue un projet idéologique, c’est-à-dire que « c’est une façon d’imaginer le monde qui devient un raccourci pour expliquer le monde ». Et elle est d’autant plus idéologique selon les endroits où elle se déploie, notamment quand c’est pour gérer des questions sociales ou culturelles. « L’optimisation de la capacité d’un système à affirmer son autorité est une promesse utopique brillante des technologies d’automatisation ». « L’un des aspects de l’IA en tant qu’idéologie est donc la stérilisation scientifique de la variété et de l’imprévisibilité au nom de comportements fiables et prévisibles. L’IA, pour cette raison, offre peu et nuit beaucoup au dynamisme des systèmes socioculturels ». Les gens participent à l’idéologie de l’IA en évangélisant ses produits, en diffusant ses résultats et en soutenant ses avancées pour s’identifier au groupe dominant qui l’a produit.
La production par l’IA de contenus de remplissage nécessite de se demander à qui profite ce remplissage abscons ? Pour Salvaggio, le remplissage est un symptôme qui émerge de l’infrastructure même de l’IA qui est elle-même le résultat de l’idéologie de l’IA. Pourquoi les médias algorithmiques récompensent-ils la circulation de ces contenus ? Des productions sensibles, virales, qui jouent de l’émotion sans égard pour la vérité. Les productions de remplissage permettent de produire un monde tel qu’il est imaginé. Elles permettent de contourner tout désir de comprendre le monde car elle nous offre la satisfaction immédiate d’avoir un « sentiment sur le monde ». « L’AI Slop est un signal vide et consommé passivement, un symptôme de « l’ère du bruit », dans lequel il y a tellement de « vérité » provenant de tant de positions que l’évaluation de la réalité semble sans espoir. »
Notre désorientation par le videEryk Salvaggio se demande même si le but de l’IA n’est pas justement de produire ce remplissage. Un remplissage « équipé », « armé », qui permet d’essaimer quelque chose qui le dépasse, comme quand l’IA est utilisée pour inonder les réseaux de contenus sexuels pour mieux essaimer le regard masculin. Les productions de l’IA permettent de produire une perspective, un « regard en essaim » qui permet de manipuler les symboles, de les détourner. « Les images générées par l’IA offrent le pouvoir de façonner le sens dans un monde où les gens craignent l’impuissance et l’absence de sens en les invitant à rendre les autres aussi impuissants et dénués de sens qu’eux ». Ces images « diminuent la valeur de la réalité », suggère brillamment Salvaggio. Elles créent « une esthétisation », c’est-à-dire rend la représentation conforme à un idéal. La fonction politique de ce remplissage va bien au-delà des seules représentations et des symboles, suggère-t-il encore. L’IA appliquée aux services gouvernementaux, comme les services sociaux, les transforme à leur tour « en exercice esthétique ». Notre éligibilité à une assurance maladie ou à une couverture sociale n’est pas différente de l’IA Slop. C’est cette même infrastructure vide de sens qui est pointée du doigt par ceux qui s’opposent à l’algorithmisation de l’Etat que ceux qui fuient les boucles de rétroactions délétères des médias sociaux.
Le projet DOGE d’Elon Musk, ce département de l’efficacité gouvernementale qui devrait proposer un tableau de bord permettant aux internautes de voter pour éliminer les dépenses publiques les plus inutiles, semble lui-même une forme de fusion de médias sociaux, d’idéologie de l’IA et de pouvoir pour exploiter le regard en essaim de la population et le diriger pour harceler les fonctionnaires, réduire l’État providence autour d’une acception de l’efficacité ultra-réductrice. Au final, cela produit une forme de politique qui traite le gouvernement comme une interface de médias sociaux, conçue pour amplifier l’indignation, intimider ceux qui ne sont pas d’accord et rendre tout dialogue constructif impossible. Bienvenue à la « momusocratie« , le gouvernement des trolls, de la raillerie, explique Salvaggio, cette Tyrannie des bouffons chère à l’essayiste Christian Salmon.
Mais encore, défend Salvaggio, le déversement de contenus produit par l’IA générative promet un épuisement du public par une pollution informationnelle sans précédent, permettant de perturber les canaux d’organisation, de réflexion et de connexion. « Contrôlez le filtre permet de l’orienter dans le sens que vous voulez ». Mais plus que lui donner un sens, la pollution de l’information permet de la saturer pour mieux désorienter tout le monde. Cette saturation est un excellent moyen de garantir « qu’aucun consensus, aucun compromis, ou simplement aucune compréhension mutuelle ne se produise ». Cette saturation ne vise rien d’autre que de promouvoir « la division par l’épuisement ». « Le remplissage est un pouvoir ».
« L’idéologie de l’IA fonctionne comme une croyance apolitique trompeuse selon laquelle les algorithmes sont une solution à la politique » qui suppose que les calculs peuvent prendre les décisions au profit de tous alors que leurs décisions ne sont qu’au profit de certains, en filtrant les données, les idées, les gens qui contredisent les résultats attendus. Alors que l’élection de Trump éloigne les enjeux de transparence et de régulation, l’IA va surtout permettre de renforcer l’opacité qui lui assure sa domination.
Vers un monde sans intérêt en boucle sur lui-mêmeDans la dernière partie de sa réflexion, Salvaggio estime que le remplissage est un symptôme, mais qui va produire des effets très concrets, des « expériences désintéressées », c’est-à-dire des « expériences sans intérêt et incapables de s’intéresser à quoi que ce soit ». C’est le rêve de machines rationnelles et impartiales, omniscientes, désintéressées et qui justement ne sont capables de s’intéresser à rien. Un monde où l’on confie les enfants à des tuteurs virtuels par soucis d’efficacité, sans être capable de comprendre tout ce que cette absence d’humanité charrie de délétère.
L’IA s’est construite sur l’excès d’information… dans le but d’en produire encore davantage. Les médias sociaux ayant été une grande source de données pour l’IA, on comprend que les contenus de remplissage de l’IA soient optimisés pour ceux-ci. « Entraînée sur du contenu viral, l’IA produit du contenu qui coche toutes les cases pour l’amplification. Le slop de l’IA est donc le reflet de ce que voient nos filtres de médias sociaux. Et lorsque les algorithmes des médias sociaux en reçoivent les résultats, il les reconnaît comme plus susceptibles de stimuler l’engagement et les renforce vers vers les flux (générant plus d’engagement encore). » Dans le tonneaux des Danaïdes de l’amplification, l’IA slop est le fluidifiant ultime, le contenu absurde qui fait tourner la machine sans fin.
Combattre ce remplissage par l’IA n’est une priorité ni pour les entreprises d’IA qui y trouvent des débouchés, ni pour les entreprises de médias sociaux, puisqu’il ne leur porte aucun préjudice. « Les contenus de remplissage de l’IA sont en fait la manifestation esthétique de la culture à médiation algorithmique » : « ils sont stylisés à travers plus d’une décennie d’algorithmes d’optimisation qui apprennent ce qui pousse les gens à s’engager ».
Face à ces contenus « optimisés pour performer », les artistes comme les individus qui ont tenté de partager leur travail sur les plateformes sociales ces dernières années ne peuvent pas entrer en concurrence. Ceux qui ont essayé s’y sont vite épuisés, puisqu’il faut tenir d’abord le rythme de publication infernal et infatigable que ces systèmes sont capables de produire.
Dépouiller les symboles de leur relation à la réalité« Les images générées par l’IA peuvent être interprétées comme de l’art populaire pour servir le populisme de l’IA ». Elles visent à « dépouiller les symboles de leur relation à la réalité » pour les réorganiser librement. Les gens ne connaissent pas les films mais ont vu les mèmes. Le résultat de ces images est souvent critiqué comme étant sans âme. Et en effet, le texte et les images générés par l’IA souffrent de l’absence du poids du réel, dû à l’absence de logique qui préside à leur production.
« L’ère de l’information est arrivée à son terme, et avec elle vient la fin de toute définition « objective » et « neutre » possible de la « vérité ». » L’esthétique du remplissage par l’IA n’est pas aléatoire, mais stochastique, c’est-à-dire qu’elle repose sur une variété infinie limitée par un ensemble de règles étroites et cohérentes. Cela limite notre capacité à découvrir ou à inventer de nouvelles formes de culture, puisque celle-ci est d’abord invitée à se reproduire sans cesse, à se moyenniser, à s’imiter elle-même. Les images comme les textes de l’IA reflètent le pouvoir de systèmes que nous avons encore du mal à percevoir. Ils produisent des formes de vérités universalisées, moyennisées qui nous y enferment. Comme dans une forme d’exploitation sans fin de nos représentations, alors qu’on voudrait pouvoir en sortir, comme l’expliquait dans une note pour la fondation Jean Jaurès, Melkom Boghossian, en cherchant à comprendre en quoi les algorithmes accentuent les clivages de genre. Comme s’il devenait impossible de se libérer des contraintes de genres à mesure que nos outils les exploitent et les renforcent. Cet internet de contenus absurde n’est pas vide, il est plein de sens qui nous échappent et nous y engluent. Il est plein d’un monde saturé de lui-même.
A mesure que l’IA étend son emprise sur la toile, on se demande s’il restera encore des endroits où nous en serons préservés, où nous pourrons être mis en relation avec d’autres humains, sans que tout ce qui encode les systèmes ne nous déforment.
Du remplissage à la fin de la connaissanceDans une tribune pour PubliBooks, la sociologue Janet Vertesi estime que les recherches en ligne sont devenues tellement chaotiques et irrationnelles, qu’elle a désormais recours aux dictionnaires et encyclopédies papier. « Google qui a fait fortune en nous aidant à nous frayer un chemin sur Internet se noie désormais dans ses propres absurdités générées par elle-même ». Nous voici confrontés à un problème d’épistémologie, c’est-à-dire de connaissance, pour savoir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Au XXe siècle, les philosophes ont définis la connaissance comme une croyance vraie justifiée. La méthode scientifique était le moyen pour distinguer la bonne science de la mauvaise, la vérité du mensonge. Mais cette approche suppose souvent qu’il n’y aurait qu’une seule bonne réponse que nous pourrions connaître si nous adoptons les bonnes méthodes et les bons outils. C’est oublier pourtant que la connaissance ne sont pas toujours indépendantes de l’expérience. Ludwig Wittgenstein a utilisé la figure du canard-lapin pour montrer comment des personnes rationnelles pouvaient en venir à avoir des points de vue irréconciliablement différents sur une même réalité. Les épistémologues se sont appuyés sur cette idée pour montrer que les personnes, selon leurs positions sociales, ont des expériences différentes de la réalité et que la connaissance objective ne pouvait naître que de la cartographie de ces multiples positions. Les sociologues de la connaissance, eux, examinent comment différents groupes sociaux en viennent à légitimer différentes manières de comprendre, souvent à l’exclusion des autres. Cela permet de comprendre comment différents faits sociaux circulent, s’affrontent ou se font concurrence, et pourquoi, dans les luttes pour la vérité, ceux qui détiennent le pouvoir l’emportent si souvent… Imposant leur vérités sur les autres.
Mais ces questions ne faisaient pas partie des préoccupations de ceux qui ont construit internet, ni des systèmes d’IA générative qui s’en nourrissent. Depuis l’origine, internet traite toutes les informations de manière égale. Le réseau ne consiste qu’à acheminer des paquets d’informations parfaitement égaux entre eux, rappelle la sociologue. A cette neutralité de l’information s’est ajoutée une autre métaphore : celle du marché des idées, où chaque idée se dispute à égalité notre attention. Comme dans le mythe du libre marché, on a pu penser naïvement que les meilleures idées l’emporteraient. Mais ce régime épistémique a surtout été le reflet des croyances de l’Amérique contemporaine : un système de connaissance gouverné par une main invisible du marché et entretenue par des conservateurs pour leur permettre de générer une marge bénéficiaire.
« Pourtant, la connaissance n’est pas une marchandise. La « croyance vraie justifiée » ne résulte pas non plus d’une fonction d’optimisation. La connaissance peut être affinée par le questionnement ou la falsification, mais elle ne s’améliore pas en entrant en compétition avec la non-connaissance intentionnelle. Au contraire, face à la non-connaissance, la connaissance perd. » L’interrogation du monde par des mécanismes organisés, méthodiques et significatifs – comme la méthode scientifique – peut également tomber dans le piège des modes de connaissance fantômes et des impostures méthodologiques. « Lorsque toute information est plate – technologiquement et épistémologiquement – il n’y a aucun moyen d’interroger sa profondeur, ses contours ou leur absence ». En fait, « au lieu d’être organisé autour de l’information, l’Internet contemporain est organisé autour du contenu : des paquets échangeables, non pondérés par la véracité de leur substance. Contrairement à la connaissance, tout contenu est plat. Aucun n’est plus ou moins justifié pour déterminer la vraie croyance. Rien de tout cela, au fond, n’est de l’information. »
« En conséquence, nos vies sont consumées par la consommation de contenu, mais nous ne reconnaissons plus la vérité lorsque nous la voyons. Et lorsque nous ne savons pas comment peser différentes vérités, ou coordonner différentes expériences du monde réel pour regarder derrière le voile, il y a soit une cacophonie, soit un seul vainqueur : la voix la plus forte qui l’emporte. »
Contrairement à Wikipédia, encore relativement organisé, le reste du Web est devenu la proie de l’optimisation des moteurs de recherche, des technologies de classement et de l’amplification algorithmique, qui n’ont fait que promouvoir le plus promouvable, le plus rentable, le plus scandaleux. « Mais aucun de ces superlatifs n’est synonyme de connaissance ». Les systèmes qui nous fournissent nos informations ne peuvent ni mesurer ni optimiser ce qui est vrai. Ils ne s’intéressent qu’à ce sur quoi nous cliquons. Et le clou dans le cercueil est enfoncé par l’intelligence artificielle qui « inonde Internet de contenu automatisé plus rapidement que l’on ne peut licencier une rédaction ». Dans ce paysage sous stéroïdes, aucun système n’est capable de distinguer la désinformation de l’information. Les deux sont réduits à des paquets de même poids cherchant leur optimisation sur le marché libre des idées. Et les deux sont ingérés par une grande machinerie statistique qui ne pèse que notre incapacité à les distinguer.
Aucun système fondé sur ces hypothèses ne peut espérer distinguer la « désinformation » de « l’information » : les deux sont réduites à des paquets de contenu de même valeur, cherchant simplement une fonction d’optimisation dans un marché libre des idées. Et les deux sont également ingérées dans une grande machinerie statistique, qui ne pèse que notre incapacité à les discerner. Le résultat ne promet rien d’autre qu’un torrent indistinct et sans fin, « où la connaissance n’a jamais été un facteur et d’où la connaissance ne peut donc jamais émerger légitimement ». « Sans topologie de l’information, nous sommes à la dérive dans le contenu, essayant en vain de naviguer dans une cascade d’absurdités sans boussole ».
« Il est grand temps de revenir à ces méthodes et à ces questions, aux milliers d’années de gestion de l’information et d’échange de connaissances qui ont transmis non seulement des faits ou du contenu, mais aussi une appréciation de ce qu’il faut pour faire émerger des vérités », plaide Vertesi. « Il n’est pas nécessaire que ce soit un projet colonial ou réductionniste. Les connaissances d’aujourd’hui sont plurielles, distribuées, issues de nombreux lieux et peuples, chacun avec des méthodes et des forces d’ancrage uniques. Cela ne signifie pas non plus que tout est permis. Le défi consiste à s’écouter les uns les autres et à intégrer des perspectives conflictuelles avec grâce et attention, et non à crier plus fort que les autres ».
« Alors que nos vies sont de plus en plus infectées par des systèmes d’IA maladroits et pilleurs et leurs flux hallucinatoires, nous devons apprendre à évaluer plutôt qu’à accepter, à synthétiser plutôt qu’à résumer, à apprécier plutôt qu’à accepter, à considérer plutôt qu’à consommer ».
« Notre paysage technologique contemporain exige de toute urgence que nous revenions à une autre des plus anciennes questions de toutes : « Qu’est-ce qui est vraiment réel ? » »
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Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité
sur Cartographies numériquesLe site climate-conflict.org propose une vue combinée de l’exposition aux risques climatiques, aux risques de conflit et à la vulnérabilité. Il s'agit d'une collaboration de recherche entre les partenaires scientifiques de l'Université de la Bundeswehr de Munich et de l'Institut de recherche sur l'impact climatique de Potsdam avec le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères. La carte de l'indice de vulnérabilité aux conflits climatiques (CCVI) identifie les zones du monde où le changement climatique et les conflits sont susceptibles de se produire, et où les populations sont vulnérables à ces risques. L'Afrique et le Moyen Orient font partie des zones particulièrement vulnérables.
Méthodologie
L’indice de vulnérabilité au climat et aux conflits (CCVI) cartographie les risques mondiaux actuels en intégrant les risques climatiques et de conflit aux vulnérabilités locales. L’indice comprend un ensemble harmonisé de couches de données et une méthodologie de notation transparente pour rendre les régions comparables à l’échelle mondiale. Les données sont mises à jour trimestriellement et quadrillées à 0,5 degré.
Le CCVI est composé de 44 indicateurs provenant de 29 sources de données ouvertes différentes (voir la liste des indicateurs). Tous les indicateurs sont cartographiés sur la même grille spatiale et temporelle et transformés à l'aide d'une méthodologie de notation standardisée. Les scores des indicateurs sont échelonnés de 0 à 10. Le score reflète le niveau de risque relatif ou de vulnérabilité d'un indicateur en fonction de sa distribution mondiale et de son évolution dans le temps, du plus faible au plus élevé. Conformément à la définition du GIEC, les mesures des risques climatiques et de conflit prennent en compte les dangers, l’exposition et la vulnérabilité.Intérêt de ce type de carte
Le principal intérêt est d'aborder les risques de manière systémique et de traiter la question du changement climatique en lien avec d'autres types de risques.
Les dangers ne créent des risques qu’en combinaison avec l’exposition et la vulnérabilité. Par exemple, le fait qu’une sécheresse (aléa) entraîne des pertes de récoltes dépend non seulement de l’événement lui-même, mais aussi du fait qu’il se soit produit là où il y a des cultures (exposition) et que les champs soient irrigués et qu’une quantité suffisante d’eau provenant d’autres sources soit ou non disponible (vulnérabilité). Il est essentiel de comprendre et d’évaluer ces interactions pour gérer et atténuer les impacts négatifs des risques climatiques et des conflits dans un contexte de changement climatique.
Utilisation des données
Les données du CCVI sont sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International - pas d’utilisation commerciale. Elles sont disponibles en téléchargement au format tsv et parquet. La maille de résolution est celle de carrés de 55 km de côté environ à l'échelle de la planète.
Lien ajouté le 16 janvier 2025
Le rapport de l'IofA Planetary Solvency – finding our balance with nature. Global risk management for human prosperity publié en janvier 2025 met en évidence notre sous-estimation collective du risque climatique. Il existe une large gamme d’estimations de pertes de PIB allant de moins de 5 % à environ 25 % en 2050. Les auteurs affirment que « ces dommages dépassent déjà les coûts d’atténuation nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 2°C », c’est-à-dire qu’il sera extrêmement positif sur le plan économique de limiter le réchauffement climatique. Cependant, cette estimation exclut bon nombre des risques les plus graves auxquels on s’attend désormais si nous ne parvenons pas à limiter le réchauffement climatique. Outre l’hypothèse selon laquelle une récession économique est impossible, quelle que soit la gravité des chocs climatiques, l’approche ne prend pas en compte les impacts des points de basculement climatiques, les événements extrêmes liés au climat, les impacts sur la santé humaine, les conflits liés aux ressources ou aux migrations, les tensions géopolitiques, les risques liés à la nature ou à l’élévation du niveau de la mer.Les auteurs eux-mêmes reconnaissent que si ces facteurs supplémentaires étaient pris en compte, l’impact économique réel serait probablement plus important que celui estimé dans leur étude. Cela revient à effectuer une évaluation des risques de l’impact du Titanic sur un iceberg, mais en excluant de notre modèle la possibilité que le navire puisse couler, la pénurie de canots de sauvetage et la mort par noyade ou l’hypothermie. Les résultats modélisés seraient rassurants mais dangereux car ils sous-estimeraient considérablement le niveau de risque. En d’autres termes, même si les résultats montrent une réduction très importante du PIB de 15 % d’ici 2050, il se peut qu’il s’agisse d’une sous-estimation car elle ne tient pas compte de tous les risques à prévoir.
Cependant, certains décideurs politiques continuent d’utiliser l’estimation des dommages de Nordhaus pour justifier l’affirmation selon laquelle bien que le changement climatique soit préoccupant, il ne constitue pas une priorité immédiate en raison de l’impact négligeable attendu de 2 % du PIB d’ici 2100 avec un réchauffement de 3 °C. Une analyse plus approfondie des hypothèses sous-jacentes à cette estimation montre qu’en plus d’exclure de l’analyse de nombreux risques actuellement attendus, elle exclut également 87 % de l’économie de l’analyse, en supposant qu’un certain nombre de secteurs seront négligeablement affectés par le changement climatique. Bien que les modèles fournissent généralement une documentation complète des hypothèses et des limites, peu de décideurs politiques sont susceptibles de les comprendre pleinement. Cela augmente la probabilité que les décisions politiques soient basées sur des résultats de modèles qui sous-estiment considérablement les risques et ne sont pas cohérents avec la science du climat. En d’autres termes, les décideurs politiques qui utilisent ces résultats de modèles peuvent accepter des niveaux de risque bien plus élevés qu’ils ne le pensent.
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Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI
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La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
Data visualisation sur la responsabilité et la vulnérabilité par rapport au changement climatique
Atlas climatique interactif Copernicus
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11:27
Un anniversaire unique
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatique« Née en 1994 sur la base d’une technologie naissante réservée à des spécialistes, l’Association pour le système d’information du territoire s’est fixée l’objectif de faciliter l’accès aux géodonnées et de promouvoir le partage dans ce domaine », rappelait à l’occasion du 30e anniversaire de l’Asit Daniel Gnerre, son actuel Président. « Aujourd’hui, la diversification est de plus en plus importante auprès des acteurs publics ou privés, et depuis 2020, l’Asit s’implique hors du territoire Vaudois. La géo information n’est pas qu’une affaire technique, mais une source d’inspiration, ouverte à tous ». Montée par les étudiants en arts de l’Eracom et du CEPV, l’expo « Cartographies de pixels et d’argile » en était une belle illustration pourtant fugace. En effet, la quarantaine d’oeuvres n’aura été visible que trois jours autour de la salle. Un parcours ludique vécu comme le temps qui passe sans s’arrêter. Cette approche de l’éphémère persistait à la salle del Castillo, lors du diner d’anniversaire ouvert par Antoine Dormond, municipal de l’urbanisme et mobilité de Vevey. Quelque 200 invités y écoutaient les cartographes de presse Jules Grandin et Clara et, avec le chercheur et artiste sonore Christophe Felley, des topographies sonores de vallées : un moment unique.
+ d'infos :
assit-aso.ch
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9:16
Étude des mobilités étudiantes à partir des données INSEE et Parcoursup
sur Cartographies numériquesSource : « En 2022, 58 % des nouveaux bacheliers quittent leur zone d’emploi en entrant dans l’enseignement supérieur » (Insee Première, n° 2031, janvier 2025).
L'INSEE a publié début janvier 2025 une étude intéressante sur les mobilités étudiantes à partir des données Parcoursup. L'analyse est conduite à partir des données de 2022 et à l'échelle des 306 zones d'emploi en France (une échelle d’analyse géographique de la mobilité plus fine que les académies). Elle concerne aussi bien l'hexagone que les départements d'outre mer.
En 2022, 58 % des nouveaux bacheliers quittent leur zone d’emploi en entrant dans l’enseignement supérieur. Peu de zones d’emploi sont dépourvues d’établissement d’enseignement supérieur, mais l’offre de formation postbac est plus concentrée dans les grandes agglomérations que la population des lycéens. En 2022, parmi un demi-million de néo-bacheliers résidant en France, 58 % quittent la zone d’emploi de leur domicile au moment du baccalauréat pour rejoindre la formation qu’ils ont acceptée, et 17 % changent de région du fait de cette inadéquation.
Les néo-bacheliers sont plus mobiles quand ils viennent d’une zone d’emploi peu pourvue en formations, sont d’origine sociale favorisée au regard des chances de réussite scolaire, ou obtiennent un baccalauréat général ou une mention Très bien. Ils se déplacent aussi plus souvent pour rejoindre les filières les plus concentrées sur le territoire comme les écoles d’ingénieurs et de commerce. Ces facteurs de mobilité se retrouvent à la fois dans les vœux confirmés sur Parcoursup et dans les vœux acceptés.
Part de néo-bacheliers ayant quitté leur zone d’emploi d’origine à leur entrée dans l’enseignement supérieur (source : Insee)
Parmi les néo-bacheliers mobiles, ceux d’origine sociale très favorisée, provenant de lycées privés ou rejoignant une école de commerce, une école d’ingénieurs ou une classe préparatoire aux grandes écoles sont aussi ceux qui se déplacent le plus loin de leur domicile au moment du baccalauréat. À l’inverse, les néo-bacheliers qui changent le moins souvent de région pour leurs études se destinent à un PASS (5 %), à un BTS ou à une licence accès santé (LAS). Les zones d’emploi dont l’offre est inférieure de plus de 20 % au nombre de néo-bacheliers ont 7 fois moins d’entrants que de sortants. C’est le cas des zones d’emploi résidentielles, ou spécialisées dans les secteurs de l’industrie, du tourisme ou de l’agriculture : plus de 80 % des néo-bacheliers les quittent à l’entrée dans l’enseignement supérieur.
L'un des principaux intérêts de cette étude est de montrer que les mobilités étudiantes ne dépendent pas uniquement de l'offre de formation. Elles sont liées également à l'origine sociale, au sexe, au niveau et au profil des étudiants. Les données disponibles en téléchargement permettent de conduire des analyses plus détaillées et de produire ses propres cartes. Une série d'études à l'échelle régionale permet aussi d'approfondir l'analyse :
- « Orientation post-bac : les bacheliers préfèrent la filière à la proximité. Enseignement supérieur en Auvergne-Rhône-Alpes » (Insee Analyse Auvergne-Rhône-Alpes).
- « Plus d’entrées en BTS qu’ailleurs, peu de départs vers l’Hexagone. Orientations et mobilités post-bac à La Réunion » (Insee Analyse Réunion).
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Géographie de la formation et de la mobilité étudiante d'après une étude de l'Insee
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Publication des données Parcoursup en open data sur le site Data.gouv.fr
Que vaut la data map qui géolocalise les voeux des candidats sur Parcoursup ?
Etudier les mobilités scolaires à partir des données de déplacements domicile-études de l'Insee
Étudier les mobilités résidentielles des élèves à partir des statistiques de la DEPP
Étudier les mobilités résidentielles des jeunes Américains à partir du site Migration Patterns
Le Mobiliscope, un outil de géovisualisation pour explorer les mobilités urbaines heure par heure
Portail des mobilités dans le Grand Paris (APUR)
CAPAMOB, un guide du Cerema pour réaliser des diagnostics de mobilités en territoire rural ou péri-urbain - « Orientation post-bac : les bacheliers préfèrent la filière à la proximité. Enseignement supérieur en Auvergne-Rhône-Alpes » (Insee Analyse Auvergne-Rhône-Alpes).
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18:12
Café géo de Saint-Malo, 18 janvier 2025 : Géohistoire des humains sur la Terre, avec Marion Chalot
sur Les cafés géographiquesSamedi 18 décembre 2025, de 16h30 à 18h30, Salons de l’Hôtel de l’Univers, Place Chateaubriand, Saint-Malo
microcentrale6
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11:27
Itinéraires de randonnée hivernale sur les massifs montagneux français (Géoportail)
sur Cartographies numériquesLa Fondation Petzl, en coopération avec le site Skitourenguru.ch, a entrepris de numériser la plupart des itinéraires de randonnée hivernale des Alpes pour les diffuser sur le Géoportail, le portail national de la connaissance du territoire mis en œuvre par l’IGN. Depuis l’automne 2021, la fondation Petzl et Skitourenguru.ch numérisent l’ensemble des courses classiques de ski de randonnée et de raquettes à neige des Alpes françaises. Près de 4000 itinéraires sont actuellement tracés à l’aide d’un logiciel de cartographie également appelé “système d’information géographique” (SIG).
Le principe consiste à tracer les itinéraires les plus sûrs en évitant autant que possible les terrains avalancheux. Le numériseur peut afficher plusieurs couches d’informations qui lui permettent de louvoyer à l’écart des zones les plus critiques. Sur une carte IGN classique au 1 : 25 000, il consulte la carte des pentes, la carte des terrains avalancheux (ATHM, Avalanche Terrain Hazard Map), la photo satellite en condition estivale ou hivernale et les traces GPS enregistrées par les pratiquants lors de leurs sorties pour tenir compte des passages réellement empruntés.
Après les cartes des pentes, la Fondation Petzl et l’IGN ont conclu un nouveau partenariat en 2023 pour diffuser gratuitement les itinéraires de randonnée hivernale sur le Géoportail.
Les traces de randonnée hivernale proposées par la Fondation Petzl en coopération avec Skitourenguru.ch (traits orange) sont intégrées au fur et à mesure du cycle de production et de diffusion de la carte IGN au 1: 25 000 (SCAN 25®) . Durant cette phase transitoire, les nouvelles traces (orange) vont coexister avec les anciennes traces (traits bleus), puis progressivement les remplacer. Les pratiquants sont invités à privilégier les tracés orange proposés par la Fondation Petzl et Skitourenguru.
Voir les traces sur le Géoportail
Pour accéder à la collection de traces de randonnée hivernale : aller dans le menu Cartes (en haut à gauche de l’écran) ? Données thématiques ? Développement durable ? Risques ? Traces de randonnée hivernale
L'objectif est d’optimiser le tracé des itinéraires en période hivernale en vue de réduire le risque d’avalanche et de glissade dangereuse dans les passages délicats (voir le détail des explications dans cet article). Pour télécharger une trace sous format GPX et préparer vos courses, il est possible d'utiliser les applications Skitourenguru et Yéti
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La carte de Cassini embellie sur le site du Géoportail
Globes virtuels et applicatifs
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8:05
Pour une IA favorable aux travailleurs
sur Dans les algorithmes« Lorsqu’une technologie ne permet pas encore d’améliorer significativement la productivité, son déploiement massif en remplacement des travailleurs humains aboutit à tous les inconvénients, sans aucun avantage. » Daron Acemoglu
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8:00
Internet n’explique rien
sur Dans les algorithmes« Internet est plus doué pour raconter des histoires que pour donner du sens ». « Notre quête d’un motif, d’une explication, ne va bien souvent nulle part ». Charlie Warzel « Nous avons atteint la fin d’Internet en tant que système d’information ». Ian Bogost.
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7:30
Les avantages sociaux du privé… ne durent pas
sur Dans les algorithmesLe monde de la tech a longtemps été célèbre pour ses avantages sociaux extravagants et tape à l’œil, comme les cantines exotiques ou les salons de massages. Des commodités fantaisistes, luxueuses ou pro-sociales généreuses. Mais discrètement, ces avancées ont partout reculé, rapporte le New York Times. Netflix a toujours un congé parental généreux, mais l’entreprise a invité ses employés à moins l’utiliser. Les cuisines exotiques et artisanales de Google ont fermé. Même le télétravail a reflué. Et avec les licenciements massifs du secteur (254 000 emplois en 2023, 100 000 en 2022), les travailleurs de la technologie ont peut-être perdu leur plus grand avantage : la sécurité de l’emploi.
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7:00
De notre éblouissement
sur Dans les algorithmes
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17:59
Normandie : les géodonnées au coeur des politiques
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiqueLa Région Normandie met en œuvre de manière très concrète la diffusion, l’ouverture et la valorisation des données géolocalisées, au-delà de la seule cartographie. L’équipe Service Information Géographique et Open Data déploie des solutions dans ses nombreux domaines d’intervention. Avec son littoral long de 640 km et huit ports de commerce tournés vers la mer la plus fréquentée du monde, la Normandie est l’une des régions les plus connues au monde. Elle a la chance de disposer d’offres uniques qui fondent sa notoriété mondiale comme le Mont-Saint-Michel, le tourisme de mémoire autour notamment du Débarquement, l’Impressionnisme ou le patrimoine médiéval. Sa réputation s’est aussi construite autour de sa gastronomie et de son art de vivre. La Normandie n’est pas en reste sur le plan économique. La région regroupe les 1er et 6e plus grands ports français. (Le Havre, Rouen) et c’est également une région industrielle (automobile, pétrochimie), leader dans le domaine de l’énergie. Depuis une dizaine d’années, elle accueille des activités innovantes avec le développement de l’éolien off-shore et la structuration d’une filière de l’hydrogène. Sans oublier l’agriculture et l’élevage, autant de sujets qui sont évalués et cartographiés dans les nombreuses applications proposées sur le portail « Normandie à la Carte » mis en place par l’équipe du SIG Normandie.
Retrouvez la suite de cette enquête dans le magazine SIGMAG N°43
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15:54
10 tendances à suivre dans les SIG en 2025
sur arcOrama, un blog sur les SIG, ceux d ESRI en particulier
A l'instar des technologies de l'information de manière générale, l’industrie géospatiale traverse depuis quelques années une ère de transformation sans précédent, portée par des avancées technologiques et un besoin d’intégration de données spatiales d'une quantité et d'une diversité croissante. En 2025 le monde des SIG s'apprête à élargir ses horizons avec des innovations qui promettent d’améliorer l’efficacité, la précision et l’accessibilité dans l'usage des données géographiques. En ce début d'année, je prends le temps d'un article pour se pencher sur les 10 principales tendances qui façonneront le paysage géospatial en 2025 et au-delà.
Un SIG augmenté par l'Intelligence Artificielle
L'intégration du Machine Learning (y compris le Deep Learning) dans les SIG est une réalité depuis de nombreuses années mais nous entrons dans une nouvelle période pour l'IA dans les SIG où elle deviendra de plus en plus présente notamment avec l'arrivée de nouvelles capacités d'IA Générative. En 2025, que ce soit dans les tâches d'extraction et d'analyse de données (GeoAI) ou pour accompagner l'utilisateur dans l'usage quotidien de ses applications SIG (Assistants IA), l'IA se généralise dans les applications SIG pour plus d'efficacité dans l'usage des outils et pour assurer une meilleure qualité des données exploitée.
Dans ArcGIS, l'arrivée de nouveaux algorithmes de Deep Learning couplés à des moteurs conversationnels vont par exemple permettre une extraction plus interactive de données à partir de cartes et d'imagerie. L'amélioration des outils de Machine Learning (AutoML et AutoDL notamment) vont permettre d'analyser et de prédire plus facilement des modèles géospatiaux, et d'améliorer les capacités de prise de décision. De plus en plus, l'IA facilitera la détection d'anomalies dans vos données pour en améliorer la qualité mais aussi pour combler les données manquantes. L'ajout de nouveaux modèles de Deep Learning pré-entrainés va améliorer de nouveau vos capacités autour des enjeux de classification et d'extraction des données géospatiales à partir de sources d'imagerie. Enfin, l'année 2025 marquera une accélération dans l'ajout des assistants d'IA dans les applications pour pouvoir, via des prompts en langage naturel, interroger les ressources documentaires, générer des applications, écrire des expressions et du code, construire vos cartes, collecter des données, ...
SIG Temps-Réel et IoT
On l'évoque depuis de nombreuses années, grâce à l'Internet des objets (IoT), les nouvelles données ultra-dynamiques que ces capteurs connectés engendrent vont nécessiter des SIG eux-même temps-réel. Cela veut dire des SIG capables de concentrer, intégrer et diffuser la variété des flux de données temps réel disponible dans les organisation et d'exploiter leur dimension géospatiale pour filtrer, analyser et représenter ces "Big Data". De nombreuses études démontrent que le déploiement de la 5G, la baisse des prix et des services associés aux capteurs connectés (comptages véhicules/vélo/piétons, capteurs météo ou environnementaux, compteurs énergétiques, équipements de sécurité,...) feront de 2025 l'année de la multiplication des dispositifs connectés (41 milliards d'après). La conséquence sera la génération d'une grande quantité de données géospatiales en temps réel. Ces données, collectées permettront de mieux superviser et de gérer les infrastructures de votre territoire, les catastrophes naturelles, les risques environnementaux, etc...
Coté ArcGIS, le support continue de nouveaux types de connecteurs (format et protocoles) dans ArcGIS GeoEvent Server et dans ArcGIS Velocity permet depuis longtemps d'intégrer progressivement ces nouvelles sources de données et de les traiter à la volée avec une palette d'opérateurs de filtrage, de correction, de validation et d'enrichissement qui évoluent également régulièrement. Au-delà des améliorations autours des capacités de représentation de ces Big Data, l'arrivée d'ArcGIS Velocity dans ArcGIS Enterprise permettra de proposer la nouvelle technologie temps-réel dans un context "on-premises" et plus uniquement en mode "SaaS".
Cartographie 3D et Réalité Virtuelle (VR)
Notre monde et donc la manière de l'appréhender est en 3D. Les outils de cartographie et d'analyse 3D seront plus transparents et natifs dans les SIG, notamment pour les applications métiers autour de l'urbanisme, l'architecture, la gestion des infrastructures et la gestion des risques. Pour élargir l'utilisation des données 3D de référence gérées par le SIG, ce dernier va offrir de plus en plus de capacités de représentation en réalité virtuelle dans des environnements immersifs. La capacité à collecter, gérer, visualiser et analyser les données géospatiales nativement en 3D devient un standard. Pour tirer profit des nouvelles sources de données d'imagerie en 3D, des capacités de modélisation plus réalistes et plus précises vont se généraliser dans les SIG, permettant une meilleure appropriation de l'information géographique en 3D et facilitant ainsi la prise de décisions pour des projets complexes.
Le système ArcGIS est déjà très avancé en termes de capacités 3D. Cependant, de nombreuses innovations sont prévues en 2025 comme le support généralisé du format 3D Tiles pour maximiser l'interopérabilité avec d'autres systèmes 3D, l'exploitation des données OvertureMaps pour vous fournir un meilleur fond de carte 3D mondial, l'arrivée de nouveaux outils de modélisation 3D de phénomènes atmosphériques, l'ajout de nouveaux outils d'analyse 3D interactifs dans les apps web. Esri poursuit également en 2025 différents travaux autour des capacités d'AR/VR et de l'interaction entre SIG et moteurs de jeux (Unity, Unreal, ...) avec par exemple l'arrivée d'une nouvelle application ArcGIS Urban XR.
Cloud Computing et SIG SaaS
C'est un constat que nous faisons quotidiennement, les solutions SIG basées sur le Cloud (SIG SaaS - Software as a Service) continue de croître et cette tendance va s'accélérer dans les prochaines années. La migration vers des solutions SaaS peut concerner l'ensemble de son SIG ou seulement certaines composantes (stockage, IoT, applications, analyse, ....). L'approche SaaS permet la construction de plateformes géospatiales plus accessibles, évolutives et collaboratives. L'implémentation d'un SIG SaaS permettra aux utilisateurs de traiter et d'analyser des volumes plus importants de données géospatiales sans avoir besoin de gérer des infrastructures coûteuses à maintenir et à sécuriser. Le Cloud permettra aussi une meilleure intégration des SIG avec d'autres technologies liées à l'hébergement et à la diffusion de Big Data, à l'accès à des services d'IA ou des plateformes IoT. Implémenter les capacités des plateformes de Cloud Computing c'est aussi proposer un SIG capable d'être déployé totalement ou partiellement par votre organisation sur la plateforme Cloud (publique ou privée) de son choix pour tirer parti des avantages des architectures modernes telle que Kubernetes par exemple.
En ce qui concerne le système ArcGIS, l'implémentation d'un SIG sur le Cloud est une réalité et chaque mise à jour de la plateforme offre toujours plus de capacités SIG en mode SaaS, en particulier avec ArcGIS Online. En 2025, de nombreuses évolutions permettront aux utilisateurs d'utiliser plus d'outils d'analyse et de modélisation en mode SaaS et aux administrateurs de mettre en place des workflows d'entreprise complexes avec ArcGIS Online similaires à ceux d'une architecture "on-premise" avec ArcGIS Enterprise. L'année 2025 sera également l'occasion pour Esri de finaliser certaines capacités dans l'édition Kubernetes d'ArcGIS Enterprise faciliter la migration vers ce type d'architecture si vous êtes concernés.
Utilisation accrue des données satellites
Les données d'imagerie (terrestres ou aéroportées) connaissent une croissance exponentielle en raison de l'accélération du déploiement de satellites mais aussi avec la généralisation de la collecte d'images par drone et par véhicules terrestres. Dans le domaine de l'imagerie satellitaire, l'explosion de l'imagerie issue des constellations de petits satellites à orbites basses (LEO), permettra de disposer d'images plus précises, plus fréquentes sur la zone ciblée et plus accessible car moins couteuse. Le lancement de nouvelles constellations comme Japetus en 2025 permettra un taux de revisite exceptionnel, avec des observations toutes les 2 heures en moyenne, voire toutes les 45 minutes. Ces données joueront un rôle clé dans la gestion des ressources naturelles, l'agriculture de précision, la surveillance environnementale et la gestion des catastrophes. L'accès facilité aux images satellites, drones ou terrestres en temps quasi réel changera la manière dont les entreprises et les gouvernements gèrent les crises et les ressources. L'accélération des satellites radar (SAR) va aussi avoir un impact important sur les activités de surveillance continue de la planète (météorologie, avalanches, déforestation, évolution des zones côtières, occupation des sols,...) et nécessitera des capacités spécifiques de prise en charge des capteurs correspondant (lecture, calibration, traitement des signaux,...) dans les SIG pour tirer profit de ces données souvent invisibles par les capteurs optiques.
Dans le système ArcGIS, de nombreuses évolutions sont à venir pour supporter cette explosion des données d'imagerie satellites disponible. Le support du standard STAC va simplifier l'accès depuis ArcGIS aux catalogues d'images des principaux fournisseurs tels que Airbus DS. L'amélioration dans le support et la manipulation de l'imagerie multi-spectrale et des données SAR sera également un point important dans les capacités d'imagerie d'ArcGIS en 2025. ?
Le SIG en contexte de mobilité
Les applications SIG dédiées aux activités en situation de mobilité continueront de se développer avec l'usage des smartphones et des tablettes pour collecter et analyser des données géospatiales sur le terrain. Dotés de plus en plus d'autonomie et d'intelligence "locale", ces application SIG mobiles permettront de fonctionner dans des contextes totalement ou partiellement déconnecté du portail de services SIG. L'arrivée de l'IA permettra également d'automatiser et d'accélérer la saisie de certaines informations à partir de l'analyse intelligente de photos ou de vidéos collectée sur le terrain. Autre tendance, la multitude de capteurs pouvant être associées aux appareils permettra d'augmenter les mesures réalisées sur le terrain et directement intégrables dans les SIG. Ces outils seront utilisés dans des secteurs très variés, tels que l'agriculture, la logistique, la gestion des infrastructures, les secours d'urgence, et la gestion des services publics, pour des applications et des workflows de collectes de plus en plus métiers et spécifiques à chaque opérateur terrain. Les applications SIG mobiles évolueront donc en 2025 pour être plus facilement configurables et personnalisables.
Disposant de multiples applications mobiles depuis plusieurs années, ArcGIS va poursuivre son évolution vers plus de capacités en mode déconnecté, notamment sur des modèles de données avancés comme les Utility Networks. L'ajout de capacités d'IA Générative va permettre la génération de formulaires de saisie par de simples prompts en langage naturel, d'automatiser leur traduction dans différentes langues. L'ajout de capacités d'IA de type "vision par ordinateur" pour extraire des données automatiquement depuis des photos prises avec l'appareil mobile.
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SIG et Développement Durable
Avec l'accent mis sur la transition écologique et la lutte contre le changement climatique, les SIG joue déjà aujourd'hui et joueront demain un rôle toujours plus stratégique dans l'analyse des impacts environnementaux, la gestion des ressources naturelles, et la planification de l’aménagement du territoire. Les SIG seront utilisés non seulement pour suivre les émissions de carbone, les risques liés aux catastrophes naturelles, la gestion des eaux et des forêts, mais aussi pour prédire et planifier le développement de villes plus durables. Pour cela, les SIG seront dotés de nouveaux outils de modélisation dynamique pour simuler les phénomènes tels que les inondations, le bruit, la pollution, le potentiel solaire/éolien, ... En 2025, les SIG vont également s'enrichir de nouveaux outils de planification urbaine intelligente pour pouvoir plus facilement d'estimer les impacts environnementaux, sociaux et économiques de différents options d'aménagement sur un territoire en prenant en compte toute sa complexité.
Dans ArcGIS, plusieurs fonctionnalités clés feront leur apparition dans l'année comme par exemple l'évolution sur le modélisateur d'aptitude d'ArcGIS Pro qui permettra de comparer plusieurs modèles, de comprendre leur différences et choisir le meilleur. Dans un autre domaine, un nouveau "solver" dans Network Analyst va permettre de traiter spécifiquement les problématiques d'optimisation de tournées de ramassage de déchets domestiques. ?
Le SIG pour cartographier et gérer les espaces Indoor
Depuis quelques années maintenant, exploiter les capacités de collecte, de gestion et d'analyse des SIG aux espaces intérieurs des infrastructures est une tendance qui se confirme et s'accélère. Les SIG joueront désormais un rôle clé dans la cartographie et la géolocalisation en Indoor pour répondre à la demande croissante de gestion intelligente des bâtiments et d'expérience facilitée pour leurs occupants. Les flux de personnes, les réseaux, les équipements mobiles, les véhicules sont autant d'éléments qui nécessite une continuité en l'extérieur et l'intérieur des bâtiments. Ainsi, l'enjeux est à la fois de collecter, gérer et analyser les bâtiments, leurs équipements et leurs occupants mais aussi de disposer d'un SIG unique et homogène pour prendre en charge l'indoor et l'outdoor. Ce besoin est particulièrement évident dans les aéroports, sites industriels, parcs de loisirs, parcs d'exposition, hôpitaux ou campus d'entreprises.
Chez Esri, cette problématique est essentiellement prise en charge par ArcGIS Indoors et ArcGIS IPS (pour la géolocalisation précise à l'intérieur des infrastructures). Ces applications vont évoluer de manière notable en 2025 avec l'arrivée de nombreux outils facilitant l'intégration des données CAD/BIM et des plans d'étages. 2025 verra également l'arrivée d'une nouvelle application mobile plus moderne et plus riche fonctionnellement, prenant notamment en charge les vues immersive à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments. D'autres évolutions concerneront la gestion des espaces et les spécificités de planification liées aux nouveaux modes de travail (bureaux tournants, télétravail, ...). Pour ArcGIS IPS, l'année à venir sera largement orientée sur la prise en charge de nouveaux systèmes de localisation intérieure (IPS) comme le Wifi et à des workflows de déploiement sans phase d'arpentage préalable.
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Interopérabilité des données géospatiales
Bien qui ne s'agisse pas toujours d'innovation technologique, les efforts pour standardiser et rendre les données (et les métadonnées) géospatiales interopérables continueront d'être un enjeu majeur pour les outils géospatiaux. L'intégration des SIG avec d'autres types de données (comme celles des systèmes d'information d'entreprise, des entrepôts de données sur le cloud, des données ouvertes) permettra une meilleure analyse croisée des informations et une prise de décision plus complète. En implémentant les nouvelles générations de normes d'interopérabilité issues de l'OGC, de l'ISO, du W3C, ou des standards industriels de l'IOT, de l'architecture et de la construction (CAD/BIM), des moteurs de jeux,… En 2025, les SIG proposeront des applications nouvelles intégrant les données temps-réel, la cartographie immersive ou la planification urbaine par IA générative et, plus que jamais, devront s'interconnecter avec d'autres composants du SI de vos organisations.
Coté ArcGIS, cela va se traduire pas de nombreuses évolutions cette année. Par exemple, avec un support amélioré des formats comme GeoParquet, 3D Tiles ou IFC, uen connexion simplifiée à One Drive ou Google Drive, le support avancé des colonnes spatiales de certains Cloud Data Warehouses, des nouvelles normes OGC API, ... Après l'intégration des bases de données de Graphes ces 2 dernières années, 2025 verra l'intégration des bases de données NoSQL comme source de données standard dans ArcGIS. L'interopérabilité de données "Cloud to Cloud" continuera d'évoluer avec de nouveaux connecteurs, de nouvelles API et le support avancé de certains mécanismes d'authentification dans ArcGIS Data Pipeline.
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Cartographie automatisée de la réalité
L'automatisation des processus de cartographie 2D et 3D sera encore plus simple et plus systématique grâce à l'usage de nouvelles sources de données comme les images de drones, les capteurs embarqués pour la collecte de données comme le LiDAR (Light Detection and Ranging). Ces outils permettront de cartographier plus fréquemment et plus précisément des zones à forts enjeux évoluant très rapidement ou encore des zones d'intérêt difficiles d'accès, telles que des zones peu accessibles, des zones à risques ou des environnements urbains complexes. Cette cartographie automatisée reposera notamment sur de nouveaux outils de photogrammétrie numérique pour générer des données très fidèles à la réalité (Orthophoto vraie, MNT/MNS haute-résolution, Objets 3D texturés, Photomaillages 3D....). Pour les SIG, c'est une étape incontournable pour constituer le socle des jumeaux numériques des territoires.
Dans ArcGIS, l'imagerie satellite issue d'acquisition multi-stéréo apportant non seulement de la flexibilité en termes de couverture des zones ciblées mais elle offrira aussi la possibilité de générer des contenus 3D par des processus de photogrammétrie. L'explosion des drones et l'amélioration constante de leur autonomie et de leur résolution vont permettre d'obtenir des produits cartographiques 2D et 3D toujours plus précis grâce au moteur de photogrammétrie "ArcGIS Reality" qui est la fondation d'ArcGIS Drone2Map, Site Scan for ArcGIS, ArcGIS Reality Studio ou encore ArcGIS Reality for Pro. De nombreuses évolution sont à venir en 2025 sur la qualité des produits générés, la performance des traitement et l'intégration de ces applications dans le système ArcGIS, notamment dans ArcGIS Enterprise. Enfin, grâce à des système de prise de vue panoramiques de plus en plus accessible et simple à mettre en oeuvre, l'imagerie orientée acquise depuis le sol va continuer de se généraliser dans ArcGIS en tant que source de données standard à haute valeur ajoutée pour fournir le contexte réel du terrain, réaliser des mesure sans se déplacer sur site, extraire automatiquement des données, ... Par exemple, vous verez arriver très rapidement dans Experience Builder un widget d'imagerie orientée similaire à celui de Map Viewer ou celui d'ArcGIS Pro.
Voilà pour ce rapide tour d'horizon de quelques grandes tendances que j'ai choisies de manière un peu arbitraire, il y en a tant d'autres. Je vous donne rendez-vous tout au long de l'année 2025 pour approfondir tout cela et faire le lien avec vos outils et vos usages quotidiens...
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12:05
Le data storytelling des populations annuelles
sur Icem7Cas d’école du data storytelling, la mise à jour annuelle des populations communales (dites « de référence ») se dévoile chaque décembre dans un ballet parfaitement réglé : l’Insee publie le même jour un « Focus » national et 17 « Flash » régionaux, immédiatement amplifiés par la presse locale et nationale.
Grande gagnante de la remise des prix : l’Occitanie ! À vrai dire, ce n’est pas nouveau, la vitalité démographique de cette région est régulièrement soulignée. Mais cette année, deux seuils symboliques sont en passe d’être franchis.
Capitale régionale, Toulouse (la commune) parait sur le point de dépasser Lyon, en nombre d’habitants au 1er janvier 2022 – date de référence de la mise à jour. Avec Montpellier, elle continue de progresser à vive allure, avec les plus forts taux de croissance observés parmi les villes de plus 200 000 habitants. Plus globalement, la région Occitanie talonne désormais la Nouvelle-Aquitaine, après avoir doublé, l’année précédente, les Hauts-de-France. C’est parmi les régions de l’Hexagone celle qui progresse le plus vite. Au niveau national, seules la Guyane et la Corse la devancent (peut-être aussi Mayotte, dont les chiffres ne sont pas connus).
Ce qui explique le dynamisme occitan, ce n’est pas la natalité, mais bien plutôt la formidable attractivité de la région : des étudiants et des jeunes actifs viennent aimantés par les métropoles de Toulouse et de Montpellier ; des retraités affluent de régions plus septentrionales, tout particulièrement friands des franges méditerranéennes.
Voilà pour le storytelling, même s’il provient davantage des commentaires enthousiastes de la presse et des politiques que des plus posés statisticiens de l’Insee Occitanie. Ceux-ci s’efforcent, dans leur analyse, d’en dire un peu plus ; mais le discours technique qu’ils ont appris à tisser est, pour le profane, parfois difficile à démêler.
Car si la notion de population parait simple à saisir, il n’en va pas de même pour la méthode de mesure (l’enquête annuelle de recensement), les indicateurs clés (taux d’évolution annuel moyen, solde naturel et solde migratoire apparent…) ou les grilles géographiques (qu’est-ce qu’une ville, une métropole, comment définir le rural et ses divers degrés de « profondeur » ?).
L’Occitanie, c’est aussi ma région, et la pédagogie par les graphiques, une de mes passions. Voyons maintenant comment résumer et expliquer en 15 images la vive progression de la population occitane. L’outil graphique, bien maitrisé, est un puissant révélateur ; il permet aussi de mieux mémoriser les trouvailles les plus marquantes. J’expliquerai mes choix, y compris dans la présentation des chiffres, endossant l’habit de l’explorateur statisticien et sémiologue.
L’Occitanie, c’est où, c’est quoi ?Faut-il le rappeler, l’Occitanie est une construction administrative toute récente : ce qui est évident pour les services de l’État et les collectivités territoriales de cette région – sa localisation, et surtout son étendue – ne l’est pas forcément pour tout le monde.
Une carte doit donc poser le décor : l’Occitanie est délimitée en rouge, et pour bien se figurer la croissance de la population, exprimons-là d’abord en volume (habitants perdus ou gagnés) et par an.
Rares sont les régions qui ont perdu de la population entre 2016 et 2022.
L’ordre de grandeur des sept plus forts gains annuels est celui de la population d’une ville moyenne, entre 30 000 et 50 000 habitants. C’est une concrétisation assez facile à se représenter. Dans un bel ensemble, plusieurs services régionaux de l’Insee en filent du reste l‘image dans leurs « Flash » : chaque année, Paca « gagne l’équivalent de la population d’une commune comme Montélimar », la Nouvelle-Aquitaine s’accroit d’un nouvel Angoulême, et pour l’Occitanie l’Insee donne l’équivalence de Sète ou d’Alès (j’aurais, en bon Midi-Pyrénéen, proposé aussi Tarbes). Quoi qu’il en soit, c’est bien en Occitanie que le gain, en valeur absolue, est le plus élevé.
Bien que les chiffres soient mis à jour chaque année, la population et ses évolutions s’analysent par fenêtres de 5 ou 6 ans. En effet, le recensement de la population est désormais un sondage glissant. En 5 ans (ou 6 ans dernièrement du fait de la pause Covid), chaque habitant des petites communes (moins de 10 000) aura été recensé, et 40 % de ceux des grandes. Ce recul de 5 ou 6 ans est donc nécessaire pour disposer d’une photographie précise des évolutions. La période 2016-2022 sera par la suite comparée à la période précédente : 2011-2016.
Place aux départements, dont le maillage est plus équilibré que celui des régions, ce qui rend les comparaisons en volume un peu plus pertinentes. Avec +18 010 habitants par an, la Haute-Garonne est dans le duo de tête avec la Gironde.
J’ai bien en tête que vous, lecteur et lectrice, ne savez pas tous forcément où se trouvent la Haute-Garonne et la Gironde, mais j’en ai dit et dessiné assez pour que vous les situiez…
Face à la Nouvelle-Aquitaine ou Auvergne – Rhône-Alpes, considérez la belle assise de l’Occitanie, bénéficiant de la poussée combinée des métropoles de Toulouse et Montpellier.
Qu’est-ce qu’un taux d’évolution annuel moyen ?Par la suite, et pour asseoir plus correctement les comparaisons entre territoires, je vais rapporter ces progressions à la population de départ, comme le fait l’Insee. Le taux d’évolution de la population sur 2016-2022 est calculé en progression annuelle, pour qu’on puisse le comparer avec le taux observé entre 2011 et 2015, dont le pas est différent (6 ans versus 5 ans).
À l’échelle de l’Occitanie, le taux d’évolution 2016-2022 s’établit à 0,77 %, il est très proche de celui observé entre 2011 et 2016.
Comme la plupart des pourcentages, il est difficile de se représenter un tel chiffre, surtout quand il est très faible. En fait, cela veut dire que, chaque année sur la période 2016-2022, la population est multipliée par 1,0077.
Ainsi, pop2022 = pop2016 * 1,0077 * 1,0077 * 1,0077 * 1,0077 * 1,0077 * 1,0077
Ce 0,77 % se calcule donc à partir de la racine sixième de pop2022 / pop2016, mais je vous fais grâce de la formule…
On peut dire aussi que pour 10 000 habitants au départ, on se retrouve un an plus tard avec 77 personnes de plus !
Les deux moteurs des mouvements de populationL’Occitanie progresse à un rythme deux fois plus élevé que la moyenne française.
J’arrondis ici un peu violemment, car le rapport exact entre ces deux rythmes est de 0,77 / 0,35 = 2,2, mais truffer son discours de chiffres et de décimales le rend rarement plus lisible. Le lecteur retiendra bien mieux un ordre de grandeur et ira dans les tableaux chercher, s’il le souhaite, les valeurs exactes.
Comme le détaille le graphe suivant, le taux d’évolution peut – et c’est magique – se décomposer en deux facteurs : le solde migratoire exprime la différence entre les arrivées et les départs de personnes, le solde naturel entre les naissances et les décès. Et c’est bien ainsi que bouge en continu la population de ma commune : des enfants naissent, des personnes meurent, de nouveaux ménages s’installent dans ce lotissement récent, mes voisins déménagent et une famille moins nombreuse les remplace…
Alors qu’en moyenne en France, solde naturel et solde migratoire contribuent de façon égale à la progression, en Occitanie, ce sont les seules migrations qui expliquent le gain de population. Pour 10 000 habitants en moyenne en France, un an plus tard on en a 18 de plus avec les migrations et 16 du fait de la balance naturelle. En Occitanie, on se retrouve avec 77 personnes de plus, en quasi-totalité du fait des migrations.
Le détail des 13 départements de la région Occitanie expose trois autres faits remarquables : partout la population progresse (même si très faiblement en Lozère) et les contributions migratoires sont significatives (>= 0,5 %). Elles contrebalancent l’effet du solde naturel, négatif ou quasi nul presque partout, sauf en Haute-Garonne où les deux composantes se renforcent mutuellement.
Ce qui dans la note de l’Insee était un tableau alphabétique mérite vraiment d’être mis en graphe, trié par ordre décroissant. Je présente le solde migratoire avant le solde naturel pour une meilleure continuité visuelle.
Le lecteur attentif aura noté la différence de précision entre les deux premières lignes et celles détaillées par département : deux chiffres après la virgule, ou un seul. Curieusement, alors que les populations de référence font historiquement l’objet d’un culte « à l’unité près » (voir le titre « 6 080 731 habitants en Occitanie »), l’Insee diffuse ses taux d’évolution avec un seul chiffre, comme si soudain il n’était plus aussi sûr de la précision de ses données. Le « Focus » national y fait exception, et c’est pour cela que dans le graphique précédent, les taux nationaux ont deux décimales et les taux des départements occitans une seule.
Je suis pour ma part partisan de l’arrondi (à la dizaine ou la centaine), toujours plus lisible, des chiffres de population dès qu’ils sont agrégés au delà de la commune, mais en faveur d’un taux d’évolution à deux chiffres quand il faut comparer deux valeurs.
Par exemple, les taux d’évolution de population à Toulouse et Montpellier sont respectivement, recalculés par mes soins, de 1,23 % et 1,45 %, soit un écart de 0,22 point, mais publiés avec un écart apparent de 0,3 point sous la forme arrondie 1,2 % / 1,5 %.
Qu'est-ce qui a changé ces dix dernières années ?Le portrait dressé jusqu’à présent, sur la période 2016-2022, n’est pas très différent de l’analyse que l’on pouvait faire, il y a un an, de la fenêtre précédente (2015-2021). Élargissons donc la perspective en remontant le temps, et comparons 2011-2016 et 2016-2022.
Apparait alors un autre fait remarquable : le moteur migratoire accélère (ou se maintient) dans la plupart des départements. Et plutôt nettement dans des territoires assez peu peuplés comme la Lozère, l’Ariège ou le Lot. C’est peut-être bien là l’information majeure à retenir des chiffres publiés cette année.
Ce graphique, trié selon l’intensité de la variation d’une période à l’autre (la largeur des flèches), met en évidence quatre groupes, soulignés par un léger dégradé de couleurs.
À ce stade, le lecteur peut s’interroger : mais qu’est-ce qui explique cette attractivité forte et même croissante de l’Occitanie ? L’exercice annuel de l’Insee est très cadré (en nombre de caractères et de graphiques) et ne répond pas vraiment à cette légitime curiosité. Les Flash et Focus sur les populations de référence pour l’essentiel commentent des tableaux à partir des dernières données de comptage du recensement et de l’état civil, ils ne cherchent pas à faire de la pédagogie sur les causes.
Je suis donc allé chercher des réponses dans la bibliothèque et, bonne pioche, l’Insee a publié en partenariat avec la Région un dossier fouillé sur les migrations résidentielles en Occitanie. C’était fin 2020, ce n’est pas si vieux, je fais l’hypothèse que les migrations obéissent à des lois relativement stables à court-moyen terme.
En voici quelques extraits : « La quasi-totalité des territoires bénéficient de l’attractivité de la région et gagnent des habitants au jeu des migrations externes. 60 % des nouveaux arrivants viennent des trois régions voisines ou de l’Île-de-France. 18 % de l’étranger, mais cette part est inférieure à la moyenne nationale.
Outre étudiants et cadres réputés mobiles, les nouveaux arrivants sont aussi des chômeurs et des seniors. L’Occitanie est plus attractive vis-à-vis des couples sans enfant, des chômeurs et des seniors que les autres régions métropolitaines. Dans de nombreux territoires du littoral ou de l’arrière-pays méditerranéen, au moins un arrivant sur cinq est retraité. »
En réalité, l’Occitanie brasse beaucoup : « C’est une région que l’on quitte aussi, mais les arrivants (25 pour 1 000 hab. chaque année) sont plus nombreux que les sortants (15 pour 1 000 hab.). »
La baisse des naissances s’accélère,
le déficit naturel se creuseDepuis 2012, les naissances reculent dans la région, alors que les décès augmentent. Le solde naturel est devenu négatif en 2017 et ne cesse de se creuser depuis. Les derniers chiffres 2023 confirment cette tendance et laissent supposer que le dynamisme de la population occitane ne sera plus aussi vif à l’avenir – ou alors il faudrait que les migrations augmentent encore davantage…
Le graphique ci-dessus est reconstruit à partir d’une étude récente de l’Insee, qui prodigue d’éclairantes explications : « En Occitanie, la baisse de la fécondité explique à elle seule le fort recul des naissances en 2023, car la population en âge d’avoir des enfants progresse légèrement. En 2023, la fécondité recule fortement. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,53 enfant par femme contre 1,67 en 2022 . L’Occitanie est la 4e région de France où les femmes ont le moins d’enfants, derrière la Corse, Grand Est et Nouvelle-Aquitaine. » Villes et campagnes, quelles différences ?Le graphique suivant par catégorie d’espace, tiré du Flash de l’Insee Occitanie, est à l’origine de cet article : n’y voyant rien de facilement mémorisable, j’ai voulu en construire une version plus pédagogique. Certes, il est correct sur le plan sémiologique : les barres sont proportionnelles à la valeur de l’indicateur, la couleur distingue les deux périodes. Mais ce rouge vif fait mal aux yeux, et il met en évidence non pas la dernière période, mais la précédente. Le graphique est trié selon l’ordre de la nomenclature et pas en fonction des valeurs, si bien que l’on voit alterner des ralentissements et des progressions : en faire la synthèse demande un gros effort cognitif.
Enfin, je me suis demandé d’où venait cette typologie des catégories d’espace, et notamment la définition du rural non périurbain, dont le graphique laisse d’ailleurs à penser, si l’on n’est pas attentif, qu’il ne représente rien en Occitanie…
Mais sur le fond, ce qui m’a troublé le plus, c’est qu’après avoir vu vanter dans le Flash Insee la vigoureuse croissance de Toulouse et Montpellier, son accélération même en 2016-2022, voilà que la catégorie « grands centres urbains » de la région m’apparait globalement ralentir ! Quels sont donc, au juste, ces grands centres urbains d’Occitanie ?
Après quelques efforts pour comprendre et reconstruire cette typologie communale (elle n’est pas explicitée dans l’étude), j’isole 5 grands centres urbains, qui se divisent en 3 groupes :
- Toulouse et Montpellier, en accélération,
- Béziers, en croissance un peu ralentie,
- Nîmes et Perpignan, qui soudain marquent le pas (et même décroissent un peu).
Que se passe-t-il donc à Nîmes et Perpignan ? Voilà un nouvel angle d’exploration pour souligner ce qui est en train de changer dans la région. Mais je n’ai pas de quoi éclairer ce retournement.
Cette catégorie des grands centres urbains m’apparait donc trop hétérogène pour figurer dans un graphique.
Examinons maintenant la forte évolution opposée, l’accélération des « centres urbains intermédiaires ». Une carte les présentant arrive bientôt. J’isole dans le graphique suivant les villes les plus importantes et, par la couleur, je souligne les inflexions majeures, qui expliquent la montée en force de cette catégorie d’espace.
Alès et Tarbes, en particulier, rebondissent de façon spectaculaire, affichant une vive croissance après une période de baisse – baisse assez ancienne dans le cas de Tarbes.
Que se passe-t-il donc à Alès et Tarbes, voire Castres ou Carcassonne ? Je n’ai pas d’explication à ce stade. Mais c’est à nouveau un bel angle journalistique.
Voici donc ma reconstruction du graphique de synthèse de l’Insee, celui avec les barres rouges et bleues : j’isole Toulouse et Montpellier, et je dégage trois groupes de croissance, chacun trié. La stabilité du rural non périurbain est cette fois-ci clairement indiquée, et c’est aussi un fait marquant : les campagnes et bourgs ruraux éloignés des grands pôles urbains ne perdent globalement pas de population, et c’est grâce aux migrations.
Pas très documentée par l’Insee, cette nouvelle typologie des catégories d’espaces est un hybride de deux typologies mieux connues : la grille communale de densité et le zonage en aires d’attraction des villes (AAV). Mise en carte, cette typologie apparait assez élégante – et j’ai toujours eu un faible pour les typologies spatiales.
Ce qui dans la grille communale de densité est décrit comme rural, dans cette nouvelle catégorisation se subdivise :
- en un « rural périurbain », des communes rurales dans une aire d’attraction des villes de plus de 50 000 habitants,
- et le reste du rural, dénommé « non périurbain ».
Ainsi, l’Ariège ou la Lozère sont presque entièrement, hors quelques villes, dans un « rural non périurbain », car les aires d’attraction de Saint-Girons (ouest de l’Ariège), Foix-Pamiers ou Mende comptent moins de 50 000 habitants.
En Occitanie, ces catégories d’espace traduisent un bel équilibre, elles représentent chacune une part substantielle de population, et quatre d’entre elles voisinent ou dépassent le million d’habitants.
J’arrondis ici les chiffres à la centaine, pour un abord bien plus amical.
Qu’est-ce qu’une ville ?À la lecture des publications de l’Insee sur les populations de référence, lecteurs et lectrices peuvent ressentir un léger flottement face aux multiples définitions d’une ville, par exemple comme Toulouse : il peut s’agir de la commune, de l’agglomération ou d’un « grand centre urbain ».
Mais cette diversité d’approches se justifie. Pour accueillir de nouveaux habitants, une commune se verra contrainte par ses limites, ses réserves foncières ou ses possibilités de transformation de friches industrielles en espaces habitables. En conséquence, la commune n’est pas le cadre le plus adapté pour comparer deux pôles en expansion, qui vont « s’étaler » en densifiant les communes périphériques.
L’agglomération se définit d’abord par la reconnaissance d’espaces où le bâti est continu (moins de 200 m) et regroupe au moins 2 000 habitants. Si une commune comprend un tel espace, elle est urbaine. Si de plus la moitié de sa population au moins réside dans cet espace continu, cette commune est susceptible de former avec une autre voisine et répondant au même critère une « agglomération ».
Ainsi, une agglomération peut s’étendre assez loin autour d’un centre, voire de multiples centres, tout en comprenant de vastes zones agricoles ou naturelles.
L’agglomération de Toulouse comprend 81 communes.
Le grand centre urbain est le cœur dense de l’agglomération : la méthode de délimitation, européenne, ignore elle-aussi dans un premier temps les limites communales et agrège des carreaux contigus de 1 km², chacun d’au moins 1 500 hab. et qui rassemblés finissent par dépasser 50 000 habitants. Un tel agrégat dense, ou « cluster » conduit à définir le « grand centre urbain » comme l’ensemble des communes dont la moitié de la population au moins réside dans ce cluster.
L’aire d’attraction des villes (AAV) dépasse ces critères morphologiques, comme « vus du ciel », pour y associer des communes encore plus périphériques, mais dont une part significative de la population active (15 % au moins) travaille dans le pôle centre. L’AAV de Toulouse englobe ainsi 527 communes !
Comment s’analyse le dynamisme démo-graphique de Toulouse et Montpellier selon ces différentes définitions ? Dans les deux cas, la population croit plus vite si l’on élargit le périmètre au grand centre urbain ou à l’agglo (et même à l’AAV dans le cas de Toulouse). Choisir la bonne délimitation n’est donc pas un geste neutre.
Le duel haletant Toulouse / LyonAprès la conférence de presse de l’Insee, la Dépêche du Midi, le quotidien régional, n’a pas craint d’affirmer : « Il y aurait désormais plus d’habitants à Toulouse qu’à Lyon ». Et le maire de Toulouse de surenchérir : « En considérant ces résultats, nous pourrions être, aujourd’hui, la 3e ville de France. »
Au 1er janvier 2022, ce n’était pas encore le cas. Mais vu la différence de rythme avant 2022, on peut en effet imaginer que, début 2025, la commune de Toulouse a déjà dépassé celle de Lyon.
Mais il faut tout de même relativiser. En superficie, Toulouse est 2,5 fois plus grande que Lyon. Toulouse disposait et dispose encore de vastes surfaces constructibles, ce qui la rend bien plus apte à se densifier que Lyon, où la densité de population est déjà très élevée.
Tentons une comparaison plus équitable, en étendant le cadre de comparaison aux agglomérations et aux aires d’attraction : alors que, on l’a vu, la commune de Toulouse fait jeu égal avec Lyon, l’agglo ou l’aire d’attraction (AAV) de Toulouse ne représentent que les deux tiers de la population de l’agglo ou de l’AAV de Lyon. Ces deux métropoles ne sont pas encore comparables en volume, loin de là.
Mais, comme le montre le graphe suivant, il se confirme tout de même que la métropole toulousaine (AAV ou agglo) croit bien plus vite que la lyonnaise !
Pour en savoir plus Publications- Population de référence au 1er janvier 2022 : 6 080 731 habitants en Occitanie, Insee Occitanie
- En 2023, forte baisse des naissances en Occitanie, Insee Occitanie
- Migrations résidentielles en Occitanie, Insee et Région Occitanie
- Les populations de référence des communes au 1er janvier 2022, Insee
Savoir compter, savoir conter, Daniel Temam & al., Courrier des statistiques 2009
Données et nomenclaturesPour mener mon exploration, j’ai utilisé dans un 1er temps l’outil Statistiques locales, déjà très puissant par ses capacités de sélection de zonages et de croisement d’indicateurs.
Ensuite, j’ai rassemblé les différentes ressources nécessaires, souvent disponibles dans un format excel zippé – ce qui n’est pas le plus commode – mais qui, après extraction, se manipulent fort bien avec mon outil de requête favori, DuckDB.
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11:10
La carte, objet éminemment politique : quand Trump dessine sa carte du monde
sur Cartographies numériquesA peine élu et avant même de prendre officiellement ses fonctions pour un second mandat, le président américain Donald Trump a esquissé sa carte du monde lors d'une conférence de presse qui s'est tenue le 7 janvier 2025 depuis Mar-a-Lago. Le Canada devrait, selon lui, devenir le 51e état des États-Unis pour des raisons économiques. Le Groenland sur lequel il avait déjà manifesté des vues expansionnistes, devrait être annexé au territoire américain pour des questions de sécurité nationale. Trump souhaiterait aussi récupérer le canal de Panama pour contrecarrer l'influence de la Chine. Le Golfe du Mexique devrait être renommé Golfe de l'Amérique. A l'appui de ces revendications territoriales, le président américain a publié sur son réseau Truth Social une carte fusionnant les États-Unis et le Canada avec un drapeau américain couvrant tout le territoire.
Pour un président qui ne se prive pas de dénoncer les fausses rumeurs (fakes), cette fakemap ne manque pas de saveur. Il faut dire que Donald Trump n'en est pas à son premier coup d'essai et qu'il s'était déjà arrangé avec la réalité lors du passage du cyclone Dorian en montrant une carte de trajectoire du cyclone dessinée à sa façon.
— Kenneth Field (@kennethfield) January 16, 2025
Le pouvoir performatif de la carte dont use et abuse Donald Trump a largement été relayé par les médias et les réseaux sociaux qui ont pris souvent ses déclarations au pied de la lettre, tout en s'en moquant pour une partie d'entre eux (voir par exemple cette carte-caricature de la Donroe Doctrine par le New York Post en référence à la doctrine Monroe revisitée par Donald Trump).
Le président Trump, qui se plaint régulièrement des relations avec le Canada et le Mexique qui côutent trop chères aux États-Unis selon lui, s'est dit prêt à user de la force économique si nécessaire pour parvenir à ses fins. Il est probable que ces déclarations provovatrices soient destinées à obtenir des accords commerciaux plus favorables pour les États-Unis. Les menaces d’annexion visent surtout à mettre une pression maximale sur le Panama pour réduire les droits de douane pour les navires américains. Pour rappel, le contrôle du canal de Panama achevé par les Etats-Unis en 1914, a été entièrement rendu à l'Etat du Panama en 1999, en vertu d'un accord signé par le président américain démocrate Jimmy Carter en 1977.
Dans le cas du Groenland, ce sont les richesses naturelles promises par la fonte de la banquise qui l'intéressent. L’intérêt de Trump pour le Groenland est lié à ses gisements de terres rares, essentiels pour des technologies comme les semi-conducteurs, les F-35 et l’IA. Avec 90 % des terres rares contrôlées par la Chine et la Russie, le Groenland est à même d'offrir une indépendance stratégique. L'objectif est également géopolitique de manière à contrebalancer la présence russe dans la région arctique. Le Groenland constitue un enjeu depuis l'époque de la Guerre froide avec la base américaine de Thulé.
[1/5] Donald Trump évoque l'annexion militaire du #Groenland, territoire stratégique de 2,16 M km² riche en minerais et crucial pour le passage du N-Ouest. L’île attire les convoitises, avec 25% de ses exportations dépendant de transferts danois couvrant 25% de son PIB. #HGGSP #geography #Greenland
— Patrick Marques (@pmarques35.bsky.social) 9 janvier 2025 à 10:27
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Cuba, Sicile, Philippines, Islande, port de Brême...
— Le Grand Continent (@Grand_Continent) January 7, 2025
Derrière les plans de Trump pour le Canada et le Groenland se trouve un projet impérialiste de «Grande Amérique»
Cartes exclusives et analyses à lire absolument [https:]] pic.twitter.com/4zsNW3Ypxh
Face aux vélléités trumpiennes d'expansion territoriale, les réactions n'ont pas tardé à se manifester dans différents pays. La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a riposté à la proposition de Donald Trump de renommer le golfe du Mexique, en suggérant que le territoire américain qui faisait auparavant partie du Mexique puisse s'appeler « Amérique mexicaine ». A l'appui de cette proposition, la présidente du Mexique a utilisé une carte du Mexique datant de 1607 montrant une partie des États-Unis actuels sous contrôle du Mexique (ce que l'on nomme aujourd'hui la Mexamerica).Claudia Sheinbaum was responding to the US president-elect's call for the Gulf of Mexico to be renamed the 'Gulf of America'. [https:]] pic.twitter.com/PfSxHS80od
— Financial Times (@FT) January 9, 2025
À la différence des dirigeants du Canada ou de Panama, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’a pas répondu aux menaces de Donald Trump proférées à Mar-a-Lago où le président élu exprimait sa volonté de s’en prendre au Danemark par la force ou par le rachat, s’il refusait de vendre le Groenland aux États-Unis. D. Trump entend peser de tout son poids pour arriver à arracher des concessions. Paris et Berlin ont condamné les menaces d’annexion. La Russie a également semblé être inquiète par les propos de D. Trump. Le Danemark a déclaré que son territoire n’était pas à vendre.[1/5] Le réchauffement climatique redessine la géopolitique mondiale. Alice Hill, experte au Council on Foreign Relations, explique que la fonte rapide des glaces en Arctique rend le Groenland stratégique pour ses ressources minières, tandis que la sécheresse perturbe le canal de Panama. #geography
— Patrick Marques (@pmarques35.bsky.social) 14 janvier 2025 à 11:55
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Bien qu'elles soient à prendre au sérieux pour les conséquences géopolitiques et géoéconomiques qu'elles risquent d'entraîner dans les années qui viennent, les vélléités impérialistes de Donald Trump peuvent prêter à sourire tant elles paraissent irréalistes...? URGENT : Donald Trump envisage d’annexer le Listenbourg pour son intérêt géostratégique. pic.twitter.com/PMXeFvEws6
— Olivier Varlan (@VarlanOlivier) January 8, 2025
Vilains rêves carto ?? Par Michael de Adder
— Le Cartographe ??? (@lecartographe.bsky.social) 13 janvier 2025 à 00:27
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Paru en février 2019, l'ouvrage de Daniel Immerwahr How to Hide an empire. A history of the Greater United States met en lumière le côté expansionniste de l’Amérique. Nous connaissons les cartes qui délimitent les cinquante États. Nous savons aussi que les États-Unis sont un « empire » qui exerce son pouvoir dans le monde entier. Mais qu'en est-il des territoires réels – les îles, les atolls et les archipels – que ce pays a gouvernés et habités ? Le mot « empire » occupe une place particulière dans le lexique américain : il s’applique facilement à d’autres pays mais rarement voire jamais aux États-Unis eux-mêmes (voir la conférence donnée par l'auteur en 2019 pour le Chicago Institute for the Humanities).
Liens ajoutés le 20 janvier 2025
Le Danemark n'est pas une petite nation ! (Reddit.com/r/imaginarymaps/)Inspirée d'une ancienne carte de propagande portugaise, cette carte de propagande publiée sur Reddit est destinée à montrer l'étendue du Danemark avec ses possessions d'outre-mer. L'empire colonial danois était de fait plus étendu que celui du Portugal. Au lieu de simplement établir de petites stations commerciales le long de la Côte d'or et ailleurs, le Danemark règnait sur de vastes colonies en Inde (Tamil Nadu) et en Afrique de l'Ouest (Ghana). De plus, le Danemark possèdait la Tasmanie et les « îles Mikkelsen » de l'archipel arctique. Le Groenland, l'Islande, le Svalbard et les îles Féroé ont tous été découverts et colonisés par les Norvégiens. Ils faisaient alors partie de la Norvège (ou en font encore partie) jusqu'à ce qu'ils soient unis au Danemark. Puis, après les guerres napoléoniennes, la Suède a pris la Norvège, mais le Danemark a pu garder les territoires d'outre-mer (à l'exception du Svalbard).Sources
« Donald Trump : Etats-Unis + Canada + Groenland + canal de Panama… Le monde vu par le président américain en une carte » (20 minutes)
« Groenland, Panama : Donald Trump renoue avec l’impérialisme de Theodore Roosevelt » (Le Monde)
« Nouvelle nomination du golfe du Mexique : la toponymie est à l’avant-garde d’un projet impérialiste aux conséquences incommensurables » (Le Monde)
« Donald Trump Jr. au Groenland : le projet impérial trumpiste d’une Grande Amérique en deux cartes exclusives » (Le Grand Continent)
« Donald Trump dessine les contours d’un nouvel impérialisme états-unien » (Mediapart)
« La présidente du Mexique demande à ce que certaines régions des États-Unis soient rebaptisées Amérique mexicaine » (The Financial Times)
« Trump peut-il faire main basse sur le Groenland ? » (Les Echos)
« Groenland : la Première ministre danoise dit à Trump que c’est au territoire de décider de son indépendance ou non » (Libération)
« Canal de Panama : en réponse à Donald Trump, le pays affirme que sa souveraineté sur l'axe maritime n'est "pas négociable" » (France-Info)
« C'est ironique : comment la crise climatique alimente la campagne de Trump contre le Groenland et le Panama » (The Guardian)
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Les nouvelles façons de « faire mentir les cartes » à l'ère numérique
La carte, objet éminemment politique
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7:00
L’IA n’est qu’un miroir
sur Dans les algorithmesDans son livre, The AI mirror (Oxford university press, 2024), la philosophe Shannon Vallor de l’Edinburgh Futures Institute, compare l’IA au Cloud Gate, cette sculpture monumentale de l’artiste Anish Kapoor qui se trouve à l’extérieur, dans la ville de Chicago, et qui ressemble à un miroir en forme de haricot géant. Quand on regarde le monde depuis ce miroir, tout y est déformé, selon l’endroit d’où on regarde. Parfois les choses sont agrandies, d’autres fois rétrécies ou tordues. Cela rappelle l’apprentissage automatique, « reflétant les modèles trouvés dans nos données, mais d’une manière qui n’est jamais neutre ou « objective » », explique la spécialiste de l’IA. Une métaphore qui est devenue la base de ses cours et de son livre, rapporte Fast Company. « Les miroirs de l’IA nous ressemblent beaucoup parce qu’ils reflètent leurs entrées et leurs données d’entraînement, avec tous les biais et particularités que cela implique. Et alors que d’autres métaphores pour désigner l’IA peuvent donner l’impression que nous sommes confrontés à une intelligence vivante (comme les perroquets stochastiques), celle du miroir semble plus approprié parce qu’elle montre que l’IA n’est pas sensible, juste une surface plane et inerte, nous captivant avec ses illusions de profondeur délirantes ». Avec le risque, que comme Narcisse, notre propre humanité soit sacrifiée à ce reflet. « Les systèmes d’IA peuvent refléter une image du comportement ou des valeurs humaines, mais, ils ne connaissent pas plus l’expérience vécue de la pensée et du sentiment que nos miroirs de chambre à coucher ne connaissent nos maux et nos douleurs intérieures ». Nos machines n’optimisent que l’efficacité et le profit, au risque de perdre de vue toutes les autres valeurs.
Dans Vox, la philosophe expliquait que le risque existentiel de l’IA n’est pas qu’elle nous submerge, mais qu’elle nous manipule et nous fasse renoncer à notre propre pouvoir, à notre autonomie et notre liberté, qu’on pense que nous devrions confier notre avenir à l’IA parce qu’elle serait plus rationnelle ou objective. Le problème fondamental du sens de l’existence c’est que nous devons le créer nous-mêmes, l’autofabriquer disait le philosophe José Ortega y Gasset. Or, la rhétorique autour de la puissance de l’IA nous invite à renoncer à notre liberté. La technologie ne peut pas nous servir à tomber dans un profond anti-humanisme. « Il y a une sorte de vide dans le transhumanisme en ce sens qu’il ne sait pas ce que nous devons souhaiter, il souhaite juste avoir le pouvoir de créer autre chose – de créer la liberté de dépasser notre corps, la mort, nos limites. Mais il s’agit toujours de liberté de, mais jamais de liberté pour. Liberté pour quoi ? Quelle est la vision positive vers laquelle nous voulons nous diriger ? (…) Pour moi, cette abstraction – l’idée d’une morale universelle pure selon laquelle des créatures qui sont complètement différentes de nous pourraient d’une manière ou d’une autre faire mieux que nous – je pense que cela ne fait que méconnaître fondamentalement ce qu’est la moralité. »
« Nous devons reconstruire notre confiance dans les capacités des humains à raisonner avec sagesse, à prendre des décisions collectives », explique-t-elle encore dans une interview pour Nautil.us. « Nous ne parviendrons pas à faire face à l’urgence climatique ou à la fracture de la démocratie si nous ne parvenons pas à réaffirmer notre confiance dans la pensée et le jugement humains, alors que toute la pensée de l’IA va à l’encontre de cela ». L’IA n’est que le miroir de la performance humaine, pas son dépassement. Elle est très douée pour faire semblant de raisonner.
Geoffrey Hinton a suggéré qu’un LLM peut avoir des sentiments. Mais il n’y parvient qu’en supprimant le concept d’émotion et en le transformant en simple réaction comportementaliste. « À partir de là, il devient très facile d’affirmer une parenté entre les machines et les humains, car vous avez déjà transformé l’humain en une machine sans esprit. » L’intelligence n’est pas ce que nous faisons, rappelle Vallor. Pour Sam Altman, l’AGI est une machine qui peut effectuer toutes les tâches économiquement utiles que les humains font. « Tout ce que nous avons comme objectif de l’IA générale, c’est quelque chose par lequel votre patron peut vous remplacer », ironise la philosophe. « Il peut être aussi insensé qu’un grille-pain, à condition qu’il puisse faire votre travail. Et c’est ce que sont les LLM : ce sont des grille-pain insensés qui font beaucoup de travail cognitif sans réfléchir ».
« Ce qui nous déroute, c’est que nous pouvons ressentir des émotions en réponse à une œuvre d’art générée par l’IA. Mais ce n’est pas surprenant, car la machine renvoie des permutations des modèles que les humains ont créés (…) et notre réponse émotionnelle n’est pas codée dans le stimulus, mais construite dans nos esprits ». Mais en tant qu’humains, nous ne sommes pas enfermés dans les modèles que nous avons ingérés, nous pouvons par exemple affirmer de nouvelles revendications morales.
Dans la Silicon Valley, l’efficacité est une fin en soi. Mais il n’y a pas de solution efficace au problème de la justice, rappelle la philosophe. Les thuriféraires de l’IA cherchent surtout à justifier le fait de priver les humains de leur capacité à se gouverner eux-mêmes. Le risque, c’est que par leurs excès, ils encouragent surtout les humains à s’éloigner de la technologie et à en provoquer le rejet. « Les outils ont été des instruments de notre libération, de notre création, de meilleures façons de prendre soin les uns des autres et des autres formes de vie sur cette planète, et je ne veux pas laisser passer cela, pour renforcer cette division artificielle entre l’humanité et les machines. La technologie, à la base, peut être une activité aussi humaine que n’importe quelle autre. Nous venons de perdre ce lien. »
La couverture du livre de Shannon Vallor, AI mirror.
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Du 23 au 25 septembre et du 5 au 6 novembre 2025 à Lille : formation "Données Foncières"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 08 janvier 2025Une session de formation sur les "Données Foncières" se tiendra du 23 au 25 septembre et du 5 au 6 novembre 2025 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille.Cette session est à destination des bénéficiaires des fichiers données foncières (Fichiers Fonciers et DV3F) et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 31 août (…)
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10:30
Labellisation Aqua-Valley du projet Récolt'Ô
sur Makina CorpusLe projet Récolt’Ô labellisé par le pôle Aqua-Valley : une reconnaissance pour l’innovation au service de la gestion de l’eau.
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9:30
Du 24 au 26 juin 2025 à Lille : formation "savoir utiliser DV3F" - Cloned
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 08 janvier 2025Une session de formation "Savoir utiliser DV3F" se tiendra du 24 au 26 juin 2025 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille.Cette session est à destination des bénéficiaires des fichiers DV3F et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 23 mai (…)
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9:26
18-19 mars 2025 à Bordeaux: RDV autour de l’archéomatique en archéologie funéraire
sur archeomatic (le blog d'un archéologue à l’INRAP)4e séminaire-atelier : Production et analyse d’images en anthropologie et archéologie funéraire Programme et pré-inscriptions Bonjour à tous ! Voici venu le temps de l’annonce de la quatrième et dernière édition des Rendez-Vous autour de l’archéomatique en archéologie funéraire qui auront lieu à la MSH de Bordeaux. Cette collaboration fructueuse entre les Ateliers Archéomatiques et […]
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8:12
Ça coule de source
sur SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatiqueGrande compagnie de gestion d’eau potable et des eaux usées en Région flamande, De Watergroep déploie depuis des années l’usage des SIG dans son organisation. Jusqu’en 2010, c’est avec un départ hésitant vers la numérisation que les SIG ont peu à peu pris leurs places. Élaborer un inventaire précis des actifs et évaluer le réseau d’eau potable, représentaient les premiers besoins. Après une collaboration avec SIGGIS et Esri BeLux, la vitesse supérieure est passée pour étendre la technologie à toutes les applications opérationnelles. Deux visualiseurs Web ont été intégrés en 2014. Depuis, 7 outils de ce genre et 5 portails de gestion ont suivi, exploités chaque jour par au moins 500 employés. De la gestion du réseau aux décisions commerciales, la compagnie a pu s’adapter rapidement aux demandes de ses partenaires avec ArcGIS.
+ d'infos :
dewatergroep.be
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7:00
Pour une IA coopérative
sur Dans les algorithmesAujourd’hui, presque toutes les étapes du développement des modèles d’IA, de l’infrastructure de calcul aux données de formation, sont contrôlées par une poignée de grandes entreprises technologiques, rappelle la chercheuse Sarah Hubbard dans une tribune pour le Ash Center pour la gouvernance démocratique et l’innovation de Harvard. Pour que l’IA serve mieux l’intérêt public, il nous faut penser une propriété alternative et des structures de gouvernance plus partagées, défend-t-elle, en proposant de mieux explorer le modèle coopératif. A l’heure où la concentration des infrastructures est toujours plus forte, nous devrions promouvoir des alternatives pour rétablir de la concurrence, à l’image des projets coopératifs Coop-Cloud ou Common Cloud… voir défendre, comme le proposaient Nathan Sanders, Bruce Schneier et Norman Eisen, une IA publique, ou, comme le proposaient les chercheurs Tejas Narechania et Ganesh Sitaraman, des alternatives d’IA coopératives, voire encore des coopératives de données, comme Superset ou Aya, ou encore la possibilité de créer des modèles coopératifs pour que les travailleurs des données deviennent propriétaires des systèmes d’IA qu’ils contribuent à créer. Pour Sarah Hubbard nous devrions « explorer davantage les modèles opérationnels qui donnent aux utilisateurs finaux, en tant que parties prenantes, un pouvoir de décision sur les systèmes d’IA ».
De plus en plus d’initiatives de la société civile plaident en faveur d’une IA gouvernée collectivement. Le Collective Intelligence Project organise des assemblées d’alignement qui visent à intégrer la contribution du public dans le développement des systèmes d’IA. D’autres efforts sont déployés, comme les assemblées citoyennes que nous avions évoquées, ou encore les « sorties vers la communauté », c’est-à-dire les propositions pour que les entreprises du numérique passent sous contrôle coopératif de la communauté, comme Nathan Schneider l’avait envisagé pour Twitter ou comme l’avait proposé le milliardaire Franck McCourt pour TikTok.
Face à des entreprises surpuissantes, la piste coopérative peut sembler une alternative incapable de passer à l’échelle. La démocratisation de la technologie reste pourtant la seule voie pour rétablir de la confiance et de la décentralisation face à l’avenir technologique qui s’annonce. -
7:00
Les agents IA, moteurs de manipulation
sur Dans les algorithmesPour Wired, Kate Crawford estime que les assistants personnels sous IA que nous nous apprêtons à intégrer dans nos vies vont nous donner un sentiment de confort lié à l’illusion que nous nous engageons avec quelque chose qui semble humain, qui nous comprend trop bien parce que nous lui donnons accès à toutes nos données et aux services qu’on utilise. Pourtant, ces agents vont rester des systèmes qui servent des priorités industrielles qui ne sont pas nécessairement en phase avec nos propres priorités.
Nous allons surtout donner plus de pouvoir à ces priorités industrielles pour qu’elles décident pour nous de ce que nous achetons, de là où nous allons, de ce à quoi nous accédons. Ils sont conçus pour nous faire oublier leur véritable allégeance. Ce sont des « moteurs de manipulation commercialisés » qui se présentent comme des amis « pour nous rendre plus vulnérables à leur manipulation ». Le philosophe Daniel Dennett le répétait pourtant : les systèmes d’IA qui imitent les humains nous font courir un grave danger, celui d’accepter notre propre soumission. Les agents IA promettent un contrôle cognitif qui va au-delà de la publicité comportementale, puisqu’ils proposent de façonner les contours de la réalité à laquelle nous accédons. Pour Crawford, cette influence ouvre un régime psychopolitique parce qu’elle s’inscrit au coeur de notre intimité, de notre subjectivité. Alors que les formes traditionnelles de contrôle idéologique reposaient sur des mécanismes manifestes (censure, propagande, répression), désormais, elles promettent d’internaliser ces logiques, sans plus aucun moyen pour les contester, puisque leur commodité est la raison même de notre aliénation.
« Dans ce jeu de l’imitation, en fin de compte, c’est nous qui sommes joués ».
Sur les agents IA, voire également notre veille mise à jour.
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16:44
Mises à jour janvier 2025
sur Toute l’actualité des Geoservices de l'IGNTous les nouveaux services web géoservices et toutes les mises à jour de données en téléchargement du mois de Janvier 2025.
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13:12
Conférence de Michel Bruneau sur le Cambodge, Institut de Géographie (Paris), samedi 18 janvier 2025
sur Les cafés géographiquesSamedi 18 janvier 2025, de 10h à 12h, à l’Institut de Géographie, 191 rue Saint-Jacques, 75005 Paris, le géographe Michel Bruneau viendra animer une conférence sur le Cambodge.
Dans son ouvrage Parcours d’un géographe de transitions (L’Harmattan, 2023), Michel Bruneau revient sur le chemin qui l’a conduit de la géographie tropicale à la géographie critique. Après sa thèse sur la Thaïlande, il est devenu un éminent spécialiste de l’Asie du Sud-Est qui a proposé notamment un modèle d’organisation de l’espace du Cambodge.
Source : Michel Bruneau, Carte reproduite dans BAGF ( [https:]] )
Au-delà d’une meilleure compréhension de l’organisation de l’espace cambodgien, il faudra se demander si la relation entre les structures territoriales de l’Etat-nation actuel et celles de la période précoloniale est toujours lisible.
A lire sur le site des Cafés Géo : Les Cafés Géo » Michel Bruneau, un « géographe de transitions »