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Appel à communications : “La carte, «?œil de l’histoire?» (XVIe-XVIIIe siècle)” – date butoir : 15 mai 2024
sur Cartes et figures du mondeLa carte, «?œil de l’histoire?» (XVIe-XVIIIe siècle) 8 octobre 2024 Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, salle des conférencesArgumentaire :
Selon le cartographe anversois Abraham Ortelius (1527-1598), la géographie est «?l’œil de l’histoire?», reprenant une expression déjà courante et en passe de devenir un véritable topos décliné en diverses formulations dans les siècles suivants. Cette expression illustre le lien étroit qui unit histoire et géographie, tout en posant une relation d’inféodation de la seconde par la première. Dans cette perspective, la géographie est perçue comme une discipline auxiliaire à l’histoire et un instrument utile à sa compréhension. La géographie permet ainsi de rendre visibles et lisibles les lieux dans lesquels s’est déployé le récit historique sous toutes ses formes. Il n’est pas surprenant que l’érudit français Pierre Le Lorrain de Vallemont (1649-1721), auteur des Éléments de l’histoire en cinq tomes, affirme à la fin du XVIIe siècle que «?l’Histoire est aveugle?» sans le secours de la géographie, puisqu’elle est sa «?mémoire locale?». Selon lui, il y aurait une différence notable entre un individu qui lit simplement l’histoire d’Alexandre et celui qui l’étudie à l’aide d’une carte géographique sous les yeux. Le premier n’aurait qu’une connaissance imparfaite sur le conquérant macédonien, tandis que le second serait le «?témoin?» direct de son expédition. Ici, Vallemont introduit la carte géographique comme un outil visuel indispensable pour comprendre l’histoire antique. La relation entre histoire et géographie, souvent étudiée de manière théorique, en se fondant sur les traités, les manuels d’histoire et de géographie, s’articule de manière spécifique si l’on pose l’objet cartographique comme point d’observation. La carte, dispositif graphique de visualisation de réalités spatiales, se prête largement à l’observation de phénomènes historiques. Par histoire, il faut ici l’entendre dans une acception élargie comme l’inscription de temporalités plurielles comprenant l’histoire sainte ou profane, l’histoire ancienne, médiévale ou moderne, jusqu’à l’histoire naturelle, civile ou militaire. L’objectif de cette journée d’étude est de réinvestir le couple carte et histoire dans l’empan chronologique du XVIe au XVIIIe siècle. Il s’agit d’interroger cette relation à travers l’étude des cartes elles-mêmes, comme objet d’un savoir historique et selon trois axes de recherche.
Le premier axe porte sur les cartes dans l’enseignement et la lecture de l’histoire. L’expression d’«?œil de l’histoire?» suggère que la géographie – et en son sein la cartographie – est un complément aidant à l’apprentissage, à l’écriture et à la lecture de l’histoire. La carte apparaît comme un instrument essentiel pour connaître et reconnaître les phénomènes du passé. Dans le sillage des travaux de François de Dainville sur les collèges jésuites ou de ceux de Pascale Mormiche sur l’éducation des princes, cet axe vise à renouveler notre compréhension sur les relations entre géographie et histoire à partir de l’examen des discours et des pratiques attachées à l’usage des cartes dans l’enseignement de l’histoire du XVIe au XVIIIe siècle. Il pourra s’agir à la fois d’examiner les traités historiques et géographiques qui théorisent et tentent de normer cette relation, que les atlas qualifiés d’«?historiques?» revendiquant l’interconnexion entre les deux domaines savants, ou encore d’analyser les programmes d’enseignement de diverses structures éducatives. À partir de ces documents, il conviendra de se pencher sur les discours portés par les cartes, les atlas ou les ouvrages historiques afin d’y débusquer des traces matérielles qui renseignent sur les usages concrets des cartes dans les pratiques de lecture ou d’apprentissage de l’histoire : annotations manuscrites, cahiers d’écoliers, brouillons, etc.
Le deuxième axe s’attache plus spécifiquement à documenter l’histoire sur et par les cartes. L’expression d’«?œil de l’histoire?», dans un sens premier, invite à penser la carte comme un lieu d’ordonnancement de savoirs historiques et de représentation de phénomènes du passé, notamment à travers la stratification de différents registres graphiques : tracé cartographique, toponymes, cartouches, vignettes historiées, textes ou données numériques (dates par exemple). Par sa capacité synoptique, la carte favorise la spatialisation d’une situation historique, qu’il s’agisse du tracé évolutif des frontières, de la forme changeante des villes, ou de la représentation de zones du globe récemment explorées. Les cartes servent autant à représenter l’histoire immédiate – à l’instar de celles qui sont produites pour suivre les événements militaires et diplomatiques dans le sillage de la naissance de l’imprimé d’actualité – que des situations plus éloignées dans le temps, en lien avec l’émergence progressive de la cartographie historique liée à l’histoire sainte, antique et médiévale. Cet axe invite à examiner les dispositifs visuels et textuels des cartes mobilisant l’histoire sous différentes formes (civile, militaire, naturelle) tout en réfléchissant aux enjeux politiques et épistémologiques déployés dans les cartes. On réfléchira aussi à leur place dans les ouvrages d’histoire, à leur articulation avec le matériau textuel et aux effets de leur mise en relation.
Enfin, un troisième axe invite à penser la porosité, voire l’indistinction, qui existe entre les producteurs de matériaux historiques et cartographiques. Les liens entre les deux domaines savants sont en effet manifestes si on s’intéresse à leurs acteurs. Les rédacteurs d’ouvrages historiques peuvent ainsi être impliqués dans la conceptualisation graphique de cartes accompagnant leurs écrits, tandis que l’ingéniosité de certains géographes favorise la mise en images de l’histoire sur les cartes. En outre, certains imprimeurs-libraires produisent et vendent à la fois des documents historiques et cartographiques, sans parler des graveurs parfois sollicités pour les deux types d’entreprises. Enfin, dans une période où la professionnalisation et l’institutionnalisation de l’histoire et de la géographie sont encore en construction, des individus porteurs des titres d’«?historiographe?», de «?géographe?» ou de «?cosmographe?» peuvent s’investir autant dans la production de savoirs cartographiques qu’historiques. On cherchera par exemple à comprendre comment les cartographes effectuent un véritable travail d’historiographe, par la recherche de sources et leur confrontation critique, quand à l’inverse les historiens manipulent et discutent le matériau cartographique. En dépit de l’expression d’«?œil de l’histoire?», ce dernier axe vise à repenser le lien de subordination entre carte et histoire, relation qui n’est plus aussi claire et évidente si on la pose du point de vue des producteurs et de leurs pratiques.
Ces trois axes, qui peuvent être abordés simultanément, permettent de réfléchir à la relation entre l’objet cartographique et l’histoire entre les XVIe et XVIIIe siècles. Dans le cadre de cette journée d’étude, il conviendra de croiser les approches et d’associer les recherches en sciences humaines et sociales à d’autres historiographies. Le cadre géographique de cette journée d’étude s’articule principalement autour de l’Europe et ses extensions impériales, sans pourtant s’y restreindre. En effet, des communications sur d’autres espaces pourront être proposées afin d’élargir la perspective et la réflexion de la journée d’étude sur les liens entre carte et histoire.
Modalités de soumission
Les propositions en français ou en anglais, d’une longueur maximale de 300 mots, et accompagnées d’un bref curriculum vitæ, devront être envoyées à oeildelhistoire2024@gmail.com avant le 15 mai 2024.
Modalités d’organisation
Avec le soutien du Centre Alexandre-Koyré (CAK) et de la Bibliothèque nationale de France (BnF), la journée d’étude aura lieu le mardi 8 octobre 2024 dans la salle de conférences du département des Cartes et Plans de la BnF sur le site Richelieu (Paris).
Les organisateurs prendront en charge les repas, les frais de déplacement, et dans la mesure du possible d’hébergement pour une nuit. La journée d’étude se déroulera exclusivement sur site.
Organisateurs
Oury Goldman, docteur de l’EHESS et chercheur associé à TEMOS
Lucile Haguet, docteure et conservatrice de la bibliothèque municipale du Havre
Catherine Hofmann, conservatrice au département des Cartes et plans de la BnF
Geoffrey Phelippot, docteur de l’EHESS et membre du CAK
Bibliographie indicative
Svetlana Alpers, « L’œil de l’histoire : l’effet cartographique dans la peinture hollandaise au 17e siècle », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 49, 1983, p. 71-101.
Jean-Marc Besse, «?Historiae oculus geographia : cartographie et histoire dans le Parergon d’Ortelius?», Écrire l’histoire, vol. 4, 2009, p. 137-146.
———, Les Grandeurs de la Terre, Aspects du savoir géographique à la Renaissance, Lyon, Éditions de l’École normale supérieure, 2003.
Grégoire Binois, «?La cartographie militaire au XVIIIe siècle, une cartographie historique???», Hypothèses, vol. 19, n° 1, 2016, p. 41-51.
Jeremy Black, Maps and History. Constructing images of the Past, New Haven/Londres, Yale University Press, 1997.
François de Dainville, La Cartographie, reflet de l’histoire, Genève/Paris, Slatkine, 1986.
———, « Les découvertes portugaises à travers des cahiers d’écoliers parisiens de la fin du XVIe siècle?», dans Michel Mollat et Paul Adam (dir.), Aspects internationaux de la découverte océanique aux XVe et XVIe siècles, Paris, SEVPEN, 1966, p. 39-46.
———, La géographie des humanistes, Paris, Beauchesne, 1940.
Matthew H. Edney, « History and Cartography », dans Matthew H. Edney et Mary Sponberg Pedley (eds.), The History of Cartography, Volume 4: Cartography in the European Enlightenment, Chicago, University of Chicago Press, 2020, p. 624-631.
Walter Goffart, Historical Atlases: The First Three Hundred Years, 1570–1870, Chicago, University of Chicago Press, 2003.
Lucile Haguet, «?Comme des sœurs qui s’y tiennent par la main…?», Écrire l’histoire, vol. 3, 2009, p. 125-133.
Catherine Hofmann, «?La genèse de l’atlas historique en France (1630-1800), pouvoirs et limites de la carte comme “œil de l’histoire”?», Bibliothèque de l’école des Chartes, t. 158, 2000, p. 97-128.
Pascale Mormiche, « L’utilisation des images dans l’éducation des princes français (XVIIe-XVIIIe siècles) », dans Images et imagerie, Paris, Éditions du CTHS, 2012, p. 103-122.
———, Devenir prince – L’école du pouvoir en France, Paris, CNRS Éditions, 2015.
Daniel Nordman, «?La géographie, œil de l’histoire?», Espaces Temps, vol. 66-67, numéro spécial Histoire/géographie, 1. L’arrangement, 1998, p. 44-54.
Monique Pelletier, «?Les géographes et l’histoire, de la Renaissance au siècle des Lumières?», dans Apologie pour la géographie : mélanges offerts à Alice Saunier-Seïté, Paris, Société de Géographie, 1997, p. 145-156.
Daniel Rosenberg et Anthony Grafton, Cartographies of Time: A History of the Timeline, Princeton, Princeton Architectural Press, 2013.
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16:43
La crise de l’eau en France
sur Les cafés géographiquesL’actualité de ces dernières années est marquée en France mais aussi partout dans le monde par la multiplication de crises de l’eau auxquelles nous étions peu habitués : sécheresses prolongées même dans des régions inhabituelles comme la Bretagne, inondations catastrophiques récurrentes (Pas de Calais, La Roya), pénuries d’eau potable généralisées à Mayotte, et surtout affrontements violents autour des ressources en eau et de projets hydrauliques (Sivens, Sainte-Soline). En général la DCE (Directive Cadre sur l’Eau) qui visait à atteindre le bon état écologique des masses d’eau a échoué.
Daniel Oster présente David Blanchon (photo Micheline Huvet-Martinet)
Mardi 6 février devant un auditoire fourni, David Blanchon, géographe, Professeur à L’Université Paris-Nanterre, auteur d’ouvrages liés aux problèmes de l’eau * et grand connaisseur d’espaces comme les Etats-Unis, le Soudan et l’Afrique du Sud , est venu discuter de la crise, en fait des crises de l’eau, tout en s’interrogeant sur leur caractère conjoncturel ou structurel, mais surtout en cherchant à en comprendre la logique en introduisant des notions clés comme le nexus eau-énergie-alimentation et le cycle hydrosocial.
Qui aurait pu prédire ces crises ?
A priori tout le monde, à condition de s’y intéresser et de distinguer ce qui est neuf de ce qui est ancien : les climatologues et les hydrologues intéressés par le dérèglement climatique (qui aggrave la variabilité des pluies avec alternance année sèche/année humide), les urbanistes/aménageurs (bons connaisseurs de la vulnérabilité liée à l’arrachage des haies, l’artificialisation des sols qui renforce le ruissellement, les constructions en zones inondables qui aggravent les inondations…), les médecins qui peuvent estimer les effets de la pollution des eaux par l’usage des pesticides. Tous sont capables de prévoir les crises.
Ces crises de la variabilité de l’eau sont connues depuis longtemps tout comme les remèdes. Ainsi La Restauration des Terrains de Montagne, créée en 1882 existe toujours comme service de l’ONF, de même les Grands Lacs de Seine (1969). Elles sont anciennes, multifactorielles modifiées par le changement climatique qui accélère les difficultés d’alimentation en eau d’autant qu’on n’a pas vraiment d’idées sur l’évolution future des précipitations car les modèles ne convergent pas nécessairement. Il semblerait que d’ici 2050 la France connaisse une hausse du débit des cours d’eau en hiver particulièrement dans le bassin méditerranéen et une baisse significative en été à peu près partout sur le territoire sauf dans la Manche et un peu en Bretagne. Le débit du Rhône pourrait être divisé par deux ainsi que celui de l’Isère et des petits fleuves côtiers méditerranéen, engendrant un énorme souci d’approvisionnement en eau même si chaque bassin versant risque d’évoluer différemment.
De quoi cette crise est-elle le nom ? Analyse de la criseEtat de la situation. En France la crise est beaucoup moins dramatique que celle d’autres pays (Espagne, Ouest américain, pays sahéliens…). Les volumes d’eau disponibles demeurent importants : le territoire français métropolitain bénéficie en moyenne de 480 milliards de m3 de pluie/an auxquels s’ajoutent 11 milliards de m3 provenant des fleuves transfrontaliers (sans le Rhin). Même si une grande partie s’évapore, restent disponibles environ 2800 m3/habitant/an auxquels s’ajoutent aussi les stocks des eaux souterraines et des eaux stagnantes de surface (lacs, étangs, barrages). La pression sur le prélèvement des ressources est faible soit un peu moins de 1/6ème des précipitations tombées, alors que certains pays sont à 90%. La situation française de ce point de vue reste donc relativement confortable.
Il faut distinguer le prélèvement de la consommation car certaines activités prélèvent beaucoup sans forcément consommer car l’eau utilisée est rejetée et recyclée : ex : les centrales électriques prélèvent beaucoup mais consomment peu contrairement à l’agriculture qui est la première consommatrice avec 57% du total, devant l’eau potable (26%), le refroidissement des centrales électriques (12%) et les usages industriels (5%).
Principal problème en France : crise du nexus-eau-énergie-alimentation c’est-à-dire le lien (nexus) entre ces trois éléments qui sont intimement liés. Les actions menées dans un domaine peuvent avoir un impact sur l’un des autres secteurs ou les deux autres ce qui rend les actions difficiles. Ce concept introduit par l’université des Nations-Unies en 2013 permet d’insister sur la nécessité de penser les trois pôles dans le même volume.
En France la consommation moyenne d’eau courante est d’une centaine de litres d’eau/jour/habitant, mais elle est de 4500 l pour notre consommation alimentaire. Une grande partie de la production électrique dépend des cours d’eau non seulement pour l’hydroélectricité mais aussi pour le refroidissement des centrales nucléaires. La moitié de l’eau prélevée en France l’est pour la production électrique.
En ce qui concerne le lien eau-alimentation le problème n’est pas seulement de la quantité mais aussi de la qualité. La Directive Cadre Européenne (DCE) de 2000 retranscrite dans le droit français en 2006 visait à atteindre le bon équilibre écologique des masses d’eau en 2015, mais l’échéance est constamment reportée et l’objectif ne sera probablement pas atteint en 2027. En effet, le bilan français est médiocre : 43% des masses d’eau de surface sont affectées par des pollutions diffuses, notamment nitrates et pesticides, 25,4% par des pollutions ponctuelles et 19,4% par des prélèvements d’eau excessifs. La situation est encore plus mauvaise ailleurs, notamment en Grèce et aux Pays-Bas.
C’est inutile de mettre en place une politique de l’eau stricte si par ailleurs on n’agit pas sur les deux autres pôles du nexus
Le modèle français de « gouvernance de l’eau » élaboré en 1964 et que beaucoup nous envient est en crise. Il a été élaboré par bassins hydrographiques en prenant les bassins versants comme base de gestion de l’eau. Ce modèle très articulé et décentralisé avec des agences de bassins, des comités locaux a été repris en 1992 par les Nations Unies. Maintenant on est arrivé au bout de ce modèle pas assez efficace pour résoudre les problèmes soulevés par la DCE concernant la qualité des masses d’eau. La hiérarchie administrative actuelle (communes, départements, régions) ne correspond plus aux bassins hydrographiques et il devient très compliqué pour les élus de se situer dans l’organigramme et de se retrouver parmi les compétences de chaque entité.
La crise du modèle des cycles et territoires hydro-sociauxLe cycle hydro-social considère que l’eau, en plus de sa nature physique, a aussi une réalité sociale. Le cycle hydro-social souligne les dimensions culturelles et historiques de l’eau. Actuellement, l’attachement, la connaissance qu’avaient les Français de l’eau a quasiment disparu car ils ne savent plus d’où vient l’eau qu’ils boivent ; ils n’ont aucune idée de la quantité qu’ils consomment. Selon D. Moose « la gestion de l’eau reflète les divisions majeures de la société, les rangs, les statuts et les positions dominantes et elle occupe une place centrale dans l’ordre symbolique ». IL existait des sociétés de gestion de l’eau dès le Moyen Âge. L’eau est le miroir d’une société mais ce miroir est maintenant cassé.
Que nous est-il permis d’espérer ?Pour ne pas rester négatif, il convient de souligner les progrès, notamment grâce aux stations d’épuration qui ont permis l’amélioration de la qualité des eaux. En 1992, la mise en place de politiques de l’eau permettait d’être assez optimiste mais maintenant, le dérèglement climatique remet en cause cette attitude et trois scénarios sont envisagés.
- Crash and burn : on continue comme d’habitude dans le vieux monde, c’est business as usual comme dans les années 1950 en maintenant les bassines, construisant des barrages, au mieux en changeant a minima les modes de gouvernance mais sans se préoccuper du nexus ni du cycle hydro-social. Dans ce cas le risque d’un effondrement est très probable vers 2050 si le changement climatique continue ou prend de l’ampleur. En Espagne ou dans l’Ouest américain, les barrages se vident déjà.
- scénario plus rose : celui d’une « nouvelle culture de l’eau » qui rencontrerait des oppositions et une certaine résistance car il suppose une remise en cause radicale du nexus énergie/ alimentation pour passer à une société de sobriété. Ceci conduit à une nouvelle vision de l’utilisation des cours d’eau, mais aussi à une révision des activités industrielles. Ce sont un peu les idées développées par le Parlement de Loire qui essaie de reconnecter les populations à la rivière en les sensibilisant à une nouvelle vision du fleuve.
- scénario médian du bumpy road. C’est un peu ce scenario qui est en cours actuellement en France. Bumpy car la route est cabossée avec une alternance de bonnes et de mauvaises années. C’est celui d’une transition lente et douloureuse qui agit sur la demande (avec un plan sobriété), met en place du techno-solutionnisme (dessalement, repoldérisation…) sans agir sur le nexus, en insistant sur les solutions fondées sur la nature. Le problème est celui de la variabilité climatique : un bon hiver peut être effacé par une succession d’années sèches. Il y a alors multiplication des crises conjoncturelles.
En conclusion, D. Blanchon se dit raisonnablement optimiste en observant la multiplication des initiatives locales. En effet, les acteurs locaux, notamment les agriculteurs, sont souvent beaucoup plus conscients des défis et des changements à mettre en place que les responsables au plus haut niveau de l’Etat qui bloquent sur le nexus.
Les nombreuses questions témoignant de l’intérêt de l’auditoire ont permis d’approfondir certains points.- La gouvernance de l’eau en France et la D.C.E. les technocrates européens ont assez peu d’influence sur la politique de l’eau dans les différents pays. La D.C.E s’est traduite dans le droit français par la loi de 2006 qui permet de fixer des objectifs et de faire un travail précis pour répertorier les disponibilités et la qualité des masses d’eau en faisant régulièrement des bilans. La D.C.E a un rôle incitatif et le fait de ne pas accomplir l’objectif est révélateur des difficultés. La gestion de l’eau est sous le contrôle de six principales agences de bassins avec des sous-bassins versants qui ont eux-mêmes des sous-sections constituées par commissions locales de l’eau rassemblant les différents acteurs concernés, lesquels élaborent des schémas directeurs. Bien sûr ce n’est pas forcement idéal car il peut y avoir des jeux de pouvoir et des rivalités mais cette gestion intégrée autour des bassins ne fonctionne pas si mal et a été adoptée par beaucoup d’autres pays. Ce modèle décentralisé est parfois contesté puisqu’il n’arrive pas à régler tous les problèmes en partie parce que le découpage des agences de bassins ne correspond pas aux limites administratives quand le bassin versant est sur deux régions et plusieurs départements. Finalement les agences de l’eau rajoutent une couche au millefeuille administratif français.
- Les bassines ont été élaborées depuis longtemps. Le problème n’est pas récent. Dans la région de Sainte-Soline le pompage des eaux sous-terraines remonte aux années 1980 créant déjà des conflits entre les agriculteurs irrigants et non irrigants car les rivières alimentant le marais poitevin s’assèchent sans qu’il soit possible d’identifier clairement les responsabilités. La création de bassines en surface a été considérée comme une solution pour résoudre les conflits antérieurs car elle a le mérite de mutualiser le pompage en identifiant clairement qui pompe, où et comment. Cette solution était considérée comme provisoire pour permettre progressivement de s’adapter aux nouvelles conditions : toute transition agricole nécessite la mise en place de nouvelles filières et est donc lente (10 à 15ans). C’est une aberration écologique de continuer à mettre en place des bassines sans considérer la nécessité de faire évoluer le nexus.
- Le rôle des régimes politiques dans la gestion de l’eau. L’histoire montre que les régimes autoritaires n’ont pas réussi : l’URSS comme la Chine ont eu des politiques de l‘eau catastrophiques notamment avec la construction de grands barrages. Les systèmes les plus résilients sont ceux qui reposent sur une gestion décentralisée parfois collective comme au Moyen Âge car la gestion de l’eau est enchâssée dans la société et les territoires hydro-sociaux.
- Concernant la Seine, il faut noter les progrès importants de la qualité de l’eau. Une inondation comme celle de 1910 n’est pas complètement exclue mais parait moins probable d’une part parce qu’il y a des aménagements en amont de Paris avec des retenues dont le niveau baisse mais qui soutiennent le débit de la Seine, d’autre part parce qu’on constate un changement dans le régime traditionnel des crues hivernales dans le bassin parisien liées autrefois à des neiges importantes dans le haut bassin de l’Yonne et de la Seine. Le changement climatique rend les neiges plus rares et peu abondantes. Par contre, on constate l’été des crues de type méditerranéen liées à des orages parfois violents avec pluies abondantes qui ruissellent sur des sols secs dans les bassins versants des petits affluents comme le Loing.
- Etat des eaux en Bretagne. L’agro-industrie et l’intensité de l’élevage porcin (6 millions de porcs pour 3 millions d’habitants) ont rendu la situation inquiétante par une forte pollution des eaux. Il y a une très forte conscience des problèmes mais il est très difficile et très long de sortir des filières même s’il y a une volonté par certains de remettre en cause le modèle. Il y a aussi de fortes résistances en raison des intérêts financiers. Les agences de l’eau sont peu impliquées. Comme le lien hydro-social avec l’eau est cassé, il n’y a pas de mobilisation forte malgré l’engagement de certaines associations qui cherchent à sensibiliser les populations.
- Quel avenir pour la zone sahélienne très sèche ? le principal problème de cette zone est celui de la variabilité des précipitations associée à de très faibles investissements pour utiliser au mieux les précipitations qui peuvent être assez importantes certaines années. Il y a énormément d’incertitudes sur ce qui peut s’y passer. Le Sahara, pendant les périodes plus chaudes, était plus humide car la mousson africaine remontait plus au nord. A priori, on anticipe une accentuation de la sécheresse pendant la saison sèche et une saison humide avec un volume de précipitations probablement plus importante qui provoquerait des inondations ravageuses. La ressource en eau totale ne va sans doute pas diminuer. Ce ne sont pas les conditions climatiques qui sont le principal facteur de l’émigration qui est beaucoup plus complexe.
*D. Blanchon, Atlas mondial de l’eau, défendre et protéger notre bien commun, Edition Autrement, 2022.
D. Blanchon, Géopolitique de l’eau, entre conflits et coopérations, Edition Cavalier bleu, 2019.
Compte-rendu de Micheline Huvet-Martinet, relu par D.Blanchon, mars 2024
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15:19
Postdoc in Epidemic Risk Modeling
sur Le blog de GeomatysJoin our Epiwise team! Rejoignez notre équipe Epiwise!- 14/03/2024
- Jessica Abbate
Exciting opportunity to join an innovative startup team focused on developing disease forecasting tools that make use of big geospatial data (such as satellite imagery). Epiwise (ww.epiwise.com) is a commercial R&D project being incubated within an established French company (Geomatys www.geomatys.com) who specializes in geospatial data processing and application development, nestled between several research institutions known for their leadership in addressing emerging infectious diseases and the impacts of a changing climate. The Epiwise project is led by Dr Jessie Abbate ( [https:]] ), and we collaborate with researchers from around the world. We are currently working on Ebola and Dengue systems, are in immediate need of someone with skills that can be applied to modeling Dengue emergence, but are also open to exploring other systems for which there are demonstrated needs for solutions to global health threats. We are using both ML methods in addition to mechanistic (compartmental) models.
Position: Research Scientist
Location: Montpellier, France (on-site for first year, potential for some remote work after that)
Start Date: ASAP!
Length: 12 month CDD (short-term contract)
Hours: 35 hours per week maximum (open to Full and Part Time candidates)
Salary: Depends on experience and skillset
NB: Length, hours and salary are flexible for the right candidate.
Prospects for further employment: (CDD or CDI) depending on our funding situation and when we launch the new company. We are aiming for long-term retention, but it’s a team effort to get us there!You are:
A post-doctoral researcher who wishes to gain experience in applied work for industry while staying involved in advancing the fields of disease ecology, epidemiology and emergence.With:
- Ability to implement (and replicate from published sources) a variety of epidemic risk modeling methods.
- Proficiency in R. Other programming languages a plus. If you prefer other open source tools for achieving the objectives, we are all ears!
- Relevant publication history.
- Strong organizational skills and capacity to document work.
- Desire to integrate into a dynamic, polyvalent team of innovators.
Strong Pluses:
- Familiarity with geospatial datasets and tele-epidemiology methods.
- Capacity to innovate, develop and implement new tools.
- Ability to communicate with developers and collaborate in GitLab.
- Experience in public health or field epidemiology.
- An ability to discuss with users about their needs and requirements.
- Desire to explore how your skills can be applied within industry for a variety of career paths beyond academia.
Logistic Requirements:
- Proficiency in English and French are both required, but levels are negotiable for the right candidate.
- Must hold French residency with right to work or EU citizenship. We do NOT currently have resources available to help with navigating French residency (living accommodations, visa sponsorship, state health and family services etc.).
To find out more or to apply, please send your CV and a brief self-introduction to epiwise@geomatys.com
/*! elementor - v3.23.0 - 05-08-2024 */ .elementor-widget-divider{--divider-border-style:none;--divider-border-width:1px;--divider-color:#0c0d0e;--divider-icon-size:20px;--divider-element-spacing:10px;--divider-pattern-height:24px;--divider-pattern-size:20px;--divider-pattern-url:none;--divider-pattern-repeat:repeat-x}.elementor-widget-divider .elementor-divider{display:flex}.elementor-widget-divider .elementor-divider__text{font-size:15px;line-height:1;max-width:95%}.elementor-widget-divider .elementor-divider__element{margin:0 var(--divider-element-spacing);flex-shrink:0}.elementor-widget-divider .elementor-icon{font-size:var(--divider-icon-size)}.elementor-widget-divider .elementor-divider-separator{display:flex;margin:0;direction:ltr}.elementor-widget-divider--view-line_icon .elementor-divider-separator,.elementor-widget-divider--view-line_text .elementor-divider-separator{align-items:center}.elementor-widget-divider--view-line_icon .elementor-divider-separator:after,.elementor-widget-divider--view-line_icon .elementor-divider-separator:before,.elementor-widget-divider--view-line_text .elementor-divider-separator:after,.elementor-widget-divider--view-line_text .elementor-divider-separator:before{display:block;content:"";border-block-end:0;flex-grow:1;border-block-start:var(--divider-border-width) var(--divider-border-style) var(--divider-color)}.elementor-widget-divider--element-align-left .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:first-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-left .elementor-divider-separator:before{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-left .elementor-divider__element{margin-left:0}.elementor-widget-divider--element-align-right .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:last-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-right .elementor-divider-separator:after{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-right .elementor-divider__element{margin-right:0}.elementor-widget-divider--element-align-start .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:first-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-start .elementor-divider-separator:before{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-start .elementor-divider__element{margin-inline-start:0}.elementor-widget-divider--element-align-end .elementor-divider .elementor-divider-separator>.elementor-divider__svg:last-of-type{flex-grow:0;flex-shrink:100}.elementor-widget-divider--element-align-end .elementor-divider-separator:after{content:none}.elementor-widget-divider--element-align-end .elementor-divider__element{margin-inline-end:0}.elementor-widget-divider:not(.elementor-widget-divider--view-line_text):not(.elementor-widget-divider--view-line_icon) .elementor-divider-separator{border-block-start:var(--divider-border-width) var(--divider-border-style) var(--divider-color)}.elementor-widget-divider--separator-type-pattern{--divider-border-style:none}.elementor-widget-divider--separator-type-pattern.elementor-widget-divider--view-line .elementor-divider-separator,.elementor-widget-divider--separator-type-pattern:not(.elementor-widget-divider--view-line) .elementor-divider-separator:after,.elementor-widget-divider--separator-type-pattern:not(.elementor-widget-divider--view-line) .elementor-divider-separator:before,.elementor-widget-divider--separator-type-pattern:not([class*=elementor-widget-divider--view]) .elementor-divider-separator{width:100%;min-height:var(--divider-pattern-height);-webkit-mask-size:var(--divider-pattern-size) 100%;mask-size:var(--divider-pattern-size) 100%;-webkit-mask-repeat:var(--divider-pattern-repeat);mask-repeat:var(--divider-pattern-repeat);background-color:var(--divider-color);-webkit-mask-image:var(--divider-pattern-url);mask-image:var(--divider-pattern-url)}.elementor-widget-divider--no-spacing{--divider-pattern-size:auto}.elementor-widget-divider--bg-round{--divider-pattern-repeat:round}.rtl .elementor-widget-divider .elementor-divider__text{direction:rtl}.e-con-inner>.elementor-widget-divider,.e-con>.elementor-widget-divider{width:var(--container-widget-width,100%);--flex-grow:var(--container-widget-flex-grow)} Poste modélisatr-ice-eur des risques épidémiques des maladies infectieuses à Montpellier, FranceOpportunité intéressante de rejoindre une équipe de startup innovante axée sur le développement d’outils de prédiction des maladies utilisant des bigdata géospatiales (telles que l’imagerie satellitaire). Epiwise (ww.epiwise.com) est un projet commercial de R&D incubé au sein d’une société française établie (Geomatys www.geomatys.com) spécialisée dans le traitement des données géospatiales et le développement d’applications, nichée entre plusieurs institutions de recherche connues pour leur leadership dans la lutte contre les maladies infectieuses émergentes et les impacts du changement climatique. Le projet Epiwise est dirigé par le Dr Jessie Abbate ( [https:]] ), et nous collaborons avec des chercheurs du monde entier. Nous travaillons actuellement sur les systèmes Ebola et Dengue, et nous avons immédiatement besoin d’une personne dont les compétences peuvent être appliquées à la modélisation de l’émergence de la Dengue, mais nous sommes également ouverts à l’exploration d’autres systèmes pour lesquels il existe des besoins avérés en matière de solutions aux menaces sanitaires mondiales. Nous utilisons à la fois des méthodes de modélisation linéaire et des modèles mécanistes (compartimentaux).
Poste : Chercheur scientifique
Lieu : Montpellier, France (sur place la première année, possibilité de travail à distance par la suite)
Date de début : DÈS QUE POSSIBLE !
Durée : CDD de 12 mois (contrat à court terme)
Horaires : 35 heures par semaine maximum (ouvert aux candidats à temps plein et à temps partiel)
Salaire : En fonction de l’expérience et des compétences
NB : La durée, les horaires et le salaire sont flexibles pour le bon candidat.
Perspectives d’emploi ultérieur : (CDD ou CDI) en fonction de notre situation financière et de la date de lancement de la nouvelle entreprise. Nous visons une rétention à long terme, mais c’est un effort d’équipe qui nous permettra d’y parvenir !Vous êtes :
Un-e chercheur-euse post-doctoral-e qui souhaite acquérir de l’expérience dans des travaux appliqués pour l’industrie tout en restant impliqué dans l’avancement des domaines de l’écologie, de l’épidémiologie et de l’émergence des maladies.Avec :
? Une capacité à mettre en œuvre (et à reproduire à partir de sources publiées) une variété de méthodes de modélisation du risque épidémique.
? Maîtrise de R. D’autres langages de programmation sont un atout. Si vous préférez d’autres outils open source pour atteindre les objectifs, nous sommes tout ouïe !
? Historique des publications pertinentes.
? Solides compétences organisationnelles et capacité à documenter le travail.
? Désir d’intégrer une équipe dynamique et polyvalente d’innovateurs.Fortes plus-values :
? Familiarité avec les ensembles de données géospatiales et les méthodes de télé-épidémiologie.
? Capacité à innover, à développer et à mettre en œuvre de nouveaux outils.
? Capacité à communiquer avec les développeurs et à collaborer dans GitLab.
? Expérience en santé publique ou en épidémiologie de terrain.
? Une capacité à discuter avec les utilisateurs de leurs besoins et exigences.
? Un désir d’explorer comment vos compétences peuvent être appliquées au sein de l’industrie pour une variété de parcours de carrière au-delà du milieu universitaire.
Exigences logistiques :
? La maîtrise de l’anglais et du français sont toutes deux requises, mais les niveaux sont négociables pour le bon candidat.
? Doit être titulaire d’une résidence française avec droit de travail ou d’une citoyenneté de l’UE. Nous n’avons PAS actuellement de ressources disponibles pour aider à naviguer dans la résidence française (logement, parrainage de visa, services de santé et de famille de l’État, etc.)Pour en savoir plus ou pour postuler, veuillez envoyer votre CV et une brève introduction à epiwise@geomatys.com.
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7:02
Piero, l’application Web 3D SIG/BIM open source !
sur OslandiaPiero : une nouvelle application web 3D SIG/BIM OpenSourceOslandia annonce la sortie de Piero, une application opensource dédiée aux jumeaux numériques. Piero est une application web basée sur Giro3D et offrant des fonctionnalités de visualisation 3D de données géoréférencées, qu’elles viennent du monde BIM ou du monde SIG, de façon intégrée et ergonomique.
Prête à l’emploi, Piero est disponible en démonstration à l’adresse suivante :
[https:]]Des exemples de données sont pré-chargés, libres à vous de glisser-déposer vos données pour démarrer sans une seule ligne de code !
HistoriqueGiro3D est une bibliothèque logicielle permettant la visualisation et manipulation de données 2D, 2.5D et 3D cartographiques, directement dans le navigateur. Cette bibliothèque peut être intégrée dans n’importe quelle application web, ce qui la rend très versatile. On vous a notamment récemment parlé de LiDAR et de WebGL, deux technologies mises à profit dans Giro3D.
Giro3D, en tant que bibliothèque, est dédiée aux développeurs et nécessite en contrepartie des efforts d’intégration. Afin de proposer d’adresser des cas d’utilisation plus larges, et également de montrer les fonctionnalités de Giro3D, Oslandia a développé une application complète mettant à profit les fonctionnalités de Giro3D, avec une interface utilisateur ergonomique, et proposant également des fonctionnalités avancées en terme de visualisation et d’analyse.
Cette application, baptisée Piero, est aujourd’hui assez mature pour servir d’application Web clé en main. Tirant profit de Giro3D et du moteur 3D THREE.js pour fusionner les mondes SIG et BIM, Piero fournit une application complète reposant sur Vue.js. De la même façon que Giro3D, Piero est libre et open-source, et son code source est disponible sur la plateforme GitLab sous license MIT.
Formats de donnéesEn plus des types nativement supportés par Giro3D, Piero couvre un large éventail de formats, allant du plus basique nuage de points CSV au très détaillé modèle IFC, en passant par CityJSON, GeoPackage, Shapefile, etc. Elle supporte également les webservices OGC.
La liste complète est disponible sur la page du projet. Nous ajoutons le support de nouveaux formats en continu selon les besoins : si votre format préféré n’est pas encore supporté, n’hésitez pas à nous en faire part. Piero étant opensource et communautaire, il est également possible de contribuer pour ajouter des implémentations de formats de données.
FonctionnalitésPiero va au-delà de la visualisation. De la simple identification, telle qu’on la retrouve dans QGIS, aux annotations et mesures, en passant par les plans de coupes ou la boîte de détourage, l’application fournit les outils pour exploiter facilement vos données 3D. La liste grandit au fil du temps, n’hésitez pas à faire un tour sur la page GitLab pour une information plus détaillée.
Quelques fonctionnalités marquantes :
- La mesure entre plans, avec une détection automatique des plans ( e.g. de mur à mur dans un bâtiment )
- La « clipping box » permettant de découper l’intérieur d’une boîte, ou son extérieur pour mieux visualiser les éléments 3D. Très utiles pour les bâtiments.
- L’interrogation des objets IFC avec tous leurs attributs
- Les annotations et les geo-signets 3D
Si la simple utilisation en glisser-déposer de données ne vous suffit pas, ou si vous avez des données situées en dehors de la France métropolitaine, vous pouvez héberger votre propre instance de Piero. Très simplement, en éditant la configuration via un simple fichier, vous pourrez modifier l’emprise et les sources de données. L’application étant statique (JavaScript et CSS), il suffira de regénérer l’application et déployer les fichiers sur un simple serveur web. En quelques lignes de commande, vous pouvez mettre à disposition votre propre Piero sans modifier une seule ligne de code source.
Piero étant open-source et libre, vous pouvez également modifier le code source de l’application plus en profondeur si besoin ! Piero peut servir de base à des applications dédiées avec des fonctionnalités propres, ou des cas d’utilisation spécifiques.
Plus d’informationN’hésitez pas à nous contacter en créant un ticket sur le projet GitLab ! Par ailleurs, la gouvernance de Piero est communautaire et nous accueillons toutes les contributions ! Vous pouvez également contacter Oslandia si vous souhaitez de l’accompagnement en formation, développement, maintenance, intégration de données, ou si vous souhaitez établir un partenariat sur ces sujets : infos+3d@oslandia.com.
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18:29
Transmettre un message percutant
sur Icem7Éric est régulièrement sollicité sur le thème de la sémiologie graphique, un de ses domaines d’expertise. Il intervient souvent pour des conférences, des exposés, des formations. Encore la semaine dernière, il était invité par SSPHub, le réseau des « datascientists » des services de la Statistique Publique, pour une visioconférence intitulée “La dataviz pour donner du sens aux données et communiquer un message”.
Les présentations d’Éric se basent toujours sur des exemples concrets et récents, qu’il va piocher dans les publications des organismes qui font appel à lui. Il se base sur ces exemples pour les décortiquer, puis examiner quels seraient les ajustements possibles, en vue de les rendre plus signifiants. Ce petit jeu du « avant / après » est très éloquent ; c’est un outil pédagogique toujours efficace.
Le jeu des différences avant / aprèsJ’ai le privilège d’être la première spectatrice des présentations qu’Éric prépare. C’est toujours un plaisir gourmand de découvrir quels nouveaux exemples il a réussi à dénicher. Pour la conférence en ligne pour SSPHub, Éric a puisé dans l’actualité de plusieurs services statistiques, l’Insee en premier lieu, évidemment, mais aussi les services statistiques des ministères de la Justice, de la Transition écologique, du Travail et de la Santé…
Parmi la quinzaine d’exemples analysés, quelques-uns ont particulièrement retenu mon attention : ceux qui non seulement sont les plus marquants sur le contraste entre « avant » et « après », mais surtout exposent des données originales et une information inédite. Mon préféré est un graphique publié dans une étude de la Drees, le service statistique du ministère en charge de la santé.
Cette étude, publiée le mois dernier, est intitulée Des stéréotypes de genre encore très ancrés, notamment chez les hommes. Il s’agit d’un document de 8 pages qui rapporte les résultats d’une enquête d’opinion à propos des croyances sur les comportements masculins et féminins. Voilà qui tranche nettement avec les sujets couramment abordés par la statistique publique. Le graphique retenu par Éric pour son exercice de dissection parle de partage des tâches domestiques.
Avant AprèsParmi les cibles privilégiées d’Éric, se trouvent les diagrammes en barres empilées. Ils sont très fréquents dans les publications des services statistiques ; ils sont pourtant rarement efficaces. Mieux vaut séparer les messages que tout mettre sur une même représentation. UN graphique correspond à UN message. Objectif : réduire l’effort du lecteur.
Ensuite, l’habillage compte aussi, jusque dans les détails : choisir un titre informatif, placer la légende au plus près des éléments graphiques, en utilisant astucieusement un code couleur, le tout sans surcharger inutilement. Au bout du compte, la note de lecture n’est plus indispensable : le graphique parle de lui-même.
L’étude dont il est question ici comporte plusieurs autres graphiques. J’ai demandé à Éric d’en passer un autre dans sa moulinette « avant / après ». Le résultat présenté ci-dessous montre que les barres empilées ne sont pas toutes à rejeter. Elles trouvent leur utilité quand elles représentent une répartition en pourcentage dont le total donne 100 %.
Les présentations et les formations animées par Éric sont appréciées pour leur caractère concret et vivant, avec des exemples toujours renouvelés, choisis pour leur intérêt au regard du thème de la datavisualisation et de la sémiologie graphique.
Des dataviz pour éclairer les débats de sociétéAu-delà de ces vertus pédagogiques, ils sont aussi instructifs par les messages qu’ils portent. Ils se rapportent souvent à la démographie ou à l’économie, domaines de prédilection de la statistique publique. Ils abordent aussi des thèmes plus sociaux, la justice, l’environnement ou… les inégalités hommes/femmes.
Il est largement établi que la répartition des tâches domestiques repose encore largement sur les femmes. Il est encore plus édifiant de constater l’écart de vision entre les hommes et les femmes. Les hommes croient davantage qu’ils font leur part. Un grand merci aux statisticien·nes qui apportent ces éléments objectifs de mesure.
La photo utilisée comme image mise en avant pour cet article provient d’une banque d’images libres de droit. Elle date de 1942.
Et pour vous, qu’est-ce que cela évoque, cette vieille photo en noir et blanc d’un couple faisant ensemble la vaisselle ?
L’article Transmettre un message percutant est apparu en premier sur Icem7.
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17:03
Un plugin QGIS pour QWC
sur OslandiaEtat des lieuxQGIS Web Client (QWC) est un client web responsive modulaire de nouvelle génération pour QGIS Server, construit avec ReactJS et OpenLayers et qui fonctionne avec un système de service. Il permet donc de visualiser dans une application cartographique web des projets QGIS.
Actuellement pour publier un projet QGIS il faut passer par l’interface d’administration web pour uploader le projet, ou bien le sauvegarder au bon endroit dans l’arborescence de l’instance QWC.
L’objectif du travail qui a été réalisé est donc d’améliorer l’intégration entre QGIS et son client web en permettant de publier un projet dans une instance QWC directement depuis l’interface de QGIS. Ce développement a été financé par la Direction des Systèmes d’Information et des Usages Numériques des Agences de l’eau
Pour atteindre cet objectif il a fallu développer deux choses.
Premièrement un nouveau service de publication pour assurer l’interaction entre le client QGIS et son client web QWC.
Et ensuite, un plugin QGIS pour interagir avec ce service de manière simple et intuitive.
Côté QWC : Le service de publicationCe service de publication est nommé
qwc-publish-service
et est disponible sur notre GitLab.Il s’agit d’une API REST permettant une gestion des projets avec des opérations de type CRUD (Create Read Update Delete). Le service est donc constitué de toutes les routes API nécessaires à la gestion de l’arborescence (créer/supprimer et déplacer des dossiers) et également à la gestion des projets (publier/mettre à jour/supprimer des projets). Ces routes sont détaillées dans le readme du projet.
Une option du service qwc-publish-service permet de générer automatiquement la configuration de l’application lors de chaque action. En cas d’échec de la génération, le service restaure l’état précédent (application d’un Rollback sur l’action). Il n’est par exemple pas possible de supprimer un projet qui est utilisé dans un thème ou bien de publier un projet vide.
Côté QGIS : Le plugin QWC2 ToolsPour accompagner le service et rendre ces routes API utilisables de manière plus transparente nous avons développé un plugin QGIS nommé QWC2 Tools.
Pour fonctionner, ce plugin nécessite obligatoirement que l’instance QWC soit associée au service
qwc-publish-service
. Si le service peut fonctionner sans le plugin, l’inverse n’est pas possible.Ce plugin fournit donc une interface intuitive et intégrée à QGIS. On y retrouve un explorateur dédié à QWC, dans lequel on retrouve l’arborescence des projets de l’instance.
Cet arbre est surplombé d’un bandeau contenant toutes Les actions possibles :
- Publier un projet
- Mettre à jour un projet
- Supprimer un projet ou un dossier
- Créer un dossier
- Rafraîchir l’arbre
- Ouvrir tous les dossiers
- Fermer tous les dossiers
- Accéder à la fenêtre des paramètres de l’instance
Certaines de ces actions sont également possibles par clic droit et double clic, directement dans l’arborescence. Pour déplacer un projet ou un dossier le drag and drop peut être utilisé.
Toutes les actions disponibles sont visibles dans la documentation.
Enfin ce plugin gère également la gestion de l’authentification aux instances QWC via le gestionnaire d’authentification natif de QGIS. Deux types d’authentification sont gérés, l’authentification simple avec utilisateur et mot de passe et l’authentification OIDC (OpenID Connect).
Démonstration
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12:48
La Birmanie, pivot stratégique entre la Chine et l’Inde
sur Les cafés géographiquesLa salle du premier étage du Café de Flore est bien remplie en ce mardi 27 février 2024 pour accueillir l’historien Amaury Lorin. Celui-ci s’est spécialement déplacé depuis Dunkerque pour ce café géo consacré à la situation géopolitique de la Birmanie, sujet trop peu abordé en France alors qu’il représente un enjeu important du monde d’aujourd’hui. Amaury Lorin a récemment écrit un livre, Variations birmanes (Samsa éditions, Bruxelles, 2022, sélection Prix Pierre Loti 2023), où il donne quelques clés de compréhension de cette situation qu’il va évoquer.
Amaury Lorin (à droite) et Michèle Vignaux (à gauche)
Il se félicite de faire mieux connaître la Birmanie, petit pays asiatique mal connu en France, alors même qu’elle est déchirée par une guerre civile depuis le coup d’état de février 2021 de la junte militaire qui a renversé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi. La résistance de la population birmane de mieux en mieux organisée entraîne de nombreuses pertes humaines et d’importants déplacements de population (sans doute un million de personnes). Amaury Lorin propose de réfléchir à une question essentielle : où va la Birmanie ? Pour cela, en évitant tout déterminisme, il se demande dans un premier temps d’où vient la Birmanie. Il souhaite donc commencer par une rapide présentation géographique puis historique de la Birmanie, dont le nom officiel est devenu le Myanmar depuis 1989.
Sur la première carte projetée, apparaît nettement l’opposition entre la plaine centrale irriguée par l’Irrawaddy et ses affluents, et les marges, essentiellement montagneuses et peuplées de différentes minorités ethniques.
Carte reproduite avec l’aimable autorisation d’Amaury Lorin :
« Birmanie (Myanmar) : une ouverture incertaine », Questions internationales
(La Documentation française), n° 77, janvier-février 2016 p. 102-110La plaine centrale représente le centre historique et culturel du pays où vit l’ethnie majoritaire bamar (69% de la population birmane au dernier recensement de 2014). Le fleuve Irrawaddy est non seulement l’artère principale du pays mais aussi le centre du territoire incarnant l’identité birmane avec l’ancienne capitale Mandalay et l’actuelle capitale Naypyidaw. Pour évoquer la « birmanité » on utilise parfois la formule des « 3 b » (birman, bamar, bouddhiste) associant la nation, la majorité et la religion.
Aux marges du pays se trouvent les 135 minorités ethniques officiellement recensées qui vivent dans sept États périphériques. Ces minorités ethniques forment 25% de la population nationale. Cette disposition marginale des montagnes et des forêts a protégé la Birmanie des invasions au cours de l’histoire, mais en même temps elle a favorisé un repli du pays sur lui-même et a donc longtemps entretenu le fantasme d’une Birmanie hermétique. D’autre part, des conflits interethniques persistants continuent de se déployer dans cette ceinture montagneuse.
Plus de 50 millions d’habitants peuplent la Birmanie dont la superficie est plus vaste que celle de la France et du Benelux réunis. Une mosaïque ethnique caractérise cette population alors que 90% des habitants se revendiquent du bouddhisme (therav?da). Rappelons que 124 ans de colonisation britannique ont pris fin en 1948 avec l’indépendance birmane. Mais celle-ci n’a pas entravé la domination de l’ethnie majoritaire aux dépens des minorités ethniques, ainsi la langue bamar a été érigée comme la norme birmane. La règle de la supériorité bamar s’est comme enkystée dans la vie quotidienne des Birmans. Cette oppression commune à l’encontre des ethnies minoritaires a eu pour effet de liguer celles-ci face à la majorité bamar.
Un fait majeur à souligner : la géographie physique de la Birmanie a sans doute joué un rôle essentiel dans la protection et l’isolement du pays par rapport à l’extérieur. À une autre échelle (celle de l’Asie du Sud-Est), ajoutons l’importance de la position de carrefour de la Birmanie, entre le monde indien et le monde chinois, entre deux géants démographiques « prédateurs ». Une situation géopolitique très particulière pour le moins inconfortable. Au même titre que le Tibet et le Pakistan, la Birmanie est un enjeu de la rivalité sino-indienne. Pour la Chine, la Birmanie appartient à sa périphérie méridionale, en rapport avec sa stratégie des deux océans (océan Pacifique et océan Indien). Soit un nouveau « grand jeu » autour de l’océan Indien entre les deux grandes puissances asiatiques. La Birmanie ne peut pas trop compter sur l’ONU, ni sur l’ASEAN (pays membre depuis 1997), la sous-région des pays du Mékong ou le Japon pour sortir de l’étau sino-indien.
Après la présentation géographique de la Birmanie, Amaury Lorin aborde l’histoire du pays en insistant sur la succession ininterrompue des rois despotes pendant les huit siècles qui ont précédé la colonisation britannique du XIXe siècle. Celle-ci a été réalisée à la suite de trois guerres anglo-birmanes entre 1824 et 1885. Le dernier roi birman a été déposé en 1885 et la Birmanie a été dès lors rattachée au Raj britannique pour rejoindre l’Inde. 124 ans de colonisation britannique (1824-1948) ont été ressentis comme une expérience traumatisante par les Birmans. Les institutions coloniales ont remplacé brutalement la monarchie et les institutions traditionnelles, la modernité occidentale a été plaquée en faisant fi des héritages ancestraux birmans. Le rattachement au Raj a aussi engendré des tensions avec les Indiens, ce qui a laissé des traces.
À la suite d’un coup d’État en 1962 (soit quatorze ans après l’indépendance), une junte militaire installe une dictature féroce jusqu’en 2011. Pendant toutes ces décennies, la Birmanie est coupée du monde extérieur, l’armée birmane se présentant comme l’unique pilier unificateur, la seule garante de la cohésion nationale. En 2011, de façon inattendue, le pouvoir est transféré à un gouvernement « quasi-civil » ; commence alors une ouverture incertaine qui est interprétée comme une « transition démocratique ». Les premières élections générales libres de 2015 profitent à la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991.
Les élections de 2020 amplifient le succès du parti du prix Nobel de la Paix 1991, mais un coup d’État militaire met fin à cette transition le 1er février 2021. Depuis cette date, le mouvement de désobéissance civile a vite laissé place à une guerre civile qui prend de l’ampleur aujourd’hui.
Sur le plan historique, l’intervenant souhaite insister sur deux points : la collusion entre l’armée et l’État depuis l’indépendance ; l’importance du clergé bouddhiste ; soit deux piliers qui ont noyauté toutes les institutions sociales.
Une troisième partie de l’exposé préliminaire exploite le livre d’A. Lorin, Variations birmanes, recueil de quatorze chapitres-tableaux résultant d’enquêtes sur le terrain et de recherches historiques de son auteur. Ces petits reportages réalisés dans différentes régions de Birmanie présentent une exploration personnelle de la réalité birmane que la projection de photos permet d’approcher. Les relations avec l’Occident et avec l’Inde sont notamment évoquées, les problématiques religieuses ne sont pas négligées, ni les ressources minières et forestières, ni les aspects ethnologiques, etc. L’intérêt des questions abordées mérite incontestablement une lecture de l’ouvrage.
Le déroulé des thèmes étudiés dans ces Variations birmanes se termine par la crise des Rohingya qui éclate dramatiquement en 2017 aux yeux du monde entier. Et A. Lorin de réfuter le simplisme de nombreuses analyses insistant sur l’antagonisme religieux entre musulmans et bouddhistes. L’origine foncière de la crise est en réalité déterminante avec l’arrivée de paysans venus d’Inde pour travailler dans les terres rizicoles de l’Arakan au temps de la colonisation britannique. L’antagonisme religieux entre bouddhistes et musulmans (4% seulement de la population birmane) n’est pas au cœur de la crise des Rohingya.
L’intervenant achève sa présentation par l’évocation rapide de certains aspects fondamentaux, notamment géopolitiques. La Birmanie est un espace-clé pour la Chine qui s’y approvisionne en ressources minières et énergétiques et qui y projette ses intérêts stratégiques pour le contrôle de la grande route commerciale de l’océan Indien. La construction d’un oléoduc et d’un gazoduc reliant la Birmanie et la Chine illustre clairement ces intérêts tout comme la construction d’un port en eaux profondes par les Chinois dans le contexte des « nouvelles routes de la soie » et la stratégie chinoise du « collier de perles ». Un des avantages de la Birmanie pour la Chine est de « court-circuiter » le détroit de Malacca. De son côté, l’Inde voit la Birmanie comme un voisin fragile, particulièrement vulnérable face à la poussée stratégique de la Chine vers l’océan Indien.
Carte reproduite avec l’aimable autorisation d’Amaury Lorin :
« Birmanie : désastre humanitaire, déstabilisation régionale », Questions internationales
(La Documentation française), n° 93, septembre-octobre 2018, p. 113-119Quant à la crise birmane actuelle à la suite du coup d’État militaire de février 2021, A. Lorin pose la question, sans réponse pour l’instant, des liens entre la crise des Rohingya et le coup d’Etat. Et de revenir une nouvelle fois sur le rôle de la colonisation britannique sur l’exacerbation des tensions ethniques. Et d’évoquer aussi la conférence de Panglong (1947) que le général Aung San, alors président du gouvernement intérimaire birman, avait organisé pour tenter de trouver un accord entre les différents groupes ethniques dans la nouvelle Birmanie indépendante. Un peu avant le putsch de 2021, Aung San Suu Kyi, fille du général Aung San, assassiné en 1947, avait tenté de ranimer « l’esprit de Panglong » pour la « paix ethnique ».
La présentation se conclut par l’évocation rapide de certains aspects fondamentaux, notamment géopolitiques. La Birmanie est un espace-clé pour la Chine qui s’y approvisionne en ressources minières et énergétiques et qui y projette ses intérêts stratégiques pour le contrôle de la grande route commerciale de l’océan Indien. La construction d’un oléoduc et d’un gazoduc reliant la Birmanie et la Chine illustre clairement ces intérêts, tout comme la construction d’un port en eaux profondes par les Chinois dans le contexte des « nouvelles routes de la soie » et la stratégie chinoise du « colliers de perles ». Un des avantages de la Birmanie pour la Chine est de « court-circuiter » le détroit de Malacca. De son côté, l’Inde voit la Birmanie comme un voisin fragile, particulièrement vulnérable face à la poussée stratégique de la Chine vers l’océan Indien.
Questions de la salle :
Trois questions sont posées en ouverture des échanges entre l’intervenant et le public :
- Peut-on comparer l’action de l’armée birmane, issue de l’armée qui a combattu pour l’indépendance, et l’armée de libération nationale en Algérie ?
- L’action de la monarchie birmane pendant les huit siècles ayant précédé la colonisation britannique du XIXe siècle est-elle comparable à l’action de la monarchie française pendant de nombreux siècles en matière d’intégration progressive des différents peuples et régions du territoire devenu français aujourd’hui ?
- Peut-on mesurer le poids respectif de l’armée et de la religion (bouddhiste) dans la Birmanie actuelle ?
Dans ses réponses A. Lorin a préféré développer certains points comme la comparaison entre les colonisations européennes en Asie orientale, les relations de l’armée birmane avec ses voisins (Chine et Inde), les dessous de la crise actuelle…
Intervention de Tin Tin Htar Myint, présidente de l’association La communauté birmane de France :
Cette intervention répond à une triple question posée sur la situation personnelle de cette personne en France, sur la diaspora birmane en France, sur l’analyse et les perspectives de la crise actuelle de la Birmanie. Elle a constitué un temps fort de ce café géo consacré à la Birmanie.
Venue en France pour achever ses études grâce à une bourse de l’Alliance française, cette Birmane vit dans notre pays depuis ce moment. Elle estime la communauté birmane de France à un millier de personnes dont 200 environ vivent à Paris. C’est le coup d’État militaire de 2021 qui l’incite à devenir une activiste désireuse de participer à l’action politique pour la défaite de la junte militaire. Elle décrit l’évolution de la résistance du peuple birman qui a commencé par des manifestations pacifiques pour se transformer en résistance militaire, notamment dans certaines régions peuplées de minorités ethniques. C’est aujourd’hui une guerre civile entre l’armée dirigée par la junte militaire et les groupes armés de la résistance. Un gouvernement d’unité nationale en exil tente de coordonner l’action politique et militaire de cette résistance qui profite des livraisons d’armes de la Chine (double jeu de ce pays qui aide aussi la junte) et des défections de l’armée birmane. Le parallèle est fait avec la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. L’intervenante birmane croit dans la défaite des militaires et dans l’instauration future d’un régime fédéral où la notion de citoyenneté sera prédominante au-delà de la diversité ethnique et religieuse.
Compte rendu rédigé par Daniel Oster, relu par Amaury Lorin, mars 2024
Pour aller plus loin :
Amaury Lorin, Variations birmanes, Bruxelles, Samsa, 2022, sélection Prix Pierre Loti 2023. – [https:]]
? « La crise des Rohingyas en Birmanie (depuis 2017) : un risque de déséquilibre pour l’océan Indien ? », Carnets de recherches de l’océan Indien, n° 7, 2021, p. 139-148. – [https:]]
? « La Birmanie et le drame des Rohingyas », www.vie-publique.fr, 2020. – [https:]]
? « Birmanie : désastre humanitaire, déstabilisation régionale », Questions internationales (La Documentation française), n° 93, septembre-octobre 2018, p. 113-119. – [https:]]
? « Birmanie (Myanmar) : une ouverture incertaine », Questions internationales (La Documentation française), n° 77, janvier-février 2016, p. 102-110. – [https:]]
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9:00
Plateforme web Drupal de la Communauté Employeur Pro-Vélo
sur Makina CorpusLe contexteLa FUB, Fédération Française des Usagers de la Bicyclette, anime un programme visant à accompagner les employeurs dans la promotion du vélo pour les déplacements domicile-travail
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12:08
Décentrer le regard. Ce que la guerre en Ukraine fait aux sciences sociales
sur Les cafés géographiquesL’intervention d’Anna Colin Lebedev à l’Institut Catholique de Paris, ce 7 mars 2024, n’est pas une analyse supplémentaire sur le conflit russo-ukrainien. Cette enseignante-chercheuse, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre, se définit comme sociologue politique, spécialiste de ce qu’on appelle encore couramment le monde post-soviétique. Son objectif est de démontrer comment l’agression russe dès 2014 en Crimée remet en cause les grilles de lecture de l’histoire de la Russie puis de l’URSS utilisées par le monde académique occidental et particulièrement français. Ces grilles de lecture proposées par la Russie, plus facilement accessibles, la remettent toujours au centre. Ce sont donc des spécialistes de la Russie que les médias ont invités pour analyser l’« opération militaire spéciale » de Vladimir Poutine. On a pris un regard russe pour considérer l’Ukraine (c’est ce même regard qu’on applique aux pays d’Asie centrale, du Caucase…anciens membres de l’Empire).
Qu’est-ce qui caractérise ce « regard russe » ? C’est d’abord le regard d’une puissance centrale dominante sur une périphérie. Il est accompagné d’un récit exaltant la grande culture russe, porteuse d’un universalisme culturel qui s’impose aux « petites » cultures, folkloriques, de la périphérie. Ce récit rappelle les grands hommes et les grands faits qui ont émaillé son histoire, particulièrement ceux de la Seconde Guerre mondiale, la « grande guerre patriotique » » (cette historiographie soviétique a été largement reprise par les historiens occidentaux). Donc les sources disponibles ont façonné notre regard.
On peut en voir les effets à travers deux exemples dans le domaine culturel. Lors de la récente exposition (2021-2022) qui lui a été consacré au Petit Palais, Ilya Répine a été présenté comme « peintre de l’âme russe » alors qu’il est né à la périphérie de l’empire, en Ukraine, et est porteur de nombreuses influences autres que russes. Quant à Nicolaï Gogol, Ukrainien de naissance, il représente une figure d’hybridité et s’il a écrit en russe, c’est par obligation et non par attachement à la culture russe.
Le monde de la recherche français a produit, ces dernières décennies, de nombreux travaux sur les territoires de l’ex-URSS (autant que sur les Etats-Unis). Or la Russie est surreprésentée dans les sujets de thèse par rapport aux 14 autres pays et les chercheurs qui s’y sont consacrés ont obtenu les meilleures positions académiques. Une observation des journalistes du Monde en 2022 semble conforter ce constat : les travaux sur l’Ukraine étaient surtout le fait des femmes et des jeunes.
Depuis février 2022, la recherche évolue. La Russie est un terrain moins accessible et inquiétant alors que de plus en plus de chercheurs travaillent sur l’Ukraine (même si le terrain n’est pas facilement accessible non plus). Les nouvelles générations sont moins russocentrées. Nous assistons à un basculement dans la manière de construire les connaissances sur ces pays. Le décentrement du regard est indispensable.
Le grand historien américain Timothy Snyder a fortement réagi au discours publié le 12 juillet 2021 par V. Poutine sur L’unité historique des Russes et des Ukrainiens où le maître du Kremlin évoque une unité « naturelle » (celle d’un même corps), unité que cherchent à déconstruire les Occidentaux en instillant le mensonge d’une identité propre dans l’esprit des Ukrainiens. Pour T. Snyder, ce discours annonce une « guerre de recolonisation » de la Russie et c’est une grille de lecture coloniale qui doit guider les travaux des chercheurs sur le passé mais aussi sur le présent.
La guerre en Ukraine a des répercussions sur la façon dont les autres pays ex-soviétiques ont pensé leurs relations avec la Russie (par exemple la politique des nationalités qui a écrasé les cultures autres que russes).
Cette grille de lecture coloniale très forte depuis le printemps 2022 suscite en France l’incrédulité de plusieurs intellectuels qui opposent des arguments plus ou moins pertinents. Le contexte colonial ne s’appliquerait qu’entre une métropole et des colonies lointaines. L’URSS ne peut être qualifiée de « colonisatrice » car elle proclamait l’égalité des droits entre tous les citoyens. Mais dans les faits les inégalités étaient importantes et la langue russe indispensable à toute carrière. L’URSS a été la grande amie de tous les mouvements de décolonisation dans le monde (argument qui est le plus percutant dans une France pas encore pacifiée avec son propre passé colonial).
Les Américains ont adopté beaucoup plus facilement cette grille de lecture. Ils s’interrogent sur la pertinence de l’expression « ex-soviétiques » pour désigner des pays en Asie centrale ou au Caucase qui ont subi beaucoup d’influences (chinoises, persanes…). Les programmes des universités ont changé (les cours sur les littératures périphériques tendent à remplacer les cours de littérature russe). Et les bourses en études russes ont disparu !
Au-delà d’une actualité qui nous touche particulièrement, cette conférence nous permet de réfléchir à la façon dont se construit le savoir dans les sciences humaines et nous invite à toujours questionner nos certitudes.
Michèle Vignaux, mars 2024
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9:00
Application d'édition de documents uniques pour IRP AUTO
sur Makina CorpusDans le cadre de son métier de la prévention, le groupe IRP AUTO propose à ses clients une intervention en entreprise dédiée à l'évaluation des risques professionnels.
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14:28
Le dessin du géographe n°98. Une géographie subjective des Balkans. Skopje (Macédoine du Nord)
sur Les cafés géographiquesLa géographie contemporaine (fin XXe siècle, XXIe siècle) emprunte de nouvelles voies pour représenter le monde qui nous entoure, un monde devenu particulièrement complexe avec l’accélération du processus de mondialisation. Parmi ces nouvelles voies, citons par exemple la géographie « engagée » qui se veut à l’écoute des populations, autrement dit une science appliquée et participative selon le géographe Antoine Bailly [https:]]
Autre voie nouvelle qui nous intéresse ici : la géographie « subjective » ou « sensible ». L’hésitation à choisir la meilleure épithète possible traduit le fait que cette démarche géographique n’est pas encore clairement définie ou même validée par les géographes eux-mêmes. Pourtant, dès les années 1970, le géographe Armand Frémont évoque la notion d’« espace vécu » pour réintroduire « le sujet et la subjectivité dans l’espace de la géographie ». Et le même Armand Frémont de poursuivre en affirmant que « l’espace vécu réconcilie l’art et la géographie » ((A. Frémont, Aimez-vous la géographie ? Flammarion, 2005).
La nouvelle collection Odyssée (ENS Editions) illustre cet objectif d’une géographie sensible, mâtinée de littérature de voyage, en proposant des portraits urbains originaux regroupés en ensembles géographiques européens. Les Cafés Géographiques en ont rendu compte dans plusieurs articles : [cafe-geo.net] ; [https:]] ; [cafe-geo.net] ; [cafe-geo.net] Dans l’introduction du volume sur les Balkans, l’accent est mis sur les impressions et les ressentis au service de la compréhension de l’espace, en rappelant l’originalité de la collection qui est d’associer étroitement des géographes et des artistes.
A propos de ces derniers, il est souligné qu’ils sont à l’origine de « propositions graphiques innovantes » pour localiser et surtout « renforcer l’exploration écrite », notamment en suggérant des ambiances, des impressions, voire des sentiments et des pensées. Pour cela, trois types de dessin sont proposés dans chaque volume : des « cartes subjectives » pour rendre compte de l’organisation et des dynamiques de chaque ville étudiée ; des « dessins de géographie embarquée », formule un peu trop sibylline à notre goût pour évoquer l’ambiance du lieu décrit à l’échelle de la rue ; des dessins de « géographie en mouvement », c’est-à-dire des « cartes de transition » pour représenter l’espace séparant deux villes voisines de la sélection proposée dans chaque ouvrage.
Malgré ce cadre graphique commun à tous les livres de la collection, l’intérêt des productions graphiques varie beaucoup en fonction des choix esthétiques des artistes, des expériences de « l’habiter dans la ville » des auteurs et, bien sûr, de la réceptivité inégale des lecteurs. Pour rendre compte – très partiellement – de l’intérêt et de la diversité de ces dessins nous avons fait le choix de l’exemple de Skopje, la capitale de la Macédoine du Nord, qui a été illustrée, comme toutes les villes du volume sur les Balkans, par Julien Rodriguez, artiste et paysagiste qui pratique une cartographie « sensible » (voir [www.julienrodriguez.fr] ).
Une carte subjective et sensible de Skopje (Macédoine du Nord)
La carte « subjective et sensible » de Skopje, capitale de la Macédoine du Nord (illustration de Julien Rodriguez accompagnant le texte de Laurent Geslin auteur du chapitre sur Skopje (Dir. Jean-Arnault Dérens et Benoît Goffin, Balkans, ENS Editions, 2024)
Il s’agit bien d’une carte, orientée selon les points cardinaux, qui représente l’organisation et les dynamiques de l’espace urbain d’une grande ville balkanique (Skopje). En fait elle relève davantage du schéma dans la mesure où la représentation graphique est délibérément simplifiée et s’exonère des règles habituelles de la cartographie scientifique (notamment l’échelle). Le cadre topographique est réaliste (rivière Vardar, montagnes environnantes, défilé de Ka?anik) mais une expression écrite, non limitée à la toponymie et parfois reliée à des flèches, invite le lecteur à mieux voir et mieux comprendre : ainsi l’exemple de l’horloge toujours figée à l’heure du tremblement de terre de 1963 est probant à cet égard.
Un va-et-vient entre les analyses du texte (rédigé par Laurent Geslin) et les éléments de la carte conforte la compréhension de l’espace de Skopje. A juste titre, la présentation de la collection Odyssée par l’éditeur évoque une chambre d’écho pour évoquer les relations entre les textes des auteurs et les illustrations graphiques. Les déformations et les mises en valeur des phénomènes urbains observables sur la « carte » de Skopje cherchent sans doute à traduire les sentiments et les émotions de l’auteur du texte. La « carte » réalisée par Julien Rodriguez est de ce fait un bon exemple d’une cartographie « sensible » avec en prime des qualités esthétiques indéniables (grâce au choix des couleurs, au style graphique, à l’inclusion de drapeaux colorés, etc.).
Comme le titre de la carte l’affirme, l’espace urbain de Skopje apparaît clairement divisé en deux, de part et d’autre du Vardar représenté par un épais trait bleu qui sépare la vile « turque et albanaise » au nord et l’ex- « ville nouvelle socialiste » au sud. Ce clivage s’accentue depuis le démembrement de la Yougoslavie, même si les autorités macédoniennes cherchent depuis plus de deux décennies à construire un nouveau récit national autour de la figure d’Alexandre le Grand comme en témoigne la nouvelle place de Macédoine à la jointure des deux parties de la ville.
Un zoom graphique sur la place de Macédoine à Skopje
La place de Macédoine à Skopje, capitale de la Macédoine du Nord(illustration de Julien Rodriguez accompagnant le texte de Laurent Geslin auteur du chapitre sur Skopje (Dir. Jean-Arnault Dérens et Benoît Goffin, Balkans, ENS Editions, 2024)
A une échelle plus grande et plus précise, l’illustrateur représente la place de Macédoine à Skopje qui se trouve au débouché du vieux pont de pierre menant au bazar ottoman. Là se trouve depuis 2011 la statue d’Alexandre le Grand, monument emblématique du pouvoir macédonien désireux d’incarner dans l’espace urbain les « origines » de la population macédonienne, manière de rapprocher, autant que faire se peut, des populations et des héritages multiples au lendemain de la disparition de la Yougoslavie.
Le choix de quatre couleurs (vert, bleu, deux ocres différents) et la mention de légendes précises insérées dans le dessin sont ici les deux outils graphiques de l’artiste qui, discrètement, peut aussi user d’une pointe d’humour (« en fait c’est Alexandre le Grand mais chut… »).
Une « carte de transition » sur le défilé de Ka?anik (entre Skopje et Pristina)
Le défilé de Ka?anik entre Skopje (Macédoine du Nord) et Pristina (Kosovo) (illustration de Julien Rodriguez accompagnant le texte de Laurent Geslin auteur du chapitre sur Skopje (Dir. Jean-Arnault Dérens et Benoît Goffin, Balkans, ENS Editions, 2024)
Un troisième type de production graphique est utilisé pour réaliser des cartes dites « de transition » permettant de représenter un espace unissant deux villes voisines décrites dans les volumes de la collection Odyssée. Ce troisième type de dessin correspond à une troisième échelle, une échelle régionale adaptée à la cartographie d’un espace plus vaste que l’aire urbaine ; l’échelle d’ailleurs figure sur ce type de dessin, contrairement aux deux autres types. Sur la carte, apparaît nettement la nouvelle route (en fait, une autoroute avec des ouvrages d’art spectaculaires) doublant la vieille route sinueuse, aujourd’hui largement délaissée. L’illustrateur a réussi le tour de force d’insérer de nombreux détails sans nuire à la lisibilité et à l’esthétique de l’ensemble.
Daniel Oster, mars 2024
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9:45
Découvrez Jura Outdoor la plateforme des activités de pleine nature !
sur Makina CorpusEn 2023, le Jura, destination touristique riche et pleine de ressources se dote d'une nouvelle application : Jura Outdoor.
Ce projet s'est développé en 3 phases distinctes :
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7:00
[1’Tech by Oslandia] WebGL
sur OslandiaDans cette minute Tech, nos collaborateurs vous proposent d’expliquer une technologie, une méthodologie, un concept. Après « open source » et « LiDAR« , on a brainstormé sur GitLab pour donner notre meilleure définition de WebGL.
Déf : WebGL est une interface de programmation graphique permettant l’affichage de scènes 2D et 3D interactives dans le navigateur. C’est le pont qui permet aux pages web d’utiliser la carte graphique des ordinateurs, ce qui est synonyme de multiplication des usages 3D !
Par exemple, OpenLayers, librairie JavaScript, utilise WebGL pour dessiner des cartes en 2D. Three.js est une libraire javascript implémentant un moteur 3D complet: [https:]] .
WebGL x OslandiaOslandia travaille régulièrement sur des projets alliant cartographie et 3D. Giro3D est une librairie WebGL SIG ( [https:]] ) qui a été développée par nos équipes et permettant de visualiser des geodata dans son navigateur.
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6:59
« Nous avons demandé à une IA de cartographier nos histoires à travers New York »
sur Cartographies numériques
Créée en 2019, l'agence de presse non lucrative et non partisane The City souhaite être « au service de tous les New Yorkais ». Elle s'est donné pour priorité de garder à l'esprit la diversité géographique lorsque ses rédacteurs et journalistes attribuent, écrivent, photographient ou éditent des articles. Afin de pouvoir vérifier cette égalité de couverture dans le traitement de l'information, la plateforme numérique a demandé à ChatGPT de trouver et de cartographier tous les emplacements mentionnés dans ses articles depuis 2019.
Le résultat est Where AI Mapped Our Stories, une carte interactive des 2 773 emplacements identifiés à partir de 4 159 articles du journal en ligne The City. La carte présente deux vues principales : une vue choroplèthe montrant la densité de couverture par quartier et une vue en mode points localisant les 2 773 lieux cités dans le journal sur la période 2019-2023. Densité de couverture par quartier entre 2019 et 2023 (source : Where AI Mapped Our Stories)
Localisation détaillée des articles de The City par année (source : Where AI Mapped Our Stories)
Selon l’analyse produite par l'IA, les articles publiés semblent couvrir l'ensemble de la ville de New York et ne pas se limiter aux quartiers aisés qui ont tendance à attirer le plus l’attention des médias. Cependant certains quartiers sont moins mentionnés que d’autres, l’est du Queens et Staten Island étant relativement absents. La densité de couverture journalistique est particulièrement forte dans le CBD, ce qui reflète la centralité de la presqu'île de Manhattan.
Il est à noter que ChatGPT n'a pas été en mesure de géolocaliser toutes les histoires. Il n'a pu reconnaître que les lieux explicitement nommés dans les articles. Il a fait des erreurs sur certains lieux indistincts ou au contraire en multipliant les lieux lorsque ceux-ci apparaissaient dans le même article sans que l'histoire s'y réfère précisément. L'analyse s'est heurtée aussi au problème des noms de quartiers correspondant à des limites géographiques assez floues. Le New York Times en a fait une carte qui donne une représentation de ce phénomène de frontières fluides entre quartiers (An Extreme Detailed Map of New York). Il a donc fallu procéder à des vérifications et recourir en complément à des méthodes plus traditionnelles. Pour autant, le recours à l'IA a permis de gagner du temps par rapport à l'écriture d'un code spécifique dans une application dédiée. Cela nécessite cependant de soigner l'écriture des instructions qui doivent être claires et explicites. Voici le prompt qui a été donné à ChatGPT :Vous êtes un data scientist et un cartographe. A partir de ce texte, effectuez une analyse sémantique et renvoyez les données géographiques : 'Quartier :', 'Nom de la rue :', 'Landmark :', 'Coordonnées géographiques :'. Pas d’autres textes s’il vous plaît
Le recours à l'agent conversationnel ChatGPT d'OpenAI a été jugé globalement positif par The City d'après l'article qui présente le détail de cette expérience : « À une époque où le journalisme considère l'IA comme un substitut potentiel aux coûts des reportages produits par l'homme, en tant que rédaction à but non lucratif, nous considérons les technologies comme un moyen de remplir notre mission : l'IA générative peut aider à créer des outils comme cette carte qui nous permet d'être plus réactifs envers les communautés que nous servons ». Il est vraisemblable que l'IA va se développer considérablement dans les années qui viennent pour chercher, sélectionner et représenter des données géolocalisées. Non sans entraîner des changements profonds pour le métier de data journaliste et pour de nombreux autres métiers manipulant du code informatique et des données géonumériques.
Lien ajouté le 8 mars 2024
Pour aller plus loinIA et géographie
— Sylvain Genevois (@mirbole01) September 16, 2023
Pas encore testé, mais s'il devient possible avec l'IA de choisir une liste de lieux, d'en faire compléter les coordonnées géo et de produire directement un fichier kml utilisable dans un globe virtuel, pas de doute que cela va plaire ! [https:]] [https:]]
We Asked an AI to Map Our Stories Across NYC (The City)
GeoLLM: Extracting Geospatial Knowledge from Large Language Models (arXiv:2310.06213)
Explainable spatially explicit geospatial artificial intelligence in urban analytics (Urban analytics lab)
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18:28
Climate Change Explorer, un outil cartographique pour visualiser les projections climatiques pour sa ville
sur Cartographies numériques
L'application en ligne Climate Change Explorer offre la possibilité de visualiser les projections climatiques dans sa ville pour les décennies à venir. Les analogies sont calculées en comparant les climats prédits à un endroit avec les climats connus pendant la période 1970-2000.
Explorateur du changement climatique (source : Climate Change Explorer)Pourquoi cette application web ?
« Imaginer ce que nous ressentirons sur notre lieu de vie dans le futur est difficile, même pour une climatologue ! Comment mes 2°C de plus en moyenne annuelle vont-ils se manifester ? Les analogies me permettent de développer cet imaginaire, d'aller voir et ressentir aujourd'hui, ailleurs, le climat que j'aurai chez moi demain » (Nathalie De Noblet-Ducoudré, climatologue)
« Limiter le changement climatique et s'y adapter est sans doute le grand défi de ma génération au niveau mondial. Il est important de se rendre compte du champ des possibles, tant pour se motiver à limiter ce changement que pour se préparer à la part qui est déjà inévitable » (Corentin Barbu, leader du projet)
Climats historiques de référence
L'application utilise les données climatiques fournies par WorldClim version 2.1 pour la période des années 1970-2000. Les valeurs rapportées sont des moyennes sur des périodes de 20 ans (2021-2040, 2041-2060, 2061-2080, 2081-2100) et pour différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre tels que définis par le CMIP6. Il est possible de choisir entre 4 scénarios (très limité - limité - tendanciel et maximum si rien n'est fait). Une fois ces options choisies, la carte affiche par une flèche noire la ville actuelle qui a des caractéristiques climatiques équivalentes à celles qu'aura dans un futur plus ou moins proche le lieu qu'on a choisi. Des graphiques d'évolution permettent de faire des comparaisons assez précises entre ces villes jusqu'en 2100.
La possibilité de disposer d'une aide
Une aide graphique est fournie pour la prise en main du logiciel. La rubrique méthodes donne accès aux méthodes de calcul et aux données utilisées.
Aide graphique pour prendre en main l'application en ligne (source : Climate Change Explorer)
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Journée de travail PCRS à Chambley près de Metz le 16 mai
sur Conseil national de l'information géolocaliséeJournée de travail PCRS à Chambley près de Metz le 16 mai
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13:34
Au sujet du pouvoir émotionnel des cartes : « nous avons tous une carte à l'intérieur de nous »
sur Cartographies numériquesAna Lucía González Paz, d'origine colombienne et visual journaliste à la BBC, explore le pouvoir émotionnel des cartes. Selon elle, « nous avons tous une carte à l'intérieur, un ensemble de coordonnées... qui fait de vous qui vous êtes ». Dans un très beau flipbook qu'elle a présenté au forum Geomob, l'auteure retrace sa géographie personnelle à partir de la cordillère des Andes et de la ville de Bogota où elle n'habite plus, mais dont elle a gardé le souvenir en elle.
« We all carry a map inside » écrit et cartographié par Ana Lucía González Paz (source : a-map-inside.webflow.io)
L'occasion de nous livrer un beau texte sur la carte comme support de mémoire et repère de vie :
« Car oui, les cartes sont imparfaites.Les grilles et les coordonnéesne peuvent pas démêlerles lignes mutilées de la mémoire.Mais elles me permettent d’êtreà la fois voyageur et observateurde ces lieux, de rendre le passé et le présent visibles.Elles racontent l'histoire des chemins que j'ai empruntés et de ceux que je n'ai pas empruntés. Des mauvais virages que j'ai pris et de ceux que je n'ai pas pris. »Si vous souhaitez découvrir des entretiens avec des cartographes et des artistes réalisant des cartes, n'hésitez pas à écouter leurs témoignages (en anglais) sur le forum Geomob. Vous y trouverez notamment Chloé Bolland et ses cartes fantastiques, James Cheshire et son Atlas de l'Invisible, John Nelson et sa cartographie audacieuse... et bien d'autres surprises.
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GeoIntelligence Maritime avec Examind
sur Le blog de GeomatysGeoIntelligence Maritime avec Examind- 06/03/2024
- Jordan Serviere
Nous vous proposons un focus sur certaines fonctions emblématiques de la suite logicielle Examind. Aujourd’hui, le renseignement maritime !
Les capacités en matière d’exploitation de données G.H.O.M. (Géographiques, Hydrographiques Océanographiques et Météorologiques), d’analyse spatio-temporelle, et de fusion de données multi sources, a conduit les équipes de Geomatys à développer des algorithmes permettant d’analyser des données de trafic maritime mondial, de les combiner avec des informations environnementales pour identifier des comportements et pratiques caractéristiques d’une activité licite ou illégale.
Ces traitements GeoInt (Géo-Intelligence), sont pour nous, une première étape pour l’entrainement d’algorithmes de Machine Learning, permettant de discriminer parmi des millions de trajectoires, ce qui relève d’une activité normale d’un comportement suspect.
Menu Linkedin Twitter Youtube
La brève vidéo ci-dessus illustre l’apport de la fusion de données G.H.O.M. pour mieux interpréter le comportement des navires.The post GeoIntelligence Maritime avec Examind first appeared on Geomatys.
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9:13
Makina Corpus, partenaire de la DrupalCamp 2024
sur Makina CorpusNous sommes fiers d’annoncer que Makina Corpus est le sponsor de la DrupalCamp à Rennes. Notre expert vous y propose une conférence « migrer de Drupal 7 à Drupal 10 ».
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20:11
Le monde luso-hispanique à travers les cartes : un guide de la Bibliothèque du Congrès
sur Cartographies numériquesCe guide de ressources, proposé par la Bibliothèque du Congrès à Washington, fournit une sélection de cartes manuscrites réalisées par des cartographes espagnols et portugais, ou dans des zones liées à l'Espagne et au Portugal. Il est issu de l'ouvrage The Luso-Hispanic World in Maps : A Selective Guide to Manuscript Maps to 1900 in the Collections of the Library of Congress, publié en février 1999 par John R. Hébert et Anthony P. Mullan. Une version en ligne de ce guide a été proposée en 2011. Elle a donné lieu à une mise à jour en 2024 de manière à intégrer les cartes cataloguées et numérisées depuis la première publication de cette bibliographie. Ce guide comporte aujourd'hui plus de 1000 documents accessibles sur le site de la Bibliothèque du Congrès : l'occasion de s'interroger sur la délimitation et a définition de ce "monde luso-hispanique" ainsi que sur l'imago mundi produite par ces cartes. S'il existe aujourd'hui une américanisation du monde, la mondialisation au XVIe siècle passait d'abord par son hispanisation.
Atlas mondial (1630) de Joao Teixeira, cosmographe du roi du Portugal (source : Bibliothèque du Congrès)
Les cartes élaborées par les Portugais et les Espagnols
De nouvelles découvertes et explorations ont entraîné la nécessité d'améliorer les cartes au moment où le monde luso-hispanique commençait à se former au début du XVIe siècle. De vastes étendues des Amériques, de l’Asie, des océans Atlantique, Indien et Pacifique ont été découvertes et explorées permettant une compréhension du monde entier. L'Espagne et le Portugal étaient à l'avant-garde de cette expansion, permettant ainsi le passage progressif d'une Europe tournée vers l'intérieur à une Europe en quête de territoires et d'échanges commerciaux à l'échelle mondiale.
Cette poussée ibérique nécessitait des cartes soigneusement construites et précises concernant de vastes régions du monde restées jusqu’alors inconnues. Dès le début, les Espagnols et les Portugais ont été contraints, pour des raisons pratiques, de créer des agences spécialisées de cartographie pour fournir des informations précises qui puissent être mises régulièrement à jour. La volonté des deux puissances ibériques d’élargir les limites de la connaissance européenne du monde atlantique reposait sur des efforts importants, propres à chacun des deux royaumes. Au début du XVe siècle, Henri le Navigateur du Portugal a réuni les meilleurs cosmographes, navigateurs et cartographes pour compiler des informations sur le monde atlantique et la côte africaine. En 1507, le roi Ferdinand d'Espagne a établi le bureau du Piloto Mayor dans la Casa de Contratación à Séville pour rassembler les dernières données géographiques et cartographiques des terres nouvellement découvertes depuis le voyage de Colomb en Amérique en 1492. L'Espagne et le Portugal étaient à l'avant-garde de la connaissance géographique. Cet héritage s’est transmis tout au long de la période coloniale et se reflète dans les cartes élaborées par les Portugais et les Espagnols.
Le monde luso-hispanique correspond aux pays et régions du monde gouvernés par l’Espagne et le Portugal à l’apogée de leur puissance. Selon cette définition, toute l'Amérique latine, les Caraïbes, des parties importantes des États-Unis et du Canada actuels, diverses îles du Pacifique et de l'océan Atlantique, certaines parties de l'Asie continentale, les Philippines, des parties importantes des régions côtières d'Afrique et de la péninsule ibérique - en d'autres termes, une grande partie du monde peut être considéré comme faisant partie du monde luso-hispanique (non réductible uniquement aux régions parlant le portugais et l'espagnol).
Guide pour consulter les documents
Le Guide est construit sur la base d'un découpage géographique correspondant à la façon dont les Portugais et les Espagnols (se) représentaient le monde à l'époque. S'y ajoute un classement propre aux auteurs qui ont cherché à répertorier et classer les cartes à partir des pays actuels. De fait le Guide proposé par la Bibliothèque du Congrès participe à construire un regard et à s'interrroger sur ce que l'on qualifie de "monde luso-hispanique".- Introduction
L'introduction présente les auteurs et la portée de ce guide, ce que l'on peut entendre par "monde luso-hispanique" et comment les cartes, par leur richesse et leur diversité, contribuent à la représentation de ce monde. - Atlas (1-9)
Cette section contient des descriptions d'atlas (entrées numérotées de 1 à 9), principalement des portulans. - Cartes du monde (10-15)
Cette section contient des cartes de l'océan Atlantique et de l'océan Pacifique. - Hémisphère oriental (16-26)
Cette section contient des cartes de l'Asie et de la Méditerranée, alors considérées comme faisant partie de l'hémisphère oriental (Ancien Monde). - Hémisphère occidental (27-126)
Cette section contient des cartes des Amériques, des Caraïbes et du Pacifique, alors considérés comme faisant partie de l'hémisphère occidental (Nouveau Monde). - Pays, États et villes (127-1006)
Cette section présente des cartes de pays, d'États, de villes et de régions en conservant l'ordre numérique original de la cartobibliographie publiée par The Luso-Hispanic World in Maps. Chaque page couvre cinq pays classés par ordre alphabétique, à l'exception de la page relative aux États-Unis, qui comprend des cartes générales des États-Unis ainsi que des sections pour plusieurs États. - Documents divers (1007-1011)
Les cartes de cette section montrent des lieux non identifiés, ne rentrant pas parfaitement dans les autres catégories. La plupart sont des cartes d’entraînement militaire. - Bibliographie sélectionnée
La bibliographie sélective renvoie aux auteurs utilisés pour réaliser le guide. - Utiliser la Bibliothèque du Congrès
La section présente le fonds documentaire de la Bibliothèque du Congrès qui possède des collections parmi les plus importantes au monde et donne des informations sur les conditions d'accès aux documents sous forme numérique ou en salle d'accès à la bibliothèque.
La Bibliothèque du Congrès propose d'autres guides de ressources classés par discipline et centres d'intérêt. Ces guides fournissent un moyen pratique d'accéder à des collections de cartes classées par époque, auteur ou thématique. Nous donnons ci-dessous la liste des guides concernant la rubrique "Géographie". En même temps qu'ils répertorient des ressources et favorisent un accès direct aux documents, ces guides construits par des conservateurs de bibliothèque contribuent à façonner notre imago mundi.
- Abraham Ortelius : un guide de ressources
- Afghanistan : un guide des cartes et des documents de référence géographique
- Tous à bord : un guide des ressources cartographiques ferroviaires à la Bibliothèque du Congrès
- Femmes américaines : ressources des collections de géographie et de cartes
- Ressources cartographiques pour la recherche généalogique : Europe de l'Est et Russie
- Catalogage des documents cartographiques
- Chili : Guide national des salles de lecture hispaniques
- Cartes de la guerre civile (New-York Daily Tribune) : sujets de la chronique de l'Amérique
- Le voyage en Antarctique d'Ernest Shackleton : sujets de la chronique de l'Amérique
- Cartes d'assurance-incendie à la Bibliothèque du Congrès : un guide de ressources
- Systèmes d'information géographique (SIG) et ressources géospatiales
- Guide du droit en ligne : États-Unis à Hawaï
- Histoire et culture de Gullah/Geechee
- Manuel d'études latino-américaines (HLAS) : un guide de ressources
- Histoire de la maison : un guide pour découvrir l'histoire des bâtiments et des propriétés locales
- Géographie et cartes de la Bibliothèque du Congrès : un guide illustré
- Cartes par État : ressources cartographiques pour l'Alaska
- Cartes par État : ressources cartographiques pour Hawaï
- Science islamique médiévale : un guide de ressources
- Espaces amérindiens : ressources cartographiques à la Bibliothèque du Congrès
- Nicolas de Fer : un guide ressource
- Course vers le pôle Nord : sujets de Chronicling America
- Course vers le pôle Sud : sujets de Chronicling America
- Photographies de Roadside America par John Margolies dans la Bibliothèque du Congrès
- La Russie et son empire en Eurasie : ressources cartographiques de la Bibliothèque du Congrès
- La famille de cartographes Blaeu : un guide de ressources
- Le Caucase : ressources cartographiques de la Bibliothèque du Congrès
- La Terre plate et ses défenseurs : une liste de références
- Le monde de 1898 : perspectives internationales sur la guerre hispano-américaine
Articles connexes
Utiliser le lion pour politiser la géographie (blog de la Bibliothèque du Congrès)
L'histoire par les cartes : La France aux Amériques ou la naissance des mondes atlantiques (BnF)
L'histoire par les cartes : la British Library met à disposition la collection du roi George III sur Flickr
L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BnF)
L'histoire par les cartes : Tony Campbell et son site Map History
L'histoire par les cartes : la septentrionalisation de l'Europe à l'époque de la Renaissance par Pierre-Ange Salvadori
L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes
Vues panoramiques des villes américaines au XIXe siècle
Rubrique Cartes et atlas historiques
- Introduction
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7:00
TerriSTORY®, un outil partenarial d’aide au pilotage de la transition des territoires
sur OslandiaCo-construit avec les territoires et présent dans 6 régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Corse, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Pays de la Loire), TerriSTORY® est un outil d’aide à la décision et de visualisation de données énergie-climat territoriales. TerriSTORY® est une plateforme multi thématiques avec de nombreuses fonctionnalités, qui permet d’élaborer le diagnostic du territoire, de définir la stratégie, et de suivre la trajectoire de transition.
Origine du projetLe projet TerriSTORY® est né en 2017, à l’initiative d’Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement dans le cadre de ses missions : collecter, produire, traiter et diffuser des données sur le climat, l’énergie, les déchets, les ressources, … afin de les mettre à disposition des territoires pour les accompagner sur les enjeux écologiques.
Les acteurs du projetLe consortium TerriSTORY®, aujourd’hui en charge de la gestion et des choix d’évolution du projet, rassemble une vingtaine d’acteurs nationaux et régionaux ayant une mission de service public ou d’intérêt général.
Le volet technique a été assuré entièrement par Oslandia en 2018 et 2019 puis partiellement de 2020 à de 2022, dans une logique de transfert de compétences. Les équipes d’Auvergne-Rhône-Alpes Energie Environnement assurent aujourd’hui elles-même l’ensemble des développements et opérations de maintenance.
« Nous avons réalisé un POC au départ puis avons assuré les développements avec les équipes projets pendant quelques années. En parallèle et tout au long du projet, nous avons formé deux de leurs développeurs en interne. L’objectif était de leur permettre d’être complètement autonomes, et c’est le cas aujourd’hui ! » Vincent Picavet, co-fondateur et CEO d’Oslandia.
Les technologies mobiliséesCôté client, le choix s’est porté vers ReactJS, accompagné d’OpenLayers et ChartJS. L’API backend a été développée en Sanic (Python). Les données sont stockées et exploitées au sein d’une base de données PostgreSQL/PostGIS.
Une application open sourceLe code TerriSTORY® est rendu disponible sous la licence publique générale GNU Affero (ou aGPL) version 3.
Plus d’informations- Sur le projet : [https:]]
- Sur le site : https://terristory.fr
- Sur le dépôt Gitlab : [https:]]
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15:22
Identifiant unique auto-incrémenté dans QGIS
sur GeomatickLa création d’un identifiant unique affecté aux entités d’un vecteur garantit l’indexation de chaque objet géographique. L’attribution d’une numérotation distincte assure le classement des entités vectorielles. Ce tutoriel SIG montre comment ajouter un identifiant unique auto-incrémenté dans QGIS. Par définition, l’incrémentation automatique est l’ajout d’une valeur fixée à une variable.… Continuer à lire →
L’article Identifiant unique auto-incrémenté dans QGIS est apparu en premier sur GEOMATICK.
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19:42
Quel est l’angle solaire zénithal maximum dans les produits Sentinel-2 ?
sur Séries temporelles (CESBIO)Pour certaines applications il est utile de connaître l’angle solaire au moment de l’acquisition d’un produit Sentinel-2. Par exemple pour notre chaine de détection de la neige LIS nous avons besoin de pré-calculer les ombres créées par le relief à partir d’un MNT. Cela nous permet d’améliorer la détection de la neige dans les zones à l’ombre. Pour savoir si un pixel est à l’ombre, il faut tester si des pixels placés dans la direction du soleil ont une altitude assez élevée pour masquer le soleil. L’algorithme va devoir parcourir un nombre de pixels de plus en plus grands plus le soleil est bas à l’horizon, ce qui peut entrer en conflit avec la fenêtre du MNT chargée en mémoire. Comme notre chaîne tourne en contexte opérationnel nous devons être vigilants vis à vis des cas limites.
_____ x| | ^ x | | | Height x __ | | | ____p_______| |___| |__v____________ <--------------> Distance
Extrait de la docstring de la classe hillshade du logiciel rastertools.
Nous avons ainsi été amenés à nous demander quel est l’angle solaire zénithal maximal possible dans les produits Sentinel-2 ? Je n’ai pas trouvé cette information dans la documentation de la mission Sentinel-2. Les utilisateurs de Sentinel-2 savent sans doute qu’il n’y a pas d’images en hiver dans les régions proches des pôles, car l’angle solaire zénithal est trop élevé à l’heure d’acquisition (~10:30 heure locale) si bien que la lumière est insuffisante pour éclairer la scène.
Heureusement, la valeur de l’angle solaire zénithal est fournie dans les métadonnées de chaque produit (notamment la valeur moyenne dans la tuile). Il est donc possible d’évaluer empiriquement la distribution des angles solaires. Sur la période 01-Jan-2022 au 31-Dec-2022 la valeur maximale dans tous les produits L1 disponibles dans le catalogue de Google Earth Engine est 86,2°, soit une élévation solaire de 3,8° ! Autant dire un soleil déjà très rasant… On voit sur la carte ci-dessous que l’ESA pousse les acquisitions le plus tard possible en Europe du Nord
Bien sûr la majorité des acquisitions est faite lorsque le soleil est plus proche du zénith, comme le montre l’histogramme ci-dessous également calculé à partir de tous les produits L1C de l’année 2022.
Le code suivant permet de générer les résultats ci-dessus dans Earth Engine.
// Earth Engine code var s2 = ee.ImageCollection("COPERNICUS/S2_HARMONIZED") .filterDate('2022-01-01','2022-12-31')//.limit(10000); var p = 'MEAN_SOLAR_ZENITH_ANGLE'; var szamax = s2.aggregate_max(p); var get_sza = function(im){ var sza = im.metadata(p).clip(im.geometry()); return sza; }; var s2sza = s2.map(get_sza); var im_szamax = s2sza.select(p).max(); print('Max SZA of all products',szamax); print(ui.Chart.feature.histogram(s2, p, null, 1)); Export.image.toDrive(im_szamax, 'SZA', 'GEE', 'SZA', null, null, 10000);
Parc National Børgefjell (Norvège) le 2022-11-18 – Sentinel-2, composition colorée des bandes 8/4/3Photo en tête : © Steinar Johannesen, Børgefjell National Park (conseil : ne pas visiter leur site web ..)
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16:26
SapienSapienS et le CNES nous expliquent l’observation de la terre
sur Séries temporelles (CESBIO)Le CNES a confié à la société SapienSapienS la réalisation de belles vidéos pour le grand public, qui expliquent de manière très didactique, et en moins de 5 minutes, différentes thématiques d’observation de la terre. Trois d’entre-elles font la part belle aux travaux du CESBIO, et je suis très fier d’avoir contribué à la première (mais la créativité vient de SapienSapienS). Thierry Koleck et Stephane Mermoz (Globeo) ont contribué à la seconde, et Philippe Maisongrande (un ancien du CESBIO, maintenant au CNES) a suivi la réalisation de la cinquième. Vous trouverez les liens d’accès ci-dessous (ou sur la chaine Youtube du CNES) :
- L’observation solaire en optique (spectre solaire réfléchi) : « Quand la maison brûle », avec Sentinel-2 et Pleiades (et je ne suis pour rien dans le choix de démarrer avec Jacques Chirac).
- L’observation radar, avec Sentinel1 et TropiSCO: « Quand il fait noir »
- L’altimétrie marine avec SWOT : « Quand la mer monte »
- L’hydrologie continentale avec SWOT (et un peu de SMOS) : « Quand les plantes sèchent et les rivières débordent »
- L’imagerie thermique (TRISHNA) et l’eau dans les plantes (un peu de SMOS, et les cartes OSO) : « Quand les plantes souffrent »
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9:00
Générer un fichier PMTiles avec Tippecanoe
sur Makina CorpusExemple de génération et d’affichage d’un jeu de tuiles vectorielles en PMTiles à partir de données publiques.
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9:00
IRP AUTO Solidarité-Prévention : application de gestion des demandes clients
sur Makina CorpusLa prévention est l’un des métiers du groupe IRP AUTO ayant comme objectifs de prévenir les risques professionnels, de promouvoir la santé et de soutenir les personnes en situation de fragilité.
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23:32
Le dessin du géographe n°97. Visions d’Orient
sur Les cafés géographiquesEn 1978 Edward Saïd, alors professeur de littérature anglaise et comparée à Columbia University, publie « Orientalism » dont la traduction française « L’Orientalisme : l’Orient créé par l’Occident » paraît en 1990 aux éditions du Seuil. Cet ouvrage constitue un point de passage obligé pour qui s’intéresse à l’Orient. Il démontre comment une image détournée de l’Orient est devenue en Occident « son double, son contraire, l’incarnation de ses craintes et de son sentiment de supériorité tout à la fois ». E. Saïd s’appuie sur de nombreux ouvrages d’histoire et de sciences sociales. Il analyse par nécessité tous les ouvrages parus sur le sujet depuis le XVIIIe siècle, sa réflexion est celle d’un historien.
Notre propos est plus modeste. On souhaite ici apporter un complément en évoquant non pas des ouvrages théoriques mais des illustrations moins ambitieuses, mises à jour par le remarquable travail de l’historienne Francine Saint-Ramond, « Les désorientés. Expériences des soldats français aux Dardanelles et à Salonique, 1915-1918 » (Presses de l’INALCO, 2020).
L’expédition des Dardanelles puis celle de Salonique furent l’occasion de recycler un Orient imaginaire à l’usage des soldats du contingent intégrés dans « l’Armée d’Orient ». Cette dénomination, d’origine militaire, est en elle-même tout un programme. Dans cette perspective, la presse, les journaux satiriques et même les éditeurs de cartes postales jouèrent leur rôle quand il s’agissait de donner aux familles des nouvelles des mobilisés sur le front d’Orient. Le tout en utilisant des sources d’origine variée dont on ne vérifiait pas l’exactitude. C’était … « bon pour l’Orient » ! Tout cela reposait sur une imagerie qui sous-tend l’abondante littérature du « voyage en Orient » dans les multiples récits de voyage du XIXe siècle. Voir à ce sujet « Le voyage en Orient » de Jean-Claude Berchet (Robert Laffont, collection Bouquins, 1985).
Le but est alors de conforter une imagerie exotique propre à remonter le moral de la troupe en insistant sur des traits à l’opposé de ce qu’on savait sur la bataille de Verdun qui se déroulait au même moment sur le front de l’Ouest.
Par exemple, les militaires chargés de mettre en œuvre des jardins à Salonique pour nourrir la troupe étaient nommés « les jardiniers de Sarrail », lequel était le commandant en chef de « l’armée d’Orient ». Ceci s’inscrivait dans la volonté de créer une image à l’inverse des souffrances subies dans les tranchées.
Le premier thème de l’imagerie « orientale » est celui d’un érotisme que les soldats français sont censés trouver en Orient et plus spécifiquement à Constantinople.
Ci-dessous une image de 1915 parue dans un journal satirique au moment de l’expédition des Dardanelles. Celle-ci se traduisit par un échec militaire et le repli sur Thessalonique. Et naturellement, la désillusion des soldats face à l’érotisme garanti fut grande.
D’une autre nature sont les cartes postales détournées comme celles de l’imprimerie Grimaud fils et Cie (54 Rue Mazenod, Marseille).
La carte postale ci-dessus appelle plusieurs remarques à propos de ces « voûtes d’un monastère en marbre blanc et noir près de Monastir » (Monastir était en Serbie, son nom actuel est Bitola). Il s’agit en réalité de la cathédrale de Cordoue, mosquée bâtie en Andalousie par les Arabes et transformée après l’éviction de ces derniers en cathédrale catholique par les Espagnols.
Les détournements de photos intéressent aussi les populations.
Impossible de prouver l’origine de cette photo, mais il y a toutes les chances qu’il s’agisse d’une photo d’Afrique du Nord et non pas de jeunes filles grecques de Salonique. Peu importe, cela conviendra pour la « Campagne d’Orient 1914-1918 ». Les soldats et leurs destinataires s’en contenteront.
Michel Sivignon, janvier 2024
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11:32
La carte, objet éminemment politique. Carte-caricature et dispositif narratif
sur Cartographies numériquesCe billet est consacré à la présentation et l'analyse d'une carte humoristique extraite de la vidéo « Bienvenue en 2027 ». Produite par les Marioles (Blast), cette animation à caractère satirique met en scène Emmanuel Macron et Vincent Bolloré dans un bunker en 2027. L'occasion de mettre en évidence la place centrale des cartes dans le dispositif narratif.
Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast)
La vidéo repose sur une vision dystopique et parodique de la France à la veille des prochaines élections présidentielles :
"Nous sommes en 2027, la France est à feu et à sang et tous les cauchemars d’aujourd’hui se réalisent. La température grimpe, les révoltes fracturent la France, l’économie chute. Emmanuel Macron se réfugie dans son bunker de l’Élysée où Vincent Bolloré l’a rejoint. Les deux hommes communiquent avec l’extérieur grâce à des moyens rudimentaires."
La carte de France apparaît une première fois subrepticement au début de la séquence après un monologue du président invitant tous les Français à le rejoindre dans une Union sacrée. Comme il est réfugié dans un bunker, il leur demande de le suivre à distance sur Radio 49.3.
Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 2mn 10s)
Cette carte de France en noir & blanc (plutôt prosaïque) contraste avec le planisphère en couleurs qui dans un plan précédent, montrait l'emprise mondiale de la Macronie depuis son bunker sous le palais de l'Elysée. Le planisphère est titré comme s'il s'agissait d'un jeu vidéo virtuel "Projet PC Jupiter 2024". Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 1mn 38s)
Une troisème représentation cartographique intervient dans l'animation vidéo. Il s'agit d'un plan de Paris représenté sous la forme d'un plan de bataille, une sorte de jeu de plateau avec des troupes concentrées autour du palais de l'Élysée. Le plan est accompagné du dialogue suivant : - « La vraie France, la nôtre, ne se résume plus qu'au 8e et au 16e arrondissement de Paris" (Macron)
- « Comme toujours non ?" (Bolloré)
- « Bien sûr" (Macron)Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 7mn 56s)
Puis la vidéo revient sur la carte de l'Hexagone qui est montrée cette fois en gros plan. La carte joue un rôle central dans le dispositif narratif au moment où Vincent Bolloré essaie de convaincre Emmanuel Macron (desespéré de ne plus arriver à se maintenir au pouvoir) d'une stratégie politique pour reconquérir le pays :- « Là et là, pas d'intérêt...»
- « Ici 4 millions d'islamo-gauchistes, écolos, communistes enragés, irrécupérables...»
- « Là 6 millions de bons chrétiens, ton coeur de cible...»Extrait de l'animation vidéo « Bienvenue en 2027 » (source : Les Marioles - Blast, 8mn 40s)
Cette carte-caricature très réductrice est censée représenter la France d'en bas ("Les Ploucs", "Crétins des Alpes"), mais aussi les enjeux politiques et environnementaux qui menancent la France. Apparaissent pêle-mêle sur la carte "Le Pen" "Méluchon" "Les Chouans" "Sahara", mais aussi "terra incognita" (?) pour la Bretagne.
Présentée comme "de loin le meilleur épisode depuis le début de la série des Marioles", la vidéo de Blast est l'objet de commentaires mitigés sur Youtube. Émission satirique basée sur des marionnettes, elle constituerait un timide remake des Guignols de l'info. Concernant l'authenticité des personnages, l'utilisation de l'IA peine parfois à convaincre, malgré des voix assez ressemblantes. Le scénario est un peu poussif avec une vidéo qui dure tout de même 14 minutes. La chute finale avec l'irruption de Sandrine Rousseau et les discours aux connotations contradictoires sur le plan idéologique viennent un peu obscurcir le message. D'aucuns apprécient malgré tout le ton corrosif conforme à l'engagement militant de Blast qui se réclame d'un journalisme critique et indépendant, « accessible au plus grand nombre pour aiguiser l’esprit critique et donner envie de résister et d’agir ».
Dans cette animation, on peut remarquer le rôle central joué par les représentations cartographiques. Au delà de son côté humoristique, cette carte de France vient inverser le référent en disant le réel, celui du monde "du dessus", par opposition à la vision "du dessous" à l'intérieur du bunker où sont reclus les décideurs coupés du monde réel. Une belle inversion des rôles par rapport à l'opposition classique entre la "France d'en haut" et la "France d'en bas".
Cette vidéo de Blast fournit un bon exemple de l'utilisation des cartes à des fins politiques et témoigne de leur place souvent centrale dans le dispositif narratif. Les cartes satiriques sont utilisées depuis longtemps pour critiquer le pouvoir politique en place. En cela, l'exemple n'a rien de véritablement original. Il semble cependant que le genre se renouvelle avec le pouvoir de l'IA qui rend le dispositif narratif plus efficace et avec les réseaux sociaux qui participent à la diffusion massive de ces cartes animées. A l'heure de la désaffection pour les médias traditionnels, la satire politique serait-elle devenue, en France comme aux Etats-Unis, l'infodivertissement dont raffolent les milléniaux ?
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Qu'est-ce que le Listenbourg, ce nouveau pays fictif qui enflamme Twitter ? (fake map)Utiliser le lion pour politiser la géographie (blog de la Bibliothèque du Congrès)
La carte, objet éminemment politique
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7:00
Je soutiens le logiciel libre, je suis membre de l’APRIL !
sur OslandiaCréée en 1996, l’April est la principale association de promotion et de défense du logiciel libre dans l’espace francophone. Depuis plusieurs années maintenant et du fait de son engagement dans la communauté open source, Oslandia soutient l’April en faisant partie des entreprises adhérentes.
Par cette adhésion, nous apportons tout notre soutien aux actions de l’association et invitons les acteurs du Libre, entreprises, associations, collectivités, … à rejoindre le mouvement et soutenir la promotion du Libre en France !
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16:48
Volga, l’héritage de la modernité
sur Les cafés géographiquesLa Volga, chère aux romanciers russes, a été transformée par les Bolcheviks au XXe siècle. Rêve ou cauchemar ? Au XXIe siècle, un nouveau destin s’ouvre devant elle, celui de devenir un fleuve d’Asie.
Pascal Marchand, Volga. L’héritage de la modernité, CNRS Editions, 2023
A tous les romantiques attachés à la « Petite Mère Volga » et à ses bateliers (en fait des haleurs) chantés par Ivan Rebrov, l’ouvrage du géographe Pascal Marchand provoquera un difficile retour à la réalité. Le majestueux fleuve de 3700 km est aujourd’hui une succession de barrages en béton et de lacs de retenue ; ses rives sont creusées par l’érosion ; son delta avance dans une mer Caspienne dont le niveau baisse ; et la pollution est un souci majeur. Qui est responsable de ce bilan ? C’est en grande partie l’homo sovieticus dont l’hubris a cru dompter les éléments naturels pour apporter en même temps et de façon massive électricité, irrigation, ressources halieutiques et voie de circulation.
Carte de localisation du fleuve Volga [https:]
Son axe Nord-Sud et sa faible pente (sa source est à 228 m) rendent difficile la gestion du fleuve. Les eaux d’amont sont retenues pendant les mois d’hiver dans une épaisse couche de glace sur laquelle la neige s’accumule. A partir de mars, les eaux peu à peu libérées s’écoulent lentement, inondant de vastes surfaces (les crues peuvent atteindre de 10 à 15 m) tandis qu’à la fin de l’été, la basse Volga, au sud de Volgograd, affectée d’un climat aride, peut connaître de sévères étiages. Quelques rares travaux ont été envisagés au XIXe siècle, mais ce sont les bolcheviks qui ont voulu faire de la Volga un instrument majeur du développement du pays.
Le plan Grande Volga, après plusieurs années d’études, est mis en œuvre à partir de 1937. Son objectif : utiliser l’eau de la crue majeure de printemps pour alimenter de gigantesques lacs de retenue barrés de centrales électriques et pour remplir des canaux d’irrigation dans les régions steppiques du sud. Il devait aussi développer la pêche (de nombreuses espèces anadromes remontaient le fleuve), particulièrement celle des légendaires esturgeons, fournisseurs du précieux caviar, et bien sûr réaliser une voie de transport fluvial entre la Baltique, la mer Blanche et la mer Caspienne grâce à des canaux de jonction. Lorsque le régime soviétique s’effondre en 1989, les travaux sont inachevés mais le paysage est transformé.
Tous les objectifs du plan étaient-ils compatibles ? La gestion bureaucratique a rendu leur coordination impossible. Chaque activité dépendait d’un ministère sectoriel (Energie, Transports, Pêche…) soucieux de dépasser les chiffres du plan pour obtenir primes et promotions. Le ministère de l’Energie exerce le poids le plus lourd grâce aux 11 barrages hydroélectriques qui fournissent le courant pendant les pointes de consommation hivernale (1). 17 948 km2 de terres sont submergées et 500 000 personnes déplacées.
Le développement de la pêche dans les retenues artificielles a impliqué une refonte de la faune aquatique (le remplacement des espèces adaptées aux eaux courantes par des espèces adaptées aux biotopes lacustres). Cette expérience s’est soldée par une succession d’échecs, en grande partie dus à la pollution des eaux engendrée par les grands combinats industriels installés sur les rives. Equipements médiocres, braconnage…la situation s’est dégradée jusqu’à ce que la chute de l’URSS mette fin à la pêche industrielle sur la Volga.
Mais le Plan a-t-il au moins sauvé les prestigieux esturgeons qui quittent les eaux de la Caspienne pour frayer dans le fleuve ? Comment leur faire franchir les barrages ? Les ascenseurs à poissons ont été dédaignés par les esturgeons et les frayères artificielles en aval du barrage de Volgograd inutilisées. Aujourd’hui malgré l’interdiction de la pêche intentionnelle de l’esturgeon en Russie, les prises « accidentelles » sont nombreuses dans la Caspienne d’autant qu’elles sont orchestrées par des groupes mafieux. Peu d’esturgeons remontent donc le fleuve pour se reproduire. On peut ainsi évoquer leur quasi-extinction.
Les besoins de la pêche en basse Volga étaient incompatibles avec un autre objectif du Plan : l’irrigation des steppes transvolgiennes. Au sud de Kazan un apport d’eau est indispensable à l’agriculture. Le Plan de 1969 prévoyait l’utilisation de la crue pour irriguer 6,3 millions d’ha de terres cultivables et équiper en abreuvoirs 13,4 millions d’ha de pâturages. La priorité a été donnée à la céréaliculture autant pour des raisons idéologiques qu’économiques. Mais les bureaux accumulèrent les erreurs d’appréciation. Main-d’œuvre insuffisante et incompétente, sols châtains (forme dégradée des sols noirs par la sécheresse), remontées salines favorisées par l’irrigation…tous ces éléments expliquent la médiocrité des rendements (10 q/ha dans les années 1970/1980). Après la chute du régime soviétique, 90% des surfaces irriguées des steppes transvolgiennes sont abandonnées. C’est donc un échec cuisant.
Les légendes et chansons célébrant les « bateliers de la Volga » relèvent-elles du pur imaginaire ? Avec son gel hivernal, ses crues de printemps et ses étiages d’été, le fleuve ne se prête guère naturellement à la navigation. Aussi pendant longtemps les voyageurs, à l’exception des Varègues, utilisèrent-ils les berges plutôt que le cours d’eau. Au XIXe siècle, les bateaux à voile qui s’aventurent sur le fleuve ont besoin de haleurs (bourlaki) lorsqu’ils remontent le courant, surtout à l’amont de Rybinsk. Les vapeurs ne fournirent pas de solution de remplacement car empêchés de naviguer par les glaces d’hiver et les basses eaux d’été. C’est le chemin de fer, à la fin du siècle, qui fit disparaitre le halage.
Ce sont les soviétiques, dans le schéma Grande Volga, qui décidèrent la réalisation d’un grand axe de navigation reliant les cinq mers (mer Blanche, Baltique, mer d’Azov et mer Noire, Caspienne) (2). Il a fallu creuser plusieurs canaux barrés d’écluses et maintenir une profondeur minimale de 4m sur tout le parcours. Au début des années 1980, le trafic, intense dans l’ensemble, a atteint 232 millions/tonnes par an. En 2019 il n’était plus que de 39,5 millions/tonnes. L’effondrement du trafic a suivi celui du régime communiste. Dégradation de l’état de la flotte, manque de main-d’œuvre spécialisée, absence d’investissements des armateurs privés…
La Volga va-t-elle reprendre son cours naturel ? Ce n’est pas sûr car aujourd’hui deux bouleversements risquent de l’affecter, le premier environnemental, le second géopolitique.
La raréfaction de la neige dans la partie amont du fleuve et de ses affluents risque d’entraîner la disparition de la crue de printemps et donc de modifier toutes les activités qui y sont liées.
Les sanctions occidentales provoquées par l’invasion de l’Ukraine en 2022 ont amené Moscou à se tourner vers l’Asie et le Sud. Le grand projet de corridor sud-nord de transport international (Inde-mer du Nord) retrouve alors toute son acuité. Il comporterait une double composante ferroviaire et navale : bateau de Bombay à Bandar Abbas dans le détroit d’Ormuz, chemin de fer de Bandar Abbas à la Caspienne et pour son contournement, bateau sur la Volga et sur les canaux Volga-Don et Volga-Baltique. Déjà un accord a été signé en 2017 avec l’Iran. L’intérêt de ce projet pour les Russes est d’attirer les flux internationaux pour faire pendant à la Route de la soie et à celle du canal de Suez. Mais son coût est considérable et les polémiques environnementales nombreuses. Néanmoins il est suffisamment marquant pour que l’auteur se pose la question : si la Volga devient une voie majeure du commerce russe vers l’Asie, ne pourrait-elle être qualifiée de limite entre l’Europe et l’Asie à la place de l’Oural ?
Cet ouvrage est très riche en informations précises (sur toutes les espèces de poisson, par exemple), notamment en données chiffrées. Il est dommage que la cartographie ait la portion congrue : une seule carte, très générale, oblige le lecteur à de longues recherches pour localiser les lieux cités. Le livre s’achève sur cette question fondamentale : la Volga est-elle d’Europe ou d’Asie ?
Notes :
1) Cf la déclaration de Lénine : « Le communisme, c’est le gouvernement des soviets plus l’électrification de tout le pays » dans Notre situation intérieure et extérieure et les tâches du parti, 1920.
2) Les Russes appellent l’ensemble de ces voies d’eau EGS (Système Unifié à Grande profondeur).Michèle Vignaux, février 2024
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7:49
Carte des travaux et oeuvres d'art réalisés par le New Deal (Living New Deal)
sur Cartographies numériquesLiving New Deal a pour objectif de faire connaître le New Deal et son vaste programme de lutte contre les effets de la Grande Dépression aux États-Unis dans les années 1930. Le site propose beaucoup d'informations (textes, images, chronologies, programmes, acteurs...) avec également des ressources pédagogiques disponibles de la maternelle au niveau K12 (Terminale).
Le New Deal reposait sur des dizaines de programmes et d’agences créés par l’administration Roosevelt et le Congrès américain. Certains de ces projets ont été créés par la loi, d’autres par décret ; certains sont bien connus, d’autres non ; certains ont changé de nom ou ont été modifiés en cours de route ; certains n’ont duré que quelques années, d’autres existent encore. Le site recense une liste complète des programmes, avec pour chacun un résumé de la loi, son agence, ses objectifs et ses réalisations, ainsi que ses acteurs clés et son héritage. Cette recension s'appuie en grande partie sur des sources primaires qui sont citées.
Une carte interactive montre les travaux publics et les œuvres d'art du New Deal. Chaque site est signalé par un point, ce qui donne une idée de l'ampleur des travaux lancés à l'époque (avec une concentration plus grande dans les villes).
Cartographie des travaux et oeuvres d'art réalisés par le New Deal (source : Living New Deal)
Les sites sont classés par catégorie et par agence. Un clic sur la légende permet de sélectionner une catégorie :
- Archéologie et histoire
- Oeuvres d'art
- Installations civiques
- Éducation et santé
- Établissements fédéraux
- Foresterie et agriculture
- Infrastructures et services publics
- Sécurité militaire et civile
- Parcs et loisirs
Pour compléter
En complément, voici une carte de 1935 qui faisait déjà à l'époque la promotion des travaux du New Deal. Intitulée P.W.A in Action, la carte est à découvrir dans la collection Persuasive Maps de la Bibliothèque de l'Université de Cornell (également téléchargeable sur le site du Leventhal Map & Education Center Map). La Public Works Administration ou PWA (Agence des Travaux publics) était un organe gouvernemental créé en juin 1933 dans le cadre du National Industrial Recovery Act de la politique de New Deal, instituée par le président Roosevelt. Remplie d'images colorées, cette carte picturale met en avant les projets financés par l'Administration fédérale. Dans le cadre du New Deal, l'Administration des Travaux Publics a dépensé plus de 6 milliards de dollars en projets entre 1933 et 1938. Le texte qui figure au bas de la carte vaut en soi programme politique :Off relief rolls on to pay rollsA map showing how the Public Works program is Building a Greater Nation - Making jobs for Men and Factories - How it Conserves Resources and Harnesses Rivers - How Finer Transportation is being Created and Land Saved for Better Use
["Des listes d'aide aux listes de travail. Une carte montrant comment le programme de travaux publics construit une nation plus grande, crée des emplois pour les hommes et les usines, comment il préserve les ressources et exploite les rivières, comment des transports plus performants sont créés et des terres préservées pour une meilleure utilisation"]
Le titre de cette notice "Off relief rolls on to pay rolls" renvoie à l'idée qu'il est préférable de gagner de l'argent par son travail que de voir son nom inscrit sur des listes pour obtenir de l'aide. La carte elle-même montre un large éventail de projets dans presque tous les États de l'Union, avec la construction de barrages, de ponts, de systèmes d'égouts, d'écoles, de musées, d'autoroutes, d'hôpitaux, etc. Des étiquettes apparaissent à côté de chaque projet, certaines ayant valeur de slogans :
« LOGEMENT – Autrefois bidonvilles sordides d'Atlanta, maintenant appartements modernes à loyer modique »
« SANTÉ – ??Le plus grand chantier d'ingénierie sanitaire jamais réalisé – les égouts et les usines de traitement de Chicago »,
« ÉCOLES – Pas d'école buissonnière ici : les jeunes de l'Utah étudient dans de nouvelles salles de classe joyeuses ».Une rose des vents portant les initiales « PWA » apparaît en haut à droite, un soleil souriant surgit derrière les nuages ????au large des côtes de Californie et des illustrations des scènes de quelques grands projets sont placées aux coins de la carte.
Voir également cette affiche américaine de la campagne électorale de Roosevelt de 1940 montrant les réalisations du New Deal. Publiée par le Parti travailliste américain (ALP), l'affiche met en comparaison les scènes de misère de l'Amérique de Hoover en 1932 avec les scènes pleines d'espoir des réformes du New Deal, grâce à des salaires plus élevés, des loyers bas et une sécurité sociale.
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Présentation de l'Opportunity Atlas et des problèmes d'interprétation qu'il pose -
14:50
Découvrir le Paris de la Révolution française en arpentant la ville
sur Cartographies numériques
Le « Parcours Révolution » proposé par la Ville de Paris se présente comme un parcours physique, reconnaissable à ses 16 lutrins positionnés dans divers quartiers de la capitale ainsi qu’à sa centaine de clous à bonnet phrygien, fichés dans le sol. Il est également conçu comme un parcours numérique, accessible via une application nomade téléchargeable sur Google Play et Apple Store. Ces dispositifs s’accompagnent de dépliants en papier destinés aux publics éloignés des cultures numériques. En tout, le Parcours propose 123 points d’intérêt répartis dans la ville. Situé à proximité d’une trace plus ou moins visible de la Révolution française, chacun d’entre eux propose de raconter l’histoire du lieu grâce à un petit texte, mais aussi à des images du XVIIIe siècle, toutes issues des collections du Musée Carnavalet-Histoire de Paris. Des photographies permettent, quant à elles, d’entrer dans les lieux inaccessibles au public ou de grossir des détails éloignés.Sur les traces de la Révolution à Paris (Parcours Révolution - Ville de Paris)
À la demande d'Entre-Temps, Guillaume Mazeau, maître de conférences en histoire moderne à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, présente comment a été élaboré et développé cet ensemble de promenades qui dépaysent Paris, qui dépaysent la Révolution.
« La Révolution française dans la rue, une expérience entre enquête et médiation » par Guillaume Mazeau :
- Épisode 1. Aux origines du parcours : ne pas refuser de jouer
Dans un premier épisode, il revient sur les origines du projet. L'occasion de réfléchir à la place de l'historien·ne vis à vis des politiques de mémoire, de s'arrêter sur notre rapport aux lieux, à leur histoire et aux émotions qu'ils peuvent susciter. - Épisode 2. Réécrire l'histoire de la Révolution française entre historiographie et médiation numérique
Il analyse dans ce 2e épisode comment il a été nécessaire de repenser les façons d'écrire cette histoire, au prisme de la crise de l'histoire "révolutionnaire" et des formats numériques du Parcours. - Épisode 3. Rouvrir l'histoire, à la recherche de nouveaux récits
Au programme de ce 3e épisode, la mise en place et en texte des 120 points d'intérêt du Parcours. Quels lieux montrer ? Sur quelles figures insister ? D'un impact de boulet reconstitué place de la Bastille aux ossements de prêtres conservés à l'Institut catholique de Paris, de la citoyenne Lausanne du faubourg Saint-Antoine aux actions des libres de couleur sur la place Dauphine, le Parcours retrace un tableau tout en contrastes, dans l'espace et dans le temps. - Épisode 4. – Continuer à se déplacer
Pour clore ce parcours réflexif, Guillaume Mazeau évoque les publics touchés par l'application, le site et les visites. Comment s'approprient-ils le récit qui leur est proposé ? Quels usages scolaires peuvent être faits du Parcours ? Et en quoi les participant·e·s aux visites guidées relancent et ravivent les questions que se pose l'historien sur la Révolution française ?
Pour compléter
Ce parcours est l'occasion de signaler une ancienne carte murale de l'historien Jean-Paul Bertaud qui décrit Paris pendant la Révolution. Le centre de Paris densément bâti (en rose) y est opposé au Paris des faubourgs peu construits (en jaune) et aux villages et aux champs tout autour (en vert). Cette carte murale à usage scolaire éditée chez Armand Colin est sans doute largement inspirée de cartes de l'époque comme par exemple le Plan de Paris (1789) de M. Pichon, ingénieur géographe. On voit aussi nettement apparaître ce Paris intra muros de l'époque révolutionnaire sur un Plan de la Ville de Paris (1791) "avec sa nouvelle enceinte, levé géométriquement sur la Méridienne de l'Observatoire".
En 1989, au moment de la commémoration du Bicentenaire de la Révolution, François Jarraud à l'époque professeur d'histoire-géographie, avait conçu un logiciel sur le Paris révolutionnaire. Ce ludiciel en noir-et-blanc qui fonctionnait sous DOS appartient aujourd'hui à l'histoire de l'outil informatique. Pour les amateurs de oldies, on le trouve encore sur le site Abandonware (le logiciel nécessite Dosbox pour tourner sous Windows).
On voit ainsi que la notion de parcours pédagogique dans le Paris révolutionnaire peut emprunter différentes voies et que celles-ci peuvent venir considérablement enrichir les "pédagogies de l'histoire".
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- Épisode 1. Aux origines du parcours : ne pas refuser de jouer
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7:00
[Equipe Oslandia] Augustin, développeur sénior
sur OslandiaChaque mois, nous avons le plaisir de vous présenter un membre de l’équipe, aujourd’hui c’est Augustin qui a répondu à nos questions
Diplômé d’un double cursus ingénieur Supelec à Gif-sur-Yvette et d’un Master of Science « Advanced Computing » à Londres, Augustin commence en régie en tant que développeur Java avant de partir dans une agence web parisienne dans laquelle il découvre le front, à une époque où « JavaScript montait très fort ». C’est aussi l’occasion d’acquérir des compétences DevOps via des missions de gestion de la production, mise en production.
En 2015, il quitte son emploi en même temps que la sortie de Firefox OS pour travailler avec une start-up spécialisée dans la personnalisation de l’OS et du roam cooking pour les opérateurs … dont l’aventure se termine prématurément avec l’abandon par Mozilla de Firefox OS … En 2016, il rejoint Oslandia, sans connaitre les SIG mais « convaincu par les choix open source » de l’entreprise.
Augustin travaille beaucoup sur les projets Javascript pour la 3D avec WebGL et maintient deux librairies pour lequelles Oslandia est très impliqué : Py3dtiles (librairie Python) et Giro3D (librairie webGL).
Ses projets emblématiques
Adepte également du PostgreSQL et PostGIS, il est un soutien pour ses collègues sur les problématiques DevOps ou l’optimisation de requêtes PostGIS, un volet DevOps qu’il a également mis à contribution avec Ansible, pour l’infra Oslandia.- Projet avec le Shom (Service hydrographique et océanographique de la Marine) : conception de la base de données et des routines d’exploitation d’un référentiel des profondeurs sous marines (mesures batimétriques).
- Développement d’un visualisateur 3D web pour un leader du transport en France avec des données de bâtiment, d’imagerie, des nuages de point, …
Ansible / Javascript / Typescript / webGL / PostGIS / univers Rust / Python
Sa philosophie« Se questionner sans cesse pour produire du code pérenne, du code propre pour rendre service aux autres… et à moi-même. J’aime aussi beaucoup aider mes collègues et venir en soutien. »
Oslandia en 1 motLiberté dans le sens d‘autonomie et d’esprit d’initiative et d’action mais aussi liberté en lien avec le logiciel libre : la liberté de construire sur ce qu’on produit !
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1:54
A sneak peak at the first SWOT hydrology products
sur Séries temporelles (CESBIO)Pièce jointe: [télécharger]
SWOT, the Surface Water and Ocean Topography mission was successfully launched more than a year ago (Dec 16, 2022). Hydrologists are eagerly awaiting the release of SWOT products, which will allow them to study for the first time the water levels variations of more than a million lakes and rivers around the globe!
A first batch of products from the SWOT mission has been released by NASA and CNES. As explained in the release note, these SWOT products are « at a very early stage, with known limitations ». The hydrology products span only two weeks in April 2023. However, I could not resist to have a look at the data… Hence I downloaded some level 2 hydrology products via the CNES Hydroweb.next portal ( [https:]] ). The datasets are distributed as shapefile and convenient to use. The Level 2 High Rate River Single Pass Vector Product provides river data – including water surface elevation of the river. Here is an example of the surface water elevation of the Oranje river in southern Africa.
Water surface elevation of the Oranje river on April 07, 2023 from SWOTIt is quite amazing to be able to map a river’s elevation profile from satellite measurements. Such data is key to estimate the river discharge [Durand et al] and therefore should enable us to make considerable progress in our understanding of the terrestrial water cycle. SWOT is expected to measure river surface elevation with an accuracy of approximately 10 cm at 100–200 m along-stream resolution [Langhorst et al.]. Several teams are already working to evaluate the actual accuracy depending on the river morphology.
Similarly, the High Rate Lake Single Pass Vector Product provides the surface elevation of lakes. To begin with, I picked four artificial lakes in northern India near Varanasi (Benares). In this case, the lake polygons match well the water surfaces that can be seen in a Sentinel-2 image acquired four days earlier.
Selected lakes in northern India. Background image is a Sentinel-2 false color image captured on 2023 April 05. White lines indicate the lake polygons provided in the SWOT lake product of 2023 April 09.In SWOT products, each lake has an ID. A lake’s attributes including its mean water surface elevation (wse) and uncertainty (wse_u) can be retrieved in a terminal using ogrinfo from a level 2 file:
file="SWOT_L2_HR_LakeSP_(...).zip" id="4520103033" # lake ID
ogrinfo /vsizip/$file -nomd -al -geom=NO -where "lake_id='${id}'"
This is the output from all available preliminary SWOT products at these four Indian reservoirs.
The top panel corresponds to the largest lake (Pipari dam): the data indicate that the water level dropped by 2 meters between April 21 and April 26 (from 168.5 to 166.5 m). This agrees well with the time series of Sentinel-2 images below, which show a reduction of the surface water area from April 20 to May 05 after a period of constant lake area. document.createElement('video'); [https:]]I am a bit more familiar with lakes in the French Pyrenees. There are many cases where SWOT lake polygons (red polygons in the map below) are off the actual lake position, both in the « obs » and « prior » products. Be careful if you use SWOT data in mountain regions!
Some lakes in the north of the map (Bassiès) are correctly geolocated, especially this one (Etang Majeur de Bassiès, 21 hectares): Here, we see a quick increase of the water level after April 21, which is consistent with the snowmelt that happened over the same period as shown below from Sentinel-2 imagery. [https:]]Below is another example in western France near Pressac, where there are many small lakes and ponds. From the SWOT product, I selected 23 lakes with areas ranging from 3 to 19 hectares, all well located.
All lakes follow the same decreasing trend. This may reflect the evolution of the regional water table but a 2 meters drop in two weeks only? Its seems really big for natural lakes. In conclusion, it is really exciting to have access to some SWOT products – even preliminary. Hydrology products are easy to obtain and to work with. This first release has indeed some limitations in lake geolocation but NASA and CNES engineers are probably working hard to improve the data. I look forward to the next release! __Top picture: Oranje river by yakovlev.alexey, CC BY-SA 2.0 [https:]] , via Wikimedia Commons
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19:10
Paysans français, paysans indiens : mêmes combats ?
sur Les cafés géographiquesA quelques jours du Salon de l’Agriculture, le monde agricole français (et même européen) n’en finit pas de manifester son mécontentement. Au même moment, à des milliers de kilomètres de là, des dizaines de milliers de paysans entendent profiter de la tenue prochaine des élections générales en Inde pour converger vers New Delhi afin de protester contre leur situation actuelle. Les contextes sont certes différents mais néanmoins il existe des aspects communs aux deux événements, des aspects relatifs aux raisons de la colère et aux méthodes utilisées pour faire pression sur les autorités.
En France comme en Inde, la méthode choisie pour inciter les pouvoirs publics à tenir compte des revendications du monde agricole vise l’efficacité et le symbole. L’efficacité en bloquant les routes en France, en organisant une nouvelle marche (après celle de 2020-2021) vers New Delhi en Inde. Le symbole avec les tentatives de bloquer les lieux du pouvoir (Paris d’un côté, New Delhi de l’autre). La prise en compte rapide des revendications paysannes en France comme en Inde a empêché la coagulation des mécontentements provenant d’autres secteurs d’activité et des oppositions politiques.
En ce qui concerne les raisons de la colère il y a de nombreuses différences parmi lesquelles l’importance économique et sociale des deux mondes agricoles. En Inde, ce sont « les deux tiers de la population (qui) dépendent directement ou indirectement des revenus agricoles pour leur subsistance » (Le Monde, 20 février 2024). En France, l’agriculture représente certes le troisième excédent commercial après l’aéronautique et les cosmétiques mais sa part dans le PIB français n’était que de 3,4% en 2019 et le nombre d’agriculteurs exploitants est désormais inférieur à 400 000.
Relevons cependant quelques traits communs aux deux situations agricoles et donc à la nature des revendications paysannes en France et en Inde. Cela n’est pas chose aisée car la situation agricole dans chacun des deux pays est marquée par une forte hétérogénéité. Comme en témoigne la diversité du syndicalisme agricole français malgré la prédominance de la FNSEA qui « tient les campagnes » en participant à une sorte de « cogestion » du système agricole national dominé par l’agriculture intensive. Comme en témoigne également la réponse du gouvernement indien qui propose de soutenir la diversification agricole, ce dont devraient profiter le Penjab et l’Haryana, deux riches régions agricoles, productrices de riz et de blé, d’où est partie la nouvelle marche vers la capitale.
Deux traits communs principaux sont observables dans les crises « paysannes » en Inde et en France : la question du revenu des agriculteurs et la question environnementale. A l’évidence, le cœur de la colère paysanne réside, ici et là, dans le niveau du revenu et la volatilité des cours. En Inde, la crise de 2020-2021 avait pour objectif le retrait de trois lois de libéralisation des marchés agricoles. Toutes les promesses n’ayant pas été tenues, la crise agraire actuelle s’inscrit dans le même sillon que la crise précédente avec la revendication de tarifs minimum pour toutes les productions agricoles. Du côté français, la demande d’un revenu « décent » pour l’ensemble des agriculteurs constitue la priorité n°1 de la panoplie des revendications. Pour cela, la dérogation aux 4% de terres non cultivées ainsi que le respect de la loi EGalim (Loi « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable », promulguée en 2018) apparaissent comme des réponses favorables tout en étant insuffisantes.
Deuxième trait commun à l’origine, au moins partielle, de la crise agraire dans les deux pays : la question environnementale. En Inde, les difficultés de la grande majorité des paysans se sont intensifiées avec le changement climatique et notamment le caractère de plus en plus erratique des précipitations et de la mousson. « Le modèle issu de de la révolution verte instaurée dans les années 1960 n’est plus tenable » (Le Monde, 20 février 2024). Le mode de production intensif a eu des conséquences environnementales catastrophiques : pollutions durables des sols, assèchement des nappes phréatiques, etc. D’où des solutions envisagées comme le soutien financier à la diversification de la production. Mais c’est tout un mode de production qui est à repenser. En France, la question environnementale se déploie largement à l’échelle européenne avec le Green Deal (Pacte vert), cet ensemble législatif qui doit permettre à l’Union européenne de respecter l’accord de Paris et donc de limiter les effets du réchauffement climatique. Aujourd’hui, le vent est devenu favorable à la « pause réglementaire ». La flambée des prix de l’énergie, la hausse des taux d’intérêt et la fin du gaz russe bon marché ont donné le signal des contestations du Pacte vert européen. En accédant aux demandes de la FNSEA, en reculant sur la protection de la santé et de la biodiversité, le gouvernement favorise d’une certaine façon les critiques sur la transition agroécologique d’autant plus que les sondages sur les élections européennes de juin 2024 semblent conforter les appels à une pause écologique et à la « souveraineté alimentaire ».
Daniel Oster, février 2024
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17:55
Atlas climatique interactif Copernicus
sur Cartographies numériques
L'Atlas climatique interactif Copernicus (Atlas C3S) est une application web sur le changement climatique qui permet une exploration des tendances passées et des changements projetés du climat à l'échelle mondiale. L'Atlas C3S est organisé en trois panneaux principaux (information, sélection et affichage) :- le panneau d'information (a) affiche les informations (titre et description complète) de la sélection
- le panneau de sélection (b) permet de sélectionner l'ensemble de données, la variable/l'indice et la dimension d'analyse
- Le panneau d'affichage (c) affiche différents produits climatiques interactifs associés à la sélection, tels que des cartes montrant des informations spatiales ou des séries chronologiques, des bandes et d'autres produits affichant des informations régionales pour des périodes prédéfinies.
Le principal intérêt de cet Atlas est de faciliter l'évaluation changement climatique à l'échelle mondiale et par grandes zones régionales à partir d'indicateurs simples et pour différents périodes. L'Atlas C3S comprend des informations sur 30 variables et indices (extrêmes) organisés en différentes catégories (chaleur et froid, humidité et sécheresse, vent et rayonnement, neige et glace, océan et circulation). Il est possible d'envisager différents scénarios de réchauffement climatique (à +1,5°, 2°, 3° et 4°). Le choix « Tendances » permet de sélectionner deux périodes (1950-2020 et 1991-2020) comme références pour analyser des tendances à long ou moyen terme.
Pour les jeux de données de projection climatique, outre les périodes historiques communes aux observations et aux réanalyses, la dimension « climatologie et changements » permet d'explorer les périodes futures (long, moyen et long terme, définies comme 2021-40, 2041-60 et 2081-2100) dans différents scénarios d'émissions (RCP ou SSP selon l'ensemble de données), avec des mois ou des saisons d'intérêt spécifique. Une dimension supplémentaire de l’analyse concerne les « niveaux de réchauffement planétaire » (GWL) pertinents pour les politiques, largement utilisés dans le rapport AR6 du GIEC.
L'Atlas C3S s'inspire de l' Atlas interactif du GIEC (GIEC-WGI) et peut être considéré comme son héritier direct.
Il est prévu que l’ensemble des données de l’Atlas climatique soit bientôt publié dans le Copernicus Climate Data Store. Voir en attendant les données déjà mises à disposition sur Github par l'Atlas du GIEC
Voir le Guide de l'utilisateur pour une prise en main plus approfondie.
La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?
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Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
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Copernicus : accès libre et ouvert aux cartes concernant la couverture des sols (2015-2019)
FABDEM, un nouveau modèle d'élévation dérivé des données Copernicus (GLO-30 DEM)
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14:28
Appel à communications – Journée d’étude CFC 2024 : “Cartographie et cinéma” – date butoir : 1er mai 2024
sur Cartes et figures du mondeJOURNÉE D’ÉTUDES DE LA COMMISSION D’HISTOIRE DU COMITÉ FRANÇAIS
DE CARTOGRAPHIE
Vendredi 6 DÉCEMBRE 2024
INHA – SALLE VASARI
Dans le prolongement de la rencontre organisée le 25 novembre 2023 autour des croisements entre art et cartographie, la Commission Histoire du Comité Français de Cartographie organise le 6 décembre 2024 une Journée d’études intitulée « Cartographie et cinéma ».
Comme chacun le sait, le cinéma, principal média de fiction développé au cours du XXe siècle, a été dès son origine tourné vers la représentation des espaces et des paysages les plus divers à la surface de la planète. La cartographie, sous toutes ses formes, a été mobilisée dans les multiples tentatives pour transformer les lieux et les espaces géographiques en un ensemble de supports et de foyers narratifs. La Journée d’études proposée par la Commission Histoire du Comité Français de Cartographie a pour ambition d’explorer quelques-unes des modalités de la présence de la cartographie dans l’histoire du cinéma de fiction ainsi que dans les opérations cinématographiques.
1/ Une première piste de travail sera celle, classique, de l’analyse des formes de la présence et de l’utilisation des cartes elles-mêmes (et des autres objets cartographiques, comme par exemple les globes) dans les films. Les objets cartographiques comme éléments de décor, comme images du territoire dans lequel l’action va se dérouler, ou encore comme outils de navigation, instruments de conquête militaire, ou embrayeurs d’opérations de mémorisation, etc., apparaissent à des moments stratégiques du déroulement de la narration cinématographique. Le sens et la portée de ces apparitions, parfois furtives d’ailleurs, peuvent faire l’objet d’investigations spécifiques, à partir d’études de cas.
2/ On peut envisager également un second type de contributions, au sein desquelles c’est le cinéma lui-même, dans la diversité de ses dispositifs matériels de production et de diffusion, qui ferait l’objet d’investigations et d’analyses cartographiques. Par exemple : la cartographie des lieux de tournage, la cartographie des salles de projection, ou celle des festivals, etc. Le cinéma étant envisagé ici comme une industrie culturelle obéissant à une géographie spécifique. Mais aussi, dans une perspective voisine, il est possible de s’intéresser aux lieux, réels et imaginaires, représentés dans les films, et d’en interroger la cartographie.
3/ Une troisième piste de contributions possibles est plus théorique. Il s’agit, dans cette perspective, d’interroger la cartographie, dans ses différentes formes et opérations, comme un modèle possible pour la fabrication des narrations cinématographiques, et pour la compréhension des opérations filmiques. On connaît, par exemple, l’importance de la réflexion sur les atlas pour la définition des opérations de montage chez Eisenstein. La cartographie peut-elle, de manière générale, servir de modèle aux cinéastes ?
4/ Enfin une quatrième piste de contributions, dans le prolongement de la précédente, pourrait considérer la carte (et les objets cartographiques) comme l’objet même de la fiction cinématographique, et pas seulement comme un support ou un outil à l’intérieur des stratégies narratives du cinéma.
Cette Journée d’études, qui sera également l’occasion d’inviter quelques spécialistes de la question, est ouverte à toutes et tous.
Bibliographie
- Teresa Castro, La pensée cartographique des images. Cinéma et culture visuelle, Aléas 2011.
- Tom Conley, Cartographic Cinema, The University of Minnesota Press, 2007.
- The Cartographic Journal, n° special “Cinematic Cartography”, Vol. 46, 2001, 2009.
- Cinétrens, n° spécial “Cartographie”, n° 2, 2016.
Modalités pratiques
Les propositions de communication (environ 1500 signes), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à envoyer avant le 1er mai 2024 à l’adresse suivante: catherine.hofmann@bnf.fr.
Le comité de sélection se réunira en début juin et communiquera les résultats de l’appel à communication courant juin. Les communications retenues auront vocation à être publiées dans un numéro de la revue du Comité français de cartographie, Cartes & Géomatique, au courant de l’année 2025.
Appel-a-communications-pour-la-JE-CFC-2024-Cartographie-et-cinemaTélécharger
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11:08
Une carte animée des opérations militaires en Europe pendant la 2nde Guerre mondiale
sur Cartographies numériquesCette cartographie animée reconstitue jour par jour les conquêtes territoriales de l'Allemagne hitlérienne puis, à partir de 1943, la poussée des armées alliées jusqu'à l'effondrement du IIIe Reich. Le principal intérêt de cette animation est de donner une représentation visuelle extrêmement précise des conquêtes territoriales en indiquant le nombre de soldats engagés et les faits marquants à chaque instant de la guerre : une sorte de récit visuel du conflit par la carte. La vidéo est agrémentée d'une bande sonore restituant des discours d'époque. Les couleurs tranchées permettent de reconnaître facilement les belligérants regoupés ici en trois camps (Allemagne nazie en noir, Américains en bleu, Soviétiques en rouge), alors que les Etats-Unis et l'URSS étaient encore alliés à l'époque. Ce faisant, la vidéo déroule un certain narratif autour de l'avancée rapide des Soviétiques à l'est par rapport aux Américains à l'ouest : une sorte de course à Berlin préfigurant les rivalités de la Guerre froide.
World War II Every Day with Army Sizes (source : vidéo Youtube de @stoferr)
L'auteur de cette carte animée (@stoferr) dit avoir mis un an pour rassembler toutes les informations et réaliser le montage vidéo. Il est l'auteur d'autres timelapses à vocation informative sur la Seconde guerre mondiale qu'il met à disposition sur Youtube. Le grand nombre d'informations réunies dans cette vidéo n'empêche pas des erreurs ou approximations comme par exemple la Corse qui reste encore allemande en mai 1945 : un oubli certainement de l'auteur qui se dit prêt à faire des modifications si besoin. Cette dataviz animée met bien en évidence les grandes dynamiques, sans négliger certains encerclements que l'on aurait du mal à percevoir sans une carte animée. Il est possible de faire des arrêts sur image à des moments-clés du conflit et de s'interroger sur les pistes d'interprétation possibles générées conjointenement par l'animation graphique, les textes et la bande son (pas toujours convergents, en tout cas source de plusieurs lectures possibles). Ce type de cartographie grand public n'est pas sans poser des questions sur le message qui est délivré.
La carte animée a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux (notamment X-Twitter) et a suscité des avis très divergents, soit pour en célébrer la précision des informations et l'efficacité visuelle, soit pour en dénoncer le message simplificateur voire tendancieux. Elle pose la question des narratifs que l'on met derrière ce type de carte animée. Pour certains, elle permet de montrer l'essentiel de l'effort de résistance puis de reconquête par l'Armée Rouge. Même si le débarquement allié n'avait pas eu lieu, l'Allemagne battait déjà en retraite. Pour d'autres au contraire, la carte ne montre pas tout l'effort industriel américain. Elle occulte le débarquement en Afrique du Nord, l’effort anglo-américain sur l’Atlantique et l’aide matérielle des Etats-Unis à l’égard de l’Armée Rouge notamment au Moyen-Orient. Surtout elle se limite au front européen et ne montre pas le front dans le Pacifique, donnant une vue très partielle des opérations à l'échelle mondiale. Résumer une guerre mondiale par une carte européenne peut sembler un peu dérisoire. D'aucuns soupçonnent la vidéo de nourrir un certain révisionnisme poutinien vis à vis de la Seconde guerre mondiale. Il est probable que cela ne faisait pas partie des intentions de l'auteur, mais en circulant massivement sur Internet, la carte animée se voit accompagnée de nombreux commentaires et faire l'objet de détournements possibles.
Elle fournit en tout cas un bon exemple pour s'interroger sur l'intérêt et les limites de la cartographie animée pour rendre compte d'un conflit. Cela fait écho aujourd'hui au storytelling des cartes de suivi du front en Ukraine qui tentent de résumer le conflit aux pertes ou aux gains territoriaux réalisés chaque jour par les belligérants.Articles connexes
L'histoire par les cartes : les archives du Musée mémorial de l'Holocauste à Washington
L'histoire par les cartes : cartographier la déportation des Juifs de FranceDes images aériennes déclassifiées prises par des avions-espions U2 dans les années 1950
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La carte, objet éminemment politique. L'annexion de quatre territoires de l'Ukraine par la Russie
Ukraine : comment cartographier la guerre à distance ?
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Protomaps, stockez vos pyramides de tuiles plus simplement
sur Makina CorpusPrésentation d'un nouveau format de stockage de tuiles cartographiques
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Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)
sur Cartographies numériquesSource : Les stations de montagne face au changement climatique (Rapport de la Cour des comptes, février 2024)
Synthèse du rapport
Si la France est une destination majeure pour le tourisme hivernal (2e rang mondial après les Etats-Unis), le modèle économique du ski français s’essouffle. Ce phénomène est accentué par le changement climatique qui se manifeste en montagne de manière plus marquée qu’en plaine, avec une hausse des températures, en accélération depuis les années 2010. Inégalement vulnérables en fonction de leur exposition au risque climatique, du poids de l’activité économique et de la surface financière de l’autorité organisatrice, toutes les stations seront plus ou moins touchées à horizon de 2050. Quelques stations pourraient espérer poursuivre une exploitation au-delà de cette échéance. Celles situées au sud du massif des Alpes seront en revanche plus rapidement touchées que les autres. Avec une gouvernance centrée sur l’échelon communal et des regroupements insuffisants, l’organisation actuelle ne permet pas aux acteurs de la montagne de s’adapter aux réalités du changement climatique à l’échelle d’un territoire pertinent. Afin de permettre l’adaptation dans une approche non concurrentielle, les très fortes inégalités entre stations et le montant important des fonds publics déjà mobilisés justifieraient la mise en place d’une solidarité financière entre collectivités. Ainsi, devrait être mis en place d’un fonds d’adaptation au changement climatique destiné à financer les actions de diversification et de déconstruction des installations obsolètes, alimenté par la taxe locale sur les remontées mécaniques.
Schéma systémique concernant l'altération du moteur de la croissance des stations de ski au début du XXIe siècle
(source : Rapport de la Cour des comptes, février 2024)
Récapitulatif des recommandations- Mettre en place un observatoire national regroupant toutes les données de vulnérabilité en montagne accessibles à tous les acteurs locaux (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Faire évoluer le cadre normatif afin que les autorisations de prélèvements d’eau destinés à la production de neige tiennent compte des prospectives climatiques (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Formaliser des plans d’adaptation au changement climatique, déclinant les plans de massifs prévus par la loi Climat et résilience (autorités organisatrices, ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
- Conditionner tout soutien public à l’investissement dans les stations au contenu des plans d’adaptation au changement climatique (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, régions, départements).
- Mettre en place une gouvernance des stations de montagne ne relevant plus du seul échelon communal (ministère de l’intérieur et des outremer, collectivités territoriales).
- Mettre en place un fonds d’adaptation au changement climatique destiné à financer les actions de diversification et de déconstruction des installations obsolètes, alimenté par le produit de la taxe sur les remontées mécaniques (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, ministère de l’économie et des finances et de la souveraineté industrielle et numérique).
Données disponibles sur les stations de skiS'il n'existe pas encore de véritable observatoire national permettant de regrouper toutes les données, le site du Stationoscope du massif des Alpes permet d'obtenir des informations sur les types de station, leurs altitudes moyennes, leurs remontées mécaniques, leur mode de gestion. Les données téléchargeables sous forme de fichier Excel concernent l'ensemble des massifs montagneux en France.
Aperçu de l'interface de consultation du site du Stationoscope du massif des Alpes
Une base mondiale des stations de ski est disponible sur le site Openskimap, qui reprend les données collaboratives d'OpenStreetMap. Concernant les stations en Europe, l'Agence européenne de l'environnement fournit une cartographie des massifs montagneux en Europe (fichier shp à télécharger).Voir également le site Esquiades.com qui rassemble les cartes de grands domaines skiables dans le monde.
Pour compléter
« Les stations de ski vont-elles disparaître avec le réchauffement climatique ? » (Huffington Post). Une nouvelle étude donne l’alerte sur l’avenir des stations de ski européennes avec le réchauffement climatique. L’étude publiée dans Nature Climate Change n’annonce rien de bon pour celles situées sur le continent européen. Elles représentent la moitié des stations de ski dans le monde et sont toutes menacées par la raréfaction de la neige à cause du réchauffement climatique. Dans un scenario à +4 °C, la quasi-totalité d’entre elles devraient faire face à un manque de neige malgré l’utilisation de la neige artificielle.
« Dans les Alpes, des vacances au ski de plus en plus élitistes » (Le Monde). Des résidences et des commerces plus luxueux, des forfaits de plus en plus chers, des prix de l’immobilier prohibitifs. Avec la « montée en gamme » des grandes stations d’altitude, la clientèle française ne cesse de se réduire.
« Les stations de ski fantômes : mythes et réalité d’un angle mort de la géographie du tourisme » par Pierre-Alexandre Metral (Les Cafés géographiques). La « fin touristique » : normalité ou anomalie ? Pourquoi un domaine skiable ferme-t-il ? Quelle est la géo-histoire du phénomène de fermeture ? Les stations fantômes sont-elles réellement des stations ? Une incarnation de la station fantôme : la friche touristique. Vers la fin des friches touristiques ? La reconversion des anciennes stations de ski.
« Dans les Hautes-Alpes, les stations de ski à l’épreuve du changement climatique » (The Conversation). Une diversification ski-centrée. Une diversification hésitante. Des usages spontanés par les usagers.
« Les stations de ski survivent au changement climatique. Avec plus d'argent et moins de neige » (Bloomberg). Les stations de ski disposant de plus de ressources financières, situées à une altitude plus élevée ou dont la plupart des pistes sont orientées vers le nord sont en principe mieux placées pour résister aux chocs du réchauffement climatique, selon une étude. Le changement climatique n’est donc pas la fin pour l’industrie, mais seuls les plus aptes survivront.
« Production de neige : le piège de la dépendance pour les stations de ski ? » (The Conversation). Dans un article scientifique récemment publié, les auteurs ont décrypté les mécanismes de dépendance présents dans l’industrie des sports d’hiver vis-à-vis de cette production de neige. Voici les principaux enseignements de notre recherche.
« On ne peut pas abandonner le ski" : dans les Pyrénées-Orientales, la station de Font-Romeu à fond sur la neige artificielle » (France Info). Dans un département confronté à une sécheresse historique, la station réalise une de ses meilleures saisons. Et compte sur ses canons pour survivre jusqu'en 2050.
« Les stations de ski, c’est fini ? » (France Culture). "Partir à la neige", c’est peut-être bientôt terminé. Changement climatique, disparition de la neige, sites inadaptés, la période de gloire des stations touche-t-elle à sa fin ? Et pourquoi les politiques de l’après-guerre ont-elles vendu à tout prix le rêve des fameuses vacances à la neige ?
« Avec les JO d’hiver 2030, les Alpes sont sur la mauvaise pente » (Libération). En concentrant les moyens sur une infime partie du massif pour seulement quinze jours de compétition, les Jeux risquent d’aggraver les fractures territoriales et freiner l’adaptation de la région au réchauffement climatique. Un total contresens, estime la présidente de l’ONG Mountain Wilderness France, Fiona Mille.
Du blanc sur beaucoup de vert, l'image des stations avec neige artificielle en hiver (France Inter).
« Dessinateur de pistes : un métier qui sent bon le sapin » (Graphein). Pierre Novat est le dessinateur de plans de pistes de ski français. De l'autre côté de l'Atlantique, même métier pour un seul et unique homme à l'origine des plans des meilleures pistes de ski américaines : James Niehues.
Cartes en 3D des grands domaines skiables dans le monde (Esquiades.com).
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La France est-elle préparée aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 ?Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »
Comment le changement climatique a déjà commencé à affecter certaines régions du mondeQuels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
Cartographier les espaces du tourisme et des loisirs
- Mettre en place un observatoire national regroupant toutes les données de vulnérabilité en montagne accessibles à tous les acteurs locaux (ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires).
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16:26
ICHC Map Curators Meeting in Paris, June 29th, 2024
sur Cartes et figures du mondeThe map curators will gather in Paris at the Bibliothèque nationale de France (site Richelieu) for a day long meeting leading up to the International Conference on the History of Cartography, with the support of the Comité français de cartographie.
Program
ICHC-Map-Curators-Meeting-programTélécharger9:00-9:45 9:45-10:00 Registration, coffee Welcome, Eve Netchine, Head of the Maps Department, BnF
Introduction, Marcy Bidney10:00-11:00 Identifying fakes: Presentation and discussion Dr. Thomas Horst, Bayerische Staatsbibliothek 11:00-12:00 Born Digital Maps: Marcy Bidney, American Geographical Society Library – Considerations in Collecting Born Digital Maps. Pierre Bonneau, Bibliothèque Nationale de France – Keeping Pace: Exploring New Methods to Preserve Today’s Digital Maps at the Bibliotheque Nationale de France. 12:00-1:00 Tours of the BnF Richlieu Site 1:00-2:00 Lunch in the BnF cafeteria 2:00-3:00 The Use of AI for Map Collections: Katherine McDounough, Senior Research Fellow, The Alan Turing Institute – Machines Reading Maps – Unlocking Unique Information From Large Collections of Historical Maps Using AI 3:30-5:00 Tours of the cartographic collections held in the Archives Nationales and Service Historique de la Défense About the tours
Everyone will participate in the tour of the BnF as it can be broken up into two groups.For the tours of the Archives Nationales and the Service Historique de la Défense, you will need to choose one, there is not the possibility to do both tours.
The tour of the Archives Nationales at the Pierrefite-sur-Seine site will highlight the facilities dedicated to the conservation of maps.
The tour of the Service historique de la Défense will highlight the military cartographic archives
Registration
Please register for the meeting here: [https:]]Lodging
If you will be staying in Paris, you are urged to make your hotel booking as soon as possible as hotels are booking up quickly due to the Summer Olympics. Here are three suggestions for hotels which are located near Gare de Lyon.
Hotel Cost Website CitizenM Paris Gare de Lyon 165€ https://www.citizenm.com/hotels/europe/paris/paris-gare-de-lyon-hotel Hotel Mercure Paris Bastille Saint Antoine 150€ https://all.accor.com/hotel/8652/index.en.shtml Hotel des Arts-Bastille 145€ [https:]] Transportation
Trains run regularly between Paris and Lyon. The train ride between the cities is approximately 2 hours, with an additional 30 minutes or so to arrive at the BnF in Paris.Venue
Bibliothèque nationale de France, site Richelieu
Département des Cartes et plans
5 rue Vivienne 75002 Paris
See the location map below
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15:14
Itérations vers le DDD et la clean architecture (1/2)
sur Makina CorpusPourquoi et comment avons nous fait le choix de faire évoluer la conception de nos projets Symfony, et quelles erreurs avons-nous faites??
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11:31
Oslandia recrute : H/F Assistant(e) administratif et comptable
sur OslandiaOSL2402A – H/F Assistant(e) administratif et comptable OslandiaOslandia est une société de service en informatique spécialisée dans les logiciels de système d’information géographique opensource. SAS générant un chiffre d’affaires d’environ 2M€, Oslandia organise son activité autour de 4 types de prestations : conseil, développement, support et formation. Forte de 15 années d’existence, la société compte aujourd’hui 26 collaborateurs, dont 23 de profil ingénieurs-développeurs, répartis en télétravail sur toute la France. L’organisation interne et le modèle managérial de l’entreprise reposent à la fois sur une forte autonomie des collaborateurs et un modèle collaboratif à distance approfondi induisant une implication individuelle forte dans le projet d’entreprise. Valeurs de l’open source, excellence technique, transparence, entraide et cohésion d’équipe font partie des ingrédients forts de la culture d’entreprise.
Oslandia dispose de plusieurs fonctions supports dont un directeur, une directrice administrative, financière et RH. Ces fonctions support sont complétées par plusieurs rôles contribuant au pilotage et à l’organisation de l’activité : responsable de production ou membres du comité RH.
Nous recherchonsOslandia recherche un(e) assistant(e) administratif et comptable à temps plein basé(e) sur la région IDF, en télétravail.
Missions confiéesVous serez amené.e à travailler en étroite collaboration avec la directrice administrative et financière basée sur la région Parisienne, sur les missions décrites ci-dessous. Le poste est en 100 % télétravail avec possibilité de coworking ponctuellement.
Comptabilité- Banque (état de rapprochement, cession créance BPI, réglements, …) ;
- Facturation client (établir les factures, déposer les factures sur les plateformes appropriées, relance, encaissements) ;
- Factures/NDF (saisie des factures, vérification des ndf, préparation des OD paie et tva) ;
- Vérifications comptables (lettrage, aide à l’élaboration de la situation semestrielles et clôture comptable annuelle) ;
- Déclarations (DES, CMIE, préparation TVA) ;
- Matériel (suivi du matériel Oslandia et collaborateur sur l’ERP, commandes du matériel).
- Paie (transmission au cabinet comptable, vérification, classement…) ;
- Gestion admin des entrées et sorties des colloborateurs (DPAE, affiliation mutuelle et prévoyance, maj dossiers individuels, visites médicales, conformité électriques, …) ;
- Saisie des éléments de tableau indicateurs RH (absences, salaires, données du contrat de travail …).
- Qualification et affectation des appels et mails entrants ;
- Gestion du courrier (scan, transfert, …) ;
- Classement des documents comptables ;
- Gestion administrative : location de salle, achats et gestion des stocks ;
- Organisation logistique de séminaires et événements ;
- Relations clients et fournisseurs ;
- Gestion administrative de l’activité formation d’Oslandia (définition du besoin, courriers, …).
Au-delà de votre formation (Niveau BAC ou BAC+2 Comptabilité/Gestion/Administratif), nous serons davantage attentifs aux compétences acquises par l’expérience dans des fonctions proches ou similaires.
- Travail à distance
- Comptabilité
- Administration du personnel
- Maîtrise des logiciels bureautiques
- Adaptabilité aux outils numériques
- Organisation
- Rigueur
- Autonomie
- Sens du service
- Capacité à gérer plusieurs projets en même temps
- Réactivité et gestion des priorités
- CDI en 100 % télétravail avec possibilité de coworking
- Localisation en Île de France
- 37h hebdomadaire, non-cadre avec accord collectif ( 1RTT / mois )
- Temps plein, possibilité de temps partiel 80 %
- Rémunération entre 27 et 30 K€ annuels en fonction du profil et de l’expérience
- Poste à pourvoir rapidement
Oslandia est une société au modèle organisationnel atypique, avec des valeurs affirmées et une cohérence forte entre son objectif de développement des outils OpenSource et son mode de fonctionnement interne.
Nous offrons un pack de rémunération composé notamment des aspects suivants :
- Salaire en fonction de l’expérience
- Transparence salariale interne
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prise en charge à 75% par l’entreprise
Effectuez votre candidature par l’intermédiaire de notre formulaire dédié. La référence de l’annonce est OSL2402A
Nous vous demandons notamment :
- Un CV détaillé et à jour
- Un texte présentant votre motivation à nous rejoindre
Nous reviendrons vers vous sous peu si votre candidature retient notre attention.
Notre processus de recrutement est présenté sur notre page web et vous sera explicité lors des premiers entretiens. Il comporte plusieurs entretiens individuels avec différents collaborateurs de notre équipe, sur des aspects techniques ainsi que de savoir-être. À l’issue de processus, nous mettons en place un plan d’intégration personnalisé qui vous permet une arrivée la meilleure possible parmi nous.
Nous avons hâte de vous rencontrer, alors n’hésitez pas !
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7:00
ZFE.green, faciliter la logistique urbaine durable
sur OslandiaUne loi d’août 2021 rend la mise en place obligatoire des ZFE (Zone à Faibles Émissions) dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants avant le 31 décembre 2024. A l’initiative du groupement d’acteurs privés et publics InTerLUD (Innovations Territoriales et Logistique Urbaine Durable), l’application ZFE.green permet aux professionnels de disposer d’informations précises et de visualiser rapidement les contraintes de circulation des ZFE-m (-mobilité) spécifiques à chaque territoire.
En entrant les caractéristiques de son véhicule, le type de vignette Crit’Air mais aussi la nature de son activité, le professionnel accèdera aux ZFE-m actives et en projet et identifiera très rapidement les zones à circulation autorisées ou interdites.
L’application permet par ailleurs de visualiser son itinéraire de circulation avec les ZFE-m traversées et un itinéraire bis sans ZFE-m.
Itinéraire de circulation : Itinéraire bis sans ZFE-m : Origine du projetLe projet ZFE.green s’inscrit dans le cadre d’un programme CEE – Certificat d’Economie d’Energie incitant les entreprises de certains secteurs tels que celui de l’énergie, à compenser leur impact en finançant des projets générant des économies d’énergie. InTerLUD a souhaité mettre en œuvre un outil pour faciliter la logistique urbaine durable et s’est pour cela entretenu avec les collectivités et les fédérations de professionnels (logisticiens mais aussi artisans) afin de signer une charte pour une logistique plus douce. InTerLUD souhaitant privilégier les technologies open source et open data, s’est entouré d’ALLOHOUSTON et d’Oslandia pour la mise en œuvre technique du projet.
Les acteurs du projet- ALLOHOUSTON est venu en conseil pour proposer un outil sur mesure à InTerLUD : interview des utilisateurs, ateliers, conception fonctionnelle, …
- Oslandia a apporté son expertise sur les volets cartographiques et calcul d’itinéraires.
- ALLOHOUSTON : framework MeteorJS, front en ReactJS, OpenLayers, Mongo DB
Oslandia : fonds de carte IGN, PG routing pour le calcul d’itinéraires, PostgreSQL
Aurélien Debacq, Co-fondateur ALLOHOUSTON « Oslandia a apporté son expertise technique à la fois dans la conception technique de l’ensemble, dans le choix des data, des référentiels, le choix des librairies à utiliser. Oslandia travaille sur la nouvelle géoplateforme de l’IGN et c’est une voie envisagée pour une évolution future »
Le développement technique a débuté le 1er semestre 2022 pour une utilisation effective en septembre 2022.
La deuxième phase du programme CEE InTerLUD, co-porté par le Cerema, Logistic Low Carbon et Rozo a été lancée fin 2022 sous l’appellation CEE LUD+. ALLOHOUSTON et Oslandia poursuivent leur collaboration sur ce programme
A terme, l’application ZFE.green devrait être versée en open source à la communauté.
Plus d’infos
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16:56
Déplacer une entité dans QGIS
sur GeomatickCe tutoriel QGIS porte sur la numérisation d’un vecteur. Il s’agit de déplacer une entité d’une couche vectorielle dans QGIS. La manipulation des données géographiques s’appuie sur l’exemple des départements français. Alors, comment déplacer une entité sur QGIS ? I. Vecteur utilisé pour l’exemple d’édition Le vecteur utilisé pour l’exemple… Continuer à lire →
L’article Déplacer une entité dans QGIS est apparu en premier sur GEOMATICK.
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7:00
La qualité logicielle dans QGIS
sur OslandiaSelon la définition de la qualité logicielle qu’en donne Wikipédia
Une appréciation globale de la qualité tient autant compte des facteurs extérieurs, directement observables par l’utilisateur, que des facteurs intérieurs, observables par les ingénieurs lors des revues de code ou des travaux de maintenance.
J’ai fait le choix dans cet article de ne parler brièvement que des seconds. La qualité d’un logiciel et plus précisément QGIS ne se limite donc pas à ce qui est décrit ici. Il y aurait encore beaucoup à dire sur:
- La prise en compte des retours utilisateurs,
- le processus de rédaction de la documentation,
- la gestion de la traduction,
- l’interopérabilité via l’implémentation des standards,
- l’extensibilité permise par une API toujours plus riche,
- la réversibilité et la résilience du modèle open source…
Ce sont des sujets qui nous tiennent à coeur, mais qui mériteraient chacun leur propre article.
Je me concentrerai ici sur la problématique suivante : QGIS est un logiciel libre et permet à quiconque doté des compétences nécessaires de modifier le logiciel. Mais comment s’assurer alors que les multiples propositions de modifications du logiciel contribuent bien à son amélioration et ne portent pas préjudice à sa maintenance future?
L’auto-disciplineLes développeurs contribuant au code de QGIS n’appartiennent pas tous à la même organisation. Ils ne vivent pas tous dans le même pays, n’ont pas forcément la même culture et ne partagent pas forcément les mêmes intérêts ou ambitions pour le logiciel. Ils partagent cependant la conscience de modifier un bien commun et l’envie d’en prendre soin.
Cette conscience transcende la conscience professionnelle, le développeur n’a pas seulement une responsabilité vis à vis de son employeur, mais aussi envers l’ensemble de la communauté d’utilisateurs et de contributeurs du logiciel.
Cette auto-discipline est le fondement de la qualité des contributions d’un logiciel comme QGIS.
Cependant, l’erreur est humaine et il est indispensable de procéder à des vérifications lors de chaque proposition de modification.
Les vérifications automatiquesÀ chaque proposition de modification (appelées Pull Request ou Merge Request ), la plateforme GitHub de QGIS lance automatiquement un ensemble de vérifications automatiques.
Exemple de proposition de modification
Résultat des vérifications automatiques sur une proposition de modificationLa première de ces vérifications est de construire QGIS sur les différents systèmes sur lesquels il est distribué (Linux, Windows, MacOS) en intégrant la modification proposée. Il est inconcevable d’intégrer une modification qui empêcherait de construire l’application sur l’un de ces systèmes.
Les testsLa première problématique posée par une proposition de modification est la suivante « Comment être sur que ce qui va être introduit ne casse pas ce qui existe déjà ? ».
Pour valider cette assertion, on s’appuie sur des tests automatiques. Il s’agit d’un ensemble de micro-programmes que l’on nomme tests, dont le seul but est de valider qu’une partie de l’application se comporte comme attendue. Par exemple, il existe un test qui valide que lorsque l’utilisateur ajoute une entrée dans une couche de donnée, alors cette entrée est ensuite bien présente dans la couche de donnée. Si une modification venait à casser ce comportement, alors le test échouerait et la proposition serait refusée (ou plus vraisemblablement corrigée).
Cela permet notamment d’éviter les régressions (on les appelle très souvent tests de non régression) et aussi de qualifier le comportement attendu.
Il y a approximativement 1,3 Millions de lignes de code pour l’application QGIS et 420K de lignes de codes de tests, soit un rapport de 1 à 3. La présence de tests est obligatoire pour l’ajout de fonctionnalité, par conséquent la quantité de code tests augmente avec la quantité de code applicatif.
En bleu le nombre de lignes de code dans QGIS, en rouge le nombre de lignes de tests
On compte à l’heure actuelle dans QGIS plus de 900 groupes de tests automatiques qui s’exécutent pour la plupart en moins de 2 secondes, pour un temps d’exécution total d’environ 30 minutes.
On constate par ailleurs que certaines parties du code de QGIS – les plus récentes – sont mieux couvertes par les tests que d’autres plus anciennes. Les développeurs s’efforcent au fur et à mesure d’améliorer cette situation pour résorber la dette technique.
Les vérifications de formeDe manière analogue à l’utilisation d’un correcteur orthographique lors de la rédaction d’un document, on procède à un ensemble de vérifications de forme sur le code source. On vérifie par exemple que la proposition de modification ne contient pas de mots mal orthographiés ni de mots « bannis », que la documentation de l’API a bien été rédigée ou encore que le code modifié respecte certaines règles de forme du langage de programmation.
Nous avons eu l’occasion récémment d’ajouter une vérification basé sur l’outil clang-tidy. Ce dernier s’appui sur le compilateur Clang. Il est capable de détecter des erreurs de programmation en procédent à une analyse statique du code.
Clang-tidy est par exemple capable de détecter les « narrowing conversions ».
Exemple de détection de « narrowing conversions »
Dans l’exemple ci-dessus, Clang-tidy détecte qu’il y a eu « narrowing conversion » et que la valeur du port utilisé dans la configuration du proxy réseau « peut » être altérée. En l’occurence, ce problème a bien été reporté sur la plateforme d’anomalies de QGIS et a dû être corrigé.
A l’époque, clang-tidy n’était pas en place. Son utilisation aurait permis d’éviter cette anomalie et toutes les étapes qui ont menées à sa correction (description exhaustive de l’anomalie, multiples échanges pour permettre sa reproduction, investigation, correction, revue de la modification), soit une quantité conséquente de temps humain qui aurait ainsi pu être évité.
La revue par les pairsUne proposition de modification qui validerait l’ensemble des vérifications automatiques décrites ci-dessus ne serait pas forcément intégrée dans le code de QGIS de façon automatique. De fait, son code est peut-etre mal conçu ou la modification mal pensée. La pertinence de la fonctionnalité est peut être douteuse, ou fait doublon avec une autre. L’intégration de la modification entrainerait donc potentiellement un fardeau pour les personnes responsables de la maintenance corrective ou évolutive du logicielle.
Il est donc indispensable d’inclure une revue humaine dans le processus d’acceptation d’une modification.
Il s’agit plus d’une relecture de fond de la proposition que de forme. Pour ces dernières, on priviligie les vérifications automatiques décrites précédemment en vue d’alléger le processus de revue.
Par conséquent, la relecture humaine prends du temps, et cet effort est grandissant avec la quantité de modifications proposées dans le code de QGIS. La question de son financement se pose, et des discussions sont en cours. L’association QGIS.org dédie notamment une partie conséquente de son budget pour financer les revues de code.
Plus de 100 propositions de modification ont été revues et intégrées sur le mois de décembre 2023. Plus de 30 personnes différentes ont contribué. Plus de 2000 fichiers ont été modifiés.
Par conséquent l’attente d’une relecture peut parfois être longue. C’est aussi souvent le moment où s’exprime les désaccords. C’est donc une phase qui peut s’avérer frustrante pour les contributeurs, mais c’est un moment important et riche de la vie communautaire d’un projet libre.
A suivre !En tant que développeur cœur QGIS, et en tant que société pure player OpenSource, nous pensons qu’il est fondamental de nous impliquer dans chacune des étapes du processus de contribution.
Nous nous investissons dans le processus de relecture, l’amélioration des vérifications automatiques, et dans le processus qualité de QGIS de façon générale. Et nous continuerons à nous investir dans ces problématiques afin de contribuer à faire de QGIS un logiciel pérenne et stable.
Si vous souhaitez contribuer ou simplement en savoir plus sur QGIS, n’hésitez pas à nous contacter à infos+qgis@oslandia.com et consulter notre proposition de support à QGIS.
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13:23
Balkans
sur Les cafés géographiquesOù visiter dans un même espace urbain mosquées et églises, forteresses ottomanes et palais habsbourgeois ? C’est dans les Balkans. Les villes y ont une histoire ancienne et un présent douloureux.
Jean-Arnauld DERENS et Benoît GOFFIN (sous la direction de), ENS EDITIONS, 2024
Quatrième ouvrage (1) de la collection « Odyssée, villes-portraits », consacrée à la géographie subjective qui entrelace savoirs et expériences personnelles, rationalité et subjectivité, Balkans nous emmène dans quelques villes de cette Europe du Sud-Est considérée souvent comme étrange et étrangère par les autres Européens. Vestiges de l’Empire ottoman côtoyant des palais habsbourgeois, populations musulmanes, mosaïque de peuples divers et opposés…cette région européenne « différente » a laissé de plus une image inquiétante dans les livres d’Histoire, celle de « poudrière balkanique ». Aujourd’hui libérés des empires dont le dernier a été l’empire communiste, ces Etats cherchent à s’ « occidentaliser » et à intéger l’Union européenne (2). Aussi ce livre a-t-il pour but de nous les rendre plus familiers grâce aux récits d’auteurs divers, anthropologues, géographes, historiens, journalistes qui ont une connaissance intime de villes dans lesquelles ils et elles ont vécu.
Si la première étape est Vienne, ce n’est pas en mémoire des Habsbourg dont l’empire a intégré les Balkans du nord, c’est par intérêt pour les « Yougos » qui constituent 10% de la population viennoise. Au-delà du Gurtel qui ceinture les quartiers huppés du centre, s’étendent les 15e et 16e arrondissements où vivent les immigrés les plus anciens et leurs descendants, ceux qui sont arrivés dans les années 1960 pour travailler, grâce aux accords signés entre l’Autriche désireuse de main d’œuvre et la R.S.F.Y. (République socialiste fédérative de Yougoslavie) de Tito. Les nombreux logements sociaux construits par les municipalités socialistes successives ont facilité l’installation de ces « gastarbeiters ». Aujourd’hui cafés, restaurants, lieux culturels et un grand marché de 160 stands entretiennent la « yougonostalgie ». A ces « turbo-Yougos » se sont ajoutés les réfugiés des guerres de Yougoslavie dans les années 1990, plus diplômés, qui fréquentent les quartiers du centre pour leurs loisirs.
Pour atteindre la deuxième étape, Zagreb, il faut traverser les Alpes autrichiennes puis slovènes avant d’entrer en Croatie. Comme les trois pays sont membres de l’U.E., la traversée des frontières ne pose pas de problème.
Zagreb qui fut austro-hongroise de 1850 à 1918 avant d’être yougoslave jusqu’en 1991, puis capitale de la Croatie, est la plus « occidentale » des villes présentées (Vienne exceptée). Occupant une position stratégique entre les collines balkaniques et la plaine pannonienne, elle a arrêté, pendant plusieurs siècles, les envahisseurs venus de l’est, les Tatars puis les Ottomans. Aujourd’hui, elle est membre de l’U.E. (depuis 2013), a intégré la zone euro et l’espace Schengen (depuis 2023).
Ce sont deux bourgs situés sur des collines mitoyennes qui ont formé, au Moyen Âge, la ville haute, Gornji Grad. A partir du XVIIIe siècle la ville s’étend sur la plaine, avec ses nombreux quartiers résidentiels où maisons individuelles et jardins s’étagent à flanc de côteau. C’est cette ville basse, Donji Grad, qui séduit beaucoup l’auteur de l’article. Une ville où l’on retrouve les fastes de l’Empire des Habsbourg : façades très décorées, promenades arborées avec pavillons de musique, théâtres…Malheureusement les deux tremblements de terre de 2020 l’ont fortement endommagée. Mais cette douceur de vivre évoquée par la ville d’avant 1914 se retrouve, au grand étonnement du visiteur, dans Novi Zagreb, la ville construite à l’époque socialiste pour faire face à l’industrialisation et à l’exode rural. Ce qui attache l’auteur à ces quartiers, c’est la qualité de vie offerte par les grands parcs et petits jardins, l’abondance des commerces et ateliers d’artisans, les marchés et surtout les cafés, indispensables à la sociabilité quotidienne. On les fréquente à tout moment de l’année comme à Vienne et le « petit noir » y est toujours bon comme en Italie !
L’ « autoroute de la Fraternité » conduit directement de Zagreb à Belgrade. Ce qualificatif que l’on doit à Tito semble bien mal convenir à cette route bordée de fermes abandonnées et des traces des combats des années 1990.
Zagreb était attirante. Belgrade, sous la plume de l’auteur de l’article, est repoussante. Tragique par son passé, grisâtre aujourd’hui (Beograd signifie pourtant « la ville blanche »). Une grande partie du texte est consacrée à la rafle des Juifs et des Roms en 1941 par les nazis. Fusillés puis ensevelis dans les sables du Danube, ils restent présents grâce au monument qui immortalise leur mémoire dans l’ancien parc des expositions, lieu de rencontre des petits revendeurs de drogue.
La ville reconstruite sur les ruines de la IIe Guerre mondiale est une « utopie de béton » développée sans plan d’urbanisme, embrumée par la grisaille du smog produit par les fumées des centrales électriques. Seule touche poétique à la fin du texte : l’arôme d’un condiment aux poivrons embaumant une cour d’immeuble.
Pour atteindre Skopje, capitale de la Macédoine du Nord, la route file plein sud. Un peu avant la frontière, un mur de barbelés traverse les collines serbes. Construit pour arrêter les réfugiés de Syrie, il est un des obstacles de la « route des Balkans ».
Si l’auteur aime revenir régulièrement à Skopje, ce n’est ni pour le pittoresque de son site, ni pour la beauté de ses monuments, c’est parcequ’il y mange bien et qu’il y retrouve des amis avec qui il est agréable de discuter dans la chaleur écrasante des soirées estivales. De nombreux plats sont cités, cevapi, kajmak, lahmaçun…sans doute délicieux mais qui ne sont ni traduits ni décrits. Une petite recherche nous apprend qu’il s’agit de cuisine ottomane. Est-ce une clé pour comprendre la ville ?
La ville a une longue histoire. L’archéologie a mis au jour des traces datant du 4ème millénaire avant notre ère puis plus « récemment » se sont succédé les dominations grecque, romaine, byzantine, normande, bulgare, serbe et turque. C’est donc bien le pouvoir ottoman qui s’est exercé le plus longtemps, de 1392 à 1912. Si aujourd’hui le macédonien est la langue officielle, on parle aussi aujourd’hui à Skopje, albanais, turc, rom et serbe. Mais des vestiges laissés par toutes ces cultures, il reste peu de choses car un séisme en 1963 a détruit 80% de l’agglomération, essentiellement les quartiers des XIXe et XXe siècles. Actuellement il y a donc deux villes. La vieille cité, la Carsija, turque et albanaise, déploie son bazar et ses mosquées sous la protection d’une forteresse. La ville nouvelle qui abrite surtout des slaves orthodoxes, a été reconstruite par la R.S.F.Y. selon les principes de l’architecture fonctionnaliste (un pôle pour chaque fonction de la vie).
Depuis l’indépendance en 1991, les communautés que Tito avait voulu mélanger, se distinguent de plus en plus. Des partis ethniques se sont constitués et on n’envisage pas d’avenir en commun. La volonté des autorités de construire une nouvelle identité nationale fondée sur le passé antique pré-slave (cf. la statue d’Alexandre le Grand érigée sur la place de la Macédoine) saura-t-elle y remédier ?
De Skopje à Pristina au Kosovo, il n’y a qu’un seul passage, le défilé de Kaçanik emprunté aujourd’hui par une autoroute moderne qui enchaîne les viaducs et les tunnels dans la traversée des Monts Sar.
Qu’est-ce qui attire l’écrivain Mathias Enard à Pristina, capitale d’un Etat que ne reconnaissent que 97 Etats à l’ONU, dont l’urbanisme se réduit à de grands bâtiments entourés de friches, où la corruption est généralisée, la nourriture monotone (poivrons à tous les repas) et la pollution forte ? C’est l’amour pour la poésie persane et orientale que cet ancien de l’INALCO partage avec les intellectuels kosovars rencontrés à la Bibliothèque nationale. C’est par la littérature que M. Enard est d’abord entré à Pristina puisqu’il a fait d’un poète ottoman du XVe siècle, Mesihi de Pristina, le héros d’un de ses romans, ce qui lui vaut ici une grande popularité.
On ne sait s’ils sont tous amateurs de poésie persane, mais les jeunes sont nombreux et dynamiques. Ils parlent anglais et allemand et il semble que leur idéal soit la Suisse, facile à atteindre par les airs (un vol quotidien vers plusieurs villes suisses) mais difficile à imiter comme modèle politique.
Pour aller de Pristina à la frontière serbe, on suit la rivière Ibar jusqu’à Mitrovica où elle sépare un quartier sud peuplé d’Albanais et un quartier nord majoritairement serbe. On traverse ensuite un paysage de montagne où vivent des Serbes qui ne reconnaissent pas l’autorité de Pristina.
Au sud-ouest de la Serbie, Novi Pazar, ancienne capitale du sandjak qui porte son nom, et ville bien déshéritée aujourd’hui, concentre beaucoup des caractéristiques des Balkans occidentaux : une histoire compliquée d’affrontements entre Slaves et Turcs, puis entre Serbes, Albanais, Bosniaques, une culture marquée par la longue présence ottomane (du XVe à la fin du XIXe siècle), la juxtaposition de différentes communautés qui ont accueilli chacune leur lot de réfugiés fuyant les guerres de la fin du XXe siècle. Musulmans et orthodoxes s’y côtoient pacifiquement mais sans se mélanger.
La ville a perdu son caractère oriental avec la disparition progressive des bâtiments qui rappelaient le passé ottoman (mosquée, hammam…) dans la vieille Casija au profit du « brutalisme yougoslave » de l’architecture du temps de Tito. Certes on continue à faire une forte consommation de café turc et à déguster pita, burek, mantije…Mais la vie quotidienne est difficile avec un fort taux de chômage que ne résoud pas la fabrication des contrefaçons de jeans copiés sur les grandes marques internationales. La vie politique laisse aussi peu de de place à l’optimisme avec la domination qu’a pu exercer sur la ville le mufti Muamer Zukorlic (mort en 2021), député à Belgrade, qui s’est enrichi en vendant des diplômes et en mettant la main sur de nombreux bâtiments.
Entre la frontière serbe et le cœur du Monténégro, l’étroite route traditionnelle traverse un paysage de montagne magnifique mais propice aux accidents. Qu’à cela ne tienne! Le grand frère chinois a proposé de financer une autoroute reliant Belgrade à Podgorica et à Bar (port sur l’Adriatique), une des plus coûteuses au monde (26 millions € par kilomètre). Aujourd’hui un tronçon central a été construit. Catastrophe environnementale et catastrophe financière !
Il faut plus d’une heure de route pour atteindre Cetinje à partir de Podgorica à travers un paysage de cols et de vallées encaissées. C’est une petite ville de 12 500 habitants, située sur un plateau à 700 m d’altitude, entourée de hautes montagnes karstiques. Est-ce un gros bourg paisible comme le laissent à penser ses ruelles tranquilles, sa population homogène, slave et orthodoxe à 95% ? Cetinje n’a pas connu la domination ottomane – c’est sa grande fierté -. Pourtant cette ville qui apparaît sans histoires aux yeux du touriste curieux de visiter la « capitale historique et culturelle » du Monténégro avec ses monuments anciens (monastère, églises, palais, sépultures anciennes…) est fracturée par l’Histoire. Fondée par un Serbe au XVe siècle, elle a été la capitale de la dynastie monténégrine des Petrovic Njegos de la fin du XVIIe s à 1918, date à laquelle ils ont été remplacés par la dynastie serbe des Karadjordjevic en 1918 au sein du nouveau Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Aujourd’hui le clivage identitaire est violent, que renforce l’affrontement entre l’Eglise orthodoxe serbe et l’Eglise orthodoxe monténégrine autocéphale. Mêmes dogmes, même liturgie mais, à chaque fête, des manifestations dédoublées qui doivent être encadrées par la police !
Direction plein sud. A partir de la frontière entre Monténégro et Albanie, la route longe le lac de Shköder puis file, parallèle à l’Adriatique, jusqu’à Tirana au pied du mont Dajti.
Tirana a eu aussi une histoire compliquée. Domination ottomane pendant des siècles, brève période d’indépendance après la Ière Guerre balkanique (1912), annexion italienne au début de la IIème Guerre Mondiale et longue dictature communiste de 1944 à 1991. Mais l’auteur ne recherche pas de vestiges du passé dans la ville actuelle. Il est atterré par les transformations que connaît la ville depuis la fin de la dictature dans les années 1990. Dans un premier temps, le maire Edi Rama a quelque peu égayé le paysage en repeignant de couleurs vives les immeubles communistes en béton tout en conservant les vieilles maisons en pisé. Mais depuis quelques années il y a une frénésie de construction de gratte-ciel de plus en plus hauts, collés les uns aux autres, sans arrière-cours, un entassement qui laisse peu de place à la lumière. Ces tours de luxe qui font exposer le prix du foncier dans un des pays les plus pauvres d’Europe, sont le produit de la corruption et du blanchiment d’argent. Pour nous réconcilier avec Tirana, il n’y a même pas ici un arôme de cuisine !
Nous remontons vers le nord et enfin rencontrons la mer, l’Adriatique, avec ses sites classés comme Kotor au Monténégro et Dubrovnik en Croatie, et ses plages bondées de touristes. Mais c’est dans une ville intérieure de l’Herzégovine que nous nous arrêtons, Mostar.
Que connaît-on de Mostar quand on n’est pas spécialiste des Balkans ? Son pont, le Stari Most (le « vieux pont ») qui a donné son nom à la ville. Ce pont construit au XVe siècle par un architecte ottoman puis fortifié par deux tours au XVIIe siècle enjambe la Neretva de son unique arche. Trait d’union entre les communautés, il a été détruit par les Croates (destruction matérielle et symbolique) lors de la guerre civile de 1993 puis reconstruit à l’identique sous l’égide de l’UNESCO en 2004. Mais l’auteure ne veut pas s’attarder dans la vieille ville ottomane située à proximité du pont, trop touristique sans doute. Elle veut découvrir la ville secrète, loin du centre, qui se cache derrière de hauts murs, celle des espaces vides qui garde une forte mémoire de la guerre. Elle aime flâner dans le quartier des sokaci, ces ruelles accueillantes aux chats qui s’y promènent et aux enfants qui y jouent. Elles sont bordées de maisons anciennes mais aussi de cours fraîches (avlija) et de jardins qu’on ne peut que deviner. Ailleurs comme sous la colline de Hum, la végétation encore plus foisonnante fait pousser ses rosiers et ses cerisiers sauvages au milieu de maisons vides, en partie détruites. Le vide, c’est aussi le sort des anciennes usines, abandonnées après leur privatisation. Mostar a des secrets bien gardés et sa découverte demande des efforts.
Pour le touriste, la route qui relie Mostar à Bihac est l’occasion d’admirer les montagnes de Bosnie, de goûter aux agneaux rôtis devant eux, de faire étape à Sarajevo. Pour les réfugiés qui empruntent la route des Balkans, elle est le dernier tronçon qui les amène près de Bihac, à la frontière de la Croatie, c’est-à dire de l’Union européenne.
Comme beaucoup de villes visitées, Bihac a un long passé de domination slave puis ottomane. Mais nous ne saurons rien de son histoire ni de son urbanisme. Lorsque l’auteur y séjourne en 2019, un sujet l’emporte sur tous les autres : la crise des réfugiés. Le canton d’Una-Sana au centre duquel se trouve Bihac, est le cul-de-sac de la route des Balkans. Repoussés (après maintes tentatives successives) par les gardes-frontières croates dont les violences ont été dénoncées par la Commission européenne en 2020, les migrants s’entassent dans des camps à Bihac ou à proximité. Dans un premier temps les habitants leur firent bon accueil, puis sont devenus plus réservés et finalement hostiles. De cette évolution les autorités locales sont largement responsables en rendant les réfugiés responsables des difficultés économiques et sociales (chômage, corruption…) de la ville. A Bihac on préfère d’autres voyageurs du Moyen-Orient, les riches touristes du Golfe venus découvrir la Bosnie-Herzégovine. Mais la cohabitation des deux goupes n’est pas possible !
Chaque chapitre de l’ouvrage est accompagné d’une carte et d’un plan de ville. Là aussi il s’agit de « cartographie subjective » sous forme de dessins de type « carnet de voyage », tracés d’un trait rapide et égayés de quelques couleurs. On y trouve des informations complémentaires de celles du texte.
De ce voyage dans les Balkans occidentaux, la subjectivité l’emporte parfois sur la géographie. Certaines villes attirent, d’autres repoussent. Toutes ont une histoire compliquée qui laisse des cicatrices bien loin d’être refermées. Les affrontements entre communautés sont vifs, communautés religieuses – même là où la population est entièrement orthodoxe, le conflit est entre deux Eglises ! -, mais surtout ethniques. Au tragique ancien s’ajoute le tragique contemporain. La « route des Balkans » n’est malheureusement pas une route touristique.
Notes :
2) Ont reçu le statut de pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne : la Macédoine du Nord (2005), le Monténégro (2010), la Serbie (2012), l’Albanie (2012), la Bosnie-Herzégovine (2022)
Michèle Vignaux, février 2024
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9:10
Processus de traitement d'une requête HTTP par Symfony
sur Makina CorpusVous utilisez Symfony pour vos développements mais vous n'en connaissez pas vraiment le fonctionnement interne?? Suivez le guide, c'est parti pour la visite?!
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16:35
[Book] Cartographic communication
sur Carnet (neo)cartographiqueThe ‘Geography and Demography’ section of the SCIENCES ISTE encyclopaedia, directed by Denise PUMAIN, has just published the english version [read a french of the post version here] of the volumes[1] dedicated to thematic cartography, a section coordinated by Prof. Colette CAUVIN-REYMOND (LIVE, CNRS, Université de Strasbourg).
This new volume Cartographic communication is coordinated by Boris MERICSKAY (ESO, Université de Rennes 2). Its focuses on the function of communicating information by and through the contemporary map, which is often referred today as geovisualisation.
Read the foreword on the publisher’s website
This volume is composed of 7 chapters which, according to B. Mericskay, provide “keys to reading and understanding the issues involved in transmitting spatial information using maps in the digital age and on the Web. It deciphers the communicative uses and challenges of today’s maps and offers an overview of the issues of cartographic communication, graphic semiology and geovisualisation, drawing on theoretical, conceptual and methodological contributions from various fields of research“.
Download the Table of contents
Since a picture is worth a thousand words, the different chapters are presented below using a selection of cartographic documents or images, which are not necessarily representative of their entire content, given the richness of information they contain.
Chapitre 1. Christine ZANIN – The Multiple Facets of the Cartographer: Communication between Rules and Attraction
Chapitre 2. Laurent JÉGOU – Cartography as a Communication Tool: Thoughts on Models
Chapitre 3. Nicolas LAMBERT, Timothée GIRAUD et Ronan YSEBAERT – Communication Challenges in Reproducible Multi-representation
Chapitre 4. Françoise BAHOKEN – Mapping Flows and Movements
Chapitre 5. Matthieu NOUCHER – Cartographic Communication on the Geoweb: Between Maps and Data
Chapitre 6. Boris MERICSKAY – Rethinking Cartography on the Geoweb: Principles, Tools and Modes of Representation
Chapitre 7. Sidonie CHRISTOPHE – Geovisualization and Cartographic Communication: Style and Interaction
“May these [four] books help everyone [mapping specialists and non-specialists alike] to be aware of what they are producing and to use all these tools with discernment.”
Prof. Colette Cauvin-Reymond, 2021.____
The illustrations shown are those selected (in the French version) by Boris Mericskay and published on his X/Twitter account here.
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[1] The other three volumes on cartography are devoted to 1) the history of cartography, 2) geographical information and cartography, and 3) the processing and cartography of geographical information.
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Références :
Mericskay B. (coord.), 2021, Communication cartographique : sémiologie graphique, sémiotique et géovisualisation, © ISTE Editions 2021. AccéderMericskay B. (coord.), 2024, Cartographic communication: graphic semiology, semiotics and Geovizualisation, © ISTE Editions 2021. Accéder
Robinson, A.H. (1952). The look of maps. An examination of cartographic design. Thèse de doctorat, Université de Wisconsin, Madison.
Robinson, A.H. (1953). Elements of cartography. Wiley, New York.Tobler, W.R. (1959). Automation and Cartography. The Geographical Review, 49(4), 526–534.
Waldo Tobler (1966). L’automation dans la préparation des cartes thématiques. International Yearbook of Cartography, 6, pp.81-93, 1966.
Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.
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15:16
Développement d’un jumeau numérique pour la Terre et les océans
sur Le blog de GeomatysDéveloppement d'un jumeau numérique multi-milieux- 07/02/2024
- Jordan Serviere
Une présentation de notre travail de 2 ans de R&D et l’aboutissement de notre jumeau numérique multi-milieux couvrant la terre et les océans.
Cette vidéo présente les capacités de notre système à traiter un grand nombre de données hétérogènes et volumineuses s’appuyant sur différents standards OGC et formats de données :
- API de génération 3D s’appuyant sur le standard OpenAPI pour la génération du terrain et plancher océanique.
- Standards OGC : WMS, WPS, WMTS, Coverage Tile, Tiles, Map
- Données d’élévation, de bathymétrie, d’images satellites, etc.
- Processus d’agrégation de données,
- Formats 3D/4D : Quantized Mesh, 3D Tiles, CZML.
- Modélisation du dioptre (Niveau des mers et océans) avec la prise en compte des datums locaux
- Gestion des marées, états de mers,
- Visualisation 3D/4D avec le moteur de jeu UnrealEngine et le plugin CesiumForUnreal
- Algorithme de calcul de propagation de la lame d’eau sur les terres en cas de montée des eaux pour déterminer l’impact sur les habitations, etc.,
- GeoInt pour le traitement et l’analyse des données AIS et A-DSB (trajectoires, transbordements potentiels, etc.)
- Simulation et situation tactique (SITAC) avec symbologie OTAN.
- Technologie souveraine.
Geomatys redouble d’efforts pour fournir un jumeau numérique qui non seulement intègre les dernières avancées technologiques en matière de traitement de données géospatiales, mais qui également assure une prise de décision rapide grâce à des fonctionnalités avancées de simulation et d’analyse.
Menu Linkedin Twitter YoutubeThe post Développement d’un jumeau numérique pour la Terre et les océans first appeared on Geomatys.
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7:00
[1’Tech by Oslandia] LiDAR
sur OslandiaDans cette minute Tech, nos collaborateurs vous proposent d’expliquer une technologie, une méthodologie, un concept. Après « open source« , on a brainstormé sur GitLab pour donner notre meilleure définition du LiDAR (Light Detection And Ranging).
Déf : Un LiDAR est un capteur permettant grâce à un laser d’extraire des informations géophysiques de l’environnement, notamment des coordonnées X, Y, Z, et une intensité lumineuse. On dispose en sortie d’un nuage de points 3D que l’on peut exploiter pour la visualisation ou de nombreux autres usages.
LiDAR x Oslandia
L’IGN, via le programme LiDAR HD, met à disposition une cartographie 3D de l’intégralité du sol et du sursol de la France en données LIDAR.Nous avons utilisé la technologie LiDAR sur plusieurs projets et notamment dans Giro3D qui dispose d’une visualisation de LiDAR avec un pre-processing via py3dtiles, un module Python développé pour les formats 3DTiles.
Nos équipes ont également travaillé sur des projets liés à la reconstruction de bâtiments à partir de LiDAR : par exemple dans Giro3D via notre plugin QGIS CityBuilder visualisable dans QGIS 3D.
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23:22
Le ballet des icebergs autour de l’Antarctique
sur Séries temporelles (CESBIO)Pièce jointe: [télécharger]
Les icebergs de taille significative* sont répertoriés et nommés par l’agence américaine U.S. National Ice Center. Moyennant un peu de web scraping, j’ai récupéré tous les fichiers qui donnent la position hebdomadaire de ces icebergs depuis novembre 2014. Les librairies pandas et matplotlib ont fait le reste (code) ! Voyez comment les icebergs sont d’abord entrainés autour du continent Antarctique d’est en ouest avant d’être embarqués au large par le courant circumpolaire dans le sens inverse.
[https:]]Parmi les icebergs notables, on voit notamment A23A, actuellement le plus gros iceberg au monde (4000 km2), qui prend le large depuis la mer de Weddell, 37 ans après s’être détaché de la plate-forme de glace de Filchner [2].
Animation : A23A (Série d’images Sentinel-3)On voit aussi B22A s’en aller après quelques années à l’ombre de son géniteur, l’immense glacier Thwaites (je vous en parlais ici).
[https:]]Animation : B22A (Série d’images Sentinel-1)
Enfin, le plus gros de tous est A68, qui a sérieusement amputé la barrière de glace Larsen C lorsqu’il s’est décroché en 2017 (voir aussi ici)…
[https:]]Notes
[1] 20 milles marins carrés soit environ 70 km2 ( [https:]] )
[2] Altendorf, D. ; Gascoin, S. 37 ans plus tard, l’iceberg A23a remet les voiles. La Météorologie, 124, 2-3, 2024. 10.37053/lameteorologie-2024-0002
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12:02
Rencontres QGIS-fr – Grenoble 27 & 28 mars 2024
sur OslandiaOslandia sera présent aux prochaines rencontres des utilisateurs francophones de QGIS qui auront lieu les 27 et 28 mars 2024 à Grenoble. A cette occasion et dans le cadre de l’appel à conférences et ateliers, vous pourrez nous retrouvez sur plusieurs sujets
Nouveautés QGIS 3D par Jean Felder et Benoit De MezzoQGIS intègre un visualiseur 3D prenant en charge une variété de formats de données 2D et 3D. Cet atelier vous présentera les fonctionnalités bases (vues, caméra, chargement de données) ainsi que des avancées. Vous y découvrirez la manipulation des données 3D : chargement, configuration des vues et caméra ainsi que le chargement de données tels que les modèle numérique de terrain, les tuiles 3D (3dtiles), les nuages de points et PostGIS 3D. Vous pourrez exploiter des outils comme la boundingbox ou l’élévation de profils et des méthodes d’analyse adaptées à cet environnement tridimensionnel.
Créer et publier un joli projet sur QWC par Gwendoline Andres et Florent FougeresDurant cet atelier vous découvrirez comment publier une jolie carte web sur QWC à partir de votre projet QGIS. Vous verrez ce qu’il est possible de réaliser au niveau visuel (sur la carte), comment mettre en valeur ses attributs et le paramétrage de l’impression de cartes.
Cartographie avancée avec QGIS par Julien Cabièces et Jacky Volpes
Ensuite nous aborderons la publication de vos projets QGIS depuis l’interface d’administration de QWC. Pour finir, nous découvrirons le nouveau plugin QGIS pour publier confortablement depuis QGIS.Après un bref rappel sur les concepts de base de la réalisation de symbologie dans QGIS, cet atelier vous propose d’explorer les fonctionnalités de symbologies avancées sur des données vectorielles ou images. Nous aborderons entre autres : le rendu par catégorie ou via un ensemble de règles, les masques sélectifs, l’utilisation du générateur de géométrie, comment intégrer la dimension temporelle dans vos cartes. Enfin, nous présenterons quelques notions à connaître pour réussir l’intégration de ces cartes dans vos mises en pages et rapport.
Initiation au déploiement rationalisé de QGIS avec PowerShell et QDT par Julien Moura et Florent FougeresAutomatisez vos installations de QGIS avec PowerShell et rationalisez le déploiement des profils QGIS plus efficacement avec QGIS Deployment Toolbelt (QDT). Apprenez à : 1) installer, désinstaller et mettre à jour QGIS en mode silencieux, 2) rationaliser, stocker et versionner vos profils QGIS avec un fichier profile.json et Git, 3) concevoir un scénario de déploiement pour automatiser le déploiement des profils avec QDT. Bref une bonne occasion de mettre le pied à l’étrier pour optimiser votre flux de travail d’administrateur/ice QGIS !
Collecter vos données sur le terrain avec QField par Loïc BartolettiQField permet une intégration transparente avec QGIS, propose des fonctionnalités essentielles pour capturer, éditer et synchroniser aisément des données géographiques en temps réel sur vos appareils mobiles. L’atelier explorera comment importer des couches cartographiques de QGIS vers QField, ainsi que les méthodes de travail hors ligne et synchronisé sur les données collectées. Vous découvrirez comment QField optimise la saisie précise des données terrain, améliorant ainsi la productivité et la qualité des données recueillies. Cette présentation conjointe entre Oslandia, promoteur QField France et OpenGIS, développeur suisse de QField, sera l’occasion de partager astuces et bonnes pratiques ainsi que des retours d’expérience pour optimiser l’utilisation de QField dans votre SIG.
Les conférences de nos clients- Notre client, Les Agences de l’eau, animera un atelier sur le sujet : Un plugin QGIS et un service de publication pour QGIS Web Client (QWC)
- Orange animera une conférence sur QGIS Server : composant principal du SIG d’Orange
Oslandia est Mécène Or des Rencontres utilisateurs QGIS-fr 2024.
Plus d’infos
Au fil des projets réalisés et des expériences, Oslandia a acquis un statut d’acteur majeur français sur QGIS. Depuis 2011, Oslandia est éditeur open source QGIS et contribue activement à la communauté.RDV les 27 et 28 mars à Grenoble !
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Découvrez le DbToolsBundle
sur Makina CorpusL'équipe PHP est fière de vous présenter son nouveau bundle à destination des développeurs Symfony : sauvegardez, restaurez et anonymisez simplement vos bases de données?!
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Transition climat-énergie : appétit d’espace, soif de justice socio-écologique
sur Les cafés géographiquesOlivier Labussière est géographe et chargé de recherche au CNRS. Spécialisé sur les relations entre énergie, espace et société en contexte de transition climat-énergie, il est rattaché au laboratoire Pacte à Grenoble en sciences sociales et membre de l’équipe Environnements. Il a soutenu en 2007 une thèse consacrée aux défis esthétiques des aménagements liés à la transition. Adoptant une approche géographique de la question énergétique, son objet de travail est l’habitabilité de l’environnement, qu’il aborde selon une méthode qualitative fondée sur des terrains et des entretiens, sans modèles.
Le 4 avril 2023, il est l’invité des Cafés Géo de Montpellier pour aborder les problèmes d’habitabilité, de justice et de gouvernance que les politiques contemporaines dites de transition climat-énergie suscitent, par le vaste mouvement de colonisation de l’espace par les infrastructures de production d’énergie qu’elles entraînent. L’intervention d’Olivier Labussière s’appuie en effet sur le constat de l’appétit d’espace des infrastructures de production énergétique en France, qui peut être perçu comme une forme de colonisation de l’espace. De plus, en tant que nouvelle question, encore difficile à cerner et à aborder, elle génère parallèlement une soif de justice.
1. Politiques de transition climat-énergieTout d’abord, le processus de « transition » peut s’envisager de plusieurs manières, selon le pays et son héritage infrastructurel, ou le monde énergétique auquel il appartient. En France, cet héritage est le réseau électrique. Le terme de « transition » est lui-même une expression critiquée, puisqu’il s’agit en fait d’un processus invisible et de toute façon incomplet, puisque l’on continue d’utiliser des énergies fossiles en parallèle du développement de l’énergie éolienne et de la géothermie par exemple. De plus, le développement d’un certain type d’énergie renouvelable dans un pays ne dit pas nécessairement la transition ; l’éolien revêt en fait des aspects insoutenables. Il faut aussi envisager plusieurs « briques » à la transition (exploration de gaz non conventionnel, photovoltaïque…).
L’éolien est l’une des politiques publiques les plus polémiques en France. L’arrivée de l’éolien en mer est une initiative de la Direction Générale à l’Énergie et au Climat (DGEC). La visite du président Emmanuel Macron à St Nazaire en 2022 du premier parc éolien de France, avec 80 éoliennes, constitue un tournant politique qui annonce la progression de l’éolien en mer, ainsi que, aux yeux du chercheur, la nécessité d’analyser les effets de ce phénomène à plusieurs échelles. Il introduit une analogie avec la théorie des grands ensembles : au même titre que ceux-ci ont pu être entendus comme un macro objet permettant de penser un changement de paradigme sur la définition de la ville, y amenant des questions systémiques, le déploiement de parcs éoliens en mer modifierait notre rapport avec l’espace marin.
Les objectifs quantitatifs des parcs éoliens sont croissants ; après sa visite du parc de St Nazaire, le président Macron a annoncé qu’on irait jusqu’à 37 giga watts d’éolien en terre. La capacité actuelle est à 20 giga watts, ce qui implique de la doubler d’ici à 2050. En mer, l’objectif est de 40 giga watts, mais cet objectif semble plus ambitieux car le solde actuel est nul pour la même période. On peut à ce titre caractériser notre période comme un moment d’accélération des politiques éoliennes.
En dressant un rapide historique des politiques françaises de l’éolien sur presque vingt-cinq ans, on s’aperçoit qu’elles sont plutôt le fruit de grands textes législatifs et des objectifs fixés par l’État. La production singulière du parc éolien en France a connu un démarrage industriel et privé qui procédait par l’intéressement financier des propriétaires. Ce modèle se distingue des trajectoires d’autres pays tels que l’Allemagne et le Danemark, qui ont plutôt connu des investissements citoyens. La France a aussi vu s’ériger sur son territoire des parcs éoliens de taille industrielle, avec des techniques à prendre en main, sans coopération citoyenne. Une autre particularité française est que le démarrage de l’éolien a été associé à un tarif économique, assurant prix fixe et visibilité ; en dehors du tarif d’achat, l’éolien s’est développé sans politique d’aménagement du territoire. Le problème est que l’espace a donc été lu en termes de métriques ; l’implantation des parcs n’a été décidée qu’en fonction des localisations où le vent était puissant, et n’a pas suscité de questionnement quant à leur densité par exemple. C’est l’une des raisons pour laquelle cet éolien français industriel a suscité de nombreuses oppositions.
Une évolution que l’on peut aujourd’hui observer est le fait que les régions aient pris du pouvoir dans la gouvernance du territoire français. Les régions sont les chefs de file de la planification éolienne, mais induisent une distance au terrain. Par exemple, il est difficile de décider de l’implantation de tels aménagements dans l’Aveyron depuis Toulouse : nos administrations ne sont pas forcément en capacité de gérer les implantations.
De même, la logique économique de l’éolien a longtemps fonctionné sur le principe du tarif d’achat ; aujourd’hui, elle repose davantage sur l’appel d’offre, et l’État sélectionne ce qui est le plus compétitif. On observe toutefois l’émergence d’initiatives citoyennes autour de l’énergie partagée, nourries par la loi transition énergie en France puis en Europe.
2. Recompositions bio-socio-spatialesOlivier Labussière liste différentes approches, différentes métriques et systèmes d’arbitrages qui existent pour qualifier l’espace marin éolien ; selon la perspective des technicités, on considère l’espace en fonction de son exposition au vent. Il s’agit également de considérer, selon les vents et les animaux, la façon de faire relation avec cet espace de façon humaine et non humaine. Il recommande l’utilisation du site Nasa Earth Observatory, dédié à la veille environnementale de grands phénomènes comme la montée des eaux et l’érosion, qui observe notamment le développement des parcs énergétiques.
L’auteur retrace son itinéraire de recherche, entamé en 2006 dans un parc éolien aveyronnais de petite taille, qui l’a conduit à des parcs de plus en plus grands. Cet itinéraire fait écho à celui du développement des parcs. En montrant une photo d’un parc marin éolien en mer du nord, l’auteur décrit une figure à la fois belle et bouleversante ; il s’agit d’une vue satellitaire avec des courants et des flux de sédiments, mais aussi une multitude de points blancs dont chacun représente une éolienne. Le seul parc concerné en contient 175. L’exemple de ce parc, visible depuis l’espace, témoigne d’interactions avec le milieu d’accueil, car les embases y créent des turbulences avec les sédiments. Cette photographie montre que l’éolien n’est pas qu’une question énergétique, mais également bio-socio-spatiale, qui fait entrer en jeu les déplacements de poissons, de larves, de sédiments et de pêcheurs. Il s’agit au fond d’un sujet stratigraphique, biologique et sociétal.
Il s’attache à montrer la diversité des scénarios possibles pour stabiliser le réchauffement climatique à 1,5 degrés ; aucun choix technologique n’est neutre, car tous portent une vision de la société qui comporte des arbitrages économiques et politiques. Ainsi, parmi les options de décarbonisation, une large place est actuellement donnée à la production électrique, réactualisée par la question de la mobilité durant la pandémie de Covid-19, mais l’auteur rappelle que la solution électrique n’est pas sans coût, puisqu’elle nécessite toujours des matériaux et des matières premières minérales et métalliques.
3. L’espace, un facteur critique de la transitionL’auteur aborde un troisième aspect de la question et change de contexte en prenant l’exemple d’un article étasunien faisant état de la notion « d’energy sprowl » ou étalement énergétique, un processus majeur aux États-Unis. Cette idée, empruntée à celle de l’étalement urbain, n’allait pourtant pas de soi. Cet article ne s’arrête pas à la question de l’éolien mais s’intéresse aussi au gaz de schiste.
Ce phénomène a été historiquement abordé en termes de densité énergétique (Watt au m2), par Vaclav Smil, qui a proposé un ratio du rapport de la production à l’espace. Ce ratio permet de mesurer le nombre de mètres carrés occupés par les technologies de production de l’énergie par rapport à leur production effective. La question qui se pose est donc la suivante : a-t-on l’espace suffisant pour les déployer ? La littérature scientifique constate que les énergies thermiques (charbon et pétrole) ont le meilleur rendement, suivies par l’énergie photovoltaïque, l’hydraulique, la géothermie, la biomasse et l’éolien. Toutes ces composantes génèrent de moins en moins d’énergie par rapport à l’espace occupé. On s’inquiète donc au fond du « combien d’espace ? », et les analyses qui en découlent prennent trois chemins distincts :
– Le premier est le calcul des empreintes moyennes des technologies, mais cette approche n’est pas satisfaisante car il ne s’agit que d’une estimation qui ne tient pas compte des différents modèles d’éoliens, et la question de l’impact demeure un point aveugle.
– Le deuxième est la projection spatiale, qui dresse un scénario à l’horizon de 2050 : en imaginant atteindre les objectifs des besoins humains en termes de chaleur à l’aide de l’exploitation du bois, on peut connaître la proportion du volume nécessaire des massifs forestiers, avec des modèles économiques plus ou moins intensifs, par exemple avec l’Angleterre ; mais bien que ce scénario montre des points de tensions, subsistent des mutations écologiques et sociales que ces analyses n’attrapent pas, et l’impossible quantification de ce que cela peut produire en termes de changements d’usage.
– Le troisième est le management by design and land planning, qui fait tenir ensemble développement et conservation sous la forme d’une simulation, avec un présupposé d’harmonisation ; l’enjeu de la justice y est donc invisibilisé car la simulation ne tient pas compte des questions de saturations et des effets de cumuls qui peuvent peser sur des communes.
4. Enjeux de justice énergétique et environnementaleLa question de la transition s’est posée autour des années 2010 à l’aune de la précarité ; les gens s’inquiètent de l’insuffisance de leurs ressources pour vivre. La littérature s’est peu à peu intéressée aux énergies renouvelables, en s’interrogeant sur les possibles situations d’injustice produites.
L’auteur définit tout d’abord la justice dans le contexte de l’implantation des parcs éoliens comme le fait de se considérer comme égaux devant la loi en termes de principes (chacun reçoit la même part), mais la littérature à ce sujet est foisonnante :
– La justice distributive : la répartition des risques et des bénéfices est inégale, on fait état d’effets de cumuls, des impacts sur des localités ou des minorités.
Il est à noter que dans d’autres pays, on peut rencontrer d’autres problématiques : accaparement de terres, parcs fermés et militarisés…– La justice de reconnaissance : la hiérarchie de valeurs et d’attitudes à l’encontre de l’éolien est aussi un enjeu de justice, car on ne peut pas disqualifier des opposants sous prétexte qu’ils ne sont pas d’accord avec des normes implicites, qui interrogent ce qu’est un savoir légitime : qui a la connaissance de l’éolien en mer, les administrations en charge connaissent-elles les temporalités de la mer ? Avec quelle amplitude s’ouvre- t- on aux pratiques ?
– La justice procédurale : des personnes exclues des processus de décisions, en raison de leur appartenance, de leur genre, ou de difficultés d’accès aux procédures ; exemple : l’autorisation d’un permis de construire éolien est-elle toujours le fruit d’une consultation équitable ? L’éolien pose ici des questions de citoyenneté, quand tout le monde ne connaît pas ses droits.
Exemple 1 : La plaine
L’auteur prend l’exemple du partage d’une plaine ouverte entre agriculteurs, riverains, et parc éolien, dans le contexte d’une politique agricole locale dont la synergie est très ancienne. Les conseils municipaux sont en effet composés d’agriculteurs. Dans cet espace, la question de l’éolien n’est pas finalement pas sortie de leur cercle, les intérêts publics et personnels étaient donc trop proches, ce qui a causé des dysfonctionnements démocratiques.
La mise en place d’une zone de développement éolien y a créé une implosion sociale : des habitants qui n’avaient pas forcément d’opinion se sont retrouvés devant le fait accompli et sont donc devenus des opposants radicaux à l’éolien. Cet exemple pose la question de la radicalisation, qui intervient lorsqu’une situation n’est pas discutable. Olivier Labussière insiste sur la nécessité de ne pas considérer ces personnes comme des égoïstes, puisque ce discrédit ne permet pas de saisir les questions qu’elles se posent et leur désir légitime de discussion. À la suite d’entretiens avec les habitants où une carte leur était présentée avec l’instruction de délimiter des zones interdits, ceux-ci ne dessinaient pas simplement autour de leur maison, mais autour de plusieurs communes.
Exemple 2 : La question animale
Un deuxième exemple s’intéresse au partage du vent entre les oiseaux et les éoliennes et questionne les porte-paroles de cet arbitrage. L’État a décidé de cartographier les littoraux en l’espace de trois ans pour ouvrir la mer à l’éolien, afin d’identifier les zones de moindre impact environnemental, mais cette période est trop courte pour en juger.
Dans la Narbonnaise, entre les Corbières et la Méditerranée où passent beaucoup d’infrastructures, la région de Port-la-Nouvelle a connu des développements éoliens précoces. Il s’agit d’un cas de repowering rare, c’est-à-dire une situation de démantèlement et de réinstallation du parc, qui a donné lieu à des échanges avec des ornithologues. Ces spécialistes ont changé leur façon d’observer ; faisant habituellement des sessions de comptage des flux d’espèces protégées aux jumelles, leur expertise a été mobilisée pour répondre à la question de leur capacité à franchir les éoliennes en place. Un système d’observation avec des ornithologues qui se relaient pour observer l’itinéraire plus que la seule espèce et la catégorie de protection a vu le jour. En conclusion, de nombreux oiseaux d’espèces différentes avaient les mêmes problématiques de vols : les plus épuisés évitent le périmètre du parc, d’autres passent entre les pales ou en dessous, d’autres encore changent d’itinéraire et s’épuisent dans leur migration. Ce savoir nouveau a permis d’arbitrer les implantations.
Conclusions et ouvertures sur le monde qui vient• Changer d’énergie est un enjeu majeur de notre époque, mais n’est pas forcément soutenable. Les ressources énergétiques diffuses induisent des problématiques particulières, car contrairement au pétrole, les ressources ne sont pas concentrées, ce qui rend leur exploitation plus difficile et cause un nouveau processus de colonisation de l’espace, comme des implantations fixes dans l’eau. L’éolien induit des composantes nouvelles.
• Selon Bernard Stiegler, il existe des disruptions possibles ; des écosystèmes peuvent être mis en stress au risque de perdre de leur cohérence. Face à ces mutations, il convient de prendre la mesure des responsabilités humaines et éthiques qui accompagnent nécessairement la colonisation de milieux qui ne nous ont pas attendus pour être dynamiques.
• De nouvelles manières de penser l’espace sont aussi introduites : de nouvelles normes et métriques, un nouveau système de compensation naturelle qui ne règle pas tout (ce n’est pas parce qu’on ferme un espace qu’en ouvrir un autre règle le problème). Il semble aussi au fond possible de décrire les attachements et les négociations, qui sont des enjeux qualitatifs auquel il faut donner de l’importance.
Remarques finales :
• Les conflits d’implantation d’éoliennes sont plus complexes qu’il n’y parait, en ce qu’ils réactivent d’anciens conflits territoriaux qui ne sont pas spécifiques à l’installation mais émergent à nouveau, stimulé par l’éolien. Par exemple, des associations de défense de l’environnement se sont constituées autour d’autres objets, et d’autres acteurs se sont remobilisés autour de l’éolien, en France et en Europe. Ce constat renvoie aux modes de concertation, notamment l’enquête publique, et conduit aussi à observer une radicalisation progressive des positions car personne ne cherche véritablement à rendre discutable l’éolien pour lui-même. Cette réserve est immédiatement assimilée à une position rétrograde, ce qui sabote la discussion.
• La place d’une approche qualitative pour penser l’espace autrement qu’en termes de métrique reste difficile à trouver, bien que tous les corps soient touchés. Ainsi, l’observatoire pour l’arrivée de l’éolien en mer utilise la DGEC. Ces deux bureaux opposés ont des vocations naturalistes ou socio-économiques et ne se sont pas concertés alors qu’il aurait fallu les coordonner, or en France, la réponse a été qu’il était difficile de prendre le temps de le faire à cause du retard énorme de la France sur l’éolien.
• L’avenir de l’éolien en France semble tourné vers une accélération du déploiement des parcs, qui se fait à travers des lectures de l’espace assez frustes qui ne tiennent pas compte des acteurs ou des paysages. On observe aussi des expériences de coopératives citoyennes, qui ne visent pas forcément le plus haut niveau de rentabilité, mais s’enquièrent par exemple d’un cahier des charges sur la qualité paysagère ou architecturale, afin de sortir de la rentabilité comme seule modèle d’occupation de l’espace.
• Les modèles participatifs changent dans le secteur de l’énergie éolienne ; il est possible d’organiser en France des appels à capitaux et des financements participatifs partiellement encadrés dont certains projets se prévalent, qui voient des gens de tout le territoire soutenir des projets qui seront implantés loin d’eux. Le participatif n’est pas l’objet de beaucoup de développeurs, il est plutôt question du montage de projet et d’évaluation du « gisement » avant que le projet soit revendu sous cinq ans. Des composantes sociales peuvent aussi parfois être majoritaire dans certains villages et avoir des effets de clan, et aussi connaitre des projets qui fonctionnent très bien. Par exemple en Allemagne du nord, on observe des réorganisations citoyennes constantes mêmes pour de grands parcs.
• L’auteur referme son intervention en reprenant l’analogie avec les grands ensembles, sur les éventuels effets inattendus du vieillissement de ces aménagements sur l’environnement.
Annabel Misonne, janvier 2024
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16:12
GPT, capturez-les tous !
sur Neogeo TechnologiesChatGPT est un agent conversationnel qui peut vous aider au quotidien. Néanmoins, vous ne savez pas réellement ce que OpenAI, son créateur, fait de vos conversations. Il n’est, d’ailleurs, pas conseillé de lui parler de sujets confidentiels.
Si vous souhaitez l’utiliser dans vos produits, l’API peut rapidement coûter très cher (compter environ 3 centimes pour le traitement de cet article par exemple, multiplié par le nombre de requêtes par utilisateur, multiplié par les demandes de chaque utilisateur…). Heureusement, la communauté Open Source propose petit à petit des alternatives.
La première étape était la publication de Llama par Meta (Facebook). Il s’agit d’un modèle d’intelligence presque libre et limité à 500 millions d’utilisateurs. Au-delà, il faut les contacter pour avoir le droit de l’utiliser. Il est également possible de le récupérer sur nos ordinateurs et de s’en servir de façon strictement privée.
Pour télécharger le modèle, il faut néanmoins montrer patte blanche en remplissant un formulaire et recevoir un lien, par mail, avec une durée de vie limité. En cas d’expérimentation, cela peut vite devenir contraignant.
Démocratisation techniqueLes développeurs de llama.cpp (surtout Georgi GERGANOV) ont optimisé ce moteur qui vous permet de discuter avec les modèles Llama2.
Les modèles de Llama2Llama2 est disponible en plusieurs tailles (nombre de paramètres) : 7B, 13B et 70B. L’unité « B » correspond à des milliards de paramètres.
Sachant que chaque paramètre est stocké sur 2 octets (des flottants de demi-précision), il faut au moins 16Go de RAM pour charger le petit modèle 7B. Les gros modèles sont plus pertinents, mais beaucoup plus lents.
Les optimisationsLes développeurs de LLama.cpp ont travaillé sur 2 optimisations :
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- Pouvoir lancer les calculs (appelés «?inférence?») sur le CPU en utilisant au maximum ses capacités (optimisation M1, AVX-512 ou AVX2…) et en codant le moteur d’inférence en C++ et sûrement des morceaux en assembleur? ;
- Compresser le modèle sans trop perdre de pertinence.
Pour ce dernier point, ils ont développé un codage flottant du 4bits : q4_0 (d’autres variantes avec plus de bits existent). Nous pouvons désormais utiliser un modèle 7B avec 4Go de RAM?! À noter que l’on peut tout de même un peu perdre en pertinence.
Le travail de llama.cpp est prodigieux mais difficile à utiliser : il arrive que le modèle réponde de manière erronée ou ne rende pas la main après la réponse.
OllamaDésormais la relève existe : Ollama !
Considéré comme le docker des LLM, il nous permet de télécharger, questionner, supprimer des modèles en une ligne de commande. Concernant les performances, Ollama est une surcouche en Go et utilise llama.cpp.
Les instructions d’installation sont disponibles ici : [https:]
Une fois installé, vous pouvez télécharger un modèle aussi simplement que :
ollama pull llama2
Une fois téléchargé, vous pouvez le questionner comme ceci :
ollama run llama2 >>> comment faire une jointure entre 2 dataframes Pandas ? There are several ways to join two pandas DataFrames. Here are a few methods: 1. `merge()`: This is the most common method for joining two DataFrames. It joins the two DataFrames based on a common column, called the "join key". The joined DataFrame will have the columns from both DataFrames. "` df_left = pd.read_csv('left_data.csv') ...
Attention, Ollama installe aussi un service Systemd en arrière plan. Si vous préférez le lancer à la main, au hasard pour contrôler la RAM de disponible sur votre machine :
Quel modèle ?# désactiver le démarrage auto avec la machine sudo systemctl disable ollama.service # Couper réellement le service sudo systemctl stop ollama.service
Llama a apporté son lot de révolutions, mais d’autres équipes de chercheurs ont repris le flambeau, notamment Mistral AI qui a réussi à créer des petits modèles très efficaces.
Récemment, Hugging Face (l’équivalent de Github dans la sphère IA) a encore amélioré Mistral en créant Zephyr, un petit modèle qui a de très bons résultats pour parler dans plusieurs langues.
$ ollama run zephyr:7b >>> comment faire une jointure entre 2 dataframes Pandas ? Pour joindre deux DataFrames en Pandas, vous pouvez utiliser la méthode `merge()`. Ci-dessous une explication de comment utiliser cette méthode : 1. Assurez-vous que les deux DataFrames ont une colonne commune sur laquelle joindre les données. Soit df1 et df2, on appellera cette colonne 'common_column'. ...
Zephyr n’a pas de clause de restriction à 500 millions d’utilisateurs (licence Apache 2.0), il répond en français et sera plus économe en ressources.
Ci-dessous, une liste de quelques modèles :
S’il en détecte un, Ollama va automatiquement utiliser le GPU. Sinon, il se rabat sur le CPU en essayant de tirer parti des instructions disponibles (AVX2, AVX512, NEON pour les M1/M2…)
DockerSi vous utilisez l’image docker de Ollama, il faut penser à couper le service Ollama ou à changer de port TCP d’écoute dans le docker-compose.yaml.
Voici un docker-compose minimaliste :
--- version: '3.8' services: ollama: image: ollama/ollama:latest ports: - "11434:11434" volumes: - ollama:/root/.ollama restart: unless-stopped volumes: ollama:
Ensuite, un petit
docker compose up -d
pour lancer le serveur.Comment pouvons-nous lancer une inférence ?
$ docker compose exec ollama ollama run zephyr:7b >>> Salut Bonjour, Je suis heureux d'aider quelqu'un aujourd'hui. Votre expression "Salut" est une forme courante de salutation en français. En France, c'est souvent utilisé entre amis ou entre personnes qui connaissent déjà l'un l'autre. Dans les situations où vous souhaitez être plus formel ou professionnel, vous pouvez utiliser "Bonjour" ou "Bonsoir" suivi du prénom de la personne ou simplement "Madame" ou "Monsieur" si vous ne connaissez pas le prénom. J'espère que cela vous a été utile. Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à me contacter. Bien à vous, [Votre nom] >>>
En revanche, utiliser la console de l’image n’est pas pratique, sauf si vous souhaitez télécharger une image et plus jamais y retoucher. Et surtout, nous pouvons utiliser l’API HTTP :
$ curl -X POST [localhost:11435] -d '{ "model": "zephyr:7b", "prompt": "raconte moi une courte histoire drôle"}' {"model":"zephyr:7b","created_at":"2024-01-11T15:27:47.516708062Z","response":"Il","done":false} {"model":"zephyr:7b","created_at":"2024-01-11T15:27:47.534749456Z","response":" y","done":false} ...
Pour faciliter la lecture de l’inférence, vous pouvez afficher le texte token par token dans notre app. Il est également possible de s’en servir en python. Voici un exemple de client inclut dans le dépôt :
Il est toujours possible d’utiliser le client installé précédemment ollama en ligne de commande, pour requêter le serveur à distance :
Docker et l’accélération avec une carte graphique Nvidia$ OLLAMA_HOST=127.0.0.1:11435 ollama run zephyr:7b-beta-q6_K "raconte moi une courte histoire drôle"
Vous remarquerez que l’inférence dans le docker n’est pas très rapide. En effet, docker ne laisse pas le container accéder à la carte graphique, par conséquent l’inférence se fait sur le CPU.
Pour cela, il faut installer un paquet fourni par Nvidia afin de configurer le docker proprement :
$ curl -fsSL [https:] | sudo gpg --dearmor -o /usr/share/keyrings/nvidia-container-toolkit-keyring.gpg \ && curl -s -L [https:] | \ sed 's#deb [https:] [signed-by=/usr/share/keyrings/nvidia-container-toolkit-keyring.gpg] [https:] | \ sudo tee /etc/apt/sources.list.d/nvidia-container-toolkit.list $ apt update $ apt install -y nvidia-container-toolkit
Une fois ce paquet installé, il faut utiliser l’outil fournit pour configurer docker :
$ nvidia-ctk runtime configure --runtime=docker
Cela va modifier votre configuration de docker
/etc/docker/daemon.json
pour activer un runtime nvidia :{ "runtimes": { "nvidia": { "args": [], "path": "nvidia-container-runtime" } } }
Ensuite, il suffit de redémarrer docker :
$ systemctl restart docker
Désormais, vous devriez pouvoir accéder à votre GPU Nvidia depuis le container :
$ docker run --rm --runtime=nvidia --gpus all ubuntu nvidia-smi Unable to find image 'ubuntu:latest' locally latest: Pulling from library/ubuntu a48641193673: Already exists Digest: sha256:6042500cf4b44023ea1894effe7890666b0c5c7871ed83a97c36c76ae560bb9b Status: Downloaded newer image for ubuntu:latest Thu Jan 11 15:46:38 2024 +-----------------------------------------------------------------------------+ | NVIDIA-SMI 525.147.05 Driver Version: 525.147.05 CUDA Version: 12.0 | |-------------------------------+----------------------+----------------------+ | GPU Name Persistence-M| Bus-Id Disp.A | Volatile Uncorr. ECC | | Fan Temp Perf Pwr:Usage/Cap| Memory-Usage | GPU-Util Compute M. | | | | MIG M. | |===============================+======================+======================| | 0 NVIDIA GeForce ... On | 00000000:2D:00.0 On | N/A | | 31% 33C P5 32W / 225W | 1778MiB / 8192MiB | 2% Default | | | | N/A | +-------------------------------+----------------------+----------------------+ +-----------------------------------------------------------------------------+ | Processes: | | GPU GI CI PID Type Process name GPU Memory | | ID ID Usage | |=============================================================================| +-----------------------------------------------------------------------------+
Une fois cela terminé, l’accès doit être donné à votre container en modifiant le docker-compose.yaml:
--- version: '3.8' services: ollama: image: ollama/ollama:latest ports: - "11435:11434" volumes: - ollama:/root/.ollama restart: unless-stopped deploy: resources: reservations: devices: - driver: nvidia capabilities: [gpu] count: all volumes: ollama:
Grâce au
Conclusiondocker compose up -d
, notre inférence est désormais beaucoup plus rapide.Nous avons découvert comment utiliser les LLM libre, avec des projets comme Ollama et Zephyr, qui rendent l’IA plus démocratique et accessible à un plus grand nombre. Plus besoin de se soucier des coûts prohibitifs de l’API OpenAI, lorsque vous pouvez exploiter ces modèles de langage gratuits et Open source.
Que vous soyez un développeur, un chercheur ou un professionnel de l’IA, Ollama offre des opportunités passionnantes pour innover, créer et résoudre des problèmes. Le monde de l’IA est désormais entre vos mains.
SourcesRédacteur : Sébastien DA ROCHA
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Cartogrammer par points
sur Carnet (neo)cartographiquePour comprendre les ressorts d’une carte, le mieux est probablement de jouer avec les différents paramètres qui sont utilisés pour produire l’image.
L’application ci-dessous vous propose de découvrir des cartographies par points de données bien connues que sont la répartition de population du monde et de sa richesse. Les données statistiques ont été construites et mises librement à disposition par le projet Maddison, de l’Université de Groningen. L’information géographique provient de Natural Earth Data.
Construire un cartogramme par points, consiste à jouer avec différents paramètres en fonction du type de carte.
A vous de jouer !Exemple 1. Cartogramme par points – version initiale.
Population (POP) et du Produit intérieur brut (PIB/GDP)
– Radius = rayon d’un point
– Dots value (pop) = valeur d’un point (1-> n) pour les données de population
– Dots value (GDP) = valeur d’un point (1-> n) pour les données de PIB
– Span = portée spatiale (en km)
– Nb. d’interactions = nombre d’iterationsExemple 2. Cartogramme par points – version initiale combinée à une typologie
– Répartition régionale du Produit intérieur brut (en millions)
– Radius = rayon d’un point
– Dots value (in billion) = valeur d’un point en millions (1-> n) pour les données de PIB
– Span = portée spatiale du semis
– Nb. d’iteractions = nombre d’itérationsBillets liés :
Bahoken F. & Lambert N. 2024, Le cartogramme par points
Lambert N., 2023, Un cartogramme par points interactif sur le PIB et la POP mondiale.Bibliothèques
Geoviz : Let’s design a “dot cartogram”
BertinJS : dotcartogramIngénieur de recherche CNRS en sciences de l'information géographique. Membre de l'UMS RIATE et du réseau MIGREUROP / CNRS research engineer in geographical information sciences. Member of UMS RIATE and the MIGREUROP network.
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SIG Ville, Les SIG au service de la compréhension des politiques de la ville pour les habitants
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SIG ville est un site mis en place par le ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales. Ce site permet, grâce à une carte interactive faite grâce à des outils SIG, d’identifier notamment des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Une sélection de couches nous permet de […]
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Les Cafés géographiques
sur Veille cartographieCet article Les Cafés géographiques est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Les Cafés géographiques est une association qui fait des séances de discussion et de débat autour d’un sujet dans un café. Les Cafés géo existent depuis 25 ans (1998). Le Festival International de Géographie (FIG) à Saint-Dié a permis leur création par Gilles Fumey (Géoconfluences, 2023). Gilles Fumey est un enseignant chercheur qui se spécialise […]
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La localisation des sites à fort potentiel énergétique pour la production de l’énergie photovoltaïque
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L’énergie photovoltaïque est une énergie électrique produite à partir du rayonnement solaire grâce à des capteurs ou à des centrales solaires photovoltaïques. C’est une énergie renouvelable, car le Soleil est considéré comme une source inépuisable à l’échelle du temps humain. Le principe de l’énergie photovoltaïque repose sur l’effet photoélectrique. Sous l’effet de la lumière, certains […]
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L’Ined et la Population en Cartes Interactives : Un Voyage Dynamique à travers les Données Démographiques
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L’Institut national d’études démographiques (Ined) occupe une place centrale dans le domaine de la recherche démographique en France. Fondé en 1945, cet institut public à caractère scientifique et technologique se consacre à l’étude des populations, de leurs structures, et des dynamiques qui les animent. Parmi les nombreuses initiatives innovantes de l’Ined, l’utilisation de cartes interactives […]
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Happign : Faciliter aux données géospatiales de l’IGN
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Introduction Happign, un package R développé par Paul Carteron, vise à simplifier le processus de récupération des données de l’IGN. Lancé en 2021, il est accessible à tous. Problématique Le processus de téléchargement direct de données géospatiales présente souvent des difficultés, tels que la recherche du bon lien, le téléchargement de multiples données jusqu’à trouver […]
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Des Easter Eggs QGIS ?! (#1)
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Qu’est-que QGIS ? Brève présentation de l’outil SIG QGIS, ou Quantum GIS, est un logiciel SIG open source, né en 2002 grâce à Gary Sherman. Sa vaste communauté mondiale de développeurs et d’utilisateurs contribue à son évolution constante. Offrant une interface conviviale, QGIS excelle dans la gestion de divers formats de données géographiques, permettant une […]
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9:00
GPT, capturez-les tous !
sur Neogeo TechnologiesChatGPT est un agent conversationnel qui peut vous aider au quotidien. Néanmoins, vous ne savez pas réellement ce que OpenAI, son créateur, fait de vos conversations. Il n’est, d’ailleurs, pas conseillé de lui parler de sujets confidentiels.
Si vous souhaitez l’utiliser dans vos produits, l’API peut rapidement coûter très cher (compter environ 3 centimes pour le traitement de cet article par exemple, multiplié par le nombre de requêtes par utilisateur, multiplié par les demandes de chaque utilisateur…). Heureusement, la communauté Open Source propose petit à petit des alternatives.
La première étape était la publication de Llama par Meta (Facebook). Il s’agit d’un modèle d’intelligence presque libre et limité à 500 millions d’utilisateurs. Au-delà, il faut les contacter pour avoir le droit de l’utiliser. Il est également possible de le récupérer sur nos ordinateurs et de s’en servir de façon strictement privée.
Pour télécharger le modèle, il faut néanmoins montrer patte blanche en remplissant un formulaire et recevoir un lien, par mail, avec une durée de vie limité. En cas d’expérimentation, cela peut vite devenir contraignant.
Démocratisation techniqueLes développeurs de llama.cpp (surtout Georgi GERGANOV) ont optimisé ce moteur qui vous permet de discuter avec les modèles Llama2.
Les modèles de Llama2Llama2 est disponible en plusieurs tailles (nombre de paramètres) : 7B, 13B et 70B. L’unité « B » correspond à des milliards de paramètres.
Sachant que chaque paramètre est stocké sur 2 octets (des flottants de demi-précision), il faut au moins 16Go de RAM pour charger le petit modèle 7B. Les gros modèles sont plus pertinents, mais beaucoup plus lents.
Les optimisationsLes développeurs de LLama.cpp ont travaillé sur 2 optimisations :
- Pouvoir lancer les calculs (appelés « inférence ») sur le CPU en utilisant au maximum ses capacités (optimisation M1, AVX-512 ou AVX2…) et en codant le moteur d’inférence en C++ et sûrement des morceaux en assembleur ;
- Compresser le modèle sans trop perdre de pertinence.
Pour ce dernier point, ils ont développé un codage flottant du 4bits : q4_0 (d’autres variantes avec plus de bits existent). Nous pouvons désormais utiliser un modèle 7B avec 4Go de RAM ! À noter que l’on peut tout de même un peu perdre en pertinence.
Le travail de llama.cpp est prodigieux mais difficile à utiliser : il arrive que le modèle réponde de manière erronée ou ne rende pas la main après la réponse.
OllamaDésormais la relève existe : Ollama !
Considéré comme le docker des LLM, il nous permet de télécharger, questionner, supprimer des modèles en une ligne de commande. Concernant les performances, Ollama est une surcouche en Go et utilise llama.cpp.
Les instructions d’installation sont disponibles ici : [https:]] .
Une fois installé, vous pouvez télécharger un modèle aussi simplement que :
ollama pull llama2
Une fois téléchargé, vous pouvez le questionner comme ceci :
ollama run llama2 >>> comment faire une jointure entre 2 dataframes Pandas ? There are several ways to join two pandas DataFrames. Here are a few methods: 1. `merge()`: This is the most common method for joining two DataFrames. It joins the two DataFrames based on a common column, called the "join key". The joined DataFrame will have the columns from both DataFrames. ``` df_left = pd.read_csv('left_data.csv') ...
Attention, Ollama installe aussi un service Systemd en arrière-plan. Si vous préférez le lancer manuellement, au hasard pour contrôler la RAM de disponible sur votre machine, vous devez :
Quel modèle ?# désactiver le démarrage auto avec la machine sudo systemctl disable ollama.service # Couper réellement le service sudo systemctl stop ollama.service
Llama a apporté son lot de révolutions, mais d’autres équipes de chercheurs ont repris le flambeau, notamment Mistral AI qui a réussi à créer des petits modèles très efficaces.
Récemment, Hugging Face (l’équivalent de Github dans la sphère IA) a encore amélioré Mistral en créant Zephyr, un petit modèle qui a de très bon résultats pour parler dans plusieurs langues.
ollama run zephyr:7b >>> comment faire une jointure entre 2 dataframes Pandas ? Pour joindre deux DataFrames en Pandas, vous pouvez utiliser la méthode `merge()`. Ci-dessous une explication de comment utiliser cette méthode : 1. Assurez-vous que les deux DataFrames ont une colonne commune sur laquelle joindre les données. Soit df1 et df2, on appellera cette colonne 'common_column'. ...
Zephyr n’a pas de clause de restriction à 500 millions d’utilisateurs (licence Apache 2.0), il répond en français et sera plus économe en ressources.
Ci-dessous, une liste de quelques modèles :
S’il en détecte un, Ollama va automatiquement utiliser le GPU. Sinon, il se rabat sur le CPU en essayant de tirer parti des instructions disponibles (AVX2, AVX512, NEON pour les M1/M2…)
DockerSi vous utilisez l’image docker de Ollama, il faut penser à couper le service Ollama ou à changer de port TCP d’écoute dans le docker-compose.yaml.
Voici un docker-compose minimaliste :
--- version: '3.8' services: ollama: image: ollama/ollama:latest ports: - "11434:11434" volumes: - ollama:/root/.ollama restart: unless-stopped volumes: ollama:
Ensuite, un petit docker compose up -d pour lancer le serveur.
Comment pouvons-nous alors lancer une inférence ?
$ docker compose exec ollama ollama run zephyr:7b >>> Salut Bonjour, Je suis heureux d'aider quelqu'un aujourd'hui. Votre expression "Salut" est une forme courante de salutation en français. En France, c'est souvent utilisé entre amis ou entre personnes qui connaissent déjà l'un l'autre. Dans les situations où vous souhaitez être plus formel ou professionnel, vous pouvez utiliser "Bonjour" ou "Bonsoir" suivi du prénom de la personne ou simplement "Madame" ou "Monsieur" si vous ne connaissez pas le prénom. J'espère que cela vous a été utile. Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à me contacter. Bien à vous, [Votre nom] >>>
En revanche, utiliser la console de l’image n’est pas pratique, sauf si vous souhaitez télécharger une image et plus jamais y retoucher. Et surtout, nous pouvons utiliser l’API HTTP :
curl -X POST [localhost:11435] -d '{ "model": "zephyr:7b", "prompt": "raconte moi une courte histoire drôle"}' {"model":"zephyr:7b","created_at":"2024-01-11T15:27:47.516708062Z","response":"Il","done":false} {"model":"zephyr:7b","created_at":"2024-01-11T15:27:47.534749456Z","response":" y","done":false} ...
Pour faciliter la lecture de l’inférence, vous pouvez afficher le texte token par token dans notre app. Il est également possible de s’en servir en python. Voici un exemple de client inclut dans le dépôt :
Il est toujours possible d’utiliser le client installé précédemment ollama en ligne de commande, pour requêter le serveur à distance :
Docker et l’accélération avec une carte graphique NvidiaOLLAMA_HOST=127.0.0.1:11435 ollama run zephyr:7b-beta-q6_K "raconte moi une courte histoire drôle"
Vous remarquerez que l’inférence dans le docker n’est pas très rapide. En effet, docker ne laisse pas le container accéder à la carte graphique, par conséquent l’inférence se fait sur le CPU.
Pour cela, il faut installer un paquet fourni par Nvidia afin de configurer le docker proprement :
curl -fsSL [https:] | sudo gpg --dearmor -o /usr/share/keyrings/nvidia-container-toolkit-keyring.gpg \ && curl -s -L [https:] | \ sed 's#deb [https:] [signed-by=/usr/share/keyrings/nvidia-container-toolkit-keyring.gpg] [https:] | \ sudo tee /etc/apt/sources.list.d/nvidia-container-toolkit.list apt update apt install -y nvidia-container-toolkit
Une fois ce paquet installé, il faut utiliser l’outil fournit pour configurer docker :
sudo nvidia-ctk runtime configure --runtime=docker
Cela va modifier votre configuration de docker /etc/docker/daemon.json pour activer un runtime nvidia :
{ "runtimes": { "nvidia": { "args": [], "path": "nvidia-container-runtime" } } }
Ensuite, il suffit de redémarrer docker :
systemctl restart docker
Désormais, vous devriez pouvoir accéder à votre GPU Nvidia depuis le container :
$ docker run --rm --runtime=nvidia --gpus all ubuntu nvidia-smi Unable to find image 'ubuntu:latest' locally latest: Pulling from library/ubuntu a48641193673: Already exists Digest: sha256:6042500cf4b44023ea1894effe7890666b0c5c7871ed83a97c36c76ae560bb9b Status: Downloaded newer image for ubuntu:latest Thu Jan 11 15:46:38 2024 +-----------------------------------------------------------------------------+ | NVIDIA-SMI 525.147.05 Driver Version: 525.147.05 CUDA Version: 12.0 | |-------------------------------+----------------------+----------------------+ | GPU Name Persistence-M| Bus-Id Disp.A | Volatile Uncorr. ECC | | Fan Temp Perf Pwr:Usage/Cap| Memory-Usage | GPU-Util Compute M. | | | | MIG M. | |===============================+======================+======================| | 0 NVIDIA GeForce ... On | 00000000:2D:00.0 On | N/A | | 31% 33C P5 32W / 225W | 1778MiB / 8192MiB | 2% Default | | | | N/A | +-------------------------------+----------------------+----------------------+ +-----------------------------------------------------------------------------+ | Processes: | | GPU GI CI PID Type Process name GPU Memory | | ID ID Usage | |=============================================================================| +-----------------------------------------------------------------------------+
Une fois cela terminé, l’accès doit être donnée à votre container en modifiant le docker-compose.yaml:
--- version: '3.8' services: ollama: image: ollama/ollama:latest ports: - "11435:11434" volumes: - ollama:/root/.ollama restart: unless-stopped deploy: resources: reservations: devices: - driver: nvidia capabilities: [gpu] count: all volumes: ollama:
Grâce au docker compose up -d, notre inférence est désormais beaucoup plus rapide.
ConclusionNous avons découvert comment utiliser les LLM libre, avec des projets comme Ollama et Zephyr, qui rendent l’IA plus démocratique et accessible à un plus grand nombre. Plus besoin de se soucier des coûts prohibitifs de l’API OpenAI, lorsque vous pouvez exploiter ces modèles de langage gratuits et Open source.
Que vous soyez un développeur, un chercheur ou un professionnel de l’IA, Ollama offre des opportunités passionnantes pour innover, créer et résoudre des problèmes. Le monde de l’IA est désormais entre vos mains.
Sources :Rédacteur : Sébastien DA ROCHA
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8:04
Topomine, une application web pour visualiser des données relatives à la toponymie en France
sur Cartographies numériquesTopomine est une application web permettant d'explorer et de visualiser des données relatives à la toponymie en France. Agrégeant plusieurs bases de données issues de différents producteurs, l'outil Topomine allie une recherche avancée par mots-clés qui permet de faire émerger et de révéler des logiques spatiales sous-jacentes à certains phénomènes d'études en histoire, en géographie, en études environnementales, en littérature, en études du genre ou encore en généalogie. Les données exploitables représentent plus de 5 millions de lieux interrogeables (communes, lieux-dits habités et non-habités, arbres singuliers, pics et sommets, grottes, etc...), 2,5 millions de voies nommées et 200 000 hydronymes en France.
Topomine a récemment été mis à jour avec de nouveaux fonds de cartes (cartes de Cassini, cartes d'état major et de l'IGN). Ainsi, il devient possible d’assembler des bases de données entières portant une information toponymique et de les rendre interrogeables pour l’ensemble du territoire français formant ainsi une mine de données à explorer.
Application web Topomine (exemple de requête sur les toponymes ayant un suffixe en -ville)
Aujourd’hui, les bases de données relatives à la toponymie sont éparses et maintenues par différents producteurs de données thématiques, nationaux ou locaux : l’IGN, le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, le SANDRE, l’École des Chartes, l’EHESS (voir par exemple l’application DicoTopo). La décentralisation et l’hétérogénéité de ces bases de données ne permet actuellement pas leur interrogation croisée de manière aisée, et de fait, leur comparaison et leur visualisation, en particulier cartographique. Cette interrogation est possible au prix d’une intégration parfois laborieuse et donc chronophage, puisque requérant des compétences multiples en matière de SIG, de programmation et de gestion de bases de données. C’est dans l’idée de pallier à ces multiples problématiques que l’application Topomine a été initialement pensée et conçue.
À ce jour, Topomine intègre 5 bases de données différentes :
- un assemblage des noms de lieux présents dans plusieurs thèmes de l’ensemble des départements de la BDTOPO v3 de l’IGN, à l’exception pour l’instant des DROM-TOM ;
- un assemblage des voies nommées issues également de la même BD TOPO v3 de l’IGN ;
- la base de données Carthage du SANDRE pour l’hydronymie ;
- la base de données FANTOIR qui ne contient initialement pas d’éléments de géométrie mais un code de commune INSEE, qui a été joint avec la base de données GeoFla ;
- la base de données de l’EHESS dite base de données démographiques Cassini : Des chefs-lieux de Cassini aux communes de France (1756-1999).
Pour en savoir plus
Mermet, E, Grosso, E. (2023). Topomine une application web d'exploration itérative de la toponymie française, [https:]]
Articles connexes
L'histoire par les cartes : DicoTopo, un outil pour étudier la toponymie et l’histoire
Les nouvelles perspectives offertes par la cartographie des odonoymes et autres toponymes
Geonames, une base mondiale pour chercher des noms de lieux géographiques
Une carte des suffixes les plus fréquents par région des noms de villes françaises
Rechercher du texte sur les cartes de la collection David Rumsey
La répartition des noms de famille en Allemagne et dans d'autres pays
Répartition géographique et sociologie des prénoms en France
L'histoire par les cartes : recensement des noms de rues en Italie portant des noms de personnes ayant résisté ou combattu contre le fascisme
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19:16
Cartographie des statues de Lénine encore en place ou démontées un siècle plus tard
sur Cartographies numériques
En Union soviétique, ainsi que dans certains pays du bloc de l'Est, de nombreuses villes possédaient des monuments à la mémoire de Lénine. Ces statues, qui se comptent en milliers, s'inscrivent dans un culte de la personnalité voué à Lénine après sa mort. De manière qui peut paraitre surprenante, 80% des 10 000 statues érigées à la gloire de Lénine sont encore en place un siècle plus tard. C'est ce que montre une étude publiée par Kometa. La carte interactive réalisée par Denis Vannier répertorie les monuments actuels et passés et montre une concentration des statues dans l'ancienne URSS. Il s'agit seulement des statues en pied installées en plein air sur des places, et non celles, très nombreuses, présentes dans les institutions d’enseignement, dans les administrations ou dans les usines.On observe que les monuments démontés concernent principalement l'Ukraine et les Pays baltes qui, après la chute de l'URSS, sont devenus indépendants et ont « déboulonné » beaucoup de statues. En Ukraine, on compte deux vagues de retrait des statues de Lénine : après l'indépendance en 1991 et après la révolution orange de 2004. On en compte cependant encore en Crimée, retournée à la Russie en 2014, et dans les territoires de Donetsk et de Lougansk contrôlés par des pro-russes (source : Wikipedia).
Statues de Lénine qui sont encore en place (en rouge) ou démontées (en bleu). Source : Kometa
La carte de Denis Vannier permet d'y avoir accès directement à partir de l'interface interactive. Il est difficile de toutes les dénombrer tant ces statues sont nombreuses. On estime qu'au moins 7 000 monuments et bustes de Lénine ont été érigés en Russie. Il en reste environ 6000 aujourd'hui.
Les deux sources utilisées pour réaliser cette carte sont la base de données des Monuments à Lénine et Wikipedia. Le site des Monuments à Lénine contient 10 588 monuments avec pour chaque monument une photographie et une description. Les monuments sont classés par région. Une page spécifique est consacrée aux monuments qui ont été démontés ou qui sont encore présents en Ukraine (avec une carte interactive réalisée sous Google Maps permettant de télécharger le fichier kmz).
La seule statue de Lénine en France se situe à Montpellier. Inaugurée par George Frêche, elle fait partie d'un groupe de 10 statues d'hommes politiques ayant marqué le XXe siècle. Le 17 septembre 2010, les statues de Jaurès, Churchill, Lénine, Roosevelt et de Gaulle ont été inaugurées à Montpellier. Puis cinq autres statues sont arrivées, deux ans plus tard, celles de Mao Zedong, Gandhi, Golda Meir, Mandela et Nasser.
Pour compléter
« Le sort réservé aux statues de Lénine, révélateur du fossé entre la Russie et l’Ukraine » (The Conversation).
Dominique Colas (2023). Poutine, l'Ukraine et les statues de Lénine, Paris, Les Presses Sciences Po. Le néologisme d’origine ukrainienne Leninopad, maître mot de cette étude, désigne la démolition des statues de Lénine.
« Combien y a-t-il de monuments à Lénine au total ? » (Lenin.tilda.ws). Cette étude assortie de graphiques vise à comparer le nombre de statues en 1991 et en 2021. Le site Lenin.tilda.ws administré par Dmitri Kudinov est une mine d'informations pour savoir quels sont les types de monuments érigés à la gloire de Lénine, quels sont les plus hauts, les projets non réalisés, l'ampleur du phénomène de démolition (Leninopad) selon les régions...
Julie Deschepper (2023). Effritement idéologique, érosion patrimoniale. L'Oukase « Sur la répression des profanations de monuments liés à l'histoire de l'État et à ses symboles » Parlement[s], Revue d'histoire politique 2023/4, n°39, p. 191-197. Comme le démontre l'oukase signé par Mikhaïl Gorbatchev le 13 octobre 1990, les gestes iconoclastes envers les monuments soviétiques débutent avant 1991 et ne sont pas le résultat de la chute de l'URSS, mais en accompagnent plutôt le processus.
« En Ukraine, statues de Lénine et drapeaux soviétiques réapparaissent dans les villes occupées » (Slate). La Russie cherche à réimposer les symboles de l'empire déchu dans les territoires occupés, tout en gommant l'identité nationale ukrainienne.
Lien ajouté le 28 février 2024
Articles connexesMediazona publie les données sur les personnes recherchées par les forces de sécurité russes. Parmi elles, des 10e de responsables politiques européens (dont Kaja Kallas 1ère ministre en Estonie) accusés d'avoir démonté des statues et mémoriaux soviétiques [https:]] pic.twitter.com/bcHbDeSVJS
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 28, 2024
La carte, objet éminemment politique : la guerre en Ukraine
La carte, objet éminemment politique. L'annexion de quatre territoires de l'Ukraine par la Russie
La carte, objet éminemment politique. La vision réciproque de la Russie et de l'Europe à travers la guerre en Ukraine
La cartographie russe et soviétique d'hier à aujourd'hui
L'histoire par les cartes : Biélorussie, histoire d'une nation (BnF-Gallica)
La carte, objet éminemment politique : Poutine exhibe une carte française du XVIIe siècle pour nier l'existence de l'Ukraine
L'histoire par les cartes : la recension des symboles franquistes en Espagne
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Rendez-vous Datafoncier n°1
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 01 février 2024Programme du webinaire FLASH :Présentation d'un outil de suivi du ZAN par la DDT du Pas de Calais10h00 > Actualités sur les données foncières10h10 > Présentation d'un outil de suivi du ZAN par Jérôme Douché Responsable de la Mission connaissance et SIG DDT du Pas de Calais suivi d'un temps d'échange avec les participants.10h50 > Questions/réponses diverses11h00 > Fin et (…)
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Rendez-vous Datafoncier n°2
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 01 février 2024Programme du webinaire FLASH :Présentation de l'application BATISTATO, un outil pour connaître le parc bâti des territoires d'Ile-de-France par la (…)
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Rendez-vous Datafoncier n°3
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Nouvelle étude de CartONG « Changer de perspective : pour une approche locale de la donnée »
sur CartONG (actualités)CartONG est fière de présenter sa nouvelle étude intitulée « Changer de perspective : pour une approche locale de la donnée ».
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Publier une documentation VitePress sur Read The Docs
sur Makina CorpusÀ l'origine, le site de documentation Read The Docs n'acceptait que les documentations Sphinx ou MKDocs. Depuis peu, le site laisse les mains libres pour builder sa documentation avec l'outil de son choix. Voici un exemple avec VitePress.
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19:27
Le Cartogramme par points/The Dot Cartogram
sur Carnet (neo)cartographiqueDes petits points, des petits points, encore des petits points … Souvenez-vous, on vous l’avait dit qu’on travaillait sur des points, des petits points, encore des petits points. Quelques années plus tard, l’article qui présente l’intégralité de ce travail est enfin paru, dans la revue Cybergéo [ici] et décliné en plusieurs formats. Il est disponible dans l’environnement Rstats [là] permettant de reproduire l’ensemble des cartes publiées dans l’article, ainsi qu’en Javascript dans Observable : un cartogramme par points interactif et animé pour simplement jouer avec les paramètres est accessible sur un notebook [par ici] ; il est également implémenté dans les bibliothèques BertinJS [par là] et GeoViz [là] …
Le cartogramme par points, c’est une nouvelle carte qui appartient à la famille des “cartes par points” (dotmap) et à celle des “cartogrammes graphiques”. L’article dans Cybergéo présente la construction de la carte initiale : ses fondements théoriques, artistiques et ses héritages cartographiques, aussi celle de ses variantes qui conduisent à des cartes par points plus ou moins complexes, comme celle présentée en tête de billet. La version initiale de la carte avait été testée avec les données de la Covid-19 (voir), et présentée dans l’article Cartographier la covid-19 : quelles narrations ?.
Données d’illustrationLa mise en œuvre de ces différentes versions du cartogramme par points est proposée sur deux jeux de données libres : la population mondiale et le Produit intérieur brut mondial du Maddison Project Database (2018).
Programmes reproductiblesDifférents programmes informatiques sont également fournis pour faciliter la prise en main et l’appropriation de la carte :
> un programme R pour reproduire l’ensemble des cartes de l’article
> une entrée Bertin.JS/dot-cartograms dans la bibliothèque JavaScriptbertin
> une entrée dans Geoviz/dot-cartogram dans la bibliothèque JavaScript
> une carte interactive pour jouer à cartogrammer des points (notebook Observable)
Références académiques :Françoise Bahoken et Nicolas Lambert, « Le cartogramme par points », Cybergeo: European Journal of Geography [En ligne], Cartography, Images, GIS, document 1059, Online since 18 January 2024, connection on 23 January 2024. URL : [https:] DOI : [https:]
Article
Lambert Nicolas, 2021, “Cartographier la Covid-19 : quelles narrations ?”, RFST, Revue Francophone sur la Santé et les Territoires, [en ligne]. URL : [https:]]
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Lambert N., 2020, Cartographie(s) d’un débordement, Carnet de recherches Néocartographiques
Bahoken F., Lambert N., 2021 programme R transformant des quantités aréales en densité de points
Bahoken F. 2023, Le pointillisme dans l’art pictural et cartographiqueBibliothèques
Geoviz : Let’s design a “dot cartogram”
BertinJS : dotcartogramProgrammes informatiques et notebooks :
Lambert N., Bahoken F., 2023, Le cartogramme par points – The Dot Cartogram
Lambert N., 2023, Un cartogramme par points interactif sur le PIB mondial.
Bahoken F., Lambert N., 2021, Un point c’est tout !
Lambert N., 2021, Dot density map from countries (maillage irrégulier)
Lambert N., 2021, Dotdensity-map (maillage régulier)
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R4RE, une plateforme cartographique d'analyse de résilience pour les bâtiments (Observatoire de l'immobilier durable)
sur Cartographies numériquesL'Observatoire de l'immobilier durable (OID) propose R4RE, une plateforme cartographique d'analyse de résilience (Resilience for real estate). L'outil peut être utile pour tester des scénarios concernant l'exposition des bâtiments aux risques climatiques et à la biodiversité à l'échelle de la France et de l'Europe. Il est possible de l'utiliser en saisissant une adresse précise ou en naviguant directement à travers l'interface cartographique.
Pour le modèle Bat-ADAPT, les indicateurs proposés concernent les chaleurs, sécheresses, précipitations et inondations, dynamiques littorales, tempêtes et vents violents, feux de forêt, grands froids et mouvements de terrain. Pour le modèle BIODI-Bat sont pris en compte l'état de la biodiversité et la pression exercée sur elle. Le niveau de risque dépend de l'exposition et de la vulnérabilité des bâtiments en fonction de leurs profils.
R4RE, une plateforme cartographique d'analyse de résilience pour les bâtiments (source : OID)
La liste des indicateurs est mise à disposition sur le site qui classe en fonction des indicateurs prospectifs ou non prospectifs. Parmi les indicateurs prospectifs (les plus intéressants), on trouve le nombre de jours avec une température supérieure à 35°C, le nombre de nuits anormalement chaudes, le nombre de vague de chaleurs, l'écart de précipitations, le temps passé en sécheresse des sols, le nombre de jours de gel ou de vague de froid. Ces estimations varient en fonction des scénarios (ambitieux, intermédiaire, business as usual)
Les deux principales sources de données sont l'Atlas interactif du GIEC et la plateforme DRIAS Les futurs du climat du Ministère de la Transition énergétique. Le modèle d'analyse reprend les 3 scénarios du GIEC avec trois horizons : court terme (2030), moyen terme (2050) et long terme (2090) :
- le scénario ambitieux (scénarios RCP2.6 ou SSP1-2.6)
- le scénario intermédiaire (scénarios RCP 4.5 ou SSP1-4.5)
- le scénario Business-as-Usual (scénarios RCP 8.5 ou SSP1-8.5)
Le site peut être utilisé en complément du site Géorisques qui permet déjà de s'informer en fonction de l'exposition de son logement aux risques. A la différence de la plateforme R4RE, Géorisque ne permet cependant pas d'envisager des scénarios prospectifs.
Articles annexes
Dynmark : un outil de suivi des prix de l'immobilier à différentes échelles de territoire (Cerema)
Quand la crise du Covid-19 bouleverse le marché de l'immobilier aux Etats-Unis
Surmortalité attribuée à la chaleur et au froid : étude d'impact sur la santé dans 854 villes européennes
Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique
Le rôle des arbres urbains dans la réduction de la température de surface des villes européennes
Comment la canopée urbaine de Los Angeles rend les inégalités visibles
Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation (3e rapport du Haut Conseil pour le climat - 2021)
Comment le changement climatique a déjà commencé à affecter certaines régions du monde
Comment la cartographie animée et l'infographie donnent à voir le changement climatique
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7:00
Contractions hiérarchiques pour le routing
sur OslandiaAvec le temps, Oslandia a pu appliquer son expertise SIG de nombreuses fois dans le domaine des transports, et plus particulièrement, celui des calculs d’itinéraires. Si le développement logiciel et les bases de données sont nos portes d’entrée naturelles dans la thématique, nous ne perdons pas de vue les questions algorithmiques !
Ainsi, nous nous intéressons depuis peu à l’algorithme-roi dans la discipline, permettant d’atteindre des performances en temps de calcul parmi les plus intéressantes : les Contractions Hiérarchiques.
Les Contractions Hiérarchiques, qu’est-ce que c’est ?L’algorithme des Contractions Hiérarchiques repose sur une phase de pré-traitement permettant d’accélérer drastiquement les requêtes de plus court chemin.
Les caractéristiques principales de cet algorithme sont les suivantes :
- Des arcs virtuels, dits « raccourcis », sont définis pour compacter l’information contenue dans le graphe. Les noeuds court-circuités par ces raccourcis sont dits « contractés ».
- Les noeuds sont classés par ordre d’importance pendant le pré-traitement, de telle façon que les noeuds les plus hauts dans la hiérarchie seront les plus susceptibles d’être empruntés par les meilleurs chemins (typiquement, des grands carrefours urbains ou des sections autoroutières fréquentées), et les moins susceptibles d’être contractés.
Mécanisme de création de raccourcis : on contracte un noeud intermédiaire « u » uniquement s’il est plus bas que la source « s » et la destination « d » dans la hiérarchie « l », et s’il n’existe pas de meilleur chemin alternatif « P » (cas (c) et (g)).
- La recherche de plus court chemin exploite la hiérarchie des noeuds et les raccourcis définis pendant le pré-traitement, et se découpe en deux composantes : une recherche en avant à partir de la source, et une recherche à rebours à partir de la destination. Ces deux composantes convergent au plus haut niveau dans la hiérarchie des noeuds.
Type de chemin mis en valeur par la procédure des contractions hiérarchiques, entre une source « s » et une destination « d »
Est-ce utilisable dans une base de données PostgreSQL ?Il existe des implémentations des Contractions Hiérarchiques dans plusieurs projets Open Source. Citons par exemple RoutingKit, un projet initié par l’équipe de recherche à l’origine des Contractions Hiérarchiques, ou encore le projet OSRM.
Côté PostgreSQL, le moyen le plus rapide pour bénéficier des algorithmes de routing est l’extension pgRouting. Malheureusement, cette extension n’inclut aujourd’hui pas les Contractions Hiérarchiques.
PgRouting propose toutefois des algorithmes de contraction plus légers, qui permettent de gérer les impasses ainsi que les corridors (enchaînement de tronçons consécutifs sans carrefour).
Dans cet exemple tiré de la documentation de pgRouting, le noeud 1 sera par exemple contracté en temps qu’impasse, et le noeud 8 en temps que corridor.
Pour l’illustration, un test grandeur nature sur les données de la BDCarto pour la France métropolitaine peut être effectué. Le graphe de départ contient environ 1.12M noeuds et 1.65M arcs. Après application de ces deux types de contraction, le graphe résultat comporte environ 0.86M noeuds et 1.48M arcs, soit des réductions de respectivement 22.9 % et 10.2 %.
Exemples de résultat des contractions sur la BD Carto, en rouge le réseau avant traitement et en noir après
Les gains de temps de calcul à attendre sont donc limités avec un algorithme de type Dijkstra, au maximum de l’ordre de 30 %. Les contractions hiérarchiques, elles, permettent des améliorations bien plus importantes, et constituent donc une contribution de choix dans pgRouting.
Oslandia, Open source et Contractions HiérarchiquesComme évoqué dans un précédent article, Oslandia consacre des jours de développement aux projets Open Source de l’écosystème SIG. pgRouting entre pleinement dans ce cadre, et l’intégration des Contractions Hiérarchiques dans cette extension PostgreSQL nous apparaît comme un challenge particulièrement attrayant !
Si vous êtes intéressés par le sujet, et que vous souhaitez nous accompagner dans cette aventure, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse [info@oslandia.com] !
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13:23
Cartographier la mer pour mieux la protéger ?
sur Veille cartographieCet article Cartographier la mer pour mieux la protéger ? est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La cartographie des mers et des océans est une pratique scientifique cruciale qui joue un rôle majeur dans la protection et la préservation de nos écosystèmes marins. Grâce à l’avancement des technologies de cartographie et de télédétection dont le LIDAR, les scientifiques peuvent aujourd’hui obtenir des données précieuses sur les fonds marins, les habitats, les […]
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11:11
Utilisation de Jumeaux Numériques et de Drones pour la Préparation aux Urgences à Lincolnshire
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Le Lincolnshire Resilience Forum (LRF) a mis en place une nouvelle technologie géospatiale fournie par Esri UK pour améliorer sa préparation aux urgences dans le comté. Ces urgences incluent les inondations, la perte d’infrastructures critiques, les pandémies ou les conditions météorologiques sévères. Les nouvelles applications, y compris la reconnaissance d’image et le logiciel de drone, […]
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Atlas du nucléaire et cartographie engagée. L'exemple de l'Atlas populaire du Colorado nucléaire
sur Cartographies numériquesA People's Atlas of Nuclear Colorado invite les utilisateurs à explorer les géographies du nucléaire, les questions politiques, les réponses artistiques et les réflexions personnelles et universitaires sur le complexe nucléaire américain. Le Colorado constitue un microcosme pour étudier l’appareil nucléaire des États-Unis. A partir des années 1940 et pendant la guerre froide, cet État a connu l’exploitation minière de l’uranium, le traitement du plutonium, l'implantation de postes et laboratoires de défense souterrains, de bases aériennes, de bases d'essais et d'entraînements nucléaires, ainsi que le déversement puis l'oubli des déchets. L'Atlas utilise le cycle du combustible nucléaire comme cadre conceptuel et principe organisateur. Il documente les sites et développe les problèmes soulevés par l'extraction et le traitement du minerai, le raffinage et la fabrication de composants nucléaires, l'assemblage et le déploiement d'armes, ainsi que le stockage, la dépollution et la surveillance des déchets.
Cet Atlas engagé se propose d’explorer le côté obscur de ces activités : les travailleurs malades, les rivières polluées, les économies en expansion et en récession et le problème insoluble des déchets nucléaires. Les radiations demeurent un risque omniprésent et le danger intrinsèque du cycle nucléaire jette une ombre sur les promesses optimistes d’une énergie illimitée. Là où il y a de l'exploitation minière et du broyage, il y a des morts-terrains et des expositions au risque ; là où il y a production, il y a friction ; là où il y a la glorification de grands projets, il y a des déchets avec de nombreux impacts sur la santé environnementale.
Un Atlas de réflexion critique sur le nucléaire à explorer à partir du cycle du combustible(source : A People's Atlas of Nuclear Colorado)
Édité par Sarah Kanouse et Shiloh Krupar et comptant plus de quarante contributeurs à ce jour, cet Atlas en ligne cherche à rassembler diverses manières de percevoir, de comprendre et de réagir à l’héritage nucléaire. Il restitue le contexte géographique des sites nucléaires avec des images d'archives, des illustrations, assorties de nombreuses références et études scientifiques. Les dossiers thématiques abordent l’histoire, la politique, la gouvernance et les facteurs géologiques et environnementaux liés au nucléaire. Il offre un aperçu scientifique de ces héritages, faisant ressortir la complexité et éclairant les controverses qui persistent encore aujourd'hui. S'opposant à la tendance des politiques et de la recherche universitaire à l'abstraction, l'Atlas comprend des récits personnels et des réponses artistiques qui situent le nucléaire dans l'expérience vécue, matérielle et sensorielle. Presque chaque élément de contenu réapparaît au cours du chemin proposé, offrant à l’utilisateur de multiples points d’entrée dans le réseau de complexité, de controverse et de connexion qui est une caractéristique déterminante de la condition nucléaire.Accès direct à la carte interactive de l'Atlas documentant chaque site nucléaire
(source : A People's Atlas of Nuclear Colorado)L'Atlas populaire du Colorado nucléaire se veut être une ressource numérique vivante. Il souhaite s'associer à des éducateurs, des musées et des organisations locales pour compléter le nombre de sites et élargir les perspectives qu'il contient. En tant que document évolutif, il peut insuffler au débat souvent abstrait sur la politique nucléaire et son héritage environnemental des formes humanistes d’enquête et d’engagement du public. En fin de compte, l'Atlas entend être une plate-forme engageante et inclusive permettant aux membres de la communauté, aux universitaires, aux anciens combattants, aux travailleurs, aux artistes et aux activistes de façonner l'héritage des armes nucléaires au Colorado grâce à une interprétation continue et active.
Pour compléter
« Three Nuclear Atlases and their Worlds : A Response to A People’s Atlas of Nuclear Colorado » (Society and Space). "Les atlas populaires peuvent être déroutants ou illisibles si vous commencez par chercher la carte du monde". L'article replace l'Atlas populaire du Colorado nucléaire dans le double héritage de la cartographie populaire comme par exemple l'Atlas de stratégie mondiale. Guerre et paix à l'ère du nucléaire de Lawrence Freedman paru en 1985 et dans celui de la cartographie radicale telle que représentée par l'Atlas de la guerre nucléaire de William Bunge publié en 1988.
« The Nuclear War Atlas » de William Bunge (American Geographical Society Library Digital Map). La carte a été publiée pour la première fois sous forme d'affiche recto-verso en 1982 par la Society for Human Exploration et a été réédité sous forme de livre en 1988. L' Atlas de la guerre nucléaire reste « l'un des exemples les plus célèbres de lutte sociale radicale et de cartographie engagée de l’après-guerre » (Barnes, 2021).
« The Cold War. Defence and Deterrence » (OTAN). Sur les représentations de la course aux armes nucléaires et "l'équilibre de la terreur", voir les documents déclassifiés sur le site de l'OTAN.
« Bending Lines : Maps and Data from Distortion to Deception » (Leventhal Map & Education Center at the Boston Public Library, 2020).
« Cartographier la guerre nucléaire avec William Bunge » par Alexandre Chollier (Visionscarto, 2017).
« Atlas mondial de l’uranium. Faits et données relatifs à la matière première de l'ère atomique » publié en 2022 par la fondation Rosa-Luxemburg, la fondation Nuclear-Free-Future et le Réseau "Sortir du nucléaire" (à télécharger en pdf).
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22:48
La France, l’Allemagne et l’Europe : le regard d’un ambassadeur
sur Les cafés géographiquesLes relations internationales sont l’objet de nombreuses études de journalistes, de politologues et d’historiens. Mais le témoignage des diplomates, participants discrets aux négociations entre les Grands, est précieux. Claude Martin, notre intervenant, a œuvré à la tête de deux ambassades prestigieuses à Pékin et à Berlin.
Claude Martin et Henry Jacolin au Flore (photo de Micheline Huvet Martinet)
Mardi 19 décembre Claude Martin (C.M) qui fut ambassadeur de France en Chine (1990-93) puis ambassadeur de France en Allemagne (1999 – 2008) est venu au Flore faire part de sa vision personnelle du rapport entre la France, l’Allemagne et l’Europe.
Passionné très jeune par l’Allemagne et sa culture au point de parcourir à vélo l’été de ses 14 ans la distance entre Chambon sur Lignon et Francfort afin de de visiter la maison natale de Goethe, il découvre alors la langue, la culture et les qualités de ce pays encore maudit à l’époque.
Après lEP, l’ENA et l’INALCO (où il étudie le chinois et le russe) il gravit les échelons diplomatiques jusqu’à devenir ambassadeur de France en Chine, expérience racontée dans son livre La diplomatie n’est pas un dîner de gala. Au retour de Chine il constate les désaccords entre la France et l’Allemagne, situation qu’il regrette. Il est devenu ambassadeur de France à Berlin à la demande de J.Chirac. C’est ce qu’il raconte dans son dernier livre intitulé Quand je pense à l’Allemagne la nuit (titre tiré des premiers vers des Poésies nocturnes de Heine en exil à l’époque à Paris), ouvrage dont il va tirer les éléments pour traiter le thème du jour.
D’emblée Claude Martin tient à dire que les deux livres se tiennent. Il les a écrits comme un récit, un témoignage de ce qu’il a vu personnellement même si avec le recul certains peuvent considérer qu’il a fait preuve d’un excès de candeur. Il dresse également le portrait des personnages qu’il a connus.
Il montre dans son premier livre comment la Chine était devenue puissante et comment l’Europe n’avait pas su répondre à ce défi. Il explique ensuite que dans son 2e livre il a voulu se concentrer sur l’Europe car après avoir consacré 25 ans de sa vie à la Chine, il a passé 25 ans à participer à la construction européenne à partir de l’Allemagne autour de ce qu’on appelle le couple franco-allemand en se demandant pourquoi l’Europe n’a pas été au RDV face au défi chinois qui nous pressait d’organiser la construction européenne.
Dans cet avant-propos, il dit à deux reprises que le but de la construction européenne était le rapprochement des peuples et que la réconciliation franco-allemande à laquelle il a cru et participé dans le cadre de négociations très difficiles l’a déçu. Ce sont les difficiles relations franco-allemandes qui sont à l’origine de bien des dysfonctionnements car la France et l’Allemagne auraient dû être davantage un moteur pour exercer une dynamique positive dans la construction européenne surtout au moment des élargissements. C.M a suivi dès le début toutes les étapes de la réconciliation franco-allemande contemporaine de la construction de l’Europe. Il dit que le défi chinois aurait dû inciter l’Europe à mieux s’organiser dans sa construction. C.M considère que de ce point de vue, il s’agit d’un échec et s’interroge sur ses raisons. Préalablement il précise deux points. Le récit qui s’arrête à son départ de Berlin est un témoignage personnel dont le but est de susciter l’opinion du lecteur. Le terme « couple franco-allemand » n’est pas approprié : il vaut mieux parler de « moteur ». Il n’y a pas eu de couple mais des couples selon les époques en fonction des réactions personnelles entre les dirigeants des deux Etats.
Les rapports France-Allemagne et la construction de l’Europe au fil de la succession des couples.
Le premier couple De Gaulle-Adenauer est celui de la réconciliation. C.M a vécu avec beaucoup de passion les épisodes qui ont mené au traité de 1963. Avec K.G. Kiesinger en 1966, De Gaulle n’a plus vraiment de partenaire. Un peu plus tard le couple Pompidou-Willy Brandt a vu l’émergence du rôle de la Grande Bretagne. Pompidou était plus méfiant vis-à-vis de W. Brandt dont on connaissait mal le passé. Il a commencé à mener son Ostpolitik, ce qui amène Pompidou à regarder vers un contrepoids en ouvrant les négociations avec la Grande-Bretagne que De Gaulle avait refusées par deux fois car il considérait qu’elle n’était pas prête. C.M a été chargé du dossier. Après 3 ans, les pourparlers aboutissent. C.M avait pu constater la bonne foi de la G.B qui était décidée à participer à la construction européenne ce qui, pour lui, était un bon point car la G.B pouvait être un complément de l’Allemagne et non un contre-feu. C.M considère qu’au fur et à mesure des élargissements qui se concrétisaient il fallait plus qu’un duo. Un trio avec la G.B serait un moteur positif.
Ensuite le couple V. Giscard d’Estaing-H. Schmidt fonctionne bien. Ils sont tous les deux d’anciens ministres des finances et ont une vision de l’Europe. Il y a une complémentarité de caractères des deux hommes, entre la superbe de VGE et la simplicité de H. Schmidt qui est un homme solide, ni keynésien, ni libéral qui pense qu’il faut faire des investissements et faire du déficit (il passe alors pour un hérétique) et sait tenir tête à Nixon au moment où celui-ci abandonne l’étalon-or (1991). Ce fut le meilleur couple de tous car il avait le souci commun de la solidarité, du soutien aux faibles et non pas celui de la rigueur. Les années VGE- H.M sont les « années d’or » des relations franco-allemandes et de la construction européenne grâce à un vrai souci de solidarité de l’Allemagne vis-à-vis de ses partenaires.
La relation F. Mitterrand-H. Kohl, qui laisse un souvenir positif est en fait beaucoup plus compliquée mais les deux dirigeants en tirent avantage ce qui facilite le tournant de la rigueur et leur accord sur le choix de J.Delors à la tête de la Commission européenne. J.D sera la « cheville ouvrière » des relations entre les deux hommes. Mitterrand détestait Schmidt, ce socialiste qui lui donnait des leçons de rigueur budgétaire et l’arrivée de Kohl a été une « bénédiction » pour lui. En effet Kohl qui n’est pas un intellectuel, admire Mitterrand et a besoin d’une entente avec la France pour poursuivre sur la lancée de VGE/ H.S. Les deux hommes se comprennent et savent faire les compromis nécessaires face à M. Thatcher. En 1989, après la chute du mur, les choses changent. La réunification inquiète le président français qui redoute que l’Allemagne ne soit tentée par le retour à l’idée d’un espace vital. Mitterrand veut arrimer l’unification allemande à la construction de l’Europe et pratiquer une ouverture commune vers l’Est. D’où Maastricht dont le contenu est beaucoup plus favorable à l’Allemagne qu’à tous les autres pays car les négociations ont été menées à un moment où ce pays avait pris du poids.
Selon C.Martin la politique extérieure de l’époque aurait dû être prioritaire. Mais la France se focalise sur la création de la monnaie européenne alors qu’en réalité le vrai problème était la mise en place d’une politique extérieure commune de l’Union. Les Allemands pensent que dans ce domaine il faut pratiquer la recherche du consensus, et « l’abstention positive » en cas de désaccord, alors que la France qui possède l’arme nucléaire et un siège au conseil de sécurité de l’ONU n’accepte pas de s’aligner sur cette position. Finalement toutes les négociations vont se concentrer sur la monnaie. Au même moment, dans l’éclatement de la Yougoslavie, l’Allemagne va jouer le premier rôle en reconnaissant l’indépendance de la Croatie pour plaire aux électeurs bavarois. Après, l’Europe a essayé d’apporter la paix mais n’y est pas parvenue. Elle n’a pas empêché la guerre et l’éclatement de la Yougoslavie.
Le processus européen se poursuit en élargissant considérablement le champ de coopération entre les Etats, notamment sur les plans diplomatique et judiciaire. C.M considère que l’élargissement a été trop important en intégrant des pays microscopiques dont certains, issus de l’ex bloc soviétique, sont dirigés par d’anciens dirigeants communistes devenus ultra- libéraux et entourés de conseillers américains. En entrant dans l’Europe, ils veulent surtout entrer dans l’OTAN pour assurer leur sécurité militaire. C.M qui a mené les négociations a pu constater que ce qui motivait ces nouveaux entrants n’était pas d’appliquer les règles communes et d’affirmer la puissance européenne dans le monde. En réalité, ils veulent intégrer plus entrer le camp occidental pour mettre un mur entre eux et la Russie. Dans ces négociations qu’il a menées, C.M reconnait que la coopération franco-allemande a bien fonctionné dans le cas de la Pologne. Les négociations ont duré cinq ans dans le cadre du « triangle de Weimar ». Tout a été accéléré en 2004 pour l’entrée dans l’U.E. des dix nouveaux venus de l’Est et du Sud.
G.Schröder, le successeur de H. Kohl, est hostile à la PAC qu’il trouve trop favorable aux agriculteurs français et s’appuie sur Tony Blair pour réduire la place de la France, ce qui met J.Chirac mal à l’aise car il avait bien conscience de la popularité de H.Kohl. Les relations Schröder-Chirac sont d’abord conflictuelles et même deviennent violentes lors d’un conseil européen à Nice où les deux protagonistes se quittent sans se serrer la main. C’est George W. Bush qui permettra de nouveau la reprise de relations plus cordiales entre J.Chirac et G.Schröder qui s’opposent à la guerre en Irak. A partir de là C.M en poste à Berlin voit se développer une relation de confiance et d’affection entre J.Chirac et G.Schröder qui prennent l’habitude de se téléphoner souvent. C.M voit deux limites à cette relation : G. Schröder fait des réformes courageuses qui font souffrir ses électeurs en misant sur des résultats positifs à terme dans l’espoir d’être réélu (ce qui ne sera pas le cas en 2005) alors qu’en France, J. Chirac, au pouvoir jusqu’en 2007, ne fait pas les réformes nécessaires ce qui a créé un déséquilibre surtout économique entre les deux pays.
Angela Merkel que C.M connait bien pour avoir négocié avec elle le protocole de Kyoto, poursuit la politique de G.Schröder et progressivement noue une bonne relation avec Jacques Chirac qu’elle admire pour son expérience et son audience internationale, lequel le lui rend bien en ayant de l’admiration pour une femme capable de s’imposer à la CDU et à la chancellerie.
Avec N. Sarkozy, ce sera « effroyable » et comme le dit N.Sarkozy dans ses mémoires la relation avec Angela Merkel a été « un long chemin de croix ». Dès le départ, elle ne pouvait pas le supporte car C.M pense qu’elle avait espéré l’arrivée de Villepin pour qui elle avait une grande estime. De plus, Obama sème la division dans le couple franco-allemand en rendant de fréquentes visites à Angela Merkel qu’il considère comme le pilier de l’Europe. Le problème des relations avec la Russie et l’Ukraine s’est très vite posé. Alors que Jacques Chirac et Gerhard Schröder pensaient qu’il fallait négocier à deux avec Poutine pour encourager une politique de « bon voisinage », à partir de 2006-2007, les pays de l’ex bloc soviétique récemment entrés dans l’UE, préfèrent privilégier les relations avec l’Ukraine. Dans le même temps, N.Sarkozy décidait la ré-intégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN dans laquelle G.W Bush voulait faire entrer l’Ukraine. N.Sarkozy était pour mais Merkel contre. Il est finalement décidé en 2008 que « l’Ukraine sera un jour membre de l’OTAN ». Pour C.M, c’est le début de l’engrenage infernal du problème ukrainien. Les mauvaises relations N.S/A.M ne le sont pas seulement sur le plan personnel mais elles le sont aussi sur le fond car les positions ne sont plus les mêmes : en effet Angela Merkel veut poursuivre sa politique allemande active vers l’est.
A partir de 2012, les relations personnelles de François Hollande et Angela Merkel sont aussi très mauvaises alors que les économies allemande et française continuent de diverger davantage.
E. Macron intéresse A. Merkel un temps, mais ses deux discours de la Sorbonne et de la Pnyx brisent son image. Les Allemands, plus préoccupés par le déficit français, comprennent mal les ambitions européennes d’E. Macron qu’ils prennent pour un intellectuel. La compétition Macron-Merkel est avivée par l’arrivée de Donald Trump, anti-allemand que Macron « cajole » dans un premier temps.
Conclusion : le point de vue de C.M sur les leçons à tirer :
- L’Europe depuis l’après-guerre, c’est, dans la continuité de la déclaration Schumann de 1950, celle de la réconciliation France-Allemagne
- Peu de politiques communes ont été menées en dehors de la PAC. Ce sont les Allemands qui ont poussé aux convergences budgétaires et monétaires.
- Il n’y a pas eu de solidarité franco-allemande forte car ces deux pays ont été progressivement « noyés » dans un cercle de plus en plus large et hétérogène avec des pays de plus en plus prêts à contester le couple franco-allemand à l’image de ce que pensent souvent les Polonais.
- Le Brexit a été très dommageable
- L’Europe actuelle est très éloignée du rêve originel. Elle peut être un facteur de divisions entre ses membres comme on l’a vu au moment de la guerre de Yougoslavie ou au moment du Brexit avec les positions de l’Ecosse et de Irlande.
- L’entreprise initiale de rassembler les peuples a vu les liens entre ceux-ci se distendre par l’exaspération entre ses membres. Il aurait fallu imposer des règles plus strictes de solidarité et notamment l’interdiction de sortir de l’Union après y être entré.
- L’UE n’a pas de politique étrangère. A 27 membres, l’Europe est impotente et la conduite d’une politique extérieure commune est impossible car il faut de la souplesse. Il n’y a pas de politique commune ni vis-à-vis de l’Ukraine, ni dans le conflit israélo-Hamas.
- L’Allemagne est très frustrée, voire irritée de ne pas siéger au Conseil de sécurité de l’ONU alors que c’est le cas de la France
Questions de l’auditoire
Elles ont permis à C M d’apporter les précisions, les explications et les compléments suivants :
- Le Brexit est catastrophique car le trio France-Allemagne-G.B. était très opérationnel dans certains dossiers. Les Anglais étaient franchement pro-européens au moment de leur entrée. C.M. pense qu’on a commis des erreurs à leur égard en se faisant parfois entrainer par l’Allemagne. On a sans doute imposé des règles trop communautaires. L’Europe est devenue progressivement « à la carte » pour les Anglais.
- La coopération diplomatique n’a rien à voir avec la coopération économique et commerciale. La politique étrangère demande de la discrétion et du poids. La diplomatie c’est l’art du sur-mesure, donc c’est la spécialisation. Il faut connaitre les interlocuteurs, parler leur langue. La diplomatie c’est la continuité. Il ne faut pas briser du jour au lendemain des grandes alliances.
- Toute la construction européenne est fondée sur le respect des intérêts nationaux. Le problème en ce moment, c’est l’exacerbation des nationalismes.
- Les Italiens sont les plus européens de tous les Européens, mais de façon passionnée et presque doctrinale. Il faut aussi compter avec la fierté et l’instabilité italiennes car les Italiens se comparent toujours aux Allemands. L’échec du traité d’Amsterdam en 1997 pour former une espèce de conseil de sécurité à quatre (Allemagne, France, Italie, Grande Bretagne) plus l’Espagne et la Pologne est lié en partie à l’attitude nationaliste de l’Italie qui s’est emportée contre l’Espagne.
- L’Allemagne doit être connue. Il faut parler l’allemand. L’Allemagne a toujours des gouvernements de coalition et donc il faut en tenir compte quand on négocie. Il faut toujours avoir en tête que l’industrie est capitale pour elle et que cela interfère dans sa diplomatie.
C’est là que Claude Martin termine sur une pirouette : « Il faut faire des Airbus dans tous les domaines car là on a un intérêt commun ».
Marie-Thérèse Le Corre janvier 2024
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17:09
Iota2 can also do regression
sur Séries temporelles (CESBIO)Iota2 is constantly evolving, as you can check at the gitlab repository. Bugs fix, documentation updates and dependency version upgrade are done regularly. Also, new features are introduced such as the support of Landsat 8 & 9 images, including thermal images, or for what concerns us in this post, the support of regression models.
In machine learning, regression algorithms are supervised methods1 used to estimate a continuous variable from some observations (see more here: [https:]] ). In remote sensing, regression is used to recover biophysical or agronomic variables from satellite images. For instance, it is used in SNAP ( [https:]] ) to estimate LAI from Sentinel-2 surface reflectance.
At the beginning, iota2 was designed to perform classification (estimation of categorical values) whose framework shares a lot with regression but has also some significant differences. To cite the main ones: the loss function as well as how the data are split differ between classification and regression. Some other differences may exist depending on the algorithm. Fortunately, since the end of 2023, iota2 is also able to perform regression with satellite image time series.
In this post, we are going to illustrate the workflow of the regression builder on a simple case: estimate the red band value of one Sentinel-2 date having observed other Sentinel-2 dates. Full information can be found in the online documentation: [https:]] .
1. Iota2 configuration 1.1. Data setTo illustrate iota2 capability, we set-up the following data set: One year of Sentinel2 data over the tile T31TCJ, starting on the 2018-02-10 until the 2018-12-10, from which we try to infer the red band of 2018-12-17. Yes, it is not a real problem but since Sentinel2 data are free and open-source, we can put online this toy data to let you reproduce the simulation: [https:]] .
The area in pixel size is 909*807, see figure below. We have randomly extracted pixel values from the red band for training and validation and put everything in a shapefile.
Figure 1: Area of interest (background image © OpenStreetMap contributors)
1.2. Configuration fileAs usual with iota2, the configuration file contains all the necessary information and it is very similar to what is required for classification (see [https:]] for a more detailed discussion on the configuration file). We use the following one
chain: { s2_path: "<<path_dir>>/src/sensor_data" output_path: "<<path_dir>>/Iota2Outputs/" remove_output_path: True list_tile: "T31TCJ" ground_truth: "<<path_dir>>/src/vector_data/ref_small.shp" data_field: "code" spatial_resolution: 10 proj: "EPSG:2154" first_step: "init" last_step: "validation" } arg_train: { runs: 1 ratio : 0.75 sample_selection: { "sampler": "periodic", "strategy": "all", } } scikit_models_parameters: { model_type:"RandomForestRegressor" keyword_arguments: { n_estimators : 200 n_jobs : -1 } } python_data_managing: { number_of_chunks: 10 } builders: { builders_class_name: ["i2_regression"] } sentinel_2: { temporal_resolution:10 }
1.3. Results146,579 pixels were used to train the random forest with 200 trees, and 48,860 pixels were used as test samples to compute the prediction accuracy. Iota2 returns the following accuracy results for the test set (we normalize the data to have reflectance and not digital number):
max error mean absolute error mean squared error median absolute error r2 score 0.200 0.005 6.383e-5 0.003 0.894 Well, the results are good Given one year of data, it is possible to infer most of the pixel values 7 days later. Congrats iota2 !
If we look at the map, we can see that most of the errors are made over areas with light clouds. It would have been the case also for areas with rapid changes since we have done nothing particular to deal with changes in the regression set-up. Figures below show the true red band, the estimated one and the prediction error, computed as the normalized absolute error.
Figure 2: True Sentinel-2 red band.
Figure 3: Predicted Sentinel-2 red band.
Figure 4: Prediction error in percentage; \(\frac{|true-pred|}{true}\).
2. DiscussionIota2 offers many more possibilties, as for the classification framework: multi-run, data augmentation or spatial stratification for instance. The online documentation ( [https:]] ) provides all the relevant information: please check it if needed.
In this short post, we have used random forest, but other methods are available, in particular deep learning based methods. For now, it is possible to regress only one parameter at time. A possible extension would be to regress several variables simultaneously.
This new feature has been used to map moving date of permanent grasslands at the national scale for year 2022. This work is in progress, but you can see current results on zenodo (draft map: [https:]] ). Iota2 has simplified greatly the production of such large scale map.
3. AcknowledgementIota2 development team is composed of Arthur Vincent and Benjamin Tardy, from CS Group. Hugo Trentesaux spent 10 months (October 2021 – July 2022) in the team and started the development of the regression. Then, Hélène Touchais continued the IT developments since November 2022 and has concluded this work at the end of 2023.
Developments are coordinated by Jordi Inglada, CNES & CESBIO-lab. Promotion and training are ensured by Mathieu Fauvel, INRAe & CESBIO-lab and Vincent Thierion, INRAe & CESBIO-lab.
The development was funded by several projects: CNES-PARCELLE, CNES-SWOT Aval, ANR-MAESTRIA and ANR-3IA-ANITI with the support of CESBIO-lab and Theia Data Center. Iota2 has a steering committee which is described here.
We thank the Theia Data Center for making the Sentinel-2 time series available and ready to use.
Footnotes:Need some ground truth.
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12:00
BIM World les 3 et 4 avril 2024
sur OslandiaOslandia vous donne RDV au BIM World les 3 et 4 avril 2024 à Paris Expo, Porte de Versailles sur le Hub open source Systematic.
Ce salon, dédié à la construction numérique et digital building, est l’occasion pour Oslandia de présenter des projets et des compétences des équipes dans ce domaine.
A noter qu’en 2023, Oslandia avait remporté les Trophées des Jumeaux Numériques pour le projet Giros360 réalisé avec EGIS pour le Grand Port Maritime de Bordeaux.
Ces Trophées, décernés par un jury d’experts, valorisent les développements remarquables dans les secteurs de la construction, de l’immobilier et de l’aménagement urbain.
- Pour participer à BIM World : [https:]]
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20:48
Géocodage d’adresse avec Python : GeoPy et Pandas
sur GeomatickLe géocodage consiste en la localisation géographique d’adresse. Le géocodage d’adresse avec Python présente l’avantage de réaliser des tâches de fond automatisées par la machine. Cette transformation géographique permet de traiter des centaines de milliers d’adresses stockées dans des bases de données et des tableurs. Pour cela, on utilise des… Continuer à lire →
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12:50
La projection Peters, toujours aussi mal aimée ?
sur Cartographies numériques
Sur son blog Mapping as Process, Matthew Edney consacre un long billet à Arno Peters et son travail cartographique. Pour rappel, le cartographe Arno Peters (1916-2002) a cherché à créer une nouvelle projection cartographique du monde afin de donner un poids égal aux surfaces des continents et favoriser l'image d'un monde équitable. C'est la publication de sa carte dans le rapport de Willy Brandt paru en 1980 qui a contribué à faire connaître la projection Peters dans la perspective d'une nouvelle vision des rapports Nord-Sud.
Page de couverture du rapport « Nord-Sud : un programme de survie, par la
Commission indépendante sur le développement international » (1980)
Bien que la projection Peters, très populaire dans les années 1980, soit « largement tombée en désuétude et que ses arguments spécifiques se soient révélés pour le moins tendancieux », il s'agit pour Matthew Edney de replacer le cartographe et son oeuvre dans son contexte. Son article se présente comme « une tentative d'organiser les informations sur Peters d'une manière qui a du sens, c'est-à-dire de manière historique ». Pour rappel, Matthew Edney est un historien très connu de la cartographie. Il est l'auteur de nombreuses publications dans ce domaine et a notamment dirigé le volume 4 de la monumentale History of Cartography publiée aux presses de l'Université de Chicago.
L'article s'organise autour de 7 points destinés à présenter la vision du cartographe et à discuter les arguments qu'il a mis en avant pour défendre l'idée d'une projection plus équitable du monde. La perspective de l'article est assez critique et cherche à déconstruire ces arguments (un point de vue à discuter).
1. Arno Peters (1916-2002)
Il s'agit d'abord de rappeler brièvement la biographie de l'auteur qui est né et a grandi à Berlin au sein d’une famille de communistes alignés sur le groupe Spartacus de Rosa Luxemburg et qui est resté socialiste toute sa vie.
2. La quête de l’équité historique et géographique
Pour Peters, les atlas existants sont généralement euro-centrés et tendent à perpétuer l’estime de soi de l’homme blanc, en particulier de l’Européen, et à maintenir les gens de couleur dans la conscience de leur impuissance. Il s'en prend aux projections « Mercator » ou « pseudo-Mercator », sans toujours bien les définir. Pour rappel, contrairement à la projection Mercator qui conserve les contours mais pas les surfaces (projection conforme), la projection Peters est une projection équivalente, où les continents et les pays sont représentés à part égale.
3. Une carte du monde équitable
Si elle accède à la notoriété dans les années 1980, la projection Peters à zone égale a en réalité été décrite dès 1967 devant l'Académie hongroise des sciences et a fait l'objet d'une première publication cinq ans plus tard en 1972. Des conférences de presse pour le grand public ont suivi, ainsi que des publications, un livre Die Neue Kartographie/The New Cartography (Peters 1983), enfin la publication d'atlas utilisant uniquement sa projection (Peters, 1985 ; Peters, 1990). L'ensemble des références figure en bibliographie à la fin de l'article.
4. Les trois stratégèmes rhétoriques de Peters
Selon Matthew Edney, Peters a utilisé trois stratagèmes sur le plan rhétorique pour persuader un public non spécialisé que sa projection cartographique du monde était non seulement la meilleure, mais qu'elle était la seule à générer une image appropriée et correcte du monde. Le premier stratagème consistait à associer des cartes du monde sur la projection de Mercator qui mettaient en évidence deux régions avec quelques chiffres de superficie afin de démontrer sans équivoque que la projection de Mercator déformait intrinsèquement le monde en le centrant sur l'Europe. Le deuxième stratagème rhétorique était d'inventer plusieurs propriétés permettant d'évaluer la pertinence des projections, sachant que seule sa projection répondait à tous ces critères. Enfin, le troisième stratagème rhétorique de Peters consistait à fournir un récit partiel et déformé de l'histoire de la cartographie visant à expliquer pourquoi les Européens ont adopté la projection de Mercator de 1569 (en raison de sa tendance à surreprésenter le Nord) et à positionner la propre projection de Peters comme le point culminant de l’histoire de la cartographie.
5. Réponses essentielles au travail cartographique de Peters
Les scientifiques ont la plupart du temps ignoré les démonstrations de Peters concernant les distorsions spatiales de la projection de Mercator, du fait simplement que de telles déformations sont inhérentes à toute projection. Des cartographes universitaires ont dénoncé à plusieurs reprises la manière méprisante et frauduleuse avec laquelle Peters avait écarté un siècle d'analyse technique des projections cartographiques « uniquement pour produire des cartes assez laides » (sic). Enfin, les critiques ont rejeté l'historiographie de Peters comme étant « remplie de généralisations et d'affirmations douteuses » s'écartant de la théorie des projections cartographiques. Ce que Peters présentait comme sa propre invention avait déjà été décrit en 1855 par le géographe écossais James Gall. L’ensemble de ces critiques a abouti à appeler cette projection la « projection de Gall-Peters ». Plus récemment, un certain nombre de politologues ont examiné le rôle de Peters dans la politique contemporaine, considérant son travail comme un produit de la Guerre Froide.
Peter Vujakovi? a analysé la nature des discours concurrents que le phénomène Peters a engendrés au sein des cercles cartographiques et au-delà. « Les motivations de Peters ont été considérées soit comme une promotion égoïste de son propre matériel à des fins personnelles, soit comme une véritable tentative de renverser une cartographie traditionaliste qui perpétuait une vision du monde eurocentrique, tandis que les motivations de l'establishment cartographique ont été considérées comme étant une tentative égoïste de protéger leur statut de "guilde" et de maintenir une illusion de la cartographie en tant que science objective, ou bien, comme un effort sincère pour démasquer Peters comme un charlatan qui trompait le public et était déterminé à discréditer leur profession à des fins égoïstes » (Vujakovi?, 2003).
6. Quatre réponses à l’idée selon laquelle les cartes peuvent être politiques
Finalement Matthew Edney en arrive à la question centrale qui est d'interroger le rôle politique des cartes. Il distingue quatre grands types de réponses :- les réponses de géographes centrés sur la cartographie analytique et les technologies émergentes des SIG qui considèrent les cartes comme des agrégations uniquement et strictement normatives de données métriques et les projections cartographiques comme des transformations géométriques : ces chercheurs ne peuvent concevoir que les cartes puissent être politiques ;
- les réponses qui reconnaissent le caractère normatif des cartes et rejettent en même temps leurs dimensions proprement politiques ;
- les réponses qui considèrent que les cartes sont politiquement subjectives (point de vue « individualiste » pouvant aller jusqu'à des approches « marxistes », « postmodernistes » ou « déconstructionnistes ») ;
- enfin les réponses qui reconnaissent la nature profondément politique des cartes qui véhiculent souvent des discours (approche discursive de la cartographie montrant que l'objectivité n'existe pas). Ces catégories établies par l'auteur peuvent éventuellement se recouper, elles méritent en tous les cas d'être interrogées et discutées.
7. Réflexions
Pour l'auteur, les écrits d'Arno Peters sur l'histoire, la géographie et la persuasion sont tout à fait conformes à la conception « individualiste » de l'idéal de la cartographie. Dans le chapitre 6 remanié de son ouvrage The Map : Concepts and Histories, il prend le "phénomène Peters" comme un exemple de la manière dont les cartes de propagande ont été comprises et étudiées dans l'après-guerre. Bien qu'argumenté, le jugement de Matthew Edney sur la projection Peters est assez sévère. Cela rappelle l'article d'Arthur Robinson (1985) « Tous les cartographes devraient baisser la tête et avoir honte si l’on en croit Peters. Cet historien allemand a décidé de sauver l’humanité de ce que nous avons fait ». Pour Robinson, la carte de Peters ressemble à « des sous-vêtements d'hiver longs, mouillés et en lambeaux suspendus pour sécher » en référence aux continents qui paraissent terriblement allongés comme si on les avait étirés (voir la représentation humoristique qu'en donne Kenneth Field).
Même si cette projection a pu souvent rebuter du fait qu'elle déforme beaucoup les contours des continents, d'autres auteurs ont pu en apprécier l'ambition et la portée politique. La carte publiée pour la première fois par le magazine New Internationalist (1983) a rencontré un énorme succès. La palette de couleurs harmonieuse a été choisie pour mettre en valeur les liens entre les pays d’une même région plutôt que les divisions politiques. La carte de Peters a été reprise par l'ONU, les agences humanitaires, les écoles (plus de 80 millions d'exemplaires publiés dans le monde jusqu'à aujourd'hui). En cela, Arno Peters peut être comparé à un autre cartographe assez original qui entendait complètement révolutionner notre vision du monde par sa projection, Richard Buckminster Fuller (Kuchenbuch, 2021).
Références
Matthew Edney, « Arno Peters and his Map Work » (Mapping as Process, 2024).
David Kuchenbuch, « Welt-Bildner. Arno Peters, Richard Buckminster Fuller und die Medien des Globalismus, 1940-2000 » (Böhlau Verlag Köln, 2021).
Peter Vujakovic, « Damn or Be Damned: Arno Peters and the Struggle for the New Cartography. » Cartographic Journal 40, no. 1: 61–67 (Cartographic Journal, 2003)
Arthur Robinson, « Arno Peters and His New Cartography », American Cartographer 12, no. 2: 103–11 (American Cartographer, 1985)
La carte de Peters publiée pour la première fois en 1983 par le magazine New Internationalist (New Internationnalit, 1983).
La carte de Peters questionne nos représentations du monde, a fortiori lorsqu'elle est renversée (la carte Peters du CCFD-Terre Solidaire).
La Vraie Carte du monde de Chéri Samba (2011) reprend la projection Peters inversée (Exposition du Mucem, « Mondialités, d'autres possibles ? »)
Vincent Capdepuy, « La ligne Nord-Sud, permanence d’un clivage ancien et durable » (Géoconfluences, janvier 2024).
Lapon, L., Kristien O., De Maeyer, Ph (2020). The Influence of Map Projections on People’s Global-Scale Cognitive Map : A Worldwide Study, ISPRS International Journal of Geo-Information 9, no. 4: 196.
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15:13
Géopolitique du rail
sur Les cafés géographiquesAntoine Pecqueur et Henry Jacolin au Café de la Mairie (cliché de Denis Wolff)
Antoine Pecqueur qui nous présente son ouvrage, Géopolitique du rail (1), ce lundi 15 février au Café de la Mairie fait partie de ces amoureux des trains dont la passion remonte à l’enfance. Aujourd’hui journaliste, spécialiste des questions culturelles et économiques, il a écrit ce livre pendant la crise sanitaire alors qu’on ressentait la nécessité de repenser les mobilités. Les « beaux livres » sur les chemins de fer ne manquent pas, mais peu en ont étudié la géographie et la géopolitique. A. Pecqueur a donc voulu faire un travail documenté analysant les enjeux du ferroviaire à plusieurs échelles, tout en faisant part de son expérience personnelle, celle d’un homme pour qui le train est non seulement un moyen de déplacement mais aussi un moyen de rencontre. Nous allons donc faire avec lui un tour du monde de deux heures en chemin de fer, nous posant à chaque étape une question récurrente : y a-t-il actuellement une renaissance du train ?
Le voyage commence en Ukraine où le chemin de fer joue un rôle majeur dans le conflit. La compagnie ferroviaire ukrainienne, minée par la corruption avant l’invasion russe, doit répondre aujourd’hui à trois défis : assurer l’acheminement des réfugiés vers l’ouest du pays et les frontières polonaise, slovaque et roumaine, transporter le fret, notamment les céréales, qui ne peuvent plus utiliser les ports de la mer Noire (la différence d’écartement des rails complexifie la circulation chez les voisins européens), et assurer le transport militaire (troupes et matériel).
Le rail est aussi le lieu d’une bataille symbolique avec la Russie qui a cherché à « annexer la Crimée par le rail ». Le franchissement du détroit de Kertch (2) par un pont routier (mai 2018) puis ferroviaire (décembre2019) est un événement majeur pour les Russes car il permet une liaison directe entre la Crimée et le territoire russe. En octobre 2022 et juillet 2023 le pont est affecté par des explosions qui interrompent la circulation, sans doute dues à la marine ukrainienne.
Avant la guerre russo-ukrainienne, les Chinois avaient choisi la traversée de l’Ukraine comme un des axes de leurs Nouvelles routes de la soie reliant la Chine à l’Europe occidentale dans lesquelles le train joue un rôle crucial.
La Chine est la première puissance ferroviaire au monde. Le chemin de fer a servi à la mainmise idéologique du pouvoir central sur les cultures minoritaires, tibétaine et ouïghoure, grâce à la construction des lignes Pékin-Lhassa et Pékin-Ürümqi. Mais le système ferroviaire a connu récemment un essor stupéfiant de la grande vitesse. Premier fabricant mondial de TGV, le pays peut ainsi répondre aux besoins de déplacement d’une classe moyenne en expansion. Cette compétence lui ouvre le marché de nombreux pays asiatiques et, au-delà de l’Asie, de l’Amérique latine.
L’Amérique latine est le théâtre d’un grand projet, la réalisation d’un corridor ferroviaire bi-océanique reliant la côte Pacifique du Pérou à la côte Atlantique du Brésil en traversant la Bolivie. Ce « nouveau canal de Panama » est d’un coût économique et écologique très élevé. C’est Pékin qui doit financer ce projet – inabordable pour les pays sud-américains – qui servira ses intérêts commerciaux, particulièrement ses importations de soja et de minerais comme le cuivre. Cet ambitieux projet n’est pas sans susciter quelques inquiétudes sur les ambitions chinoises.
Antoine Pecqueur attire notre attention sur une utilisation tragique des chemins de fer en Amérique centrale. Les migrants cherchant à atteindre la frontière des Etats-Unis se hissent sur les conteneurs des trains de fret au péril de leur vie. On les appelle les « trains de mort ».
Les Etats-Unis sont par excellence le pays pionnier de la conquête territoriale par le chemin de fer. Le pays s’est unifié par le rail. Mais au XXe siècle, le train a connu une décadence continue au profit de la voiture pour le transport des passagers. C’est le fret qui fait la prospérité des compagnies ferroviaires. Pourtant dans ces premières décennies du XXIe siècle, un homme cherche à redonner au ferroviaire toute sa place ; c’est Joë Biden, un « amoureux du rail » qui utilise le train pour ses déplacements. Vice-président puis président, il cherche à assurer le renouveau du train, ce qui n’a pas forcément bonne presse dans un pays où ce mode de transport est considéré comme « communiste ». Il a voulu réaliser des « corridors ferroviaires » sur les côtes Est et Ouest. Ces travaux nécessitent de gros investissements publics. Malgré l’effort fourni, ceux-ci sont insuffisants. Le projet de la côte Est peut néanmoins être considéré comme une réussite, mais J. Biden n’en a tiré aucun bénéfice politique.
Autre espace où les capitaux chinois trouvent à s’investir dans le ferroviaire, l’Afrique subsaharienne. Dès les années 70, un chemin de fer Tanzanie-Zambie, le TAZARA, est construit pour désenclaver la Zambie avec, en partie, des capitaux chinois. 50 000 ouvriers chinois participent aussi aux travaux dans des conditions pénibles et dangereuses. Actuellement Pékin a surtout le souci de permettre un accès direct des matières premières de l’intérieur du continent aux grands ports. De nouvelles lignes sont construites et des lignes coloniales reprises, mais les Chinois ont beaucoup de difficultés à faire fonctionner les lignes de train.
Les équipements ferroviaires ont aussi attiré les intérêts privés. On peut citer le projet de V. Bolloré de construire une boucle ferroviaire Côte d’Ivoire- Bénin. Ce fut un échec car le groupe a préféré investir dans les médias plutôt que dans les infrastructures. Aujourd’hui celles-ci sont à l’abandon et les rails perdus, ce qui contribue à alimenter un sentiment anti-français.
Certains pays gèrent eux-mêmes leurs lignes de chemin de fer, comme la Mauritanie dont le train minéralier, longeant le Sahara occidental, est considéré comme le plus long du monde (2,5 km).
Nous terminons notre voyage en Europe dont les différents Etats présentent des situations très différentes, notamment en matière de tarification. Les CFF suisses sont un modèle en matière de ponctualité et d’accessibilité, même dans les zones les plus isolées. Grand avantage pour l’environnement, tout le fret est obligé de circuler par train. La situation est plus complexe en France, comme en témoigne la question des trains de nuit. Alors qu’en 2019 un rapport sénatorial hostile avait accéléré leur disparition, on annonce actuellement le grand retour des trains de nuit. Il est dommage qu’entre temps les voitures aient été vendues et que les nouvelles commandes prennent des années. Cette décision a profité à l’Autriche qui a racheté le matériel SNCF à bas prix.
A l’échelle de l’U.E. on envisage de relier les grandes villes européennes par des trains de nuit. Un grand projet ferroviaire européen, le rail Baltica, prioritaire dans le cadre du réseau transeuropéen de transport, reliera en 2030 la Finlande, les pays baltes et la Pologne, en évitant la Russie (Kaliningrad) et la Biélorussie. La liaison ferrée Varsovie-Talinn sera prolongée par une portion empruntant un tunnel sous-marin entre Talinn et Helsinki. Dans cette réalisation, d’un coût colossal, l’OTAN est partie prenante car la ligne, essentiellement réservée au transport des passagers et du fret, doit aussi servir au passage du fret militaire. Intérêt de l’OTAN, participation chinoise au financement du tunnel, vives critiques russes qui en exagèrent la portée militaire…Ce projet résume bien le rôle crucial du train dans la géopolitique.
A Pecqueur répond à plusieurs questions de l’auditoire très intéressé par son exposé.
- Les différences d’écartement des voies ralentissent le passage des frontières. C’est le cas notamment entre la France et l’Espagne. Les trains Talgo ont bénéficié d’un système de changement d’écartement automatique dans les principales gares sur la frontière franco-espagnole. Aujourd’hui l’Espagne préfère les LGV pour contourner le problème.
- Les gros écarts de tarification entre pays voisins s’expliquent par le coût des péages que les compagnies ferroviaires doivent payer aux gestionnaires des réseaux. Très chers en France, ils sont bien meilleur marché en Italie.
- Les trains à sustentation électromagnétique sont-ils l’avenir ? on peut citer le train aéroport-ville à Shangaï et surtout le train polonais, le Maglev, récemment testé, « en lévitation » au-dessus d’une voie classique. Mais A. Pecqueur pense qu’il faut renoncer à la course à la vitesse.
- L’ancien Premier ministre (2020-2022) Jean Castex a fait acte de militantisme auprès d’E. Macron pour relancer le train (3).
- Quel problème environnemental pose le train ? De la fabrication à l’exploitation, a-t-il moins d’impact environnemental que les autres modes de transport ? on ne peut faire de réponse générale. Les situations varient selon les cas. Le prolongement d’une ligne à grande vitesse a plus d’impact que celui d’une ligne classique. Quant à l’artificialisation des sols provoquée par les chemins de fer, elle est difficile à mesurer. Certes l’emprise des rails est très faible, mais il faut tenir compte de toutes les infrastructures adjacentes.
- La ligne POLT (Paris, Orléans, Limoges, Toulouse), un moment célèbre à l’époque du Capitole, est un exemple de ces lignes vétustes délaissées par la SNCF au profit du TGV. Elle devrait être rénovée.
- En France la séparation de l’ancien système ferroviaire intégré en deux entités, infrastructures et exploitation, pose problème. Le TGV n’aurait pas pu être construit après cette séparation.
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12:08
Corpo Oslandia – 24 & 25 janvier 2024
sur OslandiaOslandia se veut une structure atypique, avec des valeurs affirmées basées sur l’autonomie, la confiance et l’ouverture. Des valeurs que nous retrouvons dans notre organisation : nous avons depuis la création de l’entreprise, misé sur un fonctionnement en télétravail avec des collaborateurs répartis dans la France entière.
Un fonctionnement qui permet à toutes et tous une organisation libre des missions et de la journée de travail ! Mais nous avons aussi grand plaisir à nous retrouver, c’est le cas pendant 2 jours à Lyon pour notre Corpo d’hiver les 24 et 25 janvier 2024.
Ces journées sont l’occasion de partager des moments privilégiés et d’échanger sur des sujets de fonds. Pendant ces deux jours à Lyon, on a plus spécialement abordé la mise en place de Superset chez Oslandia et la définition d’indicateurs.
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9:20
La carte, objet éminemment politique. Quels niveaux de soutien ou de critique vis à vis de la Chine ?
sur Cartographies numériques
La situation des droits de l'homme en Chine a été examinée pour la quatrième fois par le groupe de travail sur « l'Examen périodique universel » (EPU) du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, lors d'une réunion à Genève le 23 janvier 2024. L'ambassadeur de Chine à Genève, Chen Xu, a dirigé une délégation d'une vingtaine de ministères chinois lors de cet examen. Il a souligné les progrès de la Chine dans l'éradication de la pauvreté, a déclaré que les citoyens participaient à des « élections démocratiques » et a assuré que la liberté de croyance religieuse était préservée en Chine. Les pays occidentaux ont profité de cet examen du bilan de la Chine en matière de droits de l'homme pour faire pression afin qu'elle respecte la liberté d'expression, les droits des minorités ethniques et qu'elle abroge une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. La Chine est accusée par Amnesty International de vouloir en retour faire pression sur les pays pour qu'ils vantent son bilan en matière de droits humains avant l'examen du Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU.
A partir de ces données, Nathan Ruser (@Nrg8000) a codé les déclarations des pays qui mentionnaient de manière positive ou négative la Chine à propos de diverses questions touchant aux droits humains, aux minorités ethniques au Tibet ou au Xinjiang, à la peine de mort, au travail forcé, à la liberté d'expression, à la liberté religieuse, etc. La carte donne une image du soutien ou au contraire de la défiance à l'égard de la Chine au niveau international. Au total, d'après les déclarations lors cet examen EPU 2024, 6 pays se sont montrés favorables à la Chine, 77 assez favorables, 32 neutres et 42 critiques.Niveaux de soutien ou de critique à l’égard de la Chine lors de l’EPU 2024 (source : Datawrapper)
La carte réalisée avec l'outil de cartographie en ligne Datawrapper repose sur un dégradé de couleurs du rouge au bleu, censé refléter le degré de critique ou de soutien vis à vis de la Chine. On peut noter que le dégradé pourrait être inverse (du bleu au rouge), sachant que la Chine comme la Russie ont longtemps été classées parmi les pays communistes. La carte aurait dans ce cas davantage ressemblé à celle de l'opposition Est-Ouest de la Guerre Froide. Mais en même temps le clivage Nord-Sud n'est pas absent comme grille de lecture de la carte, sachant qu'une bonne part des pays du Sud ont aujourd'hui une attitude de soutien sinon de neutralité par rapport à la Chine.
Bien qu'il s'agisse d'une carte statistique, son objectif est de mesurer un sentiment global reposant sur plusieurs variables avec une dimension qualitative liée à l'appréciation des points attribués à chaque critère. On peut se référer au tableau de codage qui donne les indicateurs et les points attribués de manière positive ou négative. Ce tableau permet de comprendre la méthodologie utilisée par Nathan Ruser et de refaire la carte en distinguant chacun des indicateurs (éventuellement en les pondérant entre eux). On peut s'apercevoir que 51 pays ont salué les efforts positifs de la Chine en matière de réduction de la pauvreté et qu'aucun pays n'a critiqué la Chine sur ce plan. En revanche, 28 pays ont critiqué les droits de l'homme de la Chine au Xinjiang, contre 6 qui l'ont mentionné positivement. 32 pays ont exhorté la Chine à ratifier les traités relatifs aux droits de l’homme qu’elle ne respecte toujours pas. 19 pays ont critiqué le bilan de la Chine en matière de droits de l'homme à l'égard de Hong Kong (contre 4 qui l'ont salué). 28 pays ont critiqué le traitement réservé aux défenseurs des droits humains, aux journalistes et aux avocats – ou au système judiciaire en général (contre 8 qui en ont fait l'éloge). 12 pays ont évoqué les disparitions forcées par Pékin. 19 pays ont spécifiquement critiqué sa politique au Tibet, contre 1 (le Pakistan) qui l'a salué. 18 pays ont également critiqué son recours à la peine de mort.
Certains analystes estiment que le contexte mondial a évolué. La Chine apparaît en position de force lors de ce quatrième cycle d’EPU. Cela lui permet de faire taire les critiques, notamment de la part des pays du Sud, qui entretiennent des liens économiques étroits avec elle – notamment dans le cadre de l’initiative des « Nouvelles routes de la soie » – et qui craignent donc qu’une confrontation à l’ONU ne nuise à leurs relations bilatérales. En d'autres termes, il s'agirait plus d'une attitude de suivisme du Sud global qu'un véritable soutien à la politique conduite par la Chine en matière de droits de l'homme. Mais l'analyse mérite d'être conduite aussi à l'échelle nationale tant les positionnements politiques et idéologiques, les intérêts économiques ou les liens culturels avec la Chine peuvent varier d'un pays à l'autre.
Pour compléter
« À l’ONU, l’examen périodique de la Chine met sous pression les pays du Sud » (Swiss Info).
« La Chine tente de mettre le feu à la communauté internationale lors de l'examen des droits de l'homme par l'ONU » (Amnesty International).
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16:14
Le plan cadastral informatisé disponible en open data
sur Cartographies numériquesLe site cadastre.data.gouv.fr met à disposition en open data l'ensemble du plan cadastral de la France en version numérique à l'échelle de la commune ou du département.
Le plan cadastral est un assemblage d’environ 600 000 feuilles ou planches représentant chacune une section ou une partie d’une section cadastrale. Il couvre la France entière, à l’exception de la ville de Strasbourg et de quelques communes voisines, pour des raisons historiques liées à l’occupation de l’Alsace-Moselle par l’Allemagne entre 1871 et 1918. Le plan cadastral est géré par la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP).
Page d'accueil du site cadastre.data.gouv.fr pour télécharger les données cadastrales
Numérisation du plan cadastral
Depuis la fin des années 1980, des initiatives de numérisation du plan se sont succédé et structuré pour atteindre un régime de croisière au cours des années 2000. Cette numérisation est réalisée avec le concours financier des collectivités, et en particulier des communes, et se poursuit encore aujourd’hui. PCI Vecteur et PCI Image. Pour des questions pratiques et techniques, le Plan Cadastral Informatisé existe sous la forme de deux produits complémentaires : le PCI Vecteur et le PCI Image. Le PCI Vecteur regroupe les feuilles qui ont été numérisées et couvre l’essentiel du territoire. Le PCI Image regroupe les feuilles qui n’ont été que scannées, et complète la couverture.
Couverture
34 700 communes sont couvertes par le PCI Vecteur, sur un peu plus de 35 000 communes. Les plans des autres communes sont disponibles dans le PCI Image.
Strasbourg et les communes limitrophes ne sont actuellement pas gérées au format PCI.
Les collectivités d’outre-mer de Saint-Martin et de Saint-Barthelemy sont présentes et historiquement intégrées dans le département de la Guadeloupe (971).
Formats disponibles
Les données du PCI Vecteur sont disponibles dans plusieurs formats :
Format EDIGÉO en projection Lambert 93 ;
Format EDIGÉO en projection Lambert CC 9 zones ;
Format DXF-PCI en projection Lambert 93 ;
Format DXF-PCI en projection Lambert CC 9 zones.
Les données du PCI Image sont disponibles au format TIFF.
Modèle de données
Chaque commune est subdivisée en sections, elles-mêmes subdivisées en feuilles (ou planches). Une feuille cadastrale comporte des parcelles, qui peuvent supporter des bâtiments, ainsi que de nombreux autres objets d’habillage ou de gestion. Pour plus de précision, veuillez vous reporter à la documentation du standard EDIGÉO.
Mise à dispositionLes données sont mises à disposition de deux manières : en téléchargement direct à la feuille ou en archive départementale. Ce sont ces URL qu’il faut utiliser si vous souhaitez automatiser la récupération des données et bénéficier des meilleures performances. Via un outil en ligne pour les archives communales. Les données sont alors produites à la volée. Les deux modes de mise à disposition sont accessibles ci-dessous.
Millésimes disponibles par année (de 2019 à 2024) : [https:]]
Les archives de juillet 2017 à octobre 2019 sont maintenant hébergées sur [https:]]
Outils
Les données au format EDIGÉO peuvent être exploitées avec les outils libres QGIS, JOSM ou GDAL. Elles peuvent aussi être ouvertes avec des applications métiers conçues pour les collectivités locales.
Les données au format DXF-PCI peuvent être ouvertes avec des outils bureautiques de CAO/DAO.
Pour consulter la carte du cadastre directement en ligne : [https:]]
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Utiliser le lion pour politiser la géographie (blog de la Bibliothèque du Congrès)
sur Cartographies numériquesUne technique populaire utilisée par les cartographes pour politiser la géographie aux XVIe et XVIIe siècles consistait à représenter les formes de territoire, en particulier celles des empires et des nations naissantes, comme des animaux. Le blog de la Bibliothèque du Congrès consacre l'un de ses billets aux « animaux de propagande », en particulier le lion.
Le lion représentait traditionnellement la force et le courage mais aussi la cruauté et la mort. Du concept de force découle une autre utilisation du lion, comme symbole de l’impérialisme ou de l’État. C'est l'une des raisons pour lesquelles le Leo Belgicus est l'une des cartes zoomorphes les plus célèbres de toutes dans l'utilisation d'animaux pour suggérer ou représenter une action non animale.
Le Leo Belgicus a été conçu par Michael Eytzinger (1530-1598) et est apparu dans son ouvrage sur l'histoire des Pays-Bas, De Leone Belgico publié à Cologne en 1583. Le lion fait face à l'est et s'étend sur l'intégralité du territoire représenté. Au cours des deux siècles suivants, la carte a été réimprimée et redessinée par de nombreux artistes pour être représentée dans des livres, notamment par Jodocus Hondius (orienté avec l'ouest en haut).
Leo Belgicus par Jocodus Hondius, 1611 (source : Library of Congress, domaine public)
La figure du Lion est classée en trois formes : la forme d'Eytzinger (un lion debout face à droite ou à l'est avec la patte avant droite relevée), la forme Jansson-Visscher (un lion tourné vers la gauche ou le sud-ouest) et le Leo Hollandicus (un lion ne représentant que la province de Hollande).
Leo Belgicus sous la forme Eytzinger à découvrir sur la Bibliothèque du Congrès ou sur Gallica
Cette version allemande du Leo Belgicus est classée comme une version Strada de la forme Eytzinger. La version de Famiano Strada est considérée comme la plus populaire de toute la série des Leo. Sa particularité est que le lion tient un bouclier avec sa patte droite, qui porte généralement le titre de la carte. Il existe plus de 90 éditions du lion de Strada entre 1632 et 1794, avec des textes en latin, français, italien, espagnol, néerlandais, allemand, anglais et polonais. Dans cette version, les dix-sept provinces sont représentées avec des navires représentant les Pays-Bas en tant que puissance maritime.Lorsque les Sept Provinces du Nord se séparèrent de l'empire espagnol pour former la République des Pays-Bas en 1581, la forme animale se transforma également en Leo Hollandicus, qui représente les Sept Provinces Unies ou République néerlandaise sous la forme d'un lion. Leo Belgicus et Leo Hollandicus étaient des symboles du patriotisme néerlandais. Ils apparaissent souvent dans les peintures hollandaises du XVIIe siècle et ornent depuis lors les murs de nombreuses auberges et maisons privées.
D'autres exemples d'animaux à découvrir sur les cartes :
- Les animaux exotiques des Amériques
- Premières cartes picturales de l'Asie et de l'Europe de la collection Hauslab-Liechtenstein
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