Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considèrerons que vous acceptez l'utilisation des cookies. J'ai compris ! ou En savoir plus !.
Un Planet est un site Web dynamique qui agrège le plus souvent sur une seule page, le contenu de notes, d'articles ou de billets publiés sur des blogs ou sites Web afin d'accentuer leur visibilité et de faire ressortir des contenus pertinents aux multiples formats (texte, audio, vidéo, Podcast). C'est un agrégateur de flux RSS. Il s'apparente à un portail web.
Vous pouvez lire le billet sur le blog La Minute pour plus d'informations sur les RSS !
  • Canaux
  • Categories
  • Tags
  • Canaux

    4344 éléments (89 non lus) dans 55 canaux

    Dans la presse Dans la presse

    Toile géomatique francophone

     
    • sur Journée d’études CFC : Arts(s) et Cartographie(s), 25 novembre 2023, INHA (Paris)

      Publié: 15 September 2023, 7:00pm CEST par catherinevhofmann

      Avec le soutien de l’EPHE-PSL (Histara), du CNRS (Lamop) et de la Bibliothèque nationale de France

      Entrée libre

      On dispose aujourd’hui de nombreuses études sur la place de la cartographie dans l’histoire des savoirs scientifiques, et sur les engagements de la cartographie dans les entreprises politiques. Mais il est nécessaire d’envisager aussi les relations de la cartographie avec les arts et les artistes ainsi que les formes d’implication de la cartographie dans les mondes de l’art et dans les cultures visuelles des sociétés modernes et contemporaines. C’est dans cette optique que la Commission Histoire du Comité Français de Cartographie organise une Journée d’études intitulée « Art(s) et cartographie(s) », avec l’ambition de rassembler et de confronter quelques-unes des pistes principales de la recherche actuelle.

      Programme

      8h45Accueil – café
      Ouverture 
      9h15Introduction à la journée par Jean-Marc Besse (CNRS-EHESS) et Catherine Hofmann (BnF, département des Cartes et plans)  
      9h30Anca Dan, Professeur attachée en sciences de l’Antiquité, ENS-PSL Cartes sur mosaïque : quelques chorographies antiques  
      10hPause-café  
      Première sessionArtistes-cartographes en Europe au XVIe siècle Sous la présidence de Gilles Palsky (Université Paris I)
      10h15Juliette Dumasy-Rabineau, maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’université d’Orléans et Camille Serchuk,professeure d’histoire de l’art à la South Connecticut State University Les artistes cartographes français aux XVe et XVIe siècles
      10h45Jan Trachet, chercheur postdoctoral au département d’archéologie de l’Université de Gand et Bram Vannieuwenhuyze, professeur associé en histoire de la cartographie à l’Université d’Amsterdam Les cartes des artistes-cartographes à Bruges, 1557-1572 : des œuvres isolées ou collaboratives ?
      11h15Ulrike Gehring,professeur à l’Universität Trier Fb III – Art History, Coastal Profiles. The Interface between mimetic and cartographic representation  
      11h45Présentation des œuvres exposées par les artistes Annie Lunardi et Marcoleptique
      12h15  Pause déjeuner
        
      Seconde sessionArt et cartographie en France aux XVIIe et XVIIIe siècles Sous la présidence de Lucile Haguet (Bibliothèque municipale du Havre)
      13h30Pierre-Olivier Marchal, doctorant à l’EHESS – Centre Alexandre Koyré Représenter le territoire : une circulation des savoirs cartographiques dans l’œuvre de Jean-Baptiste et Pierre-Denis Martin (1659-1742)
      14hGeoffrey Phelippot, doctorant à l’EHESS – Centre Alexandre Koyré Cartographie et bricolage ornemental : Nicolas Guérard à la Sphère Royale
      14h30Pause  
      Troisième session 15hArt contemporain et cartographie    Mathieu Pernot, photographe, et Monika Marczuk, chargée de collections à la BnF-CPL Cartes en mouvement  
      15h30-17hTable ronde « Art contemporain et cartographie : rencontres, échanges, déplacements »
       Animée par Jean-Marc Besse, avec : Ann Valérie Epoudry, artiste plasticienne, diplômée de Sciences-Po Paris, doctorante à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse (LRA) Guillaume Monsaingeon, philosophe, chercheur et commissaire d’exposition indépendant Florence Troin, géographe-cartographe CITERES-EMAM, CNRS & Université de Tours Pauline Guinard, maître de conférences HDR en géographie, ENS   Contact : catherine.hofmann@bnf.fr

      Fichier pdf. du programme :

      Programme-JE-CFC-histoire-INHA-25-novembre-2023Télécharger
    • sur Colloque : “Cartographies et représentations des îles en Méditerranée (XVe- XXe siècles)”, Corte, 3-4-5 octobre 2023

      Publié: 14 September 2023, 4:05pm CEST par Catherine Hofmann

      Argumentaire scientifique

      Au cours des trente dernières années le Musée de la Corse a constitué une collection de cartes et plans anciens exclusivement consacrés à l’île ainsi que plusieurs livres attachés à sa géographie historique. Ce fonds rassemble des figures cartographiques qui couvrent la période de 1520 à 1900. L’enrichissement progressif par acquisitions et la mise en œuvre d’un inventaire en ligne incitaient à mettre en lumière cet ensemble patrimonial sous trois formes complémentaires : sa publication sous forme d’un beau livre, sa présentation au public sous la forme d’une exposition, et enfin un colloque scientifique.

      L’objet de ce colloque, au regard de l’exposition, est de replacer la cartographie de la Corse dans la perspective plus large de la représentation des îles en Méditerranée depuis le Moyen âge jusqu’à l’époque contemporaine, tant dans les techniques cartographiques utilisées que dans ses différents contextes politiques et intellectuels, aussi bien dans le monde arabe que dans la chrétienté occidentale. Il s’agira d’analyser la spécificité de la représentation de l’espace insulaire méditerranéen, et de ses enjeux territoriaux.  

      Le colloque dont les sessions sont prévues à Corte, dans les locaux de l’Université de Corse, les 3 et 4 octobre 2023, seront complétées le 5 octobre par une visite de l’exposition Cartografià. La Corse en cartes, au Musée et celle, ensuite, d’une présentation d’ouvrages anciens à la Bibliothèque patrimoniale Tommaso Prelà à Bastia.

      Comité scientifique

      Vannina Marchi van Cauvelaert, Maître de conférences en histoire du Moyen Âge (UMR 6240 LISA – Université de Corse)

      Emmanuelle Vagnon-Chureau, Chargée de recherche CNRS en histoire du Moyen Âge (UMR 8589 LAMOP)

      Pierre-Jean Campocasso (Direction du Patrimoine)

      Direction scientifique

      Maurice Aymard  (EHESS)

      Henri Bresc  (Paris X Nanterre -Institut Européen en Sciences des Religions, Paris) 

      Coordination

      Dominique Gresle, Commissaire de l’exposition, à l’initiative du colloque

      Organismes partenaires

      UMR 6240 Lieux Identités eSpaces Activités – Université de Corse

      UMR 8589 Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris – CNRS

      Musée de la Corse – Collectivité de Corse

      Participants

      Christophe Austruy (EHESS)

      Emiliano Beri (Univ. Genova)

      Nathalie Bouloux (Université de Tours)

      Lorenzo Brocada (Univ. Genova)

      Philippe Colombani (Université de Corse)

      Antoine Franzini (Univ. Gustave Eiffel, Marne -La- Vallée)

      Catherine Hofmann (BNF – Cartes et plans)

      Jean Charles Ducène (EPHE)

      Frank Lestringant (Paris Sorbonne)

      Joseph Martinetti (Univ. Côte d’Azur)

      Paolo Militello (Univ. Catane)

      Marie-Vic Ozouf-Marignier (Directeur d’études EHESS)

      Pierre Portet (Conservateur général du Patrimoine. Archives de Corse)

      Giampaolo Salice (Univ. Cagliari)     

      Georges Tolias (EPHE Paris – FNRS Athènes)  

      Programme

      (Les exposés de 25 minutes seront suivis de 5 mn de discussion)

      Mardi 3 octobre (Université de Corse, amphi à préciser)

      9h Discours d’accueil et introduction scientifique des travaux

      Maurice Aymard et Henri Bresc

      10h- 13h première session : Les îles dans la cartographie médiévale arabe et latine

      Henri Bresc

      Edrisi au service de Roger II de Sicile

      Jean Charles Ducène

      La Corse dans la cartographie arabe

      Vannina Marchi van Cauvelaert (MCF Hdr, Université de Corse)

      Insularité et iléité : les représentations médiévales de la Corse et de la Sardaigne (XIIIe-XVe)

      Emmanuelle Vagnon

      Grandes et petites îles de Méditerranée occidentale dans les premières cartes marines

      Nathalie Bouloux

      Les îles de la Méditerranée occidentale (Corse, Sardaigne, Sicile) dans les manuscrits et les éditions de la Géographie de Ptolémée

                  Déjeuner (buffet)

      15h-18h deuxième session : Cartes d’îles et insulaires au XVIe siècle

      Antoine Franzini

      La carte manuscrite de la Corse présente dans l’Atlas hydrographique de Vesconte Maggiolo (1512)

      Georges Tolias

      L’avènement de l’insulaire : hypothèses sur la genèse d’un genre.

      Frank Lestringant (Sorbonne Université)

      La Corse dans le Grand Insulaire d’André Thevet.

      PH Colombani

      La route des îles de la Couronne d’Aragon : dominer, unir, partager, une histoire méditerranéenne.

                  Dîner

      Mercredi 4 octobre (Université de Corse)

      9h30-12h30 troisième session : géopolitique des îles méditerranéennes à l’époque moderne

      Maurice Aymard

      Architectes militaires et/ou cartographes : la Sicile après Lépante. Représentation et défense du territoire.

      Catherine Hofmann

      La représentation des îles dans la cartographie marine à Marseille au XVIIe siècle. Le cas de l’Atlas Boyer (1648)

      Christophe Austruy 

      Coronelli et l’Arsenal de Venise. Vraies légendes et fausses cartes.

      Giampaolo Salice

      Geopolitica e rivoluzione sociale nella conquista delle isole intermedie
      tra Sardegna e Corsica.

      Emiliano Beri et Lorenzo Brocada

       La Corsica di Accinelli: una missione strategica in chiave cartografica.

                  Déjeuner (buffet)

      14h30-17h30 quatrième session : La Corse et les îles jusqu’à aujourd’hui

      Marie -Vic Ozouf Marignier

      Les représentations de la Corse dans les géographies illustrées (1880-1910).

      Paolo Militello

      James Boswell, Pasquale Paoli et Thomas Phinn dans l’ “Account of Corsica […] illustrated with a new and Accurate Map of Corsica” (1768).


      Joseph Martinetti (MCF en géographie, Université Nice Côte d’Azur)

      Dans la continuité des isolarii, une nouvelle cartographie géopolitique des îles méditerranéennes est-elle possible ?

                  Dîner de clôture

      Jeudi 5 octobre

      Matinée : visite de l’exposition Cartografià. La Corse en cartes (Dominique Gresles, commissaire de l’exposition)

      Puis transfert à Bastia pour la présentation d’ouvrages issus du fonds Tommaso Prelà

      Affiche et programme pdf du colloque :

      Colloque-Corte-3-5-octobre-2023-programmeTélécharger Affiche-du-colloqueTélécharger
    • sur Oslandia signe un partenariat avec OPENGIS.ch sur QField

      Publié: 14 September 2023, 9:00am CEST par Vincent Picavet
      Qui sommes nous ?

      ? Pour ceux qui ne connaissent pas Oslandia, ou OpenGIS.ch, ou même QGIS, rafraichissons les mémoires :

      ? Oslandia est une entreprise française spécialisée dans les systèmes d’information géographique opensource (SIG). Depuis notre création en 2009, nous proposons des services de conseil, de développement et de formation en SIG, avec une expertise reconnue. Oslandia est un « pure-player » opensource, et le plus grand contributeur français à la solution QGIS.

      ? Quant à OPENGIS.ch , il s’agit d’une entreprise Suisse spécialisée dans le développement de logiciels SIG open-source. Fondée en 2011, OPENGIS.ch est de son côté le plus grand contributeur suisse à la solution QGIS. OPENGIS.ch est le créateur de QField, la solution de SIG mobile open-source la plus utilisée par les professionnels de la géomatique.

      OPENGIS.ch propose également QFieldCloud en tant que solution SaaS ou on-premise pour la gestion collaborative des projets de saisie terrain.

      ? Certains ne connaissent pas encore #QGIS ?

      Il s’agit d’un système d’information géographique libre et opensource qui permet de créer, éditer, visualiser, analyser et publier des données géospatiales. Multiplateforme, QGIS est utilisable sur ordinateur, serveur, en application web ou comme bibliothèque de développement.

      QGIS est un logiciel libre développé par de multiples contributeurs dans le monde entier. C’est un projet officiel de la fondation OpenSource Geospatial OSGeo et soutenu par l’association QGIS.org. cf [https:]]

      Un partenariat ?

      ? Nous sommes aujourd’hui heureux d’annoncer notre partenariat stratégique visant à renforcer et à promouvoir QField, l’application mobile de la solution SIG opensource QGIS.

      ? Ce partenariat entre Oslandia et OPENGIS.ch est une étape importante pour QField et les solutions SIG mobiles opensource, qui permettra de consolider la plateforme, en offrant aux utilisateurs du monde entier un accès simplifié à des outils efficaces pour la collecte, la gestion et l’analyse des données géospatiales sur le terrain.

      ? QField, développé par OPENGIS.ch, est une application mobile opensource de pointe qui permet aux professionnels des SIG de travailler en toute efficacité sur le terrain, en utilisant des cartes interactives, en collectant des données en temps réel et en gérant des projets géospatiaux complexes sur des appareils mobiles Android, IOS ou Windows.

      ? QField est multiplateforme, basée sur le moteur QGIS, et permet donc un partage des projets de manière fluide entre les applications bureautiques, mobiles et web.

      ? QFieldCloud ( [https:]] ), la plateforme web collaborative de gestion de projets QField, bénéficiera également du partenariat, et pourra être enrichie pour compléter la gamme d’outils de la solution QGIS.

      On en dit quoi ?

      ? Côté Oslandia, nous sommes très heureux de collaborer avec OPENGIS.ch sur les technologies QGIS. Oslandia partage avec OPENGIS.ch une vision commune du développement de logiciel libre et opensource : une implication forte dans les communautés de développement, un travail dans le respect de l’écosystème, une très grande expertise, et une optique de développement logiciel de qualité industrielle, robuste et pérenne.

      ??? Avec ce partenariat, nous souhaitons proposer à nos clients la plus grande expertise possible sur l’ensemble des composants logiciels de la plateforme QGIS, depuis la captation de la donnée jusqu’à sa diffusion.

      ? Côté OpenGIS.ch, Marco Bernasocchi ajoute :

      Le partenariat avec Oslandia représente une étape cruciale dans notre mission visant à fournir des outils SIG mobiles de premier plan avec un réel crédo OpenSource. La complémentarité de nos compétences permettra d’accélérer le développement de QField ainsi que de QFieldCloud, et de répondre aux besoins croissants de nos utilisateurs .

      L’engagement pour l’opensource

      ? Nos deux entreprises s’engagent à continuer à soutenir et à améliorer QField et QFieldCloud en tant que projets opensource, garantissant ainsi un accès universel à cette solution de SIG mobile de haute qualité sans aucune dépendance à un fournisseur.

      Prêts pour le terrain ?

      ? Et vous, êtes vous prêts pour le terrain ?

      Alors téléchargez QField ( [https:]] ) , créez des projets sur QGIS, partagez-les sur QFieldCloud !

      ? Si vous avez besoin de formation, support, maintenance, déploiement ou développement de fonctionnalités spécifiques sur ces plateforme, n’hésitez pas à nous contacter, vous aurez les meilleurs experts disponibles : infos+mobile@oslandia.com

       

    • sur Iota2 ne fait pas que de la classification, elle fait aussi des indicateurs environnementaux !

      Publié: 13 September 2023, 11:51am CEST par fauvelm
      Contexte scientifique

      Le projet SOCCROP, qui a été financé par l’association Planet A, avait pour objectif de développer un indicateur pour quantifier les échanges annuels de CO2 entre les parcelles cultivées et l’atmosphère. Mesurer les flux permet d’accéder à l’évolution des stocks de carbone des sols agricoles. Cet indicateur peut être utile dans différents contextes :

      • pour les inventaires nationaux d’émissions de gaz à effet de serre (GES),
      • en tant qu’indicateur de l’effet des pratiques sur les bilans de C pour la Politique Agricole Commune (PAC)
      • pour quantifier l’évolution des stocks de C pour les marchés du C en agriculture.

      Cet indicateur ayant été au préalable testé sur de petites zones en Europe, un des objectifs du projet SOCCROP était de tester la possibilité de l’appliquer sur de vastes territoires et dans des contextes pédoclimatiques plus contrastés (i.e. sur plusieurs continents).

      Cet indicateur est calculé en utilisant la chaîne de traitement iota2 à partir des images Sentinel-2 de niveaux 2A afin d’estimer la fixation nette du CO2 trimestrielle sur un an. L’indicateur du projet SOCCROP est basé sur une méthodologie très similaire à celle de l’indicateur “Carbon Tier 1” (CT1) développé dans le cadre du projet H2020 NIVA. Le CT1 NIVA avait été développé en se basant sur la relation empirique décrite par Ceschia et al. (2010) reliant le flux net annuel de CO2 (NEP, pour Net Ecosystem Production) aux nombres de jours où la végétation est photosynthétiquement active (NDAV pour “Number of days of active végétation”) (Figure 1).

      Figure 1: Flux net annuel de CO2 en fonction des jours où la végétation est active

       

      Cette relation s’appuie sur une quarantaine d’années de mesures de flux net de CO2 obtenues par la méthode d’Eddy covariance des fluctuations turbulentes, cumulées sur une quinzaine de sites en Europe (couvrant une large gamme de pédoclimats et types de culture). Cette relation est applicable aux principales grandes cultures en Europe. L’indicateur NIVA CT1 utilise donc cette relation relativement simple pour estimer le flux net de CO2 à partir de l’observation du nombre de jours où la végétation est active (NDAV) :

      NEP = a · NDAV + b (1)

      où les paramètres a et b ont été calibrés sur des mesures de flux du réseau ICOS réalisées en Europe selon  et avec des erreurs respectives de et . Une expression analytique de l’incertitude peut être dérivée pour cet indicateur. Elle combine l’incertitude intrinsèque du modèle de régression (contenue dans l’incertitude des paramètres) avec l’incertitude sur la mesure du NDAV. Elle s’écrit :

      A ce stade, l’idée naturelle est d’utiliser la télédétection pour estimer le NDAV. Cela repose toutefois sur l’hypothèse forte que la végétation verte observée par satellite est toujours active d’un point de vue photosynthèse. A partir d’images optiques, on produit un indice de végétation comme le NDVI. Dans le cadre du CT1 NIVA, nous avons fait l’hypothèse que le NDAV est bien approximé en comptant le nombre de jours où le NDVI est supérieur ou égal à 0.3 qui est une valeur typique caractérisant un sol nu.

      Cependant, dans le cadre du projet SOCRROP, plusieurs améliorations ont été suggérées pour améliorer la précision de l’indicateur. En particulier la prise en compte de variables climatiques comme la température de l’air et le rayonnement global. En effet, en fonction des conditions climatiques, la végétation et le sol n’ont pas le même niveau d’activité.

      Ainsi, une analyse précise des données expérimentales du réseau de stations de flux Européennes labellisées par ICOS montre que le modèle initial (1) peut être modifié sous la forme suivante :

      (2)

      est le nombre de jours vert, est le nombre de jours durant lesquels la respiration du sol est potentiellement plus active car il fait chaud, et c et d sont des paramètres de régression. Dans ce contexte, est défini comme le nombre de jours où NDVI >0.3. est définie comme le nombre de jours tel que NDVI <0.3 et tel que le rayonnement global est supérieur à un certain seuil . La calibration de ce modèle sur les données flux du réseau ICOS permet d’obtenir que , et . Comme pour l’indicateur originel, l’expression analytique de l’incertitude peut être dérivée comme :

      (3)

      Dans le cadre du projet SOCCROP, c’est l’indicateur (2) avec son incertitude (3) qui sont considérés. Cependant, pour des raisons d’analyse, l’information du nombre de jours de vert peut se révéler intéressante. Ainsi, il a aussi été décidé de conserver le nombre de jours de vert par trimestre.

      Enjeux du projet

      L’enjeu essentiel de ce projet pour l’équipe CS GROUP était de démontrer le passage à l’échelle du code développé par l’INRAe sur un environnement cloud en optimisant les temps de calcul et les coûts associés. Pour démontrer ce passage à l’échelle, 180 tuiles Sentinel-2 ont été produites avec cette chaîne. Ces tuiles couvrent, sur une année agricole entière, 4 pays  européens (Belgique, Espagne, Italie et Pays-Bas) ainsi que qu’un ensemble de zones éco-climatiques variées en Australie, au Brésil, aux États-Unis (plus précisément en Géorgie au cœur de la  Corn Belt) et au Sénégal.

       

       

       

      Figure 2 : Répartition des tuiles

      Ce démonstrateur a été déployé sur l’infrastructure d’AWS, sur leur centre de calcul de Frankfurt pour bénéficier d’un accès optimisé aux données Sentinel-2 et de leur service d’orchestration de traitement serverless et managé Fargate. Pour ce faire, les chaînes de traitements MAJA et iota2 ont été instanciées et configurées pour produire rapidement les cartes d’indices voulues en optimisant les coûts. L’objectif final de cette démonstration étant d’anticiper et d’estimer le coût d’une production annuelle de l’indice SOCCROP sur l’ensemble des surfaces continentales.

      Aspects techniques de la chaîne de traitement SOCCROP

      La chaîne de traitement SOCCROP, mise en œuvre par CS Group, est constituée de 2 blocks de traitements, illustrée dans la figure 2, permettant la récupération des données Sentinel-2 et la production de l’indice.

      Figure 3 : Schéma des différents blocs de la chaîne de traitement SOCCROP

       

      Pour les données Sentinel-2 L2A non disponibles sur le site THEIA, la chaîne MAJA est utilisée pour produire des réflectances de surface (niveau 2A) à partir des images Sentinel-2 de niveau 1C. La chaîne MAJA a été choisie car elle permet la détection précise des nuages et de leurs ombres ainsi que la correction des effets atmosphériques sur des séries temporelles d’images. La précision des masques de nuages obtenus par MAJA offre une meilleure précision à l’indicateur SOCCROP qui est très sensible aux altérations du signal (nuage, saturation, ombre). Cette précision est nécessaire car elle évite les propagations d’erreurs lors d’étapes  comme le sur échantillonnage temporel.

      De plus, MAJA, dans ses dernières versions, offre la possibilité de ne produire qu’une partie des sorties (réflectances de surface ou masques) ce qui permet d’optimiser les temps de production et  de réduire les volumes de donnés à stocker sur une année. En effet, seules les bandes rouges et proche-infrarouges et 3 masques (les masques de nuage, de saturation et de bord) sont  nécessaires pour le calcul de l’indice SOCCROP par « iota2 ».

      Le second pipeline encapsule la chaîne iota2 qui calcule l’indice de carbone à partir des bandes rouges et proche-infrarouges des produits L2A. La boite à outils iota2 dispose de nombreuses  fonctions permettant entre autres de calculer des cartes d’indices spectraux. La chaîne gère de manière automatique les données d’entrées, la configuration de la méthode d’interpolation temporelle  et de correction des nuages. Elle offre également la possibilité d’exploiter des données tierces, comme les informations d’ensoleillement et de température disponible dans les données ERA5. De même, pour alléger les coûts de stockage et de calcul, iota2 a été modifié pour ne prendre en compte que les bandes et les masques nécessaires. Grâce à ces améliorations, l’espace stocké des images a pu être réduit de moitié et le temps de production des cartes diminué significativement. Le traitement par tuile natif de iota2 et les traitements hautement parallélisés offert par l’OrfeoToolBox [https:] bibliothèque de traitement d’images sur laquelle les deux chaînes de traitement sont basées, ainsi que les capacités de distribution de traitements du service Fargate d’AWS ont permis de réaliser la production annuelle sur les 180 tuiles en un peu moins d’une semaine (hors temps de récupération des produits L2A depuis Theia).

      Au final, les cartes trimestrielles d’indice carbone  SOCCROP sont produites sous la forme d’une image multi–bandes :

      • Bande 1 : Nombre de jour de vert pour le premier trimestre
      • Bande 2 : Nombre de jour de vert pour le deuxième trimestre
      • Bande 3 : Nombre de jour de vert pour le troisième trimestre
      • Bande 4 : Nombre de jour de vert pour le quatrième trimestre
      • Bande 5 : Indicateur de flux net annuel de CO2 (gC/m²) (Equation 3)
      • Bande 6 : Incertitude de l’indicateur (Equation 4)

        
      Figure 3 : Cartographie du flux net annuel de CO2 pour l’année 2019 en tC de CO2/ha à l’échelle pixel Sentinel 2 (10m) (Gauche).  Cartographie du flux net annuel de CO2 pour l’année 2020 (Droite). Les trois lettres indiquées pour chaque culture correspondent aux codes de cultures du RPG : MIS pour maïs grain, BTH pour blé tendre d’hiver, CZH pour colza d’hiver, SOG pour sorgho, PPH pour prairie permanente, LUZ  pour luzerne, SOJ pour soja, MLO pour mélange d’oléagineux, TRN pour tournesol…voir [https:]

      Le tableau 1 présente les temps moyens de traitement pour chaque étape du pipeline. Le temps requis pour le traitement par MAJA est relativement long dans la mesure où une année entière de  données Sentinel-2 est traitée d’un trait. Un découpage de la période temporelle pourrait être réalisé pour distribuer ces calculs, mais cela peut avoir un impact sur la qualité des produits. Les cartes  de carbone sont produites en environ 7h par iota2. Ici la majorité du temps est dépensée dans l’interpolation temporelle de la série annuelle.

      Temps de traitements des données L1C (peps)

      Temps de traitement des données L2A (théia)

      Traitement par MAJA : 72h

      Téléchargement L2A : 7h

      Traitement iota2 : 7h

      Traitement iota2 : 7h

      Temps de traitement d’une tuile L1C : 79h

      Temps de traitement d’une tuile L2A : 14h

      Tableau 1 : Coût d’exploitation d’une tuile pour une année de données Sentinel-2, dans le cadre SOCCROP

      Conclusion et perspectives

      La collaboration entre l’équipe CS GROUP et l’INRAE a permis de démontrer la possibilité d’un passage à l’échelle du code développé par l’INRAe sur un environnement cloud en optimisant les temps de calcul et les coûts associés. Cet outil nous a permis d’estimer les flux nets annuel de CO2 des principales grandes cultures sur une bonne partie de l’Europe de l’Ouest et sur plusieurs autres zones test dans le monde grâce à l’utilisation des données Sentinel-2 et de la chaine iota2. L’indicateur a montré une bonne cohérence avec les pratiques connues sur le terrain comme la  mise en œuvre de cultures intermédiaires (ex. en Bretagne ou en Géorgie).

      C’est donc une approche assez opérationnelle permettant d’estimer un indicateur lié au bilan C des grandes cultures dans une optique de versement de primes environnementales (éco-schèmes)  pour la PAC ou dans un contexte d’inventaires nationaux d’émissions de GES. Cependant cette approche ne permet pas de prendre en compte l’effet de l’ensemble des pratiques sur les bilans C  des parcelles. Pour ce faire, il faudrait intégrer au calcul de l’indicateur des données relatives aux récoltes et aux amendements organiques (ce qui correspond à la méthode TIER 2 du projet NIVA).  C’est cette méthode qui serait à privilégier dans le cadre d’un financement des agriculteurs en fonction de la quantité de carbone qu’ils stockent. Pour y parvenir, les agriculteurs et les autorités  devraient s’accorder pour que les données de pratiques soient accessibles à l’échelle de la parcelle.

      L’approche a toutefois montré ses limites dans les zones à fort ennuagement comme en Belgique ou au Brésil. Pour une production opérationnelle à l’échelle globale, il serait donc nécessaire d’utiliser des données satellitales radar (ex. Sentinel-1) en complément des données optiques Sentinel-2. L’utilisation des donnes Sentinel-1 pour interpoler de manière opérationnelle les trous dans les séries temporelles de NDVI issues de Sentinel-2 est explorée par plusieurs unités de recherches. Ce n’est donc probablement qu’une question de temps avant que l’approche mise en œuvre dans le cadre de SOCCROP puisse être appliquées de manière opérationnelle à l’échelle globale en s’appuyant sur l’utilisation combinée des données Sentinel 1 et 2.

      Contributeurs

      Pour le CESBIO-INRAe: Ludovic Arnaud, Mathieu Fauvel et Eric Ceschia

      Pour CS-Group: Alice Lorillou, Mickael Savinaud et Benjamin Tardy

    • sur Cartes et données sur le séisme au Maroc (septembre 2023)

      Publié: 11 September 2023, 6:45am CEST

      Le Maroc a été touché dans la nuit du 8 au 9 septembre 2023 par un séisme d'une magnitude de 6,8 à 7 sur l'échelle de Richter dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville de Marrakech. Près de 3 000 personnes ont perdu la vie et on dénombre plus de 5 500 blessés. L’épicentre a été localisé dans la chaîne du haut Atlas, à une quarantaine de kilomètres du Djebel Toubkal, le point culminant du Maroc. L’épicentre est proche d’Amizmiz et à environ 70 km au sud-ouest de Marrakech et 140 km au nord-ouest de Ouarzazate. La profondeur du foyer a été estimée à 25 km. La secousse a été ressentie à Rabat, à Casablanca, à Agadir et à Essaouira, semant la panique parmi la population. Le séisme a été aussi ressenti dans le sud du Portugal et de l’Espagne, en Algérie et dans les îles de Lanzarote, de Fuerteventura et à Madère. Mais c'est dans le Haut-Atlas que les dégâts sont les plus importants. La province d'Al-Haouz, rurale et assez difficile d'accès, par ailleurs destination de prédilection pour les amoureux de la nature et du tourisme de montagne, déplore plus de la moitié des victimes.
      Carte d'intensité du séisme au Maroc en septembre 2023 (Source : USGS, Wikipédia)

      1) Traitement médiatique de la catastrophe

      « Les images du séisme qui a fait plus de 2000 morts » (Le Parisien). Nombreux sont les Marocains à avoir passé la nuit dans la rue, par crainte de répliques. « Séisme au Maroc : une tragédie nationale en images » (Slate).
      « Toulia, rescapée devenue le visage de la souffrance » (BFM-TV). Au lendemain du drame, son visage a fait la Une de nombreux médias français et étrangers. Elle est désormais sans domicile à Marrakech. Elle n'est "pas très heureuse d'être le symbole de tout ça". Toulia, une mère de famille âgée de 55 ans, est devenue sans le savoir l'un des visages horrifié de la catastrophe qui a frappé le Maroc. La même image médiatique a été reprise par Libération, BBC News, Washington Post, The Telegraph...
      « Cartes : là où le tremblement de terre a frappé le Maroc » (New York Times) avec carte des séismes majeurs au Maroc depuis 1900. Des informations diffusées sur les réseaux sociaux ont indiqué que certains villages n'avaient toujours pas reçu d'assistance plus d'un jour après le séisme. La région compte de nombreuses maisons en briques crues et peu d’infrastructures parasismiques. En raison des routes coupées, de nombreux villages du haut Atlas restent isolés. Des dégâts ont aussi été signalés dans la vieille ville historique de Marrakech. La Médina, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO datant de plusieurs siècles et entourée de murs en grès rouge, a été endommagée et certains bâtiments se sont entièrement effondrés.
      « Séisme au Maroc : pourquoi la catastrophe était imprévisible » (TV5 Monde). 
      Le Maroc se trouve à la frontière de la plaque tectonique africaine, qui s’étend de l’océan Atlantique jusqu’à la Syrie en traversant la mer Méditerranée. Cette situation géographique expose régulièrement le royaume à des séismes dévastateurs, comme celui d'Agadir en 1960, qui a fait plus de 12 000 morts et détruit 75% de la ville ; ou encore à Al Hoceïma en 2004, qui a causé la mort la mort de 628 personnes et des dégâts matériels considérables. Florent Brenguier, de l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Grenoble, précise cependant que la puissance du séisme de vendredi est inhabituelle : “les zones les plus concernées par les secousses sismiques sont situées à 25 kilomètres plus au Nord, vers les côtes et le Détroit de Gibraltar. Là, l’épicentre ne se situe pas à l'interface entre deux plaques tectoniques. 
      « Le tremblement de terre a pris les scientifiques de court par sa violence dans cette zone  » (20 Minutes). 
      Le Maroc est exposé aux séismes, mais ils surviennent plutôt habituellement 500 km plus au nord, vers Gibraltar, dans une région frontière entre les plaques tectoniques africaine et européenne. On parle d’une bande de 50 à 100 km où l’activité sismique est soutenue, avec des mouvements d’un côté et de l’autre de cette frontière très rapides à l’échelle de la sismologie. De l’ordre de plusieurs millimètres par an. Certes, le Haut Atlas n’est pas très loin de cette zone frontière. Mais l’activité sismique y est considérée jusque-là comme modérée, avec historiquement des séismes de magnitude 4, mais pas plus.
      « Séisme historique au Maroc avec une magnitude surprenante pour les experts ! » (Futura Science). Avec une magnitude de 6,8 à 6,9, il s’agirait là du plus puissant tremblement de terre enregistré jusqu’à présent dans le pays.
      « Le tremblement de terre a pris les scientifiques de court par sa violence dans cette zone  » (20 Minutes). 
      Le Maroc est exposé aux séismes, mais ils surviennent plutôt habituellement 500 km plus au nord, vers Gibraltar, dans une région frontière entre les plaques tectoniques africaine et européenne. On parle d’une bande de 50 à 100 km où l’activité sismique est soutenue, avec des mouvements d’un côté et de l’autre de cette frontière très rapides à l’échelle de la sismologie. De l’ordre de plusieurs millimètres par an. Certes, le Haut Atlas n’est pas très loin de cette zone frontière. Mais l’activité sismique y est considérée jusque-là comme modérée, avec historiquement des séismes de magnitude 4, mais pas plus.
      « Les séismes de cette ampleur sont “rares mais pas inattendus” au Maroc » (Courrier international). Le séisme qui a secoué le Maroc vendredi serait le résultat de la rupture d’une faille inverse, le type de faille qui engendre les montagnes. La faible profondeur de son foyer et sa proximité avec une zone densément peuplée aux constructions fragiles expliquent l’ampleur des dégâts.
      «  Séisme au Maroc : Mohammed VI en première ligne  » (Le Point). Mohammed VI a décrété un deuil national de trois jours, « avec mise en berne des drapeaux sur tous les bâtiments publics » ainsi que « l'accomplissement de la prière de l'absent dans l'ensemble des mosquées du royaume ». Face à l'ampleur des dégâts, la plus haute autorité de l'État a décidé de mettre en place immédiatement une commission interministérielle. Elle sera chargée du déploiement d'un programme d'urgence de réhabilitation et d'aide à la reconstruction des logements détruits dans les zones sinistrées dans les meilleurs délais. Mohammed VI se montre aussi soucieux de contrôler son image dans les médias qu'il semble se méfier de l'aide internationale. «  Séisme au Maroc : le silence gênant de Mohammed VI » (France-Info). 
      «  Un premier bilan du séisme au Maroc en 10 points et 5 cartes et graphiques inédits » (Le Grand Continent). L’efficacité de la réponse politique au séisme et à ses conséquences sociales pourrait se transformer en enjeu clef de politique intérieure. Le président turc Erdogan qui a remporté les élections de mai dernier, avait par exemple vu sa campagne mise en difficulté par les critiques de sa réponse au séisme et du défaut d’anticipation attribué à son gouvernement. Au Maroc, le séisme de 2004 à Al-Hoceima dans la région du Rif, qui avait fait le plus grand nombre de victimes depuis le séisme d’Agadir de 1960, a été suivi de séquences de protestation des populations de cette région qui compte parmi les plus pauvres du Maroc, dénonçant l’arrivée tardive des secours et la mauvaise gestion du gouvernement — région où devait naître 12 ans plus tard, en 2016, l’important mouvement populaire du Rif.
      «  À Marrakech, la peur des répliques, mais aussi celle de voir fuir les touristes » (Le Monde). Marrakech, qui compte un peu moins d'un million d'habitants, a été lourdement frappée par ce tremblement de terre, puisqu'elle n'est située qu'à quelques dizaines de kilomètres au nord de l'épicentre. Les Français sont nombreux à détenir des riads qu’ils louent sur place aux touristes. Ils tentent de rassurer leur clientèle et d’éviter que suite au séisme les voyageurs ne se détournent d’une destination qui retrouvait des niveaux de fréquentation d’avant le Covid. « Un moment de panique: au Maroc, un Français, propriétaire d'un hôtel près de Marrakech, a tout perdu » (BFM-TV). 
      «  Pourquoi certains villages n'ont-ils pas été immédiatement secourus ? » (BFM-TV). Difficilement accessibles par les routes, qui ont été endommagées ou obstruées par des blocs de pierre, des villages isolés du Maroc sont toujours dans l'attente des secouristes, plus de 48 heures après le tremblement de terre.
      «  Une ONG française accuse Marrakech de bloquer l'aide humanitaire » (BFM-TV). Le président de l'association Secouristes sans frontières assure que ses équipes sur place n'ont "toujours pas" reçu l'accord du gouvernement marocain pour intervenir et être "bloquées" par Marrakech. Le Maroc a accepté l'aide officielle de quatre pays, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Emirats arabes unis. La France n'est pour l'instant pas dans le lot. Plus de 830 000 Marocains vivent en France tandis que plus de 30 000 Français vivent au Maroc, selon les données des autorités françaises.  
      « Rabat ne veut pas se comporter en pays meurtri que le monde viendrait charitablement secourir » (Le Figaro). Sylvie Brunel, ancienne présidente d'Action contre la Faim, estime que face aux offres d’aide humanitaire aux arrière-pensées géopolitiques, il est légitime que le Maroc se positionne en État souverain. « Les Marocains ont l'expérience des séismes... Il faut faire très attention car l'expérience des séismes montre que le grand risque, c'est l'afflux de bonnes volontés qui provoque un engorgement de l'aide et une impossibilité à agir efficacement... Le Maroc ne veut pas se retrouver dans la situation du proverbe qui dit que "la main qui donne est au dessus de la main qui reçoit" » (interview pour BFM-TV). Géopolitique et gestion des risques : « Pourquoi le Maroc n'accepte pas l'aide de la France ? » (Europe 1). « Maroc : La diplomatie du séisme » (débat sur Public Sénat).
      « Maroc : géopolitique d'une catastrophe » (Le Dessous des cartes). Comment expliquer que la France ne fait pas partie des premiers pays sélectionnés pour apporter de l’aide ?
      « Tremblement de terre au Maroc : le difficile acheminement de l’aide internationale humanitaire » (Libération). » Les premières vingt-quatre à quarante-huit heures sont cruciales pour sauver des vies. Des voix s'élèvent pour faire remarquer qu'en cas de séisme les premières heures sont déterminantes et qu'il peut être dommageable d'attendre une réponse officielle pour décider si le pays a besoin d'aide.
      « L'UNICEF estime qu'environ 300 000 personnes n'ont plus de maisons. Parmi elles, il y aurait environ 100 000 enfants » (BFM-TV). « 530 écoles et 55 internats endommagés selon le ministère marocain de l'Education nationale » (France-Info).
      « Séisme au Maroc : la technologie peut-elle aider à prévoir ou à prévenir les séismes ?  (France-Info). Il faut savoir qu’aujourd’hui, presque tous les mobiles ont un capteur de mouvements suffisamment sensible pour détecter des ondes sismiques. En analysant les vibrations d’un seul téléphone, il y aurait pas mal de fausses alertes. Mais comme cette détection est désormais intégrée d’usine à tous les mobiles Android, cela permet de s’appuyer sur des milliers de téléphones. Notamment, les plus proches de l’épicentre pour prévenir tous les autres. Encore une fois, ce n’est pas une prédiction, mais une alerte.
      « Le séisme au Maroc a aussi dévasté le patrimoine historique, endommageant palais, mosquées et minarets » (Le Monde). Au moins vingt-sept monuments emblématiques de la région de Marrakech ont été détruits ou endommagés par le tremblement de terre qui a tué plus de 2 900 personnes. « Séisme au Maroc : l'Unesco dresse un premier bilan des monuments touchés » (LeMatin.ma).
      « Comment se relever ? Le défi maintenant, c’est que tout ne soit pas reconstruit en béton » (Libération). L’entrepreneur Oussama Moukmir, fondateur d’une coopérative dédiée à la bioconstruction, promeut un bâti conforme aux normes sismiques, mais confectionné à partir de matériaux locaux et durables, en usant de méthodes anciennes. « Séisme au Maroc : les maisons en terre crue critiquées à tort » (Reporterre). 
      « Le phénomène controversé des "lumières sismiques" intrigue internautes et scientifiques » (France-Info). Depuis le séisme du 8 septembre au Maroc, des vidéos amateurs montrant des phénomènes lumineux présentés comme liés au tremblement de terre circulent sur les réseaux sociaux. Ils sont parfois décrits comme des "lumières sismiques", un phénomène que la science peine à expliquer.
      « Séisme au Maroc : raconter un événement exceptionnel à l’étranger, le défi de la presse régionale » (La rvue des médias). Sans bénéficier des mêmes moyens que la presse nationale, les quotidiens régionaux déploient des techniques pour articuler ces actualités à l'échelle locale. Aussi exceptionnel soit-il, un événement survenu à l’étranger n’est pas forcément traité en une. Pour les inondations survenues en Libye quelques jours après le séisme au Maroc, par exemple, la couverture médiatique de la PQR est moindre. 

      2) Pistes d'analyse scientifique en termes d'aléa/risque/vulnérabilité et enjeux

      Séisme au Maroc : "C'est une rareté d'avoir de si gros séismes dans cette zone" (France24)Le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat a indiqué que le séisme était d'une magnitude de 6,8 degrés sur l'échelle de Richter et que son épicentre se situait dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville de Marrakech. Il s'agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour. Un phénomène "surprenant", selon Florent Brenguier, sismologue à l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Grenoble, car la zone où se trouve l'épicentre ne se situe pas "à l'interface entre deux plaques tectoniques". 
      « Séisme au Maroc. "Marrakech n’est pourtant pas la zone la plus active du pays" » (Challenge.ma).
      En Turquie, on était sur un mouvement horizontal, puisque la Turquie s’échappe en gros vers l’ouest, elle « part » vers la Grèce. Il y a un coulissement horizontal des plaques. Là, on est plutôt sur une convergence entre l’Afrique et l’Eurasie ou l’Ibérie, la partie espagnole, et sur des failles chevauchantes : le relief du Haut-Atlas est en train de monter sur l’avant-pays au nord. Mais on est toujours dans un contexte de limite de plaques. Il faut voir à quelle magnitude le séisme va se fixer. On est autour de 6,8 ou 6,9, ce qui est une intensité assez forte. Cela correspond en gros à un déplacement moyen sur la faille de l’ordre d’un mètre, en quelques secondes, sur plusieurs kilomètres. Forcément, ça secoue énormément la région (Philippe Vernant, enseignant-chercheur à l’université de Montpellier (sud) et spécialiste en tectonique active, notamment au Maroc).
      En 2011, un nouveau règlement de construction parasismique (RPS 2000) a été mis en place, et est appliqué dans la majorité des nouvelles constructions des zones urbaines marocaines. Mais selon Philippe Guéguen, directeur de recherche à l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université de Grenoble, de nombreux bâtiments plus anciens et monuments historiques échappent à ces nouvelles normes : “la réglementation n’est pas faite pour ce type de bâtiment, il n’y a pas de règle particulière. Il faudrait les renforcer, ou les remplacer par des bâtiments plus récents, plus modernes. Mais personne ne fait ça. Et la mise en application des normes demande du temps.”
      Michel Sébrier, Lionel Siame, El Mostafa Zouine, Thierry Winter, Yves Missenard, Pascale Leturmy (2006). Tectonique active dans le Haut Atlas marocain. Comptes Rendus Geoscience, Vol. 338, 1–2, January 2006, Pages 65-79. La révision critique des données sismologiques et structurales, associée à l'acquisition de nouvelles données topographiques, géomorphologiques et sur la géologie du Quaternaire permet de situer les failles actives majeures du Haut Atlas aux niveaux des failles bordières nord et sud. La segmentation de ces failles suggère qu'elles ont le potentiel pour générer des séismes de magnitude 6,1 à 6,4.
      Taj-Eddine Cherkaoui & Ahmed El Hassani, Seismicity and Seismic Hazard in Morocco 1901-2010Bulletin de l’Institut Scientifique de Rabat, section Sciences de la Terre, 2012, n° 34, p. 45-55. Voir également le site personnel de Taj-Eddine Cherkaoui sur la sismicité et l'aléa sismique au Maroc.

      B. Theilen-Willige, R. Löwner, F. El Bchari, H. Wenzel (2013). Remote Sensing and GIS Contribution to the Detection of Areas Susceptible to Local Site Effects during Earthquakes and to Tsunami Waves in W-MoroccoVienna Congress on Recent Advances in Earthquake Engineering and Structural Dynamics 2013 (VEESD 2013). Lorsque des tremblements de terre ou des tsunamis se produisent, des actions immédiates et efficaces sont nécessaires pour réduire les dommages matériels et les pertes humaines. Les techniques de télédétection et SIG sont étudiées dans le cadre du projet W-Maroc afin de contribuer à l'inventaire systématique et standardisé des zones les plus sensibles aux mouvements du sol.
      Abdelouahad Birouk, Aomar Ibenbrahim, Azelarab El Mouraouah & Mohamed Kasmi (2020). New Integrated Networks for Monitoring Seismic and Tsunami Activity in MoroccoAnnals of Geophysics, 63, 2, SE220, 2020. Un certain nombre de réseaux ont été déployés pour mesurer le niveau de la mer et surveiller l'activité sismique en temps réel au Maroc, qui a connu plusieurs tremblements de terre destructeurs au cours de son histoire. Ce nouveau réseau sismique consiste en un hub pour la gestion des données satellites et les 48 stations sismiques au sol, toutes reliées à une Unité centrale d’acquisition, de traitement et de stockage des données à Rabat. Par rapport au réseau précédent, le nouveau réseau a permis d'enregistrer cinq fois plus d'événements par an et a contribué à abaisser le seuil des magnitudes détectées. Une surveillance 24h/24 et 7j/7 a été mise en place pour cette surveillance et pour fournir une alerte sismique rapide aux autorités nationales compétentes dans le cadre de la gestion des risques sismiques.
      Pour comprendre l'origine du séisme, l'Observatoire éducatif méditerranéen (EdumedObs) met à la disposition des enseignants un dossier à ouvrir dans Tectoglob3D. L'outil se présente comme un globe virtuel en 3D. Le logiciel Tectoglob3D permet d'étudier des sismogrammes, de réaliser des coupes, d'ajouter des foyers et de faire de la tomographie sismique. L'application peut être utilisée directement en ligne sur le site SVT de l'académie de Nice (voir cette vidéo de présentation).
      « Maroc, Lybie, Grèce : plus la société est inégalitaire, plus la catastrophe est meurtrière » (Futura Sciences). L’investissement dans les biens communs, la répartition des richesses et celle du pouvoir déterminent la vulnérabilité des populations aux catastrophes naturelles, explique Jean-Paul Vanderlinden qui est professeur en économie écologique à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et membre du laboratoire CEARC (cultures, environnements, Arctique, représentations, climat) de l’Observatoire de Versailles Saint-Quentin. Ses travaux portent sur l’analyse du risque existentiel au niveau local et son articulation avec le changement climatique.

      « Pour une analyse géographique des catastrophes : le cas du séisme du 8 septembre au Maroc » (Le Grand Continent). David Goeury rappelle la nécessité de procéder à une analyse géographique des catastrophes pour comprendre comment peut se déployer une aide d’urgence. La polémique stérile sur l’aide internationale est venue masquer la réalité du territoire touché et les spécificités du déploiement des secours d’urgence en zone de haute montagne. L’émotion, les élans de générosité et l’incompréhension de réalités territoriales complexes ont nourri des discours particulièrement confus.
      « Séisme : géopolitique du désastre marocain » (Blast). Aboubakr Jamaï, Professeur des relations internationales à Aix-en Provence, décrypte et analyse ce que cet évènement tragique révèle de la situation politique et sociale du royaume chérifien ainsi que de ses relations diplomatiques, plus que tendues, avec la France.

      3) Cartes et données SIG à visualiser en ligne ou à télécharger

      Cartographie du tremblement de terre par l'United States Geological Survey (USG) avec l'intensité sismique, les failles tectoniques, la densité de population, etc...
      Cartographie du séisme et de la zone impactée par l'United Nations Satellite Centre (UNOSAT-UNITAR) avec analyse de la population exposée.
      Ressources fournies par le Global Disaster Alert and Coordination System (GDACS).
      Ressources mises à disposition par le Centre Sismologique Euro-Méditerranée (CSEM).
      Données SIG sur le Maroc mises à disposition sur Humanitarian Data Exchange (HDX), site dédié au partage de données humanitaires.
      Cartographie des villages en attente d'aide (fichier kml sur Google Maps).
      Tous les villages et douars situés à moins de 50 km de l’épicentre du séisme (fichier kml sur Google Maps).
      Cartes et données SIG élaborées par le Service de gestion des urgences CopernicusEMS (dégâts estimés à partir de l'observation d'images satellites).
      Images Maxar en haute résolution diffusées en données ouvertes avec possibilité de comparer les images avant et après la catastrophe sur le visualisateur en ligne. Inscription sur le site nécessaire pour pouvoir télécharger des images prêtes à l'analyse. Voir ce tutoriel pour optimiser le téléchargement et faciliter la réutilisation des images Maxar dans Q-Gis.
      Fichiers des plaques tectoniques à télécharger au format shp ou geojson. Carte des séismes dans le monde sur la période 1900-2018 disponible en pdf.
      Base de données des tremblements de terre dans le monde (NCEI - NOAA) avec la géolocalisation, la magnitude, la distance du foyer par rapport à l'épicentre, les pertes humaines, les dégâts matériels.
      Séisme au Maroc : la déformation du sol vue par satellite (Futura Sciences). Les secours ont eu accès rapidement aux images satellitaires de la zone dévastée par le séisme au Maroc grâce à la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures ». Mais les satellites sont également capables d’observer très finement la déformation du sol. Des données essentielles pour mieux comprendre ce qui s’est passé dans la nuit du 8 au 9 septembre.2
      Des images et des analyses à partir d'images satellites Pléiades (CNES) sont mises à disposition dans le cadre de la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures ». Cartes réalisées par UNITAR / UNOSAT. Certaines images permettent d'étudier la déformation au sol vue depuis les satellites.

      4) Utilisation de la cartographie pour organiser l'aide humanitaire
      La communauté OpenStreetMap s'est mobilisée en urgence pour mettre à jour la cartographie de la zone touchée par le séisme, faciliter les secours et organiser la logistique. L'équipe humanitaire HOT Osm (@hotosm) a appellé tous les volontaires à une grande opération de cartographie collaborative dans le cadre de la procédure « Disaster Response » qu'elle a mise en place pour couvrir ce type de catastrophe. Pour participer à cette cartographie à distance : [https:]]
      Données SIG déjà mises à disposition sur le site HOT Osm. Les données concernant les bâtiments sont régulièrement mises à jour.
      « Dans la province d’El Haouz, dans les zones rurales, les maisons sont construites en terre, les unes à coté des autres ce qui rend parfois difficile de séparer les bâtiments de leur entourage, surtout si il y des arbres à côté. Je propose de cartographier la bâtiment selon leur contour extérieur, indépendamment de la forme intérieur du bâtiment » (témoignage de Fatima Eddaoudi responsable Tasking Manager de HOT). Les discussions portent également sur le périmètre à prendre en compte (disponible en geosjson) et l'avancée du travail de saisie cartographique qui nécessite des processus réguliers de validation (voir la grille de tâches en geojson).

      Rapport d'impact 2022-23 sur les opérations conduites par HOT Osm « Cartographions notre monde ensemble »
      « Qualité des données : un voyage sur la plateforme humanitaire d'OpenStreetMap » (Geotribu). Delphine Montagne parle de son travail bénévole et solidaire de validation au sein des campagnes d'HOT OSM, le volet humanitaire d'OpenStreetMap.
      Réponse au tremblement de terre en Turquie et en Syrie (février 2023) : les ressources mises à disposition permettent de mettre en évidence l'intérêt de la cartographie humanitaire et l'expérience déjà acquise par HOT Osm lors du séisme en Turquie et Syrie.
       
      Articles connexes
      Cartes et données sur les séismes en Turquie et en Syrie (février 2023)
      Cartes et données sur les tremblements de terre au Japon depuis 1923
      Simuler des scénarios de tremblement de terre en utilisant des cartes

      Un nouveau modèle de plaques tectoniques pour actualiser notre compréhension de l'architecture de la Terre

      Carte-poster des tremblements de terre dans le monde de 1900 à 2018 (USGS)

      Cartes-posters sur les tsunamis, tremblements de terre et éruptions volcaniques dans le monde (NOOA, 2022)

      Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques

      Une anamorphose originale montrant l'exposition accrue des populations au risque volcanique

      Les éruptions volcaniques et les tremblements de terre dans le monde depuis 1960

      L'évolution de la cartographie humanitaire au sein de la communauté OpenStreetMap

    • sur 30e Conférence Internationale sur l’Histoire de la Cartographie (ICHC) - Lyon 1er-5 juillet 2024

      Publié: 6 September 2023, 8:30pm CEST


      La 30e Conférence Internationale sur l’Histoire de la Cartographie (ICHC) aura lieu à Lyon du 1er au 05 juillet 2024 sur le thème « Confluences - Interdisciplinarité et nouveaux défis dans l'histoire de la cartographie ». La conférence est ouverte à tous ceux qui travaillent sur l'histoire de la cartographie, indépendamment de la région géographique, de la langue, de la période ou du sujet. La conférence encourage la coopération et la collaboration libres et sans entraves entre les spécialistes de la cartographie de nombreuses disciplines universitaires, les conservateurs, les collectionneurs, les marchands et les institutions par le biais de conférences illustrées, de présentations, d'expositions et d'un programme social.

      L’appel à contributions est ouvert sur le site [https:]] du 1er septembre 2023 au 20 novembre 2023 pour des communications orales individuelles, des sessions thématiques (groupe de communications individuelles), des posters et des ateliers sur les possibilités d’intégrer une démonstration technique d’analyse associées à l’histoire de la cartographie. La langue officielle de la conférence sera l’anglais, et toutes les présentations devront être faites dans cette langue (il n’y aura pas de traduction simultanée). Toute présentation (communication orale, poster ou atelier) implique que la personne responsable vienne à Lyon pour la faire en présentiel.

      La 30e édition de l'ICHC encourage particulièrement des présentations sur les thèmes suivants :

      • Cartographie des déplacements, voyages et rencontres en cartographie.

      Englobe la production de cartes pour aider les voyageurs et les touristes à atteindre leurs objectifs, à organiser l'hébergement et le transport, et la manière dont les territoires sont mis en valeur.

      • Cartes et réseaux - Utilisation, échange et circulation des cartes

      Explore les interrelations entre les producteurs de cartes, en tenant compte de la diffusion de nouveaux champs d'intérêt, de nouvelles utilisations, de l'introduction de nouvelles techniques et des réseaux de partage.

      • Cartographie de la nature, des espaces sauvages et de l'agriculture

      Vise une nouvelle compréhension de la manière dont les espaces naturels, sauvages et agricoles ont été traités, y compris la végétation, les montagnes, les étendues d'eau, les productions agricoles, les environs des villes et les risques naturels.

      • Le développement de l'urbanisme et de la cartographie

      La planification implique ou suppose une connaissance précise de la réalité topographique, ce qui a conduit à des améliorations de la cartographie, tant au niveau des techniques de mesure que de la conceptualisation, et récemment à l'introduction de la cartographie numérique.

      • Nouvelles perspectives sur la transition numérique

      Étudie la manière dont la dématérialisation introduit de nouvelles problématiques : décomposition en couches vectorielles à assembler et organiser pour de nouveaux usages, nouveaux rapports entre données et expression graphique, big data, conservation (ou mise au rebut) des données historiques/anciennes et des cartes numériques.

      • Et tout autre aspect de l'histoire de la cartographie. 

      L’appel à communications propose 4 types d’interventions :

      • Communication orale : présentation de 15 à 20 minutes sur une recherche en cours
      • Posters : présentation dédiée à montrer une analyse de dispositifs visuels accompagnées de textes succincts 
      • Ateliers/Workshops : possibilités d’intégrer une démonstration technique des possibilités d’analyse associées à l’histoire de la cartographie
      • Session thématique : proposition d’une séance de communications orales (les résumés des différentes interventions doivent être communiqués au comité scientifique)

      Dates importantes : appel à communications/ateliers/posters - du 01/09/2023 au 20/11/2023

      Réponse du comité scientifique : janvier 2024

      Exposition organisée à la Bibliothèque Municipale de Lyon, dans le cadre des "Conférences Internationales d'Histoire de la Cartographie" (ICHC) 2024.

      Exposition organisée à la Bibliothèque Denis Diderot, dans le cadre des "Conférences Internationales d'Histoire de la Cartographie" (ICHC) 2024.


    • sur Contribution des pays du Bassin du Congo à la déforestation

      Publié: 6 September 2023, 1:50pm CEST par Françoise Bahoken

      A la suite du billet précédent sur les paysages forestiers intacts, on peut logiquement s’interroger sur la déforestation ces dernières années, sur la contribution des différents pays du Bassin du Congo.

      Pour ce faire, j’ai mobilisé les données disponibles dans le dernier rapport sur l’État des forêts (EDF) publié par le Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC), pour “présenter les écosystèmes forestiers d’Afrique centrale et leur environnement de gestion”. Ce rapport fait notamment état de données qui fournissent des mesures sur la déforestation réalisées de 2009 à 2020.

      M’étant fixée pour objectif de cartographie la répartition des pays du point de vue de la déforestation, j’ai réalisée une carte descriptive combinant le stock de surfaces déforestées (en hectares) et le taux illustrant la contribution en pourcentage de l’ensemble des pays concernés à la déforestation du Bassin du Congo, sur la période 2009-2020.

      En examinant les premiers résultats cartographiques obtenus, j’ai finalement réalisé deux cartes prenant en compte ou non la contribution du Cameroun, pour lequel les données n’étaient disponibles, dans les sources que j’ai consultées, que jusqu’en 2018 (carte 1).

      Carte 1. Profil des pays du Bassin du Congo en termes de déforestation de 2009 à 2018

      Si l’on étend la période de représentation à 2020, en conservant le Cameroun, la configuration des pays change de de manière importante (Carte 2), puisque le Cameroun qui avait la contribution la plus importante jusqu’en 2018, à plus de 35% voit, cède sa place, par simple permutation, au Gabon.

      Carte 1. Profil des pays du Bassin du Congo en termes de déforestation de 2009 à 2020

      Au delà du changement de position du Cameroun et du Gabon, ces deux cartes permettent aussi de montrer comment la présence de données manquantes ou lacunaires peut conduire à travestir la réalité et, surtout, à empêcher la mesure de la déforestation à l’œuvre depuis 2009 dans les pays du Bassin du Congo. Du coup, on aimerait bien savoir pourquoi les données sont manquantes pour le Cameroun…

      Billet lié :
      Que reste t-il de nos forêts ?

      Source :
      Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC), 2021, État des forêts, Rapport

       

      Françoise Bahoken

      Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.

      More Posts

    • sur [MUSCATE & THEIA] Production of Sentinel-2 L2A is late

      Publié: 5 September 2023, 6:19pm CEST par Olivier Hagolle

      Update on 25 september 2023 : we have no backlog left in Europe, and the system is catching up on the other regions of the world

      Update on 9 september 2023 : 25 days processed in a week over France ! We are catching up a bit

      CNES has bought and built a new HPC cluster, named T-Rex, that will soon replace the former one, HAL. T-Rex will drastically improve our processing capacity ! T-Rex started its operations this summer, but the transition is complex, as T-Rex reuses the most powerful nodes of HAL, needs a synchronisation of all the data sets (the data volumes to copy are huge), and of course, has a different OS version and a new scheduler. We have anticipated the changes in our systems, using a simulated environment to test our softwares, but, you know, simulations are not the reality.

      As a result, the production of MUSCATE (THEIA) is still running on HAL, but some of the best processors of HAL have been migrated to T-REX, reducing our production capacity. moreover, we have been asked to stop producing on week-ends, to allow a faster copy of the data from HAL to T-Rex.

      As a result, yet, we have not been able to catch-up the production that we had halted for a few weeks when the new version of CAMS was put in production, and for some sites, for instance, in France, we are late by one month. Please be assured that the teams are doing their best to catch it up.

    • sur QGIS rencontre AWS S3

      Publié: 4 September 2023, 10:50am CEST par Jacky Volpes

      Depuis QGIS 3.22 Bia?owie?a, il est possible de lier des documents externes (documents stockés sur des plateformes utilisant le protocole WebDAV, telles que Nextcloud, Pydio, etc.) à des données géographiques. Cette fonctionnalité permet d’introduire une composante de Gestion Électronique de Documents (GED) dans les SIG.

      La livraison de cette fonctionnalité auprès de la communauté QGIS s’est faite grâce au financement de la Métropole de Lille, et elle se voit aujourd’hui enrichie grâce à l’implication et au financement de la Métropole de Lyon qui utilise une infrastructure de GED basée sur le stockage d’objets dans le cloud, qu’elle souhaite pouvoir exploiter à travers son SIG.

      C’est un bel exemple de cercle vertueux où des utilisateurs mutualisent des financements afin d’enrichir les fonctionnalités de QGIS au bénéfice du plus grand nombre : les contributions se sont enchainées pour améliorer les jalons posés par d’autres utilisateurs.

      Amazon Simple Storage Service (AWS S3)

      Depuis QGIS 3.30 ‘s-Hertogenbosch, il est donc possible d’utiliser le type de stockage AWS S3 lors de la configuration du widget Pièce jointe, ainsi que le nouveau type d’authentification dédié :

      Nouveau type d’authentification AWS S3

      Notre article précédent présente un guide sur la configuration du formulaire de la couche géographique, afin de disposer d’une interface ergonomique permettant de visualiser les documents, et les envoyer sur le système de stockage directement via le formulaire de l’entité géographique.

      Aperçu d’un fichier joint

      Il suffit à présent de sélectionner AWS S3 comme type de stockage et d’authentification :

      Nouveau type de stockage AWS S3

      Stockage d’objet cloud compatible

      MinIO est un système de stockage d’objet cloud compatible AWS S3, opensource, et facilement mis en place via Docker par exemple, pour stocker des documents et y accéder via QGIS.

      A venir

      Nous cherchons à améliorer cette fonctionnalité pour les prochaines version de QGIS : nous aimerions par exemple :

      • ajouter de nouveaux types de stockage,
      • améliorer le rendu des photos dans les fonds de carte,
      • charger un projet directement à partir d’un stockage externe,
      • etc ! on peut imaginer de nombreux usages complémentaires. N’hésitez pas à nous faire part de vos besoins

      Si vous souhaitez contribuer ou simplement en savoir plus sur QGIS, n’hésitez pas à nous contacter à infos@oslandia.com et consulter notre proposition de support à QGIS.

    • sur Que reste t’il de nos forêts ?

      Publié: 4 September 2023, 7:45am CEST par Françoise Bahoken

      Le changement climatique, la chaleur suffocante et maintenant, la soudaine tombée du froid. Est-ce que cela pourrait être dû à la baisse du couvert végétal ? Je demande…

      A la faveur d’une collaboration en cours avec la FPAE, je suis sortie de ma zone de confort cet été pour essayer de prendre l’air, en m’intéressant aux forêts du Bassin du Congo ; le lien entre les très fortes températures et les épisodes de sécheresse que nous connaissons en Europe de l’ouest, le changement climatique et le lien avec le couvert végétal m’intéressant a priori.
      N’étant pas familière avec ces sujets liés aux paysages végétaux, je suis entrée dans le sujet en commençant par me promener au cœur de bases de données librement accessibles en ligne  – des bases de données que j’ai d’abord dû identifier. Je ne vais pas entrer dans trop de détail sur les données et les traitements réalisés, juste présenter quelques résultats cartographiques ci-après et probablement dans de prochains billets.

      Alors, pour commencer sur ce sujet des forêts, intéressons-nous aux forêts « encore intactes ». Cela tombe bien, un groupe de chercheurs à publié différents articles sur le sujet (voir notamment Potapov et al. 2017) qu’ils partagent sur www.intactforests.org, permettant alors de les caractériser et de les cartographier.

      Un « paysage forestiers intact (PFI) est une étendue ininterrompue d’écosystèmes naturels à l’intérieur de la forêt actuelle, sans aucun signe d’activité humaine détectée à distance et suffisamment vaste pour que toute la biodiversité autochtone, y compris les populations viables d’espèces à large répétition, puisse être maintenue.

      Pour les besoins d’évaluation globale, un PFI est défini [harmonisé au niveau mondial] comme un territoire formé d’écosystèmes forestiers et non forestiers très peu influencés par l’action anthropique, avec (i) une superficie d’au moins 500 km² (50 000 ha), (ii) une largeur minimale de 10 km (mesurée comme le diamètre d’un cercle englobant minimum le territoire concerné), et (iii) une largeur minimale de corridor/appendice de 2 km.

      Les zones présentant des traces de certains types d’influence humaine sont considérées comme perturbées ou fragmentées et ne peuvent donc être incluses dans le PIF ».
      Greenpeace, 2023 (trad. F. Bahoken),

      Une base de données disponible à plusieurs dates a également été construite sur ces PFI par un collectif de cartographes : l‘Impact Forest Landscape mapping team appartenant à Greenpeace, WRI, WCS, Département de Géographie de l’Univ. du Maryland, Transparent World et WWF (Russie),

      J’ai été très très surprise de voir l’état de l’extension forestière en 2020 (dernière date disponible), particulièrement en Afrique et dans le bassin du Congo. La carte réalisée est littéralement dramatique. Jugez-en par vous mêmes.

      Paysages forestiers « encore intacts » en 2020 dans le bassin du Congo

      La forêt a t-elle été réduite rapidement ? Quelle était son emprise en 2000, par exemple ?

      Paysages forestiers intacts en 2000 dans le bassin du Congo

      Ce n’est pas vraiment mieux qu’en 2000 et c’est le moins que l’on puisse dire. Pour mieux se rendre compte de l’étendue du désastre, j’ai superposé les deux cartes précédentes sur l’extension historique du couvert forestier

      Évolution du couvert forestier dans le bassin du Congo entre 2011 et 2020

      Références :

      – Potapov, P., Hansen, M. C., Laestadius L., Turubanova S., Yaroshenko A., Thies C., Smith W., Zhuravleva I., Komarova A., Minnemeyer S., Esipova E. “The last frontiers of wilderness: Tracking loss of intact forest landscapes from 2000 to 2013” Science Advances, 2017; 3:e1600821

      – Bases de données IFL mapping team Intact Forest Landscapes 2000/2013/2016/2020.

      www.intactforests.org

      Françoise Bahoken

      Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.

      More Posts

    • sur Les stations de ski fantômes : mythes et réalité d’un angle mort de la géographie du tourisme

      Publié: 3 September 2023, 10:41pm CEST par r.a.

      Par Pierre-Alexandre Metral
      Doctorant en géographe – Université Grenoble Alpes

      Pierre-Alexandre Metral qui réalise actuellement une thèse à l’UGA dans le cadre du Labex Innovations et Transitions Territoriales en Montagne (ITTEM) intitulée « La montagne désarmée, une analyse des trajectoires territoriales des stations de ski abandonnées » est intervenu le 18 avril 2023 à Chambéry dans le cadre d’un Café Géographie.

      En guise de préambule, l’intervenant est revenu sur ce « phénomène des stations de ski fermées qui revient de plus en plus fréquemment dans les médias à travers le mythe de la station de ski fantôme ». Selon lui, le terme de « station de ski fantôme » est une dénomination bien particulière qui fait éminemment référence à une activité ancienne qui viendrait marquer l’histoire d’un territoire vécu et qui s’ancrerait comme un traumatisme qui ne passe pas.

      Pour ce dernier, la station de ski fantôme renvoie à l’omniprésence des friches constituées d’un certain nombre de bâtiments et d’infrastructures délaissés, qui s’établissent comme des marqueurs de déprises sur les territoires, symbolisés par la rouille de ces installations. Des friches qu’il caractérise comme des espaces en « accès libre pour des pratiques contre culturelles ».

      A partir de ce cadrage, Pierre-Alexandre Metral propose la problématique suivante pour ce Café géo : Est-ce que le mythe de la station de ski fantôme est représentatif de la mise à l’arrêt des domaines skiables français ?

      1/ La « fin touristique » : normalité ou anomalie ?

      Pour l’intervenant, la vie de tout produit économique est marquée par l’idée de cycle de vie allant d’une introduction sur un marché jusqu’à son retrait. Pour transposer ce cycle de vie au cadre du tourisme, il évoque les travaux de Michel Chadefaud pour qui « le tourisme est un bien non durable […] marqué par une activation et une désactivation ». Pour illustrer ses propos, Pierre-Alexandre Metral projette la figure du cycle de vie d’un bien touristique.

      Fig 1 : cycle de vie des produits touristiques – Michel Chadefaud 1988

       

      A l’issue de la présentation de cette figure, le doctorant a proposé une série d’illustrations de proximité au public en présentant diverses « fins touristiques » du bassin chambérien. Il a notamment évoqué le cas de l’abandon du téléphérique du Mont Revard qui a fonctionné jusqu’à la fin de la décennie 1960 en lien avec l’activité thermale de la ville d’Aix-les-Bains.

      Fig 2 : La gare de départ en 2022 – P-A Metral

      2/ Pourquoi un domaine skiable ferme-t-il ?

      En réponse à cette interrogation, Pierre-Alexandre Metral évoque des conditions d’exploitation de plus en plus vulnérables :
      – Obsolescence des conditions d’exploitation liée au manque de neige
      – Obsolescence face à la concurrence entre petits et grands domaines skiables
      – Obsolescence du site d’implantation en raison d’accès routiers complexes
      – Obsolescence de l’équipement avec des coûts d’exploitation et de maintenance de plus en plus onéreux corrélé au vieillissement des installations
      – Obsolescence de certains modèles de développement en lien avec la disparition des classes de neige par exemple

      Concrètement, il lui est possible d’identifier 3 causes majeures de fermeture. En premier lieu et principalement, le motif économique avec des domaines skiables non rentables (ex : Pugmal dans les Pyrénées et ses 9,2 millions d’euros d’endettement). Vient ensuite l’épuisement des ressources humaines avec le départ en retraite d’exploitants privés sans transmission du capital touristique. Ce fut par exemple le cas dans le Jura où le petit téléski des Clochettes cessera son exploitation à la suite au décès de son fondateur et exploitant. Enfin, le cas des fermetures stratégiques liées à la mauvaise qualité des sites d’implantation et au redéploiement des activités sur de meilleures pentes. Pierre-Alexandre Metral évoque pour cela l’éphémère domaine de Supervallée à la Bresse (5 années d’exploitation), implanté sur un secteur pluvieux, qui deviendra suite à son déplacement en altitude la station de La Bresse, plus grand domaine skiable du massif vosgien.

      Fig 3 : stade de neige du Puigmal en 2020, P-A Metral

      3/ Quelle est la géo-histoire du phénomène de fermeture ?

      Cette troisième partie est l’occasion pour l’intervenant de mettre en avant l’absence d’inventaire des domaines fermés. Pour remédier à cet écueil, il s’est attaché dans le cadre de sa thèse à réaliser un inventaire exhaustif à partir de différentes sources qu’il présente au public : ouvrages et articles scientifiques anciens sur le ski, articles de presses locales, cartes topographiques, cartes postales et vues aériennes anciennes … Tout cela lui permettant « d’établir une base de données spatialisée des sites fermés en France. S’ensuit la présentation d’une animation cartographique qui présente les ouvertures et les fermetures de stations sur l’hexagone entre 1920 et 2022.

      Fig 4 : Carte de localisation des sites français fermés et actuellement actifs en 2022 – BD STATIONSFERMEES, P-A Metral, 2022

      A l’issue de cette animation Pierre-Alexandre Metral indique que ce phénomène de fermeture de stations touche tous les massifs montagneux en France (sauf la Corse) avec un épicentre dans les Alpes compte tenu de l’ampleur de ce dernier. Il présente également un taux de fermeture (rapport entre le nombre de sites fermés et actifs) tiré de ces travaux de thèse à hauteur de 31 %. Un taux apparaissant inégal en fonction des massifs de montagne : la moyenne montagne apparaissant en moyenne bien plus marquée par le phénomène de fermeture. Il termine son analyse statistique en cherchant à recontextualiser l’ampleur des fermetures en France : « les petits domaines skiables de basse ou moyenne montagne apparaissent donc les plus fragiles. Ils représentent au total 350 kilomètres de pistes en cumulé, soit une perte sèche de 3,34 % du domaine skiable français actuel ».

      4/ Les stations fantômes sont-elles réellement des stations ?

      Cette nouvelle interrogation proposée par Pierre-Alexandre Metral, lui permet de faire remarquer qu’un grand nombre de « stations fantômes » sont en réalité : des centres de ski (135/186) , soit des sites mono-spécialisés dans la pratique du ski, parfois rudimentaires, ne comptant uniquement les équipements essentiels à la pratique (parking + remontée mécanique) des stades de neige (43/186) auquel il faut ajouter la fonction de services touristiques in situ (location de ski, petite restauration…) et enfin de toutes petites stations touristiques (8/186) qui comptaient quelques lits marchands pour une offre de séjours. Il conclut ce quatrième temps en indiquant qu’en réalité les sites apparentés à de « petites stations touristiques » sont encore peu concernés par les mises à l’arrêt de leurs domaines skiables. Pour autant, la dynamique de ces 20 dernières années expose que ces sites tendent de plus en plus à être touchés par l’arrêt de l’offre de ski.

      5/ Une incarnation de la station fantôme : la friche touristique

      Ce cinquième temps proposé par le doctorant lui permet d’évoquer les pistes possibles de reconversion des appareils de remontées mécaniques définitivement mis à l’arrêt. Néanmoins, il avertit d’emblée le public que ces reconversions sont pour beaucoup illusoires : les réactivations des domaines skiables sont risquées, la mono-spécialisation des équipements fait que le réemploi du matériel pour des loisirs d’été est extrêmement rare, que le marché de l’occasion est devenu une niche impénétrable faute à un matériel vieillissant et totalement obsolète.

      Toujours en lien avec cette question de la friche touristique, l’intervenant aborde la question du démontage des appareils dont le coût est très élevé (entre 5000 et 20 000 € pour un téléski), avec bien souvent à la sortie des installations laissées en place et qui se détériorent faute de financements et parfois même à l’oubli des appareils le temps passant. Le « bilan comptable » du délaissement des appareils des sites fermés français est ainsi présenté : 92 appareils en friche en France en 2023 répartis en 3 catégories : 87 téléskis, 3 télésièges, 2 téléphériques. Si la majeure partie des appareils délaissés sont issus de fermetures récentes et qu’ils pourront éventuellement être réactivés, 30 appareils ont tout de même été abandonnés il y a plus de 20 ans ; les plus anciens depuis 1951.

      6/ Vers la fin des friches touristiques ?

      Cet avant-dernier point permet à Pierre-Alexandre Metral de revenir sur les initiatives nouvelles visant à accompagner le démontage et contenir le phénomène de délaissement. Au premier chef, les dispositions de la Loi Montagne II (2016) fixant notamment un échéancier dans le temps pour aboutir à un démontage. Le doctorant dans une posture plus critique pointe cependant ses limites, notamment la non-rétroactivité de ces dispositions faisant que les appareils d’ores et déjà délaissés ne sont pas concernés.

      Par la suite, les corps intermédiaires engagés dans le démantèlement sont présentés. D’une part, Mountain Wilderness, l’acteur historique du démontage des installations obsolètes qui depuis 2001) a opéré par la voie bénévole au retrait d’une vingtaine d’appareils. D’autre part, la chambre professionnelle des exploitants de domaines skiables (Domaines Skiables de France) est engagée à l’organisation du démontage de 3 appareils délaissés par ans avec le concours d’opérateurs régionaux encore actifs qui vont réaliser les travaux dans une logique de solidarité.

      Fig 5a et 5b : Le démantèlement des téléskis de Sainte-Eulalie (07) – P-A Metral, 2020

      7/ La reconversion des anciennes stations de ski

      Ce dernier temps proposé par l’intervenant est l’occasion de dresser des perspectives en matière de revivification des sites après la fermeture des domaines alpins. Il identifie ainsi un ensemble de trajectoires : le retour à l’état pré-touristique (alpages, forêt) et des activités agro-sylvo-pastorales. La reconversion des sites en bases de loisirs de montagne avec le développement d’activités organisées sur la saison d’été. Le réinvestissement des logements touristiques pour de l’habitat permanent, transformant ainsi les anciennes stations en hameaux de montagne. Enfin, Pierre-Alexandre Metral ne minore pas les pratiques récréatives réalisées en autonomie (ski de randonnée, vtt…), parfois aussi furtives, dissidentes et contre-culturelles (free party, street ski, street art…) qui dans une logique de réappropriation, redonnent de la vie et du sens aux anciens sites abandonnés.

      Conclusion :

      Pour Pierre-Alexandre Metral « le phénomène de fermeture est important en effectif avec 186 sites concernés », néanmoins la plupart sont de tailles insignifiantes, bien loin de l’image de la station fantôme évoquée en introduction. Ce mythe s’ancre en réalité sur « des cas sensationnels, très visuels et au final peu représentatifs du paysage réel des fermetures françaises ». Ces mises à l’arrêt illustrent, « plus que la fin du ski », la disparition d’un modèle de développement spécifique aujourd’hui presque disparu : les centres de ski. La carte du ski français se voit progressivement amputée des sites « de proximité », dédiés à l’apprentissage ; un ski de village, résolument social, où les tarifs pratiqués étaient aux antipodes des grands domaines alpins qui font la renommée du ski français.

      Il termine ce café géo par ces mots « la station fantôme c’est le temps de l’incertitude, l’enjeu demain c’est de pouvoir anticiper en amont des fermetures la question de la remise en état des sites et leurs éventuelles reconversions ».

      Par Yannis NACEF
      Professeur agrégé de Géographie
      Doctorant en Géographie – UMR 5204 EDYTEM – Université Savoie Mont Blanc – CNRS

    • sur L’épicerie du monde. La mondialisation par les produits alimentaires du XVIIIe siècle à nos jours

      Publié: 3 September 2023, 7:30pm CEST par r.a.

      Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre ont convié à l’écriture « d’une histoire du monde par les produits alimentaires » de très nombreux auteurs. Pas moins de 400 pages qui se dévorent à pleines dents. Vous ne serez pas surpris que le chapitre sur le vin soit confié à Jean-Robert Pitte et que Christian Grataloup vous invite à la consommation du thé et à la dégustation de la baguette de pain tandis que Philippe Pelletier vous propose sushi et saké. Emmanuelle Perez Tisserant offre le chili con carne et le guacamole. Sylvain Venayre nous sert des charcuteries et du ketchup, Pierre Singaravélou opte pour le whisky et le rhum. Une centaine de produits sont proposés, dans un inventaire à la Prévert, où chacun pourra tout à la fois s’instruire gaiement et se mettre l’eau à la bouche. A vous tous, gourmands ou gourmets, ils offrent un savoureux voyage dans la grande « épicerie du monde ». Vous terminerez avec une coupe de champagne proposée par Stéphane Le Bras.

      L’épicerie, magasin consacré aux produits alimentaires, se généralise au milieu du XVIIIe siècle. Mais le commerce des épices est bien plus ancien. En Angleterre la guilde des poivriers date de 1180 et l’épicerie est « magasin d’épices » avant de devenir boutique de produits alimentaires. La Révolution industrielle et la révolution des transports vont mondialiser les désirs identitaires, dont ceux liés à la gastronomie. Les expositions universelles apporteront à leur tour une mondialisation des offres. La baguette française, le roquefort et bien sûr les vins français doivent paraître sur les grandes tables, au XXe siècle.
      Qui ne connaît à présent le Christmas pudding, emblème de l’empire britannique, la pizza italienne, le saké japonais, la féta grecque ou le ceviche péruvien ! Mais êtes-vous sûrs de connaître la patrie du couscous, du houmous, de la vodka ?

      L‘accès aux produits alimentaires est vital pour les populations. Des guerres peuvent éclater ici ou là. Les historiens ont noté la destruction du thé britannique par les colons de Boston en 1773. Dans un contexte différent, la guerre entre l’Ukraine et la Russie (ou plus exactement l’invasion de l’Ukraine), enclenchée en février 2022, comporte un volet alimentaire : celui des céréales exportées par l’Ukraine mais à présent retenues par les navires russes. Cela va provoquer des crises alimentaires graves, deux milliards de personnes restant frappés de malnutrition.

      Les pratiques sociétales évoluent. Il n’y a pas si longtemps on pouvait rester plusieurs heures à table lors des repas dominicaux ; il y avait l’heure du thé en Angleterre, l’heure du raki en Turquie. Les femmes au foyer préparaient « avec amour » des plats appétissants. Mais la généralisation du travail féminin a conduit à la consommation de boîtes de conserves puis de plats surgelés. La publicité s’est chargée de vous faire acheter du Coca Cola dès 1916 !
      Au début du XXIe siècle, la restauration doit être rapide, autour d’une baraque à frites ou à hot-dogs, ou à hamburgers. Le fish and chips eut son heure de gloire, mais s’affirmer végétarien ou vegan, c’est « être tendance » dans les années 2020.

      Consommer tel ou tel produit pouvait être recommandé par le corps médical. Ainsi le whisky et le vin de Porto facilitaient la digestion ou bien soignaient la goutte. Mais aujourd’hui l’OMS nous met en garde en listant des produits cancérigènes ou favorisant l’obésité… On ne sait plus à quel saint se vouer… Rassurez-vous, les Appellations d’Origine Contrôlée (AOC) vont nous permettre non seulement de choisir les meilleurs produits mais aussi ceux qui bénéficient d’un contrôle sanitaire.

      Dans l’introduction de l’ouvrage, on peut lire une citation de Roland Barthes qui déclarait que la nourriture suscitait trois sortes de plaisir : celui de la convivialité, par le fait de partager le même plat ; celui de la réminiscence, qui nous fait retrouver les goûts de notre enfance ; et celui du nouveau, de l’insolite qui nous attire vers celles et ceux que nous ne connaissons pas encore.
      Un savoureux voyage à ne rater sous aucun prétexte.

       

      Maryse Verfaillie, août 2023

    • sur HR TIR DA IRL (High Resolution Thermal Infra-Red Directional Anisotropy In Real Life)

      Publié: 1 September 2023, 12:06pm CEST par Julien Michel

       =>

      Dans le cadre de la préparation de la mission Trishna, une question importante concerne la nécessité de corriger les effets directionnels dans les images, ainsi que la méthode à appliquer. Certains d’entre vous sont sans doute familiers de l’effet dit de « hotspot » dans le domaine réflectif, qui a été bien illustré sur notre blog. Dans le domaine de l’Infra-Rouge Thermique, les effets directionnels ne sont pas provoqués par une réflexion directe de la lumière du soleil, mais plutôt par un changement de proportion entre des éléments à l’ombre – donc plus froids – et des éléments au soleil – donc plus chauds – au sein du pixel. Un autre effet, connu sous le nom de gap fraction, est également relié au changement de proportion entre la fraction visible de sol nu et celle de végétation, qui ont des émissivités ou des températures bien différentes. Ces proportions changent continuellement avec les angles de vue du satellite, et quand ces angles sont parfaitement alignés avec les angles solaires, les éléments à l’ombre deviennent invisibles dans le pixel, ce qui cause une température observée plus élevée. Étant donné le champ de vue de +/-34° prévu pour Trishna, ce phénomène se produira régulièrement en fonction de la saison et de la localisation sur le globe.

      Il est important de noter que la température de surface (LST pour Land Surface Temperature) n’est pas stable dans le temps comme peut l’être la réflectance de surface (SR pour Surface Réflectance). En effet les facteurs d’évolution principaux de la température de surface sont la météo et le cycle quotidien du soleil. C’est pourquoi, si les effets directionnels dans le domaine Infra-Rouge sont bien modélisés dans des codes de transfert radiatif comme SCOPE ou DART, et parfois observés lors des campagnes terrains instrumentés, ils sont plutôt difficile à observer dans les données satellites réelles, en particulier dans la gamme des Hautes Résolutions (en dessous de 100 mètres). Au CESBIO, nous sommes parti à la chasse (ou plus exactement à la pêche) dans le grand lac des données publiques de télédétection, et – coup de bol – nous avons eu une touche. Vous pouvez trouver notre récit complet ici (ou dans le preprint sur HAL):

      Julien Michel, Olivier Hagolle, Simon J. Hook, Jean-Louis Roujean, Philippe Gamet, Quantifying Thermal Infra-Red directional anisotropy using Master and Landsat-8 simultaneous acquisitions, Remote Sensing of Environment, Volume 297, 2023, 113765, ISSN 0034-4257, [https:]] .

      En cherchant des acquisitions quasi-simultanées entre Landsat-8 et le capteur aéroporté avec un grand champ de vue MASTER de la NASA (avec l’aide précieuse du JPL),  nous avons pu observer la LST quasiment au même moment (à moins de 15 minutes d’intervalle), acquise sous deux angles de vue différents pour 9 scènes en Californie, dont 3 sont proches des conditions de hotspot, comme montré dans la figure ci-dessous (tracks (2), (8) et (12)) :

      Différence de température entre MASTER et Landsat-8, en fonction des angles de visée azimut et zénith  de MASTER. La couleur rouge (resp. bleue) signifie que MASTER est plus chaud (resp. plus froid) que Landsat-8. La position du soleil est marquée par une étoile orange.

      Nous avons observé des différences de LST jusqu’à 4.7K à l’intérieur du champ de vue prévu pur Trishna. En utilisant ces données pour estimer les paramètres de modèles de correction issus de la littérature, nous avons pu ramener cette erreur sous la barre des 2K dans tout les cas, même si nos expériences n’ont pas permis d’identifier le modèle le plus performant. La figure ci-dessous montre à quel point les différents modèles collent aux effets directionnels observés, quand leurs paramètres sont estimés à partir de toutes les observations.

      Estimation aux moindres-carrés des paramètres de cinq modèles directionnels à partir des différences de température observées. L’axe vertical représente le pourcentage de variation de la température entre Landsat (considéré comme Nadir) et MASTER. Dans cette figure, les paramètres conjointement sur l’ensemble des données. Les lignes verticales en pointillés bleus représentent le champ de vue de Trishna.

      Un autre constat intéressant concerne la sensibilité des effets directionnels à l’occupation du sol et au stades de croissance de la végétation. En théorie, les paramètres des modèles devraient dépendre de ces facteurs. En effet, le mélange entre parties à l’ombre et au soleil, ainsi qu’entre végétation et sol nu, devrait changer de manière plus importante pour les couverts végétaux intermédiaires. Cependant, nous avons essayé de corréler les différences de températures observées entre MASTER et Landsat-8 avec une combinaison des cartes d’occupation du sol fournies par Copernicus (Copernicus Global Land Service Maps) et du NDVI fourni par Landsat-8. Nous n’avons pas observé de changement significatif des tendances entre les différentes classes et stades végétatifs, comme le montre la figure ci-dessous. Ceci ne veut pas dire que l’occupation du sol et le stade de croissance de la végétation n’est pas important pour la correction des effets directionnels, mais plutôt que les sources de données disponibles pour ces variables sont sans doute trop imprécises pour être utilisées de cette manière.

      Moyenne ± écart-type des différences de température entre MASTER et Landsat-8, en fonction de l’angle de visée zénithal de MASTER, pour les classes principales ( >15% ) de chaque site.

      Même s’il reste beaucoup à faire pour intégrer la correction des effets directionnels dans les segments sols à venir, cette étude montre que sur un ensemble limité d’observations réelles (en Californie), les modèles paramétriques de la littérature avec un paramétrage statique peuvent être utilisés pour diminuer l’impact de ces effets. Cette étude plaide également pour des campagnes aériennes plus importantes dédiées à ce sujet (hors de la Californie), avec des survols simultanées de Landsat-8, afin de pouvoir qualifié et calibrer ces modèles avec un panel plus large de paysages et de conditions d’observations.

    • sur HR TIR DA IRL (High Resolution Thermal Infra-Red Directional Anisotropy In Real Life)

      Publié: 1 September 2023, 12:04pm CEST par Julien Michel
      => 

      In the frame of the preparation of the Trishna mission, one important question is : do we have to correct for directional effects, and how should we do it ? Some of you may be familiar with the so-called hotspot effect in the reflective domain, which is well illustrated on our blog. Well in Thermal Infra-Red domain, directional effects are not caused by direct reflection of the sun light, but rather by the change of proportion between shaded, cooler elements and sunlit, hotter elements within the pixel. Another effect, called gap fraction, also relates to a change in proportion between vegetation and ground seen in the pixel, since they have very different emissivities. Those proportions continuously change with the satellite viewing angles, and when the viewing angles of the satellite perfectly align with the sun angles, the shaded elements become invisible in the pixel, resulting in a higher observed temperature. Given the wide field of +/-34° of Trishna sensor, this will be occuring quite often depending on the season and the location.

      It is noteworthy that the Land Surface Temperature (LST) is not as stable in time as Land Surface Reflectance (SR), since temperature is mainly driven by meteorological forcing and daily sun cycle. Therefore, if directional effects in TIR domain are well modeled by radiative transfer codes such as SCOPE or DART, and sometimes captured by instrumented field studies, they are quite hard to observe in real satellite data, especially in the High Resolution range (below 100 meter). At CESBIO, we went on a hunt (well actually, more a fishing party) in the wide lake of publicily available remote sensing data, and – luckily – we got a catch. You can read the full story here (or the preprint on HAL):

      Julien Michel, Olivier Hagolle, Simon J. Hook, Jean-Louis Roujean, Philippe Gamet, Quantifying Thermal Infra-Red directional anisotropy using Master and Landsat-8 simultaneous acquisitions, Remote Sensing of Environment, Volume 297, 2023, 113765, ISSN 0034-4257, [https:]

      By leveraging the MASTER airborne wide field of view sensor from NASA (with the kind support from JPL) and Landsat-8 near simultaneous acquisitions, we were able to observe the LST almost simultaneoulsy (less than 15 minutes appart) acquired under different viewing angles, for 9 scenes in California, 3 of which are close to hotspot conditions, as can be seen in the figure below (tracks (2), (8) and (12)).

      Differences in temperature between MASTER and Landsat-8, depending on MASTER azimuth and zenith viewing angles. Red (resp. blue) mean MASTER is hotter (resp. cooler) than Landsat-8. The sun position marked by an orange star.

       

      We observed a LST difference of up to 4.7K within the future viewing angle of Trishna. By fitting parametric models from the litterature, we were able to reduce this error below 2K in all cases, though our experiments did not allow to determine which model should be preferabily used. The figure below shows how well the different models fitted the directional effects, when fitted on all tracks at once.

      Least-Square fitting of five TIR directional models on SBT differences. Vertical axis represent the percentage of variation of SBT between Landsat-8 (considered as Nadir) and MASTER. In this figure, each model is jointly fitted on all tracks.Blue dashed vertical lines indicate Trishna field of view.

      Another interesting outcome of this study is the sensitivity to land cover and vegetation growing stage. In theory, model parameters should be driven by those factors. Indeed, the mix between shadow/sunlit and vegetation/bare soil should change more dramatically with intermediate vegetation covers. However, when we tried to relate the difference between MASTER and Landsat-8 observed temperature to a combination between a landcover class from Copernicus (Global Land Service maps)  and NDVI stratas from Landsat-8 for the growing stage, we did not observe significant trends: all classes behave alike, as shown in the figure below. From this experiment we should not conclude that land-cover and vegetation growth stage is not important for directional effects mitigation, but rather that current available sources of land-cover are probably too coarse and imprecise to be used for the correction of directional effects.

      Mean ± standard-deviation of unbiased SBT difference with repect to MASTER signed view zenith angle for the major land-cover classes (> 15%) of each track.

      While there is still a lot to do to get operational directional effects corrections in up-coming ground segments, this study shows that on a limited set of real life scenes (from California), parametric models from the litterature with a fixed set of parameter can be used to mitigate the impact of those effects. It also advocates for larger dedicated airborne campaigns (outside of California) with simulatenous flight with Landsat-8, so as to qualify and calibrate those models on a wider range of landscape and conditions.

    • sur Rechercher du texte sur les cartes de la collection David Rumsey

      Publié: 31 August 2023, 12:42pm CEST


      Mis en place en août 2023, le nouvel outil Text-on-Maps permet de rechercher du texte par reconnaissance de caractères sur les cartes de la collection David Rumsey (au total 100 millions de mots indexés sur 57 000 cartes). Jusque là, on ne pouvait interroger que les données et métadonnées du catalogue. Désormais il est possible de chercher des cartes en fonction du texte qu'elles contiennent. Qu'il s'agisse des noms de lieux, de rues, de monuments, de rivières, etc..., les cartes anciennes constituent une source inestimable d'informations historiques et géographiques. La reconnaissance automatique de caractères (OCR) permet d'identifier et d'extraire ces éléments, donnant la possibilité d'étudier et d'analyser l'évolution des paysages, de l'occupation du sol, de l'urbanisme ou des changements géographiques. Une fois le mot saisi et les résultats affichés, il suffit de cliquer sur les étiquettes pour accéder aux cartes correspondantes.

      Résultats de recherche avec le mot "Reunion" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection


      Il n'est pour l'instant pas possible de rechercher des mots dans des alphabets non latins, mais l'équipe du site travaille à améliorer les performances de l'outil de machine learning mapKurator afin qu'il soit progressivement utilisable dans toutes les langues. Les recherches ne sont pas sensibles à la casse et ne peuvent pas non plus accepter les expressions. Les recherches multi-mots sont toutefois possibles lorsque les mots adjacents se trouvent à une distance de moins de deux caractères par rapport aux deux points les plus éloignés du polygone de délimitation. On peut par exemple repérer les cartes qui utilisent les deux noms "Réunion" et "Bourbon". L'ordre des mots, les différences de graphie et le fait qu'ils soient indiqués (ou non) entre parenthèses apportent des informations intéressantes (pour savoir par exemple combien de temps le nom de Bourbon a été conservé sur les cartes).

      Résultats de recherche avec les mots "Reunion" et "Bourbon" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection

      La qualité des résultats varie en fonction des couleurs du fond, des polices de caractères, de la technique d'impression, de la langue, de l'état de conservation de ces cartes anciennes. La graphie d'un même nom a pu également évoluer. Il peut être intéressant par exemple de chercher comment on écrivait et représentait l'Équateur. On peut utiliser Text-on-Maps aussi pour trouver des points d'intérêt, par exemple une mine d'or, un phare, un moulin, une église, un bureau de poste, etc...

      Résultats de recherche avec le mot "Equator" (507 occurrences) - Source : David Rumsey Collection

      Les utilisateurs de la collection David Rumsey sont invités à corriger les erreurs éventuelles en proposant une meilleure transcription et/ou à un cadre de délimitation plus précis. Il arrive que certaines cartes portent des noms légendaires ou renvoient à des lieux imaginaires, comme par exemple les fameux Monts de Kong en Afrique... qui n'ont j'amais existé ! On peut chercher des lieux mythiques, par exemple l'Eldorado, l'Atlantide, l'Enfer, le Paradis, etc... 

      Résultats de recherche avec le mot "Kong" (3 133 occurrences) - source : David Rumsey Collection

      Il est possible retrouver des cartogrammes et des graphiques contenus dans des Atlas anciens en saisissant par exemple le terme "data"

      Résultats de recherche avec le mot "data" (3 133 occurrences) - source : David Rumsey Collection


      Si vous souhaitez affiner les résultats de votre requête avec des filtres basés sur les données du catalogue, vous devez utiliser les fonctionnalités de la recherche avancée. Consultez l'aide détaillée de Text-on-Maps pour obtenir des descriptions complètes sur l'utilisation de cette nouvelle fonctionnalité intéressante.

      MapKurator est un outil de machine learning développé par le Knowledge Computing Lab de l'Université du Minnesota pour traiter un grand nombre d'images de cartes historiques numérisées. Les sorties incluent les étiquettes de texte, les polygones de délimitation des étiquettes, les étiquettes après correction post-OCR et un identifiant de géo-entité OpenStreetMap.

      The mapKurator System : A Complete Pipeline for Extracting and Linking Text from Historical Maps :
      [https:]]

      Pour accéder à mapKurator sur Github :
      [https:]]


      Pour compléter

      Google Lens, intégré au moteur Google Image, permet également de reconnaître des noms sur une image ou sur une carte, en important le fichier ou en saisissant simplement son URL. Ce qui permet de récupérer de nombreux toponymes et éventuellement de les traduire en français. 

      Détection automatique de texte sur des images ou des cartes avec Google Lens

      Qu'il s'agisse du moteur interne du site David Rumsey ou du moteur de recherche sur Internet Google Lens, ces outils de reconnaissance de caractères à partir d'images numérisées viennent considérablement enrichir les possibilités de recherche, de sélection et d'analyse en utilisant les nomenclatures que l'on peut trouver sur les cartes. La carte, on l'oublie souvent, c'est du texte aussi bien que de l'image !

      « De la reconnaissance de caractères au panoptisme historique en toponymie et cartographie ? Questions et premiers enseignements d’une évolution qui vient » (Géographies linguistiques).

      Interview de D. Rumsey
      "Les cartes dépassent les frontières de l’art et de la technologie. La construction de ma base de données en ligne de 125 000 cartes est devenue une œuvre d’art en soi : un collage d’éléments visuels reliés par des chemins menant à des lieux inattendus" [https:]]

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) September 18, 2023

      Articles connexes

      Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques
      Les nouvelles perspectives offertes par la cartographie des odonoymes et autres toponymes
      Une carte des suffixes les plus fréquents par région des noms de villes françaises

      Les monts de Kong en Afrique : une légende cartographique qui a duré près d'un siècle !

      La Lémurie : le mythe d'un continent englouti. La cartographie entre science et imaginaire
      L'histoire de La Réunion par les cartes

      L'histoire par les cartes : 18 globes interactifs ajoutés à la collection David Rumsey

      Annoter et partager des images et des cartes numériques en haute résolution en utilisant des outils IIIF

      Des cadres qui parlent : les cartouches sur les premières cartes modernes

      Comment géoréférencer une carte disponible dans Gallica ?


    • sur Séminaire, octobre 2022

      Publié: 31 August 2023, 10:13am CEST par admin

      Brainstorming, ateliers de travail, balade en fat bike sur la plage…

      L’air marin a permis aux collaborateurs de faire émerger de nouvelles idées qui confirment la vision commune des deux entreprises.

      Retour en images sur le séminaire organisé pour les équipes de GEOFIT GROUP et de NEOGEO.

       

    • sur Atelier avec le SMEAG

      Publié: 31 August 2023, 10:13am CEST par admin

      En janvier dernier s’est déroulé un atelier avec les équipes du SMEAG – Syndicat Mixte d’Études et d’Aménagement de la Garonne.

      L’objectif était de présenter la maquette réalisée dans le cadre de la refonte de leur site internet. Le résultat a été très ???????, les personnes présentes ont approuvées le parcours utilisateur et le design associé.

      Nos équipes de production travaillent désormais sur la ????????????? et le ?????????????? du site.

       

    • sur OneGeo Suite, interview GIP ATGERI

      Publié: 31 August 2023, 10:09am CEST par admin

      Lors des Geo Data Days 2022, nous avons eu l’occasion d’interviewer AnneSAGOT Responsable du Pôle PIGMA, et Emeric PROUTEAU, Référent technique, à propos de la mise en place d’une nouvelle plateforme de données en Nouvelle-Aquitaine.

      Ce projet, porté par nos équipes et le GIP ATGeRi, s’est passé «?????? ??? ??? ????????? », malgré les contraintes et imprévus que l’on vous laisse découvrir…

       

    • sur L’Open Source

      Publié: 31 August 2023, 10:08am CEST par admin

      Chez Neogeo, nous marchons à l’Open Source ! Mais qu’est ce que l’Open Source ?
      En quelques slides, découvrez l’un de nos domaines d’expertise.

      Voir l’article

       

    • sur Deviner la Tchéquie

      Publié: 31 August 2023, 10:07am CEST par Françoise Bahoken

      Préambule : Ce travail s’inscrit dans un axe de recherche du projet Tribute to Tobler – TTT portant sur l’application des méthodes d’algèbre linéaire à l’analyse des matrices origine-destination dans un objectif de cartographie thématique.
      Ce billet contextualise, commente et présente après en français (après une traduction libre) le Notebook Guessing Czechoslovakia [accéder] réalisé par Philippe Rivière (Visions Carto) pour le #30DayMapChallenge de 2021 : Day22-Boundaries.

      Contexte de la recherche :

      L’objectif dans lequel s’inscrit ce travail consiste à examiner – suite à une demande de Waldo Tobler lui-même – les conditions théoriques et méthodologiques du transfert des méthodes de l’algèbre linéaire, des valeurs propres et autres décompositions spectrales à l’analyse cartographique des interactions territoriales.

      Deux objectifs pour l’usage de l’algèbre linéaire pour cartographier des interactions spatiales/territoriales sont définis  :

      • Le premier vise à simplifier la matrice origine-destination à représenter de manière à ce que la carte des interactions territoriales représentées entre des entités ne subisse pas d’effet spaghetti.

      Tobler avait lui-même déjà commencé à examiner ce premier objectif, en reprenant l’un des papiers qu’il considérait comme précurseur de ce transfert, l’article de Peter Gould (1967), On the Geographical Interpretation of Eigenvalues, Transactions of the Institute of British Geographers, 42, p. 53-86. Vu l’intérêt de cet article, Laurent Beauguitte et moi-même l’avons traduit en français dans le cadre du groupe fmr (flux, matrices, réseaux) [Voir la présentation]. La version française et commentée par nos soins de ce texte de Peter Gould est disponible dans la collection HAL du groupe fmr : Sur l’interprétation géographique des valeurs propres.

      Tobler a mobilisé pour cela les données de flux de dollars construites par S. Pi pour examiner cette méthode et proposer un ensemble de cartes de flux.

      Les méthodes de décomposition spectrale utilisées en algèbre linéaire nous étant assez difficiles à comprendre au premier abord, nous avions des doutes quant à l’intérêt de ce transfert, s’il était effectivement pertinent sur le plan thématique de les utiliser pour cartographier des migrations par exemple.

      L’investigation menée sur le premier objectif a ainsi conduit à reproduire la méthode sur le cas américain dans le cadre de TTT, et plusieurs collègues s’y sont attelés.

      • Le second objectif consiste à révéler des partitions territoriales issues d’une régionalisation/clustering par des flux, c’est-à-dire de mettre en évidence des régions définies par un ensemble de flux observés entre des entités géographiques de niveau inférieur qui échangent plus entres elles, parce qu’elles appartiennent à une même région, qu’avec des entités de même niveau/échelle géographique mais qui appartiennent à une autre région.

      C’est ce second objectif qui est examiné ici. 

      A la recherche d’anciennes partitions territoriales

      Pour investiguer sur la proposition de Tobler, j’avais décidé de la mettre en œuvre sur les données de flux inter districts de l’ex-Tchécoslovaquie (1990). La raison était simple : je connaissais assez bien cette matrice pour l’avoir longuement manipulée dans la première partie de ma thèse et il (me) serait probablement plus facile de (me) (géo)visualiser les résultats obtenus pour évaluer la méthode en première instance, plutôt que d’essayer de comprendre d’emblée les systèmes d’équations sous-jacents. La cartographie servant ici à comprendre les résultats de travaux en cours ou exploratoires comme ceux présentés ici.

      L’hypothèse examinée ici est donc de savoir s’il est possible (avec cette méthode qui permettait de partitionner l’espace à partir de valeurs de flux) de retrouver d’anciennes partitions territoriales antérieures à l’ex-Tchécoslovaquie de 1990, en l’occurrence d’anciennes républiques ou d’anciennes régions. La validation de cette hypothèse pourrait alors faire apparaître la méthode comme potentiellement complémentaire à celles plus traditionnelles en SHS de modélisation des interactions qui s’attachaient à mettre en évidence le rôle des frontières en termes d’ajustement des valeurs de flux (voir notamment les travaux de Nadine Cattan, de Claude Grasland et  d’Athanase Bopda sur le sujet).

      [Le texte qui suit à été rédigé en anglais par Philippe Rivière, mes ajouts ou commentaires à la traduction sont placés entre crochets].

      Ce jeu de données – fourni par Françoise Bahoken dans le cadre du projet Tribute to Tobler représente le mouvement des personnes entre les 114 districts de l'(ex-)Tchécoslovaquie. Il s’agit d’une matrice origine/destination, où le CODEi est un identifiant du district d’origine, le CODEj un identifiant du district de destination, et Fij le flux (nombre de personnes qui se sont déplacées) de i à j au cours de l’année 1990.

       

       

       

       

       

       

       

      Source : Pohyb Obyvatelstva, 1990.
      Ces données ont été préparées par Claude Grasland.

      [L’intérêt d’utiliser ces données tient à ce qu’elles représentent un cas d’école pour examiner le rôle des frontière dans l’ajustement des interactions spatiales et/ou dans la différenciation des différentes régions et districts. La répartition géographique de ces districts (okrej) qui date de 1961 signe en effet l’évolution des frontières historiques de l’ex-Tchécoslovaquie de 1990 : les trois anciennes républiques Tchèque, Morave et Slovaque) elles-mêmes subdivisées en dix régions (kraj) au cours du temps sont visibles sur la partition territoriale de 1990.]

      Question : Ces informations sont-elles suffisantes pour réaliser une carte [de flux] de la Tchécoslovaquie ?

      Parmi les nombreuses méthodes possibles – en suivant, encore une fois, une suggestion de Waldo Tobler – nous pouvons essayer d’utiliser une méthode de réduction de dimension de la matrice. Dans ce cas, nous allons appliquer la méthode UMAP, de Leland McInnes, aisément disponible en JavaScript et empaquetée par René Cutura dans DruidJS.
      La matrice brute est passée dans UMAP ; les résultats obtenus correspondent à des positions XY dans un espace virtuel.

      – Version interactive –

      Voici ma carte ! OK … mais vous auriez raison de me poser la question suivante : est-ce que cela ressemble vraiment à la Tchécoslovaquie ? Eh bien, voici un tableau de données complémentaires qui identifie les régions/républiques historiques de chacun des districts : la variable “rep” contient C/S pour Tchéquie/Slovaquie, et “his” contient B/M/S pour Bohème/Moravie/Slovaquie.

      Nous pouvons alors colorer les districts, sur la carte issue de UMAP, en fonction de ces deux variables :

      Carte des deux anciennes républiques Tchèque et Slovaque

      Carte des trois anciennes républiques : Tchéquie, Moravie et Slovaquie
      UMAP version 1

      Une erreur évidente est que la carte n’est pas [projetée dans un espace géographique et ni] correctement orientée (la Slovaquie, en rouge, est au sud-est.). À part cela, c’est plutôt bien fait !
      [La méthode UMAP permet bien de retrouver le découpage historique en trois républiques de l’ex-Tchécoslovaquie, ce qui valide l’hypothèse de départ. Yes!].

      Carte des trois anciennes républiques : Tchéquie, Moravie et Slovaquie
      – UMAP version 2 –

      Il est possible que les trois républiques historiques puissent facilement être identifiées à partir de ces seules données de migrations résidentielles avec un simple algorithme de regroupement (CK-means), appliqué à l’UMAP unidimensionnel de la matrice, [pour retrouver d’anciennes partitions].

      Carte des trois anciennes républiques : Tchéquie, Moravie et Slovaquie
      – variante clustering K-means –

      La méthode fonctionne également !

      Enfin, nous devons confronter les coordonnées obtenues aux positions réelles des districts sur le terrain. Pour cela, nous allons simplement colorer les districts en fonction du clustering unidimensionnel UMAP, [en les projetant dans l’espace géographique muni des frontières des deux/trois républiques historiques].

      Carte des trois anciennes républiques : Tchéquie, Moravie et Slovaquie
      – variante UMAP géolocalisée –

      D’accord, [en y regardant de plus près], nous avons un peu de confusion, mais dans l’ensemble, ce n’est pas si mal ! L’utilisation d’une mesure de distance plus appropriée (comme la distance cosinus), le regroupement de l’UMAP dans des dimensions plus élevées, avec une méthode de clustering plus intéressante que CKmeans, pourrait nous aider à résoudre ce problème… mais ce sera pour un autre Notebook.

      [Autres variantes présentées dans le notebook, mais non satisfaisantes]

      Voir aussi :
      TTT dans Neocarto

      Billets liés à TTT

      La collection TTT des travaux en français de et après Tobler : hal.archives-ouvertes.fr/TTT/
      L’espace de travail collaboratif de TTT : ./tributetotobler/

       

      Françoise Bahoken

      Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.

      More Posts

    • sur Les dernières nouveautés Giro3D

      Publié: 28 August 2023, 2:57pm CEST par Sébastien Guimmara

      Dans un précédent article, nous vous présentions les dernières évolutions et la roadmap de Giro3D. Dans cet article, nous vous présentons les dernières nouveautés du projet.

      Quoi de neuf dans Giro3D ?

      La dernière version de Giro3D  ajoute de nombreuses fonctionnalités, améliorations et correctifs. Voici un aperçu des principales additions.

      Effets de nuages de points (? Essayer en ligne) Un élément important de la roadmap concerne l’amélioration du rendu des nuages de points. L’ajout d’effets comme l’Eye Dome Lighting (EDL) et inpainting améliore grandement la lisibilité et l’aspect visuel des nuages de points. Ces effets font désormais partie du coeur de Giro3D et peuvent être activés à la demande au runtime. Eye dome lighting on a point cloud

      Eye dome lighting sur un nuage de points

      Reprojection des couches images (? Essayer en ligne) L’entité Map  peut désormais contenir des couches  dont la projection diffère de celle de la scène. Dans ce cas, les images produites par les couches sont automatiquement reprojetées pour correspondre au système de coordonnées de la scène. C’est particulièrement utile dans le cas où vous ne pouvez pas changer le système de coordonnées de la scène, (par exemple si la scène contient d’autres entités non reprojetables), ou pour mélanger des couches de fournisseurs différents (et de projections différentes). Nouvelle entité: FeatureCollection (?Essayer en ligne) FeatureCollection permet d’afficher des données vectorielles directement sous forme 3D, sans passer par un drapage sur la Map. Les types de vecteurs supportés sont : points, polylignes et (multi-)polygones. Nous travaillons actuellement au support des polygones extrudés pour l’affichage de bâtiments en 3D.

      2 couches WFS (arrêts de bus et lignes de bus)  affichés sous forme de meshes 3D.

      Support des plans de coupes (? Essayer en ligne) Les entités supportent désormais nativement les plans de coupes (clipping planes) de three.js. Vous pouvez activer les plans de coupe pour la scène entière, ou bien par entité, grâce à la nouvelle propriété clippingPlanes. Un nombre illimité de plans de coupes peuvent être ajoutés, par exemple pour définir un volume.

      A box volume made of 6 clipping planes

      Côté technique Migration vers TypeScript

      La codebase de Giro3D migre vers TypeScript pour une meilleure gestion de la complexité du projet et réduire les erreurs de typages qui représentent une part importante de bugs dans les librairies web.

      TypeScript offre de nombreux avantages, comme la migration progressive: pas besoin de migrer tous les fichiers d’un coup, il est possible de mélanger Javascript et Typescript dans le même projet sans problème. Cela nous permet de cibler en priorité les fichiers et modules critiques, tels que ceux qui exposent une API.

      Les paquets publiés par Giro3D sur npm.js ne changent pas de contenu: ils resent en Javascript (accompagnés de déclaration de type). De fait, aucun changement n’est nécessaire du côté des utilisateurs de Giro3D et cette migration devrait être transparente.

      Une meilleure intégration three.js Giro3D est construit sur le moteur three.js. Notre objectif est une intégration maximale du moteur, afin de bénéficier automatiquement des fonctionnalités de three.js (comme les plans de coupe). Nous souhaitons également laisser les utilisateurs modifier ou adapter Giro3D en accédant directement au moteur sous-jacent et à la scène. Concrètement, cela signifie que les shaders et materials spécifiques à Giro3D sont maintenant bien mieux intégrés aux mécanismes de three.js afin de bénéficier autant que possible des fonctionnalités three.js et éviter la duplication de code. Nouveau document de gouvernance

      La gouvernance de Giro3D est désormais formalisée via un document et une page dédiée. Notre objectif est d’être aussi inclusif que possible et d’accueillir toutes sortes de contributeurs.

    • sur Le pointillisme dans l’art pictural et cartographique

      Publié: 28 August 2023, 1:23pm CEST par Françoise Bahoken

      Saviez-vous que le motif en « semis de points » caractérise à la fois le pointillisme, un mouvement pictural néo-impressionniste et un type de carte statistique, la carte par (densités de) points ? Moi je ne ne le savais pas, avant de me plonger pendant le premier confinement, dans les méthodes de cartographie par points avec Nicolas Lambert.

      Il est en effet passionnant de noter la proximité qu’il peut y avoir entre le rendu du motif formé de points mis en œuvre dans différents arts graphiques, en l’occurrence picturaux et cartographiques depuis le début du XXème siècle. Le tableau néo impressionniste et la carte par densités de points peuvent en effet être similaires, toutes proportions gardées, dans leur rendu mais aussi dans les méthodes mobilisées et dans la justification de leur usage qui conduisent, dans les deux cas, à des abstractions graphiques de la réalité sous la forme de points, ailleurs ce serait de lignes, comme le souligne Wassily Kandinsky (1923), pour asseoir une posture technique, scientifique.

      Le point, dans l’œuvre peinte et cartographiée

      L’usage pictural du point s’inscrit dans le pointillisme, un mouvement néo-impressionniste introduit avec le tableau du peintre Seurat (1859-1891) intitulé « Un dimanche à la Grande Jatte en 1886 ».

      Un dimanche à la Grande Jatte en 1886 (Seurat, 1886)

      Source : Google Art Project/Wikipedia, voir.

      Le pointillisme est définit par le Larousse, comme un « […] mouvement dont les adeptes eurent en commun une technique fondée sur la division systématique du ton », c’est en ce sens qu’il s’apparente au processus de cartographie par densités de points qui est fondé sur une division systématique de la quantité représentée, qu’elle soit teintée ou non.

      Le pointillisme, tel que mobilisé initialement dans la peinture et dans la cartographie par densités de points est une méthode mise au point pour assurer leur caractère scientifique. Pour la cartographie, il s’agissait de représenter des données statistiques sur la démographie (quantités discrètes de populations).

      La volonté de remédier aux effets de flou dans la peinture impressionniste rappelle en effet celle du « refus » d’une vision agrégée de la population humaine, c’est-à-dire d’une représentation de la distribution de la  population au sein de mailles symbolisant des zones administratives.

      Aparté. Le terme « refus » ci-dessus est à prendre avec des pincettes, un autre terme conviendrait peut-être mieux, mais lequel ?. Ce refus d’une présentation agrégée de données de populations m’évoque un refus similaire appliqué cette fois aux lignes : le « problème de la flèche », qui correspond au « refus » de la cartographie de migrations humaines sous une forme agrégée…

      Aux rendus des œuvres impressionnistes plus classiques considérés comme brumeux par les spécialistes peuvent ainsi être associés ceux des signes proportionnels et des aplats opaques typiques des cartes choroplèthes ; ces deux procédés étant les modes de représentation privilégiés des quantités agrégées de population, la cartographie par points ayant eu du mal à s’imposer comme l’explique Gilles Palsky (1984).

       

      La carte en densité de points (Montizon, 1830)

      La cartographie par points est une grande famille de carte statistique qui mobilise le point en implantation spatiale graphique et/ou géométrique/géographique pt(X,Y), pour représenter des quantités absolues ou discrètes. Si le point peut être mobilisé en cartographie selon différentes modalités, l’une d’entre elles correspond à la « carte en densités de points », une méthode de représentation introduite vers 1830 par Armand Joseph Frère de Montizon (1790-1859), pour représenter la répartition de la population française à l’échelle des départements.

      Carte philosophique de la population de la France (Montizon, 1830)

      Le motif perçu sur la carte de Montizon, comme sur le tableau de Seurat, est un semis de points présentant des densités de points variables selon les zones.

      Sur la carte, le nombre de points représentés par zone est fonction d’une relation d’équivalence individus-points, de type un-à-plusieurs (1-à-n). Dit autrement, un point sur la carte correspond à un ou plusieurs individus, en l’occurrence à une ou plusieurs personnes recensées dans les départements de l’époque. Sur la carte de Montizon, un point symbolise dix mille personnes, deux points correspondent à vint mille personnes et ainsi de suite. 

      Toujours sur la carte de Montizon, le placement des points ne correspond pas à un ordre particulier, dans cette version historique de la méthode. Sur la carte ci-dessous (déjà présentée ici), la répartition de la population mondiale s’appuie sur un point-équivalent 3 millions de personnes par défaut, une valeur qu’il vous est possible de paramétrer dans Observable.

      Carte en densités de points de la population du monde (Lambert, 2021)

      Dans la version historique de la méthode, l’ensemble des points d’une zone y est entièrement inclus (l’appartenance d’un point à une zone étant exclusive).

      A noter qu’il est aujourd’hui possible avec Bertin.JS (fonction dotdensity) d’autoriser les débordements des points d’une zone sur une autre zone, comme illustré sur la carte suivante.

      Carte en densités de points de la population américaine (Lambert, 2022)

      • sans débordements

      • avec débordements

      La carte en densité de points colorés (Jenks, 1953)

      Plusieurs décennies après cette première initiative de Montizon, Georges Frederick Jenks (1916-1996), un célèbre cartographe américain (bien connu pour ses innovations en cartographie statistique parmi lesquelles la méthode de seuillage naturel des données continues fondée sur la variance [voir]), mobilise la cartographie par densité de points pour représenter des quantités discrètes et typées/catégorielles.

      Pour cela, Jenks va s’inspirer du pointillisme, qu’il érige d’ailleurs comme méthode cartographique dans un article publié en 1953, et, entreprend de l’appliquer pour cartographier la répartition des récoltes de 1949 aux États-Unis. Il justifie ce choix par le besoin de disposer d’une « une présentation plus réaliste de la distribution des cultures » que celles précédemment cartographiées par Marshner (1950).

      Jenks affirme que les éléments clés de la conception de sa carte sont le choix des couleurs puis l’arbitrage entre la taille et la valeur du point à représenter et cela, en fonction de l’extension des surfaces cultivées.

      « Les couleurs ont été attribuées en tenant compte des éléments suivants :
      1. Les couleurs doivent rappeler au lecteur de la carte la culture qu’elles représentent.
      2. Les cultures de grande valeur et de petite superficie, telles que le tabac ou les camions, doivent être colorées plus intensément que les cultures plus étendues et plus vastes.
      Les cultures de grande valeur et de faible superficie, telles que le tabac ou les camions, doivent être colorées plus intensément que les cultures plus étendues et cultivées à grande échelle.
      3. Les cultures mineures sélectionnées, telles que les arachides ou le soja, qui tendent à modifier le caractère des cultures cultivées dans des zones plus étendues, devraient avoir des couleurs plus intenses que les cultures plus étendues.
      Les cultures qui ont tendance à modifier le caractère des cultures dans des zones plus étendues doivent avoir des couleurs d’une intensité modérée.» Jenks, 1953.

      Jenks sélectionne alors une série de teintes pour colorer les différentes types de cultures, ce qui conduit à une nouvelle carte par densité de points colorés. On notera que cette méthode est plus souvent utilisée aujourd’hui pour cartographier la distribution ethnique dans les pays qui en font l’usage (racial dotmaps).

      Sur ces cartes par densité de points, qu’ils soient colorés ou non, il est important de noter que leur répartition spatiale au sein de chaque zone est aléatoire et relativement à chacune d’elles. Cette précision sur le placement des points n’est pas anodine, car il est désormais possible de jouer sur les possibilités de spatialisation des points d’un semis au sein des zones. Ces possibilités sont proposées dans le cadre d’une nouvelle carte par points dénommée …
      à suivre !
      [l’article introduisant cette carte étant actuellement sous presse, la phrase sera complétée ultérieurement]

      Références :

      Jenks G. F. (1953), « Pointillism » as a cartographic technique, in: The Professional geographer, pp. 4-6.

      Kandinsky W. (1923) Point et ligne sur plan. version .pdf sur le site www.holybooks.com

      Montizon F. A. J. (1830), Carte philosophique figurant la population de la France, Disponible en .jpeg sur BNF/Gallica.

      Palsky G. (1984), La naissance de la démocartographie. Analyse historique et sémiologique, in: Espace, populations, sociétés. Université des Sciences et Technologies de Lille. 2 (2), 25–34. 

       

      Billets liés :

      Un point c’est tout !.

      Voir aussi :

      Bertin.JS : dot density map

      [R] Transformer des quantités aréales en densité de points

      Françoise Bahoken

      Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.

      More Posts

    • sur Récréation – recréation sémiologique*

      Publié: 10 August 2023, 1:57pm CEST par Éric Mauvière

      Les publications statistiques de la Drees sont très intéressantes sur le fond, mais j’ai parfois un peu de mal à comprendre rapidement le message des graphiques qu’elles présentent…

      Cet article de juillet 2023 sur « les mesures socio-fiscales 2017-2022 » évoque un sujet majeur, celui du pouvoir d’achat, et la contribution des prestations sociales comme le RSA, les aides au logement ou la prime d’activité, à son évolution récente. Les impôts et les taxes sont également pris en compte : quand ils baissent, ils augmentent le « revenu disponible ».

      Nous allons examiner deux graphiques de cette publication et voir comment les reconstruire de façon plus expressive.

      Ce premier diagramme expose les différentes composantes du revenu disponible : salaire (quand la personne travaille), prestations sociales, impôts et taxes. Le graphique considère un « cas-type », celui de personnes seules locataires, à différents niveaux de salaire, y compris celles sans activité (pas de salaire).

      Bien qu’évoquant une « décomposition », le graphique de la Drees met surtout l’accent, par des aplats de couleur tranchés, sur la différence entre salaire (ligne rouge) et revenu disponible (ligne noire). Cette représentation dérivée élève d’emblée le niveau d’exigence requis pour la bonne compréhension des concepts et de leur articulation.

      La zone de croisement des courbes est un peu floue, il faut saisir que la surface bleue (impôts) vient se soustraire du salaire pour aboutir au revenu disponible.

      Reconstruire posément avec un outil simple type Datawrapper

      Commençons par mettre à plat, de façon homogène, toutes les composantes du revenu disponible :

      La Drees fournit les données détaillées avec l’article (elles vont même jusqu’à 2 smic), et j’utilise l’outil web Datawrapper dans sa version gratuite, par copier/coller du jeu de données.

      Les aires (colorées de façon plus douce) traduisent clairement toutes les contributions, positives (salaire et prestations) ou négatives (impôt). Les trois grandes catégories se distinguent aisément par leur opposition chromatique (oranges, vert, gris).

      Le seul tracé linéaire dessine la résultante, le revenu disponible. L’on devine intuitivement qu’il exprime la soustraction entre contributions positives et négative.

      L’impôt apparait un peu avant (1,1 smic) que les prestations ne s’effacent (1,45 smic).

      En inversant le placement de la prime d’activité et des aides au logement (AL), je mets mieux en évidence la quasi-constance des AL de 0 à 0,4 smic.

      D’une façon générale, ramenant à une base horizontale un maximum de contributions (salaire, RSA, AL et impôt), leur évolution devient précisément perceptible.

      Légende intégrée (les aires sont nommées au plus près), suppression du grisé d’arrière-plan, atténuation des grillages contribuent à la hiérarchisation des éléments du graphique, et donc à la lisibilité d’ensemble.

      Pour parfaire le résultat, je réintègre les mentions obligatoires (source, définitions), ajoute un titre informatif et annote quelques points clés.

      Ce graphique de synthèse traduit l’essentiel à retenir des mécanismes de compensation et d’amortissement à l’œuvre. Il est plus facile à mémoriser.

      En réalisant ce travail sémiologique, j’ai enfin saisi l’articulation de concepts que je n’avais compris que partiellement jusqu’alors. Ces vagues qui se déploient et se succèdent deviennent tout naturellement esthétiques : la beauté nait de l’évidence.

      C’est un autre graphique que la Drees a mis en avant sur les réseaux sociaux, car il relaie le titre et donc le message essentiel de l’étude : comment le pouvoir d’achat a-t-il évolué ces 5 dernières années selon le niveau de salaire ?

      Si j’ai assez vite épinglé ce graphique dans mes « favoris », c’est qu’au bout de 10 secondes je n’avais toujours rien saisi, même pas un début de fil à tirer ! Ces empilements colorés flottaient devant mes yeux sans qu’aucune porte ne s’ouvre.

      J’ai donc suivi la même démarche que précédemment, partant des données détaillées et jouant avec Datawrapper. La première action clarifiante consiste à ramener les données à comparer à une base (verticale) commune : les éléments ne flottent plus, le diagramme gagne en structure.

      Après transposition, cette représentation quasi-brute proposée par l’outil graphique a commencé à me parler, des motifs et des regroupements naturels se laissent deviner.

      Jacques Bertin : « Comprendre, c'est catégoriser »

      Ainsi, suivant le précepte bertinien du reclassement optimal des colonnes (les lignes sont déjà naturellement ordonnées), j’aboutis après quelques permutations à ceci :

      Je place en premier l’indicateur de synthèse, l’évolution du revenu disponible. Ensuite, deux groupes de composantes s’ordonnent dans un sens que le choix des couleurs rehausse.

      Il est d’abord manifeste que le revenu disponible a évolué en 5 ans de façon fort différente sous le smic et à partir d’un smic :

      • Le maximum, près de 9 % de progression, s’observe pour les personnes seules au niveau du smic ; il est porté par la prime d’activité (forte revalorisation du bonus individuel en 2019).
      • Au-dessus du smic, la progression du salaire net et surtout la diminution de la taxe d’habitation et de l’impôt sur le revenu prennent le relais : elles assurent une augmentation de près de 5 %.
      • Sous le smic, la baisse sensible des aides au logement n’a pas été compensée par les « aides exceptionnelles » : il en résulte une diminution de pouvoir d’achat de l’ordre de -1,5 %.

      Ces trois constats sont bien plus aisément perceptibles qu’avec le graphique originel. Un titre informatif peut les introduire, dans cette version finale : 

      Pour aller plus loin* : comme quoi parfois un accent fait toute la différence ?

      L’article Récréation – recréation sémiologique* est apparu en premier sur Icem7.

    • sur Global map of irrigated areas

      Publié: 1 August 2023, 4:24pm CEST par Simon Gascoin

      It’s not easy to find a good cartographic representation of the global irrigated land, therefore I made my own map using data from Meier et al. (2018).

      The raw resolution of the above product is 30 arcsec, i.e. 1 pixel covers about 1 km by 1 km at equator. Here, I aim to represent the entire world in a single picture of say 1000 pixels wide, which means that 1 pixel would span about 40 km of land at the equator. Therefore I need to aggregate the original data to a lower resolution. Many people don’t realize that cartographic software like QGIS or ArcGIS will do this resampling under the hood with a default anti-aliasing method that may not work well with the data to represent, as shown below:

      I like to aggregate data with hexagon grids because « hexagons are the most circular-shaped polygon that can tessellate to form an evenly spaced grid « . Thanks to the MMQGIS plugin it’s easy to generate a shapefile of continuous hexagons covering the Meier et al. layer. Here I worked in the Equal Earth projection because it retains the relative size of areas. Hence I first resampled the Meier et al. layer to Equal Earth at 800 m resolution using the nearest neighbor method. Then, I used the zonal statistics tool in QGIS to compute the « count » of irrigated pixels in every hexagon. Finally I computed the percentage of irrigated area by hexagon using the $area function in the field calculator available from the attribute table menu (percent irrigated = 100*800*800* « _count » / $area).

       

      Using the same method we can aggregate the data by country.

      Countries with the highest percentage of irrigated land:

      • Bangladesh (38%)
      • India (28%)
      • Pakistan (22%)

      Countries with the largest irrigated area:

      • India (876’000 km²)
      • China (746’000 km²)
      • USA (287’000 km²)
      Higher resolution version (download). Feel free to use the map under the license Creative Commons Attribution-NonCommercial 3.0 Unported (CC-BY-NC-3.0).

      Reference: Meier, J., Zabel, F., and Mauser, W.: A global approach to estimate irrigated areas – a comparison between different data and statistics, Hydrol. Earth Syst. Sci., 22, 1119–1133, [https:] 2018.

    • sur Le service civique pour renforcer la localisation de nos projets

      Publié: 27 July 2023, 9:12am CEST par Yelena Yvoz

      Depuis plusieurs années, CartONG propose des services civiques pour soutenir les activités de cartographie collaborative, notamment les mapathons. Cette année, CartONG a pour la première fois participé au dispositif de service civique de réciprocité. Une démarche qui s'avère être un véritable levier pour renforcer la localisation de nos projets tout en favorisant l'échange et le partage de connaissances. Découvrez comment cette collaboration nourrit notre travail au quotidien.

    • sur An update on the use of CAMS 48r1

      Publié: 20 July 2023, 4:42pm CEST par Jérôme Colin

      As announced in a previous post, the aerosol definition of the new 48r1 release of the CAMS auxiliary data has changed as compared to the former 47r1. At that time, we recommended to disable the use of CAMS data with MAJA before we adapt the code. Meanwhile, we have also tested the actual impact on the performance of the current version of MAJA, and found that reflectances estimates based on 48r1 are significantly closer to those with 47r1 than without using CAMS. Here are some more information.

      To properly use the CAMS auxiliary data, MAJA relies on Look-up tables (LUT) computed with a radiative transfer model (RTM) to adequately account for aerosols optical properties, ie. their size distribution, their refractive index, and for the hydrophilic ones their growth factor along the relative humidity. With the latest CAMS release 48r1, the definition of Organic Matter species changed slightly, with a new Secondary Organic aerosol, and with new optical properties for Dust. To adapt and to test MAJA for such new definitions takes some time, but in the meantime one may ask : “What if I keep using my version of MAJA with the latest 48r1 CAMS data ?”. The short answer is “it’s pretty much as good”, but let’s have a look a little closer.

      Using a CAMS 47r1 compliant version of MAJA (4.x) with 48r1 CAMS means :

      • To keep downloading the Atmospheric Optical Depth (AOD) of the 7 previous species, without the new Secondary Organic Aerosol variables ;
      • To keep using the 7-species LUT definitions.

      From a technical point of view, it works seamlessly, since the IDs of the CAMS variables did not changed. Therefore, we performed a few runs of MAJA (version 4.6 here) using the 48r1 test data for the month of April 2023 on the tiles of La Crau (31TFJ), Gobabeb (33KWP) and Milan (32TNR), with each 12 L1C products. The same products were then computed with the 47r1 CAMS products, and without any CAMS data.

      The following comparisons were performed on the surface reflectances of valid pixels (cloud-free, shadow-free, snow-free) between :

      • 47r1-based reflectances against 48r1-based ones ;
      • 47r1-based reflectances against “no CAMS data”-based ones.

      The Figure below synthesises the obtained Root Mean Square Errors (RMSE) for Sentinel-2 bands 2, 3, 4 and 8, stacked for all valid pixels of all the L2A products of all sites.

      What stands out of this Figure is that the surface reflectances obtained using the 48r1 CAMS data are significantly closer to the ones using the 47r1 CAMS data than those resulting from deactivating the CAMS option, whatever the band under consideration.

      How can it be so ?

      • The overall occurrence of Organic Matter in the aerosol mix may limit the impact of a change of its definition (in terms of optical properties and sub-species partitioning) ;
      • The new optical properties of Dust are actually very close from the ones we used until now.

      While the first point is an hypothesis than needs further investigation, the second is clearly documented. At the time of the implementation of the use of CAMS in MAJA, our former colleague B. Rouquié demonstrated that the use of the refractive index values for Dust from Woodward [1] lead to better estimates of the AOD than the values used by CAMS. The comparison was published in [2] and summarized in the following table:

      Therefore, the MAJA Look-up Tables for Dust were computed using the Woodward refractive index. And the new Dust refractive index used in the CAMS 48r1 (1.53-0.0057 at 500nm) [3] is actually very close from the one we used in MAJA until now.

      If we compare the AOD at 550nm computed by MAJA with the values measured at the ROSAS station of Gobabeb [4], we obtain the following :

      MAJA configuration
      RMSE on AOD
      no CAMS 0.021
      47r1 CAMS 0.054
      48r1 CAMS 0.014

      Table 1 : Root Mean Square Errors (RMSE) of the estimates of the Atmospheric Optical Depth (AOD) at 550nm using the in-situ ROSAS station of Gobabeb (Namibia) operated by the CNES [4]. The corresponding reference measurements of the La Crau ROSAS station are not yet available at the time of writing.

      It’s worth keeping in mind that these later RMSEs on AOD are computed from only 11 values (the AOD value of the MAJA L2A product is taken at the location of the ROSAS station in each of the 11 cloud-free products). But it still tends to confirm that the existing Look-up Table for Dust is well suited to the latest CAMS products.

      To conclude :

      • The presented results are based on a short period of time where the CAMS 47r1 and 48r1 product overlap, and for a limited number of locations. We will further refine the analysis once we accumulate in-situ AERONET and ROSAS data and increase the number of locations ;
      • MAJA will anyway be adapted to the new aerosols definitions in a future release expected by the end of September ;
      • This first analysis suggest than it’s worth using the 48r1 CAMS auxiliary data rather than deactivating the CAMS option with the current version of MAJA. Therefore, we reconsider our former recommendation to deactivate the use of CAMS ;

      References :

      [1] Woodward, S. Modeling the atmospheric life cycle and radiative impact of mineral dust in the Hadley Centre climate model. J. Geophys. Res. 2001, 106, 18155–18166.

      [2] B. Rouquié, O. Hagolle, F.-M. Bréon, O. Boucher, C. Desjardins, and S. Rémy, ‘Using Copernicus Atmosphere Monitoring Service Products to Constrain the Aerosol Type in the Atmospheric Correction Processor MAJA’, Remote Sensing, vol. 9, no. 12, p. 1230, Dec. 2017, doi: 10.3390/rs9121230.

      [3] IFS Documentation CY48R1 – Part VIII: Atmospheric Composition, ECMWF, DOI: [https:]]

      [4] S. Marcq et al., ‘New Radcalnet Site at Gobabeb, Namibia: Installation of the Instrumentation and First Satellite Calibration Results’, in IGARSS 2018 – 2018 IEEE International Geoscience and Remote Sensing Symposium, Jul. 2018, pp. 6444–6447. doi: 10.1109/IGARSS.2018.8517716.

    • sur Appel à communications pour la 30e conférence internationale en histoire de la cartographie (ICHC), Lyon 1-5 juillet 2024

      Publié: 11 July 2023, 4:49pm CEST par Catherine Hofmann

      Vous trouverez ci-dessous l’appel à communications pour la 30e ICHC qui se tiendra à Lyon l’année prochaine du 1er au 5 juillet 2024, avec une pré-conférence à Paris le 29 juin.
      Toute personne (chercheur confirmé, doctorant, conservateur, etc.) effectuant des recherches sur les cartes en tant qu’objet d’étude est invitée à y répondre.

      L’appel est bilingue, mais les réponses sont attendues en anglais et les communications seront, elles-aussi, présentées en anglais.

      Pour soumettre une proposition de communications, se connecter à : [https:]
      L’appel est ouvert du 1er septembre au 20 novembre 2023.

      Vous trouverez le calendrier de la conférence ici : [https:]

      Plan de Lyon Confluences Interdisciplinarity and New Challenges in the History of Cartography

      1-5 July 2024 – Université de Lyon – France

      The ICHC is the only academic conference solely dedicated to advancing knowledge of the history of maps and mapmaking, regardless of geographical region, language, period or topic. The conference promotes free and unfettered global cooperation and collaboration among cartographic scholars from many academic disciplines, curators, collectors, dealers and institutions through illustrated lectures, presentations, exhibitions, and a social program. In order to expand awareness of issues and resources, each conference is sponsored by a leading educational and cultural institution. Conferences are held biannually and are administered by local organizers in conjunction with Imago Mundi Ltd. In 2024, the University of Lyon welcomes the conference with the support of the research unit UMR 5600 – EVS (Environment, City, Society).

      The 30th ICHC will take the opportunity to present the following themes:

      • Mapping travels, voyage and encounters in cartography

      Encompasses the production of maps to help travellers and tourists meet their goals, organize accommodation and transportation, and the way territories are highlighted.

      • Maps and networks – Uses, exchanges and circulation of maps

      Explores the interrelations between map producers, bearing in mind diffusion of new fields of interest, new uses, the introduction of new techniques and sharing networks

      • Mapping nature, wilderness and agriculture

      Aims at a new understanding of how spaces of nature, wilderness and agriculture were dealt with, including vegetation, mountains, water expanses, agricultural productions, city surroundings, and natural hazards.

      • The development of urban planning and cartography

      Planning implies or supposes a precise knowledge of the topographic reality, which led to improvements in cartography, both in measuring techniques and conceptualization, and recently to the introduction of digital mapping

      • New perspectives on the digital transition

      Investigates the way dematerialization introduces new issues: breaking down in vector layers to put together and organize for new uses, new relationships between data and graphic expression, big data, conservation (or discarding) of historical/outdated data and digital maps.

      • Any other aspects of the history of cartography.

      The call for papers proposes 4 types of interventions:

      • Oral communication: 15 to 20 minutes presentation on a research in progress
        • Posters: presentation dedicated to showing an analysis of visual devices accompanied by short texts
        • Workshops: possibilities to integrate a technical demonstration of the possibilities of analysis associated with the history of cartography
        • Thematic session: proposal for an oral paper session (abstracts of individual papers to be provided to the scientific committee)

      The official language of the conference will be English, and all presentations must be in that language. There will be no simultaneous translation.

      Important dates: call for papers from 01/09/2023 to 20/11/2023

      Scientific Committee response: January 2024

      Registration for participants – Feb/April 2024: early bird / May/July 2024: full prices

      Confluences Interdisciplinarité et nouveaux défis dans l’histoire de la cartographie

      1-5 juillet 2024 – Lyon – France

      L’ICHC est la seule conférence universitaire entièrement consacrée à l’avancement des connaissances sur l’histoire des cartes et de la cartographie, indépendamment de la région géographique, de la langue, de la période ou du sujet. La conférence encourage la coopération et la collaboration libres et sans entraves entre les spécialistes de la cartographie de nombreuses disciplines universitaires, les conservateurs, les collectionneurs, les marchands et les institutions par le biais de conférences illustrées, de présentations, d’expositions et d’un programme social. Afin de mieux faire connaître les enjeux et les ressources, chaque conférence est parrainée par une institution éducative et culturelle de premier plan.

      Les conférences ont lieu tous les deux ans et sont gérées par des organisateurs locaux en collaboration avec Imago Mundi Ltd. En 2024, l’Université de Lyon accueille la conférence avec le soutien de l’unité de recherche UMR 5600 – EVS (Environnement, Ville, Société).

      La 30e édition de l’ICHC sera l’occasion de présenter les thèmes suivants :

      1. Cartographie des déplacements, voyages et rencontres en cartographie.

          Englobe la production de cartes pour aider les voyageurs et les touristes à atteindre leurs objectifs, à organiser l’hébergement et le transport, et la manière dont les territoires sont mis en valeur.

      • Cartes et réseaux – Utilisation, échange et circulation des cartes

          Explore les interrelations entre les producteurs de cartes, en tenant compte de la diffusion de nouveaux champs d’intérêt, de nouvelles utilisations, de l’introduction de nouvelles techniques et des réseaux de partage.

      • Cartographie de la nature, des espaces sauvages et de l’agriculture

          Vise une nouvelle compréhension de la manière dont les espaces naturels, sauvages et agricoles ont été traités, y compris la végétation, les montagnes, les étendues d’eau, les productions agricoles, les environs des villes et les risques naturels.

      • Le développement de l’urbanisme et de la cartographie

          La planification implique ou suppose une connaissance précise de la réalité topographique, ce qui a conduit à des améliorations de la cartographie, tant au niveau des techniques de mesure que de la conceptualisation, et récemment à l’introduction de la cartographie numérique.

      • Nouvelles perspectives sur la transition numérique

          Étudie la manière dont la dématérialisation introduit de nouvelles problématiques : décomposition en couches vectorielles à assembler et organiser pour de nouveaux usages, nouveaux rapports entre données et expression graphique, big data, conservation (ou mise au rebut) des données historiques/anciennes et des cartes numériques.

      Et tout autre aspect de l’histoire de la cartographie.

      L’appel à communications propose 4 types d’interventions :

      • Communication orale : présentation de 15 à 20 minutes sur une recherche en cours
      • Posters : présentation dédiée à montrer une analyse de dispositifs visuels accompagnées de textes succincts
      • Ateliers/Workshops : possibilités d’intégrer une démonstration technique des possibilités d’analyse associées à l’histoire de la cartographie
      • Session thématique : proposition d’une séance de communications orales (les résumés des différentes interventions doivent être communiqués au comité scientifique)

      Dates importantes : appel à communications/ateliers/posters – du 01/09/2023 au 20/11/2023

    • sur Save the Date - Cloned

      Publié: 7 July 2023, 12:31pm CEST
      Publié le 07 juillet 2023

      Organisée par la DGALN et le Cerema, cette journée a pour ambition de favoriser les échanges, de partager plus largement encore les pratiques approfondies des données et d’en multiplier les usages. Elle est l’occasion de rassembler les divers utilisateurs des données foncières (Fichiers fonciers, DV3F, Lovac et RFP), qu’ils soient confirmés ou novices, autour des pratiques et leurs usages. C’est votre communauté d’utilisateurs qui fait vivre les données foncières, et les journées nationales constituent des moments privilégiés qui nous permettent de progresser (…)

      Lire la suite
    • sur Save the Date

      Publié: 7 July 2023, 12:31pm CEST
      Publié le 07 juillet 2023

      Organisée par la DGALN et le Cerema, cette journée a pour ambition de favoriser les échanges, de partager plus largement encore les pratiques approfondies des données et d’en multiplier les usages. Elle est l’occasion de rassembler les divers utilisateurs des données foncières (Fichiers fonciers, DV3F, Lovac et RFP), qu’ils soient confirmés ou novices, autour des pratiques et leurs usages. C’est votre communauté d’utilisateurs qui fait vivre les données foncières, et les journées nationales constituent des moments privilégiés qui nous permettent de progresser (…)

      Lire la suite
    • sur Hesperides, the data garden

      Publié: 5 July 2023, 6:14pm CEST par Olivier Hagolle
      => 

      Since a few years, my colleagues from THEIA project and from the data campus at CNES, started designing a new processing and distribution center, named Hysope-II. This centre was initially set up for products related to hydrology. It includes a processing center, a catalog, and a distribution center (hydroweb.next). It was developed in the framework of the SWOT mission downstream project, and aims to provide users with all the data that can help analyse hydrology data.

      But the tools developed on this occasion quickly proved their worth, and little by little we became convinced that they were perfectly suited to the setting up of the new CNES production center for THEIA. Indeed, it is necessary to replace the current MUSCATE, whose technologies and processing capabilities are no longer state-of-the-art, despite the million products already published.

      Rather than calling it MUSCATE-NG, my colleagues have poetically voted to name it « Hesperides », after the mythical garden where Hercules, tasked with picking well-guarded golden apples, distinguished himself by his cunning. The golden apples of the garden will be our beautiful continental surface remote sensing data, and we’ll do our utmost to make it as easy as possible for you to access them. It’s up to CNES to do the work of Hercules, not up to data users.

      Hesperides description Zone de production de validation en cours dans Hysope-II

      Hespérides will consist of three workshops, based on developments from Hysope-II:

      • Hymotep will be the production workshop, based on a processing orchestrator developed for the SWOT mission: Chronos.
      • Hygor will be the database manager
      • Hydra will oversee the entire system

      These workshops already exist, as for Hysope-II, they are already producing France in near real time, with the following processors: MAJA (Sentinel-2 surface reflectances), LIS (snow cover) and Surfwater (water surfaces).Their adaptation to Hesperides therefore mainly consists of configuring them for the specific features of THEIA production.

      Hesperides does not provide a data access center, as the distribution and access will be handled by hydroweb.next and the GeoDataHub, which are also being developed.

      While it used to take months to integrate a new chain into MUSCATE, it has now been demonstrated that it only takes a few weeks to configure Hymotep to put a new chain into production. This should make it possible to finally put into production some of the chains that have been prepared for years in THEIA’s CES.

      Finally, the Hesperides garden will be hosted in fertile ground, with the new CNES TREX computing centre and its datalake, which should increase the computing power dedicated to THEIA at CNES by almost tenfold. Hesperides is scheduled to start mass production in the second quarter of 2024.

      What should we process ? Nicolas Gasnier counted the number of tiles (Tuiles in French) of Sentinel-2  grid per continent. Hespérides could produce up to 10 000 tiles.

      As new possibilities open up, two questions will quickly arise:

      • which areas of the world are we going to cover?
      • with which processors?

      To determine this, two processes will take place in parallel :

      • consolidating the assessment of our processing capacities, and determining the priorities of the CNES, which is funding this infra-structure
      • gathering the needs of THEIA users (French public remote sensing community). THEIA will be issuing a call for projects at the end of the summer. You will be able to put forward your areas of interest and ask for processing lines to be put into production. So you can already start thinking about your requests to be submitted after the holidays.

      We already know that the processors will be able to rely on Sentinel-2 L2A data produced with MAJA, and on the Sentinel-1 data, ortho-rectified on Sentinel-2 tile grid with S1-Tiling processor.

      Of course, despite their sharp increase, resources will remain limited, and we probably won’t be able to meet all requests. That said, before calling on Hercules and Atlas, don’t hesitate to submit your ideas and requirements.

    • sur Partager la géographie

      Publié: 5 July 2023, 1:24pm CEST par r.a.

      Institut de géographie de Paris.- Géographies en partage, coord. par Lydie Goeldner-Gianella ; préf. de Christian Grataloup, Ed. de la Sorbonne, 2023

      Les Editions de la Sorbonne viennent de publier un livre sur l’UFR (Unité de formation et de recherche) de géographie de Paris I dans leur collection consacrée au jubilé de cette université. Intitulé Géographies en partage1, cet ouvrage auquel ont participé 55 auteurs, est coordonné par Lydie Goeldner-Gianella, directrice actuelle de l’UFR. Il sort un peu plus de cinquante ans après la fondation de l’Université de Panthéon-Sorbonne (Paris I) et de l’UFR de géographie en 1971. Cette naissance est liée à l’éclatement de la Sorbonne après les événements de mai-juin 1968 puis la loi Edgar Faure. A Paris, la géographie est alors étudiée et enseignée dans les universités de Paris I Panthéon-Sorbonne, Paris IV (aujourd’hui Sorbonne Université) et Paris VII Paris-Diderot.

      Ce livre, dense et copieux (plus de 300 pages, 14 chapitres, 3 index, 65 figures, 25 encadrés, 7 tableaux…), se compose de trois parties : Histoire de l’UFR et de l’Institut de géographie, La géographie à Paris I (à travers ses masters, ses laboratoires…) et Les filières Aménagement et environnement.
      Il commémore un jubilé : cinquante ans de fonctionnement de l’UFR de géographie de Paris I permettent de dresser un bilan solide et de dessiner des perspectives d’avenir… d’autant qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle UFR, mais de la plus importante de France qui, en outre, n’a cessé de grandir, passant d’un millier d’étudiants en 1971 à plus de 1200 aujourd’hui et d’une cinquantaine d’enseignants en 1971 à plus de trois cent vingt aujourd’hui. Dans nombre d’universités, en raison d’effectifs plus faibles, il n’existe pas d’UFR de géographie ; la discipline est alors noyée dans une UFR de sciences humaines et/ou sociales…
      Par ailleurs, l’UFR de Paris I est indissolublement liée à l’Institut de géographie, voulu par Vidal de la Blache (1845-1918), financé par la marquise Arconati-Visconti (grande mécène de l’Université de Paris), construit par l’architecte de la Sorbonne, Nénot, et opérationnel à partir de 1925. Et, comme l’écrit Jean-Marie Théodat (p. 93), « quand on dit “géographie”, tous les regards se tournent vers la rue Saint-Jacques, le 191 exactement, au sommet de la montagne Saint-Geneviève, comme au point symboliquement le plus élevé de la discipline. Là se trouve l’Institut de géographie. » Il est, de toute évidence, le lieu central de la discipline, l’épicentre des manifestations géographiques, à commencer par les congrès internationaux. Certes, les enseignements des premières années ont lieu au centre Pierre Mendès-France (Paris, XIIIe). Par ailleurs, les locaux de l’Institut de géographie (bureaux, salles de cours, amphis…) sont partagés entre trois universités ; mais sa gestion est assurée par Paris I, “gardienne” de l’Institut de géographie, Pénélope en quelque sorte…
      La Bibliothèque, emblématique, dépend de la BIS2 (Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne). Constamment enrichie, elle possède d’immenses ressources (livres, périodiques, cartes, documents patrimoniaux…). Un chapitre fort intéressant en révèle l’histoire depuis 1880, heureuse incursion dans le passé.
      Selon Christian Grataloup, auteur de la préface, malgré les particularités de cette UFR, « le demi-siècle ici raconté résume (…) plutôt bien le parcours de l’ensemble de la géographie française ces dernières décennies. » Raison supplémentaire pour découvrir cet ouvrage !

      Notes

      (1) Lydie GOELDNER-GIANELLA, Géographies en partage. : L’UFR de géographie,  préface de Christian Grataloup. – (Collection Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles ; 93). – Paris : Editions de la Sorbonne, 2023. 328 p., 25 €.
      (2) Pour une histoire de la BIS, voir Laurence BOBIS, Boris NOGUES, La bibliothèque de la Sorbonne. 250 ans d’histoire au cœur de l’université, Editions de la Sorbonne, 2022, 440 p., 25 €.

       

      Denis Wolff, juillet 2023
    • sur Hespérides, le jardin des données

      Publié: 5 July 2023, 11:40am CEST par Olivier Hagolle

       =>

      Depuis quelques années, mes collègues du projet THEIA et du Campus de la Donnée au CNES, ont entrepris la conception d’un nouveau centre de traitement et de distribution des données liées à l’hydrologie, appelé Hysope-II. Ce centre était initialement destiné à produire et distribuer les données spatiales utiles à l’hydrologie. Il inclut un centre de traitement, un catalogue et un centre de distribution (hydroweb.next). Ce système a été mis en place à l’occasion du développement de la mission SWOT, et permet aux utilisateurs d’accéder à toutes les données permettant d’interpréter les données hydrologiques. Ces travaux ont été financés par le programme SWOT Aval.

      Mais les outils développés à cette occasion ont rapidement démontré leur efficacité, et petit à petit, nous nous sommes convaincus qu’ils étaient parfaitement adaptés à la mise en place du nouveau centre de production du CNES pour THEIA. Il est en effet nécessaire de remplacer l’actuel MUSCATE, dont les technologies et capacités de traitement ne sont plus à la pointe du progrès, malgré le million de produits déjà publiés.

      Plutôt que de l’appeler MUSCATE-NG, mes collègues, par un vote plein de poésie, ont décidé de l’appeler Hespérides, un jardin mythique où Hercules, chargé d’y cueillir des pommes d’or bien gardées, s’est illustré par sa ruse. Les pommes d’or du jardin seront nos belles données de télédétection des surfaces continentales, et nous ferons tout notre possible pour vous en simplifier l’accès. C’est au CNES de faire le travail d’Hercules, pas aux utilisateurs de données.

      Description d’Hespérides Zone de production de validation en cours dans Hysope-II

      Hespérides sera composé de trois ateliers, issus des développements d’Hysope-II :

      • Hymotep sera l’atelier de production, basé sur un orchestrateur de traitements développé pour la mission SWOT : Chronos.
      • Hygor sera le gestionnaire de base de données
      • Hydra supervisera tout le système

      Ces ateliers existent déjà, puisque dans Hysope-II, ils sont déjà en production pour traiter la France au fil de l’eau, avec les chaines MAJA (réflectances de surface Sentinel-2), LIS (couverture neigeuse) et Surfwater (surface en eau). Leur adaptation à Hespérides consiste donc principalement à les configurer pour les spécificités de la production de THEIA.

      Hespérides ne fournit pas d’atelier d’accès aux données, car ce rôle sera dévolu à hydroweb.next et au GeoDataHub, également en préparation.

      Alors que l’intégration d’une nouvelle chaine dans MUSCATE prenait des mois, la démonstration a été faite qu’il suffit de quelques semaines pour configurer le système pour mettre en production une nouvelle chaine. Ceci devrait permettre de mettre enfin en production certaines des chaines préparées depuis des années dans les CES de THEIA.

      Enfin, le jardin des Hespérides s’appuiera sur un terreau fertile, avec le nouveau centre de calcul du CNES TREX et son datalake, qui devraient quasiment décupler la puissance de calcul dédiée à THEIA au CNES. Il est prévu qu’Hesperides commence à produire en masse au deuxième trimestre 2024.

      Que traiter ? Nicolas Gasnier a compté les tuiles de la grille Sentinel-2 par continent. Hespérides pourrait produire entre 5000 et 10 000 tuiles.

      Alors que de nouvelles possibilités s’ouvrent à nous, deux questions vont donc se poser rapidement :

      • quelles zones du monde allons nous traiter ?
      • avec quelles chaines ?

      Pour déterminer cela, deux processus vont avoir lieu en parallèle,

      • la consolidation de l’évaluation de nos capacités de traitement, et la détermination des priorités du CNES, qui finance cette infra-structure
      • le recueil des besoins des utilisateurs de THEIA.  Pour ce recueil des besoins, un appel à projets va être diffusé à la fin de l’été par THEIA. Vous pourrez y proposer vos zones d’intérêt, et demander la mise en production de chaines de traitement. Vous pouvez donc dores et déjà réfléchir à vos demandes à soumettre après les vacances.

      Il est déjà clair que les produits pourront se baser sur les données Sentinel-2 produites avec MAJA, ainsi que les données Sentinel-1, ortho-rectifiées et projetées sur la grille Sentinel-2 avec l’outil S1-Tiling.

      Bien évidemment, malgré leur forte augmentation, les ressources resteront limitées, et nous ne pourrons probablement pas accéder à toutes les demandes. Ceci dit, avant d’en appeler à Hercules et Atlas, n’hésitez pas à soumettre vos idées et besoins.

    • sur Bureaux de vote et adresses de leurs électeurs en France (INSEE)

      Publié: 5 July 2023, 7:27am CEST


      L’Insee rend public un extrait du Répertoire électoral unique (REU) de l’ensemble du territoire français, daté de septembre 2022. Ces données permettent de mettre en correspondance les bureaux de vote et les adresses des électeurs, ce qui est très utile pour conduire des analyses électorales à l'échelle infra-communale. Cette ouverture des données était attendue depuis longtemps et avait buté jusque-là sur des fins de non recevoir. Elle vient de trouver en partie une issue grâce à la publication des données par l'Insee, à qui a été confiée la gestion du REU. En extraire les contours des bureaux de vote demande cependant quelques compétences techniques, en attendant une publication complète des informations avec les données géométriques qui devrait faciliter leur réutilisation en open data.
      « A voté » : à chaque bureau de vote ses électeurs (source : Lequien & Pramil, Blog de l'Insee)
       

      1) Description du Répertoire électoral unique (REU)

      Les fichiers de correspondance entre les bureaux de vote et les adresses des électeurs qui en dépendent permettent la construction des aires de bureaux de vote. Celles-ci facilitent la comparaison des données électorales avec les caractéristiques socio-démographiques des électeurs rattachés à ces aires. Ces fichiers sont élaborés à partir du Répertoire électoral unique (REU), institué par la loi n°2016-1048 du 1er août 2016 rénovant les modalités d’inscription sur les listes électorales, et qui a été mis en œuvre à partir du 1er janvier 2019.

      Géré par l’Insee, le REU a pour finalité la gestion du processus électoral et la fiabilisation des listes électorales. Il permet la mise à jour en continu des listes électorales à l’initiative, soit des communes (et des consulats) qui procèdent aux inscriptions et radiations des électeurs, soit de l’Insee sur la base des informations transmises par différentes administrations (armées, justice, intérieur) et des données d’état-civil.

      Le REU contient, entre autres, l’adresse des électeurs inscrits sur les listes électorales et leur bureau de vote, ce qui permet de les mettre en correspondance. À la suite de l’avis favorable rendu par la Commission d’accès aux documents administratifs sur la publication des adresses, et en concertation avec le ministère de l’Intérieur, l’Insee a développé une méthode permettant de publier cette correspondance adresses-bureaux de vote en données ouvertes (au format csv), tout en ne divulguant aucune information sur les noms et prénoms des personnes. Le projet a bénéficié de la collaboration de la DINUM (Etalab), l’organisme public qui coordonne la politique d’ouverture et de partage des données publiques.


      2) Fichiers mis à disposition en open data

      Les données brutes utilisées par l’Insee correspondent à une extraction des adresses du Répertoire Électoral Unique réalisée en septembre 2022. Le travail effectué sur cette extraction permet la diffusion de 2 fichiers, proposés aux formats csv et parquet :

      • La table des adresses normalisées et géolocalisées du REU
      • La table des bureaux de vote du REU

      Trois fichiers de documentation sont disponibles en accompagnement des données :

      • Le dictionnaire des variables de la table des adresses
      • Le dictionnaire des variables de la table des bureaux de vote
      • Un document méthodologique détaillant le travail effectué sur les données du REU

      Ces fichiers de données et métadonnées sont à télécharger sur le site Data.gouv.fr. Le code associé aux traitements effectués est disponible sur Github

      Les grandes villes mettent souvent directement à disposition les découpages de bureaux de vote ainsi que leur évolution. C'est le cas de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse. Voir sur le site Data.gouv.fr pour une recherche plus avancée par communes.


      3) Réutilisation des données

      Un article du blog de l’Insee présente un exemple de réutilisation de ces données. 

      En résumé, il s'agit de poser les adresses sur une carte, puis de dessiner une limite autour de chaque groupe d’adresses appartenant au même bureau de vote.

      Méthode proposée par Denis Vannier pour tracer les contours des bureaux de vote (source : Github)

      Les fichiers geojson créés en sortie (un par département) nécessitent malgré tout une intervention au cas par cas dans un logiciel comme Qgis. Car le résultat est souvent chaotique lorsqu'on zoome sur les limites de bureaux de vote. Le découpage proposé par Etalab, impose d’ailleurs les mêmes corrections a posteriori. Cette limite s’explique principalement par les conditions de production des listes électorales dans chacune des 35 000 communes, et dans une moindre mesure par les erreurs de géolocalisation des adresses. Parfois, des électeurs sont rattachés à un autre bureau de vote que celui correspondant à leur domicile. Il arrive que des communes conservent des bureaux de vote répartis sur une base alphabétique malgré la réforme de 2016 (c’était encore le cas de Fonsorbes, en Haute-Garonne, à la veille de la présidentielle). Ces cas sont marginaux, mais suffisants pour mettre la pagaille dans un programme.

      Etalab devrait prochainement publier un découpage en open data des bureaux vote à partir des données du REU. Affaire à suivre...

      4) Exemples d'analyse électorale à l'échelle des bureaux de vote

      Cartelec. Cartographie des grandes villes françaises à l’échelle des bureaux de vote. [cartelec.univ-rouen.fr]

      Beauguitte, L. et Colange, C. 2013. Analyser les comportements électoraux à l’échelle du bureau de vote, mémoire scientifique de l’ANR CARTELEC.

      Beauguitte, L. et Lambert, N. 2014. « L’HyperAtlas électoral parisien (2007?2012). Un outil pour l’analyse des dynamiques électorales intra-urbaines », Mappemonde, n° 114.

      Éric Agrikoliansky, « Paris, 23 avril 2017 : un renouveau des clivages socio-politiques ? », Métropolitiques, 5 mai 2017.

      Jean Rivière, 2023 : « La présidentielle 2022 au microscope. Continuités et ruptures avec le paysage électoral antérieur dans la Métropole », in F. Madoré, J. Rivière, C. Batardy, S. Charrier, S. Loret, Atlas Social de la métropole nantaise, 


      Articles connexes

      L'évolution du vote des Français sur la 1999-2019 sur le site du Politoscope

      Dis-moi où tu vis, je te dirai ce que tu votes ? (Géographie à la carte, France Culture)

      Analyser les cartes et les données des élections présidentielles d'avril 2022 en France
      Analyser les cartes et les données des élections législatives de juin 2022 en France

      S'initier à la cartographie électorale à travers l'exemple des élections présidentielles de novembre 2020 aux Etats-Unis

      Cartographie électorale, gerrymandering et fake-news aux Etats-Unis