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    • sur Quand Israël et la Palestine « disparaissent » des cartes scolaires. Le cas de l'Arabie saoudite

      Publié: 2 June 2024, 7:08pm CEST

       

      Les manuels scolaires cristallisent souvent des débats politiques. Un rapport d'étude publié en mai 2024 par l'ONG israélienne IMPACT-se (Institut pour le suivi de la paix et de la tolérance culturelle dans l’éducation scolaire) s'intéresse aux dernières évolutions des manuels scolaires saoudiens. Des mots considérés comme hostiles à Israël ont été supprimés à plusieurs endroits du programme, en particulier des termes tels que « ennemi » ou « ennemi sioniste », ainsi qu'une grande partie du contenu académique qui mettait en garde contre les ambitions israéliennes dans la région et les tentatives d'expulsion des Palestiniens de leurs terres. « Israël » n'est toujours pas mentionnée sur les cartes, mais le nom « Palestine » a aussi été supprimé de la plupart des cartes sur lesquelles il figurait auparavant, laissant ce territoire dans le vide et l'indétermination. Toutefois comme le précise le rapport, les pays n’ayant pas de frontière avec l’Arabie saoudite ne sont en général pas mentionnés nominalement sur ces types de cartes qui ont tendance à faire apparaître l'Arabie saoudite comme une « île » entourée d'espaces vierges. La question se pose de savoir si cette « disparition » du nom d'Israël et de la Palestine dans les manuels scolaires correspond à un simple choix pédagogique ou à une volonté politique de normalisation de la part de l'Arabie saoudite par rapport à Israël et au reste du monde ? 

      Extrait d'un manuel  de sciences humaines de 5e année montrant la Palestine sans nom sur l'édition de 2023 contrairement à l'édition de 2022 (source : rapport d'étude IMPACT-se de mai 2024)

      « Polémique. Les cartes des nouveaux manuels scolaires saoudiens ne mentionnent ni Israël ni la Palestine » (Courrier International)

      Un rapport annuel récemment publié par une ONG israélienne montre les dernières évolutions des manuels scolaires saoudiens. Nombre de médias arabes s’offusquent : les nouveaux manuels s’emploieraient à biffer la Palestine “pour faire plaisir à Israël”. Qu’en est-il en réalité ?

      « L’Arabie Saoudite supprime la "Palestine" des cartes de ses programmes scolaires. La normalisation approche-t-elle ? »  (Arabi21)

      L’Arabie Saoudite se dit ouverte à une normalisation avec « Israël », mais à la condition de reconnaître un État palestinien. Le Royaume d’ Arabie Saoudite a supprimé la « Palestine » des cartes de plusieurs manuels scolaires, laissant l’espace vide, alors que les discussions se multiplient sur l’approche d’une normalisation israélienne avec Riyad, qui l’obligerait à reconnaître l'« État d’Israël » sur la majeure partie des territoires occupés et à l’inclure dans ses programmes.

      « Quand la "Palestine" disparaît de certaines cartes scolaires en Arabie saoudite » (L'Orient le Jour)

      En 2023 déjà, l’Institute for Monitoring Peace and Cultural Tolerance in School Education rappelait dans un rapport que « presque tous les exemples décrivant les chrétiens et les juifs de manière négative » ont été supprimés des manuels scolaires saoudiens. Ce n’est pas la première fois que les programmes scolaires saoudiens sont soumis à des modifications pour des raisons politiques. Ils ont fait l’objet d’un examen minutieux en Occident après les attentats du 11 septembre, au cours desquels 15 des 19 pirates de l’air étaient saoudiens. Depuis, le royaume a progressivement supprimé les contenus radicaux de ses manuels. 

      Pour télécharger le rapport d'étude d'IMPACT-se : Updated Review  Saudi Textbooks 2023–2

      Ce rapport IMPACT-se sur les manuels scolaires saoudiens 2023-24 examine les changements curriculaires au cours des cinq dernières années. Un examen complet de 371 manuels scolaires publiés entre 2019 et 2024 révèle une évolution vers la paix et la tolérance selon les normes de l'UNESCO. Les représentations négatives des infidèles et des polythéistes, ainsi que les représentations des pratiques chiites et soufies comme hérétiques, ont diminué. Les exemples problématiques promouvant le jihad et le martyre ont été supprimés ou modifiés, et des améliorations notables ont été constatées en matière de représentation des genres et de réduction des contenus homophobes, bien que les rôles traditionnels de genre et l'interdiction du travestissement demeurent. Le programme montre un fort dévouement à la cause palestinienne, mais avec des représentations révisées d’Israël et du sionisme, éliminant le contenu qui définissait auparavant le sionisme comme un mouvement « raciste ». Malgré ces changements, Israël n’est toujours pas reconnu sur les cartes, les références à la « Palestine » ont été réduites, l’Holocauste est absent et Israël est qualifié d’« occupation israélienne » ou d’« occupants israéliens » en ce qui concerne la guerre de 1948.

      A titre de comparaison, un rapport d'IMPACT-se sur les manuels scolaires israéliens : Arabs and Palestinians in Israeli Textbooks 2022?23

      Ce rapport IMPACT-se offre un aperçu des principaux thèmes liés aux Arabes et aux Palestiniens dans les manuels scolaires israéliens en langue hébraïque approuvés par le gouvernement couvrant l'éducation civique, la géographie, les études hébraïques, l'histoire, la patrie, la société et l'éducation civique, les études israéliennes, la pensée juive et la culture judéo-israélienne. La recherche explore comment des leçons, des images et des exercices spécifiques décrivent et façonnent les attitudes envers les Palestiniens et les Arabes issus de divers horizons au sein de la société israélienne et de la région. Il évalue la représentation des conflits arabo-israéliens et israélo-palestiniens, du processus de paix et de l’Autre arabe et palestinien – vivant en tant que citoyens d’Israël, à Jérusalem, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et ailleurs. Cette analyse porte sur 107 manuels scolaires enseignés dans les écoles publiques et religieuses approuvées par le ministère israélien de l’Éducation pour l’année scolaire 2022-2023. Il s’agit notamment de l’intégralité du corpus des huit manuels d’éducation civique approuvés par l’État (parmi lesquels les écoles pouvaient choisir), ainsi que de la majorité des manuels d’histoire traitant des périodes du conflit israélo-arabe. Ce faisant, ce rapport se concentre sur six catégories thématiques : « Éducation à la paix », « L'expérience palestinienne », « Diversité et valeurs démocratiques », « Introspection, violence et injustice », « Har Bracha : perspective de Cisjordanie, » et « Cartographie ». Le rapport montre que de nombreuses cartes reconnaissent les localités des Palestiniens et des Arabes israéliens, marquant notamment la Ligne verte et indiquant les territoires contrôlés par l'Autorité palestinienne. Cependant, ces cartes sont souvent incohérentes en ce qui concerne la représentation de la Cisjordanie. La plupart des cartes représentent les zones A et B, représentant divers degrés de contrôle palestinien (conformément aux accords d'Oslo) ; d'autres ne montrent que la zone A ; certaines ne montrent aucune différenciation spatiale entre les territoires israéliens et palestiniens. La zone C (essentiellement contrôlée par Israël) n’est généralement pas indiquée sur les cartes, mais expliquée dans les textes qui l’accompagnent.

      Liens ajoutés le 2 juin 2024

      Cependant, ces cartes sont souvent incohérentes en ce qui concerne la représentation de la Cisjordanie. La plupart représentent les zones A et B, avec divers degrés de contrôle palestinien ; d'autres ne montrent que la zone A
      6/ pic.twitter.com/iUmCOaTjc4

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 3, 2024

      Dans un manuel d'éducation civique pour les classes de 7e à 9e, une caricature montre une carte d'Israël avec la ligne d'armistice de 1949 autour de la Cisjordanie. Elle invite les élèves à voir leur pays en portant des lunettes différentes (laïque, religieuse, juive, autre..)
      8/ pic.twitter.com/WzjnOrSx8i

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 3, 2024

      Ce 2e rapport donne aussi bcp d'exemples de cartes historiques reconnaissant les Juifs et les Arabes dans la région à une période donnée
      10/ pic.twitter.com/hGzU9DHE0A

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 3, 2024

      Les manuels scolaires cristallisent souvent des débats politiques. Leur analyse a priori permet d'aborder ces questions. Elle ne préjuge pas des utilisations réelles qui en sont faites en classe et des discours et analyses des enseignants et des élèves à partir d'elles12/

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 3, 2024

      Lien ajouté le 3 juin 2024

      Israël-Palestine : quelles géographies ? Politique étrangère, vol. 89, n° 2, 2024
      L'article de M. Foucher insiste sur le rôle des cartes pour légitimer la colonisation israélienne qui aurait nui à l'inscription territoriale d'un État palestinien [https:]] pic.twitter.com/Ruyx5inAu1

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 3, 2024

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    • sur Plugin QGIS French Locator Filter 1.1.0 : API Photon et personnalisation avancée !

      Publié: 31 May 2024, 7:14am CEST par Jean-Marie Kerloch

      Avec près de 50 000 téléchargements depuis sa première version, le plugin QGIS French Locator Filter est utilisé par de nombreux utilisateurs Français. Nous avons dernièrement eu l’occasion de le faire évoluer à l’occasion d’un projet client mais de façon significative et qui profite à tout le monde ! on prend enfin le temps de vous présenter la nouvelle version 1.1.0 !

      Pour rappel ce plugin permet simplement une recherche sur la BAN (Base Nationale des Adresses) depuis la barre de recherche de QGIS (en bas à gauche de l’interface principale).

      French Locator Filter dans le gestionnaire d’extensions de QGIS 3.34 LTR

      Mais pourquoi une nouvelle version pour un plugin qui semble déjà répondre aux besoins des utilisateurs (on n’a quasiment aucune demande entrante) ? Tout simplement parce qu’un de nos clients avait besoin d’un autre service de géocodage et qu’on s’est dit qu’il était bien mieux de le partager avec tous plutôt que de garder ça pour nous/eux.

      Encore une bonne raison pour tous d’adhérer aux principes de l’OpenSource !

      • Le client : la Métropole du Grand Lyon
      • Le projet : refonte de l’application Dryade (outil de gestion du patrimoine arboré) pour un passage sur QGIS
      • Le besoin : permettre l’utilisation d’un outil de recherche d’adresse adossé à un service internalisé et basé sur Photon
      Photon ? késako ?

      Il s’agit d’une API de recherche d’adresse (géocodage) basée sur les données OpenStreetMap (OSM). Développé par Komoot, le service utilise ElasticSearch pour les recherches et se présente comme une alternative au vénérable Nominatim. Si vous voulez essayer, une instance publique est à disposition et disponible sur le site officiel de la solution : [https:]] .

      document.createElement('video'); [https:]]

      L’API se rapproche de celle d’Addok, brique logicielle de géocodage développée pour les besoins de la BAN et désormais bien connue et intégrée un peu partout (notamment sur adresse.gouv.fr et la Géoplateforme de l’IGN). La Métropole du Grand Lyon a déployé une instance en interne dont on peut consulter la documentation parmi les autres services liés à Data Grand Lyon.

      Plutôt que de faire un autre plugin de géocodage, nous avons décidé de mutualiser un maximum de code et d’intégrer le géocodage Photon dans les fonctionnalités du plugin QGIS French Locator Filter. Certes, un travail plus long mais plus pérenne et profitable à beaucoup plus d’utilisateur/ices.

      Fonctionnellement, cet ajout permet d’avoir un service indépendant avec des résultats complémentaires.

      Une personnalisation plus poussée

      En plus de l’enrichissement fonctionnel, nous avons également fait en sorte de rendre le plugin davantage configurable de façon à permettre à un organisme de configurer l’instance de l’API Addok ou Photon à utiliser. Accoutumés à travailler sur les problématiques de déploiement et de configuration de QGIS sur les parcs informatiques, nous en avons profité pour rendre ces différents paramètres réglables via des variables d’environnement.

      French Locator Filter 1.1.0 – Variables d’environnement

      Aidez vous à mieux géocoder dans QGIS

      Nous souhaiterions aller encore plus loin avec le French Locator Filter et nous cherchons des partenaires pour :

      N’hésitez pas à nous contacter sur infos@oslandia.com

      Encore merci à nos partenaires SmartOrigin et Métropole du Grand Lyon qui nous ont fait confiance pour cette prestation.

      Capture d'écran de la fenêtre des paramètres du plugin

      Les paramètres du plugin

    • sur Topographie et topologie dans et autour de QGIS

      Publié: 30 May 2024, 7:04am CEST par Caroline Chanlon

      La réflexion sur la topographie et la topologie dans et autour de QGIS s’est accélérée chez Oslandia depuis 2018 et l’arrivée de Loïc Bartoletti.

      Deux questions ont alimenté cette réflexion :

      • Comment dessiner directement dans le SIG en intégrant des outils de dessin inspirés du monde de la DAO dans QGIS ;
      • Comment intégrer des plugins pour les calculs topographiques directement dans QGIS.

      Pour cela, Oslandia a travaillé sur plusieurs axes : formation, développement de plugins open source et améliorations dans QGIS.

      1- Les plugins

      Les plugins ci-dessous ont été développés par Oslandia ou par des partenaires, avec des contributions Oslandia :

      • landsurveycodesimport : [https:]]
        Un plugin pour les topographes qui travaillent avec la méthodologie de codification des points de topographie.
      • QompliGIS : [https:]]
        Un outil pour conformer son jeu de données, son plan par rapport à un cahier des charges.
      • Total Open Station : [https:]]
        Projet open source né à l’initiative d’archéologues italiens et français, c’est un outil pour convertir les différents formats de carnets de terrain des appareils des topographes.
      • Topaze : [https:]]
        Un outil de calcul topométrique développé avec Jean-Marie Arsac (Azimut). Il s’agissait d’une preuve de concept que ce genre de calculs peut se faire dans un SIG.

      Ces plugins peuvent être utilisés à différents moments d’un projet. On peut les utiliser tous ensemble ou seulement ceux dont on a besoin et les intégrer dans des traitements.

      2- Les améliorations sur QGIS

      Oslandia se mobilise également pour apporter des améliorations dans le cœur QGIS. Ces dernières années, nos équipes ont notamment travaillé sur :

      — intégration d’outils de forme : cercles, ellipses, rectangles, polygones réguliers, … ;
      — amélioration des outils d’accrochage ;
      — amélioration du support des coordonnées Z et M ;
      — amélioration des outils topologiques (relations entre les géométries).

      À venir, la possibilité d’utiliser les plugins de vérification et de correction de la géométrie et de la topologie directement dans les outils de traitements de QGIS développé par Jacky Volpès et Loïc Bartoletti.

      3- Les formations

      Oslandia est certifié QUALIOPI et propose un programme de formations autour de QGIS et QField :

      • Dessin : passer de la DAO au SIG avec QGIS : [https:]]
      • La topographie avec QGIS (LSCI, Topaze, QompliGIS, Total Open Station)
      • Formation à QField
      • Déploiement de QField Cloud

      « En 2023, 89 personnes ont été formées par Oslandia, qui recommandent nos formations à 90,9% »

      4- Et QField ?

      Depuis la mise en œuvre du partenariat avec OPENGIS.ch, Oslandia propose des prestations de déploiement de serveurs QField Cloud, des formations et de l’assistance QField.

      5- À venir !

      Plusieurs billets techniques sont en cours de préparation : comment ouvrir les fichiers DAO dans un SIG ? Quelles différences entre QField et LSCI ? Vous pourrez les retrouver sur notre site dans les prochaines semaines. ?

      Par ailleurs, nous préparons un livre blanc sur le thème de la migration de la DAO vers QGIS que nous devrions sortir en septembre.

      Restez connectés !

    • sur Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)

      Publié: 26 May 2024, 5:49pm CEST


      Sylvain Genevois, Matthieu Noucher. Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire. Atlas Autrement, mai 2024. Cartographe : Xemartin Laborde.

      Lors de la publication d’un nouvel atlas, les auteurs s’interrogent en général sur les connaissances géographiques qu’ils souhaitent porter au regard et à l’analyse du lecteur. C’est du moins ainsi qu’ont longtemps été produits les atlas géographiques dans l’idée de dévoiler le monde en  partant de ses éléments constitutifs : d’aller des « pleins » aux « vides », du visible à l’invisible. Le présent atlas prend le parti résolument inverse en choisissant de s’intéresser d’abord au vide. Le Vide – dans un sens absolu – n’existe pas sur la planète. S’il n’y a rien, c’est déjà qu’il y a quelque chose...

      Absence d’informations ou de données, oublis involontaires ou invisibilisation à des fins politiques ou culturelles, les blancs laissés sur les cartes ne sont pas neutres. Ces zones vides décuplent la curiosité et parfois même les fantasmes de ce qu’elles représentent ou peuvent cacher. Ce qui est vide est-il le reflet du rien ? Alors que nous sommes aujourd’hui saturés de données disponibles, des blancs sur les cartes subsistent. Les auteurs dévoilent ici, grâce à une quarantaine de cartes, un nouveau monde et révèlent la diversité de ces « silences » cartographiques.

      PLAN DE L'ATLAS

      Introduction. Pour un atlas du vide

      I) DU DÉLUGE AUX DÉSERTS DE DONNÉES

      Google Street View, une vision fragmentée du monde
      Les fonds marins. Une exploration encore lacunaire
      OpenStreetMap, une carte mondiale ?
      Quand le vide en dit plus que le plein
      Les territoires invisibilisés
      Sous le blanc des nuages

      II) FAIRE PARLER LES BLANCS DES CARTES

      Null Island
      Latitude Zéro
      Point Nemo
      « Null value », « Null countries »
      Isohypse zéro
      Zéro pointé

      III) REPRÉSENTER LE VIDE

      Personne n’habite ici
      Plus personne ne réside ici
      Personne n’est connecté ici
      Rien à voir ici ?

      IV) RÉVÉLER OU MASQUER LE BLANC

      Quiet zone
      Le brouillard de la guerre
      Combler les blancs de la carte
      Rendre visible la relégation
      Faire exister les blancs
      Balises AIS et pêche illégale
      Survol aérien interdit

      CONCLUSION

      ANNEXES

      Bibliographie
      Sources
      Les auteurs

       Pour en savoir plus, voir le site de l'éditeur.

      Personne n'habite ici (source : Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire)

      Dans ce type de représentations, le vert exprime ce qui en principe est laissé en blanc pour évoquer le « vide » démographique ou la très faible densité. En réalité, ces zones sont humanisées et mises en valeur, l'occupation humaine étant seulement non permanente.

      Le vide et l’absence sont à prendre en compte de trois manières dans cet Atlas :

      • Lorsque l’information géographique n’a pas été jugée suffisamment importante pour être cartographiée ;
      • Lorsqu’on en a une notion trop vague ;
      • Lorsque l’on choisit, pour toutes sortes de motifs conscients ou inconscients, de la rendre invisible. Brian J. Harley a souligné que les « silences cartographiques » n’ont rien d’oublis naïfs, mais peuvent relever d’intentionnalités politiques ou culturelles et agir sur nos imaginaires. 

      Les règles que les auteurs se sont données pour représenter les différents types de blancs :
      • Absence de données = vrais blancs. Cela peut correspondre aussi bien à des données non disponibles (ND), non connues ou non communicables (NC) ;
      • Données floues = autre couleur, en général le gris qui est plus à même de représenter les « zones grises » liées à des zones de conflits, d’instabilité économique, de trafics en tout genre où le maintien de l’opacité des données peut être volontaire ;
      • Valeurs inversées = choix d'une autre couleur qui tranche (en général le vert dans le cas de la série de cartes « Personne n'habite ici ») de manière à faire ressortir le phénomène.
      Cartographier les blancs aujourd'hui ce n'est plus seulement combler les vides, mais prendre en compte le flou, le transitoire, l'incertain...
      Pour en savoir plus

      « Le blanc des cartes : quand le vide s’éclaire » (CR des Clionautes)

      « Le Blanc des cartes  : ce qu’il révèle » (Le Mag du Ciné)

      « Le blanc des cartes : les mystères du vide ? » (France Culture)

      « Le Blanc des cartes, l’envers à moitié vide » (Libération)

      #BlancsDesCartes : sélection de ressources sur le sujet (X-Twitter)

      Liens ajoutés le 5 juin 2024

      Qu’est-ce que le point Nemo ?
      C’est le point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée sur la planète. Mais il fait également office de décharge spatiale #BlancsDesCartes [https:]]

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) May 14, 2024

      Chaque océan a son pôle d'inaccessibilité (point Nemo), même si le plus éloigné de toutes terres habitées est le point Nemo du Pacifique #BlancsDesCartes [https:]] [https:]] pic.twitter.com/AznW2X7jza

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) September 18, 2024

      L'état du déploiement de la 5G dans le monde (2019-2023) selon l'entreprise Ookla#BlancsDesCartes et trous noirs informationnels [https:]]

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) April 28, 2024

      Lien ajouté le 28 mai 2024 

      Dans cette « carte morale et politique du monde habité » de William C. Woodbridge (1821), les usages du noir et du blanc sont subtils #BlancsDesCartes
      Un dégradé permet de distinguer des degrés de civilisation avec des intermédiaires... [https:]]
      1/ pic.twitter.com/uFmQSwjBTa

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) May 28, 2024

      Lien ajouté le 23 juin 2024

      Carte de l'Amérique du Nord (1702) par le jésuite Heinrich Scherer qui étudie la propagation de la foi catholique #BlancsDesCartes
      Blancs = territoires où la foi catholique est pratiquée
      Zones sombres = territoires protestants ou non encore christianisés [https:]] [https:]] pic.twitter.com/Hq8Dtfyuis

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 22, 2024

      Articles connexes

      Blancs des cartes et boîtes noires algorithmiques

      « Personne n'habite ici » ou comment cartographier le vide ?

      Atlas critique de la Guyane (par Matthieu Noucher et Laurent Polidori)

      Cycle de conférences « L’illusion cartographique » (Bordeaux, Octobre 2020 – Avril 2021)
      Quand Israël et la Palestine « disparaissent » des cartes scolaires. Le cas de l'Arabie saoudite

      Atlas des pays qui n'existent plus. 50 États que l'histoire a rayés de la carte

      Sous le calque, la carte : vers une épistémologie critique de la carte (Denis Retaillé)

      Dire et changer le monde avec les cartes (émission "Nos Géographies" sur France-Culture)

    • sur [Equipe Oslandia] Jacky, ingénieur SIG / développeur Python C++

      Publié: 23 May 2024, 6:56am CEST par Caroline Chanlon

      Chaque mois, nous avons le plaisir de vous présenter un membre de l’équipe, aujourd’hui c’est Jacky qui a répondu à nos questions ?

      Jacky a effectué 7 ans de sa scolarité à la maison lui permettant de consacrer du temps à des activités plus « libres » que le cadre strict de l’enseignement traditionnel. Il découvre très jeune l’informatique, la programmation mais apprend aussi le braille, s’adonne à la pêche, à l’astronomie, à la danse ou à la musique. C’est en candidat libre qu’il obtient son Bac Scientifique. Il poursuit ses études avec un DUT Mesures Physiques, en alternance chez Schneider Electric, et un diplôme d’Ingénieur Électronique et Informatique industrielle à Polytech Grenoble en alternance chez STMicroelectronics.

      Il passe 3 ans chez ST au sein du service R&D avant de rejoindre en tant qu’ingénieur / chercheur le CEA Leti et plus précisément le service lithographie à faisceau d’électrons où il travaille à anticiper la déformation sur le silicium (EBPC – Electron Beam Proximity Correction). Il reste 3 ans au CEA.

      « Je voulais sortir du côté grosse entreprise, j’ai été embauché chez Unistellar, une start-up qui préparait son Kickstarter. J’ai travaillé sur son téléscope intelligent (avec traitement d’images en direct) connecté piloté par le smartphone et plus précisément sur la stabilisation du code embarqué, afin de créer le prototype assez avancé pour trouver des investisseurs »

      Pour des raisons familiales, Jacky rejoint Aix en Provence et commence à travailler pour la société du Canal de Provence pour renforcer l’équipe de développeurs QGIS. Il découvre les SIG et QGIS !

      « Au CEA, je travaillais dans le traitement géométrique et chez Unistellar également, je suis passé de l’infiniment petit à l’infiniment grand, pour être à l’échelle terrestre aujourd’hui. Je retrouve des traitements similaires au final. »

      C’est sa collègue du Canal de Provence qui lui fait connaitre Oslandia à travers des contributions QGIS. Jacky est embauché chez Oslandia en 2021 au poste d’ingénieur SIG / développeur Python C++.

      « On peut dire que je suis parti en éclaireur, Gwendoline, ma collègue nous a rejoint 6 mois après mon arrivée. »

      Jacky travaille au développement de modules Python pour QGIS et depuis 6 mois, sur le développement QGIS cœur en C++.

      Ses projets emblématiques
      • Avec L’INRAE : plugin QGIS Python d’aide à la décision pour la création de réseaux d’assainissement – [Plus d’infos]
      • Avec l’agence spatiale canadienne : plugin GQIS python pour le suivi de vols de ballons stratosphériques – [Plus d’infos]
      Technologies de prédilection

      Python et C++

      Sa philosophie

      Tout est relatif !

      Oslandia en 1 mot

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    • sur Du 10 au 12 décembre 2024 à Lille : formation "savoir utiliser DV3F"

      Publié: 22 May 2024, 11:30am CEST
      Publié le 22 mai 2024

      Une session de formation "Savoir utiliser DV3F" se tiendra du 10 au 12 décembre 2024 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille.Cette session est à destination des bénéficiaires des fichiers DV3F et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 15 novembre (…)

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    • sur Du 8 au 10 octobre et du 5 au 6 novembre 2024 à Lille : formation "Données Foncières"

      Publié: 22 May 2024, 11:30am CEST
      Publié le 19 août 2024

      Une session de formation "savoir utiliser les Fichiers Fonciers" se tiendra du 8 au 10 octobre 2024 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille.Cette session est à destination des bénéficiaires des Données Foncières (Fichiers fonciers et DV3F) et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 27 septembre (…)

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    • sur Direction de la Sûreté SNCF x accompagnement QGIS et QGIS Server

      Publié: 21 May 2024, 7:19am CEST par Caroline Chanlon

      La Direction de la Sûreté, rattachée à la Direction Générale, est transverse au groupe SNCF et opère des missions de sécurisation des biens et des personnes. En appui de ses missions, la Direction de la Sûreté s’est dotée d’un système d’hypervision qui comporte une visualisation cartographique des équipements, personnels et évènements.

      Afin de garantir le bon fonctionnement du système d’hypervision, la Direction a choisi de se doter d’outils et serveurs cartographiques indépendants de l’hyperviseur lui-même, et pour ce faire a choisi notre accompagnement autour de QGIS Server.

      Oslandia propose en effet une maintenance forfaitaire qui garantit à la SNCF un fonctionnement inaltéré de son hyperviseur.

      Contributeur essentiel de la solution open source QGIS, Oslandia dispose de la plus grande équipe française de développeurs experts QGIS et propose une offre de support unique en France [https:]] !

    • sur Comment bien préparer son Parquet

      Publié: 16 May 2024, 5:14pm CEST par Éric Mauvière

      De plus en plus de bases sont désormais diffusées en parquet, ce format de données compact, maniable et spectaculairement rapide à interroger. Des outils simples le permettent.

      J’observe pour autant ici ou là quelques défauts de préparation qui amoindrissent les avantages de ce nouveau format. Il est facile de les corriger avec un peu de vigilance, les bons outils, et le réflexe de tester ses fichiers avec quelques requêtes types.

      7 points d'attention

      1 – Des colonnes facilitant l’écriture d’une requête

      Cela commence par des noms de colonnes simples à comprendre et à écrire dans une requête : en minuscules, sans accents ni blancs, d’une longueur modérée, par exemple inférieure à 15 caractères. Plutôt que “Code du département”, on choisira par exemple “code_dept”.

      À l’inverse, l’obscur “nb_vp” peut être précisé en “nb_veh_part” (pour nombre de véhicules particuliers).

      On peut aussi ajouter des colonnes qui serviront souvent à filtrer le jeu de données. Pour des données quotidiennes renseignées avec un champ date, n’hésitons pas à placer un champ annee. En parquet, il ne prendra pas beaucoup de place, grâce à la compression.

      2 – Définir les bons types de colonne

      Une colonne de nombres codés en caractères n’est pas utilisable en l’état. La pire situation : des nombres avec virgule stockés comme du texte. De même, une date doit être décrite selon le type date : on pourra ainsi plus facilement la trier, en extraire le mois ou le jour de la semaine. 

      Je vois encore fréquemment des codes commençant par 0, comme un code département, qui perdent leur 0 : 09 devient 9, ou 04126 devient 4126. Voilà qui va compromettre les jointures avec d’autres fichiers bien construits.

      Quelques optimisations plus fines amélioreront les performances : stocker un champ complexe (json, liste, hiérarchie) non comme du texte mais comme json, map ou struct. Un entier gagnera à être typé comme tel, et non comme float ou double ; un logique comme booléen et non “True” ou “False”.

      3 – Trier le fichier selon une ou deux colonnes clés 

      Le tri est un critère essentiel : une requête filtrée sur un champ trié sera jusqu’à 10 fois plus rapide. Les requêtes de plage sur un fichier parquet permettent dans ce cas de cibler et réduire les seules plages à lire dans le fichier.

      Par ailleurs, un fichier trié sur un ou deux champs de faible cardinalité (peu de valeurs distinctes) sera bien plus léger, bénéficiant d’une compression plus efficace.

      Cas typiques : trier par année, puis code géographique ; trier un répertoire par code Siren ; trier un fichier géographique (geoparquet) par geohash.

      4 – Choisir la meilleure stratégie de compression

      Réduire la taille d’un fichier parquet n’est pas une fin en soi. Ce qui importe est de trouver le meilleur compromis entre gain de transfert et vitesse de décompression.

      Le contexte d’usage doit aussi être pris en considération : le fichier parquet sera-t-il souvent accédé en ligne (auquel cas la bande passante et donc la compression des données transmises comptent), ou plutôt sur disque local rapide (et là on se passera volontiers du temps de décompression, et donc de la compression).

      En pratique, la compression ZStd est la plus intéressante (davantage que le défaut Snappy) : elle est efficace et rapide à décoder.

      5 – Ajouter une colonne bbox à un fichier geoparquet

      Un fichier geoparquet décrit des données localisées qu’on voudra souvent filtrer à partir d’une emprise, typiquement un rectangle d’extraction. Chaque entité du geoparquet bénéficiera de la présence d’une colonne bbox (de type struct) définissant son rectangle englobant, conformément à la spécification geoparquet 1.1 en préparation.

      La géométrie dans un géoparquet peut être codée en WKB ou en GeoArrow. Ce second format est bien plus performant et sera intégré à la spec geoparquet 1.1. Mais il faudra attendre encore un peu pour qu’il soit suffisamment adopté, notamment en lecture.

      6 – Servir un fichier parquet à partir d’un stockage physique et non à la volée en API

      Certaines plateformes proposent des formats parquet générés à la volée. Le processus est toujours affreusement lent (parquet est un format subtil et complexe à fabriquer). Et il compromet le requêtage direct en ligne car les métadonnées principales d’un parquet sont stockées à la fin du fichier. On perd donc la formidable possibilité propre à Parquet de réduire les plages de données à lire.

      Parquet est un format de diffusion qui doit être stocké physiquement pour pouvoir être scanné rapidement (et bénéficier de la mise en cache des requêtes de plage).

      7 – Affiner si besoin le nombre de row groups

      Un fichier Parquet se structure en groupes de lignes (row groups), puis en colonnes. La taille de ces groupes de lignes doit être optimisée selon les usages pressentis : plutôt large si le fichier doit souvent être lu en grande part, plus réduite si les requêtes sont plutôt très sélectives (ce sera par exemple plus fréquent avec un fichier géographique).

      Rappels sur la structure d'un fichier parquet

      Parquet est un format orienté colonne, mais il organise d’abord en groupes de lignes dans lesquels il dispose bout à bout les données des différentes colonnes. Ces “column chunks” ou morceaux de colonne sont compressibles et, comme chaque colonne présente un type homogène, cette compression est efficace.

      Un fichier parquet est truffé de métadonnées : au niveau supérieur, décrivant la structure du fichier (nombre de lignes, liste des colonnes et leur type…) et au niveau de chaque row group : valeurs min et max de chaque column chunk, nombre de valeurs distinctes…

      Un moteur de requête va prioritairement lire ces zones de métadonnées avant de décider quelles “plages de bits” extraire. Il lui est ainsi souvent possible de sauter plusieurs row groups dont il comprend qu’ils ne peuvent satisfaire la requête courante. Par ailleurs, seules les données des colonnes spécifiées dans la requête seront scannées. C’est tout l’intérêt d’un format orienté colonne. 

      [https:] L'importance du tri

      Prenons le cas d’un fichier non trié et d’une requête sélective, qui précise un critère de filtrage. Le schéma suivant matérialise en orange foncé les lignes à extraire des colonnes visées. Chaque row group en comprend, si bien qu’il va falloir extraire les données contenues dans tous les column chunks colorés.

      Quand le fichier est trié selon un ou deux champs clés, et que la requête filtre sur l’un de ces champs, notamment le premier, il y aura forcément un certain nombre de row groups “hors champ”. Par exemple, si j’extrais l’année 2018 d’un fichier comprenant des données quotidiennes entre 2010 et 2020, et que le fichier est d’abord trié par année.

      Avec nettement moins de données à lire, la requête sera bien plus rapide. C’est ainsi que l’on peut requêter un fichier de 1 Go en ligne, en ne chargeant que quelques Mo de données.

      Quels outils utiliser pour optimiser son Parquet ?

      J’ai testé la conversion d’un fichier CSV de 5 Go et 25 millions de lignes (une base du recensement de l’Insee) en parquet, avec différents outils. Ce fichier est délimité par des ; et comprend entre autres une douzaine de codes pouvant commencer par 0.

      DuckDB est l’outil plus maniable et le plus efficace : rapide, automatique, simple d’écriture.

      Outil

      Temps en minutes

      Taille en Mo du parquet

      Commentaires

      Polars/Rust

      1

      500

      Spécifier délim et types des codes avec 0 en 1er

      DuckDB Cli threads 4

      1

      350

       Trop facile

      DuckDB Cli

      1,5

      350

       Trop facile

      R/Arrow

      1,7

      290

      Spécifier délim et types des codes avec 0 en 1er

      Python/Arrow

      2

      290

      Spécifier délim et types des codes avec 0 en 1er

      R/Parquetize

      11

      400

      CATL et TYPL mal typés (ex : 1.0 à la place de 1)

      Voici le meilleur compromis d’écriture avec DuckDB

      				
      					SET threads = 4 ;
      COPY 'data_recensement_2017.csv' TO 'data_recensement_2017.parquet' 
      (compression zstd) ;
      
      
      				
      			

      DuckDB reconnait tout seul le délimiteur français (;) et prend soin des colonnes avec des codes commençant parfois par 0. Enfin, l’outil DuckDB est super léger (25 Mo), s’installe et se lance en un clin d’œil.

      Contrôler le nombre de threads, dans le cas de processus lourds, est souvent utile. Par défaut ce nombre équivaut au nombre de cœurs de la machine (12 dans mon cas, et réduire les threads du plan d’exécution à 4 accélèrera le traitement). 

      Polars dans Python est une bonne alternative (si vous utilisez déjà Python) pour une rapidité (équivalente). Mais Polars impose de spécifier le bon délimiteur et va maltraiter les colonnes de codes commençant par 0 si on ne le surveille pas de près. 

      Il faut donc lui préciser explicitement toutes les colonnes à préserver, c’est dissuasif et source d’erreurs. Enfin, le fichier généré est sensiblement plus gros. L’optimiser demanderait probablement à Polars plus de temps d’exécution.

      				
      					import polars as pl
      
      pl.read_csv("data_recensement_2017.csv", separator = ';', \
          dtypes = {'COMMUNE': pl.String}) \
      .write_parquet("data_recensement_2017.parquet", \ 
          compression = 'zstd', use_pyarrow = False)
      
      				
      			

      Dans R, la librairie arrow semble la plus véloce pour assurer la conversion de csv vers parquet, bien qu’un peu moins que Polars. Et comme lui, elle exige de préciser le délimiteur et le type des colonnes avec des 0.

      				
      					library(arrow)
      
      write_parquet(read_delim_arrow('data_recensement_2017.csv', 
          delim = ';', as_data_frame = FALSE),  'data_recensement_2017.parquet', 
          compression = 'zstd')
      
      
      				
      			

      Autrement dit, si vous voulez travailler dans R ou Python, n’hésitez pas à utiliser la librairie DuckDB : c’est possible, plus simple à écrire, et plus rapide.

      L'intérêt du partitionnement pour les très gros fichiers

      Si votre fichier parquet doit dépasser les 10 Go et qu’il est plutôt utilisé en local ou sur un cloud comme S3  ou GCS, il y a tout intérêt à le découper en plusieurs fichiers selon les modalités d’un ou plusieurs champs clés, ce que l’on appelle partitionner.

      L’instruction suivante crée ainsi une série de sous-répertoires dans lequel figure un fichier parquet par région. Mais on peut partitionner sur 2 colonnes ou plus.

      				
      					COPY 'data_recensement_2017.csv' 
      TO 'export' 
      (FORMAT PARQUET, PARTITION_BY (REGION), compression zstd) 
      
      				
      			

      Dans cet exemple, si la requête ne concerne qu’une région, seul le fichier pertinent sera interrogé.

      				
      					FROM read_parquet('export/*/*.parquet', hive_partitioning = true)
      WHERE REGION = '76' ;
      
      				
      			
      Quels outils utiliser pour optimiser son GeoParquet ?

      Le cas geoparquet est particulier. DuckDB sait lire ce format, mais pas encore le générer (NDR : annoncé pour juillet 2024). Il faut donc pour l’heure en passer par exemple par Python (geopandas) ou R (sfarrow), à partir d’un format SIG classique (geojson, shape, gpkg, etc.). 

      Plus simple, si vous disposez de QGIS : exporter/sauvegarder sous au format geoparquet. De plus QGIS (profitant en cela de GDAL) permet de choisir l’encodage WKB ou GeoArrow. GDAL devrait permettre prochainement de produire une colonne bbox servant d’index spatial.

      Enfin, pour accélérer plus encore les requêtes filtrées par emprise, ce sera une excellente idée que de trier votre Geoparquet astucieusement selon un indice de grille comme Geohash, H3, S2 ou une “quadkey”. 

      Un tel “hash” géographique peut être calculé par exemple à partir du centroide de chaque entité géographique. Deux hashes voisins (grâce au tri par exemple) garantissent que les entités correspondantes sont spatialement voisines.

      La gigantesque base en ligne OvertureMaps est organisée de cette façon, et de surcroit partitionnée, si bien que cette requête DuckDB d’extraction de 500 m autour de la tour Eiffel ne lit que 13 Mo de données :  

      				
      					LOAD spatial ;
      
      FROM read_parquet('s3://overturemaps-us-west-2/release/2024-05-16-beta.0/theme=places/type=*/*')
      SELECT ST_GeomFromWKB(geometry) AS geom, names, categories
      WHERE
      bbox.xmin > 2.2877 AND
      bbox.ymin > 48.8539 AND
      bbox.xmax 
      				
      			

      Jacob Wassemarman démontre par ces deux images la spectaculaire progression du partitionnement et du tri dans OvertureMaps.

      Dans la version de janvier 2024, encore non optimisée, voici les rectangles englobants pour chaque fichier du partitionnement (à gauche) puis pour chaque row group (à droite) :

      Depuis mars 2024, avec un partitionnement intelligent approchant les pays et un tri de chaque fichier par geohash, voici la différence, dont on comprend que l’impact sur l’efficacité des requêtes spatiales est radical :

      Quelques instructions pour tester son fichier parquet

      Un fichier parquet comprend de nombreuses métadonnées, qu’il est facile de lire dans DuckDB.

      				
      					-- Métadonnées générales : nombre de lignes, nombre de row groups
      FROM parquet_file_metadata('https://object.files.data.gouv.fr/data-pipeline-open/prod/elections/candidats_results.parquet');
      
      -- Liste des colonnes avec leur type
      FROM parquet_schema('https://object.files.data.gouv.fr/data-pipeline-open/prod/elections/candidats_results.parquet');
      
      -- Liste des row groups, de leurs colonnes et statistiques pour chaque colonne (min, max, valeurs distinctes, valeurs nulles, compression...)
      FROM parquet_metadata('https://object.files.data.gouv.fr/data-pipeline-open/prod/elections/candidats_results.parquet');
      
      -- Métadonnées spécifiques, par exemple pour un geoparquet : bbox, type de géométrie, projection...
      SELECT decode(key), decode(value) 
      FROM parquet_kv_metadata('s3://overturemaps-us-west-2/release/2024-05-16-beta.0/theme=places/type=*/*')
      WHERE decode(KEY) = 'geo';
      
      				
      			

      Pour connaitre le plan d’exécution et en particulier la bande passante utilisée par une requête, EXPLAIN ANALYZE est incontournable et nous aide à déterminer, à partir d’un choix de requêtes types les plus probables, les meilleurs options de tri, voire de taille des row groups.

      				
      					EXPLAIN ANALYZE
      FROM read_parquet('s3://overturemaps-us-west-2/release/2024-05-16-beta.0/theme=places/type=*/*')
      SELECT ST_GeomFromWKB(geometry) AS geom, names, categories
      WHERE
      bbox.xmin > 2.2877 AND
      bbox.ymin > 48.8539 AND
      bbox.xmax 
      				
      			
      Pour en savoir plus

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    • sur Toujours plus vite et plus loin ? Mobilités et transports dans le monde

      Publié: 14 May 2024, 10:57am CEST par r.a.

      Xavier Bernier au Flore. Photo de Micheline Huvet-Martinet

      En ce 30 avril, c’est un géographe « en mouvement », auteur d’un récent Atlas des mobilités et des transports (1), que les Cafés géo accueillent au Flore. Présenté par Gilles Fumey, Xavier Bernier est professeur de géographie à Sorbonne Université où il dirige le Master TLTE (transports). Notre invité qui a gardé de son expérience de montagnard dans les Alpes, le goût des cordages pour assurer sa progression, nous propose un Café collectif et participatif pour traiter des mobilités. Pas de micro pour pouvoir mieux bouger et des cordes pour symboliser les déplacements.

      Pour sensibiliser le public aux différents plans de référence dans lesquels s’exerce une mobilité, il lui demande de « faire un freeze » (rester immobile un court instant). Pendant ce temps d’immobilité, le spectateur-cobaye s’est pourtant déplacé à la vitesse de 1100 km/h (vitesse de la rotation de la terre sur elle-même), de 107 000 km/h (vitesse de la rotation de la terre autour du soleil), de 300 000 km/s (vitesse de la lumière). Donc trois vitesses en même temps.

      Pour aller d’un point A à un point B, des possibilités diverses s’offrent au voyageur : le « vol d’oiseau », le « chemin des écoliers » (qui suppose plusieurs arrêts en route), la « mobilité immobile » (comme dans 20 000 lieues sous les mers) …Plusieurs sentiments et sensations peuvent donc accompagner une même mobilité. Le choix du moyen de transport n’est pas non plus indifférent. La mobilité sera différemment ressentie selon que l’on opte pour la marche, l’hélicoptère ou le taxi.

      Une mobilité déterminée par un objectif bien identifié peut donner lieu à un récit, qu’il soit oral, écrit ou validé par un selfie. « Faire un récit », c’est prouver qu’on est allé quelque part. « J’ai fait New York » : cette expression, incorrecte sur un plan linguistique mais fréquemment utilisée, « pose » son locuteur en tant que voyageur. Le récit permet de réinitialiser le projet de mobilité à plusieurs reprises.

      On peut aussi faire le choix de l’aléatoire (ne pas décider d’une destination avant le départ). Prendre le premier bus qui passe ou se promener dans Paris « nez au vent » demandent un travail de réinitialisation permanente. On peut découvrir quelque chose qu’on n’attendait pas et faire ainsi preuve de sérendipité.

      Mobilité et immobilité peuvent avoir aussi un sens politique (adhérer ou pas à certaines injonctions).

      Pour comprendre les déterminants de tout déplacement, Xavier Bernier se réfère à la figure du triangle dont les trois points sont reliés. Un premier point correspond au support matériel, c’est-à-dire aux infrastructures nécessaires à toute mobilité (routières, ferroviaires, aéroportuaires…). Le deuxième dépend de choix politiques (limitation de vitesse, péages…). Dans certaines villes, on a tenté, à titre d’expérience, de supprimer tous les matériaux de signalisation, ce qui a amené…une diminution des accidents. Quant au troisième point, il concerne les usages. Cette notion se rapporte à la façon dont les voyageurs utilisent les infrastructures et valident ou pas la réglementation. Il semble qu’en France on donne la priorité aux infrastructures. C’est la dimension matérielle qui prime, ce que confirment les Atlas classiques montrant de nombreuses cartes d’infrastructures. Pourtant ce choix, fait le plus souvent par les dirigeants politiques, est-il toujours pertinent ? Il arrive que certaines gares, fleurons de la modernité, se transforment en « gares à betteraves » au bout de quelques années. En effet les usagers ne sont pas toujours d’accord avec les choix de leurs dirigeants. Les habitudes changent (on peut prendre l’exemple de tous ceux qui ont renoncé à l’avion pour des raisons écologiques).

      En conclusion Xavier Bernier assure que c’est la liberté de circulation qui « fait société » car la mobilité, avec ses différents arrêts, met les hommes en relation les uns avec les autres.

       

                                                            Dialogue avec le public

       

      • Les mobilités virtuelles permettent-elles de « faire société » comme les mobilités réelles ?

      Pendant le COVID, l’immobilité n’a été que relative. Le télétravail a rendu les individus plus mobiles. Ce sont les mobilités pendulaires qui ont diminué, mais l’indice de mobilité a augmenté. Les outils de télécommunication rapides favorisent les déplacements réels.

      • Qu’en est-il des rapports entre mobilités et pouvoir ?

      Les historiens nous apprennent que la Poste a été inventée par les Mongols et qu’en France c’est Henri IV qui a été le premier souverain à penser à un réseau postal. Le réseau postal est devenu un réseau de pouvoir.
      A une autre échelle, on peut évoquer les actuels problèmes de l’autoroute A3. C’est la construction d’un parking voulu par un dirigeant politique, qui serait responsable des effondrements entrainant sa fermeture.
      Bien sûr, les voies romaines ont joué un rôle majeur dans l’organisation du grand empire de l’Antiquité.
      Récemment le gouvernement chinois a institué la gratuité du train Pékin-Lhassa pour favoriser l’usage du train par les voyageurs. C’est donc un choix politique.

      • Comment peut-on intégrer la question, centrale, du temps dans les mobilités ?

      Autrefois on considérait le mouvement du « slow » comme un art de vivre. D’autres, au contraire, recherchent la vitesse qui peut être obtenue de différentes façons. En cas d’affluence sur une autoroute, il faut diminuer la vitesse pour fluidifier la circulation. Que choisir entre le train et l’avion pour les moyennes distances ? certes le train est moins rapide que l’avion mais il dessert le centre-ville. Et le TGV, s’il a une vitesse d’exploitation de 300km/h, peut dépasser les 500 km/h.

      • L’informatique génère-t-elle les mêmes problématiques que les mobilités réelles ?

      La digitalisation amène le déplacement du doigt sur un écran…On se déplace avec un portable à la main…En matière informatique, la mobilité est en fait visible (cf les balises, éléments de base du système de codage HTML).

      • Ne faudrait-il pas remplacer le ministère des transports par un ministère des mobilités ?

      Actuellement il existe une Direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités au sein du Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires.

       

       

      1) Xavier BERNIER, Atlas des mobilités et des transports, Pratiques, flux et échanges, Paris, Autrement, 2023

       

      Michèle Vignaux, mai 2024

    • sur Etats et frontières en Asie centrale.Relier le Ferghana au reste de l’Ouzbékistan

      Publié: 11 May 2024, 3:58pm CEST par r.a.

      1. Ouzbékistan. Sous le col de Kamchik, au nord
      (cliché de Denis Wolff, 5 mai 2023)
      (le même paysage en hiver, et en été)

      Au printemps 2023, parcourant l’Ouzbékistan entre Tachkent et la plaine du Ferghana[i], je traverse en voiture la chaîne du Qurama par le col de Kamchik[ii]. J’avoue être quelque peu surpris d’effectuer ce voyage sur une autoroute – ou au moins une route à deux fois deux voies – dans une région de haute montagne. Le col culmine à plus de 2200 mètres et les sommets, visibles au fond, encore enneigés au mois de mai (à environ la même latitude que Madrid), traduisent une altitude élevée. Si cette autoroute se révèle utile au vu de l’importance du trafic (outre les nombreux véhicules visibles sur la photographie, on note la présence d’un panneau publicitaire au-dessus du lacet), sa construction a dû coûter fort cher. Or l’Ouzbékistan n’est pas un pays riche. Son PIB (produit intérieur brut) par habitant est faible (bien qu’en croissance) : selon les sources, il se situe entre le 125ème et le 168ème rang mondial, sur environ 200 Etats (celui de la France est entre le 23ème et le 39ème rang mondial).

      2. Ferghana et haute vallée du Syr-Daria (carte allemande, © Wikipédia en allemand)
      Ferghana désigne une ville mais aussi la plaine qui s’étend entre les montagnes.
      Chushand = Khodjent ou Khoudjand (ville tadjike) en allemand.

      Je me pose alors la question : pourquoi cette autoroute ? La réponse semble simple. Au sud du col de Kamchik, s’étend le Ferghana, arrosé par le Syr-Daria et ses affluents, ce qui a permis, à l’époque soviétique, la monoculture irriguée du coton (aujourd’hui les cultures sont plus variées). Cette plaine, peuplée (6,5 millions d’habitants), est vitale pour l’Ouzbékistan : sur moins de 5% de la superficie du pays, vivent presque 20 % de sa population (densité très forte), sans parler de son importance économique. Au nord du col, on atteint la capitale, Tachkent (2,6 millions d’habitants) et tout le reste de l’Ouzbékistan. Je suis sur la seule voie routière qui relie le Ferghana au reste du pays.

      Pourquoi cette situation ?
      Depuis la nuit des temps, si j’ose ainsi m’exprimer, la vallée du Syr-Daria est le débouché « naturel » du Ferghana vers l’ouest. La principale route de la soie suivait cet itinéraire, venant de Boukhara et Samarcande, traversant le Ferghana puis la chaîne élevée du Tian Shan avant de redescendre sur Kachgar (ou Kashi) au Xinjiang… A l’époque soviétique, pour aller du Ferghana à Tachkent, la voie ferrée et la route suivaient le même itinéraire par la vallée du Syr-Daria que l’on quittait peu avant Tachkent. On traversait certes la République socialiste soviétique du Tadjikistan, et notamment la ville de Léninabad (aujourd’hui Khodjent ou Khoudjand), mais cela ne posait alors aucun problème.

      3. Carte politique. Confins de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Kirghizistan
      (carte allemande, © Wikipédia en allemand)

      Mais l’URSS éclate en 1991 et toutes les Républiques socialistes soviétiques qui la composaient deviennent des Etats indépendants sans l’avoir ni demandé ni prévu. En Asie centrale, les relations deviennent rapidement très mauvaises entre les nouveaux Etats voisins : les frontières très sinueuses dessinées par le petit père des peuples (Staline) deviennent donc des barrières difficilement franchissables pour les hommes et les marchandises (en raison de la longueur et du coût des formalités), voire infranchissables. Cela est d’autant plus complexe qu’il y a beaucoup d’enclaves et d’exclaves, en raison partiellement du mélange des populations. D’ailleurs, les minorités nationales sont nombreuses : si, en Ouzbékistan, les Tadjiks ne représentent que 5 % de la population (et les Kirghizes sont peu nombreux), il y a environ 14 % d’Ouzbeks au Tadjikistan comme au Kirghizistan. Et le gouvernement ouzbek s’inquiète de leur sort… mais réprime lui-même ses minorités, tels les Karakalpaks… Les trois Etats promeuvent chacun le nationalisme, ce qui ne facilite pas non plus les rapports avec les voisins. Ils s’accusent mutuellement de pomper l’eau de l’Amou-Daria et du Syr-Daria au détriment des régions situées en aval… et de la mer d’Aral. Enfin, l’histoire de ces jeunes Etats est complexe : succession de régimes autoritaires (Ouzbékistan), parfois entrecoupés par des révolutions (en 2005 et 2010 au Kirghizistan), voire de guerres civiles (Tadjikistan de 1992 à 1997 avec une reprise entre 2010 et 2012).

      4. L’Est de l’Ouzbékistan (© Ministère des Affaires étrangères)
      Routes = traits rouges. Voies ferrées = traits noirs (barrés si elles sont électrifiées)

      5. Tunnel du Kamchik (carte allemande, © Wikipédia en allemand)

      Dans ces conditions, la plaine du Ferghana s’est trouvée isolée du reste de l’Ouzbékistan ; l’autoroute du col de Kamchik est le seul passage routier. Les autorités s’efforcent de le laisser ouvert autant que possible. Mais, en raison du climat continental, les hivers sont très froids, et l’autoroute est parfois coupée par des avalanches ou des glissements de terrain. C’est pourquoi, en 2013, la construction d’une liaison ferroviaire a été décidée. Quand on part de Tachkent, on utilise d’abord l’ancienne voie ferrée qui va jusqu’à Angren (cf. Carte 4). On a construit une nouvelle voie ferrée (non indiquée sur la Carte 4, voir Carte 5) de 120 kilomètres de long entre Angren et Pop (ou Pap, ville du Ferghana située entre Kokand et Namangam). On remonte d’abord la vallée de la rivière Angren, affluent du Syr-Daria, avant de traverser la chaîne du Qurama, à 1420 mètres d’altitude, par le tunnel de Kamchik de presque vingt kilomètres de long ; ce serait le plus long d’Asie centrale. On redescend ensuite dans le Ferghana. L’Ouzbékistan a financé la construction de la voie ferrée et la Chine celle du tunnel, bien plus coûteuse (tunnel creusé par un groupe chinois). L’inauguration de la ligne, en 2016, a d’ailleurs lieu en présence du président de l’Ouzbékistan, mais aussi de celui de la Chine. Ce pays est en effet favorable à l’ouverture de cette nouvelle route de la soie qui désenclave l’Asie centrale, sans parler de son intérêt pour les richesses de son sous-sol. Pour l’Ouzbékistan, cette voie ferrée assure une liaison permanente avec le Ferghana et lui permet d’économiser les millions de dollars de droits de transit qu’il versait auparavant au Tadjikistan.
      En raison de l’érection d’une nouvelle frontière, particulièrement sinueuse et souvent étanche, l’axe de communication très ancien par la vallée du Syr-Daria a été fermé au profit d’un nouvel axe qui traverse une chaîne de montagnes, mais qui ne quitte pas l’Ouzbékistan.
      Le cas de l’autoroute et du tunnel de Kamchik est spectaculaire mais non unique en Asie centrale. En effet, les Etats voisins de l’Ouzbékistan sont également confrontés à la sinuosité de frontières compliquées à traverser, voire étanches. Faute d’argent, ces nouvelles voies de communication sont en grande partie financées par des puissances voisines… naturellement peu désintéressées. Ainsi, au Tadjikistan, à 2700 mètres d’altitude, le tunnel d’Anzob, financé en grande partie par l’Iran, permet de relier la capitale Douchanbé à Khodjent (ou Khoudjand, au Nord) en toute saison sans quitter le pays. Et, pour désenclaver le Ferghana kirghize, on a construit une autoroute qui passe à plus de 3000 mètres d’altitude, entre la capitale, Bichkek et Och, au Ferghana kirghize. Et, bien plus près de chez nous, en Croatie, la construction du pont de Pelješac (2022), qui permet de relier Dubrovnik au reste de la Croatie sans passer par la Bosnie, relève de la même logique.

      Denis Wolff, février 2024

      [i] Cette plaine du Ferghana est actuellement partagée entre trois Etats : le Tadjikistan, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan. Ce dernier en possède la plus grande part. Dans cet article, il ne sera question que du Ferghana ouzbek.

      [ii] L’orthographe des noms ouzbeks est variable : le col de Kamchik s’écrit également Kamchiq ou Qamchiq, la plaine du Ferghana se note aussi Fergana…

    • sur L’Urbex : une exploration géographique des lieux abandonnés

      Publié: 11 May 2024, 3:38pm CEST par r.a.

      Par Aude Le Gallou
      Maître assistante en géographie Université de Genève

       

      L’intervention d’Aude Le Gallou dans le cadre d’un Café Géographique qui s’est tenu à Chambéry le 6 décembre 2023 portait sur une partie de ses travaux de thèse intitulée « Géographie des lieux abandonnés. De l’urbex au tourisme de l’abandon : perspectives croisées à partir de Berlin et Détroit » et soutenue en 2021 à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

      L’introduction de ce Café Géographique chambérien prend la forme d’une question adressée au public : « L’urbex qu’est-ce que c’est ? »
      Afin de répondre à cette question, Aude Le Gallou met en évidence plusieurs aspects de cette pratique : une exploration (souvent illégale) de lieux abandonnés, une pratique underground de plus en plus populaire ou encore, des règles… pas toujours respectées ! Par ailleurs l’intervenante souligne que l’exploration urbaine – car c’est bien la définition de l’urbex- est apparue dans les années 1990. Il s’agit de fait, selon elle, d’une pratique relativement jeune dont la popularisation est liée à l’essor d’internet. Au sujet des règles de cette pratique, Aude Le Gallou en rappelle quelques-unes : ne rien forcer pour entrer dans un lieu, ne pas altérer un lieu (on ne prend rien, à l’exception de photos), ou encore, ne pas divulguer la localisation précise d’un lieu visité (pour éviter tout vol et dégradation par des personnes malveillantes).
      C’est à travers la pratique de l’urbex appréhendée d’un point de vue géographique qu’Aude Le Gallou se propose d’animer ce Café Géographique.

      Photo d’une ancienne usine en Allemagne, A. Le Gallou, 2023

      1/ Les lieux abandonnés : des espaces marginaux

      En préambule de cette première partie, Aude Le Gallou questionne la définition d’un lieu abandonné : « Qu’est-ce qu’un lieu abandonné ? » Le lieu abandonné peut présenter une « dimension variable allant de l’énorme usine abandonnée de Détroit à la petite maison individuelle délaissée d’Île de France ». Pour l’intervenante, il est également nécessaire de prendre en compte dans cet exercice de définition du lieu abandonné la question de la durée de l’abandon et par conséquent un état de dégradation variable. Aude Le Gallou propose de définir l’abandon par le croisement de cinq dimensions (voir figure ci-dessous) :

      ? La dimension fonctionnelle : absence d’usage, perte de son usage
      ? La dimension matérielle : l’absence d’entretien entraînant la dégradation du lieu
      ? La dimension économique : l’absence de valeur liée à des lieux qui ne produisent plus
      ? La dimension légale : le maintien malgré l’abandon du droit de propriété bien que les propriétaires ne s’acquittent plus de leur devoir (affaiblissement de la propriété)
      ? La dimension symbolique : affaiblissement des formes d’attachement au lieu

      Pour Aude Le Gallou, chacune de ces dimensions recouvre des degrés d’abandon variables (un lieu peut être plus ou moins dégradé sur le plan matériel, par exemple), et les nombreuses combinaisons possibles de ces cinq dimensions permettent de rendre compte de la grande diversité des situations d’abandon. Et d’ajouter que par l’abandon, « des lieux peuvent sortir des périmètres praticables et des espaces pratiqués, ils représentent alors une discontinuité, une exception dans les espaces où ils s’insèrent ».
      Au-delà de ces 5 dimensions, l’intervenante met en évidence l’image des lieux abandonnés qui bien souvent sont « associés à des activités transgressives, comme les vols, les trafics en tout genre ou les graffitis qui témoignent de la place qu’occupent dans ces lieux des activités informelles à la visibilité moindre ». Elle rappelle par ailleurs que « bien souvent à l’échelle locale une friche est mal perçue, elle représente une nuisance pour un territoire ».

      Les 5 dimensions de l’abandon, réalisation A. Le Gallou

      2/ L’urbex, une valorisation des lieux abandonnés

      C’est ainsi qu’Aude Le Gallou s’est intéressée dans cette seconde partie à la manière dont l’urbex, en tant que pratique, investit les lieux abandonnés. Pour elle, l’urbex participe à une forme d’esthétisation de la ruine ou de la friche contemporaine, « une esthétique qui repose sur la matérialité du bâtiment, les trous, les manques, les jeux de lumière, le jeu entre la construction de l’Homme et la nature qui reprend ses droits ». Pour l’intervenante, à travers l’urbex, c’est bien « toute une iconographie de la ruine contemporaine qui se développe entraînant une valorisation esthétique mais également mémorielle ». « Certains urbexeurs entreprennent une démarche d’historien amateur en reconstituant l’histoire d’un lieu exploré, en allant aux archives ou en recueillant des témoignages ». Par conséquent, Aude Le Gallou souhaite faire ressortir que la pratique de l’urbex participe à un glissement de « l’abandon répulsif » vers « un abandon attractif » (voir figure ci-dessous). Cette transition prend la forme d’une triple revalorisation à laquelle participe l’exploration de lieux abandonnés :

      – Valeur esthétique : circulation des représentations par les photographies des lieux abandonnés
      – Valeur expérientielle : popularisation de la pratique et donc de l’intérêt pour les lieux abandonnés
      – Valeur sociale : imaginaire du front pionnier à travers l’exploration, qui valorise les pratiquants

      Figure A. Le Gallou

      3/ L’urbex, une étape dans l’évolution des lieux abandonnés

      « Des lieux abandonnés peuvent après des temps de latence être rénovés ». Pour Aude Le Gallou, les friches peuvent avoir un potentiel de récupération élevé. Pour illustrer ses propos, l’intervenante met en évidence deux trajectoires fréquentes concernant des lieux abandonnés où l’exploration urbaine était pratiquée. Ainsi au terme de ce temps de latence, le lieu peut être démoli ou à l’inverse réhabilité. Ci-dessous, deux photographies prises par Aude Le Gallou, la première montre l’ancienne grande roue du Spreepark à Berlin, longtemps abandonnée et visitée par les urbexeurs et qui est aujourd’hui marquée par un projet de réhabilitation. Sur le second cliché apparaît le gazomètre de Charleroi avant que celui-ci ne soit démoli en 2023.

      Photo de la grande roue du Spreepark à Berlin, A. Le Gallou, 2017

      Photo du gazomètre de Charleroi – Belgique, A. Le Gallou, 2022

      A l’instar de toutes actions de démolition ou de rénovation qui pourraient mettre fin à la pratique de l’urbex sur certains sites, Aude Le Gallou expose au public la dimension commerciale de l’urbex qui s’ancre dans cette évolution des lieux abandonnés. « L’urbex a pu inspirer une pratique commerciale qui est pourtant contraire à l’esprit même de l’urbex » : le tourisme de l’abandon. A partir de ses terrains de thèse en Allemagne et aux Etats-Unis, Aude Le Gallou met en évidence deux pratiques commerciales distinctes. La première est celle observée à Berlin où « une forme de tourisme de l’abandon a été légalisée, les entreprises passent des contrats avec des propriétaires qui eux reçoivent un pourcentage sur les visites ».  Le second exemple développé est celui de Détroit où « la pratique commerciale est réalisée en toute illégalité ». Ces différents exemples montrent la manière dont l’urbex participe à une évolution de certains lieux abandonnés.

      En conclusion de ce Café Géographique chambérien, Aude Le Gallou rappelle que « l’urbex permet de s’intéresser aux lieux abandonnés tout en étant une méthode pour étudier l’abandon et les questions liées à la mémoire et à la patrimonialisation des lieux ».

       

      Par Yannis NACEF
      Professeur agrégé de Géographie
      Doctorant en Géographie – UMR 5204 EDYTEM – Université Savoie Mont Blanc – CNRS

    • sur JO de Paris 2024. Quand la flamme olympique évite la "diagonale du vide"

      Publié: 9 May 2024, 1:50pm CEST


      Comme le veut la tradition, la flamme a été allumée depuis le site antique d’Olympie en Grèce. Transportée à travers la Méditerranée par le Bélem, elle est arrivée au bout de 12 jours de navigation sur le sol français le 8 mai à Marseille. Son parcours dans l'Hexagone et dans les territoires d'outre-mer durera 79 jours, jusqu'à la cérémonie d'ouverture des JO de Paris, le 26 juillet 2024 (voir la carte officielle avec les étapes). Soixante-quatre départements sont concernés par le relais de la flamme olympique, soit une bonne partie du territoire de la France hexagonale et ultramarine.

      Conçu un peu comme les étapes du Tour de France, le parcours de la flamme olympique donne lieu à des commentaires sur son tracé, eu égard aux territoires qui vont pouvoir en profiter ou non. Car pour être éligible au parcours de la flamme, il faut d'abord payer. Chaque département souhaitant accueillir la flamme olympique a dû verser 180 000€ au comité d’organisation des Jeux Olympiques. De plus, chaque ville a dû payer entre 40 000 et 100 000€ pour assurer la sécurité du parcours. Le prix à consentir pour faire connaître son patrimoine culturel et pour générer de l'activité commerciale et touristique. Ainsi, la flamme olympique n'évite pas seulement la « diagonale du vide ». Elle laisse de côté notamment des métropoles comme Lyon ou Nantes qui n'ont pas souhaité l'accueillir.

      Parcours officiel du relais de la flamme olympique avec les départements et villes étapes (source : Paris 2024)

      Sélection de ressources

      • « Paris 2024 : visualisez le parcours du relais de la flamme olympique en France jusqu'au 26 juillet » (France Info). Le parcours ne se cantonnera pas à l'Hexagone, avec un long périple qui emmènera la flamme dans les territoires d'outre-mer du 9 au 17 juin, dans le cadre du Relais des océans. 
      • « JO 2024 : parcours, trajet et carte interactive de la Flamme olympique dans toute la France » (L'Équipe). La flamme olympique parcourra des lieux emblématiques chargés d'histoire, tels que les grottes de Lascaux, le Château de Versailles, le Mont-Saint-Michel et les châteaux de la Loire, célébrant ainsi la richesse culturelle et l'Histoire de France.
      • « Flamme olympique de Paris 2024 : coûts, relayeurs, parcours… Tout savoir sur le trajet qui commence à Marseille  » (Libération). Le trajet de la flamme olympique est autant une histoire humaine (11 000 relayeurs vont la porter entre Marseille et Paris) qu’une affaire de gros sous... Ce sont les départements qui ont été choisis comme pivots pour définir le parcours. Sur recommandation de l’Assemblée des départements de France, il a été convenu que chaque département candidat devrait payer 180 000 euros, un prix fixe. A ce tarif, la flamme traverse trois villes du département et s’arrête dans une ville-étape où on peut organiser des animations. Sauf que certains départements - notamment ceux dirigés par des partis d’opposition - ont refusé, en jugeant la facture trop salée. 
      • Paris 2024 : plusieurs villes françaises disent "non" au relais de la flamme olympique pour des raisons de coût (EuroNews)

      • « Le parcours de la flamme est une manière de faire voyager la marque olympique aux frais des contribuables » (Le Monde). L’historien du sport Patrick Clastres interroge le symbole de cette tradition héritée des Jeux olympiques de Berlin en 1936.

      La flamme olympique évite la "diagonale du vide" ? [https:]]

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) May 9, 2024

      Effectivement le parcours est encore plus resserré pour les jeux paralympiques. La centralisation est aussi plus forte avec 12 flammes qui convergent et se réunissent à Paris [https:]] pic.twitter.com/uJwzFVL6eW

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) May 10, 2024

      Source Parcours ? #JO2024 #Psychiatrie @loireatlantique [https:]] .

      — Sidonie ? (@SidoChristophe) May 31, 2024

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    • sur Faire du tourisme avec du patrimoine. Le cas de l’art rupestre alpin

      Publié: 8 May 2024, 4:15pm CEST par r.a.

      Par Yoann Collange
      Doctorant en géographie – EDYTEM UMR 5204 – Université Savoie Mont Blanc

       

      Yoann Collange finalise actuellement une thèse à l’USMB au sein du laboratoire EDYTEM (Environnements, Dynamiques et Territoires de Montagne) intitulée « Ressource patrimoniale et transition touristique : la valorisation de l’art rupestre dans les alpes françaises et italiennes ». Cette intervention a eu lieu le 07 février 2024 à Chambéry dans le cadre d’un Café Géographie.

      En guise d’introduction, Yoann Collange s’est intéressé aux visions « assez normées » de l’image de la montagne et du tourisme en montagne. Pour lui, « L’espace montagnard est de plus en plus codifié autour de la pratique sportive et des loisirs, une image en grande partie véhiculée par les médias ». Face à ce constat, l’intervenant propose de s’intéresser à la place du patrimoine au sein des territoires de montagne et plus particulièrement de l’art rupestre en tant que patrimoine. Pour ce dernier, plusieurs patrimoines peuvent être distingués en montagne, le patrimoine vernaculaire, le patrimoine militaire ou encore le patrimoine naturel (cette liste n’étant pas exhaustive). C’est ainsi que Yoann Collange amène progressivement son auditoire à s’interroger sur la place particulière de l’art rupestre en montagne en tant que patrimoine. L’art rupestre est selon lui un patrimoine universel, présent sur toute la planète, tout en prenant des formes diverses (en plein air, sous roche, etc.). A l’issu de cette introduction, Yoann Collange propose au public 3 questionnements qui vont articuler sa présentation autour de 3 terrains d’étude :

      1/ Dans les Alpes, « faire du tourisme avec du patrimoine rupestre », qu’est-ce que cela signifie ?

      2 /L’Art rupestre mauriennais est-il une ressource touristique active ? L’Art rupestre de Haute- Maurienne a-t-il valeur de patrimoine pour les habitants et les acteurs locaux ?

      3/Comment expliquer le décalage entre la Haute-Maurienne, la Vallée des Merveilles et la Valle Camonica ?

      1/ Etat des lieux 

      La première partie de ce café géo s’intéresse à 3 sites étudiés par Yoann Collange dans son travail de thèse. Il s’intéresse tout d’abord au cas de la Valle Camonica dans la région de la Lombardie en Italie qui selon lui « représente une mine d’or pour la mise en tourisme de l’art rupestre accentuée depuis quelques années par une labélisation UNESCO ». En effet, l’intervenant présente les caractéristiques de ce territoire montagnard composé de 8 parcs archéologiques et dont la plus grande partie des sites archéologiques se localise dans les parties basses et moyennes de la vallée. La présentation des caractéristiques des sites archéologiques de la Valle Comonica amène Yoann Collange à proposer un schéma (qu’il déclinera pour les 2 autres terrains d’étude). C’est ainsi, que pour lui la Valle Camonica est marquée par la présence de regroupements de plusieurs roches au sein d’un même site (voir figure ci-dessous).

      A l’inverse, la Vallée des Merveilles se localise dans le département des Alpes Maritimes en France et présente des caractéristiques et un schéma différent. Yoann Collange en profite pour rappeler la présence d’un peu plus de 200 000 dessins répertoriés dans cette vallée marquée par la Réserve Archéologique du Mont Bego. Cette dernière très haute en altitude se situe au sein du Parc National du Mercantour. Pour cette dernière, les roches se trouvent regroupées au sein d’un même espace protégé sur lequel s’exerce des contrôles et où sont réalisés des aménagements.

      Le troisième site d’étude proposé au public dans le cadre de ce Café Géographique est celui de la Haute-Maurienne. La présence de roches gravées semble se concentrer au sein de la partie haute de la vallée de la Maurienne comme l’expose Yoann Collange. Ces roches sont présentes au sein de l’actuelle communauté de communes de Haute-Maurienne Vanoise et sont marquées par 6 sites de mise en valeur de l’art rupestre (Musée archéologique de Sollières-Sardières, Parc archéologique des Lozes, etc). Au sein de ce territoire, le schéma de répartition des sites archéologiques est de type ponctuel d’après Yoann Collange. Ces sites ne sont pas forcément connectés entre eux et présentent une moindre cohérence spatiale par rapport à la Valle Camonica ou à la Vallée des Merveilles (voir figure ci-dessous). Cela se traduit par une fréquentation touristique beaucoup plus faible.

      Yoan Collange conclut cette première partie en soulignant l’existence au sein des 3 terrains d’étude de 3 modèles très singuliers où les modes de valorisation, les périodes de révélation des valeurs patrimoniales et les acteurs sont différents (voir figure ci-dessous).

      2/ En Haute-Maurienne un patrimoine méconnu

      Dans cette seconde partie consacrée principalement à l’art rupestre en Haute-Maurienne, Yoann Collange commence par poser la question de la visibilité de ces patrimoines. Une visibilité qui selon lui dépend de plusieurs paramètres comme : l’accessibilité aux sites d’art rupestre (qui en Haute-Maurienne présente des temps de marche et des dénivelés importants) ou l’exposition des roches gravées qui sont moins lisibles en pleine journée quand le soleil est au zénith. Cela amène Yoann Collange à questionner l’appropriation de ces patrimoines. Pour cela il présente au public une partie de sa méthodologie employée dans sa thèse. Cette dernière comprend une méthode de photo élicitation permettant d’analyser les discours des personnes rencontrées et d’identifier les valeurs que ces enquêtés accordent à l’art rupestre de leur territoire. A cela s’ajoute la présentation des résultats de 40 entretiens menés en Haute Maurienne. A la question quels sont les patrimoines de Haute-Maurienne ? sur 40 réponses, seulement à 2 reprises l’art rupestre a été mentionné, tandis que sur les 40 personnes interrogées, 21 connaissaient pourtant des sites d’art rupestre sur leur territoire (voir figure ci-dessous).

      Pour compléter l’analyse de la visibilité de ces patrimoines, Yoann Collange propose au public de s’intéresser au discours des acteurs territoriaux : élus locaux, offices de tourisme, accompagnateurs en montagne… Selon lui, les visions de ces acteurs sur l’art rupestre sont partagées entre méconnaissance vis-à-vis de ces patrimoines et un attrait du public qui va plutôt vers des images d’Épinal de la Haute Maurienne. Il ressort de cette seconde partie présentée par Yoann Collange l’idée d’une valeur patrimoniale de l’art rupestre très hétérogène et dont l’offre touristique accorde que peu de place à ces patrimoines

      3/ Les enseignements de l’approche comparative

      Dans cette troisième et dernière partie Yoann Collange a souhaité montrer au public les décalages temporels de l’intérêt scientifique pour l’art rupestre au sein des 3 sites étudiés. Il commence par indiquer qu’en Haute-Maurienne, l’activité scientifique autour de l’art rupestre est tardive, ce n’est qu’au milieu des années 1970 que des chercheurs s’y intéressent (1975 premier groupe de recherche bénévole GERSAR) (voir figure ci-dessous). Face à ce constat, l’intervenant met en regard la situation de la Valle Camonica dont l’activité scientifique autour de ces patrimoines débute au tout début du XXe siècle, ce qui permet selon lui « d’avoir aujourd’hui plus d’un siècle de travaux scientifiques sur ce territoire », et d’ajouter que « l’image territoriale est depuis longtemps liée à ces travaux archéologiques » dans la Valle Camonica. Une situation proche de celle de la Vallée des Merveilles qui, d’après Yoann Collange, connaît des premiers travaux sur l’art rupestre dès la fin du XIXe siècle. A cela s’ajoute les travaux du professeur Henry de Lhumley dans la seconde partie du XXe siècle qui a initié une politique de valorisation et de mise en tourisme de l’art rupestre.

      Concernant les actions de valorisation de l’art rupestre en tant que patrimoine pour un territoire, Yoann Collange présente l’importance de l’alliance Parc National du Mercantour et accompagnateurs en montagne pour la Vallée des Merveilles ; tandis qu’il souligne l’alchimie entre gestionnaires des parcs archéologiques avec les pouvoirs publics dans la Valle Camonica. Ces associations participent selon lui à la forte visibilité de ces patrimoines dans l’offre touristique de ces territoires. Dans le cas de la Haute-Maurienne pour laquelle Yoann Collage a montré le décalage voire une certaine forme de « retard » dans la mise en tourisme de l’art rupestre, il souligne l’implication récente de certains accompagnateurs en montagne ou d’associations locales en faveur de la mise en valeur de ces patrimoines. Il rappelle pour cela la tenue en 2022 des « Visites nocturnes du parc archéologique des Lozes » (voir photos ci-dessous). Au terme de cette troisième partie, Yoann Collange rappelle que le poids de la sphère scientifique dans les politiques de mise en tourisme peut être déterminant. Et que le territoire de la Haute-Maurienne est marqué par la présence d’acteurs qui peuvent participer localement à faire de l’art rupestre des patrimoines pour le territoire pouvant de fait intégrer l’offre touristique de ce dernier.

       

      Visite nocturne du Parc des Lozes, été 2022, photographies Y. Collange

      En conclusion de ce Café Géographique consacré à l’art rupestre et aux dynamiques de patrimonialisation et de mise en tourisme, Yoann Collange souhaite insister sur le fait que l’art rupestre fait l’objet d’une mise en tourisme depuis longtemps dans la Valle Camonica et dans la Vallée des Merveilles. Tandis qu’en Haute-Maurienne, l’offre touristique liée à l’art rupestre demeure plus complexe et relève en grande partie de l’intérêt porté par les acteurs locaux et les pouvoirs publics envers ces patrimoines. Néanmoins, Yoann Collange souhaite terminer sa présentation sur une note positive en soulignant le fait qu’en Haute-Maurienne une tendance en faveur de ces patrimoines se dégage depuis quelques années.

       

      Plusieurs questions ont été posées à l’intervenant, nous proposons ci-dessous d’en retranscrire quelques-unes :

      Est-ce que l’art rupestre s’oppose à la pratique récréative en montagne ?
      « Non, les roches gravées peuvent être le but ou un but à une excursion en montagne avec la pratique de la randonnée »

      Peut-on dire que l’art rupestre ne se suffit pas à lui-même ?
      « En l’état actuel du tourisme dans la vallée, l’art rupestre a un intérêt à être mobilisé comme agrément de séjour ou d’offres récréatives. Mais avec un développement soutenu sur le long terme il pourrait composer une offre à part entière, comme autour du Mont Bégo ou en Valcamonica par exemple. »

      Existe-il localement des réticences à la mise en tourisme de l’art rupestre ?
      « Non pas vraiment, je n’ai pas constaté de discours de réticence vis-à-vis de la mise en tourisme de l’art rupestre »

       

      Par Yannis NACEF
      Professeur agrégé de Géographie
      Doctorant en Géographie – UMR 5204 EDYTEM – Université Savoie Mont Blanc – CNRS

    • sur Assistant(e) Administratif(ve) et comptable en alternance

      Publié: 7 May 2024, 11:54am CEST par Dorian Ginane
      /*! elementor - v3.23.0 - 05-08-2024 */ .elementor-widget-image{text-align:center}.elementor-widget-image a{display:inline-block}.elementor-widget-image a img[src$=".svg"]{width:48px}.elementor-widget-image img{vertical-align:middle;display:inline-block} /*! elementor - v3.23.0 - 05-08-2024 */ .elementor-widget-text-editor.elementor-drop-cap-view-stacked .elementor-drop-cap{background-color:#69727d;color:#fff}.elementor-widget-text-editor.elementor-drop-cap-view-framed .elementor-drop-cap{color:#69727d;border:3px solid;background-color:transparent}.elementor-widget-text-editor:not(.elementor-drop-cap-view-default) .elementor-drop-cap{margin-top:8px}.elementor-widget-text-editor:not(.elementor-drop-cap-view-default) .elementor-drop-cap-letter{width:1em;height:1em}.elementor-widget-text-editor .elementor-drop-cap{float:left;text-align:center;line-height:1;font-size:50px}.elementor-widget-text-editor .elementor-drop-cap-letter{display:inline-block} Assistant(e) Administratif(ve) et comptable en alternance

      07/05/2024  Isabelle Pelissier

      Qui sommes-nous ?

      GEOMATYS est un éditeur de logiciel qui développe plus de 18 ans des produits et des nouveaux systèmes d’informations permettant de traiter l’information géographique. Notre activité d’édition logicielle nous conduit à développer des bibliothèques dédiées au traitement de gros volume d’information géographique, des Geo-Webservices et des frameworks cartographiques, que nous intégrons ensuite pour les besoins de nos clients.

      Nous sommes une société influencée par la forte culture technique de ses dirigeants, développant des projets innovants au service d’industriels et de scientifiques dans des domaines aussi variés que l’Environnement, le Spatial ou la Défense.

       

      Nous sommes à la recherche d’un(e) Assistant(e) Administratif(ve) et comptable en alternance qui travaillera en appui sur tous les dossiers liés à l’administration d’une PME innovante.

       

       

      Ce que nous cherchons chez vous :

      • Une maîtrise de la langue française et de l’anglais
      • Un souci de la performance.
      • De la rigueur et de la discrétion.
      • Une connaissance des outils classiques de bureautique.

      Vous aurez en charge les tâches classiques d’assistanat, suivi de dossiers de financement, gestion RH, comptabilité, suivi process internes.

      Vous serez amené à travailler pour la direction de Geomatys et monterez peu à peu en compétence sur la gestion d’une PME.

       

      Si vous avez de l’enthousiasme, une envie de découvrir toutes les facettes de ce type de poste au sein d’une PME envoyez-nous votre CV (isabelle.pelissier@geomatys.com) 

       

       

      Poste à pourvoir sur Montpellier

      Menu logo-geomatys /*! elementor - v3.23.0 - 05-08-2024 */ .elementor-widget-social-icons.elementor-grid-0 .elementor-widget-container,.elementor-widget-social-icons.elementor-grid-mobile-0 .elementor-widget-container,.elementor-widget-social-icons.elementor-grid-tablet-0 .elementor-widget-container{line-height:1;font-size:0}.elementor-widget-social-icons:not(.elementor-grid-0):not(.elementor-grid-tablet-0):not(.elementor-grid-mobile-0) .elementor-grid{display:inline-grid}.elementor-widget-social-icons .elementor-grid{grid-column-gap:var(--grid-column-gap,5px);grid-row-gap:var(--grid-row-gap,5px);grid-template-columns:var(--grid-template-columns);justify-content:var(--justify-content,center);justify-items:var(--justify-content,center)}.elementor-icon.elementor-social-icon{font-size:var(--icon-size,25px);line-height:var(--icon-size,25px);width:calc(var(--icon-size, 25px) + 2 * var(--icon-padding, .5em));height:calc(var(--icon-size, 25px) + 2 * var(--icon-padding, 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    • sur [1’Tech by Oslandia] TCO

      Publié: 7 May 2024, 7:07am CEST par Caroline Chanlon

      Le TCO = Total Cost of Ownership = Coût Total de Possession

      Dans l’analyse des investissements logiciels, le TCO est un élément clé à prendre en compte. Il s’agit en effet de considérer tous les coûts rattachés à la possession d’un logiciel, qu’ils soient directs ou indirects. Cela va bien au delà du simple prix d’achat en licences du produit ou du service.

      Si l’industrie s’est particulièrement emparée du concept de TCO pour réaliser ses choix stratégiques, il est indispensable de l’évaluer également dans le cadre de projets informatiques. On comptabilise dans le TCO l’achat initial du logiciel mais aussi la maintenance des composants, les coûts d’utilisation et de gestion, d’évolution, la formation, et également les coûts de sortie, souvent négligés !

      On constate qu’une infrastructure informatique basée sur des logiciels OpenSource se distingue généralement par un TCO plus réduit qu’avec ses équivalents propriétaires. Ou plutôt que pour un TCO équivalent, les services rendus par une infrastructure OpenSource sont de meilleure qualité, car on y inclut les services à haute valeur ajoutée comme l’adaptation fine aux cas d’utilisation spécifiques, la formation ou la garantie de maintenance.

    • sur Evolution récente du manteau neigeux dans les Pyrénées Orientales

      Publié: 7 May 2024, 12:23am CEST par Simon Gascoin

      Après que j’ai publié l’état actuel du stock de neige dans les bassins du Rhône et de la Garonne, certains internautes m’ont suggéré de répéter l’analyse pour les fleuves côtiers des Pyrénées Orientales qui subissent une sécheresse depuis le printemps 2022. Voici le résultat pour la région formée par l’agrégation des bassins du Tech et de la Têt (total 2095 km2).

      Evolution de l’équivalent en eau du manteau neigeux dans les bassins du Tech et de la Têt jusqu’au 1er mai 2024 (modèle SIM2, Météo-France)

       

      C’est la deuxième année consécutive de fort déficit en neige sur ces bassins.

      Evolution de l’équivalent en eau du manteau neigeux au cours des deux dernières années hydrologiques dans les bassins du Tech et de la Têt. L’année en cours — et donc la précédente — sont loin des normales de 1991-2020 et a fortiori de 1961-1990 sur ces bassins.
      Evolution de l’équivalent en eau du manteau neigeux dans les bassins du Tech et de la Têt. Les enveloppes correspondent aux percentiles 10-90 et les traits pleins à la médiane.

       

      L’enveloppe autour de la médiane est large car le climat méditerranéen est caractérisé par un forte variabilité naturelle. Néanmoins on voit aussi un signal clair vers une fonte plus précoce entre ces deux périodes (même graphe ci-dessous sans les enveloppes de percentiles).

      Evolution de l’équivalent en eau du manteau neigeux dans les bassins du Tech et de la Têt (médianes de chaque période).

       

      Le graphe ci-dessus montre bien le concept « slower melt in a warmer world » : dans un climat plus chaud, la fonte démarre plus tôt au printemps à un moment où l’énergie solaire disponible pour la fonte est plus faible. Les taux de fonte sont donc plus faibles (le taux de fonte est donné par la pente de la courbe).

      Je réalise ces analyses à partir des simulations du modèle opérationnel SIM2 désormais mises à disposition pour tous par Météo-France. Ce modèle est forcé par des données météorologiques in situ et donne de très bons résultats quand on le compare aux séries temporelles de surfaces enneigées obtenues par satellite sur les Pyrénées (voir ce post). Néanmoins, la résolution spatiale du modèle SIM2 est assez faible (8 km) ce qui peut causer des erreurs dans la modélisation de la neige à une échelle plus locale, même si le modèle utilise une paramétrisation sous-maille pour prendre en compte l’effet du relief au premier ordre. Il faudrait donc l’évaluer plus en détail sur les Pyrénées Orientales pour vérifier ces conclusions compte-tenu des enjeux importants associés au manteau neigeux dans cette région pour l’agriculture, l’hydroélectricité et les écosystèmes.

      Photo : versant oriental du Massif du Canigou au printemps 2019 (Damusmedia, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons)

    • sur Product Manager, produit environnements (H/F)

      Publié: 3 May 2024, 1:54pm CEST par Dorian Ginane
       Product Manager, produits environnements (H/F) 

      02/05/2024  Isabelle Pelissier

      Venez nous rejoindre…  

      Nous recherchons un Product Manager, pour le développement de solutions innovantes dans le domaine de l’environnement. Ce poste vient renforcer les équipes actuellement en place, et a pour objectif garantir l’adéquation de 2 produits au marché et leur commercialisation.

      Les 2 produits comportent une forte part d’innovation autour de l’usage des données environnementales, le product owner a donc pour rôle de définir et appliquer la politique commerciale mais également de capter et traduire les besoins clients en nouvelles capacités fonctionnelles en s’appuyant sur le savoir faire technique de Geomatys.

      Ce poste requiert donc une dimension commerciale et une capacité d’analyse fonctionnelle forte.

       

      Qui sommes-nous ?

      GEOMATYS est un éditeur de logiciel qui développe depuis 18 ans des produits et des nouveaux systèmes d’informations permettant de traiter l’information géographique.

      Notre activité d’édition logicielle nous conduit à développer des bibliothèques dédiées au traitement de gros volume d’information géographique, des Geo-Webservices et des frameworks cartographiques, que nous intégrons ensuite pour les besoins de nos clients.

      Nous sommes une société influencée par la forte culture technique de ses dirigeants, développant des projets innovants au service d’industriels et de scientifiques dans des domaines aussi variés que l’Environnement, le Spatial ou la Défense.

      Depuis 3 ans, Geomatys a développé, sur la base de son socle logiciel, des produits commercialisables directement auprès des acteurs des domaines thématiques concernés.

       

      Descriptions des produits concernés et activités liées

      Dans le cadre de ces 2 projets vous serez l’interlocuteur privilégié de nos clients et ou financeurs et vous serez en relation étroite, en interne, à la fois avec les responsables techniques des produits et le responsable des développements.

      1/ Epiwise

      Epiwise est un projet de développement d’une plateforme épidémiologique donnant aux industriels du monde de la santé un accès commercial aux projections spatio-temporelles des risques de menaces pour la santé publique pour une utilisation opérationnelle dans tous les secteurs d’activité. En nous concentrant initialement sur les maladies infectieuses émergentes et ré-émergentes fortement impactées par le changement global, nous exploitons les données satellitaires (télédétection et géolocalisation) pour suivre les changements environnementaux et comportementaux qui affectent l’émergence et la transmission de ces maladies.

      Votre rôle dans le cadre de ce projet sera :

      • De gérer le projet BPI qui structure et finance la poursuite des développements

      • De suivre la bonne exécution des projets déjà en cours avec un gros industriel de la santé.

      • De faire un travail de prospection et de discussion avec les clients potentiels afin de définir avec eux les besoins particuliers liés au produit Epiwise

      • Suivre la feuille de route générale du produit et en rendre compte à l’équipe de management

      2/ Log’Au

      LOG’AU est une plateforme qui offre aux producteurs d’eau potable une solution complète pour surveiller en temps réel la qualité de l’eau à leurs différents points de captage, afin d’avoir une vue d’ensemble de leur territoire pour prendre des décisions éclairées et réactives pour garantir la sécurité sanitaire de leurs usagers.

      • Travailler avec notre consultante, spécialiste de l’Eau et acquérir la connaissance du domaine

      • Acquérir une forte connaissance sur l’environnement de commercialisation de Log’au

      • Prendre contact avec les syndicats les plus susceptibles d’être intéressés pour leur présenter le logiciel

      • Driver la commercialisation du logiciel, choix des salons, suivi du groupe d’utilisateur….

      Formation : de niveau Bac +5 ou école d’ingénieur


      Compétences souhaitées :

      • Capacité à travailler en équipe / sens de la communication / Esprit d’analyse / Rigueur / Esprit méthodique /

      • Sens du service et du business

      • Appétence pour le commerce et pour les nouvelles technologies

      • Sensibilité aux problématiques environnementales et données environnementales

      Si vous avez de l’enthousiasme et une envie de vous développer dans une entreprise innovante.

      Envoyez-nous votre CV (isabelle.pelissier@geomatys.com) Poste à pourvoir sur Montpellier


      Salaire

      Selon expérience 

      Menu logo-geomatys Linkedin Twitter Youtube

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    • sur La carte, objet éminemment politique. Les manifestations pro-palestiniennes aux États-Unis et dans le monde

      Publié: 1 May 2024, 12:37pm CEST

      Depuis le 17 avril 2024, les universités américaines font face à un mouvement de protestation contre les offensives militaires d'Israël à Gaza. Le mouvement a débuté à l'université de Columbia à New York et s'est étendu à d'autres universités prestigieuses des États-Unis (Harvard, Yale, Princeton...). Au Canada, des camps de protestation étudiants ont surgi à l'Université d'Ottawa, à l'Université McGill à Montréal et à l'Université de la Colombie-Britannique à Vancouver. En France, l'institut Sciences-Po Paris est également concerné. 

      Les scènes se ressemblent : des étudiants occupent les locaux ou installent des tentes sur leurs campus pour dénoncer le soutien militaire des États-Unis à Israël et la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza. Puis, ils sont délogés, souvent de façon musclée, par des policiers en tenue anti-émeute, à la demande de la direction des universités. Le blocus pro-palestinien de Sciences Po reproduit le mode opératoire du campus américain de Columbia, ce qui souligne d'une certaine façon l'ouverture à la mondialisation de cette école. La polémique se développe dans les médias et sur les réseaux sociaux à propos de la nature de ces mouvements de contestation : entre mouvement anti-sionniste et solidarité avec la cause palestinienne, entre appel au cessez-le-feu et mouvement en faveur de la paix. La peur est de voir la question israélo-palestinienne agiter les campus universitaires. La controverse s'élargit à la nature et aux formes du débat politique au sein même des universités considérées par les uns comme des lieux devant rester neutres et par les autres comme des lieux de libertés académiques et d’expression.

      « Guerre à Gaza : dans les universités américaines, un mouvement de protestation qui ne cesse de grossir » (RFI)

      Les manifestations contre la guerre à Gaza dans les universités américaines, selon les informations de l'AFP et du quotidien New York Times (© studio graphique de France Médias Monde)


      Pour la cartographie des manifestations pro-palestiniennes aux États-Unis depuis le 17 avril 2024, la source semble être celle du New York Times

      Manifestations et arrestations d'étudiants dans les campus au 17 avril (source : New York Times)



      « How pro-Palestinian college protests have grown, visualized » (Washington Post)
      Le Washington Post tient également une cartographie des manifestations dans les universités américaines depuis le 17 avril.  Mise à jour régulièrement, la carte précise pour chaque université si ces mouvements font l'objet d'interventions de la police (à noter que la carte indique "présence ou non de la police" sans plus d'éléments sur la nature de ces actions policières). 

      « Campus américains : face aux mobilisations étudiantes, les dilemmes des présidents d’université » (The Conversation).

      « Guerre à Gaza : les mobilisations étudiantes se multiplient en France, le gouvernement réclame le maintien de l’ordre » (Libération). 

      « De Columbia à Sciences Po : les étudiants en première ligne des mobilisations pro-palestiniennes » (France Culture).

      Certaines universités ont suspendu – ou menacé de suspendre – des étudiants arrêtés pour avoir manifesté, tandis que d’autres ont déclaré qu’elles ne le feraient pas. Selon Associated Press, le sort des étudiants qui sont arrêtés devient un élément central des manifestations, un nombre croissant d'étudiants et d'enseignants exigeant l'amnistie pour les manifestants qui se mobilisent pacifiquement.

      Pour faciliter la recherche d’informations sur les actions de protestation conduites aux États-Unis depuis le 7 octobre 2023, le Crowd Counting Consortium (NonViolent Action Lab) a créé un double tableau de bord de données pour les manifestations pro-palestiniennes et pour les manifestations pro-israéliennes (avec possibilité de filtrer par types d'action et d'obtenir les sources de comptage).

      Manifestations pro-palestiniennes depuis le 7 octobre avec types d'action (source : Crowd Counting Consortium


      « Are US campus protests against Israel’s war on Gaza going global ? » (Al Ajazeera).
      Afin de montrer que les manifestations ne se limitent pas aux États-Unis, Al Jazeera a produit le 27 avril 2024 une carte des mouvements en solidarité à Gaza dans le monde. Du fait des campements et de l'occupation des lieux, un lien est fait avec la répression policière des ZAD en France. Dans un autre article, il est question de réaction de solidarité face à ce qui s'apparente à un "scolasticide" (destruction de 80% des infrastructures éducatives à Gaza selon l'ONU).

      « Mapping the conflict in Israel and Gaza : Protests sweep around the globe as Israel’s war in Gaza grinds on » (Reuters).
      Reuters avait produit une carte des manifestations pro-palestiniennes et pro-israéliennes aux lendemains des attentats du 7 Octobre. Cette carte, élaborée à partir des données de l'ACLED, reflétait la situation  en novembre 2023 qui a pu évoluer depuis. A la différence des cartes précédentes, elle montrait aussi les manifestations en soutien à Israël (moins nombreuses cependant que les manifestations pro-palestiniennes). 

      Mouvements de manifestations pro-Palestine et pro-Israël entre le 7 et le 27 octobre 2023
      à partir des données de l'ACLED

      « Infographic : Global Demonstrations in Response to the Israel-Palestine Conflict » (ACLED)L'ACLED avait aussi proposé une carte en novembre 2023 pour montrer l'importance des manifestations pro-palestiniennes dans le monde estimées à 90% des émeutes en lien avec les événements à Gaza (mais le calcul semble erroné car le total dépasse 100% sur l'infographie). La carte faisait apparaître en arrière plan les positions des pays à l'Assemblée générale de l'ONU.

      « Pro-Palestinian marches are far more frequent than pro-Israeli ones. How U.S. reaction to the Israel-Hamas war has changed » (Los Angeles Times).Pour mieux comprendre la nature des manifestations, le Los Angeles Times s'est tourné vers les données du Crowd Counting Consortium, un groupe dirigé par des chercheurs de Harvard et de l'Université du Connecticut. Les analyses montrent que le discours pro-palestinien a tendance à changer depuis les attaques du Hamas du 7 octobre. Ces dernières semaines, les appels à un cessez-le-feu se sont multipliés.
      « Quels pays reconnaissent déjà l'Etat palestinien et quel est son statut au sein des Nations unies ? » (France Info). La Palestine siège dans plusieurs instances et organisations internationales. Pourtant, de nombreux pays, notamment au sein de l'UE, ne reconnaissent toujours pas son existence. C'est le cas notamment de la France et de la plupart des pays d'Europe de l'ouest ainsi que des Etats-Unis, du Canada ou encore de l'Australie.


      Cartographie engagée. Carte des manifestations en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza (students4gaza.directory). Le site recense plus de 180 écoles et universités concernées par des manifestations au 9 mai 2024 (principalement en Europe et en Amérique du Nord). En cliquant sur la carte, il est possible de documenter les formes d'action qui sont conduites sur chaque campus.

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    • sur CAPAMOB, un guide du Cerema pour réaliser des diagnostics de mobilités en territoire rural ou péri-urbain

      Publié: 1 May 2024, 10:17am CEST


      Le Cerema met à disposition un guide pour réaliser des diagnostics de mobilités en territoire rural ou péri-urbain : Comprendre et analyser pour agir sur les mobilités (CAPAMOB). La méthode est destinée aux territoires peu denses. 


      1- Pourquoi agir sur les mobilités dans les territoires peu denses ?

      • Pour améliorer l’accessibilité et l’attractivité du territoire

      Les services de transport participent à la création de valeur et d’emplois, et à la compétitivité des territoires. « L’économie présentielle », générée par la production et la consommation locales, et portée notamment par de petits foyers industriels et le tourisme, a un poids croissant dans le développement économique des territoires ruraux. Ce développement est tributaire de la qualité des mobilités au sein des bassins d’emploi. L’amélioration des systèmes de déplacement, par la diversification des modes de transport et le renforcement de leur efficacité, est un objectif majeur de la politique de mobilité.

      • Pour alléger le budget « déplacement » des habitants

      Des déplacements trop nombreux, trop longs, trop coûteux, trop pénibles, pèsent sur la qualité de vie quotidienne et sur le budget des ménages. En développant les possibilités d’usage des transports collectifs (rabattement vers les gares, transport à la demande…), des modes actifs (location de vélos à assistance électrique…), des modes partagés (covoiturage, auto-stop organisé…), il est possible de permettre aux habitants d’alléger la part de leur budget consacrée aux déplacements. En développant par exemple les tiers-lieux (coworking), les « hubs » de mobilité, le regroupement des services, le commerce ambulant, la communication auprès des habitants sur les offres des transports existantes, on peut également permettre d’éviter des déplacements ou de réduire leur longueur.

      • Pour favoriser la mobilité pour tous

      Les contraintes de déplacement (absence de voiture, de permis de conduire, handicap…) peuvent amener des habitants à renoncer à accéder ou conserver un emploi, une formation, à consulter un médecin ou à un spécialiste, à pratiquer une activité sportive ou culturelle, à voir sa famille ou ses amis… Le risque est grand pour ces personnes de basculer dans l’exclusion et /ou l’isolement. Toutes les alternatives à la voiture individuelle, qui contribuent à une mobilité inclusive au sein du territoire, sont autant de nouvelles possibilités de déplacement pour ces habitants. Toutes les actions de mobilité solidaire offrent également des opportunités : transport d’utilité social (reposant sur des conducteurs bénévoles), garage et auto-école solidaire, accompagnement individualisé, mise à disposition de scooters et vélos…

      • Pour limiter l’impact sur l’environnement et la santé

      Les transports engendrent des pollutions et des nuisances, comme le bruit, la pollution de l’air, l’émission de gaz à effet de serre, la consommation des espaces et des ressources non renouvelables. Ces impacts environnementaux concernent tous les types de territoire, dont les territoires ruraux, car contrairement à certaines idées reçues, les émissions de CO2 par habitant en zone rurale ne sont pas plus faibles que dans les espaces urbains. En termes de santé, les déplacements génèrent des accidents, en plus des effets de la pollution. Les solutions ne peuvent pas être que technologiques, via un usage massifié de véhicules électriques : de nombreuses actions pouvant contribuer à la sobriété énergétique des déplacements et à leur sécurisation sont également à lancer.

      2- Méthodes pour établir un diagnostic de mobilités

      Le guide du Cerema propose d'établir un diagnostoc en suivant 3 étapes :

      1. Déterminer le potentiel du territoire
      2. Évaluer la pertinence des services de mobilité
      3. Anticiper l’évolution des besoins



      Les enjeux d'acessibilité sont au coeur du diagnostic territorial. Plusieurs outils sont proposés pour travailler sur l'intermodolatié et pour calculer des isochrones : Géoportail, Openrouteservice, outil du Cerema


      A découvrir : l'outil de calcul d'isochrones autour des gares proposé par le Cerema permet de déterminer des aires d'accessibilit à 15mn à pied, à vélo ou en voiture (avec possibilité d'ajouter des couches et de faire des sauvegardes au format geojson).



      Lien ajouté le 29 mai 2024

      Avec des schémas de mobilité issus de l'enquête Cerema de 2017 (comparaison grandes agglos et villes moyennes)
      "Mobilité et commerces : Quels enseignements des enquêtes déplacements ?" [https:]]
      2/ pic.twitter.com/K9cIiSBxC8

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) May 29, 2024
      Lien ajouté le 5 septembre 2024

      Les pratiques de mobilité des Français varient selon la densité des territoires (étude publiée en août 2024 d'après les résultats de l'Enquête mobilité des personnes 2019)
      Avec des schémas intéressants pour conduire une étude multi-échelle des mobilités [https:]] pic.twitter.com/TnqbPQuYwx

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) September 5, 2024
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      Le Mobiliscope, un outil de géovisualisation pour explorer les mobilités urbaines heure par heure
      Le rythme cardiaque de Manhattan à partir du trafic des stations de métro enregistré heure par heure à New York

    • sur Transitec, observatoire de la mobilité

      Publié: 30 April 2024, 6:41am CEST par Caroline Chanlon

      Transitec, bureau d’étude indépendant spécialisé dans les problématiques de mobilité depuis 1954, a souhaité mettre en place un outil interne, baptisé Primo, pour construire automatiquement des cartographies types sur des territoires correspondant à des regroupements de communes, en France Métropolitaine. Cet outil couvre les thématiques du transport et des déplacements. Il est basé sur une base de données PostgreSQL et sur un plugin QGIS, connecté à la base.

      L’utilisateur choisit un territoire, par exemple un ensemble de départements, d’Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) ou de communes.

      Le plugin construit alors automatiquement des indicateurs et les cartographies. Ils portent sur les thématiques suivantes :

      • la population ;
      • l’emploi ;
      • le logement ;
      • les mobilités professionnelles ;
      • les mobilités scolaires ;
      • le réseau routier et les équipements cyclables.

      Primo est utilisé par Transitec France, par une dizaine de salariés. Il permet de gagner du temps sur la production des cartes nécessaires pour alimenter les diagnostics territoriaux, utilisés dans des travaux de planification urbaine, dont la nature varie peu d’un projet à l’autre.

      Il est basé sur des données ouvertes, librement accessibles sur Internet :

      • données de périmètres administratifs ;
      • données de population carroyées d’origine fiscale, mises en forme par l’Insee ;
      • données du recensement de la population de l’Insee ;
      • données du répertoire Sirene des entreprises et établissements ;
      • données OpenStreetMap (OSM).

      Un ensemble de scripts Python permet l’import automatisé de ces données mises en forme dans la base de données PostgreSQL – PostGIS.

      Le développement a commencé à l’été 2023, pour une utilisation effective en février 2024.

    • sur Découvrez les Réseaux de Neurones – Le Cerveau de l’IA

      Publié: 29 April 2024, 9:10am CEST par admin

      Mais, bien plus encore, ces réseaux de neurones sont également utilisés pour classifier des données ou bien effectuer des prévisions. Ils sont également très utilisés dans le domaine du traitement du langage ou bien celui de la vision par ordinateur, notamment en robotique. Les réseaux de neurones sont donc présents partout autour de nous.

      Cependant, vous ne savez peut-être pas ce qui se cache derrière ces réseaux qui peuvent paraître très obscurs et complexes. Si vous souhaitez comprendre et utiliser ces systèmes de détection, classification et prédiction, il vous faudra d’abord appréhender la notion de réseaux de neurones. Pour cela, nous allons développer un exemple concret.

      Exemple concret – Classification d’une image

      Un réseau de neurones peut par exemple être utilisé pour classer une image dans telle ou telle catégorie. Un exemple concret pourrait être l’application de cette technologie à la détection et la classification des sols sur des images satellites.

      L’idée est donc de donner une image en entrée du réseau de neurones et que celui-ci classe cette image dans la catégorie “urbain” ou bien « rural” par exemple. Le problème revient donc à se poser la question suivante : « Mon image représente-t-elle une zone urbaine ? »

      Si l’on crée le réseau et qu’on donne tout de suite notre image en entrée, on aura un résultat aléatoire, aberrant et très peu exact. Il faut donc entraîner notre réseau avec un jeu de données pour lui apprendre à bien classifier les images. On lui donne donc beaucoup d’images de zones urbaines et rurales pour lui apprendre à les différencier correctement.

      Il existe différentes méthodes d’apprentissage mais la plus répandue (et simple à la compréhension) est l’apprentissage supervisé. Cela consiste à donner le résultat attendu en même temps que la donnée d’entrée. Plus concrètement, chaque image est annotée avec la catégorie “urbain” ou “rural” afin que le réseau puisse confirmer ses résultats et ainsi apprendre de ses erreurs. C’est cette méthode d’apprentissage qui sera expliquée par la suite.

      Un réseau de neurones est basé sur le fonctionnement du cerveau humain. Il est donc composé de plusieurs neurones reliés entre eux de la façon suivante :

      Comme on peut le voir, les neurones sont divisés en 3 familles :

      – les entrées : inputs

      – les neurones des couches cachées : hidden layers

      – les sorties : outputs

      Dans notre réseau nous avons : 2 inputs, 1 hidden layer avec 3 neurones et 1 output.

      Il est cependant possible d’avoir autant de neurones que l’on veut dans chaque famille ; on peut également avoir plusieurs couches cachées.

      Une fois le réseau créé, on peut maintenant s’intéresser à son fonctionnement qui consiste en deux phases : la phase de feed forward et celle de back propagation.

      La phase de feed forward consiste à introduire les données en entrée du réseau et de les propager à travers celui-ci. Pour résumer, à chaque couche on calcule la somme pondérée des entrées puis cette valeur est transmise via une fonction d’activation. On reproduit ensuite le processus jusqu’à la couche de sortie. Cette phase est donc celle de prédiction et est utilisée pour l’inférence.

      La phase de back propagation arrive une fois la prédiction effectuée. On calcule alors l’erreur entre la sortie prédite et la sortie réelle. Puis cette dernière est propagée dans le réseau et les poids sont ajustés au fur et à mesure pour minimiser cette erreur.

      L’apprentissage consiste donc en une multitude de cycles : feed forward + back propagation.

      Nous allons maintenant observer la phase de feed forward plus en détails. Cette étape commence par donner une première fois des données en entrée de notre réseau. Chaque neurone de la couche inputs se voit donc affecté d’une valeur. Dans notre cas “Mon image représente-t-elle une zone urbaine ?” on aura des valeurs numériques entre 0 et 1 (probabilité que l’image présente une zone rurale) :

      Les valeurs sont ensuite transmises aux neurones de la couche suivante par les connexions :

      Les neurones de la deuxième couche fusionnent donc les valeurs des neurones de la couche précédente. La valeur fusionnée obtenue peut ensuite être modifiée en interne par le neurone :

      Puis les neurones de la deuxième couche transmettent à leur tour la valeur modifiée à la couche suivante :

      De la même façon, le(s) neurone(s) de la couche finale (outputs), peu(ven)t modifier en interne la valeur reçue avant de la retourner :

      Une fois la valeur finale obtenue, on a fini la passe de feed forward.

      En réalité, la transmission des valeurs est un peu plus complexe. C’est ce qu’on va détailler par la suite. Pour bien comprendre la transmission, on va se limiter à 3 neurones.

      La transmission des valeurs va dépendre de « l’épaisseur » du lien entre les neurones. Plus le lien est épais, plus la valeur passe dans son intégralité et inversement. Cette épaisseur est appelée poids ou weight et est différente pour chaque lien, comme visible sur l’image suivante :

      Ainsi, chaque neurone n’a pas le même poids / la même importance dans le réseau.

      On va maintenant voir comment le neurone peut changer en interne la valeur qu’il reçoit avant de la transmettre. Concrètement, le neurone possède une fonction, dite fonction d’activation, qui sert à déterminer si la valeur doit ou non passer au prochain neurone. Si le résultat de la fonction est proche de 1, la valeur passera et s’il est proche de 0, la valeur ne passera pas.

      Il existe une multitude de fonctions d’activation mais les plus utilisées sont :

      – Sigmoid

      – Unité linéaire rectifiée (Rectified Linear Unit : ReLU)

      – Tangente Hyperbolique (tanh)

      – Linear

      Le neurone a également la possibilité d’ajouter un biais en entrée de la fonction d’activation, ce qui permet au neurone d’avoir de l’influence sur l’activation :

      Pour résumer :

      – on a un ensemble de neurones

      – on entre les données dans les neurones inputs

      – on lie les couches de neurones avec un certain poids

      – on ajoute des biais, qui sont multipliés par leur propre poids

      – on ajoute les valeurs pour avoir les nouvelles valeurs

      – on fait passer les nouvelles valeurs dans la fonction d’activation

      – on récapitule pour le dernier neurone

      On obtient finalement le résultat.

      Cependant, comme on initialise les biais et les poids aléatoirement, il y a peu de chance pour que le réseau soit performant.

      On va alors passer notre résultat dans une fonction d’erreur. Cette fonction prend en entrée notre résultat et la valeur attendue. Cela nous permet de déterminer la précision de notre réseau.

      On va ensuite réaliser la deuxième étape : la passe de back propagation. De manière très simple, cette étape consiste à déterminer comment on doit modifier les poids de notre réseau pour faire diminuer au maximum notre erreur. Dans la pratique, on modifie un poids à la fois et très peu pour déterminer l’influence de chaque poids sur notre réseau en fonction de son impact sur l’erreur. Cette étape est réalisée par les dérivées de tous les calculs fait lors de la phase de feed forward.

      Conclusion

      Nous avons découvert ce qui se cache derrière un réseau de neurones, son fonctionnement basique ainsi que ses applications diverses. Les réseaux de neurones offrent de nombreuses possibilités pour le domaine de la géomatique avec l’analyse et l’interprétation des données spatiales. La capacité de ces derniers à apprendre à partir de données brutes en fait un outil puissant pour la prédiction, la classification, et même la génération de nouvelles données géospatiales. Cependant, il est essentiel de se rappeler que, malgré leur potentiel, les réseaux de neurones ne sont pas une solution miracle et peuvent présenter des défis en pratique. Il est notamment important de rappeler que la qualité et la quantité des données sont primordiales afin d’obtenir des résultats fiables et significatifs. Finalement, il est également essentiel de noter que l’utilisation efficace des réseaux de neurones nécessite souvent des capacités de calcul élevées et des ensembles de données volumineux.

      Rédactrice : Mathilde POMMIER

    • sur Oslandia sur le Sustainable High City Tech 2024 // SusHi-Tech à Tokyo !

      Publié: 29 April 2024, 7:48am CEST par Caroline Chanlon

      La candidature d’Oslandia pour exposer sur l’espace Île-de-France du Pavillon French Tech sur le salon Sustainable High City Tech 2024 (SusHi-Tech) à Tokyo les 15 et 16 mai 2024 a été retenue !

      Oslandia fait partie des 5 entreprises retenues pour représenter la France sur le SusHi-Tech, un événement international qui pour objectif de créer de « nouvelles rencontres » avec des écosystèmes nationaux et internationaux afin de résoudre les problèmes urbains mondiaux.

      Sébastien Guimmara sera au Japon sur cet évènement de grande ampleur qui accueillera plus de 40 000 personnes.

      C’est une formidable opportunité de mettre en lumière nos expertises et expériences sur les technologies BIM/SIG et de présenter Piero, l’application Web 3D BIM/SIG open source

      Photos à venir … restez connectés ?

      Programme porté par SusHi Tech Tokyo 2024 Global Startup Program Official Account et Business France.

    • sur Contributing, not only code : Oslandia @ Journées QGIS-Fr 2024

      Publié: 26 April 2024, 7:23am CEST par Caroline Chanlon

      Éditeur open source QGIS depuis 2011, Oslandia contribue aussi activement à la communauté qui l’entoure !
      Cette année encore, Oslandia était présent aux Rencontres utilisateurs QGIS francophone 2024 qui avaient lieu à Grenoble fin mars, avec notamment la participation d’une belle partie de l’équipe.

      Certains membres de l’équipe comme Loïc Bartoletti ou Sylvain Beorchia étaient sur le pont en amont de ces deux jours pour l’organisation. Loïc a notamment organisé la journée de la veille avec les contributeurs ; de son côté Sylvain produit l’ensemble des visuels (affiches, logos, etc.).

      Sur les 2 jours, nous étions 10 membres de l’équipe présents tant à animer des ateliers en mode solo, en duo, avec nos clients et nos partenaires, qu’à participer au programme de conférences mais aussi présents pour faciliter des échanges entre les utilisateurs, les mettre en relation, animer la communauté !

      Ce que nous avons envie de partager à travers cette petite brève : l’engagement open source d’Oslandia ne se mesure pas seulement en nombre de lignes de code mais aussi en temps, en idées et en participation à des événements comme les Journées QGIS-Fr !
      Nous serons bien sûr présents l’année prochaine et sur de nombreuses autres événements OSGeo ?

      Restez connectés, inscrivez-vous à notre newsletter ! [Voir la Newsletter Avril 2024] N’oubliez pas que vous aussi pouvez contribuer, l’OSGeo-FR cherche toujours des bonnes volontés !

    • sur Explorer les facettes du Monde

      Publié: 25 April 2024, 5:26pm CEST par Nicolas Lambert

      Camarades cartographes, je vous l’ai souvent dit, concevoir une carte c’est toujours un acte créateur qui émane de son auteur. Il n’y a pas de relation mécanique entre les données et leur expression graphique. Il faut donc fait des choix. Certains diront qu’il faut apprendre à mentir intelligent. Car la carte n’est jamais neutre. Elle donne à voir un point de vue ; un regard sur le Monde.

      Dans un chapitre d’ouvrage réalisé avec Ronan Ysebaert et Timothée Giraud (voir), nous avons cherché à explorer ce lien entre données et expression graphique. Pour cela, nous avons travaillé à partir des données de population carroyées du CIESIN. Et nous avons cherché à faire parler ces données de diverses façons. Je vous livre ci-dessous les grandes lignes de ce travail cartographique (en mettant de côté les considérations techniques et méthodologiques présentes dans l’article).

      Voilà donc quelques cartes…

      1 – L’inégale puissance démographique des États-Nations


      La carte en cercles proportionnels donne à voire des tailles. Des poids. Elle construisent donc un discours de puissance. De rapport de force entre les États.

      2 – Densités de population


      A contrario, les cartes choroplèthes, construites sur des données relatives discrétisées, ne permettent quant à elles que d’exprimer une relation hiérarchique entre les lieux.

      3 – Anamorphose


      L’idée de puissance peut aussi être véhiculée dans un certain nombre de transformations cartographiques, comme les anamorphoses, qui vont jusqu’à s’affranchir de la géographie réelle. Sur ce type de cartes, ceux qui ne pèsent rien, sont carrément invisibilisées tandis que les puissant prennent toute la place sur le planisphère. La loi du plus fort.

      4 – Carte par point


      La carte par point vise à s’approcher artificiellement de la réalité géographique supposée. Mais n’oublions pas qu’ici comme ailleurs, il s’agit d’une construction.

      5 – Débordement démographique

      Une variante de cette représentation de la population mondiale par points consiste à répartir des signes proportionnels (souvent des cercles) régulièrement à la surface de la carte en d’en faire varier la surface en fonction des données sous-jacentes. Pour plus de lisibilité, ces cercles peuvent être écartés les uns des autres. Ici, l’information géographique déborde de la maille. Les cercles se rejoignent ; les frontières des États nation sont abolies.

      6 – Un Monde sans frontières

      Pour s’affranchir des frontières, les méthodes de lissage et d’interpolation spatiale permettent de proposer un monde de gradients, sans ruptures. On pourrait y voir aussi des « reliefs démographiques ».

      7 – La moitié de la population vit dans seulement 6 pays

      Cartographier c’est simplifier. Mais résumer la complexité d’un phénomène par un chiffre ou une image percutante n’est pas une mince affaire. Ici, nous proposons une simplification extreme pour réaliser une carte « punchline » en 2 classes seulement. Un monde coupé en deux. 50 – 50.

      8 – La moitié de la population mondiale vit sur 3 % de la surface terrestre

      Une variante de la carte précédente consiste à regarder où se concentre la population dans la grille pour constater que la population mondiale est extrêmement concertée à la surface de la Terre.

      9 – Tout interagit avec tout…

      « Tout interagit avec tout, mais deux objets proches ont plus de chances de le faire que deux objets éloignés » (Tobler 1970). Quoi de mieux qu’une réseau de points et de lignes pour illustrer cette idée ?

      10 – Homo Urbanus

      Lier la méthode de représentation et le message peut s’avérer très efficace. Alors comment exprimer cartographiquement que les Humains habitent aujourd’hui principalement dans des villes ? Simple. En représentant la population sous forme de barres d’immeubles.

      11 – L’humanité en proie à la montée des océans

      Ne sélectionner que les données à proximité des mers et océans permet de révéler que près de la moitié de la population mondiale vit près d’une côte.

      12 – Un Monde local

      De même, focaliser non plus sur les lieux peuplés en valeur absolue mais sur les lieux relativement peuplés au regard de leur voisinage, permet de construire une carte qui met en avant les potentialités locales.

      13 – Terrae Incognitae

      Enfin, en axant la représentation sur les vides, les terres lointaines et inconnues, les cartes peuvent aussi être des invitations au rêve et au voyage.

      14 – Art et cartographie

      Pour terminer, il ne faut pas perdre de vue que la capacité de séduction des cartes est grande et que leur esthétique frise parfois avec le monde de l’art, comme le rappelle cette dernière carte.

      Conclusion

      Ce petit exercice de style démontre une chose. Une même donnée géographique peut donner lieu à une multitude de représentations géographiques. Chacune d’elle fait parler les données à sa façon. Chacune d’elle focalise sur une facette du réel. Tel est donc là le pouvoir des cartographes. Faire parler les données. Et faire émerger d’un monde complexes, des représentations qui permettent d’en expliquer les structures sous-jacentes.

      Nicolas Lambert

      Ingénieur de recherche CNRS en sciences de l'information géographique. Membre de l'UMS RIATE et du réseau MIGREUROP / CNRS research engineer in geographical information sciences. Member of UMS RIATE and the MIGREUROP network.

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    • sur Articuler les mobilités durables à Montpellier ? Par Jean-Clément ULLÈS

      Publié: 25 April 2024, 4:36pm CEST par r.a.

      Le 19 mars 2024, au cours de ce café géo, Jean-Clément Ullès a présenté des résultats issus de sa thèse de doctorat portant sur l’intermodalité au service de la durabilité du système de transport. L’intermodalité, notion technique du transport, a été définie comme une organisation des transports caractérisée par l’utilisation successive de deux ou plusieurs modes de transport. L’intermodalité est la pierre angulaire de la mobilité durable, c’est pourquoi elle fait l’objet d’une étude approfondie dans le cadre d’une thèse.


       Qu’est-ce que l’intermodalité ?

      La première partie de la présentation a abordé le concept d’intermodalité, mettant en lumière les leviers des mobilités durables, notamment les nouvelles offres de transport et d’infrastructures (nouvelles pistes cyclables, nouvelles lignes de tramway…), les nouvelles pratiques modales telles que le vélo ou l’autopartage, ainsi que les nouveaux rythmes urbains liés au télétravail et à la densification urbaine. Le dernier levier envisage une nouvelle organisation de l’offre de transport via l’intermodalité. Cette organisation vise à réduire la dépendance à l’automobile du périurbain montpelliérain en offrant des possibilités performantes de se déplacer vers la ville-centre.

      En théorie, l’intermodalité décuple l’accessibilité théorique des usagers en offrant la possibilité aux usagers de combiner différents modes de transports et leurs échelles de fonctionnement optimal. Néanmoins, en pratique, l’intermodalité implique une rupture de charge, nécessitant de la marche et un temps d’attente entre différents modes de transport. L’intermodalité doit faire face aux multiples discontinuités du système de transport afin de proposer aux usagers des déplacements avec le moins de ruptures possibles. Ces discontinuités peuvent prendre plusieurs formes : physique (changer de véhicule pour entrer dans un autre), institutionnelle (chaque autorité organisatrice organise son propre système de transport), billettique (les titres uniques sont encore rares ou trop restreints), tarifaire (absence d’abonnements multimodaux combinant plusieurs territoires) ou numérique (la profusion des applications téléphones de mobilité rend complexe la lisibilité de l’offre pour l’usager).

      Le pôle d’échange multimodal de Baillargues : un modèle de rapprochement physique des modes. Crédit photo : Baptiste Baujard, 2024

      1.    L’intermodalité dans les mobilités locales : le cas montpelliérain

      La deuxième partie s’est intéressée à l’intermodalité dans le contexte local de Montpellier, notamment à travers une enquête Cerema en 2014. Selon cette enquête, l’intermodalité ne représente que 3,5 % de l’ensemble des déplacements dans l’aire de mobilité de Montpellier, ce qui en fait une pratique faiblement mobilisée dans les mobilités locales.  Les modes de transport utilisés dans les trajets intermodaux sont pour 80% des transports collectifs (bus, tramway, autocar et train). Par ailleurs, du point de vue des usagers, l’intermodalité est principalement effectuée par des étudiants et des élèves, à hauteur de 53 %, car ce sont des usagers captifs du système de transport et donc tributaires des pratiques intermodales.

      2.    Évaluation de l’accessibilité intermodale des transports collectifs

      Enfin, la troisième partie a évalué la performance de l’accessibilité intermodale des transports collectifs entre Montpellier et 692 communes du Gard et de l’Hérault. L’évaluation des chaînes intermodales met en lumière la faible coordination des horaires des véhicules avec des temps d’attente lors des correspondances souvent pénalisantes. Néanmoins, le rapprochement physique des modes de transport, mesuré par le temps de marche pour changer de véhicule, révèle de bons résultats du fait d’aménagements spécifiquement conçus pour minimiser les temps de marche : les pôles d’échanges multimodaux, nombreux en périphérie de Montpellier, et les gares multimodales. La comparaison des temps de parcours des chaînes intermodales par rapport à la voiture (dans une situation d’heure de pointe) met en exergue la très faible performance des transports collectifs (sauf pour le TER dont la vitesse commerciale concurrence directement la voiture). L’analyse a montré que malgré des efforts, l’offre de transport public reste globalement peu performante, avec des temps de parcours souvent doublés par rapport à la voiture.

      Conclusion

      L’intermodalité est présentée comme un enjeu majeur pour la durabilité du système de transport, mais sa pratique reste peu mobilisée dans la région de Montpellier. Des efforts sont nécessaires pour améliorer la coordination des horaires, la billettique et l’offre de transport, notamment dans les zones périurbaines. L’enjeu de l’accessibilité des espaces périurbains est majeur pour réduire la dépendance à l’automobile des habitants en offrant une alternative intermodale efficace et construite pour les actifs quotidiens. Pour cela, puisque Montpellier ne possède pas d’étoile ferroviaire, une offre routière fondée sur des cars à haut niveau de service (CHNS) permettrait de concurrencer les déplacements en voiture et inviter au report modal.

      Remarque et questions de l’audience

      Lors des séances de questions-réponses, plusieurs sujets ont été abordés. Les participants ont proposé des solutions claires pour améliorer l’intermodalité, mettant l’accent sur l’organisation des horaires de service de transport et la simplification de la billettique. La question du coût de mise en œuvre des trajets et de l’hybridation de la mobilité active (en particulier l’emport des vélos dans les trains et les cars) a également été soulevée, suscitant des discussions sur les investissements nécessaires et les obstacles à surmonter. De plus, des réflexions ont été menées sur les stratégies à adopter pour favoriser l’intermodalité chez les personnes âgées et dans les zones rurales. Pour finir, les défis liés à la concurrence entre les ouvrages autoroutiers et les transports publics ont été examinés, soulignant la nécessité d’un rééquilibrage des priorités en matière de planification des infrastructures de transport.

       

      Compte rendu de Baptiste BAUJARD, mars 2024

    • sur Sentinel-2 Enhance button: 5-meters resolution for 10 bands at your fingertips

      Publié: 25 April 2024, 2:29pm CEST par Julien Michel

      Enhance button is a very common movies trope, where a character scrolls through some video footage or photos and asks a computer to enhance its resolution to an insane level of details, enabling solving crime mysteries and conspiracies of all sort with clues that were invisible in the original image. While this meme has been frequently parodied and mocked for defiling science, it did not stop researchers and engineers of our deep-learning era to harness the power of both GPUs and automatic differentiation into pushing foward performances of Single Image Super-Resolution (SISR), which is the scientific name of the Enhance button.

      Of course, the remote sensing community wants its enhance button too! In the frame of the EVOLAND project, CESBIO has developed and released under Apache 2.0 sentinel2_superresolution, a tool that takes as input a L1C or L2A (Theia format) Sentinel-2 product and outputs 10 of the most useful bands (namely B2, B3, B4, B5, B6, B7, B8, B8A, B11, B12) at 5-meter resolution. It is very simple to use:

      $ sentinel2_superesolution -v -i SENTINEL2A_20200808-105933-164_L2A_T31TCG_C_V2-2/ -o results/ -roi 300160.000 4590400.000 304000.000 4594240.000

      Et voilà!

      Red Edge band composition (B7, B6, B5) of a detail of Sentinel-2 image of 2020.08.08 of tile 31TCG,bicubic zoom (left) and 5-meters and output of sentinel2_superresolution (right). Backstory

      Here at CESBIO, we released in 2022 the Sen2Venµs dataset, tailored for the training of SISR models that bring common bands of Venµs and Sentinel-2 at 5-meter resolution, that we gathered during a phase-0 study for the Sentinel-HR mission (add link). In 2022, we then worked together with Thales and MEOSS in the frame of one year ITT project for ESA, starting to explore the possibilities of the Sen2Venµs dataset for the super-resolution of Sentinel-2 with good performances. In 2023, we then joined the consortium of the EVOLAND project, a HORIZON Europe project from the European Commission aiming at designing future and enhanced Copernicus products for 2030, based on new missions, new data and new algorithms. CESBIO is responsible for the improved resolution sub-task, aiming at providing methods to improve the spatial, temporal and spectral resolution of satellite data for downstream product prototypes.

      How it works

      If SISR is to be part of the processing of future Copernicus products, it will be applied to tenths of thousands of products, and therefore the computational cost should be as limited as possible. We therefore selected a lightweight and relatively shallow network known as Cascading Residual Network (CARN), and parameterized it with as few blocks as possible in order to reduce its processing cost (selected model only has 2.5M parameters).The network has been trained  to jointly process all 10 bands at once, up-sampled at 10-meter resolution. Training is achieved by using the Sen2Venµs dataset complemented with B11 and B12 patches. In order to workaround the lack of 5-meter Venµs reference for  B11 and B12, training makes use of two loss terms, one at full resolution for all bands except B11 and B12, and the other specifically targeted at B11 and B12 and operating at lower resolution through Wald protocol.

      The network is pre-trained with simulated data (from Venµs reference patches) for 20 epochs. We found that this pre-training already gives consistent results with respect to pre-training on real data, as shown in the following figure.

      Comparison between different pre-training method. From left to right: bicubic up-sampling, L1 loss on real data, L1 loss on separated high and low spatial frequencies of real data, L1 loss on simulated data, and Venµs reference.

      The best network from pre-training is then fine-tuned with adversarial (GAN) training for 10 additional epochs while monitoring the BRISQUE score on the validation set to select best model. This fine-tuning results in minor quality improvement, interestingly mostly benefiting the 20-meter bands, as shown in the following figure:

      Comparison between pre-trained and fine-tuned models. Performances assessment

      Assessing performances of SISR network trained with the Sen2Venµs dataset is a challenging task, as already identified in the earlier work with Thalès and MEOSS, because the dataset has a lot of residual geometric and radiometric discrepancies between both satellite images which impairs traditional IQ metrics such as PSNR and SSIM. We first measure the radiometric consistency of each band with respect to the input Sentinel-2 image, over our testing set. Here we can observe that all bands have a RMSE below 0.005 for the training on simulated data (red bars), whereas training with L1 loss on real data or even with the more advanced HR/LR loss incur radiometric distortion.

      Radiometric consistency with respect to input Sentinel-2 images

      The next and more difficult question is how much high resolution details are actually injected by the algorithm. The first thing we can do is to measure the RMSE on high spatial frequency content of the signal. Since this measure will be very sensitive to geometric distortion, we do it on simulated data. This highlights a moderate improvement for 10-meter bands and a large improvement for 20-meter band, which is consistent with the visual assessment.

      RMSE on high spatial frequencies measured on simulated data from the testing set.

      Finally we can have a look at what happens in Fourier domain. We can observe that the super-resolved image populates Fourier domain in twice the extent of the initial signal, which shows that super-resolution actually restores higher spatial frequencies with respect to bicubic up-sampling.

      From left to right: FFT transform of bicubic-upsampled B7, super-resolved B7, and difference between both (red means higher FFT magnitude on super-resolved image). Push the enhance button!

      The sentinel2_superresolution can easily be installed with pip and should be straightforward to use. We have made the following estimates for processing time for a whole Sentinel-2 product, which is even achievable without a GPU !

      CPU (1 core) CPU (8 cores) GPU (A100)
      L1C 6 hours 1 hour 6 minutes
      L2A 5 hours 50 minutes 5 minutes

      In the frame of EVOLAND, we are also working on getting the Sentinel-2 super-resolution algorithm running in OpenEO, and open source code for that should be released very soon. Stay tuned!

      We are looking forward to see how this tool will be used by the downstream product prototypes of EVOLAND. Along with Thalès and MEOSS, we already demonstrated a clear interest for the Water Bodies Detection task, especially with the super-resolution of the SWIR bands (B11 and B12). We are also planning to integrate the tool as an on-demand processing in GEODES. Feedback is also welcome.

      Credits

      This work was partly performed using HPC resources from GENCI-IDRIS (Grant 2023-AD010114835)

      This work was partly performed using HPC resources from CNES.

    • sur Blanchissement des coraux et suivi satellitaire par la NASA

      Publié: 24 April 2024, 5:18am CEST

       
      Source : NOAA confirms 4th global coral bleaching event (NOAA’s Coral Reef Watch)

      Le monde connaît actuellement un événement mondial de blanchissement des coraux, selon les scientifiques de la NOAA. Il s'agit du quatrième événement mondial jamais enregistré et du deuxième au cours des dix dernières années.  

      Le stress thermique lié au blanchissement, tel que surveillé et prédit par le Coral Reef Watch (CRW) de la NOAA, continue de s'étendre à travers les bassins de l'Atlantique, du Pacifique et de l'océan Indien. La surveillance du stress thermique est basée sur des données de température de surface de la mer de 1985 à nos jours. Les données proviennent des satellites de la NOAA et de ses partenaires.

      Carte montrant l'extension de la zone d'alerte au blanchissement des coraux du 1er janvier 2023
      au 10 avril 2024 (crédit image : © NOAA)

      Carte montrant l'extension maximale de la zone d'alerte au blanchissement des coraux par satellite d'une résolution de 5 km du Coral Reef Watch de la NOAA, du 1er janvier 2023 au 10 avril 2024. Cette figure montre les régions du monde qui ont connu des niveaux élevés de stress thermique marin (alerte au blanchiment niveaux 2 à 5) qui peuvent provoquer un blanchissement et une mortalité des coraux à l'échelle du récif.

      « De février 2023 à avril 2024, un blanchissement important des coraux a été documenté dans les hémisphères nord et sud de chaque grand bassin océanique », a déclaré Derek Manzello, Ph.D., coordinateur NOAA CRW.

      Depuis début 2023, un blanchissement massif des récifs coralliens a été confirmé sous les tropiques, notamment en Floride aux États-Unis, dans les Caraïbes, au Brésil dans le Pacifique tropical oriental (y compris Mexique, Salvador, Costa Rica, Panama et Colombie), dans la Grande barrière de corail d'Australie, de vastes zones du Pacifique Sud (notamment Fidji, Vanuatu, Tuvalu, Kiribati, Samoas et Polynésie française), dans la mer Rouge (y compris le golfe d'Aqaba), dans le golfe Persique et le golfe d'Aden. La NOAA a également reçu la confirmation d'un blanchissement généralisé dans d'autres parties du bassin de l'océan Indien, notamment en Tanzanie, au Kenya, à Maurice, aux Seychelles, à Tromelin, à Mayotte et au large de la côte ouest de l'Indonésie.

      « À mesure que les océans du monde continuent de se réchauffer, le blanchissement des coraux devient de plus en plus fréquent et grave », a déclaré Manzello. « Lorsque ces événements sont suffisamment graves ou prolongés, ils peuvent provoquer la mortalité des coraux, ce qui nuit aux personnes qui dépendent des récifs coralliens pour leur subsistance.» Le blanchissement des coraux, en particulier à grande échelle, a un impact sur les économies, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et bien plus encore, mais cela ne signifie pas nécessairement que les coraux vont mourir. Si le stress à l’origine du blanchissement diminue, les coraux pourront se rétablir et les récifs pourront continuer à fournir les services écosystémiques dont nous comptons tous.

      « Les prévisions des modèles climatiques pour les récifs coralliens suggèrent depuis des années que les impacts du blanchissement augmentent en fréquence et en ampleur à mesure que l'océan se réchauffe », a déclaré Jennifer Koss, directrice du programme de conservation des récifs coralliens (CRCP) de la NOAA. Pour cette raison, le NOAA CRCP a intégré des pratiques de gestion basées sur la résilience, a mis l'accent sur la restauration des coraux dans son plan stratégique de 2018, et a financé une étude des National Academies of Sciences, qui a conduit à la publication des Interventions de 2019 pour augmenter la résilience des Récifs coralliens.

      Koss a déclaré : « Nous sommes en première ligne dans la recherche, la gestion et la restauration des récifs coralliens, et mettons en œuvre de manière active et agressive les recommandations du rapport d'interventions 2019. »  

      La canicule de 2023 en Floride a été sans précédent. Elle a commencé plus tôt, a duré plus longtemps et a été plus grave que n’importe quel événement précédent dans cette région. Au cours de l’événement de blanchissement, la NOAA a beaucoup appris en s’engageant dans des interventions visant à atténuer les dommages causés aux coraux. À travers le programme Iconic Reefs, la NOAA a fait des progrès significatifs pour compenser certains des impacts négatifs du changement climatique mondial et des facteurs de stress locaux sur les coraux de Floride, notamment en déplaçant les pépinières de coraux vers des eaux plus profondes et plus fraîches et en déployant des parasols pour protéger les coraux dans d'autres zones.   

      Cet événement mondial nécessite une action mondiale. L'Initiative internationale sur les récifs coralliens (ICRI), que la NOAA copréside, et ses membres internationaux partagent et appliquent déjà des actions de gestion basées sur la résilience et les enseignements tirés des vagues de chaleur marines de 2023 en Floride et dans les Caraïbes. L'ICRI et ses membres contribuent à faire progresser les interventions et la restauration des coraux face au changement climatique en finançant la recherche scientifique sur les meilleures pratiques de gestion et en mettant en œuvre son plan d'action.

      Le programme de conservation des récifs coralliens de la NOAA est un partenariat entre plusieurs bureaux et programmes de la NOAA qui rassemble l'expertise pour une approche multidisciplinaire de la compréhension et de la conservation des écosystèmes des récifs coralliens.

      Depuis le 15 décembre 2023, le Coral Reef Watch de la NOAA propose un système révisé de catégories de stress thermique pour le blanchiment des coraux pour son produit Bleaching Alert Area. Les accumulations extrêmes de stress thermique lié au blanchissement des coraux en 2023, dans plusieurs régions du monde, en particulier dans l’océan Pacifique tropical oriental et dans la Grande Caraïbe, qui ont été confirmées par des observations sur site, ont nécessité l’introduction de niveaux d’alerte supplémentaires au blanchissement. Ce développement est une amélioration du système original qui utilisait uniquement les niveaux d'alerte de blanchiment 1 et 2. Les nouveaux niveaux d'alerte 3 à 5 fournissent des détails supplémentaires importants lorsque l'ampleur du stress thermique extrême dépasse le seuil des conditions de niveau d'alerte 2. 

      Accès aux données du Coral Reef Watch (CRW) de la NOAA. Les données de surveillance du stress thermique par satellite sont fournies à l'échelle mondiale sur une grille de 5 km et de manière actualisée (tous les 7 jours). Les cartes renseignent sur les zones d'alerte,  les hospots, les anomalies, les tendances et perspectives.

      Pour compléter 

      « Blanchissement des coraux : description du phénomène et causes identtifiées » (Wikipedia)

      « Environnement : le blanchissement des coraux va-t-il tuer les océans ? » (TV5 Monde)

      « Coraux : en Australie, le blanchissement a atteint 98 % de la Grande Barrière » (Le Monde)

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    • sur [Equipe Oslandia] Quy Thy, ingénieur SIG

      Publié: 23 April 2024, 7:00am CEST par Caroline Chanlon

      Chaque mois, nous avons le plaisir de vous présenter un membre de l’équipe, aujourd’hui c’est Quy Thy qui a répondu à nos questions ?

      Ingénieur de l’ENSG -Ecole Nationale des Sciences Géographiques, une école qui forme les géomaticiens, Quy Thy poursuit son cursus avec une thèse au laboratoire LASTIG de l’IGN sur la détection du vandalisme cartographique. Elle a pour objectif de réaliser une étude des jeux de données collaboratives sur OSM et d’identifier des potentielles erreurs volontaires, notamment grâce au machine learning, une technologie encore peu utilisée dans le domaine cartographique.

      [Lire son article de vulgarisation sur Geotribu]

      Après sa thèse, elle effectue 1 an de post-doc dans le laboratoire IFSTTAR – Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux où elle développe un plugin QGIS pour aider au déblaiement des déchets suite à un ouragan à Saint-Martin et aux Antilles.

      « J’ai connu Oslandia pendant ma thèse sur le carto-vandalisme, j’étudiais les données mais également les contributeurs OSM, et Oslandia avait publié des travaux sur la classification automatique de ces derniers. J’ai gardé l’entreprise dans ma tête et comme je n’avais pas envie de continuer dans le monde de la recherche, j’ai postulé ! »

      Quy Thy est ingénieur SIG chez Oslandia depuis 2021 ?

      Ses projets emblématiques

      Quy Thy a contribué à la mise en place de la Géoplateforme de l’IGN, une infrastructure publique qui permet aux utilisateurs de s’échanger des données, les partager, les héberger et d’accéder aux services de l’IGN comme « Remonter le temps » jusqu’ici accessible sur Géoportail. L’objectif est de migrer ces services sur la Géoplateforme. « J’ai développé des script permettant de vérifier les données qui entrent et de les traiter pour les mettre en base de données »

      Quy Thy a également travaillé sur le Projet STC – Suivi des Trains Commerciaux pour la SNCF dont l’objectif est de détecter les déformations sur les rails, à partir de capteurs placés sur les trains.
      « Les capteurs remontent beaucoup de données, nous avons intégré un programme développé en Python avec les librairies Pandas et Numpy qui permettent d’identifier les anomalies et de préconiser des actions de maintenance « .

      Ses technologies de prédilection

      Python, SQL

      Sa philosophie

      Plus que le côté technique, j’aime me dire que les projets réalisés servent un objectif utile et pertinent pour l’humain. Ce que je fais répond à un besoin, je me sens utile.

      Oslandia en 1 mot

      Ouverture au sens open source mais aussi ouverture à d’autres valeurs notamment sur le fonctionnement de l’entreprise !

    • sur Les dépenses militaires dans le monde à partir des données du SIPRI

      Publié: 23 April 2024, 5:19am CEST


      L'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) est un institut indépendant dédié à la recherche sur les conflits, les armements, le contrôle des armements et le désarmement. Créé en 1966, le SIPRI fournit des données, des analyses et des recommandations, basées sur des sources ouvertes, aux décideurs politiques, aux chercheurs, aux médias et au public intéressé. Chaque année, il fournit un rapport sur les tendances concernant les dépenses militaires mondiales.

      1) Une augmentation continue des dépenses militaires mondiales depuis 2009

      Le rapport publié en avril 2024 fait apparaître une hausse des dépenses militaires mondiales pour la neuvième année consécutive. Celles-ci ont atteint un niveau record de 2 443 milliards de dollars en 2023. Pour la première fois depuis 2009, les dépenses militaires ont augmenté dans les cinq régions géographiques définies par le SIPRI, avec des augmentations particulièrement importantes enregistrées en Europe, en Asie, en Océanie et au Moyen-Orient. Les dépenses militaires mondiales augmentent dans un contexte de guerre, de tensions croissantes et d’insécurité.

      « L'augmentation sans précédent des dépenses militaires est une réponse directe à la détérioration mondiale de la paix et de la sécurité », a déclaré Nan Tian, ??chercheur principal au programme de dépenses militaires et de production d'armes du SIPRI. « Les États donnent la priorité à la force militaire, mais ils risquent de se retrouver dans une spirale action-réaction dans un paysage géopolitique et sécuritaire de plus en plus instable. »

      Lire le communiqué de presse en français

      Télécharger le rapport du SIPRI en anglais

      2) Des écarts notables selon les pays

      Les cinq plus gros dépensiers en 2023 sont les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde et l’Arabie Saoudite, qui représentent à eux seuls 61 % des dépenses militaires mondiales. Les dépenses militaires de la Russie ont augmenté de 24 % pour atteindre un montant estimé à 109 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 57 % depuis 2014, année de l’annexion de la Crimée par la Russie. En 2023, les dépenses militaires de la Russie représentent 16 % des dépenses totales du gouvernement et son fardeau militaire (dépenses militaires en pourcentage du Produit Intérieur Brut) s’élève à 5,9 % du PIB. L’Ukraine est le 8ème plus grand dépensier en 2023, avec une hausse de 51 % de ses dépenses militaires, s’élevant à 64,8 milliards de dollars. Les États-Unis restent le plus grand dépensier de l’OTAN, mais les membres européens augmentent leur part En 2023, les dépenses militaires des 31 membres de l’OTAN s’élèvent à 1 341 milliards de dollars, soit 55% des dépenses militaires mondiales. Les dépenses militaires des États-Unis ont augmenté de 2,3 % pour atteindre 916 milliards de dollars en 2023, ce qui représente 68 % du total des dépenses militaires de l'OTAN. L’augmentation des dépenses militaires de la Chine entraîne celle de ses voisins. Les dépenses militaires de Taïwan ont également augmenté de 11 % en 2023 pour atteindre 16,6 milliards de dollars. Guerre et tensions au Moyen-Orient alimentent la plus forte hausse des dépenses de la dernière décennie. Les dépenses militaires d’Israël – les deuxièmes plus importantes de la région après celles de l’Arabie saoudite – ont augmenté de 24 % pour atteindre 27,5 milliards de dollars en 2023. Cette augmentation des dépenses est principalement due à l’offensive militaire d’ampleur menée à Gaza en réponse à l'attaque du Hamas dans le sud d’Israël en octobre 2023. 

      Dépenses militaires par pays en 2023 exprimées en part du PIB (source : SIPRI)


      3) Base de données sur les dépenses militaires

      La base de données du SIPRI fournit les dépenses militaires depuis 1949, permettant une comparaison des dépenses militaires entre pays et selon différents modes de calcul (en monnaie locale en prix courants, en dollars américains à taux de change constants, en part du PIB, en part par habitant, en part des dépenses publiques...) 

      Rang

      Country

      Evolution

      Dépenses                         en %
      militaires ($),              

      2023                            2022–23

        2014–23      2023

      2014

      Part des dépenses mondiales (%),  2023

      2023            2022?

      1                 1

      United States

      916                                  2.3

             9.9           3.4

      3.7

      37

      2                 2

      China

      [296]                               6.0

           60             [1.7]

      [1.7]

      [12]

      3                 3

      Russia

      [109]                             24

           57             [5.9]

      [4.1]

      [4.5]

      4                 4

      India

           83.6                             4.2

           44              2.4

      2.5

      3.4

      5                 5

      Saudi Arabia

      [75.8]                               4.3

      18               [7.1]

      [11]

      [3.1]

      Sous-total Top 5

       

      1?481                               . .

             . .              . .

      . .

      61

      6                 6

      United Kingdom

           74.9                             7.9

           14              2.3

      2.2

      3.1

      7                 7

      Germany

           66.8                             9.0

           48              1.5

      1.1

      2.7

      8                 11

      Ukraine

           64.8                           51

      1?272            37

      3.0

      2.7

      9                 8

      France

           61.3                             6.5

           21              2.1

      1.9

      2.5

      10                9

      Japan

           50.2                           11

           31              1.2

      1.0

      2.1

      Sous-total Top 10

       

      1?799                               . .

             . .              . .

      . .

      74

      11               10

      South Korea

           47.9                             1.1

           34              2.8

      2.5

      2.0

      12               12

      Italy

           35.5                          –5.9

           31              1.6

      1.3

      1.5

      13               13

      Australia

           32.3                          –1.5

           34              1.9

      1.8

      1.3

      14               19

      Poland

           31.6                           75

      181                 3.8

      1.9

      1.3

      15               15

      Israel

           27.5                           24

           44              5.3

      5.6

      1.1

      Sous-total Top 15

       

      1?974                               . .

             . .              . .

      . .

      81

      16               14

      Canada

           27.2                             6.6

           49              1.3

      1.0

      1.1

      17               17

      Spain

           23.7                             9.8

           42              1.5

      1.3

      1.0

      18               16

      Brazil

           22.9                             3.1

      –12                 1.1

      1.3

      0.9

      19                28

      Algeria

           18.3                           76

           59              8.2

      5.5

      0.7

      20               21

      Netherlands

           16.6                           14

           56              1.5

      1.2

      0.7

      21                20

      Taiwan

           16.6                           11

           56              2.2

      1.8

      0.7

      22                23

      Türkiye

           15.8                           37

           59              1.5

      1.9

      0.6

      23                22

      Singapore

           13.2                             1.4

           27              2.7

      3.0

      0.5

      24                26

      Mexico

           11.8                          –1.5

           55              0.7

      0.5

      0.5

      25                27

      Colombia

           10.7                             1.4

           20              2.9

      3.1

      0.4

      26               33

      Iran

           10.3                             0.6

           34              2.1

      2.1

      0.4

      27                25

      Indonesia

            9.5                          –7.4

           29              0.7

      0.8

      0.4

      28                32

      Sweden

            8.8                           12

           63              1.5

      1.1

      0.4

      29                30

      Norway

            8.7                             3.5

           49              1.6

      1.5

      0.4

      30                24

      Pakistan

            8.5                         –13

           13              2.8

      3.1

      0.3

      31                38

      Denmark

            8.1                           39

      108                 2.0?c

      1.1

      0.3

      32               31

      Kuwait

            7.8                          –8.8

           14              4.9

      3.6

      0.3

      33                29

      Greece

            7.7                         –17

           51              3.2

      2.4

      0.3

      34                34

      Belgium

            7.6                             5.2

           44              1.2

      1.0

      0.3

      35                46

      Finland

            7.3                           54

           92              2.4

      1.5

      0.3

      36               37

      Switzerland

            6.3                             2.9

           28              0.7

      0.6

      0.3

      37                36

      Oman

            5.9                             0.1

      –34                 5.4

      8.9

      0.2

      38               35

      Thailand

            5.8                          –6.5

             0.6           1.2

      1.4

      0.2

      39                40

      Romania

            5.6                          –4.7

           95              1.6

      1.3

      0.2

      40                43

      Chile

            5.5                             4.9

             4.8           1.6

      2.0

      0.2

      Sous-total Top 40

       

      2?264

             . .              . .

      . .

      93

      Monde

       

      2?443                               6.8

           27              2.3

      2.4

      100


      Pour compléter
      ACLED
      Le projet Armed Conflict Location & Event Data (ACLED) collecte, géolocalise, cartographie et analyse les données concernant les conflits dans le monde. L’ACLED a pour objectif de saisir les formes, les acteurs, les dates et les lieux de la violence politique et des manifestations. Les données, très régulièrement mises à jour, sont fournies par pays et par continent. Voir ce billet de présentation. [www.acleddata.com]
      Uppsala Conflict Data Program (UCDP)Le Département de recherche sur la paix et les conflits (UCDP) de l'Université d'Uppsala recense toutes les formes de violence organisée (guerres, violences de gangs, attentats-suicides, fusillades de masse) depuis 1975.
      [https:]]
      Base de données sur la piraterie maritimeDepuis 1978, la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA) recense les incidents liés à la piraterie maritime à l'échelle mondiale. Cette base de données est constituée à partir des messages envoyés par les navires menacés (Anti-Shipping Activity Messages). [https:]]
      Base de données mondiale sur le terrorismeLa Global Terrorism Database (GTD) est une base de données open source contenant des informations sur les événements terroristes dans le monde de 1970 à 2020. La GTD comprend des données systématiques sur les incidents terroristes nationaux et internationaux qui se sont produits au cours de cette période, avec maintenant plus de 200 000 cas répertoriés. [https:]]


      Lien ajouté le 17 juin 2024

      Rôle prépondérant des armes nucléaires dans un contexte géopolitique qui se détériore
      Parution du SIPRI Yearbook 2024
      (Stockholm International Peace Research Institute) [https:]] pic.twitter.com/2UMkR8vMe3

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) June 17, 2024
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    • sur Se déplacer en ville : quatre siècles de cartographie des transports en commun à Boston

      Publié: 23 April 2024, 2:28am CEST

      Le Leventhal Map & Education Center propose une très belle exposition en ligne sur la cartographie des transports en commun à Boston : Getting around Town. Four Centuries of Mapping Boston in Transit. L'exposition est organisée par Steven Beaucher, auteur du livre Boston in Transit  (MIT Press). Elle associe les propres collections de Beaucher aux vastes fonds du Leventhal Center et de la Boston Public Library. 

      Les documents présentés permettent de suivre l'évolution des systèmes de transport en commun qui ont transporté les gens autour de Boston, relié les quartiers et façonné les géographies vécues par des générations de Bostoniens. Les cartes documentent les changements de ces réseaux de transport en commun et montrent également comment ces systèmes ont influencé la croissance de la ville. L'occasion de découvrir de très belles "transit maps" et de suivre toute l'histoire ayant conduit à la réalisation de la MBTA (Massachusetts Bay Transportation Authority) du Grand Boston, y compris à travers des projets non réalisés.

      Les étapes de l'exposition :

      Découvrir un plan des transports en commun de Boston datant de 1927 à travers une collection d'affiches.

      Les éducateurs du Leventhal Center K-12, en collaboration avec le Boston Private Industry Council, ont embauché des élèves des écoles publiques de Boston pour créer le contenu de cette exposition. Les étudiants ont appris comment l'information devient géospatiale en la reliant à des lieux géographiques, et comment elle est utilisée pour créer des visualisations basées sur des cartes à l'aide d'un système d'information géographique (SIG). Les étudiants se sont entraînés à interpréter et à évaluer des cartes basées sur des données. Ils ont rencontré des professionnels qui utilisent des cartes SIG dans leur travail. Enfin, ils ont utilisé la plateforme numérique ArcGIS Online pour créer leurs propres cartes des transports en commun à Boston.

      Michael Chowdhury a produit une carte des zones adaptées aux piétons. Benjamin Bouchat a cherché à réaliser une carte du trajet le plus joli et le plus sûr de Boston. Makaya Vicks a réalisé une carte des lieux où de nombreuses agressions ont eu lieu de janvier à mi-mars 2023. 

      Les zones de danger sur les itinéraires de transport en commun à Boston (source : Boston Public Library)


      Une carte réalisée par Gideon Neave, étudiant à la Boston Latin School, prend en compte le temps de trajet (en bleu) et le revenu du ménage (en rouge), et montre que les personnes ayant moins de revenus sont souvent soumises à des temps de trajet plus longs.
      Temps de trajet et revenu des ménages (source : Boston Public Library)

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      Cartographie en temps réel des transports publics

    • sur Festival Printemps des cartes (5e édition du 23 au 26 mai 2024)

      Publié: 20 April 2024, 7:02am CEST


      Le Festival Printemps des cartes organise sa 5e édition du 23 au 26 mai 2024 à Montmorillon.

      Invité d’honneur 2024 : Le Comité français de cartographie



      Programme du festival Printemps des cartes 2024 :

      La cartographie pour comprendre...

      Le Printemps des Cartes est un  festival de médiation scientifique autour de la cartographie et de toutes les représentations géographiques, ouvert à toutes et à tous ! Le festival rassemble pendant 4 jours habitants, curieux de tous âges, citoyens, publics scolaires (du primaire à l’Université), associations, simples usagers, créateurs et passionnés de cartes ! Toutes et tous, nous utilisons des cartes dans notre quotidien : citoyens, habitants, collectivités, élus, dessinateurs, enseignants, chercheurs, cartographes, géographes, astrophysiciens, démographes, historiens, écrivains, urbanistes, géologues, sculpteurs, aménageurs, collectionneurs, romanciers, philosophes, archéologues, plasticiens, biologistes, randonneurs, aventuriers... Organisé depuis 2018 en collaboration, par  l’Université de Poitiers, la Maison des Jeunes et de la Culture Claude Nougaro de Montmorillon et l’Espace Mendès France de Poitiers. Le Printemps des cartes n’a pas choisi de poser ses valises à Montmorillon au hasard. Située dans le département de la Vienne, cette commune de plus de 6 000 habitants, traversée par la Gartempe, est le berceau des cartes Rossignol qui ont longtemps orné les murs des écoles françaises. Aujourd’hui, Montmorillon est connue à travers la « Cité de l’écrit et des métiers du livre », un centre ancien regroupant des librairies indépendantes proposant d’innombrables ouvrages et créations artistiques, ainsi que de nombreux cafés et restaurants conviviaux. 

      ...et faire le monde

      Apprendre, comprendre et dessiner le monde dans lequel nous vivons au travers des cartes géographiques, le monde physique de l’environnement, les espaces sociaux. Les cartes sont des outils parfaits d’échanges et de débats sur les territoires, leur langage est intemporel et universel. La cartographie est un équilibre entre objectivité et subjectivité et se compose de trois éléments indissociables : 

      1. Les techniques méthodes de conception réalisation de cartes artisanales/industrielles ; numériques/manuelles, données numériques, GPS objets connectés... 

      2. L’approche artistique Sensibilités et subjectivités, codes esthétiques, graphiques et culturels… 

      3. La rigueur scientifique Mesurer et découvrir la Terre, les objets physiques, ainsi que les représentations et les traitements de phénomènes géographiques, géophysiques, sociaux, environnementaux...

      Liens ajoutés le 16 mai 2024

      ???? Heureux de pouvoir présenter ce nouveau projet dans le cadre du @Printemps_carte. L'oie de Meurthe-et-Moselle, le renard de l'Orne et tous mes ZooDépartements vous attendent du 23 au 26 mai à Montmorillon (86).
      ?? Le (super) programme : [https:]] pic.twitter.com/sk4bTwFUD5

      — Lucas Destrem ??? (@LucasDestrem) May 16, 2024


      Heureux de participer au Printemps des cartes 2024 avec une table ronde à Montmorillon (samedi 25 mai à 17h) consacrée à la thématique :
      "Que cache le blanc des cartes ?"
      Avec @geo_in_geo, @XemartinLaborde, @AlandcoC [https:]] pic.twitter.com/xO0t0zbUcf

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) May 16, 2024

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    • sur Climate Trace, une plateforme pour visualiser et télécharger des données sur les émissions de gaz à effet de serre (GES)

      Publié: 18 April 2024, 8:59pm CEST


      Le portail Climate Trace identifie les principales sources d'émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et fournit des estimations indépendantes concernant la quantité d'émissions de chacune. La base de données englobe les émissions d'origine humaine provenant des installations (centrales électriques, aciéries, navires, raffineries de pétrole) et d'autres activités émettrices (engrais, déforestation, incendies de forêt). Outre les grandes zones d'émission par région, la plateforme permet de visualiser plus de 352 millions de foyers actifs à l'échelle mondiale.

      Les données sur les émissions Climate TRACE sont gratuites et accessibles au public en téléchargement ou via son API. Chaque package téléchargeable comprend les émissions annuelles au niveau national par secteur et par type de gaz à effet de serre entre 2015 et 2022, avec les sources d'émissions, leur propriété ainsi que le degré de confiance ou d'incertitude lorsque ces données sont disponibles. Les gaz couverts comprennent le dioxyde de carbone, le méthane et le dioxyde d'azote.

      Les données proviennent des satellites, de différentes données de télédétection ainsi que de données publiques et commerciales supplémentaires. Climate TRACE regroupe des organisations à but non lucratif qui souhaitent dresser un inventaire commun, ouvert et accessible des émissions de gaz à effet de serre.  Cet ensemble de données peut être très utile et constitue un bon exemple du Big Data, où des groupes indépendants issus d'organismes gouvernementaaux, d'universités ou d'entreprises privées se réunissent pour produire une ressource sur un sujet important.

      Joli atlas pour un triste bilan de @ClimateTRACE pour l’“Atmosphere”: #30DayMapChallenge n°18. 56 milliards de tonnes équivalent CO2 émises en 2021 par les secteurs de l'énergie, l’agriculture, l’industrie,... Une double page à lire dans @Epsiloon_mag #19 [https:]] pic.twitter.com/kMSsdAXT25

      — Léa Desrayaud (@Lea_Des) November 18, 2023

      J'ai réalisé cette carte grâce à une technique de représentation 3D appelée "Raymarching",
      à partir de la base de donnée EDGAR de la Commission Européenne : [https:]]

      — Eliott Morgensztern (@EMorgensztern) April 23, 2024

      1/4

      Global spatially explicit carbon emissions from land-use change over the past six decades (1961–2020)

      Pleased to see a new global model on land use change and carbon cycle has joined the pool of global models capable of estimating LUC C fluxes. [https:]] pic.twitter.com/4rGv2EP0NY

      — Pep Canadell (@pepcanadell) May 15, 2024
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      Comment le changement climatique a déjà commencé à affecter certaines régions du monde

      Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?

      Atlas climatique interactif Copernicus


    • sur Training deep neural networks for Satellite Image Time Series with no labeled data

      Publié: 17 April 2024, 4:39pm CEST par Iris Dumeur

      The results presented in this blog are based on the published work : I.Dumeur, S.Valero, J.Inglada « Self-supervised spatio-temporal representation learning of Satellite Image Time Series »  in IEEE Journal of Selected Topics in Applied Earth Observations and Remote Sensing, doi: 10.1109/JSTARS.2024.3358066.
      In this paper, we describe a self-supervised learning method to train a deep neural network to extract meaningful spatio-temporal representation of Satellite Image Time Series (SITS). The code associated to this article is also available.

      This work is part of the PhD conducted by Iris Dumeur and supervised by Silvia Valero and Jordi Inglada. In the last few years, the CESBIO team has developed machine learning models which exploit Satellite Image Time Series (SITS). For instance, the blog « End-to-end learning for land cover classification using irregular and unaligned satellite image time series » presents a novel classification method based on Stochastic Variational Gaussian Processes.

      Context and Introduction

      With the recent launch of numerous Earth observation satellites, such as Sentinel 2, a large amount of remote sensing data is available. For example, the Sentinel 2 mission acquires images with high spatial resolution (10 m), short temporal revisit (5 days), and wide coverage. These data can be exploited under the form of Satellite Image Time Series (SITS), which are 4-dimensional objects with temporal, spectral and spatial dimensions. In addition, SITS provide critical information for Earth monitoring tasks such as land use classification, agricultural management, climate change or disaster monitoring.
      In addition, due to SITS specific acquisition conditions, SITS are irregular and have varying temporal sizes. Indeed, as detailed in this blog, the areas located on different orbital paths of the satellite have different acquisition dates and have a different revisit frequencies, causing respectively the unalignment and irregularity of SITS. Finally, Sentinel 2 SITS are affected by different meteorological conditions (clouds, haze, fog, or cloud shadow). Therefore, pixels within a SITS may be corrupted. Although validity masks are provided, incorrectly acquired pixels may be wrongly detected. In short, the development of models adapted to SITS requires to:

      • Utilize the 4D temporal, spectral, and spatial information
      • Deal with SITS irregularity and unalignement
      • Ignore wrongly detected cloudy pixels

      Moreover, while Deep Learning (DL) approaches have shown great performances in remote sensing tasks, these models are data greedy. In addition, building large labeled datasets is costly. Therefore, the training of DL models on large geographic and temporal scales is constrained by the scarcity of labels. Moreover, self-supervised learning has achieved amazing performance in other domains, such as image processing or natural language processing. Self-supervised learning is a branch of unsupervised learning in which the model is trained on a task generated by the data.  In other words, the labels needed to supervise the task are generated thanks to the data. For example, in natural language processing, as illustrated in the following image, one common self-supervised pre-training task consists in training the model to recover masked words.

      Example of a Masked Language Model self-supervised training task (read upward)

      Self-supervised learning can be used to pre-train a model on a large unlabeled dataset. Notably, during pre-training, the model learns representations of the input data, which are then used by a decoder to perform the self-supervised task. In a second phase, these latent representations can be used for various supervised tasks, denoted downstream tasks. In this case, as illustrated in the following image, a downstream classifier is trained on top of the latent representations generated by the pre-trained model.

      Description of the link between self-supervised pre-training and supervised downstream task

      When the self-supervised pre-training is successful:

      • The pre-trained model provides latent representations that are relevant for a various set of downstream tasks
      • If the downstream task lacks of labeled data to train a Deep Neural Network (DNN) from scratch, loading a pre-trained model is expected to improve the performance.
      Our contributions

      Considering all of the above, we propose a new method, named U-BARN (Unet-Bert spAtio-temporal Representation eNcoder).
      We present two main contributions:

      • A new spatio-temporal architecture to exploit the spatial, spectral and temporal dimensions of SITS. This architecture is able to handle irregular and unaligned annual time series.
      • A self-supervised pre-training strategy suitable for SITS

      Then, the quality of the representations is assessed on two different downstream tasks: crop and land cover segmentation. Due to the specific pre-training strategy, cloud masks are not required for the downstream tasks.

       Method U-BARN architecture

      As described in the previous image, U-BARN is a spectro-spatio-temporal architecture that is composed of two successive blocks:

      1.  Patch embedding : which is composed of a spatial-spectral encoder (a Unet) that processes independently each image of the SITS. No temporal features are extracted in this block.
      2. Temporal Transformer : which processes pixel-level time series of pseudo-spectral features. No further spatial features are extracted in this block.

      The details of the U-BARN architecture are given in the full paper. We have used a Transformer to process the temporal dimension, as it enables to process irregular and unaligned time series while being highly parallelizable. Lastly,  the latent representation provided U-BARN has the same temporal dimension as the input SITS.

      Self-supervised pre-training strategy

      Inspired by self-supervised learning techniques developed in natural language processing, we propose to train the model to reconstruct corrupted images from the time series. As shown in the next figure, during pre-training, a decoder is trained to rebuild corrupted inputs from the latent representation. The way images are corrupted is detailed on the full paper.

      A reconstruction loss is solely computed on corrupted images. Additionally, to avoid training the model to reconstruct incorrect values, a validity mask is used in the loss. If the pixel has incorrect acquisition conditions, the pixel is not used in the loss. We want to emphasize that the validity mask is only used in the loss reconstruction. Therefore, the validity mask is not needed for the supervised downstream tasks. Lastly, an important pre-training parameter is the masking rate, i.e., the number of corrupted images in the time series. Increasing the number of corrupted image, complicate the pre-training task.

      Experimental setup Datasets

      Three Sentinel 2 L2A datasets constituted of annual SITS are used:

      • A large scale unlabeled dataset to pre-train U-BARN with the previously defined self-supervised learning strategy. This dataset contains data from 2016 to 2019 over 14 S2 tiles in France. The constructed unlabeled dataset is shared on zenodo : 10.5281/zenodo.7891924.
      • Two labeled datasets are used to assess the quality of the pre-training. We perform crop (PASTIS) and land cover (MultiSenGE) segmentation.
      Description of the S2 data-sets used for pretext and downstream tasks. The unlabeled data-set for pre-training is composed of two disjoint data-sets: training (tiles in blue) and validation (tiles in red). S2 tiles in the labeled data-sets are shown in green and black respectively for PASTIS and MultiSenGE.

      In all three datasets, the Sentinel 2 products are processed to L2A with MAJA. For these data-sets, only the four 10 m and the six 20 m resolution bands of S2 are used.

      Experimental setup

      The conducted experiments are summarized in the following illustration.

      Illustration of the conducted experiments. The loop means that the SITS encoder weights are updated during the downstream task. The red crossed-out loop indicates that the weights are frozen during the downstream task.

      In the downstream tasks, the representations provided by U-BARN are fed to a shallow classifier to perform segmentation. The proposed shallow classifier architecture is able to process input with varying temporal sizes. We consider two possible ways to use the pre-trained U-BARN:

      – Frozen U-BARN: U-BARNFR  corresponds to the pre-trained U-BARN whose weights are frozen during the downstream tasks. In this configuration, the number of trainable parameters is greatly reduced during the downstream task.

      – Fine-tuned U-BARN: U-BARNFT is the pre-trained U-BARN whose weights are the starting points for training the downstream tasks.

      To evaluate the quality of the pre-training, we integrate two baselines:

      – FC-SC: We feed the shallow classifier (SC) with features from a channel-wise fully connected (FC) layer. Although the FC layer is trained during the downstream task, if the U-BARN representations are meaningful, we expect U-BARNFR to outperform this configuration.

      – U-BARNe2e: The fully supervised framework U-BARNe2e, where the model is trained from scratch on the downstream task (end-to-end (e2e)). When enough labelled data are provided, we expect U-BARNe2e to outperform U-BARNFR . The fully-supervised architecture is compared to another well known fully-supervised spectro-spatio-temporal architecture on SITS: U-TAE.

      Results Results of the two downstream segmentation tasks

      Model Nber of trainable weights F1 PASTIS F1 MSENGE
      FC-SC145470.5090.323
      U-BARN-FR138430.6180.356
      U-BARN-FT11223230.8160.506
      U-BARN-e2e11223230.8200.492
      U-TAE10869690.8030.426
      Segmentation tasks performances on PASTIS and MultiSenGE. The F1 score is averaged per class.
      First, as expected, U-BARNFR outperforms FC-SC, showing that the features extracted by U-BARN are meaningful for both segmentation tasks. Second,  we observe that in the MultiSenGE land cover segmentation task, the fine-tuned configuration (U-BARNFT) outperforms the fully-supervised one (U-BARNe2e). Nevertheless, when working on the full PASTIS labeled dataset, in contrast to MultiSENGE, we observe no gain from fine-tuning compared to the fully supervised framework on PASTIS. We assume that there may be enough labeled data for PASTIS task, to pre-train the model from scratch. Third, the results show that the newly proposed architecture is consistent with the existing baseline: the performance of the fully supervised U-BARN is slightly higher than that of U-TAE.

      Labeled data scarcity simulation

      We have conducted a second experiment where the number of labeled data is greatly reduced on PASTIS. As expected, with a decrease in the number of labeled data, the models’ performances drop. Nevertheless, the drop in performance is different for the pre-trained architecture U-BARNFT, and the two fully-supervised architectures U-BARNe2eand U-TAE. Indeed, we observe that when the number of labeled data is small, fine-tuning greatly improves the performance. This experiment highlights the benefit of self-supervised pre-training in configuration when labeled data is lacking.

      The F1 and mIoU as a function of the number of training data. NSITS is the number of SITS of PASTIS labelled dataset used to train the various configurations. The lower NSits, the less information provided to train the downstream task. When NSITS equals 150, this is approximately 13% of the labeled dataset. Supplementary results

      Investigation of the masking rate influence, training and inference time as well as detailed segmentation performances are available in the full paper.

      Conclusion and perspectives

      We have proposed a novel method for learning self-supervised representations of SITS. First, the proposed architecture’s performance is consistent with the U-TAE competitive architecture. Moreover, our results show that the pre-training strategy is efficient in extracting meaningful representations for crop as well as land cover segmentation tasks.

      Nevertheless, the proposed method suffers from several limitations:

      • The proposed architecture only processes annual SITS.
      • The proposed architecture is less computationally efficient compared to the U-TAE, and further research should be done to reduce the number of operations in our architecture.
      • The temporal dimension of the learned representation is the same as the input time series. In the case of irregularly sampled time series, the classifier in the downstream task must be able to handle this type of data.

      Lastly, future work will focus on producing fixed-dimensional representations of irregular and unaligned SITS. Additionally, we intend to use other downstream tasks and integrate other modalities, such as Sentinel 1 SITS.

      Acknowledgements

      This work is supported by the DeepChange project under the grant agreement ANR-DeepChange CE23. We would like to thank CNES for the provision of its high performance computing (HPC) infrastructure to run the experiments presented in this paper and the associated help.

    • sur Estimation du PIB agricole local (AgGDP) à travers le monde

      Publié: 16 April 2024, 8:38pm CEST


      Source : Ru, Y., Blankespoor, B., Wood-Sichra, U., Thomas, T. S., You, L., and Kalvelagen, E., Estimating local agricultural gross domestic product (AgGDP) across the world, Earth Syst. Sci. Data, 15, 1357–1387, [https:]] , 2023.

      Le PIB agricole sur une trame de 10x10km² exprimé en dollar US 2010 (source : RU & al. 2020)


      Les statistiques économiques sont fréquemment produites à un niveau infranational. Cependant, ces mesures peuvent manquer de précision pour permettre une analyse efficace des modèles de développement économique local et de l'exposition aux risques naturels. Le produit intérieur brut (PIB) agricole est un indicateur essentiel pour mesurer le secteur primaire, dont dépendent plus de 2,5 milliards de personnes pour leurs moyens de subsistance. Il constitue une source clé de revenus pour l'ensemble des ménages (FAO, 2021). Cet article désagrège les statistiques administratives nationales et infranationales du PIB agricole en un ensemble de données mondiales sur une maille d'environ 10 × 10 km pour l'année 2010 en y ajoutant des données satellites concernant la production végétale, la production animale, la pêche, la chasse et la foresterie. Pour illustrer l'utilisation de ce nouvel ensemble de données, l'article évalue l'exposition des zones ayant connu au moins une sécheresse extrême entre 2000 et 2009 à partir du PIB agricole, qui s'élève à environ 432 milliards USD vers 2010, avec près de 1,2 milliard de personnes vivant dans ces zones. 

      Cet ensemble de données est susceptible de fournir des informations importantes sur les variations locales de la production agricole et d'aider à identifier des lieux d'intérêt. Avec la fréquence et la gravité croissantes des risques naturels tels que les inondations, les sécheresses et les cyclones, les estimations socioéconomiques au niveau local jouent un rôle de plus en plus important dans la préparation des interventions en cas de catastrophe.

      Les données sont disponibles sur le Development Data Hub de la Banque mondiale ( [https:]] ; l'IFPRI et la Banque mondiale, 2022)

      Site pour télécharger les données maillées :
      [https:]]

      Liens directs pour télécharger chaque fichier (au format TIFF) selon la grille à 5mn d'arc :


      Jeu de cartes disponible sur ResearchGate (en licence Creative Commons Attribution 4.0 International) pour comparer avec le PIB agricole local avec le détail des données ayant servi à le produire, à savoir :  la production végétale, la production animale, la production de poissons en eau douce et la production de bois.










      Pour compléter
      Dans les zones urbaines, les chercheurs utilisent les sources d'émission lumineuse pour en inférer l'activité économique (avec des biais possibles dans la façon de mesurer) :
      Global 1 km × 1 km gridded revised real gross domestic product and electricity consumption during 1992-2019 based on calibrated nighttime light data [Produit intérieur brut réel révisé et consommation d'électricité mondiale sur une grille de 1 km × 1 km entre 1992 et 2019, sur la base de données d'éclairage nocturne calibrées]

      Kummu, M., Taka, M., Guillaume, J. Ha (2020). Gridded global datasets for Gross Domestic Product and Human Development Index over 1990-2015 [Ensembles de données mondiaux quadrillés pour le produit intérieur brut et l'indice de développement humain sur 1990-2015]. Dryade.
      Articles connexes
      WorldCover (ESA), une couverture terrestre de l'occupation du sol à 10m de résolution
      EuroCrops, un ensemble de données harmonisées et en open data sur les parcelles cultivées au sein de l'UE

      Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)

      L'occupation du sol aux Etats-Unis à travers l'Atlas for Green New Deal (McHarg Center)

      Un Atlas de la PAC pour une autre politique agricole commune

      Publication des résultats du recensement agricole 2020

      Données de population par mailles de recensement d'1 km² (Eurostat)
      Les évolutions de l'Indice de Développement Humain (IDH) : vers un indicateur infranational ?

    • sur Doit-on se méfier des cartes ethno-linguistiques ?

      Publié: 16 April 2024, 4:01pm CEST

      Les cartes ethno-linguistiques ont connu un grand succès aux XIXe et XXe siècles pour délimiter des aires linguistiques et pour identifier des minorités à l'intérieur d'un Etat. Il s'agit souvent de cartes à contenus très politiques. Les cartes ethnographiques d'Emmanuel de Martonne, montrant la répartition des nationalités, ont joué par exemple un rôle important dans le remaniement des frontières nationales de l'Europe centrale au lendemain de la Première Guerre mondiale. L'ouvrage de Catherine Gibson Geographies of Nationhood examine l'essor fulgurant de la cartographie ethnographique au XIXe et au début du XXe siècle en tant que forme de culture visuelle et matérielle qui exprime des visions territorialisées de la nation. Établies le plus souvent à partir de la langue maternelle considérée comme principal critère d'appartenance éthnique lors des recensements, les cartes « ethnographiques » ont tendance à être chargées d’idéologie et de propagande nationaliste.
      Pour autant, il peut être intéressant de dresser des cartes ethno-linguistiques pour mesurer des évolutions sur un temps long. Cela suppose de disposer de statistiques ethniques, ce qui fait débat en France. Pour des empires comme l'empire austro-hongrois où les minorités ethniques étaient très nombreuses, les historiens et les géographes disposent de séries statistiques à partir desquelles ils essaient de dresser des cartes. Deux géographes d'origine hongroise Károly Kocsis et Patrik Tátrai ont ainsi pu reconstituer l'évolution ethnique de la région Carpates-Pannonie de 1495 à 2011 :
      Károly Kocsis - Patrik Tátrai, Changing Ethnic Patterns of The Carpatho-Panonnian Area, Third, revised and enlarged edition, 2015.  [https:]]
      Carte ethnique au 1:500 000 de la région Carpates-Pannonie en 2011 (source : Kocsis et Tátrai, 2015)

      Cette carte satistique, téléchargeable en haute résolution, est d'une très grande précision. Elle est accompagnée de 8 cartes qui documentent l'évolution de la répartition ethnique de 1495 à 2011. Ces cartes ne sont pas sans poser des questions sur le plan des sources et des choix sémiologiques. Ces problèmes sont abordés dans le fil Twitter-X ci-dessous.

      Effectivement il faut toujours se méfier des cartes ethno-linguistiques qui essentialisent des réalités souvent plus complexes. On peut noter toutefois dans cet atlas l'intérêt de pouvoir comparer des dates différentes. Méthodo malgré tout à interroger [https:]] pic.twitter.com/obRyoyQYuh

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) April 15, 2024

      Se pose aussi le pb de la distinction Ukrainiens/Rusyns, le nb de personnes s'identifiant comme Ruthènes ayant chuté au cours du XXe
      Il sont indiqués en orange clair sur la carte par rapport aux Hongrois en orange foncé. Un choix de couleurs discutable [https:]] pic.twitter.com/uCwN1xEEAi

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) April 15, 2024

      C'est ce genre de cartes qui a conduit à de lourdes erreurs, comme l'invasion de l'Ukraine par la Russie, arguant de la présence d'une population considérée comme ethniquement russe.

      — Benoit Vaillot (@BenoitVaillot) April 15, 2024

      La question de savoir s’il s'agit d’une langue à part entière, d’un dialecte ou plusieurs dialectes de l’ukrainien, est une querelle qui agite linguistes et nationalistes de diverses obédiences [https:]] .

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) April 15, 2024

      Les Ruthènes sont le cauchemar des cartographes ayant une conception ethnique de l'identité nationale, ils ne savent jamais comment les catégoriser, et effectivement, certains les classent comme Ukrainiens... Même problème avec les Sorabes, les Polonais luthériens, etc.

      — Benoit Vaillot (@BenoitVaillot) April 15, 2024

      Pour compléter
      Károly KOCSIS, Patrik TÁTRAI, Contributions to the History of the Hungarian Ethnic Mapping  La cartographie ethnique en Hongrie a une longue histoire si on la compare au reste de l'Europe. Cette abondance est due au fait que le bassin des Carpates, c'est-à-dire la Hongrie historique, est depuis les XVIe et XVIIe siècles l'une des régions les plus hétérogènes du continent du point de vue ethnique, linguistique et confessionnel. C’est la raison pour laquelle cette région est en proie à des tensions ethniques depuis la période des Lumières avec l’émergence d'une conscience nationale. Au cours des deux derniers siècles, la coexistence pacifique des peuples, typique du royaume médiéval hongrois, s'est progressivement transformée en une attitude hostile – principalement en raison des mouvements irrédentistes des minorités nationales. L'étude et la cartographie de ce mélange ethnique et de son hétérogénéité est devenue un facteur influençant le sort de millions de personnes. L'ouvrage vise à retracer l'histoire de ces activités de cartographie ethnique en Hongrie qui se sont déroulées avec une intensité variable au cours des siècles en fonction du contexte politique. Dans les « périodes de paix », ce type d'activités cartographiques servaient généralement à l'administration de l'État et à l'information du public, tandis que pendant les guerres mondiales et les négociations de traités de paix, elles visaient à sauvegarder l'intégrité territoriale du royaume hongrois historique ou au moins d'une partie de la zone ethnique hongroise (voir la fameuse "carte rouge" de Pál Teliki représentant les groupes ethniques par différentes couleurs et proportionnellement à leur nombre). En conséquence, un grand nombre de cartes ethniques ont été publiées au cours des périodes 1918-1920 et 1939-1945. Par la suite, dans les pays communistes – pour éviter l’émergence de tout conflit dans le bloc de l’Est – la cartographie ethnique a été interrompue pendant plusieurs décennies. Cependant, depuis 1989, avec la montée des rivalités ethniques, elle a pris un nouvel élan dans cette partie de l'Europe pour servir la recherche fondamentale et fournir des informations fiables à l'opinion publique nationale et internationale.
      Daniel ZOLTÁN SEGYEVY, Carte Rouge 100. Teleki Pál vörös térképének hatástörténeti elemzése [Carte Rouge 100. Analyse historique de la carte rouge de Pál Teleki]L'article propose une étude critique de la "carte rouge" de Pál Teleki (1918). Outre une revue de littérature générale sur la cartographie ethnique, il traite de travaux antérieurs et postérieurs à cette carte Il aborde son processus de création, puis son impact politique et culturel dans une perspective internationale. L'article donne aussi des exemples nationaux et internationaux inspirés de cette carte qui a eu d'emblée une portée internationale.
      Un ouvrage sur l'empire austro-hongrois agrémenté de cartes à télécharger en open access :
      RUMPLER Helmut, SEGER Martin, Soziale Strukturen. Band IX, 2. Teilband: Die Gesellschaft der Habsburgermonarchie im Kartenbild. Verwaltungs-, Sozial-und Infrastrukturen. Nach dem Zensus von 1910. Die Habsburgermonarchie 1848?1918. [Structures sociales. Tome IX, 2ème partie : La société de la monarchie des Habsbourg en cartes. Administration, société et infrastructures d'après le recensement de 1910. La monarchie des Habsbourg 1848?1918]
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      Frontières et groupes ethniques à travers le monde
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    • sur [Témoignage client] Émilie Bigorne, géomaticienne EPTB Loire

      Publié: 16 April 2024, 7:00am CEST par Caroline Chanlon

      Émilie Bigorne est géomaticienne au sein de l’EPTB Loire, syndicat mixte qui couvre le bassin de la Loire et ses affluents.

      L’EPTB Loire emploie environ 70 agents et fédère 50 collectivités adhérentes (Région, Départements et EPCI). L’organisme a en charge plusieurs missions : la gestion des ouvrages de protection contre les inondations, la gestion des digues des collectivités territoriales, la mise en oeuvre de programmes de prévention des inondations et le suivi et la gestion de la ressource en eau.

      Administratrice de la base de données PostgreSQL / PostGIS, Émilie Bigorne garantit l’intégrité des données et fournit des outils aux agents dans le cadre de leurs missions.

       » J’ai travaillé avec Oslandia sur deux projets. En 2019, je me suis fait accompagner avec un audit de la base de donnée mise en place. Oslandia a pu me fournir des recommandations pour l’amélioration de la fluidité, des accès et de la configuration générale. Ils m’ont également donné des conseils dans le cadre du changement de version de PostgreSQL.

      En 2023, nous avons collaboré pour mettre en place l’outil « QGIS Deployment Toolbet« . Au vu de l’augmentation des effectifs, je n’arrivais plus à maintenir QGIS sur les postes de travail. La mise en place de cet outil me permet aujourd’hui l’installation automatisée de QGIS ainsi que l’installation de raccourcis personnalisés en fonction du périmètre d’action géographique et des missions de chaque agent. Le paramétrage se fait automatiquement, y compris sur les postes de travail des agents qui ne sont pas présents sur le site d’Orléans.

      QGIS Deployment Toolbet simplifie mon quotidien et celui des utilisateurs, c’est un gain de temps et d’énergie. Nous avons par ailleurs une meilleure utilisation de la base de données avec des outils plus maintenables.

      Je ne passe plus mon temps à installer QGIS sur les postes des utilisateurs !

      La collaboration avec Oslandia s’est vraiment très bien passée. A chaque étape, les personnes en face de moi étaient disponibles. J’ai appris énormément de choses sur QGIS et sa configuration, des petites choses annexes à ce qui était demandé initialement.

      Les équipes ont su m’écouter pour répondre à mes besoins et être forces de proposition. Oslandia consacre du temps à la communauté libre, je trouve que c’est hyper intéressant, on sent un vrai intérêt pour le libre. Je suis également dans cet état d’esprit de partage de connaissances !  »

      Plus d’informations sur QGIS Deployment Toolbet :
    • sur Le dessin du géographe n° 101. William Holmes et le Grand Canyon du Colorado

      Publié: 15 April 2024, 9:26pm CEST par r.a.

      Dans « les essentiels » de la Bibliothèque Nationale de France, se trouve un focus sur « L’Ouest, un mythe américain en image », par Jean-Louis Tissier et Jean-François Staszak, qui me permet d’introduire cette page. Commencé avec un portrait photographique de F.V. Hayden (un des 4 chefs d’expédition scientifique dans l’Ouest des Etats-Unis entre 1866 et 1879, avec C. L. King, G. M. Wheeler et J.W. Powell), il se termine par le formidable dessin suivant :

      Fig.1 : Panorama du Grand canyon du Colorado depuis le Point Sublime, vers le sud, par William Holmes (1882), lithographie 50,5 x 84 cm (Source : BNF, Société de Géographie)

      Cette image est certainement un des croquis panoramiques les plus connus de l’Ouest des États-Unis : le grand canyon du Colorado dessiné depuis le Point Sublime, du sommet du versant nord vers l’ouest. Le dessin original a dû être réalisé à la plume et au lavis d’encre sépia sur papier. Au vu des détails et des tracés de cet extraordinaire empilement de strates sédimentaires subhorizontales, on peut raisonnablement penser que le dessinateur William Holmes (1846-1933), qui fut le principal illustrateur de cette conquête scientifique de l’Ouest des États-Unis, a travaillé d’après une photographie pour produire une lithographie d’une telle précision picturale. Au droit du Point Sublime (2274 m), le Colorado coule à l’altitude de 774 m et c’est donc 1500 m de sédiments qui s’entassent depuis le précambrien dans une histoire géologique complexe.

      Fig.2 : Vue aérienne de la partie centrale du Grand canyon du Colorado, à la verticale du Point Sublime, vers le sud, correspondant à la partie dessinée sur la figure 1 (Source : Google Earth)

      Jusqu’ici le « dessin du géographe » n’a publié aucun dessin d’un géographe d’origine américaine, et c’est une grave lacune, car l’exploration du double continent a produit au 19e siècle des images de grande qualité, en particulier de la part des géologues et géomorphologues qui se sont intéressés aux États-Unis. Les Montagnes Rocheuses, particulièrement riches en grands sites naturels, ont été parcourues pendant la seconde moitié du 19ème siècle par des scientifiques de renom (Hayden, Davis, Gilbert…) qui ont fait de très nombreuses observations originales et progresser à grands pas la science du relief du sol. Par exemple, la théorie du cycle d’érosion par le géographe William Davis : le premier dessin modélisateur d’un anticlinal de type jurassien soumis à l’érosion pourrait se trouver dans un article de The Geographical Journal publié par ce dernier en 1899 (Vol.14, No 5, p.492).

      Fig.3 : Folded Strata, a Great Geological Arch, Colorado, par William Holmes (1874), aquarelle et crayon sur papier (Source : Smithsonian American Art Museum).

      Le terme anglais « arch » ne se traduit pas ici par l’ « arche » française, mais par le « mont » anticlinal au sens « relief plissé » du terme. Curieusement, le catalogue en ligne du SAAM n’identifie pas la localisation géographique de ce mont, localisation qui permettrait d’en faire une analyse géomorphologique plus précise en s’aidant de la carte géologique.

      Sur la fig.3 on reconnaîtra aisément, dans un relief plissé, un crêt encadrant une hémicombe peut-être à ‘occasion d’une cluse traversant un axe anticlinal. Mais le dessin ne permet pas de voir la topographie du thalweg ; par contre, il semble que l’érosion dégage dans la combe un mont dérivé dans une couche de roche plus dure.

      W.H. Holmes, qui a commencé sa carrière de dessinateur scientifique en reproduisant des mollusques pour F.B. Meek, paléontologue de l’Institut Smithonian , a pratiqué ensuite le dessin et la peinture sur le terrain jusqu’à devenir un artiste reconnu, comme le montre l’aquarelle de la figure 3 prise sur le motif. Ce versant de son activité est mis en valeur par le SAAM sur son site internet : [https:]]

      Le Grand canyon du Colorado a continué à attirer les scientifiques et les artistes. Parmi les peintres contemporains le dernier en date est peut-être David Hockney. En cherchant de nouveaux moyens perspectifs pour présenter des espaces de très grande taille, il a trouvé dans ce site un bon exemple pour illustrer sa méthode des paysages peints par panneaux multiples avec des points de vue différents. L’exposition « J’aime les Panoramas » réalisée au MUCEM de Marseille par Laurence Madeline et Jean-Roch Bouiller en 2015-2016 en présentait un résultat « flashant » pris du même point de vue que Holmes :

      Fig.4 : David Hockney, A closer Grand Canyon, 1988, huile sur toile, 60 panneaux, 8,93 x 2,48m
      Collection Louisiana Museum of Modern Art, Humlebaek, Denmark © David Hockney, Photo Richard Schmidt

      Le peintre anglais évoque à cette occasion une qualité commune au dessinateur et au géographe, l’observation : « Lorsqu’on est sur place, au bord du canyon, on regarde… : on se tient debout et on commence à contempler » (David Hockney, in Martin Gayford Conversations avec David Hockney, 2022, p.139).

      Contemplation qui peut être alors à la source de la perception du Sublime, cette sensation nouvelle tirée de l’observation méditée de la nature à la fin du 18ème siècle par les poètes et les peintres, et qui a pu être partagée par les géographes sur le terrain de leurs propres recherches.

      Pour aller plus loin : L’Ouest, un mythe américain en images, par Jean-Louis Tissier et Jean-François Staszak  [expositions.bnf.fr]

       

      Roland Courtot, avril 2024

    • sur Hommage à Michel Sivignon, un grand géographe français

      Publié: 15 April 2024, 9:09pm CEST par r.a.

      A Michel, notre ami

      A peine arrivés à Paris au mitan des années quatre-vingt-dix, Michel Sivignon et son épouse Michèle (un seul prénom pour deux) sont invités au Café géo. Nous venons d’ouvrir la saison avec Yves Lacoste, Roger Brunet, Jean-Pierre Raison, Chantal Blanc-Pamard et Hervé Rakoto Ramiarantsoa et… très vite, Michel Sivignon nous parle de la Grèce, pays qu’il connaissait intimement pour y avoir fait sa thèse sur la Thessalie à la charnière des années 1960-1970, des Balkans, de l’Albanie… Dans les archives du Clermontois André Fel, nous retrouvons cette photo prise en Thessalie lors d’un voyage en 1992 : « Michel Sivignon, notre pâtre grec ».

      Au Café géo, nous avons été d’emblée séduits par cette voix de basse, profonde. Michel parlait toujours posément, non sans une certaine solennité pour imprimer son récit, avec un geste de main droite qui est souvent celui des enseignants aimant montrer un lieu sur une carte. Michel était un sage qui faisait prendre de la hauteur à tous les débats. Sans avoir d’avis sur tout et renvoyant souvent aux collègues « qui en savent plus que moi », Michel avait toujours un point de vue en surplomb, sans négliger les détails « qui parlent ». Amoureux de la controverse et du débat, Michel semblait avoir élu la Grèce aussi pour son apport démocratique à la civilisation occidentale.

      Les Cafés géo ont une dette incommensurable envers lui. Il est le premier universitaire qui a pris la mesure de ce qui s’y passait. Avec Michel, nous avions trouvé un ancêtre :  le géographe allemand Friedrich Ratzel (1844-1904) réunissant ses étudiants à Leipzig au café (peut-être là où Bach jouait sa célèbre cantate ?) après les cours pour refaire le monde. Avec Pierre Gentelle notre autre mentor du CNRS, Michel avait aimé qu’on put lui offrir un espace où discuter librement, loin des chapelles et leurs querelles, des idées qui germaient dans les laboratoires de recherche et qu’il fallait tamiser par le débat démocratique. Michel a ouvert son carnet d’adresses à ses collègues, ses étudiants, ses amis, géographes ou non, pour les inviter au Café.

      Au Café de Flore (Paris 6ème), Michel Sivignon (à droite) et Daniel Oster (à gauche) lors d’un café géo, le 11 décembre 2021 (photo de Jean-Pierre Némirowsky)

      Hors de son travail universitaire, Michel cultivait de nombreuses passions qu’il aimait partager. Celle de l’étymologie et, surtout, du dessin, avec l’Aixois Roland Courtot qui vaut aux Cafés géo une rubrique étonnante, éclairante par son évidence à montrer ce qui se révèle aux géographes par le crayon et la gomme, puis l’aquarelle jusqu’à l’image satellitale : « Le dessin du géographe ». Déjà cent contributions d’amateurs sollicités entre les articles de Michel et Roland (près des deux tiers des articles à eux deux) constituent une mine dont on pense qu’elle fournira un jour le matériau d’une thèse. Des explorations en tous sens : la déesse grecque Eugée, la frontière du rio Grande, l’affichiste R. Broders, le dessin colonial du Maroc…

      La deuxième passion partagée avec Michèle, était le symposion, mot grec qui fait référence aux nourritures et aux repas. Michel fut le premier à proposer en 1999 un « repas géo » dans un restaurant grec du XIVe arrondissement. On découvrit avec lui qu’une carte de restaurant vaut parfois carte de géographie. Que chaque mets, que l’ordonnancement des plats, que le boire, que les toasts et les gestes les plus banals et les moins évidents hors de leur culture font géographie. Grâce à cette aventure, un enseignement sur l’alimentation a germé à l’université où des jeunes et moins jeunes étudient pour comprendre quelle alimentation le changement climatique va faire naître. On peut entendre Michel et ses amis, chanter au cours du banquet qui a marqué les dix ans de l’association.

      La troisième passion partagée, ce sont les voyages. Ceux qu’il a accompagnés ou, plus nombreux encore, initiés, notamment en Asie centrale avec un mémorable café géo nomade sur les routes même de la Soie. Ceux qu’il a suscités en Charolais d’où était originaire sa famille, en Grèce, dans le Pélion, à Argalasti où il avait pied depuis ses années de thèse. Nombreux sont ses amis, ses étudiants qui firent le pèlerinage au bord de la mer, non loin de Volos, et goûtèrent le spetzofai, la fasolada, le kefalotyri, le tiropsomo, sans oublier le célèbre thé des montagnes (tsai tou vounou). Michel savait partager la saveur d’un lieu qui infusait alors en ceux qui l’écoutaient.

      Michel avait tant de talents qu’on ne fera pas injure à ceux qui l’ont connu de vouloir les évoquer tous. Il a donné à tous le modèle d’une vie lumineuse, exigeante, rayonnante jusque dans ses plus infimes attentions aux autres. Après plusieurs décennies à l’université, il s’est consacré pendant vingt-cinq ans au rayonnement des Cafés géo. Un maître de la transmission.

      Michel, notre ami, tu seras toujours des nôtres, avec ta curiosité insatiable et ta bienveillance qui nous donnent du courage devant les défis qui nous attendent.

       

      Gilles Fumey, Olivier Milhaud, Daniel Oster, avril 2024

    • sur Les nouveautés Giro3D 0.35

      Publié: 12 April 2024, 2:37pm CEST par Sébastien Guimmara

      Giro3D est une bibliothèque Javascript de visualisation de données géospatiales sur le Web. Notamment utilisée par l’application Piero, elle est compatible avec de nombreuses sources de données rasters et vecteurs, ainsi que 3D comme les nuages de points.

      La version 0.35 apporte de nombreuses évolutions, et notamment d’importantes améliorations de performance utiles pour les scènes complexes combinant de nombreuses sources de données.

      Améliorations de performances

      Ces améliorations touchent principalement à l’affichage des données rasters (couleur ou élevation) sur l’entité Map:

      • Réduction de l’usage mémoire des tuiles de Map
      • Réduction de la latence d’affichage des images sur la Map
      • Réduction du nombres de requêtes HTTP nécessaires
      • Augmentation de la vitesse de traitement des tuiles
      Nouvelles fonctionnalités Support du brouillard THREE.js

      ? Voir l’exemple interactif

      Les entités Map et les nuages de points supportent maintenant le brouillard THREE.js, permettant de donner des effets atmosphériques à vos scènes.

      Brouillard dans Giro3D

      Brouillard dans Giro3D

      Le graticule géographique

      ? Voir l’exemple dédié

      L’entité Map permet désormais d’afficher un graticule géographique entièrement paramétrable sur sa surface:

      • réglage du pas en X et en Y
      • origine du repère
      • couleur
      • opacité
      • épaisseur des traits
      graticule giro3d

      Le graticule avec un pas de 500 mètres.

      GeoTIFF YCbCr et masques de transparence

      ? Voir l’exemple interactif

      Les images GeoTIFF peuvent embarquer des masques de transparence. Ils sont désormais supportés dans Giro3D.

      Il est maintenant possible d’afficher des images GeoTIFF dans l’espace colorimétrique YCbCr. Cet espace colorimétrique, couplé à la compression JPEG, permet de réduire considérablement la taille des images couleur GeoTIFF (par rapport à des compressions comme LZW ou DEFLATE).

      Une image GeoTIFF compressée en JPEG, utilisant l'espace colorimétrique YCbCr et un masque de transparence. La bordure verte indique la limite de l'image.

      Une image GeoTIFF compressée en JPEG, utilisant l’espace colorimétrique YCbCr et un masque de transparence. La bordure verte indique la limite de l’image, et n’est pas visible par défaut.

       

    • sur Pollution lumineuse et trame noire à partir des données de radiance nocturne

      Publié: 11 April 2024, 7:01pm CEST

      Le Cerema fournit une cartographie départementale de la radiance nocturne à partir des données du satellite LuoJia. Une visualisation cartographique des données en ligne est proposée sur le portail Cartagene du Cerema.

      La livraison est sous forme d'un dossier compressé (.zip) par département (région pour l'Ile-de-France), contenant la cartographie raster (.tif), un fichier de style pour l'affichage sur le logiciel QGIS (.qml), un fichier vecteur indiquant les dates et heures d'acquisition (.shp), et les métadonnées (.xml).

      Que représentent ces cartes ? 

      Ces cartes représentent la radiance nocturne vue par le satellite LuoJia 1-01 en 2018, exprimée en nW.cm-2.sr-1, au pas de 130 m. Elles sont livrées par département. 

      De quand ces cartes sont-elles représentatives ? 

      Ces cartes sont représentatives de l’année 2018. Elles ont été construites par concaténation de toutes les images disponibles et exploitables du satellite LuoJia, acquises entre juin et octobre 2018. L’ancienneté de ces cartes implique des différences avec la situation actuelle, mais elles restent un excellent outil de pré-diagnostic de la trame noire. L’heure de passage locale du satellite se situe entre 22h30 et minuit. Les heures et jours précis d’acquisition sont disponibles dans les fichiers vecteur (.shp) qui accompagnent la donnée. 

      Pourquoi certains départements ne sont pas disponibles ? 

      80 départements sont disponibles. Les départements de la frange Ouest de la France ainsi que les DROMn’ont pas été capturés par le satellite nocturne utilisé (LuoJia 1-01). Il n’existe donc pas d’image disponible sur ces zones. D’autres départements du Nord de la France présentaient de nombreux nuages lors du passage du satellite : la plupart des sources lumineuses sont donc invisibles et les images ne sont pas exploitables. Cependant, certains départements ont été capturés partiellement (ou partiellement sans nuages) ; il est donc possible de produire à la demande les cartographies sur les EPCI ou villes disponibles. Sur certains départements (27, 32, et 61), la surface non disponible étant mineure, la cartographie a été réalisée et livrée, mais certaines zones du territoire ne contiennent pas de données. 

      Quelles sont les caractéristiques techniques de ces cartes ? 

      Ces cartes sont livrées au format raster GeoTiff (.tif), par département, avec un volume d’environ 3-5 Mo par fichier. Le système de coordonnées géographique est l’EPSG 2154 (système de coordonnées pour la France, projection Lambert 93). La résolution spatiale vaut 130 m x 130 m. La valeur attribuée aux no-data est 100000. Le reste des caractéristiques techniques des cartes est décrit dans le fichier de métadonnées (.xml) qui les accompagne. Les cartes peuvent être affichées et exploitées avec un logiciel SIG (QGIS ou ArcGIS par exemple).

      Quelle est l’unité de ces cartes et que représente-t-elle ? 

      nW.cm-2.sr-1 : nanowatts par centimètres carrés par stéradians. Elle représente la radiance (également appelée luminance énergétique) qui est la puissance d'un rayonnement émis par un élément de surface, dans une direction donnée, par unité de surface (centimètres carrés) et par unité d'angle solide (stéradians). Ce rayonnement peut être direct (ex : source émettant vers le ciel) ou indirect (ex : lumière réfléchie par la route). 

      Quel est le style associé à ces cartes ? 

      Lefichier de style proposé (.qml) se charge automatiquement dans QGIS à l’ouverture de la carte raster. Sinon, il peut être chargé via l’onglet « Propriétés de la couche » > « Symbologie » > « Style » > « Charger le style ». L’échelle proposée est logarithmique afin de visualiser correctement l’éclairage nocturne en zonesombre(rurale) commeéclairée(urbaine). Les plages decouleurssont les suivantes : les valeurs 0 et 100000 (no-data) sont affichées en transparence pour une meilleure visualisation. Un style secondaire avec une échelle logarithmique aux couleurs viridis (du jaune au bleu) est aussi disponible dans la section « Fichiers secondaires » de la page data.gouv.fr. L’utilisateur peut modifier le style de visualisation à sa guise, selon son besoin. 

      Pourquoi n’y a t’il pas de valeurs proches de 0 ? A qui s’adresse cette donnée ? 

      Les valeurs situées entre 0 et 2 nW.cm-2.sr-1 ont été seuillées à la valeur 0 afin d’éviter du bruit parfois trompeur et hétérogène dans les zones sombres. Cette cartographie de radiance est à destination des techniciens (SIG) des services publics en charge des sujets de l’éclairage, de la biodiversité et de l’énergie. Les entités publiques les plus à même d’exploiter ces données sont les syndicats d’énergie, les SCOT, les métropoles ou les régions. Les bureaux d’étude ou agences d’urbanismes sont aussi invités à se saisir de ces informations pour la construction d’un état initial d’un SCOT par exemple. 

      Comment interpréter et exploiter ces cartes ? 

      La résolution spatiale des cartes (130 m) permet de réaliser des études à l’échelle des quartiers, des communes, et des villes, mais elle n’est pas adaptée à des études plus fines, par exemple à l’échelle des rues ou des bâtiments. On ne peut pas discerner les points lumineux. Une observation depuis le ciel (par satellite ou avion) diffère d’une observation depuis le sol pour différentes raisons : orientation des sources lumineuses, réflexion sur le sol ou sur différents matériaux, recouvrement de la lumière par de la végétation ou des bâtiments, etc. Les radiances observées peuvent varier selon l’angle et l’heure de prise de vue, la météo, l’angle et la phase de la Lune, les résidus d’éclairement solaire en été, etc. Les valeurs absolues de radiance ne doivent donc pas être utilisées pour des comparaisons quantitatives. Par contre, ces cartes fournissent d’excellentes indications qualitatives sur les secteurs les plus émetteurs de lumière, publics et privés. 

      A quoi peut-elle servir et comment ?

      Des exemples d’exploitation réalisés par le Cerema sur la région Provence Alpes Côte d’Azur, la métropole Aix Marseille Provence, et la métropole de Nice Côte d’Azur sont présentés dans le rapport d’étude associé

      Quelle(s) autre(s) source(s) de données peut-on utiliser sur les départements non disponibles ? 

      Les utilisateurs peuvent se diriger vers les données du satellite VIIRS, qui acquiert une donnée chaque jour mais àplusfaible résolution (500 m) et qui couvre le monde entier. EOSDIS Worldview (nasa.gov) Si les applications souhaitées nécessitent une meilleure résolution, d’autres satellites comme Jilin ou SDGSAT-1 ( [https:]] ) permettent d’obtenir des cartographies plus fines. Les utilisateurs sont invités à contacter le Cerema ou des acteurs privés comme La TeleScop, qui détiennent une expertise de haut niveau sur le sujet. 

      Y aura-t-il une mise à jour de ces cartes ? 

      Ces cartes ne seront pas mises à jour car le satellite utilisé (LuoJia 1-01) était un satellite de démonstration qui n’a produit des images qu’en 2018. Cependant, le Cerema étudie la possibilité d’utiliser d’autres données plus récentes pour approfondir le sujet.

      Lien ajouté le 15 avril 2024

      Pollution lumineuse et biodiversité à La Réunion
      "Cilaos : plus de 150 pétrels retrouvés échoués cette nuit" [https:]]

      — Sylvain Genevois (@mirbole01) April 15, 2024
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    • sur Représenter le lointain. Un regard européen- 1450-1950. Exposition de la Bibliothèque municipale de Lyon, du 2 avril au 13 juillet 2024.

      Publié: 11 April 2024, 5:07pm CEST par Emmanuelle Vagnon

      Organisée en partenariat avec l’International Conference on the History of Cartography (ICHC), cette exposition est consacrée aux espaces lointains vus à travers les cartes et les documents iconographiques que produisirent les Européens entre 1450 et 1950. Durant cette période de cinq siècles, depuis les expéditions portugaises dans l’océan Atlantique et sur les côtes africaines, à l’aube des Temps modernes, jusqu’aux prises d’indépendance des peuples colonisés, au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’Europe découvrit progressivement toutes les régions du monde et exerça sur elles une domination plus ou moins forte et durable. C’est dans ce cadre historique que doivent être replacées les 99 pièces sélectionnées : celles-ci constituent autant de témoignages significatifs sur la manière dont les Européens appréhendèrent et représentèrent les contrées lointaines et leurs habitants.

       

      Le parcours proposé est structuré en trois parties :

      • La première présente l’élargissement des horizons européens en privilégiant le support cartographique envisagé à différentes échelles. Lorsque Christophe Colomb aborda l’archipel des Antilles en octobre 1492, il crut avoir atteint l’extrémité orientale de l’Asie. Dans les premières années du 16e siècle, le navigateur florentin Amerigo Vespucci – dont le prénom fut retenu pour baptiser l’Amérique – fut le premier à défendre l’idée que les terres récemment explorées appartenaient à un continent jusque-là inconnu. La représentation du monde des Européens s’en trouva profondément bouleversée. Les nombreuses expéditions qui se succédèrent entre le 16e et le début du 20e siècle permirent d’identifier peu à peu les autres régions lointaines du globe (l’Australie au cours des 17e et 18e siècles, l’Antarctique au 19e siècle) et de découvrir plus finement les espaces dont l’existence était déjà connue. La conquête des pôles, à la veille du premier conflit mondial, marqua l’achèvement de l’exploration de la surface terrestre par les Européens.
      • Les formes d’appropriation du lointain font l’objet d’une seconde partie. L’exploration de contrées nouvelles par les Européens alla de pair avec l’affirmation de leur puissance. Cartes et illustrations mettent ainsi en avant leurs conquêtes territoriales, l’essor du commerce ou encore la diffusion du christianisme. À partir du 19e siècle, elles célèbrent les “apports” de la civilisation européenne (construction d’infrastructures de transport, création d’hôpitaux et d’écoles…) dans le cadre d’un discours visant à justifier les entreprises coloniales. L’iconographie fit en revanche beaucoup moins de place aux résistances opposées par les populations locales, au pillage des ressources et à l’exploitation des hommes et des femmes, même si l’image vint quelquefois soutenir les voix qui s’élevèrent pour dénoncer les exactions commises et condamner l’esclavage. Les Européens s’emparèrent également du lointain par le savoir et par l’imaginaire. Les représentations qu’ils donnèrent des peuples lointains empruntent aux deux registres. Si l’image véhiculée fut parfois positive ou tout du moins nuancée, elle s’inscrivit presque toujours dans une logique d’infériorisation qui culmina au 19e et dans la première moitié du 20e siècle avec le développement des théories raciales.
      • La troisième section délaisse la surface de la Terre pour saisir le lointain dans sa dimension verticale. En même temps qu’ils sillonnaient les régions du globe, les Européens cherchaient à mieux connaître les espaces du dessous – les profondeurs de la Terre et des océans – et ceux du dessus – les sommets des montagnes et, au-delà des limites planétaires, le vaste univers. Ils en donnèrent là aussi de nombreuses représentations figurées qui révèlent un imaginaire foisonnant et une puissante soif de découverte.

      Tous les supports graphiques couramment utilisés entre le milieu du 15e siècle et les années 1950 ont été mobilisés : les cartes et les estampes en premier lieu mais aussi les enluminures de la fin du Moyen Âge, les affiches et les photographies. L’exposition met en valeur les collections de la bibliothèque, dont la richesse est grande en la matière. De nombreuses provenances reflètent l’intérêt soutenu et constant que les Lyonnais portèrent aux contrées lointaines. Le collège de la Trinité, le couvent des grands Augustins de Lyon, le bibliophile Pierre Adamoli ou encore la Société de géographie de Lyon figurent ainsi parmi les anciens possesseurs des documents présentés. Une part importante des pièces retenues est par ailleurs issue de la collection jésuite des Fontaines, déposée à la Bibliothèque municipale de Lyon depuis 1998. Un chapelet en ivoire faisant référence aux conquêtes des Espagnols en Amérique et deux portulans récemment découverts ont été généreusement prêtés par le musée des Beaux-Arts de Dijon, les archives départementales du Var et les archives départementales du Vaucluse : ces trois œuvres complètent avec profit la sélection, qui puise également dans les ressources mises à disposition par l’Agence spatiale européenne et la National American Space Agency (NASA).

      Cette nouvelle exposition propose un voyage dans l’espace et dans le temps. Elle permet de se projeter vers des horizons lointains en examinant, avec l’approche critique nécessaire, le regard des Européens des siècles passés. Les cartes et les illustrations furent à la fois les réceptacles et les vecteurs de la curiosité, des peurs, des débats, de la convoitise, de la fascination ou de la répulsion qu’éveillèrent chez eux les régions éloignées. Ces représentations graphiques sont les miroirs d’une histoire longue dont l’héritage reste prégnant : une histoire de confrontation – à l’autre, à la différence, à l’inconnu – et d’affirmation de soi.

      Jérôme Sirdey et Benjamin Ravier-Mazzocco, commissaires de l’exposition

    • sur Étude EDF Indoor – déplacements & guidage en intérieur et réalisation d’un prototype

      Publié: 11 April 2024, 7:00am CEST par Caroline Chanlon

      EDF a sollicité les équipes d’Oslandia pour la réalisation d’une étude puis une preuve de concept sous forme de logiciel prototype. L’étude comprend un rapport et des préconisations sur la cartographie indoor, l’analyse des déplacements et le guidage à l’intérieur de bâtiments et plus spécifiquement de centrales nucléaires. Le prototype concerne le calcul d’itinéraires.

      Contexte

      Les centrales nucléaires sont des bâtiments complexes comprenant des zones pouvant être temporairement fermées à la circulation et / ou présentant une dangerosité pour le personnel. Les déplacements à l’intérieur de ces bâtiments nécessitent donc des calculs d’itinéraires, réalisés actuellement avant l’intervention. EDF R&D souhaite disposer d’une application mobile pour optimiser les déplacements de ses personnels de façon dynamique, et garantir leur sécurité.

      L’étude Oslandia

      Cette étude a permis de définir une architecture globale de la solution ainsi que différentes préconisations et scénarii concernant la technologie utilisée pour développer l’application mobile.

      Oslandia a proposé un modèle relationnel de données correspondant au besoin fonctionnel et compatible avec le standard IndoorGML, puis une proposition d’architecture logicielle globale de la solution, des différents flux applicatifs et les considérations de sécurité des données.

      Enfin, plusieurs scénarii basés sur des technologies différentes sont envisagés pour le développement de l’application mobile (QFIELD, OSMAND, application spécifique), avec pour chacun les avantages et inconvénients de la solution.

      Le prototype : calcul d’itinéraires

      Suite à l’étude, une demande de réalisation de POC (Proof Of Concept) a été commandée par EDF. Ce prototype concerne le calcul du graphe de déplacement et des itinéraires. Pour le calcul du graphe, les technologies PostgreSQL et PostGIS ont été utilisées. Concernant les calculs d’itinéraires, l’extension pgRouting de PostgreSQL a été mise en œuvre.

      Les étapes :
      • Nettoyage des données (topologie)
      • Extraction des sols et des murs par niveau
      • Découpage des sols en cellules à l’aide de l’algorithme de Voronoï
      • Ajout des ascenseurs, escaliers et crinolines pour la navigation entre les niveaux
      • Calcul du graphe de déplacement
      • Calcul des itinéraires avec pgRouting
      Certaines fonctionnalités ont aussi été ajoutées :
      • Fermeture des zones à forte radioactivité
      • Navigation entre différents équipements
      • Ajout de barrières infranchissables (zone de chantiers,…)
      • Possibilité d’utiliser des sols à des altitudes différentes dans un même étage (passerelles, escalier vers une plateforme surélevée).
      Voilà une vidéo de démo du prototype :

      Conclusion

      Ce travail a permis de valider la faisabilité d’une application mobile permettant d’optimiser les déplacements dans les environnements contraints et dangereux gérés par EDF. Le travail d’Oslandia sur un traitement de la donnée intelligent et des algorithmes adaptés ont levé les verrous sur la faisabilité fonctionnelle de l’optimisation des déplacements pour la sécurité des personnes.

      Le travail réalisé avec une modalité étude et le prototype ont montré une forte efficacité et une concrétisation des préconisations.

      Le chemin est désormais libre et optimisé pour la réalisation d’une application complète.

    • sur HUMAINS ET ANIMAUX, une géographie de relations

      Publié: 4 April 2024, 8:07pm CEST par r.a.

      De l’élevage aux productions industrielles, de l’abattage rituel au bien-être animal, des animaux de laboratoire aux antispécistes, de la zoophilie à l’extermination, les relations des humains avec les animaux nourrissent de nombreux débats parfois polémiques, souvent violents qui trouvent des réponses différentes en fonction des contextes et stimulent l’enquête géographique.

      D. Oster et J. Estebanez (Photo M.Huvet-Martinet)

      C’est devant un assez jeune public que nous avons accueilli Jean Estebanez (J.E) pour un café de géographie sociale et culturelle. Maître de Conférences à l’UPEC (Université Paris Est-Créteil), J.E est l’auteur d’une thèse sur « le zoo comme dispositif spatial » et a structuré son exposé autour des thèmes développés dans l’excellent dossier récemment publié à la documentation photographique*et qui fait le point sur la question.

      La mise en relation des humains avec d’autres mondes et notamment le monde animal passe par différents moyens. S’il semble plus facile de communiquer avec les grands mammifères, il y a néanmoins de multiples possibilités de communiquer avec d’autres animaux (les insectes, par exemple), dès lors qu’on fait l’effort de s’intéresser à ce qui compte pour eux : on ne s’adresse pas avec un scarabée, pour qui les vibrations sont essentielles, comme à son chien. Il y a donc une grande diversité dans ces relations. Par ailleurs, si les humains n’ont jamais été seuls sur terre, mais ont vécu entourés de multiples espèces (comme en attestent les peintures rupestres préhistoriques), il apparait essentiel d’explorer ce que sont les relations interspécifiques.

      Humains et animaux à l’âge de l’Anthropocène.

      Si on considère que ce sont les humains qui sont devenus la puissance motrice de transformation des écosystèmes et au-delà, de la géologie, l’Anthropocène est devenu le terme qui désigne notre rapport au monde vivant, caractérisé par un effondrement rapide de la biodiversité. Ce sont ainsi les relations avec le monde animal qui perdent en diversité avec la disparition d’espèces. Les relations avec les animaux peuvent relever de la symbiose, de l’exploitation, de l’amour, de la destruction, de la prédation. Une même pratique, la chasse par exemple, se détermine très différemment suivant les espaces considérés.

      La relation avec l’animal est socialement, anthropologiquement, historiquement située et donc extrêmement diversifiée.

      Diagramme de Voronoï représentant la composition de la biomasse. Source : Yimon Bar-On and Ron Mil, « the biomass distribution on Earth » PNAS, in J.Estebanez Doc.Photo 8149, CNRS Editions – Alexandre Nicolas

      Des chercheurs américains ont cherché à évaluer la biomasse globale et sa répartition. Ils ont représenté graphiquement par un diagramme de Voronoï cette biomasse et les ordres de grandeurs des différentes espèces la composant.   A gauche, la biomasse totale (A) ainsi que la répartition entre ses différents composants sont représentées par des surfaces de tailles proportionnelles (les formes n’ont pas de significations particulières). On prend alors conscience de la domination considérable des plantes terrestres pour 450 gigatonnes (GT), les animaux ne représentant que 2 GT de carbone. La répartition entre les catégories animales (B) à droite montre qu’elles sont principalement dominées par le groupe des arthropodes.  La part des humains apparait fort modeste comparée à la biomasse globale et à celle des animaux même si leur impact est décisif sur la recomposition générale de la biomasse.

      Les espaces et territoires des animaux.

      Dans un monde structuré essentiellement par les hommes, les animaux se sont adaptés même dans des espaces qu’on pense totalement dominés par l’homme en zones urbaines.
      L’exemple de Paris est significatif.

      Paris, niche écologique ? Source Atlas de la nature de Paris, ed de la ville de Paris, 2020, in J. Estebanez Doc.Photo 8149, CNRS Editions – Alexandre Nicolas

      La répartition géographique de quelques espèces à Paris met en évidence la grande diversité de la présence animale dans une métropole. Sa faune riche d’au moins 1618 espèces, si on y inclut les poissons et crustacés de la Seine. On est bien loin de l’idée reçue qu’il n’y aurait que des rats dans les égouts et des pigeons dans les rues. On remarque la présence animale importante dans les zones humides, le long de la petite ceinture mais aussi dans les bois de Vincennes et Boulogne. On repère également les espaces verts moins importants des Parcs Monceau, Montsouris, du Luxembourg, des Buttes-Chaumont qui accueillent chouettes, orvets, renards, escargots…

      A l’échelle du foyer domestique, dont ne rend pas compte cet atlas, les animaux sont également présents en nombre. Il s’agit bien sûr d’animaux familiers (chiens, chats…) mais aussi d’acariens, et de très nombreuses espèces d’insectes.

      La présence animale structurée dans des lieux spécifiques.

      Les abattoirs apparaissent ainsi comme un lieu central de notre relation à l’animal mais progressivement invisibilisé, au fur et à mesure de l’industrialisation et des exigences hygiénistes de la mise à mort. Dans les pays riches, on assiste progressivement à sa sortie de l’espace public. Il existe pour autant de fortes variations qui démontrent que l’abattage ne relève pas seulement de considérations techniques mais aussi de rapports sociaux à la mort.

      Par exemple, au Soudan, la mise à mort des animaux peut être effectuée devant les maisons et dans l’espace public, dans une atmosphère festive, sans que cela apparaisse comme une transgression de normes urbaines et morales.

      Le zoo atteste d’un autre type de rapports avec les animaux. Lieux de spectacle vivant des animaux, ils attirent chaque année plus de 600 millions de visiteurs venus pour voir des animaux qualifiés de « sauvages » ou « exotiques ».  Les animaux sont captifs et ont été très longtemps présentés dans des cages dont les barreaux étaient explicitement surdimensionnés ou ornés, pour affirmer un rapport de domination des humains sur les animaux. A compter du début du 20e siècle, les zoos ont progressivement été aménagés en suivant les principes de Carl Hagenbeck. Il propose de séparer les animaux des visiteurs par des fossés créant ainsi une sorte de continuité visuelle entre les uns et les autres, à l’aune d’une transformation de la relation homme/animal. Carl Hagenbeck crée ainsi une relation qui se veut apaisée entre ces animaux sauvages en « liberté », que le visiteur peut observer dans leur naturalité. Ce n’est plus l’enfermement qui est le thème central de la visite mais la continuité et la proximité. La plupart des zoos, notamment celui de Vincennes, ont appliqué ces principes.

      L’aménagement du zoo de Milwaukee (1961) suivant les principes de C.Hagenbeck utilise l’utilisation des fossés pour la composition du paysage photo David Hancocks, in J Estebanez, Doc photo 8149, CNRS Editions – Alexandre Nicolas.

      Les parcs à Chiens qui se développent récemment posent le problème de la place des animaux domestiques en ville.

      Les animaux ont toujours été présents dans les espaces urbains, notamment les animaux de traits (chevaux, bœufs, mulets, ânes…), pour le transport des personnes et des marchandises. Au début du XXème siècle, on pouvant ainsi compter de 80 000 à 100 000 chevaux à Paris. Il y a toujours eu de ce fait des équipements urbains adaptés à la présence animale (des écuries, des abreuvoirs…). La demande actuelle pour les parcs à chiens s’insère dans la problématique de la reconfiguration de la place des animaux en ville qui sont maintenant non plus d’abord des animaux de travail, mais des animaux familiers.  Les parcs à chiens sont des équipements qui participent du réaménagement des espaces publics urbains, parfois dans un contexte de gentrification dans lesquels se transforment des quartiers populaires. La création de parcs à chiens, très développés aux Etats-Unis, souvent à la demande d’associations de résidents, témoigne de la requalification et des nouveaux usages légitimes des espaces publics qui émergent. Des parcs fréquentés par des SDF ou des dealers peuvent ainsi être progressivement transformés. La diversité des races de chiens qui fréquentent ces parcs participent d’ailleurs à des logiques de classement des classes sociales.

      La chasse, une pratique controversée.

      La chasse est singulière en ce qu’elle ne dissimule pas la violence vis-à-vis des animaux mais qu’elle la met en scène et la socialise. Si l’abattoir est un dispositif technique qui cherche à invisibiliser la mise à mort, la chasse en fait un élément central. Dans les différentes formes de chasse pratiquées, se mêlent connaissance, respect, violence, égards, ruse dans le rapport aux animaux et aux territoires. Les chasseurs valorisent d’ailleurs les animaux pour leur capacité à fuir, à ruser. Le chasseur reconnait l’intelligence de l’animal et l’admire même, ce qui ne l’empêche pas de le tuer. Ce rapport est diamétralement opposé à celui d’une forme de compassion protectrice à l’égard de l’animal, dans lequel il faudrait se mettre à sa place, qui structure les positions de certains défenseurs du droit des animaux.

      Protéger les animaux : une relation morale.

      La marchandisation des animaux, très ancienne, est un rapport crucial aux animaux et peut prendre de multiples formes. Elle apparait comme un type relationnel spécifique dont on peut tirer des ressources dont on tire profit. Certaines espèces peuvent ainsi menacées par les effets de la surchasse ou du braconnage par exemple pour fournir des trophées. La marchandisation peut se faire par la chasse, le braconnage mais aussi le tourisme de vision au cours des grands safaris dans les parcs africains. Le cas des rhinocéros dont la corne est parée de vertus diverses, notamment aphrodisiaques, et dont le prix dépasse celui de son poids en or, est intéressant. Le braconnage des rhinocéros a pris des proportions dramatiques en Afrique du sud, alors même que le rhinocéros participe d’une économie du tourisme de vision importante ; on le protège en pratiquant une technique préventive qui consiste à lui retirer sa corne en la sciant sous anesthésie.

      Il existe dans le monde des aires protégées qui présentent une grande diversité de formes et qui apparaissent comme un outil majeur de préservation des populations animales (et végétales). En Afrique anglophone notamment, après avoir chassé intensivement les grands mammifères, les élites coloniales blanches ont mis en place des réserves cynégétiques où la chasse et le braconnage sont maintenant considérés comme une pratique autochtone à combattre.

      Se mobiliser pour ou contre les animaux.

      L’exemple des ours est significatif puisqu’il mobilise des manifestants dont les logiques s’opposent.  Ces mobilisations renvoient à des places divergentes des humains par rapport aux animaux. Les manifestations anti-ours, généralement organisées par les éleveurs, s’organisent suite à l’attaque de troupeaux ou de bergeries par un ours. Les éleveurs défendent une morale de l’élevage et s’opposent à l’introduction (comme en 1996, dans les Pyrénées) et à la protection des ours, même si l’Etat les indemnise pour les brebis perdues. Pour eux, l’enjeu n’est pas seulement monétaire mais moral car il s’agit de prendre soin de ses animaux : il n’est pas question de les laisser attaquer par un ours. D’un autre côté, les militants animalistes pro-ours valorisent la figure de l’animal unique et irremplaçable qu’il faut protéger.

      En ce qui concerne les souris de laboratoires reproduites en très grand nombre pour les besoins de la science, leur sacrifice fait l’objet de règles précises qui l’engagent dans un système de dons et contre-dons pour rendre sa mort acceptable. La mort de l’animal est justifiée par la production d’un bien plus grand qui est celui de la science.  Elle fait l’objet de protocoles stricts avec des dispositifs techniques validés par des comités d’éthique pour donner « la bonne mise à mort » dans le cadre du laboratoire, montrant que tuer n’est pas rien et ne peut se faire que dans un cadre spécifique.

      Le tabou de la zoophilie.

      La zoophilie met en jeu une relation intime et charnelle par la sexualité avec des animaux. Elle est significative des relations morales aux animaux car elle est associée à la déviance, et donc, par opposition à la fabrique de la normalité.  Elle tient une place importante dans beaucoup de mythologies, notamment grecque. On se souvient des épisodes relatant les multiples métamorphoses de Zeus en divers animaux pour séduire des mortelles. Dans ces récits mythiques, la zoophilie est fréquente mais peut parfois faire l’office de mise en garde contre des excès.

      La zoophilie est également une pratique contemporaine : même si les sources, essentiellement psychiatriques, religieuses et judicaires sont très lacunaires, elle concernerait de 4 à 6% de la population nord-américaine. J.E développe le cas d’un scandale dans l’Etat de Washington, lié à la mort d’un homme, suite à des relations sexuelles avec un cheval, en 2005. On s’aperçoit à cette occasion avec horreur qu’il n’y a aucun interdit légal à la bestialité. L’Etat décide alors de légiférer par une loi anti-bestialité. L’argumentation déployée pour développer la loi s’avère complexe : s’il est considéré que l’animal ne peut consentir à l’acte sexuel et qu’il doit donc être protégé, il s’avère qu’il ne consent pas non plus à être engraissé, abattu ou tenu en laisse. L’enjeu relève plutôt de la façon dont sont définies la consommabilité alimentaire et la non-consommabilité sexuelle du fait d’un exceptionnalisme humain. Les législateurs soulèvent le problème de l’élevage qui pratique la stimulation sexuelle et l’insémination. Il s’agit alors d’exclure ses pratiques de la sexualité. La distinction se fait donc entre la zoophilie, définie comme une sexualité non reproductive, et donc immorale, et une pratique sexuelle (l’insémination) destinée à la reproduction, et donc légitime.

       

      Les questions de la salle ont permis d’approfondir certains points.

      • L’intérêt de la géographie pour ce sujet des relations humains/animaux est ancien. On trouve chez Elisée Reclus (1830-1905) des propos sur la participation des animaux aux labeurs humains. Dans les années 1920-1930 des tableaux détaillent la grande variété des animaux. Dans les années1950 et surtout 1960-70, des travaux importants, principalement chez les géographes anglophones, structurent et approfondissent ce champ de recherche. La dimension spatiale de l’approche donne son caractère géographique aux recherches, notamment au regard de l’anthropologie. Les progrès considérables de l’éthologie ont permis de faire progresser ce champ d’études.
      • Les zoos bien que sous pression, demeurent des lieux très fréquentés (environ 600 millions de visiteurs/an) : c’est un espace sans équivalent car il présente des animaux vivants même s’ils sont dominés et enfermés. Les zoos ont actuellement un discours de légitimation en s’affirmant comme un lieu de protection d’espèces en voie de disparition, ce qui pose des questions car beaucoup d’espèces menacées ne sont pas présentées au public.
      • Les nuisibles sont des animaux définis comme indésirables, dans un processus de construction sociale. Les espèces définies comme nuisibles sont également déterminées légalement, de façon variable suivant les époques, les lieux et en fonction des usages : les insectes, une des plaies d’Egypte, souvent combattus, peuvent aussi être élevés comme source de protéines du futur. Le pigeon pensé comme nuisible à Paris est positivement associé à l’image de la ville à Venise.
      • Le trafic d’animaux est attesté au moins depuis l’Antiquité. Actuellement, c’est le deuxième trafic mondial après la drogue. Il participe à l’extinction de certaines espèces. C’est un marché très mondialisé avec une géographie des différents trafics. Le marché chinois est par exemple très demandeur en cornes de rhinocéros dont les braconniers d’Afrique du sud sont pourvoyeurs. L’interdiction en 1970 de fabriquer des objets en écailles de tortue génère aussi un trafic illicite important.
      • Les interfaces entre les territoires des animaux sauvages et espaces urbains posent le problème de l’extension des aires urbaines qui se déploient vers les territoires d’animaux sauvages, comme à Los Angeles, avec le cas du puma. La ville est aussi une niche écologique qui a des propriétés qui conviennent à certains animaux, qui y trouvent de la nourriture et de la chaleur en hiver. Les pies, animaux forestiers, sont ainsi devenues totalement urbaines.
      • La corrida est un véritable cérémonial, c’est exemple clair de la ritualisation de la mise à mort comme spectacle. La mort est l’aboutissement et le point d’orgue du combat de l’animal. L’idée de mettre en scène la mort est de moins en moins accepté, comme c’est également le cas dans le cadre de la chasse.
      • Les cirques eux aussi, comme les zoos, sont sous pression et sont accusés d’exploiter illégitimement les animaux, présentés comme maltraités voire dénaturés dans le cadre de spectacles dégradants. Contrairement aux zoos, les spectacles d’animaux au cirque n’ont pas réussi à se (re)légitimer par le biais de la protection d’espèces en voie de disparition.
      • Les animaux, auxiliaires de vie. Cette fonction atteste d’un nouveau rapport aux animaux familiers. Un procès en inutilité est fait par certains vis-à-vis de ces animaux auxquels trop de soins et d’attention seraient destinés. Les présenter comme des auxiliaires de santé, dont la compagnie a des effets bienfaisants y compris médicaux, est une façon de contrer ce discours. On voit ainsi des hôpitaux ou des Ephad accepter d’accueillir des animaux familiers. On peut aussi noter les cas d’utilisation d’animaux, comme les porcs, dans le cadre de greffes (reins).

       

      *Jean Estebanez, Humains et animaux, documentation photographique 8149, ed. CNRS, 2022

       

       Micheline Huvet-Martinet, relu par J.Estebanez, avril 2024

    • sur Votre application est-elle compatible avec la licence Affero GPL 3.0??? 

      Publié: 4 April 2024, 9:00am CEST par admin

      Lors du changement de licence sur OneGeo Suite, il est important d’examiner la compatibilité des dépendances avec Affero GPL. Au vu des implications qui en découlent, est-il surtout possible de vérifier que nos dépendances aient toujours une licence conforme ? 

      La compatibilité entre les licences? 

      La compatibilité de licences inclut deux éléments clé à prendre en compte :  

      • Le projet en lui-même (ex : un module Python, une bibliothèque de fonctions, etc.) ; 
      • Un travail dérivé (ex : un logiciel complet comme FireFox). Les travaux dérivés d’un projet, quant à eux, peuvent être des modifications du code du projet ou des produits intégrant le projet. 

      Une compatibilité des licences sera possible lorsque le travail dérivé possède une licence qui n’enfreint pas les règles de la licence du projet. 

      Les licences « copyleft » obligent à redistribuer les travaux dérivés sous la même licence (ou une compatible) pour protéger les libertés du code et de l’utilisateur. A contrario, les licences permissives autorisent le changement de licence, et il est également possible de faire un produit propriétaire, en intégrant des composants sous ce type de licence. Par exemple, Sony base son système d’exploitation propriétaire de la Playstation sur FreeBSD, qui est un logiciel libre sous licence FreeBSD.? 

      Source : [https:] (Creative Commons BY-SA-3.0)? 

      Dans ce schéma, le code en domaine public est intégrable dans un produit MIT, lui-même dans un produit sous licence BSD, lui-même dans un produit licence Apache 2.0, et ainsi de suite jusqu’à la licence Affero GPL 3. 

      Deux catégories supplémentaires sont introduites par ce schéma?: 

      • Weakly protective (faiblement protectrice)?: elle implique qu’une modification du code doit être sous la même licence (donc rester libre). Néanmoins, l’intégration du projet peut se faire dans un produit sous une autre licence (même propriétaire). 
      • Network Protective (protectrice des utilisateurs réseau)?: la licence GPL protège les utilisateurs de la machine. Dans le cadre d’applications client-serveur, la partie serveur protège l’utilisateur du serveur, donc l’administrateur système. Une conformité à la GPL existe dans le cas où l’administrateur système de OneGeo Suite a accès aux sources modifiées du produit, mais pas l’utilisateur de la partie client. Les licences Network Protective permet aussi de protéger la liberté des utilisateurs du client. 

      Notez bien les versions des licences : par exemple la licence Apache 2.0 est compatible avec la licence LGPL, alors que la version 1.1 ne l’est pas. 

      Pour vous aiguiller, voici quelques incompatibilités à souligner?: 

      • Apache 1.1 ou MPL 1.1 (Mozilla Public Licence) ne sont pas compatibles avec les licences GPL, alors qu’une clause explicite de compatibilité existe dans les versions 2.0 de ces mêmes licences ; 
      • CC-BY-3.0?empêche de changer la licence, donc impossible à changer en AGPL. La version 4.0 permet explicitement de changer la licence en GPL 3.0 et donc en AGPL 3.0 ; 
      • Licence originelle BSD?: elle forçait à indiquer une notice de copyright dans la documentation du produit final, ce qui peut poser problème quand il y a de nombreux composants avec cette licence dans un produit. 
      Vérifier la conformité

      En pratique, la conformité de licence peut se vérifier grâce au DevOps.  

      Pour illustrer nos projets, essentiellement en Python et Javascript, nous vous présentons deux outils simples qui pourront vous aider. Dans ces exemples, nous nous en servirons en ligne de commande, afin de comparer les licences des dépendances avec une liste validée de licences.? 

      Vérification des licences en Python? 

      L’outil « pylic » analyse tous les modules Python installés dans l’environnement virtuel et compare leurs licences avec une section du pyproject.toml. S’il trouve un module avec une licence non validée, il sort en émettant erreur que l’on pourra exploiter dans une CI. 

      Commençons par installer le programme?:? 

      $ pip install pylic? 

      Ensuite, nous indiquons à “pylic” les licences compatibles avec notre logiciel, en lui donnant une liste de licences compatibles AGPL 3.0, dans la section tool.pylic de notre pyproject.toml : 

      $ cat << EOF >> pyproject.toml?
      [tool.pylic]? 
      safe_licenses = [? 
      "Apache Software License", 
      "BSD License",? 
      "BSD",?  
      "MIT License",? 
      "MIT",?  
      "Mozilla Public License 2.0 (MPL 2.0)",?
      "GNU Library or Lesser General Public License (LGPL)",?
      "GNU Lesser General Public License v3 or later (LGPLv3+)",? 
      ? "Python Software Foundation License",? 
      "Historical Permission Notice and Disclaimer (HPND)"? 
      ? ]? 
      EOF? 

      Vous remarquerez que ces licences ont parfois des noms très similaires. En effet, “pylic”  s’appuie sur le nom déclaré par le mainteneur du module python (dans le setup.cfg/setup.py…) qui n’est pas normalisé. Nous devons déclarer comme « safe » les deux identifiants « MIT » et « MIT License », alors que nous aurions pu utiliser les identifiants de licence SPDX dans la configuration du module Python. 

      Revenons à “pylic” et lançons une vérification : 

      $ pylic check? 
      ✨ All licenses ok ✨? 

      Comment peut-on faire en cas de non-conformité ?  

      En commentant la licence « Apache Software License » de pyproject.toml, nous obtenons ce message : 

      $ pylic check? 
      Found unsafe licenses:?
      ? nltk (3.8.1): Apache Software License? 
      ? phonenumbers (8.13.8): Apache Software License? 
      ? importlib-metadata (6.1.0): Apache Software License
      ? bleach (6.0.0): Apache Software License? 
      ? cryptography (42.0.1): Apache Software License? 
      ? regex (2023.12.25): Apache Software License?
      ? django-onegeo-suite (1.0.2): Apache Software License?
      ? requests (2.31.0): Apache Software License? 
      ? packaging (23.2): Apache Software License?
      ? pyOpenSSL (24.0.0): Apache Software License?
      ? tzdata (2023.4): Apache Software License? 
      ? elasticsearch (7.17.9): Apache Software License?
      ? async-timeout (4.0.3): Apache Software License?
      ? josepy (1.14.0): Apache Software License? 
      ? django-onegeo-rproxy-mapstore2 (1.0.0b2): Apache Software License? 

      Plutôt simple, non??? 

       

      Vérification des licences en Javascript? 

      De la même façon, on peut vérifier les licences des projets javascript avec license-checker. ilIl n’est toujours pas au courant des licences qui existent donc il faudra construire la liste à la main.? 

      L’utilisation est plutôt simple?:? 

      $ npx license-checker --onlyAllow "CC-BY-4.0;ISC;Apache-2.0;BSD-3-Clause;Custom: [https:] Domain;CC0-1.0;MPL-2.0" --production?? 

      Package « @fortawesome/fontawesome-common-types@0.2.36 » is licensed under « MIT » which is not permitted by the –onlyAllow flag. Exiting.? 

      ?On obtient des erreurs pour chaque licence non autorisée.? 

      L’option «?–onlyAllow?» permet de lister les licences autorisées séparées par des point virgules «?;?». Tandis que l’option «?–production?» permet d’écarter les licences des modules de la section «?devDependencies?» du package.json.? 

      Pensez aussi à corriger la section «?license?» du package.json pour ne pas perturber l’outil?:? 

      ? "license": "AGPL-3.0-only",? 

      Je vous conseille aussi d’ajouter un script dans le package.json pour automatiser les vérifications?:? 

      cat package.json??
      {? 
      [...]? 
      ? "scripts": {?
      [...]??? "lint": "vue-cli-service lint",? 
      ??? "license-checker": "license-checker --onlyAllow \"MIT;CC-BY-4.0;ISC;Apache-2.0;BSD-3-Clause;Custom: [https:] Domain;CC0-1.0;MPL-2.0\" --production"
      ? },? 

      On peut ainsi lancer simplement?:? 

      $ npm run? license-checker? 

       

      Conclusion? 

      Il existe probablement des outils plus sophistiqués pour vérifier la compatibilité des licences des bibliothèque externes utilisées par votre projet, notamment en utilisant la matrice de compatibilité des licences de l’OSADL?: [https:]]

      Mais pour une utilisation légère et rapide dans une CI, ces deux outils feront l’affaire, en investissant néanmoins un peu de temps pour vérifier les nouvelles licences qui peuvent apparaître pendant la vie de votre projet.? ? 

      Sources?:? 

      [https:]] ?: image compatibilité? 

      [https:]] ?: informations sur les compatibilités avec la GPL? 

      [https:]] : compatibilité Apache 2.0 et GPL? 

      [https:]] : utilisation de license-checker? 

       

      Rédacteur : Sébastien DA ROCHA 

       

    • sur Le Dessin du Géographe n°100. Une aventure graphique et numérisée au long cours

      Publié: 3 April 2024, 1:12pm CEST par r.a.

      Au Festival international de Géographie 2020 de Saint-Dié-des-Vosges, le Dessin du Géographe présentait à la librairie Le Neuf une exposition-anniversaire de ses dix ans de parution sur le site internet de l’Association des « Cafés-géo » (cf. dessin n°83).

      Exposition en 2020 des « dessins du géographe » au FIG de Saint-Dié (photo de Roland Courtot)

      Début 2024 le dessin n°100 est atteint, Michel Sivignon prend sa retraite de la Rédaction de la page web, que deux nouveaux sont venus rejoindre depuis plusieurs années. Michel Sivignon a été « l’inventeur » de l’idée « dessin du géographe » et a entraîné Roland Courtot dans cette aventure graphique et numérisée au long cours. Simon Estrangin, aquarelliste et pédagogue du travail sur le motif, et Charles Le Cœur, géomorphologue des Massifs anciens et dessinateur de terrain, sont venus prêter main forte. Les collaborations des collègues et de quelques géographes étrangers n’ont pas manqué, mais jusqu’ici tout le champ du dessin géographique n’a pas été couvert et il reste certainement beaucoup à explorer. Essayons, dans le texte qui suit, de tirer quelques leçons de toutes ces images dessinées et parcourues, et des questions et réponses qu’elles peuvent (et doivent) poser et apporter.

      Roland Courtot, Simon Estrangin, Charles Le Cœur, Michel Sivignon

      Ce que le dessin peut apporter à la géographie (Simon Estrangin)

      En 2010, dans leur intention initiale, R.Courtot et M.Sivignon, proposaient de créer une rubrique qui travaille à faire « sortir de l’oubli une pratique [le dessin] et à la raccrocher au devenir de la géographie ». Aujourd’hui, la rubrique compte cent numéros et couvre une variété incroyable de dessins (croquis de terrain, caricature, illustration de manuel…), d’époques (avec une attention particulière au dessin contemporain), d’espaces, de courants géographiques. Elle propose donc un vaste panorama. À la parcourir on se convainc que le dessin est bel et bien un outil qui présente encore de nos jours de nombreux intérêts. La liste ci-dessous tente de les répertorier en associant à chaque point un ou deux numéros de la rubrique à titre illustratif.

      Un corpus à étudier
      Pour étudier les représentations qui portent sur un territoire, sur des paysages.
      n° 18 Gravures de Marc Théodore Bourrit, Roland Courtot
      n° 97 Visions d’Orient, Michel Sivignon

      Pour étudier l’histoire de la discipline.
      n° 19 : Un grand affichiste au service de la géographie, deux dessins de R.Broders, Roland Courtot, Michel Sivignon
      n° 77 : Maroc Le dessin colonial de Théophile Jean Delaye, Michel Sivignon, Jean-François Troin

      Le dessin sur le terrain
      Un outil qui accompagne les géographes dans leur (re)découverte d’un lieu et aiguillonne leur curiosité.
      n° 45 Un pont sur la Neretva, Anne Cadoret
      n° 89 Le dessin illustration du confinement, Martine Tabeaud

      Une pratique qui aiguise les sens et élargit le champ de la perception.
      n° 81 Les dessins en excursion géographique, Roland Courtot

      Un outil convivial qui crée un climat de confiance entre le dessinateur et ceux qu’il observe. Un moment d’échange.
      n° 17 : Les femmes de Marrakech, Elise Olmedo
      n°82 : Le dessinateur et le photographe : la photographie comme agression, Roland Courtot, Simon Estrangin et Michel Sivignon

      Le dessin permet une prise de note efficace et favorise la mémorisation.
      n° 25 : Une double-page du carnet de terrain d’Emmanuel de Martonne : la vallée d’Anies (Roumanie), Gaëlle Hallair
      n° 62 : Croquis d’Albert Demangeon en Limousin (1906-1911), Denis Wolff

      Un premier travail pour trouver et pointer ce qui est signifiant.
      90. Retour vers les montagnes d’Irlande du Nord : un changement de regard, Charles Le Cœur.

      Le dessin et la réflexion
      Le dessin peut fertiliser la recherche en soutenant un effort d’imagination et de visualisation.
      n° 91 Sous le pinceau de l’archéologue. Vues du passé de l’Amazonie, Stephen Rostain

      Les géographes recueillent des dessins auprès des enquêtés pour étudier leurs représentations de l’espace.
      n° 49 : Dessins pour interpréter les perceptions du rural par les citadins chinois d’aujourd’hui, Emmanuel Véron
      n° 57 L’enfant et la guerre : Dessin d’enfants bosniens représentant les combats (1991-1995), Bénédicte Tratnjek

      Le dessin peut encourager l’interdisciplinarité (botanique, entomologie, géologie…)
      n° 71 Le trait et la lettre dans les carnets d’Afrique de Christian Seignobos, Michel Sivignon
      n° 88 Dessin de géographe, dessin d’architecte : rencontres. Michel Sivignon

      Le dessin peut accompagner des pensées relativement abstraites (proposer notamment des modèles)
      n° 26 Jean Pierre Deffontaines: une modélisation paysagère depuis les fenêtres du TGV, Roland Courtot
      n° 11 La « coupe-synthèse » de Yves Lacoste et Raymond Ghirardi, Michel Sivignon,

      Enseigner, communiquer, diffuser

      Le dessin peut être une pratique pédagogique efficace.
      n° 31 : Paysages de montagnes et de glaciers, Eduardo Martínez de Pison, Roland Courtot

      Le dessin implique des choix graphiques (il souligne, omet, ajoute, recompose, crée des modèles) qui permettent la diffusion d’un propos
      n° 48 : Un bloc diagramme des falaises d’Ouessant, Julien Gayraud
      n° 56 : Carnet de voyage dans les îles Gotô (juillet 2009), Philippe Pelletier

      Le dessin peut s’appuyer sur l’émotion, l’humour, la narration (BD), et rendre un propos plus attractif et percutant.
      n° 29 : Humour et Géographie sur le littoral alicantin, Gabino Ponce Herrero, Roland Courtot
      n° 30 : Déforestation en Amazonie en bande dessinée, Hervé Régnaud

      Expérimenter ?
      Le dessin est propice à des descriptions des lieux qui intègrent des thèmes peu abordés comme l’ambiance, la lumière, le fugitif.
      n°86 : 100 ans de dessins de géographes dans les Écrins, Roland Courtot, Charles Le Coeur, Simon Estrangin

      Enfin, ce panorama peut se compléter et se prolonger par la lecture d’articles consacrés au dessin et publiés dans les revues scientifiques ces dernières années.

       

      Arango L., Guitard E., Lesourd C., et al. (2022), « Appréhender les relations à la nature en Afrique par le dessin sur le terrain » Sources. Materia & Fieldword in African Studies, n° 4, p. 381?408.
      Herrmann, L. (2021). « Dessiner à l’Université. Esquisse d’un cheminement», Echogéo, 55.
      Lascaux A.-A. et Rigaud A (2022)., « Dessiner son terrain pour le ressentir », EchoGéo, 62.
      Roussel F. et Guitard E. (2021), L’usage du dessin dans l’enquête de terrain en sciences sociales, État des lieux et perspectives depuis la géographie et l’anthropologie, Carnets de Terrain
      [https:]] .

       

      Dessin de terrain, de réflexion, d’enseignement, d’expérience sensible (Charles Le Cœur)

      Dessiner c’est d’abord regarder pour comprendre un paysage ou un espace. Ensuite le crayon peut traduire l’observation sur le carnet de terrain. Il peut aussi reconstituer l’organisation des éléments qui se combinent dans cet espace. Une simple esquisse, un schéma grossier, ou bien une perspective élaborée sur le motif sont des outils de travail.

      La question de l’échelle des objets devrait sans doute être mise en avant, puisque le dessin sélectionne les plans et choisi la dimension de la chose représentée. Entre la maison rurale et le paysage de campagne, entre la rue et le panorama de la ville, entre l’arbre et la forêt. Le dessin joue de ces rapports d’échelle en distinguant des plans. Le dessinateur choisit pour donner sens.

      Et je me suis interrogé (en géographe physicien) sur les dynamiques associées à ces différentes échelles qui renvoient souvent à des durées très différentes et parfois à des processus différents. Entre le biotope de la prairie fleurie et la forme d’échelle moyenne résultant de la dénudation à long terme, il y a le versant qui conserve les marques (et les dépôts) des évolutions quaternaires et fin-quaternaires mais aussi les formes façonnées par des sociétés qui se sont succédé avec des pratiques différentes. Le dessin séquentiel peut faire apparaître ces éléments emboîtés et les replacer dans un ensemble paysagé plus synthétique.

      Cela me pousse à différencier le dessin de paysage des croquis élémentaires qui sont des zooms sur des objets, ou encore des croquis-schémas, qui sont un autre outil pour penser la place des objets (sans nécessairement leur donner une forme précise). À ces schémas s’ajoutent les petits croquis pédagogiques, sortes de modèles synthétiques qui ont peuplé nos manuels de géographie ou les tableaux noirs de nos maîtres.

      Enfin je m’interroge sur la place du dessin dans les œuvres de géographie où la photographie ou les diagrammes ont remplacé les rares dessins et schémas. Il est vrai que le concours d’agrégation est un exercice de discours pour lequel nombre de khâgneux ont été formés. Le dire plutôt que le voir. Ainsi, une partie de la géographie française, dans ses textes, s’est appuyée sur des travaux de seconde main. L’acquisition directe de données est parfois longue et périlleuse et il est plus simple d’intégrer dans son discours des éléments (souvent disparates) qui sont tirés des travaux d’autres disciplines pour en esquisser une synthèse territoriale.

      Certes, l’observation directe demande du temps, et n’entre pas directement dans le discours. Mais le croquis peut être une étape dans la formulation des choses puisqu’il cherche à replacer des objets dans un espace avant de construire un lien conceptuel.

      Les tentations anciennes de la géographie se nourrissaient de statistiques (souvent sans analyse critique des sources) et cherchaient à s’intégrer dans les systèmes des aménageurs. Les explorations plus récentes s’embarquent dans des modèles très abstraits qui ne peuvent se traduire par des croquis figuratifs. Je crois avoir écrit dans un petit texte dans Hérodote, pour dénoncer « les mots de la géographie » de Brunet, Ferras et Théry (1992), qu’il s’agissait d’une vision cubiste de l’espace niant l’échelle et la perspective. Les SIG ont pris le relai, c’est l’ordinateur et ses logiciels qui effectuent les opérations d’analyse des données qu’on leur a confiées.

      Le dessin est un outil pour traquer l’hétérogénéité de nos espaces. Il nous demande de mettre les objets que nous voyons à leur place. Mais que peut faire le crayon pour évoquer les réseaux de valeurs invisibles ? Une géographie des flux financiers, une géographie des routes de dealers dans l’ombre, une géographie des intentions de vote, ou une géographie du genre ne s’inscrivent pas avec des traits sur le papier. Le dessin peut alors prendre une valeur de symbole. Comme les images des vieilles pages des bibles enluminées qui évoquent la sainteté, l’enfer ou les prières du jour.  Les entêtes de chapitres dessinés par F. Kupka pour « l’Homme et la Terre » d’Elisée Reclus ont cette fonction. Mais la géographie peut-elle être une allégorie ?

      Je m’interroge sur l’idée d’introduire le dessin dans les cursus de géographie, comme une géo-graphie d’apprentissage. C’est un rêve à contretemps de notre monde connecté et de ses écrans. Dans l’enseignement secondaire, la majorité des professeurs sont formés comme historiens et même s’ils sont familiers de la lecture d’image, ils sont souvent très loin du papier-crayon. Pour les cursus universitaires, ce sont les savoirs et la recherche intellectuelle à partir de modèles conceptuels qui sont mis en avant. Les « outils » qui étaient autrefois la cartographie et les statistiques ont été largement remplacés par la maîtrise des SIG, qui ont un tout autre intérêt. Si l’approche spatialisée a beaucoup gagné avec ces moyens techniques, les problématiques restent ancrées sur des constats visuels qui peuvent s’inscrire dans le dessin, souvent plus expressifs que la photographie.

      Cette rubrique montre combien la pratique du dessin de géographe apporte une expérience sensible : le papier porte les liens entre l’observateur et son décor, c’est un média qui sert à l’appropriation du terrain et guide sa compréhension.

      Formes et composition dans le dessin du géographe (Roland Courtot)

      Ma participation au développement de la page web du « Dessin du Géographe », en compagnie de Michel Sivignon, a favorisé pour moi, avec beaucoup d’immodestie, des essais dans la géographie de l’art : création d’un carnet scientifique dans « hypothese.org », analyses du contenu géographique de tableaux de paysages sur le site des « cafés-géo ». Cette expérience rédactionnelle et la lecture de cet énorme corpus des pages web a mis en avant, sans d’ailleurs en résoudre les problèmes, quelques questions qui rapprochent le dessinateur géographe de l’art pictural en général : celles de la forme et de la composition d’une œuvre graphique.

      Pour ce qui est des formes paysagères, le géographe dessinateur est évidemment l’héritier de l’histoire de l’art pour les questions de point de vue, de projection, de perspective. Son besoin de rester proche d’une vérité-terrain a pu l’empêcher de se libérer plus tôt que le peintre moderne ou contemporain  des servitudes que la recherche picturale a cherché à surmonter depuis la Renaissance (cubisme, perspective inversée, etc…).Mais sur le terrain, le géographe a souvent procédé comme le peintre par itinéraires et cheminements qui lui ont fourni une quantité de points de vue à partir desquels il a pu construire ses propres modèles de dessins : croquis panoramique, perspective aérienne, bloc-diagramme, coupe…

      Lorsque le peintre construit sa « présentation » d’un paysage terrestre ou marin, urbain ou rural, ou d’un événement historique dans son contexte environnemental, il compose son tableau en organisant à sa guise les objets, les personnages, les paysages réels ou inventés qui lui conviennent, dans sa recherche des émotions esthétiques qu’il veut communiquer. A partir de ses cheminements, le géographe peut, de la même façon, choisir les éléments signifiants du paysage et les organiser en un seul dessin de telle sorte qu’ils fassent « sens », que les relations entre les objets soient sensibles pour le « regardeur » : l’image paysagère peut alors être bien plus qu’un inventaire, et devenir une présentation des formes de l’espace géographique, donc d’un « système » spatialisé.

      Ceci entraîne alors une question qui fait différence : celle de la légende. Le tableau du peintre n’a besoin que d’un titre sur un cartel, car sa capacité à produire des impressions esthétiques doit se suffire à elle-même. Tandis que, à l’inverse de la carte géographique qui possède une légende détaillée par laquelle tous les objets qui y sont représentés sont clairement définis, le dessin géographique de terrain n’a pas cette possibilité, où sinon d’une façon très restrictive. Les éléments paysagers que le géographe rencontre sous ses yeux et traduit sur le papier au bout de son crayon sont très (trop) nombreux pour permettre une identification nécessaire aux interprétations qui doivent suivre. Le dessin a besoin de mots : simples notations griffonnées à la hâte sur le carnet en forme de phylactères, ou plus longs commentaires. Dans sa réforme du « croquis de géographie régional » par la chorématique (qui n’est pas pris en compte dans cet article mais qui a eu par ailleurs d’heureuses conséquences sur la figuration des formes d’organisation de l’espace), Roger Brunet a en partie achoppé sur cet écueil :  sa tentative de trouver les signes nécessaires à une taxonomie permettant de figurer ces logiques systémiques.

      Roland Courtot, Simon Estrangin, Charles Le Cœur, avril 2024

    • sur How do we use Remote Sensing data at CESBIO ?

      Publié: 3 April 2024, 10:12am CEST par Olivier Hagolle

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      Several data access centres are being renovated at CNES, ESA, and their first versions often lack some of the features we need. Together with colleagues from CESBIO, we have made a presentation of the way we use remote sensing (RS) data: here is a text version of this presentation.

      Of course, there are as many ways of using the data as there are users, but we can find some recurring patterns in all CESBIO users. What about you ? How do you use RS data? Please specify that in the article’s comments. There are certainly other modes of use than ours, just as effective.

      What users are we ? CESBIO RS users in front of the lab ?

      At CESBIO, or among the laboratories we work with, we have different types of users:

      • Scientists with high skills in computer science, capable of developing their applications and managing the scaling-up of these processors over large territories
      • Non-coding specialist scientists, but able to write scripts, who are interested only in one or more AOIs, possibly over several years and with multiple sensors, who need help with scaling up.
      • Scientists who are uncomfortable with coding, or who no longer have the time (did you recognize me?), and who prefer already coded tools.

      Finally, in general, we rarely work as on the first illustration of the post, and some of us take pride at never looking at the images (but I know they are lying).

      Which data ?

      At CESBIO, we are observing vegetation using satellites, and we need a high enough resolution to access the agricultural plots, but we are also interested in large territories and their evolution. The Copernicus data fit our needs, in particular Sentinel-1 and -2, and later Trishna, LSTM, ROSE-L or CHIME will be very useful to us. These are global data, with a strong revisit and a good resolution. They volume is huge, and often distributed by granules covering fairly small territories.

      Some of us also use lower resolution global observations, such as SMOS, VIIRS, Sentinel-3, Grace, and if in general resolution is lower, the revisit frequency increases, and the volume remains high.

      We also need auxiliary data, such as weather data (analysis, forecasts, atmospheric components), field and validation data…

       

      Land cover maps of France, annually processed at CNES with CESBIO’s support, using a year of Sentinel-2, for THEIA land data center. How do we use them ?
      • The data we use often have a global coverage and frequent revisits. We almost never use a single image, we deal with large regions, and often whole years.
      • As researchers, we experiment, modify and improve our processors, which never work at first. We develop our own processing tools, so the data is processed many times until we are satisfied with the results
      • We sometimes develop interesting processors (yes, we do), and in this case we need to test their scalability to process slightly larger geographical areas..
      • Machine learning methods often require the use of  randomly distributed patches in different landscapes. In the learning phase, we do not need to use whole images.
      Deforested surfaces on Guyana plateau(left), and South East Asia, made by processing all Sentinel-1 data acquired since 2017, in the framework TropiSCO project.

       

      Data download

      It’s true that the trend is to process data close to the source, on remote servers (the Cloud), but downloading is still often necessary, for example when computing resources close to the data are limited or expensive.

      Given the quantities of data we use, it is absolutely impossible to download our data by clicking on each of them. We therefore make very little use of interactive data search interfaces, which are mainly useful for data discovery. Some distribution centers provide APIs (Rest, STAC), suitable for some users, but they require to spend time understanding these tools, coding  and maintaining them, as the interfaces change. Providing validated, command-line download tools is therefore very necessary, and often overlooked by data providers. For example, we have provided download tools (Peps_download, Theia_download, Sentinel_download, Landsat_download) for several servers, but we had largely underestimated the burden of documentation, maintenance and answering questions, since these tools have been successful. In our opinion, it’s up to the distribution centers to provide them, not up to the users.

      Patches from the Sen2VENµS dataset which provides pairs of Sentinel-2 and VENµS data acquired almost simultaneously, to train or validate Sentinel-2 super resolution methods.

      Automatic learning is often based on small patches randomly selected from the products. To save transfer time, it would therefore be useful for download tools to be able to select the area of interest, dates and spectral bands. For this, storing data in a web-optimized format, such as Cloud Optimized Geotiff (COG), would be very useful.

      Some of us need to cross-reference databases, for example to track simultaneous acquisitions between different satellites, often on different servers, taking into account cloud cover or camera angles, for example. An API opening up access to this information when querying the database is therefore very useful, with as few limitations as possible in terms of performance and number of accesses.

      On demand processing

      In the same way as for downloads, some sites offer on-demand processing. For example, launch an atmospheric correction or a super-resolution tool. Again, if we use them, it won’t be to run them on a single image, but to process large quantities of data. We therefore need to access this processing from the command line or by having a python API accessible on the server where the data is located.

      Cloud computing

      Processing data on the cloud saves download time, as the output of processing is often smaller than the input (for example, a land cover map produced from a year’s worth of Sentinel-2 data). However, this presents a number of difficulties, and we’d like to see the task made easier.

      From one cloud to another, the tools for automating processing, opening virtual machines and launching processes may differ. If the data we need is on different clouds, or if we want to be able to move our processing from one cloud to another, we need to learn the API protocols specific to these clouds, and adapt them from one cloud to another. This is not efficient.

      Our work almost always begins with the creation of data cubes, whose dimensions are spatial coordinates, time, spectral bands or any other useful information. The current format of Sentinel-2 data, for example, is a data cube, with a granularity by dates. However, it may be practical to make data cubes larger or smaller than the 100 x 100 km² data tiles. The use of an API that generates these data cubes on the fly, and allows you to apply processing to them, is therefore very interesting. This is the case with the OpenEO library. It’s not the only API of its kind, but it’s well done and has the good taste of being free software.

      Access to various clouds through the OpenEO APU (from r-spatial blog)

      To be able to use data distributed across several cloud servers, OpenEO library needs to be installed on the server side of these clouds. This is how OpenEO came up with the notion of data federation. Datacubes can be generated in parallel on several clouds, with each cloud preparing the part of the datacube for which it owns the data. Participating in this federation therefore also gives visibility to the data available on each cloud.

      We kindly urged CNES to install it, and CNES has added it to the GEODES road map and started a « proof of concept » study :).

      Help… Help…

      Finding information on all these solutions requires a great deal of researches, but should not be the main focus of researchers. What we really need is information, tutorials (but please not video tutorials, which take so much time to find the information you need) and announcements to anticipate changes and improvements. All this is costly and not always included in priorities.

      Conclusions

      Our colleagues who are developing the Geodes server at CNES seem to have understood our needs, and are preparing a data catalog, data server, a Virtual Research Environment, an information site, python download scripts and are working hard to implement Open EO on our cluster (which requires solving some technical issues apparently). Of course, it takes time, but we should get a lot of improvements compared to PEPS.

      The Copernicus dataspace is a bit ahead of us in using all these technologies, but to my knowledge, a good download tool is still missing.

       

       

       Beta version of Geodes interface and information portal, which will be available in a few weeks.

      Thanks !

      This post is the result of many discussions with my colleagues, with precious inputs provided by Sylvain Ferrant, Julien Michel Emmanuelle Sarrazin and Jordi Inglada at CESBIO.

    • sur [1’Tech by Oslandia] Réversibilité

      Publié: 2 April 2024, 7:00am CEST par Caroline Chanlon

      Dans cette minute Tech, nos collaborateurs vous proposent d’expliquer une technologie, une méthodologie, un concept. Après open source, LiDAR et webGL, on a brainstormé sur GitLab pour donner notre meilleure définition de la réversibilité.

      La réversibilité désigne l’opération de retour de responsabilité technique, par lequel le client reprend les prestations qu’il avait confiées à un prestataire à l’issue du projet. Elle comprend la fourniture de l’ensemble des éléments permettant de retrouver une autonomie avec la solution déployée initialement : logiciels exécutables, codes sources, documentation, paramétrage, supports de formation, données dans des formats ouverts.

      Les caractéristiques intrinsèques de l’open source offrent à l’utilisateur ces garanties : l’interopérabilité, le standard et la réversibilité, et ce à des coûts optimaux.

      La réversibilité, les prestations et les coûts associés sont souvent les grands oubliés lors d’un démarrage projet, alors qu’une analyse de TCO ( Total Cost of Ownership ) ne devrait pas les occulter. Elle est également un élément clé de la souveraineté du système d’information.

      Pensez à l’intégrer dès le démarrage de vos projets !