Vous pouvez lire le billet sur le blog La Minute pour plus d'informations sur les RSS !
Canaux
4737 éléments (1 non lus) dans 55 canaux
- Cybergeo
- Revue Internationale de Géomatique (RIG)
- SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre regard sur la géomatique
- Mappemonde
- Dans les algorithmes
- Imagerie Géospatiale
- Toute l’actualité des Geoservices de l'IGN
- arcOrama, un blog sur les SIG, ceux d ESRI en particulier
- arcOpole - Actualités du Programme
- Géoclip, le générateur d'observatoires cartographiques
- Blog GEOCONCEPT FR
- Géoblogs (GeoRezo.net)
- Conseil national de l'information géolocalisée
- Geotribu
- Les cafés géographiques
- UrbaLine (le blog d'Aline sur l'urba, la géomatique, et l'habitat)
- Icem7
- Séries temporelles (CESBIO)
- Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)
- Cartes et figures du monde
- SIGEA: actualités des SIG pour l'enseignement agricole
- Data and GIS tips
- Neogeo Technologies (1 non lus)
- ReLucBlog
- L'Atelier de Cartographie
- My Geomatic
- archeomatic (le blog d'un archéologue à l’INRAP)
- Cartographies numériques
- Veille cartographie
- Makina Corpus
- Oslandia
- Camptocamp
- Carnet (neo)cartographique
- Le blog de Geomatys
- GEOMATIQUE
- Geomatick
- CartONG (actualités)
Toile géomatique francophone
-
11:42
#GeoDataDays 2024 – Un Rendez-vous Incontournable de la Géonumérique à Nantes
sur Veille cartographieCet article #GeoDataDays 2024 – Un Rendez-vous Incontournable de la Géonumérique à Nantes est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La 7ème édition des GeoDataDays, événement national incontournable dans le domaine de la géonumérique, se tiendra les 19 et 20 septembre 2024 à Nantes. Organisé par Afigéo et DécryptaGéo, cet événement d’envergure bénéficie du soutien de partenaires, dont le Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, le CNIG, Connect By CNES, […]
Cet article #GeoDataDays 2024 – Un Rendez-vous Incontournable de la Géonumérique à Nantes est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
15:02
Guide de visualisation de données (Office des publications de l'Union européenne)
sur Cartographies numériques
L'Office des publications de l'Union européenne a publié en novembre 2023 un Guide de visualisation de données accessible en open data (très pratique avec son format interactif). Le site vous guide à travers 7 sujets importants liés à la visualisation de données :- Principes de conception
- Narration de données
- Pièges
- La Dataviz en pratiques
- Types de graphiques
- Accessibilité
- Grammaire des graphismes
Guide de visualisation de données (source : Office des publications de l'Union européenne, 2023)
Le Guide de visualisation de données contient des pages sur les formats de fichiers de données, le nettoyage des données, les outils de visualisation et la conception de datavisualisations. C'est une ressource utile pour tous, des débutants aux experts. Le guide a été créé par l'Office des publications de l'Union européenne en collaboration avec l'expert en visualisation de données Maarten Lambrechts. L'un des points forts de ce Guide est de pointer les pièges courants que l'on peut rencontrer et de proposer des trucs et astuces pour les éviter.
Et pour mettre en pratique les conseils de ce Guide, on peut aller consulter les cartes et datavisualisations contenues dans la publication Régions de l'UE en 2023 réalisée à partir des données Eurostat. Le site contient des cartes et des graphiques interactifs sur la population, la santé, l'éducation, le marché du travail, la société numérique, les activités économiques, l'environnement et les ressources naturelles...Régions de l'Union européenne en 2023 (source : site interactif Eurostat)
Le site data.europa.eu propose également une rubrique Datastories qui fournit des articles de réflexion et des analyses originales à partir de jeux de données. Les sujets abordés sont nombreux : des compétences numériques par pays aux données de gestion des inondations, du recyclage des déchets aux données de mobilité durable...
Un exemple de datavisualisation publiée dans la rubrique Datastories (source : data.europa.eu)Articles connexes
Image, le générateur de cartes statistiques d'Eurostat
Données de population par mailles de recensement d'1 km² (Eurostat)
Cartes et données sur l'enseignement et la formation en Europe (source Eurostat)
Le vieillissement de la population européenne et ses conséquences
Les régions européennes selon 18 indicateurs d'innovation (RIS)
Comment différencier infographie et data visualisation
Datavisualisation : une population mondiale à 8 milliards d’habitants (Visual Capitalist)
Les cartes et data visualisations de Topi Tjukanov : entre art et cartographie
Les dataviz des journaux vont-elles trop loin dans la manière de représenter le nombre de morts du coronavirus ?
-
7:30
[Equipe Oslandia] Vincent, développeur Full-Stack SIG
sur OslandiaChaque mois, nous avons le plaisir de vous présenter un membre de l’équipe, aujourd’hui c’est Vincent qui a répondu à nos questions
Etudiant en licence Géographie et Aménagement, Vincent découvre les SIG et décide que la tech fera partie de sa vie professionnelle Avec un master pro Système d’Information Géographique et Analyse des Territoires en poche, il enchaîne les expériences avec une préférence pour les missions orientées écologie et développement durable.
Depuis mai 2022, Vincent est développeur SIG back-end et front-end chez Oslandia. Formateur QGIS, conseil et support, il contribue également à la communauté open source, comme tout récemment avec la traduction française de la documentation PostGIS
[Chez Oslandia, 10% du temps de travail est consacré à la contribution open source]Giros 360, un projet développé en partenariat avec Egis et récompensé au BIM World. Le projet : produire des jumeaux numériques pour le développement durable de l’estuaire de la Gironde. Un projet très technique qui a été étendu au Canada sur le fleuve Saint Laurent.
Transitec, un observatoire de la mobilité sur 3 villes indiennes (Kochi, Ahmedabad, Nagpur). Le projet : développer une plateforme WebSIG alliant cartographie et data visualisation (base de données spatiales, une API REST Python, un front-end avec React, OpenLayers, Chart.JS). Un projet versé en open source qui devrait très prochainement équiper la ville de Rabat au Maroc.
Ses technologies de prédilection« Aucune et toutes ! j’aime toucher à tout ! bases de données, API et frontend »
Sa philosophie« Apprendre en permanence, faire de la veille pour pouvoir maitriser toute la chaîne des SIG, un domaine en perpétuel mouvement ! »
Oslandia en 1 motConfiance !
-
11:51
L’Arctique, qu’en est-il dans le contexte géopolitique actuel ? :
sur Veille cartographieCet article L’Arctique, qu’en est-il dans le contexte géopolitique actuel ? : est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Sur environ 21 millions de km2, l’Arctique étend sa géographie sur de vastes territoires aux riches ressources. Mais qui dit ressources, dit engouement de nombreux pays à venir les exploiter. Nous pouvons commencer par un état des lieux des ressources disponibles. Selon des études américaines, 22% des hydrocarbures mondiaux (pétrole et gaz) se trouvent sous […]
Cet article L’Arctique, qu’en est-il dans le contexte géopolitique actuel ? : est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
11:43
L’Iran, une puissance en mouvement
sur Les cafés géographiquesThierry COVILLE (1), L’Iran, une puissance en mouvement, Editions Eyrolles, 2022
Ecrit un an avant que le Hamas ne déclenche un conflit majeur en Israël, dans lequel de nombreux politologues mettent en cause le rôle de l’Iran, l’ouvrage de T. Coville analyse les aspirations de l’Etat chiite à être « la » grande puissance régionale du Moyen-Orient. Destiné à un lectorat de non-spécialistes ayant une image souvent manichéenne et simpliste de l’Iran actuel, il a deux mérites principaux : replacer les décisions des dirigeants politiques dans une histoire de long terme – l’influence culturelle de la Perse sur le Moyen-Orient et l’Asie centrale se compte en millénaires – et montrer la complexité et les paradoxes de la société iranienne contemporaine.
L’auteur pose une question qui pourrait sembler superflue à beaucoup d’Occidentaux, tant la réponse leur semble évidente : la République islamiste (instaurée en 1979) est-elle une théocratie ? Pourtant sa réponse n’est pas catégorique ; c’est un « oui, mais ».
Certes le système politique est contrôlé par le « Guide » (docteur en jurisprudence islamique) qui décide de la politique générale de l’Etat, arbitre les conflits entre les pouvoirs, est le chef du pouvoir judiciaire et le directeur de l’audiovisuel. Et le Conseil des Gardiens de la Constitution veille à la compatibilité entre les lois de l’Islam et la Constitution. Mais il a fallu concilier des institutions de nature autoritaire et des institutions de nature démocratique (élection d’un Président de la République et de parlementaires). Et Khomeiny lui-même a déclaré en 1988 qu’on devait faire prévaloir la raison d’Etat sur la loi religieuse si cela était nécessaire. Dans plusieurs domaines le pragmatisme l’emporte, comme dans la Justice où certaines dispositions du Code pénal islamique sont considérées comme inapplicables. On peut donc parler d’un projet hybride politico-religieux.
Les islamistes au pouvoir depuis 1979 ne forment pas un bloc compact. Ils sont divisés en plusieurs courants qui débattent de la place de l’Etat de droit, des relations avec le reste du monde, de l’identité islamique. On peut distinguer une extrême-droite qui ne reconnait que la charia, une droite voulant allier la prééminence de l’ordre moral islamique avec l’ouverture économique au monde extérieur, une droite pragmatique favorable à un ordre moral moins sévère et à une libéralisation de l’économie, et des « réformateurs » privilégiant l’exportation de la révolution et la réduction des inégalités.
Les élections parlementaires de 2020 ont ramené les radicaux au pouvoir et le Président élu en 2021 est un ultraconservateur, Ebrahim Raïssi. Pourquoi cet échec des réformateurs ? Il ne traduit pas un enthousiasme populaire pour l’extrémisme religieux car le pourcentage d’abstentions a été très élevé, mais une déception des classes moyennes à l’égard du gouvernement précédent qui n’a pas su redresser une situation économique désastreuse (l’inflation a été de 36,4% en 2020).
Principaux responsables de cette paupérisation de la population qui est un frein à la démocratisation du régime, les choix politiques américains. Alors que sous la présidence de Rafsandjani, en 1989, l’Iran renouait des contacts avec les républiques d’Asie centrale et l’Arabie saoudite mais aussi normalisait ses relations avec les Européens, les tensions avec les Etats-Unis restaient fortes. Dans les années 2000 (présidence d’Ahmadinejad), le programme militaire iranien faisant une large place à l’enrichissement de l’uranium amène les E.U. et l’U.E. à prendre des sanctions économiques : réduction des exportations pétrolières et gel des avoirs iraniens à l’étranger, ce qui entraine une forte récession économique en 2012. Les négociations reprennent sous la présidence du modéré Rohani. Un Accord international (2) est signé en juillet 2015 à Vienne, qui prévoit la levée des sanctions contre l’Iran en échange de son engagement à réduire le taux d’enrichissement de l’uranium. Mais la décision de D. Trump de sortir de cet accord nucléaire en mai 2018 engendre un traumatisme sur la scène politique iranienne. Elle affaiblit les modérés. Face aux représailles américaines à l’égard de toute entreprise commerçant avec l’Iran, les Européens sont incapables de défendre leur « souveraineté économique ». Les exportations pétrolières s’effondrent. Cette nouvelle crise favorise la mouvance proche du « Guide » et l’élection du radical Ebrahim Raïssi.
Le fossé est croissant entre les dirigeants et la société, mais ce qui soude les Iraniens, c’est leur « nationalisme de résistance », appuyé sur une identité originale nourrie par une langue et une culture très anciennes (3). Au XIXe siècle il s’est manifesté contre les Russes et les Anglais qui imposaient leur domination économique. Aujourd’hui, il est facile de désigner les Etats-Unis et Israël comme les ennemis majeurs de l’Iran. Même si une grande part de la société est opposée au Velayat-e-faqih (primauté du religieux sur le politique), elle ne souhaite pas un affrontement avec le pouvoir qui mènerait au chaos que connaissent les voisins irakien et syrien. Le nationalisme assure la cohésion.
Dans un contexte régional instable, l’Iran cherche à appuyer sa politique de « profondeur stratégique » sur les chiites. La république islamique a favorisé et subventionné la création de milices chiites en Irak (al-Hashd al Shaabi) et au Liban (Hezbollah), soutient les alaouites en Syrie et les Houthis zaïdites au Yémen. Mais le gouvernement des mollahs fait aussi preuve de pragmatisme en entretenant de bonnes relations avec des Etats voisins non chiites, comme l’Arménie chrétienne, le Tadjikistan et a un accord de partenariat avec la Russie contre l’Azerbaïdjan, pays pourtant à majorité chiite. Quant aux relations avec l’Afghanistan, elles sont complexes : faut-il célébrer la victoire des talibans contre les Etats-Unis ou combattre des sunnites radicaux ? Dans son soutien à l’« axe de résistance » contre Israël, l’Iran défend les Palestiniens, ce qui explique le rôle central du Hezbollah dans sa politique régionale. Mais peut-il assumer le rôle de grande puissance régionale alors que son poids économique est bien inférieur à celui des deux poids lourds du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite et la Turquie ?
Le pays dispose pourtant d’atouts économiques notables : des réserves pétrolières et gazières considérables, des infrastructures de qualité dans lesquelles l’Etat a beaucoup investi, un positionnement géographique central entre Europe et Asie, une société moderne urbanisée (75% de la population en 2019) et éduquée (4). La situation économique désastreuse a donc des raisons politiques, externes et internes. L’effet des sanctions internationales (5) est primordial, mais aussi le choix d’une économie rentière basée sur le clientélisme dans les années 1990 puis exacerbée sous la présidence d’Ahmadinejad. Peu d’emplois sont créés, ce qui crée la colère des jeunes diplômés et la « fuite des cerveaux ». La crise économique se double d’une crise environnementale profonde (pollution atmosphérique et pénurie d’eau).
Les aspirations de l’Iran à être la grande puissance régionale du Moyen-Orient dépendent donc de facteurs internes (succès des modérés ou des radicaux) et de facteurs externes (l’Iran pourrait remplacer la Russie sanctionnée dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz, mais son implication dans le nouveau conflit israélien risque de renforcer son isolement).
Notes :
(1) Thierry Coville est chercheur à l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques). Docteur en sciences économiques, il effectue depuis près de 20 ans des recherches sur l’Iran contemporain et a publié de nombreux articles et plusieurs ouvrages sur ce sujet.
(2) Le Plan d’action global commun est signé par l’Iran, le P5+1 (les cinq membres du Conseil de Sécurité et l’Allemagne) et l’Union européenne.
3) Les lecteurs les plus âgés se souviennent sans doute du fastueux Festival des arts de Shiraz-Persépolis organisé par le chah Mohammad Reza Pahlavi en 1971/1972 pour célébrer le 2500e anniversaire de la fondation de l’Empire perse. Les dirigeants du monde entier y furent invités.
4) Paradoxalement le régime islamique a favorisé la scolarisation des filles des milieux traditionnalistes en rassurant les parents.
5) Aux sanctions américaines s’ajoute le placement de l’Iran sur la liste noire du GAFI, organisation mondiale de surveillance du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Le refus de transparence financière des Iraniens s’explique par leur souci de ne pas dévoiler leur soutien au Hezbollah et aux groupes palestiniens.
Michèle Vignaux, janvier 2024
-
9:00
Notre compilation de cartes électorales
sur Makina CorpusChez Makina Corpus, nous aimons produire des cartes sur le thème des élections et rédiger des articles techniques et retours d'expérience. Voici une rétrospective de nos plus belles réalisations.
-
7:35
Cartographier les dérives de migrants en mer Égée (Forensic Architecture)
sur Cartographies numériques
Forensic Architecture est une agence de recherche basée à Goldsmiths (Université de Londres), qui enquête sur les violations des droits de l'homme, notamment les violences commises par les États, les forces de police, les militaires ou les entreprises. Elle travaille en partenariat avec des institutions de la société civile, des militants de base aux équipes juridiques, en passant par les ONG internationales et les médias, pour mener des enquêtes avec et au nom des communautés et des individus touchés par les conflits, par la brutalité policière, les problèmes frontaliers et la violence environnementale.Les enquêtes utilisent des techniques de pointe en matière d'analyse spatiale et architecturale, d'investigation open source, de modélisation numérique et de technologies immersives, ainsi que de recherche documentaire, d'entretiens situés et de collaborations scientifiques. Les résultats de ces investigations ont été présentés dans des salles d'audience nationales et internationales, des enquêtes parlementaires et des expositions dans certaines des plus grandes institutions culturelles du monde et dans les médias internationaux, ainsi que devant des tribunaux citoyens et des assemblées communautaires.
De 2020 à 2023, Forensis et Forensic Architecture ont collecté, vérifié, daté et géolocalisé des milliers d'images, de vidéos et de positions GPS envoyées par les demandeurs d'asile afin de cartographier les preuves de leur dérive en mer Égée. Le résultat est Drift-backs in the Aegean Sea, une carte interactive basée sur le Web qui archive et vérifie plus de 2 000 cas de « drift-backs ». Le « drift-back » est une pratique controversée utilisée par certains services de garde-côtes, notamment en mer Égée, pour dissuader les demandeurs d'asile et les empêcher d'atteindre leur destination. Il s'agit d'intercepter des bateaux transportant des demandeurs d'asile dans les eaux territoriales de l'UE, puis de les refouler vers le pays d'où ils sont partis. Cela se ferait parfois en chargeant des personnes sur des radeaux gonflables ou d'autres petits bateaux sans moteurs ni provisions. Ces navires sont ensuite laissés à la dérive, au gré des vents et des courants pour les ramener vers leur pays de départ.
Cartographier les dérives de migrants en mer Égée (Forensic Architecture)
S'étendant sur une période de trois ans, du 28 février 2020, date à laquelle le premier cas de dérive a été signalé et documenté, jusqu'au 28 février 2023, cette plateforme cartographique interactive héberge des preuves de 2010 cas de dérives en mer Égée, impliquant 55 445 personnes. Sur ces 2010 incidents, 700 se sont produits depuis ou au large des côtes de l'île de Lesbos, 238 au large de l'île de Chios, 424 au large de l'île de Samos, 283 au large de Kos, 212 au large de Rhodes et 123 dans le reste du Dodécanèse. 26 « refoulements » ont été enregistrés, ce qui signifie que les demandeurs d'asile ont été interceptés dans les eaux grecques avant d'être emmenés à la frontière et laissés à la dérive. Un cas a été enregistré dans le nord de la mer Égée, au large de l’île de Samothraki. FRONTEX, l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, s'est révélée avoir été directement impliquée dans 122 de ces cas, alors qu'elle en a connaissance de 417, les ayant enregistrés dans ses propres archives opérationnelles codifiées et masquées comme des « interdictions d'entrée ». Dans 3 cas, le navire de guerre allemand de l'OTAN FGS Berlin était présent sur les lieux. 32 cas ont été enregistrés où des personnes ont été jetées directement à la mer par les garde-côtes helléniques, sans utiliser aucun dispositif de flottaison. Dans 3 de ces cas, les personnes ont été retrouvées menottées. 24 personnes seraient mortes lors d'une opération de refoulement, et au moins 17 autres ont disparu. La plateforme se veut un outil non exhaustif et évolutif, qui sera mis à jour à intervalles réguliers tant que cette pratique se poursuivra.
Autres exemples d'enquêtes conduites par Forensic Architecture :
- Destruction des infrastructures médicales à Gaza
- Le bombardement aérien russe du Théâtre dramatique de Marioupol
- Incendie dans le camp de réfugiés de Moria
- L'explosion du port de Beyrouth
- Génocide et réparations dans la Namibie coloniale allemande
- Extraction d'or et violences dans la forêt amazonienne
- Violation de données privées par NSO Group avec un logiciel de contacts liés à la Covid-19
- Brutalités policières lors des manifestations Black Lives Matter
- Refoulement de migrants à Mélila
- Conquérir et diviser. L'éclatement de l'espace palestinien par Israël
Articles connexesThe map of @TheEconomist seems to be directly inspired from Frontex. But by removing the numbers and indicating the borders and arrows, the message is partly different [https:]] pic.twitter.com/7XdUW2G0HT
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 3, 2024
Cartographier les migrations internationales
Étudier les migrations à l'échelle infranationale pour l'ensemble des pays du monde
Rapport mondial 2023 sur les déplacements internes (Conseil norvégien pour les réfugiés)
S'exercer à cartographier des migrations dès la classe de 4ème
MigrExploreR pour géo-visualiser des migrations internationales
Une datavisualisation sur les migrants décédés dans le monde entre 2014 et 2019
Une data-story sur les flux de migrations en Afrique
La carte, objet éminemment politique : la cartographie du mouvement Black Lives Matter
Des outils d'IA gratuits pour identifer un lieu à partir d'une photographie
OSINT, enquêtes et terrains numériques (revue Hérodote, 2022/3)
-
13:14
La cartographie comme outil de lutte et de mobilisation
sur Veille cartographieCet article La cartographie comme outil de lutte et de mobilisation est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La cartographie se trouve à la croisée d’une réinvention remarquable. Que ce soit par des collectifs engagés ou à travers l’open source, elle émerge comme un outil de conscientisation et de mobilisation. Dans cet article, nous allons explorer la transformation de la cartographie en un vecteur d’expression contestataire en étudiant des exemples concrets qui illustrent […]
Cet article La cartographie comme outil de lutte et de mobilisation est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
10:08
End-to-end learning for land cover classification using irregular and unaligned satellite image time series
sur Séries temporelles (CESBIO)The results presented here are based on published work : V. Bellet, M. Fauvel, J. Inglada and J. Michel, « End-to-end Learning For Land Cover Classification Using Irregular And Unaligned SITS By Combining Attention-Based Interpolation With Sparse Variational Gaussian Processes, » in IEEE Journal of Selected Topics in Applied Earth Observations and Remote Sensing, doi: 10.1109/JSTARS.2023.3343921.
This work is part of the PhD of Valentine Bellet supervised by Mathieu Fauvel and Jordi Inglada. Since 2016, the CESBIO team works on the improvement of the algorithms and the tools (the iota2 processing chain) for the CES OSO land cover map. If you want to learn more about this land cover map, you can refer to the different articles on this blog: validation, contextual classification. Also, a very good article explained how iota2 is now able to perform classification with deep neural networks.
Context and introductionSatellite image time-series (SITS) covering large continental surfaces with a short revisit cycle, such as those provided by Sentinel-2, bring the opportunity of large scale mapping. For example, land use or land cover (LULC) maps provide information about the physical and functional characteristics of the Earth’s surface for a particular period of time. To produce these LULC maps from massive SITS, automatic methods are mandatory. In the last years, Machine Learning (ML) and then Deep Learning (DL) methods have shown outstanding results in terms of performance accuracy.
Currently, most conventional ML and DL classifiers work with a representation of the data as a vector of fixed length. Each pixel is described by a vector of constant size where components represent the same type of information, i.e. the value of a given band on a given date and in the same order. However, in general, SITS are not acquired as regular time series of fixed size. Firstly, not all pixels are acquired on the same dates. In large areas, there are different revisit cycles because of satellite orbits (2 or 3 days difference between 2 adjacent swaths). For example, in our case in the South of France using Sentinel-2 data, five orbits cover the study area, as illustrated in Figure 1.
Figure 1: The study area is located in the south of metropolitan France and is composed of 27 Sentinel-2 tiles (each blue square corresponds to one tile). Five different orbits cover the study area.Secondly, not all the acquisitions in a swath contain the same dates. As such, the time series are irregularly sampled in the temporal domain: observations are not equally spaced in time due to the presence of clouds or cloud shadows. Indeed, if clouds are present in an image, the reflectance corresponds to the one of the clouds and not to the one of the land cover. Therefore, dates for which the image consists essentially of clouds (i.e. images containing more than 90% of clouds are not processed to the level 2A at THEIA) are removed. Figure 2 represents the temporal grids for three tiles (T30TXQ, T31TCH, T31TFL) and shows the misalingment phenomenon.
Figure 2: Temporal grids for three different tiles: T31TFL, T31TCH, T30TXQ.Finally, locally, different meteorological conditions, such as clouds, haze, mist or cloud shadow can cause technical artifacts for one pixel at a given date. This information is considered as corrupted and the pixel is declared as invalid. Therefore, the information at this date can be removed for this pixel leading to irregular temporal sampling. Therefore, the sampling of very close pixels may also be different. Figure 3 represents the NDVI profile for three pixels from these same tiles (T30TXQ, T31TCH, T31TFL). Both valid dates and cloudy / shadow dates are represented in this figure. A valid date corresponds to an acquired observation where no cloud or cloud shadow is detected by the level 2A processor. The pixel from the tile T31TFL has long periods without valid dates. The pixel from the tile T31TCH is the least impacted by the cloudy / shadow dates.
Figure 3: NDVI time series for three pixels from different tiles: T30TXQ, T31TCH, T31TFL. Filled dots correspond to valid observations, transparent dots correspond to observations flagged as clouds or cloud shadows in level 2A masks. Pixels were selected randomly, and the NDVI has been renormalised between -1 and 1, as it is a common practice in machine learning methods. The last example corresponds to a water pixel.To cope with the clouds, cloud shadows and different temporal sampling betweem the tiles, the data can be linearly resampled onto a common set of virtual dates with an interval of ten days, for a total of 37 dates, as it is currently done in iota2. The first date corresponds to the day 1 of the year and the last day corresponds to the day 361 of the year. Figure 4 represents the linear interpolation for the three pixels described previously.
Figure 4: The black circled markers correspond to the linear interpolation of the valid dates with an interval of 10 days for a total of 37 dates.However, linear interpolation is performed independently of the classification task, i.e., the final task. Li et al. [Li and Marlin, 2016] showed that an independent interpolation method directly followed by a classification method performed worse in terms of classification accuracy than methods trained end-to-end. Therefore, in the following, we propose to learn a representation optimized for the classification task.
Data set and experimental set upThe study area covers approximately 200 000 km2 in the south of metropolitan France and it is composed of 27 Sentinel-2 tiles, as displayed in Figure 1. All available acquisitions of level 2A between January and December 2018 were used (the preprocessing of the data is described more in detail in the paper) . Combining the five orbits, 303 unique acquisition dates are available.
Pixels were randomly sampled from polygons over the full study area to create three spatially disjoint data subsets: training, validation and test, as illustrated in Figure 5. The polygons are disjoint between the three data sets. The three data sets are class-balanced: 4 000 pixels per class in the training data set, 1 000 pixels per class in the validation data set and 10 000 pixels per class in the test data set. Therefore, we have 92 000 pixels for the training data set, 23 000 pixels for the validation data test and 230 000 pixels for the test data set.
Figure 5: Example of polygon selection. Red, green and blue polygons correspond to training, validation and testing polygons, respectively.The reference data used in this work is composed of the 23 land cover classes from the OSO land cover map. The nomenclature and the color-code of the classes is given in Figure 6.
Figure 6: OSO nomenclature. MethodWe propose to use end-to-end learning by combining a spatially informed interpolator called Extended multi Time Attention Networks (EmTAN) (first block) with a Stochastic Variational Gaussian Processes (SVGP) classifier, (second block), as illustrated in Figure 7. The model made of the EmTAN combined with the SVGP classifier is called EmTAN-SVGP.
Figure 7 represents the workflow for the classification of one irregular and unaligned pixel time series X* of size D × T through its learned latent representation Z of size D’ × R, with D the number of spectral features, T the total number of observations (in our case 303 unique acquisition dates), D’ the number of latent spectral (we take the liberty of using the term « spectral » as a misnomer, as it does not concern the temporal dimension) features and R the number of latent dates.
The EmTAN is a spatially informed interpolator as the spatial coordinates are integrated in the processing by means of spatial positional encoding. Besides, a spectro-temporal feature reduction is performed. Indeed, by taking R < T , the EmTAN allows to perform feature reduction in the temporal domain. Moreover, with D’ < D, a spectral reduction is performed. The spectro-temporal reduction allows to reduce the complexity of the SVGP classifier. The EmTAN is optimized by maximizing the classification accuracy, not the reconstruction error as it is conventionally done with standard interpolation methods. A more detailed description of the EmTAN and of the SVGP classifiers are provided in our articles: 10.1109/JSTARS.2023.3343921 and 10.1109/TGRS.2023.3234527.
Figure 7: EmTAN-SVGP, end-to-end learning for the classification of one irregular and unaligned pixel time series X* and its associated representation Z. The parameters, ?1 and ?2, of the EmTAN and the SVGP, respectively, are optimized using the loss L. Competitive methodsFour different classification methods are defined as competitive methods:
1. Gapfilled-SVGP: A SVGP classifier feeds with time series linearly interpolated every 10 days, as illustrated in Figure 8.
Figure 8: Gapfilled-SVGP, classification of one pixel series X produced by linear interpolation. The parameters ?1 of the SVGP are optimized using the loss L.2. EmTAN-MLP: A Multi-layer Perceptron (MLP) classifier combined with the EmTAN, as illustrated in Figure 9.
Figure 9: EmTAN-MLP, end-to-end learning for the classification of one irregular and unaligned pixel time series X* and its associated representation Z. The parameters, ?1 and ?2, of the EmTAN and the MLP, respectively, are optimized using the loss L.3. EmTAN-LTAE: A Light Temporal Attention Encoder (LTAE) classifier combined with EmTAN, as illustrated in Figure 10.
Figure 10: EmTAN-LTAE, end-to-end learning for the classification of one irregular and unaligned pixel time series X* and its associated representation Z. The parameters, ?1 and ?2, of the EmTAN and the LTAE, respectively, are optimized using the loss L.4. raw-LTAE: A LTAE classifier without EmTAN. Unlike SVGP or MLP classifiers, the LTAE classifier uses attention mechanisms. It may be redundant to use attention mechanisms both in the EmTAN and in the LTAE classifier. However, the LTAE classifier was not defined to deal with the irregular and unaligned time series pixels. Thus, we provide the mask m as an additional feature, as illustrated in Figure 11.
Figure 11: raw-LTAE, classification of one pixel series X* with the LTAE classifier. The parameters ?1 of the LTAE are optimized using the loss L. The mask m is provided as an additional feature.A more detailed description of these methods are provided in our article (10.1109/JSTARS.2023.3343921).
Results Quantitative resultsFigure 12 represents the overall accuracy (OA) for the five methods (Gapfilled-SVGP, EmTAN-SVGP, EmTAN-MLP, EmTAN-LTAE, raw-LTAE). For information, from previous works, we found that Gapfilled-SVGP is above the baseline, the Gapfilled-RF (Random Forest with linearly interpolated data every 10 days) from CES OSO [https:] Therefore, these results are not represented in Figure 12.
The learned latent representation Z obtained by the EmTAN contains more meaningful information for the classification task for the SVGP classifier compared to the linearly interpolated data. Besides, the SVGP model took greater advantage of the interpolator than the MLP or the LTAE models. Indeed, the OA of the EmTAN-SVGP model is seven points above the EmTAN-MLP model and around four points above the EmTAN-LTAE model. Besides, the EmTAN-SVGP model is the model with the smallest dispersion. On the other hand, the EmTAN-SVGP model is in average two points below the raw-LTAE model. However, to compute the inference on a specific area (e.g. on a specific Sentinel-2 tile), the raw-LTAE requires the whole set of observed dates used during the training step (e.g. observed dates from all tiles) . This is not the case for our proposed model which is able to process pixels with a set of observed dates (e.g. the corresponding dates for one Sentinel-2 tile). See our article (10.1109/JSTARS.2023.3343921) for more details.
Figure 12: Boxplots of the OA for each studied model (computed over 9 runs). Qualitative resultsFigure 13 represents the land cover maps obtained for four methods (EmTAN-SVGP, EmTAN-MLP, EmTAN-LTAE, raw-LTAE) on a agricultural area around Toulouse. In the forest areas, it appears that the raw-LTAE model does not correctly predict the BLF class. In contrast, the predictions are homogeneous for the models using the EmTAN : EmTAN-SVGP, EmTAN-MLP and EmTAN-LTAE. For the mTANe-MLP and mTANe-LTAE models, the majority of the crops are surrounded by the class VIN whereas it would appear to be hedges instead. Finally, the results obtained for the EmTAN-SVGP, EmTAN-MLP and EmTAN-LTAE models showed that the main structures of the map are clearly represented (i.e. crop field borders). Therefore, these models provide the spatial information in the EmTAN without spatial over-smoothing.
Figure 13: Comparison of land cover maps obtained with each model on an agricultural area around Toulouse (tile T31TCJ). Topography information (30-meter STRM, contours are in meters) and Sentinel-2 image (RGB) (acquisition date: 5/05/18) of the specific zone are provided. Some clouds are visible in the Sentinel-2 image. The studied area is relatively flat (min: 180m, max:260m). There are different types of landscape: towns, crop fields, a lake, forests, etc. The OSO nomenclature is represented in Figure 6. ReconstructionFigure 14 represents the comparison of three NDVI time series profiles from one pixel labeled as corn: the raw data, the linearly interpolated data and the learned latent representation obtained by the EmTAN. The latent representation Z clearly does not minimize the reconstruction error of the original time series. For instance, the second minimum of the NDVI observed around the day of the year 280 is not reconstructed. Yet, this is the representation that conducts to minimize the classification loss function of the SVGP. Besides, latent dates do not necessarily correspond to real dates, so time distortion can occur. The aim is to align the data in order to maximize classification performance.
Figure 14: NDVI time series profiles for a pixel labeled as corn. The blue points correspond to the raw data X* (before the EmTAN) (observations flagged as clouds or cloud shadows have been removed). The red points correspond to the values obtained with a linear interpolation (10 days interval). The green points correspond to the latent representation Z obtained with the EmTAN. Conclusion and perspectivesIn this work, we have developed an end-to-end model that combines a time and space informed kernel interpolator (EmTAN) with the SVGP classifier. We were able to process irregular and unaligned SITS without any temporal re-sampling preprocessing. This method outperformed the simple SVGP classifier with linearly preprocessed interpolated data. Therefore, from previous works, it also outperformed the CES OSO based approach (RF classifier with linearly preprocessed interpolated data and spatial stratification) in our study area. A perspective could be to apply the model over all metropolitan France, as it is done for OSO and to compare with the CES OSO based approach.
Another perspective could be to use pluriannual time series instead of a one-year time series (i.e. multitemporal data fusion). The EmTAN could learn periodic patterns over the years. Besides, another perspective could be to combine multi-modal time series. Adding a radar sensor (i.e. Sentinel-1) or other type of optical sensors (i.e. Landsat 8 with its thermal bands) could improve the representation for the classification task. The ability of the EmTAN to process unaligned time series would make the fusion of multi-sensor data straightforward.
AcknowledgementsOur warmest thanks go to Benjamin Tardy, from CS Group – France, for his support and help during the generation of the different data sets and the production of land cover classification maps with the iota2 software. We would also like to thank CNES for the provision of its high performance computing (HPC) infrastructure to run the experiments presented in this paper and the associated help.
This work was supported by the Natural Intelligence Toulouse Institute (ANITI) from Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées under grant agreement ANITI ANR-19-PI3A-0004 (this PhD is co-founded by CS-Group and by Centre National d’Études Spatiales (CNES)).
-
7:30
[En image] Giros 360 : un jumeau numérique pour la Garonne
sur OslandiaOslandia a collaboré avec EGIS dans le cadre du développement de l’application GIROS 360 pour le Grand Port Maritime de Bordeaux : un outil cartographique d’aide à la décision pour la préservation et l’exploitation de l’estuaire de la Garonne.
Les équipes d’Oslandia sont fières d’avoir participé à ce projet collaboratif, open source, permettant d’accélérer la résilience des acteurs du territoire face aux défis climatiques.
Un exemple de notre capacité à intégrer des problématique scientifiques complexes au sein de projets IT
Plus d’informations Le projet Giros360 en 1 image :
-
20:21
Les cartes maritimes et le SIG
sur Veille cartographieCet article Les cartes maritimes et le SIG est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Qu’est-ce qu’une carte maritime ? La carte maritime, également appelée carte nautique, est une « carte destinée à la navigation en mer ou dans la partie maritime des fleuves » (La langue française, s. d.). En d’autres termes, il s’agit de représentations graphiques de l’environnement marin, incluant les océans, les mers, les côtes, les îles, […]
Cet article Les cartes maritimes et le SIG est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
16:32
Dev Full Stack
sur Le blog de GeomatysDéveloppeur(se) Full Stack17/01/2024 Isabelle Pelissier
Venez nous rejoindre..?Société en pointe sur le développement de solutions logicielles dans les domaines du Spatial, du Maritime et de la Défense, nous recherchons un(e) développeur(euse) Full Stack (Bac+5 ou Ecole d’ingénieur.) capable d’évoluer sur plusieurs langages, principalement Java et python ou C++, , et maîtrisant au moins un framework front-end ou mobile tel qu’Angular ou Flutter.
Ce que nous cherchons chez vous :
- Une personne passionnée par le code et la conception logicielle,
- Une bonne maîtrise de la programmation,
- De la rigueur. La lisibilité du code/des Api est fondamentale. Les tests font partie intégrante de votre process de dev,
- Une capacité et un plaisir à travailler en équipe,
- De la curiosité. En veille sur l’évolution des technologies,
- Autonomie et pragmatisme dans vos prises de décisions.
Si vous avez de l’expérience ou une appétence pour les systèmes d’information géographiques, leur application au monde du Spatial et de la Geointelligence, envoyez-nous votre CV (recrutement@geomatys.com).
Poste à pourvoir sur Montpellier
Salaire selon expérience
Qui sommes-nous ?
GEOMATYS est une société qui développe depuis 15 ans des Systèmes d’information Géographiques et élabore des solutions métiers pour des acteurs dans les secteurs du Spatial, de la Défense et de l’Environnement. Notre activité d’édition logicielle nous conduit à développer des bibliothèques dédiées au traitement de gros volume d’information géographique, des Geo-Webservices et des frameworks cartographiques, que nous intégrons ensuite pour les besoins de nos clients.
Nous sommes une société influencée par la forte culture technique de ses dirigeants, développant des projets innovants au service d’industriels et de scientifiques dans des domaines aussi variés que l’Environnement, le Spatial ou la Défense.
Grâce à un travail reconnu en recherche et développement, notre société, GEOMATYS, a gagné une expertise lui permettant de travailler désormais auprès de grands comptes (Naval Group, Airbus, Thalès, CNES, ESA …).
Vous intégrerez une équipe dédiée au développement d’applications à fortes dominante géospatiale, constituée de développeurs fullstack évoluant sur des problématiques diverses tel que l’élaboration de solution cloud-natives pour du traitement massif de données, la réalisation de traitements de données satellitaires et l’élaboration de solution de GeoIntelligence, mais aussi l’intégration de solutions d’Intelligence Artificielle pour l’identification, et le traitement en flux de sources d’information géospatiales (Images satellitaires, données de capteurs et objets connectés) .
Menu Linkedin Twitter YoutubeThe post Dev Full Stack first appeared on Geomatys.
-
9:51
Fabriquer un raster de densité à partir d'un nuage de points avec PostGIS
sur Makina CorpusCet article présente une procédure de manipulation de données SIG avec PostGIS afin de fabriquer une couche raster de densité.
-
8:55
Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime
sur Cartographies numériquesAntoine Annie, Landais Benjamin (dir), Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime, Presses universitaires de Rennes, 2023. Avec le soutien du centre Norbert Elias (UMR 8562) et du laboratoire CReAAH (UMR 6566). Voir le site de l'éditeur.
Résumé
Comment cartographiait-on les parcellaires ruraux avant la généralisation des cadastres géométriques d’État ? Si certaines représentations datant du XVe au XVIIIe siècle relèvent indéniablement d’une approche scientifique, la plus grande part se rattache à une époque où les cartes n’ont pas le degré d’abstraction qui triomphera ensuite. Utilisant le langage des artistes peintres, elles servent à montrer et à expliquer. Et elles n’en sont que plus significatives. Trois questions sous-tendent l’analyse de nombreux corpus spécifiques au sein de l’Europe moderne : celle de la genèse de ces cartes (contexte de leur création, commanditaires, réalisateurs, utilisateurs) ; celle de leur transmission et de leur classement par les archivistes ; celle enfin de leurs exploitations par les chercheurs, avec ce que permettent aujourd’hui les méthodes des disciplines historiques, géographiques et archéologiques. Plus d’une centaine de cartes en couleur ont été reproduites à l’appui de cette étude.
Introduction (disponible en ligne)
« Rares au Moyen Âge, fréquents aux XVIe et XVIIe siècles, produits en quantité au XVIIIe siècle, les plans du parcellaire rural n’ont pas attendu les cadastres géométriques d’État du XIXe siècle pour s’imposer comme un genre cartographique majeur en Europe. Fierté des archives locales, ces documents sont depuis longtemps le clou d’expositions retraçant le passé d’un village ou d’un terroir. Grâce à leur numérisation et leur mise en ligne massive, ils ornent désormais les sites internet des collectivités et deviennent accessibles à tous, satisfaisant tout autant la curiosité des habitants que les besoins des chercheurs. La place d’honneur réservée à ces plans tient principalement à leurs qualités esthétiques et à leur capacité à évoquer un lieu, à la manière d’un tableau ou d’une estampe.
Malgré leur visibilité institutionnelle, ces cartes restent le plus souvent considérées comme des sources de second rang, subordonnées à un corpus écrit qui fournirait, seul, la matière légitime d’une étude historique. Les ruralistes ont pourtant très tôt compris le profit que l’on pouvait tirer de ces témoignages sur l’organisation spatiale, économique et sociale des campagnes d’Ancien Régime. L’article que leur consacra Marc Bloch il y a presque 100 ans, dans le tout premier numéro des Annales, l’atteste (Bloch, 1929). Le recensement systématique de ces documents, dispersés à travers les archives européennes, ainsi que la mise en commun des travaux produits par des traditions historiographiques locales et nationales semblaient alors à portée de main. Un siècle plus tard et ce, en dépit des indéniables progrès de la recherche sur le sujet, du développement des outils informatiques et de la multiplication des projets internationaux, nous restons encore loin du compte (Benedetti, 2016)... »
Table des matières
Annie Antoine et Benjamin Landais, Introduction. Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime : de la production aux usages.
Première partie : LE POINT DE VUE DE L’ARCHIVISTE
Introduction.
Thomas Horst, Cartographier le parcellaire en Bavière : de la Renaissance au siècle des Lumières
Nadine Gastaldi, L’un et le multiple. Les plans parcellaires aux Archives nationales (France), le cas des registres de la série N, XVIe-XVIIIe siècles.
Cyril Daydé et Christine Mary, L’Atlas du marquisat de Château-Gontier : analyse archivistique d’un parcellaire en Haut-Anjou à la veille de la Révolution.
Grégoire Binois, Les militaires et la cartographie parcellaire au XVIIIe siècle.
Deuxième partie : L’EUROPE DES MUTATIONS PRÉCOCESIntroduction.
William D . Shannon, La cartographie contentieuse dans l’Angleterre des Tudor.
Pieter De Reu, Les pratiques cadastrales dans les Pays-Bas méridionaux et en Belgique, XVIIe-XIXe siècle.
Tim Soens, Maïka de Keyzer et Iason Jongepier, La cartographie et les droits de propriété privée dans la Flandre rurale, du XVIe au XVIIIIe siècle.
Camillo Berti, Massimiliano Grava et Anna Guarducci, La cartographie parcellaire à l’époque moderne en Toscane et sa valorisation digitale.
Chiara Devoti, Les plans terriers (cabrés) de l’ordre mauricien : l’arpentage du territoire et la construction d’images d’un statut social.Troisième partie : L’EUROPE DES SEIGNEURIES RURALES
Introduction.
Juliette Dumasy-Rabineau, Cartes et plans parcellaires en France avant 1550.
Florent Hautefeuille, Plans parcellaires pré-révolutionnaires et analyse des paysages ruraux dans le sud-ouest de la France.
Alexandre Verdier, Xavier Rochel et Jean-Pierre Husson, La place du saltus en Lorraine d’après le plan terrier de l’abbaye de Gorze (1746-1751).
Clément Venco, Les cartes des possessions du duc d’Antin en Comminges par l’arpenteur Hippolyte Matis (1716-1717). Une source pour l’histoire des terroirs pyrénéens sur la longue durée.
François Chancerel, Le plan au service de la réorganisation des forêts poitevines à la fin de l’Ancien Régime : « Juger en jetant un coup d’œil par ce plan ».Quatrième partie : L’EUROPE DES ESPACES À CONQUÉRIR OU À RÉORGANISER
Articles connexes
Introduction.
Olof Karsvall, La cartographie à grande échelle des terres agricoles dans la Suède du XVIIe siècle.
Tomas ?elkis, Les cartes parcellaires, de « nouveaux documents » dans le grand-duché de Lituanie du XVIe au XVIIIe siècle.
Enik? Török, Le relevé urbarial du domaine royal d’Óbuda.
Benjamin Landais, Des plans pour fixer le parcellaire : cartographie seigneuriale et planification agraire dans le Banat du XVIIIe siècle.
Michal Vokurka, De la cartographie des forêts à la cartographie de la société dans la Bohême du XVIIIe siècle.
Boris Deschanel, Plans parcellaires de Saint-Domingue au XVIIIe siècle : quelques pistes pour une analyse des inégalités foncières.
Gérard Chouquer, Conclusion. La difficile genèse de la carte parcellaire dans la longue durée
Bibliographie générale.
Les auteurs.
Parcellaires agraires et dynamiques d'exploitation du sol dans la longue durée (projet Parcedes)
La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
Atlas archéologique de la France
L'histoire par les cartes : la carte archéologique de Paris
L'histoire par les cartes : le mouvement des enclosures en Grande Bretagne aux XVIIIe et XIXe siècles
La grille de Jefferson ou comment arpenter le territoire américain
Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)
-
11:20
Cartographie et valorisation des ressources naturelles
sur Veille cartographieCet article Cartographie et valorisation des ressources naturelles est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Depuis quelques années, le gouvernement met en place des objectifs de prévention et de réduction de l’usage des ressources naturelles, une logique basée sur la notion d’économie circulaire. La preuve est en constatant les nombreux plans de planifications territoriales mis en place : Plan National de Prévention des Déchets, Plan National de Gestion des Déchets, […]
Cet article Cartographie et valorisation des ressources naturelles est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
11:20
Un outil cartographique pour la Métropole de Lille
sur Veille cartographieCet article Un outil cartographique pour la Métropole de Lille est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La métropole de Lille (MEL) est la deuxième intercommunalité la plus dense de France, comptant près de 2 millions d’habitants. Elle a été créée pour permettre une gestion collective des politiques de la ville (environnement, citoyenneté, urbanisme…), et c’est ici que l’outil cartographique peut aider dans la prise de décision. C’est dans ce contexte qu’à […]
Cet article Un outil cartographique pour la Métropole de Lille est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
10:19
Géolocaliser avec PIGEON… et non pas avec l’oiseau
sur Veille cartographieCet article Géolocaliser avec PIGEON… et non pas avec l’oiseau est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Trois étudiants diplômés de Stanford ont développé « Predicting Image Geolocations » (PIGEON), une intelligence artificielle (IA) révolutionnaire capable de géolocaliser des photos avec une haute précision, même pour celles jamais vues auparavant par le programme. Conçu initialement pour identifier des lieux sur Google Street View, PIGEON peut désormais deviner l’emplacement d’une image Street View n’importe où […]
Cet article Géolocaliser avec PIGEON… et non pas avec l’oiseau est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
9:38
Retour sur le #30DayMapChallenge 2023
sur Makina CorpusLa récente clôture de la 5e édition du #30DayMapChallenge en novembre 2023 nous a donnée envie de revenir sur cet évènement où la cartographie est à l'honneur pendant un mois.
-
18:59
Le dessin du géographe n°96. Croquer le terrain au tournant du siècle : un carnet de Vidal de la Blache
sur Les cafés géographiquesLe terrain… un mot mythique pour des générations de géographes qui, ne se contentant pas d’une recherche livresque, sortent de leur bureau, munis d’un appareil photos et d’un carnet de notes. Mais ces carnets ont le plus souvent disparu. On en retrouve parfois, tels ceux d’Albert Demangeon en Limousin au début du XXe siècle, que nous avons dénichés dans les archives de la Bibliothèque Mazarine.
Auparavant, à la fin des années 1970, on découvre par hasard les 33 carnets de terrain de Vidal de la Blache dans un tiroir de l’Institut de géographie de Paris. Un travail de transcription et d’étude commence alors. Symboliquement, les Cafés géographiques inaugurent en 2010 la série des Dessins du géographe par un dessin de Vidal de la Blache !
En 2019, on publie le carnet n°9 qui rapporte les notes prises par Vidal [1] lors d’un voyage en Allemagne en 1885. Pour notre part, nous nous sommes intéressé au carnet 22 [2] qui correspond à des déplacements postérieurs, effectués en 1899 et 1900 : deux brèves escapades à Saint-Gobain (Aisne) et à Lille (mai-juin 1899), puis des voyages dans le Jura (août 1899), en Corse (avril 1900) pour terminer par un périple dans les Vosges, le Jura et en Suisse romande (juillet 1900).
Au cours de ces voyages, Vidal écrit sur ses carnets, mais il dessine également. Nous voudrions ici évoquer les croquis qu’il a esquissés. Ce sont, le plus souvent, de petits dessins, dans les limites de la taille du carnet (en l’occurrence, 95 x 142 mm). Avec seulement une brève indication sur la localisation, certains feraient plutôt penser à une photographie, telle cette représentation du Monte d’Oro. Il en est de même pour un second sur une vue de l’ouest de ladite montagne corse.Dessin n° 1 [3] Vue de face Monte d’Oro . Vidal de la Blache
Mais, le plus souvent, texte et dessins sont intimement liés : c’est particulièrement frappant sur cette double page qui en comporte en fait trois : lac des Rousses, Dent de Vaulion et la Dôle (deux sommets du Jura suisse).
Dessin n°2. Trois croquis. Vidal de la Blache
Les indications sont parfois purement factuelles, comme sur cet autre dessin de la Dôle.
Dessin 3. La Dôle [Route de la vallée des Dappes. Dôle – Arête de roches séparant 2 croupes de pâturages à gentianes (gentianes centaurées) ; ciel couvert sur le Jura (cirro-cumuli) – Gde échancrure de ciel bleu sur le lac – Barre de cumuli sur les Alpes]. Vidal de la Blache
Cela dit, le plus souvent, Vidal ne se limite pas aux informations factuelles, : il donne des explications et pose des problèmes. Ainsi, en face du croquis de la Dent de Vaulion (Dessin n°2), : « Forme des roches, polies (…) produites probablement par le passage des glaciers venant de la désaltération de la Dent de Vaulion, donc en sens inverse du drainage actuel. » Il esquisse même des coupes géologiques : on distingue ici aisément un superbe anticlinal. Au-dessous, Vidal donne l’altitude de quelques lieux (Morez, Morbier, St-Laurent…) ; ces indications sont-elles en rapport avec la coupe ?
Dessin n°4. Coupe géologique. [Décomposition de la roche – roches calcaires jaunes, bleuâtres aux cassures – tranchée haute (gare de Morez). Sol végétal très mince, cailloux et blocs – Strates légèrement émincées]. Vidal de la Blache
Vidal travaille aussi à grande échelle et s’intéresse à l’habitat rural. Il livre ici le croquis d’une maison en précisant où se trouve la grange, les écuries, le jardin… Et, à Saint-Cergue (station suisse), il dessine une maison, mais aussi la place du village avec prés et forêt en arrière-plan.
Dessin n°5. Une maison rurale. Vidal de la Blache
Dessin n°6. Saint-Cergue (Suisse). [Pignon – Revêtement en bois par devant la façade. Sur le côté, large porte cintrée en pierre]. Vidal de la Blache
Quoiqu’extraits d’un seul carnet (sur une trentaine), ces dessins sont révélateurs de la manière de faire de Vidal : croquer sur le vif, apposer les indications nécessaires, qu’il s’agisse de localisation, de végétation, de relief, de nature de roche, de maison… et éventuellement donner une explication. Dans d’autres cas non représentés ici, il fait des comparaisons avec d’autres lieux parcourus auparavant : les réminiscences sont fréquentes. Vidal a un goût et une maîtrise du dessin qui en dit souvent plus qu’un long discours. N’est-ce pas non plus ce que les Cafés géo cherchent à démontrer au fil de la série des Dessins du géographe ?
Denis Wolff, janvier 2024
P.S. Si l’on s’intéresse aux carnets de Vidal de la Blache, commencer par « visiter » trois expositions en ligne : la première sur le site de l’ ENS (Ecole normale supérieure, rue d’Ulm), la seconde sur le portail du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et la dernière, spécifiquement dédiée à ses carnets sur celui de la BIS (Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne).
[1] Les crochets au-dessous des dessins encadrent la transcription du texte ; celle-ci n’est pas systématique. Les abréviations de Vidal de la Blache ont été conservées.
[2] Paul VIDAL DE LA BLACHE, Carnet 9, Allemagne et Varia, Présentation par Marie-Claire ROBIC et Jean-Louis TISSIER, Paris, Macula, 2019, 200 p.
[3] Vidal n’a pas numéroté ses carnets. Leur numérotation a quelque peu fluctué au fil de leur découverte.
-
11:11
Présentation du Projet de Planification Urbaine de Stockholm en 3D
sur Veille cartographieCet article Présentation du Projet de Planification Urbaine de Stockholm en 3D est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La Municipalité de Stockholm a mis en place une méthode innovante et attrayante pour communiquer ses futurs projets urbains. Au Culture House de la ville de Stockholm, un grand écran tactile est disponible, permettant aux citoyens de ‘voler’ à travers un modèle 3D photoréaliste pour explorer les divers projets urbains prévus à Stockholm. Ce modèle […]
Cet article Présentation du Projet de Planification Urbaine de Stockholm en 3D est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
10:35
Meilleurs vœux 2024 !
sur OslandiaOslandia vous présente ses vœux pour 2024, une année qui verra le 15ème anniversaire de l’entreprise. Nous prévoyons un évènement dédié en fin d’année et espérons que vous serez nombreux à nous y rejoindre.
Stay tuned !
Au moment de passer ce cap, nous sommes plus que jamais impliqués et moteurs dans la production de code géomatique open source de qualité industrielle. Notre objectif principal reste de fournir aux utilisateurs les meilleures solutions à leurs besoins tout en garantissant leur souveraineté numérique.
Parmi d’autres réalisations et évènements marquants, cette volonté s’est traduite en 2023 par :- Un partenariat avec la société OpenGIS pour faire connaître, diffuser et apporter du support sur QField, la solution mobile de l’écosystème QGIS
- L‘intégration d’Oslandia au sein de la fédération des professionnels d’OSM
- Des évolutions structurantes de composants existants
- QGIS 3D, largement stabilisé par une campagne de correctifs d’anomalie et de révision de la dette technique, mais aussi amélioré par l’ajout de fonctionnalités
- SFCGAL, une bibliothèque de calcul 3D notamment utilisée dans PostGIS et GDAL
- Giro3d, le framework de visualisation web de données 3D qui est en évolution rapide
- ROAD2, le composant pour la Géoplateforme de l’IGN dédié au calcul d’itinéraire
- QDT, l’outil d’industrialisation des déploiements QGIS
- L’arrivée de nouveaux composants open source
Ces actions menées au sein des communautés open source sont rendues possibles grâce à nos clients qui les financent directement et indirectement, ainsi que par notre programme volontariste d’investissement. Nous sommes fiers d’apporter ces contributions significatives au bien commun !
Nous espérons que nous aurons l’opportunité de travailler ensemble durant cette année qui s’amorce, et vous souhaitons de nouveau au nom de toute l’équipe, une bonne année 2024 !
Vincent Picavet et l’équipe Oslandia
-
7:30
[1’Tech by Oslandia] open source
sur OslandiaDans cette minute Tech, nos collaborateurs vous proposent d’expliquer une technologie, une méthodologie, un concept. Pour commencer cette série et car il pouvait difficilement en être autrement, on a brainstormé sur GitLab pour donner notre meilleure définition de l’open source.
Notre définition de l’open sourceopen source, dans le sens équivalent à logiciel libre, désigne un logiciel ou un composant logiciel dont le code source est mis à disposition, et peut être modifié et redistribué librement. La notion de logiciel libre inclut en supplément des éléments de gouvernance sur les projets.
L’open source chez Oslandia« OS » dans « Oslandia » c’est « Open Source » ! L’open source est au cœur de la culture Oslandia, aujourd’hui éditeur du SIG open source QGIS notamment. Oslandia est un « pure player » open source qui intègre, édite, maintient et développe des composants logiciels FOSS4G (Free Software for Geomatics), en collaboration forte avec la communauté de développeurs et d’utilisateurs.
-
12:57
Géographie des datacenters dans le monde
sur Cartographies numériquesLe site VisualCapitalist propose une carte des 50 plus grands datacenters dans le monde d'après leur consommation énergétique. La carte met en évidence une répartition très inégale selon les continents. La concentration est forte aux Etats-Unis, en Europe et en Asie du sud et de l'est, tandis que l'Afrique et l'Amérique du Sud sont peu représentées.
Répartition des 50 plus grands datacenters en 2023 (source : VisualCapitalist)
Les données proviennent de la société Cushman & Wakefield qui a publié en 2023 un rapport destiné à mettre en lumière, dans un but économique et financier, les plus grands marchés des centres de données. Il s'agit de données très évolutives tant le nombre de datacenters évoluent rapidement chaque année. On estime qu’il existe plus de 8 000 datacenters dans le monde. L'équipe de Brightlio a compilé une liste complète de statistiques sur les centres de données. On peut se référer également à la DataCenter Map qui recence les centres de données depuis 2007.
Répartition des datacenters dans le monde (source : DataCenter Map)
A titre de comparaison, on peut comparer avec la carte des datacenters de l'Atlas Espace mondial publié par SciencesPo en 2018.
Pour compléter
Qu'est-ce qu'un data center ? (Numérama)
L’expansion des data centers dans le monde (Veille Carto 2.0)
Data-centers : les ogres énergivores d'Internet (France Culture)Articles connexes
Les investissements de la Chine dans les secteurs de l'Intelligence artificielle et de la surveillance
Telegeography met à jour sa carte des câbles sous-marins (version 2020 à 2023)
Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l'information
Le monde de l'Internet en 2021 représenté comme un planisphère par Martin Vargic
Une vidéo sur l'évolution du réseau Internet (1997-2021) à partir des données du projet Opte
Une cartographie mondiale des points de connexion Wi-Fi réalisée dans le cadre du projet WiGLE -
10:54
Bruitparif, la plateforme cartographique du bruit en Île-de-France
sur Cartographies numériquesLa plateforme carto.bruitparif.fr est produite par Bruitparif, l'observatoire du bruit en Île-de-France. Bruitparif est une association à but non lucratif qui réalise différentes missions d'intérêt général :
- Caractériser le bruit en Île-de-France par la réalisation de mesures et de modélisation du bruit sur le territoire régional, la conduite d'études et d'enquêtes ;
- Faire progresser les connaissances relatives aux impacts sanitaires et socio-économiques du bruit ;
- Accompagner les acteurs institutionnels dans l'élaboration et la mise en oeuvre de politiques efficaces de lutte contre le bruit, notamment pour établir des Plans de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE) ;
- Informer et sensibiliser le grand public en ce qui concerne les problèmes de nuisances sonores de manière à les réduire.
Interface de la plateforme cartographique Bruitparif (source : carto.bruitparif.fr)
Cette plateforme permet de consulter les cartes stratégiques de bruit (CSB) élaborées au sein de la région Île-de-France, dans le cadre de la mise en œuvre de la directive européenne 2002/49/CE. Il s’agit d’un outil de référence en matière d’information du public. Trois sources de bruit sont cartographiées (routes, voies ferrées, trafic aérien) avec la possibilité de les cumuler. Accès aux statistiques d'exposition des populations pour les différents échelons territoriaux, téléchargement des cartes, module de localisation par saisie d'adresse... les fonctionnalités de la plateforme sont nombreuses. Un tutoriel permet de découvrir les différentes fonctionnalités de la plateforme :
Tutoriel de présentation de la plateforme cartographique du bruit en Île-de-France Bruitparif
L'objectif des cartes de bruit est d'aider à la décision pour prévenir et réduire les expositions au bruit, l'objectif final étant d'améliorer le cadre de vie et la santé des riverains. Les cartes sont réalisées non par prélèvement direct du bruit, mais par modélisation informatique à partir de différentes sources (données de topographie, de trafic à différents horaires, de révêtement de chaussées ou de nature des voies ferrées, de composition du parc automobile...). Pour chaque zone, on peut obtenir des statistiques sur le niveau d'exposition de la population. Il est possible d’accéder aux données de la 4ème échéance, les plus récentes (produites en 2023), mais aussi aux données relatives à la période 2017-2022 (3ème échéance), et à la période 2007-2012 (1ère et 2ème échéances).
D'après les données 2023, ce sont plus de huit millions et demi de Franciliens (soit 80% des habitants de la région) qui sont exposés à des niveaux de bruit supérieurs à 53 décibels, objectif recommandé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), en raison du trafic routier. Plus d'un million se situent au-delà de la limite réglementaire française, moins stricte. Si le nombre de personnes exposées au bruit ferroviaire a tendance à diminuer, les nuisances sonores aériennes, elles, se sont aggravées en raison de la densification de certaines communes survolées par les avions et de la hausse du trafic aérien.
II) Les indicateurs utilisés pour élaborer des cartes de bruit
Le niveau sonore sur une carte de bruit est représenté à partir d'indicateurs de bruit. L’intensité sonore d’une source donnée varie au cours du temps sur une journée et la perception de l’intensité sonore par l’être humain est différente le jour, le soir et pendant la nuit. C’est la raison pour laquelle on décompose une journée de 24h en trois périodes : le jour entre 6h et 18h, le soir entre 18h et 22h et la nuit entre 22h et 6h et que l’on exprime les niveaux sonores à l’aide de moyennes énergétiques sur ces périodes de temps considérées :- Ld (pour Level day) correspond à la moyenne de bruit sur la période 6h-18h
- Le (pour Level evening) correspond à la moyenne de bruit sur la période 18h-22h
- Ln (pour Level night) correspond à la moyenne de bruit sur la période 22h-6h
- Lden (pour Level day evening night) qui correspond à un indicateur de bruit global perçu au cours de la journée qui tient compte de la sensibilité plus forte des individus au bruit sur les périodes de soirée et de nuit. Ainsi, l’indicateur Lden est calculé à partir des indicateurs Ld, Le et Ln en appliquant des pondérations de +5 dB(A) et de +10 dB(A) respectivement aux niveaux de bruit de soirée et de nuit.
- Ln ou Lnight qui correspond à la moyenne énergétique de bruit sur la période 22-6h.
Les cartes de bruit représentent les valeurs de ces indicateurs évalués pour une journée moyenne annuelle sous la forme d’aplats de couleur par tranche de 5 en 5 dB(A). Afin de faciliter la lecture des cartes, une échelle de couleurs est appliquée aux différents niveaux de bruit. Sur l’échelle réglementaire, établie selon la norme NF S 31 130, les zones les plus bruyantes apparaissent en violet alors que le vert fait ressortir les secteurs plus calmes.
Des cartes de dépassement de seuil sont également produites. Elles permettent de représenter les zones susceptibles de contenir des bâtiments dont les façades sont exposées à un niveau sonore moyen qui excède les valeurs limites réglementaires définies par la France. Ces valeurs limites dépendent de la source de bruit et de l’indicateur.
Carte des zones de dépassement de la valeur limite réglementaire de 68 dB(A) pour l’indicateur Lden.
Articles connexes
Une carte du bruit à l'échelle mondiale (projet Noise Planet)
Écouter le monde : une carte mondiale des sons
Signaler les enfants bruyants dans sa rue : Dorozoku, un site cartographique controversé au Japon
Drive & Listen, un site web pour s'immerger en voiture dans les rues des grandes villes mondiales
Radio Garden : un globe terrestre pour écouter des stations de radio du monde entier
L'histoire par les cartes : Gens de la Seine, un parcours sonore dans le Paris du XVIIIe siècle
The arrogance of space : un outil cartographique pour montrer la place allouée à l'automobile en milieu urbain
Une cartographie du niveau de pollution de l'air à Paris
-
19:17
Bertrand Monthubert et l'équipe du CNIG vous souhaitent une bonne année 2024
sur Conseil national de l'information géolocaliséeBertrand Monthubert et l'équipe du CNIG vous souhaitent une bonne année 2024
-
11:32
Des outils d'IA gratuits pour identifer un lieu à partir d'une photographie
sur Cartographies numériques
I) GeoSpy, un outil récent mais déjà prometteur
L'application GeoSpy est sortie fin décembre 2023 dans une version beta. La version 0.1 montre des résultats prometteurs, notamment en milieu urbain. L'utilisation est assez simple : il suffit de déposer une photographie d'un lieu et l'application en recherche les coordonnées géographiques. Les résultats ne sont pas toujours précis, mais le taux d'erreur reste acceptable. Il est conseillé d'utiliser des plans un peu larges prenant en compte plusieurs bâtiments, sinon l'application a tendance à se focaliser sur tel ou tel détail architectural. Malgré quelques imperfections, l'outil est en train de gagner en popularité auprès de la communauté du renseignement open source. Le site Bellingcat, qui s'intéresse également à la géolocalisation d'images par des chatbots, est en train de le tester pour l'intégrer à sa panoplie d'outils. L'application peut s'avérer très pratique pour lancer des défis ou accompagner des enquêtes OSINT. Cyber-Détective donne un exemple d'utilisation de GeoSpy avec Openstreetmap pour géolocaliser des panneaux routiers.
Contrairement aux méthodes traditionnelles, GeoSpy ne nécessite aucune interrogation par écrit. Son efficacité est liée à la méthode CLIP de lecture d'image par clustering d'OPenAI décrite dans cet article "PIGEON : Predicting Image Geolocations". Le système utilise une combinaison de modèles : CLIP pour comprendre les images dans le contexte du langage naturel, OCR (Optical Character Recognition) pour extraire le texte des images et LLM (Large Language Models) pour comprendre et générer du texte. Dans les prochaines versions, Geospy utilisera des graphes de connaissances, ce qui devrait constituer une avancée significative.
Interface de l'application GeoSpy version 0.1 (source : GeoSpy)
II) Picarta, un service de base gratuit
Picarta, qui vend des services de géolocalisation aux entreprises, offre un service de base pour géolocaliser des images. Il faut cependant s'inscrire pour afficher les résultats sur une carte. Dans l'exemple pris ici, l'application a bien reconnu qu'il s'agissait d'une image de favela au Brésil. Elle a même réussi à indentifier la ville, Rio de Janeiro. Les coordonnées géograhiques restent toutefois un peu imprécises par rapport à la localisation exacte de la favela de Rocinha (écart d'environ 500m).
Interface de l'application Picarta (source : Picarta)
III) Geolocation Estimation, un outil adapté également aux paysages naturels
Alors que la plupart des outils d'IA sont plutôt adaptés au milieu urbain où les batiments sont plus facilement reconnaissables, Geolocation Estimation procède par détection automatique de scènes selon une méthode décrite dans cet article. Ce qui permet de l'utiliser pour des paysages ruraux ou naturels peu denses. L'application propose plusieurs lieux possibles selon les degrés de probabilité indiqués sur une heatmap. Elle permet aussi de récupérer les données EXIF de l'image, si elles sont disponibles. Comme dans les cas précédents, on relève quelques approximations dans la géolocalisation même si l'île de la Réunion a bien été identifiée pour la photographie choisie.
Interface de l'application Geolocation Estimation (source : Geolocation Estimation)
IV) Kosmos-2, une application utile pour commenter une image
Kosmos-2 ne permet pas de récupérer les coordonnées géographiques d'un lieu. Mais l'application peut s'avérer utile pour en obtenir une description sommaire. Une fois la photographie téléchargée et analysée, on obtient un commentaire de l'image où chaque élément du descriptif renvoie à une partie de l'image avec un code couleurs permettant d'associer les deux.
Interface de l'application Kosmos-2 (source : Kosmos-2)
Pour compléter
« A partir d'une simple photo, cette intelligence artificielle peut vous géolocaliser instantanément » (BFM-TV)
« PIGEON : Predicting Image Geolocations » (arXiv:2307.05845)
Férus de Géographie (@FerusdeGeo) propose de reconnaître des lieux géographiques à partir de photographies, avec le hashtag #geofinding. Il devient si facile d'utiliser des outils de géolocalisation pour résoudre les énigmes qu'il est bien préciser : "N’oubliez pas de justifier le mode opératoire qui vous a permis de trouver le lieu, c’est cela qui détermine la Victory".
Articles connexes
Quand l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique permettent de repérer des bidonvilles à partir d’images satellitaires et aériennes
Pour aider à géolocaliser des photographies, Bellingcat propose un outil de recherche simplifié à partir d'OpenStreetMap
« Nous avons demandé à une IA de cartographier nos histoires à travers New York »
Les modèles de langage (LLMs) utilisés en intelligence artificielle reproduisent l'espace et le temps
Des cartes du monde dans le style d'artistes célèbres créées par intelligence artificielle
Géolocaliser les documents numérisés avec Gallicarte (BNF)
OSINT, enquêtes et terrains numériques (revue Hérodote, 2022/3)
-
9:38
Mise à jour sur les avancées d’Ariane 6 en Prévision de son Premier Vol
sur Veille cartographieCet article Mise à jour sur les avancées d’Ariane 6 en Prévision de son Premier Vol est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Un récent article du Centre national d’études spatiales (CNES) détaille les récentes étapes franchies par le lanceur Ariane 6 dans la perspective de son vol inaugural. La Task Force, composée de représentants de l’ESA, du CNES, d’ArianeGroup et d’Arianespace, surveille attentivement ces développements. Deux essais clés ont récemment été réalisés. Le premier, le 15 décembre […]
Cet article Mise à jour sur les avancées d’Ariane 6 en Prévision de son Premier Vol est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
9:00
Connaissez-vous la "Prospective" ?
sur Makina CorpusLors de l'Assemblée Générale du réseau MFQM au mois de juin dernier, nous avons eu la chance d'assister à une intervention de Pamela Bellier et Emmanuel Turbé sur la définition même de la Prospective et de ses enjeux.
-
15:55
A la bonne heure Rennes: connaître la fréquentation pour adapter ses trajets domicile-travail
sur Veille cartographieCet article A la bonne heure Rennes: connaître la fréquentation pour adapter ses trajets domicile-travail est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La métropole de Rennes a mis en place en 2021, une application collaborative visant à connaître la saturation à différentes heures et selon différents modes de transports pour adapter ses déplacements ou sa pratique du télétravail. Ainsi la consultation de la répartition des arrivées et des départs sur la journée peut se faire par une […]
Cet article A la bonne heure Rennes: connaître la fréquentation pour adapter ses trajets domicile-travail est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
14:58
Atlas interactif du GIEC WGI: carte interactive du réchauffement climatique
sur Veille cartographieCet article Atlas interactif du GIEC WGI: carte interactive du réchauffement climatique est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
L’inquiétude face au réchauffement climatique s’est solidement ancrée dans la conscience collective. L’augmentation des événements climatiques, les bouleversements environnementaux et un ensemble de recherches et résultats scientifiques ont largement participé à cette prise de conscience. Hausse des températures, fonte des glaces, élévation du niveau de la mer, sont tous des signes de ce changement climatique […]
Cet article Atlas interactif du GIEC WGI: carte interactive du réchauffement climatique est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
11:30
Du 19 au 21 mars 2024 à Lille : formation "savoir utiliser les Fichiers fonciers"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 09 novembre 2023Une session de formation "Savoir utiliser les Fichiers fonciers" se tiendra du 19 au 21 mars 2024 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille.Cette session est à destination des bénéficiaires des Fichiers fonciers et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 15 février (…)
Lire la suite
-
10:41
Quelle place pour le blanc des cartes aujourd’hui ?
sur Veille cartographieCet article Quelle place pour le blanc des cartes aujourd’hui ? est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Pendant très longtemps, les zonages laissés en blanc dans les cartographies étaient synonymes de la non connaissances du lieu menant alors à une course à la connaissance, à une colonisation du territoire. Ces blancs étaient parfois décrits par des légendes et mythes. Ces zones blanches étaient et sont encore aujourd’hui des ressources d’informations importantes. Aujourd’hui, […]
Cet article Quelle place pour le blanc des cartes aujourd’hui ? est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
18:17
Créer une carte sur internet avec ChatGPT
sur GeomatickL’intelligence artificielle (IA) est l’alliée de nombreuses personnes physiques et morales. Parmi ses nombreux avantages, elle permet d’optimiser son temps dans la création de contenu. Alors, on a utilisé ChatGPT pour créer une carte sur internet entre deux projets. Le message ChatGPT est relativement simple : OpenLayers : créer une… Continuer à lire →
L’article Créer une carte sur internet avec ChatGPT est apparu en premier sur GEOMATICK.
-
13:20
L’outil « Nos Villes Vertes » de Kermap
sur Veille cartographieCet article L’outil « Nos Villes Vertes » de Kermap est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
L’outil « Nos Villes Vertes » de Kermap représente une avancée dans la cartographie de la végétation urbaine en France. Utilisant des données ouvertes telles que le Référentiel à Grande Echelle (RGE) et le CORINE Land Cover, cette plateforme offre une vision complète et homogène de la végétation arborée, comblant ainsi le manque de données exhaustives pour […]
Cet article L’outil « Nos Villes Vertes » de Kermap est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
14:31
Phrases
sur Veille cartographie/*! elementor - v3.5.3 - 28-12-2021 */ .elementor-widget-text-editor.elementor-drop-cap-view-stacked .elementor-drop-cap{background-color:#818a91;color:#fff}.elementor-widget-text-editor.elementor-drop-cap-view-framed .elementor-drop-cap{color:#818a91;border:3px solid;background-color:transparent}.elementor-widget-text-editor:not(.elementor-drop-cap-view-default) .elementor-drop-cap{margin-top:8px}.elementor-widget-text-editor:not(.elementor-drop-cap-view-default) .elementor-drop-cap-letter{width:1em;height:1em}.elementor-widget-text-editor .elementor-drop-cap{float:left;text-align:center;line-height:1;font-size:50px}.elementor-widget-text-editor .elementor-drop-cap-letter{display:inline-block}“.
Elodie Poux – Cher Vlad 21/03/22 ‘5:15
“Cher Vlad, je me permets de te tutoyer et de d’appeler Vlad pour te donner un coté humain car physiquement tu serais plus proche de l’androïde que aurait mal tourné.”
Les Goguettes reprennent Hexagone de Renaud ‘4.30
“En avril je suis allé voter. Je suis un bon citoyen tu vois. Tu sais que dans d’autres pays voter, on aimerait bien avoir le droit. Ca me rappelle quand j’étais gamin, on me disait “fini ton casse dalle , dans d’autres pays ils meurent de faim”. J’ai tout mangé , ca change que dalle.
-
11:37
La Tresse
sur Veille cartographie”
Chapitre 1 : Smita
On découvre le quotidien de Smita. Femme indienne de la caste des intouchable, femme et mère d’une petite fille. Son travail ingrat (vider à main nue les toilettes des plus riches) qu’elle ne veut pas transmettre à sa fille la décide à parler à son mari. Sa fille ira à l’école, ils ont soudoyé le professeur.
Chapitre 2 : Guilia
On découvre la vie que Guilia , jeune femme italienne qui aime lire, fille d’un chef d’entreprise. De génération en générations ils récupèrent parfois teignent et trie les cheveux pour en faire des perruques. Ce matin-là, elle ouvre l’entreprise, son père est en déplacement. Enfin le chapitre se termine sur une triste nouvelle : son père à eu un accident.
Chapitre 3 : Sarah
Sarah, mère de famille au canada et femme active. Elle exerce le métier d’avocate et s’est battu toute sa vie (à un rythme effréné) pour réussir professionnellement là ou la majorité des femmes ont échoué. Elle à divorcé 2 fois et à eu 3 enfant dont des jumeaux. Elle culpabilise énormément de ne leur consacrer que peu de temps.
« Les vêtements ont été préparés la veille par Ron, ils n’ont qu’à se débarbouiller et les enfiler pendant qu’Hannah remplit les lunchboxes, c’est une affaire qui roule, aussi vite que la berline de Sarah dans les rues de la ville, pour les déposer à l’école, Simon et Ethan en primaire, Hannah au collège. »
Chapitre 4 : Smita
1er jour d’école pour sa fille. Smita est pleine d’espoir pour sa fille. On découvre aussi que son mari chasse les rats en contrepartie d’avoir le droit des les manger.
Chapitre 5 : Guillia
Elle se souvient de moments avec son père qui est actuellement entre la vie et la mort. A l’hôpital, sa mère la convint d’assister à la fête religieuse de la ville pour avoir l’occasion de demander la guérison de son père. Avant qu’une de ses amies l’aperçoit, elle voit un indien refuser de retirer son turban et se faire emmener par les gendarmes. Elle repense par la suite à cet Indien.
Chapite 6 : Sarah
Sarah fait un malaise en pleine plaidoirie. Les pompiers l’emmènent à l’hôpital dont elle ressort contre l’avis du médecin.
« Elle déteste qu’on lui donne du Madame, le mot claque sur elle comme une gifle. Au Cabinet, tous le savent : on l’appelle Maitre ou Mademoiselle, jamais Madame. Deux fois mariée, deux fois divorcée, les effets s’annulent. »
Chapitre 7 : Smita
Sa fille revient avec son vêtement déchiré. Smita s’emporte puis réalise que sa fille s’est faite battre pour avoir refusé de balayer la classe. Sa fille n’a finalement pas accs à l’école.
Chapitre 8 : Guillia
Son père est toujours inconscient à l’hopitale. A la bibliothèque, elle croise son bel indien et lui conseille un livre. Elle passe un peu de temps avec lui et rentre tard prétextant quelle a crevé une roue de son vélo. On apprend également comment Kamal est arrivé en Italie et ses différents travails difficile qu’il a du faire avant de pouvoir obtenir un titre de séjour pour finalement faire un métier qu’il aime dans une huilerie.
Chapitre 9 : Sarah
Sarah fait des tests et apprend qu’elle a un cancer du sein de la taille d’une Mandarine.
« Dan l’affaire Sarah Cohen versus M », puisque tel sera désormais son nom de code, il y aura des attaques, des contre-attaques, des coups bas, aussi, sans doute. La partie adverse ne s’avouera pas vaincue si facilement, Sarah le sait, la mandarine est vicieuse, sûrement l’adversaire la plus retorse qu’elle ai eu a affronter. »
Chapitre 10 : Smita
Smita est hors d’elle. Elle songe à l’incident toute la nuit et essaye de convaincre son mari de prendre la fuite. On découvre également le sort réservé aux intouchables qui refusent de se soumettre ou s’enfuient.
Chapitre 11 : Guillia
Kamal et Guilllia sortent ensemble et se voient de plus en plus dans une cachette secrète le midi.
“Un jour elle essaye de l’entraîner mais il refuse. La mer est un cimetière, lui dit-il, et Guilia n’ose le questionner. Elle ne sait rien de ce qu’il a vécu, de ce que l’eau lui a volé.”
La mère de Guilia lui demande d’aller dans le bureau de son père pour récupérer un papier mais elle y découvre quelque chose dans un tiroir verrouillé.
“D’une main tremblante, elle donne un tour de cle. Le tiroir s’ouvre enfin : il renferme une liasse de papiers.. Guilia s’en saisit.
La sol, alors, se dérobe sous ses pieds. “
Chapitre 12 Sarah
Elle décide d’affronter seule la maladie. Ni ses enfants, ni son père/frère, ne sont au courant. Encore moins au travail, sauf qu’un jour elle croise son assistante à l’hôpital : Elle sait.
Chapitre 13 Smita
Smita, attend que son conjoint dorme et en pleine nuit s’enfuie avec sa fille. Elle lui a laissé l’adresse ou elles se rendent. Elle ne peut plus faire demi tour car elle récupéré en douce l’argent qu’elle avait donné au maitre d’école pour sa fille.
Chapitre 14 : Guilia
Son père , l’entreprise, la maison familiale hypothéquée.. Ils ont des dettes, les affaires vont mal. Guilia est triste, muette avec Kamal et (scène pitoyable) se met à pleurer quand elle voit une arraignée prise au piège dans sa baignoire.
Chapitre 15 : Sarah
La secrétaire a tout dit au cabinet. Toute le monde est différent avec elle et l’écarte des sujets.
Chapitre 16 Smita
Elle attendent le bus un long moment. Au moment de partir son mari apparait mais trop tard pour monter dedans. Le voyage est dur. Elle arrive à la gare et se fait escroquée de l’argent par le vendeur de billet. Sa fille a faim et elles n’ont plus rien. Une dame lui donne de la nourriture pour sa fille. On découvre que cette dame est veuve et comment les femmes veuves sont traitées en Inde.
Chapitre 17 Guilia
Elle annonce les dettes à sa famille Sa mère lui dit d’épouser le jeune homme relativement riche qui a des vues sur lui. Elle écrit à Kamal (lettre qu’elle laissera dans la cachette secrète pour lui dire au revoir en lui expliquant la situation. Le chapitre se clos sur Kamal qui vient à sa fenetre, la fait descendre. “c’est alors qu’un miracle se produit”
Chapitre 18 : Sarah
Elle est anéantie. On l’évince de plus en plus de son job , jusqu’à ce que le poste qu’elle voulaitt avoir (et pour lequel elle etait la mieux placé) soit remis à son concurrent.
Chapitre 19 Smita
Elles entre dans le train. Rencontre une dame qui s’arrête avant elle pour aller prier au temple. Smita décide de ne pas aller directement à sa destination mais de s’arrêter aussi pour remercier les dieux.
Chapitre 20 Guillia
Kamal lui donne une solution a son problème. Récuperer des cheveux indien puisque la source des problèmes de l’entreprise est que les italiens ne donnent plus leurs cheveux). Elle veut y croire.
Chapitre 21 Smita
Elles sont au temple et commencent l’assenions. Sa fille est faible. Elles trouvent refuge pour la nuit.
Chapitre 22 Sarah
De plus en plus abattue par le comportement de ses collègues, et ses cheveux qui tombent elle abandonne . Puis se ressaisit et décide de se prendre en main.
Chapitre 23 Guillia
Elle parle de l’idée d’importer des cheveux mais sa soeur et sa mère ne veulent pas. Elle est désespérée et vas coir son père à l’hopitale.
Chapitre 24 Smita :
Elle poursuivent leur pelrinage et on apprend que les pauvre en offrande donnent leurs cheveux. Elle et sa filles se font raser la tete. Tout ira bien maintenant avec cette offrande.
Chapitre 25 : Guillia
Son père est mort. Elle trouve la force de continuer quand meme en demandant aux salariée ce qu’elle veulent faire. Et remet l’entreprise en route.
Chapitre 25 Sarah
Sarah va chez un marchand de perruque. trouve celle de l’entreprise de guillia et trouve le courage de vivre
-
19:39
Paris colonial et anticolonial
sur Les cafés géographiquesDorigny M., Ruscio A., 2023, Paris colonial et anticolonial. Promenades dans la capitale. Une histoire de l’esclavage et de la colonisation, Maisonneuve et Larose Nouvelles Éditions/Hémisphères-Éditions, Paris, 315 p.
Marcel Dorigny et Alain Ruscio livrent une importante publication, sur les traces, sur l’empreinte viaire et statuaire, dans l’espace public parisien, à travers quatre siècles d’histoire esclavagiste et coloniale. Ces deux historiens placent au cœur de leur recherche la traite négrière et les conquêtes coloniales. La posture intellectuelle adoptée évite tout excès de paradigme victimaire, toute proximité avec certaines positions woke contemporaines, et recommande une contextualisation des statues et des noms de rues qui sont en débat ou contestés. Cette publication, qui a demandé douze ans de recherches, a été conduite à son terme par Alain Ruscio, postérieurement au décès de Marcel Dorigny en 2021.
Deux composantes occupent une grande part de l’ouvrage, d’une part une recension des noms de rues, des places et des monuments, en lien avec la colonisation, présentés par arrondissement, d’autre part un long inventaire biographique des personnalités citées dans l’étude. La qualité de l’iconographie, en particulier photographique, souvent l’œuvre de Alain Ruscio et de Françoise Dorigny, mérite d’être soulignée.
La méthode retenue pour mesurer l’empreinte coloniale et anticoloniale, dans l’espace public, a recours à l’odonymie, à l’analyse des monuments, à celle des effigies, au contenu des musées et des cimetières. Par contre, les auteurs excluent les œuvres trop éphémères de l’art urbain.
Les deux historiens privilégient le terme de roman national, plus ouvert aux figures artistiques et aux personnalités religieuses, à celui de récit national, une notion davantage politique et moins inclusive. Il n’est donc pas surprenant que l’entrée sur le Panthéon, temple du récit national, soit assez restreinte, bien que commémorant certaines personnalités opposées à l’esclavagisme (Victor Schoelcher, Toussaint Louverture, Louis Delgrès). Mettre en avant le roman national permet également aux auteurs d’évoquer certaines figures littéraires : Albert Camus, André Breton, Louis Aragon, Roland Dorgelès, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Kateb Yacine.
Participant des recherches contemporaines et de la publication de la Liste des 318, réunie par l’historien Pascal Blanchard, à la demande du Président Emmanuel Macron, le volumineux inventaire biographique de cet ouvrage consacre une large part aux « nouveaux héros », dont les noms sont utilisés de manière croissante par les municipalités françaises, pour dire l’espace public. Ils ont pour noms Abd-el-Kader, Faraht Hached, la mulâtresse Solitude, Abdelkader Mesli, louis Delgrès, Franz Fanon, Toussaint Louverture. Les hommages récents aux femmes dans la colonisation ou dans la décolonisation, rendus à Paris, par une odonymie volontariste, sont judicieusement présentés (les sœurs Nadal, Isabelle Eberhardt, Madeleine Rebérioux).
Les auteurs insistent également sur le peu de noms liés au monde religieux, partisans ou opposés à la colonisation, dans l’odonymie parisienne (cardinal Lavigerie, le père Charles de Foucauld, Albert Schweitzer, la religieuse Anne-Marie Javouhey). Les figures musulmanes ayant gravité autour de la mosquée de Paris (Kaddour Benghabrit, Abdelkader Mesli), mais également Mohamed Akroun, font également partie de la recension biographique.
Le livre montre bien également, l’absence de deux régions du monde, dans le paysage viaire parisien : l’océan Pacifique et l’Afrique subsaharienne. À l’inverse, l’empreinte nominale des anciennes colonies françaises d’Amérique, sans recourir à une incarnation historique, mais au moyen de noms d’îles, de régions et de pays, maille le quartier dit de l’Olive, en fait le marché de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement. Il s’agit des rues de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Louisine, du Canada et de la place de la République Dominicaine.
Jean Rieucau, Professeur émérite de géographie, janvier 2024
-
21:23
Protéger la forêt au pays du soja ? (Brésil)
sur Les cafés géographiquesLes Cafés Géo de Montpellier ont reçu Ludivine Eloy, directrice de recherche au CNRS et membre du laboratoire ART-Dev à Montpellier, afin de parler des causes et des conséquences sociales, économiques, politiques et surtout environnementales de la déforestation au Brésil.
La déforestation au Brésil
Le phénomène de déforestation au Brésil commence avec la colonisation au Sud et à l’Est du pays et progresse depuis, en direction du Nord et de l’intérieur des terres. Sur les 82 millions d’hectares de végétation naturelle perdus entre 1985 et 2020 (9,6 % de la superficie nationale), 71 millions d’hectares (86%) sont situés en Amazonie et dans le Cerrado, c’est-à-dire la moitié nord du pays, où se trouvent également l’essentiel des aires protégées (90%). Pendant cette période, le Brésil a innové dans la lutte contre la déforestation avec la mise en place de différents outils financés et issus de mobilisations locales, régionales et internationales. Malgré ces innovations la question reste la même, pourquoi la déforestation continue-t-elle de progresser ? Le Brésil a mis en place différents instruments de politique environnementale selon le statut foncier : alors que les aires protégées correspondent, pour la plupart, à des terres publiques, sur les propriétés privées, c’est le code forestier qui s’applique. Les aires protégées, dépendantes de l’Etat, bénéficient normalement d’un périmètre délimité, avec une équipe de protection. Cependant, le mandat de Bolsonaro a sapé ce système de contrôle, qui, combiné à une baisse drastique du budget, a conduit à un déboisement record dans les aires protégées. Les terrains privés sont régis par le code forestier. Ce code a été créé dans les années 1930 et a établi depuis 1965 deux nouvelles modalités : la Réserve Légale et l’Aire de Protection Permanente. Il impose aux propriétaires d’avoir sur leur terrain une réserve légale. Il s’agit d’un pourcentage de la propriété privée qui doit être préservé en végétation naturelle, avec un pourcentage qui varie selon la région considérée indiqué dans la loi : il varie entre 20% dans le Cerrado et 80% dans l’Amazonie.
Cependant, jusque dans les années 2000 le pays avait peu de moyens de contrôle de ces règles. Un tournant est marqué par l’arrivée à la tête du gouvernement de Luiz Inácio Lula da Silva, qui place Marina Silva au ministère de l’environnement. En effet, de nouveaux moyens sont mis en place afin d’endiguer le déboisement illégal. Parmi eux, entre autres, une police environnementale, l’usage de la télédétection pour contrôler les parcelles, le blocage des crédits bancaires des municipalités en tête de la déforestation. C’est à partir de 2005 que la déforestation diminue, ce qui s’avère être une nouvelle importante pour le Brésil qui peut par la suite se positionner de manière plus forte sur la scène internationale, notamment dans les négociations sur les changements climatiques. Le taux de déforestation remonte cependant en 2012 et s’accentue en 2019 sous la présidence de Jair Bolsonaro. Depuis 2021, le gouvernement du président Lula a remis en place une politique forte de lutte contre la déforestation en Amazonie, mais au détriment de la région du Cerrado.La région du Cerrado : un eldorado de l’exploitation ?
La baisse de la déforestation ne s’applique qu’à l’Amazonie. C’est en effet vers le Cerrado, un territoire composé majoritairement de terres privées, que la pression et l’utilisation agricole extensive des terres se sont déplacées. Légalement, dans le biome Cerrado, la réserve légale oscille entre 20% et 35% du territoire. En 2021 seulement 13,4% de ce territoire rentre dans le classement des aires protégées, contre 34,4% de l’Amazonie (où 65% des terres sont publiques). Même si depuis 2021, la politique de lutte contre la déforestation en Amazonie bat son plein, la déforestation dans le Cerrado ne cesse d’augmenter. En 2023 les chiffres le prouvent, avec une baisse de la déforestation de 7,4% en Amazonie et une hausse de 16,5% dans le Cerrado (Gabriela Monceau, 2023). Le Cerrado est la région des hauts plateaux centraux et la savane tropicale la plus riche en biodiversité du monde. La région alterne entre des prairies naturelles, des forêts sèches, humides, des palmeraies et des cours d’eau. Le Cerrado abrite par exemple le Jalapão, une mosaïque d’aires protégées qui abrite une grande biodiversité. Le Cerrado abrite les sources de huit des douze fleuves principaux du pays, ce qui lui donne le nom de “Château d’eau du Brésil”. Il s’agit en fait d’une « forêt inversée » composée d’arbres tortueux et petits avec un système racinaire très développé qui permet à l’eau de s’infiltrer et d’alimenter les nappes phréatiques. Toutes ces caractéristiques font du Cerrado un biome considéré comme sacrifié face à une déforestation deux fois plus élevée qu’en Amazonie. Le Cerrado, comme d’autres savanes, n’a été reconnu comme “utile à l’environnement” et donc comme un espace à protéger qu’à la fin des années 1990. Les forêts tropicales comme l’Amazonie étaient, elles, reconnues et protégées dans les années 1960. La protection tardive du Cerrado a contribué à faire de ce territoire un haut lieu de la déforestation. L’explosion de la production de soja à des fins d’exportation en Europe et en Asie (transformation du soja en nourriture pour l’élevage), dans les années 1990, est décisive dans ce processus. Aujourd’hui, la production de soja et les investissements se concentrent dans la région.Le rôle et le poids de la production de soja, de l’agroindustrie et de l’agrobusiness dans la déforestation et la réformation du code forestier.
Le soja[1] est le fer de lance de l’agriculture entrepreneuriale brésilienne. En effet, il représente à lui seul 20% de la surface cultivée, et ce sont plus de 45 millions d’hectares qui lui sont consacrés : il façonne ainsi le territoire brésilien. Le démantèlement progressif des politiques environnementales au Brésil, dans le but de favoriser l’implantation du soja, a commencé en 2012 avec le changement du code forestier appuyé par les lobbies de l’agrobusiness. Ce dernier consiste, entre autres, à réduire les Aires de Protection Permanente, les pourcentages réglementaires des réserves légales ; ou encore une diminution des moyens de contrôle du déboisement illégal, notamment dans les aires protégées. Bien qu’un système de compensation via un marché de quotas a été mis en place, ce dernier ne fonctionne pas. En outre, les réserves légales peuvent être déplacées d’un lieu à un autre, permettant de choisir des lieux moins propices à l’agriculture. Cette nouvelle réglementation favorise l’expansion agricole et donc la déforestation.
Un autre point central de la réforme du code forestier en 2012 est la création du Cadastre Environnemental Rural (CAR). Outil de contrôle contre la déforestation, ce registre obligatoire conditionne l’obtention de prêts bancaires, mais reste auto déclaratif. On constate une quasi absence de contrôle sur les informations rentrées par les agriculteurs (taille de la parcelle, taille de la réserve, etc.) et laisse une part de fraude possible. L’adhésion en masse au CAR s’explique par des campagnes d’enregistrement sur le terrain, financées en partie par le “Fonds Amazonie”. En effet, l’équivalent de 90 millions d’euros est utilisé entre 2008 et 2020 de ce fonds pour financer la mise en place du CAR.
Pourtant, le CAR est la condition pour obtenir des licences de déboisement et des droits d’eau. Des conflits émergent donc : entre l’accès à l’outil pour des personnes sans titre de propriété et les figures de l’agrobusiness, et entre les agriculteurs et les aires protégées.
Le soja était auparavant cultivé par des petites entreprises familiales, aujourd’hui l’agro-industrie les absorbe en prenant la forme de plus grosses entreprises familiales ou de sociétés d’investissement qui se développent en filiales. Ce secteur déploie par ailleurs un discours environnemental qu’il convient d’analyser. Dans les faits, les entreprises sont multi-situées et organisées en filiales. Elles peuvent donc se positionner sur les fronts de déforestation via leurs filiales et afficher un contrôle du déboisement et le respect de la loi dans les zones dites « consolidées ». Ainsi, le soja induit de nombreux conflits socio-environnementaux, notamment dans la préservation des ressources et de l’accaparement de celles-ci.Quelles conséquences pour ces territoires : liens entre conflits de déboisement, conflits hydrauliques et d’usage
Dans l’ouest de l’État de Bahia, un scénario de conflit autour des ressources hydriques et forestières a émergé, opposant les agriculteurs de l’agrobusiness aux petits exploitants. Cette lutte est alimentée par une utilisation intensive de l’eau par le secteur de l’agrobusiness, mettant en péril l’équilibre hydrique de la région. Face à cette situation, les communautés locales ont pris l’initiative de clôturer les sources des rivières (veredas) dans le but de protéger la ressource en eau, essentielle à la survie de plus de 3000 familles. Ces clôtures sont pourtant peu de chose face au déploiement de systèmes d’irrigation en pivot sur les plateaux en amont, utilisés par les grands agriculteurs, privant ainsi les communautés locales de leur accès à cette ressource vitale.La surexploitation de l’eau a conduit à une diminution significative du volume et du débit du Rio Grande. A l’échelle du Cerrado, c’est environ une perte de 15% des réserves d’eau. Cette réduction drastique affecte également les canaux d’irrigation ancestraux, cruciaux pour la culture durant la saison sèche par les petites exploitations, mettant en péril les moyens de subsistance de nombreuses populations locales.
En parallèle, l’intensification de la culture du soja a eu des conséquences dévastatrices sur les écosystèmes. L’arrachage des systèmes racinaires, essentiels à la rétention et à la circulation de l’eau, a engendré une érosion accélérée des sols. Cette dégradation combinée à l’amendement des sols en calcaire a perturbé la capacité d’infiltration de l’eau, ce qui, associé au pompage croissant de l’eau souterraine, favorise ainsi la baisse du niveau de la nappe phréatique. Ce rabaissement de la nappe a augmenté les risques de feux de tourbières (incendies souterrains), aggravant davantage la détérioration des écosystèmes locaux.
Conclusion
Face à ces défis multiples et interconnectés, la collaboration des communautés locales pour préserver les ressources naturelles et restaurer l’équilibre écologique s’avère cruciale, mais il est également essentiel de mettre en évidence et de quantifier l’impact environnemental de l’agrobusiness. Ces actions collectives visent non seulement à assurer l’accès équitable à l’eau, mais aussi à protéger les écosystèmes fragiles du Cerrado, nécessitant une approche durable et collaborative pour un avenir environnemental plus viable dans la région de l’ouest de l’État de BahiaUn constat grave et des enjeux multiples et interconnectés
Les enjeux de géopolitique environnementale, de déforestation, de gestion hydrique de conflits agro-pastoraux et de conflits d’usage sont liés. La stratégie du secteur agroindustriel et des réglementations gouvernementales a des impacts environnementaux et sociaux qui alimentent les inégalités sociales. Historiquement, un contre-pouvoir se dresse face à ces pratiques à travers des associations locales, régionales, organisées en fédération, mais qui se focalisent sur les problématiques foncières. Les ONG (Organisations Non Gouvernementales) ont une position ambivalente et tentent surtout de produire des informations environnementales. Ces structures, agissant à différentes échelles, pointent du doigts les irrégularités de réglementations contournées.Des pistes futures
Un des enjeux de la régulation de l’agriculture semble s’orienter vers le numérique et la télédétection, mais les outils de vérification restent peu nombreux et peu appliqués. Il serait intéressant de pousser les chercheurs à travailler sur cette thématique. Un durcissement des réglementations brésiliennes et européennes permettrait également de protéger les ressources de bois et d’eau. Finalement, la responsabilité du consommateur entre aussi en jeu par le biais d’une responsabilisation et d’une sensibilisation à ce qui compose les produits consommés.Esmée Parada, Sarah Traoré, Laura Delaunay
Compte rendu du Café Géo du 15/11/2023
-
12:27
Où trouver des cartes pour vos randonnées ?
sur Veille cartographieCet article Où trouver des cartes pour vos randonnées ? est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Lorsque vous vous aventurez en pleine nature, la nécessité d’une carte topographique s’impose ; l’utilisation d’une simple carte routière serait vouée à l’échec. Les cartes topographiques, telles que celles produites par l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) en France, se démarquent par leur échelle détaillée, offrant une représentation précise du relief. Ce dernier […]
Cet article Où trouver des cartes pour vos randonnées ? est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
12:02
Comment Google Maps est devenu l’empereur des routes (et des rues)
sur Veille cartographieCet article Comment Google Maps est devenu l’empereur des routes (et des rues) est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
1.L’Influence Mondiale de Google Maps Google Maps, avec son service de cartographie, détient une position dominante mondiale, étant utilisé par plus d’un milliard de personnes à travers le monde. Cette prééminence s’étend bien au-delà de tout autre concurrent, que ce soit en termes de boîtiers GPS, d’applications ou de sites web concurrents. Le chiffre réel […]
Cet article Comment Google Maps est devenu l’empereur des routes (et des rues) est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
11:42
Promouvoir le tourisme local avec une carte interactive
sur Veille cartographieCet article Promouvoir le tourisme local avec une carte interactive est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
1.Évolution des Habitudes Touristiques En 2017, une transition significative dans le comportement des Français a été observée, marquée par le fait que près de 80% d’entre eux ont opté pour la préparation en ligne de leurs vacances. Cette tendance souligne un détachement progressif des canaux traditionnels au profit d’approches plus digitalisées dans la planification des […]
Cet article Promouvoir le tourisme local avec une carte interactive est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
11:26
QGIS Server, MapServer et GeoServer : Comparaison des trois serveurs cartographiques
sur Veille cartographieCet article QGIS Server, MapServer et GeoServer : Comparaison des trois serveurs cartographiques est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
1.Etude des trois serveurs cartographiques Les serveurs cartographiques, tels que MapServer, QGIS Server et GeoServer, jouent un rôle crucial dans la diffusion et la gestion des données géospatiales. Chacun de ces serveurs présente des caractéristiques distinctes, des avantages et des inconvénients qui les rendent adaptés à des contextes d’utilisation spécifiques. a) MapServer: MapServer, pionnier dans […]
Cet article QGIS Server, MapServer et GeoServer : Comparaison des trois serveurs cartographiques est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
11:11
La modernisation du réseau ferré allemand grâce au LIDAR : Partie 2
sur Veille cartographiePièce jointe: [télécharger]
Cet article La modernisation du réseau ferré allemand grâce au LIDAR : Partie 2 est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Introduction aux Systèmes de Perception Basés sur Capteurs dans le Ferroviaire Les nouveaux systèmes de perception basés sur capteurs permettent aux trains d’analyser avec précision leur environnement et leur position, jouant un rôle crucial dans la surveillance des voyages en train. Ces systèmes, combinés à la technologie de conduite de train automatique (ATO), sont des […]
Cet article La modernisation du réseau ferré allemand grâce au LIDAR : Partie 2 est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
16:54
Le journal d’Aurélie Laflamme
sur Veille cartographie“Le Journal d’Aurélie Laflamme” est une série de romans écrits par India Desjardins, racontant les péripéties et les aventures d’une adolescente québécoise, Aurélie Laflamme, à travers ses journaux intimes.
Le premier livre de la série, intitulé “Le Journal d’Aurélie Laflamme – Extraterrestre… ou presque !”, nous présente Aurélie, une adolescente de 14 ans confrontée aux hauts et aux bas de l’adolescence. Elle navigue à travers les défis de l’école, les amitiés, les premiers amours et les changements familiaux, tout en exprimant ses pensées et ses émotions dans son journal intime.
L’histoire se concentre sur les expériences personnelles d’Aurélie, sa vision du monde, ses rêves, ses désirs et ses inquiétudes typiques de l’adolescence. C’est une série divertissante et touchante, qui aborde avec humour et sensibilité les questions que rencontrent les jeunes durant cette période charnière de leur vie.
/*! elementor - v3.5.3 - 28-12-2021 */ .elementor-heading-title{padding:0;margin:0;line-height:1}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title[class*=elementor-size-]>a{color:inherit;font-size:inherit;line-height:inherit}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title.elementor-size-small{font-size:15px}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title.elementor-size-medium{font-size:19px}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title.elementor-size-large{font-size:29px}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title.elementor-size-xl{font-size:39px}.elementor-widget-heading .elementor-heading-title.elementor-size-xxl{font-size:59px}Chapitre 1-Aurélie est punie par sa mère pour une blague faite à sa prof (relou) de Math (ne pas regarder les frères Scott)
– Elle dine, se vexe que sa mère ne se souvienne pas d’une anecdote de son enfance et essaye sans succès de négocier pour voir quand même l’épisode.
-De nouveau dans sa chambre, elle pense à ce qu’elle voudrait : se réconcilier avec sa meilleure amie, que sa mère soit plus présente, et pense à son père décédé les larmes aux yeux
“si vous étiez capable de rendre les biscuits aux brisures de chocolats bons pour la santé ce serait génial parce que je pourrais en manger plus. Ma mère ne limiterait pas ma consommation à 3 biscuits par repas et je ne serais pas obligée de manger les autres en cachette.”
-Sa mère pense que sa fille est triste à cause de la punition et lui avoue qu’elle a enregistré l’épisode et que sa blague était drole. Elle a rdv avec le proviseur le lendemain et promet de plaider sa cause.
Temps de conflits froids vs reconciliations
Chapitre 2-Elle dit avoir choisit d’aller dans une école de fille pour le secondaire. Avant elle a eu des histoires avec une ancienne amie pour des problèmes de garcons.
“Tout ca pour dire que je suis sortie avec William pendant 1 semaine. A 11ans, je jouais encore à la poupée barbie. Je sais c’est vieux pour jouer encore à la poupée barbie mais je n’étais pas capable de m’en empecher et j’adorais ma barbie mèche bleue car je la trouvais rebelle. William riait un peu de moi, avec raison j’imagine. D’ailleurs j’aimerais que sur les boites de poupée barbie il y ait écrit officiellement l’age auquel on est sensé arreter de jouer avec sans passer pour “jeune”.
-William lui avait demander se s’embrasser, elle lui avait dit de se laver les dents et des personnes s’étaient moquées d’elle.
Trahison de sa part et comportement pueril vs bonne résolution et comportement mature (volonté d’aller dans une école de fille).
Chapitre 3-Sa mère a rencontré son directeur et Aurélie la suspecte d’avoir craqué dessus. Horreur ! + Le directeur à dit à sa mère qu’elle pourrait avoir de meilleurs résultats si elle travaillait plus.
Amour de sa mère vs dégout + plans imaginé pour contré cet amour (maladie de peau du directeur)
-Elle ne peut manger avec personne d’autre que Catherine avec qui elle mange depuis el début du secondaire mais elles sont fachées car elle a gaffé et l’a affiché devant des gens. On en apprend plus sur leur relation via le souvenir de leur rencontre + un test d’amitié issue d’un magasine.
Chapitre 5-Elle est allée manger des crepes chez sa grand mère. Elle aime les crepes mais pas la conversation qui l’ennuie.
-Elle dit a sa mere qu’elle ne veut plus y retourner. Sa mere lui dit qu’elle est égoiste car elle était la seule personne qui pouvait lui rappeler son fils
-Elle raconte le jour ou elle a appris la mort de son père il y a 5 ans.
Chapitre 6En classe de bio (qu’elle aime grace à la prof), elle s’imagine extraterrestre. A la fin du cours, la prof lui dit qu’elle n’écoute pas, puis elles ont eu une discussion amicale.
Chapitre 7Elle écrit à sa meilleure amie pour se voir
Chapitre 8Elle mange encore dans les toilettes et se rend compte que sa meilleure amie aussi. Elles se rabibochent. Elle lui parle du directeur et de sa mère. Une histoire de fin du monde prévue dans l’apres-midi occupe ses pensées.
Chapitre 9elles jouent à l’arcade. Pour se faire pardonner sa boulette , elle doit danser sur du britney spears . Elles chahutent en essayant d’afficher l’autre de plus en plus (“elle met du papier dans son soutif” , “elle dors sur un oreiller avec l’image de robert pattinson” etcc) et se font expulser de l’arcade, sauf qu’une fois à l’exterieure elle se rend compte qu’il y a des affaires de son sac qui sont tombées. Un gas les lui ramasse et les lui donne. Parmi ses affaires il y a un tampon et elle prétend qu’il ne lui appartient pas. Malaise. Son amie vient à sa rescousse et prétend que c’est une mini flute… fou rire. Le soir elle repense a ce garcon et à la honte puis à l’oreiller avec l’image de robert pattinson et se dit que ce n’est pas une mauvaise idée.
Chapitre 10Elle se fait réveiller par des vendeuses de balayette qui font du porte à porte. Sa mère n’est pas là. Quand sa mère rentre elle lui dit que c’est “ménage” aujd. Elle mangent ensemble et parlent de son père. pour ne pas que sa mere ne pleure , elle fait le pitre.
Chapitre 11Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
-
12:01
Accrocher le regard
sur Icem7Qu’est-ce qui retient notre attention ? Dans le flot d’informations dans lequel nous baignons en permanence, il arrive que quelque chose accroche notre regard. C’est le eye catching content, le graal que recherche toute personne souhaitant communiquer.
Je reçois chaque jour des dizaines de courriels, que je ne peux pas tous lire. Dans ce flot, un titre a capté mon attention, il y a quelques jours : walking or cycling 30 minutes per day. Dans mon filtre personnel, les mots-clés walk ou marche sont très réactifs. Cela m’a conduite à cette image :
Une carte statistique qui parle de marche, cela ne pouvait pas m’échapper ! Cette image, indéniablement accrocheuse, m’a sauté aux yeux, avec ses couleurs très brillantes, jaune radieux, vert éclatant, rouge lumineux.
Le message de cette carte est loin d’être aussi brillant que ses couleurs ! D’ailleurs, le commentaire qui accompagne la carte souligne : « si le pourcentage est très variable d’un pays à l’autre, dans aucun pays une majorité de personnes ne se déplace à pied ou à vélo au moins une demi-heure par jour ». Pour l’ensemble des 27 pays pris en compte, moins de 2 personnes sur 10 atteignent cette durée ! Et pendant ce temps-là, les maladies chroniques de tout type prolifèrent…
J’aurais imaginé trouver un autre contraste entre les pays du nord et du sud, ces derniers bénéficiant d’un climat plus clément. Les aléas de la météo ne sont apparemment pas un frein pour les piétons et les cyclistes. Les pays avec les pourcentages les moins bas sont aussi les pays de faible superficie.
Cela a éveillé ma curiosité : j’ai eu envie de creuser le sujet, d’abord pour trouver une représentation cartographique moins agressive pour mes yeux, ensuite pour remonter à la source des données.
À la source des donnéesLa source des données, c’est évidemment Eurostat. Sa base de données contient des centaines d’indicateurs, rigoureusement classés dans une arborescence détaillée. Celui que je cherche se trouve logiquement dans Santé > Déterminants de santé > Activité physique.
L’explorateur de données d’Eurostat, Data Browser pour les intimes, permet de visualiser ces données sous plusieurs formes. La première est un tableau statistique de 27 lignes : une par pays, une de moins depuis que le Royaume-Uni vogue de son côté.Sa base
Le tableau comprend plus de colonnes que j’imaginais, puisque l’indicateur en question se décline selon 3 critères : sexe, âge et niveau de formation. Cela valait la peine de creuser le sujet ! L’explorateur de données offre aussi des possibilités de datavisualisations : diagrammes et cartes. Pas de courbes d’évolution possibles ici, car l’indicateur n’est disponible que pour l’année 2019. Voici la carte que j’obtiens pour l’indicateur global Marcher et faire du vélo au moins 30 minutes par jour :
La palette de couleurs est nettement moins agressive que pour la première : je préfère. L’adage dit « des gouts et des couleurs, on ne discute pas. » Il convient toutefois de trouver un équilibre : de la couleur oui, mais pas trop !
La carte est dépouillée de la surcharge des chiffres : plus reposant et plus lisible. Les valeurs se retrouvent indiquées au survol de chaque pays : une ébauche d’interactivité très utile. L’image est également allégée du palmarès illustré avec les drapeaux des pays cités : une surcharge visuelle qui détournait de l’essentiel.
La légende est curieusement positionnée, avec toujours un découpage en 6 classes, mais selon une discrétisation moins adaptée : elle ne met pas en évidence l’écart entre les Pays Bas (44 %) et les pays suivants (autour de 20 %). Dans cet export au format png, la carte ne comporte pas de titre, ni de rappel du nom de l’indicateur (ce dernier est présent en dessous de la carte dans l’export au format pdf).
Plus actifs (ou moins inactifs) :
les hommes ou les femmes ?Maintenant que j’ai découvert que l’indicateur auquel je m’intéresse se décline selon d’autres critères, je suis curieuse de voir quelles informations supplémentaires cela apporte. Par exemple, existe-t-il des différences notables entre les hommes et les femmes ?
L’explorateur de données d’Eurostat me permet d’obtenir une carte pour chaque colonne du tableau de données, en particulier, une pour les hommes et une pour les femmes. Sauf que, pour chaque carte, la discrétisation est recalculée automatiquement et elle est chaque fois différente. Les cartes ne sont donc pas comparables entre elles.
Il y a quelques années, j’aurais tout naturellement utilisé une application fonctionnant avec Géoclip pour créer les cartes de mon choix. Aujourd’hui, je m’en vais explorer d’autres outils de cartographie thématique en ligne. Voyons par exemple ce qu’il est possible de construire avec Khartis, l’outil de création de cartes thématiques proposé par l’Atelier cartographique de Sciences Po.
Dans le Data Browser d’Eurostat, j’exporte très simplement la table de données dont j’ai besoin. Après un petit détour par un tableur, j’importe cette table dans Khartis, d’un rapide copier-coller. La Tchéquie se convertit aisément en République tchèque pour établir la jointure avec les 27 pays du fond de carte.
Reste le paramétrage de la visualisation qui demande plus de soin. Je choisis le même découpage en tranches de valeurs pour les 2 cartes hommes et femmes, afin d’obtenir deux représentations cartographiques comparables.
Pour finir, l’export est possible dans plusieurs formats : png ou svg. Le format svg est très pratique, car plus facilement modifiable pour une personnalisation plus poussée.
Le résultat obtenu en png convient déjà très bien. Khartis propose un joli choix de palettes de couleurs pour les dégradés : bien contrastées, sans être trop agressives.
Il y a beaucoup d’éléments personnalisables : titre, position de la légende, dimensions, couleur des éléments d’habillage, ajout d’étiquettes…
Pour finir, il est possible de sauvegarder le projet, pour le conserver ou le transmettre à une autre personne. Je n’ai pas testé cette possibilité, mais c’est une bonne idée.
Voilà les 2 cartes que j’obtiens, avec les femmes à gauche et les hommes à droite :
Les pays les plus foncés et les plus clairs restent à peu près les mêmes. Les hommes sont (un peu) plus actifs que les femmes. Apparaissent toutefois quelques différences selon les pays. Cependant, les cartes thématiques ne sont pas les mieux à même de les faire ressortir.
Je fais donc appel à mon conseiller en datavisualisation préféré. Il me suggère un outil dont il est fan : Datawrapper. L’objectif annoncé dès la page d’accueil : No code or design skills required. Là encore, un copier-coller de la table de données, quelques réglages pour choisir les paramètres, dans un cadre bien guidé. Et hop, un graphique en barres horizontales, qui montre mieux les différences :
Ce graphique met en évidence que les pays où les femmes sont proportionnellement les plus nombreuses à se déplacer à pied ou à vélo sont aussi les pays où les femmes devancent les hommes dans cette pratique. Bravo et merci à ces 3 pays, Pays-Bas, Danemark, Finlande. Je n’ai jamais eu l’occasion d’y voyager. Je sais cependant qu’ils sont connus pour disposer d’aménagements confortables, qui encouragent et facilitent les modes actifs de déplacement.
Ce n’est pas une découverte, la cartographie thématique est un moyen puissant de « faire parler les données ». Pourtant, un graphique tout simple permet parfois une lecture plus directe et efficace. C’est ce qui ressort régulièrement des exemples que choisit Éric dans ses interventions, en formation, en conférence ou en accompagnement. Certes, il existe des outils pour créer facilement des cartes et des graphiques. Pour éviter de tomber dans le piège de produire des images aussi multicolores que des perroquets, mieux vaut connaître les fondamentaux de sémiologie graphique.
L’article Accrocher le regard est apparu en premier sur Icem7.
-
1:46
Felt group : le nouveau contributeur dans les proejt de QGIS
sur Veille cartographieCet article Felt group : le nouveau contributeur dans les proejt de QGIS est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Felt group est reconnu pour son rôle actif dans le développement de solutions dans le monde des SIG Open Source. Felt group ? Le « Felt Group » est un contributeur majeur dans les projets de QGIS. Ils sont le premier sponsor phare de QGIS pour les années 2023, 2024 et 2025, et soutiennent financièrement le développement […]
Cet article Felt group : le nouveau contributeur dans les proejt de QGIS est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
23:53
L’Atlas archéologique de la France
sur Veille cartographieCet article L’Atlas archéologique de la France est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Loin d’être une simple compilation de données, offre une immersion fascinante dans l’histoire complexe et multiforme de la France, mettant en lumière les vestiges enfouis qui témoignent des civilisations passées. Genèse de l’atlas L’Atlas archéologique de la France représente une collaboration fructueuse entre l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et les éditions Tallandier. En […]
Cet article L’Atlas archéologique de la France est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
15:58
Calculatrice Raster de QGIS : Analyse et Traitement
sur GeomatickLa calculatrice Raster de QGIS est un mystère pour vous? Cet outil SIG est utile pour manipuler les données matricielles spatialisées. On peut par exemple s’en servir pour cibler certains pixels d’un raster ou encore combiner différentes bandes spectrales d’images satellites. Certes, la calculatrice raster ne supplante pas un script… Continuer à lire →
L’article Calculatrice Raster de QGIS : Analyse et Traitement est apparu en premier sur GEOMATICK.
-
8:45
Je vous raconte mon expérience en alternance chez Makina Corpus Formation
sur Makina CorpusArrivée en avril 2022 en stage chez Makina Corpus, j'ai saisi l'opportunité qui m'était offerte de continuer en alternance dans le centre de formation pour réaliser ma Licence Responsable du Développement Commercial.
-
19:44
Prettymapp : faire du SIG plus simplement
sur Veille cartographieCet article Prettymapp : faire du SIG plus simplement est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
« Prettymapp » est une bibliothèque python et un outil fascinant. Il permet de créer des cartes artistiques et détaillées en utilisant des données d’OpenStreetMap aidant à transformer des cartes simples en œuvres d’art visuellement attrayantes. Disponible sous forme d’application web [https:] Prettymapp se distingue par sa simplicité d’utilisation et sa flexibilité. En effet, il permet aux […]
Cet article Prettymapp : faire du SIG plus simplement est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
11:58
Recension d'ouvrages de cartographie historique
sur Cartographies numériques
Matthew Edney a recensé sur son blog "Mapping as a process" une liste d'ouvrages de cartographie historique parus durant l'année 2023. Parmi la liste, on trouve quelques ouvrages accessibles en open data.
Ouvrages disponibles en open data :- Trudel, Claude. 2023. Atlas du Québec en Amérique et dans le monde : Cartes et plans géographiques et historiques du 16e siècle à nos jours, Le monde en images, Centre collégial de développement de matériel didactique, collège de Maisonneuve.
URL : [https:]]
Ce livre propose trois types de documentation : un répertoire chronologique de cartes et de plans, depuis le 16e siècle jusqu’à nos jours?; plusieurs cartes et plans commentés?; une bibliographie exhaustive. Le répertoire chronologique contient une sélection de cartes et de plans relatifs au Québec. Les liens pointent vers les documents numériques originaux, dans les collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Archives de Montréal, Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque du Congrès, et autres. - Lange, Diana, and Oliver Hahn. 2023. Colours on East Asian Maps: Their Use and Materiality in China, Japan and Korea between the Mid-17th and Early 20th Century. Leiden : Brill.
URL : [https:]]
« Les couleurs sur les cartes de l’Asie de l'Est. Leur utilisation et leur matérialité en Chine, au Japon et en Corée entre le milieu du XVIIe et le début du XXe siècle » (voir ce billet) - Alexander, Isabella. 2023. Copyright and Cartography : History, Law, and the Circulation of Geographical Knowledge. London: Bloomsbury Academic.
URL : [https:]]
Ce livre explore les histoires étroitement liées de la cartographie et du droit d'auteur en Grande-Bretagne depuis le début de la période moderne jusqu'à la Première Guerre mondiale, en se concentrant principalement sur les XVIIIe et XIXe siècles. Adoptant une approche multidisciplinaire et faisant un usage intensif des archives, il s'agit du premier compte rendu historique détaillé de la relation entre les cartes et le droit d'auteur. À ce titre, il examine comment l’émergence et le développement du droit d’auteur ont affecté les cartographes et le commerce des cartes et comment l’application du droit d’auteur au domaine de la cartographie a affecté le développement de la doctrine du droit d’auteur. Ses explorations jettent un nouvel éclairage sur la circulation des connaissances géographiques, les différentes cultures d’auteur et de créativité, ainsi que les liens entre le droit d’auteur, la culture de l’imprimé, la technologie et la société. - Jeske, Martin. 2023. Ein Imperium wird vermessen : Kartographie, Kulturtransfer und Raumerschließung im Zarenreich (1797–1919). Berlin : De Gruyter.
URL : [https:]]
Ce livre porte sur la cartographie et les mesures de la Russie tsariste au XIXe et au début du XXe siècle. Il considère l'étude topographique et cartographique du plus grand pays du monde comme un aspect de la territorialisation de la Russie et examine l'importance des transferts culturels depuis l'Europe occidentale. Les cartes interprétées ici révèlent les images fragmentaires de cet immense empire qui ont été créées au cours du processus.
Articles annexes
La grille de Jefferson ou comment arpenter le territoire américain
Derrière chaque carte, une histoire (série de billets)
L'histoire par les cartes (série de billes)
Rubrique cartes et atlas historiques
- Trudel, Claude. 2023. Atlas du Québec en Amérique et dans le monde : Cartes et plans géographiques et historiques du 16e siècle à nos jours, Le monde en images, Centre collégial de développement de matériel didactique, collège de Maisonneuve.
-
2:20
FME Desktop vs FME Server (FME flow) : Un Duo Puissant pour la Gestion des Données Géospatiales
sur Veille cartographieCet article FME Desktop vs FME Server (FME flow) : Un Duo Puissant pour la Gestion des Données Géospatiales est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La gestion efficace des données géospatiales repose sur des outils robustes et polyvalents, et dans l’écosystème de Safe Software, FME Desktop et FME Server se distinguent en tant que partenaires indispensables, chacun apportant des atouts uniques à la table. FME Desktop : L’Art de la Conception Visuelle FME Desktop, tel un atelier de conception graphique, […]
Cet article FME Desktop vs FME Server (FME flow) : Un Duo Puissant pour la Gestion des Données Géospatiales est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
2:19
Cartovandalisme, alors on en parle ?
sur Veille cartographieCet article Cartovandalisme, alors on en parle ? est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Le cartovandalisme, un phénomène émergent, se caractérise par la dégradation intentionnelle de cartes géographiques, souvent perçue comme une forme d’expression artistique alternative. Cet acte soulève des questions sur la nature de l’art urbain, les motivations derrière de tels actes, et suscite des débats sur la légitimité de cette pratique. Qu’est-ce que c’est ? Le cartovandalisme […]
Cet article Cartovandalisme, alors on en parle ? est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
18:48
Parcellaires agraires et dynamiques d'exploitation du sol dans la longue durée (projet Parcedes)
sur Cartographies numériques
Le projet PARCEDES, financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), a pour but d’étudier l’organisation et l’évolution des parcellaires agraires – ou limites de champs – de la Protohistoire à nos jours. Cette analyse se déroule sur quatre terrains différents situés entre la France (Vendée et territoire Nîmois), l’Italie (vallée de l’Ombrone – Toscane) et l’Angleterre (South Hams – Devon) et implique plusieurs institutions et centres de recherche (entre autres, Université Rennes 2, Université de Sienne, Université de Newcastle et l’INRAP).Ce choix reflète le souci de confronter des espaces différents et/ou similaires mais complémentaires du point de vue:
- du contexte géographique et topographique,
- des limites agraires existantes (fossés, earth banks, crêtes de labour…)
- du poids historique de l’héritage romain
- des usages économiques des terres
- des expériences scientifiques locales
L’ANR Parcedes, en se positionnant dans le champ des travaux de l’école française d’archéogéographie, qui évalue, sur le long terme, le rôle joué par le temps et les sociétés dans la transmission des planimétries (agraires et urbaines), poursuit trois objectifs :
- Faire l’histoire de la variabilité spatiale et temporelle de l’emprise humaine sur les espaces ruraux et des manières selon lesquelles les sociétés ont composé avec les spécificités et contraintes des milieux géographiques
- Élargir la notion de patrimoine aux structures agraires encore visibles dans les campagnes européennes
- Démontrer que ces parcellaires constituent un objet de recherche utile pour penser la durabilité des projets d’aménagements actuels des espaces ruraux.
Cette approche comparée entre quatre terrains et cette synergie collective vise à identifier des scenarii généraux d’évolution des parcellaires agraires, sans pour autant écraser les diversités locales. Toutes les données collectées au cours de l’ANR, sur tous les terrains de recherche, sont traitées et modélisées, puis mises à disposition sur un webSIG en open access hébergé par la TGIR Huma-Num via le consortium « Projets Time Machine ».
Version inédite des 3 webSIG de l’ANR PARCEDES :
La parcelle dans tous ses états (ouvrage en open access)
Articles connexes
Cartographier le parcellaire des campagnes européennes d’Ancien Régime
L'histoire par les cartes : le mouvement des enclosures en Grande Bretagne aux XVIIIe et XIXe siècles
L'histoire par les cartes : la carte archéologique de Paris
Atlas archéologique de la France
Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)
WorldCover (ESA), une couverture terrestre de l'occupation du sol à 10m de résolution
Dynamic World : vers des données d'occupation du sol quasi en temps réel ?
Cartes et données sur l'occupation des sols en France (à télécharger sur le site Theia)
OneSoil, la carte interactive des parcelles et des cultures en Europe et aux Etats-Unis
-
15:54
Derrière chaque carte, une histoire : Colombia Prima ou la carte détaillée de l'Amérique du Sud en 1807
sur Cartographies numériquesColombia Prima est le nom d'une carte détaillée de l'Amérique du Sud avec ses différentes possessions coloniales, telles qu'elles pouvaient exister sur le continent au début du XIXe siècle. La carte monumentale mesure 110 cm par 79 cm. Elle a été dessinée par le cartographe anglais Louis Stanislas D'Arcy Delarochette et publiée en 1807 par William Faden, géographe de Sa Majesté et de Son Altesse Royale le Prince de Galles. Elle se compose de 8 feuilles détaillées avec différentes échelles. Il s'agit d'une compilation réalisée à partir de nombreuses sources qui sont toutes énumérées en dessous du titre. Le but est de « délimiter l'étendue de notre connaissance de ce continent à partir des dernières enquêtes espagnoles et portugaises ».
Colombia Prima (1807) ou l'Amérique du Sud par William Faden (source : David Rumsey Map Collection)
La carte constitue une référence et a été utilisée pour régler de nombreux conflits frontaliers à travers le continent. Les limites des dominations espagnoles, portugaises, françaises et hollandaises y sont nettement reconnaissables par des couleurs vives réhaussant les frontières. Par sa taille et sa précision, la carte de William Faden ne peut être comparée qu'à la carte d'Aaron Arrowsmith publiée à la même époque. Si on la compare à la carte de Cruz Cano y Olmedilla de 1775, rééditée par Faden en 1790, elle est beaucoup plus précise et montre le découpage colonial de l'Amérique du sud juste avant la vague des indépendances des années 1810-1820. La carte de Faden de 1807 a fait l'objet de plusieurs rééditions, dont celle de James Wyld dans les années 1860 montrant l'apparition de nouveaux états ainsi que le développement du chemin de fer dans certaines zones.
Colombia Prima ou carte de l'Amérique du Sud vers 1860 (source : David Rumsey Map Collection)
La carte de 1807 Colombia Prima fait référence à une Colombie qui contient encore toute l'Amérique du Sud. Si on la compare à la Mapa de Colombia publiée quelques années plus tard en 1827 par José Manuel Restrepo, on s'aperçoit que la Colombie ne couvre plus tout le continent, mais seulement les territoires que nous reconnaissons aujourd'hui comme appartenant à la Colombie, au Panama, à l'Équateur, au Venezuela et à certaines parties de la Guyane et du Brésil. Comme le montre Lina Del Castillo, « Restrepo a besoin d'une carte de la Colombie scientifiquement informée qui permettrait de faire reconnaître son indépendance vis-à-vis de toutes les puissances étrangères » (Castillo, 2018).Mapa de Colombia (1827) par José Manuel Restrepo (source : David Rumsey Map Collection)
Carmen Marques Rodrigues a écrit un article sur les conditions de production de la carte de 1807 dans un numéro spécial de la revue História e Cultura consacré à La culture imprimée à l’époque moderne : débats et possibilités (XVe-XVIIIe) publié en portugais en 2023. Dans cet article (disponible en open data), elle s'intéresse aux relations entre la culture imprimée et les intérêts diplomatiques portugais à la fin du XVIIIe siècle. Elle met notamment en évidence le rôle de Luís Pinto de Sousa Coutinho (1735-1804), vicomte de Balsemão, pour fournir plusieurs cartes du Brésil au géographe anglais William Faden (1749-1836), dans le but d'influencer la conception d'une Amérique portugaise sur la carte Colombia Prima publiée en 1807. Selon Carmen Rodrigues, la carte Colombia Prima représente la synthèse des connaissances géographiques portugaises sur la Brésil, accumulées tout au long du XVIIIe siècle. En participant à cette construction, le Vicomte de Balsemão avait l'intention d'utiliser l'autorité de la carte pour montrer les limites des possessions portugaises en Amérique du Sud, consolidant ainsi auprès d'une opinion publique éclairée les limites continentales du Brésil face à une Amérique espagnole sur le point de s'effondrer.
Selon l'historienne Lina del Castillo, Francisco Miranda a eu une grande influence sur ce travail et « l’indice le plus évident qui suggère que Colombia Prima pourrait refléter la vision de Miranda, c’est précisément le titre » (Castillo, 2012, p. 385). En renommant l'Amérique du Sud Colombie, Faden corroborait les aspirations indépendantistes de Miranda, qui utilisait cette nouvelle appelation pour faire référence à un continent indépendant (Castillo, 2012, p. 385 et 2017, p. 119). Quelques années plus tôt, en 1783, Miranda entreprit un voyage à travers les États-Unis et c'est lors de cette tournée qu'il découvrit le nom par lequel les Républicains nord-américains désignaient autrefois l’Amérique : Columbia. « L'argument selon lequel le Nouveau Monde devrait porter une partie du nom de Christophe Colomb à la place d'Américo Vespucci circulait déjà dans les Amériques et en Europe depuis le début du XVIe siècle » (Castillo, 2017, p. 116). En effet, comme le montre l'historienne Andréa Doré, les cartes avec leurs « éléments rhétoriques de persuasion, de propagande ou de spéculation » sont capables de nommer et de renommer la géographie selon les circonstances (Doré, 2020, p. 213). C'est ainsi qu'au XVIe siècle, certains cartographes ont décidé d'appeler la partie sud du nouveau continent découvert par Colomb Peruana, s'inspirant des immenses richesses du Pérou. En élargissant le nom à l'ensemble continent, ces hommes voulaient que les richesses péruviennes soient également présentes sur l'ensemble de ces terres.
Comme le montre Carmen Rodrigues, « la cartographie, souvent considérée comme un miroir objectif de la réalité géographique est, en fait, profondément influencée par une myriade d’intérêts sociaux, politiques et économiques. Les représentations visuelles des territoires et des frontières dans les cartes ne sont pas simplement une transcription impartiale des contours géographiques, mais reflètent activement les intentions et les perspectives des individus qui ont façonné ces représentations. Au sein de la société des Lumières, hommes politiques et individus liés à l’État, la circulation de l'information et des objets cartographiques devient une composante stratégique. Le réseau de relations entre géographes, diplomates, dirigeants et collectionneurs influence la production et la diffusion de cartes, qui ne se sont pas produites en vase clos. Grâce à ces connexions, les cartes n'étaient pas seulement des représentations neutres de données géographiques, mais reflétaient des programmes plus larges » (Rodrigues, 2023, p. 118-119).
Sources :
Rodrigues, Carmen (2023). Colombia Prima : As Relações entre Cultura Impressa e os Interesses Diplomáticos Portugueses no Final do Século XVIII [Colombia prima. Les relations entre la culture imprimée et les intérêts diplomatiques portugais à la fin du XVIIIe siècle], História e Cultura. Dossiê Temático. Cultura impressa no período moderno : debates e possibilidades (XV-XVIII), v.12, n.2, dez/2023. URL : [https:]]
Del Castillo, Lina. (2012). La cartografía impresa en la creación de la opinión pública en la época de la independencia [Le rôle de la cartographie imprimée dans la création de l'opinion publique pendant la période de l'indépendance]. Dans Francisco A. Ortega Marínez et Alexander Chaparro Silva (éd.), Disfraz y pluma de todos: Opinión pública y cultura política, siglos XVIII y XIX (377-420). Bogotá : Universidad Nacional de Colombia et Helsinki URL : [https:]]
Articles connexes
L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BNF)
L'histoire par les cartes : Mapping an Atlantic World circa 1500 (Alida C. Metcalf)
L'histoire par les cartes : La France aux Amériques ou la naissance des mondes atlantiques
L'histoire par les cartes : Cortès et la fin de l’empire aztèque (13 août 1521)
Cartographie de la mémoire : espace et histoire au Mexique au XVIe siècle (exposition)
Une story map pour découvrir le voyage d'Albert Kahn en Amérique du sud (1909)
Derrière chaque carte, une histoire. La cartographie du détroit de Magellan entre science et imaginaire
Derrière chaque carte, une histoire. La carte de Gough et les îles perdues de la baie de Cardigan
Derrière chaque carte, une histoire : la carte des chemins royaux dans les Cévennes (1703)
-
11:02
10 ans de partenariat entre CartONG et le GIS Centre de MSF
sur CartONG (actualités)Depuis 10 ans maintenant, CartONG et le GIS Centre de MSF collaborent. Entre missions de terrain, soutien à distance, réponses aux urgences et réflexions stratégiques, retour sur une décennie de partenariat autour du SIG dans la réponse humanitaire.
-
8:42
Cartographier pour le web avec bertin
sur Carnet (neo)cartographiqueCamarades cartographes, vous connaissez bien évidemment le célèbre Jacques Bertin. Mais connaissez-vous la bibliothèque bertin ?
bertin.js est une bibliothèque JavaScript consacrée à la réalisation de cartes statistiques vectorielles dont le développement a débuté en novembre 2021. La bibliothèque a été nommée ainsi en hommage au géographe français Jacques Bertin (1918 – 2010) et ses travaux fondateurs sur la sémiologique graphique dont l’influence est aujourd’hui encore majeure dans le domaine de la visualisation de données. Néanmoins, la bibliothèque ne propose en aucun cas un décalque de la sémiologie graphique de Jacques Bertin, mais plutôt des méthodes de représentations classiques telles que présentées dans les différents manuels de cartographie. La bibliothèque repose sur de nombreuses dépendances open source, principalement liées à l’écosystème D3.js mais également sur des bibliothèques spatiales telles que jsts, turf et proj4js. Elle est publiée sous licence MIT. Un “wrapper” de cette bibliothèque est également disponible dans les langages R et Python.
Explications
Ingénieur de recherche CNRS en sciences de l'information géographique. Membre de l'UMS RIATE et du réseau MIGREUROP / CNRS research engineer in geographical information sciences. Member of UMS RIATE and the MIGREUROP network.
-
8:17
Observable pour les géographes
sur Carnet (neo)cartographiqueCamarades cartographes, vous la savez tous, de nombreux langages informatiques ont le vent en poupe pour faire de l’analyse de données et de la cartographie. On parle beaucoup de Python et de R. Il y a pourtant un autre candidat sérieux : le JavaScript. Certes, ce langage vieux de 30 ans n’a pas été inventé du tout dans ce but. Mais il dispose de nombreux avantages. Ce langage est mature. C’est le langage du web. Il est installé par défaut sur tous les ordinateurs et même sur les smartphones. La communauté est très grande. De nombreuses librairies permettent déjà de manipuler et représenter les données. Les performances sont aujourd’hui très bonnes.
C’est de ce constat qu’est né ObservableHQ, une plateforme collaborative 100 % en ligne qui propose pour concevoir, partager et diffuser des visualisations de données interactives et exploratoires. Objectif : fédérer et faire collaborer une communauté autour de l’analyse et la visualisation de données. Dans ce tuto Mate-SHS, je présente en détail cette plateforme, les principes innovants sur lesquels elle repose et explique en quoi elle facilite l’exploration interactive de données. J’insiste particulièrement sur l’écosystème spatial de cet environnement prometteur en présentant plusieurs bibliothèques développée par le RIATE, dédiées à la manipulation et la représentation de données géographiques : bertin, geotoolbox et geoviz.
Bon film !
Ingénieur de recherche CNRS en sciences de l'information géographique. Membre de l'UMS RIATE et du réseau MIGREUROP / CNRS research engineer in geographical information sciences. Member of UMS RIATE and the MIGREUROP network.
-
18:20
Europe : 12 cartes et un projet (exposition virtuelle de la BNE)
sur Cartographies numériquesÀ l’occasion de la présidence espagnole du Conseil de l’Union européenne en 2023, la Bibliothèque nationale d’Espagne (BNE) lance l’exposition virtuelle « L’Europe : 12 cartes et un projet ». L’exposition, fruit de la collaboration entre l’institution culturelle et le Bureau de coordination de la présidence espagnole du Conseil de l’UE, propose un voyage historique à travers l’idée d’Europe et la représentation cartographique du continent à travers différentes cultures et périodes historiques. L’exposition couvre une période allant de la Grèce classique au XXIe siècle, en passant par des étapes clés dans la formation de l’identité européenne tels que le Moyen Âge, la Renaissance, le Siècle des Lumières et le XXe siècle, et montre l’évolution de la cartographie jusqu’à sa consécration en tant que science.
La collection comprend des exemplaires de valeur, dont des cartes d’auteurs classiques comme Ptolémée et Pomponius Mela, d’auteurs médiévaux comme Isidore de Séville, et d’auteurs de la Renaissance comme le cartographe Sebastian Münster, éditeur de l’une des premières cartes montrant le continent américain avec son nom actuel. Des cartes plus modernes sont également exposées, des cartes des XIXe et XXe siècles qui reflètent l’histoire mouvementée qui a façonné l’identité européenne, avec en point d’orgue une grande carte de l’UE, symbole de l’unité du continent et de ses valeurs partagées.
- Une carte T en O du XIe siècle
- La Grèce antique sur une carte de 1538
- L'oecumène antique sur une carte de Sébastien Münster de 1550
- L'Europe sur une carte de Pomponius Mela du XVIe siècle
- L'Europe sur une carte portulan du XVIIe
- L'Europe sur un globe redimensionné de 1612
- L'Europe sur une carte de John Blaeu de 1640
- L'Europe divisée en Etats et régions sur une carte de Desnos de 1741
- L'Europe sur une carte italienne de 1871
- L'Europe, ses régions naturelles et artificielles sur une carte espagnole de 1877
- Une carte d'Acisclo Fernández Vallin montrant les progrès de l'instruction en Europe en 1878
- Une carte du géographe et éducateur Ricardo Beltrán Rózpide montrant l'émergence de nouvelles nations en 1919
- L'Europe actuelle, un projet en commun
« Mais l'Europe avait un visage, une forme et une silhouette » (María Zambrano, L'agonie de l'Europe, 1940)En complément :
L'Europe à travers les collections de la Bibliothèque nationale d'Espagne. En cliquant sur le lien, vous pouvez visualiser un ensemble d'oeuvres disponibles par pays. Le fichier est visualisable directement dans Google Earth ou exportable sous la forme d'un fichier kml.
Liens ajoutés le 22 décembre 2023
Il faut dire que J. Manier classait l'Espagne parmi les pays très arriérés au vu de données plutôt subjectives agglomérant le nb de conscrits illettrés, de conjoints ne sachant pas signer leur acte de mariage, d'écoles publiques ou libres, etc... [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) December 22, 2023
3/n pic.twitter.com/8bkO57s968
Vallin reprend le même classement que Manier
— Sylvain Genevois (@mirbole01) December 22, 2023
Mais il tient à montrer qu'il n'a retenu qu'un seul critère (+ objectif), à savoir le nombre d'élèves en école primaire. Il accompagne la carte d'un graphique comparatif ramenant chaque pays à la même taille [https:]]
5/n pic.twitter.com/EwlwA93Iz7
"Le XIXe siècle ne voit pas s’achever en Espagne le processus d’instruction populaire : à la fin du siècle, près des deux tiers de la population sont encore analphabètes. Le décalage entre prescriptions législatives et réalités scolaires est constant" [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) December 22, 2023
7/nArticles connexes
La carte des résultats aux élections législatives en Espagne (scrutin du 28 avril 2019)
Étudier la fréquentation touristique dans les villes espagnoles à partir des données de téléphonie mobile
Evolution des installations humaines en Espagne à partir de données multi-temporelles (1900-2020)
Une cartographie détaillée des biens appartenant à l'Église en Espagne
L'histoire par les cartes : la première carte murale de la Catalogne (1906) par le pédagogue Francesc Flos i Calçat
Combien de châteaux en Espagne, 10 000 voire plus ? Une story map proposée par le journal El-Confidencial
L'histoire par les cartes : la recension des symboles franquistes en Espagne
-
16:52
THEIA : a tricky transition period caused production delays, but the production resumes
sur Séries temporelles (CESBIO)Update the 8th of January, 2024 : A new change in the interface from the Copernicus Dataspace on January the 2nd, implemented without prior notice, has caused a new interruption of our downloads, and the real time processing at THEIA, at a moment when no one was available to change things on the our side :(. The teams are now working to resume downloads.
As the screenshot above shows, the end of 2023 was a tricky time for THEIA’s MUSCATE production center.
- ESA changed its main data distribution center, and the transition brought us a few surprises. The colleagues at CNES who download data to PEPS had to make last-minute changes. This caused a few weeks’ delay (from November 10 to December 4).
- The data made available on this server don’t stay there for long, and some were deleted before they could be retrieved from CNES. We therefore had to retrieve the missing data from other servers. This activity is still on going, and we have still have a few missing data.
- At the same time, our production system had to be migrated to the new CNES HPC system, and with these kinds of migrations, there are always surprises. Everything had been validated on the test datasets, but the transition to mass production triggered major delays. This problem was solved in a few days, and production can now restart just before the vacations. We’ll soon be able to remove the red message from our site !
A big thank you at the technical teams at CNES (including contractors) who maintain the PEPS and THEIA centers, et qui gave us the very nice Christmas present. I would like to thank especially Marie France Larif, for all her work and dedication, as she is leaving the center for a new position within CNES !
The outlook is bright for next year, with the commissioning of our new Hesperides production center, and the new data access center GeoDataHub (the name is going to change). Their official openings are scheduled for mid-2024, but test versions already exist. And by the way, MAJA now only requires 6 minutes to detect clouds and correct atmospheric effects on a Sentinel-2 product! We should therefore be able to significantly increase the areas we cover.
-
12:33
Le brouillage et l'usurpation de signaux GPS participent de nouvelles formes de guerre électronique
sur Cartographies numériques
Les cas d'usurpation de signaux GPS sont de plus en plus fréquents aujourd'hui. Le « GPS spoofing », comme on le nomme, est pratiqué par la Russie, l'Ukraine, la Syrie, Israël et beaucoup d'autres pays dans le monde. Il concerne les zones de conflits ou de tensions comme en témoigne la cartographie réalisée sur la plateforme Felt.Cartographie des secteurs d'usurpation d'identité GPS entre le 11 et le 17 décembre 2023 (source : Felt)
Pratiquée à grande échelle, la manipulation des services de navigation par satellite participe de la guerre électronique (« La nouvelle guerre GPS et ses risques », Le Monde, 2019). Pour Matt Berg, l'usurpation d'identité GPS épaissit le brouillard de la guerre. Israël utilise cette technique à son avantage. Mais d'autres pays comme l'Iran, la Russie ou les Etats-Unis ont aussi recours au brouillage électronique. Cette technique de masquage des signaux satellites semble être un moyen astucieux d’épaissir le brouillard de la guerre face à des capacités de reconnaissance toujours croissantes. Mais les experts craignent qu’elle ne propage ce brouillard au-delà du champ de bataille, créant ainsi un avenir de guerre encore plus chaotique et imprévisible. Il existe un risque que le brouillage ou l'usurpation de données GPS perturbe le transport aérien civil. Et il est également possible qu’un missile mal orienté, initialement dirigé vers une cible militaire, puisse toucher par erreur des civils, ce qui est déjà arrivé. (« GPS spoofing thickens the fog of war », Politico, 2023).
Tout en reconnaissant l'importance du brouillage et de l’usurpation d’identité GPS, Robi Sen porte un regard critique sur l’article de Matt Berg. Les menaces seraient à relativiser. Les systèmes GPS présents sur les plateformes disposent désormais de mesures de sécurité anti-brouillage et anti-usurpation d'identité. D'autres systèmes de guidage que le GPS sont utilisés par les belligérants, notamment pour les missiles. Le brouillage et l’usurpation d’identité pratiqués à grande échelle par Israël ne sont pas quelque chose de nouveau. D’autres acteurs font de même, notamment la Russie. Ce serait bien d'avoir des articles sur l’évolution du paysage de la guerre électronique, en termes d'opportunités et de défis. À mesure que ces technologies progressent, il est impératif d’évaluer continuellement leurs implications éthiques et pratiques. L’utilisation de techniques d’usurpation d’identité GPS, avec leur divers scénarios, soulève des questions quant à leur impact plus large sur les infrastructures civiles et sur les lois internationales. Cela devrait être également discuté (« Quick Critical Look at "GPS Spoofing Thickens the Fog of War" by Matt Berg », Linkedin, 2023).
Tegg Westbrook, de son côté, montre à quel point le système de positionnement global et le brouillage militaire débouchent sur de nouvelles géographies de la guerre électronique (« The Global Positioning System and Military Jamming: The geographies of electronic warfare, Journal of Strategic Security », 2019). Il souligne le fait que la grande majorité des récepteurs GPS sont très sensibles au détournement en raison de la faiblesse des signaux reçus à partir de satellites en orbite lointaine. Cette faiblesse du signal crée de nombreuses opportunités pour les criminels ainsi que pour les acteurs étatiques en quête de gains stratégiques. Les brouilleurs varient eux-mêmes en puissance et en capacité. Ces facteurs sont déterminants quant aux intentions des utilisateurs finaux. Le brouillage est utilisé pour bloquer le suivi GPS. Il peut également être utilisé à des fins de harcèlement ou pour désorienter les informations de navigation et de positionnement. Le brouillage est souvent aveugle et provoque des perturbations intentionnelles et non intentionnelles qui transcendent les frontières. Pour Tegg Westbrook, l'un des problèmes les plus préoccupants liés au brouillage ou à l'usurpation concerne les cas où les utilisateurs ne sont pas conscients qu'ils reçoivent des données de navigation et de localisation inexactes. Les systèmes militaires basés sur le GPS, tels que les drones utilisés dans les zones de conflit ou à proximité des frontières d’États « ennemis », sont vulnérables au brouillage et à l’usurpation d’identité. Il n’est pas réaliste pour les gestionnaires d’infrastructures critiques, en particulier dans les zones urbaines denses, de créer des distances de sécurité physiques suffisantes pour atténuer les interférences.
Le site GPSJam fournit une cartographie des zones probables d'interférences GPS. Cette cartographie est dressée à partir des rapports fournis par le système de navigation des avions (données ADS-B Exchange). Ces données représentées sous forme d'hexagones ont une précision relative. Les compagnies aériennes évitent par exemple de survoler l'Ukraine, ce qui explique la quasi absence de données pour certaines zones géographiques. Il est remarquable que des pays entiers voire des grandes zones continentales échappent à la détection des signaux brouillés dans GPS Jam. Ce que l'on peut considérer comme des "déserts de données". Mises à jour quotidiennement, ces données permettent néanmoins d'appréhender les évolutions et les permanences dans les zones de conflictualité.
Cartographie des zones d'interférence GPS sur le site GPSJam
Concernant le trafic maritime, des cas de détournement ou de coupure de signaux AIS sont visibles à travers des sites comme Marine Traffic ou Vessel Finder qui permettent de suivre la localisation des navires en temps réel. Mais certaines données, notamment l'historique des données AIS, sont accessibles uniquement en version payante. La désactivation des signaux AIS peut masquer le comportement des navires en mer, en particulier pour des navires pratiquant la pêche illégale (voir cette étude Hot spots of unseen fishing vessels). Au Venezuela ou en Ukraine, il n'est pas rare que des navires utilisent des fausses coordonnées GPS et détournent le système AIS pour contourner le droit et les sanctions internationales (New York Times, 2022).
Géolocalisation des navires et suivi du trafic maritime en temps réel sur le site Vessel FinderQu'il soit volontaire ou non, le brouillage (GPS jamming) est à distinguer de l'usurpation d'identité (GPS spoofing) qui peut aller jusqu'à des formes très sophistiquées, telles la transmission de faux signaux ou la diffusion d'informations malveillantes (« Jamming and Spoofing of Global Navigation Satellite Systems », Intertanko, 2019).
Lien ajouté le 26 février 2024
La Russie intensifie sa guerre électronique contre la Norvège. La région du Svalbard et + largement la zone frontière avec la Finlande et les Etats baltes sont particulièrement exposés
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 26, 2024
Voir le suivi en temps réel du brouillage électronique sur GPS Jam [https:]] pic.twitter.com/8HIn8sCjP6Articles connexes
Le site Marine Traffic permet désormais de visualiser la densité des routes maritimes
Shipmap, une visualisation dynamique du trafic maritime à l'échelle mondiale
Global Fishing Watch, un site pour visualiser l'activité des navires de pêche à l'échelle mondiale
Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?
Comment les applications de navigation GPS (du type Google Maps ou Waze) ruinent votre quartier
Enquête sur la mention « compatible GPS » indiquée sur les cartes IGN des années 1980-90
Traces GPS et suivi des déplacements d'animaux
-
11:16
13-14 mars 2023 à Lille: RDV autour de l’archéomatique en archéologie funéraire
sur archeomatic (le blog d'un archéologue à l’INRAP)3e séminaire-atelier : Les statistiques en anthropologie et archéologie funéraire Appel à communication (avant le 8 janvier 2024) Bonjour à tous ! Voici venu le temps de l’annonce de la troisième édition des Rendez-Vous autour de l’archéomatique en archéologie funéraire qui auront lieu à la MESH de Lille. Cette collaboration fructueuse entre les Ateliers Archéomatiques […]
-
20:38
Quelques mots sur les repères géodésiques
sur Veille cartographieCet article Quelques mots sur les repères géodésiques est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Les repères géodésiques sont importants dans le traitement des SIG. Qu’est-ce qu’un repère géodésique? Le repère géodésique s’inscrit dans le domaine de la géodésie soit « l’étude de la forme de la Terre, du calcul de ses dimensions et de la mesure de son champ de gravité » (ENSG, 2023) le repère géodésique se matérialise, le plus souvent sous forme […]
Cet article Quelques mots sur les repères géodésiques est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
18:56
THEIA : une délicate période de transition : retards de production bientôt résolus
sur Séries temporelles (CESBIO)Mise à jour du 8 janvier 2024 : un nouveau changement sans préavis dans le format des métadonnées distribuées par le DataSpace Copernicus, effectué aux alentours de la Noël, a causé un plantage des téléchargements à une période où il n’y avait personne pour maintenir les logiciels de téléchargements . Les équipes techniques essaient de suivre et de faire les modifications nécessaires pour reprendre les traitements.
Comme le montre la copie d’écran ci-dessus, la fin de 2023 fut une période délicate pour le centre production MUSCATE de THEIA .
- l’ESA a changé son principal centre de distribution de données, et la transition nous a réservé quelques surprises, et les collègues du CNES qui rapatrient les données sur PEPS ont du faire des changements de dernière minute qui ont occasionné quelques semaines de retard (du 10 Novembre au 4 décembre)
- les données mises à disposition sur ce serveur n’y restent pas longtemps, certaines ont été supprimées avant d’avoir pu être récupérées au CNES. Il a donc fallu aller récupérer les données manquantes sur d’autres serveurs.
- dans le même temps, notre système de production a du migrer sur le nouveau système HPC du CNES, et là aussi, il y a toujours des surprises. Tout avait été validé sur les jeux de données de tests, mais le passage à la production de masse a déclenché de grosses lenteurs. Ce problème a été résolu en quelques jours, et la production peut donc redémarrer juste avant les congés. Nous allons donc bientôt pouvoir supprimer le message en rouge sur notre site.
Un gros merci aux équipes techniques du CNES qui exploitent les serveurs PEPS et THEIA, et qui nous offrent ce beau cadeau de Noël, et notamment, pour l’ensemble de son œuvre et son professionnalisme hors pair, un grand merci à Marie-France Larif qui nous quitte pour un autre poste !
Les perspectives sont belles pour l’année prochaine, avec la mise en service de notre nouveau centre de production Hesperides, et du nouveau centre d’accès aux données, le GeoDataHub (le nom va changer). Leurs ouvertures officielles sont prévues pour mi 2024, mais des versions de test existent déjà, et MAJA n’y demande plus que 6 minutes pour détecter les nuages et corriger les effets atmosphériques sur un produit Sentinel-2! ). Nous devrions donc pouvoir largement augmenter les zones traitées.
-
7:00
Oslandia rejoint la Fédération des Pros d’OSM
sur OslandiaEn octobre 2023, Oslandia est devenu membre de la Fédération des Pros d’OSM, la fédération représentant les intérêts des entreprises françaises proposant des prestations liées à OpenStreetMap. [https://fposm.fr/\]
Utilisateurs des données OSM depuis 15 ans, les équipes d’Oslandia disposent aujourd’hui d’une connaissance approfondie des données et du modèle et contribuent sur certains outils de la stack (e.g. PostGIS)
Des clients d’Oslandia, comme Orange par exemple, déploient aujourd’hui des projets avec les fonds de carte OSM.
« Grâce au support de nos clients, nous allons continuer à investir dans les outils OSM, notamment pour la maintenance et l’évolution » Vincent Picavet, Co-Founder et CEO Oslandia
-
14:20
DuckDB et les données spatiales
sur GeotribuPrésentation de DuckDB et surtout de ses fonctions spatiales. Comment les exploiter et les mettre en lien avec des données (géo)parquet.
-
10:33
3 explorations bluffantes avec DuckDB – Croiser les requêtes spatiales (3/3)
sur Icem7Nous sommes entourés de données géolocalisées. La séparation données statistiques / données spatiales est bien souvent arbitraire. Mais si elle perdure, c’est parce que les outils SIG (systèmes d’information géographiques) sont lourds à installer et complexes à utiliser.
Avec son extension spatiale, DuckDB met enfin l’analyse géographique à la portée de tou·tes.
Comme dans les deux articles précédents, je vais présenter deux cas concrets, l’un avec les données GTFS de transports en commun dans la métropole toulousaine, l’autre avec la base adresse nationale (BAN).
A - Le standard GTFS pour analyser les transports en commun à ToulouseLe format GTFS (General Transit Feed Specification) permet aux gestionnaires de transports en commun de mettre à disposition, quotidiennement, des informations détaillées sur leur réseau, les horaires et emplacement des arrêts, le niveau de service. Mis au point par Google en 2005, il s’est imposé comme un standard mondial.
Comme bien d’autres en France et dans le monde, le gestionnaire toulousain Tisséo propose en téléchargement un fichier rafraichi tous les jours, dont la carte ci-dessous restitue l’information purement géographique. Si vous zoomez sur ce composant cliquable (l’IGN propose un fort bel outil web intitulé « Ma carte »), vous verrez apparaître aussi les points d’arrêt.
J’ai construit cette carte interactive avec DuckDB à partir de ce fichier GTFS, gtfs_v2.zip (11 Mo), qui contient sous forme d’archive zippée une collection de fichiers CSV, disposés et structurés selon la norme :
La table routes décrit en bon français des « lignes », de façon purement textuelle, par type (0 = tramway, 1 = métro, 3 = bus, 6 = téléphérique…) : un identifiant unique route_id se distingue du code usuel de la ligne (ex. : ligne A du métro).
La table trips décrit des navettes. Par exemple le bus de la ligne 26 partant à 6 h 03, lundi 18 décembre 2023, de Montberon, terminus Borderouge correspond à une navette identifiée par un trip_id. Une navette a donc une caractéristique symbolique (la ligne), temporelle – horaire et jours – (elle ne circule pas forcément tous les jours à la même fréquence) et spatiale. Elle emprunte un itinéraire physique particulier définit par un shape_id.
La table shapes décrit ces itinéraires et c’est la première table véritablement géographique.
Chaque itinéraire se définit par une suite ordonnée de points GPS (latitude, longitude). Ces points ne correspondent pas aux arrêts, ils sont plus nombreux et définissent les changements d’orientation de l’itinéraire, afin de pouvoir le tracer précisément. Pour une même ligne, il y a généralement un itinéraire aller et un itinéraire retour, qui peuvent légèrement différer.
Les arrêts sont décrits dans la table stops, qui constitue la seconde table géographique. On distingue (via location_type) une zone d’arrêt globale des deux points physiques de l’arrêt, selon la direction désirée.
La table stop_times décrit chaque navette (identifiée par un trip_id) comme une suite d’arrêts situés spatialement et temporellement (stop_id, arrival_time…)
Voilà l’essentiel à retenir de ce riche format. Le site transit.land agrège les principales sources GTFS mondiales et en propose une élégante visualisation.
En avant avec DuckDB spatialVoyons comment la produire nous-même, avec DuckDB. Je l’utilise ici au sein de l’utilitaire gratuit DBeaver. DBeaver permet de gérer facilement ses scripts SQL (édition, sauvegarde) et de consulter de façon interactive (y compris cartographique) le résultat des requêtes adressées à DuckDB.
Note : depuis le 18 décembre 2023, l’extension SPATIAL de DuckDB est aussi utilisable dans le navigateur.
Chargeons d’abord les tables. Les fichiers du standard GTFS sont généralement mis à disposition sous forme d’une archive .zip. DuckDB ne sait pas lire directement un zip. Deux méthodes sont possibles :
1 – Télécharger et dézipper manuellement sur un disque local, puis, pour chaque table, écrire une instruction comme :
CREATE OR REPLACE TABLE routes AS FROM read_csv_auto('c:\...\routes.txt') ;
2 – Utiliser un proxy capable de charger le zip et d’extraire à la volée la table désirée, le tout via une simple requête [https.] C’est possible avec un petit script PHP prenant comme paramètre le nom de la table à extraire et l’URL du zip :
https://icem7.fr/data/proxy_unzip.php?file=routes
&url=https://data.toulouse-metropole.fr/api/explore/v2.1/catalog/datasets/
tisseo-gtfs/files/fc1dda89077cf37e4f7521760e0ef4e9Utilisons une MACRO pour simplifier les écritures :
CREATE OR REPLACE MACRO get_gtfs(f, cache) AS 'https://icem7.fr/data/proxy_unzip.php?clear_cache=' || cache || '&file=' || f || '&url=https://data.toulouse-metropole.fr/api/explore/v2.1/catalog/datasets/ tisseo-gtfs/file/fc1dda89077cf37e4f7521760e0ef4e9';
Le paramètre cache va indiquer au script de conserver le zip sur le serveur proxy le temps d’extraire successivement toutes les tables, ce qui prend 10 secondes.
-- 1er appel forçant le téléchargement du dernier gtfs CREATE OR REPLACE TABLE routes AS FROM read_csv_auto(get_gtfs('routes', 1)) ; CREATE OR REPLACE TABLE trips AS FROM read_csv_auto(get_gtfs('trips', 0)) ; CREATE OR REPLACE TABLE shapes AS FROM read_csv_auto(get_gtfs('shapes', 0)) ; CREATE OR REPLACE TABLE stops AS FROM read_csv_auto(get_gtfs('stops', 0)) ; CREATE OR REPLACE TABLE stop_times AS FROM read_csv_auto(get_gtfs('stop_times', 0)) ; CREATE OR REPLACE TABLE calendar_dates AS FROM read_csv_auto(get_gtfs('calendar_dates', FALSE), types=[VARCHAR,DATE,INT], dateformat='%Y%m%d') ;
Pour cartographier le réseau, revenons donc à la table shapes :
Pour la traduire dans un format spatial, les x lignes décrivant un shape_id particulier doivent être condensées en une seule entité spatiale de type LINESTRING. Autrement dit, la table shapes doit être regroupée par shape_id, chaque enregistrement décrira in fine un itinéraire complet.
Commençons par créer des entités géométriques de type POINT. Conventionnellement, une telle colonne est dénommée geometry :
LOAD spatial ; SELECT shape_id, shape_pt_sequence, ST_Point(shape_pt_lon,shape_pt_lat) AS geometry FROM shapes ;
Rajoutons une agrégation pour rassembler tous les points d’un tracé (shape_id) en une seule ligne :
WITH shapes_pt_geo AS ( SELECT shape_id, shape_pt_sequence, ST_Point(shape_pt_lon,shape_pt_lat) AS geometry FROM shapes ORDER BY shape_id, shape_pt_sequence ) SELECT shape_id, ST_MakeLine(list(geometry)) AS geometry FROM shapes_pt_geo GROUP BY ALL ;
Je n’ai plus que 328 enregistrements (sur les 200 000 de la table shapes).
Et surtout, grâce à la petite manip expliquée ici, je peux visualiser chacun de ces itinéraires, directement dans DBeaver :
Pour obtenir une table agrémentée du nom des lignes, je vais devoir procéder à deux jointures, ce sont les charmes du format relationnel GTFS :
CREATE OR REPLACE TABLE reseau_gtfs_toulouse_met AS WITH shapes_pt_geo AS ( SELECT shape_id, shape_pt_sequence, shape_dist_traveled, ST_Point(shape_pt_lon,shape_pt_lat) AS geometry FROM shapes ORDER BY shape_id, shape_pt_sequence ), shapes_lines_geo AS ( SELECT shape_id, max(shape_dist_traveled)::int AS shape_length, ST_MakeLine(list(geometry)) AS geometry FROM shapes_pt_geo GROUP BY ALL ) SELECT r.route_id,r.route_short_name,r.route_long_name,r.route_type, s.shape_id,s.shape_length,s.geometry FROM shapes_lines_geo s LEFT JOIN (SELECT DISTINCT route_id, shape_id FROM trips) t ON s.shape_id = t.shape_id LEFT JOIN routes r ON r.route_id = t.route_id ORDER BY r.route_type, r.route_id ;
Et voici dans cet aperçu les deux lignes de métro (A et B), sens aller et retour, deux lignes de bus :
Il ne me reste plus qu’à exporter en GeoJSON pour l’exploiter à ma guise dans une autre application, comme le bien pratique outil web IGN Ma carte.
COPY reseau_gtfs_toulouse_met TO 'C:/…/reseau_gtfs_toulouse_met.json' WITH (FORMAT GDAL, DRIVER 'GeoJSON');
J’ai procédé de la même manière avec la table des arrêts, que vous pourrez voir apparaitre en zoomant suffisamment sur la carte.
Simplicité des calculs géométriquesÀ partir d’un tel fonds de carte et des informations associées, on peut calculer la longueur de chaque itinéraire, le temps de parcours, et donc la vitesse moyenne, pour déterminer les lignes les plus longues, les plus rapides, etc.
Pour chaque shape, nous pouvions lire dans la table shapes d’origine la distance totale parcourue, renseignée par Tisséo. Mais il est possible de la calculer à partir de sa géométrie.
Au préalable, pour obtenir une distance en mètres, il convient de projeter à la volée chaque géométrie vers un référentiel métrique, autrement dit de passer du référentiel « GPS » en longitude/latitude (codé conventionnellement EPSG:4326) au référentiel français Lambert 93 (codé EPSG:2154) :
SELECT route_short_name, route_long_name, shape_length, ST_length(ST_Transform(geometry,'EPSG:4326','EPSG:2154', true))::int AS shape_length_calc FROM reseau_gtfs_toulouse_met ORDER BY shape_length DESC ;
Comme on peut le constater, le calcul géométrique est très proche, à quelques mètres près, de l’information fournie par Tisséo.
Pour éviter l’empilement des parenthèses, je préfère la syntaxe alternative suivante, plus lisible, inspirée de la programmation fonctionnelle, que DuckDB implémente également :
SELECT route_short_name, route_long_name, shape_length, geometry.ST_Transform('EPSG:4326','EPSG:2154', true) .ST_Length()::int AS shape_length_calc FROM reseau_gtfs_toulouse_met ORDER BY shape_length DESC ;
Autre approche spatiale, et pratique : quels sont les arrêts Tisséo les plus proches de chez moi, et quand sont les prochains départs, et pour où ?
Voici d’abord chez moi :
SELECT ST_Point(1.46158, 43.69875) AS home_location ;
Les arrêts proches de mon domicile (à moins de 700 mètres) se déterminent ainsi :
CREATE OR REPLACE VIEW arrets_proches AS SELECT ST_Point(stop_lon, stop_lat) AS geometry, ST_Distance( ST_Point(stop_lon, stop_lat).ST_Transform('EPSG:4326','EPSG:2154', true), ST_Point(1.46158, 43.69875).ST_Transform('EPSG:4326','EPSG:2154', true) )::int AS distance_home, stop_id, stop_name FROM stops WHERE distance_home
Rappelez-vous, il y a généralement deux arrêts dans la même zone, selon la direction du bus.
Pour faire le lien avec les horaires, le nom de la ligne, et s’en tenir aux horaires valides aujourd’hui à partir de maintenant, engageons une série de jointures et de filtres adaptés (vous n’êtes pas obligés de tout analyser, sauf si vous êtes passionnés par GTFS) :
SELECT route_short_name, route_long_name, stop_name, arrival_time, trip_headsign, distance_home, trips.trip_id FROM arrets_proches JOIN stop_times ON arrets_proches.stop_id = stop_times.stop_id JOIN trips ON stop_times.trip_id = trips.trip_id JOIN calendar_dates ON trips.service_id = calendar_dates.service_id JOIN routes ON routes.route_id = trips.route_id WHERE arrival_time > localtime AND calendar_dates.date = current_date ORDER BY arrival_time, distance_home ;
Il reste que la ligne 26 propose plusieurs arrêts près de chez moi ; je souhaite ne retenir que le plus proche.
Il suffira d’un QUALIFY avec une « window function » pour nettoyer le résultat :
WITH trips_proches AS ( SELECT route_short_name || ' - ' || route_long_name AS ligne, trip_headsign AS terminus, stop_name, distance_home, arrival_time, trips.trip_id, geometry FROM arrets_proches JOIN stop_times ON arrets_proches.stop_id = stop_times.stop_id JOIN trips ON stop_times.trip_id = trips.trip_id JOIN calendar_dates ON trips.service_id = calendar_dates.service_id JOIN routes ON routes.route_id = trips.route_id WHERE arrival_time > localtime AND calendar_dates.date = current_date ) SELECT * EXCLUDE(trip_id), FROM trips_proches WHERE terminus IN ('Borderouge', 'Argoulets') QUALIFY rank() over(PARTITION BY trip_id ORDER BY distance_home) = 1 ORDER BY arrival_time, distance_home ;
Et le plus drôle, c’est que ma fille vient de passer me voir et se demandait quand était le prochain bus pour Argoulets. Elle n’en est pas revenue que je lui montre la réponse dans cette étrange interface ! Son appli Tisséo marche très bien aussi…
Note : vous pouvez déclencher une requête SQL GTFS via une simple URL.
B – Base adresse nationale (BAN), filaire de voies et GeoParquetMon second cas d’étude porte sur des fichiers bien plus volumineux, et me permet d’introduire le format GeoParquet.
Mon précédent logement se trouvait dans une rue limitrophe des communes de Toulouse et de Launaguet. L’état déplorable de la voie s’expliquait, disait-on, par son statut hybride, aucune des deux communes ne voulant s’en occuper à la place de l’autre.
À l’époque, j’aurais pu vouloir rameuter tous les ménages concernés, habitant le long de cette voie limitrophe, ou à proximité immédiate, pour tancer les autorités (mais c’est juste une fable que j’élabore pour l’occasion).
Comment donc compter tous ces voisins ?
Cette voie s’appelle Chemin des Izards, dont une large portion sud commence dans Toulouse, et une autre délimite Toulouse (à gauche) et Launaguet (à droite).
À partir du filaire de voies de Toulouse métropole, je vais récupérer l’ensemble du tracé de la voie. Plutôt que lire un GeoJSON de 20 Mo, j’utilise la version GeoParquet du filaire, que j’ai ainsi réduite à 3 Mo. Comme d’habitude, je lis directement les données sur le web, ici sur data.gouv :
CREATE OR REPLACE TABLE troncons_izards_ as SELECT code_insee, street, fromleft, fromright, ST_GeomFromWKB(geometry) AS geometry FROM 'https://static.data.gouv.fr/resources/filaire-voiries-toulouse-metropole-format-geoparquet/20231219-050942/filaire-de-voirie-toulouse-met-geo.parquet' WHERE motdir LIKE 'IZARDS%' ORDER BY fromleft, fromright ;
Grace à la lecture ciblée du fichier, les seuls « row-groups » du fichier parquet qui contiennent les données seront chargés et scannés. Ainsi, 1 Mo seulement a transité par le réseau. Ceci est possible parce que j’ai constitué le fichier GeoParquet en le triant sur code_insee et motdir, champs de recherche les plus naturels.
Notez que le champ de géométrie d’un fichier GeoParquet est, selon cette spécification, encodé dans un format spécifique (le WKB). Pour le ramener au format géométrique de DuckDB spatial, il suffit de lui appliquer un ST_GeomFromWKB().
Pour isoler la partie du chemin des Izards qui est limitrophe de Toulouse et Launaguet, je cherche à identifier des doublons. En effet, ces tronçons limitrophes sont décrits deux fois dans le fichier, pour chaque commune qui gère son côté de voie.
CREATE OR REPLACE TABLE frontiere_izards AS SELECT DISTINCT a.geometry,a.fromleft,a.fromright FROM izards_troncons a CROSS JOIN izards_troncons b WHERE ST_Equals(a.geometry, b.geometry) AND a.code_insee b.code_insee ORDER BY a.fromleft, a.fromright ;
Vérifions visuellement dans DBeaver : je retrouve bien la partie nord du chemin des Izards, celle qui sépare Toulouse et Launaguet :
Ma deuxième entreprise consiste à élaborer un tampon de 100 mètres autour de cette voie.
Pour ce faire, je projette en coordonnées métriques avant de calculer le « buffer » :
CREATE OR REPLACE TABLE buffer_izards AS SELECT ST_Union_Agg(geometry) .ST_Transform('EPSG:4326','EPSG:2154',true) .ST_Buffer(100) -- buffer de 100 mètres .ST_Transform('EPSG:2154','EPSG:4326',true) AS geom, quadkey_min_geo(geom) AS quadkey FROM frontiere_izards ;
Vérifions l’allure de ce tampon, cela semble assez correct :
Indexation spatiale avec une quadkeyLa dernière requête inclut le calcul d’une nouvelle information quadkey, qu’on appelle un index spatial. Ce quadkey suit le modèle de Microsoft avec Bing : la terre est découpée en une pyramide de quadrillages. On peut aller jusqu’au niveau 12 par exemple, et affecter à chaque petit carreau de ce niveau un code à 12 chiffres.
Bing Maps Tile SystemAinsi, quand on travaille sur une zone géographique particulière, il est pratique de connaitre le quadkey du carreau qui l’englobe (à un niveau <=12). Cela servira à filtrer d’autres couches, comme la base d’adresses nationale que l’on va découvrir, si elle intègre elle aussi une colonne de quadkey.
La fonction ST_QuadKey() vient d’apparaitre dans la branche de dev de DuckDB spatial, elle sera disponible prochainement en version 0.9.3. Si vous voulez la tester, il suffit de l’installer de la façon suivante, dans le client DuckDB ou même dans la version web :
FORCE INSTALL spatial FROM 'http://nightly-extensions.duckdb.org' ;
ST_Quadkey() calcule le quadkey d’un point géométrique.
Le concepteur de l’extension DuckDB spatial prévoit même une fonction de calcul du quadkey du carreau le plus petit englobant une entité géographique quelconque (ligne, polygone).
Je la préfigure par cette macro :
CREATE OR REPLACE MACRO quadkey_min_geo(geom) AS ( WITH t1 AS ( SELECT unnest(split(ST_Quadkey(ST_XMin(geom), ST_YMin(geom),12),'')) AS a, unnest(split(ST_Quadkey(ST_XMin(geom), ST_YMax(geom),12),'')) AS b, unnest(split(ST_Quadkey(ST_XMax(geom), ST_YMin(geom),12),'')) AS c, unnest(split(ST_Quadkey(ST_XMax(geom), ST_YMax(geom),12),'')) AS d ) SELECT string_agg(a,'') AS quadkey FROM t1 WHERE a = b AND b = c AND c = d ) ;
Ainsi, le quadkey calculé de notre tampon de 100 m autour du Chemin des Izards est :
Examinons maintenant la base adresse nationale (BAN), je l’ai constituée au format GeoParquet à partir du csv.gz national, en l’enrichissant, pour chaque point adresse (et il y en a 26 millions), du quadkey correspondant. En voici un aperçu, sur un territoire mieux reconnaissable que la banlieue toulousaine :
BAN en GeoParquet dans QGIS, Finistère nord - coloration par quadkey niveau 12Ainsi, la requête filtrée suivante ne charge que 6 Mo de données sur les 600 Mo du fichier parquet national – c’est tout l’intérêt de ce quadkey :
SELECT geometry FROM 'https://static.data.gouv.fr/resources/ban-format-parquet/20231228-103716/adresses-france-2023.parquet' WHERE quadkey LIKE '120222030220%' ;
Et je vais maintenant préciser ma demande avec un autre filtre spatial : que les adresses soient dans le « buffer Izards » :
SELECT ST_GeomFromWKB(geometry) AS geom FROM 'https://static.data.gouv.fr/resources/ban-format-parquet/20231228-103716/adresses-france-2023.parquet' a JOIN buffer_izards b ON ST_Within(ST_GeomFromWKB(geometry), b.geom) WHERE a.quadkey LIKE '120222030220%' ; -- 1 s
L’exécution ne prend ici qu’une seconde. C’est tout bonnement ahurissant.
Un opérateur de comparaison spatiale comme ST_Within() est coûteux, et s’il fallait le jouer sur les 26 millions d’adresses de la BAN, ce serait monstrueusement long. Restreindre le champ de cette comparaison aux seules adresses du carreau/quadkey pertinent nous fait gagner un temps fou.
Cela va vite aussi parce que j’ai recopié manuellement le quadkey du buffer. Une manière plus dynamique d’écrire cette requête serait :
SELECT ST_GeomFromWKB(geometry) AS geom FROM 'https://static.data.gouv.fr/resources/ban-format-parquet/20231228-103716/adresses-france-2023.parquet' a JOIN buffer_izards b ON ST_Within(ST_GeomFromWKB(geometry), b.geom) WHERE a.quadkey LIKE (b.quadkey || '%') ; -- 10 s
Cette version prend désormais 10 secondes, ce qui reste peu, mais je trouve anormal qu’elle soit bien plus longue que la précédente. J’ai signalé ce cas concret à l’équipe DuckDB et ne doute pas qu’elle saura remettre la vélocité nécessaire ici !
J’obtiens surtout 153 adresses de ménages qui auraient ainsi pu se mobiliser pour réclamer que la voie soit refaite.
Mais certains ont bien dû le faire, car la route a été aménagée à neuf depuis peu, agrémentée comme il se doit de moult chicanes et ralentisseurs…
Pour visualiser ensemble ces adresses, le buffer, la portion limitrophe du chemin et les limites de Toulouse et Launaguet, tentons enfin de réunir ces différentes couches dans une seule table :
SELECT ST_union_agg(geometry) AS geometry FROM frontiere_izards UNION SELECT geom FROM buffer_izards UNION (SELECT ST_GeomFromWKB(geometry) AS geom FROM 'https://static.data.gouv.fr/resources/ban-format-parquet/20231228-103716/adresses-france-2023.parquet' a JOIN buffer_izards b ON ST_Within(ST_GeomFromWKB(geometry), b.geom) WHERE a.quadkey LIKE '120222030220%') UNION SELECT ST_ExteriorRing(geom) FROM st_read('https://geo.api.gouv.fr/communes?code=31555&format=geojson&geometry=contour') UNION SELECT ST_ExteriorRing(geom) FROM st_read('https://geo.api.gouv.fr/communes?code=31282&format=geojson&geometry=contour') ;
J’ai mobilisé au passage une API web, l’API Géo, pour récupérer le contour des deux communes. Ainsi, cette ultime requête mobilise ensemble des sources web indépendantes : la BAN (GeoParquet), le filaire de Toulouse métropole (GeoParquet), et l’API Géo (GeoJSON).
Et voici le résultat directement affiché dans DBeaver !
153 adresses à proximité du tronçon limitrophe du Chemin des Izards Le format GeoParquetCe format nait d’une initiative communautaire, désireuse d’utiliser Parquet pour encoder des fichiers géographiques. Parvenu en 2023 à sa version 1.0, GeoParquet est lu par le logiciel libre QGiS, qui permet donc de le visualiser, et supporté par des éditeurs majeurs (Esri, Carto, FME, Microsoft…)
Depuis août 2023, un groupe de travail au sein de l’OGC est chargé d’en affiner encore la spécification pour l’asseoir définitivement comme un standard géographique mondial. L’IGN anglais, l’Ordnance Survey, utilise déjà GeoParquet.
Un fichier GeoParquet est un fichier Parquet qui comprend des métadonnées géographiques spécifiques et encode la géométrie, officiellement au format WKB, mais aussi possiblement au format Arrow. Le format GeoArrow est donc un GeoParquet dans lequel la colonne de géométrie, au lieu du classique WKB, utilise une structure bien plus rapide à charger en mémoire, sans décodage.
D’une façon générale, le format GeoParquet est bien plus compact que ses alternatives. Comme tout fichier Parquet, on peut le lire (avec DuckDB par exemple) de façon sélective sur le web avec des « range requests », ce qui permet de requêter directement en [https] sans avoir à télécharger le fichier complet en local.
Il existe de multiples façons de convertir en GeoParquet un fichier géographique classique de type GeoJSON, shp, gpkg ou autres, par exemple :
- OGR/GDAL,
- librairies GeoPandas (Python), geoarrow (R),
- utilitaire gpq.
J’utilise plutôt ce dernier car, comme DuckDB, c’est un petit exécutable (30 Mo), sans dépendance. DuckDB ne sait pas – encore, mais ça va venir – exporter en GeoParquet. Mais il peut exporter un fichier géographique en Parquet standard, gpq venant ensuite le transformer en GeoParquet.
Ainsi, pour convertir la base adresse nationale (BAN) en GeoParquet, je commence dans DuckDB par un export Parquet :
COPY ( WITH ban AS ( SELECT *, ST_AsWKB(ST_point(lon, lat)) AS geometry, ST_QuadKey(ST_point(lon, lat), 12) AS quadkey FROM 'c:\...\adresses-france.csv.gz' ) SELECT * EXCLUDE(lon,lat,x,y) FROM ban ORDER BY quadkey ) TO 'c:\...\adresses-france.parquet' ;
Notez qu’une fois le champ de géométrie créé (obligatoirement en WKB), je n’ai plus besoin des colonnes redondantes lon, lat, x et y. Par ailleurs, je rajoute une colonne quadkey et, je trie sur cette colonne – très important – pour donner à cet indexation spatiale toute son efficacité.
Puis, en ligne de commande, je passe de Parquet à GeoParquet :
gpq convert c:\...\adresses-france.parquet c:\...\adresses-france-geo.parquet
--from=parquet --to=geoparquet --compression=zstdJe peux aussi préciser un –row-group-length= pour ajuster la taille des row-groups dans le fichier, paramètre important pour accélérer les requêtes [https] : je dois avoir suffisamment de row-groups (une dizaine typiquement) pour que lire le ou les row-groups qui contiennent les données que je recherche soit efficace, fasse économiser beaucoup de bande passante.
adresses-france-geo.parquet est un peu plus léger (600 Mo) que le csv.gz téléchargeable (700 Mo). Et surtout, il est directement requêtable en [https,] avec une extraordinaire efficacité pour ses 26 millions d’adresses.
Conclusion de cette série de trois articles sur DuckDB et ses bluffantes potentialitésDuckDB, Parquet et GeoParquet nous font entrer dans un nouvel univers, qui dépasse le classique modèle client / « serveur spécialisé de base de données », ou client / API web.
À la place des boites noires sur serveur, qui implémentent en silo des API et des requêtes, le web entier devient une base de données généraliste, et c’est l’ordinateur de l’utilisateur qui fait le travail de requêtage, capable de charger sélectivement et sans enrobage inutile des flux de données brutes directement utilisables en mémoire.
Peu de personnes encore ont saisi toutes les implications de cette mutation. Voici quelques avantages très concrets :
- Économiser en gestion des données et d’accès concurrents sur les serveurs de mise à disposition : il suffit de déposer des fichiers et de laisser la magie du protocole [https] et des systèmes de cache opérer.
- Éviter à l’usager de télécharger des fichiers en local, de les dézipper, à chaque fois qu’il veut accéder aux données les plus fraiches.
- Dépasser la syntaxe obscure et variable des API web et surtout leurs limitations : formats de sortie verbeux, identification nécessaire parfois, limite en volume ou en nombre d’appels, lenteur souvent, pannes à l’occasion.
- Pouvoir dans la même requête interroger simultanément plusieurs sources de données sur le web, faire les jointures nécessaires à la volée.
- N’utiliser, côté utilisateur, que deux ou trois logiciels très simples, légers, rapides à charger, gratuits (le navigateur, év. un exécutable DuckDB indépendant si l’on utilise pas DuckDB dans le navigateur, DBeaver pour la productivité) et surtout un seul langage, le standard parmi les standards, SQL, flexible et intuitif.
- Accéder avec une vitesse incroyable à des fichiers plus volumineux, même avec une mémoire limitée.
Au-delà de la technique, j’ai voulu dans ces trois articles vous faire (re)découvrir la belle richesse des sources de données open data en France, en élaborant des cas d’usage les plus concrets et reproductibles possibles.
J’espère enfin que les gestionnaires de ces bases open data et des API liées sauront saisir les avantages, pour l’utilisateur, à proposer en complément de leur dispositif actuel des bases au format (geo)parquet.
Pour en savoir plus- Meetup DuckDB Toulouse Dataviz, janvier 2024
- 3 explorations bluffantes avec DuckDB – Interroger des fichiers distants (1/3), icem7, 2023
- 3 explorations bluffantes avec DuckDB – Butiner des API JSON (2/3), icem7, 2023
- DuckDB – Spatial Extension
- DuckDB Spatial Extension – Documentation
- PostGEESE? Introducing The DuckDB Spatial Extension
- DuckDB: The indispensable geospatial tool you didn’t know you were missing – Chris Holmes, 2023
- Data Science is Getting Ducky, Paul Ramsey, 2023
- Two Tier Architectures are Anachronistic, Hannes Mühleisen, 2023
- Bing Maps Tile System
- GeoParquet – Github
- OGC forms new GeoParquet Standards Working Group, 2023
- Explorer la cartographie des réseaux de transports publics avec des données GTFS – Carto numérique, 2022
- Formation DuckDB, icem7
L’article 3 explorations bluffantes avec DuckDB – Croiser les requêtes spatiales (3/3) est apparu en premier sur Icem7.
-
20:06
Questions à la géographie féministe, Marianne BlidonCafé géo du 3 janvier 2023
sur Les cafés géographiquesCafé géo de Montpellier du 3 janvier 2023Marianne Blidon est géographe féministe, spécialiste de géographie sociale et politique au prisme du genre et des sexualités. Elle est maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l’Institut de Démographie de l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne (IDUP) où elle est aussi référente égalité et membre du comité d’éthique de l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne. Par ailleurs, elle est membre du bureau de la commission genre et géographie de l’UGI et de la commission diversité de l’alliance UNA Europa.
Ses recherches récentes concernent la géographie du trauma et son élaboration épistémologique, théorique et méthodologique. Elle conduit actuellement une enquête longitudinale et un suivi de cohorte sur les projets d’émigration vers Israël et l’Amérique du Nord en lien avec l’expérience et les représentations de l’antisémitisme. Elle est aussi membre du projet collaboratif européen RESIST – Fostering Queer Feminist Intersectional Resistances against Transnational Anti-Gender Politics (EU Horizon Europe) sous la direction de la géographe irlandaise Kath Browne[1].
Définir le féminisme et la géographie féministeIl n’est pas possible de concevoir la géographie féministe, et de la définir, sans d’abord définir le féminisme. Cependant, comme l’a souligné Marianne Blidon, le féminisme étant multiple, il est lui-même difficile à définir, au point que certain·es résistent à le faire. L’idée première, simpliste, que nous avons du féminisme est celle d’une lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Or, le féminisme ne concerne pas que les femmes, ni seulement cette lutte vers l’égalité des genres. C’est ce qu’a proposé de nous montrer Marianne Blidon en se basant sur diverses sources théoriques. Selon Angela Davis, le féminisme serait une méthode pour mieux lutter pour le changement, dans tous les domaines, ce qui explique que l’autrice y ajoute des notions de race et de classe (2008). Cette idée trouve sa continuité dans le concept d’intersectionnalité de Kimberley Crenshaw, qui propose de penser l’ensemble des intersections des situations de discrimination et leurs impacts (1989). Prenant tout ceci en compte, on peut s’accorder sur le fait que le féminisme est un moyen de penser le changement social au sens large (S. Bourcier et A. Molinier, 2012).
La géographie féministe est influencée par ces définitions, mais reste complexe à définir de manière succincte. Aussi Marianne Blidon nous a-t-elle proposé de reprendre la définition de la géographe afro-américaine Rickie Sanders, qui définit la géographie féministe à partir de 8 caractéristiques :
– Remettre en question les relations de pouvoir, à la fois comme objet et comme pratique réflexive, c’est-à-dire que les relations de pouvoirs sont non seulement un objet d’étude à part entière, mais elles servent aussi de grille d’analyse d’autres phénomènes ;
– Avoir une approche intersectionnelle ;
– Prêter attention à l’ordinaire, au quotidien, plutôt qu’à l’extraordinaire ;
– Donner une voix à celleux qui n’en ont pas, grâce à des travaux collaboratifs ; travailler « avec » les personnes étudiées et pas seulement « sur » elles ;
– Agir en accord avec ses principes féministes ;
– S’engager dans des débats épistémologiques sur la vérité et la production de la connaissance ;
– S’inscrire dans la perspective des savoirs situés ;
– Donner quelque chose en retour de ces études.Cette première définition nous donne une bonne idée de ce que la géographie féministe est, et de ses perspectives tant épistémologiques que méthodologiques. Malgré cela, féminisme et géographie féministe font face, comme l’a très bien expliqué Marianne Blidon, à des résistances qui les empêchent de trouver une place reconnue et durable notamment dans les institutions universitaires françaises.
Les résistances au féminisme et à la géographie féministe : quelles raisons, quels arguments ?Au cours de sa conférence, Marianne Blidon a insisté sur la résistance à l’institutionnalisation de la géographie féministe en France aujourd’hui alors qu’elle s’est largement développée dans les espaces académiques anglo-saxons (première chaire en GB en 1994 par Liz Bondi, création de la revue Gender, Place and Culture, etc.). Elle demeure un angle mort de la géographie nationale. Ce désintérêt et cette invisibilisation sont renforcés par une présentation stéréotypée et peu informée ainsi que la stigmatisation dont ce champ fait l’objet. La géographie féministe est soit disqualifiée comme un champ a-scientifique car engagé et militant, soit réduite à une particularité anglo-saxonne de la géographie culturelle. JF. Staszak ou C. Chivallon ont parfois cette lecture culturaliste : la géographie française s’intéresse à la classe, l’anglo-saxonne au genre et à la race. Ainsi, elle reste souvent en marge ou absente des appels à projets, des manuels et des présentations généralistes. Par ailleurs, l’ancienneté et la vitalité de ce courant de la géographie sont gommés au profit du récit de la figure pionnière – Jacqueline Coutras – qui aurait fait seule émerger le champ sans continuité, appuis ou ancrages ; invisibilisant par la même d’autres figures importantes comme Jeanne Fagnani ou Renée Rochefort (voir notamment Ginsburger, 2017).
Par ailleurs, la France souffre d’une ambiguïté quant au féminisme et, par extension, à la géographie féministe. La portée de cet héritage est ambiguë et le combat pour l’égalité apparaît pour beaucoup comme un combat dépassé du fait du « mythe de l’égalité déjà-là » et ce malgré les nombreuses objectivations chiffrées des inégalités et des violences systémiques (harcèlement de rue, violences de genre et féminicides, inégalités salariales et inégales disposition des temps sociaux…). Si le mouvement #Metoo a suscité beaucoup d’espoirs de changement parmi la jeune génération, le bilan demeure en demi-teinte et la vigueur et les attaques des mouvements antiféministes ont de quoi inquiéter. Ces discours sont éclairants quant à la résistance aux idées et aux épistémologies féministes. Marianne Blidon nous en a proposé une liste non exhaustive. Les arguments vont d’une considération du féminisme comme un combat dépassé, l’égalité effective étant atteinte, au refus de la victimisation, en passant par une attention se reportant sur une crise de la masculinité qui voudrait que les hommes soient en réalité les véritables victimes dans la société actuelle. Tous ces arguments sont réfutables par les statistiques, qui prouvent que l’égalité hommes-femmes est loin d’être atteinte et que les violences de genre persistent. Marianne Blidon a aussi insisté sur la nécessaire distinction entre expérience personnelle et les rapports sociaux. Vivre dans un couple hétérosexuel égalitaire, être mieux payée que son conjoint, avoir eu régulièrement des promotions face à des hommes n’invalident pas des inégalités systémiques qui ne se situent pas seulement à un niveau individuel mais collectif.
La géographie féministe fait face à des résistances similaires, notamment en raison de son lien avec le mouvement féministe. Le féminisme n’étant pas considéré comme une démarche scientifique, mais comme un engagement politique et militant, la géographie féministe souffre donc d’une forte disqualification. N’étant pas prise au sérieux, elle ne trouve pas, ou peu, sa place dans les institutions universitaires françaises. Ainsi, on ne trouve pas, ou peu, en France de cours sur la question et encore moins de départements ou de cursus dédiés contrairement aux espaces anglophones. Ce déséquilibre entre la France et ses voisins britanniques ou nord-américains conduit à envisager à l’instar de Christine Chivallon que ce champ serait le propre de ces espaces académiques plus ouverts à une approche communautaire. Cette lecture culturaliste achoppe sur l’histoire de cette discipline et l’oubli que dès 1982, le CNRS lance l’Action Thématique Programmée « Recherches sur les femmes et recherches féministes », à la suite du colloque « Femmes, féminisme, et recherche », tenu à Toulouse (Rouch, 2001).Tout ceci explique que, comme le dit Gillian Rose, citée par Marianne Blidon lors que sa conférence, « la géographie féministe reste “en dehors du projet” de la géographie » (1993).
Néanmoins, la géographie féministe est aujourd’hui plus visible en partie grâce à une nouvelle génération plus demandeuse et au courant des luttes féministes et de leurs apports. Dans le milieu universitaire, la mise au jour d’affaires de harcèlement et d’agressions sexuelles permet l’apparition de discours et de pratiques militantes et critiques. Les questions féministes trouvent aussi leur place dans le monde universitaire via la circulation des savoirs académiques et le poids des normes anglophones dans le milieu, permettant d’imposer plus durablement la géographie féministe. Enfin, les institutions s’emparent des questions féministes, conscientes de leur impact dans la protection du système démocratique. Tout cela tend à rendre la géographie féministe plus visible et reconnue, et avec elle ses nombreux apports à la discipline géographique.
Apports de la géographie féministeComme l’a montré la définition de R. Sanders rappelée par Marianne Blidon, la géographie féministe est vectrice de changements importants dans la discipline géographique et dans les sciences humaines au sens large. Marianne Blidon nous a permis de le voir en nous présentant les apports de la géographie féministe. Même s’il existe plusieurs mouvements de géographie féministe avec leurs spécificités, on peut résumer de manière globale les apports de la discipline à une refondation des principes de la discipline à la fois ses concepts, ses catégories et ses théories mais aussi sa manière d’enseigner et de conduire des recherches. C’est tous les fondements androcentriques de la discipline que la géographie féministe invite à dévoiler et à transformer. Parmi les perspectives ouvertes par ce courant de la géographie, on peut citer :
– Redonner leur place aux femmes en géographie en revisitant les travaux des pionnières mais aussi des petites mains qui ont fait la science dans l’ombre des pères fondateurs (voir les travaux de Janice Monk) ;
– Dévoiler les biais androcentriques des catégories et des concepts de la discipline à l’instar du travail réalisé par Claire Hancock avec le terme territoire ;
– Favoriser le développement d’une science plus réflexive et éthique (Cf les travaux de Gillian Rose) ;
– Questionne la place du corps, des sens et du sensible dans la production d’un savoir géographique médié par le terrain (voir notamment les travaux d’Anne Volvey).La géographie féministe, enfin, travaille à l’historicisation des rapports de pouvoir dans la science et à la conscientisation de ces rapports. Elle nous montre que plus qu’une lutte politique et sociale, le féminisme est une épistémologie, un corpus théorique mais aussi une praxis et une éthique, et une volonté de sortir de la victimisation dans une perspective d’empouvoirement, d’émancipation, et de justice sociale.
Au cours de sa conférence, Marianne Blidon nous a donc montré les spécificités et les apports de la pratique scientifique et politique qu’est la géographie féministe, et nous a permis de mieux comprendre son intérêt pour une science et une société émancipatrices. Nous la remercions chaleureusement pour cette intervention passionnante et au cours de laquelle nous avons pu vérifier certaines des thèses de la géographie féministe grâce aux interventions véhémentes et parfois agressives d’une partie du public.
Compte-rendu de Léo Boulanger – Relecture de M. Blidon, 2023.
-
19:49
Produire et manger localement, utopie ou réalité ?
sur Les cafés géographiquesLors du café-géo du 6 décembre 2022 à Montpellier, Nabil Hasnaoui Amri (chercheur associé, UMR Innovation) (1) a présenté les résultats de sa thèse (2) dans laquelle il observe toute une collectivité s’interrogeant sur les emplacements à dédier à l’agriculture. Sont observés les jeux d’acteurs qui président à la mise en place de cette politique de réintroduction d’espaces agricoles au sein de l’agglomération; les leviers d’action utilisés pour la mise en place de cette agriculture urbaine ainsi que les limites spatiales, foncières et actorielles de ce projet. Quelles sont les réalités géographiques et politiques de ce jeune projet innovant et quelles en sont les dimensions utopiques ?
Contexte généralLe projet P2A s’inscrit dans un contexte général de mutation de l’agriculture :
Une défiance générale des citoyens au sujet de la qualité des produits agricoles suite aux différentes crises sanitaires comme celle de la vache folle dans les années 90. Le souci des pays riches porte désormais davantage sur la qualité des produits agricoles que sur leur quantité.
Une évolution du monde agricole marquée par une baisse des actifs agricoles, une diversification de leur profil social et une crise de légitimité au plan tant politique, social que sur le plan des pratiques agricoles (usage des ressources, pollutions…)
Une délégation croissante de l’action publique vers les collectivités locales et une prise en charge par ces mêmes collectivités des actions liées à la transition agricole.Le projet P2A : une transition qui accompagne une vaste transformation politique.
La métropole vise dans ce cas une transition vers une agriculture nourricière en partie implantée au sein des espaces urbains. De nouvelles compétences économiques et de développement ont été déléguées à la Métropole de Montpellier du fait de la loi NOTRe. Elle devient ainsi l’interface entre les problèmes locaux et les changements globaux (environnement, alimentation de proximité) mais aussi entre les différentes sphères sectorielles (agriculture, urbanisme …). La collectivité locale devient médiatrice entre les échelles et les acteurs alors que c’était autrefois l’État qui jouait ce rôle de régulation comme l’avait montré P.Muller (Le technocrate et le paysan, 2014, L’Harmattan). Dans le cas de Montpellier, N.Hasnaoui Amri, est parti de l’hypothèse qu’il existait de nombreux décalages entre les attendus des acteurs urbains, des citoyens engagés dans la transition agro-alimentaire de la métropole et les projets de tout un archipel agricole fait d’une diversité d’agriculteurs devant coexister dans cet espace.
Une généalogie agraire de l’agglomération permettant de distinguer plusieurs périodes.1820-70 : un système traditionnel de polyculture et d’élevage + développement du vignoble de masse.
1950-80 : une modernisation de la viticulture et une urbanisation accélérée 1980-2000 : arrachage viticole et « désactivation » des vignes + extension de l’urbanisation
2006-2012 : de plus en plus de désactivation, les terres étant en attente d’urbanisation, on y plante du blé dur subventionné par la PAC. Les travaux du SCOT montrent que la surface urbaine passe de 1000 ha à 10 000 ha entre 1960 et 2004 dans l’agglomération érodant largement les espaces agricoles restants.Trois modèles urbains se succèdent donc à Montpellier :
Technopole à bâtir
Ville durable ? création des Agriparcs
Ville en Transition ? P2A: Politique Agroécologique et Alimentaire
L’agriculture devient un objet urbainLes leviers pour une transition agroécologique et agro-alimentaire existent bien que la métropole ait peu de compétences proprement agricoles :
– La gestion du foncier peut se faire du fait de compétences d’urbanisme et grâce à des liens avec la SAFER
– Quelques entrées agricoles peuvent se faire par la gestion des déchets, celle des risques ou de questions économiques.
– L’impulsion du pôle de compétitivité Agropolis permet également une entrée agricole.
– La promotion des produits du terroir est un levier d’action.
– L’application de l’Agenda 21 (issu des préconisations de Rio en 1992) a permis la mise en place d’un projet d’Agriparc pour y répondre.
– La rédaction des documents d’urbanisme offre une réflexion nouvelle sur les espaces agricoles notamment cette du SCOT 2 qui propose “d’inverser le regard” et de mettre l’accent sur l’aménagement des espaces de nature et des espaces agricoles dans la ville au lieu de les percevoir comme des « vides de la carte ».L’adhésion en 2010 de Montpellier à la politique des villes en transition a motivé d’autres actions au plan agricole…
L’agriculture est ainsi introduite comme un objet d’aménagement de la ville à travers une complexe superposition de référentiels et d’outils.
En 2010 apparaît ainsi la première politique alimentaire de la métropole ce qui n’empêche cependant pas que la ville ait continué à perdre des espaces agricoles (120 ha perdus entre 1994 et 2008). L’espace occidental de la métropole (autour de Lavérune et Fabrègues) est présenté comme la plaine nourricière à venir. Les demandes sociales d’écologisation des productions et de relocalisation des productions (une proximité entre consommateur et producteur) sont portées en 2015 par le « pacte alimentaire de Milan » qui donne l’occasion aux élus de Montpellier de s’associer à la démarche d’un réseau international de « grandes villes ». L’agriculture change alors de statut, c’est une agriculture multifonctionnelle que l’on promeut : nourricière d’une part mais également apte à résoudre les changements globaux et dotée de fonctions environnementales multiples (alimentation durable, lutte contre les risques, services écosystémiques contre l’inondation, contre l’érosion de la biodiversité …).
Le marketing urbain se transforme dans ce sens comme le montre le marketing territorial de la métropole de Montpellier (ci-dessous): on passe de l’imagerie de la technopole hors-sol à l’image d’une métropole enracinée…Hasnaoui Amri évoque enfin les logiques du projet P2A (Politique Agricole et Alimentaire) qu’il a analysé dans plusieurs articles (voir bibliographie). Ce projet montpelliérain consiste à promouvoir des productions agroécologiques urbaines et des circuits plus locaux grâce à plusieurs actions :
– mettre à disposition du foncier public pour les agriculteurs dans la continuité du projet du SCOT de conserver des espaces agricoles et freiner l’étalement urbain à Montpellier (2000) ;
Nabil Hasnaoui Amri évoque 3 projets :
– introduire des procédures de New public management par appel à projets (un instrument d’action public qui s’est développé depuis 15 ans) pour initier des projets agroécologiques ;
– négocier directement avec les agriculteurs qui souhaitent s’investir dans le P2A.1) L’aménagement d’un agri-parc : en 2010, la Communauté d’Agglomération de Montpellier (CAM) acquiert le domaine de Viviers situé au Nord de Montpellier. 20 % des 111ha de terres sont dédiés à des cultures vivrières, viticulture et céréaliculture en conventionnel pour le reste (commercialisées en filières longues). Seul un projet agricole alternatif (TerraCoopa) est présent – plus en adéquation avec le discours tenu sur la multifonctionnalité et qui a réussi à obtenir une part (10 % environ) du foncier alloué.
2) Installation de fermes nourricières: La question agri-alimentaire est alors actionnée comme ressource politique pour favoriser des alliances entre Montpellier et les communes périurbaines et rurales de son territoire. Le choix est ainsi fait d’attribuer à nouveau du foncier agricole appartenant à la Métropole (14 ha sur deux domaines à l’abandon, des friches agricoles dont une part est en attente d’urbanisation) à des agriculteurs pour installer des micro-fermes maraîchères. L’allocation foncière se fait directement sans passer par la SAFER, syndicats viticoles et chambre d’agriculture. Une allocation est donnée en fonction de réseaux affinitaires et idéologiques (la critique du modèle productiviste faisant l’unité). Cela conduit à l’installation de nouveaux agriculteurs sur de petites parcelles dans des interstices urbains. N. Hasnaoui Amri souligne que la marginalité et précarité de ces nouveaux fermiers demeure une donnée qui empêche d’en faire un modèle vertueux au plan social et spatial.
3) Redéploiement pastoral en garrigue : appel à bergers pour entretien des garrigues et de la biodiversité. Les espaces concernés sont le Domaine de Mirabeau à Fabrègues (il s’agit d’y évincer un projet de décharge), des terres acquises en compensation de grandes infrastructures – achat par les aménageurs selon la procédure Éviter-Réduire-Compenser (dite « ERC ») (renforcée par loi Grenelle 2011 et 2016) et gérées par le Conservatoire des Espaces Naturels (CEN)
La fin de l’intervention a permis à Nabil Hasnaoui Am ri de répondre à quelques questions sur la quantification de cette agriculture urbaine (il ne s’agit pour le moment que d’une centaine d’hectares sur la métropole), sur la nécessité de politiques inter-territoriales intégrant espaces ruraux et espaces urbains, sur les actions de « Terres de liens » dans l’acquisition du foncier.
Pour aller plus loin
ASNAOUI AMRI Nabil, « Entre utopie, transition et rupture, quelle politique pour accompagner le développement d’une agriculture écologique et nourricière ? Illustration à partir du cas de Montpellier Métropole », Pour, 2018/2-3 (N° 234-235), p. 271-278. URL : [https:]
HASNAOUI AMRI Nabil, « La ville comme moteur de recompositions viticoles ? Réflexions à partir du cas montpelliérain », Pour, 2019/1-2 (N° 237-238), p. 319-334. URL : [https:]
HASNAOUI AMRI Nabil, MICHEL Laura, SOULARD Christophe-Toussaint, « Vers un renouvellement du dialogue entre agriculteurs et régions urbaines autour de l’accès au foncier agricole. Cas de la Métropole de Montpellier, France », Norois, 2022/1 (n° 262), p. 61-78. URL : [https:]Prise de notes : Sian CERRATO, Margot PEREMARTI, Ch.CASTAN, juin 2023
(1) Agronome et géographe, N. Hasnaoui Amri travaille sur la re-territorialisation de l’agriculture en ville dans le cadre de la politique de transition P2A à Montpellier (Politique Agro-écologique et Alimentaire menée par les 31 communes de l’Agglomération).
(2) HASNAOUI AMRI Nabil, « La participation des agriculteurs à une politique alimentaire territoriale : le cas de Montpellier Méditerranée Métropole », thèse soutenue en 2018 à Montpellier (Direction Laura Michel et Christophe Soulard – Géographie sociale et approche cognitive des politiques publiques).
Thèse fondée sur des observations participantes, l’analyse des délibérations des collectivités, des entretiens qualitatifs avec élus, agriculteurs, éleveurs, agents de développement (= métropole, communes, autres collectivités, chambre d’agriculture…), travaux sur des appels à projets, travaux dans le cadre du renouvellement du SCOT de Montpellier)
-
6:12
Images satellites Maxar à télécharger en open data
sur Cartographies numériquesMaxar exploite une flotte de satellites qui capturent des images de la Terre en haute résolution. En 2022, l'entreprise a gagné environ 1,6 milliard de dollars, en grande partie grâce à la vente des images produites par ses satellites. Maxar publie également des données ouvertes lors de crises majeures. Le programme Maxar Open Data fournit des images satellites haute résolution avant et après l'événement. L'objectif est de faciliter l'évaluation des risques et de fournir un appui à l'intervention d'urgence. La diffusion de ces données ouvertes participent en retour à la notoriété de l'entreprise.
Pour pouvoir télécharger ces images, il faut remplir au préalable un formulaire. Il est cependant possible d'accéder directement au catalogue ARD de Maxar pour une 30e de ces images. Les données prêtes pour l'analyse (ARD) offrent un flux d'images conçues pour minimiser le temps de travail nécessaire pour l'analyse.
Extrait d'image Maxar ARD de San Francisco avec masques de polygones (source : Maxar)
Catalogue Maxar ARD :
- Éruption du volcan Semeru en Indonésie (décembre 2021)
- Incendies dans le Colorado (décembre 2021)
- Éruption du volcan Tonga (janvier 2022)
- Explosion au Ghana (janvier 2022)
- Cyclone Emnati à Madagascar (février 2022)
- Inondations en Afrique du Sud (avril 2022)
- Séisme en Afghanistan (juin 2022)
- Inondations en Gambie (août 2022)
- Inondations dans le Kentucky (août 2022)
- Ouragan Fiona à Porto Rico (septembre 2022)
- Ouragan Ian en Floride (septembre 2022)
- Inondations au Pakistan (octobre 2022)
- Séisme en Indonésie (novembre 2022)
- Inondations en Nouvelle-Zélande (janvier 2023)
- Séisme en Turquie et en Syrie (février 2023)
- Inondations et glissements de terrain en République démocratique du Congo (mai 2023)
- Cyclone Mocha dans le golfe du Bengale (mai 2023)
- Inondations en Émilie-Romagne (mai 2023)
- Inondations dans le parc national de Yellowstone (juin 2023)
- Incendies à Hawaï (août 2023)
- Feux de forêt en Colombie-Britannique (août 2023)
- Glissement de terrain en Géorgie (août 2023)
- Incendies dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada (août 2023)
- Ouragan Idalia en Floride (août 2023)
- Inondations au Soudan (septembre 2022)
- Inondations en Libye (septembre 2023)
- Tremblement de terre au Maroc (septembre 2023)
- Tremblement de terre au Népal (novembre 2023)
- Inondations dans le nord de l'Inde (octobre 2023)
Qiusheng Wu, professeur agrégé à l'Université du Tennessee, gère un dépôt GitHub qui contient des métadonnées et des manifestes pour ces images Maxar mises gratuitement à disposition. Mark Litwintschik propose un tutoriel pour extraire et analyser ces images avec GDAL, Python et QGIS.
Autres sites donnant accès à des images satellites lors de catastrophes :- Charte Internationale Espace et Catastrophes Majeures
- Service de gestion des urgences Copernicus EMS
- Images Pleiades du CNES
- United States Geological Survey (USGS)
- Planet Labs
Articles connexes
Cartes et données sur les séismes en Turquie et en Syrie (février 2023)
Cartes et données sur le séisme au Maroc (septembre 2023)
Images satellites Spot 6-7 accessibles en open data
Les images satellites Spot du CNES (1986-2015) mises à disposition du public
Images satellites Landsat 9 mises à disposition par l'USGS
Le programme Landsat, lancé en 1972, fête ses 50 ans d'observation de la Terre
La NASA met à disposition plus de 11 000 vues satellitaires prises ces 20 dernières années
Copernicus : accès libre et ouvert aux cartes concernant la couverture des sols (2015-2019)
Les photos de la Terre prises par Thomas Pesquet lors de ses missions spatiales
Animer des images satellites Landsat avec Google Earth Engine et l'application Geemap
Des différents modes de visualisation pour comparer des images aériennes ou satellitaires
Rubrique outils et images satellitaires
-
17:48
La rue : évolution d’un espace public en France
sur Les cafés géographiquesMichèle Vignaux présente Claude Gauvard (au centre) et Danielle Tartakowsky (droite), cliché M.Huvet-Martinet
Les Cafés Géo ont eu le plaisir d’accueillir au Flore à l’occasion de la sortie récente de l’Histoire de la rue, de l’antiquité à nos jours * deux éminentes historiennes intéressées par la géographie urbaine. Claude Gauvard (C. G) est professeure émérite d’histoire médiévale à Paris I-Panthéon Sorbonne, spécialiste de la société et de la justice du Moyen Âge. Danielle Tartakowsky (D.T) est professeure émérite d’histoire contemporaine à Paris 8, spécialiste des mouvements sociaux.
La rue est à ce point familière au citadin qu’on n’y prête plus guère attention. C’est aussi un espace à connotation affective : on parle de « gosses des rues », « chansons des rues » … Quel était cet espace autrefois, quel est-il aujourd’hui ? Quelle place pour le piéton ? A quoi ressemblait cet espace avant l’éclairage, l’automobile ? Quelles sont les permanences, les ruptures depuis l’Antiquité ?
Interrogée en introduction sur le choix d’un découpage chronologique original, privilégiant « un long Moyen Âge » (du 5ème au 19ème siècles). C.G insiste sur le fait que les médiévistes travaillent toujours sur le long terme voire le très long terme. En ce qui concerne la rue en France, on peut considérer que du Moyen Âge à Haussmann, la configuration, la largeur, l’hygiène, la sociabilité des rues, les hommes et femmes qui la fréquentent et y travaillent, demeurent pratiquement les mêmes.
La rue, lieu de circulation.
C.G. La continuité dans le temps long est frappante. Les embouteillages décrits par Boileau pourraient dater du Moyen Âge, voire de l’Antiquité. Dans toutes les villes moyennes (environ 20 000 à 30 000 habitants) tout comme à Paris (200 000 habitants au début du 14ème siècle), l’espace est le plus souvent totalement saturé. La congestion anarchique est provoquée par le nombre croissant de véhicules et d’hommes concentrés dans un tissu urbain resté identique, constitué d’un lacis de ruelles et de rues étroites et tortueuses souvent de deux mètres de large atteignant très rarement six mètres maximum comme la rue neuve construite (1160) par l’évêque de Paris pour rejoindre Notre-Dame au palais royal dans l’IIe de la Cité en faisant détruire des blocs d’habitations. Il y a certes quelques villes neuves qui dérogent à la règle générale avec des rues au carré plus spacieuses à l’image des rues de l’Antiquité qui découpaient l’espace en lignes droites bordées de portiques.
Ceux qui circulent sont des marchands, des artisans, qui travaillent sur place et évacuent leur production. Les bêtes de trait et les charrettes provoquent beaucoup d’accidents. D’après les sources, on sait il y a beaucoup d’hommes mais c’est plus difficile de connaitre la place des femmes. Celles-ci circulent comme travailleuses : elles sont nombreuses notamment dans le travail de la soie à Paris et elles vendent parfois à la criée leur production. Les femmes se promènent-elles dans les rues ? C.G n’a pas de réponse quantitative car les sources sont extrêmement fugitives sur ce point.
D.T. fait remarquer que la perception de la rue comme lieu d’embarras est vieille comme la rue. L’apparition de l’automobile a été une rupture majeure dans une histoire de longue durée qui n’est pas univoque et dont l’évolution n’est pas linéaire mais où se superposent les mutations technologiques et politiques. Les travaux qu’Haussmann a imposés à la ville médiévale méritent d’être réévalués positivement dans la mesure où il a repensé l’espace urbain avant l’arrivée de l’automobile, en ayant une vision avant-gardiste remarquable. L’automobile ne devient un élément essentiel dans les interactions avec la ville que dans les années 1950 qui constituent une rupture majeure dans l’histoire longue de la rue. C’est en 1832 qu’une ordonnance de la préfecture de police de Paris définit, pour la première fois, les usages fonctionnels de la rue en affectant la voie publique à la circulation, principe réitéré théoriquement par Le Corbusier. Mais ce sont les années Pompidou qui marquent la ferme volonté d’adapter la ville à la circulation automobile, remettant en cause, pendant environ une vingtaine d’années l’hégémonie de la rue comme espace public même si les architectes recourant à l’urbanisme de la dalle ont souhaité préserver la rue comme structure de base du plan urbain.
La rue, lieu de sociabilité.
C.G. La rue au Moyen Âge et pendant très longtemps est un lieu de vie où on se rencontre, se parle, se connait, où on se jauge et où on définit ce qu’on est. En effet, jusqu’au 18èmesiècle, surtout pour certaines catégories sociales, on aime se comparer aux yeux des autres qui font ce que vous êtes, c’est à dire votre renommée, bonne (la fama) ou mauvaise (la diffamation). On est alors dans une société d’honneur et c’est dans la rue ouverte, dans l’atelier, entre gens qui se connaissent que se fait et se défait la réputation à un point tel qu’il y a des rues honorables et d’autres pas : on voit au 15ème siècle des bourgeois de Paris aller se plaindre au Châtelet de la présence de prostituées qui déshonorent leur rue. Il y a un honneur de la rue qui par osmose se répercute sur l’honneur de la ville qui décide, parfois, à certains moments, d’exclure les prostituées comme à Toulouse, Paris, Dijon, Lyon…Les bagarres commencent le plus souvent à la taverne mais se terminent toujours dans la rue, lieu public où se défend l’honneur.
Beaucoup d’enfants, de pauvres, de mendiants vivent dans la rue, plus ou moins bien acceptés parfois expulsés.
D.T. Si les enfants sont autrefois nombreux dans la rue jusque dans les années 1950, ce n’est plus le cas actuellement car les parents ont peur pour leur sécurité. Les petits boutiquiers qui veillaient ferment tour à tour ; il y a une nostalgie de la « rue creuset » qui n’est plus. A chaque époque, et sous des formes qui diffèrent, il y a les exclus de la rue : dans la longue durée ce sont les pauvres, les prostituées, les SDF. On peut ajouter plus récemment la question de la construction des mosquées.
Les trottoirs ont pour fonction de protéger les piétons. L’Antiquité avait ses portiques, Pompéi avait des trottoirs mais ceux-ci disparaissent pendant près de deux millénaires pour réapparaitre au début 19ème siècle mais surtout au 20ème siècle. Ils sont une réponse ordonnée à l’organisation de l’espace en protégeant les piétons car les villes grandissent avec l’industrialisation, elles se transforment et s’ouvrent. Avec les travaux d’Haussmann et les grandes percées, la rue et les boulevards deviennent des lieux de promenade : les piétons doivent être protégés de la circulation car maintenant ce sont des promeneurs qui flânent dans les rues élargies où on trouve toutes sortes de sollicitations, notamment les kiosques à journaux. Être dans la rue, ce n’est plus être dans sa rue.
La construction des trottoirs a engagé un phénomène de segmentation, voire de semi-privatisation qui se poursuit actuellement avec les couloirs d’autobus, de vélo. A Shanghai on trouve même, parallèlement aux couloirs pour cyclistes, des couloirs réservés aux joggeurs.
C.G. Au Moyen Âge on ne flâne pas dans les rues qui sont immondes. La flânerie est un luxe et la rue devient progressivement et plus récemment, un lieu du luxe tout en se démocratisant.
La rue, lieu d’expression politique.
D.T. La rue est un lieu d’échanges et est, dans notre histoire très spécifique, depuis le 18ème siècle jusqu’à la Commune, le lieu fantasmatique de l’expression du peuple en armes. C’est la rue du peuple des barricades glorifié par Victor Hugo, Delacroix, qui peut faire et défaire les régimes. Avec la victoire des Républicains dans les années 1880, on assiste à un lent processus de basculement de ces mouvements de rue, révoltes du peuple des faubourgs qui descend dans la rue, aux manifestations de rue. Tous les acteurs politiques et sociologiques peuvent descendre dans la rue, espace public pour manifester, revendiquer, protester. Le mot manifestation est polysémique et a recouvert longtemps des évènements divers : processions, parades, défilés…ce n’est que tardivement qu’il prend son sens actuel familier : la manif’. La centralité politique récurrente de la rue au 19ème siècle, puis, sous d’autres formes, en 1934 ou 1968, constitue une spécificité française.
C.G. Au Moyen Âge aussi on exprimait ses opinions dans la rue, lieu de transmission des rumeurs, et lieu possible des insurrections. La rue fait peur aux autorités. C’est donc un lieu qu’il faut dominer et contrôler, éventuellement en installant des chaines comme en 1382 à Paris lors de la révolte des Maillotins. Les 14ème et 15ème siècles sont dans plusieurs pays (France, Angleterre, Italie) des moments de révoltes urbaines, le plus souvent d’origine fiscale, qui partent de la rue. Ainsi celle d’Etienne Marcel (1356-57) qui devient une véritable guerre civile.
C.G. La rue médiévale est aussi le lieu d’information et de transmission des décisions du pouvoir politique par les crieurs royaux et tout un personnel urbain affecté à l’information. Et les villes s’informent entre elles et savent très bien ce qui se passe ailleurs. L’affichage existe dès le Moyen Âge souvent sur les portes des églises, il est systématisé avec la création par François Ier d’un corps chargé des affichages dans les rues de Paris.
Les efforts pour assurer la sécurité notamment sanitaire de la rue.
C.G. Les épidémies ravageuses témoignent des mauvaises conditions sanitaires notamment en raison de la saleté mais aussi en raison des rivalités entre les juridictions, administrations, et seigneuries qui se chevauchent. Ainsi la place Maubert à Paris, place importante économiquement par la présence d’un marché et d’artisans, est réputée pour sa saleté : le roi et l’abbaye de Ste Geneviève veulent tous les deux se l’approprier. Il y a cependant des efforts pour aménager la voierie et les communes imposent des règlements, souvent répétés, pour interdire de jeter les immondices par les fenêtres, pour enlever le fumier et les détritus en dehors de la ville, pour empêcher les bêtes, particulièrement les porcs de divaguer. A Paris, le roi essaie de mettre la main sur les grandes artères pour imposer son contrôle sur la voirie. Au Moyen Âge, les épidémies, la peste particulièrement, se propagent très vite aussi car la coutume est de rester en famille et de mourir entouré de ses proches. C’est aux 14ème – 15ème siècles qu’on commence à comprendre timidement l’intérêt du confinement et celui de fermer les portes des villes en cas d’épidémie.
D.T. Au 18ème siècle les progrès sont évidents quand, en abattant les murailles, la ville close s’ouvre, et qu’avec les Lumières un courant hygiéniste émerge et réfléchit à la circulation de l’air. Nicolas Delamare dans son Traité de la police (en trois volumes 1717-1719), s’indigne que Paris soit un cloaque et met l’accent sur la propreté nécessaire. Le choléra de 1832, les travaux de Rambuteau puis ceux d’Haussmann à Paris permettent l’accélération des progrès de l’hygiène en veillant à l’alimentation de la ville en eau potable et à l’évacuation des eaux usées par les égouts. En 1883, le préfet Poubelle transforme la physionomie de la rue en imposant le ramassage et même le tri des ordures. La période haussmannienne et immédiatement post-haussmannienne a véritablement transformé les rues et la ville dans de multiples domaines y compris dans le ravitaillement avec la construction de halles modernes.
La rue, lieu d’expression culturelle.
D.T On a évoqué l’effacement du mot « rue » au profit de la « street ». A partir des années 1960, le street art venu des Etats-Unis est une des formes de réappropriation de la rue. La première exposition de ces nouveaux usages culturels de la rue, en rupture avec les normes et les usages convenus, a lieu à New-York en 1968. IL y a aussi tous les sports de rue (le skate, le roller), la street dance, mais aussi la street food…Toutes ces activités témoignent de la popularité grandissante de la culture de la street-rue, évidente volonté de casser l’ordre établi. Ces usages hors-normes, au début combattus, conduisent progressivement à une redéfinition de l’espace public et produisent des effets sur les conceptions urbaines.
C.G. Au Moyen Âge, toute expression est très ordonnée : il y a des enseignes, des sculptures religieuses, des bornes. En revanche, le spectacle envahit la rue : montreurs d’ours, jongleurs, manifestations parfois très grivoises des charivaris, du carnaval, des processions, toutes faites à la fois de ritualité et de spontanéité. Quelques scènes de théâtre peuvent être montées aussi dans la rue.
Interventions de la salle :
Trois remarques d’un géographe qui applique à la rue, la méthode de la géohistoire chère à F. Braudel réutilisée par Ch. Grataloup. La rue a une topographie (sa forme, sa longueur, sa largeur), mais la place sous ses diverses formes (place de grève, du marché, parvis de la cathédrale…) mérite aussi une réflexion. Par ailleurs dans la temporalité courte et moyenne, il est intéressant de distinguer ce qui se passe le jour et la nuit, l’été et l’hiver, en temps ordinaire et temp festifs. Enfin, l’étude des noms de rues, l’odonymie qui a fait l’objet d’un café de géo ( [https:]] ) est aussi un objet d’intérêt.
D.T. fait remarquer que les places, surtout les places royales à l’époque moderne sont largement étudiées dans l’ouvrage.
La rue : lieu d’insécurité ? Quelle place pour les piétons ?
C.G. La rue peut faire peur mais le sentiment d’insécurité n’est pas forcément rattaché à la rue. Au Moyen Âge la police est indigente (200 sergents à Paris). On a peur du viol, du meurtre, de l’homicide. Les viols, certainement nombreux mais difficiles à évaluer, sont des crimes punis mais peu déclarés. Ils concernent peu les « femmes d’honneur », davantage les servantes et encore plus les pauvres. La rue, notamment la nuit peut être un coupe-gorge. L’éclairage public n’arrive tardivement qu’au 19ème siècle en raison de la fréquence des incendies.
D.T. La « mort de la rue » préconisée par Le Corbusier avec les grands ensembles et l’urbanisme sur dalles (remis en cause dans les années 1970) puis les esplanades, créent des conditions de circulation et de sociabilité différentes. Dans le retour récent de la rue-street , le rôle des politiques présidentielles a été essentiel. V. Giscard d’Estaing a mis un terme aux grands travaux et projets de Pompidou en faveur de l’automobile, notamment à la radiale Vercingétorix qui devait enjamber Paris. Giscard D’Estaing mais aussi Mitterrand, avec Jack Lang, ont développé une politique volontariste dans la redéfinition des usages de l’espace public notamment à l’occasion des fêtes. Les Champs-Elysées « voie sacrée » deviennent un espace festif, en accueillant le Tour de France à partir de 1975 et autres les sportifs (joueurs de foot) ; les nuits blanches à partir de 2002, la fête de la musique le 21 juin font repenser le rapport jour/nuit.
*Histoire de la rue, de l’Antiquité à nos jours, s.d Danielle Tartakowsky avec Joël Cornette, Emmanuel Fureix, Claude Gauvard, Catherine Saliou, éditions Tallandier, 2022
Compte rendu de Micheline Huvet-Martinet, relu par Claude Gauvard et Danielle Tartakowsky décembre 2023
-
14:37
Les centres militaires d’essais français au Sahara
sur Les cafés géographiquesLes trois principaux centres militaires d’essais, objets du présent article, étaient situés en Algérie et apportèrent à la France des possibilités très intéressantes pour développer et mettre au point, après la Seconde guerre mondiale, son expertise spatiale et nucléaire. Nous passons en revue ce que furent leurs activités qui, conformément aux accords d’Evian de 1962, furent arrêtées entre 1965 et 1967.
Le Centre Interarmes d’Essais d’Engins Spatiaux (CIEES)
Dès 1946, l’Etat-Major français avait compris la nécessité de faire évoluer la stratégie militaire en y incluant l’espace et l’atome. La conquête de l’espace passa par la construction de missiles initialement inspirés par les V1 et V2 allemands. Mais, en parallèle à ces travaux, on suscita fin 1947 des vocations (surtout au sein des régiments et écoles d’artillerie) pour constituer les premières sections appelées à aller servir trois ans, sans retour en métropole, à… (secret militaire) ? Ce fut à Colomb-Béchar.
Cette ville était déjà correctement desservie par deux voies ferrées, une piste allant jusqu’à Kenadza (mine de charbon), une piste d’aviation en terre puis ensuite en béton pour les avions à réaction civils et militaires. Soit tout un ensemble propice aux exigences d’installation d’un centre militaire : éloignement, isolement, secret, facile à défendre.
L’Etat-Major y a retenu 3 zones pour installer 3 champs de tir qui disposeront chacun, à terme, de leur terrain d’aviation : Béchar, pour les essais type V1 et Air-Air ; Ménouar, à 70 kilomètres au sud, pour les tirs de petites et moyennes fusées ; Hammaguir, à 120 kilomètres au sud, destiné aux gros engins.
Les premiers tirs sont effectués fin 1948 à Béchar, où une première logistique de suivi des engins a été mise en place. Mais ces engins sur rampe sont encore mal maîtrisés et l’un d’eux explosera au décollage (1 mort, 1 blessé grave). Les conditions initiales de vie et de travail étaient dures et pas les meilleures pour développer ce nouvel aspect des armes françaises. Mais le CIEES eut la chance d’avoir pour chef le Colonel Michaux, homme très exigeant pour lui-même comme pour ses hommes. Il est vraiment celui qui a permis au CIEES de se construire et de « décoller ».
A Ménouar, on testa des fusées à propergols liquides. Elles conduiront à la définition du 1er étage de la fusée Diamant, qui mit en orbite le 26 novembre 1965 le premier satellite français (Astérix A1).
La base d’Hammaguir, opérationnelle en 1952, comprenait 4 aires de lancement : 2 pour les fusées sondes (type Véronique), 1 pour les missiles sol – air et 1 (Brigitte) pour les gros engins comme le 4200 (à propergols solides) d’une portée de 120 kilomètres ou le 4500 dont un vol, prématurément interrompu par une panne technique, causa dans son vol erratique une grande frayeur à des spectateurs qui n’avaient pas respecté les consignes de sécurité.
Aire de lancement de la fusée Diamant
Conformément aux accords d’Evian, les 3 bases de Colomb-Béchar furent transférées à l’Algérie en 1967, après 4 lancements réussis de la fusée Diamant entre 1965 et 1967. Le relai fut assuré par le CEL (Centre d’Essais des Landes) pour les engins militaires et Kourou, en Guyane, pour les lancements de satellites par les fusées Ariane.
Le Centre saharien d’expérimentations militaires de Reggane (CSEM)
Le 18 octobre 1945 le général de Gaulle avait créé le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA). La décision d’accéder au nucléaire militaire est prise le 5 décembre 1956. Le Groupe mixte des expérimentations nucléaires, présidé par le général Ailleret, choisit le 10 mai 1957 une zone de 108 000 km2 au sud-ouest de Reggane, qui est alors classée terrain militaire. Les raisons de ce choix ? « …l’absence totale, je dis bien totale, de vie animale ou végétale…Il apparaissait clairement que ce serait l’endroit idéal pour y faire des explosions nucléaires sans danger pour les voisins, puisqu’il n’y en avait pas…l’absence de vie était bien entendu l’élément essentiel en faveur du choix de ce site… ». Ces propos du général Ailleret prêtent aujourd’hui à sourire car nous savons tous que les nuages radioactifs ne restent pas stationnaires au-dessus du site d’explosion mais s’en vont quelque fois très loin !
Les travaux d’aménagement commencent fin 1957. Le commandant du Centre et les familles civiles logeront à Reggane-Ville tandis que le base vie (Reggane-Plateau) rassemblera plus de 1 500 personnes (militaires des trois armes, civils du CEA, de la DAM, des entreprises de construction…ainsi que la main d’œuvre locale) (cf. note 1). Tous les services nécessaires y sont progressivement installés. Les transports aériens utilisent plusieurs aérodromes provisoires avant que le définitif, avec sa piste de 2 400 mètres, n’entre en service en mai 1958.
Porte de l’Enfer
Dès son retour aux affaires en 1958, le général de Gaulle assure une priorité absolue à l’entreprise en disant que la bombe atomique sera « un moyen politique de s’asseoir à la table des Grands ». La DAM (Division des Applications militaires) est créée le 12 septembre 1958.
Pour les tirs, les postes de commandement de l’armée et du CEA sont installés à Hamoudia, à 45 km au sud-ouest de Reggane-Plateau. Le champ de tir lui-même se situe au sud d’Hamoudia. Le Point Zéro (PZ) en est à 16 km. C’est là que seront érigés les pylônes de 106 m, supports des engins expérimentaux. A 900 m du PZ, les caméras et instruments de mesure se trouvent dans un très grand blockhaus en béton. En complément, 9 points d’observation (M01 à M09) disposent d’instruments enterrés dans des caissons.
En 1959, 4 avions Vautour sont transformés en version PP (prélèvement poussières) par adjonction sous l’aile gauche d’un bidon tronqué dont l’entrée comporte une tuyère de prélèvement, ouverte par le navigateur lorsque l’avion traverse le nuage de l’explosion. Ces avions ont été rendus étanches. Leur pressurisation, assurée normalement par prélèvement d’air au niveau des compresseurs des réacteurs l’est ici par emploi de bouteilles d’air comprimé, afin d’éviter toute entrée dans l’appareil d’air contaminé.
En complément à ces 4 Vautour, un Mistral télécommandé effectue un travail similaire grâce à une tuyère fixée sous son aile droite. Au sol de nombreux dispositifs sont mis en place pour tester les effets souffle et chaleur des bombes. Après chaque tir, les avions PP ayant traversé le nuage subissent une décontamination totale par aspersion d’eau sous pression. Les équipages sont soumis à des douches abondantes.
Les appareils et équipements tests passifs, après examen de leur état et de leur contamination, sont enterrés. Les essais suivants auront lieu à In Eker, qui fut préparé parallèlement à l’utilisation de Reggane. Le CSEM restera militairement occupé jusqu’en 1967, en vertu des accords d’Evian. Dans le cadre de mes fonctions à In Amguel, je me suis rendu plusieurs fois à Reggane en 1964. L’essentiel du dispositif était constitué par un détachement de la Légion (4ème REI). Il y avait aussi une compagnie de l’Infanterie légère d’Afrique (les Bat’d’Af), quelques éléments de l’armée de l’air pour le fonctionnement de l’aéroport et des services d’intendance.
Le Centre d’expérimentations militaires des oasis à In Amguel (CEMO)
Le CEMO prend la suite du CSEM. Sa création a été lancée en parallèle avec celle de Reggane, afin de remplacer les essais aériens, aux retombées très critiquables, par des essais souterrains a priori « inoffensifs », mais également pour éviter trop de problèmes politiques avec les pays voisins de l’Algérie, mécontents des risques liés aux essais aériens. La structure du CEMO est donc similaire à celle du CSEM et les problèmes à résoudre sont les mêmes : création d’un aérodrome, approvisionnement en eau et électricité, ravitaillement d’une population importante, etc.
Le site retenu est le massif granitique Taourirt Tan Affela, situé à environ 180 km au nord de Tamanrasset, près de l’ancien bordj militaire d’In Eker.
Vue aérienne du massif Taourirt Tan Affela
La base vie principale est créée à quelques kilomètres au nord de l’oasis d’In Amguel. Elle n’abrite que des militaires, les civils (essentiellement du CEA et de la DAM) étant logés plus au nord, à proximité d’In Eker. Au total ce seront parfois près de 9 000 personnes qui seront présentes lors des expérimentations (2 500 militaires, 4 000 civils et 2 500 PLO). (cf. note 2)
Le tableau ci-dessous situe les 13 essais souterrains réalisés à In Amguel.
La bombe était déposée au fond d’une galerie en spirale de 800 à 2 000 m de longueur, apte à contenir la radioactivité résultant de l’explosion. Un seul essai (Béryl) fut défaillant : le 1er mai 1962 les bouchons de la galerie ne résistèrent pas au choc et un nuage radioactif se répandit en direction de la base vie, créant une grande panique et obligeant de très nombreuses personnes – dont le Ministre des Armées Pierre Messmer, présent ce jour là – à passer à la douche ! Cet incident entraina une surveillance accrue de la structure de la montagne et, avant un nouveau test, toute faille suspecte au-dessus de la galerie était cimentée par précaution.
Schéma type d’une galerie
Mais Béryl laissa aussi des traces au sol. Une zone dite contaminée fut délimitée. Elle était bien sûr interdite d’accès, sauf pour ceux qui, comme moi, y allaient régulièrement pour mesurer la radioactivité et éliminer les pierres radioactives que l’on pouvait y trouver.
L’un des problèmes, pour les concepteurs, était de mesurer la puissance de la bombe. De nombreuses méthodes furent testées. L’analyse des ondes sismiques en fut une. Mais il y eut aussi la boucle du Professeur Rocard (Père de Michel Rocard) : une boucle de 1 km (?) de diamètre, posée à même le sol, où l’on mesurait le courant induit par la variation du champ magnétique terrestre après l’explosion.
Les bases d’In Amguel et d’In Eker ont été fermées en 1965, lors du transfert des expérimentations dans le Pacifique. On dit que les matériels contaminés lors de la fuite Béryl ont été sommairement enterrés. Vrai ? faux ? je ne le sais pas. En 1969 le Sous-préfet de Tamanrasset m’a dit qu’il disposait d’une carte les localisant. Mais certains journalistes, encore aujourd’hui, se font régulièrement l’écho de demandes algériennes de réparations financières pour soigner des victimes locales, dont les dossiers n’ont jamais été présentés.
Notes :
(1) Cette main d’œuvre locale fut baptisée PLBT (Population laborieuse du Bas-Touat) en évocation, parait-il, de la contrepèterie sur les « Populations laborieuses du Cap ».
(2) Après les PLBT de Reggane, on eut les PLO (Populations laborieuses des oasis) à In Amguel. Leur nom fut vite déformé et, à mon arrivée en 1964, j’entendis parler des Pélots et de leurs femmes les Pélotes. Je crus alors qu’ils venaient d’une tribu touarègue ainsi nommée.
(3) L’auteur, Marcel Cassou, fut officier en 1964 à In Amguel au titre du CERAM (Centre d’Etudes et de Recherches Atomiques Militaires), avec supervision de certaines installations de Reggane. En 1965 et 1966 il participa à plusieurs campagnes de tirs à Hammaguir (missiles de la force de frappe).
Bibliographie : de nombreux documents sont disponibles sur internet. Soulignons l’apport du rapport d’Yvon Chauchard sur le CIESS (1948-54) et des diaporamas de Pierre Jarrige sur le CSEM et le CEMO.
Toutes les illustrations sont publiées avec l’aimable autorisation de Pierre Jarrige. Elles sont extraites de ses diaporamas sur l’armée française en Algérie.
Marcel Cassou, décembre 2023 (cf. note 3)
-
11:11
La modernisation du réseau ferré allemand grâce au LIDAR : Partie 1
sur Veille cartographieCet article La modernisation du réseau ferré allemand grâce au LIDAR : Partie 1 est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Siemens Mobility se positionne en leader de l’innovation dans le domaine ferroviaire avec son approche pionnière axée sur l’intelligence artificielle et les jumeaux numériques. Cette avancée représente un tournant majeur dans la modernisation des réseaux ferroviaires européens, marquant un passage vers une gestion plus efficiente et numérisée des infrastructures ferroviaires. L’entreprise s’attache à la numérisation […]
Cet article La modernisation du réseau ferré allemand grâce au LIDAR : Partie 1 est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
15:03
Gibraltar, un détroit stratégique
sur Les cafés géographiquesMaryse Verfaillie a rédigé ce texte pour accompagner les participants du voyage organisé par les Cafés géo de part et d’autre du détroit de Gibraltar.
-
19:55
Conférence Internationale sur l’Histoire de la Cartographie (ICHC)
sur Veille cartographieCet article Conférence Internationale sur l’Histoire de la Cartographie (ICHC) est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
International Conference on the History of Cartography Quelques mots sur la Conférence Internationale sur l’Histoire de la Cartographie (ICHC), cette conférence met à l’honneur la langue de Shakespeare durant toute la durée de l’événement donc préparer vos plus belles expressions anglaises. La première conférence a eu lieu dans les années 1960 à Londres. Ce type […]
Cet article Conférence Internationale sur l’Histoire de la Cartographie (ICHC) est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
4:27
Données météorologiques sur la France disponibles en open data
sur Cartographies numériques
« Météo-France va supprimer fin 2023 toutes ses redevances de réutilisation de données publiques », indique le gouvernement dans un communiqué. Cette ouverture était réclamée depuis longtemps par les associations, les entreprises, les chercheurs. Le grand public pourra aussi en profiter. A partir du 1er janvier 2024, toutes les données et prévisions de Météo-France seront accessibles gratuitement et librement réutilisables. Cette évolution est la conséquence de la législation européenne qui impose depuis 2019 la mise à disposition gratuite, sauf exceptions, des données des services publics. La fin des redevances de Météo-France permettra un accès temps réel et à la fréquence de 6 minutes, aux données de plus de 2 000 stations d’observation et à l’ensemble de ses données de radars (40 radars de métropole et d’outre-mer) en temps réel et toutes les 5 minutes.Présentation de la plateforme
La plateforme meteo.data.gouv.fr centralise des données téléchargeables et utilisables de manière libre et gratuite sur la météo et le climat. On y trouve des données climatologiques sur les stations de métropole et outre-mer ainsi que les données « mémoire du climat » qui permettent de constater les effets déjà observés du changement climatique.
La plateforme a vocation à être enrichie au fur et à mesure de nouvelles données, notamment en ce qui concerne :
- les données d’observation mesurées par les stations météorologiques ;
- les alertes météorologiques ;
- les données radar ;
- les modèles de données de prévision météorologique numérique (PNT).
La plateforme meteo.data.gouv.fr n’est pas un nouveau portail open data. C’est une exposition thématique du catalogue data.gouv.fr (comme transport.data.gouv.fr par exemple). Toutes les données disponibles le sont dans les mêmes conditions que sur le portail data.gouv.fr. Cette plateforme s’inscrit dans une démarche plus large de construction de communs numériques facilitant la création de plateformes thématiques exposant de la donnée publique. La plateforme est en version bêta et les retours sont bienvenus.
Jeux de données disponibles
1- Données climatologiques de base
- Informations sur les stations (métadonnées)
- Donnéés climatologiques de base 6 mn
- Données climatologiques de base mensuelles
- Données climatologiques de base quotidiennes
- Données climatologiques de base horaires
- Données climatologiques décadaires
- Données climatologiques décadaires agro
2- Données climatologiques de référence pour le changement climatique
- Données changement climatique - LSH (Longues Séries Homogénéisées)
- Données changement climatique - SIM quotidienne
- Données changement climatique - SQR (Séries Quotidiennes de Référence
Les données climatologiques de base sont géoréférencées à partir des stations météorologiques dont les coordonnées géographiques sont indiquées dans les fichiers csv. En ce qui concerne les données de référence pour le changement climatique, il convient d'importer les données SIM à partir du fichier shp ou du fichier kml mis à disposition.
Articles connexes
Rapport annuel 2023 du Haut conseil pour le climat « Acter l’urgence, engager les moyens »
Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100
Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatique
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
Un globe 3D pour explorer le climat et ses évolutions vus de l'espace (site de l'ESA)
Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques
CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)
Tchernobyl : la météo nationale a-t-elle des cartes en 1986 ? Retour sur une polémique sur fond de complotisme
-
13:58
Les Cafés géo ont 25 ans.Rendez-vous dans 25 ans. En 2048.
sur Les cafés géographiquesUtopie ? Dystopie ? Difficile de choisir pour imaginer ce que nous pourrions être dans un quart de siècle. Car en 1998, nous n’aurions pas imaginé les centaines de Cafés géo qui se sont réunis à Paris et ailleurs. Nous n’aurions pas imaginé les voyages, poussés par la curiosité de quelques-uns d’entre nous, des voyages-cultes notamment sur une… des très antiques Routes de la Soie.
Nous n’aurions pas pensé qu’ils se seraient installés dans le paysage des géographes, lorsqu’on veut débattre, se retrouver, se confronter, diffuser des savoirs. Les cafés tels que nous les pratiquons sont nés au 18e siècle. Jean-Sébastien Bach y écrivit et y jouait une Cantate du café dans le célèbre Café Zimmermann de Leipzig. Un siècle plus tard, le géographe allemand Frédéric Ratzel a pu imaginer que ces cafés pourraient aider les jeunes géographes à penser leur métier. Cent ans plus tard, l’idée germe en France lors d’un festival de géographie autour des bières allemandes, à Saint-Dié, là où des cosmographes inventèrent l’Amérique cartographiée pour la première fois au 16e siècle.
Du « 1507 », bar historique de la Déodatie, ils migrent sur l’ancien forum romain de Lutèce, rue Soufflot en 1998 et s’installent sur Internet. Deux ans plus tard, les voici sur la place de la Sorbonne, au pied d’une chapelle baroque, où ils se mêlent aux touristes de l’Europe du Nord qui les chassent à l’heure du dîner. D’où la migration au Flore, ronflante adresse où l’on croisait encore à l’époque de célèbres grands couturiers, des stars du cinéma et de l’art, parce que cet antre des philosophes existentialistes offrait une belle salle dédiée aux débats à l’étage.
De là, est né place de la Bastille, un café dédié à la géopolitique, qui, à son tour a migré dans le Marais. Des dizaines d’autres ont campé à Lyon sur la grande place louis-quatorzienne, à Metz, Annecy, Toulouse, Albi, Rouen, Reims, Lille, Orléans, Tours, Besançon, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Chambéry, Pau, Bruxelles, Genève, Liège, Montréal, etc. et se sont tenu occasionnellement lors de rencontres de géographes à Washington, Mexico, San Paulo, Kyoto, Moscou, Le Cap, Abu Dhabi, Istanbul, Bologne, Lausanne, Varsovie… Les voici devenus Cafés « histoire » dans le quartier populaire de la très chic ville de Sceaux. Comme les hirondelles sur le fil, ils apparaissent, disparaissent, réapparaîtront sous d’autres formes en Afrique, en Océanie, au Groenland ou à la Réunion. Et qui ont-ils invité » ? Reclus plus que Vidal, et ils ont redécouvert la physique de la Terre avec Humboldt, adoré Lacoste et ses élèves.
A Paris, l’écran a changé le Café qui a pu reprendre une forme doctorale. Sur les tables, la bière, l’eau minérale ou le vin ont été souvent préférés à la boisson noire. Les étudiants se sont serré la ceinture pour grimper sur l’addition mais ont pu se régaler à écouter un vieux ponte ou telle chercheuse sur des sujets parfois haut perchés…
Demain ? On dit déjà que les écrans vont bientôt être remplacés par des implants oculaires bioniques. D’exocentriques, ils deviendront égocentriques. Ce qui est sûr : notre interprétation du monde se renouvelant à chaque génération, ils vont nous surprendre. On traque les dominations, les violences, les inégalités au fur et à mesure qu’elles augmentent, changent de forme, deviennent plus subtiles.
En 2048, les Cafés géo ont 50 ans. Ils ont de nouvelles interfaces rétiniennes et neuronales, comme on visite une exposition avec le regard de quelqu’un d’autre, on peut voir, en archive, Delphine Papin imaginer la dernière carte de la guerre israélo-arabe qui s’est achevée le 14 mai 2048, centenaire de la création de l’Etat hébreu. On remonte, en séance virtuelle, sur le Haut-Karabakh avec Henry Jacolin dont ChatGPT aura reconstitué la voix pour comparer la situation qu’il a évoquée en 2023, vingt-cinq ans plus tôt.
A moins que le changement climatique ruine la planète par des températures dignes du Rub al-Khali saoudien, qu’El Niño ait desséché l’Amazonie, accéléré la fonte des glaciers himalayens dont l’eau manque dans les fleuves asiatiques… Rien de tout cela est vrai comme il était impensable à la Révolution que les femmes ne meurent plus en couche, que les humains ont des robots qui les dispensent d’apprendre les langues étrangères et qu’ils peuvent désormais se nourrir sans agriculture. Mais, pour l’instant, on n’a pas montré qu’ils pourraient se passer de géographie. Alors ? Les Cafés géo sont toujours là pour peu qu’ils sachent dépasser les folies de leur jeunesse qui s’achève aujourd’hui.
Gilles Fumey, 2 décembre 2023
-
11:00
[Stage 6 mois - Développement logiciel] - Création d'une interface d'administration d'un outil de valorisation des sentiers et activités outdoor
sur Makina CorpusContrat : Stage
Lieu : Toulouse -
10:24
[Stage 6 mois - Développement logiciel] - Connexion d'OpenStreetMap à l'écosystème Geotrek
sur Makina CorpusContrat : Stage
Lieu : Toulouse -
10:00
Geotrek remporte le Prix du service public engagé au concours des Acteurs du Libre 2023
sur Makina CorpusEn collaboration avec Makina Corpus, le Parc national des Écrins s'est vu remettre pour le logiciel libre Geotrek le Prix du service public engagé au concours des Acteurs du Libre 2023.
-
13:35
Le Haut-Karabakh : la question des frontières dans le Caucase
sur Les cafés géographiquesHenry Jacolin et Micheline Huvet-Martinet (modératrice) Photo J.P.Némirowsky.
L’Institut de géographie accueillait le 18 novembre 2023 Henry Jacolin (H.J), ancien diplomate, ambassadeur de France à Sarajevo pendant le siège ( [https:]] ), fin connaisseur de la géopolitique du Caucase puisqu’il a assuré, de 2002 à 2005, la médiation du conflit du Haut-Karabakh en tant que co-président groupe de Minsk.
Qui sont les Arméniens et les Azeris ?Les Arméniens, originaires de la région entre la mer Noire et la mer Caspienne se sont convertis très tôt au christianisme (dès 113 ap.J.C) faisant de l’Arménie le plus vieil Etat chrétien du monde. Ils ont été disséminés au cours de leur longue histoire autour de différents foyers dont les frontières ont évolué au gré des conquêtes des empires Perse, Grec, Romain, Ottoman, et Russe. Quant au XIXème siècle l’empire russe s’empare progressivement de la totalité du Caucase au détriment de l’empire ottoman, les Arméniens ont tendance à remonter vers le Caucase, préférant à l’autorité ottomane celle du Tsar prétendu protecteur des Chrétiens. En 1914, il y avait 1,8 million d’Arméniens dans l’empire russe dont 700 000 dans la région d’Erevan et 2 millions dans l’empire ottoman, répartis dans toute l’Anatolie et au sud jusqu’en Cilicie. Pour les Turcs les Arméniens sont une minorité encombrante et considérée comme une « cinquième colonne » qui mine la turcitude de l’empire. Les pogroms anti-arméniens ont été nombreux (ceux de1894-95, 1908 ont fait plus 25000 morts) avant le génocide de 1915, qui a fait de 1 à 1,5 million de victimes.
Les Azeris de la Transcaucasie sont proches des Turcs et turcophones ; musulmans chiites, ils sont aussi présents en Iran où ils constituent une très grosse minorité de 15 millions (sur 80 millions d’Iraniens).
La révolution bolchévique et la période soviétique (1917-1991).En mai 1918, le Caucase est partagé entre trois républiques qui déclarent leur indépendance : l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie. Dès ce moment l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’affrontent à propos du tracé de leurs frontières du fait de l’enchevêtrement des populations. La nouvelle Turquie pan-turque de Mustapha Kemal rêve de faire la jonction avec l’Azerbaïdjan en supprimant l’obstacle de l’Arménie ce qui conduit les Arméniens à préférer se soumettre aux Bolchéviques qui proposent dès 1921 la reconnaissance de l’autonomie du Haut-Karabakh (signifiant en turc « le jardin noir »), petit territoire montagneux de 4400km2 très majoritairement peuplé d’Arméniens (89%), au sein de la république soviétique d’Azerbaïdjan. Cette proposition est validée par Staline en 1923 : ce statut d’autonomie restera inchangé pendant 65 ans. Se pose dès lors le problème du Nakhitchevan, province d’Azerbaïdjan peuplée d’Azeris mais géographiquement séparée (enclave au sein de l’Arménie).
De 1923 à 1989, la situation est assez stable car l’ensemble de la région est administré par l’URSS et contrôlé par la police et les services secrets soviétiques ce qui malgré tout n’empêche pas des violences ponctuelles et récurrentes des deux côtés. La mémoire du génocide est restée vive en Arménie qui célèbre en 1965 à Erevan le cinquantenaire du génocide.
Avec la politique de Glanost et la Perestroïka de Gorbatchev, les tensions se font plus vives entre les deux républiques. En juin 1988, le Haut-Karrabakh se déclare en sécession ; 500 000 Arméniens quittent l’Azerbaïdjan suite au pogrom de Soumgaït.
La période post-soviétique est marquée par des tensions constantes et des guerres en 1991-94, 2016, 2020-21, 2023.Les deux républiques auto-proclament leur indépendance en aout et septembre 1991 alors que le Haut-Karabakh, soutenu par l’Arménie, proclame sa propre indépendance (non reconnue par la communauté internationale ni même par l’Arménie) chasse les Azeris et entre en conflit avec Bakou qui envoie des troupes.
La guerre de 1991-94 : victoire de l’Arménie.L’Arménie soutient les séparatistes Karabaki, les opérations militaires opposent Bakou et Erevan qui dispose d’une armée alors bien supérieure. Cette guerre fait des dizaines de milliers de victimes et génère d’importants transferts de populations : 200 000 AzebaIdjanais habitant en Arménie quittent le pays, 700 000 Azeris ont été réfugiés et 520 000 sont chassés des territoires entourant le Haut-Karabakh occupés par l’armée arménienne qui procède à un véritable nettoyage ethnique détruisant les villages de façon à bien marquer que ceux-ci ne pourraient jamais revenir dans cette région. Le cessez-le-feu de mai 1994 ne règle rien et le problème kharabaki devient un « conflit gelé » ou plutôt pour H.J un « conflit non résolu ». La défaite de 1994 a été vécue comme une humiliation en Azerbaïdjan et a alimenté un nationalisme anti arménien très virulent.
Pourquoi l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont eu recours à la guerre sans pouvoir régler diplomatiquement le conflit ?Plusieurs réponses à cette question. D’abord il s’agit d’un conflit entre deux droits : celui du respect des frontières héritées des accords d’Helsinki (1975) et celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. La très grande méfiance entre les deux peuples culturellement différents est nourrie par le souvenir toujours présent chez les Arméniens du génocide de 1915. La situation géographique enclavée et le tracé des frontières de l’Arménie sont un obstacle à la continuité du monde turc : il s’agit bien d’un conflit territorial et non pas religieux. De plus, la Russie conformément à sa longue histoire préfère entretenir la conflictualité entre les peuples.
De 1994 à 2020, début de la deuxième guerre, la tension est permanente, les incidents de frontières sont fréquents parfois violents comme en 2016 (« la guerre des 4 jours ») quand l’Azerbaïdjan de plus en plus ouvertement soutenue par la Turquie, parvient par des opérations militaires rapides appuyées sur des blindés et un armement lourd, à modifier la ligne de démarcation de 1994, témoignant ainsi des progrès considérables de son armée. En 2017 le Haut-Karabakh prend le nom de République d’Artsakh (hérité de l’ancien royaume d’Arménie).
Henri Jacolin et le groupe de Minsk (2002-2005)Nommé en 2002 co-président du groupe de Minsk, avec un ambassadeur russe (Nikolaï Gribkov) et un américain (Rudolf Perina), H.J participe aux tentatives de règlement du contentieux Karabaki. Fondé en 1992 sous l’égide de l’OSCE, le groupe de Minsk était ainsi nommé car la Biélorussie avait proposé de l’héberger mais il ne s’est jamais réuni à Minsk. Au moment de sa nomination (2002), il y avait bon espoir que « les principes de Paris » conclus sous l’égide de Jacques Chirac en 2001, conduisent à un accord. Pendant trois ans les trois diplomates travaillent en totale liberté et en harmonie réfléchissant dans un premier temps à la situation sur le terrain pour analyser les raisons de l’échec des négociations en vue de les reprendre. Ils s’aperçoivent vite qu’ils doivent jongler avec trois grilles contradictoires de lecture de la situation. En effet, d’un côté il fallait identifier clairement les problèmes à résoudre : statut du futur Haut-Karabakh, retrait par l’Arménie des territoires occupés et leur reconstruction, retour dans leurs villages des déplacés Azéris, liaisons entre l’Arménie et le Haut-Karabakh mais aussi entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan, normalisation des relations Arménie-Azerbaïdjan avec garanties de sécurité pour les deux Etats. La deuxième grille faisait apparaitre deux méthodes opposées de négociation : l’Arménie qui maitrisait alors le terrain, exigeait une reconnaissance définitive du statut du Haut-Karabakh avant tout retrait des zones occupées alors que l’Azerbaïdjan qui redoutait une « chypriotisation » de la situation, voulait une négociation étape par étape. La troisième grille mettait en évidence deux conceptions opposées du temps : l’Arménie était convaincue de la pérennité de sa supériorité militaire alors que l’Azerbaïdjan, forte des ventes de son pétrole, était alors en capacité de financer le développement d’une armée moderne.
Entretien de Henry Jacolin avec Ilham Aliyev, président d’Azerbaidjan, septembre 2004, ds magazine Gömrükcü
En 2003, les trois diplomates parviennent à rétablir les relations entre les deux Etats et organisent trois rencontres entre les deux Présidents ainsi que des rencontres régulières entre leurs ministres des Affaires étrangères (Elmar Mammadierov pour l’Azerbaidjan et Vartan Oskanian pour l’Arménie). En 2004 quatre rencontres toutes les cinq semaines sont organisées. Ceci permet de revisiter, en les contrôlant, tous les paramètres de la négociation, tenant compte des lignes rouges de chaque pays, alors que sur le terrain des observateurs militaires de l’OSCE veillaient au maintien du calme. Si l’Azerbaïdjan maintient ses positions, celles de l’Arménie évoluent alors acceptant de se retirer des territoires occupés en échange d’un statut pour le Haut-Karabakh, d’un référendum et de la mise en place de garanties de sécurité. Les diplomates insistaient auprès des deux présidents sur le fait que le temps jouait contre eux mais le message passait mal tant à Erevan qu’à Bakou pour des raisons de politique intérieure mais aussi en raison de l’énorme méfiance entre les deux protagonistes convaincus chacun de la mauvaise foi de l’autre. Le président arménien Kotcharian, originaire du Haut-Karabakh, n’avait guère la culture de la négociation et que le Président d’Azerbaïdjan Aliyev restait sur ses positions et cherchait à gagner du temps, chacun étant très soucieux de tenir compte de son opinion publique ; c’est pourquoi, les trois diplomates, lors de leurs voyages à Erevan ou à Bakou, prenaient bien soin de réunir ou recevoir la presse et, les milieux d’affaires pour expliquer le cours des négociations. Les trois diplomates qui rendaient régulièrement compte de l’évolution de la situation à leurs autorités de tutelle respectives et à l’OCSE prirent conscience qu’ils sous-estimaient la force des revendications nationalistes dans les deux Etats.
L’originalité de l’accord finalement concocté (mais non validé) tenait dans sa capacité de se mettre en place progressivement, commençant par le retrait des Arméniens par étapes des territoire occupés. Ce caractère évolutif permettait aux opinions publiques d’évoluer positivement, constatant les progrès engagés. Néanmoins, au final le groupe de Minsk n’est pas parvenu à empêcher le retour de la guerre.Carte reproduite avec l’aimable autorisation du journal Le Monde [https:]]
La 2ème guerre (2020-21) : la revanche de l’AzerbaïdjanDe violents affrontements éclatent en septembre 2020 entre les forces azerbaïdjanaises et les séparatistes soutenus par l’armée arménienne qui recule et perd une partie des zones tampon. Un cessez-le-feu immédiat est proclamé mais quelques mois plus tard, la guerre reprend dans un contexte régional modifié par l’échec des négociations, par l’entrisme de la Turquie pour s’affirmer contre la Russie (par rapport aux opérations alors menées en Syrie), par le comportement assez trouble et méfiant de la Russie envers l’Arménie depuis la révolution de velours de 2018. La Russie s’affirmait l’alliée de l’Arménie davantage contre la Turquie que contre l’Azerbaïdjan. A noter enfin l’attitude de l’Iran préoccupé par la possible contagion des revendications séparatistes dans sa minorité Azéri.
Les opérations militaires sont rondement menées par Bakou qui mène une offensive en juillet 2021 au nord près du gazoduc sud Caucase (Bakou-Erzurum) le long de la ligne de démarcation. La capitale Stepanakert est bombardée et des opérations sont menées sur les zones tampon avec des drones fournis par la Turquie alors que l’armée arménienne réplique par des bombardements sur Gandja à proximité du gazoduc. A l’automne plusieurs cessez-le-feu obtenus par Poutine du 9 octobre au 29 novembre sont nécessaires pour stabiliser la situation et obliger les deux ennemis à négocier. L’Azerbaïdjan, avec le soutien turc, contrôle la zone frontière le long de l’Iran. La reprise de Choucha permet le contrôle du corridor de Latchin, reliant l’Arménie au Haut-Karabakh placé sous un quasi protectorat russe. La rétrocession de la région d’Agdam est une faiblesse par les creux constitués sur la ligne de démarcation. Poutine obtient de placer une force militaire russe d’interposition de 2000 hommes pour sécuriser les positions. L’Arménie se voit imposer l’obligation d’offrir à l’Azerbaïdjan une voie d’accès sécurisée par les Russes vers le Nakhitchevan.
Le bilan est clairement en faveur de l’Azerbaïdjan qui a su, avec le soutien turc, transformer sa victoire militaire en victoire politique. La Turquie et la Russie s’installent comme des puissances régionales incontournables alors que l’Arménie qui a fait sa révolution démocratique, reste vassale de Moscou. Le groupe de Minsk et l’OSCE ont échoué dans leurs médiations.
2022- 2023 : la 3ème guerre.En 2022 la guerre continue. Après avoir lancé des offensives au sud dans la région de Syunik saisissant quelques territoires arméniens (200km2) proches de l’Iran, Bakou bloque le 12 décembre 2022 le corridor de Latchin mettant en état de siège les 120 000 habitants du Haut-Karabakh qui seront ensuite chassés de leur territoire en deux jours suite à une opération militaire éclair menée le 19-20 septembre 2023. Le 23 septembre la République du Haut-Karabakh s’autodissout et proclame que « toutes les institutions gouvernementales et organisations seront dissoutes au 1° janvier 2024 ». Fin de la partie.
Conclusions de cette longue aventure du Haut-Karabakh et de cette guerre éclair de 2023.H.J s’intéresse aux acteurs politiques et note que les dirigeants du Haut-karabakh ont tous été des vétérans de la première guerre de 1994, couvés par les services de renseignement russe. Ils ont fait preuve d’une certaine hubris en se montrant très intransigeants : ils ont refusé sept plans de paix successifs, provoquant même parfois des tensions avec Erevan. Ils ont cru que la victoire de 1994 leur assurait à jamais la supériorité témoignant ainsi d’une certaine myopie face à la montée en puissance des forces militaires de Bakou financées par la vente des hydrocarbures.
La France n’a pas bougé même si elle a récemment proposé des armes à Erevan pour assurer sa sécurité. La Russie a toujours cherché, selon son habitude à maintenir un faible niveau de conflictualité pour mieux tenir en main la situation. Le conflit a permis à l’entente entre la Russie et la Turquie de s’affirmer sur le dos des Occidentaux. L’Arménie est maintenant directement menacée de devoir céder à Bakou sa région méridionale qui permettrait à l’Azerbaïdjan d’établir la jonction avec le Nakhitchevan.
Questions de la salle.Comment se font les liaisons entre l’Azerbaïdjan et Le Nakhitchevan ? Il n’existe actuellement pas de route qui passerait par Meghri. La topographie à l’ouest permettrait de construire une route en plaine mais à l’est de Méghri le relief de hautes montagnes imposerait la construction d’une route de corniche. De ce fait, la jonction s’établit en passant par l’Iran à raison du passage de plusieurs dizaines de camions par jour. Il n’y a donc pas de problème de transit sur le terrain, le réel problème est la volonté de l’Azerbaïdjan d’obtenir un corridor de souveraineté à travers l’Arménie dans la province méridionale de Syunik.
Pourquoi la France est-elle plutôt pro-arménienne ? Il y a plus de 100 000 français d’origine arménienne en France qui a condamné le génocide de 1915.
Quels sont les objectifs d’Erdogan dans la région ? Clairement au nom de la turcitude, il s’agit de faire la jonction avec tous les peuples de Basse-Asie centrale anciennement soviétique qui sont turcophones à l’exception du Tadjikistan. Dans un premier temps (vers 2000), il s’agissait surtout d’objectifs économiques mais plus récemment les objectifs politiques ont pointé.
Quelles sont les relations Iran-Arménie ? Elles sont très bonnes et les Russes sont très intéressés à ce qu’elles le restent car ils peuvent ainsi établir des liaisons plus facilement pour entretenir le trafic de transit (notamment la livraison des drones iraniens utilisés contre l’Ukraine).
Quelle est la position de la Chine et de l’Inde dans ce conflit ? Aucune de ces puissances ne sont réellement présentes dans la région ; elles n’ont pas manifesté pour le moment de réel intérêt dans ce conflit.
L’Arménie n’a-t-elle pas été trop naïve vis-à-vis de son allié russe ? La Russie s’est montrée très molle dans son soutien de l’Arménie surtout après la révolution de velours de 2018, restant méfiante envers le processus de démocratisation en cours en Arménie. Elle préfère laisser le conflit en l’état ; diviser pour régner.
Compte rendu rédigé par Micheline Huvet-Martinet, relu par Henry Jacolin, décembre 2023
-
18:58
Les données ACLED : une fenêtre sur les conflits armés mondiaux
sur Veille cartographieCet article Les données ACLED : une fenêtre sur les conflits armés mondiaux est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
L’ACLED (Armed Conflict Location & Event Data Project) – le projet des données sur la localisation et les événements des conflits armés – se présente comme un projet de collecte, d’analyse et de cartographie de données désagrégées, offrant une perspective sur les dynamiques des conflits à travers le monde. L’ACLED va au-delà des simples chiffres, […]
Cet article Les données ACLED : une fenêtre sur les conflits armés mondiaux est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
8:33
[Stage 3 à 6 mois - Géomatique] - Étude de solutions pour la cartographie et le guidage sur sites accueillant du public
sur Makina CorpusContrat : Stage
Lieu : Toulouse ou Nantes
-
18:15
Poopmap : Redéfinir l’expérience … des toilettes
sur Veille cartographieCet article Poopmap : Redéfinir l’expérience … des toilettes est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Dans le monde moderne, la technologie a pénétré presque tous les aspects de notre vie quotidienne y compris ceux auxquels nous ne pensons pas nécessairement. Un exemple fascinant de la fusion entre la technologie et notre routine quotidienne est l’application PoopMap qui offre une perspective unique sur un sujet parfois tabou ou gênant : nos […]
Cet article Poopmap : Redéfinir l’expérience … des toilettes est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
18:16
La carte, objet éminemment politique. Maduro modifie la carte officielle du Venezuela pour y inclure l’Essequibo
sur Cartographies numériques
Suite au référendum du 3 décembre 2023 qui a remporté 95% de « oui », le Venezuela a partagé une nouvelle carte officielle qui intègre le territoire de l'Essequibo. Ainsi le président chaviste Nicolás Maduro officialise l'annexion des 2/3 du Guyana voisin. Le territoire de l'Essequibo, riche en pétrole et en minerais, est convoité de longue date par le Venezuela. Cette annexion intervient dans un contexte de fragilité politique du régime de Maduro qui trouve là un exutoire au mécontentement grandissant dans un pays rongé par l'inflation et la corruption.
Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, montre une carte de son pays incluant la région guyanaise de l'Essequibo, lors d'une réunion à Caracas, le 5 décembre 2023 (source : ©AFP)Maduro brandit la nouvelle carte du Vénézuéla avec l'Essequibo annexé dans un acte du Conseil fédéral du gouvernement et du Conseil de défense le mardi 5 décembre 2023. « J'ai immédiatement ordonné de publier la nouvelle carte du Venezuela avec notre Guayana Esequiba et de l'apporter dans toutes les écoles, lycées, conseils communautaires, établissements publics, universités et dans tous les foyers du pays. C'est notre carte bien-aimée ! »
1) Un conflit frontalier qui remonte à plus de 150 ans
Le Guyana affirme que la frontière entre les deux pays a été fixée en 1899 par un tribunal d'arbitrage. Pour le Venezuela, le fleuve Essequibo est la frontière naturelle entre les deux pays depuis 1777. Le Venezuela affirme que la frontière « naturelle » avec le Guyana est formée par le fleuve Essequibo, et non par la ligne Schomburgk, tracée en 1844 et présentée en 1886 par le Royaume-Uni comme la frontière internationale. En 1899, l’arbitrage des Etats-Unis aboutit à des concessions bilatérales permettant une démarcation, mais aussi à la perte pour le Venezuela d'un territoire d'environ 160 000 km², et de plus de 200 kilomètres de côtes ouvertes sur l'Océan Atlantique, ce qui n’allait pas être sans conséquence par la suite du point de vue du droit maritime et de l’exploitation des ressources.
Le territoire tient son nom du fleuve Essequibo qui dérive du nom de Juan de Esquivel, un officier de Diego Colomb, fils aîné de Christophe Colomb et héritier de la couronne de vice-roi, qui explora la région pendant les premières décennies du XVIe siècle. L'Essequibo fait partie intégrante du Venezuela depuis son indépendance en 1811. Mais en 1840, profitant des difficultés du jeune État à contrôler ses frontières, le Royaume-Uni s’approprie la région et l'annexe à sa colonie guyanaise. Une annexion jamais reconnue par le Venezuela (source : Wikipedia).
Le conflit frontalier s'est réactivé au moment de l'indépendance de la Guyane britannique en 1966. Malgré des tentatives d'arbitrages successifs (signature de l’Accord de Genève, dont le contenu favorise la recherche de solutions mutuellement satisfaisantes pour le règlement pratique du différend), aucune solution n'a pas être trouvée au niveau international. Si la question de l'Essequibo fait aujourd'hui l'objet d'un large consensus au Venezuela, elle rencontre une vive opposition de la part du Guyana anglais qui a déposé une motion auprès de la Cour internationale de justice de La Haye pour essayer d'empêcher le référendum d'annexion du 3 décembre 2023.
Le territoire de l'Essequibo revendiqué par le Venezuela (source : Wikipedia)
2) L'Essequibo, une région riche en ressources naturelles
Le territoire de 159 500 kilomètres carrés situé à l’ouest du fleuve Essequibo représente les deux tiers de la Guyane britannique et est également frontalier avec le Brésil. Il est riche en or, diamants, bois et pétrole : un désert vert au sous-sol chargé de ressources naturelles (gaz et pétrole, or, diamants, cuivre, bauxite, fer et aluminium). Il donne accès à une zone de l'Atlantique où du pétrole a été découvert en grande quantité, attirant l'attention du gouvernement du président vénézuélien Nicolás Maduro. En 2015, la compagnie ExxonMobil découvre un important gisement de brut au large des côtes de l’Essequibo. L’entreprise américaine préfère traiter avec le petit Guyana qu’avec le Venezuela socialiste. Le litige territorial resurgit. Il est à vif depuis qu’en août 2023, le Guyana a lancé un appel d’offres pour l’exploitation de plusieurs secteurs pétroliers dans l’Essequibo. En octobre 2023, la découverte d’un nouveau gisement de pétrole porte les réserves du Guyana à près de 11 milliards de barils.
Les observateurs évoquent « un nouvel émirat ». Après avoir augmenté en 2022 de 57,8 % – un record mondial –, le produit intérieur brut du Guyana devrait encore progresser de 38 % en 2023, selon le Fonds monétaire international. L'entreprise ExxonMobil, l’opérateur principal du projet d’extraction, prévoit qu’elle atteindra 0,8 million de barils par jour d’ici fin 2025. Le petit État d’Amérique latine extraira en 2025 près de 1 % de la demande mondiale (soit plus que le Koweit). Un pactole vers lequel se tourne Caracas. Le gouvernement vénézuélien affirme que le Guyana n'a pas compétence pour accorder des concessions dans les zones maritimes au large de l'Essequibo. Parmi les premières mesures, Maduro a autorisé la Petroleos de Venezuela Sociedad Anónima (PDVSA) et la Corporation vénézuélienne de Guyane (CVG) à créer les divisions PDVSA Essequibo et CVG Essequibo. Il a également ordonné l'octroi de licences d'exploitation pour l'exploration et l'exploitation du pétrole, du gaz et des minéraux dans le territoire annexé. En s'emparant de la région d'Essequibo, le Venezuela prend le contrôle d'une grande partie du champ pétrolifère appelé bloc Stabroek.
Beaucoup se demandent pourquoi le Venezuela, déjà riche en pétrole, veut aussi celui de son voisin. Le Venezuela possède les plus grandes réserves de la planète, mais son industrie pétrolère est à genoux, conséquence de la mauvaise gestion, du sous-investissement, de la corruption et des sanctions économiques en vigueur depuis 2019 (après la réélection frauduleuse de Nicolas Maduro). Sa production a chuté de 3 millions de barils par jour jusqu'à moins de 400 000. Elle se maintient aujourd'hui péniblement à 750 000 barils quotidiens. La raison est liée aussi à la nature du pétrole du Guyana : plus facile à raffiner, il est rentable dès 35 $ le baril. Le projet s'inscrit dans le cadre plus large d'un nouveau front pionnier contrôlé par les pouvoirs publics dans le grand Est vénézuélien. Il pose la question des litiges transfrontaliers sur le plateau des Guyanes, enjeux géopolitiques à l’interface des mondes amazoniens et caribéens. Dans un article consacré aux Opérations offshore à proximité de frontières arbitraires, Ricardo Salvador De Toma Garcia met en évidence l'influence des acteurs de la géopolitique du pétrole dans les processus de négociation et de résolution des controverses sur la délimitation des frontières. Le cas de l'Essequibo est un bon exemple pour montrer les effets échelonnés de la distribution des concessions offshore dans des espaces maritimes non délimités, ces pratiques contribuant à reconfigurer les dimensions géopolitiques des controverses.
Identification des secteurs de concessions offshore autorisés unilatéralement par le Guyana
(source : Ricardo Salvador De Toma Garcia, 2023)
Pour appréhender le différend frontalier Venezuela-Guyana dans un contexte plus large, voir la carte des limites de ZEE au large des Guyanes proposée par le site Géoconfluences.
3) Le référendum d'annexion et ses conséquencesLe référendum organisé le 3 décembre 2023 a plusieurs finalités : réaffirmer les revendications du Vénézuela sur cette région, mais aussi renforcer le pouvoir de Maduro à un an des prochaines élections présidentielles. D'un point de vue géopolitique, la décision d'annexer l'Essequibo a une incidence sur tout le continent sud-américain, voire au delà. Le Venezuela entend profiter du soutien de la Russie à l'échelle internationale et desserrer la pression exercée par le groupe de Lima, hostile au régime socialiste de Maduro. Le Royaume-Uni pourrait lui-même réagir en soutenant la Guyanne britannique, tandis que la France pourrait à terme voir des répercussions sur le territoire de la Guyane française située à proximité. Le Brésil veut quant à lui éviter un conflit à sa frontière et la déstabilisation de la région. Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva dit « ne pas vouloir de guerre en Amérique du Sud ». Les membres du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) ainsi que le Chili, la Colombie, l’Equateur et le Pérou ont exhorté « les deux parties à dialoguer et à rechercher une solution pacifique afin d’éviter des initiatives unilatérales qui pourraient aggraver la situation ». La Chine, qui se fait rembourser ses crédits directement en pétrole par le Vénezuela, a demandé aux deux pays de résoudre leur différend « de manière correcte ».
De fait, le référendum de décembre 2023 vient entériner des revendications territoriales de longue date. Depuis 1999, le Venezuela affirme dans l'article 10 de sa constitution que « le territoire et les autres espaces géographiques de la République sont ceux qui correspondent à la Capitainerie Générale du Venezuela avant sa transformation politique initiée le 19 avril 1810, incluant les modifications résultant des traités et arbitrages non frappés de nullité ». Il s'appuie notamment sur une carte de la Capitainerie générale du Venezuela de 1777 ainsi qu'une carte de la Grande Colombie de 1890 incluant l'Essequibo.
En octobre 2020, le Ministère de la Planification du Venezuela a publié un manifeste qui rappelle l'argumentaire justifiant cette annexion. Intitulé "La Guyane et l'identité nationale", le texte expose tous les arguments en faveur des droits légitimes historiques du Venezuela et le résume en une phrase : « le soleil du Vénézuela se lève dans l'Essequibo » (sic). Le « Venezuela né dans l'Essequibo » y est présenté comme une vérité historico-géographique. L'implantation de compagnies pétrolières transnationales est considérée comme « un plan de provocation soutenu et financé par Washington et les agences gouvernementales de la puissance américaine, notamment le Pentagone ». Les Amerindiens y font figure de peuple libertarien luttant contre le colonialisme. Le référendum prévoit d'ailleurs de leur accorder la citoyenneté vénézuelienne (pas plus de 125 000 personnes y vivent, soit 1/5 de la population guyanienne). Autant de propositions déjà mises en avant par l'ouvrage Un siècle de dépossession : l'histoire d'une revendication publié en 2003 par Pompeyo Torrealba, coordinateur du Mouvement National de Sauvetage de l'Essequibo, et que l'on retrouve également sur le blog La Guyana Esequiba.
Revendication souveraine de la République bolivarienne du Venezuela. Essai de la Chaire Penser le socialisme
(source : Guyana e identidad nacional, octobre 2020)La carte qui accompagne le manifeste du Ministère de la Planification d'octobre 2020 est quasiment la même que la nouvelle carte officielle exhibée par Maduro en décembre 2023. Les hachures ont été enlevées pour entériner l'annexion de l'Essequibo au Vénézuela.
Nouvelle carte de la République bolivarienne du Venezuela à l'issue du référendum du 3 décembre 2023
Selon les juristes guyaniens, le Venezuela n’a pas le droit de proclamer sa souveraineté sur les territoires de l'ancienne colonie du Guyana britannique, tels que définis par la Décision du tribunal arbitral de 1899. Les pays membres de la Communauté Caribéenne (CARICOM) et de l’Organisation des États des Amériques (OEA) ont rejeté le référendum vénézuélien. Selon ces organisations, la loi internationale est formelle : un état n'a pas le droit de saisir, d’annexer ou d’incorporer le territoire d’un autre état. Ce principe d'auto-détermination des peuples défendu par l'ONU n'a aucunement été respecté puisque le référendum ne visait qu'à consulter la population vénézuélienne sous la forme d'un quasi plébiscite pour justifier l'annexion.
4) Quand la carte fait le territoire
La carte officielle consacrant l'intégration de l'Essequibo comme 24e État de la République bolivarienne du Venezuela est disponible sur le site de l'Institut Géographique du Venezuela Simon Bolivar (IGVSB). On y trouve également la carte à l'origine de la réclamation "Notre Essequibo" ainsi qu'une nouvelle carte physique et politique du Venezuela.
Une carte du Venezuela « sans hachures » avait été publiée en 2012 par l'Instituto Geographico de Venezuela avant même l'annexion officielle de décembre 2023, après une pétition présentée par les militants de l'époque devant les autorités de l'IGVSB et avec le soutien des réseaux sociaux. Déjà en 1999, il existait une version officielle dont plusieurs exemplaires avaient été imprimés, qui incluaient également l'extension du Venezuela sur le plateau continental. En septembre 2023, le président Maduro s'est également livré à un exercice de communication à partir de cartes historiques pour démontrer la légitimité des revendications territoriales du Venezuela sur l'Essequibo. La première carte officielle du Venezuela avec le territoire annexé à l'ouest du fleuve Essequibo semble remonter à une carte de 1965 publiée à l'échelle 1:4 000 000 par le quotidien El Nacional (3 février 1965). A l'époque, il s'agissait déjà d'annexer ce territoire comme zone de bonification (voir le texte du "Rapport des experts vénézuéliens sur la question des frontières avec la Guyane britannique", 18 mars 1965)
En 2015, le gouvernement du Guyana a protesté contre les noms de rues espagnols donnés par Google Maps, notamment en référence au héros de l’indépendance latino-américaine Simon Bolivar, idolâtré par le gouvernement vénézuélien. Depuis certains noms de rues semblent avoir été modifiés. De manière générale, le service de cartographie de la société américaine ne souhaite pas se mêler du conflit concernant l'Essequibo. Le territoire est indiqué en lignes pointillées pour ne pas froisser les susceptibilités de part et d'autre. Comme dans d'autres conflits territoriaux à travers le monde, Google Maps prend parti en ne prenant pas parti. Une manière de laisser le territoire Essequibo comme à part des deux pays.
Le territoire de l'Essequibo représenté en pointillé (source : Google Maps)Liens ajoutés le 15 février 2024
Alors qu'il s'était engagé à trouver une issue pacifique au différend concernant l'Essequibo, le Venezuela est en train de concentrer des troupes près de la frontière avec le Guyana. C'est ce que montrent les images MAXAR analysées par le CSIS [https:]]
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 14, 2024
8/n
Avec une carte ayant valeur de slogan "Venezuela Toda" qui inclut le territoire annexé de l'Essequibo et rappelle que « le soleil du Vénézuela se lève dans l'Essequibo »
— Sylvain Genevois (@mirbole01) February 15, 2024
On retrouve cette carte schématique sous de nombreuses déclinaisons (drapeau, affiche, mosaïque...)
10/ pic.twitter.com/Ygc3cf5Q3f
Articles connexesLa carte, objet éminemment politique : exemple à travers la crise au Vénézuéla
La carte, objet éminemment politique. L'Argentine et sa carte officielle bi-continentale
La carte, objet éminemment politique : La Pachamana en base de données
La carte, objet éminemment politique. Vous avez dit « géoactivisme » ?
La carte, objet éminemment politique : Poutine exhibe une carte française du XVIIe siècle pour nier l'existence de l'UkraineL'histoire par les cartes : La France aux Amériques ou la naissance des mondes atlantiques
Atlas critique de la Guyane (par Matthieu Noucher et Laurent Polidori)
Une story map pour découvrir le voyage d'Albert Kahn en Amérique du sud (1909)
-
15:51
Ingénieur Qualité
sur Le blog de GeomatysIngénieur Qualité- 06/12/2023
- Isabelle Pelissier
Nous recherchons dans le cadre de l’amélioration de notre processus “qualité logiciel”, un ingénieur tests et recette / QA : assurance qualité.
Il ou elle vient renforcer les activités déjà existantes dans les 2 volets ci-dessous et a une connaissance des méthodes d’assurance qualité dans l’informatique.
Qui sommes-nous ?
GEOMATYS est un éditeur de logiciel qui développe depuis 18 ans des produits et des nouveaux systèmes d’informations permettant de traiter l’information géographique.
Notre activité d’édition logicielle nous conduit à développer des bibliothèques dédiées au traitement de gros volume d’information géographique, des Geo-Webservices et des frameworks cartographiques, que nous intégrons ensuite pour les besoins de nos clients.
Nous sommes une société influencée par la forte culture technique de ses dirigeants, développant des projets innovants au service d’industriels et de scientifiques dans des domaines aussi variés que l’Environnement, le Spatial ou la Défense.
Grâce à un travail reconnu en recherche et développement, notre société, GEOMATYS, a gagné une expertise qui lui permet de travailler de manière récurrente avec de grands comptes (Naval Group, Airbus, Le CNES ….).
Activités
1/ Tests
- La surveillance de l’exploitation et de la qualité de la production via des métriques.
- Participation au choix des outils pour l’automatisation des tests et analyse de code,
- Organisation des tests (UX/design, navigation, End To End, nouvelles fonctionnalités techniques, tests d’intégration et de charge, tests fonctionnels…).
- Maintien de la base de tests
- Être force de proposition auprès des différents interlocuteurs sur les tests à mener.
- Devenir le référent de l’équipe sur la mise en place des tests.
- Rédaction et suivi de l’application des procédures de tests (cahier de recette) pour les projets et produits de l’entreprise
2/ Participation à l’activité Devops de l’entreprise
- Automatisation des déploiements, scripting,
- Garant du niveau de service de l’infrastructure et des activités de CI
- Mise en place de plateforme préproduction et production (CI/CD)
Formation de niveau Bac +5 avec 1ère expérience
- Master en informatique
- Diplôme d’école d’ingénieurs
Compétences souhaitées :
- Connaissance des outils de test et d’analyse statique et dynamique
- Maîtrise d’outils pour des tests de charge
- Maîtrise du langage Java et idéalement en C++
- Maîtrise d’outils de script type Shell & LUA, notamment pour des tests techniques
- Maîtrise de Docker,
- GitOps (Git, Gitlab),
- Maîtrise de l’anglais indispensable
- Connaissance Bases de données
- Esprit d’analyse / Rigueur / Esprit méthodique / Capacité à travailler en équipe et sens de la communication
- Sens du service
Si vous avez de l’enthousiasme, une appétence pour la cartographie / les problématiques spatiales, et une envie de travailler dans un domaine ultra-innovant,
envoyez-nous votre CV (isabelle.pelissier@geomatys.com) Poste à pourvoir sur Montpellier
Salaire
A négocier selon expérience
Menu Linkedin Twitter YoutubeThe post Ingénieur Qualité first appeared on Geomatys.
-
17:33
Atlas archéologique de la France
sur Cartographies numériques
Coédité par Tallandier et l'Inrap, l'Atlas archéologique de la France présente et répertorie en une centaine de cartes et de plans inédits plusieurs dizaines de milliers de fouilles archéologiques. Conçu par Dominique Garcia, président de l'Inrap, et Marc Bouiron, conservateur en chef du patrimoine, l'atlas met en perspective plus de 500 000 ans d’occupation du territoire hexagonal et ultramarin.Dominique Garcia, Marc Bouiron, (dir.), Atlas archéologique de la France, Paris, Tallandier, 2023, cartes d’Aurélie Boissière. Site de l'éditeur.
Résumé
Des milliers de découvertes surgissent sans cesse sous la truelle des archéologues. Les vestiges d’habitats, de tombes, de sanctuaires ou d’ateliers enrichissent notre patrimoine comme notre compréhension des sociétés passées. Jamais encore ces archives du sol, du Rhin au Finistère, de la baie de Somme à la Corse et dans les terres d’outremer, n’avaient été cartographiées et illustrées avec une telle ampleur. Page à page, nous explorons les strates archéologiques telles que chaque époque nous les a léguées. Cartes en mains, cet ouvrage nous emmène sur les sentiers de la préhistoire, nous montre les usages des femmes et des hommes du Néolithique, l’empreinte des Gaulois et de Rome, le Moyen Âge des fermes et des cathédrales, les traces de l’esclavage, les vestiges de notre activité industrielle et les marques laissées par la violence des guerres. Chaque objet, chaque pan de mur, chaque sépulture, chaque reste de repas mis au jour vient documenter le récit d’un million d’années et permet d’écrire une nouvelle histoire de la France.
Les auteurs de Atlas archéologique de la France :
Dominique GARCIA
Professeur d’archéologie à l’université d’Aix-Marseille, Dominique Garcia est président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Archéologue de terrain, il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur les sociétés protohistoriques de la Méditerranée nord-occidentale au Ier millénaire.Marc BOUIRON
Conservateur en chef du patrimoine, Marc Bouiron est directeur scientifique et technique de l’Institut national de recherches archéologiques préventives. Ses publications portent sur l’évolution urbaine des villes du midi de la France, de la protohistoire à la période moderne.Quelques extraits sur le site de l'INRAP :
- Carte de « La première grande statuaire » (Néolithique)
- Vin méditerranéen et contreparties gauloises (Ve - Ier siècle av JC)
- La diffusion des produits venant du Nouveau Monde
Pour aller plus loin :
- Dominique Garcia présente l'Atlas archéologique de la France (INRAP)
- L’archéologie mise en cartes, avec Marc Bouiron et Muriel Gandelin (Paroles d'histoire)
- La France archéologique en cartes (Carbone14, le magazine de l'archéologie - France Culture)
la France archéologique comme on ne l'a jamais vue !
— carbone 14 (@LeSalonNoirFC) December 16, 2023
" les marchands italiens transportent le vin dans des bateaux sur les voies navigables [...] et cela pour un prix incroyable: pour une jarre de vin, ils reçoivent un esclave" (Diodore)
A découvrir dans: [https:]] pic.twitter.com/FzxLMGfUyE
ArchéOdyssée, une carte interactive de plus de 800 musées et sites archéologiques en France
Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie
Une carte pour recenser les objets africains dans les musées du monde
L'histoire par les cartes : la carte archéologique de Paris
-
17:00
VigiNappe : application de gestion des nappes phréatiques
sur Makina CorpusL’objectif du projet VigiNappe est de mettre
-
11:47
Le nouveau calculateur d’itinéraire EuroVelo : l’intégration des SIG pour des voyages cyclistes optimaux
sur Veille cartographieCet article Le nouveau calculateur d’itinéraire EuroVelo : l’intégration des SIG pour des voyages cyclistes optimaux est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Par Lisa Fontaine Qu’est-ce qu’EuroVelo ? EuroVelo est un réseau de pistes cyclables à longue distance en Europe, géré par la Fédération Européenne des Cyclistes (ECF). Ce réseau regroupe plus de 45 000 km de routes aménagées et vise à encourager le cyclotourisme en Europe en offrant des itinéraires balisés et sécurisés pour les cyclistes […]
Cet article Le nouveau calculateur d’itinéraire EuroVelo : l’intégration des SIG pour des voyages cyclistes optimaux est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
10:20
prettymaps, des jolies cartes sans SIG
sur GeotribuPrise en main du package Python 'prettymaps', un générateur de cartes artistiques et illustratives à partir d'une simple adresse, en utilisant les données OpenStreetMap et les bibliothèques osmnx, GeoPandas et matplotlib.
-
9:00
Bascule de l'IGN, tutoriel : modification des fonds de plan dans Geotrek
sur Makina CorpusCet article présente les modifications à réaliser dans les différentes briques pour pouvoir continuer de bénéficier des services de l'IGN à partir de Janvier 2024.
-
23:30
Calendrier des prochaines formations sur les Données Foncières
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 20 août 2023Retrouvez le calendrier des formations sur les données foncières Sessions sur les Fichiers fonciersFormation certifiée QualiopiDu 13 au 15 mai 2025 à (…)
Lire la suite
-
17:04
Décrire la carte, écrire le monde
sur Cartographies numériques
La revue scientifique à comité de lecture international Phantasia porte une attention spécifique à l’imagination sous toutes ses formes, rigoureusement articulée à des problématiques et des thèmes aussi variés que la conscience, la perception, l’affectivité, la corporéité, la représentation, l’image, l’expérience esthétique, le langage, la textualité, l’écriture, le politique, le social, le droit, l’histoire, la culture ou la connaissance en général. Elle consacre son volume 13 à la carte et à l'écriture du monde :Ost, I., d'Avout, A. (dir.). « Décrire la carte, écrire le monde », Phantasia, vol 13, 2023. L'ensemble des articles de la revue est accessible en open access.
Extrait de l'introduction
« Si la carte constitue un système de signes complexe méritant un décodage patient, il arrive qu’elle s’impose à l’observateur dans un régime d’immédiateté esthétique. Par la richesse de ses lignes, de ses formes, de ses couleurs, de ses noms, l’image cartographique semble moins s’offrir comme un instrument de connaissance que comme la source d’un émerveillement spontané, emblématique de l’étendue et de la diversité du monde [...]. Dès l’origine conçue comme une œuvre d’art digne des plus grands maîtres, la carte n’a pas manqué, sinon de fasciner, du moins d’interpeller les autrices et les auteurs, qui ont cherché à rendre compte de sa beauté. Mais à y regarder de plus près, jusqu’où ceux-ci ont-ils véritablement entrepris de la décrire, de traduire son scintillement graphique comme sa rigueur scientifique en des termes aussi clairs que précis?? [...] Représentation du monde située à mi-chemin entre l’image (par son caractère visuel) et le langage (par sa nomenclature, ses toponymes et la légende qu’elle contient), la carte engage une lecture progressive et patiente, qu’une plume trop alerte serait en peine de restituer. [...] Représentation elle-même difficilement représentable, la carte résiste au mouvement de la description littéraire : dans les lignes de tel roman ou de tel essai, elle apparaît plus souvent sous la forme d’esquisses que de compositions abouties... Au fond, l’intérêt de la description littéraire des cartes repose sur la nature spéculaire de l’objet : la carte ne constitue-t-elle pas elle-même, avec ses codes et ses conventions spécifiques, une manière d’écrire le monde?? En faire l’objet d’un texte ne revient-il pas à proposer de facto une mise en abyme, à redoubler l’interprétation du réel dont tout support cartographique est porteur?? »
Table des matières
Aurélien d’Avout & Isabelle Ost Introduction
PARTIE 1. APPROCHES PANORAMIQUESIsabelle Ost Littérature et cartographie. Histoire de trompe-l’œil
Théo Soula Jeux d’échelles : aux limites de la littérature et de la cartographie
PARTIE 2. DYNAMIQUES DESCRIPTIVESClaire Olivier Rebattre les cartes, l’ekphrasis paradoxale de Philippe Vasset
Giacomo Fuk Les cartes utopiques de Louis Marin
Manon Delcour Du lac de Grand-Lieu à une carte des grands lieux : résidence d’écriture et pratiques cartographiques
PARTIE 3. NAVIGATIONS NUMÉRIQUESNathalie Gillain Dreamlands Virtual Tour, le projet carto-photographique d’Olivier Hodasava : filiation perecquienne et enjeux de la cartographie numérique
Anna Guilló Du Google Art au roman contemporain.Écriture, cartographie et géolocalisation
COMPTES RENDUSHenri Desbois Abstractions cartographiques : trois volumes du collectif Stevenson. Stevenson, Mappa Insulae, mappa Urbis et mappa Naturae, Marseille, Éditions Parenthèses, 2019, 2021 et 2023
Cécile Chatelet Émilie Ieven, Les territoires politiques de la littérature contemporaine française. Espace, ligne, mouvement, Paris, Presses universitaires de Vincennes, 2023
Juliette Morel Ceci n’est pas un atlas, Nepthys Zwer éditeur, Éditions du commun, 2023
Maxime Berges Aurélien d’Avout, La France en éclats. Écrire la débâcle de 1940, d’Aragon à Claude Simon, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2023
A propos des auteurs
Aurélien d’Avout
Ancien élève de l’ENS (Paris), agrégé de Lettres modernes et docteur en Littérature française, il est actuellement chargé de recherches du F.R.S.-FNRS à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles. Ses recherches portent principalement sur la prose narrative du xxe siècle, les rapports entre littérature et géographie, la poétique du récit de guerre et la génétique des textes. Il a notamment publié l’ouvrage La France en éclats. Écrire la débâcle de 1940 d’Aragon à Claude Simon (Impressions Nouvelles, 2023).
Isabelle Ost
Elle est professeur ordinaire en littérature et en philosophie à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles. Elle y co-dirige le Centre Prospéro. Langage, image et connaissance ainsi que l’École des sciences philosophiques et religieuses. Ses recherches et publications portent principalement sur les rapports entre philosophie et littérature ainsi que sur la littérature contemporaine de langue française. Elle supervise actuellement un programme de recherche (PDR du F.R.S.-FNRS) consacré aux rapports entre littérature et cartographie : dans ce cadre, elle a dirigé un ouvrage collectif intitulé Cartographier. Regards croisés sur des pratiques littéraires et philosophiques contemporaines (PUSL, 2018) et a co-dirigé le présent numéro de la revue Phantasia (Décrire la carte, écrire le monde).
Articles connexes
Hors du monde : la carte et l'imaginaire - Exposition cartographique (Strasbourg, du 18 mai au 20 octobre 2019)
Un océan de livres : un atlas de la littérature mondiale
Carte des road trips les plus épiques de la littérature américaine
Le tour de France des classiques de la littérature (Gallica - BNF)
Le voyage d'Ulysse. Comment cartographier un mythe ?
Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siècle) par Roger Chartier
Vers une carte interactive de la littérature de fiction dans le monde
Découvrir Paris à travers les grands classiques de la littérature
Fake Britain, un atlas de lieux fictionnels
Rubrique Cartes et atlas imaginaires
-
14:40
Stages 2024
sur Le blog de GeomatysStages Geomatys pour 2024- 04/12/2023
- Isabelle Pelissier
Voici les 4 stages proposés en 2024 :
- Création d’un démonstrateur innovant pour la segmentation d’image haute résolution ?
- Démarrage de la commercialisation du logiciel LOG’AU ?
- 3 D Unreal / Cesium ?
- Prototypage de traitement innovants pour un logiciel de suivi de la qualité de l’eau ?
Si l’un de ces thèmes vous interresse n’hésitez pas à postuler : isabelle.pelissier@geomatys.com
Menu Linkedin Twitter YoutubeThe post Stages 2024 first appeared on Geomatys.
-
9:11
#1Jour1Carte - Édition hiver, spéciale fête de l'Avent 2023
sur Makina CorpusÀ partir de début décembre, Makina Corpus vous invite à suivre son événement "1Jour1Carte", édition hiver spéciale Fête de l'Avent 2023, sur ses réseaux sociaux : Twitter et LinkedIn.
-
8:22
Cinquième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2023)
sur Cartographies numériquesLa 5e édition du défi cartographique du #30DayMapChallenge s'est terminée fin novembre 2023. Parmi les thèmes proposés, on retrouve un certain nombre de classiques de la cartographie et de la sémiologie graphique. Cette année, les couleurs ont été un peu laissées de côté au profit des figurés (points, lignes, polygones, hexagones). L'édition 2023 introduit des thèmes nouveaux concernant les continents, la population, l'atmopshère. Enfin quelques thèmes originaux à souligner : les cartes rétros, les cartes de navigation, les cartes du dehors, "Le Nord n'est pas toujours en haut", "Est-ce un graphique ou une carte ?"
Les réalisations peuvent être retrouvées sur X (Twitter) à partir du hashtag #30DayMapChallenge et sur Github. Chaque année, un portfolio est mis à disposition sur le site officiel du 30DayMapChallenge.
Bravo à tous les auteurs, anciens ou nouveaux, qui ont participé à cette édition 2023 ! Voici une sélection parmi nos coups de coeur
#30DayMapChallenge Day 1: Points
— Romain T. (@Romainsologne) November 1, 2023
? En automne la forêt de Sologne revêt son plus beau manteau.
?Voici donc une proposition de carte sur la couleur du feuillage de la forêt solognote à partir de la BD FORET. pic.twitter.com/mvTpZoWWqb
Jour 2 : Lignes
— AB Pictoris (@AbPictoris) November 2, 2023
? Connectivité en Mer Baltique#30DayMapChallenge pic.twitter.com/YDoWx9Ms7X
For day 7 - Navigation of the #30DayMapChallenge , a Spilhaus-y animation of one of my favorite datasets: 18th century whaling logbooks from @mysticseaport. #maps #gis #datavis pic.twitter.com/B0U9ccUjwk
— Peter Atwood (@Peterincan) November 7, 2023
#30DayMapChallenge Day 9: Hexagons pic.twitter.com/Q8GmXlJU23
— Ceren Dolma ? (@ceren_do) November 9, 2023
#30DayMapChallenge | Day 9 | Hexagons
— riannek (@fneukirchen) November 9, 2023
Kindergartens in #Berlin. Tools: Python, Geopandas, h3pandas, h3-py and QGIS
Data: Geoportal Berlin (@OpenDataBerlin) and Kontur Population. Cmap: acton by @fcrameri#Kita @KonturInc pic.twitter.com/5l1c9JugME
??#30DayMapChallenge : jour 12, l'Amérique du Sud. Que signifie le nom des États et capitales du continent ? Hypothèses plus ou moins certaines de traductions littérales... Mes préférences : l'une des propositions pour le Chili ??, et aussi pour le Vénézuela ?? ! Et vous ? pic.twitter.com/VSe28agn2B
— Lucas Destrem ??? (@LucasDestrem) November 12, 2023
???Wanted to try the trivariate choropleth script of #Day13 of #30DayMapChallenge on another country, so here is a map of soil texture for contiguous USA
— Benjamin Nowak (@BjnNowak) November 21, 2023
?#RStats code: [https:]] [https:]] pic.twitter.com/qmXKaUaYl5
#30DayMapChallenge - day 14: Europe
— Britt Lonneville (@BrittLonneville) November 14, 2023
As one of my favourite profs at uni taught his puzzled freshmen: "Europe does not exist" (because there is no conclusive definition for it) ? So today let's look at some official and less official interpretations of what Europe is (not) ?? pic.twitter.com/tCPbBcVYeI
#30DayMapChallenge Jour 13 - #Choropleth
— IGN France (@IGNFrance) November 13, 2023
? En France métropolitaine, le taux de boisement (rapport entre la superficie forestière et la superficie totale du territoire) s’élève à 31 %. Cette moyenne masque néanmoins de fortes différences départementales.
?Cinq départements… pic.twitter.com/d3sxduu5Ka
#Day15 of the #30mapchallenge: The Geography of Central London toilets!
— Helen McKenzie (@helenmakesmaps) November 15, 2023
The theme for today is #OpenStreetMap and I wanted to map something that is really hard to find in the data world, to highlight why OSM is so important to the #geospatial industry.#QGIS #CARTO #maps pic.twitter.com/Ts96bU4Xiq
A clear view of the global maritime transport network. One of my creations made it into maritime news from @Splash_247! Go, check it out :) . The #30daymapchallenge is always rewarding. #dataviz #b3d [https:]]
— Julian Hoffmann (@Julian_H0ffmann) December 1, 2023
#30DayMapChallenge Day 17: “Flow”
— Charlie Lott (@chartographie) November 17, 2023
This map tracks the movements of 8 different whale sharks in the Gulf of Mexico. The whale shark is a filter feeding shark, living off of plankton and small fish. They can travel 67 kilometers (42 miles) in a single day. Data from Movebank. pic.twitter.com/8J494uC2LfJour 18 du #30DayMapChallenge :
— perrin remonté (@PerrinRemonte) November 18, 2023
Thème : Atmosphère
une occasion de spammer sur ce petit modèle climatique à 5km de résolution que j’ai usé jusqu’à la corde
Sortez les parapluies, c’est la saison des pluies ????? pic.twitter.com/qhkTqeB4pC
#30DayMapChallenge 2023 Day 19: 5 minute map
— nordaufnordost (@nordaufnordost) November 19, 2023
How far can you travel in 5 minutes?
Done in QGIS (3:36 minutes) and Gimp (2:21 minutes), so a 5 minute-ish map... pic.twitter.com/uVLe0S8wqw
#30DayMapChallenge 21: raster ?? la présence humaine à travers les lumières nocturnes et les bateaux ?? human presence through nightlights and boats pic.twitter.com/snr1YDqmsE
— HistoCarte (@HistoCarte) November 21, 2023
Day 22 : North is not always up. Suivez le tour du monde de Charles Darwin à bord du HMS Beagle ?
— Yasmine ? (@Yasmine_Bouzid_) November 22, 2023
Cette carte est à retrouver dans le nouveau numéro de #Mercator qui sortira demain ! Restez à l'écoute des nouvelles des @Artisans_Cartos pour en savoir plus.#30DayMapChallenge pic.twitter.com/dxp3ZJjtT0
Tadaaaaaaam
— Anne L. (@AlandcoC) November 23, 2023
Jour 23 du #30DayMapChallenge : 3D !
Méandre du Mississippi entièrement brodé main (et carte modèle).
Des heures de boulot, des centaines de points, mais super contente (et fière) du résultat ?#passionméandres
Bonus : fil à dérouler pour d'autres photos ! pic.twitter.com/MWj6R95mdb
#30DayMapChallenge Day 24 : Black & White
— Joël Mariteau (@James_Tib_Kirk) November 24, 2023
Les déplacements domincile-lieu d'études en Bretagne en 2022.
Carte réalisée sous QGIS. Source : INSEE. pic.twitter.com/KlRn1SqjQQ
#30DayMapChallenge day 24: Black & white
— Jean-Marc Viglino (@jmviglino) November 24, 2023
???? with @IGNFrance Vector Tile Service ? #Geoservices #geocommuns ?? #Macarte #MVT
?? online map ?? [https:]] pic.twitter.com/cCyQUv6Gal
#30DayMapChallenge Day 25: Antarctica
— Gaëlle Sutton (@Gaelle_Sutton) November 25, 2023
Lieux de passages, humains et non-humains, à partir des données de Qantarctica du @NorskPolar ??#Antarctica #southpole pic.twitter.com/fm8i7GxSfV#30daymapchallenge Day 26 : Minimal | Africa aspires to be self-sufficient in everything, including food. Will this be possible without the collapse of societies? Just two colors, but countless " If ". pic.twitter.com/f7sShSJAqq
— Padonou Mikhaïl (@229Biodiversity) November 26, 2023Chaque point de cette carte adopte la couleur moyenne des lacs de la zone qu’il recouvre. Seuls un tiers d’entre eux sont encore bleus. Un atlas tristement poétique pour ce défi n°27 “Dot” du #30DayMapChallenge. A mieux scruter dans @Epsiloon_mag #18 ici: [https:]] pic.twitter.com/fPsw5XnzlC
— Léa Desrayaud (@Lea_Des) November 27, 2023
Day 28 of #30DayMapChallenge has the theme 'is this a chart or a map?' For this map, I revisited the same @ghgis data as yesterday. This time I focussed on London with a map exploring spatial patterns of street suffixes in ~1900, with a pie chart (controversial!) per Borough. pic.twitter.com/nZXMGNI1o9
— Heather Chamberlain (@HeatherCh100) November 29, 2023
??#Day28 (chart or map) of #30DayMapChallenge
— Benjamin Nowak (@BjnNowak) November 28, 2023
??This is not a map??
My fav topic, so I tried to comply as closely as possible with the prompt with a treemap inside a map
?#RStats code if you're curious (map only, annotations added with Figma): [https:]] pic.twitter.com/QcUIngEwX7
One more for #30DayMapChallenge 29: Population. This was a backup idea; might as well share it. This shows the population of people living under democracy and dictatorship, defined by a country's level of suffrage, free and fair elections, and freedom of association and the press pic.twitter.com/6G3g6f5qyr
— tterence on bsky (@researchremora) November 29, 2023
? #30DayMapChallenge, jour 29 : Population. ??
— Lucas Destrem ??? (@LucasDestrem) November 29, 2023
Une carte des communes françaises de moins de 100 habitants... Des microscopiques, des inattendues, des célèbres, des zones à forte concentration… le saviez-vous ?
Zoom ??? pic.twitter.com/eR1euipIu9
#30DayMapChallenge 30, one of favorite. Terra Nostra, une Méditerranée orientée ouest/est, reliefs inversés. Ses voyages antiques, ses épaves célèbres, ses naufrages plus récents, anonymes et quotidiens, des bateaux de sauvetage, quelques îles disparues, à vendre ou protégées pic.twitter.com/SjAkMxObiB
— Julien Dupont Kobri (@Kartokobri) November 30, 2023
Suite au #30DayMapChallenge 2023, cet article revient sur cet évènement où la cartographie est à l'honneur: [https:]] . Pour cette 5ème édition les Makiniens se sont impliqués pour : proposer 3 cartes, créer un site interne de votes, vous partager nos cartes préférées pic.twitter.com/XCv0O0ab6E
— Makina Corpus (@makina_corpus) January 16, 2024
Articles connexesDe la géographie au climat, des guerres à l’impact des GAFAM… Le journaliste-cartographe @XemartinLaborde réhabilite la mythique mappemonde et nous invite à observer la planète sous tous ses angles. Venez donc voir !
— 28 minutes (@28minutes) January 27, 2024
? [https:]] @dunod_editeur pic.twitter.com/WGreNbI0ET
Quatrième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2022)
Troisième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2021)
Deuxième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2020)
Un défi cartographique de 30 jours en novembre 2019 (#30DayMapChallenge)
Les cartes et data visualisations de Topi Tjukanov : entre art et cartographie
La cartographie du monde musulman et ses nombreux mapfails
Vidéos des présentations au congrès cartographique NACIS 2022
Comment différencier infographie et data visualisation ?
-
15:27
La vision utopique des villes
sur Veille cartographieCet article La vision utopique des villes est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Dans son livre L’Utopie, Thomas More, démontre « qu’un lien existe entre l’harmonie et l’ordre social dans la cité » (M. Bischoff et E. Imbert). Avec la révolution industrielle, la ville est insalubre et accueille uniquement les ouvriers qui habitent proche de leur lieu de travail. La ville est donc mal vue par beaucoup. La perception qu’ont […]
Cet article La vision utopique des villes est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
-
19:42
Le dessin du géographe
sur Les cafés géographiquesUn certain nombre de géographes dessinent lors d’excursions sur le terrain ou de missions scientifiques. Certains en ont même fait une activité régulière, et en illustrent leur production. Mais cette activité demeure presque confidentielle. Beaucoup de dessins restent dans les tiroirs, n’ayant bénéficié que d’un regard furtif et admiratif des collègues qui jettent un coup d’œil sur le carnet. Rares sont les géographes qui comme Pierre Deffontaines en ont fait l’argument central d’un ouvrage (Petit Guide du voyageur actif, réed.1980 Presses d’Ile de France). Nous souhaitons sortir cette activité artistique et scientifique de cet anonymat.
En même temps les dessins géographiques qui ont illustré les publications de nos prédécesseurs méritent d’être revus (et relus comme on le fait dans les recherches sur l’épistémologie de la Géographie)
Il conviendra alors de distinguer le croquis fait par le géographe sur le motif ou d’après nature, du croquis d’après photographie qui fut beaucoup pratiqué aussi longtemps que l’appareil photographique demeura lourd et encombrant. Le croquis du géographe professionnel diffère aussi du croquis à usage pédagogique des manuels de l’enseignement primaire et secondaire, croquis le plus souvent supervisé et contrôlé par un géographe.
Le croquis à finalité géographique a changé de place au cours du temps. Les expéditions de découverte, de recherche scientifique, de conquête coloniale ont souvent été accompagnées par des artistes dessinateurs et ont produit des croquis qu’on peut considérer comme les premiers paysages géographiques, puisqu’ils avaient une finalité documentaire et qu’ils ont souvent été repris ensuite par les premiers ouvrages de géographie (cf les relations des voyages d’Alexandre von Humboldt ou les images de la géographie universelle d’Elisée Reclus,). Et les « pères fondateurs » de la science géographique, dans les écoles allemande, française, américaine, ont été parfois de bons dessinateurs sur le terrain.
A la fin du XIX° siècle, quand se met en place l’enseignement de la géographie dans sa forme moderne, les manuels sont illustrés de nombreux dessins ; les photographies sont rares, pour des raisons techniques, dont la qualité de l’impression et du papier. Puis les photos élargissent leur champ au détriment des dessins.
En même temps surgit avec Vidal de la Blache une géographie si soucieuse des paysages qu?elle en fait une des bases fondamentales de sa réflexion. La géographie est alors conçue comme une description raisonnée des paysages. Les paysages incitent au croquis. La prééminence de la géographie physique et à l’intérieur de celle-ci, la domination de la géomorphologie encouragent alors l’usage du dessin et du bloc-diagramme dont de Martonne se fait le chantre et le propagandiste.
Notre propos n’est pas de retracer une histoire du croquis géographique : cette histoire se construira d’elle-même chemin faisant. Elle est plutôt de sortir de l’oubli une pratique et de la raccrocher au devenir de la géographie, comme nous avons pu le faire par ailleurs pour la chanson des géographes. Enfin, la technique du croquis reste une pratique d’aujourd’hui et chacun des lecteurs peut proposer ses croquis, si leur esprit se raccroche à cette rubrique.
Les carnets de terrain illustré à la main gardent leur séduction : l’édition et les expositions en témoignent. Si l’appareil photo numérique est devenu un outil quasi indispensable, les perfectionnements technologiques de ce dernier, ne lui confèrent pas la puissance analytique d’un croquis de terrain qui trie et hiérarchise les éléments du paysage : et aide à comprendre le monde avec une feuille de papier et un crayon.
Remarques importantes :
*Le dessin de paysage (naturel, rural, urbain) proposé sur le site, sera accompagné d’un court commentaire, qui l’identifiera (auteur, date, lieu, site représenté, source) et le situera dans la production géographique de l’auteur en question : contexte, place du dessin dans l’analyse, dans l’illustration du texte, des faits décrits…, afin de le resituer dans la production générale de dessins géographiques.
*Chaque proposition devra se préoccuper des droits d’auteur et de reproduction de l’image sur le site des cafés géo : Les droits de l’auteur (propriété intellectuelle) s?éteignent 70 ans après sa mort (et jusque là leur édition dépend de l’autorisation des ayant-droit). Mais les droits de reproduction de l’image, liés à la source dont elle a été tirée (éditeur d’un ouvrage, musée, bibliothèque, archives, etc?) sont plus difficiles à connaître et souvent plus compliqués à obtenir.
Roland Courtot, Michel Sivignon
• Retrouvez également la liste des dessins du géographe
-
19:41
Le dessin du géographe n°95. Les ciels brésiliens d’Hercule Florence (1804-1879)
sur Les cafés géographiquesEn France, son visage n’est connu de personne ou presque, sa maison natale à Nice n’est pas un musée, son existence n’a intéressé que quelques Monégasques qui lui ont consacré une exposition à la Villa Paloma en 2017. Au Brésil, l’Institut Hercule Florence n’a été créé qu’en 2006 à Sao Paulo. Pourtant, c’est un génial inventeur que l’Atlantique a séparé des savants de son temps. Cet isolement l’a privé d’une quelconque notoriété. Cet héritier des Lumières n’a eu de cesse, sa vie durant, d’inventer, de chercher des procédés pour améliorer la distribution de l’eau (noria permanente), le séchage accéléré des grains de café, le filage du coton, la reproduction d’écrits et d’images (découverte de la photocopie qu’il appelle « photographie »), l’écriture du langage des oiseaux, etc. Il souffre de l’ingratitude de ses contemporains comme en témoigne son journal : « Pourquoi ma vie n’est-elle qu’adversité ? Comment briser l’étau de l’isolement de cette lointaine province de l’empire sud-américain ? Parmi les milliers de documents, dont il est l’auteur, accessibles seulement depuis la fin du XXe siècle, figurent des dessins zoologiques, botaniques, ethnologiques et cartographiques. Dans cette œuvre graphique, nous avons choisi d’étudier les dessins de paysages célestes.
Un « dessinateur », membre de l’expédition scientifique russe en AmazonieFils d’un médecin militaire, également professeur de dessin, Hercule Florence est né à Nice en 1804. Son oncle et son grand-père Vignali furent peintres à la cour du Prince de Monaco. A 14 ans, Hercule rêve d’aventures et se fait embarquer sur une frégate. A 19 ans, il est apprenti dans la Marine royale. Et à 21 ans, il répond à une petite annonce vue dans un journal à Rio de Janeiro et parvient à se faire embaucher comme « géographe », deuxième dessinateur et chroniqueur de l’expédition scientifique amazonienne du baron Von Langsdorff.
Ce baron hessois est un naturaliste, qui a déjà fait le tour du monde. Il vit près de Rio où il est chargé d’affaires du tsar Alexandre 1er et consul général de Russie au Brésil. Il est mandaté pour explorer le Mato Grosso depuis la région de Sao Paulo afin d’atteindre l’Amazone. Un projet un peu fou car le pays est politiquement instable depuis la récente indépendance de 1822. Pour cette campagne de prospection scientifique, il engage quarante personnes, dont des savants et deux jeunes dessinateurs : Adrien Taunay et Hercule Florence. Le baron achète aussi du matériel, dont sept embarcations et des mules. Toute l’équipe quitte Rio le 3 septembre 1825, longe la côte jusqu’à Sao Paulo et remonte vers le nord-ouest par le Rio Tieté. Tout va bien jusqu’à l’arrivée à Porto Feliz à 300 km de Sao Paulo, en octobre 1826. Mais ensuite, les embarcations chavirent dans les rapides, les hommes souffrent de la fièvre jaune… L’expédition parvient en janvier 1827 à Cuiaba, la capitale du Mato Grosso. Les hommes y passent un an car le baron est malade et sénile. Un groupe de morts-vivants finit par arriver le 1er juillet 1828 à Santarèm, là où le rio Tapajos se jette dans l’Amazone. Épuisés, les survivants embarquent sur un brick qui les ramène à Rio le 13 mars 1829. Les données recueillies lors de l’expédition sont envoyées à l’Académie impériale de Saint-Pétersbourg (objets, dessins, cartes, notes, graines, fruits, spécimens de bois, ossements, etc.). Le recensement du contenu des caisses et leur analyse devait donner matière à une publication, synthèse de l’expédition. Mais, Langsdorff ne peut s’en charger et tout est délaissé jusqu’à ce que les autorités soviétiques retrouvent les caisses en 1930. Aujourd’hui, une partie des objets rapportés est exposée au musée ethnographique de la ville.Après l’expédition, Hercule Florence revient à Porto Feliz. En janvier 1830, il épouse Maria Angelica, la fille du notable, Francisco Alvares Machado e Vasconcellos, futur gouverneur du Rio Grande do Sul. Machado possède une plantation de café à Sao Carlos (aujourd’hui Campinas), une petite ville de 6000 habitants. Le jeune couple s’y installe. Les inventions multiples pour alléger le travail des esclaves rendent les méthodes d’Hercule Florence très impopulaires dans la communauté des planteurs de la région, dont il fait partie en tant qu’héritier de la plantation de son beau-père. Trois ans après le décès de Maria Angelica, Hercule fonde une école à Campinas en 1863, avec sa seconde épouse Carolina Krug. Ce Colégio Florence est destiné aux filles. Il y enseigne des méthodes expérimentales de dessin comme l’emploi de l’huile de ricin dans la peinture à l’huile appelée cellographie, l’aquarellographie, la peinture solaire…
Un « aquarelliste » d’arrière-plans célestes, au service de ses confrèresLes dessins d’Hercule Florence les plus reproduits sont ceux de l’expédition : des spécimens de la flore et de la faune, des paysages de rivières et leurs rapides, des forêts, les coutumes des indiens Apiacas observés en 1828. Moins connues, sont les images des activités rurales (l’élevage bovin, les cultures sur brûlis, les champs de café ou de canne à sucre) et du travail de transformation des produits agricoles. Elles datent de son installation à Campinas.
Curieux de tout, dès 1830, Hercule Florence est intrigué par le rayonnement solaire et ses effets. Après avoir constaté que le soleil efface les couleurs des tissus, il reconstitue la chambre noire de Léonard de Vinci. En 1832, il réalise des ‘‘Tableaux Transparents de jour’’ issus de la projection concentrée des raies de soleil sur du papier recouvert de nitrate d’argent. A la lueur de la bougie, dans l’obscurité, des ombres de nuages sont visibles.
Son intérêt pour la nature et la qualité de la lumière le pousse à se pencher sur la couleur du ciel, la forme et la genèse des nuages. Il découvre tout du sujet puisqu’il semble n’avoir entendu parler « que d’un homme très instruit, qu’un artiste allemand [qui] s’occupait principalement des ciels dans des paysages ». Est-ce une allusion à Goethe et son Traité des couleurs ? En tout cas, Hercule Florence tente de comprendre les ciels et leurs nuages par le dessin. Une méthode largement partagée à l’époque. En effet, de très nombreuses peintures de ciels ont été réalisées de la fin du XVIIIe au début du XIXe siècle. Les artistes les plus connus sont : Caspar Friedrich, Alexandre Cozens, Corneille Cels, et bien sûr Luke Howard et John Constable. Les dessins d’Hercule Florence répondent à une curiosité scientifique très similaire. Mais, son originalité vient du fait qu’il n’habite pas les moyennes latitudes d’Europe mais le Brésil à la latitude du tropique du Capricorne. Cela fait de lui le pionnier de l’étude des nuages aux basses latitudes australes. Et il en est bien conscient puisqu’il écrit : « On pourra dire que ces études ayant été faites sous le tropique du Capricorne, ne peuvent servir que pour les peintres qui habitent les régions intertropicales, parce que les ciels de la zone torride sont différents des ciels des contrées tempérées. »
Les ciels qu’il observe lui inspirent un Atlas pittoresque des ciels à l’usage des jeunes paysagistes. Cet ensemble comprend 22 aquarelles. Une sorte de catalogue, qui s’adresse en priorité aux peintres afin qu’ils représentent des arrière-plans vraisemblables (saison, heure du jour) dans leurs tableaux. Chaque ciel est en principe numéroté, daté et décrit plus ou moins minutieusement. Le descriptif prend souvent le point de vue critique d’un utilisateur potentiel artiste-peintre.
On y retrouve des archétypes de ciels plus ou moins nuageux des deux grandes saisons du climat de la région de l’état de Sao Paulo. A la latitude du tropique, la température n’est pas le facteur discriminant de la périodisation. C’est au contraire, la fréquence et l’abondance des pluies déversées par les nuages (près d’1,5 m/an en moyenne) qui divisent le cycle annuel.
La période la plus nuageuse et pluvieuse débute en octobre par des ondées et dure jusqu’à fin mars. En décembre-janvier, le ciel est couvert 90 % du temps. De grosses masses de nuages à fort développement vertical, très noirs et menaçants (22 janvier 1833) se déplacent rapidement. Ils font dégringoler des pluies très drues un jour sur deux (16 décembre 1832) parfois accompagnées d’éclairs et de tonnerre. En février et surtout mars, l’atmosphère est plus calme et engendre des nuages bourgeonnants contigus. Ils montent, près du sol, dans l’air « équatorial amazonien » surchargé d’humidité et apportent des ondées en fin d’après-midi (9 mars 1835).22 janvier 1833, 4 h du soir. © Hercule Florence. Instituto Moreira Salles
16 décembre 1832 © Hercule Florence. Instituto Moreira Salles
9 mars 1835 © Hercule Florence. Instituto Moreira Salles
A l’opposé dans l’année, pendant la saison relativement sèche (avril-septembre), les ciels sont plus dégagés. C’est le cas un jour sur deux, en juillet-août-septembre. Pourtant, il n’y a aucun « grand bleu » dans l’atlas d’Hercule Florence. Le peintre est trop soucieux du pittoresque. Il cherche à donner aux peintures de la profondeur de champ et des contrastes. Une autre raison peut justifier cette rareté. Campinas est à près de 700 mètres d’altitude et l’air maritime atlantique de l’alizé s‘élève sur les contreforts de la Serra do mare. Cette ascendance conduit à la saturation et la condensation. Vers 2000 mètres d’altitude, des altocumulus isolés s’alignent en rues, dans le sens du vent (27 juillet 1832) laissant les rayons du soleil atteindre le sol par des trouées. Parfois, des ciels d’un bleu plus vif et plus vert accompagnent les coulées d’air frais à froid venu de l’Antarctique, via la Patagonie. En haute altitude, de grands cirrus zèbrent alors l’azur (25 avril 1844, 16 octobre 1832). Sous ces ciels d’apparence radieuse, l’air gélif peut brûler les feuilles, les branches et les cerises du caféier, et ainsi mettre en péril la qualité et la quantité de café récolté. Ce qui arrive malheureusement plusieurs fois par siècle.
27 juillet 1832, 3 h de l’après midi © Hercule Florence. Instituto Moreira Salles
25 avril 1844 © Hercule Florence. Instituto Moreira Salles
L’Atlas est structuré par ordre chronologique ; des commentaires figurent en marge du dessin mais aussi dans un texte descriptif. Quant au travail sur les images, il est inabouti parce que la pensée de l’inventeur est, entre autres, accaparé simultanément par la mise au point d’un papier monnaie inimitable et surtout par la quête d’un appareil, efficace et bon marché, pour reproduire des images et du texte.
Un « artiste », à l’écart de la science météorologiqueCet inventaire de types de ciels brésiliens ne se comprend qu’à la lueur de l’histoire sud-américaine de la science météorologique. Des décennies après l’Europe, l’INEMET (Institut National de Météorologie) est créé en 1909. Il ne gère alors que 74 stations de mesures, un réseau très insuffisant pour un si vaste pays. Les premières publications scientifiques, comme celle de Henrique Morize datent de 1892. Elles permettront des synthèses fondatrices au début du XXe siècle (Climatologie du Brésil, en 1916 et Météorologie du Brésil, en 1917). Hercule Florence ne dispose donc que des connaissances vernaculaires, empiriques, nécessaires aux pratiques de l’agriculture vivrière. Elles sont largement partagées et mises en scène par des « prophètes de la pluie », des anciens souvent illettrés qui prédisent l’arrivée et l’abondance des précipitations de chaque saison pluvieuse. Les productions agricoles d’exportation comme la canne ou le café se calent également sur ce calendrier climatique subtropical à deux saisons. Le peintre fait allusion à cette bipartition annuelle du climat pour les brûlis.
Dans ses descriptifs de nuages, Hercule Florence n’emploie jamais la terminologie en usage aujourd’hui. Il n’en a pas connaissance. Certes, c’est en 1802, lors d’une conférence à l’Askesian Society,que l’Anglais Luke Howard, a proposé sa classification, publiée un an plus tard, sous le titre On the modifications of Clouds and on the Principles of their production, suspension and destruction. Sa typologie de nuages aux noms latins (cumulus, cirrus, stratus) les définit d’après leur physionomie (altitude et forme). Elle a été complétée du nimbostratus en 1830, du stratocumulus en 1841 et du cumulonimbus en 1880, avant d’être officiellement adoptée en 1891 par les services météorologiques internationaux. L’année suivante paraissait le premier atlas des nuages. Dans l’ignorance de ce vocabulaire, Hercule Florence utilise un langage populaire, très descriptif comme la classification oubliée de Lamarck. Les mêmes images y sont utilisées pour caractériser les formes des nuées. Les termes : pommelé (1 sept 1832, 28 octobre 1832, 5 novembre 1832, 22 janvier 1833, 1er janvier 1833), cotonné (5 novembre 1832, 27 juillet 1832), arrondi, moelleux, etc. s’appliquent aux nuages cumuliformes. Le caractère échevelé (27 juillet 1832), arqué, strié, en filet léger (28 octobre 1832) est le propre des cirriformes. Quant au nuage fondu sur ses bords, ce ne peut être qu’un stratus (5 novembre 1932, 28 octobre 1832). Comme l’artiste privilégie les heures du levant ou du couchant, les teintes des nuages du blanc pur au noir sont modifiées par les reflets, jaunes, rouges, orangés, voire pourpre, des rayons du soleil.Date effacée, 10 h du matin © Hercule Florence. Instituto Moreira Salles
Hercule Florence décrit aussi leur agencement linéaire (horizontal, oblique, vertical par rapport à l’horizon), en grille ou quadrillage (16 octobre 1832), en pyramide inversée (19 septembre 1832) etc. Par deux fois, des rideaux de pluies drues apparaissent à l’horizon comme le 16 décembre 1832. Les effets des nuages chauds des brûlis sont aussi observables dans les très basses couches de l’air ainsi que la mise en suspension de cendres. Tel est le cas le 28 octobre 1832, qu’il décrit ainsi : « l’horizon est rempli de la fumée d’une grande partie des feux qu’en ce pays et dans cette saison, on allume pour brûler de grands abattis que l’on fait dans les bois pour semer des grains ». Depuis 2017, la nomenclature internationale intègre une nouvelle classe pour ces nuages d’origine le plus souvent humaine : les pyrocumulus ou cumulus flammagenitus.
Modestement, Hercule Florence met l’accent sur des ciels « mal exécutés », sur « l’insuffisance de ses esquisses », à cause en partie des « difficultés du lavis, et le mauvais papier, [qui] m’ont empêché de faire mieux ». Compte tenu de son objectif artistique, il suggère des premiers plans pour accompagner ces ciels. Pour celui du 28 octobre 1832, il écrit : « ce ciel me paraît convenir à une vue de cascade, où la blancheur de beaucoup d’eaux écumantes serait rehaussée par le sombre de l’horizon ». Le 27 juillet 1832, il propose, pour améliorer les contrastes de couleur, « un ciel d’invention » en redoublant « les masses obscures à volonté ». Et, le 9 mars 1835, il juxtapose au ciel, un « accessoire, une vue de l’Amazone, dans la Guyane portugaise ». Plus que la réalité d’un ciel d’une journée donnée, c’est la vraisemblance d’un type de temps dans sa saison, qu’il convient de chercher dans ces dessins. Et d’ailleurs, cet inventeur touche à tout n’installe pas de station météorologique dans sa propriété, parce que les données quantitatives ainsi recueillies ne résoudraient aucune de ses préoccupations esthétiques.
Conclusion
Florence conclut même au sujet de son travail sur les ciels : « je prie les connaisseurs de les examiner, et si elles méritent leur approbation, je les recommande à leur zèle pour les arts, afin qu’elles ne restent pas dans l’oubli qui est mon partage, et ce qu’elles auront d’appréciable, sera alors plutôt leur ouvrage que le mien ».A la toute fin de sa vie, en 1879, la traduction en portugais de ses notes sur l’expédition Langsdorff est enfin publiée. Elle va lui valoir d’intégrer l’Académie des sciences à Rio. Par contre, ses découvertes dans le domaine de la photographie ne sont reconnues que plus timidement. Son inventivité multiforme est résumée par le qualificatif de l’historien Komissarov qui parle de “Léonard de Vinci” du Brésil.
Depuis peu, Hercule Florence connaît un début de reconnaissance posthume en tant que dessinateur. Et en effet, ses ciels n’ont rien à envier à ceux de Constable, ses dessins naturalistes à ceux de Bernard Germain de Lacépède, ses planches de travailleurs à celles de Louis-Jacques Goussier qui œuvra pour les Encyclopédistes…Illustrations :
Toutes les images sont reproduites avec l’aimable autorisation de Julia Kovensky, Coordenadora de Iconografia, Instituto Moreira Salles.
+ 55 21 3284 7432
www.ims.com.brBibliographie :
Beaud Marie-Claire et al., 2017, Hercule Florence. Le Nouveau Robinson, éditions du Nouveau Musée National de Monaco, 381 p.
Carelli Mario, 1992, A la découverte de l’Amazonie. Les carnets du naturaliste Hercule Florence, Découverte Gallimard, 144 p.
Dubreuil Vincent, Fante K., Planchon O., Sant’Anna Neto J., 2019, Climate change evidence in Brazil from Köppen’s climate annual types frequency, International Journal of Climatology, 39 (3), pp.1446-1456.
Florence Hercule. L’ami des arts livré à lui-même ou Recherches et découvertes sur différents sujets nouveaux, 1837-1859. Manuscrito, Tinta ferrogálica sobre papel, 30,0 x 20,0 cm (fechado). Coleção Instituto Hercule Florence (São Paulo).
Florence Leila (org.), 2010, Céus. O teatro pitoresco-celeste de Hercule Florence. São Paulo, Florescer Produções Culturais – Coleção Cyrillo Hércules Florence.
Jefferson Mark, 1924, New Rainfall Maps of Brazil , Geographical Review, Vol. 14, No.1, pp. 127-135.
Komissarov, Boris N. 2010. “Langsdorff: Com o Brasil, para Sempre.” In Expedição Langsdorff [catálogo da exposição], 14-35. Rio de Janeiro: Centro Cultural Banco do Brasil. [https:]]
Luret William, 2001, Les trois vies d’Hercule Florence, éditions Jean-Claude Lattès, 305 p.Mendonça Francisco, 2012, La connaissance du climat au Brésil : entre le vernaculaire et le scientifique Confins, numéro 15/7610.
Monbeig Pierre, 1952, Pionniers et planteurs de Sâo Paulo, A. Colin, 376 p.
Morize Henrique, 1889. Esboço da climatologia do Brasil. Observatorio Astronômico, Rio de Janeiro, 47 p.
Papy Louis, 1954, Au pays des plantations caféières de Sâo Paulo, avec M. Pierre Monbeig, Les Cahiers d’Outre-mer, 7-26, pp. 195-203.
Planchon Olivier, 2003, Transition entre climats tropicaux et tempérés en Amérique du sud : essai de régionalisation climatique, Les Cahiers d’Outre-mer, 223, pp. 259-280.Martine Tabeaud, novembre 2023
-
19:22
Makina Corpus sponsorise le Capitole du Libre 2023 et nos experts animent une conférence !
sur Makina CorpusCette année encore, Makina Corpus est heureuse de sponsoriser le Capitole du Libre 2023. Nos experts animent une conférence autour de la constitution d'une communauté du libre à l'occasion de l'événement.