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Du 26 au 28 mars 2024 à Aix-en-Provence: formation "savoir utiliser les Fichiers fonciers"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 06 novembre 2023Une session de formation "Savoir utiliser les Fichiers fonciers" se tiendra du 26 au 28 mars 2024 dans les locaux du Cerema Méditéranée à Aix-en-Provence. Cette session est à destination des bénéficiaires des Fichiers fonciers et des bureaux d'études. Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique Accompagnement Inscription jusqu'au 1er mars (…)
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13:54
3 explorations bluffantes avec DuckDB – Butiner des API JSON (2/3)
sur Icem7DuckDB saurait-il rivaliser avec JavaScript pour exploiter des données JSON ? Ce n’est pas le terrain sur lequel j’attendais ce moteur SQL. Quelle ne fut pas ma surprise, pourtant, de le voir se jouer des imbrications les plus retorses, des modèles de données les plus échevelés, auxquels JSON accorde volontiers son flexible habillage.
Après le premier épisode consacré aux formats Parquet et CSV dans DuckDB, voici donc à nouveau deux exemples concrets de jeux avec des données formattées en JSON.
A - API recherche d'entreprises : celles autour de chez moi, quelles sont-elles ?C’est en explorant les belles ressources du portail api.gouv.fr que l’idée de cet article a pris forme. De multiples API de données sont désormais proposées de façon ouverte, sans identification : professionnels bio (Agence bio), base adresses (BAN), demandes de valeurs foncières (DVF), annuaire de l’Éducation nationale, annuaire des entreprises…
Je me suis arrêté sur cette dernière source, interrogeable par une API très simple, construite par la Dinum.
Vous pouvez lui poser deux questions :
• quelles infos peux-tu me donner sur une entreprise ? Ex. : icem7, et si je tape icem77 j’aurai tout de même la bonne réponse ;
• quelles sont les entreprises autour d’un point GPS ?Alors, j’ai voulu regarder les entreprises près de chez moi. Les bureaux d’icem7 jouxtent mon domicile, j’ai donc bien retrouvé ma société et constaté que nous étions cernés par les sociétés civiles immobilières – le quartier est, il est vrai, plutôt résidentiel.
Voyons gentiment comment arriver à un tel résultat, avec DuckDB et un outil web simple.
L’URL suivante construite d’après la doc prend comme paramètres un point GPS (longitude et latitude) et un rayon (en km) ; j’ai choisi 300 m, le rayon maximum est de 50 km.
https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.3
Dans un navigateur (ici Chrome), vous pouvez facilement consulter la réponse dans un affichage confortable et flexible. Quelques données numériques encadrent un « array » JavaScript de results, avec ici 10 entreprises (sur 89 annoncées, dans total_results).
Si je déplie le premier résultat (d’indice 0), se révèle une structure hiérarchique, avec bon nombre de rubriques :
On devine déjà l’intérêt de cette API, pour laquelle la Dinum collationne en temps réel de multiples sources de données : immatriculation et statut juridique, certifications, résultats financiers, siège et établissements. Les entreprises listées ici ont au moins un établissement dans le rayon de ma requête (matching_etablissements).
Que sait lire DuckDB ? Je vais l’utiliser ici dans sa version la plus dépouillée et la plus rapide, l’exécutable de 20 Mo, qui présente les résultats de façon toujours lisible, quelle que soit la largeur de votre écran.
FROM read_json_auto('https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.3');
Cette simple requête constitue un tableau d’une seule ligne, dont la première colonne reprend results, c’est-à-dire un array (ou liste) de données structurées. Là où JavaScript parle d’array et d’objets, DuckDB évoquera des listes et des structures. Le format Parquet a aussi cette capacité d’accueillir de telles colonnes complexes.
Comment déplier ce tableau en autant de lignes que d’entreprises ?
Découvrons le pouvoir magique (et proprement bluffant, oui) de la fonction unnest() :
SELECT unnest(results, recursive := true) FROM read_json_auto('https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.3');
Avec le paramètre recursive := true, unnest() va continuer à déplier les structures cachées dans les colonnes de chaque « result », si bien que le tableau ci-dessus contient désormais 10 lignes et 78 colonnes, autant de pépites d’information sur chaque entreprise.
Affichons-en quelques-unes en clair ; je vais réduire mon champ géographique à 10 m autour de chez moi :
SELECT unnest(results, recursive := true) FROM read_json_auto('https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.01');
Et en effet, je retrouve bien icem7, et même ma précédente entreprise, dont icem7 a pris la suite. Emc3 n’existe plus à cette adresse, l’API renvoie, je le découvre, des entreprises dont le statut administratif a pu évoluer.
Je vais donc affiner mes requêtes ultérieures en demandant à voir, près de chez moi, les seuls établissements actifs :
FROM ( SELECT unnest(results, recursive := true) FROM read_json_auto('https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.01') ) WHERE list_filter(matching_etablissements, d -> d. etat_administratif = 'A').len() >= 1 ;
Avec list_filter(), je vous laisse goûter à l’une des nombreuses fonctions de manipulations de listes, qui donnent à DuckDB toute facilité pour explorer des structures imbriquées à la JSON.
Il reste plusieurs colonnes de type liste que unnest() n’a opportunément pas dépliées, car cela aurait encore multiplié le nombre de lignes.
Déplions manuellement la colonne dirigeants, ce qui fait apparaitre une sous-table, où je me reconnais avec mon associée. On y trouve des infos étonnamment personnelles comme l’identité, la nationalité et même la date de naissance (que je ne dévoile pas ici, par galanterie) !
WITH tb1 AS ( SELECT unnest(results, recursive := true) FROM read_json_auto('https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.01') ) SELECT unnest(dirigeants, recursive := true) FROM tb1 WHERE list_filter(matching_etablissements, d -> d. etat_administratif = 'A').len() >= 1 ;
Sur les 78 colonnes de la table dépliée, je vais donc choisir quelques infos parmi les plus parlantes, afin de localiser ces entreprises et d’en savoir plus sur ce qu’elles font et qui les dirige. Je peux identifier des certifiés « bio » (producteurs ou revendeurs / préparateurs), des organismes de formation, par exemple ceux certifiés Qualiopi comme icem7.
Par commodité, je m’en tiens au seul premier établissement près de chez moi d’une même entreprise. DuckDB utilise des indices qui commencent par 1 (et non 0 comme dans JavaScript).
SELECT siret, nom_complet, activite_principale, dirigeants, matching_etablissements[1].longitude::float AS lon, matching_etablissements[1].latitude::float AS lat, est_qualiopi FROM ( SELECT unnest(results, recursive := true) FROM read_json_auto('https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.3') ) WHERE list_filter(matching_etablissements, d -> d. etat_administratif = 'A').len() >= 1 ;
Avec ce premier résultat, je pourrais déjà cartographier ces entreprises et produire une analyse coloriée par code activité (NAF).
Dépasser les contraintes de l'APIBien sûr, le problème est que je n’ai reçu d’infos que sur 10 entreprises. Voyons comment relever le curseur. La doc de l’API indique que je peux pousser jusqu’à 25 entreprises par appel, et lancer 7 appels par seconde.
Pour avoir les 89 établissements à 300 m de chez moi, je m’attends donc à m’y reprendre à plusieurs fois.
SELECT total_results, total_pages FROM read_json_auto('https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.3&per_page=25');
Avec le paramètre per_page=25, l’API me renvoie désormais une première « page » de 25 résultats, et me précise le nombre de pages nécessaires (4). Pour avoir la page 2, je dois ajouter à l’URL un paramètre &page=2.
DuckDB permet commodément de charger dans le même mouvement toute une collection d’URL :
SELECT unnest(results, recursive := true) FROM read_json_auto([ 'https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.3&per_page=25', 'https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.3&per_page=25&page=2', 'https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.3&per_page=25&page=3', 'https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.3&per_page=25&page=4' ]) ;
Mais une telle écriture reste bien lourde. Il y a plus élégant, plus « vectoriel » :
SELECT unnest(results, recursive := true) FROM read_json_auto( list_transform(generate_series(1, 4), n -> 'https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.3&per_page=25&page=' || n) ) ;
generate_series(1, 4) produit un vecteur [1,2,3,4], lequel se voit transformer avec list_transform() en un vecteur d’URL.
Je suis donc en mesure de récupérer en une seule requête tous mes voisins entrepreneurs, et pour ne pas solliciter l’API à chaque raffinement de mes écritures, je vais stocker ce premier résultat dans une table.
CREATE OR replace TABLE etab_proches_icem7 AS FROM ( SELECT unnest(results, recursive := true) FROM read_json_auto( list_transform( generate_series(1, 4), n -> 'https://recherche-entreprises.api.gouv.fr/near_point?lat=43.69875&long=1.46158&radius=0.3&per_page=25&page=' || n) ) ) WHERE list_filter(matching_etablissements, d -> d. etat_administratif = 'A').len() >= 1 ;
Voici un aperçu de cette table de 89 établissements, liste que j’ai triée pour montrer en premier les organismes de formation certifiés Qualiopi ; icem7 apparait bien.
SELECT nom_complet, activite_principale, matching_etablissements[1].longitude::float AS lon, matching_etablissements[1].latitude::float AS lat, est_organisme_formation, est_qualiopi FROM etab_proches_icem7 ORDER BY est_organisme_formation DESC, nom_complet ;
Désormais, je peux cartographier ce résultat à partir d’un export GeoJSON de cette table :
LOAD SPATIAL ; COPY ( SELECT nom_complet, activite_principale, ST_Point(matching_etablissements[1].longitude::float, matching_etablissements[1].latitude::float) AS geometry FROM etab_proches_icem7 ) TO 'C:/.../entr_proches_icem7.json' WITH (FORMAT GDAL, DRIVER 'GeoJSON') ;
L’export GeoJSON repose sur l’extension SPATIAL, que je charge au préalable (cette procédure devrait prochainement se simplifier dans DuckDB, avec un chargement automatique déclenché dès l’appel d’une fonction spatiale).
La table doit ensuite comprendre une colonne de géométrie (nommée obligatoirement geometry), ici une colonne ponctuelle générée avec la fonction ST_Point().
Je fais glisser le fichier ainsi créé dans l’interface de geojson.io pour découvrir – enfin – cette carte des entreprises près de chez moi – et elles sont nombreuses !
Joindre une nomenclatureLe code activité principale, issu de la NAF, me parle peu, je vais donc chercher des libellés clairs.
Grâce à SQL, le pouvoir des jointures, et la capacité de DuckDB à piocher directement sur le web, je récupère, par une table de passage constituée par mes soins au format parquet, les différents niveaux d’agrégation de la NAF et leurs dénominations.
SELECT nom_complet, activite_principale, ST_Point(matching_etablissements[1].longitude::float, matching_etablissements[1].latitude::float) AS geometry, n.LIB_NIV5,n.LIB_NIV1 FROM etab_proches_icem7 LEFT JOIN 'https://static.data.gouv.fr/resources/naf-1/20231123-121750/nafr2.parquet' n ON etab_proches_icem7.activite_principale = n.NIV5 ;
Pour produire une cartographie plus analytique, avec des punaises coloriées selon l’activité, j’utilise le service MyMaps de Google, seul outil en ligne que j’aie pu identifier pour ce faire et afficher en arrière-plan une couche de rues.
Maps ne lit pas de GeoJSON mais accepte le CSV, pourvu qu’on y insère les deux colonnes longitude et latitude (nommées comme on veut).
COPY ( SELECT nom_complet, activite_principale, matching_etablissements[1].longitude AS lon, matching_etablissements[1].latitude AS lat, n.LIB_NIV5,n.LIB_NIV1 FROM etab_proches_icem7 LEFT JOIN 'https://static.data.gouv.fr/resources/naf-1/20231123-121750/nafr2.parquet' n ON etab_proches_icem7.activite_principale = n.NIV5 ) TO 'C:/.../etab_proches_icem7.csv' ;
Comme il me reste, même au niveau le plus agrégé de la NAF, beaucoup de modalités différentes, je termine en créant un code activité simplifié, avec une catégorie « Autres » regroupant les effectifs les plus faibles :
COPY ( WITH tb1 AS ( SELECT nom_complet, activite_principale, matching_etablissements[1].longitude AS lon, matching_etablissements[1].latitude AS lat, n.LIB_NIV5,n.LIB_NIV1, count(*) OVER (PARTITION BY LIB_NIV1) AS eft_naf FROM etab_proches_icem7 LEFT JOIN 'https://static.data.gouv.fr/resources/naf-1/20231123-121750/nafr2.parquet' n ON etab_proches_icem7.activite_principale = n.NIV5 ) SELECT CASE WHEN eft_naf >= 3 THEN LIB_NIV1 ELSE 'Autres' END AS activite, * FROM tb1 ) TO 'C:/.../etab_proches_icem7.csv' ;
Et voici une carte interactive, dont vous pouvez déplier la légende (bouton en haut à gauche) ou cliquer les punaises :
B - DataTourisme et le hackaviz DataGrandEstMon second exemple sera plus concis, et il a surtout servi à résoudre un problème concret. Mon collègue Alain Roan, qui prépare le Hackaviz du 13 décembre 2023 de DataGrandEst, s’est déclaré lui-même proprement « bluffé » par l’agilité de DuckDB.
Le concours s’appuie sur des données touristiques ; il s’agit de mettre en regard des nuitées et des points d’intérêt (POI) touristiques, c’est-à-dire de tenter d’expliquer la venue des touristes par l’existence de ressources attractives : monuments, spectacles, itinéraires, etc.
Alain et l’agence régionale du tourisme voulaient constituer un fichier de POI avec une double localisation longitude/latitude et code commune Insee. Selon les sources, ils disposaient soit de l’un, soit de l’autre, mais pas des deux.
Ils le savaient, la réponse se trouve dans le portail DataTourisme. Il s’agit d’une superbe initiative, formalisée en 2017, rassemblant en temps réel toutes les sources de données disponibles. Toutefois, son « API web moderne » évoque plutôt les années 1980, époque regrettée des programmes lancés « en batch » sur « grosse machine ». Comme quand j’ai commencé à l’Insee, il faut attendre le lendemain pour disposer des résultats d’une demande d’extraction. Les « flux » ainsi mis à disposition sont d’une fluidité toute relative, celle d’une grosse goutte se détachant toutes les 24 heures.
Plus enthousiasmant encore, la requête en partie décrite dans l’image suivante (région Grand Est) conduit à récupérer une archive de plus de 20 000 fichiers JSON :
Ces 21 211 fiches JSON représentent environ 500 Mo de données, qu’il faut décompresser sur son disque dur pour envisager de les exploiter. Elles s’organisent dans une arborescence à deux niveaux. Les noms de fichier sont peu évocateurs et chaque document présente un contenu assez dense.
Voilà un court extrait d’une fiche pour vous donner une petite idée :
Armé de DuckDB, ma première entreprise fut d’extraire d’une fiche au hasard les variables essentielles pour le hackaviz. Les noms de champ sont un peu pénibles à manier, mais le bonheur de toucher du doigt l’univers enchanté des « ontologies » et du « web sémantique » l’emporte sur le désagrément d’avoir à multiplier les quotes et les crochets :
SELECT isLocatedAt[1]['schema:address'][1]['hasAddressCity']['insee'] AS code_com, "rdfs:label"['fr'][1] AS label, array_to_string("@type", ',') AS types, array_to_string(isLocatedAt[1]['schema:address'][1]['schema:streetAddress'], ' ') AS streetAddress, isLocatedAt[1]['schema:address'][1]['schema:postalCode'] AS postalCode, isLocatedAt[1]['schema:address'][1]['schema:addressLocality'] AS addressLocality, isLocatedAt[1]['schema:geo']['schema:latitude']::float AS latitude, isLocatedAt[1]['schema:geo']['schema:longitude']::float AS longitude FROM read_json_auto('C:\...\objects\2\23\3-23a1b563-5c8c-32e0-b0fc-e0fcbb077b29.json');
Et voici l’apparition du dernier effet bluffant DuckDB, la lecture en une seule passe et moins de 10 secondes des 21 211 fiches JSON :
CREATE OR replace TABLE poi_grandest AS SELECT isLocatedAt[1]['schema:address'][1]['hasAddressCity']['insee'] AS code_com, "rdfs:label"['fr'][1] AS label, array_to_string("@type", ',') AS types, array_to_string(isLocatedAt[1]['schema:address'][1]['schema:streetAddress'], ' ') AS streetAddress, isLocatedAt[1]['schema:address'][1]['schema:postalCode'] AS postalCode, isLocatedAt[1]['schema:address'][1]['schema:addressLocality'] AS addressLocality, isLocatedAt[1]['schema:geo']['schema:latitude']::float AS latitude, isLocatedAt[1]['schema:geo']['schema:longitude']::float AS longitude FROM read_json_auto('C:\...\objects\*\*\*.json') ;
L’API DataTourisme est tellement monumentale et raffinée que la plupart des professionnels du tourisme sont incapables de l’utiliser (mais des simplifications sont annoncées pour la fin de l’année). Qu’à cela ne tienne, un marché de développeurs affutés a pu naitre, auxquels les acteurs du tourisme en besoin de données sur mesure commandent des extractions, réalisées en Python, R ou autres langages d’académique facture.
Bienvenue donc au trublion DuckDB, qui sait rendre l’open data véritablement open.
FROM poi_grandest LIMIT 10;
J’ai voulu montrer avec ces deux exemples comment interroger des ressources JSON avec DuckDB, en les manipulant comme des tables. J’ai même pu apparier avec un fichier distant au format Parquet.
L’annuaire des entreprises gagnerait sans doute à être mis à disposition aussi au format parquet. L’API offre de son côté des services spécifiques complémentaires (recherche textuelle, recherche de proximité). Mais le format GeoParquet, dès qu’il aura intégré les index spatiaux, saura rivaliser avec une API par ailleurs contrainte en volume et nombre d’appels.
Dans le prochain épisode (3/3), je parlerai de cartographie, de requêtes spatiales et précisément du format GeoParquet.
Pour en savoir plus- 3 explorations bluffantes avec DuckDB – Interroger des fichiers distants (1/3), icem7, 2023
- 3 explorations bluffantes avec DuckDB – Croiser les requêtes spatiales (3/3), icem7, 2023
- Parquet devrait remplacer le format CSV, icem7, 2022
- DuckDB redonne une belle jeunesse au langage SQL, icem7, 2023
- Why parquet files are my preferred API for bulk open data, Robin Linacre, 2023
- DuckDB – nested functions
- Annuaire des entreprises
L’article 3 explorations bluffantes avec DuckDB – Butiner des API JSON (2/3) est apparu en premier sur Icem7.
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11:00
LOG’AU voit le jour !
sur Le blog de GeomatysLOG'AU : Le Grand Départ !- 28/11/2023
- Jordan Serviere
Ça y est, c’est fait ! La nouvelle plateforme de Geomatys consacrée à la gestion et la surveillance de la qualité de l’eau est opérationnelle ! LOG’AU est une plateforme qui offre aux producteurs d’eau potable une solution complète pour surveiller en temps réel la qualité de l’eau à leurs différents points de captage, afin d’avoir une vue d’ensemble de leur territoire pour prendre des décisions éclairées et réactives pour garantir la sécurité sanitaire de leurs usagers.
LOG’AU permet à ses utilisateurs :
- D’avoir accès à leurs données détaillées pour chaque capteur…
- …Et des rapports complets pour chaque BAC et Structures
- D’accéder à module cartographique pour contextualiser géographiquement vos données
- De paramétrer des alertes en cas de dépassement des seuils sanitaires
Les quatre principaux modules de LOG’AU
Lancé avec le soutien de ses partenaires, LOG’AU reflète une véritable avancée dans la gestion proactive des ressources hydriques, et met en avant la volonté de Geomatys d’agir dans des secteurs environnementaux et sanitaires. En permettant aux producteurs d’eau potable de prendre des mesures basées sur des données fiables et précises, cette plateforme devient un atout essentiel pour garantir la durabilité de nos ressources en eau ainsi que la santé des populations locales.
Pour en savoir encore plus sur LOG’AU, visitez le site dédié, afin de trouver des informations complémentaires concernant chaque fonctionnalité du produit.
Vous souhaitez prendre contact avec nous ? Ou demander une démo de LOG’AU ? Contactez nous par mail : contact@logau.eu , ou par téléphone : +33 (0)4 84 49 02 26
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9:06
Geotrek lauréat des OSOR Awards : meilleure initiative open source du secteur public européen !
sur Makina CorpusGeotrek, l'application de gestion et valorisation des activités de pleine nature et touristiques remporte le prix de la meilleure initiative open source du secteur public européen des OSOR Awards.
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14:07
The Climate of Middle Earth: définir le climat d’un lieu imaginaire
sur Veille cartographieCet article The Climate of Middle Earth: définir le climat d’un lieu imaginaire est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Dans l’univers de la Terre du Milieu, décor du Seigneur des Anneaux, imaginé par J.R.R Tolkien, le climat façonne les paysages et les différents espaces. De la forêt luxuriante des elfes à la verte campagne des Hobbits en passant par les montagnes enneigées du territoire des nains et les paysages volcaniques du Mordor, Terre de […]
Cet article The Climate of Middle Earth: définir le climat d’un lieu imaginaire est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
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9:00
Geotrek pour l'agglomération d'Alès !
sur Makina CorpusMise en place et maintenanceL'histoire de ce projet débute par un besoin :
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8:48
2023 : quelles nouveautés pour TerraVisu ?
sur Makina CorpusCette année, la solution TerraVisu a connu de nombreux bouleversements, tant dans l'organisation de son code source que dans l'amélioration et l'enrichissement de ses fonctionnalités.
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14:52
Aux îles
sur Les cafés géographiquesAurélia Coulaty, Clément Thoby, Aux îles, Actes Sud, 2023
Le goût du voyage géographique peut être suscité par un guide, un documentaire, un ouvrage spécialisé mais aussi par un « beau livre ». Les amoureux des îles pourront choisir leur destination après avoir lu l’album écrit par Aurélia Coulaty et illustré par Clément Thoby, Aux Îles (1). L’auteure, écrivaine et artiste polyvalente, a approfondi sa passion du voyage et de l’« ailleurs » en consacrant son master de lettres modernes à Nicolas Bouvier (2). Dans Aux Îles, elle entrelace informations géographiques (sur l’environnement particulièrement), récits mythologiques, références littéraires et impressions subjectives.
Ouvrir le livre donne un premier plaisir sensuel : contempler des dessins aux couleurs saturées et aux traits de crayon rapides tout en caressant un papier épais et satiné. Toutes les îles trouvent leur place. De petites îles comme Socotra, au large du Yémen, à la biodiversité exceptionnelle ou Ouessant, vigie sur l’océan Atlantique. De grandes îles comme l’Irlande, façonnée par des vagues successives d’occupants mais qui ne fut pas romanisée. Une île-continent, l’Australie. Les archipels sont aussi nombreux : les Galapagos offrent leurs 200 000 km2 de réserve naturelle maritime alors que les Kerguelen, dans les TAAF (3), abritent la recherche des météorologues, vulcanologues, biologistes…sous la protection de la Marine nationale. Les îles de lacs et de lagunes ne sont pas non plus oubliées (Venise, bien sûr…).
Les îles ne sont pas regroupées selon un critère géographique. La localisation des îles des contes et légendes, telle l’Atlantide, serait hasardeuse. Tout aussi difficiles à situer sur une carte les îles nées de l’imaginaire littéraire de deux Britanniques, Nulle part (Utopia de Thomas More (4) et Le pays du Jamais (Neverland de J. M. Barrie) (5). D’autres îles sont regroupées selon la fonction que les hommes leur attribuèrent, qu’il s’agisse d’abriter des bagnards (Nouvelle-Calédonie, Sakhaline…), de garder de grands prisonniers (Napoléon à Sainte-Hélène…) ou de fournir des repaires aux pirates (Cocos et La Tortue).
Voici donc une occasion de faire un beau tour du monde en 86 pages.
Notes :
(1) Aurélia COULATY, Clément THOBY, Aux Îles, Actes Sud, 2023
(2) Nicolas BOUVIER est un écrivain, voyageur, photographe suisse, considéré comme un maître de la littérature de voyage. Son ouvrage L’Usage du monde (1963) est aujourd’hui une référence reconnue dans le monde universitaire.
(3) TAAF : Terres antarctiques et australes françaises
(4) L’Utopie ou Le Traité de la meilleure forme de gouvernement a été écrit par Thomas More en 1516.
(5) J. M. BARRIE est le créateur du personnage de Peter Pan qui vit dans un lieu imaginaire, Neverland. Le roman, Peter et Wendy, a été publié en 1911.Michèle Vignaux, novembre 2023
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8:35
Sensibiliser les jeunes au changement climatique, à la migration et à l'inégalité de genre grâce au serious game CartODD !
sur CartONG (actualités)Notre équipe de jeunes bénévoles et volontaires en service civique a développé le serious game CartODD pour sensibiliser les jeunes aux conséquences du changement climatique et des inégalités de genre au travers des principes de la cartographie participative. Découvrez-en plus sur ce jeu dans ce court article !
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20:42
Quelques mots sur le SIR
sur Veille cartographieCet article Quelques mots sur le SIR est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Le système d’information routier (SIR) est un SIG dédié au réseau routier. C’est un outil pertinent dans l’usage de traitement des données routières sous différentes formes comme la gestion et la planification des réseaux routiers. Cet outil permet la collecte, le stockage, l’analyse et la diffusion de données sur les infrastructures routières, la circulation, la […]
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15:51
Une nouvelle méthode opérationnelle pour surveiller le dépérissement des chênes en région Centre-Val de Loire
sur Séries temporelles (CESBIO)Les résultats présentés ici sont issus des travaux publiés dans l’article: F. Mouret, D. Morin, H. Martin, M. Planells and C. Vincent-Barbaroux, « Toward an Operational Monitoring of Oak Dieback With Multispectral Satellite Time Series: A Case Study in Centre-Val De Loire Region of France, » in IEEE Journal of Selected Topics in Applied Earth Observations and Remote Sensing, doi: https://doi.org/10.1109/jstars.2023.3332420
Contexte et introductionLe dépérissement forestier se caractérise par une diminution de la vitalité des arbres (déficit foliaire, perte de ramifications et de branches), pouvant aller jusqu’à leur mort. Il est causé par une combinaison de facteurs (sol, climat, ravageur, …) pouvant se succéder et/ou se combiner, provoquant une perte de santé dans des peuplements entiers.
Le changement climatique, un facteur aggravantLe changement climatique a un impact direct sur les forêts. Les principaux facteurs en cause sont l’augmentation des températures et des phénomènes météorologiques extrêmes ainsi qu’une modification des précipitations. Les arbres, plus vulnérables, sont donc plus sensibles aux attaques de ravageurs et aux parasites, eux même favorisés par l’augmentation des températures.
Figure 1: Taux d’arbres morts sur pied par essence (période 2015-2019). Source : IGN ( [https:]] ) Étude de cas : le dépérissement des chênes en Centre-Val de LoireLe chêne sessile et pédonculé, des espèces emblématiques des forêts françaises et particulièrement présentes en région Centre-Val de Loire, sont touchés par une augmentation massive des dépérissements. Cette augmentation fait suite aux sécheresses successives de ces dernières années (en particulier 2018/2019/2020) et devrait continuer dans les décennies à venir. Concernant la vitesse des dépérissements, celui du chêne est un processus lent et diffus contrairement à d’autres espèces (par exemple, les attaques de scolytes sur épicéa), ce qui rend son suivi particulièrement délicat.
Mise en place d’un système de suivi opérationnel basée sur la chaîne de traitement iota2Dans ce contexte, un état des lieux est nécessaire afin d’adapter au mieux les réponses à apporter par la filière forestière. Dans le cadre du projet RECONFORT de l’ARD SYCOMORE, programme de recherche financé par la région Centre-Val de Loire, un système de suivi opérationnel du dépérissement du chêne a donc été mis au point par l’Université d’Orléans et le CESBIO. Ce suivi est réalisé à l’aide d’images satellites Sentinel-2, qui présentent des avantages évident pour ce type d’applications : grande revisite temporelle et résolution spatiale adaptée à des détections fines. La chaîne de traitement se base sur iota2, développée au CESBIO pour la cartographie large échelle à l’aide de séries temporelles d’images satellite. L’utilisation de iota2 permet d’avoir une chaîne de production facilement transférable et/ou utilisable par différents utilisateurs (voir par exemple notre package de production de cartes de dépérissement). Dans le cadre de notre étude, la chaîne iota2 a été adaptée à nos besoins. En particulier, l’étape d’apprentissage du modèle est effectuée en dehors de la chaîne afin de pouvoir utiliser des exemples d’apprentissage provenant de plusieurs années différentes (voir la Section Méthode).
Zone d’étude et données d’apprentissageNotre zone d’étude correspond à la région Centre-Val de Loire et ses environs (voir Figure 2). Les données d’apprentissages sont des placettes (20 arbres) labellisées entre les année 2017 et 2022 à l’aide du protocole DEPERIS, utilisé par le Département de la santé des forêts (DSF) en France. En prenant en compte le taux de mortalité de branches et le manque de ramification, ce protocole associe à un arbre une note allant de A (sain) à F (mort). Une note de D correspond à un arbre dépérissant et traduit une perte de plus de 50% de son houppier. Une placette est considérée dépérissante lorsque plus de 20% des arbres sont dépérissants (c’est la convention adoptée par les forestiers en France). En pratique, nous avons séparé les placettes en 3 catégories en fonction du pourcentage d’arbres dépérissants : saines (moins de 20%), dépérissantes (entre 20 et 50%) et très dépérissantes (+50%). Au total, plus de 2700 placettes de référence ont été utilisées, la moitié ayant été labellisées en 2020 lors d’une enquête nationale menée par le DSF.
Figure 2 : La région d’étude est délimitée par la zone grise. La frontière de la région Centre-Val de Loire et de ses départements est en blanc. Enfin, les points de couleur localisent les données de référence, chaque couleur représentant une année de notation. L’arrière-plan utilise des images S2 sans nuage (Mouret et al., 2023). MéthodeLa chaîne de traitement élaborée pour l’apprentissage d’un modèle de détection du dépérissement sur le chêne est détaillée Figure 3. Une des particularités de notre approche est l’élaboration d’une base d’apprentissage multi-annuel, permettant d’obtenir un modèle de prédiction utilisable sur plusieurs années différentes. Cette approche multi-annuelle est motivée par la volonté de 1) mettre à profit la disponibilité de références terrain acquises sur plusieurs années et 2) continuer les prédictions dans les années à venir sans avoir besoin de recalibrer le modèle appris.
Dans un premier temps, nous avons étudié différents indices spectraux calculés à partir d’images Sentinel-2 afin de repérer ceux qui étaient les mieux adaptés au suivi du dépérissement du chêne. Deux indices différents et complémentaires ont été choisis : un lié au contenu en chlorophylle et l’autre lié au contenu en eau de la végétation analysée. En passant à la production des cartes, nous nous sommes aperçus que les prédictions du modèle appris sur nos données brutes avaient tendance à osciller entre prédictions optimistes (carte avec une majorité de pixels sains) et pessimistes (carte avec plus de pixels dépérissants). Ces oscillations sont causées par des variations phénologiques et un déséquilibre de nos données d’apprentissage: par exemple, les prédictions pour l’année 2020 ayant une grande proportion de données d’apprentissage saines sont plus optimistes que l’année 2021 qui a une proportion de données d’apprentissage dépérissantes plus importante. Pour améliorer la stabilité de notre modèle de prédiction (et ses performances), nous avons augmenté nos données d’apprentissage en utilisant une technique simple et intuitive qui peut se résumer avec les deux règles suivantes : Règle 1: une placette saine l’année Y était très probablement saine les années Y-1 et Y-2, Règle 2 : une placette dépérissante l’année Y va très probablement continuer à dépérir l’année Y+1 et Y+2. En pratique (voir détails dans l’article complet), le modèle de classification utilisé est Random Forest et les données d’entrées sont des séries temporelles sur deux années consécutives des deux indices de végétation issus d’image Sentinel-2 décrit plus haut. Une étape d’équilibrage du jeu d’apprentissage est également effectuée grâce à l’algorithme SMOTE, qui permet de générer des exemples synthétiques dans les classes minoritaires.
Figure 3 : chaîne de traitement proposée (Mouret et al., 2023) RésultatsNos résultats de validation montrent qu’il est possible de détecter avec précision le dépérissement du chêne (overall accuracy = 80 % et balanced accuracy = 79 %). Une validation croisée spatiale a également été effectuée avec un tampon de 10 km pour évaluer les performances du modèle sur des régions qui n’ont jamais été rencontrées pendant l’entraînement (quelque soit les années). Dans ce cas là, une légère diminution des performances a été observée ( ? 5 %). La Figure 4 montre la carte produite pour l’année 2022. Elle met en avant l’hétérogénéité de l’état sanitaire au sein de la région : la Sologne au centre de l’image est par exemple très dépérissante alors que le nord-ouest est peu affecté. N’ayant pas à notre disposition de masque chêne de grande qualité, nous avons décidé d’utiliser le masque feuillus OSO (des études préliminaires nous ont d’ailleurs montré que les cartes produites sont assez pertinentes sur les feuillus en général). En utilisant le masque de chêne « BD forêt V2 (IGN) » , le pourcentage de pixels dépérissants est passé de 15% en 2019 à 25% en 2022 (ces résultats sont à prendre avec précaution et sont probablement pessimistes, puisque le masque est ancien et que nous ne disposons pas d’un masque pour les coupes rases).. Des parcelles homogènes (en rouge) sont visibles et correspondent en général à des coupes. Les Figures 5 et 6 nous permettent d’apprécier plus en détail la finesse spatiale de l’analyse et l’évolution temporelle des dépérissements dans des zones situées dans les forêts domaniales d’Orléans et de Tronçais. En particulier, nous pouvons constater l’évolution parfois très rapide et étendue des dépérissements d’une année à l’autre.
Figure 4 : Cartographie de l’état sanitaire des peuplements feuillus pour l’année 2022. En cyan, orange et en rouge les pixels sains, dépérissants et fortement dépérissants. Le masque de la carte d’occupation du sol OSO 2021 pour les peuplements feuillus a été utilisé.Ces travaux mettent en avant l’intérêt de l’imagerie Sentinel-2 pour le suivi systématique de la santé des forêts. Compte tenu du caractère diffus du phénomène observé, l’utilisation de méthode supervisée (ici Random Forest) s’est avérée nécessaire. Une particularité de notre approche est l’élaboration d’un modèle multi-annuel assez stable pour être utilisé plusieurs années successives. De nombreuses perspectives et pistes d’amélioration sont possibles. En particulier, il serait intéressant d’automatiser l’étape d’augmentation de données afin de remplacer les règles (rigides) appliquées actuellement. Un passage à l’échelle nationale pourrait être envisageable compte tenu de la relative robustesse du modèle pour la prédiction sur plusieurs années et sur des zones en dehors de la région d’apprentissage. Passer à un modèle feuillus et non spécifique au chêne pourrait également permettre de fournir un produit plus généraliste. Enfin, l’ajout d’images Sentinel-1 est une autre piste de recherche intéressante afin d’évaluer si la complémentarité entre les deux satellites est pertinente pour notre cas d’usage.
RemerciementsNous remercions chaleureusement l’équipe iota2 du CESBIO (A. Vincent, H. Touchais, M. Fauvel, J. Inglada, etc.) et le CNES. Nous remercions également les divers participants du projet RECONFORT (liste non exhaustive) : ONF (J. Mollard, A. Jolly, M. Boulogne), CNPF (M. Chartier, J. Rosa), Unisylva (E. Cacot, M. Bastien), DSF (T. Belouard, FX. Saintonge, S. Laubray), INRAe (JB. Féret, S. Perret) et l’EI de Purpan (V. Cheret et JP. Denux). Ce travail a bénéficié d’une aide au titre du programme Ambition Recherche et Développement (ARD) SYCOMORE financé par la région Centre-Val de Loire.
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15:42
A new operational method for monitoring oak dieback in the Centre-Val de Loire region
sur Séries temporelles (CESBIO)=>The results presented here are based on work published in the journal paper: F. Mouret, D. Morin, H. Martin, M. Planells and C. Vincent-Barbaroux, « Toward an Operational Monitoring of Oak Dieback With Multispectral Satellite Time Series: A Case Study in Centre-Val De Loire Region of France, » in IEEE Journal of Selected Topics in Applied Earth Observations and Remote Sensing, doi: https://doi.org/10.1109/jstars.2023.3332420
IntroductionForest dieback is characterized by a reduction in tree vitality (defoliation, loss of branches and twigs), which may lead to death. It is caused by a combination of factors (soil, climate, pests, etc.) that can occur in sequence and/or in combination, leading to a loss of health in entire stands.
Climate change, an aggravating factorClimate change has a direct impact on forests. The main factors are rising temperatures, extreme weather events and changes in rainfall patterns. Trees become more fragile and therefore more susceptible to pests and parasites, which are themselves favored by rising temperatures.
Sessile and pedunculate oaks, emblematic species of French forests and particularly present in the Centre-Val de Loire region, are affected by a massive increase in dieback. This increase follows the successive droughts of recent years (in particular 2018/2019/2020) and will continue in the coming decades. Unlike dieback in other species (e.g. bark beetle attacks on spruce), oak dieback is a slow and diffuse process that is particularly difficult to monitor.
Implementation of an operational monitoring system based on the iota2 processing chainIn this context, timely mapping of forest health is needed to best tailor the responses of the forest sector. Within the RECONFORT project of ARD SYCOMORE, a research program financed by the Centre-Val de Loire region, an operational monitoring system for oak decline has been developed by the University of Orléans and CESBIO. This monitoring system uses Sentinel-2 satellite imagery, which offers obvious advantages for such an application: high temporal revisit and spatial resolution suitable for precise detection. The processing chain is based on iota2, developed at CESBIO for large-scale mapping with satellite image time series. The use of iota2 means that the production chain is easily transferable and usable by different users (see, for example, our package for the production of dieback maps). In the context of our study, the iota2 chain was adapted to our needs. In particular, the model learning step is performed outside the chain, so that learning examples from several different years can be used (see Methods section).
Study area and reference dataOur study area corresponds to the Centre-Val de Loire region and its surroundings (see Figure 2). The training data are plots (20 trees) labeled between 2017 and 2022 according to the DEPERIS protocol used by the Département de la Santé des Forêts (DSF, Department of Forest Health) in France. Taking into account branch mortality and lack of ramification, this protocol assigns to each tree a grade ranging from A (healthy) to F (dead). A grade of D corresponds to a declining tree with a loss of more than 50% of its crown. A plot is considered to be affected by dieback if more than 20% of the trees are declining (this is the convention used by foresters in France). In practice, we divided the plots into 3 categories according to the percentage of declining trees: healthy (less than 20%), declining (between 20 and 50%) and very declining (+50%). In total, more than 2,700 reference plots were used, half of which were labeled in 2020 during a national survey conducted by the DSF.
Figure 2 : The study region is delimited by the grey area. The boundaries of the Centre-Val de Loire region and its departments are shown in white. Finally, the colored dots locate the reference data, each color representing a year of rating. The background uses cloud-free S2 images (Mouret et al., 2023). MethodThe processing chain developed for oak dieback detection is detailed in Figure 3. A contribution of our approach is the development of a multi-year learning set, which makes it possible to obtain a prediction model that can be used to predict dieback over several years. The main motivations for this multi-year approach were 1) to take advantage of the availability of plot references acquired over several years, and 2) to continue predicting in future years without the need to recalibrate the prediction model.
As a first step, we studied different spectral indices extracted from Sentinel-2 images to identify those most suitable for monitoring oak dieback. Two complementary indices were selected: one related to chlorophyll content and the other to water content of the vegetation. As for the map production, we found that the predictions of the model learned from our raw data tended to oscillate between optimistic predictions (map with a majority of healthy pixels) and pessimistic ones (map with more dieback detected). These oscillations are caused by phenological variations and an imbalance in our training data. For example, predictions for the year 2020, which has a high proportion of healthy training data, are more optimistic than those for the year 2021, which has a higher proportion of declining training data. To improve the stability of our classifier (and its performance), we expanded our training data using a simple and intuitive procedure that can be summarized by the following two rules. Rule 1: a plot that was healthy in year Y was most likely healthy in years Y-1 and Y-2. Rule 2: a plot that was declining in year Y will most likely continue to decline in years Y+1 and Y+2. In practice (see details in the full article), the classification model used is a Random Forest and the input data are time series over two consecutive years of the two vegetation indices derived from the Sentinel-2 image described above. The training set is also balanced using the SMOTE algorithm, which generates synthetic examples in the minority classes.
Figure 3 : proposed processing chain (Mouret et al., 2023) ResultsOur validation results show that it is possible to accurately detect oak dieback (average overall accuracy = 80% and average balanced accuracy = 79%). A spatial cross-validation was also conducted with a buffer of 10km to evaluate the performance of the model on regions that were never encountered during training across all years, resulting in a slight decrease in accuracy ( ? 5%). Figure 4 shows the map produced for the year 2022. It highlights the heterogeneous state of forest health within the region: the Sologne region in the center of the image, for example, is in severe decline, while the northwest is less affected. As we did not have a high quality oak mask, we decided to use the OSO deciduous mask (preliminary studies have shown that the maps produced are quite relevant for deciduous trees in general). Looking at the oak mask « BD forêt V2 (IGN)« , the percentage of pixels in decline has increased from 15% in 2019 to 25% in 2022 (these results should be taken with caution and are probably pessimistic since the mask is old and we do not have a proper mask for clear cuts). Homogeneous plots (in red) are visible and generally correspond to clear-cuts. Figures 5 and 6 allow us to appreciate in more detail the spatial resolution of the analysis and the temporal evolution of the dieback in areas located in the state forests of Orléans and Tronçais. In particular, we can see how quickly and extensively dieback can change from one year to the next.
This work highlights the value of Sentinel-2 imagery for systematic forest health monitoring. Given the diffuse nature of the observed phenomenon, the use of a supervised method (here Random Forest) proved necessary. A particular feature of our approach is the development of a multi-year model that is stable enough to be used for several consecutive years. There are still many opportunities for improvement. In particular, it would be interesting to automate the data expansion stage to replace the (rigid) rules currently used. Mapping at national scale is another perspective, given the relative robustness of the model for prediction over several years and over areas outside the learning region. Switching to a deciduous model, not specific to oak, could also provide a more general production. Finally, the addition of Sentinel-1 imagery could be done to investigate whether the complementarity of the two satellites is relevant to our use case.
AcknowledgementsOur warmest thanks go to the iota2 team at CESBIO (A. Vincent, H. Touchais, M. Fauvel, J. Inglada, etc.) and to CNES. We would also like to thank the various participants in the RECONFORT project (non-exhaustive list): ONF (J. Mollard, A. Jolly, M. Boulogne), CNPF (M. Chartier, J. Rosa), Unisylva (E. Cacot, M. Bastien), DSF (T. Belouard, FX. Saintonge, S. Laubray), INRAe (JB. Féret, S. Perret) and EI de Purpan (V. Cheret and JP. Denux). This work was supported by the Ambition Recherche et Développement (ARD) SYCOMORE program funded by the Centre-Val de Loire region.
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12:54
Aménager le territoire en France : la question du logement (Philippe Mazenc, 14 octobre 2023)
sur Les cafés géographiquesPhilippe Mazenc (cliché de Denis Wolff)
Invité des Cafés géo, Philippe Mazenc a un parcours original. Elève à Sciences-po Bordeaux, il passe le concours des Affaires maritimes et devient administrateur des Affaires maritimes, corps d’officiers de la Marine nationale. Puis il quitte ce corps et part dans la fonction publique civile, d’abord à la direction du Budget, puis au Secrétariat général du ministère de l’Ecologie, puis à la sous-direction de la Législation de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages, et fait partie de ceux qui mettent en place la loi ALUR (2014). Il travaille ensuite à la préfecture de l’Ile-de-France puis à celle de Bretagne. Après y avoir passé quelques années, il devient directeur de cabinet adjoint de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires puis, depuis quelques mois, il est directeur général de l’Aménagement, du Logement et de la Nature. Il est donc fort bien placé pour exposer les principaux aspects de la question du logement en France.
1. Situation du logement en France.Le ministère est chapeauté par Christophe Béchu. Autour de lui, il y a plusieurs ministères délégués et secrétariats d’Etat. Naturellement, celui qui concerne en premier lieu Philippe Mazenc est le ministère délégué au Logement, Patrice Vergriete. Il y a aussi la ministre déléguée aux Collectivités territoriales et à la Ruralité (Dominique Faure) qui est sous la double tutelle de Christophe Béchu et Gérald Darmanin, le ministre délégué aux Transports (Clément Beaune) et la secrétaire d’Etat à la Ville (Sabrina Agresti-Roubache). Le premier patron de Philippe Mazenc est Christophe Béchu ; il dépend aussi de Patrice Vergriete, ainsi que de Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat à la Biodiversité. Il est également à la disposition de deux autres ministres : Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique et Hervé Berville, secrétaire d’Etat à la mer. Cela plante le décor. Philippe Mazenc dépend de sept ministères, sept cabinets, quarante conseillers, pas toujours coordonnés !!!
Quelques chiffres donnent une idée, un ordre de grandeur des problèmes. La politique du logement coûte environ 43 milliards d’euros par an. L’hébergement d’urgence généraliste offre 203 000 places tous les soirs. Il faut compter en plus 100 000 places dans le dispositif général d’asile (DNA) géré par le ministère de l’Intérieur. Tous les soirs en France, il y a donc 300 000 personnes hébergées au titre d’un de ces dispositifs. Il y a enfin le logement social. Mais, malgré les aides publiques sur le logement, les bailleurs sociaux sont des entreprises qui ont besoin de solvabilité. Un choix s’opère à l’entrée dans le logement social (des commissions d’attribution des logements). L’attente moyenne serait de douze ans en Ile-de-France, mais si l’on est fonctionnaire ou que l’on a un CDI, c’est beaucoup moins ; en revanche, si l’on n’a qu’un CDD et/ou que l’on sort d’un hébergement d’urgence…
En 2021, on avait en France un peu plus de 37 millions de logements ordinaires dont 56 % de logements individuels, 82 % de résidences principales (en légère baisse), 10 % de résidences secondaires (en légère hausse), 8 % de logements vacants (soit plus de 3 millions). 1,6 million de personnes logent en logement non ordinaire (logement social, CROUS…). Contrairement aux pays du Nord, la maison individuelle, le fait d’être propriétaire, est un fait marquant en France : 58 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale, 25 % sont locataires dans le parc privé et 18 % locataires dans le parc social (ce qui est relativement important). Il est très difficile de faire des comparaisons internationales sur le logement social car il ne dépend pas toujours de l’Etat et les définitions du logement social varient d’un pays à l’autre.
19 % des ménages déclarent souffrir du froid pendant l’hiver, 10 % sont confrontés au surpeuplement et 9 % ne disposent pas de logement personnel (partage du logement). Les pouvoirs publics ont la volonté de réduire le nombre de personnes à la rue : ainsi, ces dernières années, le nombre de places en hébergement d’urgence dit « généraliste » a sensiblement augmenté (154 000 places en 2019, 203 000 aujourd’hui). Dans ce type d’hébergement, 52 % des personnes sont en situation irrégulière (absence de titre de séjour) ; le plus souvent, elles ne peuvent pas entrer dans le dispositif national d’asile (la plupart des demandes sont rejetées). Ce chiffre est en hausse et va continuer à croître.
Il est souvent argué qu’il faudrait construire 500 000 logements neufs par an, dont 150 000 logements sociaux. En fait, personne n’en sait rien car il est difficile de mesurer le besoin en logements. Cela supposerait des études territorialisées actuellement non réalisées. En 2023, on va péniblement construire 90 000 logements sociaux ; depuis un an et demi, la réduction des constructions est particulièrement forte dans les zones tendues.
Plusieurs programmes aident les particuliers et la collectivité. Les APL (aides personnelles au logement) et les AL (aides au logement) représentent le plus important : 13,3 milliards d’euros avec peu de marges de manœuvre car il s’agit d’une dépense de guichet pour aider les particuliers. Le programme Eau et biodiversité est en nette augmentation : 274,5 millions d’euros cette année et on espère 414 millions d’euros l’an prochain. Pour l’eau, il s’agit surtout des agences de l’eau : l’eau ne vient jamais du robinet (elle vient d’un fleuve, d’une nappe phréatique, de l’eau de surface… Pour Paris, voir ici). Cela représente environ 2,3 milliards d’euros. Il y a aussi le Fonds vert, lancé en 2022, doté de 2 milliards d’euros en 2023 (en 2024 augmentation prévue de 500 millions d’euros qui serviront à la rénovation des écoles) et déconcentré (géré par les préfets), et le programme Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat doté de 800 millions d’euros. Enfin, les bailleurs sociaux sont soumis à une contribution qui alimente le FNAP (Fonds national des aides à la pierre) et qui représente 400 millions d’euros.
Philippe Mazenc présente ensuite quelques documents. Le premier, sur l’exode urbain après le Covid, remet en cause certaines idées reçues (par exemple : beaucoup de Parisiens ont acheté une maison sur le golfe du Morbihan). La migration de Paris vers la province s’est un peu accélérée mais n’est pas considérable, les déménagements se sont surtout faits de grande ville à grande ville et on continue à avoir une extension de la périurbanisation. Le second est le fruit d’un partenariat du ministère avec l’IGN (Institut géographique national) ; il porte notamment sur l’artificialisation des sols
2. La transition écologique.Il convient d’abord de mesurer la hauteur du mur devant nous. Les bâtiments représentent en France environ 17 % des émissions de gaz à effet de serre. Il y a quelques années, dans le cadre de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), on avait voté un premier budget carbone : entre 2015 et 2018, on devait réduire les émissions. En fait elles ont augmenté de 11 % entre ces deux dates. Le Green Deal (= Pacte vert) a été lancé par la Commission européenne en 2020 ; sa déclinaison en France s’est traduite par est la création du secrétariat général à la Planification Ecologique (SGPE), service du Premier Ministre dirigé par Antoine Pellion ; il a pour but de coordonner les efforts de toutes les administrations de l’Etat, en particulier pour réduire l’émission de gaz à effet de serre. C’est ce secrétariat qui, après une large concertation, fixe des objectifs de réduction. Dans le secteur du bâtiment, l’objectif est de réduire de 61 % les émissions de gaz à effet de serre en 2030, par rapport aux émissions de 2019 (il faut réduire les émissions de ces gaz pas uniquement dans la construction, mais de la conception au recyclage). C’est un chantier énorme, et qui va encore être renforcé, car on sait que des directives européennes vont sortir, notamment sur la performance énergétique des bâtiments. On travaille beaucoup avec la direction des Affaires européennes et internationales (DAEI). Cela dit, il n’est pas certain qu’après les élections européennes de juin 2024, la nouvelle majorité au sein du Parlement européen soit aussi favorable à la transition écologique que la majorité actuelle : les élections européennes auront des conséquences considérables sur notre vie quotidienne en France car on est sur des directives européennes et des financements européens sur la transition écologique.
Voyons maintenant les enjeux. Compte tenu des objectifs de réduction de l’artificialisation des sols (la loi Climat et résilience de 2021 fixe un objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) des sols en France à l’horizon 2050) et des projections démographiques, on estime aujourd’hui que 80 % de la ville de 2050 est déjà construite. L’enjeu est donc au moins autant sur la rénovation que sur la construction neuve. Or la rénovation coûte aussi cher (voire plus cher) que la construction et est souvent plus compliquée. L’enjeu est la massification de la rénovation énergétique. Or le secteur du bâtiment non résidentiel est essentiellement composé de toutes petites entreprises qui ne sont pas en mesure d’effectuer une rénovation globale. D’une manière plus générale, changer une chaudière n’est guère compliqué ; faire une rénovation globale d’un logement l’est beaucoup plus.
Les dispositifs d’aide sont nombreux, à commencer par MaPrimeRénov’ qui représente 6 milliards d’euros cette année, 4 milliards en 2024. Les gens se demandent parfois pourquoi l’Etat finance la rénovation des chaudières. Il faut certes favoriser la rénovation globale, mais on ne peut se passer de la simple rénovation. On essaie donc de réduire le reste à charge, notamment pour les personnes modestes. Le but est de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. L’éco-PTZ (éco-prêt à taux zéro) est un dispositif pour la rénovation des logements : c’est un crédit d’impôts qui peut couvrir jusqu’à 30 % du coût de la rénovation pour les petites et moyennes entreprises. Par ailleurs, on estime que, pour la rénovation des logements sociaux, il faudrait entre 4 et 9 milliards d’euros par an (si on veut réduire de 60 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030). Pour cela, l’Etat apporte 400 millions (c’est certes une somme, mais est-elle à la hauteur de l’enjeu ?). Enfin, on applique la norme RE 2020 (RE = Réglementation environnementale) pour la construction et la rénovation des bâtiments. Elle augmente le coût de construction de 3 à 4 %, et va augmenter avec la mise en œuvre de toutes les mesures pour atteindre 10 % dans quelques années. Cela s’explique par l’usage de meilleurs matériaux, par l’isolation et, de manière générale, par la performance énergétique. Philippe Mazenc est sensible au problème des surcoûts mais rappelle que ceux-ci doivent se mesurer par rapport à la totalité du cycle de vie du bâtiment… ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Et a-t-on vraiment le choix en matière de transition écologique ?
3. Une approche transversale.L’écueil serait d’examiner les enjeux et la politique du logement, d’hébergement et d’aménagement au travers du seul prisme de la transition écologique. La clé est d’avoir cette approche transversale. Le SGPE (secrétariat général à la Planification écologique) a d’ailleurs adopté cette approche transversale. La transition écologique ne doit pas être vécue comme seulement descendante et uniquement axée sur la réduction des gaz à effet de serre. Des réunions vont être organisées sous l’égide des Présidents de conseils régionaux et des préfets de région : ces sortes de COP (comme la COP 21) vont être organisées dans les treize régions métropolitaines d’ici la fin de l’année. Cela paraît ambitieux. L’idée est d’abord de poser un diagnostic puis d’avoir des plans régionaux de planification écologique d’ici à l’été 2024. Les COP vont avoir une approche transversale : cela ne concernera pas que le bâtiment mais aussi les transports, les universités… On devrait aborder des sujets très importants : diminution très forte des constructions, augmentation des taux pour les particuliers, mais aussi pour les constructeurs, et notamment pour les bailleurs sociaux. En effet, le logement social est en partie financé par des prêts bonifiés de la Caisse des dépôts, fonds qui proviennent essentiellement de la collecte du livret A. Or, si les épargnants apprécient l’augmentation du taux d’intérêt de ce livret, celle-ci provoque aussi une augmentation du coût à la construction pour les bailleurs sociaux.
Par ailleurs, il faut s’interroger sur les effets des résidences secondaires et de la location saisonnière, surtout dans les zones très tendues où il y a un vrai problème d’accès à la résidence principale. On est dans la transversalité car cela pose le problème de l’accès au foncier et de l’accès au logement. Des groupes de travail ont été lancés pour lutter contre l’attrition des logements en zone touristique. Il y aura sans doute une proposition de loi d’une députée du Finistère et d’un de l’Eure à ce sujet. C’est un phénomène qu’on a du mal à quantifier. Les logements meublés non professionnels (LMNP) sont imposés à différents taux, mais meilleurs que la location nue. Il faudrait harmoniser les taux d’imposition (mais les parlementaires ont du mal à trouver un point d’accord) : est-il normal qu’on bénéficie d’un abattement fiscal plus important quand on vit en zone touristique qu’au centre de Paris ?). Cela dit, il faut nuancer. Dans le Finistère, la majorité des résidences secondaires sont le fait de mutations ou d’achats infrarégionaux, voire infra-départementaux : plus de 50 % des résidences secondaires appartiennent à des gens qui habitent soit dans le Finistère, soit en Bretagne. Le mantra consistant à dire : ce sont de riches Parisiens qui achètent leurs résidences sur le golfe du Morbihan est faux ! Cela dit, ça ne résout pas le problème…
Philippe Mazenc rappelle qu’il a été recruté au cabinet de Christophe Béchu pour s’occuper de la décentralisation des politiques du logement. Il y a eu une évolution entre 2012 et 2023. En 2012, il y avait à l’Assemblée nationale des députés-maires, présidents des offices publics de l’habitat, donc au fait des problèmes liés à l’habitat. Or, avec la fin du cumul des mandats, les députés ne sont en général plus spécialistes du logement. Et la question du logement est devenue complexe en raison de la réglementation et notamment du grand nombre de lois : code de la construction, code de l’action sociale et des familles, loi de 1989, loi de 1965 sur la copropriété privée… Sans prendre position sur la réforme de la fin de cumul des mandats, Philippe Mazenc estime que n’avoir que peu de spécialistes au Parlement pose problème. Aujourd’hui, on a une réglementation nationale avec un zonage de tout le territoire en A, A bis, B1, B2 ou C : un décret va dire que Plogoff, dans le Finistère, est en zone C, que Rennes est en B1 … Ce zonage détermine l’éventuel encadrement des loyers, les aides et la fiscalité : on a ainsi le droit de faire du Pinel (= dispositif d’investissement locatif : réduction d’impôt sur le prix d’achat d’un logement mis en location) ou du logement locatif intermédiaire en A ou en B1 mais pas en B2 ou en C. Tout cela est décidé depuis Paris… L’idée est de faire sauter ces zonages et de responsabiliser les collectivités en fixant seulement quelques critères objectifs de tension. Les maires sont très mobilisés sur cette question, mais il n’existe pas à ce jour de consensus interministériel.
Par ailleurs, on subit les conséquences de la suppression de la taxe d’habitation. Quel est aujourd’hui l’intérêt pour un maire d’avoir de nouveaux habitants ? Cela induit des coûts : services supplémentaires : crèches, écoles, transports, réseaux d’assainissement… Comment fait-on pour inciter les maires à accueillir de nouveaux habitants ? La fiscalité locale serait à repenser pour inciter les maires à construire de nouveaux logements.
Aujourd’hui, l’Etat intériorise toutes les contraintes sur le logement. Il est souvent très critiqué, mais que peut-il faire ? De plus, un certain nombre de maires ne font pas grand-chose pour construire des logements. D’ailleurs, les collectivités comme les associations d’élus ne demandent pas aujourd’hui de nouvelles mesures de décentralisation… sauf pour récupérer l’argent de MaPrimeRénov’ (4 milliards d’euros) et pour bénéficier des aides à la pierre (800 millions d’euros). Or ce n’est pas de la décentralisation ! Aujourd’hui le préfet dispose d’un contingent-Etat de 25 % des attributions de logements sociaux ; un ménage sur quatre présenté en commission d’affectation de logement chez un bailleur social se voit attribuer un logement par le préfet. Il s’agit de ménages fragiles, par exemple des DALO (= Droit au logement opposable). Si on est reconnu ménage prioritaire au titre du DALO, l’Etat a six mois pour vous proposer un logement ; sinon, on peut faire un recours contre l’Etat qui est alors condamné à payer des astreintes qu’il verse à un fonds appelé AVDL (Accès vers et dans le logement), qui sert à reloger les ménages. L’Etat fait très attention dans les zones tendues, notamment en Ile-de-France. En Bretagne, alors qu’il y a pourtant des enjeux, il a abandonné cette prérogative depuis longtemps aux bailleurs sociaux. Derrière tous ces problèmes, il y a une question de responsabilisation de tous les échelons de collectivités et de l’Etat.
Le débat est très complexe. Aujourd’hui, il y a un enjeu autour de la mixité sociale dans les quartiers. Cela fait partie de réflexions en vue de futures dispositions législatives. Il y a quelques années, un certain nombre de décrets ont été pris contre l’avis du gouvernement notamment sur les résidences à enjeu de mixité sociale, où un bailleur peut s’opposer à l’entrée de telle ou telle famille. Ce sont des sujets hypersensibles. Il y a une proposition de loi déjà citée sur l’attrition des logements en zone touristique, il va y avoir un projet de loi sur les copropriétés dégradées. On ne peut pas dire qu’il y ait un manque de financement de l’Etat dans les quartiers où s’exerce la politique de la ville (cf. chiffres de l’ANRU, Agence nationale pour la rénovation urbaine). Face aux copropriétés dégradées, l’Etat met en place des prêts bancaires à taux zéro mais il est difficile de financer une copropriété dont les ménages sont très peu solvables. Peut-on monter des prêts collectifs ? Peut-on renforcer des dispositions sur les expropriations et les préemptions, notamment dans les parties communes ? Un projet de loi devrait sortir à l’automne. Enfin, Philippe Mazenc espère que le projet de loi sur la décentralisation sortira au premier semestre 2024.
Il y a quand même eu beaucoup de réalisations. L’objectif est de décentraliser et de déconcentrer beaucoup plus. On a mis en place depuis deux ans le fonds vert (2 milliards d’euros jusqu’à cette année et on va passer à 2,5 l’an prochain). En matière de décentralisation et de déconcentration, la clé est l’approche globale. Et il faut surtout être proche du terrain.
4. Questions.Question. On parle de transition énergétique punitive. De quoi s’agit-il ? Il faut faire cette transition énergétique mais on recule souvent la mise en application des mesures prises.
Réponse. Philippe Mazenc acquiesce à ce dernier point. Il ne sait pas ce qu’est la transition écologique punitive. Il était la veille à Lorient, à l’Assemblée générale de l’Association nationale des élus du littoral (ANEL). On y a abordé de nombreux sujets dont un qui va encore mobiliser les réflexions : la gestion du trait de côte (pouvoir étatique). On ne va pas décréter la fin de la montée du niveau de l’eau et de l’érosion ! Et l’Etat ne pourra pas indemniser tous les propriétaires. Par ailleurs, selon le ZAN, voté dans la loi Climat et Résilience de 2021, d’ici à 2031, il faudra consommer deux fois moins d’espaces naturels, agricoles et forestiers par rapport à la période entre 2011 et 2021 (grosso modo, on a consommé 244 000 hectares pendant cette période). Cela dit, face à la fronde des maires, une dernière loi, votée en 2023, prévoit des concessions. Selon Laurent Wauquiez, il s’agit d’écologie punitive ; donc il voudrait retirer « sa » région Auvergne-Rhône-Alpes du ZAN. Mais il ne peut naturellement pas sortir d’une disposition législative.Question. Dans l’habitat collectif privé (les copropriétés), les DPE (diagnostics de performance énergétique) apparaissent comme compliqués et, quand on veut faire des travaux, c’est très long (exemple : sept ou huit ans pour changer le chauffage !) en raison d’une réglementation très rigide. Est-il envisagé de faire quelque chose afin que les travaux puissent être réalisés plus rapidement ?
Réponse. Dans le cas d’un DPE, il faut considérer la nature des murs et pas uniquement le chauffage… Et il y a le problème des règles de majorité en copropriété qui font perdre un temps fou. Au ministère du Logement, on voudrait régler ces problèmes collectifs, notamment en abaissant les seuils de majorité et peut-être en en diminuant le nombre ; mais le ministère de la Justice est extrêmement attentif au droit de propriété ainsi que la section du Conseil d’Etat qui s’occupe de ces questions.Question. Quelle part représente l’habitat collectif privé ?
Réponse. C’est la part la plus importante, surtout en zone urbaine. Il y a un vrai sujet sur les copropriétés, notamment sur la rénovation énergétique. Philippe Mazenc est favorable aux pompes à chaleur (PAC), mais on n’en mettra jamais une à Paris en raison des nuisances sonores ! Dans certaines villes, il y a un réseau de chaleur urbain (RCU, communément appelé chauffage urbain) ; ce serait à développer mais on ne peut pas en mettre partout. Ainsi, à Lamballe où l’une des plus grandes coopératives de Bretagne, la Cooperl, a monté une usine de méthanisation qui alimente le réseau de chauffage urbain de la ville qui se chauffe donc à la fiente de porc. La géothermie a fait beaucoup de progrès mais on ne peut pas en profiter partout ; il y a derrière un problème de gestion d’eau.Question. Y a-t-il une réflexion sur la récupération des eaux de pluie ?
Réponse. Oui, il y a une réflexion mais débouchera-t-elle ? Aujourd’hui, un préfet n’a pas la possibilité règlementaire de s’opposer à un lotissement qui ne serait pas raccordé à un réseau d’eau, car le code de l’urbanisme actuel ne le permet pas . Aujourd’hui, même si on doit étendre un réseau d’eau, ce n’est pas un motif de refus du PLU (Plan local d’urbanisme) ou d’un permis de construire. Par ailleurs, on mesure mal les effets de la récupération de l’eau de pluie sur les nappes phréatiques et le cycle de l’eau, si elle était pratiquée à haute dose. Enfin, il faut aussi considérer la réutilisation des eaux usées. La responsabilité politique est du ressort du ministère de l’Ecologie… sauf que, si le ministère de l’Ecologie est responsable de l’eau sortant des stations d’épuration, il ne l’est pas de la réglementation dans le bâtiment, de la réutilisation dans l’alimentaire… Dès qu’on parle d’agro-alimentaire, cela relève du ministère de l’Agriculture. Le ministère de l’Ecologie a la responsabilité politique autour de cette question de l’eau mais n’a pas le pouvoir règlementaire. Dès qu’on touche au bâtiment, cela relève du ministère de la Santé. Il faudrait pouvoir garantir qu’une eau usée réutilisée ou l’eau de pluie a une qualité absolument identique à une eau « normale », y compris pour un usage non domestique (lavage de surface ou toilettes). Et, sauf à séparer les réseaux d’eau, jamais un bailleur social ne va prendre le risque d’utiliser de l’eau qui ne serait pas complètement conforme, même pour nettoyer les sols ! Si on a une obligation en termes de qualité de l’eau à la sortie, cela signifie qu’on ne réutilisera pas les eaux usées. Il faudrait seulement qu’il y ait une obligation de moyens. Aujourd’hui, on réutilise 1 % de l’eau en France, 7 à 8 % en Espagne et en Italie (réglementation plus souple) et 40 % en Israël.Question sur le mouvement des gilets jaunes.
Réponse. Le mouvement semble autant lié au logement qu’à la mobilité. La poursuite de la périurbanisation est très inquiétante. Elle induit des surcoûts, notamment en matière de transports… Tant que la périurbanisation continuera, on aura ces problèmes de mobilité et de logement. La structuration de la politique urbaine ne produit d’effet qu’à quinze ou vingt ans. Le problème de l’accès au logement pour les jeunes a pris beaucoup d’importance depuis deux ou trois ans. On a eu une conjonction de facteurs qui n’aident pas : augmentation du coût et manque de disponibilité du foncier, augmentation des taux, pouvoir d’achat qui n’a pas suivi l’inflation…Question. Le conseil régional d’Ile-de-France parlait de construire la ville sur la ville, ce qui pose la question de la hauteur des bâtiments. Quelle est la réflexion à ce sujet ?
Réponse. Si on souhaite une non-artificialisation des sols, il faut construire la ville sur la ville. C’est l’objectif, mais il n’est pas entre les mains de l’Etat car ce sont les maires qui délivrent les permis de construire. Or les maires n’ont pas d’incitation financière (ils ne perçoivent plus la taxe d’habitation) et ils ont une opposition sociale à la densification de plus en plus forte. L’Etat ne délivre des permis de construire que dans des cas très rares.Question. Qu’est-il fait pour la revitalisation des centres des villes petites et moyennes et pour freiner l’étalement pavillonnaire ?
Réponse. Pas mal de choses ont été faites, essentiellement pour les petites villes et les moyennes (de moins de 20 000 habitants). Ce sont toujours des opérations mixtes : on subventionne des opérations à la fois pour la revitalisation du commerce et aussi du logement. Il y a aussi des dispositifs fiscaux dans l’ancien : la loi Malraux (pour la réhabilitation) et la loi Denormandie. Il y a aussi des politiques publiques, notamment pour les villes en déprise. Pour les villes un peu plus grandes, tout ne va pas bien : il y a la question des permis de construire délivrés pour des centres commerciaux en périurbain malgré une réglementation qui essayait de les freiner. Aujourd’hui, les centres commerciaux périurbains sont en difficulté et commencent à appeler l’Etat à l’aide ; est-on dans une période de bascule ? Et il y a tout le débat autour de la France moche (cette formulation date de 2010) mais, que faire ?Question. Avec la décentralisation, que peut-on attendre de l’Etat demain ? Quelle sera sa place ?
Réponse. L’Etat, aujourd’hui, porte seul l’ensemble de la contrainte, alors qu’il ne détient pas tous les leviers : il faudrait rapprocher la responsabilité de tous les acteurs. Il faut exclure l’hébergement d’urgence de la décentralisation. A côté, l’Etat a des obligations et des enjeux de solidarité nationale. Ainsi, la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) oblige les communes à disposer de 20 ou 25 % de logements sociaux (article 55) ; il est hors de question que l’Etat se désengage.Question à propos du rejet du fait régional dans les régions fusionnées.
Réponse. Dans une région non fusionnée comme la Bretagne, avec seulement quatre départements, il y a une cohérence régionale et une cohérence de l’Etat régional. Mais qu’en est-il dans le Grand Est ou en région Nouvelle Aquitaine ? Et, paradoxalement, non seulement la réforme n’a pas renforcé le pouvoir des régions mais elle a au contraire considérablement affaibli le pouvoir régional. Sur une région à quatorze départements, où est la cohérence de l’action de l’Etat ? Or 80 % des politiques non régaliennes de l’Etat se situent à l’échelle régionale. Et, si on n’est pas capable s’assurer la coordination à l’intérieur de régions composées de tant de départements, cela pose un grave problème de cohérence de politique de l’Etat.Compte rendu rédigé par Denis Wolff, novembre 2023.
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sur Makina CorpusNouveautés 2023 ?Vallée Sud Grand Paris a fait appel à Makina Corpus pour une mise à jour de son observatoire.
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Cartographie cérébrale
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Les Systèmes d’informations géographique: un outil précieux pour les forestiers
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Suivre l’évolution de la forêt, prévenir les feux, aménager les parcs nationaux, adaptation au changement climatique ou encore préservation de la biodiversité sont autant d’enjeux auxquels sont confrontés les gestionnaires des espaces forestiers en France. L’Office National de la Forêt axe la gestion de ces dernières sur trois grands axes: la production de bois, le […]
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La zone d’infestation croissante du moustique tigre en France
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Cela fait maintenant plusieurs années que l’on entend parler de moustiques tigre, ou encore Aedes albopictus en France. A l’origine, cet insecte vit dans les milieux tropicaux asiatiques et dans les milieux aquatiques ou dans des eaux stagnantes. Il est vecteur de maladies infectieuses émergentes, comme le zika ou la dengue. Le moustique tigre est […]
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Planification urbaine à plusieurs échelles : intégration de Cergy dans le projet du Grand Paris
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Le Val d’Oise, intégré aux évolutions urbaines de la région Le projet du Grand Paris express continue d’évoluer, avec l’annonce par Valérie Pécresse de la création « à horizon 2040 » d’une ligne de métro intégrant la ville de Cergy au nouveau réseau de transport qui quadrillera la région : la ligne 19.Cette ligne, dont le tracé […]
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Le rôle des cartes dans la représentation du pouvoir : le cas de la Russie et de l’Ukraine
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L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 20 février 2022 a marqué un tournant dans le conflit opposant les deux pays et qui débuta en 2014, autour du statut de la Crimée. Ce conflit armée de grande ampleur, de plus en plus difficilement justifiable en Russie, remet en cause sont statut de puissance militaire et […]
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Mise en évidence des liens entre inégalités raciales et géographiques par la cartographie : la contamination de l’eau à Flint.
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La cartographie est un médium souvent valorisé par sa capacité à mettre en exergue les liens entre différents phénomènes du fait de sa dimension visuelle. Cette capacité à rendre plus facilement intelligible les liens entre plusieurs variables est tout particulièrement utile pour prouver l’impact et l’importance d’un phénomène, comme ce fut le cas pour le […]
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Quand Irma a Frappé : Saint-Martin Face à l’Ouragan Dévastateur
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Le 6 septembre 2017, l’île paradisiaque de Saint-Martin a été confrontée à l’ouragan dévastateur Irma. Tempête de catégorie 5, Irma a laissé des séquelles indélébiles à la région des Caraïbes. Les vents dépassant les 295 km/h, les pluies torrentielles et les vagues de tempête ont transformé ce paradis en un paysage de désolation, laissant derrière […]
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Qaujikairit : Prédire les événements climatiques en Arctique
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Dans le paysage changeant et complexe de la météorologie arctique, une application nommée Qaujikairit est en train de transformer petit à petit la manière dont nous prévoyons et gérons les événements climatiques extrêmes dans cette région de la planète. Conçue pour offrir des prévisions météorologiques précises et avancées, cette application a la capacité de prédire […]
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DINAMIS : l’imagerie satellite en Open Data
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DINAMIS, acronyme de Dispositif Institutionnel National d’Accès Mutualisé en Imagerie Satellitaire, est une plateforme française qui permet aux utilisateurs institutionnels, français et étrangers, d’accéder à des données satellitaires d’observation de la Terre. Elle a été créée en 2018 dans le cadre d’un partenariat entre le CNES, le CNRS, l’IGN, l’INRAE, l’IRD et CIRAD. DINAMIS a […]
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TerraObs, l'Observatoire de l'immobilier commercial de Lunéville
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3 explorations bluffantes avec DuckDB – Interroger des fichiers distants (1/3)
sur Icem7DuckDB révolutionne notre approche des données. En dépit de sa console austère, fleurant bon l’antique terminal, ce petit programme de moins de 20 Mo butine allègrement les bases les plus retorses, les plus lourdes ; qu’elles se présentent en CSV, (Geo)JSON, parquet ou en SGBD classique.
Vous êtes nombreux déjà à avoir entendu parler de cet ovni, à savoir que DuckDB est véloce, qu’il repose sur ce bon vieux langage SQL. Je veux vous présenter dans cette série de trois articles des possibilités que vous n’imaginez même pas. J’ai dû moi-même, parfois, me secouer la tête et retester soigneusement pour vérifier que je ne me trompais pas.
Commençons dans ce premier article par le travail direct avec des bases de données distantes, compressées, en open data sur Internet. Je prendrai deux exemples.
A - La base Insee du recensement de la population 2020Premier exemple, l’Insee, l’institut statistique français, vient de mettre en ligne la base détaillée du recensement, niveau individus et logements, au format parquet. Dans ce format parquet, chaque fichier pèse tout de même 500 Mo. Mais vous n’avez pas besoin de les télécharger pour travailler avec.
Je me pose la question suivante : à Paris, quels sont les arrondissements où la part des ménages ayant plus de 2 voitures est la plus forte ? Inversement on pourra s’intéresser aux arrondissements qui privilégient le ‘sans voiture’.
Je vous livre sans ménagement la requête SQL, le graphique exposant le résultat, et juste après, je vous explique. Pour le moment, retenez que vous pouvez exécuter cette requête vous-même, avec DuckDB, qu’elle consomme 12 Mo de bande passante, et prend en gros 2 secondes pour s’exécuter.
WITH tb1 AS ( SELECT ARM, VOIT, sum(IPONDI/NPERR::int) AS eft, sum(eft) OVER (PARTITION BY ARM) AS tot, round(1000 * eft / tot)/10 AS pct FROM 'https://static.data.gouv.fr/resources/recensement-de-la-population-fichiers-detail-individus-localises-au-canton-ou-ville-2020-1/20231023-122841/fd-indcvi-2020.parquet' WHERE dept = '75' AND NPERR 'Z' GROUP BY GROUPING SETS((ARM, VOIT),(VOIT)) ), tb2 AS ( PIVOT_WIDER (SELECT arm, voit, pct FROM tb1) ON VOIT USING first(pct) ) SELECT CASE WHEN ARM = '75001' THEN '1er' WHEN ARM IS NULL THEN 'Paris' ELSE CONCAT(RIGHT(ARM,2)::int, 'e') END AS 'Arrondt', "0" AS 'pas de voiture', "1" AS '1 voiture', "2" AS '2 voitures', "2" + "3" AS '2 voitures ou +', "3" AS '3 voitures ou +' FROM tb2 ORDER BY (Arrondt = 'Paris')::int, "2 voitures ou +" DESC ;
À l’opposé, les 2e et 3e arrondissements sont ceux où la part de ménages sans voiture est la plus élevée (huit ménages sur dix).
DécortiquonsComme l’URL de la base est longue, pour simplifier mon exposé, je crée d’abord une vue SQL, qui n’est qu’un alias vers ce fichier distant :
CREATE OR REPLACE VIEW fd_indcvi_2020 AS FROM 'https://static.data.gouv.fr/resources/recensement-de-la-population-fichiers-detail-individus-localises-au-canton-ou-ville-2020-1/20231023-122841/fd-indcvi-2020.parquet';
Ne vous étonnez pas de l’absence d’un SELECT * avant le FROM, DuckDB permet de s’en passer – et c’est bien pratique – si l’on veut lire toutes les colonnes de la table.
J’utilise DuckDB soit en lançant le petit exécutable DuckDB.exe, soit à l’intérieur de DBeaver, un environnement gratuit de connexion à de multiples sources de données. DBeaver me permet de gérer de vrais scripts, de les documenter pour les retrouver plus tard. L’affichage et l’export des résultats (en CSV par exemple, ou vers le presse-papier) sont aussi plus sympas.
Une première commande simple nous donne une info minimale, la liste des colonnes et leur type :
DESCRIBE FROM fd_indcvi_2020 ;
Elle est quasi instantanée (200 ms), et j’ai mis du temps à comprendre ce qui se passait. J’analyse tout de même la structure d’un fichier de 500 Mo, sur data.gouv.fr , et je ne l’ai pas téléchargé. Comment diantre est-il possible d’avoir une info de structure aussi vite ?
Cela tient à deux facteurs :
- Le format parquet stocke dans son en-tête des métadonnées, par exemple la liste des colonnes et leur type ;
- DuckDB envoie un requête HTTP particulière, de type « range-request », qui demande à data.gouv.fr de ne lui servir qu’une petite plage de bytes, une mini-tranche du fichier parquet. Seuls 700 bytes ont transité par le réseau pour nous livrer la structure de ce fichier parquet.
Je repère les variables dont j’aurai besoin : DEPT pour retenir Paris, ARM pour les n° d’arrondissements, VOIT pour caractériser les personnes selon le nombre de voitures du ménage, IPONDI pour calculer un effectif, NPPER pour prendre en compte le nombre de personnes dans le ménage. La documentation du fichier m’offre toute la compréhension nécessaire.
Voici un comptage de ménages, selon leur nombre de voitures, par arrondissement parisien :
SELECT ARM, VOIT, round(sum(IPONDI/NPERR::int)) AS eft FROM fd_indcvi_2020 WHERE dept = '75' AND NPERR 'Z' GROUP BY ALL ;
Pour calculer un nombre de ménages, je divise la population par le nombre de personnes dans le ménage. NPPER (tout comme VOIT) n’est pas exactement numérique : 6 veut dire 6 personnes ou plus (3 veut dire 3 voitures ou +) : on s’en accommodera. La modalité Z correspond à des logements « non ordinaires », qu’on laisse ici de côté.
Je produis ensuite un tableau croisé, avec PIVOT_WIDER (qu’on peut aussi écrire, plus simplement, PIVOT) :
WITH tb1 AS ( SELECT ARM, VOIT, round(sum(IPONDI/NPERR::int)) AS eft FROM fd_indcvi_2020 WHERE dept = '75' AND NPERR 'Z' GROUP BY ARM, VOIT ) PIVOT_WIDER (FROM tb1) ON VOIT USING first(eft) ORDER BY ARM ;
Notez la nouvelle syntaxe que j’utilise pour enchainer deux opérations dans la même requête. Elle est élégante et m’évite de créer une table physique intermédiaire. Ce qui figure dans le WITH () est comme une table temporaire, disponible le temps de la requête.
J’aimerais maintenant calculer le total pour Paris. Je n’ai pour cela qu’à aménager la clause GROUP BY. Le complément GROUPING SETS permet de spécifier ensemble différents niveaux d’agrégation.
WITH tb1 AS ( SELECT ARM, VOIT, round(sum(IPONDI/NPERR::int)) AS eft FROM fd_indcvi_2020 WHERE dept = '75' AND NPERR 'Z' GROUP BY GROUPING SETS ((ARM, VOIT), (VOIT)) ) PIVOT_WIDER (FROM tb1) ON VOIT USING first(eft) ORDER BY ARM ;
On découvre en bas de tableau la nouvelle ligne ajoutée. On pourra plus tard remplacer ce disgracieux NULL par la mention ‘Paris’.
Maintenant, ce que je voudrais pour répondre à ma question initiale, c’est calculer des pourcentages, pour chaque arrondissement : % de ménages du 12e qui ont 0 voiture, plus de 2 voitures, etc. Pour cela, il me faut le total des ménages pour chaque arrondissement. Il y a plusieurs façons de le faire, plus ou moins manuelles. La plus élégante consiste à utiliser les mots clés OVER et PARTITION.
Revenons à notre premier calcul, avant le PIVOT. Je lui rajoute une ligne, après la première :
SELECT ARM, VOIT, sum(IPONDI) AS eft, sum(eft) OVER (PARTITION BY ARM) AS tot, FROM fd_indcvi_2020 WHERE dept = '75' AND NPERR 'Z' GROUP BY GROUPING SETS((ARM, VOIT),(VOIT)) ;
Cette instruction a bien pour effet de calculer un total par arrondissement. PARTITION fonctionne comme un nouveau GROUP BY, mais qui ne change pas le nombre de lignes, il ajoute simplement une colonne calculée. Cette nouvelle instruction relève de la catégorie des « WINDOW functions », très puissantes, dont je ne vais pas décrire toutes les finesses ici.
Une autre des charmantes spécificités du SQL dans DuckDB, c’est que les colonnes calculées sont immédiatement utilisables pour le calcul d’autres nouvelles colonnes.
Ainsi, je peux produire le pourcentage dans le même mouvement :
SELECT ARM, VOIT, sum(IPONDI/NPERR::int) AS eft, sum(eft) OVER (PARTITION BY ARM) AS tot, round(1000 * eft / tot) / 10 AS pct FROM fd_indcvi_2020 WHERE dept = '75' AND NPERR 'Z' GROUP BY GROUPING SETS((ARM, VOIT),(VOIT)) ;
Il ne me reste plus qu’à pivoter et arranger la présentation du résultat final :
WITH tb1 AS ( SELECT ARM, VOIT, sum(IPONDI/NPERR::int) AS eft, sum(eft) OVER (PARTITION BY ARM) AS tot, round(1000 * eft / tot)/10 AS pct FROM fd_indcvi_2020 WHERE dept = '75' AND NPERR 'Z' GROUP BY GROUPING SETS((ARM, VOIT),(VOIT)) ), tb2 AS ( PIVOT_WIDER (SELECT arm, voit, pct FROM tb1) ON VOIT USING first(pct) ) SELECT CASE WHEN ARM = '75001' THEN '1er' WHEN ARM IS NULL THEN 'Paris' ELSE CONCAT(RIGHT(ARM,2)::int, 'e') END AS 'Arrondt', "0" AS 'pas de voiture', "1" AS '1 voiture', "2" AS '2 voitures', "2" + "3" AS '2 voitures ou +', "3" AS '3 voitures ou +' FROM tb2 ORDER BY (Arrondt = 'Paris')::int, "2 voitures ou +" DESC ;
Cette dernière écriture prend 2 secondes et consomme seulement 12 Mo de bande passante. Rappelons-le, elle attaque directement le fichier parquet de 500 Mo en ligne, que je n’ai pas téléchargé au préalable.
Parquet organise l’information par groupe de lignes et par colonne, je n’ai lu via des range-requests que les colonnes dont j’avais besoin pour le calcul, et uniquement pour les lignes correspondant à Paris.
B - Les faits de délinquance du ministère de l’IntérieurIntéressons-nous maintenant à la base statistique communale de la délinquance enregistrée par la police et la gendarmerie nationales.
Il ne s’agit pas – encore – de fichiers parquet, mais de CSV compressés (csv.gz). Pas de problème, DuckDB peut les lire directement. En revanche, les range-requests ne sont pas aussi puissantes qu’avec Parquet : il faudra lire tout le fichier (39 Mo) avant de pouvoir en tirer parti.
Je crée comme tout à l’heure une vue pour simplifier les écritures. En réalité, cette vue analyse déjà tout le fichier pour deviner la structure les colonnes (j’ai mesuré 1 seconde d’attente).
CREATE OR REPLACE VIEW faits_delinq AS FROM 'https://static.data.gouv.fr/resources/bases-statistiques-communale-et-departementale-de-la-delinquance-enregistree-par-la-police-et-la-gendarmerie-nationales/20230719-080535/donnee-data.gouv-2022-geographie2023-produit-le2023-07-17.csv.gz';
Ce qui fait qu’un DESCRIBE devient instantané :
DESCRIBE FROM faits_delinq ;
CODGEO_2023 est certainement le code commune, je me fabrique un aperçu de la table pour ma ville, Toulouse :
FROM faits_delinq WHERE CODGEO_2023 = '31555' LIMIT 10 ;
Les informations utiles sont : l’année (qu’il faudra arranger), la classe et le nombre de faits. On peut noter que l’unité des faits dépend de la classe d’infraction : victimes ou voitures par exemple.
Avec un PIVOT, la présentation devient plus claire, et distingue en colonnes une quinzaine de classes de faits de délinquance.
WITH faits_tls AS ( SELECT concat('20', annee) AS an, classe, faits, FROM faits_delinq WHERE CODGEO_2023 = '31555' ORDER BY an, classe ) PIVOT_WIDER faits_tls ON classe USING first(faits) ORDER BY an ;
Pour simplifier et construire un graphique, je vais m’en tenir aux seules classes dont le nombre de faits, en fin de période (2022), dépasse les 2 500. Une petite ligne additionnelle, utilisant la puissance des « WINDOW functions », me permet de calculer cette valeur terminale et de filtrer les classes que je veux retenir.
QUALIFY joue le rôle d’un WHERE, et arg_max() – encore une superbe petite fonction – cible le nombre de faits là où an est maximal (donc 2022) :
WITH faits_tls AS ( SELECT concat('20', annee) AS an, classe, faits, FROM faits_delinq WHERE CODGEO_2023 = '31555' QUALIFY arg_max(faits, an) OVER (PARTITION BY classe) > 2500 ORDER BY an,classe ) PIVOT_WIDER faits_tls ON classe USING first(faits) ORDER BY an ;
Avec un copier-coller du résultat, je peux produire, avec Datawrapper, cet éclairant graphique :
J’ai donc montré avec ces deux exemples comment interroger directement des bases distantes avec DuckDB, et avec beaucoup de souplesse et d’élégance.
J’espère aussi avoir convaincu un peu plus de diffuseurs de bases d’utiliser le format Parquet pour mettre à disposition leurs données.
Dans le prochain épisode (2/3), je parlerai d’API web et du format JSON.
Pour en savoir plus- 3 explorations bluffantes avec DuckDB – Butiner des API JSON (2/3), icem7, 2023
- 3 explorations bluffantes avec DuckDB – Croiser les requêtes spatiales (3/3), icem7, 2023
- Parquet devrait remplacer le format CSV, icem7, 2022
- DuckDB redonne une belle jeunesse au langage SQL, icem7, 2023
- Guide d’utilisation des données du recensement de la population au format Parquet, Antoine Palazzolo, Lino Galiana, Insee, 2023
- Formation DuckDB, icem7
L’article 3 explorations bluffantes avec DuckDB – Interroger des fichiers distants (1/3) est apparu en premier sur Icem7.
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14:33
Un plugin DuckDB dans QGIS !
sur OslandiaDuckDB c’est quoi ?DuckDB est un système de base de données relationnel et open source (sous licence MIT). Les bases DuckDB sont portables (à l’instar de SQLite ou GeoPackage par exemple) ce qui rend leur utilisation assez simple : pas besoin d’installation « lourde », il faut seulement installer une bibliothèque dans votre langage préféré (Python, Rust, R, C++). Une CLI est également disponible.
Enfin, pour terminer cette brève introduction de la solution, il faut noter que DuckDB a la particularité d’utiliser un système de traitement par colonne (et non par ligne comme dans les SGBD classiques) ce qui diminue les temps de calcul sur certaines opérations. Un autre des atouts de cette solution est d’être capable de lire et convertir des données au format Parquet ou GeoParquet.
Les fonctions spatialesDuckDB possède une extension pour utiliser des données spatiales qui n’est pas activée par défaut. L’inconvénient de cette extension spatiale est que pour le moment, elle ne gère pas les systèmes de projection. Pour la plupart, ces fonctions spatiales sont issues de la librairie GEOS. On y trouve toutes les fonctions spatiales classiques et le support de beaucoup de formats de données spatiales comme le Shapefile, GeoJSON ou KML par exemple.
Grâce à un financement de l‘IFREMER, nous avons développé un plugin QGIS qui permet d’afficher des données spatiales contenues dans une base DuckDB.
Fonctionnalités de QDuckDBÀ l’heure ou DuckDB fait beaucoup parler de lui sur les différents réseaux, il est important qu’un logiciel SIG open source aussi important que QGIS soit en capacité de lire des données géographiques provenant de cette source.
Arrivés au terme de la première phase de développement de QDuckDB, nous sommes fiers d’annoncer la disponibilité de QDuckDB qui permet de charger dans QGIS une couche de données géographiques issue d’une base DuckDB.
Les principaux développements réalisés dans QDuckDB sont donc :
- Ajout d’un provider (ou fournisseur) de données permettant de lire une base de données DuckDB
- Création d’une interface utilisateur pour utiliser le provider
- Création d’un package pour Windows qui permet d’inclure les dépendances de DuckDB dans le plugin
Pour ajouter le support d’une nouvelle source de données dans QGIS il faut créer un nouveau provider (fournisseur).
Par défaut, le cœur de QGIS comporte un certain nombre de providers, comme PostgreSQL ou GeoPackage par exemple, tandis que d’autres peuvent être implémentés dans des plugins. Un provider dans le contexte QGIS est l’implémentation des interfaces définissant un fournisseur de données, interfaces qui permettront à QGIS d’obtenir les informations nécessaires pour constituer un layer (colonnes, geometry, structure, métadonnées, projection, clé primaire etc). La création du provider est donc de loin la partie la plus importante et volumineuse du projet.
Nous avons décidé d’implémenter ce nouveau provider via un plugin QGIS (et non dans le cœur). Tout d’abord parce que la technologie DuckDB est nouvelle et évolue encore rapidement et aussi parce que dans un premier temps, il est plus facile de maintenir un plugin qu’un développement cœur. Il s’agit donc d’un bon moyen de tester la connexion entre QGIS et DuckDB, avant d’envisager un portage vers le cœur.
À venirLe provider ne permet pas encore d’éditer les données, il fonctionne en « read only » et seulement sur des tables contenant un seul type de géométrie (Point, Ligne ou Polygon). En fonction des financements disponibles, nous imaginons entre autres les améliorations suivantes :
- Modification d’une couche (modifier les données, ajouter/supprimer des colonnes, créer/supprimer des entités, etc)
- Import d’une couche spatiale depuis QGIS directement dans une base DuckDB
- Meilleure intégration de DuckDB dans QGIS
- Prise en compte des tables avec plusieurs types de géométrie
Pour toute demande d’évolution, n’hésitez pas à nous contacter : contact@oslandia.com
Liens importants- Le code source (sous licence GPL2+)
- La documentation
- Le plugin sur le répertoire officiel QGIS
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Geotrek, 11 ans d’une communauté grandissante
sur Makina CorpusCet article présente l'organisation communautaire du logiciel libre Geotrek et met en avant quelques ingrédients, qui selon nous, permettent de fédérer et donc de participer à la réussite d'un logiciel libre.
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Makina Corpus Territoires au Salon des Maires et des Collectivités Locales 2023 !
sur Makina CorpusDu 21 au 23 novembre, retrouvez Makina Corpus au Salon des Maires et des Collectivités Locales de Paris Porte de Versailles, sur le stand D80, Pavillon 4, secteur Tech et Transformation numérique.
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La géomatique au service du BTP : MaTerrio Construction
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Jusqu’où peut-on aller dans l’utilisation d’un SIG pour une gestion des déchets du BTP ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre l’UNICEM (Union Nationale des Industries Carrières et Matériaux) et la FNTP (Fédération Nationale des Travaux Publics) par en consacrant leur temps au montage d’une cartographie interactive disponible en ligne et pour […]
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Soliguide : une cartographie au service des personnes en difficultés
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Dans un récent rapport publié par l’Abbé Pierre, ont estimé à hauteur de 330 000 le nombre de personnes sans domicile fixe en France, en 2023. Ce chiffre atteint les 4 millions si l’on compte les personnes considérées comme mal-logés. La Fondation accable le gouvernement d’une inaction envers les sans domiciles fixes voir même d’un […]
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GPS ou téléphone mobile: Quel outil utilisé pour les collectivités?
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Dans les collectivités les emplois et postes sont aussi divers que les tâches à réaliser. Il est possible de regrouper ces postes de manière très simplifié sous deux dénominations: le siège et le terrain. En simplification, le terrain va devoir réaliser et superviser les actions décidées au siège, mais la relation entre ces deux corps […]
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Une stratégie de gestion du risque inondation récente : la cartographie de l’infiltration de l’eau dans le sol
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Dans le contexte du changement climatique, les aléas naturels auraient tendance à se montrer plus extrême. C’est notamment le cas de l’inondation. Ces trente dernières années, le sol a été largement modifié par l’action de l’homme. Entrainant ainsi une imperméabilisation et une minéralisation du sol. Ces modifications de la nature du sol deviennent un facteur […]
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Makina Corpus Territoires : une nouvelle entité pour accompagner les territoires dans leur transformation numérique
sur Makina CorpusAvec plus de 20 ans d'expertise dans la création d'applications cartographiques, Makina Corpus a toujours été un allié de confiance pour les collectivités territoriales.
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Glacier changes in the Lingtren–Khumbutse catchment using Pléiades
sur Séries temporelles (CESBIO)The iconic Khumbu Glacier in Nepal is fed by several tributaries, such as this branch in the Lingtren–Khumbutse catchment.
Glacier area from the Randolph glacier inventory 6.0Recently a new Pléiades triplet covering the Khumbu region was added into the DINAMIS repository (acquisition date 22 Oct 2023). There is another triplet in the same area acquired on 11 Mar 2016 hence we can compute a sequence of two high resolution 3D models that are 7.5 years apart. Welcome to the fourth dimension!
The Lingtren-Khumbutse branch of the Khumbu glacier is less spectacular than the main branch because it is almost entirely covered by granitic debris [1]. However it flows like any glacier as shown by this animation of the shaded relief.
[https:]]I computed the horizontal displacement from theses shaded DEM images using imGraft [2]. The displacement field looks consistent in the debris covered area, but it is very noisy and heterogeneous on the main branch. The algorithm did not work better with the ortho-images due to the changes in snow cover, illumination, etc.
Horizontal displacement from Mar 2016 to Oct 2023From both 3D models we can also examine the surface elevation changes in the past 7.5 years.
Elevation changes from Mar 2016 to Oct 2023Pléiades data show that in the Lingtren–Khumbutse catchment, the horizontal velocities range between 5 to 10 meters per year, which is consistent with the data from the global ice velocity atlas computed over 2017-2018 by Millan et al. [3]. The elevation changes of about 1 meter per year are also consistent with the global assessment of glacier thickness changes by Hugonnet et al. over 2015-2019 [4]. The thinning rates in this part of the glacier are less important than those that can be observed in the main part because the debris insulates the ice from the warming atmosphere.
Glacier velocity (2017-2018) and elevation changes (2015-2019) from Theia [maps.theia-land.fr]I generated the digital elevation models from each Pléiades triplet in my web browser using the DSM-OPT online service, a very convenient tool to avoid downloading tens of gigabytes of raw imagery on my laptop. There remain some artifacts in the southern face of Lingtren slopes due to data gaps in the DEMs. Steep slopes are always challenging to resolve using satellite photogrammetry. Yet, the DEMs are fairly complete thanks to the tri-stereoscopic acquisition geometry and the good performance of the processing software (MicMac).
DINAMIS services and data are accessible to French public entities and non-profit organizations. Foreign scientists may download DINAMIS products free of charge under specific terms and conditions. See [https:]]
References
[1] Higuchi, K., Watanabe, O., Fushimi, H., Takenaka, S., Nagoshi, A., Williams, R. S., & Ferrigno, J. G. (n.d.). GLACIERS OF NEPAL—Glacier Distribution in the Nepal Himalaya with Comparisons to the Karakoram Range. [https:]
[2] Aslak Grinsted (2023). ImGRAFT [https:] GitHub. Retrieved November 12, 2023.
[3] Millan, R., Mouginot, J., Rabatel, A., & Morlighem, M. (2022). Ice velocity and thickness of the world’s glaciers. Nature Geoscience, 15(2), Article 2. [https:]]
[4] Hugonnet, R., McNabb, R., Berthier, E., Menounos, B., Nuth, C., Girod, L., Farinotti, D., Huss, M., Dussaillant, I., Brun, F., & Kääb, A. (2021). Accelerated global glacier mass loss in the early twenty-first century. Nature, 592(7856), Article 7856. [https:]]
Top picture by Tom Simcock, CC BY-SA 3.0, [https:]]
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19:00
Cartovégétation : l’application qui décrypte la végétation et les paysages franciliens
sur Veille cartographieCet article Cartovégétation : l’application qui décrypte la végétation et les paysages franciliens est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Le contexte En France, la biodiversité s’effondre avec 70% de la faune sauvage disparue depuis 1970. L’urbanisation, la destruction des espaces verts et la pollution des sols sont les principales causes. Pour maintenir la biodiversité, il faut préserver les écosystèmes fonctionnels en créant des continuités écologiques, notamment dans les zones urbaines denses, où il est […]
Cet article Cartovégétation : l’application qui décrypte la végétation et les paysages franciliens est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
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Retour sur les Rencontres R d'Avignon
sur GeotribuFormation, astuces, bonnes pratiques et trouvailles. Compte-rendu des rencontres R d'Avignon 2023
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12:42
Rapport de la mission data et territoires
sur Conseil national de l'information géolocaliséeRapport de la mission data et territoires
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10:32
Du 28 au 30 mai 2024 et du 25 au 26 juin 2024 à Lille : formation "savoir utiliser les Données Foncières" (Fichiers Fonciers et DV3F)"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 05 novembre 2023Une session de formation "Savoir utiliser les Données Foncières" se tiendra du 28 au 30 mai et du 25 au 26 juin 204 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille. Cette session est à destination des bénéficiaires des Données Foncières (Fichiers Fonciers, DV3F) et des bureaux d'études. Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique Accompagnement Inscription jusqu'au 10 mai (…)
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9:32
Du 14 au 16 mai 2024 à Lille : formation "savoir utiliser les Fichiers fonciers"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 07 novembre 2023Une session de formation "Savoir utiliser les Fichiers fonciers" se tiendra du 14 au 16 mai 2024 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille.Cette session est à destination des bénéficiaires des Fichiers fonciers et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 22 avril (…)
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Du 12 au 14 mars 2024 à Lille : formation "savoir utiliser DV3F"
sur Datafoncier, données pour les territoires (Cerema)Publié le 10 novembre 2023Une session de formation "Savoir utiliser DV3F" se tiendra du 12 au 14 mars 2024 dans les locaux du Cerema Hauts-de-France à Lille.Cette session est à destination des bénéficiaires des Données Foncières et des bureaux d'études.Vous trouverez le contenu et le coût de la formation dans la rubrique AccompagnementInscription jusqu'au 9 février (…)
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20:20
Dictionnaire insolite des frontières
sur Les cafés géographiquesDans notre monde, pourtant connecté et globalisé, la question des frontières n’a rien perdu de son importance, bien au contraire. « Les frontières non seulement ne s’effacent pas mais connaissent dans plusieurs points du globe un processus de fermeture et de durcissement » (Michel Foucher, Les frontières, CNRS Editions, 2020). Ce petit ouvrage (format de poche, 189 pages) des éditions Cosmopole vient occuper une place originale et remarquable dans l’abondante bibliographie sur le sujet.
Benoît Goffin et Cécile L’Hostis, les deux auteurs, ont réussi le tour de force d’écrire un livre agréable à lire tout en multipliant les points de vue objectifs et subjectifs : données factuelles, analyses historiques et géopolitiques, références littéraires et imaginaires… S’inscrivant dans une collection de « dictionnaires insolites » inaugurée en 2010, cet ouvrage explore le thème des frontières en n’oubliant pas « l’insolite » sous forme d’anecdotes et d’exemples rares qui révèlent des mythes, des rêves, des paradoxes, des histoires surprenantes. Bien sûr, les 173 entrées ne permettent pas l’exhaustivité mais elles aboutissent malgré tout à dresser un tableau riche et souvent passionnant.
Des frontières au sens large
Si les frontières terrestres (continentales et maritimes) occupent une large part du livre, les frontières technologiques, idéologiques, imaginaires, ne sont pas oubliées comment le prouvent les entrées : cyberespace, extraterrestre, extraterritorialité des lois américaines, Google Maps, littérature-monde, lumière, lune, Mur (Game of Thrones) (1), polycentrisme, reconnaissance, religion, sionisme, Tchernobyl, ubuesque…
Développons quelques exemples tirés de ce dictionnaire. Les frontières numériques existent bel et bien, qu’elles soient techniques (les « zones blanches »), technologiques (absence d’accès au réseau pour les populations pauvres) ou politiques (certains Etats cherchent à cloisonner l’accès à l’internet et à contrôler les réseaux). Dans la série Game of Thrones, le Mur aurait été construit dans des temps anciens avec l’aide de Géants pour se protéger des dangers venus du Nord. Cette frontière physique réputée infranchissable révèle sa dimension symbolique au fil de l’intrigue en modifiant la représentation de l’autre et en alimentant des peurs ancestrales. Quant à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (Ukraine, 1986), elle a montré au monde un nouveau danger que les frontières ne peuvent arrêter. D’une façon générale, certains Etats regardent d’un mauvais œil la présence ou la construction de nouvelles centrales nucléaires à proximité de leurs frontières.
La genèse des frontières
La genèse des frontières s’est faite de différentes manières, parfois après de longues négociations, parfois au contraire dans la précipitation. De nombreuses entrées en témoignent : balkanisation, conférence de Berlin, Cachemire, Cour internationale de justice, découpe, ligne Durand, partition des Indes, Traités inégaux, intangibilité, Kurdistan, frontière naturelle, Poutine, Rio Grande, Sykes-Picot, rocher de Vélez de la Gomera…
Qu’en est-il des « frontières naturelles » ? L’expression a été largement utilisée pendant la Révolution française pour justifier des projets expansionnistes. Pour nos deux auteurs, la réponse est claire : une frontière n’est jamais « naturelle », même si des éléments géographiques peuvent appuyer leur délimitation (chaînes de montagnes, lacs…). Pourtant, à titre d’exemple, les fleuves constituent des supports répandus pour définir des frontières. Mais cette délimitation apparemment simple ne l’est pas toujours : ainsi, le cours de la rivière peut changer et poser la question du nouveau tracé de la frontière (problème non tranché entre Croates et Serbes le long du Danube) ; le statut des îles sur la rivière peut être source de conflits (incidents sur le fleuve Amour entre la Russie et la Chine).
Depuis les années 1950, le nombre d’Etats a beaucoup augmenté mais peu de frontières nouvelles ont été tracées, le principe d’intangibilité ayant favorisé la conservation des anciens tracés. Toute reconnaissance risquerait de créer un dangereux précédent et d’attiser les revendications nationalistes d’autres régions. Ainsi, la Russie prend souvent l’exemple du Kosovo pour justifier la possibilité de nouvelles frontières, et donc de nouveaux Etats (Ossétie, Abkhazie…).
Le tracé des frontières témoigne des négociations qui l’ont défini en laissant parfois des territoires enclavés dans le pays voisin. Jusqu’en 2015, la situation la plus complexe du globe se situait entre l’Inde et le Bangladesh où, sur environ 100 kilomètres, les territoires des deux pays s’imbriquaient inextricablement. Un accord récent a permis à de nombreuses enclaves indiennes de devenir bangladaises tandis que des enclaves bangladaises, également nombreuses, devenaient indiennes. D’autres curiosités géographiques existent comme les tripoints (plus de 150 dans le monde) qui sont les lieux où se recoupent les frontières entre trois pays. Un bornage ou une construction peut marquer la symbolique de ces points comme la table triangulaire qui a été installée là où se rejoignent précisément l’Autriche, la Hongrie et la Slovaquie.
Les frontières, révélateurs des enjeux du monde contemporain
Face à la mondialisation triomphante qui prophétisait leur fin, les frontières font un retour en force. « Celles qui étaient autrefois considérées comme des barrières à surmonter pour faire triompher la coopération et le commerce international sont redevenues des zones de conflits potentiels au détriment des principes de libre circulation, de coopération et de solidarité entre les peuples » (…) « Les zones limitrophes, si elles sont des espaces d’échanges privilégiés, restent largement le théâtre de tensions politiques, de conflits et de migrations forcées, qui mettent en évidence les inégalités et les injustices qui persistent dans notre société mondialisée » (Benoît Goffin, Céline L’Hostis, Dictionnaire insolite des frontières, Editions Cosmopole, 2023).
La présence des frontières est une composante importante du rapport de force visant à obtenir l’accès aux ressources de la région concernée. Ainsi, les fleuves traversés par des frontières sont la source de tensions entre les Etats riverains. L’Etat qui se trouve en aval peut contester la consommation, les grands projets de construction de barrages ou la pollution causée par les Etats situés en amont (cas du Tigre et de l’Euphrate ou du Nil).
La littérature pour parler des frontières
Parce que la frontière fait rêver, elle est un thème de prédilection pour les « écrivains voyageurs » comme Nicolas Bouvier (L’usage du monde) ou Ella Maillard (Oasis interdites), mais aussi pour d’autres écrivains (Gracq, Le Clézio, etc.), ceux de la « littérature-monde » et d’autres qu’on ne saurait ranger dans une quelconque catégorie, sinon celle de la littérature. Julien Gracq, écrivain de la frontière par excellence, est joliment présenté dans l’entrée « Syrtes » du dictionnaire. Citons seulement ces quelques lignes : « Le roman de Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, (…) est entièrement construit autour de la fonction sacrée de la frontière, dont la violation constitue l’action principale ».
Notes :
(1) Game of Thrones : série télévisée américaine de fantaisie médiévale diffusée aux Etats-Unis entre 2011 et 2017. L’histoire de la série, située sur les continents fictifs de Westeros et Essos, entrelace trois grandes intrigues. La première intrigue raconte la menace croissante, avec l’hiver approchant, des créatures légendaires situées au nord du Mur de Westeros.
Daniel Oster, novembre 2023
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9:55
Geomatys wins Cassini prize / Geomatys, lauréat du prix Cassini
sur Le blog de GeomatysGeomatys wins CASSINI prize - Geomatys lauréat du Prix CASSINILire en Français
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Geomatys and its project OPAT wins Horizon Europe's CASSINI Prize for Digital Space Applications for their contribution to the fight against plastic pollution at sea.08 November 2023, Montpellier
Press Release
Geomatys, a SME specializing in geospatial data processing, is proud to announce that its innovative OPAT (Ocean Plastic Alert & Tracking) project has won the prestigious Cassini Prize for Digital Space Applications. The award seeks innovative commercial solutions that leverage the EU’s space program to detect, monitor and remove plastics, microplastics and other waste from our oceans and waterways. With a total prize fund of 2.85 million euros, the top three proposals are eligible to win 0.95 million euros each, which can be used by the winners to further develop and market their solution. CASSINI is the European Commission’s initiative to support entrepreneurs, start-ups and SMEs developing innovative applications and services leveraging the EU space program. Dedicated to promoting the commercialization of Galileo, EGNOS and Copernicus data and services, EUSPA is actively involved in this initiative.
The award will greatly accelerate the development of the OPAT system, designed to detect plastic waste at sea by satellite and predict its drift.
The Geomatys team would like to express its deepest gratitude to all those who have contributed to the project’s success:
- The Occitanie region, whose continued support and trust had been essential to OPAT’s progress.
- The Communauté d’Agglomération Pays Basque for sharing its experience in collecting waste at sea and providing us with invaluable data.
- Dr. Shungu Garaba of the University of Oldenburg, for his invaluable expertise and unfailing willingness to collaborate.
- Joël Sudre of the DataTerra research infrastructure, whose commitment to our shared vision has been a fundamental pillar of our success.
- CNES, via the Connect by CNES program, with a special mention to Mr. Eric Brel and Mr. Ariel Fuchs, for their decisive contribution to the realization of this ambitious project.
- The European Space Agency (ESA), whose support, via an initial BASS feasibility grant, was crucial to the launch of OPAT.
This prize, awarded by Horizon Europe, reinforces our determination to constantly innovate to protect our oceans. OPAT is an example of the positive impact that space technology can have on the environment, helping us to better understand and combat plastic pollution at sea. We look forward to continuing to work closely with our partners, and to tackling future challenges that will help to better preserve our precious marine ecosystems.
About GeomatysGeomatys offers expertise in geodesy, the exploitation and processing of complex data, geospatial metadata and advanced representation modes. Our ability to innovate allows us to contribute to creating ever more intelligent solutions to some of society’s biggest challenges across sectors such as Defense, Space, Research, and Risk Assessment.
You can contact us about OPAT by e-mail: opat@geomatys.com, or by phone:+33 4 84 49 02 26
Further information, visit our website at www.geomatys.com/en/opat
Geomatys avec son projet OPAT remportent le prix CASSINI d’Horizon Europe pour leur contribution à la lutte contre la pollution plastique en mer.À Montpellier, le 08 novembre 2023
Communiqué de Presse
Geomatys, PME spécialisée dans le domaine du traitement des données géospatiales, est fière d’annoncer que son projet innovant OPAT (Ocean Plastic Alert & Tracking), a remporté le prestigieux Prix CASSINI, for Digital Space Applications. Ce prix recherche des solutions commerciales innovantes qui tirent parti du programme spatial de l’UE pour détecter, surveiller et éliminer les plastiques, microplastiques et autres déchets de nos océans et voies navigables. Avec une dotation totale de 2,85 millions d’euros, les trois meilleures propositions sont éligibles pour remporter chacune 0,95 million d’euros, qui peuvent être utilisées pour aider les lauréats à développer et à commercialiser davantage leur solution. CASSINI est l’initiative de la Commission européenne visant à soutenir les entrepreneurs, les start-ups et les PME développant des applications et des services innovants tirant parti du programme spatial de l’UE. Dédiée à la promotion de la commercialisation des données et services Galileo, EGNOS et Copernicus, l’EUSPA est activement impliquée dans cette initiative.
Cette récompense, qui célèbre les meilleures applications numériques maritimes ou marines pour la lutte contre la pollution plastique, témoigne de l’engagement que prend Geomatys vis-à-vis de la préservation de nos océans.
La récompense associée à ce prix va permettre d’accélérer grandement le développement de la plateforme OPAT, conçue pour détecter par satellite les déchets plastiques en mer et prédire leur dérive.
L’équipe de Geomatys tient évidemment à exprimer sa plus profonde gratitude à tous ceux qui ont contribué au succès du projet :
- La région Occitanie, dont le soutien continu et la confiance ont été essentielles pour faire avancer OPAT.
- La Communauté d’Agglomération Pays Basque pour nous avoir partagé son expérience dans la collecte des déchets en mer et de nous avoir fourni de précieuses données
- Dr Shungu Garaba de l’Université d’Oldenburg, pour son expertise précieuse et sa collaboration sans faille.
- Joël Sudre, de l’infrastructure de recherche Data Terra, dont l’engagement envers notre vision commune a été un pilier fondamental de notre succès.
- Le CNES, via son programme Connect by CNES avec une mention spéciale à M. Eric Brel et M. Ariel Fuchs, pour leur contribution décisive à la réalisation de ce projet ambitieux.
- L’ Agence Spatiale Européenne (ESA), dont le soutien, via un premier BASS faisabilité a été un élément crucial pour le lancement d’OPAT.
Ce prix, décerné par Horizon Europe, renforce notre détermination à innover constamment pour la protection de nos océans. OPAT est un exemple de l’impact positif que la technologie spatiale peut avoir sur l’environnement, en nous aidant à mieux comprendre et à lutter contre la pollution plastique en mer. Nous sommes impatients de continuer à travailler en étroite collaboration avec nos partenaires, ainsi que de relever les défis futurs qui aideront à mieux préserver notre précieux écosystème marin.
À propos de GeomatysGeomatys propose son expertise dans le domaine de la géodésie, l’exploitation et le traitement de données complexes, des métadonnées géospatiales ou des modes de représentation avancés. Notre capacité à innover dans ce secteur nous positionne sur des secteurs d’activité tels que la Défense, le Spatial, la Recherche et plus généralement les projets en demande d’innovation.
Vous pouvez nous contacter concernant OPAT ou Geomatys par mail : opat@geomatys.com, ou par téléphone : +33 4 84 49 02 26
Plus d’infos : www.geomatys.com/solutions-metier/opat/
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12:12
Géoflex, avancée majeure du GNSS
sur Veille cartographieCet article Géoflex, avancée majeure du GNSS est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Un article publié en 2022 avait jeté les bases des Systèmes Globaux de Navigation par Satellite (GNSS), soulignant leur importance cruciale dans la géoinformation. Un peu plus tard, le 31 mars 2022, Huibert-Jan Lekkerkerk publie un nouvel article examinant les développements dans les constellations GNSS, l’augmentation et les récepteurs. Il note que le GNSS a […]
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20:09
Vietnam et Etats voisins
sur Les cafés géographiquesLe titre du dernier ouvrage du géographe Yves Duchère, Vietnam et Etats voisins (1), suscite une première interrogation : quelles sont les limites de l’espace étudié ? Certes, Laos et Cambodge sont l’objet de pages peu nombreuses mais bien documentées, mais quelle place donner au troisième voisin, la Chine ? C’est l’étude des relations millénaires, complexes et ambigües, entre Vietnam et Chine qui constitue le principal intérêt du livre, un livre débordant d’informations, de tableaux, de cartes. Sans doute le plan a-t-il été difficile à construire car les retours sur une même question sont nombreux…ce qui a une efficacité pédagogique.
On peut analyser les divisions de l’espace vietnamien en fonction du relief, de l’ethnologie, de l’histoire, de l’entrée dans la mondialisation…
A un Vietnam continental des hautes terres de l’ouest s’oppose un Vietnam des plaines et du littoral. Le premier (au-dessus de 300 m), faiblement peuplé, a été longtemps le domaine d’ethnies minoritaires (2), nomades vivant dans la forêt, autonomes, accueillant les populations fuyant la volonté hégémonique des Etats des plaines. Le second est occupé par l’ethnie majoritaire des Kinh (Viets), sédentaires soumis, de longue date, à un Etat centralisateur qui contrôlait les infrastructures hydrauliques nécessaires à la riziculture. Au XXe siècle, le pouvoir colonial puis le nouvel Etat communiste ont cherché à intégrer les montagnards au sein d’une nation multiethnique. Aujourd’hui, les autorités veulent développer la migration de Kinh des villes engorgées vers les marges montagneuses avec un double objectif, économique (caféiculture…) et militaire.
Les conquêtes et influences culturelles exogènes ont aussi pendant longtemps distingué les territoires du nord du Vietnam actuel profondément marqués par une colonisation chinoise progressive dès le 1er siècle avant notre ère jusqu’au Xe siècle, alors que ceux du sud subissaient l’influence indienne, hindouiste et bouddhiste, puis khmère. Les populations Viet, fortement sinisées, sont descendues vers le sud le long des plaines littorales jusqu’au delta du Mékong, du XIe siècle au XIXe siècle. C’est la France coloniale qui fit l’unité du nord (Tonkin), du centre (Annam) et du Sud (Cochinchine) dans le cadre de l’Union indochinoise (1879) dans laquelle furent incorporés le Cambodge et le Laos. Cette unité se fractura après 1955 entre deux modèles antagonistes d’Etat, une République démocratique du Vietnam, dirigée par un parti communiste, au nord, et une République du Vietnam, bénéficiaire d’une aide américaine massive, au sud. L’une procède à une réforme agraire sur le modèle chinois et développe une industrie rurale tandis que l’autre favorise une urbanisation à marche forcée. Après deux décennies de conflit (la « deuxième guerre d’Indochine » de 1959 à 1975), les communistes du nord imposèrent leur régime à l’ensemble du territoire et réunifièrent à nouveau le pays.
Héritage de cette histoire, le Vietnam peut être qualifié d’Etat bicéphale. Deux pôles se font concurrence, deux deltas, deux métropoles : au centre du delta du fleuve Rouge, Hanoï, capitale millénaire, forme une ville-province de 8 millions d’habitants alors qu’au sud, dans le delta du Mékong, Ho Chi Minh-Ville (ex Saïgon) en regroupe près de 9 millions. Dans ces métropoles résident, au sein des districts urbains, les populations les plus riches, engagées dans une économie mondialisée, mais aussi des populations plus modestes dans les districts agricoles.
L’ouvrage consacre toute une partie aux mutations du Vietnam depuis le Doi Moi, c’est-à-dire le « Renouveau », à partir de 1986 (quelques réformes ont été amorcées en 1979). Quelques années auparavant en Chine, Deng Xiaoping avait amorcé le passage de l’économie planifiée à un système introduisant le marché. Même s’il y a une « voie vietnamienne », le « modèle chinois » est bien présent. « Socialisme de marché », « économie de marché à orientation socialiste », « capitalisme de connivence », « capitalisme hybride »…les expressions sont nombreuses pour qualifier le phénomène.
L’objectif était de sortir l’économie nationale de la situation désastreuse dans laquelle elle se trouvait. La « Rénovation » a eu recours aux investissements étrangers, a créé des ZES (3) et a multiplié les liens avec les autres pays (entrée dans l’OMC en 2007). Ce sont les secteurs manufacturiers puis les infrastructures qui en ont surtout bénéficié. Les exportations ont été multipliées par cent entre 1990 et 2020, date à laquelle la balance commerciale est pour la première fois positive.
L’organisation de l’agriculture connaît aussi une profonde transformation. La collectivisation des terres dans le cadre de très grandes coopératives était un échec patent (sur des parcelles qui ne représentaient que 5% des terres des coopératives, les paysans produisaient 54,3% des revenus en 1975). Elles furent démantelées à partir de 1988, la fixation des prix par l’Etat abandonnée, et grâce à l’intensification de la production, le pays est devenu autosuffisant en riz puis exportateur (6ème rang mondial).
Ces transformations ont amené une montée en puissance de la classe moyenne qui a adopté de nouveaux modes de vie, mais la pauvreté n’a pas disparu, surtout dans le monde rural et les inégalités se sont accrues. Travailleurs du secteur informel, membres des minorités, femmes rurales sont les laissés-pour-compte de la croissance. Corruption, dégradation environnementale, spéculation foncière, urbanisation informelle…sont la face noire du « Renouveau ».
L’introduction du marché n’a pas entraîné de libéralisation politique. Comme en Chine, l’autoritarisme du régime se manifeste par la toute puissance d’un parti-Etat, une surveillance constante de la population à la fois par la police et par la pègre, l’absence de presse indépendante, la sanction de toute « idéologie déviante » au sein même du parti. Mais les autorités vietnamiennes font preuve d’une certaine flexibilité politique, recherchant un certain consensus entre l’Etat et la société. Les critiques qui ne peuvent s’exprimer dans les médias empruntent la voie de la littérature ou de la chanson et les blogs hébergés à l’étranger soutiennent la contestation.
Le souci de préserver une « voie vietnamienne » de développement n’empêche pas le Vietnam d’être intégré de gré et/ou de force dans la sphère d’influence chinoise (ainsi que ses voisins cambodgien et laotien).
La Chine, dans sa volonté de devenir la première puissance mondiale, a besoin de renforcer son influence sur l’Asie orientale et particulièrement sur l’Asie du Sud-Est. Une partie des « Nouvelles routes de la soie » emprunte un réseau de voies de circulation Nord-Sud fournissant aux produits chinois un accès direct à l’océan Indien.
Face à la poussée chinoise vers les mers du Sud, les Vietnamiens sont méfiants. Ils souhaiteraient mettre en œuvre une politique étrangère multilatérale mais la présence chinoise est de plus en plus forte alors que l’aide américaine régresse.
Soft power et capitaux sont les atouts majeurs de Beijing. Les Chinois utilisent l’arme idéologique de leur philosophie, des valeurs asiatiques s’opposant aux valeurs universelles que voudrait imposer l’Occident. La promotion des thèmes confucéens est un moyen de recouvrer une grandeur passée où la Chine dominait ses voisins. Les autorités vietnamiennes défendent aussi l’universalité du confucianisme, mais elles ont le souci d’harmoniser valeurs traditionnelles et « droits de l’homme », à condition qu’ils ne soient pas imposés de l’étranger (il est intéressant de remarquer que des intellectuels vietnamiens au pouvoir sont restés marqués par certaines valeurs occidentales).
Les Chinois ont aussi des moyens financiers pour s’imposer. Ils fournissent les IDE (4) dont le Vietnam a besoin, même si ces capitaux sont investis surtout dans les ZES situées le long des corridors des « routes de la soie ». Le pays bénéficie aussi de l’aide publique chinoise au développement sous forme de prêts préférentiels, ce qui n’est pas sans susciter une certaine méfiance.
Les relations entre le Vietnam et la Chine sont empoisonnées par la question de la mer de Chine méridionale dont les deux Etats revendiquent l’intégralité de la zone. Riche en ressources halieutiques et en hydrocarbures, cet espace maritime a surtout un intérêt stratégique (il est traversé par la principale route maritime du commerce international). Face aux volontés chinoises, le Vietnam ouvre ses portes aux marines occidentales, mais aussi russes et indiennes. Néanmoins la croissance récente des activités chinoises dans la zone semble annoncer la victoire plus que probable du grand voisin du nord. Et il va être difficile au Vietnam de trouver sa place dans l’Indopacifique, entre les ambitions chinoises, indiennes et américaines.
Vietnam et Etats voisins fournira une mine d’informations à son lecteur qui pourra l’utiliser comme une encyclopédie grâce à son Index très fourni. Il est dommage que sa relecture ait été négligée. A titre d’exemple, on peut signaler la confusion entre indice de fécondité et taux de natalité (p.117-119), entre balance commerciale négative et positive (p.141), etc… et regretter l’absence de légendes sous quelques cartes (p.116, p.162). Mais les apports l’emportent largement sur ces quelques défauts.1) Yves Duchère, Vietnam et Etats voisins, Géopolitique d’une région sous influences, Armand Colin, 2023.
2) 53 minorités (14,7% de la population) vivent dans les montagnes et les plateaux forestiers. Les langues qu’ils utilisent appartiennent majoritairement au groupe tibéto-birman
3) Zones économiques spéciales
4) Investissements directs à l’étrangerMichèle Vignaux, novembre 2023
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17:53
Dans quel monde vivons-nous ?
sur Les cafés géographiquesDelphine Papin, Frank Tétart et Daniel Oster (modérateur)
(photo de Micheline Martinet)Pour fêter le 25ème anniversaire de la création de l’association, Les Cafés géographiques ont invité Frank Tétart, docteur en géopolitique, à présenter une question d’actualité sous le titre : « Dans quel monde vivons-nous ? ». Quel meilleur choix que cet ancien co-auteur de l’émission Le Dessous des cartes et coordinateur du Grand Atlas 2024 (1) pour analyser les crises qui affectent la planète ? Delphine Papin, responsable du service Infographie et Cartographie du journal Le Monde, complète son intervention.
En introduction, F. Tétart rappelle que depuis 2022 l’opposition entre démocraties et régimes autoritaires (présents dans de grandes nations : Chine, Russie…) gagne du terrain, ce dont témoignent régulièrement médias et réseaux sociaux. On se pose aussi des questions sur le rôle que pourrait jouer la communauté internationale dans la résolution des conflits actuels et on s’inquiète de l’avenir du monde face au défi du changement climatique. Il y a urgence mais les négociations piétinent et le choix de Dubaï, gros producteur de pétrole, comme lieu d’accueil de la prochaine COP (2) laisse perplexe. L’enjeu climatique concerne toute la planète, mais surtout les pays les plus précaires.
Quels sont les principaux points chauds étudiés dans l’Atlas ?
L’Ukraine subit une guerre d’agression qui, loin d’être la guerre courte voulue par Poutine, s’inscrit dans une durée indéterminée. Les modalités de combat rappellent la Grande Guerre : les ennemis se font face de part et d’autre d’un front qu’ils sont incapables de percer. C’est dès maintenant un échec politique pour le dirigeant russe car il a amené la Finlande et la Suède à rejoindre l’OTAN. C’est un jeu à somme nulle.
Au Proche-Orient, le conflit israélo-palestinien, de basse intensité ces derniers temps, est redevenu une guerre ouverte d’une grande violence, le 7 octobre dernier. Il concerne tous les Etats de la région et même au-delà :
– l’Iran, principal ennemi, apporte son soutien au Hamas et au Hezbollah libanais présent également en Syrie.
– les Etats arabes souhaitant se rapprocher de l’Etat israélien se trouvent dans une situation paradoxale vis-à-vis de leur opinion publique. C’est le cas des signataires des Accords d’Abraham (3) et de l’Arabie saoudite.
– la Turquie souhaiterait jouer un rôle de médiateur dans le conflit, ce que sa proximité idéologique du Hamas rend plausible.
– la Russie a accordé son soutien successivement à Israël et aux Palestiniens qu’elle défend désormais.
– Israël soutient l’Azerbaïdjan, pays musulman proche de la Turquie.
Les relations et alliances entre Etats sont donc désormais marquées par une grande complexité.
Le retour des nationalismes est aussi une caractéristique du monde actuel. Depuis l’été 2022, entre le Kosovo (4) et la Serbie se sont accrues de nombreuses tensions que chacun des deux Etats cherche à instrumentaliser. En témoignent les dernières élections municipales qui ont été boycottées par les Serbes du Kosovo. Le mythe toxique d’un Kosovo qui serait le berceau de la Serbie, nuit à des négociations que semblait pourtant favoriser une adhésion possible à l’UE. Une solution pacifique semble par conséquent difficile, même si la présence américaine (base militaire de l’OTAN au Camp Bondsteel) et l’aide de l’UE devraient contribuer à la pacification.
En Bosnie-Herzégovine, les partis nationalistes jouent un rôle important, contribuant à de fortes tensions.
Le Caucase est le lieu de plusieurs conflits gelés depuis 1991, dont le Haut-Karabakh qui est redevenu conflictuel.
A l’époque soviétique, le Haut-Karabakh était une région autonome peuplée de 75% d’Arméniens, au sein de l’Azerbaïdjan. Les frontières entre les Républiques socialistes avaient été tracées par Staline dans le but de briser les élans nationalistes. Après 1991, une République du Haut-Karabakh est proclamée dans les frontières de l’oblast soviétique, mais elle n’est pas reconnue internationalement car faisant partie d’un territoire souverain, entraînant une guerre jusqu’à 1994 et au statu quo territorial. Pendant la guerre de septembre-novembre 2020, l’Azerbaïdjan, soutenue par la Turquie, reconquiert certains territoires. Il s’agit d’une guerre brève s’achevant avec la médiation de la Russie qui obtient le maintien de la paix et la préservation de la population arménienne du Haut-Karabakh. En septembre 2023, une nouvelle attaque des Azéris a obligé la population arménienne du H.-K. à choisir entre l’exil et la nationalité azerbaïdjanaise. L’absence d’intervention de la Russie, occupée « ailleurs », a entraîné l’exode des trois quarts de la population vers l’Arménie. Peut-on qualifier ce drame d’« épuration ethnique » ?
L’Indopacifique est le nouveau terrain d’affrontement des Etats-Unis qui ont fait du Pacifique leur premier objectif, et de la Chine qui se veut, non seulement puissance politique mais aussi puissance navale. Dans l’océan Indien, l’expansionnisme des Chinois est au service de leurs routes commerciales. Aussi ont-ils constitué un « collier de perles », c’est-à-dire des bases navales le long de leur principale voie d’approvisionnement maritime vers le Moyen-Orient (Djibouti, Maldives, Pakistan…), ce qui rencontre l’opposition des Etats-Unis et de l’Inde, très soucieuse de la poussée chinoise. Pour contrer cette influence, les deux puissances, auxquelles se sont joints l’Australie et le Japon, se sont accordées sur la mise en place de points d’appui dans toute la région.
Sur toute la planète on assiste à une remise en cause des démocraties.
En Afrique, plusieurs coups d’Etat ont fait reculer la stabilité et la démocratie.
En Europe, la démocratie régresse au sein même des pays démocratiques (Hongrie) et les Etats-Unis en donnent une image déplorable.
La circulation de l’information passe de plus en plus par les réseaux sociaux, ce qui favorise la croyance dans les fake news et une forte polarisation des sociétés. La liberté de la presse est très menacée dans certains pays comme la Russie qui ne diffuse que de la propagande. Même là où elle peut s’exercer, les chaînes d’information en continu (par exemple Fox News aux Etats-Unis) créent un chaos informationnel. De plus les journalistes sont de plus en plus des cibles. On a déploré la mort de 60 d’entre eux en 2022.
Pourquoi y a-t-il aussi peu d’action face à l’urgence climatique ?
Plusieurs facteurs interviennent. Le premier tient à l’attitude des citoyens eux-mêmes qui ne veulent pas renoncer à leur mode de vie. On peut aussi mettre en cause le décalage entre calendrier politique et calendrier climatique. Les responsables politiques ont peur d’être en porte-à-faux par rapport à leurs électeurs. Enfin les moyens incitatifs sont insuffisants. Pourtant les risques climatiques sont grandissants. Ils entraîneront des perturbations sociales et des migrations.
Questions de la salle
1-Que peut-on dire du rôle des religions dans le monde actuel ?
Partout dans le monde, la religion redevient un élément identitaire essentiel pour de nombreux peuples, remettant en cause le processus de sécularisation des sociétés lié à l’expansion du modèle occidental depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Le monde s’avère aujourd’hui plus religieux qu’il ne l’était il y a un demi-siècle, notamment dans les anciens pays communistes d’Europe de l’Est, en Chine ou en Afrique. On peut parler d’une globalisation du religieux qui favorise le sentiment d’appartenance à une communauté dans une société en voie d’uniformisation mondialisée.
Ces identités de type religieux sont souvent instrumentalisées par les pouvoirs politiques ou divers groupes contribuant à des violences ou des conflits, par exemple entre juifs et musulmans en Israël, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, entre sunnites et chiites au Moyen-Orient, entre hindous et musulmans en Inde, entre bouddhistes et minorité musulmane des Rohingyas en Birmanie, etc.
Ainsi, ce qu’on appelle « guerres de religion » sont en réalité des guerres où les religions agissent comme des facteurs aggravants plutôt que les mobiles et causes profondes des conflictualités.
2-La dissuasion nucléaire reste-t-elle un facteur déterminant des relations internationales ?
9 Etats détiennent des armes nucléaires, dont 5 puissances reconnues par le traité de non-prolifération (TNP) établi en 1968. A ces 5 Etats (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France) se sont jointes 4 autres puissances nucléaires : Inde, Pakistan, Israël, et Corée du Nord. Les armes nucléaires sont déployées pour prévenir des agressions majeures dans le cas de doctrines de « dissuasion ». L’affirmation doctrinale de l’arme nucléaire est perçue alternativement comme une garantie de sécurité ou un frein au processus de désarmement.
Le nucléaire militaire participe à la « réalité crisogène » au Moyen-Orient (crise liée au programme nucléaire iranien depuis 2003) et en Asie du Nord-Est (crise nucléaire ouverte avec la Corée du Nord en 1993). Mais en même temps, la dissuasion est plus que jamais pertinente dans le contexte du retour de la compétition entre les puissances et des tensions exacerbées par la guerre en Ukraine.
3-La question des pertes humaines et de la guerre au sol
L’évolution de la technologie (drones, roquettes, missiles…) accroît les capacités de destruction des bombardements faits à une certaine distance du « champ de bataille ». Sans compter que faire la guerre de nos jours devient de plus en plus complexe (guerre informationnelle, cyberconflits…). Mais pour gagner la guerre il arrive un moment où les interventions terrestres sont nécessaires avec la conduite d’opérations au sol (pensons aux stratégies militaires mises en œuvre au Sahel, en Ukraine, dans la bande de Gaza…). Or, dans les démocraties les pertes humaines liées à la « guerre au sol » sont devenues encore plus difficilement supportables qu’autrefois, ce qui conduit ces pays à faire des choix stratégiques tenant largement compte de ce facteur.
4-L’ordre international de 1945 de plus en plus remis en cause
Il y a près de 80 ans que l’ordre international est organisé selon les règles établies dans l’immédiat après-guerre par les vainqueurs de la Seconde guerre mondiale (Bretton Woods, ONU, etc.). En 1989-1991, le modèle démocratique et libéral incarné par l’Occident et son chef de file les Etats-Unis a semblé triomphant. Mais aujourd’hui l’ordre international dit libéral est contesté de toutes parts.
Les puissances émergentes contestent le mode de fonctionnement des institutions de l’après-guerre. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se réunissent chaque année depuis 2011, ils seront 11 le 1er janvier 2024, rejoints par 6 Etats (Arabie Saoudite, Argentine, Egypte, Ethiopie, Iran, Emirats Arabes Unis). Le PIB mondial à parité de pouvoir d’achat (PPA) des BRICS 11 s’élève aujourd’hui à 36 % (soit déjà plus que le G7), et les BRICS englobent désormais 47 % de la population mondiale. L’institution multilatérale cherche à redéfinir les relations internationales, à réformer le cadre institutionnel actuel – du Conseil de sécurité de l’ONU au FMI et à l’OMC.
Dans les relations internationales l’opposition entre les démocraties et les régimes autoritaires est de plus en plus marquée, même si les facteurs qui interagissent sont parfois contradictoires. Ainsi que penser du rapprochement politique et diplomatique entre la Russie et la Chine alors que les intérêts économiques de ces deux pays sont parfois antagonistes ?
Notes :
1) Grand Atlas 2024, Franck Tétart, Editions Autrement, Paris, 2023.
2) COP : Conférence des Parties. La COP est une conférence internationale de l’ONU sur les changements climatiques, la première s’est tenue à Berlin en 1995, la 28e se tiendra à Dubaï (EAU) du 30 novembre au 12 décembre 2023 (ce sera donc la COP 28).
3) Les Accords d’Abraham sont des traités de paix signés par Israël avec les Emirats arabes unis, Bahreïn, puis avec le Soudan et le Maroc (décembre 2020).
4) Le Kossovo, auparavant province serbe, a déclaré unilatéralement son indépendance le 17 février 2008 contre la volonté de Belgrade. Il n’est pas reconnu par l’ONU (opposition de la Russie), ni par l’UE (opposition de 5 Etats sur 27).Michèle Vignaux et Daniel Oster, octobre 2023
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Parcourir la surface de Mars : la nouvelle carte interactive de la Nasa
sur Veille cartographieCet article Parcourir la surface de Mars : la nouvelle carte interactive de la Nasa est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Par Lisa Fontaine Depuis peu, nous pouvons désormais explorer Mars comme sur Google Earth. En effet, la Nasa a récemment publié une carte interactive qui permet d’explorer la planète de manière très précise, avec une résolution de quelques centimètres, grâce à la technologie HiRISE (High Resolution Imaging Science Experiment). dont il dispose. Elle est disponible […]
Cet article Parcourir la surface de Mars : la nouvelle carte interactive de la Nasa est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
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14:16
L’utilisation de la télédétéction en Chine pour surveiller l’avancée de la désertification
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La Chine connaît un problème croissant lié à la désertification et à l’avancée du sable. La désertification est un processus dévastateur qui transforme les terres fertiles en déserts arides, menaçant les écosystèmes, les communautés locales et l’approvisionnement en nourriture. Afin de lutter contre ce phénomène, la surveillance du développement de ce phénomène est crucial. Ainsi, […]
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10:32
Utiliser des fonctions PostgreSQL dans des contraintes Django
sur Makina CorpusCet article vous présente comment utiliser les fonctions et les
check constraints
PostgreSQL en tant que contrainte sur vos modèles Django.
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16:18
La gestion des réseaux humides et les solutions SIG :
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20%. Il s’agit du taux de fuite des réseaux de distribution d’eau potable en France selon l’étude BIPE de 2019. Cela signifie qu’un litre sur cinq qui rentre dans le réseau d’eau potable français se perd. Bien que ce taux soit moins élevé en France que dans certains pays voisins (il atteint par exemple […]
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10:46
5 semaines de cycle de formation pour renforcer les pratiques en gestion responsable des données pour 300+ acteurs humanitaires
sur CartONG (actualités)CartONG a formé 300+ acteurs humanitaires anglophones et francophones à la gestion responsable des données.
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9:00
SFCGAL 1.5.0 est arrivé !
sur OslandiaSFCGAL est une bibliothèque C++ qui enveloppe CGAL, dans le but de prendre en charge les normes ISO 19107:2013 et OGC Simple Features Access 1.2 pour les opérations en 3D et de 2D avancées.
Elle fournit des types de géométries et des opérations conformes aux normes, accessibles via ses interfaces en C ou en C++.Elle est utilisée aujourd’hui dans un large éventail d’applications, y compris au sein de PostGIS pour des opérations en 2D avancées et 3D, dans GDAL, ainsi que dans certaines bibliothèques de calculs complexes.
Algorithmes de visibilité
Avec la sortie de SFCGAL 1.5.0, nous continuons d’étendre ses fonctionnalités et de proposer de nouvelles possibilités aux développeurs.SFCGAL 1.5.0 intègre deux nouveaux algorithmes de visibilité issus de la bibliothèque CGAL.
Ces algorithmes améliorent la capacité d’analyser la visibilité entre des objets géométriques, ce qui est essentiel dans un large éventail d’applications, de la planification urbaine à la robotique.
Ces algorithmes permettent de déterminer les zones visibles depuis un point ou depuis une arête, comme l’illustre l’exemple ci-après.
Visibilité depuis un point, dans un quartier dense : on part d’un polygone arbitraire (en rouge) dans le voisinage du point, auquel on retranche le bâti. Et on obtient un polygone des zones visibles.
Nouvelles variantes de partitionnementCette version apporte des améliorations significatives dans les algorithmes de partitionnement de polygones.
SFCGAL possède déjà plusieurs algorithmes de triangulation pouvant partitionner un polygone. Nous venons d’ajouter 4 nouveaux algorithmes, répondant ainsi aux besoins de diverses applications géospatiales et de conception.
En haut à gauche, Y Monotone Partition ; en haut à droite, Approximal Convex Partition ; en bas à gauche, Greene Approximal Convex Partition ; en bas à droite : Optimal Convex Partition
Extrusion de squelette droitL’une des fonctionnalités les plus attendues dans SFCGAL 1.5.0 est la possibilité de générer des « fausses » toitures en extrudant le squelette d’un polygone (straight skeleton).
Des méthodes de conversion de la 2D vers la 3D (les fameux bâtiments !) existaient auparavant. Cependant, la qualité et l’efficacité de l’algorithme fourni par CGAL permet d’atteindre une solution significativement plus performante pour ce cas d’usage, en garantissant une conception de toit précise et fonctionnelle.
Extrusion de toits dans QGIS 3D
Cela ouvre la voie à une généralisation du LoD2 pour la tâche de reconstruction de bâtiments. Une représentation architecturale détaillée reste essentielle pour la visualisation, la simulation et la planification urbaine, en cette période où les jumeaux numériques 3D s’intéressent de plus en plus à la ville !
Support du WKB et EWKBNous avons également ajouté à SFCGAL 1.5.0 des fonctionnalités de lecture et d’écriture des formats binaires WKB et EWKB, pour offrir une plus grande interopérabilité avec d’autres systèmes et formats géospatiaux.
Cette mise à jour renforce la facilité d’intégration de SFCGAL dans des workflows existants. Elle démontre notre engagement continu à améliorer SFCGAL pour répondre aux besoins diversifiés de nos utilisateurs.
Résolution des problèmes de déploiementSFCGAL est un logiciel complexe, reposant sur des outils tout aussi complexes. Dans ce contexte, les problèmes de compilation, d’intégration et de packaging représentent un écueil notable (dont la bibliothèque a pu être victime par le passé !).
Nous avons travaillé dur pour apporter des solutions à ces problèmes. Des processus de test rigoureux ont ainsi été mis en place sur les différentes plateformes majeures (Linux Debian/Ubuntu, BSD, Windows, MacOS) pour garantir que SFCGAL fonctionne de manière fiable et cohérente (oui, nous pensons à vous, les erreurs de flottants…).
De plus, nous sommes engagés dans le développement d’une intégration à vcpkg, une solution de gestion de paquets C++ multiplateforme. Cette intégration facilitera davantage l’installation et l’utilisation de SFCGAL dans divers environnements.
L’écosystème autour de SFCGALCette version représente l’avancée la plus importante de SFCGAL depuis des années, autant en diffuser les nouveautés !
Notre objectif est de rendre SFCGAL accessible et fonctionnel pour un large éventail d’utilisateurs, quels que soient leurs besoins et leurs plates-formes. Trois possibilités additionnelles existent pour qui voudra tester ces nouveautés :
- Les fonctionnalités présentées ici devraient être disponibles dans la prochaine version de PostGIS.
- La bibliothèque est accompagnée par le binding Python pySFCGAL, qui inclut d’ores-et-déjà ces évolutions.
- En outre, nous sommes heureux de vous informer que nous allons travailler sur un plugin QGIS pour faciliter leur intégration dans ce puissant système d’information géographique.
Restez à l’écoute pour davantage de mises à jour sur SFCGAL. Nous travaillons déjà sur l’intégration de nouveaux algorithmes !
Si vous souhaitez en discuter avec nous, ou si vous avez des cas d’usage qui pourraient bénéficier de ces nouveautés, contactez-nous à : info@oslandia.com !
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9:26
GIS for the hawaian firefighters
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Hawaii, a state made up of beautiful islands, is unfortunately vulnerable to forest fires, particularly during the dry seasons, but also due to electrical accidents, as was the case last September. Hawaii’s firefighters face unique challenges in protecting nature and communities from the ravages of wildfire. Geomatics, a discipline that combines geography, computer science and […]
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16:51
Mise en relation du domaine de la santé à la géomatique :
sur Veille cartographieCet article Mise en relation du domaine de la santé à la géomatique : est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La récente crise sanitaire liée au COVID-19, nous a montré l’importance de mettre en relation la géomatique et le domaine de la santé afin de produire une série de cartes permettant une meilleure gestion des enjeux engendrés par cet évènement. Néanmoins, la géomatique appliquée au domaine de la santé a déjà été utilisée auparavant. En […]
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19:34
Dessiner l’architecture en géographe par Simon Estrangin
sur Les cafés géographiquesQuelles sont les similitudes entre les dessins des géographes et ceux d’autres professions, les architectes par exemple ? Le dessin du géographe n° 88 abordait déjà cette question à travers des exemples pris dans l’espace méditerranéen. Ici, il s’agit de se pencher sur la façon dont le géographe Jacques Pezeu-Massabuau dessinait l’architecture.
En effet, Jacques Pezeu-Massabuau (1930-), s’est beaucoup penché dans la seconde moitié du XX° siècle sur les cas des maisons japonaises et chinoises. Dans ses travaux il défendait notamment l’idée, réinterrogée aujourd’hui (Pelletier, 2022), que la maison japonaise traditionnelle était inadaptée à son milieu et notamment aux tremblements de terre et aux typhons, ou encore aux rigueurs de l’hiver. Il cherchait donc à en rendre compte à l’aune d’autres critères : esthétiques, techniques, économiques, sociaux… Un élément d’explication tenait par exemple à l’histoire du peuplement de l’île, en provenance du sud-ouest : la maison japonaise pouvait se lire comme un héritage d’origine tropicale.
Dans deux articles des années 60 des dessins illustraient ce propos. Certains peuvent se rapprocher de ceux qu’auraient livré à la même époque un architecte (fig.1), avec une attention fine à la structure de la maison (pannes, chevrons, voligeage etc.). D’autres, dans une démarche plus spécifique à la géographie, appuient le raisonnement en jouant sur les échelles spatiales : aux plans de maisons suivent ceux des complexes architecturaux, des vues de rues, de villages. Et la réflexion se poursuit naturellement à plus petite échelle par la carte. Les dessins illustrent aussi les disparités en fonction du niveau social, mais aussi les différences entre milieu urbain et rural (fig.2). Enfin, une comparaison et un parallèle entre maison chinoise sur pilotis du Yunnan et maison japonaise permet de donner de la substance à la thèse de la diffusion d’un modèle architectural (fig.3).Fig. 1 — Structure de la maison japonaise.
1. Fondations (tamaishi). — 2. Sablière basse [dodai). — 3. Lambourde [ashigatame). — 4. Nuki. — 5. Solive (neda). — 6. Parquet. — 7. Poutre maîtresse (honbari). — 8. Sablière haute (Aera). — 9. Pannes (moya). — 10. Chevrons (taruki). — 11. Voligeage (nojiita). — 12. Bardeaux (kokeraita). — 13. Tuiles (kawara). — 14. Poutre faîtière [????). — 15. Tatami. — 16. Seuil rainuré (shikii). — 17. Linteau rainure (kamoi). — 18. Shôji. — 19. Fusuma. — 20. Nageshi. — 21. Ramma. — 22. Plafond suspendu. — 23. Toit de la véranda. — 24. Plafond de la véranda. — 25. Fenêtres vitrées coulissantes (garasudo). — 26. Tokonoma. — 27. Tokobashira. — 28. Shoin. — 29. Chigaidana.Figure 2 — Les habitations urbaines (en haut) et rurales de style tibétain, d’occupation indifféremment tibétaine ou chinoise ; toits en terrasse ou couverts en chaume abritant une solide construction de pierre. Fig. 3 — La maison chinoise sur pilotis.
A. – Type archaïque de la région du Yunnan (d’après M. Liu Tun-Chen). —
B. – Type moderne (Taiwan) ; la maison japonaise des villes semble dérivée directement de ce type.Notice biographique
Jacques Pezeu-Massabuau, né en 1930, agrégé d’histoire-géographie, docteur ès-lettres, a réalisé de nombreuses études sur les thèmes, souvent croisés, de l’Extrême-Orient, de l’habitat, de l’urbanisme, du confort, et de Jules Verne. Il a abordé ainsi, comme géographe, des sujets qui ont trait également à l’architecture, l’urbanisme et l’anthropologie. Il a vécu, enseigné, participé à des actions d’aménagement au Japon.
Simon Estrangin octobre 2023
Bibliographie indicative
2017, BONNIN P., PEZEU-MASSUBAU J., Façons d’habiter au Japon, CNRS
2014, PEZEU-MASSUBAU J., Trente-six manières d’être chez soi, un art de vivre universel menacé, L’Harmattan
2013, Jules Verne, les voix et les voies de l’aventure, L’Harmattan
2007, Construire l’espace habité, l’architecture en mouvement, L’Harmattan
2003, Habiter, rêve, image, projet, L’Harmattan
2002, Du confort au bien-être, la dimension intérieure, L’Harmattan
2001, La maison, espace réglé, espace rêvé, Belin
1983, La maison, espace social, PUF
1977, Pays et paysages d’Extrême-Orient, PUF
Les dessins ci-dessus sont extraits des deux articles suivants :1966, PEZEU-MASSUBAU J., « Problèmes géographiques de la maison japonaise.», Annales de Géographie, t. 75, n°409, pp. 286-299 ;
1969, PEZEU-MASSUBAU J., « Les problèmes géographiques de la maison chinoise », Cahiers d’outre-mer. n° 87 – pp. 252-287 ;Pour aller plus loin sur la maison japonaise :
2022 PELETIER P., « la maison japonaise, un quiproquo géographique », La Géographie, n°1587, PP. 20-25
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12:45
Sortie de QField 3.0, la solution terrain basée sur QGIS
sur OslandiaNous sommes très heureux et enthousiastes à Oslandia de relayer l’annonce de sortie de QField 3.0, la nouvelle version majeure de l’application mobile de SIG basée sur QGIS.
Oslandia est partenaire stratégique de OPENGIS.ch, la société au cœur du développement de QField et de la solution SaaS associée QFieldCloud. Nous nous joignons à OPENGIS.ch pour vous annoncer les nouvelles fonctionnalités de QField 3.0.
Téléchargez QField 3.0 sans attendre !
Dotée de nombreuses nouvelles fonctionnalités et développée avec la dernière génération du framework multiplateforme Qt, ce nouveau chapitre marque une étape importante pour la plus performante des solutions OpenSource de SIG terrain.
Les nouveautésLa liste de projets récents a été repensée, avec des aperçus des projets en cours. Au delà de cette améliorations de l’interface utilisateur, de nombreuses autres modifications et harmonisations d’interface ont été apportées. Thème sombre rafraîchi, meilleure finition de l’interface, QField n’a jamais été aussi ergonomique et agréable visuellement.
La barre de recherche supérieure permet désormais aux utilisateurs de rechercher des éléments dans les attributs de la couche active. Il est également possible de spécifier l’attribut concerné. La nouvelle fonctionnalité peut être déclenchée en tapant le préfixe « f » dans la barre de recherche suivi d’une chaîne ou d’un nombre pour obtenir une liste d’éléments correspondants. Une nouvelle liste de fonctionnalités apparaît alors avec tous les outils disponibles dans la barre de recherche.
La fonctionnalité de tracking a également été améliorée. Un nouveau paramètre de correction d’erreur a été ajouté. Lorsqu’il est activé, il indique de ne pas ajouter de nouveau sommet si la distance avec le sommet précédent est supérieure à une valeur donnée. Cela évite les « pics » d’erreur de localisation pendant un enregistrement.
QField est désormais également capable de reprendre une session de tracking après avoir été arrêté. Le tracking réutilisera alors la dernière entité enregistrée, permettant de poursuivre des sessions interrompues par une perte de batterie ou une pause momentanée sur une ligne ou géométrie polygonale.
Pour les formulaires, QField prend désormais en charge les widgets de texte, un nouveau type en lecture seule introduit dans QGIS 3.30, qui permet aux utilisateurs de créer des étiquettes textuelles basées sur des expressions. De plus, les widgets de formulaire pour les relations permettent maintenant de zoomer vers les entités enfants/parent au sein du formulaire lui-même.
Pour améliorer le travail de saisie sur le terrain, QField permet désormais d’activer et de désactiver le snapping grâce à un nouveau bouton situé en haut de la carte lors du mode de numérisation. Lorsqu’un projet a activé le snapping avancé, on peut activer ou de désactiver le snapping chaque couche vectorielle.
De plus, la saisie de lignes et de polygones en utilisant les touches de volume haut/bas des appareils tels que les smartphones est désormais possible. Cela peut s’avérer utile lors de la numérisation de données dans des conditions difficiles où les gants rendent plus complexe l’utilisation d’un écran tactile.
Ce résumé effleure juste la surface de cette version riche en fonctionnalités. D’autres ajouts majeurs incluent la prise en charge des balises NFC et un outil gomme pour l’éditeur de géométrie, permettant de supprimer une partie des lignes et des polygones comme vous le feriez avec un dessin au crayon en utilisant une gomme.
Deutsches Archäologisches Institut, Groupements forestiers Québec, Amsa et Kanton Luzern ont sponsorisé ces améliorations.
D’autres améliorationsLa barre d’échelle respecte désormais les unités de mesure de distance des projets, permettant l’affichage en unités impériales et nautiques.
QField offre désormais un paramètre de qualité de rendu qui, moyennant une légère réduction de la qualité visuelle, permet d’obtenir des vitesses de rendu plus rapides et une utilisation moindre de la mémoire. Cela peut être un véritable atout pour les anciens appareils ayant du mal à gérer de grands projets et contribue à économiser la durée de vie de la batterie.
La prise en charge des couches de tuiles vectorielles a été améliorée grâce au téléchargement automatisé des polices manquantes et à la possibilité de masquer les étiquettes. Ces deux modifications rendent ce type de couche indépendant de la résolution bien plus attrayant.
Sur iOS, les mises en page sont désormais imprimées par QField sous forme de documents PDF au lieu d’images. Cela n’est devenu possible sur iOS que récemment, après le travail effectué par l’un de nos experts au sein de QGIS lui-même.
DB Fahrwgdienste a sponsorisé les efforts de stabilisation et les corrections apportées au cours de ce cycle de développement.
Qt 6 sous le capotEnfin, QField 3.0 est désormais construit sur Qt 6. Il s’agit d’une étape technologique importante pour le projet, car cela signifie que nous pouvons pleinement exploiter les dernières innovations technologiques dans ce framework multiplateforme qui alimente QField depuis le premier jour.
Outre les nouvelles possibilités, QField a bénéficié de nombreuses corrections et améliorations au fil des années, notamment une meilleure intégration avec les plateformes Android et iOS. De plus, le framework de géolocalisation de Qt 6 a été amélioré pour prendre en compte les nouvelles constellations GNSS apparues au cours de la dernière décennie.
ForêtsLes forêts jouent un rôle crucial dans la régulation du climat, la préservation de la biodiversité et la durabilité économique. À partir de QField 3.0 « Amazonia » et tout au long du cycle de vie de la version 3.X, nous choisirons des noms de forêts pour chaque version afin de souligner l’importance de la conservation des forêts à l’échelle mondiale.
Service disponible !OPENGIS.ch et Oslandia peuvent vous accompagner sur vos projets autour de QField, sur toute la gamme de service, en Anglais ou en Français : formation, conseil, adaptation, développement spécifique et développement cœur, assistance et maintenance. N’hésitez pas à nous contacter : infos+qfield@oslandia.com
Bonne cartographie sur le terrain !
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15:33
L’échelle, sur une carte du monde
sur Carnet (neo)cartographiquePourquoi est-il préférable de ne pas mettre d’échelle (géo)graphique sur une carte du monde ?Ce billet est une traduction en français et légèrement adaptée de l’expérimentation réalisée en anglais sur le sujet par Nicolas Lambert ; elle est par ailleurs accessible en version interactive ici
Si l’ajout d’une barre d’échelle graphique sur les cartes est essentiel à l’échelle locale, il est très discutable à l’échelle globale. En effet, selon la projection choisie, la longueur de la barre est susceptible de varier en fonction de la latitude, de sorte que l’échelle n’a pas la même valeur en tous points de la carte.
Voici un exemple, avec la projection de Mercator, qu’il n’est plus nécessaire de présenter tant ses altérations sont fortes de part et d’autre de l’équateur.
Le même exercice réalisé sur une projection équirectangulaire, montre des variations similaires.
Comment faire, si l’on souhaite ajouter (quand même) une échelle ?La solution consiste à dessiner la barre d’échelle correspondant à la longueur mesurée sur l’équateur qui sert de référence, en spécifiant qu’elle n’est valable qu’à cet emplacement. Si l’usage veut que l’échelle soit placée au lieu de sa mesure, il est cependant possible de la déplacer ; de la positionner automatiquement avec geoviz en utilisant l’argument translate.
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11:16
SIG et géomatique : l’enjeu des données
sur Veille cartographieCet article SIG et géomatique : l’enjeu des données est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
1. La qualité des données spatiales, de quoi parle-t-on ? Avant tout, il faut savoir que les données géospatiales sont de plus en plus présentes et au cœur des prises de décision dans presque tous les domaines. En fait, ces informations pourraient générer jusqu’à 700 milliards de dollars de valeur pour l’utilisateur finale (Source : 1 spatial). […]
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10:50
L’Intelligence artificielle de Google peut prédire les inondations 4 jours avant !
sur Veille cartographieCet article L’Intelligence artificielle de Google peut prédire les inondations 4 jours avant ! est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
1.FloodHub, un outil de Google au service de la prévention des risques d’inondation Aujourd’hui, les domaines d’application de l’intelligence artificielle deviennent de plus en plus nombreux. Dans le secteur de la santé, de la finance, de transports et logistique en passant bien sûr par le domaine de la gestion et de la prévention des risques […]
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14:30
Géo J’aime, l’information géographique pour les plus jeunes
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La visibilité de l’information géographique est, aujourd’hui, un enjeu important, aussi bien à l’échelle nationale, qu’internationale. Il est essentiel que tout le monde puisse avoir accès à cette connaissance géographique afin de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons. A titre d’exemple, la géomatique est une discipline méconnue du grand publique, et pourtant, elle […]
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9:36
La géographie du rugby
sur Veille cartographieCet article La géographie du rugby est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Dans le contexte actuel de la Coupe du Monde de Rugby se déroulant en France, il est intéressant d’explorer l’évolution de ce sport d’origine britannique à travers le prisme de l’histoire et de la géographie. L’histoire du rugby dans le monde Tout d’abord, la standardisation des règles et la promotion de l’amateurisme par la création […]
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12:52
Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE
sur Cartographies numériquesL'Insee publie régulièrement de nouvelles données carroyées à 200m ou 1km. Ces données proviennent du dispositif sur les revenus localisés sociaux et fiscaux (FiLoSoFi). La base contient 31 variables sur la structure par âge des individus, sur les caractéristiques des ménages et des logements et sur les revenus. Le champ géographique est constitué de la France métropolitaine, de la Martinique et de La Réunion. La publication des nouvelles données 2019 donne l'occasion de cartographier les inégalités en France à l'échelle infra-communale.
1) Accès et mode d'utilisation des données carroyées de l'INSEE
L'Insee fournit des informations socio-économiques sur près de 30 millions de ménages. Il diffuse ces informations à différentes échelles dont la plus petite est celle d’un carreau de 200 mètres de côté. Ces statistiques locales permettent d’observer finement la situation socio-économique de la population de zones géographiques très ciblées. Elles représentent une source d’information précieuse pour aller au-devant des besoins des habitants et des acteurs économiques et accompagner la mise en œuvre de politiques publiques.
Exemple de carte carroyée à 200 m à partir des données de revenus localisés sociaux et fiscaux (Filosofi)
Téléchargement des données- Données au niveau naturel (premier niveau diffusable)
- Données au carreau de 200m (y compris données imputées)
- Données au carreau de 1km (y compris données imputées)
Pour en savoir plus :- Revenus, pauvreté et niveau de vie en 2019 - Données carroyées
- Les données carroyées, des outils et méthodes innovants pour percevoir la réalité des territoires
2) Géovisualiser les données sur le site du GéoportailSi l'on ne souhaite pas télécharger les données ni effectuer de traitement cartographique, il est possible de visualiser les données directement sur le site du Géoportail.
Niveau de vie en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)
Ménages propriétaires en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)
Part des ménages pauvres en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)
3) Construire ses propres cartes à partir du module cartographique de l'INSEEPour les données carroyées à 1km, on peut utiliser le module cartographique Statistiques locales fourni par l'INSEE. Les données récentes sont déjà intégrées et il est possible de superperposer d'autres données en utilisant le menu "Données externes" (il est conseillé de télécharger le modèle csv pour intégrer ses données). L'application permet de jouer sur les seuils de discrétisation et de croiser avec d'autres données de la base Filosofi.
Niveau de vie winsorisé des individus en euros en 2019 (Statistiques locales - INSEE)
Le terme "winsorisé" fait référence à une technique statistique de traitement des valeurs extrêmes d'une distribution consistant à ramener à un seuil donné toutes les valeurs situées au-delà, ou en deçà, de ce seuil.Part des personnes âgées de 65 ans et plus en 2019 (Statistiques locales - INSEE)
4) Prolonger l'analyse dans un outil de cartographie numérique ou dans un SIG
Utilisation de l'application Gridviz
Gridviz (licence EUPL 1.2) est une bibliothèque JavaScript basée sur WebGL développée par Julien Gaffuri et Joe Davies. Il permet de visualiser des données maillées (ou tout ensemble de données tabulaires avec position x/y) dans un navigateur avec une grande variété de styles cartographiques. Contrairement aux outils de cartographie Web raster traditionnels, Gridviz restitue tout à la volée côté client. Le dépôt Github est ici. La référence API est là.
Gridviz : une bibliothèque pour la cartographie en ligne de données carroyées par Julien Gaffuri, Eurostat (Webinaire Carte Blanche #8, jeudi 5 octobre 2023).
Nombreux exemples d'utilisation de Gridviz à partir des données carroyées de l'INSEE sur la population française.
Carte interactive de la population française
— Julien Gaffuri @julgaf@mapstodon.space (@julgaf) October 23, 2023
? [https:]]
avec les toutes nouvelles données #InseeFr Filosofi corroyées à 200m de 2019, avec GridViz. pic.twitter.com/IL9keJyvZX
Intégration des données dans un outil SIGIl est possible d'utiliser les données carroyées de l'INSEE dans un SIG. Voici le documentation sur la méthodologie pour les données 2019.
Articles connexes??L'@InseeFr vient de sortir les nouvelles données carroyées à 1km avec les niveaux de vie des individus.
— Boris Mericskay (@BorisMericskay) October 13, 2023
? Petite carte pour appréhender à une granularité très fine ou habitent les ?riches? et les ?pauvres?
-Pour info 36 000 communes vs 370 000 carreaux- pic.twitter.com/mi0MEraLoG
Données carroyées de 2015 sur le site de l'INSEE
Données carroyées concernant l'accès à l'électricité en Afrique subsaharienne
Données carroyées de population à l'échelle mondiale sur le site WorldPop
Étudier les inégalités entre établissements scolaires à partir de l'Indice de position sociale (IPS)
Etudier la métropolisation et les dynamiques urbaines en France avec les données INSEE
Visualiser les densités de population en 3D et à l'échelle mondiale
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1:40
Optimisation des Circuits de Collecte des Déchets grâce aux Systèmes d’Information Géographique (SIG)
sur Veille cartographieCet article Optimisation des Circuits de Collecte des Déchets grâce aux Systèmes d’Information Géographique (SIG) est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Les déchets odorants, tels que les ordures ménagères, les déchets biologiques, ou encore les déchets industriels spécifiques, posent des défis particuliers en matière de gestion des déchets. La collecte, le transport et la gestion de ces déchets nécessitent une planification minutieuse pour minimiser les nuisances olfactives et assurer la santé publique. Les Systèmes d’Information Géographique […]
Cet article Optimisation des Circuits de Collecte des Déchets grâce aux Systèmes d’Information Géographique (SIG) est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
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19:18
La déficience visuelle et les productions cartographiques | Partie 3
sur Veille cartographieCet article La déficience visuelle et les productions cartographiques | Partie 3 est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Dans cette dernière partie, on s’intéresse brièvement à de possibles améliorations pour avoir une carte plus accessible, pour des personnes atteintes de déficiences visuelles. On peut rappeler que cette série d’articles cible les personnes avec une cécité (des personnes aveugles) et la dyschromatopsie (le daltonien et l’achromatopsie). La carte est généralement produite en couleur L’utilisation […]
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12:12
Utiliser le LIDAR dans la lutte contre les ICU
sur Veille cartographieCet article Utiliser le LIDAR dans la lutte contre les ICU est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
L’îlot de chaleur urbain (ICU) désigne une zone métropolitaine plus chaude que les zones rurales environnantes, due à l’énergie émanant des personnes, des véhicules et des bâtiments dans les grandes villes comme Paris ou New York. L’agglomération des constructions et les matériaux de construction, qui retiennent la chaleur, contribuent à cet effet. La chaleur résiduelle […]
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18:56
Overture Maps Foundation : premières données publiées
sur Veille cartographieCet article Overture Maps Foundation : premières données publiées est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
En décembre dernier, une alliance entre Amazon Web Services, Meta, Microsoft et la société néerlandaise de cartographie TomTom a été créé. Ensemble, sous l’égide de la Fondation Linux, ils ont lancé l’Overture Maps Foundation (OMF). L’objectif : créer une source de données cartographiques ouvertes et accessibles à tous, capable de rivaliser avec Google Maps et Apple […]
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14:40
Une carte de la répartition des espèces d’abeilles dans le monde pour mieux anticiper les changements relatifs au réchauffement climatique
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Par Lisa Fontaine En novembre 2020, une équipe internationale de chercheurs a réussi à créer la première carte précise de la répartition des espèces d’abeilles dans le monde. Publiée dans la revue Current Biology, elle présente une avancée significative dans la compréhension de la distribution des espèces d’abeilles à l’échelle mondiale. Pour réaliser cette carte, […]
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9:35
ELAN : Plugin QGIS pour optimiser l’hydrologie urbaine
sur OslandiaDans le cadre du projet TONIC, l’INRAE a fait appel à Oslandia pour développer l’outil ELAN.
Les participants au projet : INRAE, INSA Lyon, UGA, eau Grand Sud-Ouest, agence de l’eau Rhône Méditérannée Corse, H2O’Lyon, OFB
TONIC s’inscrit dans le changement de paradigme sur la gestion des eaux usées et des eaux de pluie en milieu urbain et étudie différentes pratiques :
- développement d’infrastructures vertes (murs végétalisés, toits-jardins, arbres de rue, etc.) pour améliorer la qualité de l’air,
- soutenir le traitement des eaux usées,
- réduire le ruissellement des eaux pluviales,
- réduire la pollution de l’eau et améliorer la qualité de vie pour les résidents.
L’objectif de l’outil est d’accompagner les collectivités dans une gestion durable des eaux urbaines en leur proposant une méthodologie objective et opérationnelle pour aborder les questions de gestion décentralisée des eaux urbaines.
ELAN proposera plusieurs modules intervenant dans la création de différents scénarii permettant de qualifier la pertinence technico-économique des solutions envisagées.
Le premier volet de cet outil consiste, pour le traitement des eaux usées d’un nouveau quartier, à qualifier le choix d’un traitement local, ou de connexion au réseau voisin.
Le deuxième volet vise à répondre à la problématique des déversements (eaux de pluie et eaux usées) en milieu naturel lorsque les stations de traitement saturent.
Use case du volet 1 : comment connecter un nouveau quartier ?Un nouveau quartier n’a pas de réseau d’eaux usées.
ELAN permet de simuler les 2 scénarii suivants :
- raccordement du quartier au réseau centralisé
- création d’une station locale de traitement des eaux usées
Il sera possible pour chaque scénario d’évaluer l’impact sur les déversements, d’en chiffrer les coûts et les impacts environnementaux.
Le module Réseau, actuellement implémenté, permet de relier des sources à une station de traitement.
Plusieurs contraintes peuvent être spécifiées, le tracé utilisera les routes, le relief, le réseau existant…
L’optimisation se fait avec PgRouting, et permet d’attribuer à chaque pas vers la station de traitement un coût dépendant du terrain (est-ce qu’il faut monter, est-ce que l’on suit une route, etc.).
Le module Économique permettra de donner des ordres de grandeur du coût d’installation du réseau.
Use case volet 2 : comment limiter les déversements ?Le module réseau, actuellement implémenté, permet de détecter les bassins versants topologiques.
Une liste de points permet de définir ensuite des sous-bassins versants : la zone sur laquelle toute pluie tombée s’écoulera jusqu’au point défini.
Chacun de ces sous-bassins versants doit être caractérisé (longueur du réseau d’eau de pluie, pourcentage d’imperméabilité, etc.) via différentes métriques manuelles et automatiques.
Le module Réseau permet de simuler le réseau d’évacuation d’eau de pluie lorsque la donnée n’est pas disponible, afin d’en extraire les métriques de caractérisation des sous bassins versants.
Voici un exemple sur la commune de Ecully, après avoir caractérisé l’ensemble des sous bassins versants, et simulé la circulation d’eaux usées et d’eau de pluie sur une année.
La déconnexion d’un sous bassin versant du réseau centralisé d’eaux usées et de pluie peut alors être envisagé.
Les modules Réutilisation et Procédé de ELAN permettront alors de trouver un emplacement de traitement local des eaux, et de lui associer une filière adaptée. Ces modules sont liés au projet CARIBSAN.
Volume d’eau, par sous bassin versant, déversé par le déversoir d’orages
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14:36
Graphab: Le logiciel de modélisation de réseaux écologiques
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Dans un monde où l’Homme exerce une pression constante sur les habitats des espèces animales, Graphab s’érige comme un logiciel permettant la cartographie des réseaux écologiques et de leurs fragmentations. Pour cela, Les données en entrées sont des cartes d’occupation du sols, sur lesquelles des valeurs de résistance (définit selon la difficulté pour une espèce […]
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14:10
SEAS Guyane : Une station de réception pour couvrir la Guyane et les Antilles en imagerie
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L’historique de la station SEAS (Station de l’Environnement Amazonien Assisté par Satellite) se décompose en trois phase. [https:] La première phase du projet à débuté en 2006 et a permis d’acquérir un flux continu des données satellites SPOT 2, 4, et 5. Il s’agît de satellites optiques mais certaines données radar à la demande ont […]
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10:28
L’orbite et les satellites : un phénomène à surveiller
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Alors qu’Amazon va rentrer sur le marché spatial avec comme objectif de donner accès à Internet Haut débit à la fin 2024 à la majorité de la planète, c’est une réelle course de satellites que nous allons observer ces prochaines années. Les données captées et créées par les satellites rentrent dans une logique de contrôle […]
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13:44
Où en est la modélisation 3D de la forêt française ?
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Amorcé en 2020 et mené par l’IGN, le projet LiDAR HD a pour objectif de modéliser l’ensemble du territoire et en particulier les massifs forestiers. Petit point à mi-parcours alors que le programme doit s’achever en 2025. Dans le cadre du plan France Relance mis en œuvre par le Gouvernement, les forêts françaises (hors Guyane, […]
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1:23
La géomatique, une science en pleine expansion
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Autrefois, la géomatique, une science méconnue du grand public est aujourd’hui une science presque incontournable dans le monde professionnel. En effet, le professeur des Universités, Géographe – Cartographe, Responsable du Master SIIG3T Jean-Paul BORD (2010) affirme que, la géomatique ou encore « spécialiste de l’Information Géographique » s’est vu ajouter à la fiche métier que […]
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15:14
Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges 2023
sur Les cafés géographiquesLe FIG (Festival international de géographie) a fêté en 2023 sa 34e édition. Le thème choisi cette année m’intriguait : Urgences. Le pays invité était le Chili.
C’est quoi l’urgence ?L’édition du FIG 2023 nous propose de réfléchir sur la notion du mot « urgences ». En cette fin d’année difficile, le choix de ce sujet était excellent !
Dans les années 1970, la planète n’apparaît pas réellement menacée par l’homme. Les planifications étatiques, les plans d’urbanisme semblent suffisants pour faire face à l’accroissement de la population mondiale. Aujourd’hui, tout s’accélère, l’anxiété des hommes s’est généralisée et on s’interroge pour savoir comment préparer le long terme.
On a longtemps utilisé le mot « transition » pour désigner les changements : la « transition démographique » est analysée depuis déjà plusieurs décennies ainsi que la notion de développement durable.
C’est la pandémie de Covid qui a provoqué la notion d’urgence sanitaire explique Clélia Gasquet-Blanchard. Transition, crise ou urgence ? Tout le monde cherche le terme le plus pertinent pour qualifier la période actuelle.Eric Fottorino, fidèle du FIG, rappelle que le mot urgence est polysémique. Il est utilisé par exemple quand on est mis face à une catastrophe, sans capacité d’anticipation : par exemple lors des inondations récentes en Libye et à New York ou lors du séisme à Marrakech.
Dans un grand entretien avec Rony Brauman, ancien président de Médecins Sans Frontières, il est rappelé que son livre, Penser dans l’urgence, a été publié au Seuil en 2006. Déjà !
Inondations, feux de forêts, érosion du littoral, sécheresses se sont amplifiés avec le dérèglement climatique. Il y a donc urgence, pour les géographes et pour les dirigeants, à observer ce qui se passe et à agir.
L’urgence est économique, politique (urgence démocratique), sociale (face aux inégalités qui s’accroissent), environnementale. Elle est aussi « urgence créative » depuis que l’intelligence artificielle peut reproduire et peut-être produire des œuvres d’art.Sous la direction de Florian Opillard et de Thibaut Sardier, un petit livre a été publié, aux éditions du CNRS avec pour titre « Il y a urgence ! Les géographes s’engagent ».
Florian Opillard s’interroge sur les missions de nos forces armées. « Alors qu’incendies ou cyclones s’annoncent plus fréquents et au moment où l’invasion de l’Ukraine marque le retour de la guerre de haute intensité en Europe, comment assurer toutes les missions avec des moyens suffisants ? ».
Magali Reghezza-Zitt analyse : « nous allons vivre les conséquences du changement climatique, et les premiers touchés seront souvent les précaires. S’il y a urgence, c’est parce que nous pouvons encore agir pour éviter le pire. Et pour cela, il va falloir fixer le cap démocratiquement ».
Etienne Walker écrit à propos de la crise des Gilets jaunes, mouvement social qui a débuté fin 2018 en France : « Qui décide de ce qui est urgent ? Fin du monde, fin de mois, même combat ? Peut-on réconcilier urgences écologique et sociale ? Qualifiée de « crise », entend-on l’urgence qu’il y a pour l’Etat à gérer une contestation sociale, elle-même suscitée par l’augmentation des prix des carburants, pour faire face à l’urgence environnementale ? »
Angélique Palle évoque l’urgence énergétique. Plusieurs options s’offrent à la décision politique. « La transition énergétique est souvent présentée comme la plus efficace techniquement et aussi la moins coûteuse politiquement. Mais changer de système énergétique, c’est changer de société ».
Michel Lussault ironise : « Dans quel état nous met l’urgence ? Et si l’urgence venait d’une globalisation de la menace, à travers les grands ensembles urbains. Car aujourd’hui tout point du globe peut être touché par une catastrophe. Faut-il remettre en cause les World Cities, ou hyperlieux ? Et si contre l’urgence, nous faisions le choix de la vulnérabilité ? ».A Saint-Dié, Judicaëlle Dietrich s’interroge également, avec un exemple précis : y a-t-il urgence à déménager la capitale d’Indonésie ? Djakarta, « géant silencieux », agglomération de 30 millions d’habitants située sur l’île de Java, subit des inondations dramatiques. Elle est largement située au-dessous du niveau de la mer et les digues actuelles se révèlent submersibles. La pollution de l’air y est aussi énorme. L’urgence à changer de capitale est d’abord environnementale. Mais elle est aussi devenue géopolitique. La nouvelle capitale sera située sur l’île de Bornéo, plus centrale et infiniment moins peuplée que l’île de Java. La nouvelle capitale sera érigée en hauteur et se nommera Nusantara. Changer de capitale, c’est aussi vouloir oublier que Djakarta fut un comptoir créé par les colonisateurs hollandais pour contrôler le détroit de Malacca. C’est oublier le passé et devenir « un pays émergent et libre ».
Plan de Nusantara (la future capitale de l’Indonésie) présenté par J. Dietrich (photo de M. Verfaillie)
Dans son dernier ouvrage (Atlas historique de la Terre, Les Arènes, 2022), Christian Grataloup, éminent géohistorien, analyse de nombreuses cartes. Retenons celle qui présente les forêts au début du XXe siècle, puis la déforestation galopante, pour nourrir les hommes (carte p 180 de l’ouvrage). Voir ci-dessous :
La Société de Géographie dans sa revue La Géographie a publié un Dossier spécial FIG 2023 (n° 1590 juillet-août-septembre 2023). Jean-Robert Pitte, son Président, écrit dans l’Editorial : « Le pessimisme est à l’ordre du jour, la population s’inquiète de la pression démographique, de son alimentation, des inégalités sociales, mais aussi de la montée des extrémismes politiques et culturels, du « choc des civilisations ». A longueur de journée les médias ne laissent plus aucune raison d’espérer.
L’humanité a connu bien d’autres crises, poursuit-il et un minimum de culture géographique et historique permet de reprendre espoir. Mais l’optimisme ne se décrète pas, la véritable urgence est là », affirme-t-il à la cathédrale en grès rose de Saint-Dié.Le Chili, pays invité du FIG 2023
Citons Cécile Faliès : « Bien que prévenus par Jean Dresch qu’il n’y a pas de géographie sans drame (Un géographe au déclin des empires, Maspero- 1979) les apprentis géographes ne mesurent pas toujours à quel point le choix de leur premier terrain les oblige par la suite. Le Chili est-il le miroir grossissant du monde s’interroge Cécile ? Il a connu ces dernières années des bouleversements majeurs. En octobre 2018, l’augmentation du prix du ticket de métro provoque d’immenses manifestations, l’armée est envoyée et l’état d’urgence proclamé. Les Chiliens exigent de remplacer la constitution rédigée sous la dictature de Pinochet en 1981.
A la Tour de la Liberté, Sébastien Velut propose d’étudier la situation du Chili. Pays du Cône sud-américain, à peine plus grand que la France mais trois fois moins peuplé, le Chili s’étend du Tropique du Cancer (désert d’Atacama) jusqu’au cap Horn. Il est bordé par trois océans et contraint par la cordillère des Andes sur son flanc est. Sa ZEE (zone économique exclusive) est la 10e mondiale avec 3,7 millions de km2.
Le pays a retrouvé un régime démocratique mais fragile. Son économie est extravertie, fondée sur l’exportation de matières premières minières (dont le lithium) et de produits agricoles. L’exploitation des richesses de la mer (pêche, aquaculture) n’est pas négligeable.
Ce pays, issu de la colonisation espagnole, a aussi une culture américaine par son mode de développement et s’efforce d’intégrer à présent la culture des peuples autochtones de Patagonie et de la Terre de Feu, sans oublier les Rapa Nui de l’île de Pâques.
Les urgences auxquelles doit faire face le Chili sont donc multiples : urgence politique à stabiliser la démocratie ; urgence culturelle ; urgence à recomposer d’immenses territoires littoraux menacés par le changement climatique et la montée des eaux (d’où l’urgence à relocaliser).Carte présentée lors de la conférence par Sébastien Velut (photo de M. Verfaillie)
Le FIG a projeté de nombreux films et documentaires sur le Chili, pays invité.
Les Cafés géographiques, sous l’égide de Gilles Fumey, ont organisé plusieurs soirées dans les cafés de Saint-Dié.
Le Chili au prisme de ses vulnérabilités, une cartographie des urgences territoriales, avec Eloise Libourel,
Vins chiliens : expressions liquides de paysages multifacétiques avec Gilles Fumey et Claire Manvieux, sommelière
Le Chili, 50 ans après le coup d’état avec Sébastien Velut, Anne-Laure Amilhat Szary et Cécile Faliès.
Le paysage viticole chilien, de la conquête à nos jours, avec Gilles Fumey et Louis-Antoine Luyt, producteur de vins chiliens.Les 25 ans des Cafés Géo, créés à Saint-Dié ont été célébrés avec Gilles Fumey, géographe, et Christian Grataloup, géohistorien.
Etaient présents à cette soirée de nombreux confrères invités à répondre à la question : Comment devient-on géographe ?
Christian Grataloup a choisi la géographie pour faire l’histoire qu’il aimait à travers les coupes topographiques.
Yvette Veyret détestait la géographie mais aimait l’histoire, Yves Lacoste l’a réconciliée avec notre discipline.
Jacques Lévy fut un enfant malade, mais on lui offrit un atlas pour passer le temps.
Emmanuel Vigneron évoque aussi son père, pédologue à Montpellier qui adorait la géomorphologie.
Roland Courtot, confie que petit il avait peur de se perdre, que son chef d’un camp de scout faisait exprès de les perdre, qu’il n’eut de choix autre que de dessiner, ce qu’il fait depuis toujours et depuis longtemps avec son ami Michel Sivignon.
Michel Lussault confie que son choix fut dicté par l’émotion, dans son enfance en Bretagne, quand un ami de son père l’invite à regarder le paysage.
Daniel Moreaux qui fut président de l’AP-Géo devient géographe parce que son père voyage souvent à l’étranger.
Olivier Godard responsable de l’Association Concours Carto, à Angers, s’affirme « historien en train de devenir géographe ».
Christiane Barcellini, présidente des Cafés géo de Saint-Brieuc, parle de son professeur du lycée Edgar Quinet, Mademoiselle Boeuf (qui fut le mien aussi) qui lui inocula le virus.
Dix jeunes étudiants en Master géo avec Myriam Houssay sont venus dire que si celle-ci était géographe, c’est parce qu’elle avait eu Maryse Verfaillie comme enseignante, au lycée Lakanal à Sceaux. Myriam était invitée du FIG l’an dernier, elle est entre autres, spécialiste des questions urbaines en Afrique du Sud.
Enfin, Christian Pierret en personne, ancien maire de Saint-Dié, à l’origine du FIG, a indiqué qu’il était devenu géographe après avoir reçu le Prix de géographie dans un lycée de la banlieue parisienne.Le FIG a beaucoup d’autres atouts à son arc :
Le Salon du livre Americo Vespucci accueille cette année sous son pavillon plus de 60 éditeurs et plus de cent autrices et auteurs en dédicace.
L’Espace Géo-Numérique offre une vue d’ensemble des méthodes et outils utilisés par les géographes pour s’approprier la géographie de demain, à l’aide de drones par exemple.
Sous le Chapiteau Gourmand, on n’oublie pas que la géographie se trouve aussi dans l’assiette et que l’on peut y savourer des produits venus du monde entier. Une autre urgence tempère nos envies de goûter à tout : dans sa Géographie de l’alimentation, Gilles Fumey considère l’obésité qui affecte un être humain sur cinq, comme une véritable pandémie.Hommage particulier à Olivier Godard et à son équipe, qui met à la disposition des enseignants, des étudiants et du grand public une variété infinie de cartes que vous pouvez retrouver sur les sites :
concourscarto@gmail.com ou https:///www.concourscarto.com/
Il est soutenu par Christian Grataloup, Delphine Papin, cartographe du journal Le Monde, la Société de Géographie et bien d’autres organismes.Le Festival International de Géographie connaît un succès croissant, année après année. Dans le magazine Télérama (n° 3846), Michel Foucher recense les atouts de la géographie. Géographe, ancien ambassadeur, il a publié de nombreux ouvrages et continue d’arpenter le monde. Il explique que la géographie est une science de l’espace et que les géographes sont des « éclaireurs ». Il rappelle que de Gaulle affirmait que « la politique d’un Etat est dans sa géographie ». Et, poursuit-il, s’il est nécessaire de savoir d’où l’on vient pour savoir qui l’on est, et donc de connaître l’histoire, il l’est tout autant de savoir se situer géographiquement afin d’avoir une vision globale d’un territoire donné. « Parlons de l’horizon, mes amis, de quoi pourrions-nous parler d’autre » a écrit le poète Yves Bonnefoy.
Sur le site des cafés géographiques, lire aussi le texte sur le FIG 2021 :
[https:]]Maryse Verfaillie, octobre 2023
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9:17
Atlas du permafrost arctique
sur Cartographies numériques
Le permafrost ou pergélisol, occupe le quart des terres émergées de l’hémisphère nord. Il est aujourd’hui sujet à de profonds changements en raison du réchauffement climatique. L'Atlas du permafrost arctique constitue une somme de connaissances sur le sujet, avec de nombreuses cartes, illustrations, images de drone et photographies.Arctic permafrost Atlas (à télécharger en anglais - version numérique)
Plus de 150 scientifiques ont contribué à l'Atlas avec des données, des commentaires, des analyses. Il s'agit d'une collaboration entre de nombreux partenaires dans le cadre du projet Nunataryuk, destiné à rassembler des connaissances de pointe sur les pergélisols et les impacts du dégel sur les communautés humaines de l'Arctique. L'Atlas est disponible en version papier et en version numérique.Plan
- Earth’s Freezer: Introduction to Permafrost
- Awakening Giant: Permafrost and Climate Change
- Moving Grounds: Permafrost Changes
- Arctic Ripples: Impacts of Permafrost Thaw
- Holding Tight: Adaptation to Permafrost Thaw
- Going South: Permafrost in Other Areas
- Over the Horizon
- Base de données du Réseau Terrestre Mondial pour le Pergélisol (GTN-P)
- Base de données des bassins versants pan-arctiques (ARCADE)
- Base de données mondiale sur les tourbières
- Base de données démographiques mondiale LandScan
- Données de MNT et accès à l'explorateur ArcticDEM
Quand la route maritime de l'Arctique fait de nouveau l’actualité
Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers
Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »
Comment le changement climatique a déjà commencé à affecter certaines régions du monde
Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?
Un globe 3D pour explorer le climat et ses évolutions vus de l'espace (site de l'ESA)
L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse
La moitié des zones humides d'Europe, des États-Unis et de la Chine ont disparu en trois siècles
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16:42
Zealandia : L’ Atlantide longtemps sous les eaux dévoilée !
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Le monde de la cartographie est en constante évolution. Les avancées technologiques nous permettent de découvrir des trésors cachés sous les océans. Parmi ces merveilles géographiques, le 8ème continent Zealandia émerge lentement de l’obscurité dans lequel il était plongé depuis des millions d’années. Cette vaste étendue de terre submergée est l’un des secrets les mieux […]
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14:11
GEO MTL 2023 : La Conférence Géospatiale Internationale à Montréal
sur Veille cartographieCet article GEO MTL 2023 : La Conférence Géospatiale Internationale à Montréal est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La Conférence Géospatiale Internationale, GEO MTL, est l’un des événements importants dans le domaine de la géospatial et de ses technologies. La conférence, organisée au Québec et plus précisément à Montréal, permet de réunir plusieurs experts afin de discuter des nouvelles technologies dans le cadre du domaine géospatial. La Ville de Montréal : Un Cadre […]
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10:00
Cartographier la biodiversité marine en Méditerranée : la Mission BiodivMed 2023
sur Veille cartographieCet article Cartographier la biodiversité marine en Méditerranée : la Mission BiodivMed 2023 est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
La Mission BiodivMed 2023 est une mission mise en place de façon conjointe par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, l’Université de Montpellier ainsi qu’un laboratoire commun. Le but est d’établir une cartographie de la biodiversité du littoral méditerranéen français et du sanctuaire Pelagos – un espace maritime de 87 500km2 visant à protéger la faune […]
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9:49
DrupalCon Lille 2023 : quand Drupal prend (enfin ?) le virage de l'UX
sur Makina CorpusPrésentation rapide de sujets ergonomiques discutés lors de la première journée de la DrupalCon Lille 2023
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19:46
Explor’Essonne, l’application mobile qui emmène découvrir les espaces naturels essonniens
sur Veille cartographieCet article Explor’Essonne, l’application mobile qui emmène découvrir les espaces naturels essonniens est apparu en premier sur Veille cartographique 2.0.
Explor’Essonne est une application mobile gratuite mise en place par le département de l’Essonne. Celle-ci s’adresse à tout type de public : promeneurs occasionnels, randonneurs, touristes et a pour but de faire découvrir au grand public les paysages naturels essonniens et ses trésors cachés. Sont mis à disposition des utilisateurs des parcours pédestres (environ une cinquantaine […]
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11:19
Partenariat humanitaire géospatial et valeurs partagées : un hymne à l'action
sur CartONG (actualités)CartONG et MapAction travaillent ensemble depuis près d'une décennie pour apporter des solutions géospatiales au secteur de l'aide humanitaire et du développement. Nos valeurs fondamentales partagées nous aident à soutenir les ONG et les acteurs de la solidarité pour une intervention plus efficace.
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10:49
CataPult, le GPS au service de la performance sportive
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Dans le monde moderne du football, l’amélioration de la performance des joueurs est devenue une véritable science. . La technologie joue ici un rôle essentiel. Parmi les outils les plus innovants qui ont émergé dans cette quête d’excellence, on trouve le système de tracking GPS de Catapult Sports. Il s’agit d’un outil qui révolutionne la […]
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18:33
Étudier les migrations à l'échelle infranationale pour l'ensemble des pays du monde
sur Cartographies numériques
Niva, V., Horton, A., Virkki, V. et al. (2023). World’s human migration patterns in 2000–2019 unveiled by high-resolution data. Nature Human Behavior. [https:]]Bien qu’elle soit devenue une question d’actualité dans le débat public et qu'elle soit à l’agenda politique de nombreux pays, l'étude quantitative des migrations et de leurs principaux facteurs à l'échelle mondiale faisait jusque-là défaut. Les modèles de migration humaine dans le monde viennent de faire l'objet d'une étude scientifique à partir de données en haute résolution sur la période 2000-2019. Publiée en septembre 2023 dans la revue Nature, cette étude souligne l'importance de l'analyse des migrations à l'échelle infranationale.
Migration nette et tendances migratoires cumulées au sein des zones administratives communales, provinciales et nationales (source : Niva et al, 2023, Creative communs licence)
Les auteurs de cette étude ont créé une base de données à l'échelle mondiale sur la migration nette annuelle entre 2000 et 2019 à partir d'une grille d'environ 10*10 km, couvrant 216 pays ou États souverains et basée sur les taux de natalité et de mortalité déclarés. Ils montrent qu'à l'échelle mondiale, environ 50 % de la population vit dans des zones où la migration accélère la croissance de la population urbaine, tandis qu'un tiers de la population mondiale vit dans des zones rurales qui connaissent une migration nette positive. Ils montrent aussi que, globalement, les facteurs socio-économiques sont plus fortement associés aux schémas migratoires que les facteurs climatiques. Bien que la méthode dépende de la qualité des données de recensement (d'où des incertitudes notables dans les régions où la couverture ou la qualité des données de recensement sont faibles), les auteurs ont pu appréhender les schémas de migration à l'intérieur des pays, ainsi que par zonage socio-économique et géophysique. Les résultats soulignent l’importance de l’analyse infranationale de la migration – une nécessité pour la mise au point de politiques de coopération internationale et de responsabilité partagée dans la gestion des migrations.
Étude des migrations à l'échelle infranationale. Accès au module cartographique en ligne proposé par l'Université d'Aalto (Finlande)
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16:58
Sur l’émergence de la statistique graphique ou la naissance d’une École française de la cartographie thématique
sur Carnet (neo)cartographiqueL’émergence de la statistique graphique est présentée ci-dessous dans l’objectif de montrer qu’elle correspond également – c’est mon point de vue personnel – à la naissance d’une véritable École française de la cartographie de données statistiques localisées (en abrégé cartographie statistique), souvent nommée cartographie thématique.
« La statistique graphique est ainsi une sorte de langue universelle qui permet aux savants de tous les pays d’échanger librement leurs idées et leurs travaux au grand profit de la science elle-même. »
Émile Cheysson.La statistique graphique, qui consiste à donner à voir sous une forme visuelle, graphique illustrée des données numériques ou le résultat de leurs traitements est entre autres le fait d’ingénieurs des travaux publics au XIXe siècle. Les grands maîtres de la géographie ne s’en sont pas préoccupés et lorsque ce fut le cas, ils adoptèrent une attitude méfiante face à cette nouvelle pratique associée à une géographie humaine. Vidal de la Blache a d’ailleurs déclaré à ce sujet que la géographie physique permet, elle au moins, « de ne jamais perdre contact avec la réalité ». Le ton était donné.
Il faut dire que la statistique, considérée ici comme une science émergente, a d’emblée été controversée. Elle est accusée de produire des nombres qui, disait-on alors, « encombrent l’esprit plutôt que ne l’éveille ». La qualité des données n’était pas prouvée à une époque où les mesures étaient par ailleurs imprécises et incertaines. C’est d’ailleurs de là que découle le conseil donné en 1900 de Jean Bruhnes (1839-1930) de n’être jamais dupe d’un nombre ! Bruhnes était pourtant un célèbre géographe français, à l’origine d’une géographie humaine appréhendée comme une sciences de l’occupation du sol par des sociétés.
Indépendamment de ces querelles universitaires, l’État français a vivement encouragé la production de graphiques, sous la forme de cartes et de diagrammes, pour illustrer les grands tableaux statistiques qui se multipliaient alors. Ces tableaux étaient soit de première main, pour être directement issus des recensements de la population sur différentes zones et des comptages du trafic sur des voies variées, et donc à impossibles à (se) les représenter dans leur globalité, soit de seconde main et élaborés pour présenter les résultats d’analyses d’une manière qui soit facilement compréhensible. Dans les deux cas, leur version graphique s’imposait.
Source : Émile Cheysson (1883) Population en France et à l’Étranger (Réforme sociale, 1er juillet 1883).
Plusieurs ingénieurs français se sont ainsi emparés de cette nouvelle approche graphique des données, qui témoigne de mon point de vue, de l’ouverture d’une école française de la cartographie. Certains auteurs tels Gilles Palsky ont d’ailleurs pu qualifier cette période d’âge d’or de la cartographie statistique tant elle fut foisonnante. C’est à ce moment que l’un d’entre eux, un dénommé La Serre, s’est vu confier la réalisation de douze cartes illustrant le trafic routier français (1856-1857). D’autres de ces ingénieurs vont également participer de cette épopée consistant à représenter des distributions de populations ou des données sur les « mouvements des transports » préalablement à la construction de grandes infrastructures (voies routières, ferroviaires, navigables et ports). Le plus connu d’entre eux est bien sur Charles-Joseph Minard (1781-1871), dont on rappelle qu’il introduisit à lui-seul, plusieurs éléments du langage cartographique.
La France va dès lors se distinguer par une entreprise majeure fondée sur le développement d’un langage graphique associé au traitement de ces données, accompagné de l’introduction de modèles graphiques. Un Album de statistique graphique est en effet créé à la fin du XIXe siècle, par un arrêté du 12 Mars 1878 décidant. La responsabilité de cette publication annuelle en confiée au tout nouveau bureau dédié aux cartes et graphiques du Ministère des travaux publics. Ce bureau est dirigé par ingénieur en chef des ponts et chaussées, Émile Cheysson (1836-1910), directeur des cartes, plans et archives et de la statistique graphique, qui coordonnera la réalisation des différentes éditions de l’Album à compter de 1879.
Pour Alain Desrosières, Cheysson est considéré comme le « représentant typique de cette dernière génération de statisticiens « amateurs » antérieure au XXe siècle. « Amateurs » ne signifie pas ici que cette activité soit peu sérieuse, mais non autonomisée en tant que telle. Bien qu’il ait frôlé quelques-unes des innovations majeures du siècle suivant, Cheysson est resté profondément tributaire de modes de pensée du XISe et même du xviiie siècle ».
L’Album de statistique graphique va donc servir à mettre en place une cartographie d’État dominée par le langage politico-moral d’obédience catholique de l‘époque ; les principes de la représentation de données statistiques et le corpus méthodologique et technique y afférent (qui ne participent pas de l‘apport de Cheysson) sont parallèlement en construction. Ce contexte est magnifiquement décrit par Alain Desrosières, dans le chapitre 15 de son ouvrage sur la quantification de la sociologie, qu’il consacre à l’Ingénieur d’État et père de famille Émile Cheysson et la statistique.
Édité en dix-sept volumes entre 1878 et 1899, l’Album est formé de deux types de planches : des planches de fondation publiées annuellement et des planches spéciales.
Source : David Rumsey Historical Map Collection. [Accéder à la pleine résolution]
Les planches de fondation portent sur les chemins de fer (Recettes brutes kilométriques ; Recettes nettes kilométriques ; Tonnage moyen de petite vitesse ; Mouvement moyen des voyageurs ; Recettes brutes des stations ; Tonnage et mouvement des voyageurs par station) et sur la navigation (Tonnages des voies navigables et des ports avec deux sous-catégories : une décomposition de ce tonnage en a) par courant de transport et en b) par nature des marchandises et un Chômage des voies navigables. Une note de bas de page précise la notion de courant de transport qui est d’usage en statistique et concerne le trafic intérieur, le transit, l’archivage ou l’expédition.
Source : David Rumsey Historical Map Collection. [Accéder à la pleine résolution]
Les planches spéciales concernent quant à elles des sujets variés, mais elles donnent souvent la part belle à la circulation par voie ferroviaire qui est majoritaire à l’époque en France.
Les procédés de représentation mis en œuvre dans cet ouvrage sont de deux types : des diagrammes pour exprimer « la variation d’un fait dans le temps » et des cartogrammes, pour exprimer « ses variations dans l’espace ». Les diagrammes de l’époque présentent une forme généralement rectangulaire, parfois polaire, tandis que les cartogrammes, qui ne sont ni plus ni moins que des diagrammes placés sur un fond de carte, apparaissent plus sophistiqués.
Source : David Rumsey Historical Map Collection. [Accéder à la pleine résolution]
« Le cartogramme associe la géographie à la statistique et peint le fait à l’emplacement même où il s’est produit ».
Émile Cheysson.Trois grandes familles de cartogrammes sont mobilisés dans l’Album de Statistique graphique.
– « le cartogramme à bandes » [ou carte de flux affectés sur réseaux décrivant le « mouvement des transport », selon l’expression de Minard] où le fait est exprimé par une bande de largeur proportionnelle à son intensité le long de tracé de la voie qui lui sert de théâtre ;
Source : David Rumsey Historical Map Collection.
– « le cartogramme à teintes dégradées » [ou carte choroplèthe], le plus connu, le plus populaire de tous. Il consiste en une carte géographique, dont les divisions régionales sont recouvertes de teintes nuancées suivant l’intensité du fait statistique à exprimer […]
Source : David Rumsey Historical Map Collection.
– « le cartogramme à foyer diagraphique ». Il combine le diagramme et le le cartogramme et comprend une série de diagrammes construits au chef-lieu de la circonscription qu’embrasse le fait considéré.[…] »
Source : David Rumsey Historical Map Collection.C’est également à cette époque que les pictogrammes sont inventés. Gilles Palsky rapporte que Jacques Bertillon (1896, p. 143), le médecin (et statisticien) ayant participé aux Albums – et non le célèbre marchand de glace parisien – aurait dit que les pictogrammes « on s’en sert rarement, quoiqu’ils soient assez pittoresques. Par exemple, on peut représenter la production de blé en France à diverses époques par des piles de sacs de blé. De même on peut représenter la consommation de la bière par des bocks dont la hauteur est proportionnée à cette consommation. Tout cela est excellent pour l’enseignement ou pour une exposition universelle. Il va de soit qu’on ne s’en servira pas pour l’étude ».
A la fin du XIXe siècle, les principaux principes de la construction graphique et cartographique – incluant les principes variables visuelles – sont posés (et oui, ce n’est pas J. Bertin qui inventa les variables visuelles, nous y reviendrons ici – billet suivant).
D’après Émile Cheysson, « Cette méthode n’a pas seulement l’avantage de parler aux sens en même temps qu’à l’esprit, et de peindre aux yeux des faits et des lois qu’il serait difficile de découvrir dans de longs tableaux numériques. Elle a, de plus, le privilège d’échapper aux obstacles qui restreignent la facile diffusion des travaux scientifiques et qui tiennent à la diversité offerte par les différentes nations sous le rapport de leurs idiomes et de leurs systèmes de poids et mesures : ces obstacles sont inconnus au dessin. Un diagramme n’est pas allemand, anglais ou italien : tout le monde saisit immédiatement ses rapports de mesure, de surface ou de coloration »
Ces principes deviennent rapidement si populaires que leur usage dépasse le cadre professionnel. Amateurs et férus de graphique en usent et abusent parfois sans discernement, leur mise en œuvre ne faisant pas l’objet d’analyses critiques. Émile Cheysson va d’ailleurs s’en émouvoir lorsqu’il présente l’Album en 1878 à l’Exposition universelle.
Cheysson dénonce alors ce qu’il appelle la « confusion de langue » en ces termes.
« Le moment viendra où la science sera tenue de poser des principes généraux et d’arrêter des types déterminés qui correspondront aux besoins de la pratique. On ne devrait pas tolérer plus longtemps cette sorte d’anarchie à laquelle nous assistons. La langue graphique attend sa grammaire et son Vaugelas ».
Des statisticiens s’attacheront par la suite à essayer de formaliser cette pratique de la visualisation, de représentation, graphique des données, en multipliant les atlas …
Références :
Émile Cheysson (1878) Les méthodes de la statistique graphique à l’exposition universelle de 1878, Paris.
Émile Cheysson (1886), La statistique géométrique. Méthode pour la solution des problèmes commerciaux et industriels, conférence faite au congrès de l’enseignement technique, industriel et commercial, Bordeaux, 24 septembre 1886.
Alain Desrosières (1985), Émile Cheysson et la statistique, in Colloque Émile Cheysson, ingénieur social, Le Creusot, 26 janvier 1985.
Alain Desrosières (2013), Chapitre 15. L’ingénieur d’État ou le père de famille : Émile Cheysson et la statistique, in : Pour une sociologie historique de la quantification. L’argument scientifique, Presses des Mines, Coll. Sciences sociales, p. 257-289
Gilles Palsky (2004), Le calcul par l’oeil, in Jean-Paul Bord et Pierre Robert Baduel (dir.) Les cartes de la connaissance, Karthala-Urbama (p.p. 588-605)
Géographe et cartographe, Chargée de recherches à l'IFSTTAR et membre-associée de l'UMR 8504 Géographie-Cités.
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Virtual Singapore: la 3D au service de la planification urbaine
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Prévoir les inondations, prévoir de nouvelles constructions, favoriser le développement des énergies durables ou encore implanter des toits végétalisés; sont autant de raisons qui poussent les villes à vouloir visualiser leur territoire d’une nouvelle manière. La 3D apparaît alors comme une solution novatrice pour amorcer la planification urbaine. Pour répondre aux défis d’aménagement, de mobilité […]
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La technologie géospatiale : un tournant révolutionnaire
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Il s’agit d’une technologie si puissante qu’elle transforme la façon dont les entreprises, les chercheurs et les gouvernements fonctionnent, nous parlons de la technologie géospatiale. Elle se définit par l’ensemble des technologies utilisées pour l’acquisition et l’utilisation des données géographiques dans le monde, plusieurs outils contribuent au fonctionnement de cette technologie tel que la télédétection, […]
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La détection des microplastiques dans les océans : une innovation d’ESRI pour la protection de l’environnement
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Qu’est-ce qu’un microplastique ? Ce sont des particules qui ne dépassent pas les 5 millimètres, de matière solide et plastique qui contiennent des mélanges de polymères et d’additifs fonctionnels. Comment les microplastiques polluent ? Les microplastiques contiennent du carbone (environ 80 % de leur structure). Au fur et à mesure que le plastique traverse son […]
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19:36
Haïti, un Etat en faillite
sur Les cafés géographiquesJean-Marie Théodat au Café de la Mairie, le 9 octobre 2023
(photo de Michèle Sivignon)Le Café de la Mairie (Paris 3e) recevait en cette soirée du 9 octobre le géographe Jean-Marie Théodat pour un café géo consacré à Haïti. La double appartenance, haïtienne et française, conditionne non seulement la vie personnelle mais aussi le travail de recherche de cet universitaire qui a enseigné aussi bien à Paris 1 Panthéon-Sorbonne qu’à Port-au -Prince. Aussi est-ce sa position personnelle qu’il nous donne lorsqu’il analyse la situation catastrophique de son pays natal. Cette situation est pourtant contradictoire car elle comporte deux faces. Un inventaire de mots-clés, de mots-clichés qui sautent à la mémoire à l’évocation du vocable Haïti.
Côté pile, on peut lui accoler une série de termes négatifs (pauvreté, Etat failli, drogue, tuerie de masse, ouragan, famine, désolation, trafic d’armes, kidnapping …). Ces termes pourraient être attribués à de nombreux pays de la terre, mais à Haïti , tous y convergent pour pour désigner un même territoire.
Côté face, on peut témoigner d’une culture vibrante portée par de nombreux écrivains et artistes ( Dany Laferrière, Lionel Trouillot, Jocelyne Trouillot, René Depestre, Jacques Roumain, Jacques Stephen Alexis, Gessica Généus…), tous intellectuels et créateurs qui font honneur à la patrie de Toussaint-Louverture. On peut parler d’un Haïti-Janus.
Haïti, premier Etat noir à entrer dans l’Histoire, est aujourd’hui un « trou noir » dans les Caraïbes.
Comment en est-on arrivé là ? Comment parler d’Haïti en géographe ?
Haïti témoigne, nous dit notre conférencier, de ce qui arrive lorsqu’on foule aux pieds les principes de liberté, d’égalité et de solidarité pour ne laisser place qu’à la loi du marché. Témoignent de cette situation les 85% d’Haïtiens diplômés de l’enseignement supérieur qui ont choisi de vivre et de travailler à l’étranger.
J.-M. Théodat organise son exposé en trois parties.
La triple faillite de l’Etat haïtien
Haïti partage avec la République dominicaine Hispaniola, la deuxième île (en superficie) des Grandes Antilles, dont elle n’occupe que 27 000 km2.
Carte des deux entités de l’île depuis 1697
Mons.wikimedia.org/w/index.php ?curid=74277953Quelques chiffres rendent compte de la situation difficile de la population. Avec une moyenne de 441 hab./km2 et une concentration humaine dans les plaines, peu étendues, la densité est très forte sur certaines portions du territoire. La capitale, Port-au-Prince, regroupe 3,3 millions des 11 millions d’habitants du pays. 30% des Haïtiens vivent au-dessous du seuil de pauvreté (fixé à 1,80 €/jour), ce qui explique une faible espérance de vie (63 ans, alors qu’elle est de 83 ans à Cuba). En 2020 le PIB n’était que de 13 milliards de $/an, un des plus faibles des Caraïbes, notamment beaucoup plus faible que celui du voisin dominicain.
Réalisation cartographique : CNIGS, juin 2023
La première failite de l’Etat est d’ordre écologique.
Lorsque les Européens ont débarqué au XVe siècle, la forêt recouvrait 90% du territoire ; aujourd’hui, elle n’en occupe plus que 3%. On a déforesté pour planter de la canne à sucre, puis pour la cuisson du jus de canne, étape nécessaire à la fabrication du sucre brut, et pour exporter le bois. A cette exploitation coloniale fait suite le front pionnier des petits paysans apès l’abolition de l’esclavage. S’ajoute l’utilisation massive du charbon de bois pour la cuisson et la production artisanale (boulangerie, blanchisserie, rhumerie traditionnelle…). Le milieu naturel a donc été soumis à rude épreuve. Les pentes dénudées ont été fortement érodées par les pluies tropicales, d’autant que les Noirs amenés sur l’île ne connaissaient pas les techniques agricoles des Amérindiens qui les ont précédés dans l’île.
La situation du milieu marin est catastrophique (blanchissement des coraux et exploitation de la mangrove) et le pays est soumis au double aléa sismique et climatique.
La deuxième faillite touche l’économie et la société.
Après l’indépendance, les anciens esclaves voulaient sortir de l’aliénation économique. Leur premier souci était d’assurer leur autosubsistance sans rapport de dépendance à l’égard de l’Etat. Mais le Code rural de Toussaint Louverture n’a pas répondu à leurs espoirs, se contentant de remplacer « esclaves » par « cultivateurs » dans les grands domaines. L’Etat prédateur d’Ancien Régime s’est prolongé au cours des XIXe et XXe, siècles sans création d’écoles ni de système de santé. Aujourd’hui la société haïtienne est une des plus inégalitaires des Amériques. 20% de la population concentrent 64% des richesses alors que 20% des plus pauvres n’en possèdent qu’1%.
La troisième faillite est celle du politique.
Le XXe siècle a vu se succéder les dirigeants autoproclamés, comme François et Jean-Claude Duvalier protégés par les Tontons Macoutes, milice à la sinistre réputation de 1957 à 1986.
Dans les années 1980, il y a un glissement vers la démocratie dans toute l’Amérique latine (Argentine, Chili, Brésil). En Haïti le Père Aristide est élu à la présidence de la République en 1990. Inscrivant sa démarche politique dans la « théologie de la libération », il suscite l’espoir de la Gauche. Pourtant ses deux mandats sont un échec. Le pays entre dans une spirale de violence avec coups d’Etat et appel à des gangs armés après l’abolition de l’armée en 1995.
Aujourd’hui il y a effondrement de l’Etat de droit. Le trafic de drogue est intense, aux mains de réseaux mafieux qui instrumentalisent le pays pour faire leur business. Les élites sont éclaboussées par le recyclage de l’argent sale. Il n’y a plus eu d’élections depuis 2016. C’est le règne des « bandits légaux ». les gangs rançonnent la population et terroisent les faubourgs.
Seul recours, l’émigration qui nourrit une diaspora puissante qui compterait actuellement 3 millions de personnes (en comptant la deuxième et troisième génération) transférant 3 milliards de dollars par an dans leur pays d’origine. La diaspora fait vivre le pays intérieur.
Haïti, la France et moi : entre racines et ancrage
J.-M. Théodat est né dans une famille de la classe moyenne, qui se situe dans l’opposition aux Duvalier. Il arrive à Paris à 17 ans, animé par une certaine fascination pour la France et un grand désir de liberté. Plongé dans un milieu d’intellectuels de gauche au Quartier latin, il fait des études littéraires au lycée Fénelon, en Hypokâgne et lycée Duruy en Khâgne, classes dont l’atmosphère n’est pas exempte de racisme. Il choisit la géographie et poursuit ses études à l’Université Paris 4. Cette discipline lui semble offrir la meilleure voie pour comprendre le monde grâce au concept-clé qui est l’apanage des géographes : le territoire.
Il oriente ses travaux de recherche sur son île natale. Hispaniola est le territoire de deux entités distinctes, Haïti et la République dominicaine, proches mais séparées par une frontière terrestre et maritime.
Il en tire le concept d’un île pour deux. Une relation dialectique s’installe, faite de solidarité et d’inimitié. Aujourd’hui beaucoup d’Haïtiens vont chercher chez leur voisin les services dont ils ne bénéficient pas chez eux (école, santé…). Mais pour freiner immigration illégale et commerce mafieux, le gouvernement dominicain décide d’ériger un mur en béton de 164 km de long sur les 376 km de frontière terrestre. La construction commence en février 2022. En septembre dernier, la situation empire lorsque ce même gouvernement décide de verrouiller totalement la frontière.
Pour un Afrodescendant, l’Afrique est à la fois un lieu d’ancrage et de racines profondes. J.-M. Théodat a rencontré tardivement la négritude africaine grâce à un voyage en Gambie où il est allé mettre en place une école francophone. Il se demande ce que représente l’Afrique dans son appareillage intellectuel, l’Afrique dont il essaye de trouver les traces du passé le plus ancien par l’archéologie.
Haïti, France et Afrique sont les trois ancrages qu’il revendique. Ce sont les trois côtés d’une identité triangulaire.
« Haïti en nous »
Comment transmettre l’héritage d’Haïti autrement qu’à travers les clichés véhiculés par les médias, tous négatifs ?
Peut-on dire d’Haïti qu’elle a été une « fille aînée de la Révolution » ?. C’est plutôt le contraire qu’il faut dire. La révolution haïtienne commencée en août 1791, sous la conduite de Toussaint Louverture, défend l’idée que « tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits ». La Convention proclame l’abolition de l’esclavage le 4 février 1794, mais c’est sous la pression du soulèvement des esclaves et de la menace des Anglais et des Espagnols en guerre contre la République. Les Haïtiens combattent aussi pour l’indépendance qui est proclamée en 1804 après douze années de conflit avec la France.
Mais pour être reconnu par la plupart des nations, Haïti,pourtant victorieuse des troupes françaises sur le terrain, avait besoin de l’onction de la France. Après de difficiles négociations, Charles X signe, en 1825, un décret qui « vend » l’indépendance contre le paiement d’une indemnité, versée aux descendants des colons expulsés de l’île. Cette dette a lourdement pesé sur le destin du pays.
La mémoire haïtienne de J.-M. Théodat et sa mémoire française se ressourcent à la même fontaine qui est l’esprit des Lumières.
Questions de la salle
1-Comment passe-t-on d’Haïti à la République dominicaine ?
J.-M. Théodat rappelle l’édification d’un mur sur le tracé de la frontière et le besoin d’un visa payant très difficile à obtenir, ce qui entraine de nombreux passages illégaux. Il annonce une information de dernière minute : la réouverture partielle de la frontière fermée en septembre pour le 11 octobre.
2-Comment la communauté internationale (ONU, ONG…) intervient-elle à Haïti depuis un certain temps ?
Des aides d’un montant de 9 milliards $ ont été apportées après le séisme de 2010, mais cet argent venu du monde entier a peu servi. Même si une partie est peut-être retournée vers son pays d’origine, la principale cause de cette inefficacité est l’incapacité de l’Etat à prendre la relève des ONG après leur départ.
3-Y a-t-il eu une réforme agraire ? A qui appartiennent les terres ?
En 1804, la taille des plantations coloniales variait entre 300 et 400 ha sur lesquelles travaillaient de nombreux esclaves. Toussaint Louverture les a transformées en propriétés d’Etat où les paysans, anciens esclaves, étaient soumis à un régime sévère. Aussi beaucoup prirent-ils la fuite et sont devenus « possesseurs » et non « propriétaires » de très petites exploitations (moins de 0,5 ha) où ils pratiquaient un jardinage d’autosubsistance. S’est constituée une bourgeoisie rentière vivant du travail des paysans grâce à l’exportation des denrées tropicales (café, sucre…) et à l’importation d’outils. On peut parler d’économie de comptoir.
4-Quel est le rôle de la force kenyane envoyée par le Conseil de sécurité des Nations unies, le 2 octobre 2023 ?
J.-M. Théodat précise qu’à cause de l’abstention de la Russie et de la Chine, cette mission est financée, non par l’ONU mais par des contributeurs volontaires, essentiellement les Etats Unis. Le Kenya s’est dit prêt à envoyer 1000 policiers pour lutter contre les gangs, ce qui semble bien peu pour un pays qui n’est guère habitué à la gestion des crises (1). Le choix du Kenya a été un choix par défaut.
5-Quelles sont les conséquences de la situation en Haïti sur la Guadeloupe et la Martinique ?
Deux visions s’opposent, celle des intellectuels qui vouent un culte sacré à Haïti (particulièrement Aimé Césaire) et celle des Caribéens de base qui rejettent les Haïtiens. Cette posture est un héritage de l’image entretenue par les colons, celle d’un pays soumis aux forces négatives (pays du vaudou…). Les ouvriers sont nombreux parmi les ouvriers agricoles sur les plantations de banane, surtout en Guyane.
Les événements haïtiens sont suivis de près par la presse antillaise et guyanaise. En Guyane l’apport des Haïtiens permet à la créolitude de se maintenir à flot par rapport aux flux migratoires venus du Brésil ou d’ailleurs.
6-Peut-on espérer une sortie du gouffre ?
Dès l’origine, le pays s’est battu seul et a maintenu son indépendance ; la révolte des esclaves a été victorieuse alors qu’elle aurait dû être écrasée.
Aujourd’hui des gens courageux maintiennent l’esprit de résistance. Ne pas oublier que les Haïtiens sont les descendants des esclaves qui ont réchappé à la grande traversée transatlantique.
Note :
1) Le 9 octobre, la Haute Cour du Kenya a interdit le déploiement des forces de sécurité du pays dans d’autres pays pendant deux semaines jusqu’à ce qu’une plainte déposée par un homme politique local soit examinée.Michèle Vignaux, octobre 2023
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Images satellites Spot 6-7 accessibles en open data
sur Cartographies numériquesLe site DINAMIS (Dispositif Institutionnel National d'Accès Mutualisé en Imagerie Satellitaire) diffuse en open data l’ensemble des images satellites Spot 6-7 orthorectifiées depuis 2013. Les satellites SPOT-6 et SPOT-7 forment avec les deux satellites PLEIADES une constellation de satellites optiques d’Observation de la Terre, assurant la continuité et la disponibilité des données haute et très haute résolution
Sélectionnez l'année recherchée ainsi que le mode (multispectral, avec une résolution de 6 mètres - ou panchromatique, avec une résolution de 1,5 mètres). La couverture correspondante apparaît sur la carte interactive.
Accès à l'open data couvertures Spot 6-7 France (source : DINAMIS)
Sélectionnez sur la carte les produits à télécharger. Vous pouvez sélectionner plusieurs produits avec la touche SHIFT (sélection multiple) ou CTRL (sélection par rectangle)
Sur la page suivante, vous devrez remplir vos coordonnées pour accéder aux liens de téléchargement.
La couverture Spot 6/7 est également consultable sur le Géoportail pour les années 2015 à 2021.
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