Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considèrerons que vous acceptez l'utilisation des cookies. J'ai compris ! ou En savoir plus !.
Un Planet est un site Web dynamique qui agrège le plus souvent sur une seule page, le contenu de notes, d'articles ou de billets publiés sur des blogs ou sites Web afin d'accentuer leur visibilité et de faire ressortir des contenus pertinents aux multiples formats (texte, audio, vidéo, Podcast). C'est un agrégateur de flux RSS. Il s'apparente à un portail web.
Vous pouvez lire le billet sur le blog La Minute pour plus d'informations sur les RSS !
  • Canaux
  • Categories
  • Tags
  • Canaux

    4799 éléments (33 non lus) dans 55 canaux

    Dans la presse Dans la presse

    Toile géomatique francophone

     
    • sur [Équipe Oslandia] Benoit Ducarouge, ingénieur SIG et chef de projet

      Publié: 24 October 2024, 6:19am CEST par Caroline Chanlon

      Benoit est diplômé de l’École d’Ingénieurs ISEN Méditerranée – Institut Supérieur de l’Électronique et du Numérique avec une spécialisation en dernière année en Méca Infotronique (notre Robotique aujourd’hui !)

      Il réalise son stage de fin d’année dans un laboratoire à Toulouse, le LAAS du CNRS (Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes) et poursuit son cursus dans ce même laboratoire avec une thèse sur la reconstruction 3D infrarouge par perception active.

      Ayant des envies de voyages et de découvrir autre chose, il quitte la France pour la Nouvelle Calédonie où il termine la rédaction de sa thèse.

      Le manque d’opportunités en robotique en Nouvelle Calédonie, invitent Benoit à s’orienter vers un autre secteur. Il rejoint une start-up dans le domaine de l’aide à la décision en environnement et y travaille pendant 5 ans.

      « Je devais travailler sur une plateforme SIG intégrant des traitements d’images satellite, un domaine que je ne connaissais pas du tout mais auquel j’ai rapidement pris goût »

      Après cette expérience, il intègre le service SIG de la province Sud (fonction publique calédonienne). Où il a notamment pour mission d’intégrer les SIG aux applications métiers des agents instructeurs qui ne sont pas géomaticiens.

      Il devient responsable du SIG de la Province Sud de Nouvelle Calédonie ! et engage un projet de migration progressif vers des solutions 100% open source et notamment QGIS, QGIS Server et PostgreSQL.

      « J’avais aussi pour mission de participer à l’animation de la géomatique interne de l’institution en mettant en relation les géomaticiens. J’ai aussi participé au club de la géomatique commun à toute la Nouvelle Calédonie. Ce club avait pour objectif de fédérer toutes les institutions du territoire. »

      Après 10 ans en Nouvelle Calédonie, retour en France, direction le Sud Ouest en ayant au préalable et avant de boucler ses valises, réalisé un entretien chez Oslandia, à distance bien sûr !

      Sortie de l’avion mi-juin, Benoit est embauché en juillet 2021 au poste d’ingénieur SIG chez Oslandia. Un poste qui a évolué au fil du temps avec en plus du développement, de la gestion de projets ainsi que la réalisation d’études et d’audits.

      Projets emblématiques

      Benoit a participé techniquement au Projet IGN de refonte de la Géoplateforme et a assuré la gestion de projet de l’application « Remonter le temps » qui fait partie de la Géoplateforme.

      Il a également collaboré sur le Projet EDF de navigation Indoor et avec les agences de l’Eau sur leur stratégie d’unification de leur DSI.

      « Après une première phase d’étude, nous travaillons actuellement sur la mise en place de briques pour avoir un SIG libre et commun à l’ensemble des agences de l’eau du territoire ! »

      Technologie de prédilection

      En ce moment, c’est le Python ! mais je n’ai pas vraiment de technologies de prédilection, j’ai touché à pas mal de langages : C, C++, Groovy, JavaScript, …

      Ta philosophie

      Keep cool en toute circonstance ?

      Oslandia en 1 mot

      Liberté !

    • sur Les styles des features 3D dans Giro3D

      Publié: 23 October 2024, 1:00am CEST par Sébastien Guimmara
      Pièce jointe: [télécharger]

      Cet article concerne des fonctionnalités publiées avec la version 0.38 de Giro3D.

      Giro3D 0.38 a introduit une API de styles pour la représentation des features en 3D.

      Que sont les features 3D ?

      Les features OGC (simple feature) peuvent être représentées dans Giro3D de deux façons: drapées et non-drapées.

      Les features drapées sont rasterisées sur une entité Map, et utilisent les styles OpenLayers.

      Un polygone drapé sur un terrain via l'entité Map

      Un polygone drapé sur un terrain via l'entité Map

      Les features non-drapées sont représentées par des objets 3D (lignes, points, polygones, polyhèdres…) et permettent de visualiser des features possédant une altitude ou un volume propre (par exemple des bâtiments).

      Les features non-drapées sont représentées par l'entité FeatureCollection.

      Les features drapées sont rasterisées

      Les features drapées sont rasterisées

      Les features non-drapées sont des objets vectoriels

      Les features non-drapées sont des objets vectoriels

      Pourquoi opter pour des features non-drapées ?

      Par rapport à leur équivalent drapé (et donc rasterisé), les features 3D offrent un certain nombre d'avantages (mais également d'inconvénients).

      Avantages
      • Permet de représenter des volumes. Il s'agit bien sûr du principal avantage, car les features rastérisées sont par nature des objets 2D. Il est donc possible de représenter des bâtiments, des volumes comme des zones d'exclusion aérienne, etc.

      • Une meilleure qualité visuelle. L'absence de rastérisation garantit une qualité visuelle parfaite puisque les features sont représentées comme des objets vectoriels sans approximation dûe à la rastérisation.

      • Un usage mémoire moindre. L'absence de rastérisation permet de réduire considérablement les besoins en mémoire vidéo, car les données vectorielles sont beaucoup plus légères.

      Inconvénients
      • Plus complexe à prendre en main. Par rapport à leur équivalent 2D, les features 3D sont moins intuitives à utiliser, notamment en cas de problèmes d'affichages typique (Z-fighting par exemple).

      • Une API moins riche que son équivalent 2D. Il n'est pas (encore) possible de spécifier plusieurs styles par feature, comme il est possible de le faire dans OpenLayers, par exemple pour ajouter une bordure colorée aux lignes (en combinant 2 styles). Nous espérons faire évoluer cela et ajouter le support multi-style.

      • Ne suit pas le terrain. Le principal avantage des features drapées est qu'elles épousent parfaitement le relief (voir l'image ci-dessus). Il n'est pas possible d'obtenir un tel résultat avec des features non-drapées.

      Comment styler ces features 3D ?

      La nouvelle API de style est inspirée par l'API OpenLayers, adaptée aux contraintes des espaces 3D. Il est possible de spécifier la couleur des lignes et des surfaces, leur opacité, l'épaisseur des lignes, ainsi que les symboles à utiliser pour les features de type Point.

      Des lignes de bus représentées par des features 3D

      Des lignes de bus représentées par des features 3D

      L'API

      Le style d'une feature est représenté par l'objet FeatureStyle, contenant un style de point (PointStyle), un style de ligne (StrokeStyle) et un style de surface (FillStyle).

      Les symboles sont affichés sous forme de _billboards_

      Les symboles sont affichés sous forme de _billboards_

      Des styles dynamiques

      Il est possible d'assigner un style différent à une feature en fonction de ses attributs. Par exemple, pour changer la couleur d'un polygone lorsque la feature est cliquée ou survolée par la souris.

      Voyons un exemple.

      function polygonStyle(feature) {
        const clicked = feature.get("clicked");
      
        let color;
      
        if (clicked) {
          color = "yellow";
        } else {
          color = "blue";
        }
      
        return {
          fill: color,
        };
      }

      Plus tard, nous pouvons modifier l'attribut de cette feature en utilisant l'API OpenLayers, puis notifier la FeatureCollection que les styles doivent être recalculés.

      feature.set("clicked", true);
      
      featureCollection.updateStyles();
      3 styles différents pour une même feature

      3 styles différents pour une même feature

      L'extrusion de polygones

      Cette fonctionnalité ne fait pas à proprement parler partie de l'API de styles, car elle modifie les géométries plutôt que leur style. Néanmoins, il est intéressant de le mentionner ici.

      Un cas d'usage très fréquent consiste à representer des bâtiments à partir de leur empreinte au sol (qui est généralement un Polygon ou MultiPolygon 2D). Nous pouvons utiliser le callback extrusionOffset de l'entité FeatureCollection pour renseigner la distance d'extrusion du polygone.

      Dans l'exemple suivant, nous récupérons l'attribut height de la feature pour en faire une distance d'extrusion.

      function extrusionOffset(feature) {
          const height = feature.get('height');
      
          return height;
      }
      
      const entity = new FeatureCollection({
          ...
          extrusionOffset,
          ...
      });
      Des polygones de la BD TOPO IGN extrudés

      Des polygones de la BD TOPO IGN extrudés

      Conclusion

      L'entité FeatureCollection permet d'afficher des features 2D et 3D, incluant des volumes (bâtiments, polyhèdres arbitraires), des symboles et des lignes. Les styles dynamiques améliorent l'interactivité avec les features et aident les utilisateurs à se repérer dans des scènes complexes.

    • sur SFCGAL 2.0

      Publié: 22 October 2024, 6:09am CEST par Loïc Bartoletti
      Pièce jointe: [télécharger]
      Sortie de SFCGAL 2.0

      SFCGAL 2.0 est maintenant disponible. Cette mise à jour de notre bibliothèque open source pour la manipulation et l’analyse de géométries 2D avancé et 3D apporte plusieurs nouvelles fonctionnalités et améliorations.

      Principales nouveautés
      1. Compatibilité CGAL
        • Support des versions 5.6 et 6.0 de CGAL
      2. Nouvelles fonctionnalités 3D
        • Buffer 3D pour les points et lignes ;

        Buffer 3D Round

        Buffer 3D Flat

         

        • Partitionnement basé sur le squelette polygonal pour la décomposition de polygones. L’algorithme « Straight Skeleton » existe depuis plusieurs versions, il peut désormais retourner un MultiPolygone.

        image.png

      3. Améliorations des opérations géométriques
        • Nouvelles méthodes pour translater, tourner et mettre à l’échelle les géométries en 2D et 3D. Pour cela, quoi de mieux, de montrer en exemple la construction 3D du logo PostGIS visualisé dans QGIS 3D !

        image

      4. Nouvelles options d’export
        • Possibilité d’exporter les géométries aux formats VTK et OBJ
      5. Facilité de déploiement
      Intégration avec l’écosystème géospatial PostGIS

      L’intégration de SFCGAL 2.0 dans la prochaine version de PostGIS est en cours de développement et les nouveautés devraient être disponibles dans la version 3.6.0. Ce travail ouvre la voie à plus de traitements avancés 2D et 3D directement dans la base de données spatiale de référence !

      PySFCGAL

      PySFCGAL, la version Python de SFCGAL, continue son développement, se rapprochant des fonctionnalités d’outils similaires comme Shapely. Une nouvelle documentation est disponible sur le site dédié. Son installation est facilitée par la mise à disposition d’un paquet wheel qui intègre toutes les dépendances pour l’utiliser.

      QSFCGAL

      Le développement de QSFCGAL progresse. Ce projet vise à fournir une interface utilisateur QGIS pour les fonctionnalités de SFCGAL.

      Développement et support

      SFCGAL a évolué pour devenir un projet open source indépendant, gouverné par un Project Steering Committee (PSC) dédié. Cette transition marque une étape importante dans la maturité du projet et son ouverture à une plus large communauté de développeurs.

      Gouvernance indépendante
          • Un PSC a été mis en place pour assurer la gestion du projet, et encadrer le développement et les orientations futures de SFCGAL.
          • Le projet accueille désormais des contributeurs de divers horizons, renforçant son statut de projet open source communautaire.
      Rôle continu d’Oslandia
          • Oslandia reste un contributeur actif et engagé dans le projet, et se réjouit d’effectuer ce travail de façon encore plus ouverte !
          • L’open source est au cœur des valeurs d’Oslandia, et l’entreprise continue de soutenir activement le développement de SFCGAL.
      Un projet ouvert à tous
          • SFCGAL quitte le giron d’Oslandia, pour se positionner comme un projet open source accessible à toute la communauté.
          • Nous encourageons vivement les contributions externes, qu’il s’agisse de code, de documentation, ou de retours d’expérience.
      Comment contribuer
          • Les développeurs intéressés par le projet peuvent consulter notre guide de contribution sur le dépôt GitLab du projet.
          • Nous accueillons également les rapports de bugs, les suggestions de fonctionnalités et les discussions sur notre espace de discussion.
          • Nous encourageons ceux qui utilisent et bénéficient de SFCGAL à envisager de soutenir financièrement le projet pour assurer sa pérennité et son évolution.

      Pour plus d’informations sur le projet ou pour commencer à contribuer, visitez le site officiel de SFCGAL ou contacter l’équipe SFCGAL par mail.

    • sur Il n’y a pas que des ours dans l’Arctique…

      Publié: 21 October 2024, 11:33am CEST par r.a.

      Pour la majeure partie des touristes qui choisissent les eaux arctiques et péri-arctiques comme destination de croisière, l’attraction majeure est la rencontre des ours, baleines, phoques…qui ont émerveillé leurs albums d’enfants. On y admire encore la beauté des icebergs qui captent la lumière du soleil couchant. Mais il y a aussi des hommes qui sont venus par voie de terre ou par bateaux, quelques millénaires avant notre ère. ou plus récemment, s’installer sur ces rivages où l’hiver amène le blizzard et des températures très basses. C’est à eux que nous nous intéresserons en revivant notre périple, de la côte occidentale du Groenland au territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon.

      Sissimuit est la deuxième ville (5500 habitants environ) du Groenland, territoire sous souveraineté danoise mais bénéficiant d’une large autonomie depuis 2009 (1). Au-dessus des quais, bien assise sur son monticule granitique, une petite église en bois rouge domine le quartier du port. Eparpillées sur la toundra, des maisons peintes, modestes. Un vélo d’enfant jeté devant une fenêtre, un peu de linge sur une corde, quelques outils alignés près de la porte. Des rues vides. Ici on ­­­­­­ne se promène pas pour le plaisir de flâner.

      Quelques habitations se reflètent dans les eaux d’un petit lac qui sert de patinoire en hiver. En cette fin d’été les berges marécageuses sont recouvertes de « plumes » blanches. Ce sont les soies des linaigrettes qui ont servi de mèches pour alimenter le feu du quillig (2) dans les foyers inuits jusqu’au milieu du XXe siècle. Parmi les constructions, celles de l’écomusée évoquent le Sisimuit du début du siècle précédent. Il présente des vêtements cousus en peaux de phoques, des armes (tridents pour la chasse à la baleine…), des photos…De vieux pupitres percés d’encriers, tels qu’on pouvait en voir dans les écoles de la IIIe République, rappellent le souci d’alphabétisation des maîtres danois.

      Démonstration de l’utilisation d’un quilliq

      Dans le petit port, deux bateaux sont équipés pour la pêche au flétan et à la morue. Quelques hommes se pressent sur le quai pour aider au déchargement d’une barque. Ils portent de gros sacs dont le plastique transparent laisse voir des morceaux de chair rosâtre. C’est du rorqual dont la viande et la graisse sont très appréciées.

      Sisimuit est peuplée d’Inuits et d’une petite minorité danoise. Les premiers sont les descendants directs des Thuléens venus d’Alaska au début du IIe millénaire s’installer sur les côtes ouest et sud du Groenland. Les archéologues ont mis au jour leurs embarcations utilisées pour la chasse à la baleine, leurs armes (arcs, flèches, harpons) et leurs maisons dont la charpente était construite en os de baleine. Les Inuits constituent aujourd’hui l’ethnie la plus étendue au monde, répartie au nord du continent américain et de l’Eurasie. Ils ont eu peu de contacts avec les premiers Européens, les Norois (ou Vikings), dont le refroidissement climatique (petit âge glaciaire) a sans doute provoqué la disparition. Dès le XVIe siècle arrivent des baleiniers européens qui cherchent à profiter de l’expérience inuite, puis plusieurs vagues de missionnaires qui christianisent facilement une population dont les rites autochtones étaient très complexes. En 1814 le Groenland devient colonie du Danemark. Paternalisme sévère et isolement ont laissé les Inuits dans le dénuement. Ce n’est que dans la seconde moitié du XXe siècle que leur situation s’améliore progressivement jusqu’à l’autonomie de 2009. L’exploitation des minéraux du sous-sol est aujourd’hui sujet de controverse au sein de la communauté.

      Maison de Sisimuit

      Quelques heures pour traverser le détroit de Davis et accoster dans la plus grande île arctique, la terre de Baffin, appartenant à la province canadienne du Nunavut (3). Qualifier de « bout du monde » le hameau de Qikiqtarjuaq est d’une affligeante banalité, mais il est difficile de trouver mieux pour qualifier ces quelques maisons posées sur pilotis sans ordre apparent. 600 personnes vivent dans ces constructions aux couleurs délavées, dont la façade est barrée d’un large escalier qui ne mène à aucune porte mais sert à accéder aux réserves d’eau et de pétrole sous le toit.

      Maison de Qikiqtarjuaq

      On nous recommande de rester dans les pas de la jeune femme qui va servir de guide, de ne pas nous égayer entre les maisons, de ne pas regarder les gens. Ici les relations sont tendues entre les Inuits qui constituent la presque totalité de la population et les Blancs. Mais les rues sont vides… Depuis le matin les hommes sont à la chasse au caribou qui ne dure que trois semaines et les femmes sans doute chez elles. Sur la plage, vide aussi, une motoneige rouillée s’enfonce progressivement dans le sable…, un sujet pour les archéologues du futur. Pas de promeneur non plus sur le promontoire où les rouges des saules – les « arbres » ont 10 cm de hauteur – alternent avec les schistes gris. On peut y admirer une vague plus grosse et plus foncée que les autres…C’est le dos – nous dit l’expert – d’une baleine boréale qui trace son chemin très près de la côte, à travers un banc de plancton.

      La population inuite de Qikiqtarjuaq a été déplacée par l’Etat canadien sur cette côte sans ressources dans les années 1965/70, pour les sédentariser de force. Ils dépendent largement de l’aide sociale sur une terre dont ils ne sont que les occupants. Le centre de santé est à la charge de deux ou trois infirmiers qui assurent les premiers soins en attendant la visite d’un médecin qui passe une fois tous les trois mois et les gendarmes ne sont pas plus nombreux. Pour rester en contact avec le reste du monde, il y a une piste d’atterrissage et quelques antennes. Pour le contact avec Dieu…une petite baraque un peu de guingois dont la fonction d’église n’est attestée que par la croix qui la surmonte.

      Eglise de Qikiqtarjuaq sur la Terre de Baffin

      En longeant la côte du Labrador vers le sud nous passons devant une large baie protégée par une crique. Une église, un petit cimetière enclos, deux ou trois maisons…Le lieu a été habité mais il ne l’est plus. Il nous faut donc imaginer les hommes et les femmes qui y ont vécu. Hebron, un nom biblique qui nous indique l’origine de cette implantation (pour les Inuits, c’est Kanderderlusoak : « La grande baie »). Ce sont des missionnaires luthériens, les Frères moraves, qui se sont installés, au début du XIXe siècle, dans ce site où se rassemblaient, à la belle saison, des Inuits attirés par la profusion des mammifères marins et terrestres ainsi que des poissons et des oiseaux. Dès 1818 les religieux allemands exercent des missions saisonnières. Mais c’est en 1831 qu’un village permanent est installé grâce à des matériaux apportés d’Angleterre. Au cours du XIXe siècle, les missionnaires évangélisent (le christianisme est obligatoire), apportent magasin, ateliers et école où sont enseignés la lecture et l’écriture de l’inuktitut, la langue principale parlée par les Inuits du Nord arctique du Canada (4).

       Grâce à l’exportation d’huile, de peaux de phoque, de fourrures et de poissons séchés, la communauté se développe et comprend jusqu’à 200 à 250 Inuits au XIXe siècle. La grippe espagnole de 1918 fait des ravages. Le manque de bois et la raréfaction des ressources amènent la paupérisation progressive de la population. Aussi en 1959 le gouvernement canadien décide-t-il de la fermeture du site et de la dispersion des Inuits dans des sites plus méridionaux. Mais cela se fait sans consultation de la population et dans des conditions de réinstallation catastrophiques, ce dont ne prennent conscience les autorités fédérales que tardivement. Ce n’est qu’en 2005 qu’elles présentent leurs excuses à la communauté.

      L’église d’Hebron

      Aujourd’hui, Hebron, visité par de rares touristes, a été déclaré « lieu historique national du Canada ».

      Au sud de la côte du Labrador, un autre site témoigne aussi des relations anciennes entre autochtones et Européens. Red Bay, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2013, est un site archéologique où de nombreux vestiges des activités des Basques, espagnols et français, chasseurs de baleine ont été mis au jour. Dès le XVIe siècle, les pêcheurs et baleiniers (2500 environ) du Golfe de Gascogne s’installent dans cette baie naturelle bien protégée de l’océan, du début du printemps à l’automne. Ils y exercent leur talent de « meilleurs harponneurs » de baleines noires et de baleines boréales.

      Les Basques installent une industrie très lucrative : la production d’huile, très demandée à l’époque sur les marchés européens. L’île Saddle, qui protège la baie, en livre de nombreux vestiges archéologiques au milieu d’une toundra éclatante en cette fin d’été. La graisse de baleine était fondue dans des chaudrons en cuivre chauffées sur des pierres. L’huile était ensuite versée dans des tonneaux assemblés sur place (bassines et planches étaient apportées d’Europe) et transportée de l’autre côté de l’Atlantique. Mais la population de baleines du détroit de Belle Isle décline progressivement et l’activité des baleiniers basques prend fin dans les premières années du XVIIe siècle.

      Site archéologique de l’île Saddle

      Aujourd’hui les activités maritimes ne semblent plus tenir une grande place dans l’économie de Red Bay. Un habitant rencontré en me promenant entre les maisons dispersées sur la toundra me dit être le « dernier pêcheur » du village, les autres ayant pris leur retraite. Ici aussi on compte sur le tourisme comme activité rémunératrice.

       

      La croisière s’achève au pays de Cocagne. Où trouver un tel pays ? En France ! Dans cette France composée de huit îles et îlots, bien difficiles à repérer sur un planisphère à l’abri de la massive Terre-Neuve. Qualifier ainsi Saint-Pierre-et-Miquelon n’est pas une fantaisie de l’Office du tourisme ni du Ministère des Outre-mer, mais le sentiment des habitants eux-mêmes.

      Après deux siècles de batailles constantes avec les Anglais, les Français récupèrent en 1763 (à la fin de la Guerre de Sept Ans) ce petit territoire qui est aujourd’hui une collectivité d’Outre-mer. Au XIXe siècle la pêche à la morue est active (Saint-Pierre comptait 10 000 habitants en 1890, 5500 actuellement), mais les conditions de vie sont rudes. Rudes pour les pêcheurs qui connaissent des conditions sanitaires médiocres, rudes pour les femmes qui lavent le linge des marins pour gagner quelques sous, rudes pour les Petits Graviers, ces enfants vendus par leurs parents bretons ou normands pour sécher la morue pendant l’été dans l’Île aux chiens (aujourd’hui Île aux marins) avant son exportation (5). En 1992 le gouvernement canadien impose un moratoire presque total sur la pêche à la morue. Comme dans les autres ports visités au Labrador, la grande pêche fait partie de l’histoire.

      A Saint-Pierre on débarque « pieds secs », directement par la passerelle. Deux ronds-points fleuris en moins de deux kilomètres, une place Charles de Gaulle, une coquette caisse d’Epargne…on est bien en France. Mais l’architecture est locale avec ses jolies maisons en bois colorées dont le tambour en saillie devant la porte d’entrée fait l’originalité (6). Tout est bien entretenu, les constructions comme les chaussées (malgré le long gel hivernal), les boutiques comme le centre culturel. La toundra est au bout de la rue, sans transition. Cette impression de bien-être est confortée par la rencontre avec des Saint-Pierrais qui m’invitent spontanément au café. Ils sont heureux de vivre ici, heureux de la solidarité entre les habitants, heureux de ce que la communauté nationale fait pour eux. Se soigner ? L’hôpital est très bien et, si c’est nécessaire, on est envoyé à Saint-Jean de Terre-Neuve ou à Halifax (accord avec le Canada), voire en métropole (partenariat avec l’hôpital de Rennes). Faire des études ? Le lycée propose deux filières, générale et technologique, et on peut fréquenter l’Université de Montréal dans les mêmes conditions que les étudiants canadiens (accord avec le Canada). Des chutes de neige abondantes en hiver ? Dès qu’on sort de chez soi, les rues sont dégagées….quant à la métropole, elle n’est qu’à 5 h d’avion en été.

      Une rue de Saint-Pierre

      Au cours de ce voyage, nous n’avons pas rencontré de baleines (ou de très loin), mais des Français heureux de leur sort…une espèce beaucoup plus rare.

      Notes :

      1-En 2009 les Groenlandais accèdent à une autonomie renforcée. 32 domaines de compétence (police, justice…) sont au pouvoir des Groenlandais et la langue groenlandaise devient la langue officielle du pays.

      2-Le quilliq servait de lampe. Dans un récipient en stéatite, on mettait de la graisse fondue et les soies de linaigrette servaient à faire partir un feu.

      3-Le Nunavut est un des Etats de la Fédération canadienne, le plus grand, depuis1999, après le vote d’une loi qui l’a séparé des Territoires du Nord-Ouest. Il comprend très majoritairement des Inuits. Les institutions comprennent une Assemblée législative de 22 membres qui élit un Premier ministre.

      4-C’est d’Hebron que sont partis Abraham Ulrikab et sa famille, en 1880, vers l’Europe, malgré l’avis opposé des frères moraves. Ils sont recrutés par le Norvégien Jacobsen, qui travaille pour un marchand allemand organisant des « spectacles ethnographiques » dans différentes villes européennes. Cet Inuit, chrétien, parlant anglais et allemand, musicien va être exposé dans des zoos humains en Allemagne, puis à Prague et à Paris. Toute sa famille et lui-même décèdent de la variole. Abraham a tenu un journal pendant son séjour en Europe.

      5-De juin à septembre les enfants (de 12 à 15 ans) étendaient les morues sur des « champs de pierre » 14 heures durant sous le regard de contremaîtres brutaux (la loi de 1851 limitait la durée du travail à 12h pour les 14 à 16 ans en métropole). Nourriture insuffisante et salaire médiocre étaient leur lot.

      6-Le tambour est un édicule en saillie devant la porte d’entrée, vitré de trois côtés, qui sert à protéger du vent et des intempéries. Il fait partie du patrimoine architectural de l’archipel.

      NB : toutes les photos sont de l’auteur.

      Michèle Vignaux, octobre 2024

    • sur Makina Corpus est sponsor de la PyConFR 2024

      Publié: 21 October 2024, 10:53am CEST par Amandine Boivin

      Le soutien de Makina Corpus à la PyConFR 2024, qui se tient du 31 octobre au 3 novembre 2024 à Stras­bourg, reflète ses valeurs de partage et d’in­no­va­tion, et son enga­­ge­­ment envers la commu­nauté dyna­­mique et ouverte de Python.

    • sur Café géographique de Chambéry-Annecy, Seynod, 23 octobre 2024 : L’abattoir en France : recompositions multiples d’un lieu aux dynamiques contradictoires et conflictuelles.

      Publié: 17 October 2024, 5:15pm CEST par r.a.

      avec Stéphane Dubois, professeur de chaire supérieure, lycée Blaise Pascal, Clermont-Ferrand.

      Seynod, O’Cardinal.’S, place Métropole, mercredi 23 octobre, 18h30.


      Maillon majeur dans les chaînes de production nourricière de la France, site de mise à mort des animaux de boucherie, l’abattoir est à la croisée de dynamiques contradictoires, entre industrialisation des process de production, questionnement éthique sur la maltraitance des bêtes mais aussi des hommes qui y travaillent et intégration dans un système alimentaire multiscalaire (depuis les marchés internationaux hyperconcurrentiels jusqu’aux territoires de proximité dans lesquels filières productives alternatives et circuits commerciaux courts peuvent s’épanouir). Clos et traversé de fractures socio-fonctionnelles nettes, l’abattoir est donc un lieu aux tensions multiples et aux évolutions protéiformes.

    • sur [Story] Oslandia x QWC : épisode 4 / 8

      Publié: 16 October 2024, 6:57am CEST par Caroline Chanlon

      Nous présentions déjà plus tôt cette année un nouveau plugin QGIS pour QWC qui permet de publier un projet dans son application QWC sans quitter QGIS : [https:]]

      Depuis la publication de cet article, nous avons eu l’occasion d’apporter de nombreux correctifs et des améliorations (financés par Les Agences de l’eau | Direction des Systèmes d’Information et des Usages Numériques) au plugin QGIS ainsi qu’au service de publication associé.

      Parmi les nouveautés, on retrouve :

      • la possibilité d’ouvrir un projet publié dans le navigateur
      • la gestion de plusieurs instances QWC (multi-tenant)

      Dans chaque épisode de cette série dédiée à QWC – QGIS Web Client, nous abordons spécifiquement un aspect, un sujet pour terminer par la roadmap. Tous les épisodes sont à suivre sur notre site : [https:]

      Vous aussi vous pouvez contribuer à QWC, directement ou en finançant les évolutions ! N’hésitez pas à nous contacter à infos@oslandia.com

    • sur La discrétisation “Head/tail” produit des cartes mieux hiérarchisées

      Publié: 15 October 2024, 12:00pm CEST par Éric Mauvière

      Deux exigences opposées tiraillent le cartographe : schématiser pour mieux imprimer les messages essentiels, ou délivrer le maximum de détails, tant que l’image le permet. Ces exigences ne sont pas forcément contradictoires.

      En cartographie thématique, l’art de la coloration repose d’abord sur le découpage en classes, ce que l’on appelle discrétiser. Les bons logiciels proposent plusieurs méthodes automatiques : quantiles, intervalles égaux et Jenks (ou seuils naturels) sont les plus fréquentes.

      La discrétisation Head/tail, proposée en 2013 par le géographe Bin Jiang, et récemment mise en lumière en France par Thomas Ansart dessine fort bien les données hiérarchisées, dont la distribution dissymétrique comprend typiquement beaucoup de petites valeurs et quelques valeurs élevées. C’est le cas par exemple de la population des communes, des revenus moyens, ou des loyers.

      Voici une première illustration, avec le coût par m² du loyer mensuel des appartements par commune et arrondissement en France, en 2023.

      Source : ministère de la Transition écologique – Cliquez pour zoomer

      Head/tail à gauche prend la moyenne comme premier seuil, considère les données supérieures (head), puis calcule de façon itérative des moyennes emboitées.

      La méthode de Jenks est également itérative. Elle délimite x groupes les plus homogènes possibles, et en même temps les plus distincts les uns des autres. Elle est proche dans l’esprit de la méthode des K-moyennes.

      Ces différentes méthodes aspirent à déterminer des « seuils naturels », des ruptures inhérentes aux données plutôt qu’imposées de l’extérieur par des intervalles égaux ou des effectifs égaux (quantiles). Elles sont puissantes et complémentaires.

      Head/tail assume de simplifier drastiquement la représentation en neutralisant la première partie de la distribution, celle sous la moyenne (le tail). Ce qui permet de mieux dégager la hiérarchie des valeurs supérieures à la moyenne (head).

      J’aime beaucoup ce rendu plus doux, moins agressif, tout en nuances, en particulier pour les loyers dans le bassin parisien. La structure hiérarchique que cette carte dessine, avec une belle séparation de l’avant-plan et de l’arrière-plan, s’imprimera plus durablement dans mon esprit.

      Comparons aussi avec cette version (je suppose par quantile), palette divergente, de Boris Mericskay, avec des données de même origine. L’opposition vert/violet a le mérite de simplifier fortement l’information, divisant la France en deux ou trois, autour d’une classe centrale, d’une moyenne supposée faire sens.

      ht_map5

      Mais quand la distribution est déséquilibrée comme celle des loyers, une représentation symétrique est moins pertinente. Par exemple, une très faible variation du 1er seuil, intervenant dans la pente abrupte du début de la distribution, fera basculer beaucoup de communes d’une classe verte à l’autre, avec un effet violent sur la répartition colorée des deux premières classes. Et le vert foncé n’est pas le symétrique du violet foncé, il ne traduit pas le même écart à la moyenne.

      Distribution du loyer des appartements en France (en € par m²) en 2023 Distribution du loyer des appartements en France (en € par m²) en 2023

      Voici 3 autres illustrations statistiques et cartographiques de l’intérêt de la méthode Head/tail, appliquée toujours à des distributions dissymétriques, avec beaucoup de petites valeurs et peu de grandes valeurs.

      1 – La densité de population (2021) – source Insee

      Avec Head/tail, Paris, puis Lyon, sont distinguées du groupe des autres villes moyennes (Toulouse, Bordeaux, Nantes, Nice, etc.).

      2 – La médiane du niveau de vie (2021) – source Insee

      La frontière suisse, une partie de la frontière luxembourgeoise, l’ouest de l’Île-de-France et le sud de l’Oise sautent davantage aux yeux, du fait d’un meilleur contraste.

      3 – La part des diplômés d’un BAC+5 ou plus dans la pop. non scolarisée de 15 ans ou plus (2021)
      – source Insee

      Pour un plus large usage de Head/tail

      Bin Jiang rappelle que dans la nature, le monde du vivant, les organisations humaines, les phénomènes observés se présentent rarement sous forme d’une distribution symétrique autour d’une « moyenne ». Il y a en général plus de petites valeurs que de grandes.

      Mais la hiérarchie déroulée à partir des grandes valeurs est ce qui frappe tout d’abord l’esprit, ce qui donne une première idée d’une structure d’ensemble : hiérarchie des villes, des longueurs de rues dans une ville, des entreprises dans un secteur donné, des intensités de tremblements de terre, de répartition des richesses, de popularité des sites web, de fréquence des mots dans un texte, etc.

      Ou les niveaux successifs d’organisation d’une feuille, de ses nervures :

      Une feuille (a) décomposée en 5 niveaux d'organisation, jusqu'au réseau le plus fin de ses nervures - Source : Jiang, 2020

      Pour employer un langage plus technique, les phénomènes naturels ou géographiques sont peu souvent gaussiens (symétriques), plus souvent « paretiens » (de Pareto et sa fameuse loi des 80/20 – 20 % des causes expliquent 80 % des effets), ou « log-normaux » (leur logarithme est gaussien).

      Pour Jiang, le nombre de seuils calculés par la méthode Head/tail (dénommé ht index) est un indicateur de la profondeur organisationnelle du phénomène étudié (il le rapproche même du concept de dimension fractale, posé par Benoît Mandelbrot).

      Pour une distribution symétrique, idéale, quasi-gaussienne, le ht index sera souvent faible, 2 par exemple. À l’inverse, un ht-index > 5 caractérisera un phénomène étagé, où parfois même, d’un niveau à l’autre, l’on retrouve les mêmes rapports d’échelle.

      Description de l'algorithme Head/Tail

      Pour découvrir l’algorithme en action (JavaScript et SQL/DuckDB), rendez-vous sur ce classeur Observable.

      Considérons par exemple 10 nombres [1, 1/2, 1/3…1/10] (ou [1, 0.5, 0.333…0.1]) qui suivent cette règle de proposer plus de petites valeurs que de grandes.

      La somme de cette série fait 2,93, la moyenne 0,293. 1, 1/2 et 1/3 lui sont supérieurs.

      Si l’on divise la série en deux morceaux autour de la moyenne (« Head » au-dessus, « Tail » en dessous), on obtient donc l’itération 1 de cette figure :

      Source : Bin Jiang - A new approach to detecting and designing living structure of urban environments

      L’algorithme Head/tail itère jusqu’à ce que cette division par la moyenne s’arrête, par exemple parce que le dernier « head » n’a plus qu’un élément ; ou que le dernier « head » a un effectif supérieur à son « tail », signe que la division n’est plus pertinente.

      Head/tail fournit une alternative à la méthode de discrétisation de Jenks, bien plus rapide à calculer et, pour son concepteur, mieux apte à rendre compte d’une hiérarchie, d’une structure fractale, caractéristique fréquemment rencontrée dans la nature et le « vivant ».

      Pour rappel, la méthode de Jenks – dite aussi des « seuils naturels » – conduit à délimiter x groupes les plus homogènes possibles, et en même temps les plus distincts les uns des autres. x est un paramètre fourni à l’algorithme de Jenks. Cet algorithme est de complexité O(n2), c’est-à-dire que son coût est proportionnel au carré de l’effectif de la distribution à classifier ; il devient difficile à calculer en JavaScript quand n dépasse 10 000 observations.

      À l’inverse, la méthode Head/tail est de complexité O(n), et s’exécute en moins d’une seconde avec plusieurs millions d’observations. De plus, elle détermine – intelligemment – son propre nombre de classes, indicateur de la profondeur de la hiérarchie détectée (nombre que l’on peut toutefois réduire en ne retenant que les x premiers seuils).

      Pour aller plus loin

      L’article La discrétisation « Head/tail » produit des cartes mieux hiérarchisées est apparu en premier sur Icem7.

    • sur QMapOD opensourced !

      Publié: 14 October 2024, 6:44am CEST par Christophe Damour
      Pièce jointe: [télécharger]

      QMapOD est la version 2 de l’application MapOD, initialement développée sous Access et ArcGis / MapInfo.

      Elle se présente comme une extension (plugin) du système d’information géographique  et s’appuie sur une base de données spatiale SQLite / SpatiaLite. La version 2 de QMapOD apporte la compatibilité avec QGIS 3.x.
      Elle permet de cartographier les résultats d’enquêtes origine / destination réalisées sur un réseau de transport en commun, en réalisant des filtrages multicritères sur un jeu de données d’enquêtes, puis en élaborant des analyses cartographiques à partir des données filtrées.

      Initialement développée par SIGéal, QMapOD est désormais maintenue par Oslandia, et financée par Test-SA et Oslandia.

      QGIS et QMapOD sont diffusés sous licence opensource (GNU General Public License).

      La publication par Oslandia de QMapOD sur le portail officiel des plugins QGIS a pour objectif d’attirer de nouveaux contributeurs et/ou de nouveaux financeurs pour accélérer le développement de nouvelles fonctionnalités et améliorer la fiabilité de l’extension.
      Cette publication a d’ores et déjà permis d’industrialiser le code de l’extension en l’alignant sur les normes habituellement utilisées par les développeurs Oslandiens, et en ajoutant au dépôt gitlab des fonctionnalités de CI/CD qui contribuent à fiabiliser le code produit.

    • sur Classifications et intensités de nuages de points dans Giro3D

      Publié: 10 October 2024, 6:35am CEST par Sébastien Guimmara
      Pièce jointe: [télécharger]

      Cet article concerne des fonctionnalités publiées avec la version 0.37 de Giro3D.

      Giro3D 0.37 a introduit le support des classifications et intensités pour les nuages de points.

      Les classifications de nuages de points

      Après acquisitions par un capteur LIDAR, chaque point peut se voir attribuer une classe (ou classification) déterminant sa nature: sol, végétation, bâtiment, etc.

      Les points peuvent ensuite être manipulées indépendamment lors de traitement (filtrage, colorisation, etc) selon leur classe.

      Quels formats supportent les classifications ?

      De nombreux formats supportent cette fonctionnalités. Sur le Web Open-Source, les principaux formats utilisés sont les suivants:

      Afficher les classifications dans Giro3D

      Voir l’exemple détaillé sur le site de Giro3D.

      Actuellement, Giro3D supporte les classifications via l’entité Tiles3D, permettant d’afficher des nuages de points après conversion au format 3D Tiles.

      Le support du format COPC est en cours de développement et supportera également les classifications. Il également prévu d’ajouter le support du format Potree 2.0.

      Sélection de la couleur et de la visibilité

      Chaque classification est composée d’une couleur et d’une visibilité. Par défaut, toutes les classifications sont visibles. Les classifications 0 à 18 ont des couleurs pré-définies dans Giro3D (mais modifiables).

      Dans l’exemple classification">[https:] , il est ainsi possible de modifier les couleurs et visibilité de chaque classification dynamiquement.

      Nuages de points classifiés

      Nuages de points classifiés

      Les intensités

      Voir l’exemple complet sur le site Giro3D.

      L’intensité d’un point est une valeur numérique décrivant la quantité d’énergie réfléchie par la surface (et donc la quantité absorbée). Dans une scène lidar typique, les arbres absorbent plus d’énergie laser que les champs agricoles par exemple, ce qui leur donnera une intensité moindre.

      L'intensité des champs est plus importante que celle des arbres

      L’intensité des champs est plus importante que celle des arbres

      Dans Giro3D, l’interprétation des valeurs d’intensité passe par une rampe de couleurs (ColorMap).

      Le même nuage de point avec une rampe de couleur différente

      Le même nuage de point avec une rampe de couleur différente

      Les opacités variables

      Les rampes de couleurs Giro3D supportent des opacités variables. Chaque couleur de la rampe de couleur peut également être associé à un valeur d’opacité (de 0 à 1), indiquant le degré de transparence de cette couleur.

      Cela permet par exemple de rendre semi-transparente ou invisibles certaines valeur d’intensité, comme les arbres:

      Le nuage de point par défaut.

      Le nuage de point par défaut.

      Les intensités inférieure à un seuil sont masquées, masquant les arbres.

      Les intensités inférieure à un seuil sont masquées, masquant les arbres.

    • sur Les territoires de l’extrême droite en France et en Europe

      Publié: 9 October 2024, 6:13pm CEST par r.a.

      La forte poussée de l’extrême droite en Europe conduit à s’interroger sur les ressorts communs à la montée de ces partis.

      C’est devant une assistance nombreuse que Béatrice Giblin (BG), une habituée de nos cafés, a inauguré la nouvelle saison 2024-25 ce 24 septembre. Professeure émérite des Universités, géographe et géopolitologue, BG a fondé l’Institut francais de géopolitique (IFG). Elle dirige depuis 2006 la revue Hérodote, succédant à son maître Y.Lacoste avec qui elle s’est intéressée dès 1986 au Front National (FN) devenu en 2018 Rassemblement National (RN) non pas du point de vue sociologique ou politique mais du point de vue de son implantation géographique, en s’efforçant de faire varier le niveau d’analyse par différentes échelles. Le premier canton à élire un candidat du Front national (FN) était dans les environs de Marseille en 1982.


      Résultats des élections européennes du 9 juin 2024.

      Ils ne font que confirmer les progrès des partis d’extrême droite en Europe tels qu’ils ont été cartographiés le 7 juin 2024, avant les élections, à partir des résultats des dernières élections législatives dans les différents pays de l’Union européenne. La réalisation de cette carte par le journal Le Monde, publiée avant les élections représente un travail considérable très intéressant car il permet une analyse plus fine par le fait que la collecte des résultats des votes s’est faite à une grande échelle sur de petits territoires (districts, communes).

      Les votes de l’extrême droite en Europe, 7 juin 2024

      (Avec la gracieuse autorisation du journal Le Monde)

      La forte poussée de l’extrême droite est évidente le 9 juin : elle obtient 196 sièges sur 720 (soit 18,47% des sièges contre 9,7% en 2019). C’est la France qui a le plus de députés d’extrême droite en Europe avec le RN qui obtient 30 députés (32% des voix) et est arrivé en tête dans toutes les communes sauf deux (une en région parisienne et une en Bretagne).  Suit l ’Autriche avec un FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche) bien ancré qui a déjà participé à une coalition avec le parti conservateur en 1999 (ce qui avait été alors très décrié en Europe). Puis viennent l’Italie où la liste de G. Meloni obtient 24 députés (10 en 2019), les Pays-Bas avec le parti de Geert Wilders qui obtient 6 sièges (1 en 2019).  A noter aussi, le très bon score (45% des voix) du Fidesz (Union civique hongroise), parti du Premier ministre V. Orban en Hongrie, et la percée de l’AFD, Alternative pour l’Allemagne (15 sièges) en Allemagne surtout dans les Länder de l’Est. En Pologne, le PIS fait un assez bon score (20 sièges) mais est en retrait par rapport à 2019.

      Grande division de ces partis répartis en plusieurs groupes au parlement.
      Il n’existe pas un parti d’extrême droite homogène au niveau européen mais des groupes différents traduisant l’extrême division des extrêmes droites dans l’UE. Au moins trois groupes sont importants. Les patriotes pour l’Europe (anciennement Identité démocrate nationaliste) regroupent 84 sièges avec le RN associé au Fidesz.  Les Conservateurs et réformistes européens (CRE) compte 78 sièges (essentiellement Méloni et Marion Maréchal). L’ENS (Europe des nations souveraines) est une sorte de groupe de non-inscrits où on retrouve l’AFD associé à quelques députés polonais non PiS.

      Pourquoi une telle division ?
      Le clivage majeur actuel est à rechercher dans l’attitude face à la guerre en Ukraine entre ceux qui veulent la soutenir comme la Pologne, les pays baltes et scandinaves et ceux qui penchent du côté de Poutine (Hongrie) où qui affichent un soutien de façade à l’Ukraine pour des raisons de politique intérieure (RN).

      L’ancienneté de l’implantation de ces partis et les systèmes électoraux expliquent aussi leur diversité. Si l’AFD est relativement récente en Allemagne, ce pays est travaillé depuis une trentaine d’années par des groupuscules d’extrême droite et l’AFD y a trouvé un terreau fertile pour développer ses thématiques. Le FPÖ est aussi très anciennement implanté : il a été créé en 1955 par d’anciens nazis dans une Autriche pas dénazifiée et sans travail de mémoire.  En France le FN a été créé plus tardivement (1971) mais n’a fait que croitre dans les années 1980 pour en arriver à l’élimination de L. Jospin aux élections présidentielles par J.M. Le Pen en 2002.

      Certains systèmes électoraux avec la proportionnelle notamment, permettent aux partis d’extrême droite d’être associés au gouvernement dans des coalitions gouvernementales comme en Suède, Pays-Bas, Finlande. Cela pourrait peut-être être un jour le cas en Allemagne. Notre système uninominal à deux tours a été moins favorable au RN mais on a vu récemment qu’aucun système n’empêche un parti qui bénéficie d’une forte dynamique de progresser et d’arriver aux portes du pouvoir.

      Certains dénominateurs communs constituent les ressorts du vote d’extrême droite :

      • L’immigration et le sentiment de ne plus être chez soi avec la crainte d’une perte d’ identité ethnique, religieuse ou culturelle sont des ressorts importants voire majeurs du vote d’extrême droite.  L’Europe qui a longtemps été un continent d’émigration est devenue une zone d’immigration. Depuis les années 1970, sur une population européenne de 450M° d’habitants, on compte environ 40 M° d’étrangers et 55 M° (naturalisés ou pas) nés dans un pays étranger ce qui représente globalement 12% de la population européenne. La France se situe dans cette moyenne avec 10%. En Allemagne, la proportion est plus forte car il y a moins de naturalisés : la loi du sol y est plus récente (en janvier 2000 avec A. Merckel) et la nouvelle loi ne date que de juin 2024. A noter cependant que des pays comme la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Tchéquie, Slovaquie, la Bulgarie à très faible population immigrée (environ 2%) votent largement pour l’extrême droite, prouvant ainsi que la concordance entre le nombre d’immigrés et le vote d’extrême droite n’est ni parfaite ni systématique.
      • les facteurs géographique et historique. La proximité ou pas de la Russie, la taille des territoires joue un rôle important. L’histoire et ses traumatismes comptent aussi beaucoup : la représentation que les populations se font de la situation géopolitique actuelle de leur pays est essentielle. Ainsi la Hongrie est devenue un petit pays après la Première Guerre mondiale mais les Hongrois ont toujours en mémoire l’idée d’avoir participé d’un grand empire et demeurent frustrés des pertes de territoires et de population hongrois notamment au profit de la Roumanie. L’histoire de la Pologne, rayée de la carte par deux fois, partagée à plusieurs reprises, envahie, explique que la population ressent toujours une menace sur sa nation.
      • la démographie est aussi une clé de compréhension. L’accroissement naturel, quand il est négatif et entraine une chute démographique sur un territoire, favorise le vote d’extrême droite dans la mesure où les populations se sentent fragilisées : on le voit dans les Länder de l’ex RDA, dans les pays baltes, en Bulgarie, Italie, en France aussi dans certaines régions (le Centre). Le taux de migration (différence entre le nombre d’entrées et de sorties) quand il est important nourrit le discours du grand remplacement surtout s’il se conjugue à un taux d’accroissement naturel négatif comme en Allemagne de l’Est (Thuringe, Brandebourg), d’où ce sentiment d’abandon dans une population vieillissante avec le départ des jeunes générations. En Pologne le vote du PiS  (Droit et Justice) se décalque sur les territoires de faibles densités, en France en partie aussi (la diagonale du vide). Les densités faibles (inférieures à 50) ne permettent pas de maintenir des services publics d’où le sentiment d’abandon dans des sociétés sont bouleversées.
        La taille des villes mérite considération aussi : plus elles sont petites et proches des milieux ruraux, plus le vote d’extrême droite a tendance à y être élevé. Inversement les grandes métropoles sont plus réfractaires.
      • Le risque de pauvreté, le sentiment d’insécurité physique et culturelle, lié à tort ou à raison à l’immigration de populations musulmanes ainsi que le niveau de diplôme sont aussi à prendre en compte avec des effets inégaux suivant les pays et la conjoncture.

      (Avec la gracieuse autorisation du journal Le Monde)

      Dialogue avec le public

      Présence et poussée du national-populisme à l’échelle mondiale. Elle s’observe en Inde avec Modi dans un pays pluriel avec plusieurs langues, religions, au Brésil de Bolsonaro, en Argentine avec Javier Milei, aux Etats-Unis avec Trump, en Turquie avec Erdogan, en Egypte avec Sisi…. Il s’agit d’une réalité qui menace le modèle démocratique libéral occidental qui n’a plus vocation à devenir universel.

      La division des partis d’extrême droite d’Europe ne peut-elle pas finir dans une union à l’image de l’alliance entre fascisme et nazisme dans les années trente ?
      Pour B.G la conjoncture actuelle n’est pas favorable à ce type de rapprochement. Elle rappelle que c’est dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale que s’est fait ce rapprochement de seulement deux partenaires, alors que l’U.E actuellement pour le moment en paix rassemble 27 pays. De plus les divisions existent dans la cadre même des trois groupes au parlement européen. Les positions géographiques et le passé historique de chaque pays ne poussent pas à l’union même si certaines données, démographiques surtout, sont des dénominateurs communs.

      Rôle des facteurs économiques (chômage, crise) dans la poussée de l’extrême droite ?
      Pour B.G le chômage à lui seul n’est pas un facteur déterminant (surtout qu’il existe maintenant un système de protection sociale) même s’il peut y contribuer et engendrer de la xénophobie. Les études faites sur Roubaix-Tourcoing * où le F.N s’est implanté très tôt dans les quartiers populaires ont montré le poids du mal-être quotidien en liaison avec des représentations liées au rôle de l’histoire de la guerre d’Algérie dans ces milieux ouvriers.

      Le R.N dans les territoires d’Outre-Mer ? C’est une situation très compliquée aux Antilles où le vote peut être extrêmement variable et volatil d’un scrutin à l’autre. A Mayotte la situation est plus claire : c’est l’arrivée massive des Comoriens qui génère de multiples problèmes et qui induit le vote R.N.

      * Voir Bernard Alidières, Géopolitique de l’insécurité et du Front national, ed. A. Colin, 2006

      Compte-rendu de Micheline Huvet-Martinet, octobre 2024

    • sur Sortie de QField 3.4 « Ebo »

      Publié: 9 October 2024, 3:00pm CEST par Vincent Picavet

      Oslandia est le partenaire principal d’OPENGIS.ch pour QField. Nous sommes fiers aujourd’hui de relayer l’annonce de la nouvelle version 3.4 « Ebo » de QField. Cette version introduit le « Geofencing » et le support d’algorithmes de traitements.

      Geofencing

      Un nouveau framework pour le « Geofencing » est arrivé, qui permet aux utilisateurs de configurer le comportement de QField avec des zones-barrières. En fonction de la géolocalisation de l’utilisateur et des zones-barrières définies, QField va pouvoir afficher des alertes ou autoriser l’édition. Les zones-barrières sont définies au niveau du projet, par l’intermédiaire de polygones d’une couche vectorielle. Il existe trois options de comportement de geofencing dans cette version de QField :

      • Alerter l’utilisateur lorsqu’il est à l’intérieur d’une zone définie
      • Alerter l’utilisateur lorsqu’il est à l’extérieur de toutes les zones définies
      • Informer l’utilisateur lorsqu’il entre ou sort d’une zone polygonale donnée

      En plus de l’alerte ou l’information, les utilisateurs peuvent aussi configurer QField pour que l’édition soit désactivée lorsqu’ils sont à l’intérieur d’une zone ou à l’extérieur des zones définies. La configuration de cette fonctionnalité se fait dans QGIS par le plugin QFieldSync.

      Traitement des objets

      QField offre également dans cette version un accès aux algorithmes de traitements géométriques. Une « processing toolbox » qui contient plus d’une dizaine d’algorithmes est accessible directement dans QField, et permet de manipuler les géométries numérisées sur le terrain. Cette fonctionnalité repose sur le cœur de QGIS, plus particulièrement sur le framework Processing de QGIS et les nombreux algorithmes disponibles dans ce module.

      La disponibilité de ces algorithmes dans QField ouvre la porte à de nombreuses nouvelles possibilités pour la modification des géométries : orthogonalisation, lissage, tampon, rotation, transformation affine, etc. Lorsque l’utilisateur configure les paramètres d’un algorithme, une prévisualisation en grisé de la sortie est visible en surimpression du canevas de carte.

      Pour accéder à la boîte de traitement de QField, sélectionnez un ou plusieurs objets avec une pression longue dans la liste des objets de la carte, ouvrez le menu à 3 points et cliquez sur l’action « Traiter les objets sélectionnés ».

      Si cette fonctionnalité vous plaît, vous pouvez remercier le National Land Survey of Finland, qui a financé ces développements.

      Améliorations de la caméra

      La caméra de QField a de nouvelles fonctionnalités : les ratios et dimensions des photos sont personnalisables. Elle permet également d’incruster dans la photo capturée les éléments de date de captation, et de localisation. Les dernières versions de QField ont largement amélioré la fonctionnalité de caméra QField, de telle sorte que c’est désormais la solution par défaut dans QField pour la prise de vue. Les utilisateurs peuvent toujours désactiver cette caméra pour utiliser la caméra native de leur système.

      .. et toujours plus

      De nombreux autres développements ont vu le jour pour cette version, tel que l’édition des variables projet par un éditeur, l’intégration de la documentation dans la barre de recherche, ou la possibilité de rechercher dans la liste des projets cloud. Toutes ces fonctionnalités sont détaillées dans le Changelog complet de la 3.4.

      À votre tour !

      Vous avez des questions sur QField ? Intéressés par sa mise en œuvre, n’hésitez pas à contacter Oslandia !

       

    • sur Is Antarctica greening?

      Publié: 8 October 2024, 11:50am CEST par Simon Gascoin

      In a recent study, Roland and Bartlett et al. (2024) showed that the Antarctic Peninsula is « greening », i.e. the area covered by vegetation is growing. This article published in Nature Geoscience was featured in many media outlets. The authors drew this conclusion from the analysis of 35 years of Landsat images. More specifically, they computed a composite image of the maximum NDVI observed in March of every year since 1986. They used this annual time series to study the evolution of the area exceeding an NDVI threshold of 0.2. I was skeptical about the results because we showed recently that greening trends derived from annual maximum NDVI can be overestimated because the number of available Landsat observations increases over time (Bayle et al. 2024).

      In temperate and sub-polar regions, the NDVI time series at a Landsat pixel is expected to look like this if there is a « greening ».

      Such time series can be easily generated in Google Earth Engine from images acquired by Landsat 5, 7 and 8. A single line of code creates a global collection of Landsat images spanning the past 40 years!

      var Landsat = ee.ImageCollection('LANDSAT/LC08/C02/T2_TOA').merge(ee.ImageCollection('LANDSAT/LE07/C02/T2_TOA')).merge(ee.ImageCollection('LANDSAT/LT05/C02/T2_TOA'))

      However, the effective revisit frequency of Landsat has substantially increased over this period, which means that more clear-sky observations are generally available in the end of the study period. As a result, it is more likely to observe an NDVI value that is close to the actual maximum in the end of the study period. This statistical artefact can lead to the false conclusion that a pixel is « greening ». It can also lead to overestimate the actual NDVI increase in greening areas. For example, Bayle et al. (2024) showed that up to 50% of the greening trend in high-elevation alpine grasslands computed by Rumpf et al. (2022) can be explained by this effect.

      It is possible to check if the magnitude of the greening was also overestimated in this Antarctic Peninsula study, because the authors have shared their code. I could reproduce their calculations using the mean instead of the maximum to create the annual composite from March NDVI images. Unlike the maximum, the sample mean is an unbiased estimator of the actual mean of the data. Therefore, it should not lead to a systematic under- or overestimation of the mean NDVI depending on the number of samples.

      The average number of observations and the areal extent of « green » areas over the Antarctic peninsula in March from Landsat (blue curve in the bottom panel reproduces Fig. 2 in Sustained greening of the Antarctic Peninsula observed from satellites)

      I found that their results are robust and mostly insensitive to the changes in revisit. The main conclusion of the paper, « a clear but nonlinear trend towards a greater area of vegetation cover » remains unquestionable. The Mann-Kendall tests yield similar results with both approaches (mean vs. max.). The main differences are related to the area changes by period (cf. supplement Tab. 5.1 in R24). The change from 1986 to 2021 is 2.30 km² per decade using the mean NDVI whereas it is 3.13 km² per decade using the max NDVI (the value quoted the paper is 3.17 km² per decade*). The low impact of the revisit in this case is probably due to the fact that the authors restricted their analysis to a very short period of time (1 month), therefore on average there is only one available observation to create the annual NDVI composite even in the end of the study period. The magnitude of the area change might be somewhat overestimated but it is difficult to give a more accurate estimate given the available data.

      Area change in km2/decade

      method maxNDVI meanNDVI
      1986-2021 3.13 2.30
      1986-2004 2.77 2.32
      2004-2016 2.94 3.61
      2016-2021 4.91 -0.93

      More details about my analysis and how to reproduce it in this repository: [https:]] .

      * I could not find the exact same values as the authors in most of the cases, a possible explanation is given by the authors « Due to changes applied to imagery in the compilation of LANDSAT collection 2, this code cannot gaurantee exact reproduction of identical results to the paper, though the overall trends observed are highly comparable. »

      Deception Island, Antarctica in February 2018

      References

      Roland, T. P., Bartlett, O. T., Charman, D. J., Anderson, K., Hodgson, D. A., Amesbury, M. J., Maclean, I., Fretwell, P. T., & Fleming, A. (2024). Sustained greening of the Antarctic Peninsula observed from satellites. Nature Geoscience, 1–6. [https:]] Rumpf, S. B., Gravey, M., Brönnimann, O., Luoto, M., Cianfrani, C., Mariethoz, G., & Guisan, A. (2022). From white to green: Snow cover loss and increased vegetation productivity in the European Alps. Science, 376(6597), 1119–1122. [https:]] Bayle, A., Gascoin, S., Berner, L. T., & Choler, P. (2024). Landsat-based greening trends in alpine ecosystems are inflated by multidecadal increases in summer observations. In Ecography. [https:]]

       

    • sur Is Antarctica greening?

      Publié: 8 October 2024, 11:50am CEST par Simon Gascoin

      In a recent study, Roland and Bartlett et al. (2024) showed that the Antarctic Peninsula is « greening », i.e. the area covered by vegetation is growing. This article published in Nature Geoscience was featured in many media outlets. The authors drew this conclusion from the analysis of 35 years of Landsat images. More specifically, they computed […]
    • sur Rapport 2024 sur la paix dans le monde (Institut pour l’économie et la paix)

      Publié: 7 October 2024, 4:21pm CEST


      Source : Rapport 2024 sur la paix dans le monde (Institut pour l’économie et la paix)

      L’Indice mondial de la paix 2024 révèle que le monde se trouve à la croisée des chemins. Sans effort concerté, le risque d’une recrudescence des conflits majeurs est réel. On compte actuellement 56 conflits, soit le nombre le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils sont devenus plus internationaux, 92 pays étant impliqués dans des conflits hors de leurs frontières, soit le nombre le plus élevé depuis la création de l’Indice mondial de la paix en 2008. Le nombre croissant de conflits mineurs accroît la probabilité d’autres conflits majeurs à l’avenir. Par exemple, en 2019, l’Éthiopie, l’Ukraine et Gaza étaient identifiés comme des conflits mineurs, alors qu'ils sont devenus aujourd'hui des foyers de conflits majeurs. Comme en témoigne un autre rapport publié également en 2024, la tendance actuelle est plutôt à la militarisation.

      • 97 pays ont vu leur niveau de paix se détériorer, soit plus que n’importe quelle année depuis la création de l’Indice mondial de la paix en 2008.
      • Les conflits à Gaza et en Ukraine ont été les principaux facteurs de la baisse mondiale du niveau de paix, le nombre de morts au combat ayant atteint 162 000 en 2023.
      • 92 pays sont actuellement impliqués dans des conflits au-delà de leurs frontières, soit plus qu’à n’importe quel moment depuis la création de l’IPG.
      • Le premier système de notation militaire en son genre suggère que les capacités militaires des États-Unis sont jusqu’à trois fois supérieures à celles de la Chine.
      • L’impact économique mondial de la violence a augmenté pour atteindre 19 100 milliards de dollars en 2023, ce qui représente 13,5 % du PIB mondial. L’exposition aux conflits représente un risque important pour la chaîne d’approvisionnement des gouvernements et des entreprises.
      • La militarisation a enregistré sa plus forte détérioration annuelle depuis la création de l’IPG, 108 pays devenant plus militarisés.
      • 110 millions de personnes sont soit des réfugiés, soit des déplacés internes en raison de conflits violents, 16 pays accueillant désormais plus d’un demi-million de réfugiés.
      • L’Amérique du Nord a connu la plus forte détérioration régionale, provoquée par une augmentation des crimes violents et de la peur de la violence.

      Indice de la paix globale en 2024 (source : Global Peace Index 2024)


      Créé en 2007, l’Institut pour l’économie et la paix (IEP) vise à influencer les discours mondiaux sur les questions de sécurité, de défense, de terrorisme et de développement. Son objectif est d'utiliser la recherche pour montrer que la paix est une mesure positive et réalisable en faveur du bien-être et du développement. Les recherches de l'IEP sont utilisées par des gouvernements, des institutions universitaires, des groupes de réflexion, des organisations non gouvernementales et des institutions intergouvernementales telles que l'OCDE, le Secrétariat du Commonwealth, la Banque mondiale et les Nations Unies.

      Ses rapports, notamment sur l’Indice mondial de la paix, l’Indice mondial du terrorisme ou sur les menaces écologiques, sont essentiels pour les parties prenantes du monde entier. Au cœur de cette approche se trouve l'idée que la paix va au-delà de la simple absence de conflit. Le cadre des Piliers de la paix identifie huit facteurs essentiels pour établir une paix durable, sur la base d’une analyse approfondie des données.

      Les 8 Piliers de la paix positive (source : Institut pour l’économie et la paix)

      L'IEP publié également chaque année un Rapport sur la paix positive. La paix positive repose sur des attitudes, des institutions et des structures qui créent et maintiennent les sociétés pacifiques. En raison de sa nature systémique, les améliorations de la paix positive non seulement renforcent la paix, mais sont également associées à de nombreux autres résultats souhaitables pour la société, tels qu'une croissance plus élevée du PIB, de meilleures mesures du bien-être, des niveaux plus élevés de résilience et des sociétés plus harmonieuses. Il s’agit d’une théorie du changement social qui explique comment les sociétés se transforment et évoluent. La paix positive décrit un environnement optimal dans lequel le potentiel humain peut s’épanouir. L’Institut a élaboré un cadre conceptuel, connu sous le nom de Piliers de la paix, qui décrit un système de huit facteurs qui fonctionnent ensemble pour construire une paix positive. Dérivés d’une analyse statistique de plus de 40 000 ensembles de données, les Piliers de la paix fournissent une feuille de route pour surmonter l’adversité et les conflits et pour construire une paix durable.

      L'état de la paix positive en 2024 (source : Positive Peace Report)

      Les cartes concernant ces différents indicateurs sont à visualiser sur le site Vision of humanity avec possibilité de faire des comparaisons par pays et par année. 

      Lien ajouté le 9 octobre 2024

      [https:]] #guerre #commémoration#EspritDeGenève pic.twitter.com/R7arW7kjD7

      — Une année au lycée (@uneanneeaulycee) October 9, 2024
      Lien ajouté le 12 octobre 2024

      « Les vraies leçons du Prix Nobel de la paix » (Le Temps). Le combat pour un monde débarrassé de la menace nucléaire mérite un immense respect. Mais est-ce vraiment cela qu’il fallait souligner en 2024 ?


      Articles connexes

      L'Indice de paix mondiale est en baisse depuis plusieurs années

      Cartes et données sur les conflits et violences dans le monde (ACLED)

      Violences envers les enfants et violations de leurs droits à travers le monde

      Cartes et données sur le terrorisme dans le monde (de 1970 à nos jours)

      Les dépenses militaires dans le monde à partir des données du SIPRI

      Analyser et discuter les cartes des "pays à éviter" pour les voyageurs

      Etudier les conflits maritimes en Asie en utilisant le site AMTI

      Utiliser les cartes du CSIS pour étudier les grandes questions géopolitiques du monde contemporain

      La carte, objet éminemment politique : les cartes de manifestations à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux

      La carte, objet éminemment politique : la Société des Nations en 1927


    • sur Café géo de Saint-Brieuc, 17 octobre 2024 : D’une frontière à l’autre : Etats-Unis et Mexique face à l’immigration clandestine, avec Thomas Cattin

      Publié: 5 October 2024, 9:35pm CEST par r.a.

      Lycée Renan, Saint-Brieuc, 18h-20h

      Moins connue que sa jumelle au nord, la frontière sud du Mexique est devenue la principale zone de transit de migrants sans-papiers voyageant vers le nord. Alors que la question de l’immigration cristallise le débat politique aux Etats-Unis, l’administration américaine a fait pression pour que le gouvernement mexicain renforce ses contrôles à sa frontière avec le Guatemala. C’est sur cette frontière stratégique, et plus particulièrement dans la petite ville de Tapachula, que se concentre dès lors un important dispositif policier, militaire et administratif visant à immobiliser les migrants. Le quotidien de Tapachula, surnommée la « ville prison » est bouleversé par la présence de plusieurs milliers « d’étrangers » en attente de visas. Thomas Cattin, doctorant à l’Institut Français de Géopolitique, se propose de montrer les bouleversements générés dans l’espace urbain par ces milliers de migrants.

      Thomas Cattin est doctorant à l’Institut Français de Géopolitique. Ses pays d’étude sont le Mexique et les Etats-Unis. Il a publié un ouvrage « Le mur de la discorde » édition Le Grand Continent, 2019.

      Amphithéâtre du Lycée Renan, 2, Boulevard Hérault – 22000 – Saint-Brieuc

      Entrée libre et gratuite, sans réservation. Accès aux personnes à mobilité réduite
      Contact : cafegeo.saintbrieuc@gmail.com

      AFFICHE Café Géo Saint-Brieuc 17 octobre 2024
    • sur Revue de presse du 27 septembre 2024

      Publié: 4 October 2024, 2:00pm CEST
      Automne 2024 : carte à base de composants électroniques, un nouveau service gratuit de tuiles OSM, Panoramax continue de se déployer, des nouvelles des conférences QGIS ... et une plaidoirie de défense du format Shapefiles.
    • sur Les requêtes d’élévation dans Giro3D

      Publié: 4 October 2024, 6:27am CEST par Sébastien Guimmara
      Pièce jointe: [télécharger]

      Cet article concerne des fonctionnalités publiées avec la version 0.36 de Giro3D.

      Giro3D 0.36 introduit un système de requêtes d’élévation sur les Maps. Nous allons explorer cette API ainsi que quelques cas d’usages typiques.

      Pré-requis: les couches d’élévation

      Pour bénéficier de l’API de requêtes d’élévation, une Map doit être dotée d’une couche d’élévation. Les couches d’élévation peuvent lire des données de sources diverses, comme des GeoTIFF ou des couches tuilées (comme celles fournies par l’IGN ou Mapbox).

      Requêter une élévation sur une coordonnée

      Une fois notre Map et notre couche d’élévation prêtes, nous pouvons commencer à requêter les élévations. Cela passe par la méthode getElevation().

      // Mont-Blanc
      const coordinates = new Coordinates('EPSG:4326', 6.864594, 45.833641);
      
      const elevationResult = map.getElevation({ coordinates });

      getElevation() ne renvoie pas directement une valeur unique, mais un objet contenant une série d’échantillons (samples). Nous pouvons ordonner ces échantillons par résolution, puis récupérer celui ayant la meilleure résolution.

      if (result.samples.length > 0) {
          result.samples.sort((a, b) => a.resolution - b.resolution);
      
          const best = result.samples[0];
          const elevation = best.elevation;
      
          console.log(`Elevation for coordinate: ${elevation} m`);
      }

      Il est ainsi possible de requêter plusieurs Maps simultanément, d’agréger leurs échantillons, puis de récupérer le meilleur.

      Requêter plusieurs maps ?

      Dans un contexte typique, une scène ne contient qu’une seule map. Mais il existe des scénarios ou plusieurs map dotées de données d’élévation sont présentes simultanément dans une scène, voire se chevauchent.

      C’est le cas par exemple d’une scène contenant une mosaïque hétérogène de rasters d’élévation (chacun étant réprésenté par une Map). Dans ce cas nous devrons créer un objet pour stocker les résultats plutôt que de laisser getElevation() le faire pour nous, puis requêter toutes les map en leur passant cet objet:

      const coordinates = new Coordinates('EPSG:4326', 6.864594, 45.833641);
      
      const result = { samples: [], coordinates: options.coordinates };
      
      for (const map of allMaps) {
          map.getElevation({ coordinates }, result);
      }
      
      if (result.samples.length > 0) {
          result.samples.sort((a, b) => a.resolution - b.resolution);
      
          const best = result.samples[0];
          const elevation = best.elevation;
      
          console.log(`Best sample for coordinate: ${elevation} m`);
      }
      Positionner des labels sur un terrain

      Pour en savoir plus, voir l’exemple complet sur le site de Giro3D.

      Un cas d’usage typique des requêtes d’élévation est le positionnement de labels sur le terrain. Supposons que nous voulions mettre une label au sommet du Mont-Blanc, mais que nous ne disposions que de sa latitude et longitude et pas son élévation:

      const labelObject = new CSS2DObject(/** options */);
      
      // Mont-Blanc
      const coordinates = new Coordinates('EPSG:4326', 6.864594, 45.833641).as('EPSG:3857');
      
      labelObject.position.setX(coordinates.x);
      labelObject.position.setY(coordinates.y);
      
      // ... After elevation query on the coordinates
      
      labelObject.position.setZ(elevation);

      Il est ainsi possible de positionner rapidement un grand nombre d’objets à la surface du terrain.

      Positionnement de labels sur le terrain

      Positionnement de labels sur le terrain

      Limites

      La requête d’élévation ne lit que les données actuellement présentes en mémoire, et ne fait aucune requête [HTTP.] Les données chargées dépendent du point de vue actuel : si la caméra est très éloignée du terrain, des données de faible résolution seront chargées. Cela peut avoir un impact sur la qualité du positionnement, notamment lorsque l’on se rapproche.

      Pour pallier à ce problème, il suffit de procéder à une nouvelle requête d’élévation lorsque les données actuellement chargées changent. Nous pouvons pour cela ajouter un listener sur l’événement de changement d’élévation de la map, et mettre à jour les labels situées dans la zone de mise à jour (extent).

      function updateLabels(extent) {
          // Code
      }
      
      map.addEventListener('elevation-changed', ({ extent }) => updateLabels(extent));
      Créer un profil d’élévation

      Pour en savoir plus, voir l’exemple complet sur le site de Giro3D.

      Un autre scénario typique faisant usage des requêtes d’élévation est bien sûr le profil d’élévation. Il est relativement simple de créer un profil d’élévation en utilisant 3 composants:

      • les requêtes d’élévation
      • les outils de dessins Giro3D que nous avons présentés dans un article précédent.
      • la librairie chart.js
      Dessin d'un profil d'élévation

      Dessin d’un profil d’élévation

      Le profil est créé en requ?tant des dizaines, voire centaines d’élévations en un temps très court (moins d’une seconde généralement).

      Bien sûr, les mêmes limites s’appliquent: il s’agit de requêter uniquement les données chargées, et aucune requête HTTP supplémentaire n’est effectuée par Giro3D. Il s’agit donc d’un cas idéal pour fournir aux utilisateurs un aperçu très rapide sans surcharger les serveurs.

      Les performances

      Les requêtes d’élévation sont généralement très rapides: de l’ordre de la dizaine de millisecondes.

      Dans l’exemple Giro3D des profils">[https:] d’élévation, les 200 échantillons sont obtenus en moins de 200 millisecondes. Un profil de 10 000 échantillons est réalisé en moins de 400 millisecondes.

      Conclusion

      Les requêtes d’élévation sont un moyen souple et performant de combler le fossé entre la géomatique 2D et 3D, sans nécessiter de service additionnel de type OGC WPS.

    • sur Nouveau dans QGIS 3.40 : Le support CMJN

      Publié: 2 October 2024, 6:41am CEST par Julien Cabieces

      Crédits : Bru-nO (Pixabay Content License)

      Grâce au financement de la Métropole de Bordeaux, j’ai eu la chance de travailler sur le support du CMJN (Cyan Magenta Jaune Noir, CMYK en anglais) dans QGIS. L’objectif de la métropole est de faire tomber la dernière barrière empêchant leur migration complète depuis ArcGIS vers QGIS.

      Les développements sont maintenant terminés et seront disponibles dans la version 3.40 de QGIS, prévue pour être publiée en octobre 2024, avant de devenir la prochaine LTR en février 2025. Il est cependant à noter que le support du CMJN ne sera complet que dans les versions de QGIS construites avec Qt 6 (version encore non officielle) pour des raisons expliquées dans l’article. Sur Windows, cette version n’est actuellement installable qu’en utilisant OSGeo4W (version qgis-qt6-dev).

      EDIT: En réalité, la version de QGIS construite à partir de Qt 6.8 qui embarque les modifications nécessaires pour l’export PDF CMJN n’est toujours pas disponible. Plus d’information ici.

      C’est quoi le CMJN ?

      Vous connaissez certainement le RVB qui permet de coder une couleur sur écran en choisissant la quanté de rouge, vert et bleu de cette couleur. Il est aussi possible que vous utilisiez le TSL ou TSV.

      RVB – Crédits : Daniel Roberts (Pixabay Content License)

      Ces 3 référentiels de couleurs permettent de coder une couleur pour un écran, le CMJN cible quant à lui les imprimantes en permettant de saisir la quantité exacte d’encre qui sera libérée lors de l’impression (d’où les 4 composantes CMJN, une par cartouche d’encre).

       

      CMJN ( ici de gauche à droite, NCMJ ) – Crédits : Magnascan (Pixabay Content License)

      Les caractéristiques du CMJN diffèrent fortement du RVB, on parle notamment de mode colorimétrique soustractif, car l’encre absorbe la lumière au contraire du RVB qui est dit additif, plus vous avez de rouge, vert, bleu plus vous vous rapprochez de la pleine lumière, le blanc.

      La nature intrinsèquement différente de ces 2 espaces colorimétriques font qu’il est fortement déconseillé de convertir l’un vers l’autre. Le mieux est de choisir une couleur dans un espace (CMJN pour l’impression, RGB pour le rendu sur écran) et de s’y tenir.

      Pire, l’impression d’une même couleur est différente selon l’imprimante, l’encre, le papier… Le choix d’une couleur CMJN se fait dans un espace de couleur, représenté par un fichier de profil ICC, fourni par votre imprimeur. C’est un peu l’équivalent d’un nuancier utilisé lors d’un choix de peinture.

       

      Vous pouvez maintenant vous écharper sur la VRAIE bonne couleur d’une ligne de route – Crédits : Yanis Ladjouzi (Pixabay Content License)

      Implémentation dans QGIS… et Qt

      Suite aux développements, il est maintenant possible dans QGIS de :

      • Saisir des couleurs au format CMJN, et en précision flottante ;
      • Définir son mode de couleur préférentiel (RVB ou CMJN) et son espace de couleur ;
      • Générer un fichier au format PDF/X-4 (prêt pour l’impression) embarquant un espace de couleur et utilisant des couleurs CMJN ;
      • Permettre au moteur d’expression de manipuler des couleurs CMJN sans les convertir en RVB ;
      • Gérer les rampes de couleurs CMJN ;
      • Plein d’autres petites améliorations et corrections autour de la thématique des couleurs.

       

      Selection des couleurs dans QGIS en CMJN

      La belle histoire de l’Open source

      J’ai pris un grand plaisir à participer à ce développement car il est le fruit de la collaboration de nombreux acteurs du logiciel libre.

      Lors d’une première phase d’étude concernant le support du CMJN dans QGIS, on identifie rapidement que Qt, le cadriciel (framework) utilisé par QGIS pour le rendu des cartes, présente des limitations. Il convertit toutes les couleurs en RVB lors du rendu des cartes au format PDF et son support des espaces de couleurs CMJN est incomplet.

      Il est donc nécessaire de le faire évoluer. Nous nous adressons donc à notre partenaire privilégié lorsqu’il s’agit de Qt, KDAB, et plus précisément Giuseppe D’Angelo qui réalise alors les développements nécessaires.

      S’agissant de nouvelles fonctionnalités, ces dernières sont disponibles uniquement dans Qt 6 (Qt 5 est en fin de vie). C’est pour cette raison que le support du CMJN est incomplet dans les versions officielles de QGIS reposant encore sur Qt 5.

      QGIS.org, l’association qui chapeaute le projet QGIS, a décidé de financer les développements sur Qt, charge ensuite à Oslandia de piloter ces développements puis de réaliser l’intégration dans QGIS. Cette intégration ainsi que les évolutions fonctionnelles afférentes été financé par la métropole de Bordeaux.

      Mes développements ont ensuite été relus par d’autres contributeurs QGIS. (Si vous voulez en savoir plus sur le processus de contribution QGIS, vous pouvez lire un précédent billet de blog sur la qualité logicielle dans QGIS)

      Enfin, je tenais à remercier spécialement Jehan, développeur sur le projet GIMP. Sa disponibilité et son exhaustivité dans nos correspondances électroniques m’ont grandement aidé à comprendre les enjeux à la fois techniques et fonctionnels du CMJN, et ont très certainement contribué à la qualité du résultat obtenu.

      La suite

      QGIS 3.40 sera donc capable de générer un fichier PDF/X-4 utilisant des couleurs CMJN. Qt, de son côté, améliore le support du CMJN, l’écriture PDF, et la gestion des espaces de couleurs.

      Encore merci à la métropole de Bordeaux et QGIS.org pour avoir financé ces développements, et toutes les personnes impliqués dans la réalisation de ceux ci.

      Nous serions ravis d’avoir des retours d’utilisateurs sur vos cas d’utilisation liés à la gestion des couleurs dans QGIS. N’hésitez pas à nous écrire ou à commenter nos posts pour nous dire comment vous utilisez ces fonctionnalités.

      Ces fondations dans la gestion des espaces colorimétriques dans QGIS ouvrent la porte à de futurs perfectionnements. Si le sujet vous intéresse et que vous souhaitez contribuer, n’hésitez pas à nous contacter à infos+qgis@oslandia.com et consulter notre offre de support à QGIS.

    • sur Journée d’étude : Le Fleuve sur la carte. Cartographie locale.

      Publié: 1 October 2024, 1:40pm CEST par Emmanuelle Vagnon

      Le 17 octobre 2024

      Tours, CESR (Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance)

      Salle Saint-Martin

      Le fleuve sur la carte. Cartographie locale.

      Journée d’étude organisés par Nathalie Bouloux (Université de Tours, CESR), Jean Senié (Université de Tours, CESR) et Camille Serchuk (Southern Connecticut State University)

      • 9h30 – Camille Serchuk, Jean Senié Nathalie Bouloux et Jean-Charles Ducène : Introduction et présentation du projet
      • 10h – Camille Serchuk : Cartes et paysages fluviaux en France au XVIe siècle
      • 10h30 – Pause
      • 10h45 – Juliette Dumasy (Université d’Orléans, POLEN) :  La représentation des fleuves du Fenland sur les cartes anglaises au Moyen Âge
      • 11h15 – Evelien Timpener : Late medieval river maps, their practical use and juridical implications in medieval water management
      • Discussions
      • 12h30 – Déjeuner
      • 14h – Jean Senié : Le rôle des cartes dans les conflits frontaliers le long du Pô (fin XVe-XVIIIe siècle)
      • 14h30 – Armelle Querrien : Autour de la figure de 1685 de la Théols à Issoudun: hydraulique, procès, représentations
      • 15h – Pause
      • 15h30  – Annette Baumann : Sovereignty rights on the river – the dispute over customs and market rights on the Elbe between the Hanseatic City of Hamburg and the Dukes of Brunswick
      • 16h – Discussion générale
      Télécharger le programme : Fleuve_Carte_programme Contact : Marie-Laure Masquilier : marie-laure.masquilier@univ-tours.fr
    • sur Café géo de Paris, 15 octobre 2024 : Les Etats-Unis et le Monde, avec Philippe Etienne

      Publié: 1 October 2024, 12:13pm CEST par r.a.

      Un ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis rend compte de l’ampleur des défis auxquels fait face aujourd’hui la première puissance mondiale.

      Café de Flore (75006), dans la salle du premier étage, mardi 15 octobre 2024, de 19h à 21h.

       

      Philippe Etienne, ambassadeur de France aux Etats-Unis de 2019 à 2023, a accepté l’invitation des Cafés Géo pour éclairer l’assistance sur les grandes questions géopolitiques de la puissance américaine, sans oublier d’évoquer les fractures de la situation intérieure des Etats-Unis.

      Moins de quatre ans après l’assaut sur le Capitole, l’élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024 opposera l’ancien Président Donald Trump et l’actuelle Vice-Présidente Kamala Harris. Deux Amérique continuent de s’affronter dans un contexte international incertain marqué par de nombreux conflits de toute nature. L’hégémonie américaine est menacée à la fois par le spectre de la désunion à l’intérieur et par la remise en cause de l’ordre mondial né en 1945.

      Philippe Etienne a été ambassadeur en Roumanie, auprès de l’UE (13 ans au total à Bruxelles), en Allemagne et en dernier lieu aux Etats-Unis (2019 2023).
      Il a été conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron entre 2017 et 2019.
      Il est Président de la Mission pour le 80ème anniversaire de la Libération de la France.

      Le Café abordera la problématique suivante : l’Europe semble dépassée par l’accumulation des crises et par la compétition entre Washington et Pékin. Comment nos démocraties peuvent- elles défendre leurs intérêts, leur souveraineté et leurs valeurs dans un monde autant déstructuré et violent ?

    • sur Café géo de Chambéry-Annecy, 10 octobre 2024 : Pourquoi et comment protéger les glaciers et les écosystèmes qui leur succèdent ?

      Publié: 1 October 2024, 11:44am CEST par r.a.

      avec Jean-Baptiste Bosson, glaciologue et géomorphologue

      10 octobre 2024, 18h, Café Terra Natura, 68 avenue des Neigeos, Seynod


      Les glaciers sont de passionnants témoins de l’histoire de la Terre. Sources de terreur puis d’émerveillement, d’aventure et de connaissance, ils permettent de mieux comprendre l’évolution du climat et ses enjeux à l’Anthropocène. Basée sur des résultats récemment obtenus dans les Alpes et dans le monde, cette présentation explore l’évolution fascinante et inquiétante des glaciers sur Terre et met en lumière l’importance de protéger ces géants et les écosystèmes qui leur succèdent.

    • sur Optimisation simple d’un réseau de neurones

      Publié: 1 October 2024, 10:21am CEST par admin
       

      Maintenant que l’on a appris à entraîner un réseau de neurones (un modèle) et à récupérer / créer des données d’entraînement, faisons un petit point théorique sur l’optimisation de l’entrainement de notre modèle.

      Entraîner un modèle est un processus itératif : à chaque itération, le modèle fait une estimation de la sortie, calcule l’erreur dans son estimation (loss), collecte les dérivées de l’erreur par rapport à ses paramètres et optimise ces paramètres à l’aide de la descente de gradient.

      Descente de gradient (rappel)

      La descente de gradient est un algorithme permettant de trouver le minimum d’une fonction.

      Approche intuitive :

      • De façon intuitive, on peut imaginer être un skieur sur une montagne. On cherche à trouver le point d’altitude la plus basse (donc, un minimum d’altitude).
      • L’approche pour trouver ce minimum est de se placer face à la pente descendante et de simplement avancer pendant 5 minutes.
      • Donc, 5 minutes plus tard, on se trouve à un autre point et on réitère l’étape précédente.
      • Ainsi de suite jusqu’à arriver au point le plus bas.

      Approche mathématique :

      • La pente de la montagne correspond à la dérivée. Et, la valeur de dérivée correspond à l’inclinaison de la pente en un point donné.
      • Donc, une dérivée élevée indique une pente importante. De la même façon, si la dérivée est faible, alors la pente est faible. Finalement, une dérivée nulle correspond à un sol horizontal.
      • Pour le signe de la dérivée, on va à l’inverse de la pente. Plus concrètement, une dérivée positive indique une pente qui descend vers la gauche et, une dérivée négative indique une pente qui descend vers la droite.
      • Une fois la direction déterminée (gauche ou droite), il reste à déterminer le pas (on se déplace pendant 5 minutes, 10 minutes, … ?). L’idéal serait de faire le pas le plus petit possible pour déterminer si on a trouvé le minimum le plus régulièrement possible. Le problème avec cette approche est le coût calculatoire : le calcul va être très lent. A l’inverse, un pas trop grand nous fera louper le minimum. Il faut donc trouver un juste milieu, ce qui se fait en spécifiant un taux d’apprentissage (learning_rate) que l’on développera par la suite.

      Approches couplées :

      • On peut représenter la montagne décrite dans l’approche intuitive par la fonction suivante : f(x) = 2x²cos(x) – 5x. On se restreindra à une étude sur l’intervalle [-5,5].
      • Visuellement, le minimum est situé vers x ? 3.8 pour une valeur minimale de y ? -42 environ.
      • On va donc appliquer la descente de gradient pour trouver ce minimum.

      Pour cela, on commence par prendre un premier x (x0) au hasard. x0 = -1 -> f(x0) = 6.08)

      On calcule ensuite la valeur de la pente en ce point (la dérivée f'(x0)). f'(-1) = -2sin(-1)-4cos(-1)-5 ? -5.47827

      On « avance » dans la direction opposée à la pente : x1 = x0 ? ?f'(x0) (avec ? = learning_rate = 0.05). x1 ? -0.72609

      On répète ensuite l’opération jusqu’à trouver xmin. xmin = 3.8

      Hyperparamètres

      Ce processus d’optimisation peut être influencé directement par le développeur via le biais des hyperparamètres. Ces hyperparamètres sont des paramètres ajustables qui impactent l’entraînement du modèle et le taux de convergence de ce dernier. Le taux de convergence correspond en combien d’itérations le modèle obtient un résultat optimal.

      Pour entraîner le modèle, on dispose de 3 hyperparamètres :

      • Nombre d’époques epochs_number : le nombre de fois où l’on parcourt l’ensemble de données
      • Taille du lot d’entraînement batch_size : le nombre d’échantillons de données propagés sur le réseau avant la mise à jour des paramètres
      • Taux d’apprentissage learning_rate : à quel point les paramètres des modèles doivent être mis à jour à chaque lot/époque. Des valeurs plus petites entraînent une vitesse d’apprentissage lente, tandis que des valeurs plus élevées peuvent entraîner un comportement imprévisible pendant l’apprentissage. (ref. « Descente de gradient »)
      Explication des hyperparamètres

      Plus concrètement, on possède initialement 2 choses :

      • le modèle
      • un jeu de données

      On commence par découper le jeu de données en sous-jeux de données, tous de même taille. Ces sous-jeux de données sont appelés batch, tous de taille batch_size.

      Ensuite, chaque batch est propagé dans le réseau (passé en entrée de celui-ci). Lorsque tous les batch sont passés par le modèle, on a réalisé 1 epoch. Le processus est alors reproduit epochs_number nombre de fois.

      Ces étapes peuvent être visualisées sur l’image suivante.

      Boucle d’entraînement du modèle

      Avant toute chose il faut définir les hyperparamètres. Par exemple :

      • learning_rate = 1e-3
      • batch_size = 64
      • epochs = 5

      Une fois les hyperparamètres définis la boucle d’entraînement et d’optimisation du modèle peuvent commencer. Pour rappel, chaque itération de cette boucle est donc une epoch.

      De façon plus précise chaque epoch est constituée de 2 phases :

      • l’entraînement : itération sur le jeu de données d’entraînement afin de tenter de converger vers des paramètres optimaux.
      • la validation : itération sur le jeu de données de validation pour vérifier que le modèle est plus performant et s’améliore.

      A la première boucle, comme notre réseau n’a pas encore été entraîné, il a très peu de chance qu’il donne une bonne réponse / un bon résultat. Il faut alors mesurer la distance entre le résultat obtenu et le résultat attendu. Cette distance est calculée à l’aide de la fonction de perte (loss_function).

      Le but est donc, au fur et à mesure des itérations de boucle, de minimiser cette loss_function afin d’avoir un résultat obtenu au plus proche du résultat attendu. On notera ici l’utilité de la descente de gradient qui, comme expliqué précédemment, est un algorithme permettant de trouver le minimum d’une fonction, ici, la loss_function.

      L’optimisation consiste donc à mettre à jour les paramètres à chaque boucle pour minimiser cette fonction de perte. Cette optimisation est encapsulée dans un objet optimizer qui est appliqué sur le modèle. Ce dernier prend donc en entrée les hyperparamètres du modèle. Dans la boucle d’entrainement, l’optimisation est plus précisément réalisée en 3 étapes :

      • Appel à fonction optimizer.zero_grad() : réinitialisation des gradients des paramètres du modèle. Par défaut, les gradients s’additionnent ; pour éviter le double comptage, nous les mettons explicitement à zéro à chaque itération.
      • Appel à la fonction loss.backward() : rétropropagation de la prédiction de perte (loss).
      • Appel à la fonction optimizer.step() : ajustement des paramètres par les gradients collectés lors de la rétropropagation.
      Conclusion

      Nous avons révisé comment entraîner un modèle de données en introduisant les concepts de hyperparamètres et touché du doigt l’importance d’un bon optimiseur.

      La prochaine fois nous vous proposerons un TP pour coder notre optimiseur et étudier quelques uns des optimiseurs fournis dans pytorch.

      Rédacteurs : Mathilde Pommier et Sébastien Da Rocha

    • sur Cartographier l'espace stratégique de la Chine

      Publié: 29 September 2024, 6:26am CEST


      Nadège Rolland (2024). Mapping china’s strategic space, The Nation Bureau of Asian Research.

      L’objectif du rapport « Cartographier l’espace stratégique de la Chine » de Nadège Rolland (NBR, septembre 2024) est de mieux comprendre ce qui constitue l’espace imaginé de la Chine au-delà de ses frontières nationales et de ses revendications terrestres et maritimes. Les dirigeants chinois considèrent cet espace comme vital pour la poursuite de leurs objectifs politiques, économiques et de sécurité ainsi que pour la réalisation de l’essor de la Chine.
      « Mapping china’s strategic space » (Rapport à télécharger en pdf)

      • Introduction
      • Chapitre 1 : l'espace stratégique
      • Chapitre 2 : le retour de la géopolitique
      • Chapitre 3 : « positionnement » de la Chine : puissance et identité
      • Chapitre 4 : la logique et la grammaire de l'expansion
      • Chapitre 5 : conclusion : une nouvelle carte ?

      Les discussions internes sur l’expansion, initiées avant l’effondrement de l’Union soviétique, sont toujours en cours en République populaire de Chine. Fortement influencées par la géopolitique classique, ces discussions sont intimement liées à la perception que le pays a de sa puissance et à ses aspirations hégémoniques. Le besoin de lutter pour conquérir de l’espace s’accompagne d’une peur persistante de l’endiguement par l'étranger. La définition d’une sphère d’intérêt et d’influence géographique élargie est apparue pour la première fois sous la forme d’une carte mentale quasi-globale vers 2013, et cette conception perdure malgré le ralentissement économique actuel de la Chine. Plus récemment, cette carte mentale s’est étendue pour inclure l’« espace » économique et idéologique ainsi que les géographies physiques.

      Conséquences politiques

      • Bien que les élites gouvernementales et universitaires nient farouchement les aspirations hégémoniques de la RPC, elles sont bien palpables, même si elles ne se matérialisent pas nécessairement de la même manière que dans les périodes historiques précédentes. Comprendre comment son espace stratégique est défini permet d'anticiper la direction future que pourraient prendre la politique étrangère et la grande stratégie de la Chine, à condition que ses élites continuent de croire que la puissance de leur pays s'accroît par rapport à celle des États-Unis.

      • Les élites chinoises considèrent l'expansion de la Chine comme le résultat inévitable de sa puissance et de ses intérêts croissants. Elles considèrent que toute résistance extérieure et toute tentative de contenir cette expansion sont inévitables. Les puissances extérieures ne peuvent pas faire grand-chose pour apaiser les craintes de Pékin d'un encerclement ou d'un confinement hostile de la part de pays étrangers.

      • L'importance géostratégique du continent eurasien et des océans qui l'entourent pour la RPC est indéniable, tout comme le lien entre les espaces stratégiques de la Chine et de la Russie. L'expansion maritime et mondiale de la Chine n'aurait pas été possible et ne pourrait pas être durable sans une zone arrière sécurisée. La Russie continuera à jouer un rôle clé dans les calculs géostratégiques de Pékin dans un avenir proche.

      • La définition de l’espace stratégique de la Chine, qui a atteint une échelle quasi-mondiale, pourrait accroître le risque de contentieux, voire de conflit, notamment dans ce qu’elle définit comme ses « nouvelles frontières stratégiques ». Pékin pourrait également être déjà confrontée à la perspective d’une extension excessive, avec la nécessité éventuelle de réviser sa conception de l’espace stratégique. Il s’agit là d’une préoccupation émergente pour les penseurs stratégiques chinois, qui devrait être prise en compte par leurs homologues américains.

      Le projet Mapping China's Strategic Space s'appuie sur les travaux menés par le National Bureau of Asian Research (NBR) au cours de la dernière décennie pour appréhender les tentatives des élites intellectuelles et politiques chinoises de définir une vision de leur pays comme une grande puissance sur la scène mondiale. La principale question du projet de recherche découle d'une invitation de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis à la chercheuse principale, Nadège Rolland, à témoigner lors de l'audition de mars 2021 « America's Way Forward in the Indo-Pacific » présidée par les représentants Ami Bera et Steve Chabot. Pour pouvoir répondre aux questions de la commission sur l'attitude que les Etats-Unis devaient adopter, il semblait  impératif de comprendre d'abord la vision de la Chine sur la région. Il est immédiatement apparu que Pékin ne désignait pas la région comme « Indo-Pacifique » (sauf pour décrire la stratégie américaine) mais comme la « périphérie » de la Chine, ce qui suggère une conception sino-centrée de la région. Cette dénomination elle-même, ce qu'elle implique et ce qu'elle comprend mériterait d'être examinée plus en détail. C'est ainsi qu'est né le projet « Cartographie de l'espace stratégique de la Chine ».

      Le rapport dirigé par Nadège Rolland contient une série de cartes sur les sphères d'influence de la Chine avec des projections intéressantes centrées sur l'océan Pacifique et l'océan Indien (cartes réalisées par Louis Martin-Vezian). A découvrir dans la conclusion du rapport : une carte originale par cercles concentriques, inspirée de la projection proposée en 2013 par le géographe chinois Hao Xiaoguang. Cela pose la question des limites d'une cartographie par aires quand l'influence s'exerce plutôt aujourd'hui à travers des réseaux.

      Les cercles concentriques de l'espace stratégique de la Chine (source : Mapping china’s strategic space, 2024)

      Pour compléter

      You read a lot about The South China Sea as a current geopolitical hotspot. Have a look at this 1944 map from the US Navy to see that this isn't a new development at all. Really interesting map. Source: [https:]] #mapmonday pic.twitter.com/uBPItfFpCA

      — Simon Kuestenmacher (@simongerman600) September 19, 2021

      Articles connexes

      Mapping China's Strategic Space : un site d'analyse géopolitique à base de cartes

      La carte, objet éminemment politique : la Chine au coeur de la "guerre des cartes"

      La carte, objet éminemment politique. Quels niveaux de soutien ou de critique vis à vis de la Chine au niveau international ?

      La carte, objet éminemment politique. Les tensions géopolitiques entre Taïwan et la Chine

      Comment la Chine finance des méga-projets dans le monde

      Étudier l'expansion de la Chine en Asie du Sud-Est à travers des cartes-caricatures

      Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance

      Tentative de "caviardage cartographique" à l'avantage de la Chine dans OpenStreetMap

      Trois anciennes cartes de la Chine au XVIIIe siècle numérisées par l'Université de Leiden

      Etudier les densités en Chine en variant les modes de représentation cartographique

    • sur Programme des Cafés géographiques de Paris : saison 2024-2025

      Publié: 27 September 2024, 8:09pm CEST par Les Cafés Géo

      Mardi 24 septembre 2024, Café géo au Café de Flore : Les territoires de l’extrême droite en France et en Europe, avec Béatrice Giblin, géographe.

      Mardi 15 octobre 2024, Café Géo au Café de Flore : Les Etats-Unis et le Monde, avec Philippe Etienne, diplomate.

      Samedi 9 novembre 2024, Institut de Géographie : Hommage à Michel Sivignon, de 10h à 12h30.

      Mardi 26 novembre 2024, Café Géo au Café de la Mairie (3ème arrondissement) : Qu’est devenue la Yougoslavie ?, avec Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin, journalistes.

      Samedi 30 novembre 2024, Institut de Géographie ; Conférence sur Trieste et l’Istrie, avec Daniel Oster et Henry Jacolin, de 10h à 12h.

      Mardi 17 décembre 2024, Café Géo au Café de Flore : Une histoire mondiale de l’humanité, avec Christian Grataloup, géographe.

      Samedi 18 janvier 2025, Institut de Géographie, de 10h à 12h. ;  Conférence sur le Cambodge, avec Michel Bruneau, géographe.

      Mardi 28 janvier 2025, Café Géo, au Café de Flore : Vivre au bord de la mer, avec Annaig Oiry, géographe.

      Mardi 11 février 2025, Café Géo, au Café de Flore : Géographie des pandémies contemporaines, avec Guillaume Lachenal, historien.

      Mardi 25 mars 2025, Café Géo au Café de Flore : Nous aurons toujours besoin des forêts, avec Laurent Testot, journaliste.

      Mardi 29 avril 2025, Café géo au Café de Flore :Littérature et géographie, avec Jean-Louis Tissier, géographe, et Emmanuelle Loyer, historienne

       

    • sur Comment les ordinateurs et les cartographes ont redessiné notre monde (Leventhal Map & Education Center)

      Publié: 27 September 2024, 7:25am CEST


      « Processing Place. How computers and cartographers redrew our world » : une exposition virtuelle du Leventhal Map & Education Center.
      Aujourd’hui, les cartes que nous utilisons le plus souvent dans notre vie quotidienne sont réalisées par ordinateur. Même les plus simples d’entre elles s’appuient sur de vastes bases de données d’informations géographiques et sur des systèmes complexes d’analyse et de visualisation. L'exposition Processing Place invite à découvrir comment les ordinateurs et la cartographie ont fusionné et ont redessiné notre monde au cours du XXe siècle.

      Le « traitement des lieux » est à prendre ici dans un sens historique non seulement en termes de calcul numérique, mais comme une partie d’un processus cartographique dynamique et en constante évolution. Faire des observations, transformer ces observations en idées et utiliser ces idées pour argumenter sur des objectifs individuels ou collectifs est une activité humaine essentielle. En confiant une grande partie de notre réflexion et de notre analyse spatiales dans la mémoire des disques durs et des serveurs informatiques, nous avons en quelque sorte rendu la cartographie moins humaine

      Si les cartes informatiques en sont venues à dominer notre imagination géographique, le processus de création de données numériques ouvre la voie à la création de nvelles cartes qui répondent à de nouveaux types de questions spatiales (cf cartes avec zones tampons). La fameuse carte de William Bunge sur la Nouvelle-Angleterre après la guerre nucléaire (1988) repose sur des zones tampons circulaires et montre que la carte peut servir à envisager (éviter) des futurs possibles (ou redoutés).

      Les exemples sont souvent empruntés dans l'espace proche : il s'agit principalement de plans et de cartes de l'État du Massachussets, issus des archives du Leventhal Map & Center Education. L'occasion de découvrir par exemple l'histoire de l'île Nomans Land, base militaire de la Deuxième Guerre mondiale transformée en réserve écologique et désormais fermée à tout usage public. Mais les réflexions se situent à un niveau beaucoup plus large. L'exposition donne à réfléchir à la capacité d'anticipation des cartes à travers par exemple la carte des déplacements à Chicago pour éclairer les décisions des urbanistes. Les "lignes de désir" sur cette carte de 1951 sont des modèles du futur tout autant que des cartes du présent.

      Les cartes peuvent être zoomées (penser à faire défiler les flèches car certaines rubriques présentent plusieurs cartes). Avec les commentaires disponibles juste à côté, le visiteur est invité à apprécié chaque carte avec tous ses détails.

      Processing Place est exposé au Leventhal Map & Education Center de la Bibliothèque publique de Boston de septembre 2024 à mars 2025. L'entrée est gratuite. Planifiez votre visite ou explorez le catalogue numérique ci-dessous :

      1. Expériences spatiales

      • De l'imprimé au pixel
      • Atlas informatique du Kenya
      • Scène de salle informatique
      • Atlas du Bangladesh

      2. Superposition de données

      • Carte de la forêt
      • Lac Istokpoga
      • Visualisation des ressources
      • Inventaire des terres du Canada

      3. Faire une différence : l'inventaire des terres du Canada

      • Ressources sur le banc Georges et les hauts-fonds de Nantucket
      • Carte des baleines
      • Nantucket, Massachusetts : utilisation du sol en 1985
      • Comté de Nantucket : photographie aérienne (4-710), 20 septembre 1984

      4. Outils de transformation

      • Outils de dessin variés
      • Film de Scribe
      • Plan d'implantation illustratif : zone de renouvellement urbain du Government Center, Massachusetts R-35
      • TM 5-230 Dessin topographique
      • Pays du Suffolk : photographies aériennes, 1952 et 1971
      • Bloc de codage FORTRAN
      • Numérisation du palet
      • Évaluation linéaire à 16 niveaux du lac Bullfrog
      • Symboles de nuances pour traceur électrostatique - shadeset P1

      5. Analyser la nature

      • Zones tampons autour des affluents
      • Contamination de l'approvisionnement en eau du DEP
      • Zones du Massachusetts présentant un risque environnemental critique

      6. Pixellisation des lieux

      • Portrait spatial des États-Unis
      • Première image du Texas prise par Landsat 1
      • Carte de la mission de la navette spatiale STS-7

      7. Quantifier les personnes

      • Atlas urbain, données sur les secteurs pour les zones statistiques métropolitaines standard (Boston, Massachusetts)
      • Compter les enfants
      • Atlas de la métropole d'Atlanta : les années 1970
      • Hexagone
      • Programme d'amélioration des quartiers de la ville de Milwaukee

      8. La guerre informatique

      • Cahier d'exercices III
      • ENIAC
      • Terre de Noman
      • Sécurité intérieure et protection des infrastructures critiques : Projet pilote de préparation de Boston
      • Exercice d'essai national – Opération Ivy
      • Le sud de la Nouvelle-Angleterre après une attaque nucléaire

      9. Calcul des itinéraires

      • Étude sur les transports dans la région de Chicago : rapport final (en trois parties), volume I
      • Lumières et enseignes de la ville
      • Kiosque de localisation des distances de marche
      • Sélection de matériel et de brochures Etak

      Articles connexes
      Environnement et justice dans les paysages anthropisés. Une expo virtuelle du Leventhal Center
      Bouger les lignes de la carte. Une exposition du Leventhal Map & Education Center de Boston
      America transformed : une exposition cartographique organisée par le Leventhal Map & Education Center

      L'histoire par les cartes : l'histoire de la rénovation urbaine de Boston depuis les années 1920
      Cartographies actuelles. Enjeux esthétiques, épistémologiques et méthodologiques

      Les nouvelles façons de « faire mentir les cartes » à l'ère numérique
      Du métier de cartographe et de ses évolutions
    • sur DuckDB pour QGIS : nouveautés de QDuckDB version 1.0.0

      Publié: 27 September 2024, 6:51am CEST par Florent Fougères
      Le plugin

      Il y a près d’un an, en novembre 2023, dans cet article, nous vous avions présenté le plugin QDuckDB, financé par l’IFREMER et développé par Oslandia. Dans ce précédent article, nous présentions DuckDB et les caractéristiques fonctionnelles du plugin.

      Depuis, en plus du financement de l’IFREMER, Oslandia a auto-investi du temps de maintenance pour corriger les bugs remontés par les utilisateurs et stabiliser les performances du fournisseur de données (provider) que contient le plugin.

      Pour rappel, un provider QGIS est une interface ou une couche logicielle qui lui permet d’accéder à différentes sources de données géospatiales. Autrement dit, c’est un composant qui gère la connexion entre QGIS et les données géospatiales dans différents formats.

      Cas d’usage
      • Récupérer les données Overtures Maps directement dans une base de données DuckDB puis les charger dans QGIS via le plugin pour les représenter ou bien effectuer des analyses spatiales. Cela apporte un vrai cas d’usage au plugin puisqu’il n’est pas possible de récupérer les données Overtures Maps dans un format SIG plus classique (shapefile, geojson par exemple)
      • Chargement des données INSEE et croisement avec la BD TOPO chargée en gpkg. L’INSEE fournit des données au format parquet et avec l’extension spatiale DuckDB est bien sûr capable de charger des gpkg.
      • Ce plugin est utilisable aussi bien dans l’application bureau de QGIS qu’avec QGIS Serveur. Ainsi, l’IFREMER utilise ce plugin pour diffuser sur le web des données enregistées dans une base de données DuckDB. Elles peuvent être représentées sous forme d’images (flux WMS) ou de données géométriques (flux WFS). Cette solution a l’avantage d’être facile à mettre en place (il n’y a pas besoin d’un service de base de données, les données étant enregistrées dans un fichier), tout en profitant de la vitesse du format DuckDB.
      Quoi de neuf Duck ?

      Depuis l’année passée, les deux grands axes de développement ont été les performances du plugin et la stabilité.

      Par performance, on entend augmenter la vitesse de chargement des entités dans QGIS. Nous avions par exemple des coins d’ombre sur la latence, voire des crash lorsqu’une table provenant de DuckDB possédait beaucoup d’entités.

      Le provider initial avait été implémenté avec le strict minimum pour fonctionner. Depuis nous avons ajouté tous les composants nécessaires à QGIS pour permettre d’être plus performant.

      Enfin, le second axe de développement a été la stabilité. Ce travail a été permis par les utilisateurs qui ont remonté des bugs, que nous avons corrigés. Nous avons aussi renforcé la partie test unitaire. Parmi les choses que nous avons améliorées, on peut citer par exemple, le support des tables non géographiques, le support des vues ou encore la prise en charge des types de colonnes DATE et TIME.

      Si vous souhaitez plus de détail sur ces deux points, vous pouvez consulter le changelog du projet.

      Nous répercutons également chaque nouvelle version de DuckDB dans le plugin dans les jours qui suivent celle-ci, comme par exemple la sortie de DuckDB 1.1.0.

      Release 1.0.0

      Après avoir amélioré les performances et la stabilité, nous sommes donc arrivés à un premier jalon important du provider. Nous avons implémenté tous les composants que propose QGIS pour la construction d’un provider tiers personnalisé.

      Cet article annonce donc officiellement la en version 1.0.0 du plugin QDuckDB ainsi que la disparition du flag experimental.

      Et ensuite

      Mais le travail n’est pas fini pour autant. Pour rappel le plugin ne fait actuellement que du read only (lecture seule). L’étape suivante serait donc de développer le mode écriture.

      On souhaite également améliorer l’intégration du plugin dans QGIS, par exemple en ajoutant une nouvelle entrée DuckDB dans l’explorateur des sources de données natif de QGIS.

      Pour toutes ces nouvelles fonctionnalités à développer, nous sommes à la recherche de financement. Vous pouvez retrouver une liste non exhaustive des développements à venir en regardant les tickets taggés To be funded dans le projet Gitlab. Il est également possible d’ouvrir de nouveaux tickets pour des fonctionnalités auxquelles nous n’aurions pas pensé.

      Si vous êtes intéressé(e), vous pouvez vous signaler dans les tickets, nous contacter sur Linkedin ou bien par email à qgis@oslandia.com. Toute contribution est la bienvenue : code, documentation, financement…

      Liens importants
    • sur Oslandia x sponsor FOSS4G

      Publié: 25 September 2024, 6:58am CEST par Caroline Chanlon

      Le FOSS4G BE+NL se tiendra les 25-26-27 Septembre 2024 à Baerle-Duc en Belgique. Oslandia a participé à de nombreux FOSS4G précédemment, voilà d’ailleurs quelques présentations réalisées.

      Cette année Oslandia est sponsor Bronze de l’événement.

      Organisé par l’OSGeo, les conférences FOSS4G sont les principaux événements internationaux dédié aux logiciels libres pour la géomatique et certainement les plus dynamiques du monde de l’Open-Source ! L’événement FOSS4G BE+NL regroupe cette année les communautés Belges et Néerlandaises pour un rendez-vous plus vibrant !

      Toutes les informations sont disponibles ici : [https:]]

    • sur Le nouveau système de dessin de Giro3D

      Publié: 24 September 2024, 6:33am CEST par Sébastien Guimmara
      Pièce jointe: [télécharger]

      Cet article concerne des fonctionnalités publiées avec la version 0.38. de Giro3D.

      Giro3D 0.38 a introduit un nouveau système de dessin basé sur la classe DrawTool. et l’entité Shape.. Ce système souple permet de créer des formes manuellement ou programmatiquement.

      Nous allons voir comment intégrer ces outils de dessin dans une application Giro3D.

      DrawTool et Shapes

      L’entité Shape permet de représenter une forme arbitraire, composée de points, d’une ligne et/ou d’une surface, ainsi que de labels. Son style est configurable (couleur, épaisseur, transparence…).

      L’outil DrawTool permet de créer des shapes de façon interactive en les structurant et leur donnant des contraintes (nombre de points par exemple).

      Note: Il est tout à fait possible de créer et modifier des shapes sans passer par le DrawTool.

      Les formes standard (points, lignes, polygones)

      Le DrawTool permet de dessiner des formes standard grâce à son API simple. Les méthodes create*() renvoient une Promise qui se conclut lorsque la création de la shape est terminée, où lorsque l’utilisateur annule la création avec un clic-droit. Dans ce cas l’objet renvoyé est null.

      import DrawTool from "@giro3d/giro3d/interactions/DrawTool";
      
      const drawTool = new DrawTool({ instance });
      
      drawTool.createPoint().then((point) => {
        if (point != null) {
          console.log("success!");
        } else {
          console.log("cancelled!");
        }
      });
      Création d'un point. Quelques formes standard.

      Quelques formes standard.

      Les formes avancées (secteurs angulaires, denivelés)

      L’objet Shape étant particulièrement configurable, il est possible de créer des formes plus complexes telles que les secteurs angulaires:

      drawTool.createSector();
      Création d'un secteur angulaire. Un secteur angulaire.

      Un secteur angulaire.

      La méthode createVerticalMeasure() permet de créer une shape mesurant à la fois le dénivelé et la pente entre un point de départ et d’arrivée:

      drawTool.createVerticalMeasure();
      Création d'une mesure verticale. Une mesure de dénivelé.

      Une mesure de dénivelé.

      Les Styles

      Le style des shapes est également configurable, avant la création et après, et ce, de façon dynamique. Il est possible de changer la couleur, l’épaisseur des traits et des bordures, la taille des points, la transparence…

      Changement de couleur.

      Changement de couleur.

      Changement de taille de points.

      Changement de taille de points.

      Changement d'épaisseur de ligne.

      Changement d’épaisseur de ligne.

      Les labels

      Tous les composants d’une shape peuvent recevoir un label:

      • les points
      • les segments de la ligne
      • la ligne entière
      • la surface
      • les lignes verticales

      Ces labels sont entièrement configurables dans leur contenu. Il est par exemple possible d’afficher la coordonnée géographique des points, l’indice de chaque point dans une ligne ou un polygone, ou tout autre information.

      Un label affichant la coordonnée d'un point.

      Un label affichant la coordonnée d’un point.

      Des labels affichant l'indice de chaque point d'un polygone ainsi que l'aire du polygone.

      Des labels affichant l’indice de chaque point d’un polygone ainsi que l’aire du polygone.

      Pour spécifier un contenu personnalisé, il suffit de passer une fonction de formatage durant la création de la shape:

      import { type SegmentLabelFormatter } from "@giro3d/giro3d/entities/Shape";
      
      const helloWorldFormatter: SegmentLabelFormatter = () => {
        return "hello, world!";
      };
      
      drawTool.drawLineString({
        segmentLabelFormatter: helloWorldFormatter,
        showSegmentLabels: true,
      });
      Une fonction de formatage renvoyant toujours le même texte. Des labels affichant l'indice de chaque point d'un polygone ainsi que l'aire du polygone.

      Des labels affichant l’indice de chaque point d’un polygone ainsi que l’aire du polygone.

      Pour afficher les longueurs en pieds, nous pouvons utiliser la fonction suivante:

      const feetFormatter: SegmentLabelFormatter = (values) => {
        return (values.length * 3.28084).toFixed(0) + " ft";
      });
      Une fonction de formatage convertissant les longueurs en pieds. Des longueurs exprimées en pieds.

      Des longueurs exprimées en pieds.

      Editer une shape

      Il est également possible de modifier une shape après sa création, grâce à la méthode enterEditMode() du DrawTool. En mode édition, il est possible d’insérer et supprimer des points, et les déplacer.

      drawTool.enterEditMode();
      Editer toutes les formes de la scène.

      Il également possible de restreindre les shapes éditable en passant une liste:

      drawTool.enterEditMode({ shapesToEdit: [shape1, shape3] });
      Editer uniquement les formes shape1 et shape3 et ignore les autres.

      Le DrawTool respecte les contraintes associées à chaque shape, et peut interdire certaines opérations invalides, comme l’insertion d’un point dans un secteur angulaire (qui ne peut contenir que 3 points), ou la réduction du nombre de points d’un polygone à moins de 3 points.

      L'édition d'une shape. Déplacement, insertion et suppression de points.

      L’édition d’une shape. Déplacement, insertion et suppression de points.

      L’export GeoJSON et OpenLayers

      Si une shape correspond à un type de géométrie connu de GeoJSON (point, ligne ou polygone), il est alors possible de l’exporter dans ce format.

      const geojson = shape.toGeoJSON();
      Exporter une shape en GeoJSON.

      A noter que le ré-import d’un GeoJSON sous forme de shape n’est pas actuellement supporté directement dans Giro3D, mais il est présent dans l’exemple drawtool..

      Il est également possible de l’exporter sous forme de feature OpenLayers.:

      const feature = shape.toOpenLayersFeature();
      Exporter une shape en feature OpenLayers.

      Cette feature peut ensuite être ajoutée à une couche vectorielle affichée sur une map. C’est ce qui est fait dans l’exemple digitization..

      Une shape numérisée.

      Une shape numérisée.

      Conclusion

      Le nouveau système de dessin permet de nombreuses applications :

      • création d’annotations
      • prise de mesures de distance, surface et angles
      • tracé de profils d’élévation
      • numérisation de features
    • sur [Équipe Oslandia] Florent, développeur SIG

      Publié: 19 September 2024, 7:10am CEST par Caroline Chanlon

      Son Bac Scientifique ne prédestinait pas forcément Florent vers des études de Géographie, pourtant, il s’oriente vers une Licence de géographie. Son choix s’explique car il a un intérêt certain pour la géographie et la cartographie. Lors de cette licence il découvre les SIG qui sont au programme du cursus.

      « J’aimais la géographie et j’avais une appétence pour l’informatique. J’ai fait des stages d’été pendant ma licence qui ont confirmé mon choix, j’ai continué en master SIGAT (Géomatique) à Rennes (dans la même promo que Vincent Bré ? »

      Parcours professionnel

      Pendant le master, Florent participe à des ateliers professionnels avec des entreprises dont Suez Consulting. Bilan de la rencontre : un stage puis une embauche au sein de la filiale bureau d’étude et conseil de Suez.

      Pendant 4 ans, il est géomaticien et a pour missions de traiter, produire, stocker et administrer la donnée géographique relative au déploiement du réseau de fibre optique. Mais également de développer des outils pour automatiser ces tâches.

      « Je ne suis pas développeur de base, j’ai commencé à toucher un peu au développement et j’ai eu envie d’aller sur ce métier. J’avais en tête une liste des entreprises qui me plaisaient et Oslandia en faisait partie ! »

      Florent a été embauché chez Oslandia en janvier 2023 au poste de développeur SIG. Au quotidien, il réalise des développements autour de l’écosystème QGIS et développe des plugins. Il travaille également sur tout ce qui tourne autour des bases de données PostgreSQL / PostGIS.

      Projet emblématique

      Le développement du plugin DuckDB pour QGIS ! DuckDB est un format de base de données initialement non supporté par QGIS et le plugin apporte un provider de données qui permet à QGIS de pouvoir lire les données. Ce plugin a été financé l’Ifremer : [https:]]

      Technologies de prédilection

      #QGIS #PostgreSQL #PostGIS #Python #DuckDB

      Philosophie

      Toujours faire simple et efficace !

      Oslandia en 1 mot

      Expertise

    • sur [Book] Représenter le territoire : concepts, définitions, construction

      Publié: 17 September 2024, 7:59pm CEST par Françoise Bahoken

      Cet ouvrage académique de fond mérite le détour, car il fait le point sur les aspects théoriques et conceptuels, méthodologiques et pratiques de la représentation sociale du territoire selon différents points de vue.

      Dirigé par Clarisse DIDELON-LOISEAU (Professeure de géographie à l’Université Panthéon-Sorbonne – Paris 1) et Arnaud BRENNETOT  (Professeure de géographie à l’Université de Rouen), il est édité aux Presses universitaires de Rennes et rassemble plusieurs chercheurs rassemblés autour de deux mots-clés : territoire et représentation.

       

      L’ouvrage résulte des échanges qui prirent initialement part lors du colloque international Représenter le territoire organisé par Collège international des sciences du territoire (CIST) de 2018 – voir les proceedings sur HALsciences et les retranscriptions vidéos du colloque.

      Il est formé de six chapitres qui présentent la variété des représentations territoriales et des modalités de leur appréhension dans différents champs disciplinaires et d’application.


             

                                                                                          A commander sur le site de l’éditeur

       

       

       

      Françoise Bahoken

      Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.

      More Posts

    • sur Le nouveau mode Globe de Giro3D

      Publié: 17 September 2024, 7:00am CEST par Sébastien Guimmara

      Dans cet article, nous approfondissons la nouveauté majeure de Giro3D : le mode globe.

      Note: Cet article concerne une fonctionnalité à venir, et certains détails peuvent être amenés à changer d’ici la version finale.

      Les systèmes de coordonnées projetés

      Jusqu’ici, il n’était possible d’afficher dans Giro3D que des cartes (Map) basées sur des systèmes de coordonnées projetés, tels que Web Mercator, utilisé sur la majorité des services de webmapping tel que Google Maps ou Lambert 93 bien connu des géomaticiens français.

      Dans une scène 3D

      Dans une scène Giro3D, tout est 3D. Cela signifie qu’un repère projeté à 2 axes sera tout de même représenté dans un espace à 3 dimensions (le troisième axe restant « virtuel »).

      Une carte OpenStreetMap affichée dans Giro3D via l’entité Map. Même si la carte elle-même est en 2D, elle peut être affichée sous différents angles par la scène 3D.

      Les systèmes de coordonnées non-projetés

      Le mode Globe de Giro3D se base sur un système de coordonnée géocentrique, dans lequel le repère a pour origine le « centre » de la Terre (ou de tout autre objet sphérique). Cet objet sphérique est modélisé par un ellipsoïde.

      By Chuckage – Own work, CC BY-SA 4.0, [https:]

      Dans ce type de repère, les coordonnées géodésiques (exprimées en angles, comme la latitude et la longitude, et en mètres pour l’élévation) doivent être converties en coordonnées cartésiennes (exprimées en unités linéaires, comme les mètres), pour pouvoir être affichées dans le navigateur. Cette conversion géodésique / cartésien est effectuée par l’objet Ellipsoid, qui est à la base de la représentation des globes.

      Le mode Globe

      Giro3D permet d’afficher un globe d’après un ellipsoïde arbitraire ou (ou bien d’utiliser l’ellipsoïde par défaut WGS84). Pour ce faire, il faut instancier une entité de type Globe plutôt que Map:

      const defaultGlobe = new Globe();
      Un globe avec les paramètres par défaut.
      const moon = new Globe({
        ellipsoid: new Ellipsoid({
          semiMajorAxis: 1_738_100,
          semiMinorAxis: 1_736_000,
        }),
      });
      Création d'un globe aux paramètres de la Lune

      Les fonctionnalités du Globe sont quasiment identiques à celles d’une Map. On peut y afficher une couche d’élévation (ElevationLayer), un nombre illimité de couches de couleur (ColorLayer), et bénéficier de toutes les autres fonctionnalités comme les graticules, les courbes de niveau, l’éclairage dynamique…

      La principale différence se situe sur le fait que le Globe utilise simultanément deux systèmes de coordonnées: géodésique et cartésien, selon la fonctionnalité considérée.

      Par exemple, le graticule utilisera le système géodésique pour exprimer le pas de la grille (en degrés). Les emprises des différentes couches seront également exprimées en coordonnées géodésiques (largeur et longueur en degrés).

      Les repères relatifs

      Nous avons dit que par défaut, le point d’origine de la scène 3D est le même que le point d’origine du repère géocentrique. Cependant, il est possible de déplacer le globe dans la scène, afin de représenter des systèmes orbitaux ou un système solaire complet:

      moon.object3d.translateX(384_000_000);
      Déplacement du Globe de la lune à 384 000 km de la terre Anatomie d’un globe

      De façon très similaire à l’entité Map, l’entité Globe se découpe en plusieurs composants optionnels.

      Le globe nu se compose d’une surface ellipsoïdale, et d’une couleur de fond.

      Le globe seul, accompagné d’un graticule permettant de visualiser la courbure terrestre.

      Nous pouvons y ajouter une couche d’élévation (ElevationLayer) colorisée par une rampe de couleurs (ColorMap):

      Une couche d’élévation colorisée par une ColorMap.

      Nous pouvons également y ajouter des couches de couleur (ColorLayer), en nombre illimité. Ajoutons la couche Mapbox satellite:

      La couche Mapbox satellite

      Ajoutons également une couche de nuages (issue de la NASA):

      Une couche de nuages

      Puis un éclairage dynamique, grâce à une lumière directionnelle three.js (DirectionalLight):

      L’éclairage dynamique

      Il est possible de modifier l’éclairage pour le faire correspondre à une date précise.

      Enfin, ajoutons une atmosphère grâce à l’entité Atmosphere:

      Le globe final

      Conclusion

      Le nouveau mode Globe permettra de créer des scènes gigantesques à l’échelle d’une planète, ou même d’un système solaire entier. Doté de la même API que l’entité Map, il est simple à utiliser.

      Avantages de l’entité Globe
      • Adapté aux très grandes scènes, voire à la planète entière
      • Élimine les distorsions causées par les projections cartographiques
      • Permet de visualiser les cycles jour/nuit à l’échelle de la planète
      • Permet de visualiser des objets en orbite, comme la Lune ou des satellites artificiels
      • Permet de visualiser l’horizon
      Avantages de l’entité Map
      • Adapté aux scènes locales (quelques kilomètres carrés), ou bien aux cartes 2D (OpenStreetMap, etc)
      • Plus simple à manipuler pour les utilisateurs habitués aux outils cartographiques 2D
      • Les axes de la scène sont identiques aux axes du système de coordonnées, ce qui simplifie les mesures
      • Moins gourmand en ressources matérielles, car moins de transformations à effectuer
      • Éclairage plus simple à réaliser
      Galerie

    • sur Giro3D – les dernières nouveautés

      Publié: 17 September 2024, 7:00am CEST par Sébastien Guimmara
      Introduction

      Nous avons le plaisir de vous annoncer une série de mises à jour significatives pour Giro3D, la bibliothèque 3D Web de visualisation géospatiale. Ces nouvelles fonctionnalités viennent renforcer les capacités de notre bibliothèque et sont conçues pour améliorer à la fois la précision et l’efficacité de vos projets de visualisation 3D Web.

      Mode Globe Prévu pour Giro3D 0.40

      Les prochaines versions de Giro3D verront l’arrivée du tant attendu mode globe, permettant d’afficher des globes variés (planètes, lunes, étoiles). Le mode Globe supportera les mêmes fonctionnalités que les cartes planes (Map): nombre illimité de couches de couleurs, terrain, et bien d’autres.

      [Lire le billet]

      Modes de fusion des couches images Depuis Giro3D 0.39

      Inspiré par QGIS, il est désormais possible de spécifier un mode de fusion pour les couches d’une Map. Les modes de fusion disponibles sont: aucun, normal (la valeur par défaut), additif et multiplicatif. Ces modes de fusion permettent d’obtenir des effets visuels spécifiques, ou contourner l’absence de canal de transparence dans la couche image. Il est par exemple possible d’afficher une couche nuageuse grâce au mode additif, et ce même si la couche est entièrement opaque.

      Outils de dessin et de mesures Depuis Giro3D 0.38

      Tracer des lignes, points, polygones, secteurs angulaires… Le nouveau système de dessin de Giro3D permet de mesurer précisément des distances, angles, pentes, hauteurs et surfaces. Les objets créés peuvent être aisément exportés en GeoJSON.

      [Lire le billet]

      API de styles des features 3D Depuis Giro3D 0.38

      Giro3D permet d’afficher des features au standard Simple Feature (fichiers GeoJSON, flux WFS…), drapées ou non sur une Map. Jusqu’ici, les APIs de styles étaient très différentes entre la version drapée et non drapée. Les différences ont été considérablement réduites afin de fournir aux utilisateurs une API similaire (à quelques exceptions près).

      Gestion des pertes de contexte WebGL Depuis Giro3D 0.38

      Nous vous avions parlé précédemment dans la 1′ tech de WebGL, la bibliothèque graphique permettant l’affichage de scènes 3D dans le navigateur. Cette bibliothèque est utilisée intensivement par Giro3D, et il peut arriver que la connexion au contexte graphique soit perdue, empêchant la scène de s’afficher correctement.

      Giro3D gère désormais intelligemment la perte et la restauration du contexte graphique afin de restaurer l’affichage de la scène tel qu’elle se présentait avant l’interruption.

      Support des classifications de nuages de points Depuis Giro3D 0.37

      Les classifications de nuages de points apportent une nouvelle dimension à l’analyse de données géospatiales. En permettant une catégorisation précise des points, cette fonctionnalité simplifie la gestion des informations complexes et contribue à une meilleure interprétation des données géographiques.

      Giro3D supporte désormais l’affichage des points classifiés et permet de modifier la couleur et la visibilité de chaque classification.

      [Lire le billet]

      Requêtes d’élévation Depuis Giro3D 0.38

      Giro3D supporte désormais les requêtes d’élévation sur les données de terrain. Il est ainsi possible de calculer très rapidement un profil d’élévation (y compris sur un grand nombre de points), ainsi que de positionner précisément des objets à la surface d’un terrain (véhicules, symboles…).

      [Lire le billet]

      Eclairage dynamique et ombres portées Prévu pour Giro3D 0.40

      Il sera également possible d’éclairer les terrains avec les lumières dynamiques du moteur three.js, afin, par exemple, de simuler l’ensoleillement et les ombres portées des montagnes.

      Images panoramiques 360° Prévu pour Giro3D 0.40

      Giro3D permettra d’afficher des images panoramiques massives (plusieurs centaines de megapixels) de façon optimisée.

    • sur Piloter son entreprise grâce à l’open source : c’est possible ?

      Publié: 17 September 2024, 6:38am CEST par Caroline Chanlon

      Chez Oslandia, l’open source fait partie intégrante de la culture d’entreprise. « OS » dans « Oslandia » c’est « Open Source » ? Le choix s’est donc naturellement tourné vers des outils de pilotage libres.

      GitLab est l’outil utilisé pour le suivi de la production, des tâches d’administration, du plan de formation, ainsi que l’organisation de la communication ou du recrutement.

      Côté ERP, c’est l’ERP open source Dolibarr qui est utilisé pour gérer la comptabilité depuis le 1er janvier 2023 et Superset pour la réalisation de Dashboards avec des graphiques pour le suivi des indicateurs de pilotage de la société.

      L’utilisation de ces outils apporte des possibilités de personnalisation avancés car on peut développer des modules sur mesure, mais permet également d’appliquer le principe de transparence auprès de l’ensemble des collaborateurs qui peuvent proposer des idées, participer aux décisions et à la vie de l’entreprise.

      Adapter les outils au fonctionnement de l’entreprise et pas l’inverse, c’est une force que permet l’opensource !

      Vincent, co-fondateur et CEO d’Oslandia :

      « Quand on accueille de nouveaux collaborateurs, ils sont parfois décontenancés par l’utilisation massive des outils de suivi sur GitLab, mais après un temps d’adaptation, tous reconnaissent l’efficience et le confort d’utilisation, avec un travail asynchrone, fluide, l’historisation et la capitalisation de l’information, et une transparence quasi complète ! »

      Catherine, directrice administrative, financière et RH d’Oslandia

      « J’ai longtemps travaillé sur des outils propriétaires. En arrivant chez Oslandia, j’ai par la force des choses dû composer et m’adapter avec ces outils dans mon travail. Certains outils comme Gitlab m’ont complètement séduite tant sur la praticité de l’utilisation que dans l’aide quotidienne pour l’organisation administrative. Une vraie découverte !
      Côté gestion financière et RH, l’utilisation de Dolibarr combinée avec Superset a été un peu plus complexe dans la mise en place, mais c’est souvent le cas pour tout déploiement d’un ERP… Superset est assez technique et moins intuitif pour une personne « non dév ».
      Mais passé cette phase d’adaptation et de paramétrage, ces outils OpenSource ont l’avantage de permettre de suivre le pilotage financier efficacement et sur des budgets maîtrisés, et d’avoir une grande liberté dans l’utilisation et la transparence des données. »

    • sur [EXPO] Les migrations au travers des cartes : l’Ukraine, en décembre 2023

      Publié: 15 September 2024, 5:15pm CEST par Françoise Bahoken

      Dans le cadre de l’Olympiades Atrium Humanités et sciences sociales (HSS), la Faculté Sociétés & Humanités de l’Université Paris Cité a réalisé, avec le soutien du service Recherche de la Ville de Paris, une exposition intitulée Les migrations au travers des cartes.

      L’objectif d’explorer les migrations contemporaines a porté l’attention sur trois cartes, parmi lesquelles la carte Ukrainian Refugees Welcome que nous avions initialement réalisée, pour le parcours permanent du Musée national de l’histoire de l’immigration (MNHI) – et initialement publiée ici en 2022.

      En savoir plus…

      La version suivante de la carte exposée, est donc une actualisation en décembre 2023.

      Ukrainian refugees welcome (2023)

      Cette manifestation, gratuite et pour tous les publics, s’est tenue du 11 au 14 septembre à la Cité Audacieuse, à Paris XIVe.

      Billet lié :

      Ukrainian refugees welcome (2023)

       

      Françoise Bahoken

      Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.

      More Posts

    • sur [Story] Oslandia x QWC : épisode 3 / 8

      Publié: 13 September 2024, 6:06am CEST par Caroline Chanlon

      Nous avons vu précédemment des améliorations réalisées par Oslandia sur l’interface web de QWC, côté utilisateur.

      Concernant l’interface d’administration, nous nous sommes concentrés sur le plugin themes qui permet facilement d’ajouter des projets QGIS dans l’application. Certains problèmes ont été corrigés, et de petites fonctionnalités ont été ajoutées, notamment la possibilité d’ajouter des fonds de plan de type XYZ, et la prise en compte de certaines options pour les fonds de plan WMS/WMTS.

      Il y a également possibilité de modifier directement ces fonds de plan dans l’interface d’administration plutôt que de supprimer et recréer un fond en cas d’erreur.

      La création de ressources et de permissions pour administrer un projet a été rendue moins fastidieuse : on peut désormais importer toutes les ressources d’un projet en renseignant le type de ressource que l’on veut créer, ainsi que le rôle qui aura la permission sur ces ressources. La fonctionnalité permet par exemple d’importer directement les 15 couches d’un projet en tant que ressource de type data au rôle sig_edit pour permettre l’édition de données de ce projet à certains utilisateurs.

      La suppression de ressources a également été facilitée en ajoutant des cases à cocher permettant de supprimer plusieurs ressources à la fois.

      Pour continuer sur l’interface d’administration, un gros travail a été réalisé par Gwendoline pour permettre la traduction de toutes les pages d’administration. Il est désormais possible d’afficher cette interface en français (ou dans une autre langue !) comme cela est possible également dans l’application.

      Ces améliorations ne sont pas visibles directement pour l’utilisateur final, mais elles sont très importantes pour faciliter l’administration d’une plateforme QWC.

      Vous aussi vous pouvez contribuer à QWC, directement ou en finançant les évolutions ! N’hésitez pas à nous contacter à infos@oslandia.com

    • sur Développeur(se) Front TS / WebGL / UX

      Publié: 11 September 2024, 12:02pm CEST par Dorian Ginane
      Développeur(se) Front TS / WebGL / UX

      11/09/2024  Isabelle Pelissier

      Venez nous rejoindre…  

      Société en pointe sur le développement de solutions logicielles dans les domaines du Spatial, du Maritime et de la Défense, nous recherchons un(e) développeur(euse) Front  (Bac+5 ou Ecole d’ingénieur) avec une appétence prononcée pour le développement de solutions graphiques.

      Nous souhaitons que vous soyez capable d’évoluer sur plusieurs framework front-end ou mobile tel qu’Angular et Flutter. Une bonne connaissance du TypeScript et la maîtrise de technologies 3D /WebGL est requise, avec si possible une forte sensibilité pour l’UX Design. Vous pourrez également être amené(e) à développer des modules python pour des applications desktop, en particulier pour des clients SIG tels que QGIS.


      Ce que nous cherchons chez vous :

      • Une personne passionnée par le code et la conception logicielle,

      • Une bonne maîtrise de la programmation,

      • De la rigueur. La lisibilité du code/des Api est fondamentale. Les tests font partie intégrante de votre process de développement,

      • Une capacité et un plaisir à travailler en équipe,

      • De la curiosité. En veille sur l’évolution des technologies,

      • Autonomie et pragmatisme dans vos prises de décisions.

      Ce que vous trouverez chez nous :

      • Des collègues passionnés par la culture technique

      • Du plaisir à travailler en équipe

      • Des projets à la pointe de l’innovation pour l’industrie et le monde scientifique

      • De l’émulation interne pour atteindre les objectifs

      • Une PME dont le savoir-faire est reconnu par des clients grands comptes dans des secteurs comme le Maritime, la Défense ou le Spatial. 

      Vous intégrerez une équipe dédiée au développement d’applications à fortes dominante géospatiale, constituée de développeurs fullstack évoluant sur des problématiques diverses telles que l’élaboration de solution cloud-natives pour du traitement massif de données, la réalisation de traitements de données satellitaires et l’élaboration de solution de GeoIntelligence, mais aussi l’intégration de solutions d’Intelligence Artificielle pour l’identification, et le traitement en flux de sources d’information géospatiales (Images satellitaires, données de capteurs et objets connectés) .

      Si vous avez déjà de l’expérience significative et une appétence pour les systèmes d’information géographiques, leur application au monde du Spatial et de la Geointelligence, envoyez-nous votre CV (recrutement@geomatys.com).

      Poste à pourvoir sur Montpellier en présentiel

      Salaire selon expérience

      Menu logo-geomatys Linkedin Twitter Youtube

      The post Développeur(se) Front TS / WebGL / UX first appeared on Geomatys.

    • sur Le prochain café de Chambéry

      Publié: 10 September 2024, 8:28pm CEST par r.a.

      avec Alexandre Schon, professeur d’histoire-géographie

      le 25 septembre 2024, 18h30, O’Cardinal’s, place Métropole, Chambéry

        

      Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024 se sont achevés, les impacts à l’échelle locale de ce méga-évènement de rayonnement mondial se révèlent progressivement. À Saint-Denis (93), ils tiennent notamment à un régime d’urbanisme dérogatoire qui a permis la construction accélérée d’équipements sans passer par les concertations citoyennes préalables. Les conséquences sont nombreuses tant en termes urbanistiques et d’accompagnement des processus de métropolisation que de bilan écologique et démocratique.

      L’événement aura lieu le 25 septembre 2024 à 18h30 à O’Cardinal’s, place Métropole, Chambéry

    • sur Petition results (to keep S2A operational after S2C’s launch)

      Publié: 9 September 2024, 6:32pm CEST par Olivier Hagolle

      Last week, I issued a petition to keep S2A operational, this post will give you some results. i will keep updating this post regularly, so please go-on signing the petition or forwarding it to your colleagues. Although I have not been trained as a lobbyist, and I have some regrets on how i did it, the petition and our communication has had a very large success. I guess the wood was very dry, and the fire spread very fast when I lighted the match.

      The campaign started with a blog post which explained why it is important to keep S2A operational, after S2C starts its operational duty. The blog post was relayed on LinkedIn and a petition. site was created. The tool I used, based on the « pytition » open source software, which works perfectly, is very simple and straightforward to set-up, but does not allow to collect the affiliations of the persons who sign (which is a pity). I thought I would collect the affiliations from the email address, but hundreds of signatories have signed with a gmail address or with various email service providers.

      Anyway, here are several statistics I gathered on these posts and on the petition on September 9th :

      PublicationStatistics
      Blog1080 visits
      LinkedIn71 000 impressions, 940 likes, 180 republications
      Petition1570 confirmed, 1924 total (confirmed+unconfirmed)

      I would like to thank everyone who signed, liked, forwarded, republished, retweeted, retooted (on Mastodon) ! I would have never dreamed to get 1500 signatures in one week only, I increased the goal progressively from 500 to 1500 ! I think our colleagues at ESA and EU should be proud of this achievement, which shows the importance and success to this great Copernicus mission not only in Europe, but also on all continents, in academy, research, companies, agencies, regions, governments, and even NGO.

      Regarding the petition, there are several caveats to be mentioned before analyzing the results :

      • Signing the petition is an individual decision, it does not mean that the organism/company for which the signatory works agrees with the signature, but it should be the general case. I will preserve the identity of the signatories, and only send the petition file to ESA and the EU, and quote the affiliations.
      • Even if they signed with gmail, I recognized a few of the petitioner names, and I know the company for which they work. Of course, I will not reveal their names here, but I hope you will trust me on this conversion.
      • To sign a petition requires a two step process. First fill the form with a email address, and then confirm the email address after receiving an email. It turns out 1250 persons confirmed their email address, and 250 did not. My statistics are based on the total number. I swear I did not add anyone myself. The files sent to ESA and EU will mention if the email was confirmed or not.
      • My network is mainly among space agencies, and then in academy.  This is largely visible in the table below. However, many persons form private companies signed, including a few CEO.
      • The duty of confidentiality applied among space agencies reduced the number of petitioners, but I have had feedback on the interest from many colleagues at CNES, ESA, EU. In fact, everyone I talked to would like to maintain S2A,  but I know no one in charge of the funding decisions…
      • It is interesting to note the presence of companies which produce earth observing satellites, but are very keen on using Sentinel-2 data as reference, thanks to the excellent quality of its data.
      • The numbers between parentheses are the numbers of petitioners per affiliation, when there is more than one.
      DomainAffiliations
      Research/ AcademyAT: BOKU Vienna (3), Salzburg (4)
      AU: New south Wales
      BR: Sao Polo, IPAM (Amazonia), Rio de Janeiro, Ceara, Viçosa, Mato grosso,
      BE: CRA -Wallonie (3), UC Louvain (7), Leuven, Bruxelles, Namur
      CA: Ottawa, Carleton, Alberta, Laval, Rimouski (Quebec), Sherbrooke, Victoria
      CL: Univ Chile (2)
      CH: Agroscope, Zurich, Bern, Geneva, Lausanne, Zurich : Ethz (2), Uzh(2), SwissTopo (3)
      CN: Chinese Academy of Science (3), Wuhan(3), Nanjing (6), Univ of Geosciences
      CZ: Prague (Charles University)
      DE: Fraunhofer institute Bonn, Thunen institute, Jena(2), Trier, Hamburg, Kiel (4), potsdam, Humbold Berlin (5), Osnabrueck(2), Tuebingen
      DK : LBST(2)
      EE: Tartu(2)
      ES: CSIC (8), Cantabria (6), Granada (4), Malaga, Valencia, Salamanca
      FI: Aalto (4)
      FR ; INRAE (16), IRD(14), CNRS (3), CIRAD, CEREMA, CEA, IGN (3), ONERA(3), OFB, Bordeaux, Toulouse (13) UT3, Toulouse INP (3), Ecole Normale Supérieure (2), ENSAE, Lyon, Paris Saclay (5), Paris, Strasbourg (6), IMEV Villefranche (8), Supagro (2), Montpellier, Nantes, Littoral, Orleans, Marne-la-vallée, Grenoble, Réunion(3),
      GR: Athens (4), Macedonia
      KE; NDMA : (Drought Mapping Agency)
      KR: Busan
      IE: Cork
      IL: Technion (4), Volcani Agri(3) Haifa(12) et jérusalem (9),
      IN; IITD (2)
      IT; CNR (10), Pavia, Torinio, Bologna, Napoli, Milano, Politecnico Milano, Calabria, Messina, Viterbe Tuscia (3), Venezzia,
      JP: Hokudai
      LE: Beyrouth,
      MA: Marrakech, El jadida
      NL: Wageningen (6)
      PT: Lisboa (6), Evora
      SG: Singapour (4)
      SI: Ljubiana
      SE: Lund
      TU: Tunis,
      TR: Istanbul (3), Bursa
      UK: NPL (8) Plymouth, London, Leicester, Liverpool, Surrey, Stirling, Bath, Cambridge (8), leeds
      US; MIT(3), Wisconsin(4), Michigan, Colorado, Cornell, Oregon, Oklahoma, Connecticut (2), South Florida (5)
      Maryland (6), Texas, Columbia,Providence(2), Harvard, Stanford (2) Boston (13), Kansas, Delaware, California, New York (2), Washington (3)
      AgenciesCNES (11), DLR (14), NASA(4), ESA (4), INPE (14), USGS(3), NOAA(2), VITO(15), EU (6), SATCEN (3), Eumetsat,, FAO(3), UN
      Companies- Satellite : Planet, Airbus (9); TAS, ConstellR, Aerospacelab (4), Earthdaily, Satellite-Vu, Spacetech-i (STI)
      - Software, engineering : CS, GMV, Google, CLS, ACRI-ARGANS-ARCTUS (6), Magellium (5), CGI, SISTEMA, Brockmann (4), CAP GEMINI, TRACASA(6), cloudferro(2)
      - Remote sensing Services : EOX, Kayrros (10), Hiperplan (4), Bluecham, Terranis, MEEO (3), Gamma.earth, Orbital-eos (3), Planetek, Orbital-Eye , Kermap (6), Netcarbon(4), MEOSS, I-SEA (4), Kanop (5), latitudo40 (4), mantle-labs (6), Mapsat (3) , WaterInsight (NL), remote-sensing-solutions (3), Satelligence(8), mundialis(2), DHI group(3)
      - Agriculture : Arvalis, Cargill, E-leaf
      - Insurance : AXA

      Government/Local communitiesHauts de France Région, Basque region, Canadian government, Andalucia, Umwelt Bundesamt
      NGOWWF (3)
    • sur Petition results (to keep S2A operational after S2C launch)

      Publié: 9 September 2024, 6:32pm CEST par Olivier Hagolle

      Last week, I issued a petition to keep S2A operational, this post will give you some results. i will keep updating this post regularly, so please go-on signing the petition or forwarding it to your colleagues. Although I have not been trained as a lobbyist, and I have some regrets on how i did it, […]
    • sur [Story] Oslandia x QWC : épisode 2 / 8

      Publié: 9 September 2024, 6:03am CEST par Caroline Chanlon

      Nous détaillons dans cet article les améliorations que nous avons apportées à QWC récemment, principalement sur l’interface utilisateur.

      Dans l’application web, nous avons ajouté la possibilité d’avoir des couches de type MVT (Map Box Vector Tiles). Cet ajout permet par exemple d’utiliser les fonds de plan vectoriels de l’IGN avec différents styles.

      L’outil d’identification de l’application permettait déjà d’interroger des données pour en extraire ses attributs. L’identification se fait par un simple clic sur l’objet, ou en dessinant un polygone sur la carte en englobant plusieurs objets. Grâce à nos développements récents, il est désormais possible d’identifier des objets dans un rayon d’une certaine distance. Cette fonctionnalité permet par exemple d’identifier les bornes incendie à moins de 300 mètres d’un carrefour.

      Toujours dans l’application web, il est désormais possible de choisir le format de sortie de l’impression des mises en page. Cette fonctionnalité a été financée par la Métropole du Grand Lyon dont la migration de son application SIG Geonet est en cours de réalisation avec la mise en place de QWC.

      La Métropole du Grand Lyon a également financé d’autres fonctionnalités que nous avons pu reverser dans les dépôts officiels de QWC, notamment la possibilité de zoomer sur la carte en “dessinant” des rectangles au lieu d’utiliser les traditionnels boutons “+” et “-” disponibles en bas à droite de l’application.

      Pour rappel, QWC permet l’édition de données directement dans la base de données qui les contient. Nous avons eu l’occasion de renforcer le comportement de cette fonctionnalité en adaptant l’affichage des boutons d’ajout, de modification et de suppression des objets en fonction des droits paramétrés sur la couche en cours d’édition. Par exemple, si la couche est uniquement éditable par un utilisateur, alors les boutons d’ajout et de suppression d’objets ne sont plus visibles.

      En modifiant le service permettant de générer des permaliens, la base de données de configuration et l’application web, nous avons ajouté la possibilité pour les utilisateurs connectés sur une instance QWC de créer des marque-pages. Cela permet de rapidement sauvegarder une emprise sur laquelle des éléments ont été remarqués par l’utilisateur. Un marque-page permettra de revenir sur ces éléments plus tard, ou de les partager à d’autres utilisateurs. Le marque-page permet de sauvegarder la configuration actuelle de l’application avec les couches affichées, le fond de plan choisi, ainsi que les annotations (dessin) ajoutées par l’utilisateur. On peut choisir d’ouvrir le marque-page sauvegardé dans la fenêtre courante du navigateur, dans un nouvel onglet, ou seulement de zoomer sur l’emprise du marque-page enregistré (sans modifier l’affichage des couches).

      Vous aussi vous pouvez contribuer à QWC, directement ou en finançant les évolutions ! N’hésitez pas à nous contacter à infos@oslandia.com

    • sur [Story] Oslandia x QWC : épisode 1 / 8

      Publié: 4 September 2024, 6:52am CEST par Caroline Chanlon

      Depuis plusieurs années maintenant, et notamment grâce aux stages de fin d’études de Flavie et Benoît (qui avaient donné lieu à une série d’articles), Oslandia investit dans la solution logicielle QWC (pour QGIS Web Client) afin de proposer à ses clients de publier leurs projets QGIS sur le web.

      QWC est un framework applicatif et une application clefs en main, permettant de publier des projets QGIS sur le web, en partageant les mêmes données, la même configuration et le même rendu. Il comporte les éléments classiques d’un SIG web, et peut être totalement personnalisé.

      QWC est un projet OpenSource développé par plusieurs acteurs de la communauté. On peut notamment citer Sourcepole ( Suisse ), qui a réalisé le développement initial de QWC et continue de contribuer.

      Nous réalisons notamment des projets pour nos clients, par exemple l’EuroMétropole de Strasbourg, le groupement de recherche Silex, WKN, Amarenco, le Syndicat des Eaux de la Manche, les agences de l’eau, la Métropole du Grand Lyon et d’autres.

      Au passage, on notera que Clément Zitouni de l’EuroMétropole de Strasbourg contribue régulièrement aux différents dépôts du projet pour ajouter des fonctionnalités ou corriger certains problèmes directement. Bravo à lui !

      Au delà des projets client, Oslandia investit également en fonds propres sur QWC. Chaque année, environ 10% du temps de l’équipe de production est dédiée à l’auto-investissement sur les projets OpenSource que nous développons ou maintenons.

      Avec ces différents projets, Oslandia a pu intégrer plusieurs collaborateurs dans le développement et la maintenance de QWC. C’est toujours le cas de Benoît Blanc, rejoint par Gwendoline Andres notamment.

      Plusieurs améliorations ont été intégrées dans la solution logicielle, que ce soit de nouvelles fonctionnalités ou bien des corrections de bugs.

      L’environnement QWC est composé d’une application web écrite en Javascript (avec le framework React) ainsi que de micro-services en Python. Nous sommes intervenus sur tous ces composants, avec des contributions dans le cœur de l’application.

      QWC est en perpétuelle évolution avec de nombreuses fonctionnalités développées en continu.

      Dans les prochains articles, nous ferons un tour – non exhaustif – de ce qui a été réalisé récemment par Oslandia.

    • sur Variabilisez vos profils QGIS avec QDT

      Publié: 3 September 2024, 4:39pm CEST par Julien Moura
      Pièce jointe: [télécharger]
      Variables d’environnement ?

      Les variables d’environnement sont, comme leur nom l’indique, des paires clé/valeur permettant de décrire et paramétrer des applicatifs selon un environnement. Une variable peut intervenir à différents niveaux ou périmètres : système d’exploitation, session avec droits d’administration, annuaire/domaine, session utilisateur, applicatif, processus.

      Capture d'écran du gestionnaire de variables d'environnement de Windows 11 avec le dialogue permettant d'en modifier une qui est ouvert

      Gestion des variables d’environnement sur Windows 11

      Si vous êtes familier/ère avec l’utilisation de QGIS, c’est le même principe que pour les variables prédéfinies, liées à un projet, à des couches, etc. et utilisables à différents endroits (expressions, mode atlas/rapport…). D’ailleurs QGIS gère également des variables d’environnement à l’échelle de son installation et par profil (voir la documentation).

      Remplacement dynamique par QDT

      Dans QDT, vous pouvez définir des variables dans vos fichiers de configuration `QGIS3.ini` et `QGISCUSTOMIZATION3.ini`, qui seront ensuite interpolées avec les valeurs des variables d’environnement au moment du déploiement. Cette approche permet de paramétrer de manière flexible divers aspects de la configuration de QGIS sans modifier manuellement les fichiers sur chaque machine.

      3 avantages :

      – Flexibilité : adapter facilement la configuration à différentes machines sans modifications manuelles des fichiers.
      – Maintenance réduite : gérez une seule version des fichiers QGIS*3.ini qui s’adapte dynamiquement aux conditions locales.
      – Sécurité : séparer les données sensibles de la configuration en les conservant dans les variables d’environnement.

      Cet usage des variables est particulièrement utile dans des environnements où les chemins d’accès ou les configurations peuvent varier significativement entre les déploiements, permettant une personnalisation sans effort et à la volée de l’installation QGIS.

      En bonus, nous avons intégré un mécanisme primaire de sauvegarde des paramètres en cas de conflit entre les valeurs poussées par QDT et celles changées par l’utilisateur. Concrètement, cela se traduit par des sections préfixées directement dans le fichier INI :

       

    • sur Les cartes de l'Ordnance Survey irlandaise ont 200 ans

      Publié: 1 September 2024, 8:11pm CEST


      L'Irlande est connue pour être l'un des premiers pays à avoir été systématiquement cartographié au début du XIXe siècle. De 1825 à 1846, l'Ordnance Survey irlandaise a entrepris un relevé très détaillé de l'ensemble du pays afin de créer des cartes à l'échelle de 6 pouces pour 1 mile (environ 1:10 000). Par la même occasion, l'Ordnance Survey a recueilli des informations géographiques, archéologiques et toponymiques, notamment sur les coutumes locales, les monuments, les noms de lieux et les caractéristiques topographiques. Ces documents reflètent les paysages de l'Irlande tels qu'ils existaient dans les années 1820-1830 , ainsi que les pratiqus agricoles, la langue, le folklore, les métiers et la religion.

      Les documents laissés par l’Ordnance Survey (OS) pour l’Irlande sont particulièrement importants car ils nous permettent de mieux comprendre les processus et les pratiques de cette enquête nationale qui à eu un impact profond sur le gouvernement, la politique, la société et l’économie de l’Irlande des XIXe et XXe siècles. Ces documents de l’OS dirigée par les Britanniques n’ont pas été conservés en Grande-Bretagne mais à Dublin. En effet, contrairement aux premiers documents de l’OS sur la Grande-Bretagne en grande partie détruits pendant la Seconde Guerre mondiale, les comptes rendus de l’OS sur l’Irlande ont survécu. Ces comptes rendus offrent une opportunité majeure de faire progresser notre compréhension non seulement de la cartographie de l’Irlande sous domination britannique, mais aussi de la manière dont ce pouvoir a été exercé par le biais d’activités mises en œuvre localement « sur le terrain ». Les opérations de l'OS en Irlande ont eu un impact et une influence plus larges sur les levés topographiques et la cartographie dans d'autres parties du globe. Par exemple, la mesure de la ligne de base du Lough Foyle par le colonel Colby (1827-1828) a attiré l'attention de George Everest, qui a ensuite adopté ce qu'il a appelé le « beau système » de Colby pour le Grand relevé trigonométrique de l'Inde. 

      Le projet OS200 « Recartographie numérique du patrimoine de l'Ordnance Survey d'Irlande », lancé par des chercheurs de l'Université de Limerick, s'appuie sur les quatre sources principales de l'Ordnance Survey créées lors de la première mission d'observation de l'Irlande : les cartes de 6 pouces, les mémoires, les lettres et les livres de noms de lieux. L'importance de ces sources réside dans leur description de l'Irlande d'avant la Grande famine. 

      Les sources réunies sur le site [OS200] (source : irelandmapped.ie)



      Les cartes elles-mêmes sont extrêmement détaillées et magnifiquement dessinées. Grâce au travail de numérisation du projet OS200, on peut explorer ces cartes originales de l'Ordnance Survey d'Irlande dans les moindres détails sous forme de cartes interactives. 
      Le projet vise à rassembler des cartes et des textes historiques de l'Ordnance Survey (OS) pour former une seule ressource en ligne, librement accessible à l'usage des universitaires et du public. Les résultats numériques de l'OS200 permettent non seulement de faire progresser notre compréhension de la manière dont l'Irlande a été cartographiée il y a deux siècles, mais ouvrent à un nouveau public l'héritage et les impacts de l'OS, reconnaissant l'importance durable de ce qui a été accompli et marquant le bicentenaire de son instigation.
      Le projet est soutenu par la Royal Irish Academy, le Public Record Office d'Irlande du Nord, la Bibliothèque nationale d'Irlande et le Digital Repository of Ireland.

      Pour compléter
      L’Ordnance Survey Ireland (OSI) (en gaélique Suirbhéireacht Ordanáis na hÉireann) est l’agence gouvernementale de cartographie de l'Irlande. Il est l’équivalent de l’IGN français. Cet organisme a pris la succession en 1922 de la division irlandaise de l’Ordnance Survey du Royaume-Uni qui existait depuis 1824. Tout son travail prend sa source dans les différentes missions menées entre 1815 et 1845 par des officiers anglais du Royal Engineers et par des membres du service des Mines qui ont à ce moment-là rédigé un ensemble de cartes d’une précision jamais atteinte sur l’île. En collaboration avec son alter ego en Irlande du Nord, cet organisme est destiné à cartographier à différentes échelles l’ensemble de l’île d’Irlande.
      L’Irlande (comme le Royaume-Uni) n’utilise généralement pas les latitudes et les longitudes pour décrire un lieu qui se trouve sur leur territoire national. Ils ont mis en place un système de référence spécifique. L’île d’Irlande est divisée en 20 cases de 100 km de côté, chacune identifiée par une lettre. Chaque case possède une graduation numérique en partant du coin sud ouest. Par exemple G0305 signifie Case G 3 km est, 5 km nord. Il existe également des tirages dit Discovery Series de l'OSI. L’île d’Irlande est ainsi divisée en cases de 30 km de côté, par 40 km en largeur, à l'échelle de 1:50 000 chacune identifiée par un numero (1 à 89). Voir plan, ref: No. 41 ~ Centre de Westmeath (source : Wikipedia)
      OS200. Digitally Re-Mapping Ireland’s Ordnance Survey Heritage
      Irish Townland and Historical Map Viewer
      PRONI Historical Map (uniquement Irlande du Nord)
      GeoHive. Ireland's National Geospatial Data Hub
      Ireland Mapped website 
      Lilley, K.D & Porter, C. (2022) 'A Journey Through Maps: Exploring Ireland’s Cartographic Heritage'" Public lecture for Armagh Robinson Library (video Youtube)
      Articles connexes
      L'histoire par les cartes : l'Irlande aux XIXe et XXe siècle
      L'histoire par les cartes : le mouvement des enclosures en Grande Bretagne aux XVIIIe et XIXe siècles
      Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime
      L'histoire par les cartes : la mappe sarde du XVIIIe siècle
      La grille de Jefferson ou comment arpenter le territoire américain
      La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
      Derrière chaque carte, une histoire : découvrir les récits de la bibliothèque Bodleian d'Oxford
      Cartes et atlas historiques


    • sur Barres empilées : comment s’en débarrasser ?

      Publié: 1 September 2024, 1:10pm CEST par Éric Mauvière

      C’est l’un des graphiques les plus utilisés dans la production statistique française, mais aussi le plus paresseux et le moins efficace pour comprendre et surtout mémoriser. La plupart des responsables éditoriaux le savent, formés qu’ils/elles le sont à la sémiologie graphique. Pour autant, pas moyen de remiser ces empilements : ils collent aux publications statistiques comme le sparadrap au capitaine Haddock !

      Prenons comme premier exemple ce graphique sur l’évolution des crimes en France, classés par type. Le diagramme en barres empilées traduit tel quel le tableau croisé des données, y intégrant un total. Et c’est la principale raison de son emploi : on voit en même temps l’évolution d’ensemble et le détail des catégories. 

      Source : ministère de la Justice/SG/SEM/SDSE, fichier statistique Casier judiciaire national

      Si l’on voit bien le mouvement général, il est plus difficile d’apprécier les détails, d’analyser la morphologie de ces rectangles colorés. Quand la base d’une série est horizontale, par exemple celle des homicides en bas, il suffit d’en suivre visuellement les sommets. Mais quand les segments flottent, le lecteur doit mener deux opérations mentales exigeantes – extraire visuellement la série et la recaler sur une base commune. Cet effort à répéter fatigue et complique la mémorisation, faute d’images prêtes à photographier mentalement.

      Comment ordonner les catégories, choisir les couleurs ? « Autres crimes » est la première catégorie que l’œil rencontre, c’est aussi la moins signifiante. Et la palette adoptée crée deux groupes artificiels, un en violet et l’autre en gris.

      Que va-t-on retenir d’une telle image ? Au mieux, oubliant les catégories, une tendance globale à la baisse avant la crise du covid, et une reprise post-covid qui ressemble à un rattrapage – dont on ne sait s’il est réel ou purement administratif (du fait d’instructions retardées).

      Distinguons chaque série dans une collection de petits graphiques triés et catégorisés

      Avec un outil soucieux de sémiologie comme Datawrapper (ou Flourish), testons une variante où chaque composante peut apparaitre séparément, la comparaison avec l’évolution d’ensemble restant possible. 

      Retenons le même ordre de tri que le graphique d’origine, par effectifs finaux décroissants. Cette nouvelle construction graphique présente d’abord les trois catégories les plus importantes. Elles ont en commun de bien marquer l’effet de rattrapage précédemment évoqué. L’importance des viols est manifeste. Un rapide calcul visuel montre qu’ils représentent au total la moitié des crimes. Ce constat m’a particulièrement frappé.

      Je le souligne donc, dans cet affinage prêt à diffuser, à l’aide d’une couleur différente et d’un titre qui reprend deux informations majeures.

      Ces petits graphiques sont évidents et élégants, avec leurs axes épurés dont les étiquettes sont davantage conformes aux règles de lisibilité (écriture horizontale pour les années, séparateur des milliers pour les effectifs).

      Un bon graphique présente toutes les données et dégage une ou quelques images simples (par exemple les trois graphiques de la première rangée), que le lecteur pourra relier à des enseignements verbalisés. Il les mémorisera ainsi durablement, grâce à la puissante association entre le visuel et le sémantique, quand ces deux canaux résonnent en cohérence.

      C’est le mantra cher à Jacques Bertin, le grand sémiologue français : trier judicieusement ce qui peut l’être, puis catégoriser pour hiérarchiser les niveaux d’information.

      Étendons la démarche à un jeu de données plus fourni

      Issu d’une source différente, ce nouveau diagramme empilé traite d’un sujet voisin, les actes de délinquance, en regardant plutôt les victimes et ce à quoi elles sont sujettes selon leur âge. La dimension de l’âge, en X dans ce diagramme, est ordonnée de façon logique, croissante. 

      Mais qu’en est-il des indicateurs de délinquance ? L’auteur ne précise pas le critère de tri en Y et l’œil du lecteur n’en saisit pas la logique. Renforcée par les contrastes lumineux, l‘impression d’ensemble est bruitée et inconfortable. 

      Par ailleurs, la palette de couleur n’est pas ordonnée, elle n’exprime pas la progression des âges. Le lecteur peinera à regrouper visuellement des tranches voisines.

      La construction suivante utilise une palette visuellement ordonnée, désempile les barres, et reclasse les faits de délinquance pour construire l’image la plus pure, la plus significative – perceptible dans l’instant minimal de vision, selon les vœux de Bertin. Une telle image, comme il l’exprime dans sa « Sémiologie graphique », tend vers deux critères topologiques : connexité (peu ou pas de trous, une forme ramassée) et convexité (enveloppe plutôt ronde). Idéalement, une belle diagonalisation !

      Un bon outil graphique facilitera les reclassements. Après quelques essais, la tranche des 70 ans et plus fournit un bon critère de départ pour un tri. L’examen conjoint des tranches les plus jeunes m’amène à définir trois groupes. Ce nouveau graphique déroule une vague expressive. 

      Il faut se faire violence, parfois, pour chambouler l’ordre par défaut des nomenclatures. Bertin l’évoquait malicieusement, dans un dernier article, témoignant de sa longue – et fructueuse – expérience de collaboration avec la statistique publique : « À l’école de l’Insee, reclasser un tableau de données était une abomination ! »

      Le geste suivant, encore plus audacieux pour le statisticien, consiste à nommer ces groupes, dès lors qu’il saisit ce qui les caractérise.

      Un titre informatif s’en déduit naturellement. C’est l’association entre messages de premier niveau clairs et une forme d’ensemble simple et significative qui va consolider l’inscription en mémoire de la hiérarchie des enseignements.

      Pourquoi la plupart des graphiques statistiques sont-ils paresseux ?

      Certes, la puissance de la sémiologie graphique n’est pas suffisamment exprimée et enseignée, que ce soit à l’école ou en formation continue. Au pays de Bertin, c’est pour le moins étonnant, voire dissonant. À cela, les responsables d’enseignement ou de services statistiques peuvent facilement remédier, si ils/elles le souhaitent – et même si cela prend un peu de temps ?

      Mais ce déficit renvoie plus fondamentalement à la posture de l’analyste, au rôle qu’il/elle se donne ou qu’on lui donne : mettre à disposition des chiffres solides et laisser au lecteur le soin de les interpréter ? 

      Ou chercher en plus à transmettre, avec les outils de la sémiologie graphique, ce que soi-même, avec son expertise, sa curiosité, sa déontologie, on a fini par retirer de ses multiples explorations. C’est la voie que, pour ma part, j’approfondis comme rédacteur d’articles, et enseigne en formations sur mesure.

      Pour en savoir plus

      L’article Barres empilées : comment s’en débarrasser ? est apparu en premier sur Icem7.

    • sur Let’s ask Copernicus to keep S2A operational after S2C launch

      Publié: 30 August 2024, 3:01pm CEST par Olivier Hagolle

      The launch of Sentinel-2C (S2C) is scheduled on the 4th of September 2024, next week ! After 3 months of commissioning phase, S2C will replace S2A, to fulfill the Sentinel-2 mission together with S2B. S2B will later be replaced by S2D. The current plans are to keep S2A as a redundant satellite, in case something happens to one of the two other satellites. It seems likely that S2A will stop acquiring images once S2C is operational.

      I guess the decision not to keep S2A operational would be for cost reasons. The operation costs are high : although I have no information, I guess these costs are on the order of magnitude of one or two dozens of millions per year. My reference is the SPOT4 (Take5) experiment which cost ~1 M€ for a few months with a limited amount of data. In the case of S2, the data volumes to download, process and distribute are huge, and ESA would also need to monitor data quality, have a tighter orbit and attitude control… Anyway, the cost of operating a satellite is much lower than the cost of the satellite itself (Sentinel-2B’s price was a few hundreds of M€).

      I am very proud Europe was able to build the Sentinel-2 mission with a revisit of 5 days and funding of 20 years of operations, including two replacement satellites. But we could do even better for a limited cost. I write this letter to try to convince scientific, public and private users that 5 days revisit is not enough. We should therefore try to set-up a campaign to ask ESA/UE to reconsider the decision to end S2A imaging operations when S2C is operational. Help, feedback and ideas are welcome !

      A petition is available here.

      Revisit needs Correlation of start of season determination as a function of the cloud free observation frequency in Germany. « 2018 was a hot and dry year with exceptionally low precipitation and cloud cover ». From Kowalski et al, 2020 : [https:]]

      As an example, here are the cloud free revisit needs expressed by the vegetation monitoring community.

      • Land cover classification : a clear observation per month
      • Biomass/Yield estimation : a clear observation per fortnight
      • Phenology (start and end of season, flowering…) : a clear observation per week

      Waters, especially coastal waters, tend to change even quicker, with the additional drawback to be affected by the reflection of the sun on water, on one third to one half of the acquisitions.

      Very recently, several papers have studied the biases due to the insufficient and irregular observations from space optical missions. Bayle et al, 2024 show that part of the observed greening of mountains observed on the Landsat time series acquires during decades is in fact due to the increase of the revisit frequency, which is still not always sufficient to capture the short-lived peak of greenness in alpine ecosystems. Langhorst et al, 2024 show that the loss of observations due to clouds leads to miss important hydrological events that bias statistics.

      5 days revisit is not enough

      The global average cloud cover is 70%, with of course large variations across seasons and location. It means that on average, for a given pixel, two observations out of three are cloudy. But if you need to observe a large area simultaneously cloud free, it is even more difficult. I don’t have statistics on that, but roughly only 10% of Sentinel-2 products on 100×100 km² are fully cloud free.

      Due to the fact that the great majority of images have clouds, our users have asked for cloud free periodic syntheses. At the THEIA land data center, we produce every month surface reflectances syntheses (named « Level3A » products). Our WASP processor computes a weighted average of all the cloud free surface reflectances found during 46 days (from 23 days before to 23 days after the synthesis date). When no cloud free data is available, we raise a flag, and provide one of the cloudy reflectance values acquired during the period. These regions appear in white (but don’t confuse them with snow in mountains).

      Since these syntheses use 46 days, and not 30 days, they do not meet any of the needs explained above. The  46 days duration was tuned to have less than 10% of pixels always cloudy on average per synthesis. Here are some examples.

      South-Western EU

      Over western Europe, the top left image shows a summer drought period, with a reduced amount of always cloudy pixels. However, some are visible in the East of Belgium/Netherlands. The images in winter have large region with no cloud free data, and even in April 2023, there is a remaining cloudy region in the east of France.  You might have noticed that the remaining regions often have a trapezoidal shape. It is explained by the fact that Sentinel-2 swaths overlap, and it is of course more likely to miss cloud free pixels where we have two observations every 5 daysinstead of one. More examples are available at THEIA : [maps.theia-land.fr]

       : July 2022 (Drought in Europe) December 2022
       
      January 2022 (a dry January ) April 2023
      Germany

      South-Western Europe is blessed by a nice weather (when it’s not too hot), but Germany has a lot of clouds. Our colleagues form DLR also process Level3A syntheses with our tools. Here are some examples. You may also see by yourselves at this address :  [https:]

      April 2023 November 2023
      Norway

      Norway cartographic agency (Kartverket) also uses our softwares MAJA and WASP to produce countrywide syntheses, but they had to change the parameters to obtain a correct result. Summer syntheses are produced each year, but they often need a manual post-processing to enhance the results where some clouds are remaining. This is despite the orbits fully overlap in Norway.
      [https:]

      Consequences

      The main consequence of persistent cloudiness on S2 images is that our observations are quite far from the expressed needs, except in the sunniest countries. As a result, studies and retrievals are not as accurate as they could be, biases and noise appear. In my sense, the main issue is the fact that persistent clouds on images introduce a random unreliability, that prevents to provide an operational service.

      S2 quicklook thumbnails in June 2019 on Toulouse tile (31TCJ)

      One of the most acute cases in my memory happened in June 2019. The region near Toulouse suffered a long and early heat wave, but clouds were present every 5 days in the morning, when S2A or S2B were acquiring data. During a heat wave,it is very hard to explain local customers that the product didn’t work because of clouds.

      As a result, insufficient revisit hampers the development of services based on optical images.

      There are some ways around, using Landsat 8 and 9 (but resolution is 30m), Sentinel-1 (but SAR provides a completely different information), Planet (but only 4 bands, very expensive if you need to work at country scale, and not the same quality). Moreover, Planet uses Sentinel-2 a lot to improve its products. A better availability of S2 data would also improve the data quality of Planet data and the soon to be launched Earth Daily constellation.

      Dear EU, please keep S2A operational !

      That’s why it would be a pity not to go on using S2A after S2C commissioning phase. With three satellites, S2A passing for instance two days after S2B, we could produce cloud free syntheses every 20 days, based on 30 days of data only. We would be closer to the needs, and would reduce a lot the unreliability of S2 services.

      Of course, it means an increase of data volume and processing costs, but it is only a few % every year of the cost of one satellite. If it is really too much, let’s do it over Europe only, as S2 is funded by Europe. Maybe EU fears that if we ask for it, users of the other Sentinel missions will also ask for it. But S1 does not have clouds (and S1B has been lost) and S3 has a daily overpass already. Therefore, there are good reasons to operate a third satellite in the case of S2 only.

      If you agree or disagree with me, or if you have more arguments to provide, please add a comment to this page !

      Petition

      I am not sure it is the best way to have influence on Copernicus, but I have set up a petition on an ethical web service provider, feel free to sign here : [https:]]

      References :
      • Bayle, A., Gascoin, S., Berner, L.T. and Choler, P. (2024), Landsat-based greening trends in alpine ecosystems are inflated by multidecadal increases in summer observations. Ecography e07394. [https:]]
      • Langhorst, T., Andreadis, K. M., & Allen, G. H. (2024). Global cloud biases in optical satellite remote sensing of rivers. Geophysical Research Letters, 51, e2024GL110085. [https:]]
    • sur Copernicus should keep S2A operational after S2C launch

      Publié: 30 August 2024, 3:01pm CEST par Olivier Hagolle

      The launch of Sentinel-2C (S2C) is scheduled on the 4th of September 2024, next week ! After 3 months of commissioning phase, S2C will replace S2A, to fulfill the Sentinel-2 mission together with S2B. S2B will later be replaced by S2D. The current plans are to keep S2A as a redundant satellite, in case something […]
    • sur Sélection 2025 du Prix du Livre de géographie des Lycéens et Etudiants

      Publié: 30 August 2024, 12:36pm CEST par r.a.

       

      – Rémi Barbier et Sara Fernandez (dir), Idées reçues sur l’eau et sa gestion, Le Cavalier bleu

      – Marie Bonte, Nuits de Beyrouth, ENS éditions

      – Marc Brosseau, Tableau de la géographie littérairePuppa

      – François-Michel Le Tourneau, Chercheurs d’or, CNRS éditions

      – Sylvain Genevois, Matthieu Noucher et Xemartin Laborde, Le blanc des cartes, Autrement

    • sur Journée d’étude : La carte, «oeil de l’histoire » (XVI?-XVIII? siècle), BnF / EHESS-CAK, 8 octobre 2024

      Publié: 30 August 2024, 12:27pm CEST par Catherine Hofmann
      Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, Salle des conférences, entrée par le 5 rue Vivienne 75002 Paris

      La géographie comme « oeil de l’histoire » est une expression courante durant la période moderne, mais elle s’articule de manière spécifique
      si l’on pose l’objet cartographique comme point d’observation. L’objectif de cette journée d’étude est de réinvestir le couple carte et histoire dans l’empan chronologique du XVI? au XVIII? siècle, en Europe et dans ses prolongements impériaux, selon plusieurs directions.

      La journée d’étude est organisée par Oury Goldman (Paris 1 Panthéon- Sorbonne), Lucile Haguet (Bibliothèque municipale du Havre),
      Catherine Hofmann (BnF, Cartes et plans) et Geoffrey Phelippot (EHESS-CAK). Elle a bénéficié de la coopération du département des
      Cartes et plans (BnF) et du Centre Alexandre-Koyré (CAK).

      PROGRAMME


      9h15 : Accueil des participants


      9h30 : Mot d’accueil de la BnF par Cristina Ion (directrice adjointe du département
      des Cartes et plans de la BnF)
      9h45 : Introduction générale par Oury Goldman (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Lucile
      Haguet (Bibliothèque municipale du Havre) et Geoffrey Phelippot (EHESS-CAK)


      Session 1 : La carte, un art de la mémoire au service de l’histoire
      Session présidée par Antonella Romano (EHESS-CAK)
      10h : Aurélien Ruellet (Le Mans Université)
      « Comme la toile où l’on place en son lieu ce que l’on aprend », La carte et l’histoire dans
      les collèges oratoriens (années 1640-années 1780)
      10h30 : Louise McCarthy (Université Paris Cité)
      La carte comme théâtre de la mémoire, « Ould Virginia » de John Smith et Robert
      Vaughan (1624)
      11h : Monika Marczuk (BnF, département des Cartes et plans)
      Histoire en un coup d’oeil : Mappemonde historique de J.-L. Barbeau de La Bruyère
      (1750)


      11h30-11h45 : Pause-café


      Session 2 : Quand l’historien se fait cartographe
      Session présidée par Jean-Marc Besse (CNRS-EHESS)
      11h45 : Éric Grosjean (École Pratique des Hautes Études)
      Fabio Calvo ou les principes architecturaux de Vitruve appliqués à la cartographie
      historique de la Rome Antique à l’aube du XVI? siècle
      12h15 : Ghislain Tranié (Centre Roland Mousnier, Sorbonne Université)
      L’oeil du polygraphe. Gabriel Simeoni et la fabrique des lieux de l’histoire au milieu du
      XVI? siècle


      12h45-14h : Repas


      14h-15h : Présentation des cartes par Catherine Hofmann (BnF, Cartes et plans) en
      Salle des vélins, sur inscription, dans la limite des places disponibles.

      Session 3 : Chronotopoï, deux exemples de lieux cartographiés avant tout pour leur histoire
      Session présidée par Lucile Haguet (Bibliothèque municipale du Havre)
      15h : Iona Zamfir (Bucharest National Museum of Maps and old Books)
      Jerusalem as Chronotopos, The Tension between the Textual and Visual Mediums in
      16 – Century Geographic Literature
      15h30 : Pierre Salvadori (Université d’Artois)
      Anatomie d’une connexion, histoires situées du pont transarctique dans la cartographie
      du XVI? siècle


      16h-16h15 : Pause-café


      Session 4 : La carte comme outil stratégique et politique
      Session présidée par Catherine Hofmann (BnF, Cartes et plans)
      16h15 : Anne-Rieke Van Schaik (University of Amsterdam)
      Making History, Floris Balthasar Puts Dutch Victories on the Map (c.1600-1610)
      16h45 : Grégoire Binois (Institut d’histoire moderne et contemporaine)
      Cartographier l’histoire militaire aux XVII? et XVIII? siècles, une activité stratégique
      17h15 : Kory Olson (Stockton University)
      L’oeil de la Révolution, Le Plan d’une partie de la ville de Paris de Mangin
      17h45-18h00 : Conclusion générale – Oury Goldman, Lucile Haguet et Geoffrey Phelippot

    • sur Café géo de Paris, 24 septembre 2024 : Les territoires de l’extrême droite en France et en Europe.

      Publié: 29 August 2024, 9:14pm CEST par Les Cafés Géo

      Avec Béatrice Giblin, géographe, géopolitologue

      Café de Flore, 24 septembre 2024, 19-21h

      Béatrice Giblin, géographe et géopolitologue française, professeur émérite des universités, est l’invitée des Cafés Géographiques pour parler de l’extrême droite de France et en Europe.

      En 2012, dans un numéro de la revue Hérodote, elle présentait déjà une analyse géopolitique de l’extrême droite en Europe. En 2022, toujours dans la revue Hérodote, elle posait la question d’une nouvelle géopolitique électorale en France. Aujourd’hui, en 2024, à l’heure où l’extrême droite accroît son audience dans de nombreux pays européens, la lecture géopolitique et l’analyse spatiale s’avèrent des clés de lecture indispensables de ce phénomène.

      Ainsi en France, les dernières élections ont montré un net renforcement du processus de diffusion géographique du vote de l’extrême droite. Si le cœur des métropoles et leurs banlieues restent des pôles de résistance à ce vote, l’espace périurbain a constitué le principal espace de progression du vote RN. A l’échelle européenne, Béatrice Giblin a publié dans le journal Le Monde en juin 2024 une série de cartes qui traduit les ressorts communs affectant les territoires les plus affectés par le vote croissant en faveur de l’extrême droite en Europe. Il y a là matière à mieux comprendre ce phénomène et à participer à la discussion collective pendant ce café géo.

      Béatrice Giblin (géographe), Sylvie Gittus  et Francesca Fattori (Cartographes) : Cartographie des territoires de l’extrême droite en Europe, Le Monde, 7 juin 2024 (édition abonnés)

       

    • sur Mardi 24 septembre 2024, au Café de Flore, c’est la rentrée des Cafés Géo !

      Publié: 29 August 2024, 7:25pm CEST par r.a.

      Cela fait 26 ans que l’aventure des Cafés Géographiques se poursuit et une quinzaine d’années qu’elle emprunte l’adresse parisienne du Café de Flore. Cette année encore, le mardi de 19h à 21h, la salle du premier étage du Flore permettra au public curieux et intéressé d’apprendre et/ou d’échanger à l’occasion de sujets variés grâce aux intervenants invités : géographes, historiens, diplomates, économistes, géopolitologues, journalistes… Cette saison 2024-2025 proposera des sujets d’actualité mais aussi d’autres sujets moins connus pour lesquels l’analyse spatiale et les outils de la géographie proposent des lectures pertinentes et … souvent stimulantes !

      Programme des Cafés géographiques de Paris
      Saison 2024-2025

       

      Mardi 24 septembre 2024 : Les territoires de l’extrême droite en France et en Europe (avec Béatrice Giblin, géographe)

      Mardi 15 octobre 2024 : Les Etats-Unis et le Monde (avec Philippe Etienne, diplomate)

      Mardi 19 novembre 2024 : Qu’est devenue la Yougoslavie (avec Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin, journalistes)

      Mardi 17 décembre 2024 : Géohistoire de l’humanité (avec Christian Grataloup, géohistorien)

      Mardi 28 janvier 2025 : Vivre au bord de la mer (avec Annaig Oiry, géographe)

      Mardi 11 février 2025 : Géographie des pandémies contemporaines (avec Guillaume Lachenal, historien)

      Mardi 25 mars 2025 : Nous aurons toujours besoin des forêts (avec Laurent Testot, journaliste)

      Mardi 29 avril 2025 : Littérature et géographie (avec Emmanuelle Loyer, historienne, et Jean-Louis Tissier, géographe)

      Le Café géo du mardi 24 septembre 2024, 19h à 21h
      Les territoires de l’extrême droite en France et en Europe
      (Avec Béatrice Giblin, géographe, géopolitologue)

      Béatrice Giblin, géographe et géopolitologue française, professeur émérite des universités, est l’invitée des Cafés Géographiques pour parler de l’extrême droite de France et en Europe.

      En 2012, dans un numéro de la revue Hérodote, elle présentait déjà une analyse géopolitique de l’extrême droite en Europe. En 2022, toujours dans la revue Hérodote, elle posait la question d’une nouvelle géopolitique électorale en France. Aujourd’hui, en 2024, à l’heure où l’extrême droite accroît son audience dans de nombreux pays européens, la lecture géopolitique et l’analyse spatiale s’avèrent des clés de lecture indispensables de ce phénomène.

      Ainsi en France, les dernières élections ont montré un net renforcement du processus de diffusion géographique du vote de l’extrême droite. Si le cœur des métropoles et leurs banlieues restent des pôles de résistance à ce vote, l’espace périurbain a constitué le principal espace de progression du vote RN. A l’échelle européenne, Béatrice Giblin a publié dans le journal Le Monde en juin 2024 une série de cartes qui traduit les ressorts communs affectant les territoires les plus affectés par le vote croissant en faveur de l’extrême droite en Europe. Il y a là matière à mieux comprendre ce phénomène et à participer à la discussion collective pendant ce café géo.

      Daniel Oster, Paris, le 29 août 2024

    • sur ESRI et FME

      Publié: 29 August 2024, 2:00pm CEST
      Septième et avant-dernière partie du tour d'horizon des SIG sur les dessous des calculs géométriques : un petit tour chez ESRI et FME.
    • sur Michel Bruneau, un « géographe de transitions »

      Publié: 27 August 2024, 9:59pm CEST par r.a.

      Michel BRUNEAU, Parcours d’un géographe de transitions. L’Harmattan, 2023

      Ce « parcours » est le parcours d’une vie, d’une vie professionnelle de géographe bien sûr, mais aussi d’une vie personnelle où amitiés et rencontres intellectuelles jouent un grand rôle, dans le milieu universitaire français comme sur ses terrains d’études en Thaïlande ou en Asie Mineure. En utilisant le terme « transitions » pour qualifier une carrière de plus de 60 ans, Michel Bruneau se réfère à l’espace -passage de l’Asie du Sud-Est au terrain pontique de la Grèce au Caucase -, mais aussi à son évolution personnelle sur les plans méthodologique et épistémologique.

      Le géographe est avant tout un homme de « terrain », terme qui définit à la fois un espace, des méthodes et le discours produit sur cet espace. Pour ce faire il collecte des données selon des moyens traditionnels (enquêtes, questionnaires…) mais aussi des techniques novatrices dans les années 1960/1970 (images de télédétection…) et utilise les travaux des autres sciences humaines (anthropologie, histoire…). Le choix des deux grands terrains d’études de Michel Bruneau, l’Asie du Sud-Est et le monde grec pontique, est en grande partie lié à son histoire familiale : un grand-père fonctionnaire en Indochine et un père élève de Pierre Gourou à Hanoï dans le premier cas, des vacances et l’étude du grec ancien au lycée dans le second cas. C’est ainsi que le jeune géographe a commencé sa carrière à l’université de Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande dans le cadre du service civil de coopération afin d’y étudier « Les populations de riziculteurs des bassins et vallées ».

      A travers les longues années passées en Thaïlande, nous pouvons suivre l’évolution intellectuelle de l’auteur mais aussi celle de la pensée géographique de l’époque.

      Les premiers travaux de M. Bruneau se font dans le cadre de la géographie tropicale telle qu’elle a été définie par P. Gourou, une géographie classique post-vidalienne. Il recueille de nombreuses données qualitatives et quantitatives auprès des paysans dont il partage la vie, avec l’aide des étudiants locaux, notamment chez les Karen de la montagne et dans les villages du bassin de Chiang Mai. Ces travaux qui intègrent déjà les images de télédétection Landsat pour la cartographie et le traitement informatique des données chiffrées, sont la base de sa thèse préparée au Centre d’Etudes de Géographie tropicale (CEGET) de Bordeaux.

      Au cours des années1970, un clivage divise les géographes selon des facteurs intellectuels et politiques. La géographie post-vidalienne de P. Gourou est vivement contestée par les tenants de la « géographie critique » qui utilise les concepts marxistes de mode de production. Ces derniers expliquent la différenciation des espaces ruraux thaïlandais par la pénétration du mode de production capitaliste sous la pression des impérialismes anglais et français. M. Bruneau, ancien soixante-huitard, sensible aux thèses marxistes d’analyse des sociétés et converti au catholicisme de Témoignage Chrétien, adopte l’approche de la géographie critique dans sa thèse, dirigée par Jean Delvert. La soutenance de celle-ci, en 1977, suscite de vives controverses. D’un côté, les géographes conservateurs – dont le directeur de thèse –, tenants de la géographie tropicale, s’étonnent de l’utilisation de concepts marxistes et refusent l’utilisation de l’histoire et des méthodes nouvelles. De l’autre côté, les « nouveaux » géographes, de gauche, tiers-mondistes, valorisent la problématique marxiste et dénoncent la filiation entre géographie coloniale et géographie tropicale. Sous la pression de J. Delvert, il n’y eut pas de compte rendu de la thèse de M. Bruneau dans les Annales de géographie.

      Troisième étape dans son itinéraire intellectuel : l’abandon du schéma marxiste d’explication. La poursuite de ses recherches en Thaïlande l’amène à formuler des limites à la géographie critique. La lutte des classes des années 70 n’a pas débouché sur une réforme agraire. La forte croissance économique et industrielle capitaliste du pays a amené la création d’une nouvelle paysannerie aisée, intégrée dans une force de travail mondialisée. On peut parler de villageois urbanisés dont la cohésion est assurée par une forte identité culturelle.

      Les derniers travaux de M. Bruneau sur son terrain asiatique sont marqués par la prédominance de la dimension géohistorique dont les maîtres sont F. Braudel puis C. Grataloup. Il a ainsi montré qu’en Asie de l’Est, deux modèles spatiaux ont été élaborés sur la longue durée, l’un polycentrique et hétérarchique (1), sur le modèle indien, qu’il appelle Etat-mandala, l’autre, de type hiérarchique autour d’une autorité centrale forte, sur le modèle chinois.

      Le second grand terrain du géographe concerne les Grecs pontiques et l’amène à se déplacer de la Grèce à la Turquie et au Caucase russe et géorgien, mais aussi dans d’autres parties du monde (France, Amérique du Nord, Australie). Ces recherches ont été faites dans le cadre d’une nouvelle unité de recherche, « Territorialité et Identité dans le domaine européen » (TIDE). Le travail porte sur les diasporas et les communautés transnationales. En effet, le traité de Lausanne (1923) a contraint les Grecs d’Asie Mineure, du Pont et de Thrace orientale à quitter la nouvelle République turque pour l’Etat grec puis le reste du monde.

      Bruneau s’engage dans ces recherches avec une nouvelle approche scientifique, celle de la géographie culturelle, telle qu’elle a été définie par Paul Claval. Les descendants des migrants pontiques ont gardé une forte mémoire du territoire d’origine de leurs ancêtres. La transmission de la mémoire des lieux d’origine, assurée par des associations culturelles, utilise une iconographie très riche et des voyages-pèlerinages. Monuments commémoratifs, images murales, toponymes évoquent aussi bien les mythes antiques que les violences turques plus récentes. On part à la découverte du village où vivaient les ancêtres ; même s’il est difficile de retrouver leurs maisons et si l’église a été transformée en mosquée, on reçoit un bon accueil des habitants actuels. La mémoire est aussi entretenue par les œuvres littéraires, comme les romans historiques de Christos Samouelidis ou les articles de Photis Kontoglou.

      Le travail sur les migrations des Grecs pontiques a amené M. Bruneau à élaborer un nouveau concept, celui de « peuple-monde de la longue durée » (2). Un peuple-monde est une entité socio-politique et culturelle dont la dimension excède celle d’un seul Etat. Les enquêtes de terrain sont fondamentales dans ce nouveau champ de recherche, mais l’utilisation de données statistiques et la cartographie des paysages n’y ont pas leur place. De nombreuses références scientifiques ont guidé notre géographe, celles de F. Braudel et de de C. Grataloup déjà cités, mais aussi celles de P. Nora, de J. Gottman, d’A. Smith (l’approche mytho-symbolique de « peuple ») ou de J. Lacarrière (continuité de l’hellénisme de l’Antiquité à nos jours). Un peuple-monde a un Etat territorial et une diaspora mondiale.

      Chez les Grecs, la continuité historique a été assurée par la langue, porteuse d’une culture, l’hellénisme. Une même langue parlée depuis l’Antiquité et une même spiritualité chrétienne depuis Byzance, l’orthodoxie. Un modèle spatial en cinq auréoles concentriques permet de comprendre la dimension spatiale de l’hellénisme, depuis l’espace égéen central jusqu’aux auréoles externes de la diaspora dans le Nouveau Monde et en Afrique.

      A partir de ses analyses sur l’hellénisme, M. Bruneau a pu distinguer cinq autres peuples-monde de la longue durée : Indiens, Chinois, Juifs, Arméniens et Iraniens. La longévité de leur culture est exceptionnelle (même s’ils ont assimilé d’autres éléments culturels).

      En conclusion, M. Bruneau reconnait qu’au cours de sa vie de chercheur-géographe, il a suivi deux approches différentes, celle d’une étude spatiale à différentes échelles (village, Etat, ensemble d’Etats) en Asie du Sud-est et celle des réseaux et des lieux à l’échelle mondiale pour la diaspora grecque. Mais au-delà de leurs différences, ces approches ont des caractères communs : immersion dans les cultures étudiées sur une longue période, approche interdisciplinaire, modélisation graphique, importance des relations amicales pour la compréhension du milieu…). Les inflexions de son itinéraire scientifique reflètent l’évolution des courants de la pensée géographique en un demi-siècle.

      Notes :

      (1) hétérarchique : relatif à un système d’organisation non hiérarchique qui est caractérisé par l’interrelation et la coopération entre les entités qui la composent.

      (2) peuple-monde de la longue durée : concept élaboré par le géographe Michel Bruneau. Voir la synthèse : Michel Bruneau, Peuples-monde de la longue durée. Chinois, Indiens, Iraniens, Grecs, Juifs, Arméniens, CNRS Editions, 2022.

       Michèle Vignaux, juillet 2024

     
    Partagez  |